^^j'i ' f.ihfi' W:^^ '^4?' ^ / ^-'vV ^ ^W ^.-^ / #"%.. *f^ „ '-.i •t.'. ^^*I'^^'|W'^ '>?^>: HARVARD UNIVERSITY. I. I B R A R Y MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY. "2)0 2lQ^. GIFT OF ALEXANDER AGASSIZ. 3L.<à,, \c\ oq I "\ , \ 0| 0 6" "I" ?? \m COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PARrS. — IM PRIMIMIIK r.MlTHIKR-VlI.l.ARS, QDAl DES (iR ANDS-Al GLSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE OU uaÏA du i3 c)uit/tet ^835 . PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT TllEIVTE-AEUVIEME. JUILLET - DÉCEMBRIO 1004. ^^PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, (juai des Grands-Augustins, 55. 1904 1904 JUL 22 \504 SECOxM) SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. T03IE CXXXIX. W 1 (4 Juillet 1904). PARIS, GALTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS juin 1862 et a/j mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances' de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. H y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages |)ar année. Toute INote manuscrite d'un Membre de l'Académie ou d'une personne étrangère ne pourra paraître dans le Compte rendude la semaine qtie si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les rapports et Instructions demandés i)ar le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Ln Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproi, i^|>i, ..-, |''l>i- et enfin, on n'a pas entre deux quelconques des coefficients r/, h, .... /, soit par exemple a et b, de relations de la forme a'' = b ou // = a (h et k entiers positifs). » 2. Ceci posé, on peut trouver des fonctions de m lettres //, r, . . ., ir, /(//, r, ...,tr), o('//.c, .. .,(r), ..., A(m, r w) holomorphes dans le voisinage de u ^ v = . . . =i w ^ o, méromorphes dans les plans de ces variables complexes, et satisfaisant aux équations fonctionnelles /[an, bv, . . . , Ar) =: H, ( /, cp A) /gN / inol et se condense-t-il, encore comme ce dernier composé, avec le phénol (') et l'aniline (-). (') B.EYER et WiLLiGER, Ber. dent. chem. Ges., t. XXXV, 1902, p. 3oi8. {-) Ullmann et MuszuuBER, Ber. deul. clicin. Ges., t. XXXVl, igoS, p. 4o4- SÉANCE DU 4 JLILLET 1904. H C » Éllicr méthyliquc C/'H^^ ^C'il'. — r,e dihydrure cr:nilhracène y-tri- CH'OC. phénvié y-hydroxylé rappelle encore le triphénylcarbinol par l'exlrème facilité avec laquelle il s'éthérifie. » L'éllier mélhylique se précipite aussitôt en beaux feuillets blancs et nacrés fondant à 218", lorsqu'on verse une solution toluénique concentrée et bouillante du carbinol dans l'alcool méthylique bouillant additionné de quelques gouttes d'acide clilorhydrique. » Élhcr élhylique. — Ce composé s'obtient en remplaçant dans la prépa- ration précédente l'alcool méthylique par l'alcool élhylique. » Il se présente sous la forme d'aiguilles blanches fondant vers 2 5o". » Ces deux composés, qu'on peut appeler des dihydrures d'anthraccne v-triphénylé , -^(-métho et èthoxylé, sont solubles dans l'acide sulfurique con- centré avec la coloration rouge orangé du carbinol lui-même, et se con- densent, comme ce dernier, avec le phénol et l'aniline en donnant nais- sance aux mêmes produits, r^w CH^ / \ » Ihliydruix d'ainhracène Y^npl^énylc : C^'W'i^ /C°H'. — Ce carbure W^ ^C'II' se |)récipite en petits cristaux blancs, lorsqu'on traite par la poudre de zinc une solution acétique bouillante du carbinol ou de ses éthers. Le pré- cipité est repris par la benzine bouillante et la solution benzénique, séchée et filtrée, est' additionnée d'alcool. » On obtient ainsi de petits cristaux d'un blanc pur fondant vers 220°, et difficilement solubles dans la plupart des véhicules organiques. » Deu.ricme procédé. — L'étber méthylique de l'acide triphénylméthane- o-carbonique se prête également à la |)réparation du dérivé anthracé- nique cherché. » Si l'on traite cet éther par du bromure de phénylmagnésium, on obtient, suivant la réaction connue et à laquelle se prélent les élhers car- boxylés, le composé 12 ACADÉMIE DES SCIENCES. qui perd avec la plus grande facilité i'""' d'alcool méthylique et donne le dihydrure d'anlhracène y-lriphénylé H C«IP » Ici encore les rendements sont presque théoriques. » Le triphénylmélhane-ortho-carbonate de mélhyle, encore inconnu, a été préparé en agitant une solution alcaline de l'acide avec du sulfate neutre de méthyle en léger excès. Le précipité blanc cristallin qui ne tarde pas à se former est essoré et mis à cristalliser au sein de l'alcool méthy- lique. On obtient ainsi de petits prismes blancs fondant vers 98°. (Rende- ment, 90 pour 100 du rendement théorique.) » Le bromure de phénvlmagniésium réagit vivement sur cet élher; le produit de la réaction, décomposé avec précaution par l'eau glacée, puis par de l'acide chlorliydrique très dilué, donne, après évaporation de l'éther au sein duquel s'est effectuée la condensation, un magma cristallin imprégné d'une petite quantité de matières huileuses qu'on élimine facile- ment par lavages à l'éther de pétrole. Le résidu est repris par le toluène bouillant et la solution toluénique, séchée et filtrée, est additionnée d'al- cool méthylique. On obtient ainsi une abondante cristallisation d'un pro- duit blanc, fondant à 2i5" et répondant à la formule : C6H° G' H' /G — OCH^ H/ \G»H' >> Ce produit est soluble dans l'acide sulfurique concentré avec la colo- ration rouge orangé du triphénylcarbinol, mais cette coloration disparaît rapidement : sous l'action déshydratante de l'acide, le produit perd, en effet, une molécule d'alcool méthylique et donne, par condensation interne et suivant le processus indiqué, le dihydrure d'anlhracène y-triphénylé, soluble sans coloration dans lacide sulfurique concentré. » Il est toutefois plus pratique d'effectuer celte condensation, en faisant passer un courant d'acide chlorliydrique gazeux et sec dans une solution du carbinol précédent au sein de l'acide acétique bouillant. La liqueur se trouble dès les premières bulles, et se remplit de petits cristaux blancs d'un pro- SÉANCE DU 4 JUILLET I901. l3 duit fondant vers 220° et que nous avons identifié avec le carbure obtenu par réduction du dihydrure d'anihracène y-tviphènylé y-hydroxylé. 1) Enfin, on jjoiivait encore espérer qu'on arriverait au résultat cherché en condensant le bromure de phénvlmagnésium avec les élhers méthyliques de l'acide o.-phtalique et de l'acide o.-benzovlbenzoïque. On obtiendrait d'abord les corps de la forme ,COCIP .G — 011 C«H*( et G^H*( ^G — G^H^ \G — G'-'H' GH'O'^^G'^H' GH'O-^^^C'H» » Ces composés isomères des produits obtenus récemment par MM.Thiele et Balhorn (') d'tine part et par MM. Ullmann et Schlœpfer (-) d'autre part, dans Faction du bromure de phénvlmagnésium sur le te-réphtalate de mélhyle, devaient conduire facilement, par condensation interne, au dihydrure d'anthracène y-triphénylé y-hydroxylé ou à son éther mélhylique. Mais ici l'expérience n'a pas confirmé nos prévisions. » Le phlalate neutre de mélhyle et le benzoylbenzoate de méthyle réa- gissent dans un tout autre sens sur le bromure de phénylmaguésium; les produits bien cristallisés qui prennent naissance dans ces condensations ne répondent pas aux formules que nous venons d'envisager et feront l'objet d'une prochaine Communication. » ÉNERGÉTIQUE BIOLOGIQUE. — Le travail musculaire et. sa dépense énergé- tique dans fa contraction dynamique . avec raccourcissement ^graduellement croissant des muscles, s' employant au soulèvement des charges (travail moteur). Influence du nombre des excitations de la mise en train de la con- traction. Note de M. A. Chauveau. <( L'élude comparative qui vient d'élre faite de l'énergie dépensée par la contraction dynamique appliquée à la production du travail moteur a mis en évidence la différence d'action exercée sur la dépense énergétique par chacun des deux facteurs de la valeur du travail extérieur. Ou a vu que, si le travail croît par accroissement de la valeur de la charge sou- levée, il se dépense plus d'énergie que si l'accroissement du travail résulte (') Thiele et Balhorn, Ber. cl. deutsch. chern. Ges., t. XXXVII, 1904, p. i463. (-) Uli.manx et Snni.nKPFER, Ber. ri. deatsch. chem. Ges., t. XXXVII, igo/J, p. aooi., l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'un accroissement de la longueur du chemin parcouru par la charge dans l'unité de temps. )) La constatation de cette (Hfférence, conforme aux conclusions de mes études antérieures, montre que les conditions particulières de mes nou- velles expériences n'empêchent pas la dépense du travail intérieur du muscle appliqué à la production d'un travail extérieur positif d'ohéir aux règles déjà établies. » Nous nous trouvons maintenant, avec la contraction dynamique, en présence de la complication qui s'est présentée avec la contraction statique, l'intervention des alternances et la répétition des mises en train du travail fondamental. Dans le cas de la contraction dvnamique, à ce travail intérieur fondamental, qui pourvoit à l'équilibration et au déplacement des charges, il s'ajoute aussi le travail propre de la mise en train, qui se répète autant de fois qu'il y a d'alternances entre les fléchisseurs et les extenseurs de l'avant-bras. Il est nécessaire de connaître la dépense additionnelle qui résulte de ce travail d'excitation et qui s'ajoute à la dépense du travail intérieur fondamental. Dans les expériences de la dernière Note, ces deux dépenses sont fusionnées; les résultats obtenus, pour le taux de la dépense, représentent toujoiu's une somme comprenant la dépense fondamentale et la dépense additionnelle. Il convient de f;u're la part de cette dernière. On y arrive facilement avec des expériences de travail moteur où la seule con- dition variable est celle du nombre des alternances. )i C'est surtout dans cette nouvelle série qu'on a tii'é un excellent pai'ti du guide directeur des mouvements de l'avant-bras. Il s'agissait, en effet, d'effectuer le même travail moteur avec même charge, même chemin par- couru dans l'unité de temps, partant même vitesse, en faisant passer le nombre des alternances de i3 à i6, 2(3, 3;), 32. Pour cela il fallait dimi- nuer l'amplitude des mouvements de l'avant-bras proportionnellement à leur nombre, de manière que l'étendue des parcours partiels passât de o™,34 à o'",i7, o™, ii33, o'",o85, tout en conservant au parcours total sa même valeur, soit 4'".42. Le dispositif instrumental se prête fort bien à cette action compensatrice. I^'avant-bras, réduisant de plus en [ilus l'am- plitude de ses oscillations autour de l'angle droit à mesure qu'en augmente le nombre, donne successivement à chacun des parcours partiels de la charge, les valeurs suivantes : m 0,340 quand il y a 10 aUernances ou parcours pailiel;, O. 170 » •!<) n o, I 1 3 )i 3(;| )i 0.08Ô » 5a » SÉANCE DU 4 Jl'Il.IJ'T 1904. l5 » Dans ces quatre cas, le parcours lotal de la charge, dans l'unilé de temps, est unit'ormémeiil [\"^,[\i. » Les expériences consacrées à celte étude se répartissent en deux groupes, différant par la valeur de la charge employée, tantôt 5^^, tantôt 6'^s. )) l^HEMIEli GROUPE. — 11 est formé pui- li-ois expéi'ienci's dans lesquelles 1111 Iraxail iiiécani(jue uniforme de i3'-s»',26 à la niiimle a été obtenu avec une résistance valant S*"* et la provocation de i3, 26, Sg, .33 paicouis partiels dont la longueur a été réduite propoilionnellement à leur nombre. Voici les résultats de ces expériences: Tableau A. — RésuUals iitoyens des Irais ccpcriences, exposés en détail. c. Cocflicients respiratoires. 749 357 372 IV. » » 3'9 » 10,625 . 375 389 V. Hepos '',587 219 247 VI. Travail (i3'> 9,160 , .3 19 356 Ml. I iepos (i , 1 3 1 209 256 se TaBLEAI: I'>. — liésiiltats d'enseinlde, d'où l'on lire la valeur iimyenne de la dépens^ propre au iravail : (O^ des périodes de IruK'ail) — (O- des jiériodes de repos). c. Coefficients respiratoires. ■ e. Dépense II, Débit — — ^ -^ . — — d. Quotient du Irav. musc. a. Conditions des muscles. respiratoire CO- cxlialé. O- absorbé. respiratoiie. en O- absorbé. 1 ciir' cm^ ''Ui^ A. Repos 6,359 220 aSi 0,876 » B. Travail(i3' 9)7"9 346 369 ".937 118 D. >. » 39 >> 10,452 363 386 0,987 135 E. » » 52 « 10,991 366 394 0,928 14-3 i6 ACADEMIE DES SCIENCES. » On liouvera, ligures; >iir le giaphique IX, les résullat> essentiels consignés dans ce Tableaii B, c'esi-à-dire la mnrche des échanges respiraloires. CiRAniiQui; IX. Trrn-ail uniforme de i3''f"',26, a<^'cr !"", 52, avec la rharije Of soulevée à 4",-42. "lîntnTitiM { 1 1 in nîTrlTrrrlrrntTli OAtt. 13 26 39 5? Ces graplii(jiirs ligurL'iil rHCcroissciiienl de la dépense ()u'eiiti'airiC' le U-ii\atl iriléricuf adilii i«tiiii>-l de Texcitalion o\\ de la mise en train de la contraction dynaniir[ue employée â la production d'un tra- \aii moteur. On y \oit l'accroissement des coefficients respiratoires (A, courbe de 0-. — B, courbe de CO'), à partir de la première valeur de ce travail additionnel, en iraduin- l'iidliicnri- sur la dépense exactement comme dans la contraction statique. » DEUXIÈME GROUPE. — Les expériences de ce groupe, au nombre de deux, ont été identiques à celles dn preniiei- groupe, sauf que la résistance déplacée valant Cj^", le travail mécanique efl'ectué à la minute était uniformément id^'i"^,^)"!. SÉANCE DU 4 JUIIJ.ET 1904. I7 » Voici les résultats : Tablf.ai: a. — Ri'SuUals moyeux des deux expériences, exiiosés en dé/a//. r. Coef. respiratoires. a. Conditions tics musrics. rcs|iiratoire. CO- exhalé. O- absorbe. 1 i-iip nii' I. Repos 0,576 2i4 270 II. Travnil (26''8"',52) avec i3 iiltern . 14,715 534 •>24 III. » » » 26 » . 14,737 55 1 5r).j IV. » » "3g » . I - , 066 G07 6 1 I V. Repos '',347 23a 287 VI. Travail (26'-e">^59,) avec 52 aitern. 18,427 62G 617 VII. 11 I) » .52 11 . 16,780 624 629 VIII. » » » 29 » . 16,359 558 594 IX. Repos .5,958 2i3 272 X. Travail (26''8"', 52) avec 26 alteni . 18,904 517 570 XI. » 1) » 1 8 i> . 12,676 467 586 XII. Repos 5,875 228 283 Tableau B. — Résultats d'ensemble d'où l'on lire la valeur moyenne de la dépense propre au travail : (O- des périodes de travail) — (O- des périodes de repos). c. (loef. respiratoires. e. Dépense /;. Débit - — -^ m — -- cl. (Quotient du trav. musr. a. Conditions des miiselcs. respiratoire. CO- exhalé. O- absorbé. respiratoire, en O- absorbé. 1 cm^ cni^ cn»3 A. Repos 6,192 221 278 0,79') » B. Travail (26''sm^5.2)avec i3 altern. . 18,696 5oi 53o o,945 2o"2 C. » » )> 26 » .. 14,821 534 567 0,942 28!» D. » » » 89 1) .. 16,718 583 6o3 o,^^'>~ 32.') E. » » I) 52 )> .. 18,829 6^5 628 i,oo3 .S'i.o » C'est dans le graphique X que se trouvent ligures les résultats C'^seritiels (valeur des coefficients respiratoires) consignés dans ce Tableau B. » Avec les deux graj)hiques IXetX, l'influence que la multiplication des excitations ou mises en train du travail intérieur des muscles exerce sur lu dépense d'énergie qui alimente ce travail, dans la contraction dynamique, saute immédiatement aux veux. A partir du point correspondant au nombre minimum des alternances, les courbes s'élèvent à mesure que ce nombre augmente. De plus, dans le graphique XII, consacré au travail fondamental le plus fort (charge 6'*''), l'ascension est plus rapide (un peu plus du double) que dans le graphique XI (charge : '6'^'^). Ainsi, dans la conlidclion dynamique, la dépense spéciale au tfavail inlèrirur parUculier de c. K., 1904, 1- Semestre. (T. CXXXI.V, N' 1.) ^ i8 ACADEMIE DES SCIENCES. 1(1 mise en marche s' a joule, en suivant des lois régulières, à celle du travail fon- damental consacré à l équilibration et au déplacement de la charge extérieure. Cette dépense spéciale prend une valeur qui est proportionnelle , d'une part, à Graphique XI. GiiArmoVE \II. tton 80 60 tfO zo 3oo 80 60 io 20 200 80 So zo 100 80 60 10 ffilii-ffiïïHTifTnftnffîfHTnfflj. OAIt 13 26 39 52 ::: ::::::!::: ::: :::::(:::: :::::::î::::: ■■- jjh-.:::-. -:::,r ::::::::::iE/ -.-.-.-.-.mm. ■ ■ ■ 'i .\: .......... ?ï — j \\\\^:-:-.\\\\v, 1 Ht 19,89 26,62 OKgm. 6,63 13,26 Influence du nonthrc des alternances ou excilation.i sur la de'penxe énergetic/ne. exprimée en O- consomme. Graphique XI. — Ali-me liavail exti-ripur avec mi^tni' cliaige ( o'-e en A; G^k en B) et nirnie chemin total parcouru par la cliarge dans l'unilé de temps, mais avec un accroissement graduel du nombre des mises en train de la contraction et réduction proportionnelle de son étendue. GnAPiiiQUE XII. — Même travail extérieur, mais croissant d'une manière régulière : en A, par accroissement de la charge soulevée: en A', par allongement graduel du parcours, résultant d'une multiplication des alternances ou des excitations du travail intérieur de la contraction. celle du trai'cnl fondamental, représentée ici par la v(deur de la charge, d'autre part, au nombre des excitations qui provoquent Ventrée du muscle en contraction dynamique, ce qui est conforme aux constatations faites sur le travail inté- rieur de la contraction statique. SÉANCE DU 4 JL'II.LET 190/j. I9 » En résumé, la répétilion des alternances ou des excitations, dans la contraction dynamique, se comporte, au point de vue de la dépense exactement comme dans la contraction statique. » C'est ainsi que l'accroissement de dépense qui se manifeste dans les deux courbes A et B du gra[)hique XI {contracùun dynamique), à partir du nombre minimum des excitations, re[)roduit presque identiquement l'ac- croissement qui se traduit dans les deux courbes A et B du graphique IV (^contraction statique, séance du 20 Juin). » L'influence du nombre des excitations sur la dépense n'a pas été davan- tage empêchée de se faire sentir dans le cas de la courbe A' du graphique XII, cas oîi les excitations se sont répétées aussi souvent que dans les deux séries d'expériences dont la dépense est figurée par les courbes du graphique M. Mais, dans le cas A' du grapliiijuc \II, l'accroissement de dépense du tra- vail additionnel, marchant de pair avec celui de la dépense du travail fondamental, s'est borné à donn( r plus d'importance à cette dernière, tout en la laissant très sensiblement inférieure à celle de l'autre cas (courbe A du graphique XII). » Il apparaît ainsi que /a multiplication des mises m train du traanl inté- rieur des muscles ne constitue une condition onéreuse de la production de ce travail que dans les cas où cette multiplication s'accompagne d'une réduction plus ou moins considérable de la longueur des parcours partiels. 1) Si rétendue des contractions dynamupics et V amplitude des mouvements qu'elles dctermincnl ne subissent aucun amitindrisscmrnt, celte multiplication est nu contraire une condition très avantageuse, parce qu'elle tend à porter à son maximum utile la longueur du parcours effectué par les charges dans l'unité de temps. C'est alors que se manifeste dans sa plénitude l'avantage des faibles charges et des longs parcours, signalé dans les expériences fondamen- tales de ma troisième Note, celle du 27 Juin (page 1675) : avantage considé- rable et qui constitue une précieuse indication pour la production livgiénique et économique du travail des moteurs animés. » MÉDECINE. — Le trypanrotii dans le traitement de quelques Trypanoso- miases. Note de M. A. Lavera.n. « P. Ehriich et K. Shiga ont emplové avec succès, dans le traitement du Caderas, chez les souris, un produit colorant de la série benzopurpurine auquel ils ont donné le nom de tiypanroth ('). (') Berlin. Idin. U uc/icnscttr,. 28 mars el '1 avril igo'i. — La roriiiulc du liypan^ 20 ACADEMIE DES SCIENCES. » Chez les souris traitées de i à 3 jours après l'inoculation du Caderas, les résultats sont remarquables. Après injection de o""',3o de la solution de try|)anroth à i pour loo, les Trypanosomes ne tardent pas à dispa- raître du sang; dans un certain nombre de cas il y a des rechutes (parfois très tardives), mais souvent la guérison est définitive. » Chez les rats, les résultats ont été beaucoup moins bons; en injectant à un rat 2""' de la solution de trypanroth à i pour 100, on voit les Trypa- nosomes disparaître, mais cette disparition n'est que temporaire. Chez les cobayes et chez les chiens, les résultats ont été encore moins favorables. » Dans le traitement du Nagana, le trypanroth n'a pas donné de meil- leurs effets, même chez les souris, que ceux qu'on obtient avec l'acide ar.sénieux et avec le sérum humain ( ' ). » M. le professeur Ehrlich a bien voulu mettre du trypanroth à ma dispo- sition et j'ai pu expérimenter ce nouveau médicament, seul ou associé à l'acide arsénieux, dans le Surra, dans la Mbori et dans les infections pro- duites par Trypanosoma i^ambiense. Mes expériences n'ont porté jusqu'ici que sur de petits animaux, p;irce que la ([uantité de trypanroth dont je disposais était très faible; aujourd'hui, je suis mieux approvisionné et je compte poursuivre ces recherches sur des animaux de plus forte taille : cobayes, chiens, etc. » 1° Emploi du liypanrolh seul ou associé à l'acide arsénieiuc dans le Iraileinent du Surra. — Le Irypanrolh employé seul dans le Iraitemeiit du Surra. chez les souris el chez les rats, fait disparaître les Trypanosomes de la grande circulation au bout de 48 heures, mais cette disparition n'est que lemporaire. J^es résultats sont beaucoup meilleurs quand on associe le trypanroth à l'acide arsénieux, comme chez le rat dont l'observation suit. « Vn rat blanc du poids de 8os est inoculé de Surra le 11 avril 1904 (inoculation intra-périlonéale). Le 11 a\ù\ les Trvpanosomes sont assez nombreux dans le sang du lat qui reçoit (sous la peau) -i""' de la solution de trypanroth à 1 pour 100. Du 16 au 18 avril l'examen du sang est négatif; mais, le ao avril, les Trypanosomes ont reparu en assez grand nombre dans le sang; j'injecte alors, sous la peau. o"'s, 45 d'acide arsé- nieux et, 24 heures après, 2'^'"' de la solution de trypanroth à 1 pour 100. Du 28 avril au 4 juillet (72 jours) l'examen du sang est négatif et aujourd'hui le rai peut être consi- déié comme guéri, il jjèse i34". » Chez les souris, j'ai constaté de même que les Trypanosomes du Surra réapparais- saient après les injections de trypanroth seul, tandis qu'on pouvait obtenir des rolh est : i'""' de tétrazobenzldine monosulfonée, combinée à 2™"' de p-naphthylaniine bisulfonate de Na. (') Laveran et -Mesml, A/in. de l'Insl. J'asteur, 2.5 novembre 1902, el Trypano- somes et TrypanosomiaseSj Paris, i9o4' SÉANCE DU 4 J11L1,i:t 1904. 21 guérisons persistantes par l'emploi combiné de l'acide arsénieiix. et du tr^-paniolli. » 2° Emploi du trjpanrolh seul ou associé à l'acide arséaieu^v dans la trailcincnt de la Mbori. — Chez les souris une seule injection de trypanroth (o'''"',3o de la solu- tion à I pour 100 pour une souris de i5s à .«os) peut faire disparaître d'une façon définitive les Trypanosomes, produire en un mot la guérison. A ce point de vue, la Mbori se rapproche du Caderas et s'éloigne du Xagana et du Surra. Les différences qui existent entre le Caderas et la Mbori (au point de vue de la morphologie des Try- panosomes notamment ) ne permettent pas d'altribuer d'importance à cette ressem- blance; au contraire, il est intéressant de coiislaler ((ue le trypanroth n'agit pas de la même façon dans la Mbori et dans le Surra ou le Nagana, attendu quil n'a pas été encore possible de différencier complètement la Mbori de ces deux dernières Trypa- nosomiases. » Chez les rats infectés avec le Trvpanosome de la Mbori, le trypanroth fait dispa- raître les hématozoaires, ruais seulement d'une façon temporaire. Ici, comme dans le Surra, les résultats sont beaucoup plus satisfaisants si, au lieu d'employer le trypanroth seul, on l'associe à l'acide arsénieux, en injectant sous la peau les deux médicaments à 24 heures d'intervalle. Plusieurs rats qui ont été traités de cette manière paraissent guéris. » 3° Emploi du trypanroth seul ou associé à l'acide arsénieux dans les infections produites par ïr. gambiense. — Le trypanroth employé seul, chez des rats infectés avec Tr. gambiense, a donné des résultats peu favorables : les Trypanosomes ne dis- paraissent pas du sang ou bien leur disparition n'est que temporaire; au bout de quelques jours ils pullulent de nou\eau; associé à l'acide arsénieux, le trypanroth n'a pas eu dans cette Trypanosomiase les heureux ellcts qui ont été notés dans le Surra et dans la Mbori. » Le trypanroth est peu toxique; on peut injecter suns danger, à une souris de i5k, o'^^So d'une solution de trypanroth à i pour 100. La peau et les tissus se colorent rapidement en louge ou en rose et cette coloration persiste plusieurs semaines. >» Le mode d'action du trypanroth dans les Trypanosomiases n'a pas été encore élucidé. Ehrlich et Sliiga ont constaté que in vilro l'action micro- bicide était très faible sur les Trypanosomes, mais, m vitro, il n'est pas facile d'étudier sur ces parasites les actions microbicides lentes, parce que les tnou- vemenls des Trypanosomes s'affaiblissent assez rapidement, en l'absence même de toute substance niicrobicide. Je croirais volontiers que cette action existe mais qu'elle est lente. Chez les animaux infectés de Trypanosomes auxquels on injecte du trypanroth, il faut en général 4^ heures pour que les Trypanosomes disparaissent, plus ou moins complètement, de la grande circulation. L'action du trypanroth est beaucoup moins rapide que celle de l'acide arsénieux. » J'ai cherché s'il ne serait pas possible d'obtenir des Trypanosomiases 22 ACADÉMIE DES SCIENCES. allénuées en recueillant le virus sur des animaux traités par le trypanrolh; du sang recueilli sur des animaux infectés de Surra ou de Mbori et traités depuis /[B heures par le trypanroth, inoculé à des animaux neufs, a produit des infections anormales surtout au point de vue de la durée de l'incuba- tion ; les rats, les souris et les cobayes soumis à ces expériences ont tou- jours fini par succomber. » En résumé, le trvpanrotli employé seul s'est montré efficace dans le traitement de la Mbori chez les Souris, comme dans le traitement du Mal de caderas; chez les Rats, le trypanroth employé seul a échoué mais des guérisonsont pu être obtenues en associant l'acide arsénieux au trypanrolh; cette association médicamenteuse a donné aussi de bons résultats dans le traitement du Surra chez les Souris et chez les Rats; dans les infections produites |)ar Trypanosoma gambiense, le trypanrolh employé seul ou associé à l'acide arsénieux n'a pas donné de résultats satisfaisants. » La thérapeutique des maladies à Trvpanosomes est très pauvre; dans ces conditions le trypanroth, bien que ses propriétés soient assez bornées, mérite d'attirer l'attention. J'espère pour ma part que ce nouveau médica- ment associé à l'acide arsénieux pourra rendre des services dans le traite- ment de quelques Trypanosomiases. » PHYSIQUE. — Sur u'S propiiclcs lie diff'cnntcs substances relativement à /'c/?iissi(>n pesante. Note de M. II. Iîi.«».\DLor. « Dans une Noie précédente (') j'ai cilc un certain nombre de corps ayant la propriété de projeter spontanément et continuellement une émis- sion pesante; je vais donner des renseignements plus complets sur ce sujet. Une pièce d'argent est une source d'une telle émission que j'ai tré- querament employée; mais, si l'on nettoie exactement la pièce par un procédé mécanique quelconque, l'émission cesse com|)lètement. Il suffit alors de la chauffer à ioo°, à l'air libre, pendant quelques minutes pour que, une fois refroidie, elle ail acquis de nouveau la propriété de produire indéfiniment une émission pesante. Les mêmes particularités sont pré- sentées par l'argent pur-, le cuivre, le mercure, le fer, le zinc, le bronze des monnaies.... Le plomb fait exception : quelque fraîchement nettoyé, gratté même, qu'il puisse être, il produit une émission; au contraire, un (') CoDi/jtes iciidun, l. CWWllI. p. 14-3. SÉANCE DU \ JUILLET 1904. 23 morceau (^c plomb terni par une longue exposition à l'air, un fragment d'un tuvau ancien, par exemple, est inactif. » Tous les liquides que j'ai essayés sont actifs : eau commune, eau salée, acide sulfurique pur, glycérine, essence de térébenthine, huile de vaseline, alcool ; de même le goudron de Norvège, le camphre et, d'une manière générale, toutes les substances odorantes. » Sont inactifs ': le platine, l'iridium, le palladium, l'or, le verre sec, le soufre fondu, le plâtre, la craie ; un fragment de moellon s'est montré, au contraire, actif. » Les résultats qui précèdent, vérifiés un grand nombre de fois au cours d'expériences que je poursuis depuis plusieurs mois, concordent, à ce qu'il me semble, avec les réflexions que M. Berthelot a communiquées à l'Académie, dans la séance du 20 juin dernier ('). D'après ces faits, il devient en effet bien probable cjue, comme le soupçonne l'illustre savant, ce n'est pas aux métaux eux-mêmes que l'on doit attribuer l'émission pesante, mais bien à des combinaisons dues à des actions chimiques très faibles produites à la surface des corps métalliques ; de même, l'activité des liquides, dont la tension de vapeur n'est, sans doute, jamais absolu- ment nulle, et celle des corps odorants peuvent être vraisemblablement attribuées à des composés volatils. » Je souhaite vivement que l'étude de ces phénomènes soit reprise, à ce point de vue, par des chimistes compétents. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur /es graines des Névroptéridées. Note de M. Graxd'Euky. « Après la découverte annoncée par M. R. Kidston d'un échantillon réunissant, attachés au même rachis, des llliabdocarpus et des pinnules de Nevioplen's, après les observations présentées par M. Zeillersur les Cyca- dofilicinées (-), le moment parait venu d'exposer les raisons multiples, très incomplètement résumées dans ma Communication du 7 mars sur un autre sujet ('), qui me portent à admettre que les Alethopteris , NeiTopleris, Odon- topferis, Linopteris, etc. ont mûri des graines et sont des Cvcadinées pri- mitives il frondes de fougères. (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. i553. (') Comptes rendus, 1904, p. 663. {') Comptes rendus, igo4, p. 610. 2/i ACADÉMIE DES SCIENCES. » Je suis arrivé à ce résullat inaltendu en recherchant dans les schistes houillers les organes de végétation correspondant aux graines autres que celles aujourd'hui connues des Cordaïtes : je n'ai partout trouvé que des Névroptéridées ou des formes dérivées. )) Ces plantes dominent dans le nord de la France les autres fougères et forment bien à Sainl-Eliennc le septième de la végétation fossile. Elles sont bien différentes des autres fougères dont depuis longtemps je les ai sépa- rées ('). Entassées dans la roche, elles comprennent, mélangés aux frondes, sans tiges évidentes : des sli|)es de diverses grosseurs très rameux, réguliè- rement striés, accompagnés de beaucoup de canaux gommeux; des folioles stipales très nombreuses cycloptéroïdes qu'il est parfois impossible de distinguer des Doleropleris. et de longues feuilles membraneuses paraissant n'aA'oir pas eu à l'état vivant plus de consistance que les feuilles basilaires aquatiques des Ceratopteris, et, entremêlé à tout cela, un abondant chevelu radiculaire aquatique. » Cela posé, lorsque l'on explore les roches les plus fossilifères du ter- rain houiller, on constate, dans le nord comme dans le centre de la France, que les débris des végétaux fossiles les mieux connus dans toutes leurs parties sont très souvent rassemblés pour ainsi dire sans mélange, comme ceux de plantes au plus haut degré sociales. C'est ainsi que nombre de bancs et veines de schiste, ou même de houille, sont pour ainsi dire exclu- sivement remplis ou formés des divers organes, soit de Lépidophytes, soit de Calamariées, soit de Pécopléridées, soit de Névroptéridées, soit de Cor- daïLées, pour ne citer que les groupes principaux dont les parties diverses sont même parfois enfouies à côté de leurs racines en place. » Dans ces conditions, il n'y a pas de graines ou que quelques graines égarées, avec les Lépidophytes, Calamariées, qu'accompagnent leurs fruc- tifications cryplogamiques respectives. Au contraire, avec les Cordaïtes, "isent ordinairement leurs graines à symétrie binaire, et avec les Névrop- téridées, quoique moins généralement, d'autres graines à symétrie axiale qui semblent tout aussi bien devoir leur appartenir, d'autant plus qu'elles ne cohabitent pas avec les Cordaïtes seules, qu'elles ne sont pas les mêmes avec les différents genres de Névroptéridées, et qu'elles sont nombreuses et variées là où ces genres sont largement représentés. D'ailleurs, à Saint- Étienne, clans les niveaux riches en ces deux sortes de graines, j'ai vaine- ment recherché d'autres feuilles que des Cordaïtes et des Névroptéridées, (') Flore carb.. 1877,15. 104. SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. 2$ même là où les fossiles sont mélangés, ce qui est le cas le plus fréquent. » Il semble d'après cela que les Névro|itériflées aient porté les graines qui les escortant communément. Mais, pour trancher une c|uestion de cette importance, il faut plus que des généralités : il faut apporter des observa- tions spéciales plus probantes. » Il y a longtemps qu'a été signalée la présence ordinaire du Pachytesfa giganlcfi Br. avec V Alelhopteris Grandini Br., et qu'ont été figurées ces grosses graines, longues deo"',io, attachées à un rachis ('). Depuis, à Saint-Etienne, en vingt endroits différents, je les ai trouvées eu plus ou moins grand nombre avec ces feuilles, et leurs stipes, auxquels se relient assez bien les pédoncules plus charbonneux qui les ont portées. Dans la vallée du Gier, sont non moins inséparablement associés des Pachytesta moitié plus petits à des Alethopleris semblables à pennes seulement plus aiguës et pinnules plus courtes. Dans une dépendance moins marquée, sont répandus à BuUy-Grenay, avec V Alelhopteris Serlii Br., de très petits Pachylesla longs de o'",o3 seulement. » Ces graines striées régulièrement par de nombreux faisceaux vascu- laires, et prédisposées à s'ouvrir en trois valves, ont été décrites par divers auteurs sous les noms de Carpolilhcs mitllistrialus St. Trigo/iocarpus Schul- zianiis Fied., liliabdocarpus Maiisjicldi Lesq., etc. Une graine de Douai, réunissant le double caractère d'être trigone et d'avoir des stries longitu- dinales, relie les Pachytesta aux Trigo/iocarpus. Qu'étaient les plantes- mères de ces dernières graines? Certains Trigunucarpus d'Oslricourt m ont bien paru devoir se rapporter à quelque Névroptéridée; pour le savoir, de nouvelles recherches sur le terrain sont nécessaires. » Sans connaître les graines du Nev/-. helerophylla, je m'autorise de la découverte de M. Kidston pour rattacher au New. Jlexuosa St. du Gard, les petites graines également striées qui suivent celte espèce isolée. Dans plu- sieurs charbonnages du Nord je n'ai pas eu de peine à trouver avec divers autres Nevropteris des graines semblables, quoique plusieurs d'entre elles soient munies d'ailes au nombre de 6 ou de 12 suivant les espèces. » A Saint-Étienne, à des Ne\rupleris modernes plus coriaces et à ner- vures plus serrées, sont associées des graines plus fortes, notablement plus charbonneuses, marquées à la surface de 6 sillons alternant avec 6 crêtes. » Aux Odontopteris se rattachent, aussi bien que leurs feuilles stipales, ('J Flore carh., p. ôG.j, pi. X\V 1, lit;'. 5. C. R., 1904. i' Semestre. (T. CXWIX, N° 1.) 26 ACADÉMIE DES SCIENCES. des graines (Odontopterocarpus) très petites, peu apparentes, striées, ailées; sur leur empreinte on compte tantôt 6 tantôt 12, soit sur les deux faces de la graine écrasée 12 ou 2/1 stries auxquelles correspondent autant d'ailes si minces qu'elles sont le plus souvent indiscernables. » Aux Linopteris Brongniaiti Giit. paraissent aussi se relier, quoique d'une manière moins certaine, des graines fort singulières, de dimension moyenne, à coque hexagone (dont le Trig. schizocarpoides Gr. ne repré- sente que la moitié) enveloppée d'une tunique filandreuse indépendante, très délicate, le plus souvent détruite. A signaler à Liévin, sans préjuger de leur dépendance, des graines hexagones beaucoup plus petites entre les feuilles accumulées du [An. sub Bronnniarti. » D'autres graines analogues, la plupart très petites, appartiennent sans doute aussi à des Névroptéridées. » En les laissant pour le moment de côté, ainsi que celles pouvant cor- respondre à d'autres catégories de feuilles assez rares, les graines les plus inséparablement associées aux Névroptéridées, présentant comme elles un certain air de famille, sont symétriques autour d'un axe, possèdent une chambre pollinique ('), sont polygones, polyptères, à valves, ailes, côtes, stries en nombre multiple de 3 et peut-être en progression géométrique 3, 6, 12, 24; leur testa est mince ou épais, plissé à angles vifs, ou replié de manières diverses, ou ailé; les ailes sont minces ou ligneuses, larges ou étroites, égales ou alternativement plus fortes et plus faibles, et, lorsque les plis et les ailes manquent, la graine est striée par des faisceaux vascu- laireset non par des fibres comme les Rliabdocarpns (nom créé parGiippert et appliqué par lui à des graines plates à symétrie binaire ). » Mon maître Ad. Brongniart a commencé l'étude anatomique de celles de ces graines dont la structure est conservée dans les calcédoines de Grand'Croix. Sur les \'j premiers genres reconnus (' ), 7 répondent à la définition précédente ; M. Renault en a découvert d'autres qui, joints à plusieurs types différents non silicifiés, portent le nombre des genres à plus de i5. Le Stéphanieu possède des types étrangers au Westphalien, les types communs sont représentés de part et d'autre par des espèces différentes. Le nombre des espèces connues dépasse 4o. M On trouve les graines isolées, ou accolées latéralement ; rarement on les voit insérées sur deux rangs opposés, à un pédoncule terminé par une (') Brongniart, Recherches sur les graines silicijlées, 1881, p. 18 el kj. (-) Ann. des Sciences nul., 1874, p. 234, /'''• I-L/, A'.YU et AAlll. SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. nq graine, sans bractées comme dans les (lycas, tandis que celles des Cor- daïtes sont nées à l'aisselle ou entourées d'écaillés foliaires. Les inflores- cences femelles sont, à Saint-Etienne, privées de pinnules et paraissent indépendantes des frondes, ce qui diminue beaucoup les chances de découvrir les graines unies aux feuilles. )) Faute de posséder des écliantillons établissant les rapports des unes avec les autres, j'ai soumis l'attribution des graines à une dernière épreuve : sachant qu'avec les Cordaïtes, se trouvent de nombreuses inflorescences mâles, j'ai cherché à savoir s'il y en a aussi avec les Névroptéridées? » A la vérité, avec celles-ci, on n'aperçoit que de très insignifiantes traces d'organes mâles, et un doute pourrait s'élever contre leur gymnosperniie, si l'on ne remarquait qu'étant menus et peu consistants, ces organes éphémères ont généralement dû échapper k la fossilisation. Le fait est que dans le bassin de Douai, au milieu des em- preintes de Nevropleris, dans les schistes les plus fins, on découvre, à la loupe, de nombreux vestiges de fleurs et de capsules lisses groupées parfois comme dans lés SorocUuliis Lesq., mais si mal conservés qu'il v aurait à désespérer d'en connaître jamais la nature s'il ne s'en trou\ait heureusement de pareils avec les graines silicifiées. » Les inflorescences présumées mâles ne sont pas non plus exceptionnellement rares. Il me semble bien avoir en main celle spiraloïde, fort altérée, de VOd. minor Br., et plus nette du Nevr. Jlexiiosa, cette dernière portant, à l'extrémité recourbée d'un long celle et grêle pédicelle strié, des brins latéraux auxquels sont suspendues sur un seul rang d'épaisseur des capsules allongées serrées les unes contre les auties. A signaler encore des disques floraux avec les Linoptcrh. » ASTRONOMIE. — Présentation du quinzième Bulletin chronométrique (1902- igoS) de V Observatoire de Besançon. Note de M. Lœwy. « M, Lœwy présente à l'Académie le quinzième Bulletin chronométrique de l'Observatoire de Besançon, pour l'année 1902-1903, publié par M. A. Lebeuf, Directeur de cet établissement. M Ce Bulletin renferme : » Une Notice sur la vie et l'activité scientifique de M. Gruey, Directeur de l'Observatoire; » L'exposé des travaux accomplis dans l'intérêt de la chronométrie bisontine et des mesures prises pour apporter la plus grande exactitude dans l'étude de la marche des chronomètres; » \]\\ tableau des résultats obtenus, permettant de se convaincre des progrès sérieux réalisés par la fabrique de Besançon ; » Un historique intéressant relatif aux diverses phases du développement graduel de l'industrie horlogère dans les deux derniers siècles. 28 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Il contient enfin deux ÎNlémoires très instructifs : l'un, de M. Antoine, sur les conditions jiermcltant d'atteindre le meilleur isochronisme ; le second, de I\l. Paulin, sur la description des appareils installés pour la distribution de l'heure en différents points de la ville. » M. Laverax, en faisant hommage à l'Académie d'un Ouvrage qu'il vient de publier en collaboration avec M. V. Mesnil, s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie un Ouvrage intitulé : Trypanosomes el Try'panosomiases, que je viens de publier en collaboration avec M. F. Mesnil. La question des Trypanosomes et des maladies qu'ils pro- duisent s'est considérablement élargie dans ces dernières années. En 1892 on ne connaissait, en fait de Trypanosomiase, que le Surra de l'Inde. Il a fallu inscrire successivement sur la liste des épizoolies produites par des Trvpanosomes : le Nagana ou Maladie de la mouche tsétsé, la Dourine, le Mal de caderas, le Galziekle, la Mbori; enfin l'existence de Trypanosomes pathogènes pour l'homme a été démontrée el une grande endémie de l'Afrique équatoriale, la Maladie du sommeil, a pris place parmi les Try- panosomiases. » Nous avons été assez heureux pour réunir, à l'Institut Pasteur, la plu- part des Trypanosomes pathogènes, ce qui nous a permis d'étudier, chez un grand nombre d'espèces animales, l'évolution des maladies qu'ils pro- duisent et de comparer entre elles ces maladies; nous avons réussi ainsi à démontrer que le Surra, le Nagana et le Caderas sont des entités morbides distinctes. » Après les Trvpanosomes des Mammifères nous avons étudié ceux des Oiseaux, des Chéloniens, des Batraciens et des Poissons. » Il n'existait encore, ni en France, ni à l'étranger, de Monographie consacrée à l'élude des Trypanosomes et des Trypanosomiases; nous espé- rons donc que cet Ouvrage |:)ourra rendre des services. » M. GiARu fait hommage à l'Académie, dans les termes suivants, d'un Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre Conirwerses transfonnisles : « Cet Ouvrage est la réimpression d'anciennes leçons du Cours que je professe à la Sorbonneet aussi de divers arlicles publiés autrefois dans des revues où il était souvent devenu difficile de les consulter. C'est un en- semble de documents pouvant servir à l'histoire des doctrines transfor- SÉANCE DU [\ JUITJ.KT 1904. 29 mistcs et des discussions auxquelles elles ont donné lieu dans le dernier quart du xix*^ siècle. » IXOMIINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, dans la Section d'Economie rurale, en remplacement de M. Lechartier. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 33, M. Fliche obtient la majorité absolue des suffrages. M. FiJciiE est élu Correspondant de rx\cadémie. CORRESPONDANCE. M. Waldeyer, nommé Correspondant, dans la Section d'Anatomie et Zoologie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" I>a 10* année de 1' « Année psychologique», publiée par M. Alfred Binel. (Présentée par M. Giard.) 2° Un Volume de MM. E. de WiUleinan et L. Gentil, ayant pour titre : Lianes caoulchoutifères de l'État indépendant du Congo ». (Présenté par M. Guignard.) ANA.T.YSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonclion'i rcprésenlahles analyti(jaenienl . Note de M. H. Lebesgue, présentée par M. Jordan. « Je dis qu'une fonction est représentable analytiquement s'il est pos- sible de la construire à partir des variables et de constantes en effectuant une infinité dénombrable de fois, au plus, les opérations r addition, mul- tiplication, passage à la limite. L'ensemble E de ces fonctions, qui ne peut être restreint si l'on veut qu'une série et un produit infini de fonctions de E soient toujours une fonction de E, n'est pas élargi si l'on ajoute aux opé- 3o ACADÉMIE DES SCIENCES. rations citées celles qui correspondent aux signes —, !, y , sin, et d'une manière générale au signe/(/,,?o /„) si/est, d'après la définition précédente, représentable analytiqiienient. » Je dis qu'une fonction est définie analytiquement si elle est l'une des racines d'un système d'équations formées en égalant à zéro des fonctions de E portant sur les variables et les fonctions inconnues. Il est évident que l'ensemble E| de ces fonctions contient E, il n'est pas évident que ces deux ensembles soient identiques. » Sans restreindre pratiquement le champ des applications, on peut se borner à la considération des fonctions de E, ; mais, pour que cela soit possible, il faut connaître une propriété, que l'on supposera vraie, de toutes les fonctions que l'on considérera, qui appartienne à toutes les fonctions de E, sans appartenir à toute fonction. )) En précisant et complétant une indication donnée dans ma thèse, j'ai obtenu une propriété caractéristique des fonctions deE,. Ces fonctions sont les fonc/ions mesurables B, c'est-à-dire celles pour lesquelles, quels que soient a et b, l'ensemble E (a^f%b) des points oij la fonction satisfait à l'inégalité indiquée appartient à la famille des ensembles mesurables par les procédés de M. Borel, ensembles que j'ai nommés mesurables B. Ces ensembles s'obtiennent en effectuant, à partir d'intervalles ( '), un nombre fini ou dénombrable de fois les deux opérations O,, O^ qui fournissent la partie commune et la somme d'une infinité dénombrable d'ensembles donnés. » On peut donner pour ces ensembles une classification tout à fait pa- rallèle à celle que M. Baire a fait connaître pour certaines fonctions. Les ensembles fermés seront ceux de la classe o; puis, « étant un nombre fini ou transfini de la première classe de nombres transfinis, les ensembles de classe y. au plus s'obtiendront à partir des ensembles des classes inférieures en effectuant d'abord O,, puis Oo et en passant aux complémentaires. Quand on se borne à l'opération O. on a ce que j'appelle les ensembles de rang a au plus (-). (') Un intervalle est l'ensemble des points (,r,, r,, .... .v„) tels que l'on ait les a et les /* étant tles constantes. (^) Si a est fini ou transfini île la première espèce, il est inutile d'eirectuer l'opéra- tion O, ; les ensembles de rang i sont alors de classe a — i . SÉiNCE DU 4 JUILÛ-.T 1904. 3l )» Voici maintenant des énoncés qui montrent le parallélisme des deux classifications : » Pour qu'une fonction f soit de classe y. ait plus, il faut et il suffit que tout E(a = /'î A) soit de classe « au plus. » Pour qu' une fonction f soit de classe y. au plus, il faut et il suffit que, quel que soit le nombre positif z, on puisse considérer le domaine où f est définie comme la somme d'une infinité dènombrahle d'ensembles de ran^ a sur chacun desquels l'oscillation de f ne surpasse pas s. » Comme conséquence de ces théorèmes et d'autres analogues, on voit facilement que toute Jonction définie analytiquemenl est exprimable analyti- quement, et même est l'une de celles auxquelles s'ajiplique la classification de M. Baire. » Les théorèmes précédents m'ont aussi permis de déduire la classe d'une fonction de sa nature en certains points; à ce sujet je mécontenterai d'indiquer que ces théorèmes m'ont conduit à la définition d'une propriété que j'appelle la continuité (a) et qui se réduit à la continuité ordinaire pour a = 1. On a alors l'énoncé suivant, généralisation d'un théorème de M. Baire : » Pour qu' une fonction soit de classe a au plus, il faut et il suffit qu'elle soit ponctuellement discontinue (a) sur tout ensemble parfait. » Les définitions des différentes classes de fonctions et d'ensembles ne prouvent pas l'existence de ces classes; j'ai réussi à nommer des fonctions, et par suite des ensembles, de toute classe. J'ai pu aussi nommer une fonc- tion qui, n étant d'aucune classe, échappe à toute définition analytique. Une telle fonction fait connaître des ensembles non mesurables B. Ceux de ces ensembles que j'ai ainsi obtenus étaient mesurables par les procédés que j'ai indiqués dans ma Thèse. » Bien que la classification des ensembles et des fonctions, dont toutes les classes existent effectivement, je le répète, soit, à mon avis, de nature à fournir une base solide pour la théorie des nombres transfinis, j'ajoute que ces nombres transfinis n'interviennent pas dans les démonstrations si l'on se borne à considérer les classes à indices finis. » ACADEMIE DES SCIENCES. GÉOMÉTRIE. — Sur la lliéonc générale des réseaux cl des rongruenccs. Note de M. Émii.e Marti\. « Soit M lin point (le l'espace à n dimensions qui décrit un réseau (' ). Ses cordonnées a-,, . . . , x„ seront solutions d'une même équation de Laplace : ^ ^ \ d'>'~ Ôv'' (') ^oil■ GuiCHARU, Sur les systèmes orlhogonaii.r et. les systèmes eyeliques [An- nales seien/i/i//iies de l'Ecole Xormale supérieure, décembi-e 1898). SÉANCE DU 4 JUII^LET 1904. 33 9, est une solution de l'équation de Laplace relative au réseau N et la droite qui joint les points R', S' de coordonnées m y.-kt:' y-k^ ^' = "> (''^ du du engendre la congruence la plus générale harmonique à Net parallèle à RS. » Les droites RR', SS' se coupent en un point P de MN. Lorsque u varie seul, les trajectoires des points S et S' sont respectivement tangentes aux droites SR, S'R'; de même, quand v varie seid, les trajectoires des points R et R' sont respectivement tangentes à RS et R'S'. La trajectoire du point V est donc tangente à PR quand u varie seul, à PS quand v varie seul. De plus, le système de courbes décrit par P est un réseau. Réciproquement, un réseau quelconque P, conjugué à la congruence MN, coupe les plans tangents aux réseaux M et N suivant deux congruences parallèles et harmo- niques à ces réseaux. Il en résulte le théorème : » On obtiendra tous les réseaux conjugués à la congruence MN -/O ^ ^ s I du dv 0, — /; 6 [ I — / di> ^"^^ 1 fL_/,fi r 1 — / ()log(0,— 0) El du (h dv' » Si donc on sait intégrer complètement (i), on saura intégrer complète- ment (4) et réciproquement. Pour effectuer cette transformation des équations (i), il suffira de connaître deux solutions x^, x„ de (i) et une solution h — /de son adjointe. )) Des réseaux P conjugués à MN on déduit toutes les congruences dé- rivant MN et, par suite, tous les réseaux dérivés de P. D'autre part, si l'on connaît toutes les solutions de l'équation ( i), on en déduira tous les ré- seaux j7, dérivant M, enveloppes des plans G, G, de deux congruences conjuguées à M; on connaîtra les réseaux conjugués à G,, par exemple, et par suite toutes les congruences harmoniques au réseau a. Donc : )) Si l'on sait intégrer l'équation (^i), on saura intégrer les équations de Laplace relatives à l'un quelconque des réseaux dérivés ou dérivants d' un ré- seau conjugué à la congruence MN. (') Voir G. Darboux, Leçons sur la théorie des surfaces, t. II, p. 98. (-) Voir G. DarboijX, Leçons sur la théorie des surfaces, I. 11, chap. X. SÉANCE DU 4 .lUII.LET 1904. 35 » Un corollaire de ce théorème mérite d'être énoncé; c'est le suivant : » Deux reseaux Vun dérivé, l'autre dérivant étant donnés, l'intégration de l'équation de Laplace relative à l'un et l'intégration de l'équation de Laplace relative à l'autre sont deux problèmes équivalents. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une égalité générale commune à toutes tes fonctions fondamentales. Note de M. W. Stekloff, présentée par M. Emile Picard. « Reprenons l'équation fonctionnelle (i) V(m) = \ I G(m,m,)p(m,)Y(m^)dT' -\-f(m) en conservant les notations d'une Note précédente (Comptes rendus du 20 juin 1904). » En suivant une voie, indiquée dans mon Mémoire : Sur les fonctions harmoniques de M. H. Poincaré (Annales de Toulouse, 2* série, t. II, p. 378), on démontre aisément la proposition suivante : » Si la fonction f satisfait à n conditions (2) I pfY/,dr = o (k = 1,1, ..., n), la fonction V(m) reste holomorphe en \, pourvu que | >i | -„+, . » Ces conditions (2) étant remplies, nous aurons (' ) » Posons /, -. 1 et cherchons la solution de l'équation V(//2) = 1 //j(W|) G(w, /«,) V(w,)f/T' + R„ sous la forme de la série (4) de ma Note précédente. (') Rappelons que Wa= j pvldz, V/i= j G^//(, /?/,)/>(/«,)('/,_,(/«,) rfï'. 36 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il est aisé de voir que 1\„ satisfait à n conditions (2). Donc V(/») est une fonction holomorphe en a, pourvu que I ^ "+' i/W"'i oii l'on a désigné par W'^" l'intégrale W^ pour /= R„. » On trouve donc, eu égard à (3), 1 " 1 » Supposons que la constante ^i. dans la fonction génératrice G(/», r/i,) satisfasse à une seule condition ->V^' Po elp, désignant le minimum et le maximum de la fonction /j(m) dans(D), D le volume de (D). » Dans ce cas nous aurons l'intégrale du numérateur étant étendue à l'espace tout entier, N étant un nombre fixe ne dépendant pas de n. » Supposons que /'(m ) se présente sous la forme d'un potentiel newto- nien. Cette condition étant remplie, on aura Q désignant un nombre fixe ne ilépendant pas de //. » Donc, en vertu de (4j, d'où, en se rappelant que a„ croît indéfiniment avec l'indice //, lim i p ^',^(1- = o. SÉANCE DU 4 JUir.LEÏ 1904. 'ij c'est-à-dire l-py^d.=.y^Ai, k, = j,>fY,ch. » Cette égalité ayant lieu pour la fonction / se présentant sons la forme d'un potentiel newtonien, elle aura lieu nécessairement pour tonte fonction /qui n'est que bornée et intégrable dans le domaine (D), ce qu'on peut démontrer par la méthode indiquée dans mon récent Mémoire : Sur- certaines égalàés, etc. (Mémoùvs de l'Académie de Saint-Pétersbourg, 1904). On peut donc énoncer ce théorème général : » Pour chaque suite de fonctions fondamentales, correspondant à un domaine donné (D), on a toujours le développement suivant : quelle que soit la fonction f, bornée et intégrable dans (D). » La proposition analogue a lieu pour les fonctions fondamentales, définies par les conditions Yi^im) =1,, fp(m,)G(m, m,)Y,,(m,) ds. » Ces théorèmes généraux sont susceptibles de plusieurs applications importantes. » AÉRONAUTIQUE. — Sur la stabilisation de route des ballons dirigeables. Note de M. He.vri Heiïvk, présentée par 1\[. Maurice Levy. '( Ayant été conduit à admettre il y a une quinzaine d'années, contraire- ment à l'opinion alors en faveur, que, non seulement en aviation, mais aussi en aérostation, les problèmes de stabilité propre, bien plus que ceux de réduction de la résistance à l'avancement ou d'augmentation du pou- voir propulsif, dominaient la question de la locomotion, nous avons pensé que la stabilité de route devait être étudiée isolément et résolue d'abord. » Or, pour éliminer les difficultés inhérentes à l'emploi d'un moteur et pour éviter des constructions ruineuses, nous résolûmes de remplacer la vitesse absolue par la vitesse relative, c'est-à-ilire de chercher à créer un type de ballon captif à carène horizontale possédant une stabilité d'orienta- 38 ACADEMIE DES SCIENCES. tion (stabilité de route relative) complète et permanente. Nous considé- rions ce problème, d'ailleurs hérissé de difficultés et infructueusement abordé jusqu'alors, comme la clé de la stabilité de celui des dirigeables; il nous intéressait infiniment en outre par rim|)ortance de ses applications directes aéromaritimes et militaires. » Au commencement d'octobre 1889 nous expérimentions à Boulogne- sur-Mer un premier aérostat captif allongé horizontal ; mais les organes de stabilisation et leur support contenaient des éléments rigides; ceux-ci furent immédiatement brisés. Ainsi avertis, nous modifiâmes aussitôt l'ar- rière de l'aérostat en changeant le mode de rigidité du support des surfaces de rappel. La rigidité de tension remplaçait la rigidité de cohésion. L'extré- mité arrière A de la carène primitive était prolongée par un cylindre G com- muniquant librement avec celle-ci, et de diamètre réduit, de telle sorte qu'il put juste se soutenir et supporter les surfaces planes latérales de rappel. Cette neutralité sustentalrice par rapport au reste de la carène avait pour but de ne pas repousser vers l'arrière le centre de poussée fïénéral que des motifs impérieux exigent aussi rapproché que possible de l'avant. » Ce fut l'invention et la première application du support pneumatique. En 1902, nous avons étendu aux surfaces mêmes de rappel le principe du support pneumatique, en flanquant le prolongement stabilisateur de l'ar- rière C de deux carènes fusiformes c de même longueur et de diamètre plus faible. Cette disposition augmente considérablement la qualité orientatrice de l'arrière et lui communique une grande efficacité stabilisatrice. » L'ensemble constituait ainsi notre gom'ernail pneumatique Ce. » Enfin, en igo/j, nous avons fait application decet organe, en le dispo- sant pour une action stabilisatrice verticale (//g. i à 5), à la suppression du tangage des ballons dirigeables (instabilité que l'absence ou l'insuffi- sance des surfaces caudales de rapport ne permettait pas de corriger), et à la réduction du couple perturbateur dû au mode usuel d'application de l'effort propulseur. » Le gouvernail pneumatique possède en outre ici une propriété nou- velle : la présence d'un ballonnet caudal mlérieuvB (Jig. 3) préalablement gonflé d'air, rend son pouvoir sustentatenr indépendant de son déplace- ment, ce qui permet d'augmenter autant qu'il peut être utile son diamètre sans déplacer le centre de gravité général. » Nous obtenons ainsi, pour un ballon de lo"" de diamètre, une surface de rappel de (3o"'' et dont le centre de gravité est situé au delà de l'arrière SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. 89 primitif, qui est précisément, dans les ballons habituels, la région de débi- lité sustentalrice et d'inefficacité orientalrice maxima. » Une obliquité ou une incurvation du gouvernail pneumatique vers le bas {fig. 4 6t 5) permet une inclinaison corrélative de l'axe du propul- T'ig.4. seur P et une réduction d'autant plus importante du levier / du couple perturbateur d'origine propulsive, pour une inclinaison donnée, que l'hé- lice est située plus loin vers l'avant. » Nos expériences relatives aux ballons captifs allongés s'achèvent en ce moment et vont être iamiédiatement continuées par les constructions automobiles aériennes dont elles constituent la préparation. » 4o ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Kffels comparés des rayons fi et des rayons N, ainsi que des rayons a et des rayons N,, sur une surface phosphorescente. Note de i\T. Jeas ïîecquerel, présentée par M. Henri Becquerel. « J'ai indiqué récemment la propriété que possèdent les rayons p émanés des corps radioactifs d'augmenter, comme le font les ravonsN, la visibilité d'une petite surface de sulfure de calcium, regardée normalement (*). )) Si l'on observe l'écran phosphorescent au travers d'une cuve remplie d'eau distillée, les changements d'aspect disparaissent à peu près totale- ment : sous l'action des rayons [i, comme sous l'action des rayons N, le sulfure de calcium émet donc des ravons N secondaires qui accompagnent les ravons lumineux jusque sur la rétine et produisent un accroissement de sensibilité de la vision (-). )) On peut montrer directement que, sous l'action des rayons émis par les sels d'uranium, le sulfure de calcium devient source de rayons N. 1) Un cône en almniiiiiun, pomant concentrer ù son sommet une grande partie des rayons N reçus par la Ijase, est approché d'un sel d'uranium. On constate d'abord que, dans ces conditions, un écran détecteur placé au sommet du cùne devient légèrement plus visible, révélant une action de rayons très pénétrants émanés de la sul)stance radioactive; on laisse alors le corps radioactif sous la base du cône d'aluminium et l'on approche une petite quantité de sulfure de calcium non insolé, n'émettant pas de ravons N d'une façon sensible : l'écran détecteur prend une netteté beaucoup plus considérable, montrant qu'au voisinage du sel d'uranium le sulfure de calcium émet des rayons N comme s'il avait été insolé. » M. Curie ayant eu l'amabilité de me prêter quelques échantillons d'oxyde de bismuth polonifère (activité 60 environ), j'ai pu étudier l'action des rayons «.sur la visibilité d'une surface phosphorescente, et j'ai constaté les faits suivants : » 1° Lorsqu'on approche le polonium d'une petite croix luminetise de sulfure de calcium, la visibilité de cette croix diminue d'une façon consi- dérable, comme sous l'action d'un rayonnement N, intense. Le sel de polonium étant contenu dans un tube de verre non fermé, l'action sur le (') Jean Becqukrkl, Comptes rcndits, t. CXXXVlll. 20 juin 190.'!, p. i.')S8. (-) Jea.n Becquerel, Comptes rendus, t. CXXXVlll. 16 mai njn.), p. i^o/l. SÉANCE DU /( JUILLET 1904. /, I sulfure de calcium se constate tout autour de l'orifice, même à une distance d'une dizaine de centimètres. » 2" Cette action du polonium est bien due aux rayons a ; elle ne se pro- iliiit plus, en effet, quand le tube est bouché, ou quand le polonium est enveloppé d'une feuille de papier qui suffit pour arrêter les rayons a. » 3° Lorsque les rayons a sont arrêtés, on constate au contraire que l'approche du polonium augmente légèrement la visibilité du sulfure de calcium. Celte action est due à des rayons pénétrants qui traversent le verre du flacon contenant la substance; et même, en plaçant le polonium sous la base d'un cône en aluminium, on observe un très léger accroissement de visibilité d'un écran placé au sommet du cône. « Les rayons pénétrants produisant cette action sont peut-être les rayons y du polonium ou les rayons secondaires qu'ils provoquent. Ce sont peut-être aussi des rayons N émanés de la substance. » If Si l'on regarde au travers d'une cuve d'eau distillée l'écran phos- phorescent soumis à l'action des rayons a, non seulement on ne constate plus de diminution de visibilité, mais on voit le sulfure de calcium prendre une luminosité un peu plus grande, à condition toutefois que le polonium soit très rapproché de la substance phosphorescente; ce fait n'est pas sur- prenant, car on sait que les rayons a excitent la phosphorescence. » En remplaçant l'eau distillée par de l'eau salée, la diminution de visi- bilité de l'écran sous l'action des rayons a s'observe comme si l'eau salée n'était pas interposée. » Le fait que l'eau distillée ne permet plus d'observer la diminution de netteté de l'écran de sulfure de calcium montre que sous l'action des rayons oc cette substance émet normalement à sa surface des rayons N,. On peut encore mettre en évidence ce phénomène en disposant une petite quantité de polonium sous la base d'un cône d'aluminium : on constate que du sulfure de calcium a|)proché du polonium émet une grande quan- tité de rayons N, qui diminuent la visibilité d'un écran détecteur placé au sommet du cône. » On voit, en résumé, que les radiations émises par le polonium agissent de façons diverses sur le sulfure de calcium. Certains rayons produisent la même augmentation de visibilité que les rayons N; les rayons a, quoique excitant légèrement la phosphorescence, diminuent considérablement la netteté de l'écran détecteur, au point qu'ils masquent complètement l'action contraire des autres rayons ainsi que la légère augmentation d'éclat qu'ils produisent eux-mêmes. C. R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, >• 1.) 6 42 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le sulfure de calcium est extrêmement sensible à l'action des rayons émanés des corps radioactifs. Il décèle ces radiations dans des conditions où il serait impossible de réaliser une impression sur la ]jlaque photogra- phique ou de constater d'une façon certaine la décharge d'un électroscope. Je me propose d'utiliser cette sensibilité du sulfure de calcium pour rechercher si l'augmentation de visibilité de l'écran que l'on observe avec le polonium, quand les rayons ac sont arrêtés, ne serait pas due en partie à des rayons p qui jusqu'à présent n'auraient pu être mis en évidence. » L'analogie entre les actions produites par les rayons N et les rayons p, ainsi que par les rayons N, et les rayons a, est d'autant plus frappante que les radiations émanées de certaines sources de rayons N et N, (acier, larmes bataviques, sulfure de calcium insolé) subissent une action du champ magnétique (*). L'étude de ce dernier phénomène m'a conduit, comme je le montrerai dans une prochaine communication, à réaliser quelques expériences qui rendent le rap[)rochement encore plus remar- quable. » ÉLECTRICITÉ. — Sur les rayons cathodiques. Réponse à la Note de M. Pellal. Note de M. P. Villard, présentée par M. J. VioUe. « Dans une Remarque récente (-), au sujet de la Note que j'ai publiée sur les Rayons magnétocalhodiques, M. Pellat fait observer que sa théorie de la Magnétofriction ne s'applique pas à ces rayons. Je suis sur ce point entièrement de son avis et il ne pouvait entrer dans ma pensée de consi- dérer comme résistant un champ qui paraissait, au contraire, avoir sur les rayons une action motrice. J'ai simplement voulu dire que, dans ses tra- vaux sur les rayons cathodiques, M. Pellat s'est trouvé, nécessairement d'ailleurs, en présence de rayons magnélocathodiques et qu'il a interprété les faits par une hypothèse sur les rayons ordinaires. La lecture des Mé- moires publiés sur cette question par l'auteur ne laisse aucun doute. » On y lit en effet {'■"): » Le flux A (*) n'est soumis à aucune action électromagnétique tendant à le clé- (') Jean Becqueuel, Comptes rendus, t. CWW 111, 20 juin 1904, p. iJS6. (-) Comptes rendus, 20 juin 190:^. (') Comptes rendus, t. GXXXIV, 1902, p. 353. (*) D'autres rayons sont désignés sous le nom de Jhi.r B. SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. 43 vier perpendiculairement aux lignes de force, que le champ soit intense ou faible. Il s'échappe toujours de la cathode dans la direction du champ, que cette direction soit normale, oblique ou tangentielle à celte surface. » Et, quelques lignes plus bas : » /,(7 netteté du tube dessiné par le flu.r A dans sa partie latérale est indépen- dante de la pression du gaz, dans les limites rie pression où j'ai pu suivre le phéno- mène, c'est-à-dire depuis 4™" de mercure jusqu'à o™",oo4 (tube de Crookes très résistant). La netteté de la surface latérale du li.be dépend évidemment de l'intensité du champ ». » Or, ces rayons, visibles sous des pressions élevées, toujours dirigés suivant le champ, sont évidemment ceux que Pliicker avait entrevus, et que j'ai appelés magnétocathodiques. » Une seconde Note ('), dont le but est clairement exposé (p. 698), montre que c'est bien à ces mômes rayons que se rapporte l'inlerprétation proposée par l'auteur, qui d'ailleurs rappelle à ce sujet ses précédentes observations. » M. Pellat admet, il est vrai, maintenant que par l'effet de la magnéto- friction les rayons ordinaires s'enroulent autour des lignes de force, en formant avec elles des angles de plus en plus aigus, au point d'arriver, dans les champs intenses, à se confondre avec ces lignes ; ils suivraient donc les mêmes trajectoires que les rayons magnétocathodiques, mais resteraient distincts de ces derniers. Il est regrettable que les expériences nouvelles conduisant à cette conclusion n'aient pas été décrites. Je n'ai trouvé à ce sujet que l'expérience dans laquelle un faisceau dévié par un champ horizontal croissant se relève d'abord dans un plan vertical, puis s'écarte de ce plan quand le champ dépasse i4o unités et finit par se placer dans le plan horizontal, où il figure alors le tube de force ayant pour base la cathode (^). )) Cette déviation progressive n'est autre que l'accomplisseinent pro- gressif normal d'une première spire d'hélice, qui est complète au moment où la tache phosphorescente arrive à la ligne de force issue du centre de la cathode, ligne qui constitue la génératrice fixe commune à tous les cylindres sur lesquels s'enroulent les rayons. Le passage de la trace du faisceau au sommet de l'ampoule, pour un champ de i4o unités ("), n'est qu'une phase du phénomène. » L'absence des spires suivantes, qui devraient être nombreuses dans un champ de 7000 unités, serait un argument très probant en faveur de la ma- (•) Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 697. (^) Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 699. (') Avec des rayons de vitesse différente on aurait une autre valeur du champ. 44 ACADÉMIE DES SCIENCES. gnétofrictioi), si cette absence était un phénomène constant; mais il ne semble pas qu'il en soit ainsi. On peut, en effet, observer aisément cinq s|)ires dans un champ croissant jusqu'à i5oo unités, c'est-à-dire très supé- rieur à la limite donnée par M. Pellat ( ' ) pour la disparition de l'effet élec- tromagnétique ordinaire. Il suffit de prendre une cathode plane masquée par des écrans dont l'un, placé très près d'elle, porte une petite ouverture limitant l'afflux cathodique tout en conservant l'uniformité du champ élec- trique. L'ampoule peut être réduite à la demi-sphère utile ou contenir un écran fluorescent. Dans ces conditions, les faisceaux sont limités et la tache fluorescente décrit sur l'écran la courbe prévue par les lois ordinaires : toutes les boucles sont tangentes à la droite (ou l'arc de grand cercle) pas- sant par le point initial d'arrivée des rayons et la trace de la ligne île force menée du point d'émission. La présence de rayons diversement déviables ne gêne pas l'observation, ceux-ci venant nécessairement frapper l'écran en des points de la même courbe : l'aspect est celui d'une petite comète décrivant une série d'orbites de diamètres décroissants. La courbe semble bien être la même, qu'elle soit décrite par des rayons très déviables dans des chaujps faibles, ou par des ravons peu déviables dans des champs plus intenses. Quand le faisceau magnétocalhodiquc aj)paraît, son faible dia- mètre n'empêche pas d'observer les autres qui s'affaiblissent toutefois à ce moment et finissent par disparaître. Ce faisceau se distingue aisément parce qu'il illumine le gaz sur son trajet. » J'ajouterai que, s'il existait suivant une ligne de force un rayon ordi- naire et un rayon magnélocathodique superposés, un champ électrostatique les dévierait dans deux directions rectangulaires, ce qui permettrait de les séparer. Je n'ai observé aucun dédoublement de ce genre. » RADIOACTIVITÉ. — Sur la coexistence cl l'impossibilité de constater- des tem- pératures voisines très différentes. Note de M. Ernest Solvay, présentée par M. H. iVIoissan. « Dans une Note précédente [Swr la potentialisation spécifique et la con- ce/ilration de l'énergie (^Comptes rendus, 22 février iQûi)] j'ai cherché à expliquer les phénomènes énergétiques déAeloppés par les substances radioactives, en considérant ces substances comme composées de molécules ('j Loe. cil. SÉANCE DU f\ JUILI.lîï 1904. 45 aptes à recevoir, à potentialiser spécifiquement et, par suite, à concentrer (les rayons énergétiques à taux élevés généralement épars et potentialisés eux-mêmes dans nos milieux. » Si l'existence de semblables rayons, telle, par exemple, celle de rayons à taux thermique élevé dans un milieu dit à température constante et rela- tivement peu élevée, semble difficile à admettre, cela tient à ce que l'on envisage généralement ces milieux comme uniformément composés d'élé- ments ayant atteint un état d'équilibre énergétique. » A notre avis, de tels milieux en équilibre ne sont jamais réalisés dans la nature et, par exemple, l'on ne saurait admettre comme une réalité l'uniformité des températures d'un milieu dit à température constante, alors même que l'on jirend les précautions les |)lus minutieuses pour obtenir celte uniformité. Celle-ci n'est qu'apparente, car ce que nos instruments de mesure peuvent constater, c'est une sorte de température moyenne résul- tant de leur contact avec un mélange d'éléments à températures très diffé- rentes. Ce sont naturellement les éléments qui existent en quantité pré- pondérante dans le milieu qui déterminent la température dite conslanle, aucune indication thermique relative aux éléments individuels ne pouvant être obtenue. » Ainsi, un thermomètre dont la cuvette touche, aux divers points de sa paroi, des masses distinctes ayant des températures différentes, ne saurait indiquer qu'une résultante des flux thermiques qui s'écoulent dans le mer- cure de la cuvette. De même, dans nos milieux telluriques, des molécules ciui se touchent peuvent être à des potentiels thermiques très différents sans qu'un thermomètre, si petit qu'il soit, ou tout autre instrument de mesure, révèle la loi de répartition de ces températures : il faudrait pour cela une infinité de thermomètres dont les cuvettes auraient, chacune, les dimensions de i'""'. » Dans cet ordre d'idées, il n'est peut-être pas sans intérêt de signaler un fait courant qui montre bien la coexistence de deux températures voi- sines que nos instruments de mesure ne peuvent différencier. » Il existe dans l'induslrie deux types de compresseurs à air : dans les uns, on Cùiiiijat dans une certaine mesure l'échauireraent dû à la compression en faisant cir- culer de l'eau froide dans une double enveloppe entourant le cylindre compresseur; dans les autres, on neutralise partiellement cet échaufFement en injectant directement dans le cylindre même de l'eau froide à l'état pulvérisé. Pour certains compresseurs, les diagrammes relevés montrent que, dans les deux cas, la loi des pressions, et par conséquent celle des températures du gaz, est la même pendant la période de compres- 46 ACADÉMIE DES SCIENCES. sion; le même écliange tberniique a donc eu lieu entre le gaz et l'eau et cependant, alors qu'avec la cliemise d'eau la température des couvercles du cylindre et les conduiles de refoulement s'élèvent à la température du gaz comprimé, avec lequel elles sont directement en contact, il est impossible, dans le cas de l'injection d'eau, de constater en un point quelconque une température autre que celle de l'eau, qui, dans les deux cas, ne s'est élevée que de quelques degrés : le fait provient évidemment de ce que, dans le second cas, l'eau introduite dans le cylindre, au moment delà compres- sion, mouillant toujours les parois du cylindre et des conduites aussi bien que les instruments de mesure, sa masse, sa densité, sa chaleur spécifique étant d'ailleurs supé- rieures à celles de Tair, on ne peut relever que sa température propre, celle de l'air res- tant ainsi indécelable, malgré son taux élevé. » Une hétérogénéité énergétique, analogue à celle que les exemples qui ■précèdent mettent en lumière, existe, de façon moins tangible, il est vrai, dans tous nos milieux telluriques, et l'on s'en convaincra mieux encore en constatant que les expérimentateurs qui s'appliquent à y rechercher les phénomènes de la radioactivité sont arrivés à déceler leur existence par- tout : toute matière examinée jusqu'ici présente la radioactivité. » C'est donc dans le milieu lui-même qu'il faut chercher l'origine véri- table des phénomènes énergétiques intenses qui accompagnent la radio- activité et non dans une production spontanée d'énergie, attribuée à une dissociation des atomes matériels, production qui s'effectuerait dans des conditions qui sont en opposition la plus flagrante avec toutes les notions acquises sur la genèse de l'énergie dans les phénomènes naturels. » Les substances radioactives, je le répète, ne font que recevoir, con- denser et renvoyer des rayons énergétiques d'origine solaire, préexistants dans le milieu, et le caractère à la fois matériel et énergétique de l'émana- tion offre, à mon sens, la preuve la plus évidente de la potentialisation spécifique de l'énergie. » SPECTROSCOPIE. — Sur le dosage spectrophotomélrixjiie de petites (juantitès d'oxyde de carbone dans l'air. Note de M. L. de Saint-Marti.v. « Vierhordt a démontré que l'on peut, sous certaines conditions, déter- miner au moyen de la méthode spectrophotométrique la proportion de chacune des deux matières colorantes mélangées dans un dissolvant ('). ('j ViERHORUT, Die Anivcnduiii,' des Spectratappavnles ziir P/iotonictrie, etc., Tubingen, iS'i. SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. 4^ » Quand on agite mécaniquement, et jusqu'à production d'un équilibre final stable, une dilution récente de sang de chien très frais, titrée ào,i5 pour 100 d'oxyhémoglobine, avec dix fois son volume d'air contenant de 0,20 à I pour 1000 d'oxyde de carbone, la solution sanguine absorbe un peu de ce gaz et l'oxyhémoglobine qu'elle renferme se transforme par- tiellement en hémoglobine oxycarbonée. » Appelons H^, la quantité d'hémoglobine oxycarbonée ainsi produite, et Ho celle de l'oxyhémoglobine existant préalablement dans la dilution sanguine employée, le rapport -rp croît en fonction de la proportion de CO contenue dans l'air agité avec elle. » Si donc on a d'abord expérimentalement établi les chiffres permettant de construire la courbe reliant ces deux variables, savoir : x, titre de l'air en oxyde de carbone; y — ~, on pourra inversement déterminer la pro- portion d'oxyde de carbone, contenue entre les limites précitées, dans un échantillon d'air vicié, en l'agitant jusqu'à équilibre final stable avec le dixième de son volume de la dilution sanguine type et en mesurant ensuite, au moyen du spectrophotomètre, la valeur de -r^- » Voici représentée ci-contre la courbe obtenue, telle qu'elle résulte de trois séries d'essais bien concordants exécutés avec, comme points fixes, des échantillons d'air renfermant respectivement, 0,20, o,5o, 0,75 et 1,00 pour 100 de GO. » Il est évident que la teneur de l'air en oxyde de carbone se trouve abaissée après l'agitation; mais il est facile de calculer le taux de l'abais- sement et, par suite, de construire également la courbe donnant les valeurs que prendrait le rapport -^^ (') dans la même dilution sanguine agitée, jus- qu'à équilibre final, avec une atmosphère sans cesse renouvelée des mêmes mélanges d'air vicié, atmosphère conservant finalement son titre initial. (') Ce rapport -jj^ ou pourcentage de l'oxyliémoglobine transformée en hémoglo- bine oxycarbonée représente le véritable coefficient d'intoxication. Il résulte, d'expé- riences personnelles inédites, que, pour un même titre de l'air en oxyde de carbone, il prend la même valeur, dans une dilution sanguine et dans le sang en nature agités avec cet air ainsi que dans le sang d'un chien ayant respiré cet air 2 heures. 48 ACADEMIE DES SCIENCES. » Cette seconde courbe est représentée en traits ponctués au-dessous de la première. GG 1 ^ ,^ -= ^ ^ .^ y / / '.-'■ / y /y / / / / / / ,- / / // /. / / / 20 // / m '/ // ^ / / / ti K ti tli Q X 0 40 0 jo- 0. ^ 0 7Ô 0 so 0 30 » L'air à soumettre à l'analyse est prélevé tout siniplenient en vidant dans la|pièce un flacon plein d'eau distillée qu'on rebouche aussitôt. De retour au laboratoire on 3- fail pénétrer la quantité voulue de la dilution sanguine tvpe, on agite le flacon méca- ni(|uenient pendant 3o minutes à raison de 200 secousses par minvite, puis l'on remplit de la dilution sanguine une cuve de Schulz spéciale à double ellet. Placée perpendi- culairement sni- le trajet des rayons lumineux dans le sens de sa largeur elle répond à une épaisseur active de 10™"', et, retournée à 90°, à une é[iaisseur active de 20'"". En première position on détermine le coefficient d'extinction E' dans la région X(549-538) et, en seconde position, le coefficient d'extinction E dans la région À (568, 3-55-, 2 ). » On sait que du rapport -^ = ti O" peut déduire, à l'aide d'une Tahie H,:„ !<: "~ A ou de formules connues, la valeur du rapport -p^- H ne reste plus qu'à chercher sur la courbe la valeur correspondante de x^ ou teneur de l'air prélevé en oxvde de carbone. SÉANCE DU 4 JCILLET (go/j. -49 » On ne peut remplacer le sang de Chien par du sang d'Herbivores tels que le Bœuf ou le Lapin, dont l'hémoglobine oxycarbonée sedissocie beau- coup plus vite ( '). » On devra toujours, après la détermination quantitative, chercher la persistance, après addition d'un réducteur, des deux raies du sang, ce qui aura toujours lieu pour un titre de l'air supérieur à o, 20 pour 1000 d'oxyde de carbone. Enfin, le sang doit être prélevé sur l'animal et la dilution sanguine préparée au moment de l'expérience. » CHIMIE PHYSIQUE. — Dé ter mi nation du poids atomique de l'azote par l'ana- lyse en volume du protoxyde d'azote. Note de MM. AdrieiV Jaqueuod et St. Bogdan. « Comme suite aux travaux entrepris par l'un de nous en collaboration avec M. Ph.-A. Guye (-) sur le poids atomique de l'azote, basés sur l'ana- lyse en poids des oxydes d'azote, nous avons cru utile de reprendre la question par une méthode volumétrique. » La méthode dont nous avons fait usage consiste à effectuer, dans un récipient hermétiquement clos, la décomposition du protoxyde au moyen d'une spirale de fer chauffée au rouge par le courant électrique; il ne reste que de l'azote pur, qui occupe un volume à peu près égal au volume initial. Ces volumes seraient rigoureusement égaux si la loi d'Avogadro-Ampère était applicable; ils ne le sont pas, en réalité, par suite des différences de compressibililé des deux gaz; en opérant à volume constant, la différence se traduit par une augmentation de pression voisine de 5'°™. Connaissant cette augmentation, la pression initiale et les densités de N-0 et de N", on peut calculer le poids atomique de l'azote d'après le rapport Ivttt* » Un des principaux avantages de cette méthode réside dans le fait qu'elle équivaut à une analyse du protoxyde avec pesée de l'azote, pesée très difficile à exécuter par d'autres moyens. En outre, elle est rapide et permet de remplacer les pesées par des mesures de pressions pour les- quelles on atteint couramment une précision de ,^ \^^ ; elle est aussi appli- (') L.-G. DE Sainï-Marti.n, Spectropliolométrie du sang. j). 111 cl sui\ ailles. O. Doin, Paris. {''-) GiiYE et BoGDAN, Comptes rendus. i3 juin 1904, p. i494- G. R., 1904, 3- Semestre. (T. CXXXIX, N° 1.) 7 5(. ACADI'MIE DES SCIENCES. cable à de faibles quantités de gaz. Enfin elle est susceptible d'être géné- ralisée à d'autres composés gazeux, ce que nous nous proposons d'essayer ultérieurement. )) L'appareil employé se compose d'une ampoule de verre de 200''"'" environ, traver- sée par une spirale en fil de fer soudée au verre par l'intermédiaire de platine, suivant un dispositif analogue à celui employé au cours des reclierclies précitées. Cette ampoule est elle-même reliée à un manomèlre à mercure au moyen d'un tube capillaire soudé. Le manomètre porte un repère au niveau duquel on amène le mercure, de façon à opérer à volume constant. Les volumes des dilTérenles parties ont été soigneusement calibrés avant le montage définitif pour permettre d'effectuer la correction relative à l'espace non refroidi à o" (yj-j environ du volume de l'ampoule). Le calibrage de l'am- poule n'intervient d'ailleurs que pour cette correction, et les résultats définitifs en sont indépendants. >) Par un dispositif très simple à décrire ultérieurement, on introduit le gaz à tra- vers le manomètre lui-même, de sorte qu'en définitive on isole une niasse gazeuse dans un espace enlièrement formé de verre soudé, et fermé par du mercure. » I^'appareil est tout d'aliord rempli de proloxyde d'azote préparé par la réaction du nitrite de sodium sur le sulfate d'hydroxylamine, et soigneusement desséché. L'am- poule est alors entourée de glace, et la pression, voisine de 760™™, mesurée au ,L de millimètre. La glace enlevée, on chauflPe au rouge blanc la spirale de fer à l'aide du courant; une fois la décomposition achevée, ce qui exige un certain temps et luie haute température, la pression de l'azote est relevée à o", après avoir ramené le mer- cure au repère dans le manomèlre. )) Bien que la méthode soit assez délicate à mettre eu œuvre, nous avons obtenu, après quelques tâtonnements, des résultats très concordants, comme le montrent les chiffres suivants. Dans les deux premières colonnes se trouvent les pressions directement observées; la troisième donne l'aug- mentation calculée pour une pression initiale de 760°"°, toutes corrections faites pour la compressibilité du protoxvde et les différences de tempéra- tuie de l'espace nuisible : Pressions ramenées à 0". AusnieiUalion pour 7Gy""". .5,60 .5,3o 5,43 5,45 » Adoptant comme au-gmentation moyenne la valeur 5""'" et |)renant comme poids du litre normal de l'azote i''',25o4, pour celui du protoxyde N = 0. N-'. 745,93 7Ji,37 764,90 770.29 767,72 778,26 762,1)7 768,49 SÉANCE DU /( Jl ILI.liT IQo'i- 5l '^'9779 (')' on en déduit le nombre ! 1,01'.) pour poids atomique de l'azote, dans le système O = i6. » Par l'analyse en poids du protoxyde d'azote, avec pesée du protoxydo et de l'oxygène, MM. Guye et Bogdan ont trouvé en moyenne 14,007. L'écart entre les résultats de ces deux méthodes, très différentes l'une de Tautre, est seulement de -p^- environ. » Nos recherches nous amènent donc aussi à conclure que la valeur 14,04 admise aujourd'hui pour le poids atomique de l'azote est trop élevée, et que la valeur exacte n'est probablement pas supérieure à 14,02. » CHIMIE MINÉRALE. — États allotropif/ius du sulfure d' antimoine. Chaleurs de formation. Note de MM. Guinchaxt et Chuétiex, présentée par M. Haller. « Rose puis Fuchs ont signalé l'existence d'un état allotropique du sul- fure d'antimoine obtenu en refroidissant brusquement à 0° la stibine fondue. Nous avons réussi à reproduire cette modification à |)oussière rouge en suivant les indications de Fuchs ('), mais le produit ainsi préparé est mélangé de verre et d'une grande proportion de sulfm-e noir. )) Au cours de nos recherches sur le sulfure d'antimoine, nous avons eu l'occasion de constater que l'on obtient très facilement un sulfure couleur lilas, vraisemblablement identique à celui de Rose, en refroidissant brus- quement les vapeurs de trisulfure. » Une nacelle pleine de sulfure irantimoine de synthèse était cliaiiHée dans un tube de porcelaine traversé par un courant d'azote; un réfrigérant à circulation d'eau péné- trait dans le tube jusqu'au voisinage de la nacelle. L'intérieur et Tevlérieur du réfri- gei-anl se couvrent d'un dépôt lilas, mais peu à peu l'extrémité voisine de la nacelle se tapisse d'aiguilles noires qui augmentent raj)ideinent et ralentissent de plus en plus la formation du dépôt intérieur. Les produits lecueiUis sont constitués essentiellenienl par du trisulfure d'antimoine mélangé des produits de la dissocialion : les aiguilles noires contiennent un peu d'antimoine et le dépôt lilas un peu de soufre. Pour obtenir une forte proportion de ce sulfure lilas aussi pur que possible, il est bon de cliaulR'r la nacelle vers 85o° seulement. Le produit est débarrassé de soufre par des éj>uisenienls (') Ces données résultent des déterminations de lord Kayleigli et de Leduc, ainsi que d'expériences de laboratoire inédites. CO Fucus, Pogg. A/m., t. WXl, p. 678. 53 ACADEMIE DES SCIENCES. au sulfure de carbone, d'al)oril à l'ébullition, puis à i io° en tube scellé; il a donné à l'analyse : S 3S,y() pcMir 100 Sli 71 , ] 2 pour loo. » Au microscope le sulfure lilas se présente sous un tout autre aspect que le sulfure rouge précipité : le premier est formé de globules sphériques à transparence rouge grenat, tandis que le second est en amas de parcelles informes rouge orangé, » Transformation en sulfure noir. ~ Le sulfure précipité et le sulfure condensé se transforment rapidement en sulfure noir quand on les chauffe soit secs vers 220°, soit en présence d'acide chlorhydriqnc dilué (2™"' à o"""',! par litre) vers 100". Cette transformation non réversible s'accomplit en un temps d'autant plus court que la température est plus élevée, sans qu'on puisse saisir de différence bien nette entre les vitesses de transforma- tion des deux sulfures. » Densités. — Nous avons pris les densités à 0° des trois formes du sulfure d'antimoine; les densités trouvées multipliées par le poids spécifique de l'eau à o" (0,999871) nous ont donné les poids spécifiques suivants: Sulfure rouge Sulfure lilas Sulfure noir Sulfure noir précipité. rnnclensé. précipité fondu. de synthèse. 4,120 i,!78 ^fi^-î 4,609 » Les poids spécifiques plus élevés trouvés par Rarsten {\,']''ii) et par M. Ditte (4,892) se rapportent probablement àdes dissolutions d'antimoine dans le sulfure. Nous avons signalé déjà que le sulfure chauffé perd du soufre par dissociation : une stibine commerciale qui avait pour densité 4,587 a donné, en la chauffant i5 minutes vers 1000°, une masse de densité moyenne 4'970 ; "«e nouvelle fusion à 600" suivie d'un refroidissement lent en a séparé des globules d'antimoine et une masse de densité 4>7o8. » Chaleurs de formation. — Pour déterminer la chaleur de formation du sulfure lilas il devait suffire de comparer les quantités de chaleur dégagées en dissolvant dans le monosulfure de sodium d'une part ce nouveau sulfure, d'autre part l'une des modifications rouge ou noire dont la chaleur de for- mation a été mesurée par M. Berthelot. M Nous avons employé le sulfure noir comme terme de comparaison ; pour obtenir une dissolution rapide nous dissolvions environ lo^ de sulfure dans Soo'^'"' d'une solution de monosulfure à 60^ par litre; la quantité de sulfure dissoute (environ 97 pour 100) était exactement dosée dans la SÉANCE DU 4 JUILLET I904. 53 liqueur après la mesure calorimétrique. Nous avons trouvé : Cal Pour la dissolution de i"'"i^= 336s de sulfure noir 20 q id. lilas 23,2 Chaleur de Iransfarmatioii de i'""' de sulfure lilas en sulfure noir +4,3 » L'existence d'un effet thermique assez élevé dans cette transformation nous a fait soupçonner que la transformation du sulfure précipité rouge en sulfure noir ne devait pas correspondre à un effet thermique nul comme on l'admet. M. Berthelot (') avait déduit ce résultat de mesures complexes et délicates; nous avons repris cette détermination en comparant simplement les chaleurs dégagées par la dissolution du sulfure noir et du sulfure préci- pité. Avec le sulfure précipité pur et sec (S, 28,41 ; Sb, 71,58) nous avons opéré comme pour le sulfure lilas et nous avons trouvé : Clialeur de transforniatioii d'un suif ure précipité sec en sulfure noir.. . -f- 5'^^''',6 » Toutefois le sulfure sec n'est pas celui dont M. Berlhelot a mesuré la chaleur de formation et nous devions déterminer la chaleur de dissolu- tion du précipité humide. » Nous avons préparé le sulfure précipité en faisant passer H- S dans une solution tartrique de chlorure d'antimoine aux concentrations indiquées par M. Berthelot; le précipité a été lavé par décantations répétées puis transvasé dans un ballon jaugé. Le contenu du ballon, précipité et eau mère, était mélangé dans le calorimètre avec la solution de monosulfure de sodium. La même expérience était répétée en ajoutant au même volume d'eau mère, d'ailleurs sensiblement pure, un poids de sulfure noir à peu près égal à celui du précipité (environ los). Nous avons trouvé : Chaleur de transfornialion du précipité humide en sulfure noir . ... 4- 4C'>1 3 » Ainsi le précipité humide diffère physiquement ou chimiquement du même sulfure séché, on a : Clialeur de transformation du sulfure sec en sulfure humide + i'^"',4 » Ce changement d'état se traduit d'ailleurs par quelques différences dans les propriétés des deux corps : tandis que le sulfure humide donne les solutions colloïdales quand il a été très bien purifié par des lavages répétés, le sulfure séché, au contraire, reste toujours une poudre inerte analogue à un colloïde coagulé. (') Annales de Chimie et de Physique, 6; série, l. X, 1887, p. i25. 5/, ACADÉMIE DES SCIENCES. » En résumé, nous avons isolé à l'état pur une modification du sulfure d'antimoine qui est la forme stable à haute température: sa chaleur de for- mation est plus faible que celle du sulfure noir, forme stable à basse tem- pérature. Nous avons déterminé les chaleurs de transformation des diffé- rentes modifications allotropiques du sulfure d'antimoine quand elles passent à la forme stable; en admettant pour le sulfure précipité humide la valeur trouvée par M. Berthelot Sb- H- S'ocl. + eau Slr^S^ précipité luiiniili- -+- 34*^"', o » On en déduit les chaleurs de formation suivantes pour i"""' ou 336^ : Cal Sb- + S'ocl. = Sb-S^ précipité sec 4- 32 ,6 Sb-^+S'oci. — Sb-S' lilas +33,9 Sb-+S-'ocl.rz:Sb2S^ noir +38, a CHIMIE MINÉRALE. — Action (lu gaz ammoniac sur le irichlorure, le tribro- mure et le triiodure d'arsenic. Note de M. C. Hugot, présentée par M. A. Ditte. « Le gaz ammoniac sec, en réagissant, à basse température, sur le trichlo- rure, le tribromure et le triiodure d'arsenic, donne de Vamidure d'arsenic. Il se forme en même temps, suivant le composé arsenical considéré, un chlorure, un bromure ou un iodure d'ammonium. L'amidure ainsi préparé permet d'obtenir Vimidure et Vazoture d'arsenic. » Les travaux antérieurs publiés sur cette question donnent des résultats contradictoires. » En faisant réagir le gaz ammoniac sur le triclilorure d'arsenic, Persoz (i83o) (') obtenait un corps blanc auquel il attribuait la composition AsGP + 3AzH^ Rose (i84o)(-) lui donnait au contraire la formule 2AsCP + 7AzIP. La même réaction fournissait à M. Besson (1890) un corps blanc teinté de jaune, de composition AsCP,4AzlP ('). » Les mêmes divergences s'observent dans le cas du tribromure d"arsenic. Landau (1888) (*) a fait réagir raniinoniac sur le tribromure d'arsenic en dissolution dans la benzine. La poudre blanche, qui se déposait, .lurail, d'après l'auteur, la fornjule 2 AsBr^-h 7 AzH'. D'autre part, par l'action directe du gaz amnoniac sur le tribromure (') Persoz, Ann. de Cldm. et de Pliys., 2= série, t. XLIV, p. 820. (2) Rose, P. A., t. LU, p. (i?.. (•■') Besson, Comptes rendus, l. GX, p. i258. (*) Landai:, Inaiig. Diss. Berlin, 1888. SÉANCE DU /( JUILLET igo/j. 55 (l'arsenic cristallisé, M. Besson a préparé un corps solide jaune-paille AsHr',3 AzH' (') (|ui, chauffé à 3oo" dans un tube scellé, se décomposait vers 3oo° avec mise en liberté d'arsenic. » Le triiodure d'arsenicégalement, absorbe lentement le gaz ammoniac. M. Besson (') a donné à la substance blanche obtenue dans celte action la composition AsP, | A/.H^. Saturée à o° la masse deviendrait fluide et présenterait alors la composition voisine de AsP, i2AzH'. » J'ai repris ces recherches en employant la méthode qui m'a servi dans des travaux antérieurs ( '). Les appareils et les procédés de séparation et de lavage à l'ammoniac liquide ont été décrits à cette époque. » Le chlorure d'arsenic, introduit dans l'appareil bien sec, maintenu à une tempé- rai ure comprise entre — 4o" et — 3o°, a été saturé de gaz ammoniac. Cette saturation s'effectue sans élévation bien sensible de température. La masse augmente considéra- blement de volume. » Les lavages, efl'ectués à basse température, permettent d"isoIer, dans deux parties distinctes de l'appareil, Yamldure d'arsenic et le chlorure d'ammonium ammoniacal signalé par M. Troosl ( '). Des pesées permettent d'obtenir le poids d'ammoniac Irans- lormé en chlorure d'ammonium ammoniacal et en amidure darsenic. » Cette réaction peut donc se représenter par l'équation AsCP + 6AzIl^ = As(AzlP)'-i-3AzIPCI. I'',lle n'a lieu sous cette forme que si l'on opère au-dessous de o". » L'aniidure d'arsenic est une poudre d'un blanc grisâtre, amorphe, insoluble dans le gaz ammoniac liquéfié, stable, à l'abri de l'air humide, au-dessous de 0° seulement, ou à la température ordinaire dans une atmosphère d'ammoniac. » L'eau la décompose suivant l'équation 'îAs(AzII-^)3 4-3H20 _T As-0^+6AzlF. » Le tribromure d'arsenic donne avec le gaz ammoniac une réaction analogue à la précédente. Il se forme ici le bromure ammoniacal de M. Troost {'). Au contact du gaz ammoniac le premier corps conserve d'abord son aspect cristallist, puis devient de plus en plus d'un blanc laiteux, et perd alors sa forme cristalline. » Le triiodure d'arsenic est transformé de la même façon. Il passe par les mêmes aspects que par le tribromure et garde pendant un certain temps sa forme cristalline. L'amidure d'arsenic se sépare facilement de l'iodure d'ammouium ammoniacal liquide à la température ordinaire (*). (') Besson, Loc. cit. (^) Besson, Loc. cit. (^) HuGOT, Ann. de Cliiin. et de Phyx-, 7' série, t. XXI, igoo, p. 5. (*) Troost, Comptes rendus, t. LXXWIU, p. .578. (•') Troost, Comptes rendus, t. XCII, p. 710. C) TnoosT, loc. cit. 56 ACADÉMIE DES SCIENCES. )i Imi dure cV arsenic. — Il se forme dès que l'amidiire est porté au-dessus de o°; ce dernier perd lentement du gaz ammoniac et laisse un résidu qui est de l'imidure d'arsenic. 3As( AzII^ )' = As=(AzH)' + 3AzIl\ » La décomposition est complète vers 60". » Cet imidure d'arsenic est amorphe, jaune clair et stable. Chauffé dans le vide à 100°, il n'est pas décomposé. L'eau le transforme moins rapide- ment que l'amidure en ammoniac et anhydride arsénieux. » Azoture cV arsenic. — I^'azoture d'arsenic se forme lorsqu'on chauffe l'imidure. Ce dernier perd, en effet, de l'ammoniac vers aSo*' : As=( AzH/= 2AsAz + AzH\ La décomposition est un peu plus rapide dans le vide. » L'azoture d'arsenic est un corps rouge orangé qui se décompose à une température voisine de son point de formation. Tandis que les deux pre- miers corps, étudiés plus haut, perdent lentement leur ammoniac, l'azoture se décompose brusquement et totalement en arsenic et azote. » Si celte décomposition s'effectue dans un tube fermé mis en communi- cation avec une trompe à mercure, il est facile de recueillir l'azote dégagé et d'en mesurer le volume. Un nuage noir d'arsenic se dépose en même temps sur les parois de l'appareil. Il peut être pesé et analysé. M Telles sont les réactions que donne le gaz ammoniai; avec le trichlo- ruie, le tribromure et le triiodure d'arsenic. Je publierai dans une prochaine Communication les résultats obtenus dans l'action de l'ammoniac sur quelques-uns des composés correspondants du phosphore. » CHIMIE ORCîANlQUE. — Sur une ttiéthode de dédoublement de l'acide lactique de fermentation en ses composants actifs sur la lumière polarisée. Note de M. E. JUNGFLEISCH. Il Dès i883, M. Lewkowitsch a montré que l'acide lactique de fermen- tation est un inactif par compensation, dédoublable en acide lactique droit et acide lactique gauche. A partir de 1892, M. Purdie a indiqué des jn-o- cédés de dédoublement pour ce racémique. Les acides lactiques actifs sont restés cependant peu connus; en particulier, ce que nous savons sur l'acide lactique gauche n'a pas changé depuis la découverte de ce corps, en 1890, SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. 5"] par M. Schardinger, dans les produits d'une fermentation particulière. Des recherches longuement poursuivies m'ont permis de reconnaître les diffi- cultés qui ont arrêté cette étude; tout en m'éclairant sur l'histoire des acides lactiques actifs, elles m'ont appris des faits inattendus, qui intéres- sent nos connaissances générales sur les corps possédant le pouvoir rota- toire moléculaire spécifique. La présente Note a pour objet d'exposer briè- vement un procédé efficace de dédoublement de l'acide lactique de fermentation en ses composants actifs, c'est-à-dire un mode de production des substances sur lesquelles ont porté mes observations. » La séparation dont il s'agit est fondée sur des différences de propriétés entre le lactate-r/, le lactate-/et le lactate-(r/+ /) de quinine, » Le lactate de quinine employé en thérapeutique est obtenu avec l'acide lactique de fermentation; quand on change les conditions de sa cristallisa- tion, il se présente avec des propriétés très diverses. On est porté à attri- buer la multiplicité de ses formes à l'existence de plusieurs hvdrates cris- tallins, mais il m'a semblé qu'elle peut dépendre aussi du dédoublement de l'acide inaclif par compensation en ses composants actifs, par formation de laclates actifs de quinine; des séparations analogues ont été, en effet, maintes fois observées et M. Purdie a déjà essayé la séparation des acides lactiques par leurs sels de strychnine. L'hypothèse s'est trouvée justifiée : le lactate-( r/ -+- /) de quinine est dédoublable par cristallisation en lactate-d' et lactate-/. Toutefois l'établissement de ce fait comporte de réelles compli- cations expérimentales : le pouvoir rolatoire d'un acide lactique actif est si faible par rapport à celui de la quinine que l'observation directe ne fournit pas d'indication valable; la recherche de l'activité propre à l'acide exige la séparation de celui-ci d'avec la quinine. » Parmi les sels nombreux résultant de la cristallisation, soit dans l'eau, soit dans l'alcool, de la combinaison à molécules égales de la quinine avec l'acide lactique de fermentation, je parlerai seulement ici de ceux qui per- mettent d'opérer le dédoublement. » Quand on dissout à cliaud cette combinaison dans son poids d'alcool à j^jj- et qu'on laisse refroidir, il se sépare des cristaux aiguillés qui solidifient bientôt la masse ; ces cristau'v sont le lactate-(rf + /) de quinine à i H-0, qui constitue d'ordinaire le sel du commerce. Lorsqu'on abandonne ces cristaux au contact de la liqui'ur mère, dans un vase fermé, des cristaux octaédriques apparaissent bientôt et deviennent peu à peu volumineux aux dépens des cristaux aiguillés voisins qui disparaissent. On accé- lère beaucoup la transformation en projetant dans le mélange encore tiède la poussière d'un cristal octaédrique. G. R., 190^, .• Semestre. (T. CXXXIX, N« 1.) 8 58 ACADÉMIE DES SCIENCES. )> Les crislaux aiguillés ayanl disparu pour la plus grande partie, ou chauUe vers 'lO" pour redissoudre les aiguilles qui subsistent, et Ton recueille les cristaux octaédriques; on enlève ensuite à la liqueur de l'alcool, de manière que le résidu soit encore une dissolution de lactate dans son poids d'alcool à -^, et l'on fait cristalliser comme la première fois. On a soin de maintenir alcalines les dissolutions, en les additionnant de quinine lorsqu'elles deviennent acides. Après trois traitements semblables, on a recueilli en cristaux octaédriques le tiers environ du poids de lactate-(//+ /) mis en expérience. 1) Les cristaux octaédriques sont constitués par le laclate-i'/ de quinine; le lactate-/ est resté dans le liquide. Pour recueillir le second sel. on distille Talcool au bain- marie et on laisse refroidir la solution aqueuse restante. Celle-ci se solidifie lentement, par formation de très longues aiguilles soyeuses, excessivement fines, à i H-0. de lac- taie-/ de quinine; on exj)rime le sel, puis on le purifie par des cristallisations dans l'eau liède. Quant aux liqueurs, elles sont saturées de lactate-/ et de lactale-(r/H- /); on poursuit sur elles la séparation des cristaux octaédriques et du lactate-/. en opé- rant comme il a été dit. » Le lactate-c/ ih- (|uinine si' |)urifie aisément par cristallisation. Cristallisé avec I H-0. il est dimorphe. 11 se dépose en fines aiguilles dans ses dissolutions concentrées et chaudes; en liqueur tiède ou froide, aqueuse ou alcoolique, il produit les cristaux octaédriques précités. M. Wyroubolf a bien voulu déterminer les constantes cristallo- graphiques de ces derniers; ils sont pseudo-quadratiques ( ^y •.(,=: i : i ,8io3); une lame transparente, chauffée au-dessus de i5o°, se transforme en un enchevêtrement de très fines aiguilles, sans apparition de bulles gazeuses; ce fait met, sous une autre forme, en évidence le dimorphisme du composé. D'autre part, une cristallisation aiguillée du même corps, obtenue à chaud, étant abandonnée à froid, les aiguilles ne tardent pas à disparaître en se changeant totalement en cristaux octaédriques; ceux-ci se forment plus rapidement au contact de cristaux octaédriques. » Le.s propriétés de l'acide lactique-c? et du lactate-^ de zinc, obtenues en partant du sel précédent, différant sensiblement de celles attribuées à l'acide sarcolactique et au sarcolate de zinc, j'ai préparé du lactate de quinine avec l'acide lactique retiré de l'extrait de viande. Les deux corps ont la même composition et les mêmes propriétés; M. WyroubofF a eu l'obligeance de les comparer au point de vue cristallographique et les a trouvés identiques. » A l'exposition de 1900, j'avais été frappé par l'aspect inaccoutumé de certains cristaux volumineux présentés comme lactate de quinine ordinaire par deux exposants. Les observations précédentes m'ont fait rechercher si les cristaux exposés ne seraient pas identiques au lactate-f/ de quinine pro- venant du dédoublement. Je dois à l'extrême obligeance de M. Taillandier d'avoir pu me procurer les cristaux qu'il avait exposés; ils sont bien iden- tiques à ceux du lactate-^/ de quinine que fournit le dédoublement; ils SÉANCE DU 4 Jiuijj-rr 19114. .59 avaient été recueillis dans l'évaporation lente des eaux mères du laclate commercial. » Ce qui précède suffit à montrer l'existence de différences très mar- quées entre le laclate-t? de quinine et le lactale-/ du même alcaloïde. Plus remarquables encore sont celles que j'ai constatées entre les acides lactiques que ces sels fournissent. » CHIMIE ORGANIQUE . — Synlhèses du glycol peiitamélhylénique HO ( CH- ) ' O H , du nilrile et de l' acide pimèlùjues. Note de M. J.-L. Hamonet, présentée par M. G. Lemoine. « Pas plus que le pentaméthylène dibromé, le glycol correspondant n'avait été isolé jusqu'ici. Pour l'obtenir j'ai transformé ledibromopentane en diacétine et celle-ci par saponification en glycol. » La diacétine pentaméthylénique C[I''COO(CH')'OCOCH' est un liquide incolore, d'une odeur de fruits très suave et très fine. Elle bout à 241° sous la pression de 760™"". Placée dans un mélange de glace et de sel elle se prend en cristaux blancs, qui fondent à + 2". Densité à 18° = 1,021. L'analyse a donné ; C pour 100 ; 57,3o au lieu de 57,44; H pour 100 ; 8,48 au lieu de 8,5 1. » Le [glycol pentamélhylénique HO(CH^)'OH est un liquide épais presque comme de la glycérine ; sa saveur est brûlante et amère. Il bout à 238°-239° sous la pression de 760™™ et à i55" sous la pression de 3i'"'". Densité à 18°: 0,994. Refroidi par un mélange de neige carbonique et d'éther il prend l'aspect d'un solide amorphe, mais sans présenter de traces de cristallisation. L'analyse a donné : C pour 100 : 57,58 au lieu de 37,69; H pour 100 : 11, 40 au lieu de ii,5 >. )) Constitution de ce glycol. — Par la réaction île la bromoamyline iiiélliy- lénique BrCII^OC'H" sur le dérivé magnésien de riodoaniyline Iriniétiijiéniqiie lMg(GIl'^)-'Or/lI", j'ai obtenu la diamyline tétramélhylénique (vII"0(CH2)'0C'H", dont la constitution biprimaire a été neltemenl établie ( '). Le sens de la réaction des éthers mélhyliques bromes BrCH^OR sur les dérivés magnésiens de la forme XMg(CIi')"OR étant déterminé par cette première synthèse, il n'y a jias lieu de douter qu'appliquée au composé magnésien tétramétliylénique elle n'ait donné le diamyline (') Comptes rendus, t. GXXX.tl, 1901, p. !J9 et 346 et t. GWXNIll, 1904, p. 975. 6o ACADÉMIE DES SCIENCES. jienlamt'tln léiiiquc : r.Ml"0(ClI-)''MgRr+ Bif;il^0C''H"=MgBr^4-C'H"0(CH-rnC-MI". » Cependant il m'a semblé qu'il n'était pas sans intérêt d'établir directement ou, si l'on veut, de confirmer la constitution de cette diamjline et de ses dérivés : diiodo- pentane, dibromojjentane, diaréllne et glycol pentamélbylénique. Parmi les moyens (|ui s'olTraienl à moi, j'ai clioisi la transformation du diiodopentane en nilrile et acide piméliques. Cela me permettait d'ajouter deux nouvelles synthèses à celles que j'ai données dans la série adipique et dans la série subérique. » Nitrile piméU(]tic : NC(^CH-)'CN. — Ce corps, qui n'avait point encore été obtenu jusqu'ici, a été préparé avec un rendement presque théorique en faisant réagir, à la tenî|)érature dubain-marie, le diiodopentane additionné d'alcool à 85" sur 2™°' de cyanure de potassium fuiement pulvérisé. » C'est un liquide assez mobile à la température ordinaire; mais, si on le refroidit par un mélange de neige carbonique et d'éther, il devient d'abord très visqueux et finit par prendre sans cristalliser l'aspect d'un corps vitreux. Il bout à i75''-i76° sous la pression de i4'""'- Densité à 18° : 0,949. L'analyse a donné : azote pour 100 : 28,01; calculé : 23,95. » Acide piinéliq ne : CC)-H(C1I- )''CO-H. — l'our transformer le nitrile pimélique en l'acide correspondant, il suffit de le chauU'er au bain-marie en tube scellé avec une solution concentrée d'acide chlorliydrique pendant une heure environ. L'acide clilorhy- drique est ensuite chassé par évaporation. Le résidu repris par l'eau, puis neutralisé par le carbonate de sodium, est transformé en sel de calcium. On chaull'e au bain-marie la solution filtrée pour en précipiter le sel de calcium, qui est beaucoup moins soluble à chaud qu'à froid. Enfin le sel de calcium est décomposé par l'acide chlorliydrique étendu. J>épuisement de la solution par l'éther fournit un acide parfaitement cristal- lisé en longues aiguilles qui fondent à io3". » Le pimélate d'argent, préparé par l'action du pimélate d'ammonium sur l'azotate d'argent, a donné : .\g pour 100, "17,71; calculé, 57,75. » Ce résultat établit d'une façon satisfaisante que le glycol dont je viens de donner la description, et tous ses dérivés, appartiennent bien à la série penlaméthvlénique. Il confirme également les très intéressantes observa- tions de M. Bouveault sur l'acide pimélique retiré du produit de l'oxydation des graisses (' ). » Le glycol pentamethy/c/u'r/iie avec le tétraméthylénique (-) et Vhexamé- (') Bull. Soc. chiin.. S' série, t. XIX, 1898, p. 062. ' (^) C'ow/j/cv /e/^r/H^, 1901, t. GXXXII, p. 63i. SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. 61 ihylénique ('J, que j'ai obtenus précédemment, vient très heureusement enrichir la famille des glycols biprimaires. Pendant longtemps, malgré les recherches de nombreux chimistes, cette famille n'a compris véritablement que les deux premiers termes : le glycol éthylénique HOCH-CH^OH de Wurtz (i856) et le glycol triméthylènique HOCH-CH'CII-OH de Reboul (1874)- L'an dernier, MM. Bouveault et Blanc en ont obtenu quelques autres de poids moléculaire élevé en réduisant par le sodium les éthers des acides bibasiques (-), et M. Emmo Lœbl a repris l'action de l'acide azoteux sur l'octométhylène diamine pour préparer le glycol subérique ( '). » Je veux en terminant remercier M. E. Dervin du concours précieux qu'il m'a prêté dans l'exécution de ce travail. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des composés organomagnésiens mixtes sur la phtalimide et la phénylphtalimide (II). Note de M. Constantin Béis, pré- sentée par M. A. Haller. « Dans une Note précédente (') j'ai montré que les composés organo- magnésiens mixtes de M. Grignard réagissent sur la phtalimide et que les produits de celte réaction, traités par l'eau, conduisent à des corps qui correspondent à C H' (^ ^NH — H-'O. Cette déshydratation peut se I OH K faire d'une des deux façons suivantes exprimées par les formules : (i) C«H*(^^5^^N(= Éthylisoindolonej. C-H' (2) C«H'('^?^1NH(= Éthylidène-phtalimidine). :i CH — CH' {') Comptes rendus, igoS, I. CXXXVI, p. 244. (^) BuU.Soe. chiin., 3' série, t. XXIX, igoS, p. 787. (^) Monats. fur Cliemie, t. XXIV, p. Sqi, 407. (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 987. 62 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ce sont les deux formules de constitution (jui sont les plus probables et entre lesquelles on a à choisir. » Pour la première il y a ce fait que, quand on opère sur une phtali- mide substituée, il n'y a pas déshydratation du produit C'H''(' ^NR. I \0H R' C'est en effet ce que j'ai constaté pour la phénylphtalimide (' ) et ce qui résulte des travaux de MM. F. Sachs et A. Ludwig (' ) sur Vcthylphtalimich. » Cependant j'admets plutôt la formule se rapportant à la phtaliraidine pour les raisons suivantes : » 1. lin faisant agir le bromobenzène sur la plualimide en présence de magnésium et traitant le produit de la réaction par l'eau, on obtient un corps fondant vers 160°, très soluble dans les ilissolvanLs organiques usuels, soluble dans l'eau chaude et «(ui, d'après l'analyse, aurait pour formule G^\\\ yNH. On voit donc ()ue, i|uanil il ne I \0H peut pas se former une double liaison entre le carbone portant l'oxhydrile et le grou- pement qu'on attache, la déshydratation n'a pas lieu. » 2. L'isobutylidène-phtalimidine réagit sur réthylbroniure de magnésium et le produit de la réaction traité par l'eau régénère risobutylidène-phlalimidine sans déga- gement de gaz. Ce qui indique qu'elle réagit en remplaçant i-" d'hydrogène par — MgBr à la façon de certains corps possédant un groupement = NH. » 3. L'éthylidène-phlalimidine et l'isobutylidène-phtalimidine dissoutes dans l'al- cool aqueux et mélangées avec une solution alcoolique de nitrate d'argent donneni, par addition d'une solution étendue d'ammoniaque, des composés argentiques qui, d'après l'analyse, correspondent à C«H*<^ ^ /NAg et C«ll'<^ j^, /^ H- *^ett Il II /cH' CH - CH' Cil - CH'^^j^, propriété les rapproche des imides elsurtout de la phlaliinidine de Graebe (M. » .Te poursuis l'étude de ce sujet. » e (') Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 987. C^) Berichte, t. XXXVII, p. 385. ( = ) Liebig's Ann., t, GCXLVIl, p. 288. SÉANCE DU 4 JU1IJ,ET 190/1. f)3 CHIMIE ORGANIQUE. — Composes iodes oblenus avec loinélanitram'Une. Note de M. P. Brenans, jjrésentée par M. A. Haller. « En mélangeant des solulions acétiques de chlorure d'iode et de méta- nitraniline, j'ai obtenu en même temps que la nitraniline monoiodée AzH^-CH'I-AzO- 1.6.3 et la nitraniline diiodée AzH- — C°H-P — AzO" 1.2.3.4, composés que j'ai étudiés antérieurement, une autre nitraniline diiodée dont l'étude fait l'objet de la présente Note. Ce corps a déjà été préparé par MM. Michael et Norton ('), qui, sans établir la nature de son isomérie, l'ont envisagé comme la nitraniline diiodée Azll- — C'H^P — AzO^ 1.2.6.3. Afin de fixer sa constitution, j'ai décomposé son dérivé diazoïque au moyen de l'alcool absolu et j'ai obtenu un nitrohenzène diiodé AzO' — C*H^= l-, dont la réduction m'a fourni \' aniline diiodée AzH- — G" H''= F- i .2.4 ; celle-ci a été diazotée et la solution du diazo, chauffée à l'ébullition, a donné naissance au diiodophénol 0\\ — C''W = \- 1.2.4. I-'f» constitution du phénol diiodé el (le V aniline diiodée ainsi obtenus étant connue, celle du nitrohenzène diiodé k'/.0' — C"I1^ = I- 1.2.4 et celle de la nitraniline diiodée AzH--C''H--P-AzO^ 1.2.6.3 se trouvent ainsi établies. Je fournirai quelques indications sur les sub- stances précitées. » I. Nitraniline diiodée AzH- — C''H-I- — AzO^ 1.3.6.3. — Elle cristallise eu ai- guilles jaune orangé, fusibles à 149° (corr.), snlnhlps surtout ;'i cliaud dans les sohants oigauiques usuels, la iigi-oïne exceptée. » II. ^iTRf)nKN7.iïNF DIIODÉ AzO" — C'H'=1- \.i.L\. — Pour changer la /(///■(7/u7//(r diiodée AzH'— C'-Hn-— AzO^ 1.2.6.3 en nitrohenzène diiodé AzO-— CIP— I- 1.2.4, on dissout à chaud (53 de cette base dans i8os d'alcool absolu et l'on ajoute à la solu- tion refroidie los à las d'acide sulfurique. La liqueur maintenue vers 3o" à 40° est additionnée peu à peu et en agitant de i5s de nitrite d'amyle ; un précipité jaune de sulfate diazoïque se sépare rapidement. On porte lentement le mélange à l'ébullition ; de l'azote se dégage et le dépôt entre en solution. La réaction terminée, on distille une partie de la liqueur et l'on verse le résidu dans l'eau. Le précipité ainsi obtenu est dis- sous dans l'alcool chaud et la solution maintenue au bain-marie avec du noir animal. (') fieric/i. dent. r/i. .!\. — Pour réduire et transformer le nitrobenzène diiodé t\z0- — O'\l''=zl- 1.2.4 en "niline diiodée Azti- — C'^H^ = r- 1.2.4, on ajoute à une solution tiède de 10» de chlorure stanneux dans 20" d'acide chlorliy- drique 6s du dérivé nitré et l'on maintient le tout au bain-marie en agitant fréquem- ment; au bout de i heure la réaction est terminée. On met en liberté l'aniline iodée en additionnant le mélange refroidi de soude étendue. La base recueillie sur un fdtre, lavée, est desséchée rapidement; elle reste mélangée d'une faible quantité du produit nitré non transformé. Pour l'en séparer, on sature la solution éthéréedece mélange de "az cidorhydrique; le chlorhydrate de diiodoaniline précipite. On décompose ce sel par l'ammoniaque; on reprend la base avec l'éther et l'on chasse le dissolvant. Le résidu coloré est purifié en traitant au bain-marie sa solution alcoolique par du noir animal. (') Jahresber. f. org. Ch.. 1875, p. 82.). SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. 65 « Le corps ainsi obtenu cristallise en aiguilles incolores, fusibles à gG", possédant la composition d'une diiodoaniliiie. Il est identique à l'isomère AzH^ — C''H' = P-i. 2.4 déjà préparé différemment (' ). » iJamic/e acétique secondaire (CtP CO)- = Az — C II' = P-i . 2 . 4 a été obtenue en ch.uilTanlà l'ébailition un mélange de diiodoaniliiie (^1^), d'acé- tate de soude fondu (i^) et d'anhydride acétique (5^). Au bout d'une heure, le mélange refroidi a été versé dans l'eau. Le précipité huileux ainsi obtenu s'est congelé après quelques heures. » Il a cristallisé dans l'alcool à 80 centièmes en fines aiguilles incolores, fusibles à gS". Il est très soluble dans l'alcool et l'acide acétique. » IV. Phé.nol DiiODÉ OH — C'H'= I--1 .2.4- — Bien que l'idenlilé de la base diiodée précédente avec Yaniline diiodée AzH^ — G^H'^I" 1.2.4 m'ait paru cer- taine, je l'ai transformée néanmoins en phénol diiodé. » Le mode opératoire que j'ai suivi a été le même que celui que j'ai décrit {loc. cit.) pour clianger Vaniline diiodée 1.2.6 en phénol diiodé 1.2.6. » Le diiodophénol ainsi obtenu fond à 72". Il est identique à l'isomère diiodé OH — CH^^ I--1.2.4 préparé par Schaal (*) en partant de Vani- line diiodée AzH" — C°H^ = P-i. 2.4 et pour lequel j'ai indiqué (') un pro- cédé de préparation. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle synthèse de l'acide o.x-diméthyladipiqiie. Note de M. G. Blanc, présentée par M. A. Haller. « Dans une Note récente (^Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. Syy), j'ai annoncé qu'en réduisant l'éther aa-diméthylsuccinique C- H' O . CO . C . CH=. GO^ Cni' CH' CH' par le sodium et l'alcool, on obtenait concurremment avec le glycol attendu une lactone C''II"'0- qui, traitée par le cyanure de potassium, avait fourni l'acide diméthylglutarique az, par hydrolyse du produit de la réaction. La même méthode appliquée à l'éther diméthylglutarique ocx lui-même conduit à l'acide ax-diméthyladipique. (') MicHAEL, Berichte der deut. ch. GeselL, t. XI, p. loy; Ruuoli'H, p. 78. ('-) Ibid., t. XX, p. 3364. (') Comptes rendus, t. GXXXII, p. 83 1. C. R., 1904, 2' Semestre. (T. GXXXIX N" 1.) 9 ^J6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ces deux synthèses prouvent, ainsi que je l'ai fait observer clans ma Note, que la réckiction a porté sur le carboxyle lié au carbone primaire. Dès lors les lactones obtenues ont pour formule de constitution CH' CH^ ^ C - CO . I CH=-CII-' ;0 et CH' C - CO CH= CH- - CH= / O. » J'ai pu arriver directement à réaliser dans de bonnes conditions la synthèse de Tacide aa-dimétliyladipique en partant tout de suite de la première de ces lactones, la 2.2.dimélliylbutjrolaclone, obtenue à partir de l'éther aa-diniétln Isuccinique ('). » Celle 2.2.dimétli3lbutvrolaclone est déjà mentionnée dans la littérature. M. Biaise l'a obtenue en traitant par le carbonate de soude l'acide 3.iodo-2 .a.diméthvlglutariijue {Bull. Soc. chim., l. XXIX, p. loiô) et le point d'èbullilion 202° trouvé par cet auteur concorde tout à fait avec le nôtre. » Or, M. Perkin (Journ. 0/ chem. Soc, t. LXXXI, p. 246) assigne la constitution de la 2 . 2. diméthylbulyrolactone, à une lactone bouillant à 207°, obtenue en décom- posant par la chaleur l'acide 2.2 .dimélhylglutaconique C0^H.CH = CH.C.G02II ~> CH^= CH.C.COMl /\ CH' CH' CH^-CH^-C-CO /\ CH' CH' 0. . CH' CH' » Sans entrer dans plus de détails sur ce sujet, nous pensons que l'interprétation donnée par M. Perkin à la décomposition de l'acide 2 . 2 .diméthylglutaconique est erronée et que celle-ci a lieu suivant le schéma : C0MI.CH = CHC(ClP)2.G0'Mi -> C0'MI.Cll = Cn.CH(CH')2 -^ COMI.CH^CH — C(CH')2 -> Acide pyrotcrébique. CO.CII-.Cli'^.C.{CH')-. I I I 0 Isocaprolactoiie. (') Celle lactone s'obtient avec un rendement excellent par la réduction directe de l'anhydride aa-dimétl)ylsuccinique par le sodium et l'alcool. Je montrerai dans une prochaine Note que celte réaction est générale et qu'elle conduit à l'obtention de lac- R.C-CO lones du type | \ O, le carboxyle fort subissant seul la réduction. J'ai ainsi CH2— CH^ obtenu la 2.méthylbutyrolactone (ébull. 202°), la 2.isopropylbutyrolaclone (ébull. 228°-229°), la 2. 2 .diméthylvalérolactone (ébull. 220°), déjà obtenue par la réduction de l'élher, la 3.3 .dinaélhylvalérolaclone (éb. 234°-235°, fusion 30°), la campholide de M. Haller (fusion 210°). SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. 67 » En efTei, la lactone de M. Perkin bout à 207°, comme risocaprolaclone, cl l'acide hydrobromé correspondant à l'acide incomplet fond, comme l'indique M. Perkin, à 100°, ce qui correspond au point de fusion de l'acide hydrobromopyrotérébique. y- Pour réaliser la synthèse de l'acide aoc-diméthyladipique à partir de la 2.2.diméthylbutyrolaclone, j'ai traité cette dernière par le pentabro- mure de phosphore, le produit de la réaction traité lui-même par l'alcool donne l'éther brome C= H=. CO C(CH')- . CH-.CH". Br qui bout à 1 00° ( i o"") . Celui-ci se condense avec l'éther cyanacétique sodé pour donner l'éther cyanéC=H=.COC(CH')-.CH^CH=.CH.CO=C=H' bouiUantà 2o5°-2 io»(i 5"'™). cÀz y^ Cet éther est hydrolyse par la potasse alcoolique pour donner l'acide CO=H.C(CH')^CH^CH^CH.(CO^H)= fusible à i67<'-i68° identique à celui qu'on obtient en oxydant l'acide dihydroisolauronique (G. Blanc, Bull. Soc. c/iim., t. XXTII, p. 273). Enfin ce dernier, chauffé à 180°, perd CO" en se transformant quantitativement en acide ax-dimélhyladipique fondant à 87°-88° et identique avec l'acide jirovenant de l'oxydation de l'acide dihydroisolauronique, de l'oxydation de la p-ionone, et à l'acide synthé- tique précédemment décrit. » Le rendement final est assez satisfaisant. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la formaldéhyde atrnosphérirjue. Note de M. H. Henriet, présentée par M. A. Haller. « Dans une précédente Note (') j'ai montré que, en faisant passer l'air atmosphérique sur de l'oxyde de mercure chauffé à aSo", on obtenait un excès d'acide carbonique correspondant à une proportion d'aldéhyde for- mique variant de 2^ à & par 100"'" d'air. Or, une objection importante se présente à l'esprit, objection que M. Armand Gautier m'a faite lui-même : si l'on introduit seulement 1^ de CH-0 dans un espace limité à 100'"', on constate que l'atmosphère est absolument irrespirable; à peine peut-on tolérer dans ces conditions de o^, 5 à is. » Il suit de là que la proportion de carbone obtenu avec l'oxyde de mercure ne provient pas uniquement de la formaldéhyde libre, mais comme, d'autre part, ce carbone ne peut appartenir à aucun composé (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 1272. 68 • ACADÉMIE DES SCIENCES. atmosphérique actuellement connu, il y a lieu de supposer qu'indépen- damment de l'aldéhyde formique libre, il existe dans l'air une combinaison de cette aldéhyde à laquelle est due la forte proportion d'acide carbonique qui se produit au contact de l'oxyde mercurique. » J'ai écarté tout tl'abord l'idée d'un polymère de la formaldéliyde, car, en chaufTanl l'air modérément, on n'augmente pas ses propriétés réductrices. J'ai remarqué par contre que si l'on fait passer un fort volume d'air dans de l'eau pure, on constate ensuite qu'un échantillon de cette eau contient normalement de la formaldéhjde; mais si un même échantillon de cette eau est chaufTé soit avec de l'acide sulfurique, soit avec de l'acide acétique, on y trouve alors une proportion de formaldéhyde bien plus élevée qu'auparavant. Il s'ensuit donc que c'est bien à une combinaison de l'aldéhyde que l'on a affaire, combinaison capable de régénérer cette dernière par l'action d'un acide. » M. Delépine a montré (') que la formaldéhyde chauffée avec l'eau à iSo^-ii^o" donne naissance à de l'acide formique, de l'acide carbonique et de l'alcool méthylique. Or, on sait que l'acide carbonique de l'air augmente pendant les brouillards et comme j'ai démontré qu'on y trouve de l'acide formique, j'ai pensé que la réaction de M. Delépine pouvait se produire dans l'atmosphère où l'aldéhyde formique et l'alcool méthylique donneraient alors naissance à du méthylal, combinaison qui est, en effet, susceptible de régénérer la formaldéhyde sous l'influence des acides. » Je poursuis actuellement l'étude de cette question. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur de nouveaux résultats obtenus en porcelaines, céramiques diverses. Note de M. F. Garros. « Pour la plasticité de l'amiante, l'agglomération possible de ses par- ticules portées à un certain degré de température, et pour l'ensemble des résultats que devait fournir im corps ainsi constitué, le temps a con- firmé mes prévisions. Par des rapports, publications diverses, aujourd'hui l'on connaît notamment l'une des applications principales de la porcelaine d'amiante « les filtrations stérilisatrices ». J'ai fait disparaître le paradoxe qui faisait admettre qu'une matière poreuse laissant passer rapidement un liquide ne peut en retenir intégralement les corpuscules infimes, les micro- organismes même les plus petits. » Les nombreuses compositions que j'ai dû essayer pour émailler l'ex- trémité de mes « bougies stérilisatrices », d'abord alcalines, avaient, par leur liquéfaction trop prononcée, le défaut d'être irrémédiablement absor- (') Comptes rendus, t. GXXlll, p. 120. SÉANCE DU /j JUII^LET igo/j. 6f) bées par des pores si avides. J'ai dû m'arrêter à un émail à base d'oxyde d'étain qui, par sa consislance pàtetise, persistante à 1200°- 1 2^0°, m'a permis d'obtenir un émaillage portant théoriquement en une surface donnée au- tant de trous (pores) que de particules. ') Pour compléter la stérilisation des eaux, vins, bières, j'ai fait connaître un cei'tain nombre d'appareils-filtres nouveaux. » Four certaines expériences de laboratoires il était utile d'avoir des pores plus gros; afin d'obtenir ce résultat j'ai dû faire agir une température graduellement plus ferle. Ainsi les particules d'amiante pure, dont ma porcelaine d'amiante poreuse est exclusivement composée, restent pâteuses jusqu'à i^oo". Elles ne fusent pas les unes dans les autres; elles se rétractent individuellement et laissent ainsi entre elles des pores plus gros; en même temps que le pore grossit, la translucidité vient et aug- mente. J'avais ainsi obtenu la porosité (même très grande) et la translucidité en un » même objet », double effet considéré jusque-là comme invraisemblable, impossible en céramique, un biscuit très poreux, et translucide surtout par mouillage. » Vers i65o° les pores se ferment du fait des particules parvenues à une suffisante liquéfaction, elles se pénètrent alors les unes les autres et nous avons « un biscuit » de porcelaine d'amiante » très solide. Enfin, avec une température encore plus élevée, nous arrivons au verre d'amiante. Nous avons ainsi un lien entre la céramique et la verrerie, pour les corps dont les points de fusion sont élevés, considérant que beaucoup de corps qui étaient dits réfractaircs autrefois ne le sont plus avec les éléments puis- sants dont on dispose aujourd'liui. » Quant à mes vases poieux, plaques poreuses, etc., destinés aux accumulateurs, électrolyse, osmose, etc., leur résistance électrique est de 0,02 à o,o3 ohm sous une épaisseur moyenne de 2"""" à S"""', bien moindre que celle des autres vases poreuv. 1) Pour les isolateurs à transport d'énergie électrique, j'ai dû trouver une porcelaine d'amiante imperméable s'agglomérant bien sans déchoir au\ températures de iSoC- iSjo» et réaliser aussi son émail, se combinant avec elle, de même dilatation et fon- dant à une température sensiblement plus élevée, vers 1600". J'ai réussi l'un et l'autre en unissant de l'amiante à un fondant alumino-alcalin ; dans ce biscuit l'amiante est la dominante, tandis que dans l'émail, le fondant est le produit principal. Ainsi, avec deux seuls produits j'ai constitué une porcelaine et son émail. ■) Des isolateurs de o", 10 à o™, 12 de diamètre à la base, et o™, i5 supposent une tension de ^5 000 volts et ils ont aussi une résistance mécanique beaucoup plus grande que celle des isolateurs en porcelaine ordinaire. » La solidité après dessiccation de la pâle faite exclusivement avec de l'amiante permet de pouvoir édifier de grandes pièces. « Un grand objet qui est au musée de Sèvres depuis 1897, (pii a nécessité 70 moules, 120 soudures, a été fait exclusivement pour montrer cette possibilité. Pour réussii' celte œuvre de 3 mois et demi de travail personial, je n'ai pas dû eu pousser la cuisson au delà du dégourdi, puisqu'elle suffisait à ma démonstration. » En un autre ordre de recherches, j'ai dû, pour satisfaire aux exigences d'ex- périences scientifiques, lier un métal (le cuivre) avec la porcelaine d'amiante [lar 70 ACADEMIE DES SCIENCES. rintermédiaire de rémail; il est facile de généraliser aussi ce résultat en céraniif[ue. » Dans ce champ étendu je devais aussi développer d'autres branches de l'Industrie, certaines aussi par des façonnages spéciaux, branches caractérisées notamment par des objets qui ont figuré à des expositions, mais leur intérêt exclusivement industriel fait que je n'en parlerai pas ici. » J'ai remis quelques types montrant les principales applications de la porcelaine d'amiante au musée du Conservatoire des Arts et Métiers comme autre témoignage de la création de cette industrie nouvelle. » Les considérations techniques qui m'ont amené à faire naître cette nouvelle céramique, laquelle pour être traitée comme il convient exige tout un chapitre venant s'ajouter à ceux de la |:)orcelaine, faïence, céramiques jusqu'alors toujours connues à base de silicate d'alumine, ces considéra- tions devaient m'amener aussi à concevoir la possibilité d'existence de toute une nouvelle classe de céramiques. C'est ainsi qu'après avoir réussi la por- celaine d'amiante je réalisai les céramiques de magnésie, talc (silicate de magnésie), etc., ainsi que l'établissent des documents en ma possession, et qui sont actuellement industriellement exploitées. » ZOOLOGIE. — Sur le mécanisme de la contraclion des fibres musculaires lisses dites à double striation oblique ou à fibrilles spiralées et en particulier de celles des muscles adducteurs des Lamellibranches. Note de M. F. Makceau, présentée par M. Perrier. « Méthode employée. — Pour connaître le mécanisme suivant lequel s'ef- fectue la contraction des fibres musculaires à fibrilles spiralées des muscles adducteurs des Lamellibranches, j'ai fixé ces muscles pris en état de relâ- chement et de contraction à l'aide de l'acide azotique à 20 pour 100, puis, après une immersion de 5 ou G jours dans ce liquide, j'en ai dissocié les fibres avec de fines aiguilles. L'examen microscopique des fibres ainsi fixées et dissociées m'a montré les modifications de structure qui se sont produites lors de la contraction. » Résultats. — J'ai constaté, ainsi que l'avaient déjà reconnu Schwalbe, Engelmann et Roule, que l'angle de croisement des projections des fibrdles de la face supérieure et de la face inférieure des fibres subit de grandes variations suivant que ces fibres ont été fixées en relâchement ou en contraction plus ou moins complète. Par exemple, chez VHuit/c. les angles de croisement des fibrilles de la partie vitreuse du muscle adduc- teur, en relâchement, en contraction de fermeture des valves et en rétrac- tion complète, sont respectivement 20°, 40" et 65°. SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. 7I )) Engelmann (') avait prétendu qu'il y avait une impossibilité méca- nique à ce que le passage de l'état de relâchement à l'état de contraction ait lieu par le raccourcissement des fibrilles dans le sens de leur longueur. Il admettait que les fibrilles à trajets spirales sont constituées par des séries de petites molécules contractiles contiguës (inotagmes), dont les axes sont parallèles à celui de la fibre et qui sont disposées les unes par rapport aux autres comme les marches d'un escalier. Je suis d'un avis.abso- lument opposé et j'ai pu établir : » 1° Que la contraction des fibrilles dans, le sens de leur longueur entraîne forcément le raccourcissement des fibres; » 2° Que, grâce à leur disposition spiralée, les fibrilles, en se contractant, amènent un raccourcissement plus considérable de la fibre que si les fibrilles étaient disposées parallèlement à son axe, surtout quand l'angle de croisement atteint des valeurs voisines de 100°; c'est-à-dire que cette disposition des fibrilles est favorable soit à la rapidité,_|soit au degré de la contraction des fibres. » Nous pouvons assimiler une fibre à un cylindre à la surface duquel seraient placées, à intervalles réguliers, une série d'hélices de même pas. La projection, sur un plan parallèle à l'axe du cylindre, des parties vues et cachées de ces hélices, figure le réseau qu'on observe dans les préparations microscopiques de ces fibres dissociées par l'acide azotique à 20 pour 100. On voit que les mailles losangiques sont limitées par les parties vues (face supérieure) et cachées (face inférieure) des hélices qui sont parallèles deux à deux. » Si nous supposons que cette fibre se contracte, sa hauteur va diminuer tandis que son diamètre augmentera, mais ces dimensions devront se modifier simultanément de telle sorte que son volume reste constant. Si nous considérons une série de cylindres dont les hauteurs aillent en diminuant progressivement mais dont les diamètres aug- mentent de telle sorte que le volume de ces cylindres reste constant, nous aurons les formes successives que prendra la fibre pendant sa contraction. En construisant un certain nombre de ces cylindres et y plaçant le même nombre de spires d'hélice que sur le premier, on peut facilement constater, après avoir développé leurs surfaces latérales, que les longueurs d'une spire des hélices dont les pas sont égaux à leurs hauteurs vont en diminuant jusqu'à une certaine limite pour croître de nouveau. » Ainsi donc, quand un cylindre de très faible diamètre par rapport à sa hauteur se raccourcit tout en conservant le même volume, la longueur de la spire '''"^ élice, placée sur sa face latérale et dont le pas est égal à la hauteur de ce cylindre, va en diminuant jusqu'à une certaine limite pour croître de nouveau. Il en résulte que si, à la surface d'une fibre cylindrique allongée, il existe un système de fibrilles spiralées contractiles (•) P/Uigers Ardu, Bd. XXV, 1881. 72 ACADÉMIE DES SCIENCES. suivant leur longueur, leur contraction amènera un raccourcissement de la fibre jus- qu'à une certaine limite minimum. » J'ai constaté que ce raccourcissement maximum est atteint lorsque l'angle de croisement des fibrilles vaut 107" ou que l'angle formé par la spire d'hélice développée avec la circonférence de base également développée est égal à 35° i6'. » Il est donc établi que les fibres à fibrilles spiralées sont plus aptes que les fibres à fibrilles parallèles à produire soit des mouvements rapides, soit des mouvements étendus. Les quelques études d'histologie comparée qui ont été faites jusqu'à ce jour chez les Invertébrés vérifient d'ailleurs cette conclusion toute théorique ('). » En effet les recherches de nombreux auteurs (Ballowitz, Fol, Schwalbe, Wagener, elc.) et les miennes ont montré que tous les muscles à contraction rapide ou étendue chez les Vers et les Mollusques, sont formés soit de fibres striées, soit de fibres à fibrilles spiralées. » On doit donc considérer les fibres à fibrilles lisses spiralées et les fibres striées comme deux catégories d'éléments anatomiques complète- ment différents comme structure, mais qui peuvent réaliser l'un et l'autre des contractions rapides. » En comparant chez un grand nombre de Lamellibranches, d'une part les courbes de fermeture des valves obtenues dans les mêmes conditions et d'autre part les valeurs des angles de croisement des fibrilles de leurs fibres dans des conditions également identiques, j'ai constaté que la rapidité plus ou moins grande de la contraction des muscles adducteurs est en rapport avec la valeur plus ou moins grande de l'angle de croisement de leurs fibrilles pour un état déterminé de ces inuscles (contraction de fer- meture ou rétraction complète) (°J. » Par exemple, la contraction est rapide et l'angle de croisement des fibrilles assez élevé chez les Cardiums, les Huîtres, les Solens, les Tapes, etc. ; (') Fol {Comptes rendus, 1888, p. 3o6) s'exprimait ainsi : « A en juger par la distribution du tissu à fibrilles spiralées, nous serions tentés de croire que cette dis- position est favorable à la contraction rapide du muscle lisse. « (^) 11 y a lieu de tenir compte aussi de la dilTéreuciation plus ou moins complète des fibrilles. Ainsi, par exemple, chez ÏA/iodonte, l'angle de croisement des fibrilles, pour le muscle adducteur postérieur fixé en rétraction complète, est de So" à 80° comme chez V/Iiiitre, alors que sa contraction est beaucoup plus lente que celle du muscle adducteur de ce dernier Mollusque. L'examen microscopique des fibres de ces muscles, dissociés dans les mêmes conditions, montre une difierenciation bien plus nette des fibrilles chez celui de VHuitre. SÉANCE DU 4 JUILLET rgo/j. 7^3 elle est lente et l'angle est faible chez h^s Dosinies, les Lutraires, les Moules, etc. » ZOOLOGIE. — Sur quelques points de Vanatomie des Cirrhipcdes. Note de M. A. GRUvEr,, présentée par M. Bouvier. « De récentes recherches entreprises sur des formes de Cirrhipèdes, pour la plupart exotiques, m'ont révélé un certain nombre de faits, non encore complètement élucidés ou tout à fait nouveaux sur l'anatomie de ces Crus- tacés. Je ne ferai que les signaler ici. >) Organe de Kœhlek. — Cet organite nerveux, situé, comme on sait, à la base des écailles pédonculaires des Pollicipes, semble n'exister que dans ce genre, mais il présente une structure différente suivant les espèces. » Tandis que chez P. cornucopia il est massif et pluricellulaire, les cellules gan- glionnaires étant plus ou moins complètement noyées dans un pigment noir, chez P. elegans, cependant très voisin du premier, les cellules sont plus dissociées, réunies seulement entre elles par leurs prolongements et laissent des lacunes interca- laires plus ou moins vastes. Le pigment fait entièrement défaut, ce qui facilite sin- gulièrement leur étude histologique. Des cellules périphériques partent, comme d'ordinaire, des prolongements qui, passant dans un lin canalicule de l'écaillé, vont, diversement, se terminer à sa surface. » Il est probable que ces organites nerveux étaient beaucoup plus développés chez les formes ancestrales et servaient, comme vraisemblablement encore, à renseigner l'animal sur les modifications physiques du milieu ambiant. » Appareil cémentaire. — Chez tous les Cirrhipèdes au stade cypris, l'appa- reil cémentaire est uniformément constitué par un double amas de glandes unicellulaires ayant, chacune, un canal vecteur propre. Tous ces canaux s'unissent en un canal commun qui, après un trajet plus ou moins long, va s'ouvrir à la base de chacune des antennes. Ce système persiste avec ses caractères larvaires chez les mâles nains des Pédoncules et chez quelques formes primitives {Alcippe lampas), avec celte différence cependaat que les cellules glandulaires se creusent souvent d'une légère vacuole. Chez les types les plus élevés de Pédoncules, la vacuolisation des cellules s'ac- centue et l'épithélium du canal vecteur s'hypertrophie et vient tapisser toutes les cavités de l'élément glandulaire. » On sait que l'appareil cémentaire des formes adultes d'Operculés diffère complè- tement du type que nous venons d'indiquer, mais l'étude de très jeunes individus de C. R., 1904, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N» 1.) lO rjl^ ACADEMIE DES SCIENCES. diverses Balanes nous a permis de voir conimeni, du ivpe neUenient pédoncule, on passe au t^'pe operculé. » Chez ces formes ayanl à peine dépassé le stade eypris et assez difficiles à rencon- trer, on trouve encore, à la base du manteau et de cliaqne côté, les glandes unicellu- laires normales avec leur canal vecteur; mais, dès ([ue la calcilication commence à se manifester, on observe une ntropliie rapide des glandes unlcellulaires larvaires; bientôt, le canal vecteur subsiste seul et, comme ses parois sont de nature épithéliaie, il se produit, à mesure que l'animal s'accroît et sur la périphérie de la base, des dila- tations, d'abord très rapprochées, mais qui s'éloignent de plus en plus. Ces sortes d'ampoules à parois cellulaires remplacent, physiologiquement, les glandes larvaires et deviennent les glandes cémentaires définitives qui donnent progressivement naissance aux différents ordres de canau\ allant répandre le cément sur toute la surface de la base, de façon à favoriser l'adhérence de l'animal sur son support. » 11 existe une forme intermédiaire entre la constitution de l'appareil céraentaire des Pédoncules et celle des Operculés; cette forme est représentée par le genre Litho- trya. On sait qu'à la base du pédoncule on trouve, dans ce genre, une lame calcaire, de forme variée, placée entre les parties molles de l'animal et son support. Il existe donc, dans ce cas, des conditions biologiques à peu près semblables à celles que l'on rencontre dans les Ojjerculés, qui donnent naissance, en ce qui concerne l'appnreil cémentaire, à une constitution anatomique voisine. En ed'et, au lieu d'aller s ouvrir directement à la base des antennes larvaires, comme c'est le cas normal pour les Pé- doncules, les deux canaux vecteurs principaux des glandes cémentaires pénétrent dans la lame calcaire et s'y dilatent en formant des sortes de réservoirs d'où partent de lins canalicules (]ui vont déposer le cément, non plus en un point bien localisé, mais sur toute la surface de la lame, de façon à remplir dans les meilleures conditions possibles le rôle qui est dévolu aux organes cémentaires. » Glandes gastkiqves. — Nous avons, autieFois, divisé les glatules gastriques en quatre calcgories : glandes stomacales, glandes hépaliques, glandes hépatopancrt'iitiqiies et glandes pancréatiques. » Chez les formes inférieures des Cirrhipèdes, comme Alcijjpe. ou trouve (Berndt), au milieu des cellules stomacales normales, d'autres éléments beaucoup plus volumi- neux, à fonctions évidemment distinctes, et qui correspondent, histologiquement, aux cellules pancréatiques des formes supérieures, mais disséminées au milieu des autres éléments, au lieu d'être localisées. » Si l'on suit le développement de l'ensemble des glandes gastriques chez les Cirrhi- pèdes thoraciques, on voit que ce sont de simples diverticules de la cavité ga5lri<|iie, tous en commanicalion permanente les uns avec les autres et dans les(|uels les diffé- rents éléments ont acquis, peu à peu, des caractères hislologiques et, par conséquent, un rôle physiologique, distincts. On trouve toujours, du reste, toutes les formes de passages entre les cellules pancréatiques les plus dillérenciées. » Organes énigmatiques de Nussbaum. — Nussbauin a décrit en 1890, sous le nom d'organes énigmatiques . deux formations cpi'il a rencontrées SÉANCE DU 4 JUILLET I904. ^S chez Pollicipes polymerus. J'ai déjà monlré ailleurs (') que l'une d'elles, située dans les palpes labiaux mêmes el. aussi en arrière d'eux, est con- stituée par des glandes unicellulaiies dont la sécrétion est en rapport évi- dent avec la mastication el la déglutition, d'où le nom de glandes salivaires que j'ai cru devoir leur donner. » La deuxième fornialion, placée sur la ligne médiane et costale, entre l'eslomac et la paroi du corps, est considérée, par Nussbaum, comme étant de nature nerveuse. C'est, en réalité, un organe glandulaire très net, à peu près sphcrique, avec de grosses cellules périphériques, limitant une cavité centrale assez étroite, qui se continue par un canal excréteur assez allongé, allant s'ouvrir dans l'une des nombreuses lacunes qui entourent la cavité générale. » Il est possible que cet organe, dont le rôle physiologique paraît encore très ebscur, représente la trace d'un cœcum médian de l'œsophage, comme on en rencontre chez certaines larves cjpris et qui aurait perdu, chez l'adulte, toute connexion directe avec la partie du tube digestif dont il est issu. L'étude de la larve cjpris des Pollicipes, que je n'ai pu faire faute de matériaux, serait, certainement, très instructive à cet égard. » EMBRYOLOGIE. — Sur la polyspermie normale et In culture des sperma- tozoïdes. Note de M. Alphonse Labbé, présentée par M. Yves Delage. « I. Sur les coupes d'œufs immatures à vitellus abondant comme ceux des Crus- tacés, on observe souvent dans le vitellus de nombreux noyaux, qui, beaucoup plus petits que la vésicule germinative, ne sauraient être confondus avec elle. J'ai observé de semblables noyaux nicrocyliques dans les œufs immatures de Nebalia dès les premiers stades de la réduction chromatique; ces noyaux sont généralement ovoïdes ou de forme allongée avec un réseau cliromati(|ue condensé et un ou deux nucléoles chromatiques. La plupart paraissent normaux, certains présentent des signes de dégénérescence caryolylique avec vacuolisalion et émission de granules chromatiques. Je n'ai pas observé de division mitotique de ces noyaux, mais assez souvent des signes indubitables de division directe. L'origine de ces noyaux, qui ressemblent beaucoup à ceux du tissu conjonclif périovarien, est éclaircie par les faits suivants que j'ai observés dans les œufs des Décapodes. » Si l'on fixe un ovaire de Cruslacé décapode {Maïa ou Carciniis), quelques heures après la copulation, on peut voir sur les coupes que l'ovaire entier est bourré de spermatozoïdes aux divers stades de la dévaginatiuii que j'ai indiqués dans des (') Contributions à l'élude des Cirrhipides (^Archives de Zoologie expêriinenlale, 3*= série, t. I, iSgS). 76 ACADÉMIE DES SCIENCES. travaux précédents. Les œufs sont remplis de spermatozoïdes, et dans le vitellus on peut voir tous les passages entre les spermatozoïdes et les noyaux mérocjtiques. Les uns sont en dégénérescence, les autres sont transformés en noyaux; dans le vitellus on voit à côté des noyaux des vésicules acrosomiennes vides. Quant aux noyaux mé- rocytiques, certains paraissent normaux, les autres sont en caryolyse (hypertrophie vacuolaire, pycnose, dégénérescence granuleuse). Autour de ces noyaux, de même qu'autour des spermatozoïdes dégénérés, le cytoplasme est plus condensé, et l'on peut suivre le chemin suivi par le spermatozoïde. Dans quelques cas, j'ai observé, à côté de noyaux normaux, des diplosomes résultant probablement de l'appareil centrosomien. Je n'ai vu aucune mitose, mais des fragmentations amitotiques. » De ces faits résultent que, conformément aux observations de Ruckert et d'autres auteurs, chez les Sélaciens, les Téléostéens, les Batraciens, les Reptiles, les noyaux mérocyliques proviennent de polyspermie normale. Mais il faut faire cette réserve que la plupart des spermatozoïdes n'arrivent ]ias à devenir noyaux mérocytiques, que beaucoup sont digérés par le cvtoplasme ovulaire {cf. les observations de Iwanzof sur les Holothuries, de Henneguy sur les Trématodes); que, parmi les noyaux mérocytiques, beaucoup subissent également la dégénérescence caryolytique, et qu'un petit nombre seulement [?J peuvent persister dans le vitellus à l'état de noyaux définitifs. » II. Ces considérations nous montrent qu'il faut faire une double remarque : a, les spermatozoïdes qui pénètrent dans les œufs immatures sont destinés à être phagocytés par le cytoplasme ovulaire, peut-être parce que les toxines ovulaires n'ont pas été neutralisées par l'émission des subs- tances nucléaires lors de la maturation, neutralisation qui ne se produirait qu'au moment da point critùjiie de cette maturation (^cf. les expériences de Von Dungern, de Delage); b, ceux qui résistent trouvent dans le vitellus des substances nutritives qui leur permettent une évolution en noyaux méro- cvtiques sans qu'une fécondation intervienne. On peut en donner comme preuves: la pénétration des spermatozoïdes dans les œufs à vitellus abon- dant, même sans que la maturation soit effectuée; la marche compliquée du spermatozoïde dans ces œufs, à la recherche de meilleures conditions d'existence pour sa transformation ; l'influence du vitellus lui même, puisque dans les œufs alécithes ou oligolécithes, la polyspermie n'aboutit qu'à des formes tératologiques. » Ces données m'ont montré la possibilité théorique de cultures de sper- matozoïdes que j'ai pu réaliser effectivement. » Les cultures sur albumine n'ont pas réussi. En revanche, les cultures sur lécithiné SÉANCE DU /| JUILI,ET 1904. 'j'^ m'ont permis d'obtenir les mêmes transformations que subissent les spermatozoïdes dans iœuf. La lécitliine préalablement stérilisée est étendue en couche mince sur un porte-objet et laissée à l'étuve (28" à 3o''C.). On place sur la culture des gouttelettes de sperme en aussi petite quantité que possible (sperme de souris, de grenouille, de divers insectes) et l'on observe, i demi-heure ou i heure après, les modifications des spermatozoïdes. Des lames semblables peuvent être fixées et colorées par les procédés histologiques ordinaires. Les transformations observées sont les suivantes : chute et dégénérescence de la (|ueue du sjiermalozoïde, hypertrophie de la tète qui se trans- forme en un noyau sphérique ou ovoïde ordinaire dans une petite aire protoplasmique à contours mal définis. Dans un cas, j'ai obser\é à côté du noyau la formation d'un petit aster; ce qui démontrerait le bien fondé de l'hvpothèse de Koslanecki, que le spermatozoïde apporte avec lui ses radiations cytoplasmiques ; dans un autre cas, ii m'a semblé voir un début d'amitose. » Ce.s expériences poussées plus loin nie montreront sans doute des faits plus intéressants. On peut cependant admettre dès maintenant que le spermatozo'ide soustrait au pouvoir phagocytaire du cytoplasme ovulaire non mûr, au ciiryolactisme dans le cytoplasme ovulaire mûr, est susceptible de pouvoir sid)ir .sur lécilliinesa transformalion en noyau spermatique. Sur simple milieu de culture, le spermatozoïde peut aussi commencer à se développer isolément, en dehors de tout substratum organisé. » BIOLOGIE GÉNÉRALE. — De la polychromie polytaxique florale des végétaux spontanés. Note de M. G. Coutag.\e, présentée par M. Alfred Giard. « Un très grand nombre de végétaux à fleurs colorées présentent des variétés à fleurs blanches, assez rares à l'état spontané, mais que les hor- ticulteurs ont pu facilement yArer, car elles constituent généralement des taxies à caractère récessif. Ces variétés à fleurs blanches sont souvent plus délicates à cultiver que le type, et ce fait, joint à celui de leur rareté relative à l'état spontané, a fait dire fort justement que « ce sont les » variétés mélaniennes, c'est-à-dire celles où le pigment varie par excès, » qui l'emportent généralement sur les variétés albines, c'est-à-dire sur » celles où le piginent varie par défaut (') ». En d'autres termes, chez les végétaux dont les fleurs présentent plusieurs taxies de couleurs différentes, certaines d'entre elles semblent toujours incapables de soutenir la lutte pour l'existence : chaque fois qu'elles apparaissent spontanément (sous (') A. GiAHD, 1877, réimpression en i9o4) Coniroi'erses transformistes, p. i33. n8 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'influence de causes encore inconnues d'nilleurs), la séleclioii naturelle les élimine ou tout au moins s'oppose à leur multiplication. » Mais, chez certaines espèces, il arrive que deux des taxies, dont l'une est iiart'ois une taxie à fleur blanche, présentent une égale rusticité, en sorte cpie la sélection naturelle ne les élimine ni l'une ni l'autre. On observe alors, tout au moins dans certaines stations, les deux laxies vivant ensemble et représentées par des nombres d'individus d'importances comparables. Un même caractère, l'absence de pigment par exemple, peut donc être lié corrélativement, tantôt chez telle espèce à une parti- cularité physiologique défavorable, tantôt chez une autre espèce à une particularité physiologique favorable. J'ai déjà signalé, dans une Note précédente ( ' ), cette corrélation d'un caractère morphologique indifférent en lui-même à l'espèce et ne donnant dès lors aucune prise à la sélection naturelle, avec un caractère physiologique au contraire nettement nuisible ou favorable, et par conséquent très sensible à la sélection naturelle. )i Voici quelques exemples. En Tarentaise les taxies « fleur bleue » de Vllepatica triloba D. C. sont égalemenl abondantes; il en est de même pour les taxies « (leur violette » et « lleur blanche » de Crocus ver nus kWiom. » Les Iris purnila Villars des environs d'Aix-en-Provence sont tantôt à (leurs bleu foncé, tantôt à Heurs jaune pâle, sans intermédiaires, el en nombres sensiblement égaux pour chaque taxie, si l'on considère l'ensemble de la région. Si l'on considère une station particulière il arrive ])arfois que l'une des taxies y domine, ou même y vit seule. » La Globularia vulgaris Tourn., des environs de Moutiers en Tarentaise, est tantôt à fleurs bleues, tantôt à fleurs rose lilacé; il en est de même pour le /^o/j^w/rt vulgare des monts du Lyonnais. » Ces deux derniers exemples sont intéressants en ce que les deux taxies entre les- quelles se partagent les individus sont l'une et l'autre à fleurs colorées. Ou rencontre aussi la taxie fleur blanche chez ces deux espèces, mais très rarement. Cliez Saixia pralerisis on rencontre également les trois taxies : lleur bleue, fleur blanche, fleur rose. Mais ces deux dernières sont rares, surtout celle à fleur rose. » Le McliloLus oJJicinaUs Lam. à fleurs jaunes ou blanches et le Phyleuina spi- catuin à fleurs blanc jaunâtre ou bleues sont probablement des exemples à ajouter aux précédents. Mais il faut considérer aussi les Melilotus alba Lam. el Phyteuma ni^runi .Sm. qui sont peut-être des espèces voisines mais distinctes des iaxies /leur blanche du Jll. officinalis a fleur bleue du Ph. spicnluni. » L'attention des botanistes n'a été appelée que tout récemment sur les phénomènes mendcliens, eu sorte que bien des taxies ont été vraisembla- (') Z>e la corrélation des caractères susceptibles de sélection naturelle {Comptes rendus, séance du a5 janvier igo^, p. 54). SÉANCE DU 4 JUIT.I.KT ItlCi. r^g blemeiit décrites comme es|)ècos difTércntes, surtout lorsque leur rlislribu- lion g^éographique était différente du type auquel on les comparait. De môme que pour plusieurs des Mollusques dont j'ai parlé dans une Note précédente, de nouvelles observations sont nécess;iires et c'est pour les provoquer que j'ai cru bon de signaler tout l'intérêt qite présente la ques- tion du polymorphisme polytaxique des espèces à l'état sauvage. « BOTANIQUE. — La question de la culture des cotonniers en Afrique tropicale. Note de M. Aug. Chevalieh, présentée par M. Guignard. « Les éludes et les tentatives agricoles pour développer la culture du cotonnier au Sénégal datent de plus d'un siècle. Nous avons exposé en 1902 (') l'historique de la question. Au Soudan, les premiers essais remon- tent seulement à 1897 et sont dus à l'impulsion de M. le général de Tren- tinian. Le regretté professeur Maxime Cornu, ajjrès s'être renseigné près de plusieurs officiers et fonctionnaires du Soudan et avoir examiné quelques échantillons de coton parvenus en France, entrevit aussi, dès 1898, le grand avenir réservé à ce textile sur les bords du Niger (-). » La même année s'organisa la Mission du général de Trentinion, pre- mière tentative d'inventaire des productions de l'Afrique occidentale fran- çaise. Au cours de celte Mission, M. le général de Trentinian et ensuite M. le colonel Vimard, son intérimaire, m'invitèrent à plusieurs reprises à étudier d'une façon toute spéciale la question cotonnière, pendant que d'autres collaborateurs du général, en particulier MM. Fossat et Baillaud, s'occupaient de la partie commerciale du problème. » Dès mon retour en France, je dégageais de nos recherches communes les conclusions suivantes : « Le cotonnier nous parait devoir être la grande cidture d'avenir de » nos colonies du Sénégal etduSoudan, dans les zones naturelles que nous » avons appelées so/ze.va/mr/e«rte et zone soudanienne, lorsque des chemins » de fer permettront d'expédier à la côte en saison sèche, rapidement et » à bon marché, la soie, eu ballots imperméables à la poussière (^). » )) Mes études personnelles portèrent principalement sur les espèces (') Journal d'AgriculLure tropicale, t. 1, 01 mai 1902, p. i35. (^) Société nationale d' Agriculture de France, séance du 7 février 1900. (') Une Mission an Sénégal, 1900, p. 227. 8o ACADÉMIE DES SCIENCES. botaniques, les conditions biologiques de leur végétation, le j)rocédé de culture indigène et sur le côté économique de la question. J'exposai les résultats scientifiques et agronomiques dans le Bullelin de la Société d'accli- malalion d'août 1 90 1 . » Au point de vue scientifique, je mettais en évidence les faits suivants : )) 1° Qiialre espèces de Gossjfiium se lencontreni acluellemenl dans les cultures du Sénégal et du Soudan français : le G. lierbaceum L., l'espèce la plus ancien- nement connue des indigènes, le G. barbadense L., d'introduction toute récente au Soudan, le G. religiosum L., espèce très robuste qu'on l/oui-e parfois au Sénégal près de la côte, enfin le G. punctatum l^err., race africaine très vigoureuse du G. hirsutum L., tantôt assez velue, taniât complètement glabre. C'est de beaucoup l'espèce la plus répandue dans toute l'étendue du Sénégal et du Soudan. n 2° Les plus beaux pieds de celte espèce produisent 3o à 5o capsules qui mûrissent en novembre et décembre, c'est-à-dire en pleine saison sèche; quelques capsules se développent plus tardivement. » Dans les terrains les plus favorables seulement, aux environs de San, de Djenné, deSumpi, les soies sont longues de 25™" à 28'"'" et atteignent une assez grande régu- larité. Cela lient au climat plus propice et surtout aux procédés culturaux plus per- fectionnés. » Dans toutes les régions soudanaises à climat sec, la culture annuelle des cotonniers, quelle qu'en soit l'espèce, ne saurait, sans irrigation, donner de sérieux résultats. En fait, dans toutes les contrées que nous avons parcourues, les indigènes ne pratiquent que la culture vivace. Les cotonniers semés de bonne heure peuvent produire quelques fleurs dès la première année, mais ce n'est que la deuxième et la troisième année qu'ils acquièrent un grand développement. Au commencement du deuxième hivernage, on écime ordinairement les tiges et, au troisième, on les recèpe souvent à la base. » 3° Le coton produit est une moyenne soie de dimension commerciale courante. Les défauts sont l'adhérence très forte des poils au tégument et le manque d'uni- formité dans la longueur et la qualité des soies. Son faible rendement de 5io''S à 26o''8 au ma.ri/num de coton égrené à l'hectare en rend, dans les conditions actuelles, l'exploitation impossible à l'Européen, » 4° Il existe déjà dans la vallée du Niger plus de 300000''° de terrains cultivés en sorgho, arachide, etc. et recevant assez d'eau pour convenir à la culture d'une race de coton amélioré à évolution rapide. En constituant tout le long du cours moyen du fleuve des bassins où l'eau s'accumulerait en hivernage pour être ensuite, après éléva- tion, distribuée aux plantations, celle étendue pourrait facilement être triplée. » Comme conclusions, nous affirmions la nécessité de créer « une race » de colon bien adaptée au pays, suffisamment productrice et de qualité » supérieure ». Nous attirions, en outre, l'attention sur un hybride fertile qui s'était produit dans plusieurs champs du Niger oîi l'on cultivait côte à côte, à la suite d'introductions, les G. punctatum et G. barbadense. Certaines capsules de ce coton présentaient de très sérieuses qualités. SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. 81 » Ces constatations attirèrent l'altention de M. Esnault-Pelterie, le très distingué président du Syndicat cotonnier français, et c'est en possession de ces documents que, dès le début de 1902, il fit ap[)el à l'initiative des tisseurs et filateurs français et qu'il parvint, quelques mois plus tard, à constituer V Association cotonniêre coloniale dont les efforts ont pour but de développer la culture du cotonnier, principalement en Afrique occidentale. » Depuis celle époque de nombreuses personnalités coloniales et indus- trielles ont apporté leur concours h cette entreprise d'intérêt national. » Notre but était de préciser le point de départ du mouvement qui a porté notre industrie à envisager la possibilité de la culture du coton en Afrique nccidfMilale. Dans une prochaine Note nous exposerons les résul- tats rel.ilifs au coton récemment acquis au cours des travaux de la Mission Cliari-lac Tchad. » PHYSIOLOG11-: VÉGÉTALE. — De la présence de V hydroquinone dans le poirier. Note de MM. G. Rivière et G. Bailhache, présentée par M. Alfred Giard. « Depuis que VVœhler a découvert l'hydroquinone dans les produits de la distillation sèche de l'acide quinique, ce corps a été isolé parmi les com- posés qui se forment en distillant dans les mêmes conditions divers extraits de plantes (Rhododendron ferrugineum, Arctostaphylos mci ursi). On l'a obtenu aussi par décomposition ignée, en provoquant le dédoublement de corps capables de l'engendrer (aciile quinique, quinales, arbutine). )) On obtient d'ailleurs de la quinone en distillant avec du bioxyde de manganèse et de l'acitle sulfurique les extraits d'un granil nombre de végétaux (Hedera hélix, Ligustrutn vulgare, Fraxiniis excelsior, etc.). Mais aucun chimiste, à notre connaissance, n'a isolé, en nature, de l'hydroqui- none d'un végétai quelconque et n'en a démontré l'existence dans une plante vivante. » Au mois de mars 1903 nous avions mis macérer dans l'éther une cer- taine quantité de bourgeons de poirier (^Pyrus comniunis) afin d'étudier la matière visqueuse qui recouvre leurs écailles. Celte solution évaporée abandonna une matière cireuse qui légèrement chauffée entre deux lames de verre nous donna quelques cristaux transparents qui se sublimèrent sur la lame supérieure. Nous continuâmes nos observations, non plus en utilisant les yeux, mais en traitant, par l'éther, les bourgeons foliés, et G. R., lyo'i, ■>' Semestre. (T. C\\\l\, N" 1.) Il 82 ACADÉMIE DES SCIENCES. alors la proportion de matière cristallisée que nous pouvions extraire aug- mentait avec les progrès de la végétation. » Nous en eûmes bientôt une quantité suffisante pour en préciser les caractères et nous conslatàmes qu'ils se rapportaient à l'hydroquinone. » Avions-nous affaire à un produit de décomposition ignée ou ce corps préexistait-il dans la plante? Nous entreprîmes une série tl'essais. » On iiitioduil une ceiliiiiie (jiuiiilité de Ijourgeoiis loliés dans des ilacons de m' (lue l'on remplil d'alcool à g")", on abandonne ensulle le loiil k une digestion froide, pendant plusieurs jours. » L'alcool forlemenl coloré en \erl est distillé au bain-niarie jusqu'à éliniinalion complète, ]Hiis la liqueur sirupeuse est reprise par l'eau bouillante etiiltrée; on élimine ainsi une paitie de la cliloroplivlle et la totalité des matières résineuses. » Le liquide est ensuite additionné d'étlier et laissé en contact pendant _'(8 heures. » La solution étliéiée abandonne par simple évajjoration un magma de cristaux (riiydroquinone encore impur. Ce magma est repris par l'eau et broyé avec une petite quantité d'oxyde de plomb récemment ])récipilé et le tout est jeté sur un filtre. » La li(jueur lillrée et débarrassée du plomb par l'hydrogène sulfuré abandonne par évaporalion au bain-marie des cristaux d'hydroquinone suflisamment purs pour donner toutes les réactions de ce corps. » On en obtient ainsi de 3*^ à 5* par kilogramme de bourgeons foliés, frais. Le rendement maxitnum correspond à la végétation la plus active. « L'hydroquinone ainsi préparée fond à +iG6°, tandis qu'un échantillon qui nous servait de point de comparaison fondait à i66°,5 (non corrigé) dans les conditions où nous nous soinmes placés. » Traitée par le percblorure de fer elle donne immédiatement une magnifique cristallisation caractéristique de quinhydrone. Avec le bichro- mate de potasse et l'acide sulfurique on obtient de la quinoae qu'on isole facilement par l'éther. » Nous avons enfin obtenu l'hydroquinone verte en présence de la laccase de G. Bertrand, ce qui nous permet d'ex|)liquer comment ce corps n'a pas été jusqu'à présent signalé dans le poirier. » En effet, l'hydroquinone disparaît très rapidement dans la plante par suite de l'action de la laccase que celle-ci contient. » ]^our le prouver il suffit, après avoir épuisé par l'alcool les bourgeons foliés dont on a extrait l'hydroquinone, de les recouvrir d'eau distillée afin de permettre à l'alcool dont ils étaient imjirégnés de s'y dill'user, puis de les faire digérer ensuite pendant quelques heures dans une seconde eau de lavage. )< Le litjuide soutiré donne par l'alcool uu préci]iité lloconneux qui, recueilli et lavé SÉANCE DU f\ JUILLET 190'i. 83 à l'alcool, Lonsliliie liiie iiiatiéie colloïdale.' Celle matière se colore très rapidenienl à l'air et prend, en se desséchant, l'aspect de l'oxyde rouge de manganèse. » Elle laisse après incinération 27. S.? pour 100 de cendres constituées, pour la |diis grande partie, par des carbonates de clianv et de potasse, des phosphates, des traces de ferai de manganèse. Ce dernier élément s'y rencontre en 1res faible f|uantilé. Nous n'en avons trouvé (pie o,o5 pour 100, que nous avons dosé colorimélriquenienl, après oxydation, au moyen de l'acide azotique et du bioxyde de plomb. Elle présente en un mot beancoii]) de caractères de la laccase de M. G. Bertrand. Elle bleuit très éner- giquement la teinture de gayac et l'on peut provoquer, par son intermédiaire, l'oxy- dation de riiydroqiiinone des bourgeons de poirier dont on l'a extraite. » Nous n'avons pas rencontré d'hydroquiiione dans les bourgeons du pommier, mais nous y avons constaté beiuiconp de phlorizine; cependant quelques réactions nous laissent penser qu'il peut y en avoir des traces. M Par contre les bourgeons du poirier ne renferment que peu de phlori- zine et, comme nous l'avons dit, jusqu'à 5*^ d'hytlroquinone par kilogramme de bourgeons foliés. La phlorizine semblerait donc caractériser le pommier et i'hydroquinone le poirier. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les myrorhizcs des racines talérales des Poivriers. Note de M. H. J.icou de CoRUE.'iiov, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans une Note précédente, j'ai montré que le mycorhyze des racines aériennes du Vaiiillii-r joue un rôle intéressant dans la biologie de cette Orchidée, en mettant en relation, tant morphologique que physiologique, celle-ci et son support vivant; et que, par suite, le Vanillier et le cham- pignon de ses racines sont associés en symbiose. Ainsi s'explique ce fait bien établi que l'emploi de sup|)orts vivants ap[)ropriés donne de meilleurs résultats que l'usage des tuteurs morts dans la culture tle cette plante. » Il en est de même pour les Poivriers. Tl est démontré de|Hus long- temps (jue ceux-ci végètent parfaitement, (leurissent et friiclirient abon- damment lorsque leurs racines aériennes prennent appui sur des tuteurs vivants, des arbres (procédé malais), tandis que les mêmes conditions de végétation sont loin de se réaliser quand les Poivriers grimpent sur bois mort. » Il y avait donc lieu de rechercher aussi chez ces plantes l'action des mycorhizes. C'est ce que j'ai pu faire pour trois espèces de Piper : P. nignan L., /'. cidn'ha L., P. hctle L., dont les lianes étaient appliquées, par 84 ACADÉMIE DES SCIENCES. leurs racines adventives, sur des arbres vivants (Eriodendron an frac- tuosum D. C, Alhizzia stipalala Boiv. et Paktqiiium rostratum Burck) ('). )) Des coupes comprenant à la fois les racines de ces Poivriers et les écorces auxquelles elles adhèrent ])ermettent de constater les faits de structure suivants, que l'on peut réunir en trois groupes (comme je l'ai déjà fait pour le Vanillier, car les analogies sont très grandes) : )) A. Les racines aériennes des Poivriers naissent, en grand nonribre, des nœuds fie la lige; relativement courtes et étroites, elles s'appliquent côte à côte, en rajonnant, à la surface du support. Sur les sections transversales, on observe que le conjonclif du cylindre central n'est généralement lignifié que dans la partie correspondant à la face non adhérente de la racine. L'endoderme n'est caractérisé que par des cadres subé- rifiés très étroits. L'écorce présente à sa périphérie uu exoderme à éléments inégaux, fort peu lignifiés; les plus larges d'entre eux présentent un protoplasma granuleux et un gros novau nucléole, et peuvent être comparés aux cellules de passage du Vanil- lier. En dehors de cet exoderme, se trouve une assise cellulaire prolongée en poils l'adicaux; ceux-ci, le plus souvent comjjlètemeiit détruits dans la partie libre de la racine, sont, au contraire, bien développés sur sa face adhérente et s"a])pliqiient étroi- tement sur le liège du sujjporl. » B. Dans les divers tuteurs examinés, le périderme com|)[end une couche subé- reuse plus ou moins épaisse et régulière; et, en dedans de l'assise génératrice péridei- mique, le phelloderme et l'écorce offrent de nombreux cristaux d'oxalate de calcium et, plus profondément, des îlots d'éléments scléreux. » Dans l'espace intermédiaire situé entre la racine et son support, et occuj)é par la masse des poils radicaux, qui s'entrecroisent et s'enche\ élrenl lorsque plusieuis lacines se touchent latéralement, on observe constamment un mycélium de champi- gnon, ramifié et cloisonné. Ce mycélium, lorsqu'il rampe contre la base des poils radi- caux, y envoie des filaments qui, traversant les cellules de l'exoderme, pénètrent dans l'écorce et s'y ramifient; et ces ramifications mycéliennes de l'endophvte s'étendent et se pelotonnent non seulement dans les cellules corticales, mais aussi, plus profon- dément, dans la partie interne non lignifiée du conjonctif central. » De l'endopliyte se détachent des filaments excessivement fins ipii parcourent les poils radicaux dans leur longueur pour aller s'enfoncer dans le liège du support, ainsi que je l'ai déjà établi à propos du Vanillier. Mais, dans les l'oivriers, l'ectophyte, ou mycélium externe du mycorhize, envoie aussi dirccleinent des filaments nombreux qui pénèlient et se ramifient dans la couche subéieuse du support. 11 en résulte (jn'on trouve dans celle-ci des ranjeaux mycéliens à la fois très gros et bien apparents ou beaucoup plus fins et plus grèle>. « En outre, le mode de pénétration du champignon est plus facile à étudier chez les Poivriers, car le mycélium se divise en branches nombreuses qui, se dirigeant de de- (') Je dois ces échantillons à l'aimable obligeance de l'éTiiinent directeur du jardin botanique de Buitenzorg ( Java), M. Treub. à qui j'adresse jues bien vifs remerciments. SÉANCE DU /| JUILLET igo/i- H5 liors en dedans, non senlementpassenlet s'insinuent entre les cellules siiliéreuses, mais aussi Iraversenl les membranes et les cavités cellulaires à peu près dans tous les sens. On voit même parfois certains de ces filaments mycéliens perforer, en suivant une maiche reclillgne, les rangées radiales des cellules du liège, pour gagner les couches corticales sous-jacentes. » Après avoir traversé le liège, en elTet, le cliampignon se ramifie et se pelotonne dans le plielloderme et l'écorce du support. » En résumé: i" cfiez les Poivriers, comme dans le Vanillier, les racines aériennes sont associées en symbioses avec des mycorhizes qui établissent des rapports étroits entre elles et les liilenrs vivants auxqnels elles adhèrent; 2° l'endoiilivlc d<'s racines des Pdivricis s^' comporte comme celui du Vanillier; mais il est jjIus fréquent de voir, chez les [)remiers, le mvcélium externe (ectojihyte) envoyer directement de nombreux rameaux dans lu couche de liège où il est facile de les suivre, car ils sont très appa- rents; 3" il paraît certain que ces champignons, associés aux racines des Poivriers, favorisent la végétation de ceux-ci, en leur apportant co>rfaines matières nutritives puisées dans les plantes vivantes sur lesquelles ils grimpent et se développent comme de véritables |)arasites; ce qui expli- querait la supériorité bien reconnue des tuteurs vivants sur les supports morts, dans la culture des Poivriers. M D'ailleurs, sans vouloir rien préjuger, il est permis de concevoir, d'après ces nouveaux faits, que les tuteurs vivants doivent jouer un rôle réel et important dans la biologie de beaucoup de plantes grimpantes ou épiphytes, grâce à l'action des mycorhizes. m PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Nouvelles recherches sur V appareil t^égéiatif cU certaines Urédinées. Note de M. Jakob Eriksso.v, présentée par Al. Gaston Bonnier. « Dans un travail précédent (') j'ai montré que les feuilles du Blé d'hiver, pendant la période où l'on ne trouve pas de pustules de la rouille jaune \^Puccinia glumarum (Schm.) Eriks. etHeun., /. sp. Tritici\ sur les plantes, ne contiennent aucune trace de mycélium. Il en est ainsi môme dans les variétés les plus disposées ;i la maladie. Pendant l'année 1902 à (') J. Eriksson, Sur l'appareil végétatif de la rouille jaune des Céréales {Comptes rendus, la octobre igoS); Veber das végétative Leben der Petreiderart- pilze. I {Kgl. Vet.-Akad. HandL, Bd. XXXVII, 1904, n» 6). ,S(') ACADÉMIE DES SCIENCES. 1903, celte période dura depuis le commencement d'octobre, moment oii les pieds commençnient à sortir du sol, jusqu'aux premiers jours de juillet de l'année suivante, c'est-à-dire pendant environ 9 mois, » Or, durant cette jiériode, on trouva un contenu plasmique granuleux el vacuolaire dans la plupart des cellules. Ce contenu fut regardé comme une symbiose intime entre le protoplasma de l'hôte et celui du Champi- gnon. J'ai donné le nom de inycoplasina à cet ensemble. » Enfin, très peu avant la première apparition de Tf/z-fc/o j^/uwara/n. et dans le voisinage immédiat des pustules, on trouva la première phase d'un mycélium intercellulaire. Dans celle-ci, qui pourrait être appelée phase du prolomycélium, on n'observa pas tout d'abord de noyaux distincts. Ce n'est que plus tard que de tels noyaux furent remarqués. )) Tout semblait donc parler en faveur de ro[)inion que le prolomycé- lium dérive ihi mycoplasma bien que la transition entre les deux formes ne fût encore suffisamment connue. » Des éludes poursuivies sur la vie végétative de la rouille brune du seigle {Puccinia dispersa Eriks.) et de la i ouille jaune de l'orge (Puc- cinia glumamm (Schm.) Eriks. et Hun., /. sp. Hordei) ont confirmé les observations faites au sujet de la rouille jaune du blé et ont encore aidé à éclaircir la question. » Des brins de seigle f'iiienl eNaiiiinés de la même manière que les pieds de blé pré- cédemment cilés, sans qu'on put découvrir en eux, pendant la période d'octobre à juillet,, aucune trace de uncélium. En échange on trouva, pendant celle période, du mycoplasma abondant dans les cellules. » Dans le mycoplasma on peut discerner deuN. phases, l'une de repos, l'autre de inaluraLion. Celle-ci commence en octobre el dure jusqu'à la proniière apparition des pustules d'Uredo. Pendant l'année 1902 à 1903 la maturalion dura jusqu'à la mi-juui ou à la lin même de ce mois, l'endanl cette jiériode le noyau de la cellule nourricière conserve son aspect normal. Peu avant la première apparition des taches de la rouille, commence la phase de la inaturalion du mycoplasma. I.e noyau de l'hùle graiulit et iinit par se désagréger peu à peu. lîn même tempson remarque çà el là, dans la masse plasmique, de gros nucléoles sphèriques, assez nombreux, de grandeur diverse et entourés chacun d'une auréole claire. Il est à supposer que ces nucléoles marquent les endroits, dans la masse jilasinique, (|ui sont le> plus riches en substances nuliilives el aussi les plus vigoureux. » Voilà le mycoplasma parvenu à sa inalurilé el prêt à quitter la cellule. 11 ne se produit alors aucune dissolution totale ni partielle de la paroi de la cellule. 11 semble, au. contraire, que la masse plasmique sorte par les minces pores de la paroi, car il est 1res admissible qu'il en existe ici comme partout ailleurs dans les tissus cellulaires des plantes supérieures. Ces pores doivent être de la même nature que ceux qui servent SÉANCE DU 4 JUILLET I904. 87 de (jassagc aux coiiiminiicaliuns plasmiques (plasiiiodesmes) erilre des cellules voi- sines. » On Irouve, en dedana cl an dehors de lu piiioi, des [Kiities pldsiniijues (lui se correspondent parfaitement. Il est indubitable qu'il existe entre elles un rapport, même si les liens (|ui les unissent, probablement arrêtés par la contraclion du contenu de la cellule, ne |)euvent pas être indiqués. En sortant de la cellule, les nucléoles plus grands agissent d'une façon active et frappante. Ils ('metlent vers la paroi un filament très mince de la même couleur à peu près que le nucléole. En ce moment la formation ressemble parfaitement à un jeune suioir et nous pouvons l'appeler un suçoir endo- gène ou endohausLoriuni. Peu à peu la partie spliérique du suioir endogène se vide et se présente à la fin comme un contour en dedans de celui de l'auréole claire, rap- pelant en ce moment les suçoirs evogènes, connus jusqu'ici, dans une pliase de déve- loppement plus avancée. » A coup sûr ces suçoirs endogènes sont ceu\ que j ai observés et décrits déjà plus tôt sons le nom de for/niscii/es spéciaiijc. » Avec les suçoirs entlogénes s|)liériqnes el souvent dans les mêmes cellules que ceux-ci, on \oit aj)paraître des formations plus allongées, mais de structure analogue, lîvidemment ces formations sont, elles aussi, produites par le noyau et coustitueiil ainsi une sorte de suçoirs endogènes. » Quant aux nucléoles plus [letits, ils semljlent se dissoudie directement, et sont ilétruils sans (|ue c'//ten/ du chainpi- gno/i (jui produit rAnlluacnose de la Vigne. Noie de MM. P. Viala et P. l*ACOTTET, présentée par M. \j. Gnignard. « La méthode par laquelle nous avons ciillivè le ciiampigaoïi Guignardia Bidwellii, cause du Black Rot, nous a permis d'isoler le j)arasite de l'An- thracnose et d'en suivre, en milieux artificiels, les jîhases du développe- ment. La bouture mycélienne a été prise dans les jeunes chancres de l'An- thracnose au moment où ils vont former les conidies. Les premiers ense- mencements doivent être faits sur jus de jeunes feuilles gélose et stérilisé à basse température; après plusieurs passages sur cette gelée nutritive, le champignon se cultive plus facilement sur d'autres milieux. » Le parasite de l'Anthracnose Sphacdoma ampeliiium de Bary n'est connu que par la forme conidienne à basides, en stroma serré à la surface des rameaux ou des raisins verts, portant dts conidies en bâtonnets, ovoïdes-cylindriques, avec deux points réfringents, de 3i^ à 6i^ de lon- gueur. Nous avons obtenu, dans nos cultures, cette forme conidienne à spores en bâtonnets, des spermogonies (avec spermaties identiques à ces conidies ou bâtonnets), des pycnides, des sclérotes qui donnent naissance à une autre forme conidienne à grosses spores, un mycélium très poly- morphe qui, sur les milieux sucrés, se fragmente et produit une forme levure. Toutes ces formes de fructification, par des cultures croisées sur mi- lieux divers, se ramènent les unes aux autres; ensemencées sur les raisins verts, elles reproduisent les lésions et les chancres caractéristiques de la maladie. Ces organes si variés de reproduction séparent le parasite de l'Anthracnose des Mélanconiées et le rattachent au groupe des Sphaeropsi- dées; nous le wonwaom Manginia ampelina en créant uu nouveau genre dans lequel viendront sans doute se ranger les parasites causes des An- ihracnoses des autres plantes, quand on les aura isolés et cultivés. » Sur jus de feuilles gélose, le développement est très rapide; le voile mycélien s'irradie autour du point primitif du semis et couvre, en 5 ou 6 jours, sur une épaisseur de i""'" à 3°"", les boîtes de culture de g*^" de large et 25^'™ de long. Ces plaques sont parsemées de petites houppes dressées formant un gazon assez serré qui est constitué par des conidiophores paral- lèles, au sommet desquels se détachent une ou deux conidies en bâtonnets itlentiques aux spores des jeunes chancres de l'Anthracnose. On obtient SÉANCE DU 4 JUILLET [904. 89 aussi (les conidiophores dans les cultures plus anciennes sur jus de feuilles liquide. » Quand on transporte le M. ampelina, par semis des précédentes cultures, sur haricot ou lait gélose non acide, 2 ou 3 jours après, à 2.5", les tubes ou les plaques sont criblés de très petits points d'un roux clair. Ce sont des conceptacles simples (diamètre: [12^^) ou composés et alors mamelonnés, portant une ou plusieurs ostioles (jusqu'à 12 et i5) circulaires et sessiles, et entourés d'une membrane pluricellulaire ; ils renferment une grande quantité de petites spores en bâtonnets identiques aux conidies, et légèrement gris rosé vues en masse et de mêmes dimen- sions (31^ à &^); elles sont produites par des fines basides qui tapissent la paroi des conceptacles; elles germent de la même façon en se renflant d'abord en leur centre et en poussant un ou deux tubes mycéliens. Nous considérons ces organes, les plus fréquents, comme des spermogonies avec spermaties. Si le milieu de culture est plus acide, les ostioles cratériformes sont à plus grand diamètre; beaucoup de ces conceptacles à très grande ouverture forment même des cupules ouvertes dont on ne distingue la membrane monocellulaire qu'à la base; ils diffèrent peu ou pas des coni- diophores. On obtient ces spermogonies soit sur des raisins inoculés, soit aux dépens des rameaux ou fruits anlhracnosés provenant du vignoble et maintenus, dans les deux cas, en milieux humides. M Dans les milieux liquides, quand les cultures sonfâgées, il se forme, dans l'épaisseur de la trame mycéiienne boursouflée, des parties plus condensées. Ces nodosités sont de deux sortes : les unes sont des pycnides simples (3joI^ sur 325i^) à membrane épaisse et foncée en brun, à petites ostioles sessiles, produisant, sur une couche serrée de basides qui tapissent les parois externes, des stylospores subovoïdes (longueur 51*, 3o, diamètre au centre ji*, jo) incolores, à membranes assez épaisses. » D'autres nodosités des parties les plus anciennes de la plaque mycé- lienne, sont plus allongées (3!*, 5o), plus étroites (98'') ; ce sont des sclé- rotes rhizomorphiques, à fins tubes mycéliens agglomérés, incolores au centre, plus épais et bruns à la surfaci^. De ces sclérotes poussent, à un moment, des branches simples cloisonnées hyalmes ; de leur sommet renflé se sépare bientôt une spore presque ronde ou à peine subovonle (81^ sur ^f*), incolore, à protoplasma finement granuleux. C'est une deuxième forme de conidiophores différente de celle qui produit les conidies eu bâtonnets. " Quand les milieux de culture liquides ou même solides sont riches en C. R., 1904, 2» Semestre. (T. CXXMX, N" 1.) 12 go ACADÉMIE DES SCIENCES. matières sucrées, le mycélium, très variqueux, provenant de l'un quel- conque des organes de reproduction précédents, se fragmente en nom- breuses cellules et donne ana forme levure (71^, 5o et 6i^, sur 4^^, 5o et 41^) qui se multiplie par bourgeonnementet produit de l'alcool; une ou plusieurs cellules filles proviennent de la cellule mère, qui est ovoïde, incolore, à protoplasma grumeux et à membrane très distincte. Vues en masse, sur plaques gélosées, par exemple, les cellules levures ont une coloration d'un gris brun sale, et forment des traînées épaisses et fluides. Transportées sur haricot gélose sans sucre, dès parfois la première culture ou après plusieurs passages, ces formes levures redonnent des conceptacles spermogonies. Les formes levures des cultures anciennes et en milieux très sucrés forment deux (ou une) spores internes, à membrane propre dans la membrane commune de la cellule mère. M Le mycélium présente un polymorphisme aussi complexe que celui des organes de reproduction ; les caractères et les fonctions de ces organes et de ce mycélium seront étudiés et précisés dans un Mémoire complet. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la vaiiabilité de la température clans les régions antarctiques. Note de M. Henryk Arctowski. « En 187.5, J. Hann a présenté à l'Académie des Sciences de Vienne un Mémoire sur la variabilité ititerdiurne de la température ('), travail impor- tant à la suite duquel d'autres recherches, utilisant sa méthode d'investiga- tion, ont été entreprises en assez grand nombre ("). Ce mode d'étudier la variabilité de la temjjérature consiste à calculer les moyennes (mensuelles et annuelles) des différences entre les moyennes des jours consécutifs. » Hann a examiné d'abord la répartition de la variabilité moyenne annuelle à la surface du globe (en effectuant les calculs pour 70 stations différentes) et il a constaté que les maxima de variabilité s'observent à l'intérieur des continents nord-américain et asiatique, d'où les valeurs vont en décroissant vers les océans et vers l'équateur. Hann a également étudié la période annuelle de la variabilité interdiurne, ainsi que la fré- quence des différences de plus de 2°, 4° et (')° C. (') Unlersuchungen iiber die } erdnderlichkeit der Tagestemperattir {Sitziings- berichte d. malh.-natunv. CL, Bd. LXXI, 11. Abl., p. ôyr). (^) Pour la Ijibliograpliie, voir Hann, Lelirbucli der Météorologie, p. 117. SÉANCE DU 4 JUILLET 1904. 9I » Il m'a paru intéressant de faire les calculs pour les régions antarc- liques, en me servant à cette fin des résultats des observations faites pen- dant l'hivernage de la Belgica ( ' ). » Les chiffres obtenus pour les variabilités moyennes mensuelles sont : 1898. 1899. III. IV. V. VI. VII. VIII. I\. X. XI. XII. I. II. 2,7 4,7 4.1 5,4 4,6 5,3 4,7 2,4 2,1 1,2 0,8 1,2 » D'après ces données, la moyenne annuelle de la variabilité interdiurne de la température, dans la région de la dérive de la Belgica, est 3", 3. » Ce chifTie est remarquable, car il est aussi élevé que ceux obtenus pour les sta- tions du maximum de variabilité moyenne asiatique et il n'est sensiblement dépassé que par ceux de quelques stations de la partie centrale du continent nord américain. » Ce chiffre, n'étant d'ailleurs calculé qu'à une décimale près, peut être considéré comme approximativement exact, malgré le fait qu'il ne résulte que d'une seule année d'observations (-). Les chiffres donnant les résultats mensuels sont évidemment beau- coup moins certains, mais cela n'empêche qu'ils sont également fort intéressants, vu qu'ils démontrent (pour l'année de l'hivernage de la Belgica tout au moins), une période annuelle nettement marquée, avec une amplitude de variabilités moyennes excessivement prononcée. » Il est encore à remarquer que les différences entre les moyennes des jours consé- cutifs, supérieures à 6° (6° à 19°, 6 qui est la différence maximum), sont, pour toute l'année, au nombre de 66. Ce chiffre est de nouveau tout à fait inattendu, car, dans l'hémisphère nord, il n'a son pareil que celui de la station de Winnipeg. » Cette variabilité excessive de la température dans la région de l'hiver- nage de la Belgica est, sans aucun doute, principalement due au passage des nombreuses dépressions barométriques qui n'ont cessé de faire varier la direction du vent, mais elle ne pourrait atteindre une valeur aussi grande si les lignes isothermes n'étaient pas 1res serrées sur le pourtour de l'An- tarctide; si, en d'autres termes, la température n'allait pas en diminuant très rapidement vers le pôle Sud. » (') .\rctowski, Aperçu des résultais tnéléorologiques de l'hivernage antarctique (te la Belgica {Annuaire météorologique de l'Observatoire royal de Belgique pour 1904). (^) Voir V. Kremser, Die Verdnderlichkeil der Lufllemperalur in Norddeutsch- land (Abh. d. kôn. preuss. nieteor. Instituts, Bd. I, p. 6). 92 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Jourdain ndresse une Note ayant pour titre : « Le serpent de mer ». (Renvoi ;i la Section fie Zoologie.) M. Odier adresse une Note additionnelle à son travail intitulé : « Per- fectionnement du système musical ». (Renvoi à l'examen de M. VioUe.) A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. fja séance est levée à 4 lieures et demie. M. B. N" 1. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 4 juillet 1004. MÉMOIRES ET COMMLi\ICATIOi\S DKS MEMBKRS ET DES CORRESPONDANTS DR L'AO DEMIE. Pages. M. É.MiLr Picard. — Sui- cerlaiiies équations fonclioiiKflIcs et sur une classe île sur- faces algébriques ' MM. A. Haller et A. Guyot. — SyiUlièses dans la série de l'anllii-acéne. II. Diliy- drure d'anlhraccne v-tiipliénylé et dé- rives Il M. A. CiiAUVEAU. — Lo travail musculaire et sa dépense énergétique dans la con- traction dynamique, avec raccourcisse- ment graduellement croissant des mus- cles, s'eniployant au soulèvement des charges (travail moteur). Influence du nombre des excitations de la mise en train de la contraction i î M. A. Laveuan. — Le ti-ypanrolh ilans le traitement de quelques Trypanosomiascs. M. H. Blondlot. — Sur les propriétés de différentes substances relalivenienl à l'émission pesante M. Ghand'Eury. — Sur les graines des Né- vroptéridées M. Lœwy. — Présenlalion du (|uinzième Bulletin clironomélri(|ue ( ii)Oi-ii|0,l ) de l'Observatoire de Besançon M. Laveran fait lioniinage à l'Académie d'un Ouvrage intitulé : « Trypanosoines et Trypanosomiascs », publié eu collabo- ration avec M. F. Mesnil M. GiARD fait hommage à l'Académie de son Ouvrage intitulé ; « Controverses transformistes > âges. M) a-i •^7 NOMIIV AXIONS. M. Flioiie est élu Correspondant de l'Vca- démie dans la Section d'I';cMnomie rurale. en remplacement de .M. Lecliartier CORRESPOND AIVCE . M. Waldeyer nommé Correspondant, daTis la Section d'Anatoniie et Zoologie, adresse ses remercimenls à l'Académie M. le Secuetaiue cerpetuei. signale divers Ouvrages de M. Alfred Jiincl. de MM, E. (le Wildrmrm cl L. Gentil M. 11. Lkhesoui:. — Sur les fonctions repré- sentablcs analytiquement M. lÎMii.iî Martin. — Sur la théorie géné- rale des réseaux et des congruences M. W. Steklofe. — Sur une égalité géné- rale commune à toutes les fonctions fun- damentales M. Henri Hervé. — Sur la stabilisation de route des ballons dirigeables M. Jean Beoqi'erel. — Elfets comparés des rayons fi et rayons N, ainsi que des rayons x et des rayons N,, sur une surface |dins- phorescentc J|. I'. VlI.I.ARD. — Sur les rayons calliudi- ques. Itéponse à la Note de M. Pellat.... .M. Krnest Solvay. — Sur la coexistence et l'impossibilité de constater des tempé- ratures voisines très dillérentes M. L. DE .Saint-Martin. — Sur le dosag'- speetropholoinétrique de [letites quantités il'nxyde de carbone dans l'air M.VI. Adrien Jaquerod et St. Bogdan. — Détermination du poids atomii|ue de l'azote par l'analyse en volume du pn)- toxyde d'azote 49 M.VI. Guinciiant et Chrétien. — Klals allo- tropiques du sulfured'anlimoine. Clialenrs de formation 5i M. C. lltiGOT. — Action du gaz ammoniac sur le trichlorurc, le Iiibromure et le triiodure d'arsenic ^4 M. E. JuNOFLEiscii. — Sur une niélhoile de dédoublement de l'acide lactique de fer- mentation en ses composants actifs sur la lumière polarisée ^^' M. J.-L. Hamonet. — Synthèses du glycol penlaméthyléniquc 110 ( Cir-')''OII, du ni- trile et de l'acide pimélii|ues -'g M. Constantin Beis. — Action des com- posés organomagnésiens mixtes sur l;i phlalimide et la phénylphtalimide (II).. 'J' i\l. P. Brenans. — Composés iodés obtenus avec la métanitraniline G'' M. G. Blanc. — Nouvelle sMithésc de l'acide ïi-dimélhyladipique tij M. II. ilENRiET. — Sur la formaldéhyde atmosphérique ''7 M. I'. C.AIIROS. — Sur de nouveaux ré-ul- N° i. SU/TK DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, tats ublenus en porcelaines, céramiques diverses fiS M. F. Marceau. — Sur le mécanisme rie la coiHraclion des fibres musculaires lisses dites à double striation oblique ou à fi- brilles spiralées el en particulier de celles des muscles adducteurs des Lamelli- branclies 711 M. A. GnuvEL. — Sur quelques points de l'anatomie des Cirrliipéiles -'.i M. Ali'Iionse Labbé. — Sur lu polyspermic normale et la culture des spermatozoïdes. 70 M. G. CouTAGNE. — De la polycliromic po- lytaxiquc florale de^ végétaux spontanés. 77 M. ,\UG. Chevalieb. — La question de la culture des cotonniers en Afrique tropi- cale 79 MM. G. lîiviÉBE el G. Hailmaciie. — He la présence de l'Iiydroquinone dans le |iiu- l'ages. rier 81 M. H. Jacoiî de Cobdemoy. — Sur les myco- rhizes des racines latérales des Poivriers. S3 M. Jakob Eiuksso:*. — iNouvelles recber- cbes sur l'appareil végétatif de certaines Urédinécs 85 MM. P. Viala et P. Pacottet. — Sur la culture et le développement du champi- gnon qui produit l'Anthracnose de la Vigne 88 i\I. Henuyk AncTOWSKi. — Sur la variabi- lité de la température dans les régions antarctiques 90 M. Jourdain adresse une Note ayant pour titre : « Le serpent de mer » 92 M. Odier adresse une Note additionnelle à son travail intitulé : " Perfectionnement du système musical ■■ 95 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, bb. it Gérant : f7ArTmr1R.V11.LAns. Auc k3d4 1904 -^(^^çs SECOI^D SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. IV° 2(H Juillet 1904). PARIS, GAUTHIKR-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBBAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AGADÉMIB DES SGIHNGBS, Quai des Grands-Augustins, 55 1904 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dais's les séances des 2'3 juin 1862 et 'j'i mai 1870 Les Coi/ipfcs rendus liebdoinwldii-cs des séances de l'Académie ?.e composent des extraits des travaux de ses Mendjres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a '|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. 11 y a deux volumes par année. Arth-.le l"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé é tratigér d e 1" A cad é m ie co m prt-n nen t au plus () pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la uième limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées a chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le (lou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communi(pies par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein île l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes re/ulus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu lanl ijui' l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance liliqn<' ne font pas partie des Comptes l'-endus. Auticle2. — Impression des travaux des Sava étrangers à l'Académie . Les Mémoires lus ou présentés par des pcrsori qui ne sont pas Membres ou Correspondants de r/\ demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas .3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires « tenus de les réduii-e au nombre de pages retpiis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tire/- de chaque Membre doit être n à l'Imprimerie le meixredi au soir, ou, au plus l le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être reii temps, le titre seul du Mémoire est inséré dai Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyt Compte rendu suivant et mis à la lin du cahier. Article 4. — Pianclies et tirage à part. Les Comptes re/idus ne contiennent ni plane ni figures. . Dans le cas exceptionnel où des hgures sera autorisi'çs, l'espace occupé par ces figures comp pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de.' leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le (jouvernement Artic.lk 5. Tous les six mois, la Commission admini>tri fait un Rapport sur la situation des Comptes rei après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels snnt priés il déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance sur ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI IS JUILLET 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCÂRT. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de lTnstructiox publique et des Beaux-Auts adresse une ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve la nomination de M. Maquenne, comme Membre de la Section d'Economie rurale, en remplacement de M. Duclau.v. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Maquenne prend place parmi ses Confrères. CHIMIE. — Eludes ihermochimiqiies sur la (Ussoliuion et la polyniérisalion du cyanogène; par M. Berthelot. « Pour caractériser d'une façon plus complète les phénomènes que j'ai observés dans la dissolution et la polymérisation du cyanogène (ce Recueil, 27 juin T904, p. l'i^iO^. i''>' exécuté les expériences suivantes, qui mettent en évidence les pertes d'énergie accomplies au cours de ces opérations. I. — Action di' cyanogène si;it l'eau. M 1. Dans une fiole calorimétrique close renfermant 4ooS d'eau, j'ai fait arriver un courant lent de cyanogène pur, en agitant continuellement, la température étant voisine de 22". » L'expérience a duré 10 minutes jusqu'à arrêt du courant et la chaleur a continué à se dégager pendant 16 minutes, jusqu'à température station- naire. On a pesé alors de nouveau la fiole. G. R., 1904, r Semestre. (T. C\X\IX. N 2 ) l3 /, ACADEMIE DES SCIENCES. 91 » Gaz absorbé, d'après pesée : 0",372. » Chaleur dégagée : Cal Pieiiliére période (lo'), calculée pour C_y-= 52^ + 8,86 Deuxième période (i6') » -+- 3,58 Total +12,6/1 » La liqueur est restée iucolore. r"' avait absorbé o'°'.42 de gaz. » Le premier effet thermique résulte de la dissolution proprement dite, phénomène physique compliqué d'un commencement de polymérisation et combinaison avec les éléments de l'eau; tandis que ces deux derniers phé- nomènes chimiques ont produit le second effet thermique, qui se poursui- vait, mais avec un ralentissement croissant, d'après mes observations pré- cédentes; comme l'ont confirmé d'ailleurs les mesures thermométriques exécutées pendant les heures suivantes : mesures trop prolongées pour qu'il fût possible d'en déduire des données tout à f;iit rigoureuses, mais d'après lesquelles la quantité de chaleur dégagée pendant l'intervalle des deux périodes était probablement intérieure à celle observée pendant la seconde période. » 2. Deux heures plus tard, on a fait passer de nouveau dans la même fiole le gaz cyanogène. Il en a été absorbé, d'après pesée : oS,333; l'expé- rience ayant duré ll^ minutes, tant durant l'absorption proprement dite que pendant la période consécutive destinée à évaluer le refroidissement. La chaleur s'est dégagée cette fois presque entièrement pendant la période d'absorption. Elle répondait, Calculée pour Cy-:= 52B, à -|-8'^''',68 chiffre très voisin de celui de la période initiale lors du premier essai : comme si l'action secondaire consécutive n'ait eu sa prompte activité que dans une liqueur ne renfermant pas encore de cyanogène. » La valeur moyenne de la première période 8,86 + 8,68 4-8«»',77 peut-elle être legardée comme voisine de la chaleur attribuable au phéno- mène purement physique de dissolution? C'est ce que je ne saurais dé- cider. » Quoi qu'il en soit, le poids total de cyanogène absorbé était 0^,708, soit o'"',8 de gaz pour 1'"' d'eau ; le volume du gaz ainsi dissous étant infé- SÉANCE DU II JU1T,T,ET 190/4. g5 rieur au quart de celui qui répondrait à la première saturation initiale (3™', 4 environ ). » Quant à la chaleur totale dégagée, elle ne saurait être calculée, parce qu'elle devrait comprendre le dégagement lent produit pendant les 2 heures intermédiaires entre les deux expériences. II. — Action du cyandrk de potassu m sur le cyanogène dissous. » I heure après la seconde expérience (3 heures 4» minutes depuis le début des mesures) on a introduit dans la fiole 10'"'' d'une liqueur aqueuse renfermant o^, GgS de cyanure de potassium. Il s'est dégagé aussitôt de la chaleur en proportion notable. Au bout de 6 minutes le thermomètre était stationnaire. » Chaleur dégagée dans cette expérience, rapportée au poids total du cyanogène pur dissous : Calculée pour Cy- absorbé = 02? +2i'^"',6 » pour kCy additionnels 65i! +27'-'',2 » Rapports de poids : KCy -+- i,25Cy' environ. » Ces chiffres, beaucoup plus considérables que ceux qui se rapportent à la dissolution initiale du cyanogène (8^"', 77) et même à la somme des effets consécutifs accomplis durant l'intervalle de temps écoulé entre les observations, montrent quel est l'ordre de grandeur attribuable aux phéno- mènes provoqués par la présence de cyanure de potassium : polymérisation, condensation, hydratation et combinaison avec ledit cyanure. On voit que cette grandeur l'emporte de beaucoup sur la chaleur attribuable aux phé- nomènes, déjà complexes, accomplis lors de la dissolution initiale du cya- nogène gazeux. Il est probable d'ailleurs que la proportion entre le poids du cyanure employé et la chaleur dégagée serait beaucoup plus considé- rable encore, si l'on opérait avec un poids moindre de cyanure mis en pré- sence du même poids de cyanogène; conformément à ce qui arrive en général dans les phénomènes dits de contact, catalyse ou fermentation. C'est ce qui résulte en effet des expériences faites avec l'alcool et que je vais exposer. III. — Action du cyanogène sur l'ai.cool. . )> On a pesé 19e, 65 d'alcool absolu, renfermé dans un tube à essai, d'une capacité de 35™' environ; lequel a été immergé dans un petit calorimètre (f) ACADEMIE DES SCIENCES. rempli d'eau (^So'"'"'). On y a fait passer un courant lent de cyanogène gazeux oendant G minutes. L'absorption était immédiate et totale. >. Poids absorbé (d'après pesée) : 0^,695 ; » Soit environ i3^"' de gaz pour i™' de liquide. H Valeur voisine de la moitié du volume absorbable immédiatement. I^lévatioii (le température du calorimètre : o", 43 + p (correction ^ . . o", 48 Clialeur dégagée, pour Cv-:= 526 H-gCai gg » Valeur voisine de celle observée avec l'eau; elle répond également à des phénomènes complexes : solubilité, polymérisation, combinaison du cyanogène avec le dissolvant; comme l'atteste d'ailleurs la coloration brune que la liqueur commençait à prendre dès cette première expérience. IV. — Action di' cyanure de potassium sur i.a dissolution alcoolique du cyanogène. » Une demi-heure après le commencement de l'expérience précédente, on a introduit dans le tube S"™' d'une solution de cyanure de potassium dans l'alcool à 85"; laquelle renfermait en tout o^.oSS de KCy. On a agile fortement pour bien mélanger. Il s'est produit aussitôt une élévation de température notable. Le maximum a été atteint au bout de G minutes; l'état stationnaire du thermomètre, 3 minutes plus tard. Élévation de température o°,i9 + p = o°.25 Chaleur dégagée, pour Cj-^ 02".. +5'^»',o » Évaluation bien moindre que lors de l'addition du cyanure de potas- sium à une solution aqueuse. Mais le poids relatif du cyanure était aussi bien plus faible ; soit I KCv + iGCy-, au lieu de KCy + i,25Cy-. » Au contraire, si l'on rapporte la chaleur dégagée au poids du cyanure de potassium, agissant sur le cyanogène dissous à l'avance dans l'alcool, KCy -+- i6C\ - a dégagé H-8i''"',2 » Les valeurs précédentes donnent lieu à quelques retnarques in té- rcssantes dans la comparaison des radicaux halogènes simples, tels que le brome, l'iode, le soufre, et le cvanogène envisagé comme radical composé, lin effet, il résulte, des analyses que j'ai publiées récemment, que le composé soluble dans l'eau, qui résulte de l'action prolongée du cyanure SÉANCE DU II JUIII.ET ipol. 9^ de potassium réagissant sur une proportion considérable de cyanogène, peut être représenté par la formule empirique i(j((:y ■+■ n-0) + K-o -^ ii-() formule voisine de celle d'un octocyanure hvdratè RCy -)-7(j + /iir-0. » On pourrait être tenté de rapprocher ce composé du triiodure de potassium, ou de l'heptasulfure d'ammonium. » Mais la mesure de la chaleur dégagée, aussi bien que la stabilité rela- tive, écarte ce rapprochement. En effet, les atomes d'iode (ou de soufre) ajoutés au composé initial, à saturation normale, n'y sont fixés que fai- blement et avec des dégagements de chaleur peu considérables; tandis que les équivalents de cyanogène ajoutés au cyanure alcalin ont dégagé de très grandes quantités de chaleur et ne régénèrent plus le cyanure. » Ija valeur énorme 81^^', 2 correspond, au contraire, à la formation (le molécules complexes, assimilables à celle de la benzine, par exemple, engendrée au moyen de l'acétylène; molécules stables, en raison même de l'énergie perdue dans la condensation moléculaire. i) Ce n'est pas tout : la grandeur du chiffre 81,2 démontre que le cyanure alcalin joue ici le rôle du déterminant dans les actions de présence ; tout en V intervenant d'ailleurs chimiquement, comme le font les ferments et agents (lits de contact ou cataly tiques ; double rôle que je n'ai cessé de mettre en évidence dans mes éludes sur cet ordre de phénomènes, si général et si intéressant. » CHIMIE. — Sur la chaleur de transformation du sulfure noir cristallisé d'antimoine en sulfure orangé précipité; par M. Bertiiei.ot. « Quelque confusion s'étant produite à l'égard de celte étude dans la citation de mes expériences faite par une Note de MM. Guinchant et Chrétien, présentée à la dernière séance de l'Académie, il me paraît utile d'en rappeler les données, d'aj)rès mon Mémoire jiublié aux Annales de Chimie et de Physique, 6* série, t. X, 1887, p. i36-i37. M I.e sulfure noir sur h^picl ont porté mes expériences est, comme je g8 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'ai dit expressément, le sulfure cristallisé, qui présente des garanties de pureté convenables. Sa dissolution dans une solution étendue de sulfure de sodium (exempte de composés oxygénés du soufre) a été trouvée pour le poids équivalent : +io*^"',6; c'est-à-dire pour le poids moléculaire double que l'on emploie maintenant : -i- ■îi'^''', 2, vers 12°. » C'est ce composé que j'ai transformé directement, dans une expé- rience de très courte durée, en sulfure orangé, en le dissolvant et en le reprécipitant dans sa dissolution même, quelques instants après l'avoir dissous et sans autre manipulation, par l'acide chlorhydrique ; opération qui a donné lieu précisément au même dégagement de chaleur, mesuré très exactement, qui avait été observé d'autre part dans l'action de l'acide sur le sulfure alcalin seul, tous les corps étant pris aux mêmes concen- trations et températures (9'^='',86 au lieu de (j'^"',85; trois déterminations). M II résulte de ces données cette conclusion immédiate que, en suivant la marche la plus directe, la plus courte et la plus simple qui puisse être imaginée, la transformation effective du sulfure noir cristallisé en sulfure orangé précipité ne donne lieu qu'à des effets thermiques nuls ou très petits : conclusion conforme d'ailleurs à celle qui se déduit d'un cycle plus compliqué (p. i34), lequel a donné +11,2 pour i*'i de sulfure orangé dissous dans le sulfure de sodium, au lieu de -+-10,6 observé avec le sul- fure noir cristallisé. )) Mais ces chiffres, comme je l'ai indiqué (p. i35), varient notablement avec la dilution (et la température). Je les ai tous obtenus avec une solution renfermant 3 Na* S, formant en tout 24' de liqueur aqueuse : soit 9^,75 au litre. J'ai fait observer qu'à la température où j'opérais, vers 12°, ils seraient accrus de i^^Sg par équivalent, c'est-à-dire 3'^''', 8 pour les formules molé- culaires actuelles, si l'on employait une liqueur 4 fois aussi concentrée. Or, les auteurs que je cite ont employé une liqueur 6 fois aussi concentrée (60B au litre), opéré sur un précipité lavé, puis mélangé avec l'eau pure, et comparé avec le sulfure noir, au lieu de les changer directement l'un dans l'autre; en outre ils n'indiquent pas les températures. Telles sont, je crois, les causes de la divergence de leurs chiffres. Mais il n'en résulte au- cune erreur pour mes propres mesures, où j'ai soigneusement, suivant ma règle invariable, maintenu l'identité de l'état initial et de l'état final dans toutes les observations. » SÉANCE DU II JUILLET 1904. 99 CHIMIE ORGANIQUE. — Condensation de la bromacétine du glvcol avec les étiiers acéloacéliques et acétonedicarhoniques. Note de MM. A. Haller et F. March. « Quand on fait agir l'oxyde d'éthylène sur les dérivés sodés des com- posés méthyléniques, on obtient des produits d'addition qui, dans le cas des éthers maloniques, par exemple, constituent des éthers carbobutyro- lactoniques, comme l'ont montré MM. W. Traube et E. Lehmann ('). Il résulte des recherches des mêmes auteurs, ainsi que des nôtres (-), que l'épichlorhydrine et répibromhydrine se comportent à l'égard des composés méthyléniques sodés comme l'oxyde d'éthylène, c'est-à-dire qu'il y a simple addition des éléments de l'épichlorhydrine à la molécule sodée et formation d'un dérivé halogène complexe. » Quand on substitue à l'oxyde d'éthylène la bromacétine duglycol, la réaction se passe autrement et l'on obtient des produits de substitution dans lesquels le reste — CH- — CIl-OCOCH' subsiste intégralement. C'est ainsi qu'avec les éthers acéloacétiques sodés on obtient les -^-acéloxyhutyrates d'alcoyles x-acétylés CH'.CO.GHNa.CO'R + CH^Br.GH^OCOCIP= CH'.GO^GH'-- CH^- CH<^^q2^^'^', composés qui forment avec la semicarbazide une seule et même pyrazolone fondant à 163" GH^ GO^ GII2. GJi^ Gl 1(^^^' ^j^, /GIl'-.Glf^OGO.Gli^ + tPN.NHGO.NH^r^ GH-— G - CH - GO Il / N N — GONH^ (') W. Traube el E. Lehmann, Ber. deut. clicm. Ges.. t. XXXIl, 1899, p. 720; l. XXXIV, 1901, p. 1971. (^) A. Halier, Bull. Soc. chim., Z" série, t. XXI, 1899, p. 56/;. — Comptes rendus, t. GXXXII, 1901, p. 14.39. — A. IIallbr el F. March, Comptes rendus, t. GXXXIV, 1900, p. 434. lOO ACADEMIE DES SCIENCES. M i" liromacétine eL acêluacétale de métliylc sodé. — QikiikI ou essaie d'effectuer ces réactions en présence d'alcool ( Miclliyli(|ue ou élhvlique sui- vant l'éther employé) ilseforme très peu de NaBr, etleliquide reste alcalin. » Le dérivé sodé de l'acétylacétate de méthyle est donc débarrassé au préalable de l'alcool méthylique et chauffé molécule à molécule avec de la broniacétine dans un appareil à reflux au bain d'huile à i4o°-i5o". » Le produit devient neutre au bout de quelques heures. On le traite par l'eau, on épuise le liquide avec de l'éther et l'on distille pour élimi- ner ce dissolvant. Le résidu fournit à la rectification, sous i5™'", une portion passant entre 8o°-90" constituée par de l'acétylacétate de méthyle non entré en réaction, puis un liquide, distillant entre loo" et i6o°. Ce dernier produit, soumis à une série de fractionnements, donne finalement un corps bouillant à i5o"- 153" sous 12'"", dont la composition répond à la formule C"H'''0' qui est celle du ^^-acèloxyhutyraie de méthyle ci.-ace- C() CH' » Ainsi que nous l'avons fait remarquer plus haut, cet éther fournitavec le semicarbazide un précipité cristallin, qui, purifié par cristallisation dans l'alcool, constitue l'amide de l'acide J,-méthyl-'\-acétoxéthylpyrazolone'\-car- ho nique. » 2" Bromacèline et acétylacétale d'èthyle. - Cette condensation, con- duite de la même façon, donne, après de nombreux fractionnements, une portion passant de 147° à ijo" sous i3™"\ dont l'analyse fournit des chiffres se rapprochant de ]a.iormu\e da y-acétoxybutyrate d'èthyle (/.-acétylé. Il fournit d'ailleurs une pyrazolone identique à celle que l'on obtient avec l'éther méthyle. » 3" Bromacctine et acètonedicarbonate de méthyle. — On opère comme avec leséthers acétoacétiques. La réaction est terminée après avoir chauffé le mélange à 120° pendant i heure. Après épuisement à l'éther et distilla- tion de ce solvant, on obtient une huile qui cristallise en partie. On essore les cristaux et l'on soumet la partie liquide à un fractionnement. L'huile bouillant à i52"-i55° sous 20""" donne à l'analyse des nombres qui per- mettent d'assigner au corps la formule cii^co^.cip.co.cii - gom:,fi^ CH-.cn=ocorji\ qui en fait de \ y.-ucèloxéthylacètonedicarhotiate de méthyle. SÉANCE DU 11 Ji:il,l,l-,T 1904. lOl )) 4" En substituant l'éther éthylique à l'acétonedicarbonale de méthyle, on obtient également une huile et un produit cristallisé. Après fracLionne- ment, cette huile bout à i62°-i6j" sous 20""" et correspond, comuie com- position, à Vx-accloxélhylacéloncdicarbonale d'éthyle CH'-'O'. » Quant aux produits cristallins qui se forment en même temps que ces élhers, ds sont constitués par des dérivés de l'acide dioxyphènylacètique- dicarboniqur . L'un d'eux, l'éther éthylique de cet acide, a été obtenu jadis par MM. Cioruélius et de Pechmann dans l'action du sodiuu\ sur l'éther acétonedicarbonique. Ces savants lui assignent la formule C<=H=i(OH)- (3.5) %{Q.O-'-Q}\V'f (?) et lui donnent le point de fusion 98". » La composition, ainsi que le poids moléculaire du dérivé cristallisé qui accompagne l'a-acétoxéthylacétonedicarbonate de méthyle, répondent à ceux d'un éther méthylique du même acide dioxyphénylacèLiquedicarbu- niquc /CH^GO-Cll^ (.0 CMl=:(OH)^ (3.. 5) %(C02CH^)■- (?) » Ce composé, qui n'avait pas encore été décrit, fond à i/i3"-i4'>", •• " CHIMIE BIOLOGIQUE. — Origines alimentaires de l' arsenic normal chez l'homme. Note de MM. Ar.maxd Gauïieii et P. Clausmanx. « Puisque l'arsenic, apics s'être localisé normalement dans les organes ectodermiques, se perd incessamment par la desquamation épithéliale, la chute des cheveux, les ongles, le flux menstruel, les fèces, etc., il était né- cessaire de se demander à quelles sources l'économie emprunte cet élé- ment singulier, notoirement indispensable à quelques tissus, et que l'on peut même retrouver ii l'état de traces infimes dans beaucoup d'organes. » Il nous a paru intéressant de savoir quels sont les aliments qui nous le fournissent plus particulièrement et les proportions qu'on en peut trouver dans la chair des mammifères, celle des poissons, le lait, le pain, les légumes, les eaux potables, le sel marin, etc. C. H., iyo4, i' Seineslre. (ï. CX\\I\, N' 2.) * l I02 ACADÉMIE DES SCIENCES. >> Les dosages qui suivent ont été exécutés par les méthodes décrites par l'un de nous. Est-il besoin de dire encore une fois que tous les réactifs étaient soigneusement éprouvés; l'acide sulfurique et le zinc reconnus entièrement exempts d'arsenic. 3oos d'acide nitrique nous avaient donné successivement des anneaux de o'"8,ooo6 et o"s,ooo9 d'arsenic. L'hydro- gène sulfuré, lorsqu'il était employé, était purifié comme nous l'avons dé- crit ailleurs ('), par passage au rouge sombre dans un gros tube rempli de ponce ou d'asbeste sur une longueur de o"", 20, puis lavage à travers un ahsorbeur Gautier h serpentin, contenant une solution concentrée de poly- sulfure de baryum, enfin, dans de l'eau pure acidulée; ce gaz ne donnait ])lus trace d'arsenic en passant plusieurs heures dans de l'acide nitrique bouillant (^). Le sulfate ferrique, qui a été aussi quelquefois utilisé dans ces recherches ('), était complètement privé d'arsenic par ébuUition avec le zinc pur. » Lorsqu'il s'agissait de nous assurer de l'existence de l'arsenic normal dans les organes qui, comme les muscles, n'en fournissent que de très faibles traces, ou même dans le cas des produits qui n'en contiennent ])as, nous avons toujours opéré par la méthode comparative des témoins. 20oe de viande, un litre de lait, etc., sont partagés en deux parts égales; à l'une on ajoute o™e,ooi d'arsenic, puis l'on traite les deux parties égales semblablement et côte à côte. Il est possible de s'assurer ainsi que, dans les conditions oii l'on opère, non seulement l'arsenic se retrouve, mais que dans la portion qui n'en a pas reçu il n'en existe pas, ou que l'arsenic du témoin est bien la somme de celui que l'on a retiré de la matière naturelle additionné du millième de milligramme ajouté. Lorsqu'il s'agit de très faibles traces d'arsenic, seule celte laçon d'opérer inspire toute con- fiance et démontre l'exactitude ou la défaillance de la marche suivie. )) La méthode de destruction de la matière organique a toujours été celle que nous avons déjà souvent indiquée et qui, depuis 1876, sauf des variantes minimes, n'a pu être utilement remplacée par aucune autre(^) : destruction de la matière organique par un mélange de i partie de SO^'fl- et 10 parties d'acide nitrique pur à température assez faible, reprises répétées par l'acide (') Bull. Soc. chim., 0= série, t. XXIX, p. S67. (-) On rappelle que la présence de l'arsenic dans l'iiydrogène sulfuré coiislilue la principale cause d'erreur dans ces recherclies délicates. (') Comptes rendus, l. CXXXMI, p. i58. (■') Voir Ann. de Chiin. et de P/ij's., b" série, t. \ 111. 1S76, p. 08Ô. SEANCE DU II Jtlir.r.ET 190/). io3 nitrique, enfin carboiiisalion finale. En général, nous avons employé en- viron 60S d'acide nitrique pour loos de matières animales, c'est-à-dire une quantité cinq fois plus petite que celle qui nous avait donné les plus faibles traces d'arsenic appréciables à l'appareil de Marsh. Pour détruire les ma- tières végétales on a eu besoin de Ç)5 pour 100 (haricots verts) à 70 pour 100 (pain frais) d'acide nitrique. » L'arsenic a été recherché dans les eaux et le sel marin par précipi- tation directe au moyen du sulfate ferrique pur. » I/appareil de Marsh était conduit suivant la méthode indiquée par l'un de nous en diverses précédentes Notes ('). » Dans les conditions ainsi définies, nous avons obtenu les doses d'ar- senic relatées au Tableau suivant. La 4" colonne indique les très légères corrections faites lorsque les quantités d'acide nitrique employé le com- portaient. Elles n'ont atteint qu'une fois le millième de milligramme (-).- » Toutes les substances examinées sont ici comptées à l'état frais, telles qu'on les consomme. » Les quantités d'arsenic sont exprimées dans le Tableau qui suit en millièmes de milligramme ou fv. -gramme : u.g — o^s.ooi ('). Aliments rVoi-i^iiic animale. Naliin- lie l'alimini. en expérience d'arsenic pour d<' substance i;eni:ii-c|nes. Quanti Le de matière Ouanlilé totale Correction Arsenic réel pour 100 en expérience ( comptée à l'état frais). d'arsenic (As) obtenue. pour la totalité de l'essai. ^\c substance fraiclie en [j.j,'r. 1 los 0,8 0,0 o,iS Viande de bœuf nos 0,8 o',o o,S Ce cliifFre o!';, 8 = o™s, 0008 n'est qu'ap- proximatif à i ou 2 unités près, comme tous ceux, qui sont inférieurs à o'"s, 001 . » loos o,^ 0,7 Viande très maigre. Viande de veau loos o,.5 o,5 Jeune veau n'ayant pas encore brouté d'iierbaees. (') Voir en particulier Hall. Soc. cliini., 3= série, t. WVIII, novembre 1902, p. io3o. (^) Ces quantités d'arsenic sont appréciées directement par comparaison avec une échelle d'anneaux d'arsenic graduée en centièines et millièmes de milligramme. Les chill'res du Tableau inférieurs au millième de milligramme résultent du calcul. (^) Le caractère \i. étant déjà employé en liislologie et micrographie pour repré- senter le millième de millimèlre. nous proposons de représenter par ;ig le millième de milligramme ou iiiii-graDiiue ^= o"^~,oo\ . lo'l ACADÉMIE DES SCIENCES. ( iii,]ntit(- Ouiinliti' Arsenic tiu in;ili("TC totale Cnrrrctinns pour loo INiilurr fie l'iiliniPMl. rn cxpérionce d'arsenic pour de substance (comptée (As) la totalité fraichc à IVtal frais), oliteniie. de l'essai. on |J.gr. !J.K [i-e l'-s Viniiilt' (le \eïiii 8oS 1,0 I ,o / iii.iiti- (If I Lah looo''"'' 0,8 o,3 ^ ^ ^-^j } t nutiiis ilf ', OEufs, 6 jaunes i los ^ ^ o,5 » G blancs aios o,o o,o Grondin, muscles loo» 3o,o 0,2 ^918 » I ooK 8,0 0,1 7 , g Maf[uereau 100» 4jO o,i5 3,9 » 90S 2 , .5 0,10 ■>.,- F^angouste, muscles 345» 8,0 o,3 s, a « œufsel graisses colorées.... 70s a.5 3."), 7 » carapace 209s 310 0,7 io4,o Résidu de l'eau de cuisson de l'animal los -^5 10,7 Langouste entière vivante. 700^' 3i8 1,0 4'>,3 Crevettes, muscle 3ook o,.5 o,iG » carapace 23 7.6 Hemarques. Lait d'Arcy-en-Brie, près Paris. l'expérience antérieure de M. A.Gautier. La chair de ce poisson avait été entiè- rement dépouillée de sa peau, etc. Cliair dépouillée de ses annexes. Muscles de tout l'animal. Recueillis sous la caiapace. Carapace entière. lo!'-.",^ correspond à l'eau de cuisson de 100 grammes de langouste. Ce nombre o!'",i6 répond au poids de la chair de loos de crevettes vivantes. 7!-'s,6 se rapporte au poids de carapace de loos de crevettes vivantes. ■/ /iineii/s vés'àlaii.T. Blé Victoria; grain complet avec son épisperme. . . . 5oo" Blé (de Franche-Comté) avec son épisperme. . . . 200» Pain blanc de froment . . . i4os Chou vert entier loooo » feuillesextérieures. 10000 Oseille looos Haricots verts lOOO" Navets 25os Pommes de terre 3oO" 4,5 0,3 0,8.5 I , 2 0,2 * > . ~ I 2,5 0,4 0 , 2 0,0 0,0 5,0 0,2 0,48 0,0 0,0 0,0 I ,0 0,1 0 , 3() 3.5 G,. 5 1,12 13lé d'automne navant subi aucun trai- tement qu'un lavage soigné à l'eau | distillée. Récolté en Bretagne sur les ' terrains granitiques. Blé ayant crû sur des terrains calcaires. I Traité comme le précédent. ! Pain de luxe de Paris. 1 Cultivée aux environs de Paris. Environs de Paris. SÉANCE DU II JUILLET 1904. io5 Nature (le l'alimenl. Quanlité Onantilé Arsenic (le matièru lolale Corrections ])our 100 en exptjrience d'arsenic pour de substance (coinpt('e ( ^s ) la lotalitii' fraîche à l'étal fi'ais). ol)tenue. de l'essai. Pommes de terre gerrnées ( germes enlevés ) 25os Germes de ces pommes de terre 2,0 0,4 O, I on ;igr. 0,76 O, 16 Ucmar(iues. Enviions de Paris. Ain rouffe de Narbonne. \in louçe de Rourço^ne. Piière Tan de Vanne Kati de Seine Sel hlanc lin de cuisine Sel ant;lais Sel s'"'s de cuisine Sel ijemnie Sel gemme de Stassl'iirl . . » Gomme comparaison Eau de mer (surface). . . . Eau de mer (10™ de pro- fondeur) looo'^™" 1000^' 5oos 9jO 0,26 2,5 2,5 Boissons. o, I 0,1:) 25 0,89 0,01 0,5 0,5 Sfl marin . lOOS 0.7 o>7 lOOK i5 13 lOOS 45 45 100" i4 i4 I.I 2,5 \ui de rann(''e; cépage carignan. Ter- rains dalluvions granitiques. Ce vin avait été plâtré h is, 5o par litre et légèrement phosphaté. Petit vin de Gamay, de Haute Hour- gogne (Mosson), âgé de i an, n'ayant subi aucun traitement. Alluvions des terrains oolithiques. Bière de Maxévilie. Eau de source non filtrée, amenée par les conduites de la villç de Paris. Eau non filtrée, prise au robinet d\i laboratoire. Côtes de l'Océan (Vendée). Sel mélangé de légers épices et d'un peu de phosphate. Y compris lof»' de As delà partie inso- luble correspondant à loo» de sel. Y compris oS's de .\s contenu dans la très faible quantité de ce sel insoluble dans l'eau. Sel des salines Saint- Nicolas, près Nancy. Échantillon très pur parfaitement trans- parent. Arsenic total. Surface de la mer, 4o ki- lomètres des côtes de Bretagne. Environs des Açores. Sur la même ver- ticale, l'arsenic augmente beaucoup en profondeur. "^*^ ACADÉMIE DES SCIENCES. : 1"! '" ^'°""^:f -P-'-™entaIes on peut tirer diverses conclusions : « Les quantités d arsenic contenues dans la chair musculaire de mammi- fère sont extrêmement faibles comparées à celles qu'on trouve Z'Tes oganes réellement arsenicaux. Il semble qu'on puisse admettre que SLtTLr fi:r^°""^ '^-^ '- -''- -^^^---^ ^^« ^'-- >. Ce qui vient confirmer cette opinion c'est la grande variation de l'nr senic ans la chair d'une même espèce, chez les%oissons, par ex mp e suivant sans doute qu'ils vivent dans une eau de mer plus ^fmoi " Î mcale et^qu ils reçoivent plus ou moins de ce métallo' le avec leur n:,:. » Parmi les aliments animaux certaines chairs de poisson et les crus- tacés et plus particuièrement encore leurs productions les plus phospho- rees sont, avec le sel gris, les aliments les plus riches en arse'nic ^ue ous ayons rencontrés. » ■ >. Le pain de froment est extrêmement peu arsenical. On remarquera que le ble, même avec son episperme, ne l'est pas davantage. Le son ne paraît gritiqLr^'"^ ' '"'"^^ ^^'" ''''-''-''' '^ '--^- --' ^-'- sols » Les feuilles vertes des choux cabus, les haricots verts ne nous ont pas donne trace d'arsenic même en opérant sur r Hlogramme et la fiVl donc inexact de due que l'arsenic se trouve partoiU, à l'état de trace o même qu il est nécessaire à toute cellule vivante. Au moins ne le tro ve-'t-on pas, même dans la proportion dp ' ,lo ,..,il,v , -, '•'""^'^i-on ces végétaux. OP""^^'"" ''« — 3 OEufs 24 o,o5 (Comptés sans la co(|uilie.) Légumes lierbacés 25o o,5 (Approximatif.) Légumes en grains 4o ■' Pommes de terre 100 1,12 Lait 2i3 o, 10 Vin 5x8 2,9 Bière 3o 0,0 Sel marin 10 2,3 Moyenne entre le sel hlanc et le gris. Eau de boisson 1000'™' 5,o Arsenic total par jour 20,<), ou environ 3i millièmes de iiiillig. Arsenic reçu avec les aliments, pai- an : 7"5,66. )) Celle qiianlilé d'arsenic esl largemenl suffisante à nos besoins. » On sait que ce métalloïde se perd en |)arlie par desquamation et dépi- hilion. Nous avons constaté, à propos de ces recherches, qu'un homme adulte, de 20 à 4o ans, ne produit guère plus de 45^ à 70S de cheveux par an ('), ce qui répondrait à une perte au |dus égale à o'^s.oai d'arsenic. La coupe de la barbe et des ongles, la desquamation épilhéliale, le flux menstruel, et certainement les matières tecales, comme l'avait déjà cons- taté l'un de nous, entraînent le reste de l'arsenic. » Au point de vue médico-légal il faudra, en certains cas, tenir compte des quantités relativement élevées d'arsenic qui se trouvent dans quelques aliments: poissons, crustacés, sel mann, vin, etc. Si, dans une expertise, on recherchait ce métalloïde dans le coûtent! intestinal, comme on le fait (') Nous avons trouvé, dans une vingtaine d'essais, de 4os à 55=' de clieveux par an dans le cas des cheveux blonds ou bruns et 6o« à 75s pour les cheveux châtains, chez l'homme de 25 à 4o ans. La production des cheveux chez la femme, de 4 à 16 ans, année moyenne, ne paraît pas aussi élevée que chez l'homme. lOiS ACADÉMIE DES SCIENCES. le plus souvent, on devra se préoccuper de la composition des derniers repas. Il nous semble plus prudent, dans les expertises légales, de se bor- ner, en général, à rechercher l'arsenic dans les organes où il n'existe pas normalement ou seulement à l'état de traces infimes : le foie, la rate, le muscle et même les tuniques de l'intestin après lavage. Toutefois, l'exis- tence constatée de ce métalloïde dans le contenu intestinal en quantités se rapprochant du dixième de milligramme ne nous paraît, en aucun cas, pouvoir être mise sur le compte de l'arsenic alimentaire. » ÉNERGÉTIQUE BIOLOGIQUE. — Le travail rnuscuUtin' et sa dépense éiiergè- lique dans la contraction dynamique avec raccourcissement graduellement décroissant des muscles, s'employant au refrénement de la descente d'une charge (^travail résistant); par M. A. Chauveau. « Ceci est une étude exactement parallèle à celle qui a été faite sur la dépense de la contraction dynamique appliquée à la production d'un tra- vail mécanique positif. On y a employé les mêmes muscles moteurs de l'avant-bras, fléchisseurs et extenseurs, recevant alternativement, grâce au système commutateur spécialement affecté à l'étude du travail résistant, les charges dont les muscles doivent refréner la chute. Toutes les opéra- tions s'accomplissent avec autant de précision que les opérations symé- triques, mais inverses, qui sont effectuées dans le travail moteur. Il suffit que, à chaque alternance, les muscles, au maximum de raccourcissement adopté pour les expériences, consentent l'entrainement de la charge par l'action de la pesanteur, avec la vitesse unifurnie voulue, au moment même indiqué par l'appareil-guide qui dirige les mouvements. » La dépense d'énergie consacrée au travail intérieui' qu'effectuent les muscles en résistant à cet entraînement, de vitesse uniforme, doit être étudiée dans les deux cas types bien connus : » l'iikMiKH CVS. — La valeur du travail c.vtérieur (travail négatif) cariv v/i foiutioii de la râleur de la charge, la hauteur et la vitesse de sa chute re- frénée restant constantes. » Deuxième cas. — La valeur du travail extérieur {travail négatif) varie en fonction de la hauteur et de la vitesse de la chute refrénée de la charge, celle-ci restant constante. SÉANCE DU (I ,1111, LUT iy"4- ^'^9 PREMIÈRE SÉRIE D'EXPÉRIENCES. — Dépknse de la contraction dynamiqle, AVEC IIACCOi;iiCISSEME>T MISCULAIRE liRAUlEI.LEMENT DÉCROISSANT, QUAND LA VALEUR DU TRAVAIL RÉSISTANT QUELLE EXÉCUTE CROIT EN FONCTION DE LA VALEUR DE LA CHARGE EX CHUTE REFRÉNÉE, LA HAUTEUR ET LA VITESSE DE CETTE CHUTE RESTANT CONSTANTES. » On a consacré à celte étude six expériences, les premières en date. Cette remarque a son importance, car c'est en exécutant ces expériences que le sujet s'est entraîné peu à peu à l'adaptation de son système muscu- laire aux exercices spéciaux qui lui étaient demandés. Il s'ensuit que c est dans cette série que le sujet s'est trouvé dans les conditions générales les moins favorables à la production économique du travail. » Pour réaliser la symétrie avec les expériences sur le travail moteur, \\ y eut, dans les nouvelles, invariablement treize alternances par minute, répondant à un parcours de 4", 42 pendant la chute refrénée des charges et celles-ci ont pris successivement les valeurs de i^^,5, 3'"*'', ^\^^,^, Gi^^, Tableau A, — Résultats moyens des six e.ipériences, e.vposés en détail. c. Cocfficienls respiratoires. a. Cdruliliuns des muscles. respiratoire. CO- exlialé. 0= absorbé. 1 cm-' cm'' I. Repos 7,186 256 282 II. Travail avec l'B, 5 8,186 3o5 336 III. » Sks 10,175 388 4i5 IV. » 4''«,5 12,476 459 482 V. Repos 6,364 23o 270 VI. Travail avec 6''g i3,8o2 Sao 546 VU. » 6''s i3,6i3 524 552 VIII. » k^^,^ ",707 444 474 IX. Repos 6,o83 234 269 X. Travail avec S"'» 9.593 35i 391 XI. » i^-,^ 8,654 3o3 339 XII. Repos 6,o4i 229 272 Tableau B. — liésultats d'ensemble, d'où ion lire la valear moyenne de la dépense propre au travail : (O^ des périodes de travail) — (0^ des périodes de repos). c. Coet'IirieiUs respiratoires. e. Dépense h. Débit -^— -^ '/• Quotient du trav. musc. a. Conditions des muscles. respiratoire. CO'- e\lialé. 0= absorbé. respiratoire, en 0' absorbé. I cm^ cm' i^'"* A. Repos 6,419 235 272 0,864 » B. Travail avec ii's, 5 '8,421 3o4 338 0,899 66 C. » 3''g io,o34 370 4o3 0,918 131 D. » 4''s,5 12,092 45i 478 o>943 206 E. » ei-g 13,707 522 549 0,951 277 C. R., 1904, :•• Semestre. (T. CXXXIX, N- 2.) ï5 I lO ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le graphique XII liiidnit fidèlement les indications essentielles de ce Tableau B. celles qui concernent les échanges respiratoires. Graphique XIII. Charges croissantes. — Parcours : !\'^,!\i. Graphique XIV. Parcours croissants. — Charge : i''p,5. h M 8,8t A, marche de la consommation de 0-, prise pour mesure de la dépense énergélii/ue.— W, ma relie de l'exhalaison de C0-. La contraction musculaire et sa dépense sont appliquées à la production d'un tra^-ail résistant. croissant (Graphique XIII) en fonction de l'accroissement de la charge dont la chute est refrénée, (Gr.\phique XIV 1 en fonction de la longueur du chemin parcouru par cette charge dans l'unité de temps. DEUXIÈME SERIE D'EXPÉRIENCES. - Dépense de l* contraction dynamique, AVEC raccourcissement musculaire graduellement décroissant, quand la valeur du TRAVAIL RÉSISTANT Qu'eLLE EXÉCUTE CROIT EN FONCTION DE LA HAUTEUR ET DE LA VITESSE DE LA CHUTE REFRÉNÉE DE LA CHARGE, CELLE-CI RESTANT CONSTANTE. » Cette étude comprend cinq expériences, qui se placent, dans l'ordre chronologique, immédiatement après la série précédente, et pendant les- quelles s'est achevé l'entraînement du sujet. I) Le travail extérieur, exactement équivalent à celui des dernières expé- CO- exhalé. 0- absorbé cm' cm' 282 272 302 336 36o 38o 43o 433 221 265 497 473 473 456 385 417 2ig 258 340 375 3o4 828 220 260 SÉANCE DU II Jlirj.ET 1904. III riences, était réalisé cette fois par la chute refrénée de la charge con- stante l'^s.S, effectuant des parcours de 4"',42, 8"", 84, iS^.aô, i7",68 réalisés par i3, 26, 89, 52 alternances à la minute. Tableau A. — Résultais moyens des cinq expériences, exposés en détail. c. Coefficients rcspiialoires. h. Débit a. Conditions des muscles. respiratoire. I I. Repos T-gQ? II. Travail avec i3 alterii 7,863 ni. » 26 » 9,25i IV. » 39 » T2,84r V. Repos •'>,9ii VI. Travail avec 52 allern )5,8i8 VIL » 52 ». 14,747 VIII. « 39 » n,o33 IX. Repos ■),929 X. Travail avec 26 allern ^,271 XI. B i3 » 8,i64 XII. Repos <'',o3i Tableau B. — Résultats d'ensemble, d'où l'on lire la valeur moyenne de la dépense propre au travail : (0- des périodes de travail) — (O^ des périodes de repos b. Débit a. Conditions des muscles. respiratoire. 1 A. Repos 5,964 B. Travail avec i3 allern 7>997 C. » 26 » 8,8i5 D. » 39 » i2,o38 E. » 52 » 16,342 » Les indications essentielles de ce Tableau B, c'esl-à-direles échanges respiratoires, ont été figurées dans le graphique XIV. » Dans le graphique XV. on a rapproché, pour les mieux comparer, les diagrammes des quantités de O- représentatives de l'énergie consommée en propre par le travail musculaire dans les deux séries d'expériences. » Il ressort de ces deux séries d'expériences, sur le travail résistant, que la dépense énergétique qu'il occasionne suit exactement la marche de la dépense du travail moteur. L'identité est aussi complète que possible. On la fait ressortir dans les conclusions terminales de la présente Note. Mais l'identité de la marche des deux dépenses ne s'étend pas à leur valeur. 3.Ç C. Coefficients resp iratoires. rf Quotienl spiraloire. c '. Dépense CD- exhalé. Qî absorbé. re en 0- absorbe cm^ cm' cm" 223 264 0,844 » 3o3 332 0,912 68 35o 378 0,926 lU 407 425 0,9^7 161 485 465 I ,o56 201 I 12 ACADEMIE DES SCIENCES. » Comparaison du travail moteur et du travail résistant au point de ime de la valeur de la dépense attachée à la production du travail intérieur des muscles. — Celle comparaison peut se faire au inoven des graphiques VII et VIII de la Note du 27 juin, page 1G72 (travail moteur) et des graphiques XllI et XIV de la présente Noie (travail résistant). L'idenlilé de la marche de Graphiqui; XV. Grapiiiqik \VI. Cnv^ ÛKgm, 26,52 Ces graphiques sont consacrés à la rc[ircsL-utaUon, en 0- consommé, tie l'énergie dépensée en propre par le travail musculaire, dans les cas ci-dessous exposés. GRAniiQUE XV. — Conij>arahcii\ de la dépense dans les deux modes d'aceroissemenl de la valeur du travail intérieur des muscles jiendanl le travail extérieur négatif. — A, dépense croissante du travail intérieur quand sa valeur se règle sur celle du travail extérieur croissant en fonction de la valeur de la charge. — A', dépense croissante du travail intérieur quand sa valeur se règle sur celle du travail extérieur croissant en fonction de l'étendue et de la vitesse du déplacement de la charge. Graphique XVI. — Comparai-ion de lu dépense du travail intérieur du muscle dans les trois formes de la contraction s'excreani . pendant h même temps, sur les mêmes charges réguliè- rement croissantes. — A, dépense de la contraction dynamique faisant du travail moteur. — B, dépense de la contraction dynamique faisant du travail résistant. — G, C', dépense de la con- traction statique faisant du travail de soutien nu d'équilibration simple. l'accroissement des deux dépenses n'y masque nullement la différence de leurs valeiu's respectives. Il santé aux yeux que le travail résistant dépense SÉANCE DU II JUILI.EÏ igo'i. Il3 moins que le travail moteur de même valeur. Et cependant ces graphiques n'indiquent pas la mesure exacte de la différence qui existe entre les deux dépenses, étant donné que le sujet était mieux entraîné au moment des ex- périences sur le travail moteur. » Mais la comparaison de ces deux dépenses a pu être faite plus régu- lièrement dans deux expériences spéciales exécutées pendant la série n" l du travail moteur (variation du travail par variation des charges), alors que l'entraînement pouvait être considéré comme étant dans des conditions stables. Ces deux expériences ont bien marché. Les dépenses respectives qui y ont été constatées sont représentées dans le graphique XVI par les courbes A et B. Elles montrent une différence plus grande que dans les séries comparées en masse; et celte différence a les plus grandes chances de représenter la différence vraie, quoique établie sur le témoignage d'une seule expérience comparative. » Comparaison de la dépense du travail intérieur de la contraction statique avec celles des travaux intérieurs des deu.r formes de la contraction dyna- mique. — Sur le grajjhique XVI j'ai fait figurer le diagramme C, de la dépense de la contraction statique, dans une expérience contemporaine des deux précédentes. Le travail intérieur du muscle était appliqué au sou- tien simple (travail statique) des mêmes charges qui étaient déplacées dans les deux cas de contraction dynamique. Cette dépense de la contraction statique est nettement inférieure à celle du travail résistant correspondant. » J'ai introduit aussi dans le graphique XVI, la dépense moyenne con- statée dans les six expériences consacrées à la contraction statique. C-elte moyenne C, plus élevée que la dépense de l'expérience spéciale, reste toutefois sensiblement inférieure à la dépense du travail résistant. » Conclusions suk la dkpense du travail résistant. — i" La dépense du travail musculaire intérieur employé à la refrénalion du mouvement des charges en chute est toujours supérieure à celle du travaU intérieur consacré au soutien fixe de ces charges. » 2" Cette dépense du muscle employé à faire du travail résistant est tou- jours inférieure à celle du travail moteur correspondant . L'infériorité se manifeste de la même manière dans les deux conditions qui font varier la valeur du travail : accroissement des charges déplacées ou accroissement de la longueur du chemin parcouru par ces charges dans l'unité de temps. » 3'' Considéré en lui-même, le travad résistant exige un effort intérieur qui dépense plus lorsque le travail extérieur croît en fonction de la valeur de la charge déplacée que s'il croit en fonction de la longueur du chemin parcouru Il/| ACADÉMIE DES SCIENCES. par la charge dans l' unité de temps. Ce dernier cas est donc plus économique < C'est exactement ce qui se passe dans le travail moteur, m PHYSIQUE. — Sur une méthode nouvelle pour observer les rayons N et les agents analogues. Note de M. R. Blo.vdlot. « Je fais usage, depuis quelques semaines, d'une méthode qui permet d'étudier les rayons N et les émissions pesantes, aisément et sans fatigue : grâce à cette méthode, au heu d'avoir, comme précédemment, à apprécier les variations d'éclat d'une raie phosphorescente sur fond noir, on a seule- ment à constater l'apparition ou la disparition d'une raie lumineuse sur un fond peu éclairé de couleur complémentaire. » Voici comment je procède : sur un morceau de carton blanc, grenu, on dépose à l'aide d'un pinceau un peu de sulfure de calcium délayé dans du coUodion, de manière à former une raie ayant, par exemple, o'",ooi ou o™,oo2 de largeur et o"",02 ou o™,o3 de longueur. Après insolation, le carton est apporté dans un local obscur, où est installée une lanterne contenant un bec de gaz et dont les parois sont opaques, à l'exception de l'une des faces qui est formée d'une lame de verre jaune orangé; la lan- terne est placée à 2™ ou 3" du sulfure et éclaire en jaune le carton qui le porte. L'observateur peut régler à son gré la flamme du gaz à l'aide d'une pince à vis disposée à la portée de sa main. La flamme étant d'abord rendue très faible, on voit la raie bleue formée par le sulfure phosphorescent se détacher sur le fond jaune; en augmentant progressivement et lentement la flamme, on parvient aisément à rendre la raie de sulfure absolument invisible sur le fond jaune : cela a lieu quand la lumière orangée diffusée parle sulfure forme avec la lumière bleue de la phosphorescence une teinte à peu près blanche, dont le contraste avec le fond jaune est inappréciable. » Le réglage étant fait avec soin, de façon que le sulfure disparaisse tout juste, si, tenant la tête parfaitement immobile, on vient à soumettre le car- ton à l'action des rayons N ou d'un agent analogue, on voit reparaître la raie bleue; dès que l'on fait cesser l'action, la raie bleue disparaît de nouveau. » La méthode s'applique aussi à l'observation des rayous Nj : pour cela, la flamme est réglée de façon que la raie bleue soit tout juste visible, et les rayons N, la font disparaître. » Les mêmes précautions sont nécessaires ici que lorsque l'on observe le sulfure sur un fond noir : en particulier, il faut éviter tout effort et toute contrainte dans la vision, sous peine de donner inconsciemment naissance SÉANCE DU II JUII.LET igo/j. u5 à des phénomènes d'ordre physiologique ou même psychique, tels que ceux qu'ont décrits M. O. Lummer (') et M. F.-l'. Le Roux (-), phéno- mènes très intéressants en eux-mêmes, mais fort nuisibles à l'observation des rayons N et pouvant même la rendre impossible. De même que, pour décomposer un son en sons partiels, il faut, comme l'explique Helmholtz, une éducation particulière de l'oreille, de même, pour l'observation des rayons N et agents similaires, un exercice spécial de la vision est néces- saire : dans l'un des cas comme dans l'autre, il faut que nous adaptions nos organes à un fonctionnement tout différent de celui que nous leur demandons habituellement. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Analyse du nation contenu dans les urnes de Maherpra (Thébes, xvm" dynastie). Note de MM. Lortet et IIu- GOlI\EXQ. « En 1899, M. Loret faisant des fouilles dans la vallée de Biban el Molouk, près de Thèbes, découvrit le tombeau inviolé d'un prince nommé Maherpra qui devait probablement vivre sous le roi Aménôthés I/f. Cette tombe qui renfermait quantité d'objets intéressants, déposés aujourd'hui dans le musée du Caire, contenait encore huit grandes jarres bouchées avec soin, renfermant une matière pulvérulente jaunâtre qu'on soupçonnait être employée dans la momification des corps. L'analyse n'en avait pas été faite, aussi ignorait-on la composition de celte substance conservatrice employée pendant des siècles. » Grâce à la bienveillance de M. Maspero, nous avons pu l'étudier. » Le produit, non homogène, gris jaunâtre, avec des fragments plus co- lorés, présente à l'œil nu des débris végétaux (tiges brisées, radicelles), du sable, de l'argile et d'autres éléments non déterminables à simple vue. » On épuise 25s de matière successivement : i" par l'alcool à 90" froid; 3° par l'eau froide. » La matière abandonne à l'alcool une résine jaune brunâtre, manifestement altérée, mais encore odorante. Celte substance paraît èlre un mélange de produits résineux parmi lesquels domine la myrrhe, qui entrait en même temps que d'autres ingrédients {Cypcrus rotundus, Calainus aromaticus) dans la composition du Kephi ou Kyphi, parfum sacré que M. Loret a reconstitué. » L'eau laisse comme résidu insoluble du sable quartzeux el de l'argile mêlée de (') ]'erhandl. d. deutschen physik. Ges., .tannée, n° 23. (-) Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. l4l3. Il6 ACADÉMIE DES SCIENCES. sciure de bois el de fragments de végétaux. L'examen micrographique de ces éléments a montré que cette sciure provenait de conifères et aussi d'angiospermes; les débris de tissus parencl)^nlateu\ gorgés d'amidon ont permis de déterminer la présence de fragments de rhizomes. » La solution aqueuse, fortement alcaline, a été analysée par les méthodes habituelles. » Les résultats d'ensemble peuvent être exprimés comme suit : Résine odorante '9,53 pour loo Sciure de bois el débris organiques 3,68 « Sable et argile 1 2 , 44 » Eau non dosée, pertes 9)52 » [ Chlorure de sodium NaCIl i4i88 » 1 Sulfate de sodium SO'Na-, ioH'-() -1^,00 u Natron { c- • . 1 ,• I besquicarlionate de sodium [ CO^Xa%3CO'NaH,3IPO 17,00 » » La matière trouvée dans les vases de Maherpra avait donc approximativement la composition que voici : Matières résineuses el produits végétaux 25 pour 100 Sable et argile 1 5 » Natron , 60 » » Le natron avait la composition suivante : Chlorure de sodium Na Ci '.7 , i3 pour 100 Sulfate de sodium SO'Na-, loH^O '11,76 » Sesquicarbonate de soude CO'Na', 2CO=NaH,3H2 0. .. 3i ,09 » » En supposant les sels anhydres on aurait : Chlorure de sodium 35,44 ]>our 100 Sulfate de sodium '5,93 » Sesquicarbonate de sodium 48)6' » » La composition du natron est très variable. C'est ainsi que, pour un natron antique, trouvé à Gournah, près de Tlièbes, Lewiii ( ' ) a donné les résultats ci-dessons : Chlorure de sodium 62,00 pour 100 Carbonate de sodium sec '8,44 » Sulfate de sodium anhydre 11 Ao » D'une analyse ancienne faite à l'Ecole des Mines (-j, résulte la com- (') Zeitsclirift fiir egyplischu Sprache, etc., Leipzig, t. XXXV, anno 1897, p. i43o. {") Description du l'Egypte, t. X\'I, p. 2'2. SÉANCE DU II .irir.LF.T 190/Î. II7 position suivanle, qui est celle d'un natnm provenant de la Haute-Egypte Sesquicarbonale de sodium 28,35 pour 100 Sulfate de sodium ' 1 ,59 » Cldorure de sodium t i ,6() » Sable, chaux, oxyde de fer, eli^ 13,70 » » Les trois analyses ci-dessous appartiennent à Schweinfurth et l/.- win (*); elles ont trait à des produits récollés dans le Ouadi-Natroun : Carbonale de sodium 8.js,8(j Sos,.J(i 87", 9*^ Chlorure de sodium 7", 00 ios,'|o r',"" Sulfate de sodium i^'i^o 3!-',7> 0^,59 » Ce n'est pas seulement l'origine et l'état de dessiccation qui fait varier la composition des natrons antiques, c'est encore le procédé employé pour le récolter. Suivant que la matière a été recueillie en plaques sur le bord des lacs, ou par le raclage des plantes qui poussent au bord des eaux salées {Typha latifotia, roseaux, Cyperus, etc.), on avait un produit plus ou moins riche en carbonate alcahn. Peut-être le nalron des vases de Maherpra avait-il été recueilli par raclage des plantes aquatiques, si l'on s'en rapporte à la présence de débris végétaux ayant des sections nettes. » Il a été facile de séparer la résine mêlée au nalron, afin de la com- parer aux produits analogues des droguiers de nos Facultés. Mais celte comparaison n'a pas permis de l'identifier d'une façon certaine. En tenant compte des modifications que le milieu et le temps ont dû a|3porter à l'odeur, on ne peut constater la présence d'un parfum unique. La résine parait être un extrait (alcoolique peut-être) de diverses substances aromatiques et non d'unie seule. La myrrhe devait dominer dans ce mélange, mais accompagnée d'Oliban et de Bdellumi. Les lialsanuxlendron et Bosivellia. producteurs de ces gommes résines, vivent en Nubie, Abys- sinie et Arabie Heureuse. Hs fournissent la myrrhe, si recherchée dès la plus haute anti(|uitc [)arles populations de l'Orient. M. lepiolesseur Beau- visage a bien voulu examiner la sciure de bois qui se trouve mélangée au nalron. Tille renferme des débris de tissus parenchymaleux contenant de nombreux grains d'amidon appartenant certainement à des rhizomes odorants du Cyperus rolundus, qui se rencontre aujourd'hui encore en très grande abondance en Egypte et dans les cités lybiques. La poudre (') Zeilschri/t der Gcsel. fur Erd/iiinde zii Berlin, t. WXllI, p. 1S98. C. R., 1904, 1' Semestre. (T. CXXXIX, N" 2.) I<» II, s ACADÉMIE DES SCIENCES. odorante renfermée dans les amphores de Maherpra lorsqu'on la dissout dans de l'eau, colore en brun les morceaux de toile qu'on y plonge. Cette toile a alors la même coloration que les bandelettes des momies. Lorsqu'elle est desséchée, elle présente une odeur et un aspect tout à fait caracté- ristiques, dû au dépôt du savon alcalin produit par la résine mélangée au natron. » NAVIGATION. — Suj- le réglage ries montres à la mer par la télégraphie sans /il. Noie de M. J.-A. NormaiNd. « Dans la séance du 27 juin dernier, M. Bigourdan a proposé l'emploi de la télégraphie sans fil pour la distribution de l'heure dans l'intérieur d'une ville et de sa banlieue. » L'année dernière, j'ai indiqué dans les termes suivants (') l'emploi du même moyen pour le réglage des montres à la mer : )i CeUe opération est moins nécessaire qu'autrefois, grâce aux perfectionnements des chronomètres et à raccroissemenl des vitesses; elle est même inutile pour des navires tels que les paquebots de New-York, mais elle conserve une importance encore très grande pour les navires qui effectuent de longues traversées. Les voiliers ou vapeurs qui reviennent du I-'acilique en iManclie, ou (|ui, partant de TExtrême-Orient, doivent rentrer sans hésitation dans la mer Rouge, sont dans ce cas. » On a proposé autrefois de donner l'heure exacte aux navires qui atterrissent au moyen de signaux phoniques sous-marins, mais ce signal, d'une poitée très restreinte, exige, pour son application au réglage des montres, la connaissance de la position approchée du navire. )) Il n'en est pas de même du signal que fournirait la télégraphie sans fil d'une portée de 3oo milles aujourd'hui, d'une portée beaucoup plus grande demain. >i Plusieurs fois par jour, quatre fois par exemple, l'heure internationale serait télé- graphiée d'un certain nombre de stations. Des signes spéciaux, lancés à des intervalles de 1 seconde, par exemple, à l'imitation des éclipses de phares, éviteraient toute con- fusion avec les autres signaux sans fil, qui, avant peu de temps, traverseront l'atmo- sphère en tous sens. « (') Bulletin de l'Association technique nimitinic. session de 1908. Paris, Gauthier- Villars. SÉANCE DU II JUILLET 1904. HQ CORRESPONDANCE. L'Académie délègue pour assister, le 16 juillet, à l'inauguration du monument qui a été élevé à Pasteur, à Paris, place Breleuil : M. Mascart, Président; M. Tiioosr, Vice-Président; MM. Moissa\, Guyon, F^acroix. M. Fliche, nommé Correspondant pour la Section d'Économie rurale, adresse ses remerciments à l'Académie. M. le Secrét.ure perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrnge ayant pour titre : « Leçons élémentaires sur la théorie des groupes de transformations », professées à l'Université de Messine, par M. G. Vivan/i; traduit par M. A. Boulanger. (Présenté par M. Painlevé.) 2° Un Ouvrage de M. René Worms, iniilulé : « Philosophie des Sciences sociales : II. Méthode des Sciences sociales ». (Présenté par M. Giard.) GÉOMÉTRIE. — Sur deux problèmes relatifs aux surfaces isothermiques. Note de M. L. RAPry. « Dans une précédente Communication (Co/w^Ze* re'«(T'?/5, t. CXXXVIII, p. 1681) j'ai rapproché quatre classes de surfaces isothermiques bien connues : savoir les surfaces minima et leurs inverses, les surfaces de M. Thybaut et leurs inverses, d'ime cinquième classe de surfaces, également isotlieriniques, qui ont été rencontrées par Ossian Bonnet. J'ai montré que ces cinq classes de surfaces ont en commun la propriété suivante : Si l'on multiplie l' élément linéaire de l'une d' elles par le carré de la demi-différence g de ses courbures principales, on obtient Félémenl linéaire d^une sphère de rayon i . » On peut prouver, réciproquement, que ces cinq classes de surfaces composent V ensemble des surfaces isothermiques qui jouissent de cette propriété . M Considérons, en effet, une surface rapportée, par exemple, aux para- mètres («, p) de SCS lignes de longueur nulle; soit ds"^ = lYdv.dfj son élé- I2() ACADEMIE DES SCIENCES. ment linéaire. Écrivons que g- ds'- est celui d'une sphère de rayon i ; nous trouvons (i) o-^ _ K ^- A, log^'- ^ o, K étant la courbure totale et Ao le second paramètre différentiel relatif à ds" . Celte relation, ne contenant que des symboles invariants, est valable dans tout système de coordonnées curvilignes. Ainsi la recherche des surfaces ( ' ) qui possèdent la propriété relative au produit g- ds'- revient exactement à celle des surfaces qui vérifient la condition (i). » Pour interpréter ce résultat dans le cas particulier des surfaces iso- thermiques, nous rap|)ellerons une proposition importante que M. Darboux a fait connaître (Comptes rendus, 29 mai 1899) et qui peut s'énoncer ainsi : Pour qu'une surface (S) soil isothermique, il faut et il suffit que ses sphères harmoniques enveloppent , en même temps que la surface (S), une autre sur- face (H), dont les lignes de courbure correspondent à celles de (S). Cette seconde nappe (i) n'est pas, en général, une surface isotliermique, parce que la correspondance entre (S) et (i) n'est pas géographique (correspon- dance avec proportionnalité des éléments linéaires). Il v a donc lieu de j)oser ce nouveau proljlème : Trouver toutes les surfaces isothermiques telles que la seconde nappe de r enveloppe de leurs sphères harmoniques soit aussi une surface isolhermique ou, ce qui revient au même, corresponde ,gèo gra- phiquement à la première. » Or, si l'on exprime, en s'aidant des résultats de M. Darboux (loc. cit.), la condition nécessaire et suffisante pour qu'il en soit ainsi, quand la cor- respondance entre les deux nappes ne se réduit pas à une inversion (hvpo- thèse qui ne donne que les surfaces à courbure movenne constante), ou retrouve précisément notre condition (1). En conséquence, les sur/aces isothermiques qui possèdent la propriété relative au produit g^ ds-, ou qui vèri- fient la condition (1), sont identiques aux surfaces isothenniques telles que leurs sphèrrs harmoniques aient pour seconde nappe de leur enveloppe une autre surface isothermique, sans que les deux nappes se correspondent par inversion. » Ayant transformé de la sorte le [)roblème primitif, voici comment on (') L'ensemble de ces surfaces se déleiiiiine alséinenl, y\ec (|ualre roiiclions arbi- traires, dont les arguments sont les paramètres des lignes de longueur nulle. On peut ensuite restreindre la générnlilé des formules, de manière à séparer les surfaces iso- liermi(|ue9. Celte solution analytique, indépendante des considérations du texte, en confirme absolument les conclubiuns. SÉANCE DU II JUILLET »9o4. 121 le résout. Quand les lij;nes de courbure se correspondent sur les deux nappes d'une enveloppe de sphères, les rayons de couri)nre principaux s'expriment par des formules qu'on trouvera dans la Théorie des surfaces de M. Darboux (t. II, p. 343; faire ?.,= o, remplacer K' et R', par leurs inverses). Si l'on introduit dans ces formules la double hypothèse que la sphère enveloppée est la sphère harmonique de la première nappe, et que la seconde nappe correspond géographicpienient à la première, on recon- naît sans peine que les deux rayons de courbure principaux de celle seconde nappe sont constamment égaux. » Or les surfaces imaginaires de Monge qui jouissent de celte propriété ont leurs lii^nes de courbure confondues et ne sont pas isolhermiques. Donc la seconde nappe est un plan ou une sphère. Les surfaces dont les sphères harmoniques louchent un plan sonl les surfaces (I) de M. Thybaut; celles dont les sphères harmoniques touchent une sphère sont les inverses des précédentes. » Il semble qu'on ne Irouve pas d'autre solution. Mais nous devons avoir égard à trois cas limites, dont M. D.iiboux n'avait pas à s'occuper : » 1° Le cas où la seconde nappe se réduit à un point. On sail que les sur- faces dont les sphères harmoniques passent [)ar un point fixe sonl les in- verses des suifuces minima. M 2" Le cas où la seconde nappe est tout entière rejetéc à i infini, sans que la sphère harmonique dégénère en un plan. La seconde nappe se réduit au cercle de l'infini, et c'est là une propriété qui caractérise les surfaces de notre cinquième classe (surfaces dont les sphères harmoniques ont leurs centres situés sur un plan isotrope). » 3" Le cas où la sphère harmonique se réduit à un plan. C'est le cas des surfaces mi mina. M Le théorème énoncé au débulest donc complètement établi. Eu outre, nous avons déterminé toutes les surfaces isolhermiques telles que la se- conde nap|)e de l'enveloppe de leurs sphères harmoniques soit aussi une surface isolhermique. » MÉCANIQUE. — Sur l'onde explosii'e. Note de M. E. JouctET, présentée par M. Jordan. » 1. Pour inlerpréter l'onde explosive, nous la considérerons comme une quasi-on le de choc ('), à la traver-^ée 'lle la pression croît très (') Voir les travaux de M. Schiisler el de M. Vieille dans le même ordre d'idées. 122 ACADEMIE DES SCIENCES. vite, de sorte que le gaz y est non seulement porté à sa température d'in- flammation, mais encore brûlé d'une manière notable. Conformément aux indications d'une Note publiée dans les Comptes rendus du 27 juin \()o\. dont nous adopterons ici les notations, nous appliquerons à cette quasi- onde les formules (i) et (2) de ladite Note. » 2. Que se passe-t-il en arrière du front de l'onde? Entre plusieurs hypothèses possibles, nous signalerons les suivantes : » 1° La dissociation est négligeable; le gaz, entièrement brûlé dans la quasi-onde, est devenu un gaz sans variable chimique. » 2" La dissociation n'est pas négligeable; la combustion, incomplète dans la quasi-onde, s'achève ensuite suivant la loi admise par M. Duhem puis par Robin dans leurs recherches sur la prop:igation des explosions, ou encore, si la température est assez haute pour que les frottements chi- miques soient nuls, suivant la loi de la dissociation. » Dans tous les cas, dans le mouvement qui suit l'onde, la pression est fonction de la densité seule, et l'on peut appliquer les considérations du n° 3 de notre Note du 27 juin. L'onde explosive se propageant avec une vitesse constante, c'est-à-dire sans altération de la disconlinuité, nous exprimerons ce fait en écrivant que les vitesses D et IL de ladite Note sont égales. » 3. Nous suivrons la première hypothèse, ce qui ne peut être considéré que comme une première approximation, iniiscpie nous négligeons ainsi la dissociation dans des circonstances oîi elle existe certainement. Nous sup- poserons qu'il s'agit de gaz parfaits, mais de gaz dont les chaleurs spéci- fiques varient avec la température, suivant les lois de MM. ]Malkird el Le Chalelier. La pression/; vaut alors — ^, rr étant la masse de eaz occu- pant, dans les conditions normales, 22.J20"" ; R étant une cor.staiilc, la même pour tous les gaz. )) L'égalité entre D et Ho s'écrit : '-(?2— Pi) \ ^i '^1 .' Tô, r^ - » Soit L le pouvoir calorifique à volume constant et à la température T,, c la chaleur spécifique des gaz brûlés à volume constant. La loi adiabalique d'Hugoniot [équation (i) de notre Note du 27 juin | s'écrit ici : (.) -L4-j_-'V^T + |(|LT. + A;T,j(p.-p,) = o. SÉANCE DU II JUILT,ET 1904. 1^3 » (i) et (2) permettent (le calculer pj-T^el D. D'ailleurs D sera la vitesse observée pour l'onde explosive, si l'on fait x, = a, ? , = r. n k. Le Tableau suivant donne les résultat'; de nos calculs. » Pour certains mélanges, ces calculs exigent uneexlrapolalion très large des valeurs des chaleurs spécifiques. C'est là un inconvénient parliculièrement grave dans les cas où les produits de la combustion contiennent de l'acide carbonique, et l'on peut ajouter que, dans ces cas, l'hypothèse par laquelle on néglige la dissociation est parti- culièrement sujette à caution. Même alors, néanmoins, nous avons obtenu des nombres assez bien d'accord avec l'expérience, ce qui est dû, sans doute, à ce que l'efTet des hautes températures est compensé, au point de vue de la dissociation, par celui des hautes pressions. Malgré cela, nous éliminerons ces cas du Tableau suivant, nous con- tentant de mentionner le mélange n" 13 à litre d'exemple ( ' ) : 1. H- 2. H' 3. H^ k. H' 6. H' (i. Az Mélanges. T,— tinS. Calculé. u II] -j- 0 10 2629 + 0 100 2615 -I-0 + .5H... 10 3526 + 0-1- .3 A/. . . 10 179S + 0 + 30... 10 1 692 îQ + H= 10 235o OliserviV I 28l0BV(') ( 282 iD 2790 D 353oD 1822 D 1707D j 2284BV i 23o5D Mélangps. T,— 273. Calculé, u m ~. C*-Az-+0- 10 26^5 8. G'Az--+02+2Az^ 10 221/4 9. Cll^+0- 10 2477 10. C-H--+0- 10 3091 U. 11 + Cl 10 i85i il. U + CI + H-.. . . 10 2000 l;5. (jo + H= + 0^. 10 198/, Oljsi-r\c. 2728 D ai66D 2628 D 2961 D 1729D i8.55D 2008 BV 2 1430 » Dans les cas où les mélanges contiennent des gaz qui ne prennent pas part à la réaction, notre calcul donne des nombres beaucoup plus grands que ceux qu'ont observés MM. Berthelot et Vieille, mais assez bien d'accord, comme on peut le voir par les exemples 3, 4. 5, 8, avec ceux de M. Dixon. » 5. Les expériences de M. Dixon ont montré que la vitesse de l'onde explosive diminuait quand la pression initiale/?, baissait ou quand la tem- pérature initiale T, augmentait. Les formules (i) et (2) voudraient que cette vitesse fût rigoureusement indépendante de p, ; elles indiquent bien, auconlraire,quandT, augmente, unelégèredinninution,maisplusfaibleqne celle que donne l'expérience (îw> les exemples 1 et 2 du Tableau ci-dessus, pour lesquels les calculs ont élé faits d'une manière très comparable). Il n'y a pas à s'étonner de ces divergences enlre l'expérience et une théorie qui (') Le mélange n" U prête aussi beaucoup à critiques au sujet de la dissociation, d'autant plus que, pour lui, l'inlluence de la pression est nulle. (5) Les nombres marqués par les lettres BV proviennent des expériences de MM. Berthelot et Vieille; la lettre D désigne ceux qui sont dus à M. Dixon. 124 ACADÉMIE DES SCIENCES. néglige systématiquement la dissociation. L'expérience montre d'ailleurs que l'influence de la pression et de la température initiales est faible. Il paraît résulter des calculs qui précètlent que l'on peut, au moins dans cer- tains cas, calculer une valeur approchée de la vitesse de l'onde explosive en négligeant la dissociation. On aiu'ait sans doute une valeur plus exacte en renonçant à la première hypothèse du n° 2 et en adoptant la suivante. » PHYSIQUE. — Si/r les rayons cathodùjaes et la magnétofriclion . Réponse à la Note de M. Vdlard. Note de M. U. Pellat. « Dans sa dernière Note (') M. ViUard insiste pour prouver que j'ai vu les rayons magnélocathodiques dans mes expériences; je n'en discon- viens pas. Mais sur quoi j'insiste, de mon côté, c'est que les rayons catho- diques ordinaires éprouvent de la part du champ magnétique une autre action que celle qui résulte des lois de l'électromagnétisme; c'est à cette action que j'ai donné le nom de magnélofriction. Quoiipie peu convaincu de son existence, cpi'il traite d'hypothèse, M. Villard vient d'en donner une démonstration remarcjuable. Il a bien voulu me montrer la jjhoto- graphie des spires formées par la trace sur un écran fluorescent de l'extré- mité d'un pinceau de rayons cathodiques soumis à l'action d'un champ régulièrement croissant. J ai reproduit en traits pleins, sur la figure, l'allure des deux premières spires de cette courbe, de mémoire il est vrai, mais d'une façon certainement assez fidèle pour la conclusion que j'en veux tirer. D'autre part, j'ai calculé quelle devait être l'équation en coor- données polaires de la courbe qu'aurait du reproduire la photographie, si les forces électromagnétiques agissaient seules siu' le pinceau de ravons cathodiques. La droite OX étant dans la direction du champ, l'écran étant parallèle à OY, le point O étant la trace sur l'écran de la lii^ne de force qui passe par la cathode, si l'on désigne par A la longueur OA, on trouve : /■\ A 4 si"'.) (l) p = A : ^ •' k ■"» t,\ - \ Cl II ■! (.1 C'est la courbe donnée |)ar cette équation qui est représentée en traits discontinus (-). (') Comptes rendus, 4 juillet 1904. {-) L'écran de M. Villard était placé parallèlement à OY, mais il faisait un angle SÉANCE DU It JUILLET 1904. 125 » On voit que les spires se rapprochent bien plus vite de la ligne de force passant par la cathode, qui donne sa trace en O, que ne l'indique la loi de rÉIectromagnélisnie prise seule ; autrement dit, la courbe de M. Villard montre l'existence de la magnétofriction d'une façon indéniable. La différence entre OB et OB' ou entre OC et OC est beaucoup trop grande Y pour être attribuée à une erreur de tracé de la courbe qui reproduit la photographie. » Dans les tubes très courts (2'='° cà 3"^) où je faisais mes premières expé- riences, celles que rapporte la Note dont M. Vdlard a cité des passages, après une spire, les autres spires étaient tellement serrées autour du point analogue à O que je ne pouvais facilement les voir (') ; tandis que si les de ^.j» avec la direction OX des lignes de force du champ. L'équation ci-dessus se rapporte, ainsi que la courbe en traits discontinus, qui en est la représentation, à la projection orthogonale de la courbe de l'écran, sur un plan parallèle à OY et passant par la direction OX des lignes de forces, c'est-à-dire sur un plan perpen- diculaire à la direction moyenne des rayons lumineux reçus par l'appareil photo- graphique, la plaque étant parallèle au plan X'OY. En réalité, la photographie reproduit la projection conique de la courbe sur le plan XOY, avec pour point de vue le point nodal antérieur de l'objectif. Mais la conclusion que je veux, tirer subsiste, a fortiori, car la courbe en perspective qu'on aurait dû trouver si les forces éleclro- OB , , , . magnétiques agissaient seules fournirait un rapport -^^ encore plus grand que celui indiqué par la courbe en trait discontinu, s'écarlant plus encore de celui de la courbe réelle. (') Le diamètre de la deuxième spire aurait été à peu près le diamètre de la cinquième spire de la photographie de M. Villard. C. R., 1904, ;" Senieslre. (T. CXXXI.\, N' 3 ) ^7 126 ACADÉMIE DES SCIE^•CES. lois de l'Éleclromagnétisme avaient produit seules le phénomène, les spires auraient été assez larges pour être nettement vues, c'est ce qui m'a montré d'abord l'existence de la magnétofriclion, confirmée ensuite par d'autres expériences. » Je poursuis en ce moment des expériences fort analogues à celle que vient de publier M. Villard, quoique dans des conditions un peu diffé- rentes, dans le but d'étudier quaiitilativement par le tracé des courbes le phénomène de magnétofriclion. On peut, en ( ffet, déduire de ces courbes si, comme il est probable, la diminution de la composante de la vitesse du corpuscule cathodique perpendiculaire au champ magnétique est due à une force {kv') proportionnelle à la valeur v' de cette composante, et comment varie le coefficient 1i avec l'intensité du champ magnétique. » OPTIQUE. — Sur l'indice de rèfraclion des solutions. Note de M. Edmond VAN AuBEL. présentée par M. Lippmann. « M. C. Chéneveau a publié récemment dans les Comptes rendus (') un intéressant travail sur l'indice de réfraction des solutions, dans lequel il a cherché à calculer l'influence du corps dissous sur la marche des rayons lumineux. La part due au corps dissous A = /t — «<,, pour adopter les nota- tions de ce physicien, est en général proportionnelle à la concentration C (teneur en grammes par litre). Cette loi a été vérifiée sur des dissolutions aqueuses de trente-cinq corps dilTérents (acides, bases, sels minéraux), pour diverses concentrations. » Je me suis proposé de rechercher si la même loi était applicable aux dissolutions non aqueuses et comment variait la constante K. = ^ liysikalisclic Chcniic. vol. XVll, 189.5. p. i^i SÉANCE DU II JUILLET 1904. I 27 lique On doit à F. SchiUl {' ) "les mesures très précises sur la réfraction de la himière dans "les mélanges de bromure d'éthylène et d'alcool propylique. Enfin j'ai utilisé les nombreux résultats de mesures d'indices de réfraction relatifs à l'hydrate de chloral dans l'eau, l'alcool et le toluol, qui ont été publiés par Max Rudolplu ('-). ,, Dans les Tableaux ci-dessous, j'adopterai les notations employées par M. C. Chéneveau; j'ai, d'ailleurs, réduit leur étendue à ce qui était indis- pensable pour établir les conclusions finales. Chlorure de lithium dans l'alcool ainylique. p- A c" 5,7. 0,001952 3,57 0,00402.5 o,65 o,oi5 1^0 Bromure d'ét/iylène dans l'alcool propylique. P- g" 10,01 0. ,001 076 49>95 0: ,000337 80,09 0 ,000269 90'i9 0 ,000237 IJydrafe de chloral dans l'eau a 20° ,2. P- A c' 1 0,0003407 5 0,0008169 20 0 , 000 3o 1 7 5o 0 , 000 3oo 6 80 (1 ,ooo3oo8 Hydrate de chloral dans l'alcool à 20°, 2. A P-. T.- 5 0,002 142 20 0,000681 4o Cl, 000 4 4 4 Hydrate de chloral dans le luhml a 20", ■: P- 5 20 40 o , 00 I 79 1 0,000624 o , 000 4 1 8 ,, La loi trouvée par M. C. Chéneveau pour les solutions aqueuses d'acides, bases et sels minéraux ne s'applique à aucun des mélanges et so- (1) Zeitschrift fiir physikalische Chendc, vol. IX, 1892, p. 3.m. ('-) Max Ruuolpiu, Die Mole kularref raction f ester Korper {Lôsun^en mit ver- schiedenen Losunirsmilteln, Havensburg, 1901 ). 1^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. lutions que j'ai examinés ci-dessus. Les dissolutions de chlorure de lilhium dans l'eau satisfont à In règle énoncée par M. C. Chénevean, tandis que le même sel dissous dans l'alcool amvlique donne lieu à des écarts consi- dérables. Parmi les dissolnlions faites avec l'hydrale de cliloral, les solu- tions aqueuses donnent les valeurs les plus concordantes de p- » Ces résultats montrent qu'il serait utile d'étudier les solutions d'acides, bases «t sels minéraux dans l'alcool éthvlique et, d'une manière générale, dans des dissolvants autres que l'eau. » ÉLECTRICITÉ. — Relation entre la pression du gaz dans un tube à vide et la longueur d'étincelle. 'No[e de M. Gastox Séguy, présentée par M. Lipp- mann. « On sait que plus le vide est poussé loin dans un tube deCrookes, plus la tension qu'il faut employer pour faire passer la décharge est considérable. Quand la pression dépasse ^ de millimètre, on peut se servir de la jauge de Mac Leod pour la mesurer; mais au delà la mesure par la jauge devient à peu près impossible. J'ai pensé que l'on pourrait peut-être remplacer la mesure de la pression/) par la mesure de la distance explosive d qui cor- respond à la décharge, à la condition de connaître la relation qui existe entre p et d. J'ai donc cherché à déterminer cette relation par l'expé- rience. » Un micromètre à étincelle, mis en dérivation sur un tube, donne la distance explosive et, d'autre part, la jauge de Mac Leod donne la pression de l'air dans le tube. J'ai obtenu les résultats suivants : L>istance explosive rf. Pression mesurée/'. mm I O,l320 3 0,0660 5 o,o33o 7 0,01 65 9 0,0081 » Quand la distance explosive croît en progression arithmétique, la pression du gaz décroît en progression géométrique, p est donc une fonc- tion exponentielle de d; et il s'ensuit que l'on |)ourra, par extrapolation, calculer la pression, à condition de mesurer expérimentalement la distance explosive avec le micromètre à étincelle. » SÉANCE DU I 1 JUII,r,ET 1904. I29 CHIMIE PHYSIQUE. — Sttr [es densités de l' anhydride sulfureux et de l'oxygène. Note (le Mi\l. Adkikv Jaqierod et Alexandre Pixtza, présentée par M. Lippmann. « Il V a deux méthodes générales directes pour déterminer en valeur absolue la densité des gaz. » La première, presque exclusivement employée jusqu'ici, consiste à peser un ballon soigneusement jaugé, d'abord vide, puis plein de gaz, à une pression et une température exactement déterminées. Les inconvé- nienls de cette méthode résident dans la difficulté de peser des ballons, qui doivent être assez volumineux si l'on désire une grande précision, et dans les corrections nécessitées par la contraction, la perte de poids par essuyage, etc. » La seconde méthode a été appliquée seulement jusqu'à ce jour, à notre connaissance, par Morley pour la détermination des densités (\v l'hydrogène et du gaz tonnant. Elle consiste en principe à remplir, au moyen d'un apjjareil à dégagement approprié, susceptible de fournir le gaz à l'état de pureté, un récipient fixe, de volume connu, relié à un mano- mètre. C'est cet appareil à dégagemcul, beaucoup plus petit que le ballon fixe, qui est pesé avant et après le remplissage. » Les avantages de ce procéiié sont évidents, car il permet d'opérer sur des masses consulérables de gaz, tout en ne portant sur la balance qu'un appareil de petites dimensions. C'est à lui que nous nous sommes adressés pour la détermination des densilés de V anhydride suif ureux. (pii est suscep- tible d'être pesé liquide, et de Voxygéne, pesé sous forme de permanganate de potassium. » La densité du premier de ces corps n'a été déterminée avec précision que par Leduc et, d'après cet auteur, l'erreur due à la condensation sur les parois de verre peut dé|)asser 75-^; en opérant à partir d'une pression ini- tiale de quelques millimètres, nous espérons avoir éliminé cette influence. » En ce qui concerne l'oxygène, la détermination a surtout été faite pour le contrôle de la méthode et de l'apiiareil. « Celui-ci se compose d'un système de deux ballons, d'une capacité totale de 3500""' environ, soigneusement jaugés à l'eau distillée, reliés enlre eux et à un mano- baromètre au moven de tubes de verre capillaires soudés entre eux. Ce système peut l3o ACADÉMIE DES SCIENCES. être fermé par tin robinet porlaiil un njuiage rodé, qui permet la connexion avec l'ap- pareil à dégagement. » Ce dernier est coustitué, dans le cas de l'oxvgéne, par un tube de verre horizontal, fermé à une extrémité, et rempli de permanganate de potassium purifié et sondé à un second tube plus étroit, contenant de l'anlndride pliosjiliorique, fermé lui-même par un robinet portant une partie rodée correspondant à celle des ballons. J^e système complet des deux tubes et du robinet a un volume total de 200'"'' environ, et se place facilement dans In cage de la l»alance, ^ is-à-vls d'un contrepoids de même veire et de même volume. » Four l'anhydride sulfureux, l'appareil à dégagement est encore plus simple : il se compose d'une ampoule cvliiidri(|ue en verre un peu fort, d'une capacité de 3o'""'-40'™', placée verticalement, soudée à un robinet portant le raccord rodé dont il est question plus haut. Elle est remplie à moitié de gaz sulfureux /(Vy^ey/V', introduit, après une pu- rification soignée, dans le tube préalablement vide d'air. » L'appareil entier, à l'exception du joint rodé et des robinets, est donc construit entièrement en verre soudé; il est relié, égalemeni au mijyen de tubes soudés entre eux, à une pompe à mercure de Dœpler, et nous nous sommes assurés, par des expé- riences préalables, qu'il tient le vide d'une façon parfaite. Le volume de tous les tubes de jonction a été mesuré exactement au mo^en de mercure: il ne dépasse du reste pas ê""^' au total. » La marche d'une expérience se comprend facilement. Les ballons étant entourés de glace fondante, le vide y est fait à 2'"™-3"'™, et la pression résiduelle exactement mesurée. L'appareil à dégagement, complètement vidé d'air dans le cas de l'oxygène, est alors mis en place après pesée, et l'air de la canalisation éliminé au moyen de la pompe. Le remplissage s'effectue en ouvrant simplement les robinets et, pour l'oxv'- gène, en chauffant, en outre, le tube à permanganate au moven d'un manchon d'amiante entouré d'une spirale de fd de nickel, ilaus laquelle on lance un courant électrique. » Une fois la pression désirée atteinte, on ferme les robinets et, api'és avoir défait le joint, on reporte l'appareil à dégagement sur la balance. La perte de poids et la connaissance du volume des ballons, ainsi que des pressions initiales cl finales, per- mettent alors le calcul de la densité, moyennant certaines corrections pour la compres- sibilité, le volume de gaz contenu hors de la glace, etc. » Les résultats obteiuis avec cinq expériences sur l'oxygène condtiisent à la valeur i^, 4292 pour le poids du litre de ce gaz à 0° el sous la pression normale (laLilude 45° et niveau de la iner). La concordance des résultats individuels est moins bonne que pour le gaz sulfureux, l'écart maximum avec la moyenne atteignant ^^. Il provient peut-être de traces de matières solides enti aillées par le gaz, ce qui expliquerait la valeur un peu haute du nombre indiqué. Lord Rayleigh donne, en effet, 1,42907; Leduc, 1,4288, et Morlev, i , '12900. SÉANCE DU II .ll'ILLET 1904. iSl » Avec l'iinhydride sulfureux, les résultats sont be.TUCoup plus coucor- ilanls, surtout pour la pression normale. Les délermiiiations ont, en effet, été faites pour des pressions voisines de ■yGo""", 570°"" et 38o"'"'. Voici les chiffres obtenus, toutes corrections faites : Pression (4J" laL, Nombre Poids moyen Ecart niaxiniuui niveau de la mer). a- expériences. du liue à 0". avec la moyenne 760 7 ■2,92664 0,00038 070 1 2, 18172 )) 38o 4 1,44572 0 , OOO4 I » Le nombre obtenu relativement à la pression de 760 est très voisin de celui lie Leduc (2,9267). L'écart maximum avec la moyenne n'atteint pas 7j^, ce qui montre bien la précision de la méthode. A la pression de 38o, l'accord est un [)eM moins bon, les expériences devenant encore plus délicates. » Nos mesures permettent la détermination de la compressibilité de l'an- hydride sulfureux entre SSo™" et 760"""; on arrive ainsi à un nombre légè- rement supérieur à celui indiqué par Leduc. Ce calcul ainsi que le détail des expériences seront publiés dans un .Mémoire détaillé. Montrons seule^ ment, [jour terminer, que les résultats reproduits ci-dessus permettent de calculer le poids atomique du soufre par la méthode des densités limites. » Si l'on calcule en effet ce que deviendraient, sous la pression nor- male, les poids indiqués, en su|)posant que le gaz suive la loi de Mariotle, on arrive aux nombres 2,92664, 2,90896, 2,89144. quivarient d'une façon linéaire avec la pression. Eu extrapolant ces résultats, on voit que le poids du litre, déduit d'une observation faite à la pression o, ramené à la pres- sion normaleen supposant le gaz parfait, serait égal à 2,83624. En divisant par le même poids limite relatif à l'oxygène, 1,4279 (calculé à partir delà valeur normale moyenne, 1,4290 et du coefficient tie compressibilité), et multipliant par 32, on trouve pour poids moléculaire de l'anhydride sulfu- reux 64,01 , d'où le |3oids atomique du soufre S = 32, 01 . » THERMOCHIMIE. — Suf la chaleur de combustion des composés organiques sulfurés. Remarques rcl(tlives aux composés halogènes. Note tle M. P. Lejioult. « Depuis que M. Berthelot a fait connaître une méthode permetlanl de mesurer, à l'aide de la bombe calorimétrique, la chaleur de combustion l32 ACADÉMIE DES SCIENCES. des composés organiques contenant du soufre, on a fait un certain nombre de flélerminalioMs relaLi\es à fies corps de ce genre; je me suis proposé de retrou^er par le calcul les résultats observés. » La |)résence du soufre entraîne celle de nouveaux groupes élémentaires, comme s — II; c — s\ t" = S pour lesquels on adopte les conventions sui- vantes : /(5 — H)=io3''»'. /(c — i-)=ioi«^^', /(c-= S)=i9o'^'', qui donnent des résultats satisfaisants, par exemple : Cal Mercaptan amylicjue ('). . Mes. : 992'^=' Cale. : 991 Sulfure d'amvle ( ') Mes. : 1775,7 Calo. : 1776 Sulfocjanale de méth vie ( ' ) 453 , i 454 C^H^— Az=:C(SCHM- (') ii3o,o6 ii3i CH'— Az = C(SC'H^)- (2) 1289,35 1288 C=H^— Az = C(SCH^)' (') i544,5 i539 » Ces résultats se représentent par des formules dérivées de celles que j'ai données antérieurement {Comptes rendus, t. CXXXVIl, p. 980 et t. CXXXVIII, p. 902); la chaleur de combustion d'un composé organique sulfuré C-^H^-«(Az'"H'')S" est donnée par : =102.-» + ~j' + (iO),5/rt —ioa)-\-i3in, par exemple : Sulfocyanate d't'lhyle . . . . /« =1 1 , « =: o. r=r6ii'^='. mes. :6i3'^=',8. )i Au cours d'une série de recherches encore inédites sur les corps sulfurés, M. Vail- lant, préparateur à l'inslitut de Chimie de Lille, a trouvé pour le thioacélacétate d'éthjle la valeur 1606'^"', alors que le calcul annonçait i6iio'-°', en appliquant la for- mule la ))lus générale valable poui- un composé : C'^H->"'" (Az"'H")0''S" : .= =r/[C''H.>'-"(Az"'H«)0/'S"]z^io2.r-t- 4^/-i-(i6,5.'« —\oa)—Zp'i (») -t-i5i/(. Dans ces relations ne figurent ni le nombre des liaisons entre les atomes de carbone et ceux de soufre, ni le nombre des liaisons entre H et S, qui sont cependant variables d'un composé à un autre; donc ces liaisons ont une valeur thermique nulle. (') Berthelot, Thermochimie : Lois et données numériques. (') Delépine, Annales de Chimie et Physique,']' série, l. XXX, p. )4i- (') Voir Comptes rendus, t. CXXXVIl, p. gSr; il va sans dire que si l'oxygène entrait dans une fonction sulfurée, comme, pai- exemple, SO'H, SO-, . . . , il faudrait trouver de nouvelles valeurs de o. SÉANCE DU I I JUILLET ipo^. l33 » Chaque atome de soufre apportant avec lui i5|0^' et la molécule de soufre (6.)S) octaédrique brûlant en donnant 2 X 210'^''', i, on en déduit que la chaleur de formation de 1"°' de soufre octaédrique, à partir de ses atomes isolés empruntés à un corps orga- nique, s'élève à — 11 S''"', a. » Cas des molécules à liaisons multiples. — Elles peuvent ici être de deux sortes : y> y° Les liaisons multiples sont entre 2"' de carbone (fonction étiiylénique ou acé- lylénique), auquel cas il n'y a rien à changer au mode de calcul déjà indiqué; par exemple : Sulfure d'allyle (' ) (deux liaisons éthyléniques). . . Mes. : loSa^^' Cale. : 1054="' » 2° Les liaisons multiples sont entre C et S; le groupe c2= S qui leur correspond apporte moins de calories que ne feraient deuv groupes c — s séparés; son appoint n'est que de 190''"' au lieu de aoî"^"'; par exemple : Isosulfocyanate de mélhyle (' ) Mes. : 442^"', 6 Cale. : 442*^"' Sulfurée (') Mes. : 3',2':"',8 Cale. : 344"=-' (ClPf = Az — CSS(C-MF) C^).... nascai ,i,gc.ni (CMi^y^--=Az — CSS(CH^) (-).... i27iC"i,7 I276'-'" en particulier, la chaleur de combustion des sulfocyanates normaux surpasse celle des composés iso correspondants de 12'^=' (moyenne mesurée : 12"^^', 3). » Enlre autres conséquences de ces calculs, on doit préférer pour le ihio- phène la formule conslitulionnelle qui ne contient que des liaisons simples à celle qui fait intervenir des liaisons doubles, car la première donne la valeur 669^^', tandis que la seconde donne 685^"', alors que la valeur me- surée est 670'^"', 9 ('). » Composés halogènes. — La combustion dans l'oxygène d'un corps de ce genre brûle entièrement ses éléments combustibles C, H, S, ... et met l'halogène en liberté, d'après l'équation (C'^, Hr, . . ., Cl'-) -4- oxygène (excès) = J-CO-+ '^ H'^O -t- . . . 4- ^ Cl- ; j'ai calculé les chaleurs de combustion correspondant à cette réaction en retranchant, de la chaleur de combustion des éléments, la chaleur de for- mation donnée dans l'Otivrage de M. Uerthelot; ce sont ces valeurs corri- gées que j'ai essayé de calculer. )) Les résultats ne sont pas entièrement satisfaisants, mais on obtient toujours des valeurs suffisamment approchées en adoptant les conventions /^c-Cl)=:io'^-' /(c-Hr) = 25C"' /(c--I)=:35'-"' C) et (-; Voir les deux premières notes de la page précédente. G. R., 1904, 1' Semestre. (T. CXXXLX., N" 2.) ' î^ l34 ACADÉMIE DES SCIENCES. auxquelles correspondent les appoints — i5*^*',5 par atome de Cl; — o^'',5 par atome de Br et c)^''\5 par atonie d'iode; en voici quelques exemples : r.il Cal Chloruie de métliylène Mes. i25,5 Cale. 126 Acide benzoïque moiiociiloré ;> 721), G « 780 Bromure d'amjle » 814,7 " ^'^' lodiire de niélliylène « 178,4 » 1-6 » Ce calcul permet d'avoir une valeur approchée de la chaleur de com- bustion de l'acétvlène bibromé CBr^CBr; elle s'élève à 260^^', ce qui donne, pour la chaleur de formation, — j\^'''\li, valeur conforme à l'ex- trême instabilité que j'ai signalée chez ce corps (Comptes rerfdus , t. CXXXVI, p. i333). » Remarquons en terminant que, si l'on admet que les atomes de Cl, Br, I sont, dans les corps organiques, thermiquement isolés des atomes voisins, la chaleur de formation des molécules d'halogènes à partir deleurs atomes respectifs s'élève à + Ui*^^' pour Cl°; -4- 1*^''' pour Br° et — 19^^' pour I'-. » CHIMIE ORGANIQUE. — Réactions des él/iers (/.-{i-dicétobu lyriques (I). Action de la phénylhydrazine . Note de MM. L. Bouveault et A. Waul, pré- sentée par M. A. Haller. « Dans une Note précédente (Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 1221), nous avons montré que l'action de l'anhydride azoteux sur les éthers acétyl- acétiques, dans des conditions déterminées, conduit aisément aux éthers a-p-dicétobutyriques CH^- CO-CO - COOR. » Nous avons également signalé que ces éthers réagissent à froid avec la phénylhydrazine ])our donner des monophénylhydrazones dont nous n'avions pas établi la constitution. )) Les éthers dicétoniques renferment en effet deux groupements carbo- nyles susceptibles de réagir avec la phénylhydrazine; il s'ensuit que la constitution des hvdrazones doit correspondre à l'une des deux formules CH'— CO — G — COOG^H» Cil-'— G — GO - GOOG^H^^ N-N11-G^H= N — xMI-C«H5 (1) (II) selon que la réaction aura porté sur le carbonyle a ou fi. SÉANCE DU II JUII.LET 1904. l35 )> An premier abord, il semblerait que, des deux groupes CO, c'est celui situé en a qui doive réagir le ])lus facilement par suite du voisinage des deux radicaux négatifs qui l'entourent. » Or, lorsqu'on maintient à l'ébullition une solution acétique d'une phénylhydrazone d'un éther dicétobutyrique, la solution se fonce de plus en plus et, au bout de quelques heures, elle laisse déposer, par refroidis- sement, des aiguilles rouge rubis qui, rcîcristallisées dans l'alcool ou l'acide acétique, fondent à 181°. Ces aiguilles se dissolvent dans les alcalis avec une couleur violette très intense, devenant jaune pâle à l'ébullition. « Ce sont là les caractères de l'acide rubazoniquedeRnorr(i4««. Chem., t. CCXXWIir, [). 192) qui est un dérivé du pyrazol, CH^— C — CH — X - C — C — CfP Il I I II N CO GO N \/ \/ N — C«H» N — C'H^ M Sans expliquer, pour le moment, cette curieuse transformation, nous en retiendrons cejjendant ce fait, c'est que la formation d'un dérivé du pyrazol ne peut se comprendre qu'en admettant pour la monophénylhv- drazone la constitution (JI) d'un dérivé ^. Nous nous sommes attacliés à en fournir une démonstration directe. )) Si l'on fail réagir sur la pliénylhydiazoïie du dicélobutyrale d'élliyle, 1'""' de para- nitro-phénylhydrazine en solution acéto-alcoolique et à chaud, on obtient un composé cristallisé en aiguilles orangées à reflets bleuâtres fondant à 198° et présentant la com- position de la para-nilro-phé/iylhfdrazone de la mélhylphcnylcétopyrazûlniie. » Or ce composé est identique avec celui que l'on obtient d'après les indications de M. Biilow {D. chem. G., t. 31, p. 8128) en combinant la phénylhydrazine au parani- Irobenzène-azoacéiylacélate d'éljiyle ('). D'ans ce dernier dérivé, la position p du groupement de la pliénylhydrazine est évidente; il s'ensuit que la paranitroliydrazo- pyrazolone est formée d'après l'équation suivante : CH'— C - CO CH3_ C — C = N ~ NH . C«II*. NO- N COOC-^H= +NH^XII.C«H*.NO^= N CO NH-C«H= N — C«H' +C^H«0^-H20. C) Le produit ainsi préparé est un peu plus rouge que celui obtenu par la première méthode, cependant ils fondent tous deux à 198°; le mélange des deux, obtenu par fusion ou cristallisation simultanée, fond également à 198°. Les autres caractères sont les mêmes. l36 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'identité de ces deux produits, tout en établissant avec la plus grande netteté la constitution des monophénvlhydrazones des éthers dicétobutv- riques, est encore importante à un autre point de vue. » Elle constitue, de même que l'expérience que nous décrivons plus loin, un argument sérieux en faveur de la formule hydrazonique des azoïques mixtes dérivés de l'éther acétvlacétique. » L'éther acétylacétique se combine au chlorure de diazoïiium pour donner un dérivé cristallisé obtenu pour la première fois par Victor Meyer et que certains auteurs con- sidèrent comme étant un diazoïque vrai (a), d'autres au contraire comme étant une hydrazone taulomère {b). CIP- CO — CH - COOC^HS CH3— CO - C — COOOH» I h \ = jN - C^ H= \ _ NH - O H» » Si sur ce composé on fait réagir une nouvelle molécule de phénjdhydrazine, on obtient la pliénylliydrazométhylphénylpyrazolone (' ), dont la constitution sera expri- mée respectivement par les schémas CH3_ C - CH - N = N - C«H% CH'- G - C = N — NH - C^H^ Il I II I N CO N CO N — C«H» N — G«H= » Nous avons trouvé, qu'en faisant réagir la j)liénvlli\drazine sur les éthers dicé- tobutyriques à chaud, il se forme uu composé fondant à iSy^-iSS" présentant la com- position de la pyrazolone précédente et identique eu tous points avec elle. » Cette nouvelle synthèse en établit la constitution d'une manière for- melle : CH^— CO — CO CH3-G-C = N — JNH-C«iI= I il !■ COO C^ H^ + 2 C- H'. NH . NH^ = N CO N — G^H^-KC^H^O-i-aH^O. » Nous pensons que l'on est en droit de considérer ces faits comme des arguments en faveur de la formule hydrazonique actuellement fort dis- culée. » (') Japp et IVLINGEMA>.>', Ann. Clirin., t. CCXLMl, p. 206. SÉANCE DU II JUILLET U-)0]. 187 CHIMIE ORGANIQUE. — Reclierchcs dans la série du pyrane. Note (le MM. E.-E. Blaise et H. Gault, présentée par M. A. Haller. « L'étude du noyau pyra-nique, si l'on excepte les pyrones et les dérivés complexes qu'il est susceptible de former en s'accolant au noyau benzé- nique, est assez peu avancée jusqu'à ce jour. Il nous a paru intéressant de la compléter en cherchant à obtenir des dérivés plus simples et, partant, plus voisins du premier terme de cette série, le pyrane, lui-même inconnu, CH CH o/~ ~^CH \ = _/ CH CH » Nous avons pensé qu'en nous adressant aux acides dicétoniques 2-6 dicarboxylés 1-7, nous pourrions obtenir des acides pyraniques, la conden- sation qui s'effectue avec les dicétones i-5 et qui conduit à des cyclohexé- nones, ne pouvant pas se produire. )) C'est dans ce but que nous avons entrepris la condensation de diffé- rentes aldéhvdes avec l'éther oxalacétique. » Nous avons opéré en faisant réagir 2"°' d'éther oxalacétique sur 1"'°' d'aldéhyde formique, en présence de pipéridîne. La condensation se fait assez lentement et donne naissance à un produit peu snluble dans l'alcool, le benzène et l'éther à froid, mais facilement soluble à chaud : COOC^H^— CO — CH - COOC^Rs \CH- +H20. COOCMI-^-CO-ClI-COOC=H= » Ce composé est parfaitement incolore et cristallise avec l""' d'eau. On le déshy- drate d'ailleurs facilement, soil en solution alcoolique, soit à l'état cristallisé. On obtient, par cristallisation dans l'éther, un produit fondant à Soo-Si", et répondant à la formule COOC^H^- CO - CH — COOC^H- ")CH^ COOCMi=- CO - CH - COOC^H^ » Le composé anhydre, au contraire du composé hydraté, colore en rouge le per- chlorure de fer. 11 fixe 1™°' d'eau en reproduisant le corps primitif et, d'une manière analogue, 1"°' d'hydrogène sulfuré, en donnant un produit sulfuré très bien cristallisé. l38 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le produit de condensation se combine à la i)liénylliydrazine et à riivdrazine. en donnant des dérivés parfaitement cristallisés. » En le saponifiant par l'acide cldorhydrique étendu, à cliaiul, on constate un déga- gement d'anhydride carbonique, qui se manifeste jusqu'à dissolution complète du pro- duit. En évaporant à sec la solution aqueuse, on obtient un acide, difficilement cris- tallisable dans les dissolvants ordinaires, l^our li' puriliei-, on le dissout dans l'acide chlorhvdriqne bouillant, ou mieux, dans l'acide acétique, à eliaud, d'où il se reprécipite par simple refroidissement. Il suffit de cliaullér au bain-marie ]iour éliminer l'acide acétique. La formation, le titrage et l'analyse île cet acide permettent de lui attribuer la formule suivante : CO OH — CO - ( CH'- )^ — CO - GO O H . » Sa constitution se démontre d'ailleurs de deux tarons différentes : tout d'abord, par hydrogénation et réduction consécutive, on obtient l'acide [)imélique; en second lieu, son oxime se décompose, par ébuUition avec l'eau et par départ d'anhydride carbonique, en donnant le dinitrile glularique que l'on transfonne successivement en acide, puis anhytlride glularique. C'est donc bien de l'acide dioxopimélique. Il fond à 12^", est incolore à l'état cristallisé, mais semble s'oxyder à l'air, particulièrement en milieu alcalin, en donnant alors des solutions colorées en jaune. » On prépare facilement ses sels de potassiuin, de sodium et de cuivre. L'hydrazine, la phényihydrazine, la semicarbazide et le chlorhydrate d'hydroxylamine donnent des produits très bien cristallisés. L'aniline et le bisulfite de potassium réagissent égale- ment sur l'acide dioxopimélique. » Les élhers de l'acide dioxopimélique s'obtiennent en chaullant directement l'acide avec les alcools au tube de Pfungst vers 120°. Les autres modes d'éthérification con- duisent à un mélange d'éthers qui, par saponification, donnent d'une part l'acide dioxo- pimélique et, d'autre part, un nouvel acide qui semble être un acide alcoylé, de formule : O-R COOH — CO — (CH=)=- Cil = C — COOH. 1) L'acide dioxopimélique se laisse enfin déshydrater dans des conditions conve- nables. On obtient un produit peu soluble dans tous les dissolvants et que l'on fait recristalliser dans l'eau bouillante. » Son titrage et son analyse permettent de lui assigner la formule suivante : cn- CH/ ^,CII \/ o CO on - C'v^y c - CO on . SÉANCE DU II JUILLET 1904. iSg » L'acide pvranedicarbonique se préserile sous forme de longues aiguilles incolores et se décompose sans fondre vers 25o°. » Nous avons préparé facilement ses sels de sodium, de potassium, de calcium et de cuivre, ainsi que ses éthers méthylique et éthjlique, tous deux cristallisés. » Nous nous j)roposons de poursuivre ce travail en ce qui concerne la condensation des différentes aldéhydes avec l'éther oxalacétique et ses homologues, la déshydratation des acides alcoyldioxopiméliques corres- pondants, et les propriétés des dérivés pyraniques obtenus. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (jnelques élheis phènoliques à chaîne pseudoally- liqiie R — C(CH'') = CH-. Note de MM. Behal et Tiffeneau, présentée par M. Haller. « I^a préparation des clhers phènoliques à chaîne pseudoallylique s'effectue comme nous l'avons montré antérieurement (^Comptes rendus, t. CXXXII, |J. 5Gi) en soumettant à l'action de l'iodure de méthylmagné- sium les éthers sels correspondants. » La réaction principale doit être formulée comme suit : R_C0--C^H'+2lMgCH' = R — C(CH^)-OMgI + IMgOC-H'; en effet, si l'on opère avec précaution on obtient avec des rendements excellents les alcools tertiaires R — C(OTI)(CH')'' dont quelques-uns sont cristallisés comme le méLaraéthoxyphényl-2-propanol-2 OCH'-Cir— C(OH)(CH')^ fusible à 34" elle vératryl-2-propanol-2 (OCH')^ - U'W - C(OH)(CH')^ fusible à 78". » Toutefois les alcools tertiaires R — C(OH)(CH')- ne constituent pas le produit exclusif de la réaction ci-dessus; quelque soin qu'on prenne pour éviter les nombreuses causes qui provoquent la déshydratation de ces alcools ou des dérivés magnésiens corres|iondants, on obtient toujours, à côté de l'alcool tertiaire R — C(OH)(CH')^, une quantité plus ou moins grande du dérivé pseudo-allylique R — C(CH'') = CH'. Cette création d'une chaîne non saturée lient à ce que, dès sa formation, le dérivé R — C(CH-')-- OMgl se trouve en présence d'un excès d'iodure de méthylmagnésium qui joue l4o ACADÉMIE DES SCIENCES. le rôle d'éliminateur lie IMgOH, si bien que la réaction génératrice de ce dérivé pseudo-allylique exprimée par l'un de nous (Comptes rertdt/s, t. CXXXII, p. 482) RC(CH=')^OMgI = IMgOH + R - C(CH') = CH^ doit s'écrire plus exactement R - C(CII')- OMgl + IMgCH^ = MgF+ MgO + CH^ + R - C(CH') = CH-. » Il s'ensuit que, si l'on veut réaliser plus spécialement l'obtention du dérivé pseudo-allylique, il est nécessaire de faire agir sur l'élher-sel envi- sagé une ou plusieurs molécules supplémentaires d'iodure de méthylma- » Dans la série du pseudo-fslragol (pseudo-all\ lanisol ), nous avons préparé les dé- rivés ortlio, mêla et para au moyen des éthers O, M et P-oxybenzoïques correspon- dants ; les constantes des corps obtenus sont réunies dans le Tableau suivant : Points Indices d'ébuililioii. Densités. de réfraction. Orthopseudo-alljlanisol. . . . igS^-içç» 0,983 à 21° j,53i5 Mélapseudo-allylanisol 2i5°-2i6" 1,009 a o" 1,5/417 Parap-eudd-alljlanisol 222" fond à 32° i ,5423 « Nous avons de même préparé les dérivés pseudo-allyliques correspondant au\ éthers crésotiniques; leur élude d'ensemble, qui n'est pas encore terminée, sera publiée ultérieurement. » Enfin, nous avons ap|)liqué la même méthode aux élliers vaniilique, vératrique et pipéronjlique et nous a\ons obtenu ainsi des isomères nouveaux des principaux éthers phénoliques naturels : pseudo-eugénol, pseudo-méllijleuyénol et pseudo-safrol. 1) Pour comparer les constantes des dérivés pseudo-allyliques avec celles des dérivés allyliques et isoallyliques corresjjondants, nous les avons grou- pées en plusieurs Tableaux, d'oîi d ressort que les propriétés physiques des composés pseudo-allyliques sont intermédiaires entre celles de leurs deux isomères. » Les points d'ébullition déterminés à la pression ordinaire sont supérieurs d'envi- ron 5° ou 6" à ceux des isomères allyliques, et inférieurs de 9° à 10° à ceux des dérivés isoallyliques. Po'il-s Méthylène, d'ébullition. Anisol. Gaïacol. Vératrol. Pjrocatéchine. Allyl 2i5"-2i6° 252° 248°-249" 233" Pseudoallyl. . . 222° 257°-258° 253''-254° 238°-239° Isoallyl 233° 267" 263° 246°-248° SÉANCE DU II JUILLET igo\. l4l » Les densités ( ' ) des composés pseiidoalljliques approximativement ramenées à iS" sont à peu près intermédiaires entre les densités de leurs isomères non ramifiés. Aléthylf-n,-. Densitc-. Anisol. Goïacol. Vùralrol. Pyrocatccliino. Allyl 0,9755 1,0715 1,087 1,107 Pseudoallyl 0,9850 i,o832 i,o5i 1,12', Isoailjl 0,9950 1,0920 i,o6o5 1,126 » Les indices de réfraction des éthers pliéiioliques à cliaîne pseudoalljlique sont supérieurs de près de -^^ à ceux des dérivés allvliques correspondants et inférieurs d'environ -,-J^ aux dérivés isoallyliques ; toutefois, quand ces étiiers phénoiiques pos- sèdent une fonction phénoiique libre comme dans l'eugénol, l'iso- et le pseudo-eugénol (allyl-, isoallvl-, pseudoallyl-gaïacol) les écarts sont moins notables. Indices de Méthylèiip. réfraction. Anisol. Gaïacol. Vératiol. Pyrocatéchine. Allyl 1,5236 1,5439 1,5378 1,5428 Pseudoallyl 1,544^ 1,5595 i,556o i,56i9 Isoallyl i,56i5 t,5688 1,5720 1,5768 » Dans une prochaine Note, nous éludierons les produits d'hydrogéna- tion et d'oxydation de ces éthers phénoiiques pseudo-allylés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action d'une trace de queUjues sels et des alcalis caustiques siu iéther diphénylcarbonique.'^oX.eàeM. R. Fosse, présentée par M. A. Haller. « Dans une précédente Note, nous avons établi que l'éther diphénylcar- bonique, chauffé, au contact d'une faible quantité de carbonate de sodium sec, éprouve une curieuse transformation en anhydride carbonique, phénol et orthophénoxybenzoate de phénvle, quantitativement d'après l'égalité suivante : (i) 2C0^(C'Tl^)^= C0= + CII'OH + C«H^^^_^,„ jj,. » Poursuivant l'étude de la théorie de celte réaction, nous nous sommes, d'abord, demandé si d'autres substances ne se conduiraient pas comme CO'Na" vis-à-vis du carbonate de phényle. (') Les densités observées seront publiées au Bulletin de la Société chimique. C. R,, 190/,, 2* Semestre. (T. CXXXIX, N* %.) 't) l42 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 1. L'analogie de conslilution des acides polybasiques : carbonique, phosplioriqiie, arsénique, etc., mise en lumière par les recherches classiques de M. Berthelot, nous a conduit à étudier l'action sur le carbonate de phé- nyle du phosphate trisodique, de l'arséniate de soude, des borates alcalins. » Action du phosphal.e trisodique. — 5», 19 de carbonate de phényle, en présence de os,oo35 de phosphate trisodique, la température de l'expérience ayant varié entre 220° et 250°, ont donné du phénol, de rorthophénoxjbenzoale de phényle et de l'anliy- dride carbonique. On a recueilli o»,5345 de CO^, c'est-à-dire exactement la quantité de ce gaz représentée par le rapport 2CO'(C'=H5)2' » Action de l'arséniate disodique. — Une trace de ce sel desséché, projeté dans du carbonate de phényle, chaulTé vers 220''-23o°, provoque un dégagement rapide de CO-, accompagné de vapeurs phénoliques. 11 est possible qu'à la température de l'expérience l'arséniate disodique soit transformé en pyroarséniate et que la réaction soit due à ce dernier sel. » Action du ht- et du lélraborate de sodium. — Une petite quantité de ces sels desséchés provocjue la décomposition du carbonate de phényle, mais avec une extrême lenteur. » 2. Les sels stables d'acides minéraux, monobasiques, comme les azotates de potas- sium et de sodium, les chlorures de potassium et de sodium, et les sels stables d'acides minéraux bibasiques, comme le sulfate neutre de potassium et le sulfate neutre de sodium, n'exercetjt pas de décomposition sensible sur le carbonate de phényle. » 3. Des expériences thermiques de M. Berthelot sur les carbonates al- calins, il résulte que l'acide carbonique possède deux basicités inégales : l'une, normale, analogue à celle des acides forts; l'autre, anormale, com- parable à la basicité d'un alcool ou plus exactement d'un phénol. » Par analogie, les salicylates alcalins doivent se conduire comme les carbonates alcalins vis-à-vis de CO'(C'H^)-. L'expérience vérifie cette prévision. » Une trace de salicylate disodique décompose CO'(C''H')- d'après l'équation (1). Une trace de salicylate monosodique se conduit de la même manière vers 220°-23o°. On sait qu'à celte température le sel monosodique se transforme en sel disodique d'après : 2 G' yi-'\^Q^l ^^ = CO' + G« H' OH + C« H* \Q°^^^ » 4. En chauffant molécules égales de carbonate de phényle et d'éthylate de sodium sec, Hentschel a obtenu du phénéthol et du salicylate monosodique en quantité ttiéo- SÉANCE DU II JUILLET 1904. l43 rique d'après : CO'(G^H^r + C^ H^ONa = C'H'<^^",j^^ + C'H^- 0 - G"- H'. » En faisant réagir une trace d'éthylate de sodium sec sur le carbonate de phényle, nous obtenons des torrents de G0% du phénol, du phénoxjbenzoale de phényle et une trace de phénélhol. » 5. Par distillation du carbonate de phényle sur la soude fondue, Hentschel a con- staté qu'il se formait du phénol et du salicylate de soude. » Par l'action d'une trace d'alcali caustique, potasse ou soude, le carbonate de phé- nyle se décompose en GO', phénol et phénQxybenzoate de phényle. " CHLMIE VÉGÉTALE. — Mécanisme d'aclion du cytoplasma (lipaséidine) dans la graine en voie de germination. Héalisalion synthétique in vitro de ce mé- canisme. Note de M. 3Iaurice Nicloux, présentée par M. Armand Gautier. « Le contenu des graines oléagineuses devient acide au cours de la saponification. Mùntz ('), à qui l'on doit le premier travail d'ensemble sur cette iinportante question de Chimie végétale, a montré que la première phase de l'utilisation de la matière grasse de réserve correspond à un dédou- blement de celle-ci et que l'acidité constatée est due aux acides mis en liberté. » Quel est le mécanisme de celte décomposition? » J'ai démontré tout récemment (-) la propriété lipolytique tout à fait remarquable du cytoplasma de la graine de ricin qui, à l'exclusion de tous les autres éléments cellulaires (dans ce cas ces éléments sont représentés par les grains d'aleurone) est seul doué du pouvoir saponifiant (-). » Celle action du cytoplasma est de tout point comparable à une action diastasique; cependant l'agent lipolytique dont le cytoplasma n'est vrai- semblablement que le support n'est pas une diastase (') et je propose de lui donner le nom de lipaséidine qui rappelle ses propriétés. (') A. MuNTZ, Sur la germination des graines oléagineuses {Annales de Chimie et de Physique, 4« série, t. XXII, 1871, p. 472-486). (^), (') Sur un procédé d'isolement des substances cyloplnsmiques {Comptes rendus, t. CXXXVIIl, p. 1112). — Sur le pouvoir saponifiant de la graine de ricin {Ibid., p. II 75). — Étude de l'action lipolytique du cytoplasma de la graine de l'ii ACADÉMIE DES SCIENCES. » Une condilioii essentielle au fonctionnement de la lipaséidine c'est la présence d'une petite quantité d'acide minéral ou organique, acides gras proprement dits compris. » Si donc on fait l'hypothèse, tout à fuit rationnelle, de Tintervention du cytoplasma pendant la germination qui doit provoquer le dédoublement des corps gras de réserve, il reste cependant à poser un point d'interro- gation au sujet de l'acide qui, avec l'eau, provoquera l'émulsion puis la saponification intracellulaire. ■» A défaut des acides minéraux à l'état libre, on pourrait penser que l'acidité est due aux acides gras, mais, même avec cette hypothèse, il serait encore nécessaire de fixer l'origine des acides gras au début. » En réalité, le phénomène doit se passer plus simplement. En effet, la graine en germination dégage de l'acide carbonique, il en existe alors dans l'intérieur de la cellule; le cytoplasma (lipaséidine) de la graine de ricin isolé en présence d'huile et d'anhydride carbonique saponifie les substances grasses et dès lors il n'est plus nécessaire de faire intervenir une acidité étrangère. » Voici quelques expériences qui déiuonlrenl la réalité de ce fait : » Expérience I. — Jluile de coton 5os, cytoplasma (considéré à Tétat sec) os, i, eau saturée de CO- 20'^^"'', almosplière de CO- au-dessus du mélange : Après 24 heures : huile saponifiée pour 100 81 » Expérience II. — Huile de coton (autre origine) 5os, mêmes conditions que pré- cédemment : Après 48 heures : huile saponifiée pour 100 go » Expériences 111, IV, V, I /. — Les expériences sont faites dans les mêmes con- ditions que précédemment avec les huiles suivantes : lin, ricin, sésame, coprah neu- tralisé. u On trouve après 24 heures : huile saponifiée pour 100. Lin 59,5 Piicin 37 ,8 Sésame 71 Coprah 5o » Expériences VII, Vlll. — On mesure les vitesses de saponification compara- . N tivemenl avec lanhydride carbonique et 1 acide acétique (acide — : o'^'"',4 par ricin {IbicL, p. 1288). — La propriété lipolylique du cytoplasma de la graine de ricin n'est pas due éi un ferme/it soluble {Ibid., 3o mai igo^)- SÉANCE DU II JUILLET igo/j. l45 gramme d'huile). On trouve, toutes les conditions restant les mêmes que précédemment : Proportion saponifiée pour loo. Huile lie colon. Huile de sésame. Temps. ' CÔ\~'^CHKC0^ C0=. C11\C0-H. Il m o.3o 5,7 8,25 5,8 8,o o.6o 8,4 i8 10,4 '5,o 3 35,9 4i,5 3i,o 36,3 ,5.. 02 56,5 47 > 5 5 1,5 22 85 85,5 8i,o 8i,7 » Conclusion. — Le mécanisme de racidificalion des graines oléagineuses pendant la germination nous apparaît tout à fait clairement; l'acidité est due aux acides gras provenant de la saponification de la matière grasse intracellidaire grâce au concours du protoplasma, de l'anhydride carbonique et de l'eau, ces deux derniers présents à ce moment dans la cellule. » Les expériences qui viennent d'être exposées montrent que celle même réaction peut s'effectuer synthétiquement in vilro à partir des éléments dissociés : le cytoplasma (lipaséidine) séparé par les moyens mé- caniques que j'ai t'ait connaître; l'anhydride carbonique et l'eau provenant d'une source quelconque. » ZOOLOGIE. — Sur un nouveau Trypanosome des Oiseaux. Note de M. Tiiiuoux, présentée par M. Laveran. « Découvert par Levaditi dans le sang d'un padda (^Padda oryzivora)^ acheté à l'aris, ce Trypanosome a été décrit par Laveran et Mesnil, qui lui ont donné le nom de Tr. paddœ n. sp. (' ). » Morphologie. — Tr. paddœ mesure "io^ à [\çi^ de long sur S"^ à yi^' de large. Il est fusiforme et se termine à sa partie antérieure par un flagelle très court; le corps est très effdé en avant, le protoplasme accompagnant le flagelle presque jusqu'à son extrémité libre. La partie postérieure est également très efPdée, si bien que, en dehors de la constatation de la pré- sence du flagelle et de la membrane ondulante, il est difficile de distinguer les extrémités l'une de l'autre. (') Lavera.x et Mesml, Trypanosomes et Trypanosoiniases, Paris, 1904. l46 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le corps du parasite montre quelques fines granulations et de légères stries longitudinales. Le noyau, situé à la partie moyenne, renferme des granulations chromatiques assez volumineuses. Ces granulations sont plus abondantes à la périphérie, il s'ensuit que le noyau présente, dans cette région, une teinte plus foncée, qui va en se dégradant vers le centre. » En avant et en arrière du noyau on observe, dans les préparations colorées d'une façon peu intense, deux espaces clairs à contours mal définis, ayant la forme de ménisques, enserrant le karyosome. L'espace clair postérieur s'étend souvent jusqu'au centrosorae, vers lequel il semble envoyer une sorte de prolongement. Ces espaces clairs ne constituent pas des vacuoles, ce sont des parties protoplasmiques renfermant peu de chro- matine et, par suite, peu colorables. » Le centrosome est gros, arrondi, il se colore d'une façon très intense. Il est situé à peu près à mi-distance du noyau et de l'extrémité posté- rieure, quelquefois plus jirès encore du noyau. )) La membrane ondulante est mince et le flagelle qui la borde ne présente qu'une très petite portion libre. M Le noyau, la membrane ondulante et le flagelle sont difficilement colorables par les méthodes ordinaires; on obtient des résultats satis- faisants eu colorant par la méthode de Laveran, à l'étuve à paraffine. » Multiphcaliun. — La mulliplication se fait |)ar division égale, plus ra- rement par division inégale. Le centrosome s'élargit et devient fusiforme. Trypanosoma paddœ. — I. forme normale. — 2, 3, formes en voie de division (premiers stades). — i, division éi;ale (dernier slade). — 5, division inégale. — Gross. i6oo II. Le flagelle s'épaissit à la base; un peu plus tard il commence à se diviser, peu après le centrosome et le noyau. En fin de compte la division est égale {fig. 4) ou inégale {fig. 5). SÉANCE DU II JUILLET 190/4. J^'] » On observe quelquefois dans la multiplication de Trypanosoma paddœ des irrégularités; c'est ainsi que nous avons \)\i observer des formes de division égale, dans lesquelles on trouvait detiK centrosomes, un flagelle divisé presque jusqu'à son extrémité et un noyau unique, dont la segmen- tation n'était pas encore commencée. » Inoculations aux paddas. — Les ïrvpanosomes des Oiseaux, acUiellemenl connus, n'ont jamais été réinoculés positivement, Finoculalion de Trypanosoma paddœ est donc le premier fait d'inoculation expérimentale d'un Trypanosome aux Oiseaux. Les premiers essais d'inoculation ont été laborieux, le parasite semblait réfractaire aux passages, il paraissait ne pas pulluler dans le sang à la suite des injections intra- veineuses, et, lors des premières inoculations intra-péritonéales positives, l'incubation a été de la jours. » Nous sommes arrivés depuis à infecter des paddas par inoculation sous-cutanée, par inoculation intra-musculaire dans les pectoraux, par inoculation intra-veineuse et par inoculation intra-péritonéale. Ce dernier mode d'inoculation, ainsi que l'ont déjà constaté Laveran et Mesnil pour d'autres Trypauosomes, est le meilleur et le plus sur. » LesTrypanosomes apparaissent en général dans le sang très rapidement après l'in- jection (12 heures); nous avons cependant observé des incubations de 18 jours. » Par injection intra-veineuse, on obtient une infection très rapide; mais générale- ment très bénigne, les parasites ne semblent passe multiplier. Après inoculation sous- cutanée ou intra-musculaire, l'infection ne se produit qu'au bout de 9 à 12 jours. » L'intensité de l'infection est variable, et aucune règle ne semble pouvoir être éta- blie permettant d'obtenir une infection plus ou moins intense. Il arrive que chez cer- tains oiseaux, infectés expérimentalement, on trouve un parasite par préparation tous les 2 ou 3 jours, et que les examens restent négatifs les jours intermédiaires. D'autres fois, on obtient des infections très intenses, dans lesquelles les parasites sont aussi nombreux que les hématies. Un padda très infecté est mort dans ces conditions, nous pensons que Tr. paddœ a causé la mort. B Dans les cas d'infection moyenne, après une incubation variable, mais qui est généralement courte, le nombre des parasites augmente progressivement ]iendant une période variant de 9 à i5 jours, puis il diminue, et l'infection reste stalionnaire; nous possédons actuellement des paddas infectés depuis plus de /Jo jours. » Tous les paddas semblent, à divers degrés, sensibles à l'inoculation intra-périto- néale de Tr. paddœ. Après avoir triomphé des premières difficultés du début, nous sommes en effet arrivés à inoculer positivement tous les paddas au nombre de quinze qui ont servi à nos expériences. Il arrive qu'un padda qui s'est montré une première fois réfractaire est inoculé positivement dans la suite. » Inoculations à d'autres oiseaux. — Nous avons réussi à infecter par inoculation intra-péritonéale les Oiseaux des espèces suivantes : 1° Serin méridional. Serinus meridionalis, vulg. Serin vert. Un serin inoculé positivement sur deux inoculés. 5. me- ridionalis semble plus sensible que l'espèce suivante. 2° Serin des Canaries. Serinus canarius, vulg. Canari. Deux inoculés positivement sur quatre. Chez les serins l'infec- tion semble être d'une durée moindre que chez les paddas. Les infections obtenues l48 ACADÉMIE DES SCIENCES. ont duré de 3 jours à 7 jours. 3° Sénégali nain, Lagonosticta minima, vulg. Amarante. Un inoculé positivement, infection légère durant 6 jours. 4° Bengali cordon bleu, Ma- riposa phœnicotis. Un inoculé positivement, infection légère, mort accidentellement en cours d'infection. 5° Astrild cendré. Eslrelda cinerea. vulg. Bec de corail. Trois inoculés positivement, infections peu intenses, quoique longues, et se rapprochant de celles que l'on observe chez le padda. )> Les Oiseaux des espèces suivantes se sont montrés réfractaires : Pigeons, Moineau domestique. Pinson ordinaire {Fringilla cœlebs), Bruant jaune (Emberiza citri- nella), Pylélie à poitrine dorée {Pytelia subflm-a, vulg. Ventre orange). » Le rat et la souris se sont également montrés réfractaires. » ZOOLOGIE. — De quelques phénomènes cVovogenèse chez les Cirrhipèdes. Note de M. A. Gritvel, présentée par M. Bouvier. « Si, dans la plupart des cas, les phénomènes d'ovogenèse se présentent avec la plus grande simplicité et, à peu près, comme ils ont été décrits par un certain nombre d'auteurs (Hœk, Kœhler, Nussbaum, Berndt), ils s'accompagnent aussi, parfois, chez les Cirrhipèdes, de phénomènes histo- lytiques particuliers qui n'ont jamais encore été signalés dans ce groupe, mais qui se rencontrent assez fréquemment dans le règne animal. Toutes les cellules initiales de l'épithélium ovarien n'ont pas, en effet, le même avenir. » Dans quelques cas rares, ces cellules se divisent chacune en un nombre variable d'ovogonies, qui toutes évoluent de la même façon pour se transformer en ovule mûr. » Mais, dans la grande majorité des espèces, il n'en est pas de même; tandis que certaines cellules initiales évoluent, comme précédemment, pour donner des ovules, les autres restent petites, sans présenter jamais de modifications dans le sens sexuel proprement dit. Elles s'insinuent entre les premières, les entourent complètement et, s'aplatissant à mesure que les ovules grossissent, elles leur forment, finalement, une enveloppe con- tinue, très mince, qui n'est autre chose que la membrane follicidaire. » Enfin, il est d'autres cas, beaucoup plus rares, semble-t-il, peut-être parce qu'il est plus difficile de les observer, dans lesquels les phénomènes se compliquent encore; c'est sur ce point jjarliculier que je désirerais in- sister dans la présente Note. » Les phénomènes dont je vais parler peuvent s'observer dans quelques espèces du genre Lithotrya, mais sont particulièrement nets chez les Scal- pellum velutinum Hœk. » Chez les individus jeunes, les cœcums ovariens présentent toujours des cellules SÉANCE DU TI JUILLET 1904. ] f^g initiales toutes semblables, comme chez les autres Cirrhipèdes, mais, tandis que, dans •4f cas précédemment indiqué, les unes forment les ovales et les autres le follicule; dans l'espèce que nous étudions plus particulièrement ici tous les ovules eux-mêmes n'arrivent pas à maturité. )i Les ovogonies commencent, toutes, cependant, à évoluer et à prendre les carac- tères particulièrement nets des ovules jeunes, mais, très rapidement, on s'aperçoit que l'une d'elles, dont la position semble indilTérente, a des tendances à s'accroître plus rapidement que ses voisines. On voit apparaître très vite, autour du noyau, comme c'est le cas normal chez les Cirrhipèdes, des globules vitellins de plus en plus nombreux, puis, entre eux, des vacuoles claires, etc., jusqu'à ce que l'élément ait atteint des dimensions qui sont celles des ovules de la généralité des espèces, c'est-à-dire un dia- mètre de i5ol^ à 200!^. » A partir de ce moment, on voit apparaître autour de cet ovule une zone claire à granulations extrêmement ténues, qui émet, sur toute sa périphérie, des prolongements radiaires, sortes de pseudopodes de formes variées. Lorsque ces prolongements viennent au contact de l'un des ovules restés plus petits, on voit le cytoplasme de ce dernier se confondre peu à peu avec la zone finement granuleuse du gros ovule. Le petit élément se trouve bientôt complètement englobé dans cetle zone périphérique et subit une sorte de digestion intracellulaire. On ne le distingue plus alors que par la présence de son noyau et par son cytoplasme plus coloré et à granulations plus grosses que celles de l'élément qui l'entoure. )i Peu à peu, ces dilTérences d'aspect s'atténuent encore, le rroyau pâlit et disparaît et le petit ovule, dont il ne reste plus aucune trace, a été complètement phagocyté. » La plupart des petits ovules disparaissent de cette façon, servant de nourriture au gros élément dont le diamètre définitif atteint, en moyenne, de aSof- à 3oof-. » Il se trouve alors constitué de la façon suivante : au centre, une partie qui peut être assimilée à un ovule complet de la généralité des autres espèces; autour de lui, une sorte de lame périphérique, d'aspect fibrillaire, d'environ 2V- d'épaisseur, sans trace de noyaux, et que nous appellerons, si l'on veut, la zone fibrillaire. Entourant cette dernière, une partie très finement granuleuse, non vacuolaire, enveloppée elle- même par une membrane folliculaire extrêmement mince, qui se ferme seulement quand l'ovule a atteint son complet développement. i> Certains de ces ovules, mûrs, peuvent présenter un diamètre de Soo!'- à 35oi^. » Disons en terminant que chez les Operculés les ovaires sont logés con- stamment dans les parties pariétale et basilaire du manteau, tandis que les cœcunis teslicnlaires sont uniquement localisés dans le corps proprement dit de l'animal. Chez les Verruca, chez certains tout au moins, nous devons signa- ler une exception remarquable. Les ovaires sont bien logés, comme d'habi- tude, dans la partie pariétale du manteau et du côté de l'opercule fixe, mais elles n'occupent que la région tergale ou dorsale, tandis que la région scu- tale ou ventrale est remplie par des cœcums testiculaires parfaitement nets, séparés des cœcums ovariens par une simple lame de tissu conjonclif. C'est C. R., 1904, 2« Semestre. (T. CXXXIX, N» 2.) 2() l5o ACADÉMIE DES SCIENCES. le seul exemple connu de la présence de cœrunis testiculaires dans le manteau, chez fous les Cirrhipèdes. « HISTOLOGIE. — Sur la striicliire du cœur chez les Gastéropodes et les Lamelli- branches. Note de M. F. Marceau, présentée par M. Edmond Perrier. (( Les fibres cardiaques des Gastéropodes et des Lamellibranches sont constituées sur le même plan que celles des Céphalopodes, des Vertébrés inférieurs ou des embryons de Vertébrés supérieurs. En effet, elles ont une forme cylindrique et émettent des branches latérales dont le plus grand nombre s'anastomosent avec des fibres voisines, mais dont quelques-unes cependant, régulièrement effilées, se terminent librement. Ces fibres, groupées en faisceaux plus ou moins volumineux ou travées musculaires, entrecroisées dans tous les sens, sont formées par une colonne sarcoplas- mique axiale très développée, riche en fines granulations assez régulière- ment disposées et entourée par une écorce contractile. » Les différents auteurs sont loin d'être d'accord sur la structure fine de cette écorce contractile ('). F.es recherches que j'ai entreprises pour élu- cider cette question, sans être complètement achevées, me permettent néanmoins de préciser certains points et d'expliquer les contradictions ap- parentes des différents auteurs. J'en fais connaître dès maintenant les pre- miers résultats en raison de Notes de M\L Vigier et Mader sur cette question (-). » 1° Conlrairemeiil à tous les ;iuleiirs, j'eslime qu'il est impossible d'isoler complè- tement les fibres et que celles-ci sont anastomosées en réseaux présentant néanmoins quelques branches libres. Comme \ igier, j'ai observé des libres en forme de fuseaux allongés, ramifiées à leurs extrémités, mais la plupart de ces ramificaLions ))résenlaieiU des traces de ruptures artificielles. » 1° Observées après une simple dissociation dans l'acide azotique à 20 pour 100, tantôt l'écorce contractile parait véritablement striée (Escargot, Ilaliotide, Huître, Lvmnée, (') Pour les uns, elle est formée de fibrilles homogènes enroulées en hélice et ana- logues à celles de la partie vitreuse des muscles adducteurs des Lamellibrauches [Fol (tous les Mullusques), Mader (Nasse). Pour d'auties, elle est formée de fibrilles striées du type simple [Prenant (Escargot), B. Hali.eu ( Fissurelle), Vigier (Anodonle, Moule), Fricd Vles (Huître portugaise )]. Vigier el Madkr admettent d'ailleurs la possi- bilité de ces deux catégories de fibres chez des es|)èces dilTérenles. (^) Coini>tes reiuliis, 1 3 juin 1904. SÉANCE DU II JUILLET 1904. I.*»! Reclen), laiilôl elle paraît formée de fibrilles enroulées en hélice {Cardium Norve- gicum, Dosinia exolela, Liilraria cLlipLica, Solens, Tellina crassa). Il faut dire que l'observation est souvent délicate, gênée qu'elle est par l'abondance des granu- lations sarcoplasmiques, assez régulièrement disposées et qui peuvent simuler une véritable strialion. Parfois c'est seulement dans les régions un peu rétrécies, où l'axe sarcoplasmique est peu développé, qu'on peut observer les détails de la striation de l'écorce. » La méthode des coupes colorées à l'hématoxyline ferrique permet seule de tran- cher la question, encore que, le plus souvent, les granulations sarcoplasmiques très fortement colorées par la laque ferrique masquent la slriation des fibrilles. » 3° Chez l'Haliolide, les fibres dont le sarcoplasma est très peu granuleux ont une écorce contractile formée de fibrilles striées ordinaires, où les stries de Hensen et surtout les disques minces sont très nets. Hauteur de l'élément musculaire {De)-H2(Bc) -^(D«0 ou (Q) — 2(J)-t-(Z) = 2l\8. » Les coupes transversales montrent <[ue les fibrilles sont groupées par très petits paquets à la périphérie du sarcoplasma. » 4° Chez l'Escargot, la Lymnée, l'Huître ordinaire, l'Huître Portugaise, il existe des fibrilles striées du type simple (sans disques minces) telles que les a décrites Vigier dans la Note précitée. Les éléments musculaires des fibrilles voisines sont ordonnés en bandes transversales ou à peine obliques. L'observation de ces fibrilles est délicate en raison de la petitesse de leurs éléments et de la présence de granulations sarco- plasmiques très fortement colorées en noir intense. » 5° Chez Lutraria elUptica, où les fibrilles parai>sent enroulées en hélice, il existe en réalité aussi des fibrilles striées du type simple, parallèles à l'axe de la fibre, mais dont les éléments, au lieu d'être disposés en bandes transversales ou un peu obliques, alternent souvent assez régulièrement. Elles figurent une sorte de damier oblique, analogue à celui que dessinent les fibrilles hélicoïdes des fibres de la partie vitreuse des muscles adducteurs de la plupart des Lamellibranches, mais sans en avoir la même structure. Eu effet, tandis que, dans ces dernières fibres, ce sont les mailles (colorées par la laque ferrique) qui sont contractiles, dans les premières, au contraire, c'est très probablement leur contenu (présentant les mêmes réactions colorantes) qui l'est. C'est peut-être l'absence de disques minces, destinés à unir latéralement les fibrilles à des niveaux correspondants, qui permet cet agencement spécial des éléments des fibrilles, celles-ci pouvant glisser plus ou moins les unes par rapport aux autres. Il arrive, en effet, que dans la même fibre, tantôt les éléments correspondants des fibrilles sont disposés en bandes transversales ou un peu obliques, tantôt ils sont disposés en alternant et forment la véritable slriation dite « en chevrons », observée par Fol et d'autres auteurs dans le muscle adducteur des Limes ('). On ne peut inter- préter l'image du damier oblique comme un entrecroisement de fibrilles homogènes, car la coloration à l'hématoxyline ferrique montre que les fibrilles, supposées entre- (') J'ai observé bien plus nettement cette structure dans une partie des muscles adducteurs à^Anonila ephlppliim. 132 ACADEMIE DES SCIENCES. croisées, ne sont pas homogènes comme celles des fibres des muscles adducteurs des Lamellibranches, mais bien formées de segments rolorables et non colorables alternant avec régularité. » 6° Enfin, contrairement aux auteurs, j'ai observé que les travées musculaires du cœur de ces deux classes de Mollusques sont tapissées par une assise de minces cellules endolhéliales, dont les noyaux forment des saillies assez appréciables. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Su/- le développement du Black Rot. Note de MM. P. ViALA et P. Pacottet, présentée par M. L. Guignard. « La culture en milieux artificiels du Champignon ( Guignardia BidwelUi), cause du Black Rot, avait établi (' ) la nécessité des acides organiques, pré- dominants sur le sucre, pour la nutrition de ce parasite de la Vigne. En étageant les forçages de plusieurs serres, dans les Forceries de la Seine, nous avons pu avoir, aux mômes moments, pour une même variété, des fruits à tous les états de développement, depuis la nouaison jusqu'à la véraison et à la maturité comjjlète; ce que l'on ne saurait réaliser dans le vignoble. Des grappes, en dix séries à tous les états intermédiaires, ont été inoculées dans des récipients identiques et à la température de 25° C. avec les spores provenant de la même culture du Champignon. L'altération marche très rapidement sur les petits grains verts; en 4 et 5 jours, ils sont noircis et couverts de pycnides; sur les raisins aux | de leur grosseur, l'altération n'est complète qu'au huitième jour. Mais, quand les fruits ont perdit leur matière verte et s'éclaircissent (véraison) ou lorsqu'ils se colorent et mûrissent, le Black Rot n'envahit pas les grappes. L'arrêt du Black Rot, dès que les grains entrent en véraison, est ainsi expérimen- talement établi. Donc, si les vignes sont défendues par les sels cupriques jusqu'au moment de la véraison, aucun dégât n'est plus ensuite à craindre. Le parasite a, dans ces expériences, consommé plus rapidement les acides que le sucre dans les fruits verts inoculés. » Les altérations des fruits par le Black Rot sont d'autant plus intenses et rapides que la température et l'humidité sont plus élevées; c'est à 25° C, en atmosphère humide, que les grappes inoculées sont le plus vite anéanties. » Dans de nombreux essais, poursuivis de février à juin, nous avons pu cependant cultiver le Black Kot à des températures constantes de 9° et io°, et soumettre certaines I ' ) Comptes rendus, t. CXX.WIII, i" février 1904. SÉANCE DU II JUILLET iyo4. £53 cultures à des minima de 8° et 6° sans que le Champignon lût détruit. Dans d'autres essais, des cultures, en aiilieu neutre, maintenues 24 heures à 60°, n'ont pas été tuées. Reportéesà 25°, cesculturesde G. ^j(fn'e//â'qui avaientpassé par — 8° ou par + 60° ont repris leur végétation et ont fructifié plus ou moins rapidement. Aux températures constantes de 9°, la végétation est lente et le Champignon fructifie seulement en chia- mydospores. A i" de plus, c'est-à-dire à une température constante de 10" à 11°, les pycnides se forment seules comme aux températures plus élevées. Le Black Rot peut donc végéter à des températures inférieures à 18" ou 20° que l'on considérait comme indispensables dans le vignoble. En faisant plusieurs ensemencements successifs aux températures inférieures de 9°, le G. Bidwellii f\nil par prendre une accoutumance (plusieurs mois) à ces températures; et les dernières cultures fructifient alors en pycnides beaucoup plus rapidement à 10° que dans le cas des cultures précédentes. » Les alléralions sur les grappes inoculées ne se produisent et ne sont rapides qu'autant que le milieu atmosphérique est humide. » Dans des récipients où l'on faisait circuler de l'air plus ou moins sec, la rapidité de l'altération variait; avec circulation continue d'air desséché, la germination des spores d'inoculation n'avait pas lieu. On comprend ainsi pourquoi le Black Rot ne se développe généralement pas dans le vignoble méridional. » Nous avons signalé la haute résistance qu'a le Black Rot aux doses élevées de certains acides (acide chlorhydrique, acide lactique, etc.). Cette résistance se manifeste aussi pour divers corps toxiques. » Ainsi, dans nos cultures à base de haricot, le G. Bichvellii vit jusqu'aux doses de -j-jfôô pour le bichlorure de mercure, j~- pour le chlorure de cuivre, -— pour le ni- trate de cuivre, ^^ pour l'acide arsénieux, -^ pour le permanganate de potasse, coT) pour le sulfate ferreux, etc. Le sulfate de cuivre ajouté dans le liquide de culture à la dose de yîVô ''etarde peu le développement du parasite qui fructifie en pycnides au bout de 10 jours. Les spores germent et la vie végétative du mycélium se continue jusqu'à des doses plus élevées encore. Si l'on fait des cultures sériées, en prenant, pour inoculer un nouveau milieu un peu plus riche en sulfate de cuivre, la semence (spores ou mycélium) dans un milieu immédiatement moins riche et dans lequel on a déjà fait trois ou quatre cultures successives, on augmente l'accoutumance du Champignon au sulfate de cuivre. Nous avons pu ainsi parvenir à faire vivre encore le Black Rot dans des milieux contenant -jfo' ^o'' ^ pour 1000 de sulfate de cuivre. Avec les verdets neutres ou ammoniacaux, la dose maxima est actuellement, dans nos essais, de gfo et g^. Quand, par l'acide acétifjue, on rend acide le verdet neutre (i d'acide acétique pour I de verdet), la vie du Black Jlot cesse à la dose de -fgW? ^''^ cesse aussi pour l'acide acétique à la dose de , ^'- „ . » Cette accoutumance aux corps toxiques du G. Bidwellii, après de nom- breux passages dans un milieu à doses déterminées, puis sur milieux à l5/i ACADÉMIE DES SCIENCES. doses de plus en plus riches, s'est montrée aussi nette, dans nos expé- riences, que la variation de virulence que présente le parasite suivant les milieux physiques ou nutritifs dont il provient. » PÉTROGRAPHIE. — Sur la garén'a'ùe. une nouvelle roche filonienne basique de l'Oural du Nord. Note de MM. L. Dlparc et F. Peakce, présentée par M. A. Lacroix. « En étudiant les roches éruptives de la chaîne de Tilaï, nous avons ren- contré une roche nouvelle pour laquelle nous proposons le nom de garé- H'a'ùe. Elle se trouve en filons dans les gabbros à olivine mélanocrates dé- veloppés dans l'extrémité sud-ouest de la chaîne, aux sources de la rivière Garéwaïa, et antérieurement décrits par nous dans les Co/w^D/e^ /vv2r/(/i-. » La garéwaïle est une roclie por|jh;^ri(jue de couleur foncée, (jiii, dans une |)àte enllèremeni cristalline el finement grenue, mais icsoluble à la loupe, renferme des pliénocristaux d'élément noir mesurant jusqu'à 7""". Sous le microscope, ces pliéno- crislaux se montrent exclusivement représentés par un pyroxène corrodé, à structure zonaire; ses profils sont ceux de l'augite. Les cristaux sont extrêmement riches en inclusions lamellaires opaques disposées parallèlement au clivage A', ou selon deux systèmes conjugués; ces lamelles sont si abondantes qu'elles obscurcissent parfois complètement le minéral. Les propriétés optiijues sont les suivantes : Extinction sur j,'' (oio) = 38" à 4o"; 2V=:56°; biréfringences principales: /i^, — /j,,^o,o25, Hg — /i„,:= 0,0175, n,„ : /ijj^ o,oo55 (mesures directes au compensateur). » La pâte est entièrement cristallisée avec structure panidiomorjihe greiiue cai'acté- ristique; les minéraux constitutifs sont isométriques el comportent de la magnétite, de la chromile, de l'olivine, du pyroxène et des feldspatlis. )) La magnétite se présente en petits grains idiouiorphes ou en plages sidéronitiqiies réduites, qui englobent souvent un grain de splnelle vert; il est probable que cette magnétite est accompagnée de beaucoup de chromite. L'olivine forme l'élément pré- pondérant de la deuxième consolidation, ses grains parfaitement transparents et inco- lores renferment souvent des inclusions de magnétite ou de chromite; ses propriétés opti([ues sont normales. Le pyroxène est assez rare, on le rencontre en petits grains idiomorphes ayant les mêmes clivages et les mêmes propriétés optiques que les plié- nocristaux, mais ils sont toujours dépourvus d'inclusions. Quant aux feldspatlis, ils viennent en second rang après l'olivine et se rencontrent en grains idiomorphes pres(jue entièrement kaolinisés; la variété est, en tout cas, très basique et du groupe du labrador. » La composition chimique de cette roche est la suivante (moyenne de deux déter- minations) : SÉANCE DU II JUILLET U]0^. l55 sio^ 42,84 AI^O' 4,60 Cr'O^ 4,o4 ■Fe^O' 5,69 FeO 8,48 MnO Iraoes CaO Il ,4i MgO 2/5,60 K'0 0,42 Na^O 0,61 Perte an feu i ,80 •02,49 )) La garéwaïte iloit donc être considérée par sa composition minéraln- giqne et chimique comme appartenant à la famille de la troctolite dont elle représente un .terme filonien, caractérisé par la structure porphyrique et la présence du pyroxène. « PHYSIQUE BIOLOGIQUK. — Ondes stationnaires observées an voisinage (lu corps humain. Note de M. Augustin Charpextier, présentée par M. Bouchard. « Dans un pli cacheté du 10 janvier 1904 (n° 6782) j'indiquais, entre autres résiillals d'expérience, le phénomène suivant : )) En se plaçant devant une paroi réfléchissante et éloignant progressivement de la surface antérieure du corps dans une direction normale une petite plaque de cuivre reliée par un fil de même nature à un petit écran phosphorescent fixe, on voit que l'écran passe par des maxima et des minima d'intensité régulièrement espacés, indi- quant l'existence, au voisinage du corps, de sortes d'ondes stationnaires dont il est possible de mesurer la longueur; or, cette longueur est, en moyenne, de3=",5 environ. L'interposition d'une lame de plomb cl d'une ou deux feuilles de papier mouillé n'arrête pas le phénomène. » Depuis cette l'poque, j'ai répété, à de nombreuses reprises et sous des formes diverses, la même expérience. » J'ai remplacé l'écran à transmission par un écran phosphorescent simple (lâche de sulfure sur carton noir) qui m'a paru donner des résultats plus nets, quoique par- fois encore délicats et obscurs; j'ai pris comme origine du déplacement, non seulement la région précordiale comme dans mes premières expériences, mais d'autres parties du corps, région hypogastrique, abdomen, etc. Comme surface réfléchissante, j'ai employé le plus souvent une large plaque de marbre maintenue assez longtemps dans la chambre l56 ACADEMIE DES SCIENCES. noire pour avoir perdu lous ses rayons N absorbés anlérieurement ii la lumière (ceci est un point essentiel). » Les maxima sont pins on moins nets suivant les jours, d'où il suit qu'on peut les compler plus ou moins facilement et en suivre en plus ou moins grand nombre. J'ai pu en compter dans une expérience jusqu'à i4. l'intervalle entre le corps et la paroi étant de 50.""^. Ces maxima ont une situation limitée dans l'espace, situation qui n'est pas toujours facile à repérer, mais qui s'accuse généralement par un ressaut assez brusque de l'intensité quand l'écran passe sur eux. » Ce qu'il y a de remarquable et qui m'avait frappé dès le début, c'est que l'intervalle de ces maxima est précisément égal en moyenne à la lon- gueur d'onde des nerfs, que j'ai mesurée par diverses méthodes et étudiée dans plusieurs Notes antérieures ('). » Sans vouloir chercher à ce fait une explication qui me paraît, dans l'état actuel de la Science, bien difficile à donner, je me suis au moins demandé s'il pouvait y avoir là autre chose qu'une simple coïncidence. Voici alors le problème que je me suis posé : s'il se produit en dehors du corps des sortes d'ondes stationnaires correspondant aux ondes nerveuses et de même longueur qu'elles, on peut s'attendre à retrouver le même phénomène pour les autres ondes nerveuses connues; or deux de ces ondes ont été étudiées et mesurées au moins approximativement; ce sont celles que j'ai décrites dans l'appareil rétinien. Dans l'un des systèmes, l'onde est trop courte pour être accessible à l'expérience (o™'",o5), mais, dans l'autre système, la longueur d'onde atteint 2""" environ, elle peut être retrouvée dans l'air si elle y existe. C'est cette onde que j'ai cherchée au-devant de l'œil, cet organe étant placé en face d'une paroi réfléchissante comme dans l'expérience précédente. » La face était solidement appuyée contre la fenêtre verticale du bàli en bois ser- vant de support à rophlalmomètre de Javal et Schutz; ce dernier instrument était enlevé et remplacé par le support à chariot des appareils enregistreurs de Marey; ce support recevait, à hauteur de Fœil, un carton noir plié dans le sens vertical en deux parties à angle droit; la tranche saillante de cet angle était recouverte, sur une lar- geur aussi faible que possible (o°'">,5 environ) et sur 5"" de hauteur, de sulfure phosphorescent pouvant être à la fois fixé par l'œil du sujet en expérience et regardé par un observateur placé latéralement à une certaine distance de manière à ne pas iniluer sur le phénomène. En tournant doucement la vis du support de façon à éloi- (') Voir notamment celle des 2 mai et a-ijuin 1904. SÉANCE DU I I JUILLET 190/1. iS"] giier gradiiellemeiU le petit écran p;ir rapj.orl à l'œil du sujeL, robservaleur voit ia luminosité passer par des alternatives de croissance el de décroissance dont il lui est possible, avec un peu d'attention et quelque habitude, de mesurer l'intervalle; il cherchera par exemple de combien il faut déplacer le support et l'écran pour passer par cinq ma\ima successifs (l'expérience deviendrait fatigante, et, par cela même, incertaine en en cherchant un plus grand nombre). On peut faire celte mesure à des distances différentes de l'œil, d'abord assez prés, puis à quelques cenliinèlres, jusqu'à huit ou dix et même plus sui\ant les cas. » L'ex|)crienc8 a été faite sur plusieurs sujets et par plusieurs observa- teurs; elle a donne pour les intervalles séparant les niaxima successifs une valeur moyenne voisine tle 2'°"'. On retrouve donc, entre la longueur de ces sortes d'ondes stalionnaires aériennes et celle de l'une des séries d'oscillations rétiniennes déjà connues, une coïncidence aussi remarquable que celle observée précédemment à propos des oscillations nerveuses. » D'autres sources de rayons N (une lame d'acier, un écran phospho- rescent, etc.), peuvent aussi donner lieu, d'après mon observation, à des séries de maxima aériens, périodiques ou non. Cela n'enlève rien a l'in- térêt particulier que présentent les faits précédents qui tendraient à faire admettre la transmission au dehors, et par un milieu commun, d'ondes créées dans des points spéciaux de l'organisme. » CUIMIE BIOLOGIQUE. — Localisation de l'iode chez la tortue d'Afrique. Note de MM. DoYON et Cuenu, présentée par M. A. Chauveaii. « I. Nous avons déterminé, chez la tortue, la teneur en iode : de la glande thyroïde, des parathyroïdes, de la carapace (écailles et parties osseuses) et des œufs. L'iode a été dosé suivant les indications données par M. Boiucet. » II. Le Tableau suivant indique les résultats que nous avons obtenus : Teneur en iode des organes. Poids on à l'élal sec. milligrammes. 0,00 (') O, I I écailles i5s o,io4 ) parlicsosseuses. 159S o,035 ) 248,3 0,0028 Poids Expéricnees. Organes. à l'état frais. 8 toitues.. l 8 thyroïdes ( iG parathyroïdes 0,345 0,016 I tortue. . . carapace et plastron 181 1 tortue. . . carapace etplastron 192 I tortue... 12 œufs 53,3 0,72 (') Moins de o,oo35 s'il y a de l'iodeC C. R., ,904, 2= Semestre. (T. CXXXIX, N" 2 ) 21 l58 ACADÉMIE DES SCIENCES. » m. Nous concluons de nos expériences: i° que les parathyroïdes ne contiennent pas ou très peu d'iode; 2° que dans la carapace et le plastron l'iode est localisé dans la partie cornée. » Cesexpériences complètent en cequi concerne les parathyroïdes un pre- mier travail entrepris par MM. Chenu et Morel an laboratoire et présenté à l'Académie au mois d'avril. En ce qui concerne la carapace et le plastron elles viennent à l'appui de l'opinion soutenue par M. Armand Gautier au sujet de la répartition de l'iode dans l'organisme animal. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Action des sels des métaux alcalino-terreux sur la substance vwante. iNole de M. A\-C. Paulesco, présentée par M. Arm. Gautier. '< Il Y a-til une relation entre les poids moléculaires des sels des métaux alcalino-teireux (calcium, strontium, baryum, magnésium) et les quantités de ces sels capables de produire un même effet (arrêt du digagement de GO') lorsqu'ils sont placés, en contact intime, avec une même quantité de la substance d'un être vii'ant monocellulaire (levure de bière)? » Nous avons étudié l'action d-»s sels des métaux alcalino-terreux sur la levure de bière, en suivant la même méthode et la même technique que pour les sels des métaux alcalins ('). » Résultats. — Les doses limites, c'esl-à-tlire les closes minima des sels des métaux alcalino-terreux qui empêchent la production de GO* dans une fermentation alcoo- lique, mise en train dans les conditions de nos expérienctis, sont les suivantes : CaCl^-t-611-O =: I ,90 -^0,90 d'eau. Ca Cl-( anhydre ) ;^ » CaCI^ » m » Ca Br- » ^ » Ca(Az0^)^-t-4ll-O = 3 —0,61 d-e;ui. SrCI-+6H-0 =:3,3o — -0,93 d'eau. Sr CI- (anhydre) = » SrBr' » ^ » Sr(Az03)^-t-4H-0 = 2,60 — 0,66 d'eau. (') Voir Comptes rendus, t. GXXXVIII, p. 1728. Pour lOc""' d' eau. 0 '97 0 0 ,9^ ,5o I I ,90 ,39 I .37 ,40 a ,40 I ,94 SEANCE DU 11 JUILLET 1904 L. i5q BaCI^+aH^O = 2,20 — 0,3?. d'eau. BaC|2 (anhydre) = Ba(AzO«)'(anhydre)=: » Pour i.)"-'"]'' fi't-au. i!88 1,8.=. (') » Ces doses sont cent fois plus grandes pour i' d'eau distillée. B Ces chiffres prennent une signification remarquable si on les compare aux poids moléculaires des sels respectifs. En efl'et, si l'on divise, par exemple, le poids moléculaire du BaCl- (208), par la dose limite de ce sel pour un litre (i85), on obtient, comme quolient, le nombre i,i3. En faisant le même calcul, pour les autres sels, on trouve, comme quotients, des nombres peu différents de i, 10. Ci^CV-—-^ = 1,16 GaCI' DO SrCl-^ — ; — =: 1,11 BaCr-=: i4o 208 785 „ „ „ 200 ljaBr'=i: r= I,OD rgo SrBr'=3%^=.,o3 240 Ca(AzO')- = Sr{AzO')2 = i3g 211,5 '94 "jOQ » La dose limite de CaCl-, obtenue dans un grand nombre d'expériences, a été tantôt 0,95, tantôt o,5o. Ce curieux phénomène est d'autant plus intéressant que o,5 est, à peu près, la moitié de 0,95 et que le quolient 2,22 est, à peu près, le double de 1 ,16. » Conclusions. — Les doses limites des sels des métaux aleali no-terreux, que nous venons d'étudier, c'esl-à-dire les doses niinima de ces sels qui, agissant sur une tnême quantité de levure de bière, dans les conditions de nos expériences, jiro luisent un même eiïot (empêchent l;i production de CO"), sont, à peu prés , égales aux poids molécidaires de ces sels diyisés par 1,10 (ou multipliés par 0,873). » En d'autres termes, ces doses limites sont proportionnelles aux poids moléculaires ( - ) . (') La solution saturée de ce sel n'empêche pas la production de CO'. (*) Si l'on gi-oupe ensemble les sels qui ont un même radical acide (Tableau IV), on voit que la valeur du quotient 1,10 diminue progressivement à mesure que le poids moléculaire des sels respectifs augmente. Par conséquent, les doses limites ne sont jias absolument proportionnelles aux poids moléculaires; elles sont légèrement inférieures aux ])oids moléculaires pour les sels à poids raolécuiaiie relativement faible, et légèrement supérieures aux poids molé- culaires pour les sels à poids moléculaires relativement élevés. l6o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Nous avons également étiKlié l'aclion des sels de magncsimu (cldonire. bromure, azotate, sulfate) sur la levure de bière; mais les lésnltats obtenus ne coneordenl pas avec ceux donnés par les sels des autres métaux alcalino-lerreux. » Si maintenant on rapproche et compare entre eux les résultats obtenus avec les sels des métaux alcalins et les résultats que donnent les sels des métaux alcalino- lerreux, on voit se ilégager de ces chiffres une notion des plus importantes. )) Le coefficient i,io (par lequel il faut diviser le poids moléculaire des sels des métaux alcalino-lerreux pour obtenir la dose limite) est exactement le double du coefficient o,55 par lequel il faut diviser le poids moléculaire des sels des métaux alcalins pour avoir la dose limite. « Il en rcsuke (i\v\une molécule de sel d'un métal alcalino-terreux, agissant sur la levure de bière dans les conditions de nos expériences, produit un effet équivalent à celui de 2™"' de sel d'un métal alcalin . « PHYSIOLOGIE. — Influence de la stérilisation des aliments. Note de M. A. Charrix, prcsenlée par M. Bouchard. « D'anciennes expériences m'ont permis d'établir que, si l'on fait vivre des animaux a) L'examen des préparations du contenu du tube digestif, les cultures aérobies ou anaérobies de ce contenu révèlent (en cas d'asepsie alimentaire) une sensible diminu- tion des agents figuiés, diminution naturellement en rapport avec la durée de l'expé- rience, etc. ; en outre, au bout de 3 à 4 semaines, les bacilles disparaissent ; on ne dé- cèle plus que des cocci. Pourtant, le nombre infini des hôtes de ce canal, leurs variétés, leur rapidité de pullulation, etc., devraient leur permettre d'échapper à cette diminu- tion. Toutefois, dans ce canal, en raison du phénol, des ammoniaques composées, du mucus, de l'absence relative d'oxygène, de la concurrence vitale, etc., ces germes sont promptement en état d'infériorité et ont besoin d'être revivifiés en recevant des races nouvelles. Or, il est clair que, plus que tout autre élément, ce sont les aliments qui peuvent introduire ces races (-). » Si, dans les tubes ensemencés avec les différenls microbes retirés séparément des intestins des anitnaux de ces deux groupes, on place des cubes d'albumine (blanc d'oeuf), on reconnaît que, le plus souvent, la transformation s'opère jjIus rapidement dans les bouillons contenant des bactéries provenant de sujets nourris avec des produits contaminés; plus (') Les poussières répandues font que ces aliments introduisent beaucoup de mi- crobes; quelques-uns virulents produisent ces morts hâtives. C') Normalement les formes microbiennes varient suivant les étages de l'intestin ; ces variétés sont en rapport avec la diversité des rôles assignés à l'intestin grêle, organe de sécrétion nu d'absorption, glande externe ou interne, etc.: chez nos témoins on constate ces diflérences de formes. 102 ACADÉMIE DES SCIENCES. de j3eptones naissent; l'odeur est aussi plus spéciale. Lorsque, au lieu d'albumine, dans ces cultures on se sert de cellulose, cette cellulose devient grenue et diminue légèrement; après i5 jours, sous l'influence des germes empruntés aux cobayes alimentés avec des carottes souillées, de lo"^^ Je poids tombe en moyenne à 8"", 5; en revanche, dans les autres tubes, ce jioids oscille à peine et cette cellulose est moins attaquée. M Comme in vitro, quand la nourriture est riche en bactéries, chez l'animal cette cellulose est [jIus activement élaborée; toutes proportions gardées, on note des différences de i ou i. Il en est de même pour l'azote qui, chez ces sujets dont les aliments introduisent des infiniment petits et à l'exemple de cette cellulose, est moins abondant, parce que les principes protéiques sont plus activement métamorphosés. » Chez les animaux à nourriture aseptique, une certiiine quantité de matériaux destinés à la nutrition ou mieux à certaines transformations digestives échappent donc à cette destination; ils- deviennent des sub- stances putrides ou tout au moins jouent le rôle de corps étrangers : de là des irritations de la muqueuse intestinale déterminant des gaslro-enté- rites avec toutes leurs conséquences. » Quoi qu'il en soit, ces expériences montrent qu'au point de vue des digestions figurées, de la stérilisation des aliments, nos notions sont rudi- mentaires; à côté des microbes nuisibles il en est d'utiles, de nécessaires en tant que ferments figurés : suivant de nombreuses conditions, ils sont plus ou moins indispensables. » PHYSIOLOGIE. — Surlacontiaclilitéduprotoplas/na: f, action du chlorhydrate d' amyléine sur le inouvenicnt ciliaire. Note di' jM. L. Lait.vov, présentée par M. Edmond Perritr. « Dans l'étude de l'action d'un agent quelconque sur le mouvement ciliaire, il y a lieu de considérer : i° les altérations présentées par les caractères de la vibration, et i° de rechercher dans quel sens varie Veffet utile, produit par celle-ci. ^J examen microscopique permet d'apprécier d'une façon suffisante, lorst]ue les observations sont répétées, quelles motlifica- tions la substance en action imprime au rythme, à la vitesse, à l'amplitude de la vibration, à la métachronie du mouvement, \jeffet utile peut être enregistré d'une façon plus précise. Différents procédés ont été recom- mandés à cet elTet. J'ai eu recours à celui qui consiste à noter la vitesse de SÉANCE DU II JUILLET IQO^ lH3 déplacement d'une petite mnsse, de poids connu, sur une ligne ciliée de longueur déterminée. Comme objet d'étude je me suis adressé à la mu- queuse à cellides épithéliales automatiques, vibraliles, du pharynx de la grenouille. Cluz cet animal la ligne ciliée, médiane, ({ui s'étend des bords internes et postérieurs des orbites jusqu'au larynx est tout à fait propice à l'observation. » Pour Vobservalion microscopique on isole la muqueuse; elle est ensuite tendue sur un cadre de liège percé à son centre d'une petite ouverture, qui permet de faire varier l'éclairage. L'observation est faite sur une muqueuse immergée dans la solution chlorurée sodique, après action de l'agent anes- thésique en solution chlorurée sodique à 6,5 pour looo de NaCl. Pour le calcul (le V effet utile, on opère l'examen sur la muqueuse en place. L'animal immobilisé par destruction de la moelle et de l'encéphale est fixé en position dorsale. Les maxillaires sont désarticulés, le maxdlaire inférieur est rejeté en arrière et maintenu dans cette position. J'ai noté la vitesse de déplace- ment de petites masses de verre de poids 0^,007, 0",oo85, 0^,012, sur une ligne ciliée de o^.oio de longueur ('). » Je me suis servi de solutions de chlorhydrate d'amyléine à o^, 25 pour 100 ou o^,5o pour 100 dansNaCl 6^,5 pour 1000 = (solutions faibles) el de so\u- lions à is et 2^ pour 100 dans NaCl (r, 5 pour 1000 = (solutions fortes). » E.ranien microscopique— Solutions faibles : Les sohuions à o?, 20 pour 100 sont sans action sur le mouvement ciliaire; la légère excitation vibratile observée après le conlact immédiat est du même ordre que celle occasionnée par la solution chlorurée sodique, voire même simplement par l'eau distillée. Avec les solutions à o5,5o pour 100 j'ai noté une accélération de début, après cinq minutes de contact; celle-ci est lout à fait fugace. Lorsque le conlact de la solution avec la muqueuse est prolongé une demi- heure, l'accélération est plus nette. Après une heure, on observe au contraire un léger degré de parésie qui disparait après quelques lavages au chlorure de sodium. — Solu- tions fortes : Cinq minutes de contact avec la solution à iS pour 100 suffisent à pro- voquer de l'exagération du mouvement; après 3o minutes d'action le mouvement des cils est ralenti, l'amplitude de la vibration paraît augmentée; cette inhibition (') Je ne puis pas insister dans cette Note sur les précautions à prendre dahs ces recherches. Je crois pourtant nécessaire de dire que j'espère m'être mis à l'abri des causes d'erreurs, dues aux dirtérents états d'humidité de la muqueuse d'une part et, d'autre part, à V hypersécrétion muqueuse des cellules pharyngo-œsophagiennes. Sous la plus petite excitation, ces éléments entrent en activité et déversent sur la mu- queuse une sécrétion filante, insoluble dans l'eau. Celle-ci s'étale sur la muqueuse, s'y concrète et peut, en enrobant la masse dont on observe le déplacement, s'opposer à celui-ci. l64 ACADÉMIE DES SCIENCES. cède à un lavage rapide (5 à lo minutes) dans la solution chlorurée sodique, le niou- venienl repasse alors à l'état normal. Après une heure de contact, riniiihilioti peut être totale; l'arrêt de la vibration ciliaire n'est jamais pourtant définitif. Cette phase île parésie profonde est précédée par de l'irrégularité dans le rytiinie; la mélachronie n'existe plus : sur une même langée de cellules, l'ondulation peut changer de sens, et le sens de l'ondulation peut n'être pas semblable dans les dillérentes portions de la ligne vibratoire ('). L'application répétée, à intervalles rapprochés, des solutions faibles (oe,5o pour loo) entraîne un léger degré de parésie. » Variations de l'énergie [effet utile). — Je présente ici, sous forme de conclusions, un résumé succinct des faits observés. Après action des solutions faibles, on observe d'abord une diminution de l'énergie de transport; ce stade primitif est en général constant; il ne dure pas; on note ensuite une augmentation d'énergie, puis enfin à longue échéance un stade d'advnainie plus ou moins prononcée, que l'on peutentrelenir longtemps par des irrigations répétées à intervalles égau\. Une fois atteint cet état ady- namique reste stationnaire, quel qne soit le nombre des irrigations. » Avec les solutions à i et 2 poLir 100 on passe par des états tout à fait identiques : diminution de l'énergie ciliaire au début, exagération et finalement adynamie. )) Avec la solution à i pour 100 le ralentissement dans le transport est établi d'une façon très nette après i5 minutes d'action continue de la solution anestliésique. Ce stade peut être désigné sous le nom de : seuil de V adynamie ('-). Si l'on prolonge l'action, on passe après 35 à 45 minutes à Voptimuni possible de paralysie, après lequel des lavages répétés peuvent encore faire récupérer à la vibration ciliaire son énergie première. » Avec la solution à 2 pour 100 le « seuil de l'adjnamie » est atteint après 5 minutes d'irrigation de la muqueuse, 1' « optinuirn d'adynaniie possible » est obtenu après 4o à 45 minutes de contact. » Dans ces différents cas, 1' « optimum f/'rtf/)-«««u'e possible » peut être évidem- ment dépassé, mais ces états correspondent à une intoxication profonde et définitive de la cellule. » Après action de la solution à 2 jjour 100, I' « optimum il'adynamie possible » est en général atteint (dans les conditions de mes expériences) lorsque le déplacement d'un petit cylindre de verre de o8,oo85 se fait en 128 secondes, le temps normal était de 22 secondes. » Dans une Note ultérieure j'indiquerai les relations qui existent entre l'état de parésie du cil vibratil, le poids de la masse, la surface offerte par celle-ci à l'action des cils, et l'effet utile de la vibration. )) En résumé, l'application locale, sur la membrane pharyngienne de la (') Ces phénomènes sont bien visibles lorsqu'on a soin de déposer quelques fines particules de carmin sur la muqueuse. (^) Le « seuil de l'adynamie « coïncide habituellement avec le « seuil de la parésie, » du cil. Pourtant il ne semble pas exister de parallélisme rigoureux entre la diminution de l'énergie de Iransporl et le ralentissement du mouvement ciliaire. SÉANCE DU II JUILLET 1904. l65 Grenouille {^Rand esculenta), d'une solution de chlorhydrate d'amyléine exerce au début, sur le cil vibratil, une action tonique ; celle-ci esX. primitive et temporaire, un état ((dynamique plus ou moins prononcé lui succède. » PHYSIOLOGIE. — A propos d'une prétendue chlorophylle de la soie. Note de M. Jules Vili.ard. « M. le professeur Raphaël Dubois ( ' ) a démontré depuis longtemps que le pigment vert de la soie d'Antherœa Yama-maï diffère essentiellement de la chlorophylle végétale. Récemment MM. Levrat et Conte (-), ens'appuyant sur quelques observations speclroscopiques, ont prétendu que ces deux substances sont identiques. J'ai donc repris l'étude de la question. » Voici d'abord, au point de vue physico-chimique, les différences radi- cales qui existent entre le pigment de la soie verte de Yama-maï, isolé à l'état pur et cristallisé d'après la méthode de M. Raphaël Dubois, et la chlorophylle des feuilles : » La forme rristalline du pigment ne rappelle en rien celles que Ton a signalées pour la chlorophylle ; » Le pigment extrail de la soie est partiellement soluble dans l'eau à Pébulliliou, et complètement insoluble dans l'éther et dans la benzine; » Si l'on traite la soie verte par l'eau bouillante, surloutpar l'eau portée à 120° dans l'autoclave, il se dissout un élément pignientaire rcrt qui abandonne des cristaux vert clair; si l'on reprend par l'alcool bouillant la soie convenablement épuisée par l'eau, il se dissout un second élément pignientaire, bleuâtre, qui laisse déposer par évapora- tion des cristaux bleus; )i La matière colorante de la soie verte ne donne pas les produits de transformation de la chlorophylle des feuilles : chlorophyllane après brunissement à Fan- et à la lu- mière, cyanophylle (réaction de Frémy), chlorophylle verte de Hansen (méthode de saponification de Kiiline). » Au point de vue spectroscopique, MM. Levrat el Conte ont vu que le spectre du pigment de la soie verte de Yama-maï el de Rhodia fugax pré- sente, comme celui de la chlorophylle, une bande d'absorption tians le rouge. Mais ce caractère n'implique pas l'identité des matières considérées. On sait, par exemple, que le spectre du bleu de méthylène offre la même particularité. J'oppose, dans ce Tableau, les caractères spectraux du pigment de la soie verte à ceux de la chlorophylle, les solutions ayant été (') Annales du Lahoratoire d'études delà soie. t. V, 1889-1890, p. SSg. (- ) Annales du Laboratoire d'iHuaes de la soie, t. XI, 1901-1902, p. 53. G. K., rgo'i, i' Semestre. (T. CXXXIX, N" 2) ^~ l66 ACADÉMIE DÈS SCIENCES. observées sous la même intensité colorante et dans les mêmes véhicules (raie du sodium n" lo micrométrique) ; Pigment. Solution verte: pas de bande d'absorption. 1° dans l'eau (120" à l'au- toclave). 2" dans l'eau acidulée. Solution verte; exlinc- t ion o à 7 ; pas de liande. Solution bleuâtre; extinc- tion o à 6; bande 6,5 à 7. La bande disparaît. Chlorophylle. Liquide jaune; pas de bande. Solution jaune; extinc- tion o à 6; bande 6,6 à 7; Solution vert jaunâtre ; extinction oà6; bande 6,5 à 7. La hande persiste. Solution vert bleuâtre ; extinction o â 6; bande 6,5 37; pas d'autre bande. La bande disparaît. Liquide jaune; pas de bande. Solution verte; extinc- lion o à 6; bande 6,6 à 7,2; bande limite rouge jaune, deux bandes dans le vert. La bande persiste. Liquide vert; bandes ca- ractéristiques. 3° dans l'alcool bouillant après épnisemenl par l'eau; par addition d'une goutte de potasse ou d'ammo- niaque ou de sulfhy- drate d'ammoniaque. /)" dans l'alcool bouillant après traitement de la soie et des feuilles par l'eau acidulée; par addition de quelques gouttes d'alcali. 5° après saponification par la potasse alcoo- lique. )) Ainsi, malgré la présence d'une bande d'absorption dans le rouge, semblablement située, les deux spectres des solutions alcooliques ne sont pas identiques. On voit aussi que l'élément t^ert, soluble dans l'eau, du pigment de la soie, ne donne pas la bande d'absorption du rouge; c'est à l'élément bleu de ce pigment qu'elle est due. » De l'ensemble de ces fails, il résulte que le pigment vert de la soie n'est pas identique à la chlorophylle végétale, ce qui confirme les conclusions de M. le professeur Raphaël Dubois. » M. Vidal adresse une Note complémentaire à la Communication qu'il a faite, le 27 juin dernier, au sujet de l'action de spétards paragrêles sur les orages de neige. A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. SÉANCE DU II .nu, LET 1904. (O7 BULLETIN BIBMOfiRAPHIQUE. OUVRAGKS REÇUS DANS LA SÉANCE DU 37 JlIN 19o4- Sur la parallaxe du Soleil, par M. Bouquet de i.a Grye. (E\lr. des Comptes rendus de r Académie des Sciences, t. CXXXVIII, p. i366. ) Paris, Gauthier-Villa 1904; I fasc. in-4°. L'Alimenta lion et les régimes chez l'homme sain et chez les malades, par Armand Gautier, Membre de l'Inslilul; a= édilioi), revue et augmentée. Paris, Massoii el G'", 1904; I vol. in-S", (Hommage de l'auteur. ) Résultat des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I"', Prince souverain de Monaco, publié sous sa direction avec le concours de M. Jules Richard; fasc. XXVI : Mollusques Héléropodes provenant des campagnes des yachts a Hirondelle » et « Princesse- Alice )^, par A. Vayssière, avec six planches. Imprimerie de Monaco, 1904; i fasc. in-4''. (Ilomuinge de S. A. S. le Prince Albert de Monaco.) Sur la cinquième campagne scientijujue de la « Princesse- Alice », Noie de S. A. S. le Prince Albert de Monaco. {Bull, du Musée océanographique de Monaco, n° 13, juin 1904.) I fasc. in-8°. Progrès de la Biologie marine, par S. A. S. le Prince Albert de Monaco. {Bull, du Musée océanographique de Monaco, n° \k, juin 1904.) i fasc. in-8°. Travaux de la Station franco-scandinave de sondages aériens à Hald, 1902-1903. Viborg (Danemark), F. -V.Backhausen, 1904; i vol. in-4°. (Présenté par M. Mascart.) Les insectes; morphologie, reproduction, embryogénie, par L. -Félix IIe.nneguy, Leçons recueillies par A. Lécaillon el G. Poirault, avec 622 figures en noir et 4 planches en couleur h. t. Paris, Masson et C'% 1904; i vol. in-4°. (Présenté par M. Giard.) Nivellement général de la France. Béseau fondamental. Répertoire graphique définissant les emplacements el altitudes des repères. Opérations effectuées pendant les campagnes de i884, i885 et 1886; publ. parle Ministère des Travaux publics. Nantes, Imprimerie du Commerce, igoi ; i vol. in-4''. Traité des Essais des matériaux destinés à la construction des machines, par A. Martens, traduit de l'allemand avec Notes annexes par Pierre Breuil ; texte el atlas. Paris, Gauthier-Villars, 1904; 2 vol. \n-'è". (Hommage de M. Breuil.) Le problème général du Vol et la force centrifuge, parA. Averly; i" fascicule, avec 21 fig. dans le texte. Paris, V^' Ch. Dunod, 1904; 1 fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur. ) L'assassinat médical et le respect de la vie humaine, par Fr. Guermonprez, Paris, Jules Roussel, 1904; i vol. in-12. Archives de Médecine et de Pharmacie militaires, pnbl. par ordre du Ministre de la Guerre; T. XLIII. Paris, les fils Rozier, 1904; i vol. in-S". Annales des Ponts el (Chaussées; 74" année, 8= série, T. XIII. i"'' trimestre 1904; l68 ACADÉMIE DES SCIENCES. r» partie : Mémoires et documents relatifs à l'Art des constructions et au Service de l'Ingénieur. Paris, E. Bernard, i vol. in-S". Annales de la Société d' Agriculture, Sciences et Industrie de Lyon; 8' série, T. 1, igoS. Lyon, H. Georg; Paris, J.-B. Baillière et fils, 1904; i vol. in-8". Annales de la Société linnéenne de Lyon; nouvelle série, T. L, année igoS. Lyon, Paris, igo4; i vol.in-S". Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire- Inférieure; 8' série, vol. IV, igoS. Nantes, igo4; i vol. in-S". Zur Ableitung der Formel von C.-F. Gauss fiir den miltleren Beobachtungsfeh- lerund ilire Genauigkeit. von F.-R. Helmert. {Sitzungsberichte der kônigl. preuss. Académie der W issenscliaften ;\W, 1904.) i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) L'infezione terzanaria maligna. per Giovahni Zampilloni. Rome, igo3; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) 1\" 2. TABLK DES ARTICLES. (Séance du II juillet l«()4. MEMOIRES El COMMUNICATIOIVS DES MEMBRKS ET DES COBKKSPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pag M. le Ministre dk l'Instruction publique adresso ampliatiuii du Décret du Prési- dent de la Kcpubliiiue approuvant la no- inination de M. Maijuenne, comme Membre de la Section d'Economie rurale, en remplacement de W^Duclaux M. liEKTiiEL^T. — Éiudcs I liennochiiM ujiies sur la dissolution et la polymérisation dn C}atM.»géne M. Beiithelot. — Sur la chaleur de trans- Inriiiation du sulfure noir cristallisé d'an- timoine en sulfure orangé précipité MM. A. ll.iLLER el H". March. — Condcnsa- liiin de la bromacétine du glycol avec les étiiers arétoacétiques et acétunedicarbo- niques .\1M. Armand (Jautikr et P. Clausma.nn. — Pages. Ili'igines alimentaires de l'aisenic normal cliez riiomme mr M. A. Chauveau. — Le travail musculaire et sa dépense énergétique dans la conirar- tion dynamique avec raccourcissement gi'aduellement décroissant des muscle^, s'employant an relrénenient de la descente tl'une diargc (travail résistant) loS ^L It. Bi.oNDLOi. — Sur' nue méllmde nou- velle pour observci" les rawms ^ et les agents analogues ii^ MM. Lortet et Higounenq. — .\nalyse du natroii conlenu lians les urnes de .l/a/(f;- pra {Tlicbes, xviir dynastie ) iifj M. J.-.\. NotiMANO. - Sur le réglage des moiilres à l.i mer par la télégraphie sans lil I iS COIlRESPOXDAiXCE . i\IM. MasOART, TuOO>T, MoISSAN, (iUYO.N, Lacroix sont délégués pour assister, le 16 juillet, à l'inauguration du mimument Piisteur 1 I 'I M. Kliciie. nommé Correspondant pour la Section d Lconomie rurale, adresse ses remerciments à l'Académie 1 1|> M. le SKcnETAiRE PERPETUEL signale divers Ouvrages de M. l'h^anti el de M. Mené li'orins I ■ !i M. L. Raefy. — Sur deux problèmes rela- tifs aux surfaces isothermiques 1 mi M. K. JoUGUET. — Sur l'onde explosive... 1 m M. H. Pellat. — Sur les rayons cathodiques et la magiiétofriction. Réponse à la Note de M. Villard ■ l M. Edmond van .Aurel. — Sur l'indice de réfraction des solutions 1 •*' M. G. Seuuy. — HclaLion entre la pression du gaz dans un tube à vide et la longueur d'étincelle 1 J'^ MM. Adrien .Iaquerod et Alexand"re Pintza. — Sur les densités de l'anhydride sulfu- reux el de l'oxygène 1 n M. P. Lemoult. — Sur la chaleur de com- bustion des composés organiques sulfures. Remarques relatives aux composés halo- gènes 1 3 1 MM. L. Bouveault et A. Wahl. — Réac- tions des éthers a-j3-dicélobutyriques( I ). Action delà phenyihydrazine. l'i MM. E.-E. Blaise et H. Gault. — Re- cherches dans la série «lu |*yranc i^^7 MM. Beral et Ti1''Pi:nkai>. — Sur quelques éthers phénoliques à i-hatne pseudoally- lique R — C(CH') = Cil- ". . iHy M. R. Fosse. — Action d'une trace de quelques sels el des alcalis caustiques sur l'élher dipliénylcarbonique l'ii M. Maurice Nicl'Tûx. — Mécanisme d'ac- tion du cytoplasma ( lipaséidine) dans la graine en voie de germination, l'éalisation synthétique in l'ilro de ce mécanisme... l'ii M. TiUROUX. — Sur un nouveau Trypano- some des Oiseaux. . i4^ .\L A. Gruvel. — De quelques phénomènes d'ovogenése chez les Cii'rhipèdes 1 '(H M. K. Marceau. — Sur la structure du cœur chez les Gastéropodes el les Lamelli branches ■ Jo MM. P. Viala et P. Pacottet. — Sur le développement du Black Rot 'ô-< MM. L. DuRARO cl K. Pearce. — Sur la garéwaïte, nouvelle roche lilonieune ba- sique de l'Oural du iN'oi d 'i'i M. .AUGUSTIN Chahi'ENTIer. — Oudes sta- tionnaires observées au vuisinage du corps humain '5.5 MM. DoYON et Chenu. — Localisation de l'iode chez la tortue d'Afrique ib-] M. N.-C. Paulesco. — Action des sels des métaux alcalino-lerreux sur la substance vivante * •'^ N° 2. SUITE DE LA TABLR DES ARTICLES. M. A. CiTARRiN. — Influence de la stérili- sation des aliments M. L. Launoy. - Sur la contractiiité'du protoplasma : I, action du chlorhydrate d'amyléine sur le mouvement ciliaire M, Jules Villard. — A propos d'une pré- BULLETIN BIBLIOGRAPHIOUK ; . . Pages. i6o 162 tendue chorophylle de la soie IVl. Vidal adresse une Note complémentaire à sa Communication relative à l'action des pétards paragrèles sur les orages de Pages. . i65 166 168 PARIS. IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, 56. Lt Gérant : Gadthier-Villars. SECOND SEMKSTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. r 3(18 Juillet 1904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBKAIRE DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins. 55. 1904 RÈGLEMENT REL4ÏIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SEANCES DES 2 3 JUIN ,862 ET 2/, MAI, 1870 Les Coitiptt's rendus liehdornadaircs drs séances de 1/ Académie s(t coniposont des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Charpie cahier ou num(h-o des Comptes rendus a 4!^ pa<,res ou G feuiHes en moyenne. 2(1 numéi'os composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associéétrangèrdel'yicadémie comprennent au plus () pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manusciite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les do pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent |)as les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, 'ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avani de les re mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont inq.rimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le soni tant que l'Académie l'aura décidé. t Les Notices ou Discours prononcés en séSi blique ne font pas partie des Comptes rendus Ahticle2. - Impression des travaux des S, étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des per qui ne sont pas MemjDres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire tenus de les réduire au nombre de pages reqi Membre qui fait la présentation est toujours ne mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet . autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondanc cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être à rimpriinerie le mercredi au soir, ou, au plus le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être r<: temps, le titre seul du Mémoire est inséré d Compte rendu actuel, et l'extrait est renvc Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier Article L — Planches et tirage ci par Les Comptes rendus ne contiennent ni plan ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sei autorisées, l'espace occupé par ces figures coin pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de leurs; il n'y a d'exception que pour les lîappoi les Instructions demandés par le GouveiTiemenl Article 5. Tous les six mois, la Commission administri tait un Rapport sur la situation des Comp.'es rei après l'impression de chaque volume 'S SOI sent Règlement Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du 4::^i:tcS;:r :: 'j:::^x::t^::^:^t:::::, '«-- «^par mm. les secrétaires perpétuais so„t pri.s d ùamea. qu. précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance sui. AU G 4 ISU4 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 18 JUILLET 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Expériences sur /'oxydation lente du cyanogène et des cyanures par l'oxygène libre. Note de M. Berthelot. « La plupart des composés hydrocarbonés et des principes immédiats constitutifs des êtres vivants sont altérables à la longue, aussi bien que les métaux, par l'oxygène libre, particulièrement en présence de l'humidité et avec le concours de la lumière. Mais les circonstances précises qui président à ces altérations lentes ne sont pas bien connues; c'est ce qui m'a engagé à approfondir l'étude de l'oxydation lente des composés cyaniques, comme suite à mes recherches sur leurs polymérisations. Celte étude s'est trouvée liée d'ailleurs avec celle de l'attaque des métaux sous l'influence des mêmes composés, attaque dont les applications à l'extrac- tion de l'or de ses minerais ont montré récemment toute l'importance industrielle. Voici le Tableau des expériences décrites dans la présente Note : » Action de l'oxygène libre, en présence de l'eau et de l'alcool, sur le cyanure de potassium, sur l'acide cyanhydrique, sur le cyanogène, sur l'alcool seul (et la potasse); ces divers corps étant envisagés séparément, ou bien mélangés, seuls ou en présence du mercure, avec le concours actif de la lumière solaire, ou dans l'obscurité : I. — Cyanure de potassiuh, eau et oxygène. » J'ai opéré de préférence avec une dissolution aqueuse qui renfermait g3^,6 de cyanure au litre, préparée et conservée dans un flacon presque C. R., i9u4, 1' Semestre. (T. CXXXIX, N° 3.) ^3 170 ACADÉMIE DES SCIENCES. entièrement rempli au début. Celte liqueur est saturée des gaz de l'air dans ces conditions. J'introduis 10""' de cette liqueur (oe,ç)30KCy) dans un tube de verre fermé par un bout, étranglé en entonnoir de l'autre. Je rince les tubulures avec i™' fl'eau et je ferme d'un trait de chalumeau. Le tube contient environ 6'™' à 7""' d'air, dont l'oxygène est susceptible de réagir sur la liqueur. » 1. Chaleur. — Tube chauffé à 100° au bain-marie, pendant G heures. Le tube a été ouvert avec précaution sur le mercure; le gaz qu'il contenait recueilli, mesuré et analysé. Au lieu de renfermer 20, 8 centièmes d'oxygène, comme l'air originel, il n'en contenait plus que i5,3 centièmes. Poids de roxygène ainsi absorbé dans un tube.. . r"5,j » 1. Chaleur. — Expérience semblable; 4 heures à 100". Composition finale du gaz \'j,?. centièmes d'oxygène Poids de l'oxygène absorbé i"'^.3 )) 3. Lumière. — Tube semblable exposé pendant 10 heures à un soleil ardent; température voisine de 3o°. Tube conservé 2 jours en tout : Composition finale du gaz 16,0 centièmes d'oxygène ;) La capacité de l'espace plein d'air était moindre que plus haut. Poids de l'oxygène absorbé os./JS )' 4. Obscurité. — Tube semblable, conservé pendant 2 jours dans l'obscu- rité d'une armoire close : Composition finale du gaz 18, 5 centièmes d'oxygène Poids de l'oxygène absorbé 0""=, 3 » 5. Action immédiate. — Tube semblable, agité vivement pendant I heure environ ; lumière diffuse : Composition finale du gaz. 90,3; c'est-à-dire l'oxygène à peine absorbé » Il résulte de ces observations qu'une dissolution aqueuse de cyanure de potassium absorbe lentement l'oxygène libre; cette absorption étant plus rapide à 100° et activée par la lumière; mais très faible dans l'obscurité. » 6. Action sur le mercure; courte durée. — 10'"' de la solution précé- SÉANCE DU l8 .iri[J,E'r IQo'i- fji dénie, saturée d'air, ont été introduits dans une éprouvette sur la cuve à mercure et agités pendant quelque temps avec ce métal. » La liqueur fdtrée renferme une trace de mercure dissous, donnant lieu à une coloration noire légère, mais très nette, lorsqu'on y ajoute d'abord de l'acide chlorhydrique étendu, de façon à la rendre nettement acide, puis de l'hydrogène sulfuré. » G bù. Contre-épreuve. — La solution |)rimitive de cyanure de potassium, traitée de la même façon par l'acide chlorhydrique et l'hydrogène sulfuré, restait parfaitement blanche, claire et incolore. " 7. Action prolongée sur le mercure; lumière. — On a introduit, dans une petite éprouvette sur la cuve à mercure, 2"™", 9 d'une solution renfer- mant 0^,2714 de cyanure de potassium, puis 10™, 7 d'oxygène pur. Cette éprouvette a été conservée à la lumière pendant 26 jours (juin-juillel), et exposée chaque jour pendant 5 à 6 heures à un soleil ardent; température entre 20° et ?>o°. Il s'est produit une absorption progressive d'oxygène, sans que la liqueur se colorât. Cette absorption s'est élevée à 2"'"', 9; soit S'^^jG tous calculs faits. Elle eût été probablement fort activée par une agitation continue. » La liqueur fdtrée renfermait une proportion notable de mercure dis- sons. Ce métal est donc attaqué dans ces conditions. M 8. Obscurité. — Expérience analogue, sur le mercure, dans l'obscurité d'une armoire close. 26 jours. Oxygène absorbé : o'"*', 8. Traces de mercure dissous dans la liqueur. " L'influence accélératrice de la lumière est très nette dans ces expé- riences. 1) Voici i]uelques renseisnemenls sur les juv'caulions prises poiii' véiilîer la présence du mercure dans ces essais : i> 1" On rend la liqueur légèrement, mais nellemeiil acide, au moyen de l'acide sul- furique dilué; puis on y verse une solution acpieuse d'hydrogène sulfuré. S'il y a du mercure dissous, en général la liqueur se teinte, noircit et, si la dose en est suffisante, elle se précipite. Mais il airive parfois, surtout en présence de l'alcool et d'autres com- posés organiques, que le précipité est jaune (étal analogue au cinabre'?); dans ce cas, on augmente la dose d'hydrogène sulfuré et l'on porte à l'ébullition. Le précipité s'ag- glomère et noircit. Ji 2° Le mercure peut être encore accusé dans les liqueurs à l'état d'iodure rouge, mais avec moins de précision, en raison de la solubilité de cet iodure dans un excès de cyanure alcalin, d'iodure alcalin et de beaucoup d'autres sels et acides. Il coÊivient d'éviter d'employer l'acide chlorhydrique pour rendre les liqueurs acides. I^'acide sul- furique étendu est préférable. Cela fait, un introduit dans la lii|ueur une g(jultelette, 172 ACADEMIE DES SCIENCES. aussi fine que possible, diodure de polassiuin tleiidu (je ne dis pas une gouUe, qui vaut au moins o5,o5).Une ou deux gouttelelles donnenl d'ordinaire un précipité rouge cristallisé caractéristique. » 3° Ces réactions s'appliquent seulement à des liqueurs claires et filtrées. Mais on peut aussi rechercher le mercure soit dans ces liqueurs, soit dans les matières inso- lubles, en évaporant à sec au bain-marie ces lifjut'iirs et matières. Puis on ajoute quelques gouttes d'acide azotique concentré, qui détruit les composés organiques. On évapore avec précaution. On mélange le résidu sec avec un peu de chau\ sodée en poudre et l'on distille dans un petit tul)e fermé ]iar un bout, de taçon à tâcher d'ob- tenir le sidîlinié métallique caractéristique. II. — Cyanure de potassum, alcool et oxygène. » 1 . Lumière. — 6™", 9 de liqtieiir (alcool à 8.5") renfermant o'-', 0708 RCy . O initiale: 1 1™',3. 26 jours; stir le mercure. Lumière, soleil, etc. Le liquide reste incolore. Les gaz séparés à la fin ne renfermaient point d'acide car- bonique. O absorbé 6^°'',4 soit 8"5, 3 dans les conditions de l'expérience. » La liqueur étendue d'eau et filtrée renferme du mercure en quantité notable. » 2. Obscurité. — Expérience analogue. Pas de C0-. O absorbé l'^^G soit 2"s, i. » Traces de mercure dissous. » Ces expériences montrent, comme |j1us haut, l'influence activante de la lumière. 111. — Alcool absolu, potasse et oxygène. 1) 1. Lumière. — 3""', 2 de liqueur renfermant 0^,208 KOH dissoute. » 26 jours. Lumière, soleil, etc.; sur le mercure. » La liqueur commençait à jnuiiir. O absorbé 2'^"', 5 soit 3'»5,2. n Pas de mercure dissous. » 2. Obscurité. — Expérience semblable. O absorbé o'""'',o5 c'est-à-dire limite douteuse. » Je rappellerai ici une expérience que j'ai publiée dans les Annales de SÉANCE DU iS JUILLET Ipo/j. 178 Chimie et de Physique, "i^ série, t. LXI, i86i, p. 460, relative à l'oxydation spontanée par l'air d'une solution alcoolique de baryte. L'expérience, de beaucoup plus longue durée, avait fourni de l'acide oxalique et un acide volatil qui a paru cire de l'acide acrylique. IV. — Acide cyanhydriqik, eau et oxygène. » I . Lumière. — On a opéré sur le mercure avec de l'acide cyanhy- drique vaporisé à volumes à peu près égaux dans de l'azote ('); 26 jours. Lumière solaire. O absorbé : o""\6, c'est-à-dire oxydalioii faible. )) Cependant la liqueur aqueuse filtrée contenait une petite quantité de mercure dissous. » 2. Obscurité. — Même expérience. O absorbé : o'"'',3. V. — Cyanogène, eau et oxygène. » 1 . Lumière. — 26 jours. Lumière solaire, etc. On opère sur le mercure : Eau = 4''"'. '^, Cy = 1 3'"'\ «, O initial = 1 2""", 8. La liqueur s'est colorée en jaune dès le premier jour. Odeur cyanique à la fin. Cependant le cyanogène a disparu complètement ; mais il en restait ___ (') Il est facile de préparer sur le mercure l'acide cyanbydrique anhydre pur en petite quantilé, et de l'obtenir sous forme gazeuse, mélangé avec son volume d'azote sec, à des températures variant de Jo" à 25°. A cet effet on sèche à l'étuve un certain poids de cyanure de mercure pulvérisé, et on l'introduit dans une grosse éprouvette sur le mercure. On y ajoute de l'azote pur et sec, que l'on évacue ensuite et cela à deux reprises, de façon à éliminer toute trace d'oxygène provenant de l'air interposé. On introduit ensuite dans l'éprouvette 200""'' ou 3oo'="'' de gaz chlorhydrique calculé de façon à décomposer la moitié (ou un peu plus) du cyanure de mercure. L'action est immédiate. On ajoute ensiiire dans l'éprouvette 200™' d'azote pur; le volume gazeuv double à peu près, si les proportions convenables entre le cyanure de mercure et le gaz chlorhydrique ont été observées. Ce mélange se manie sur le mercure à la façon d'un gaz ordinaire. On le dose exactement sur un échantillon, à l'aide de quelques gouttes d'une solution de potasse. Le gaz cyanbydrique ainsi préparé est stable; sans doute parce ([u'il retient une trace de gaz chlorhydrique. ( L|""'.6, soli 9" 174 ACADÉMIE DES SCIENCES. encore sous forme gazeuse au bout de 24 heures. A la fin : O disparu 3'^"'', 3, soil 'i'"^!'^) CO" "azeux iiroduil.. 3"" ,7 I , CO' dissous, environ. o""\9 Celle formation d'acide carbonique a lieu également sans aucune addition d'oxygène, d'après mes expériences antérieures. » Mais le mercure n'a pas été attaqué, sans addition d'oxygène ; tandis qu'il l'a été notablement dans l'essai actuel, avec formation de produits solubles. » 2. Obscurité. — Expérience semblable : Eau 2""'. 4, Cv 7'''"',/i, O initial e^""',!, O absorbé o^"'',3 seulement, soit o'"','\, CO^ produit: ■i'^'^',i en loul (gaz et dissolution), soit.. 4"'^' Traces de mercure dissous. » liCS réactions sont activées par la lumière. VI. — CïANOtiÈ.NE, ALCOOL ABSOLl ET OXYIÎÈNE. » 1. Lumière. — 26 jours. Lumière, soleil, etc. Sur le mercure. Alcool... 5'''"' > Dans le Snrra, le Nagana et le Caderas, le sérum de Cynocéphale (oB,2o de poudre pour des souris de 20^ en moyenne) a fait disparaître pendant quelques jours les Trypanosomes du sang et a retardé la mort; c'est ainsi qu'une souris infectée de Surra et traitée par le sérum de Cyno- céphale a survécu i4 jours, tandis qu'une souris témoin mourait en 8 jours. En renouvelant l'injection au bout de quelques jours, on aurait pu sans doute obtenir des résultats encore plus favorables. » ,T'ai montré déjà que le sérum humain normal avait une action micro- bicide manifeste sur les Trypanosomes du Nagana, du Surra et du Caderas, Trypanosomes pour lesquels l'homme a l'immunité naturelle ('); les faits relatifs au sérum de Cvnocéphale cités plus haut sont tout à fait compa- rables aux premiers; je dois ajouter que l'activité du sérum de Cynocé- phale sur Tr. Evansi, Tr. Brucei et Tr. equinum est moindre que celle du sérum humain. » GÉOLOGIE. — Caries hypsomè niques des assises cré/aciques dans le nord de la France : Région de Douai. Note de M. J. Gosselet. <( J'ai l'honneur de présenter à KAcadémie trois Cartes qui vont paraître dans l'Ouvrage publié par le Service des Topographies souterraines sous le litre de : Les assises crélaaques et tertiaires dans les fosses et les sondages du nord de la France : Région de Douai. » Ce travail a pour but d'étudier les modifications que les assises créta- ciques présentent dans leur composition et dans leur épaisseur. Il a aussi pour but d'examiner si le relief actuel du sol indiqué par les ondulations des couches de la craie a pour cause des ridements postérieurs au dépôt de ces couches. )) A l'aide des données qui m'ont été fournies avec la plus grande obli- geance par les directeurs et ingénieurs des Compagnies houillères, j'ai établi trois Cartes avec courbes de niveau de 10™ en 10"' indiquant trois surfaces géologiques parfaitement déterminables : 1° surface des terrains primaires; 2" surface du Turonieri; 3° surface du Sénonien. » I.n surface primaire montre un sol façonné p;ir l'érosion, ce que Uavis ( ' ) Comptes rendus, \" avril 1902, 6 juillet 1908 et 22 février 1904. l8o ACADÉMIE DES SCIE^'CES. appelle une pénéplaine. Il est plus accidenté que le relief actuel de la même région. On v voit à l'Escarpelle, près de Douai, une vallée profonde de près de loo"", et anx environs d'Aniche des cavités qui ont jusqu'à ."îo™. » Les lignes hypsomélriqiies dessinent entre Donai et Lille des courbes concentriques indiquant un bassin presque ciiculaire qui aboutit à la pro- fonde vallée de l'Escarpelle. Elles s'infléchissent vers l'ouest pour dessiner une sorte de golfe qui va jusqu'à Lens. » Cette dépression a la plus grande analogie avec un cirque glaciaire dont la vallée de l'Escarpelle serait le déversoir. Les cavités signalées près d'Aniche ont de l'analogie avec des trous produits par l'érosion glaciaire. » La Carte de la surface primaire est en même temps une Carte géolo- gique des terrains primaires en supposant les terrains secondaires et ter- tiaires enlevés. On v voit au nord le grand plateau de Calcaire carbonifère, au sud le plateau de schistes rouges dévoniens inférieurs; entre les deux, le Houiller. Sur la partie occidentale de la Carte, une étroite bande de ter- rain silurique s'intercale entre le Houiller et le Dévonique. Ces diverses roches n'ont presque pas d'influence sur le relief du sol primaire. Dp même les diverses failles que l'on a constatées dans le Houiller n'ont aucune répercussion sur les assises crétaciques qui sont au-dessus. Elles sont donc antérieures à l'époque crétacée ('). )> Après le rendement hercynien qui a redressé et plissé toutes les roches primaires, il v a une ère continentale, qui aurait vu apparaître les glaciers, dont il a été question plus haut. La Carte géologique porte deux taches indiquant des conglomérats et des brèches que je considère comme per- miens ou triasiques. Ils sont situés de chaque côté du grand creux de l'Escarpelle; ils indiquent peut-être les restes des moraines du glacier. » L'ère continentale dura pendant les périodes Iriasique, jurassique et crétacique inférieure. La mer ne recouvrit le })ays qu'à l'époque cénoma- nienne. En envahissant le continent, elle ne détermina nullement un phé- nomène d'abrasion marine, comme l'ont soupçonné quelques géologues. » Les sédiments nouveaux se sont moulés sur la surface primaire en s'accumulant dans les cavités. On remarque aussi qu'ils sont d'autant moins épais que l'on se rapproche des affleurements primaires du Tournaisis. Deux planches de coupes mettront ^n lumière les différences d'épaisseur des couches crétaciques. » La deuxième Carte est celle de la surface du Turonien, craie à Micraster (') La grande faille des collines d'Artois, étant en deliois de la Carte, n'a pas été examinée, hlile alTecte la craie: elle est par conséquent duue date postérieure. SÉANCE DU 18 JUILLET 1904. 181 hreviporiis. Il importait de trouver un point de repère dans l'intérieur de la craie. LeTnronien l'a fourni avec une approximation de quelques mètres. » On pourrait élablir de même la surface des diverses assises géologiques inférieures : Cénomanien, dièves on couches à Enoceramus labial us, bleus ou couches à Terehatulina gracilis. Mais, pour ces divisions, l'incertitude est plus grande. Je me suis borné à tracer de petites esquisses dans le texte. » La Carte dn Turonien montre en grand la même orographie que la surface primaire, mais les accidents ont be;incoiip diminué d'amplitu le. Les inégalités du sol primaire que l'on pouvait être tenté de rapporter à des ridements sont à peine répercutées par la surface turonienne. » La Carte du Turonien a aussi une utilité pratique, car la surface de l'étage forme la base normale des nap()es d'eau de la craie dans la région considérée. La Carte, avec ses courbes de niveau, indique donc la profon- deur maximum des fjragcs destinés à s'alunenter avec l'eau de la craie. » La troisième Carte est celle de la surface de la craie blanche. Aux en- virons de Douai, la craie blanche affleure presque partout sur le limon. Cependant elle est recouverte par le Tertiaire, tantôt sous forme de petites collines isolées, tantôt en masses continues. Dans ce dernier cas, la limite des couches tertiaires est approximativement marquée par la ligne hypso- niétrique +20. Cette ligne hypsométrique s'avance en doigts de gant dans les plaines plus élevées. Les concavités sont alors couvertes d'une manière continue par le tertiaire. Cetio (lis|)osition est due à ce que, pendant l'ère continentale qui a séparé le dépôt de la craie des premières couches ter- tiaires, il s'était formé des vallées qui ont été remplies par les sédiments tertiaires. )) On remarque en outre que les petites collines tertiaires isolées ont leur base au niveau de la plaine. L'érosion pléistocène n'a que faiblement entamé la craie. Si celle-ci avait été enlevée sur une grande épaisseur, les îlots tertiaires se trouveraient portés sur un piédestal de craie. » Ce fait démontre avec le précédent que la grande érosion qui a nivelé et entamé la craie est antérieure à l'âge tertiaire. La surface crayeuse est une pénéplaine ou plaine d'érosion aérienne comme la surface primaire. » Mes Cartes ont l'avantage de rétablir deux surfaces continentales géolo- giques et renseignent sur la sédimentation à l'époque de la craie. » rSa ACADÉMIE DES SCIENCES. MEMOIRES PRESENTES. M. L. Gros soumet au jugement de l'Académie des « Considérations sur les principes de l'Arithmétique ». (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. Lucien Robin adresse une Note ayant pour titre : « Recherche et dosage de l'acide citrique dans les vins ». (Renvoi à la Section de Chimie.) M. S. Abdullah soumet au jugement de l'Académie un « Travail relatif aux tables de corrections des levers et couchers de la Lune ». (Renvoi à la Section d'Astronomie.) M. AvERLY adresse un complément à son Ouvrage siu- « Le problème général du vol ». (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de plusieurs télégrammes relatifs à des secousses sismiques du 1 2 et du 1 3 juillet. Une première dépêche de M. Kilinn. à Grenoble, signale une forte secousse le 12 juillet, à 5''4o'"4-^'' ^^" matin. Direction N-E-E. Une seconde dépèche de M. Kilian annonce une secousse le li juillet a 3''i4"'4^ du soir. D'après une autre dépêche de M. Marchand, le début d'une secousse, a Bagnères-de-Bigorre, a eu lieu le x3 juillet à 3''ro™"»7'. SÉANCE DU l8 JUILLET r9o4. l83 AÉRONAUTIQUE. — Ballons dirigeables. Stabilité longitudinale. Noie de M. Cii. Hexard, présentée par M. Maurice Levy ('). « \2 empennage strict ramène le ballon au cas où il n'existerait plus de couple perturbateur et oii la vitesse critique serait infinie. C'est encore insuffisant pour les grandes vitesses où les forces perturbatrices dues à la résistance de l'air à chaque instant variables l'emportent tellement sur les forces légulalrices dues à la pesanteur, que celles-ci deviennent pour ainsi dire négligeables et de nul effet. » Une carène à grande vitesse doit avoir une stabdilé aérodynamique propre et posséder les propriétés d'une véritable flèche empennée sous peine de tangage, et nous estimons qu'il faut pour cela lui donner un empennage au moins double de V empennage strict. Ou iiurail donc E = 2d, soit 2000 pour un ballon de lo de diamètre (loo™ à 20™ de distance). Il est facile de réaliser cet empennage : » 1" En déplaçant vers l'avant le centre de poussée de l'hydrogène par l'emploi d'un ballonnet de poupe; » 2° En construisant des pennes souples obtenues en recourant au sys- tème des ballonnets cloisonnés. » Nous allons appliquer ces principes au ballonnet cylindro-conique de la figure i, qui nous a donné les meilleurs résultats dans le tunnel. » Ballonnet de poupe. — Considérons notre ballon cylindro-conique (/ig. 2) que nous supposerons empenné pour le moment par deux ailerons rue e^i/t-^ru t latéraux rigides de surface S situés à une distance \ en arriére du centre de gravité G. Déplaçons le profil caudal C de ix vers l'avant pour l'amener (') Voir (Jompttis rendus > H- J:^) au lieu de SX, il a donc aug- menté de S,2-, de sorte que l'opération aura accru l'empennage de (S -h cf)r. L'expé- rience prouve que cette augmentation est très rapide. » Construction des pennes souples ('). — Onpeut, en employant des cloi- sons perméables, donner aux formes de l'arrière des ballons des profils qiKilconques. » La figure 3 montre le profil de deux pennes souples gonflées d'air équivalant à des pennes rigides de même largeur. Le système comporte des cloisons rayonnantes reliant les profils C et C et 4 cloisons, aa, bb, a'a', b'b' pour les pennes. Toutes ces cloisons ^^^ Tc^.^ sont perméables et tout rensemi)le du système ( queue du ballon) est gonflé d'air. En ne conservant que la cloison aa, on obtient le profil plus simple de la figure 4, mais un peu moins efficace. Les figures 5 et 6 représentent des empennages en croix dans ces deux systèmes, qui donnent W la fois la stabilité longitudinale et la stabilité de route. La figure 7 donne les profils en long et en travers d'un ballon qui a donné d'ev- r^y. .:1a". ,£1 rr^ A 9- •t^H ^E^' cellents résultats et dont la construction en grand serait très facile. Le ballonnet de (') L'emploi des pennes ou gouvernails souples a reçu depuis plusieurs années une importante application dans le gouvernail vertical du Drachen-fkillon allemand. SÉANCK DU l8 JUILLET I9()'|. I^î poupe a 10" de longueur, les ailerons ont 5'" de diamètre et 8'" de longueur cylin- drique. L'ensemble du ballonnet de poupe et des ailerons ne forme qu'une seule poche à air. Le déplacement du centre de gravité vers l'avantestde 5™. » Ce ballon est une flèche parfaite. Son couple redresseur C^ est donné par la formule Cr= ( OiO^ii -t- o,3()4 7 ) « sina (P\^, qui pour r/= lo et a^ = 5 devient 0^:= 2 23 a si n OC V". » Le conpie de rappel statique est d'autre part (Comptes rendus. 6 juin 1904) C = 17300a sina. » Le couple aérodynamique C^ lui devient supérieur à partir de V ^ 8"", 80 et pour V = i5"' il est sensiblement triple du couple statique. Enfin l'empennage de ce système est exprimé par le nombre 2670 (c'est plus de 2 fois et demi V empennage strict). Ce sont d'excellentes conditions. Le langage est supprimé. La traction excentrée de l'hélice est impuissante à |)rovoquer de grandes inclinaisons : pour V = 00 l'inclinaison n'est que de 1 1 grades. On peut facilement la lamener à zéro, soit par le déplacement d'un poids le long de la nacelle, soit par l'emploi de deux hélices avant et arrière symétriquement inclinées et dont la résultante des efforts passe par le centre des résistances, soit par la combinaison indiquée par M. Hervé d'une hélice avant inclinée avec une queue également inclinée, soit enfin par l'emploi de deux gouvernails horizontaux avant et ame/-e inclinés symé- triquement. Tons ces procédés réussiront parfaitement en raison de la grande stabilité de la carène-flèche. En résumé, il est possible, en se con- formant aux principes précédents, de construire des carènes parf;iitement stables, quelle que soit la vitesse propre du ballon. En restant dans les formes et dispositifs actuels, on n'aboutira qu'à des expériences décevantes. » L'intéressante communication de M. Hervé (4 juillet 1904) sur le même sujet apporte une contribution nouvelle et bien personnelle à cette intéressante question. Nous sommes heureux de nous être rencontré avec lui dans cette commune préoccupation de l'importance prépondérante des questions de stabilité en matière de navigation aérienne. » c. U,, iç,„4, ■>.' Semestre. (T. CXWIX, N« 3 ) 23 l86 ACADÉMIE DES SCIENCES. OPTIQUE. — Sur la propagation anomale de la lumière au voisinage d'une ligne focale et sur les interférences des vibrations dont les amplitudes sont des fonctions diffère m PS de la distance. Noie de M. G. Sagnac, présentée par M. Li'ppniaim. « l. Nouveau mode d'observation et photographie du phénomène de M. Gouy. — Une lentille cylindrique a été taillée dans du spath d'Islande avec une face plane et parallèle à l'axe du cristal. On place cette lentille entre deux niçois croisés ou parallèles, sa section principale à 45° de celles des niçois. On envoie à travers ce système la lumière issue d'une fente. Quand la longueur de la fente éclairante est réglée parallèlement aux génératrices de la lentille cylindrique, on observe des franges recti- lignes, parallèles à ces génératrices et non localisées. Si la frange centrale est noire à la sortie de l'analyseur, elle est grise entre la ligne focale ordi- naire et la ligne focale extraordinaire, images de la fente éclairante que donne la lentille biréfringente. La frange centrale redevient noire au delà de la seconde ligne focale. Le passage par chaque ligne focale modifie donc d'un quart de période la phase de l'une des deux vibrations interférentes, celle qui forme la ligne focale, conformément à la découverte faite, en 1890, par M. Gouy. » La lentille de spath est superposée à une lame de spath parallèle à l'axe de section principale croisée avec celle de la lentille. Cette combi- naison permet, en particulier, d'observer en lumière blanche et même d'annuler la biréfringence qui correspond a la frange centrale; si les niçois sont croisés, la frange centrale est alors noire en lumière blanche. » Dans les mêmes conditions, on peut observer les trois aspects succes- sifs du phénomène d'interférence sur un écran blanc que l'on déplace dans le faisceau lumineux suffisamment intense fourni par le charbon posilil d'un arc électrique. M On peut aussi observer Fensemble du phénomène sans déplacer l'écran en disposant le plan de cet écran presque parallèlement à l'axe du faisceau. On suit alors sur la longueur de l'écran le resserrement tlu fais- ceau ordinaiie, par exemple, à sa ligne focale, et l'on constate, de part et d'autre de ce resserrement, la différence d'aspect du centre des franges. (1) Voir G. SAfiNAc, Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. 479. 619 et 678. SÉANCE DU l8 J(JILLET 1904. 187 intersections des surfaces cylindriques d'interférences et du plan de l'écran. » De même, une plaque photographique peu inclinée sur l'axe du fais- ceau permet d'enregistrer l'ensemble du phénomène de M. Gouy, départ et d'autre d'une liirne focale. » Par exeiu|ile, j'ai photogiaphié ainsi le phénonièiie, de part et d'aulre de la ligne focale ordinaire d'une lentille de spath laillée par M. Werlein, sur la longueur (18'="') d'une plaque sensible au vert, inclinée de 4" sur l'axe du faisceau ( lumière du charbon positif d'un arc électrique, transmise par un verre vert exempt de jaune et de bleu). Fente éclairante : largeur C^"",!. Distance de la fente à la lentille : h'",l\ô. Largeur du rectangle (|ui limite la lentille perpendiculairement à ses génératrices : i'^",75. Dis- lance de la lentille à la ligne focale ordinaire : -6""'. Niçois croisés. Frange centrale noire avant la ligne focale ordinaire, grise au delà. Je joins à celte Note une épreuve positive de cette photographie ( agrandissemrnt linéaire : i,(>). » 2. Elude (le la propagation de la phase des vibrations lumineuses jusqu'à une ligne focale. — Dans les expériences antérieures aux miennes et dans l'exemple que je viens de donner, les franges disparaissent aux environs de la ligne focale et il est indispensable d'observer la suite des transforma- tions dti centre d'inlerférence. » El) réduisant l'influence tlu diamètre apparent de la source, en parti- culier en réduisant la largeur du diaphragme qui limite l'ouverture de la lentille, j'ai pu rendre les (ranges observables sans aucune interruplion jusqu'à la ligne focale elle-même. Par exemple, j'ai photographié l'ensemble complet du phénomène dans les conditions déjà indiquées, en réduisant de i'-''",75 jusqu'à o'™,56 la largeur du diaphragme rectangulaire (placé maintenant à 3"", 5 au delà de la lentille). Noire à la sortie de l'analyseur, la frange centrale présente la suite des aspects: noir, gris, brillant (aux environs de la ligne focale), enfin gris. L'ensemble de ces variations s'étend sur 9*^™, 5 de longueur. Le passage progressif du noir au gris et au brillant avant la ligne focale se présente sur les photographies comme la naissance d'une pointe suivie d'une bande de plus en plus claire qui divise symétri- quement la frange centrale noire primitive en deux franges latérales. Cette région est représentée par la seconde épreuve positive (agrandissement linéaire 6,4) que je joins à cette Note. » La longueur sur laqtielle se fait la transformation complète du centre d'interférence au voisinage d'un ligne focale augmente quand on diininue l'ouverture de la lentille et elle est toujours considérablement plus grande que la longueur d'onde. De là résulte la distinction expérimentale entre une ligne focale produite par un instrument d'optique et un axe d'ébranlé- l88 ACADÉMIE DES SCIENCES. nieiii, isotrope (voir ma Note des Comptes rendus, t. CX\XVIII, p. 678). » Les résultats obtenus s'expliquent |>;ir la théorie de la rlitFraction cpie j'ai résumée ici {loc. cit.); je le montrerai dans le Journal de Physique. » Anomalies interférenlieUes dues à l'inégalité de variation, dans l'espace, des amplitudes des vibrations interférentes . — I^e renversement du centre d'interférence qui, noir avant la ligne focale ordinaire, devient brillant aux environs de cette ligne, ne tient pas à un changement de signe de la vibration ordinaire, car il disparaît si les niçois, primitivement croisés, sont rendus parallèles; le centre maintenant brillant avant la ligne focale est encore brillant aux environs de cette ligne et passe au gris au delà. L'aspect brillant du centre d'interférence dans la région de la ligne focale lient à ce que, dans cette région, la vibration qui forme la ligne locale possède une amplitude beaucoup plus grande que l'autre vibration et ne peut être sensiblement affaiblie par l'interférence. » Une anomalie de même espèce (anneaux à centre brillant anomal) se présente près d'un fover dans l'expérience décrite ici (T. CXXXVIII, p. 6ig) lorsqu'on ne prend plus la précaution indiquée alors de tourner l'analyseur de manière à ramener l'égalité des amplitudes des deux vi- brations interférentes. >> A la même cause générale, on peut rattacher le mécanisme ciné- matique de la propagation anomale de la phase des vibrations au voi- sinage d'un centre d'ébranlement sinusoïdal, source d'ondes complètes. La vibration, au voisinage de ce centre, est, en effet, la somme de deux ou plusieurs vibrations dont les phases sont fixes et différentes, dont les am- plitudes sont variables et fonctions différentes de la distance au centre d'ébranlement. » SPECTROSCOPIE. — Sur la disparition dans l'étincelle oscillante des raies du silicium présentes dans les spectres de certaines étoiles. Note de M. A. de Gramont, présentée par M. Lippmann. « Des recherches antérieures ('), relatives à l'etfet de la self-induction sur les spectres des métalloïdes, m'ont permis de constater, dans la partie visible du spectre du silicium, le départ très tranché d'une partie de ses raies quand l'étincelle devient oscillante, tandis que les autres lignes (') Coinplfs re/u/us, 5 el 26 mai 1902. SÉA^CE DU l8 JUILLET 1904. 189 restent inaltérées, ou même légèrement renforcées pour des valeurs de self assez considérables. Les raies persistantes avec la self (elles seront dé- signées par P) sont émises par l'auréole et dues, sans doute, à la chaleur seule, tandis que les raies que l'action de la self fait disparaître (elles se- ront désignées par D) ont leur origine dans le trait de feu, où probable- ment une dissociation électrique s'associe à une plus grande élévation de température. Il m'a semblé intéressant d'étendre ces recherches à la partie ultraviolette, par la photographie, et de comparer ces deux catégories de raies du silicium aux lignes correspontlantes reconnues dans les spectres slellaires, notamment par sir Norman Lockyer (') et par M. .T. Lunt (^). M. Lockyer s'est même servi des raies renforcées (enhanced) du silicium pour tenter de classer les étoiles d'après l'élévation supposée de leur tem- pérature; l'effet de la self-induction sur ces raies doit donc nous apporter un nouveau terme de comparaison dans cette classification. » Le spectre entier u été piocliiit succesbi\eiiieiil avec uo prisme en (juartz et un prisme en spath calcite, avec des objectifs de quartz de 4o'"" de foyer. La partie sus- ceptible de comparaisons astronomiques, donnée ci-dessous, a été obtenue avec une plus forte dispersion de deux prismes en flint lourd, puis avec un prisme de Ruther- ford composé et un objectif achromatique de 45"" de foyer. Les clichés obtenus por- taient à leur partie supérieure le spectre d'étincelle condensée ordinaire du silicium, donné par une bobine de if}"" d'étincelle et une condensation de 0,009 niicrofarad. En coïncidence avec ce spectre étaient photographiés tour à tour ceux qui subissaient l'action de self-inductions variant de 0,00002 jusqu'à o,o3 henry. » Le spectre du silicium a présenté deux catégories différentes de raies : » i" Raies résistant à une self-induction de o,o3 henry ou même ren- forcées par elle [P]; » 2° Raies coiumençant à s'affaiblir avec la plus faible self et disparais- sant [D] pour une self voisine de 0,006 henry. » Les longueurs d'ondes ont été mesurées par comparaison avec celles des raies d'un alliage plomb-cadmium photographiées sur la même plaque, et calculées soit au moyen d'une formule d'interpolation, soit par des courbes à grande échelle. J'ai fait usage de silicium cristallisé en petits octaèdres et en lamelles, puis de silicate de sodium fondu au chalumeau sur des fils de platine; comme je l'avais déjà signalé, les effets de la self «ont les mêmes sur les corps solides ou sur les sels fondus. (') fioy. Soc. Proceed., lAVl, 1900, p. 44- C^) fioy. Soc. ProreecL, LWII, 1091, p. 4o3. iqO ACADEMIE DES SCIENCES. <. Dans le Tableau suivant, les cliillres romains précédant les raies indiquent les groupes thermiques de M. Lockyer auxquels elles appartiennent, IV étant supposé celui de plus haute température; les raies entre parenthèses correspondent, dans la li- mite des erreurs de mesure, à des raies connues du spectre de l'air et disparaissent en même temps que celui-ci. Lockyer. J observées à la vue seulement ; se- > raient à rechercher dans les spectres stellaires. photographiées a\ec des plaques orthochromaliques ; a recher- cher dans les spectres stel- laires. • étoiles d'Orioii. ji C niais, e Canis majoris: faibles dans a Cygni. étoiles d'Orion, Sirius, Procyon, Algol, a Cygni. étoiles d'Orion et ^ Crucis, jnii raies Ai. reconnues. absente des étoiles d'Orion et du spectre des éclipses; 4io3,i vue par Rowland dans le So- leil et l'arc Si. / étoiles d'Orion, p Criicis, y Ar- ' ^"s, où les raies Az et O ont / • [ ete reconnues. I commune à l'arc et à l'étincelle, 1 visible dans le Soleil et le 3905,7 P très forte, étroite spectre d'éclipsés. Sirius, Po- laire, Procyon, Aldébaran, Arcturus. étoiles d'Orion et y. Cygni. £ Canis majoris. étoiles d'Orion. 1) 1/espace me fuit ilct'aiit pour discuter en détail les raies et leur cori es- |)ondance astronomique. Voici ce qu'il me semble possible de conclure par comparaison avec les récents travaux de photographie stellaire : » 1° Seules, les étoiles de la première classe, à hydrogène et à hélium, •nontrent les raies du silicium disparaissant sous l'action de la self-indue- ( p. 6370 6342 5979 5960 P P D D forte forte bien visible bien visible II. II. j .■io58,7 " 1 5o44,o P 1^ forte forte [II. m. m. 11. II. 1 i , 4574,6 , 4567,5 ' 4552,3 1 4i3i,o 1 4l2«,3 D D D D D bien marquée forte forte très forte, diffuse très forte, difl'use IV. (4ii6,5) D courte, très faible 1. (4'o3,5) D courte, très faible IV. IV. (4097,3) (4089,3) D D courte, très faible faible, diffuse il. y ( 3862, ,5 D forte, étroite 11. i 3856, |2 D forte, étroite 1 3807, ,5 D assez forte, étroite •'■; 3796 >o D assez forte, étroite ( 379' ,5 D bien visible, étroite SÉANCE DU l8 JUILLET 1904. 19I tion. Les étoiles à hélium, comme celles d'Orion, ou t Canis majoris, doo- nent avec intensité les raies qui disparaissent les premières par la self, telles que le triplet SiS. Les étoiles à hydrogène comme Sirius et celles qui se rapprochent du type solaire comme Procyon, présentent surtout les raies disparaissant les dernières par l'accroissement de la self, comme les dou- blets Sij et SiCa- » 2" Les étoiles de la deuxième classe (type solaire) montrent les raies spéciales à l'arc, y compris C, qui appartient aussi à l'élincelle, y résiste à la self, et se voit dans le Flash-spectrum des éclipses. Il serait intéressant de rechercher si quelques-unes des étoiles de cette classe ne donnent pas aussi les doublets persistants Si oc et Siy. » 3° Les étoiles des troisième et quatrième classes, de température peu élevée, n'ont montré aucune raie du silicium. » J'ajouterai que les lignes du groupe IV, qui indiqueraient, d'après Lockyer, une température excessive, ont toujours, sur mes clichés, accom- pagné les raies de l'air et ont disparu avec lui. Elles coïncident avec des lignes de l'oxygène et de l'azote, et ces deux gaz ont été reconnus dans plusieurs étoiles d'Orion et dans p Crucis {' ). Je crois donc le groupe IV attribuable à l'air. » PHYSIQUE. — Variation de l'indice de réfraclion d'un éleclrolyle soumis à C action du courant. Note de M. H. Bordier, présentée par M. d'Arsonval. « Nous avons cherché à tiéterminer de quelle façon se fait la variation de l'indice de réfraction d'une solution électrolytique donnée pendant qu'un courant d'intensité connue passe dans cette solution. « Nous avons choisi pour ce genre d'expériences des sels de métaux tels que le cuivre, le zinc, etc., ne donnant pas lieu à une action secondaire à la cathode et formés d'un radical capable de se dégager en grande partie à l'état gazeux à l'anode : c'est aux chlorures de ces métaux que nous nous sommes adressé de préférence. (') Mac Clean, Speclra of Soulkern .slcirs, l>ondon, 1898 et Coniparatù'e pliolo- graphic speclra {Pldl. trans.. 1898). 192 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les mesures d'indice onl été faites avec le réfi aclomèlre de M. Cli. Féry; cet appareil convient parliculièreinent, car la détermination de l'indice peut se tvLive pe>i- da/il qu'a lieu l'électrolvse, et les variations éprouvées sont connues à tout instant de la décomposition éleclrolylii|ue. La cuve en verre du réfractornètre était recouverte d'une plaque de fibre végétale dans laquelle passaient les électrodes en charbon et un thermomètre. Dans chaque expéi'ience, la température de la solution était soigneuse- ment notée au commencement et à la fin du passage du courant. » Nous avons d'abord déterminé, pour chaque électrolvte étudié, la variation d'in- dice due à une variation de température connue : avec le chlorure de cuivre, la dimi- nution moyenne de l'indice est de 0,0001 pour une élévation de température de i" et pour des titres variant entre i et 10 pour 100. Celte détermination préalable est néces- saire, car il y a toujours, pendant l'électrolyse, une élévation de température de la so- lution. Nous avons opéré sur des solutions de titres ililférents en prenant chaque fois lo"""' et en employant un courant constant pendant un temps toujours le même. » Voici les nombres obtenus avec des solutions de chlorure cuivriqiie soumises pendant une durée de 20 minutes à un courant de o**, 3oo : Intlice Tempi-ratun- Indicf Icnipérature Diminntion due Titre. initial. iiiili.il.'. final. finale. tolale. à l'électrolyse. 1 pour 100.. 1,3335 0 23,. 5 1,3270 0 35 0 , oo65 o,oo535 3 » 1,3370 24 i,33io 42,5 0,0060 0 , oo4 1 5 6 1,341 5 25 1,3365 l^^ o,oo5o o,oo3o 9 1,3470 20 1 ,3420 43,5 o,oo5o 0,00265 » Si l'on construit une courbe en prenant pour abscisses les titres des solutions et pour ordonnées les diminutions d^ndice, tous les points se trouvent sur une ligne bien régulière à concavité tournée vers le haut. » Avec d'autres chlorures métalliques, la courbe obtenue a la même l'orme que la précédente. On peut donc dire, il'après les nombres trouvés, que l'indice de réfraction d'une solution électrolytique diminue pendant l'électrolvse et que la diminution est d'autant plus grande, toutes choses égales d'ailleurs, que la concentration de la solution est plus faible. )) Nous avons cherché aussi à .savoir comment se fait la diminution d'in- dice lorsque, la concentration de la solution restant constante, ainsi que la durée de l'électrolyse, on donne au courant des intensités différentes. Voici les nombres obtenus avec une solution à 6 pour 100 de chlorure de cuivre soumise chaque fois |)endant 20 minutes à un courant dont l'inten- sité a été prise égale à o^,o5o. o\ioo, o\i5o, o*,2oo, o"*, 2)o, 0-^,300 : SÉANCE DU l8 JUILLET 1904. igS Température Température Diminution Inlensilés. Indice initial. initiale. Indice final. finale. due à l'électrolyse A 0,o5o 1,3425 l5','5 I ,3420 0 20,5 o,oooo5 j 1,3425 l5 1 ,34o5 29 0 , 0006 0, 100 / 1,3425 i5 I ,34o5 28 0 , 0007 0, 100 .,3425 i5 f ,3395 32,5 0,00123 0,200 1 ,3425 i5,5 1 ,3390 33 0 , 00 I 8 0,25(J \ 1,3425 i5 i,338o 35,5 0,00245 ■( 1,3425 i5 i,338o 36 0,0024 o,3oo 1,3420 i5 I ,3375 36 o,oo3o » En portant les intensités en ordonnées et les diminutions d'indice en abscisses, on obtient une droite passant par tous les points. Il ressort de là que la diminution d'indice est d'autant plus grande que l'intensité du cou- rant est plus considérable. » Ce résultat fournit le principe d'une méthode permettant de mesurer l'intensité d'un courant : il suffit de faire passer pendant le même temps le courant à mesurer dans une solution, par exemple de chlorure de cuivre de titre connu et dont on a déterminé les diminutions d'indice. » Nous signalerons enfin, comme application de celte étude, un moyen capable de renseigner sur la fin de l'électrolyse, dans le cas, par exemple, du dosage électrolylique d'un sulfate de cuivre : tout le cuivre est déposé lorsque l'indice de réfraction de la solution ne diminue plus. » ÉLECÏROCHIMIE. — Influence de la densité de courant dans l'électrolyse par courant alternatif. Noie de MM. Andké Brochet et Joseph Petit, pré- sentée par M. Henri Moissan. « L'emploi, dans l'électrolyse, du courant alternatif dont les moindres manifestations donnent naissance à des phénomènes extrêmement com- plexes, ne pouvait manquer de ménager des surprises. Nous avons montré récemment de quelle façon curieuse el inattendue se comportait le ren- dement lorsque l'on faisait varier la fréquence ('). Nous avons pensé à faire une étude analogue sur l'influence de la densité de courant. » Le nickel, qui, comme le cobalt, nous avait donné dans les essais précédents une courbe de rendement tout à fait particulière et qui prc- (') Comptes rendus, l. CXXXVllI, 1904, p- '4 ■>. I. C. K., iy"4, 2- Semestre. (T. C\XM\, N" 3 ) ^6 194 ACADÉMIE DES SCIENCES. sente l'avantage de se trouver facilement sous forme de lames et de fils de diflérents diamètres, était tout indiqué pour ces essais. » Nous avons donc répété les expériences que nous avions faites sur l'influence de la fréquence, mais en exécutant une série analogue pour chaque densité de courant préalablement choisie. » L'inlensité rln courant élail uniformément de i ampère et la durée de l'expérience i5 minutes. Le rapport du poids de métal dissous dans le cyanure de potassium au poids théorique de os, 2/46 donnait le rendement correspondant. » Les résultats ont été portés sur les courbes cl-jointes dont les ordonnées sont pro- portionnelles aux rendements. Fis. I- 7» — ii \ '^ \y^ 10 . 0) c 1, \\/ /- 3^ ^^i:^::;-^^^^ pC ij "\^ ~~"~~~~— — - ko x" >/ -^^"^^^^ iù ' /0 [0 io 90 100 périodes p seconde. Klecirolyse par coiiranl altcrn.iuf. Variation du rendement en fonction de la fréquence pour diverses densités de courant. 11 Dans la première figure les courbes correspondent à une densité de courant déterminée, les fréquences étant portées en abscisses. » Nous voyons que le phénomène se comporte de deux façons diffé- rentes suivant la densité de courant employée. Au-dessous d'une valeur limite correspondant à j ampères par décimètre carré, environ, le rende- ment très élevé au début décroit dès que l'on augmente la fréquence et la chute est d'autant plus brusque que la densité de courant est plus faible. Au-dessus de la valeur limite, le rendement, mauvais au début, s'accroît. SÉANCE DU iSjJUILLET 190'j. igS passe par un maximum d'autant plus fiible et correspondant à une fré- quence d'autant plus grande que la densité de courant est plus élevée. » Si nous examinons maintenant les courbes de la seconde figure cor- respondant aux fréquences et dans lesquelles les abscisses sont propor- tionnelles aux densités de courant, nous voyons que pour les conditions dans lesquelles nous avons opéré, c'est-à-dire au-dessous de la fré- quence 100, qu'il est difficile à dépasser pratiquement, les courbes ont même allure. Le rendement s'élève brusquement, passe par un maximum et décroît ensuite, d'autant plus vite que la fréquence est plus basse. Fig. J. •6^7» ampères p dma Électrolysc par courant allernatif. Variation du rendement en fonction de la densité de courant pour diverses fréquences. » Il nous reste maintenant un point intéressant à signaler. Comme on peut aisément s'en rendre compte d'après les courbes, le rendement tend vers zéro lorsque la fréquence diminue et la densité de courant augmente. Or, une anode en nickel se dissout quantitativement dans le cyanure de potassium; si l'on augmente la densité de courant le rendement duninue, mais tend vers une limite de 80 pour 100 environ. Il y a là une anomalie assez curieuse, le courant continu étant nécessairement identique au cou- rant alternatif de fréquence nulle. 196 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ea résumé, la densité, du courant, de même que la fréquence, exerce une action tout à fait particulière dans i'électroiyse par courant alternatif et il serait risqué de déterminer, a priori, et par analogie, l'allure d'une réaction. Seule l'étude complète correspondant à celle que nous venons de faire pour le nickel permettra d'être fixé. » MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Sur la loi fondamentale des phénomènes cl' osmose. Note de M. E. Ariês, présentée par M. Mascart. « La théorie de l'osmose est basée sur une loi fondamentale, dont nous nous proposons, aujourd'hui, de donner une démonstration simple. Cette loi peut s'énoncer comme il suit : » Quand une dissolution, soumise à une température T et à une pression p, , est en équilibre, par osmose, avec le dissolvant pur. soumis à la même tempéra- ture et à une autre pression p^, le potentiel du dissolvant pur est égal au poten- tiel du dissolvant dans la dissolution. » Admettons que les deux liquides soient contenus dans deux récipients dont les parois ont une partie commune que nous supposerons d'abord imperméable. L'un des récipients renferme les proportions moléculaires x^ du corps dissous et a;, du dissolvant. Celte dissolution est soumise à la pression p^ au moyen d'un piston mobile qui l'isole du milieu extérieur dont la température est T. L'autre récipient contient la proportion molé- culaire Xy du dissolvant pur, qui reste soumis à la pression /Jo, au moyen d'un autre piston. » Si la partie de paroi, commune aux deux récipients, devient brusque- ment perméable au dissolvant seul, les deux pistons se mettront en mou- vement en sens inverse, et il finira par s'établir un état d'équilibre, après un passage plus ou moins prolongé du dissolvant d'un côté à l'autre de la paroi semi-perméable. Si l'on vient à faire varier infiniment peu les pres- sions />, et p^, ainsi que la température T, il s'établira un nouvel état d'équilibre infiniment voisin du premier, et l'on se trouvera en présence d'une transformation réversible. » Quel que soit le mécanisme par lequel on puisse expliquer le rôle de la paroi semi-perméable, si l'on admet que cette paroi reste identique à elle-même, ou que sa masse est négligeable, elle ne jouera plus que l'office d'une liaison imposée au système. » Soient H, le potentiel total delà dissolution et Hj le potentiel total du SÉANCE DU 18 JUILLET ipO^. 197 dissolvant pur, avant que les deux récipients ne soient mis en communica- tion, par osmose; celte mise en communication aura pour effet de provo- quer une transformation spontanée et irréversible, à la suite de laquelle, quand l'équilibre sera rétabli, se sera produite une augmentation d'en- tropie A2, dans tout l'ensemble formé par le milieu extérieur et par les deux liquides. » La variation d'entropie dans le milieu sera -^ ' AQ étant la quantité de chaleur dégagée dans ce milieu. » On devra donc avoir, AS, et AS, étant les variations d'entropie dans les deux récipients, Ai= ^ + AS, + AS2>o soit (i) AQ + T(AS, + AS,,)>o. )) Dans cette transformation irréversible, les potentiels et les volumes respectifs de la dissolution et du dissolvant pur auront subi les va- riations AH,, AV, et AHo, AHj. La variation d'énergie de chacun des liquides sera, d'après une formule connue, AU, = AH, -h TAS,— ;o,AV,. AU, = AH, + ï AS, -p,Ay,. » La transformation s'est opérée à |)ression constante, pour chacun des deux liquides, et tout le travail effectué par ces liquides est égal à /?, AV, +/J2AV,, en sorte que, d'après le principe de conservation de l'énergie, on doit avoir AQ -+- AU, + AU, + p, AV, ■+■ /7, AV, = o, soit, en remplaçant AV, et AUj par leurs valeurs ci-dessus, AQ + AH, + AH, + T(AS, + ASj) = o. » Et l'inégalité (i) devient AH, + AH,-(i 1 4). Le rap- port des axes est a:6:c = i , 12898: i : i, 5i88; a = i)rG', fl = 82°38', y = 95° O'. » Quand on distille au bain-marie une solution saturée de sel Cu (lO-*)--!- ti^O dans l'acide azotique de densité i,33, on voit se déposer à la longue des cristaux vert pâle d'iodate neutre anhydre (^). En continuant à distiller il se forme alors des cristaux bleus du sel monohydraté que l'on peut séparer par triage du sel anhydre. » L'iodate anliydre chautfé se décompose sans dégager de vapeur d'eau. Abandonnés au contact de l'eau, les cristaux ne s'hydratent que très lente- ment; ce n'est qu'au bout de plusieurs jours que la teinte pâle s'est changée C) Théorie : CuOi8,45; 1-0577,37; H^04,i8; Trouvé: CuOi8,37; I^O'77,59; H-0(difr.)4 ,o4. (-) Calculé : CuOig.'iG, r-'05 8o,74; trouvé : CuO 19,08, P0=8o, 53. SÉANCE DU IiS JUILLET r9o4. 2o3 en celle fin composé hydraté. La densité à iS" est de 6,24 1. Cet iodate se présente en tablettes monocliniques aplaties suivant A' (100) et allongées suivant l'axe b. Les cristaux atteignent i°"°,9 suivant ce dernier axe, o""",5 suivant l'axe c et 0°"", 2 suivant l'axe a. On a observé les faces A'(ioo), /;(ooi), w(iio), ^'(120). o'(io)), 0^(102). Le rapport des axes est a -J) \r= 0,87880 : 1 :i,o5t96. » Sur //'(loo) etyD(ooi) l'extension est longitudinale; elle se fait sous un angle de 42° environ avec la trace de h* dans l'angle aigu /?A' , sur des lamelles de clivage suivant g-' (010 ). » Il ressort de ces expériences que te sel 2Cu0.P0\H*0 ne se forme, clans l'action de l'iodate de potassium sur une solution étendue et chaude d'un sel de cuivre, que si la solution n'est que très faiblement acide. En liqueur plus acide c'est CuO.PO'.H-O qui prend naissance. Il suffit d'ajouter i''"" d'acide sulfurique de densité 1,2 au lieu de deux, gouttelettes, pour voir se produire ces deux sels simultanément. Quand nous avons opéré en faisant agir sur la solution cuivrique 3' de solution d'iodate de potas- sium à los par litre, en présence de 2'''"' d'acide sulfurique, nous avons obtenu un mélange de deux sels hydratés ne renfermant que très peu de sel basique. )) Dans notre mode expérimental, la production de sel anhydre demande la présence d'un excès d'acide azotique concentré et, dés qu'il y a hydrata- tion même légère, ce sont les sels hydratés qui cristallisent. » Des sels que nous avons décrits, CuO.PO' et CuO.I-O^H-0 ont été déjà obtenus. Millon, Rammelsberg ont signalé l'hydrate amorphe; plus tard M. Dilte (') a préparé ces deux sels à l'état cristallisé en suivant un procédé différent du notre. » CHIMIE ORGANIQUE. — V acide lactique droil et l'acide lactique gauche ne se conduisent pas semblablement dans les réactions. Note de M. E. Ju.\g- FI.EISCH. « La nature des substances sur l'étude desquelles Pasteur a fondé sa mémorable découverte de la dissymétrie moléculaire a établi cette opinion que, en dehors de leur forme, de leur structure et du sens de leur action sur la lumière polarisée, les deux variétés, droite et gauche, d'un même corps optiquement actif, présentent des propriétés identiques. (') Annales de Chimie et de Pliysiqiie. 6" série, t. XXI, 1890, p. 173. 20/i ACADEMIE DES SCIENCES. » En 1884, j'ai fait connaître {Bulletin de la Soc. chim., t. XLI, p. 222) des observations qui ne me permettaient pas d'admettre une telle simili- tude; j'ai montré, en particulier, que les tartrates doubles de sodium et d'ammonium, le droit et le gauche, n'ont pas des solubilités identiques. Cette opinion n'a pas été admise par Pasteur (Bulletin de la Soc. c/iim., t. XLI, p. 217); toutefois, des faits nombreux ayant été publiés peu après, qui établissaient son exactitude, je n"ai pas jugé utile de revenir sur cette question. Des observations récentes sur les acides lactiques actifs me per- mettent d'établir aujourd'hui non seulement que les différences de pro- priétés phvsiques des deux variétés actives d'un même corps peuvent être poussées très loin, mais que ces deux substances à pouvoirs rotatoires opposés peuvent se conduire différemment sous l'action des agents phv- siques et même dans les réactions, La présente Note est relative au dernier ordre de faits, » Mes premières observations sur ce sujet ont été faites au cours des expériences effectuées pour dédoubler le lactate-((^ + /) de quinine en lactale-f? et laclate-/ {Comptes r-endus. t. CXXXIX, p. 56). Dans ce dédoublement, la séparation du lactate-^/ s'opère aisément et la netteté avec laquelle le sel cristallise a permis assez rapidement de l'obtenir pur. l^a distinction du lactate-/ parmi les cristaux d'aspects différents, fournis par l'eau mère dans des conditions variées, a présenté beaucoup plus de diffi- cultés. En appliquant à ces cristaux divers les mêmes procédés d'extraction de l'acide lactique qui me donnaient l'acide lactique-rf avec le lactate-(/de quinine, je suis airivé pendant longtemps à n'isoler des cristaux que je supposais être du lactate-/ que de l'acide \a.cû(\ut-(d -\- l). Il y a plus: opérant de même sur la totalité du résidu laissé après séparation de j du laclate total sous forme de lactale-rf de quinine, j'.-^i obtenu encore de l'acide lactique-((/ -)- /), accompagné seulement de quantités extiêmement faibles d'acide lactique-/, de quantités dans tous les cas fort éloignées de celles dont le poids de laclate-c? séparé antérieurement indiquait la présence dans le mélange. » L'acide lactique-(c?-i- /) ayant été le point de départ de ces observations, celles-ci indiquaient déjà que l'acide lactique-/ disparaît dans des réactions et dans des condi- tions où l'acide lactique-f/ subsiste. L'importance de la proportion d'acide lactique- (rf-t- /), recueilli dans les expériences en même temps que l'acide lactique-/, donnait à penser que l'acide lactique-/ est transformé en acide lactique-((^ -i- /), c'est-à-dire en inactif par compensation. » La question se posait donc de savoir si les acides lactiques actifs subissent ainsi une transformation semblable à celles dont j'ai donné les premiers exemples réguliers avec les acides lartriques et les acides cam- phoriques, mais présenlanl en outre cette dilférence fort inattendue qu'elle porte très inégalement sur l'acide dexlrogyre et sur l'acide lévogvre. SÉANCE DU l8 JUILLET 1904. 2o5 » Une réponse affirmative à celte question résulte de toutes les expé- riences effectuées sur ce sujet. » Pour n'en ciler ici que qiielques-iine'î, jo rlioisirai parmi celles qui coii'ïistenl à appliquer des mélliodes varices à revtraclion des acides lactiques actifs de leurs jac- tates de quinine. I^a pratique commune à ces expériences comparatives a été la sui- vante : dissoudie le laclate de quinine, additionner la liqueur d'un alcali mettant In quinine en liberté, enlever complètement l'alcaloïde par l'éther ou l'alcool amylique, enfin mesurer le pouvoir rotatoire de la totalité du laclate métallique formé, ainsi que celui du lactate de zinc que celui-ci fournit par double décomposition. On ne doit pas oublier, en comparant les résultats, que les lactates métalliques ont un pouvoir rota- toire inverse de celui de l'acide qui les forme. » En faisant agir la baryte en grand excès pendant i heure à la température du bain-marie, le lactate de barvum provenant du lactate-^/ de quinine donne an = — o^jSS, celui fourni par le lactate-/ donnant «0=0°- Dans les mêmes circonstances, mais avec un faible excès de baryte, on a, pour les mêmes sels, an = — i'',3i et aD=:-+- o°,65. A froid (25°) et en emplovant la baryte en ((uantité seulement suffisante pour déplacer l'alcaloïde, le produit du lac ta te-f/ donne »i,=r — i°,3i et celui du lactate-Z «0=1-1-0°, 88. Ce dernier étant changé en lactate de zinc, on observe la présence dans le produit d'une proportion importante de lactate-(rf -f- /). » En emplovant à froid la potasse en solution étendue, le lactate alcalin provenant du lactate-iV donne o(„^ — 2°, 16, celui produit par le lactate-/ donnant aj,^ -f- 1°, 63 ; le premier se change en lactate de zinc à pouvoir rotatoire voisin de — 11°, alors qu'au second correspond un mélange de lactate-/ de zinc et de lactale-(<^ -f- /). » Avec l'hvdrate de calcium, à froid, on a a,, = — i°,5 et a,|=:-t- C-S pour les deux sels de calcium ; le réactif étant employé à chaud et en excès, le premier pouvoir rota- toire est diminué et le second annulé. » L'ammoniaque permet d'éliminer facilement la quinine des lactates de quinine; son emploi fournit des liqueurs relativement actives, dont on ne peut cependant tirer un résultat concluant, à cause de complications (|ui seront étudiées ailleurs. » Les faits qui précèdent montrent que l'acide lactique-ûf et l'acide lac- tique-/ ne se conduisent pas de même dans les réactions précitées; tous deux se transforment en leur racémique, l'acide lactique-(<^ -I- /), mais l'acide lactique-/ éprouve cette transformation avec une facilité singulière, môme dans des conditions où l'acide lactique-rf reste à peu près inaltéré. » Des transformations semblables ayant passé inaperçues dans les tra- vaux'antérieurs sur les acides lactiques actifs, une nouvelle étude de ces acides est devenue nécessaire. Je l'ai entreprise avec la collaboration de M. Godchot; nous en donnerons prochainement les premiers résultats. » Les mêmes faits sont en outre susceptibles de conclusions d'ordre plus général. La première est que l'on a exagéré antérieurement les simili- tudes qui existent entre les variétés optiques d'un même corps; aux diffé- 2o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. rences relatives à la solubilité que j'avais signalées dès iSS\ et qui ont été confirmées depuis par de nombreux exemples, il est indispensable d'en joindre d'autres. La seconde est que la transformation d'un corps actif en son inactif par compensation peut s'effectuer très différemment pour le composé dextrogyre et pour le composé lévogyre. >i CHIMIE ORGANIQUE. — Sur ranilide orthophosphorique et ses homologues ; de la non-existence du composé C'II' AzH — ['^(Az^CH')'-. Note de M. P. Lemoult. « Le procédé régulier de préparation de l'anilide orthophosphorique et de ses homologues consiste à faire réagir l'oxychlorure de phosphore sur les aminés; une cristallisation dans l'alcool les donne généralement sous forme de très beaux cristaux; ainsi ont été obtenus les dérivés de l'aniline (point de fusion : 210"), de l'o-toluidine (|)oint de fusion : 225°), de la />-loluidine (point de fusion : 192°) et des naphlylamines ('). Michaelis et Schulze ont signalé {Beiichte, t. XXVH, p. -iS^S) une méthode de prépa- Cl\ ration indirecte consistant à traiter par les aminés les corps ').P(AzHR)^ obtenus à partir de POCP; cette méthode peut donner des dérivés mixte . » J'ai indiqué récemment deux procédés indirects produisant les dérivés ani- lidés P0( AzHR)' : 1" d'abord (Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 1667) l'action de PCI' sur les arnines; le produit brut qui en résulte est traité par l'eau et contient alors l'anilide que l'alcool extrait lacilemenl; sa formation s'explique par la suite de réac- tions suivantes : f-H^O PC1=+ aminé - (:r^=P(AzHR)' ^ 2 HCl + P0( AzflR) '; )) 2° L'action Au VVjV sur les aminés bouillantes, puis action de l'eau, ce qui levienL à la précédente, car tout se passe comme si une |)artie de PCP se transformait en PGl'' {Comptes renc/us, t. CXXXVIII, p. 122'i). » 3° Une autie réaction conduit à ces mêmes substances et c'est elle surtout qui fait l'objet de cette note. Les dérivés chlorotétranilidés PCl(AzHR)* qui se forment dans l'action pioloiigée de PCP sur les aminés perdent très facilement i"""' de HCl et une molécule d'aminé ; il suffit pour cela de les traiter par une solution (') Voir pour la bibliograpiiie : IIuGO Schiff, Liebig's Ann., t. CI, p. 3o2 ; P. RuDHiiT, Bcriclite. t. XX\t, p. 5-)!^; W. Al'tenrieth et Rlîdolph, Hericlite, t. XXXIII, p. 2rog. SÉANCE DU 18 JUILLET 190/4- 207 alcoolique d'alcali; après quelques minutes d'ébullition la réaction est terminée. Par evenipie 176,38, soit — de PCI ( AxHO^H^)' dissous en alcool et traités par de la KOH alcoolique donnent un dépôt de KCl et de l'aniline que l'on dose (par diazotation en liqueur extrêmement étendue, 4', et copulation avec une liqueur titrée de [î-naptliol : i">"'=300'), on trouve 85,67 d'aniline au lieu de 38,72; de même pour le dérivé d'o-loluidine et celui d'as.-m.-xylidine. » Il est dès lors naturel d'admettre que la série des réactions est la suivante : PCl(àzHRy -> P£f''^„„,3+(HC1) -. KÂzH-P(AzHf+(RAzH^) et conduit comme terme final à R — AzH — P = ( AzR)-, par exemple le Iripliénjla- midodiimidophosphore. Or ce corps a déjà été signalé par M. Giipin {Am. chem. Journ., t. XXVII, p. 444) et l'identification des produits obtenus par deux voies dis- tinctes s'imposait; à vrai dire la réaction génératrice employée par M. Gilpin (action à froid de PCl^ sur l'aniline dissous en C'H% puis action de l'eau), le point de fusion (2o8"-2io° G), les chiflTres obtenus à l'analyse et à la détermination cryoscopique (ces derniers variant de 278 à 335) rendent douteuse l'existence de ce corps et font penser qu'il s'agit de PO(AzHG'H'^)'. En répétant cette préparation à plusieurs reprises, j'ai seulement obtenu l'anilide orlhophosphorique. D'autre part, en étudiant les produits de l'action des alcalis sur le composé PCl(AzHC^H5)\ j'ai obtenu toujours la même substance PO(AzHC«H5)3 fondant à 212" et cristallisant tantôt sous forme de gros cristaux courts, tantôt sous forme de longues aiguilles minces, flexibles, ressemblant à des cheveux, comme le dit M. Gilpin à propos du prétendu C^H^- Azli — P = (AzC«U=)^ Ce dernier corps n'existe donc pas, du moins jusqu'ici, et a été confondu avec PO(AzHC«H^)' qui, dans la réaction que j'étudiais, se forme aux dépens de l'eau apportée par l'alcali. (R-AzH)'=P = AzR +^'.0 AzH'^R + PO(AzHR)^ » Si cette interprétation est exacte, l'opération faite sans eau, par exemple pour la réaction de l'élhylate de Na absolu dans l'alcool absolu, sur PCl(AzHR)\ doit donner, par perte d'HCl seulement, le corps inter- médiaire (AzHR)»ssP = AzR; je l'ai en effet obtenu dans le cas de l'aniline (R = C''H'*) et décrit ses propriétés basiques {Comptes rendus, t. CXXXVII, p. 1666). » Ce corps, ou ses sels, très sensible à l'action des alcalis alcooliques donne, par fixation d'eau, de l'aniline et de l'anilide o-phosphorique [dans 2o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. le cas (le lo-toluidine et de l'as-in-xylidine, au lieu des bases phospho- azotées, il se fait d'autres corps que j'ai déjà signalés {Comptes rendus. t. CXXXVIII, p. 8i5) et qui sont aussi extrèinenient sensibles à l'eau]. « Au cours de ces recherches, j'ai obtenu fréquemment et par plusieurs réactions, y compris celle du POCl' sur l'as.m.xylidine, le composé qui n'a pas encore été décrit : il forme de magnifiques aiguilles soyeuses de 8°"" à lo"" de longueur fondant à 225° et qui ont donné à l'analyse des résultats salisfiiisants (C : 70,00; H : 7,72; Az : 10, 53 et 10, 56; P : 6,02). » En résumé, l'anilide o-phosphorique et ses homologues paraissent être les plus stables des nombreux dérivés que donnent les composés du phosphore avec les aminés cycliques. Très résistantes à la saponification, ces substances fondent régulièrement, puis, si l'on chauffe un peu plus, elles se décomposent en ])roduisant une aminé et en laissant des corps très difficilement solubles dans l'alcool ( sans doute de formule AzR= P; \ \ÂzHR dont l'étude sera faite ultérieurement. » CHIMIE ORGANIQUE. — Condensation des acétones acétyléniqucs avec les alcools et les phénols. Note de MM. Ch. Moureu et M. Buachix, pré- sentée par M. H. Moissan. « L'un de nous (') a établi dernièrement que les éthers acétyléniqucs fixaient facilement, sous l'action des alcools sodés, i"""' ou 2™°' d'alcool, par ouverture et saturation partielle ou totale de la liaison acétylénique, en donnant des éthers élhyléniques p-oxyalcoyiés ou des éthers p-acéta- liques. Il a montré, de plus, que l'ouverture de la triple liaison chez les carbures acétyléniques j)ar les mêmes réactifs, tout en étant possible, est toujours beaucoup plus pénible, et que, dans le cas le plus favorable, celui du phénylacétyléne, une seule molécule d'alcool peut être fixée. Il est manifeste, d'après ces résultats, que la présence de groupements électro- négatifs dans le voisinage de la liaison acétylénique favorise la réaction. (') Ch. Molreu, Comptes renri us, 1903-1904. SÉANCE DU l8 JUILLET i90/(- 20q » La présente Note apporte quelques preuves particulièrement convain- cantes à l'appui de celte manière fie voir. » 1. Fixation d'alcools sur les acétones acélyléniques R — C^C — CO — R'. — Lorsqu'on traite une acétone acétylénique par un alcool sorlé en solu- tion dans l'alcool correspondant, une vive réaction ne tarde pas, en géné- ral, à se déclarer, qui se traduit par une brusque élévation de la tempéra- ture et une coloration plus ou moins intense du mélange. Du produit de la réaction on [leiit isoler une acétone éthylénique 3-oxyalcoylée. » ^.-éthoxy-iii-hutyryhtyrolène OH"*— C(0C2 H» ) = CH — CO — G^H'. — Ce composé bout à i55''-i58° sous lo™"^; D^°= i ,oi3; Np =1,543 à 30°. Si on le ciiaulTe avec de l'acide sulfurique étendu pendant quelques heures, il s'hydroljse coraplétemenl en donnant la dicétone-p correspondante ou biityrylacétophénone G» H» — GO — GIl^ - GO — G» H', ce qui établit sa constitution. La butyrjlacétophénone a été caractérisée par son point d'ébullilion (i52°-i55° sous 10""", à la première distillation), et par le point de fusion i37°-t38° et l'analyse de son dérivé cuprique. » En solution alcoolique, réthoxybutyrylstyrolène donne rapidement une colora- tion rouge intense par l'addition de chlorure ferrique : la faible acidité de ce dernier suffit à l'hydrolyse, et la coloration caractéristique des sels ferriques de dicétones-p se produit. » L'éthoxybutyrylstyrolène peut être obtenu beaucoup plus facilement, et avec de bien meilleurs rendements, si l'on fait la condensation en ajoutant un peu de phénol à la solution alcoolique d'éthylate alcalin. Il est probable que, dans cette opération, le phénol se condense tout d'abord avec l'acétone acétylénique, et que le produit phé- noxylé formé échange ensuite le résidu CH^ contre le résidu alcoolique G^H*. a w » %-élhoxy-hi-propionylslyrolène G°H° — G(0G-H^)^GH — GO — G^H^. — Ge composé résulte de la condensation de l'alcool éthylique avec le propionylphénylacé- tyléne C*H^ — G ^ G — GO — G' H'. Si l'on fait la réaction simplement en faisant agir la solution alcoolique d'éthylate de sodium sur l'acétone acétylénique, on n'obtient que fort peu de produit, et encore est-il difficile de l'isoler à l'état de pureté. Si, au contraire, on opère en présence de phénol, comme précédemment, les rendements sont très satisfaisants. Le produit est un liquide huileux incolore, qui distille à i67''-i70° sous iS""" : 0^»= 0,972. » Hydrolyse par l'acide chlorhydrique étendu, l'étho\ypropionylstyrolène fournit la propionylacélopliénone G'H' — GO — Gll- — GO — G-11^, dicétone-p qui a été carac- térisée par son point d'ébullilion ( i5o°-i55'' sous 18'"™ à la preniièie distillation), et la formation d'un composé cuprique, le(|uel fond à \[\-]°-\li,%''. En solution alcuolique, il fournit rapidement une coloration rouge foncé avec le chlorure ferrique, par suite de l'hydrolyse en dicétone-P, que la faible acidité du sel ferrique suffit à produire. Ges faits confirment pleinement la constitution de rélhoxypropionylstyrolène. C. R., 1904, 2* Semestre. (T. CXXXIX, N' 3.j 28 2 10 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 2. Fixation de phénols sur les acétones acétyléniques . — Tout comme les alcools, les phénols sont susceptibles, et dans des conditions analogues, d'ouvrir la triple liaison des acétones acétyléniques f). » La condensation se fait en chauffant l'acétone acélylénique et le dérivé sodé du phénol en présence d'un grand excès du phénol correspondant et en l'absence de tout autre solvant. a M >) oL-phénoxy-tji-bulyrylstYrolène C«H=— C(OC«H'') := CH — CO — C'H'. — C'est une huile incolore passant à 2o6°-209° (corr. ) sous 11°"». Le produit, très soluble dans les solvants organiques usuels, se prend lentement en une mas^e cristalline. On l'obtient en beaux prismes blancs en le faisant cristalliser dans l'éther de pétrole ( Éb. So^-ôo"), où il est assez peu soluble à froid; les cristaux fondent à 55°. >- Le phénoxybutvrylstyrolène est hydrolyse, comme le dérivé éthowlé ci-dessus décrit, par l'acide sulfurique étendu, en donnant la même dicétone-,8, Ni butyrvlacé- tophénone. Le prorluit ne se colore que très lentement sous Faction du chlorure fer- rique en solution alcoolique, ce qui montre que son hydrolyse s'effectue moins facile- ment que celle du composé élhoxylé. » a-gayacoxy-ix,-propionylslyiolène C^ H»— C (OC'H*— OC H^)— CH — GO— CH^ — En suivant un mode opératoire identique an précédent, on prépare, avec le gayacol et le propionylphényJacétylène, le gayacoxy-propionylstyrolène. Le corps distille à 281° sous 17™°"; après cristallisation dans l'éther de pétrole, il se présente en prismes blancs fondant à yô'*-;;'». Il fournit par l'hydrolyse, comme le dérivé éthoxylé correspondant, la propionylacétophénone. Cette hydrolyse est d'ailleurs beaucoup moins rapide, comme en témoigne l'action directe du perchlorure de fer en solution alcoolique, qui ne produit que très lentement la coloration rouge caractéristique des P-dicétones. » En résumé : 1° les alcools et les phénols, par l'intermédiaire de leurs dérivés sodés, peuvent être facilement condensés avec les acétones acétylé- niques, grâce à la présence du groupement négatif CO à côté de la triple liaison ; 1° les acétones éthyléniqiies p-oxyalcoylées et p-oxyphénolées ainsi produites sont des composés énoliques, qui s'hydrolysent facilement parles acides étendus, avec formation de dicétones-[3. » (1) A'ous rappellerons, à ce propos, que M. Ruhemann et ses élèves, en traitant le phénylpropiolate d'élhyle et l'acetylène-dicarbonate d'éthyle par quelques phénols sodés, ont obtenu des éthers élhyléniquès P-oxyphénotés {Ckein. Soc, 1900-1901). SÉANCE DU 18 JUILLET 1904. 31 l CHIMIE ORGANIQUE. — Action de V ether oxalacétique sur V aldéhyde henzy- lique en présence des aminés primaires. Noie de MM. L.-J. Sniox et A. CojiDUCiiÉ, présentée par M. Henri Moissan. « Dans une Noie précédente {Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 977) nous avons signalé que l'éther oxalacétique se condense avec les aldélivdes en présence d'ammoniaque pour donner des dérivés de substitution de r«-cétopyrrolidone ; nous avons fait remarquer que l'ammoniaque peut être remplacée dans cette réaction par les bases primaires ; c'est sur ce point que nous voulons donner quelques éclaircissements. » Aminés grasses. . — Lorsqu'on remplace, dans la réaction dont il s'agit, l'ammoniaque par une aminé primaire (méthylamine, aliylamine) de la série grasse ou par la benzylamine qui joue en général un rôle analogue, on n'observe aucune modification quanta la combinaison obtenue. On isole tout d'abord un sel de lamine considérée avec une substance acide qui ne diffère de la combinaison obtenue avec l'ammoniaque qu'en ceci que NH y est remplacé par NR (R étant le radical alcoolique de l'aminé R . NH^). La seule différence consiste en une solubilité plus grande du sel et une fusibilité plus facile. » Aniline et toliiidines. — Avecl'aniline les choses ne se passent pris tout à fait de même. Lorsqu'on mélange en proportions équimoléculaires l'éther oxalacétique, l'aldéhyde benzylique et l'aniline et qu'on chauffe au bain- marie on obtient directement le dérivé de la cétopyrrolidone. )> On l'obtient également à froid en faisant réagir sur l'éther oxalacétique une solulion alcoolique ou éthérée de la benzylidène-aniline qui est comme on le sait le produit d'action de l'aldéhyile sur l'aminé. Ce fait a une cer- taine importance sur laquelle nous insisterons dans un Mémoire détaillé. » Le corps obtenu par l'une ou l'autre de ces méthodes est un composé blanc, bien cristallisé, fondant à 178" sans décomposition. Il est soluble sans élévation dans l'acide sulfurique concentré. Il a des propriétés acides moins énergiques que le dérivé acide obtenu avec l'ammoniaque; mais néanmoins ces |)ropriétés n'ont pas disparu et l'on peut le titrer alcalimétri- quement en solution hydroalcoolique en employant la phénolphtaléine comme indicateur. » Nous avons préparé et analysé des sels de potassium, de baryum, d'ar- gent et de cuivre; ils sont tous anhydres, sauf le premier. 212 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ce corps a conservé la propriété de l'éther oxalacétique de colorer en ronge le chlorure ferrique alcoolique et de fournir une phénylhydrazone qui fond à I 5o°. » Le paratoluidine se comporte comme l'aniline et fournit le dérivé correspondant de la cétopyrrolidone fond.mt à 109° si l'on introduit les réactifs de manière à produire intermédiaire le dérivé benzvlidénique ; si l'on ne respecte pas cet ordre on obtient un produit différent fondant à 145°, qui est vraisemblablement un |>roduit de condensation du premier avec une seconde molécule de base. » Enfin rorlhotoliiidine ne nous a pas paru se prêter à la réaction. L'action de l'ammoniaque et des aminés grasses sur l'éther oxalacétique en présence des akleliydes n'a fait l'objet d'aucune recherche antérieure; par contre, l'intervention des amides aromatiques a déjà été étudiée par MM. Robert Schiff et Bertini (D. ch. Gesell.,t. XXX, 1897, p. 602-604), qui y avaient été conduits par une suggestion très différente. Les recherches précédentes confirment ou précisent les résultats auxquels ces savants étaient parvenus. Dans une prochaine Communication nous aurons l'occa- sion de signaler un groupe de faits intéressants qui leur avaient échappé. » THERMOCHIMIE. — Thermochimie et acidimétrie de r acide monomÀthylar- sinique. Note de MM. A. Asteuc et E. Baid, présentée par M. H. Moissan. « Il nous a paru intéressant de mesurer l'acidité des deux oxhydryles /CH' de l'acide monométhylarsinique AsO— OH , et de comparer les données \OH thermiques avec les indications des réactifs colorés. » Xus expériences ont porté sur de l'acide monométhylarsinique purifié par plusieurs cristallisations dans l'alcool absolu et dont la composition a été vérifiée par le dosage pondéral de l'arsenic à l'état de pyroarséniate de maenésium. » Nous avons préparé le monomélhylarsinate monosodique. » Ce sel, qui n'était pas encore connu, s'obtient en dissolvant dans l'eau, en quantités équimoléculaires, l'acide et le sel disodique et concen- trant à la lempérulure ordinaire. Il cristallise avec 3"°' d'eau. Chauffe à i3o°. il perd toute son eau de cristallisation. SÉANCE DU l8 JUILLET 1904. 2lji » Sa solution aqueuse ne précipite pas par l'alcool, tandis que la solution du sel disodique ou arrhenal précipite. » Chaleur de neutralisation. — i"""' d'acide monométhylarsinique dissoute dans 6' d'eau a été additionnée de 1™°' de soude dans 2'. La quantité de chaleur dégagée a été trouvée égale à +i5'^'',43 L'addition d'une deuxième molécule de soude a dégagé -t-ii<^^',93 et enfin la troisième molécule de soude n"a produit aucun efTet thermique. » Or, les chaleurs de neutralisation, dans l'état dissous, ne donnant pas une mesure exacte de l'acidité, par suite de la production d'hydrates, nous avons déterminé les chaleurs de formation des sels sodiques solides à partir de l'acide et du sodium solides ('). » Dans ce but, nous avons mesuré les chaleuis de dissolution suivantes : Dissolution de l'acide monométhylarsinique anhydre (i^oi dans 51 d'eau). . — 2'^"',86 Dissolution du méthvlarsinate monosodique anhydre (1™°' dans 6' ) -)- 8c»',6o Dissolution du méthylarsinate disodique aniivdre (i'»"'' dans fi') -l-iC)*-"',89 » Au moyen de deux cycles de réactions pour le sel monosodique et de deux autres cycles pour le sel disodi(|ue (^), nous avons calculé les nombres suivants : /CH' /CH' AsO— OHsol. +Na sol.= H gaz. + AsO— ONasol +^6>^^\'i-> \0H \0H AsO— ONa sol. + Na sol. = H gaz.+ AsO— ONa sol +43<:"',o4 \0H \ONa (') Cette réserve faite, on peut remarquer que ces chaleurs de neutralisation sont très voisines de celles trouvées pour les acides arsénique et cacodylique. ('^) 1° Pour le sel monosodique : Premier cycle. — Acide sol.H- Na sol. := H gaz. -(- sel monosodique sol. . + .z- Cal Sel monosodique sol.+ aq.^sel monosodique diss. . . -+- 8,60 Deuxième cycle. — Acide sol. H- aq.^ acide diss — .!,86 Na sol. -(-aq. = NaOH diss +42,40 Acide diss. -+- NaOH diss. = sel monosodique "diss. .. . + i5,43 d'où x = 46C"'.37. 2° Pour le sel disodique : Premier cycle. — Acide sol. -+- 2Na sol. = H- gaz. -1- sel disodique soi. . . -h j:' Cal Sel disodique + aq.= sel disodique diss -1-19,89 Deuxième cycle. — Acide sol. -H aq. =: acide diss — 2,86 2Na S0I.+ aq.= aNaOlI diss -1-84, 80 Acide diss. ■+- 2 NaOH diss. = sel disodique diss -r27 ,36 d'où x' = 89c»',4i. 2l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. n II serait intéressant de comparer ces nombres avec ceux obtenus par l'acide phos- phorique et surtout pour l'acide arsénique et l'acide cacodylique AsO — CH'. \0H » Malheureusement, ils n'ont été déterminés que pour le premier de ces acides. » Nous pouvons déjà remarquer cependant que la substitution de i^' de sodium à i^' d'hvdrogène d'une des fonctions acides de l'acide monomé- thylarsinique donne un nombre un peu inférieur, mais assez voisin de celui obtenu pour la substitution du sodium dans la seconde fonction acide de l'acide orthophosphorique (49*'"',2o) (').. » Nous nous proposons de déterminer les données qui manquent pour étendre ces comparaisons aux acides arsénique et cacodylique. « Au cours de ces recherches, nous avons eu l'occasion de déterminer la chaleur d'hydratation du monoraéthylarsinate disodique : Dissolution du sel disodique hydraté — • 4''*') 4/ Dissolution du sel anhydre -1- i9C''',89 d'où AsO— OiVasol. + 6II-0 liq.:= AsO— 0Na,6H^O solide +24«=',36 \ONa \ONa » Les résidtats acidimétriques obtenus correspondent parfaitement avec les données thermochimiques ci-dessus. . » L'acide monométhylarsinique présente une réaction acide en présence des indicateurs employés ; hélianthine A ou orangé 10, phtaléine du phénol, acide rosolique, teinture de tournesol, bleu Poirrier. » La réaction acide est peu prononcée en présence d'hélianthine A, elle est plus nette avec la phtaléine du phénol, mais le virage n'est pas suffi- sammetit précis pour permettre un dosage. » Par contre, vis-à-vis de l'acide rosolique et de la teinture de tournesol, l'acide monométhylarsinique se comporte comme monobasique et au bleu Poirrier comme bibasique. » Le sel monosodique est très sensiblement neutre aux colorants précé- dents, seul le bleu Poirrier révèle sa fonction acide et l'indique comme monobasique. Le mouométhylarsinate disodicjue se comporte comme neutre vis-à-vis du bleu Poirrier et alcalin aux autres indicateurs. » En présence de tournesol ou d'acide rosolique, une molécule de sel (•) De Forcrand, Comptes rendus, t. CXV, 1892, )>. 611. SÉANCE DU l8 JUILLET 1904. 21 5 disodiqne exige une molécule d'acide monobasique pour sa neutralisation et l'un de nous a indiqué un procédé de dosage de l'arrhénal basé sur cette réaction ('). » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur une cause fréquente d'erreurs dans t'analyse centésimale des houilles. Note de MM. Just Alix et Isidore Bay. « Les houilles renferment presque toutes et en plus ou moins grande abondance, en même temps que des lames de pyrite de fer, du carbonate de calcium que l'on retrouve dans les cendres, soit sous forme de carbo- nate, soit sous forme de chaux vive, selon la température à laquelle ou a incinéré le combustible. )) La proportion de carbonate est généralement faible; dans certains cas (anthracites du Tonkin) cependant, nous avons rencontré de véritables filons de carbonate de i'^™ d'épaisseur. » Nous avons fait nos premiers essais sur une houille du bassin de Saint- Élienne (mines de Montrambert, houille à gaz) et avons cherché à déter- miner la valeur de l'erreur due à la présence du CO" dans le dosage centé- simal du carbone. C'est ce travail que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie. » La houille de Montrambert a ses fragments recouverts de plaques minces, trans- lucides, se clivant facilement et constituées, ainsi que l'analyse l'a montré, par du car- bonate de chaux. Ces plaques pénètrent aussi dans la masse de la houille dont les fragments sont alors formés par des assises superposées de carbonate et de combus- tible, dont la stratification est nettement visible à l'œil nu. » Un examen microscopique sommaire de ces lamelles, amincies par les procédés ordinaires, nous les montre sous un aspect cellulaire très net, comme si le carbonate de chaux avait moulé ou même pétrifié le tissu végétal houiller. » Nous avons dosé l'acide carbonique dans la houille porphyrisée, par la méthode de perte de poids, dans l'appareil de Geissler. » Six opérations nous ont donné les résultats suivants : 2, I pour 100 de CU- en poids. I ,9 )- » » 2,3 » » » 2,2 » » » 1,9 » » » (') Comptes rendus, t. GXXXIV, 1902, p. 660. 2l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. n Soit une moyenne de 2,06 pour 100 de CO^ correspondant à une teneur de 4,99 de CO'Ca pour 100 et à u,56 de carbone pour 100. » Et il s'agit là (l'une houille normale. Ces chiffres sont passibles d'une forte augmentation dans les cas d'abondance du calcaire. » On voit ainsi que, en faisant une combustion pour doser le carbone dans la houille, le carbonate de chaux se dissocie par la chaleur et l'anhy- dride carbonique qui en provient est recueilli dans le tube à absorption à potasse et pesé comme celui qui provient de la combustion du carbone, laissant croire ainsi à une proportion plus forte que la réalité de carbone combustible. » Il y aura également lieu de tenir compte de ce facteur dans la déter- mination de la valeur calorifique d'une houille. « ZOOLOGIE. — Sur quelques points de Vanalomie des Cirrhipèdes. Note de M. A. (îruvel, présentée par M. Bouvier. « Formation de la muraille. — Nous avons décrit, autrefois, chez les Balanes, sous le nom de colonnettes de la paroi, des sortes de formations coniques, allongées, d'abord cellulaires, mais qui, dans beaucoup de cas, se calcifient assez rapidement et augmentent la résistance de la paroi. On les rencontre dans un assez grand nombre d'espèces de Balanidœ. » Il m'a paru intéressant de rechercher l'origine de ces colonnettes ; c'est un point que l'étude de très jeunes individus de Bal.psittacus nous a permis d'élucider. » Chez les échantillons qui viennent à peine de dépasser le stade cypris, et dont le test, extrêmement mince, est à peine calcifié, la paroi du corps est constituée par une fine cuticule externe, doublée, intérieurement, par l'épithélium très aplati du manteau. 1) L'épithélium palléal interne, formé de cellules cylindriques, est uni au premier par un tissu conjonctif qui se présente sous deux aspects différents : à l'intérieur, il est cellulaire et dense, ne laissant que quelques légères lacunes, tandis que sur sa moitié externe il prend un aspect fibrillaire et devient extrêmement lâche. » Un peu plus tard, la limite entre les deux formes de tissus, d'aboi-d peu nette, se précise; les cellules qui séparent les deux régions se régularisent et forment un nouvel éplthélium semblable, à peu près, à la membrane la plus externe, mais avec des cel- lules plus cubiques. A ])arlir de ce moment, la zone externe qui deviendra la muraille se trouve nettement séparée de la région interne qui sera le manteau. SÉANCE DU l8 JUILLET [904. 21- » Cette dernière ne présente pas une limite circulaire régulière, mais, dés ce moment, des saillies plus ou moins accentuées s'avancent vers la zone fibrillaire. Ces saillies se développent de plus en plus, arrondissent et régularisent leurs contours; puis, à leur base, se produit un pincement qui s'accentue de plus en plus, et finalement chaque saillie palléale, complètement entourée par le tissu fibrillaire, s'isole dans l'épaisseur de la zone pariétale. » Comme ces saillies se produisent sur toute la liauteur et à des intervalles à peu près réguliers, il en résulte finalement la formation de colonnettes coniques, d'autant plus larges qu'on les examine plus près de la buse. Elles sont constituées par une couche épithéliale périphérique, avec, au centre, un tissu conjonctif assez lâche, d'abord irré- gulier, mais dont les cellules se disposent ensuite, généralement, en zones concentri- ques. La calcification i[ui commence gagne, non seulement les parois, mais encore les colonnettes, qui s'accroissent en longueur et en diamètre, par sécrétion de nouvelles couches concentriques du côté de la base. Cette région reste vivante jusqu'à ce que l'animal ait atteint son complet développement. » L'épithélium extrême de la paroi, qui reste également vivant, et auquel nous avons donné le nom A^hypoderme, envoie entre les colonnettes des saillies qui s'avancent de plus en plus du côté du manteau, passent parfois du côté interne des colonnettes et, par leur sécrétion, contribuent à augmenter constamment l'épaisseur de la muraille. Ces lames hypodermiques, comme nous les appellerons, sont tantôt simples, tantôt arborescentes. » Le manteau, qui ne se calcifié jamais, sécrète, lui aussi, par sa face externe, des lames calcaires qui se superposent, de sorte que l'ensemble de ces formations concourt, comme on le voit, à l'épaississement des parois, et, par conséquent, au développement général du test du Cirrhipède. » Appareil musculaire. — Chez toutes les e.spèces indigènes ou exotiques qu'il nous a été permis (l'étudier, nous avons reconnu que les muscles du pédoncule sont formés de fibres lisses, ce qui n'est que la confirmation plus générale d'un fait déjà connu. » Le muscle adducteur des Pédoncules est également formé de fibres lisses, à l'ex- ception de deux espèces déjà signalées depuis longtemps : Conclioderm^a virgala et C. aurila. Toutes les espèces que nous avons examinées à ce point de vue rentrent dans le cadre normal, sauf deux formes exotiques : PoUicipes mitella et Scalpellum velutinuni. Ces résultats, aussi extraordinaires qu'ils paraissent, ont été soigneusement contrôlés par plusieurs méthodes techniques. Pourquoi de telles variations histolo- giques dans la structure d'un muscle identique et chez des espèces parfois extrême- ment voisines? Comment les expliquer? » Le muscle adducteur des Operculés est, au contraire, toujours formé de fibres striées, sauf dans le genre A'e/iuba/anus, où il est uniquement constitué de fibres lisses comme chez la plupart des Pédoncules. » loi l'explication nous paraît simple. La lorme extérieure de l'animal, qui rappelle, comme on sait, d'une façon frappante, celle d'un Pédoncule, a eu un retentissement considérable sur ses caractères anatomiques. Kn eflet, non seulement le système mus- C. R., 1904, ?' Semestre. (T. GXXXIX. N» 3/i 29 21 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. culaire ressemble beaucoup, analomiquemeiit et hii^tologiquement, h cebii des Pédon- cules, mais le système nerveux lui-nièuje présente une disposition nettement intermé- diaire entre celui de ce dernier sous-ordre et celui des Operculés, auquel appartiennent les A'enohalani/s. On peut dire, en résumé, que la partie su|ira-a^sopliagienne du sys- tème nerveux de .Yenobalaiius (à l'exception des yeux qui sont séparés), appartient nettement au tyjie pédoncule, tandis que la partie infra-œsoplia£:ienne ou ventrale est constituée comme chez les Operculés typiques. >> PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Les plantes antiméridiennes. Note de M. Édoiard de Jaxczewski, présentée par M. Bornet. « Parmi les plantes défendant leurs feuilles contre les rayons ardents dn soleil de midi par la position verticale de leur limbe, les plantes dites méridiennes ont depuis longtemps attiré l'attention commune par le plan méridien que prennent leurs feuilles exposées en plein soleil et arrivées à un développement bien avancé. Si la face inférieure des unes regarde le levant, celle des autres le couchant, il n'en réstdte pas d'inégalité notable, parce que ces feuilles ont une structure bilatérale et par conséquent leurs faces ne dilfèrent pas du tout par la fonction physiologique. )) Si des feuilles à structiue unilatérale se comportaient de la mêine manière que les plantes méridiennes, une moitié recevrait les rayons du soleil levant par la face inférieure, et l'autre moitié par la face supérieure; ce serait le contraire pour les rayons du couchant, plus chauds que les premiers. Il en résulterait une inégalité d'insolation, contraire à la nature, et l'existence de plantes semblables est plus que douteuse. » Pour des feuilles unilatérales, la position antiméridienne, la même pour toutes, est la seule qui puisse les mettre dans des conditions favo- rables et entièrement semblables; leur plan doit, à cette fin, passer par trois points : le midi actuel, le levant et le couchant de l'équinoxe, et ne peut pas être entièrement vertical sous notre latitude géographique. » Si nous nous imaginons une plante vraiment antiméridienne, la face supérieure des feuilles, communément destinée à recevoir les rayons solaires, regardera le nord et le zénith et recevra ces rayons sous un angle qui diminue depuis le matin jusqu'à midi, à mesure qu'ils deviennent plus brûlants, et augmente depuis midi jusqu'au soir, à mesure qu'ils perdent leur ardeur. La face inférieure, communément soustraite à l'action directe des rayons solaires, regardera pour la même raison le i«idi et l'ho- rizon, et sera défendue contre les rayons directs. Tout le feuillage tournera donc la face vers le nord et le dos vers le midi. SÉANCE DU IcS Jl.ILLEÏ iyo/|. 219 » Les plantes anU/néridieniias, douées de ces qualités, noub paraissent avoir été inconnues jusqu'à présent. Nous venons de les reconnaître, grâce à un été particu- lièrement riche en soleil, sur des arbustes appartenant au genre Rlbes, sous-genre Calobolrya, plantés en plein soleil. Ils constituent une série naturelle d'espèces, habitent la partie occidentale de l'Amérique du nord et préfèrent les montagnes et les stations sèches à d'autres, plus basses et plus humides. La disposition phyllotaxique des feuilles ne paraît pas jouer de rôle important dans l'intensité du phénomène. Si les espèces ayant f comme angle de divergence, le présentent à un degré supérieur à celles où il est égal à |, comme dans les autres Hibes à brindilles simplement plagio- tropiques, cela tient plutôt à ce que les feuilles des premières : R. cereuni, R. ine- brians et R. Spàtliiaaum, sont beaucoup plus petites et les arbustes plus transpa- rents aux rayons solaires que dans les deuxièmes : R. mogolloniruin, R. viscosissiniuin. R. sanguineuin et R. glutinosuin. De toutes ces espèces, le R. Spdlhianii/n, muni de feuilles plus petites que toutes les autres, est en même temps la plante antimé- ridienne par excellence. » Le phénomène dont il est question ne se manifeste pas dès le prin- temps, mais seulement au milieu de Télé et en plein soleil, sur des feuilles qui ont acquis leur dévelop|)ement complet, mais dont le pétiole est encore capable de se tordre ou de se courber dans la partie supérieure, pour di- riger le limbe vers le |)lan anliméridien. Il saute, [)Oiu' ainsi dire, aux yeux, lorsque le spectateur se place auprès de l'arbusle; du nord il ne voit des feuilles qu'en face (supérieure), du sud, que par leur dos, de l'est et de l'ouest, que par leur bords (en profil). » TÉRATOLOGIE VÉGÉTALE. — Élamines carpeUisèex de la Giroflée. Note de M. C. Gekbeu, présentée par M. Alfred Giard. (c Le Violier ou Giroflée jaune, cultivé dans les jardins, transforme si souvent ses étamines en carpelles que A. -P. de Candolle n'a pas hésité à considérer cette anomalie comtne constituant une variété particulière qu'il a dénommée dans son Prodrome : Cheiranthus Cheiri L. var. 'k-gynantherus. M D'autre part, la structure histologique des étamuies normales de la Giroflée et la façon dont le système conducteur de l'étamine se rattache au cylindre central de la fleur sont également très bien connues. » On sait particulièrement, d'après les travaux de Chodat et Lendner, que chaque étaniine n'emprunte qu'une méristèle au cylindre central. » Quelle est la structure des carpelles staminaux de la Giroflée? N'y a-t-il qu'une seule méristèle comme dans les étamines normales ? Ou bien, à cette méristèle, s'ajoute-t-il le faisceau renversé abois externe et à liber interne, 220 ACADEMIE DES SCIENCES. caractéristique, suivant nous, de l'organe femelle des Oucifères. On com- prend combien la solution de ces questions peut avoir d'importance pour notre théorie du gynécée des Crucifères. » Si l'on pratique une série de coupes transversales, à travers la masse centrale for- mée du gynécée et des carpelles slaminaux concrescents, on voit, immédiatement au- dessus de la région où les méristèles se rendant au\ pétales se sont détachées du cy- lindre central, ce dernier se reconstituer et former une stèle presque gamoderme. )> Puis cette stèle bourgeonne, aux deux, extrémités d'un même diamètre transversal, d'où la formation de deux calottes dont le sommet se détache et se rend à la périphérie. Chacune de ces masses libéroligneuses ainsi détachées correspond à la méristèle unique, inversant chacune des deux étamines latérales, dans le type normal. i> Bientôt les deux portions latérales du même bourgeon écartent leurs régions externes et rapprochent leurs régions internes lesquelles se séparent du reste du cylindre central. Il en résulte la constitution d'une méristèle à bois externe et liber interne et se dirigeant à la périphérie, vers la face interne de la méristèle staminale déjà détachée. ■» Sans aucune hésitation, nous sommes en présence dn faisceau renversé caractéristique de la fausse cloison des Crucifères. D'ailleurs, ce faisceau renversé est fertde, ici comme dans la silique. En effet une fente tangen- tielle sépare bientôt les deux méristèles; elle devient une loge carpellaire et contient des ovules dont le système conducteur se raccorde au faisceau renversé. » Une coupe pratiquée un peu plus haut montre des phénomènes identiques en ce qui concerne les quatre étamines diagonales. (Juaire bourgeons libéroligneux diago- naux sont émis par le cylindre central. » Le sommet de chacun de ces bourgeons se détache d'abord, puis les parties laté- rales se rejoignent, d'où quatre méristèles renversées qui ne sont séparées de la face interne des quatre méristèles normales correspondantes que }):ir une fente dans laquelle apparaissent des ovules empruntant leurs faisceaux libéroligneux aux méristèles ren- versées. » Il n'est donc pas permis de dire que les étamines se transforment en car- pelles chez Cheiraiilhus ClieiriZ,. var. gynautherus, comme l'écrivent tous les auteurs; on doit au contraire dire que /'étamine carpellisée diffère de l'é\'A- mine ordinaire /jar l'adjonction, au système libéroligneux de cette dernière , du système libéroligneux renversé fertile caractéristique du gynécée des Crucifères. » Cela est si vrai fpie, parfois, quand le cyluidre central, plus étroit qtie d'ordinaire, est rehiliveinent pauvre en faisceaux libéroligneux, tout le tissu conducteur passe dans les étamines carpellisées et alors il ne se forme |)lus, au Centre, une silique biloculaire. Dans ce dernier cas, les six carpelles staminaux sont disposés de. façon telle que l'on croirait avoir SÉANCE DU l8 JUILLET igoZj- 22 1 .ifTaire à un ovaire à six loges. Mais que, pour une raison quelconque, plus haut, dans la région supérieure de l'ovaire staminal, une des cloisons vienne à se rompre; aussitôt la méristèle renversée correspondante revient vers le centre, détermine la formation d'un gynécée à une seule loge, dans laquelle des ovules se développent et empruntent leur système libéro- liyneux à cette méristèle renversée redevetiue centrale. » MINÉRALOGIE. — Sur la loi de Bravais considérée comme loi d'observation. Note de M. G. Friedel. « La notion de réseau cristallin a été présentée par Bravais, puis par Mallard, comme étant une conséquence nécessaire delà seule homogénéité de la matière cristallisée. En réalité, pas plus que l'homogénéité de la ma- tière isotrope, celle de la matière cristallisée ne suffit à exiger la structure réticulaire. Si l'on n'ajoutait à l'homogénéité aucun autre fait d'observation, rien ne justifierait la supposition de Bravais que la répartition de la matière autour de deux points analogues est rigoureusement la même. Car on ren- drait compte aussi bien de l'homogénéité telle qu'on la constate en admet- tant que cette répartition n'est la même qu'en moyenne, comme on l'admet par exemple pour les corps isotropes déformés. Il est donc indispensable, pour arriver à la notion de réseau, d'ajouter à la notion d'homogénéité d'autres données expérimentales. Ces données sont : i" l'existence des faces planes; 2° la loi des troncatures rationnelles simples. » Il est tout à fait essentiel de se rendre compte que sans la seconde de ces lois, qui sous-entend la première, la notion de réseau serait dépourvue de tout fondement. La loi d'Haûy correspond, en cristallographie, à ce qu'est, en chimie, la loi des proportions multiples simples. De même que cette dernière, exprimée par l'existence du nombre proportionnel, est absolument indispensable pour justifier l'hypothèse de l'atome, de même la loi des troncatures rationnelles, loi d'observation irréductible à aucune autre, exprimée par l'existence de la forme primitive, est nécessaire pour justifier l'hypothèse du réseau. » Il est donc nécessaire, pour arriver à la notion de réseau, de définir le cristal un corps qui est : 1" homogène; 2" pourvu de faces planes répondant à la loi des troncatures rationnelles simples (loi d'Haiiy). Ces deux carac- tères sont irréductibles r un à l'autre, ce sont deux données d'observation bien distinctes et toutes deux nécessaires pour préciser la notion de cristal. 222 ACADEMIE DES SCIENCES. >) La loi d'Haùy peut être énoncée ainsi, sans aucTine hypothèse : les faces d'un cristal sont parmi les plans réticiilaires simples d'un réseau de [larallé- lépipèdes. Mais il faut dire ce que l'on entend par plans rélicuiaires simples. Au sens ordinairement adopté, ce sont les plans dont les caractéristiques sont des nombres entiers simples. Cette manière d'exprimer la loi d'Haiiy laisse arbitraire le choix entre plusieurs parallélépipèdes pour la maille du réseau purement géométrique qui sert à exprimer la loi. Les conditions auxquelles ce parallélépipède doit satisfaire sont les suivantes : i" donner des caractéristiques simples aux faces connues; 2" avoir toute la symétrie que présente la distribution des faces du cristal, afin que deux faces de la même forme simple aient les mêmes caractéristiques. Le parallélé(Mpède ainsi choisi pour exprimer la loi d'Hauy sous sa forme ordinaire est la forme primitive. La seconde condition exige même que cette forme primi- tive, pour les cristaux sénaires, soit non un parallélépipède mais un prisme hexagonal, assemblage de trois parallélépipèdes. La forme primitive n'a aucun caractère liypotliétique ni même interprétatif. C'est une smiple expression géométrique de la loi des troncatures rationnelles, réduite à sa forme vague habituelle, et de la symétrie qui existe dans la répartition des directions des faces. Elle est exactement l'équivalent de ce que seraient, en chimie, des multiples simples quelconques, arbitrairement choisis, des poids atomiques actuels. » Mais on peut donner à la loi des troncatures rationnelles une expression beaucoup plus précise, déjà indiquée par Bravais, mais présentée malheu- reusement par lui, puis par Mallard, comme le résultat de spéculations contestables sur les actions mutuelles des molécules. Cette forme précisée de la loi d'Haùy est une loi d'observation qui devrait figurer depuis long- temps à la base de toute la cristallographie. On ne peut que s'étonner que pour ceux mêmes qui l'ont imaginée et vérifiée dans quelques cas, et a for- tiori pour les autres cristallographes, elle soit restée lettre morte. » Dans l'expression ci-dessus de la loi d'Haùy, les plans réticulaires simples sont ceux dont les caractéristiques sont numériquement simples. Mais cela revient à dire encore qu'ils sont parmi les plans réticulaires d'un certain réseau qui ont une grande densité réticulaire. La loi de Bravais ne fait que préciser, en disant : L'importance d'une forme simple, tant comme face de la forme extérieure que comme clivage, est d' autant plus grande que sa densité réticulaire est plus grande dans un certain réseau de parallélépipèdes . » Cette forme précisée de la loi d'Haùy se vérifie d'une manière remar- quable dans la grande majorité des espèces, ainsi que je me propose de le SÉANCE DU l8 JUILLET 1904. 223 montrer prochainement dans un Mémoire plus étendu. Elle définit en gé- néral pour chaque espèce un réseau parfaitement déterminé, tel que si l'on classe ses plans réticulaires par ordre de densités réticulaires décroissantes, on obtient précisément la liste de toutes les faces principales du cristal, les plus constantes, les plus développées et celles qui sont parallèles à des clivages étant en tête. » Des perturbations sont à prévoir, a priori, en raison : 1° du fait que les conditions extérieures de la cristallisation influent sur l'élection des faces; 3° du fait que dans la mériédrie des faces d'égale densité réticulaire n'ont pas exactement même importance physique. Mais ces perturbations sont beaucoup moindres qu'on ne s'y attendrait, semble-t-il, au premier abord. Pour quelques espèces, elles vont jusqu'à rendre incer- taine la détermination du réseau de Bravais. Mais dans la grande majorité des cas elles ne portent que sur les formes secondaires et ne masquent en rien l'évidence de la loi pour toutes les formes principales. Si bien que, dans la grande majorité des espèces, il suffit de connaître la forme de la maille du réseau ainsi défini pour dessiner, a priori, le cristal type de l'espèce, prévoir son allongement ou son aplatissement habituels et désigner ses principaux clivages. » Ainsi précisée, la loi des troncatures rationnelles défmit un réseau unique et parfaitement déterminé, que l'on peut appeler réseau de Bravais. Simple expression d'un fait d'observation, ce réseau n'a encore rien d'hy- pothétique et n'exprime aucune idée sur la structure du milieu cristallin. Il est complètement indépendant de l'hypothèse réticulaire. Sa maille, ou du moins celui des multiples de sa maille qui possède toute la symétrie du réseau, n'est qu'une forme primitive précisée et plus rationnellement choisie. » PÉTROGRAPHIE. — Sut une nouvelle théorie de l'ouralilisalion. Note de MM. L. Duparc et Tu. Horxd.vg, présentée par M. A. Lacroix. « La transformation du pyroxène en hornblende dans certains gabbros est un phénomène très général et souvent décrit, mais dont l'origine est encore obscure. Certains auteurs attribuent l'ouralitisation à une simple transformation moléculaire du pyroxène, d'autres, estiment que cette transformation résulte d'une véritable décomposition dans laquelle l'eau a joué le rôle principal. » Dans une très belle série de roches récoltées par un de nous au Céré- briansky (Oural du Nord), nous avons trouvé un excellent matériel pour 224 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'étude comparée du pyroxène et de l'amphibole. Ces roches, d'une admi- rable fraîcheur, sont formées de magnélite, de pvroxène, de hornblende verte et de hdjrador basique. Elles présentent toutes les formes et tous les stades d'ouralitisalion décrits précédemment par l'un d'entre nous('), et se prêtent admirablement à une séparation du pyroxène et de l'amphibole par les liqueurs lourdes. Il suffit de prendre pour cela les deux termes extrêmes, l'un presque exempt d'amphibole, l'autre à peu près complète- ment ouralitisé. » Celle séparalion, faile avec le plus grand soin, nous a donné les deux minéraux à l'étal de purelé absolue. Ceux-ci ont été analysés entièrement dans le platine, et ont donné les résultais suivants qui sont la moyenne de tleux analyses concordantes : Pyroxène Amphibole n = 3,358. i:) = 3,3i3. SiO-^ 5o,9i SiO^ 43,34 APO» 2,64 Al-O» 12,60 Fe^O^ » FeMJ' 10, 44 FeO 10,07 FeO 7>92 MnO traces Mn O traces CaO 33,33 CaO i3,o6 MgO i3,3o MgO 12,60 K^O J K=0 Na'O nuls Na^O Perle au feu \ Perte au l'ei 0,02 ' '9° 0,22 Total 100,20 Total 102,10 » Les propriétés optiques des deux minéraux sont les suivantes : Pour le pyroxène, extinction de 38° i à 42°, signe optique positif, angle 2V = 54°. Biréfringences principales mesurées au compensateur : n^ — «/,= o,0255, «g-— «/«= 0,021, n„— np^= o,oo5. Pour l'amphibole : extinction entre 16° et 18", «^ — /î^, = o,o2vi. «^— /j,„= 0,0088, /2,„ — np= 0,0134. Poly- chroisme : ng= vert foncé, ;/„, =: verdàlre, n^= brun jaunâtre très pâle. » Ces analyses écartent d emblée l'idée d'un dimorphisme moléculaire. La 1res grande fraîcheur des roches du Cérébriansky, dont les minéraux constitutifs n'éprouvent pas la moindre altération, élimine tout d'abord l'hypolhèse d'une transformation secondaire du pyroxène due au processus hydrochimique. L'examen d'un grand nombre de coupes montre que la ( ' ) L. DuPARC et F. Peakce, Hecherclies géologiques el fjcLrugiaphiqut's sur i Uuial du Nord {Mémoires de In Société de Physique de Genève, 1902). SÉANCE DU l8 JUILLET 1904. 225 forme que présente l'ouralitisation paraît liée à une plus ou moins grande perméabilité du pyroxène ; si celui-ci est étanche, l'ouralitisation est péri- phérique, partout où au contraire il existe dans celui-ci une ligne de péné- tration ou un accident quelconque dans la structure, l'ouralitisation est interne et se développe par taches bien circonscrites. Tout semble indiquer la présence d'un fluide de composition chimique déterminée, ayant agi sur le p3?roxène postérieurement à la formation de celui-ci, mais avant la consolidation définitive de la roche. Dans ces conditions, l'explication du phénomène (l'ouralitisation nous paraît être la suivante : Le magma pri- mordial, d'où est issue la roche ouralilisée, a d'abord donné naissance, par une première cristallisation, à du pyroxène et à des plagioclases basiques, sans doute en très petite quantité. Avant la consolidation complète de la roche, alors que celle-ci était encore à l'état pâteux et formée, en quelque sorte, de cristaux d'élément noir restés en présence de leur bain généra- teur, un nouvel apport (dû sans doute à des éléments minéralisateurs) est venu modifier la composition de ce dernier. Tandis que les feldspalhs ont continué à cristalliser, le bain, ainsi modifié, a réagi sur le pyroxène en l'enrichissant en alumine et en fer, en le décalcifiant, et en lui fixant des alcalis. C'est donc à une épigénie magmatique profonde que nous attri- buons le phénomène de l'ouralitisation, épigénie due à un nouvel apport ayant modifié la composition du bain résiduel.dans un sens détern)iné. » Récemment, M. Joukowsky(') a émis l'idée que l'ouralitisation du pyroxène des éclogites des Aiguilles-Rouges était liée à l'intrusion de filons de granulite dans des roches pyroxéniques ; d'autre part, l'un de nous (^) a signalé déjà, dans les plagiaplites du Roswinsky, la présence de hornblende sur les salbandes de filons traversant les pvroxénites. Il semble donc que le mécanisme de l'ouralitisation reste analogue, qu'il s'agisse de roches profondes ou de roches filoniennes, et que c'est à l'action d'un fluide minéralisant, sur des cristaux de pyroxène déjà formés, qu'il semble naturel d'attribuer le phénomè;K\ » (') E. JoLKOwsKi, Sur les éclogUes des Aiguilles-Rouges. ( Thèse, Genève, 1902, Eggimann, édileur.) (-) L. DuPARC et F. Pearce, Recherches géologiques el pélrographiques sur l'Oural du Xord (Première partie: Mémoires de la Société de Physi<]ue. vol. XXXIV, 1902). C. U., lyo/,, )• HemesUe. (T. CXXXIX, N° 3.) 3o 226 ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Sur ks terrasses des rivières karpatiques en Roumanie. Note de M. E. DE Martonne, présentée par M. de Lapparent. « L'étude systématique des terrasses des rivières roumaines à leur sortie des montagnes conduit à des conclusions intéressantes pour l'histoire des mouvements récents du sol. Cette étude, appuyée sur un nombre considé- rable de mesures barométriques, est rendue possible par la publication des minutes de la nouvelle carte de l'État-Major roumain en courbes de niveau très riche en cotes d'altitude. » Presque toutes les vallées présentent au moins deux terrasses. Celles qui ne montrent pas ces terrasses doivent être d'origine récente et cette constatation peut permettre de préciser certains points de l'évolution du réseau hydrographique. L'élévation des terrasses au-dessus du fond de la vallée actuelle n'est nullement constante. » Dans la Moldavie méridioiiiile cl la Valachie orientale on peut, depuis la Prahova au moins jusqu'au Trotus, tracer une zone large de lo''"' à iS"*™, oii la terrasse supé- rieure est à près de 200™ au-dessus du thalweg actuel ( 220™ dans la Prahova, 170" dans la Doftana, 220"' dans la Teleajna, 220"" dans la Putna, iSo" dans la Susita, iSo^dans le Trotus) et la terrasse inférieure à 70"" ou 80"» en moyenne ( Prahova 80", Doftana 70™, Teleajna 70™, Putna 60™, Susita 70™, Trotus 5o™). Cette zone correspond géologique- ment à la zone subkarpalique où est cantonné le salifère miocène, et lopographique- ment à une suite de dépressions, sur l'histoire desquelles je me propose de revenir. Elle suit exactement la courbure du rebord des Karpates. X Dans une seconde zone, parallèle à la première, on voit les terrasses s'abaisser plus ou moins rapidement, la terrasse supérieure descendant à So"" (Prahova So™, Doftana 5o", Teleajna 80™, Putna 00", Susita 70™), la terrasse inférieure à So^ou 40"°. Puis, par une pente douce; mais toujours plus forte que celle du thalweg actuel, la terrasse inférieure, et quelquefois même la terrasse supérieure viennent se raccorder avec la terrasse diluviale qui forme la plaine valaque jusqu'au Danube. « La zone de rupture de pente des terrasses dessine, elle aussi, une courbe coïnci- dant exactement, au moins en Moldavie, avec le rebord des Karpates. » Les deux terrasses sont formées à leur partie supérieure de cailloutis plus ou moins grossiers, originaires des Hautes-Karpates et témoignant par la nature des matériaux qui les composent que les artères principales de drainage suivaient les mêmes voies qu'actuellement. Ces cailloutis sont toujours recouverts de Lœss sur la terrasse inférieure, quelquefois même sur la terrasse supérieure qui peut s'élever jusqu'à 700™ (Teleajna). Mais SÉANCE DU I.H JUILLET 1904. 227 la partie inférieure, et quelquefois la plus grande épaisseur des terrasses, est formée de roche en place. » Il n'y a pas de différence marquée au point de vue de la consolidation entre les cailloutis des deux terrasses. Cependant la terrasse supérieure doit être nécessairement plus ancienne que la terrasse inférieure; son âge ne peut être postérieur aux débuts du pléistocène. Généralement très ravinée, elle ne subsiste souvent qu'à l'état de lambeaux, qu'une étude attentive permet d'identifier et de réunir. La terrasse inférieure est au con- traire généralement bien conservée. M La grande épaisseur de roche en place dans les deux terrasses ne permet pas de les expliquer, comme on peut le faire pour des terrasses de cailloutis, par des changements de climat. Leur formation est liée certaine- ment à des mouvements du sol. La rupture de pente, qui est considérable dans la hante terrasse, en donne une preuve indiscutable. » Il résulte des faits exposés que, à une époque très récente, postérieu- rement à la période de plissement qui édifia les Karpates, et à la période principale d'érosion qui en modela le dessin général, les deux com|)arti- ments qui forment actuellement les chaînes karpatiques et la plaine rou- maine, ont été l'objet d'un déplacement relatif d'amplitude variable. Cette nouvelle preuve de l'affaissement récent de la Valachie orientale nous semble avoir une grande valeur. Le mouvement ainsi décelé a déterminé des modifications du relief et du réseau hydrographique dans la zone subkarpatique, que nous signalerons prochainement. » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur les poisons génitaux de différents animaux. Noie de M. Gustave Loisel, présentée par M. Alfred Giard. « Poursuivant les recherches que nous avons entreprises sur le fonc- tionnement des glandes génitales, nous avons voulu voir si la présence de substances toxiques signalées à plusieurs reprises dans ces glandes, chez les Poissons, était un fait général. » Voici les conclusions que nous pouvons présenter à la suite de nom- breuses expériences dont on pourra trouver les détails dans les Comptes rendus de la Société de Biologie ( ' ). (') Gustave Loisel, Les jj-oisons des glandes génitales : 1. Uecherches et expéri- mentation citez l'Oursin {Comptes rendus Soc. de BioL, i4 novembre igoS, p. 1329). — II. Recherches sur les ovaires de Grenouilles vertes {Ibid., 19 mars 1908, p. 5o4). 1-2S ACADÉMIE DES SCIENCES. » 1° Les extraits salés ou acides des glandes génitales actives d'Oursin {Tojco- pnei/stes lit'i(/us). de Grenouille verte {ftana vin'dis), de Grenouille rousse { fiana temporaria), de Cobaye et de Chien, renferment des substances toxiques que l'on peut ranger dans le groupe des globulines (extrait salé) et dans celui des alcaloïdes (extrait acide). « 2" La toxicité de ces extraits est mise en évidence par des injections intravei- neuses ou par des inoculations sous-cutanées, faites à d'autres animaux. » 3° Les effets généraux de ces extraits présentent, dans leurs giandes lignes, une uniformité remarquable: » En injection intraveineuse, ces extraits, ramenés au degré \oisin de l'isolonie, produisent la mort chez, les Lapins, en déterminant d'abord des troubles moteurs (contractions tétaniques violentes suivies parfois de paralysies), puis des troubles respiratoires (dyspnée"). » Ce sont à peu près les seuls phénomènes produits par les extraits d'ovaires ; avec les extraits tesliculaires, on trouve en plus des troubles circulatoires (sécrétions de larmes, de salive), parfois aussi une exophtalmie et une polynrie très prononcées ; tous ces troubles semblent indiquer, du reste, une excitation particulière des centres nerveux. » En injection sous-cutanée, les extraits d'ovaire de Grenouille en solutions concen- trées (les seuls expérimentés ainsi) tuent piomptement des Cobayes, des Lapins, des Souris et des Grenouilles de même espèce ou d'espèce différente; à dose plus faible, ils provoquent l'avorlement de Cobayes en gestation et entravent la croissance des jeunes Cobayes. » 4° Si l'on compare la toxicité de ces extraits génitaux à celle d'extiaits provenant d'autres tissus d'un même animal, nous voyons, pour la Grenouille par exemple, que l'^ô de Lapin est tué par : 09""' d'extrait salé o\arien, i.O/l !■ musculaire. ly- n rénal et cap^iihiiie, ■->.i'r> » testiculaire. )) 5" La toxicité des extraits génitaux varie a\ec les espèces animales d'où sont tirés ces extraits. Il Par exemple, si l'on considère seulement l'extrait ovarien conlenarrl de^ globulines, on remarque qrr'il faut, pour tuer i''s de Lapin : 22.5'"'° d'extrait ovarien d'Oursirr ('), 89 i> de Gr-erroirillf 1 - 1, « ifto » de Chieirne ( '). -^ III. Recherchfs coiiipaialii.es sur les to.valhuDiincs coulcnues dans divers tissus de Grenouille {Ibid., 28 mai 190/4, p. 883). — IV. Recherches sur les Mammifères {Ibid., 9 mai igo^). — V. Consen'alioii des poisons iicnilauj' (Ibid.). (' ) Fait avec ^.5 ovaii'es. (■-) Fait avec iob de poudre d'ovaire dans 10'''"' d'eau salée. (^) Fait avec as de poudre dans 60""' d'eau salée. skancp: du i8 juillet 190/1. 229 » (]" La tovicité fies extraits retirés de l'ovaire e-.t toujours plus grande que celle des extraits retirés du testicule. n Ainsi, pour tuer i"*» de Lapin, il faut: clic/, la Grenouille, Sg'"' d"e\lrait ovarien contre aSS'^"' d'extrait testiculaire; chez le Chien, i5o'''"' d'extrait ovarien contre ,-,2cm" fl'extrait testiculaire; chez l'Oursin, l'extrait de i45 glandes milles n'amène pas la mort de lapins qui étaient lues, au contraire, par ^5 ovaires. » 7" Les glandes génitales, conservées pendant plusieurs mois dans l'alcool à 90°, ou soumises pendant 4 mois à l'influence d'une température sèche de 55° à 60°, donnent encore des extraits toxiques. Mais la virulence de ces extraits est beaucoup diminuée; ainsi, pour tuer l'-s de Lapin, il faut 168'^"'' d'un extrait ovarien de Grenouille conservé, alors qu'il fallait seulement Sg'"'"' du même extrait frais. » En résumé, ces expériences monlreiit que l'emploi des glandes géni- tales en opolhérapie est justifié et que l'extrait des glandes génitales agit sur l'organisme par l'intermédiaire du SYslème nerveux. Elles montrent en même temps que les opothérapeiites peuvent obtenir des ellels à peu près semblables en faisant leurs extraits avec des glandes génitales appartenant à d'autres types que les Mammifères. Mais les ex[)ériences muntrenl aussi qu'on ne saurait employer à la légère des substances aussi toxiques que les extraits obtenus avec les ovaires de Grenouille et de Chienne, par exemple. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Influence de la lactation sur la résistance (le l'organisme aux agents morhifiques. Note de MM. Charki.v et Vitrv, présentée par M. Bouchard. « On considère en général la lactation comme propre à amener dans l'organisme une série de changements plus ou moins favorables à l'éclosion des maladies ('). Nous avons cherché à établir expérimentalement quels sont, tout au moins en partie, quelques-uns de ces changements. » Dans un premier groupe d'expériences, nous avons étudié, vis-à-vis de certains principes toxiques, les variations de la sensibilité des femelles donnant le lait à leurs rejetons. Voici l'une de ces expériences : » Le 7 juin 1904, à deux femelles de cobayes sensiblement de même poids, l'une (') Soil a la Maternité, soit (pour l'un de nous) dans le service du professeur Hu- tinel, nous avons pu constater, à plusieurs reprises, l'influence nuisible exercée par la lactation sur l'évolution de diverses aflfections (rougeole, fièvre typhoïde, diphtérie, érvsipèle, etc. ). 23o ACADÉMIE DES SCIENCES. normale (7458), l'autre nourrice (6gos), on injecte, par voie sous-cutanée et au même moment, la même quantité d'une même solution de strychnine; chacune de ces cobayes reçoit 11""' de cette solution contenant | de milligramme par centi- mètre cube. — 6 minutes après, la nourrice est prise de convulsions marquées ; ces accidents se répètent avec des intervalles de calme et la mort survient au bout de I heure. De son côté, le témoin offre également des convulsions qui, toutefois, sont moins intenses; l'animal survit. — • Avec les doses et les sujets, ces survies varient : la femelle nourrice de l'une de ces expériences périt en i3 minutes et le témoin en 29. — II est vrai que, dans un cas, les convulsions ont été au moins aussi fortes chez la cobaye normale; mais l'autopsie a révélé que cette cobaye était atteinte d'une néphrite chro- nique dégénérative; au niveau du foie, on notait aussi d'indiscutables lésions de dégénérescence graisseuse ('). » Un second groupe de recherches a consisté à inoculer de la même façon, tant à des cobayes nourrices qu'à des saines, la même proportion de la même culture du bacille pvocyanique. » Ordinairement l'allection s'est révélée plus virulente chez les premières; parfois même, alors que chez le témoin tout s'est réduit à une lésion locale, à la gomme pyocyanique qui chez l'un d'eux a parfaitement guéri, nous avons observé des infections générales aboutissant à la murt en 3 ou 4 jours. » Des études comparatives de même ordre f;tites à l'aide de cultures tuberculeuses commencent à permettre de dire que l'amaigrissement est plus rapide chez les animaux dont les rejetons sont encore à la mamelle. » Ces résultats prouvent clairement que vis-à-vis des poisons à effet immédiat (alcaloïdes tels que la strychnine), le plus habituellement et dans des limites variables, sous Tinfluence de la lactation la résistance de l'éco- nomie fléchit. — A l'égard de l'infection, c'est-à-dire des toxines, il n'en est pas aulrement. Or, si l'on réfléchit que, pour le plus grand nombre, les ma- ladies, au point de vue du mécanisme, se réduisent à des phénomènes de toxicité, on reconnaît que cette modification a une assez grande portée. Aussi une |)ar(ille constatation nous a-t-elle conduits à examiner ce que deviennent, chez les nourrices, les défenses antitoxiques, en particulier celle du foie. (') Comme beaucoup de poisons, la strychnine agit surtout sur le système nerveux. Or, d'une part, si expérimentalement on déminéralise le névraxe, en particulier au point de vue de la chaux, il devient plus sensible à divers' toxiques; d'autre part, pro- bablement sous l'iniluence de la dyscrasie acide plus ou moins marquée au cours de la gestation et de la lactation, dans ces conditions la déminéralisation se réalise dans dif- féientei proportions : par suite, cette débilité paraît liée à cette déminéralisation. SÉANCE DU l8 JUILLET 1904. 23 I » Le 22 juin 1904, chez une cobaye saine et chez une seconde en étal de lactation, OD recueille, à l'instant même où succombent les animaux, los de chacun des deux parenchymes hépatiques. On triture immédiatement et séparément ces 108 avec d'égales quantités d'une unique solution de nicotine comprenant o™"'^, 5 de substance active par centimètre cube d'eau. On les laisse en contact à la température ambiante (dans d'autres circonstances à 37°) pendant 3 heures ou davantage; on filtre ensuite sur des linges fins et l'on expiinie au nouet. — Chez un premier cobaye (470S) on fait pénétrer, dans le tissu sous-cutané, le liquide filtré modifié par la glande biliaire de la nourrice; chez un deuxième (4738), on injecte l'autre liquide. — L'animal qui a reçu le premier de ces produits (nicotine maintenue au contact de cette gjande de la nourrice) a pré- senté des convulsions plus intenses que celles du témoin (sujet soumis à l'influence de cette nicotine atténuée parle foie normal ); tandis que ce témoin a survécu plus de 4 jours, cet animal a succombé en 48 heures. — Au cours de ces expériences, un de ces témoins ayant résisté a servi à d'autres études; par contre, dans aucun de ces essais, on n'a vu les cobayes soumis à l'action de celte nicotine mélangée au tissu iiépatique d'une femelle en lactation (') vivre indéfiniment. » De nombreuses analyses nous ont amenés à reconnaître que, chez les Az U femelles qui allaitent, le rapport ' est légèrement abaissé (0,84 au lieu (le 0,90); de plus, la glycosurie est relativement moins rare. Au cours de la lactation les échanges sont donc quelque peu ralentis ; la matière est moins activement transformée; dès lors, les déchets de la désassimilation sont plus toxiques. En outre, à cette période, la constipation est peut-être plus opiniâtre; l'émonctoire menstruel est, en général, supprimé. Or, nul n'ignore que toutes ces anomalies se révèlent favorables au développement de certaines affections. » Sans parler des changements locaux relatifs à la mamelle, en se basant sur l'expérimentation plus encore que sur l'observation, il est permis d'affirmer que la lactation entraîne dans l'économie des modifications ca- pables de faire fléchir sa résistance à divers agents morbifiques. Ces modifi- cations, qui par-dessus tout consistent dans un degré variable d'auto- inloxicalion ou dans un excès de sensibilité vis-à-vis des poisons d'origine externe, microbienne ou cellulaire, sont en grande partie celles que l'un de nous a constatées au cours de la gestation (-) : il y a, pour ainsi dire, prolongation de cette sorte d'infériorité organique. » (') Il est bon d'ajouter qu'il est mieux de clioisir une femelle nourrice, dont le foie (modification assez classique) offre une manifeste surcharge graisseuse; dépourvue d'attributs antitoxiques, la graisse remplace en proportions variables le protoplasma actif. C ) I-'endant la période de grossesse, d'après les expériences que l'un de nous a i32 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Le lavage mécanique du sang. Note de M. Ch. Répix, présentée par M. Roux. « La recherche d'un |)rocédé physique permettant d'agir directement sur le sang circuhint dans certains cas d'intoxication, pour en extraire les poisons dont il est le véhicule, n'est pas chose nouvelle. Deux méthodes ont jusqu'ici été mises en œuvre : la transfusion du sang et le lavage du sang. » La première de ces méthodes consiste, comme on le sait, à saigner copieusement l'animal et à lui infuser le sang défibriné d'un ou plusieurs de ses congénères; la seconde consiste à pratiquer des injections massives de sérum artificiel dans l'espoir d'entraîner les substances toxiques à la faveur de l'excrétion urinaire surabondante ainsi provoquée. La transfusion a fait ses preuves, notamment ilans les cas d'empoisonnement par l'oxyde de carbone, mais elle présente des difficultés d'exécution qui en restreignent el en reslreindiont toujours considérablement l'emploi. Quant au lavage du sang, il n'a donné que des insuccès, faciles à prévoir si l'on réfléchit que la vitesse d'injection compatible avec la tolérance cardiaque est très limitée et surtout que la simple dilution du sang ne semble pas capable de rendre le filtre rénal [jerméable à des substances qu'il ne laissait pas passer. » Nous avons travaillé depuis plusieurs années à réaliser une troisième méthode dont voici le principe : » Le sang, aspiré à l'aide d'une ponction veineuse, est aussitôt mélangé avec huit ou dix fois son volume d'une solution saline isotonique. Ce mé- lange, suffisamment incoagulable pour les besoins de l'expérience, est envoyé dans un séparateur centrifuge combiné de telle manière que la totalité des globules sanguins se réunissent jiresque instantanément en un seul point où ils sont puisés par une pompe qui les réinjecte immédia- tement à l'animal. Le fonctionnement de l'appareil est automatique et con- tinu; il a pour résultat, en somme, d'extraire le plasma avec tout ce qui jjoursuivies avec M. Hoclié, la production de principes organiques nuisibles est plus abondante; leur genèse el leur rétention dans le tube digestif sont plus accentuées; leur élimination par le rein, l'intestin ou la peau est moins active, leur destruction par les organes antitoxiques moins prononcée, elr. (Cf. Charri.n et Kociif:, Comptes rendus. i5 juin jgoS). SÉANCE DU l8 JUILLET 1904. 233 s'y trouve dissous et de le remplacer par du sérum artificiel et cela sans porter atteinte aux hématies pour lesquelles un court passage hors de l'organisme est inolTensif. » L'appareil que nous avons construit et qui fonctionne actuellement à l'Institut Pasteur se compose essentiellement d'un arbre horizontal susceptible de recevoir un mouvement rapide de rotation et portant deu\,bras en croix. Chacun de ces bras se termine par une chambre cylindro-conique ; ils sont traversés, ainsi que l'arbre hori- zontal, par un système de canaux au nombre de trois et qui sont destinés : le premier à amener dans cette chambre le mélange sanguin, le second à retirer les globules avec la quantité de liquide nécessaire pour reconstituer le volume du sang primitif, le troi- sième enfin à évacuer le surplus du liquide isotonique. Les chambres cjlindro-coniques sont occupées chacune par une pile de cônes creux métalliques, en forme d'enton- noirs, dirigés perpendiculairement à l'axe de rotation de l'appareil. Ces cônes ne viennent pas en contact lun avec l'autre, mais sont séparés par d'étroits interstices de (|uelques dixièmes de millimètre. La situation des orifices d'entrée et de sortie est telle que le mélange sanguin est obligé de cheminer à travers ces interstices. » Dans chacune des minces lames liquides ainsi circonscrites, il se produit, sous l'aclion de la force centrifuge, un départ entre le liquide et les cellules; celles-ci, plus denses, s'appliquent contre la paroi la plus excentrique de l'interstice, suivent la déclivité de cette paroi et aboutissent finalement au sommet des chambres, précisé- ment au point où s'ouvre l'orifice du tube de retoui-. Quant au liquide de lavage, poussé jiar la vis a tergo, il suit un chemin inverse le long de la paroi opposée des interstices et gagne ainsi l'orifice du canal d'évacuation situé à l'autre extrémité des chambres. Ce phénomène se reproduisant sur une surface proportionnelle au nombre des cônes, c'est-à-dire relativement très grande, on conçoit que le simple passage du mélange sanguin dans l'aijpareil puisse suffire à amener la séparation complète de l'élément liquide et de l'élément solide. En fait, on obtient aisément à la sortie du séparateur un sang reconstitué aussi concentré ou même plus concentré que le saug naturel, tandis que le liquide de lavage est parlaitement dépouillé de ellules. » Pour éviter qu'il ne se produise à la longue une sorte de colmatage de l'appareil par les globules, le liquide, à son entrée, est projeté directement sur les parties les plus exposées à subir ce colmatage, qui se trouvent ainsi balayées à chaque coup de piston. Les tubes dans lesquels circule le sang sont également nettoyés par un artifice analogue, de sorte que, nulle part, il ne peut se produire aucune stagnation favorable a la formation d'un coagulum. Enfin, nn dispositif spécial prévient la rentrée d'air dans la veine de l'animal. » Dans une Communication ultérieure, nous ferons contiiiître, au point de vue phvsiologi(|ue d'abord, les détails des essais de lavage mécanique du sang que nous poursuiNous actuel!» menl. » C. R., iç,o4, 2- Semestre. (T. CWMX. ^' 3 ) 3r a34 ACADÉMIE DES SCIENCES. HYGIÈNE. — Recherche de l'arsenic dans quelques produits alimentaires. Note de M. V. Bordas, présentée par M. d'Arsonval. « Les intoxications produites à l'étranger, du t'ait de l'ingestion de bières rendues arsenicales par l'emploi accidentel de glucoses impurs, ont attiré l'attention de ceux qui s'occupent d'hygiène alimentaire. » Grâce aux longues et patientes recherches qui ont été pratiquées en Angleterre, on est arrivé à reconnaître que la plu|)art des névrites péri- phériques classées autrefois sous la rubrique invariable de névrites péri- phériques alcooliques étaient des névrites arsenicales. M A la suite d'une nouvelle épidémie de névrite périphérique qui a eu lieu à Halifax en 1902, le D"' Hodgson a reconnu que celte afiéction était de nouveau occasionnée par l'usage de bière arsenicale. » Celte fois l'arsenic n'était plus introduit par le glucose, mais par le malt torréfié à l'aide de charbon de coke plus ou moins arsenical. » Cette épidémie de névrite a d'ailleurs cessé aussitôt que les brasseurs d'Halifax eurent abandonné l'usage de combustible arsenical pour la tor- réfaction du malt employé en brasserie. )) Les faibles quantités d'arsenic trouvées par les chimistes qui ont analysé les malts incriminés d'une part, et les redoutables accidents produits par l'ingestion des bières fabriquées avec ce malt nous ont con- duit à rechercher la présence de l'arsenic dans les produits alimentaires soumis à la torréfaction par le coke ou le charbon de terre. » Nous avons aussi recherché l'arsenic dans certains produits employés couramment pour l'alimentation des enfants et des malades, et qui dérivent en partie de produits chimiques susceptibles de contenir de l'arsenic. » Ce sont ces recherches que nous exposons aujourd'hui. » Ces recherches ont élé faites par la méthode de M. G. Berlraud, en tenant compte de toutes les observations et précautions indiquées pour ce genre d'analyses. » L'appareil employé permettait de déceler le -yi^ de milligramme d'arsenic. Des anneaux typeâ depuis le xèwâ '^^ milligramme jusqu'au y^ ont été préparés en vue de servir de terme de comparaison avec les annenux obtenus pour les dillerenls échantil- lons mis en présence. » Afin de déterminer aussi exactement que possible la quantité d'arsenic contenue dans l'échantillon examiné, la |)rise d'essai a toujours été telle que l'anneau obtenu ne dépassait pas le -j-^ de milligramme. Au delà de cette limite, l'anneau formé est trop intense pour permettre d'apprécier sa valeur. SÉANCE DU i8 JUILLET jgo/i- 3^5 Glycérines. Quantité de glycérine Arsenic trouve Arsenir, en ^, I — ~- pour loo^'"'^ expérience pour ioob de glycérine dans de en Origine. l'appareil pour l'essai. glycérine. ac. aisénieux. cm- mg ms , °'? Industrielle nM 2 o,ooA o,i.')o 0,19s „ no2 10 o,oo3 o,o3o 0,089 „ n° 3 10 o,ooii o,o3o 0,089 Pharmaceutique n" 1 5 o,oo5 0,100 0,182 „ no2 10 o,oo5 o,o5o 0,066 „ n° 3 100 o,oo5 o,ooS 0,007 Glycrrophosphales, pliosphoglyccrales. elc. Arsenic Quantité Arsenic trouvé pour loo» Origine. expérience. pour l'essai. pour loo». ac. arsénieux. Produit pharmaceutique n" 1. . . 20 o,oo3 0,010 0,019» ,) n"-!... » o,oo5 0,025 o,o83 „ n''3... » o,oo4 o,o!o 0,0264 „ n°4.... » 0,006 o,o3o 0,0896 Produit alimentaire (non piiar- .naceutlque) » o,oo5 o,025 o,o33 Chicorée et mail. Arsenic Quanlité Arsenic trouvé pour looe Origine. expérience. pour l'essai. pour mos. ac. arscnieux. Chicorée brune n° I 2 o,oo5 o,2jo o,odo „ ,,0 i2 « <),ooj o,25o o,33o Chicorée blonde n° 1 " » 0.002 0,100 0,182 „ no 2 » 0,006 0,800 0,396 „ n" 3 » 0,002 0,100 0,182 Malt torréfié à l'anthracite 10 o,oo.5 o,o5o 0,066 1. La quantité d'arsenic calculé en arséniate de soude peut atteindre i^s, 752 dans certaines chicorées torréfiées avec de.s charbons demi-gros, pour les glycérines nous avons trouvé le chiffre de o"8,9 pour 100. .. Lesproduilsalimentairesàbasedeglycérophosphales, etc. sont évidem- 236 ACADÉMIE DES SCIENCES. ment moins riches en arsenic que les substances ci-dessus énoncées, mais ils n'en contiennent pas moins îles quantités d'arsenic qui, calculé en arsé- niale de soude, représentent 0""*^, 2 pour 100 de matière. » Ces doses sont loin d'être négligeables, surtout si l'on songe que ces produits sont consommés principalement par les enfants en bas âge. » HYGIÈNE. — Nouvelle contribution à l'épuration bacléricnne des eaux de source et de rivière au moyen des sables fins non submergés. Note de MM. 1*. MiQUEL et H. Mouciiet, présentée par M. Roux. « Dans une précédente Note (') nous avons décrit brièvement un pro- cédé de filtration permettant de rendre potables et inoffensives les eaux de source suspectes et les eaux de rivière fortement contaminées. » A celte épo(|ue. nos recherches nous permettaient d'affirmer que les sables fins non submergés disposés en masses homogènes de 1™ environ de hauteur pouvaient épurer par 24 heures et par mètre carré un volume d'eau égal à Syô'. » Depuis nous avons reconnu que ce volume peut être porté à 2"'' et davantage par mètre carré et par jour sans que la clarification et l'épuration bactérienne des eaux cessent d'êlre satislaisantes. )i Le sable qui a d'aboril servi à nos premiers essais était du sable de Fonlainebleau passant presque entièrement dans le tamis à mailles de -^ de millimètre. Dans de nou- velles expériences nous avons utilisé le sable fin de .Seine passant, à peu près entière- ment, dans le tamis à mailles de {■^ de millimètre. Les résultats obtenus avec ce dernier sable ont été de même excellents. » Pour épurer les eaux de .source et de rivière nous avons adopté le dis- positif suivant : .) Au-dessus d'un drainage noyé dans du gros gravier, on dispose une couche de 8'"' à 10"" de gravillons que l'on recouvre d'une couche de sable ordinaire d'en- viron o™,io d'épaisseur. C'est sur cette couche de sable de grosseur moyenne que l'on place, en le pilonnant et après l'avoir humecté, le sable fin sur une hauteur variant de I" à i^-iSo. (^)uand l'eau à épurer est claire et charrie peu d'argile, la partie supérieure des sables fins est recouverte de gros graviers de façon que l'eau amenée à la sur- face du fillre arrive sans vitesse sur la couche de sable fin et ne puisse y produire des alTouillements. (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, igo/J, p. 1245. SÉANCE DU l8 Ji:iLLET igo/j. 287 » Quand l'eau à épurer est sale, remplie de détritus organiques, on substitue, à la couche de graviers qui vient d'être indiquée, une couche de sable tamisé de grosseur moyenne afin de retenir les impuretés et qu'on peut ultérieurement enlever sans tou- cher au sable fin. C'est ainsi qu'est constitué notre filtre destiné à épurer l'eau de l'Ourcq qui fonctionne actuellement avec un débit de 2"" par jour et par mètre carré. » Dans son passage à travers cet appareil, l'eau de l'Ourcq se clarifie entièrement, sa teneur en oxygène augmente environ de 20 pour 100 et sa matière organique dissoute est réduite suivant les vitesses de filtration, dans la proportion de 10 à 20 pour loo. » La teneur microbienne de l'eau de l'Ourcq amenée sur le filtre a sou- vent atteint 200000 bactéries par centimètre cube, tandis que l'eau épurée n'a présenté, sous le même volume, que 5o à 80 microbes vulgaires dus, surtout, aux recrudescences bactériennes spontanées observées si fré- quemment dans les eaux épurées, » Quant aux eaux de source dirigées à travers ces sortes de filtres, elles abandonnent également les bactéries qu'elles charrient, mais ne subissent, au point de vue chimique, aucune modification notable. » L'eau dirigée aussi uniformément que possible à la surface de nos filtres disparaît instantanément et chemine dans la masse de sable fin avec une vitesse variable suivant les débits. Cette vitesse est égale à 70 minutes par mètre de hauteur de sable de Fon- tainebleau pour un débit deo',526par minute et par mètre carré et à 5o minutes pour un débit de r ',060. » Avec le dispositif employé, l'imperméabilisation du sable fin est considérablement retardée, elle n'est pas encore appréciable sur le filtre fonctionnant dans le laboratoire depuis deu>L ans avec de l'eau de l'Ourcq, ni sur le filtre à eau de source en activité depuis 4 mois. )) Le problème de la distribution de l'eau à la surface des appareils, dont nous [lour- suivons l'étude, ne nous paraît offrir aucune difficulté pratique. Si ces appareils ont une faible surface, on peut, au moyen d'une conduite percée d'orifices appropriés, assurer la répartition égale de l'eau à épurer; si les filtres offrent une grande surface, rien n'est plus aisé que de les irriguer par section, ce qui résout facilement le problème. » Quant au débit constant des filtres ou des sections des filtres, il est assuré par l'écoulement de l'eau au travers d'un orifice de grandeur voulue, débitant l'eau sous une pression invariable. » En résumé, après avoir étudié pendant plus de 10 ans l'épuration bactérienne des eaux de rivière par les filtres à sable submergé, après avoir consacré plusieurs années à l'épuration îles eaux de source par la matura- tion artificielle des bassins filtrants, au moyen de précipités divers (oxyde de fer, alumine, etc.), ou par l'addition méthodique de substances argileuses, 238 ACADÉMIE DES SCIENCES. nous avons reconnu que les filtres à sable fin non submerge présentent sur ces divers procédés une supériorité incontestable, s'accusa nt par une constance absolue dans l'épuration et par un défaut de fragilité qui en augmente considérablement la sécurité. » MÉDECINE. — Sur la durée des séances dans le traitement de l'hypertension artérielle par la d' Arsonvalisalion. Note de M. A. Moutier, présentée par M. A. d'Arsonval. « Nous avons exposé antérieurement que l'on pouvait rapidement ramener la pression artérielle à la normale par la d'Arsonvalisation, dans le cas d'hypertension permanente; nous avons également montré qu'en général on n'obtenait pas un retour à la pression normale par une seule application électrique, mais que l'on observait après chaque électrisalion un abaissement delà pression artérielle, tant que celle-ci était au-dessus de la normale. » Nous avions d'autre part constaté qu'il n'y avait pas avantage, au point de vue de cet abaissement, de faire de longues séances d'électrisation; or, de nos nouvelles recherches, il résulte que l'action de la d'Arsonvalisation est très rapide, qu'elle s'exerce dans les premières minutes de la séance, qu'elle a toujours été complète, dans les cas que nous avons observés, au bout de 5 minutes, et même en général au bout de 2 à 3 minutes; on n'obtient pas un abaissement plus grand de la pression artérielle après ce temps. » Dans le traitement de l'hypertension artérielle, il n'y a donc pas lieu de prolonger au delà de 5 minutes les séances de d'Arsonvalisation. » OCÉANOGRAPHIE. — Sur un nouveau type de piézomètre. Note de M. Buchanak. « Ce piézomètre se présente, dans la figure, dans sa forme la plus simple et dans celle qui se prête le mieux à la détermination dans la mer de la compression de l'eau de mer sous l'influence du poids d'une colonne donnée d'eau de mer, ou bien de la contraction intégrale due au refroidis- sement et à l'augmentation de pression à la fois. » Le vase A contient l'échantillon d'eau de mer dont la masse et la densité sont connues. Cette eau repose sur une nappe de mercure dont la SÉANCE DU 18 JUILLET I9»)'(. 2^9 masse est également connue et qui occupe l'ampoule G à l'extrémité infé- rieure de A. Le tube B, qui se tient dans l'axe de l'instrument, trempe à son extrémité inférieure / dans le mercure, et il est gradué volumélrique- ment. Son volume intérieur est de i à 3 pour 100 de celui de A, selon la profondeur à laquelle on a l'intention d'opérer. Ce tube traverse le bouchon en caoutchouc D, qui est inséré avec soin dans le col de A et ficelé pour plus de sécurité. Pour un opérateur habile cette opération ne présente aucime difficulté. » On amène l'instrument à une tempéiâture définie et convenable qui peut être celle de l'eau de surface locale et l'on observe le niveau e qui cor- respond au volume v du mercure dans le tube B. Ensuite on fait descendre l'instrument à la profondeur prévue. Si cette profondeur est telle que la contraction apparente du liquide dans le piézomèlre est inférieure au vo- lume V dans le tube B, quand on remonte le piézomèlre, rien n'est changé et le mel-cure regagne le niveau e. » En choisissant le niveau e aussi haut que possible, on a pu faire descendre un piézomèlre contenant 200°°'' d'eau distillée à une profondeur de 4270°' sans que le tube B se soit vidé de mercure. En revenant à hi surface, le mercure a repris sa hau- teur antérieure e, et, en essayant l'eau avec du nitrate d'argent, on n'a pas pu trouver de chlore. La répétition de cette expérience a [uonlré que le bouchon, convenablement fixé, ne se déplace pas et reste étanche, même au\ plus grandes ju-ofondeurs. » Si le volume v de mercure dans le tube axial est relativement faible. 24o ACADÉMIE DES SCIENCES. il arrive un moment, dans la descente, où tout le mercure s'est retiré dans l'ampoule, et le tube B est complètement rempli d'eau de mer. Aussitôt que cette profondeur critique est dépassée, l'eau de mer traverse le mercure et va se réunir avec celle qm' était déjà dans A. Quand on arrête la descente du piézomètre, le tubeB est rempli d'eau de mer; tout le mercure se trouve dans C, et A contient, non seulement l'eau de mer qui y était au commen- cement, mais aussi celle qui est entrée pendant la descente. C'est à la plus grande profondeur que se précisent les conditions initiales de température, de pression et de volume. » Pendant la descente, l'expérience proprement dite se prépare, et c'est seulement à la profondeur maxima qu'elle commence. Lors de l'ascension, nous voyons commencer la détente; l'expérience se termine lorsque le piézomètre est revenu à la surface et qu'on a noté le niveau e' qui cor- respond au volume final v' du mercure dans le tube B à la température primitive. Pour interpréter l'expérience, on a les données suivantes : » Données primitives. — Avant la descente, on a déterminé le poids M du mercure et celui VV de l'eau de mer dans le |)iézomètre, la densité S de cette eau, et le volume v du mercure dans le tube B à la tem|jérature T. Pendant l'opération, on observe la profondeur maxima D en mètres, et, après l'opération, on note le niveau e qui correspond au volume final v' du mercure dans le tube B à la température primitive T. Sur un thermomètre indépendant, on observe la température / à la profondeur D. » De ces données on déduit la pression en atmosphères, /> = -^ D, à la profondeur maximum; {v — v), le volume à T et à la pression atmosphé- rique de l'eau qui est entrée pendant la descente, d'où l'on obtient faci- lement son poids w, et, en y ajoutant le poids primitif W, on a le poids d'eau de mer, dont le piézomètre est chargé. Avec ce poids (W-i-w), et en se servant des Tables appropriées, on obtient V, volume de cette masse d'eau de mer à la température/ et à la |)ression atmosphérique, et V. son volume à la même pression et à T. B Pour le mercure on accepte i3'',6 comme sa deiisilé à o''fi et 0,00018 comme son coefficient de dilalation thermique. De mes expériences résulte o,ooooo4 comme son coefficient de compressibilité, d'où Ton obtient facilement Qt et Q, les volumes du poids M de mercure à la pression atmosphérique et aux températures Tet < respec- tivement, et Q,,j son volume à la profondeur maximum. » L'enveloppe consiste presque entièrement en veire, sauf pour le bouchon qui est en caoutchouc. Son volume à T et à la pression atmosphérique est N'=V'-^(^)t-.''. SÉANCE DU l8 JUILLET 1904. 2.41 A la pression p et la température t ce volume devient : N = N'[i — 0,00002 (T — <)](i — 0,000 002 5/)). » Pour les bouchons en caoutcliouc, j'ai trouvé la compressibilité de 0,000089. 0" n'a à considérer que la partie du bouchon qui est serrée dans le col du piézomètre. Pour prendre un exemple pratique, le col d'un piézomètre de 200'^"'' avait un diamètre moyen intérieur de 17™™, le tube B avait un diamètre extérieur de 7"™ et le bouchon pénétrait de iS""" dans le col, de sorte qu'un cylindre à base annulaire, ayant un volume de 2'^™', 45, était seul en jeu. Lorsque le piézomètre se trouve sous la mer, le liquide et l'enveloppe sont comprimés et l'on reconnaît facilement que la compression dans le plan transversal du bouchon est celle du verre qui le contient, tandis que la compression longitudinale est celle du caoutchouc. Puisqu'il n'y a pas de déplacement du bouchon, la compression dans sa longueur doit avoir lieu également dans les deux sens opposés, de sorte qu'il n'y a que la moitié du cylindre dont la compression pro- duit un effet sur le volume intérieur du piézomètre. Dans le cas actuel, ce volume est de i'^"'",225 qui se comprime de o*^"', 0000^7 par atmosphère. Aussi, 200'^"' de verre se compriment de o""',ooo5 par atmosphère. Mais la compression du verre diminue le volume du piézomètre, tandis que celle du bouchon l'augmente. Par conséquent la compression résultant de l'enveloppe dans ce cas est de o'"', 000 453 par atmosphère. On a trouvé que la dilatation thermique du bouchon peut être négligée. En désignant par c l'augmentation de volume par atmosphère due au bouchon, on a pour le volume de l'enveloppe, à la profondeur maximum, N + cp. » On a donc iiour la compressibiliLé vraie moyenne d'eau de mer de température t sous une surpression p : '■'-Qo>-(V'-V) + i^-cp) ■r, = \p OCÉANOGRAPHIE. — La fosse de l'Hirondelle, dans l'archipel des Açores. Note de M. Tiioulet. « La fosse de l'Hirondelle située entre S. Miguel et Terceira, dans l'ar- chipel des Açores, a pu être étudiée, grâce aux sondages exécutés par le prince de Monaco, en 1887, à bord de son yacht V Hirondelle , et, en 1902, à bord de la Princesse- Alice. Sur son bord sud-est, à i,5 mille de la Pointe- Ferraria, de S. Miguel, se trouve l'emplacement oit, le 18 juin 181 1, par Zjo brasses de fond, apparut l'île de Sabvina, qui disparut complètement trois mois après. La fosse, comprenant un espace d'environ 60 milles sur DO milles, c'est-à-dire d'une superficie un peu supérieure à celle du lac Léman, a été déterminée par 2g sondages, dont i5 ont rapporté des échantillons de fonds que j'ai ensuite analysés mécaniquement, chimique- C. R., 190/i, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N- 3.) 32 242 ACADEMIE DES SCIENCES. ment, macroscopiquement et microscopiquement dans mon laboratoire lie Nancy. J'en ai dressé une carte bathy métrique au ,-^~, accom- pagnée de deux sections perpendiculaires entre elles. Les conclusions auxquelles j'ai été amené sont les suivantes : » L'archipel volcanique des Açores consiste en trois plateaux corres- pondant à peu près à l'isobathe de iSoo". Le premier porte les îles de Florès et de Corvo, le second est entièrement sous-marin ; le troisième, véritable plateau des Açores, a pour cimes les îles de Fayal, Pico, S.Jorge, Graciosa, Terceira, S. Miguel et Sta Maria. C'est en réalité un immense cratère hémicirculaire dont la concavité est tournée vers le sud. L'ensemble, hérissé de caldeiras et de pics abrupts, offre l'aspect d'un paysage lunaire. .1.J SE sw. NE rasse de l nironcielle imU. Ju L.^^ » La fosse de l'Hirondelle est un cratère adventif du cratère des Açores. Ses fonds volcaniques, sont constitués surtout par de l'obsidienne et des ponces, et portent les marques de liqualions s'étant eflectuées au sein d'un même magma, et ayant isolé divers minéraux cristallisés selon les circonstances du refroidissement, ainsi que d'un étonnement au contact brusque des eaux de la mer. L'obsidienne, plus pesante, est plus voisine des orifices d'éjection ; la ponce, plus légère, s'en éloigne davantage, sauf dans les creux abrités contre les courants, comme les parties profondes de la fosse de l'Hirondelle. Peut-être celte remarque sera-t-elle de nature à permettre, par l'examen microscopique de fonds volcaniques, de préjuger de la position et de l'éloignement probable de l'orifice sous-marin les ayant éjectés. » Les fonds étudiés apportent l'indication des rourants voisins du fond, consécutifs SÉANCE DU l8 JUILLET 1904. a/jS aux éruplions volcaniques sous-marines et dont l'existence a été maintes fois directement observée, notamment à la dernière éruption de la Martinique et à Sabvina même. Ces courants entraînent avec eux les matériaux sableux produits par l'éruption et pulvé- risés par étonnement. Plus lard, lorsqu'ils se sont suffisamment atténués par la dis- tance, ils se bornent à déplacer les parties légères vaseuses fines des fonds déjà déposés, tout en laissant en place les grains plus pesants que renfermaient les vases sableuses et qu'ils n'ont plus la force d'entraîner. » Il semble probable que les raz-de-marée ou lames dites de fond qui causent tant de sinistres sont dus à des commotions sous-marines, éruptions volcaniques ou tremblements de mer. L'onde volcanique courant sur le fond, dans les abîmes, se relèverait brusquement en heurtant les hauts- fonds du lit océanique voisin des côtes. S'il en était ainsi, il serait permis de supposer que le lieu d'origine le plus probable est, pour les côtes occi- dentales d'Europe, la région des Açores. L'hypothèse serait confirmée par la fréquence plus grande des raz-de-marée entre Brest et Rochefort ou l'embouchure de la Gironde que dans le fond même du golfe de Gascogne, aussi bien sur la côte de France que sur la côte septentrionale d'Espagne protégées par le cap Finistère, sauf toutefois le cas de réflexions d'onde. » M. CuAPEL adresse une Note sur des « Perturbations météorologiques dues aux essaims cosmiques, en 190/1 ». M.. A. GuiLLEMARE adrcssc une Note ayant pour titre : « Rôle et impor- tance du grain chlorophyllien dans la nature ». M. J. CoQUiLLioN adresse une Note sur « Une lampe électrique pour les mines avec indicateur de grisou ». La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. 2 44 ACADEMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 4 juillet 190/4. Trypanosonies et Trypanosoiniases, par A. Laveran, Membre de l'Inslilut, et F. Mesnil; avec 71 fig. dans le texte et i pi. h. t. en couleurs. Paris, Masson et C'', 1904; I vol. in-8°. (Hommage des Auteurs.) Controverses transformistes, par Alfred Glard, Membre de l'Institut. Paris, C. Naud, 1904; 1 vol. in-S". (Hommage de l'auteur.) Travaux géodâsiques et magnétiques aux environs de Tananarive, parle P. Colin, Correspondant de l'Institut. (Extr. des Comptes rendus de V Académie des Sciences, 1. GXXWIII, p. 1076; séance du ■?. mai 1904.) Paris, Gautliier-Yillars; i fasc. {n-'^". Observations magnétiques à Tananarive, par le P. Colin, Correspondant de l'Institut. (Extr. des Comptes rendus de V Académie des Sciences, t. CXXXVIII, ]). i3i8; séance du 3o mai 1904.) Paris, Gauthier-Villars ; i fasc. in-4°. Notice sur la Vie et les Travaux de Georges Lechartier, Correspondant de l'Ins- titut, par J. Cavalier. ( Exlr. du Bulletin de la Société scientifique et médicale de l'Ouest, t. XIII, n°l, 1904.) Rennes, imp. Francis Simon, 1904; 1 fasc. in-S". {A suivre.) ERRATA. (Séance du 4 juillet 1904.) Note de M. Hervé, Sur la stabilisation de route des ballons dirigeables Page 87, ligne 6 en remontant, au lieu de locomotion, lisez locomotion aérienne. Page 38, ligne 10 en remontant, au lieu de rapport, lisez rappel. N° 3. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 1» juillet 1904.) MEMOIRES ET COIMUIVICATIOIXS DBS MKMBHRS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Brrtiielot. — Expériences sur l'oxyda- tion lente du cyanogène cl des cyanuirs par l'oxygène libre M. A. Lavkkan. — Immunité naturelle des Cynocépliales pour les Trypanosomiases, l'ages. activité de leur sérum sur les Trypano- soTues , — *// M. J. GossiiLET. — Cartes hypsouiélriques des assises crélaciques dans le nord de la France : Hègion de Douai i-^q MEMOIRES PRESENTES. M. L. Gros soumet au jugement de l'Aca- démie des « Considérations sur les prin- cipes de l'Arithmétique» iSi M. LuciiiN UuniN adresse une Note ayant pour litie : •■ Recherche et dosage de l'acide citrique dans les vins » iSj M. S. Abdl'llah soumet au. jugement de l'Académie un « Travail relatif aux Tables de corrections des levers el couchers de la Lune AI. AvERLY adresse un complément à son Ouvrage sur « Le problème général du vol > CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire I'Erpkïuei, donne lecture de plusieurs télégrammes de M. Kilian et de M. Marchand, relatifs à des secousses sismiques des i3 et i3 juillet iSj M. Ch. Kenahd. - Ballons dirigeables. Stabilité longitudinale js; M. G. Saqnac. — Sur la propagation ano- male de la lumière au voisinage d'une ligne focale et sur li:s interférences des vibrations dont les amplitudes sont cle^ fonctions difTércntes de la distance iX'i M. A. DE Gramont. — Sur la disparition dans l'étincelle oscillante des raies du silicium présentées dans les spectres de cer- taines étoiles isy M. H. BouuiER. — Variation de l'indice de réfraction d'un éleclrolyte soumis à l'ac- tion du <(iurant . içji MM. Anore BuociiKT et Joseph I'ktit. — Influetiee de la densité de courant tlau> l'électrolyse par courant alternatif ni-i M. E. ARiiis. — Sur la loi fondamentale des phénomènes d'osmose njii M. Albert Colson. — Sur la constitution des sels dissous u)9 MM. .\. Changer et A. de Schulten. — Sur quelques iodates de cuivre cristallisés ... .!oi M. E. JuNOFLEiscH — L'acide lactique droit et l'acide lactique gauche ne se conduisent pas semblablement dans les réactions.... 2u3 M. P. Lemoult. — Sur l'anilide orthoplio-:- phorique et ses homologues; de la u"" existence du composé C' H^ Az H — P S ( Az C« Il • )■■ •.!()(; MM. Ch. Moureu el M. Buachin. — Con- densation des acétones acélyléniques avec les alcools et les phénols -joS MM. L.-.I. Si.MoN et A. Conuuche. — Action de l'éther uxalacétiquesur l'aldéhyde ben- zylique en présence desamines priniaires. 311 MM. A. AsTRUC el E. Bauo. — Thermo- chimie el acidimélrie de l'acide mono- m^thylarsinique ut MM. JuST Alix el Isidore Bay. — Sur une cause fréquente d'erreurs dans l'analyse centésimale des houilles uiô M. A. Gruvel. — Sur quelques points de l'anatoniie des Cirrhipédes 2ili M. Edouard de Janczewski. — Les plantes anli méridien nés 218 M. C. Gerrer. — Klamines carpellisées de la Girotlée •.•19 M. G. Erieuel. — Sur la loi de Bravais considérée conïme loi d'obsei'vation yyi , MM. L. Dlparc et Th. Hornu.nu. — Sur une nouvelle théorie de i'ouralitisalion. . 2-ïi M. E. DE Martonne. — Sur les terrasses des rivières karpatiques en Koumanie... 22li M. Gustave Loisel. — Becherches sur les poisons génitaux de diiïérents animaux., aa- MM. CiiARiiiN et VlTRY. — Intluence de la lactation sur la résistance de l'organisme aux agents morbiliques.. 229 N° 3. SUITE DR LA TABLE DES ARTICLES. Le lavage Pages, nj.écanique ■ii-i a34 M. Ch. RÉriN du sang M. V. lioHDAS. — Recherclrë de l'arsenic dans quelques produits aliment; ras .... MM. P. MiQUEL et H. Mouchet. — Nouvelle contribution à l'épuration bactérienne des eaux de source et de rivière ai moyen des sables fins non submergés. , 236 M. A Moutier. — Sur la durée des séances dans le traitement de riivpertension arté- rielle par la d'Arsonvalisation 23S M. BuCHANAN. — Sur un nouveau type de Bulletin bibliographiquk Errata . . . Pages. piézomélre 23S M. Thoulet. — La fosse de l'Hirondelle dans l'archipel des Açores 2^1 M. Chapel adresse une Note sur des « Per- turbations météorologiques dues aux essaims cosmiques, en' 1904 » 243 M, A. GuiLLEMAiiE adresse une Note ayant pour titre : « Rôle et importance du grain chlorophyllien dans la nature» a4'^ M. J. CoQuiLLioN adresse une Note sur « Une lampe électrique pour les mines avec indicateur de grisou « 243 244 a44 PARIS. — IMPRIMERIE G A UTHIE R - V IL L A RS, Quai des Grands-Augustins, bb. Lt Gérani : GaOTHIBB-Viliar*. .uG ir -.. 1904 ^ _a SECOKD SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. K 4(^i5 Juillet 1904). PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RRNDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 RÈGLEMENT REL/iTIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les si-ances des 23 juin 18(32 et 2/i mai 187,5 Los Comptes rendus lielxiomadaires des sèaiiees de U Académie 'iQ coniposeiiL des extraits des travaux de ses Mendjres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus n /|8'pages ou 6 feuilles en moyenne. 2G numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l"'. — Impression des travaux de r Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de r Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de TAcadémie ne peut donner aux Comptes rendus plus de .5o pages par anné(^ Toute Note manuscrite d'un Membre' de l'/Vca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le ( iou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou coninumiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3-> pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas tes dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a, tant (pie l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance 11. Idique ne font pas partie des Comptes rendus. A^îTicLK 2. - Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé (jui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de .les réduire au nombre de pages requis. I Membn^ qui fait la présentation est toujours nommi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance of cielle de l'Académie. Article 3. Le bon, à tirer de chaque Membre doit être rem à l'Inqu'imerie le mercredi au soir, ou, au plus tari le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. AliTI CLE t. Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche: ni ligures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraiei autorisées, l'espace occupé par ces figures comptei pour l'étendue réglementaire. Li; tirage à part des articles est aux frais des ai tours; il n'y a d'exception que pour les RapportS( les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativ fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré' sent Rèo-lement. Les Savants étrangers à LAcademie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat a„ plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivant. HIC. 1": ''^04 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 25 JUILLET 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MÉMOIRES ET COMMUNICATIOINS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Sur une équation fonctionnelle. Noie de M. Émii.e Picard. « 1 Une équation foncliunnelle de forme très particulière, considérée par Abel, a conduit les géomètres, il y a longtemps déjà, à étudier l'équa- tion fonctionnelle plus générale (i) '!^{Y)=^jy{^r.)V{x,y)dx. ,, Dans cette équation ç(y) est nne fonction donnée de y et V{x,y) est une fonction donnée de x et y; l'inconnue est la fonction f{x). ,, Dans un remarquable Mémoire, M. Volterra a fait une étude appro- fondie de l'équation (.) {Atli délia R. Arc. di Scienze di Torino, iSgS-iSgb), et il a obtenu, sous des conditions très générales, la fonction cherchée f{x). A peu près vers la môme époque, M. Le Roux s'occi.pa.t de la même équation dans les Annales de i École Normale (3^ série, t. XII, iHgS, p. 244)- Sa méthode extrêmement simple consiste à procéder par approximations successives; elle semble cependant conduire à un résultat moins gênerai que celui de M. Volterra, en ce que le champ où se trouve définie la fonction cherchée f{x) est plus limitée, mais cela tient uniquement au mode de démonstration de M. Le Roux. Il est aisé de voir que le résultat obtenu a la même généralité que celui de M. Volterra. Ayant consacré cette année quelques leçons à celte équation, j'ai présenté sous la forme suivante la méthode de M. Le Roux, en introduisant dans l'équation un paramètre X et développant suivant les puissances de X ce qui dans le cas d'une relation C. R., 1904, 2- Semestre.]::,{T. CXXXIX, N° 4.) 246 ACADÉMIE DES SCIENCES. linéaire par rapport à f{oc) [comme l'équalioa (i)] est une manière d'opérer par approximations successives. » 2. An lieu de l'équation (i), j'envisage donc l'équation avec le para- mètre constant "k, ?(,r) = f f(j^-) PC'^s ■ï")'^^ + ^ r/(-^)[P(^' y) - P(-^-. ^r)] dx, qui, pour X=i, donne l'équation (i). Nous supposons que \\x,y) est continue, quand .r et y varient de o à a (a > o), et que, de plus, dans cet intervalle ^{x,x) est différent de o. On se propose de mettre la fonction cherchée /( a?) sous la forme d'une série ordonnée suivant les puissances de \, ( 2 ) f(x) = ./„ (x) + \f,{x) + ... + l-f,, (x) + . . . ; les fonctions fi{x) se déterminent immédiatement de proche en proche. On a d'abord puis, en posant f"^^"")- \>[x,^y on a, d'une manière générale, fn{oc) = - pi / f„-,{ll) -(il, x) du. \ 1 ) *- () » Soit M la valeur absolue maxima de /„ {^oc),x étant compris entre o et a; soit aussi, quand x et y varient dans le même intervalle, |P(a-,j?)i>B et \T.{x,y)\. = i, et la série (3) /(-r) =f,{x) +f,{x) +. . .+ /;,(.r) +. . . donne la solution de l'équation fonctionnelle (i), où il est, bien entendu, SÉANCE DU 25 JUILLET 1904- 1^'] supposé que la fonction 9(7) s'annule pour >' = o. En fait, la série (3) est la série considérée par M. Le Roux. » On sait que, sous les conditions admises, M. Volterra, dans le Mémoire cité, a démontré que la solution de l'équation (i) était unique. » 3. Il n'y a aucune difficulté à traiter par la même méthode l'équation précédente dans des cas plus étendus, envisagés aussi par M. Volterra. » Supposons, pour nous rapprocher du problème d'Abel, que l'on ait l^(^'7)=(y^ (o<«<.), G (a;, y) étant continue quand x et y \ont de o à a, et G(a;, a;) étant différent de o dans l'intervalle (o, a). J'envisage alors l'équation » Bornons-nous, pour abréger, au cas le plus simple, où (p(o) = o. On va encore développer /sous la forme ( k ) f = ./o + >-./'. +•••->- >^"./„ + . • • , fa est déterminé par le problème même d'Abel, et l'on a 9'(j')f(>' et, en désignant par ^){x, y) une fonction facile à former, la relation de récurrence a la forme » La démonstration de la convergence de la série (4) pour toute valeur de \ est ici un peu plus longue, mais elle ne présente aucune difficulté en utilisant quelques formules classiques sur les intégrales eulériennes. Nous arrivons ainsi au même résultat que plus haut. » Dans son Mémoire, M. Volterra examine le cas plus difficile où P(.r, j) étant continu comme au 11° 1, s'annule pour a; = y = o. Des cir- constances très diverses peuvent se présenter; dans les cas où le problème admet une seule solution, on peut utiliser des considérations analogues à celles qui précèdent. 248 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 1. On voit que l'équation fonctionnelle (i) est, au moins avec les hypothèses faites sur P, d'une étude relativement facile. Beaucoup plus complexe est l'étude de l'équation fonctionnelle qui a fait, dans ces der- niers temps, l'objet de nombreux travaux : où f{x,s) et 'i{x) sont données, et où '^{x) est la fonction inconnue. M. Freedholm, introduisant un paramètre "K, a envisagé l'équation ç(a;) + A / f{x, s)''j(s) ds = 'jjix). - Il » Si l'on développe ep, regardée comme fonction de X suivant les puis- sances de }., on peut aisément obtenir, comme plus haut, les coefficients, mais la série ainsi formée n'est plus, en général, une fonction entière. On doit, comme on sait, à M. Freedholm le résultat extrêmement remanjuable que la fonction de >., dont on a ainsi un élément au sens de Weierstrass, est uniforme dans tout le plan de la variable complexe 1 avec des discon- tinuités polaires ne dépendant pas de x. Ce beau théorème est de la plus haute importance pour de nombreuses questions de Physique mathéma- tique. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Étude chimique et géologique de dii'erses sources du nord de Madagascar. Note de MAI. Georges Lemoine et Paui. Lemoi\e. « L'un de nous, dans deux missions successives d'études géologiques dans le nord de Madagascar, a pu recueillir sur place des échantillons d'eaux de plusieurs sources de cette région, en en définissant exactement la situation géologique. » L'analyse de ces eaux a été faite au Laboratoire de Chimie de l'École Polytechnique par les méthodes ordinaires, avec les précautions qu'exigeait le 1res petit volume rapporté, eu égard aux extrêmes difficultés de trans- port dans ce pays (deiooo'^"' à 700""', et même Sgo"^"' pour l'une des sources). (c Pour parer à tout accident, on faisait deux déterminations successives, une pre- mière approximative, sur ijo°"" ou 200™', puis une seconde définitive, sur le plus grand volume d'eau possible. SÉANCE DU 25 JUILLET igo/'j. 2^C) » Le plus souvent, on produisait par ébullilion un premier dtpùt qui était calciné au rouge blanc et l'on y dosait séparément la cliaux et la magnésie. La liqueur filtrée était divisée en deux portions : dans l'une, on dosait le chlore et l'acide sulfurique; l'autre portion était évaporée à 100°, puis le résidu, calciné, était repris par l'eau; sur la partie sohible on faisait un essai alcalimélriqne et l'on séparait ensuite la potasse de la soude par l'acide perchlorique; dans la partie insoluble, on dosait suc- cessivement la silice, l'alumine et l'oxyde ferrique, la chaux, la magnésie. » Quel([ues déteiniinalions supplémentaires ont été faites en évaporant directement toute l'eau à siccité; on insolubllisait la silice (souvent à deux reprises), on précipi- tait les oxydes d'aluminium, de fer. de calcium; on dosait ensemble la totalité des alcalis et on les séparait ensuite. 1) 1. Il existe, dans le nord de Madagascar, une série de sources d'eaux thermales, minéralisées, qui présentent les caractères communs d'avoir une température fort élevée, 60° environ ('), une composition chimique assez analogue et un débit très faible. Elles se trouvent ii peu près, mais non exactement, à la limite des terrains sédimentaires (grès du Lias) et des (') Les températures ont été déterminées au moyen de tlieruioinètres Baudin et, à moins d'indication contraire, elles ont été prises exactement au point d'émergence. 25o ACADÉMIE DES SCIENCES. terrains métamorphiques et jaillissent, tantôt dans les uns et tantôt dans les autres. Andranoniafana. Aiikatoko. Andrano- Ankemadozo. Ramena. andei (B). _ mandevy. (C) Piemiere Deuxième source. soui'ce. (Al. ^' par litre K par îilre g |ii)r îitrc K par lilrr g par liu-c {.-par lit. Bicarbonate de sodium CO^Nall 0,19 0,12 o>49 1 1 27 o,46 i,58 Bicarbonate de potassium CO'KH zéro traces o,o3 0,08 o,o3 0,28 Carbonate de calcium CO^Ca 0,11 0,07 o,i4 o,o5 OjOg o,o4 Carbonate de magnésium CO'Mg o,oo4 0,01 0,02 0,01 o,o3 0,02 Carbonate de fer CO'Fe zéro ? zéro ? 0,09 » Anliydride sulfurique SO' 0,21 o,35 o,54 o,o3 0,20 o.o5 Ciilore 0,01 0,02 0,21? 0)07 0)07 0,07 Alumine et o.wde ferrique zéro 0,006 traces o,oo5 traces Silice 0,02 0,08 o,i4 0,10 0,07 Résidu d'évaporation à 100° 0,78 0,90 ' w 9 ■ > 48 1 ,02 I Recherche qualitative des nitrates par ] . \ quantité quantité quantité ([uantité la diphénylarnine \ [ notable notable notable notable k. Four la deuxième source dAndranomafana, on a dosé directement la potasse et la soude (à l'état de sulfates) après éliaiination des autres bases. On a trouvé o*, 33 de Na-0, tandis que les poids de ce coi'ps, calculés d'après l'essai alcalimétrique et d'après la quantité qui peut saturer SO^ et CI, sont respectivement o8,o43, 0^,274 s' oS)<"4i dont la somme est op,33. B. Pour .\ndranomandevy, on a dosé directement la potasse et la soude (à l'état de chlorures) après élimination des autres bases. On a trouvé 08,67 de ISa'O et os,oi5 de K-0. Les poids de Na'O calculés d'après l'essai alcalimétrique et d'après la quantité qui peut saturer SO' et Cl sont respec- tivement of,47, 0^,026 et os, 043, dont la somme est os.âSg. C. L'analyse de Ramena a été faite par le Laboratoire de Chimie analytique de la Société des Agriculteurs de France, auquel on avait remis plusieurs litres. Elle a donne oe,68oi de soude, os, 0847 de potasse et os,g3o6 d'acide carbonique total par litre. Pour permettre la comparaison avec les autres analyses, on a d'abord attribué à Cl et à SO' des quantités de potasse et de soude propor- tionnelles aux nombres d'équivalents de ces bases, puis on a ramené par le calcul les quantités K-0 et Na'O restantes aux quantités correspondantes de CO'KH et CO'NaH. » Les sources A' Andranotnafana (l'eau chaude) se trouvent, dans la pro- vince de Vohemar, dans le bassin de la Loky, sur son affluent la rivière Ambazoni, non loin de Mangily. Elles jaillissent au milieu de micaschistes, à une altitude voisine de 70™ ; il y a deux sources, à environ 5oo™ l'une de l'autre; leurs tenipéralures sont respectivement de 5(i'',5 et de 59",5; leur débit est assez abondant; elles ont sur place une légère odeur d'hydrogène sulfuré. » La source à' Ankaloko se trouve dans la vallée d'Andavakoera, un peu •} SÉANCE DU 25 JUILLET igol- 25 1 à l'est d'Ambakirano ; il y a, au milieu d'un petit marais, vers 60™ d'alti- tude, deux ou trois orifices, par lesquels jaillit de l'eau à 6o°-62°, déposant une matière pulvérulente : la température de l'air était 28" (thermomètre fronde), le 3o juin 1908, à 4''3o'" du soir. » La source à' Andranomamlevy (l'eau qui bouillonne) se trouve dans la même région à l'ouest d'Ambakirano et à l'est de l'Ambohipiraka, vers 40™ d'altitude. Le point d'émergence, situé au milieu d'un petit marécage, n'est pas accessible, de sorte qu'il n'a pas été possible d'y mesurer la tem- pérature exacte; l'eau du marécage était à 38", température très supérieure des eaux ordinaires, et à celle de l'atmosphère, qui était 22", 5 (i*'' juillet igoS, à 8''3o'° du matin); cette température augmentait rapidement en se rapprochant du centre du marécage. )) La source à' Ankernadozo est très voisine et se trouve dans les mêmes conditions. » La source de Ramena, près du village d'Antseva, sur un affluent du Sambirano, jaillit dans le lit de la rivière, vers 20™ -30" d'altitude, au milieu de grès liasiques, mais non loin de la limite des roches métamorphi- ques qui, suivant toute vraisemblance, se trouvent à une faible profondeur. Cette source a une température de 64°, 5; elle a une légère odeur d'hydro- gène sulfuré. L'eau recueillie a été perdue au cours du voyage ; mais fort heureusement, à peu près au même moment, M. et .M'"' Guy de La Motte, pro|)riétaires dans le Sambirano, en ont fait prélever plusieurs litres qui ont été analysés au Laboratoire de la Société des Agriculteurs de France. » C'est probablement à ce groupe qu'il faut rapporter : une source qui nous a été indiquée par les indigènes, comme se trouvant dans la vallée du Sambirano, prés à' Andranomainly ; les deux, sources signalées dans la province de Voliemar, l'une à Belai'olo, sur la rivière Antoloha, l'autre à Androrongo, sources sulfureuses, à 60" et à fort débit, qui n'ont pas été analysées. B I^a haute température de ces diverses sources (60°) les met tout à fait à part des sources thermo-minérales (de 35° à 4'° seulement) que M. Bocquillon-Limousin et M. Kermorgant (') ont signalées et analysées, dans une tout autre région d'ailleurs, au sud de Tananarive, notamment dans le Betsiieo, à Antsirabe « le Vichy malgaclie u ; les trois sources analysées pour cette station leur ont donné respectivement 4», 60, 4"i 07i os,77 de bicarbonate de sodium par litre. (') Bocquillon-Limousin, Les eaux minérales de Madagascar {Bulletin général de Thérapeutique, 1901, p. 935-941)- — Kermorgant, Eaux thermales et minérales des colonies françaises {Archii'es d'Hygiène et de Médecine coloniale, t. IV, 1901, p. ■», io-a4S). 252 ACADÉMIE DES SCIENCES. >> II. Quelques aiilres sources, encore très alcalines et légèrement chaudes, se trouvent dans une position géographique et géologique diffé- rente. liodo. Sakaianiy. K par lilrc ' k liar litre 13icarbonate de sodium CO^NaH o,i6 0,48 » de potassium CO^KH zéro zéro Carbonate de calcium CO^Ca o,56 0,27 » de magnésium CO^Mg 0,09 o,3o » de fer CO'Fe o, i5 zéro Anhydride suifurique SO^ 0,02 zéro Chlore 0,03 non dosé Alumine et oxyde ferrique 0,02 0,01 Silice 0,02 0,01 Résidu d'évaporalion à 100° ' ,og i . i4 Recherche qualitative des rtiVrw^e* par la ) . . diphénylamine j q"-'"t'"^ n>inime quantité nnnune )) Dans la vallée de Rodo, près de Boriravina, se Irotive, vers 40° d'alli- tude, une source peu abondante, ayant une température d'environ 3o", n'ayant aucune odeur d'hvdrogène sulfuré et dégageant un gaz qui doit être de l'acide carbonique; elle jaillit dans les calcaires de la base du Médiojurassique; si, comme les précédentes, elle provient de terrains mé- tamorphiques, elle aurait traversé soulerrainement tous les sédiments ba- siques, ce qui expliquerait sa teneur relalivement forte en calcaire. » La source du Sakararny se trouve au fond de la vallée (altitude : 33o" environ), près du camp du luème nom (altitude : 38o"'); sa temj)érature est de 29° et son débit faible (quelques litres à la minute); elle est très cal- caire; dans tout son voisinage on trouve des tufs calcaires, déposés par elle et (le même origine. Tout^ la région et.t basaltique. La (juanlité notable de carbonate de calcium donnée par l'analyse pour cette source semble indi- quer, à une profondein* leiaLivement faible au-dessous des coulées de ba- saltes, la présence de couches sédimentaires calcaires, prolongement de celles de la Montaijne des Français. Elle a, depuis longtemps, attiré l'alten- lion des colons de Diego Siuuez et a été récemment mise en vente par l'administration des Domaines. » Au même groupe paraît se rattacher la source de Nosy Be, un peu minéralisée, signalée autrefois par Herland ( ' ) et dont l'analyse n'avait pu êtie faite rigonreusemeiU par suite de son mélange avec Teau de mer. (') Herland, /sssai s///- In topographie de yossi-Bc, sa con^liliitimi gcoloiivjiie. etc. {Annales des Mines [5], t. VU], i856). SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 253 » m. D'autres analyses ont porté sur des eaux qu'on peut considérer comme des eaux normales dans la région. Lac Vmbohimorina Dovcr-Castle. de Belle-Étape. (A). :: [lar litre tr par lilri* ;: par lilrc Bicarbonate de sodium CO^ Nall o,ot 0,01?? 0,02 Bicarbonate de potassium CO^KH zéro zéro traces Carbonate de calcium CO'Ca 0,06? 0,89 0,23 ). de magnésium CO^Mg 0,01 0,16 o,o3 » deferCO^Fe zéro zéro ? Anhydride sulfurique SO^ 0,01 o,o4 0,82 Chlore 0,02? o,o3 o,o5 Alumine et oxyde ferrique zéro o,o^ zéro Silice 0,01 0,01 o,o5 Résidu d'évaporalion à 100° 0,07 1,39^ ' >°' Recherche qualitative des nitrates par ) Quantité ' '^ zéro » . . la di|ihéiiylamine » minime. (A) Pour l'eMu d'Aniboliimarina on ne disposait ((ne de aSoi'""'. )) Le lac de Belle-Étape est dans un cratère sans écoulemenl; l'eau doit être considérée comme un produit de ruissellement sur les versants, qui sont constitués entièrement par des tufs basaltiques. » La source à' Amhohimarina se trouve presque au sommet du mamelon de ce nom, dans les assises terminales du Crétacé supérieur ('). Les eaux de cette source et des sources voisines ont servi à l'alimentation de la ville, prise en 1896 par les Français et disparue avec les considérations militaires qui l'avaient fait établir par les Hovas. M La source de Dover-Castle est située au pied du massif de ce nom; elle provient des marnes sénoniennes à Inoceramus ; elle est assez abondante pour donner naissance à un ruisseau. M IV. En résumé, ces analyses montrent avant tout, pour les eaux ther- males étudiées, la grande prédominance de la soude. Ce fait sera d'ailleurs confirmé par les analyses des échantillons recueillis par l'un de nous : il s'explique facilement par le caractère sodique des roches éruptives de tous ordres de celte région (granités, syénites, phonolithes, etc.), signalé et mis en évidence par les importants travaux de M. Lacroix. (, ' ) Paul Lemoixe, Sur la géologie de la Montagne des Français {Coiuples rendus, t. CXXXVI, p. 570; 2 mars 1908 ). C. R., 1904, .!• Semestre. (T. CXXXLX, N- 4.) -J t 2)/i ACADÉMIE DES SCIENCES. » M. Maurice de Chevroz et M. Albert Berthelot ont collaboré très habilement aux analyses citées dans cette Notice; nous les prions de recevoir tous nos remercîments. » PHYSIQUE. — Sur quelques faits relatifs à l' observation des variations d'éclat des sulfures phosphorescents sous l'action des rayons N ou actions analogues. Note de M. E. Bioiat. « Le fiut de l'augmentation ou de la diminution d'éclat d'un écran phos- phorescent, qui a été signalé dans des circonstances très diverses, dépend des conditions dans lesquelles l'observation est faite ; voici quelques expé- riences qui le montrent. » Comme source, prenons un fil [de platine rendu incandescent par le courant fourni par un accumulateur. Devant ce fil on dispose une feuille d'aluminium, puis une série de fentes parallèles au fil pratiquées dans des lames de plomb et disposées en ligne droite. On reçoit, dans ces conditions, le rayonnement du fil de platine sur une bande étroite de sulfure phospho- rescent : on constate une augmentation d'éclat. Si Ton vient à isoler l'accu- mulateur en le supportant par des cales en paraffine, le fii de platine étant lui-même soutenu par un support en bois sec, on observe, au contraire, une diminution d'éclat du sulfure phosphorescent. Ceci pourrait, peut-être, être rattaché à ce fait que, dans ces conditions, l'ensemble prend une charge électrique : or, j'ai montré qu'un corps éleclrisé, placé dans le voisinage d'un écran phosphorescent, diminue son éclat. » Si l'on relie un point quelconque du circuit formé par le fil de platine et l'accumulateur aux conduites d'eau par un fil de cuivre, on observe de nouveau une augmentation du sulfure. Cette dernière transformation ne s'eifectue pas si le fil qui va aux conduites d'eau a été oxydé sur une cer- taine longueur à la flamme du chalumeau. » Dans une lanterne en lùle isolée, on dispose un brûleur de Bunsen dans la flamme duquel est une cuiller en platine rendue ainsi incandes- cente. On observe le rayonnement de cette source à travers une feuille d'aluminium et une série de fentes pratiquées dans du plomb ou du carton mouillé, au moyen d'une bande étroite de sulfure phosphorescent : on constate une diminution d'éclat. Si l'on touche la cuiller avec un fil de cuivre relié aux conduites d'eau, on observe au contraire une augmenta- tion d'éclat du corps phosphorescent. Ici, encore, le changement ne se pro - duit plus si le fil est oxydé. SÉANCE DU 2,^ JUILLET 1904. 255 » Prenons enfin une lampe Nernst fixée sur un support isolant et placée dans une lanterne en tùle; mettons-la en communication avec le secteur par des fils de cuivre. Le rayonnement de cette lampe observé à travers une feuille d'aluminium produit une augmentation d'éclat du sulfure. Si alors on oxyde, à la flamme du chalumeau, sur une longueur de io<^™ à 20*^™, les fils de cuivre qui relient la lampe au secteur, le rayonnement de cette lampe produit une diminution de l'éclat du sulfure phosphorescent. » L'un des pôles du secteur étant relié à la lampe par un fil oxydé, on peut, à volonté, à l'aide d'un commutateur isolé mettre l'autre pùle du secteur en relation avec la seconde extrémité du filament de la lampe, par un fil oxydé ou par un fil non oxydé; ou observe ainsi, alternativement, par le jeu du commutateur, soit une augmentation, soit une diminution d'éclat du sulfure. » Si l'on reçoit le rayonnement de la lampe Nernst sur une fente pra- tiquée dans un carton mouillé, puis sur un prisme en aluminium, on observe un spectre de bandes en promenant, normalement à la direction du faisceau, un écran linéaire à sulfure de calcium. Ces bandes sont carac- térisées par des minima ou des maxima d'éclat de l'écran phosphorescent selon que les fils qui fournissent le courant à la lampe sont oxydés ou non. » Supposons qu'un observateur constate, dans l'un ou l'autre des cas ci-dessus mentionnés, une augmentation d'éclat du sulfure phosphorescent. Si cet observateur prend à la main un fil de cuivre relié à l'un des pôles d'une pile dont l'autre |jôle est au sol, il voit le maximum d'éclat se trans- former en un minimum. Toutefois, pour que l'expérience réussisse, il ne suffit pas d'un simple contact entre l'observateur et le fil; il faut qu'il le presse entre les doigts. » Si l'observateur qui constate une augmentation d'éclat est isolé sur un tabouret à pieds de verre, il suffit de l'élcctriser par influence, positivement ou négativement, avec un bâton de résine ou un bâton de verre, pour qu'il voie aussitôt le maximum d'éclat se transformer en un minimum. » Voici une dernière expérience. Une pièce de monnaie &xée dans un support émet, comme l'a montré M. Blondlot, un jet de matière pesante dont on peut déterminer la trace sur un plan horizontal au moyen d'un écran à sulfure phosphorescent. A l'endroit où le jet rencontre le plan hori- zontal, l'éclat du sulfure est augmenté. Si l'on vient à isoler la pièce de monnaie, on voit apparaîti-e un minimum d'éclat à l'endroit où, précédem- ment, on constatait un maximum. Le minimum se change en maximum si 256 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'on touche la pièce de monnaie avec un fil de cuivre relié aux conduites d'eau ou si, l'observateur étant isolé, on vient à l'électriser. » Ce qui précède fait voir que les apparences que l'on observe avec un écran phosphorescent peuvent être modifiées selon l'état dans lequel se trouvent la source et l'observateur; il est donc nécessaire de se placer dans des conditions bien définies pour observer les actions des rayons N et les actions analogues sur les substances phosphorescentes. » Quant à l'explication théorique de tous ces faits complexes, il ne paraît pas possible de la donner dès maintenant. Toutefois, si l'on remarque que l'écran, la source et l'observateur sont, chacun en réalité, une source d'émissions plus ou moins électrisées, on conçoit que, suivant l'électrisation des corps en présence, l'intensité ou la qualité de ces émis- sions, l'effet produit sur l'œil par le sulfure phosphorescent puisse être modifié. » CORRESPOND AN CE . M. le Ministre de i.'Ixstrlction publique fait savoir que le IP Congrès international de Botanique doit se réunir à Vienne du 12 au 18 juin 1903. L'Académie est invitée à examiner les conditions dans lesquelles il conviendrait que la Science française y fût représentée. (Renvoi à la Section de Botanique.) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur une relation entre les minirna et les maxima des taches solaires. Note de M. Alfred Axgot, présentée par M. Mascart. « M. A. Wolfer a donné, dans le n" 93 des Aslronom. Mittheilungen, un Tableau très étendu qui contient la revision des nombres relatifs des taches solaires de R. Wolf depuis 1749. et continue la publication de ces nombres jusqu'à la fin de 1901. En étudiant ce Tableau, j'ai cru reconnaître une relation, qui ne me paraît pas avoir été signalée jusqu'ici, entre l'impor- tance relative d'un minimum des taches et celle du maximum qui le suit. » Dans le Tableau suivant on trouvera, ordonnés suivant les valeurs décroissantes des minima, les nombres relatifs des minima et des maxima qui les suivent immédia- tement, ainsi que les époques correspondantes : SÉANCE DU 25 JUILLET 190'î. 257 Mjiiiiiiuiii. Maximum suivant. Nombre relatif. Époque. Nombre relalif. Époque. 11 1766 106 1769 11 1843 124. i848 10 1784 13-2 1787 10 1755 80 1761 9 i833 138 1837 7 1867 139 1870 7 i775 15^- '778 (i 1889 85 1893 4 i856 96 1860 k 1798 i8 1804 3 1878 64 i883 -i 1823 71 i83o 0 1810 4-6 1816 )) Sauf une exception relative à la quatrième ligne du Tableau (minimum de 1755 et maximum de 1761), tous les minima caractérisés par un nombre relatif élevé sont suivis par un maximum également élevé et inversement. L'exception unique n'est peut-être même qu'apparente, car elle correspond précisément au début de l'observation des taches solaires et les méthodes d'évaluation peuvent avoir dilïeré tle celles qu'on a employées plus tard. » Il semble ainsi possible, quand on a observé un minimum des taches solaires, de prévoir avec un assez grand degré de probabilité l'allure du maximum suivant. En particulier, le dernier minimum de 1901 a été très faible (nombre relatif, 3); si la relation indiquée ci-dessus continue à se vérifier, le prochain maximum (vers igoS) serait également faible et le nombre relatif des taches n'y dépasserait pas 70 ou 80. )' L'hypothèse d'une période secondaire de 33 à 35 ans dans le retour des taches solaires conduirait à une prévision absolument ojjposée; dans cette hypothèse, en effet, le prochain maximum correspondrait à celui de 1870, avec un nombre relatif voisin de i4o. Si le maximum de 1837 (nombre relatif, i38) peut être invoqué en faveur de cette période secon- daire, celui de i8o4 (nombre relatif, 4^) '"' ^^^ contraire, car il a donné l'une des valeurs les plus faibles que l'on connaisse pour une époque de maximum. » 258 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les singularités de l'équation y ^ A„ + A, j + h.,y- + \^y\ Noie de M. Pieure Boutroux, présentée par M. Emile Picard. « L'étude des équations différentielles au voisinage de singularités trans- cendantes ordinaires, en particulier l'étude de l'équation (i) x-^^^ =lu -|-^/,„.r-f-... au voisinage de ce = u = o, n'est, aujourd'hui encore, pas terminée. Récem- ment M. Dulac, après M. Bendixson, a considéré le cas où 1 est un nombre réel négatif, et il a montré que, contrairement à une opinion assez répandue, il peut exister une infinité d'intégrales tendant vers o lorsque a? tend vers l'origine sur des chemins convenablement choisis. Malheureusement, la méthode de M. Dulac ne permet pas de décider dans la pratique si celte circonstance se présente ou non pour une équation donnée. Quelle est, d'autre part, la distribution des points critiques au voisinage du point transcendant? Comment se condensent les déterminations d'une intégrale pour une valeur de x voisine de o? Autant de questions non résolues. » Le nombre et la diversité des circonstances possibles semblent imposer une division du problème. C'est pourquoi il me sera permis d'énoncer les résultats auxquels m'a conduit l'étude de l'équation (2) 3y'= A„ + A, r+ A,r- + A.,,v' au voisinage d'un o simple de A,, où Ao, A,, A, sont supposés holo- morphes. » L'équation (2) jouit de deux propriétés qui n'appartiennent qu'à elle : 1° il n'y a qu'une intégrale admettant pour point critique un point quel- conque donné; 2° autour de chaque point crilique (algébrique) se per- mutent deux déterminations seulement. Des jjoints critiques transcentlanls se présentent pour A, =: o, y := 00. I) Faisons A3 = x(c/. + a, a: +...), A. = p + [ï, a? +. . ., et soient n\ et ir^ les o de — 211'- + {iw + a. SÉANCE DU 2:5 JUILLET 1904. 2,Sg » Nous poserons z = -, a = "^ — iv'- v= —^ — w':, y a- ' x-" - et nous obtiendrons les deux équations f 3 ) xu' ^'k.ii -\- a.x +.. ., >. = — 2 -I — — , (/|) a.-(^' ^L.Ç' + 6,.X' -+-. ... X,^— 2H —, ^ ' 2(V., qui donnent toutes les intégrales -( = - ) nulles à l'origine. » Entre X, et\, il existe la relation invariante X,-1-2 X„+2 » Sur cette relation se fonde la discussion suivante : )) 1. X, et >2 complexes, R(X,)>> o, par suite R(X2) .| ) .,< o, >.„-.j réels rationnels, X,< o, 7.o., et 1., réels rationnels, >.,> o, par suite !.,< o. — Ce cas se subdi- vise en trois : » 1° >., est entier et l'équation (3) a une infinité d'intégrales holomorphes passant par l'origine (ce qui exige comme on sait qu'une certaine relation algébrique entre les coefficients de l'équation soit satisfiiite) ('). L'origine est encore un point d' holomorphisme pour toutes les intégrales. Les intégrales nulles à l'origine de (3) ont pour limite l'intégrale nulle de (4); » 1° 1, n'est pas entier. Ce cas se ramène au précédent par un change- ment de variable x = x'p (p entier) ; » 3° X, est entier et la relation algébrique mentionnée plus haut nest pas satisfaite. On sait que l'équation (3) possède alors une infinité d'intégrales nulles développables suivant les puissances de x et de iog.r. Dès lors, l'équation {[^), pour laquelle \ est réel, négatif et rationnel, a une infinité d'intégrales tendant vers o lorsque x tend vers o sur certains chemins. Nous retrouvons ainsi les circonstances qu'a signalées M. Dulac. Mais, au lieu que dans la théorie de M. Dulac ces circonstances semblaient se pré- senter d'une façon tout à fait générale pour )>. rationnel, elles nous appa- raissent ici [du moins en ce qui concerne l'équation (2)] comme exception- nelles et dues à la nature de l'équation (3). » (') On sait toujours reconnaîtie très simplenieiU si cette comliliun est sali--faite. Ce cas a été étudié en particulier par M. Autonne. SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 261 se issan. PHYSIQUE. — Sur V absorption des gaz par le charbon de bois à bas température. Note de Sir James Dewar, présentée par M. Henri Moi « Nous rap|)elleroas que dans des expériences antérieures, publiées en 1875 ('), nous avons utilisé la propriété absorbante du charbon de bois an contact des corps gazeux pour produire, dans différents récipients, un vide tellement grand qu'aucune étincelle électrique ne pouvait le tra- verser (-). Lorsque nous avons su manier l'hydrogène liquide en grande quantité, nous avons emplové, de même, l'abaissement considérable de température qu'il pouvait donner, à produire des vides qu'aucune décharge ne traversait. )) Nous indiquerons aujourd'hui quelques propriétés nouvelles du char- bon de bois relatives à l'absorption des gaz à basse température. » Pour étudier tout d'abord le mouvement thermique produit par l'ab- sorption des différents gaz au contact du charbon de bois, nous avons utilisé un petit calorimètre ([ui nous a déjà servi dans différentes expé- riences et dont nous donnerons une rapide description. » Cet appareil se compose d'un petit cylindre de verre C, contenant de os,5 à 1^ de charbon de bois. Ce cylindre est soudé à un tube mince et long en verre de façon que sa partie inférieure puisse être immergée, dans de l'oxygène ou dans de l'air liquide, dans le calorimètre à gaz liquéfié que nous avons décrit antérieurement. » La partie supérieure du tube dépasse l'ouverture du calorimètre ainsi que l'indique la figure. Afin de sécher et de refroidir les 4o"°' 'le gaz qui représentent le maximum de volume absorbé par le cliarbon de bois dans nos expériences, nous avons ménagé en D un petit espace annulaire dans lequel on peut verser de l'air liquide avant le commencement de l'opé- ration. » Le charbon de bois, après avoir été i)lacé dans le cylindre de verre C, (1) J. Dewar et Tait, Société royale d'Edimbourg, iSyS. (2) Nous pouvons citer sur ce sujet l'expérience suivante : « tJn petit radioniètre de Crookes, rempli d'air à la pression atmosphérique et portant un ajutage, renfermant un lube à charbon de bois, est devenu sensible à la radiation d'une bougie, après que le charbon eut été refroidi, pendant 3o secondes, au moyen d'air liciuide. » C. R., 1904, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N° 4.) 35 202 ACADEMIE DES SCIENCES. est chauffé au rouge sombre et soumis à l'action du vide produit par une bonne pompe pneumatique. Après que tous les gaz ont été expulsés, le robinet est fermé et l'appareil est placé dans le calorimètre à air liquide. M L'expérience est exécutée en reliant l'extrémité du tube en E au moyen d'un tube en caoutchouc à un récipient gradué qui renferme le gaz à expé- rimenter. Le robinet E est ensuite ouvert pour que le gaz puisse pénétrer dans le charbon de bois. A cause de la chaleur qui est produite, il se dégage aussitôt une quantité équivalente d'air du calorimètre qui est mesurée dans le récipient Q. ■» La constante du calorimètre étant connue (elle est, pour l'air liquide, environ i4""',5 par calorie), nous mesurons ainsi l'évolution thermique, en même temps que le volume de gaz absorbé. V La correction de la chaleur pour la pénétration du gaz dans un appa- reil donné, vidé d'air et sans charbon, est très petite, par rapport à la cha- leur totale dégagée. La même observation s'applique à la correction du volume par rapport au refroidissement de l'espace qui entoure le charbon d^ bois. Dans nos déterminations calorimétriques, nous avons employé le même échantillon de charbon de bois de noix de coco pour toutes nos expériences. Le Tableau ci-dessous donne les résultats généraux par cen- timètre cube de charbon de bois. L'absorption du gaz est mesurée à o°. Si le volume de gaz, absorbé à o^C, a été mesuré daqs les mêmes conditions de température, les piiifjresde la colonne II doivent étrp divisés par 3 : SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 2.6'i l. II. ni. Volume Volume Chaleur dégagée absorbé absorbé en à 0" C. à — i85° C. grammes-calories. . cm' cm' Hydrogène 4 i35 9,â Azote i5 (55 25,5 0\.ygène 18 280 34 Argon 12 X75 25 Hélium 2 i5 2 Gaz éleclrolytique 12 i5o 17 CO-t-0 3o 195 34,5 Oxyde de carbone 21 190 27,0 » On constate tout d'abord que, dans tous les cas, la quantité de gaz absorbé par le charbon a beaucoup augmenté à basse température et que le degré de condensation pouvait, en général, être prévu d'après les con- stantes physiques connues des gaz. La quantité de chaleur dégagée est tel- lement grande qu'elle dépasse celle qui est nécessaire à la liquéfaction des gaz tels que l'hydrogène, l'azote et l'oxygène. Il reste encore à déterminer la chaleur qui est produite lorsque sont absorbées les fractions successives du volume gazeu.x nécessaires pour atteindre la saturation. Nous devons aussi faire remarquer qu'aucune combinaison chimique ne s'est produite dans les pores du charbon de bois pendant l'absorption des mélanges d'oxy- gène et d'hydrogène, ou d'oxygène et d'oxyde de carbone. Nous poursui- vons ces expériences avec du charbon de bois platiné et d'autres agents catalytiques. » Le résultat le plus surprenant nous est fourni par la différence de pro- priété de l'hélium. Taudis que les autres gaz indiquent une absorption plus grande à la température d'ébulhtion de l'air liquide, la quantité absolue d'hélium par unité de volume enfermée dans le charbon de bois n'est qu'un dixième de celle des autres gaz à la même température. » Afin d'examiner les modifications que produisent dans un mélange de gaz tel que l'air, l'absorption du charbon de bois à basse température, nous avons saturé So^ de ce charbon, à — 185", dans un courant d'air sec et pur. Tout d'abord, l'air pénètre dans le charbon avec une grande rapi- dité. 5' à 6' sont absorbés en 10 minutes. Un manomètre, fixé au récipient qui rentermait le charbon de bois, a démontré que, au début de l'expé- rience, l'absorjjtion était complète. Dés que cette absorption est terminée, et que le courant commence à passer lentement sur le charbon de bois, le gaz recueilli renferme 98 pour 100 d'azote. Après 3o minutes, l'expérience 264 - ACADÉMIF DES SCIENCES. fut arrêtée, et le réci|iicrit au charbon de bois sorti de l'air bqiiide. Il re- prit rapidement la température du laboratoire, soit ir)°C. » Il se produisit aussitôt un rapide déi;agement £;azeux et l'on put recueillir 5', y de gaz. Ce dernier renfermait 56 pour loo d'oxygène. )) Nous avons répelé rex|)érienre précédente en plaçant le récipient plein de charbon de bois saturé d'air à — i85" dans un vase à double enveloppe ne contenant qu'une très petite quantité d'air liquide. Dans ces conditions, la température s'élève lentement et elle permet de fractionner le dégagement gazeux. Nous avons obtenu ainsi : Premier litre : o\ygène pour loo i8,5 Deuxième » 3o , 6 Troisième » 53, o Ouat'"ième » '•2,0 Cinquième » TQjô Sixième » 84,0 » La composition moyenne des 6' est encore de 56 pour 100 d'oxvfijène. » Ces expériences ont été répétées et variées de ddférentes façons. Elles nous démontrent d'abord que l'emploi de basses températures com- binées avec la propriété absorbante du charbon de bois nous fournit un procédé nouveau ])our obtenir des vides d'iuie grande perieclion. » Ces expériences établissent aussi qu'un moyen rapide d'extraire l'oxy- gène de l'air atmosphérique consiste à absorber ce derruer par du charbon de bois à basse température et à l'expulser ensuite soit rapidement, soit lentement en le laissant revenir à la température de l'air ambiant. » PHYSIQUE. — Sur la nalure des rayons N e; N, et sur la radioactivité des corps qui émettent ces radiations. Note de M. Jean Becquerel^'), pré- sentée par M. Henn Becquerel. « On sait que les rayons N et N, émanés de certains corps (acier trempé, larmes bataviques, bois comprimé, sulfure de calcium insolé) perdent la propriété de changer l'aspect tl'un écran de sulfure de calcium phospho- rescent lorsqu'ils traversent, ()erpendiculairement aux lignes de force, un champ magnétique suffisamment intense. (•j Note jiréseiitée dans la séajice du 18 juilld. SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 265 » Les rayons émis par la lampe Nernst ne se comportent jias comme les radiations produites p;ir les sources mentionnées plus haut. M. Blondiol m'a fait l'honnoiir de me signaler le fait tpie les rayons de la lampe Nernst continnent à agir sur le sulfure de calciiuii après avoir tiaversé un champ magnétique de loooo unités. » L'action du cham|) magnétique sur les rayons N et N, issus de cerlains corps m'a suggéré l'idée d'un rapprochement entre les rayons de Blondiot et les rayons émis par les substances radioactives, et j'ai montré récem- ment que l'analogie est d'autant plus frappante que les rayons fi agissent sur l'écran détecteur comme le font les rayons N et les rayons a. comme les rayons N,. » Les expériences suivantes mettent en évidence dans un faisceau de rayons Blondiot, soumis à l'action d'un champ magnétique, trois éléments : 1° un faisceau non dévié qui, pour les corps que j'ai étudiés, sauf pour la lampe Nernst, est sans action sur le sulfure de calcium ; 2° un faisceau dévié et considérablement dispersé, composé de radiations identiques aux rayons cathodiques ou rayons [i ; 3° un faisceau dévié dans le sens de la déviation des rayons a. >) Un lube de verre liorizontal, de 5""" de diamètre intérieur et de 20™de longueur, placé normaleiiieiil aux lignes de force du champ magnétique, vient aboutir vis-à-vis des armatures d'un électro-aimant Weiss. Une source de rayons N ou Nj est placée à l'extrémité de ce tube et les rayons, par des réllevions successives, sont conduits entre les armatures planes de l'éleclro-aimant . Un second tube de verre est disposé de ma- nière à pouvoir tourner normalement aux lignes de force ; à cet ellet, il est supporté par un système de deux colliers solidaires tournant sur les armatures. Une des exlré- milés du tube mobile aboutit vis-à-vis des armatures de manière à recueillir les rayons déviés dans le champ magnétique; l'autre extrémité du lube est munie d'un écran détecteur formé par une croix de sulfure de calcium sur un carton mince. » Lorsque l'électro-aimant est excité on constate que les changements d'aspect de l'écran détecteur ne se produisent plus sur le prolongement du faisceau incident, sauf dans le cas où les rayons proviennent d'une lampe Nernst; mais, en déplaçant le tube mobile, on trouve, avec toutes les sources, une série de maxima de netteté de la croix de sulfiu-e de calcium. » On constate ainsi l'existence de radiations qui sont déviées dans un plan normal aux lignes de force; le sens de la déviation est celui de la déviation des rayons cathodiques ou rayons P; de plus, quelle que soit la source radiante employée, source de rayons Blondiot ou substance radio- active, les positions du tube mobde qui correspondent aux maxima d'ac- 266 ACADÉMIE DfiS SCIENCES. tion sur l'écran sont exactement les mêmes. Les spectres provenant de sources différentes ne didèrent que par leur étendue. ■i> Si l'on remplace l'écran au sulfure de calcium par un écran au sulfure de ziric, ainsi que l'a fait M. le D'' André Broca qui m'a fait l'honneur de venir voir ces expériences, on constate que les positions des maxima d'ac- tion sont chanefées. Ce fait met en évidence une absorption élective de la substance- phosphorescente et il serait intéressant de rechercher si la dis- continuité observée avec un écran de sulfure de calcium pour les faisceaux réfractés par un prisme d'aluminium ne serait pas due également à une absorption élective de l'écran. » Le dispositif employé ne permet pas une mesure précise du rayon de courbure de la trajectoire, supposée circulaire, des rayons déviés. Néanmoins, on peut donner des chiffres approchés qui montrent que ces rayons sont les mêmes que les rayons ^ du radium. » En considérant les rayons incidents comme parallèles à l'axe du tube de verre qui les conduit dans le champ et les rayons reçus sur l'écran comme parallèles à l'axe du tube mobile; en supposant le champ limité entre les armatures, les rotations du tube mobile, mesurées pour un champ de 287 unités, correspondent aux valeurs suivantes du produit RH pour les principaux maxima d'action observés : RH. RH. 1. 0 3. 4. 5. 6. 7. 8. 0690 8100 6090 4900 384o 2891 2860 2040 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 1800 i63o i48o i35o I25o I i4o 1000 700 » Les rayons p les moins déviés du radium étant caractérisés par une valeur du pro- duit RH voisine de 10', le chiffre approché lo.igo montre bien l'identité des rayons étudiés dans l'expérience précédente et des rayons ^. Toutes les sources ont donné les rayons les moins déviés. Le speclre s'étend jusqu'au faisceau 5 inclusivement pour les larmes bataviques, jusqu'au faisceau 11 pour l'acier, et jusqu'au faisceau 13 pour le radium enfermé dans un tube de verre. Le faisceau IG a été observé avec du sulfure de calcium. Les rayons émanés du nerf médian du poignet ont donné un spectre encore beaucoup plus étendu. » Du côté opposé à la déviation des rayons (3, on ne constate aucune variation d'aspect de l'écran. C'est seulement en promenant un écran phos- phorescent entre les armatures, au voisinage de l'extrémité du tube fixe, que ion peut trou vei' des rayons déviés en sens contraire des rayons catho- diques. Ces rayons tiiiuiauant la visibilité de l'écran ont été trouvés avec toutes les sources. Ils se diffusent très rapidement comme les rayons a du radium, mais semblent beaucoup plus déviables. Je n'ai pu mesurer, même SÉANCE DU 2:5 JUILLET 1904. 267 d'une façon approchée, le rayon de courbure de leur Irajectoire, nnais la déviation de certains d'entre eux m'a paru être du même ordre de gran- deur que celle des rayons p. Dans un champ de 5oo unités, j'ai constaté que certains de ces ravons, émanés d'une larme batavique, s'étaient écartés de 5™" de la direction du faisceau incident, après avoir pénétré de 2"" entre les armatures. >> Les rayons non déviés, n'agissant pas sur l'écran, peuvent être mis en évidence de la façon suivante. Il suffit de placer sur leur trajet, après que le champ magnétique a éliminé les rayons déviables, une petite quan- tité d'un sel d'uranium pour voir apparaître des rayons N, ou d'un sel de bismuth polonifère pour produire des rayons N,. On recombine ainsi les éléments constituant les rayons de Blondlot. On doit, dans cette expé- rience, éviter, au moyen d'un écran épais d'aluminium, l'action directe des ravons a et ^ sur le sulfure de calcium. » Nous conclurons de ces expériences que les sources de rayons N et N, émettent, comme les corps radioactifs, trois sortes de radiations : des rayons a, des ravons p et un rayonnement non déviable par le champ ma- gnétique. Mais, tandis que les rayons y non déviables des substances radio- actives ne se réfractent pas, on verra, dans une Note prochaine, que la partie non déviable des rayons de Blondlot se réfracte dans un prisme d'aluminium en entraînant, vraisemblablement par une succession d'effets secondaires, les rayons a et p. Suivant la prédominance de l'action des ravons p ou de l'action des rayons a. sur l'écran phosphorescent, on observe des rayons N ou des rayons N,. » PHYSIQUE. — Sur la réfraction des rayons N et N, ('). Note de M. Jeax Becquerel. « On sait que les ravons N etN, sont décomposés par unchainp magné- tique en trois faisceaux : deux de ces faisceaux peuvent être assimilés aux rayons oc et p émanés des corps radioactifs; le troisième faisceau, non déviable par un champ magnétique, est eu générai, sauf dans le cas où la source radiante est une lampe Nernst, sans action sur le sulfure de calcium et peut être transformé de nouveau soit en rayons N par son passage sur une substance émettant des rayons j3, soit en rayons N, par une source de rayons a. (') Pelle élude ne s'applique pas aux rayons émanés de ta lampe Nernst. 268 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les expériences qui suivent établissent que les ravons non dcviables par un champ magnétique constituent la partie du rayonnement dont la refraction a été depuis longtemps observée, et que chacun des rayons réfractés peut, en quelque sorte, entraîner des rayons p ou a et consti- tuer indifféremment un rayon N ou un ravon N,. » Afin d'obtenir un faisceau suffisamment intense pour observer aisément les rayons réfractés par un prisme d'aluminium, on peut employer le dispositif suivant : la source est formée de sulfure de calcium insolé et soumis de plus à l'action d'une substance radioactive émettant des rayons [2. Le sulfure de calcium est disposé sur la base d'un cône en aluminium qui concentre à son sommet une grande partie du rayonnement. Les rayons sont conduits par un tube de verre qui traverse un champ magnétique norma- lement aux lignes de force et tombent sous l'incidence normale sur un prisme d'alu- minium dont l'angle est de So". » 1° Lorsque l'électro-aimant n'est pas excité, on observe, du côté de la base du prisme, un certain nombre de faisceaux N, et trois faisceaux N, très peu déviés et séparés par des rayons N. Du côté du sommet du cône, il existe de larges bandes, très peu intenstis et difficilement visibles, de rayons N,. Ces bandes de rayons N, ont déjà été rencontrées dans une étude faite en commun avec M. le D"' André Broca et dont nous publierons ultérieurement les résultats. » 2° Lorsque le faisceau incident traverse le champ magnétique, tous les rayons N etN, dis|)araissent ; mais si l'on |)lace, sur le trajet du faisceau non déviable parle champ, par exemple entre le prisme et l'extrémité du tube, un sel d'uranium source de rayons [il, on voit aussitôt les faisceaux N et N, ainsi que les bandes du côté du sommet rejjaraîtreaux mêmes places que précédemment. » 3° En remplaçant le sel d'uranium par un sel de bismuth polonifère qui émet des rayons a, tous les faisceaux N sont remplacés par des faisceaux N, et les trois laisceaux N, déviés vers la base, ainsi que les bandes N, situées du côté du sommet, sont transformés en faisceaux et bandes de rayons N. » 4° On peut obtenir une superposition de rayons N et N, formant un faisceau inactif sur l'écran : il suffit, lians le dispositif précédent, de placer simultanément un sel d'uranium et un sel de bismuth polonifère sur le trajet des rayons non déviables. Le faisceau incident étant neutre, il n'est plus possible d'observer aucun ravon réfracté : le prisme d'aluminium n'a donc pas séparé les rayons N et les rayons N,. » Cette conclusion semble en contradiction avec l'existence, dans le spectre d'une source de rayons de Blondlol, de rayons N et N, séparés. SÉANCE DU 2') JUILLET ipo/f. 269 Peut-être doit-on chercher la cause fie cette séparation dans le phénomène suivant : )i On sait qu'une surface susceptible d'emmagasiner des rayons de Blon- dlot émet, sous l'action de rayons N, normalement des rayons N et tangen- tieilement des ravons N, . L'inverse se produit si la surface est soumise à des rayons N,. » Je me suis proposé de rechercher si une propriété analogue ne se retrouverait pas dans les corps transparents pour les ravons N et N, sur tout le trajet d'un faisceau, et j'ai constaté que, sur le passage de ravons N dans l'air ou dans un fil de cuivre, il se produit, normalement au fais- ceau, une émission de rayons très peu pénétrants, très vile diffusés, qui semblent être des rayons a. Inversement, sur le trajet d'un faisceau N,, il 8« produit normalement une émission de rayons qui paraissent identiques à des rayons p. » Ce fait peut être établi de la manière suivante : on place une source de rayons N à une extrémité d'un tube de verre et, dans le voisinage de l'autre extrémité du tube, on déplace un écran phosphorescent, que l'on regarde normalement. Dès que l'écran sort du faisceau issu du tube de verre, il devient beaucoup moins visible et, si l'écran #st maintenu fixe près du bord du faisceau, )a visibilité augmente chaque fois qu'on enlève la source de ravons N et diminue dès qu'on approche cette source de l'extré- mité du tube. » On observe ainsi l'existence de rayons qui ne se propagent pas à plus de 2'^^" de distance du faisceau N et qui sont très peu pénétrants, car une simple feuille de papier protège le sulfure contre leur action. » Dans les mêmes conditions, en envoyant des ravons N, dans le tube de verre, on observe des effets inverses sur l'écran. Les rayons émis nor- malement au faisceau N, augmentent la visibilité de l'écran, se diffusent moins rapidement que les rayons normaux à un faisceau N et peuvent tra- verser une mince feuille d'aluminium. Autour d'un fil de cuivre parcouru par (les rayons N ou N, on observe les mêmes phénomènes. » Pour mettre en évidence l'identité de ces rayons normaux aux faisceaux N et N, avec des rayons a et p pouvant ôlre transformés en rayons N, et N, j'ai réalise l'expérience suivante : » Au moven d'un assemblage de deu\ tubes de verre a et b se coupant à angle droit on canalise deux faisceaux de rayons Blondlot de manière qu'ils se coupent normale- ment. Le tube a traverse un champ magnétique et, si l'on place à une extiémité une source de rayons N ou N,, il ne soit 11 l'autre L'^lrémité que les rayons non déviables «|ui n'agissent pas sur un écran de sulfure de calcium. Si dans le tube b perpendicu- C. K., 191',, -i' S-'mes!re.. (T. CXXXIX, 1\° 4.) - 36 270 ACADÉMIE DES SCIENCES. laiie au liibe a, on envoie un faisreau N, l'écran révèle immédiatement des rayons Nj sortant du tube a; ce fait s'explique aisément : les rayons non déviables parcourant le tube a ont pris au passage, au point d'entrecroisement des deux tuljes, des rayons a émis normalement au faisceau N qui traverse le tube h; il s'est ainsi formé un faisceau N,, comme lorsque les rayons non déviables passent sur une source de rayons a. » Le phénomène inverse se produit quand le tube b est parcouru par des rayons N,. » Peut-être les rayons N, observés lorsqu'un faisceau N est dispersé par un prisme proviennent-ils de rayons a qui prennent naissance normale- ment aux rayons N réfractés, ou réfléchis sur la flice de sortie du prisme. Je ne puis me prononcer pour l'instant sur la valeur de cette hypothèse. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — De la contemplation à la chambre noire de surfaces faiblement éclairées par certaines lumières spéciales. Cas des objets de forme linéaire. Note de M. F. -P. Le Roux, présentée par M. Amagat. « Depuis que M. Blondlot, par la découverte de nouvelles radiations, a suscité de tous côtés des expériences du plus haut intérêt, on a pu remar- quer un changement d'orientation bien marqué dans le mode d'observation adopté généralement. » Au début, c'était dans la contemplation de larges taches de sulfure de calcium phosphorescent qu'on cherchait à reconnaître des variations d'in- tensité lumineuse. Maintenant, on préfère observer des lignes lumineuses; certains expérimentateurs, comme M. Broca dans ses intéressantes re- cherches, les veulent excessivement ténues, comme celles qu'on pourrait obtenir en remplissant de matière phosphorescente les traits de division d'un appareil de |)récision. » Dans une Note précédente (^Comptes rendus, 6 juin 1904), j'ai cherché à signaler les phénomènes de variabilité qui ont leur source dans la fatigue de l'organe de la vision lorsque l'on contemple de larges taches; ces phé- nomènes suffisent bien à motiver la défaveur de celles-ci, mais il reste à expliquer l'avantage re noire, attendre au moins 5 minutes, dans un repos complet, que le champ de l'œil soit autant que possible exempt de toute sensation lumineuse subjective. » Il faut remarquer que la lumière subjective et les impressions dues à la persistance d'excitations antérieures sont des choses bien distinctes. On peut ne percevoir dans le champ aucune lumière, et cependant de* parties plus ou moins étendues de la rétine peuvent être jusqu'à un certain point insensibilisées pour avoir été exposées, même un instant, à une lumière trop vive. Il peut se produire alors des effets singuliers capables de déconcerter l'observateur qui n'est pas prévenu. Par exemple, il m'est arrivé de ne pas voir le phosithotesten dirigeant mes veux vers ma main où iJ se trouvait, tandis que je l'apercevais en les dirigeant dans une direction absolument difTérente, de telle sorte que les mouvements de l'œil parais- saient éteindre ou rallumer le phosphotest. Une autre fois, avant peu avant l'entrée à la chambre noire jeté un setd coup d'œil sur une muraille vive- ment éclairée, il arriva que, pendant i5 minutes, je ne pouvais apercevoir le phosphotest qu'en le tenant à la hauteur du sourcil de l'œil et presque à son contact. Il est à peu |)rès superflu d'ajouter qu'après un rejjos suffi- sant le champ de la vision reprit ses dimensions normales. » MAGNÉTISME. — Les phénomènes de Viscosité ma gnéliqae dans les aciers doux industriels, et leur influence sur les méthodes de mesure. Note de M. Raymïwd JouAusT, présentée par M. Mascart. « Les aciers doux coulés et recuits utilisés aujourd'hui dans l'industrie présentent presque tous d'une façon très uitense le phénomène de la visco- sité magnétique. SÉANCE DU 2J JUILLET (904. 27^ » C'est ainsi que dans un anneau d'acier à section rectangulaire de i""^ d'épaisseur, étudié par la méthode balistique, si l'on fait varier le champ magnétisant, de sa valeur maximum H = 98 gauss à une valeur /i = — 1 , r (valeur de la force coercitive), on constate qu'en mettant le balistique en circuit, 9 secondes après avoir provoqué la variation du champ magnétisant, on observe encore une élongation. C'est lorsque h est voisin de la force coercitive que le phénomène présente sa durée maxima ; mais on l'observe depuis h =^ -h 1,1 à A = — 9. » Sur un anneau du même acier, n'ayant que i"^"" d'épaisseur, le phénomène, quoique moins intense, présente encore une certaine importance; pour /i = — 1,1 on l'observe encore au bout de 5 secondes. » On observe aussi des phénomènes analogues lorsqu'on cherche à tracer, par la méthode balistique, la courbe lieu des sommets de cycles d'hystérésis croissants. Le phénomène semble présenter un maximum nu voisinage du maximum de perméa- bilité. Pour un champ de 4 gauss, donnant une induction de 9000, le fer n'a pris son état stable qu'au bout de 3 secondes. » On voit que clans ces conditions les méthodes balistiques dans les- quelles on trace le cycle d'hystérésis par degrés successifs et dans lesquelles les erreurs s'accumulent, donnent des résultats com|)lètement erronés. C'est ainsi (|ue pour l'anneau de 2=°' on trouve, pour l'induction correspon- dant à H = q8, 14900 et 16000 pour l'anneau de i'™, alors que la valeur véritable est 17 100. » La méthode dans laquelle on produit la variation du champ magnéti- sant, toujours en partant du maximum, donne des résultats exacts pour certains points seulement (il condition toutefois encore que la valeur du champ maximum sature l'acier). Il est facile en apportant une légère mo- dification à cette méthode d'en tirer des résultats exacts. Les phénomènes de viscosité se produisent lorsqu'on fait passer le champ magnétisant de sa valeur maximimi -I- H à une valeur h; mais ils se se produisent jjas lors- qu'on ramène le champ magnétisant de A à -H H. » C'est pour cela que la somme S, -t- <1 des élongalions observées au balistique, en passant de + H à A et de h à — H, est plus petite que l'élon- galion ?î observée en passant directement de -<- H à — H, inais que cette élongation S est bien égale à la somme S^ + 8. (S3 étant l'élongation ob- servée en passant de h k -{- H). Il suffit donc de faire les lectures au balis- tique, non pas comme on le fait généralement en descendant de -1- H à A, mais en remontant de A à H pour ne pas avoir à craindre les erreurs dues aux phénomènes de viscosité. » Cette méthode n'est, bien entendu, applicable que pour des valeurs de H, ttlies que l'acier soit à peu près saturé. M Dans tous les cas, il convient, pour l'étude par la méthode balistique 274 ACADÉMIE DES SCIENCES. des aciers doux, de ne pas donner une trop grande épaisseur aux épron- vettes. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Exploration magnétique du gouffre de Padirac. Note de M. E. Mathias, présentée par M. E. Mascart, « Au cours des mesures faites sur la demande du Conseil général du Lot pour dresser la carte magnétique de ce département, M. Martel m'a prié d'entreprendre l'exploration mrignétifjiie du gotiflfre de Padirac dans le but de compléter l'étude scientinque de cet abîme. » Il ne pouvait être question de déterminer la déclinaison âixnf, l'intérieur du gouffre; il restait donc à faire des mesures de composante horizontale H et d'inclinaison I et à voir si les éléments magnétiques de la surface étaient ou non identiques à ceux de l'intérieur du sol. J'ai réussi à faire, sur le bord du Lac des Grands Jours, à côté de la Salle à manger {'), c'est-à-dire à loo"" de profondeur et à i loo" du fouii du puits d'entrée, en utilisant la lumière de bougies ordinaires, des mesures absolues de H etdel, au moyen d'un petit théodolite-boussole de Brûnner et d'une boussole d'inclinaison de Chasselon moyen modèle. » La comparaison de la composante horizontale k la surface du sol et dans l'intérieur du gouffre résulte des mesures suivantes qui ont été faites consécutivement dans le gouffre d'abord, à la surface ensuite, et comparées aux éléments correspondants du Val-Joyeux. » Pour plus de certitude, cette comparaison a été faite à deux reprises, en mai et en août igoS. Date. Station. Heure. Station — Val Jo yeux. Haut — Bas. 1903, mai Id. Id. 23. PadiraCj.. . Padirac,. . . Gouffre . . . h m h m 9.48-10.39 m. 5.12- 6.38 S. 6.21- 8.22 m. + >77> 1 , + 1781 i ^ H- 1800 1776 - 24 Date. Station. Heure. Station — \a\ Joyeux. Haut — Bas 1903, août 17- PadiraCs. . . h m 11 m 10.48-12.27 m. -t- 1775 J Id. Gouffre . . . 6.17- 7.14 m- + i8i4 Id. Id. Id. ... Id. ... 7.26- 8.36 m. 8.48- 9.35 m. -H .788 ^ -l- 1775 1786 1 Id. Id. . . . 6.26- 7.21 s. -+- 1769 ) (') E.-A. Martel, Le gouffre et la rivière souterraine de Padirac. Voir le plan en couleurs. SÉANCE DU 25 JUILLET ipo/j. 275 » Toutes les mesures qui précèdent correspondent à un calme magnétique à peu près parfait au Val-Joyeux ; elles sont extrêmement concordantes pour ce qui coucerne la surface du sol, beaucoup plus variables en ce qui concerne le goufire, ce qui tient en partie à la difficulté des mesures, en partie à ce que des courants vagabonds rendent variable le champ magnétique du goull're. » Des quatre mesures de H faites le 27 août igoS dans le gouffre, la première a été faite comme celle du 28 mai, pendant que réchiirage électrique était éteint; les deux autres ont été faites pendant que l'éclairage par courant alternatif fonctionnait ; la der- nière a été faite avec le cliamp magnétique vrai du gouffre, pendant une interruption de l'usine de Carennac qui transporte l'énergie électrique à Padirac sous forme de cou- rant alternatif triphasé, à la tension de /Jooo'"'", avec 5o périodes par seconde, la ten- sion étant ramenée à 130"°'" par un transformateur placé à l'entrée du puits de Padirac. » La différence moyenne entre le haut et le bas, exprimée en unités du cinquième ordre décimal comme les différences (Station Val-Joyeux), est — l'y.S. Cette différence est évidemment de l'ordre de grandeur des erreurs possibles des mesures; on ne peut s'empêcher tle remarquer qu'elle est en parfait accord quant au signe et à l'ordre de grandeur de l'accroisse- ment observé avec ce que j'ai trouvé dans les gorges du Tarn, A.Saint-Rome- de-Dolan et à la Marane, la composante horizontale est sensiblement la même; lorsqu'on descend de Soo", on trouve aux Vignes une composante plus grande de 45 unités du cinquième ordre. » La comparaison de Y inclinaison à la surface du sol et dans l'intérieur du gouffre est donnée par le Tableau suivant : Station Date. Station Heure. — Val Joyeux. Haut — Bas. 1908, août 29. Padiracj gi- 43°»- 10'' 34" m. — Z"']' 4) Id. Gouffre &> 8"- 7''42"> m. — 3''7'95 j o'55 » Ces mesures permettent d'affirmer que l'inclinaison magnétique du gouffre et celle de la surface du sol ne diffèrent pas d'une façon sensible. » En résumé, quand on passe de la surface du sol au fond du gouffre, c'est-à-dire quand on descend de loo" environ, les composantes horizon- tale et verticale s'accroissent environ de -^^^ de leur valeur. )) Remarque. — L'emploi de courants alternatifs avec la fréquence de 5o périodes |)ar seconde pour l'éclairage du gouffre a pour conséquence des courants vagabonds qui ont souvent gêné les mesures et déchaîné quelquefois de véritables orages magnétiques déviant l'aiguille aimantée de plusieurs degrés de sa position d'équilibre; il a été ainsi notamment le 21 mai 1903, entre 4''3o™ et (^S" du soir en temps de calme magnétique ■i'j6 ACADÉMIE DES SCIENCES. au Val-Joyeux, et sans qu'aucune irrégularité de marche ait été notée à l'usine de Carennac. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le tremblement de terre du i3 juillet igo/j dans les Pyrénées centrales. Noie de M. E. Marchand, présentée par M. Mascart. « Le tremblement de terre qui s'est fait sentir, le i3 juillet 1904, vers 3''i i"'(lu soir, dans la région du sud-ouest de la France a été assez fort dans les Pyrénées centrales. Il a été enregistré par les sismographes de la station de Bagnères-de-Bigorre (station météorologique et magnétique dépendant de l'Observatoire du Pic-du-Midi). Le sismographe à pendules de cette station est un appareil d'essai, construit à Bagnères même, et donnant, depuis 1896, des résultats satisfaisants. » L'inscriplion des séismes s'y fait sur un disque (niouvemenls liorizoïilaux.) et un cylindre (composante verticale), liés l'un à l'autre et entraînés par un même mouve- ment d'horlogerie, au nioven de plumes dune forme spéciale contenant de l'encre à la glycérine; cette inscrijition est faite directement, sans intermédiaire de leviers ou transmissions cinématiques quelconques, ce qui donne à l'appareil une grande sensi- bilité. Un pendule distinct, pouvant osciller horizontalement ou verticalement, donne l'heure du début en établissant un contact électrique qui déclanche une horloge. )i Voici, d'apiès les observations directes et les indications de cet apjia- reil, la série des phénomènes qui se sont produits le i3 juillet : » 1° Commencement du séisme à i5''io"57^ (temps moyen civil de Paris) par des oscillations verticales (trépidations) de 3™'" à 4""" d'amplitude; ces oscillations ont duré environ 3 secondes, à raison de 4 à 5 pai' seconde; elles n'avaient pas de compo- sante horizontale sensible. » 2° Courte accalmie durant à peine une seconde. » 3" Repi'ise du mouvement par des oscillations ayant une forte composante hori- zontale. Ces oscillations ont d'abord été presque rectilignes et dirigées de l'WSW à l'ENE (le tracé du sismographe est une courbe en forme de huit tii-s allongé dans le sens WSW-ENE) avec une amplitude de 8™'". >) A ces fortes oscillations a succédé un mouvement plus complexe qui a donné au sismographe une série de courbes superposées et embrouillées dont l'ensemble forme une ellipse avec des axes de 5™"", dans le sens N-S. et 2""", 5 dans le sens W-Jî. )) Les oscillations de cette phase du pliénomèiie (WSW-Ei\E, puis ;N-S) ont eu une composante verticale assez forte (5°'™ d'après le sismograjdie) ; elles ont duré à peu près 3 secondes, à raison de l\ par seconde. La durée totale du séisme a été d'environ 7 secondes. L'ébianlement du sol a été assez fort pour produire quelques dégâts, peu importants d'ailleurs, dans plusieurs maisons, renverser quelques cheminées, lézarder quelques vieux murs. Mais la population en a été quitte pour une assez forte émotion. SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 277 » Il ne sera pas inutile de faire remarquer, à cette occasion, que le sismographe à cône, rais à l'essai en même temps que celui à pendules, a donné exactement les éléments les plus essentiels du phénomène : heure précise du début et direction du mouvement horizontal initial; le cône est tombé dans la direction ENE. » Ce cùne, posé sur sa pointe (petite base d'un diamètre de 2""", tandis que la base supérieure a 60™"", pour une hauteur de 160'""'). ^"encastre, dans sa cluite, entre des arrêts de forme spéciale disposés en cercle autour de lui ; et sa chute, fermant le circuit d'une pile, déclanche une horloge. )) Le même appareil avait déjà enregistré d'autres séismes beaucoup plus faibles ; notamment celui du 6 mai 1902. » Je me permets d'insister sur ce point parce que ce sismographe est d'une construction extrêmement simple et peu coiiteuse, quoiqu'il soit d'une assez grande sensibilité (un déplacement horizontal de moins de 6^°^, S, s'il est un peu brusque, renverse le cône). » Il serait possible, à peu de frais, de placer un certain nombre d'appa- reils de ce genre dans les régions dont le sol est fréquemment agité, et d'obtenir ainsi des renseignements assez complets sur les séismes qui s'y produisent. M Les magnétographes photographiques de Bagnères et du Pic du Midi (système Mascart) ont enregistré l'heure du phénomène [( i5''ii"') par la disparition brusque des courbes; les images n'ont repris leur position qu'après une demi-heure. C'estnaturellemeat la secousse qui, en déplaçant fortement les barreaux aimantés, a supprimé l'impression photographique. Il nous est donc impossible de savoir si un courant électrique s'est produit dans le sol, comme cela arrive fréquemment, car nos magnétographes ont parfois enregistré des courants provenant de séismes très éloignés. (Exemple: tremblement de terre des Balkans, le 4 avril ^dernier). » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la déperdition électrique dans l'air, au sommet de la tour Eiffel, pendant l'orage du -il^ juillet. Note de M. A.-B. Chauveau, présentée par M. Mascart. « Des mesures de déperdition faites à la tour Eiffel pendant la tempête du i[\ juillet ont donné un résultat qu'il parait intéressant de signaler. » En régime normal, la déperdition négative au sommet de la tour est C. R., 1904. 2- Semestre. (T. GXXXIX, N» 4.) ^1 27iS ACADEMIE DES SCIENCES. constamment plus grande que la déperdition positive. Les valeurs numé- riques sont extrêmement variables suivant l'état de ratmosjihère ; il en est de même du rapport de ces valeurs pour les deux déperditions, mais le sens de ce rapport est constant. » Les mesures sont faites avec un appareil d'Elster et Geitel clans lequel on a rem- placé le cylindre-abri ordinaire par un treillis métallique à mailles de r"', pnur assurer une meilleure circulation de l'air; une seconde cage en treillis enveloppe tout l'appareil qui est ainsi plus sùfeinent abrité contre l'influence du champ extérieur. Les nombres que nous donnons plus loin sont calculés d'après les conventions adoptées pour ce genre d'observations et se rapportent à des intervalles de temps de i5 minutes. Il est inutile d'insister ici sur leur signification; il suffit de savoir qu'ils sont propor- tionnels aux pertes éprouvées dans l'unité de temps par un conducteur déterminé, dans des conditions identiques. » Les observations qui suivent ont été prises à l'abri du vent et dans une salle nécessairement bien aérée par le seul fait de la violence de la tempête. » Une première série d'observations pendant la demi-heure qui a pré- cédé la tempête, de 2''3o™ à 3''io™, donnait déjà un résultat anormal : ii,o, pour la déperdition positive et lo, i seulement pour la négative. » Le coup de vent, d'une violence extrême, a commencé à3''i5™. Au plus fort de la tourmente, deux observations de déperdition positive m'ont donné iq, 5 et 20, 5, tandis que j'obtenais, pour T observation négative inter- médiaire, une valeur trois fois moindre, 6, 7. » Enfin, de 4''4o'° ^ 5''3o", le calme étant à peu près complètement rétabli, le sens habituel du phénomène reparaissait, et je constatais, pour la déperdition positive, 8,7, pour la négative, 11,8. )) Il convient d'ajouter cette remarque : le coup de vent s'est calmé assez brusquement vers 3''5.5'", pendant que j'observais la déperdition posi- tive. Les valeurs trouvées pour celle-ci sont elles-mêmes tombées brusque- ment de 20,5 à 4» 8 environ. Tout semble donc s'être passé comme si le vent violent, qui, d'ailleurs, entraînait du sol d'énormes masses de pous- sières, arrivait au lieu d'observation avec un grand excès d'ions négatifs. » CHIMIE. — Sur la forme que prend l'iodure thallcux en sortant de dissolution . Note de M. D. Geknez, présentée par M. Troost. a J'ai montré anlérieiuement (') que l'iodure thalleux jaune, chauffe au delà de iGS", se transforme en ioiùire rouge cubique au contact d'une (') Comptes iciidii.';. t. GVWVIII, p. iBg.^. SÉANCE DU 25 JUILLET igo^- 279 parcelle d'iodure rouge et que, inversement, l'iodure ronge, refroidi au- dessous de celte même température de [o8° au contact d'iodure jaune, éprouve la transformation inverse. L'iodure jaune est donc la formo d'équilibre stable à toutes les températures inférieures à 168". D'autre part ('), dans une étude sur les deux variétés quadratique rouge et ortho- rhombique jaune d'iodure mercurique qui se changent l'une en l'autre, à 136", j'ai prouvé que si Ton fait une solution de l'une ou l'autre de ces deux formes, dans un dissolvant quelconque, aux températures inférieures à 126" et que, par refroidissement ou évaporation du dissolvant, on fasse cristalliser l'iodure mercurique, c'est sous la forme jaune, instable à ces températures, qu'il se sépare de la dissolution : je vais indiquer les expé- riences qui prouvent qu'il en est de même de l'iodure thalleux. » Lorsque, dans un lube fermé à un bout, on chaufTeà l'ébullition de l'eau distillée, au contact d'un excès d'iodure thalleux jaune, stable jusqu'à 168°, on obtient une solution saturée d'iodure. Abandonnée à un refroidissement très lent, cette solution laisse déposer l'excès d'iodure dissous par suite de l'élévation de la température : ce dépôt effectué au contact d'iodure jaune non dissous est de même nature. Au con- traire, si, pendant que le liquide est bouillanl, on le jette sur un filtre disposé sur un entonnoir et que l'on recueille une partie delà solution dans un tube froid, on constate qu'elle dépose en se refroidissant de l'iodure rouge. » On peut donner à l'expérience une forme plus piquante et qui montre que la pro- duction d'iodure rouge n'a pas été provoquée par des parcelles de cette nature appor- tées par le lîltre, l'entonnoir ou le tube. Au lieu de filtrer la solution, on plonge le tube, qui contient le liquide en ébullition, dans un bain d'eau froide et on l'y promène une minute. Pendant ce refroidissement brusque, l'excès d'iodure dissous se sépare de toutes les régions du liquide sous forme de très petits cristaux rouges, malgré la pré- sence de l'excès d'iodure jaune non dissous, qui, lorsqu'on cesse de remuer le tube, est bientôt recouvert d'une couche d'iodure rouge. » Ainsi l'iodure jaune, dissous dans l'eau aux températures où il repré- sente la forme stable, sort de dissolution en prenant la forme qui est hors d'équilibre. Il est très peu soluble dans l'eau : Lamy avait trouvé qu'une partie d'iodure se dissout à 16" dans 16000 parties d'eau; des expériences récentes conduisent au nombre i5625, cpii en diffère peu; dans l'alcool, le coefficient de solubilité est environ quatre fois plus faible et, Pour réaliser l'expérience on verse au fond d'un tube quelques centi- mètres cubes d'eau, on ajoute une quantité de sel plus que suffisante pour obtenir une solution saturée à chaud ; on laisse tomber dans le tube un excès d'iodure thalleux jaune et l'on chauffe jusqu'à l'ébullition. On jette alors la solution sur un filtre et l'on en recueille une partie dans un tube refroidi : on voit alors se produire de l'iodure rouge. On arrive plus simple- ment au même résultat en immergeant dans l'eau froide la partie du tube occupée par la solution. Ici encore l'iodure rouge se produit inalgréla pré- sence dans le liquide de l'excès d'iodure jaune. Cette production de la variété hors d'équilibre peut être provoquée par l'addition à la solution très chaude soit d'une quantité du sel dissous suffisante pour en abaisser brus- quement la température, soit d'un corps inerte, verre pilé, sable, sulfate de baryte refroidis, qui produiront le même effet de réfrigération brusque. » Dans le cas où l'on immerge dans l'eau froide la solution saline chauffée, les très })elits cristaux d'iodure rouge se produisent en même temps que des cristaux du sel dissous, ils sont par suite plus ou moins isolés les uns des autres et maintenus, pour la plupart, à distance du dépôt jaune de l'excès d'iodure rassemblé au fond du tube. Il en résulte qu'ils peuvent persister très longtemps dans leur condition hors d'équilibre. Parmi les nombreuses observations que j'ai faites, je citerai une série d'essais préparés le 8 janvier 1902. Les tubes contenaient, avec un excès jaune d'iodure thalleux, les dix sels suivants : arséniate dipotassique, acétate et azotate de baryum, borax, chlorate de potassium, orthophosphates dipo- tassique et disodique, sulfate de sodium, tartrate de potassium, sel de Sei- gnette. Plus de deux ans après, le 17 février 1904, la transformation des cristaux rouges, restés aux diverses températiu-es du laboratoire, en la forme jaune stable n'était pas encore coinplète. Pour vérifier que ces cris- taux rouges étaient bien exclusivement formés d'iodure thalleux, je les ai SÉANCE DU 25 JUILT,ET I904. 281 débarrassés par un lavage des cristaux salius qui les séparaient et, en les écrasant dans un mortier d'agate, je les ai transformés immédiatement par frottement en poussière jaune, figure d'équilibre stable de l'iodure. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le plomb radioactif , le radio-tellure et le polonium. Note de M. A. Debierne, présentée par M. A. Haller. « \^e polonium. qui est la première substance radio-active nouvelle dé- couverte par M. et M"® Curie, est caractérisé par les propriétés suivantes. Ses solutions précipitent par l'hydrogène sulfuré en présence d'un acide et il suit le bismuth dans diverses réactions chimiques. Son rayonnement est nettement distinct de ceux de ï uranium, du thorium, du radium et de Vaclinium; il est constitué uniquement par des rayons a peu pénétrants et difficilement déviables par l'aimant. Enfin, \e polonium ne donne pas d'é- manation et ne produit pas de radio-activité induite. )) Deux autres substances radio-actives, précipitant par l'hydrogène sul- furé en solution acide, ont été signalées dans la pechblende. MM. Hofmann et Strauss ont d'abord annoncé l'existence d'une substance active chimi- quement analogue au plomb {plomb radio-actif) et M. Markwald publia plusieurs Mémoires sur un autre corps actif {radio-tellure) obtenu à coté du polonium et entraîné par le tellure dans quelques réactions. M"'* Curie et M. Giesel contestèrent l'existence de ce dernier corps qu'ils considèrent comme identique au polonium. » Ayant à ma disposition une grande quantité de résidus provenant de l'extraction du radium, j'ai essayé d'obtenir la substance de MM. Hofmann et Strauss. i> Le plomb contenu dans ces résidus fut d'abord dissous dans une lessive de soude assez concentrée, puis précipité à l'état de sulfure par le sulfure de sodium. Les sulfures furent ensuite transformés en azotates et ceux-ci évaporés à sec et redissous dans l'eau furent purifiés aussi complètement que possible par un grand nombre de cristallisations dans l'eau; ces azotates avaient une activité assez faible, deu-c fois celle de l'uranium, l-'ar suite de circonstances particulières ils furent conservés pendant trois ans avant d'être traités de nfiuveau, et pendant tout ce temps l'activité est restée constante. » Plusieurs essais de concentration de l'activité par cristallisation fractionnée ont été essayés sur le plomb radio-actif ainsi obtenu. » La cristallisation des azotates est très peu efficace, celle du chloruie ou de l'acétate donne de meilleurs résultats. Les cristaux sont moins actifs que la matière restée en dissolution. Enfin le procédé le plus avantageux consiste à ajouter à la solution con- 282 ACADÉMIE DES SCIENCES. centrée et chaude îles azotates, un gi-and excès d'acide chloiliydrique. Dans ces condi- tions, une grande pailie du clilorure de plomb précipite ou cristallise par refroidisse- ment et presque toute l'activité reste en dissolution. Cette dissolution est concentrée puis additionnée d'acide clilorliydrique, ce qui détermine de nouveaux déiiôts de chlorures de plomb qui sont dissous dans l'eau et reprécijjités par l'acide chlorlivdrique. En répétant plusieurs fois ces opérations on peut éliminer du chlorure de plomb très peu actif et concentrer la plus grande partie de l'activité dans une très faible (|uantité de matière. Cette matière, qui contient surtout du plomb, est purifiée pour la débar- rasser de petites quantités de cuivre et de fer, puis transformée en azotate. La solution concentrée et peu acide de celui-ci est additionnée d'une grande quantité d'eau. Il se forme alors un très faible précipité d'azotate basique de bismuth. Ce précipité ren- ferme presque toute l'activité et présente tous les caractères du bismuth polonifère; son activité est extrêmement grande, elle n'a pu être mesurée exactement, mais elle dépasse certainement looooo fois celle de l'uranium ('). Le rayonnement a toutes les propriétés indiquées pour celui du poloniiim. il forme un faisceau homogène de rayons peu pénétrants et difficilement déviables dans le champ magnétique. )i La matière active ainsi obtenue présente également toutes les propriétés indiquées pour le radio-tellure par M. Markwald. Elle donne avec le chlorure slanneux un faible précipité très actif, et une lame de bismuth plongée dans la solution chlorhydrique se recouvre d'un faible dépôt très actif. » Ainsi la même substance radio-active a présenté successivement, dans les expériences précédentes, les propriétés indiquées pour le plomb radio- actif, le polonium et le radio-tellure. » La conclusion est donc qu'on ne doit pas faire de distinction entre ces trois matières, et qu'il n'existe dans la pechblende qu'une seule substance radio-active précipitant par l'hydrogène snlfiwé en solution acide. On doit naturellement lui conserver le nom de polonium qui a été primitivement donné par M. et M™* Curie. On doit conclure également qu'une substance radio-active ne peut être caractérisée par des réactions chimiques, et cela à cause des très faibles quantités contenues dans les minéraux, les séparations analytiques pouvant partager la même substance en plusieurs fractions par suite de phénomènes d'entraînements. Un seul caractère peut être utilisé avec certitude, c'est la nature de la radio-activité, et l'identité des rayonne- ments émis par le polonium, le radio-tellure et le plomb radio-actif pouvait déjà faire prévoir le résultat établi précédemment. (' ) Cette activité est beaucoup plus grande que celle qu'on aurait pu attendre d'après l'activité du produit initial, ce qui peut s'expliquer par la faible pénétration des rayons et par leur facile absorption par le plomb qui accompagne la matière active. Le plomb de la pechblende, quoique peu actif, constitue ainsi une source importante de polo- nium. SÉANCE DU 2*; JUILLET 1904. 283 » Je terminerai cette Note .en attirant l'attention sur le fait que l'azotate de plomb radio-actif qui a servi dans ces recherches a gardé complètement son activité, d'ailleurs faible, pendant plusieut-s années, tandis que, dans les échantillons de poionium obtenus dans les premières recherches, cette activité disparaît peu à peu. La constance de l'activité peut donc dépendre de conditions extérieures qu'il sera très important de déterminer. Il est possible que dans certaùies conditions l'activité des autres substances, ura- nium, thorium, radium, actinium, puisse diminuer et disparaître comme celle du poionium. » CHIMIE MINÉRALE. — Action du zinc sur les tungstates de sodium. Note de M. L.-A. Hallopeau, présentée par M. Troost. « Dans un précédent Mémoire, nOtis avons montré, M. Delépine et moi, que le zinc réduit l'acide tungslique au rouge sombre, en donnant du tungstène ('). M. Delépine a repris ultérieurement l'étude de cette question et a indiqué un excellent procédé de préparation du tungstène, par l'action du zinc sur l'anhydride tungstique ou sur le tungstate d'ammonium (-). « J'ai pensé qu'il serait intéressant de rechercher comment agit le zinc, dans des conditions analogues, sur les autres tungstates alcalins. J'ai choisi, comme matières premières pour mes expériences, le tungstate neutre de sodium Na-, TuO^ + aH^O et le paratungstate de sodium 5Na=0, i2TuO^+28H-0, qu'il est facile d'obtenir à l'état de pureté en partant du tungstate de sbdiiim commercial. » Aclion du zinc sur le tungstate neutre de sodium. — La réaction est à peu près nulle. En chauffant un mélange à parties égales de tungstate neutre de sodium et de sodium et de zinc en poudre, de façon à volatiliser le zinc, et en reprenant ensuite par l'eau le produit de la fusion, on redissout la plus grande partie du tungstate de sodium demeuré inaltéré. Il reste un très faible résidu, renfermant de l'acide tungstique et de l'oxyde de zinc. » Aclion du zinc sur le paratungstate de sodium. — On obtient un résultat tout différent, lorsqu'on chauffe du paratungstate de sodium mélangé avec une fois et demie son poids de zinc; le zinc doit être grossièrement pulvérisé, et aussi exempt de fer que (') Comptes rendus. I. CXXIX, p. 600. (-) Comptes rendus, t. CXXXI, p. 184. 284 ACADÉMIE DES SCIENCES. possible. Ce mélange est fortement chauffe, pendant jilusieurs heures, au feu du coke et à la température de volatilisation du zinc. » Après refroidissement, on épuise le produit de la fusion par l'eau chaude, qui dis- sout du paratungstate de sodium inaltéré et du tungstate neutre de sodium formé pen- dant l'opération; les eaux de lavage ont une réaction fortement alcaline. On traite ensuite par l'acide chlorhydrique chaud, qui dissout de l'oxyde de zinc et parfois un peu de zinc restant, et qui décompose les tungstales insolubles ou peu solubles que l'eau n'a pas enlevés. On lave à l'eau, puis avec une dissolution un peu chaude de soude, qui dissout de l'acide tungstique et de l'oxyde bleu de tungstène. Après un der- nier lavage à l'eau, il reste : » 1° Des cristaux prismatiques de tungstate neutre de zinc ZnO,TuO', qui forment la plus grande partie du produit de la réaction et sont disséminés dans toute la masse fondue. Ces cristaux, dont la longueur atteint quelquefois plus de i"^, sont opaques et colorés en noir par un peu de lungslate ferreux (FeOr=;o,8 à i,i pour loo); ils ren- ferment aussi une très faible quantité de soude (INa-O r^ 0,2 à 0,6 pour 100); » 2° Une petite quantité de cristaux jaune d'or, eu forme d'écaillés, qui se déposent parfois sur les précédents, mais que l'on trouve surtout au fond de la masse; ce sel a l'aspect caractéristique du tungstate tungsto-sodique de Widder, dont la formule est Na=0,TuO'^-TuO^TuO'; » 3° Un peu de tungstène, qui se présente sous forme d'une poudre grise amorphe, en (juanlilé très variable suivant les opérations. » Le zinc ne réagil donc pas stir le paratungstate de sodium comme sur le sel d'ammonium; la réaction diffère complètement aussi de la réduction du paratungstate de sodium au moyen de l'étain, qui ne donne que des tungstates tungsto-sodiques. » Le zinc réduit d'abord une partie de l'anhydride tungstique du tung- state acide de sodium; cette première réaction donne le tungstate tungsto- sodique jaune d'or, et dans certains cas un peu de tungstène. L'oxyde de zinc et le tungstate neutre de sodium, qui ont pris ainsi naissance, réagis- sent ensuite l'un sur l'autre pour former le tungstate neutre de zinc. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le pyrophosphate acide à* argent . Note de M. J. Cavalier, présentée par M. Troost. « Un pyrophosphate acide d'argent a été signalé par Hurtzig et Geu- ther('V Ils l'obtenaient en dissolvant du pyrophosphate neutre dans une solution concentrée d'acide orthophosphorique et chauffant pendant (') Annalcn der Clwmie uiid PliaiDiacie, t. CXI, p. iSg. SÉANCE DU ?rj JU!LT,ET I904. 285 i4 jours; il se formait alors un précipité cristallisé de formule P-O'Ag-H-, et le liquide sirupeux donnait par l'éther un précipité blanc auquel l'ana- lyse assignait la formule 2(P-0' Ag-H"), PO^H. » Cette expérience, par sa durée et son faible rendement, ne saurait constituer un procédé de préparation. D'ailleurs les auteurs n'ont pas donné d'indications assez précises pour qu'on puisse la reproduire à coup sur. Pendant la chauffe il devait y avoir perte d'eau jusqu'à transformation de l'acide ortho en acide pyro. J'ai constaté en effct que, en présence d'acide orthophosphorique, quelle que soit la concentration, les produits obtenus renferment toujours en 'proportion plus ou moins grande des orthophosphates et peu ou pas de pyrophosphate acide. » Au lieu d'employer PO* H' et de chauffer jusqu'à sa transformation en acide pvrophosphorique, au risque de dépasser le point exact, il est plus rationnel et plus sûr de faire immédiatement la dissokilion dans l'acide pyro. La masse refroidie est un sirop très épais qui ne cristallise pas, mais donne par l'alcool ou l'éther le jDyrophosphate acide P-O'Ag^H^. Je n'ai jamais obtenu ainsi la combinaison de Ilartzig et Geuther renfermant PO^H. Il est vraisemblable que ces auteurs avaient poussé la perte d'eau trop loin, jusqu'à formation d'un peu d'acide métaphosphorique. » On peut alors préparer régulièrement et commodément le pyro- phosphate acide d'argent en suivant le mode opératoire suivant : » Dans 200S d'acide phosphoiii[ue (obtenu en chauffant PO'II') on introduit 4o8 de pyropliosphate neutre d'argent; en chaufTant, tout se dissout en un liquide clair qui par refroidissement devient très épais. On le dissout par petites portions dans environ un demi-litre d'eau glacée pour éviter la transformation en acide ortlio et l'on préci- pite immédiatement par l'alcool et l'éther; on décante, on lave à l'alcool absolu jusqu'à lin de réaction acide et l'on sèche dans l'air sec. On obtient environ 3.iï d'un produit qui ne perd pas de poids à 100" et dont l'analyse conduit à la formule P^O'Ag'^'H^ )) Trouvé. — Perte d'eau au rouge : 4)5; 3,9. P : i5,3; i5,7. Ag : 54,9; 55,2. » Calculé. — 4)6; i5,8; 55, i. » Remarquons qu'en opérant ainsi on obtient toujours, même en présence d'un grand excès d'acide, le sel diargenlique et pas les sels mono ou tri. Ce fait est entiè- rement d'accord avec ce que l'on sait déjà des sels alcalins : facilité d'obtention des pyrophosphates dimétalliques, grande difficulté pour obtenir les autres sels acides. » Le pyrophosphate acide d'argent est une poudre blanche, cristallisée quand le dépôt s'est fait lentement. » Chauffé il commence à devenir pâteux à i5o°, est complètement liquide vers 240°, mais en même temps il se décompose lentement, perd de l'eau C. R., igoii, 2' Semestre. (T. CXXXIX, iN» 4.) i'^ 286 ACADÉMIE DES SCIENCES. et redevient solide en se transforniant en métaphosphate PO^Ag, fusible seulement près du rouge. Le point de fusion instantané pris au bloc Ma- quenne est 235°. n L'eau agit immédiatement à froid; il n'y a pas combinaison avec for- mation d'orthophosphate, mais décomposition suivant la formule 2P-OUg-H--hH^O = P = 0^4g'-^P'0'H'•. Il se fait tout d'abord un résidu de sel neutre et dans la liqueur de l'acide pyrophosphorique; celui-ci pouvant se transformer ultérieurement et si la température est suffisante en acide ortho. » Les solutions concentrées d'orthophosphate sodiqne agissent sur lui comme sur le sel neutre : il se forme de l'orthophosphate jaune et l'acide pyro passe dans la liqueur. » Le pyrophosphate acide d'argent fait la double décomposition avec les iodures alcooliques en donnant de l'iodure d'argent et des éthers pyro- phosphoriques acides. » CHIMIE MINÉRALE . — Sur la rninposilion des homologues du vert de Schweinfurt . Note de M. Georges Viard, présentée par M. G. Lemoine. « Les homologues du A'ert de Schweinfurt ont été peu étudiés. Un chimiste de Dublin, Abraham, dans une Note extrêmement sommaire parue en iS'jo {Cheniical News, t. XXf, p. 26")), dit seulement qu'en remplaçant dans la préparation du vert de Schweinfurt l'acétate de cuivi'e par le formiate, le butyrate ou le valérianate, on obtient des composés de même couleur contenant les acides formique, butyrique ou valérianique au lieu d'acide acétique, mais il ne dit rien de la composition des verts ainsi obtenus. Ce renseignement aurait été cependant d'autant plus nécessaire que dans une Note bien antérieure, en i855, Wohler {Liebig's Annalen, t. XCIV, p. 44) indiquait la production d'un vert butyrique de même couleur que le vert de Schweinfurt mais dont l'analyse faite par Springmann conduisait à une formule différente. » Pour élucider la queslion, j'ai préparé el analysé les homologues formique, pro- pionique et butyrique du vert de Schweinfurt. lis s'obtiennent comme celui-ci en ajoutant, à une solution aqueuse bouillante d'anhydride arsénieux, la solution du sel organique de cuivre additionnée d'un excès de son acide ; on continue Tébullition et le produit se dépose en croiites cristallines vertes qui rétablissent la lumière entre deux SÉANCE DU 2J JUir.LKT I904. 287 niçois. Ces composés sont assez stables: le formio-arsénite n'éprouve de décomposition appréciable qu'au-dessus de 170°, racéto-arsénite et ses homologues propionlque et butyrique qu'au-dessus de 200°. » Leur analyse a été faite en dosant le cuivre à l'état d'oxyde et l'arsenic à l'étal d'arséniate de bismuth. Quant à l'acide organique, l'acide formique a été déterminé par la méthode de Péan de Saint-Gilles ( oxydation par Mn O'K en liqueur alcaline) ; pour les propiono- et butyro-arsénite, le carbone a été dosé eu attaquant le sel par le mélange sulfo-chromique et en recueillant CO* à l'état de carbonate de baryte trans- formé ensuite en sulfate. » Les résultats qui suivent montrent que les verts obtenus avec les acides formique, propionique et butyrique ont la même formule générale que le vert de Schweinfurt : A2Cu-t-3(AsO')^Cu. Calculé pour Formio-arsénile. I. II. ( CHO-)'Cu + 3(ÂsO=)-Cu. CuO 32,44 32,52 32,28 As-0' 60, 65 60,89 60,22 CH-0^ 9,38 9,06 9,33 Calculé pour Propiono-aisénite. (C H^0=)^ Cu -1- 3 (As 0-)- Cu. CuO 3o,5i 3o,54 As^O' 57,08 56,98 C , 6 , 96 6,91 Calculé pour Bulyro-arséiii/e. I. II. III. (C*H'0')-Cu + 3(AsO=)^Cu. CuO , 29,86 29,60 29,54 39,74 As^O^ 55,24 54,66 55, 4i 55,49 G 9,01 8,70 » 8,97 » Une préparation faite avec de l'acide isobutyrique n'a pas présenté une composi- tion différente des précédentes. La formule du vert produit soit par l'acide butyrique normal, soit par l'acide isobutyrique, est donc (C'H'O-)-Cu 4- 3( AsO-)-Cu et non (C*H''0')'Cu H- 2(AsO'-)-Gu comme l'indiquaient Wôhler et Springmann. Leur for- mule comporte en elTet en centièmes : CuO, 3o,i2; As^O^, 49,94; C, 12,11. Les pour- centages en CuO diflërent peu d'une formule à l'autre, mais ceux, de As^O' et de C excluent absolument la seconde formule. » Ainsi les verts produits parles acides formique, propionique et butyrique ont la même constitution que le vert de Scliweinfurt : A- Cu -1- 3(AsO-)-Cu, mais à la condition d'être produits rn liqueur suffisamment acide. Cette con- dition indiquée dans tous les traités pour le vert de Schweinturt n'est pas moins indispensable pour ses homologues et c'est peut-être pour l'avoir 288 ACADÉMIE DES SCIENCES. négligée que Wolher et Springmann ont obtenu un produit de composition différente; leur Note en effet n'indique pas l'addition d'acide butyrique libre au mélange de butyrate de cuivre et d'acide arsénieux. Or, dans deux préparations de butyro-arsénite faites à dessein dans ces conditions défec- tueuses, j'ai obtenu des produits d'un vert sale s'écartant encore beaucoup plus de la composition normale que le leur : l'un titrait CuO, 38,2 et As'0% 4i,6; l'autre, CuO, 4i,3 et As'0% 31,7. » On peut, cependant, à la rigueur, sans introduire d'acide organique libre, obtenir des verts ayant la composition normale, mais il faut alors fractionner l'opération. Une première ébuUition fournit un précipité vert jaune plus riche en cuivre, plus pauvre en arsenic que ce qu'on veut ob- tenir; mais la production de ce corps ayant mis en liberté une certaine quantité d'acide oi-ganique, on peut, si celte quantité est suffisante, en faisant bouillir à nouveau le liquide filtré, obtenir le vert A=(:u + 3(AsO=)-Cu. C'est ainsi qu'après séparation du produit qui titrait CuO, 38,2etAs^O', 4i,6, une nouvelle ébullition du liquide filtré a fourni un corps d'un beau vert titrant CuO, 29,4 et As-0', 55,3, c'est-à-dire le butyro-arsénite pur. )) De même, l'ébuliition d'un mélange d'acétate de cuivre et d'acide arsénieux, après avoir fourni par une première ébullition un produit vert jaune ne titrant que 5i,n en As-0% a donné après filtration suivie d'une seconde ébullition un produit d'un beau vert titrant 59,3, c'est-à-dire le vert de Schweinfurt ordinaire. » Enfin, en faisant bouillir les produits défectueux vert jaune avec une solution étendue de l'acide organique correspondant, on les transforme en verts ayant bien la composition A^Cu -1- 3(AsO')-Cu. » THERMOCMIMIE. — Chaleur de formation des trisulfures d'' antimoine . Note de MM. GuiNCHANT et Chrétien, présentée par M. A. Haller. « M. Berthelot a fait quelques observations à un travail récent commu- niqué par nous à l'Académie des Sciences. Nous avons mesuré la chaleur de transformation du sulfure rouge en sulfure noir d'antimoine en dissolvant ces deux variétés dans le monosulfure de sodium; ces deux réactions ne dégagent que des quantités de chaleur peu élevées, ce qui diminue l'erreur absolue. Nous avons trouvé un nombre différent de celui obtenu par . SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 289 M. Berlhelot, au moyen des trois réactions suivantes : 1" dissolution du sulfure noir dans Na- S; 1° précipitation par HCl; 3° décomposition de Na^ S par HCl. Cette différence n'est nullement surprenante, car les sulfures rouges qui interviennent dans les deux méthodes peuvent n'être pas iden- tiques. )) D'une part, un précipilé amorphe entraîne toujours des quantités variables des corps dissous: la couleur du sulfure d'antimoine précipité varie du brun au rouge vif suivant les conditions où il se forme. D'autre part, M. Berthelot a bien voulu nous faire observer que les précipités amorphes se modifient souvent après leur formation en donnant lieu à des elTets thermiques lents. Le sulfure précipité immédiatement de la solution dans Na^S et le sulfure précipité de la solution tartrique par H- S, puis lavé pendant 36 heures, peuvent représenter des états différents du sulfure rouge d'antimoine (' j. Il importe donc de préciser le mode de préparation du sulfure pré- cipité auquel se ra;iportent les chaleurs de transformation indiquées par M. Berthelot et par nous. » Quant aux chaleurs de formation des autres variétés de sulfure, elles sont comptées par M. Berthelot et par nous à partir du sulfure rouge préci- pité immédiatement par H" S dans une solution tartrique de chlorure. Les valeurs calculées par M. Berthelot pour le sulfure noir supposent que le sulfure rouge est thermiquement identique à celui qui se précipite dans la solution de Na^'S additionnée d'acide chlorhydrique; les valeurs données par nous supposent que le premier sulfure reste identique à lui-même après 36 heures de lavage. » Nos mesures ont été faites à t'y" avec des écarts de température de ±1°. M Les concentrations des solutions de monosulfure de sodium n'inter- viennent pas dans les chaleurs de transformation ou de formation; car les mêmes poids des différents sulfures ont été dissous dans les mêmes vo- lumes de la même dissolution. » CHIMIE PHYSIQUE. — Sitr le poHssage et les phénomènes scientifiques connexes. Note de MM. F. Osmoivd et G. Cartaud, présentée par M. Moissan. n La coupe du verre par le diamant a été l'objet, dès la première partie du dernier siècle, des recherches de physiciens tels que Brewster, Atvvood, (') D'après les expériences de M. Berlhelot et les nôtres, la transformation du sul- fure récemment précipité en sulfure lavé absorberait 4''°', 2. 290 ACADÉMIE DES SCIENCES. Wollaslon, dont les travaux, et d'autres plus récents, ont été résumés et étendus par M. W. Prinz ('). L'un des caractères de la ravure du verre est de pouvoir être périodique et de laisser sur son passage, entre autres traces, une série de chevrons en arc de cercle, régulièrement espacés, à cheval sur l'axe de la rayure et tournant leur concavité vers la direction de l'effort. Decharme avait obtenu des stratifications analogues en transpor- tant horizontalement, au-dessus d'une plaque saupoudrée de minium, un tube d'où s'écoulait un courant d'eau ou, plus simplement, en frottant contre la plaque le doigt mouillé (-). » Nous retrouvons fréqueuimenl ces chevrons par attaque, après avoir effacé par polissage les traces visibles de la rayure, non seulement dans le verre, mais dans tous les corps possibles, lorsque le polissage n'a pas été suffisamment fini pour éliminer les déformations internes que ses premières opérations ont créées. Ce sont de fines fissures dans les corps fragiles, des bandes écrouies dans les métaux plastiques. Nous les regar- dons comme les traces, périodiquement répétées, d'une partie du solide de rupture (cône ou paraboloïde) , que l'on détacherait par la pression normale d'une pointe contre une glace ou tout autre corps fragile et anioiphe. » On pourrait croire que la formation de ces surfaces de rupture, à l'intérieur d'un corps, exige l'emploi d'une aiguille capable de rayer ce corps, c'est-à-dire minéralogi- quement plus dure que lui. 11 n'en est rien. Nous avons réussi à les obtenir en frottant sur la surface du verre soit du fer électrolytique pulvérulent, appuyé par le bout d'une règle en bois, soit, ce qui est plus concluant (la dureté du fer électrolytique étant controversée), un morceau de cuivre bien poli. Le cuivre, comme le fer, incruste des traînées dans le verre et, sur ces traînées, les amorces de fissures en chevrons s'espacent à intervalles périodiques. » La cause du phénomène réside ; donc, non dans la différence des duretés, mais dans l'adhérence superficielle des deux corps, et se rattache, par conséquent, aux expériences bien connues de M. Spring sur la soudure par compression, à celles de M. Margot ( '), répétées par MM. Dussaud et Jaubert, sur l'incrustation ('), et aux recherches de G. T. Beilby sur l'état de la peau des solides polis (^). » Celte relation montre sous un aspect nouveau la théorie du polissage. » Le corps à polir et le mélange hétérogène tel que drap-alumine-eau ( ') Revue de l'Université de Hruxelles, 2'-' année, 1896-1897, n° 10, p. 721-763. (^) Imitation par les courants liquides ou gazeux des phénomènes d'électricité et de magnétisme, Amiens, i883, p. 63-68. (') Arch. Sciences phys. et nat., août 1894 et février 1890. (*) Actualités chimiques, i\x\\\e.\. 1897. (') The eleclro-chemist and metallurgist for Junc 1904. SÉANCE DU 25 JUIF.LET I90/1, 29I qui peut servir à terminer le polissage doivent être considérés an même titre, c'est-à-dire comme deux corps A et B dont les couches superficielles se pénètrent sous pression et s'entraînent mutuellement quand on fait tourner le polissoir. Si les deux corps étaient équivalents, la surface de A serait incrustée par B et celle de B par A jusqu'à ce que l'équilibre s'établît. Mais si la pénétration de B par A est moins facile que celle de A par B, ce que l'on réalise en rendant B suffisamment meuble, B pourra entraîner d'une façon continue les molécules de A qui le pénètrent sans que la réci- proque soit vraie. On dit alors que le corps A est le corps poli et B, qui se charge de A, est le corps polissant. » Mais, si cette théorie est exacte, il doit être possible d'intervertir les rôles et l'on y réussit en effet, bien souvent sans le vouloir, en modifiant l'un des facteurs du polissage, humectation, pression, vitesse, pour un système donné. » Ainsi, quand on polit le fer avec l'alumine préparée sui\anl les indications de M. Le Chatelier, il suffit que la pâte soit trop sèche pour que l'on fixe sur le mêlai des traînées d'alumine que l'essujage ne détaclie nullement. On se débarrasse de cette pellicule en continuant le polissage après pulvérisation d'eau. B L'incrustation du fer par le rouge est beaucoup plus facile eucore et plus profonde. Quand on laisse l'iuimidité manquer, la surface métallique prend à l'o-il un aspect opalescent en lumière verticale et montre en lumière oblique les couleurs dos lames minces. En même temps, la préparation, regardée sous le microscope à l'aide du prisme de Nacliet, est peu rélléchissante. Après une attaque éliminant l'oxyde de fer, le métal reste très granulé et sombre. » On pourrait citer beaucoup d'autres exemples semblables. 11 En pratique, cette incrustation du corps à polir se présente comme un accident, comme une interversion des rôles résultant d'une négligence technique. Mais cet accident peut être utilisé et fournir une méthode d'investigation. » Dans un alliage mélange de plusieurs phases, l'acier par exemple, dans des condi- tions déterminées, une des phases, la cémenlite, peut être polie par le rouge sec qui incruste la ferrite. M. Arnold s'est déjà servi de ce procédé pour résoudre la perlite. » Le feutre commun du commerce polit la perlite en bloc et incruste légèrement la ferrite, mais non uniformément. Certains grains, d'orientation cristalline convenable, sont mieux polis que d'autres. » Ceci nous apprend que la méthode par incrustation pourra différencier non seulement deux phases de duretés très différentes, mais encore les différents grains d'une même phase. Nous y avons réussi, pour le fer et l'acier, avec le rouge au sulfate sec sur velours de coton lessivé et sec, en réglant convenablement la pression et la vitesse. Le polissage ainsi pratiqué produit une usure différentielle des grains suivant leur orientation cristal- 292 ACADEMIE DES SCIENCES. Une, d'où un effet de bas relief; l'incrustation, à son tour, dépend de la pression et, par conséquent, du relief. Eu fin de compte, on arrive au même résultat que par une attaque. » Ceci ne veut pas dire que le procédé soit le meilleur possible pour arriver au but. Son intérêt est surtout théorique. Il résulte de ce fait que nous avons une méthode purement mécanique donnant des indications exactement équivalentes à celles des méthodes chimiques ordinairement employées. C'est un nouveau point de contact entre deux sciences qui ont semblé pendant longtemps très distinctes et qui se pénètrent de plus en plus. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur T acide vinyldimélhylacélique. Note de MM. E.-E. Blaise et A. Courtot, présentée par M. A. Haller. « Dans une Note antérieure (5a//. Soc. cliirn., t. XXtX, p. io34). l'un de nous a indiqué que l'acide 2. 2-diméthyl-'j-iodoglutarique se décompose, par ébuUition de la solution aqueuse de son sel de sodium, eu donnant un acide monobasique, ainsi que la lactone correspondante : CO-H~C(CH'/ — CHI- CH- — CO=H = CO- + HI + C'H'» O^ » Nous avons fait remarquer, dès ce moment, que cet acide, probable- ment identique à l'acide vinyldiméthylacétique de M. Perkin (^Chern. Soc, t. LXXXI, p. 256), était différent de lacide diniéthvlisocrotonique obtenu par M. Bouveault {Bull. Soc. chim., t. XXI, p. 1062) en déshydratant l'acide cay-triméthylliydracrylique. Or, d'après les formules que ces auteurs leur avaient assignées, ces deux acides auraient dû être identiques. Les recherches que nous avons faites pour éclaircir ce point nous ont montré que le prétendu acide vinyldiméthylacétiquede M. Perkin n'existe pas, mais est identique à l'acide pyrotérébique. De même, la lactone corresjiondante est identique à l'isocaprolactone. » Tout d'abord, l'acide obtenu par M. Perkin, en décomposant l'acide 2.2-dimétlivl- ghitaconique par action de la chaleur, est identique à celui qui se forme par ébullition du 2.2-diméthyl-3-iodoglutarate de sodium avec l'eau. En effet, ces deux acides bouil- lent au même point : iii" sous 22"™ et 207°, à la pression atmosphérique. En outre, chauffés avec l'aniline, ils donnent le même anilide, fusible à 106". Leurs sels de calcium sont également identiques et cristallisent avec trois molécules d'eau, dont deux s'éliminent vers 100°, tandis que la. troisième ne disparaît que vers i3o°-i4o'', avec SÉANCE DU 20 JUlLr,ET 1904. 298 alti'ration partielle du sel. Les laclones correspondant à ces deux acides boiiillenl également au même point, toutes deux se solidilienl facilementet fondent à 6°--]°. » Les acides sont donc identiques. Or, leurs constantes, ainsi que celles des composés qui en dérivent, identiques entre elles, sont, d'autre part, identiques à celles de l'acide pyrotérébique et des composés correspondants fournis par cet acide. De même, l'iso- caprolactone fond précisément à 7". L'identité de l'acide vinyldimétli\lacétique et de l'acide pyrotérébique ne fait donc aucun dente. Au surplus, le déri\é brnnié d'addition préparé par M. Perkin, au moyen de son acide, fond à 100", ce qui est le point de fu- sion du bromure de l'acide pyrotérébique. » I.a formation de l'acide pyrotérébique par décomposition de l'acide 2.2-diméthvlgUit;iconiqiie, sous l'influence de la chaleur, est très intéres- sante. Elle montre, en effet que c'est le carboxylc faible qui est éliminé et que, d'autre part, il y a migration de la liaison élhylénique, celle-ci tendant à s'établir enire les atomes de carbone de degré le plus élevé : CH ->■ CH -> CH Il II 1 GH-CO=H flH-CO'H CH=-CO=H )i Dans la formation de l'acide pyrotérébique par décomposition de l'acide diméthyliodoglutarique, on voit que c'est également le carboxyle faible qui est éliminé. )i L'niiilide ji^ rolérébique est indiqué, dani; un travail de M. Giacomo Corcelli {Gazella, t. XXI, 1, 278), comme fondant à i53''-!54''. Nous avons donc été obligés de re|)rcndre ce travail, l'anilide obtenu par nous fondant à 106°. Nous avons fait réagir l'aniline sur l'acide térébique, dans les conditioJis indiquées par M. Corcelli, mais il il nous a été impossible d'obtenir le corps fusible à i53°-i54" indiqué |)ar cet auteur. En fait, nous avons constaté la formation de deux produits fusibles, l'un à 106" et identique à l'anilide pyrotérébique, et l'autre, à 176°. Ce dernier constitue l'anilide lérébi((ue. Nous avons d'ailleurs remarqué que, si l'on observe exactement la durée de chaullage indiquée par M. Corcelli, une grande partie de l'acide térébique reste inal- térée. Il est donc vraisemblable que cet auteur a eu entre les mains un mélange com- plexe. » Quant à l'acide vinyidiméthylacétique véritable, il est constitué par l'acide auquel M. Bouveault a donné le nom d'acide diméthylisocroto- niqiie. La constitution de cet acide est mise hors de doute par son oxyda- tion au moyen du permanganate de potassium. Lorsqu'on effectue cette oxydation à 0° et en liqueur étendue, on n'obtient que des traces d'acide C. p.., 1904, 3' Semestre. (T. CXXXIX, N' 4.) ^9 294 ACADÉMIE DES SCIENCES. dimélhylmalonique; cet ncide se forme, au contraire, avec un bon rende- ment |)ar oxydation au moyen du permanganate de |)olas.siumà5 pour loo et sans éviter l\'chauffcment qui se produit. L'acide dimcthylisocrotoniquc est, d'ailleurs, un corps parfaitement homogène, car il donne quantitati- vement un sel de calcium très bien cristallisé, renfermant 5"°' d'eau. Par cristallisation fractionnée du sel de calcium, on ne peut isoler aucun autre acide. L'acide lui-même cristallise d'ailleurs très bien et, par refroidisse- ment dans le chlorure de mélhyle, il se prend en une masse solide de longues aiguilles. » L'acide vinyldiméthylacétique vrai, traité [)ar l'acide sulfurique, ne donne pas de lactone, |)ai'ticulai'ité très curieuse sur laquelle nous revien- drons bientôt. Nous nous proposons, d'ailleurs, de développer l'étude des acides du type R'— CH = CH — C(R)- - CO'H encore presque inconnus, et qu'on peut obtenir assez aisément, comme nous l'indiquerons plus tard. » CHIMIE ORGANIQUE. — Acétones élhylé niques ^-oxyalcoylées et ^-oxyphé- nolecs. Action de Uiydroxylamine cl de i hydrazine. Note de MM. Cii. MoriiEL'ctM. lÎRACHix, présentée par M. IL Moissan. « Nous avons établi tout récemment ( ' ) que les acétones acétyléniques, par condensation avec les alcools et les phénols, fournissaient des acétones éthyléniques p-oxvalcovlées et [i-oxyphénolées de formule générale R - c(OR") = en - c:o — R'. grâce à l'ouverture et à la saturation partielle de la liaison acétylénique. Le mode d'action de l'iiydroxylamine et de l'hydrazine sur cesacétones-éthers énoliques méritait une étude spéciale, en i-aison de la proximité du carbo- nyle, de la liaison élhylénique et de la fonction éther-énolique OR" dans la molécule. » Action fie r iiydiox) lamine, hoxazol.s. — (^uaiid on cliaud'e à l'elliix, jteiKlant quelques heures, une acélone élliyléniqiie fi-oxyalcoylée ou p-oxyphénolée avec une solution liydroalcoollque de chlorhydrate d'hydroxylamine et d'acétate de soude, on n'obtient pas, comme dans le cas général, une oxime, mais un isoxazol, composé cyclique qui ne difTère de l'oxime que par i"'"' d'alcool ou de phénol en moins. (') Comptes rendus, i S juillet 190^. SÉANCE DU 25 JUILr,ET 190/). ogS » L'cldoxypiopionylstyiolène, par exemple, fournil ainsi l'élhvlpliénylisoxazoi : CM .C — GMP C« H^ - C ( OC^ H' ) = CH — CO — ( := 1 1 ' Cll'C o Az lillioxypiopionysllyroli'ne. 3-étliyl-5-pliénylisoxazol. » De même, le pliénow biil\ r\ IsLyroléne donne le prop\ Ipliénylisoxazol : eu C-CMF O H' - C( 0C« H' ) = CH - CO — C IV Phi'rioxybulyrylstyrr>lcne. C'H'C w o A 7. 3-pro[iyl-5-plicnyliso\ii/.ol. » Les isoxazols ainsi formés sonl identiques à ceux qui n'sullenl, comme nous ra\ons montré précédemment ('), de l'action de l'Iiydroxylaniine sur les acétones acé- lylénlques K — C :^ C — CO — R'. » Quel est le vcriiable mécanisme de ce nouveau mode de formation des isoxazols ? I/emploi de l'acélale de soude, ])Our metlre en œuvre l'hydro- xylamine du chlorliydratc, suppose qu'une quantité équivalente d'acide acétique est libérée; et l'on peut se demander si cet acide ne produirait pas d'abord l'hydrolyse de l'acélone-éther éuoiique R - C(OR") = CH - CO - R' avec formation de la dicétone fi correspondante R — CO — CH" — CO — R', laquelle donnerait ensuite normalement l'isoxazol. Cette hypothèse, bien improbable a priori, étant donnée la faible acidité de l'acide acétique, doit être écartée pour la raison suivante : on obtient également et aussi facile- ment les isoxazols quand on substitue le carbonate de soude à l'acétale de soude. On peut conclure de là que, dans l'action de l'hydroxylaniine sur nos acétones-éthers énoliques, il se forme d'abord une oxime, et que celle-ci pertl ensuite i"'"' d'alcool ou de phénol, avec fermeture de la chaîne, (') Ijoinptes rendus. igo3. cil C — C'IF 3|l c«ip — r:\yAz o 296 ACADÉMIE DES SCIENCES. en donnant l'isoxazol; exemple : C?H= - C(OC-'H») = CH — CO - C= H' ÉUioxybulyrylstjrolciic. -> C"H»- C(OC-H5) = CH-C-C/H' II Az MO OxiiiR'. ^ , - , . 1- I D-propyl-.i-piicnvhsoxiizol. » Action de l' hydrazine. Pyrazols. — L'action de l'ii^drazine (sulfate -\- carbonate de soude en solution hydroalcoolique) est analogue à celle de l'iiydroxylamine. Il se forme parallèlement, non des livdrazones, mais des pyrazols, composés cycliques qui en dilTèrent par i™"' d'alcool ou de phénol en moins. Le mécanisme de la réaction est semblable à celui que nous avons établi pour les isoxazols : il y a d'abord production d'une hydrazone, et celle-ci perd aussitôt i™"' d'alcool ou do phénol, avec fermeture de la chaîne, en donnant le pyrazol. Exemple : C^H» - G ( OG-H») = CH - CO - C=tP l'^llioxypropionylstyrulènc. C^H^— C ( OG'^ H^) = Cil - G - G^l ■ / Cil. -G-GMP CMPGl H^\z AzH Az Hydrazone. S-élliy 1-5 -phéiiyl pyrazol. » Notis avons préparé facilement, par celle méthode, deux nouveatix pyrazols : >. Le ->-éthyl b-phénylpyrazol C' HAz( C-'IJ ') (C" H'). AzH distille à 2o5°— 207" (corr.) sous it""'; il cristallise dans l'éther de pétrole en beaux prismes incolores, fusiiiles à 82°. Son picrate se présente en fines aiguilles prismatiques fondant à 146° (au bloc Maquenne). » Le 'à-propyl ^-phénylpyrazol C HAz( C' H"; (C II"), AzH distille à 212°— 21 5° sous 20""", et fond vers 68'^. Son picrate cristallise en tables rhomboïdales fusibles à io5" (au bloc). » Ces pyrazols sont identiques à ceux qui résultent, conformément à une méthode générale que nous avons fait connaître antérieurement ('), de l'action des hydrazines sur les acétones acétyléniques correspondantes. {') Gh. MoLREf et M. Brachix, Comptes rf/id/i.s. iqori. SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 297 » Nous ferons remarquer, en terminant, que les énols libres R -C (OH) = CH - CO — R' correspondant à nos acétones-éthers énoliques, sont encore peu connus. Ils sont isomériques avec les dicétones-fi R — CO — CIP— CO — R'. M. Johannes Wisliscenus et ses élèves (') ont obtenu dernièrement le céto-énol CIV — C (OH) ^ CH - CO - C"H=, isomère du dibenzoylmé- thaue CH* — CO — CH- — CO - C'H% en traitant par la potasse alcoolique le dibromure de benzylidène- acétophénone CJR' — CHP.r - CHBr — CO - C" H^ Ce corps leur a fourni, sous l'action de l'hydroxylamine et de l'iiydrazine, un isoxazol et un pyrazol, par un mécanisme qui doit être rapproché (éli- mination d'eau au lieu d'alcool ou de plicnol) de celui que nous avons exposé plus haut. » J:/i résumé, les acétones éthyléniques ;:i-oxyalcoylées et [i-oxyphénolées, en réagissant sur l'hydroxylamine et sur l'hydrazine, fournissent direc- tement non des oximes et des liydrazones, comme dans le cas général, mais des isoxazols et des pyrazols. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de i élher oxalacélique sur les aldéhydes aro- matiques en présence de la '^j-naphlylaniinv. Note de MM. L.-J. Simox et A. Co.vDucuÉ, présentée par M. Henri Moissan. « MM. Robert Schiff et I5ertini {D. eh. GeselL, t. XXK, i8(,7, p. Goi) ont observé que l'cther acétylacétique s'unit à la benzylidène-aniline CMP-CH = N — C«H» pour donner par simple addition la combinaison CIF — CO - CH — CO= C- IV, I CH'-CH - NH-CH^ Hs ont été ainsi conduits à rechercher une combinaison du même type avec l'ether oxalacélique et n'y ont point réussi : ils ont obtenu une sidjslance C) Lia/j. A/uiatf/i, t. CCCMIl, p. 219-363. 298 ACADÉMIE DES SCIENCES. qu'ils considèrent fort justement comme un ctlier bicétobi|)hénylbihy(lro- jiyrrolcnrboniquc (élher diphénylcétopyrrolidonecarboniquo suivant notre terminologie). Sur ce point, nous ne pouvons que confirmer leur conclusion à laquelle nous sommes parvenus par un autre ordre d'idées (Co/np/cs rendus, t. CXXXIX.p. 212). En remplaçant l'aniline |)ar la [ï-naphtylamine, ces savants ont obtenu une combinaison yV/w^e fondani à \\-i°-\'\')" à la- quelle ils ont, par une généralisation hâtive, attribué une constitution ana- logue, malgré l'insuffisance des données analytiques : ils ont ainsi passé à côté du but qu'ils poursuivaient. » Nos recherches nous ont amenés à des conclusions enlièrement diUérenles. Dans aucune circonstance nous n'avons rencontré dnns Faction de Téther oxalacétique sur l'aldéhyde benzylique et la j^-naphtylaniine ou sur la benzylidène-"-naplitvlaniine, de dérivé de la célojn rrolidone. Le [iroduit principal de la réaction résulte de l'addition équimoléculaire de l'étlier et de la combinaison benzvlidénique co- ( ;qi^ - CO - CH - CO-C^ H». I C/H^-CH — NH — (;"'ir. C'est précisément la combinaison cherchée par MiM. ScliiHet Bertini. C'est un corps blanc fondant à 162° cristallisé en fines aiguilles. Sous l'action de divers condensants et, en particulier, par dissolution dans l'acide sulfurique concentré, il so transforme en un produit coloré, jaune ou rouge orangé, cristallisé en lamelles (piadratlques fon- dant à j:'|6''-i^7°. Ce corps, qui souillait probablement le précédent dans les recherches de MM. SchiU'et Bertini, en résulte par perte de i'""' d'eau : C-qi23.\0' = C"H"1>J0' — 11=0. » Soumis en solution acétique à l'action oxydante de l'acide chromique, il perd 2" d'hydrogène et se transforme presque quantitativement en une autre substance cristallisée comme la première en lînes aiguilles blanches mais fondani à 128" : G^' i[-'N(3' + 0 = c-'tr-' \0' -1- ir-0. » Cette dernière substance se produit en outre accessoirement dans les circonstances où se forment les deux autres, ce qui complique leur purification. Elle n'a, pas plus que les précédentes, les |iri)j)rirlés aciiles de l'élher oxalacétique, mais elle renfeiine encore les deux groupes caiboxélhyles. Soumise à l'action de la potasse alcoolique, ces deux groupes sont saponifiés et l'on isole un acide (F. 2i5"-220") très peu soluble dans l'eau et l'alcool bouillants, (jui paraît être un acide phénylna])laciquinoléinedicarboni(jue. » Au surplus, sous l'action de la potasse alcoolique, le dérivé coloré fouiiiit hii- même, en quantité appréciable, une substance basique (F. 1S9") très probablement identique avec une pliénylnaphtoquinoléine renconliée par Diibner dans ses intéres- santes recherches sur les acides cinchoniniques. » Nous nous bornerons pour le moment à signaler ces résultais, bien SÉANCE DU 23 JUILLET 1904. 299 qu'ils soient suffisants pour interpréter la genèse des combinaisons obte- nues et pour fixer leur constitution. » Dans un but de généralisation, nous avons répété nos essais avec d'autres aldéhydes aromatiques. » Les aldéhvdes anisiqiic et w-nitrnbenzylique nous ont conduits à des produits d'addition entièrement analogues à celui (jui résulte de l'interven- tion de l'aldéhyde benzylique. Avec le pipéronal, au contraire, on obtient un dérivé de la cétopyrrolidone, possédant en particulier la propriété de colorer en rouge le perchlorure de fer alcoolique. Les aldéhydes-phénols, telles que l'aldéhyde salicylique et la vanilhne, ont donné jusqu'ici des ré- sultats négatifs. )) On ne peut pas non plus remplacer dans la réaction la (i-naphtyla- mine par son isomère a ; l'histoire de ces deux bases est, d'ailleurs, pleine de semblables divergences. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des chlorures d' acides sur les bases tertiaires possédant un noyau aromatique. Note de M. V. Auger, présentée par M. H. Moissan. « On a déjà étudié l'action des chlorures d'acides gras sur les bases aliphatiques tertiaires et sur la pyridine; il se forme, à froid, du chlorhy- drate de la base, d'une part, et, d'autre part, des produits de condensation complexes du reste acylé (:"H-"-^0. Eu taisant réagir le chlorure de ben- zoyle, à 190", sur la diméthyl- ou la diéthyl-aniline, O. Hess (') a constaté qu'il se formait de la méthyl- ou de l'éthyl-benzoylaniline, avec départ d'un groupe aliphatique sous forme de chlorure. » Cette réaction est restée isolée et l'auteur n'a pas recherché si elle était applicable aux chlorures d'acides gras. J'ai voulu voir si elle était sus- ceptible de généralisation et j'ai constaté qu'à la température de 200° à 250° environ, tous les chlorures d'acides agissent sur les bases tertiaires du type Ar.Az = Al, AL et fournissent quantitativement un- dérivé acylé d'après : Ar.Az:Al,AL+ RCOCl = Ar.Az.Al.COr. + ALCl, Al, représentant ici le radical possédant le plus faible poids moléculaire. » Il est fort vraisemblable que cette réaction est précédée de la forma- lion d'un produit d'addition du type Ar. : Az = Al, AL.(COR).Cl, mais celte substance intermédiaire n'a pu être isolés jusqu'ici. (•) O. Hess, lier, cleitt. cliem. Gesell., l. XVIII, p. 685. 3oO ACADÉMIE DES SCIENCES. » Je donnerai, à litre d'exemple, la préparation de deii\ produits nouveaux \)vc- parés par celle inétliode. y CM- (y H' » AcctylbcnzYliimliiir : C'H'.AzC „,,^",,, . — On fait couler o-or.tte à soutle ■^ • \COCH' ^ " du clilurure d'acélyle dans la dibenzylaniline chaullée au bain d'Iuiile, à aoo" en\iron. 1/apparcil est disposé de façon à permettre au chlorure fie benzvle foimé de distiller dans un récipient intermédiaire, et le cliorurc d'acélyle en excès, condensé ]iar un réfrigérant, retourne dans l'entonnoir à robinet qui le fait couler à nouveau dans la dibenzylaniline. Lorsque la quantité théoriijue de chlorure de benzjle a distillé, on arrête l'opératicjn, et l'on purifie le produit brut, soit par distillation dans le vide, soit par cristallisation dans l'élher de pétrole. » Ij'acélylbeiizylaniline .se présente alor.s .soii.s forme de cristaux tabu- laires, incolores et fusibles à 58". Ce produit est à peine solnble dans l'eau bouillante, peu soluble à froid dans la ligroïne, très soluble dans les autres solvants neutres. L'analyse a donné : (] pour loo : 79,8; H pour 100 : 7,1. Calcule : C pour 100 : So; H |)Our 100 : fi,G^>- » A'rihylhcnzylaniliiie fournit, dans les mêmes conditions, l'acétvlétlivl- aniline. » ValérylmélhylanUinc C' 11''— Az(^^,q _ _ CVay-' ~~ '"" '•^action se fait ici en faisant couler, dans un ballon chaull'é à 220° environ, un mélange de chlorure d'isovalérjle et de dimétli^laniline. Le produit obtenu, bouillant vers 170° sous .'50'"™, se prend en cristaux au-dessous do o" et, par une série de décantations fractionnées, donne de gros cristaux fusibles à '.2". Ce produit est insoluble dans l'eau, très soluble dans les solvants neutres; on l'a identifié avec celui qui provient de l'action, à froid, du chlorure d'isovaléryle sur un mélange, à molécules égales, de pyridine et de mono- mélhylaniline, ce c(ui en fixe la constitution. )) A ce sujet il y a lieu de faire une ctn-ieuse remarque : si l'on essaie la préparation de ce produit par l'action de l'iodure de métbyle sur une solu- tion d'isovaléranilide dans l'alcool méthylique sodé, la réaction attendue C"H^\zNaCOC■■lJ^^-ICH' = C«Ii\\z(CIl^)COC''H'^ ne se produit pas; on retrouve l'anilide non altéré et l'iodure de méthyle est transformé en oxyde (CH')^:0. On doit donc admettre que, ici, le valéranilide sodé est totale- ment ou presque totaleinent dissocié en solution alcoolique, ce qui n'a pas lieu avec l'acétanilide sodé. Nous étudierons dans la suite l'inflLience du groupe acylé sur la stabilité de ces dérivés sodés. » Si l'on essaie d'introduire un second radical acylé tlans la molécule en faisant usage d'im excès de chlorure d'acide et en élevant la température vers 25o°-28o", on constate que le second groupe aliphatique ne peut plus SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 3o f être enlevé et que la réaction s'arrête nettement à la formation de la base secondaire monoacylée. » ZOOLOGIE. — Sur la disposition générale du système nerveua: chez la Rissoa elata var. oblonga (Desmarel). Note de M, G. Qui\tabet, présentée par M. Bouvier, « Nous avons l'honneur de présenter les quelques résultats que nous avons obtenus dans nos recherches sur l'organisation de la Hissoa elata. » Dans la présente Note nous ne nous occuperons que de la disposition du système nerveux, réservant pour plus tard l'étude des autres appareils. » Le collier œsophagien se compose ici d'une paire de ganglions cérébroïdes, assez gros, ovoïdes transversalement, réunis l'un à l'autre par une forte mais courte com- missure, reposant au-dessus du début de l'œsophage; d'une paire de ganglions pédieux globuleux, un peu allongés de haut en bas, chacun d'eux reliés aux précédents par un corineclif cérébro-pédieux un peu plus long que son grand diamètre. Ces centres, tout à fait sous le tube œsophagien, sont reliés l'un à l'autre par une assez forte commissure dont la longueur égale presque leur diamètre transversal. >> Enfin deux ganglions palléaux ovoïdes, trois à quatre fois plus petits que les gan- glions cérébroïdes, complètent le collier œsophagien proprement dit; ces ganglions sont d'une part directement insérés sur le bord inféro-postérieur des ganglions céré- broïdes, d'autre part ils sont reliés aux pédieux par un connectif palléo-pédieux ayant presque les trois quarts de la longueur des cpnnectifs cérébro-pédieux. » Les nerfs produits par les cérébroïdes sortent presque tous du bord latéral externe de chacun d'eux, tandis que les troncs des pédieux ne parlent pas des ganglions eux- mêmes, mais de deux petits renflements pédoncules, ganglions pédieux accessoires, placés de chaque côté sur le bord inférieur des ganglions pédieux. » Enfin les palléaux donnent naissance à une assez longue commissure viscérale croisée; la branche postéro-supérieure part du bord interne du ganglion palléal de gauche, se dirige de gauche à droite et donne bientôt un rendement globuleux trian- gulaire. C'est de ce renflement, ganglion sus-intestinal, que part le nerf branchial qui se transforme bientôt en un long ganglion fnsiforme qui se trouve placé contre le bord externe de la branchie cténiforme. » La commissure viscérale continue ensuite sa course transversale de gauche à droite et vers le milieu de cette portion forme un ganglion ovoïde qui est le point de départ des nerfs de la glande génitale et des parties voisines. » Remontant ensuite en avant et obliquement de droite à gauche pour atteindre le ganglion palléal de droite en passant sous la pointe interne du ganglion palléal de gauche, la commissure donne naissance assez prés de la fin de son parcours oblique à un ganglion globuleux triangulaire, le sous-intestinal, un peu plus fort que celui que nous avons observé à gauche ; ce ganglion envoie un nerf dans les téguments sous- jacenls. G. K., iyo4, i' Semestre. (T. CXXXLV, N« 4) ''lO 3o3 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Telle est grosso modo la disposilion générale de ce collier œsophagien ; si on la compare à celle de quelques types de Prosobranches voisins, l'on remarque qu'elle diffère de celle du cpUirr œsoplia°;ien des Bythinia par la séparalion bien accentuée des ganglions sus-inlestinal et sous-intestinal des centres palléaux. Ceux-ci sont chez la Rissoa elata presque accolés aux cérébroïdes, mais beaucoup plus distants des péclieux que chez les Bythinia. n Chez les Litlorina nous trouvons au contraire l'exagération des carac- tères du collier œsophagien des Rissoa; les connectifs cérébro-pédieux et viscéro-péilieux sont un peu plus longs, mais c'est surtout la dimension de la commissure viscérale qui est beaucoup plus considérable chez les Lilto- rina (de 2 à 3 fois plus longue), avec ses ganglions sus-intestinal et sous- intestinal très éloignés des centres palléaux. » En conséquence, en nous basant sur les caractères tirés de la structure du collier œsophagien, les Rissoa constitueraient bien, comme l'avait déjà fait pressentir M. Bouvier, dans son important Mémoire sur le système nerveux des Prosobranches, un groupe intermédiaire entre les Bylhiniidés et les Litlorinidés. » BOTANIQUE. — SiUques emboîtées du Lepidium Villarsii GG. Leur signifi- cation. Note de M. C Gerber, présentée par M. Alfred Giard. « Dans deux Notes insérées récemment aux Comptes rendus de la Société de Biologie, nous avons établi la similitude de structure des fausses cloisons et des parois des siliques. Nous en avons déduit l'iilentité de nature de ces diverses parties du fruit des Crucifères et, par suite, la valeur feuille car- pellaire de la fausse cloison. » Aujourd'hui, nous apportons une preuve encore plus directe en f^iveur de cette théorie. Nous nous proposons, en effet, d'établir que les fausses cloisons des Crucifères peuvent devenir parois ovariennes. » Si, dans certaines localités du Queyras, de nombreux pieds de Lepi- dium Villarsii GG. portent des fruits à trois et quatre ailes, il n'en reste pas moins que ces pieds anormaux sont de deux sortes. » Les uns présentent, à la base de l'inflorescence, deux ou trois grosses siliques tri- et quadriloculaires, à trois et quatre graines bien développées et visibles de l'extérieur par transparence des parois. » Les autres, au contraire, portent uniquement des siliques anormales à trois et quatre ailes; mais ces fruits sont beaucoup plus petits que les SÉANCE DU 23 JUILF.ET 190/4. 3o3 fruits anormaux des premiers pieds et ils ne laissent pas voir de graines de l'extérieur. Une coupe transversale pratiquée à mi-hauteur dans unesilique de cette dernière catégorie révèle fréquemment la présence de deux fruits emboîtés : l'un extérieur, dépourvu de cloisons et de graines, l'autre inté- rieur, biloculHire et présentant tous les caractères d'une silique normale avec deux graines, une. dans chaque loge. Ces graines doivent à la double enveloppe qui les entoure d'être invisibles de l'extérieur. » I^e double gynécée est entouré, dans la fleur, par six étamines tétra- dynames ; il ne peut donc être question, ici, de transformation des éta- mines en carpelles. Aussi, est-on disposé à admettre, au premier abord, une répétition du verticelle femelle; les deux gynécées seraient, en un mot, complètement indépendants. Il n'en est rien. » Si, en effet, on pratique une série fie coupes à travers cet organe femelle complexe, dans le cinquième inférieur de sa hauteur, on observe, à la base, la même succession de phénomènes que s'il s'agissait d'un ovaire létraloculaire appartenant au type cylindre central dialyderine que nous avons établi précédemment. Ce n'est que quand cet ovaire tétraloculaire est constitué qu'il évolue en deux ovaires emboîtés, grâce à la transfor'- mation de ses quatre cloisons en parois d'un second ovaire. » Voici d'ailleurs la succession des phénomènes accusés par les coupes : )> Considéré au-dessus du point où les faisceaux slarainauv s'en détachent, le cylindre central dialyderme comprend douze faisceaux ou groupes de faisceaux. » Tout d'abord quatre faisceaux disposés en croix se détaclieiit et vont à l'extrémité des arêtes de l'ovaire, arêtes qui sont accusées dès la base de l'organe et qui devien- dront plus tard les ailes. » Un peu plus haut, quatre faisceaux en diagonale avec les précédents se détachent à leur tour et occupent le milieu de chacun des quatre côtés de la paroi de l'ovaire. » Il ne reste plus au centre que quatre faisceaux. A ce moment, quatre cavités, trian- gulaires en section transversale, apparaissent vers la périphérie et viennent butter contre le massif central contenant les quatre derniers faisceaux; ce massif ne se rattache aux parois de l'ovaire que par quatre ponts aboutissant au milieu des quatre côtés de la paroi, là où il y a un faisceau médian. » Nous sommes bien, ici, à la phase ovaire tétralocqlaire, C'est à partir de ce moment que les différences d'évolution se manifestent: » Dans le cas où l'on aura finalement une silique unique, tétraloculaire, les quatre faisceaux centraux se dirigent vers la périphérie pour se placer dans chaque pont, contre la face interne du faisceau médian de la paroi correspondante et s'opposent, par suite, à l'extension latérale des quatre loges. » Dans le cas,, au contraire, où l'on aura finalement deux fruits emboîtés, les (|uatre 'io/j ACADÉMIE DES SCIENCES. faisceaux, centraux ne bougent pas, tandis que les quatre loges s'éleiiclant unilatérale- ment, deux à droite et deux à gauche, arrivent à se fusionner en deux loges opposées, rompant ainsi deux des quatre ponts qui réunissaient le massif central aux parois. » Ce n'est qu'après ce phénomène de fusion des loges que les faisceaux centraux se décident à émigrer vers la périphérie, et encore, celte migration tardive n'intéresse- t-elle que deux des quatre faisceaux, ceux placés près des ponts coupés. Ces deux faisceaux opposés ne peuvent venir s'appliquer contre la face interne des faisceaux médians, des parois voisines, puisqu'ils en sont séparés par une cavité. » Aussi glissent-ils le long de cette cavité et pénètrent-ils chacun dans un lobe qui fait hernie dans la cavité correspondante. Ils s'écartent ainsi beaucoup du centre. i> Quant aux deux autres faisceaux placés prés des ponts persistants, ils s'écartent à peine et laissent, par suite, eutre leur face externe et la face interne des faisceaux médians des parois voisines, un large espace parenchvmateux par où les deux loges pourront se rejoindre plus tard. » Quant à l'espace qui sépare ces deux faisceaux centraux de l'axe du gynécée, il est relativement faible; aussi la cavité axiale qui se produit facilement dans le cas d'un ovaire létraloculaire unique est-elle remplacée ici par deux cavités apparaissant cha- cune dans un des deux lobes du massif central ; résultat : le tissu reliant les deux mé- ristèles centrales constitue une cloison entre ces deux nouvelles loges. » Quant aux quatre cloisons primitives, elles prennent tous les caractères des parois de l'ovaire externe et deviennent les parois d'un second ovaire emboîté dans le pre- mier, mais adhérent à lui par deux ponts. Ceux-ci se rétrécissent de plus en plus, l'un d'eux, puis le second disparaissent et l'on a finalement un ovaire interne libre de toute adhérence avec l'ovaire externe. » Ajoutons que dans les deux groupes de faisceaux centraux, que l'on peut appelei' inérislèlps, les faisceaux libéroligneux latéraux décrivent vers l'intérieur un arc de 180° de façon à constituer un faisceau renversé appliqué contre la face interne de la méri- stèle externe, et fournissent le système conducteur à l'ovule qui apparaît dans chacune des deux loges. » En résumé, on passe insensiblement, en allant de la base au sommet d'un même gynécée à quatre ailes de Lepidiiim Villarsii GG., du type ovaire létra- loculaire au type deux ovaires emboîtés, l'ovaire intérieur ayant ses parois for- mées par les quatre cloisons de l'ovaire télraloculaire primitif . » // nous paraît impossible de refuser à ces cloisons, tant qu'elles restent cloisons, la valeur d'une feuille rarpellaire, puisqu'on est obligé de leur accorder cette i^aleur, dans certains cas. quelques millimétrés plus haut, alors qu elles s'isolent et deviennent parois. » SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 3o5 BOTANIQUE. — Sur les inclusions intracellulaires du parenchyme charrui de certains fruits : Datte, Kaki, Jujube. Anone et Chalef. Note de M. Wla- DiMiR TicHOMiRow, présentée par M. Guignard. « Les inclusions solides, si curieuses pnr leurs réactions microrhimi- ques, des fruits An CAvoulner (^Ceratonia Silirfua 1j.) ont été observées par Flûckiger et VogI, il y a plus de 4o ans, et celles des baies du Nerprun purgatif (^Rhamnus cathartica L.) par le premier de ces auteurs. Dans le courant de l'année 1884, j'ai rencontré ces mêmes inclusions dans la Datte (^Phœnix dactylifera); à l'automne de igoS, j'ai pu compléter ces investi- gations sur des fruits mtirs encore frais arrivés d'Alger. » Les inclusions des Caroubes sont des corps solides, claviformes, ou présentant l'aspect d'une massue. Leur dimension longitudinale varie de 20of- à Soot'-, avec un diamètre transversal maximum de i6ol^, et minimum de "ioV-. Elles sont brillantes, de couleur jaunâtre orangé, parfois rouge brun. La masse de l'inclusion est isotrope, tandis que la membrane de la cellule qui la renferme possède la double réfringence et est anisotrope. Le perchlorure de fer et l'acétate de fer colorent les inclusions en bleu indigo jusqu'au noir bleu, l'ammoniaque caustique en vert olive, puis en brun ; la potasse donne une coloration d'abord verdâlre, puis vert bleuâtre, enfin brune; par i'ébullition, ia masse de l'inclusion devient violette. Le réactif de Millon la colore en vert, puis en vert bleu; l'iode en jaune brunâtre, la teinture de cochenille en rose carmin. Les inclusions sont insolubles dans l'eau, la glycérine, les huiles grasses, l'alcool, l'élher, l'acide acétique, l'acide sulfurique étendu. » Dans le Phœiiix dactylifera, les inclusions dillerent de celles des Caroubes par leur forme sphérique ou ovoïde; les stries et les spirales manquent; la couleur est jaunâtre ou orangé brun. Dimensions : axe longitudinal, 20oM- à 400!^; axe transversal, i5ol^ à 200!^; minimum pour les inclusions sphériques, i25l^. En général, les inclusions de la Datte montrent, au point de vue physique et chimique, une analogie complète avec celles des Caroubes. Le molybdate d'ammoniaque additionné de chlorhvdrate d'ammoniaque colore les inclusions de la Datte en orange vif foncé, puis en brun; j'ai constaté aussi cette dernière réaction chez les Caroubes. » Dans les fruits mûrs et frais du Diospyros Kaki L. fl. de la Crimée, de la Trans- caucasie et de l'Algérie, le parenchyme charnu de la pulpe est pourvu de nombreuses cellules gigantesques à inclusions, en forme de sacs rétrécis aux deux bouts. Les inclu- sions solides, en général fusiformes, non striées, ont un grand axe de 55ol'- à 800!^ et un axe transversal de ooV- à ifio!-'. Il y a aussi des inclusions ovoïdes ou sphériques de 3oC- à &?>V-. La couleur est jaunâtre ou rouge pâle; la surface est souvent pourvue de courtes protubérances. Les caractères physiques et chimiques, en général, sont ceux de la Datte et des Caroubes. Il est à remarquer que la réaction de l'acétate de fer et du per- chlorure de fer (coloration bleu noir) est rapide et passagère. Le bichromate de po- "ioG ACADÉMIE DES SCIENCES. tasse donne de même, instantanément, une coloration hrnn foncé. Le chloroiodure de zinc colore les inclusions en jaune brun et la membrane de leurs cellules en bleu violet; h leinlune de cochenille et le carmin boralé, en rose vif; l'héniatoxyline, en violet pourpre; la safranine, en rose vif; le violet de méllivle 5B., en violet solférino. La teinture d'orcanelte agit lentement; cependant, après 5 ou 6 mois, les inclusions prennent une teinte rouge vif. » Le parenchyme charnu du fruit du Ka/ci, comme celui de la Datte et des Caroubes, est très riche en sucre; la réaction de la phényihydrazine fournil des sphériles jaunes de phényihydrosazone apparaissant dans le contenu des cellules ordinaires du paren- chyme; mais les inclusions elles-mêmes, à l'étal isolé et après lavage à l'eau, ne four- nissent pas la moindre trace de sucre. » Dans le Zizyphusviilgaris Lam., les inclusions piésentenl, au point île \ue phy- sique el microchimique, une identité complète avec celles du Kald. Le plus souvent elles sont fusiformes. plus ou moins irréguliéres, très souvent munies de protubérances atténuées ou saillantes surtout aux exlrénailés. (]es inclusions des Jujubes ont un axe vertical de 5o!^ à 64of-, un diamètre transversal de 3o!^ à Soot'. Dans VAnona reticulala L., la pulpe du fruit est très riche en sucre, les cellules ordinaires sont trois ou quatre fois moins grandes que les cellules géantes à inclusions, les membranes cellulaires sont anisolropes et les inclusions isotropes. Celles-ci ont une forme sphérique ou ovoïde; elles présentent souvent des protubérances peu saillantes, obtuses. Longueur : 5oH- à loo!*: largeur : 40!^ à 80!^. Les réactions microchimiques sont généralement moins prononcées que chez le Kaki el les Jujubes; l'acélale de fer donne aussi aux inclusions de l'Anone une coloration bleu noirâtre assez vive, le bichromate de potasse une teinte brun clair faible; beaucoup des inclusions restent incolores. » Dans VEleagnus augustifolia L., les inclusions sont cylindriques, fusiformes, ovoïdes ou sphériques, d'un jaune tirant sur le rougeâtre. Dimensions : 7.5!^ à i55l^ de longueur, 5ol^ à 80!^ de largeur. Les réactions microchimiques sont celles des inclu- sions des Caroubes, de la Datte el des Jujubes. » Tous les fruits ci-dessus menlionnés ont une saveur plus ou moins douce (surtout les Caroubes, la Datte et l'Anone). Appartenant à des fa- milles bien différentes, ils renferment tous dans leurs cellules-sacs eiean- leaques des inclusions analogues par leurs propriétés physiques et chi- miques, qui dénotent la présence de tannâtes (réactions de l'acétate de fer, du perchlorure de fer, du bichromate de potasse), d'un glucoside particu- lier (réactions du molybdate d'ammoniaque et chlorhydrate d'ammo- niaque), (le substances albuininoïdes (réactions de l'iode, de la teinture de cochenille, etc.), de substances huileuses ou résineuses (réactions de l'or- canette). Mais le sucre manque totalement aux inclusions elles-mêmes et se rencontre exclusivement dans le suc des cellules parenchymateuses qui avoisinent les sacs à inclusions. « SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. ^07 BOTANIQUE. — Sur l'anatomie des tubercules .^'Eiiphorbia Inlisy. Noie de MM. Marcel Dibard et Re.xé Vigiier, présentée par M. Gaston Bonnier. « Ayant entrepris une étude d'ensemble sur le développement des tuber- cules chez les racines des Euphorbiacées qui en forment, nous présentons aujourd'hui quelques remarques relatives à VEuphorbia IiUisy , espèce xérophile caoutchoulifère du sud de Madagascar. » Cette plante, connue depuis 1891, fut décrite en 1899 par Pru- dhomme ('), classée et nommée en 1900 par Drake del Castillo (*); Fron (') en donna la même année une succincte description anatomique. » Le système radical de la phnte est très développé; les racines portent de véritables chapelets de renflements fusiformes, qui peuvent atteindre la grosseur du poing; chaque renflement est formé d'une paroi extérieure d'une épaisseur égalant environ le ,•„ du diamètre maximum, entourant un abondant tissu d'aspect spongieux; les cellules de ce tissu sont gorgées d'eau et constituent une réserve liquide qui permet à l'arbuste de traverser sans périr les longues périodes de sécheresse. » La paroi d'un tubercule montre dislinctement trois couches visibles à l'œil nu : une couche externe brune formée par le liège; une couche moyenne blanchâtre, riche en laticilères, qui correspond surtout au liber secondaire accompagné de quelques assises de phelloderme (l'assise subé- ropbellodermique est péricyclique) ; une zone interne brun clair qui représente la partie la plus jeune du bois secondaire, celle oii les vaisseaux sont encore groupés en formation compacte. » Toute la partie centrale du tubercule, c'est-à-dire le tissu spongieux, est formée de grandes cellules à parois minces, cellulosiques, parsemées d'îlots constitués chacun par quelques petits vaisseaux ligneux. Le trajet de ces vaisseaux est tout ce qu'il y a de plus irrégulier : une coupe per- pendiculaire à l'axe du tubercule rencontre les uns transversalement, d'autres obliquement, d'autres dans le sens longitudinal, de sorte que les (') PRUDHOMME, Le Caoutchouc sur la côte est de Madagascar {Revue de Mada- gascar, décembre iSyg). ('^) Drake del CàSiii.LO, Note sur /'Inlisy de Madagascar {Bull, du Mus. d'Uisl. nat., n" 5, 1900). (') Fron, Noie sur /'Euptiorbia Inlisy {Journal de Botanique, juin 1900). 30(S ACADÉMIE DES SCIENCES. îlots semblent contracter entre eux un grand nombre d'anastomoses; enfin les grandes cellules qui forment la masse du tissu sont rarement isodia- métriques; elles présentent des marques d'étirement dans les sens les plus divers et semblent comme tendues entre les filaments ligneux; toute la région centrale du tubercule est homogène et offre la même structure. » Cette structure devient facile à comprendre, si l'on suit le développement d'une jeune racine. Au stade primaire, le cylindre central d'une racine renferme six faisceaux, ligneux alternant avec six faisceaux libériens, entourant une petite masse de tissu parenchjmateux, formé de cellules arrondies; nous l'appellerons tissu axial, pour ne rien préjuger sur l'existence d'une véritable moelle dans la racine; peu après apparaît un abondant métaxylème tandis que les cellules axiales continuent à s'accroître; enfin de bonne heure les formations secondaires libéroligneuses entrent en jeu et 1 assise génératrice différencie lieaucoup plus de bois que de liber. » Le bois secondaire forme bientôt dans son ensemble six gros faisceaux, alternant avec les faisceaux primaires et séparés les uns des autres par de larges rayons de paren- chyme {rayons principaux). Dans chaque faisceau, les vaisseaux sont alignés en files radiales, séparées par des files parenchymateuses généralement simples (/-a/o/ii'.îeco/i- (Içiires); les files de vaisseaux présentent d'ailleurs en divers points des cellules non lignifiées. » La tubérisation commence de bonne heure, parfois même elle est déjà visible ex- térieurement sur l'extrémité des racines en croissance; elle a pour origine une turges- cence considérable du tissu axial, dont les cellules distendues grandissent considéra- blement sans se cloisonner; celte turgescence développe une pression centrifuge régulière qui agit sur tout l'anneau de bois secondaire ; cet anneau doit donc s'agrandir et cède d'abord dans les régions les moins résistantes, c'est-à-dire suivant les rayons principaux; les cellules qui les constituent sont étirées dans le sens tangentiel en pro- portion inverse de leur distance au centre; la pression croissant sans cesse, l'élire- ment se transmet aux rayons secondaires; les points de moindre résistance cèdent les premiers ; on assiste alors à une dislocation progressive des gros faisceaux ligneux secondaires; d'abord les files de vaisseaux s'écartent, puis, les résistances n'étant pas partout égales, des pressions obliques s'établissent qui brisent les files vasculaires; les cellules non lignifiées de ces files se trouvent à leur tour soumises à des forces diversement orientées et s'étirent entre les groupes de vaisseaux qu'elles relient. Il résulte de tous ces phénomènes un éparpillement des vaisseaux en petits groupes disséminés au milieu d'un tissu parenchymaleux général gorgé d'eau, provenant soit du tissu axial, soit des rayons, soit des cellules non lignifiées des files vasculaires; l'ensemble présente à l'œil un aspect homogène. Les vaisseaux sont tendus dans la masse comme de véritables cordages et forment en définitive un réseau dont les mailles irrégulières sont dues au jeu de forces de plus en plus compliquées; c'est ce qui explique leur direction si variable et les apparentes anastomoses entre les paquets vasculaires. » En ré.sunié, la structure définitive du tissu spongieux a pour origine SÉANCE DU 25 JUILLET igo/J. Sog une turgescence du lissu axial et penr s'expliquer par l'intervention de forces d'abord centrifuges, présentant bientôt des directions irrégulières, par suite de l'inégalilé des résistances, forces qui produisent la dislocation du bois secondaire normal. » Dans un |)rochain travail nous ferons connaître les particularités secondaires de ces tubercules. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Contrihutioti à rétiide de la Nielle des feuilles de lahac. Note de MM. Bouygues et Pekiieau, présentée par M. Bonnier. « Le 28 décembre 190^, l'un de nous (') signalait les ravages occa- sionnés par la Nielle dans les plantations du Sud-Ouest et faisait connaître le mode de développement de cette maladie. » Depuis celte époque nous avons poursuivi des recherches dans le but, sinon d'obtenir la disparition du mal, du moins d'en restreindre le plus possible les effets. » Des observations, faites en août-septembre igoS dans les départe- ments de 11 Gironde et du Lot, nous ont mis sur la voie des recherches que nous avons entreprises. Nous avions en effet remarqué que des pieds de tabac s'étaient maintenus sains jusqu'au moment de la cueillette, ceci dans des champs absolument niellés et malgré le contact de leurs feuilles avec des feuilles contaminées. Ces pieds, peut-être immunisés contre la maladie, furent jugés comme lui opposant une certaine résistance. » Nous avons pensé qu'il y aurait quelque intérêt, au point de vue cul- tural, à voir comment se comporteraient les plants levés de graines de ces pieds sélectionnés. » A cet edel, on préleva 210 pieds de laljac sur une coiiclie cliaude appaitenant à un planteur du contrôle de Langon. )> Ces pieds repiqués dans un champ ne tardèrent pas à montrer les premières atteintes du mal. Les ravages qu'il occasionna sur eux furent tels que 8,7 pour 100 seu- lement des pieds demeurèrent sains jusqu'au moment de la cueillette. Le plus beau pied de ce pourcentage fut choisi et subit l'ablation de toutes les ileurs. Toutefois, deux, bourgeons floraux furent maintenus pour obtenir des graines sélectionnées. Les deux ileurs furent entourées de gaze avant leur épanouissement, de telle sorte qu'elles ne purent être fécondées que par leur ])ropre pollen. » La fécondation réussit néanmoins et nous donna deux capsules dont les graines (') Sur la Nielle des feuilles de tabac {Comptes rendus, 28 décembre igoS). C. R., 1904. 1' Semestre. (T. CXXXIX, N» 4.) 4^ 3lO ACADÉMIE DES SCIENCES. soigneusement recueillies ont été regardées comme saines, puisqu'elles provenaient de fleurs autofécondées d'un pied demeuré sain jusqu'au moment de la cueillette. » Ces graines, qui ont servi de base à toutes nos recliciches, furent semées diiecle- ment, sans subir la germination forcée, sur une couche cliaude établie en terrain neuf avec du fumier ligoureusemenl exempt de détritus de plants de tabac niellés. La levée se fil normalement et 102 de ces pieds furejit repiqués dans le cliamp d'expé- riences et dans un cliamp voisin. Le ig juillet, la jiroportion des pieds sains aux pieds contaminés était de gS pour 100. » Ce premier résultat de nos essais présente un intérêt pratique déjà considérable. 11 montre i|ue, grâce à des précautions très simples, il est possible de lutter avec un plein succès contre la redoutable maladie du tabac. » D'auli'es expéiieiices ont été effectuées pour recotiiiaîlie le degré de résistance à la maladie de ces plants de tabac sélectionnés. Notis nous con- tenterons de les résuiner en indiquant les conclusions : » 1° Les plants de la première génération ne jouissent pas de l'immunité contre la maladie de la Nielle. Toutefois ils se conservent sains au milieu de pieds malades, même dans le cas où leurs feuilles sont en contact avec des feuilles niellées. Un champ planté exclusivement avec ces pieds sélec- tionnés donnerait donc un [lourcentage de pieds sains très élevé. )i 1° L'infection des pieds sélectionnés se produit toutes les fois qu'il existe à la surface d'im organe quelconque de la plante une blessure mise naturellement ou artificielletTient en contact avec une région niellée. » 3" Il en résulte que le choix d'un terrain neuf et de fumier absolimient indemne de tout vestige niellé doit être rigoureusement observé pour l'éta- blissement des couches chaudes. » 4° ^1 conséquence, les détriti, provenant des préparations que subissent les feuilles de tabac avant d'être livrées à l'État, ne devront jamais être mélangés au fumier de ferme, » 5° Les opérations culturales, entraînant l'ablation de feuilles et de bourgeons, devront toujours être effectuées en commençant par les pieds sains. Les détriti provenant de pieds niellés devront être' brtîlés immédia- tement, ainsi que les souches qu'on arrache du sol après la cueillette. » Tels sont les faits acquis jusqu'à ce jour. Des opérations de croiseinent et d'autofécondation vont être effectuées maintenant sur ces pieds sélec- tionnés, afin d'obtenir des graines qui nous fourniront en 1900 des planta de deuxième génération avec lesquels nous continuerons nos recherches. » SÉANCE DU 21 JUILLET r 904. 3ll PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches sur le mécanisme de la combustion respiratoire. Production d'acide citrique par les cilromyces. Noie de MM. P. Mazé et A. Perrier, |)résenlée par M. Roux. « Les phénomènes de combustion respiratoire ont été, depuis Lavoisier, l'objet d'un grand nombre de travaux; nous nous sommes proposé «le pré- ciser les notions que l'on possède sur ce sujet en étudiant le mode de for- mation de l'acide citrique. Les idées des chimistes et des physiologistes se résument dans deux théories opposées. Pour les uns l'oxydation est directe, elle porte sur l'aliment comme sur le charbon dans le foyer d'une machine; pour les autres l'oxygène prend part aux processus de nutrition, il agit aussi sur la substance vivante qui, se régruérant d'un côté, se détruit de l'autre en donnant de l'acide carbonique et de l'eau : l'oxydation est indirecte. » En faveur de la première hypothèse on a fait remarquer que, dans le cas du sucre, la valeur du quotient respiratoire -QT est voisine de l'unité, mais l'un de nous a montré (') qu'avant d'être assimilé le sucre est trans- formé en alcool et acide carbonique. L'acide carbonique ainsi protluit n'a aucune relation avec celui de la respiration. » On a cherché également à reproduire ces phénomènes de combustion en dehors de la cellule, en isolant les diastasesqui présideraient à ces trans- formations. Mais les oxydases ainsi obtenues n'agissent que sur quelques composés de la série aromatique, qui ne sont pas des aliments. » Pour interpréter les phénomènes de combustion respiratoire, on a sup- posé, en vain, l'intervention de l'eau oxygénée, de l'oxygène actif, des per- oxydases ; on n'a jamais réussi à obtenir, in ritro, la combustion complète d'une molécule de sucre. Les oxydases jouent néanmoins un rôle physu:)lo- gique, mis en évidence par M. Gessard (-) : elles prennent une part impor- tante à la formation des pigments. Les transformations produites par les oxydases connues ne peuvent pas être considérées comme des phénomènes respiratoires; il est impossible de les invoquer en faveur de l'une ou de l'autre hypothèse. Il ne faut pourtant pas oublier que la transformation (') Comptes rendus, juin 1904 (voir surtout les indications bibliugrapliiques). (-) Gessard, Comptes rendus, 9 mars et 4 mai 1903. 3l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. des malières grasses en sucres, celle de l'alcool en acide acétique, sont des phénomènes de combustion directe; cette dernière oxydation est l'œuvre d'une diastase isolée par MM. Hiicliner et Meisenheimer ( ' ). » La production des acides organiques par les végétaux, en particulier des acides citrique, oxalique, a été généralementconsidérée jusqu'ici comme un phénomène de combustion incomplète. Ces acides sont alors des pro- duits intermédiaires entre le sucre et l'acide carbonique. Sont-ils des pro- duits d'oxydation directe ou des composés se détachant de la molécule al- buminoïde par un processus de désassimilation? » C'est la question que nous avons cherché à élucider en prenant comme exemple la production d'acide citrique par les champignons. Ce composé est produit en abondance par certaines moisissures appartenant |au genre Penicillum que l'on rencontre fréquemment dans les dissolutions d'acides organiques : citrique, tartrique, lactique, oxalique, etc. Nous en avons isolé quatre espèces, en partant de quatre solutions différentes. » Dans les cultures pures de ces citroniyces, l'acide citrif[ue apparaît quand le voile a atteint à |3eu près son poids maxiniimi. L'analyse du milieu permet de constater qu'à ce moment il ne reste pour ainsi dire jjltis d'azote assimilable dans le liquide, [^e poids de la culture reste a peu près con- stant pendant toute la durée de formation d'acide citrique et va plutôt en augmentant. » Il semble résulter de ces faits que l'acide citrique prend naissance par un mécanisme de désassimilation provoqué par la pénurie d'azote. Les cellules jeunes, à mesure qu'elles s'édifient, empruntent leur azote aux cel- lules âgées, après l'avoir libéré de ses groupements carbonés au nombre desquels doit se trouver l'acide citrique. On sait d'ailleurs que ce processus de désassimilation particulier, s'exerçant dans les cellules âgées au profit des cellules jeunes, est un phénomène d'ordre général, qui peut être pro- voqué chaque fois qu'un végétal ou un microbe se trouve en présence d'un excès d'un aliment donné et d'une quantité insuffisante d'une autre sub- stance également indispensable. » Celte manière d'envisager la production de l'aciJe citrique permet de prévoir un certain nombre de conséquences susceptibles d'être vérifiées par l'expérience : » 1° La richesse du milieu en azote assimilable intlue sur le moment où apparaît l'acide citrique; plus elle est grande, plus l'acide tarde à se former. (I) Berichle d. cl. chcin. Gesell., t. XXXVI, p. 634-638. SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 3(3 » 2° L'acide citrique peut s'obtenir dans les milieux minéraux additionnés d'ali- ments ternaires autres que le sucre. Les citromyces assimilent la mannite, la glycé- rine, l'alcool el les acides-alcools les plus répandus de la série grasse. On peut donc s'allendre à obtenir de l'acide citrique aux dépens de chacun de ces corps; cependant on peut prévoir que si l'acide citrique constitue un meilleur aliment que l'un quel- conque d'entre eux, ce dernier ne fournira pas d'acide citrique libre. La glycérine donne lieu à une production très abondante d'acide citrique; l'alcool en forme aussi, mais en moins grande c[uantité : nous avons obtenu, avec une culture pesant 4»j 83g, 00,^82 d'acide. » Si l'on peut admettre que la transformation diiecle du sucre en acide citrique se fait comme l'indique la formule C«Hi-^0«-i-30 = C''H»0^+ oH-O, il est déjà douteux que la diastase qui préside à cette oxydation soit ciniable d'aboutir au même résultat en partant de la glycérine ; on ne peut plus accepter l'intervention de cette diastase quand il s'agit de l'alcool. » 11 semble donc de plus en plus évident (jue le mécanisme de la production d'acide citrique ne peut pas être considéré comme un phénomène d'oxydation directe. » 3" Pour lever tous les doutes, il suffit de priver d'air une culture jeune qui a atteint à peu prés son maximum de développement, mais qui n'a pas encore produit d'acide citrique. On constate qu'au bout de quel((ues jours l'acidité développée dans ces conditions est très élevée et qu'elle est due surtout à de l'acide citri([ue accompagné d'une petite quantité d'acide acétique. » L'ensemble des résultats précédents |)ermet de conclure que la com- bustion respiratoire s'exerce sur la substance vivante elle-même; le carbone et l'hydrogène ne sont pas brûlés à la façon du charbon dans le foyer d'une machine. Celle localisation des phénomènes d'oxydation, dans les condi- tions de vie normale, explique l'absence de termes intermédiaires dans les produits de combustion, puisque le carbone et l'hydrogène ne se détachent de la matière vivante qu'à l'état d'acide carbonique et d'eau, exceptionnel- lement à l'état d'acide citrique, oxalique, etc. » On conçoit ainsi que l'étude des phénomènes respiratoires ne donne aucun résultat appréciable /// vilro; elle exige probablement, non seulement la présence de corps oxydables et de l'oxygène, mais encore une organisa- lion qui fait toujours défaut dans les sucs cellulaires retirés des tissus vivants. » 3l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. MINÉRALOGIE. — Sur la loi rie Bravais el sur l'hypothèse réliculaire. Note de M. G. Fkiedel. « L;i maille définie par la loi de Bravais n'a souvent pas, à elle seule, toute la symétrie qui s'observe dans la dislribulion des direclions des faces. Exemple : la maille d'un réseau cubique du mode dodécaédral est un rhomboèdre de 120" qui n'a pas la symétrie cubique. On est donc oblii^é, afin de noter des mêmes caractéristiques les faces d'une même forme simple, de prendre pour fonne primitive pratique une maille multi))Ie de la maille simple déterminée par la loi de Bravais et jouissant de toute la symétrie du réseau. Mais alors cette forme primitive doit être centrée, ou à faces cen- trées, selon les cas. Le mode du réseau est ainsi déterminé par la loi de Bravais, alors que la forme ordinaire de la loi d'Haùy le laissait indéterminé. )) Considérée en dehors de toute interprétation, comme pure loi d'obser- vation, la loi de Bravais constitue un progrès considérable par rapport à la forme vague que l'on a laissée habituellement jusqu'ici à la loi des tronca- tures simples. Elle n'est que la même loi, mais exprimée sous une forme infiniment plus précise et qui défiait un réseau, en général unique et par- faitement déterminé. » Comment l'hypothèse de la structure réticulaire se rattache-t-oUe à cette loi d'Haùy-Bravais? » Le réseau déterminé par cette loi, et qui n'est rien de plus que l'expres- sion géométrique de la loi, n'est défini ni en grandeur ni en position abso- lue. Chaqueface ou clivage peut être considéré comme contenant un grand nombre de nœuds de ce réseau, répartis en un réseau de parailélogramme-;. » Mais, d'autre part, le milieu cristallin possède un autre caractère essentiel; il est homogène. Etant donné un point quelconque de ce milieu, il existe un grand nombre de points très voisins les uns des autres qui iouissent exactement des mêmes propriétés que lui dans les mêmes direc- tions. Ce sont les points analogues du premier (Mallard). En particulier, une face bien plane d'un cristal jouit, à tous les points de vue, de l'homo- généité. Elle contient, en d'autres termes, un grand nombre de points analogues entre eux. L'homogénéité ne rend nullement nécessaire de sup- poser que ces points sont répartis en un réseau plan de parallélogrammes et que, par suite, les jjoints analogues du milieu sont répartis aux sommets d'un réseau de parallélépipèdes. Mais V hypothèse la plus simple consiste à réunir SÉAN'CË DU 2.5 JUILLET 1904. 3(5 dans l'image physique suivante les deux lois fondamentales bien dislinctes, homogénéité et troncatures rationnelles. Les nœuds du léseau géométrique qui sert à exprimer la loi des troncatures rationnelles, et plus spécialement cette loi sous la forme précisée que lui a donnée Bravais, ne sont autre chose que les points analogues du milieu homogène. En d'autres termes, les points analogues d'un point quelconque du milieu sont répartis aux sommets d'un réseau de parallélépipèdes. (C'est Vhypothèse de Bravais, présentée à tort jusqu'ici comme une conséquence de la seule homogé- néilé.) Et, d'autre part, les faces et plans de clivage du cristal sont astreints à contenir un grand nombre de points analogues et sont d'autant |)lus importants comme faces et d'autant plus nets et faciles comme clivages que la répartition de leurs points analogues est plus dense. » Moyennant cette hypothèse, sans laquelle la notion du réseau cristallin serait dépourvue de tonte base, la loi de liravais fait connaître le réseau des pomls analogues. Tous les procédés de détermination du réseau cristallin qui négligent la loi d'Haûy-Bravais en multipliant par des coefficients arbi- traires les paramètres auxquels conduit cette loi sont inacceptables, parce qu'ils laissent de côté la seule justification de la notion même de réseau qui réside dans cette loi fondamentale. » MINÉRALOGIE. — Sur le filon de barytine dit de « la Chandetette » , prés Ville fort. Note de M. Marcel Glédras. « Au début de l'exploitation du filon de barytine dit de « la Chandelelte », près Villefort, on a constaté une minéralisation en [)lomb, peu intense, au |)ied du filon. 11 Ce filon est orienté SO-NO avec une inclinaison de 60°. En procédant à des fouilles (entrée en galerie) assez profondes, on constate que la minéralisation n'aui,'- wenle pas. La teneur en plomb est approximativement de a à 3 pour 100 du BaSO*. Au faite de la montagne, après abatage des arfleurements, la galène se montre en un filon de t)"" de puissance. La malachite se moiilie. » Ce filon est dans les sciiistes au contact des granits. .Sur le pli du Synclinal dans la direction ouest, le filon de barytine traverse des granits en état de kaolinisation. \A le plomb disparait et l'on se trouve dans une partie cuivreuse. » En examinant attentivement la barytine on y trouve la clialcopvrite et d'abondante? taches de malachite el d'azurlle, le quartz devient plus abondant ainsi que l'oxyde de fer et des traces de cassitérite; dans une précédente iS'ole, j'ai déjà signalé la présence de l'étain dans ce département. 3l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » A signaler aussi un minerai qui se Irouve en petite quantité en inclusion dans la roche. Ce minerai, cristallisé en aiguilles à six pans de couleur ver- dàlre, donne, lorsqu'on le place suriine plaque sensible dans une chambre noire, une légère im|)ression à cette plaque. Il me reste à déterminer au point de vue chimique la nature de ce minerai. » GÉOLOGIE. — Sur révolution de la zone des dépressions subkarpalicjites en Roumanie. Note de M. E. de Maiitonne, présentée par M. de Lapparent. « J'ai signalé (Comptes rendus, 4 décembre 1899 ^^ ^ "^'''' '9'^0 l'exis- tence d'une zone de dépressions longeant le bord du massif cristallin des hautes Karpates en Valachie, et son importance pour l'explication des vallées transversales des Karpates. Je lui ai assigné une origine tectonique. Depuis, j'ai pu suivre cette zone dans la Munténie et la Moldavie méridio- nale, et réunir des observations assez nombreuses pour se faire une idée plus exacte d ■ son histoire. )) La topographie des dépressions subkarpatiques est très variée. Tantôt ce sont de véritables plaines, où les rivières sortant de la montae^ne diva- guent et se divisent en plusieurs bras (Tàrgu-Jiu, Tismana, Bradiceni); tantôt de hautes terrasses, où sont entaillées de véritables gorges (Polo- vraci, Baïa de fer); tantôt une série de collines étagées et coupées de vallées aux berges escarpées (Valeni); ou même un chaos apparent de mamelons de hauteurs et de formes variées (Negrilesci, Soveja). Mais ces difTérences ne sont que des détails, dus au degré plus ou moins avancé du cycle d'érosion, et aux circonstances spéciales qui en ont modifié la marche aux différents endroits. Partout la zone en question forme dans l'ensemble une dépression marquant exactement le bord de la région montagneuse supérieure à 1000™, et limitée d'autre part, vers le sud en Valachie, vers l'est en Moldavie, par des hauteurs où s'encaissent les vallées. Partout, cette dépression est signalée par des terrasses alluviales plus ou moins étendues, plus ou moins élevées au-dessus des tliRlwegs actuels; |)artout elle forme une région déboisée, agricole, de population relativement très dense, entre une zone de montagnes et une zone de collines boisées et peu ou pas habitées. 11 A ces caractères topograplii((ues constants, correspondent des circonstances géo- logiques uniformes. Partout où les études sont assez avancées, on a reconnu que le contact de la zone subkarpatique a\ ec la zone nionlagiiense est marqué par une dislo- SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. ^17 cation leclonique iinportanle : faille limitanl le massif crislallin en Valaciiie, pli-faille avec chevauchement du ilysh sur le salifère en Moldavie (Mrazec et Teisseyre). Le contact avec les hautes collines est souvent aussi marqué par un accident tectonique. En Moldavie la zone subkarpatique apparaît toujours comme un fossé tectonique, en Munténie elle correspond à la baie salifère de Slanic (Mrazec et Teisseyre). En Ollénie j'ai déjà signalé le pendage nord des argiles pontiennes près Tismana, je l'ai suivi cet été jusqu'à Novaci, et llorezu (îlot de llysh éocène et de salifère de Magura Slaliorului). Malgré les différences profondes qui existent entre le massif cristallin des Alpes de Transylvanie et la région du flysh karpatique (à l'est de Prahova), dy a donc eu sur toute la bordure des hautes Karpates des mouvements tectoniques ana- logues. » Mais si les dépressions subkarpatiques ont partout une origine pre- mière tectonique, la variété de leur topographie montre que leur histoire a été assez diflérente dans la suite. La formation du réseau hydrographique a été notablement influencée par les affaissements subkarpatiques. Un ré- seau de vallées longitudinales s'est développé dans la zone affaissée. Les rivières débouchant de la montagne et voyant leur pente diminuer ont accumulé leur alluvions caillouteuses et même des limons de débor- dement. La dépression de Tàrgu-Jiu est encore l'image exacte de cet état de choses, qui a été troublé partout ailleurs par un mouvement récent du sol. On y observe une convergence encore bien marquée du réseau hydro- graphique. » J'ai montré, dans une Note précédente, que l'allure des terrasses des rivières karpatiques décelait un affaissement de la plaine en Moldavie mé- ridionale et Munténie. En Olténie, au contraire, il y a eu soulèvement de la zone des collines subkarpatiques. Mais, quel que fût le sens du mouve- ment, le résultat était le même sur toute la bordure des Karpates : augmen- tation de pente des thalwegs, ranimant l'érosion des rivières séniles de la zone subkarpatique ; d'où creusement de gorges profondes dans les terrasses alluviales et même dans la roche en place, comme cela est arrivé dans toutes les dépressions subkarpatiques entre Jiu et Oltu. » Dans la dépression Slanic- Valeni, il ne reste que des lambeaux de l'ancienne sur- face topographique formant la haute terrasse. Dans la Moldavie méridionale, la longue zone déprimée de Soveja-Negrilesci est devenue un fouillis de collines aux sommets plats ou arrondis, où l'on peut cependant reconstituer l'ancienne surface, grâce aux cartes de l'Élut-Major roumain. Cette surface est encore marquée par un lambeau de la haute terrasse atteignant 700'". » L'ancien réseau fluvial a été disloqué par une série de captures opérées par des rivières transversales. Je puis, dès à présent, démontrer les suivantes__: le Gilortu su- périeur, ancien afiluent du Jiu. détourné vers le sud; l'Oltelu supérieur et la Cerna, G. II., 1.J04, 1' Semestre. (T. C.\.\.\I\, N» 4.) 4^ 3lH ACADÉMIE DES SCIENCES. anciens aflluL'iils (lu laincaveUi, détournés tous deux, vers le sud; la Teleajua, jadis artéie mailresse recevant la PraKova et le Cricov supérieur, etc. » L'évolution est plus ou moins avancée, suivant que le mouvement a été plus ou moins marqué. La région Slanic-Valeni et celle de Negrilesci- Soveja sont celles où les changements ont été les plus profonds. Au con- traire, autour de Tàrgu-Jiu, on observe peu de changements, car il n^y ;i pas eu soulèvement, mais plutôt affaissement. Même en admettant la stabi- lité de la région de Tàrgu-Jiu, on s'expliquerait ainsi la percée du Jiu à tra- vers les monts du Vulcan, car le bassin de Petroseny, où il prend sa source, a tous les caractères d'une dépression subkarpalique soulevée et soumise à une forte érosion récente. » GÉOLOGIE. — La sismicitè, crilériam de l'â^e géologique d'une chaîne ou d'une région. Note de M. de Moxtessus de Balloke, présentée par M. de Lapparent. « J'ai été autrefois conduit à reconnaître, sur tonte la surface du globe, l'influence générale du relief sur la sismicitè, comme conséquence des dislocations concomitantes, à la suite d'une rensarque très simple, primi- tivement faite, à savoir que, si l'on considère la coupe de l'Amérique du Sud le long d'un parallèle, on rencontre successivement, de l'ouest à l'est, la haute chaîne des Andes au flanc pacifique aussi raide qu'instable, et la douce pente atlantique qui ignore presque complètement les séismes. Cette relation entre le relief et la sismicitè se vérifie partout, en revêtant des formes diverses suivant les circonstances géographiques et géologiques locales. » On pouvait immédiatement allei' plus loin et dès lors énoncer une relation avec l'âge géoloi;ique tles régions considérées, puisque les Andes, de surrection relativement récente, sont très disloquées, tandis que l'Ama- zonie est une pénéplaine dès longtemps émergée, nivelée et peu dérangée. Cette généralisation aurait été cependant prématurée parce que, par exemple en Europe, la constitution géologique et la répartition de l'insta- bilité sismique à des degrés fort divers sont trop complexes pour que la diminution de la sismicitè, à mesure que l'on remonte dans le temps, appa- raisse clairement sans de minutieuses st;ili.sti(pies. » Mais maintenant on peut donner la consécration du nombre à ce résultat précis de pure observation, qu'une chaîne, un continent, un terri- SÉANCE OU 2^ .1UILLET Ifjo/]. 3»9 loire, sont très généralement d'aulanl plus stables, sisniiqtiemeiit parlant, qu'ils sont plus anciens, cela sans préjudice d'exceptions locales mais sans importance sur l'ensemble du phénomène. » Fom- l'Europe, on connaît liés exactemenl les épicenlres de 6981 5 séismes. Us se ilislriluienl comme il suit, suivant la nature des terrains, en ramenant les nombres à des surfaces égales de ces terrains et en prenant pour base les cliiflVes donnés par le général Alexis de Tiilo {Comptes rendus, t. CXIV, p. 246) : Terrains arciiéens et piiniaiics 18, 3 pour luo Tei'rnins secondaires jit, -\ " Terrains tertiaires et q\iaternaires 4^,3 n » Les séismes en teirains ((uaterHaires sont dailleurs en proportion négligeable. La relation énoncée se vérifie donc parfaitement et le fait que les séismes en terrains secondaires sont seulement un peu moins nond)reux que ceux en terrains tertiaires provient manifestement de l'énormité du temps correspondant aux périodes archéenne el primaire par rapport à la durée des périodes secondaire et tertiaire. » Si l'on considère maintenant les zones de plissement, les résullals sont encore plus frappants : Zone des plissemertts calédoniens o,4 pour 100 Zone des plissements liercvniens 4^4 » Zone des plissements alpins . . 86,4 « Terrains non plissés 8,6 » » Ij'influence stabilisatrice de l'anciennelé des plissements et des dislo- cations apparaît ainsi tout à fait prépondérante. Le reliquatde 8,6 pour 100 de séismes en terrains non plissés établit d'iuie façon d'autant plus probante l'origine très généralement tectonique des séismes que les zones non })lissées, et peu dérangées, comptent, rien que pour la plale-fortne russe, pour plus de la moitié de la surface de l'Europe. » Ces conclusions sont évideiDment générales, car, si elles ne sont encore que simplement probables pour l'Océanie et rExlrême-Orient, elles paraissent intuitivement valables, en dehors de toute constatation statistique, pour l'Afrique, l'Amérique, le reste de l'Asie et l'Australie, grâce à la simplicité de la constitution géologique de ces derniers territoires. Elles semblent enfin devoir ipso faclo exclure toute action STsmogéniqne, au moins directe, du noyau terrestre central supposé fluide, par l'impossi- bilité de pouvoir alors comprendre l'existence de vastes surfaces complète- ment indemnes de tremblements de terre. » 320 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE. — Sur la propriété que possèdent certaines portions du corps humain de projeter continuellement une émission pesante. Note de M. Juliev Meyer, présentée par M. Mascart. (( M. Blondlot (') a découvert que certains corps, tels que des pièces de monnaie, projettent continuellement une matière pesante dont l'exis- tence est mise eu évidence par l'augmentation de luminosité que celte matière produit en tombant sur un écran à sulfure de calcium. » Dans les expériences que je vais décrire, je me suis proposé de recher- cher si certaines portions du corps humain émettent de la matière pesante. i) L'écran sensible était formé d'une bande de carton sur laquelle était fixé du sulfure de calcium formant une tache de 5""" de diamètre. » Expérience 1. — Un aide étant couché horizontalement sur le dos, une lame de plomb de i"*" d'épaisseur est maintenue au-dessus de lui de façon à couvrir toute la surface de sa tète. Cette lame est percée d'une ouverture circulaire d'environ i'^"' de diamètre au-dessous de laquelle est placé l'un des yeux O de l'aide. L'éclat du sulfure est maximum si l'on déplace la tache sur la verticale de O à partir de O jusqu'à une hauteur d'environ 2"'. En outre, si l'on explore l'espace situé au-dessus de la lame à l'aide de l'écran sensible, on constate que la phosphorescence est renforcée pour des positions de la tache dont le lieu géométrique est' formé de plusieurs courbes issues de 0. Ces courbes sont analogues à celles que formeraient des jets liquides partant de O avec des vitesses plus ou moins grandes, chacune des courbes correspondant à une valeur particulière de la vitesse. » Comme dans le cas des pièces de monnaie, ces trajectoires ne semblent pas être des paraboles, mais paraissent avoir une asymptote verticale. » On obtient les mêmes résultats si l'aide est couché sur le ventre et regarde vers le sol à tra\ ers l'ouverture pratiquée dans la lame de plomb. » L'écran prend un maximum d'éclat quand on le déplace suivant la verticale de O quelle que soit la distance de l'écran à O. Les courbes issues de 0 et situées dans un même plan vertical rencontrent le sol en des points qu'il est facile de déterminer en déplaçant l'écran suivant la trace de ce plan sur le sol. » Expérience II. — L'aide maintenant un doigt horizontalement, on explore l'espace situé au-dessous du doigt, on constate que la luminescence de l'écran est renforcée, si l'on déplace l'écran suivant la verticale qui passe par l'extrémité D du doigt et aussi suivant des courbes issues de D de forme analogue à celles obtenues dans le cas de l'œil. « Le doigt étant incliné sur l'horizon et appliqué contre un tableau noir, j'ai pu (') Comptes rendus, t. CXXXVIII. iSjuiii 1904, p. i^-S. SÉANCE DU 2,^ JUILLET 1904. 32 1 noter à la craie les positions de l'écran pour lesquelles la luminescence est augmentée. Les points obtenus se placent sur des courbes dont la forme ressemble à celle que prendraient des jets liquides parlant de l'extrémité du doigt. Dans plusieurs expé- riences la direction des jets était à peu près celle du doigt jusqu'à une distance d'en- viron 2™, à partir de laquelle cette direction commençait à s'abaisser; les jets parais- saient donc animés d'une grande vitesse initiale. Il Expérience III. — Un doigt de l'aide est maintenu horizontal, à une liauteur de r",5o par exemple. On place l'écran E sur le sol à plusieurs mètres du doigt, de façon que la tache se trouve au point d'arrivée sur le sol d'un des jets issus de l'extré- mité du doigt. Si l'aide déplace tant soit peu l'extrémité du doigt, on voit immédiate- ment l'éclat du sulfure diminuer. Ce léger déplacement suffit pour que l'émission pesante qui tombait sur le sulfure n'v arrive plus. » Cette matière pesante tiaverse le papier, le caiton. le bois sons une épaisseur de lo*^", le zinc sous une épaisseur de i"", mais elle est arrêtée par le jilomb sous une épaisseur de 1°'"', le papier mouillé, le verre. » Elle peut, d'ailleurs, être conduite à l'aide d'un tube de verre, tout comme l'émanation d'une pièce de monnaie : un aide applique son œil à l'une des extrémités A d'un tid)e de verrede a'^'^de diamètre et d'environ 1°' de longueur, dont l'autre extrémité B est maintenue à un niveau moins élevé que A. Si l'observateur dirige l'extréinité B du tid)e de façon que l'émission pesante, qui se comporte comme un liquide, tombe sur l'écran, il voit l'éclat augmenter. Il constate le même fait si l'aide introduit un doigt dans le tube à l'extrémité A ou s'il appuie la région du cœur contre cette extrémité. » L'expérience réussit si, au lieu d'employer un tube rectiligne, on se .sert d'un tube coudé plusieurs fois à angles obtus. Si l'observateur main- tient l'extrémité B à un niveau égal ou supérieur à celui de A, il ne voit pas d'augmentation sensible de l'éclat de l'écran quand il approche au- dessus et au-dessous de lui l'extrémité B du tube. » Il est commode pour conduire l'émission pesante, celle de la main par exemple, de se servir d'un entonnoir de verre au lieu d'utiliser un simple tube. L'entonnoir est fixé verticalement et l'écran placé à quelques centi- mètres au-dessous de l'orifice. Quand on met la main dans l'entonnoir on voit l'éclat du sulfure augmenter. I^e même l'ait se [)ro(luit si l'écran est contenu à l'intérieur d'une éprouvette de verre sur laquelle repose l'en- tonnoir. » I/émission pesante de l'œil ou de la main peut d'ailleurs être recueillie dans un flacon de verre. Il suffit de munir ce flacon d'un entonnoir et de maintenir la main ou l'œil pendant quelques minutes au-dessus de l'enton- 322 ACADÉMIE DES SCIENCES. noir. Au bout de ce temps !eft;icon conlienl une émission pesnnte car, si l'on verse le contenu flu flacon, comme on le fcr.iil pour un liquide, sur récran, celui-ci autfmenle d'éclat. Le flacon étant maintenu renversé, toute l'émis- sion |)csante ne tombe pas instantanément. Pour en débarrasser complè- tement le flacon il faut le secouer fortement. Cette émission se conserve pendant plusieurs jours dans un flacon ouvert. Elle peut être transvasée d'un flacon dans un antre. » J'ai constaté de plus que ces jets de matière subissent une action de la part des aimants. Si, en effet, la main étant maintenue au-dessus d'un entonnoir de verre et l'écran placé au-dessous de l'orifice, on approche de cet orifice l'un des pôles d'un aimant, on voit la phosphorescence diminuer. Ce fait tient à ce que le jet de matière qui lomb dl siu- l'écran et en aug- mentait l'éclat est dévié par l'aimant et cesse d'atteindre le sulfure. » Toutes ces expériences et d'autres dont la description ne peut trouver place ici prouvent que diverses portions du corps humain émettent d'une façon continuelle des jets de matière pesante comparables à des jets liquides animés de vitesses inégales. » PHYSIOLOGIE. — Nouvelles données sur le rôle du système nen'eux dans la fonction du cœur. Note de MM. Jeajj Dogiel et K. AnKiiANcuEf.sKY, ()ré- sentée |)ar M. Bouchard. « Les résultats ci-dessOus décrits ont été obtenus au mo^en d'expé- riences faites sur des animaux (chiens et chats), qui ont été préalablement soumis à l'action du curare et de la respiration artificielle. » fj'accéléralion du rythme du cœur ainsi que les arrêts de ce dernier ont été notés h l'aide du kymograj)hion dont le manomètre a été relié à l'artère carotide, l^our l'excitation des nerfs nous nous sommes servis d'un courant induit d'une certaine force. » Nous nous bornerons pour cette fois à signaler les résultats obtenus : » ] ° Comme on le savait déjà depuis longtemps, rexcitation par un cou- rant d'une certaine force d'un bout ])ériphérique du pneumogastrique tranché sur le cou de l'animal prodiut, après une excitation latente plus ou moins grande, un arrêt du cœ ir dans sa diastole. La durée de cet arrêt cor- respond à la force et à la durée de l'excitation. J^'excitation du pneumogas- trique d'un chien par un courant induit de la même force, mais exercée simultanément avec l'excitation du bo:it tourné vers le cœur du nerf svm- SÉANCE DU 2) JUILLET 1904. 323 palhi(]iie tranché sur le cou du même côté et isolé du pneumogastrique, provoque un arrêt du cœur moins prolongé que dans le cas précédent. » On remai(|ue |)aifois, quoi([iie bien plus rarement, un résultat tout à fait contraire, c'est-à-dire que la durée de l'arrêt du cœur dans sa diastole est plus prolongée dans le second cas qu'elle n'est dans le premier. Ces rares cas contraires parlent, à ce qu'il paraît à première vue, en faveur de l'hypothèse que l'excitation du nerf sympathique concourt à l'action ralentissante du pneumogasliique. Cette supposition est corroborée encore par le fait que, selon les observations faites par J. Dogiel, le calibre des vaisseaux coronaires du cœur s'amoindrit sous l'influence de l'excitation du nerf sym- pathique sur le cou de l'animal, ce qui cause l'amoindrissemenl de la quantité du sang artériel affluant au cœur. Pourtant, les expériences qui suivent prciu\ent que la durée de l'arrêt du ca.'ur dépend d'un mécanisme beaucoup plus compliqué. » 2° Nous avons varié cette expérience en excitant tout d'abord le bout périphérique du pneumogastrique-symj)athique tranché sur un côté (gauche) du cou d'un chien; puis, après avoir noté la durée de l'arrêt du cœur, en répétant la même excitation du même nerf, mais simultanémenl avec le nerf sympathique isolé de l'autre côté (droit) du cou. En comparant la durée de l'arrêt du cœur dans ces deux cas, nous avons trouvé cjue dans le second cette durée a été beaucoup moins prolongée que dans le premier, et même parfois cet arrêt ne s'est pas produit du tout. » 3" Si, pendant l'excitation simultanée par un courant induit des nerfs |)neum()easSrique et sympathique ou du pneumogastrique seul, l'arrêt du cœur ne se [iroduit pas, comme cela nous est arrivé d'observer chez des chats soumis à l'action du curare et de la respiration artificielle, cela n'arrive que sous une haute pression du sang dans l'artère carotide et sans que les pulsations du cœur s'accélèrent notablement. Ce phénomène, nous pensons pouvoir l'expliquer par l'action plus forte du centre vasomoteur, indépendamment peut-être de l'influence du nerf sympathique du cou. » 4° La durée de l'arrêt du cœur dans sa diastole sous l'action de l'exci- laliou du pneumogastrique devient beaucoup plus prolongée (jusqu'à /\o et 5o seconiles), surtout après que la moelle épinière a été tranchée entre la première et la deuxième vertèbre du cou. » 5" La hausse de la pression du sang dans l'artère carotide sous l'action de l'excitation simultanée par un coui'ant induit de la partie inférieure de la moelle épinière tranchée et du bout périphéri([ue du pneumogastrique tranché sur le cou raccourcit l'arrêt ou môtiïe elle n'en provoque pas. » G" Au lieu de trancher la moelle épinière pour prolonger la durée de l'arrêt (hi cœur, on peut obtenir le même résultat en excitant par un courant 324 ACADÉMIE DES SCIENCES. induit le boni périphérique du pneumogastrique tranché sur le cou d'un chien, après avoir |)rcalablement supprimé le |jremier ganglion nerveux sympathique pectoral. » 7" Au moment de l'arrêt du cœur dans sa diastole obtenu par l'excita- tion du ])neumogastrique ou du pneumogastrique-sympathique on remarque une augmentation progressive et renforcée de l'afflux du sang vers le cœur en même temps qu'il se |)roduit un certain relâchement de cet organe. » Cet afflux est d'autaut plus grand que l'arrêt du cœur est plus prolongé. Si l'on pose un ligament sur le ccfur (d'un chien) dans la jiliase de sa diastole, à la place de la limite des oreillettes et des ventricules, si l'on tranche les parties reliantes du cœur, si on lave légèrement à l'eau les ventricules qui contiennent du sang et si, enfin, l'on mesure à l'aide d'un cvlindre calibré la quantité de sang contenue dans chacun de ces ventricules, l'on trouvera que la quantité de sang contenue dans le ventricule gauche est toujours deux ou trois fuis moins grande que celle qui est contenue dans le ventri- cule droit; celte quantité dépend de la plus ou moins grande durée de l'arrêt du cœur. Celte augmentation du volume des ventricules peut être constatée à l'aide de la pho- tographie même durant la vie de l'animal. » 8" La hausse de la pression du sang et l'accélération des pulsations du cœur, que l'on remarque ordinairement après la fin de l'arrêt du cœur, dépendent à notre avis de trois causes : de la grande accumulation du sang durant l'arrêt d'un cœur préparé de la manière décrite ci-dessus, du changement dans la composition du sang dans ce cœur et, enfin, de l'ac- tion de ce sang sur l'appareil nervo-muscidaire de cet organe. » Notre conviction à ce sujet est corroborée encore par le fait que la hausse de la pression du sang et l'accélération des pulsations du cœur sont d'autant plus fortement marquées que l'arrêt du cœur sous l'action d'un couiant induit d'une certaine force du pneumogastrique ou du j)neumogastrique-S3 nipathique a été jilus prolongé. » Les résultats précédents prouvent que la fonction du cœur dépend de plusieurs conditions variables qui agissent soit séparément, soit en se combinant les unes avec les autres d'une certaine manière, c'est-à-dire que la fonction du cœur dépend : » 1° Du nerf pneumogastrique; 2° des nerfs du système sympathique; 3° peut-être aussi du centre vasomoteur du cerveau ou de l'action de la moelle épinière; 4° de la différente distribution de la quantité de sang et de la composition de ce sang. » SÉANCE DU 2.') JUILLET 190/j. 325 PHYSIOLOGIE. — Substances toxiques extraites des œufs de Tortue et de Poule. Note de M. Gustave Loisel, présentée par M. Alfred Giard. '( Dans des expériences que nous avons poursuivies pendant plus de I 8 mois, nous avons montré que les glandes génitales de différents animaux en activité sexuelle renfermaient des substances toxiques ('). » Nous avons voulu rechercher si ces substances représentaient le pro- toplasma ovarien lui-même ou bien devaient être considérées comme des produits d'élaboration de ce protoplasma. » Pour cela, nous avons expérimenté sur des ovules de Tortue et de Poule qui sont tellement chargés de deutoplasma, qu'on peut tenir comme négligeable la quantité de matière vivante que ces ovules renferment (^). » Expérience 1. — Ovules de Tortue mauresque {Testudo pusilla L.) conservés pendant un mois dans alcool à go", desséchés et traités par 100'="' d'eau salée, donnent une solution qui, étendue d'eau, congèle à — i°,3o. » Injectés dans la veine marginale d'une Lapine de 7i5s, 20™' de celte solution dé- terminent des convulsions tétaniques qui vont se renouveler constamment jusqu'à la mort; celle-ci arrive après avoir injecté i^S*^""'. » Expérience II. — Di\ jaunes d'œuf de Poule frais débarrassés de leurs substances grasses donnent 28s de poudre sèche que je traite par aoc"^"' d'eau salée; la solution obtenue, étendue de deux fois son volume d'eau distillée, congèle à — i°,20. « Injectés dans la veine marginale de l'oreille d'une Lapine de 725e, 72'^'"' provoquent de la polvurie et des contractures tétaniques qui vont se manifester continuellement jusqu'à la mort; celle-ci arrive après l'injection de 342™', qui représentent à peu près l'extrait de quatre jaunes d'œuf. » Expérience III. — Le résidu de l'expérience précédente, traité par 200'^"'' d'eau aci- dulée est neutralisé et étendu d'eau distillée de manière à congeler à — CigS. » Injectés dans la veine marginale de l'oreille d'un Lapin mâle de 920S, 5o™' de cette solution déterminent également de la poljurie et des contractures tétaniques. Ces deux phénomènes vont se représenter continuellement jusqu'à la mort, qui arrive après l'injection de 486'^"''. » Si l'on veut préciser et comparer exactement la toxicité des extraits retirés des ovules de Tortue et de Poule, nos expériences sont à reprendre, (') Voii- notre Communication précédente : Sur les poisons génitaux (séance du 18 juillet). (^) Pour les détails de ces expériences, voir le Mémoire qui paraîtra dans le .Jour- nal d' Anatomie et de Physiologie. C. R., 1904, '1' Semestre. (T. CXXXIX, N° 4.) 4^ 326 ACADEMIE DES SCIENCES. en ayant soin d'augmenter la quantité relative de matière ovulaire. pour éviter la trop grande quantité de liquide que nous avons dû injecter ici. » Cependant les résultats que nous ont fournis ces expériences, ainsi faites, suffisent, croyons-nous, pour montrer de la façon la plus nelte que ledeuto|)lasma ovulaire renferme, comme l'ovaire lui-même, des substances toxiques appartenant aux groupes des toxalbumiues et des alcaloïdes. )) C'est ainsi que nous venons de voir l'extrait de quatre jaunes d'oeufs de Poule tuer immédiatement une Lapine jeune pesant 725^. » Les extraits toxiques retirés des glandes génitales et dont nous avons fait connaître l'existence antérieurement seraient donc formés, pour une partie du moins, par des produits d'excrétion. » Ainsi, une des fonctions de l'ovaire serait d'épurer l'organisme des substances nuisibles qu'il renferme, autotoxines ou autres toxines. Cette conclusion concorde avec d'autres faits que l'on trouvera dans notre JNlé- moire. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches sur le venin d' Abeilles. Note de M. C. PlIISALlX. « Les auteurs qui jusqu'ici ont étudié le venin d'Abeilles le considéraient comme un liquide d'une composition relativement simple. C'est ainsi que P. Bert et Cloëz ont trouvé, dans le venin de l'Abeille xylocope (Xylocopa violacea), une base organique que l'ammoniaque précipite et qui se redissout dans les acides. » Langer, avec le venin de l'Abeille domestique (/l/>/5 r/2e////îca), arrive à la même conclusion : le principe actif serait une base soluble dans les acides et précipitable par l'aiumoniaque. » Une telle simplicité de nature, déjà exceptionnelle pour un venin, comme celui des Ldes, qui provient d'une seule espèce de glandes, parait improbable pour le venin des Abeilles, où deux glandes distuicLes concou- rent à sa sécrétion. Le cas le plus gcMiéral est celui où le venin sécrété par une seule esjjéce de glandes, conune chez les Serpents et les Baliaciens, contient plusieurs substances actives. C'est pourquoi j'ai pensé que l'analyse physiologique pourrait fournir, dans l'étuile du venin des Hyménoptères comme dans celle du venin des Serpents, des documents nouveaux et inté- ressants. » Les Abeilles qui servent à mes expériences proviennent du laboratoire SÉANCE DU 25 JUILLET I904. 827 de Biolon;ie vée^étale diriîjé par M. Bonnier et me sont expédiées de Fontai- nebleau par M. DiifoLir dans d'excellentes condifions : j'adresse à ces savants tous mes remercîments. » Le Moineau est un très bon réactif physiologique pour le venin d'Abeilles: lorscju'on fait piquer l'oiseau dans la région pectorale par deux ou trois Abeilles, on voit survenir en moins de 5 minutes les symptômes d'intoxication. » C'est d'abord un afTaiblissement général et progressif des mouvements, l'oiseau s'anTaisse sur ses paltes; s'il essaie de voler, bientôl il retombe épuisé; la parésie augmente et l'animal ne peut que raser le sol dans ses tentatives d'envolée; il oscille, fait des mouvements incoordonnés; il est pris d'un tremblement généralisé qui augmente de jdus en plus : c'est une sorte de danse de Sàint-Gui dans laquelle les muscles des pittes, des ailes, de la tète, des yeux, sont conslammenl agités de petites secousses cloniques; la respiration devient difficile et l'oiseau ouvre le bec pour aspirer l'air qui semble lui manquer. Méanmoins Fanimal conserve d'abord son intelligence et se défend du bec et des ongles ; mais vers la fin, l'agitation est fréquemment interrompue par des périodes de somnolence; la paralysie s'accentue el la mort arrive au bout de 2 à 3 heures par arrêt respiratoire, le cœur continuant à battre encore pendant quelques minutes. A l'aulop-iie, on constate que le sang contenu dans le cœur est noir et qu'il se coagule rapidement. Le muscle pectoral, du côté inoculé, a pris une teinte jaunStre, dû à un début de mortification. >) La méthode qui consiste à faire piquer directement par l'Hyménoptère le sujet d'expérience permet d'observer les accidents produits par le venin, tels qu'ils se présentent dans la nature, mais elle ne se prête pas à une ana- lyse physiologique complète, parce qu'elle ne permet pas de mesurer les doses ni de varier les conditions expérimentales. On peut atteindre ce but en préparant une solution de venin de la manière suivante : » Les Abeilles sont anestUésiées par le chloroforme ; quand elles sont en état de résolution, ou voit généralement la pointe de l'aiguillon faire saillie à l'extrémité de l'abdomen ; au moyen d'une pince, on saisit l'aiguillon et, en tirant doucement, on fait sortir l'appart-il venimeux tout entier. » Le ré.servoir des glandes acides apparaît distentUi [)ar un liquide clair et la glan le elle-même se libère peu à peu des parois du rectum sous forme d'un fil blanchâtre extrêmement tenu. On plonge l'appareil ainsi isolé dans l'eau distillée où le venin se ililfuse et communique à l'eau une teinte ' laiteuse. La solution est neutre au tournesol. Inoculée à un Moineau, elle produit les mêmes effets que la piqiire de l'Abeille elle-même. '3'i8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » C'est tout d'abord une action locale qui devient rapidement apparente si l'injec- tion a été faite dans une palte : le membre, devenu impotent, pend comme une masse inerte et traîne sur le sol ; le réflexe digital est aboli, et l'oiseau a la plus grande peine à se maintenir perché. Les phénomènes convulsifs se déroulent ensuite et peuvent se prolonger pendant plusieurs heures. Enfin, tardivement, on voit survenir de la som- nolence, de la stupeur et les troubles respiratoires qui sont la cause immédiate de la mort. » Ces Lrois phases de l'enveniiiiation sont produites par des poisons dis- tincts, et l'on peut le démontrer d'une manière indirecte en modifiant le venin de telle sorte que les accidents dus a l'un de ces poisons soient sup- primés, alors que les autres symptômes persistent. » C'est ainsi que le chauflage à la température de loo", pendant i5 minutes, fait perdre à la solution de venin son action locale; quant aux phénomènes généraux, ils se manifestent encore, mais un peu atténués et n'entraînent plus la mort. Si le chauflage à ioo° a duré une demi-heure, le venin perd ses propriétés convulsivantes, tout en conservant partiellement son pouvoir stupéfiant. Maintenu en tube clos pendant i5 minutes à la température de iSo", le venin devient complètement inactif. Par le vieillissement au contact de l'air, la solution perd ses propriétés convulsivantes, mais elle détermine encore une légère action locale, de la somnolence et des troubles res- piratoires. Enfin, si l'on filtre la solution de venin à travers une bougie Berkfeld, à parois très poreuses, seules les substances stupéfiantes passent, et encore en quantité relativement faible. » Il résulte des faits précédents que le venin dWbeilles, tel qu'il est ino- culé par l'insecte, contient trois principes actifs distincts : i" une substance phlogogène qui est détruite à ioo°; 2" un poison convulsivant qui ne résiste pas à l'ébuUition prolongée; 3° nn poison stupéfiant (\m n'est complètement détruit qu'à i5o°. » L'existence dans la sécrétion venimeuse d'un insecte de deux poisons, à effets absolument contraires, est un fait nouveati qu'il est intéressant de rapprocher de ceux que M. Bouchard a le premier mis en lumière dans ses recherches sur les poisons de l'urine. » Une question reste à résoudre : le venin tel qu'il sort de l'aiguillon étant un mélange de deux liquides sécrétés par deux glandes différentes, il y a lieu de rechercher si ces poisons sont sécrétés par une ou par les deux glandes, ou bien si, comme le pensait Carlet, ils résulteraient d'une réac- tion chimique par le mélange des deux liquides. L'expérience va répondre. On extrait le liquide contenu dans le réservoir de la glande acide, on le des- sèche et on en inocule au Moineau la solution dosée. Les résultats sont SÉANCE DU 2.5 JUILLET 1904. 329 démonstratifs : l'oiseau succombe avec les symptômes déterminés par le poison stupéfiant; en outre l'action locale est très énergique. » Il est donc évident que le poison stupéfiant et la substance phlogo- gène sont sécrétés par la glande acide. Quant au poison convulsivant, il provient vraisemblablement de la glande alcaline, mais il reste encore à le démontrer par une expérience directe. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur les propriétés bactéricides des sucs hel- mintliiques. Note de MM. L. Jammes et H. Mandoul, présentée par M. Alfred Giard. « Un certain nombre d'observations ont permis de croire à l'action bien- faisante des Tienias adultes sur leurs hôtes; les plus remarquables d'entre elles sont relatives à des tuberculeux tirant bénéfice de la présence de ces parasites dans leur intestin. » Dans notre étude sur l'action toxique des Vers intestinaujt (^Comptes rendus, 27 juin 1904), nous avons été conduits, après avoir constaté l'ab- sence de cette action, à rechercher les autres propriétés des sucs helmin- thiques et notamment leur pouvoir bactéricide. T^es Vers ont été broyés et leurs sucs stérilisés par pasteurisation (52°) ou par fillration sur bougie. Les liquides obtenus ont été, les uns ensemencés avec des microbes variés, comme des milieux de culture ordinaires, les autres injectés à des animaux infectés au préalable. » Ascaris. — Les sucs d'Ascaris (A. niegalocepltala, A. vituli, A. myslax) se coiUa- miiient avec rapidité. Nous avons isolé plusieurs bacilles, subtilis, pyocyanique^coli- bacille développés librement dans les liquides en expérience. De même, divers mi- crobes pathogènes, Bacille typhique. Vibrion clinlérique ensemencés sur des extraits filtrés ont donné des cultures en tout semblables à celles qui se développent sur les milieux ordinaires. Enfin, les injections du suc X Ascaris vituli n'ont pu modifier l'ac- tion du colibacille inoculé dans le péritoine du Pigeon : les sujets traités avec des quantités de ce suc variant de i""' à 3'='"' sont morts en quelques heures de péritonite aiguë. Le même suc, injecté par la voie rachidienne à la dose de \™' , nous a semblé, de même, inefficace dans la staphylococcie du Lapin. Toutefois, deux injections intra- rachidiennes de 1""' de ce suc, infecté parle Colibacille, n'ont déterminé aucun trouble; mais, étant donnée la variabilité de virulence de ce microbe, nous ne saurions invo- quer une action spéciale qui manque dans les cultures. 11 semble donc que le suc asca- ridien soit dépourvu de propriétés bactéricides. » Ce résultat concorde avec les données cliniques. Les Ascaris peuvent, 330 ACADÉMIE DES SCIENCES. en effet, cohabiter avec des microbes pathogènes sans que ceux-ci semblent gênés dans leur action; ainsi, pendant l'é[)idémie de choléra qui eut lieu à Toulouse en i884-i885, comme d'ailleurs cela a été observé en d'autres circonstances, un grand nombre de malades expulsèrent des Ascaris en quantité parfois considérable; on sait, aussi, que ces Vers peuvent être les véhicules de microbes pathogènes et, notamment, du Bacille typhique. » Tœnias. — Les sucs de Tsenia ( T . eapansa, T. ser/ata, T. inesocestoïdes, T. inermis) se laissent de même infecter, parfois, mais seulement, par des bacilles à spores résistantes, tels que les B, subtilis et B. mesentericus vulgalus. Ces mêmes sucs, ensemencés avec d'autres microbes, saprophytes ou pathogènes, manifestent, par contre, des propriétés bactéricides évidentes, mais irrégulières. » C'est ainsi que le suc du T. serrata, dilué au tiers dans le sérum artificiel et tiltié sur bougie Chamberland B, s'est montré entièrement réfractaire à la culture de nombreux microbes : B. mesentericus, B. pyocyanirjue. Colibacille, Staphylocoque doré. Bacille typhique, Vibrion cholérique. « Le suc de T. ea-pansa, employé pur et filtré sur bougie Chamberland F, constitue un milieu de culture sur lequel le Colibacille, le B. typhique et le Vibrion cholérique ont poussé avec de grandes difficultés et n'ont donné qu'un trouble peu apparent. Le B. enteriditis et le Staphylocoque doré ont subi un retard dans leur évolution et formé des grumeaux comme s'ils étaient agglutinés. Le B. pyocyanique a été peu in- fluencé et retardé de 24 heures, à peine, dans son développement; les caractères habi- tuels étaient conservés et, en particulier, les pigments caractéristiques. » Le suc de T. inermis, dilué dans son volume de sérum artificiel et filtré sur bougie Chamberland F, n'a témoigné, en culture, d'aucun pouvoir bactéricide appréciable envers le Staphylocoque doré, le B. typhique et le Vibrion cholérique. Toutefois, au bout d'un certain temps, des grumeaux ont apparu, semblables à ceux déjà observés dans le suc de T. expansa. » Nous n'avons pas recherché, par le procédé des cultures, l'action des sucs de Tœnia sur le Bacille de Koch ; on sait avec quelles difficultés pousse ce microbe dans la plupart des milieux. » En inoculation, le Bacille typhique et le Vibrion cholérique ne donnent, sur les animaux de laboratoire, que des ell'ets incertains; aussi nous sommes-nous contentés, pour eux, du procédé des cultures. Il n'en est pas de même pour le Bacille de Koch, dont l'évolution chez le Cobaye est des plus régulières. » Trois lots, composés chacun de cinq Cobiyes, ont été mis eu expé- rience. Les stijets des deux premiers lots servaient de témoins. » Les uns ont reçu, par la voie intra-péritonéale, 10'"'' de T. inermis tillré sur bougie Chamberland F et étendu de son volume de sérum artificiel; les autres ont été inoculés, par la voie sous-cutanée, avec le Bacille de Koch. SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 33l i> Les sujets du troisième lot ont reçu : 1° de 5'^°'' à 8™' de suc de Tsenia dans le péritoine; 2° par la voie sous-culanée 1'°'' de ce même suc servant de véhicule au Bacille de Koch. Les résultats ont été les suivants : les sujets du premier lot n'ont manifesté aucun trouble; dans le deuxième lot, les ganglions tuberculeux se sont formés comme à l'ordinaire; mais, dans le troisième lot, leur apparition a subi un relaid très appréciable et leur volume est resté beaucoup moindre que dans le cas pré- cédent. A l'autopsie, la différence nous a paru être sensiblement du simple au double. Nous avons remarqué aussi que les ganglions les plus petits appartenaient à l'un des Cobayes qui avaient reçu la plus haute dose de suc helmiulhique (8'^^"', .5). » En son)me, une seule injection de suc He Taenia a exercé une influence très appréciable sur : n. le moment où se sont formées les premières lésions; b. l'importance de ces lésions. Il seml)le donc évident que le suc de T. inermis, employé en injection, exerce une action retardatrice sur révo- lution de la tuberculose. » Nos expériences paraissent démontrer que les sucs à' Jscaris sont dé- pourvus de propriétés bactéricides. Elles confirment, par contre, l'existence de cette propriété chez les Taenias. » Nous pensons qu'il existe, dans l'organisme des Taenias, une substance bactéricide soluLle et que l'action des sucs dépend des proportions de celte dernière; les variations que nous avons relevées tiennent, sans doute, en partie, aux procédés de préparation (mode de fillration, degré de dilu- tion, etc.). » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur ta nature infectieuse de l'anémie du cheval. Note de MM. Vallée et Carré, présentée par M. Roux. « Il sévit aujourd'hui dans toute la vallée de la Meuse, dans les départe- ments limitrophes et en Normandie une maladie fort intéressa nie du cheval, qui se traduit principalement par des signes d'anémie grave, progressive et se termine d'ordinaire par la mort du sujet. Cette affection tue chaque année un grand nombre de chevaux. » Rattachée par plusieurs auteurs à une nourriture défectueuse, insuffi- sante, à de mauvaises conditions d'entraînement ou de logement [Lignée, Charlier, Dessoc ('), Delafond (-)], l'anémie est considérée par d'autres coiume une affection île nature vermineuse ou microbienne. (') Recueil de Médecine vétérinaire, \>j Un cheval en excellent étal de santé reçoit dans la jugulaire 5oo""' de ce fdtrat, soil 100™' du sérum de malade ; après 6 Jours d'incubation il présente tous les signes d'une anémie à marche rapide absolument caractéristique. » Nous sommes donc autorisés à affirmer que l'anémie du cheval est une maladie contagieuse, inoculable, due à un agent du groupe des mi- crobes dits invisibles. Cette constatation autorise à penser que certaines formes d'anémie (anémie pernicieuse de l'homme, anémie des chiens de meute) sont peut-être aussi de véritables maladies infectieuses. » Certains animaux contractent, à la suite d'inoculations sous-cutanées de produits virulents provenant de chevaux anémiques, une affection bé- nigne avortée ou ne semblent nullement indisposés. Nous étudions actuel- lement les propriétés du virus de l'anémie du cheval et les qualités théra- peutiques du sérum des sujets saturés de sang virulent. » lia séance est levée à 4 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 4 juillet 1904. (Suite.) L'Année psychologique, publiée par Alfred Binet avec la collaboration de H. Beaunis, V. Henri, Th. Ribot; l. X, 10= année. Paris, Masson et G'", 1904; i vol. in-S". (Présenté par M. Giard.) G. R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N" 4) 44 334 ACADÉMIE DES SCIENCES. Lianes caoutchoutifères de lElat indépendant du Congo, par E. de Wildema\ et L. Gemil. Bruxelles, Jules Leherte-Courtiii, igo^; i vol. in-4°. (Présenté par M. Guignard. Hommage des auteurs.) Observatoire national astronomique, chronométrique et météorologique de Besançon; i5= Bulletin chronométrique, année 1902-1903, pub. par M. À. Lebeuf, Directeur de l'Observaloire. Besançon, imp. I. Millot et C'", mars 190/4; i fasc. in-4''. (Présenté par M. Lœwy.) Noticesurla Vie et les Travaux de M. L.-J. Gruey, 1837-1902, Correspondant de l'Institut, Directeur-fondateur de l'Observatoire de Besançon, {i^" Bulletin chronométrique de ["Ohservaloiie de Besançon, année 1902-1908, p. 7-18. ) [Article non signé, par M. A. Lebeuf.] L'anémie ankylostomiasique des mineurs, par le D' A. Manouvriez. Paris, Jules Roussel; Valenciennes (Nord), Lemaître, 1904 ; i fasc. in-S". Conchyliologie du Miocène moyen du Bassin de la Loire. Première Partie : Pélé- cypodes (suite), par G. -F. Dolfus et Ph. Dautzenbeiig. PI. ^X-Y.. {Mémoires de la Soc. géologique de France : Paléontologie, l. XI, fasc. 3-4.) Paris, au siège de la Société géologique de France, 1904; i fasc. in-4<'. Le sucrage des vendanges, par Parfait Dlbois. Bône, imp. Mariani, s. d.; i folio in-4''. Electricity in agriculture and horticulture. \>\ Prof. S. Lemstrôm; wilh illustra- tions. Londres, The Electrician Printing Company, 1904 ; i vol. in-8°. (Hommage des Editeurs. ) Das Radium und die unsichtbare Strahlung au/gekldrt durch die Fulguro- Genesis-Theorie, von Eduard Lœwenthal. Berlin, Olto Dreyer, 1904; i fasc. in-8°. On the position of the galactic and other princijial planes toward which the stars tend to crowd, by Simon Newco.mb. (Carnegie Institution of Washington. Publication n» 10.). Lancaster, Pa., 1904; i fasc. in-4''. Ergebnisse der Arbeilen am aeronautischen Observatoriuni i October 1901 bis 3i December 1902, von R. Assma.nn und A. Berson, mit 1 Tafel u. 2 Beilagen. Berlin, A. Asher et C'% 1904; i vol. in-4''. Die Temperatur der Luft ïiber Berlin in der Zeit vom i October 1902 bis 3i December 1908, dargestellt nach den tàglichen Aufstiegen am aeronautischen Observatoriuni des kônigl. preuss. meteorologisclien Instituts, von D'' Richard AssMANN. Berlin, Otto Salle, 1904; i fasc. in-12 oblong. Cutremurele de pamîn din România in anul 1902 si in deceniul 1898-1902, de St.-C. Hepites. Bukarest, 1904; i fasc. in-8''. Ephémérides sismiques et volcaniques, par F. de Montessus de Ballore ; n" 13, décembre 1908. Bruxelles, 1908; i fasc. in-S". Seismonietrische Beobachlungen in Potsdam, in der Zeit vom i Januar bis 81 December 1908, von O. Hecker. Berlin, 1904; 1 fasc. in-S". Magnelische und metcorologische Beobachlungen an der k. k. Stermvarte zu Prag im Jahre 1908, lierausgegeb. v. Prof. D' L. Weinek ; 64- Jalirgang. Prague, J904 ; I fasc. in-4''. SÉANCE DU 25 JUILLET 1904. 335 Resnllaler af Vandstands-Observalioner paa den Norske Kyst; hefl VI, med 2 pi. (Udgivel af tien Norske Gradiiiaalings-Kommission). Christiania, 190^; i fasc. in-^". Observations météorologiques suédoises publiées par l'Académie royale des Sciences de Suède, exécutées et rédigées sous la direction de l'Institut central de Météorologie; Vol. XLIV, 1902. Stockholm, 1904; i vol. in-4°. Tangential water wheels. San-Francisco. Cal., Abner Doble C''; i fiisr. in- 12 obi. La Terre dans l'immensité, par L. Bozon. s. 1. n. d. [Genève]; i feuille in-f". Sopra la repartizione del manganèse nelle diverse parti délia planta del Lupinus albus L., Nota di N. Passerini. (Exlr. du Bull. del. Soc. botania ilal., avril 1904.) Florence; 1 fasc. in-8°. La falsita del sistema di Newton e la scopcrta del vero sislema del Mondo, pei- GiusEPPE BoRREDON. Naples, 1904; 1 fasc. in-8°. The action of snake venoin upon cold-blooded animais, ))y Hiueyo Noguchi. (Car- negie Institulion of Washington. Publication n° 12.) Washington, 1904; 1 fasc. in-8". Studien liber Régénérations- und Regulationserscheinungen : \. Ueber die Kor- relatiorwn zivischen der Régénération und der Symétrie bel den Acliniarien, von OsKAR Carlgren; mit 11 Tafeln und 22 Texlliguren. Stockholm, 1904; 1 fasc. in-4°. Die struklurbietenden T^jlanzengesteine von Franz Jose/s Land, von II. Grafex zu SoLMS Lalbach; mit 2 Tafeln. Stockholm, 1904; i fasc. in-4''. The national physical Laboratory. Report for the year 1903. Londres, 1904; I fasc. in-S". Annuario da Universidade de Coimbra. Anno lectivo de 1903-1904. Coïmbre. Imprimerie de l'Université, 1903; i vol. in-S". Bergens Muséum Aarsberelning for 1903. Beretninger afgivne til generalfor- samlingen i 1904. Bergen, 1904; i fasc. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 11 juillet 1904- Leçons élémentaires sur la théorie des groupes de transformations, professées à l'Université de Messine, par G. Vivanti, traduites par A. Boulanger. Paris, Gauthier- Villars, 1904; I vol. in-S". (Présenté par M. Painlevé.) Philosophie des Sciences sociales, par René Worms : II. Méthode des Sciences sociales. Paris, V. Giard et E. Brière, 1904; i vol. in-8°. (Présenté par M. Giard.) Notice sur la vie et les travaux de F. -A. Marx, 1822-1903. Paris, Gauthier-Villars, s. d. ; I fasc. in-8°. (Hommage de M. A.Marx.) Détonation sous l'eau des substances explosives, par M. le Colonel Jacob. {Mémo- rial de l'Artillerie de la Marine, 40"= année, 2° série, t. XXXII, i" livraison, 1904.) Paris, Imprimerie nationale; i fasc. in-8°. Le mouvement de nos températures et la précession des équinoxes, par J. Péroche. Paris, Félix Alcan, 1904; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Du traitement simultané et économique da Mildiou, de l'Oidium, du Rot-brun, du Rlack-rot. par l'emploi de la bouillie bordelaise à petites doses, par M. J. Poitou, Bordeaux, E. Féretet (ils; Montpellier, C. Coulel ellils, 1904; i fasc. in-8°. (Hoinmage (le l'auteur. ) 336 ACADÉMIE DES SCIENCES. Annales médico-psychologiques, 8" série, t. XXVI, u" 1. juillet, août 1904. Paris, Masson et C"', i fasc. in-S". Annales de l'École nationale d'Agriculture de Montpellier ; nouvelle série, t. IV, fasc. I. Montpellier, 190^; i fasc. in-4°. Luigi Creniona et son œuvre mathématique, par Gino Loria. (E\tr. de la Bihlio- theca malhematica, série III, Vol. V, fasc. 2.) Leipzig, B. G. Teubner; 1 fasc. in-S». Obituary Notices of fêlions of the Royal Society, Part III, june 1904. Londres, Harrison et fils, 1904; i fasc. in-8°. The physiological action and antidotes of colubrine and vipérine snake venoms, hy Léonard Rogers. {Phil. Trans., B, Vol. CXCVII, 1904, p. 123-191.) Londres, 1904; I fasc. in-4°. Détermination quantitative du fluor par perte de poids, par Ramon Llord y Gamboa. Madrid, imp. Ricardo Rojas, 1904; i fasc. in-8°. Die Erde ein Elektromagnet oder das Gesetz des schrojfen Ueberganges: eine hypothèse aufgeslellt \on Marian Lukowski. Dorlniund, 1904; i fasc. in-8°. Das reine Glykogen, von M"" Z. Gatin-Grizewska, mit 1 Textfigur u. Tafel I u. II. (Extr. de Archiv fur die ges. Physiologie, t. Cil.) Bonn, 1904; 1 fasc. in-S". Die Wanderung des Glykogenes unter dem Einflusse des elektrischen Stromes, V. M""= Z. Gatin-Gruzewska. (Extr. de la même publication que le précédent, t. CIII.) Bonn, 1904; I fasc. in-8''. Das Molekulargesvicht des Glykogenes, v. M™" Z. Gatin-Gruzewska. (Exlr. de la même publication, t. GUI.) Bonn, Martin Hager, 1904; i fasc. in-S". The geographical Journal; vol. XXIV, n° 1, july 1904. Londres; i fasc. in-S". The University of Colorado studies; Vol. Il, n" 1, Boulder, Colo., 1904; i fasc. in-8°. Journal russe de l'Agriculture expérimentale, année 1908 et i" semestre 1904- [En langue russe.] Saint-Pétersbourg, Institut Forestier, 1908-1904; 8 fasc. in-S". (Envoi de M. le Prof. P. -S. Kossowitsch. ) ERRATA. (Séance du 4 juillet 1904.) Page 3-2, ligne 2, au lieu de Note de M. Emile Martin-, lisez Note de M. Emile Merlin. N" 4. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 25 juillet 1904.) MEiVIOlUES ET COMMUNICATIOiVS DUS MRMBRKS ET DES COKKKSPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. K.MiLE l'iCAiiD. — Sdi- une équation fonctionnelle î^â MM. Georges Lemoine et Paul Li;.MOrNE. — Ktude cliiniii|ue et géologique de diverses sources du Nord de .Madagascar 'i^i^ f>„Kes. M. !•:. IJicU-V-T. — Sur quelques faits relatils à l'observation des variations d'éclat des sulfure pliosplioresceots sous l'action ites raytins ÎN ou actions analogues ■>b\ CORRESPO.\DAIVCE. ^1. le Mi\isti:k 1)K l'I.sstriictiun I'Ublique informe 1. académie que le II' Congrès in- ternational de Botanl(|UC doit se réunir à Vienne du 12 au iS juin 190.! aôO .M. Alkued Angot. — Sur um,' relation entre les èiiininia et les niaxima des laclies s6-4 juillet. 277 M. 0. (iKRNii/,. — Sur la forme que prend l'iodiirr thalleux en sortant de dissolu- tinu... 27S ,VI. A. Uebikune. — Sur le plomb radio- actif, le radio-tellure et le polonium... 2S1 M. I..-A. llALLf ri-AU. — .\ction du zinc sur les tungstates de sodium 2t<3 .M. J. Cavalier. — Sur le pyrophosphate acide d'argent 28^ M. Gkouues V'iAUD. — Sur la composition des homologues du vert de Selnveinfurt.. 28ti MM. GuiNCHANT et Chrétien. — Chaleur de formation des trisulfures d'antimoine.... 288 MM. F. OsMOND et G. Cartald. — Sur le polissage el les phénomènes scientifiques connexes 2N11 MM. E.-E. Blaise et A. Courtot. — Sur l'acide vinyldiniéthylacétique 2i|! MM. Ch. MotjREU et M. Brachix. — .\cé- lones éthyléniques p-oxyalcoylées et ,3-oxy- phénolées. .\ction de l'Iiydroxylaniine el lie l'hydrazine 2g:'( M.M. L.-J. Simon el A. Conduche. — Action de l'éther oxalacétique sur les aldéhydes aromatiques en pré^ence de la {!-naphlyla- mine 297 M. V. Auger. — Action des chlorures d'acides sur les bases tertiaires possédant un noyau aroujatique 299 M. G. Quintaret. — Sur la disposition gé- nérale du système nerveux chez la ftissoa data var. oblonga ( Desmarel) 3ni M. C. Gerbkr. — Siliques emboîtées du Lepidiuni t-ï/Za/'s/j GG. Lcursignificalion. 3o2 .M. Wi.AUiMiR TicHojiiRow. — Sur les inclu- sions intracellulaires du parenchyme rhuriiu de certains fruits : iJattc, Kaki, Jujube, .\noiie et Chalef ■!"■) MM. Marcel Dubaru el Kexé Viguier. Su r l 'a na ton) ie des tu bercu les 1 VEuphoibia Inlisy .(07 M.M. Bouygues et Perreau. — Contribution à l'étude de la Nielle des feuilles de labac 3o9 MM P. Maze et \. PicuRiER. — Kecherclies sur le mécanisme de la combustion respi- ratoire. Production d'acide citrique par les citiomyces ■' ' ' M. G. Kriedel. — Sur la loi de Bravais el sur l'hypothèse réticulaiie -i' '1 M. Marcel Guédras. — Sur le lilon de barUine dit de « la Chamlelelte », prés Villefort -iii M. E. l'V Martonne. — Sur l'évolution de N° 4. SUITE DR LA TABLR DRS ARTICLES. Pages, la zone des dépressions subkarpaliques en Roumanie i'6 M. DE MONTESSUS DE Ballore. — La sismi- cilé, critérium de l'âge géologique d'une chaîne ou d'une région 3iS M. Julien Meyeb. — Sur la propriété que possèdent certaines portions du corps humain de projeter continuellement une émission pesante 33o MM. Jean Dobiel et K. Arkanouelsky. — Nouvelles données sur le rùle du .système Bulletin bibliographiquk Errata Pages, nerveux dans la funclinn du cœur .iaa M. Gustave Loisel. — Substances toxiques extraite» des œufs de Tortue et de Poule. 325 M. C. Phisalix. — Recherches sur le venin d'Abeilles 336 MM. L. Jammes et H. Mandoul. — Sur les propriétés bactéricides des sucs helmin- thiques 3'^9 MM. Vallée et Carré. — Sur la nature in- fectieuse de l'anémie du cheval 33i 333 336 PARIS. — IMPRIMERIE G AUTHI E R - V IL L A RS. Quai des Grands-Augustins, 55. Lt Gérant : (iauthibr-Villars. 2 »^^ 1904 -î^ç^c^ù SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIHES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. W 5(1^" Août 1904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DBS SCIENCES, yuai des Grands-Augustins. 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2'| mai 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de I.' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à rAcadémie. Cliaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /[S pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article I''''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus () pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de to pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membi-e de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la seinaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les jo pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris' part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus^ mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qi tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séancf blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sac étrangers à rAcadémie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de Y. demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Acadénjie. Article 3. Le bon à tirei- de chaque Membre doit être ri à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus l le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être ren temps, le titre seul du Mémoire est inséré dai Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyi Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. gures comp Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plane ni ligures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces fi pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administra fait un Rapport sur la situation des Comptes ren après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du ] sent Règlement. Les Savants étrangers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d< déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5 '. Autrement la présentation sera remise à la séance suivi ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 1^> AOUT 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. aiEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Organisation L^énéralc des recherches solaires Enregistremt Deslandres Enregistrement continu des éléments rariahles du Soleil, Note de M. H. « L'étude du Soleil, longtemps négligée, attire actuellement l'attention générale. T^a science américaine, en particulier, sous l'énergique impulsion de Langley et Haie, dirige vers le Soleil les grands instruments et les ressources considérables dont elle dispose; et, prochainement, l'organi- sation générale des études solaires doit être discutée aux congrès scienti- fiques de l'Exposition de Saint-Louis. Je présente ici mon opinion person- nelle sur celte importante question, que j'ai traitée déjà en partie dans plusieurs Mémoires déjà anciens, et à laquelle je suis préparé par quatorze années d'observations ininterrompues du Soleil. » L'étude du Soleil n'est pas seulement intéressante pour le philosophe, elle est utile pour tous les hommes; car les variations périodiques de la surface solaire, qui s'étendent, plus grandes encore, à son atmosphère, s'étendent aussi, dans une large mesure, à l'atmosphère et au champ ter- restre. Le grand problème de la prévision du temps est lié en partie à nos connaissances sur le Soleil. D'où la nécessité de donner la plus grande extension possible aux études solaires. » Déjà, dans plusieurs Notes, j'ai développé ces considérations et ces conclusions, que j'ai résumées en iSgS par la formule simple suivante : Il faut relever et enregistrer d'une manière continue tous les éléments variables du Soled('). Il faut faire, pour le Soleil, ce que l'on a fait, en Météorologie, (') Comptes rendus, t. CXVII, p. 716, el Journal (ta f Astronomie, ]u\n 189^; C. R., 1905, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N« 5.) l\^'> 338 ACADÉMIE DES SCIENCES. pour certains éléments de l'atmosphère et du champ terrestre: les appa- reils solaires sont plus compliqués, mais ils peuvent être moins nombreux, » L'examen rapide des observations actuelles du Soleil montrera com- bien le programme piécédent est loin de sa réalisation. En général, on se borne à l'étude de la surface, qui est facile avec des appareils simples. Les observations de la surface sont très nombreuses, mais souvent peu utiles, étant mal reliées entre elles. Celte remarque ne s'applique pas aux belles séries d'images de plusieurs observatoires (tels que Meudon et Lvon), ni sur- tout aux belles séries de photographies anglaises obtenues, avec des appa- reils identiques, dans trois observatoires très éloignés les uns des autres. J/observation n'est pas encore continue, bien que les variations soient jiarfois rapides autour des taches. » L'atmosphère solaire est un sujet d'études plus complexe et plus diffi- cile ; elle se divise pour nous en deux parties, séparées par le bord du Soleil, et que j'appelle atmosphère extérieure au bord ou extérieure ou du bord, atmosphère intérieure au bord on intérieure ou du disque. De même, les trois couches superposées qui la composent dans le sens de la hauteur se divisent en couche renversante extérieure et intérieure, chromosphère extérieure et intérieure, couronne extérieure et intérieure. » Or, depuis 18G8, la chromosphère extérieure et les protubérances sont étudiées facilement par l'observation oculaire avec le spectroscope; et, depuis cette date, elles sont relevées une fois chaque jour dans deux obser- vatoires italiens; d'autres observatoires se livrent aussi à la même étude, mais sans accord avec les précédents. Les protubérances ont des varia- tions plus rapides que les taches et gagneraient plus encore à un enregis- trement photographique continu. » L'atmosphère intérieure ou du disque est la partie la plus importante et aussi la plus difficile à observer ; elle exige le concours de la photographie et des appareils spéciaux compliqués et coûteux, à mouvements automa- tiques, appelés speclrohélio graphes ou speclrographcs à deux fentes. Aussi cette étude n'a-t-elle été organisée, à ma connaissance, que dans les deux observatoires de Yerkesetde Meudon, auxquels on peut joindre l'observa- toire privé d'Evershed. L'appareil isole avec une seconde fente la raie d'une vapeur solaire et reconstitue avec elle l'image même de cette vapeur. Avec la raie brillante renversée H ou K du calcium, qui a été isolée la pre- BuUelin de la Société aslrononiique, iqo2, p. /joS « 420, et Comptes rendus, t. CXXXVII,, p. 821. SÉANCE DU i" AoiiT igol. SSg mière, il donne l'image même de la chromos|îhère entière intérieure et extérieure. L'observatoire de Meudon a la série des chromosphères plioto- graphiées depuis iSgS à Paris et à Mendon (en général une seule épreuve par jour); de même, l'observatoire Yeikes a de belles séries. Mais l'appareil peut isoler aussi des raies noires, ce que j'ai fiiit en 1894, de manière à avoir la couche renversante intérieure; en général, pour les raies noires, des lunettes plus grandes et des appareils encore plus puissants sont nécessaires, et l'observatoire Yerkes est entré tout récemment dans cette voie. Comme le spectre solaire a j^lus de 20000 raies noires, il y a là un champ d'études extrêmement vaste, dont j'ai indiqué les propriétés gé- nérales en 1894, et qui conduit à déceler toutes les couches successives de vapeurs de l'atmosphère intérieure, et même peut-être la couronne. L'ob- servation est photographique et peut se prêter facilement à un enregistre- ment continu. » Un autre appareil qui complète le précédent, et que j'ai appelé spec- trographe des vitesses, a été établi à Meudon ; il enregistre les mouvements des vapeurs solaires dans la direction de la Terre; cet a|)pareil, qui est à mouvements automatiques, n'est pas encore aussi complet qu'd serait dé- sirable, à cause de l'insunîsance des crédits alloués; pour la même raison, il ne fonctionne que d'une manière intermittente. » Cej)endant, il ne suffit pas de relever les formes et les mouvements de la matière solaire, il faut suivre l'intensité de son rayonnement. Plusieurs observateurs, et Crova en particulier, mesurent le rayonnement caloriKque total; I^angley, d'autre part, enregistre l'intensité de régions déterminées du spectre. Or tous deux sont conduits à la conclusion probable que le rayonnement varie en intensité avec le temps. L'importance de celte étude et la nécessité de la poursuivre sans arrêt sont évidentes. Dans cette direc- tion, il reste encore beaucoup à faire; il reste à étudier le rayonnement solaire ultra-violet, important par ses actions électriques, et les effets du rayonnement solaire électromagnétique, du rayonnement cathodique et des émissions de particules électrisées (ions et électrons) parle Soleil. » En résumé, les recherches actuellement engagées sur le Soleil récla- ment une amélioration et une extension notables, et d'autres recherches intéressantes ne sont pas encore organisées. Je suis ainsi conduit aux propositions suivantes : » 1" Il convient d'organiser le plus tôt pùs.sible l'union et l'entente des astronomes pour toutes les r[uestions' relatives au Soleil, pour assurer le rendement maximum à chaque observation et la comparaison facile des 34o ACADÉMIE DES SCIENCES. résultats. Déj;i, en France, la Commission solaire de la Société agrono- mique a fait un effort dans ce sens, en réclamant à tous ses membres des images solaires de mêmes dimensions, obtenues dans des conditions aussi identiques que possible. Mais un Congrès général d'Astronomie pourrait seul poser des règles simples suivies par tous et faire un partage logique du travail à entreprendre. Même cette tâche serait mieux remplie par une Association permanente, organisée, comme les associations similaires, sous le contrôle de l'Association internationale des xicadémies. L'Association solaire aurait des réunions annuelles, où tous les peuples seraient repré- sentés, et, par les suffrages de ses membres, elle déciderait sur toutes les questions relatives au Soleil. T.a question solaire n'est-elle pas, par sa nature même, d'ordre international? » 2" L'atmosphère solaire intérieure offre un champ de recherches extrêmement vaste, à peine encore exploré, quifpromet une riche moisson; il faut le recommander aux établissements qui disposent de moyens suffi- sants. Je souhaite d'ailleurs que les pouvoirs publics, en France, accordent aux astronomes les crédits nécessaires à ces études nouvelles qui ont pris naissance dans notre pays, et qui doivent y recevoir leur développement le plus complet. » La mesure du rayonnement doit aussi fixer particulièrement 1 atten- tion. Il faut poursuivre les belles recherches de Crova et organiser, en montagne ou en ballon, la mesure du rayonnement ultra-violet et du pou- voir ionisant de la radiation solaire. » 3" Les observations solaires doivent être continues, autant que pos- sible par l'enregistrement photographique, comme les observations du champ magnétique terrestre. J'ai déjà proposé, en rSgS et 1894, des appa- reils automatiques poiu' l'enregistrement continu de la surface et de la chromosphère basse, movenne et supérieure; mais ces appareils sont plus coûteux à établir que les appareils ordinaires, et plus coûteux aussi a entretenir, par l'augmentation du personnel et des |)roduits photogra- phiques. La dépense a été jugée trop l'orte; elle n'est pas cependant au- dessus des ressources d'un grand État. Elle pourrait être supportée par l'Association solaire internationale que je préconise. » 4" f-PS enregistreurs solaires seront établis sur les ])oints du globe les plus favorables, où la clarté et la netteté des images seraient plus grandes que dans nos climats tempérés. J'ai signalé déjà les grands avantages que présentent à ce point de vue les hauts plateaux et le désert de l'Algérie. Les plateaux élevés, d'accès relativement facile, sont nombreux dans cette SÉANCE DU !'■'■ AOUT I9o4- 34 1 résjion, et la condition la plus importante, qui est la sécheresse de l'air, y est remplie à souhait. » 5° L'Association internationale aurait, entre autres attributions secon- daires, la charge de déterminer le sens précis de termes usuels définis d'une manière incomplète et de fixer définitivement les meilleurs termes à employer pour les choses nouvelles. » Je prends, par exemple, le mot protnherance; désigne-t-il seulement le prolongement élevé au-dessus de la chromosphère ou l'ensemble formé parce prolongement et sa base chromosphérique, qui, physiquement, sont inséparables? Les deux parties ont le même spectre, et à la base d'une protubérance la chromosphère est plus brillante. Haie emploie le mot seu- lement dans son sens restreint, alors que je lui ai donné souvent le sens large, mais en évitant, semble-l-il, toute ambiguïté. De là, cependant, dans la discussion quelques malentendus qu'une définition précise, acceptée par tous, ferait disparaître. » Je constate aussi une certaine confusion dans les termes qui désignent les nouvelles images de vapeurs solaires et les appareils qui les produisent. Ces derniers appareils ont été ap|)elés par Haie spec.trohélio graphes, et le nom est à peu près consacré par l'usage; mais remplit-il les conditions' à exiger d'un nom nouveau? On peut lui objecter que l'appareil s'applique à une source quelconque, aussi bien qu'au Soleil. Aussi, comme un carac- tère distinctif est la seconde.fente, ai-je appelé l'appareil spectrographe à deux fentes; le mot est un peu long. Un autre caractère distinctif, par rap- port au spectrographe ordinaire, est la mobilité, l'image étant formée par le mouvement d'une ligne lumineuse, ainsi que dans certains appareils anciens de photographie panoramique, et je suis conduit au mol spec/romo- hilographe. D'ailleurs j'ai indiqué d'autres appareils ayant le même but qui sont à trois fentes, isolent non plus une seule radiation, mais plusieurs radiations et peuvent être appelés polychromes, par opposition avec les précédents qui sont monochromes. Enfin, d'autres appareils mobiles enre- gistrent les vitesses des vapeurs au lieu des formes. » En résumé, je propose pour tous ces appareils le nom de spectrohélio- graphe, ou spectromohilo graphe, ou spectroriiohile, avec l'addition des termes simples suivants : à une ou deux ou trois fentes, monochrome ou poly- chrome, des formes ou des vitesses, à prismes ou à réseau, termes qui donnent une idée générale précise de leur nature. » Les images des vapeurs atmosphériques ont aussi reçu des noms très divers. Haie a appelé facules les plages brUlantes de ces images, les suppo- 342 ACADÉMIE DES SCIENCES. sant émises par des vapeurs confondues avec les facides; depuis igoS il leur donne le nom de Jlocciili, qui rappelle leia* forme. De mon côté, je les ai toujours considérées comme émises par des vajieurs de l'atmosphère et je lésai appelées Jlammes faculairex, pour rappeler leurs liens intimes avec les facules de la surface. Je propose le mot faculide, qui est {)lus court et a les mêmes avantages. » 1 jBS images dues aux raies brillantes renversées du calcium représentent certainement la chromosphère entière du Soleil, intérieure et extérieure, et il me paraît nécessaire de les appeler imai^es de la cliromosphcrc . » Les images des raies noires, d'autre part, représentent des couches dont le niveau et l'épaisseur sont différents et variables d'une raie à l'autre, et que l'on peut désigner ainsi : couche la ])kis basse, ou basse, ou moyenne, ou supérieure de telle vapeur, en ajoutant la longueur d'onde du milieu de la deuxième fente, comme l'a fait Haie dans son dernier Mémoire. Mais il faut indiquer en plus la dispersion qui peut être représentée par la lar- geur de la deuxième fente, exprimée à la fois en millimètres et en lon- gueurs d'onde. Le résultat est, en effet, très variable avec la dispersion. Ainsi la raie K offre trois raies de largeur décroissante K,, Rj, K, qui cor- respondent aux trois couches superposées, qui sont la couche renversante, la chroniosphère et la chromosphère supérieure. Or, avec une dispersion telle que les raies H et R sont écartées seulement de o'"'",4, le spectro- héliographe a les trois raies réunies dans sa deuxième fente et, donc, donne l'image des trois couches réunies; avec un écartement de 2™"', ainsi que dans l'appareil actuel de Meudon, on a seulement R, et R.,, c'est- à-dire la chromosphère entière; puis, avec un écartement de o'",i2, R3 seul est isolé, et l'on a la troisième couche seule. Les autres raies sont plus ou moins analogues à la raie R. Par exemple, la raie \l\o[\,S du ier, étudiée en 1894, avec un spectrohéliographe qui écarte H et R de 2"'", est isolée tout entière et fournit l'image de toute la vapeur ('). Avec une dispersion plus forte, on isolerait seulement la partie centrale de la raie, et l'image, due à une couche élevée de la vapeur, pourrait être différente. (') Hécemnienl, avec la mêiiie dispersion et l'aide île M. d'Azambnja, j'ai isolé des raies antres que À^o^jJ et les raies désignées dans ma Note du 6 juiu dernier, à savoir : ■^387, 8, 289,5 du fer, ^423 du calcium, X39o,G du silicium. Ces raies et les précédentes, qui sont semblables et oll'rent une raie centrale très noire et des bords dégradés, donnent toutes, en général, des jilagcs brillantes au-dessus des facules, et un réseau brillant, ([ni, paifois, a paru relativement pins intense que dans les images fournies par la raie brillante dii calcium. SÉANCE DU I^'' AOUT 1904. 343 Lorsque la dispersion augmente, on peut éliminer progressivement la lumière des couches basses et ne conserver dans l'image que la lumière des couches élevées ( ' ). » Les propositions précédentes seront présentées au Congrès astrono- mique de Saint-Louis, en même temps que les propositions analogues. A mon avis, il convient de les discuter seulement et de décider sur elles défi- nitivement dans un Congrès ultérieur. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses de divers aJenok dans la série ducyclohexane. Note de MM. Paul Sabatier et Alph. Mailhe. « Dans une précédente Communication (Comptes rendus, t. CXXXVIH, p. i32i) nous avons indiqué la synthèse d'alcools tertiaires issus du cy- clohexane et représentés par la formule générale ™"-'' R étant un résidu gras, aromatique, ou cyclohexanique. L'application des méthodes de M. Grignard au dérivé chloromagnésien du cyclohexane npus a permis de idéaliser la synthèse d'autres séries d'alcools, représentés par la formule générale C«H"— COH^J^,, où R et R' peuvent être de l'hydrogène ou des résidus hydrocarbonés de natures variées. » On part du cyclohexane synthétique (pie fournit si aisément l'hydro- génation directe du benzène en présence du nickel par la méthode Sa- batier et Senderens. L'action directe du chlore le transforme en dérivé monochloré qui bout à 142". Ce dernier réagit facilement sur le ma- gnésium en présence d'un peu d'iode. )) L Sur le chlorure de cyclohexylmagnésium ainsi obtenu, nous avons fait réagir diverses aldéhydes et cétones, et ensuite décomposé par l'eau la masse cristalline qui s'est produite. Chaque préparation a porté au moins sur une molécule-grammes de chlorocycloliexane. (') Le speclrohéliographe, à trois fentes et pnlyclirome, décrit dans la Note de juin dernier, permet de séparer les couches basses aussi bien que les couches élevées, et d'avoir l'image de ces couches basses plus exacte et plus complète. S/l/, ACADÉMIE DES SCIENCES. » Trioxymétliylèue. — Le Irioxyméthylène, réduit en poudre très fine, réaeit régulièrement : en employant un excès de ce produit, nous avons pu préparer en quelques heures, avec un assez bon rendement, le cydo- hexylcarhinol, C'H".CH-OH, qui bout à i8i" sous 705°"" (corr.). C'est un liquide d'odeur un peu camphrée, dl= o,c,\^, qui avait déjà été obtenu parZelinskià partir du cyclohexane du Caucase ('), et que MM. Bouveault et Blanc avaient préparé en appliquant leur méthode de réduction à l'hexa- hydrobenzoate d'éthyle {Comptes rendus . t. CKXXVII, 1903, p. 60). » Chauffé avec du chlorure de zinc anhydre, il donne le carbure éthy- lénique CH'" = CH=, bouillant à io5». < = 0,828. ). Par oxydation directe, il fournit l'aldéhyde C'H^'.COH (Bouveault). Nous avons préparé directement cette aldéhyde en appliquant la méthode instituée simultanément par M. Bodroux et par M. Tchitschibabine : action del'éther orthoformiquesur le chlorure decyclohexylmagnésium. La réac- tion, d'abord très modérée, a lieu plus énergiquement quand on a séparé par distillation une partie de l'éther employé comme dissolvant, et peut même devenir explosive, si l'on enlève trop d'éther : elle fournit une masse blanche solide qui, traitée par l'eau, abandonne l'acétal C<'H"CI1(0C'H')'-, liquide huileux d'odeur pénétrante, qui bout à log^-iio" sous ao"""". Cet acétal, bouilli pendant i heure et demie avec de l'acide suU'urique dilué, donne l'aldéhyde C«H"COH, liquide d'odeur suffocante, qui bout à i55°,5 (corr.) sous ySS'""; elle se combine avec le bisulfite de sodium et s'oxyde aisément en donnant l'acide hexahydrobenzoïque. » Elhanal. — Nous avons préparé, avec un rendement excellent, le cyclohexylméthylcarhinol aWCWOYiCW , lW]a [so\é par M. Bouveault selon la même voie (fi«/. Soc. chim., t. XXIX, p. io5o). C'est un liquide in- colore, d'odeur camphrée assez agréable, qui bout sans décomposition à 189° (corr.) sous 755""". < = 0,9436. » Par le chlorure de zmc, il fournit un carbure éthylénique bouillant ài35".< = o,842. » ValéraL — En faisant agir l'aldéhyde isoamylique, on obtient aisément le cyclohexylisolmlylcarbinol C' H" CHOHCH(CH=)% liquide d'odeur agréable à pointe de verveine, qui bout à i23" sous 20""". d", = 0,916. )> Son carbure éthylénique bout à 95" sous 20""". dl = o,845. » Cet alcool, traité par le mélange chromique, fournit la cétone C"H"COCH(CfP)% liquide incolore, d'odeur agréable de bananes, qui (M liiill. Soc. cliiiii.. mai igo/), P- •''74- SÉANCE DU i" AOUT igo/j. 345 bout à ii4" sous ao™"". Son oxime est constituée par des aiguilles qui fondent à 77". » Propanone. — En partant de l'acétone ordinaire, nous avons obtenu \q cycloJiexyldimcthylcarbinol C'''B.^*CO\\{CW)- , liquide incolore d'odeur camphrée intense, qui bout à 96° sous 20™™. rf" = 0,938. » Son carbure éthylénique bout à i5i° (corr.) sous la pression nor- male, dl = 0,864. » Benz-ylal. — L'essertce d'amandes amères conduit facilement au cyclohexyip/iénylcarbmol aWCEOUCnV, qui bout à 168" sous so""-" : ce sont des cristaux, d'odeur aromatique, qui fondent à 4i" : ds sont très solubles dans l'alcool et l'éther, d'oii ils cristallisent difficilement en masses radiées. » Son carbure éthylénique, C'H"' = Cil — Cil', bout ù i38" sous 30™™. «'^ = 0,982. » Cet alcool, oxydé par le mélange chromique, fournit la cétone C"H"COC"H', dont le point d'ébuUilion est peu différent; elle cristallise très aisément de sa solution élhérée, en beaux cristaux qui fondent à 5i". Son oxime se présente en aiguilles fines, brillantes, peu soluliles dans l'alcool, assez solubles dans l'éther ou la benzine, qui fondent à 157°. » Acétophénone. — Elle conduit au cyclohexylphënylmétkylcarhinol c«h".coh/^„jj,, liquide incolore, d'odeur agréable de fleurs de genêts, qui bout à 168° sous ao""™. dl = I ,043. Traité par le chlorure de zinc, il fournit un carbure éthylénique, bouillant à 139" sous 36""", ou à 260° sous 755™"". d'^ = 0,981 . » Benzophénone. — Au lieu du diphénvlcyclohexylcarbinol, que" l'on pouvait prévoir, nous avons obtenu seulement régénération de benzydrol C'H'CHOHCFI', fondant à 67", avec élimination corrélative de cyclo- hexène. Nous espérons toutefois arriver à réaliser la réaction régulière, en maintenant une température très basse. » II. L'action du formiate d'éthyle sur le chlorure de cyclohexylmagné- sium a lieu régulièrement ; on obtient une masse cristalline qui, décom- posée par l'eau, fournit avec un très bon rendement le dicyclohexylcar^ Z'//2o/C'-'H".CHOH.C"H". » C'est un corps solide d'odeur agréable de fruits, qui fond à 63" et bout à 166° sous 20"™. Le corps pur se solidifie en aiguilles mamelonnées ; dans l'éther, il cristallise en magnifiques lames rhonibiques. C. U., 1904, 3' Semestre. (T. CXXXIX, N° 5.) 46 346 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Son carbure élhylénique C" H'" = CH — C^^ H" , bout à 133° sous 20""". f/;; = 0,919. » Cet alcool, ox\ tlé par le mélange cliromique, donne la cétone C''H".CO.C«H", liquide d'odeur pénétrante, qui bout à i:jy"sous 20™™. f/J] = 0,986. Nous avons fait réagir cette cétone (^ de molécule) sur la quantité équivalente de chlorure de cyclohexylmagnésiuni; l'action se produit assez vivement et fournit un composé solide. Mais au lieu du iricyclohexylcarbinol, que nous espérions obtenir, nous n'avons isolé que du dicyclohexylcarbinol régénéré, avec départ simultané de cyclohexène. La réaction est donc analogue à celle que donne la bcnzophénone, et il y aura lieu de chercher si l'on ne peut pas la rendre fructueuse en opérant à température basse. » III. Nous avons également tenté de préparer le iricyclohexylcarbinol en suivant la méthode indiquée par M. Grignard, pour obtenir les alcools tertiaii-es du typeCOH.R\ savoir : réaction de l'oxychlorure de carbone sur le chlorure de cyclohexylmagnésium. Nous n'avons, ici encore, préparé que l'alcool secondaire C'^ H " . CHOU . C" H" . » BOTANIQUE. — Les caraclèrisliques des traces foliaires lubicaules ou anachoropteridiennes. Note de MM. G.-Eg. Bertrand et F. Cor- XAII.LE. « A. Pétioles, rachis principaux et grosses ramifications secondaires. — J. Dans les pétioles, les rachis principaux, et dans les grosses ramifica- tions des frondes à trace foliaire lubicaule ou anacJioropléridienne , la masse libéroligneuse est une chaîne binaire continue, à courbui-e inverse, c'est- à-dire concave vers la face postérieure de l'organe. La chaîne est ouverte au milieu de son arc antérieur. En divergeants , Y, la formule très simple de cette trace est c'est-à-dire qu'elle contient deux divergeants symétriques dont les pôles ligneux doubles sont nécessairement les marges de la trace (' ). (' ) C.-lùi. BERTiiAXuel F. CoRNAiLLE, Lcs régions d'une trace foliaire de Filicinée {Coniplcs rendus, 00 décembre 1901). SÉANCE DU l"' AOUT 1904. 3^7 » 2. En faisceaux bipolaires F la même trace s'écrit par suite : (^) ^^f-rC l! ')kFr. Y c'est-à-dire qu'elle contient un faisceau bipolaire médian F^' compris entre deux demi-faisceaux bipolaires |JFl", l^F^' rejetés en arrière. L'unique faisceau F^' est l'homologue de la totalité de Varc postérieur des frondes actuelles. Les demi-faisceaux U'/F'J', ^gF'J' sont de même les homologues des demi-arcs antérieurs de nos frondes, mais leur direction donnant à toute la chaîne une courbure concave en arrière. Cette forme de trace foliaire diffère de tout ce que l'on connaît chez les plantes actuelles; par contre, elle se retrouve comme caractéristique des traces zygoptéridiennes et botryoptéridienncs spécifiant ainsi une parenté très nette de trois grands types de Mégaphyllides fossiles, et opposant ces Inversicaténates à l'en- semble des autres Filicinées. » .3. Quand les demi-arcs antérieurs sont très longs comme dans Ana- choropteris pulchra. A. Decaisnii, ils s'enroulent en spirales à courbure in- verse. On ne connaît pas jusqu'ici de trace anachoroptéridienne à chaîne intérieure libre dans un contour fermé, ni avec plusieurs groupes trachéens sur les demi-arcs antérieurs. Cette valeur constante du demi-arc antérieur toujours représenté par un demi-faisceau très développé rappelle ce que l'on voit chez quelques Polypodiacées comme Microlepia Gonioptcris, Stra- thiopteris. » 4. Par suite de la courbure de la trace le bord antérieur de sa bande ligneuse est entourant par rapport à son bord postérieur ou externe. De même le liber antérieur est entourant par rapport au liber externe. Bois et liber sont exclusivement primaires et exactement au degré de spécialisation des mêmes tissus dans nos plantes actuelles. Les vaisseaux ligneux peuvent être obturés par des thylles (-). Les pôles ligneux sont en cupule. Pour une (') Cette orientation singulière a été remarquée par Corda. Elle a frappé Brongniart et M. B. Renault qui ont pu croire un moment à une erreur de Corda. Elle est établie avec certitude par l'écliantillon de Tiibicaulis solenites de Cotla sur lequel M. Slenzel a reconnu cette orientation dans .5i frondes encore en place autour du stipe (|ui les porte. Elle est d'accord avec le mode de ramification reconnu du pétiole. (2) Pseudo-tissu vasculaire tardif décrit par M. B. Renault. 348 ACADÉMIE DES SCIENCES,] part cette forme en cupule est due au mode de sortie des pièces latérales et à leur fréquence, » 5. L'émission des pièces sortantes dans les ramifications de la fronde est localisée pour chaque côté sur le début du demi-arc antérieur, à sa face irUerne, immédiatement contre le |iôle qui marque la marge. Par suite de la courbure de la trace le prélèvement peut se faire ici sans fermer la marge, rappelant, en cela, l'émission des nervures secondaires d'un Asplcniunï nidiis. Il n'y a donc originairement que deux files de pièces sor- tantes qui sont situées entre la f;ice interne de l'arc antérieur et la face antérieure de la fronde. La pièce latérale peut se ramifier très lût, comme on le voit dans le Tuhicaulis solenùes étudié par M. G. Stenzel. » 6. L'émission d'une pièce sortante prélève sur le demi-arc antérieur lin divergeant fermé à courbure inverse qui n'entraîne qu'une partie de ce dçmi-arc. Celui-ci en est à peine affaibli. Dans les grosses ramifications de VAn. Decaisnii la sortie est de suite un divergeant fermé avec liber intérieur ou à œil ouvert ( ' ). Dans An. elliptica le divergeant fermé est à œil plein. Il se transforme rapidement en une chaîne binaire fermée. Un peu plus haut celle-ci s'ouvre au milieu de son arc antérieur. » 7. La libération de la pièce sortante est lente. On voit souvent deux ou trois sorties en préparation près de chaque marge. A la chaîne binaire de la trace il faut donc ajouter, dans les formules développées, un nombre variable de divergeants fermés inverses. » 8. Ramifications supérieures de la fronde. — Dans les ramifications su- périeures de la fronde la trace tubicaule consiste en un divergeant fermé à courbure inverse et à œil plein. Elle reprend localement l'état de chaîne binaire inverse à termes très inégaux dans les régions où elle émet une pièce latérale. Les pièces latérales sont placées sur deux rangs. Il n'y a donc pas de changement dans le mode de courbure de la trace foliaire des régions supérieures de la fronde, la trace y conserve toujours sa courbure inverse ; le liber entourant est, par suite, un liber antérieur ou interne. » (') Le liber enfermé dans le divergeant à courljine inverse est un liber externe ou postérieur-. SÉANCE DU l"' AOIT igo/j. 349 CORRESPONDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Le 2* Fascicule du Tome I et le 2^ Fascicule du Tome III du « Traité de Chimie minérale « publié sous la direction de M. Moissan. (Présentés par M. Moissan.) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil faites à l'observatoire de Lyon {èquatorial Brûnner de o^'jiô) pendant le premier trimestre de 1904. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart, « Le nombre des jours d'observation pendant ce trimestre est de 54 et voici les principaux faits qui s'en déduisent : » Taches. — On a noté 35 groupes de taches avec une surface totale de 2572 millionièmes, au lieu de 33 groupes et 5439 millionièmes. » L'aire totale enregistrée n'atteint pas la moitié de sa valeur dans le trimestre précédent, mais la cause en est due à l'absence de taches aussi importantes que celles d'octobre et de novembre; cependant, en février, deux groupes, à + i3" et à — 19° de latitude, ont atteint la limite de visibi- lité à l'œil nu. » D'autre part, de même que pendant le trimestre |)récédent, il n'y a pas eu de Jours sans tac/tes; on en conclut que le phénomène des taches est décidément entré dans une période croissante d'activité. Le disque solaire n'a pas été noté dépourvu de taches depuis le 2 1 septembre dernier. A cet égard, la date correspondante du cycle précédent d'activité a été le 28 mars 1891, et la comparaison de l'intervalle qui sépare ces deux dates de l'époque moyenne du minimum qui les a précédées donne i , 6 an après le minimum de 1889 et 2,0 ans après celui de 1901. » Régions d'activité. — Le nombre et l'étendue de ces régions est aussi en augmentation : on note, en effet, 77 groupes de facules avec une surface totale de 86,0 millièmes au lieu de 64 groupes et 66,0 millièmes enre- gistrés précédemment. Quant à leur répartition entre les deux hémisphères, elle est un peu moins symétrique que dans le trimestre précédent : 35 groupes au sud au lieu de 33, et 42 au nord au lieu de 3r. 35o ACADEMIE DES SCIENCES. Tableai' I. Dates Nombre Pass. Laliluiles moyennes Surfaces extrêmes d'obser- au mér. — . ^ — -— — — moyennes d'observ. vations. central. S. N. réduites. Taches. J invicr 904. — 0 00. I- 9. 2 1,8 -23 3 3o- 2 3 2. S — ■'>1 ■S.'; 3o- 9 / 3,9 -14 i33 I-IO G (i,l — '9 ■>■" 9-1 3 2 8,') -1-12 G 4-1'-. 8 10, (i -1-18 l Kl )7-i8 2 17,9 -H24 (i l3-2"> 6 19,4 -1-21 274 23-28 2 22,0 — 13 170 23 I 23,8 — 12 J 23 1 24,6 + 19 4 28-3o 2 ■-5,3 —21 39 23 • 26, î -1-12 v> 16 j. Fc-vrici G I 2,5 6-14 7 9,4 C-16 8 10,4 i3 I .3,8 /|-20 5 «7,8 7-^7 9 22,9 -17 '7 +17 -iG 90 DatCî .Noraljrc l'ass. Laittudes moyennes Surfaces exirêaies d'obser- au niêr. - — ^ — -* — — ■ mnyennes (lob^prv. valions, central. S. N. rctluilcs. 27 10- Février (suite.) 23,0 2Î,8 —12 iSj. — Il .0 '7 ,' Mnrs. ■'- 5 3 2,2 — 13 157 10 I 4,4 -1-12 9 8-12 4 6,5 -H17 108 8-1 i 3 8,5 + 14 14 4-11 'J 10,2 — '9 24 10-21 9 .5,3 — iC) 1 1 j 23 I 19,7 -I-21 '7 21 I 20,4 — 21 77 I 5-2G 9 21,0 -hio 127 ï8-23 5 21,1 + 19 5o 20-2G G 24,9 -f-ii 173 22-3 I i; 27,6 -i-20 57 23-3 1 4 29,2 — 21 12 25- 2 5 3i ,0 -f-iG 88 -i8°,o -Hi5°,6 Janvier Février Mars . . Tableau II. — Dislribulion des taches en latitude. Totaux . . 190i. 90". 40°. 30°. 20". » » 3 10". 0". Somme. 7 2 5 i4 Nord. Somme. 0". 10". 20". 30". 6 6 9 21 » Totaux mensuels i3 8 Surfaces loiales réduites. 834 710 1028 2572 Tableau III. Janvier . . Février . . Mars Totaux . SqiI. 90°. 40". 30". S 5 I 9 I •., 4 1 4 5 7 718 Distribution des facules en latitude. 10". 0". Somme. » t6 i » 12 14 42 Totaux mensuels Somme. 0". 10 . 20 . 30" 40". 90". 9 » 5 4 » » 2 5 12 I 5 5 I ), 24 '4 ), / 5 'X n 28 ■ — — _ . 35 I 17 1 » 3 » 77 Surfaces tolales réduiles. 26,9 a5,5 33,6 86, o SÉANCE DU l"' AOIT 1904. 35 1 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les zéros des j onctions entières d'ordre entier. Note de M. Pierke Boutroux, prcsenlée par M. H. Poincaré. « MM. G. -H. Hardy et à A. Wiman ( ') ont récemment indiqué, indé- pendamment l'un de l'autre, une très remarquable généralisation du théo- rème de M. Picard sur les fonctions entières. M. Hardy s'est placé dans des cas particuliers, dont il a fait une étude approfondie. M. Wiman a con- sidéré des types généraux de fonctions, et il a tiémontré le théorème suivant : » Soient G ( s) une fonction entière d'ordre entier, g{ z ) une fonction d'ordre inférieur. Je supposerai, pour fixer les idées, que l'ordre de G(;) soit égal à son genre p. Admettons que le module maximum de G(v) soit comparable à g-''(log,)?....(logW,)P-._ ]\IC^\ Alors, si l'ordre du zéro de rang n, a„, de G{ z) est supérieur à [n{ lognr'^'. ..{ logi''i'rtJ" !■'',]''= u.{n ), l'ordre du zéro de rang n, a]^, de G(z) -\- g(z ) est nécessairement égala [j.. » Les fonctions de M. Wiman sont formées sur le môme type que celles que j'ai considérées au paragraphe 31 (première Partie) de mon Mémoire Sur quelques propriétés des fonctions entières (dans le cas particulier où le genre est nul, l'ordre étant égala 1). Effectivement, des valeurs appro- chées que j'ai calculées pour ces fonctions dans les di\erses régions du plan, on peut aisément déduire qu'elles satisfont au théorème de M. Wiman. Mais il y avait, entre les résultats de M. Wiman et les miens, une contra- diction a|)parente dont je me suis proposé de rechercher la raison. )» J'ai établi, en effet., qiie si | a,', | est de l'ordre de ;x(/z) le module maxi- mum de la fonction entière correspondante, soit G(z) -h g(^-), doit être, régulièrement, comparable à M(r)logr. Pour qu'il n'en soit pas ainsi il faut que les zéros f/ , du moins ceux qui déterminent l'ordre de | a,'J (') Les recheiclies de iVI. Hardy, datées du i4janviei' 1904, viennent de paraître dans les Proceedings of tlie Loiulun Malheinalical Society, sei'. 2, \ol. Il, pari I. Celles de M. Wiman se li'ouvenl dans VAi/ui' /or Mdllicinalily, Aslronuiiii ocli Fysik, \\)o!\. Band 1. 352 ACADÉMIE DES SCIENCES. (c'est-à-dire : à l'exclusion peut-être d'un ensemble partiel de zéros négli- geable par rapport à l'ensemble total), soient distribués de telle sorte que la série ^ — — soit semi-convergente et ait pour somme zéro. Cette dis- tribution ayant l'air d'être exceptionnelle, j'étais tenté de conclure que, des deux fonctions, souvent comparées l'une à l'autre, sin ^ et -; — . -^r^ — est la fonction régulière, au lieu que MM. Hardy et Wiman arrivent à une conclusion opposée. Pour lever la contradiction on est obligé d'admettre le théorème suivant : » Quel que soit g(^) [d'ordre inférieur à G(; )] la distribution des zéros de G(z) ■+- g(z), à l'exclusion peut-être d'un ensemble négligeable de zéros, est telle ejue la série V — —, étendue à ces zéros ail pour soinnie zéro. » Une démonstration directe de ce théorème semble difficile. Elle a été obtenue par M. Hardy pour la fonction particulière——- » Mais nous nous heurtons ici à un paradoxe. Soit par exemple/^ = i. Donnons-nous un ensemble arbitraire de zéros a, d'ordre a(/z)log« (ces zéros n'étant pas approximativement égaux et de signes contraires). Formons le produit de facteurs primaires correspondants G,(=). Quels que soientG,(z) et g{^), les zéros de G fz) -f- g(z)seront approximativement égaux et de signes contraires. Ainsi, la distribution des zéros de G, est arbitraire, et celle des zéros de G, + g obéit à une loi invariable. Ce paradoxe s'expli- quera si l'on songe que les propriétés du produit infini G, ne dépendent pas uniquement de ses zéros. Un facteur primaire se compose d'un facteur simple et d'une partie exponentielle. Or, dans les cas ordinaires, l'influence du facteur simple est prépondérante; dans les cas considérés ici cest au contraire l'influence de la partie exponentielle qui V emporte ( ' ). Il s'ensuit que l'étude des fonctions telles que G ou G, est un problème un peu factice. On croit étudier les propriétés des fonctions entières, et l'on étudie, en réalité, celles des exponentielles. » De là vient également qu'on peut obtenir des renseignements très (') On pourrait objecter que l'influence des parties e\ponentielles des facteurs pri- maires peut être neutralisée par l'adjonction d'un facteur e" -', H étant un polynôme. Mais cela, précisément, n'est pas le cas pour les fonctions de M. ^^'iman. Un module maximum égal à j\I(/') ne peut appartenir en eflét à une fonction e"'-', mais seulement à un produit de facteurs primaires. SÉANCE DU I*"' AOUT 1904. 353 précis sur la situalion des zéros des foiicLions tellesqiie G, (s) -+- g(z) (par exemple dans certains angles). C'est ce qu'a fait M. Hardy (') dans le cas de la fonction V{z) AÉRONAUTIQUE. — Sur la mesure indirecte de la vitesse propre des navires aériens. Noie de M. Paul Rexard. « La qualité maîtresse d'un navire aérien est s'a vitesse propre (^par rapport à l'air ambiant supposé immobile). Elle peut être mesurée directement ou indirectement. » La mesure directe n'a été exécutée que pour le ballon La France au moyen du loch aérien du colonel Ch. Renard. » On sait que la vitesse absolue U d'un navire aérien est la résultante de la vitesse du vent V et de la vitesse propre \V. Il est focile de mesurer U; on peut obtenir V par des observations anémométriques et arriver ainsi à la mesure indirecte de W. Celte méthode fut employée en 1899 et 1900 par M. le professeur Hergesell pour le ballon Zueppeiin. » Nous avons cherché à obtenir la vitesse propre par {'observation exclu- sive de vitesses absolues faciles à mesurer et à contrôler. » Le triangle des vitesses ABC {Jîg. i) fournit une relation entre la vitesse absolue mesurée U et trois inconnues qui sont les vitesses V et W et l'angle a du vent avec la vitesse absolue. Si l'on suppose que le vent n'a pas ciiangé, et qu'en laissant à la vitesse propre sa valeur on change son orientation, on obtient un deuxième triangle des vitesses ABC qui donne une relation entre la nouvelle vitesse absolue U' et les trois inconnues précédentes, car l'angle a' ne diffère de -/ que par un angle \ facile à mesurer. Une troisième expérience donnera un troisième triangle et une troisième équation. » Tel est le principe de la méthode. )) Si l'on fait plus de trois expériences, les équations obtenues seront compatibles entre elles si la direction et la vitesse du vent ainsi que la vitesse propre sont restées constantes. Ce qui se traduit géométriquement par la condition suivante : les points tels que C, C, C", C ', etc. {fig. 2) doivent être sur une même circonférence décrite avec un rayon W d'un centre B situé sous le vent à une distance du point de départ A égale à V. (') M. Hardy a fait savoir qu'il avait étudié au même point de vue les fonctions de la (orme 7r( H- — j, déjà considérées par M. Harnes (Transactions of tlir Royal Society, 1902). C. K., 1904. ï" Semestre. (T. C\\X1\, ^° 5.) /|7 354 ACADÉMIE DES SCIENCES, C'est le cercle que le colonel Renard a a[)pelé cercle des points abordables ou cercle des vitesses et qui joue un rôle si important dans les questions de navigation aérienne. » Supposons qu'on ait mesuré la vitesse absolue d'un navire aérien dans plusieurs directions différentes, une construction graphique fort simple Fia A Y^ B permettra d'en déduire la vitesse du vent et la vitesse propre. A partir d'un point A {fig- 2), on porte en AC, AC, AC", AC", etc. en grandeur et en direction les vitesses mesurées, on trace la circonférence passant par les points C, C, C", C", etc. ; soit B le centre de cette circonférence. En joi- enant AB on obtient en "randeur et en direction la vitesse du vent. La vitesse |jropre est égale aux rayons du cercle BC, BC, BC", BC", etc., dont les directions sont celles que l'on aura dû donner à l'axe du navire aérien pour obtenir les vitesses absolues correspondantes. » On peut remplacer la construction graphique par un calcul simple. » Pour eftectuer dans la pratique la mesure des vitesses absolues nécessaires à l'application de la méthode, aux sommets A, A', A", \"', A'*' d'un polygone {fig. 3), Fis. 3. on installe sur le sol des observatoires fix-es. Cliacun d'eux, est muni d'instruments per- mettant de faire des visées dans deuK azimuts respectivement peipendiculaires aux SÉANCE DU l'''' AOUT igo/i- 355 côtés adjacents du polygone. Nous donnons à cet ensemble d'observatoires le nom d'aérodrome. Le navire aérien devra décrire, comme l'indiquent les (lèches, un circuit composé d'éléments rectilignes parallèles aux côtés du polygone et raccordés par des courbes quelconques. )) La construction graphique et les calculs se simplifient beaucoup si l'on choisit convenablement la forme du polygone et notamment si l'on prend un aérodrome rectangulaire ou carré (fig- 4)- Fig. 4. Fig. 5. A V^ 3 i< Soient U,, U., U3, U4 les vitesses absolues mesurées parallèlement aux côtés. Portons ces vitesses à partir d'un point A (fig. 5). Dans ce cas, C1AC3 et C2AC4 sont des lignes droites, et le centre B du cercle des vi- tesses est le point de rencontre des perpendiculaires élevées aux milieux P et Q des droites C,C., et CoC^. Lu vitesse du vent AB et les vitesses pro- pres BC,, BCj, ... s'obtiennent donc instantanément. » Le calcul appliqué à ce cas particulier est très simjile et conduit atxx quatre équations suivantes ; ■) 1° Les quatre points C,, C., C3 et C,. seront sur un même cercle, et l'on a (0 U,U;,= UJJ,; » ■2° L'angle a. du vent avec la direction de la première vitesse absolue mesurée U, est donné par la formule tanga (3) » 3° La valeur V de la vitesse du vent est donnée par la relation (U,-U;,)^+(U,-UO\ v- = 356 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 4" La rilesse propre est donnée par la formule (4) w, = i^i:^Hi4iIli_±ui. ■4 » Le carré de la vitesse propre est donc égal à la moyenne des carrés des quatre vitesses absolues. » Les principes exposés ci-dessus ont, sur notre proposition, servi de base au règlement général sur les concours et records aéronautiques que vient de publier V Aéro-Club de France. » AÉHONAUTlQUli. — Sur les hélices sustenlalrices. Note de M. Edgar Tapfoukeau, présentée par M. Maurice Levy. « Dans la séance du 23 novembre dernier, M. Ch. Renard a présenté une Note sur la possibilité de soutenir en l'air un appareil volant du genre hélicoptère, en employant des moteurs à explosion dans leur état actuel de légèreté. » Partant des propriétés d'hélices spéciales étudiées à Chalais, M. Ch. Renard établit que le maximum de poids utile que peut soutenir en l'air un appareil à deux hélices est , . 7 — ^^ "" '1 ' expression qui montre (ju'en diminuant le |)()idsdu moteur par cheval ra,, le poids utile pourra atteindre des valeurs considérables, comme l'indique le Tableau suivant: CI,. 10. !). S. 7. (i. 5. 4. 3. ■>. 1. Z„, . . . 0,1 6o o,3o2 o,6i2 1,36 3,44 io,3 39,3 230 25o6 160000 » Pour obtenir Z,„, M. Ch. Renard discute l'expression du poids utile Z, en fonction du diamètre des hélices en mètres x et de la puissance du moteur en chevaux y. 2 2 Il est à remarquer que, dans la discussion, il n'est tenu compte à aucun moment de l'effort maximum que peuvent exercer les hélices, effort défini par la relation : B = lo.i-. Il s'ensuit tpie les résultats précédents ne SÉANCE DU l"' AOUT 1904. 357 doivent être acceptés qu'autant qu'ils sont compatibles avec cette condition de résistance. » L'effort limite que peut exercer, sans danger de rupture, un système de deux hélices de diamètres x et du type considéré est H^ax.= 2 X iox- = hx\ n Or, la poussée H en fonction de x et y étant H = «*'/' , il en résulte que les maxima du Tableau précédent ne seront acceptables qu'à la condi- tion de correspondre à des valeurs de x et >■ satisfaisant à ax^y^^bx'-; ce qui peut s'écrire, puisque nous ne considérons que des valeurs positives de a; et de j : 3. /aV- (2) x'-{jjy>o. )> Pourvoir dans quelles conditions cette relation est satisfaite, formons X' — ( Tj y, en substituant à x ei a y les valeurs qui correspondent au maximum Z„j. On trouve ainsi que l'inégalité (2) n'est vérifiée que si n Ce n'est donc que quand cj,^77 que les valeurs Z„, sont acceptables. M Cherchons maintenant la plus grande valeur du poids utile compatible avec la condition de résistance des hélices quand » Dans ce cas, il est facile d'établir que le maximum acceptable de Z correspond à un point de l'intersection de la surface définie par l'équation (3) z^= ax^y'^ — irs.,x^ — Ts^y dans laquelle a, w, et u.^ sont considérés comme fixes, et du cylindre para- bolique ayant .r'' = i- \ y comme directrice et des parallèles à os pour génératrices, l'our étudier les = de cette courbe, il suffît de la projeter sur 358 ACADÉMIE DES SCIENCES. le plan des xz parallèlement à oy. L'équation de cette projection est (4) z = bx'- — 2c7^.r' — cj, ( - ) X-. » On détermine facilement le maximum "(Sfi V- 27732 » En faisant ft= 20, cj^:=o,5, «^8.8), chiffi'es déterminés par M. Ch. Renard pour les hélices de qualité i,i4, on trouve que x = 3.9 et en donnant successivement à n, les valeurs 3, 2, i, on obtient les résul- tats groupés dans le Tableau suivant : n,. 3. 2. 1. Z,„ 220 25o6 160000 Z[i 189 340 677 )i On voit que, quand le poids du liioteur sera descendu à i'''^ pai" cheAal, ce n'est pas iGoooo''^ qu'on pourra soutenir en l'air, mais seulement 677''". » Il est très facile de déterniiner d'une façon analogue les valeurs de -, Z„ et Z[i qui correspondent aux différentes qualités d'hélices. Ainsi, pour la qualité maxima Q = 6, on trouve que r. = c)^^; il en résulte que, si le poids du moteur jjar cheval est ct, = 5''^^ (exemple envisagé dans la Note du 7 décembre igoS), ce n'est pas Z„,= 2000"*" environ qu'on pourra sou- tenir, mais seulement Z^, c'est-à-dire à peine 3oo''s. » Sans insister davantage, nous pouvons donc conclure que, si des expériences intéressantes sont déjà possibles, il n'en est pas moins vrai qu'il l'heure actuelle, quel que soit le poids du moteur par cheval et quel que soit le chiffre représentant la qualité de l'hélice considérée par le colonel Renard, sa résistance ne permet pas de soutenir, au moyen d'un hélicoptère, des poids aussi considérables que la seule considération du poi signifie que les points se rangent sur des paraboles avant pour axe commun l'axe des abscisses et pour sommet connnun l'origine îles coor- données. » Lorsque 6 n'est pas trop petit, les corps à molécule légère se rangent sur des paraboles à grand paramétre; pour 0, Az, C'-H*, on a sensiblement h =0,060. » Au contraire, les molécules lourdes se placent sur des paraboles à petit para- mètre; c'est le cas du groupe du chlore et du Jjrome; même dans le cas des corps à point critique très élevé, a reste alors généralement plus petit que i. )> Lorsque 8 est suffisamment petit, le poids de la molécule est indillerent et l'on voit la molécule la plus légère, celle de l'hydrogène, se placer sur la même parabole que riiexaiie normal (A =r. o,o425 ). » Les paraboles extrêmes connues jusqu'ici sont celles de l'éthvlène (6=:o,o63) et celle de l'iodure de benzène ib ^ o,o356). 0. 4/e 419 0,0877 575,2 374 633 38o 670 372 559,5 387 467,4 0,0444 569,4 45o 549,8 442 487 45. 5o8,3 453 537,6 442 5o6 , 7 466 523 , 1 463 549,2 464 53o,4 458 545,9 466 554,2 456 540,5 45o SÉANCE DU !"■ AOl T l<)o4- J^I » Ou [leiit tirer de là les conclusions suivantes : » i" Aux valeurs élevées de a {voisines de un) correspondent des corps don/, les températures critiques peuvent différer de plusieurs centaines de degrés. » En d'autres termes, dans les groupes {a = const.) qui correspondent aux valeurs de a voisines de un, les lois des états correspondants s'ap- pliquent à des corps dont les propriétés physiques peuvent être extrême- ment dilïérentes. )i 2" Les très basses valeurs de a ne peuvent être données que par des corps à point criiupie très bas. » Dans les groupes qui correspondent aux très basses valeurs de a, les lois des états correspondants ne s'appliquent qu'à des corps dont les tem- pératures critiques sont extrêmement voisines. » Pour des corps dont le point critique est voisin de celui de l'hydro- gène, l'hélium, par exemple, on peut affirmer à l'avance que l'on a sensi- blement _ a = o,o45\/0. » Pour l'hélium, la valeur de a devra être voisine de 0,2. » On a ainsi une relation à laquelle doivent obéir les liquides qui n'existent qu'au voisinage du zéro absolu. » OPTIQUE. — Sur l'indice de réfraction des solutions. Note de M. C. CiiÉMîVEAu, présentée [lar M. Potier. « J'ai indiqué récemment (') que la quantité A = /; — n^Ç^) caracté- risant l'influence d'un corps, dans ses dissohitions aqueuses, sur la marche des rayons lumineux est en général proportionnelle à la concentration C (teneur en grammes par litre). » M. Edmond Van Aubel ('') a cherché à vérifier si cette relation s'éten- dait aux solutions d'un corps dans d'autres dissolvants que l'eau et il trouve qu'elle ne s'applique pas plus aux solutions qu'aux mélanges. )) Je pense que la conclusion de M. Van Aubel provient de ce qu'il n'a pas tenu compte de la densité du dissolvant. (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 148.4. (■-) a est l'indice de la dissolution, n^ l'indice de l'eau calculé d'après son étal dilution dans la dissolution en admettant la loi de Gladstone. (^) Comptes rendus, t. CXVXIX, p. i-.',6. C. K., .yo4, j» Semestre. (T. CXX\I\, N° 5.) I" 36: ACADEMIE DES SCIENCES. » On trouve en effet, pour l'indice n^ du solvant dans la dissolution (la loi de Gladstone étant supposée vraie), la formule suivante, qui est générale : "rf= J + («i— ") (loo— /)) D, Di étant la densité réelle de la dissolution, d celle du solvant, p le poids de corps dissous dans loos de la solution, n^ l'indice ordinaire du solvant ('). » Si l'on fait ce calcul pour diverses solutions d'un corps on trouve que A ^ /; ^ — ii^i varie à peu jjrès proportionnellement à la concentration, tout au moins pour les disso- lutions ou mélanges indiqués par M. Van Aubel. Chlorure de lithium dans Tiilcool amylique (Andrews et Ende). dans l'eau (Chéneveau). (Dijkeu). bruiiiure irélhyléne. dans raIef)ol propylique (Schult ). 6,46. 5,71. J,o5 . 3,4o. 2,5-. 1 ,3o. o,65 . o, 000349 0,000 353 o,ooo352 o , 000 û 5 1 0,000 354 0,000 38 {^) o,ood38(2) 16,12. i3, 10. 9.99- 8,39. 6.77- I ,OD. 0,26. 0,000 346 0,000 344 K. 0,000348 o,ooo35o o,ooo35i 0,000 35 I o,ooo35i o,ooo352 llydrale"de chloral ( Hudolplii J O , O I . 20.95. 29,84. 40,73. 49.93- 60,09. 70,01. 80,09. 9o> '9- K. 0,000245 0,000244 0,000244 0,000245 0,000245 0,000245 0 , 000 245 0,000245 0,000 247 dans H^O. dans C-H'O. dans C hm::ii'. /'■ à 20", 2 K. à 44» K. i>. à 20°, 2 K. M4" /'■ " à 30°,) K. à kk' K. 80.. 0,000 3oi 0,000 3o4 80.. 0,000 3o2 0,000 302 60.. )) o,ooo3oo 5o. . o,ooo3oi 0,000 3o3 00.. 0,000 302 0,000 3o3 4o.. o,ooo3oo 0,000299 20.. o,ooo3oi 0,000 302 20.. 0,000 3oi 0,000296 20.. o,ooo3i6 0,000 3 14 10. . o,ooo3o4 0,000 3oi 10.. 0,000299 0,000299 10.. 0,000 324 o,ooo324 5. . o,ooo3i2 0,000 3o3 5.. 0,000271 0,000288 5.. o,ooo3i9 0,000 324 2. . o,ooo33 0,000 3 j 2.. 0,000 33 o,ooo3i 2.. 0,000 32 0,000 33 (') M. Van Aubel a remplacé dans cette formule —j par D,. Dans le cas de l'eau, j'avais posé -y = D, et D ne diflerait pas pratiquement de D,. (■■') Pour les teneurs aussi faibles, la précision des mesures ne permet pas de compter sur l'exactitude absolue du deuxième cliiflVe. SÉANCE DU r'' AOUT 1904. 363 » Il est intéressant de comparer les résultats obtenus avec le chlorure de lilhinm dissous dans l'eau et dans l'alcool amylique. On voit que R = ^ est sensiblement le même dans les deux cas. On peut donc dire que, pour ce sel, la nature du dissolvant n'intervient pas dans l'influence du corps dissous sur In marche de la lumière dans la dissolution. Il serait évidem- ment utile de faire un assez grand nombre d'expériences pour montrer la généralité de ce fait. » ÉLECTRICITÉ. — Sur l ampèremètre thermique à mercure. Note de M. C. Camichel, présentée par M. J. Violle. « ,T'ai l'honneur de soumettre à l'Académie la forme pratique que j'ai donnée à l'ampèremètre thermique à mercijre, appareil dont j'ai montré les avantages dans des Communications déjà anciennes (Comptes rendus, t. CXXV. 1897, et t. CXXVI, 1898). )) I. La méthode employée consiste à échauffer pendant i minute, au moyen du courant continu, une résistance de mercure placée à l'intérieur du réservoir d'un thermomètre à mercure qui rayonne dans une enceinte maintenue à 0°. » Voici en quelques mots la description de l'appareil (' ) : » Le courant arrive par une borne a flans un fil de platine plongeant dans un large godel A, qui contient du mercure et communique avec une des extrémités d'un tube Z, entouré par le réservoir R d'un thermomètre à mercure. Le courant sort du tube t par un deuxième godet B relié à une boi-ne b. )i La résistance intérieure de l'appareil (modèle )'""P-i»"»l',7 est environ i"!"", 5). Les godets A et B, le réservoir R sont enduits de noir de fumée et rayonnent à l'intérieur (l'une enceinte en fer noircie intérieurement et entourée de glace fondante; cette enceinte est desséchée par quelques grains de chlorure de calcium. Un dispositif facile à imaginer permet de replacer rumpèreraètre dans une situation toujours la même vis- à-vis des parois de l'enceinte. » Pour ramener l'appareil au zéro sans attendie trop longlemps, on fait plongéi' ilans un liain de mercuie, contenu à la partie inférieure de l'enceinte, une masse de ler 1^ : le mercure vient alors refroidir par son contact le réservoir tlieimométrique el il le ramène rapidement à 0°. Avant de faire nue mesure, on soulève le plongeur, et l'étuve reprend sa configuration primitive. » Le cournnt inconnu passe dans l'appareil pendant i minute. Leséléva- tions de température se lisent avec un viseur muni d'un réticule. (') Construit par M. Ilémol, avec une 1res grande habileté. 364 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Pour graduer l'appareil, on construit une courbe ayant comme abscisses les intensités du courant déterminées par un èlectrodynamométre- balance Pellat et comme ordonnées les élévations de température 9. Cette courbe est très voisine d'une parabole, 0 = ^-, si l'élévation de tempéra- ture du thermomètre ne dépasse pas quelques degrés centigrades, condi- tion facile à réaliser. » Dans l'un des modèles étudiés, i'""p.588 donnent un déplacement de la colonne mercurielle égal à i45'"'',3. Dans ces conditions, une augmen- tation de l'intensité du courant égale à -^ d'ampère produit une ascen- sion d^ = ikidi = 2 -. di = 2 ^|^> soit environ a divisions. )) H. Le remplissage du tube / exige des précautions spéciales, afin d'éliminer toutes traces d'air et d'humidité: on procède comme pour un baromètre. » III. Si l'on a affaire à un courant constant, on peut, au lieu de faire passer le courant pendant i minute seulement dans l'appareil, attendre que le mercure ait atteint une position fixe. Mais ce procédé a le grave incon- vénient d'exiger un temps considérable (20 minutes) pour chaque mesure; il ne convient donc qu'exceptionnellement. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'ammoniac sur Ir bromure de bore et sur le chlorure phosphoreux. Note de M. A. Joanxis. « Bromure de bore. — En faisant réagir l'amuioniac sec sur le bromure de bore refroidi vers — 10", on obtient, non une combinaison ammoniacale de bromure de bore, comme Tout indiqué divers expérimentateurs, mais une décomposition en imidure de bore et en bromure d'ammonium. Si l'on opère à 0°, on obtient le bromure d'ammonium ammoniacal, signalé pré- cédemment par M. Troost {Comptes rendus, t. XCII, p. 71 5) d'après l'équa- tion suivante : 2BoBr ' -H 27 Az H ' = (i( AzH" Br 3 Az H ') -H Bo- ( AzH)='. >. Celle formule exige 27™°' d'animoniac pour 2'""' de ohloiiire de bore. (J'ai Irouvé, dans deux expériences, ^7,04 el 27,4 au lieu de 27.) » Si on laisse alors la température s'élever vers 20°, le bromure ammo- niacal, dont la tension de dissociation est supérieure à une atmosphère, à celte température, se décompose sous la pression atmosphérique et il part SÉANCE DU l*"' AOUT 1904. 365 9™"' d'ammoniac pour 1'""' de cliloriirc de bore. (Trouvé : H, 77 et 8,93 au lieu de 9.) » Dans une expérience parliculière j'ai mesuré la tension de dissociation, à diverses températures, du produit qui se dissocie ainsi et j'ai trouvé des nombres très voisins de ceux qu'indique M. Troost pour le bromure tri- ammoniacal. Celte tension et la quantité d'ammoniacqui se dégage entre o" et 20" confirment bien l'existence du bromure d'ammonium dans les pro- duits de la réaction. » Pour faire ces expériences, j'ai opéré un peu aulremenl qu'avec le chlorure de bore {Comptes rendus, t. CXXXV, p. 1106). Dans un tube plein d'air sec, on intro- duit un poids connu de chlorure de bore contenu dans une petite ampoule scellée, que l'on brise à l'intérieur du tube; on mastique celui-ci à un tube de plomb commu- niquant avec de l'ammoniac liquéfié et sec et, sans chasser l'air, grâce à la pression de l'ammoniac, celui-ci pénètre dans le tube et réagit sur le bromure de bore, maintenu un peu au-dessous de 0°; la présence de l'air permet de modérer l'action fie l'ammo- niac. » J'ai obtenu dans ces conditions de riiiiidiire de bore Bo-(AzH )''; dans une expérience analogue, mais faile à une température beaucoup plus basse, — 78°, le chlorure de bore m'avait donné de l'amidure Bo(AzH^)' qui se décomposait lentement quand la température s'élevait, en imidin-e et gaz aminoniac. La volatilité du bromure de bore notammsMit moindre que celle du chlorure ne m'a pas permis d'emplover la même méthode ni d'opérer à une température aussi basse que celle qui m'avait donné l'ami- dure. T;imidure de bore se décompose d'ailleurs à son tour en dégaejeant de l'ammoniac. » Chlorure phosphoreux. — J'ai fait réagir l'ammoniac sur le chlorure phosphoreux en entraînant les vapeurs de ce corps par un courant d'hydro- gène pur et sec dans de l'ammoniac liquéfié et maintenu à — 78" pendant toute la durée de l'opération. Malgré cette basse tempéralrne et quoique ayant opéré très lentement je n'ai pu obtenir l'amidure P(AzH^)% mais soit un mélange d'amidure et d'imidure, soit plus probablement, à cause de la con.stance des résultats trouvés, un corps de formule AzH =P — A7.H=. » Une fois la réaction terminée, on laisse partira —23" tout l'ammoniac en excès; il ne reste plus que l'ammoniac combiné au chlorure d'ammo- nium (M. Troost, Comptes rendus, t. LXXXVJIl, |). 578) et la formule représente alors la réaction : P ( :P + 1 4 AzH' = 3(AzH^CI, 3AzH^) + AzH = P - AzH-. '^66 ACADÉMIE DES SCIENCES. » La formation (l'amidure exige iS"""' d'ammoniac et celle de l'imidnre i'^,5 |)our 1™°' de chlorure phosphoreux. J'ai trouvé i5,o4 et 1/4,09 au lieu de i4.o dans deux expériences où la vitesse d'introduction du chlorure de bore avait été très différente. » Celte formule exige encore que, lorsqu'on laisse remonter la tem- pérature à 0° et que le chlorure ammoniacal se dissocie, il se dégage 9'""' d'ammoniac pour )"■<>' de chlorure de bore (j'ai trouvé 8,82 et 9,06). » Entre o" et 100", il s'est dégagé 1°"^' d'ammoniac pour 2""' de chlo- rure phosphoreux, ce qu'exprime Téqualion suivante : 2(AzH = P — AzH-) = AzH^ -4- P-(AzH)^ » Cette décomposition exige plusieurs heures pour être complète. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage du bismuth par élcrtrolyse. Note de MM. A. Hollard et L. Iîertiaux. (I Le dosage du bismuth en présence d'autres métaux, comme le cuivre et le plomb, laisse beaucoup à désirer avec les méthodes connues jusqu'ici, surtout lorsque ces métaux sont en grande proportion. Nous avons été amenés à trouver des méthodes qui permettent un dosage très exact du bismuth, même en présence de fortes proportions de cuiA're et de plomb. » Séparation du bismuth et du cuivre. — I^a solution de ces métaux combinés à rélal (le siilfntes, ne contenant j)as un grand excès de SO'U-, est précipitée à l'ébulli- lion par de l'acide phosplioriqiie ajouté en excès. On laisse la précipitation s'achever ))endanl la nuit. Le lendemain, on fdtre et on lave avec de l'acide pliospliorique étendu ( P'°' d'acide de densité 1,711 étendu à 20*"'). Le lavage est complété (pour lacililer réliminalion du cuivre) par un la\age au sulfli\drate d'ammoniaque et au cyanure de potassium (loo"^™^ de ce liquide laveur doivent contenir 5s de C\ K et 5'"''' de AuiSli obtenu en saturant pai- H-'S de l'ammoniaque à 10 pour 100 de AzlI'). » I^e précipité de plios|)liale de bismuth est dissous dans de l'acide nitrique étendu (le son volume d'eau et celte solution est évaporée en présence de 12'='"' d'acide sulfu- rique jusqu'à ce qu'il se produise des fumées blanches sulfiiriqiies abondantes. Le bismuth a passé à l'état de pvrophosphale. On étend à 3oo''"' et l'on électrolyse avec un courant de o"'"?.!. Durée de l'éleclroljse : 24 heures. » On s'assure, par un essai colorimétriqiie à l'ammoniaque, que le bisinuUi déposé n'a pas entraîné du cuivre; ce mêlai, s'il s'en trouvait, serait dosé colorimétriquement : SÉANCE DU l" AOUT 1904. 367 Bi Bi Quanlilés pesées. o, 1000 o, 1000 Résultats exijériinciitaux. Quantités Bi déposé. O, ioo6 o, lOIO Bi pesées. Bi déposé ( ' ). s K i Accompaené de 0,1000 ©,0QQ2 1 • ( 0,020 de cuivre. Cu. [O „. ( Accompaffné de Bi . 0,1000 0,0002 < , ■ ( 0,020 de cuivre. Cu. 10 » Séparation du bismuth et du plomb. — La séparation du bismutli et du plomb à l'état de sulfates en présence d'un excès de SO'*H'- qui dissout Bi-(SO*)' et laisse inso- luble l'bSO* qu'on filtre, laisse beaucoup à désirer lorsque la proportion de plomb est grande. Le sulfate de plomb retient, en ellel, des quantités notables de bismuth. >i Si on laisse SO'Pb insoluble dans la solution sulfurique de bismuth et qu'on élec- trolyse le bismuth, le courant dépose, en même temps que la totalité du bismuth, une quantité appréciable de plomb. Nous évitons cette éleclroljse du plomb en ajoutant aii bain une quantité déterminée d'alcool qui insolubilise complètement le sulfate de plomb, sans entraver pour cela la précipitation rlectroljtique du bismuth. » Le bismuth et le plomb à l'état de nitrates sont évaporés avec 12*^"'' d'acide sulfu- rique, plus le nombre de centimètres cubes nécessaires à la combinaison de cet acide avec la quantité de bismuth et de plomb, soit o""', 3 pour le plomb et o'^"'',5 |)Our le bismuth. On n'aura d'ailleurs à tenir compte de ce supplément d'acide que lorsque l'analyse portera sur plus de is de l'alliage. On ai rèlé Févaporalion lorsque apparaissent avec abondance les fumées blatiches sulfuiiques. On laisse refroidir; on étend avec de l'eau à Soo'^^""' et l'on ajoute 35''"'' d'alcool absolu. On éleclioljse avec un courant de o"™!", I pendant 148 heures. M Nous avons pu, par ce procédé, séparer de très petites quantités de bismuth d'avec de grandes quantités de plomb, comme en témoignent les résultats suivants : Résultats expérimentaux. Quantités pesées. Bi déposé. Bi o,o5oo o,oâoS Pb 0,1 Bi o,o5oo 0,0477 Pb I Bi o,o5oo o,o5o5 Pb 5 Bi. Pb. Bi. Pb. Bi. Pb. Quiuitités pesées. Bi déposé o,o5oo 0 05l2 0,1 0 , o5oo 0 o5i8 I 0 , o3oo 0 o3i6 D (') Défalcation faite de 2"'s de cuivre qui accompagnaient ce bismuth et qu'on a dosés colorimétriquement. 368 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANATOMIE. — Sur rexislerice de trois sortes de cellules phagocytaires chez les Amphipodes normaux. Note de M. L. Bkuxtz, présentée par M. Yves Delage. n A ma connaissance, Kowalesky (1894) est le seul auteur qui se soit occupé de recherches concernant la phagocytose chez les Amphipodes. Ce savant auteur rapporte que chez le Talitre le tissu adipeux est constitué par deux sortes de cellules : 1° de grosses cellules, caractérisées par la présence d'une grande vacuole graisseuse; 2" de petites cellules « de même taille que » des globules sanguins. » (>es dernières seraient |)hagocytaires. » Depuis quelques mois j'ai eu l'occasion d'étudier expérimentalement la phagocytose chez les Gamrnarus pulex \j. (Nancy), Talilrus locusta Latr. (Roscoff ), et j'ai constaté que : » 1° Le tissu adipeux des Amphipodes n'est com|)osé que tles grosses cellules graisseuses. Les autres petites cellules dont parle Kowalesky ne sont que des globules sanguins phagocytaires arrêtés mécaniquement entre les cellules adipeuses. » 2° La phagocytose s'exerce par l'intermédiaire de trois sortes de cellules : a, les néphrocyles phagocytaires péricardiaux : h, les cellules du réseau capillaire artériel hépatique ; c, les jeunes globules sanguins. » Anatomie. — a. Les néphrocyles phagocytaires péricardiaux forment un revêtement autour du tube dorsal ainsi que dans son intérieur. Ces cellules ont été découvertes |)ar M. Cuénot (i83i), mais c'est Kowalesky (1894) qui montra leur rôle dans l'excrétion. Ce rôle fut cependant méconnu par les auteurs qui étudièrent ensuite le même sujet. » J'ai montré (igoS) que les cellules péricardiales étaient bien réelle- ment excrétrices, car elles éliminent les colorants liquides injectés dans la cavité générale. De plus j'ai reconnu leur rôle dans la phagocytose : elles capturent les particules solides d'encre de Chine injectée. » h. Les cellules du réseau capillaire artériel hépatique ont peut-êtie été déjà aperçues j)ar les auteurs qui se sont occupés de l'histologie du foie. Weber (1880) entre autres décrit, autour des tubes hépatiques, une tu- nique externe formant un réseau (séreuse en réseau) qui me semble cor- respondre à l'organe phagocytaire que je vais décrire. » Après injeclion d'encre de Cliine à un 'l'alilie, pai- exemple, on constate, sur une dissection faite pui- la l'ace ventrale, que les ileu\ paires de tubes liépatiques ajjpa- SÉANCE DU l" AOUT 1904. 36f) raissent recouvertes d'un superbe réseau très apparent, grâce à la couleur noire prise par les cellules phagocylaires. » Ce réseau s'étend dans toute la longueur du corps et n'eviste que sur la face ven- trale et les côtés des tubes du foie ciunnie on le constate facilement sur des coupes transversales. » Au microscope on constate que le réseau est formé de cellules disposées en série irrégulière bordant l'extrémité des branches ramifiées de vaisseaux sanguins. » Ces derniers se reconnaissent facilement, car on aperçoit dans leur intérieur de nombreux globules. Ces canaux sont les dernières ramifications des trois paires d'artères hépatiques décrites par Schneider (1899.). » Ces cellules phagocytaires se distinguent nettement des néphrocytes péricardiaiix parleur grande taille. Elles sont spliériques ou ovoïdes, me- surent environ 36i^ de diamètre. Elles possèdent une fine membrane, un cytoplasme vacuolaire et granuleux dans lequel on retrouve les particules d'encre de Chine. Chaque cellule possède un noyau, rarement deux. L'en- semble de ces cellules forme un puissant organe phagocytaire compa- rable à celui que M. Cuénot a signalé récemment (ic)o3) chez les Crustacés décapodes. Aussi proposerai-je d'appeler également artères hèpatico-pha- gocytaires, les artères hépatiques de Schneider. » c. L'étude microscopique du sang révèle l'existence de deux formes de globules sanguins différents par l'aspect et la taille. » Les uns plus petits, doués de mouvements amiboïdes actifs, mesurent environ loV"-. Ils ont une fine membrane, un cytoplasme dense et un gros noyau d'environ 8!^. Ceux-là seuls %or\\. phagocytaires. Les autres mesurent environ i^V-, ils présentent plus rare- ment des mouvements amiboïdes. Leur membrane est fine, le cyloplasma est bourré de grosses granulations (éosinophiles) et le noyau sphérique a également un diamètre d'environ 8l^. » Ces d&u-a formes de globules représentent fort probablement des stades d'évolution d'une même espèce, les plus petits étant les plus jeunes. Il existe du reste des formes intermédiaires. » Enfin, chez les jeunes globules, j'ai remarqué quelques divisions directes et, après avoir recherché en vain un organe globuligène, on peut penser que les globules sanguins ne se multiplient que par amitose. » Physiologie. — Les trois sortes de cellules décrites capturent les par- ticules solides d'encre de Chine injectée dans la cavité générale. » J'ai, de plus, constaté que les cellules du réseau hépatique, ainsi que les globules sanguins, phagocytent les bactéries du charbon. Les bacilles n'ont pu être mis en évidence dans les néphrocytes péricardiaux, car les c. R., 1904, 2' Semestre. (T. CXXM\, N" 5.) 49 370 ACADÉMIE DES SCIENCES. granulations de ces cellules se colorent par les couleurs employées en technique bactériologique. Toutes les cellules phagocytaires capturent la poudre de tournesol (tournesol insoluble d'orseille). Elles se colorent légèrement en rouge, ce qui indique une réaction faiblement acide. » ZOOLOGIE. — Su/' les urnes de Sipunculus nudus L. Note de M. F. Ladreyt. « Les conclusions exposées dans la présente Note sont les résultats de recherches poursuivies à la Station zoologique de Cette; elles nous pa- raissent de nature à donner une idée exacte de l'évolution et de la valeur morphologique des urnes. » A l'œsophage de Sipunculus nudus sont accolés deux tubes (1 ventral, i dorsal) limités en avant par l'anneau lenlaculaire dans lequel ils se jettent, en arrière, par le début de la spire intestinale où ils se terminent en cœcum. » Leur structure est extrêmement simple : une zone conjonctivo-musculaire que tapisse extérieurement et intérieurement un endotliélium dont certains éléments sont ciliés, tel est le schéma que nous en pouvons donner. En certains points de la paroi, les noyaux se divisent très activement par sténose; les éléments de néoformation sont aplatis, assez longuement étirés, leur diamètre varie entre il^ et 2!*, leur chromatine est en quelque sorte massive; les noyaux adultes sont plus vésiculeux, leur diamètre atteint jusqu'à lot"-, leur chromatine est décomposée en grains bien distincts disséminés sans ordre dans le karyoplasme. Au centre de ces accumulations nucléaires se trouve généralement une cellule endothéliale extrêmement aplatie, munie de cils fort longs, groupés en brosse. A cet ensemble (nids de noyaux que limitent extérieurement et intérieurement deux zones endothéliales), nous donnons le nom de bourgeons urni- gènes. Par une prolifération très active de leurs éléments les bourgeons urnigènes ne tardent pas à faire saillie dans la lumière des canaux. A cet état, ils présentent : i" une cellule fortement ciliée (vésicule sombre des auteurs) à protoplasme granuleux gt à noyau central; 2° une masse conjonctive creuse (vésicule claire des auteurs) reliée par un pédoncule à la paroi des tubes œsophagiens; vésicule claire et pédoncule sont exté- rieurement tapissés par les cellules endothéliales des canaux de Poli. )> De ces premières observations nous pouvons conclure : 1° chez Sipunculus nudus, tous les éléments essentiels de l'urne sont empruntés au tissu conjonctif des tubes de Poli et à l'endolliélium qui le tapisse; 2° la genèse des bourgeons urnigènes a lieu dans l'un ou l'autre des deux tubes œsophagiens et la prolifération conjonctive qui lui succède se produit à l'intérieur ou à l'extérieur des tubes. C'est par élirement et rupture du pédoncule que l'urne tombe dans la cavité des canaux de Poli ou dans le cœlome. » Que deviennent les noyaux tapissant l'urne à l'état de bourgeon? Ces éléments disparaissent sauf un ou deux destinés, l'un à la vésicule sombre, l'autre à la vésicule SÉANCE DU 1<"'' AOUT I()o/i. Syi claire. Nos préparations nous montrent clairement le processus que suit la dégéné- rescence nucléaire : i° le karjoplasme devient vacuolaire; 2° la chromatine se ras- semble en gros grains suivant le grand axe du noyau et forme une sorte d'anneau allongé; 3" la condensation se poursuivant dans le même sens, la chromatine affecte la forme d'un bâtonnet compact destiné à disparaître par résolution progressive dans le cytoplasme. » Comment les urnes bourgeonnant à l'intérieur des tubes de Poli (cavités sans communication avec le cœlonie) pénètrent-elles dans la cavité générale? Par diapédèse à travers les stomates intercellulaires des tubes œsophagiens. Nos préparations nous ont révélé deux modes de dissémination des éléments bourgeonnant dans les canaux de Poli : 1° au pied du tube ventral se forme un véritable bourgeon; même consti- tution, même contenu que les tubes de Poli. Cotte évagination conjonctive refoulant devant elle le péritoine grandit, se pédiculise et tombe dans le cœlome; 2° à l'inté- rieur des tubes de Poli, et en deux points opposés de la paroi, se produit une prolifé- ration très active du tissu conjonetlf; il en résulte la formation de deux bourgeons internes qui, par leur soudure, isolent une piirtie du tube. Cette partie se détache et tombe dans la cavité générale. Il est très probable i|ue ces sortes de bourgeons libèrent, comme pourrait le faire un kyste, les éléments i[u'ils renferment. » Conclusions. — 1" Les urnes de Sipiuiculiis niidus sont des organites détachés du corps de l'animal; 2" ce ne sont pas des Phagocytes (hypo- thèse de Métalnikoff), car aucune parcelle des matériaux agglutinés par les cils ne pénètre dans la cavité de l'urne; ces matériaux sont au contraire rejetés dans le cœloiue par une réversion très nette dans le sens des mou- vements ciliaires; 3" ce ne sont pas des parasites (Protozoaires ou Méso- zoaires), car rien dans l'évolution, la morphologie et la physiologie de ces éléments n'autorise cette hypothèse. » ZOOLOGIE. — Sur une Hémogrégarine de Psammodromus algirus. Note de M. H. SouLiÉ, présentée par M. A. Laveran. « En examinant le sang des Reptiles des envifons d'.4lger, j'ai trouvé, chez le Psammodromus algirus, une Hémogrégarine voisine de celles décrites par Billet ('), et surtout de Hœmogregarina Sergentium de Ch. NicoUe (de Timis) (-). » Les Psammodromus sont assez fréquemment parasités par ce Proto- zoaire; je l'ai trouvé cinq fois sur seize individus examinés^ soit environ (') A. Billet, Sociétc de Biologie, 9 juin 1900, 19 mars et 7 mai \\)o'\. (-) Cil. NicoLLE, Socicté de Biologie, 16 avril 1904. 372 ACADÉMIE DES SCIENCES. une fois sur trois. Tantôt le nombre des parasites est très faible; tantôt on en rencontre tous les deux ou trois champs; il arrive même qu'on a dans un même champ jusqu'à cinq parasites. J'ai presque toujours trouvé un parasite par hématie; très rarement, j'en ai observé deux. Même dans les cas où les parasites sont très nombreux, on n'observe aucune diminution de l'activité de l'animal, aucun trouble morbide apparent. » A Télal jeune, celle llémogrégarine se présente sous forme d'une lâche elliplique, de grandeur variable; les plus peliles ont des dimensions un peu inférieures à celles du novau du globule rouge el l'on trouve tous les intermédiaires jusqu'à la forme adulte. » Celle dernière est généralement réniforme, avec deux extrémités inégales, l'une renflée, l'autre plus mince. Cet amincissement et cet allongement sont variables; chez quelques rares individus, l'extrémité amincie se recourbe en bec mousse comme dans /y. curvirostris de iSillel. Les dimensions moyennes sont de i6H- de long; les plus grands éléments pouvant atteindre 22!^; la largeur est de 6!'- à St'-. » Les hématies parasitées augmentent de volume ; en même temps, leur substance se raréfie et finit par disparaître complètement. Par suite, elles perdent peu à peu leur affinité pour la matière colorante. Le nojau subit des modifications importantes. Il se colore d'une manière moins intense que celui des hématies normales. Il occupe géné- ralement la face plane du parasite; plus rarement, il est rejeté sur la face convexe. Très souvent, l'Hémogrégarine enfonce sa petite extrémité dans le noyau où elle creuse une dépression plus ou moins profonde, pouvant le diviser en deux fragments complè- tement distincts. Mais cette altération est rare; la règle est que le noyau reste indivis. II s'allonge en bojau et vient épouser exactement les contours du parasite, sur une longueur variable, quelquefois égale à la moitié de la circonférence. Le noyau se trouve ainsi refoulé dans des positions variables, tantôt à la région médiane, tantôt à Tun des pôles du globule. Le noyau diminue graduellement de volume, comme si rilémogréga- rine le consommait, après avoir consommé la substance de rhémalie. » On trouve des parasites libres, avec un reli(|uat plus ou moins considérable du noyau; quelquefois, mais rarement, ce reliquat a disparu, et l'Hémogrégarine est com- plètement libre dans le plasma. » Le parasite est entouré d'une membrane ayant une épaisseur moyenne de il^, pré- sentant sur la face plane un épaississement semi-circulaire de il'-, 5 à iV- de diamètre, à convexité tournée vers le corps de l'Hématozoaire. Cette membrane est bien mise eu évidence par la coloration au brun de Bismark et au bleu polychrome. Elle se colore irrégulièrement en rose pâle par la méthode de La\ eran. Le protoplasme prend une belle teinte bleu de ciel par ce dernier procédé. Intense chez les jeunes, la coloration est plus faible, moins uniforme, chez les individus plus âi;és; certains même ne se colorent pas du tout. La présence de granulations se teignant en rouge est exceptionnelle. Dans la partie moyenne du hile, on constate une masse proloplasmique dont la réaction colo- rante est la même que celle du noyau de l'hématie. Le noyau de l'Hémogrégarine, situe dans la partie moyenne, prend une belle coloration violette par le bleu azur et l'éosine. La masse nucléaire n'est pas compacte; elle est constituée par des filaments nucléaires plus ou moins denses. SÉANCE DU i" AOUT lgol^. 373 » Les frottis du foie montrent des parasites assez nombreux, intraglobulaires ou libres. Dans les frottis de rate, les parasites sont rares et ont les mêmes caractères que ceux du foie. » Sur ces mêmes frottis, on trouve de rares kystes extraglobulaires, renfermant un nombre variable de divisions; je crois devoir les rapporter à des stades de reproduc- tion; mais je les ai trop rarement observés pour avoir une idée complèle du processus de multiplication endogène du parasite. » Je propose de désigner cette Hémogrégarine sous le nom de Hœmogre- garina psammodromi . » MINÉRALOGIE. — Sur la slrudure du milieu cristallin. Note de M. G. Friedel, présentée par M. Michel Lévy. « Le réseau cristallin déterminé par la loi des troncatures rationnelles simples, précisée sous la forme de la loi de Bravais, et supposé, en vertu de l'hypothèse de Bravais, être le réseau des points analogues, jouit de la propriété essentielle suivante : il se construit indifféremment sur un point quelcoiujue du milieu et en fait connaître tous les analogues. Il est donc essentiellement indéfini en position. Un point quelconque du milieu étant donné, la maille du réseau construit sur ce point ne contient que des points qui ne sont pas analogues au premier et contient un exemplaire et un seul de chacun de ces points non analogues. Il suffit de déplacer ce réseau parallèlement à lui-même pour obtenir tous les analogues d'un quelconque de ces points. En d'autres termes le milieu cristallin est pério- dique. La maille est la forme de sa période ilans l'espace. » Quant au contenu de la maille, on ne sait rien a priori sur lui, et il est indifférent de le supposer continu ou discontinu. Cela n'a même de sens que si l'on précise les propriétés par lesquelles on convient de distinguer les éléments matériels du vide supposé qui les entoure. En faisant abstrac- tion impliciteiuent de ce vide et en condensant toute la matière de la maille en une tnolécule cris tallo graphique (Mallard) ou une particule complexe (Wallerant) supposées distinctes et distantes des voisines, on a créé une série de conlusions de mots qui, sans aucun profit, n'ont apporté qu'un trouble inextricable dans la cristallographie. » Si la matière est supposée discontinue, il n'existe aucune raison de l'imaginer condensée dans chaque maille en un amas unique, distant des voisins. On doit la supposer répartie un peu partout dans la maille, et 3yf\ ACADÉMIE DES SCIENCES. d'une manière sur laquelle les deux lois fondamentales ne nous donnent aucun renseignement. Et dans tous les cas l'élément qui, répété périodi- quement en réseau, constitue le milieu cristallin, doit être conçu comme comprenant non seulement la matière imaginée, mais le lùde exactement aussi important qui l'entoure et dont on n'a pas le droit de faire abstraction. On peut donner à cet élément, dont la forme n'est autre chose que la maille du réseau, le mot de mo/î/" cristallin. » De cette notion, qui consiste simplement à ne pas introduire une hypothèse inutile, découle immédiatement l'interprétation de la mériédrie dans l'hypothèse réticulaire : » IjC motif, qui varie selon la position du réseau (lequel se construit sur un point quelconque et n'est pas localisé dans l'espace), peut présenter, pour certaines positions du réseau, une certaine symétrie. Cette symétrie peut être la même que celle du réseau : le cristal est alors holoèdre. )> Elle peut aussi être moindre que celle du réseau : le cristal est mérièdre. Mais elle ne peut être supérieure à celle du réseau, car tout clément de svmétrie du motif appartient avant tout à sa forme extérieure, qui est celle de la maille. Dans l'idée de la molécule crislallo graphique ou de \ix particule complexe, cet élément hypothétique, qui n'est pas contigu avec ses voisins, peut être conçu comme ayant une symétrie supérieure à celle du réseau, et l'on doit alors expliquer, par des considérations mécaniques des plus contestables, pourquoi le fait ne paraît pas se produire. La diffi- culté, ainsi que beaucoup d'autres, est introduite uniquement par l'inven- tion de la molécule crist allô graphique et par la suppression arbitraire du vide qui l'entoure. En réalité c'est employer une expression dépourvue de sens que de parler d'élément cristallin plus symétrique que le réseau. Il suffit, pour s'en rendre compte, de ne pas faire l'hypothèse inutile de la molécule crislallo graphique , et de considérer, au lieu de cet élément cris- tallin tronqué, le remplissage complet de la maille, c'est-à-dire le motif. » Les modifications brusques de symétrie sans destruction de l'édifice cristallin, c'est-à-dire les transformations polymorphiques, conduisent à concevoir le milieu cristallin comme composé de particules identiques, distantes, mais diversement orientées. Ces particules sont supposées capables de tourner autour d'un de leurs points que l'on peut appeler leur centre. Ens'orientant de diverses façons, et sans que leurs centres subissent de déplacement notable, elles constituent des groupes de diverses symé- tries. En sorte que par une simple rotation des particules, sans déplacement appréciable de leurs centres, le réseau cristallin peut se modifier du tout SÉANCE DU I^'' AOUT T904. 375 au tout ainsi que le motif corresjîondant. C'est l'idée de Mallard. Elle est contraire à l'iiloe de molécule cri s t allô graphique, mais aucune objection ne peut être élevée contre elle du moment que l'on abandonne cette idée inu- tile. Celte théorie rend compte des transformations polymorphiques, et aussi du fait connu que les diverses formes polymorphes d'un même composé ont des paramètres en rapports simples. Leurs réseaux cristallins sont en effet des multiples simples d'un même réseau, qui est celui des centres des particules. Ce réseau fixe des centres des particules identiques et diversement orientées peut être appelé le réseau malériel du cristal. Il est très différent, comme conception, du réseau cristallin. C'est un réseau fixe, localisé, applicable à un seul point qui est le centre des particules, et non à tous les points du milieu. Comme forme, il est aussi en général dif- férent du réseau cristallin, qui en est un multiple. Et il n'est nullement astreint à être un réseau de parallélépipèdes, mais peut être un réseau de polyèdres quelconques contigus. » Le réseau matériel, puisqu'il se conserve dans les diverses formes polymorphes d'un même composé chimique, est donc caractéristiqvie de la molécule chimique. En sorte que l'hypothèse la plus simple est d'admettre que les particules hypothétiques dont il exprime la répartition sont les molécules chimiques elles-mêmes. )) Le réseau matériel reste encore complètement inconnu pour la grande majorité des espèces. Pour se guider dans les hypothèses que l'on peut faire à son sujet, on dispose actuellement de trois ordres de faits : » 1° Avant tout, les transformations polymorphiques, base de l'hypo- thèse du réseau matériel ; » 2° Les macles artificielles et surtout les glissements, phénomènes dans lesquels on voit des points du milieu, non analogues entre eux, devenir analogues, et inversement. D'où l'on peut souvent conclure à l'existence, en tel point de la maille du réseau cristallin, de particules identiques, quoique non identiquement orientées. Leurs centres sont des nœuds du réseau matériel ; » 3° L'étude détaillée des formes cristallines et clivages, et la compa- raison de leur importance physique avec leur densité réticulaire. Tandis que le réseau cristallin est en général déterminé sans ambiguïté par les faces et clivages principaux, on voit souvent certaines faces, ou même clivages accessoires, dont la densité réticulaire serait très faible dans ce réseau cristallin, paraître malgré cela dans toute une série d'espèces à réseaux polymorphes (séries des pyroxènes et amphiboles, des humiles, de la 376 ACADÉMIE DES SCIENCES. chabasie, etc.). Leur étude tend à montrer que ce sont des plans dont la densité réticulaire est grande dans le réseau matériel. En sorte que celui-ci transparaît, pour ainsi dire, à travers les indications dominantes du réseau cristallin. » Nous ne pouvons ici qu'affirmer ces résultats, qui seront détaillés dans un Mémoire plus étendu {Bulletin Je la Soriété de V Industiie minérale). » GÉOLOGIE. — Sur des gisements calloviens de la frontière marocaine. Note de MM. Louis Gentil et Paul Lemoi.\e, présentée par M. A. Lacroix. « Nous avons récemment reçu, au laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences, des éléments d'une faune jurassique recueillis par les soins du lieutenant P. Bavière ('), au sud de Lalla Marnia, sur la frontière maro- caine. M. Henri Douvillé a bien voulu nous communiquer, d'autre part, des matériaux de la même faune, rapportés de la même région par le lieu- tenant Quoniam. L'ensemble de tous ces documents paléontologiques, représentés presque exclusivement par des Céphalopodes, a fait l'objet d'une étude que nous allons résumer dans la présente Note. Nous prions les lieutenants Bavière et Quoniam et notre éminent maître M. Henri Douvillé, d'agréer l'expression de notre sincère reconnaissance. )) Les fossiles qui nous occupent proviennent de trois gisements, répartis sur une longueur d'une dizaine de kilomètres, exactement à cheval sur la frontière qu'on est convenu de marquer sur les cartes. » La situation géographique de ces gisements fossilifères est facile à définir : » Le bassin tertiaire de la Tafna est limité, au sud, par un massi/ secondaire. La partie occidentale de ce massif longe, entre Tlemcen et Ghar Rouban, la vallée de la Moyenne Tafna et se prolonge au delà, au Maroc, en fomianl la bordure méridionale de la plaine des Angad ou plaine d'Oujda. » La carte géologique au g^,^,'^„„ de l'Algérie (édition de 1900) indique, dans la région qui nous intéi'esse, un dôme allongé de schistes primaires, parallèle à la direc- tion générale de la chaîne et montrant, sur ses flancs, soit du Lias, soit le terrain re- présenté par les lettresy'o de la légende (Callovo-Oxfordien). (') Le lieutenant Bavière a déjà fourni à M. llaug des éléments d'une très riche faune dévonienne recueillie dans la région d'Igli. On ne saurait trop louer le zèle de cet officier distingué. SÉANCE DU I" AOUT 1904. 877 )) C'est dans la bande septentrionale de ce terrain qu'ont été récoltés, à des altitudes variant de 900™ à 1 100™, les Céphalopodes suivants : » i" Gisement de M. Quoniam (revers nord du Ras Asfour, vers 1000™ d'altitude). » Eeineckeia du groupe R. anceps {R. Rei'ili P. et B. ; R. cf. Stuebeli Steinmann) ; Rein, sp.; Perisphinctes cf. annularis Rein.; Per. du gr. de P. sulciferus 0])]>t\; Oppelia sp.; Phyllocei-as Zignodianum à'Ovh.; Ph. Hommairei d'Orb.; Ph.sp.; Belemnites sp. » ?," Gisement de M. Bavière (montagne du Ras Asfour, à l'ouest du précédent, vers 1 100™ d'altitude. » Reineckeia du groupe de R. anceps : R. /^c/mj Steinm. ; R. Greppini (Oppe\) Neumayr; Macrocrphalites niacrocephaliis Schlot.; Perisphinctes ci. promiscuusYiu- kowski ; Phylloceras Zignodianum d'Orb. ; Ly laceras Adelae d'Orb.; Belemnites sp. » Les mêmes formes se retrouvent à une dizaine de kilomètres à l'ouest, montrant ainsi l'extension, au Maroc, du même horizon jurassique. » Tous ces fossiles se trouvent engages dans un calcaire noir, dur, compact, formant des bancs assez fortement relevés sur les schistes pri- maires ou schistes de Ghar Roithan sur lesquels ils sont Iransgressifs. » La liste qui précède montre qu'il s'agit nettement du Callovien; mais la séparation des deux zones inférieures de cet étage n'a pas été faite, puisque nous avons à la fois des Macrocephalites et des Reineckeia du groupe de 7?. anceps. )> Ces gisements fossilifères sont à rap|)rocher, par leur faciès, de ceux analogues de la Provence, en particulier de celui de Chabrières, étudié par M. E. Haug ('). » Ils s'éloignent, au contraire, des gisements du même âge signalés par l'un de nous dans la région littorale algérienne située à l'ouest d'Oran, no- tamment dans la montagne du Santa-Cruz et dans le massif des Traras (-). Le Callovien est, en effet, représenté dans cette zone septentrionale par des schistes argileux noirâtres à Posidonomya alpina A. Gras avec des traces très rares de Céphalopodes, comme un Peltoceras du groupe de P. caprbitim Quenst. L'âge de ces schistes ne saurait d'ailleurs faire de doute par suite de leur situation concordante au-dessous de l'Oxfordien à Cardioceras cor- (') E. Hacg, Les chaînes subalpines entre Gap et Digne {Bull. Sen'. Carte géol., 1891, p. 98). C) L. Gentil, Esquisse slratigraphique et pèirographiquc du Bassin de la Tafna. Alger, 1902, p. 17/4-176. G. R., igo;!, 1' Semestre. (T. CXXXIX, N" 5.) 5o 378 ACADÉMIE DES SCIENCES. dalum SoNV. el, d'autre part, à cause de leur analogie parfaite avec les schistes à Posidonomya alpina A. Gras du sud-est de la France (' ). » Nous dégageons des faits qui précèdent les conclusions suivantes : » 1° Le Callovien existe à la frontière marocaine septentrionale, avec deux faciès distincts : l'un, représenté par des schistes à Posidinies, doit être mis en parallèle avec le faciès dauphinois du Callovien de la région subalpine; l'autre, représenté par le calcaire à Céphalopodes du Ras Asfour. Il est intéressant de faire remarquer qu'une étendue de So*"'" à peine, occupée par la dépression néogène de la Moyenne Tafna, sépare ces deux faciès, dans les Traras et la région de Gliar Ilouban et que, par conséquent, le changement de faciès se fait très rapidement, ce qui complète l'analogie avec ce qui a été observé par M. Haug dans la région de Digne; » 1° De même que dans les chaînes subalpines ce changement brusque doit être attribue, en Algérie, à des variations de profondeur de la mer callovienne. M Ces observations montrent que sur de faibles étendues un même horizon peut se présenter sous des aspects très différents. Elles devront mettre en garde les géologues, au Maroc, contre les assimilations à grande distance de couches non fossihfères : ces assimilations ne devront être faites qu'avec la plus grande réserve. » PÉTROGRAPHIE. — Sur les roches érup/ives rapportées par la mission Niger- Bé noué-Tchad. Note de M. Henry Hubert, présentée par M. A. Lacroix. ) ijo"' d'élévation ». De l'amont à l'aval il y a trois chutes successives, » d'abord une cascade de 6" à 8" sur une longueur de 5o™, puis une » seconde de 8"' à 10'" qui se déverse dans une cuvette de laquelle le fleuve » saute en une cataracte de 60™ au-dessus du gouffre « ('). » C'est dans cette partie accidentée que le commandant Lenfant a recueilli les roches que j'ai étudiées dans le laboratoire de Minéralogie du Muséum. » Celles qui constituent les cataractes sont fonnées par un granitc porphyroïdc à grands cristaux rosés de microcline, renfermant de l'ortliose, de l'albite, de la biotite et de la hornblende; ce granité présente une grande analogie avec celui qui encaisse les rapides du Niger au voisinage de Kendadji (-) et avec celui de la cataracte du Nil à Syène. » A 20'"° en aval de M'Bourao, la rivière coule sur une roche se délitant en forme de dalles; elle est constituée par une rhyolile à œgyrine; celle-ci présente les mêmes particularités de structure que celle du Tchad, décrite par M. Gentil dans une Note précédente. Le feldspath y est de l'orlhose faculée d'anorlhose; quant à l'élément fer- rugineux microlitique, il est uniquement formé par de l'acgyrine. Il y a lieu en outre de signaler des phénocristaux d'amphibole triclinique (cossyrile). d'un brun tellement foncé qu'ils sont presque opaques. » Ces roches sont malheureusement très altérées et les minéraux ferro- alcalins y sont le plus souvent transformés en limonite. )) La découverte de ces rhyolites à îegyrine acquiert de l'importance par suite de la rencontre de roches analogues qui vient d'être faite au lac Tchad; on voit comment le rôle que jouent les roches éruptives alcalines apparaît de plus en plus considérable dans la constitution du continent africain, au fur et à mesure que se complète la connaissance de l'histoire géologique de celui-ci. » HYDROGRAPHIE. — Nouvelles observations sur la dernière transgression de la Méditerranée. Note de M. Ph. Negris, présentée par M. Albert Gaudry. « Les môles anciens de Leucade, dont j'ai eu l'honneur d'entretenir l'Académie dans un précédent Mémoire, ne sont pas les seuls vestiges anti- (•) Lenfant, Bull. Soc. géogvapli., t. IX, 1904, p- 2. (*) H. HuBKRT, Bull. Muséum Hist. nat., igoS, p. /iSi. 38o ACADÉMIE DES SCIENCES. ques qui nous donnent des points de repère pour évaluer la quantité dont la mer s'est élevée depuis l'antiquité. » Un pont, sans doute romain, reliant Leucade au continent et ayant looo™ environ de longueur, est aujourd'hui submergé. » Seuls les parapets apparaissent par endroits et sont marqués sur la carte de l'Ami- rauté (Boadslead of Santa Maura) par deux lignes qui s'étendent entre les deux rives. Le nouveau canal de navigation a rencontré cinq piles de ce pont, distantes entre elles de 3"" à 3", 5o; entre les piliers, la drague enlevait des voussoirs en pierre de taille et des moellons; les piliers étaient aussi composés de pierres de taille. La drague, dans son déplacement latéral, rencontrait toujours la paroi latérale du pont, sans intermédiaire de débris de pierre. On en conclut aisément que la paroi latérale du pont, complète- ment recouverte de boue, était en place, ainsi que les arceaux; les moellons devaient probablement servir à fermer les arceaux, pour abriter la partie nord du détroit contre le flot de la mer ionienne et offrir un refuge sûr aux embarcations légères. La superstructure seule du pont paraissait complètement enlevée à la rencontre du canal de navigation ; elle n'apparaît que sur les cotes d'Acarnanie, où elle est formée de dalles épaisses à fleur d'eau. Les fondations du poni ont été trouvées à 3",5o. Les pierres de taille avaient o™,6o d'épaisseur. » 11 est juste d'admettre qu'au moins le premier joint des piliers était hors de l'eau ; le niveau de la chaussée étant très sensiblement le niveau actuel de la mer, nous sommes conduits à admettre que la mer s'est élevée, depuis la construction du pont, de toute la distance au moins depuis ce niveau jusqu'au premier point à partir des fondations, c'est-à-dire d'au moins 2™, 90. » Si de Leucade nous passons à Itea, dans la baie d'Amphissa, on ob- serve en face d'Itea, entre deux îloLs : Saint-Athanase (Stafida) et Saint- Constantin, distants aujourd'hui de 200™, un môle qui s'arrête à 3o™ de l'Ilot Saint-Athanase et à 20"" de l'îlot Saint-Constantin, et cela à la pro- fondeur de 3". )) Ce môle est formé de moellons de 2o''s à 40'^» : il présente une plate-forme assez régulière sur 4"° à ô"" de largeur. La distance de celte plate-forme jusqu'au niveau de la mer est cependant de 3™ vers Saint-Constanlin, de 2", 80 vers Saint-Athanase et de 2™, 5o au milieu. Le môle aurait donc été construit un peu plus haut, au milieu, c'est- à-dire à l'endroit où le ilôt lui-même devait être plus puissant. La mer, au moment de la construction du môle, devait se trouver plus bas que les extrémités du môle, elle a dû monter depuis celte époque de plus de 3", el probablement d'au moins S^jSo, car il est naturel d'admeltre que les extrémités même dépassaient la mer, lors de la construction, d'au moins o",5o. » Cela nous oblige de revenir sur les môles de Leucade qui ont fait SÉANCE DU !''■ AOUT 1904. 38l l'objet de notre premier Mémoire à l'Académie. Si l on admet que là aussi le môle du côté de Leucade n'avait pas pour origine le rivage même, mais un point de la plage plus élevé, comme nous sommes obligés d'admettre à Itea, puisque l'origine du môle est à 3™ de profondeur, lorsque la mer devait se trouver au moment de la construction encore plus bas d'au moins o", 5o, on en conclut qu'à Leucade aussi la mer se serait élevée de plus de S"" depuis la construction des môles. » D'autre part, à Rhénée (Grande Délos), en face du lazaret, j'ai observé un quai de plage complètement submergé. Le quai est formé de dalles irrégulières, taillées seulement contre la paroi extérieure du quai, de manière à former une paroi verticale. La profondeur de la mer contre le quai atteint, par endroits, 2™, 60 ; mais, comme le fond est ensablé, on peut admettre que le mur de quai descend encore plus bas. Or, ce mur a été certainement construit hors de l'eau, car on ne comprend pas comment un mur vertical aurait été élevé dans l'eau, d'autant plus qu'il s'agit d'un travail grossier qui exclut l'hypothèse de l'emploi de caissons permettant de construire à sec. C'est donc encore ici de plus de 2™, 60 que la mer s'est élevée depuis la construction du môle. L'âge de la construction du quai serait celui de la domination romaine, comme je l'exposerai ailleurs. » Si l'on rapproche ces observations de celles que j'ai exposées dans la Revue des Mines de Liège (lyoS, p. 20^), concernant les môles anciens d'Egine, qui se trouvent aujourd'hui submergés à 8 et 10 pieds sous l'eau, sur des fonds de 3o pieds, et qui, par conséquent, font présumer une élé- vation de la mer depuis leur construction de plus de S'", l'on est en droit de conclure que nous assistons, aujourd'hui, à une transgression marine, et que la mer s'est élevée de 3" environ depuis l'époque romaine, c'est-à- dire depuis :2ooo ans environ, et de plus de 3" depuis des époques plus éloignées, telles que celles de la construction des môles de Leucade, d'Itea, d'Egine. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Recherehes sur la lactase animale. Note de MM. II. Biekky et Gmo-Salazar, présentée par M. Roux. « Les recherches de A. Dastre (') ont montré que le sucre dé lait n'est pas directement assimilable, et que ni le suc pancréatique, ni le suc intes- (') A. Dastre, Archives de Physiologie, 1889, p. 718, et 189g, p. io3. '382 ACADÉMIE DES SCIENCES. linal ne contiennent un ferment soluble capable de dédoubler le lactose en glucose et galactose. Le fait est exact d'après nos expériences. D'autre part, les recherches plus récentes de RiJhmann et I.appe, et surtout de P. Portier (' ) et, après lui, celles de Weinland, Fischer et Niebel, établissent l'existence de la lactase dans les macérations de muqueuse intestinale. Ces résultats s'accordent en ce que, comme le montrent nos recherches, les sucs sont en effet dépourvus de lactase, et que les macérations ne sont actives qu'autant qu'elles contiennent des éléments cellulaires ou qu'elles ont été en contact i?) vitro avec eux, pendant un temps assez long. » Nous avons chez le chien, le veau, le lapin et le mouton recherché la lactase et étudié son action. )! Recherche du Jermi-nl. — La muqueuse intestinale, préalablement lavt'-e, était hachée, passée grossièrement et mise à macérer clans trois fois son volume d'une solu- tion saturée de Na l^'l. Une partie de cette macération était additionnée de i pour loo de lactose extemporanément, i-t une autre partie après a/i heures seulement, et l'on mettait à l'étuve à 38°. A chaque flacon était joint un témoin préalablement bouilli. Les deux flacons étaient ensuite traités par la même quantité de solution de nitrate mercurique, neutralisés de la même façon et additionnés d'acétate de phénvlhvdrazine. La phénylhydrazine élimine elle-même l'excès de 11g et il suffit de filtrer, de porter au bain-marie bouillant pendant i heure, de laisser refroidir pour que les osazones se déposent. La laclosazone cristallise en oursins caractéristiques à froid seulement; desséchée à l'étuve à basse température, elle fond vers 2000-20?,° au bloc INIaquenne ; elle est soluble dans l'eau bouillante et l'acétone étendue de son volume d'eau. La phénjlglucosazone (fusion 23o°-232°) et la galactosazone (fusion 2i2°-2i4°) se forment à chaud et sont insolubles dans l'acétone étendue de son volume d'eau et l'alcool méthylique. Si l'on voulait faire un examen polarimétrique, on précipitait l'excès de mercure par la poudre de zinc ou H^S qu'on chassait ensuite à l'ébuUition. » Nous avons fait des macérations en milieu neutre, alcalin, et légè- rement acide. L'activité de la diastase est favorisée par des doses fidbles d'acide (H Cl ou acide acétique), c'-'.oa ou 0^,04 pour 1000™', elle est com- plètement annihilée par des doses fortes de o'', 5o ou i*»' par litre. Les alcalis à la dose de quelques centigrammes par litre retardent considérablement son action. » La lactase ne dialyse pas, elle ne passe pas à travers la bougie Cham- berland, elle est détruite par un chauffage de 10 minutes vers 62°-65''. Conservée dans une solution de NaFl à 3 pour 100, elle peut garder son activité pendant plusieurs jours. ('} P. Portier, C. r. Soc. Biologie, 1 avril 1898. SÉANCE DU l" AOUT 1904. 383 Début du V action. In vitro. — Nous avons fail agir comparativernenl el siii- la iik'tiic quantité de lactose à 38° des macérations exlemporanées et des macérations de l'\ i\ 48 heures en liqueur neutre ou acide. Avec les macérations d'intestins provenant d'a- nimaux adultes, l'action ne commence qu'après un contact de 4 heures au moins avec le lactose. Nous avons pensé que ce retard était dû à la faible quantité du ferment, et nous nous sommes adressés à des animaux jeunes (cliiens, lapins, veaux) ou aux fœtus L'action a commencé, en elfet, beaucoup plus rapidement après 3 heures ou i heure 3o minutes de contact. Comparativement avec les macératicnis de 24 heures l'hydro- lyse a commencé plus rapidement, mais il a toujours fallu un contact de 5o à 60 mi- nutes au moins avec le lactose. » In vivo. — Des solutions de lactose à i pour 100, dans l'eau physiologique, intro- duites dans une anse intestinale, après ligature des vaisseaux, ont été hydrolysées en 3o et 5o minutes. » Localisation chez le chien. — Nous avons trouvé la lactase clans tout l'intestiu grêle, à peu près également distribuée, et nous n'avons pu la dé- celer ni dans l'estomac ni dans le gros intestin. » Le suc pancréatique obtenu par injection de secrétine n'en contient pas, le suc intestinal de fistule permanente n'en contient pas non plus. C'étaient les conclusions de A. Daslre pour les animaux; plus récemment, II.-J. Hamburger et E. Hekma n'ont pas trouvé de lactase dans le suc intes- tinal de l'homme. » La lactase n'existe pas dans le pancréas. — P. Portier n'a pas trouvé de lactase dans le pancréas du chien et du porc, Fischer et IN iebel la cherchent également sans succès dans le pancréas du bœuf et du cheval. Weinland (') affirme avoir des résultats positifs avec des animaux nourris au lait et pré- tend même que la lactase augmente dans le pancréas sous l'influence du régime lacté. Nous n'avons jamais trouvé de lactase dans les macérations de pancréas de tout jeunes lapins (5 à 6 pancréas réunis) et de chiens en lactation depuis quelques jours jusqu'à 2 mois. Ce qui confirme les résul- tats de P. Portier. » Lactase chez le fœtus. — La lactase existe chez -le fœtus et très active bien avant la naissance. On la rencontre dès le quatrième mois chez le fœtus de vache et, au bout du deuxième mois, chez le fœtus de brebis. » La lactase est endo-cellulaire. — Des macérations de 2 et 3 heures, faites à la température du laboratoire dans NaFl à saturation, ont été cen- trifugées pendant 2 heures. Le liquide de décantation s'est montré peu ou pas actif sur le lactose ; les débris de muqueuse, lavés plusieurs fois, se sont (') Weinland, Zdl. f. Biol., t. XXXVIII, 1899, p. 607. 384 " ACADÉMIE DES SCIENCES. montrés actifs. Avec les macérations de 24 heures, centrifugées dans les mêmes conditions, le liquide de décantation a toujours hydrolyse le lactose. » De plus, l'intestin lavé à l'eau courante pendant longtemps et mis ensuite à macérer en solution fluorée a conservé son action dédoublante sur le sucre de lait. » Nous avons pu,- grâce à M. Delezenne, qui a mis à notre disposition des chiens à fistule permanente, avoir du suc intestinal de chien. » Ce suc était recueilli dans un tube placé dans la glace. On centrifu- geait et l'on faisait agir sur le lactose le liquide décanté d'une part et les cellules d'autre part, en présence de NaFl. Le suc ne s'est pas montré actif dans ces conditions. Le dépôt de cellules a hydrolyse le lactose d'autant plus énergiquement qu'il était plus abondant. )) Conclusion. — De tous ces faits on peut conclure que la lactase est un ferment soluble qui existe chez le fœtus bien avant la naissance, et qui paraît localisé, chez le chien tout au moins, dans les cellules de la muqueuse intestinale. » M. S. Odier adresse une Note ayant pour titre : « Critique de la démons- tration du principe de l'harmonie de Rameau ». La séance est levée à 4 heures. M. B. ERRATA. (Séance du 2.5 juillet 1904.) Note de MM. Georges Lemoine et Paul Lemoine, Étude chimique et géo- logique de diverses sources du nord de Madagascar : Page 2.53, ligne 17, au lieu de Le lac de Belle-Élape est dans un cratère, lisez Le lac de Belle-Étape (massif d'Ambre; altitude )25o") est dans un cratère. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLAUS, Quai des Grands-Auguslius, i\° 55. )uiis i835 les COMPTES RENDUS liebdomailaires paraissent régulièrcnienl 1« Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4". Doii\ js, I uiiep.irordre alphabétique des matières, l'aulie par ordro alpluib tique des noms d'Auteurs, terminent cbaque volume. L'abonnement est annuel •t du i" Janvier. Le prix de- iabonneiHeni est fixé ainsi qu'il suit : ■ Paris : 30 Ir. — Départements; 40 fr. — Union postale: 44 l'r. On souscrit dans les départements, On souscrit à l'étranger, ctiez I\f(*ssieurs : l'crniii frères. Cli;iix. J()ur' 25 l'r. Tomes 62 :i 91. — (i" Janvier (866 à 3i Décembre iSSo.)Volnme in-4": 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (("Janvier 1881 à 3i Décembi-c 1895.) Viilumr in-'i"; 1900. Prix 25 Ir. JPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : B I. — Mémoire surquekpies points de lu l'Iivsiologiedes Algues, par ,\IM. \.. I )i:i> Traité de Chimie miné- rale » publié sous la direction de M. Mois- son - 1 M. J. Guillaume. — Observations du Soleil faites à l'observatoire de Lyon (équato- rial Brùnner de o», i6) pendant le premier trimestre de 1904 M. Pierre Boutroux. — Sur les zéros des fonctions entières d'ordre entier M. Paul Renard. - Sur la mesure indi- recte de la vitesse propre des navires aériens M. Edqar Tafpoureau. sustentatrices M. E. Mathias. — Sur le coefficient a des diamètres rectilignes M. C. Cheneveau.— Sur l'indice de réfrac- tion des solutions M. C. Camichel. —Sur l'ampèremètre ther- mique à mercure M. A. J0ANNIS. — Action de l'ammoniac sur le bromure de bore et sur le chlorure phosphoreux MM. A.HOLLARD etL. Bertiaux. — Dosage Errata Sur les hélices 349 349 35i 353 356 359 36 1 363 364 du bismuth par électrolyse • M. L. Bruntz. — Sur l'existence de trois sortes de cellules phagocylaires chez les Amphipodes normaux M. F. Ladreyt. — Sur les urnes de Sipun- culus nudus L M. H. SouLiE. — Sur une Hémogrégarine de Psammodromus algirus .M. G. Frieuel. — Sur la structure du milieu cristallin MM. Loui.s Gentil et Paul Lemoine. — Sur des gisements calloviens de la frontière marocaine M. Henry Hubert. — Sur les roches érup- tives rapportées par la mission Niger- Bénoué-Tchad ■ ■ • • M. Ph. Neoris. — Nouvelles observations sur la dernière transgression de la Médi- terranée MM. H. Bierry et Gmo-Salazar. — Re- cherches sur la lactase animale M. S. Odier adresse une Note ayant pour titre : « Critique de la démonstration du principe de l'harmonie de Rameau » 366 36S 37c. 37. 373 376 378 379 38 1 384 384 P\KIS. IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS, Quai (les Grands- Augusiins, h':,. Le Gérant : liAUTBlER-VlLlAR». ■C04 1904 SECOND SEMESTUE. ^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. W 6 (8 Août 1904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AGADÈMIR DES SCrBNCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 RÈGLEMENT REL4TIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et ■>/. '1 MAI 187.5 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à TAcadémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /jS pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. H y a deux volumes pai- année. Article I"''. — Impression des traiaux de /' À cadém ie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou pai- un Associéétranger de l'Académie coin prennent au pUis () pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut tlonner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute i\otc manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine ([ue si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite (pie les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les jo pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- verncjnent sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Coi'respondant de l'Académie ne peut donner plus de 3> pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des N'oies sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits (pi'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet d.; leur discussion. Les Programmes des prix [)roposés par l'yVcadémie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont i|ii lant (pie l'Académie l'aura décidé. r^es Notices ou Discours prononcés en séan(i' bliquc ne font pas partie des Comptes rendus. ArnicLE 2. — Impression des travaux des Save étrangers à L'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoc qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'j» demie peuvent être l'oljjet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Méjnoire tenus de les réduire au nombre de pages re(piis. Mendjre qui fait la présentation est toujouisnoiui mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext autant ipi'ils 1(; jugent convenable, comme ils le I pour les articles ordinaires de la correspondance » cielle de l'Académie. Ariu.le 3. \^' bon. à tirer de cha(pie Membre doit être re à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t£ le ji-ndi à 10 heures du matin ; faute d'être rem temps, le titre seul du Mémoire est inséré dan Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. AiiTicLE 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancl ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serai autorisées, l'espace occupé par ces figures compi poui étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Articlk 5. Tous les six mois, la Commission administrai fait un Rapport sur la situation des Comp.'es rem après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sontchiu'gés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à I Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat a» plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5' . Autrement la présentation sera remise à la séance suiva AUG 1904 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 8 AOUT 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie que, en raison de la tête de rAssom)3tion, la séance du lundi i5 août est remise au mardi i6. ASTRONOMIE. — Sur les changemenls de courbure que subissent certains niveaux à bulle d'air, sous l'influence des variations de température. Note de M. G. BitiouKDAx. « Dans l'emploi de la lunette méridienne, l'inclinaison de son axe de rotation doit être connue avec la plus grande précision; et c'est générale- ment avec le niveau à bulle d'air que l'on détermine cette inclinaison( ') : à cet effet, la fiole du niveau est liée à une monture métallique permettant de la poser sur l'axe de rotation, et on lit la position de la bulle avant et après le retournement de cette monture. On obtient ainsi l'inclinaison cherchée, exprimée en divisions de la (iole, puis finalement exprimée en angle quand l'on connaît la valeur angulaire R de chaque division. » En évitant d'employer les extrémités de la fiole, on trouve générale- ment que la valeur de Rest la même, à chaque instant, pour toutes les divi- sions, et c'est ce que nous supposerons. (1) Cette inclinaison se détermine aussi par réilexion du réticule de la lunette méri- dienne sur le bain de mercure, combinée avec le retournement de l'axe de rotation bout pour bout. Mais dans celle position, où la lunelle vise le nadir, elle esl donc 1res éloignée de la position qu'elle occupe pendant l'observation des étoiles ; au conU-aire, le niveau donne l'inclinaison cherchée pour un grand nombre de posilions de la lunette et en particulier pour la plupart de celles qu'elle occupe pendant l'observation des étoiles. C. H., .yo'i, j- iiemeslie. (T. CX.X'^.IX, N" 6.) '^ 386 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Mais on doil chercher commeiiL varie K avec hi tempér.dure, dont l'effet sur le niveau à bulle d'air ordinaire est assez complexe; elle agit, en effet, au moins des trois manières suivantes : » Le liquide contenu dans la fiole est très dilatable, et sa tension de vapeur change considérablement avec la température, de sorte que les pressions intérieures que subit la fiole sont très variables. En second lieu, le changement de volume du liquide fait varier beaucoup la longueur de la bulle, de sorte que, dans la mesure d'une même inclinaison, faite à des températures différentes, les parties utilisées de la fiole ne peuvent être les mêmes. » Enfin, la monture métallique, ayant une dilatation différente de celle de la fiole, peut réagir sur elle et changer ainsi la valeur de K. » Malgré cela, on trouve généralement que la valeur de K varie peu avec la température, de sorte qu'il est difficile de faire la part de chacune des trois causes de variation qui viennent d'être indiquées. » J'ai eu récemment l'occasion d'employer un niveau dans lequel la valeur angulaire R de chaque partie a varié beaucoup avec la tempé- rature ('), et je i)uis monlrer que cetie variation était produite par la réac- tion de la monture métallique sur la fiole. » Pour ce niveau, des observations faites en igoS ont donné, par exemple, pour R les valeurs i",og et o", 52 correspondant aux températures respectives de +1" et de +23°; dans l'intervalle, les variations étaient sen- siblement proportionnelles. » Ce niveau avait été laissé intentionnellement dans le même état, et le i(j juillet dernier, par une température de -f- 27", 4, j'ai trouvé d'abord K^o",38. Immédiatement après, la fiole a été dépouillée de sa monture métallique et alors j'ai trouvé la valeur énormément différente R = i',25; d'ailleurs la température n'avait pas varié dans l'intervalle. » Dans des cas analogues, mais où l'on oe changeait rien à l'état du niveau, cette variation a été attribuée à des irrégularités dans la courbure de la fiole, combinées avec le changement de longueur de la bidle ; les (') Plusieurs séries d observations spéciales oui montré que la longueur de la bulle, exprimée en divisions de la fiole, suit exactement les variations de la température. Gomme on connaît toujours la longueur de la bulle, puisqu'on est obligé de lire ses deux extrémités, la teaij)érature se trouve toujours connue aussi ; par ce moyen, nous l'avions même avec plus de précision qu'avec un tliermoniètre jdncé dans le voisinage et qui aurait pu n'être pas en équilibre de température avec le niveau. SÉANCE DU 8 AOUT ipo/i- ^87 obsen'ationsprécéflenfes montrenl qu'ici celte explicatioa est inadmissible, puisque la température n'a pas changé et que l'on a eu soin, d'ailleurs, de revenir aux mêmes lectures. >i Celle variation de K. ne peut donc être altribuée qu'à la réaction de la monture métallique sur la fiole ; celle-ci, en effet, était très fortement collée au plâtre dans un tube en laiton, dont la dilatation est plus que double de celle du verre. M De là il résulte aussi que, dans les niveaux de précision, il faut rejeter enlièremeiit ce genre de montnre, emplovc encore assez souvent, surtout à l'étranger; et là aussi s'impose l'emploi d'acier-nickel de dilatation égale à celle du verre. » HYDRODYNAMIQUE. — Équations générales du mouvement des nappes d'eau infiltrées dans le sol. Note de M. J. Boussixesq. « I. Dans une Note du 22 juin iqo'î (Comptes rendus, t, CXX.XVI, p. i5ii), j'ai étudié l'écoulement des nappes d'eau infiltrées dans le sol et le débit des sources, en supposant assez petites pour avoir leurs carrés et produits négligeables les pentes, tant de superficie que de fond, de ces nappes. Je pouvais ainsi, la nappe considérée étant beaucoup |)lus longue et large que haute ou profonde, regarder parlout comme horizontales, à une première approximation, les vitesses moyeimes locales de ses diverses par- lies, ou comme verticales les surfaces d'égale charge ç auxquelles ces vitesses d'écotdement sont |)erpendiculaircs. Et il résultait de là que la charge 9 avait, en tous les points d'une verticale quelconque {x,y), même valeur qu'en son plus haut point mouillé, intersection delà verticale, (œ,y), avec la surface libre souterraine, où

— '(i. » Mais il faudra calculer le déplacement élémentaire, -j-dl, de chaque élément de la surface libre souterraine, situé sur toute verticale /?jre (.r, r), pour obtenir /> d'instant en instant. A cet effet, nous appellerons g la pro- jection, sur le plan des ,ty, de cette surface supérieure, et d'j celle de l'élément considéré. Celui-ci aura, dès lors, pour aire > si cosy est le ' COSY troisième des cosinus directeurs de la normale dn à l'éiémeut, tirée ici vers l'intérieur de la nappe, ou faisant un angle aigu avec les z positifs. Ces trois cosinus directeurs seront ^cosy, -.— cosy, cosy; de sorte que le flux, sortant, pendant l'instant û^/, à travers l'élément plan^re -^^ du sol, ou ■ i qui vient transpirer au-dessus, sera K-/ -dt, c est-a-riire K hr- , " + "t" ^ + rr K'^'^ '^^z • \ fl/ij cosy \a.r f/r av ay dzj » Or c'est ce volinne liquide qui aura surélevé le niveau de —r- dl et ania rempli la capacité libre, appelée ix par unité de volume apparent du ter- rain, comprise entre la surface libre souterraine, considérée à l'époque t , et la nouvelle surface, relative à l'époque t -f- dl. Appelons, pour fixer les idées, [Jio ce que devient, aux points de cette surface supérieure, la valeur de u-, partout fonction donnée de x,y, z\ et, le volume terreux envahi par la nappe se composant de fdets verticaux exprimés par didh, auxquels correspondent les ca[)acitcs y-j dr: dh accessibles au liquide, l'afflux élémen- taire ci-dessus aura aussi la valeur ;;-„ -j- dndl. Il viendra donc, comme con- dition propre ;i déterminer les déplacements élémentaires de la surface libre, / /. \ dh .. f d'^ dk d-:, dh d-z,\ , , ^ (6) ,,„ _ = K (^_j 4_ _ ^ + _ -^j (pour . = - h). » VI. Si les dénivellations h de la surfice supérieure étaient données, à l'époque t, en fonction de x et de 7, le système linéaire formé |)ar l'équa- tion indéfinie (2) et par les conditions respectives (3), (4), (5) aux diverses parties de la surface, déterminerait complètement, dans toute la SÉANCE DU 8 AOUT I904. ^91 nappe infiltrée, la charge cp. On le reconnaît aisémenl en démontrant à la manière ordinaire que, s'il existait deux solutions distinctes, leur diffé- rence ç' vérifierait la relation \ da;^ ' dy formule exigeant, dans tout le volume nr de la nappe, la constance de ç' et, par suite, son annulation comme à la surface supérieure. » L'expression de o, à l'époque initiale où sont données les dénivella- tions h, se trouve donc déterminée parfaitement; et, comme la relation (6) fait ensuite connaître pour cette époque, puis, de proche en proche, pour les instants suivants, la vitesse d'élévation ou d'abaissement de la surface libre sur chaque verticale (ce, y), le problème des mouvements de la nappe infiltrée paraît bien mis complètement eu équation. » TOPOGRAPHIE. — Sur difféTcnts résultais léceinment obtenus par la Métropholo graphie . Note de ]\I. A. Laussedat. (c J'ai eu l'honneur, dans la séance du 3o mai dernier, d'entretenir l'Académie des premiers essais faits avec le stéréo-comparateur du D'" Pul- frich pour étudier le terrain par la stéréoscopie ou plus exactement par la méthode des parallaxes. » Ces expériences faites aux environs d'Iéna, dans un pays moyenne- ment accidenté, avaient permis de démontrer qu'avec une base de loo*" on pouvait relever les détails et le relief du terrain représenté par des courbes de niveau, jusqu'à 2500"" et Sooo" de distance. Elles avaient été faites avec la collaboration d'un habile topographe qui, après avoir constaté l'exactitude de la méthode et reconnu qu'elle pourrait rendre de sérieux services, pensait, cependant, que, toutes les fois que l'on aurait le temps et que l'on [)ourrait installer une planchette sur le terrain, cela serait encore préférable. » Cette restriction était sûrement motivée par l'obligation où l'un se trouve généralement d'explorer le terrain, sous ses différents aspects, pour combler les lacunes que laissent nécessairement subsister les vues photo- graphiques dont les parties les plus rapprochées de l'obserx ateur recouvrent et caclient i)lus ou moins celles qui sont plus éloignées. Il est aussi assez ordinaire que des opérateurs exercés à la pratique d'un instrument et d'une méthode hésitent à lui en jjréférer d'autres. 392 ACADÉMIE DES SCIENCES. » De nouvelles expériences qui viennent d'être faites dans le sud du Tyrol, c'est-à-dire dans un pays de hautes montagnes, sous la direction du savant colonel Baron von Iliibl, chef du groupe technique de l'Institut géographique de Vienne, ont donné des résultats encore plus concluants. » Dans la première, avec une base de 254'", les deux photographies du format 18 x 24, que je mets sous les yeux de l'Académie, ont suffi pour permettre de construire la plus grande partie de la Carte à l'échelle de „-^„„ qui y est jointe et qui comprend des montagnes abruptes dont les sommets atteignent 3 000'" de hauteur et sont éloignées de 8'"° de la base. On peut voir aussi sur cette Carte que les courbes de niveau très étudiées y sont tracées à l'équidistance de 20'". » Une seconde base analogue et deux autres photographies du même format ont servi à étendre le lever, à combler différentes lacunes et enfin à vérifier les parties communes. » Ces expériences se poursuivent avec une grande activité et le plus brillant succès. Dans l'une des dernières qui m'ont été communiquées par le colonel von Hiibl, la base ayant été portée à 318"", on a pu atteindre la distance de 12"^"' et, açec les deux photographies de 18 X 24 seulement, on a relevé une superficie de terrain de 2o'""''. » Ces résultats imprévus, on pourrait dire inespérés, sont dus, en grande partie, il faut le reconnaître, à l'habileté des officiers placés sous les ordres du colonel von Hiibl qui, depuis déjà plusieurs années, sont exercés à lan- cienne méthode photogra[)hique des intersections dont ils continueront d'ailleurs à faire usage pour remplir les lacunes et pour parer à la difficulté trop fréquente d'employer la méthode nouvelle des parallaxes, là où il devient impossible de trouver des stations situées à des hauteurs conve- nables et à une distance sullisanle pour fournir la base nécessaire. » Ces réserves faites, la méthode des parallaxes réalise un progrès con- sidérable et mérite la plus sérieuse attention de la part de plusieurs de nos services publics, peut-être jusqu'à ce jour un peu trop indifférents; on ne saurait oublier, d'un autre côté, que l'examen stéréoscopique des images contribue bien souvent à faciliter singulièrement l'interprétation des formes du terrain, à une échelle qui se rapproche de celle dont on fait usage. )) Je terminerai cette Communication par l'annonce d'une publication qui démontre une fois de plus, et peut-être mieux qu'aucune autre, les avan- tages inestimables qu'offre l'emploi des méthodes |)liotographiques pour la cartographie des pays les plus accidentés, du plus difficile accès. « Sous la direction de M. E. Deville, l'arjjenteur général si distingué du SÉANCE DU 8 AOUT I9o4- SgS Canada, la Carte des Selklrks, voisines des montagnes Rocheuses, vient d'être exécutée à l'échelle de j^, avec courbes de niveau de So^en 3o™, par M. Arlhur-O. Wheeler, aidé de MM. H. -G. Wheeler et M. -P. Bridgland. u Les deux campagnes d'été de 1901 et 1902 ont suffi à ces habiles opé- rateurs pour étudier photographiquement, dans tous ses détails, une sur- face de aSo""', comprenant de nombreux glaciers, des rochers dont les sommets dépassent 3ooo™, de profonds ravins, des forêts d'une grande étenilue et pour proparer un rapport sur celte région. » La construction et la gravure ont été effectuées pendant trois hivers avec un soin et un goût tels qu'il serait difficile de trouver une Carte d'un aspect plus attrayant et d'une plus admirable exactitude. » CORRESPONOArVCE. y], le Seckétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° La traduction américaine de l'Ouvrage de M. Henri Moissan sur « Le four électrique ». 2° Le premier numéro d'une Revue mensuelle ayant pour litre : « Le radium, la radioactivité et les radiations, les sciences qui s'y rattachent et leurs applications ». GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur F emploi d'un tétraèdre de référence mobile en Géométrie cayleyenne. Note de M. A. Demoulix. « On sait tout le parti que l'on peut tirer, en Géométrie euclidienne, de l'emploi d'un trièdre de référence mobile. On peut constituer, en Géo- métrie caylevenne, une méthode toute semblable, destinée à rendre les mêmes services, et dans laquelle on prend comme figure de référence mobile un tétraèdre aulopolaire par rapport à la quadrique fondamentale. Nous nous proposons d'indiquer ici, li es succinctement, les principes sur lesquels repose cette méthode. ') La quadrique fondamentale ( F) étant définie par l'équation (') X» + Y= + Z= + r = o, (*) Pour abréger, nous nous bornons iri à la Géométrie elliplique. C. R., 19U/5, 2« Semestre. (T. CXXMX, N" 6.) 52 394 ACADÉMIE DES SCIENCES. soil OiOoOiOj Oïl T,„ un tétraèdre mobile, antopolaire par rapport à (F) et dépendant d'un paramètre u. Appelons j,-, y,, s,, /^ les coordonnées du sommet O, et choisissons-les de manière que la somme de leurs carrés soit égale à l'unité. ))(>,, a;,,. Ta.a:-,), {y,, y.,,y.„ y.,), {z^, z.,, z^, z,), {t,, /.,. t^,l,) sont quatre solutions du système suivant d'équations aux inconnues a, p, y, S : (A) où l'on a posé l^Sx, (h, Chi d^ 7!7i dl_ \ U7i — T'y. r;i — r/-- qy. — p^ Ea + r,[î + "Cy çS, Yi'), -a Sa-.-, (In l=Sx. dx^ du dx^ - du » Los six quantités E, -n, "C, p, q, r peuvent être appelées les vitesses du tétraèdre. » Réciprorpiement, six Fonctions ç, v), (^, /j, q, r étant données, l'inté- gration du système (A) fournira le mouvement d'un tétraèilre autopolaire par rapport à (F) et admettant ces fonctions comme vitesses (' ). » Voici maintenant les formules fondamentales de la Géométrie cay- leyenne intrinsèque. M étant un point quelconque de l'espace, mobile ou fixe, soient, à l'instant ii, (a^,y, -, Oses coordonnées prises par rapport au tétraèdre T,„ (-). A l'instant ii-h\u, il occupera une nouvelle position M' dont les coordonnées, prises par rapport ait même tétraèdre, |)ourrjnl s'écrire a; -f- V Am + .T ,. 1- (') En réalité, il y aura une sextuple infinité de tels mouvements, mais on pourra les déduire tous de l'un d'eux au moyen de Ihomographie la plus générale qui con- serve la quadrique (F). (-) Les coordonnées relatives {x, y, ;, /) sont liées aux coordonnées absolues (\, Y, Z, T) du point M par des foiniiiles telles que la suivante : X = .T, X -+- r, >' -r- --, Z -I- /, T. SÉANCE DU 8 AOUT igo'). 395 » Il s'agit d'exprimer, en fonction de x, y, :■, t et de leurs dérivées, les quantités (V.,, V,, V„ V,). (J,,., J,, J.. J, ) Or on a (B) / V, == 'Cl -\-py - qx ^ J^> et des formules analogues pour (J^, J,, J^, J,) » Après avoir traité les déplacements à un paramètre, il nous reste à étudier les déplacements à 2, 3, 4, 5 paramètres. Supposons, par exemple, que le létraèilre T,„ ,, f/,, /•,. (x,, x.,, x.„ x,), ..., (^, ij, ^|, /,) satisfont au système (A) et au système obtenu en remplaçant, dans ce dernier, u par v et en affectant de l'indice i les coefficients E. "O, 'C, p, q, r. On déduit de là, par dérivation, six relations entre les douze fonctions E, . . ., r, . Ce sont les conditions nécessaires et suffisantes pour qu'il existe un déplacement à deux paramètres dans lequel les vitesses soient E, ..■, ^,- Pour abréger, nous n'écrirons ces relations que dans le cas particulier suivant. Considérons une surface rapportée à ses lignes de courbure cayleyennes M = const., (,' = const., et soit ds- = k-dii- + i^-dv' l'expression du carré de son élément linéaire. Attachons à tout point O^ de la surface le tétraèdre O, OoOjO,, défini par la, condition que les arêtes 0,0,, O^Oi soient tangentes aux lignes de courbure qui se croisent en ce point. On aura ()\' Ou M Ces relations ne diffèrent des relations analogues de la Géométrie 396 ACADÉMIE DES SCIENCES. euclidienne (Uaiukilx, Leçons, 1. 11, p. 386) que par la |)résence du terme AC au second membre de la dernière d'entre elles. » Quant aux formules qui donnent le déjihicement infiniment petit d'un point de coordonnées relatives {^, Y, z, /), on les déduira immédiatement des formules (B). » Nous avons dévelop|)é la présente théorie dans notre enseignement à l'Université de Gand pendant le semestre d'hiver de l'année acadé- mique 1902-1903 et nous en avons fait connaître différentes applications, notamment celles qui se rap|iortent aux surfaces réglées. » Eu terminant, nous ferons observer que l'on est conduit exactement aux mêmes calculs lorsque, pour édifier la Géométrie non euclidienne intrinsèque, on prend un trièdre trirectangle comme ligure de référence mobile. Cette iilenlité résulte de ce que, en Géométrie non euclidienne, les formules relatives au cbangement d'axes coordonnés sont identiques à celles qui ont été indiquées plus haut, en note. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les groupes d'ordre p'" (p premier) dont tous les sous- groupes d'ordre p'^~- sont abéliens. Note de jM. Potron, jjré- sentée par M. Emile Picard. « 1. La détermination de ces groupes a été faite pour les groupes méta- bèliens dans ma Thèse de Doctorat (' ). J'achève ici la solution du problème en déterminant tous les groupes répondant à la question. » 2. Soit G lui gj,"' dont tous les gp">-'- sont abéliens, A le central de G, A=,(î ^ I , . . ., [j.) [j. étant minimum, un système de générateurs indépen- dants de -v-- Si j^. ]>2, tous les G,7(^ jA.;,, ^^i sont 1 , (1), (2), (3), p. 162, (26), (3o). SÉANCE DU 8 AOUT ipo^. 897 » 3. Dans l'hypothèse G est produit direct ou de figure (ri2)(i i) ('). Dans V hypothèse [j. ^= 1, G métabdlien =^ k, /' , G t-st de figure (rs)(^ii) (■). Ces deux cas sont complètement traités clans ma Thèse. » 4. L'hypothèse ^=z 2, G non mètahèlien = \e,/\ fournit des résultais nouveaux. Eu désignant par p'^ l'ordre du commuta- teur e 'y-V/= c, exprimant que CP est .ibclieri et que e''\ f'' sont dans A, on trouve y = 2. La recherche directe des éléments normaux montre que A CP G divise CP et l'on remarque que -j- est le central de — > donc que CP est le deuxième central de G. » En supposant p^ -2., remarquant que c^,/^ sont indépendants (mod. A), on voit que -^ est défigure (11) (11) el d'un type déterminé par les équa- tions (') {mod. A) cP^EidP^ii, e''~c, fP-=d, d-*cd^e-*ce^^f-'cf^^c, e-' de =/-' rf/= d, /-' ef= éd. )) Comme CP ou j A, c, d\ est plus grand commun diviseur des gp^-^ deG(^), un «•^"-i quelconque de G sera jA, c, d, f"e^\ et aura pour central |A, d"c'\. Pour que G ait tous ses gp"^' abéliens, il faut et suffit que tout gp"-< de G ait tous ses diviseurs abéliens, c'est-à-dire, comme on le voit en appliquant la condition donnée dans ma Thèse {^) et tenant compte des conditions d'ordre et de figure de G (^), que l'on ait \A,d"c'~\ = \cP,dP,c'/J'"\ (') Thèse, n° iT el p. iSg, figure ( r*- 1) (i i), (/i). (') Thèse, n" 24 et p. i63, figure (/•«)( 22). (') Cf. De Séguier, Éléments de la théorie des groupes abstraits, n" 148, p. i3o. (') Bag.nera, B. a. L. fi., 1898. A. D. M., l. Il, 3" série, p. 264. ( = ) Thèse, n» 13, p. 2^. C) HôLDER, M. A., t. XLIII, 1893, p. 3oi. — De Séguier, /. M., t. VIII, 5= série, 1902, p. 253; Eléments de la théorie des groupes abstraits, n° 19. 398 ACADÉMIE DES SCIENCES. pour tout syslrme de valeiirs ilc :■, 11 non simiilt;uiément sso, ou hien A — ]cP, d'\ /'''"! j)onr toute v:ileur île u. Ainsi, pour que tous les gj,m-'- de G soient abéliens. il faut et suffit .\= ;r'', r/'';. On voit ensuite aisément qu'«7 n'y a pour chaque valeur de m que deux gp'» répondant à la question; le pre- mier, de figure (s){\\)(ii), a pour équations a''' = I , /;/' =r rt, d'z^ rt'" "', di' = c, ei' = b, Ir^ ah = c ' ac = d Uid = e~Wte = a, c-'hc=:b, d-' bd = bà-i"- , e ' be ^ b, d^'cd = c, e"' ce = ca''"", e' de — de ; le deuxième, de fi gui e (.vi )('i 1^(1 1 ), a pour équatio/is al'' =bP=i, cP=a, d'' = b, e'' = c, f = d, b* ab = c~' ac = d ' ad = e ' ae = /'"' af = a, c'hc = f/- ' />'/ = e 'be = /-' />/ = (^, d~' ed = p-' ce = c, f ' c/'= ch, e-' r/e = r/è^ ' , /" ' r// = ^, / V/ = ed. » /?« supposant p =^ 2, on voit cjue -j- e*^ de figure (1) (li ) !'! que l'on peut toujours supjioser e^, /^ normaux, en sorte que j- a pour équations ( ' ) (mod. A) c-^d-^e-^i, d'cd^^^e~'ceB^c, e~WIe :^^dc. » Un g.y- (|ueIconque non abélien de G sera j A, c, e-'c?-*"] (y -}- :;es i ) et aura pour cenLral A. Pour que tous les g',"'—- de G soient abéliens, il faut et suffit (on le voit en imilanl le raisonnement fait pour /?^ 2) que l'on ait A = Je-, e-~d-'\ |)our loul système j', z vérifiant y + sïhhi, c'est-à-dire que l'on ait A = je-, d-\ = ]c^, e-|. On voit ensuite aisément qw'il n'y a pour chaque valeur de m que trois g.,'» répondant à la question ; le premier, de Jigure (s)(\)(\ \), a pour équations a^—\, h'- = a'-' ', c'- = d'- — a, b ' ab — c ' ac — d 'ad— a, c^ ' bc = d" ' bd := bu'"', d ' cd = cb ; (') Cf. De Séglieh, Elémenls de la théorie des f^'ioupes abstraits, n" IVi-. SÉANCE DU 8 Aorx T904. Sgg les deux autres, de/igure (si) (i) (11), ont pour équations a''=b-^î, c'=^b, d-^a, e''=h^'a, ((i'^o. t), b^ab = c"' rtc = d- ' ad = e^'ae — a, c'bc = d'bd = e'be = h, d-' cd = er'ce = cb, e'de = dc. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un théorème de M. Borel dans la théorie des fonctions entières. Note de M. Rémouxdos, présentée par M. Appell. « 1. Le théorème de M. Borel, qui a servi de base dans mes recherches sur l'extension (') aux fonctions multiformes du théorème de M. Picard et de ses £^énéralisations, est susceptible d'une extension très intéressante. )) Si le nombre des exponentielles, qui figurent dans les identités de M. Borel, est infini, son théorème subsiste-t-il? » Voici le problème qui se pose tout naturellement : » Considérons l'identité (,) Q, «)e"'<=' + Q,(;)^"''=' + • • • + Q„(:;)e""'=' + . . . = o. où les Q,(z) désignent des polynômes et les II,(=) des fonctions entières absolument quelconques. Je démontre que cette identité est impossible, si toutefois une certaine condition, concernant la rapidité de convergence de la série (i), est remplie. » J'y arrive |)ar une voie détournée, qui consiste en ce que, si l'iden- tité (i) était- possible, il y aurait une fonction multiforme u{z) définie par une équation telle que (2) F(.-, ii)^h,{z) + \,{z)u+ k,{z)u^ + ...^ k„{z)u" + . o, F(=, u) étant une fonction entière des z et u, qui admettrait un ensemble dénombrable (E) de y ràeuvs, exceptionnelles, ayant un point limite à distance finie. Or, j'ai démontré dans un Mémoire, |)résenté à la Faculté des Sciences de Paris comme Thèse de l'Université, ) Le fait que les valeurs (E) sont exceptionnelles nous conduit par une méthode d'élimination à une identité de la forme (i); l'identification de ces deux identités détermine A„(s\ Eh bien, les A,(::), ainsi déterminés en fonction des Q,(s), H,(s) et les nombres (E), doivent être tels que la série (2) converge pour tout système de valeurs de u et de z. » Je liens ici à appeler l'attention sur le fait que le mode de conver- gence de la série (1) intervient et que l'annulation des Q,(:-) n'est assurée que si cette série converge assez rapidement. » Il est très remarquable que dans une autre méthode, esquissée dans le Mémoire plus haut cité et plus directe (') que la précédente, la considé- ration du mode de convergencede la série (i) est aussi indispensable. C'est là, [)araît-il, un fait qui, lom d'être un défaut des méthodes, tient à la na- ture des choses. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la déperdition de l'électricité dans l'air, observée au sommet de la tour Eiffel, pendant l'orage du l\ août. Note de M. A.-B. Chauveau, présentée par M. Mascart. (c Une observation que j'ai pu faire sur la déperdition électrique, pen- dant l'oriige du 4 août, bien qu'elle soit incomplète, confirme d'une façon remarquable le résultat signalé dans une Note précédente sur l'orage du 24 juillet ('). » Après une journée très chaurle, mais très belle, et de ciel très pur, sans aucun autre indice précurseur que l'apparition de qi]el(|uei nuages, vers G*", tlu côté du soleil, l'orage, que rien n'indiquait encore à 6''3o™, se dessinait nettement dans (') A cet effet, j'ai suivi une voie, qui rappelle lu méthode qui a conduit M. Pain- levé à établir un théorème analogue à celui de M. Picard, concernant les transcen- dâmes satisfaisant à une équation diflérentielle du premier ordre. (Voir Leçons de Stockholm.) (^) Celle méthode, qui est une extension des raisonnements de M. Borel, présente des dilTiculiés que je n'ai pu surmonter. (^) Comptes rendus du 25 juillet, p. 277. SÉANCE DU 8 AOUT 190^. 4oi l'ouest vers 6''45"\ et, se déplaçant avec une rapidité extraordinaire, artivait sur la tour Eiffel 3 ou 6 minutes après, dans une trombe d'eau et de vent. » L'obscurité brusquement survenue ne m';i pas permis do faire des mesures, mais j'ai pu constater aisément, à quelques minutes d'intervalle, d'une part une déperdition extrêmement rapide de l'électricité positive, de l'autre une déperdition négative à peu prés normale et très faible par rapport à la première. » La déperdition positive était telle, que les feuilles de l'électroniètre se rapprochaient à vue d'œil, comme sous l'influence d'une flamme ou d'une substance fortement radioactive, et j'aurais pu croire à ime fuite de l'instrument si la déperdition négative, essayée aussitôt après, ne s'était présentée avec les caractères habituels. » Pendant l'après-midi et sans interruption de 2''3o™ à 6''3o™, des mesures de déper- dition avaient été faites et ne présentaient rien d'anormal. Les résultats en étaient conformes à ceux que j'avais déjà eu l'occasion de constater par très beau temps, la déperdition négative restant constamment plus inpide que la positive. Le rapport de ces deux déperditions allait même en augmentani de façon nette et, de la \aleur 3,3 vers 3'', passait à 4,9 vers .5''3o'". Le coup de venl d'orage renversait brusquement ce rapport et dans une proportion certainement beaucoup plus forte. » En tenant compté de la pluie violente pendant nos deux observations du 24 juillet et 4 août, l'iiypothèse qui parait la plus vraisemblable pour expliquer ces charges négatives considérables entraînées par l'air est de voir là un fait analogue au phénomène bien connu qui se produit dans le voisinage des chutes d'eau. » MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Théorie des solutions diluées, basée sur la loi de Van' t Uoff. Note de M. E. Ariès, présentée par M. Mascart. « M. Van't Hoff a été conduit, par ses travaux sur les phénomènes d'osmose appliqués aux solutions diluées, à formuler une loi qui a vive- ment attiré l'attention des savants, et qui peut servir de base à la théorie complète de ces solutions. » Si une solution infiniment diluée est séparée par osmose tlu dissolvant pur, et si ce dissolvant est en même quantité de chaque côté de la paroi semi-perméable, le système satisfait aux conditions suivantes : » 1° La différence entre les volumes occupés par la solution et'par le G. R., u)o4, n' Semestre. (T. CXXXIX, N» 6) 53 4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. dissolvant pur échappe à toute mesure et peut être considérée comme nulle. » 2" La pression osmotique, c'est-à-dire l'excès de la pression exercée par la solution sur la pression exercée par le dissolvant pur, est égale à la pression qui serait exercée par le corps dissous s'il était seul h occuper, à l'état de gaz parfait, le volume de la solution. C'est la loi de M. Van' f Uoff. » Comme le- potentiel du dissolvant a la même valeur de chaque côté de la paroi semi-perméable ('), on peut énoncer comme il suit la loi de M. Van' t Hoir : » Toute substance dissoute en quantité suffisamment petite dans un dissol- vant, dont la températuj-e T et le volume V demeurent invariables, fait croître la pression p du dissolvant de la pression \p qui serait exercée par le corps dissous s'il était seul èi occuper, à l'état de gaz parfait, le volume V de la solution; et le potentiel du dissolvant a la même valeur avant et après l'intro- duction du corps à dissoudre. ■» Cette loi, à elle seule, suffit pour retrouver toutes les formules em- ployées dans les expériences de tonométrie et de cryoscopie; nous nous bornerons aujourd'hui à montrer qu'on en tire très simplement les expres- sions connues, mais laborieusement établies, des potentiels A,, et /;, des deux corps en jeu, dissolvant et corps dissous. » Prenons pour point de départ la formule de Gibbs sur les solutions infiniment diluées. » a-o et r, étant les proportions moléculaires du dissolvant et du corps dissous, Gibbs a démontré que le potentiel It^ du corps dissous était de la forme ( - ) (i) //, = AlogB X, A et B étant deux fonctions de la pression et de la température. » Eu égard à cette formule, et d'après la définition même du potentiel moléculaire et individuel d'un corps dans un mélange, on a les relations / N dh^ _ ()hj_ _ _ A^ (hv^ ~ àx„ .r,,' qui prouvent que les dérivées de /i^ par rapport à x,, et d'ordre supérieur (') Comptes rendus, séance du i8 juillet 190/1, p. 196. (^) Gibbs, Equilibre des systèmes c/timit/iies, traduit par H. Le Ciiatelier, p. i33, formule (aif)). SÉANCE DU -r . «^'^ RT t//) v » Cette dernière équation doit être satisfaite, quelle qiie soit la valeur dea-,, pourvu qu'elle soit suffisamment petite, ce qui exige et l'équation précédente se réduit alors à A = RT. » Cette valeur de A, transportée dans les équations (3) et (i), donne pour les potentiels A„ et h, les expressions que nous avions en vue /^ = o(p, T)-hRTlog-'- » CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la permanence des formes cristalliliques dans les cris- taux. Note de MM. F. Osmoxd et G. Cartaud, présentée par M. Moissan. « On sait que, lorsqu'on attaque par un réactif convenable la coupe polie d'un métal ou d'un alliage formé de grains cristallins, on voit fré- quemment apparaître des formes cristalliliques dont les axes gardent une orientation constante dans le domaine d'un même grain. C'est ainsi, par exemple, que, dans le bronze contenant de 9 à 10 pour 100 d'étain, M. Charpy montre des cristallites qui se détachent en brun sur fond clair ('). Et les mêmes apparences ont été retrouvées par tous ceux qui se sont occupés de la microstructure des bronzes, notamment par MM. Heycock et Neville(-). )) L'explication admise est que la répartition de l'étain dans l'alliage n'est pas homogène et que la teneur en cuivre va en diminuant à partir des axes cristallitiques, lieux de première consolidation. (') Bull. Soc. d'h'ncoiiraff., 5= série, l. II, p. 884, mars 1897. figure 37, (-) Pliil. Tran.s.. (A), t. CCIl, année igoS (Bakerian Lecture). SÉANCE DU 8 AOUT igo^- 4o5 » Ce défaut d'homogénéilé, bien qu'il ne soit pas accusé par des varia- lions appréciables dans la couleur propre du bronze, est en eiïet prévu comme possible par les lois connues de la solidification et reste, par con- séquent, vraisemblable. Mais il n'explique pas la netteté souvent remar- quée des contours cristalliliques. » Nous allous montrer que d'autres causes, très différentes, concourent à produire les faits observés. » Soil uu grain crislallin représenté en plan sur la figure i; soient E, E, E, . . . les inclusions d'alliage eutectiqiie placées entre les brandies des cristallites et qui sont les lieux de dernière consolidation. » Quand, sur un tel bronze, à 9 pour 100 d'élain par exemple, on fait une coupe a la lime, les grains d'euteclique, fragiles, se désagrègent et sont remplacés par des trous. Dans la suite du polissage, ces trous ne s'approfondissent pas : ils deviennent la /-/y. i j'.d, 3 cause et le fond d'autant de dépressions à pentes douces, de sorte qu'une coupe EAE par deux grains d'euteclique présente à un moment donné le profil de la ligure 2, avec un relief en A sur l'axe du cristallile. Il en résulte que la pression des papiers d'émeri est alors maximum en A et que la couche superficielle écrouie par ces papiers odre un maximum d'épaisseur correspondant en Aa. 1) En terminant le polissage avec des papiers d'émeri de plus en plus fins et, finale- ment, avec de l'alumine lévigée placée sur un subslratum un peu mou tel que du drap, on nivelle la surface, y compris les grains d'eutectique; ces grains, plus durs que le reste de la masse el que l'alumine ne désagrège pas, tendent alors à venir en relief et le profil de la figure 2 est remplacé par celui de la figure 3 où le point A, sur l'axe du cristallile, esl maintenant le fond d'une concavité. En général, la peau écrouie n'a pas été éliminée et elle reste représentée par la surface EÂE«. » Quand enfin on fait une attaque chimique qui dissout le métal à peu près paral- lèlement à la surface polie, on coupe en m, m la limite inférieure EwE de la peau écrouie {fig. 3). Mais les pariies écroules se colorent beaucoup plus, à l'habitude, que les parties intactes el la forme cristallilique apparaît en brun sur fond clair, telle que 4o6 ACADEMIE DES SCIENCES. l'a montrée M. Charpy. Ses contours sont dégradés ou non suivant que la peau écrouie elle-même a des frontières tranchées ou confuses. » Dans le cuivre roua;e fondu, ((ui contient toujours une petite quantité d'oxydule inlergranulaire, cet oxydule joue le même rôle que l'eutectique dans le polissage du bronze et Ton peut encore trouver des cristallites dans un métal presque pur. » Si la répartition de l'élain dans le bronze n'est pas homogène, l'écrouissage. toutes choses égales d'ailleurs, sera plus profond sur les points les plus riches en cuivre, c'est-à-dire sur les axes des cristallites et cette circonstance contribuera à donner au prolil interne de la peau écrouie la forme E«E des ligures 2 et 3. Mais, comme nous venons de le montrer, elle n'est ni une condition suffisante, ni une condi- tion nécessaire. L'explication complète des apparences cristallltiques exige que l'on fasse intervenir l'action du polissage; elle est principalement mécanique. » Comme conséquence fie ce qui précède, on doit pouvoir éliminer ces apparences crislalliliques, telles que les monlrenl les différences de colo- ration après attaque, ou dif moins en déplacer les contours. Il suffira d'éli- miner la [leau écrouie ou de l'amincir. » Mais, avec des inétaux mous comme le cuivre, et même avec le bronze, c'est une opération assez difficile. Il ne suffit pas, comme on pourrait le croire, de faire une attaque forte, cpii donnerait des figures de corrosion trop profondes et ne montrerait plus que la structure cristalline; d'autre part, les poudres à polir les plus fines, y compris l'alumine de M. Le Cha- telier, écrouissent le cuivre. » On réussit cependant, en alternant les polissages et les attaques, de façon que les attaques soifiiit un peu en avance sur les polissages et en répétant ces opérations autant qu'il est nécessaire. » Le réactif d'attaque doit être choisi parmi ceux qui montrent le moins la structure cristalline. Pour le cuivre et ses alliages, on peut employer une solution d'acide picrique et de quinone dans l'alcool ou l'acétone ou encore une solution aqueuse de chlorure ferrique acidifiée par l'acide chlorhydrique. Pour les polissages, on frotte légèrement à la main sur un drap saupoudré d'oxyde de chrome e^t mouillé avec de l'eau ammoniacale. L'ammoniaque a pour effet de dissoudre la pellicule superficielle écrouie par l'oxyde de chrome, au fur et à mesure qu'elle se produit. » Cette méthode, par attaques et polissages alternés, peut s'étendre à des métaux plus mous encore que le cuivre, notamment à l'étain et au plomb. Elle permet d'éliminer les perturbations apportées par le polis- sage à l'étude des déformations internes. » SÉANCE DU 8 AOUT 1904. \o'j CHIMIE MINÉRALE. — Nouvelles recherches sur tes aciers au vanadium. Note de M. Léox Guiixet, présentée par M. A. Ditte. « Dans la Note que nous avons présentée à l'Académie, le 8 février 1904, nous avons étudié des aciers au vanadium bruts de forge et trempés. » De nouvelles recherches nous ont conduit à des résultats démontrant d'une façon très nette que ces aciers sont extrêmement sensibles au trai- tement thermique et que, d'autre part, les aciers au vanadium sont abso- lument hétérogènes. Nous n'avons rien à ajouter sur leur microstructure. » Au point de vue des propriétés mécaniques, nous avons examiné les aciers normaux, c'est-à-dire recuits à 900" et refroidis lentement. » Voici les résultats que nous avons obtenus*; Carbone. Vanadium, /,-. E. A pour 100. V Choc. Dureté 0,114 0,29 43,8 3o,2 24 62,5 3o i4o 0, i3i 0,60 52,9 4 1 , 1 20 69,3 20 1% o,i4i 0,75 57,7 43,4 1 5 , 5 58, 2 •9 2.7 0, 112 i,o4 6r,i 45,4 i5 70,8 20 217 0 , 1 3o 1,54 56,4 44,8 19 72,5 3o 159 0,200 2,12 5o,4 39,4 i5 67,8 25 159 0,187 2,98 47 >' 26,8 26 73,8 22 99 0,387 5,37 46,;' 25,5 '7 61 ,0 6 143 0, i3o 7,34 43,8 24,8 3o 62,7 2 109 0, 120 10,27 46,5 25,3 2 I 53,1 4 118 0,816 0,25 88,5 43,8 8 20, 3 3 286 0,725 0,60 92,3 47,4 8 22,4 4 302 0,886 0,80 96,2 56, 2 '1 '9,3 4 332 0,674 i,i5 87,5 58,3 S 26, 2 3 286 0,618 1,58 94,9 64,1 ;) 3i,3 3 262 0 , 960 2,89 9'. -4 48,. 9 33,9 2 286 0,666 3,06 85,2 58,2 i(i 28,5 3 262 1,084 'l'OO 98,9 55,3 i4 25 , 3 5 255 0,787 7,85 5i,7 28,9 21 34,3 3 143 o,858 10,25 62,5 3i,6 12 37,5 0 •79 » Si l'on compare ces résultais à ceux, donnés dans notre précédente Comniunica- lion, on voit que pour les aciers perlitiques et ic^s limites élastiques les charges de rupture sont beaucoup moins élevées, les allongements et la résistance au choc plus forts. Ces essais font ressortir, d'autre part, l'inlluence des traitements thermiques et mécaniques sur ces aciers. /l08 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Nous avons examiné de plus divers échantillons d'aciers au vanadium renfermant 0,200 à 0,600 pour 100 de carbone et 0,2 à o, 7 pour 100 de vanadium. )) Bruis de forge, ces aciers oui lous donné o'^s™ à 2''s'" au nioulon Frémonl; recuils à 900° el refroidis lentement, ils ont ofTert une résistance au choc au moins égale à celle des aciers ordinaires à même pourcentage de carbone. » L'hétérogénéité des aciers au vanadium à haute teneur est nettement mise en évidence par les essais mécaniques. Voici quelques-uns d'entre eux : Carbone. \ anadiuQî. /,-. K. A pour 100. V 0, i3o 7.37 28,8 20,2 21 66,9 id. id. 38,6 24,8 3o 64,7 id. id. 52,9 33,8 17 58,3 0, 120 10,27 3o,3 21,8 22 49:2 id. id. 46,5 25,3 21 53,1 id. id. 5o,7 34,3 i5,o 38,2 id. id. 54,7 47,5 21,5 44,8 0,737 7,85 3o,3 i3,4 16 25,6 id. id. 5o , 4 27,4 i5 22,3 id. id. 54,7 4o,3 22 44,5 0,858 10,35 42,0 16,8 10 i3,3 id. id. 59, '« 45,6 7 9,2 id. id. 70,5 3i,(; 10 27,5 » La résistance va en croissant en allant de l'extrémité d'une barre à l'autre. Or, plus la résistance est grande, plus la micrographie accuse de carbure de vanadium à la section de rupture de l'éprouvette. L'hétérogénéité de ces aciers paraît être due au carbure de vanadium de failjle densité qui, existant dans le bain d'acier fondu, tend à remonter à la surface. » En résumé, ces nouvelles recherches nous oblis^ent à revenir sur les conclusions de notre Communication du 8 février 1904. Elles établissent, en effel, que : » i" Les aciers au vanadium perlitiques, recuils à goo° et refroidis lente- ment (aciers normaux), n'offrent pas plus de fragilité que les aciers ordi- naires à môme dose de carbone et qu'à niêtne résistance ils sont très sensi- blement moins fragiles; » 2° Ces aciers semblent particulièrement sensibles aux traitements ther- miques et mécaniques ; » 3" Les aciers à haute teneur en vanadium, dont tout le carbone est à l'état de carbure, sont absolument hétérogènes. SÉANCE DU 8 AOUT 1904. 409 » Ceci est dû fort probablement au carbure de vanadium qui, |)réexis- tant dans le bain et ayant une faible densité, tend à remonter à la surface. )) En tous les cas, on peut affirmer que les seuls aciers au vanadium intéressants sont ceux contenant moins de 0,7 pour 100 de vanadium ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérivés de l'acide phosphorique pentabasique P(OH)^ Note de M. P. Lemoult. « On ne connaît ni le pentacide phosphorique P(OH)% ni ses sels, ni ses éthers, ni ses amides; mais cependant l'existence de ses divers aniiy- drides (PO'' H', PO" H, etc.), de ses divers anhydro-chlorures d'acide (POCl', PO-CI, etc.) et surtout celle de PCP laissent supposer la possi- bilité d'obtenir des dérivés organiques pentasuhstitués du phosphore. » Les tentatives faites pour l'anilidatiou totale de PCl'^ ne donnent, comme l'a montré M. Gilpin (^Am. chem. Jourri., l. XIX, p. 352) et comme je l'ai constaté, qu'un produit tétranilidé contenant encore du chlore et du type Cl — P==(4zHR)''. Les réactions de ces composés, àl'égard des alcoo- lates de sodium, varient avec la nature du reste R. Si R est un phényle, on obtient, quelque soit l'alcoolate, la base j^hosphazotée CnV - Az = P = (AzHC«H5)' que j'ai décrite {Comptes rendus, t. CXXXA I, p. 1666). Si, au contraire, R est un homologue du phényle (par exemple o-tolyle ou /«-xylyle), les pro- duits obtenus, formés également avec élimination de NaCl, varient avec l'alcoolate employé tout en conservant les mêmes propriétés générales; ce sont des phospho-élhers arylamidés de formule R' — O — P=(AzHR)'', où R' est un radical alcoolique, c'est-à-dire des dérivés de l'acitle penta- phosphorique ; mais on verra tout à l'heure que leur molécule est plus complexe et contient, en outre, 1'"°' d'alcool 11' (OH) de cristallisation. » Ces nouveaux corps se préparent à l'aide des composés PCl = (AzHH)* mis en suspension dans un alcool bouillanl auquel on ajoute la quantité exactement calculée de l'alcoolate de Na correspondant ; il faut avec le plus grand soin éviter la présence d'eau, sans quoi le rendement, lialiiluellement satisfaisant, devient très faible ou nul; il s'est alors formé les composés PO(AzIIR)^ et une aminé Azli-R [Comptes rendus, (') Et non 7 pour 100 comme me Va fait dire une faute d'imi)ression dans ma Note du 8 février dernier. C. R., 1904, i' Semeslre. (T. CXX.MX, N' 6.) 54 4lO ACADEMIE DES SCIENCES. l.CXXXiX, p. 206). La liqueur est filirOe bouillante et, dé- ([u'elle leliûidii, la cristal- lisation coiunience; une nouvelle cristallisation dans lalcool absolu donne les corps cherchés sous lornie de très beaux- échantillons. )< Ces composés, dont j'ai signalé déjà l'existence (^Comptes rendus, l. CXXXVlll, p. 8i5), fondent au voisinage de 100°; ils se décomposent de suite en dégageant des bulles gazeuses, puis se solidifient. Très solubles dans les alcools bouillants, beaucoup moins à froid, ils sont en général décomposés par les solvants organiques bouillants, comme l'acide acétique, le benzène, etc., en donnant des produits variables suivant les cas, mais parmi lesquels se trouvent toujours les PO(Azn R)' si le solvant contenait de l'eau. La saponification par les alcalis aqueux ou alcooliques donne ces mêmes corps. » V^is-à-vis des acides inorganiques, ces composés éthéro-amidés se comportent comme les bases phospho-azotées H Az = P^(AzHR)' dont ils engendrent les sels (Comptes rendus, t. CXXXVKI, p. 8i5). Parexemple, avec H Cl alcoolique et le produit résultant de l'action de l'éthylate de Na sur PCl/^AzHCH'/^^^ \ > \CH,' qui est C=H=- O - P = (ÂzHC'H'')',C=H50H, on reproduit !e chlorhydrate qui a servi de matière première sans qu'il se forme de xylidine; étant donnée l'insolubilité absolue de ce sel dans l'eau, même alcoolisée, celte réaction comporte une vérification quantitative de la formule que je viens d'écrire. » En effet, is.8000 de ce corps ont donné is,G3o9 de PCI ( AzH C*H^)* contenant 6,49 pour 100 de Cl (théorie 6,49) ''lors que le calcul indiquait pour la formule ci-dessus (poids moléculaire = 602) iS,()34o, et pour la formule sans alcool de cris- tallisation (poids moléculaire ^ J56) 18,^692. » La crjoscopie dans le nitrobenzène, qui dissout très bien le comjjosé en question et ses analogues, conduit à la même conclusion : 265, 4o3 de dissolvant et os,g52 de substance ont donné un abaissement de o°,88o, ce qui correspond à un poids niolécu- laire de 287; ceci démontre le dédoublement de la molécule. » L'analyse vient enfin confirmer cette manière de voir, puisqu'elle a donné : lrou\ é calcule pour j c^il^- O - P = ( AzlIC'H»)H6o2) „ C^H'-0-P^(AzHC«H')'(556) c. lî. Az. P. 7'>9-' 8,58 9,55 et 9,61 5,27 71 > 7^' 8,47 9 ! 3o i>, i5 78,88 8,09 10,07 5,5; SÉANCE DU 8 AOUT 1904. 4" » Parmi les produits de ce genre, en très grand nombre, qu'on pourrait obtenir comme je l'ai indiqué plus haut, j'ai surtout étudié : « I" C-H'O-P^^AzIiCMi^-CH^ySC^H^OH. - i-^^ont été ob- tenus à l'aide de 25^ du chlorhydrate de la base phosphazotée d'o-toluidine, sous forme de gros cristaux blancs fondant à 114"» P"is se solidifiant au bout de quelques instants. » 2" CW-0=P = ('.Va,IIC'R'('^^:) ,CIi'OH. - Obtenu avec un rendement de Go pour 100, formé tantôt de belles paillettes nacrées, tantôt de gros cristaux ressemblant aux précédents dérivés d'o-loluidine et d'al- cool éthylique, mais fondant à 98". » 3" C-H^-O-P^fAz.HCH'^JJJ)-;) ,G-H'OH. - 42^ en ont été obtenus à partir de 55*! de matière première, soit 70 pour 100 de rendement. Fines aiguilles fondant à 107°. Ces deux derniers corps, solubles à l'ébiiUi- tion dans l'acide acétique anhydre, y subissent une transformation impor- tante sans perdre d'aminé ; il se dépose à froid de belles lamelles blanches fondant à 210° auxquelles l'eau bouillante enlève de l'acide acétique, en laissant une portion insoluble abondante. » Je n'ai pu jusqu'ici débarrasser les corps étudiés de leur alcool de cris- tallisation sans provoquer une décomposition plus profonde. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide diméthylpyroarsiniqiie. Note de M. E. Baud, présentée par M. H. Moissan. « L'acide monométhylarsinique anhydre, chauffé au bain d'huile à i3o°- 140°, dans un courant d'hydrogène sec, perd une demi-molécule d'eau : 2 As 0-OH = H-0 + ' ) AsO - O - As O; XVt • \0H "^^ ^^^^ Cette réaction est analogue à celle que donne l'acide monophénylphos- phinique. » Le composé que j'ai obtenu correspond à l'acide pyroarsénique, dont il dérive par remplacement de deux oxhydriles par deux radicaux méthyle. C'est l'acide dimélhylpyroarsinique . 4l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dissous dans l'eau, il s'hvdrate aussitôt et régénère l'acide primitif. La solution obtenue possède, en efTet, toutes les réactions de celui-ci. » Le dosage acidimétrique, en présence d'acide rosolique, indique qu'une molécule d'acide pyro s'e>t dédoublée en deux molécules d'acide ortho. Cal La clialeur de dissolution dans l'eau, de l'acide di nié tliylpyroarsinique est de. . — o,.5i3 tandis que celle de l'acide monométhylarsinique est de —2,860 La réaction représentée par l'équation précédente correspond donc à une absorption de chaleur de : — 2 X 2,86 + o,5i3 soit _5jOo- » Ce nombre est à rapprocher de celui qui correspond à la transformation de l'acide orlhophos|)horique en acide pyro et qui est de — 6''"',q- ('). » L'acide diméthylpyroarsinique chauffé dans un courant d'hydrogène à une tempé- rature supérieure à celle à laquelle il s'est formé, à 1700-180", continue à subir une diminution de poids. l']n même temps, il se dépose, dans le col du ballon, de l'anhydride arsénieux oclaédrique, et, dans le tube de dégagement convenablement refroidi, il se condense un liquide qui n'est aulie que de l'alcool méthylique. » Je l'ai caractérisé par son point d'ébullition, sa densité et sa transformation en iodure de niéthyle. » Le résidu contenu dans le ballon est constitué ])ar de l'anhydride arsénieux. Les pro- duits de celte décomposition et le poids du résidu montrent f|u"elle doit être repré- sentée par l'équation suivante : r;||3\ /PH' j^Q/AsO — 0 — AsO(^Qj^ =2GH30H + As20'. » Sel socliijue. — Lorsqu'on chauffe le méihylarsinale monosodique cristallisé, il perd d'abord son eau de cristallisation, puis se transforme en pyroarsinate : /G H' 2AsO-ONa = H^0 4-,7 ' \AsO — 0 — AsO-^ \0H NaO/* ^ \ONa » Dissous dans l'eau, il régénère le sel primitif, par suite de la réaction inverse. » L'acidimétrie de la solution en présence de bleu Poirrier montre qu'une molécule de pyroarsinate s'est dédoublée en deux molécules de monométhylarsinate monoso- dique. » Enfin, le monométhylarsinate disodiqiu' anhydre chaude au bain d'huile à i4o° dans un courant d'anhydride carbonique sec al)sorbe très lentement ce gaz. (') Ce nombre a été calculé au moyen des données suivantes : Dissolution de PO'H* sol H- 2':"',69 (Thomson) P^O'^H* sol. -h II-O liq. H- a(i. = 2 POMI ' dlss -(- 12'^»', 3.5 (Giran). SÉANCE DU 8 AOUT 1904. 4'"^ » Après 8 jours, le poids demeurant constant, la quantité fixée correspond à |C0- : 2 AsO^OXa + CO'-^ CO'Na=Hh^,'^Q^AsO - 0 - AsO(^^j"'^ • ONa » Il s'est formé du carbonate de sodium et du pyroarsinate. » Le produit dissous dans l'eau donne une solution de carbonate de soude et de méthylarsinate monosodique. » On arrive au même résultat en déshydratant le sel cristallisé ou arrhénal dans un •courant de gaz carbonique. Klinger et Krentz avaient déjà signalé que ce sel absorbait l'anhydride carbonique de l'air. » En résumé, j'ai montré l'existence d'un acide pyroarsiniqiie corres- pondant à l'acide pyroarséniqiie. » Cet acide se décompose par une élévation de température en alcool méthylique et anhydride arsénieux. » GÉOLOGIE. — Sur l'existence de roches alcalines dans le Centre africain. Note de M. Louis Gentil, présentée par M. A. Lacroix. « Parmi les nombreux échantillons de roches rapportés de sa célèbre mission par M. F. Foureau se trouvent des types pétrographiqiies intéres- sants, sur lesquels je désire attirer l'attention de l'Académie. Les matériaux recueillis dans la région du Tchad par le lieutenant L. Lacoin complètent très heureusement, en outre, les observations et les récoltes de M. Foureau dans son raid à travers le continent africain. » Les roches éruptives qui font l'objet de la présente Note appartiennent à deux groupes distincts, mais ayant le caractère commun d'être riches en alcalis. Ce sont des phonolites et des rhyolites. » Les />/20«oA7e.y proviennent du pied du grand plateau du Tassili. Elles se rapportent à deux types pétrographiqiies. » Le premier {phonoUlc à œgyrine) renferme de longues baguettes d';ogyriiie, de la sanidine avec raacles de Carlsbad et de Baveno et de nombreux phénocristaux de néphéline qui constitue le principal élément du premier temps de consolidation. Ces minéraux sont noyés dans une pâle finement microlitique de sanidine et de néphéline, avec matière vitreuse. » Cette roche se rapproche, par ses caractères microscopiques, de la pho- nolite de Tekout, près de Ghadamès, dont des échantillons, rapportés par 4l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Overweg de ses voyages en Afrique, ont été étudiés par Gustave Rose ('). » La deuxième phonolite se distingue par sa richesse extrême en orlhose. » C'est une roche fissile, un peu foncée, à cassure cireuse, qui montre au microscope des pliénocristaux d'apatite, du sphène, de la magnétile, de l'angite frgvrinique et de la sanidine en cristaux abondants; la pâte est formée de microliles de magnétite. de sanidine et d'anorthose, d'augite œgyrinique et de cristau'c microscopiques sem- blables à la noscane signalée par M. Michel Lévy dans les phonolltes feldspathiqiies d'Auvergne. » Les rhyolites proviennent delà région du Tchad, de deux points sépa- rés par une centaine de kilomètres. » Le premier constitue un point géographique remarquable situé sur la rive sud du grand lac, à quelques kilomètres du confluent du Chari, le Hadjer el Hamis (-) ou plutôt les Hadjar el Khemis. » Les Hadjar el Khemis constituent cinq pitons rocheux, formant de larges tables, quelquefois percés de grottes et toujours constitués par une roche volcanique compacte divisée en prismes de retrait. Le piton le plus élevé n'a pas moins de loo" de relief. De la description de M. L. Lacoin il semble bien résulter que ces accidents représentent les témoins d'une coulée épaisse ou de plusieurs coulées superposées et démantelées. « Ils sont constitués par une roche compacte, de couleur verte ou bleuâtre, quel- quefois blanchâtre (brune ou rougeàtre par altération) dans laquelle on voit, à l'œil nu, des cristaux de quartz et d'orthose parfois avec reflets chatoyants. » Les préparations microscopiques montrent des phénocristaux de magnétite, de quartz bipyramidé fortement corrodé, de sanidine maclée suivant les lois de Garlsbad et de Baveno, accompagnée de cristaux plus rares d'anorlhose et souxent faculée de ce dernier feldspath, d'.xgyrine en baguettes et d'une amphibole sodique, pléochroïque dans les teintes bleu de mer, généralement dépourvue de formes géométriques, appar- tenant au groupe de l'arfvedsonite; cette amphibole est rarement accompagnée de riebeckite bien caractérisée. » La pâte microiitique est assez riche en verre, elle renferme les mêmes éléments minéralogiques que les phénocristaux, mais sa structure est essentiellement variable. Tantôt le quartz et l'orthose sont en grains associés à des baguettes de pyroxène et d'amphiboles sodiques (structure microgrenue) ou noyés dans du verre, avec une llui- dalité bien marquée; ailleurs la sanidine se montre eu aiguilles rayonnant autour d'un centre et entremêlées de fines baguettes d'wgyrine, le tout formant des sphérolites (') RosEXBfScn, Mikrnskoplsche Pliyaingraphie . . . , 1896, p. 1268. (-) L. Lacoin, Sur la géologie du paysdc l' Oulianghi au Tchad{Co}nptrs rendus, 22 juin 1908, et lîullcliii de la Société géologique de France, 4" série, t. 111, p. 494). SÉANCE DU 8 AOUT igo/j. 4<5 à signe (l'iillongement négatif, eiUourùes d'épongés de quarlz; ailleurs encore le quartz et le feldspatli forment des associations micropegmaliqiies. Ces différentes structures sont quelquefois réunies dans une même préparation. On peut remarquer, en outre, que les groupements spliérolitiques et micropegmatiques sont souvent alignés et in- diquent la trace de lilliophjses ou de boutonnières dont la partie centrale cllVe le maximum de cristallinité de la rociie. » La présence de structures si variées, dans la même roche volcanique, a déjà clé constatée dans des rhyolites très analogues delà côte des Somalis par M. A. Lacroix (') qui admet qu'elles résultent d'un phénomène secon- daire immédial ayant accompagné le refroidissement du magma. » Enfin, en terminant cette Note, je ferai remarquer l'intérêt général que présente l'existence de phonoliles et de rhyolites alcalines au sud du Tassili et dans la région du lac Tchad. » M. A. Lacroix a récemment appelé l'attention sur la ceinture de roches alcalines qui entoure le continent africain (-); jusqu'ici on ne connaissait rien d'analogue dans la partie centrale de ce continent : mes observations contribuent à combler cette lacune. La Note récente de M. Arsandaux sur un trachyte à nosêane du Soudan (^) et les détermi- nations de M. Hubert (''), sur des roches semblables aux miennes et provenant de gisements situés plus à-4We*^, montrent que 1 on doit s at- tendre à voir le continent africain tout entier former une vaste province pétrographique caractérisée par des roches riches en alcalis. » A propos d'une Note communiquée à l'Académie, le 25 juillet, par MM. Jamm.es et Mandoid : « Sm- les propriétés bactéricides des sucs hel- minthiques », M. le D' Ci. Asidhé adresse un travail imprimé en 1878, ayant pour titre ; « Contribution à l'étude de la contre-lhixion dans la phthisie pulmonaire; de l'utilité du tœnia dans cette maladie ». M. Emm. Pozzi-Escot adresse une Note sur des « Colorants azoïques dérivés de l'a-x-dinaphtol ». {') Comptes rendus, 29 mai 1899, p. i3j3. (*) A. Lacroix, Les roches alcaUncs caractérisant la province pétrographique d' Ampasindava {Noav. Arch. Muséum, 4° série, t. IV, 1902, p. i56). {') Comptes rendus, 18 janvier 1904. ('■) Voir Comptes rendus, i'''' août 1904, p -Î78. 4l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. D. ToMMASi adresse une Note avant pour titre : « Remarques sur la dissolution électrolylique du platine dans l'acide chlorhydrique ». La séance est levée à 3 heures trois quarts. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance di i8 juillet 1904- Perfectioimeinent du Système musical peu- un emploi plus étendu des séries de sons harmoniques, par S. Odier; avec 6 feuilles de dessins ou tableaux numériques. Aucli, lujprinierie centrale, igo^; i fasc. in-8°. (Transmis par l'Académie des Beaux- Arts.) Le Centre médical et pharmaceutique, organe officiel de la Société des Sciences médicales de Gannat ; iqi^ année, 11° 1, i*'' juillet 1904. Riom; 1 fasc. in-8°. Le Gaz, Organe mensuel des progrès et des intérêts île l'Industrie du gaz; 48" année, n° \, lô juillet 190-1. Paris; i fasc. in-4°. {A suivre.) ERRATA. (Séance du 25 juillet 1904.) Note de M. Jean Becquerel, Sur la réfraction des rayons N et N, Page 268, ligne 16, au lieu de cône, lisez prisme. On souscrit à Paris, cliez GAUTIIII^II-VILLAKS, Quai des Grancis-Auj-iisLius, n° 55. puis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièi>„ient 1.; Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux «, l'une p.u-ord.o alpliabétique des matières, l'autre par ordre alphab.tique des noms d'Auteurs, Icrn.incnt chaque volume. L'abonnement est annuel ri du i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 Ir. — Départements: 40 Ir. - Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : Ferra n frères. Chaix. . Jourilan, ' Rud. ti Ciiurtin-lk'cqiiel. . Geriiiiiiii et tirassin. ' Gastineau. me Jérôme. 'on Kégnier. ; Feret. aux I Laurens. ' Muller (G.) •es Renaud. / DeiTJen. F. Robert. Oblin. ' Uzel Iréi-es. Jouan. béiy Perrin. ( Henry. ( Marguerie. Jufiul. ' Bouy. Nourry. P.atel. Rey. Lorient. onl-Ferr . . He. ) Lauverjat. / Dcgez. Drevet. Gratier et C'°. chez Messieurs : 1 Raiimal. I M"* Texier. Bcrnou'c et Cumin. \ Georg. Lyon I ElVuntin. Savy. Ville. Marseille Ruai. \ Valat. Montpellier j Coulet et fils. Moulins Martial Place. iJac(|ues. Grusjean-Maupin. Sidot frères. iGuislIiau. Veloppé. i Barma. I Appy. Kimes Thibaud. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. /tenues Plihon el Hervé. Roclieforl Girard ( M"" ). Laiigliiis. Leslringanl. S'-Étienne Chevalier. Toulon j Ponlcil-Burles. ) Rumélie. Nantes . Mce l'oi tiers . /iouen . c/ie/le _ Foucher. \ Bourdignon. [ Donibre. Thorez. Qiiarré. Toulouse . \ Gimel. I Privai. iBoisselier. Péricat. Supidigcnn. \ Giard. / Lemaitre. Valencicnnes On souscrit à l'étranger, Amsterdam chez Messieurs : Feilvem;i Caarel- sen el G'". Athènes Beck. Barcelone Verdagucr. Asher el C'°. Dames. Berlin Friedlander et fils. Mayer el ^Millier. Berne Schmid Fraiicke. Bologne Zanichelli. Lamerlin. Bruxelles Mayoïe^ et Audiarte. Lebègue el C'*. Solrhck et C°. nucharest Alcalay. Budapest Kiliaii. Cambridge Deigluon, Bell et C . Christiania Cammenneyer. Constantinople . ■ Ollo Kcil. Copenhague Hôst el lils. Florence Seeber. Gand Hosle. Cènes Beuf. [ Cherbuliez. Genève j Georg. ' Sl;tpclrnoIir. La Baye Belinfante frères. ( Benda. ) Pavot el G''. j Barlli. \ BrocUliaus. Leipzig 1 Kœhler. ■ i Lmenlz. ' TwieliiK Milan . Aaples Lausanne. iieyer. Lie^e. Dcsoer. Gnusé. chez Messieurs: i Dulau. Londres Hachelle et C. ' Nuit. Luxembourg .... V. Biick. Ruiz el G'". ,, , . . ) Romo y Fussel. Madrid { i j Gapdevilie. ' F. Fé. !Bocca frères. Hœpli. . Moscou Tastevin. Margliieri di G lus. Pellcrano. Dyrseii et 1 feifTer. A'eii'- York' Sleciierl. Letncke el liuerliiier Odexsa Rousseau. Oxford Parker et G'*. Païenne Reber. Porto M.ngathaés et Moniz Prague Rivnac. Bio Janeiro Garn er. l Bocca frères. ■^""'^ i Loescher et G". Botterdain Kraniors el fds. St0cl;ll0lm Nordiska Boghnndel Zinserling. Wolfr. Bocca frères, rero. \ Clausen. f Rosenl)erg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. l Frick. ''""'"^ JGerold etO». Ziïricli Mcyer et Zeller. S'-I'étersboitrç; Turin . l Bore j Brer LBLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !'■' ;'i 31. — (îAoiit iS35 h 3i Décembre i S îo. ) Volume in-4''; i«53. Prix 25 fr. Tomes 32 a 61. —( i" Janvier iS5i à 3i Décembie iS65.) Volu'oe in-4"; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 a 91. — ( i" Janvier 1 856 a Si Décembre r 880.) Volume in-4°: 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 1881 a 3t Décembiv 1895.) Volume in-^; 1900. Prix 25 fr. - rpPLÈMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : o!; L — Mémoire surquclques points de la Physiologiedes Algues, par MM. .\. I 'erbescI A.-J.-J. Solier, — Mémoiresur le Calcul des Perlubations qu'éprouveni I' ^, par M. H.ANsKN. — Mémoire sur le Pancréas el sur ïe rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digeslinu de< ^rasics, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 3^ planches; i83i' 25 fr. I. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benkden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences ncours de i85.j, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTéreuts terrains laires, suivant l'ordre delour superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechcrelier la es rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organiqueelsesétats antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-.'|°, avec 7 planches ; 1861. . . 25 l>. > la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, ei les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 6. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 8 août 1904. MEMOIRES ET COMMUIVICAÏIOIVS DKS MKMBKRS KT DES COKRESPONDANTS L>K L'ACADÉMIE. l'ages. M. le Présidf.nt annonce à l'Acadcmie que. en raison de la fête de l'Assomption, la séance du lundi i5 août est remise au mardi ifi ^'^^ M. G. BiGOURDAN. — Sur les cliangemenl? de courbure que subissent certains niveaux à bulle d'air, sous l'induence des variations Pages. (le I empcralure 385 M. J. BoussiNiisQ. — Equations générales du mouvement des nappes d'eau infiltrées dans le sol 38" M. A. Laussedat. — Sur difl'érenls résultats récemment obtenus par la Métrophoto- grapliie Sgi CORRESPOND AiVCE. iM. le SF.CRÉTAmE l'ERPihuEL signale la tra- duction, américaine de l'Ouvrage de M. Henri Moisson, sur « Le four élec- trique » ; le premier numéro d'une Revue mensuelle consacrée au radium, à la ra- dioactivité, etc 393 M. A. Demoulin. — 5,ur l'emploi d'un té- traèdre de référence mobile en Géométrie cayleyenne SgS M. PoTRoN. — Sur les groupes d'ordre p"' ip premier) dont tous les sous-groupes d'ordre j»"'-- sont abéliens 396 M. Remounuos. — Sur un théorème de M. Borel dans !a théorie des fonctions entières 399 M. A.-B. Chauveau. — Sur la déperdition de l'électricité dans l'air, observée au sommet de la tour Eiffel, pendant l'orage du 4 août 400 M. E. Abiés. — Théorie des solutions di- luées, basée sur la loi de Van't Holf 4»' M.M. F. OsMOND et G. Cartaud. — Sur la permanence des formes cristalliliques BUI.LKTIN B1BL10(;RAPH10UK EUR»TA dans les cristaux M. Léon Guillet. — Nouvelles recherches sur les aciers au vanadium M. P. Lemoult. — Sur quelques dérivés de l'acide phosphoriquepentabasiqueP (OIT)-'. M. E. Baud. — Sur l'acide diméthylpyroar- si nique M. Loris Gentil. — Sur l'existence de roches alcalines dans le Centre africain M. le D' G. André, à propos d'une Note de i\IM. Jammes et Mandoul, adresse un travail sur une « Contribution à l'étude de la contre-fluxion dans la phlhisie pul- monaire; de l'utilité du ta-nia dans cette maladie >i M. Émm. Pozzi-EscoT adresse une Note sur des ■> Colorants azoïques dérivés de l'a-i-dinaphtol » ■ M. l). ToMMASi adresse une Note ayant pour titre : « Remarques sur la dissolution électrolytique du platine dans l'acide chlorhydrique 404 40- 4., 4.3 4.5 4r« 416 4iC. P\RIS. — IMPRIMERIE G A UT H I E R - V I L L A R S . Quai des Grands-Augustins, 55. Le lierant : (tauthieb-Villah». SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. N° 7 (16 Août 1904). PARIS, GAUTHIKR-VILLARS, IMPHÎMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins. 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS Adopté dans les séa>xks des 23 juin 1862 et 2] mai 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent, des exlniits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou \otes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier on numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Ar.Tic.LE 1"'. — Impression des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé et ranger de r A cadé mie com[)rennent au plus () pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'mi Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le ( iou- vernemenl sont imprimés en enli(M'. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Coriespondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3>. pages jiar année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres ipii y oui })ris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus., mais les Rapports relatifs au\ prix décernés ne le sont (|u'a| tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance |i Idique ne font pas partie des ('oinptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sava/i étrangers à V Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn rpii ne sont pas Membres ou Correspondants de l' Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'nnr suuiè qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. ] Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extn autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance of cielle de l'Académie. ARircrE 3. Le bon. à tirer de chaque Membre doit être reir à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar le jeudi à 10 lieures du matin ; faute d'être reinii' temps. II" litre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Amticlk L — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche ni ligures. . Dans le cas exce[)tionuel où des figures sei'aie autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les instruclions demandés par le Gouvernement. Articlk 5. Tous les six mois, la Commission administratr fait un Rapport sur la situation des Comptes rend) après l'inqjression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pi' sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sei a remise à la séance suivan AU G 04 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU MARDI 1« AOUT 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET GOMMUIVICATIONS OES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODÏNAMIQUE. — Équalion de deuxième approximation, pour Vècou- lement des nappes d'eau infiltrées dans le sol et à faibles pentes. Note de M. J. BoussiNESQ. « I. Appliquons d'abord les formules générales de ma dernière Note (') au cas particulièrement important, le plus habituel, d'une nappe à faibles pentes tant de fond que de superficie, ou dont l'écoulement est presque horizontal. Nous savons qu'alors la charge

en .r et en y seront, d'après ces formules, très petites comparativement à $, puisqu'on admet la peti- tesse des rapports de $ — , et où l'in- dice o affecte les quantités qui doivent être prises à la limite z = — /i. Si SÉANCE DU ff) AOUT igo/j. /(IQ l'on y porte la valeur de (F. )„ résultant de l'équation indéfinie dF^ dFy f/F, d.c ' dv ' dz ~ °' multipliée par c/z et intégrée terme à terme de ; = — A à ; = H, puis que l'on tienne compte de la condition d'imperméabilité du fond s =:: H )ù Fj= i.,—, — 1- ^y~r: )' ^-^^^^ condition (5) prendra la forme ((i) d/i d /■" d r",, . r" d- » Portons-y les valeurs de / , /^^ dz que donne l'équation (i) diffé- rentiée en x ou en j. Et il viendra exactement, même dans l'hypothèse où K et ij.„ seraient variables ave.c .r el v, (7) dh _ d_ !''■" ~di ^ dl- d dy » I.es formules approchées (3) et (4) |)ermettront d'en éliminer <^ — cp,, <^ — ip, , du moins si K est constant, et il n'y subsistera dès lors aucune autre fonction inconnue que

tend vers zéro, on peut la supposer devenue petite. Ne la négligeons toutefois que dans le facteur (H -^ il -j- $)- du der- nier terme de (9), terme déjà très faible et qu'il est permis, sans inconvé- nient, d'altérer un peu par rapport à lui-même. Alors l'équation (9), diffé- rentiée en /, donne , , dh d^ (H+r)-^ . d'V ('0 -Tt^^lt 3 ^'7û' relation où l'on peut réduire dans le dernier terme, d'après cette relation même, ^ à ^' P"'s remplacer ^ par sa partie principale R-^^A,'!', . . dit ■ ■ résultant de (10). Enfin, la substitution de cette valeur (11) de -^^-> aiusi modifiée, dans (10), donne l'équation en 'V cherchée : Le second membre se réduit, en première approximation, à sou terme ce qui donne bien alors l'équation du refroidissement d'une plaque homo- SÉANCE DU l6 AOUT 1904. 421 gène. Et l'on voit que la deuxième approximation ajoute à ce second membre, outre le terme non linéaire A^ > que l'on connaissait déjà, un terme linéaire, en A^A^'I», comparable au précédent quand A^ est de l'ordre de petitesse de <ï>^. M VI. Je n'essaierai pas de tirer parti de cette équation (12), les calculs de seconde approximation étant loin d'offrir, dans la question présente, l'intérêt qu'ils auraient, par exemple, dans une étude d'ondes régies approxi- mativement par l'équation de d'Alembert, ou des cordes vibrantes. En effet, les lentes déformations qu'éprouvent de telles ondes, déformations caracté- ristiques des phénomènes et dès lors importantes à considérer, sont données uniquement par la deuxième approximation ; car l'équation de d'Alembert les annule. Mais, ici où la première approximation ramène, en général, le problème des mouvements de la nappe à celui du refroidissement d'une plaque et non à la question des cordes vibrantes, cette première approxi- mation règle déjà les altérations, assez rapides, du phénomène; et une approximation plus élevée ne peut y changer relativement que peu de chose. » CORRESPONDANCE. CHIMIE MINÉRALE. — Nouvelles recherches sur la liquéfaction de ï hélium. Note de Sir James Dewar, présentée par M. H. Moissan. « Dans une Note précédente nous avons indiqué comment on pouvait utiliser le charbon de boisa basse température pour produire des vides très grands. Nous avons poursuivi nos expériences sur ce sujet au moyen de deux appareils comparables, l'un rempli d'hydrogène et l'autre d'hélium. » Nous avons utilisé, dans ces nouvelles recherches, les tubes qui servent aux observations spectroscopiques, seulement à chacun de ces tulies était soudé un petit condensateur contenant i^à 1^ de charbon de bois. Les deux tubes avaient été remplis à la pression atmosphérique. Lorsque l'on trempe les petits condensateurs dans de l'hydrogène liquide, le vide devient telle- ment grand qu'aucune décharge ne peut traverser l'appareil. C'est en somme une expérience semblable que nous avons effectuée précédemment avec des tubes pleins d'azote et d'oxygène en utilisant l'air liquide comme source de froid. 422 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Lorsque notre tube à condensateur de charbon, rempli d'héUum, fut refroidi dans l'hydrogène liquide le vide produit était assez élevé pour que, sous l'action de la décharge on obtienne le phénomène de phosphores- cence. Afin d'assurer tout à fait la condensation de l'hélium nous avons dis- posé deux tubes renfermant de l'hélinm de sources différentes dans de l'hv- drogène liquide soumis à l'action du vide, afin d'atteindre la température de i5° absolus. Dans chaque cas le vide était tellement grand qu'il était indispensable d'employer une bobine fournissant une étincelle de 40*^^'" dans l'air pour obtenir au milieu du tube une décharge phosphorescente intermittente qui ne donnait que le spectre continu du verre. 11 ressort de ces expériences que le charbon est un bon absorbant de l'hélium à 20" absolus, et l'est encore davantage à 1 5° absolus. » D'un certain nombre d'expériences faites comparativement avec l'hydro- gène il ressort que le point d'ébullition de l'hélium doit être voisin de 6° absolus. Il reste encore à poursuivre ces expériences et à voir quel peut être le résidu resté dans le tube, mais ces nouvelles recherches confirment mes conclusions précédentes que le point d'ébullition de l'hélium ne se trouve pas au-dessous de 5" absolus. » Dans ces recherches et en utilisant la méthode de condensation par le charbon nous avons pu démontrer l'existence de très petites quantités d'hélium dans les gaz en solution dans l'eau de pluie, dans l'eau de mer et même dans l'eau de la Tamise. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur une combinaison cristallisée, d'acétate et de lliio- sulfate de plomb : aS-O'Pb, (CH' - CO-)-Pb. Note de M. P. Lemoult. « Quand on mélange une solution étendue de thiosulfale de sodium et une solution d'acétate de plomb, il se fait un précipité blanc qui est le thiosulfate de plomb. Si l'on vient à ajouter de l'acide acétique, ce préci- pité disparaît plus ou moins complètement suivant la concentration de la première liqueur; si l'on a réussi à le dissouilre entièrement, on voit se déposer au bout d'un temps très variable, de quelques secondes à plusieurs heures, suivant la température et la teneur en thiosulfate initial, un com- posé formé de fines aiguilles blanches très lourdes atteignant parfois 3"'™ à 4"" de longueur. » \ oici les CDiiilitions clans lesquelles il convieni de se j)iacer pour observer les SÉANCE DU l6 AOUT 1904. 42.3 diverses formes de celte réaction : à iS"^"'" de liqueur de thiosulfate, on ajoute 5""' d'une solution d'acétate de plomb à 5os par litre, puis 5™' d'acide acétique glacial. Si la teneur en thiosulfile de Na varie de i'"<'' = 3ooo' à !">"' = SooS il ne se produit aucun phénomène apparent, mais, au bout d'une nuit, il s'est formé et déposé de ma- gnifiques aiguilles. Si la dilution est moindre et varie entre i°">i = 5oo' et imoi_ iqq\ environ, l'addition d'acétate donne ou un louche ou un précipité que l'acide acétique redissout toujours entièrement à froid et quehiues instants après se forme en plus ou moins grande abondance un précipité lourd, cristallin et chatoyant. Pour les dilutions encore moindres, l'acide acétique ne dissout plus entièrement le thiosulfate de plomb formé et les diverses phases, empiétant les unes sur les autres, rendent le phénomène moins nef, on obtient un mélange dans lequel les portions qui se déposent à la fin sont de très belles aiguilles identiques aux précédentes. » On prépare ce composé en prenant du thiosulfate de Na à 1'"°' =r i5o' auquel on ajoute, après l'avoir porté à 80°, les deux autres réactifs également chaiilVés à 80°; la cristallisation se fait lentement; le produit recueilli sur filtre est lavé à l'alcool aqueux puis à l'alcool anhydre et séché dans le vide sur SO*H^ On peut opérer d'une manière un peu différente : de l'eau à 80° est légèrement acidulée par de l'acide acétique, puis elle reçoit successivement de l'acétate de plomb et du thiosulfate de Na dans les pro- portions ci-dessus; il ne se produit aucun louche, ni dépôt de soufre, comme cela arrive quand on néglige de mettre l'acétate de plomb, mais il se dépose avec une extrême lenteur (24 heures à 48 heures) de très beaux cristaux qu'on isole comme précédemment. » Le dosage du plomb dans ce composé a donné les résultats suivants : 64,08 et 64,1 pour 100, intermédiaires entre la teneur qui correspond au thiosulfate de plomb (S-Q^Pb : 64,77 P°"'' '°°) ^'- *^^'^® 1"' correspond à l'acétate (63,58 pour 100). D'autre part, quand on traite ce composé par SO''H- concentré, on perçoit à côtéde H'Sct SO^ l'odeur d'acide acétique, puis, si l'on chauffe, la masse charbonne, ce qui fait supposer l'existence dans la molécule de l'acide acétique à côté de l'acide thiosulfureux. Pour le vérifier, on dose l'hyposuifite; à cet effet, un échantillon pesé estdissous dans un grand excès de potasse concentrée, la dissolution est rapide et complète; on étend d'une grande quantité d'eau et l'on neutralise exacte- ment l'alcali en présence de phtaléine par SO'H^ très dilué; on titre alors par l'iode le thiosulfate de K que contient la liqueur neutre : is de sub- N stance correspond à 20™', 79 d'iode — (moyenne entre les valeurs 21,12, 20,44, 20,81 relatives à divers échantillons). Parmi les diverses formules possibles : «.S=O^Pb,(CH'-CO-)-Pb qui peuvent représenter le corps étudié, celle qui correspond à « = 2 424 ACADÉMIE DES SCIENCES. s'accorde très bien avec les résultats de l'analyse, à savoir : Trouvé. Trouvé. N Pb 6/1,38 6.1, 1 Iode — par gramme, ao''"» ,83 2o"" ,79 » La présence de l'acide acétique a été caractérisée, en outre, par la coloration rouge avec Fe-Cl* et par la formation du cacodyle ). La combinaison étudiée sS'O'Pb, (CH' - CO^)='Pb, qui est très peu soluble dans l'eau froide, l'est moins encore dans l'eau acétique, mais elle l'est un peu plus dans l'eau bouillante d'où elle se dépose cristallisée, lors du refroidissement ; son poiils reste invariable à l'étuve à i3o°, mais, néan- moins, sa couleur s'altère et passe au gris légèrement brunâtre. w Quelques essais en vue de généraliser cette réaction n'ont donné aucun résultat, sauf cependant avec le baryum; la présence d'acétate de ce métal empêche la décomposition par l'acide acétique du thiosulfate de Na dilué, comme dans le cas du plomb, mais il ne se dépose pas de cristaux, même au bout de plusieurs jours. » CHIMIE MINÉRALE. — Les alliages de zinc et de magnésium. Note de M. O. Boudouard, présentée par M. Troost. « Continuant l'étude des alliages du magnésium, je me suis adressé à ceux que donne ce métal avec le zinc; nous n'avons sur ce sujet que les résultats obtenus par Parkinson : ce savant indique avoir obtenu, en fon- dant du zinc avec 10 pour 100 de magnésium, un métal très dur et très cassant, dont la couleur est blanc d'étain. » Fusibilitc. — Élanl donnés les points de fusion rtdalivemenl bas du zinc et du magnésium, j'ai emplojé, pour déterminer la courbe de fusibilité de leurs alliages, le même dispositif expérimental que celui qui m'avait servi lors de mes recherches sur les alliages du magnésium avec l'aluminium, le cadmium et le cuivre. Les résultats obtenus sont les suivants : Mg pour 100 en poids. Zii p 5 10 i5 20 25 Loo en poids. Températures. 100 0 420 95 455 90 545 85 570 80 570 75 527 SÉANCE DU iG AOUT 1904. /|2rj .Mg pour 100 en poids. Zn pour ino en poids. TenipériiLures. o 3o 70 495 4o 60 34û 5o 5o 366 60 4o 43o 70 3o 49-5 80 20 358 90 I o 600 100 )' 63.5 » Si Ton construit une courbe en portant tu abscisses les proportions en poids de magnésium et en ordonnées les températures, on remarque que la courbe présente un maximum (<>570°) et deux minima (355° et 332°). Le point maximum met en évi- dence l'existence d'une combinaison définie répondant à la formule Zn-Mg : nous ver- rons plus loin que l'étude microscopique m'a conduit à admettre l'existence d'une autre combinaison de formule ZnMg'. » Propriétés physiques et mécaniques. — La couleur des alliages zinc-magnésium est d'un lîlanc plus ou moins brillant. » Le métal à 10 pour 100 de zinc se scie et se lime bien : il se craquelle par le martelage. Au delà, la fragilité augmente : le nK'lal à 20 pour 100 finit par se casser sous le marteau, et celui de 3o pour loo se brise entre les mâchoires de l'étau; la cassure est d'apparence grenue. De 5o à 90 pour 100 de zinc, le métal se casse net sous le marteau, quelquefois même sous le simple efi'ort du sciage; il s'efl'rite faci- lement; la cassure est conchoïdale, ou à grain très fin comme dans l'alliage à 90 pour 100. » Mélallographie. — Si l'on attaque le culni goZn-ioMg par la potasse concen- trée (5o pour 100) pendant 2 à 3 minutes, on observe, au grossissement i25, une série de plages alternativement blanches et noires; au grossissement 65o, on reconnaît l'hétérogénéité des parties noires qui prennent alors l'aspect d'une ])erlile de grandes dimensions. » L'examen de la surface polie du culot 5oZri-5oMg laisse apparaître en bas-relief une belle cristallisation ; sur le fond blanc de la préparation --e détachent de jolies arborescences, cristaux d'une combinaison définie correspondant à la formule ZnMg^ Le polissage des alliages de magnésium et de zinc est très difficile. » Combinaisons définies. — 1° Zn-Mg. — La composition centésimale théorique correspond à 8/i, 2 de zinc et i5,8 de magnésium. » Si l'on attaque le culot 8oZn-2oMg par l'acide chlorhydrique à 3 pour 1000, à froid, et si on laisse en contact pendant plusieurs jours, le métal se désagrège et donne une poudre métallique dont la composition correspond à la combinaison Zn-Mg (on a trouvé des nombres variant de 84,0 à 84,2 de zinc). C. R., 1904, 2« Semestre. (T. CXXXIX, N' 7.) ^*' 426 ACADÉMIE DES SCIENCES. » 2° Zn!\lg''. — La composition centésimale théorique de cet alliage correspond à /|0 de zinc et 60 de magnésium. )) Le meilleur procédé permettant d'isoler cette combinaison consiste à traiter le culot 7oMg-3oZn par une solution de chlorhydrate d'ammo- niaque à 5 pour 1000, à chaud et pendant plusieurs heures : il se dépose une poudre métallique répondant à la composition centésimale indiquée ci- dessus. On a trouvé, comme proportion de zinc, des nombres compris entre 39,3 et 4i,o pour 100. L'attaque à froid conduit au même résultat final, mais elle demande beaucoup plus de temps. » CHIMIE MINÉRALE. — Propriétés et constitution des aciers au chrome. Note de M. Léon Guillet, présentée par M. A. Ditte. « Les aciers au chrome ont déjà donné lieu à un certain nombre de tra- vaux importants, notamment de la part de M. Brustlein, de M. Osmond et de M. Hadfield. » Nous avons étudié, tant par la micrographie que par les essais méca- niques, deux séries d'aciers au chrome, l'une très peu carburée, l'autre renfermant environ o,85o pour 100 de carbone. Dans chaque série, le chrome croît de o à 40 pour 100 environ. » Aciers bruts de forge. — Les aciers les moins riches en chrome sont perlilii[ues ; les aciers à teneur moyenne sont niartensitiqiies ; Jans les teneurs élevées, on lencontre un constituant spécial qui apparaît dans l'attaque à l'acide picrique sous forme de glo- bules blancs; il a déjà été signalé par M. Osmond. Ce constituant ne se colore par le picrate de soude en solution sodique que si l'acier est suftisamment riche en carbone et en chrome; il ne semble donc pas être un produit défini. 11 apparaît par cémentation assez profonde des aciers marlensitiques ou perlitiques. C'est un carbure. Nous cher- chons à l'isoler. » Plus l'acier contient de carbone, moins il faut de ciuome pour passer d'une struc- ture à l'autre. De plus, on rencontre simultanément, dans les aciers renfermant un pour- centage de carbone un peu élevé, la martensite et le carbure. Enfin, dans les aciers très carburé» (plus de o,5oo) au lieu de la martensite pure on trouve de la Iroostile mé- langée de martensite. » D'ailleurs, le Tableau suivant résume la microslructure des aciers au chrome : Aciers a 0,300 pour loo Aciers à o,Soo pour 100 Classes. MicrostrucUires. de carbone. de carbone. I •>.... Perlite 2°. . . . Martensite pure ou troostite 3". . . . Martensite et carbure 4°. . . . Carbure de 0 à 7 poi jr 100 de 0 à 5 poi iir 100 de 7a i5 » de 5 à 10 » . de i5 à 20 » de 10 à 18 )) Cr > 20 » Cr>i8 )) SÉANCE DU l6 AOUT ÏÇ)0{\. 427 » Les principaux, résullals obtenus dans les essais mécaniques sont les suivants : Diirelé (cliillVe Carbone. Chrome. I!. E. A pour ino. V Choc. de Uiincll ). 0,043 0,90 3.5,4 22,6 25 73 32 95 o,o58 I ,20 56,5 42,9 i4 58,2 20 i34 0,2l4 4 , .jo 60,3 56,5 i5,5 62, 1 25 160 0,071 7,83 i5o,6 99.7 3,5 7,5 9 364 0,11/4 9." 4 143,1 129,6 2 4,5 10 35 1 0,1.54 10, i3 139,3 101,7 I 0 9 387 0, 142 i3,6o 86,6 00,4 1,5 7' '5 3 277 0,382 ,4,52 100, r 89,3 2 7,2 3 241 0,210 22,06 65,7 59,5 i3 24,5 2 170 0,244 20, 3o 57 , 3 4o, I 17,5 .52,5 I '79 o,464 0 *- 0 1 , 7.J .57,0 43,3 12 5o,4 1 1.56 0,96.5 o,5i 109,2 79,' 2,5 16,6 3 3io 0,887 2,. 4 i39,3 97 > 9 2,5 5o 3 364 0,789 4,57 i33, 3 84,4 3 7,5 3 293 o,84o 7.27 124,3 60,2 3 17,6 5 377 0,741 i4,53 120 65,5 I 0 6 477 o,9o3 18, 65 128,0 128,0 0,5 0 2 387 0,820 26,. 54 59,3 48,9 10 45, 1 1 170 0,916 32,56 67,8 56,4 i3 4o,8 2 187 » Ces essais mécaniques font bien retrouver les divisions données par la microgra- phie, à cela près que les deux classes formées par la martensite pure et la martensite mélangée de carbure se confondent. » Les aciers perlitiques offrent une résistance à la rupture, une limite élastique et une dureté d'autant plus élevées, à même dose de carbone, qu'ils renferment plus de chrome; les allongements, les strictions et la fragilité ne sont pas moins élevés que dans les aciers ordinaires à même dose de carbone. » Les aciers à martensite ou à troostile ont une charge de rupture, une limite élas- tique et une dureté extrêmement élevées, des allongements et des strictions très bas, une résistance au choc moyenne. » Les aciers à structure spéciale possèdent une charge de rupture, une limite élas- tique et une dureté moyennes; ils ont des allongements assez élevés, de très belles strictions; cependant ils sont très fragiles. » Influence (tes traitements. — Le recuit a pour effet d'adoucir tous les aciers au chrome. La trempe modifie les aciers au chrome perlitiques dans le même sens que les aciers au carbone ordinaires, mais avec plus d'intensité. Les aciers martensiti(|ues sont légèrement adoucis, cela provient de ce qu'il se produit par tremye un peu de fer y. Les aciers à carbure double donnent des résultats très intéressants; entre 85o" et ii5o°, il n'y a aucune modification apportée ni dans les propriétés mécaniques, ni dans la microstructure; mais à 1200", l'effet de la trempe est d'autant plus net que la vitesse de refroidissement est plus grande. Il se produit des plages blanches très nettes qui /|28 ACADÉMIE DES SCIENCES. senibleiil èlie du fer ■; et le carbure disparait lotaleirient ou en partie, suivant la vitesse de refroidissement et la teneur en clirome. » Eli résumé, l'éliKie micrographique et mécanique des aciers au clirome nous a conduit à les subdiviser en quatre classes dont nous venons d'indi- quer les propriétés les plus caractéristiques. » Au point de vue industriel, les aciers à carbure double doivent être rejetés; ils sont trop fragiles; quant aux aciers martensitiques, vu leur dureté minéralogique très grande; ils ne peuvent être em|>ioyés que dans des cas très particuliers. Il faut ajouter que de toutes les martensites que nous avons encore examinées, celle du chrome présente la plus grande dureté. Ceci explique l'intérêt que présentent les aciers au chrome perli- tiques que l'on lrem]:)e pour la confection des outils (limes, etc.). » CHIMIE PHYSIQUE. — Sur T évolution de la structure dans les màaux. Note de M. G. Cartaud, présentée par M. Moissan. « Nous avons décrit antérieurement l'aspect cellulaire que présente au microscope la surface libre de certains métaux solidifiés et les relations de la structure cellulaire avec les formes représentant des stades plus élevés en organisation, cristallites et cristaux parfaits ('). » Devait-on voir dans ces figures superficielles l'inscription spontanée de la structure interne et i)rofonde, ou la manifestation de phénomènes localisés dans une couche épidermique? Comme nous avions souvent retrouvé dans les alliages etles métaux durs une structure celkilaire interne analogue à celle dont nous nous occupons ici, la première hypothèse nous paraissait la mieux fondée; mais il manquait la preuve directe que nous ajjportons aujourd'hui. » Les métaux auxquels nous nous étions adressé, en raison de leur moindre oxydabilité à l'état fondu, étaient naturellement les plus fusibles (plomb, étain, zinc, etc.), mais aussi, par cela même, les plus mous. Ces métaux avaient échappé jusqu'à présent à la technique habituelle de la métallographie qui consiste, comme on le sait, à polir et à attaquer une section pratiquée mécaniquement dans un lingot. On se contentait, a rexem|)le d'Ewing et Rosenhain (-), de couler le métal à étudier sur une (') Comptes rendus, t. CXXXII, p. 1827. (-) Traiis. Roy. Soc, (A), t. CXCIIl, p. 353, et t. GXCV, p. 379. SÉANCE DU l6 AOUT igo^. 4^9 surface déjà polie. Les progrès de notre technique nous permettent actuel- lement de faire rentrer les métaux mous dans la règle et de polir d'une ma- nière satisfaisante une section quelconque de zinc, d'étain ou de plomb. » Le plomb, dont le polissage présente le phis de difllcultés, est aussi celui de ces métaux qui nous a fourni les résultats les plus probants. Une attaque par l'acide picrique en solution dans l'acétone y dessine un réseau cellulaire microscopique com- plètement fermé. L'aspect rappelle exactement celui d'un filet oii les nœuds seraient représentés par les épaississements ponctuels du tracé linéaire du réseau. Si l'on soumet le métal à une succession alternative d'attaques par l'acide picrique et de polis- sages sur drap chargé d'oxyde de chrome humecté d'eau ammoniacale, on élimine peu à peu la couche superficielle de métal écroui; en même temps, les lignes rétiformes s'amincissent et ne sont plus visibles, dans certaines régions, que par un eflel de relief. Ce résultat, également observé sur le zinc, sendjje montrer que le réseau cellulaire n'est plus, actuellement, que le souvenir d'une organisation antérieure : un réseau témoin que l'écrouissage superficiel aurait ici la propriété précieuse d'accentuer, en agissant à la façon d'un révélateur. » L'attaque dessine encore un réseau à mailles incomparablement plus grandes que les mailles cellulaires. Ce sont les joints des cristaux de première consolidation, ceux qui persistent dans un métal vierge de déformation consécutive à la solidification. » Conformément à nos précédentes observations, cellules et cristaux présentent entre eux une évidente filiation : les plages de même orientation cristalline présentent ce caractère de posséder une maille cellulaire de forme et de disposition spécifiques, ce qui permet d'envisager un cristal comme un agrégat de cellules semblables et senibla- blement disposées. Toutefois, à y regarder de près, cette proposition ne parait qu'ap- prochée; les joints cristallins passent franchement à travers les cellules marginales et ne suivent en aucune façon la ligne sinueuse (|ui délimiterait les plages de même maille cellulaire. Il importe de préciser les relations entre les deux réseaux. » La solidification brusque d'une veine de plomb fondu versée sur une lame de verre inclinée réalise, sur la surface qui s'est figée au contact du verre, une sorte de chronophotographie des étapes successives de l'évolu- tion structurale du métal solidifié. Les cristalliles primitifs, dont les axes se dessinent sous l'aspect d'ondulations parallèles, se limitent entre eux par un joint sinueux, limite d'une plage caractérisée par sa madie cellu- laire. Au travers des sinuosités de^ce joint passe un joint rectiligne ou à grand rayon de courbure, à peti près comme le ferait, en coupant les méandres d'un fleuve, une ligne idéale marquant la direction moyenne de son cours. La corrosion chimique ou les inicrostries de déformation méca- nique permettent d'identifier ce dernier réseau avec le réseau intercristal- liii de la structure actuelle et de ne voir clans les lignes sinueuses que le /|3o ACADÉMIE DES SCIENCES. témoignage d'un équilibre structural antérieur. Les joints cristallins ont suivi les limites des plages cellulaires de même maiWe, mais en les rectifiant. : c'est pourquoi ils coupent les cellules marginales primitives. D'ailleurs, l'équilibre cristallin actuel n'a pas clé atteint sans laisser les traces d'autres équilibres transitoires : les joints cristallins sont fréquemment géminés ou triplés. » Cette tendance que semblent présenter les cristaux à s'affranchir peu à peu de leur moule cellulaire se manifeste plus nettement encore dans les parties d'un lingot déformées, puis recuites, spontanément ou artificielle- ment ('). Les contours cristallins ])arfaitement rectilignes deviennent alors dominants et s'accompagnent de niacles. L'attaque de la section polie ne montre plus de relations entre les cellules et les joints cristallins : et, en l'absence de la série complète des témoignages inscrits, la filiation n'est plus visible entre la structure cellulaire, embryonnaire, et la structure actuelle, cristalline, adulte. » ZOOLOGIE. — Les premiers stades (lu développement de la Saccufi/ie (Si\cca- lina carcini Rat/de). Note de M. Paul Abuic, présentée par M. Alfred Giard. « Les différents auteurs qui se sont occupés de l'histoire ontogénique de la Sacculine ont surtout étudié et discuté les stades postnaupliens de son développement. A ma connaissance, aucune recherche n'a été effectuée sur la segmentation depuis les travaux d'Eil. van Beneden, qui datent d'une trentaine d'années. J'ai repris cette question à la station zoologique de Wimereux, localité où la Sacculine est assez commune. » I. Processus considéré comme le plus simple. — Je décrirai d'aÏDord un pro- cessus en quelque sorte scliémaliquc, mais réel, pour revenir ensuite sur les innom- Ijrables variations. » La division de l'auf est totale (d'accord avec van Beneden), mais inégale (contre van Beneden). On a donc, au stade 2, un macromère et un micromère; tous deux sont également riches en sphères vitellines. Dans la suite, le macromère diminue quelque peu de taille, tandis que le micromère augmente; cela aboutit, avec tous les intermédiaires, à un stade à deux cellules égales. Pour expliquer ce processus, j'écarte (') E«ing et Uumplirey ont démontré le recuit spontané du plomb délVuiiié (/'lui. Trans., A, t. CC). SÉANCE DU l6 AOUT igo/j. /|3l l'idée d'un liourgeonnemeiU progressil', et pense qu'il faut voir là un plu-nomène de lyocytoso, au sens d'Anglas ('). Chacune des deux cellules égales émet ensuite, lalé- raleuient, et du même côté pour les deux, cellules, un micromère. Les deux micro- mères, par le même processus, s'égalisent également avec les deux raacromères. Les quatre cellules égales ainsi formées se disposent en croix; Fritz Millier (1862) (-) est le premier, à ma connaissance, qui ait figuré ce stade (voir sa Jlg. 7 et son texte, p. 3), qui est d'ailleurs très variable quant à la composition réciproque des quatre cellules. Puis les deux cellules du stade 2 émettent chacune un micromère, latéralement, et du côté opposé à celui où elles ont d'abord émis les micromères qui se sont égalisés avec elles au stade 4- symétrique. Une nouvelle égalisation conduit à un stade G dont les centres de toutes les cellules qui le forment sont situés dans un même plan passant par le grand axe de l'œuf primitif et de la coque persistante. » A partir de ce moment, la segmentation n'est jamais plus régulière. » IL Irrégularilcs de la segmentation. — Mais dans une très forte proportion les œufs examinés présentent bien avant des irrégularités de segmentation, qu'il m'est impossible de décrire ici, mais qui se rattachent aux deux modes de variations suivants : » a. Les cellules naissent pour ainsi dire par paires de même âge dans le cas schématique. Très fréquemment, les deux cellules d'une même paire ne naissent pas en même temps. Il en résulte des stades à nombre impair de cellules, 3, 5, 7. » b. Celle des cellules d'une paire théorique qui apparaît Ja première prend quel- quefois naissance a^'ant que la paire précédente se soit équilibrée. Comme l'espace est limité et de forme fixe à l'intérieur de la coque, l'équilibre s'établit en quelque sorte irrégulièrement et la régularité de la segmentation ne reparaît plus jamais dans les stades ultérieurs, mais s'exagère au contraire. » IlL Origine des feuillets. — C'est, le plus souvent, au stade 5 inégal, qui est très fréquent, qu'on voit s'individualiser une cellule qui s'arrondit et que je considère comme représentative de l'endoderme. Mais : » a. Quelquefois cette cellule s'individualise dès le stade 2; elle est toujours très reconnaissable et très semblable à elle-même. » b. Moins rarement, elle ne s'individualise pas du tout et l'endoderme se forme, en fait, du reliquat non diflerencié en ectoderme. » Toutes les cellules sont, au début, également et entièrement granuleuses. Dans la suite, les cellules externes d'un hémisphère de la niorula irrégulière régularisent un peu leurs formes et perdent leurs sphères vitellines; fclles-ci sont sans doute absorbées par lyocytose par le complexe eudodermique. Je ne puis, pour l'instant, aHlriner la réalité de ce mode de formation de l'ectoderme; mais je pense que les choses se passent bien ainsi, et que cette dillérencialion, gagnant de proche en proche, entoure peu à (') J. Anglas, Note préliminaire sur les métamorphoses internes de la Guêpe et de l'Abeille. La lyocytose {Comptes rendus de la Société biologique, janvier 1900). (^) F. MiJLLER, Die Rhizoeeplialen, eine n.euc Grappe sehmarolzender Kruster {Arch.f. Naturgesch., Bd LV, 1862, p. i à 9, PI. I). 432 ACADÉMIE DES SCIENCES. peu, par une sorte d'éplbolie, la partie non modifiée du matériel de segmentation qui représente l'endoderme. » Rapprochements et conclusions. — Pour Ed. van Benerlen (') « le frac- tionnement rlu vitellus est d'abord total, et l'œuf se divise en deux jiarties M égales » ([j. 102). Le deuxième plan de division est perpendiculaire au premier ; les deux passent par le centre. Chez les Lepas fascicularis , Bigelow (1896) (-) nous dit que « ihe cleavage... is total and almost equal... The » second cleavage plan« is practically at rigliL angles to the first. » ( p. 264). Mais le grand travail de T. -T. Groom (i8r)5) (') nous montre que chez les Cirrhipèdes la segmentation est, au début, inégale; et, pour mon compte, je tends à croire, en examinant certaines figures de cet auteur [/*/. XIV, fis;. 8-10 (Lepas anatifera); PL XVI, Ji g. l\^y-L\8 {Lepas pectinataj], que le procédé de régularisation décrit explicitement pour la première fois, je crois, dans la présente Note n'est pas spécial aux Rhizocéphales. » C'est là, me semble-t-il, un exemple très intéressant de l'indétermi- nation des blastomères, que l'on s'était jusqu'ici efforcé d'établir par voie expérimentale. Si besoin était, des statistiques établiraient suffisamment qu'il ne s'agit pas là de monstruosités : quel epte soit le mode de segmenta- tion, tous les œufs donnent normalement des Nauplius normaux. « EMBRYOGÉNIE. — Sur la valeur comparée des tissus de la queue au point de vue de la régénération chez les larves d'Anoures et sur l'absence possible de cette régénération. Note de M. P. Wlstuebert, présentée par M. Alfred Giard. « Dans plusieurs Communications précédentes ( ' ) j'ai cherché à démontrer chez les Batraciens adultes, comme chez les larves, l'indépen- (') Ed. van Benede.n', Recherches sur l'embryologie des Crustacés. Développement de l'œuf et de l'embryon des Sacctilines {Riill. Ac. Roy. Belg., 2" série, t. XXIX, "87o> P-99 et 099). (^) Maurice-A. Bicelow, On the carly developmcnl 0/ l^epas fascicularis, a prêt i- minary Note {Anal. Anz., 11. Bd, ij août 1896, p. 263-269, 9 figi'i'es). ( = ) T. -T. GnoOM, Early development r-/' Clrripedia (Pliil. l^rans.. t. GLXXXV, B, 189.5, p. 119-231, PL A'IV-AAMII). {'■') Voir Comptes rendus, i3 juillet et 9 novembre 1900; Comptes rendus de la Société de Biologie, 3o avril igo^- SÉANCE DU 16 AOUT 190/4. 433 (lance de la régénération vis-à-vis du système nerveux. J'ai fait en septembre iqoS sur des larves dM/^/ey, pour connaître la ca|iacité régéné- ratrice des autres tissus, quelques expériences dont voici la relation sommaire : » OpÉRATIO^s. — Première série : Section soiiscliordale (10 septembre igoS). — La partie moyenne de la queue est partagée longitudinalemenl en deu\ lambeaux; l'incision, parallèle à la ligne latérale, passe entre la cliorde en haut, l'aorte en bas, sans les atteindre. » Deuxième série : Section suschordale (■.! septembre igoSj. — Une incision de même direction longitudinale et transversale détache, dans le lambeau supérieur, la moelle intacte, et laisse la chorde avec l'aorte dans le lambeau inférieur. » Troisième série : Déchordisat.ion (2 septembre 1908). — La chorde isolée dans le tiers moyen de la queue par la combinaison des deux incisions sus- et souschordales, est enlevée; les deux lambeaux supérieur et inférieur sont suturés exactement l'un à l'autre, région médullaire contre région aortique. » N. B. — Dans les trois séries, ainsi préparées, l'amputation est pratiquée vers la moitié de la queue; mais dans les deux premières, l'épidermisation distincte des lam- beaux est obtenue préalablement en interposant ut en fixant entre eux l'extrémité de la (|ueue retournée, conservée adhérente au lambeau aortique. » I^ÉSULTATS. — La situation relative des orga;ies fut étudiée sur des cou[)es en série; les dates indiquées ci-dessous précisent l'épocpie où roliservalion prit (in sur le vivant. » Première série : Section souscliordale (6 février 1904)- — Le lambeau inférieur, malgré la présence constatée d'une aorte intacte, ne présenta aucune régénération; ses muscles s'atrophièrent, mais le limbe ventral contourna peu à peu son extrémité, et, toujours situé dans le plan de symétrie, s'étendit sur son bord supérieur. Le lambeau supérieur, après s'être nécrosé en tout ou en partie, régénéra la queue. » Deuxième série : Section suschordale (6 février 1904). — Le lambeau inférieur, qui contient la chorde et l'aorte, régénéra la ijueue; le supérieur, parfois réduit, par nécrose, ne présenta aucun allongement; ses muscles s'atrophièrent; son limbe, vite rabattu autour de son extrémité, ne tarda pas à l'encadrer. » La croissance des limbes, rapide, fut absolument indépendante de celle des lam- beaux. Au début, sur le tronçon ([ui contient la chorde, la poussée unilatérale du limbe détermina constamment une notable déviation de la chorde régénérée, et cette déviation persista tant que la régularisation même du limbe ne fut pas ed'ectuée. » La moelle resta indemne dans le lambeau supérieur cl aucune formation médul- laire n'accompagna la nouvelle cliorde. )) Troisième série : Déchordisatioii (ai octobre igoS et 6 février igo'i). — La ([neue resta courte; la réunion des deux lambeaux forma une ligne de suture rectiligne autour de laquelle les muscles s'amincirent et s'atiûj)liièienl graduellement, tendant à resti- tuer au bout de la queue la valeur d'un limbe purement cutané. Sur les coupes, la moelle se montre pre5<[ue jusqu'à rexlrémité et des muscles dégénérés l'accompagnent; C. R., igo'i, 3« Semestre. (T. CXXXIX, N° 7.) -'7 434 ACADÉMIE DES SCIENCES. la chorde, après avoir présenté ((uelque épaississement de son pourlour fibreux, des brides fibreuses qui la parcourent et la segmentent intérieurement, finit brusquement au-devant du large raplié [cellulo-fibreux. constitué par la juxtaposition des canaux neural et aortique. Dans un cas, elle se dégage de l'obstacle el apparaît sur le côté gauche; elle y détermine la formation d'un balcon cutané, à hauteur de la ligne laté- rale, de sorte que la queue présente alors, sur les coupes, Faspecl d'une étoile à trois branches; le canal médullaire va s'abriter, dans sa paitie postérieure, près de la nou- velle chorde, et, particularité imprévue, au-dessous d'elle. » Conclusions. — I. La régénération de la queue, chez les larves d'Anoures, dépend de la recoaslitution de ses appareils de soutien. Morgan et Davis (') ont déjà montré que la présence de la chorde cLait nécessaire. Elle est plus sj^écialeinent l'axe de soutien central autour duquel peuvent s'agencer et s'organiser le mcsenchynie embryonnaire et les tissus fonction- nels proprement dits, nerveux et musculaire. » II. Le raphé lophiodermique médian des limbes leur constitue un appareil de soutien suffisant qui fait leur régénération indépendante de l'axe chordal; leur croissance, vive et rapide, influence la direction prise par la pointe du bourgeon chordal. M III. Les canaux conjonctifs fibreux neural et aortique, dont l'évolution n'aboutit pas à une spécialisation cartilagineuse, sont impuissants, avec les organes qu'ils renferment, à suppléer la chorde manquante, ou à la régé- nérer; bien plus, réunis sur son trajet, ils peuvent s'opposer à son exten- sion, et limiter ainsi la régénération totale de la queue. » Il semble permis de concevoir, d'après ce processus, que, chez les ani- maux, l'absence de régénération constatée dans un organe peut reconnaître pour cause l'arrêt de dévelojipement de ses tissus de soutien par l'organi- sation fibreuse de la cicatrice. » GÉOLOGIE. — Sur rOucAAE de Chahriêies {Hautes- Alpes) cl l'origine des lapiaz. Note de M. E.-A. Mahtel, « Avec l'assistance de MM. E. Haug, P. Lory et H. Vésignié je viens (du 5 au 9 juillet 1904) d'effectuer l'étude et de lever le plan au Sooo* du lapiaz, non encore signalé, ap|)elé Oucane de CJtahriêres (au pied nord- (') ArcIn\'J'iii lùUw. Mech., Bd. XV. SÉANCE DU l6 AOTT igo/j. 435 ouest du roc de Chabiières, a^oS"", à Chorges, Haules-Alpcs) et découvert en 1897 par ï\]. David Miiilin, qui a bien voulu nous l'indiquer et nous y conduire. » Ce lapiaz esl situé enlre 2180'" et 223o"' traltitiicle, dans le calcaire jurassique supérieur ( lithonique). Malgré ses dimensions reslieinles (losange de 500™ de longueur sur 33o'" de largeur, environ 8''-^ de superficie), il présente de très curieuses particu- larités, qui peuvent compléter et corriger les notions admises sur l'origine des lapiaz et concilier, en les combinant, plusieurs des liiéories contradictoires émises à propos de cette question si controversée. » MM. Ilaug et Lory m'y ont montré une faille cjui paraît avoir détaché la masse lapiazée du flanc nord-ouest du roc de Cliabrières, et m'ont fait constater la présence de grès numniulillque en place à ^oo" plus bas, ainsi que des inlercalallons de flysch qui témoignent ici d'un indiscutable recouvrement. » La principale caractéristique de l'Oncaneesl le développement dune vingtaine de grandes crevasses reclilignes (en deux directions principales sud-est-nord-ouest et sud-nord) longues de 10™ à i55'", larges de i™ à 12", profondes parfois de aS"" jusqu'à la neige qui les encombre et qui empêche de connaître leur réel creux et de savoir si elles ne renferment point de vrais abîmes comme les chouruns du Dévolny (\oir . Comptes rendus, 24 mai 1897 et 11 décembre 1899). » Les crevasses des classiques lapiaz du Parmelan, du désert de Plalé, de la Karen- Alp, de Gottesacker, etc. dépassent ces longueurs, mais n'offrent ni la largeur, ni la profondeur, ni la régularité géométrique de celles de l'Oucane, qui correspondent à la fissuration extrême (d'ordre tectonique) du roc de Chabrières et se prolongent exac- tement dans l'axe de ses [principales diaclases, ''au nord de la faille de décro- chement. » Enlre les grandes crevasses, la surface rocheuse est sillonnée à l'infini par les rai- nures, rigoles et autres accidents accessoires particuliers aux lapiaz, rascles, karren ou schrattenfelder. » Avec ses grandes rues de neige, et plusieurs autres traits saillants trop longs à indiquer ici, l'Oucane esl donc un type morphologique spécial, servant de transition absolue enlre les lapiaz proprement dits de montagne et les chaos ou villes de rochers des doloniies ou des grés telles que Montpollier-le-Vieux, Mourèze, Païolive (Cé- vennes), Weckelsdorf, Adersbach (Bohème), etc. » Les preuves de grands ruissellements anciens, et môme faiblement continués de nos jours, y abondent. En dehors des crevasses, j'y ai trouvé six entonnoirs obstrués, points caractéristiques d'absorption des eaux, même actuelles. » Au nord, et à 1800™ d'altitude, le niveau imperméable des grès nummulitiques ramène au jour les eaux souterraines du sous-sol de l'Oucane, par la triple résurgence de J aucluse, refroidie (3° C. seulement) conformément à ce que j'ai précédemment établi (Comptes rendus, i3 janvier 1896, 24 mai 1897, 4 août 1902), par sa relation avec les neiges des crevasses. » Ainsi l'Oucane justifie complètement le rapprochement que j'ai fait 436 ACADÉMIK DES SCIENCES. récemment (Cor7^p/es refu/i/.f, i5 décembre 1902), et qu'avait déjà confirmé le lapiaz de l'Arabik au Caucase occidental (Comptes rendus, i4 décembre 1903) entre les liapaz des sommets, ceux des bas plateaux et des thalwegs, les abîmes d'absorption et les résurgences. » De plus il indique, par les traces glaciaires visibles dans son entou- rage immédiat, qu'il y a lieu, peut-être, de revenir, conformément aux idées abandonnées de Charpentier, Uenevicr, Favre, Simony, à la partici- pation au moins indirecte des glaciers dans la formation des lapiaz. » Je compte bien donner, avec l'aide de M. Haug, une description détaillée et raisonnée de l'Oucane, mais je tiens au préalable à énoncer comment, selon moi, ce lapiaz a dû se former en plusieurs stades, à diverses époques et par des causes multiples, successives ou concomitantes : » i" La fissuration tectonique extraordinairement accentuée et boule- versée du roc de Chabrières a préparé, comme dans les grottes, le canevas ou le réseau du phénomène; » 2° et 3° Une première série (ancienne) de ruissellements très puis- sants et d'infiltrations a commencé, par érosion et corrosion, et a poussé plus ou moins loin la transformation des principales diaclases en grandes crevasses, comme à Montpellier-le-Vieux et à Weckelsdorf. Des écroule- ments souterrains ont même pu (aussi bien que les dislocations orogé- niques) provoquer l'effondrement des cuvettes centrales du lapiaz et de plusieurs de ses blocs par rapport à leur entourage. Puis, sous le glacier qui recouvrit Chabrières, les eaux de fonte et leur absorption ont dû con- tinuer l'agrandissement des crevasses. On ne saurait tenter de définir la part réelle ni la chronologie de chacun de ces deux facteurs; » 4" A l'époque actuelle, les ruissellements modernes réduits ont pra- tiqué, après le glacier disparu, et pratiquent encore les menues cannelures secondaires, surtout d'ordre corrosif, auxquelles concourt l'action végé- tale. » En résumé, l'Oucane de Chabrière est une importante contribution à la question des lapiaz et remet en discussion i^lusieurs des conclusions que les savants sm'sses et autrichiens surtout ont, dans ces derniers temps, pré- sentées comme définitivement acquises. » M. E. Matiiis adresse une Note ayant pour titre « Méthode particulière pour intégrer Jy'(.r — a.){cc — [i)(r — y){x — ^)dx, quand a, (3, y, 0 sont réels, a > [3 ^ y ]> S et que x est compris entre p et y ». SÉANCE DU l6 AOUT igo'i. ^3-] M. Rexé de Saussure adresse un Mémoire « Sur les grandeurs de la Mécanique ». M. N.-A. Barbieri adresse une Noie sur une « Mélhode d'analyse immé- diate de la substance nerveuse des Mammifères ». (Commissaires : MM. Troost, Gautier, Moissan. ) La séance est levée à 3 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans i.a séance du i8 juillet igoî). (Suite.) Esperienze demonslrative sulla radioattivila ; Nota del Prof. Augusto Righi. Bologne, 1904; I fasc. in-S". Sulla radioatUvita dei metalli usiiali; Menioria del Prof. AuG. Righi; con figure intercalate. Bologne, 1904; i fasc. in-4°. Descriptions of Bolca JJsltes, by C.-R. Eastman; mit two plates. {Bull. 0/ tlie Muséum of Comparative Zoôlogy at Harvard Collège, Vol. XLVI, n» 1.) Cambridge, Mass., 1904; 1 fasc. in-S". Tlie Geology of the Sliafter silver mine district, Presidio county, Texas, by J.-A. Uden. {Bull, of Ihc University of Texas, n° 24-.) Austin, 1904; i fasc. in-S". Veber den Kali-Syenit des Piz Giuf und Umgehung {ôstliches Aarmassiv) und seine Ganggefolgschaft, von D'' Friedrich Weber; mitS Tafeln und i4 Zinkographien. {Beitrdge zur geologischen Karte der Schweiz; nouvelle série, livraison XIV.) Berne, A. Francke, 1904; i fasc. in-4''. Études de Systématique et de Géographie botanique sur la Flore du Bas et du Moyen-Congo, par Em. de Wildeiian; Vol. I. fasc. 2. {Annales du Musée du Congo: Botanique; série V.) Bruxelles, 1904; i fasc. in-f". A statistical inquiry inlo the probability of causes of the production of sex in humanoffspring, by Simon Newcomb. {Carnegie Institution of Washington, n" 11.). Washington, 1904; i fasc. in-8°. Délia scoperta dell' origine délia curva 8, meridiana délie tempo medio, e deW impossibilita degli Astrononii attuali a spiegare la medesima. col sislema coperni- 438 ACADÉMIE DES SCIENCES. cano, per G.-B. Olivero da Mibello. (Article flu journal Lo S/endardo, n" 154, II juillet 1904.) Coni ; i feuille in-f". Aniiali deW IsliluLo Maragliano per la studio e la cura delta tuhercolosi e di allre malallic infettive; anno I; Vol. I, n° 1, maggio igo^. Gênes; i fasc. in-S". Nachrichten von der kônigl. GeseUschaft der Wissenschaften z-u Gôttingen. Geschâftliche Mitlheilungen; 1904, Heft 1. Gœttingue; i fasc. in-8°. Prace niatemalyczno-fizyczne; T. XV. Varsovie, 1904; 1 vol. in-8°. Wiadomosci matematyczne ; T. VIII, z. 1-3. Varsovie, 1904; i fasc. in-S". Ar/{ic for Kemi, Mineralogi och Geologi utgifret af k. Svenska l'etenskaps- Akademien : Bd. I, II. 1. Stockholm, 1904 ; i fasc. in-8°. Arkiv for Botanik ulgifvet af k. Svenska Vetenskaps-Akademien; Bd. II, II. 1-3. Stockholm, 1904; I fasc. in-S". Fier gens Muséums Aarhog 1904, udgii,'et af Berge ns Muséum ved D'' J. Brux- CHORST, Heft 1, Bergen, 1904; i fasc. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 25 juillet 1904. Faune des Vertébrés de la Suisse, par Victor Fatio. Vol. II : Histoire naturelle des Oiseaux. Georg et C°, Genève et Bâle, 1904; i vol. in-8°. (Hommage de l'auteur. Présenté par M. Perrier.) L'année technique (1903-1904), par A. da Coha. Paris, Gauthier-Villars, 1904. I vol. in-8°. (Présentée par M. Moissan.) La Radiothérapie ; son application aux affections cutanées, par le D'' J. Belot. Paris, G. Steinheil, 1904; i vol. in-S". (Présenté par M. d'Arsonval.) Leçons sur l'intégration et la recherche des fonctions primitives, professées au Collège de France, par Henri Lebesgue. Paris, Gauthier-Villars, 1904; i vol. in-8°. (Présenté par M. Painlevé.) Rapports de la Commission nommée par M. le Préfet d' Ille-et-Vilaine à Veffet d'étudier la salubrité des parcs ostréicoles de Cancale, Bennes, Oberllmr, 1904. I broch. in-8°. Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles- I^eltres du département de l'Aube. T. XL, 3"" série, 1908. Troyes, Paul Nouel; i vol. in-8°. University of Pcnnsyhania. Contributions from the zoological laboratory, igoS. Vol. X. Philadelpliia; i vol. in-S". Minerai resources of the United States. Calendar year 1902. W^ashinglon, Government printing office, 1904; i vol. in-8°. Report of the Commissionner for the year ending jiine 3o, 1902. Washington, Government printing office, 1904; ' vol. in-S". Annual report of the board of régents of the Smilhsonian Institution, year ending june 3o, 1902. Washington, Government printing office,' 1904 ; i vol. in-8°. Gypsum deposils in the United States. Bulletin n" 223. Washington, Government printing office, 1904 ; i vol. in-S". SÉANCE DU l6 AOUT 1904. 4^9 A Gazelleer of Texas. BullL-lin x\° 221. Washington, Governnienl printing office, 1904; I vol. in- 8°. Contributions lo économie geologj, igoS. IJuIltlin ii''223. Waslilnglon, Governmenl printing office, 1904; i vol. in-8°. The United Suites geological Survey. Bulletin n" 227. Washington, Goveiiunenl printing office, 1904; i vol. in-8". Bulletin of the Muséum of comparative Zoôlogy at Harvard collège, in Cam- bridge. Vol. XLIV (série VU). Cambridge, Mass., 1901-1904; i vol. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du i"' août 1904. Traité de Chimie minérale, publié sous la direction de Henri Moissan, Membre de l'Institut, T. 1 : Métalloïdes, fasc. H, et T. III : Métaux, fasc. II. Paris, Masson et G'% 1904; 2 vol. in-8". (Présentés par M. Moissan.) Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans; T. IV, n" 1, I" semestre 1904. Orléans, A. Goût et G'''; i vol. in-8". Die Urkraft iin Radium und die SiclUbarkeit der Kraftzustànde. Heidelberg, Cari Winter, 1904; i broch. in-S". (Hommage de l'auteur.) Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie; T. XVIII, fasc. 1, 2. Bruxelles, Hayez, 1904; i vol. in-S". Annales de la Société 'scientifique de Bruxelles, 1903-1904; fasc. 3. Louvain, J. Thirion, 1904; i vol. in-8". Scientific rcsulls of a journey in central Asia, 1899-1902, by D'' Sven Hedin; Vol. I : The tarine river; Vol. H, part. 1 : Zoologie, maps I. Stockholm, lithographie institute; 2 vol. in-4° et 23 planches. (Hommage de l'auteur.) Observations made at the royal observalory Greenwich, in the year 1900. lidin- burgh, Neill et G", 1902; i vol. in-4''. United Slales geological survey. Twenty-fourlh annual Report, 1902-1903. Wa- shington, Government printing office, 1908 ; i vol. in-4°. A reconnaissance in northern Alaska. Washington, Government printing office, 1904; I vol. in-4°. Chemical composition of igneous rocks. Washington, Governmenl printing office, igoS; I vol. in-4°. Contributions to the Geology of Washington. Washington, Government printing office, igoS; i vol. in-4''. Geology of the globe copper district Arizona. Washington, Governmenl printing office, igoS; i vol. in-4''. The carboniferous formations and faunas of Colorado. Washington, Government printing office, igoS; i vol. in-4°. The clays of the United States- east of the Mississippi river. Washington, Government printing office, igoS; i vol. in-4". Relacion de las ccremonias y ritos y poblacion y gober nacion de las indios de la provincia de Mcchuacan. Morelia, Alfonso Aragon, 1904; i vol. in-8''. 44o ACADÉMIE DES SCIENCES. Dictionary of altitudes in the Dominion of Canada, by James \\'hitk. Ottawa, IC. Dawson, 190S; i vol. in-8°. Report of tiie ineleorological service of Canada. Olla.va, E. Dawson, igoS; i vol. in-4°. ERRATA. (Séance du 1" aoùL 1904.) Note de MAT. .4. Hollard cl L. Bertiaux, Dosage du bismuth par élec- Irolyse : l'âge 367, lignes 5 et 8 (dans le Tableau des résultats expérimentaux), ati lieu de 0,020 de cuivre, lisez 0,002 de cuivre. (Séance du 8 aoiît 190').) Noie de M. Louis Gentil, Sur rexistence de roches alcalines dans le Centre africain : Page 4 '3, dernière ligne, au lieu de près de Gliadamès, lisez à 85'^™ au sud de Tripoli. Page 4'5, ligne 20, au lieu de plus à l'ouest, lisez plus au sud. On souscrit à Pans, chez (jAUTIIIEH-VILLARS, Quai des Grands-Auguslins, a° 55. is i835 les COMPTES RENDUS liobilomailâires paraissent régulièrement 1(! Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4". \)rn\ l'une par ordre alpliabélique dos matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Autours, tcrmiiicul cliaque volume. L'abonnement est annuel du i'^'' Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il sitil : Paris : 30 Ir. — Départements: 40 fr. - Union poslahv 44 l'r. On souscrit dans les départements, •j. .. clioz Messieurs ; . l'erran frères. Cliaix. . I Jourdan, ( Ru IV. . Courlin-IIecquel. ÎGefi7i;nu et Gi.i.ssin. Gaslineau. . Jérôme. Régnier. Lorient. ctiez Messieurs : Baumal. M"" Texier. On souscrit à l'étranger, Bernouv et Cumin. Geurg. j Lyon [ Eff.intin. Savy. Vitte. Marseille Ruât. j Valat. Montpellier Coulet et fils. Feret. IX I Laurens, ' Muller (G. Renaud. ; Derrien. F. Robert. ■ Oblin. ! Uzcl frères. .louan. ry j'tiTiii. I Henry. ( Margucrie. Juliot. Moulins . Martial Place. ■ Jacques. Nantes . ■g ... U-Ferr •elle I3ouy. iNourry. Katel. , Key. \ Lauvcrjat. / Dcgez. l Drevet. ) Gralier et C' Foucher. \ Bourdignon. { Dombre. l Tliorez. ) Quarré. Nancy j Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Guist'liau. Veloppé. i Barma. ^''ce I Aupy. Nîmes Tbibau{|. Orléans Loddé. Blanchier. Poitiers . Lé\ rier. Plilion et Hervé. Girard (M""). Langlois. Lestringant. S'-Élienne Chevalier. i Pontcil-Builes. ) liumélie. Hennés ... Ilocheforl Rouen Toulon . . . Toulouse . ( Gimot. I Privât. IBoisselicr. Pcricat. Suppli^eon. Giard. Valenctennes . . / Lemaltrc. Bucharest . chez Messieurs : Amsterdam.. .. '^^'^^■' •^»^"'=l- sen et C'°. Athènes Becl^. IJarcelone Verdaguer. Asher et G'=. I Dames. Berlin • Fricdlaiider et fils. ^ 1 Mayer et Muller. Berne Schmid Fraiicke. Bologne Zanichelli. [ Lamertin. Bruxelles , Mayoluz et Audiarte. Lebègue et C'°. Sotchcket C°. Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C . C/iristiania Cammeruicyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenliague Hôst et fds. Florence Seeber. i.and Iloste. cènes Beuf. . Gheiliidiez. 6e;!éve ) Georg. ( Stapelmohr. La Haye Bclinfante frères. Benda. Pavot et G'°. Barth. Brockhaus. Leipzig ( Kœliler. i Lorenlz. ' Twiotiiieyer. , Dcsoer. Gnusè. chez Messieurs: ( Dulau. Londres . . . 1 Hachette et G". ' Nuit. Luxembourg . ... V. Buck. Ruiz et O'. Madrid \ Ronio y Fussel. 1 Gapdeville. ' F. Fé. Milan l Bocca frères. ■•• 1 Hœpli. Moscou ... Tastevin. Naples \ Marghieri di Gins. ■ ' ■ j Peikrano. Dvrscri ot 1 fuilTer. New- York .... . .. Slechert. Lemcice et liin-i-lnier Odessa ... Rousseau. Oxford ...... . . .. Parker et O'. Palcrnte ... Reber. Porto . . . M.lgalliaès et Moai/, .. lîivnac. Bio Janeiro . . Garn er. l Bocca frères. Rome ■ "■ ( Loesclier et G". Bollerdam . . . . .. Kraniers et fils. Stocicliolm . . . ... Nordi^iUa Bogliaadel Lausanne . Liège. l Zinscriing. S'-f'ctersl/ourg . . -yvoin', / Bocca frères. I Brero. ^""" j Clausen. I liosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner ot VVolIT. Vérone Druckcr. l Frick. ^''^"■''^ j Gerold et C". Zuricli Meyer et Zcller. BLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : ïiinii s l''' ,1 31. — (3A(iill iS35 il ji Décembre iS5o. ) Volume in-4''; i«53. Prix 25 fr. lonie^ 32 .1 61. —( i" Janvier i85i a 3i Dcceudire iSdi.) VoUi'ne in-4"; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 il 91. — (i" Janvier i8G6à3i Décembre iSSo.)Volume in-4": iSXi). l'rix 25 fr. Tomes 92 a 121. — (i" Janvier iS8[ à 3i Décembre i.-^95.) Volume in-f ; tgoo. Prix 25 Ir. 'PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : I.- Mémoire surquelques points de la Phvsiologiedes Algues, par MM. A. LtEiiBESet A.-J.-J. SoLiER. — Mémoire sur le Calcul des Pertubations qu'éprouvent tes, par M. H.inskn. — iMémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulicrenient dans la digesiimi des grasNCs, par M. Claude Behnard. Volume in-4°, avec S.- planches; i85fi 25 fr. II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — E>sai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciei-ces concours de iS53, et puis remise pour celui de iS,56, savoir : « Etudier les biis de la distribution des corps organisés fossiles dans les diUérents terrains :ntaires, suivant l'ordre deleur superposition. - Discuter la questiiin de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Recherdicrla des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organiqueetsesétats antérieurs», par M. le Professeur Bkonn. In-'i", avec 7 planches ; i8hi .. . ^"^ '" la même Libraii ie les Mémoires de 1 Acadonie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. 25 i> r 7. TABLE DES ARTICLES. (Séance du J6 août 1904. MEMOIRES El COMMUNICATIOIVS DES MKMBKKS ET DES CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. J. BoussiNESQ. — Équation de deuxième approximation, pour l'écoulemenl des nappes d'eau infiltrées dans le sol et faibles pentes Pages. ^'7 CORRESPOND AIVCE. Sir Jamus Dkwah. — Nouvelles recLerches sur la liquéfaction de Fliélium M. P. Lemoult. — Sur une combinaison cristallisée d'acétate et de Ihiosulfale de plomb : 2S20'Pb, (CH3_C0')=Pb M. 0. BoUDOUAiiD. — Les alliages de zinc et de magnésium M. LÉON GuiLLET. — Propriétés et constitu- tion des aciers au chrome M. G. Cartaud. — Sur l'évolution de la structure dans les métaux M. Paul Abric. — Les premiers stades du développement de laSacculine (Sacculina carcini liatbke ) M. P. WiNTREBERT. — Sur la valeur com- parée des tissus de la queue au point de vue de la régénération chez les larves Bulletin bibliographiquk Errata 422 42'. 42(i 43S 4 00 d'Anoures et sur l'absence possible de cette régénération M. E.-A. Martel. — Sur VOiicaiie de Clia- briéres (Hautes-Alpes) et l'origine des lapiaz .M. E. Mathis adresse une Note ayant pour titre " Méthode particulière pour intégrer /. V ( -^ — a ) ( ,r i ( a- — •; ) ( .r — 5 ) clx, quand ï, p, y, 3 sont réels, a > p > y > c et que x est compris entre [i et y » M. René de Saussure adresse un Mémoire n Sur les grandeurs de la Mécanique »... M. N.-A. Barbieri adresse une Note sur une « Méthode d'analyse immédiate de la substance nerveuse des Mammifères >>.... !,i2 43 î 436 437 437 440 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS, yuai des Grands-Augustins, 55. f.e Gérant ; Iyautribr- VlLLARB. SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. K 8 (22 Août 4 904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS. IMPRIMKUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES OE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1904 RÈGLEMENT REL4TIF ALX COMPTES RENDIS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2] mai 1870 Les Comptes rendus hcbdoinadaires des séances de t' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1'''. — Impression des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétrangerdel' Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 00 pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le (Jonipte rendu de la seuiaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner ]ilus de 3>. pages par année. Les Comptes rendus ne reprodnisenl pas les dis- eussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus^ mais les Ra|)ports relatifs aux prix décernés ne le sont q tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc( blique ne font pas partie des Comptes rendus. AiiricLF. 2. — Impression des travaux des Sa étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoiî qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nome mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f pour les articles ordinaires de la correspondance c cielle de l'Académie. Article 3. Le bon. à tirer de cha(pie Membre doit être rei à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus la le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remi temps, le titre seul du Mémoire est inséré dam Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planclies ot tirage à part. Les Comptes tendus ne Cdu tiennent ni planch ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serai< autorisées, l'espace occupé par ces figures comptt pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des j teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Artic.lk 5. Tous les six mois, la (commission administrati fait un Rapport sur la situation des Comp.es rend après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont cliMrgc's de l'exécution du pi sent Règlement. Les Savants étrangers à lAcadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5' . Autrement la présentation sera remise à la séance suivaii ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 22 AOUT 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYDRODYNAMIQUE. — Petites dénivellations cViine masse aqueuse infiltrée dans le sol, de profondeurs quelconques, avec ou sans écoulement au dehors. Note de M. J. Boussi.vesq. « I. Les équations générales des mouvements de filtration établies dans ma Note du 8 août (p. 387) comportent une application originale, assez intéressante, au rétablissement lent de l'équilibre, dans une masse aqueuse souterraine ayant inférieurement et latéralement des formes quelconques, mais dont la surface supérieure z z= — h, soumise à la pression atmosphé- rique, se trouve affectée de petites inégalités, données arbitrairement pour l'époque initiale / = o. » Supposons constante, ou uniforme, la dépression capillaire *( produite sous la surface z^ — h, dépression égalant l'élévation d'équilibre ou finale de cette surface au-dessus du plan des xy, où est nulle à l'état de repos la charge « Donc, si nous admettons qu'on ait résolu ce problème de refroidisse- ment, les fonctions V, les constantes v, toutes positives, et les cofficients c d'anij^litude, seront connus. Or, il est visible qu'alors les trois premières relations (5) détermineront complètement Z et que, finalement, la der- nière relation (5) donnera le coefficient m (l'extinction correspondant à chaque valeur de v. On connaîtra donc o. n IV. Supposons ■/. = 1 ou K fonction uniquement de a; et de >•. Il viendra, dans les deux cas respectifs d'un fond imperméable et d'un fond orifice. (7) Z = soit ^°Hhv^-.v-;) ^^.^ ^''■(nvv_-cv/0, coh (Hv'v + l \/v ) siii (H v'v + r V'} m = — vv(tah ou coth) (H yv 4- 'C \ v). » Si l'on pose, pour abréger, (H -i- Q yv = '■'■' l'expression (7) de m sera proportionnelle à l'une des deux fondions ». tahzou a coth a. Or, on recon- naît aisément que, dans les deux cas, cette fonction croît avec a. Donc 711 grandit avec « ou avec v ; et la plus petite valeur de v donnera la plus petite de m, celle à laquelle correspond l'expression asymptotique, cUe~"", de o. » V. Les résultats deviennent particulièrement simples quand la profon- deur H est très grande; car, alors, tous les cosinus ou sinus hyperboliques figurant dans (7) sont, du moins pour les valeurs modérées de z, ceux d'arguments considérables et se réduisent à des moitiés d'exponentielles. Il vient donc, vu que d'ailleurs les tangente cl cotangente hyperboliques SÉANCE DU 22 AOUT 1904. 445 de (H + C )v'v ne diffèrent plus sensiblement de i , ( ([loiirH Irèsgnind) » On voit que la charge 9 et, par suite, les flux de transpiration dépen- dent uniquement des trois variables œ, y, z -\ 1, ou que la dernière rela- tion (i) cesse d'être une condition spéciale à la surface supérieure :; = — "(, pour devenir une véritable équation indéfinie du problème, reliant, sur chaque verticale {x, y), la manière dont la fonction o varie avec le temps t à la manière dont elle varie avec la profondeur z des couches fluides. » VI. Dans un travail plus développé, qui va paraître au Journal de Ma- ihématiques pures et appliquées, j'établis directement, c'est-à-dire sans décom- poser l'intégrale générale en solutions simples, cette transformation de la dernière relation (i) en une seconde équation indéfinie du problème, quand la profondeur H croît indéfiniment. Et il en résulte que, si F {x,y, z) désigne la charge initiale (p à tous les niveaux z, déterminée par les trois premières relations ( i ) et par la condition (2), l'on aura, à toutes les époques ultérieures t, (9) ? = l'^(^-.7.-+^!^^ » Donc les flux de transpiration, l'état physique, se propagent de bas en haut, comme les valeurs de o, sur chaque verticale, avec la vitesse ou ce7e>7/e constante — • Chaque état physique, réalisé d' abord aux profondeurs z croissantes, rient se produire successivement à tous les niveaux supérieurs. Jusqu'à la sur/ace z — — '(,, où il disparait. Et l'évanouissement graduel du phénomène, dans le temps, se fait, à chaque niveau z, comme il s'était fait initialement, dans l'espace, de ce niveau aux niveaux plus bas. Le mouve- ment s'éteint par la durée comme par la profondeur, à la manière d'une onde ascendante, de propagation uniforme, » HISTOLOGIE. — Sur le cartilage étoile ou ramifie. Note de M. Joannes Chatix. « Le cartilage étoile ou ramifié, ainsi nommé en raison de l'aspect stelli- forme ou rameux de ses cellules, était naguère encore considéré comme 446 ACADÉMIE DES SCIENCES. une espèce histologique fort rare : on ne le mentionnait que chez les Céphalopodes. » Dans une série de recherches, poursuivies de iSgS à 1897, et dont j'ai communiqué les résultats à l'Académie, j'ai établi que le cartilage rameux se rencontrait chez d'autres animaux et qu'il pouvait offrir diverses variétés secondaires, différents états de passage. » L'étude de la sclérotique des Sauriens (Geckotiens, Lacerliens, Camé- léoniens, etc.) m'avait révélé des faits particulièrement dignes d'attention. Chez un Caméléon, je trouvais des cellules à prolongements courts, ana- logues à celles du Poulpe; c'était, au contraire, le type du Calmar qui apparaissait chez un Lézard dont le cartilage sclérotical offrait de grosses cellules à nombreux prolongements anastomosés et ramifiés; ailleurs, chez un Platydactyle, le type était mixte, participant à la fois du Calmar et du Poulpe. » C'est également sous cet aspect que j'ai eu récemment l'occasion de retrouver le cartilage étoile, non plus chez un Reptile, mais chez un Mammifère; non plus dans un cartilage sclérotical, mais dans un cartilage laryngien. » En pratiquant des coupes dans le larynx, d'ailleurs parfaitement normal, d'un Blaireau tué à l'état sauvage, j'ai constaté que le cartilage cricoïde offrait la texture suivante : dans la substance « fondamentale » se voient des cellules rarement rondes ou ovales, presque toujours rameuses et diversifiées : les unes ont des prolongements courts et peu ramifiés, les autres possèdent de longs prolongements qui s'irradient autour de la cellule et lui impriment un aspect stelliforme. C'est donc bien le tissu mixte du Platydactyle qui reparaît ici. Les autres cartilages du larynx n'offraient aucune trace de cellules rameuses, à l'exception du thyroïde dans lequel des coupes répétées en ont décelé quelques-unes. » Cette nouvelle observation d'un cartilage à cellules étoilées emprunte un intérêt spécial à l'organe même qui la fournit. » On sait combien est grande la plasticité des cartilages laryngiens : d'abord hyalins, ils peuvent tantôt persister sous cette forme, tantôt évo- luer vers le fibro-cartilage, tantôt enfin se crétifier. Si variée que soit une telle gamme, on voit qu'elle n'épuise pas toute la série des modalités du cartilage laryngien, puisqu'elle doit encore, le cas échéant, taire place au cartilage étoile. SÉANCE DU 22 AOUT I9o4- 447 » Or, dans quelle station avais-je précédemment signalé le cartilage étoile? Dans un tissu non moins malléable, 'dans le tissu sclérotical, qui peut se montrer soit fibreux, soit cartilagineux, soit osseux ; tous les tissus dits de la substance conjonctive sont aptes à s'y suppléer respectivement. 1) Comment n'être pas frappé de ce curieux rapprochement qui met en pleine lumière les affinités multiples du cartilage étoile qu'une égale parenté semble rattacher étroitement aux divers tissus de soutien. » D'autre part, il importe de faire remarquer que la notion du cartilage étoile ne s'impose pas seulement en Histologie comparée; elle offre autant d'intérêt pour l'Histologie pathologique, car on a trouvé récemment des cellules étoilées dans certains enchondromes de la parotide chez l'Homme. « Enfin, l'étude de ces cellules ramifiées et anastomosées apporte de nouvelles contributions à l'histoire des communications intercellulaires, si longtemps méconnues et dont la fréquence s'affirme chaque jour davan- tage. » CORRESPOND AI\ CE. THERMOÉLECTRICITÉ. — L' inversion thennoèlectrique et le point neutre. Note de M. G. de Metz. « J'ai l'honneur de soumettre à l'attention de l'Académie les résultats de mes recherches sur l'inversion et le |)oint neutre dans les phénomènes thermoélectriques. Ce chapitre de la Physique m'avait paru jusqu'ici défi- nitivement établi sur des bases certaines, a tel point que j'avais d'abord eu l'intention d'appliquer tout simplement l'un de ses théorèmes aux mesures des températures très basses, mais le contrôle expérimental établi dans ce but m'a donné des soupçons, et dès lors j'ai cru nécessaire de revoir la question en entier. » D'après les recherches antérieurement faites par lord Kelvin, Avena- rius, Tait et autres, entre la température du point neutre T„ et la tempéra- ture de l'inversion Tj,,,, il existe deux relations simples et constantes (i) T,.= 2T„ et (2) T„„=i,„-t-/,.= const., /,^ et t,^ étant les températures des deux contacts du couple thermoélec- trique au moment de l'inversion quand le courant s'annule. 448 ACADÉMIE DES SCIENCES. » J'ai soumis à mon contrôle plusieurs couples : Pt-Au, Pt-Cu, l't-laiton, Pl-Pb, Pt-Al, Ag-Zn, Pt-Zn, Pt-Ag, Pb-laiton, et c'est seulement pour le couple Pt-Zn que j'ai pu constater l'exactitude des deux équations (i) et (2). Pour d'autres couples, j'ai trouvé que T^^^ change notablement de valeur quand la température /,_ d'un des contacts décroît progressivement jusqu'à la température de l'air liquide et que, par conséquent, la température t,^ de l'autre contact s'élève progressivement. La plupart des couples étudiés par moi m'ont conduit à cette constatation que la valeur de T^^^ a, en général, une tendance à s'élever à mesure que la température f,^ s'abaisse; mais le couple Ag-Zn fait exception à cette règle et suit une loi inverse. » Je n'entrerai pas ici dans les détails expérimentaux, mais je mentionnerai néan- moins quelques mesures de prudence qui ont été prises en vue de garantir ces obser- vations contre les erreurs inhérentes à ce genre d'expériences. Sans les énuniérer toutes, je citerai les principales : constance de températures des bains froids et des bains chauds, corrections des thermomètres et des lectures thermométriques i — 3,9 — 186,6 -+- 17,3 i5,8 — 12,5 —77,1 - .'.,5 -i85,5 -t- 21,7 i3,9 -H 5i,5 -79,4 + 54,8 -i83,8 H- 70,2 SÉANCE DU 22 AOUT igo/j. 449 Dcsisnalion du CDUpIc. /l„. Tinv. 'l„- Tinv. ')„■ linv- o o o n o o U. Pt-Pb +19,4 +119,8 —79,1 -+-126,1 — i.";8,f -+-i39,o 5. Pl-Al +iS,9 +167, ri —79,3 +188,3 —181,1 +237,6 fi. Ag-Zn +i5,G +80,0 — -i),3 +72,5 — 185,3 +26,4 7. Pl-Zn » » . —79,8 —69-9 —186,5 —69,9 8. Pi-Ag » » —79,5—110,7 — iS5,4 —89,9 9. Au-Zn » » » » —180,5 — 2o5,5 10. Ph Liiiion » » » » — "84,9 •-■.'.12,7 Mojenne +16,1 » — 79ii " — 184!4 » » Il suffit de jeter un coup d'œil sur ce Tableau pour concevoir des doutes .sur la constance de T,,,,, et l'on se demande alors quelle est la valeur des équations (i) et (2). Pour répondre à cette question j'ai exécuté une seconde série d'expériences avec les mêmes couples, pour en tirer des données directes sur les températures T„ du point neutre, quand la tempé- rature /,^ d'un contact s'abaisse graduellement, depuis celle de l'air ambiant jusqu'à celle de l'air liquide. J'ai trouve, d'accord avec Gaugain, que la température du point neutre reste encore dans ce cas parfaitement con- stante; donc, on peut la considérer comme une véritable constante, carac- téristique pour chaque couple. » Ayant acquis ces deux résultats : la constance de la température du point neutre et la variation de la température de l'inversion, lorsque la température t,^ d'un contact s'abaisse, je me suis demandé ensuite quelle est la liaison qui existe entre ces deux températures. )) Le deuxième Tableau répond à cette nouvelle question. En effet, il montre que la valeur de 2T,, est à peu près égale à Ti„^, quand le contact froid est à la température ambiante ^,^ = iG°,i C, mais que quand la tem- pérature /,^ s'abaisse au-dessous de la température ambiante, l'égalité (^1) est de moins en moins satisfaite. Tableau II. — Teinpcraliires du painl neutre el de l'invasion. Dtsignalion du couple. 2T„cu(,e. Ti„v 4 — 5,1 — 3,9 + 17,3 2. Pl-Cu — i3,o --12,5 — 4,5 -(-21,7 3. Pl-Lailon. . . . + 52, u -t- 5i,.") + 54,8 -h 70,2 k. Pt-Pb -+-122,0 -fii9,8 +126,1 -1-139,3 5. Pt-AI +167,4 +167,', 4-188,2 +237,6 G. Ag-Zn +81,0 -t-80,0 +72,5 -+-26,4 7. Pl-Ag —106,8 » —110,7 — 89,9 c. R., 1904, 2' Semestre. (T. CXXXl.V, N« 8.) ^9 /|5o ACADÉMIE DES SCIENCES. )) En terminanl cette Note, je me permets d'attirer l'attention sur le couple Pt-Zn, qui suit rigoureusement les lois indiquées par les équa- tions (i) et (2) et qui, associé à un bon thermomètre à mercure, peut donc devenir un instrument précieux pour la mesure des basses températures. » CHIMIE OKGAMQUE. — Etude et préparation synthétique de quelques thio-uréides cycliques symétriques. Note de M. Emm. Pozzi-Escot. (( Les thio-uréides cycliques symétriques sont encore fort mal connues, cependant leur étude paraît devoir offrir un très grand intérêt, par suite des nombreuses substances dérivées qu'elles sont susceptibles de donner. Je me suis proposé d'effectuer cette étude et, dans la présente Note, j'exa- minerai la préparation synthétique et quelques-unes des principales pro- priétés de ces thio-uréides. » Les thio-uréides cycliques peuvent être obtenues avec une grande facilité par l'action des aminés cycliques sur le sulfure de carbone en pré- sence d'un désulfurant. Si l'on met simplement en présence l'aminé et le sulfure de carbone, il ne se produit rien, même à la température d'ébul- lition du mélange et aussi longtemps que se prolonge le contact mutuel à cette température. Il est nécessaire, pour obtenir de bons résultats, de dissoudre l'aminé et le sulfure de carbone dans un solvant convenable et d'opérer en présence d'un agent désulfurant; le meilleur solvant paraît être l'alcool, et les meilleurs désulfurants, les alcalis caustiques. » Si l'on dissoiiL 2 dixièmes de molécule de [j-iia|ihlylamine dans Soo'^'"' d'alcool à gS" et qu'on ajoute au mélange un excès de sulfure de carbone et quelques pastilles de potasse caustique, on obtient, après une éJjuUition de plusieurs heures au bain- marie, de la dinaplityl-p-lhio-uréide symétrique, avec un rendement quantitatif. La réaction s'opère dans un petit ballon de i', surmonté dun réfrigérant ascendant; il se dégage des torrents d'hydrogène sulfuré et l'uréide se dépose au fur et à mesure de sa formation; Fopéralion terminée, on l'essore à chaud sur un fdtre en toile; on la lave à l'alcool fort et froid, et on la sèche à la tenipéralure ordinaire. » Il est à remarquer que l'alcali caustique ne sert ici qu'à lier Iransiloirement l'acide sulfhydrique formé; il se fait de la sorte un polysulfure qui se dissocie constam- ment, en libérant du sulfure alcalin et de l'hydrogène sulfuré qui se dégage. Les uréides obtenues de la sorte sont généralement très pures. » La réaction générale de formation est la suivante : — ' \1\II< > SÉANCE DU 2 2 AOIT 1904. 45 I » J'ai préparé de la sorte la diphène-lhio-uréide symétrique, corps blanc, cristallisé en belles paillettes feuilletées, fondant à i ■)i''-i52"; de la di-/7-toluène-lhio-uréide symétrique, corps blanc, fondant à i78°-i79° et cristallisé en tout petits cristaux grenus; de la di-m-toluène-thio-uréide, corps blanc, fondant à i2o°-i2i<'; de la di-o-toluène-thio-uréide, corps blanc cristallisé en fines aiguUles, fondant à i53''-i54°; de la di-naphtalène- P-thio-uréide symétrique, corps blanc, cristallisé, fondant à kj^^-kj^', et ses homologues; les thio-uréidcs dérivées de la benzidine, des amido- phénols. La yo-nitraniline ne donne aucune réaction dans ces conditions. » Toutes les uréides sont des corps blancs, bien cristallisés, dont le point de fusion est beaucoup plus élevé que celui de l'aminé correspon- dante; c'est ainsi que l'aniline est liquide et que la thio-uréide qui en dérive est fusible à i5i° seulement; la fj-naphtylamine, qui fond à 112", donne une uréide fusible à 192°. » Ces uréides ont une odeur urineuse assez prononcée, à froid, dans les premiers termes de la série; elles ont toutes, à chaud, une odeur d'anis très vive; elles peuvent généralement être distillées sans décomposition; la di-naphtalène-fi-thio-uréide bout à 29.3° sous la pression ordinaire. » Elles sont insolubles dans l'eau et très peu solubles dans l'alcool fort à froid; elles sont solubles dans le nitrobenzène à l'ébuUition, mais leur solubilité décroît à mesure que leur teneur en carbone augmente; les pre- miers termes delà série sont très solubles dans le xylène bouillant et cristal- lisent au sein de ce solvant par refroidissement; elles sont insolubles dans le tétrachlorure de carbone, solubles dans l'acide sulfurique à froid. » Elles sont susceptibles de donner di's dérivés acétylés, par acétyla- tion. Elles se combinent à l'acide picriquc en donnant des picrates généra- lement bien cristallisés. Avec l'éther acétylacétique elles peuvent donner des dérivés de l'uracyle. Nous reviendrons ultérieurement sur ces divers composés. » Il m'a été également possible de j)réparer toute une série de dérivés de substitution dans le noyau : dérivés chlorés, iodés et bromes; dérivés nitrés. Les agents d'oxydation puissants oxydent leur soufre en formant de l'acide sulfurique; j'ai indiqué précédemment un procédé de dosage du soufre de ces dérivés, qui repose sur cette réaction. Mais la réaction la plus intéressante à laquelle ils donnent naissance est sans contredit la possi- bilité de les transformer en hydrocyan-carbo-imide, en les traitant par le cyanure de potassium en présence d'un agent désulfurant. Je reviendrai ultérieurement sur cette réaction. « 452 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur l'injluence qiî exerce V é lai de santé du galactifcre sur le point de congélation du lait. Note de MM. Guiraud et Lasserue, présentée par M. Bouchard. « A l'occasion d'un travail entrejM-is par l'un de nous, sur la valeur hygié- nique des laits apportés sur le marché de Toulouse, nous avons poursuivi, pen- dant plusieurs mois, des recherches méthodiques, sur l'applicalion de la Cryoscopie à l'analyse du lait comparativement aux autres procédés. )) Ces recherches confirment pleinement celles de Parmentier sur hi constance du point de congélation des laits normaux et purs, et sur les ser- vices que peut rendre cette méthode, quand elle est employée avec pré- caution, pour déceler les adultérations de ce précieux produit alimentaire, notamment le mouillage. » Nous avons cru pouvoir tirer les conclusions suivantes de ces recherches : » I. Le |)oinl de congélation des laits purs, pris aux fermes, est constant, ainsi que l'a trouvé Parmentier; ce (A) est compris entre — o,55 et — o,56. » n. L'addition artificielle d'eau, faite à l'insu de l'expérimentateur, en proportions variables, a toujours donné des chiffres conformes aux calculs. » IlL Mais il est un point déjà signalé par Parmentier, et sur lequel nous désirons appeler l'attention des hygiénistes : celui de l'influence de l'état de santé du galactifère, sur le point cryoscopique du lait qu'il fournit. » C'est l'objet principal de la Note que nous adressons aujourd'hui à l'Académie des Sciences. )) Les circoiiâlances nous ont permis de ilélerminer le {\) d'un certain nombre de laits provenant d'individus aUeinls d'alleclions diverses (laits de femmes et de vaches) et voici les résultats obtenus : , . , ^ . „■ . 1 1" essai A = — o,58 Lait de femme atteinte a ictère ■, . .„ ■' I 2« » An; — o, 58 ,, . . ( 1='' essai A^ — o,5ci » » albuminuriiKie { ,_ ' (2'= » A = — 0 , aS . l r'' essai A ^= — 0,61 n » sviiliili liciue l - ' ' j 2'^ « A =-j — 0,01 , , l 1" essai A— —0,60 tuberculeuse \ „ 2" )) A := — 0,01 SÉANCE DU 11 AOUT 1904. 4^3 Lait de vache ayant réagi à la luberculine : A = — 0,60. Lait de vache atteinte de inammite tuberculeuse : A=: — 0,59. Lait de vache à tuberculose généralisée ayant réagi à la tuberculine A ^ — 0,60. Lait de chèvre atteinte de manunite : A = — 0,58. M Ainsi donc tous les laits d'origine pathologique que nous avons pu analyser, notamment les laits d'animaux tuberculeux, ont présenté un point de congélation sensiblement inférieur à celui des laits normaux. M Sans doute, les faits que nous avons observés sont encore trop peu nombreux pour qu'il soit permis d'en tirer des conclusions fermes. Ils nous ont paru néanmoins'mériter d'être signalés et, si les recherches que nous nous proposons de i)oursuivre et d'étendre les confirment, il y aurait peut- être là une méthode d'analyse qui pourrait rendre de précieux services à l'hygiène. )) Toutes nos expériences ont été faites au moyen d'un mélange réfrigé- rant de composition constante (i partie de sel marin pour 4 parties de glace pilée). » La séance est levée à 3 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Outrages reçus dans la séance du 8 août 1904. Le radia m. La radioacli^-itc et les radiations, les sciences qui s'y ratlnchenl et leurs applications. Comité de direction : MM. d'Arsonval, H. Bi-cquerel, BéclJïrb, R. Blondlot, Ch. Bouchard, P. Curik, Danisz, Debierne, Gh. Féuy, Finsen, Cu.-E. Guil- laume, OuDiN, Rubens, Rutuerford. Secrétaire : Jacques Danne. i"' fasc. Masson et C", Paris, 190^; I fasc. in-'j". 454 ACADÉMIE DES SCIENCES. Contribiilion à l'étude de la conlrc-fluxion dans la phthisie pulmonaire. De l'ulilité du Tœnia, parle D'" G. André. Paris, G. Massoii, 1878; i brocli. iii-S". Rapport sur les mines de galène argentifère de cuivre et de manganèse dans les communes de Monteils et de Lafouillade (Ai'eyron). Deiuss'ieu, Aulun, 1904; i Jjroch. in-8''. (Hommage de l'auteur.) De la nécessité d'enseigner tout de suite V Homœopathie dans les Facultés de Mé- decine, par le D' Flasschœn. Paris, Baillière et fils, 190/4; i brocli. in-8°. Travaux du laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de l'Université de Grenoble. 1902-1903. Tome VII, i"fasc. Grenoble, Alh'er frères, 1904; i vol. in-S°. Observatoire de Toulouse. Catalogue photographique du Ciel. Coordonnées rcc- tilignes. Tome II, IV, VI, i^"' fasc. Paris, Gautbier-Villars, 1908 et igo.'l ; 3 fasc. in-4°. The electric furnace, by Henri Moissan. Aulhorized translation by Victor Lenher. Easlon, The chemical publishing Company, 1904; i vol. in-8°. (Présenté par M. Moissan.) Observations made al the royal magnetical and meteorological observatory at Batavia. Vol. XXV, 1902. Batavia, printed at tlie Government printing office, 1904; 1 vol. in-4°. Publicalions of the astronomical laboratory at Gro/iingen, n°^ 12 et 13. Gro- ningen, Hoilsenia Brothers, 1904; 2 vol. in-4°. University of Pennsylvania. Contributions from Ihe zoological laboratory, igoo, Vol. X. Philadelphia, Pa., 1904; i vol. in-S". Franz Neumaiin. Erinnerungsbldlter von seiiier Tochter, Luise /Yeumann. Tubingen und Leipzig, 1904; ' vol. in-8°. Communicaçôes da commissâo do serviço geologico de Portugal. Tome V, fasc. II. Lisboa, typographia da Academia real das Sciencias, 1904; i \o\. in-8'\ The adult organisation of Paragordius varias (Leidy), by Tiios.-ll. Momgo- mery. Supplément to Vol. X. Jena, Gustav Fischer, igoS; i vol. in-8". Natuurkundig lijdschrift voor JVederlandschindië. Deel LXllI, tiende série deel VII. Amsterdam, P. Roeni, 1904 ; i vol. in-8". Catalogue of exhibits of insect enemies of forests and forests products at the Louisiana purchasc exposition Saint-Louis, Mo., 1904. Washington, Government printing office, 1904; 1 vol. in-8'\ Observatoire royal de Belgique. Annuaire pour 1904. Bruxelles, Ilayez, 1904; 1 vol. in-i6°. Olvrages reçus dans la séance du 16 AOUT 1904- Le régime météorologique de Madagascar, année 1902, par le R. P. Comn, Corres- pondant de l'Académie des Sciences. (Extr. de V Annuaire de Madagascar de l'année 1904.) Tananarive, Imprimerie officielle; i fasc. in-S". Al-Battani sive Alhatenu Opus astronomicum, ad fuie m codicis Escurialensis arabice editum latine versum, adnolationibus instructum. a Carolo Alphonso Nallino. Pais prima: Versio capitum cum animadversionibus. [Publicazionidel Reale Osservatorio di Brera in Milano, N. XL. Parte I.) Milan, 1908; 1 vol. in-4°. Beobachtungen und Photogramme des neuen Stems Nova (3. 1901 ) Persei: zweile SÉANCE DU 22 AOUT 1904. 455 Miltlieilung vou Karl Boulin, mil i Tafel. (Astronomis/ca Jaktlagelser och Under- sokningarh Slockholins Olixerviilnrium; Bd. VIII, n" 1.) Slockholni, 1908; i fasc. in-/(". The 1900 snlar éclipse expedilion of the aslrophysical Observaloiy of ihe Smilh- sonian Institiilion. by S. -P. Langley, Diieclor. Washington, 1904; i fasc. in-4'>. Exlracls from narrative reportsof the Survey of [ndia for the seasoii 1901-1902, preparefl under the direction of Colonel St.-G.-C. GoRE, Surveyor gênerai of India. Calcutta, 190V, 1 fasc. in-4°. (Transmis par M. le Ministre des AfTaires étrangères.) Sur le choc, considéré comme fondement des théories cinétiijues de la pression des gaz et de la gravitation universelle, par Karl Bohlin. Stockholm, 1904; i fasc. in-S". Atmosphcric friction ivith spécial référence lo aeronautics, by A. -F. Zaum. Wa- shington, 1904; I fasc. in-8°. Die Atniosphâre cin eleklro-pneumalischer Motor, von Konrad Keller. Zurich, igoS; I fasc. in-8°, (Hommage de l'Auteur.) The glaciers of Alaska, that are shown on russian charls or mentioned in older narratives, by George Davidson. San-Francisco, Cal,, 1904; i fasc. in-S». (Hommage de l'Auteur. ) The floods of the spring of i^o'i. in the Mississipi watershed, by 11. -C. Franken- FIEI.D. (W, B,, n" 303.) Wasliinglon, Weather Bureau, 1904; i fasc. in-4°. Medusœ of the Bahamas, by Alfred GoLDSBOnouGH Mayer; mit seven plates. (The Muséum of ihe Brooklyn Institute of Arts and Sciences: Memoirs of nalural Sciences; Vol. I, n" 1,) Brooklyn, 1904; 1 fasc. in-4''. The geology and ore depositis of the Bishee quadrangle, Arizona, by Frederick Leslie Ransome. (U. s. geological Survey: Profcssional Paper, n° 21.) Washington, 1904 ; I vol, in-4''' Atlas universel de Marks, publié par Pétri et M. Jules de Schokalsky; fasc. 7. Saint-Pétersbourg, 1904; i fasc. in-f". (Présenté par M. Grandidier, de la pari de l'Auteur.) The American Ephemeris and Naulical Alnianac for the year 1907, first édition. Washington, igoS; i vol. in-4'', Water-supply paper U. S. geological Survey. n"' 88-9-2, 94. Washington, igoS; 6 fasc. in-S". Monthly Weater Beview; Vol. XX-XXIII. Washington, Weather Bureau, 1892- 1896; 52 fasc. in-4''. (Transmis par M. le Ministre de l'Instruction publique.) Proceedings of the Academy of natural Sciences of Philadelphia; Vol. LVI, part I. January-march 1904, Philadelphie; 1 vol. in-8". Journal of the Academy of natural Sciences of Philadelphia; second séries, Vol. XII, part IV. Philadelphie, 1904; i fasc. in-f". 456 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du i6 aoùl 1904.) Note de M. Paul Ahric, Les premiers stades du développement de la Sacculine (Sacculina carcini Rathke) : Page 43i, ligne 7, au lieu de quant à la composition réciproque, lisez quant à la position réciproque. Même page, ligne aS, au lieu de mais s'exagère au contraire, lisez mais l'asymétrie s'exagère au contraire. Même page, ligne 2 de la note ('), au lieu de Société biologique, lisez Société de Bioloeie. On souscrit à Paris, cliez GAUTHIER- VILLAKS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. lis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremenl le Dimanche. Ils forment, à la fm de l'année, deux volumes in-4°. lieux l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terniinoiii chaque volume. L'abonnement est annuel du i" Janvier. Le prix de l'abonnemem est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. - Union postale: 44 U\ On souscrit dans les départements, chez M(.-ssieurs ; . Ferran frères. Cliaix. ijourclan, Rufl'. . Courtln-IIocqiiel. ! Germain et Giiissin. Gastineau. le Jérôme. in Kégnier. I Feret. 'MX ! Laurtns. I Muller (G.4 ■s lîenaud. Derrien. ' F. Hobert. • ' Oblin. ' Uzel frères. Jouan. éry Perrin. ( Henry. urg . ,, " ( Marguerie. Juliot. Bouy. ISourry. Ratel. lîey. Lauverjat. Degez. Lorien t ■ chez Messieurs : j Baiimal. M"' Texier. Bernoux et Cumin. \ Georg. Lyon (^Effcintin. Savy. Ville. Marseille Ruât. V'alat. Montpellier Moulins . . Nancy. . . Nantes . Nice int-Ferr lie ^ticlle . Drevet. Gralier et C'r Foucher. j Bourdignon. j Dombre. ) Thorez. I Quarré. Goulet et fils. Martial Place. Jacques. Grusjean-Maupin. Sidot frères. Guist'hau. Veloppé. l Barma. j Appy. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. iBlanchier. T X ■ „ Lévrier. Tiennes Plihon et Hervé. noche/ort Girard (M"" ). Langlciis. Lestiingant. S'-É tienne Chevalier. _ , l Ponlcil-Burles. Toulon ; / Runièbe. Bouen . \ Ginict. ( Privai. iBoisselier. Pcrical. Suppligeon. \ Giard. / Lemailre. Toulouse . Valenciennes On souscrit à l'étranger, Amsterdam chez Messieurs : , Feiliemu Caarel- \ sen et G''. Athènes Beck. liareclone ...... Vcrdagiier. Asiicr et C'°. Daines. Berlin Kric-dhinder et lils. Mayer et Miillei'. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. . Lamerlin. Bruxelles Mayole/, et Aiidiarte. ' Lebègue et G'". Solchck et C°. Bucliarest Alcalay. Budapest Kilian . Cambridge Doigliton, liell et C-. Cliristiania Cammermeycr. Constantinople . ■ Otto KeiL Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. , Clieibuliez. Georg. Slapelmolir. f.a Haye Bclinfanle frères. . Ben.la. Lausanne. chez Messieurs: / Dulau. Londres j Hachette et C". ' Nuit. Luxembourg . Madrid. Milan . Genève . V. Buck. Ruiz et G''. rionio y Fussel. Gapdeville. F. Fé, Bocca frères. Hcepli. Moscou ... Tastevin. \ Marghieri di Gius. '^''P^'" jpellerano. Dyrseii et i'foiffer. New- York ...'... Stechert. Lemcke et Buochuer Odessa Roussenn. Oxford Parkoi- cl G'". Palerme Reber. Porto Mngalliiiés et Moni?. Prague Rivnac. Rio Janeiro Garn er. \ Bocca frères. ffonie I Loescher et 0°. Bolterdam Kramcrs et fils. Stockholm Nordiska Bogliaiul.d ( ZinsL-rling. S'-/'etersbourg . . I -yyojff. Bocca frères. Pavot et G'" Barlh. Brockbaus. Leipzig < Kœhler. Liège. i Lorentz. ' Twiotm Dcsoer. Gnusé. eyer. Turin . i Boc ) Bre: j-Glausen. I noscnbergetSeliier. Varsovie Gebethnor et Woiir. Vérone Drucker. \ Frick. . Vienne | Cerold et G". Zurich Meyer et Zeller. Prix 25 fr. 25 fr. 25 fr. iBI.ES GÉNÉRALES DES COMPTÉS RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août t835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix... 25 tr Tome^ 32 a 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre iSGS.) Volume m-4": 1870. Prix . Tomes 62 a 91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre i88o.)Volume m-4°; 1889. l'rix . Tomes 92 à 121 — (i" Janvier 1881 à 3i Décembre 1S95.) Volume m-4''; 1900- i^'''" JPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES "^ L'Af ADÉMIE DES SCIENCES : ^^^ ^^^^^^^^^^^^ _^^ ^^^rri^=^'ïi^MSV!:;.l^.rP^cl:2^'^^^:.;^t^l^^:^^ ^i^estif. particulièrement dans la digestif des es grasses, par M. Ci.AunK Bernard. Volume m-4', avec 33 planches; i8,.)i. • • ••••• .,„,•• -■ nentaires, suivant relies rapports q . concours de .853 et|^is^j^Uepour^^^^^ ui existent enlre rélaTactuêl du règne organiqiîeetsesetats antéri'eurs.,, par M. le Professeur Bronn. In-.',", avec 7 planches ; .86. . . . 25 des Sciences rents terrains Rechercher la fr. IL la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, ei 1 s Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 8. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 22 août 1904.) MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. J. BoussiNESQ. — Petites dénivellations d'une masse aqueuse infiltrée dans le sol, de profondeurs quelconques, avec ou sans ges. 44. écoulement au dehors M. JoANNES CiiATiN. — Sur le cartilage étoile vu rainilié 445 CORRESPONDArVCE . M. G. DE Metz. — L'inversion llicrmoélec- cycliques symétriques 45o trique et le point neutre 45? MM. Guiraud et Lasserre. — Sur l'inlluence M. Emm. Pozzi-Esoot. — Etude et prépara- qu'e\erce l'état de santé du galaetifére tion syntliétique de quelques thio-uréides sur le point de congélation du lait 452 Bulletin bibliographique 453 Ebrata 456 PARIS. — IMPRIMERIE G A UT H I E R - V 1 L L A R S, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant .■ GAUTIlIBR*VlLkAA«. SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIKES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCip^ES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. K 9 (29 Août 1904). PARIS, GAUTHIER- VI LLARS. IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grand8-Augu8lin8, 55 1904 RÈGLEMENT RELATIF ALiX COMPTES RENDU ADUHTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2 '1 MAI 1873 Les Comples rendus hebdomadaires des séances de I,' Académie se coniposeiU des extraits des travaux de ses Membres et de Taiial yse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque caliier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par-année. Artu;le I'''. — Impression des trai'ciux de l'Académie. Les extraits des M^s^moires présentés par un Meml)re ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans lés 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. « Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comples rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie 'avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus^ mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sor tant que l'Académie l'aura décidé. Lés Notices ou Discours prononcés en séa hlique ne font pas partie des Comptes rendu AuTicLE '2. — Impression des travaux des étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pers qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire tenus de les réduire au nombre de pages req Membre qui fait la présentation est toujours no mais les Secrétaires ont le droit de réduire ceti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils| pour les articles ordinaires de la correspondanc cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être r< temps, le titre seul du Mémoire est inséré d Compte rendu actuel, et l'extrait est renvi. ('ompte rendu suivant et mis ta la fin du cahier AiiTicLE 4. — Planches et tirage à pai Les Comptes rendus ne contiennent ni plai ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sei autorisées, l'espace occupé par ces figures cou pour l'étendue réglementaire. ■. Le tirage à part des articles est aux frais di teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappo les Instructions demandés par le Gouvernemen Article 5. Tous les six mois, la Commission administi fait un Rapport sur la situation des Comp.'es re après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution di sent Rèiilement. iés Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance su ACADËMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 29 AOUT 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCÂRT. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpéti-el signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. /. fie Mendizdhnl y Tamborrel ayant pour titre : « Tablas de MulLiplicar, etc. ». (Présenté par M. Bigourdan.) ASTRONOMIE. — Sur la chute des Perséides en ï^o\. Note de M. Hexri Perrotix, présentée par M. Bassot. « Admis comme volontaire à l'observatoire de Nice, j'ai observé la pluie des Perséides, qui commence fin juillet et atteint son maximum vers le lo août. Les observations que j'ai pu faire au mont Gros, fin juillet, ont été peu fructueuses. Je suis allé les poursuivre au mont Mounier (ait. 2740™), où j'ai séjourné du 2 au i[\ août, et là, favorisé par un très beau ciel, j'ai pu, pendants soirées consécutives, en faire une ample moisson, avec l'aide de M. Maynard, le vaillant météorologislc qui habite en permanence et depuis sa fonilalion celte succursale de l'observatoire de Nice. » Les cinq soirées claires ont été celles du 9 au i/j août. Nous avons observé sans interruption, chaque nuit, de 8'' jusqu'à 3'' du malin, notant avec le plus grand soin les points d'apparition, de disparition, la vitesse et l'éclal (les météores. » Le Tableau suivant donne, heure par heure et pour chaque nnil, le nombre d'étoiles filantes observées. G. K., 1904, 2» Semestre. (T. C\XXI\, N" 9.) "O /(58 ACADÉMIE DES SCIENCES. (les des Por- des Spora- Sh à 9h, Sh a 101.. loi. à lih. 111. à 13h. 1211 à 11.. Ih à 2h. 2b à 3h. mé- Pcr- Spora- Per- Spora- Pcr- Sp'ira- Per- Spora- Per- Spora- Pcr- Spora- Per- Spora- Soirée du téores. scides. diques. séides. diques. séides. diqncs. scides. di(juc<. séides. diques. séides. diques. séidcs. diqufs. soidcs. diques. 9 au 10. 128 .04 24 S '1 12 2 20 3 18 3 3 2 19 3 A 1 10 au II. 290 23 1 5f) iS 9 !9 8 A 10 28 9 28 8 53 9 5i G II au 12. 343 285 58 Ç) 3 20 6 26 4 46 1 1 4" G 69 1 1 7J '7 I ! au i3. 307 332 75 2 1 9 ■=7 7 34 12 37 10 2.3 II 47 i I 4i i5 i3 au i,'(. 116 f^9 27 y I 5 4 5 2 9 3 12 5 •2-2 7 27 5 )) Les chutes de Perséides ont été, comme on le voit, très nombreuses. Le maximum s'est produit dans la nuit du 11 au 12, particulièrement entre i'' et 3'' du matin. C'est d'ailleurs le matin, entre minuit et 3'', que chaque nuit nous avons eu le plus d'apparitions. » Nous avons encore fait les remarques suivantes : 1res souvent les étoiles filantes apparaissaient par couples et, quelquefois même, au moment du maximum, par bandes de 6 ou 7. Elles se succédaient quelquefois assez rapidement durant un court laps de temps, puis arrivait une période d'accalmie de .5 à i5 minutes. » Les étoiles filantes sillonnaient le Ciel à peu près clans toutes les directions, à l'est en particulier, venant principalement de Persée, et les autres d'Andromède, de Cassiopée, du Cygne, de la Grande Ourse, de la Polaire, de Pégase. Le radiant de cet essaim nous a paru être, non un point, mais une surface assez étendue, dont le centre, d'après nos tracés sur des cartes spéciales, serait voisin de y Persée. » Les Perséides nous ont apparu blanches, courtes el très rapides. Les étoiles spo- radiques, au contraire, ofîVaient une coloration jaune rougeàtre, avaient une vitesse moindre et décrivaient de longues trajectoires. Avec un compteur Rédier, nous en avons noté quelques-unes dont les traînées lumineuses persistaient au delà de 10 secondes. » En résumé, c'est à la pureté exceptionnelle de l'atmosphère trouvée au mont Mounier que nous avons dû la bonne fortune d'observer un nombre aussi considérable d'étoiles filantes. Il semble démontré une fois de plus que ce n'est qu'aux stations de grande altitude qu'il faudrait avoir recours pour faire les observations méthodiques de ces météores si inté- ressants. » SÉANCE DU 29 AOUT 1904. /jDQ THÉORIE DES NOMBRES . — Sur la résolution approchée de certaines congruences. Note de M. Fhédéisk: Riesz, présentée par M. Emile Picard. « On sait que, si l'on part d'un point d'une circonférence et qu'on y porte I, 2, 3, ... fois une partie irrationnelle de la périphérie, la série infinie des extrémités sera dense sur toute la circonférence (i). » Ce théorème comporte une généralisation. » On désignera par (a;) la différence positive du nombre a? et du nombre entier immédiatement inférieur. Pour que, étant donnés les nombres ot,, a,, ..., a^t, l'ensemble de tous les systèmes («x,), (naj), .,., (hol/,) {n prend toutes les valeurs entières positives) soit dense dans tout l'intervalle ô'^oc^<\, o<:r2^ tel que le point o, o, ..., o, p/,. soit point limite, tout point o, o, ..., o, (/ip^.) l'est aussi. De là suit que, si p^ était irrationnel, l'ensemble de tous les nombres {n'fj^) étant dense dans tout l'intervalle (0,1), chaque point 0,0 C Ta (o5y;< i) serait point limite. Donc, en ce cas, il résulterait de (3) et de (4) que chaque point P,, . . ., p;t (o5P/-< i) l'est aussi. Alors, pour qu'il y ait des points [i,, . . ., S;, qui ne soient pas points limites, chaque nombre p/^ tel que le point 0,0, ..., o, p^ soit point limite, doit être rationnel. Si p^,. peut prendre d'autres valeurs que o, l'ensemble de tous ces nombres ^^ rationnels, différents de o est fini parce que, autrement, d'après (4), il serait dense dans tout l'inter- valle (o, i). Entre tous ces nombres il y en a un qui est le plus petit. En le désignant par t- — , la^ 1 doit être un nombre entier, autrement il v aurait I «/.■ I ■^ I '*■ un nombre bre (j 1 j plus petit que — En appliquant le théorème (4), on voit que les S,, sont fournis parles multiples de ; ;• M On déterminera de la même manière les nombres |a,| correspondant aux autres nombres a,. » On voit aisément que si, pour un point limite de l'ensemble corres- pondant aux k nombres |a,|a, , . . ., ja^la^, ^-— i des coordonnées sont zéro, la U^'^" est aussi nulle. » On va démontrer qu'en donnant aux nombres |«,p-,, ...,|a^.|a^. des signes convenables, leur somme sera un nombre entier. » D'abord, l'ensemble correspondant aux nombres a,, ..., a^._, ayant chaque point -^, •••, -^^ (oâpj.,i^Xi^ o (mod I ) en nombres entiers non tous nuls. » MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Sur les formules de la Tonométrie et de la Cryoscopie. Note de M. E. Ariès, présentée par M. Mascart. « Dans une précédente Communic;ilion (') nous avons montre com- ment on pouvait tirer de la loi de van't Hoff l'expression du potentiel de chacun des deux corps engagés dans une solution diluée. Nous avons trouvé pour le potentiel h^ du dissolvant A(,= Ho — J;,RT, a?, étant la proportion moléculaire du corps dissous dans le poids molécu- laire du dissolvant. » On déduit de cette expression les formules en usage dans la Tono- métrie et la Cryoscopie. » Considérons d'abord un dissolvant très \i>latll dont la vapeur, ayant llj pour potentiel, soit eu équilibre avec la solution. On aura (,) H;=rHo-.r,KT. » Si l'on fait croître de A.rj la quantité a,, la variation de pression \p nécessaire au maintien de l'équilibre à température constante s'obtient en ditlerentiant l'équa- tion (i) considérée comme fonction de /> etde j,, ce qui donne rjll,, ÔW, \]t = I^T A.r, » Pour se placer dans les conditions limites que tendent à réaliser les expériences Atît . I de Tonométrie, il faut supposer .r,=;o, Aj, = — -, cr étant le poids moléculaire du corps à dissoudre et Am le poids très petit de ce corps réellement dissous; la formule précédente devient alors (2) -(,/_r„)Ay.. = RT^; (') Voir Comptes rendus, séance du 8 août 1904. |J. 4"' • SÉANCE DU 29 AOTT 1904. ^^^ cj, el l'o sont les volumes moléculaires, à l'état de vapeur et à l'état liquide, du dissol- vant jjur se vaporisant normalement à la pression p et à la température T. ^p est la variation (négative) que subit la pression p de la vapeur émise, quand on introduit dans le dissolvant, sans changer sa température T, le poids très petit Ara du corps à dissoudre, » L'équalion (2) peut se mettre sous la forme (3) _^ = a'" en posant (4) A= " » L'équation (3) est la formule couramment employée dans les expé- riences de Tonométrie. Les travaux de M. Raoult ont établi depuis longtemps que la quantité A, définie par cette formule, est une constante positive, caractéristique du dissolvant employé et de la température à laquelle on opère. Cette loi est la traduction de la formule (4). )! Si dans cette dernière formule on néglitj;eCo» elle devient, en désignant par f' le volume moléculaire qu'occuperait la vapeur du dissolvant si, à la pression p et à la température T, il observait les lois des gaz parfaits, A = -; ou encore Po étant la densité réelle de la vapeur saturée du dissolvant et p sa densité normale. C'est la formule de M\L Raoult et Recoura. » L étant la chaleur latente de vaporisation du poids moléculaire du dis- solvant, la formule de Clapeyron peut être mise sous la forme (5) LAT = -T(*/-r,)A/,. Ap et AT, qui fixent la direction de la tangente k la courbe de vaporisation du dissolvant, représentent aussi, eu éganl à l'équation (i), les variations de pression à température constante et de température à pression constante, qui provoquent la vaporisation, quand le dissolvant contient le poids très 464 ACADÉMIE DES SCIENCES. petit AcT du corps dissous; et l'on tire des formules (2) et (5) (6) I-T-llJi. » c'est la formule de M. Arrhenius, qui donne la chaleur latente de vaporisation d'un liquide en fonction de l'élévation observée de la tempé- rature d'ébullition à une pression déterminée. » Les formules (2) et (5) s'appliquent aussi bien à la congélation du dissolvant qu'à sa vaporisation, en sorte que la formule (6) est aussi une formule de Cryoscopie. On peut la mettre sous la forme (7) -r.=-^' en posant (8) . B=-^. » La quantité B, définie par la relation ( 7), est ce que M. Raoult appelle l'abaissement moléculaire du point de congélation. I^es observations de ce savant sur la congélation de dissolutions très étendues l'ont conduit à établir que la quantité B est une constante positive, caractéristique du dissolvant employé et de sa température, mais indépendante du corps dissous. Cette loi n'est que la traduction de la formule (8). » La formule (6) peut se mettre sous la forme — = R — . T^ 77! TT » L'abaissement du point de congélation ou l'élévation du point d'ébul- lition, [iroduits par le même poids de substance dissoute dans le même dissolvant, sont au carré de la température absolue divisée par la chaleur latente correspondante de congélation ou d'ébullition, dans un rapport constant, qui ne dépend que de la fraction très petite — du poids molé- culaire du corps dissous. » Cette loi remarquable, énoncée tout d'abord par M. Raoult comme résultat empirique de ses recherches expérimentales, est une confirmation éclatante de la théorie des solutions diluées. » SÉANCE DU 29 AOUT ipo/j. 4^5 MÉTÉOROLOGIE. — Observations sur ht foudre en boule tombée à Autun, le i& juillet. Note de M. Roche, présentée par M. Gaiidry. « Le 16 juillet, un violent orage a éclaté sur la ville d'Autun, sa durée a été de 3o minutes; la foudre est tombée sur plusieurs points de la ville. J/orage s'est terminé par un coup de foudre globulaire éclatant avec un grand fracas et un coup sec, sans roulement. » La boule de feu a été vue à trois endroits diûerents sur un parcours de 500™ en ligne droite, elle a manifesté ses bizarreries dans quinze parties difl'érentes delà ville : sonnettes électriques mises en mouvement, appartements paraissant pleins de flammes; trois gros corps de clieminées rasés, distants du point de départ de 100", Soo", 45o™i visites dans plusieurs appartements et magasins, plusieurs personnes déplacées ou ayant éprouvé des chocs, l'un sur le nez, un autre au bras; un élève dans la classe d'anglais, au collège, eut le bras paralysé pendant i heure; tous ressentaient un four- millement désagréable, un autre eut une grave coupure au poignet; ampoule de lampe électrique brisée, portes sorties des gonds, trappon de cave jeté dans la rue, etc.; à mi-chemin la boule s'était divisée. Ces dilTérents faits sont assez curieux pour la localité, mais n'offrent aucun intérêt de nouveauté pour la Science. » Il est pourtant un point d'observation qui mérite d'èlre signalé : à3o™ de son point de départ, la foudre en boule a causé une très forte commo- tion sur le bâtiment de la sous-préfecture, surmonté d'un paratonnerre; les personnes présentes le croyaient foudroyé; elles éprouvèrent une forte commotion. Cependant le paratonnerre a été vérifié et reconnu en parfait état. Il semble donc que le paratonnerre soit sans action sur la foudre globu- laire. » MINÉRALOGIE. — Sur les macles. Note de M. G. Frirdei., présentée par M. jMicliel Lévy. « La théorie qui va être résumée a son principe dans l'explication donnée par Mallard des macles par mériédrie. » Premier type : Macles par mériédrie . — Un réseau de parallélépipèdes ne peut, posséder que l'un des sept modes de symétrie bien connus. Mais le motif cristallin peut en présenter d'autres. Dans ce cas, le réseau du cristal, qui a au minimum la symétrie du motif, possède forcément, outre les éléments de symétrie du motif, des cléments de symétrie supplémen- C. R., 1904, 2» Semestre. (T. CXXXIX, N" 9.) L'idée fondamentale qui ressort de cette interprétation des macles par mériédrie est évidemment que les macles ne nous enseignent rien sur les propriétés de la particide, mais dépendent uniquement de la disposition du réseau, c'est-à-dire de la périodicité existant dans la répartition des parti- cules. Cette idée est confirmée par l'étude des autres types de macles; elle l'est aussi par les lois relatives aux surfaces d'accolement des cristaux macles, lesquelles sont remarquablement d'accord avec l'interprétation de Maliard. » Second type : Macles par pseudo-mériédne (macles par pseudo-symétrie, Mallard). — Maliard a montré que la continuation du réseau, pour déter- miner un édifice cristallin stable, n'a pas besoin d'être rigoureuse mais admet une certaine tolérance. Lorsqu'un cristal a une certaine symétrie et son réseau une pseudo-symétrie plus élevée, nous dirons qu'il est pseudo-mériédre (et non pseudo-symétrique. De même que, s'il a une cer- taine symétrie et son réseau une symétrie exacte plus élevée, on l'appelle mérièdre, et non symétrique. Ce qui est pseudo-symétrique, ce n'est pas en général le cristal, mais seulement le réseau. Cette ambiguïté de mots a été l'origine d'une longue série de confusions). La pseudo-mériédrie déter- mine des macles suivant la même loi que la mériédrie. Seulement ici la condition fondamentale, qui est la prolongation approchée du réseau, ne suffit pas à fixer la position relative des cristaux macles, car elle est réa- lisée pour une infinité de positions voisines. On constate que, sauf deux exceptions connues (gibbsite et eudidymite), les deux cristaux macles se disposent de façon à avoir en commun soit le plan réticulaire de pseudo- symétrie, en sorte qu'ils sont alors symétriques l'un de l'autre par rapport à ce plan, soit la rangée qui est axe de pseudo-symétrie, en sorte qu'ils sont alors symétriques par rapport à cette rangée. En d'autres termes, ils se disposent : 1'* condition essentielle, applicable à toutes les macles de ce type : de façon qu'il y ait prolongation approchée de la maille de l'un par la maille de l'autre; 2'' conditions accessoires, réalisées dans l'immense majorité des cas : de façon qu'il y ait coïncidence exacte des nœuds fonda- mentaux soit dans tout un plan réticulaire, soit sur toute une rangée, ces conditions se montrant ainsi comme non nécessaires (puisque non réalisées dans deux cas connus), mais les plus favorables à la réalisation de la première. Et, en effet, ce sont les seules qui puissent permettre à la quasi-coïncidence de la maille de l'un des cristaux avec celle de l'autre, supposé prolongé, de se poursuivre sur une certaine étendue. n Nous appelons p/a/i de macle un plan réticulaire par rapport auquel les 468 ACADÉMIE DES SCIENCES. deux cristaux maclés sont symétriques, et axe de macle d'ordre n une rangée autour de laquelle les deux cristaux sont tournés l'un par rapport à l'autre de — ^' D'après ce qui précède, la loi générale desmacles par pseudo- mériédrie est la suivante : Tout pian de pseudo-svmétrie du réseau peut jouer le rôle de plan de macle; tout axe de pseudo-symétrie d'ordre /i du réseau peut jouer le rôle d'axe de macle d'ordre n. En sorte que, dans les deux positions maclées du cristal, les deux réseaux sont en quasi-prolon- gement mutuel tout le long d'un plan réticulaire ou d'une rangée. Très exceptionnellement, cette quasi-prolongation peut être réalisée sans qu'il y ait ni plan ni axe réticulaires de macle. Ces cas exceptionnels forment la transition entre les mcicles proprement dites et les groupements d'espèces didérentes. » Nous montrerons dans une autre Note comment résultent de là les lois qui régissent les surfaces d'accolement, et comment la théorie de Mallard s'étend à toutes les autres macles. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Passage de la racine à la tige chez l'Auricule. Note de M. H. Ricome, présentée par M. Gaston Bonnier. « Je me propose de montrer, à propos des premiers stades du dévelop- pement de Primula Auricida, que le passage de la racine à la tige présente des variations individuelles du plus haut intérêt au point de vue de la com- préhension du mode d'édification de la tige. » Considérons d'abord une plantule très jeune. La structure de la racine de type binaire se conserve dans une longue portion basilaire de l'axe hypocotylé. Mais à un certain niveau, les premiers vaisseaux centripètes sont en voie de résorption et rem- placés par des lacunes; plus haut, ils manquent totalement. En même temps se montrent des vaisseaux diflerenciés en direction oblique et jjlus lard centrifuge, que nous appellerons bois intermédiaire. La stèle se bifurque vers ce niveau en deux mé- ristèies cotylédonaires, emportant chacune un faisceau ligneux entier et deux demi- faisceaux libériens. Au-dessus de cette région apparaît une fenle corticale dans un plan perpendiculaire à celui de deux raéristèles; celte fente sépare les bords contigus des cotylédons, les bords opposés de ces organes ne se séparent habituellement qu'à un niveau plus élevé. La portion supérieure de l'axe hypocotylé est donc ailée et sa structure ne correspond ni à celle d'une racine, ni à celle d'une tige, mais à la struc- ture résultant de la concrescence des deux cotylédons par leur écorce. 11 n'y a pas encore trace de lige. Les mérisléles se modifient progressivement en remontant : le bois centripète disparaît, le bois intermédiaire le remplace. C'est dans cet état qu'elles SÉANCE DU 29 AOUT I904. 469 pénètrent chacune dans un pétiole colylédonaire et bientôt le bois devient nettement centrifuge et les deux demi-faisceaux libériens se joignent. On retrouve là dans leurs traits essentiels les faits signalés par M. G. Cliaiiveaud chez d'autres plantes. » Les vaisseaux profonds existant à ce moment pénètrent donc seuls dans les coty- lédons. Dès lors le courant d'eau ascendant doit se dévier vers l'intérieur. C'est sans doute cette cause physiologique qui détermine la résorption des vaisseaux centripètes extérieurs dans la région de transition. » Le passage de la racine à la tige est indépendant des faits ci-dessus décrits. On aperçoit de très bonne heure sur la face ventrale de l'un des cotylédons, plus ou moins près de sa base, un mamelon qui, en s'allongeanl, donnera le premier entrenœud et la première feuille, la limite entre les deux régions étant indiquée par la présence d'un deuxième mamelon (lequel deviendra plus tard le deuxième entre-nœud et la deuxième feuille). Lorsque le premier mamelon se diiTérencie, on y remarque un cordon pro- cambial qui descend dans l'axe hypocolylé entre les deux méristèles cotylédonaires et vient généralement s'accoler à l'une d'elles, puis se continue confondu avec elle jus- qu'au point où elle s'unit à l'autre méristèle. A un stade ultérieur, dans la base de l'axe hypocotvlé , le bois centripète a pris un plus grand développement et est près de former une bande ligneuse transversale. Plus haut, la différenciation s'est opérée au- trement et il s'est produit surtout du bois intermédiaire. Près de la région ailée de l'axe hypocotvlé, le bois est divisé par un parenchyme en quatre faisceaux (le liber en six, puisqu'en ce point il n'y a pas de tubes criblés en face du bois centripète). Plus haut, les deux méristèles cotylédonaires s'isolent successivement, laissant entre elles deux faisceaux libéroligneux séparés par des cellules assez grandes. Ces deux fais- ceaux, en remontant, se rapprochent et coniluent par leur bois en une stèle grèle à bois axile. C'est le cordon procambial signalé d'abord qui s'est ainsi différencié. Plus haut encore, la stèle se bifurque en deux méristèles allant l'une à la première feuille, l'autre au deuxième mamelon. Cette dernière de\ient une stèle et la ramification se poursuit ainsi pour les premiers entre-nœuds. Mais il arrive souvent que les deux fais- ceaux libéroligneux, situés entre les méristèles cotylédonaires, demeurent séparés sur toute la longueur de leur trajet, constituant l'un la méristèle de la première feuille, l'autre celle du second mamelon. Cette dernière se comportera ultérieurement comme dans le cas précédent. » On sait que les méimes cordons ont été décrits par Vaupell comnlè des stèles et par Kamienski comme des méristèles. Cette divergence d'in- terprétation tient aux causes suivantes : les méristèles sont constituées par un groupe serré de vaisseaux entouré d'un arc de liber (tubes criblés dis- séminés au milieu de petites cellules). L'arc libérien est parfois très em- brassant et tend à se fermer en anneau; il est alors assez difficile de savoir s'il s'agit d'une sièle ou d'une méristèle. L'organisation des cordons est d'ailleurs variable et paraît dépendre de l'état de développement relatif des organes qu'ils vascuUrisent, au moment oij ils se différencient. D'autre 470 ACADÉMIE DES SCIENCES. part, au stade où il n'existe que trois feuilles, on voit souvent avec la plus grande netteté les deux méristèles des deuxième et troisième feuilles (dont les plans de symétrie font entre eux un angle obtus) descendre dans le second entre-nœud, puis s'y rapprocher en un cordon unique, qu'on ne saurait qualifier de stèle ou de méristèle puisqu'il est complètement asy- métrique. On y distingue avec la plus parfaite évidence deux libers et deux bois, ces derniers séparés par quelques tubes criblés; la disposition des conducteurs y est telle que, longtemps avant leur séparation en deux mé- ristèles destinées aux deuxième et troisième feuilles, on peut prévoir la part qui reviendra à chacune de ces dernières et l'orientation qu'auront ces méristèles. » 11 est à remarquer que les cordons libéroligiieux descendant des feuilles ont dans les enlre-nœuds un trajet indépendant assez long et ne se raccordent avec les cordons antérieurs que bien au-dessous de l'insertion des feuilles dont ils dépendent. Nous avons vu que ces raccords sont variables. Cette tendance des cordons à demeurer isolés est déjà manifeste pour les cotylédons; plus tard la tige en devient polystélique. C'est là un point que je me borne à signaler pour le moment. » L'étude des premiers stades de développement de l'Auriciile permet d'émettre les conclusions suivantes : le passage de la racine à la tige est un raccord établi secondairement, raccord qui s'enbclue de façon differenle suivant les circonstances. Le mode de différenciation des cordons libéroli- gneux varie aussi dans les mêmes conditions. Les stèles sont ici soit des méristèles concrescentes, soit des cordons conducteurs foliaires dont le liber s'est fermé en anneau. La tige s'édifie manifestement par la con- crescence des feuilles, » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches sur l'assimilai ion de quehiues substances ternaires par les végétaux supérieurs. Note de MM. P. 3I.\2É et A. Perkiek. « L'assimilation des substances hydrocarbonées par les végétaux supé- rieurs a été l'objet de nombreuses controverses. Les idées trop absolues de Liebig sont aujourd'hui abandonnées par les physiologistes et les agro- nomes. Ils admettent, sans avoir de démonstration probante, que les substances qui passent, par voie d'absorption, dans les plantes vertes sont SÉANCE DU 29 AOUT 1904. 4^1 utilisées au même titre que celles qui résultent de l'assimilation chloro- phyllienne. » L'un de nous a montré (') qu'à l'obscurité les plantules de Vesce peuvent , comme les végétaux dépoin-vus de chlorophylle , vivre aux dépens du sucre ; mais dans ces conditions les tiges restent chlorotiques, atteignent une longueur démesurée et ne donnent jamais de plantes nor- males. Des essais faits avec le Maïs ont donné des résultats analogues. » En est-il de même à la lumière, lorsque la plante dispose d'une autre source de carbone? Le fait a été vérifié directement par M. J. Laurent (^) avec le Maïs cultivé dans la liqueur Detmer, additionnée de diverses substances : glucose, saccharine, glycérine, etc. Mais les poids de plantes ainsi obtenus, après deux mois de végétation, atteignent à peine 1^,2 à l'état sec, ce qui témoigne d'une existence pénible. Les quantités de sucre absorbé restent également très faibles. On doit se montrer plus exigeant dans une démonstration de cette nature, car il est logique d'admettre, puisque le sucre est absorbé par les racines, que les végétaux cultivés dans ces conditions doivent se développer plus activement que ceux qui pous- sent en pleine terre. » iNous avons iepris ces expériences en remplaçant la liqueur Delmer, qui paraît tout à fait insuffisante, parla solution minérale sui\ante : K Azotate de sodium i Piiosphate de potasse 1 Sull'ate d'ammoniaque o,25 Sulfate de magnésie o,a Sulfate ferreux. 0,1 Chlorure de manganèse o , i Carbonate de calcium 2 Silicate de potasse / Clilorure de zinc \ Eau distillée 1 000' "' » Nous avoiis eu recours aux procédés de stérilisation et de germination déjà décrits par l'un de nous(''). Comme vases de culture, nous avons utilisé des llacons à col {') Mazé, Comptes rendus, t. CXXVIII, p. i85. (-) J. Laurent, Thèse présentée à la Faculté des Sciences de Paiis (igoS). (^) Mazé, Annales de l'Institut Pasteur, février 1897. 472 ACADÉMIE DES SCIENCES. étranglé, munis d'un fort tampon de colon, d'une contenance de 2' à 3' ; ils portent une tubulure latérale fermée avec du coton qui permet d'introduire de l'eau distillée ou une solution stérile, sans loucher à la fermeture principale. Ces flacons, remplis de la solution minérale, sont stérilisés à 120°; on introduit ensuite diverses substances : glu- cose, saccharose, glycérine, alcool éthylique, méthylique, également stérilisées. On peut vérifier très facilement la pureté de la culture. » Nous avons obtenu, par cette méthode, en moins de deux mois, des plantes normales portant tous leurs organes de fructification et ne se diffé- renciant des pieds de maïs du même âge semés en pleine terre que par une avance très marquée. » La germination du mais s'effectue normalement dans des solutions à I pour 100 de glucose, saccharose, mannite, glycérine, alcool éthylique et mélhylique. Les plantules ne sont nullement gênées par la présence de ces diverses substances ; on sait d'ailleurs, (]e|)nis les travaux de Van Tieghem, de Brown et Morris, que les embryons végétaux, détachés de leurs organes de réserve, peuvent se développer, jusqu'à un certain point, aux dépens d'albumens artificiels ou de solutions nutritives. » A la lumière, les plantes cultivées en présence d'alcool éthylique à une concentra- tion de 0,5 pour 100 n'ont fourni qu'un poids de plantes très faible. Le système radi- culaire peu développé est un indice de l'état de souffrance du végétal. Néanmoins, cette action de l'alcool éthylique ne se manifeste pas de la même manière pour les différentes espèces végétales; c'est ainsi que nous avons pu faire passer jusqu'à So"""' d'alcool dans des branches de troène et de lilas, exposées à la lumière et plongeant dans des solutions à 10 pour 100, sans que rien puisse faire songer à une gène de la part de la plante. » Avec l'alcool méthylique, à la même concentration o,5 poui- 100, la plante prend au début une avance marquée sur les témoins, et ne s'en difl'érencie finalement que par le développement moins abondant des racines et une diminution notable de la longueur des entre-nœuds. » Les résultats que nous avons obtenus jusqu'ici avec la glycérine nous permettent de conclure que cette substance semble exercer une influence nocive sur la végétation. » Il n'en est pas de même pour les sucres, au moins pendant les premiers mois de la culture. Le Maïs, cultivé dans des solutions nutritives additionnées de i pour 100 de glucose ou de saccharose, se développe plus vigoureusement que dans les conditions les plus favorables réalisées dans la culture. Nous avons pu constater qu'il conserve une avance marquée sur les plantes témoins et sur celles qui poussent en plein air dans un sol très fertile. Les poids de sucre assimilés ont été consignés dans le Tableau suivant : SÉANCE DU 29 AOUT 1904. f^^jZ Glucose. Saccharose. Durée ' Poids sec Glucose Durée Poids sec Saccharose de la culture de la plante disparu de la culture de la plante disparu en jours. en grammes. en grammes. en jours. en grammes. en grammes. 24 l& 5%77 18 5,4 e 4,800 24 6,6 . 6,4.7- 3o l3,2 9.694 29 i5,533 I I , 267 3o 14,100 .3,847 35 (■) 4 ■ 900 4 , 594 3o 19,430 i4,o46 45 n ' ' I / i'-739 33 ar ,950 10,466 » Nous avons constaté également qu'une grande partie du saccharose est interverti par les racines, qui laissent difl'user de la sucrase dans le liquide de culture, fait déjà observé par M. J. Laurent. M Les plantes vertes sont donc capables d'assimiler les sucres, comme les champignons et les microbes; la seule distinction qu'il y ait lieti d'éta- blir entre eux, c'est que les premières peuvent créer ces substances aux dépens de l'acide carbonique de l'air, tandis que, parmi les autres, nous ne connaissons actuellement que les ferments nitreux et nitrique qui em- pruntent leur carbone à l'acide carbonique (^). » HYGIÈNE. — Sur la conservation des Jarines par le froid . Note de M. Balland. « J'ai conservé pendant trois ans, dans un frigorifique obligeamment mis à ma disposition par un industriel de Paris, divers produits de mou- ture provenant de la manutention de Billy. Les échantillons comprenaient de belles farines de meule (taux de blutage, 3o à 35 pour 100) et les gruaux bis qui en sont exclus et vont avec les farines de dernière qualité. Ces échantillons ont été répartis dans de petits sacs en toile en deux groupes semblables dont l'un a été laissé en magasin, tandis que l'autre a ( ') (- ) Les deux plantes (' ) et (-) n'appartiennent pas à la même série que les autres. Le relard qu'elles ont manifesté dans leur développement tient à l'emploi de carbonate de chaux impur. On sait d'ailleurs qu'il suffit d'une trace de certains corps pour empêcher ou gêner considérablement le développement des végétaux. (^) Nous donnerons l'exposé détaillé de ces recherches dans un Mémoire qui paraîtra prochainement dans les Annales de l'Institut Pasteur. G. R., i()o:i, a" Semestre. (T. CXXXIX, N' 9.) t)2 ti']^ ACADÉMIE DES SCIENCES. été déposé clans le frigorifique, à une leinpérature qui a oscillé entre 2° au- dessus et 2° au-flessoas de o. » Les analyses faites sur Teau, le gluten, les matières grasses et l'acidité ont donné les résultats suivants, rapportés à 100 parties : 1° Au début des expériences. • Farinos. I. II. Ur. Giuaiix Lis. Eau '2,90 12,80 12,80 12,85 Gluten humide 29,10 29,76 29,92 » Matières grasses 1,1 5 i,3o i,5o 3.3-5 Acidité o,'o3i o,o3i o,o38 0,062 » Le gluten retiré des farines par lévigalion, suivant les procédés habituels, se rassemble facilement; il est ferme et extensible. » On retire avec peine, des gruaux bis, i4 à i5 pour 100 de gluten. 2° Après trois ans de séjour en magasin. Farines. I. II. III. Grtiaiix liis. Eau 1 2 , 00 '0,95 '2,14 1 1 , 66 Gluten humide 23,70 24,10 26,28 » Matières grasses i,o5 1,20 i,5o 3,i5 Acidité 0,107 0,088 0,098 0,176 » Les farines sont plus blanches qu'au début; elles sont usées, améres, impropres à l'alimentation. Le gluten se rassemble mal; il est en grumeaux et a perdu toute élas- ticité. Il est relativement peu hydraté car il ne retient que 64,5 pour 100 d'eau. Dans les farines dégraissées, épuisées par l'éther, on a retiré 2g pour 100 de gluten de bonne qualité. Les matières grasses sont représentées par 64 pour 100 d'acides gras solubles dans l'alcool et 26 pour 100 d'huile insoluble. » Les gruaux bis ne donnent plus de gluten et leurs matières grasses renferment 56 pour 100 d'acides gras. 3° Après trois ans de conservation au frigorifique. l'^arines. I. II. III. Gruaux bis. Eau 16,90 17,40 17,60 17,90 Gluten humide 29,30 29,90 3o,2o » Matières grasses 1,00 1,20 i ,4© 3, 12 Acidité o,o3i 0,029 o,o34 o,o58 SÉANCE DU 29 AOUT 1904. 4^5 » Les farines sont fortement pelotées, très Inimides, avec saveur fade et odeur de relent. Ces défectuosités viennent de l'excès d'eau apporté par l'humidité du fri''ori- lique. Le gluten se rassemble très bien; il est homogène, mou et plus hydraté que les précédents, car il retient 71 pour 100 d'eau. Dans les farines dégraissées, même quan- tité de gluten. Les matières grasses et l'acidité, si l'on tient compte de !a prise d'eau par les farines, n'ont pas varié; les acides gras sont représentés par 38 pour 100. » Dans les gruaux bis on retire i8 pour 100 de gluten et dans les mêmes produits dégraissés, 26 pour 100. Il y a 29 pour 100 d'acides gras dans les matières grasses extraites par l'éllier. « Il résulte de nos essais partiels que les altérations des farines sont enrayées par le froid et que ces denrées pourraient être parfaitement con- servées dans des frigorifiques aménagés de façon à éviter leur hydratation. Toutefois, ce n'est pas un mode de conservation à proposer pour des approvisionnements de guerre. Avec les moulins portatifs que l'on trouve aujourd'hui, à bon compte, dans le commerce, il y aura toujours avantage à conserver les blés, dont les matières grasses, comme je l'ai constaté, sont peu altérées, même après 10 années de conservation. » On a relevé plus haut que les farines en magasin étaient devenues plus blanches : c'est un fait non expliqué, observé depuis longtemps, que nous rattacherons aux matières grasses. Plus il y a d'huile dans une farine, plus la farine est colorée et la décoloration se manifeste à mesure que l'huile est transformée en acides gras. En appliquant aux produits qui ont servi à nos essais les procédés de M. Pékar pour apprécier la nuance des farines, on constate que la blancheur est plus accusée dans les farines conservées en magasin que dans celles du frigorifique et qu'elle est encore plus marquée dans les farnes dégraissées par l'élher. « M. F. Garkos adresse une Note ayant pour titre : « Plasticité des sili- cates et autres corps; retrait, dégourdi, odeur et goiit terreux en céra- mique ». (Renvoi à la Section de Chimie.) La séance est levée à 3'' 20™. G. D. 4?^ ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGliAPHIQUE. Ouvrages ueçus dans la séance du 22 août 1904. Recaendcslra.aa^ du Comité consuhalif d'hygiène pubUque de France et des actes officiels de l Administration sanitaire: T. XXXII, année 1902 ; Tables-Répertoire des matières contenues dans les Tomes XXI à XXX, .89,-900. Mclun, ,904 et roo2; 1 vol. et , fasc. in-8°. ( Envoi de M. le Ministre de l'Intérieur et des Cultes ) The geometry of science diagrammatically illustrated, by C.-S. Wake Cluca-o chez l'auteur, 1904; i fasc. in-4<>. ' *' ' Results of harmonie analysis of the diurnal variation at the Cape of Good Hone and at Hobart, by G. Heimbod. (Hommage de l'auteur.) La laguna di Venezia, discorso lelto nell' adunanza solenne del R. Istituto Veneto il 29 maggio 1904 dal Senatore Prof. VEnoNESE Giuseppe. Venise, G. Ferrari- , fasc in-8°. (Hommage de l'auteur.) ' Etudes des phénomènes de marée sur les côtes néerlandaises. I. Inalvse, des moin'ements périodiques et apériodiques du niveau de la mer, par J.-P. \an dek bTOK. Utreclit, Kemink et fds, 1904; i fasc. in-8°. A'euseeldndische Anneliden, von E. Ehleks; n,it 9 Tafeln. Berlin. Weidmann, iqo4- I fasc. in-4<>. ' ^ "" Annuaire, nétéorologique pour igo2, publié par rinstitut météorologique royal des Pays-Bas; 54= année, Utrecht, Kemink et fds, 1908; i vol. in-4°. Beport of the superintendent of government laboratories in the Philippine h- lands,forthe.year ended seplember ,, ,908. i vol. in-S». (Transmis par l'Ambassade des Etats-Unis.) _ Year book of the Michigan Collège of Mines. .903-1904. Houghton, ,qo4: . vol in-i2. ' t" -t ! Graduâtes of the Michigan Collège of Mines. Houghton, .904; i fasc. in-,. Report of the seventy-third meeting of the British Association for the advance- cement of Science, held at Southport in september .908. Lond.-es, ,904; . vol. in-80 Dnnsion territorial de la Republica mexicana : Estados del Centro. Mexico , qo4 ■ 1 \o\. in-4°. ' y -ti Censo y division territorial del Eslado de San Luis Potosi, verificados en ,qoo. Mexico, 1904; 1 vol. in-4°. Rendiconti deW Accademia délie Scienze fsiche e matematiche; se,-ie >, vol X fasc. 1 y 2. Naples, .904; 2 fasc. in-S". r On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Auguslins, n° 55. Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdoinadaires paraissent régulièremenl le Dimanche. Ils formeal, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux blés, l'une par ordre alpliabélique des matières, l'autre par ordre alpliabétique des noms d'Auleurs, tcrininoiU chaque volume. L'abonnement est annuel part du \" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 IV. — Déparlemonts: 40 fr. — Union [)oslaIc: 44 Ir. On souscrit dans les départements, clicz Messieurs : Kerran frères. Cliaix. oer \ Jourdan, Ru 11. niens. CouiUn-Uccqiiel. Gerntaia et Grassiu. igers 1 „ " ' Gastineau. lyonne Jérôme. ■sançon Régnier. , Feret. trcleaux ) Laiircns. Muller (G.) Renaud. Derrien. F. Robert. OI)iin. Uzel Irèi es. %en Jouan. kambéry Perrin. ( ilenry. 1 Marguerie. JuHol. Bouy. i' Nourry. Ratel. , Hey. Loriciit. Lyon. chez Messieurs : 1 Raiiniai. \ M"' Texier. Bernoux et Ciiinin. ^ Georg. Elîantin. Savy. Vilte. •est . herbourg lermont-Ferr ■ ouai . reno'ole Itocliellc . . e llai^re ille \ Lauverjat. \ Uegez. Drevet. Gralier el G'" Fouclier. Boiirdignon. Dombre. Tliorez. Q narré. Nantes . Marseille Ruât. l Valat. Montpellier | Qouiet et fils. Moulins Martial Place. i Jacques. Grusjean-Maupin. Sidot frères. Guist'liau. Veloppé. i Barma. A'ice j Appy. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. \ Blanchier. ^°'''^" (Lévrier. Bennes Plihon et Hervé. Boclieforl Girard ( M"»' ). Langinis. Leslringant. S'-Étienne Clievalier. \ PoEiteil-Burles. ) Rurnèbe. ^ Ginict. I Privât. iBoisselier. Péricat. Suppliseon. \ Giard. / Lemaitre. On souscrit à l'étranger, Amsterdam .. Rouen S'-Étie Toulon . ■ . Toulouse . Tours . . . Valenciennes cliez Messieurs ; Feikem^i Caarel- sen et C''. Athènes Beclt. Barcelone Vcrdaguer. Asher et C'°. Dames. Berlin FrieUlander et Tils. Mayer et Muller. Berne Sclimid Fraricke. Bologne Zanicbelli. Lamertin. Bruxelles Mayolez et Aiuliarte. Lebègue et C'°. Sotchck et C°. Bucharest Ab'alay. Budapest Kilian. Cambridge Deigliton, RoU et C-. Cliristiania Cammermeycr. Constantinople . ■ Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Cand Hoste. Gènes Beuf. , Clierlniliez. Genève s Georg. ' Stapelmolir. La Haye Belinfonte frères. . Benda Lausanne. HJadrid. Milan . Leipzig. Payot et G'' Barth. BrocUbaus. < Kœhler. chez Messieurs: ( Dulau. Londres ! Hachette et C". ' Nucl. Luxembourg V. BUck. ; Ruiz et C'". Romo y Fussel. Capdcville. F. Fé Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. i Marghicri di Gius. '^'^P^''' |pelleram.. Dyrsen et 1 feilTer. New- York Stcchert. Lemcke et liui;rlnier Odessa Rousseau, Oxford Parker el C'«. Palerme Reber. Porto Mag.illiaés et Mooi/. Prague Rivnac. Rio Janeiro Garn er. l Bocca frères. Rome I Loesclier et C". Rotterdam Kramers et fils. Stochholm Norcliska Bogliaudel I Zinscrling. S'-I'étersùourg Turin . Lic âges. 405 468 470 473 475 Bulletin bibltographiquk. -i-6 PARIS. — IMPRIMERIE G A UT H I E R - V IL L A R S. Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : GrAtlTHIBR-VlLkARa. 14 \^H ^c,^ 1904 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. N° iO (5 Septembre i904). 1 PARIS, GAUTHIER-VILLARS, liMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grand8-Augu8'.ins. 55. 1904 RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 2'3 juin 1862 et 2] mai " " Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de I.' Académie se composent des extraits des travaux de SCS Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. AnTici.E i"'. — Impression des travaux de U Académie . Les extraits des Mémoii'es présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus () pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par aniiée. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a élé remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont impiimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Coi-respondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependani, si les Membies qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. ' ' '' ' Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les 370 Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qi tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance, l)lique ne font pas partie des Comptes rendus. Ai!ticlk2. — Impression des travaux des Savk étrangers à l'A cadém ie . Les Mémoires lus ou présentés par des pcrsor qui ne sont pas Membres ou Correspondants de VI demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'uii sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le i pour les articles ordinaires de la correspondance ( cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remi temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planchf ni ligures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraie autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a teuis; il n'y a fl'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. I Article 5. Tous les six mois, la Commission adniinistrati\ fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu après l'impression de chacjue volume. Les Secrétaires sont chargés de Pexécution du prt sent Règlement. Les Savants étrangers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 11 poser au Secrétariat an plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séancesuivaBl ^tr 24 1904 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 5 SEPTEMBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES PRESENTES. M. Bertin présente un Mémoire de M. Gayde, Ingénieur en chef de ia Marine, ayant pour titre : « Étude sur la résistance des coques aux explo- sions sous-marines », accompagné d'un résumé analytique. (Renvoi au concours du prix extraordinaire de six mille francs.) CORRESPONDANCE. M. le Président signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : 1° Un Volume publié sous les auspices de {'Académie royale des Lincei, en l'honneur du troisième centenaire de sa fondation, par M. R. Pirotta, et contenant une réimpression d'un Ouvrage de Frederici Cesi; 2" Le Tome III des Opère matemaliche di Francesco Brioschi. ÉLECTRICITÉ. — Sur un inlerrupleur à vapeur. Note de M. K.-R. Joiixsox, présentée par M. Becquerel. « L'idée d'employer réchauffement Joule pour l'interruption d'un courant électrique a conduit M. Simon à la construction d'un interrupteur connu sous le nom (\q Lochuntcrbrec/wr. Des expériences que j'ai faites avec cet instrument m'ont convaincu que l'effet de celui-ci n'est pas dû à réchauffement Jotde, mais provient de causes qui sont bien étrangères à C. R., 1904, i- Semestre. (T. CXXXIX, N» 10.) 63 47^ ACADÉMIE DES SCIENCES. récliaiiffement. Afin d'obtenir un interrupteur agissant par réchauffement Joule, j'ai créé un dispositif que je vais décrire ci-dessous. » Un entonnoir renversé dont le tube avait 7'""' de diamètre et to™™ de longueur, était mastiqué à la partie inférieure d'un cvlindre de ^S™™ de diamètre. Le vase ainsi formé fut immergé dans un gobelet, rempli d'un mélange de solution d'alun et d'acide sulfurique. Deux plaques d'aluminium étaient placées en électrodes, l'une dans le cylindre et l'autre dans le gobelet extérieur et ces électrodes étaient réunies aux pôles d'une batterie de 1 10 volts. En fermant le circuit on voit une bulle de vapeur se former dans le tube de l'entonnoir, s'échapper dans le cylindre intérieur, oii elle est rapidement condensée; le circuit est ouvert quand la bulle occupe le tube, et il est fermé quand la bulle s'est échappée dans le cylindre. Le courant peut donc former une nouvelle bulle, qui monte de nouveau dans le cylindre, etc. » Cet interrupteur a l'inconvénient de fonctionner assez lentement (la fréquence est même plus petite que celle de l'interrupteur Foucault), mais d'autre part il jouit de l'avantage de fonctionner indépendamment des dimensions du circuit métallique et même en l'absence d'une bobine d'in- duction ou d'un solénoïde, tandis que les interrupteurs de Wehnelt et Simon exigent une self-induction, qui ne peut varier que dans des limites assez étroites. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur un réactif des phosphure , arséniure et antimoniure d'hydrogène. Note de M. P, Lemoult. « Lorsqu'on met en présence le réactif de Nessier et le phosphure d'hydrogène PH', les premières bulles de ce gaz produisent un précipité jaune orangé cristallin qui s'altère rapidement en donnant une masse goudronneuse. En cherchant les causes de cette altération, j'ai constaté qu'elle est due à^l'alcalinité de la liqueur, et j'ai été amené à faire réagir PH' et, par suite, AsH' et SbH' sur l'iodomercurate de potassium neutre. » Ce réactif en solution aqueuse est très sensible à la présence de PII^ ; de suite il se forme un corps solide cristallisé, chatoyant, jaune orangé, tout à fait caractéris- tique ; pour le préparer j'ai employé du PII' pur obtenu par le jirocédé devenu classique de M. Riban : absorption par du cldorure cuivreux chlorhydrique. Un courant de gaz inerte (II- ou C0-), traversant la solution cuivreuse, entraîne I^H' pur, mais dilué, et arrive dans la solution de HgI-,2KI (i™"> r= 2' à 5') ; le précipité, d'abord jaune, rougit de plus en plus quand les cristaux se développent, et l'ensemble prend finalement un aspect qui rappelle l'aventurine. Ce procédé de préparation est assez lent ; si l'on emploie du PH' non dilué, on n'obtient qu'un produit amorphe. SÉANCE DU 5 SEPTEMBRE 1904. /i79 de couleur plus rouge, iiinis de môme coniposilion que le précédent. La réaction se poursuit jusqu'à ce que tout le Hj;' de l;i liqueur ait été précipité ; elle contient alors du Kl et est devenue aride pur III ; une expérience quantitative montre qu'il s'est formé i"""'!!! par molécule de HgP; le Kl n'a pas participé à la réaction. » Recueilli sur filtre de calicot, lavé rapidement à l'eau légèrement iodliydrique, essoré, fortement comprimé et séché dans le vide, le composé, devenu rouge brique et d'aspect cristallin, donne à l'analyse des résultats conformes à la formule PHg'I' : P pour 100. Hg pour 100. I pour 100. Trouvé 3,^8 60, o3 36,99 s' 87,52 Calculé 3,06 09,28 37,65 » Sa formation correspond donc à l'équation PH'+ 3HgP=3Hl + PHg^P. » Décomposé lentement, mais d'une manière continue par l'eau froide ou chaude qui se charge de HI, il l'est très rapidement par les alcalis : il se fait un iodure (dosage de ri) et une masse noire pulvérulente qui se décompose à son tour en donnant du PIP (caractérisé par llgl-, aKI), du Hg métallique et un phospliile alcalin. Les hydracides aqueu\ sont sans action sur lui, mais l'acide nitrique et surtout l'eau régale l'attaquent vivement. Le premier de ces réactifs donne un dégagement abondant de vapeurs lulilantes, un précipité cristallisé de llgP et une liqueur incolore qui, eu refroidissant, abandonne de magnifiques cristaux en forme de lamelles peu solubles dans l'acide nitrique, décomposées par l'eau en lormant Hgl-, qui sont de l'iodoazotate de Hg : I — Hg — AzO^; le P du composé initial est passé à l'état de PO* H^ et, en Outre, une partie du mercure forme de l'azotate. Quant à l'eau régale, elle provoque une décomposition totale, même à froid; il en résulte de l'iode mis en liberté, un sel de mercure et du PO*H^ (dosage du Hg et du P). Le composé étudié ressemble à celui que Rose a décrit, après l'avoir obtenu à l'état amorphe dans l'action du PH^ sur HgCl^ aqueux ou alcoolique et auquel il donne la formule 2(PlIg-Cl, IlgCI-), 3H-0 ou P-Hg', 3HgCl-, 3H-0 {Pogg. Ànn., t. XL, p. yS); il me semble toutefois que la formule Pllg-I, ligl- pour le nouveau composé rend moins bien compte de ses réac- tions que PlIg'P. » L'arséniure d'hydrogène, dilué par l'hydrogène, réagit sur l'iodomercurale d'une manière aussi caractéristique que l'H^; il se fait de suite un précipité cristallin, cha- toyant mais de couleur brun clair, dont la |jré|Mralion et les propriétés ressemblent à celles de PHg'I*, sauf qu'il se forme plus lentefuent et qu'il résiste plus énergiquement aux alcalis, surtout dans la seconde phase de la réaction (production de Hg). Sa for- mule est AsHg'P (56,55 pour 100 de mercure au lieu de 56, 81). » L'antimoniure d'hydrogène, qui réagit j)his lentement encore quoique d'une manière aussi caractéristique, donne des cristaux d'un brun noir d'aspect chatoyant et tout à fait analogues à ceux qui correspondent au P et à l'As. » Quant à l'ammoniaque, elle se comporte très différemment; au lieu de donner le précipité AzlIg-lIl'O qu'elle engendre en présence des alcalis ou le composé Azllg''P, elle ne réagit sur HgP, jKI qu'en liqueur très concentrée et donne un composé 48o ACADÉMIE DES SCIENCES. d'addition qui, formé par apport successif de AzH^ ou par départ de AzH^ d'une liqueur saturée à o", correspond à la formule IlgP, aAzII'; c'est le corps étudié par M. François (Comptes reni/i/s, t. CXXIX, p. 296) et que j'ai obtenu en très belles aiguilles d'environ i*^"' de longueur; il semble, en outre, se former une autre combi- naison plus riche en AzH' que je n'ai pas isolée jusqu'ici. » En résumé, l'iodure mercurique dissous dans l'eau en présence de RI (HgP,7îRI avec n^a) constitue un réactif très sensible pour déceler la présence des trois gaz : PH', AsH', SbH', qui le réduisent. Dans tous les cas, il se fait de suite un précipité cristallin très caractéristique, jaune orangé, brun clair ou brun noir dont le type est l'iodophosphure de mercure PHg'P et dont la formation peut être facilement démontrée dans une expérience de cours, comme d'ailleurs celle du composé Hgl", aAzH^ » CHIMIE ORGANIQUE. — Benzopinacone et benzopinacoline. Noie de M. Amaxd Valeur. « J'ai étudié antérieurement (*) l'action des éthers d'acides bibasiques et en particulier de l'oxalate de méthyle sur le bromure de phényle-magné- sium C*H^MgBr. MM. W. Dilthey et E. Last, qui ne paraissent pas avoir eu connaissance de ce travail, ont publié récemment (■^) une Note sur le même sujet. Par l'action de l'oxalate d'élhyle, sur le bromure de phényle- magnésium, ils ont obtenu un corps fusible à 181° dont ils ne donnent point l'analyse et qui, d'après eux, posséderait toutes les propriétés de la p-ben- zopinacoline. Au contraire, en appliquant la même réaction à l'oxalate de méthyle.j'avais obtenu, non pas une benzopinacoline, mais la benzopinacone (C'H')=C(OH) — C(0H)(C'^H')-.I1 était peu vraisemblable que la substi- tution de l'éther éthylique à l'éther méthylique pût modifier à ce point la réaction. J'ai néanmoins répété l'opération, en me plaçant dans les con- ditions indiquées par MM. W. Dilthey et E. Last. » J'ai obtenu un produit présentant la composition de la benzopinacone. La moyenne de deuN. analyses donne en effet C = 85,89, H=r6,oi. La benzopinacone C'^H-'O^ demande C = 85, 24, H = 6,oi; au contraire, la benzopinacoline C-'M-''0 exigerait G = 89,65, H z:= 5,74. Chauffé en tube capillaire et sans précautions spéciales, ce corps (') Comptes rendus, t. CXXXVI, 1908, p. 694 et Bull. Soc. cliirn., t. XXIX, 1908, p. 683. ( = ) Ber. d. chem. GeselL, t. XXXVII, 1904, p. 2689. SÉANCE DU f) SEPTEMBRE 1904. 48 1 fond à i8i°-i82°. Mais le point de fusion varie, suivant la manière de chauffer, comme je l'ai indiqué antérieurement. » Le composé considéré par MM. W. Diltliey et E. Last, comme étant la ^-benzo- pinacoline, possède donc la composition de la benzopinacone. Il en présente d'ailleurs les propriétés; on peut, en effet, le transformer en p-benzopinacoline par déshydrata- lion, au moyen de l'acide chlorhydrique, en solution acétique bouillante. Enfin, la ben- zopinacone diffère de la p-benzopinacoline en ce qu'elle cristallise dans l'acétone en retenant 2™°' de ce solvant; au contraire, la fi-benzopinacoline ne contracte pas de combinaison moléculaire avec l'acétone. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse de ieslragol et de dérives aromatiques à chaîne non saturée. Note de M. Tiffeseau, présentée par iM. Haller. « Dans une Communication orale parue aux procès-verbaux de la Société chimique de Paris et insérée dans le Bulletin (3* série, t. XXIX, p. iiS'y), j'ai rappelé qu'il était possible d'éliminer MgX- entre un éther halo- gène R'X et un dérivé magnésien RMgX. Cette extension de la classique réaction de Wûrlz par l'emploi des dérivés magnésiens était bien connue, car elle avait déjà fait l'objet de Communications importantes de la part de MM. Werner et Zilkens ('), Houben (-), etc.; toutefois, ces divers auteurs n'avaient réussi ou songé à appliquer cette réaction qu'aux radi- caux alcovlés saturés; j'ai annoncé à la même époque qu'en appliquant cette réaction dans divers cas aux radicaux alcoylés non saturés, j'avais réussi à préparer l'allvlbenzène, le phénylpropylène et l'estragol. » Ces résultats étaient particulièrement intéressants surtout en ce qui concerne l'estragol dont la synthèse n'avait pas encore été réalisée; on sait cependant qu'en faisant réagir i'iodure d'ailyle sur le vératrol en présence de zinc, M. Moureu(')a effectué la synthèse du méthyleugénol ; mais les tentatives entreprises par cet auteur pour préparer l'estragol par une réaction identique ont toutes définitivement échoué. » La synthèse de l'estragol que j'ai réalisée au moyen des dérivés magnésiens a depuis été publiée par d'autres chimistes. » Verley, dans une demande de brevet allemand ('), indique que l'on peut condenser (' ) Wekner et Zilkens, Deutsche ch. Gesellschaft, t. XXXVI, p. 21 16. (2) Houben, Ibid., t. XXXVI, p. 3o83. (') MouREU, Ann. de Chim. et de Phys., 7= série, t. XV, p. 119. (*) PatcnUinmeldung, V. 4896, exposée le 16 mai 1904. 482 ACADÉMIE DES SCIENCES. le bromure d'allvle avec le bromure d'anisyl-magnésium pour obtenir un composé que rchullilion avec la jtolasse alco()li(iMe Iransl'orme en anélliol. » MM. Barbier et Grignard (M, dans une récente Note insérée aux procès-verliaux de la Société cliimique de Lyon, signalent également lobiention de composés à chaînes allyliques par action de l'iodure ou du bromure d'allvle sur les dérivés magnésiens. » Mes résultats, qui seront insérés en détail au Bulletin de In Société chi- mique de Paris, montrent que l'iodure et le bromure d'allvle réagissent violemment, même à froid, sur les composés organomagnésiens, alors qtie les autres dérivés halogènes non saturés ne se copulent qu'après élimina- tion aussi complète que possible de l'éther et sous l'action d'une tempéra- ture voisine ou lîième supérieure à ioo°, comme ra\ait observé Houben pour les dérivés halogènes des carbures saturés. )i C'est ainsi que l'introduction de rw-bromostjrol dans une solution éthérée d'io- dure de méthylmagnésium ne s'accompagne d aucun écliaufTement ou réaction vive; ce n'est qu'après avoir chassé l'éther et distillé le résidu dans le vide, qu'on obtient, avec un faible rendement, le phénylpropylène C"tP — CH = Cil — CIP bouillant à 174"- 170° et caractérisé par son dérivé dibromé fusible à -0°. » De même, la formation de méthylstilbène (^) CMI'(CIP) — C = CII — C«IP n'a lieu que lorsque le mélange ClI^MgBr -H CIP— (CIP) — C(OMgBr) — CH-Cl est privé d'éther et maintenu pendant quelque temps vers i20''-ï3o°. » L'alljlbenzène obtenu par action du bromure d'allyle sur C'H^MgBr bout à i56°- iS;"; f/|6= 0,9012 ; «(, = 1 ,5 1 43 ; il a été caractérisé par sa transformation après ébulli- tion avec la potasse alcoolique en propénylbenzène dont le dérivé dibromé fond à 70". » L'estragol, préparé par action de C^ll'Br sur le bromure de /j-anisyle, bout à 2i5°-2i6''; f/i5=: 0,9-55 ; «1,=; 1 ,5236; la potasse alcoolique le transforme en anéthol cristallisant dans l'alcool dilué en paillettes fusibles à 22°. » BOTANIQUE. — Sur F appareil reproducteur des Mucorinées. Noie de M. J. Dauphi.v, présentée par M. Gaston Bonnier. « J'ai essayé de rechercher si les hydrates de carbone avaient une influence sur le développement et la croissance des Mortierella, en particu- lier sur les appareils reproducteurs. Mes recherches ont porte sur une espèce que des cultures en grande surtace, sur divers milieux stérilisés, m'ont permis de caractériser comme étant le Mortierella polycephala. » J'ai j)ré|)aré des milieux ilc cidlure solides, diiïéraut seulement entre (') lluU. Soc. chim,, à" série, l. XXXI, p. 84 1 . ('-) TiFFENEAU, Bull. Soc. c/iùn,, 3° séiie, t. XXIX, p. ii58. SÉANCE DU 5 SEPTEMBRE 1904. 483 eux par la nature de l'hydrate de carbone, mais dans lesquels cependant la proportion en poids de l'élément nutritif était la même. J'ai ainsi étudié l'action du glucose, du galactose, du lévulose, du nialtose, du lactose, du saccharose, de la mannile; les cultures ont été faites dans des tubes de Roux, stérilisés à l'aiiloclave, en milieu neutre. T'ai observé le champignon depuis l'apparition des premiers filaments mycéliens jusqu'au moment de la fructificntion. » Tout d'abord, on ne remarque rien de particulier sur la rapidité de la germination; le mycélium apparaît généralement au bout de deux jours dans tous les tubes. Les filaments sont peu nombreux et se dressent de pré- férence contre les parois dans les tubes à lactose, saccharose, maltose et mannite; dans les autres au contraire (glucose, galactose, lévulose) les filaments se dressent et se ramifient abondamment, remplissant bientôt tout l'espace au-dessus du substratum. » J'ai examiné au microscope le mycélium au fur et à mesure de sa croissance et j'ai observé les faits que je résume dans le Tableau suivant : Hydrate de carbone. Mycélium. Glucose l Très abondant, rem- plissant rapidement le tube de culture. Galactose. Lévulose Appareil reproducl.eur. j Spores et œufs 1 Pas de clilaiiiydo- Lactose.. . . Saccharose Maltose Mannite . 1" Mycélium d'abord rampant à la surface du milieu ; 2° Puis donnant des filaments dressés très nombreux. Mycélium peu abondant constitué par des iila- menls dressés surtout contre la paroi du lube. Mycélium peu abon- dant. Dimensions. Tube sporangifère : hauf plus grande largeur.. . Spores arrondies 4oo-43o 12- 20 10- 12 spores échinulées \ OEufs 260-800 Chlamydospores Chlamydospores échinulées Substratum naturel (crottin de che- val) Mycélium abondant. Sporanges et œufs Chlamydospores échinulées et sporanges Pas d'œufs (Chlamydospores échinulées Ni sporanges ni œufs Sporanges Chlamydospores Tube sporangifère : hauf plus grande largeur. . . Spores Œufs Tube sporangifère : haut'' plus grande largeur.. . Spores ovales Chlamydospores Chlamydospores 18- 20 35o-3-o I .")- 20 8- 12 25o-8oo 4oo-45o i-î- 18 8- II 20- 20 Chlamydospores 20- 25 Tube sporangifère : hauf 25o Spores 4-20 Chlamydospores 18-20 484 ACADÉMIE DES SCIENCES. )> Il résulte donc de ces expériences que : M 1° Le glucose, le lévulose et le galactose favorisent l'apparition des sporanges et provoquent la formation des neufs dans cette espèce où ils n'avaient jamais été signalés; 2° le lactose et le saccharose donnent seule- ment des sporanges et des chlamydospores; 3" le maltose et la mannite donnent uniquement des chlamydospores. » Sans vouloir, pour le moment, chercher à expliquer la diversité de ces formes reproductrices, soit par une action purement physique, soit par une action chimi(|ue du milieu, il convient de remarquer que ces expé- riences déterminent des conditions précises dans lesquelles se forme l'un ou l'autre de ces organes reproducteurs du M. polycephala. Ces expériences ont été renouvelées et se sont montrées parfaitement concordantes. » Il m'a paru intéressant de les signaler dès maintenant, car sur un point, au moins, à savoir les conditions de formation des œufs par conju- gaison, elles apportent un document nouveau que les travaux si remar- quables de Rlebs n'avaient pas mis à jour. » MINÉRALOGIE. — Sur les macks. Note de M. G. Friedel, présentée par M. Michel Lévy. « Dans les macles par pseudo-mériédrie, la coïncidence approchée des nœuds fondamentaux de l'un des cristaux avec ceux de l'autre, supposé prolongé, ne peut exister que sur un petit nombre de largeurs de mailles. Les conditions habituellement réalisées et qui consistent dans l'existence d'un plan ou d'un axe réticulaire de macle, permettent à cette coïncidence approchée de se poursuivre tout le long d'un plan ou au moins il'une rangée. Quand il y a un plan de m;icle, la coïncidence est parfaite dans tout ce plan. Mais elle ne peut rester suffisamment approchée dès que l'on s'écarte notablement de celui-ci. S'il est vrai que cette coïncidence appro- chée est la cause de la macle, et si, comme dans les macles répétées, la macle reste réalisable pendant toute la durée de la croissance du cristal, la surface de contact des deux cristaux doit être telle que la coïncidence approchée persiste sur toute son étendue. Elle doit donc être plane et parallèle au plan de macle. Dans les macles non répétées, produites dans l'embryon cristallin sous l'influence de causes qui ne persistent pas ensuite, cette surface d'accolemeut pourra n'être pas exactement plane, mais il est à prévoir qu'elle restera dirigée grossièrement suivant le plan de macle. Les SÉANCE DU 5 SEPTEMBRE 1904. 4^5 mêmes considérations s'appliquent au cas des axes de macle, et l'on démontre aisément les règles suivantes : » 1° Dans les macles par méricdrie, la surface d'accolemcnt est quel- conque. Ce sont les \érïlah\es pénétrations ; » 2° Dans les macles par pseudo-mériédrie : A. Lorsqu'il y a un plan de macle, la surface d'accolement est plane et parallèle au plan de macle.. Sansexception etexactement, si la macle est répétée (polysynthétique); en général seulement, et plus ou moins grossièrement, si elle n'est pas répétée. B. Lorsqu'il y a un axe de macle, la surface d'accolement est astreinte à passer par l'axe de macle. Elle peut n'être pas plane et, si elle est plane, elle peut n'être pas un j)lan réliculaire. En particulier si l'axe est binaire, la surface d'accolement est le plan non réliculaire passant par l'axe de macle et par la normale à cet axe contenue dans le plan réticulaire pseudo-normal à l'axe (section rhombique. Exemples : plagioclases, leadhillite, chloro-alu- minate de calcium). » Ces règles, vérifiées par l'observation, sont le résultat nécessaire de l'interprétation donnée des macles par mériédrie et par pseudo-mériédrie. Elles confirment entièrement cette interprétation, qui n'est que celle de Mallard précisée. » Les mêmes notions s'étendent à toutes les autres macles. » Troisième type : Macles par mériédrie réticulaire. — Dans ces groupe- ments il y a : ou bien un plan de macle qui, sans être plan de symétrie du réseau, est rigoureusement normal à une rangée; ou bien un axe de macle d'ordre n qui, sans être axe de symétrie d'ordre «du réseau, est rigoureuse- ment normal à un plan réticulaire. Le type le plus important de ces grou- pements est la macle fréquente des cristaux ternaires ou cubiques, ayant soit pour plan de macle le plan normal à l'axe ternaire, soit pour axe sénaire de macle l'axe ternaire, soit les deux ensemble quand le cristal est centré. Dans les cristaux cubiques notamment, il est certain que l'axe de macle de ce groupement ne jjcut être un axe sénaire du réseau, car celui-ci ne peut posséder quatre axes sénaires. Dans ces macles, le plan ou l'axe c. L'abonncmcnl csl annuel Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suu: Paris: 30 IV. — Dép,iilcm-nts: 40 fr. - Union posinlr: 44 fr. 1 On souscrit dans les départements, Angers . chez Messieurs ; Agen . Ferran frères. Chaix. Alger j Jourdan, Run. Amiens Courtin-Uecqiiel. Geiutain et Gi'yssin, Gaslineau. Bayonne Jérùme. 'lesançon Hégnier. i Feret. Bordeaux ' Laurens. Mu lier (G.) Bourges lîenaud. Derrien. F. liobert. Oljlin. Uzcl tVéïes. "aen Jou.in. hambéry Perrin. ,, , I Henry. .herbourg ■' I Marguene. Irest . I Lorient. Lyon. Uermont-Ferr Hjon. >ouai . Juliut. Couy. Nouiry. Ratai. Rcy. \ Lauverjat. / Uegez. 'renoble ■a Hochet le . . e Havre ille Ui'evel. / (JiMlier et C'. l-'ouclier. Bijurdignon. Dombre. Tliorcz. Qiiarré. chez Messieurs : 1 Haïuiial. ' i M»" Texier. Bernoux et Cumiti, \ Georg. Effanlin. Savy. Vilte. Marseille Ruât. iV'alat Goulet et fils. Moulins Martial Place. Jacques. Nancy Grosjean-Maupin Sid'ot frères, l Guisl'hau. j Veloppé. Barma. Appy- liantes . Nice Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. Pennes Plihon et Hervé. Rochejort Girard ( M"" ). Langbiis. Lestringant. S^-Étienne Chevalier. Toulon ! Ponteil-Burles. ) lîumébe. On souscrit à l'étranger, Poitiers . Rouen . Toulouse \ Gimcl. / Privât. iBoisselier. Pérical. Sup|digenn. Valcncienncs . . . . ) ""^' ' / Leiiiaitre. chez Mi-ssieurs : Amsterdam.... f^^'l^ema Caarel sen et G''. Athènes Ceck. Barcelone Vcrdaguer. Asiier et G'*. Dames. ^"■''" Friediander et lils. Mayer et Miillcr. Berne^... Schmid Fraiicke. Bologne Zanichelli. I Lamertin. Bruxelles Mayoloz et .-i.ndiarte. ' JLebègue. et G'', Solchck et G». Bucharest Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deigliton, Bell et C-- Cliristiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Cènes Beuf. J Gherbiiliez. Genève j Georg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfanle frères. Benda. Pavot et G'V Barth. Brockhaus. Leipzig ( Kœliler. Loi-enlz. Twielineyer. Dcsoer. Gnusé. chez Messieurs: !Dulau. Hachette et G'*. Niitt. Luxembourg V. BQck. Ruiz et G''. Madrid j Rome y Fussel. i Gapdeville. ' F. Fé. Bocca frères. Hœpli. i^loscou Tastevin. Margliierj

  • ; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier r88r à 3i DéoiiilMo tSgS.) Volume in-i"; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: Tome I. — Mémoire sur qnelfiiies points de la Physiologie des Algues, par M\i. A. DERBESetA.-J.-J.SoLiER. — Mémoire sur le Galcul des Pertubations qu'éprouvent s Gomrtes, par M. H.ansin. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des atiéres grasses, par .M. Cl.^ude BERNino.. Volume in-4°, avec 32 planches. i8ô6. i 25 fr. Tome II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — K sai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences )ur le concours de i85i, et puis remise pour celui de iS36, savoir: « Etn li« r les.lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédiinentaires, suivant l'orrlre delour superposition. - Discuter la qucstior] le leur apparition ou de leur disparitiim successive ou simultanée. — Rechercherla nature des rapports qui existent entre l'état actueLdu règneorganiquielscsilats antérieurs.., parM. le Professeur Bronn. In-'i", avec 7 planches ; 1861. . . 25 /t. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. IV° 10. TABLE DES ARTICLES. (Séance du o septembre 1904.) MEMOIRES PRÉSENTÉS. Pages. M. Bertin présente un Mémoire de M. Gayde, Ingénieur en clief de la Ma- rine, ayant pour titre : « Etude sur la Pages, résistance des coques aux explosions sous- marines 11, accompagné d'un résumé ana- 'y Hque 477 CORRESPOIVDAIVCE . M. le Président signale un Volume publié par M. ft. f/roZ/a, et contenant une réim- , pression d'un Ouvrage de /^/•erfe;/c/ Cesi; le Tome III des Opère matemaliche c/i Francesco Brioschi ^77 M. K.-K. Johnson. — Sur un interrupteur à vapeur 477 M. P. Lemoult. — Sur un réactif des phos- phure, arséniure et antimoniure d'hydro- gène 4^8 M. Amand Valeur. — Benzopinacone et benzopinacoline 4S0 M. TiFFENEAU. — Syntlicse de l'estrago! et de dérivés aromatiques à chaîne non saturée ^g, M. J. Dauphin. — Sur l'appareil reproduc- teur des Mucorinées 482 M. G. Friedel. — Sur les niacles 484 M. N. Vaschide. — Les rapports de la cir- culation sanguine et la mesure de la sen- sibilité tactile 486 M. Maurice Slavutsky adresse une Note « Sur les couleurs en Electricité > 488 PARIS. — IMPRIMERIE G A UTHI E R - V IL L A RS. Quai des Grands-Augustins, 56. Le Gérant .• GADTBiBR-ViLkAns. <*H ^(bSL^ 1904 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. N^H (12 Septembre 1904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, [MPHiMEUR-LIBRAlRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 RÈGLEMENT UEL4TIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2/) mai 1870 Les Comptes rendus hebdoinadaircs des séances de r Académie $e composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /(8 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article I"'. — Impression des travaux de l' Académie . Les extraits des M énloii'es pré^jentés par un Membre ou parunAssociéétrangerde l'Académie comprennent au plus () pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5(j pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pi'is dans les lo pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3v. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les. re- mettre au Rurean. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés pai l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qi tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. I Impression des travaux des Sav étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'., demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres cjui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exi autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Ariic.le 3. Le bon à tirer de cluupie Membre doit être re à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t; le jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être rem temps, le titre seul du Mémoire est inséré dan Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis ta la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancl ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serai autorisées, l'espace occupé par ces figures compi pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des i teuis; il n'y a d'exception cjue pour les Rapportsj les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât fait un Rapport sur la situation des Comptes renûi après l'impression de chacpie volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séaace suiv«!| SEf J * 1914 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 SEPTEMBRE 1904. PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie que le Tome CXXXVH des Comptes rendus {■!" semestre iQoS) est en distribution au Secrétariat. HISTOLOGIE. — Sur la morphographie comparée de la cellule cartilagineuse. Note de M. Joannes Chati\. « Si le tissu cartilagineux a été étudié dans ses principales variétés, on n'en saurait dire autant de son élément fondamental, la cellule cartilagi- neuse. » La plupart des Traités classiques se bornent à la figurer ovoïde ou sphéroïdale; puis, à l'opposite de cette forme regardée comme constante et normale, on mentionne la forme étoilée comme aberrante et rare, localisée chez les Céphalopodes. » J'ai déjà réfuté cette dernière assertion en établissant que la cellule cartilagineuse étoilée se rencontre dans divers groupes zoologiques; il ne serait pas plus exact de la considérer comme une modalité anormale. » En réalité, la cellule cartilagineuse est susceptible de revêtir difîérents aspects et ceux-ci s'unissent les uns aux autres par des formes intercalaires. » Tout d'abord, quand on remonte à l'état initial, quand on interroge la jeune cellule cartilagineuse, si intéressante par sa curieuse karyomé- galie, on reconnaît que, loin d'être ovoïde ou arrondie, elle est plutôt claviforme; c'est ainsi qu'elle persiste souvent chez les Vertébrés inférieurs. On peut même constater que ces jeunes cellules portent fréquemment des G R., igo/i, 1' Semestre. (T. CXXXIX, N" 11.) ^^ 49" ACADÉMIE DES SCIENCES. saillies plus ou moins prononcées, pins ou moins anguleuses, semblant ébaucher l'amorce de futurs prolongements. » Toutefois, dans beaucoup de cas, les saillies ou aspérités s'atténuent et disparaissent à mesure que l'élément se développe et se trouve immergé dans une abondante substance intercellulriire. C'est alors surtout ques'oli- servera la forme ovoïde ou sphéroïdalc, très répandue, mais regardée à tort comme générale et exclusive. » En effet, il suffit de multiplier les recherches et de varier les sujets d'observations pour voir cette forme se modifier. Ainsi, dans des scléro- tiques chondrifiées, comme dans le cartilage crânien du Poulpe ou dans des cartilages laryngiens, on trouve des cellules qui ne sont pas encore réellement étoilées, mais qui s'éloignent déjà très notablement de la cel- lule ovoïde : du corps cellulaire émergent des lobes qui donnent à la cellule une physionomie toute spéciale et lui impriment incontestablement la valeur d'un type de passage. » Ceci est surtout manifeste quand on peut observer la cellule multi- lobée dans la même station que la cellule ovoïde dont on suit alors, stade par stade, la morphographie évolutive. J'en crois pouvoir citer un fort bon exemple emprunté à ce cartilage cricoïde de Blaireau que j'étudiais, à un autre point de vue, dans un précédent travail : la masse est formée par du cartilage hyalin à cellules ovoïdes; mais, où et là, se distinguent, sur cer- taines coupes, des cellules qui émettent des lobes courts; ailleurs, ces lobes s'allongent et s'effilent, réalisant le type stelliforme, tel qu'on le figure chez les Céphalopodes. ') Encore faut-il s'entendre au sujet de ceux-ci : la morphographie des cellules cartilagineuses peut y revêtir des caractères dissemblables suivant les genres et les espèces, voire même suivant les individus : tantôt les cel- lules étoilées domineront; tantôt les cellules multilobécs ou rameuses seront plus abondantes. » Les mêmes variations s'observent dans les cartilages sclérolicaux des Keptiles, dans certains enchondrômes, etc. Parfois on se trouve en pré- sence d'un tissu polymorphe, offrant des cellules ovoïdes, allongées, mul- tilobécs, rameuses, étoilées. Une telle texture n'est pas rare chez lesAnné- lides sédentaires dont le tissu squelettiquese trouve ainsi décrit parles uns comme conjonctif et par les autres comme cartilagineux. » L'histologie comparée et l'histologie pathologique fournissent ici des faits également démonstratifs, qui portent en eux leur enseignement : l'élément cartilagineux possède un polymorphisme des plus remarquables et qui ne le cède en rien à celui qu'on reconnaît depuis longtemps à l'élé- SÉANCE DU 12 SEPTEMBRE 1904. 491 ment conjonctif. Il peut être sphéroïdal, cvlindrique, claviforme, ovoïde, anguleux, mullilobc, rameux, étoile, etc. Tous ces états se rattachent étroitement les uns aux autres par de nombreuses formes intermédiaires. » Dans les tissus très malléables, à large plasticité, ces diverses formes se mêlent et se rapprochent, affirmant leur intime fraternité, témoignant de l'intérêt que présente l'étude morphographique de la cellule cartilagi- neuse. >) CORRESPONDANCE. M. le MiMSTRE DE l'Instructioi* publique et des Reaux-Arts commu- nique à l'Académie le texte d'une loi votée, le 19 août 1903, par le Parle- ment de la Nouvelle-Zélande, qui a pour objet d'amender les prescriptions antérieures relatives aux poids et mesures et qui autorise le Gouverneur à introduire exclusivement, à partir du i"' janvier 1906, le Système métrique. M. le Président signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : Quatre volumes des publications de l'Observatoire royal de Greenvv'ich et de l'Observatoire du Cap de Bonne-Espérance. Le Président du Comité constitué pour honorer la mémoire de Faustino Malaguti invite l'Académie à se faire représenter à une inauguration qui aura lieu le 2:5 se|)tembre, à Pragatto (province de Bologne). PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — De l'influence de la greffe sur la composition du raisin. Note de M. C Curtel, présentée par M. Gaston Bonnier. « Nous nous sommes proposé dans ces recherches d'étudier l'influence de la greffe sur la composition physique el chimique des raisins en compa- rant dans une môme vigne les fruits des plants greffés à ceux des plants francs de pied. Nous avons opéré sur les tteux cépages rouges cultivés en Bourgogne, le Pinot qui donne les grands vins, le Gamay producteur.des vins ordinaires. Les Pinots francs de pied ou greffés sur lliparia vivent côte à côte dans la même vigne, reçoivent par conséquent les mêmes façons cul- turales. Il en est de même pour les Gamays francs de pied ou grefies sur 492 ACADÉMIE DES SCIENCES. Solonis. Age du Pinot greffé : 9 ans; âge du Pinot franc de pied indéter- miné, mais très ancien. Age du Gamay franc de pied : i 2 ans; du Gamay sur Solonis : 9 ans. Ces expériences ont été poursuivies durant deux années : 1902, année de mauvaise maturité; année 1903, année de bonne maturité moyenne. » Structure des grappes : Pouls de 10 prappes. Poiils des j,'i-aius. Poids des ralles. Nombre des prains. S ï S Pinot yrclle sur yî(>or;«. | ^^^^ , ^ ^^^ ( 55i,65 53»,io ou yCi,i "/„ 21,45 ou 3,g "/„ $78 dont 5o grains avorte Pinot franc de pied j ' '^' "' ( /|iiG,25 423,76 ou 9.) "/„ 22,00 ou 5 »/o 35fi » 8 Pinot greffé sur /fj/)an'(7. j , ^^., ( G3i,20 6i3,3o ou 97 "/„ 17,90 ou 2,5 "/„ 4^o d i5 » Pinot franc de pied i "">^e '9"'- ( 608,70 679,10 ou gô "„ 29,80 ou 4,9 »/„ 098 >. 12 G jmay sur Solonis \ \ ■ i. \ i25o,io 1219.30 ou 97,(1 " ,, 3o,So ou 2,4 "/„ 700 » 120 » Gamay franc de pied — i ' ( 900,25 916,50 ou 96,5 "■„ 33,76 ou 3,5 «/„ 542 » 3o >> » Les raisins provenant des vignes greffées sont plus volumineux, plus, pesants, portent des grains plus développés, mais accompagnés d'un nonibre assez considérable de petits grains milierands. La proportion des rafles est nettement inférieure. Au^^i le rendement à poids égal de récoltes est-il plus considéiable pour la vigne grellee. » Structure et composition des grains. — En 1902 nous avons comparé la consti- tution de 100 grains de Pinot pris au hasard, mais de dimensions moyennes; en 1908, pour éviter les différences résultant de l'inégalité de dimension des fruits de vigne greffée ou non greflée, nous axons choisi 100 grains aulaut que jjossible de même vo- lume dans les deux sortes de Pinot; quant aux Gamavs l'examen a porté sur 100 grains moyens. Poids des 100 grains. des peaux. des pulpes. des pépins. Nombre des pépins. l'inot sur lUparia \ ( ii'>\ 18, 03 ou 11, 4 "/o iSg.oô ou 84, 80 0,32 ou 3,8 »/„ i3o l'inot franc de pied ( -^ \ j30 12,77 ou 11,7 "/« "4.24 ou 83, 00 7,97 ou 5, a "/„ i5'l l'inot sur 7?//)a/7a j , ) 160, 45 17, o3 ou 10, Oi»/,, i35,44 o" 84, 'p 7,98 ou 4,96Vo 190J '91 Pinot franc de pied / ■' ) i6_1,ii 19,48 ou 11,80 ijO,o5 ou 82,90 8.58 ou 5,2 °/i) 224 Gamay sur 5o^;^^i ( j 2o5,85 20,00 ou 9,7*! 18, .42 ou 88, i3 4,37 0u2,i27„ Gamay franc de pied ( \ 191,00 21,10 ou 11, oô 101,70 ou 84,03 8,26 ou 4,32"',, 110 i5o mm r. , • ( longueur du grain, 17,6 / , longueur Gamay sur .So/o/((« . - - l ( moyenne de 100 mensurations ). Rapport -;-^ = 1 13 «rains plus allongés ( largeur du grain, 10.0 \ 1 if largeur '^ ' ° r ! 1 ■ I ( longueur du grain, 10, 8 i ■ , „ longueur , . , Gamay Iranc de pied ( moyenne de 100 mensurations). Rapport -; — = loO grains nus ronds { largeur du grain, 1Î.9 ) ■' ' 11 largeur " ' 1) La dilléience entre les deux sortes de grains se maintient durant les deux années, malgré les conditions climalériques très dili'érentes. En 1908, bien que l'expérience ait porté pour les Pinots sur des grains choisis aussi semblables que possible dans les deux sortes, ce qui devait réduire au minimum les écarts de composition observés en iqoa, les différences restent de même sens. Les peaux sont plus pesantes, le nombre et le poids total des péjjins sont plus considérables chez les raisins non greffés, les raisins SÉANCE DU 12 SEPTEMBRE 1904- 493 grefTés ayanl au cuiiUaire une pulpe plus abondante, des pépins moins nombreux, mais plus volumineux el de forme différente. Mêmes résultats pour les Gamays. « ConstituUon chimique du grain. — En 1902 nous avons opéré sur le moût extrait des raisins de Pinot par pression aussi égale que possible et prolongée durant un même temps : Teneur en lanîn Ariiio RiuhCàsc des pépins Ariiiîlc phos- Azote colorante pour if'og Dextrose. Léviilnsc. lolalc. i)l!ori(ine. Cendres. total. des peaux, de baies. B K 8 B « S -' Pi noi sur A' //«(;■/> Cendres J,t5 J-4'' » " Tanin ',0.3 i.Sj i,o4 1,10 Matière colorante 100 126 100 lo'i H Conclusions. — Des diverses expériences faites nous croyons pouvoir conclure: des différences appréciables s'observent dans la composition chi- mique et physique des fruits de vigne greffée et non greffée que nous avons eu l'occasion d'e.Kaminer. Les fruits de vigne greffée, plus gros, ont des grains plus volumineux, à peau moins épaisse, moins différenciée, à pépins moins nombreux, mais plus gros, à pulpe plus abondante. Le jus plus abondant est d'ordinaire à la fois plus acide et plus sucré, moins riche en principes fixes, en phosphates notamment, plus chargé de matières azotées, moins tannique et moins coloré, d'une couleur moins stable. Ces différences varient avec le cépage et le porte-greffe. Elles nous ont paru surtout appréciables chez le Pinot greffé sur Riparia. Deux faits surtout sont à rappeler : la plus grande altérabilité de la couleur et l'excès d'œnoxydase sur le Pinot greffé; la plus grande abondance de inatières azotées dans le moiit. Ces deux faits expliquent peut-être le vieillissement plus rapide de ces vins de vigne greffée et leur plus grande sensibilité aux ferments pathogènes. La pasteu- risation eu primeur des vins ou inieux encore des moiits, l'emploi des levures, la vinification à l'abri de l'air conviennent donc tout spécialement à ces vins. Il y aurait lieu aussi de tenir compte, dans le choix du porte- greffe, du minimum de modifications qu'il apporte au fruit. '■ 494 ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉDECINE. — Luxation traumalique simple de l'atlas sur l'axis sur un squelette trouvé en place dans un mégalithe de Vendée. Noie de M. 3Iaiu:ei, Baudouiv, présentée par M. Lannelongue. « Ea août 1904, fouillant avec mon collaborateur, M. G. Lacoulpurière, le mégalithe du Terrier de Savatole, au Bernard (Vendée), considéré jusqu'ici comme une simple pierre posée et constituant en réalité des ruines d'allée couverte, j'ai trouvé, en place, sous l'un des piliers de cette allée, un squelette entier, très bien conservé, surtout au niveau de la co- lonne vertébrale. )) J'eus alors l'idée de silicater immédiatement, sur le sol même, et avant que les ouvriers y touchent, la partie cervicale de cette région du squelette, se présentant bien à découvert; cela sans enlever la terre, entourant les ossements. Cette opération, qui a excellemment réussi ('), m'a permis d'enlever les vertèbres, sans changer en quoi que ce soit l'élat des parties. J'ai pu alors observer deux faits, très importants en l'espèce : » 1° Toutes les vertèbres des régions cervicale, dorsale et lombaire étaient intactes, complètes, et exactement à leur place, le sujet étant étendu sur le dos, sauf une seule : l'atlas. » 2° L'atlas était luxé sur l'axis; cela' de telle façon que les surfaces articulaires inférieures de ces vertèbres, normalement |)lacées partout ailleurs sans exception, ne se correspondaient plus, celle de gauche de l'atlas ayant passé en avant et à droite de celle de gauche de l'axis. Il y a eu, en réalité, luxation latérale, par rotation, en avant et à droite, de l'atlas, de telle sorte que l'apophyse odontoïde touche jusqu'à l'arc posté- rieur de la première vertèbre cervicale (-). » Il n'y a, d'ailleurs, aucune fracture de l'apophyse odontoïde. » La luxation étant absolument typique et n'avant été reconnue qu'après silicatage de la pièce en place, il est impossible que le déplacement osseux (') J'ai eniplové du ^ilicale de polasse cliiiurgical, que j'avais dans mon sac de géo- logue. Si je n"ai pas silicate loule la colonne vorlébrale, c'est que ma provision était insuflisanto. et que Téloignemenl de toute pliarmacie rendait imj)Ossible le renouvel- lement de cette suljstance. C^) La moelle a dû être très violemment cnmpiinjée entre ces parties; elle est rem- placée, sur la pièce préhistorique, p«r une certaine quantité de terre, qui est silicatée désormais et en place. SÉANCE DU 12 SEPTEMBRE IQO^. ^gS soit le fait de nos ouvriers, qui n'onl pas louché à la trouvaille fitite sous nos yeux, à la suite du simple déplacement d'un pilier de mégalithe. D'ail- leurs la forme du moulage des ossements par de la terre du sous-sol, sili- catce en même temps, est un indice certain de l'existence de la luxation lors de la décomposition des parties molles du cadavre. » Il est probable (ceci résulte de l'étude complète du momunent fouillé et des autres découvertes faites à son niveau) que le sujet, porteur de cette lésion Iraumalique, n'est pas celui qui fut enseveli sous le mégalithe, car le squelette de ce dernier a été découvert plus loin, près du centre du méga- lithe ('). » Tout porte à croire qu'il s'agit d'un homme qui fut écrasé par l'ébou- lement de l'allée couverte à une époque ultérieure, peut-être gauloise (^). Le bloc de grès qui le recouvrait a dû tomber à gauche sur le crâne, trouvé brisé, et désarticuler vers la droite les deux j)remières vertèbres cervicales. La mort a été sans doute instantanée (^), comme cela se passe, d'ordi- naire, de nos jours. )' Celle luxation préhistorique, la première qui ait été signalée, si nos recherches bibliographiques ont été complètes, est d'ailleurs tout à fait conforme aux données de la pathologie actuelle, qui, au demeurant, n'a enregistré que quelques très rares cas, loul à fait comparables, d'une telle lésion traumatique. » Obsen>ations relatives à la Note précédente; par M. Lannelongue. « Le fait précédent est un exemple unique et il convient de féliciter M. Baudouin du soin avec lequel il a opéré l'extraction de la pièce osseuse pour procéder à son étude. Toutefois ma conscience ne me permet pas de l'accepter sans réserve. Qui dit luxation dit déplacement d'os unis entre eux par des ligaments ou des capsules. Mais la putréfaction ou les transfor- mations des parties molles font disparaître assez promptement les liens qui unissent les os pour constituer l'appareil de conjonction des jointures. Il en (') D'ailleurs les ossemeiUs de cet autre sujei paraissent beaucoup plus anciens et sont très altérés. (■-) Cette détermination a été laite par l'examen des dents en particulier. ( ') Par compression de la moelle. On sait que. dans les faits où la luxation s'accom- pagne de fracture de l'odontoïde, la gravité est moindre, cette apophyse n'étant pas généralement déplacée quand elle se brise. 49^ ACADÉMIE DES SCIENCES. résulte que les surfaces articulaires ne sont plus alors retenues en place que par des rapports de simple contact. Or les articulations latérales de l'atlas avec l'axis qui ont été l'objet de la luxation sont constituées par des surfaces peu étendues, faciles à déplacer par une cause quelconque, après la mort surtout, c'est-à-dire en l'absence de toute résistance musculaire, par nn simple mouvement de latéralité avec ou sans flexion imprimé à la tête. Il suffirait donc que le poids des parties qui ont enseveli le cadavre fût légèrement modifié dans un sens ou simplement que la tète exécutât un mouvement de rotation nouveau au moment où les ligaments des articula- tions occipito-axoïdiennes perdent leur résistance par le fait de la putré- faction, pour que la luxation se soit produite non durant la vie ou au moment de la morl, mais après la mort. Ce serait alors une luxation^o5^ mortem. » Le fait n'en offre pas moins un intérêt très grand, quelle que soit la manière dont la luxation se soit produite. » M. le Président me demande si ces luxations guérissent durant la vie. Je lui répondrai d'abord qu'elles sont rares. Le plus souvent elles sont sui- vies de murt immédiate ou par des accidents consécutifs. Cependant j'ai réduit deux cas de luxations traumatiques et un cas de luxation patholo- gique qui tous ont été suivis de guérison. » Le plus curieux est celui d'un enfant de 8 à 9 ans qui, en se suspendant à la corde d'une cloche d'église pour la sonner, se trouva pendu par le cou je ne saurais trop dire comment. Il se fit une luxation latérale de l'atlas et l'axis. )) Le second est celui d'un officier de chasseurs qui fut projeté à terre sous le cheval qu'il montait qui fit panache. Il eut aussi la même luxation latérale du rachis peut-être compliquée de fracture avec paralysie des quatre membres. Une tentative de réduction, c'est-à-dire la remise en place de la tête, fut comme dans le cas précédent suivie de guérison. " Enfin le troisième exemple est une luxation pathologifpie avec rotation et fixation de la tête du côté gauche. La réduction fut suivie «l'un redresse- ment complet de la tète de la malade âgée de dix-sept ans. » La séance est levée à 3''3o™. M. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, 11° 55. Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremenl lu Dimanche. Ils forment, à la fi» de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une p85o.) Volume in-4°; i853. Prix Tomes 32 il 61. — ( i" Janvier tS5i à 3i Docomliie i865,) Volume in-4"; 1S70. Prix Tomes 62 a 91. — Cl''' Janvier 1866 à 3i Décembre i88o.)Volume in-4°; 1889. Prix 25 r. 25 fr. 25 fr. Tomes 92 a 121. — "(i"^' Janvier 1881 à 3t Décembre 1895.) Volume in-i"; 1900. Prix M \r. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome l. - Mémoire surquelques points de la Phvsiologiedes Alsues, par MM \. DerbescI A.-J.-J.Solier. - Mémoiresur le Calcul des Pcrl.ibal.ons qu-éprouvenl ÎS Comètes, par M. Hanskn. i Me^moire sur le Pancréis et sur le rôle du - pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion d« latières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', «"vec ^2 planches; s.i6 ' j " o . Tome Il.-Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benkden. ^..sai d'une réponse à la question de Prix P•■»P°?^,^«'8^o par 1 Académie ^^^^^^^ ou" le concours de .833, et puis remise pour celui de i856, savoir : « El.i.ie r les lois de la distribution des corps orgamsés fossiles dans les dilTerents terrains sédimentaires, suivant 'ordre delcur superposition. - Discuter la que^len de leur apparition ou de leur disparition successive ou =""" t^"ée - Recherel. r la nature des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique, -t -s. Hats antérieurs.., par M. le Professeur BaoNN. In-',", avec 7 planches : .861. . . 25 fr, A la même Librairie les Mémoires de l'Acade nie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. ■r H. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 12 septembre 1904.) MEMOIRES ET COMMUIXICATIONS DES MEMBRES ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Président annonce à l'Académie que le Tome C\\X.VII des Comple^i rendus (2' semestre u)o3 ) est en distribulion au Pages. Secrétariat 4'^9 M.JoANNES Chatin. — Sur la morphographie comparée de la cellule cartilagineuse.... 4^9 CORRESPONDANCE . M. le Ministre de lInstruction publiquk communique à l'.Vcadémie le texte d'une loi votée par le Parlement de la Nouvelle- Zélande et relative au Système métrique. M. le Président signale 4 volumes des publications de l'Observatoire royal de Greenvvich et de l'Observatoire du Cap de Bonne-Espérance M. le Président du Comité institué pour honorer la mémoire de Faustino Mala- guti invile l'Académie à se faire repré- 49' 49' senter à une inauguration, à Pragatto... 49' M. G. CuRTEL. — De l'influence de la greffe sur la composition du raisin 49' M. Marcel Baudouin. — Luxation trauma- tique simple de l'atlas sur l'axis sur un squelette trouvé en place dans un méga- lithe de Vendée 494 M. Lannelongue. — Observations relatives à la Communication précédente de M. Bau- douin 495 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant ; Gautbibr-Villars. SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. N 12 (19 Septembre 1904). ^ PARIS. GAUÏHIER-yiLLARS. iMPRIMËUR-LIBKAlKE DES COMPTES RENDDS DES SÉANCE^ DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-AaguBtins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopte dans les séances des 23 juin 1862 et 2/, mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie ^e composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"'. — Impression des travaux de V Académie . Les extraits des Mémoires présen tés par un Membre ouparunAssociéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même hmite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3> pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales c{ui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Sava étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s« tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fi pour les articles ordinaires de la correspondance 0 cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé ; Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraieifc autorisées, l'espace occupé par ces figures comptei pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des ai leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e| les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativ fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu après l'impression de chaque volume. j Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré^ sent Règlement. déprseÏrScSLTlt otIiSî T ^T"""' '^'^ /"=«"'- !«"" Mé-°-- P" MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le: poser becretanat au plus tard le Samedi qu. précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise â la séaace suivante ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUlNDI 19 SEPTEMBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASGART. MEMOIUES ET GOMMÎJIVICAÏIOIMS DES MEMBRES ET DES GORRESPONDA.NTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la produclioli de sucre dans le rein, chez le chien phloridziné. Note de MM. R. Lépixe et Boulud. « Nous avons dit {Comptes rendus, i\ septembre et i novembre 1908) qu'on peut souvent trouver dans le sang de la carotide plus de sucre que dans celui du ventricule droit et que, dans ce cas, le sang carotidien (fluoré, pour empêcher la glycolyse) donne naissance, in vitro, en une heure, à moins de sucre que le sang de ce ventricule. Nous appelons immédiat le sucre du sang tombé immédiatement dans une solution de nitrate acide de mercure, et secondaire le sucre formé en une heure, in vitro. Comme la somme des sucres immédiat e\. secondaire est sensiblement la même dans le sang carotidien et dans celui du ventricule droit, on en peut conclure que l'excès de sucre immédiat de la carotide provient de la transformation, pen- dant le passage du sang à travers le poumon, d'un hydrate de carbone, non immédiatement décelable, mais susceptible de donner du sucre in vitro. Nous avons nommé sucre virtuel cet hydrate de carbone non immédiate- ment décelable. » Nous avons dit aussi qu'on peut exceptionnellement trouver dans une veine plus de sucre immédiat que dans le sang artériel. Chez le chien phlo- ridziné, ce fait s'observe souvent dans le sang de la veine rénale ('). Il a (•) Pour recueillir le sang des veines rénales sans troubler la circulation des reins, il convient, à l'exemple de BiedI et Koliscli, d'appliquer une pince sur la veine cave au-dessus des iliaques primitives, une autre piuce au-dessus des rénales, et de placer rapidement une canule dans la veine cave au-dessus de la première pince. G. R., 190:;, 2- Semestre. (T. CXXX1\, N« 12 ) 66 498 ACADÉMIE DES SCIENCES. été déjà signalé par quelques expérimentateurs, notamment par Bierll et Kolisch. Nous en confirmons l'exactitude, en ajoutant que, pour tenir compte de l'acide glycuronique non spontanément réducteur, ce qui n'avait pas été fait par nos prédécesseurs, nous avons dosé les matières sucrées du sang avant et après le chauffage de l'extrait, en présence de l'acide tartriquc. » Comme exemples nous rapportons deux cas où le sang de la veine rénale présentait un excès de sucre immédiat, par rapport au sang artériel. Nous en possédons plusieurs autres. » Chien I, de 2o'<6, bien nourri. On lie l'uretère droit et l'on injecte sous la peau 5s de phloridzine en dissolution dans l'alcool. Deux heures plus lard on prend simul- tanément du sang carotidien et du sang des veines rénales (par la veine cave). Sucre immédiat du sang (pour looos). Carotide o , 4o Carotide après chauffage de l'extrait o,44 Veines rénales 1,02 Veines rénales après chauffage de l'extrait 1 ,06 )) Ainsi, le sucre immédiat du sang des veines rénales est en quantité plus que double de celle du sang carotidien, et il ne s'est pas produit in vitro de sucre dans ce sang, preuve qu'il ne renfermait plus de sucre virtuel ('). » Chien II, de 3o'"'. On lui injecte sous la peau 75,5 de phloridzine en dissolution dans l'alcool. Vingt minutes après, on prend simultanément du sang de la carotide et des veines rénales (par la veine cave). Sucre immédiat du sang pour looos. Carotide o>72 Carotide après chauffage de l'extrait 0,7/4 Veines rénales 0,74 Veines rénales après chauffage de l'extrait 0,82 » Dans ce cas, il y a aussi une augmentation du sucre immédiat dans le sang des veines rénales (0,82 — 0,74 = 0,08). (>) Aussitôt après la prise du sang l'animal a été sacrifié par hémorragie, et les deux reins jetés dans l'eau bouillante. Le rein droit (dont Turetère avait été lié) renfermait par kilogramme la proportion normale de sucre que renferment la plupart des organes (18). Le rein gauche en renfermait davantage. SÉANCE DU 19 SEPTEMBRE 1904. 499 » Nous aspliyN-ioiis alors l'animal, en comprimant le museau; et, au moment où se produisent quelques convulsions, nous prenons simultanément du sang de la carotide et des veines rénales (par la veine cave). Carotide 1,0 Carotide après chauffage de l'extrait 1,1 Veines rénales o > 76 Veines rénales après chauffage de l'extrait 0,78 » Ainsi, sous l'influence de l'asphyxie, le sucre a augmenté dans le sang artériel ('), mais il n'a pas augmenté dans les veines rénales. L'oxygène est donc nécessaire pour la production du sucre, aux dépens du sucre virtuel. ). Un autre fait, également nouveau, est qu'on peut, chez le chien phlo- ridziné, trouver dans la veine rénale à la fois plus de sucre immédiat et plus de sucre secondaire. En voici un exemple : » Chien III, de 3o'-". Ou lui injecte sous la peau 78,5 de pidoridzine dans l'alcool. » Une heure après, on prend simultanément du sang de la carotide et des veines rénales (par la veine cave). Sucre du sang {pour iogos). Après I heure Immédiat in vitro. Carotide 0,5^ o,54 Carotide après chauffage de l'extrait. . . 0,64 0,66 Veines rénales 0,76 0,80 Veines après chauffage de l'extrait. .. . 0,76 0,86 » Ainsi, bien que le sang des veines rénales ait gagné sur celui de l'artère une quantité fort notable de sucre (0,76 — 0,64 = 0,12), il s'y est formé, in vilro, une quantité de sucre (0,86 — 0,76 = 0,10) bien plus considé- rable (pie dans le sang carolidicu (0,66 — 0,64 = 0,02). En conséquence, il faut admettre que, pendant la traversée du rein, ou bien il s'est fait du sucre virtuel, ou bien (ce qui nous paraît plus probable) que le sucre secondaire obtenu, in vilro, dans le sang carotidien ne donnait pas la mesure exacte du sucre virtuel qui y était contenu. Il est, en effet, très admissible que le sucre virtuel du sang produise, in vitro, moins facilement du sucre secondaire avant ([u après son passage à travers le rein. » (') Cette augmentation est due à la fois à l'hyperglycogénie hépatique (Daslre) et à la diminution de la glycolyse dans les tissus (Lépine et Barrai). 5oO ACADÉMIE DES SCIENCES. COKRESrONUAiXCË. M. José Comas Solâ annoace à rAcadémie que rAcadémie royale des Sciences et Arts de Barcelone vient d'inaugurer un Observatoire astrono- mique et météorologique, dit Observatoire Fahra. dont il est le directeur. OPTIQUE PHOTOGRAPHIQUE. — Sur la profondeur de champ et de foyer des objectifs photographiques. Note de M. .1. Thovert, jjrésentée par M. J. Violie. « Dans les applications photograpliiques on calcule la profondeur de champ et de foyer en se basant sur le fait que l'image d'un point a toujours des dimensions finies; généralement on admet comme diamètre limite de cette image ~ de millimètre. » Ce mode de calcul avantage les objectifs à courts foyers; on en conclut par exemple que les distances hyperfocales des objectifs, à ouvertures égales, varient comme les carrés de leurs longueurs focales. Les conclu- sions ne tiennent pas compte de la grandeur des images obtenues; il est certain cependant que les images de faibles dimensions sont destinées, soit à un agrandissement ultérieur, soit à être examinées avec un système optique amplifiant; en toute rigueur, les conditions d'emploi des divers objectifs devraient donc être comparées à dimensions égales de l'image. » On arrive facilement à ce résultat en prenant, pour base du calcul de la profondeur de champ et de foyer, une limite de définition angulaire àe l'image. Par exemple, laissant de côté certaines applications (microphoto- graphie, reproductions, etc.), on peut dire que la photographie a pour but ordinaire de reproduire ce que l'œil voit; il est donc normal que la limite de définition angulaire de l'image photographique soit égale à celle de l'image rétinienne; on doit donc adopter, pour valeur de cet angle hmite, la minute d'arc, à peu près égale numériquement à la fraction j^. » On dira donc que la profondeur de champ d'un objectif sera limitée par les distances entre lesquelles, pour un tirage donné, la plaque photo- graphique conservera distinctes les images de deux points dont l'écart angu- laire est de -j^. De même, la profondeur de foyer, lorsque la surface sen- sible a été mise au point sur un objet déterminé, sera constituée par l'écart SÉANCE DU 19 SEPTEMBRE igo/j. 5oi possible sur le tirage en conservant distinctes les images de deux points séparés par une distance angulaire de j^- » Convenant de compter les distances en prenant la longueur focale pour unité, on peut alors exprimer, par des formules générales indépendantes de la longueur focale, la profondeur de foyer et la profondeur de champ. Désignant parDla distance de l'objet dont la mise au point est exacte sur la plaque sensible, par — l'ouverture de l'objectif, par ±'f la profondeur de foyer, et par D zjz 0 les limites correspondantes de la profon- deur de champ, on a, avec une exactitude suffisante, D 3 000 V D et (t)-iy- (D + 3) = o 000 / » Par exemple, la distance hyperfocale ( D infini) a pour valeur 3 000 limite (D — 0) n — »^ comptée en prenant la longueur focale pour unité; elle sera exprimée en mètres par —, si /désigne la longueur focale exprimée en mètres. » Nous ajouterons aussi les remarques suivantes, intéressantes en tout cas, au point de vue de la définition angulaire des images photographiques. » Les phénomènes de diH'raction ne permettent pas d'obtenir une défi- nition optique égale à la minute d'arc, si l'ouverture objective a moins de 2"™ de diamètre ; l'emploi dès plus petites ouvertures des objectifs pho- tographiques, ^environ, est donc incompatible avec la définition angulaire proposée, pour les objecUfs dont la longueur focale n'atteint pas 120""". » De plus, l'examen des images obtenues sur les plaques au gélatino- bromure a montré qu'on obtient difficilement des images linéaires dont l'épaisseur soit inférieure à ^ de millimètre; de cette limite imposée par le mode d'action même de la lumière sur la couche sensible, il résulte que la définition angulaire de la minute d'arc ne peut être effectivement donnée que par les objectifs dont la longueur focale atteint au moins ^^ = 75°"". Les objectifs de longueur focale très courte ne peuvent donc pas, dans l'usage courant, reproduire /o«// ce que l'on voit. » 5o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la composition chimique et la formule de l'adré- naline. Note (le M. Gabriel Bertrand, présentée par M. Maquenne. « En raison de l'importance prise au cours tle ces dernières années, tant au point de vue physiologique qu'au point de vue thérapeutique, par la substance active des glandes surrénales désignée communément sous le nom iVadrénaline (') on s'est efforcé d'élucider la composition, les pro- priétés etjusqu'à la constitution chimique de cette substance remarquable. » Malgré toutes les recherches, la formule brute de l'adrénaline n'est cependant pas encore établie avec certitude. » Sans tenir compte des résultats obtenus à l'origine avec des produits amor|)hes par von Fûrth et par Abel, on est en présence, aujourd'hui, de trois formules principales: celle de Takamine C'H'^NO' (-), celle d'Al- drich CH'^NO' (') et, enfin, C'"H*'NO',^H=0 (*), la dernière proposée par Abel et maintenue par cet auteur malgré les analyses de divers chi- mistes (*). » Ces trois formules correspondent aux compositions centésimales sui- vantes : Takamine. Aidrich. Abel. Carbone 60,91 39,01 58,82 Hydrogène 7,61 7, 10 6,86 Azote 7iio 7,64 6,86 » Elles s'accordent assez mal, le plus souvent, avec les données numé- riques expérimentales qui ont été publiées. » Si l'on cherche d'où proviennent ces divergences, on les trouve, en dehors des écarts possibles dus aux méthodes analytiques, tout d'abord datis la difficulté de prépa?er convenablement des quantités notables d'adrénaline; cette substance n'existe dans les glandes surrénales qu'eu (') Et quelquefois sous celui A^épinéphrine ou de siiprarénine. (-) American Journ. of Pharrn., l. LXXIII, 1901, p. 023. (^) American Journ. of Physiol., t. V, 1901, p. l\^'j. (*) Derlch. chem. Ges., l. XXXVI, igoS, p. 1889 et t. XXXVII, 1904, p. 368. (=>) VON FuRTH, Monalsh. f. Chem., t. XXIV, 1908, p. 261. — Jowet, Journ. chem Soc, t. LXXXV, 1904, p. 192. — Pauly, Berlcht. chem. Ges., l. XXXVI, 1908, p. 2944 et t. XXXVII, 1904, p. i388. — Abdekhalden et Bergell, /6., t. XXXVII, 1904, p. 2022. SÉANCE DU 19 SEPTEMBRE 1904. 5o3 très petite proportion ; de plus, elle s'altère, surtout au contact de l'oxygène, avec vine grande rapidité. » On est parvenu, il est vrai, dans les dernières expériences, à obtenir un produit blanc et tont à fait débarrassé du phosphate ammoniaco-magné- sien qui, passé d'abord inaperçu, a dû fausser bien des analyses; mais on n'a pas donné jusqu'ici la preuve de la pureté du produit soumis à la combustion. On s'est contenté, en général, de redissoudre et de repréci- piter en masse l'a irénaline que l'on voulait purifier, souvent en faisant varier les acides et les bases, mais sans établir si l'on avait affaire à une substance unique ou, au contraire, à quelque mélange de substances voisines. C'est pour cela que les recherches les plus consciencieuses n'ont point encore apporté le résultat définitif. » J'ai repris en conséquence l'étude systématique de l'adrénaline. Ce sujet m'intéressait d'autant plus que l'adrénaline est, en fait, la seule sub- stance connue d'origine animale qui soit oxydable par la laccase ('). » J'ai cherché d'abord un procédé de préparation qui donnât un produit aussi pur que possible; puis, au lieu de soumettre directement ce produit, suoposé pur, à l'analyse élémentaire, je l'ai divisé, par deux séries de pré- cipitations fractionnées, en petites portions correspondant chacune à en- viron un cinquantième ou un soixantième de la masse initiale. C'est seulement en comparant les analyses des diverses portions qu'il a été possible de s'assurer de la pureté du produit examiné et de conclure, du même coup, avec certitude, à la formule brute de l'adrénaline. )i Les glandes dont je nie suis servi sont celles du cheval. On les enlève aussitôt après l'abatage, on les débarrasse de la graisse qui peut y adhérer, puis on les passe rapidement au hache-viande. On introduit alors ùoos de la bouillie obtenue dans un flacon de 2' à large ouverture; on ajoute 5s d'acide oxalique en poudre fine, puis, peu à peu et en agitant, assez d'alcool à q5" pour remplir le flacon. On bouciie bien et, après 2 jours de iiiacéralion, on sépare le liquide à la presse. » Le liquide est filtré et concentré dans le vide, pour chasser tout l'alcool : il se sépare une grande quantité de lécithine. On ajoute de l'éther de pétrole, on agite doucement, puis on laisse reposer. La couche inférieure est décantée, précipitée exac- tement par l'acétate neutre de plomb et centrifugée. » On obtient ainsi une solution limpide, faiblement colorée en jaune, que l'on concentre dans le vide et que l'on additionne dun petit excès d'ammoniaque : l'adré- naline se précipite aussitôt à l'état cristallisé. On la recueille à la trompe, on la lave à l'eau distillée, puis, afin de la purifier, on la redissoul dans l'acide sulfurique (') Gab. Bektraxd, Complets rendus, t. GXXXVIII, igo^, p. 649- 5o/i ACADÉMIE DES SCIENCES. à lo pour loo. On ajoute à la solution un volume d'alcool et, après quelques instants de repos, on sépare un peu de sulfate de plomb et de matières organiques insolubles. L'adrénaline est à nouveau précipitée par l'aniuioniaque, lavée à l'eau, à l'alcool, et desséchée dans le vide. » Les rendements diffèrent à peine de ceux qui ont été fournis, à l'aide d'autres méthodes, par les glandes surrénales de bœuf. 118'''' d'organes frais, provenant de près de 4000 chevaux, m'ont donné environ 125^ d'adrénaline cristallisée, aussi pure que possible. » Le fractionnement a été ell'ectué, en deux séries de précipitations, sur iio? du précieux alcaloïde. On a dissous cette quantité dans 600''"' d'acide sulfurique normal, puis ajouté, en sept fois, une quantité d'ammoniaque suffisante pour précipiter le corps dissous. Chacune des sept portions a été recueillie à la trompe, lavée à fond à l'eau distillée et à l'alcool, puis séchée dans le vide. On a fractionné à son tour, de la même manière, chacune des portions obtenues, afin d'augmenter les différences qui auraient pu exister entre les produits de tête et les produits de queue, dans le cas d'un mélange, et l'on a analysé séparément ces nouvelles fractions. On a obtenu les chiflres suivants : Deuxième fraction de la portion i . . . Dernière (8") >i » i . . . Dernière (6'') » » 6. . . , Dernière (9') » » 7.... » Ces résultats concordants montrent d'abord que l'adrénaline extraite des glandes surrénales de cheval est une substance unique et non pas un mélange, ensuite que la formule proposée par AIdrich pour en représenter la composition chimique reste seule admissible. » Le poids moléculaire trouvé par la cryoscopie de l'adrénaline en solu- tion acétique (174» 3 au lieu de i83) correspond bien, d'adleurs, à la for- mule C»H"NO\ » C'est un point qu'il était nécessaire de fixer avant de pénétrer plus avant dans l'étude de l'adrénaline. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nomenclalure des rosanilines . Note de M. Jules Schihidu.v. » Pour les rosanilines il manquait jusqu'à présent une nomenclature précise et M. Baeyer, après avoir trouvé les vraies bases colorées, vient de Carbone. Hydrogène. Azote, 58,53 7>27 7>74 53,78 7,25 7,66 58,83 7>i9 7,68 58,72 7,3o 7>69 SÉANCE DU If) SEPTEMBRE 1904. 5o5 créer une nomenclature scientifique ('). Choisissant comme point de dé- part le terme fachsonimine pour la base anhydre de l'aminotriphénylcar- binol, ce système arrive pour les vraies matières colorantes telles que le chlorhydrate de rosaniline au terme un peu plus compliqué : Chlorure de diaminométhYlfuchsonimoniurn. Quoique celte nomenclature nouvelle doive rendre certainement des services, on ne peut guère admettre qu'elle rem- placera les noms historiques. A côté du nom chlorure de diaminométhyl- fuchsonimonium, on emploiera sûrement encore le terme historique de chlorhydrate de rosaniline. 1) Bien qu'inexacts, il faut admettre que les noms anciens existeront encore à côté des autres et, au lieu de les remplacer, on peut conserver le terme rosaniline, introduit par A.-W. Hofmann, en apportant quelques modifications qui rendent l'ancienne nomenclature parfaitement exacte. » Comme hase de nomenclature soit la pararosaniline. Je me permets de sup- primer la syllabe para «;iiAPIIlQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 39 août igo^- Tablas de multiplicar que dan los produclos de los numéros de i y 2 cifras por todos los comprcndidos entre i y loooo / reduccn citakjuier olra muUiplicacion à una sencilUslma adicion, asi coino Las dU'isiones a sustracciones. Hay ademds Diras tablas que dan los cuadrados de todos los numéros nienores que 100007 'o-* cubos de los numéros inferiores a 1000, por J. de Menuizàbal y Tamborrel. Mexico, Mariano Nava, igoS; i fasc. in-4». (Présenté par M. Bigourdan.) Sopra l'esperienza del Neugschwender, Osservazioni ed esperienze del Prof. Cesare Fornari. Pise, Pieraccini, 1904; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Memoirs and proceedings oj ihe Manchester Ut terary and philosopldcal Society ; vol. XLVIII, part 111, igoS-igo/l. Manchester, 1904; i vol. in-S". Éphéméridcs sismiques et volcaniques, par F. de Montessus de Hai.i.ore, n"^ l'i, 15, janvier-février igo^- Bruxelles; 2 fasc. in-8°. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, année 1904, n" 1; avec I planche. Moscou; i fasc. in-8°. Bulletin de la Société ouralienne d'amateurs des Sciences naturelles, t. XXIV; avec 6 planches de tracés et 26 carlogrammes. Ekaterinbourg, igoS; i vol. in-S". Materialien zur Géologie Russlands, herausgegeb. v. der kaiserliclien mineralo- gischen Gesellschaft ; Bd. XXT, Lief. % mil 10 Tafelii. Saint-Pétersbourg, igo^; i fasc. in-8°. Verhandlungen der russisch-kaiserlichen mineralogischen Gesellschaft zu Sankt- Petersburg; zweile Série, Bd. XLI, Lief. 1, 1904. Saint-Pétersbourg; i fasc. in-8". Ergebnisse der meteorulogischen Beobachtungen an den Landesstationen in Bosnien-Herzegovina im Jahre igoo, herausgegeb. v. der bosnisch-herzegovinischen Landesregierung. \ieniie, igoS; i fasc. in-4''. Meteorological Office. Climatological obsen-ations al colonial and foreign sta- tions. 1. Tropical Africa, 1900-1902, wilh summaries for préviens years and fron- tispice map. Tables prepared by E.-G. Ravenstein; pub. by the authority of the Meteorological CouQcil. Londres, 1904; 1 fasc. in-4°. The Brooklyn Edison : Coney Island, 1904, pub. by the Edison electric illumi- nating Company of Brooklyn; vol. III, n" 10. Brooklyn, igo^; i fasc. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 5 septembre igo4- Phytosophicarum labularum ex fronlispiciis Naturalis Theatri Principis Frede- rici Cesii desumpla prima pars. (Nouvelle édition publiée sous les auspices de l'Aca- démie royale des Lincei, en l'honneur du troisième centenaire de sa fondation, par R.PiROTTA.) Rome, 1904; I fasc. in-8°. ./ SÉANCE DU 19 SEPTEMBRE 1904. 5ll Opère matematiche di Francesco Brioschi, pub. per cura del Comitato per le onoranze a Francesco Brioschi; t. III. Milan, 190 '1 ; i vol. iii-4°. The species of « Dalhergia » Soiuh-easlern A.sia, by D. Praix; wilh ninely-one Y^Ales. {A nnats oflke Royal botanic Garde n, Calculla; vol. X, part I.) CalcuUa, 1904; I vol. in-f". American hydroids: part II : The Serlularidœ, by Charles Cleveland Nutting; wilh forty-one plates. (Smillisonian Institution national Muséum; spécial Bulletin.) Washington, 1904; i vol. in-f°. List of nipinbers of the Brilish astronomical Asxociatio/i, seplember 1904. Londres; I fasc. in-8". A spectrophotomelric sludy of the luminous radiation from llie Nernst lamp glower under varying currenl density, by Leon-W. Hartman. F^hiladelphie, igoS; I fasc. in-8". The thermo-eleclric behavioiir of nickel nitrate, by Wm Me Clelian. Philadel- phie, 1908; I fasc. in-8°. Détermination and séparations of gold in the electrolytic way, by Sarah Pleis Miller. Philadelphie, 1904; i fasc. in-8°. The use of a rotating anode in electrolytic estimation of zinc and of nilric acide, by Leslie Howard Ingram. Philadelphie, 1904; i fasc. in-S". Electrolytic séparations possible tvith a rotating anode, by Donald-S. Ashbrook. Philadelphie, 1904; i fasc. in-S". Observations on the metaltic acids. by Roy Dtkes Hall. Philadelphie, 1904; I fasc. in-S". Derivatii'es of complex inorganic acids, by Howard-W. Brubaker. Easton, Pa., 1904; I fasc. in-8''. A method of pétrographie analysis based iipnn chroniatic interférence wilh thin sections of donbly-refracling crystals in parallel polarized light, by Homer Munro Derr. Philadelphie, 1908; i fasc. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du 12 septembre 1904. Comptes rendus hebdomadaires des Séances de l' Académie des Sciences, par MM. les Secrétaires perpétuels; t. CXXXVII, 2" semestre 1908. Paris. Gauthier- Villars ; i vol. in-4°. Statistique des grèves et des recours à La conciliation et à l'arbitrage survenus pendant l'année 1900, publiée par le Ministère du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes. Paris, Imprimerie nationale, 1904; i vol. in-8°. Annales des Ponts et Chaussées; 8= série, t. XIV. 1904, 2^ trimestre, i''"' et 2= parties. Paris, E. Bernard; i vol. et i fasc. in-8°. Mémoires de l' Académie de Stanislas, 1903-1904, 6= série, t. I. Nancy, Berger- Levrault el C"; i vol. in-8". Bulletin de la Société philomathiquc de Paris: 9" série, t. VI, n°^ 1 et 2. Paris, 1904; I fasc. in-8°. 312 ACADEMIE DES SCIENCES. Astronomical and magnetical and meleorological observalio/is niadc at tlie royal Obseri'alory Greemvich, in the year 1901. Edimbourg, igoS; i vol. in-4°. Results of the photo-lieliographic obser^'alions mode at the royal Obseri.alory Greemvich, in the year 1901. Edimbourg, 1902; i fasc.in-4''. Astrographic catalogue 1900. Greemvich section. Vol. I. Measures of rectangiilar co-ordinates and diametcrs of star images, dec. -t- 64° to -+- 72°. Edimbourg, 1904 ; I vol. in-^". Annals of the Cape Obser^^atory. Vol. IX. Revision of the Cape photographie Durchmusterung, parts I-III. Edimbourg, igoS; 1 vol. in-4°. llourly readings obtained froni the self-recording instruments al four ohservalo- ries under the meleorological council 1900; ihirty-second year, new séries, vol. I. Londres, 1904; i vol. in*4°- Radio-activity, by J.-C. Sullivan. (E\tr. de V Illinois médical Journal, 1904-) I fasc. in-S". Kwadralura kola, napisal Feliks Wisniewski. Varsovie, 1904; i fasc. in-8°. Annual report of the boardof scientific advice for India, for the year 1902-1903. Calcutta, 1904; I fasc. in-4°. Actes de la Société scientifique du Chili: t. XII, 1902, 4* et .5* livraisons; t. XIII, 1908, 2° et 3° livraisons. Santiago, 1908; 4 fasc. iii-8°. Republica de Chile : Anales de la Universidad: t. GXIV-CXV, niarzo i april de 1904. Santiago, 1904; i fasc. in-S°. L'Univïrsité d'Helsincfors adresse une collection de Thèses relatives aux Sciences mathématiques et plivsiques. Ilelsingfors, 1903-1904; i5 fasc. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. .epuis .835 les COMPTES RENDUS hebdo,naclaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4" Deux >::. i: I-^Tvl:; ' ^ ^ ^'" '" "'''"^' ' "'^^ "^ "'" "'^''^'^'-^^^ '^^ "«'"^ <^'^"'^"-' ^----^ «^aque vom.;. L-abonnemont est annuel Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 tr. — Départements: 40 fr. — Union noslale: 44 fr. On souscrit dans les départements, oliez Messieurs ; W Ferra n frères. Chaix. îr j Jourdan, (Ru IV. ens Courtin-Hecquel. . Geiut;iiti et Grassia. f Gaslincau. mne Jérôme. nçon Régnier. ( Ferel. ieaux Laun-ns. ' Muller (G.) ■ges Renaud. / DL'irien. , ' F. Kubert. I Oblin. I Uzcl frères. Jouan. nbéry Perrin. Lorient. , I Henrv. bourg ■' . ( Marguerie. nont-Ferr oble ochelle . ivre . Juliut. Bouy. Nourry. Ratel. Rey. \ Lauverjat. I Dcgez. \ Drevet. ( G ra lier et G" Foucher. Bourdigoon. Dornbre. Thorcz. Qiiarré. chez Messieurs : 1 Ba imal. ■ I m°" Texier. Bel noux et Cumin. ^ Georg. Lyon , Effdntin. ) Savy. f Vitte. Marseille Ruai. \ Valat. Montpellier | Cou (et et fils. i.oulins Maitial Place. (Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. iGuist'hau. Veloppé. Barma. On souscrit à l'étranger, IV an tes . Nice Amsterdan Appy. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. Bennes Plihon et Hervé. Hocliefort Girard ( M"" ). Poitiers. Rouen . S'-Étie Toulon . . . Toulouse . Langb'is. Le.stringant. S'-Étienne Chevalier. Ponleil-Burles. Ituuiébe. \ Gimct. ( Privât. iBoissclier. Péricat. Sup|>Iiseon. Valenciennes .... ) ^i"''- / Lemaitre. cliez Messieurs : Feikema Caarel- ' sen et G''. Atlièiies Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et G'". Dames. ^*'''''" Friediander et fils. Mayer el Muller. Berne Schmiri Fraucke. Bologne Zanichelli. j Lamertin. Bruxelles M.nyolcz et Audiarte. ' Lebègue et Cl". Sotchck et G°. Bucliarest Alculay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C". Cliristiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Ilosle. Cènes Beuf. I Gheibuliez. Genève j Georg. ' Stapelmohr. I.a Haye Belinfante frères. Benda. Pavot et G'V Banli. Brockhaus. Leipzig (' Kœbler. / Lorentz. ' Twietnieyer. Dcsoer. * Gnusé. Milan . Naples Lausanne . chez Messieurs: iOulau. Hachette et G'«. Nntt. Luxembourg .... V. Bilck. ' Ruiz et G'*. Madrid I Rome y Fusse]. Capdeville. F. Fé. Bocca frères. Hoepli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. Dyrsen et Pfeiffer. New- York Stechert. Lemcke et Biiet-liner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'». Palernie Reber. Porto Magalhaès et Mooiz Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garn er. ! Bocca frères. Loescber et G". Botterdani Kranicrs et fils. Stockholm Nordiska Boghandol ( Zinserling. S'-/'étersbourg .. ^Yolff. Bocca frères. Brero. Clausen. f Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebothner et VVoUr. Vérone Drucker. i Fiick. ) GerobI etC". Zurich Meyer et Zellcr. Turin . Vienne ÎABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" l'i 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume iii-4''; i853. Prix 25 fr. Tomes 32à61. —( i" Janvier i85i à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4''; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre iS8o.)Volume in-4°; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121, — (i" Janvier 1881 à 3i Décombru iSgS.) Volume in-4''; 1900. Prix 25 l'r. ' UPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : îiel.^ Mémoire surquelquespoints de la Physiologiedes Algues, par M.M. A. ijEiiBEset A.-J.-J.Solier. - Mèinoiresur le Galcul des Pertu bâtions qu'éprouvent ■ iii'tes, par M. Hanskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phéaomcno digestifs, particulirrenicnl dans la digestion des il es grasses, par M. Glaude Bernard. Volume in-4», avec 32 planches; iSjii , 25 fr. r le IL — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — E-^ai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences u • roncours de i85.3 et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudirr les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains 'i lii'iitaires, suivant I ordre deleur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechcrcberla "•ire lies rapports qui existent entre l'état actuel du règne organiqueetsesétats antérieurs .., parM. le Professeur Bro.nn. In-',", avec 7 planches ; iSHi .. . 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, el les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. r 12. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 19 septembre 1904.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. MM. R. LÉPINE et BouLUD. — Sur la produc- tion de sucre dans le rein, chez le chien phloridziné . Pages. •• 497 CORRESPONDANCE . M. José Comas Sola annonce que l'Académie royale des Sciences et Arts de Barcelone vient d'inaugurer un Obsei-vatoire astro- nomique 5oo M. J. Thovert. — Sur la profondeur de champ et de foyer des objectifs photogra- phiques 5oo M. Gabriel Bertrand. — Sur la composi- tion chimique et la formule de l'adréna- line 502 Bulletin bibliographiquk 5io M. Jules Sohmidlin. — N'omenclature des rosanilines 3o4 M.Jules Sohmidlin. — Tetra oxjxyclohexane- rosaniline, nouvelle catégorie de dérivés incolores 5o6 M. \\'iluelm Biltz et M"« Z. Gatin- Gruzewska. — Observations ultramicros- copiques sur des solutions de gl3Cogène pur .507 PARIS. — IMPRIMERIE G AUTHI E R - V ILL A R S. Quai des Grands-Augustins. 55. L€ Gérant .' GADTHlBR-'VlLbAns. ^Û^H 1904 SECOND SEMIÙSTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME ex XXIX. NM3 (26 Septembre 1904). ^PARIS. GAUTHIER-VILLARS, IMi'KIMEUR-LIBKAlRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANGBS DE L'AGADÉ.VIIE DES SCIENCES, Quai des Grands-A'i "stins, 55. ilfUi RÈGLEMENT REL4TIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin i8')2 et 2.] mai 187,5 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie %ç. composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article I"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associéétranger de r7\cadémie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les ,5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, vils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- meltre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de In^e, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aie tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au^nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; \\ n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Rèo-lement. détrse^r'irsLtSr '''f"f "".'f f '^'''''"' ^^^^ P'""'"'"'' ^^"""^ mm^^re, par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les aeposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la préssatation sera remise à la séance suivante. I •' u4 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 26 SEPTEMBRE 1904. PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRRSPONDA.NTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur une cause de variabilité des erreurs de division, dans certains cercles gradués. Note de M. G. Bigourdan. « Dans les instruments de précision, la division des cercles est ordinai- rement faite sur argent : ce métal se laisse couper nettement par le tracelet de la machine à diviser, et donne ainsi des traits assez inaltérables, suscep- tibles d'être pointés avec exactitude. » En raison du prix élevé de ce métal, le cercle ne peut être fait tout entier en argent; aussi on emploie un autre métal plus économique, ser- vant de support, et dans lequel on incruste une mince lame d'argent, sur laquelle est ensuite tracée la division. » Comme métal support on a employé d'abord le laiton ou le bronze; et c'est ce qu'on fait encore aujourd'hui pour les cercles de petites dimen- sions; mais c'est la fonte de fer qu'on emploie souvent, depuis un demi- siècle, pour les grands instruments astronomiques, malgré le peu d'homo- généité de ce corps. » Les cercles divisés ont tous des erreurs de division, que l'on détermine d'ailleurs avec soin dans les instruments d'observatoire; d'ordinaire on multiplie les opérations de manière que, d'après l'accord des résultats, l'erreur de chaque trait soit connue au moins à ± o",i près; et l'on sup- pose que dans la suite les erreurs restent invariablement les mêmes. » Si cependant, après un intervalle île cpielques années, on détermine à nouveau les erreurs des mêmes traits, on trouve alors des résultats qui G R., 1904, 2» Semestre. (T. C\XX1V, N' 13.) 68 5l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. parfois diffèrent des "premiers de quantités relativement grandes; autre- ment dit, l'hypothèse faite, de la permanence des erreurs de division, n'est pas vérifiée par l'expérience. Et je me propose de montrer que celte varia- bihté des erreurs de division s'explique simplement par l'influence des variations de température, même indépendamment de la non homogénéité du support. » Considérons donc un cercle formé par une solide ossature de fonte de fer, à la périphérie de laquelle on a incrusté un ruban d'argent : ce ruban, malléable et mince, est évidemment obligé d'obéir aux dilatations que subit la fonte quand la température varie. » Les dilatations de la fonte et de l'argent, exprimées en microns, sont respectivement de 20^^ et de i ii^ par mètre et par degré centigrade, soit une différence de g^. Quant à l'intervalle des températures extrêmes de l'année, dans nos climats, il dépasse généralement 4o°. Dans un cercle de grandeur moyenne, de i" de diamètre par exemple, la différence de dilatation du ruban d'argent, par rapport à la fonte, atteint donc, dans le courant d'une année, la valeur de g^x 3,i4i5 x 4o ou i'""",i3: tel est l'allongement forcé que subit l'argent quand on passe de l'été à l'hiver, et la contraction forcée de même valeur qui correspond au passage de l'hiver à l'été. » Pour avoir des erreurs de division bien permanentes il faudrait que, sous l'influence de ces déformations, chaque point du ruban d'argent se déplaçât uniquement suivant le rayon qui lui correspond; or, celle condi- tion géométrique ne peut évidemment être remplie qu'exceptionnellement, parce que les matières qui réagissent l'une sur l'autre ne sont pas parfaite- ment homogènes, et parce que la fixation du ruban d'argent dans la fonte ne peut être réalisée partout de la même manière. » Dans le cercle considéré, de i"" de diamètre, l'angle de i" correspond à un arc de :ii^,43 de long : au degré supposé d'approximation (±o",i) les erreurs de division ne resteraient donc invariables que si les déplacements latéraux élaienl inférieurs à o'^,24, quantité qui égale sensiblement g^du changement total de longueur. » Avec le laiton ou le bronze, comme métal support, ces difficultés sont presque entièrement supprimées, parce que la dilatation de ces alliages est à peine inférieure à celle de l'argent. » On doit donc rejeter l'emploi de la fonte de fer comme support, dans les cercles divisés, et lui préférer le laiton ou le bronze. Mais il vaudrait mieux encore faire des cercles en un seul métal, qui d'ailleurs devrait être SÉANCE DU 26 SEPTEMBRE 1904. 5l5 peu coûteux, peu altérable, susceptible de poli, et se laisser couper sans arrachement par le tracelet de la machine à diviser : le nickel et certains aciers-nickel paraissent remplir toutes ces conditions ('). » CORRESPOND AI\ CE . ASTRONOMIE. — Les Perséides en 1904. Note de M. Lucien Libert, présentée par M. Deslandres. « J'ai observé les Perséides cette année au Havre un peu après l'époque fixée pour le maximum par les annuaires, c'est-à-dire du 1 1 au 20 août. » Le temps a été excessivement favorable, sauf le \l\ et le 17 août, où le ciel était entièrement couvert. » J'ai limité mes observations à une petite zone de la sphère céleste, toujours la même. Cette zone avait pour centre les amas de Persée et pour rayon la distance de ces amas à la Polaire. » J'ai étudié, 1 5 jours avant le début des observations, cette zone du ciel, de façon à pouvoir reporter sans hésitation sur la carte les trajectoires des météores, et j'ai négligé systématiquement toute trajectoire dont je n'étais point sûr de pouvoir repérer sans erreur les points d'apparition et de disparition. » Je n'ai fait des observations que d'une durée de 2 heures, par crainte d'erreurs, consécutives à la fatigue visuelle. » J'ai aperçu 389 météores et j'ai enregistré 98 trajectoires. » Voici le Tableau récapitulatif des observations avec l'indication des radiants pour les météores dont les trajectoires ont été enregistrées : (') L'argent n'est d'ailleurs pas exempt de défauts pour la construction des cercles divisés, car il noircit assez rapidement, surtout dans les grandes villes, à cause des traces d'émanations sulfhydriques. Même en supposant que l'on prenne les plus grandes précautions, l'enlèvement de la matière noirâtre qui se produit ainsi doit changer l'aspect des traits et, par suite, modifier la manière dont on les pointe, ce qui revient à changer les erreurs de division. 5 1 6 ACADEMIE DES SCIENCES. Météores apcrrus de Dates. I I août 12 » i3 )) -4 )) i5 » i6 )) •7 )) i8 » '9 » 20 » Totaux Météores venant de Météores Radiants enregistrés. Persée. Pégase. Dragon. Girafe. Taureau, inconnus. i8 i3 3 » )) '7 ir )) I » 1 1 1 4 6 )) » » » » » 1.3 8 I 2 H i6 6 2 7 )> » » )> )) 7 » » I 4 5 » )) » 3 I 4 )) 2 » I » » , , 68 lOO := 339 93 ■ 4 » D'après la discussion des observations, je crois ponvoir tirer les con- clusions suivantes : » Un radiant prédomine: c'est le radiant de Persée. Il avait les positions suivantes : Positions. Dates. .\. D. 1 1 août 46 12 » 47 i3 )) 47 i5 » 53 16 » 5.i D. o -)-56 +57 +57 +59 +59 >! Les Perséides venaient par groupes de 3 ou 4 : elles étaient rapides. Après le 16 août, nous n'en avons pas aperçu une seule. Du reste, du 16 au 20 août, les météores étaient excessivement rares et, depuis 7 ans que j'ob- serve régulièrement les étoiles filantes, je n'ai jainais vu de nuits aussi pauvres en météores. » La nuit du i i au 12 août a été celle où j'ai vn le pins de Perséides; c'était ma première nuit d'observation et je ne peux dire si le maximum s'est produit avant cette date. Toujours est-il qu'il ne s'est pas produit dans la nuit du 12 au i3, comme on l'a nolé les années précédentes. SÉANCE DU 26 Sl-PTEMBRE 1904. ^in )) Un radiant très important est celui tle Pégase signalé par M. Chrétien {Bulletin delà Société astronomique de France, 1901, p. 467). Il avait pour position, le i3 juillet, A. D. : 357°, D. : + 18". » Deux autres radiants me semblent bien déterminés : » L'un, dans le Dragon, est très net avec des météores jaunes brillants, très rapides. Sa position est A. D. : 2/i5". D.: 4- 67°. » L'autre, dans la Girafe, à météores plus pâles et rougeàlres, a pour position : A. D. : 45°. D. : + 78°. » Il y a lieu enfin de soupçonner des radiants dans le Taureau, les Gé- meaux et la Lyre. » Par contre le radiant de Cassiopée, A. D. : 12", D. : + 55°, n'a pas fourni de météores. » J'ai noté enfin trois étoiles filantes du type signalé par MM. Roy et Péridier en France et Pacher en Angleterre, météores qui se dirigeaient vers le radiant 0 Persée au lieu d'en émaner et ressemblaient à des nuages électriques en mouvement. » MAGXÉTISME. — Sur l'énergie dissipée dans le fer par hystérésis aux fréquences élevées. Note de MM. Ch.-Eug. Guye et A. Schidlof. « Dans une précédente Note (') préscnlée par l'un de nous, en colla- boration avec M. B. Herzfeld, nous avions constaté que la puissance con- sommée dans le fer pouvait être représentée en fonction de la fréquence n par une équation de la forme y = A« -i- B/i* à la condition de n'employer que des fils de très petit diamètre. (') Comptes rendus, 20 avriljiQoS. 5i8 ACADEMIE DES SCIENCES. » En outre, ces expériences avaient montré qu'an fnr et à mesure que le diamètre est plus petit le coefficient B diminue, de sorte que pour des fils suffisamment fins (o"°,oo38) l'équation se réduit à une droite. » Les expériences définitives, dont nous communiquons aujourd'hui les résultats, ont été eiTectuées par la même méthode, à laquelle ont été apportés divers perfection- nements. En particulier, nous avons substitué au fil unique, tendu dans l'axe de chaque bobine, un faisceau de lo fils, de façon à augmenter un peu l'élévation de température due à l'hj'stérésis. » La sensibilité du galvanomètre a pu être diminuée, ce qui a rendu inutile toute correction relative à la variation de résistance du fil sous la seule influence de l'aimantation. » Résullats. — Le diamètre de chacun des fils composant le faisceau était de o'^'=,oo6o. Les expériences ont été effectuées sur trois champs dillerents et pour des fréquences variant entre 3oo et 1200 périodes. » Dans toutes ces expériences les courbes expérimentales se sont confondue! avec des droites dans la limite des erreurs de la méthode. Les Tableaux suivants montrent avec quelle approximation cette loi linéaire est vérifiée expérimentalement. » Dans ces Tableaux n représente la fréquence; S la déviation du galvanomètre; H le champ magnétisant efficace; £ l'écart sur la valeur moyenne. La sensibilité dans la dernière série était i ,28 fois plus grande que dans les précédentes. 1200 0,82451 -i-0,00182 1 100 o,32io5 — 0,00214 1008,3 0,82341. +0,00022 898,1 0,82080 — 0,00289 800 700 0,81875 0, 82045 —0, 00444 lu .r r „ H = o6,6 — 0,00278 [ 611,1 0,32488 -+-0,00169 5oo 0,82200 — 0,00119 4oo 0,82842 -t-O, 00023 3oo 0,82757 +o,oo438 H9'>7 0, 2.563 1 +0,00028 1108,3 0, 25649 +0,00046 1000 0, 25652 +0,00049 901 >7 0,25569 — 0,00084 793,3 704,2 0,25347 0,25858 T°'°'i' H=.i8,8_ +0,00255 ' 599 > 2 0, 25536 — 0,00067 5o3 , 3 o,2538i — 0,00222 402,8 0, 25883 +0,00280 3oi,4 0,25527 — 0,00076 SÉANCE DU 26 SEPTEMBRE 1904. 5l9 n. 1200 n 0,08775 H-o,ooo58 U02,5 0,08755 +o,ooo38 1016,7 o,o86i3 — o,ooio4 900 0,08708 — 0 , 00009 800 0,08996 -+-0,00279 700 0,08744 -1-0,00027 600 0,08780 4-o,oooi3 5oo 0,08756 -f-o,ooo4o 402 , I 0 , o863 1 — 0,00086 298,2 0 , 08459 —0,00257 H= 9,42 » L'écart moyen de chaque mesure sur la valeur moyenne est d'en- viron 0,8 pour 100. En outre, comme le montrent les Tableaux précédents, le nombre des écarts positifs est sensiblement égal à celui des écarts négatifs. u Ces expériences confirment, avec une approximation plus grande, les résultats précédemment obtenus ; l'énergie consommée par cycle est, dans ces limites de fréquence, indépendante de la vitesse avec laquelle le cycle d'aiman- tation est parcouru. « CHIMIE MINÉRALE. — Constitution et propriétés des aciers au tungstène. Note de M. Léo.v Gcillet, présentée par M. A. Ditte. « Nous avons étudié les aciers au tungstène en suivant les méthodes que nous avons employées dans nos recherches précédentes. « Aciers bruts de forge. — Leur micrograpliie est relativement simple; on peut, en eftet, les ramener à deux types très nets; les aciers perïitiques d'une part, les aciers à constituant spécial d'autre part; ce constituant apparaît en blanc dans l'attaque à l'acide picriqiie, en noir dans l'attaque au picrate de soude en solution sodique, ce qui le rapproche de la cémentite. D'autre part, on peut, par simple cémentation, trans- former un acier perlitique en acier à constituant spécial; celui-ci est donc un carbure. JVouh n'avons pas encore pu l'isoler. Plus il j a de carbone moins il faut de tungstène pour obtenir ce carbure. » Voici d'ailleurs la classification de ces aciers pour des teneurs d'environ 0,200 et 0,800 pour 100 de carbone : Aciers Classes. Microslruclures. à 0,200 pour 100 G. à o.Soo pour 100 G. I perlite de o à 10 pour 100 W de o à 5 pour 100 W 11 constituant spécial W> 10 pour 100 W > .5 pour 100 520 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Voici quelques-uns des résultats donnés par les essais mécaniques elleclués sur aciers normaux (') : Choc Dureté E ( kilogram- ( chiffre c. w. K. E. pour 101, . V mètres). de Brinell) 0,117 G , 4 1 2 4',' 3o, 1 '9 66,5 25 '7 0, 1 10 0,939 42,. 3i,6 18 63,9 29 97 0, 1 10 1,700 48,9 37,6 18 62 , 1 26 109 0, 126 4,965 63,2 33,9 i3,5 63,0 20 i53 0,173 I I , 890 86,6 79.' 5 47,7 6 223 0,201 14,270 77.2 54,6 10,5 '4,7 5 .67 0,219 24,35o 60,2 4i,4 4 7.5 6 i63 0,276 27,750 67,0 56,4 2,5 0 6 217 0,861 0,397 io3,2 56,4 6 17,6 1 241 0,802 0,901 io3,o 62,8 5,5 7,5 I 241 0,795 2,750 .24,3 75,3 5,5 17,6 I 302 0,828 4,676 126,5 85,8 5 16,3 5 302 o,8i5 9.99' i34,8 101,7 3,0 3 4 293 0,712 '4,739 129,9 67,8 2 3 5 35 1 0,743 20,270 I i3,o 94," 0,5 0 6 35i » On voit que pour les aciers peu carbures le tungstène commence par augmenter lentement la charge de rupture sans diminuer nettement les allongements et les strictions, la dureté et la fragilité n'augmentent pas; mais, lorsque le tungstène est en quantité suffisante pour qu'il se produise du carbure, on obtient une charge de rupture assez élevée, tnais qui décroît plutôt quand le tungstène augmente; leurs limites élastiques, leurs allon- gements et leurs strictions sont très faibles. Ces aciers donnent invaria- blement 5 à 6 kilogrammètres, leur dureté est moyenne. » Les mêmes remarques s'appliquent aux aciers de la deuxième série à environ 0,800 pour 100 C. 11 est à noter que les aciers à carbure donnent la même résistance au choc, quelle que soit leur teneur en carbone. » Influence des traitements. — Dans la trempe, les aciers perlitiques se conduisent comme les aciers au carbone ordinaires. Les aciers à carbure double donnent par trempe à 85o° de la martensite qui est extraordinairement fine; mais si la teneur en carbone et en tungstène est suffisamment élevée, le carbure subsiste partiellement. Plus la température de trempe est élevée, plus la vitesse de refroidissement est grande, moins il reste de ce constituant. Dans les aciers contenant plus de 20 pour 100 de tungstène, la trempe ne fait pas apparaître de martensite, du moins visible au micro- scope. Un point qui nous a paru très important est le suivant : les aciers à 0,800 pour 100 de carbone renfermant plus de 2 pour 100 de tungstène donnent de la martensite par (') Les aciers normaux sont des aciers portés à 900** et refroidis lentement. SÉANCE DU 26 SEPTEMBRE 1904. 521 trempe à l'air dès que la température est assez élevée. A 900° on obtient un peu de martensite et de grosses aiguilles très faciles à colorer, que nous avons déjà rencontrées dans cerlains aciers au nickel traités et que l'on doit, croyons-nous, rapprocher de la troostile. A 1000°, ce constituant diminue; à isoo°, on n'a que de la martensite très fine. » En somme, certains aciers an tiine^slène prennent la trempe à l'air. Ce fait n'avait été établi qne pour des aciers renfermant, otilrete tungstène ou le molybdène, du chrome ou du manganèse (aciers à coupe rapide, aciers infernaux, etc.). » Les essais mécaniques que nous avons effectués sur les aciers trempés montrent que les aciers perlitiques sont durcis par la trempe et cela d'autant plus qu'ils contiennent plus de tungstène; les aciers à carbure double ne sont durcis que s'ils renferment une quantité de carbone assez grande. Mais leur fragilité reste la même après trempe qu'avant. I,e recuit adoucit nettement tous les aciers au tungstène. » En résumé, les aciers au tungstène se divisent en deux groupes : » 1° Les aciers perlitiques, qui ont des propriétés analogues à celles des aciers au carbone, mais qui ont une charge de rupture d'autant plus élevée qu'ils renferment plus de tungstène; ils sont atteints par la trempe dans le même sens que les aciers au carbone, mais avec une plus grande intensité; » 2° Les aciers à carbure double, qui ont des propriétés à peu près indé- pendantes de la teneur en tungstène et dont la fragilité est constante quelle que soit leur teneur en carbone. » La trempe les transforme en aciers martensitiques, mais, si la teneur en tungstène est assez élevée, une partie du carbure ne reste pas dissoute. Certains de ces aciers prennent la trempe à l'air. » CHIMIE ORGANIQUE. — Carbinolsels et cyclohexanerosanilines ; phénomènes de décoloration. Note de M. Jcles Schmidiiv. « Ma dernière Note (") amène à la conclusion que la molécule des sels des rosanilines renferme quatre doubles liaisons aliphatiques. » Il en résulte que la formule de M. Rosenstiehl ne renfermant que des noyaux benzéniques et, par suite, seulement des doubles liaisons aroma- (') Comptes rendus, t. CXXXIX, 1904, p. ôo6. C. R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N» 13.) (^9 322 ACADEMIE DES SCIENCES. tiques, n'entre plus en question. Quant à la formule quinonique de MM. Fischer et Nietzki, elle a pu prévoir l'existence de ces cvclohexane- rosanilines et si cette formule n'existait pas encore il aurait fallu la créer maintenant. M L'expérience importante qui permet, en chauffant, de transformer les corps blancs en sels noirs par perte de /i""' d'eau est une preuve directe pour la constitution quinonique. De même, il semble inutile d'insister da- vantage sur les relations étroites entre la couleur et les doubles liaisons en vue de cette expérience : Composé noir. AzH-Cl Composé blanc HAzH^Cl 1 H — \ OH / W H -H H — OH OH / OH \ -H 1 ClH'AzeH'-C-C^H'AzH'Cl. 1 1 H -4H^o: /\ \/ II ClH'AzC^H'-C-CH^AzH'CI. Triclilorlivili-ate de rosaniiine. Trichlorliydrate de tétraoxycyclohexane- rosaniline. » Ensuite, j'ai étudié le phénomène de décoloration qu'éprouvent les fuchsines avec un excès d'acide minéral. M. Olto Fischer (') le reg;arde comme un phénomène des ions, tandis que d'autres savants admettent la formation du carbinolsel hydraté et incolore. C'est une hvpolhèse énoncée, il y a déjà longtemps, par Lothar Mever (-) et elle m'a servi pour l'expli- cation (les phénomènes curieux que j'ai décrits, il y a un an ('). » La dissolution du trichlorliydrate de rosaniiine dans les acides minéraux, qui est d'abord rouge, donne un phénornène secondaire durant 8 minutes, qui décolore le liquide et dégage de la chaleur : environ 5'^'''. On observe une réaction analogue, mais en sens inverse, en dissolvant le rosanilinecarbinol dans l'acide acétique; le liquide incolore se colore durant 8 minutes et absorbe de la chaleur : aussi 5"^"' environ. (') Zeilschr. fiir Farben- u. Textilchemie, 1902, p. 1281. {'-) Berichte clie/n. Ges., t. XXVIil, 1893, p. 519; Zeitscitr. fiir physik. Chem., t. XI, 1893, p. 227. (3) Comptes rendus, t. CXXXVII, igoS, p. 33 1. SÉANCE DU 26 SEPTEMBRE 1904. 523 » L'analogie complète des deux phénomènes prouve que les composés incolores sont dans les deux cas identiques et j'ai admis que ce soient les carbinolsels (HClAzH^C''H'')'COH. M Mais, de l'étude de ces carbinolsels, il résulte que ce sont des corps très instables, surtout en présence d'eau. Celui de la rosatritoluidine n'existe pas et le premier représentant, découvert par M. Hantzsch (' ), le tribromhydrate du violetcarbinol, se dissocie lentement au vide. Le seul carbinolsel qui m'a donné des analyses exactes était le trichlorhydrate de l'hexaméthylrosanilinecarbinol, mais il renferme déjà du sel anhvdre, ce qui lui rend une teinte bleue. Ces carbinolsels sont remarquables par les propriétés hygrométriques. Dès qu'on les expose à l'air, ils se transforment en une masse noire fondue qui, sur un buvard, s'est transformée, après 2 jours, en une poudre blanche : le tribromhydrate de létrnoxvcvclo- hexane-hexaméthylrosaniline. » Ceci explique peut-être une contradiction dans laquelle je me trouve avec M. Hantzsch, qui indiquait que les carbinolsels se dissolvent à froid presque incolores dans l'eau; la couleur apparaît quand on échauffe. Ce carbinolsel a dû probablement renfermer des dérivés incolores du cyclo- hexane qui se sont formés à l'air. Les carbinolsels bleuâtres, maintenus à l'abri de toute humidité, donnent, au contact de l'eau glacée immédiatement la couleur dans l'intensité définitive. » Par suite de cette instabilité des carbinolsels, dont l'existence dans les dissolutions incolores des fuchsines est à redouter, il m'est venu l'idée que ce soient peut-être les cyclohexanesels nouveaux. » Pour une expérience décisive il a fallu recourir à la Thermochimie. Le trichlorhydrate anhydre et noir donne, comme la fuchsine, dans l'acide minéral étendu (HCl + looH^O), un phénomène secondaire qui décolore le liquide et dégage environ 5^"'. » Par suite, ce produit incolore existant dans cette solution doit, dissous dans le môme liquide, dégager S*^'' de moins. » L'expérience démontre que le carbinoltrichlorhydrate dégage, au con- traire, 5^"' de plus, taudis que ie cyclohexanesel dégage 5^'^^ de moins et donne tout de suite une solution incolore saus aucun phénomène secondaire. » Première conclusion. — Les fuc/tsines forment, dans un excès d'acide minéral, des solutions incolores en fixant 4™°' d'eau, le noyau quinonique (1) Bericlile der deut. cliein. Ges., t. XXXIII, 1900, 'p. 7.52. 524 ACADÉMIE DES SCIENCES. se transforme en noyau de V hexahydrohenzine et forme le trichlorhydrate de tétraoxycyclohexanerosanUine. » Mais, lorsque ce composé est reconnu le même que celui qui existe comme intermédiaire clans l'action de peu d'acide sur les rosanilinecar- binols, il en résulte ceci : » Deuxième conclusion. — Dans la neutralisation des rosanilinecarbinols par un acide, le noyau henzènique passe toujours par le noyau de l' hexahydro- benzine comme intermédiaire, afin d'établir le noyau quinonique comme terme final. » M. Alfred Roiili\g adresse une Note sur « Un moyen de combattre le phylloxéra ». (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) La séance est levée à 3''3o™. M. B. On souscrit à Paris, chez GATJTHIER-VILLARS, Quai dos Grands-Auguslins, n° 55. Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux vohimcs in-4". Dclix \ibIos, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabùliciue des noms d'Auteurs, tcrininont chnque volume. L'abonnement est annuel H part du i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements ; 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, \ngeis . chez Messieurs : \gen Ferran frères. I Chaix. Uger ! Jourdan, ( Ruff. \miens Courlin-Hecquet. Gei'Diaia et GrassÎD. Gastineau. 'ayonne Jérôme. 'esançon Régnier. I Feret. '■ordeaux 1 Laurcns. ( MuUer (G.) Bourges Renaud. / Derriep. F. Robert. Oblin. \ Uzel frères. aen Jouan. hanibéry Perrin. ( Henry. ( Margucrie. ) Juliot. \ Bouy. Nourry. 'rest . herbourg lermont-Ferr . . ( , H. ijon. >ouai . Rate). Rey. Lauverjat. Degez. Drevet. Gralier et C*. îrenoble .a Bochelle Fouclier. ,e Havre aie Bourdigoon. Dombre. Thorez. 0 narré. Lorient. chez Messieurs : Baiimal. M°" texier. Bernoux et Cumin. Georg. Lyon / Effantin. Savy. Vitte. Marseille Ruât. I Valat. Montpellier | Goulet et Ois. Moulins Martial Place. Nancy Nantes Nice Poitiers . Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. iGuist'hau. Veloppé. !Barma. Appy Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. Bennes Plihon et Hervé. Hochefort Girard ( M»" ). Rouen | Langlois. ( Leslringant. S'-Étienne Chevalier. Toulon j Ponteil-Burles. / Rumèbe. ( Gimet. Toulouse j p^i^gj IBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaitre. Valenciennes On souscrit à l'étranger, A msterdam . . chez Messieurs : Feikema Caarel- sen et G'". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. , Asher et G''. 1 Dames. Berlin Friedlander et fils. 1 Mayeret Muller. Berne Schmid Fraricke. Bologne Zanichelli. iLamerlin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et G'". Sotchek et G", Bucharest j Aloalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BoU et C». Christiania Gammermeyer. Constantinople . Otto KeiL Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. , Cherbuliet. Genève ) Georg. ( Stapelmolir. La Haye Belinfante frères. Benda. Payolet G'-. Barlh. Brockhaus. Leipzig { Kœhler. Lorenlz. Twietnieyer. Desoer. Gnusé. Lausanne . Liège . ch Londres ...... Luxembourg Madrid. Milan . . Moscou . Naples . New- York Odessa Oxford Palerme Porto Prague Bio-Janeiro . Borne. Botterdam . Stockitolm . S'~Pétersbourg . Turin ■ Varsovie . Vérone . . Vienne . Ziiric/i . ez Messieurs: Dulau. IlacheUe et O'. Nuit. V. BUck. ' Ruiz et G'». i Rome y Fussel. j Capdcville. \ F. Fé. l Bocca frères. j Hœpli. Taslcvin. Margliieri di Gius. Pcllerano. Dyr.son et 1 fciircr. Slcchcrt. Lemcke et lîiiei'ItiKM- Rousseau, Parker et C'". Reber. Magalliaès et Moui/. Rivnac. Garii cr. Bocca frères. Locsclier et G". Kranicrs et fils. Noidiska BDgli.indol Zinscrling. WollT. Bocca frères. Brero. Glausen. Rosenberg et Sellier. Gobethner et WolIT. Drucker. l Frick. I Gerold et G'». Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" ;i 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85<>.) Volume in-4°; i85î. Prix 25 fr. Tomes 32 A 61. — (i" Janvier 1 85 1 à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 tr. Tomes 62 à 91. — d" Janvier [866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 25 tr. Tomes 92 à 121. —'(i" Janvier i88r à 3i Décembre 1895.) Volume in-4'>; 1900. Prix 25 tr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I.-Mémoire surquelques points de la Physiologiedes Algues, par MM..\. UERBEsetA.-J.-J Solier. - Mémoiresur le Galçul des Pertubations qu'épi-ouvent :s Coinètes, par M. IIanskn. 1 Mémoire sur le Pancréas et sur Te rôle du suc pancréatique dans les ptiénoraènes digestifs, particulièrement dans la digestion des laliùres grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 82 planches; lï j '• f" "'• Tome II. -Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vam Benedbn.- E^sai d'une réponse à la quenion de Prix proposée en .85o par l'Académie des Sciences ,our le concours de .853, et puis remise pour celui de .85(i, savoir : « Eluriier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédimentaires, suivant l'ordre de leur superposition. -Discuter la question de leur apparition nu de leur disparition successive ou simultanée. - Rechercberla nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organiqiieetsesélats anlèneurs», parM. le Professeur RHONN.In-." =»•"■ n m^nrhe. , avec 7 planches ; 1861 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. r 13. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 20 septembre 1904. MEMOIRES ET COIMUrVICATIOIVS DES MKMHIîKS ET DES CORKESPONDANTS OR L'ACADÉMIE. l'ages M. G. BiGounDAN. — Sur une cause de varia- bilité des erreurs de division, dans certains cercles gradues . Pages. CORRESPOND AIVCE . M. Lucien Libkrt. — Les Perséides en igo'). 5t5 MM. Cii.-EUG. GuYE et A. ScinoLOF. — Sur l'énergie dissipée dans le fer par hystérésis aux fréquences élevées Î17 M. LÉON GuiLLET. — ■ Constitution el pro- priétés des aciers au tunj;stcne 'uij M. Jules SciiMtnuN. — Carbinolsels et ryclo- hexanerosanilirics ; plié nomè nés de décolo- ration ÔIM ^ M. Alfred liiiiiLiNG adresse une Note sur " Un moyen de combattre le phylloxéra «. ôs'i P^ RIS. IMPRIMIÎUIE GAUTHIE R-VILLARS. Quai des Grands-,\uguslins. ôâ. l.£ titrant (iAUTHlKR-V'lLLAUS. C' "^^Ci^^ 1904 SECOI^D SEaiESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. NM4 (3 Odobre 1904). PARIS, GAUTHIEK-VILLAKS, IMFKiMEUK-LlBHAlRK DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE LAGADÈMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-AugustiuB, 55. lyui RÈGLEMENT fiELiTIF ALIX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2^1 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de L' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Cliaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*""'. — Impression des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cejDendant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapj)orts relatifs aux prix décernés ne le sont qu'; tjinl que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance j bliquc ne font pas partie des Comptes rendus. Articj^e 2. — Impression des travaux des Sa^a. étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pérsoni qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires se tenus de les réduire au^nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nomir mais lès Secrétaires ont le droit de réduire cet extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f( pour les articles ordinaires de la correspondance 0 cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ren à l'Imprimerie le mercredi aii soir, ou, au plus tai le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remii temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planchf ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraie autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrati' fait un Rapport sur la situation des Comptes rendi après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du )m sent Rèiilement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1 déposer an Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant OCT 20 J904 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 3 OCTOBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIREwS ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ÉNERGÉTIQUE BIOLOGIQrE. — Comparaison de la dépense des muscles fléchis- seurs et des muscles extenseurs de l'avanl-bras, appliqués, chaque groupe isolément, à la production du même travail extérieur continu aUernalive- ment moteur et résistant; par M. A. Chacveac. « Les études exposées dans les séances des i3, 20 et 27 juin, 4 et 11 juil- let derniers sur la dépense énergétique qu'entraîne le travail intérieur de la contraction musculaire, représentent les résultats obtenus dans des expériences oi^i l'on a mis en jeu l'action combinée des muscles fléchisseurs et des muscles extenseurs de l'avant-bras pour réaliser, dans des conditions étroitement comparatives, les trois modes essentiels de la contraction : 1° contraction statique; 2"* contraction dynamique avec raccourcissement gra- duellement croissant des muscles; 3° contraction dynamique avec raccourcisse- ment graduellement décroissant. » La participation des deux ordres de muscles, réciproquement antago- nistes, voués à la production des phénomènes de contraction et de travail musculaire dont on avait à mesurer la dépense, impose l'obligation de s'as- surer dans quelle mesure l'un et l'autre de ces deux ordres de muscles par- ticipent à cette dépense. C'est une détermination qui importe à la théorie générale des rapports du travail musculaire et de l'énergie qui s'y emploie. En effet, il n'est pas indifférent de savoir si le même travail extérieur effectué par les fléchisseurs ou les extenseurs entraîne ou n'entraîne pas le même travail intérieur, c'est-à-dire si les conditions du fonctionnement physiolo- gique sont plus ou moins favorables et économiques avec ceux-ci qu'avec ceux-là. )) Pour arriver à cette connaissance, il fallait, au lieu défaire concourir C. n., 1904, -s' Semestre. (T. CXXXIX, ^° 14.) 7*^ 526 ACADÉMIE DES SCIENCES. ces muscles anlagonistes à rexécution d'un travail unique, dissocier com- plètement leur activité et les employer isolément et successivement à l'exé- cution lie travaux extérieurs distincts, absolument identiques dans les deux séries. Et alors, de deux choses l'une : ou bien les travaux exécutés suc- cessivement par les fléchisseurs et par les extenseurs entraîneront la con- sommation d'une même quantité de O", ce qui indiquera que les deux ordres de muscles dépensent la même quantité d'énergie et effectuent ainsi le même travail intérieur; ou bien il y aura, dans l'un des deux cas, une absorption plus grande de O" et l'on en conclura que les muscles mis en jeu dans ce cas sont obligés de consacrer plus d'énergie que les autres à l'exécution de leur travail intérieur, qui apparaît ainsi plus intense, par rapport au travail extérieur resté le même. » Voici dans quelles conditions ont été instituées et exécutées les expé- riences destinées à l'acquisition de ce renseignement. » Oulillage. — C'est celui qui a été employé dans les expériences oi\ les deux ordres de muscles moteurs de l'avant-bras étaient appliqués à l'exé- cution d'un travail unique. Seulement, on supprimait les cliquets de la roue à rochet opposée à celle qui était actionnée par les muscles dont on voulait étudier l'action isolée et la dépense spéciale : soit les fléchisseurs, soit les extenseurs. » Disposai f expérimental. — Avec la d isposition qui vient d'être indiquée, l'avant-bras, posé sur la plafe-forme de la potence, exécute des mouvements de flexion, par l'elTet du raccourcissement de plus en plus prononcé des muscles fléchisseurs, qui soulèvent la charge et font ainsi du travail moteur ou positif. Puis, la charge arrivée au bout de la course que le raccourcis- sement des muscles peut lui imprimer, ceux-ci font du travail résistant ou négatif, en consentant à l'allongement graduel que sollicite la force de gra- vitation qui attire la charge vers le sol. Les choses se répètent autant de fois qu'il est nécessaire pour obtenir la somme cherchée de travail moteur et de travail résistant couplés l'un à l'autre. » Les extenseurs ensuite sont soumis au même traitement dans des con- ditions absolument identiques. On peut donc comparer rigoureusement la dépense respective qu'entraînent les mêmes travaux accomplis successive- ment par les fléchisseurs et les extenseurs. » Inégalité introduite par l' oulillage dans la valeur du travail moteur des muscles et celle de leur travail résistant. — Le travail extérieur, alternative- ment moteur et résistant, que le travail intérieur des muscles effectue avec notre dispositif expérimental, n'a pas la même valeur dans ses deux parties. Pour qu'U en fût ainsi, il faudrait que la charge soulevée à la montée et SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1904. ^27 retenue à la descente fût appliquée directement à l'extrémité du levier anti- brachial. Avec le treuil interposé, la résistance que la charge oppose à son soulèvement s'accroît de la résistance des frottements des organes divers dont se compose l'appareil. Dans le déplacement de la charge en chute refrénée, son action est, au contraire, diminuée de la valeur de cette résis- tance due aux frottements. » L'influence qu'elle exerce sur la valeur de mg a clé déterminée empi- riquement. Je ferai connaître cette influence dans la Note que je consa- crerai à l'outillage. Il est inutile de s'en occuper maintenant; elle n'importe en aucune manière à notre comparaison du travail des fléchisseurs et des extenseurs, qui reste identiquement le même dans les deux cas. )) Il va sans dire, du reste, que l'outillage interposé cause de cette résis- tance perturbatrice n'est nullement nécessaire pour l'étude en soi de la dépense des extenseurs, comparée à celle des fléchisseurs. On aurait plutôt avantage à s'en passer et à rendre ainsi le travail négatif égal au Iravad positif. Mais il fallait réaliser ces nouvelles expériences dans les mêmes conditions que les autres, pour conserver son unité à l'ensemble de notre étude. » Expériences consacrées à la comparaison de la dépense énergétique des muscles de Pavant-bras dans la flexion et dans l'extension. — Elles ont été faites exactement dans les conditions que ma première Note a fait connaître (i3 juin 1904, Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. i46(3). Il est inutile de les rappeler. Ces expériences se répartissent en quatre séries, dans lesquelles le travail extérieur, alternativement positif et négatif, possède identique- ment les mêmes valeurs, qu'on fait varier tantôt par la variation de la charge, tantôt par la variation de l'étendue du chemin qu'on lui fait par- courir dans l'unité de temps. » La première et la deuxième séries se rapportent à l'action des fléchis- seurs, dont le raccourcissement et l'allongement alternatifs soulèveat et abaissent successivement une charge de plus en plus lourde, ou la même charge plus ou moins souvent dans le même temps. )) La troisième et la quatrième séries comprennent les mêmes expé- riences répétées sur les extenseurs. )) En somme, ces séries peuvent et doivent se définir de la manière su vante : )) A. Première série : Fléchisseurs en travail. — Même nombre de mou- vements : i3 par minute. Même chemin parcouru, à chaque mouvement, par le point d'application de la force à la résistance : o-", 34- Charge dépla- cée variable : i'-8,5; 3^^; 4'^«,5; ô^s. Durée de l'épreuve : 3 minutes. I- 528 ACADÉMIE DES SCIENCES. » B. Deuxième série : Fléchisseurs en travail. — Charge constante : i'*s,5. Chemin parcouru à chaque mouvement : o",34. Nombre de mouvements : i3, aG, 39, 32 par minute. » C. Troisième série : E-vlenseurs en travail. — Exacte répétition de la série A : variation du travail extérieur par variation de \i\ valeur de la "charge. » D. Quatrième série : Extenseurs en travail. — Exacte ré|)cUlion de la série B : variation du travail extérieur par variation de la longueur du chemin que parcourt la charge dans l'uuilé de temps. » C'est dans cet ordre que les expériences ont eu lieu. Mais il faut en suivre un autre pour exposer les résultats de ces expériences. Puisqu'il s'agit de comparer la dépense des fléchisseurs et celle des extenseurs, il est à propos de réunir ensemble, d'une part, les résultats de A et de C, où le travail varie en fonction de la valeur de la charge mise en mouvement, d'autre part ceux de B et de C, où le travail varie en fonction de la longueur du parcours effectué dans l'unité de temps. I. — Dépense éiNergétiouk des misules fléchisseurs et des muscles extenseurs de l'avant- bras, EFFECTUANT LE MÊME TRAVAIL EXTÉRIEUR, QUAND CE TRAVAIL CROIT EN FONCTION DE LA VALEUR DE LA CHARGE DÉPLACÉE, LE DÉPLACEMENT TOTAL DE CETTE CHARGE (MONTÉES ET DESCENTES CUMULÉES) DANS l'uNITÉ DE TEMPS RESTANT CONSTANT. » Il y a eu trois expériences exécutées avec les fléchisseurs et trois éga- lement avec les extenseurs. Ce qui fait soixante-douze opérations distinctes, qui ont donné les résultats moyens exposés ci-après. Il est noté que, à la fin du travail des extenseurs, avec les fortes charges, le sujet se sentait arriver au seuil de la fatigue. A. Comparaison du débit respiratoire, à la minute, pendant le travail des fléchisseurs et celui des extenseurs. b. Quantité tot;ilc c. Augmentation du dél^it 796 )) » » B. Travail avec i . 1 '•* - 7,3oo 6,990 1 ,o63 1,194 — 0, l3l C. » )) 3 . 8,48"2 8,2-5 2,245 2,479 — 0,234 D. » 1) 4 , ,5. 10,449 10,900 4,212 5, 110 -0,898 IL. » » G 12,682 I 3,286 6,445 7,490 — I ,045 SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1904. 529 B. Comparahon de l'énergie dépensée par les Jléeliisseiirs et les ex-tenseurs^ d'après les échanges respiratoires; à la minute. c. ijuolient d. Dépense propre b Échang es totaux. rcspir; ce 0 itoire 2 du travail musculaire c. Diirérence Fléchisseurs. Extenseurs. en 0- absorbé. en faveur Conditions. C0= oxh. 0= al)s. ^-^-^-^ Fléchis. Extens. des a C0= exh. 0= abs. Fléchis. Extens. fléchisseurs. A. B. Repos.. . . Trav. I.. . 229 261 cm" 268 cm' 220 2.59 cm' 264 298 0,8.34 0,87.5 0,833 0,869 i-m' cm^ 3i 34 » cm* - 3 C. » II. 302 332 3o3 339 0,yio 0,893 64 75 — 1 1 D. » III. 364 069 392 4o4 0 , 98(3 0,96.5 lOl i4o -39 E. n IV, 44i 432 480 46(i I ,021 i,o3o i64 '.«02 -38 II. — Dépense énergétique des muscles fléchisseliis et des muscles extenseurs de l avant- bras, EFFECTUANT LE MÊME TRAVAIL EXTÉRIEUR, QUAND CE TRAVAIL VARIE EN FONCTION DE LA LONGUEUR DU DÉPLACEMENT TOTAL DE LA CHARGE (MONTÉES ET DESCENTES CUMULÉES) DANS l'unité DE TEMPS, CETTE CHARGE RESTANT CONSTANTE. » Ici encore, il y a eu trois expériences exécutées avec les fléchisseurs et trois également avec les extenseurs, soil en tout soixante-douze opéra- tions dislinctes, dont les résultats moyens sont exposés dans les Tableaux ci-après : A. Comparaison du débit respiratoire, à la minute, pendant le travail des Jlécliisseurs et celui des extenseurs. b. Ouan ilo totale r. Augmentât ion du débit d. Différence d'air expiré. due au travail. en faveur des a. Conditions. FI jchisseurs Extenseurs. V\ échisseurs. Extenseurs. fléchisseurs A. Repos 6,ii6 5,875 7,o48 ]> » » B. Tiav. avec i3 niouv. 7,254 I , i38 1 , I 73 — o,o35 C. j> 26 n 7>9i5 7.84G 2,739 1-97' —0,172 D. » 39 » 8,864 8,594 2,748 •'■,7>9 -+■0,029 E. » Sa » . 10, 203 10,700 4,087 4,825 -0,738 >3o ACADÉMIE DES SCIENCES. B. Çnmparriixon de l'énergie dépensée par les /léc/iisseum cl les c.rlenseurs, d'après les échanges respiratoires, à la minute. d. r>ép(î[ise (lu Irav. m propre ù. Kcliangcs totaux. c. t^>uotient lUSC. c. Différence en faveur Fléch isseurs. Extenseur.s. respi- ratoire. en 0- absorbé. • -»^_- — ■w — . — — — - , -^ - -_ -= — , , ~^_-- - — _ des a. Conditions. CO-- exil 0= abs. CO- exh. 0' aL)s. Flécliis. Extens. Flccliis. Extens. fléchisseurs. A. Repos. . . . cm 282 2 3o 26G 0,846 o,864 » )i » B. Trav. I... 280 3,7 283 3l2 o,883 0,907 43 46 - 3 C. » Il . . 293 323 3oo 327 0,904 0,917 49 6i — 12 D. » III.. 3i3 334 33i 352 0,987 o,94o 60 86 -26 E. .. IV. . 352 371 382 38 1 0.9'iS I ,002 97 1 15 — 18 » On a pu réussir à condenser, dans les quatre Tableaux qui précèdent, les résullats des cent quarante-quatre épreuves appartenant aux quatre présentes séries d'expériences. Ces résultats se présentent avec les quelques irrégularités de détail inévitables dans les expériences de ce genre. Mais la signification d'ensemble n'en est nullement altérée. Elle est résumée, selon les errements suivis précédemment, dans la double colonne {dépense propre du travail musculaire en O" absorbé) des deux Tableaux B. Les chifTfres qui y figurent répondent de la manière la plus nette à la question qu'on s'était posée en engageant cette étude. Ce n'est pas leur seul ni surtout leur plus précieux avantage. Mais, pour le moment, nous n'avons qu'il nous attacher à la comparaison de la dépense des fléchisseurs et des extenseurs, en con- cluant, sur ce sujet, comme il suit : » i°Ze travail extérieur effectué par les muscles fléchisseurs de l' avant-bras est moins-onéreux que celui des extenseurs. » 2° L'écart de dépense énergétique entre les deux ordres de muscles est tel qu'on peut estimer à 0,6 pour les extenseurs et à 0,4 seulement pour les fléchisseurs, le partage de la dépense énergétique totale qu'entraîne leur mise en activité dans les expériences où on les fait concourir à la production du même travail extérieur. 1) 3° Les fléchisseurs et les extenseurs Jie font donc pas le même travail in- térieur en effectuant, dans les Tuêmes conditions, le même travail extérieur. Le taux de la dépense énergétique, en O' absorbé, étant la fidèle représentation dt la valeur du travail intérieur ou physiologique des muscles, le rapport de la valeur de ce travail eflectuè par les fléchisseurs à celle du travail effectué par les extenseurs doit être évalué à 0,8 environ. c SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1904. 53l » 4" (Jette différence semble être due exclusivement aux conditions moins favorables du fonctionnement des extenseurs. La fatigue à laquelle cette infé- riorité les prédispose n'est pas le facteur essentiel du dépassement de la dépense des extenseurs. Ce dépassement se produit, en effet, aussi bien ai' ec les petites charges, incapables d'amener la fatigue, qu'avec les grosses qui y conduisent facilement. •» 5" Il reste à savoir si la même différence se retrouve dans tous les systèmes fféchisseurs et extenseurs des autres régions du corps, particulièrement ceux des membres inférieurs. L'étude de ces autres systèmes s'impose sinon pour le béné- fice qu'en peut retirer la théorie générale de la dépense énergétique dans l'éco- nomie animale, au moins pour les indications utiles que cette élude peut fournir sur la meilleure manière de faire travailler les muscles de l'homme et des autres moteurs animés. » CORRESPONDANCE. M. le MisiSTRE DE l'Instuuctiox publique et des Beaux-Arts transmet à l'Académie une lettre accompagnée d'une plaquette d'argent destinée à commémorer le deuxième centenaire de l'Académie des Sciences de Berlin. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. G.-D. IJinrichs ayant pour titre : « The proximate constituenls of the chemical éléments ». 2° La sixième livraison d'un Ouvrage de M. Cossmann ayant pour titre : « Essais de Paléoconchologie comparée », (Présentée par M. A. Gaudry.) RADIOACTIVITÉ. — Sur la déperdition de l'électricité dans l'air au voi- sinage de sources thermales. Note de J\l. A.-B. Chauveau, présentée par M. Mascarl. « Au cours d'un voyage dans les Pyrénées, j'ai pu exécuter, avec l'appa- reil portatif de MM. Elster et Geitel dont j'ai fait précédemment usage à la Tour Eiffel ('), de nombreuses mesures de déperdition, aussi variées que possible, et qui seront publiées ultérieurement dans tous leurs détails. (') ConipUs rendus, 25 juillet et 8 août igoîj, !>• 277 et 4oo. 532 ACADÉMIE DES SCIENCES. Parmi ces mesures, quelques-unes ont été faites au voisinage immédiat des sources qui alimentent les Tiiermes de Cautcrets : elles m'ont donné, sur l'influence de ce voisinage, des résultats très nets qu'il peut être intéressant de rapprocher des recherches récentes de MM. P. Curie et A. Laborde sur la radioactivité des gaz extraits de diverses sources thermales (' ). » Sur les conseils de M. Mécéra, directeur de l'exploitation des établis- sements de Cauterets, à l'obligeance duquel je dois d'avoir eu toutes les facilités désirables pour l'exécution de mes expériences, j'ai trouvé des conditions particulièrement favorables en étudiant la source dite de César, qui est d'ailleurs une des plus anciennes et des plus réputées de la région. » Les eaux de cette source sont recueillies, à leur sortie du griiTon, dans un grand réservoir en béton recouvert par une galerie voûtée d'une quinzaine de mètres de lon- gueur. Ce réservoir est complèlemenl fermé; mais, sur sa partie supéi'ieure, se trou- vent des dalles mobiles, percées elles-mêmes de regards étroits. Ces regards suffisent pour que l'air de la galerie soit bien imprégné de toute émanation venue du liquide ; ils sont insuffisants pour que cet air soit saturé d'iiumidité. En fait, l'inti'rieur de la galerie, dont la température dépasse !\o°, m'a paru très sec. Cette condition, qui n'est pas réalisée, par exemple, (|uand on opère dans une salle de bains au voisinage d'une surface d'eau thermale à température élevée, est essentielle au succès de l'expérience; elle laisse aux ions leur mobilité que l'abondance de la vapeur d'eau paralyse. La porte de la galerie, ordinairement fermée, s'ouvre sur une salle spacieuse et bien aérée, ser- vant de buvette, et par laquelle on accède à l'extérieur. » Cette disposition générale permettait de faire successivement trois déterminations : à l'extérieur, dans la salle de la buvette, dans la galerie du réservoir, et de mettre ainsi bien en relief les anomalies constatées dans cette dernière. » J ai obtenu les résultais suivants en me conformant au mode opéra- toire indiqué par MM. Elsler et Geitel et en employant leur cylindre-abri fermé. L'isolement de l'appareil, fréquemment vérifié, était assez parfait pour supprimer toute correction aux mesures directes; celles-ci ont été faites alternativement avec des charges positives et négatives. L'altitude du lieu d'observation, situé à flanc de montagne, est voisine de i loo™. Elle est de i5o", environ, supérieure à celle de Cauterets. A l'ail- libre 7,8 7,9 Dans la salle de la buvette 6,9 7,9 Dans la galerie du réservoir 24,4 20,7 (') Conij/ics iT/u/i/s, 9 mai igo4, p. liJo. SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1904. 533 » La déperdition observée au voisinage dn réservoir est donc trois fois plus grande que la déperdition à l'air libre. En prolongeant l'expérience dans la galerie, on voit, sous l'influence de l'aération produite par la porte restée ouverte, la déperdition diminuer peu à peu, tout eu conservant une valeur très forte : après une heure et demie, elle était devenue (-h) 18,2, (-) 18,1. y> RADIOACTIVITÉ. — Des colorations produites par les rayons de Becquerel {application à la Cristallographie; détermination colorimètricpie de la radio- activité). Note de MM. C.-J. Salomonsex et G. Dhever, présentée par M. Bouchard. « Dans une précédente Note Sur les effets physiologiques du radium ('), présentée à l'Académie le i3 juin dernier, nous avons attiré l'attention sur la coloration forte produite dans des plaques de quartz exposées à l'éclai- rement du radium, phénomène semblable à celui observé, pour le verre (-), la porcelaine, le sel gemme, le bromure de potassium C), par M. et M™® Curie et par M. Giesel, et, plus tard, pour le diamant ('), par M. Crookes. Nous y avons émis l'opinion que la délimitation rectiligne caractéristique des parties colorées pouvait être due à une structure à macles. Nos recherches ultérieures n'ont pas confirmé cette supposition. M. N.-V. Ussing, professeur de Géologie de l'Université de Copenhague, a bien voulu nous prêter son concours précieux en examinant une de nos plaques dans laquelle le phénomène de la coloration était bien prononcé, d'après la méthode pyro-électrique de Rundt; il n'y avait pas la moindre trace de structure à macles. D'autre pari, l'examen minutieux d'un assez grand nombre de plaques taillées perpendiculairement à l'axe optique a montré qu'il y a toujours, dans les parties colorées, des lignes assez pro- noncées formant entre elles des angles de 120° et qui sont parallèles aux axes binaires du cristal. On observe encore, parallèlement à ces lignes, tout un système de stries moins prononcées et rapprochées les unes des (') Salomonsen el Dkeïeh, Comptes rendus, l. CXXXVIII, igo/J, p. i543. (-) M. et U'"" CuiUE, Comptes rendus, t. CXXtX, 1899, p. 823. (^) GiESKL, Verluindl. il. deulschen pliysikal. Ces., 1900, p. g. (') Crookes, Proc. Roy. Soc., t. LXXIV, 1904, p. 47- C. R., 190/i, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N' 14.) 7^ 534 ACADÉMIE DES SCIENCES. autres, preuve de l'existence d'une slructure zonée provenant de l'accrois- sement successif du cristal. Le plus souvent, la coloration est très inégale, une strie de la structure zonée formant la limite entre une partie foncée et une partie plus claire, comme c'est le cas, quelquefois, pour la coloration naturelle de l'améthyste. Jusqu'ici, il a été impossible d'observer sur du cristal de roche incolore une structure zonée d'accroissement et de démontrer ainsi de l'hétérogénéité entre les couches d'accroissement de ces cristaux. Ainsi l'exposition au radium révèle, pour le quartz, des phéno- mènes cristallo graphiques qui, jusqu'à présent, se sont soustraits à l'obser- vation. Il y a donc lieu de soumettre d'autres cristaux à un examen systé- matique en les exposant au radium. Nous avons entrepris un tel examen dans deux cas, mais sans obtenir des renseignements nouveaux : i" dans des cristaux de gypse, aucun effet ne s'est produit, même au bout de 4 jours d'éclairement; 2'^ au bout de G jours d'exposition, le spath d'Is- lande n'a pris qu'une teinte jaunâtre à peine perceptible. » Par suite de l'inégalité de la coloration (^voir plus haut) des parties uniformément éclairées de la même plaque de quartz, il sera impossible de baser sur cette coloration une méthode colorimélrique pour la recherche de la force de la radioactivité et dont on pourrait se servir concurremment avec les méthodes employées jusqu'ici : la radiographique, l'électrique, la fluorosco- pique. Le verre, au contraire, se colore, sous l'action des rayons de Bec- querel, d'une manière parfaitement uniforme. Combien sa sensibilité en réactif est grande, c'est ce que l'on constate facilement en exposant des parties égales d'une jjlaque de verre à l'action de la même préparation de radium pendant des temps courts et variés. » Voici le traitement auquel nous avons soumis ttne plaque de verre pour la faire servir d'échelle dans une série d'essais physiologiques. Nous avons placé du bromure de radium pur, déposé dans une capsule d'ébonite couverte de mica, au-dessus d'une plaque de verre mince. Entre la capsule et le verre est placée une plaque d'ébonite de jmm d'épaisseur et au milieu de laquelle se trouve une ouverture carrée de i6'"™'. Le verre est resté exposé à l'action du radium pendant des temps croissant d'une manière égale par \ jusqu'à la durée de 8 heures, le premier temps étant de 5 minutes. Tandis que 20 minutes d'exposition n'ont produit aucune coloration certaine, on a déjà, au bout de 24 minutes, pu constater une coloration distincte en examinant la -plaque de verre sur un fond blanc et dans un jour convenable. Les parties suivantes, exposées pendant des durées croissant de 3o minutes jusqu'à 8 heures environ, ont montré une échelle de teintes dont tous les degrés variaient d'intensité d'une manière bien nette. » Déjà M""^ Curie a observé que les différentes espèces de verre prennent SÉANCE DU 3 OCTOBRE igO/^. 535 des couleurs différentes d'après leur composition chimique ('). Ajoutons qu'elles présentent de grandes différences de sensibilité pour l'action des rayons de Becquerel. Pendant la même durée, les unes se colorent d'une manière beaucoup plus intense que les autres. Ainsi le Borosilikat-Kron-Glas n° 3453, de la maison Schott et O" (d'Iéna), s'est montré beaucoup plus sensible à l'éclairement que les autres verres dont nous nous sommes servis. Ces deux circonstances, cependant, n'amènent pas d'inconvénients tant qu'il ne s'agit que de mesures relatives, l'expérimentateur pouvant toujours se munir de plaques de verre de la même fonte. Tl faudra des recherches ultérieures pour montrer si, pour obtenir une mesure absolue de la radioactivité, on pourra se servir avantageusement de la voie indiquée ici en employant, par exemple, comme unité le temps au bout duquel un poids donné de radium, distribué sur une surface donnée, a produit, sur une plaque de verre de composition chimique connue, une coloration perceptible. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur un effet de vide produit par une trombe. Note de M. Léo.v Pigeo\, présentée par M. Mascart, « Une trombe, survenue à Dijon le 3o juin 1901, a produit de graves désastres sur deux bâtiments appartenant aux Docks de Bourgogne. L'un d'eux, vaste hangar clos, de 5o" de long sur 30™ de large, a été totalement détruit. Un autre, représenté à droite sur la figure, a été traité d'une façon particulièrement curieuse. » Sur les trois chambres qui formaient le second étage de ce bâtiment, deux ont conservé leur toiture intacte, et n'ont subi aucune avarie. Seule la chambre sud Aj a été découverte, et sa toiture tout entière a été emportée au loin, vers le nord-est, au delà de la voie ferrée, dans la direction de translation de la trombe. Chacune des trois chambres mesurait 20"^ sur ao™. » Les quatre fermes de charpente portant la toiture de la chambre A2 (marquées I, II, III, IV) étaient demeurées dans les décombres, écroulées sur le sol du second étage, et rabattues vers le nord. Le pignon sud de la maçonnerie, écroulé de même, s'était aussi rabattu vers le nord, » Pour étudier la façon dont s'est produit le sinistre, la méthode a (') M""-' Curie, Recherches sur les substances radioactives (Extrait des Ann. de Chimie et de Physique, igoS, p. 97). SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1904. 53y consisté à reconnaître, d'après leurs dimensions, leurs formes et leurs cassures, les matériaux écroulés; d'autre |)art, à comparer leur situation de chute à leur situation d'origine; enfin, à examiner attentivement l'ordre dans lequel, lors de la chute, ils sont venus se superposer. » La toiture ne se trouvait pas parmi les décombres : tuiles, voliges, pannes, en un mol tout ce qui reposait sur les arbalétriers, paraissant s'être envolé. A la surface des ruines, c'est-à-dire arrivée là en dernier lieu, se trouvait la maçonnerie du pignon sud, formant un vaste triangle rabattu autour de sa base (cette maçonnerie écroulée n'a pas été représentée sur la figure, pour qu'il fût possible de dessiner ce qui se trouvait au-dessous d'elle). Au-dessous de la maçonnerie, donc arrivées avant elle, se trou- vaient diverses grosses pièces de charpente. I^'une d'elles, raoise entraite de la ferme I, avait manifestement subi les atteintes de la foudre, comme l'établissait sa cassure en lattes, prolongée sur une longueur de 8™, 55. Enfin, au-dessous de ces pièces de charpente, reposant directement sur le plancher du second étage, se trouvaient divers panneaux (portes ou trappes) qui fermaient, avant le sinistre : les uns, des baies prati- quées dans les murs; les autres, un orifice percé dans le plancher au centre même de la chambre. » Ces portes et trappes, au nombre de cinq, en quittant leurs situations d'orin-ine, se sont toutes trouvées portées vers le sud, fait d'autant plus digne de remarque que l'écroulement du mur de pignon et des fermes de charpente les a portés du sud au nord, et que l'envolemciit de la toiture l'a emportée vers le nord-est. Quant au mo- ment où ces panneaux sont venus siu- le plancher, il est certain qu'ils sont venus les premiers ; ils reposaient sur ce plancher directement, sans qu'il y eût au-dessous d'eux aucun de ces débris ou de ces plâtras que la chute île la charpente et du murdepi-^non a produits partout ailleurs. » Oîi peut tirer de ces faits les conclusions suivantes : )i Ln toiture de la chambre sud a été emportée la première mr la tromhc, par un effet de vide, et entraînée au loin vers le nord-est. La chambre sud une fois découverte, le même elfct de vide a porte violemment vers le dehors, en les arrachanl, cinq panneaux (portes ou trappes) qui tous se sont dirigés vers le sud. L'écroulement du pignon s'est jiroduit aussitôt après. La charpente paraît avoir été foudroyée au moment même où la trombe atteignait l'extrémité du bâtiment. » On voit, d'après ce qui précède, comment se trouvent confirmées par cet exemple les notions antérieurement acquises sur le vide produit au pas- sage des trombes, déterminant sur les bâtiments clos une véritable explo- sion. Dans plusieurs cas, de pareils effets de vide ont été inscrils par des baromètres enregistreurs. La figure porte, dans l'angle inférieur gauche, des croquis de diverses courbes barométriques, empruntés soit au Traité de Météorologie de M. Angot, soit aux Annales hydrographiques. On voit 538 ACADÉMIE DES SCIENCES. encore, sur les traces laissées par la trombe de Dijon, comment ces effets explosifs ont une action étroitement localisée, découvrant le tiers d'une construction de 60™ de longueur et laissant intacts les deux tiers, construits d'une manière identique. Enfin on trouve marquée sur les mêmes décombres l'association souvent constatée de la foudre et de la trombe. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur V actinium . Note de M. A. Debieuxe, présentée par M. A. Haller. « Parmi les propriétés chimiques indiquées dans mes premières publi- cations sur cette substance radioactive, je rappellerai seulement qu'elle est entraînée dans la précipitation des sulfates insolubles, en particulier dans celle du sulfate de baryte; qu'elle précipite par l'acide oxalique avec les terres rares et que la portion la plus active que j'ai obtenue au moment de mes premières recherches contenait surtout du thorium, caractérisé par son spectre observé par Demarçay. J'ajoutais d'ailleurs « que l'on ne pouvait » assurer que cette substance suivrait le thorium dans toutes ses réac- » tions ». » En effet, la quantité de thorium que l'on peut, avec beaucoup de dif- ficulté, extraire des terres rares de la pechblende, est extrêmement petite, et, si ce thorium est très actif, il ne contient cependant qu'une fraction assez faible de la totulité de l'actinium contenu dans ces terres rares, car, après l'élimination du thorium actinifère, l'activité de celles-ci n'a pas beau- coup diminué. Dans la suite des traitements, on constate que l'activité se concentre dans les terres cériques et que dans celles-ci, avec les méthodes de séparation que j'ai emplovées, la portion cérium est plus active que la portion lanthane, didyme. C'est avec ces substances dont la composition est variable au point de vue chimique que j'ai étudié les propriétés radio- actives de l'actinium et jusqu'ici je n'ai pu trouver aucun fait établissant une différence dans la nature de la radioactivité de ces différents échan- tillons. » Au point de vue radioactif, je rappellerai que, si le rayonnement émis par l'actinium est peu différent de celui du radium, son émanation permet de le caractériser facilement. Contrairement à ce qui se passe avec le radium, l'émanation de l'actinium se dégage très facilement des composés solides, et l'ionisation qu'elle produit est beaucoup plus grande que celle SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1904. 53 9 produite par le rayonnement du corps solide. Cette émanation provoque naturellement la phosphorescence de différentes substances, en particulier celle du sulfure de zinc, qui présente alors, comme avec l'émanation du radium, le phénomène de scintillation découvert par Crookes. Enfin la loi de décroissance de l'émanation de l'actinium est caractérisée par une dimi- nution de moitié en 4 secondes, et celle de la radioactivité induite par une diminution de moitié en l\o minutes. Ces constantes de temps sont pour l'actinium des nombres caractéristiques, comparables aux périodes des raies spectrales qui caractérisent les éléments chimiques ordinaires. )) Quelques années après mes premières publications sur l'actinium, M. Giesel annonça l'existence d'une substance radioactive qu'il désigna d'abord sous le nom de Einanationskôrper, puis dernièrement sous le nom d'emanùim. Les propriétés principales indiquées par M. Giesel sont les sui- vantes : la matière radioactive a été entraînée dans la précipitation du sulfate de baryte radifère extrait de la pechblende, elle précipite par l'acide oxalique avec les terres rares, et un examen spectroscopique fait par MM. Runge et Precht a montré que le produit le plus actif de M. Giesel contenait surtout du lanthane et un peu de cérium. A l'état de composé solide cette substance dégage aussi de grandes quantités d'émanation qui provoquent la phosphorescence et la scintillation du sulfure de zinc. M. Gie- sel n'a pas encore indiqué de constantes de temps pour cette émanation, mais il a constaté les mêmes effets d'activation en solution sur les sels de baryum que ceux donnés par l'actinium et indiqués antérieurement. » Les analogies frajjpantes qui existent entre la substance de M. Giesel et l'actinium m'avaient conduit à penser, dès les premières publications de celui-ci, qu'il y avait identité entre les deux substances. C'est cette opi- nion qui a été adoptée par M. Rutherford dans son Livre sur la Radioacti- vity. Enfin, lors du passage récent de M. Giesel à Paris, nous avons pu, M. et M™* Curie, M. Giesel et moi, faire quelques observations comparatives sur les phénomènes caractéristiques de phosphorescence provoqués par les émanations des deux produits, et les résultats obtenus ont été identiques. » Cette identité vient encore d'être confirmée par un travail de Miss Brooks sur la radioactivité induite. Cet auteur a trouvé, pour la con- stante de temps de la décroissance de la radioactivité induite provoquée par une substance provenant de M. Giesel, le même nombre que celui que j'avais indiqué pour l'actinium; il conclut à l'identité des deux substances. » On ne peut donc aucunement douter que le lanthane actif de M. Giesel renferme la même substance radioactive que le thorium actif que j'avais 54o ACADÉMIE DES SCIENCES. préparé antérieurement. Et j'ai pu facilement obtenir, avec les prorliiits très actifs que je possède actuellement, des effets de phosphorescence au moins aussi brillants que ceux indiqués par M. Giesel dans ses Communi- cations les plus récentes. » Le nom d'actinium doit donc être uniquement employé pour désigner cette substance radioactive, et tous les travaux publiés sur V Emanations- kuqjer et Vejnamiim se rapportent à l'élément y aà'io-àcùï actinium. » Il est d'ailleurs facile de comprendre que les différences dans la nature des éléments qui accompagnent l'actiniam proviennent du fait que celui-ci est en très petite quantité, de la très grande analogie dans les propriétés chimiques du thorium et des différentes terres rares, et aussi des différences dans les procédés de concentration employés. » Ainsi la cristallisation fractionnée des portions lanthane, didyme peut donner un résultat inverse de celui indiqué par M. Giesel. » M. G. Urbain, qui a découvert récemment d'importants procéilés de fractionnement dans la série des terres rares, a bien voulu effectuer dans son laboratoire un fractionnement par cristallisation de l'azotate double de manganèse des terres actives, lanthane, didyme, extraites delà pechblende, que je lui avais fournies. Après environ x5oo cristallisations, les différents corps lanthane, praséodyme, néodyme, samarium, se sont séparés dans l'ordre indiqué ci-dessus, et tandis que les portions lanthane, qui sont les moins solubles, sont presque complètement inactives, les portions les plus solubles, néodyme, samarium, étaient extrêmement actives. Ou a ainsi obtenu une concentration de l'activité sur le néodyme et le samarium. » On ne pourra connaître avec certitude les propriétés chimiques de l'actinium que lorsqu'il aura été obtenu à l'état pur en quantités appré- ciables. » Nous avons établi, M. Urbain et moi, une série de fractionnements des différentes portions renfermant l'actinium, et nous espérons en publier prochainement les résultats. » CHIMIE MINÉRALE. — Propriétés et constitution des aciers au molybdène. Note de M. Lêox Guillet, présentée par M. A. Ditte. « Les aciers au molybdène que nous avons étudiés contenaient les uns très peu de carbone (0,200 environ), les autres environ o,85o pour 100; dans chaque série le molybdène croît de o à i5 pour 100. SÉANCE DU 3 OCTOBRE 190^4. 54 1 » Les aciers à faible teneur en carbone ne se laminent plus dès qu'ils renferment 10 pour 100 de molybdène. Il en est de même des aciers ào,85o pour 100 de carbone, dès 5 pour 100 de molybdène. » Aciers bruis de forge. — La micrographie conduit aux mêmes divisions que pour les aciers au tungstène; mais il faut beaucoup moins de molybdène que de tungstène pour produire le même effet. Aciers Classes. Microstruclurcs. à 0,200 pour 100 G. ù o,Soo pour 100 C. 1 Perlite de o à 2 pour 100 de o à i pour loo 2 Carbure Mo > 2 pour 100 Mo > i pour 100 » Le constituant spécial se présente sous la forme de filaments blancs extrêmement déliés, qui apparaissent en blanc dans l'action par l'acide picrique, en noir par le picrate de soude en solution sodique. » Les principaux résultats obtenus dans les essais mécaniques peuvent être résumés comme suit : Dureté (chill'rc Carbone. Molybdène. 1! E. A pour 100. V Choc. deBrinell). 0,188 0,4.5 48,9 37,6 18,5 69,3 24 l3l 0,l58 1 ,00 64,0 39,5 17,0 66,5 27 118 o,j38 2,29 82,8 67>7 7>5 12,1 i5 213 0,289 4,5o i3o,6 io3,2 6,0 7>5 3 387 0,735 o,5o Il5,2 82,8 7 7>'J I 286 0,811 1,21 120,5 78,3 6,5 5,6 1 293 o,8i4 '>98 ■ 43,1 101,7 4 5,2 2 332 » Ces résultats montrent l'influence considérable du molybdène; même en faible quantité, il augmente très nettement la charge de rupture, sans amener de fragilité. » Les propriétés des deux groupes d'aciers caractérisés par la microgra- phie peuvent se résumer comme suit : » Les aciers perlitiques possèdent une charge de rupture et une limite élastique élevées et cela d'autant plus que la teneur en molybdène est plus forte. » Ils ont des allongements moyens et de belles strictions, ils offrent une très grande résistance au choc; mais ils sont assez durs. » Les aciers à carbure sont à très haute charge de rupture et limite éla- stique, mais ils sont fragiles, ils ont une dureté extrêmement élevée. Quanta l'influence des divers traitements (trempe, recuit, etc.) elle est, toute pro- portion gardée, la même que sur les aciers au tungstène. » En résumé, ces recherches établissent nettement que le molybdène c. R., 1904, 2» Semestre. (T. CXXXI.V, N° 14.) 72 542 ACADÉMIE DES SCIENCES. a^it sur les propriétés des aciers de la même façon que le tungstène ; mais il faut quatre fois plus de molybdène que de tungstène pour arriver aux mêmes résultats. » Les aciers au molybdène, dont le prix n'est pas plus élevé que celui des aciers au tungstène, toutes proportions gardées, doivent se substituer dans certains cas aux aciers au tungstène. » C'est ainsi que les aciers perli tiques doivent remplacer les aciers à faible teneur en tungstène (o,6oo environ) utilisés comme ressorts et que les aciers à plus haute teneur (carbure double) ont des qualités au moins égales à celles desaciersau tungstène qui se trempent à l'eau, ;i l'huile, etc. » CHIMIE ORGANIQUE. — Comparaison thermochimique entre rosaniUnes et leucanilines. Note de M. Jules Schmidlix. « Bien que les rosanilinecarbinols soient des triamines, ils se comportent comme des bases monoacides excessivement fortes. A.-W. Hofmann a déjà révélé les prédilections monoacides et M. Hantzsch, en faisant l'étude de la conductibilité électrique des sels, est arrivé à la conclusion que les trois groupes amidés concentrent leurs charges positives en une seule qui devient, par suite, très forte. De même, M. Baeyer invoque un pouvoir activant spécial qui distingue ces individus chimiques et leur donne des propriétés extra- ordinaires. )> Mes mesures thermochimiques que j'ai publiées en partie il y a u n a a ( ' ) et que j'ai maintenant complélèes donnent une nouvelle confirmation précise de cette faculté de cumuler les propriétés basiques dans un seul groupe favorisé. Chaleurs de neulralisalion des différents rosanilinecarbinols solides. Rapport entre Clilorliydr aies sol. Effet la 3°" ou 3"" _ «a.^- _ _— — de la cl la raonoacide triacide 2"« OU :!"" mo I. i'" mol. + ii=o. Cal anhydre. Cal d'acide. Cal d'acide. Rosanilinecarbinol +HCI diss... 9-9 i6, 1 3,1 1 : 3,2 Rosamonotûhiidine » 9'6 i6,4 3,4 . :2,8 Rosadlloluidiiie n 10,9 i6,3 2,7 I : 4,o Rosatritoluidine » 11,1 i6,3 2,6 1 :4,3 Hexaniétliylrosaiiiiine ) '3,7 l8,2 2,2 I : G,o -l-IIBr 11,4 i5,3 1,9 I : ,5,9 Carbinol du vert malachite -(- H'SO'' diss . .... uf '■'',0 sulfate diacide. (') Comptes rendus, t. CXXXVIl, p. 33i. SÉANCE DU 3 OCTOBRE 19o4- ^^^ » Remarque. — Contrairement à ce que Ton a admis jusqu'ici, les mono chlorhyclrates des rosanilines renferment 1™°' d'eau de cristallisation. » Si l'on chauffe 2 jours à i4o"' cette molécule d'eau reste et ce n'est qu'à aSo" qu'elle commence à partir. On se rend facilement compte de ce fait, en refroidissant le ballon : on voit que les parois se couvrent rie gouttelettes d'eau. » MM. Kehrmann et Wenzel (') ont voulu démontrer que le mono- chlorhydrate derosaniline ne renferme plus d'eau. Mais les analyses don- nées par ces auteurs, bien qu'elles soient concordantes pour l'hydrogène et le carbone, donnent dans certains cas pour le chlore, l'élément le plus exact à doser, une valeur inférieure de o,5 pour 100 environ, valeur que j'ai retrouvée dans toutes mes analyses (-) et qui accuse la présence de i'"'>' d'eau. Aussi mes analyses du carbone et de l'hydrogène répondent à la molécule hydratée. Les chlorhydrates de la rosatritoluidine et heïaméthyl- rosaniline renferment aussi 1°'"' d'eau. Ce n'est pourtant que de l'eau de cristallisation qui n'influe nullement sur les propriétés générales, car en chauffant le trichlorhydrate anhydre on obtient le sel monoacide anhydre possédant toutes les propriétés des fuchsines. Chaleur d' liydratadon du nionocldurhydrale de rosa/uUne. Chlorhydrate de rosaniline so!.-(- H'^0 liq.= rosanilinechlorhydi-ate : IPO sol. +0'"'',- » Les carbinols peuvent donner en dehors des sels colorés, si l'on évile la présence d'eau, les carbinolsels triacidcs découverts par M. Hantzsch.^ Chaleur de /leutralisation dans la J'orinalion des carbinolsels. Pour I H Cl. llexaiiiélliylrosaniIinecarbinoIsol.-t-3HCIdlss. = carbinolsel sol. H- i4' '',9- 5*^"' Chaleur de neutralisation des leucanilines. Pour iHCI. Cal Cal Leucaniline sol. -1- SHCldiss. = tricWorhydrale sol -t-12,0 4,0 Leiicomonotoluldine sol. -1- 311 Cl diss. = trichlorhydrate sol., -f-124 4,' Leucoditoluidine sol. 4- SHCl diss. = trichlorhydrate sol -hi3,i l\,Z Leucotritoluidine sol. + 3HC1 diss. = trichlorhydrate sol -H 12, 8 4,2 Hexaméthylleucaniline sol. -l- 3 H Cl diss. = trichlorhydrate sol . -H 1 4 , 3 4,8 {') Berichle der deulsch. cheni. Ces., t. XXXIV, 1901, p. 38i6. {-) Les dillérentes fuchsines synthétiques et pures furent mises gracieusement à ma disposition parles établissements de Meister, Lucius et Bruning, à Hœchst. 544 ACADÉMIE DES SCIENCES. » On remarque tout d'abord que le carbinol, pour donner le carbinolsel Iriacide, dégage environ la même quaniUé de chaleur que les leucanilines jîour former le leucosel triacide. » La chaleur dégagée par la fixation de S"""' d'acide sur le carhinol pour former les sels colorés est toujours supérieure à celle produite par h\ formation des carhinolsels ou /ewcoir/î correspondants. Il en résulte l'instabilité des car- binosels et leur tendance à former en dégageant de la chaleur les sels colorés. » Dans les sels colorés, la première molécule d'acide dégage beaucoup plus de chaleur que les molécules suivantes et ce cumul semble s'accentuer dans les bases plus fortes. Ainsi le rapport de la première acidité aux deux suivantes qui est pour la rosaniline 3 : i, s'élève dans rhexaméthylrosaniline à 6 : i. » M. Baeycr a énoncé dernièrement (') l'idée importante que cette faculté de cumul pourrait être en relations avec le noyau quinonique et par suite avec la couleur. » En efîet, nous remarquons une certaine relation entre les propriétés basiques des rosanilines, leur faculté du cumul et l'énergie emmagasinée dans le noyau quinonique ; la quantité de chaleur dégagée par la fixation des 4™°' d'eau qui détruit le noyau quinonique est aussi plus grande pour V hcxaméthylrosaniline que pour la rosatriloluidine. Cai Trichlorliydreitc de rosaditohiidine +4II-O liq. = lélraoxycjclohexanesel 1-5,6 » rosatriloluidine » ^r » -1-5,5 Tribromhydrate de hexamélhjlrosaniliue » := » l--,o » Toute la caractéristique thermochimique repose sur le fait que la molécule colorante renferme à la fois un groupement très exothermique et un groupe endothermique ; la salificalion de certains groupes appelés par M. Witt (-) auxochromes amène une disposition spéciale de la molécule qui la force d'établir sur un autre point un groupe endothermique chromophore. La formation d'une matière colorante ressemble beaucoup à ce genre de réactions que M. Ber- thelot(') appelle des réactions par entraînement, seulement avec la diffé- rence que le fournisseur et le percepteur d'énergie se trouvent unis dans la même molécule. » (') Berichle dcr deulscli. cheni. Ges., 190.4, p. 2877. (^) Berichle der deutsch. cliein. Ges., t. XXI, p. 325. (') Berthelot, Essai de Mécanique chimitjiic, t. Il, p. 46o et 4*34. SÉANCE DU 3 OCTOBRE I904. 543 ZOOLOGIE. — Sur la morphologie des Chéloptèricns. Note de M. Ch. Gravier, présentée par M. Edmond Perrier. « I. L'organe nucal n'a pas encore été signalé jnsqn'ici chez les Chétop- tériens. Or, chez un Telepsavus nov. sp. que j'ai recueilli cette année même au cours d'une mission scientifique à la côte française des Somalis, j'ai constaté la présence, à la surface du prostomium, entre les insertions des antennes, de deux petites languettes contiguës en avant, s'écartant un peu l'une de l'autre en arrière et creusées d'un sillon médian longitudinal. Ces appendices rappellent par leur forme et par leur situation, mais avec des proportions relativement moindres, les épaulettes ciliées des Autolytus, des Noto- phyllum, etc. Ce sont des organes nucaux. » Le cas du Telepsavus de Djibouti ne paraît pas être isolé chez les Cliétoptériens. Chez un autre type de la même Camille, le Ranzania sagiliaria, Claparède (') a décrit et figuré « des tubercules arrondis présentant chacun une cavité intérieure » et qu'il considère comme « les vestiges des tentacules si développés chez d'autres Chétop- » tériens ». Si l'on examine avec attention la figure donnée par cet auteur (/*/. A'I, fig. I, h), on voit que ces tubercules semblent liiiii être des dépendances, non du pre- mier segment, mais du prostomium et qu'ils correspondent, non aux, antennes des autres Cliétoptériens, mais bien aux organes nucaux. Quoi qu'il en soit, la présence, chez ces animaux tubicoles si profondément déformés par leur vie sédentaire, d'un organe nucal de même physionomie qne chez les formes errantes les plus primitives du groupe des Annélides polychètes, est intéressante à tous égards. » II. Sur un Chœtopterus nov. sp. femelle, provenant également du golfe de Tad- jourah, j'ai observé, au quatrième segment de la région moyenne du corps caractérisée par les palettes dorsales, un appendice aplati, inséré, de chaque côté, immédiatement au-dessus de l'orifice néphridien et composé d'une partie basilaire rétrécie au niveau de son insertion et à son extrémité supérieure, et d'une partie terminale demi-circu- laire. Cet organe existe également au segment suivant, avec la même taille et la même forme, et aussi aux segments de la région postérieure, sauf aux trois derniers. Dans celte région, la partie basilaire se réduit au point de disparaître presque complètement. La languette terminale qui subsiste, sensiblemenl avec les mêmes dimensions, se trouve située immédiatement au-dessus de l'orifice béant de l'organe segmentaire, absolument bondé par les ovules qui envahissent la cavité de la rame dorsale jusqu'à son sommet. » Chez certains Aphroditiens {Lepidonotus anlpuUiferus Grube, Gaslrolepidia cla^igera Claparède, etc.), il existe à cha([ue segment, dans presque toute la longueur du corps, immédiatement en arrière de la papille néphridienne, une membrane adhé- ( ' ) Les Annélides Cliétopodes du golfe de Naples. Supplément. {Méni. de la Soc. de Phys. et d'IIisl. nal. de Genève, t. XX, 1869). 546 ACADÉMIE DES SCIENCES. renie par run de ses bords seulement au tégument, libre sur le reste de son pourtour et parliculièremenl développée chez les femelles parvenues à Tétat de maturité, ce qui m'a amené à supposer que ces appendices sont vraisemblablement en relation avec l'évaciialinn des produits génitaux (•). » L'exislence, chez un Chétoplère sur le point de pondre, d'im organe semblable présentant les mêmes connexions, et qui manque complètement à une femelle immature de la même espèce, vient à l'appui de celte hypo- thèse. Celle-ci est encore corroborée par le fait que, chez le Chétoptère en question, les segments porteurs de cette lamelle sont seuls bourrés d'ovules. Il est fort difficile de définir exactement le rôle joué par cet organe; n'étant adhérent que par l'un de ses bords, il est possible que, par ses mouvements, il empêche les ovules de s'accumuler autour de l'orifice néphridien et qu'il favorise ainsi la ponte. « ZOOLOGIE. — La forme archaXqne des Pléropodes Thécosomes. Note de M. Paul Pelse.veer, présentée par M. Edmond Perrier. « I. Sous le nom de Embolus triacanthm , P. Fischer décriviten i882(-) (sans le figurer) un Thécosome de la famille des Limacinidœ, dont on n'avait pu recueillir que la coquille vide (et non l'animal ni l'opercule). L'expédition du Challenger rapporta la même espèce, également à l'état de coquille vide, ce qtii permet d'en donner des figures ('), sans fournir aucun élément nouveau poiu- la connaissance plus parfaite de cet organisme. » IL Un spécimen complet, que j'ai reçu récemment, donne le moyen de déterminer la position systématique de celte forme. » Elle ne doit porter ni le nom générique de Lirnacina, m celui (à peine sub-^énérique) de Embolus. L'examen de l'opercule seul montre déjà que l'espèce en question est un Peraclis {'). En effet, cet opercule est orbicu- laire, multispiré (sénestre) et à nucleus subcentral {'); au contraire, dans (' ) Conlribiilion à l'étude des Annélides poLychètes de la nier Rou^'e, II<= Partie {Nom-. Arehà'cs du Muséum, 4= série, t. III, igoi)- (') P. Fischer, Diagnoscs d'espèces nom'elles de mollusques recueillis dans le cours de l'expédition scientifique de l'aviso le Travailleur (1880, 1881) (Journ. de Conchyl.. t. XXX, 1882, p. 49)- (5) Pelseneeh, lieport on the Pleropoda, part. Il {^Zool. Challenger e.rpédit., Part. LXV, 1887, p. 20; PI. I, fig. 1,2). ( * ) Ce que soupçonnait Tescu [Thecosomula and gymnosoinata of the Siboga expe- dilione {Siboga e.ipeditie, monogr. LU, igo/J, p- 19).] (5) Voir PtLSE.NEEit, loc. cit., p. 32 {PL I, fig. 8). SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1904- 547 tous les Limacina, l'opercule est allongé, paucispiré et à nucleus latéral (placé vers la gauche de l'animal, c'est-diro vers la fausse spire) ('). » III. L'organisation du genre Peraclis était déjà quelque peu connue, mais n'avait pu être étudiée que sur des espèces de très petite taille (-). Les dimensions beaucoup plus considérables de Peraclis iriacanlha per- mettent de compléter notablement les observations faites précédemment. » IV. La tête est en forme de trompe saillniite, comme dans les autres Peraclis connus et dans les CymhuUidœ. Les deux leniiiculcs sont symétriques ; l'orifice pénial est à droite et un peu en arrière du tentacule droit. Les nageoires ont leur bord antérieur continu, sans le petit lobe tentaculifère des grands Limacina {L. he/icina, L. anlarclica). Le bord du manteau porte, au côté droit, le même appendice saillant et poinlu (balancier) que les autres Limacinidœ. La glande palléale (bouclier) est asymétrique, en ce sens qu'elle est plus développée du côté droit. L'ouverture de la cavité iialléale n'est pas antérieure ni symétrique, mais bien située sur ia .moitié droite du corps. Hors de celle ouverture palléale, fait saillie l'extrémité libre d'une hrancine cténidiale de structure « plissée », dont la pointe est dirigée en avant vers le côté droit. Le rein est situé vers la gauche; le cœur est à la gauche du rein et disposé en « prosobranche ». Le tube digestif oiïve les mêmes caractères que celui des Lima- cina; mais la Radule a les dents centrales beaucoup /)/m5 larges que dans ce dernier genre, avec maximum de largeur vers le côté où se dirige la pointe. Le système ner- veux présente la disposition générale qu'il monlre chez les Thécosomes, avec cette particularité que, de même que les autres Peraclis el les CymhuUidœ, il possède une chaîne de trois ganglions viscéraux. » V. Considérée en elle-même, cette courte description paraît évidem- ment insignifiante ; elle acquiert au contraire une certaine importance, si on la compare aux dispositions conuues de l'organisation des autres Théco- somes et des Gastropoiles. » Il est généralement admis que les Liw«cmjrfœ sont les plus primitifs des « Ptéropodes Thécosomes » ('), les Cavoliniidœ et \esCymbuliidai provenant de ces Limacinidœ par détorsion ( '' ). » Mais, parmi les Limacinidœ on n'avait pu déterminer, en se basant sur un grand nombre de caractères, la forme générique actuelle la plus (') Pelseneer, Expédition antarctique belge : Mollusques {PI. VI, fig. 70, 71). (2) Pelsenekr, Report on the Pteropoda, Part III {Zool. Challenger expedit., Part LXVI, p. 11, 12). — Tesch, loc. cit., p. 17, "8. ( ' ) Boas, Spolia A tlaniica [ Vidensk. Selsk. Skr. ( 6'= série ) ; naturvid.-math. Afd., Bd. IV, 1886, p. 195]. — Pelseneer, Report on the Pteropoda, Part III {loc. cit., p. 90). (*) Ce que j'ai indiqué en 1893, c'est-à-dire avant que personne ait parlé de détor- sion chez les Gastropodes Euthyneures. [A propos àtV Asymétrie des Mollusques uni- valves {Journ. de Conchyl., 1892, p. 232.)] 548 ACADÉMIE DES SCIENCES. archaïque dans son organisation. La connaissance pluscomplèle de P. tria- cantha permet de le faire maintenant avec assurance. » VI. En effet : M i" Tous les Thécosomes, par l'acquisition d'une symétrie extérieure secondaiie, si commune dans lesMolhisquespélagiques, possèdent une ou- verture palléale symétrique; seul, les PeracUs montrent encore une ouver- ture palléale latérale (à droite), comme dans les Tectibranches BuUéens; » 2° Tous les Thécosomes sont dépourvus de clenidium (quelques Cavo- hnia ont, au fond de la cavité palléale, une branchie en fer à cheval, dont la nature cténidiale est demeurée jusqu'ici incertaine); seul, le genre Pera- cUs montre un ctenidium normal, du type plissé, à extrémité libre saillant antérieurement, comme dans les BuUéens archaïques ou « prosobranches ». » VII. Ces deux caractères essentiels, ajoutés à celui de la dent cen- trale de la Radule et à la multiplicité des ganglions viscéraux, montre que le genre PeracUs est le plus archaïque des Thécosomes actuels, et viennent ainsi confirmer la position attribuée dès 1888 (') à ce genre, tout à la base de l'arbre phylogénétique des « Ptéropodes Thécosomes ». » Car son organisation relie ce genre aux Tectibranches BuUéens, bien plus étroitement que toutes les autres formes de son groupe. » VllI. L'existence, parmi les BuUéens, de formes actuelles (^Acera) à larges parapodies natatoires, à tête allongée, à appendice palléal corres- pondant au balancier des Limacinidœ, et à spire courte, permet d'inférer que d'autres formes plus anciennes, encore operculées et à spire nulle, ont pu faire saillir une « fausse spire » au côté ombilical et constituer ainsi des Lbnaciniikc « ultra-dextres », c'est-à-dire à organisation dexlre dans une coquille à enroulement en apparence sénestrc. » HISTOLOGIE. — Sur la structure da; muscles ae /'Anomia ephippium. Note de M. F. Marceau, présentée par M. Edmond Perrier. « La structure des muscles adducteurs des Acéphales (-) chez V Anomia cphippuim, est notablement différente de celle qui en a été décrite récem- ment par Jobert ('). (') Pelseseer, Report on tlie Pteropoda, Part. III {toc. cit., p. 35). (2) Pour cette étude, j'ai employé simullanénient les métliodes de dissociation des muscles par l'acide azotique à 20 pour 100 et celle des coupes colorées à riiéiualowllne fenique (éosine), après fixation j>ar le liquide de Zenker. (') Comptes rendus. 24 novembre 1902. SÉANCE DU 3 OCTOBRT- l()n'|. 5l\Ç) » Miisrr.K T)F. l'ossicl'LE. — Ce muscle a la forme d'un tronc rlc cône dont la petite base, elliptique, est insérée sur Vossicule servant à la fixation de l'animal aux corps étrangers et dont la grande base s'insère sur la valve concave. La région de la petite base du muscle traverse la valve plane. La grande base comprend deux parties très distinctes : l'une très développée, d'aspect nacré et à peu près circulaire, est la plus rapprochée du ligament de la charnière; l'autre, bien plus petite, d'aspect vitreux, est située du côté opposé à ce ligament et a une section triangulaiie à angles arrondis. Par la dissociation de ce muscle, on constate que les deux parties de la base répondent à des faisceaux musculaires de structures spéciales. Il existe de plus un petit faisceau musculaire d'aspect nacré, se détachant de la partie de l'ossicule la plus voisine du liga- ment de la charnière et qui, après un trajet très oblique, va s'insérer sur la valve con- cave très près de ce dernier. Les deux petits muscles du pied, issus de l'ossicule et de cette dernière insertion, sont accolés à ce troisième faisceau du muscle de l'ossicule. » Le muscle adducteur proprement dit, bien distinct du précédent, est cylindrique. Il est formé également de deux parties d'aspect et de structure différents. La plus importante, d'aspect vitreux, contigiië au faisceau correspondant du muscle de l'ossi- cule, a une section en croissant et enveloppe presi|ue complètement l'autre partie. » Les faisceaux musculaires nacrés et vitreux ont respectivement la même structure dans les deux muscles. » 1° Les faisceaux nacrés sont, comme ceux dos muscles adducteurs des autres Acé- phales (Anodonte, Cardium, Huître, Tapes, Unio, etc.), constitués par des fibres lisses cylindroïdes d'un diamètre assez considérable (i5!'- à 25I'' pour le muscle de l'ossicule, 8!'- à ibV- pour le muscle adducteur) ('). Chaque fibre renferme un noyau situé sous le sarcolemme où il fait une saillie notable. Les fibrilles, très fines, sont anastomosées latéralement et ont à peine plus d'affinité pour les matières colorantes que le sarco- plasma. De la sorte, le meilleur moyen de les étudier c'est d'examiner à la lumière oblique les fibres dissociées par l'acide azotique étendu. 1) Dans le muscle de l'ossicule, les fibres ont la même longueur que ce dernier; elles se terminent par une extrémité effilée au niveau de la valve concave et par de nom- breuses digitations sur l'ossicule. Dans le muscle adducteur, elles sont plus courtes (o""",5 à i'"'",5); l'extrémité d'insertion aux valves présente des digitations allongées, tandis que l'extrémité libre est effilée et porte quelquefois de très petites digitations secondaires ('■'). » 2° Les faisceaux vitreux ont une constitution analogue à celle du muscle adduc- teur des Limes, du moins autant que l'on peut en juger par les descriptions très incom- plètes de Wagener et Fol. » Par dissociation à l'aide de l'acide azotique à 20 pour 100, on isole des fibres d'un diamètre assez faible (Si-"- à lo!''") mais qui varie de distance en distance suivant leur longueur. Elles émettent assez rarement des branches dont les unes, très longuement effilées, se terminent librement et dont les autres s'anastomosent avec des fibres voi- ( ') Fibres dissociées par l'acide azotique à 9.0 jiour 100. (-) Jobert décrit à tort ces éléments comme des faisceaux de (iijrilles conjonctives et élastiques. C. R., 1904. 1' Semestre. (T. C.\XXI\, N" 14 ) 7^ 55o ACADÉMIE DES SCIENCES. sines. Quand elles ne sont pas ramifiées, ces fibres peuvent présenter néanmoins, comme chez \ePecleii maaimus, des fentes plus ou moins nombreuses et plus ou moins allongées, dont la présence explique les ramifications déjà signalées. D'après cela, on doit admettre que ces fibres, par petits groupes, constituent des réseaux bien moins compliqués que ceux du muscle adducteur vitreux du Pecten maximus, mais qui s'étendent aussi dans toute la longueur du muscle. Elle? sont munies de rares noyaux ovoïdes situés à leur périphérie, sous le sarcolemme où ils forment des saillies assez notables. Elles s'insèrent sur les valves par plusieurs digitations en général. » Examinées avec un fort grossissement elles laissent apparaître une striation assez nette, mais dont l'aspect est très variable pour une même fibre suivant les régions con- sidérées. Cette striation peut être transversale, obli({ue ou même croisée comme celle des fibres des muscles adducteurs de la plupart des Acéphales. » L'examen des fibx-es dissociées àlalumière polarisée montre qu'il s'agit bien d'une véritable striation déterminée par l'alternance des jtarties isotropes et anisolropes. » En elTet, si lorsque les niçois sont croisés, les fibres, assez fortement biréfrin- gentes dans leur ensemble, paraissent claires sur le champ obscur du microscope, on Y voit aussi des bandes sombres isotropes, régulièrement placées mais dont les bords sont plus ou moins estompés. » Les fentes longitudinales que j'ai déjà signalées se prolongent dans les fibres sous forme de lignes droites ou en zig-zag qui séparent des colonnettes musculaires en stria- lions obliques ou transversales le plus souvent discordantes. » La discordance de leur striation explique l'apparition de ces fentes ainsi que l'a établi Martin Heidenhain pour les fibres cardiaques des Mammifères. Les coupes colorées à l'hématoxyline ferrique (éosine) montrent également que ces fibres ont une structure différente de celles du Pecten maximus. En coupes transversales, les fibres, entourées d'un sarcolemme coloré en rouge vif, ont une faible section, quelquefois arrondie, mais le plus souvent elliptique ou rubanée, renfermant un à cinq petits paquets de fibrilles colorées en noir intense {colonnettes musculaires) dont les élé- ments constitutifs sont encore moins distincts que chez le Pecten. » En coupes longitudinales, les colonnettes sont très visibles et leurs strialions sont souvent discordantes; les fibrilles sont le plus généralement indistinctes. Les stries de Hensen sont quelquefois visibles, mais je n'ai encore pu apercevoir de disques minces. L'absence de ces disques minces permet aux fibrilles ou aux colonnettes mus- culaires, non unies transversalement, de glisser les unes par rapport aux autres, ce qui entraîne les discordances de strialions assez fréquentes dans ces fibres. Quant à l'appa- rence de la double striation oblique, observée dans les fibres dissociées, j'ai pu me convaincre, par l'examen de coupes longitudinales colorées, qu'elle est due à la vision simultanée des strialions obliques régulières des deux faces opposées de la fibre, lesquelles sont inclinées en sens contraires et formées d'étroites bandes isotropes et anisolropes alternantes. » SÉANCE UU 3 OCTOBRE 1904. 55 I BIOLOGIE. — Sur r acarophytisrnc. cliez les Monocolylêdones. Note de M. E. de Wildemax, présentée par M. Guignard. « Dans deux Notices présentées antcrieiirement à rAcadémie, nous avons attiré l'attention sur l'acarophytisme de certaines plantes africaines; nous revenons aujourd'hui sur le même sujet dont l'étude nous permettra sans aucun doute de signaler encore bien des faits passés inaperçus. » MM. Penzig et Chiabrera, dans le travail dont nous avons fait mention dans les Notes précédentes et qui résume l'état actuel de la question de l'acarophytisme, reconnaissent qu'on n'a point à ce jour indiqué d'acaro- phytes parmi les Monocotylédones. Cette lacune est certes due au peu d'attention accordée à celte particularité biologique. Les matériaux récoltés au Congo par la mission d'Emile Laurent et ramenés en Europe par son compagnon et neveu M. Marcel Laurent nous permettent de certifier la présence d'acarophytes chez ce groupe de végétaux; des acarodomaties existent, en effet, chez une espèce nouvelle du genre Dioscorea que, pour cette raison, nous désignerons sous le nom de Dioscorea acarophyla De Wild., nov. sp. » Les domaties sont, chez les acarophytes africaines, généralement loca- lisées dans les aisselles, les ramifications des nervures des feuilles, ou con- stituées par des stipules plus ou moins modifiés. » Chez notre espèce nouvelle, la domatie est formée par un repli du bord de la feuille, mais c'est non seulement le bord de la feuille qui s'est recourbé, mais encore un prolongement en forme de doigt, prolongement qui est contourné à son extrémité. M Cet organe, présent sur toutes les feuilles de notre plante, n'existe pas chez toutes les espèces de Dioscorea du groupe à feuilles coriaces auquel appartient le D. acarophyla. La forme de celte acarodomatie rappelle ainsi celle que l'on rencontre chez certaines espèces brésiliennes du genre Ilex dont nous trouvons une figure dans les recherches de M. Lundstroem sur les rapports des végétaux et des insectes {Acta Reg. Soc. Se. Upsal, 3^ série, t. Xin, PL IL ff. 2 » Notre attention ayant été attirée sur cette particularité des feuilles de ce Dioscorea, nous avons remarqué qu'une autre espèce du même genre, le D. smilucifolia De Wild. et Th. Dur., dont nous avons publié la description antérieurement et originaire, comme le D. acarophyla, du Congo, possédait le même caractère. 5D2 ACADEMIE DES SCIENCES. » L'acarophytisme existe donc chez les Monocotylédones et les acarodo- maties se présentent sous une forme assez peu répandue chez plusieurs espèces de Dioscorca. 1) Il n'est pas sans intérêt de signaler également ici que \e Piper ungui- culatum, acarophyte originaire de l'Amérique centrale, a été introduit en Afrique tropicale où il se développe luxurieusement, entre autres à la sta- tion de Wombali, et qu'il y possède des acarodomaties mieux développées que dans beaucoup d'échantillons américains; rappelons que ces acarodo- maties rappellent celles delà base du limbe foliaire de nos Quercus, mais elles sont plus fortement spécialisées. )) Plus on étudie les domaties, plus on est amené à considérer ces or- ganes comme ne se trouvant pas sous la domination directe des Acariens ou des Fourmis; ces domaties nous semblent, comme nous l'avons déjà dit ailleurs, préformées dans le végétal et elles ont été mises à profit par les insectes; c'est également l'opinion émise par le D"' Rettig dans un tra- vail récent sur la matière. )) A notre avis, on peut tirer des caractères de valeur, de ces acarodo- maties, pour la différenciation d'espèces, mais il est également probable, comme nous l'avons signalé antérieurement, que ce caractère, comme les autres caractères spécifiques, se modifie par l'hybridation. Il nous paraît très exact, comme le dit M. Rettig, qu'il existe un très grand nombre de Fourmis vivant sur les végétaux, mais très peu ou point de myrmécophytes; il en est probablement de même pour les acarophytes. » Nous donnerons ci-dessous une description sommaire de l'espèce nou- velle. » Dioscoiea acaruphyla De Wild., nov. spec. — Plante grimpante, glabre, à rameaux, flexueux, à entrenœuds de 6'^'" à ii"^"" de long; feuilles opposées ou alternes, parfois distantes dans une môme paire de i5"", longuement pétiolées, à pétiole grêle, étalé ou réfléchi, renflé ou subembrassant à la base, atteignant 8'™ de long; limbe cordé à la base, arrondi ou presque émarginé au sommet, brusquement acuminé, à acumen sub- aigu de 7™" environ de long et de 3°"" environ de large, à sept nervures principales par- tant du sommet du pétiole; à la base du limbe, de chaque cùLé, se tiouve une nervure supplémentaire qui se perd rapidemsnl dans la bordure; à environ 4""'^ du sommet du pétiole se trouve une doraalie constituée par une dent de i'"'",5 de long s'élargissant à la base et enroulée au sommet vers le cintre de la feuille. Limbe de 6'=™, 5 à 8"", 5 de long, acumen non compris, et de 6=", 5 à 8'^™, 5 de large. Epi fascicule, axillaire, non panicLilé, de 1 1'^'" environ de long, à fleurs plus ou moins distantes, à bractées courtes, triangulaires aiguës; fruits rétrécis en un pcdicelle de 5™'" environ de long, à trois ailes atteignant 2'"', a de large et 3"" de long, surmontés par les débris du périgone. (Yakussu, i5 janvier 1904, iim. et M. Laurent.) SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1904. 553 » Celle espèce se dislingue facilemenl du D. amilacifoUa par ses feuilles cordées el ses inflorescences simples. Nous n'insislerons pas davantage sur les caractères diflc- renliels de ces deux, acaroplijtes. » PATHOLOGIE. — Séméiologie du SUC prostatique. Note de M. A. Guépix. « Ainsi que l'occasion s'est présentée tant de fois de le répéter depuis nos premières publications sur la prostate et ses maladies (1894), le suc prostatique, examiné systématiquement dans les divers états morbides de cet organe, peut fournir et fournit d'ordinaire de très utiles données séméiotiques. » En effet, l'exploration de la prostate est toujours difficile et l'interprétation des symptômes s'entoure bien souvent d'une réelle obscurité. Par conséquent, tout ce qui vient aider à l'établissement d'un diagnostic précis, comme d'un pronostic éclairé, ne doit jamais être négligé par le praticien, ni par le théoricien, sous peine de compro- mettre la guérison du malade ou de retarder les progrès thérapeutiques déjà si lents dans leur application. » A l'état physiologi([ue pur (Ch. Robin, Reli(iuet, Guépin l'ont établi), la prostate sécrète en petite abondance un liquide spécial dont les caractères physico-chimiques et microscopi([ues sont nettement déterminés; ce suc (ou celle humeur) prostatique n'est excrété qu'au moment de l'éjaculation et sert de véhicule au sperme testiculaire uniquement formé de spermatozoïdes. » Dans les diff"érentes maladies glandulaires, depuis les plus simples (hyper- sécrétion), jusqu'aux plus complexes (prostalites, hypertrophie sénile, cancer), le suc prostatique est modifié quantitativement et qualitativement. Les modifications quali- tatives portent sur sa composition chimique et, au point de vue piiysique, sont auginen- tatives ou diminutives; ainsi le suc alcalin devient habituellement acide. De même, disparaissent des éléments normaux : graisse en émulsion; ou se montrent des éléments nouveaux : sang, pus, cellules. » Le retour progressif aux caractères physiologic[ues est l'indice de la marche vers la guérison. » Mais il y a plus. Le moment où aiiparaît tel ou tel élément, le moment où il disparait, l'aspect qu'il présente, etc. prennent pour l'observateur une véritable importance. » Au déclin des prostalites aiguës, le retour des globules rouges du sang semble prouver que la cicatrisation s'effectue, surtout quand il coïn- cide, ou à peu près, avec la réapparition de la graisse et la cessation de la chute épilhcliale. Dans le cancer glandulaire étudié dans notre Ouvrage sur les Glandes de l' urètre (1894) et dans {'Hypertrophie sénile de /a /^ro- i^aie (1900), le sang mélangé aux sécrétions hyperabondanles leur donne 554 ACADÉMIE DES SCIENCES. un aspect brun chocolat qui, joint à leur consistance filante, à leur odeur, etc., impose de suite à nos idées une orientation particulière. )) Sans devoir multiplier les exemples pour entraîner une conviction déjà, je l'espère, faite dans bien des esprits, je répéterai mes conclusions antérieures que confirment dix années de recherches : )) Dans l'examen méthodique du suc de la prostate malade, on trouvera dès à présent, et sans doute de plus en plus, des renseignements précieux pour le diagnostic et le pronostic des affections glandulaires. )i C'est là une voie nouvelle ouverte par nous aux chercheurs. » CHIMIE AGRICOLE. — Sw un nouveau Iraùement des semences. Note de MM. E. Bréal et E. Gicstiniam, présentée par M. Th. Schlœsing fds. « Des graines de Vesce, laissées pendant 20 heures sur une dalle de plâtre humide, avaient augmenté leur poids de 55 pour 100 : ces graines semées dans une terre à 20 pour 100 d'eau, à côté d'un poids égal de graines non mouillées, ont donné, après i mois, une récolte d'organes aériens pe- sant sèche six fois la récolte témoin. » Comme les terres cultivées renferment, en général, moins de 20 pour 100 d'eau, on pouvait en conclure qu'il doit être utile de laisser les semences s'imbiber d'eau avant de les confier à la terre. » Mais le plus souvent les graines mouillées deviennent la proie d'orga- nismes inférieurs, et la récolte est diminuée ou perdue. » Depuis longtemps, pour éviter l'envahissement des cultures par ces parasites, on pratique le sulfatage des graines : il consiste en une courte immersion des semences dans une solution de sulfate de cuivre à i pour 100, suivie parfois d'un chaulage, afin deprécipiter le cuivre dont l'effet nuisible sur la germination a été constaté par MM. Dehérain et Demoussy, Coupin, Devaux, etc. » Nous avons voulu reconnaître si le mouillage des graines pouvait se faire avec une solution étendue de sulfate de cuivre sans nuire à leur fa- culté germinative. » On laissait tremper les graines clans la solution à i ou 5 pour 1000 pendant 20 heures; les graines encore humides étaient ensuite saupoudrées de chaux éteinte, de carbonate do cliaux ou même de terre calcaire et enfin séchées à l'air. Après des- siccation complète, elles pouvaient se conserver sans altération d'une année à l'autre. Semées dans un sol humide à côté de graines témoins, elles donnaient, après une ou deux semaines, un égal nombre de plants. Même lorsque la terre avait été récemment fumée, SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1904. 555 les semences sulfatées résistaient beaucoup mieux à la pourriture. Enfin, les plantes provenant des graines traitées étaient toujours les plus développées. » Mais, comme nous avons constaté que cette immersion prolongée dans un liquide faisait perdre aux semences une portion importante de leur matière organique, nous nous sommes proposé d'éviter cette perle. » Voici le procédé qui nous a donné les meilleurs résultats : » Dans une solution renfermant de i à 5 pour 1000 de sulfate de cuivre on incorpore à l'ébullition 2 à 3 pour 100 de fécule; après refroidissement, on mélange à l'empois quatre à cinq fois son poids de semence, on malaxe, on laisse reposer 20 heures, on saupoudre avec la chaux et on laisse sécher à l'air. Les graines se trouvent alors recouvertes d'un enduit de fécule chargé d'hydrate de cuivre et de plâtre. » Nous avons fait pendant 2 ans un grand nombre de cultures comparatives en pots avec des poids égaux de semences, les unes recouvertes de l'enduit cuivrique, les autres non préparées. A la récolte on a séché à 1 10° les organes aériens provenant des deux, sortes de graines et l'on a déterminé le rapport des poids. » Voici quelques-uns des chillVes obtenus avec des plantes appartenant à des familles différentes. Poids des organes aériens provenant des semences sulfatées, celui des plantes témoins étant égal à 100. Semence. Maïs quarantain . Blé Cliiddam. Durée de la culture en jours. 45 56 63 57 34 02 35 120 i46 160 126 124 162 '47 iiG Semence. Blé Cliiddam. Orge chevalier . » Avoine Lupin blanc. Sarrasin .... Durée de la culture en jours. 36 ti5 38 122 36 120 '9 i4o 35 1 10 20 120 33 "9 3o 116 » Cinq cultures de Maïs quarantain en pleine terre ont confirmé l'effet utile de l'enveloppe cuivrique. » Chaque culture était disposée sur deux carrés juxtaposés de i™, ensemencés de poids égaux de graines. Dès le début de la végétation, les plantes provenant de graines traitées prenaient de l'avance et à la récolle, faite après 100 jours de culture, leurs éjjis étaient les plus mûrs. » Les nombres ci-contre, qui mettent en comparaison les deux récoltes fraîches, indi- queraient un excédent de poids encore plus fort pour les produits provenant des graines sulfatées, s'il nous avait été possible de sécher les matières, car les plantes 556 ACADÉMIE DES SCIENCES. issues des graines non traitées étaient les moins mûres et contenaient par suite le plus d'eau. Ciiltiii €s 'If Jlaïs quftranl.nui en pleine terre. Poids des organes aurions provenant des semences sulfatées, Poi.l 5 frais ce ui des plantes témoins Graines. en kilogrammes. étant égal à 100. Numéi'os. Récolte entière. Épis. Réco Ile entière. lipis 1. ( sulfatées, . ( témoins . . 0,765 o,565 0,270 ) 0,1 85 ) ,37 .46 2. \ sulfatées. . ' témoins . . 3,100 2,5oo 0,920 j 0,710 ( 120 129 ,3. sulfatées. . témoins . . 4,200 3,900 1,295 ) 0,870 i 107 t48 k. 1 sulfatées . . ' témoins . . 2 , 000 2,700 0 , 6 1 5 ) o,54.ï ( B 1 12 5. sulfatées. . témoins . . 4,foo 3,000 o,6o5 ) 0,000 \ ii4 121 » Il est surtout remarquable que ce sont les épis provenatit des graines traitées qui ont déterminé le plus grand excès dans le poids delà récolte. » M. le D'' A. lÎRODnccK adresse une Note ayant pour titre : « Principes mécaniques du transport par terre ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. V. Grh.at adresse un Mémoire ayant pour titre : « De la raison des l)iopriélés du radtum ». La séance est levée à 3''/io™. M. B. ERRAT A. (Tome CXXXVIII, séance dti G juin 1904.) Note de M. Bouqucl de la Grye, Sur la parallaxe du Soleil : Page t374, ligne 11, air lieu de Le résultat obtenu par trois procédés — 0,072, 0,074, 0,068, liaez Le résultat moyen est — o. f On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alpl.abétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. - Union postale: 44 fr. chez Messieurs : Agen Ferran frères. ( Chaix. Alger j Jourdan, ( Ruir. Amiens Courlin-HecqueU ^ f Germain et Grassin. Angers ( Gastmeau. Bayonne Jérôme. Besançon Régnier. I Feret. Bordeaux ! Laurens. ( Muller (G.) Bourges Renaud. IDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Caen Jouan. Cliambéry Perrin. ( Henry. I Marguerie. I Juliot. ( Bouy. Nourry. Lorient. chez Messieurs : Baumal. M— Texier. Cherbourg Clermont-Ferr . Dijon. Ralel. Rey. Douai jLauverjat. / Degez. Grenoble | Drevet. ( Gratier et O'. La Rochelle Foucher. Bourdignon. Le Havre . Lille Dombre. Thorez. Quarré. Nantes . Bernodx et Cumia. Georg. Lyon / Effantin. Savy. Vitte. Marseille Ruât. l Valat. Montpellier | Coulet et fils. Moulins Martial Place. ■ Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. Sidot frères. iGuist'hau. Veloppé. SBarma. Appy. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). Rouen | Langlois. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. Ponteil-Burles. Nice Poitiers. Toulon . Toulouse . Tours . Valenciennes Rumèbe. Gimet. Privât. Boisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaitre. On souscrit à l'étranger, Amsterdam chez Messieurs : j Feikeraa Caarel- " ( sen et G". Athènes Beck. Barcelone ...... Verdaguer. 1 Asher et G". ' Dames. Berlin Friediander et fils. 1 Mayeret Muller. Berne Schmid Fraucke. Bologne Zanichelli. iLamertin. Mayoleî et Audiarte. Lebègue et G'*. / Sotchek et G°. Bucharest j Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G". Christiania Gammermeyer. Constantinopte . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. t Gherbuliez. Genève ) Georg. ( Stapelmohr. La Raye Belinfante frères. !Benda. Payot et G'«. Barth. Brockhaus. Leipzig { Kœhler. Lorenlz. Twietmeyer. 1 Desoer. ^'^Se JGnusé. chez Messieurs: iDulau. Hachette et G'-. Nuit. Luxembourg V. BUck. iRuiz et G'*. Romo y Fussel. Gapdeville. F. Fé. Lausanne . Milan . Naples !Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. iMarghieri di Gius. Pellerano. iDyrsea et Pfoifler. Stechert. Lemcke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G''. Palerme Reber. Porto Magalhaès et Moniz Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. !Bocca frères. Loescl.er et G". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghoudcl iZinserling. woiir. Bocca frères. Brero. Glausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. l Frick. ^''««"« iGeroldetC". Zurich Meyer et Zeller. Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4°; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier iS5i à 3i Docenibio i865.) Volu.Tie in-4''; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — Cl" Janvier 1866 à 3i Décembre i88o.)Volume in-4°; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. —"(i" Janvier 1881 à 3i Décembre iSgS.) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. SDPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I. — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. IJERBEset A.-J.-J.Solier. — Mémoire sur le Calcul des Pertubations qu'éprouvent les Comètes, par M. Hanskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phéaomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 25 fr. Tome II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains » sédimentaires, suivant l'ordre delcur superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercherla » nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règneorganiqueetsesétats antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-4°, avec 7 planches ; 1861. .. 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et lo;> Mémoires présentés par divers Sarants à l'Académie des Sciences. W 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 5 octol)ic 1904.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DBS MRMBKRS ET DES COKKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. A. Chauveau. — Comparaison de la dé- pense des muscles fléchisseurs cl des muscles extenseurs de l'avant-bros, ap- pliqués, chaque groupe isolément, à la Pages, production du même travail extérieur continu alternativement moteur et ré- sistant 5i!5 CORRESPONDANCE . M. le Ministre ce l'Instruction publique transmet à l'Académie une lettre accom- pagnée d'une plaquette d'argent destinée à commémorer le deuxième centenaire de l'Académie des Sciences de Berlin M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrage de M. G.-D. Ilinriclis et de M. Cossmann M. A.-B. Chauveau. — Sur la déperdition de l'électricité dans l'air au voisinage de sources thermales MM. C.-J. Salomo>'sen et G. Dreyer. — Des colorations produites par les rayons de Becquerel (application à la Cristallo- graphie; détermination colorimétriqnc de la radioactivité) M. LÉON Pigeon. — Sur un ellct de vide produit par une trombe M. A. Debierne. — Sur l'acliniuni M. Léon Guillet. — Propriétés et consti- tution des aciers an molylidénc Errata 53 1 533 530 538 540 M. Jules Sciimidlin. — Comparaison ther- mochimique entre rosanilines et leucani- lines M. Cii. Gravier. — Sur la morphologie des Cliétoplériens . M. Paul Pelsexicer. — La forme archaïque des Ptéropodcs Thécosomes M. F. Marceau. — Sur la structure des muscles de VAnomia ephippium M. E. DE \\iLDEMAN. — Sur l'acarophytisme chez les Monocotylédones .M. A. Guépin. — Scméiologie du suc prosta- tique MM. E. Breal et E. Giustiniani. — Sur un nouveau traitement des semences M. le D' A. BuoDBECK adresse une Note ayant pour litre: « Principes mécaniques du transport par terre » M. V. GiuLAT adresse un Mémoire ayant pour titre : " De la raison des propriétés du radium » 3-1 j 55 1 55 '( 55(i 550 PAKIS. — IMPKIMKKIE G A UTH I E K - V I L L A R S, yuai des Grands-Auguslins, 55. Le Itérant : (iAUTUlBR-VlLLAIo. Hk>- -^^x^ 1904 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES- DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. NM5 (10 Octobre 1904). } 1>AR1S. GAUTHIER- VILLARS, IMPRÏMEUK-LIBKAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1904 RÈGLEMENT RELATIF AL'X COMPTES RENDUS Adopté daNvS les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"''. — Impression des travaux de l' Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Memljre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chacpie Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des ti'avaux des Savant étrangers à V Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnej cjui ne sont pas Membres ou Correspondants de l' Acaj demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au'nombre de pages requis. Li Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fou pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. t Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisî temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans 1( Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé ai Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et' tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraieni autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrai iv^ fait un Rapport sur la situation des Comptes reitdu après l'impression de chaque volume. rg€ Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suiva 1 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 10 OCTOBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ÉNERGÉTIQUE BIOLOGIQUE. — La discontinuùé (les travaux extérieurs des muscles , comparée à la discontinuité de leurs travaux intérieurs , an point de vue de la dépense d'énergie qu'entraîne la contraction; par M. A. Chauveau. « L'étude comparée qui vient d'èlre faite (3 octobre) de la dépense énergétique des fléchisseurs et des extenseurs de l'avant-bras, s'employant à l'exécution de travaux extérieurs de valeur identique, appelle de nouveau l'attention sur une des questions les plus importantes traitées dans mes recherches actuelles, sur la production économique du travail musculaire. Cette question est celle de la dépense affectée en propre à la mise en train de la contraction ou à l'excitation du travail intérieur des muscles. » Avec mon dispositif expérimental habituel, on obtient la continuité des travaux extérieurs, pendant le temps nécessaire à la production d'une dépense capable d'être exactement mesurée, en faisant concourir à l'exécu- tion de ces travaux extérieurs deux systèmes de muscles antagonistes, qui agissent successivement sans interruption en alternant régulièrement. Il en résulte que chaque groupe de muscles, considéré isolément, est au repos pendant que l'autre fonctionne. Leur contraction est donc en discontinuité. Elle doit être excitée et remise en train à chaque alternance. C'est une cause particulière de dépense que j'ai étudiée dans mes Notes du 20 juin {Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. i56i) et du 4 juillet {Comptes rendus, t. CXXXIX, p. i3). )' Il y a donc là une dépense additionnelle, qui s'ajoute, en la majorant, à la dépense fondamentale du travail musculaire proprement dit. Cette C. R., 1904, 3- Semestre. (T. CXXXIX, N» 15.) 74 558 ACADÉMIE DES SCIENCES. dépense additionnelle se produit aussi bien dans la contraction dynamique que dans la contraction statique. Comme elle se répète nécessairement autant de fois que les muscles alternent, pendant l'exécution d'un travail donné, elle est proportionnelle au nombre des alternances, c'est-à-dire des mises en train de l'action musculaire. La dépense d'excitation est, d'autre part, proportionnelle à la valeur de la charge soutenue, entraînée à la mon- tée ou retenue à la descente, par le travail intérieur de la contraction. » La répétition des alternances musculaires, c'est-à-dire des mises en train du travail intérieur de la contraction, est donc e/i soi une condition onéreuse et d'autant plus onéreuse que cette répétition est plus active. » Ceci étant rappelé, considérons le cas où les expériences ont été con- sacrées à la comparaison de la dépense des fléchisseurs et des extenseurs de l'avant-bras. » Alors, ce ne sont plus des muscles différents qui consacrent alternati- vement leur contraction discontinue à l'exécution du même travail continu. Les muscles agissants sont les mêmes, au contraire, fléchisseurs ou exten- seurs, et leur état d'activité ne présente aucune discnniinuité. Ils restent toujours en contraction dynamique. Seulement le sens en est alternant. Tantôt ils se raccourcissent pour faire du travail moteur ; tantôt ils se laissent allonger par la charge en faisant du travail résistant. » En d'autres termes, dans le premier cas, des muscles différents, en contraction discontinue et régulièrement alternative, concourent à l'exécu- tion du même liavail moteur. Dans le deuxième cas, des muscles, toujours les mêmes, en contraction continue, font alternativement du travail moteur et du travail résistant . Ici, ce sont les travaux extérieurs produits qui alter- nent; là, les agents producteurs du travail. » Or, dans ce dernier cas, l'alternance entraine une surconsommation d'oxygène. Ne peut-on se demander si, dans l'autre cas, celui de l'alter- nance des travaux jnoteur et résistant, c'est-à-dire des sens positif et négatif de la contraction permanente du groupe des muscles agissants, il n'y aurait pas également une dépense additionnelle d'énergie, pour l'introduction des muscles dans la direction nouvelle qu'ils doivent suivre à chaque pas- sage d'une sorte de travail extérieur à l'autre? » Mais, de quelque côté qu'on examine cette question, on ne rencontre aucun argument propre à faire préjuger un rapprochement quelconque entre les deux cas. A priori, on est en droit d'affirmer que le travail intérieur du muscle qui refrène la chute d'une charge ne diffère que par la valeur du travail intérieur qui soulève cette charge. Dans les deux circonstances, SÉANCE DU lO OCTOBRE 1904. 559 c'est toujours la contraction dynamique qui agit sans aucune discontinuité. Il y a permanence du travail physiologique de la contraction. Seulement ce travail est plus important lorsqu'il monte la charge que quand il eu refrène la descente. Rien n'existe là qui ressemble à la mise en train d'un muscle passant de l'état de repos à l'état d'activité. » Du reste, la question est de celles qui se prêtent à une détermination expérimentale rigoureuse. Deux procédés peuvent y être employés. » Premier procédé. — On reproduit purement et simplement les expé- riences de la Note du 4 juillet (t. CXXXIX, p. i3) consacrées à l'étude de l'influence du nombre des excitations de la contraction sur la dépense du travail moteur, exécuté par l'intervention alternante des fléchisseurs et des' extenseurs de l'avant-bras. Voilà une première série. Puis on passe à une seconde série, dans laquelle on répète les mêmes expériences, en utilisant seulement un seul ordre de muscles, tantôt les fléchisseurs, tantôt les exten- seurs, auxquels on fait faire du travail alternativement moteur et résistant dans les mêmes conditions que le travail uniquement moteur de tout à l'heure, c'est-à-dire : i" même charge; 2" même déplacement total de la charge; 3° mêmes déplacements partiels, soit i3, 26, 3o, 02 par minute, avec réduction proportionnelle de leur étendue. )) Les résultats de la première série sont connus. On sait que le même travail moteur avec même charge, même déplacement total, même vitesse de ce déplacement, dépense d'autant plus d'énergie que le nombre des dé- placements partiels est plus considérable. Or ce nombre de déplacements partiels représente celui des excitations de la mise en train de la contraction des muscles agissants. La dépense énergétique inhérente à cette mise en train est ainsi mise en évidence. )) Quant aux résultats de la deuxième série, ils sont encore à établir. J'avoue, en effet, les avoir négligés, parce que je les avais jugés inutiles, d'après les renseignements précis donnés par l'emploi du deuxième pro- cédé de détermination dont il va être parlé ci-après. Mais la recherche des résultats de cette deuxième série n'en sera pas moins faite à mon labora- toire aussitôt que les travaux y auront repris leur cours. » En attendant, je me crois autorisé à prévoir que la dépense ne croîtra que très peu ou même ne croîtra pas du tout avec le nombre des déplace- ments partiels, parce que la multiplication de ces déplacements partiels n'apporte aucun changement dans la continuité de la contraction muscu- laire. » Voici maintenant la preuve directe de l'inaptitude des changements de 56o ACADÉMIE DES SCIENCES. seiis du mouvement musculaire continu à augmenter la dépense d'énergie de la contraction dynamique. » Deuxième procédé. — Il ne comporte pas d'expériences nouvelles à faire. Toutes sont déjà réalisées et ont donné des résultats précis qu'il ne reste plus qu'à interpréter. M Le principe de la démonstration à faire avec ce deuxième procédé repose sur un fait qui s'est révélé dans la comparaison de la croissance de la dépense d'énergie qu'entraîne le même travail mécanique, suivant qu'il croît en fonction de la valeur de la charge déplacée ou en fonction de la longueur du parcours que cette charge effectue. Celte comparaison a tou- jours été faite dans les expériences où la continuité du même travail méca- nique est obtenue par la contraction discontinue de muscles antagonistes se succédant les uns aux autres en alternance régulière. Le résultat a prouvé d'une manière absolument unanime que le travail mécanique est plus oné- reux quand ce travail tire sa valeur de celle de la charge et moins onéreux si c'est de la longueur du parcours effectué par la charge dans r unité de temps. » Cette différence se traduit très bien dans tous les graphiques déjà publiés pour représenter, d'après la quantité de O- absorbé, la marche de la croissance de l'énergie dépensée par le travail intérieur de la contraction de muscles en alternance pour concourir à l'exécution du même travail mécanique. On consultera avec profit le graphique XU de la Note du 4 juillet. » Mais, dans les expériences comparatives sur la dépense respective des fléchisseurs et des extenseurs, oi!i la contraction dynamique reste continue tout en changeant de sens, la différence de dépense devient extrêmement importante. On en peut juger par le gra|)hique XVII, encore inédit, qui résume et fait saisir d'un seul coup d'œil les résultats essentiels donnés par ces expériences. La marche de la dépense propre (en O") du travail des extenseurs (a) et des fléchisseurs (A) y est exprimée par quatre dia- grammes, réunis deux à deux. Le grou|)e A figure la dépense déterminée par le travail croissant avec la charge déplacée; le groupe B, celle du tra- vail croissant avec la longueur du parcours effectué par la charge dans l'unité de temps. La différence de dépense à l'avantage de B se montre ici tellement considérable qu'elle implique une très grande activité de la cause qui produit cette différence. » L'explication en est simple. Dans les deux cas mis en présence, l'accroissement du parcours de la charge ne peut être obtenu que par la multiplication des mouvements de lavant-bras dans l'unité de temps. Mais SÉANCE DU lO OCTOBRE 1904. 56l avec le travail moteur effectué par la contraction discontinue et alternante des fléchisseurs et des extenseurs, il intervient, à chaque alternance, la dépense de la mise en train des muscles dont le tour de travail est arrivé. Au contraire, avec le travail alternativement moteur et résistant des seuls fléchisseurs ou des seuls extenseurs, la contraction ne s'interrompt jamais et échappe ainsi à la dépense de ces mises en train réitérées. » Avec les indications des Tableaux et des graphiques des diverses expé- Graphique XVII. C,n3 ■ZOO ___ nos. iHô ::: MH 260 '.'.'. ^^-^jièi J20 ::: jtttjttttitttttittti 80 :':: 60 :':: ta '-'■ 1^ 30 ::: -r^ -r [Jjî ' 1 iJ 0^. :|::::::::: 2 riences on a calculé, en s'atlachant au dernier ternie de la croissance du travail extérieur dans les deux cas mis en comparaison, le rapport de la dé- pense, A, du travail dont la valeur se règle sur l'étendue du déplacement de la charge, à la dépense, B, du travail qui doit sa valeur à celle de la charge déplacée. Voici les chiffres qui expriment ce rapport : » I. Rapport de la dépense A à la dépense B dans le cas des alternances musculaires avec mulliplicalion des mises en train de la contraction : » 1° Dans les expériences sur le travail moteur: -rj = 0,760; » 1° Dans les expériences sur le travail résistant: tj = 0,728. » II. Rapport de la dépense A à la dépense B dans le cas des alternances de travaû moteur et de travail résistant exécutés parla même contraction continue avec raccourcissement croissant et raccourcissement décroissant : » 1 " Dans les expériences avec les fléchisseurs : -rj = o , Sgi ; » 2" Dans les expériences avec les extenseurs : j^ = 0,569. 562 ACADÉMIE DES SCIENCES. ). Ainsi l'éconoraie de la dépense du travail extérieur qui s'accroît par accroissement du parcours de la charge, sur celle du travail qui s'accroît par accroissement de la charge elle-même, est incomparablement plus grande dans le cas où le travail intérieur de la contraction musculaire est continu et ainsi soustrait aux mises en train réitérées du travail intérieur discontinu. » D'où l'on conclut une fois encore que, pour rendre aussi peu onéreuse que possible la discontinuité nécessaire du travail intérieur des muscles chargés d'un travail extérieur simple, moteur ou résistant, il convient de restreindre le nombre des mises en train de ces muscles en donnant aux déplacements des rayons osseux la plus grande amplitude possible. » M. Henri Moissan dépose sur le bureau de l'Académie un exemplaire de l'édition anglaise de son Volume : « Le four électrique ». Cette traduc- tion, faite par M. de Mouilpied, comprend, tout à la fois, le supplément déjà publié en Allemagne et de nouvelles recherches sur quelques carbures, borures et siliciures. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. Maurice d'Ocagne ayant pour titre : « Leçons sur la Topométrie et lacubature des terrasses ». (Présenté par M. Maurice Levy. ) HYDRODYNAMIQUE. — Sur l'expérience de Perrot . Note de M. Louis Maillard, présentée par M. Appell. « L'expérience de Perrot ('), remise au jour par MM. Bernard et Jean Brunhes (-), a été répétée à Lausanne dans les conditions suivantes : » Nous disposions d'une cuve en zinc, de forme cylindrique, placée bien hoiizonlale- menl sur un support solide (elle a loo™ de diamètre, 20'='" de hauteur; au centre du (') Nouvelle expérience pour rendre manifeste le mouvement de la Terre {Comptes rendus, t. XLIX, iSSg, p. 637). (-) Annales de Géographie, i5jauvier 190^; Comptes rendus, ii avril; Annuaire de la Société méléorologi de rayon), et de deux coulisses en zinc, ;i parois rectangulaires (loC^™ de long, 20'"' de haut; la première a 10'"" de large, la seconde 20™'; au fond, à égale distance des parois latoralos, on a percé des trous : dans l'une, à lo'"'" des extrémités; dans l'autre, au centre et à so""" des extrémités). Débit moyen, i' par minute; à chaque expérience, l'eau s'écoule par une seule ouverture. Pour rendre sensible la déviation vers la droite, nous avons utilisé de petits grains de sciure ou des flotteurs minuscules, disques ou boules en bois tourné; des (loueurs cylindriques, de bois ou de verre, conviennent également. » Voici le bilan des résultats, au point de vue qualitatif ( ' ) : » En avril, 12 expériences réussies (~>^ pour 100), G nulles (28,5 pour 100), 3 mauvaises (tourbillons de sens rétrograde, i4.5 pour 100), sur un total de 21. » En mai et juin, moyennant les précautions prises pour assurer la sta- bilité complète des récipients, pour éviter les courants d'air et les change- ments partiels de température, nous enregistrons 3i expériences réussies (94 pour 100) et 2 nulles, sur un total de 33. » Ces résultats paraissent probants. » La théorie du mouvement d'une molécule d'eau dans l'expérience de Perrot a été présentée par Braschmann (-). On y suppose que la molécule M se meut sur un plan horizontal avec la vitesse initiale v^,•, cette vitesse n'est pas modifiée par l'effet de la force centrifuge composée. En négligeant les termes en o/-, on trouve que M décrit, vers la droite de l'observateur placé au bord de la cuve, un arc de la spirale , , (.) sin X . V (') ?-?o= —;— ('■(.-- '■)• [Coordonnées polaires : pôle O, au centre de la cuve; axe Ox dirigé vers le sud; M„(9(,, r„), position initiale de M; \, latitude du lieu.] » En réalité, au cours de l'expérience, le niveau de l'eau baisse de 1 5'"' environ, et la vitesse de M va croissant. Le débit étant constant, toutes les positions de M sont situées sur un cône circulaire droit, ayant pour som- met O, pour génératrice OMo, et pour équation (9.) :; = -. -i /• = — /• tanga. (') Ces expériences ont été faites, sous ma direction, par les soins de M. A. Kuenzi, étudiant à la Faculté des Sciences. Nous nous réservons de revenir sur cette question avec des résultats quantitatifs, concernant la détenuination des vitesses des flotteurs, la mesure des déviations vers la droite et des tourbillons de sens direct. (-) llallelin de l'Académie impériale de Sainl-Pélersbourg, t. I, 1860, p. 571-574- 564 ACADÉMIE DES SCIENCES. (Direction positive des z : le centre de la Terre; pour la nappe considérée, z est négatif; h, hauteur initiale de l'eau.) » La déviation (p — cpo = '^? f'ue à la rotation diurne étant très petite, la vitesse de M sera sensiblement la même que si le mobile restait sur le plan déterminé par deux génératrices très voisines, OMo, OM. Dans celte hypo- thèse, on a (3) i>'-=vl + 2A-{h + z). k varie avec le débit; v augmente de („ à r, — \A'o + 2^7*. » En général, ici V est la composante tosinX de la rotation suivant la verticale, multi- dl ' pliée, pour tenir compte du frottement, par un facteur ^ = {.)', u (' = "F •our cp dr dt '' dr - d-f do d'i " ,dr_ y/r'J — 2 kr tan g a — m'' r^ - <; o, /■ diminuant quand t grandit ; donc -^ •< o. » L'intégration est élémentaire. Grâce à la circonstance que SÉANCE DU lO OCTOBliE 1904. 565 est négligeable vis-à-vis de t^O 100), on aura )) Pour n'avoir pas à déterminer /: chaque fois que le débit change, on peut tirer de (3) /^— 1 '''~''o 3^ i '''— ^0 2 A + ^ a (/■„— /■) tanga' d'où, en substituant dans (6), Ac& = cosa f + c, » On retrouve la formule de Braschmanii pour a = o et r ^ t'o. » OPTIQUE PHOTOGRAPHIQUE. — Photographies en couleurs obtenues par la méthode interférentielle sans miroir de mercure. Note de M. E. Rothé, présentée par M. Lippmann. « Lorsqu'on regarde par réflexion la j)holographie d'un spectre obtenue par la méthode de M. Lippmann, on conslate (surtout si le cliché a été surexposé) que les deux faces de la plaque ne présentent pas les mêmes teintes. Du côté verre on voit les couleurs du spectre fidèlement repro- duites, du côté gélatine des teintes très dillérentes, quelquefois à peu près complémentaires des [)remiéres. » De plus, la face gélatine d'une photographie en couleurs, de pose insuffisante, présente, suivant la durée de la pose et l'épaisseur de la géla- tine, (les teintes variées. En frottant avec le doigt ou du coton, sous un jet d'eau, la gélatine d'une plaque présentant certaines teintes, on modifie assez sa surface pour que, après dessiccation, les teintes de la plaque aient totalement changé du côté gélatine. » Il m'a semblé que les plans d'argent réduit les plus voisins de la géla- tine et la lame mince formée par la surface de la gélatine et le premier (') On peut poser Atp = . . ° \\J i + K — i) i;t développer; la formule (i) corres- poudiail au premier lerine de la série; mais, dans les condilioiis de l'expérience, le développement est divergent. C. K., 1904, 2' Senieilre. (T. CXXXIX, i\- 15. ,1 73 566 ACADEMIE DES SCIENCES. plan d'argent intervenaient pour une très large part dans la production des couleurs, lorsqu'on observe la face gélatine par réflexion. )) Or, il est logique d'admettre qu'entre la gélatine et le mercure tout l'air n'a pas été chassé. Il en subsiste une mince couche, qui est trop mince pour que l'épaisseur traversée introduise une différence de marche appréciable, mais dont la présence peut causer une réflexion sur la surface de séparation gélatine-air avec une différence de phase déterminée. Il y aurait alors, outre la réflexion sur le miroir de mercure, une réflexion sur l'air qui pourrait expliquer les teintes variées que j'ai observées dans les clichés insuffisamment posés. )) J'ai pensé que, s'd en était ainsi, je pourrais obtenir, pour des poses prolongées, des photographies en couleurs par réflexion de la lumière sur la surface gélatine-air seulement. » L'expérience a confirmé ma prévision. » Les photographies que j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie (spectres, perroquets, houx, oiseau, bouquets) ont été obtenues par la méthode interférenlielle de M. Lippmann, avec cette seule différence que j'ai supprimé le miroir de mercure et utilisé seulement, comme surface réfléchissante, la surface de séparation gélatine-air. n II suffit de placer dans un appareil quelconque, la face verre tournée vers l'objet, une plaque transparente au gélatino-bromure préparée d'après les indications de M. Lippmann ('). Comme pour les photographies interférentielles ordinaires, la pose est très variable suivant que l'objet est placé au Soleil ou à l'ombre (3o minutes au soleil, 2 heures dans une salle de laboratoire). La photographie du spectre d'une lampe à arc exige environ i5 minutes. On peut réduire la pose à quelques minutes en trai- tant les plaques avant l'usage par une solution alcoolique d'azotate d'argent. » L'acide pyrogallique (formule de MAI. Lumière) m'a paru être le révélateur le mieux approprié. Il est bon, pour faire apparaître les teintes sombres, de renforcer au bichlorure et à l'amidol. Mais celte dernière opération doit être conduite avec ména- gement, pour ne pas modifier les couleurs. » Il est aisé de prévoir, d'après la façon même dont ces photographies ont été obtenues, qu'elles offriront sans doute un éclat moins vif que les admirables épreuves de M. Lippmann. Les couleurs sont pourtant bien visibles et ces épreuves pourront, je crois, être perfectionnées notablement entre les mains des praticiens et, en tous cas, elles présentent l'avantage de pouvoir être obtenues sans matériel spécial, dans un appareil quelconque; elles sont déjà tout à fait sufhsantes pour pouvoir servir à des démonstrations (variation des teintes avec la température, le degré d'humidité, etc.). Elles (') La Science au xx" siècle, \"^ année, n" S, lo juin igoS. SÉANCE DU lO OCTOBRE 1904. 567 sont à la portée de tous les amateurs; c'est à ce titre surtout qu'elles me paraissent offrir quelque intérêt. « Toutes les teintes les plus diverses, depuis l'orangé jusqu'au violet, sont fidèlement reproduites. Il est plus difficile d'obtenir le rouge vif en vraie valeur. Il n'apparaît quelquefois, surtout après renforcement, qu'avec une teinte orangée. Je m'efforce de sensibiliser davantage pour le rouge et de modifier la nature de la pellicule sensible, afin d'augmenter l'inten- sité du faisceau réfléchi. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les températures de transformation des aciers. Noie de MM. Georges Charpy et Louis Grenet, présentée par M. Henri Moissan. « L'étude de la variation des différentes propriétés physiques des aciers, en fonction de la température, permet de constater les transformations que subissent ces métaux et de déterminer les températures auxquelles elles se produisent. » Dans cet ordre d'idées, trois séries relativement étendues ont été effectuées, dans ces derniers temps, sur les aciers au carbone : M. Bou- douard a étudié la résistance électrique; M. Belloc, la thermo-électricité; MM. Charpy et Grenet, la dilatation. » L'étude d'une propriété physique nous paraît nettement supérieure à la méthode dite pyrométrique qui consiste à noter les dégagements ou absorptions de chaleur produits pendant le refroidissement ou réchauffe- ment d'un métal, parce que le premier procédé permet d'opérer avec des vitesses faibles, et même à température stationnaire, et parce qu'il permet de suivre, s'il y a lieu, les différentes phases d'une transformation au lieu d'indiquer seulement une température critique de part et d'autre de la- quelle il se produit une transformation. » Il nous a paru intéressant de comparer les trois méthodes rappelées plus haut et, pour donner plus de poids à cette comparaison, nous avons repris des mesures de dila- tation sur quelques-uns des métaux mêmes qui avaient été employés par MM. Belloc et Boudouard. M. Belloc a bien voulu nous communiquer ses échantillons ; nous avions conservé, d'autre part, des fragments d'aciers préparés pour M. Boudouard. » Les Tableaux suivants donnent le résultat de cette comparaison; nous l'avons fait porter sur les essais à l'échaufl'ement parce que c'est dans ces conditions que les plié- 56« ACADÉMIE DES SCIENCES. nomènes de retard à la transformation ont le moins d'influence et que l'on a le moins à craindre l'influence de l'altération superficielle du métal. Mesures de Mesures Teneur .résistance électriqi ne. de dilatation. en carbone pour 100. Transformation : Contraction : Commencement. Fin. Commencement. Fin. 0,82 780 760 735 745 1,06 780 760 740 760 ,,i5 739 7^9 735 740 1,38 750 Méthode 750 735 755 thernio-électri que. Mesures Teneur Maximum Minimum de dilatation. en de de Contraction : carbone rfE rfE ~ — pour 100. dt' dt' Commencement. Fin. 0,28 (1) 720 84o 720 820 0,62 700 760 743 760 0,92 700 800 787 760 • ,i4 700 780 7^7 760 i,3o 680 740 725 740 » Si l'on examine les résultats de ces Tableaux et surtout si l'on se reporte aux courbes publiées dans les divers Mémoires cités plus haut, on est amené à conclure que : » 1° Les résultats fournis parla méthode thermo-électrique et la méthode dilatomélrique ne présentent pas de corrélation bien nette, sauf pour l'acier le plus doux ; » 2° Les résultats fournis par la méthode de la résistance électrique et la méthode dilatométrique concordent très sensiblement qualitativement et même quantitativement dans les limites de précision des mesures. » (*) Le chiffre 0,28 est celui que nous avons trouvé à l'analyse. Pour ce même échantillon, M. Belloc donne la teneur o,43. SÉANCE DU lo OCTOBRE I904. SÔg CHIMIE ORGANIQUE. — Dérivés substitués du phényldiazoaminobenzène. Note de MM. Léo Vigxon et Simonet. « Nous avons préparé le phényldiazoaminobenzène par l'action du chlo- rure de diazobenzène sur la diphénylamiiie {Comptes rendus, 1 mai 1904). )) En faisant réagir les dérivés diazoïques de certaines anilines substituées sur la diphénylamine, dans des conditions déterminées, nous avons ob- tenu une série de dérivés substitués du phényldiazoaminobenzène qui n'avaient pas encore été préparés. » Les aminés ont été diazotées à l'état de chlorhydrate, puis copulées avec la diphénvlamine en solution alcoolique en présence du carbonate de sodium vers 4°-5''. Le diazoaminé formé est précipité par l'eau et la glace en excès, puis extrait par l'élher. L'éther desséché par contact avec CO'K" solide, étant ensuite évaporé, laisse comme résidu le tliazoaminé. ,) 1° Nitrophényldiazoaminobenzène (N02).C'' H*.N = N — N (C«H = )^ — Nous avons préparé les trois modificalions o, m, p, en partant des anilines correspon- dantes : Analyxc. Trouvé. Calculé. o m p Azote total pour 100. . . 17,60 16,86 17,46 17, 3o Azote diazoïque 8,80 9,08 8,5.5 9,44 Carbone 67,90 » » 67,80 Hydrogène 4,4o » » 5,o5 » Propriétés. — Ces trois isomères sont solubles dans l'alcool, l'éther, la benzine; insolubles dans Feau. o, liquide rouge sang; m, liquide rouge clair; />, solide rouge brun fusible à 63°. » Le dérivé p est le plus stable. Ces corps se transforment en azoaminé, dans les conditions connues, avec des vitesses différentes. Ils ne peuvent être distillés sous pression réduite à 20"" sans se décomposer. » 2» Chlorophényldiazoaminobenzène. Z>f/7('e.s- «lo/io .• Cl. C^i'.N^N — N(C*H-^)^ — Nous avons préparé les trois isomères par le mode de préparation décrit : Analyse. Trouvé. Calculé. o m p Chlore 11,54 10,40 11,65 12, 3o Azote diazoïque 9,i5 8,53 8,4o 8,24 » Propriétés. — o, liquide rouge brun ; m, liquide rouge sang; p, rouge brun pâteux solidifiable à 0°, fusible à 20°, mêmes solubilités (|ue celles des dérivés nitrés. Syo ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dérivé dichloré. — Obtenu à partir de rauiline dichlorée 1.2.4 : N = N-N(C«H^)2 Analyse, '^Gl Calculé. Trouve. \/ Chlore. • 20,7 19,35 CI Azote diazoïque. . . . 8,, 6,94 corps solide, jaune orange, fusible à 35''-4o". » Dérivé trichloré. — Préparé en partant de l'aniline triclilorée 1.2.4.6 : N = N — N(G«H«)2 Analyse. ^X |C1 Calculé. Trouvé. 'v' Chlore 28,28 28,48 Cl Azote diazoïque. .. . 7,43 6,3o corps solide brun fusible à SS^-Sg". » 3° Bromophényldiazoaniinobenzène. Dé/içés niono. — Les trois isomères s'ob- tiennent facilement par la méthode décrite : Analyse. Trouvé. Calculé. Brome 22,72 Azote diazoïque 1 ■,9^ » Propriétés. — o, liquide rouge, odeur aromatique; m, liquide rouge; p, liquide rouge clair. Placés sous une cloche à vide, les trois corps perdent leur azote diazoïque, à la température ordinaire, avec des vitesses dillérentes. Après trois jours: o a perdu o,3 pour 100 d'azote diazoïque, /?« 25 pour loo, p 3o pour 100. » Le dérivé dibroiné, correspondant à l'aniline dibromée i .2.6, est un corps solide rouge fondant à 80°, relativement stable : N = N— N{C«H5)-^ BrAer 0 ni P :3,89 22,58 22, qo 6,90 7,12 6,53 Analyse. Calculé. Trouvé Br . 37,12 36,91 Azote diazoïque... • 6,49 6,o5 » Le dérivé Iribromc correspond à l'aniline tribromée ;.2.4.6. Corps cristallin jaune brun, fusible à 48° : N=:N — N(C«H=)2 , , /v ^ ' Analyse. Brr ^Br Calculé. Trouvé. Azote diazoïciue. . . . 5,4q 5.22 Br ' ^ ces deux dérivés bromes s'obtiennent par la méthode décrite. SÉANCE DU lO OCTOBRE 1904. Syi » 4° Dérivés iodés. — Nous avons préparé, de même, un dérivé monoiodé p; liquide rouge foncé : N=r N — N(C«IP)2 Analyse. Calculé. Trouvé. Iode 3 1 , 8a 3 1 , 42 I Azote diazoïque. . . . 7,01 6,55 et un dérivé diiodé correspondant à l'aniline diindée 1.2.4- Corps solide brun, fusible à 70° : N = N— N(C«H5)' Analyse. \l Calculé. Trouvé. Iode 48,38 46,92 I Azote diazoïque. .. . 5,33 4i77 » 5° Méthoxyphényldiazoaminobenzène. — En copulant les dérivés diazoïques de Vo- et la/j-anisidine avec la diphénylamine dans les conditions indiquées, nous avons obtenu les deux corps : O.CtF O.CH' ^N = N-N(C''H5)^ N = N — N(C''H5)^ » Le dérivé o est brun rouge cristallisé, fusible à 3o"-32°; le dérivé p est liquide, rouge brun. » En résumé, des dérivés de substitution du phényldiazoaminobenzène peuvent s'obtenir facilement, par copulation des diazoanilines substituées avec la diphénylamine, en se plaçant dans les conditions que nous avons indiquées. Tous ces corps ont les propriétés générales des dérivés diazo- aminés. Ils sont, en général, peu stables; leurs stabilités sont inégales et semblent augmenter avec le nombre des substitutions. » ANTHROPOLOGIE. — La taille, le buste, le membre inférieur chez les individus qui ont subi la castration. Noie de M. Eugène Pittaud, présentée par M. A. Lavera n. « En 1903, nous avons présenté une première Note (') sur l'influence de la castration chez l'homme au point de vue des modifications que subissent les divers segtnents du corps. (') Comptes rendus, séance du 8 juin 1903. 572 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Nos observations anthropométriques étaient basées sur l'examen d'une série de 3o Sko|)tzy, rencontrés dans la Dobrodja, où ils forment, avec leurs familles, le petit village de Doue Mai. )) Nous renvoyons, pour les détails sociologiques concernant cette secte religieuse, an Mémoire (') que nous avons publié quelque temps après. A la première étude, que nous rappelons, vient s'ajouter aujourd'hui celle que nous avons faite dans une nouvelle campagne scientifique. Nous avons pu mesurer 4i nouveaux individus; comme il est difficile de savoir quoi que ce soit des Skoptzy, nos observations ont été souvent malaisées ; mais, grâce à l'amitié d'un membre de la secte, nous avons même pu pénétrer dans plusieurs maisons, et voir ainsi nos sujets de plus près. » Nous apportons ici les résultats de nos recherches en ce qui concerne les modifications subies par la taille, le buste et le membre inférieur, en suite de la castration. M I. La taille moyenne dt^s 41 Skoptzy de la présente série est i™, 720. Si nous la comparons à celle des Russiens en général (ces Skoptzy sont prin- cipalement des Vélikorousses), nous constatons qu'elle est très supérieure. En effet, i 771 948 Russes de la Russie d'Europe ont fourni, comme taille moyenne, i™,642. Ce chiffre étant obtenu à l'aide de conscrits, c'est-à-dire d'individus n'ayant pas achevé leur croissance, nous l'élevons de i'^'". La taille moyenne des SkopUy n'en reste pas moins supérieure de 7'='". Et si nous gardons par devers nous seulement les Skoptzy glabres, c'est-à-dire ceux qui ont été opérés avant la nubililé, la différence se relève encore à leur profit de 2*^^"". » La castration chez l'homme augmente donc la taille. C'est une confir- mation de ce que nous avons déjà signalé sous cette forme : la taïUe absolue des castrats dépasse de beaucoup celle de leur groupe ethnique. » IL Les chiffres absolus indiquant la hauteur du buste et la longueur du membre inférieur marquent déjà une diminution relative de la première au profit d'une augmentation relative de la seconde. Les chiffres des rapports de ces longueurs à la taille rendent cela plus évident. La grandeur du buste diminue au fur et à mesure que la taille s'élève, tandis que la longueur du membre inférieur augmente. Si l'on compare les chiffres obtenus à ceux fournis par des individus normaux, des Français, par- exemple, on constate qu'avec des tailles sensiblement égales les castrats ont (') Eugène I'ittahd, Les Skoptzy. La caslraLion chez l'homme et les modifications antkropoinétiiijuesqu elle entraîne {L'Anthropologie, Paris, igoS). SÉANCE DU lO OCTOBRE 1904. ^^^ un buste relativement beaucoup plus petit. Par contre-coup, ils auront le membre inférieur relativement beaucoup plus grand. » m. En établissant maintenant le rapport de la longueur du membre inférieur au buste chez les Skoptzy et en comparant ce rapport à celui que donneraient des normaux de même taille, on obtient le Tableau suivant. Les Skoplzy sont divisés par groupes de 10 et selon la taille croissante. Longueur rie la jambe, celle du buste étant ion. Skoptzy. Normaux. Différence. 1 89,14 87,9 + 1,24 2 92,23 87,9 + 4,33 3 102,26 91,3 +10,96 k 107,34 92,4 +14,94 » On voit les différences considérables que ce Tableau révèle, surtout en ce qui concerne les Skoptzy les plus grands. » (Il faut ajouter que, abstraction faite de la qualité des individus châtrés, l'influence de la taille comme agent modificateur subsiste encore.) » La longueur de la jambe atteint ou dépasse celle du buste dans 54 pour 100 des cas. » Les résultats ci-dessus confirment pleinement ceux que nous avons exposés en igo3. Ils nous permettent de formuler les conclusions suivantes : » i" La castration augmente la taille absolue du groupe humain qui la subit ; » 1" Chez les castrats le buste participe d' une manière incomparablement moins grande que le membre inférieur au développement exagéré de la taille; » 3° En comparant les individus châtrés aux individus normaux de même taille, on constate que le buste se développe relativement beaucoup moins chez les premiers que chez les seconds; et celte inégalité d'accroissement s'accentue au fur et à mesure que la taille s'élève ; » 4° Par contre, le membre in férieur s'accroît d'une manière exagérée chez les castrats. Celte exagération de croissance reste en même temps fonction de la taille. » C. R., 1904, 2° Semestre. (T. CXXMX, N" 15.) 7^ 574 ACADEMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — Culture d'un Trypanosome de la Grenouille chez une Hirudinée ; relation ontogénique possible de ce Trypanosome avec une Hèmogrégarine. Note (!e M. A. Killet, présentée par M. A. Laveran. « Dans un précédent travail (' ) j'ai signalé la relation étroite qui parais- sait exister entre les formes hémogrégariniennes en Drepanidium et les formes flagellées désignées sous le nom de Trypanosomainopinatum Sergent de la Grenouille verte d'Algérie. J'ajoutais que cette hypothèse demandait à être vérifiée par des infections expérimentales à des grenouilles saines et par l'étude des transformations de ces dernières formes chez certains ecto- parasites, en particulier chez les Hirudinées que l'on rencontre fixées si fré- quemment sur les grenouilles. » Un examen attentif m'a tout d'abord et rapidement convaincu que Trypan. inopinatum « cultivait », en effet, très facileu)ent dans le tube digestif d'une sangsue très commune sur les grenouilles d'Algérie, à Constanline du moins: Helobdella algira Moquin-Tandon (-). Ce Trypano- some V est même parfois si abondant qu'on peut considérer l'Hélobdelle comme son hôte normal. » De l'examen d'un certain nombre de ces Hirudinées capturées sur des grenouilles dont le sang renfermait, tantôt et îi la fois, des Drepanidium endo- et ectoglobulaires, des Tryvan. inopinatum et des Trypan. rotatorium; tantôt et uniquement des Drepanidium eudoglobulaires, il résulte que, quelle que soit la nature des Hématozoaires des grenouilles examinées, et même quand le sang ne contient que des Drepanidium eudoglobulaires, on ne trouve dans le sang du tube digestif des Hélobdelles de ces mêmes gre- nouilles que des Trypan. inopinatum. Non seulement on n'y trouve pas de Drepanidium w\ de formes voisines, mais encore les grosses formes flagellées décrites sous le nom de Tiypan. rotatorium ne semblent pas s'y déve- lopper ('). (') A. Billet, Soc. de Biologie, 28 juillet igo-'i. p. 160. {-) Je dois la délerrainalion de celle Hirudinée à la compélence bien connue de M. le D"^ Brumpl. (3) Toutefois, on rencontre assez fréquemmenulans le sang des grenoudles d Algérie des Pilaires qui se développent également dans l'intestin des Hélobdelles. SÉANCE DU lO OCTOBRE 1904. ^75 » Les Trypan. inopinatum que Ton rencontre clans le sang de l'intestin des Hélob- delles affectent les formes les plus variées. A côté des formes ordinaires du sang de la Grenouille, on en voit d'autres beaucoup plus volumineuses et plus trapues, quelques- unes même complètement arrondies; d'autres, au contraire, sont plus minces et plus allongées; d'autres, enfin, très longues et très effilées, peuvent atteindre 5oH- à 60!'- de longueur. )) Dans le but d'élucider la relation possible entre les Trypan. inopinatum et les Drepanidium, j'ai institué diverses expériences dont voici le résumé : » 1° Des grenouilles, reconnues indemnes de tout hématozoaire par un examen minutieux et répété, et infectées ensuite par des Hélobdelles dont le tube digestif ne renferme que des Trypan. inopinatum, ne contiennent, même au bout de i5 à 20 jours, que des Drepanidium. On peut y trouver d'autres parasites, tels que des Pilaires et des Bac. Krusei, mais pas de Trypan. inopinatum. » L'infection des grenouilles par le Trypan. inopinatum semble donc devoir se réaliser très rarement dans la nature et n'être qu'accidentelle. » 2° Des grenouilles, indemnes de tout hématozoaire, inoculées directement dans le péritoine, avec du sang d'autres grenouilles ne renfermant que des Drepanidium^ ne contiennent, même au bout d'un mois d'observation, que des Drepanidium. Au con- traire, les Hélobdelles ecloparasites de ces mêmes grenouilles ne renferment (le plus souvent en abondance) que des Trypan. inopinatum,. » 3° Des Hélobdelles exsangues, provenant de grenouilles dont le sang ne renferme pas d'hématozoaires, placées ensuite sur des grenouilles dont le sang contient soit des Drepanidium seuls, soit à la fois des Drepanidium, des Trypan. inopinatum et même des Trypan. rotatorium, se montrent infectées de Trypan. inopinatum seuls, dès le troisième jour d'ectoparasitisme et ne préseiilent que celte forme d'hématozoaire, même au bout de i5 jours d'e.vpérience. » De ces expériences il semble résulter que la forme en Trypan. inopi- natum, très rare dans le sang de la Grenouille verte d'Algérie (tandis que les formes en Drepanidium y sont très fréquentes), se développe au con- traire très facilement dans le tube digestif des Hélobdelles ecloparasites des grenouilles à Drepanidium. » Quant aux relations ontogéniques entre ces deux formes, morpholo- giquement si difierentes, les expériences d'infection plaident en faveur de leur existence. Il m'est arrivé à plusieurs reprises d'observer, dès les pre- mières 24 heures d'infection, dans le sang du tube digestif des Hélobdelles, des formes plus ou moins arrondies et mobiles, à noyau et centrosome distincts, qui semblent établir le passage entre les Drepanidium de la Gre- nouille et les Trypanosomes des Hélobdelles. » Cette transformation se ferait par ua procédé analogue à celui que Schaudinn a décrit pour l'Hémogrégarine de la Chevêche (//. Ziemanni 5^6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Laveran), donl les ookinètes évoluent en Trypanosomes dans l'e^^tomac (Ui Moustique vulgaire {Culex pipiens); expérience que Ed. et Et. Sergent viennent de reproduire en Algérie ( ' ). » Avant de se prononcer définitivement sur cette relation possible entre les formes hémogrégariniennes des Grenouilles et les formes trypanoso- miquesdesHélobdelles, il conviendrait toutefois d'expérimenter avec des Hélobdelles élevées en laboratoire et dont le tube digestif serait rigoureu- sement indemne de toute infection. » En tout cas, les faits que je viens d'exposer sont à rapprocher de ceux des auteurs précédemment cités et aussi de ceux rapportés par Brumpt (-) qui a trouvé dans le tube digestif d'une Sangsue ecloparasite de la Tortue d'Afrique {Emys leprosd), renfermant à son tour une Hémogrégarine décrile par Ducloux et moi-même {H. bagensis), des formes à noyau et cenlrosome distincts, voisines des Trypanosomes. » ZOOLOGIE. — Sur quelques Hémojlagellés des Téléosteens marins. Note de M. C. Lebailly, présentée par M. L. Bouvier. « Nous avons recherché cet été, à Luc-sur-Mer, les Trypanosomes et Hémoorégarines des Téléosteens marins. Nous avons rencontré quelques espèces nouvelles, non signalées par MM. Laveran et Mesnil, dont nous donnerons une description rapide. » Chez Platessa vulgaris on trouve un Trypanosome et une Hémogré- garine. y, Trypanosoma platessœ, n. sp. Longueur lolale : 5alJ- donl 4o pour le corps et 12 pour le flagelle; largeur : 31^ à 31^,5. Le cytoplasme renferme de nombreuses granula- tions. Le noyau ovalaire est situé à l'union des tiers moyen et antérieur. Le blépharo- plaste est situé à 5l^ de l'extrémité postérieure finement effilée. Se rencontre une fois sur six environ et coexiste avec l'Hémogrégarine. « Hœinogregarina plalessœ, n. sp. Le plus souvent endoglobulaire, mais parfois libre dans le sang. Forme générale rappelant celle d'un croissant à courbure très peu accentuée. Longueur totale : 9!^ ; largeur : 2!^. 11 existe des parasites de dimensions plus faibles. L'une des extrémités se termine en pointe très mousse et montre, après colora- tion, une sorte de vacuole claire. Parfois, ces espaces clairs sont en plus grand nombre; (1) Ed. et Et. Sergent, .Soc. de Biologie, 23 juillet 1904, p. i64 (Communication de M. Mesnil), et VI' Congrès internat, de Zoologie de Berne, 17 août 190/4. (2) Brumpt, Soc. de Biologie, 23 juillet 1904, p. i65. SÉANCE DU lO OCTOBRE 1904. ;>77 on ne les rencontre pas chez les individus de petite taille. L'autre extrémité est régu- lièrement arrondie. Le noyau, qui a la largeur d une Hémogrégarine, a une longueur dépassant le tiers de la longueur totale du parasite. Il est plus rapproché de la grosse extrémité. » Un même globule peut renfermer deux Hémogrégarines. Se rencontre une fois sur trois. » Chez Fksus vulgaris on trouve un Trypanosome et une Hémogrégarine. » Trypanosoma flesi, n. sp. Longueur totale : .551^ dont 43 pour le corps et 10 pour le flagelle; largeur : 5H-; plus trapu que le T. /?/««e;Çi pages par numéro. Un Membre de FAcadémie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. • Les Rapports ordinaires sont soumis ,'i la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou-. vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de TAcar demie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaii-es, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas parlie des Comptes i-endus. Article •2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie . Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. , Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font poui' les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avaat 5'-. Autre aeat la présentation sera remise à la séaace suivante. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 17 OCTOBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. iMASCART. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur les quatre premiers fascicules du « Catalogue photogra- phique du Ciel » publiés par V Observatoire de Toulouse. Note de M. Lœwy. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie, au nom de M. Baillaud, di- recteur de l'Observatoire de Toulouse, la première série des travaux rela- tifs au « Catalogue photographique du Ciel » en cours d'exécution dans cet établissement. » Les quatre fascicules que je mets sous les yeux de l'Académie consti- tuent les premiers quarts des Volumes II, IV, VI, VII, selon la nomenclature prévue, et renferment les coordonnées rectilignes de 32 2^5 étoiles. Toute cette riche récolte de résultats photographiques se trouve répartie sur i86 clichés exécutés dans les meilleures conditions par M. Montangerand ; elle se rapporte aux six premières heures d'ascension droite et embrasse la zone de l'espace comprise entre + 4° et + i (° de déclinaison. )> Mais ces documents ne fournissent pas seulement les positions pré- cises des astres jusqu'à la la"" grandeur qui peuplent cette région du ciel, ils renferment en outre plusieurs Mémoires très instructifs. » C'est ainsi qu'on trouve dans le Tome II une Introduction, rédigée par M. Baillaud, qui donne l'exposé complet de la marche suivie à Toulouse pour la mesure et la réduction des clichés photographiques, ainsi que des méthodes spéciales qui ont été mises en jeu pour imprimer aux résultats la plus grande perfection, soit pour la mesure des coordonnées, soit pour le calcul des constantes. M. Baillaud signale la part importante prise à l'œuvre commune par ses collaborateurs, notamment par M. Bourget. C. R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXLX, N° 1^.) 77 582 ACADEMIE DES SCIENCES. » Dans une autre étude, M. Baillaud fait connaître la méthode ingénieuse qu'il a imaginée pour la détermination de l'éclat relatif des astres photo- graphiés, méthode basée sur l'emploi du photomètre à coin. » Les premières pages du Mémoire contiennent la description de l'ins- trument enregistreur utilisé, tel qu'il a été combiné à l'Observatoire de Toulouse, et réalisé par M. Carrère, mécanicien de cet établissement. M. Baillaud fait ressortir ensuite les différences saillantes qui se manifes- tent dans l'application du coin aux images observées directement et à celles obtenues par la photographie. » La seconde section est consacrée à la formation d'une échelle de grandeur au moyen de 4 étoiles appartenant à deux clichés. En adoptant provisoirement le coefficient 2, 5 pour le rapport d'éclat entre deux images photographiques différant d'une grandeur, on a effectué sur ces 4 étoiles 21 poses, dont les durées se succédaient suivant la raison géométrique \ji,5, la plus longue pose étant de 3oo secondes. La mesure de l'échelle de grandeur a été exécutée avec beaucoup d'habileté par M"* Madeleine Baillaud, en 1900 et 1902. En soumettant à une discussion approfondie les nombres ainsi obtenus, M. Baillaud est parvenu à établir une formule exprimant le rapport entre les lectures du photomètre et les durées des diverses poses. » En comparant, d'autre part, les évaluations, obtenues à l'aide du coin, de l'éclat relatif des images stellaires d'un cliché des Pléiades, avec les grandeurs connues île ces astres, données par Lindemann, M. Baillaud a déduit, de l'ensemble des expériences, la valeur définitive 3 pour le rapport des temps de pose correspondant à deux images photographiques différant d'une grandeur. » Les grandeurs des astres, publiées dans le Catalogue photographique de Toulouse, ont été fondées sur les résultats des recherches précédentes. Pour les zones + 5" et -h 7°, elles ont été conclues directement à l'aide du photomètre à coin ; et, pour les zones + 9° et -{- 11", elles ont été mesu- rées par la comparaison visuelle des images des clichés, en utilisant une échelle de grandeur construite avec le rapport 3 antérieurement défini ; ce qui, d'ailleurs, est en harmonie complète avec les estimations effectuées pour les deux autres zones. » Après ces deux Mémoires fondamentaux destinés à donner des assises solides et pratiques à l'exploration photographique du ciel en cours d'exé- cution à l'Observatoire de Toulouse, on trouve, dans un autre Volume, une étude expérimentale, due à M. Montangerand, sur les qualités de l'ob- SÉANCE DU 17 OCTOBRE 1904. 583 jectif photographique de l'instrument employé. Il est, en effet, essentiel de connaître de quelle manière s'exerce son action photogénique dans les diverses régions du champ. » Les recherches statistiques faites aux Observatoires d'Oxford, de Tou- louse et de Potsdam ont montré que la distribution moyenne des images dans les clichés du Catalogue et de la Carte du Ciel n'est pas uniforme, et prouvé par là que les surfaces focales respectives des six objectifs étudiés (Alger, Oxford, Paris, Potsdam, San-Ft'rnando, Toulouse) ont une cour- bure appréciable. » L'objet du Mémoire de M. Monta ngerand est la détermination de la surface passant par les divers points focaux à toutes distances du centre. » Jja meilleure méthode de détermination de ces points est celle qui consiste à obtenir, à différentes lectures de la vis de tirage, des traînées successives d'une même étoile et à distinguer, parmi ces traînées, celle qui présente le maximum de netteté. 19 clichés, réalisés dans les meilleures conditions et appartenant à la période d'emploi de l'instrument, 1897-1903, ont été consacrés à cette étude. On a obtenu ainsi, en définitive, 66 valeurs. Pour soumettre ces données à l'analyse, on a considéré comme abscisses les distances au centre et, comme ordonnées, les différences entre les divers nombres focaux et celui qui correspond au centre du champ. Une dis- cussion approfondie a montré qu'une surface paraboloïde représente de la manière la plus satisfaisante l'enveloppe qui comprend tous les points focaux. » Entre autres résultats, M. Montangerand a constaté que la variation du point est fonction de la température. L'ensemble, tube-objectif, c'est-à-dire la chambre photographique, se comporte, à l'égard de la chaleur, comme une masse continue de zinc. » Ces conclusions ont une très grande ulihté pratique. On peut ainsi déterminer le point du champ pour lequel la mise au foyer serait la plus avantageuse pour réaliser à la fois, sur la plaque sensible, le plus grand nombre d'images stellaires et la meilleure uniformité dans leur netteté relative. » Cet exposé, bien que très succinct, permettra de se convaincre de la féconde activité de l'Observatoire de Toulouse dont les travaux réalisent les espérances fondées sur la haute portée scientifique de l'œuvre interna- tionale de la Carte du Ciel. » 584 ACADÉMIE DES SCIENCES. SPECTROSCOPIE. — Étude du troisième <^roupe de bandes de l'air avec une forte dispersion. Note de MM. H. Deslandhes el A. Kasinapell. « Le groupe de bandes de l'air, appelé le troisième, qui occupe la moitié la plus réfrangible de la région ultra-violette (de \ 3ooo à \ 2000), offre un ^rand intérêt, comme tous les spectres de l'air. Il a donné lieu déjà à plu- sieurs publications émanées de laboratoires différents; en particulier, il a été étudié par l'un de nous, qui a reconnu le premier son existence, publié le dessin général des bandes avec les longueurs d'onde de leurs arêtes ('), et indiqué une loi simple de répartition des raies d'une bande, et des bandes du spectre (-). Chaque tande est formée par l'enchevêtrement de quatre séries de raies, ayant ce caractère commun que, dans chaque série, les in- tervalles successifs des raies forment une progression arithmétique; plus tard, les raies précédentes ayant été reconnues doubles, le nombre des séries a été porté à huit (■'). En même temps, l'origine du spectre a été rap- porté à un composé d'azote et d'oxygène, el ce résultat, présenté seu- lement comme très probable, a été confirmé récemment par Percival Lewis ("). ). Cependant, les recherches précédentes avaient été faites avec une petite dispersion, el la position des raies avait été relevée par une méthode expéditivequi ne permet qu'une faible approximation. Nous avons été con- duits à reprendre celte étude avec des appareils plus puissants, et à mesurer les longueurs d'ondes des raies avec une précision aussi grande que pos- sible. Nous avons pu ainsi étudier la loi de répartition des raies d'une ma- nière plus complète et reconnaître plusieurs faits nouveaux et curieux. (') Deslanures, Sur le spectre de bandes de l'azote, son origine {Comptes rendus, t. CI, i885, p. 1256). — Spectres de bandes ultra-violets des métalloïdes avec une faible dispersion {Annales de Physique et de Chimie, l. XV, 1888, p. !\&). (■-) DESLiNDRES, Loi générale de répartition des raies dans les spectres de bandes {Comptes rendus, t. CIII, 1886, p. 875), al Loi de répartition des raies et des bandes, commune à plusieurs spectres de bandes. Analogie avec la loi de succession des sons d'un corps solide {Comptes rendus, t. CIV, 18S7, p. 972). (') Deslandres, Spectres de bandes ultra-violets des métalloïdes avec une faible dispersion {Annales de Physique et de Chimie, t. XV, 1888, p. 46). (') Deslandres, Sur le spectre de bandes de l'azote, son origine {Comptes rendus, l. CI, i885, p. 1256, et Percival Lewis, Notes on the spectra of nitrogen and ils oxydes {Astrophysical Journal, t. XX, 1904, p- j8). SÉANCE DU 17 OCTOBRE 1904. 585 » Le troisième groupe de bandes de l'air est moins intense que le premier et le deuxième groupe; et il faut se placer dans les conditions qui assurent l'éclat maximum de rétinceUe. Le tube spectral (fermé par une lame de quartz) était examiné dans le prolongement de la partie capillaire, et à une pression inférieure à i»» de mercure; le spectrographe était formé par deux prismes de spath d'Islande de 60° et deux lentilles de quar'tz de i"',3o de distance focale. Comme, dans la région ultra-violette extrême, l'indice du rayon ordinaire dans le spath d'Islande est élevé, la dispersion est rela- tivement forte; et dans le voisinage de X 2870 ou N 42 189, un déplacement de ^ de millimètre dans le spectre correspond à une variation de o'-iOe. >, De plus, sur chaque épreuve, le spectre du fer était juxtaposé au spectre de l'air, et relevé avec une vis micromélrique en même temps que ce dernier. Les longueurs d'onde des raies des bandes ont été ainsi rapportées aux longueurs d'onde fondamen- tales du fer, publiées en 1900 par Kayser. Comme l'erreur de pointé est au plus égale à ^ de millimètre, chaque raie de la bande a été obtenue en nombre de vibrations avec six chiflVes exacts. » Grâce aux longues poses et aux plaques actuelles très sensibles, les bandes ont été photographiées avec une extension de la partie dégradée plus grande qu'en i885. Le résultat général est d'ailleurs le même, chaque bande, avec celte dispersion plus forte, élaut toujours formée par huit sé- ries de raies en progression arithmétique. Le dessin ci-contre de la bande X 2370 fait ressortir cette structure caractéristique. Les quatre séries de raies doubles, qui comprennent toutes les raies de la bande, sont repré- sentées séparées dans les quatre cases numérotées de I à IV, sous une case plus haute qui reproduit la bande elle-même. » L'examen rapide des intervalles successifs des raies dans chaque série montre aisément qu'ils forment une progression arithmétique, au moins approchée; mais les mesures précises permettent d'aller plus loin. Cette loi en progression arithmétique a été présentée comme une loi différen- tielle, applicable exactement dans les seules limites où les accroissements d'une fonction naturelle, assurément non linéaire, sont mesurés propor- tionnels aux accroissements de la variable qui prend ici les valeurs des carrés des nombres entiers successifs. Les écarts avec les progressions exactes apparaissent seulement pour les raies suffisamment éloignées de la tète et lorsque la précision de la mesure est suffisante. C'est ainsi qu'ils ne sont pas discernables nettement pour la plupart des bandes étudiées jus- qu'ici, en particulier pour les séries du deuxième groupe de bandes de l'azote, qui ne sont pas obtenues en général avec plus de trente raies ('). ( ' ) La bande XSS; de ce groupe est obtenue plus étendue, avec près de soixante raies, et la remarque ci-dessus ne lui est pas applicable. 586 ACADEMIE DES SCIENCES. Le plus souYent, la bande n'est pas photographiée assez étendue dans la partie dégradée, et les appareils ne sont pas assez puissants. s— ï Avec le troisième groupe de l'air, les conditions sont plus favorables. SÉANCE DU 17 OCTOBRE 1904. 587 La raison des progressions est plus grande que dans la plupart des bandes étudiées jusqu'ici, de même aussi la largeur de la bande exprimée eu nombres de vibrations; le nombre des raies dans chaque série est plus élevé; enfin la précision des mesures est aussi plus grande. » Un moyen simple de reconnaître les écarts d'une série est de dresser la liste des raies successives en nombres de vibrations et à côté la liste des différences secondes. Nous avons employé concurremment un autre moyen, jjIus long, mais, à certains égards, plus sur, qui consiste à chercher, par la méthode des moindres carrés, la progression exacte qui se rapproche le plys de la série naturelle. Une série de raies en progression exacte est représentée par la formule N = A + B(m + oc)^ avec trois constantes A, B, a, m étant un nombre entier. Or, avec la bande I23-0, les trois con- stantes de chaque série ont été déterminées par huit ou dix équations de condition, fournies par des raies réparties également dans la série, d'où les formules suivantes : Numéros "' variant Écart moyen lies séries. Forniuîe calculée avec toutes les raies. de.o à quadratique. I, N = 42 190, 13 + 0,2879242(7/1 + 0,2877)' 5o 0,27 I2 N = 42i89, 66 + 0, 2952i83(/« + o, 4669)' 17 0,11 II, N=::422i4,53 + o,2925576(m +o,iioo)^ 49 o>35 II2 N = 422i4, 33 +o,29625o6{/n + 0,1117)- 43 0,28 m,.... N=:433i3,i5 + o,32o6976(ni + o,3253)^ Sg o,i4 IIIj N = 423i3,i8 + o,327i452(m + o,i3oo)* 36 0,22 IV, N=42332,3i +o,3i97957(m + o,3742)' 43 0,27 IV, N = 42332,07 + o,32i4377{/« + o,395i)2 45 o,32 » Les écarts des nombres mesurés et calculés sont bien hiférieurs aux écarts maxima de la loi posée en 1886; ils sont aussi inférieurs à la raison des progressions, ainsi que dans les bandes du rleuxième groupe de l'air, récemment étudiées (Comp^ey rendus, t. CXXXIH, p. 3i7). Mais l'écart moyen quadratique dépasse beaucoup l'erreur de pointé, et les écarts ont des signes différents à la tête et à la queue de la bande; ce qui annonce un désaccord faible, mais systématique, entre les deux moitiés de chaque série. » Nous avons alors calculé, toujours par la méthode des moindres carrés, les formules suivantes appuyées non plus sur toutes les raies de la série, comme les précédentes, mais sur les 24 premières raies seules. A cause du manque de place, nous ne reproduisons que les formules des séries II et IV. 588 ACADÉMIE DES SCIENCES. Numéros '" variant Écart moyen des raies. Formules calculées avec les -j^ premières raies. de o à quadratique. lli N=:422i3,4o + o,2858ooo(w -1-0,4727)2 23 0,06 IL N —42218, 48 -1-0, 29o5429(w-l- 0,3987)°- 28 0,08 IV,.... N = 42333,07 -t-o,3235i43(;H -H 0,1796)2 24 0,10 IV,.... N = 42333, 27-1-0,3278571 (/«•-!- 0,0784)2 24 o,i4 » Les écarts sont moindres pour les 24 premières raies ('), et beaucoup plus grands pour les raies suivantes, comme le montre le Tableau ci-contre : Nombres mesurés diminués des nombres calculés. Numéros ""^ — -"^ — """"^ des raies. Série II,. Série II,. Série IV,. Série IV,. 3 +0,03 — 0,02 -1-0, o5 — o,o3 8 -t-0,07 -t-o,o2 — o,o5 — 0,11 13 -1-0,07 -1-0,04 — o.oi —0,11 18 — o,o3 —0,07 -1-0,06 -f-o,o3 23 —0,02 -i-o,o3 -1-0,07 -l-o,o4 28 -t-o,4o -1-0, 36 —0,16 —0,37 33 -1-1,20 -1-1,1 8 —0,66 —0,98 38 -1-2, 62 -^2,67 —1,72 — 2,4o 4.3 H-4,70 -h4,6o —3,54 —4,72 ka -1-5, 60 —4,32 -5,77 48 -H7,i7 » Les écarts de la deuxième moitié sont positifs pour les séries II (et aussi les séries I, et lo); ils sont négatifs pour les séries IV (et aussi les séries III, et IIL). Les autres bandes du troisième groupe que nous avons (') L'écart moyen quadratique est plus grand pour les séries IV que pour les séries II; cette diflerence est due surtout à l'enchevêtrement plus grand des raies dans la région occupée par les séries IV; ces dernières comprennent plusieurs raies qui sont observées simples, mais qui sont rattachées à plusieurs séries diilerentes et sont, en réalité, multiples. La mesure porte sur la moyenne de ces raies confondues, et est inexacte pour chacune considérée comme appartenant à une série déterminée. En fait, c'est avec ces raies, communes à plusieurs séries, que les écarts par rapport à la pro- gression sont les plus grands, et ce sont elles qui font augmenter l'écart moyen ([ua- dratique. Cet inconvénient disparaîtrait avec une dispersion plus forte. De plus, les raisons calculées avec les 24 premières raies dilVèrent de celles calculées précédemment avec toutes les raies de la série; elles sont plus petites pour les séries IL plus grandes pour les séries IV. Ces secondes valeurs de la raison ne sont pas les défi- nitives. Théoriquement, la véritable valeur de la raison est la raison limite, analogue à une dérivée vers laquelle tendent les raisons successives obtenues lorsqu'on prend, à partir de la tète, un nombre de raies de plus en plus petit. Mais cette élude spéciale, pour être menée à bien, exige une dispersion toujours croissante. SÉANCE DU 17 OCTOBRE 190/). ^89 étudiées, ■X2722,3o8; 7.2595,759 et 7.2478,704, offrent aussi le même phénomène. » Avec les séries I et II, les intervalles d'ordre élevé croissent plus vite que dans la progression formée par les premières raies; avec les séries III et IV, les mêmes intervalles croissent, au contraire, moins vite. Les séries I et II, d'une part, III et IV, d'autre part, ont donc des variations opposées (quoique à peu près égales en valeur absolue); d'ailleurs, d'après leur situa- tion même dans la bande, elles forment des groupements en quelque sorte opposés; et l'on peut en inférer que les atomes de la molécule vibrante, qui sont liés à ces séries, ont aussi des différences caractéristiques. » Cependant, des séries, telles que III et IV, avec des intervalles croissant moins vite que dans la progression, avaient été signalées déjà dans deux bandes, extraordinaires par leur étendue et le nombre de leurs raies, qui sont, la bande 7^3883 du cyanogène avec 170 raies, relevée par Kayser et Range {Annales de V Académie de Berlin, 1889) et la bande 7.484^ de l'aluminium, avec i45 raies, étudiée par Lauwartz (Université de Bonn, 1903). On ne connaissait pas encore de séries ayant des variations de sens contraire. La coexistence dans une même bande de séries ayant des variations opposées est aussi un fait digne d'intérêt. Tels sont les résul- tats principaux qui se dégagent de celte élude ('). » D'autre part, comme on l'a remarqué déjà, la plupart des bandes connues, dans les conditions où elles ont elé observées jusqu'ici, ont des séries qui ne dépassent pas cinquante ou même quarante raies; et c'est avec les séries extraordinaires d'un nombre de raies plus grand, que les écarts systématiques par rapport aux progressions ont été jusqu'à présent reconnus et étudiés, et encore au delà de la 70'' ou 5o* raie. Or, dans le spectre qui nous occupe, les écarts se montrent à partir de la 1^" raie. Cette différence est attribuable à la jjrécision de la mesure et surtout à la valeur beaucoup plus grande de la raison ; car, dans ces séries de raisons diverses, les écarts par rapport à la progression, pour une même valeur du nombre entier /n, paraissent croître beaucoup plus vile que la raison. En réalité, les séries à raies nombreuses et à raison élevée sont encore trop peu nom- breuses ou trop peu connues pour que l'on puisse poser, sur ce point, des règles générales. » (') D'aiUres spectres de bande oiU paru prcseiiler aussi les mêmes pliénomènes; mais les conditions de la recherche sont moins favorables. G, R., iÇ)o4, 2« Semestre. (T. CXXXIX, N° 16.) 78 5qo ACADÉMIE DES SCIENCES. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts transmet à l'Académie une lettre de M. le Commandant i?/'on(/e/ et un document im- primé relatifs à la question des collisions en mer. (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation .) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage de M. Marc/us ayant pour titre : « Leçons sur la Navigation aérienne ». (Présenté par M. Maurice Levy.) ASTRONOMIE. — Sur un nouveau système de micromètre. Note de M. G. Millochau, présentée par M. J. Janssen. « L'emploi des micromètres à fiis fins, pour l'étude des diamètres plané- taires et des mesures d'étoiles doubles, présente de grandes difficultés lorsqu'on se sert d'instruments de grandes dimensions. » En effet, dans ces appareils, pour des causes- multiples, les images ne sont pas fixes par rapport à la monture; les vibrations dues, soit au vent, soit à l'action des dents des roues du mouvement d'horlogerie et certaines agitations de l'atmosphère, produisent un balancement de l'image de l'astre visé par rapport aux fils du micromètre et rendent les pointés extrê- mement difficiles. » J'ai été amené, pour éviter ces inconvénients, à concevoir un instru- ment pouvant remplacer le micromètre, et que je crois nouveau. » Gel appareil, basé sur les principes de riiélioinèue, donne deux images de l'astre observé par l'interposilion, enlre l'objeclif el l'oculaire, de lames de ^ erre à faces parallèles. » Dans ces conditions, les deux images produites restent à la même distance l'une de l'autre, malgré les déplacements de la luneUe, quand ces déplacements ne sont pas trop considérables. » Pour obtenir ce résultat, deux laines de verre à faces parallèles, identiques, sont placées dans un plan perpendiculaire à l'axe optique de la lunette employée, entre l'objectif et l'oculaire. SÉANCE DU 17 OCTOBRE r9o4. Sgi » Ces lames, de forme lectangulaire, dont deux des grands côtés sont en contact, peuvent tourner autour d'un axe commun, jiarallùle à leurs petits côtés. » Si on les fait tourner de manière qu'elles fassent, avec l'axe optique, des angles égaux et symétriques, on verra dans l'oculaire deux images séparées par un inter- valle /, dont la valeur csl donnée par la formule l-r^la sin \ II- — sm' où a est l'épaisseur des lames, n l'indice de réfraction du verre qui les compose et 22 l'angle que font entre elles les deux, lames. » Les valeurs de n et a étant déterminées une |)remlère fois en se servant de l'appa- reil lui-même pour mesurer une dimension connue, il suffira de mesurer l'angle 2a pour avoir la dislance / et, par conséquent, de relier les lames à deux cercles, l'un divisé, l'autre portajit un vernier pour permettre cette mesure. » L'emploi (le cel instrument est exactement le même que celui de l'hé- liomètre, avec cet avantage que, en déplaçant les lames dans une direction parallèle à leur axe de rotation, on fait varier l'intensité lumineuse des deux images obtenues, ce qui permet, dans les mesures d'étoiles doubles, d'amener en contact des images d'égale intensité, même lorsque les com- posantes ne sont pas de même éclat, ce qui est le cas le plus fréquent. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon {èqualorial Br armer de o", i6), pendant le deuxième trimestre de 1904. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. « Il y a eu Sq jours d'observation pendant ce trimestre et les principaux faits qui en résultent se résument ainsi : » Taches. — On a noté 53 groupes de taches dont la surface totale est de 28:').') millionièmes, au lieu de 35 groupes et 2072 millioniètnes, ce qui représente, comparativement au trimestre précédent, une augmentation d'un tiers du nombre de groupes et d'un dixième de l'aire tachée. » Cette disproportion entre l'augmentation du nombre des taches et celle de leur surface s'est produite au mois de mai où, durant une période un [)eu |)lus longue qu'une rotation solaire, le caractère de la formation des taches a été une grande production en nombre et un faible dévelop- pement en surface : on constate, en efFcl, que les 24 groupes du mois de mai n'ont, au total, que 543 millionièmes. » En avril, deux groupes assez importants ont paru dans l'hémisphère 592 ACADÉMIE DES SCIENCES. austral à —i5° el — 13" de latitude, et à environ 180" l'un de l'antre en longitude (27" et 219" Sporer); la surface totale des taches dans ce mois est supérieure d'un tiers à celle des deux derniers mois pris ensemble. » Il n'v a eu aucun ionr sans tache. Tableau I. Tac /tes. Dales Nombre Tass. l.atiluilcs moyennes Surtaecs exlrèDïes d'obser- au niér. — - — ^" ' moyennes d'obserï. Talions, central. S. N. réduUcs. 10 2 Avril 1904 — 0 co. 3o- 2 3 2, 1 + 14 3o 1 2,7 -l-i3 3o- 5 4 3,5 + >7 3o- 5 4 4,0 -m3 6 1 5/. -v-i5 2-12 / 6,4 -hi8 9-20 10 14,4 — 15 14 I 14,6 -I-19 1 1 I '5,9 — '9 11-19 8 16,6 -*- 7 19-20 2 ,8,5 + 23 14-26 8 20,3 + >9 20-21 ■>. 20,5 — 8 26 1 25,6 -l-io 21- 2 / 26,7 -1-12 21- i / 27,2 -i3 4 1 29, 1 ■4- 5 29- 2 3 :îo,5 -hi8 20 j — 13° ,8 +i4°,5 Mai. 6 I 3,4 2- 5 3 4,2 6 4,7 28-11 4,9 1 1 6,7 4-11 8,2 16 10,6 9-16 5 ",7 9-1 1 2 14,0 14-16 2 i4,7 i4 3 75 60S 7 6 37 6 116 33 3 200 555 -16 -+-10 10 -1-23 34 + i3 iG 47 48 -t-i8 4" + 19 1 1 18 9 + >9 4 Dates Nombre Tass. Latitudes moyennes Surfaces extrêmes d'obser- au mer. - " — — ^^ moyennes d'observ. vations. central. .S. N. réduites. 14 1 1-1 4 i3-i7 1(3-21 16-19 ■.,7-28 20 20-2 5 27 21 3o 24-25 25- I ,8j. Mai (suile.) 13,2 16,0 17,1 18,1 ■9,6 23,5 24,0 24,9 26,1 26,2 28,4 28,5 3i ,3 3i,9 Juin. -i5 -21 -i5 -12 -12 -23 -18 -20 -14 -17 -12 - 8 — 18",2 -Hi6°,i 7 23 20 40 9 7 4 10 9 2 i4 8 16 107 28 1 2,8 -f-i5 8 .'.8- 8 5 3,2 — 22 i4 3-11 J / ; / + 19 3o 7-14 G 9,7 + >4 16 1 0- 1 7 J 11,3 -+-'9 114 io-i5 5 t4,7 + 12 i3 13-24 1 1 19,6 H- 12 220 I3-.-.4 1 1 19,7 — 17 62 1 ;-2i, 3 22,8 — ■9 3 i9-'-i9 9 24,8 + 19 io3 ">- 1 28,6 — 18 4 21 J. -19 ,<> » Régions traclivilé. — I^e nombre îles groupes rie facules enregistrés est le même que précédemment (77), miiis avec une légère augmentation de la surface totale SÉANCE DU 17 OCTOBRE 1904. ^gS (q5,3 millièmes au lieu de 88,0). Leur répartilion entre les deux hémisphères est sans changement (35 groupes au sud et ^2 au nord). » L'activité des phénomènes observés reste plus grande an nord de l'éqiiateur qu'au sud, et l'élat particulier de la surface solaire, signalé plus haut, a fourni également un grand développement des facules tant en nombre qu'en étendue; le il mai, notam- ment, il V avait une ceinture de facules et quelques petites taches près du méridien central, à +20° de latitude. Tableau II. — Dislribulion des lâches en latitude. Su i.i. Nord. Tol.lux mensuels. 18 Surfaces totales 190i. 00-. 41 »". 30". 20- 10". 0°. Somme. Somme. 0°. i4 10". 20". 30- 40". 90°. réduites. Avril » » » 3 I /. 3 10 I » » 1725 Mai » » 5 I G 5 3 1 1 » 10 7 18 14 35 ■1 n 5 10 j 27 2 » 3 » » 24 I 1 .OS 543 587 Totaux. . . » 2855 Tableau III. — Distribu tion des / acules en latitude. S' •. 20-. 6 ad. Nord. )°. 40°. 90°. Tolaux mensuels, 20 Surfaces totales 100'.. 90". . . . » 40°. 30 )) , 10". 3 I 0". Somme. 10 Somme. 10 0". , 10". 20 '. 3( réduites. Avril » 8 I I » 30,4 Mai . . . . » r 5 (j 6 » 7 " 12 l3 17 l5 2 10 » 8 4 7 » I )) » 29 28 36,0 Juin , . . ') ^«,9 42 2 26 9J. ACOUSTIQUE. — T)cs éléments des vibrations moléculaires en rapport avec le sens de la propagation des ondes sonores. Noie de M. L. Bard. (Extrait.) « Le sens de l'ouïe oriente les bruits dans l'espace, c'est-à-dire qu'd indique avec une certaine exactitude leur origine, par rapport au sujet. J'ai montré dans des travaux précédents (Semaine médicale, igo^) que les moyens accessoires, sensation des mouvements de la tête et ilifférences corre.spondantes d'intensité des bruits, auxquels on attribue communé- ment cette orientation, sont, en réalité, incapables de rendre compte des caractères essentiels de la fonction. » L'orientation des bruits ne peut reposer que sur l'analyse directe, par les organes auditifs, des éléments physiques de l'onde sonore; par suite, elle révèle l'existence, dans cette dernière, d'éléments suffisants pour per- ^9'^ ACADÉMIE DES SCIENCES. mettre aux appareils sensoriels de définir sa trajectoire et son sens de pro- pagation. » Chaque oreille oriente non seulement les bruits qui arrivent dans l'axe de son conduit auditif, mais encore ceux qui arrivent obliquement sur cet axe, voire même ceux qui arrivent du côté opposé, après avoir contourné la tête et avoir parcomu, en un trajet rétrograde, toute la longueur de ce conduit. » La ligne de vibration des molécules aériennes, parallèle à la trajec- toire même de l'onde sonore, explique la possibilité de l'orientation angu- laire de celte dernière. Par conln-, rien dans les données connues ne permet de comprendre l'orientation lalèrak, l'appréciation de la direction d'arrivée, dont la connaissance est aussi nécessaire que celle de l'inclinai- son à une orientation exacte; rien ne peimet non plus d'expliquer le maintien de la direction initiale et du sens du mouvement jusqu'au contact du tympan, éloigné de la surface et protégé contre l'action directe de l'onde aérienne. » C'est cette impossibilité d'expliquer l'orientation auditive, à l'aide des propriétés connues des ondes sonores, qui m'a conduit à émettre les deux hypothèses suivantes : » 1° Les oscillations vibratoires des molécules aériennes, autour de leur position initiale d'équilibre, se font de telle sorte, dans chacune d'elles, que la demi-amplitude centrifuge, par rapport à la source sonore, est légèrement supérieure à la demi- amplitude centripète qui la suit immédiatement. » L'égalité des deux demi-ampikudes est puieiiieiit théorique, elle ne sérail d'ail- leurs compatible qu'avec le mouvement perpétuel; leur inégalité pratiijue est le fait de ramortissement du mouvement, dû à l'inertie du milieu et à la dépense de force vive qui résulte de la transmission de l'impulsion. » 2° La participation à l'ébranlement sonore des zones d'air protégées par un obstacle est due à la diffusion marginale de cet ébranlement, se poursuivant de proche en proche par l'action d'entraînement des molécules en mouvement sur les molécules adjacentes : action latérale, sur la limite de la zone protégée; action rétrograde, quand l'ébranlement atteint des zones d'air en continuité avec une cavité en retour. » L'existence de l'entraînement latéral est d'ailleurs démontrée par la participation aux ébranlements sonores de la totalité des molécules aériennes; la propagation directe ne peut s'exercer que sur les molécules se succédant en files linéaires; l'entraî- nement latéral est nécessaire pour atteindre celles qui s'intercalent sans cesse entre les files, à mesure qu'augmente le nombre des molécules inlluencées. » L'entraînement latéral et 1 entraînement rétrograde expliquent pounpioi la diffu- sion des bruits dans les espaces protégés ne change ni la direction des lignes de vibra- SÉANCE DU 17 OCTOBRE 190^1. SgS tion (les molécules, ni le sens de la préflominanee de leurs flemi-nmplitiules, facteurs nécessaires de l'orienlnllou des lnuits. » S'il est possible de faire d'autres hypothèses sur les différences phy- siques qui distinguent les ondes sonores de propagations opposées, on ne saurait en tout cas méconnaître la nécessité de préciser ces différences, puisque leur existence est démonlrée par le fait que l'oreille les perçoit. » Les deux hypothèses que je propose pour résoudre le problème per- mettent de comprendre que l'action des ondes sonores sur les membranes vibrantes puisse fournir les éléments nécessaires à l'orientation auditive des bruits; par contre, leur vérification expérimentale est rendue difficile, peut-être impossible, par l'extrême petitesse des grandeurs en jeu, par le fait que les différences cherchées restent au-dessus de la sensibilité des ap- pareils artificiels les plus délicats. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Recherches ébullioscopùjues sur les mélanges de liquides volatils. Note de I\I. C Marie, présentée par M. H. Moissan. « I. Étant données les valeurs des constantes ébuUioscopiques de deux solvants volatils déterminés et un corps non volatil qui se comporte à ce point de vue normalement dans chacun d'eux, on peut se demander s'il est possible de calculer a /;non la valeur de la constante ébullioscopique cor- respondant au mélange. En fait le calcul théorique a été effectué par Nernst {Zeits. f. physik. Chem., t. XI, p. i) qui est arrivé à la formule simple suivante : I / I q I I 00 — ^'^ K,„ -(k, >< 100 ^'K, ^ dans laquelle K,, K, représentent les constantes des deux solvants, q et 100 — q leurs quantités relatives en poids et R„ la constante ébulliosco- pique du mélange. » Quelques expériences de Roloff (Ze//.«. /. physik. Chem., t. XI, p. 17) effectuées avec des mélanges d'eau et d'acide acétique, de benzène et de chloroforma semblent vérifier cette formule. » J'ai repris cette question au moyen de mélanges d'eau et d'alcool et d'un corps facilement soluble dans ces deux solvants, la résorcine. » Les résultats que j'ai ojjtciius ne cadrent en amune manière avec la formule pré- 596 ACADÉMIE DES SCIENCES. cédenle, ainsi que le montre le Tableau suivant dont les cliidVes ont été calculés au moyen de mes expériences (') : K,( alcool) = 11,7, K,(eau) zz: 5,2. A. B. C. D. Alcool 79,88 53, /il 44, i3 32,16 Eau 20,12 46,59 55,87 67,84 K,„ observé., 10, 36 12, i3 i5,99 22, o5 K„, calculé 9,36 7,39 6,80 6,36 » Dans ce Tableau, pour rendre les résultats plus comparables, toutes les valeurs ont été ramenées à une élévation de i" dans le point d'ébidlition. » La cause de cette divergence doit sans doute être cherchée dans les hypothèses faites pour établir la formule (1). Ces hypothèses concernent : a. l'applicabilité des lois des gaz aux solutions considérées; b. la supprei- sion du volume du liquide devant le volume de la vapeur dans la formide de Clausius 0 = T^(.-r'); c. la suppression de la chaleur de mélange devant la chaleur de vaporisa- lion, et enfin, d. la proportionnalité entre les tensions de chaque solvant et les abaissements de tension correspondants dus au corps dissous dans le mélange. T.a discussion de ces hypothèses montre que les écarts sont liés vraisemblablement aux causes b et c. Les recherches ultérieures per- mettront de voir si cette conclusion est fondée. )) IL Le cas d'un corps soluble seulement dans l'un des solvants consi- dérés, insoluble dans l'autre, et soluble plus ou moins dans les mélanges, présente un intérêt particulier. A ce point de vue, j'ai étudié, au moyen des mélanges d'alcool et d'eau, la benzophénone, l'acélophénone, la iiaphtyl- amine, le benzoate de phényle, corps solubles seulement dans l'alcool, puis l'alanine et l'asparagine, corps solubles seulement dans l'eau. » Pour le premier groupe, la benzophénone en particulier, dont la solu- bilité en présence d'eau est assez grande pour permettre l'emploi des quatre mélanges A, B, C, D du Tableau précédent, on trouve que l'élévation du point d'ébullilion rapportée à la concentration réelle (benzophénone (•) Le détail de ces expériences et l'exposé de leurs résultats seront donnés dans un autre recueil. SÉANCE DU 17 OCTOBRE igo./). 597 pour loos d'alcool) donne, pour la constante, sensiblement la même valeur que dans l'alcool pur, au moins pour les alcools C et D. On a, en effet, |)our une concentration réelle de 5 pour too : Alcool (dii- : K — 10,94, Alcool C : K 11, 10, Alcool D : Iv ^ 1 1 ,40. » Pour les corps solubles dans l'eau seule, non seulement il n'en est plus de même, mais ou conslate un ahaisscmenl du point, d' èbulhlioii , abais- sement important puisqu'il peut atteindre i". » La saturation trop rapidement atteinte empêche seule, je crois, de pousser l'expérience plus loin. » En résumé, les résultats très nets obtenus montrent l'intérêt que pré- sentent les propriétés ébullioscopiques de ces solutions mixtes dont je me propose l'étude systématique aussi complète que possible. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des solutions organomagnésiennes sur les dérivés halogènes du phosphore, de l'arsenic et de l'antimoine. Note tie MM. V. AcGER et M, Billy, présentée par M. H. Moissan. « Nous avons pensé qu'il serait intéressant de rechercher si, dans cer- taines conditions, il ne serait pas possible de faire réagir les solutions étlîérées organomagnésiennes sur les dérivés alcoylés des métalloïdes du groupe trivalent, de façon à ne substituer qu'un ou deux halogènes, pour obtenir des dérivés mono- ou dialcoylés. On sait en effet que, s'il est facile de préparer les dérivés trisubstitués du phosphore, de l'arsenic et de l'antimoine, l'obtention de dérivés mono- et disubstilués est beaucoup plus pénible. » Nos essais ont porté sur le phosphore, l'arsenic et l'antimoine; le chlorure de bismuth étant décomposé par l'éther, nous n'avons pu le com- prendre dans le cercle de nos recherches. » l'kospluire. — Nos premiers essais onl poil<'' sur rartloii du t)iiodure de plios- p/iore sur la solution élliérée d'iodure de magncsium-mélhyle; raction est assez lente et se produit avec un faible échauflement. Elle donne naissance à des produits qui, décomposés par l'eau, ont fourni surtout de l'iodure de tétramélhylphosphonium. Le trichlorure de phosphore, dans les mêmes conditions, agit avec une extrême violence; en opérant au-dessous de — 20° on arrive à régler la réaction, et l'on obtient une liqueur de laquelle cristallise un produit rouge ([ui n'est autre que du biiodure de phosphore. » L'étude des liqueurs a permis de constater ([u'elles contenaient beaucoup de clilo- C. R., 1904, T Semestre. (T. CXXXIX, N« 16.) 79 f^gS ACADÉMIE DES SCIENCES, rure de tétraniéthvlphosphoniuin, formé suivaiil la fornuile : 3PC|3-t- 4MgICH'=P(ClF)'CI + P'P + 4MgCl^ Lorsque, après avoir dislillé l'élher et repris le produit brut par l'eau, on le traite par l'acide azotique et l'azotite de sodium, pour précipiter l'iode, il se produit tout d'abord un beau précipité cristallin couleur d'acide clironiique; après l'avoir isolé et soumis à l'analyse, il s'est montré être un periodure d'iodure de télraméthylphosphonium : (CH')*P1:P. » Iode distillable par la vapeur d'eau, dosé à la liqueur arsénieuse. Trouvé pour loo : 5/4,2 ; calculé : 53, 8. » Iode du résidu incolore, précipité par AgAzO^ Trouvé pour loo : 57,2; calculé pour (CIP)'PI : 58,2. » Pour éviter cette formation de biiodure de phosphore, qui trouble les réactions, nous avons alors opéré sur les solutions bromomagnésiennes, et toujours à basse température, vers — Bo". La solution organométallique, placée dans un entonnoir à robinet, est versée lentement dans un excès (2""' à 3"°') de trichlorure de phosphore mélangé d'élher anhydre, refroidi dans la neige carbonique et l'acétone, et agité par une petite hélice mue par une turbine. Le produit de la réaction est distillé au bain d'huile pour enlever l'éther et le trichlorure de phosphore en excès et le résidu, traité par l'eau, oxydé et soumis au traitement approprié, fournit : une petite quantité d'oxyde de triméthylphosphine, du dimélhylphosphinate de so- dium et l'acide monométhylphosphinique. Le produit le plus abondant est le dérivé bisubstitué; viennent ensuite, en quantité presque égale, le mono et le trisubstitué. » Il serait utile de voir si un excès plus grand de chlorure de phosphore ou un plus fort abaissement de température entraveraient totalement la formation de dérivé tri- substitué; dans les conditions actuelles, elle forme environ | du produit total. Nous avons appliqué celte réaction au bromure d'éthyle avec le même résultat que précé- demment. » Nous avons alors pensé que le phosphore seul pourrait peut-être réagir sur les solutions organomagnésiennes, et, de fait, si on laisse longtemps eu contact ou si l'on chauffe pendant quelques heures du phosphore blanc et la solution magnésienne éthérée, on voit le phosphore se transformer peu à peu en une poudre jaunâtre semblable à l'oxyde de Le Verrier et de laquelle on isole facilement, par oxydation, les dérivés alcoylés mono- et disubstitués. Cette étude n'est pas assez avancée pour que nous puissions représenter avec quelque exactitude les réactions et la composition des pro- SÉANCE DU 17 OCTOBRE igo/j. 5gg duits intermédiaires; nous nous contentons de noter les produits finaux obtenus après oxydation de la masse phosphoreuse jaune. » Arsenic. — Les solutions bromoéthylmagnésiennes réagissent sur le chlorure d'arsenic, en solution élliérée, comme sur le chlorure de phosphore. Après distillation de l'éther, on continue à chauffer au bain d'huile, dans le vide, et l'on parvient à dis- tiller d'abord du chlorure d'arsenic, puis un mélange de chlorure et de bromure d'ar- senic avec des dérivés organométalliques chlorés C-H^AsCl^ et (C'^H^)^ AsCl. Nous sommes parvenus avec difficulté à isoler de ces liquides une petite quantité d'acide monoélhylarsinique et d'acide diéthylarsinique. Le produit principal de la réaction est l'oxyde de triniéthylarsine. Celui-ci étant difficile :"i isoler, il suffit de faire passer, dans la solution aqueuse concentrée du résidu de la distillation, un courant de H^S, pour voir se précipiter, au bout de peu de temps, des aiguilles de sulfure (C-H')^As:S qui cristallise du benzène en superbes aiguilles incolores. » Antimoine. — 200s de chlorure d'antimoine ont été dissous dans 200'^"" d'éther anhydre; le mélange refroidi à — 18° a été peu à peu additionné d'une solution bromo- éthylmagnésienne provenant de 75s de bromure d'élliyle. » Après distillation de l'éther, on continue à chauffer le contenu du ballon au bain d'huile, vers 250° et en faisant le vide. Il distille alors des portions huileuses qu'on fractionne dans le vide sous 12™". Ce fractionnement n'a pas permis d'effectuer la sé- paration des produits volatils formés, comme on l'espérait; ces produits, consistant probablement en un mélange de SbCF, SbBr', C-H=SbCl'' et C^H'SbBrS, passent ensemble à la distillation. Le seul traitement ([ui nous a réussi estle suivant : les huiles à point d'ébullition élevé sont dissoutes dans l'acide chlorhydrique et additionnées d'un excès d'iodure de potassium, ce qui précipite un mélange d'iodure d'antimoine et d'iodure d'éthylstibine G'II'^Sbr^. On sépare ces deux substances par des lavages à l'eau chlorhydrique, qui dissocie rapidement l'iodure d'antimoine. 11 reste enfin l'io- dure d'éthylstibine pur, sous forme de paillettes jaune d'or, fusibles à 43°, décom- posées vers 200°. L'eau dissocie ce corps en produisant un oxyiodure jaune. Son odeur est forte et piquante et il attaque les muqueuses. Le carbonate de soude le transforme en oxyde d'éthylstibine, peu soluble dans l'eau. Le dosage d'iode a fourni : I pour 100 : 62,8; calculé pour C-H^SbP : 63, o3. ' » Nous n'avons pas pu saisir d'autres produits organométalliques dans le résidu de la distillation. » Quoique cette étude ne soit pas encore achevée, nous pouvons cepen- dant conclure que le principal produit de la réaction est un dérivé mono- substitué, et qu'il se forme ici bien plus facilement qu'avec le phosphore ou l'arsenic. Nous continuerons l'étude de ces dérivés monosubstitués de l'antimoine, jusqu'ici non préparés faute do méthode générale. » 6oo ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. - Sur un persulfate organique. Note de MM. R. Fosse et P. Bertiîaxd, présentée par M. A. Haller. « En dehors des persulfates de quelques bases azotées, comme l'acridine, la quinoléine, la littérature chimique ne possède pas d'exemple de dérivé organique des peroxydes sulfuriques, classe de corps dont le premier type, l'anhydride S'O', fut découvert, en 1878, par M. Berthelot. » Dans la présente Note, nous décrirons un sulfate organique doué de propriétés oxydantes : un persulfate. » L'un de nous a établi qu'un alcool dérivé du pyrane, le dinaphtopy- ranol, corps incolore et inoxydant en milieu neutre, donne, avec les acides chlorhydrique et bromhydrique, des chlorure et bromure, très fortement colorés, que leurs curieuses propriétés oxydantes obligent à considérer comme des hypo-chlorite et bromite. » MM. Haller et Fosse ont attribué à ces corps la constitution suivante : /CH\ C'^H^C I ^CH» (X = C1 ou Br). \ O / I X » Il était intéressant de vérifier si le dinaphtopyranol s'unit à l'acide sulfurique pour former un sel oxydant, analogue aux hypo-chlorite et bro- mite déjà décrits. » L'expérience montre qu'il en est ainsi. /cnoii\ » Si l'on ajoute du dinaphtopyranol C'"ll"x _ /G'^H^ ou de l'oxyde de di- / , /CH\ \^ . . naphlopyryle ( C'°H*(^ yC'H^ 1 .0 à de l'acide sulfurique étendu d'eau, on obtient, avec le concours d'une chaleur naodérée, une solution rouge sang. Celle-ci, filtrée et refroidie, se prend en une masse cristalline rouge. On essore les cristaux sur une plaque poreuse, puis on les sèche dans le vide sulfurique jusqu'à poids constant. » Comme dans le cas des hydracities, le pyranol s'est uni à i'""' d'acide sulfurique avec élimination de i"*"' d'eau, suivant l'égalité : CHOH( ;0-^SQ^H-=HHj + CH^ ^0.0■SO^OH. SÉANCE DU 17 OCTOBRE 1904. 60 1 » Les analyses montrent que le sulfate obtenu cristallise avec de l'eau et i'""' d'acide sulfurique. » En faisant varier la concentration de l'acide employé à la préparation, on obtient jilusieurs hydrates /C"'H''\ Clif ^O.O.SO^.OH + SO* H= -h/iU- (), \C'»H°/ dérivant du persulfate acide /flOIIGS CHf ^O.O.SO^.OH + SO'H-. » Propriétés oxydantes. Action de l'iodare de potassium. — Ce réactif dissous, ajouté à une solution rouge de sulfate de pyryle C'est sans doute le phénomène de l'assimilation qui, chez la feuille, m.aintient l'équilibre en ce qui concerne la matière organique : au fur et à mesure qu'une substance se métamorphose en devenant insoluble, ou bien quitte la feuille pour se rendre dans un autre organe, cette même substance réapparaît par suite d'un travail chlorophyllien continu. Dans la tige la di- minution de la solubilité de la matière organique est due, vraisembla- blement, et à la formation de composés moins solubles (transformation des hydrates de carbone en ligneux), et au départ de composés solubles à desti- luition d'organes en formation et notamment de l'inflorescence où s'accom- plit un travail particulièrement important. » Il convient d'ajouter à l'observation relative à la solubilité de la ma- tière, moindre dans la tige que dans la feuille, le fait que la proportion d'eau dans le premier organe subit une diminution plus grande que dans le second entre les stades considérés. Donc, indépendamment de toute considération de métamorphose chimique modifiant la solubilité des corps et leur grandeur moléculaire, la pression osmotique tendrait à augmenter dans la lige et à provoquer ainsi l'exode tics matières demeurées solubles vers l'inflorescence riche en eau. Là, en effet, la proportion des matières solubles est notable au premier stade considéré, sans doute parce qu'elles affluent après nue longue évolution durant laquelle elles se sont suffi- saiument compliquées pour posséder des poids moléculaires élevés. Puis, les effets de la dégradation chimique se manifestent par une réduction des poids moléculaires et, dès lors, par une quantité moindre dé matière orga- nique dissoute comparativement à la matière insoluble qui forme le squelette des tissus: l'équilibre osmotique, dans ce dernier cas, nécessitera en effet la présence d'un plus faible poids de substance dissoute, le poids moléculaire de celle-ci devenant moins élevé. Cette manière de voir con- corde avec les accroissements subis par les poids des divers organes. » 6io ACADÉMIE DES SCIENCES. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Périodicité vitale des animaux soumis aux oscilla- tions du niveau des hautes mers. NùLe de M. Georges Boh\, présentée par M. Alfred Giard. « Certains animaux littoraux vivent dans une zone qui n'est atteinte par la mer que tous les 1 5 jours, dans les périodes de grandes marées. Telles sont les Littorinarudis qui habitent les rochers supra-littoraux; ces Gastéropodes, aux coquilles de petite taille, vivipares, sont des plus intéressants au point de vue biologique. Pendant les périodes de morte eau, ils subissent une dessiccation progressive, quia pour conséquence l'immobilisation et l'oper- culisation par anhydrohiose ; à cette période de dessiccation, de vie ralentie et confinée, succède une période de vie active déterminée par l'hydratation consécutive au retour de la mer; de jour en jour, à mesure que celle-ci atteint des niveaux de plus en plus élevés, successivement les Littorines des divers niveaux, après avoir subi le choc des vagues et l'hydratation, gagnent, par les lignes de plus grande pente, des régions plus élevées et souvent mieux éclairées, qu'elles quitteront ensuite, en redescendant suivant des sinuosités variables. » Si dans leur habitat naturel, ces Littorines présentent une périodicité vitale très nette, une alternance régulière de vie ralentie et de vie active, dont la période est de i5 jours, il est fticile de constater, comme je l'ai fait au Laboratoire de Wimereux, que ce rythme vital subsiste pendant plusieurs mois, quand on isole ces animaux des conditions naturelles et qu'on les j)lace dans un milieu homogène et constant. » PniiMiER CAS.— Air Iniinide. — Pendant les premiers jours des grandes marées, on voit les Littorines abandonner successivement les anfracluosilés des cailloux, et les parties les plus obscures du bocal, où elles viennent de mener la vie ralentie, pour gagner les régions les plus hautes et les plus éclairées. » Ainsi, par exemple, les 7, 8, 9, 10 et 1 1 septembre, la mer montait chaque jour de plus en plus (marées de 82 à 94), recouvrant progressivement les rochers supra- littoraux; eu aquarium la proportion pour joo des individus situés eu dehors des cailloux a varié de la manière suivante : 5 septciiàbre (morte c;ui ). Premier lot isolé depuis le 17 août 89 Deuxième » 4 septembre. 22 » Le i3 septembre suhiLerncnt presque toutes les Littorines se sont rassemblées dans la région la plus éclairée; peu après, elles se sont éparpillées de nouveau, efl'ectuant des sinuosités variables jusqu'à ce qu'elles rencontrassent les infracUiosités des cailloux. 8. 10. I 1. 59 35 67 56 78 63 SÉANCE DU 17 OCTOBIîE UjO^. 611 » DkuxiÈmk cap. — Air .sec. — Le jour où la mer alleinl le niveau le plus élevé, malgré la dessiccalion persislante, les Litloriries sortent de leur torpeur et efTectuenl <|uelques mouvements. En ajoutant un peu d'eau, la mise en branle est instantanée et générale. » Ainsi la périodicité vitale des Lillorina rudis se manifeste par des chan- gements de distribution par rapport au support matériel (anfractuosités, parois lisses diversement inclinées) et aux surfaces diver.sement éclairées. On peut mettre en évidence d'une façon très nette celte périodicité par l'étude analytique des réactions des Liltorines vis-à-vis des chocs, de la pesanteur, de la lumière : 1° pendant les grandes marées, la moindre secousse provoque les mouvements de l'animal, tandis que, pendant la morte eau, celui-ci présente une grande inertie; 2° pendant la morte eau, le géotropisme et le phototropisme deviennent progressivement négatifs; pendant les grandes marées, au contraire, le géotropisme et le phototro- pisme deviennent progressivement positifs. » Ces variations des Iropismes synchrones des oscillations de quinzaine delà mer constituent un fait biologique des plus intéressants. Elles paraissent liées aux variations de l'hydratation et sont présentées précisément par les animaux supra-littoraux qui subissent alternativement des dessiccations et des hydratations; je l'ai constaté, non seulement chez des Mollusques, mais encore chez des Annélldes (Eedisle, Arenico/a), chez des Crustacés {Talitrus), » Ici même (Comptes rendus, 12 octobre igoS) j'ai décrit les mouve- ments oscillatoires des Convoluta, synchrones de la marée, des oscillations de quinzaine, mais surtout des oscillations qui se passent dans une jour- née; dans la zone où vivent les Convolula, c'est-à-dire dans la zone du balancement moyen de la mer, beaucoup d'animaux (Litlorina littorea, L. obtusata, etc.) présentent également au cours d'une journée des oscilla- tions analogues, dont la signification est |)lus mystérieuse, que je décrirai prochainement, en leur appliquant les considérations sur V anhydrobiose que l'on doit au professeur Giard. » ZOOLOGIE. — Les cellules agglutinantes des Eolidiens. Note de M. P.4ul Aisric, présentée par M. Alfred Giard. « Depuis la publication de ma première Note sur les nématoblastes des Eolidiens ('), j'ai repris cette étude à Wimereux dans des conditions plus (') I'aul Abric, Sur les némaloblasles et les néinatocystes des Eolidiens {Comptes rendus des séances de la Société de Biologie, t. LVII, 1904, p. 7). 6l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. favorables; je suis arrivé à des résultats qui corroboreut ceux de Gros- venor (igo3) et les complèteut. » J'ai souvent rencontré, dès le début de mes recherches, des néniato- cysles d'Actinies dans les sacs cnidophores des Eolidiens examinés. Mais, tandis que, pour les nématocystes correspondant à des formes d'Hydraires rencontrés chez les Acanthopsole les raj^ports des nématocystes et des « né- matoblastes » étaient toujours très nets, j'ai été très longtemps avant de reconnaître les mêmes rapports au sujet des nématocystes actiniens à'Eolis papillosa; de sorte que je me demandais s''ils n'étaient pas indépendants des « nématoblastes » sur le vivant, accolés à eux par l'action des réactifs sur les pièces fixées. )) il n'en est rien. La plu[)art des espèces d'Actinies possèdent plusieurs espèces de nématocystes, et en plus des spirocystes [^cnidœ cochleatœ de Gosse (i856)], filaments spirales pleins et non dévaginables, contenus à l'intérieur d'une capsule analogue à celle du nématocyste. J'es()ère revenir un jour sur la structure de ces appareils encore mal connus. Qu'il me suffise aujourd'hui de donner quelques indications sur leurs réactions de coloration, et de signaler ce fait que jamais je n'ai rencontré de spiro- cystes chez les Eolidiens. Comme certainement ceux-ci en absorbent, on doit admettre qu'ils les digèrent. ), Les néinalucysles des Aclinies sont, sur le frais, colorables par les colorants basiques, tandis que les spirocystes dans les mêmes conditions sont colorables par les colorants acides. Cela permet de mettre très neltement les uns et les autres en évi- dence par de doubles colorations. J'ai opéré princip»\(imenl sur Aciinia e/juina, mais j'ai pu reconnaître que ces réactions étaient très générales chez toutes les formes de Wimereux. Les colorations sont très nettes: d'une part, avec le brun Bismarck, la tiiionine pliéniquée, le vert de méthyle, la safran ine, le bleu de méthylène, moins nettes avec le violet de gentiane; très nettes, d'auLre i)art, avec l'éosine, les indulines- nigrosines, le rouge Congo. Le triacide d'Elniicli, employé de même, colore les spiro- C)'stes en rouge vineux. » L'action des réactifs diminue en général la colorabilité des nématoc>sles par les couleurs basiques. Pour les spirocystes les réactions sont quelquefois complètement changées. Ainsi, après l'action de la soude à chaud, il deviennent colorables par le vert de méthyle. Us se colorent légèrement par la lliionine après l'action de l'acide picro- sulfurique ou du formol faible; ils se colorent bien, par le même réactif, après l'action du chlorure de platine chromique. » Les nématocystes passés dans les Eolidiens s'accolent d'abord sur les faces des « nématoblastes » que je désignerai .sous le nom de cellules agglu- tinantes. Dans la suite ils sinvaginent dans ces cellules et changent alors de réactions : ils deviennent remarquablement colorables par les éosines. A SÉANCE DU 17 OCTOBRE 1904. 6l3 cet état ils sont fonctionnels. Or, j'ai constaté que, chez les Acanthopsole, ils ne l'étaient pas à la fin du printemps, quoique étant chargés. Ils subissent donc, dans la cellule agglutinante, des variations clans le temps. » La cellule agglutinante est peu colorable quand elle vient d'agglutiner. Dans la suite l'affuiilé chromatique s'accroît d'une façon assez intense ; elle est toujours très peu adhérente à labasale. Elle doit se nourrir, par osmose, de la substance intérieure du nématocyste, ce qui explique à la fois que sa vitalité augmente et que le nématocyste devienne non fonctionnel avec le temps. Je pense que les néniatocystes du printemps ont été agglutinés à l'automne ou en hiver, ce qui apporte un argument nouveau à l'idée de la pérennité des Nudibranches. » ZOOLOGIE. — Description de quelques nouvelles espèces de Trypanosomes et d' Hénio gré garines parasites des Téléostéens marins . Note de MM. E. Iîrumpt et C. Lebailly, présentée par M. E.-L. Bouvier. « Nos études, poursuivies simultanément aux laboratoires de Roscoff et de Luc-sur-Mer, nous ont permis de trouver quelques hématozoaires nou- veaux des poissons marins. » Les Trypanosomes rencontrés par nous appartiennent à deux types. Les trois espèces dont la description va suivre ressemblent dans leurs grandes lignes au Trvpanosome de la Raie de MM. Laveran et Mesnil. Le cytoplasme se colore d'(Hie façon intense en bleu par la méthode de Laveran légèrement modifiée par l'un de nous (E. lirumpt). Le noyau, le blépha- roplaste et le flagelle se colorent en lilas plus ou moins foncé. Trypanosoma gobii, n. sp. — Se rencontre chez la moitié des exemplaires de Gobius lùger. Ce parasite mesure 66!^ de long, dont 56!'- pour le corps et loH- pour le flagelle; la largeur totale est de 5S'- à 5!^,5. Leblépliaropiastc se trouve à 7!^ de l'extrémité posté- rieure qui est généralement mousse. Le no^au se trouve à égale distance du blépliaro- plaste et de la naissance du flagelle. Le cytoplasme est finement granuleux, mais forte- ment coloré. On rencontre quelquefois des exemplaires un peu plus petits. » Trypanosoma callionyini, n. sp. — Se rencontre une fois sur cinq environ chez Callionyinus dracunculus. Ce parasite mesure -](>'•'■ ^ dont 651^ pour le corps et 5!^ pour le flagelle; la largeur totale est de 5!^. Le blépharoplasle se trouve à ni'- de l'extrémité postérieure longuement effilée. Le nojau est un peu plus rapproché du blépharoplasle que de la naissance du flagelle. Le cytoplasme rciiferrae quel([uefois de grosses gra- nulations. Certains parasites rencontrés à lîoscoll diflérent de celte description par leur flagelle un peu plus long (S!^-) et leur corps plus grêle. » Trypanosoma colli, n. sp. — Se rencoiiltc trois fois sur quatre chez Collas C. R., 1904, 2" Semestre. (ï. CXXXIX, N- 1^) til (3,/J ACADÉMIE DES SCIENCES. bubalis. La longueur totale est de 531'-, dont 45P- pour le corps et 8i^- pour le ilagelle; la largeur totale est de S'.'-. Le blépharoplaste est à 7!^ de la pointe postérieure qui est légèrement émoussée. Le noyau se trouve à égale distance du blépharoplaste et de la naissance du flagelle. Certains exemplaires de taille un peu plus grande ressemblent à Trypanosoma gobii. M Les deux espèces de Trypanosomes qui suivent appartiennent à un type morphologique différent; elles se rapprochent beaucoup des Trypano- somes des Mammifères, en particulier du Trypanosome du Rat {T. Lewisi Kent) ou de celui du Lérot vulgaire {T. Blanchardi E. Brumpt). Ils sont très actifs et se déplacent rapidement. Leur cytoplasme se colore d'une façon peu intense et ne renferme que peu de granulations. » Trypanosoma Delagei, n. sp. — Trouvé une seule fois à Roscoft sur 2^ exem- plaires de Blennius pholis. Nous dédions cette nouvelle espèce au professeur Delage, directeur de la station zoologique de Roscofl'. « CeTrypanosomeniesure33!^delong, dontaifpour le corps et i2l^ pour le flagelle. La largeur totale n'excède pas 2!^, 5. Le blépharoplaste se trouve à 7^- de la partie postérieure qui est pointue et rectiligne. Ce caractère distingue bien nettement ce Trypanosome du suivant. Le noyau, trois fois plus long que large, est plus rapproché du blépharoplaste que du flagelle. La membrane ondulante peu plissée est presque aussi large que le corps. » Trypanosoma limandœ, n. sp. — Trouvé à Luc-sur-Mer une fois sur dix chez Limanda pUUessoîdes. La longueur totale est de 45!^ dont 25!^ pour le corps et 20!^ pour le flagelle. La largeur du corps est de iV- à iV-,h. Le blépharoplaste se trouve à 2!^ de Textrémité postérieure qui est très pointue. Le noyau est (]uatre fois plus long que laro-e, il se trouve comme dans l'espèce précédente beaucoup plus près du blépharo- plaste que du flagelle. » Hœmogregarina Blanchardi, n. sp. — Se rencontre trois fois sur quatre chez Gobius niger. Nous dédions ce parasite au professeur R. Blanchard. Cette Hémogré- garine, comme celles que nous décrirons dans la suite, ne produit aucune altération des hématies qui sont très rarement un peu hypertrophiées. Le corps est arqué, mais ne se replie jamais sur lui-même. Longueur du corps : loS^; largeur : 2l^,5. Le noyau se trouve à \V- de lexlrémité la plus arrondie et à of- de l'extrémité amincie. Cette der- nière partie possède, au milieu d'un protoplasme coloré en bleu clair, une vacuole d'environ iV- de diamètre. On trouve assez rarement deux parasites dans le même globule. » Hœmogregarina caltionymi, n. sp.— Se rencontre trois fois sur quatre à Luc et une fois sur trois à Roscofl" chez Callionymus draciinctiliis. Elle est un peu plus incurvée et un peu plus longue que l'espèce précédente. Longueur : l2^ largeur : 21^, .5. Le noyau se trouve en général moins près de l'extrémité arrondie que dans l'espèce précédente. » Hœmogregarina colli, n. sp. — Se rencontre dans les trois quarts des exemplaires de CotUis bubalis examinés. Se rappà-oche beaucoup par sa structure de //. callio- nymi; elle semble cependant un peu plus trapue. SÉANCE DU 17 OCTOBRE 1904. 6l5 )) Les deux espèces d'Hémogrégarincs qui vont suivre ont unestruclure bien différente : le corps est élancé, il égale ou dépasse en longueur le grand axe du globule rouge, le noyau est petit, rond et presque central ou un peu rapproché de l'extrémité la plus mince. Ces parasites sont toujours au nombre de 2, 3 ou 4 dans une hématie et proviennent les uns des autres par division. Fait histologique très intéressant : après la division et avant que la chromatine se soit réunie bien nettement en noyau, on trouve, au voisinage de celui-ci, un granule S|)hérique ou allongé ayant les mêmes réactions colorantes que le blépharoplaste des Flagellés. Quand le noyau est bien individualisé, le corpuscule disparaît. Ce fait plaiderait peut-être en faveur de la nature centrosomique du blépharoplaste. » Ilœniogregarina quadrigemina, n. sp. — Trouvée à Luc chez Calllonymus dia- cunculus. Le jjarasite a la forme d'une virgule liés allongée. Longueur : i^t'-, diamètre de la grosse extrémité : il^-,8. On trouve quel(|ucfois aussi des éléments plus petits. Ce parasite se rencontre habituellement sous forme de barillet comjiosé de quatre éléments ; certains globules n'en renferment que deux ou trois. » Hœinogregarina gobli, n. sp. Rencontrée à Roscofl une fois sur dix chez Gobius niger associée à II. Blanchardi. Elle présente les caractères généraux énoncés ci- dessus. On ne rencontre que deux éléments par hématie. Ces éléments sont parfois accolés comme dans II. bigemina Lav. et Mesn. Généralement ils sont placés de chaque côté du noyau. Les hématies sont légèrement distendues. )) Certaines de ces Hémogrégarines pourront sembler basées sur des caractères bien subtils; les études que nous poursuivons nous permet- tront probablement de les caractériser prochainement d'une façon plus complète. » BOTANIQUE. — Sur les auxosporcs de deux Dialomées pélagiques. Note de M. J. Pavillaud, présentée par M. Guignard. « On sait que les Diatomées « littorales » possèdent la faculté de com- penser, par la formation d'auxosporcs, la réduction progressive des dimensions individuelles, résultat inévitable de leur mode de division végétative. Les auxospores, cellules géantes, plus ou moins différentes des cellules normales, paraissent n'avoir pas toujours la même origine. » Dans les Mélosirées, par exemple, la cellule-mère se débarrasse sim- plement de ses valves siliceuses et s'enveloppe d'une fine membrane pro- visoire à l'intérieur de laquelle s'élaborent deux valves nouvelles beaucoup plus grandes; c'est un processus de rénovation ou de rajeunissement cellulaire. Ailleurs (Cocconeù, Suiirella, etc. ), la formation des auxospores 6l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. esL précédée de phases préparatoires plus ou moins complexes que l'on a pu assimiler à un acte de sexualité. » Les recherches récentes de Schutt, Gran, etc. ont établi la généralité de ces phénomènes, en nous révélant l'existence des auxospores dans quelques Diatomées pélagiques des genres Chaetoceros, Bhizosolenia, Thalassiosira, etc. Autant qu'on en peut juger d'après le petit nombre des données acquises, les auxospores de ces Diatomées auraient toujours la même valeur morphologique que celles des Mélosirées, mais le processus de leur formation offre déjà une remarquable diversité. » La présente Note a pour objet la description des auxospores de deux Diatomées pélagiques. Bhizosolenia Stollerfothii H. Peragallo et Hemiaulus c/iinrnsis Grevilie (H. HeibergiiC\e\'e).E\\es ont été simultanément rencon- trées dans les produits d'une pêche au filet fin effectuée dans l'étang de Thau le i5 septembre 1904. Très différentes de celles que l'on connaissait déjà dans quelques Rhizosoknia, eWes ne peuvent être comparées qu'aux formes décrites par Schutt dans Skeletonema. » Les auxospores jeunes Je Rh. Stollerfolhn onl la forme d'une vésicule ovale, mesurant environ li^V- de long sur 4ol^ de large. A Tune des extrémités du grand axe (pôle postérieur) sont fixés côte à côte les deux tronçons de la cellule formatrice, entièrement vides et divergeant en V à partir de leur insertion. Le grand axe s'allonge. Au pôle antérieur une nouvelle membrane se forme sous la membrane primitive; d'abord convexe, puis plane et même un peu déprimée au centre, elle porte en son milieu une épine recouibée semblable à celles des cellules normales; sur les bords, elle se confond avec la membrane primitive. L'auxospore ainsi munie de sa valve primaire s'allonge et devient à peu près cvlindrique. Une telle cellule, presque mûre, mesu- rait Soi'- de long sur 35i^ de large, tandis que les deux segments de la cellule forma- trice, encore adhérents, n'avaient que i[\''- de diamètre. Le corps cellulaire comprend une masse centrale entourant le novau et des cordons plasmiques rayonnants, contenant de nombreux chronialopliores allongés, disposés comme dans les cellules adultes. » Les auxospores jeunes de VHemiaulus c/iinensix ont la forme de vésicules lenticu- laires fortement renflées au centre et limitées par quatre arêtes à peu près rectangu- laires. L'un de ces bords (bord postérieur primitif) est convexe vers l'extérieur; il est en rapport avec les deux tronçons presque toujours inégaux de la cellule formatrice, fixés à quelque distance l'un de l'autre, et plus ou moins divergents à leur extrémité libre. Le bord opposé (bord antérieur) est sensiblement rectiligne, mais se relève aux angles pour former avec le prolongement un peu dévié des arêtes latérales deux cornes saillantes, courtes et épaisses, qui vont demeurer le trait distinctif de l'auxospore. La largeur moyenne des auxospores jeunes est de 44''' pour une longueur équivalente; les cellules formatrices alleignent tout au plus 'jV- à 8C- de large. Le contenu comprend un volumineux noyau et de nombreux chromatophores polygonaux ou étoiles à quatre ou cinq rayons appliqués contre la membrane. « Les bords antérieur et latéraux présentent bientôt les ponctuations caractéris- tiques de l'espèce, mais du côté postérieur la membrane primitive n'est que provisoire. SÉANCE DU 17 OCTOBRE 1904. 617 Le corps prolnplasmique s'en écarte beaucoup, et une nouvelle membrane se développe à son contacU Celle membrane présenle un bord reclib'gne et parallèle au bord anté- rieur: elle se prolonge aux angles en deux cornes, longues et étroites, semblables à celles des cellules adultes. L'auxospore la plus volumineuse que j'aie rencontrée, sans doule quelques instants avant sa division, mesurait r>~jV- de long sur 'ç\'- de large. » GÉOLOGIE. — Sur les nappes de la région de l'Ortler. Note de M. Piekre Teiuhfîî, présentée par M. Michel r>évy. « Dans le cours de l'été dernier, j'ai, à deux reprises, exploré la région de l'Ortler, entre le Passe Tonale et le Val Camonica, au sud. et la vallée de l'Adige (Vintschgau), au nord. Cette région était, jusqu'à ce jour, quant à la géologie, l'une des moins connues de tonte la chaîne des Alpes. On savait seulement que d'importants lambeaux de Trias, posés sur une puis- sante série de gneiss, micaschistes etphyllades, constituaient la plupart des sommets, et les plus élevés. Si l'on examinait attentivement la carte géolo- gique de Théobald, on était conduit à penser que ce Trias n'appartient pas à un seul et même manteau, couvrant les gneiss, et qu'il y a au moins deux nappes superposées, contenant chacune du Trias. C'est pourquoi, dans mon récent Mémoire, je n'ai pas hésité à parler des nappes de l'Ortler ('). Mais ni Théobald, ni les géologues autrichiens qui ont travaillé à l'est du Stelvio, n'ont eu la claire vision de cette structure en paquet de nappes; et M. C. Diener, en 1903, décrivait encore le Trias de l'Ortler comme un témoin d'un système sédimentaire transgressif sur les gneiss de la Zentral- zone, système plissé ou ondulé, et morcelé ensuite par l'érosion ("). » En réalité, quand on va de Bormio à Santa-Maria-im-Mûnstertal, on traverse trois nappes superposées. » La plus basse est constituée, de bas en haut, par les phyllades de Bormio, le \'er- rucano (très réduit et fort irrégulièrement développé), et l'épaisse lame de Trias dans laquelle est creusée la gorge de l'Adda et du Braulio (route du Stelvio, depuis les Bains de Bormio jusqu'à la Bocca del Braulio). Celle lame contient une lentille de Lias (carte de Théobald). Ce sont les calcaires triasiques de cette première nappe qui forment les liants sommets entre le Stelvio elb' Val Zebrù jusqu'au delà delà Ivœnigs- spilze; ce sont eux. encore qui forment le sommet de l'Ortler (Sgoa"'), et toute la crête au nord jusqu'à la Hochleltenspitze. Des phyllades au Lias, tout est concordant. » Celte nappe s'enfonce, au nord et à l'ouest, sous les phyllades et les gneiss du (') P. Termif.h, Les nappes des Alpes orientales et la synûièse des Alpes {Bull. Soc. Géolog., 4° série, t. 111, p. 700). (2) C. DiF.NER, Bail i/nrl Bild dcr Oslalpeii and des Karsigehieles, p. 96-98 et p. 293. 6l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Monle Braulio, du Monte Scorliizzo, et de la haute crête Stelvio-Korspitzc-ScliaCbeig- Ciavalatscli. Ces plnllades el gneiss supportent une deuxième lame de Trias, celle qui forme le Piz Umbrail, et qui a laissé des lambeaux sur les lianes du Ciavalatsch et tout au sommet du Costaiuas. La deuxième nappe ainsi délinie se pirolonge, au nord du Miinstertal, jusqu'aux montagnes qui dominent, au sud, la vallée de l'Inn. » Enfin, sur le Trias du f'iz Umbrail, vient un large et épais témoin d'une troisième nappe : ce sont les pliyllades et gneiss des Pi/. Cliazlora, da Piiins et Lad, f[ue Théo- bald n'a point omis de marquer sur son excellente carte. » La lame triasiqiie de l'Orller, graduellement amincie, traverse la vallée de Trafoi un peu à l'aval des liotels les plus bas, s'en va formei- la crête d'Uebergrimm, au-dessus de Gomagoi, et se réduit, dans le Plalztal, (/ que/qiws mètres cPépaàseiir (sa 'pu'is- sance, à l'Ortler, est d'au moins iôdo™). Vers Stilfs, elle est très difficile à suivre, tant elle est mince. Peut-être même disparaît-elle localement. En tout cas, elle revient au j'uir, à Schnielz, près de Prad, au débouché du Trafoier-Bach dans la vallée de TAdige, et on la voit s'enfoncer sous les pliyllades du Vintschgau. » La région de l'Orller est donc, sans conleste possible, un paquet de plis. Daus l'ensemble, ces plis couchés superposés forment une série iso- clinale à plongenienl nord. Si l'on s'en tenait à la seule contrée qui s'étend de la Valteline au Vintschgau, de Bormio à Prad, on pourrait croire à un faisceau de plis déversé vers le sud, ell'ou s'imaginerait voir la moitié méri- dionale d'un éventail de plis. » Mais celte apparence est trompeuse. Les pliyllades de Bormio, base de la première des trois nappes que je viens de décrire, forment, au sud de Bormio, une large voûte (Monte Sobretta), qui se prolonge à l'est par le Confinaleet leCevedale. Puis, au sud de celte voûte, on les voit s'enraciner sous la forme de plis presque verticaux, déversés vers le nord. De Santa- Caterina au Passo Tonale, on traverse tout un faisceau de plis semblables, tous déversés vers le nord. C'est la zone des racines des plis de l'Orller. » Les plis empilés de l'Orller sont donc bien des nappes. Et ces nappes, qui viennent du sud, se prolongent, au nord, jusqu'aux Alpes septen- trionales. C'est, avec un peu plus de nappes, et un peu plus d'ondulations dans le système des nappes, ce que j'avais prévu et annoncé l'hiver dernier. » MINÉRALOGIE. — Sur les mcicles . Note de M. G. Fkiedel, présentée par M. Michel Lévy. « Toutes les macles qui n'appartiennent à aucun des trois groupes pré- cédemment (') définis constituent un quatrième et dernier groupe. (') Comptes rendus, t. CXXXIX, p. 465 et 484- SÉANCE DU 17 OCTOBRE 1904. 619 » 4" Type : Macles par pseudo-mériédrie réticulaire . — Elles sont aux mncles par mériédrie réticulaire ce que les macles par pseudo-mériédrie sont aux macles par mériédrie, et sont caractérisées par la loi suivante: Il y a un plan de macle qui, sans être plan de pseudo-symétrie du réseau, est quasi-normal à une rangée simple; ou un axe de macle qui, sans être axe de pseudo-symétrie du réseau, est quasi-normal à un plan réticulaire simple. En d'autres termes, le plan ou l'axe de macle sont éléments de pseudo- symétrie d'une maille multiple. La maille multiple, au lieu de se prolonger rigoureusement d'un cristal à l'autre, se prolonge seulement à peu près, comme fait la maille simple dans les macles par pseudo-mériédrie. Les lois de la surface d'accolement sont les mêmes que dans les macles par pseudo-mériédrie, et pour les mêmes raisons. » L'étude des séries isomorphes fait ressortir de la manière la plus évi- dente le caractère accidentel àes rencontres de plans réticulaires simples et de rangées simples quasi-normales, c'est-à-dire de l'existence de mailles multiples capables de déterminer des macles en vertu de la pseudo-mérié- drie réticulaire. Ces macles n'ont aucune espèce de rapport avec une pseudo-symétrie ou une symétrie limite du milieu cristallin, de quelque façon qu'on la définisse. Elles tiennent simplement à la rencontre acci- dentelle de plans réticulaires et rangées quasi-rectangulaires. vSi l'on ima- gine (et cela est parfois réalisé dans les séries isomorphes, comme celle de la calcite) que le rapport de deux paramètres d'un cristal varie d'une manière continue, on voit tel plan de macle apparaître, puis disparaître, puis reparaître, son existence coïncidant chaque fois avec la présence d'une rangée quasi-normale suffisamment simple. Il est aisé de voir notamment que cette condition est réalisée, par exemi^le dans les cristaux à axes rec- tangulaires (orthorhombiques, quadratiques, sénaires), lorsque le plan do macle fait avec l'un des plans de symétrie certains angles, dont les principaux sont ()o", 45° et 54''44'- Ces trois positions du plan de macle ont donné naissance à l'illusion que ces macles étaient dues à une pseudo-symétrie sénaire, quaternaire ou cubique du réseau (ou même de la particule). Et c'est ce qui a conduit déjà Mallard, puis M. Wallerant, à abandonner la loi d'Hai'iy-Bravais et à déterminer le réseau par les macles, en séparant ainsi la notion de réseau de sa racine. » Si l'on admet que les paramètres des cristaux sont quelconques, nulle- ment astreints à être par exem[)le des midtiples des paramètres cubiques, comme le croyait Mallard, on peut calculer a priori la fréquence relative des divers types de macles. La statistique des macles effectivement connues est remarquablement conforme aux résultats de ce calcul. Ce qui : 1° cou- 620 ACADEMIE DES SCIENCES. firme l'idée de macle par pseudo-mériédrie réliculaire, et i" fait appa- raître comme une illusion l'idée de Mallard sur la pseudo-cubicité de tous les reseaux cristallins ou matériels. » Les résultats principaux de l'étude que nous venons de résumer sont les suivants : » 1° Un même principe rend compte des macles et de la syncristallisa- tion des composés isomorphes. C'est le suivant: Pour qu'un édifice cristal- lin soit stable, il n'est pas nécessaire que la périodicité soit respectée dans toute son étendue. Il n'est pas même nécessaire qu'il se compose partout des mêmes éléments chimiques (isomorphisme). Il suffit qu'un réseau multiple se prolonge dans cet édifice tout entier, le motif correspondant pouvant adopter indifféremment les diverses orientations compatibles avec cette condition. Cette prolongation peut être rigoureuse (mériédrie réticu- laire), mais cela n'est pas nécessaire. Il suffit qu'elle existe avec une cer- taine approximation au voisinage de la surface séparative des plages homogènes dans lesquelles le motif garde la même orientation (pseudo- mériédrie réticulaire). Comme cas particulier, la continuation du réseau simple, c[n'elle soit exacte (mériédrie) ou seulement approchée (pseudo- mériédrie), détermine a fortiori des macles suivant les mêmes lois. M 2" Les macles, pas plus que les formes cristallines, les clivages et l'iso- morphisme lui-même, ne nous enseignent rien sur les propriétés de la par- ticule matérielle. Tous ces phénomènes, ou du moins tout ce qui, dans ces [>hénomènes, a pu jusqu'ici être exprimé en lois précises, n'a rapport qu'à la seule périodicité du milieu cristallin. Les propriétés de l'élément cris- tallin restent jusqu'ici complètement inaccessibles. » La justification des faits avancés ci-dessus est donnée dans un Mémoire plus étendu {UuUelin de la Société de f Industrie minérale). » La séance est levé^j à 4''- G. D. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis. 835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissenrrég;:ii;7emenl le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4». Deux Tpaî dr^-rnvt; '"' ''' '"'''^"'' '''"''' ^" "'''■' ^'P''^*^^''^"^ ^«^ ««^-^ <»'A"1«-s, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel Le prie de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: _^__ Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union imstale: 44 fr. On souscrit dans les départements, On souscrit à l'étranger, Angers . chez Messieurs : Agen Ferran frères. Cliaix. Alger Jourdan, (Rutr. Amiens Courlin-Hecquet. . Germain et Grassio 1 Gastinedu. Bayonne Jérôme. Uesançon Régnier. ; Feret. Bordeaux ) Laurens. f Mulier (G.) Bourges Renaud. ; Dcrrien. ' F. Robert. ■■■■ ' Oljlin. ' Uzel frères. Caen Jouan. Chambéry Perrin. Cherbourg ' , ■'' I Margiicrie. Brest. Lorient. chez Messieurs : fBaiinial. M— Texier. Bernoux et Cumin. \ Georg. A msterdam Lyon / ElTuntin. Ville. Marseille Ruât. Valat. Nantes . Clermont-Ferr . . . Juliot. ' Bouy. Nijurry. Ralel. Rey. Douai (Lauverjat. Dijon. Montpellier | Coulet et fils. l/ouliiis Martial Place. Î Jacques. Grosjean-Maiipin. Sidot frères. iGuist'Iiau. Veloppé. SBarma. Appy- iVtmes Thibaud. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. Nice Poitiers. Bennes Plihon et Hervé. Boc/ie/ort Girard ( M"" ). Bouen j Langlnis. Degez Grenoble \ Drevet. j Gralier et C'«. La Bochelle Foucher. Le Havre. Lille Bourdignon. Dombre. Thorez. Qiiarré. Lcstringant. S'-Étienne Chevalier. Toulon . Toulouse . l Ponteil-Bur ) Rumèbc. \ Gimet. j Privât. les. IBoisselier. Pérical. Supp!i.°;eon. J Giard. / Lemallrc. Valenciennes chez Messieurs : Feikem:i Caarel ' sen et G". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Ashcr et C". Dames. ^'"'''" Frledlander et fils. ' Mayer el MUUer. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. I Lamertin. Bruxelles ' Mayole/ et Audîarte. ' Lebcgue et C'*. Sotchek et C°. Bucharest ! Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton. Dell et C". Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et Tils. Florence Seeber. Gand Iloste. Gênes Beuf. . Cherbuliez. Genève ) Georg. ( Slapelinolir. La Haye Bclinfante frères. Rendit. Payot et G'*. Banb. Brockhaus. Leipzig < Kceli lei l Lnrenl ' Twieli chez Messieurs; I Dulau. Londres j Hachette et G'-. ( Nuit. Luxembourg V. Bûck. Ruiz et G'*. Madrid |RomoyFusseL Milan . Aaples Lausanne. Liège . nlz. tnieyer. . Desoer. Gniisé. Capdeville. F. Fé. j Bocca frères. I Hoepli. Uoscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. Dyrsen et l'feifler. New-yor/c Slechert. Lemcke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'V Palernie Reber. Porto Magalhaès et Monîz Prague Rivnac. liio-Janeiro Garn er. ! Bocca frères. Loescher et G-'. Rotterdam Kramers et fils. Stockliolm Nordiska Bogliandel Zinscriing. \\o\a. Bocca frères. Brero. (Glausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et WolIT. Vérone Drucker. l Frick. ^'^""^ 1 Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. S'-Pétersbourg . Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" ù 31. — (3 Adûl i835 h 3i Décembre iSio.) Volume in-4''; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. —( i" Janvier i85i à3iDecemhir 1 865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. ToiiiPS 62 à 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre i88o.)Volume in-4°; 1889. Prix 25 fr. Tniiies 92 à 121. — (1" Janvier 1881 à 3i Déceinhi • 1895.) Volume in-i"; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I.- Mémoire surquelques points de la Physiologiedes Algues,par M\l. A. DBRBKset A.-J.-J.Solier. - Mémoiresur le Calcul des Pertubations qu'éprouvent les Lometes, par M. Hanses. _ Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc ijancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; iSôfi ; _ 25 fr Tome II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. - Ess.ii d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853 et puis remise pour celui d6 i856, savoir : .. Etudi, i les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains > sédimentaires, suivant I ordre de leur superposition. —Discuter la questior. I,;- leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la » nature des rapports qui existent entre l'étal actuel du règneorganiqueetsesei.ils antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In^», avec 7 planches ; iKfii. . . 25 fr. A le même Librairie les Mémoires de I Académie des Sciences, et 1 - Mémoires présentés par divers Savants à lAcadémie des Sciences. r 16. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 17 octobre 1904.) MEMOIRES ET COMMUN ICATIOIVS DES MRMBKKS ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Lœwy. — Sur les quatre premiers fasci- cules flu <. Catalogue photograpliiquo du Ciel » publiés par l'Observatoire de Tou- louse 3*'' Pages. MM. H. Dfslandiies et A. Kannapell. — Étude du troisième groupe de bandes de l'air avec une furte dispersion 584 CORRESPONDANCE . M. le Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie une lettre de M. fiiondel et un document imprimé relatifs à la question des collisions en mer. 690 M. le Secketaire perpétuel signale un Ou- vrage de M. Marc/lis ayant pour titre : « Leçons sur la Navigation aérienne » 5||o M. G. Millochau. — Sur un nouveau SYSlème de micromètre 590 M. J. Guillaume. — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon (é(iualorial Brunner de 0", 16), pendant le deuxicme trimestre de 1904 jy M. L. Bard. — Des éléments des vibrations moléculaires en rapport avec le sens de la propagation des ondes sonores 5y3 M. C. Marie. — Recherches ébullioscupiques sur les mélanges de liquides volatils SgS MM. V. Auger et M. Billy. — Action des solutions organoinagnésiennes sur les dé- rivés halogènes du phosphore, de l'arsenic et de l'antimoine -197 MM. K. Fosse et P. Bertrand. — Sur un persulfate organique Ooo M. .Iules Schmidlin. — La constituticiu des sels des rosanilines et le mécanisme de leur formation 60J M. Marcel Godchot. — Télrahydrure et oc- tohydrure d'anthracène 6o4 M. Edouard Urbain. — .Sur l'origine de l'acide carbonique dans la graine en ger- mination 606 MM. Elu. Ciiarabot et Ale.'C. Hébert. — Études sur les états successifs de la ma- tière végétale 608 M. Georges Boiin. — Périodicité vitale des animaux soumis aux oscillations du niveau des hautes mers Gio M. Paul .\bric. — Les cellules aggluti- nantes des Eolidiens _. 611 MM. E. Brumpt et C. Lebailly. — Descrip- tion de quelques nouvelles espèces de Try- panosomes et d'ilémogrégarines parasites des Téléostéens marins .... Gi.3 M. J. Pavillard. — Sur les auxospores de deux Diatomées pélagiques '. tii5 M. Pierre Ter.mikh. — Sur les nappes de la région de l'OrlIer O17 M. G. Friedel. — Sur les macles Iji8 PARIS — IMPRIMERIE G A UT H I E R - V I L L A R S, Quai des Grands-Augustins. 55. Le titrant : GAUTHiRR-VlLLAna. »' 1904 SECOND SEMESTRE. li^^^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME ex XXIX. N^ 17 (24 Octobre 1904 4 "^PAKIS. GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUK-LIBRAIRE DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai des Granas-Augustins. 55. 1904 RÈGLEMENT HEL4TIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2^1 mai 1870 ll^g-gHg^®^ I - . . Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /jS pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. AuTicLE 1'"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3'>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les. dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus., mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance [)u- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à U Académie . Lés Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre cjui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. ■ Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a tl'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comples rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séaace, avant 5' Autreiaeat la préseatatioa sera remise à la séance suivante. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI «24 OCTOBRE i904, PRÉSIDENCE DE M. MASCÂRT. MÉ3IOIRES ET COMMUNICATIOIXS DES MEMBRES RT DES CORRESPONDA.NTS DE L'AGADÉMIK. PHOTOGRAPHIE. — La Stéréoscopie sans stéréoscope. Note deM. J. Vioi-le. (c La sensation du relief résulte essentiellement, de la vision binoculaire. On la fait naître en présentant à chacun des deux yeux, séparément, une ima£;e telle qu'il l'aurait jm voir lui-même. Tout le monde sait comment deux photographies d'un même objet, prises de deux points de vue distincts et examinées au stéréoscope, donnent une vision de l'objet en relief. » On a cherché de différentes manières à s'affranchir du stéréoscope. M. Gaumont a rapporté de Saint-Louis les très curieuses photographies que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie et qui montrent un relief étonnant. Voici comment M. Ives obtient ce résultat : » Devant sa plaque photographique, à l'intérieur de la chambre noire munie de deux objectifs, il dispose un gril présentant loo birres au pouce, soit à très peu près 4 barres au millimètre (les barres étant un peu plus larges que les vides), et il place ce gril à une distance telle que chaque bande étroite de la plaque, sur laquelle une barre projette son ombre rela- tivement à la lumière venant de l'objectif de droite, reçoit au contraire librement les rayons venant de l'objectif de gauche et vice versa. )) Il se forme donc sur la plaque deux systèmes de hachures parallèles, très serrées : huit hachures au millimètre, correspondant alternativement, les unes à l'image fournie par l'objectif de droite, les autres à l'image fournie par l'objectif de gauche. Chaque système constitue une image nette, c. R., i9u4 2' Semestre. (T. CXXXIX. ^' 17.) ^2 622 ACADÉMIE DES SCIENCES. mais dont les traits sont, sur presque toute la surface, entrecroisés avec ceux de l'image sœur. » Pour voir séparément chacune des images et la voir de l'œil seulement auquel elle est destinée, il suffit de regarder la photographie à travers un gril semblable à celui qui a servi à l'obtenir, en se plaçant de façon que ce gril cache à l'un des yeux les hachures d'un même ordre de parité, mais les laisse voir à l'autre et ivce versa. Un même cadre [)orte le positif sur verre et le gril monté un peu au-dessus. » Vous pouvez juger de l'excellence du résultat. » L'interposition d'un gril, ou, comme disent les photograplies, d'un réseau, a déjà élé utilement appliquée à la solution de plusieurs pro- blèmes intéressants. Elle conviendra encore certainement dans d'autres cas. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les inodificaùom de la glycolyse dans les capillaires, causées par des modifications de la température locale. Note de MM. R. Lépine et Boilud. « Nous avons, chez plusieurs chiens, sectionné le sciatique et le crural droits et gauches, et nous avons immergé l'une des pattes dans de l'eau à 6°, et l'autre dans de l'eau à plus de /p"- Au bout de lo minutes environ, nous avons pris du sang dans la carotide et dans les veines crurales. » I. Relativement an sang artériel, le sang veineux de la partie chaude est presque toujours un peu moins sucré. La différence est, en moyenne, de 0^,10 pour looo? de sang. Dans deux cas, nous avons trouvé une diffé- rence beaucoup plus considérable (()S,'3o). Il s'agissait de chiens devenus transitoirement hyperglycémiques à la suite de la quadruple section ner- veuse : on sait, par une Note de l'un nous, en collaboration avec M. Métroz {Comptes rendus, t. CXVIH, 1894,}). i54), que, tontes choses égales, et jusqu'à une certaine limite, la glycolyse est plus forte quand le sucre est plus abondant. Dans un cas (le seul où l'immersion des pattes ait eu lieu plusieurs heures après la section lies ucrfs) nous avons trouvé un léger excès de sucre dans le sang veineux de la patte chauile. Ce sang ne possé- dait plus de sang virtuel, tandis qu'on en décelait o°,ij dans le sang arté- riel. Voici ce cas : SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1904. ()23 » Chien jeune a^aiil subi des saignées anlérieiires. lluil heures après la section des nerfs : Sucro réducteur Di-viatioii après chauffage polari- niélruiue. immédiat. de l'extrait ('). +0,2 I ,02 1,02 +0,5 1,12 1,18 +0,.'i I ,00 I ,06 Sang carolidien Même sang fluoré après I heurem îjïV/y; (-). +o,5 Sang veineux de la patte chaude +0-,[\ Même sang fluoré après r heure in vitro... pas d'augmentation de la réduction. » II. Entre le sang artériel et le sang veinetix ■ reinrs. — Il résuk(^ des faits précé- demment énoncés que, prestpie toujours, c'est le sang veineux de la patte froide qui renferme le moins de sucre. Nous n'avons rencontré que deux (') Nous rappelons que tous nos chaufl'agos d'cvlrails de sang sont faits eu tube scellé, en présence do l'acide tartri/M5 restrictives sur la distribution des racines, ou peut obtenir, sauf dans leur voisinage, une valeur asjmpto- tique des fonctions particulières ainsi définies; on établit aussi des relations précises entre les nombres des racines de la fonction et de sa dérivée, sujet qui paraît négligé depuis Laguerre. L'objet de la présente Note est de signaler ces résultats. » Nous dirons qu'une suite de nombres «„(r„e'""), dont les modules ne diminuent point, est à croissance et à orientation simples, si : i°^4^ étant ^ Il mis sous la forme i + ,-, /„ a une limite /, et (/— 4)L/(a pour limite zéro (/ est l'inverse de l'ordre du produit canonique dont les zéros sont les a„); 1° a„ a une limite a, et (a — a„)n a poiu- limite zéro. M Soit alors un produit canonique /(=), d'ordre non entier p et de 626 ACADÉMIE DES SCIENCES. genre k, et dont les zéros forment une suite satisfaisant aux conditions précédentes. Traçons de chaque racine a„ pour centre un cercle dont le rayon est uae fraction arbitraire, mais ?\y.e, de la distance au centre voisin, et excluons ces cercles du domaine de la variable j-e'"^. Appelons enfin n le nombre des a„ de module au plus égal à r. La valeur de la fonction, dans la région cnnscnve du plan, est ^±i|fl?-»l-(?-k)-l " T. -. ; (I . O SMilp— /-)K avec le signe -\- pour a5©< a + -, le signe — pour a — t^ç^ix, et s,, tendant vers zéro pour n infiniment grand (' ). » Cette formule, qui s'étend d'elle-même à un produit de facteurs, se prête à deux applications intéressantes et voisines : à la continuité des racines d'une fonction à coefficients variables, à la détermination, par ré- gions, des racines d'une somme de fonctions. » L'étude du quotient par z"" (m entier) de la dérivée logarithmique d'une fonction dont les racines forment une suite à croissance et orientation simples, conduit à une valeur asymptotique de ce quotient, valable lorsque la variable est extérieure à une région comprenant les racines et d'épais- seur — ^ dans le voisinage de la «'«™% e„ tendant vers zéro. On peut ensuite tracer dans toute l'épaisseur de cette zone, entre deux racines consécu- tives, des fragments de couronnes à l'intérieur desquels on connaît le signe de la partie réelle ou de la partie imaginaire du quotient. Grâce à cette double connaissance et à l'application du théorème de Cauchy, on obtient les propriétés que voici : » Si une fonction f{z) de genre k et d'ordre p non entier admet pour ra- cines les termes d'une suite à croissance et orientation simples, on peut tracer, pour n assez grand, une infinité de cercles dont le centre soit à V origine et qui comprennent les n premières, de manière qu'à l'intérieur de chacun d'eux le nombre des racines de f'(z-) soit égal à n + k — i . » La méthode s'étend aux fonctions qui, an lieu d'une, admettent plu- sieurs suites do la nature indiquée. Prenoii'^, par exemple, le cas de deux suites à directions opposées et telles que le rapport des nombres de leurs (') Une formule équlvalenle à cette expression asymptotique a été obtenue en fonc- tion de /■, en même temps que d'autres, par M. E. Lindelof, mais dans des conditions différentes : les «„ positifs, <5 constant et diiiérent de zéio. SÉANCE DU 24 OCTODRE 190/». 627 racines dans un cercle de rayon r (et dont le centre est à l'origine) tende vers I pour r infini. Si k est pair, le résullrit précédent subsiste; s'il est impair, le nombre trouvé s'abaissa d'une unité. » J'ajoute que l'on j)eut fréquemment isoler les racines de /'(s) dans une région déterminée. » I-agucne a démontré que, si luie foiiciinn entière réelle de genre k a un. nombre fini s de racines imaginaires, sa dérivée admet , en dehors des racines que le théorème de Rolle met en évidence, au plus k -\- s autres racines. » En me servant des mêmes considérai ions que plus haut, je complète ce résultat; bornons-nous, pour simplifie!-. ;iu cas de l'ordre rée! supérieur au genre : si les racines de la fonction sont limitées supérieurement (ou infè- rieurement), il y a pour la dérivée exactement k + s racines supplémentaires ; sinon, il y en a k -\- s ou k -\- s — ^ , selon (pie k est pair ou impair. « ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certaines équations aux dérivées partielles du second ordre (*). Note de M. S. Bkkxsteis, présentée par M. Emile Picard. M J'ai indiqué dans ma Thèse (Chap. IV, § 27) une méthode qui permet de réduire le problème de Dirichlet (Rawhrertaufgaben) poiu' des équations aux dérivées partielles du second ordre de forme très géuérale à un simple prolongement analytique. La question importante est de reconnaître dans quels cas ce pi-olongement est possible. Je me bornerai dans celte Note à appliquer ma méthode à l'équation / ^ ô-z 0-:^ rf dz dz 0) â^ + ;7^=/ ^'^^''- en supposant essentiellement que-r^^o el de plus en admettant, pour |)lus de simplicité, qiiey(,r, j, o, o, 0)= o. Ee lemme fondamental énoncé dans ma thèse (^loc. cit.) peut se mettre ici sons la forme suivante : » Lemme. — Si l'équation (i) admet une solution régulière (ayant des déri- vées finies des deux premiers ordres) z, qui sur la circonjérence C se reluit à une (') Compaier avec ma iNote du 18 avril K)!'^ '• ■'>'"'' certaines équations différen- tielles ordinaires du seeond ordre. 628 ACADÉMIE DES SCIENCES. fonction deux fois dérivahle :;(0), il est possible de fixer un nombre y. suffisam- ment petit, tel c]ue l' équation (i) admette une solution régulière qui sur la cir- conférence G se réduit à (^i -{- i) z, où \i\ <^ a.. )) Ce lemme une fois admis, il est possible de démontrer le théorème suivant : )i Théorèjie. — Si -r- + 2E^ +F, dx ay où A, B, C, D, E, F sont des fonctions analytiques de x, y, z, si, de plus, l'inégalité (2) AC-B->o est vérifiée, l'équation (i) admet toujours une solution qui, sur une circonfé- rence donnée, se réduit à une fonction quelconque deux fois dérwable. )) Siins vouloir entrer dans les détails de la iltMiionstration, je me permets d'en indiquer les traits principaux. On voit d'abord que, d'après notre lemme, la possibi- lité du problème de Diriclilet sera démontrée du moment que nous saurons limiter supérieurement toutes les dérivées des deux premiers ordres (en admettant qu'elles existent) au moyen des données sur le contour. L'hypothèse que / est au plus du , , , dz ôz -,. ■ 1- -. - • I ■ • - second deijre en -,— , -^— permet d assigner une limite supérieure aux dérivées pre- ox ay ^ ° ' mières. Pour avoir des limites supérieures des dérivées secondes, il suffit d'en avoir d^ -■ trouvé une pour — -^ (0 étant l'angle polaire). Or, ceci devient possible grâce à l'iné- galité (2). Si l'on veut passer à des équations plus générales que l'équation (i), le pro- blème se complique par la nécessité de considérer les dérivées troisièmes. Il n'est cependant pas douteux qu'en persévérant dans la même voie on arrive à d'autres résultats intéressants. » ÉLECTRICITÉ. — Sur ta période des antennes de différentes formes. Note de M. C. Tissot, présentée par M. G. Lippmann. « Le procédé du miroir tournant ne permet pas d'obtenir avec précision la valeur de la période (en émission directe principalement) à cause de la SÉANCE DU 2^1 OCTOBRE 1904. 629 valeur élevée de l'amortissement. Il ne peut d'ailleurs fournir que la période du svslème d'émission. » Nous avons utilisé depuis, à diverses reprises, un procédé extrêmement général qui consiste, en principe, à exciter un résonnateur fermé et à faire varier les constantes de ce résonnateur de manière à le mettre en résonance avec le système étudié. Le résonnateur se compose d'un cadre rectangulaire ou circulaire comprenant un seul tour de fil, et d'un condensateur ci lame d'air de capacité variable. » La self-induction du cadre s'obtient par le calcul (comme dans les expériences classiques de M. Blondlot). » Quant à la capacité, on la mesure aisément en valeur absolue en la comparant avec une résistance étalonnée à l'aide du dispositif bien connu du commutateur tour- nant. S'il s'agit d'une mesure à la réception, on excite le résonnateur par l'antenne réceptrice et l'on intercale dans le circuit du résonnateur un bolomètre de faible résistance. » On peut opérer ainsi à plusieurs kilomètres du poste d'émission. » Four faire des mesures de périodes à l'émission, il suffit d'e\.citer directement le résonnateur par l'antenne d'émission, en remplaçant le bolomètre, qui serait beaucoup trop sensible, par un ampèremètre thermique convenable. » On peut aussi employer le bolomètre pour les mesures à l'émission en l'intercalant, non plus dans le circuit de résonance même, mais dans un circuit auxiliaire fermé très court, disposé dans le voisinage du circuit de résonance. Le résonnateur ne comprend alors qu'une self calculable et une capacité sans aucune connexion auxiliaire : il est excité à faible distance par l'antenne. » On vérifie d'abord les propositions suivantes qui justifient les méthodes de mesure employées, tant à l'émission qu'à la réception : » 1° Lorsque deux systèmes A et B sont en résonance, le résultat obtenu pour la valeur de la période est le même, soit que l'on fasse la mesure sur l'émission en A on en B, soit que l'on fasse la mesure sur la réception en B ou en A. » 3" Lorsque deux systèmes A et B se trouvent en résonance avec un troisième C, ils sont en résonance entre eux et ont la même période. » La comparaison des périodes des antennes filiformes simples et mul- tiples conduit aux résultats suivants : » i" La période principale d'une antenne filiforme simple correspond à une valem* de la longueur d'onde toujours supérieure à 4 fo's la longueur de l'antenne. » Le rapport j-^ qui est > i, va en diminuant quand la longueur de l'an- tenne augmente et tend vers l'unité. c. p.., 190^, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N° 17.) 83 63o ACADÉMIE DES SCIENCES. » On a, par exen- iple Antenne. 30°. 40". bO"- 60°. 70°. X... . . . . i3i° 170" 210" qSo" 286-" . . . . • '>09 1,06 1 ,o5 1,04 i,( » 2" Pour une antenne de longueur donnée, le rapport —. tend vers l'unilé quand le diamètre du fil diminue. » 3° Pour les antennes filiformes à branches multiples, le rapport 7-^ est notablement supérieur à i : il croît avec le nombre des branches et l'écar- tement de ces branches. » Pour une même longueur totale de 42", 5o on a trouvé : I fil ((/ = o«»,o4). I fil (rf = o«",35). 4 fils. 6 fils. — =1,03 —==1,06 —=1.19 -1,26 4/ 4' A' 4' » 4" Le rapport —. est très sensiblement indépendant de la coiu'bure générale de l'antenne et de son inclinaison sur la verticale. » Indépendaminent de la période principale, les antennes donnent nais- sance à des oscillations d'ordre supérieur [tout à fait analogues à celles des systèmes étudiés par M. Lamotte (')], qui obéissent aux lois suivantes : » i" Ces oscillations sont de degré impair et, dans les antennes fili- formes, sont distribuées très .sensiblement comme les harmoniques des tuyaux fermés. » On a, par exemple, pour une antenne de 60™ où nous avons pu mettre en évidence trois harmoniques très nets, en désignant par À', )/', X"' les longueurs d'onde supé- rieures et par X, la longueur d'onde fondamentale ( X, = 250™, ~ = 1 ,o4 j: X' X" X'" — = 0,334 ^ — 0,205 — :=0,l48 X, À, X, Série harmonique 0,333 0,200 o,i43 » 2° Les rapports se rapprochent d'autant plus de la série harmonique que les antennes sont plus longues. On met d'ailleurs en évidence un (') Lamotte, Thèse: Si/r /m oscillations électriques d'ordre supérieur. Paris, 1901. SÉANCE DU 21 OCTOBRE IQO^. 63 1 nombre d'autant plus grand d'harmoniques que les antennes sont plus longues. )) 3" Les intensités vont en décroissant à mesure que l'ordre s'élève, mais il semble que l'importance relative îles harmoniques croisse avec la longueur de l'antenne. » 4° Les oscillations supérieures existent aussi dans les systèmes à branches multiples, mais la loi de distribution est en général plus complexe et s'écarte de la loi hïirmonique. Le phénomène se complique en outre du fait (le l'addition des portions simples nécessaires à l'établissement des connexions. » OCÉANOGRAPHIE. — Fonds marins de r Allanlique nord, bancs Henderson et Chaucer. Note de M. Thoulet. K On a signalé en i85oet i85i, dans l'Atlantique septentrional, à en- viron i5o milles au nord de l'île Fayal, des Açores, deux hauts-fonds. Lo premier, dit banc Henderson, à 91™ de profondeur; le second, dit banc Chaucer, un peu au sud-est du banc Hendeison, par 88"". En 1904, le prince de Monaco, cherchant à retrouver ces hauts-fonds, a donné sur leur em- placement indiqué quatre coups de sonde dont chacun a rapporté un échan- tillon du sol sous-marin représenté par un boudin de 3o'^"' à 40"" de lon- gueur. J'ai soumis ces quatre échantillons à une analyse complète résumée ci-dessous : Nature du fond. Vase sab. extr. calcaire. Vase l. sab. extr. calcaire. Vase sab. exlr. calcaire. V^ase l. sab. extr. calcaire. » La constitution presque identique de ces quatre échantillons examinés raacrosco- piquement et microscopiquement est la suivante ; » Sable uniquement formé de foraminiféres. l'ios-fins contenant : Foraminifères, Radiolaires, Spicules siliceux, Coccolitlies, P.habdolithes, obsidienne (rare), ponce (rare), palagnnite brique et joune (rare), quart/,, feldspath, magnétile, pjroxène et magma basalli(|uc (très rare). Vm- Pro- moniaque Sta- Latitude Longitude fondeur Cal- Ar- (par tion. N. W. ni. Sable. Vase. caire. Sile. kilog.). i4io 0 / 42 24 3o'*35' 2750 16 «4 Su 18 m g 70 i4i5 42. 5o 3o.58 2485 68 33 Si 6 7' i4i9 42.53 3o.5i 2460 34 66 Si 10 65 1424 42.57 30.42 2180 -"2 28 81 5 46 (i32 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'examen des fonds et des conditions de leur récolte autorise les con- clusions suivantes : » 1 . Existence très douteuse des bancs Henderson et Chaucer. » 2. Uniformité remarquable dans les proportions de calcaire et d'am- moniaque totale du sol océanique de ces régions. Plus près des terres, l'ammoniaque subit, au contraire, d'assez grandes variations avec la pro- fondeur. » 3. Les teneurs en sable et, par conséquent, en vase, très variables, sont sans importance réelle, car elles ne résultent que de l'état de désagré- gation plus ou moins avancé des carapaces des foraminifères. La propor- tion de calcaire reste constante. Il en résulte que la classification des fonds marins, d'après les j)roportions relatives du sable et de la vase, si nette et si utile au voisinage des côtes à cause de la prédominance des débris miné- raux, offre peu d'intérêt pour les fonds abyssaux du large. Il semble donc préférable de classer plutôt ces derniers d'après le carbonate de chaux. » 4. Plus ces fonds abyssaux contiennent de vase et plus ils contiennent aussi d'argile pure inattaquable par les acides. » 5. La finesse de la matière augmente à mesure qu'on se rapproche de la partie inférieure des boudins et que, par conséquent, on pénètre davan- tage dans l'épaisseur du sol sous-marin. On en conclut que la réduction en poussière impalpable des carapaces de foraminifères amoncelées sur le lit océanique a lieu par voie chimique et physique bien plutôt que mécanique. L'enrichissement en argile pure est proportionnel à la profondeur au sein du sol immergé et, par suite, à la durée du séjour du dépôt au fond de la mer. » 6. Les boudins ne présentant aucune trace de couches sableuses inter- calées, il y a, dans les parages considérés, peu de probabilités de passage d'ondes abyssales violentes qui, sur certains rivages, donnent naissance à des raz-de-marée. » 7. La présence indiscutable, quoiqu'en très faible quantité dans ces fonds, de ponce et d'obsidienne faciles à reconnaître comme provenant des Açores, montre que les matériaux volcaniques fins peuvent parvenir sous- marinement jusqu'à une distance de i5o milles, sans y être portés par des ondes abyssales violentes. » SÉANCE DU :>.4 OCTOBRE 1904. 633 THERMOCHl.MlE. — lic/ncin/ues sur une série récente de délerminaUons calori- métriques. Note de M. P. Lemoui.t. « Il y a quelques mois, le 24 mars 1904, MM. E. Fischer et F. Wrede ont communiqué à l'Académie des Sciences de Berlin les résultats obtenus par eux pour l'évaluiition de la chaleur de combustion de 35 corps orga- niques de nature et de fonctions diverses (Sitzungsher. der kôn. preuss. A/cad. der Wissensch. zu Berlin, fascicules h), 20, 21, p. 687). Ils emploient la méthode rigoureuse de la bombe calorimétrique et se servent d'un appareil modèle Krœker, modification delà bombe bien connue imaginée par M. Berthelot. « En raison de l'intérêt qui s'attache à la connaissance des » chaleurs de combustion, en particulier [)our la solution d'importantes » questions physiologiques », ces savants, exprimant l'espoir que leur exemple sera suivi, « souhaitent que d'autres laboratoires leur envoient des échantillons pour des déterminations de ce genre ». » Après avoir exposé la méthode d'étalonnage électrique de lein- appa- reil, donné la provenance et les résultats d'analyses des échantillons utilisés par eux, MM. Fischer et Wrede reproduisent (p. 700) le détail de leurs mesures calorimétriques et indiquent (dernière colonne) les chaleurs de combustion moléculaires à volume constant en grandes calories [dans une colonne précédente ces mêmes quantités sont évaluées en watt- secondes (')]. Je me suis proposé (le retrouver par le calcul, en appliquant les formules que j'ai fait connaître récemment (Co/n/j/e^/c/^f/w^, t. CXXXVI, |). 893; t. CXXXVir, p. 5i5, 656 et 979; t. CXXXVIII, p. 900, et t. CXXXIX, |). i3i) toutes les valeurs données par MM. Fischer et Wrede. Comme mes formules sont relatives à la combustion à pression constante, j'ai corrigé les nombres donnés p;u' ces savants en me servant de la formule qu'ils adoptent (/oc. cit., p. 699) pour ce genre de corrections; les nombres ainsi obtenus figurent dans la colonne I «lu T;djleau suivant : I. II. m. IV 1. Acide benzoique 77»'*^ 772>9(") 773 (3) 2. Naphtaline 1288,7 .2^i,8(-) 1 2^0 (3) 3. Sucre de canne >363,9 i355C^) i353,8 (2) (') o''-'',2394 = 1 kilowatt-seconde (toc. cil, p. 689). (-) Bekthelot, Thcrinochiinie. Lois et données naincriques, t. II. 634 ACADÉMIE DES SCIENCES. I. II. III. IV. Cnl 4. Acide pliénylacétique 9.34 5. Glycocolle 288,9 6 . Alanine 3go , 4 ~. Leucine (ad.) 859,5 8. Gljcinanhydride (dlacipipénizlne ). . . . 476,4 9. Alaninanliydride "88,7 10. Leucinimide 1728,8 11. Glycyli;l>cine 4/2,1 12. Glycylglycinale d'élliyle 8o5,6 13. Acide glyeylglycine carbonique 472,8 14. x-carbéthoxyglycylglycinate d'éiliyle... 1128, 5 15. p-caibéliio\yglycylglycinale d'éthyle... 1095,1 16. Leucylglycylglycine i336,6 17 . Isosérine 344 , 35 18. Acide aspartique 386,6 19. Acide glulaminique (acl.) 544,03 ■ 20. PhénylglycocoUe 958,2 21. Acide anilidoacétique 968,8 22. Anliydride de l'acide benzalliippurique (aziactone) 1859,0 23. Acide benzalliippurique i855,2 24. Benzo\lphényIalanine 1897,0 25. Plic'iiylalanine (inact.) iii4.8 26. Acide barbiturique 359,8 27. Acide c.-c. -diélliylbarbiluriqui; 986,2 28. Fibroïne de la soie 5'67,9 |''>'" »''• 29. 4-iTi'^lliylu''aciIe 5G7,4 30. 5-métliyluracile (ihymine) 566, i 31. 4-niélliylhydrouracile 619,6 32. Phényluracile 11 34, 9 33. Acide caproïque 84o,8 34. Acide hydrosorbique 797,9 35. Acide sorbique 746,5 )> Pour un certain nombre de ces corps des mesures avaient été faites par d'autres auteurs : les valeurs trouvées figurent dans la colonne II, leur provenance est indiquée eu note; la colonne i\ mentionne, sous la forme liaJjituiMIe, rap]H-o\imalion entre les 933,1 (') 980 (3) 234,90 282 (2) 389,20 889 (3) 855,9 (') 860 (3) 477>i(^) 476 (3) 79«,7(^) 790 (3) )) 1782 (3) 473,2 C^) 470 (3) 806,4 (^) 800 (2) » 476 (2) » it36 (') » 1 100 (3) » 1886 (3) )) 844 (3) 386, 8(') 385 (3) » .542 (3) 939-' (') 954 (3) » 964 (3) » j857 (3) M i85i (3) )) 1S90 (3) » 1 1 r I (3) 858, 40 857 (3) rt 985 (3) » (conslit. inconnue) )) » .56- (3) » 567 (3) 1) 624 (2) » 1182 (3) 83o,2 886 (2) )> 797 (3) 728,9 742 (2) (') BERTnELOT, Thciinochimie. Lois et données /inn/cfir/i/es, t. II. (-) Ces \aleurs ont été déterminées par ,M. Landrieu, préparateur au Collège de France, qui a été devancé, pour la publication de ses résultats, par MAI. Fischer et Wrede; il a eu l'obligeance de me les communiquer. SÉANCE DU 24 OCTOBRE I904. 635 valeurs I et TTl ; il est à peine besoin rie faire remarquer qu'elle dépasse souvent de beaucoup le ^uô. » Rappelons que la formule emploj'ée est lu suivante : z =/[C-^-Hr-''( Az'"II«)0/'] - 102 .r + — j + 16, 5w - lort — ^p o avec le terme correctif + rôf^"' quand le composé possède une liaison éthylénique et un terme correctif qui sera indiqué dans un prochain Mémoiie aux Annale.'; de C/iiniie et de Physique pour les uréides complexes (les n<" 26, 27, 29, 30, 31 et 32). » Il va sans dire que les conclusions tirées par MM. Fischer et Wrede de leurs résultats expérimentaux se définiraient éefalement des résultats calculés puisqu'ils coïncident avec eux dans la presque totalité des cas; il en est ainsi, par exemple, de la valeur des substitutions méthylée (calcul : 157^"'; expérience : i56C"i,8) et phénylée (calcul : 722^'''; expérience : 723^"', 75) au carbone et des considérations émises par M. Thiele au sujet de l'influence des doubles liaisons sur les chaleurs de combustion (^loc. cil.. p. 7i3,etTHiELE.yl«^.] OCTOBHE igol\. 63g / /OC'IPO'X diéllier à partir île ia cdiuposilioii :! I O ^ P — OH ) + H'^O. Le sel de baiviim \ \oii _ y de cet acide conserve i™°' d'eau; le sel neutre de hrucine cristallise avec ioH-0 et le sel basique de quinine avec i'"°' d'eau. )) En résumé, l'action de l'acide phosphorique sur la diilcite fournit un isomère dti mannide, le dulcide; les élhers phosphoriques de ces deux composés oui sensiblement les mêmes propriétés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle méthode de préparation de dérivés organiques du phosphore. Note de M. V. Auger, présentée par M. H. Moissan. « Lorsqu'on essaie de généraliser la réaclion de Meyer qui donne nais- sance au méthylarsinate de sodium, par l'action de l'iodure de méthyle sur l'arsénite tribasique de sodium, et qu'on cherche à l'appliquer au phos- phite, on s'aperçoit nellemeiit que l'analogie est impossible : un mélange de 3™°' NaOH et o"°',5 As-0^ réagit comme AsO'Na% tandis qu'un mé- lange de 3'"°' NaOH et i""' PO^i' réagit comme PO' Na-H + NaOH. Cependant Zimmcrmann (' ) avait annoncé avoir obtenu le sel PO^Na', en dissolvant l'acide phosphoreux dans un excès de soude et enlevant l'alcali en excès par des lavages répétés à l'alcool. J'ai repris cette expérience d'une façon plus rigoureuse en ajoutant un excès d'alcoolate de sodium à une solution d'acide phosphoreux dans l'alcool absolu. » Le précipité formé a été lavé à plusieurs reprises, par décantation, à l'alcool absolu froid, et l'on a dosé dans les alcools de lavage l'alcali resté en solution. » Exemple. — 2^,4 de PO' H' ont été dissous dans l'alcool absolu et additionnés d'une solution de 25,85 Xa dans l'alcool absolu. On a lavé à l'alcool absolu le précipité blanc formé, en évitant autant que possible l'accès de l'air pour éviter la carbonatalion de l'alcali. Excès de sodium introduit, pour PO''Na' : 08,83^36'^^™' de liqueur acide normale. Excès pour PO'Na^H : ib,5o ^r 66''"' de liqueur acide normale. L'alcali enlevé après le premier lavage saturait So""' d'acide; apiés le deuxième : 23'"'°; après le troi- sième : ô"^'"' ; après le quatrièjne : 4''""; après le cinquième : 2'^"'',.5; les eaux du cin- quième lavage étaient sensiblement neutres : acide normal total employé : 67'^'"°, 5. Le dosage du phospliore contenu dans le précipité sec a fourni : Ph pour 100, 28,9; cal- culé pour PO'Na^H : 2^,6. ("•) ZiMMERiiANN, Ber. cliciii. GescIL, t. Vil, j). UjO. f;/(0 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il V a donc lieu de mettre en doute l'existence d'un sel tribasique de l'acide phosphoreux. y. D'ailleurs toutes les tentatives faites pour introduire un ou plusieurs groupes mélhyle dans la molécule phosphoreuse ou hypophosphoreuse par l'action de l'iodure de méthyle sur les phosphites et hypophosphites en présence d'un excès d'alcali échouèrent. M Je me suis alors adressé à une solution alcaline qui contient le phos- phore dans un état encore inconnu, mais à coup sûr fort peu oxydé. C'est une solution rouge brun que Michnelis et Pitch obtiennent en dissolvant, à o°, du phosphore blanc granulé dans la potasse alcoolique. Cette solu- tion se décompose lentement au-dessus de o° et se décolore; elle fournir, par acidulation chlorhydrique, un précipité jaune auquel ces savants attribuent la formule P'O. J'ai pensé que cette solution doit contenir des sels de sodium dans lesquels le métal est fixé sur le phosphore, et que les iodures alcoylés agiraient en substituant le groupe alcoylé au métal. C'est en effet ce qui a lieu. On obtient, suivant les cas, la formation d'une phosphine RPH% d'un sous-oxyde de phosphine (R.P)"0 et de dérivés phosphineux qui restent en solution. » Pour faire celle réaclion, je lue suis servi de trois procédés : i° Dissoudre le phosphore blanc dans un excès d'iodure alcoylé et verser celle solulion dans la soude alcoolique froide; 2° Ajouter l'iodure à la solulion de Michaelis et Pitcli ; 3" Préparer une solution stable de phosphore blanc dans une solulion alcoolique de sodium. 11 suffit pour cela d'ajouter le phosphore en morceaux à la solulion sodique, chaulfée vers 5o°, et d'agiter fortement; il se dégage un peu d'hydrogène dû auv traces d'Iunni- dité du phosphore et de l'alcool, et la solution rouge brun obtenue reste parfailemenl stable à l'abri de l'humidité et de l'air. )) En l'absence de toute théorie exacte de la réaction, théorie qui ne pourra être faite que lorsqu'on connaîtra l'état du phosphore dans la solu- tion alcaline, les quantités de produit employées ont été prises en suppo- sant la formation de phosphite et de phosphine, suivant 4P -H 6Na OH + 2IR = sPO'Na'H + 2NaI -+- 2RPH-. » Voici deux exemples de ces préparations phosphiniques : » i" Dérivés méthylés. — On dissout à 0° du phosphore granulé dans une lessive de soude à 10 pour 100 additionnée de 2'"' d'alcool. La solulion rouge est additionnée, à 0°, d'iodure de méthyle jusqu'à décoloration. La solution obtenue est chaufiFée au bain-marie au réfrigérant ascendant, et les vapeurs de méthylphosphine sont oxydées SÉANCE DU ■>/\ OCTOBRE 190.4. Ç>\l dans une colonne remplie de verre cassé sur lequel coule une solutinn de permanganate. Après les traitements appropriés on obtient une solution alcaline d'acide mélhylplios- phineux ; on l'oxvde à l'acide azotique, on isole l'acide méthjlpliosphinique à l'état de sel de plombât, enfin, l'acide libre pur fusible à io5". Les eaux, alcalines restées dans le ballon contiennent encore une notable proportion de dérivés pliospliini<|ues d'où l'on isole successivement les acides mono- et dinicthyljiliosphinique et une certaine quantité d'oxyde de triméthylphospliine. » 1° Dérivés isoaniy lignes. — Une solution encore chaude de 46» de Na dans SoQi' d'alcool absolu est adtlitionnée de 4'? de pliospliore blanc. Après dissolution, obtenue par une agitation énergique, on refroidit au-dcs-oiis de 0° et l'on ajoute 100= d'alcool à 5o pour 100, puis, peu à peu, 66» d'iodure d'isoainvie dissous dans son volume d'al- cool. On laisse le mélange revenir à la température ordinaire. M L'alcool est alors distillé au bain d'huile, dans un courant d'acide carbonique et les gaz dégagés sont oxydés à l'eau de brome ou au permanganate. » L'alcool aqueux distillé contient une petite (|uantité de phosphine d'où l'on isole, après oxydation, l'acide isoamylphosphinique. Le ballon contient encore une massj qu'on traite à l'eau froide. On en retire alors une niasse pâteuse, jaune, insoluble dans l'eau, qui, à l'oxydation azotique, se transforme complètement en un mélange d'acide isoamylphosphinique et diisoamylphosphinique; c'est, de beaucoup, la majeure partie du produit de la réaction. On a ainsi isolé au total 3o» d'acide nionoisoamylphosphi- nique cristallisé en lamelles nacrées, fusibles à iSg" (Hofmann indique 160°). L'analyse a fourni pour loo : 20, 4o; calculé : 20, 3g. » L'acide diisoamylphosphinique est formé en quantité bien moindre et l'on n'a pas pu isoler d'oxyde de triiosoamylphosphine. En résumé, cette réaction donne comme produit accessoire l'isoamylpliosphine et comme produit principal un sous-oxyde d'iso- el de diisoamylphosphine insoluble dans l'eau. » Il esl à noter que les bromures et les chlorures nlcoylés réagissent comme les iodures sur ces solutions alcalines de [)hosphore, et qu'il a même élé |)0!-sible d'obtenir des ilérivés organiques du phosphore en employant d'autres dérivés halogènes tels que le monochloracétate de sodium. Il semble donc que cette réaction est susceptible d'une assez vaste générali- sation; elle fournit, avec facilité, des protluils qu'on n'obtenait jusqu'ici que difficilement par la dcKcale et pénible méthode de Hofmann. » CHLMIE VÉGÉTALE. — De l'Influence des produits de dédoublement des matières albuminoïdes sur la sapunificalion des huiles par le cytoplasma. Note de MM. Ed. Ukb.vi.v, L. PEnRL'<:iiox et J. L.i.vcox, présentée par M. A. Haller. « Dans une précédente Note, l'un de nous a montré que la saponifica- tion dts corps gras contenus dans les graines de ricin broyées avec de l'eau 642 ACADÉMIE DES SCIENCES. à I pour loo de chlnral avait pour point de départ la formation de l'acide carbonique au détriment des matières albuminoïdes ('). Nous avons répété ces expériences en prenant comme ty|)e l'expérience II et en dosant avant et après l'azote total dans la pâte liquide (graines broyées + eau au chloral) et l'azote non précipitable par la méthode de Weiss ('). Expériences I. I. ir. III. Avant saponification : Azote total pour 100 de la pâte liquide.. 2,54 2,38 2,87 Azote non précipitable pour 100 de la pâte liquide. . . 0,84 0,89 o,35 Après saponification : Saponifié pour 100 46, 10 02,1 49'' Azote total pour 100 de la pâte liquide 2,57 2,35 2,42 Azote non précipitable pour 100 de la pâte liquide. . . 0,90 0,88 0,79 » Une série d'expériences semblables furent faites de jour en jour sur de la sraine brovée avec son poids d'eau au chloral (contact de l'air). Expériences II. i"jour. 2' jour. 3' jour. 4'j"ui'- 5' jour. G" jour. Saponifié pour 100 2,00 i4,oo i4.5o 55, 00 74,00 92,00 Azote tolal pour 100 delà pâte liquide. . 2,28 2,28 2,28 2,28 2,28 3,28 Azote non précipitable pour 100 de la pâte liquide o,3o 0,4" o,48 0,74 0,79 o,84 » Comme on le voit, la quantité de corps gras saponifié croît parallèle- ment à la quantité d'azote non précipitable. En abanilonnant lo'-s de graines de ricin broyées avec de l'eau chloralisée à i |)our 100 |)endant plusieurs jours, nous avons pu obtenir et caractériser comme produits de dédoublement des matières albuminoïdes la leucine et l'asparagine. Nous avons étudié l'influence de ces produits sur la saponification et nous y avons adjoint le glycocolle. (') Ed. Urbain, Sur Vorigine de l'acide carbonique dans la graine en germi- nation. (2) Weiss, Zeits. fur. physiol. Chemie, t. XXXl, et Chcni. Zeil., 1902, p. 357. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1904. 643 EXPÉRIENCKS 111. Aspai'agine. Leucinc. Glycocolle. Huile de colon 100 100 100 N - Solution — des produits considérés '10'"'"' 4°'''"' Ao'"' 10 Cytoplasma sec ob,o2d 0",o25 os, 020 Saponifié ajirès 24 heures 3 0/0 10,2 0/0 9 0/0 » Comme on le voit, l'action déterminante de ces produits est faible; cependant, considérés en tant qu'acides, le nombre de CO — CH est le même c|iie dans l'acide acétique — • employé en même quantité. » Nous avons répété les mêmes expériences en présence de l'aciile acé- N tique ■ — ^ 10 Expériences IV. Tciiiuin. \sp;ir,igine. Leucine. Glycoculle. Huile de coton 100 roo 100 100 N Acide acétique — ^o'^"' 4o™'' 4o™' Ao"'" 10 Cytoplasma sec o5,o2.5 os,025 oe,o25 os,025 Produits considérés » 0,600 0,52^ o,3oo Saponifié après 24 heures . 27 0/0 58 0/0 71 0/0 72 0/0 » L'action activante de ces produits est donc considérable. Les mêmes résultats sont obtenus en présence de C(J- et en maintenant l'émuLsion dans une atmosphère d'acide carbonique. » Dans un autre ordre d'idées, Effront (') avait reconnu rinfluence favo- rable des acides amides sur l'amylase et Schidrowitz (') a consLalé le môme effet sur l'enzyme protéolytique du malt. L'action activante de la leu- cine et de l'asparagine sur la lipaséidine (•'), agent lipolylique du cyto- plasma, confirme encore l'importance de.s dédoublements protéoly tiques pendant la germination, et l'intérêt qui s'y attache apparaît encore plus grand si l'on songe que ces produits de la désorganisation de la molécule albuminoïde disparaissent dans les stades suivants de la végétation. » (') Effront, BuUelin de la Société chiniiijiie. 1904. — Société de Biologie, juil- let 1904. (-) SciUDROWiTZ, Journal of llie J'eder. Iiisl. nf llrew., 1903, |). 3(Ji. (') NiCLOL'x, Comptes rendus. 1 1 juillet 1904- 644 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la lyrosinase de la MoucJie dorée. Note de M. C Gkssaud, présentée par M. Roux. « J'ai recherché la Ivrosinase dans la Monche dorée, Lucilia Cœsar L. J'ai vu qu'elle s'y trouvait à tous les stades du développement de l'animal et qu'elle y jouait un rôle dont on doit retrouver l'analogue chez beaucoup ) Stades de croissance. — Corps allongés, massifs, légèremenl arqués, circulaires en seclion transversale, arrondis aux evtrénnilés, pouvant alieindre une longueur de So^J- avec un diamètre maximum de i5l^. Cytoplasme bourre de gros granules. A l'une des extrémités une calotte réfringente sur le vivant se révèle dans les préparations co- lorées par l'hématoxyline de Heindenhain, par son affinité plus grande pour la laque ferrique. Noyau équatorial, ovoïde, transversal, avec un gros karyosome vacuolaire. » Au terme de leur croissance, ces corps se condensent et deviennent sphériques. » Macrogamètes. — Grosses sphères atteignant en diamètre 351^, bourrées de cor- puscules de réserves. Noyau central, spliérique, atteignant lo!'-, avec un karyosome principal et des karyosomes secondaires. » Michogamétocytes. — Sphères de loV- au maximum, d'abord uninucléées, mais se transformant par multiplication nucléaire en une masse résiduelle centrale sur laquelle se différencient une quarantaine de microgamètes. » MiCHOGAMÈTES. — I^etils corps réniformes de 4^5, ventrus, aplatis latéralement, formés de deux masses chromatiques séparées partiellement par une vacuole (?). Un cil postérieur très long, un cil antérieur plus court inséré sur la face concave. Mobi- lité obtenue à la fois par le mouvement ciliaire et les flexions du corps. )) OoKVSTES. — Kystes sphériques de SaH- contenant quatre sporocvstes disposés en tétraèdre. Sporocystes ovoïdes, un peu acuminés à l'une des extrémités, le grand axe mesurant 25(^, le jietit i6l'-. Chaque sporocyste renferme seize (?) sporozoïtes. » Sporozoïtes. — Corpuscules allongés de i8s^, plutôt coudés qu'arqués. Noyau éga- lement allongé, rejeté vers l'une des extrémités, avec chromatine périphérique. » ScHlZONTES (?). — Kystes sphériques de 3of- à 35!^ contenant une grande quantité de corpuscules à peine arqués, longs de aoH- à ii\'-, acuminés aux extrémités, avec noyau équatorial pourvu d'un karyosome sphérique. » Comme on le aoiI, Angeiocysiis audouiniœ est une Coccidie tout à fait typique. Je discuterai ultérieurement ses affinités systéiTiatiques. » BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Oscillations des animaux littoraux synchrones de la marée. Note de M. Geouges Boiix, présentée par M. A. Giard. « Lorsque l'on place une Liltorine dans un milieu à éclairement inva- riable, sur un plan horizontal, on constate que, en un point donné, à un moment donné, le Mollusque s'oriente rapidement suivant une certaine SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1904- 6/17 direction, et qu'il ne se déplace que suivant cette direction, à laquelle j'ai donné, à la suite de considérations (jue je développerai ultérieurement, le nom de ligne de force lumineuse. » DeiiK Liltorines provenant rlii même habitat et de même taille, placées simulta- nément en des points très voisins, s'orientent suivant des directions sensiblement parallèles. Mais, si d'iieuio en heure on relève la position de la ligne de force lumi- neuse suivant laquelle une l^iltorine est sollicitée à se mouvoir en un point, on constate que cette ligne oscille autour de ce point, s'inclinaiit alternativeineiU de cha([ue côté d'une position moyenne, un peu à la façon d'une aiguille aimantée. Les oscillations sont synchrones des mouvements de la marée, el, même lorsque l'animal est soustrait depuis un certain temps au va-et-vient de la mer, elles restent synchrones ; seule l'amplitude diminue progressivement, comme dans le cas du pendule. L'une des posi- tions extrêmes correspond à l'état de dessiccation niaxima, ou à l'heure où cette dessic- cation aurait été réalisée dans la nature, l'autre à l'état d'hydratation maxima, ou à l'heure où cette hydratation aurait été réalisée dans la nature; on observe, en effet, ces oscillations chez les animaux littoraux, comme les Litlorines, qui subissent une alternance régulière de dessiccations et d'hydratations. » On ne peut guère expliquer ce phénomène, qui à première vue semble mystérieux, que de la façon suivante. Dans la position d'équilibre, les éclairements e et e' des deux yeux seraient entre eux dans un rapport k : k étant un nombre voisin de i, mais variable suivant les divers états d'hy- dratation, et suivant les heures où ces étals d'hydratation sont normale- ment réalisés dans la nature. J'ai reconnu, en effet, que la \\\m\br& reçue par un œil a une action tonique sur les muscles du même côté, et que cette action est, suivant l'état d'hydratation, excitatrice ou inhibitrice. A ce point de vue, il v aurait une asymétrie variable entre les deux moitiés, droite et gauche, du corps; j'ai constaté précisément qu'un écran noir placé succes- sivement à droite et à gauche de la tête, à la même distance, ne produit pas, dans les deux cas, même si son éclairement est le même, le même effet. » La durée et l'amplitude des oscillations périodiques varient suivant l'habitat. Les animaux de la zone supralittorale {Liltoriiia riidis, Iledisle diversicolor) présentent deux sortes d'oscillations superposées, les unes ayant pour période i5 jours envi- ron, les autres i3 heures environ; les animaux des autres zones {L. lillurea de la zone à Fucus plalyca/piix, L. ohlusata de la zone à F. serratus) ne présentent ([ue la seconde sorte d'oscillations. De plus, à mesure que l'on descend à des niveaux infé- rieurs, c'est-à-dire à mesure que les variations de rh\dratation sont moins prononcées, l'amplitude diminue. 648 ACADEMIE DES SCIENCES. » Outre ces oscillations périodiques acquises et qui persistent en aquarium, on peut observer des oscillations provoquées \^ar \\n chAn^&menl momentané dans les condi- tions de l'habitat. Si l'on soumet une Littorine à la dessiccation, la ligne de force lumi- neuse subit une déviation, mais dès qu'on replace le Mollusque dans les conditions normales, elle revient à sa position primitive en eftectuant quelques oscillations. 11 en est de même après un séjour anormal dans l'obscurité; une simple ombre qui passe devant les yeux de l'animal suffit même pour déterminer une oscillation peu ac- centuée. » En tenant compte de toutes ces oscillations on peut expliquer les tra- jectoires que les Littorines et les Hcdiste tracent en se déplaçant et qui sont très variables suivant les habitats et les heures de la niarée et du jour, uniquement en faisant intervenir Vaclion variable àe la lumière sur un pro- toplasnia plus ou moins hydraté. Des mouvements que l'on considérait jusqu'ici comme une manifestation d'une volonté peuvent donc recevoir une explication purement biologique, voire même mécanique. » GÉOLOGIE. — Sur la fenêtre de la Basse-Engadine. Note de M. Pieisue ïekîiieh, présentée par M. Michel Lévy. » J'ai dit, dans une précédente Note, que, tout le long du défilé du Brenner, de Sterzing au vallon de Navis, les Schistes lustrés des Hohe Tauern plongent à l'ouest, puis au nord-ouest, puis au nord, sous les nappes supérieures. Ces nappes supérieures sont : la troisième nappe ('), ou nappe desTribulaun, delà Weissespitze, de la Gescliosswand; la quatrième nappe, ou nappe des Tarntaler Ropfe, de la Rettelwand, du Seeai|)enkugel. Quand on va de Sterzing à Landeck, en traversant les Stubaieralpen et la partie nord de l'OEtztalergruppe, on marche constamment sur les terrains de la troisième ou de la quatrième nappe, et l'on observe finalement, à Stanz, vis- à-vis de Landeck, l'enfoncement des phyilades de la quatrième nappe sous les Alpes calcaires du nord. » Mais, si l'on remonte l'inn, on voit bientôt, à l'amont du p(MU de Pontlatz, une fenêtre s'ouvrir dans les phyilades de Landeck, et, dans cette fenêtre, sous les phyi- lades, apparaître la troisième nappe (très écrasée), et, sous elle, les Schistes lustrés. (') Cette numérotation, peut-être provisoire, est celle que j'ai proposée l'hiver passé. Ldi deuxième nappe comprend les Schistes lustrés; \d^ première, le Zentralgneiss et la {)ailie busse de la Sciiie/erliiille des llohe Tiiuern. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1904. 649 C'est \s. fenêtre de la Basse-Engadine ('). Sa forme est celle d'une ellipse, allongée parallèlement au cours de l'Inn. Le grand axe, de Guarda à Ponllalz, a 55''"; le petit a\e, environ 18''™. Tout le fond de cette décliiriue elliptique est occupé par les Schistes lustrés {Rundnerschiefer, Kalktonphyllite), et par les roches vertes qui leur font cor- tège. Les bords de la déchirure montrent partout les Schistes lustrés s'enfonçant sous des gneiss, ou sous des pliyllades, presque toujours avec intercalation de Trias ou de Lias. En pleine fenêtre, sur les Schistes lustrés, des lambeaux, de Trias ou de phyllades traînent, çà et là. » Ces phénomènes de recouvrement ont été, depuis longtemps, signalés, décrits et cartographiés, tout au moins pour la partie de la fenêtre (les deux tiers environ), qui est en Suisse (-). Mais je ne crois pas que per- sonne, avant moi, ait songé à les interpréter comme des preuves d'une structure générale en paquet de nappes. Pour M. Paulcke, qui vient de pu- blier une exceilenle étude sur ce sujet, tout l'Anlirhulikon, c'est-à-dire tout le pays des Schistes luslrés de la Basse-Engadine, est encore une région déprimée, sur laquelle les pays voisins ont poussé au vide. » J'ai exploré, dans l'été de 190^, le bord autrichien de \a feiictre, tout autour de Prutz. Le long de ce bord, on observe partout le plongement des Schistes lustrés sous les phyllades, et presque partout l'inlercalation, entre les phyllades et les Schistes lus- trés, d'une lame de Trias ayant les faciès de la lame des Tribulauii, et correspon- dant à la troisième nappe. Ce Trias comprend parfois des quartzites (château Lan- declv, en face de Prutz), et, au-dessus de ces (|uartzites, des schistes versicolores et des schistes pyriteux noirs : le terme principal est calcaire, et comprend des marbres zones, gris ou blancs, rarement roses, fort semblables aux marbres des Tribulaun. L'épaisseur de la lame triasique varie de quelques mètres à plus de 5oo". Elle semble même se serrer complètement, jusqu'à zéro, sur i kilomètre de longueur, dans la tra- versée du Kaunsertal. Au point où la lame est i-uiqjée par l'Iun, entre Prulz et le pont de l^onllatz, les nappes sont verticales, et le Trias a SSo" d'épaisseur (tout en cal- caires). Je n'ai vu, aux environs de Prutz, ni Lias, ni phyllades, ni gneiss, dans la troi- sième nappe. Quant aux Schistes lustrés, ils sont identiques à ceux des Ilohe Taueni. » La fenêtre de la Basse-Engadine (AnlirhiUikou de M. Paulcke) est maintenant très bien connue. Tous les faits, aussi bien sur le bord suisse (') W'Vv.v.yiKK, Les nappes des Alpes orientales et la sjnltièse des .Alpes {Bull. Soc. Géolog., fji" série, t. lit, p. 748). (-) Voir la carte et les coupes de Théobald, le Mémoire de M. Steinmann {Bas Alter der Biindner Schiefer), et un récent Mémoire de M. W. Paulcke {Geologische Beo- baclitungen iin Antirhdlikon, Fi'ibourg-en-l>ri>gau, 1904). 6oo ACADÉMIE DES SCIENCES. que sur le bord autrichien, sont exactement ceux que l'on poumJt prévoir en admettant ma théorie. On arrive sans doute à les expliquer par des recou- vrements locaux, mais au prix de complications invraisemblables (région d'Ardetz), et à la condition de fermer les yeux sur tout le pays environnant. Les quelques objections que M. Paulcke fait à la tliéorie de la fenêtre tombent d'elles-mêmes, si l'on veut bien remarquer : i° que la fenêtre est ouverte à travers nn [système de nappes superposées ; 2° que, dans chaque nappe, les terrains ont, constamment, l'allure lenticulaire. La tectonique des environs d'Ardetz devient alors très simple. » Le Lias fossilifère découvert par M. Paulcke appartient à la troisième nappe. On ne peut donc pas, de cette découverte, tirer un argument en faveur de l'âge post-liasiqiie des Schistes lustrés. Ceux-ci appartiennent à une autre zone des Alpes que le Lias en question. Et j'admets parfai- tement, puisque M. Lorenz en a donné la preuve, qu'ils contiennent des couches crétacées : mais je crois aussi qu'ils renferment des couches juras- siques, et d'autres éocènes, ou, en d'autres termes, qu'ils repi'ésentent u n e série compréhensive ( ' ) . « PHYSIOLOGIE. — Sur la toxicité du chlorhydrate d'amylèine (ot[i). Note de M. L. Lau.voy, présentée par M. Edmond Perricr. « L Dans une Note précédente, M. F. Billon et moi avons signalé les principaux caractères de l'intoxication aiguë par le chlorhydrate d'amy- lèine; nous avons alors particulièrement attiré l'attention sur la faible toxicité de cet agent anesthésique. Les faits que nous avons établis ont été déjà confirmés par les auteurs qui, après nous, se sont occupés de la recherche du coefficient toxique de cette substance (^). Nos premières déterminations avaient été poursuivies sur le cobaye, je les ai étendues à un certain nombre d'animaux de laboratoire, en suivant la technique pré- cédente. (') CeUe conclusion, que je défends depuis six années déjà, paraîtra évidente à tous ceux qui, ayant lu le Mémoire de M. Steinniann et celui de .M. Paulcke, liront aussi le dernier Mémoire de M. Franchi {Ancora siill' clà mesozoïca dalla zona dclle piclrc verdi licite Alpi occidentali, Home, igo.')). C^) Poi:caET, Bulletin Icad. de Médecine, ij juillet 1904. SÉANCE DU 24 OCTOBRE ÏÇ)0]. 65 1 » L'injection étant pratiquée par voie sous-culancc ou intra-péritonéale, les animaux expérimentés se classent, par ordre de résistance croissante, Hp la façon siiivanlc : Animal Poids Dose lélliah- pour i''^, en expérience. en grammes. en centigrammes. Chien 10000-12000 io-i2 Lapin 3600- Saoo i5-i7 ( ') Souris 10- 12 i7"'9 Cobaye •. . . 65o- 760 18-20 Poulet 1810- 2100 21-23 Pigeon 3oo- 3.5o 24-26 )) Parmi les vertébrés inférieurs, j'ai élaijli la dose léthale pour la gre- nouille. Chez des animaux de 35^ (expériences faites en juin-juillet), elle est comprise entre 0*^,008 et 0^,009. A la tlose de 0^,001 pour ys d'animal introduite par un sac lymphatique, on obtient, après 637 minutes, une analgésie généralisée avec résolution complète; cet état dure de 20 à 3o minutes, il n'est pas précédé de la phase d'agitation, ni des secousses tonico-cloniques observées chez les mammifères. Cette période convulsive fait également parfois défaut chez les oiseaux expérimentés. 1) II. Action globulicide : 1° lu vitro. — Lorsqu'on fait tomber o'^^"'',2 crhémalies lavc^es de lapin dans 5''"' d'une solution déconcentration moléculaire A^ — o,5d, contenant 1 pour 100 de HCl d'am^léine dissous dans INaCl, on ne larde pas à observer l'exosmose de la matière colorante dans la solution saline. A 37°, l'hémolyse est déjà nette en lo à i5 minutes, elle est achevée en i lieure i5 minutes. J'ai recherché le titre des solutions limites qui représentent les résistances ininima (/) et maxima (R) des érythrocytes du lapin. Dans cette étude je me suis servi de solutions stérilisées en tubes scellés, à loS", pendant 10 minutes. J'ai fait agir pendant 2 heures, à 37", 5*^"' de la solution globulicide sur o<'"'',2 de globules lavés provenant de sang recueilli asepli- quement et défibriné. » Les résultats obtenus sont les suivants : » Pour une solution «soto/i«r7f. yirsbok {Annuaire) for âr 1904. Stockholm, 1904; i fasc. in-S". lîoletin dv la real Academia de la historia : I \\.\, cuadernos 1-3, julio-sepliembre 1904. Madrid; i fasc. in-S". Bulletin de la Société idiusico-matlténuilKjuc dcAasan, ■!'■ série, t. XiV. Kasan, 1904 ; 1 fasc. in-8". C H., 1904, r Semestre (T CX\.\1\, N< 17.) 86 6)/| ACADÉMIE DES SCIENCES. Ouvrages reçus dans la séance du 3 octobre 190^. Essais de Paléoconchologie comparée, par M. Cossmann; 6' livraison (juillet 1904). Paris, F.-R. de Rudeval, 1904; i vol. 111-4°. (Présenté par M. Albert Gaudry. pour le (loncoiirs d'un des prix de Paléontologie de igoS.) The proxiniate consliluenls of ihe chemical éléments, mechanically delermined from thcir physical and chemical properlies. by Gustavus Detlef Hinrichs; with Sa |.lates. Saint-Louis, Mo., Cari Guslav Ilinrichs; Paris, H. Le Soudier, 1904 ; 1 fasc. iii-8". (Présenté par M. Bertlielot, Hommage de l'Auteur. ) Il sistema planetario, per Michèle Tohtorici. Callanissetla, 1904; i vol. in-12. Bestiinmiing der Polhohc dcr Slernwarte zu Heidelberg und ihre Variation, von Al'gist Caspar; mil 3 im Text gegebenen Figuren. Hambourg, 1903 ; i fasc. in-^". Mittcilungen der Grossh. Sterntvarte zu Heidelberg, herausgegeb. v. W. Valen- Ti.NER : HL Jahresbericht iiber die Tàtigkeil des Instituts wdhrenddes Kalenderjahres ujo3, von W. Valeminer; IV. Zur Théorie der Extinction des Lichtes in der Erd- atmosphdre, von A.Bemporad. Carlsruhe, 190/4; 2 fasc. in-S". Cambridge observatory. Annual report of the obserratory syndicate, 1901, 1902, 1903 ; 3 fasc. in-^". Memoirs of the Royal astronomical Society : Vol. LIV and Appendix 1-3; Vol. LV and Appendix 1. Londres, 1904; 2 vol. et 6 fasc. in-^". Cours scientifiques ukrainiens-russes, vacances igo'i. (Fii longue rutliène.) Lem- berg, 1904; I fasc. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du 10 octobre 1904. The electric furnace, by Henri Mgissan, Membre de l'Institut, translated by A. -T. DE MouiLPiED. Londres, Edward Arnold, 1904; i vol. in-8". (Présenté en hommage par M. Moissan.) Leçons sur la Topométrie et la cubature des terrasses, comprenant des notions sommaires de homographie, professées à l'École des Ponts et Chaussées, par Mau- iiiCE b'Ocagne. Paris, Gauthier-ViUars, 1904; i vol. in-8". (Présenté par M. Maurice Levy. Hommage de l'auteur. ) Mémoires de la Société zoologicjue de France, année 190^; t. XVI. Paris, au siège de la Société; i vol. in-8". M. le Professeur Napoleone Passerini adresse en hommage les quatre Opuscules sui- vants : Sopra la bronco-polmonite verminosa {\o\g. Marciaiaj delta lèpre. Florence, 1904 ; I fasc. in-S". SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1904. 655 Sopni la steriliizazione dei inorli medianle i solfui in rapporta coW usa dei fer- meiiti selezionati. Florence, 1904; ' fasc. in-S". Sopra l'olio dellr nuindorle délie olke. Modène, 1904; 1 fasc. in-S". Sopra la « ftogna » dei Nerlum Oleander L. Florence, 1904; 1 fasc. iii-S". Annals of Harvard Collège obser\alory ; \ol. LUI, n"' 1, 2. Cambridge, Mass., 1904 ; 2 fasc. in-S". iMeinoirs of tlie Muséum ofcoinparalà'e Zoology al //an'ard Collège :\o\. XXX, II" 1 : Reports on an exploration of the west coasts of Mexico, Central and South America, and of the Galapagos /stands, in charge of Alexander Agassiz, hy the U.S. Fish Commission steamer « Albatross », during 1891, Lient. Commander Z. L. Tanner, U. S. /V. Conimanding. XXX : Tlie Sponges, by II. -V. Wilson ; willi 26 plates. Cambridge, Mass. ; 190^ ; i vol. in-4". Tra'.'aux de la Section géologique du Cabinet de Sa Majesté; Vol. VI, livr. 1. Saint-Pétersbourg, 1904; i vol. in-8°. Proceedings of tlie United States national Muséum; Vol. XXVII. Washington, 1904 ; I vol. in-8°. Report of the Chief of the Weather Bureau. iqoi-igoS. Washington, 1908; 1 vol. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du 17 octobhe 1904- Université de Bordeaux. Faculté des Sciences. Année 1903-1904. Leçons sur la na- i-igation aérienne : ballons sp/iériques; aérostation militaire: aérostation scienti- fique; aéronautique maritime ; ballons dirigeables, par M. L. Marchis, Lauréat de rinsliliil. Paris, V^" Ch. Dunod, 1904; t vol. in-8". ( Autographié). (Présenté par M. Maurice Levy. Hommage de l'Auteur.) Sur le nombre des nombres premiers de 1 à iN. — Sur la somme des nombres premiers de 1 à N, par Ernest Lebon, Laurent de l'Académie française. (Extrait des Rendiconti dei Circolo matematico di Palenno, t. XVIII, avril 1904.) 1 fasc. in-8". (Hommage de l'Auteur.) Recherches anthropologiques en Egypte, par Ehnest Chantre. Lyon, A. Piey et G'^, 1904; I vol. in-f". (Hoiumage de l'Auteur.) Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, Membre de l'Ins- titut; t. XVI, livraisons 187 et 188, juillet-août 1904. Paris, Librairie générale de l'Enseignement; 2 fasc. in-8°. Société de Secours des Amis des Sciences. Compte rendu du quarante-septième Exercice, f^l' séance publique annuelle tenue le 19 mai igoî^. Paris, Gautliiei-Villars, 1904 ; I vol. in-S". Département de l'Eure. — Rapports du Conseil départemental d'hygiène pu- blique et de salubrité et des commissions sanitaires, année 1908. Evreux, imp. de Charles Hérissey, 1904; t fasc. in-8°. (20 exemplaires adressés par M. le Préfet de l'Eure. ) 556 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cenxus of India. 1901 ; Vol. m. — The Andaman and Nicobar Islainls. Report bv Sir Richahd-C. Ti-MPLE. Calcutta, iqo3; i vol. in-f". ^ol. XX. — Cochin, parts I and II. Report and Impérial Tables, by M. Sankara Menox. Ernakulam, iqo2; 1 vol. et 1 fasc. in-f°. Vol, XXIV. — Mysore. Report and Tables, paris 1-lV, by T. Anandra Row. Ban- galore, igoS; 4 \ol. m-i°. Mémoires de la Société de Géologie de Belgique : t. II, livraison 1, 10 juin igoi Liège, II. Vaillant-Carmanne; i fasc. in-4°. Annuaire astronomique de i: Observatoire royal de Belgique, igoi-igoo. Bruxelles, 1902-1904; 4 vol. in-i8 et i vol. in-12. Transactions 0/ the Academy of Science of Saint- Louis; Vol. XII, n- 9, 10; Vol XIII, n"^ I-O; Vol. XIV. n»= t-G. Saint-Louis, E.-U.. 1902-1904; 17 fasc. in-8°. On souscrit à Pans, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grand,<- Augustins, n° 55. Depuis .835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissenr^é^enTcnt le DimanCe. lis forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux i pan \TrZtZ "" "'""■''' '''"""' '" "''" alphabéf,ae des noms d'Auteurs, terminent cbuque volume. L'abonnemenl est annuel Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 Fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, On souscrit à l'étranger, chez Messieurs : Agen Ferra n frères. Cliaix. ilger j Jourdan, imiens Courtin-Hecquet. , Gei'Diaia et GrassÎD. ' Gaslineau. ingers . Lyon. layonne Jérôme. lesançon Régnier. ( Ferel. iordeaux Laurens. ' Muller (G. iourges Renaud. ; Derrien. ' F. Robert. ■ ' Oblin. ' (Jzel frères. aen Jouan. hambéry Perrin. I Henry. 'rest . herbourg lermont-Ferr . . ijon. ( Marguerie. Juliot. Bouy. I' Nourry. Ratel. Rey. iLauverjat. Degez. renoble ) ^'^^''^^■ Grallerel C*. I Boclielle . Havre lie l'ouclier. Bourdignon. Dombr-e, Tliorez. Qtiarré. chez Messieurs : Lorient j Ba:,u,al. f M*» Texier. Barnoux et Cumia. Georg. Eir.iritin. Savy. Vitte. Marseille Ruât. l Valat. Montpellier | Goulet et fils. Moulins Martial Place. (Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. iGuist'hau. Veloppé. iBarma. Appy. Ntmes Thibaud. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). Bouen Uangl.ds. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. Toulon j Ponlcil-Burles. Rutnébe. Nantes . Nice Poitiers . Amsterdam . Toulouse . \ Gimct. i Privai. iBoisselier. Périint. Supi'ii^ciin. \ Giar.l. / Leniaitrc. Valenciennct . . chez Messieurs : Feikema Caarel ' sen et C*. Alliènes Beck. /Barcelone Verd^iguer. Ashcr et G'*. Dames. ■^*'"''" Friedl.inder et fils. Mayer et Muller. Berne Schmid Fraucke. Bologne Zanichelli. j Lamertin. Bruxelles Mayolez et Audiarte. ' Lebègue et G'*. Solchek et G*. Bucharest Alralay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C°. Christiania Cammermcyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. 1 Gherbuliei. Genève j Georg. ' Stapelmohr. La Baye Belinfante frères. Bcnda. Payot et G'». Barlh. Brockhaus. Leipzig / Kcchicr chez Messieurs: ( Dulau. Londres . . . I Nuit. Luxembour ?.... V. BOck. Ruiz et G". Madrid. . . . Romo y Fussel Gapdeville. F. Fé. Milan J Bocca frères. j Hœpli. Moscou Tastevin. Naples Margbieri di Gius Pellerano. Lausanne. , < Kœhlcr. i Lorenlz. I.iefre. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. Dyrsea et Pfoiffer. New- York Slechert. Lemcke et Bimchoer Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'«. Palerme Reber. Porto Magalhaès et Moaiz Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garn er. Bocca frères. Loesclier et G'*. Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Nordiska Bogliondel l Zinserling. S'-fétersbourg .. yja\a. Rome. Turin . Bocca frères. Brero. Glausen. f Rosenberg et Sellier, Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. l Frick. Vienne \ r- i i .m. \ Gerold et G". Zurich Mcyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tûmes 1" ;i 31. — (3 Août i835 ,i 3i Décembre iSx. j Volume in-4°; i853. Prix, lonies 32 ii 61. — ( i" Janvier i85r à 3i Décembre i8r,5.) Volume in-4°; 1870. 25 fr. „ „„ , , , -,- Prix 25 fr. lomes 62 ii 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4°; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 1881 à 3i Décembre iSf)5.) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: Tome I.- Mémoire surquelquespoinls de la Phvsiologiedes Algues.par MM. A. Di:BBESetA.-J.-J.SouER. - Mémoiresur le Calcul des Pertu bâtions qu'éprouvent Lomcles, par M. H.^NSEN. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des litres grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', avec Sa planches; i856 ' 25 fr Tome II. — Mémoire sur les vers intestinaui, par M. P.-J. Van Beneden. -E-sai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences ur le concours de 1 85.5, et puis remise pour celui de i856, savoir ; « Eludior h-^ lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains iédimentaires, suivant 1 ordre Jelour superposilion. - Discuter la question Je l.ur apparition nu de leur disparition successive ou simultanée. — Recherclierla lature des rapports qui existent entre l'élat actuel du règneorganiqneetsesétats ;)iil(rienrs.., parM. le Professeur Rronn. In-^", avec 7 planches : iSfii .. . 25 fr. A la même l.ihiaiiie les Mémoires dé T Académie des Sciences, ex les Mémoires présentés par divers SaFants à l'Académie des Sciences. N° 17. TABLE DES AJITICLES. (Séance du 24 octobre 1904.) MÉMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. J. ViOLLE. — La Stéréoscopie sans stéréo- MM scope ■■■■■,''' j R. LÊPiNE et BouLUD. — Sur les modi- 621 Pages, fications de la glycolyse dans les capil- laires, causées par des modifications de température locale ''^^ CORRESPOND ANGE M le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de MM. Baillaud et Bourgel; de M. Gusiaf Petzius: le Tome XIll des ,, œuvres complètes de Laplace » M. L. Leau. - Sur les fonctions entières de genre fini . . ■ . - ','**'*,''' M S Bernstein. - Sur certaines équations aux dérivées partielles du second ordre . . M. C. TissoT. —Sur la période des antennes de différentes formes 'i;',"" M. Thoulet. — Fonds marins de 1 Atlan- tique nord, bancs Henderson et Chaucer.. M. P. Lemoult. - Remarques sur une série récente de déterminations calorimétriques. M H Herrenschmidt. — Extraction du va- nadium du vanadate de plomb naturel et fabrication de quelques alliages de ce métal ,' ", j j M. P. Carré. — Sur un nouvel anhydride de la dulcite ' ' BUI.I.KTIN BIBLI(l..ll*PHigllK 625 62Ô 637 628 63 1 633 635 637 M. V. AuOER. — Nouvelle méthode de prépa- ration de dérivés organiques du phosphore. MM. Ed. Urbain, L. Perruchon et J. Lançon. — De rinfluence des produits de dédou- blement des matières albumiuoïdes sur la saponification des huiles par le cyto- plasma M. C. Gessabd. — Sur la tyrosinase de la Mouche dorée M. Louis Brasil. — Sur une Coccidie nou- velle, parasite d'un Cirratulien M. Georges Bohn. — O-cillations des ani- maux littoraux synchrones de la marée .. M. Pierre Termier. — Sar la fenêtre de la Basse-En^adine • M. L. Launoy. — Sur la toxicité du chlorhy- drate d'amylcine (a^) • . M. L. Basset adresse des documents impri- més relatifs à la Navigation aérienne 6H9 64, 644 645. 646 648 65o 653 653 PARIS. - IMPRIMERIE G\ UT H l E R - V IL L A RS. Quai des Grands-Augustins. 55. Le Gérant : Gauthier ViLLAns. SECOND SKMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. N J8 (31 Octobre 1904). ^ PARIS. GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, (^uai des Grands-Augustins. 55. 1904 RÈGLEMENT RELiTIF ALI COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2^1 mai 187.5 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaciue cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1''''. — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Memlire. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. iJn Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3'. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont- pris part désirent (|u'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- metlre au Rureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membies de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus., mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les \otices ou Discours prononcés en séance pu- ' blique ne font pas partie des Comptes rendus. AiiTicLE 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes cjui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les iVIembres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Ariicle 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'êtr« remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni ligures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard la Samedi qui précède la séance, avant 5 ' Autre.aeat la présentation sera remise à la séance suivante. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 31 OCTOBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. .MASCART. MEMOIUES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Présentation du Tome XI des « Annales de l'Observatoire de Bordeaux ». Note de M. Lœwy. « J'ai l'honneur de présenter, au nom de M. G. Rayet, directeur de l'Observatoire de Bordeaux, le Tome XI des Annales de cet établissement. » Le chiffre que porte ce Volume est significatif; il démontre à la fois l'activité considérable déployée par l'Observatoire de Bordeaux et, d'autre part, l'empressement si louable du directeur à rendre promptement acces- sibles auK astronomes les travaux accomplis. » Bien que créé en 1878, l'Observatoire ne fut véritablement en posses- sion de son outillage fondamental qu'en 1884. Les onze volumes, parus depuis cette époque, renferment l'ensemble des études variées effectuées jusqu'en 1896. De plus, le directeur espère pouvoir, au commencement de l'année prochaine, inaugurer la publication du Catalogue photogra- phique du Ciel par l'édition du premier Volume relatif à la zone de l'espace comprise entre +16° et -4-18" de déclinaison boréale. » Ainsi que le témoigne cette belle série d'Annales, les recherches de longue haleine ont été, suivant un plan mûrement établi, poursuivies avec énergie et persévérance. Au mois de janvier 1896, un nouveau travail a été entrepris : la détermination des positions d'un groupe particulier d'étoiles jusqu'à la 9* grandeur, ayant pour objet d'établir sur une base précise et homogène les coordonnées photographiques des astres de la région du ciel dont l'exploration incombe à l'Observatoire de Bordeaux. 3g32 observa- tions ont été réalisées dans cet ordre d'idées par MM. Féraud el Doublet. C. r.., lyo'i 2« Semestre. (T C\\\IV, .\" 18.) 87 65"^ ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les mesures micrométriques, exécutées par MM. Rayet, Picart et Coiirty, aux instruments équatoriaux, sont en grande partie relatives aux planètes et comètes découvertes en 189(3. » La première section du Volume contient un important Mémoire de M- Esclangon qui fournit une élude détaillée d'une classe de fonctions que l'on rencontre dans plusieurs problèmes de Mécanique et d'Astronomie et d'une manièie plus générale dans les questions où interviennent des fonc- tions, en nombre quelconque, de périodes différentes. » Ces fonctions comprenant, comme cas particulier, les fonctions pé- riodiques et les fonctions de fonctions périodiques, ont été nommées par V auteur fonctions quasi-périodiques pour rappeler la propriété qu'elles pos- sèdent de repasser approximativement par les mêmes séries de valeurs. » Les fonctions ^Ma«-/>eWof/i5'Me5 sont divisées en deux classes : celles qui sont simplement continues et celles qui sont uniformément continues. Ces dernières, que l'on rencontre habituellement dans les applications, peuvent se développer en séries uniformément convergentes pour l'ensemble de toutes les valeurs réelles de la variable. » La dernière partie du Mémoire de M. Esclangon, consacrée aux appli- cations, contient un exposé rapide de quelques questions oîi peuvent inter- venir les fonctions périodiques. C'est ainsi que l'existence des moyennes d'observations météorologiques repose sur celte propriété des fonctions quasi-périodiques , à savoir que la quantité ',^)f(^) +/(x + h) + ...-^/\.v + (n - ,)h][ a, pour « infini, et quelque soit h, une limite o (a;) atteinte uniformément. » Ce court exposé fait ressortir que le Volume récemment publié par l'Observatoire de Bordeaux renferme un contingent notable d'observations astronomiques et fournil, grâce à M. Esclangon, une très intéressante con- tribution à l'Analyse mathématique. » MÉDECINE. — Les Trypanosomiases dans r Ouest africain français. No If de M. A. Laverax. « Les recherches poursuivies depuis quelques années dans l'Afrique équatoriale ont montré que les Trypanosomiases avaient, dans ces régions, une très grande importance au point de vue de la pathologie humaine, SÉANCE DU 3l OCTOBRE ig /|. ÔSg comme au point de vue de la pathologie vétérinaire; l'étude de ces maladies est à l'ordre du jour dans les possessions anglaises, allemandes, portugaises de l'Afrique équatoriale et dans l'Etat indépendant du Congo; j'ai pensé qu'il serait utile de résimier les documents que j'ai pu me procurer sur les Trypanosomiases de l'Ouest africain français et sur les mouches piquantes susceptibles de propager ces maladies. » I. Sénégal. — hn maladie du sommeil est endémique dans plusieurs régions du Sénégal, notamment en Casamance et, à un degré moindre, dans le Sine-Saloum ('). » Il était intéressant de savoir si les G/nssina palpalis qui, d'après les recherches de D. Bruce, jjropagent la Trvpanosomiase humaine, se rencon- traient an Sénégal. Le D"' Kermorgant, inspecteur du service de sauté des troupes coloniales, m'a remis des tsctsé qui avaient été capturées à Sen- galeam, à lo"*™ environ de Rufisque; il s'agissait (6 fois sur G) de Glossina palpalis. » II. Guinée française. — Le D'' Taiilain, secrétaire général du Gou- vernement de la Guinée française, m'a adressé, à plusieurs reprises, des échantillons de sang recueilli à Conakry sur des chevaux malades et des moiudies piquantes capturées dans différentes localités de la Guinée fran- çaise; le D'' Kermorgant m'a remis, d'autre part, des échantillons de mouches qui lui avaient été envovés de la Guinée française par le D'' Pou- thiou-Lavielle. » Dans les préparations de sang de chevaux malades, de Conakry, j'ai trouvé deux fois des Trypanosomes assez nombreux (-). L'existence d'une Trypanosomiase des Équidés en Guinée française est donc établie; celte épizootie sévit princi|ialement dans le Rio-Nunez et notamment sur les rives de ce cours d'eau (D'' Tautaiu ). S'agit-il du Nagana ou d'une autre Trypanosomiase? Il me paraît impossible, pour le^moment, de trancher cette question. L'étude clinique de la makulie est très incomplète; quant aux Trypanosomes, on |)eut dire senlemcuL tpie, au point de vue morpholo- gique, ils se rapprochent beaucou|) de ceux du Nagana et du Surra. M La Trypanosomiase humaine est endémique dans la plus grande partie de la Haute-Guinée. (') KKRMOHfiANT, liéparliUoit de la makulie du sommeil dans le gou\>ernemeiit général de l'Afrique oecidenlale française (Acad. de Médecine, 29 décembre igoS). ("^) J'ai déjà signalé un de ces faits (5oc. de Biologie, 27 février 1904); dans le second cas, il s'agit d'un cheval qui est mort à (lonakry le 5 août igo/l- G()o ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Sur S Glossina provenant de Conakrv ou des environs, j'ai trouvi- : Gl. i>nl- palis 5, Gl. morsilans 2, Gl. longipalpis, i. » Sur 27 mouches provenant de Kissosso (à aSi*™ de Conakry), il y avait iS Gl. pal- pa Ih. >i Sur 7 mouclies de Bofia (Rio-Poni;o), 4 Gl. palpalh. » Dans un premier lot de mouches provenant du bas Rio-Nnnez (pays Baga) et des environs de Boké, chef-lieu du cercle du P.io-Nunez, j'ai trouvé : Gl. palpalis et Gl. tachinoldes ri, Gl. fusca 3, Gl. longipalpix 1. Il Dans un autre lot de 11 mouches capturées sur les bords du Rio-Nunez ou de ses affluents, près de Boké, j'ai compté : Gl. palpalis 9, Gl. fasca 2. » Sur i5 mouches de Bagatay (bas Rio-i\unez) j'ai trouvé une seule Isétsé ; il s'agissait de Gl. morsitans. Il Sur i4 mouches provenant de la vallée de Kolenlé il y avait i4 Gl. palpalis. 1) Sur 10 mouches provenant de Dinguiray (cercle plus soudanais que guinéen) j'ai trouvé 5 Gl. morsitans. i> Parmi les mouches capturées à Benty j'ai trouvé i 67. palpalis. » Les Glossina sont donc très répandues en Guinée française, ce qui constitue une condition favorable à la propagation des Trypanosomiases. » Les Tabanides provenant de la Guinée française ont été déterminés par M. J. Mar- tin, préparateur au Muséum d'histoire naturelle, qui m'a fourni les renseignements suivants ( ' ). Il Ces Tabanides appartiennent à quatre espèces : I) 1° Tabanus iinilineatus Lœw. Bas Rio-Nunez, Bagatay, Boké. i> 2° Tabanus tœniola Palisot de Beauvois, bas Rio-Nunez (Bagatay), Rio-Pongo (Bolfa), Dinguiray, Benty. « C'est peul-êire, dit M. Martin, l'espèce lapins commune » en Afrique. Elle est répandue depuis le Sénégal, le Bénin, le Congo jusqu'en Abys- » sinie. Je pense que les espèces subelongatus Maci|uart, longiltiriinalis Lœw et I) gaineensis Wied. sont des synonymes, la description de tœniola datant de i8o5. n » 3" Tabanus ditœnialus Macquart. Bas Rio-Nunez (Bagatay) et Dinguiray. Il /,» Tabanus pluto Walker. Bas Rio-Nunez (Bagatay), Rio-Pongo (Boffa). Din- guiray. » Deux espèces de Tabanus du bas Rio-Nunez n'ont pas pu encore être déterminées, faute d'éléments suffisants pour leur identification. » m. CÔTE d'Ivoire. Grand Bassam. — L'hinlerlanrl de la Côte d'Tvoire est au nombre des régions les plus contaminées par la Trypanosoniiase humaine; à Grand Bassam, cette maladie est observée à l'état sporadique. » Les épizooties dues à des Trypanosomes n'ont pas encore été étudiées dans cette région. » Le D'" Rermorgant m'a remis quelques mouches piquantes recueillies (') Je remercie M. le Professeur Bouvier, notre savant confrère, et M. Martin du précieux concours qu'ils m'ont prêté pour la détermination de ces Tabanides. SÉANCE DU 3l OCTOBRE igo/i- 66 1 par le D'' Le Moal ati cours d'une mission sur la côte d'Ivoire : i" une Glossina palpalis provenant de Grand Bassam; 2" six Glossina morsitans pro- venant des rivières d'Assinie etComoë; deux Tabanus de même provenance n'ont pas pu encore être déterminés. » IV. Soudan. — La Trvpanosomiase humaine a plusieurs foyers d'en- démicité au Soudan, sur les rives du Bani, gros affluent de la rive droite du Niger, sur les rives de la Volta noire et au Yalenga ; à Tombouctou, la maladie ne règne qu'à l'état sporadiquo. » Cazalbou a fait connaître la fréquence et la gravité des épizooties dues à des Trvpanosomes dans cette vaste région ('); d'après lui, il faudrait distinguer cinq espèces de Trypanosomiases dans le Soudan français : la Mbori des dromadaires de Tombouctou, la Soumaya ou Souma, observée à Ségou sur des bœufs à bosse (zébus) provenant du Macina, centre d'éle- vage, le Nagana vrai qui régnerait sur les rives du Bani, et le Baléri dans la Haute-Volta. » La spécificité de ces Trypanosomiases, Nagana à part, est loin d'être démontrée, mais un fait est dès mainlcnanl hors de doute, c'est la grande fréquence et la gravité de ces épizooties au Soudan (-). » La Mbori et la Soumaya seraient propaiiées par des Tabanus qui, d'après les déterminations de M. Martin, sont T. ditœniatus Macquart et T. bigut- tatus var. de Wiedemann. Dans un lot de mouches provenant du Bani, il V avait des Glossina tachinoides, et des Tabanus tœniola. » V. CiiARi. Lac Tchad. — Au mois de novembre 1902, M.Rermorgant m'a remis des préparations de sang de cheval envoyées du Chari par le D'' Morel; j'ai trouvé dans ces préparations de nombreux Trypanosomes avant les caractères de Trypan. Brucei; donc là encore sévit une Trypano- somiase ('). » Sur six mouches tsétsé capturées au Chari et envoyées par le D"' Morel, il y avait six Glossina tachinoides. Cinq mouches tsétsé provenant de la même (') A. Laveran, Acad. de Méd., 26 avril 1904; Cazalbou, Rec. de inéd. vétér., I 5 octobre 1904. (-) De petites épizooties de Trypanosoniio^es ont été signalées clans le sur] de l'Al- gérie chez des dromadaires ou des chevaux; Il est possible que ces maladies aient été importées par des caravanes venant de ToinlKiuciou (Laveran et Mesnil, Trypano- somes et Trypanosomiases, Paris, 190/4, p- iSG). (') Kermorgant, Acad. de Médecine. 16 défornbre 1909.. — Morel, Ann. d'hy^j. et de méd. col., igoS, t. VI, p. 259. 662 ACADÉMIE DES SCIENCES. région qui m'ont clé remises par le D'' Decorse (mission Chevalier) appar- tenaient à la même espèce ('). » Avant que la nature de cps épizoolies eût été reconnue, on avait con- staté qu'il était impossible de conserver des chevaux ou du bétail aux abords du Chari pendant l'hivernage; c'est à ce moment que les tsétsé abondent (Morel). » VI. Congo. -»- Je n'ai pas reçu de renseignements particuliers relatifs au Congo français, mais il est avéré que la maladie du sommeil y est endé- mique comme dans les régions voisines de l'État indépendant du Congo, en particulier dans la ré;j;ion des Calaiactos. » On observe dans l'État indépendant du Congo des épizooties dues au Nagana ou à une Trypanosomiase très voisine (°) qui doivent exister égale- ment an Congo français. » Le Secrétaire général du département des finances de l'État indépen- dant du Congo a bien voulu m'envoyer à plusieurs re[)rises des mouches tsétsé capturées sur différents points du Congo. Dans la région des Cata- ractes les Gfnssinn polpalis ahom]!:^!^ C). Parmi les tsétsé provenant du Ka- tenga (') (Lukafu, route Pweto-Kiambi, bordsdu lac Moero) j'ai trouvé les espèces suivantes : Gl. morsitans, Gl. palpalis, Gl. longipaJpis. » Ces Notes sur les Trypanosoniiases dans nos possessions de l'Ouest afri- cain sont évidemment très incomplètes; en les publiant je me suis proposé surtout comme but d'attirer l'attention sur une question qui présente un grand intérêt pratique aussi bien que scientifique et de susciter de nou- velles recherches. » (') Brumpt, Soc. de Biologie, i6 avril 1904. — E. Austen, Bril. med. joiir/i., août 1904 et Liverpool School of trop, med., Mém. XllI, Liverpool, 1904- (^) BiiODEN, Ballet, delà Soc. d'études colmi., avril 190.3. (') Mes oljservations ne font que confirmer sur ce point un fait bien connu. Voyez : Austen, Monographie des mouches tsétsé, Londres, 1908 et Dutton, Todd et Chhisty, Rapport sur l'expéd. au Congo 1903-1904 ( Liverpool School of Irop. med., iMé- nioire XIII, Liverpool, 1904)- ('') Teiriloire compris enlre le Lualaba, le 9'' degré de latitude sud et les frontières orientales et méridionales de FElat indépendant du Congo. Il s'agit donc ici du centre africain. Le D' Ascenzo a observé récemment des cas de IVagana dans cette région. SÉANCE DU 3l OCTOBRE I904. 6f)3 BOTANIQUE. — Un cas d'assez longue filiosphorescence émise par r aubier d'un gros merisier. Note de M. Clos. (Extrait.) « I.ors de réquairissage d'un forL iiicribier mort depuis longtemps, 011 constata, sur toute la surface de l'aubier dépouillé de son écorce, une vive phosphorescence qui, au bout de la cinquième ou sixième nuit, ne se manifesta plus que par places et disparut complètement vers la quinzième nuit. M La température était élevée, l'air himiide et le phénomène me paraît dû à une combustion lente et générale de la couche la plus extérieure de l'aubier. » CORRESPONDANCE. M. le professeur Lortet invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration du monument de M. Ollier, Correspondant de l'Académie, qui aura lieu le i3 noveml^re, à Lyon, en présence de M. le Ministre de l'Instruction publique. L'Académie désigne M. le professeur Ccvox pour prendre la parole en son nom dans cette cérémonie. ASTRONOMIE. — La rotation de Vénus. Note de M. P. Lowell, présentée par M. Janssen. « Des observations visuelles que j'ai faites en 1896-1897 il résultait pour Vénus une période de rotation de 226 jours conforme à celle trouvée par Schiaparelli. Afin de contrôler spectrographiquement ce résultat John A. Brashear et C'® furent chargés de construire pour l'observatoire Lowell un spectroscope aussi puissant que possible. Cet instrument, terminé en 1901, possède une dispersion angulaire de l\i" ,"] pour io~* centimètre et sépare des couples pour lesquels A* = l'i.io""'" centimètre. » M. Slipher commença les travaux spectroscopiques en i90'2 dès que Vénus émergea de la conjonction supérieure. Les meilleurs clichés sont (le février et mars 1908, l'époque la plus tavorable pour les i-echerches 665 ACADÉMIE DES SCIENCES. spectrographiques sur la rolation, puisque alors le disque était presque complet. » Le speclroscope ayant été adapté au télescope de façon à pouvoir tourner sur l'axe optique, il était possible de présenter la fente à la rotation dans des directions oppo- sées ; parmi les spectrographies que nous avons obtenues, un certain nombie sont faites la fente étant pnrallèle à i'é([Mateur, dans les deux .positions ; d'autres avec la fente placée perpendiculairement sur l'équateur. » Pour mesurer rinclinaison des lignes, les clichés étaient mêlés de manière que l'opérateur ne pouvait les reconnaître. n Le spectre du fer a été employé comme spectre de comparaison. » Résullats. — Nous appelons $,, l'angle de la raie de comparaison; $ l'angle de la raie planétaire; A<î> leur différence et V la vitesse d'un point de l'équateur de Vénus. » 7 clichés, fente perpendiculaire au lerniinaleui-. clianijjre au-dessus. Moyenne : A z= H- o', 21 ±o',JO V =z — o,oo5ito,oo5 kilomètre par seconde. » 7 clichés, fente parallèle au terminateur, chambre à droite. Moyenne : A «t = -(- o' , j I dr o , 7 I . » Moyenne des deux chambres dessus et dessous : A r= H- o',i8 ±0,5'J \^ := — o,oo5± 0,008 kilomètre par seconde. » Pour ime rolation de 24 heures, V serait =-|- o''"',4 JO par seconde, soit go fois la valeur trouvée avec une erreur probable 56 fois plus grande. » ASTRONOMIE. — La rotation de Mars. Note de M. P. Loweli., présentée par M. J. Janssen. « La déterminalion speclrographique de la rotation de Vénus, faite par M. V.-M. Slipher en mars igoS, a démontré l'existence d'une période SÉANCE DU 3l OCTOBRE 1904. 665 longue et confirmé, «Inns la limite de capacité de la méthode, la rotation de 225 jours qui résulte des observations visuelles. » Voulant contrôler l'exactitude des résultats obtenus pour Vénus, M. Slipher s'est décidé à étudier Mars de la même manière. Vu les dia- mètres respectifs des deux planètes, la quantité à mesurer, quant à Mars, devait être la moitié de celle de Vénus pour une rotation de 24 heures. » Par conséquent, si les clichés spectrographiques démontrent la rota- tion de Mars d'une manière satisfaisante, ceux de Vénus impliquent une certitude deux fois plus grande, la période de rotation étant supposée la même. » Les clichés de Mars ont été pris dans les mêmes conditions que ceux de Vénus; ici également les clichés n'étaient pas connus par celui qui les a mesurés, )) Voici les résultats : » 7 clichés (dont lui médiocre compté demi-poids). Moyenne A»!' = 7', 38 ± i',i8. Moyenne V = o,228±o'<"',o36 par seconde donnant une période de rotation de 25''3.>. La véritable période est ■?4''37'". » Donc, en ce qui concerne Mars, le spectroscope a pu découvrir une rotation d'environ 24 heures en opérant sur des quantités deux fois moindres que celles que présenterait Vénus si elle avait la même rotation que INlars. » La Table ci-dessous présente les valeurs visuelles, spectrographiques et calculées pour la rotation des deux planètes : Période. V visui'llr, V spectrogra|iIiii|iic, V calculée. Mars 24''62"' -l-o,2/li -i-0,228 -f-0,241 Vénus 24'' " " +0,450 Vénus 22.5 jours -1-0,002 — o,oo5 +0,002 ASTRONOMIE. — Sur un nouveau micromêlre. Historique de la question. Note de M. G. Mii.loch.\u, présentée par M. Janssen. « Le 17 octobre dernier j'ai décrit un micromètre de mon invention présentant un dispositif simple et nouveau, utilisant des pièces et des prin- cipes connus, pouvant s'appliquer aux grands instruments d'optique et rendre, je crois, des services pour la mesure des petits diamètres, celle des étoiles doubles et pour la photométrie. G. K., 1901, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N° 18.) 88 6fi6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Je pense utile maintenant d'exposer ce que je connais de l'historique des faits se rapportant à cette invention. » Les propriétés des lames à faces parallèles onl, en effet, été utilisées depuis long- temps par divers auteurs, dans les instruments de physique, de même que le principe de la transformation d'un objectif en héliomètre sans scier en deux cet objectif. » Helmholtz imagina, vers iS-ôl, un ophtalmomètre dont la partie optique se com- posait de deuN. lames à faces parallèles, placées devant l'œil, également inclinées par rapport à la ligne de visée et donnant de l'objet examiné deux images dont la distance peut être changée en faisant tourner les lames. » On peut lire, dans le Trailé d'Ophtalmologie de Wecker et Landolt (1886, p. 788), la phrase suivante concernant cet appareil ; « Il est en effet fondé sur un principe tout à fait particulier et différent des inslru- » menls de mensuration généralement en usage, il a cependant son analogue dans » l'héliomètre des astronomes. » » J'ajouterai qu'il transforme l'œil en un véritable héliomètre. » M. Poynting, en 1898, inventa un micromètre, décrit par M. Ch.-Ed.- Guillaume dans la Nature (1898, p. igS), basé sur l'emploi d'une lame de verre à faces paral- lèles placée devant l'objectif de la lunette d'un cathétomètre. Le mouvement de rota- tion de la lame dévie le prolongement de l'axe optique de la lunette et permet une mesure différentielle. » M, H. Chrétien, en 1902, m'a décrit, ainsi qu'à plusieurs autres personnes, un micromètre de son invention, qu'il appelait comparateur, et déclarait basé sur le principe de l'ophtalmomètre de Helmholtz. Ce micromètre se compose d'une lame à faces parallèles placée au foyer de l'instrument d'optique employé, de manière qu'elle ne puisse couvrir que la moitié du champ. L'ensemble de l'image vue dans l'oculaire se trouve par suite divisée en deux parties : une fixe et l'antre pouvant se déplacer par rapport à la première lorsqu'on fait tourner la lame. » Bouguer, vers 1760, décrivit l'héliomètre bien connu qui porte son nom. » Rochon, vers 1777, utilisa, pour la transformation d'un objectif en héliomètre, son prisme biréfringent; cet appareil fut d'abord perfectionné par Arago puis par M. Bigourdan {Comptes rendus, t. CXXIII, 1898, p. io48). 1) Tels sont les travaux antérieurs qui ont pu parvenir à ma connaissance sur l'em- ploi des lames à faces parallèles et sur les héliomètres. » ÉLECTRICITÉ. — Sur un dispositif de sécurité pour canalisations électriques à haute tension. Note de M. L. Neu, présentée par M. Léauté. « L'emploi grandissant des courants électriques à haute tension qui seuls permettent les transports d'énergie à grandes distances a rendu mal- heureusement trop fréquents les accidents de personnes provoqués par ces installations. SÉANCE DU 3l OCTOBRE 1904. 667 » Le plus souvenl ces accidents sont causés, non par les appareils producteurs ou récepteurs de l'énergie, car il est facile de les proléger et de les mettre à l'abri de tout contact, mais bien par les canalisations servant au transport de cette énergie. » Ces canalisations peuvent être souterraines ou aériennes; l'emploi des premières est limité par deux raisons : l'une, d'ordre leclinique, consiste dans la difficulté de les réaliser pratiquement lorsqu'il s'agit de très haute tension; l'autre, d'ordre financier, est le prix élevé de ce genre de canalisation. » Pour ces motifs, l'usage des canalisations aériennes s'est très répandu; il le sera de plus en plus, au fur et à mesure de l'augmentation du nombre d'installations et des plus grandes distances à francliir. » Ces canalisations empruntent forcément les chemins et routes et sont ainsi presque en contact avec le public » Une rupture d'un conducteur l'amenant à portée de la main, ou un simple con- tact entre ce conducteur et un fil télégraphique ou téléphonique peut causer mort d'homme. » On a cherché à parer à ces dangers par divers moyens : filets de protection; ber- ceaux métalliques fixés aux poteaux, de façon à recevoir les conducteurs en cas de rupture et à les mettre ainsi au potentiel de la terre; cloches isolatrices spéciales munies d'interrupteurs automatiques ou cloches montées sur pivot, venant s'infléchir et mettre le conducteur en contact avec un cercle métallique relié à la terre, dès que ce conducteur n'est plus également tendu de part et d'autre de la cloche. » Tous ces procédés ont l'inconvénient, pour une ligne un peu longue, de nécessiter des appareils nombreux, par conséquent d'un entretien difficile et par cela même d'un fonctionneiiient incertain. » Nous avons pensé augmenter notablement la sécurité de ce genre d'installations par le nouveau dispositif suivant : » Chaque ligne est munie en son origine d'un interrupteur disjoncteur dont le déclenchement s'opère automatiquement dans les trois cas d'acci- dents suivants : » I. Rupture d'un conducteur; » II. Mauvais isolement d'un conducteur ; » III. Contact accidentel entre un conducteur et un fil télégraphique ou téléphonique muni des appareils de protection courants. » Ce résultat est obtenu en utilisant le principe qui suit : » Aux deux extrémités d'une ligne, les potentiels des points neutres de la distribution sont sensiblement les mêmes tant que cette ligne est en état normal. » Au contraire, ces potentiels sont très dillérents, dès qu'd se produit une rupture d'un conducteur. » De même, les potentiels des points neutres sont sensiblement les mêmes que celui delà terre tant que celte ligne est en état normal; au (\6S ACADÉMIE DES SCIENCES. conlraiie, ces potentiels en sont très différents dans le cas des accidents II et III. » Ces différences de potentiel sont utilisées comme suit : » A l'e.virémité de la ligne à protéger, on relie à la terre, avec interposition d'un parafoudre à faible dislance d'éclatement, un point neutre existant dans la distri- bution ou spécialement créé à cet effet par des bobines de self ou des résistances. » A l'origine de la ligne on relie également à la teire, avec interposition d'un para- foudre analogue, l'entrée de l'enroulement à haute tension d'un petit transformateur auxiliaire. La sortie de cet enroulement est reliée à un point neutre existant ou à créer. » On peut commodément employer, comme points neutres, les centres d'enrou- lement à haute tension de transformateurs ou généiatrices. » La différence élevée de potentiel qui se produit entre les deux points neutres de tête et d'extrémité de ligne ou entre ces points neutres et la terre, en cas de perturba- tion à la ligne, provoque un passage de courant à travers le primaire du petit trans- formateur auxiliaire, le ou les deux parafoudres et la terre. » Le passage de ce courant à haute tension à travers le transformateur auxiliaire se fait sous forme de décharge et ce transformateur fonctionne presque à la manière d'un condensateur. » Le secondaire du transformateur auxiliaire provoque alors directement, ou plus commodément par l'intermédiaire d'un relai, la mise en action du solénoïde de dé- clenchement du disjoncteur. » L'ouverture du disjoncteur se produit instantanément et rend ainsi inoffensive la canalisation où s'est produit l'accident. )■ L'emploi des parafoudres n'est pas indispensable, mais a l'avantage d'éviter qu'en marche normale il ne puisse y avoir par la terre des circulations de courant qui, éven- tuellement, pourraient gêner les communications téléphoniques voisines. » On peut donner toute autre forme pratique au principe exposé ci- dessus, qui consiste en l'utilisation de la différence élevée de potentiel qui se produit soit entre les points neutres des extrémités d'une ligne à haute tension lorsqu'un des conducteurs se rompt, soit entre les points neutres et la terre lorsqu'un conducteur est mal isolé ou vient à toucher un fd té- léphonique. » On peut remarquer que le dispositif qui vient d'être décrit utilise des appareils existant normalement dans toute installation, tels qu'inlerrup- teur-disjoncteur et transformateurs d'usage industriel, auxquels il suffit d'adjoindre un petit transformateur auxiliaire et un relai, c'est-à-dire deux appareils dont la surveillance et l'entretien sont des plus minimes. » SÉANCE DU 3l OCTOBRE 1904. 669 CHIMIE MINÉRALE. — Sur le poids atomique de l'aluminium. Noie de M. Kohx-Abrest, présentée par M. Broiiardel. « Le poids atomique de raliiminium a fait l'objet de plusieurs détermi- nations : les nombres obtenus varient de 27,5 à 26,9 ('). » Dans un travail antérieur (^) relatif au dosage des impuretés de l'alu- miiiium, j'ai dosé l'alumine en attaquant le métal impur par l'acide chlorhy- drique; l'hydrogène dégagé pendant la réaction était entraîné sur de l'oxyde de cuivre chauffé au rouge, et pesé à l'état d'eau. C'est ce principe que j'ai appliqué à la détermination du poids atomique de l'aluminium. Il suffit de peeer la quantité d'eau obtenue en partant d'un poids connu du métal pour établir inversement la quantité d'aluminium correspondant à 26,82 d'eau (•''). On obtient ainsi la quantité d'aluminium qui correspond à 3"' d'hydrogène : c'est par définition le poids atomique du métal. » L'application de cette méthode exige l'emploi d'aluminium pur, ou d'aluminium dont les impuretés soient bien déterminées. » J'ai opéré sur un échantillon que je dois à l'obligeance de M. Berger, conservateur des collections à l'École Polytechnique. J'ai trouve dans cet échantillon : Aluminium 98,680 (calcule pour AI =z 27 et 0= i5,88) Silicium o,oi5 Silice o,o3i Alumine et fer insolubles. 0,016 Carbone 0,021 Fer o,o45 Titane et cuivre traces Total 98,808 » l.'aluiiiiiiiuui (*) alla(iué par lacide chlorhwlriciue laisse un résidu insoluble. Olll- (') Dumas, Ami. de Chlin. el de Pliys., t. LV, 1869, p. 129. — Terreii., Bull. Soc cliiin., t. XXXI, p. i53. — Baubigny, Comples rendus, i883. t. XCVII, p. 1869 Mallet, Berichte, i'" série, t. XXII, p. 873 et 3" série, t. XXVTI, p. 2770. — C> mission des poids atomiques, 1904 {Bull. Soc. cliini., 1904) et les dilYérenles revisions de Meyer, Seubert, etc. (-) Bull. Soc. chim., 3'' série, t. XXXI, p. 282. (^) 0 = i5,88. (') J'ai suivi, pour l'analyse de l'échantillon, la marche indiquée par M. Moissan, en la modifiant toutefois sur quelques points. (Le but principal de cette analyse était de 670 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mais, comme le métal est loin d'être homogène, des échantillons prélevés en divers points d'un même fragment laissent des résidus dilTérents. Un fragment de métal d'en- viron los, laminé et analysé par portions approchant de i^^, donne les cliiflTres sui- vants : Concentration de l'acide : Pur. Dilué. Dilue. IJiliié. Dilué. Dilué. Dilué. Résidu insoluble après calcinalioM. . . 0,66 o,3o o,3j 0,41 o,3i 0,28 0,18p. 100 Ce résidu I silicium 0,17 » » 0,28 » 0,1.) » » renferme f fer et alumine 0,24 » » 0,16 » 0,10 « » Silicium dans la liqueur acide o,o85 » » 0,20 » o,i.5.5 traces » 11 J'ai préparé un échantillon moyen, en découpant des rondelles dans une lame de 1 aluminium. L'analyse donne alors : Concentralion de l'acide : Pur. Pur. [. i. yi,. yô- Résidu insoluble ajjrés calcination Oj49 0,^8 0,29 0,82 o,33 o,35 » On voit que le résidu laissé par l'acide chlorhjdrique pur du commerce est plus abondant que le résidu laissé par les acides dilués; le premier renferme un excès de silicium. » L'appareil dont je me suis servi, qui ne saurait être décrit en détail ici, comprend essentiellement : 1° un ballon où se fait l'attaque de l'aluminium par l'acide chlor- hydrique au —; 2" des a])pareils propres à dessécher exactement l'hydrogène dégagé; 3° un tube à oxyde de cuivre chaulTé au rouge; 4° des tubes destinés à recueillir en totalité l'eau produite; enfin un appareil à acide carbonique permettant de balayer complètement l'hydrogène et la vapeur d'eau. « Les poids d'aluminium mis en œuvre variaient de o?,5 à os, y. Dans une première série d'expériences, l'eau a été recueillie dans des tubes à ponce sulfurique, pesés pleins d'acide carbonique. Dans une autre série^ je me suis servi de tubes garnis de perles de verre et pesés pleins d'air. Avec la ponce sulfurique, il est nécessaire d'éta- blir des coefficients de correction. La ponce sulfurique absorbe en eflet les gaz de façon irrégulière, ainsi que j'ai pu le vérifier plusieurs fois. Les résultats obtenus avec les tubes à perles sont beaucoup plus réguliers et n'obligent qu'à des corrections insi- gnifiantes. » La nioyeniie de toutes les expériences satisfaisantes (sept) montre que 100 parties de métal />«//• donnent lieu à la formation de 9g, i5i d'eau. On déterminer exactement la proportion d'aluminium capable d'être attaqué par l'acide chlorhydrique avec dégagement d'hydrogène.) Le fer a été déterminé par dissolution à chaud dans l'acide sulfurique dilué et dosage par le permanganate. Je n'ai dosé ni le sodium ni l'azote. Les analyses de M. Moissan {Comptes rendus, iSgS) oui ninulré que, dans de raluminlum assez pur, ces corps sont en faibles ])ropor- tions. SÉANCE DU 3l OCTOBRE ipo/j. 671 en (lédiiil le poids atomique 27,05 (en jirenant H ^ 1 et O = i5,88). » Ainsi que l'a fait observer Damas ('), on pourrait établir le poids ato- mique de l'aluminium, en déterminant la proportion d'alumine que four- nirait un échantillon d'aluminium pur. En appliquant cette méthode à l'échantillon mis à ma disposition, j'ai trouvé que, déduction faite des impuretés : » 0,3429 d'aluminium pur donnaient o, 6444 d'alumine en s'unissant ào,3oi5 d'oxygène. )) Par cette méthode on déduit le poids atomique 27,09. » CHIMIE ORGANIQUE. — Actiun des dérivés halogènes des métalloïdes tri et pentavalents, sur les composés alcoylés halogènes. Note de M. V. Augek, présentée par M. H. Moissan. 74)- » Après lavage à l'éther froid de la partie insoluble dans la potasse on obtient une poudre blanche dont l'insolubilité à peu près comj)léte dans les divers dissolvants rend la purification difficile. Ce corps paraît être de l'oxyde de trinaphtylphosp'hine (Ph trouvé : 7,68; Ph théorique : 7,24). » Eu résumé, l'action de l'oxychlorure de phosphore sur les composés organomagnésiens de la série aromatique semble conduire à des composés de formule R'^P = O et R^ = ^\ r\ ' ^'^ flernier après destruction par l'eau donnant les composés R^ = ^\ f^r,- )) J'ai également fait réagir le trichlorure de phosphore sur le bromure de phénylmagnésium. » Action de PCl^ sur C^IP — Mg — Br. — J'ai opéré comme avec l'oxychlorure, mais la réaction est beaucoup plus vive. Après avoir détruit par l'eau et chassé l'éther au bain-marie, on obtient un produit blanc qui cristallise bien dans l'alcool et se pré- sente sous la forme de gros cristaux fusibles à 79". Le poids moléculaire trouvé 24S et 6^6 ACADEMIE DES SCIENCES. la leneur en phosphore i i ,6 conduisenl à considérer ce corps comme de la Iripliényl- phosphine dont le poids moléculaire est 262 et la teneur en phosphore n,83. « J'étudie actuellement l'action du trichlorure de phosphore sur d'autres composés organomngnésiens. ainsi que celle sur ces mêmes corps du penta- chlorure de phosphore. » CHIMIE ORGANIQUE. — Les lélraoxycydohexane-rosanilines. Note de M. Jii.es Sciimidlin. « ,T'ai fait voir que les sels colorés des rosanilines en fixant quatre molé- cules d'eau sur les quatres doubles liaisons aliphatiqnes du noyau quino- nique se transforment en dérivés incolores de l'hexahydrobenzine. » MM. Lambrecht et Weil ( ' ) viennent de décrire un oxalale incolore du vert mala- chite, ayant pour formule : C"H"OAz'-.2C^H-0*.3H=0. » Ce sel incolore perd, chaufFé à 70°, 4"°' d'e»" et se transforme dans Toxalate coloré du vert malachite de formule G-'H'* Az'-.aC-II^O'. Vu l'instabilité des carbi- nolsels, il est évident que les trois molécules d'eau qui'changent complètement les propriétés de ces corps ne sont pas simplement de l'eau de cristallisation, mais appar- tiennent à la constitution propVement dite Le fait que ces produits incolores prennent une coloration aussitôt qu'ils perdent de l'eau, prouve que ces molécules d'eau sont en relation intime avec la coloration et doivent jouer un rôle important dans la consti- tution de la molécule. Cet oxalate incolore se range par sa composition et toutes ses propriétés parmi les tétraoxycyclohexane-rosnnilines comme représentant du vert malachite et possède la formule : ^'"°V•C"H'•■(OH)*.Az(CH»)^C■^H■•0^ C-I1''0^(CH^)V\zC«H'/h » Sans nous préoccuper de la position relative des hydroxyles il est cependant fort probable qu'un des hydroxyles soit fixé au carbone mélhanique, parce que l'on obtient ce sel incolore directement par l'action de l'acide oxalique sur le malachite carbmol. » Ce fait est une nouvelle confirmation pour la constitution quiuoniqiie et tiémontre directement que le noyau benzénique du carbinol passe d'abord par le noyau de l'hexahydrobenzine avant de former le noyau qui- nonique. » (') Berichte der deutscli. chem. Ges.. t. XXWIl, 1904, p. 3o.i8 SÉANCE DU ;^I OCTOBRE 1904. 677 CHIMIE PHYSIQUE. — Densité du protoxvde d'azote et poids atomique de T azote. Note lie MM. Piui.ipPE-A. Guye et Alexandre Pixtza. « Des valeurs de la densité du protoxyde d'azote déterminées par lord Rayleigh et par M. Leduc, on déduit que le poids du litre normal du gaz est 1^,97745 (R), ou 1^,97803 (L), ce qui correspond à un écart de -^j^ environ. D'autre part, en adoptant pourN^O le même coefficient de compressibilité que celui employé par M. D. Berthelot (') dans son Mémoire sur les densités limites, on déduit des nombres ci-dessus, par application de cette méthode, les valeurs 13,988 et 13,994 pour le poids atomique de l'azote, qui diffèrent notablement de celles auxquelles conduisent les recherches effectuées dans notre laboratoire. » Nous avons jugé utile de déterminei' le poids du litre normal du pro- toxyde d'azote préparé d'une façon différente de celle adoptée par les expérimentateurs précités. » Modifiantlégèremenl la mélliode de M. Morley, nous avons extrait par conden- sation le gaz contenu dans le systènne de ballons-jauges (avec manomètre) déjà employé pour la détermination de la densité du gaz sulfureux (^). Il nous a suffi de remplacer le tube à dégagement de gaz sulfureux par un tube à condensation de protoxyde d'azote, contenant du ciiarbon soigneusement la\é, fermé par un robinet rodé. La con- densation de ce gaz, qui résulte déjà du pouvoir absorbant du cbarbon, est parachevée en entourant, à la fin de l'expérience, le tube à ciiarbon d'un mélange d'acide carbo- nique solide et d'éther. Lorsque l'équilibre de température et de pression est rétabli, on note, à nouveau, la pression résiduelle (S'""' à 10°"°' dans les conditions de nos mesures) et l'on porte le tube à condensation sur la balance; l'augmentation de poids (réduite au vide) donne le poids de gaz mesuré, les pesées se font avec un contrepoids de même verre et de même volume. » Ce mode opératoire, que nous nous proposons d'appliquer à d'autres gaz, en eflTec- tuant au besoin la condensation avec de l'air liquide ou des substances chimiques absorbantes, nous paraît réaliser des conditions de précision très favorables; il permet, en particulier, de peser les gaz dans un appareil de petit volume, d'éviter toute allé- ration du poids de cet appareil, pouvant résulter du chaufTage indispensable avec la méthode de M. Morley. (') D. Berthelot,. /oi//-«ff/ de Physique, 3°série, t. VIII, p. 268. M. Berthelot indique N = i4,ooo pour valeur déduite de la densité de N-0; mais il adopte pour le rapport des densités N'O : O^ la valeur i,3845o, tandis que, d'après les expériences de lord Rayleigh, ce rapport est de 1,38873, et, d'après celles de M. Leduc, 1,88442. (-) A. Jaquerod et A. Pintza, Comptes rendus, t. CXXXIX, 1904, p. 129. e^^S ACADEMIE DES SCIENCES. » Le protovyde d'azote dont nous nous sommes servis a été préparé en décomposant parle nitrite de sodium le sulfate d'hydroxylannne (cristallisé deux fois) et purifié en le faisant passer successivement à travers des tubes à potasse caustique concentrée, à acide sulfurique et à anhydride phosphorique. » Nos mesures donnent, pour le poids du litre normal de protoxyde d'azote (o°, I"""; niveau de la mer, 45° de latitude) : Pression corrigée. PuiJs du litre normal. 744,20 1,97789 751,71 ',97774 769,95 1,97803 Moyenne. . . i ,97788 » L'écart maximum entre les trois expériences est de ^ttst environ. » Noire résultat, très voisin de celui de nos devanciers, ne nioiiifierait guère la valeiirN = i3,99 du poids atoniiqtiede l'azote que l'on en dédui- rait par la méthode des densités limites. Cela peut provenir, selon nous, soit d'une erreur dans la valeur du coefficient de compressibilité de N'O, soit du fait que celte mélhode cesse d'être rigoureusement applicable aux gaz facilement liquéfiables; on sait aujourd'hui qu'elle ne convient pas aux densités gazeuses des liquides volatils ( ' ). » En attendant que cette question soit tranchée, il nous a paru intéres- sant d'appliquer simplement le théorème des états correspondants à la détermination exacte du poids moléculaire de N'O et, par suite, à celle du poids atomique de l'azote, en comparant les densités de CO* et N'O; ces deux gaz se trouvent, en effet, très sensiblement dans des états correspon- dants, en raison des valeurs très voisines de leurs éléments critiques et de leur constitution moléculaire triatomique. » On a pour C0= : L = 18,97690 (Rayieigh) et L = 1^,97695 (Leduc), d'où la valeur moyenne 1^ = 1*^,97693. D'autre part, en prenant C = i2,oo5, moyenne des trente-six expériences de combustion du charbon (diamant, graphite, etc.) effectuées par Dumas et Stas, Erdmann et Marchand, Roscoé, Friedel, van der Plaats, et recalculées par M. Clarke (-), on a M = 44.oo5 pour C0-. Il en résulte pour N^O que -, 44, oo5 X I ,07788 ,, ^ M = ^^ — — yr^^ — = 44.026, (') Ramsay et Steele, l^liilosophical Magazine, octobre igoS. (-) F.-VV. Clarke, Becalculalion, etc., p. 76. Washington, 1897. SÉANCE DU 3l OCTOBRE l()o\. 679 d'où l'on (léduil N= i4.oi3; on notera cependant que, d'après les valeurs numériques des éléments critiques de CO- et N^O, cette valeur doit être considérée comme une valeur maximum. » Rapprochant enfin ce résultat de ceux auxquels conduisent les recherches effectuées dans noire laboratoire, on a : Poids alnniinue MéUiode. de l'azote. Densité limite de l'azote (') i4 ,oo4 Analyse par pesée de N-0 (^) 14,007 Analyse eu volume de N^O (•') 14,019 Rapport des densités N^O : CO- i4,oi3 Moyenne i4,oii » Nous en concluons à nouveau que le poids atomique de l'azote de la Table internationale pour i9o4(N = i4,o4) n'est pas exact et qu'il doit être au moins abaissé à i4.02, si ce n'est à i4,or . » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur l' oxydation ries alcools méthylique et éthylique à la température d'ébullition de ces alcools. Note de MM. René Duche.min et Jacques Dourlex, présentée par M. Schlœsing fds. « La détérioration rapide des becs de lampes à alcool ayant été attribuée à certains produits acides entrant dans la composition du dénaturant, nous avons été amenés à rechercher : » 1° Si certains alcools étaient normalement acides; » 2° Si les alcools méthylique et éthylique étaient susceptibles de donner naissance à des produits acides à des températures inférieures à celles signalées ordinairement. » A. Nous avons constaté que certains alcools vendus comme étant neutres et qui ne réagissaient pas sur le pa|)ier de tournesol, renfermaient cependant des quantités d'acide dosables avant ou après addition d'eau, par la soude titrée en présence de phénolphlaléine, ce qui confirme le fait signalé par Pelouze (^Wùrtz, t. 1, p. 25) (jiie l'acide acétique noyé dans une grande masse d'alcool pur ne rougit [)Kis le papier de tournesol. (') l'ii.-A. GiiYE, Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. 12 13. (^) Ph.-A. Guye et St. Bogdan, Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. i494- (') A. Jaquerod et St. Bogdan, Comptes rendus, t. CXXXIX, 1904, p- 49- 68o ACADÉMIE DES SCIENCES. )) B. Nous avons institué les essais suivants : » loû™' de l'alcool à étudieront été distillés pendant 3 heures au réfrigérant ascen- dant : » 1° En présence de grenailles métalliques présentant les dimensions suivantes : cuivie 5™", laiton 3""", étain 5""" à 6""°, zinc 4"'" » ô"""; » 2° Dans un sim])lc ballon de verre sans grenailles. )> l.'acide libre produit a été titré à la soude à qP,4 par litre, a\ec la phénolplitaléine comme indicateur, et calculé en C'H'O^ dans le cas de l'alcool éthvlique et H.COOH, dans le cas de l'alcool Miéllivlicpie. » Nous n"a\ons pas dosé l'acide combiné au métal, ])ar suite de la difficulté de l'isoler sans provoquer une nouvelle oxydation de l'alcool ; par conséquent les résultats suivants ne donnent qu'une indication inférieure à la quantité d'acide réellement produite. » La présence de G'-11''0- a été caractérisée par l'odeur du cacodyle dégagée lorsqu'on chaufTe son sel de soude avec l'anhydride arsénieu\, et celle de H.COOll par son action réductrice sur le nitrate d'argent. 1° Alcool méthylique purifié au chlore. Degré... cj8° Acidité... ci-, o^o par litre Aspect... Limpide Uislillaliuti dans MLlalmiscncïpt-rici,.,- Cuivre. Uilon. F.lain. Zinc ballon de verre. Aciililé par litre, , déduction faite de . 015,078 ob,o32 ot-,oi3 os,o32 oi.-,033 l'acidité primitive ' Aspect (lu métal... 0.\\dé Oxydé Légèrement terni LégèrCMienl oxydé >■ Aspect du liquide.. Trouljle Très trouble Opalescent Limpide Limpide ■j° Alcool étiivlique. Degré... qô» Acidité... oe.oôn par litre Aspect... Limpide " •' Dislillalion dans Molal mi. en exiiéricncc Cuivre- " Lailun. Éla.n. Zinc. baUon de verre. Acidité par litre, , déduction faite de ob, .92 06,072 ne. 060 ob,o24 08,o3o l'acidité primitive ) Aspect du métal... 0.\ydé Légèrement oxydé Brillant Légèrement oxydé .\spect du liquide.. Trouble et verdâtre Trouble Opalescent Limpide Limpide Essais de simple distillation de HPo>^n"' d'alcool sur loos de grenailles au réfrigérant descendant. i' Alcool méliiylique. Mclal mis en expérience Cuivre. Laiton. Élaln. Zinc. Durée de la distillation ijo"""- 4o°'°- 4o°''°- 4o"'°- Acidité gagnée par litre os,o46 oe,o23 — os,oo5 — oe,o2i Aspect du métal Légèrement oxydé Légèrement oxydé Légèrement terni oxydé Aspect du liquide Limpide Limpide Limpide Limpide 2° Alcool étiiylique. Mêlai mis en experirnce Cuivre. Laiton. Élain. ''■'<":■ Durée de la distillation 4o"'''- 4"°"- 4""°'°- 4o""°- .\cidité gagnée par litre ob,o5o —0^,008 ok —0^,026 Aspect du métal Légèrement oxydé Légèrement oxydé Inaltéré Légèrement oxyde Aspect du liquide Limpide Limpide Limpide Limpide SÉANCE DU 3l OCTOBRE 1904. 68 I » T-'alcool mélhylique, aussi bien que l'alcool élhylique, sont donc sus- ceptibles, à leur température d'ébuUilion, et dans les conditions des expé- riences précitées, de donner naissance à des quantités d'acide qui croissent avec la durée de la distillation. » La formation de ces acides paraît explicable par l'hypothèse faite par M. Berthelot en assignant aux hydrures métalliques un rôle important dans les actions de contact. On aurait alors les équations suivantes : CH'- CH-OH + Cu =CH'-COH + (:u==H% Cu^H= = oCu -f- -H, CII'^ — COH + O = CH' - CO.OH. » L'alcool, en présence de cuivre, a été désliydrogéné avec formation d'tiydrure de cuivre, puis l'aldétivde forinée s'est oxydée aux dépens de l'oxygène dissous dans l'al- cool pour donner naissance à C'H*0^. » L'iiydrure se détruisant au fur et à mesure de sa formation, la réaction se repro- duirait indéfiniment. » C'est du reste sur cette liypothèse qu'est liasée la préparation des aldéhydes de MM. Sabalier et Senderens (Comptes rendus, t. CXXXVI, p. i38). » T/oxvdalion constatée serait de natiireà expliquer l'acidité d'ungrand nombre d'alcools élhylique et méthylique du commerce. » Nous nous proposons de revenir ultérieurement sur les hypothèses que l'on peut faire au sujet des résultats négatifs signalés plus haut et corres- pondant à certains métaux et d'étudier l'influence de l'oxygène, de la dilu- tion, de la dimension et de la pureté des grenailles sur l'oxydation des alcools à basse température; enfin d'aborder l'étude des produits de la combustion des lampes à alcool. » Nous nous plaisons à fiire remarquer que M. Trillat a déjà signalé la facilité avec laquelle s'oxyde l'alcool en diverses circonstances, spéciale- ment en présence du cuivre (Comptes rendus. 19 janvier igo3)et l'influence paralysante ou favorisante de certaines impuretés de ce métal {^Bulletin de la Société chimique, 1903, p. 943). Nous croyons ajouter à ce qui a été déjà publié des chiffres qui précisent les idées sur la matière et intéresseront peut-être différentes industries. » C. R., 1904, ■>.' Semestre. (T. CX.XXIX, N" 18.) 90 f,82 ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — Sur les pharj'ngiens inférieurs chez les Poissons du genre Orestias. Note de M. Jacques Pei.legki\, présentée par M. Alfred Giard. « Beaucoup de naturalistes à la suite de Johannes Millier ont attribué une importance considérable au caractère très objectif de la soudure des os pharyngiens inférieurs chez les Téléostéens. C'est ainsi que l'on sépare encore généralement aujourd'hui les Acanthoptérygiens à pharyngiens séparés de ceux à pharyngiens réunis ou Pharyngognathes. Utile au point de vue d'une classification systématique, cette distinction ne révèle pas les rapports phylogénétiques réels, des Poissons à pharyngiens soudés pouvant être extrêmement voisins d'autres à os bien séparés. Il n'est pas rare de trouver, en effet, dans une même famille, comme celle des Cichlidés par exemple, toutes les transitions. » L'étude des pharyngiens inférieurs de Malacoptérygiens de la famille des Cyprinodontes, appartenant au genre Orestias, montre que des modifica- tions de structure considérables peuvent se rencontrer même dans l'étendue d'un seul genre. » Grâce aux riches matériaux ichtyologiques rapportés par la mission dans l'Amérique du Sud de MM. de Créqui-Monlforl et Sénéchal de la Grange, à laquelle le D' Neveu-Lemaire était attaché comme naturaliste, j'ai pu examiner un grand nombre d'échantillons appartenant à plusieurs espèces de ce curieux genre Orestias qui peuple les lacs élevés des Andes, principalement le Titicaca, à une altitude moyenne de 4000'". » Chez les Orestias chaque pharyngien inférieur présente à considérer une face supérieure libre, aplatie, dentifère; une face inférieure répondant aux tissus, un bord externe muni d'appendices ou branchiospines, un bord interne contigu au bord simi- laire de l'os du côté opposé, un bord postérieur en rapport avec l'œsophage. Il n'y a jamais soudure complète entre les deux os par les bords internes, mais l'union dans certains cas est néanmoins assez intime. » Chez VOreslias Pentlandi G. V. {fig. i, I) les pharyngiens inférieurs réunis pré- sentent grossièrement la forme d'un V, par suite du peu de longueur des bords internes accolés. Les bords externes sont munis de branchiospines bien développées et assez nombreuses (17 environ). Les dents pharyngiennes sont petites, acérées, coniques. » Chez V Orestias Tschudii Cast. {fig. i, H) l'ensemble des pharyngiens est à peu près triangulaire à cause de l'allongement des bords internes. Les branchiospines sont SÉANCE DU 3l OCTOBRE 1904. 683 encore assez nombreuses (i5). bien que de dimensions un peu moindres. Les dents pliaryngiennes sont aussi coniques, petites, serrées. » Chez rOrestias olbtis C. V. {Jiff. 1, III) on retrouve des dispositions analogues à celles de l'espèce précédente, les branchiospines sont loutefois en petit nombre (8). Les dents pharyngiennes, toujours coniques, sont plus espacées. Fie. 1. Pharyngiens inférieurs d'Ores^('cr.« (grandeur naturelle). » Chez VOrestias luteus C. V. {fig- (, IV) des différences remarquables appa- raissent. La surface alvéolaire a considérablement augmenté, donnant à l'ensemble de l'appareil pharyngien inférieur un aspect cordiforme. Les branchiospines, au nombre de 7 ou 8, sont rudimenlaires. Enfin les dents, au lieu d'être coniques, sont granuleuses, en forme de bouton, à sommet nettement arrondi. Il en est de même des dents qui garnissent les pharyngiens supérieurs {/Ig. 2) ('). Fig. 2. .\pparcil branchial de VOrestias luteus C. V. (grandeur naUirclle). » Les différences de régime alimentaire que révèle l'examen du contenu intestinal expliquent ces modifications de structure des os pharyngiens, véritable appareil masticateur des Poissons. Bien que la nourriture des Orestias soit parfois mixte, on constate le plus souvent une prédilection fort nette pour une nourriture spéciale animale ou végétale. » Chez VOrestias Pentlandi C. \'., l'alimentation paraît en majeure partie végétale. C) Cette disposition se rapproche tout à fait de celle qu'on rencontre chez un autre Cyprinodonte de Californie, V Einpetrichlhys iVeit ta/ni G'ûhcn, qui constituerait le terme exliénie de la série. 684 ACADÉMIE DES SCIENCES. On trouve cependaul dans l'intestin quelques débris de Crustacés, mais aucune trace de coquilles de Mollusques. )) Chez VOreslias Tschudii Cast., le contenu intestinal est assez varié; tantôt de petits Crustacés, tantôt des substances végétales y prédominent. Les coquilles de petits Mollusques y sont tout à fait accidentelles. » Chez VOreslias albus C. V., l'alimentation paraît se composer principalement de petits Crustacés. Les coquilles de Mollusques y sont aussi exceptionnelles. » Chez VOreslias luleus C. V., le contenu iiiteslinal est composé presque exclusive- ment de petits Mollusques gastéropodes ou lamellibranches à coquilles dures et résis- tantes, plus ou moins brisées. » Eu résumé, l'adaptation à un régime alimentaire divers paraît avoir causé les différences de structure de l'appareil pharyngien chez les Pois- sons du genre Ore5/irt,v. Une nourriture très spécialisée, composée de petits Mollusques à fortes coquilles, difficiles à broyer, transforme les surfaces alvéolaires étroites, ii dents coniques, des espèces se nourrissant de ma- tières végétales ou animales peu résistantes, en surfaces alvéolaires larges, à dents granuleuses, arrondies, en même temps que se produit une ten- dance marquée au fusionnement des deux os pharyngiens inférieurs. » EMBRYOGÉNIE. — Contribution à l'étude de la résorption du vitellus pendant le développement embryonnaire. Note de M. H. Dubcisso.v, présentée par M. Alfred Giard. « Ces observations ont été faites sur l'oeuf d'une Vipère dont l'embryon avait 5 '"'",4 • » Une fente dite /?eW/eciUa/e délimite la région embryonnaire. Vue par la face supérieure du blastoderme, elle serait limitée par deux ellipses concentriques dont les grands axes coïncident avec la direction du grand axe de l'œuf. L'aire vasculaire et embryonnaire est comprise à l'intérieur de la seconde ellipse. Les coupes sont perpendiculaires au grand axe de l'œuf. » Coupe A. — La coupe est très éloignée de Tellipsc extérieure. On constate l'existence de quatre zones : » L La première est formée par un épidémie de cellules aplaties, au-dessous se trouvent une ou deux couches de noyaux allongés représentant le mésoderme. » II. Zone à grandes vacuoles, dans les espaces intervacuoiaires sont des noyaux arrondis. Le reste des espaces est rempli de petites sphères vitellines de taille variable, SÉANCE DU 3l OCTOBRE 1904. 685 en général basophiles. PJus l'on s'enfonce à l'intérieur du vilellus, plus la dimension des sphères croît, en même temps leur réaction devient acidophile. » m. Zone à grandes cellules rondes ou polygonales, dont les noyaux sont arrondis ou déformés; ils sont centraux ou périphériques. Les sphères vitellines qu'elles con- tiennent varient en forme, taille et réaction colorante. Ces cellules présentent souvent des vacuoles internes; en confluant elles forment la zone II. » IV. La coupe IV n'est formée que de grandes sphères vitellines. » Coupe B. — Quand le plan de section se rapproche de l'embryon, les cellules superficielles de II situées près du plan médian perdent leurs éléments vitellins et de- viennent réticulées. Ce réliculum est légèrenienl hasophile. » Coupe C. — La section intéresse le début de la fente périlécilliale qui se présente sur la coupe comme un croissant. Elle divise la zone II en deux régions, 2' et 2" : l'ex- terne 2' où les espaces intervacuolaires sont rétirulés; l'interne 3" oiiles espaces inter- vacuolaires renferment dessphérules vitellines, celles-ci devenant ])lus acidophiles vers le plan médian. Les espaces intervacuolaires |ieuvenl être liomogènes finement gra- nuleux. » La fente périlécithale est limitée à l'extérieui- par des cellules à noyaux allongés parallèles à la surface, à l'intérieur par des cellules cylindriques remplies de sphères vitellines acidophiles. Les vacuoles de la région a" peuvent venir jusque contre la fente périlécithale. » Coupe D. — Celte section coupe l'ellipse interne et par suite la fente périlécithale est en deux parties, une droite et une gauche, qui montent vers le plan médian. La zone 2' se réduit dans cette région, la zone 2" devient tangente à la surface entre les deux fentes, elle en est séparée par des cellules à boules vitellines. Cette couche de cellules est vacuolaire. » Coupe E. — Elle est dans la région vacuolaire. Je ne décrirai que la zone qui est limitée à droite et à gauche par la fente périlécithale. Tout près de la fente se trouvent les cellules mentionnées à la fin de la description de la coupe D; plus on se rapproche du plan médian, plus les vacuoles adjacentes à la splanchnopleure diminuent d'impor- tance; on trouve alors des cellules cylindriques pressées les unes contre les autres, elles sont remplies de sphérules vitellines. » Dans cette région on trouve, en outre, des cellules rondes à protoplasma clair et à noyau central. Toutes ces cellules sont en contact avec une zone homogène dont elles sont séparées par une rangée de vacuoles sous-jacentes. Une fois la zone homo- gène franchie, on arrive à une zone vacuolaire, dont les interstices sont homogènes. Dans les vacuoles, on peut trouver des sphères vitellines accompagnées d'un ou, plus rarement, de plusieurs noyaux. Au-dessous se trouve la zone III. » Coupe F. — En se rapprochant encore de l'embryon, on voit apparaître près du plan médian des cellules cylindriques à noyau arrondi basai; elles sont remplies d'une matière homogène percée de vacuoles claires. Leurs extrémités périvilellines sont arrondies, encastrées dans une zone vilelline homogène; au-dessous réapparaissent les cellules de la zone 111. » Coupe G. — Elle passe par l'ombilic, elle montre la transformation des cellules périvilellines en cellules du tube digestif. On voit dans les cellules à sphères vitellines 686 ACADÉMIE DIÎS SCIENCES. superficielles les sphères fusionner, il en ri-sulte la formation de cellules à contenu ho- mogène percé de vacuoles. Le contenu, peu à peu, devient basophile. Les espaces intervacuolaires diminuent d'épaisseur, on arrive à des cellules dont le protoplasme forme un réticuhini entourant des vacuoles. Ces cellules sont encore en relation avec un vitellus homogène. Enfin, on a les cellules du lulie digestif, cylindrique, à noyau légèrement allongé dans la direction de la longueur de la cellule et dont le protoplasme est formé par un réticulum basophile fortement serré. » GÉOLOGIE. — Sur la coïncidence entre les géosynclinaux et les grands cercles de sismicité maxima. Note de M. de Moxtessks de Bai.lore, présentée par M. (le Lapparenl. « En igoS, j'avais l'honneur de signaler à l'Académie que les régions sismiques s'échelonnent sur deux étroites zones couchées le long de deux grands cercles bien définis de la surface terrestre. Cette loi est trop pure- ment géométrique pour ne pas appeler une interprétation géologique. Or il suffit de construire ces cercles pour voir immédiatement qu'ils coïncident exactement avec les géosynclinaux de l'époque secondaire, tels que les a figurés M. Haug, et qui, à l'ère tertiaire, ont fait place aux grandes lignes de corrugation. Les tremblements de terre correspondent donc presque exclusiveuKMit (pour 94 pour 100 environ) aux mouvements généraux de l'écorce, grâce auxquels les sédiments des anciens géosynclinaux, plissés et émergés, ont ultérieurement constitué les géanticlinaux, ou les grandes chaînes actuelles de surrection récente. )) L'instabilité sismique ne pouvait être uniforme le long de ces zones, à cause du non-synchronisme des mouvements et des différences d'amplitude de ces derniers. Souvent la sismicité, déjà en rapport avec le plus ou moins d'ancienneté des mouvements positifs et négatifs et l'importance du relief émergé et immergé, se montre aussi en proportion de la puissance des sédiments relevés, ce qui est tout simplement une autre expression de l'influence sismogénique du relief. En outre, dans bien des cas, les régions sismiques particulières épousent rietteinent le tracé de synclinaux de second ordre, maintenant émergés, attestant ainsi plus étroitement encore leur liaison avec les mouvements ultérieurs nés au sein des géosynclinaux. Le détail de ces observations ne peut trouver place ici. » Un autre fait très digne d'attention est que si l'on considère les géo- synclinaux plus anciens, par exemple celui où se sont déposés les bassins SÉANCE DU :U OCTOBRE 1904. 687 houillers en avant des plissements postcarbonifériens, on trouve des régions sismiques, naturellement instables à un degré modéré, en raison de l'an- cienneté des mouvements correspondants, mais aussi bien limitées à ces bassins que celles qui, en avant des plissements alpins, sont restreintes à la zone du flysch déposé dans un synclinal à plusieurs reprises rétréci; et cette observation s'étend presque sans exceptions à toutes les régions houillères du globe, à l'exclusion de celles de l'intérieur des anciens massifs plissés. Il y a donc là une remarquable homologie entre les géo- synclinaux anciens et récents, et l'on peut même soupçonner qu'elle s'étend aux plissements calédoniens, mais la démonstration en est masquée par la trop grande faiblesse de la sismicité, ainsi que par des influences sismogé- niques secondaires et indépendantes. )) Ainsi l'on peut dire d'une façon abrégée que l'architecture plissée des géosynclinaux est instable à l'inverse de l'architecture tabulaire des aires continentales, prises dans le sens de M. Ilaug, et ce à toutes les époques géologiques vraisemblablement. » Dès lors la cause générale des tremblements de terre apparaît claire- ment et intimement liée aux mouvements généraux de l'écorce terrestre, sans que l'on doive pour cela exclure les causes secondaires, locales et plus immédiates. » Je noterai seulement pour terminer que toutes les constatations que j'ai faites de relations entre les tremblements de terre et les phénomènes géologiques, relief, plissements, géosynclinaux, âge des mouvements et des formations, etc., résultent imiquenient de la recherche des caractères différentiels des régions stables et instables, celles-ci établies par la statis- tique des catalogues sismiques, et de leur confrontation a posteriori avec les phénomènes en question. Ces relations, jamais préconçues, ont toujours été lues sur les cartes, de sorte qu'elles découlent exclusivement de la méthode expérimentale. » GÉOLOGIE. — Sur la conlinuite des phénomènes tectoniques entre l'Ortier et les Ilohe Tauern. Note de M. Piekre ïeii>iier, présentée par M. Michel Lévy. « J'ai montré, dans deux Notes récentes, que les Alpes du Tyrol septen- trional, au nord de l'axe des Hohe Tauern, sont constituées par un paquet 688 ACADÉMIE DES SCIENCES. fie nappes, et que, de même, le massif de l'Ortler est formé d'un empilement tout semblable. Descendant de l'Ortler vers le nord, jusqu'à l'Adige, remontant le Vinlschgau et franchissant le col de Reschen, on marche constamment sur les nappes de l'Ortler, et l'on arrive ainsi au bord sud de la fenctre de la Basse-Engadine, fenêtre qui, par-dessous deux nappes, montre un fond de Schistes lustrés. Mais on peut arriver aussi au bord de cette même fenêtre par l'est ou le nord-est, à travers les Alpes de Stubai et de l'OEtztal, sans cesser de fouler du pied les nap|)ps du 15renner. Les nappes de l'Ortler et celles du Brenner sont donc les mêmes, on du moins appartiennent à un même système de nappes. Dès lors, on doit pouvoir raccorder les faisceaux de plis qui, respectivement, leur servent de /-acme^. Oa doit pouvoir, de plus, à travers les Alpes du Ridnauntal et du Passeierlal, et à travers les montagnes qui s'élèvent au sud de l'Adige, suivre la ligne qui sépare le pays de plis du pays de nappes : je veux dire la ligne au long de laquelle le déversement des plis couchés vers le nord atteint et dépasse l'horizontale. » Le laccortlemenl des faisceaux de racines ne présente pas de difficulté. Au sud de rOiller, entre le Val Zebru et le Passo Tonale, la zone des racines est large d'environ 20'"". Elle ne montre que des phyllades, des cipolins, des micaschistes et des gneiss, tous plongeant vers le sud-est, ou verticaux. On voit, quand on marche du nord au sud à travers cette série isoclinale, la plongée augmenter graduellement jusqu'à la ver- ticale. La limite sud de la zone est la grande faille qui forme la frontière alpino- dinarique, et qui est, ici, \erticale comme les gneiss. De l'autre côté de la faille s'étend le massif granitique de l'Adamello. B La zone des racines se prolonge, vers le nord-est, par le pays de plis qu'a décrit, en 1902, M. W. Hammer ('), et qui va jusqu'à l'Adige; puis, an nord de l'Vdige, par les plis des Sarntaler Alpen, jusqu'à la vallée de lliisack. A partii- du \\ eissliorn, un des svnclinaux de la série montre des témoins de Trias. C'est ce que l'on a appelé, assez improprement, le pli du Penser Joch. Ce pli passe par le Hiilinerspiel, la Weissewand, et traverse l'Eisack un peu à l'amont de Mauls : il a été décrit en 1881 par M. Teller. » Mais il faut signaler deux particularités. La première, c'est que la lar- geur tie la zone, qui atteint, comme je viens de dire, une vingtaine de kilomètres entre l'Adamello et l'Ortler, diminue rapiileraent vers le iiord- (') W. Hammer, /)/<' tcrystallinen Bildungen iin Bereiclie des Blattes Clex, et Mitteiliingen ûber Studien in der Val Furva und Val Zebru bel Borinio ( Verhandl. der k. k. geol. Reiclisanstalt, 1902); du même auteur, Die krystallinen Alpen des Ullentales {Jahrb. der k. k. geol. Reiclisanstalt, t. LU, 1902, p. io5-i34). SÉANCE DU 3l OCTOBRE r9o/4. 689 est, In faille alpino dinarique étant oblique sur le faisceau des plis gneissiques. A Meran, la zone des racines a, tout an plus, 8""" de larijenr. » A partir de Meran, la faille alpino-dinariqne redevient parallèle aux plis des gneiss. La largeur de la zone des racines est dès lors à peu près constante jusqu'à Mauls ('). Je ne l'ai pas suivie plus loin. » La deuxième particularité, c'est que la faille alpino-dinarique, verti- cale, comme j'ai dit, le long de l'Adaniello, ne garde pas partout celte ver- ticalité. Le plus souvent, entre le Passo Tonale et Mauls, elle est renversée vers le sud, c'est-à-dire plonge au nord, l'angle d'inclinaison descendant parfois jusqu'à 60°. Or les plis voisins de la faille, dans la zone des racines, se renversent comme la faille : leurs strates qui plongeaient autrefois vers le sud-est, plongent maintenant vers le nord-ouest. Il en résulte que la zone en question, isoclinale entre l'Adamello et l'Ortier, montre, dans son prolongement au nord-est, une disposition en éventail (-). A partir de l'Adige, c'est même toute la zone qui s'est ainsi renversée vers le sud. Par le travers de Mauls, tous les gneiss plongent au nord-nord-ouest, sous un angle moyen de 70". Ce renversement des racines est dû, de toute évidence, à un phénomène de décompression /jo^^ehmr à la formation des nappes. » Quant à la ligne qui limite au nord la zone des racines et la sépare du pays de nappes, elle coïncide avec l'axe d'une roâte, ou avec le bord méridional d'une région de plateures dans le paquet des plis. J'ai signalé cette voûte dans le Monte-Sobretta, près de Bormio. Les coupes de M. Hammer (^) la montrent se prolongeant par le Val Zebru, où elle s'accidente parfois de brusques replis (Pale Rosse). Plus loin, au nord et au nord-est du Cevedale, • c'est une vaste région de plateures ondulées qui continue la voûte : et c'est comme s'il y avait plusieurs voûtes parallèles, dont la plus méridionale serait V Ultental-Antiklinale de M. Hammer. De nouveau, les ondulations secondaires se rejoignent; et, à T611, c'est une voûte unique que l'on ob- serve, et qui traverse rA formé sous l'orifice. L'eau couvre entièrement, avec une profondeur de i-^jôc, le sol de deux galeries (de part et d'autre du fond du goufie), larges de 4°' et hautes de 2'",5o à 3™; dans l'une, la lu- mière du magnésium n'a pas laissé voir la lin du bassin; faute de bateauv démon- tables, la suite de la reclierche a dû être renvoyée au jjrinteinps prochain. Dès mainte- nant, celle trouvaille fournil les conclusions suivantes : » 1° Géologie. — Le gouffre s'ouvre dans un calcaire blanc du bathonien moyen, compact, peu fissuré, à peine stratifié; l'orifice, de 4" sur 2" est le sommet d'une grande diaclase orientée nord-sud, qui s'allonge jusqu'à plus de 10", dès le milieu de la profondeur et s'élargit à environ S^-io" dans le bas, au niveau de la rivière. Celle-ci (orientée ouest-est) est retenue (altitude, environ SgS"', le gouffre s'ouvrent à 450°") par les calcaires très marneux et imperméables du bathonien inférieur : ces calcaires affleurent, à peu de dislance ouest, vers Sgô-^-Aco"^, dans les tranchées de la Combe- Chauffaud (route de Dijon, à Saint-Seine). » 2° Hydrologie souterraine. — Ainsi, l'allure des eaux souterraines de cet étage jurassique du plateau de Langres présente donc, au moins ici, le type de la circula- tion en aqueducs et non pas en ces nappes continues ou discontinues, dont la négation parmi les calcaires se confirme de plus en plus. » 3° Hygiène publique. — A travers les diaclases, peu nombreuses, mais amples, du bathonien compact il doit se produire, de place eu place, des infiltrations d'eaux superficielles souillées : le trop plein de la tnare môme de Francheville (ait. 486") à SÉANCE DU 3l OCTOBRE 1904. 691 95™ au-dessus de la rivière souterraine, s'évacue par une fissure faisant puitx perdu, à moins de 1'"" du gouffre. Une relation entre les deux points est vraisemblable. Or, nous ignorons si l'eau du Trou-de-Souci n'est pas en communication avec les iOM/'ce* (?) de Villecomte, du Chat, de Sainte-Foy, du Rosoir, etc. (ces trois dernières captées pour l'alimentation de Dijon). Nous ferons ultérieurement des expériences à la fluo- rescéine à ce sujet, (/«/ mel en question la qualité desdites sources (?). » 4° Microbiologie. Filtrage éventuel. — L'analyse raicrobiologique de l'eau, com- parée en amont et en aval du talus, montrera si ces sortes d'obstacles forment réelle- ment liltre riidimentaire, et s'ils peuvent expliquer Vépuratioii partielle., que M. J. Maheu a constatée dans le cours des rivières souterraines du Trou-de-Calel à Sorèze (Tarn) et de la Cèze à Baume-Salène (Gard). » 5° Origine du goujfre. — Le Trou-de-Souci est placé, non pas au fond d'un thalweg sec, mais sur le côté (rive gauche) et à 7™ plus haut. Je pense maintenant qu'on peut considérer un tel abîme en contre-haut comme une ancienne perle de berges, après l'ouverture de laquelle le courant a continué à approfondir son lit, jusqu'à ce qu'il ait définitivement disparu. Un travail de ce genre est opéré sous nos yeux à la grotte de Rancogne (Charente) par la Tardoire; il se prépare, pour le Danube, aux perles d'Iramendingen. Le Trou-de-Souci. le scialet Félix (Vercors), etc., beaucoup à'aigui- geoif de Belgique, certains katavotlires grecs, etc. sont de probants exemples de ces absorptions latérales surélevées. Il est évident, d'autre part, que l'action de l'eau sou- terraine a provoqué l'agrandissement de la partie inférieure du gouffre sans parvenir cependant à en faire un abîme d'efl'ondrement. » 6° Désobsliuction des abiiues. — Cette action a cmpêclié aussi l'obstruction totale du fond. » Mais l'une des galeries n'est accessible que par un trou étroit et l'autre ne l'est devenue qu'en retirant des pierres; donc il faut considérer le Trou-de-Souci comme à la limite de l'obstruction (mêmes faits à Padirac, au Tindoul de la Vaissière, à l'Igue de Calmon, etc.). Il en résulte que, conformément à l'opinion que j'ai toujours soutenue, et que récemment on a cru devoir contester, le déblaiement du fond des grantls abîmes de Vaucluse, de l'Ardèche, des Causses, du Jura, du Karst ne serait sans doute pas partout une chimérique entreprise : dans beaucoup un certain travail conduirait assurément aux mystérieux canaux alimentaires des résurgences. » A i''4o'" l'Académie se fotme en Comilé serrel. i,a séance est levée à 4''- G. D. 692 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOUKAPIIIQUE. Olvrages reçus dans la séance Di l'u OCTOBRE 1904- OEmres complètes de Laplace, publiées sous les auspices de rAcadémie des Sciences par MM. les Secrétaires PERPÉTUELS. Tome XIII. Paris, Gaulhier-Villars, 1904; i vol. in-S". (Présenté par M. H. Poincaré.) Correspondance d'Hermite et de SûeUjes, publiée par les soins de B. Baillaud et H. BouRGET, avec une préface de M. Emile Picard, Membre de l'Institut. Tome I : du S novembre 1882 au 22 juillet 1889. Paris, Gauthier-Villars, 1905 ; i vol. in-S". (Pré- senté par M. Emile Picard.) Notice sur la vie et l'œuvre d'Emile Laurent, Correspondant de ITnstitut, par Henui Gii-Ot. Ciney, imp. Latour-Beugnies, 1904; i fasc. in-8". Projet de préface pour la partie française du Catalogue critique des manuscrits de Leibniz, par A. Rivaud. s. 1. n. d. [Paris, Gauli.ier-Villars, 1904.] i fasc. iu-4". Biologische Untersuchungen. von Prof. D-- Glstaf Retzius; neue Folge, Bd. XI; mit 23 Tafeln. Stockholm, 1904; i vol. in-f". (Hommage de l'Auteur.) Gesammelle mathematische Werke von L. Fucks, herausgegeb. v. Richard Fuchs u. LuDWiG ScHLESiNGER. Bd. I : Abliundlungcn 1858-1875, redigirt v. L. Schlesixger, mit einem Bildnisse des Verfassers. Berlin, Maver et Muller, 1904; 1 vol. iu-^". The norwegian North Polar Expédition, 1893-1896. Scientific resulls, ediled by Fridtjof Nansex. Vol. IV; pub. by the Fridtjof Xansen fuud for ihe advancemenl of science. Londres, Christiania, New- York, Bombay, Leipzig, 1904; i vol. in-4''. An introduction to theory of optics, by Arthur Schlster. Londres, Edward Arnold, 1904; I vol. in-8°. Tables donnant la teneur pour 100 en carbone et hydrogène dans l'analyse élé- mentaire des substances organiques par le D"- Leo-F. Guttmann. Paris, A. Hermann, 1904 ; I fasc. in-8°. Le Service géographique de l'Armée adresse neuf feuilles de diverses Cartes nou- vellement éditées : Asie au 1000000'= : Kharbin: Ningoula; Ning-Hia-Fou ; Si-Ngan-Fou. — Tunisie au 5oooo= : n°'= 4- et 55; au xooooo": n" 43. — Algérie au 5oooo^: Environs de Batna; au 200 ooo'' : n° 22. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Auguslins, n° 55. I Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièreii^nl le Dimanche Ils forment A I, fi„ h y , a , ■ Le prix de l'abonnement est ^xé ainsi qu il suit: _^ Paris: 30 fr. — Déparlemonts: 40 fr. — Union postale: 44 fr. 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On souscrit à l'étranger, Nantes . Nice . Poitiers . Amsterdam Toulon . l Ponteil-Bur / Rumébe. _, , i Gimet. Toulouse _ . / Privât. IBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaitre. chez Messieurs : Feikema Caarel- sen et G'". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et G'". Daines. ^®'"'"' Friedlander et fils. Mayer et Miiller. Serne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. . Lamertin. Bruxelles Mayolez et Auiiiarte. ' Lcbègue et C'V Solchek et G». | '5"<''""-«' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G» Ckristiania Cammermeyer. Constantino/ih' . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Sceber. Gand Hoste. Cènes Beuf. I Gherbuliez. Genève ) Georg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. Benda. Payot et G'*. Barth. Brockhaus. Leipzig / Kœhler. chez Messieurs: iDulau. Hachette et G'v Nuit. Luxembourg y. BQck. Îi Ruiz et C'«. Romo y Fussel. Gapdeville. F. Fé. Milan.... j Bocca frères. j Hœpli. Moscou Tastevin. MargbicrI di Gius. Pellerano. Naples Lausanne. Valencienne^ Liège . , < Kœhler. I Lorentz ' Twielm Desoer. Gnusé. eyer. Dyrsen et Pfoiffer. New-York Slechert. Lemcke et Buechuer Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'». Palerme Reber. Porto Magalbaés et Moniz Prague Rivnac. Rio Janeiro Garn er. Bocca frères. Loescher et G'*. Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Nordiska Boghaodel ( Zinserling. S'-l'etersbourg .. ^y^,,^ / Bocca frères. Brero. Rome. Turin \ Roscnherg et Sellier. Varsovie Gebethoer et Wolff. Vérone Drucker. Frick. Gerold et G'". Zurich Meyer et Zeller. Vienne TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE LACADÉMIE DES SCIENCES^ ~ T(Miies 1" 'i 31, — {3 Août i835 ,i 3i Décembre iSju. i Volume in-4°; i853. Pri\ 25 fr Tomes 32 :i 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre iStiS.) Volume in-4°; 1870. Prix .'..' '. 25 fr' I ornes 62 II 91. —(i" Janvier 1866 à 3r Décembre iSSo.) Volume in-^: 1889. Prix 25 fr" lomes 92 a 121 — (i" Janvier i88r à 3i Déieinbi<' iSoJ.) Volume in-^; 1900. Prix 25 fr SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ''Stel '^Dar"M''lùTs™''''''Mr"'' ''" '«P'^^i^'ogiedes Algues par MM. A. UKHOEsetA.-J.-J. Solikr. - Mémoiresur le Galcul des Perlubations qu'éprouvent 5^^^, par 'm^ c\".j;K"BrrHr'vl;\"rn!4" aVe-cV/ ^tcf^ës^Ts.^^""^"''"^ "^"^ ''' P*"*-^""^"" '''="'^'"^- particulièrement dans ,a K^^^^Ts .édimentaires, suivant l'ordre deleur superposition. - Discuter la question .le leur .pparilion ou de leur -lUnaru'^ ,n sScc^ssWe ou s muhan/e ReA.l!-7''"r .aluredes rapports qu, existent entre l'état actuel du régne organigLetsesétats a,.,ri'eurs», parM. le Professeur B"o"rinT% avec^^^^^^^^ A la même Ubraiiie le.s Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à lAcadémie des Sciences r 18. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 31 octobre 1904.) MEMOIRES ET COMMUIXICATIONS DES MKMBKKS ET DES CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. M. LoîWY. — PréseiUalion du Tome \1 des .( Annales de l'observatoire de Burdiaux ». 6.57 M. A. Laveran. — Les Trypaiiosoiniascs dans l'OuesL africain français- fJ58 M. Clos. — Un cas d'assez longue phospho- rescenc f ùuiise par l'aubier d'un gros me- Pages. 663 COURESPOrVD ANCE . M. le professeur Lortet invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration du monument de M. Ollicr, qui aura lieu le i3 novembre, à Lyon M. GuYON est désigné par l'Académie pour prendre la parole en son nom à celte céré- monie M. P. LoWKLL. — La rotation île \énus M. P. LowiiLL. — La rotation de Mars iM. G MiLLOCHAU. — Sur un nouveau micro- mètre. Historique de la question M. L. Neu. — Sur un dispositif de sécurité pour canalisations électriques à haute ten- sion M. Kohn-.Vbrest. — Sur le poids alouiique de l'aluminium M. V. AtiGER. — Action des dérivés halo- gènes des métalloïdes tri et penlavalents sur les composés alcoylés halogènes M. Henri Leroux. — Tétrahydrure et déca- hydrure de naphtaline M. R. Sauvage. — .\ction des chlorures de phosphore sur les combinaisons orga no- magnésiennes de la série aromatique Bulletin biblio(;baphiouk 663 663 663 664 665 666 669 67, 672 674 M. Jules Schmidlin. — Les tétraoxycyclo- hexane-rusanilines MM. Philippe-.^. Guye et Alexandre Pintza. — Densité du protoxyde d'azote et poids atomique de l'azote MM. René Oucuemin et Jacques Dourlen. — Sur l'oxydation des alcools méthylique et éthylique à la température d'ébullition de ces alcools M. Jacques Pelleorin. — Sur les pharyn- giens inférieurs chez les Poissons du genre Orestias M. H. DuBUissoN. — Contribution à l'étude de la résorption du vitellus pendant le développement embryonnaire M. DE MoNTESSUS DE Ballore. — Sur la coïncidence entre les géosynclinaux et les grands cercles de sismicité maxima M. P[EBBE Tebmieb. — Suc la continuité des phénomènes tectoniques entre l'Ortler et les Hohe Taucrn M. E.-A. Martel. — Sur le gouffre du Trou- de- Souci (Cotc-d'Or) 676 77 679 682 684 686 687 690 09-2 PARIS. — IMPRIMERIE G A UT H I E R - V IL L A R S. Quai ries Grands-Augustins. 55. Lt Gèrani ; (tauthish-Villars. ^c^^^ 1904 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAB MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. K 19 n Novembre 1904). - PARIS. GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMKUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCE; DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai fies rTrands-AuBustins. 55 1904 RÈGLEMENT REL4TIF ALI COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS 1,ES SÉANCES DES ai JUIN 1862 ET 2/, MAI 187.D Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie &e composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à rAcadémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"'. — Impression des travaux de r Académie . Les extraits dofjMémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétrapgerde l'Académie comprennent au plus (î pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3?. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur robjel de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. AuTici.E 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni ligures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les savants étrangers à 1 Académie ,u. désirent faire présenter leurs M^mou-es par MM. ^^^^::J^^^:f:,:::,!:^lZ^. déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5" Autre aent la présentation ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 NOVEMBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMIÎRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la dessiccation des plantes et des tissus végétaux : Période de fenaison non réversible. — Equilibre final, dans les conditions atmosphériques moyennes. Noie de M. Berthelot. « L'eau joue un rôle capital dans ia coiisliUition'des êtres vivants, végé- taux et animaux. A cet égard, leur nutrition et leur évolution vitale soulèvent une multitude de problèmes, qui ont fixé de tout temps l'attention des physiologistes, chimistes, et physiciens, au point de vue de la Science pure, aussi bien que des hygiénistes, agriculteurs, horticulteurs, et indus- triels, au point de vue des applications. J'ai été conduit à aborder quelques- uns de ces problèmes, au cours des recherches poursuivies depuis 22 ans par la Station de Chimie végétale de IMeudon. Dans ces derniers temps, je me suis occupé spécialement de l'émission de la vapeur d'eau par les plantes et de leur dessiccation, tant spontanée qu'artificielle (' ). Ce sont ces recherches dont je viens présenter la suite à l'Académie. » Mes nouvelles expériences ont porté sur l'émission et l'absorption de l'eau, sous forme de vapeur ou de liquide, ])endant trois périodes ou phases fondamentales, savoii' : » La phase de vitalité, étudiée autrefois par Haies, à des points de vue différents, et depuis par Joseph Boussingault (^) et par beaucoup d'autres savants, dont les travaux sont résumés dans l'Ouvrage de PfeiTer; (' ) Annales de Cliimic et de Physicjue, ^^ stile, t. Il, 1904, p. i4t. (-) Agronomie, etc., t. VI. C. R., 1904. 2- Semestre. (T. CXXXIX, N° 19.) 9^ 694 ACADÉMIE DES SCIENCES. M La phase de dessiccation spontanée, avec mort de la planle, à l'air, dans les conditions ordinaires, qui en déterminent la limitation; » Enfin, la phase de dessiccation absolue, par réchauffement, ou à froid par la variation de tension de la vapeur d'eau. » Je parlerai seulement ici de la période de dessiccation spontanée ou fenaison, comme suite et extension des observations que j'ai faites en igoS. J'avais opéré alors sur les herbes de prairies, appartenant surtout au genre Festuca; j'ai étudié depuis des plantes annuelles et des plantes vivaces, les unes herbacées, les autres arborescentes; les unes envisagées dans leur ensemble, les autres dans leurs tiges, feuilles et racines séparées. I. — Fétuques des prés : Graminées. » Ce sont des plantes vivaces se perpétuant par leurs racines en terre. Je rappellerai les conditions qui définissent ce genre d'expériences : )) 1. La plante entière est extraite de terre avec précaution ; les racines débarrassées de terre, par des frottements doux, aussi vite et aussi com- plètement que possible. On pèse aussitôt, puis on abandonne la plante suspendue, dans une chambre bien aérée, non humide, ne renfermant aucun produit chimique, ni autre matière volatile ou absorbante. On la pèse chaque jour, à l'exception de ceux oh l'air est voisin de la saturation hy- grométrique ([loint de rosée), et l'on reconnaît ainsi qu'au bout de peu de jours, une semaine en été, le poids de la plante séchée se fixe, à quelques millièmes près, vers une limite d'équilibre, qui ne varie plus guère lés jours suivants. Ainsi 100 parties de fétuque fraîche (fin de juillet 1908) ont perdu environ 33,5 de leur poids. » L'équilibre constaté, on porte la plante dans une étuve, maintenue vers 110°, et on l'y conserve jusqu'à poids constant; ce qui exige 5 à 6 heures d'ordinaire. La fétuque précédente a perdu par là de nouveau 5,5 centièmes du poids frais : soit en tout 09 centièmes. » Cette perte de poids représente principalement l'eau perdue par une plante normale (' ). (1) Voir ma Chimie végélale et agricole, t. III, p. 344- — On trouvera dans cet Ouvrage des études relatives à l'émission de l'acide carbonique et à l'absorption de l'oxygène de l'air. Ces phénomènes, malgré leur importance, n'interviennent, d'après les nombres observés, que faiblement, dans les variations de poids étudiées au présent travail. SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 190/1. figS » En résumé, dans ces conditions, 100 parties de plante séchée à 110° étaient associées avec 63,8 parties d'eau, dans la plante fraîche (regain). » La plante séchée à l'air libre, jusqu'à la limite*d'équilibre, retenait 9,0 d'eau, pour 100 de matière séchée à 110°. )) Observons d'ailleurs que la dose d'eau contenue* dans une' plante fraîche, rapportée à un poids de loos, séché à 110°, n'est pas une dose absolument fixe. Elle varie suivant l'âge de la plante et son degré de déve- loppement, comme le montrent les chiffres consignés dans le Tome II de ma Chimie végétale et agricole. Ce n'est pas tout : à une époque et à un état donnés, la vie de la plante subsiste, entre un état de turgescence, où l'eau gonfle les tissus, et un état de sécheresse relative, où la vie est encore possible, bien que la plante commence à souffrir. » 2. Ajoutons, pour compléter les données des comparaisons, que j'ai étudié simultanément un autre échantillon de la môme plante partagée, au moment où elle a été extraite du sol, en ses parties : tige et feuilles d'une part; racines d'autre part. Ces parties ont été pesées et leurs rapports de poids déterminés : sur les parties de la plante fraîche; sur la plante séchée à l'air jusqu'à limite d'équilibre; et sur la plante desséchée à iio" jusqu'à poids constant. Ensemble. Tiges et feuilles. Racines. ! Piaille fraîche 22,35 77)65 » séchée à l'air i4i6 85,4 » séchée à 1 10" i4,3 85,6 Doses d'eau. Matière séchée à 1 10° ; 100 100 100 Eau : 68 parties i65 55 Eau retenue à froid (pour 100, sécliée àiio°):7,8 9,0 7,4 » 3. Rappelons enfin que, dans les conditions moyennes de température des essais précédents (au voisinage de 20°) et d'humidité de l'air, les pertes d'eaxi observables à chaque instant ont été trouvées sensiblement propor- tionnelles aux quantités d'eau évaporables, jusqu'à la limite observée à froid : ce qui est la loi des phénomènes non réversibles. » Je me suis proposé de rechercher si les mêmes relations s'appliquent à d'autres végétaux, afin de généraliser ces premiers résultats. Je présen- terai les valeurs observées sous une forme aussi brève que possible. 696 ACADÉMIE DES SCIENCES. II. — Blé {Triticum saliiiiin) : Graminées. » Le blé est, on le sait, une plante annuelle, dont les racines, de faibles dimensions, meurent en même temjjs que la partie aérienne ; par opposition à la fétuque. J'ai opéré sur la plante pourvue d'inflorescences et voisine de sa maturité (fin de juin igo4). 1. Eclianlillon T,. Réparlition 100 pallies Enseiiihle Je la plante : fraîche séchée à froid {20 jours).. sécliée à 1 10" 72)7 Dose d'eau rapportée à 100 ]i. \ séchées à 1 10° \ Eau retenue pour 100 p. 1 . .... [ 8,Q sechees a 1 10° ) 2. Echantillon T, (même épioque) l initiale 82 ,6 Répartition < séchée à fioiJ ( 3o jours).. . . 77,0 Tiges L feuilles. Inlloresccnccs. Uacincs, 77>8 16,2 6,0 73,0 i3,8 l3,2 72,7 i3,/i i3,9 260 3o5 45 9,4 11,4 3,8 82,6 9>8 7,6 77>o 7,9 10, 1 72,2 7>8 20,0 3i5 827 34,5 10,8 0,4 3,0 \ 110" Dose d'eau pour 1 00 sec (110") 260 Eau retenue à froid pour ) ... - Q' ' 100 p. sechees a 110° ) » La perte de l'eau, pendant la dessiccation à froid, était très rapide; soit 67 pour 100 ou les deux tiers, le premier jour (24 heures). » On voit d'abord que le rapport entre les différentes parties de la plante varie rapidement. Le système tige et feuilles est prépondérant; contraire- ment à ce qui arrive pour la fétuque, plante vivace où la racine domine. La proportion de l'inflorescence du blé varie d'un pied à l'autre, comme il était facile de le prévoir. La proportion de la racine double et triple dans l'ensemble, par l'effet de la dessiccation, surtout à 1 10°. Mais elle demeure toujours fort inférieure à celle des parties aériennes; contrairement à ce qui arrive poiu- la fétuque. La dose de l'eau est surtout considérable dans les inflorescences, siège principal de l'activité vitale. Elle est minime dans la racine, comme pour la fétuque. SÉANCE DU 7 NOVEMBRE ipo^ 697 » Enfin les proportions de l'eau retenues, lors de l'équilibre de dessicca- tion à froid, étaient fort voisines dans les parties aériennes, et minima dans la racine. Dans les parties aériennes, elles étaient également voisines de la fétuque, mais moitié moindres de celles de la fétuque dans la racine. Dans la racine du blé, elles étaient voisines du tiers de l'eau retenue par les par- ties aériennes. » Ce sont là des différences essentielles pour la vitalité de la plante. » Les expériences précédentes ayant duré près d'un mois à l'air, ce qui aurait pu changer la composition des matières, on s'est demandé si la répar- tition serait la même en desséchant immédiatement la plante, après son extraction du sol, et en opérant le même jour qu'avec T^. » 3. Échantillon T^. Même époque. Tiges Inllores- Ensemble. el feuilles, cence. Haciiics. Répartition initiale 81,9 11,9 7,2 Répartition séchée à 1 10° "3,1 10,7 16,2 Dose d'eau pour 100 parties sécliées à 110" : 24O.. 278 278 5o,2 » 4. T,. Plante non divisée en parties. Dose d'eau, 243. » 5. To. Plante coupée en morceaux normaux à l'axe, 260. » Tous ces chiffres sont du même ordre de grandeur. Iir. — Mélisse (Melissa officinale ou Calamintha) : Labiées. Plante vivace. Vers le ai juin igo^- » 1. C,. Ensemble séché immédiatement à 110° ('): 100 parties et 290 eau. » 2. Co. Autre coupée en morceaux, séchée à l'air (20 j.), puis à 110°: 100 parties et 35o eau. Eau retenue à froid : 11,0. Plantes 3. Cp. 4. C.. 5. Cj. entières. Eau pour 100 parties séchées à 110° 333 3^0 3o8 » Eau retenue à froid pour 100 part, séchées à 1 10". 8,4 8,2 8,6 » (') 12 à i5 heures sont nécessaires pour arriver à un poids constant, à cause des racines. 698 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tiges 6. C^. Ensemble. et feuilles. Racines ('). Reparution initiale 56, g 4^,1 Répartition à 1 10° 47)3 52, 7 Dose d'eau pour 100 p. séch. (110°). 292 872 225 7. C.. Répartition initiale 73,2 26,8 Répartition à i 1 0° 68 , i 3 1 , 9 Dose d'eau pour 100 p. séchées .... 407 426 SaS 8. C„. Répartition initiale 78,4 21,6 » dessécliée à froid 69,2 3o,8 » à 1 1 0° 69 , 3 3o , 7 Dose de l'eau pour 100 p. s. (110°).. 822 878 190 Eau retenue à froid pour loo parties séchées àiio° 8,2 7,9 7,7 » Celte plante est beaucoup plus riche en ean, clans toutes ses parties, que les graminées étudiées plus haut. Aussi la close d'eau varie-t-elle nota- blement entre les difFérents ééhaiitiUons. » La proportion relative entre les racines et les organes aériens varie aussi; tout en se rapprochant davantage que pour les graminées précé- dentes. La racine n'atteint pas la moitié du poids total, contrairement à ce qui arrive dans la fétuque, autre plante vivace. » L'eau retenue après dessiccation à l'air, jusqu'à équilibre, ne diffère pas beaucoup entre la racine et les parties aériennes et elle est du même ordre de grandeur relative que dans les graminées étudiées. IV. — Mesambryanthemum CRiSTALLiNL'M (plante annuelle). )) Je l'ai choisie à dessein comme terme de comparaison, en raison de la dose énorme d'eau qu'elle renferme. Cette dose rend la durée de dessicca- tion à froid très considérable et amène même souvent un commencement de putréfaction. M 1. M,. Ensemble. Avant floraison. — 21 juin 1904 : séchée à 110" (18 heures), 100 »ec et 1696 eau (94>43 pour 100). (') I.eur proportion relative est mal définie, à cause de la difficulté d'extraire du sol un pied complet. SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1904. 699 » 2. Dans d'autres essais : Mj, M^, M,, l'eau a été trouvée 95,8; 95,9; 95,75. » 3. Ma- Ensemble. Coupé en morceaux ('), 100 p., séchées à 110°, 1460 (93,6 pour 100). » 4. M3. Plnnte divisée. Ensemble. Ti^e et feuilles. Racines. . . ( initiale q8,'7 i ,3 Reparution . , . . „ ^00 a r ' \ secliee a i lo" 93,6 6,4 Dose d'eau pure, 100 p. sécliees : i552. i654 240 « .5. Ensemble. Tige et feuilles. Racines. ( initiale 98,1 i,9 Répartition < sécliée à froid 92,1 7,8 ( 110° 92,2 7,4 Dose d'eau pour 100 p. s. à 110°: 1880.. 1900 363 Eau retenue à froid : 7, .5 7,4 8,3 » On voit c[tie la racine ne forme, à loule température, qu'une fraction très faible delà matière totale. Elle est moins hydratée, comme dans les autres plantes étudiées en général. Afroitl, la dessiccatioa est prescpie com- plète. Aussi les doses d'eau retenue à froid n'ont-elles pu être déterminées avec exactitude. Dans les essais, au bout d'un mois, elles ont varié de 17 à 7,5 centièmes, suivant les échantillons. Mais elles étaient calculées d'après des différences de quelques millièmes, entre les poids séchés à froid et à 110°; différences trop faibles pour offrir des garanties suffisantes, surtout en présence de l'altération profonde des tissus en décomposition putride. » 6. Voici d'autres déterminations, faites à la fin du mois de septembre (température, 12° à i4")> sur une plante à l'état de floraison et ayant déjà perdu quelques feuilles. La température ambiante était plus basse que ci- dessus : Ensemble. Tige el feuilles. Racine. Réparlilion initiale 98,8 i ,a » à 110" 95,1 4,9 Dose d'eau pour 100 p. sécii. à 110°. 971-1010 179 On voit que la do.'^c d'eau est bien nioiiulie à ce degré (i'cvoliilion. (') Il y a perte d'eau pendant cette division. 700 ACADEMIE DES SCIENCES. V. — SpiR;EA l'i.MARiA (ruine DES PRÉs) (RosACÉEs) ( plan te v! vace ) ; vers le 20 juillet 1904. » Les racines sont grosses et multiples et leur extraction du sol n'a nu être effectuée exactement pour chaque pied isolé. Aussi donnerai-je sépa- rément les chiffres relatifs à ces différentes parties de la plante. La dessic- cation est d'ailleurs rapide à froid (20 juillet) et l'équilibre établi en une semaine. Tiges et feuilles. Racines. 1. R„. 100 p. séchées à 1 10°. Eau 120 1 10 2. Rp 100 p. .^éciiées à 1 10°. Eau ' 87 116 Eau retenue à froid pour 100 son à i 10". 12,8 >) 3. Ri. 100 p. scellées à 1 10°. Eau 90 112 Eau retenue à froid 11,6 » » On remarquera que la racine est plus riche en eau que les parties aériennes, contrairement aux plantes précédentes. Ceci semble répondre à l'accoutumance d'une vie dans un milieu plus aqueux; la Spirœa se déve- loppant surtout dans les terrains inarécageux. Mais, ihins mon jardin, la terre était normale. Influence du broyage sur la dessiccation des racines. » 4. Les racines de Spirœa se présentant sous la forme de branches volumineuses, entourées de radicelles, il m'a paru utile d'examiner si le caractère compact des premières n'avait pas quelque influence marquée sur la rétention de l'eau, durant la dessiccation opérée à froid, jusqu'à limite à peu près constante pendant un intervalle final de 2 jours. » Racines : d'un diamètre compris entre 6'"™ et 12"", séparées des radi- celles (2""'). On a opéré comparativement sur les racines entières et sur les racines broyées et moulues au moulin; on réalisait la dessiccation à l'air, au même lieu et durant le même temps ( i semaine). Grosses racines entières. 100 p. séchées (110"). Eau. . Eau retenue à l'air G rosses racines liaclicelles Radicelles broyées. entières. broyées. 228 168 200 i65 iG,8 '3,4 14,5 l5,2 Radicelles liadicelles entières. broyées. .39 I 13 10,6 i3,i SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1904. ^O [ » Mêmes expériences avec les racines de mélisse. Grosses racines Grosses racines entières. broyées. 100 p. sec (110°). Eau.. . . i34 106 Eau retenue à froid. i4,3 i3,2 M II résulte de ces mesures, en premier lieu, que la durée de broyage fait déjà perdre aux racines et radicelles une fraction notable de leur eau : ce qui était à prévoir. En second lieu, l'eau retenue au bout du même temps et dans les mêmes conditions atmosphériques, sans broyage des grosses racines ou après broyage, est sensiblement la même; étant donnés les écarts inévitables entre de semblables échantillons. Ces conclusions s'ap- pliquent aussi aux radicelles, dont l'hydralalion est, en outre, à peu près la même que celle des grosses racines. VI. — Ulex Europœus (Ajonc). LÊGuamEusES. Plante ligneuse vivace. 19 juillet 1904. » On a étudié seulement des fragments des parties aériennes. 1. A,. — Tiges et feuilles. 2. A,. 100 p. séchées à 110°. Eau 260 258 Eau retenue à froid, lors de l'équilibre (i 3 jours) pour 100 p. séchées à iio". 16, .5 VIT. — Genista scoparia (Genêt). Légu-iiineuses. Plante ligneuse vivace. 19 juillet 1904. Fragments. 1. G,. — Tiges et feuilles. Eau. 2. G.,. 100 p. séchées à 110" iSa 186 Eau retenue à froid 12 12,0 VIII. — Gyneiuu-H argenteum. Gra.winées. Tiges vertes. 23 septembre. Température : 9° à 12°. 100 p. séchées à 1 10° 182 eau Eau retenue à froid (8 jours) i.5,o C. K., 1904, 2" Semestre. (T. CXXXl.V, N« 19.j 93 702 ACADÉMIE DES SCIENCES. 1\. — Mousses VERTES. i5 octobre igo'i. Dicraniuni scopaiium, Mniiiin undiilnluiii. I'o{)/richiii)i formosiim. 100 p. séchées à iio" 196 eau 9g eau 102,1 eau Eau retenue à froid . '7'4 '6,1 17,1 Eau reprise à l'air après la dessiccation à 1 10° 10,2 i3,8 i5,o )) L'ensemble de ces expériences coiifirme les conclusions, tirées précé- demment de l'étude de la dessiccation du foin des prairies, constitué prin- cipalement par des espèces de Fe^/Mca. La loi de dessiccation des différentes plantes examinées est d'ailleurs, d'après la mesure de sa progression (expériences dont je donnerai ailleurs le détail), la même; c'est-à-dire que la dessiccation à chaque instant s'opère sensiblement avec une vitesse pro- portionnelle à la quantité d'eau restant dans la plante, et elle tend vers une limite approximative, où il se produit un équilibre. En d'anlrcs termes et d'après ces faits, la plante ne se dessèche pas entièrement à l'air, à la façon de la porcelaine ou des métaux. Elle retient à froid une certaine dose d'eau, éliminable à la température de i to"(avec une certaine lenteur d'ail- leurs). L'eau ainsi retenue à froid, dans des conditions données de tempé- rature et d'état hygrométrique de l'air ambiant, correspond à un équilibre ou limite. » Observons encore que cette limite, toujours dans des conditions sem- blables, est exprimée par des chiffres voisins pour les différentes plantes étudiées; similitude qui parait répondre à celle de la cornposition chimique et de la constitution physiologique analogue des tissus des végétaux exa- minés. M L'expérience montre, d'ailleurs, que la valeur numérique de cette limite varie beaucoup moins, pour un intervalle donné, que la température de l'air, ou la tension de la vapeur d'eau qu'il renferme; pourvu, toutefois, qu'on ne se rapproche pas trop ni du point de rosée, ni d'une sécheresse excessive. Je vais revenir, d'ailleurs, sur ces dernières influences. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la dessiccation absolue des plantes et matières i^égé- tales : Période de dessiccation artificielle. — Réversibilité par la vapeur d'eau atmosphérique. Note de M. Beutuelot. « Dans le présent Mémoire je me propose d'étudier les conditions de dessiccation absolue des plantes, c'est-à-dire les conditions dans lesquelles SÉANCE DU 7 NOVEMBRE igo/j. 7o3 elles sont susceptibles de perdre les proportions d'eau conservées pendant la période de fenaison, et de sortir des limites d'équilibre moyen, caracté- ristiques de cette période. » La dessiccation des plantes peut être en efîet poussée plus loin dans deux conditions : M i" Par une élévation de température, telle que celle d'une étuve maintenue à t io°, jusqu'à ce que l'échantillon cesse de varier de poids. » 2° Je me suis demandé si, en opérant à froid dans des conditions de siccité absolue, avec le concours du vide, ou même avec le vide seul, on atteignait le même degré de dessiccation. La preuve en est nécessaire; car rien n'exclurait a /jn'oAt l'existence de certains hydrates des principes immédiats végétaux, sinon même des sels dissous dans la sève, hydrates stables à la température ordinaire; c'est-ù-dire ne possédant aucune ten- sion de dissociation, comme l'histoire des acides, des bases et des sels en offre de nombreux exemples. » Ces expériences réclament des précautions toutes particulières, afin d'éviter que les matières ne reprennent aucune trace d'eau, au contact de l'air libre : soit pendant le refroidissement des vases qui les renferment, au moment où on les extrait de l'étuve échauffée; soit pendant la rentrée de l'air dans le récipient oii l'on a fait le vide. Évidemment l'air mis en contact avec les plantes doit être soigneusement desséché pendant tout le cours des pesées. Les es.sais ont été exécutés sur 8 espèces végétales différentes. I. — Fétuques des prés. » 1. Echantillon (a). — Feuilles vertes, engainantes. Partie cylindrique divisée en fragments longs de 3""" à /i*^"- Poids initial : 2^,0123; état frais. » Les feuilles ont été placées sur un plateau dans un grand vase, au-dessus de l'acide sulfurique concentré, à partir du 7 octobre 1904. La température a varié de 12° à i4". Après 5 jours, on a fait le vide à o™,oi5 et pesé 3 jours après, le poids était o», 5466. On a replacé le vase dans le même vide pendant 3 jours, le poids était os,54o2, c'est-à-dire qu'il pouvait être regardé comme constant. Cela fait, on a séché à 1 10° pendant 4 heures et pesé; puis 2 heures encore, sans variation de poids. On a obtenu 0^^,5425. » Les feuilles, ainsi séchées successivement dans le vide et à 1 10", ont été mises à froid au contact de l'air ordinaire, très humide, le 21 octobre pen- dant 2 jours (/ = 12° à 16"); elles ont absorbé de l'eau. On les a pesées; rjo/j ACADEMIE DES SCIENCES. puis on les a replacées sur SO'H= dans le vide sec, pendant 7 jours; leur poids est revenu à 0^,5427. » D'après ces données : 100 parties (sécliées à 1 10°) étaienl unies ;'i 271 eau, à l'élat frais Sécliées sur l'acide sulfurique, à la pression ordi- naire, pendant 5 jours 3,04 Mais le terme n'était pas atteint; car, dans le vide sec, elles ont été réduites à o.5o puis o,o4 Elles avaient repris à froid à l'air très humide 19,1 » La dessiccation à la trompe, en renouvelant l'air (sec) plusieurs fois par jour, est presque interminable. » 2. T^e'te^/Mf, échantillon (6). Feuilles vertes. État initial, 100 parties sécliées à 110° 222 eau Sécliées d'abord à l'air, du 22 au 28 septembre, temps sec, eau retenue i3,7 » Après les avoir sécliées complètement à l'étuve, on les a remises à l'air. Au bout de 3 jours (3 octobre, air très humide et froid) elles avaient repris ... 18,7 9 jours après, air redevenu à peu près normal, l'eau est tombée à i4>6 » On voit que l'équilibre revient à peu près au même point, dans les conditions communes de l'état de l'air libre réputé sec; tandis que la plante prend une dose d'eau notableinent plus forte dans un air voisin de la saturation. » Si l'on compare ces chiffres aux observations faites en juillet 1904, par une température supérieure à 21° et dans un air sec, ce qui a fourni 9,0; on reconnaît une certaine influence de la température. » 3. Feluqiie échantillon (c). Tiges vertes séparées des feuilles. État initial, 100 parties (séchées à 1 10°) •• eau 209 Plante, dessiccation à l'air, à froid, après 8 jours, air humide, eau retenue. 23,3 On dessèche à 1 10", puis on remet à l'air froid, 6 jours, air humide 21,1 Le temps étant devenu plus sec, il y a perle d'eau jusqu'à i3,o » Ces expériences sont très caractéristiques. Elles montrent en premier lieu que la plante peut être desséchée à la température ordinaire, au même degré absolu que par une élévation de température portée à 1 10". » L'eau ne contracte donc avec les principes immédiats de la plante, ou avec les sels de la sève en particulier, aucune combinaison telle que cette SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1904. yo5 température de 1 10° produise une dessiccation qui soit susceptible de sur- passer une déshydratation totale produite tlans le vide dès la température ordinaire. n En second lieu, l'eau contenue dans la plante possède une certaine tension, variable avec la température de celle-ci, et qui entre en équilibre avec la tension de la vaj)eur d'eau atmos[)hérique; de là résulte la dose d'eau retenue à froid au contact de l'air ordinaire. » Enfin, d'après les faits observés, la plante, après avoir été desséchée à iio", si on la laisse ensuite en contact avec l'air ordinaire froid renfer- mant de la vapeur d'eau, reprend peu à peu celle-ci; jusqu'à une limite qui paraît la même que celle de la dessiccation primitive opérée à froid au con- tact de l'air ordinaire; bien entendu étant données les mêmes conditions de température et d'état hygrométrique de l'air. » Ajoutons dès à présent que vers le terme du point de rosée il ne paraît pas y avoir de limite fixe pour l'eau condensée; du moins étant doimées les conditions ordinaires, telles que ce point varie d'un endroit à l'autre dans un vase de dimensions notables : ce qui est attribuable aux petits et incessants changements de température qui se produisent à l'intérieur du vase, sous l'influence inégale des rayonnements ambiants et des sursatura- tions. La vitesse d'évaporation de l'eau ainsi condensée à l'état liquide, sur un point donné et sous une faible surface étant fonction de sa tempé- rature et bien moindre que la vitesse de condensation de la vapeur dissé- minée dans l'étendue de l'atmosphère superposée, il résulte de la diOé- rence de ces deux vitesses cette conséquence que l'eau condensée à la surface de la plante n'a [)as le temps de s'évaporer complètement jusqu'à un état d'équilibre stable et définitif. » Mais pourvu qu'on opère en dehors de ces conditions d'humectation irrégulière par Veau liquide dans un air saturé, il existe une réversibilité incontestable entre la tension moyenne de la vapeur d'eau atmos|)hérique et celle de l'eau émise par la transpiration physicochimique des matières d'origine végétale. II. — Blé {T/itictir». sativum). » l. (rt). Echantillon de paille arrivée à maturation en juillet 190/i. Conservée au contact de l'air et coupée en morceaux à la fin de septembre. Jusqu'à [)oids sensiblement constant. Etat initial, 100 p. (séchéeà 110°). -\- 17,4 eau retenue ci la teinpéralure^ordinaire. ^o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Celle paille, prise lelle quelle, a élé placée dans un vase dont les parois ruisselaient d'eau, sans que la paille fût en contact avec elle. » Au bout de 6 jours loo p. (sec) avaient pris SS.Sd'eaii. .) On l'a desséchée de nouveau à i lo" et replacée dans l'air ordinaire, non saturé et froid. » Elle avait repris en 4 jours 16,9 cenlièmes d'eau. » L'équilibre à peu près fixe s'est i)roiluit vers 16,4, c'est-à-dire vers le même point qu'au départ; les conditions atmosphériques étant d'ailleurs à peu près les mêmes. » 1 his. {a). Échantillon de paille récoltée en igoS. Etudiée fin sep- tembre 1904. » État initial : 100 parties (séché à 1 10°) -H i3,<3 d'eau retenue à froid. » On l'a placé dans un air saturé à froid, comme ci-dessus. ,. La dose totale d'eau fixée s'est élevée à 29,3 centièmes. » Après dessiccation à i j o», la paille, remise ensuite à l'air froid, a repris i5,6 d'eau. M Dans l'air ordinaire, le poids de l'eau fixée sur cet échantillon a oscillé ensuite de i à 3 centièmes. » 2. (èV Un échantillon delà paille (a) 1904. Cet échantillon gardé à l'air et pesé de temps en temps a varié de 1,1 centième en plus et 1,2 eu moins, par rapport à sa limite, au voisinage de la même époque. » 3. (c). Un échantillon pareil, séché à la trompe à froid, ne retenait plus au bout de 12 jours (12° à i5°) que 2,6 d'eau; il n'avait pas atteint le lerme, l'expérience se prolongeant indéfiniment. » 4. (f/). Un échantillon pareil a été maintenu dans un vase clos, au- dessus de l'aciile sulfurique concentré et avec le concours du vide pen- dant un certain nombre de jours; » Puis séché à 1 10° : il ne contenait plus que 1,76 d'eau. » Au contact de l'air ordinaire, il avait repris en 2 jours . . 7,62 d'eau sans que le terme fût atteint. On l'a replacé sur l'acide sulfurique dans le vide pendant 4 jours; il ne retenait, [)lus pour 100 de matière (séchée tie nouveau à 110°) que o, 23 d'eau. SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1904. 707 III. — Genêt vkrt. » I. Tige et feuille fraîches, coupées en fragments : État initial (fin septembre 1904, vers i^") 100 H- 90, i eau Equilibre à l'air le 3o octobre Dessiccation à 1 10". ï7>' » Ensuite après 12 jours de contact avec l'air froid (de 9" à 12°), la l^lanle a repris lentement i4.8. 11 n \ a donc réversibilité. .) 2. En juillet, sur un autre échantillon, on avait trouvé 12,0 pour l'cquilibre, la température étant plus élevée. IV. — Ajonc. » Tige et feuille fraîches, coupées eu fragments. État initial 100 -H 310 eau Équilibre à l'air, le 3o septembre i5,4 Dessiccation à 110". I) Eau reprise à l'air froid en G jours (octobre), 16,8. I Réversibilité. V. — Pommier a cidre. » j . Feuilles mortes. État initial (22 septembre 1904) ioo-hi2a eau Équilibre à l'air le 3o septembre "18 Dessiccation à 110°. » Ensuite, après 7 jours d'exposition à l'air froid (octobre), 16, 3. » Réversibilité imparfaite. » 2. En juillet, sur un autre échantillon : Équilibre à une température plus éle\oi' ■ • 7»^ VI. — CllATAlliMER. » (a). Feuilles vertes coupées en morceaux. État initial (22 septembre 1904 J '°° "*" '^■'' Équilibre à froid le 3o septembre '2,0 Dessiccation à 1 10°. Eau reprise après 7 jours ï4i4 Réversibilité. 708 ACADÉMIE DES SCIENCES. » (b). Feuilles mortes, tombées, jaunies et cra|)parence sèches. Elat initial (17 août) 100 + i3,3 Dessiccation à 110°. Eau reprise en i jour 6,3 » Après quelques jours : Équilibre 1 1 , 3 )i La dose oscille autour de ce chiffre, suivant l'état hygrométrique de l'air, du 5 au ig septembre, entre 10,9 et i3, i. )i 3. (c). Feuilles mortes : Etat initial 1 3, 3 eau Séché à j 10°. Reprend à l'air en 2 jours (août) ' i , 4 L'équilibre oscille ensuite entre i3,g et i4h » 4. (d). Feuilles mortes : Pesées à l'air 78, o23 Oscille (du 17 août au i^'' septembre) entre 7?,i53 et 76,018 VII. — TCLLELL. » 1. (a). Feuilles vertes : Etat initial (22 septembre) 100 + 1 68 eau Equilibre (3o septembre) '2,9 Dessiccation à 110°. Eau reprise à l'air froid très humide le 6 oct. . 18,6 » 2. (b), Autre : Equilibre 10,2 Oscille entre i3,5 et 16,0 » 3. (c). Feuilles mortes : Passé à l'air 9s, 688 Oscille entre 9", 535 et gs, 702 soit -|— autour de la moyenne. 1 ou » 4. (d). Feuilles mortes, tout à fait sèches en apparence : Etat initial 100 sec + 11,6 Séché à 1 10". A l'air froid, reprend en i jour 5,o En 6 jours, équilibre; oscille du 5 au 19 sept, entre. . 10, i et 12 ,5 SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1904. 709 » Ces expériences montrent que la feuille, morte spontanément (mar- cescence). ou desséchée à l'air libre ne diffère pas de la feuille desséchée artificiellement, soit dans le vide, soit même à 110°; du moins quant à son aptitude à perdre de l'eau, ou bien à en reprendre au contact de l'air atmosphérique. VIII. — GYiNERILIM ARGENTEUM : GraMINÉES. » 1. Échantillon (a). Feuilles vertes : État initial (21 septembre 190't^ 100 + 1S2 eau Équilibre (10 jours) i5,o Dessiccation à 110°. Eau reprise en 16 jours 16, 3 » 2. {b). Autre échantillon. Feuilles non broyées. » 3. (c). Feuilles broyées. (b). (c). 1° hiechees a 1 air pur, 17 octobre ioo + i5,32 ioo-t-14,07 2» Séchées sur SO'H^+ vide H ^ i5"'"" à froid, '>\ oc- tobi'e 100+ 1,29 100+ 1,07 3° Séchées à iio°, puis 4° Remises à l'air froid 3 jours, le 28 octobre 100 -|- i i ,9.5 100 -t- i2,3o 5° Séchées de nouveau à froid sur SO' H- avec vide 6jours loo-t- 0,16 100+ 0,10 » Il a ieniblé que la dernière dessiccation dans le vide marchait un peu plus vite que la preinière. IX. — Maïs {Zea Maïf). Graminées. » Tiges vertes. Desséchées d'abord à i 10", 100 partie-^ -1- 388 eau » La dessiccation spontanée à froid est iiUeruiinablc, à cause de la struc- ture et de la grosseur de la tige (remplie de moelle). 100 parties de plante séchée à i 10° ont repris, en S jours (fin d'octobre) i5 i w X. J'ai cru utile de joindre à ces résultats quelques expériences sur le papier blanc à fdtre, non collé, produit de la transformation des tissus végétaux, conservant encore la ténacité qui résulte de la permanence des fibres, mais ayant éprouvé les altérations produites par divers réactifs, tels c. R., 1904, 2° Semestre. (T. CXXXIX, N» 19.) g4 „jO ACADÉMIE DES SCIENCES. qu'alcalis, chlorures décolorants, etc. Je me proposais plus spécialement de rechercher rinfluence de 1 humidité atmosphérique à l'état de condensa- tion, au voisinage du point de rosée. » 1, (a). Papier à hllre blanc, ordinaire, non collé. Conservé dans une armoire. État initial (été de 1908) 100 + 6,4 eau On le sèclie à 110°. Eau reprise à l'air libre, réputé sec, à froid, en 2 jours "j? Puis oscillations au voisinage de 8,2 centièmes )) 2. (b). Autre papier k filtre, blanc, non collé, ne fournissant que des traces de cendres (purifié par HF) : Étal initial (été de igoS) 100 H- 6,20 eau Séché à 1 10°. Eau reprise à l'air froid, en 6 jours. 6,27 » Un tiers de cette eau avait été regagné à l'air en quelques minutes. » Étude parallèle de la reprise de l'eau atmosphérique, par les échan- tillons {a) et (h). 3. (a). 4. (b). Poids initial i",oi49 is,6625 12 sept. 1904. Séché à 110° 08,9446 18,5635 Eau initiale 7,49 centièmes G,3o centièmes Après dessiccation à iio" : Eau reprise à froid dans une atmosphère satu- rée de vapeur d'eau, température voisine de 15°. » L'accroissement de poids se poursuivait indéfiniment. )) Ces indications montrent que l'on ne saurait parvenir à aucune limite fixe, en opérant dans un espace un peu considérable, saturé d'humidité; l'eau gazeuse se condensant sans limite à la surface des corps solides, à cause des oscillations incessantes du rayonnement calorifique et de la lenteur de l'évaporation consécutive de l'eau ainsi condensée. I jour.. i3,4' centièmes 11,0 4 jours. .4,4 1 .!,0 6 .. 16,5 i3,o 8 >. 18,4 ■4,4 9 » 18,9 .4,8 2 » 20,4 i5,3 SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1904. 711 » Je crois avoir établi, par les expériences précédentes, le fait de la réversibilité entre i'évaporation au sein d'une atmosphère absolument sèche, de l'eau retenue par les plantes et matières végétales desséchées simplement à l'air ordinaire, et l'absorption de la vapeur d'eau contenue dans l'air ordinaire par les mêmes plantes et matières végétales, absolu- ment privées d'eau au préalable par l'action prolongée d'une température de 110°, ou même du vide froid. La dose d'eau susceptible d'être ainsi fixée sur une plante sèche est, en général, plus faible que la dose d'eau indispensable pour entretenir la vie. La réciprocité qui vient d'être signa- lée est donc indépendante de toute action vitale; comme le démontrent d'ailleurs les mesures comparatives, exécutées sur les plantes desséchées artificiellement et sur les plantes mortes naturellement. » Quant à la limite qui répond à la dessiccation spontanée à l'air froid, elle dépend en toute rigueur de la température et de la tension de la va- peur d'eau atmosphérique. Cependant, en fait, ses oscillations sont faibles, tant que cette température et celte tension n'éprouvent point des varia- tions très étendues. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation à l'élal de pureté du irijluorure de bore et du télrajluorure de silicium et. sur (juelques constantes physiques de ces composés. Note de M. Henri Moiss.w. « Nous avons démontré depuis longtemps que, si l'on fait passer un courant de gaz fluor sur du bore ou sur du silicium, ces métalloïdes deviennent incandescents et fournissent des composés gazeux qui fument abondamment en présence de l'air et présentent les caractères des fluorures de bore et de silicium. » Nous avons pensé qu'il était utile de déterminer les constantes phy- siques de ces fluorures et de les comparer à celles que peuvent donner les composés BF' et SiF\ » Fluorure de bore. — Ce gaz a été préparé en chauffant un mélange de une partie d'anhydride borique fondu et pulvérisé et de deux parties de fluorure de calcium exempt de silice en présence d'un excès d'acide sulfu- rique concentré. La réaction était effectuée dans un appareil en platine. Le gaz produit passait ensuite dans deux cylindres de cuivre remplis de fluorure de sodium, puis dans deux tubes à boules maintenus à — So''. ^12 ACADEMIE DES SCIE^XES. Enfin le gaz était solidifié dans un petit condensateur ('). Après avoir enlevé les gaz étrangers par l'action du vide, on obtient un solide blanc qui, par élévation de température, nous donne un gaz pur. Nous avons déterminé les points de fusion et d'èbullition de ce composé au moyen d'une pince thermo-électrique. Dans des recherches précédentes, nous avons indiqué les conditions de cette expérience (^). Nous avons obtenu ainsi, sous la pression atmosphéricpie : l^oiiU de fusion — 127° Point d'èbullition — lOi" )) Ces constantes n'avaient pas encore été déterminées. » Ces deux déterminations ont été vérifiées en préparant le trifiuorure de bore par voie synthétique, par union directe du bore et du fluor. » Le fluor réagit sur un excès de bore pur placé dans un tube de fluo- rine. Tout l'appareil a été rempli, au préalable, d'azote pur et sec. La combinaison se produit avec incandescence et le gaz passe ensuite dans un tube à boules maintenu à — 80", dans lequel rien ne se condense. Enfin le gaz est solidifié à — 160° dans un petit condensateur, puis soumis à l'action du vide. Ce fluorure de bore de synthèse fournit un liquide incolore qui bout à — 99"* et fond à — isô*". Les différences avec les chiffres précétients sont très faibles et de l'ordre des erreurs d'expérience. Nous croyons les deux premiers chiffres préférables, parce qu'ils ont été obtenus avec une quantité plus grande de matière. » Fluorure de silicium. — Ce composé était préparé par la méthode de Gay-Lussac et Thénard en faisant réagir dans une carafe en verre épais, chauff^ée au bain de sable, de l'acide sulfurique, sur un mélange à parties égales de sable et de fluorure de calcium. Dans cette préparation, en même temps que le fluorure de silicium se produit, il se dégage toujours des va- peurs d'acide fluorhydrique, bien que l'on ait eu soin d'employer de la fluorine et du sable en poudre très fine. Pour se débarrasser de ces vapeurs acides, nous avons fait passer le gaz dans un tube de verre, rempli de petits fragments de même substance ou de coton de verre, chauffé sur une grille (') H. MoisSAN, Description d'un nouvel appared pour la préparation des gaz purs {Comptes rendus, t. CXXXVII, igoS, p. 363). (^) H. MoissAN, 5m/- quelques constantes physiques des fluorures de p/tusphore {Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p- 789)- SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1904. 71'^ au rouge sombre. En employant un tube de /jo*" de longueur, les dernières traces d'acide tluorhydrique sont détruites. Le gaz passe ensuite dans les a|)pareils à boules, que nous avons décrits précédemment, maintenus à la température de — 60°. Enfin, à la suite, se trouve un petit condensateur entouré d'air liquide et dans lequel tout le fluorure de silicium vient se soli- difier. On sépare ensuite l'appareil prodiicleur de gaz, on fait le vide dans le condensateur et, par un lubetle i'" de hauteur se rendant sur le mercure, on recueille le gaz tétrafluorure de silicium pur. » Nous avons répété alors les manipulations indiquées précédemment pour les déterminations des constantes physiques des fluorures de phos- phore et nous avons constaté qu'à la pression atmosphérique le fluorure de silicium SiF ' était solide à — 97" et qu'il se volatilisait sans passer par l'état liquide. )) Précédemment Olzewskv avait indiqué qu'à — 102° le fluorure de sili- cium, à la pression atmosphérique, était solide et que ce corps se volatilisait sans prendre l'état liquide ( ' ). » IjC fluorure de silicium solide peut être soit transparent, soit blanc, lorsqu'il est traversé par de nombreuses gerçures provenant d'une cristal- lisation confuse. » Pour étudier ses constantes à une pression supérieure à 760""" nous avons dû modifier l'appareil précédent. » A la suite du petit condensateur, nous avons disposé un tube abduc- teur qui se rendait dans une éprouvette cylindrique fermée par un bou- chon solidement assujetti. Cette éprouvette était à moitié remplie de mer- cure et un tube de verre vertical qui traversait le bouchon devait servir de manomètre pour mesurer la pression. Après avoir rempli tout l'appareil de fluorure de silicium, si on laisse le corps solide du condensateur reprendre l'état gazeux, on voit bientôt la pression augmenter et, lorsque cette pres- sion atteint 2''^'°, le fluorure de silicium fond à la température constante de — 77°. C'est alors un liquide transparent et très mobile. » L'ébuUition de ce liquide s'est produite à — 65° sous une pression de 181*^™ de mercure. » En opérant dans l'appareil classique de notre confrère M. Cailletet, nous avons pu établir que le fluorure de silicium a, comme point cri- tique, — 1°,5 et, comme pression critique, So"'"". (') Olzewsri, Détermination de la température de solidification de quelques gaz et de quelques liquides {Monatsiiefte fàr Chemie, t. V, 1884 ). 7i/| ACADÉMIE DES SCIENCES. » Nous avons repris ces déterminations avec du fluorure de silicium préparé par l'action du fluor sur le silicium cristallisé. La réaction est produite dans un tube de fluorine en employant le dispositif que nous avons décrit précédemment pour le fluorure de bore. » Ce gaz, préparé par voie synthétique, nous présente comme point de volatilisation du corps solide et comme température critique les mêmes constantes que le fluorure de silicium obtenu par la méthode de Gay-Lussac et Thénard. » L'ensemble de ces expériences élablit donc d'une façon certaine l'identité des composés pré[)arés par voie synthétique au moyen du fluor et des métalloïdes avec le trifluorure de bore BF'' et le tétrafluorure de silicium SiF^ préparés par réactions chimiques. » GÉOLOGIE. — Sur la na/ lire des charriages. Note de M. Ed. Suess. « C'est aux géologues français et suisses, aAaiit tous à M. Marcel Ber- trand, que la Science doit les premières observations exactes sur le grand phénomène désigné sous le nom de charriage. Nous entendons par là la somntie des mouvements à la base d'une nappe chevauchante. Jensen et Kornerup ont montré que prés de Julianshaab la glace, avançant entre les rochers de Rangarsuk et le nunatak de Nasausak, s'enfonce vers le bas, puis remonte et apj^orte les blocs de la moraine du fond à la surface. Ceux-ci a])paraissent au jour en formant un arc, que l'on peut appeler arc de charriage, et à Nasausak on voit même deux arcs de charriage successifs. » Dans les Alpes, les arcs de charriage sont, ou entamés profondément par la dénudation, ou influencés par des mouvements postérieurs, ou. il arrive que, probablement après avoir siu'monté des obstacles, les nappes surplombent de telle manière que le front de la nappe ou la charnière anticlinale se dirige de haut en bas. C'est le cas dans certains des profds de M. Lugeon, et aussi dans le profil du Simplon publié dernièrement par M. Schardt. Les soi-disant racines des naj)pes, qui ne sont souvent que des synclinaux écrasés, peuvent être regardées comme les origines des nappes successives; mais, pour se rapprocher de plus près de l'origine commune du grand phénomène, il faut traverser le Simplon et le Mont-Rose vers le sud. Là on rencontre, avant de toucher à la limite des Dinarides, l'énorme plaie de la croûte terrestre, Vimmane frai tara, connue disent MM. Artini et Melzi, désignée ordinairement sous le nom de zone d'hrée. Elle est formée SÉANCE DU 7 NOVEMBRE ipo/'i. 7l5 par des diabases, gabbros, pcridotites et autres roches basiques; près de Varallo, il v a des mines de nickel. Cette zone de roches profondes sort de la plaine lombarde avec nne largeur de lo""", devient plus étroite vers le nord-nord-est et prend la forme d'intercalalions amphiboliques dans le gneiss. Elle passe entre le lac Majeur et le Simplon, atteint le nord de ce lac et du lac de Corne et traverse les hautes montagnes an nord de la Val- teline inférieure. Des parties de calcaire saccharoïde avec des minéraux acce.ssoires se trouvent au milieu de ces roches profondes. Les couches de Devero du Val Antigorio appartiennent, selon M. Schardt, à la série méso- zoïque du Simplon, et les schistes verts, amphibolites et gabbros qui les accompagnent ne sont qu'une des bandes latérales de la zone d'Ivrée. Cela découle des travaux de MM. Traverso et Stella. Telle est la manière dont les roches basiques entrent dans la région des anticlinaux surplombants. » Je ne saurais exprimer une opinion sur la tectonique des roches basiques à l'est et au nord de Chiavenna; mais, dans les Grisons et l'Enga- dine, les intrusions de diabase, de gabbro et de serpentine se montrent sous des formes très instructives. M. Steinmann et son école ont montré qu'elles se trouvent, le plus souvent, aux niveaux de charriage. C'est aussi le cas sur presque tout le front sud du Rhaeticon, et l'on voit les mêmes roches encore dans les klippcn d'Iberg. lueurs traces sont fort répandues dans les Alpes occidentales, et la zone d'Ivrée n'est pas la seule grande occurrence de roches basiques dans les Alpes italiennes. )) La frontière du Tibet offre un exemple analogue de l'introduction des roches volcaniques (andésite, diabase et serpentine) dans un horizon de charriage. Les descriptions de MM. Griesbach, Diener et surtout celle, très détaillée, de feu M. von Krafft nous apprennent que la série per- mienne, triasique et basique à faCics tibétain repose aux monts Kiogarh sur le flysch et la série mésozoïque à faciès himalayen. C'est évidemment l'effet d'un chevauchement venu du nord ou du nord-est, qui a apporté la nappe tibétaine, et au niveau du charriage, apparaissent des roches basiques pétries de blocs tibétains. Quelquefois, un fdon de ces roches se dégage vers le haut et perce la nappe tibétaine. » C'est ainsi qu'on arrive à la question de savoir si les soi-disant guir- landes de l' Asie orientale (Kouriles, etc.) ne sont que des arcs de charriage. Sans entrer dans les détails, je me contenterai d'obser\er que la façon dont se rencontrent ces arcs est, en grand, analogue à la manière dont se ren- contrent et s'entrecoupent les bords de nappes chevauchées et différente de la forme de commissure nommée Schaarung par les Allemands. Aussi n'a- yi6 ACADÉMIE DES SCIENCES. t-on pas encore réussi à mettre aucune de ces guirlandes en rapport direct avec une des grandes zones de plissement du continent asiatique. » La synthèse brillante de Daubrée nous a appris à regarder les roches magnésiennes nickelifères ou accompagnées de fer chromé (ordinairement avec des traces de nickel) comme des roches très profondes. Mais, en comparant. les grandes chaînes de montagnes, on remarque que les roches profondes ne sont guère répandues dans les soi-disant axes cristallins de ces chaînes, qui forment la base de l'édifice, tandis qu'elles apparaissent assez souvent dans de longues bandes vers le front extérieur de ces mêmes chaînes, intercalées dans les couches crétacées et même tertiaires. Elles ne sont que rarement accompagnées de pointements de roches acides. Les longues traînées de serpentine dans le Uysch sont bien connues; dans l'Arrakan, on les range dans le Crétacé supérieur; dans l'Apennin septen- trional, M. Trabucco dislingue trois niveaux différents d'intercalation de la serpentine dans i'Éocène inférieur, moyen et supérieur. Il semble n'y avoir aucune trace de pareilles roches dans les terrains crétacés ou tertiaires du Vorland \omn. L'apparition des roches basiques dans les niveaux de char- riage ou près d'eux doit diriger de nouveau l'attention des géologues sur ces bandes de roches profondes, dans les parties extérieures des chaînes de plissement. » » Comme suite à la Communication de M. Ed. Siiess, M. Michel Lévy signale qu'un jeune Ingénieur des Mines, M. Classer, a récemment fait paraître un remarquable Mémoire sur les Iherzolites et serpentines nickeli- fères de la Nouvelle-Calédonie ('), dans lequel il établit que cette grande formation est charriée sur les terrains secondaires. » M. Painlevé présente h l'Académie le Tome Vlll de la Collection de Monographies sur la Théorie des fonctions, intitulé: « Leçons sur les fonc- tions de variables réelles et les dévelopjjemenls en séries de polynômes », par M. Emile Borel, volume auquel il a collaboré en y rassemblant sous forme synthétique ses propres recherches sur les séries de polynômes. (') E. Glasser, Rapport à M. le Ministre des C'oln/iies sur 1rs Richesses minérales de la Nouvelle-Calédonie {Annales des Mines. lo'^ série, t. 1\', 1908, p. 354). SÉANCE DU 7 NOVEMBRE IQo/j. 717 M. Ai.BKUT Gaiduv, en présentant à l'Académie un travail intitulé: Fos- siles de l'alagonic. dentition de qiieUjues animaux, s'exprime ainsi : « L'Académie sait que M. André Tournoucr a entrepris d'importantes fouilles en Patagonie. Elle lui a donné un prix en 1902, pendant qu'il exé- cutait sa quatrième exploration. Il se prépare à partir pour une cinquième. Il a donné an Muséum une multitude de fossiles, dont quelques-uns, tels que Pyrotherium, Astrapotherium, Homalndnntherium , étaient e;ros comme des Mastodontes. Leur intercalation dans les collections de Paléontologie du Muséum soulève des difficultés pour la raison que voici : ces collections sont rangées géologiquement, suivant les époques oîi les animaux ont paru, et, lorsqu'on les passe successivement en revue, on se rend compte de la marche de l'évolution, qui jusqu'à présent paraissait avoir été à peu près la même dans tout le monde. Mais les fossiles de la Patagonie nous apprennent que leur marche n'a pas été semblable à celle des fossiles de nos pays. Par exemple le Miocène se trouve dans le même état d'évolution que notre Eocèiie et dans un état absolument différent de celui de notre Miocène. Il formera donc un étrange contraste dans les vitrines de la gale- rie de Paléontologie du Muséum. » Si les fossiles de Patagonie s'éloignent beaucoup des nôtres, ils pré- sentent entre eux de nombreux traits de ressemblance. On voit ces res- semblances dans les étages du Deseado, du Coli-Huapi, placés au-dessous du Patagonien, et dans le Santacruzien, placé au-dessus. Dans le Mémoire que j'ai l'honneur d'offrir à l'Académie, j'ai réuni les figures d'un grand nombre de genres de Patagonie pour tâcher de faire saisir leurs rapports et leurs différences. » M. Gastox Iîonmer offre à l'Académie le troisième fascicule du Cours de Botanique qu'il publie en collaboration avec M. Leclerc du Sahlon. « Ce fascicule renferme la description des familles d'Angiospermes Dicotylédones, plantes vivantes et plantes fossiles, comprenant pour chaque famille : les caractères généraux, les principales divisions, le déve- loppement et la structure anatomique, la distribution géographique, les adaptations, les propriétés et usages. » Des tableaux el des graphiques spéciaux indiquent après chaque série de familles les distinctions et les liaisons à établir entre les divers groupes de plantes. » C. H., 1904, ^' Semestre. (T. CXXXIV, N- 19.) gS 7lH ACADÉMIE DES SCIENCES. CORRESPOI\i>Ai\^CE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Le compte rendu de la 32'' session de rAssociation française pour l'avan- cement des Sciences (Angers, igoS. 2"" Partie : Notes et Mémoires). (Pré- senté par M. A. Giard.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une surface /lyperelliplique. Note de M. Traysard, présentée par M. Painlevé. « Dans une Note précédente ('), j'ai montré comment s'introduisait la considération des fonctions thêta relatives au Tableau de périodes : (2/7: . (Tm) m ( o '2.17: h c et j'ai donné quelques résultats relatifs ;tuN: surfaces pour lesquelles les coordonnées d'un point s'expriment par des fonctions paires relatives au Tableau (T,). » Je suppose maintenant M = 4 ; il y ;i quatre fonctions du quatrième ordre relatives au Tableau ('l\)'i ce sont les fonctions e,,(u,^'), /■-= (o, 1,2,3). i> Je considère la surface *•. = 0«o(«. f). A'o= ©„.(«,('), a?., = ©„,(«, i^), ,r,,, = 0„;,(?i, c). 1) On sait que œ^, .r.,, x.^ 4- a?, sont des foactions paires, et que x-^ — x,,, est une fonction impaire. Le degré de cette surface est donc ^ = 8. (') Complcs renilus, 8 féviier itjo^- SÉANCE DU 7 NOVEMBRE IQo/J. 719 M Son équation a la forme suivante : — ^i\pÇt; +57^) + qx,x..]-\ = 0. » On arrive facilement à exprimer les coefficients en fonction des quan- tités qne j'ai appelées a, p, y, 0, et qui sont les valeurs des /^ fonctions thêta du second ordre pour « = c = o. » Le fait qu'on n'a pu trouver encore, pour un Tableau normal de pé- riodes, des surfaces hyperelliptiques de degré inférieur à 8 m'a fait penser qu'il y aurait quelque intérêt à signaler l'existence de la précédente qui se présente de la façon la plus naturelle. Il m'a d'ailleurs été impossible d'ob- tenir (les surfaces des degrés 7 ou 6 pour lesquelles les coordonnées soient de véritables fonctions thêta de deux variables ('). » GÉODÉSIE. — Sur les triangulations géotlésiques complémentaires des hautes régions des Alpes françaises. Note de M. P. HELBROi\i\F.R, présentée par M. Michel Lévy. « La connaissance détaillée de la chaîne française des Alpes au point de vue topographique n'a réellement commencé qu'avec le superbe travail de Bourcet et Villarct au milieu du xviii" siècle. » Le seul travail ultéiiiMir original sur lequel reposent toutes les nombreuses Cartes éditées depuis le milieu du xix" siècle est la Carte de l'Etat-Major au giioTô' achevée il y a une trentaine d'année*, et dont les revisions continuent toujours. La géodésie de premier ordre de la région alpine a été exécutée presque dès le début. La géodésie de deuxième et de troisième ordre et le Liavail topographique ont été poursuivis à une époque où les montagnes étiiienl d'un accès plus difficile qu'aujonid'liui. Il en résulte qu'elles sont relativement peu étudiées, môme souvent très inexactes dans les hautes régions. De plus, l'échelle du -^{-^ est reconnue tout à fait insuffisante. Le Yâhru Paraît convenir le mieux au but pro[)nsé. Une revision, ou plutôt une réfection complète de notre Carte nationale, s'impose donc pour ces régions. Si, en elTet, le Service géogra- phique de l'Armée a, d'une pari, commencé les Iraxnux d'une carie de France au ^^J-^, ceux-ci ne touchent pas encore à la région al])ine, et si, d'autre part, la section des (') Voir l'ir.Ani), Joi/r/iaUte Mal/iéiiiatù/aes. i''>''rio, t. 1, p. 33(7; Humbert, Journal de Mathéniutùjiics, 4'' série, t. IX, p, 406. ■720 ACADÉMIE DES SCIENCES. levés de précision de ce Service a exécuté certains levés, ces derniers ne sont pas i\ la disposition du public et, en tout cas, quand ils portent sur les hautes cliaînes et les détails glaciaires, ils ne reclierclient pas les nuilliples détails, notamment d'emplace- ment et de toponymie des cirnes ou des cols qui ont pris actuellement presque tous une importance réelle aux yeux des touristes, des alpinistes et des officiers de l'année des Alpes, )) Nous avons entrepris de collaborer aux travaux destinés à remédier à cette insuffisance si souvent constatée en nous livrant à l'étude de la géo- désie des hautes chaînes glaciaires des Alpes françaises pour constituer un réseau précis et détaillé sur lequel pourront s'appuyer les travaux ulté- rieurs des topographes. » Dans ce but, les Alpes ont été décomposées en massifs dont la texture sera déter- minée par Je relevé précis de tous les points remarquables des lignes de faîte princi- pales et secondaires, et par une série de points ilans les vallées ou à mi-haulenr. » Le massif du Mont-Blanc est hors de cause; la carte de MM. Henri et Joseph Vallot, dont l'exécution se poursuit actuellement depuis plus de 10 ans, va en elTet présenter un des plus beaux spécimens d'application des méthodes modernes de Géodésie et de Topographie. » Dans nos opérations, nous adoptons comthe bases les triangles du premier ordre du Dépôt de la Guerre, après examen de leurs données pour lesquelles une compensation générale fait défaut. » Il est intercalé dans ces grands triangles une série de stations primaires et secon- daires totalement indépendantes des deuxième et troisième ordres du Dépôt de la Guerre, auxquelles s'adjoignent des stations de relèvement. De toutes ces stations rayonnent des visées d'intersection sur des signaux ou sur des repères naturels des crêtes. Les signaux sont, en général, placés par des équipes de guides, avant la cam- pagne d'été, sur les sommets les plus importants ou sur les cols. Us ont la forme d'un tronc de pyramide quadrangulalre constitué par des pierres sèches de gros volume et mesurentde i"",5o à S"" de hauteur. Un grand nombre est peint à la couleur blanche à l'huile. » Une des caractéristiques du travail réside dans le stationnement aux grandes altitudes avec le théodolite. Malgré la longueur des marches et escalades nécessaires, il a pu être fait tléjà des stations de G à i3 heures sur des sommets atteignant près de 35oo"'. » Tous les poiiils stationnés, intersectés ou relevés sont soumis à la compensation graphique par la méthode de M. Hatt, modifiée dans certains détails par M. Henri Vallot. Les coordonnées géographiques en sont déduites en prenant comme points de départ les coordonnées et l'azimut d'un côté du premier ordre du Dépôt de la Guerre. Les altitudes sont ensuite calculées et fixées par moyennes sur toutes les observations SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 190^1. 72 1 intéressant chaque point géodésiqiie. Elles s'appuient autant que possible sur les repères du Service du Nivellement général de la Fiance. » Une série de tours d'iiorizon photograpliiques permet de compléter l;i détermination détaillée des arêtes par des points, dits points photogra- phiques, obtenus par la méthode des levés par perspective. » Le travail déjà accompli durant la première campagne, celle de igoS, porte sur les trais massifs d'Allevard, des Sept-Laux et de la Belle-Étoile. Le canevas géodèsique intéresse 160''"' et comprend la détermination d'environ 80 points. » La campagne de 1904, très favorisée par la continuité des belles journées de l'été, a porté sur les massifs de Belledonne, des Grandes Rousses, de Taillefer et des Arves. Il a été fait l^o stations primaires et secondaires dont plus d'une dizaine sur des sommets d'altitude variant de aSoo™ à 3500"", notamment au Pic de l'Étendard, sommet culminant des Grandes Rouàses, au grand Pic de Belledonne, sommet culmi- nant du massif de ce nom, à l'Aiguille de Goléon, etc. Les quatre points du premier ordre du Dépôt de la Guerre : Pic du Frêne, Goléon, Taillefer, Rocher Blanc des Sepl-Latnr (ce dernier pour la seconde fois) ont été stationnés; les axes des signaux, construits vers i83o et retrouvés en assez bon étal, servent de points de départ pour cette campagne. Ce canevas couvre environ yoo'""" dans lesquels pUis de 170 points géodésiques seront déterminés. En chaque station, il a été pris une mesure de la déclinaison magnétique. » La campagne de igoS est en préparation depuis l'été dernier, par la construction des signaux, nécessaires : elle portera uniquement sur l'important massif du Pelvoux. » AVIATIO.X. — Sur un nouveau mode de construction des hélices aériennes. Note de M. Ch. Re.naud, présentée par M. Maurice Levy. <( Nous avons réussi à construire des hélices sustentatrices de 2™,5o de diamètre qui restent parfaitement indéformables sous les efforts de la poussée, bien que leur poids ne soit que de ^i^^. Des hélices de construction ordinaire, semblables à celles de i"" de diamètre que nous avons présen- tées à l'Académie le 23 novembre igoS, auraient pesé environ 8''s et au- raient présenté moins de solidité à vitesse égale. Nous sommes d'ailleurs certain de pouvoir réduire encore ce poids tians nos |jrochains essais sans compromettre en rien ni la rigidité, ni la solidité du système. » Le principe de la construction de ces hélices légères est le suivant : » Considérons une aile d'hélice réduite à un petit plan oblique P portée par un bras unique Q. Sous l'influence du mouvement de rotation dans le sens de la flèche, le petit plan P est soumis aux trois forces : M 1° /'oa.yiee A parallèle à l'axe; ?22 ACADEMIE DES SCIEXCES. » 2° Traînée B dirigée en sens inverse du mouvement et tangenlielle- ment à la circonférence décrite par le centre du petit plan ; )) 3° Force ceulrifiige C dirigée suivant le rayon de giralion. \ /# » Si, comme on le fait d'habitude, le bras Q est perpendiculaire à l'axe de rotation, la force centrifuge C produit une tension longitudinale du bras qui le fatigue assez peu. La force A tend à fléchir le bras dans le plan COZ et la force B à le fléchir dans le plan du cercle décrit parle centre du plan. » Cette dernière est d'ailleurs beaucoupplus faible que la première (envi- ron \ dans les bonnes hélices), de sorle que le bras est surtout fatigué par la force A qui lui impose un moment fléchissant prépondérant auquel d lui faut résister sans trop de déformation. » De là la nécessité de donner au bras des dimensions et un poids relati- vement considérables. » Les choses changent complètement si l'on articule le bras à la c;irdan à une pelile distance de l'axe de rotation en le laissant ainsi libre de prendre la direction de la résultante des trois forces qui lui sont appliquées. » Le bras ne travaille plus alors parjlcxion mais par extension seulement. Il se fixe avec la plus grande slabililc dans une orientation qui résulte de deux déviations, l'une dans le plan méridien, l'autre dans le plan du pa- rallèle et la limite de sa résistance est ainsi reculée dans une proportion considérable. » Il est facile de voir que la position que prend le bras est indépendante de la vitesse, car les forces A, B et C sont toutes trois proportionindles au carré de la vitesse. Supposons maintenant qu'on ait liéterminé par expé- rience l'orientalion du bras sous l'influence de ces trois forces, il sera inu- tile de conserver l'articulation à la cardan et il suffira pour placer le bras dans les conditions favorables où il ne travaille que par extension de le •SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1()G^. 728 fixer dans la position qu'il tendrait à prendre naturellement s'il était libre- ment articulé. On a ainsi un mode de conslruclion rationnel et simple d'hé- lices présentant en apparence l'aspect d'un soliderigideexposé aux efforts de flexion et qui en réalité n'y est pas soumis et n'a d'autres efforts à craindre que des efforts d'extension simple. » En raison de la prépondérance marquée de l'effort de flexion dû à la poussée A, on peut souvent se contenter d'incliner le bras dans le plan méridien de façon à le placer dans la position favorable d'extension simple dont nous venons de parler. Le bras n'aura plus alors à supporter que le faible effort de flexion dû à la traînée, lequel n'est que le quart ou le cin- quième du premier dans les bonnes hélices. » Si m est la masse en rotation (supposée concentrée au centre du plan), la force centrifuge C a pour valeur C = m -, tandis que la poussée a pour valeur A = h>- (r distance du centre du plan à l'axe de rotation). » L'inclinaison naturelle du bras sur la normale à l'axe est 7=; = — Pour des hélices semblables, géométriquement et matériellement, cette incli- naison est constante, car on a k = kj'^ et //( = ^.r^, d'où A Ir--- À TV = — 7, = - = consf. » Ij'hélice dont nous présentons la photographie a été construite d'après ces principes. L'inclinaison des bras est de ~ et l'on a calculé les masses de façon à annuler le moment de flexion dû à la poussée. » Cette légère inclinaison n'altère pas les propriétés de l'hélice. Son coefficient de poussée s'est trouvé juste égal à celui que le calcul nous avait fait prévoir en partant de nos expériences sur les hélices optima de i"' de diamètre (pi oportionualité du coefficient de poussée à la quatrième puis- sance du diamètre). » La formule k=^ kan'-x'' se trouve ainsi vérifiée (« poids du mètre cube d'air, n nombre de tours par seconde, x diamètre en mètres). » Pour annuler le faible moment fléchissant dû à la traînée B, il faudrait prendre un dispositif analogue aux rayons tangenls ties roues de bicyclette en inclinant les bras dans le plan du cercle décrit, ce qui revient à les faire passer à une petite distance de Taxe de rotation qu'ils ne rencontrent plus. 7^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Celle disposition ne présenterait d'ailleurs aucune difficulté. Nous n'avons pas cru devoir l'adopter pour ces premières hélices. » Nous présentons à l'Académie deux modèles de petites hélices sché- matiques de o°, 5o de diamètre dans lesquelles on a réellement articulé les bras pour les laisser libres de prendre la position de moindre fatigue. » Dans le premier modèle, on n'a qu'une seule articulation qui permet au bras de céder à la poussée A seulement. » On voit, en mettant l'appareil en mouvement, que les bras s'inclinent légèrement et se fixent dans une position invariable, quelle que soit la vitesse. » Dans le second appareil, l'articulation est double et les bras cèdent à la fois aux deux efforts de traînée et de poussée. L'hélice se fixe encore dans une position absolument indépendante de la vitesse de rotation. » On a depuis longtemps songé à utiliser la force centrifuge pour raidir les surfaces des hélices aériennes, mais le plus souvent on s'était contenté de construire ces hélices au moyen de surfaces de toile souple alourdies à la circonférence par des poids en plomb ou autres matières. Ce mode de construction ne se prête pas à l'exécution des surfaces correctes et parfai- tement lisses sans lesquelles la qualité des hélices sustentatrices ne peut être bonne. )) La méthode que nous venons d'indiquer et dont nous avons fait une première application permet au contraire de concilier les exigences d'une construction rigide et correcte avec un allègemeut considérable des appa- reils. M Le problème de la sustentation par les hélices en devient beaucoup plus facile. » THERMODYNAMIQUE. — Su?' les explosions de chaudières. Note de M. L. Lecorsu, présentée par M. Maurice Levy. « L'explosion de locomotive survenue le 4 juillet dernier à la gare Saint- Lazare a produit des effets dynamiques dont l'importance a paru d'autant plus surprenante que la pression ne dépassait pas 2>^^ à g'^^. Quelques ingé- nieurs ont émis, à ce sujet, l'idée que la sortie instantanée d'une grande masse d'eau et de vapeur avait pu déterminer, par réaction, à l'intérieur de la chaudière, une surpression considérable. Cette hypothèse ne résiste pas à un examen attentif. SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1904. 725 » Pour analyser netteinenl le phénomène, considérons le cas simple d'un cylindre vertical renfermant de l'eau chaude à la température absolue T„, sous la pression cor- respondante/)„. Plaçons sur la surface libre un piston chargé d'abord du poids néces- saire pour équilibrer la pression, puis supprimons brusquement le poids, de façon à ne plus avoir sur le piston que la pression atmosphérique. Le piston va être projeté de bas en haut, suivi par le mélange d'eau et de vapeur. Admettons que le mouvement ait lieu dans le cylindre par tranches horizontales el négligeons les pressions dues au poids de l'eau. La chute de pression produit immédiatement, au contact du piston, une vapo- risation partielle. La vaporisation se propage de haut en bas et, au bout du temps t, le lluide est composé de deux parties : l'une, encore liquide, occupe, à partir du fond, une hauteur z; l'autre, plus ou moins vaporisée, surmonte la première. La tranche qui les sépare, et qui est sur le point de se vaporiser, renferme de l'eau à la température T^. La pression de cette tranche est /^j,, car, si elle surpassait po, la vaporisation ne pourrait se produire et, si la pression n'atteignait pas p^, la vaporisation serait déjà commencée. En vertu du principe de Pascal, la même pression />„ règne dans toute la partie liquide, qui est encore immobile. On voit que, tant qu'il reste dans le cylindre une partie liquide, la pression sur le fond demeure égale à/i„. Dès que la vaporisation s'étend à la totalité du fluide la pression sur le fond diminue. » Il est intéressant de calculer le temps au bout duquel la pression sur le fond commence à décroître. A cet effet, cherchons la vitesse V =: — --^ avec laquelle se déplace la tranche séparative, ci-dessus définie. Le chan- gement d'état, dans la partie qui est en train de se vaporiser, peut être regardé comme adiabatique et il s'ensuit que, dans cette partie, la pres- sion p est fonction de la densité p. Ceci étant, la théorie bien connue de Hugoniot, relative à la propagation d'une discontinuité dans un milieu fluide, montre que V est égal i' v/y^ • » On sait que, dans la transformation adiabatique d'un mélange d'eau et de vapeur*, si X désigne la proportion de vapeur, G la chaleur spécifique de l'eau, /• la chaleur latente de vaporisation, l'expression ClogT-i- -^rr est constante. En dilTérentiant cette relation et faisant ensuite ./■ = o, puisque, pour la tranche considérée, la vaporisation est à son début, on a C dT -+- r dx- = 0. » D'autre part, si 1 est le volume spécifique de l'eau et ii l'excès du volume spécifique de la vapeur sur celui de l'eau, à la température T, on a, en appelant p„ la densité de l'eau : p ( le radioactivité que possèdent tous les végétaux fraîchement cueillis, tels que herbes, fruits, fleurs et feuilles, tandis qu'entre les limites du degré de sensibilité de l'électroscope utilisé, les objets du laboratoire, ainsi que les mêmes végétaux desséchés, n'en pré- sentaient que des traces minimes ou plus rien. Il était facile de vérifier que ces traces n'étaient pas de la radioactivité propre car elles disparaissaient après un isolement de 4 jours au maximum. » Pour reconnaître si les animaux, possédaient également une radioactivité propre permanente, j'ai fait construire une cage en treillis métallique en forme de manchon, constituée par deux cylindres concentriques laissant un espace annulaire de quelques centimètres entre eux. Les deux grilles cylindriques étaient fermées en haut et en bas par un disque en métal percé au milieu, pour permettre l'introduction libre du cjlindre métallique isolé, fixé sur la tige portant les feuilles sensibles de l'électroscope. C'est sur ce cylindre de métal noirci constituant la capacité de l'électroscope qu'a lieu l'action dispersive due au rayonnement radioactif des animaux qui se trouvent dans la cage dont la forme d'étroit corridor circulaire leur permet de se déplacer tout en res- tant toujours à la même distance du cylindre disperseur électrisé. La cage contenant l'individu à étudier est ensuite placée dans l'intérieur du grand récipient cylindrique également de métal, noirci autant à l'intérieur qu'à l'extérieur pour empêcher l'action dispersive des rayons ultraviolets, qui fait partie de l'appareil que MM. Elster et Geitel ont Inventé pour l'étude de la radioactivité temporaire, appareil que j'ai utilisé dans toutes ces expériences. » Je n'ai eu encore que le temps de reconnaître l'émission radioactive des oiseaux, mais comme celle-ci, de même que celle des végétaux, se présente avec la plus grande netteté, il ne semble pas y avoir de doutes pos- sibles sur la généralité du phénomène. L'intensité de ce rayonnement que j'ai trouvée plus forte dans les adultes que dans les jeunes, dans les inili- (') Voir la Note précédente SÉANCE DU 7 NOVEMBRE IC)0\. ']'il vidus en action que dans ceux au repos, semble proportionnelle à l'inten- sité de l'énergie vitale. Ce phénomène ayant donc une relation très étroite avec la vie pourrait être interprété comme une bioradioaclwilé , et à ce point de vue, son étude donnera sûrement des résultats théoriques et pra- tiques très intéressants. » CHIMIE PHYSIQUE. — L'action des basses températures sur les matières colorantes. Note de M. Jules Schmidlin. « Il existe, surtout en Chimie minérale, de nombreux cas où l'on observe une influence de la température sur la coloration. Tel est le cas de l'oxyde de zinc et de beaucoap d'autres substances qui, chauffées, prennent une nuance plus foncée. D'autre part, on a constaté que certains corps éprouvent à basse température une décoloration et l'on a déjà énoncé l'hypothèse qu'à la température du zéro absolu tous les corps deviennent blancs. M II y avait donc intérêt à étudier l'action des basses températures (air liquide) sur les matières colorantes. » Ni à l'état solide, ni fixée sur la fibre textile telle que soie ou laine on n'a pu constater un affaiblissement bien sensible de la coloration. » Mais il en est autrement à l'état dissous. L'alcool forme en se solidi- fiant des dissolutions solides et permet ainsi d'observer l'influence de la basse température sur la matière colorante. » Beaucoup de matières colorantes n'éprouvent en solution alcoolique aucun changement de couleur (bleu de méthylène et vert malachite), » Mais il se manifeste, par contre, surtout chez les rosanilines, une influence considérable. Dès que l'on plonge un tube renfermant une disso- lution alcoolique de chlorhydrate de rosaniline dans l'air liquide, on con- state lin affaiblissement notable de l'intensité de la couleur rouge, il appai*tiîL en même temps une belle fluorescence de couleur jaune vert et la dissolution solidifiée prend l'aspect d'une dissolution d'éosine. » Les sels d'hexaméthylrosaniline présentent le même phénomène, la <;ouleur violette s'afîaiblit sensiblement et l'on observe une fluorescence de couleur brune. )' Ceci doit s'expliquer par le fait que les fuchsines possèdent déjà, à température ordinaire, une faible fluorescence rendue visible à cause de l'extinction de la coloration rouge. 732 ACADÉMIE DES SCIENCES. » De même, clans les dissolutions alcooliques d'éosine, l'intensilé de la couleur rose vue par transparence diminue à basse température, tandis que la couleur de fluorescence reste inaltérée. M Ces observations, qui montrent que la couleur de fluorescence se com- porte différemment de la couleur vue par transparence, sont d'accord avec la théorie de Stokes qui admet que la couleur de fluorescence se produit tout autrement que la couleur de transparence. » La fluorescence consiste dans une transformation des raies de lon- gueurs d'onde courtes en raies de longueurs d'onde plus grandes, tandis que la couleur de transparence résulte de l'absorption des raies complé- mentaires, qui consiste dans une transformation du mouvement des ondes lumineuses en mouvement irrégulier des molécules pondérables ; c'est- dire en chaleur. » THERMOCHIMIE. — Chaleurs de combustion du triphènylmèlhyie et de quelques dérivés du Iriphénylméthane . Note de M. Jules Schmidlin. « Les mesures thermochimiques suivantes doivent servir d'orientation pour l'élude de l'énergie mise en jeu dans la synthèse des rosanilines. » Trinitrotriphcnyhncthane (AzO^C" 11*)^ Cil = 879. — Préparé d'après les indicalions de MM. Fischer. Point de fusion : 2o3°. » Chaleur de combustion : (7 exp.) 2272*^ '',8 à vol. consl., 2272'^"', 9 à press. const. » Chaleur de formation : 19C + i3H + 3 Az 4- 60 = C'^H'^ Az^O* sol. — 32'-»i,7. » Trinilrolriphénylcarbinol (AzO*CMI*)2C.OH =3 SgS. — Préparé d'après la mé- thode de MM. Fischer. Point de fusion : 178°. » Chaleur de combustion : (3 exp.) 22i8'^'''',3 à vol. const., 2218'^''', 2 à press. const. » Chaleur de formation : 19C + 19H + 3 Az + 7O = C'^'H's Az^O' sol. -H22C»i,o. » Triamidotriphénylcarbinol ( Az H^ C H' )' C . OH — 3o5. — Préparé avec du chlor- hydrate de rosaniline pur et synthétique. » Chaleur de combustion : (4 exp.) 248i'^''',o à vol. const., 2483*^"', 5 à press. const. .. Chaleur de formation : 19C + 19H -h 3 Az -i- O := C"II'» Az'O — 36c»i,3. » Chlorhydrate de rosaniline : (AzH^C'lP)- : C : C'IP : AzIPCl -+- H^O = 34i ,5. » Ce sel renferme, séché à 120°, encore une molécule d'eau de cristallisation. » Chaleur de combustion : (4 exp.) 2468'^'', 6 à vol. const., 2471*^"', i à press. const. » Chaleur de formation : i9C + 2oH-t-3 Az + CI -t-O — C'IpoAz^ClOsol. -t-ioC"',6. » Chlorini'Uiylale d'he.va met hylrosani fine [(CH^)2Az.C«lP]^:C : C'-IP: Az(CH^')^cl -+- H^O. )) Chaleur de combustion : (4 exp.) 3446'^''if « vo'- const., 343o<^''', 2 à press. const. SÉANCE DU 7 .NOVEMBRE 1904. 733 » Glialeur . = 488(75) qu'avec des terres j^résentant d'autres bandes d'absorption; l'existence d'un élément caractérisé par cette bande faible ne pouvait être qu'hypo- thétique. Les résultats que j'ai obtenus montrent qu'il s'agit bien là d'un élément nouveau nettement différent du dysprosium. » J'ai préparé une quantité assez grande de terre ne présentant que la bande Zs et j'espère pouvoir déterminer si cette substance ne renferme qu'un seul élément nouveau. Il est, en effet, possible que les terres que j'ai obtenues contiennent, outre l'élément caractérisé par la bande >,=:488, un autre élément sans spectre d'absorption. Tous ces oxydes sont bruns et renferment des peroxydes, mais il est encore impossible de décider si ces rjSS ACADÉMIE DES SCIENCES. caraclères appartiennent aux éléments à spectre d'absorption Z;, et dyspro- sinm ou à une substance sans spectre d'absorption qui les accompagnerait et qui devrait dès lors être désignée du nom de lerbium. » Je conserverai provisoirement la notation Zjde M. Lecoq de Boisbau- dran pour désigner l'élément auquel appartient la bande \ = 488. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide ^-bromohutyrique . Note de M. Lespieau, présentée par M. Haller. « En 1879, Pinner, pour expliquer comment le cyanure d'allyle CH= = CII-CH--CN donnait par saponification l'acide crotonique CIP — CH = CH — CO^H, admettait la formation momentanée d'un composé saturé. C'est ainsi que sous l'action de l'acide chlorhydrique il se produirait d'abord un acide CH' — CHCl — CH- — CO-H, lequel, perdant ensuite une molécule d'hy- dracide, fournirait le corps CH' — CH = CH — CO- H. » Mais Pinner n'a pas réussi à isoler cet acide transitoire; ses recherches (Z). ch. G., t. Xll, p. 2o56) lui ont donné un produit bouillant vers 200" avec décomposition, et dont l'analyse a indiqué la [)résence de 3 pour 100 de carbone en trop et de 7 pour 100 de chlore en moins par rapport à la formule C''H'C10^ » J'ai été plus heureux en utilisant l'acide bromhydrique, qui m'a conduit à l'amide et à l'acide ^-bromobutyriques encore inconnus; j'ai pu facilement passer de ces composés ;iux de rives crotoniquos correspondants. >) Amide CH^— CHBr -CU- — CONli-. — Le cyanure d'allyle salure à froid d'acide bromliydrique gazeux se prend es une masse crislalline, mais celle-ci, placée sur une assiette poreuse, se résout en acide bromliydrique gazeux et en un liquide bu par l'assiette. C'est très probablement un bromhydrate de nilrile. » Si l'on dissout cette masse cristalline dans une soliuion concentrée d'acide brom- liydrique et que, i heure après, on ajoute de l'eau, on voit se précipiter des cristaux blancs. Leur nombre augmente encore si l'on neutralise par addition de carbonate de potassium. » Ces cristaux sont dissous dans le chloroforme bouillant qui les abandonne par refroidissement. Ils fondent alors à ga^-gS" et répondent à la formule C*lI*BrON. (Brome pour 100 trouvé : ^7,72; poids moléculaire trouvé par cryoscopie acé- tique : 171-) » Acide CIP— CHBr — CH^—CO'^H. — L'amide précédente, saponifiée par l'acide bromhydrique chaud, fournit un acide fondant à i7°-iS° et bouillant à 122° sous 16™", SÉANCE DU 7 NOVEMBRE igo/), 7!^^ Sa formule esl bien CirBrO'. (G trouvé : 28,78; H irouvé : 4.2'!. l'oids moléculaire trouvé par cryoscopie acétique : 166.) I) L'éther éthylique obtenu en dissolvant l'acide dans l'alcool et saturant d'acide bromhydrique bout à i83° sous 75.5™". » Dans les trois composés que nous venons de décrire, le brome est certainement à la même place et ce ne peut être qu'en .8, car les composés butyriques bromes en a ou en y ont d'antres constantes, ainsi qu'on peut le voir dans le Tableau suivant : .'acide 'x fond à. . . - 4 L'amide a foml 11.. . 108 L'éllier ' 7. bout à. . . 178 » p » .. . +18 » p »... 92 1) P » ... i83 » Y " . +32 » Y est inconnu )) Y » ... 192 » N'ayant pas trouvé, dans la littérature, d'indication relative à la con- gélation de l'acide a-bromobutyrique, j'en ai purifié une certaine quantité qui s'est trouvée fondre à —4° et bouillir à ii4''-ii5° sous 20°"", c'est- à-dire environ 10° plus bas que l'acide p. L'un de ces deux acides y.- ou P-bromé ne se congèle pas quand il est surfondu de 6° à 10" et qu'on lui ajoute des parcelles de son isomère solidifié. M Passage aux composés crotoniques. — La position de l'atome de brome en p résulte encore de ce fait que les composés en question traités par la potasse ne donnent ni acide-alcool ni lactone, mais bien des composés crotoniques. » L'enlèvement de 1'"°' d'acide bromhydrique peut se faire à froid en utili- sant simplement une solution normale de potasse. J'ai pu ainsi obtenir, à partir de l'amide CH' — CHBr— CH'^ — GONHS l'amide crotonique CH^ — CH=:CH— CONH^ découverte par Pinner (je l'ai caractérisée par son point de fusion, i.53°, et par un dosage qui a donné 16, 5i pour 100 d'azote); à partir de l'acide p-bromobutyrique, je suis arrivé à l'acide crotonique fondant à 72" (caractérisé par son point de fusion, celui de son dibromure, 86° et jiar une cryoscopie qui a indiqué un poids moléculaire égal à 86). » J'ajouterai que la formation d'un acide p-bromé par l'action de l'acide bromhydrique sur le cyanure d'allyle n'est pas incompatible avec la for- mule CH-*^ — CH = CH — CN attribuée souvent à ce nitrile, mais qu'elle la rend cependant peu probable, car l'acide CH' — CH = CH — CO-H fixant l'acide bromhydrique donne l'acide oo-bromobulyrique. IVàmWldL'a (^Liebig's Ann., t. CTjXXIV, p. 32,5) signale bien qu'il se fait aussi une très petite quantité d'acide p-bromé, mais on ne sait pour quelles raisons, puisque, jusqu'ici, ce composé n'a été décrit ni |)ar lui ni par d'autres. » 74o ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'oxydation fie Vacélol. Note de M. André Kli.vg, présentée par M. Troost. » Depuis plusieurs années que je m'occupe des alcools cétoniques j'ai déjà publié, sur l'acétol, plusieurs Notes ('). J'avais été amené, par la suite de mes travaux, à étudier de près les réactions d'oxydation de l'acétol, et, bien que mes expériences fussent terminées depuis plus de i8 mois, je ne les avais pas publiées, les réservant |)our un Mémoire d'ensemble que je prépare sur la question. Un travail de M. Nef, paru récemment (-), m'ena;a£;e à faire connaître aujourd'hui mes résultats. » L'acétol, oxydé par l'oxyde cuivrique en solution alcaline, se trans- forme en acide lactique CH'.COCH-OH^CH'CHOH - CO^H, ainsi que l'ont montré Breuer et Zincke ('). L'explication que ces auteurs donnent de cette réaction ne m'ayant pas paru satisfaisante, j'ai repris la question. » J'ai opéré avec un grand nombre d'oxydants, les plus divers, et j'ai constaté, qu'au point de vue de leur action sur l'acétol, ils peuvent se ranger en trois catégories : » La première comprend des agents tels que Cu(OH)-, Fe-(OH)% Hg(OH)% [FeCy^K" + KOll] ('), les hydrates manganiques, etc., qui oxydent l'acétol en solu- tion aqueuse, neutre ou alcaline, pour donner surtout de l'acide lactique et seulement de petites quantités de CH'COH et HCO-H. Les oxydants de cette catégorie sont des hydrates polybasiques, susceptibles de se réduire pour donner des hydrates basi([ues au minimum. » La deuxième catégorie comprend les oxydants qui, en agissant sur l'acétol, four- nissent également de l'acide lactique, mais beaucoup plus lentement et avec des ren- dements plus faibles que ceux obtenus avec les bases de la première catégorie. Ce sont HcCl^ (Cll^CO-)-Cu, etc., c'est-à-dire des sels susceptibles, par ébullition avec l'eau, de se dissocier plus ou moins pour donner des sels basiques assimilables aux oxydants de la catégorie précédente. (' ) Comptes rendus, t. CXXVllI, p. 244; '• CXXIX, p. la.oa; t. CXXXIII, p. 281; t. CXXXV, p. 970; t. CXXXVIII, p. 1172. (2) Nef, Ann. Lieh.. t. CCCXXXV, 3, p. 247- (3) Breuer et Zi.ncke, lierichtc, t. XIII, p. 687. (') D'après Kassner, ce mélange équivaudrait à une solution alcaline de Fe^(OH)* {Arch. Pharm., t. CCXXXIV, p. 244)- SÉANCE DU 7 NOVEMBRE igo^. ^/jl » Enfin, dans la troisième catégorie, se placent les oxydants qui, en agissant sur l'acétol, ne donnent /)«.« Irace d'acide lactique, mais seulement CH'CO^H, HCO-H, ou C0-. Ce sont CrO*H% PbO^ (solution acide ou alcaline), AzO^H, Na^OS BaO',9H''0;MnO*K, H^O^Ag (OH), [SO'II^-HSO*Hg], ces oxydants sont des oxydes à caractère plutôt acide ou des hydrates nwnobasii/ues [Ag(OH)] ou encore des sels difficilement dissociables (SO'Hg+ SO*IP). » En présence de ces résullats, j'ai été amené à me demander si la transformaLion de l'acétol en acide lactique ne se produirait pas par l'in- termédiaire d'un sel formé par élimination d'eau entre l'acétol et l'hydrate polybasique jouant le rôle d'oxydant. » J'ai donc cherché à préparer des sels de l'acétol, et, en particulier, en dissolvant Ba(OII)'' ou Ca(OII)- dans les solutions d'acétol où ces bases sont fort solubles, j'ai pu obtenir des acétolates difficiles à purifier mais dont les compositions correspondent assez exactement à 4(C'H«0-)CaO et 4(C'II«0- )BaO. Ces sels sont très solubles dans l'eau; leur solution brunit à chaud et laisse déposer un précipité beaucoup plus riche en oxyde métallique que le sel primitif. » Avec les oxydes réductibles de la première catégorie Indiquée ci-dessus, il ne m'a pas été possible de préparer des acétolates. Ainsi, par exemple, Cu(OH)'' se dissout bien dans la solution aqueuse d'acétol, mais on ne peut extraire le sel formé de la solution qui dépose de Toxydule dès qu'on cherche à la concentrer, même à froid. » Ces essais précisent bien le rôle joué par l'hydrate basique au maximum dans l'oxydation de l'acétol. Tandis que Hg(OH)- transforme très facilement et presque intégralement .'acétol en acide lactique, HgO est déjà moins actif, il faut qu'il se modifie et s'hydrate avant d'oxyder, HgCl- n'agit que plus lentement et difficilement; avec lui les rendements sont faibles en acide lactique, plus élevés déjà en acides acétique et formique; enfin SO''Hg + SO' II- ne donne plus traces d'acide lactique. » Cet exemple particulièrement net, fourni avec les sels de mercure, montre que la transformation de l'acétol en acide lactique ne se fait qu'autant que les conditions sont favorables à la production d'hydrate ou de sels basiques mercuriques et à la formation concomitante d'un acétolate. » J'ajouterai un mot à propos de l'oxydation de l'acétol par MnO*K. Cette réaction ne fournit pas traces d'acide pyruvique, même ellectuée dans les conditions de prépa- ration de cet acide à l'aide de l'acide lactique ('). L'absence d'acide lactique dans les oxydations de l'acétol par les oxydants de la troisième catégorie ne peut donc être attribuée, dans tous les cas, à une destruction ultérieure de ce produit par une oxy- dation plus avancée. (') La quantité de iMnO*K employée était naturellement double de celle qui est utilisée pour l'oxydation de l'acide lactique. C. R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N" 19.) yt' 742 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) En résumé, au point de vue expérimental, les résultats de M. Nef et les miens sont concordants (sauf en ce qui concerne HgO), mais nos inter- prétations sont différentes. » Pour M. Nef, c'est la réaction du milieu qui détermine le sens des oxy- dations de l'acétol en favorisant sa dissociation d'après les formules O CH»C-H + = CHOH, ou CH'COCH = + HOH, suivant la nature du milieu. » A mon avis, au contraire, c'est la nature de l'oxydant qui est la cause déterminante du sens de la réaction, par suite d'une combinaison d'exis- tence éphémère se produisant entre l'acétol et l'agent d'oxydation. » Je me réserve de poursuivre celte étude et de préciser le mécanisme d'action des oxydants sur les alcools céloniques. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la formation de l'aldéhyde formique dans la combustion du tabac. Note de M. A. Tbillat, présentée par M. Schloesing fds. « Dans une Note que j'ai présentée à l'Académie des Sciences (20 juin 1904) sur la formation de la formaldéhyde dans les produits de combustion, j'ai mis en évidence la présence constante de cette aldéhyde dans les fumées des divers combustibles. Cette étude m'a amené, comme je l'annonçais dans cette Note, à examiner aussi la formation de l'aldéhyde formique dans la fumée du tabac. )) L'action insolubilisatrice de cette substance sur les matières albumi- noides (action qui peut s'exercer à de faiblesdoses), sa propriété durcissante, son influence sur la digeslibilité (') sont en effet autant de motifs qui légitimaient ce travail et intéressaient l'hygiène des fumeurs dont les mu- queuses buccales sont constamment imprégnées des produits de la combus- tion du tabac. » Je me suis placé dans les conditions se rapprochant le plus possible de celles du fumeur. A cet efl'et j'ai utilisé le dispositif imaginé par M. Schlœsing qui permet de (') Comptes rendus, i!\ mars 1904. SÉANCE DU 7 NOVEMBRE igo/j. 7^3 fumer le tabac sous ses diverses formes (cigarettes, cigares, etc). Après chaque opé- ration, l'eau contenue clans les flacons barboleurs était analysée. Comme procédé de dosage de la formaldéhjde, j'ai suivi la méthode à la dimélhylaniline, de manière à obtenir la base tétraméthylée du diphénylméthane CH^EC^H» Az (CH^r]' qui se forme quantilalivement si l'on a soin d'observer les conditions que j'ai déjà plusieurs fois indiquées ('). » J'ai expérimenté sur des tabacs d'origine aulhonlique et qui m'ont été fournis par le laboratoire des Manufactures de l'État. Ces divers tabacs : Scaferlati, Maryland, Manille, etc., ont été fumés par l'appareil sous les formes classiques : cigares, cigarettes et dans des pipes en bois ou en terre. Les liquides provenant de la condensation des fumées étaient immédiatement analysés après chaque opération. Les Tableaux suivants indiquent l'origine du tabac, le poids de là base tétramétliylée obtenue et le pourcen- tage eu aldéhyde formique correspondant, en même temps que la forme sous laquelle a été fumé le tabac expérimenté. 1. — Cigares Poids moyen Poids moyen P( oids moyen de la base de la Nombre du cir [C«H«Az(CH^ rv formaldéhydc Ofiginé. d'expériences. cigare. paï cigare. pour :oo. a 6^8 1,^ 0%389 o,o3go 0 , 0670 Lot 3 o,o63o llle-et-Vilaine . , , . . . . 2 7->5 o,o4io 0 , o64o Londres I 4,5 o,o453 0, I 180 IL — Cigareltes. Pour 100 Puids de formaidéliyde de la base du poids Origine. tabac fumé. obienue. du tabac. g s - ê Maryland 10 o,o53i 0,0637 Scaferlati 10 0,0496 o,o585 Maryland i5 . o,o63i o,o.5oo IIL — Tabacs fumés en pipe. Pour 100 Poids Poids de formaldéhyde de de du poids Origine. tabac fumé. la bas«. du tabac. Scaferlati (pipe en bois) aS o,iat6 0,0570 Scaferlati » 25 0,2170 0,1020 Scaferlati (pipe en terre) 25 0,1964 0,0921 Havane (pipe en bois) 25 o,20.5o 0,0961 Havane (pipe en terre) 25 0,2180 0,1028 (') Comptes rendus, 1893, p. 891; 1898, p. 2g2. —Bulletin de ta Société chimique, 1898, p. 684. ^44 ACADEMIE DES SCIENCES. » Les résultats de ces essais suffisent pour démontrer que la production de l'aldéhyde formique au cours de la combustion de tabac est très déce- lable, qu'elle varie peu avec les origines du tabac et qu'elle peut atteindre journellement plusieurs centigrammes chez certains fumeurs. On peut remarquer en outre que la moyenne en aldéhyde est un peu plus élevée dans le cas de la pipe en terre; cela tient probablement à l'action des sur- faces chaudes agissant comme substances catalytiques ('). 5) I^a méthode de dosage employée indique bien la formation de l'aldé- hyde, mais elle ne prouve pas qu'elle reste dans la fumée à l'état libre ou à l'état combiné. Or, tous les réactifs que j'ai essayés dans le but de la dé- celer à l'état libre ont donné des résultats nettement négatifs (contraire- ment à ce que donnent les fumées des combustibles usuels, bois, papiers, etc.). Elle n'existe donc dans la fumée de tabac qu'à l'état de combinaison ainsi que l'aldéhyde acétique dont j'ai reconnu la formation dans le cours de ces combustions, mais que je n'ai pas réussi à évaluer. Cette neutralisation fait complètement disparaître l'inconvénient qu'aurait pu présenter pour le fumeur l'absorption régulière de petites quantités de vapeurs d'aldéhyde formique libre. En poursuivant ces recherches, j'ai été amené à étudier l'action des vapeurs de nicotine sur ces aldéhydes : j'ai trouvé que ces vapeurs étaient instantanément saturées en leur présence, surtout dans le cas de l'aldéhyde acétique. Pour en faire la démonstration, il suffit d'entraîner des vapeurs de nicotine dans une solution d'aldéhyde acétique au j^^. On constate la désodorisation à peu près complète de la nicotine en même temps que la formation d'un nouveau produit dont j'étudie la toxicité et la composition. ') En résumé, l'ensemble de ces résultats démontre que dans les combus- tions de tabac, il se forme des aldéhydes, notamment de l'aldéhyde mé- ihylique qui se combine immédiatement avec les bases azotées entraînées par la fumée dont la toxicité et le parfum se trouvent ainsi modifiés ("). » (') Bulletin de la Société chimique, igoS, p. gSg. (-) Ces observations donnent l'explication de la désodorisation partielle de la fumée de tabac au moyen de petits appareils utilisés sous des noms divers et dont le principe repose sur la production d'aldéhyde formique ou acétique. SÉANCE DU 7 NOVEMBRE igo:^- 74^ PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la germinalinn des spores rf'Atrichum undii- latuni et r/'Hypnum velutinum, et sur la nutrition de leurs protonèmas dans des milieux liquides stérilisés . Note de M. Paul Becquerel, présentée par M. Gaston Bonnier. « Comme l'avaient déjà fait, avec de féconds résultats, pour la synthèse des Lichens, M. Gaston Bonnier, et pour les Algues, depuis quelques années, un très grand nombre de savants, nous avons appliqué dans ce travail la méthode des cultures pures de Pasteur. » Les sporogones mûrs contenant les spores avaient été recueillis pendant le mois de janvier 1904- Ce n'est que vers la fin de mars que nous les avons employés. Après les avoir stérilisés par l'immersion pendant quelques minutes dans une solution de bichlorure de mercure à xhï^^ nous les avions ouverts avec une aiguille flambée et nous les avions secoués dans des tubes de culture préalablement préparés et porlés à l'autoclave à une température de ii5". Ces tubes de culture, obturés par un petit tampon de ouate, renfermaient chacun une petite lame de papier-filtre sans cendres, qui plongeait dans le milieu nutritif expérimenté. Celte petite lame de papier-filtre sans cendres, imbibée par le liquide, était destinée à recevoir les spores et à leur servir de sol. Ce procédé que nous avons trouvé remplace avantageusement les pla- quettes de bois ou de porcelaine poreuse employées pour les cultures d'algues et de champignons, parce que ce papier-filtre sans cendres s'imbibe assez régulièrement, et parce qu'aussi on est sur de sa composition chimique, qui est celle de la cellulose la plus pure. » Les milieux nutritifs étaient constitués par des sels minéraux en dissolution dans de l'eau distillée. » Le Tableau suivant contient la composition exacte et la proportion en grammes pour i litre d'eau distillée des sels minéraux des huit solutions que nous avons expérimentées. Solution n" 1. Solution n° 2. Solution n° 3. Solution n" 4. 1' Ca(AzO')^ 2 KAzO' 2 Ca(AzO')- s I CaCAzO')" I KAzO' 0,5 K^PO^H 0,5 (PO')'CaH» I KAzO' 0,5 K»PO*H 0,5 MgSOSyH^ 0 0,5 MgS0*,7H=0 0,5 K^PO'H 0.5 MgSO',711^ 0 o,o5 FeSO* o,o5 FeSO» 0,5 CaSO^aH^O o,o5 FeSO* o,o5 FeSO' Solution n" 5. Solution n° C. Solution n» 7. Solution n° 8. i Ca(AzO')2 I Ca(AzO')^ g I CaSOS2H2 0 8 I Ca(AzO^)- I KAzO' I KAzO' I K'SO» 1 K(Az03) 0,5 K'POMI 0,5 MgSOSyH^O 0,5 K-PO»H 0,5 K^PO'H 0,5 MgSOS7H20 o,o5 SO^Fe 0,5 MgS0S7H'0 3 MgO o,o5 SO*Fe o,o5 Fe2(POM24H' 7/(6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Trois mois après les ensemencements, vers la fin du mois de juin, les spores se mirent à germer. Elles donnèrent des protonémas des deux sortes de mousse dans les liquides J, 2, 5, 6, c'est-à-dire dans la solution nutri- tive complète et dans celles où le calcium, le fer et le phosphore ont fait défaut. Seules les spores d'Hjpnum ont pu vivre dans la solution n° 3 sans potassium. » Par contre toutes les autres solutions 4, 7, 8, oi!i manquait, soit la magnésie, soit l'azote minéral, soit le soufre, ont été nuisibles au dévelop- pement des spores qui, à peine germées, ont péri. )) Les prolonémAsd' A (ric/ium ont continué à croître jusque vers le milieu du mois d'août, puis ont dépéri; seuls les protonémas d'Hjpnum beaucoup pins vivaces continuent encore à vivre en ce moment. » Dans la solution n° 5, sans fer, et dans la solution n° 6, sans phos- phore, les protonémas des deux espèces de mousse n'ont vécu qu'un mois; s'étant très peu développés ils ont perdu de plus eu plus leur teinte verte et sont devenus rougeàtres. » Nous avons examiné toutes ces cultures de protonémas à diverses phases de leur croissance. Dès le début nous avons été frappé par ce fait : c'est que, aussi bien pour les sjjores d\4lnchiim que pour les spores A'Hypnum, leur germination avait été re- tardée sur la partie supérieure du papier-filtre qui ne baignait pas dans le liquide. Les protonémas iVNypnii/?i au milieu de beaucoup de spores non encore germées ram- paient sur les fibres de cellulose en donnant de rares ramifications, tandis que les pro- tonémas d' Atrichiini beaucoup plus vigoureux se dressaient perpendiculairement dans l'air, les uns contre les autres, comme des liges qui montent sans se ramifier. » Sur la partie inférieure de la lame de cellulose immergée, les spores d\-l/nc/iu»i et d^/Jypnu/n étaient développées avec une extrême exubérance. Les Hypjinin surtout étaient remarquables. Ils formaient au fond de l'eau de petits buissons verts de fila- ments entrelacés, des massifs qui s'amincissant au pied s'élargissaient et devenaient de plus en plus touffus vers le haut. » En regardant au microscope avec un très petit grossissement, à travers le verre du tube de culture, on voyait très distinctement que chaque touife était constituée par les ramifications d'une vingtaine de protonémas issus d'un groupe de spores qui avaient germé côte à côte sur le papier. Ces protonémas, par suite de la distribution de la lumière durant leur croissance, avaient suivi la même direction verticale ou oblique, ce qui donnait comme une sorte d'unité au bouquet auquel ils appartenaient. » Un de ces protonémas isolés montre, à un plus fort grossissement, qu'il est com- posé de longues cellules juxtaposées les unes au bout des autres, renfermant de nom- breux corps chlorophylliens qui masquent presque totalement les noyaux. Les mem- branes de ces cellules sont d'aulant plus épaisses qu'on se rapproche de la cellule initiale issue de la spore. » A un moment donné du développement, cette cellule initiale dégénère, vieillit; sa membrane brunit, son suc cellulaire devient plus lacuneux, les grains de chloro- SÉANCE DU 7 NOVEMBRE Ipo/). 7/(7 phyllo se décolorent et finissent par disparaître, bientôt la cellule est entièrement vide. Celte mort alleinl ensuite de proche en proche toutes les cellules; pendant ce temps, à l'autre extrt'uiilé, le protonéma continue à donner de nouveaux filaments qui se rami- fient. Dans toutes les solutions les protonéinas à' Hypnum et A'Alrichum ont suivi la même évolution. » \ln outre, il est un fait important à signaler : c'est que, sur tout le parcours du pro- tonéma plongé au fond de l'eau, on aperçoit à difTérentes places des tentatives de bour- geons constitués par des massifs de trois ou quatre cellules polyédriques ou rondes qui dépérissent extrêmement vite. » D« l'ensemble de ces recherches il résulte que les protonémas A' Atri- chiim et à'Hypnum, au point de vue de la nutrition, se comportent identi- quement comme des algues vertes et notamment comme le Cystococcus hianicola que M. Charpentier a cultivé avec succès dans un milieu analogue à celui de notre numéro 1. » Dix éléments suffiraient à leur nutrition; ce seraient : l'azote, sous forme minérale, le fer, le soufre, le phosphore, le magnésium, le carbone, l'oxygène et l'hydrogène empruntés à l'air ou à l'eau, et tantôt le calcium ou le potassium. )) Mllypnum se distinguerait particulièrement de \ Alrichum par ce fait qu'il semblerait se passer complètement de potassium, ensuite par sa remarquable vitalité dans nos solutions où il paraîtrait croître indéfiniment, si l'on renouvelait ses éléments. » ZOOLOGIE. — Sur le développement du rein et de la glande de Leydtg chez les Elasmohr anches. Note de M. I. Iîoucea, présentée par M. Y. Delage. « On distingue dans les canaux segmentaires des embryons des Elasmo- branches à des stades jeunes {Muslelus et Acanthias de 2'^°-2'^™,5) deux parties: 1° la partie remontante et la vésicule moyenne; 2° la partie des- cendante, canalicule terminal ou pont de réutiion. La première provient de la pièce intermédiaire qui se recourbe vers le canal primitif du rein ; et, au point de contact, la paroi de ce dernier forme par bourgeonnement la deuxième partie. » Primitivement, ces deux parties sont en continuité et cet état nous représente un système excréteur précurseur et transitoire. Des produits de déchet, tombés dans la cavité générale, étaient éliminés par l'intermé- diaire de ces canaux segmentaires et du canal primitif du rein. Le rein se développe aux dépens des éléments de ce système excréteur précurseur, mais la première partie n'y contribue que partiellement. ■^48 ACADÉMIE DES SCIENCES. » La vésicule moyenne détache de son pourloui- des cupules dont la coupe axiale est plus ou moins sinueuse et donne en même temps naissance à un blaslème embryonnaire. Elle détache d'abord une cupule à la limite du canal de réunion. Cette première cupule formera le premier corpuscule de Malpighi et la partie initiale du canalicule rénal pri- maire (première zone à épithélium cilié et deuxième zone étroite avec un épithélium cubique sans bordure en brosse), tandis que le reste de celui-ci provient du canal de réunion. » En ce qui concerne les autres canalicules rénaux (secondaires, tertiaires, etc.), il y a aussi, pour chacun, deux ébauches distinctes. On observe vers la base du canalicule primaire un rendement qui formera par bourgeonnement un canalicule secondaire. Les deux canalicules ainsi constitués se comporteront de même et ainsi de suite. Ces cana- licules s'accroissent et se mettent en relation avec les cœcums qui prolongent le fond des cupules, tandis que dans la concavité de la cupule se formera le glomérule de Mal- pighi. Il est inexact de croire que la vésicule moyenne se transforme complètement en corpuscule de Malpighi primaire et de voir dans celui-ci, qui, suivant certains auteurs, s'atrophierait plus tard, le point de bourgeonnement des autres canalicules rénaux. » Les corpuscules de Malpighi, une fois formés, sont séparés complè- tement de la vésicule qui leur a donné naissance, de sorte quilny a jamais de communication entre le rein et la cavité générale. » C'est donc la base du canalicule primaire qui formera le canal collecteur d'un serment du rein. Tandis que les canaux collecteurs des segments antérieurs conservent leurs ouvertures dans le canal de WolfT, les postérieurs glissent sur la partie dorsale de celui-ci et arrivent à s'ouvrir séparément dans le cloaque. » Le reste de la première partie du canal segmentaire, qui ne prend pas part à la formation du rein, est représenté à l'état embryonnaire chez tous les Elasmobranches. Mais à l'état adulte il est atrophié plus ou moins. Ce sont : i° les canalicules segmen- taires {sensu stricto), qui ne persistent que chez un nombre restreint d'Elasmo- branches; 3° les îlots de tissu lymphoïde qu'on voit entre les segments du rein, à la surface des vaisseaux efTérents du système porte rénal chez Squalina et Acanthias; 3° chez le mâle, les canaux efTérents et le canal longitudinal du rein qui entre secon- dairement en relation avec les canalicules rénaux primaires antérieurs. » Les îlots de tissu lymphoïde, qui d'ailleurs n'existent que chez les types les plus primitifs, nous représentent la persistance du reste de la vésicule moyenne formant un blaslème embryonnaire. Des produits tombés ou introduits artificiellement dans la ca- vité générale sont conduits par les canalicules segmentaires ciliés dans la vésicule ou entre les éléments qui se sont séparés d'elle. Jamais on ne les retrouve dans le rein. Ces formations ont attiré déjà l'attention de plusieurs auteurs. Ce sont les corps lym- phatiques observés par F. Meyer (') chez Acanthias vulgaris, les organes phagocy- taires de Schneider (2) chez Squatina angélus et enfin les masses lymphoïdes de Viallelon ('). (') Sitzungsberichte der naturf. Gesellschaft, Leipzig, t. II, 1870. (') Anatomischer Anzeiger, Bd. XIII, n° 15, 1897. (») Comptes rendus de la Soc. de Biologie, t. LIV, p. 249, SÉANCE DU 7 NOVEMBRE I904. 749 » On distingue deux cas parmi les Elasmobranches : 1° chez les plus pnmilifs (Squatina, Acanthias, Galeus, Miisteliis), le rein se développe par- tout de la manière que nous venons de décrire; 2° chez les types les plus évolués (tout le groupe des Rajidés et une partie du groupe des Squalidés), ce développement ne s'effectue qu'à la partie postérieure. Dans la partie antérieure, les canalicules ne forment plus des glomérules de Malpighi et restent peu développés tant que l'animal n'est pas adulte. )) Chez les animaux sur le point de devenir adultes, on observe que la partie antérieure s'atrophie plus ou moins chez la femelle. Chez le mâle, elle se transforme : si des corpuscules de Malpighi existent, ils dispa- raissent, les canalicules se développent et s'élargissent davantage, et l'épi- ihélium acquiert des propriétés sécrétrices spéciales, de sorte que le rein des adultes présente les caractères que nous avons décrits dans une Com- munication précédente ('), et le canal de WolfF sera uniquement 5per/Mf- ducte chez le mâle. » Donc, par suite des rapports que le rein contracte avec l'appareil gé- nital, il se développera davantage à la partie postérieure, tandis que la partie antérieure aura un sort différent. Le canal de MûUer persistera chez la femelle comme oviducte, et il dévelopi^ra aux dépens de sa paroi propre des glandes sécrétant des produits accessoires pour les ovules. Ce canal s'atrophie chez le mâle, il n'en reste que des rudiments : pavillon et utérus masculin. C'est le canal de Wolff ou Leydig qui reçoit les spermatozoïdes. Mais, pour leur fournir des produits accessoires, il ne forme pas de glandes aux dépens de sa paroi propre; c'est, en effet, la partie antérieure du rein qui est employée et qui se modifie en conséquence (glande de Leydig). Chez la femelle, au contraire, elle entre en régression. » Le rein des Elasmobranches a la même valeur que celui des Vertébrés su- périeurs. » BIOLOGIE. — De rinjhience du régime alimentaire sur la longueur de l'intestin chez les larges de Rana esculenta. Note de M. Emile Ycng, présentée par M. Yves Delage. « On tend généralement à attribuer le fait que les animaux herbivores ont l'intestin relativement plus long que les carnivores à la quantité plus (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, n" 22. G. K., 1904, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N" 19.) 99 n5o ACADÉMIE DES SCIENCES. forfee d'aliments qu'ils ingurgitent, plulôt qu'à la qualité de ceux-ci. Il est cependant des animaux soumis aa même régime : le mouton et le chewil tous deux herbivores, par exemple, certaines espèces de Chéiroptères insec- tivores ou de Cétacés carnivores, etc., chez lesquels le rapport entre la longueur de l'intestin et celle du corps diffère du simple au double ou davantage. D'autre part, j'ai constaté des variations saisonnières de ce même rapport chez la grenouille verte, dont le tube digestif est plus court au printemps quand les grenouilles sortent de leur jeune hivernal, qu'en automne après plusieurs mois d'activité alimentaire. » Il semble, par conséquent, que l'explication rappelée ci-dessus soit passible de sérieuses objections, aussi ai-je essayé de la soumettre au contrôle de l'expérience, en imposant un régime déterminé à des individus d'une même espèce naturellement omnivores. » Des larves de Bana esculeiUa nées d'une même poiiLe dans le laboraloire, le - avril, furent pendant quinze jours nourries en commun avec l'albumine de leurs œufs, des plantes aquatiques, de la vase de marais riche en micro-organismes tant ani- maux que végétaux. Le 23 avril, loo de ces larves furent isolées dans un vase A et élevées au régime végétal exclusif (Spirogyres, Anacharis, feuilles de laitues, etc.). Le même jour on plaça dans un vase B, tout pareil au précédent, loo de ces mêmes larves qui furent nourries avec de la viande seulement (anodonle, bœuf, veau). Le surplus des larves continua à être soumis au régime mix.te dans un vase C. Les larves B, nourries à la viande, quoique croissant un peu plus rapidement que les autres, ne tardèrent pas à montrer un intestin plus court. L'intluence du régime sur la longueur de cet appareil fut sensible dès les premières mesures, le 6 mai. Ces mesures furent prises et renouvelées dans la suite sur des lots de lo individus et, à quelques exceptions près, les cldlTres suivants expriment, en millimèlres, la moyenne (tirée de !o, parfois de 5 observations) de la longueur du corps et de la longueur de l'intestin déroulé, mesurées de l'extrémité du museau à l'anus, ainsi que le rapport entre ces deux Ion- sueurs. Date. Age. 6 mai 2Çij. 3o mai 53 j. 20 juin 7^ j- 3o juin 83 j. 23 juillet io6j. Vase A. Vase B. Lon gueur Longueur du de ^Ta de corps. l'intestin. Kapporl. corps. l'intestin. Rapport. Développement. 8,00 62 7,70 9>70 56 5,70 larves apodes. i3,66 116,80 8,5V l4,20 78 5,48 » i3,5o 93,50 6,90 i4,5o 72 4,90 larves avec les pat- tes postérieures. i3,5o 100 7,'4 0 1 4 , 5o 76 3,20 » i6 92,50 3, GO i5,oo 69 4,C0 larves avec pattes antérieures sous la peau. SÉANCE DU 7 NOVEMBRE IQO/j. 731 Vase B. Longueur de du de Dale. Age. corps. l'inte&tin. Rapport. corps, l'intestin. Rapport. Développement. 3 el 7 aoi.t . . . . 117 a 121 j. 17 48 2,82 17,00 46 2,70 ]arve.s avec pattes antérieures exté- riorées. 29 et ir juillet. î43eti32J. » » » 16,00 28 1,43 jeunes grenouilles anoures. » Les dimensions des larves C maintenues an régime mixte se rappro- chaient (le celles nourries avec des plantes. Les conclusions que l'on peut tirer de ces chiffres sont les sijivantes : )) 1° Quel que soit le régime, l'intestin des larves de grenouille s'allonge rapidement jusqu'à l'époque d'apparition des pattes postérieures, puis il diminue au cours du développement de ces dernières pour s'allonger de nouveau légèrement, une fois qu'elles sont achevées. Mais, dès que les pattes antérieures commencent à se montrer sous la peau, l'intestin se rac- courcit progressivement jusqu'à la fin des métamorphoses. 1) 2" I>es larves végétariennes ont constamment l'intestin plus long que les carnivores. )) 3" La différence entre la longueur de l'intestin des unes et des autres atteint son maximum chez les larves apodes, pendant la période qui précède l'apparition des pattes postérieures. Elle diminue plus tard, au point que, vers la fin des métamorphoses, l'intestin des larves herbivores n'excède que de quelques millimétrés celui des carnivores. Selon Babak {Biologisches Centralblatl , Bd. XXIH, ipoS), les jeunes grenouilles issues de larves sou- mises au régime végétal auraient exactement la même longueur intestinale que celles proveiuuit de larves carnivores. Je n'ai obtenu aucune grenouille dans le vase A (herbivores), en sorte que je n'ai pu contrôler l'assertion de Çgbpli. Toutefois, en comparant l'intestin des petites grenouilles nées dans le vase B (carnivores) à celui de leurs congénères nées dans le vase C (omnivores), j'ai trouvé l'intestin des premières un peu plus court. » 4° Le fait que le raccourcissement de l'intestin commun à toutes les larves, mais plus intense chez les végétariennes que chez les carnivores, coïncide avec les périodes de métamorphose pendant lesquelles les larves mangent peu ou pas, et où, par conséquent, leur intestin est plus ou moires vide, vient à l'appui de la thèse qui veut que la longueur de l'intestin soit fonction de la quantité des aliments qu'il renferme. » ;,52 ACADÉMIE DES SCIENCES. PATHOT.OGIE. — Sur iinr maladie injeclieme des Équidés, avec altérations du système osseux, ohsen^e à Madagascar. Note de MM. Charo\ et Thiroux, présentée par M. A. T.averan. « Un certain nombre de chevaux et mulets, à Madagascar, sont atteints d'une maladie infectieuse, avec altérations du système osseux. )) Cette maladie offre de grandes analogies avec une affection ostéoma- lacique observée en Indo-Chine ('). )> L'infection débute, en général, par des symptômes d'abattement, de paresse ou d'inaptitude au travail : la marclie est lourde et parfois vacillante. )> La conjonctive, d'abord injectée en rouge acajou, prend les teintes diverses du jaune : safran, feuille morte, etc. ; souvent elle s'éloile de pétéchies. On note, sur cer- tains sujets, des accès fébriles; les respirations et les pulsations s'accélèrent, le cœur fait entendre des bruits métalliques; la température rectale s'élève à 40" et 4i''; mais cette exacerbation n'est pas constante. » On observe quelquefois de l'hémoglobinurie. » La maladie, sous forme aigué, peut se compliquer de pneumonie, d'entérite, de congestion du foie, de la rate, des reins ou de la moelle; la paraplégie est une termi- naison fréquente de l'état chronique. » D'autres fois, la maladie revêt un caractère adynamique et l'on constate une hypo- thermie de 36° et au-dessous. » Certains sujets gardent, au moins pendant quelque temps, les apparences de la santé et de la vigueur; puis, des boiteries bizarres et à siège inconnu surgissent; des arrachements tendino-ligamenteux et des fractures spontanées se produisent. Les os nasaux, les maxillaires supérieurs et inférieurs se ramollissent, se boursouflent et la face se déforme. » Les déformations osseuses de la face ont été également rencontrées dans des cas où la maladie a paru avoir une évolution assez rapide, de 16 à 20 jours; il se peut, d'ailleurs, que dans ces cas les animaux aient été depuis plus ou moins longtemps sous le coup d'une infection latente. » Les animaux maigrissent de plus en plus, les reins cessent de fonctionner norma- lement; il y a polyurie, les urines se chargent de phosphate aramoniaco-magnésien, (') Germain-, Sur une maladie observée sur des clievaitx égyptiens importés en CochincJnnc {Recueil de Médecine vétérinaire, 1881, juillet et suiv.). Balli:, Osléoporose des mulets algériens importés au Tonkin {Recueil de mémoires et observations sur l'hygiène et la médecine vétérinaire militaires, t. XX, 1899). Pecaud, L'ostéomalacie des Équidés au Tonkin {Revue générale de Médecine vétérinaire, janvier igoi). L'auteur signale l'origine infectieuse de la maladie. SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 190'i. r>53 d'iirate et d'hippurate de soude, d'oxalale et de carbonate de chaux; les malades suc- combent, profondément cachectiques et anémiés. » La maladie a une durée très variable, depuis 16 à 20 jours jusqu'à une et plusieurs années. Les animaux atteints de la forme lente présentent de temps à autre de véritables retours aigus au cours desquels ils peuvent succomber. » A l'autopsie, par exception, on ne rencontre pas de lésions appréciables. D'autres fois, le poumon et l'intestin présentent des lésions de pneumonie infectieuse, d'entérite bilieuse. » L'hypertrophie du foie est fréquente. Sa couleur et sa consistance varient : il est rouge brique, jaune d'ocre, safrané ou feuille morte; de même, il est ferme, sclérosé ou excessivement friable. » La rate est le plus souvent hypertrophiée. Nous l'avons trouvée sur quelques che- vaux énorme, ramollie, olTrant sous la coupe l'aspect d'une purée de cassis. » Les reins sont diflTéremment altérés; tantôt hypertrophiés, friables, violacés ou feuille morte; tantôt peu volumineux, jaune pâle, scléreux. » Les capsules surrénales participent aux mêmes variations. » Dans le canal médullaire, le liquide sous-arachnoïdien est abondant ; les enveloppes sont plus ou moins vascularisées; quelquefois un œdème gélatineux entoure les paires nerveuses à leur origine. On peut remarquer un fin piqueté hémorragique au pour- tour des cornes. La myélite aboutit exceptionnellement à la suppuration; la sclérose est rare. 1) Enfin, lorsque l'animal est mort dans un état d'infection et de cachexie avancées, les apophyses épineuses des vertèbres se coupent facilement, leur tissu spongieux est d'un rouge livide; le tissu aréolaire des maxillaires a proliféré; le tissu compact des os plats est ramolli; les os longs sont devenus fragiles; des fractures comminutives ont pu se produire ainsi que l'arrachement des ligaments et des tendons. )) L'ostéomalacie n'est pas une maladie spéciale aux pays chauds; elle a été observée notamment en France par Cantiget et en Allemagne par Dieckerhoff. » La plupart des observateurs, en Europe et aux colonies, ont fait jouer à l'alimentation insuffisante ou peu alibile et à la pauvreté du sol en cal- caire, en acide phospliorique, un rôle prépondérant dans la genèse de ces affections. » Quelle est la nature de la maladie dans nos colonies et, en particulier, à Madagascar? M. Cliaron, dans un Mémoire présenté en 1900 au Ministère de la Guerre, s'élève contre l'opinion qui incrimine d'une manière exclu- sive l'alimentation et la nature du sol. Il objecte que, dans ces mêmes contrées où sévit l'ostéomalacie des Équidés importés, les hommes, les bœufs, les chevaux du pays, les poules, ont un squelette ou des produits (jeunes, œufs) normaux : il laisse entrevoir la présence et l'action d'un agent infectieux. ^54 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) En 1908, M. Thiroiix a signalé la présence du Piroplasma eqni (\jnveran) ou d'un Piroplasma très voisin dans des préparations de sano: recueillies à Madagascar sur des chevaux et des mulets atteints d'ostéomalacie ('). Ces hématozoaires n'ont été vus que chez un petit nombre des animaux exa- minés et, dans les cas où leur présence" a été constatée, ils étaient très rares; il est donc très douteux que l'ostéomalacie des chevaux de Mada- gascar soit produite par ces Piroplasma; la complication, chez certains ani- maux, de l'ostéomalacie par la pirophismose semble plus probable. » Au Tonkin, Pécaud, en 1901, a signalé l'origine infectieuse de l'ostéo- malacie des Équidés; il aurait réussi à transmettre expérimentalement la maladie à un animal sain. » En 190^, le professeur Moussu a inoculé au lapin l'ostéomalacie du porc, démontrant ainsi la nature infectieuse de cette affection. » Une mesure prophylactiqije s'impose à Madagascar pour empêcher J'extensign de la maladie des liquidés qui fait l'objet de cette Note : c'est l'abatage ou pour le moins l'isolement des animaux qui en sont atteints. » GÉOLOGIE. — Sur la structure générale des Alpes du Tyrol à l'ouest de la voie ferrée du Brenner, Note de M. Pheure Termier, présentée par M, Michel Lévy. « J'ai exposé sommairement, dans des Notes récentes, diverses observa- lions géologiques sur les Alpes du Tyrol, fruit de mes voyages de cet été. Toutes ces observations viennent à l'appui de la théorie que j'ai donnée, il y a un an, de la structure des Alpes orientales. Elles m'ont |)ermis de pré- ciser quelques tracés restés indécis, de rectifier quelques détails de la tec- tonique; mais, dans son ensemble, la théorie du charriage sort victorieuse (le cette première épreuve. n 11 est désormais certain : )> 1° Qu'au nord d'une ligne allant du Monte-Sobrelta, près de Bormio, à Sler- zing, près du Brepner, par le Val Zebru, TôU (sur TAdige), et Saint-Léoohard, les Alpes du Tyrol sont formées de nappes empilées les unes sur les autres, nappes qui ont été plissées, ou tout ai} moins ondulé.es, après leur (empilement ; » 2° Que les Schistes lustrés de la Basse-Engadine, entre Guarda et le pont de Ponllatz, affleurent dans une fenôlre de ce paquet de nappes; (') Tiiiiioix, Soc. de Biologie. 24 octobre 190.1 SÉANCE DU 7 NOVEMBRE l^o/i- "J^B » 3"* Que les Alpes calcaires, au nord de l'Inn, sont des lémoins de nappes supé^ lieuies, la nappe la plus basse, dans ces Alpes calcaires, étant probablement l'équiva- lent de la cjualriènie nappe de la région Zillertal-Brenner ; » 4° Que la ligne Sterzing-Bormio, qui limite au sud \e. pays de nappes, n'est autre chose que le prolongement vers le sud-ouest de l'axe des Hohe Taiiern; h 5° Qu'une zone plus ou moins large s'élend au sud de ladite ligne, zone qui est formée de plis serrés et multipliés, toujours très redressés, et qui est le lieu des racines des plis cocicbés vers le nord et transformés en nappes; » 6" En'fin, que cette ione de racines est limitée au sud par une faille {faille ou frontière alpino-dinarique), qui passe un peu au sud du Passo Tonale, coïncide au nord de Malè avec Is. faille giudicarienne, franchit le Plaltenjoch au nord de Tlffinger, et coupe l'Eisack à Mauls. » Le numérotage des nappes et la répartition entre elles des diverses lames ou écailles qui s'empilent les unes sur les autres, sont opérations faciles, là où le Trias (toujours très reconnaissable) figure dans la série des lames. C'est le cas de l'Orller, du Brenner, de la Basse-Engadine à l'amont de Pontlalz. Mais ce même travail devient très difficile lorsque, le Trias manquant, on n'a plus affaire qu'à des terrains cristallophylliens : ce qui est le cas des Alpes de rC)Ëtzlal. Il faut d'ailleurs se souvenir que les nappes peuvent se dédoubler, et aussi se fragmenter ou s'écraser : de sorte que tout essai de numérotage et de répartition qui vise une région un peu étendue est condamné à rester incertain et provisoire. Sous ces réserves, je proposerai, à titre d'indication générale, l'essai suivant : » Première nappe : Zentralgneis et partie basse de la SchieferhùUe des Hohe Tauern ; métamorphisme intense dans tous les terrains; » Deuxième nappe : Schistes lustrés des Hohe Tauern et de la Basse- Engadine; métamorphisme intense montant jusqu'à l'Eocéne; » Troisième nappe : Micaschistes et gneiss grenatifères du Pflerschtal et d'une partie des Alpes deStubai; Trias de Windisch-Matrei, de la Weisse- spilze, de la Gschôsswand, des Telfcr Weissen, des Tribulaun, de Prutz; nappe profonde des bords de la fenêtre de la Basse-Engadine; métamor- phisme déjà diminué, mais sensible encore, dans le Trias, très intense dans tout le Paléozoique; » Quatrième nappe : Micaschistes et gneiss grenatifères du Rosskopf et du Ridnauntal; Kalkphyllite (') de l'OEtztalermassiv, de la vallée de l'Adige (') D'âge paléozoique incertain. C'est à tort que, dans mon Mémoire de l'hiver der- nier, j'émettais l'idée d'une assimilation de ces Kalkphylliten aux Schistes lustrés. ^56 ACADEMIE DES SCIENCES. (Laas), du Monte-Sobretta ; phyllades et A^errucano de Bormio; phyllades deSleinach, du Stubai, de Landeck; phyllades. et gneiss de la Silvretta; Trias de l'Orller ; Trias du Seealpenkogel (Obernberg), des Tarntaler Klipfe, de la Rettelwand, de la Serlesspitze; base des Alpes calcaires du nord ; jnéta- morphisme très diminué, ne touchant plus le Trias, incomplet dans le Permien et même dans le Houiller; » Cinquième nappe : Gneiss anciens de l'OEtzlalermassiv, phyllades du Vintschgau, granité de la Seesvenna; Trias de l'Endkopf, du Piz Umbrail ; Trias et Lias du Lisclianna ('); métamorphisme analogue à celui des terrains de la quatrième nappe ; » Sixième nappe : Phyllades et gneiss du Piz Cbazfora, près du Piz Um- brail, et des Piz Cornet et Rims, près du Lisclianna (' ); métamorphisme ana- logue à celui des terrains des nappes ^ et o. » Les nappes 5 et 6 concourent probablement, avec la nappe 4, à la constitution des Alpes calcaires du nord. » On aurait pu faire à la théorie deux objections graves : l'une, tirée de l'insuffisance de la largeur de la zone des racines, par les travers de Meran et de Mauls, si l'on compare cette largeur à la masse immense des nappes; l'autre tirée du déversement vers le sud-est de toute cette zone de racines, dans cette même région Meran-Mauls. Mais j'ai montré que la largeur est variable et qu'elle s'amplifie, au sud-ouest, jusqu'à 20'^°; et que les mêmes plis, déversés au sud-est entre Mauls et Meran, deviennent verticaux, puis se couchent vers le nord, en s'approchant de l'Ortler. Les deux objections, dès lors, tombent. Tout s'explique si l'on admet, avec moi, le traînage du pays dinarique sur le pays alpin (une partie plus ou moins grande des racines restant enfouies sous les Dinarides), et, après ce traînage, la poussée au vide, vers le sud, non seulement des Dinarides, mais d'une partie du pays alpin. » (') Voir la carte de Théobald et la carie et les coupes récemment publiées par M. W. Schiller {Geolog. Unlersuchungen ini ôstlichcn Untercngadin, I : Lischanna- gruppe; Fribourg-en-Biisyau, i9o4)- SÉANCE UU 7 NOVEMBRE 1904. 757 PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Modifications des échanges nulritifs dans les dermatoses. Noie de MM. A. Dksgrez et J. Ayrigxac, |)résentée p;ir M. Bouchard. « Nous avons applique à l'étude des échanges nulritifs dans les derma- toses les nouvelles méthodes de mesures récemment créées par M. Bou- chard. I,es premiers résultats que nous présentons sont relatifs aux déter- minations anthropométriques des malades et à 1 élaboration des matières azotées. » Nos reclierclies onl porté sur un très giaiid nombre de sujets que M. le D' Biocq a bien voulu mettre ù notre disposition. Ces malades onl été soumis à une alimentation rationnelle et laissés en observation pendant un temps assez long pour éviter les causes d'erreur inhérentes à des modifications passagères de l'élimination urinaire. Par appli- cation des règles posées par M. Bouchard, nous avons d'abord déterminé la corpulence et l'adiposité des malades. Nous rappellerons i|ue la corpulence se mesure par le rap- port du poids du corps léel au poids du corps inoven de même taille, l'adiposité par le rapport de la graisse de l'homme réel à la graisse de l'homme normal correspondant. 16 M Parmi tous nos malades, dont les lésions cutanées appartenaient aux types les plus divers, nous n'avons trouvé une corpulence dépassant la moyenne que dans 35 pour 100 des cas. C'est la moilification la moins fré- quente et la moins profonde imprimée à ces malades |)ar leur affection. » L'adiposité, en elfet, s'est révélée très suj)érieure à la normale chez 53 pour 100 des sujets. » Ce résultat, qui est fourni surtout par l'eczéma proprement dit et l'eczéma papulo-vésiculeux, apporte un nouvel argument en faveur de la [jarenté établie par M. Bouchard entre l'obésité et ces deux dermatoses. L'excitation catalytique, qui se mesure par le rapport de la surface d'émis- sion allouée au kilogramme d'albumine fixe chez le sujet malade à la sur- face allouée îi la même unité de poids chez le sujet moyen correspondant, s'est égaleiuent montrée supérieure à sa valeur normale dans 89 pour 100 des cas étudiés. Ce résultat conduirait à prévoir une exagération marquée de l'histolyse, destinée à satisfaire l'accroissement d'incitation à la destruc- tion, incitation qui dépend de la surface corporelle. Or la mesure de l'activité histolytique, laquelle est égale au rapport de l'albumine élaborée par le malade à l'albumine élaborée par l'homme sain de même âge, révèle, au contraire, une destruction de matière azotée très inférieure à C, R., iqo4, 2" Semestre (T. CXXXIX, N" 19.) lOO ySH ACADÉMIE DES SCIENCES. la moyenne chez (jo pour loo des mahides. La désassimilation azotée se tiouve cjuantilalivement réduite sous l'infliience de toutes les dermatoses. Le détail de nos observations montre que ce sont la pelade, la pseudo- pelade et l'alopécie lodopalhique qui exercent, à cet égard, l'influence la plus marquée. Four ce qui toucerne le coefficient d'utilisation azotée, nous avons retrouvé l'abaissement de ce rapport, déjà observé par MM. Gaucher et Desmoulière dans l'eczéma et le psoriasis, mais non, comme ces autenrs, dans tous les cas étudiés. Ce coetfîcieni, dont la valeur normale est o,85, n'est descendu au-dessous de cette moyenne que ch M. .\LBEHr Caudiiy présente à l'Académie un travail intitulé : » Fossiles de Patagonie, dentition de quelques animaux» 717 M. Gaston Bonnieu oIVre à l'Académie le troisième fascicule du « Cours de Bota- nique » 717 CORRESPOIVDArVCE. M. le Secrétaike perpétuel signale le compte rendu de la is» session de l'Asso- française pour l'avancement des Sciences. (Angers, igoS) M. TuAYNAKD. — Sur une surface hypeT-ellip- tique M. P. Helbronnek. — Sur les triangulations géodésiques complémentaires des hautes régions des Alpes françaises M. On. Benaud. — Sur un nouveau mode de construction des hélices aériennes M. L. Lecounu. — Sur les explosions de chaudières M. E. Bose. — Dilîusion rétrograde des élec- trolytes M. Tu. ToMMAsiNA. — Sur le dosage de la radioactivité temporaire pour son utilisa- tion thérapeutique M. Tu. ToMMAHiNA. — Constatation d'une radioactivité propre aux êtres vivants, vé- gétaux et animaux M. Jules Sch.midlin. — L'action des basses températures sur les matières colorantes. . M. Jules Scii.MiDLlN. — Chaleurs de combus- tion du tripliénylméthyle et de quelques dérivés du Iriphényl'iuéthane M. Eeknand Mkykh. — Préparation de l'io- dure aureux, par action de l'iode sur l'or. M. G. Ukbain. — Sur une terre yttrique voi- sine du gadoliniuin M. Lesi'IEAu. — Sur l'acide ^-bromobu- tyrique M. André Klino. — Sur l'oxydation de BUI.LKTIN UIBLIOi.KAI'lllgUK lin H »T* 7,8 718 7'9 721 724 727 728 780 73> 732 733 736 738 l'acélol '. . . M. A. Trillat. — Sur la formation de l'al- déhyde formique dans la combustion du tabac M. Paul Becouirei.. — Sur la germination des spores A'AtiicInim undulatum et (i'H}pnum veluliiium. el sur la nutrition de leurs protonémas dans les milieux li- quities stérilisés ,M. L BoRCEA. — Sur le développement du rein et de la glande de. Leydig chez les Elasmobranches M. ÉiiiLE VUNG. — hc l'inlluence du régime alimentaire sur la longueur de l'intestin chez les larves de Raita esculenta MM. Charon elTmiioux. — Sur une maladie infectieuse des Équidés, avec altérations du système osseux, observée à Mailagascar. M. Pierre Tkrmieh. — Sur la structure gé- nérale des .\lpes du Tyrol à l'ouest de la voie ferrée du Brenner MM. A. DiisoREZ et J. Ayriqnac. — Modifi- cations des échanges nutritifs dans les der- matoses M. A. Dauphin adresse une iNote ayant pour litre : « Élude des appareils d'aviation «.. M. V. CARLiiEiM-GvLLENsiiOLD adresse une ISote ayant pour litre : » Des foudres glo- bulaires » > . . .M. Serge Socolow adresse une Note sur les distances moyennes des planètes au Soleil 1^" 7/52 747 749 752 7^4 7^7 758 758 758 7'J9 760 H/VHIS. — IMPKIMKKIE GAUTHIER-VILLARS. 'luai des Grands-Auguslins. ->:>. Le Gérant itAUTHiRR-VltLAns. SECOND SEMESTRE. COMPTES ÎIENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. N^20 (14 Novembre 1904). ^PARIS, GAUTHIER-VILLARS. IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55 1904 RÈGLEMENT REL4TIF ALX COMPTES RENDUS ADOPTE DANS Ll-S SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^, MAI iSyS Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de L' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article I''''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires préseii tés par un Membre ouparunAssociéétrang-erdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3'. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjiulicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur Tobjct d^ leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu' 1 tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance | blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Sava. étrangers à r Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ai demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un 1 sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so .tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr; autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 1. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche- ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraieii autorisées, l'espace occupé par ces figures compter pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demand-és par le Gouvernement. Articli-: .5. Tous les six mois, la Commission administra liv( fait un Rapport sur la situation des Comp.es rendu.' après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Reniement. déÏL'TsLSfaTLÎlTt'Tei:^^^^^^^ faire présenter lears Mémo.es par MM. les Saorétaires perpétuels sont priés de le. plus tard le Samedi qm précède la séaaoe, ava.t 5V Autre ûeat la présaatat.ou sera reoiise à la séauce suivante ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 1 i NOVEMBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DKS MKMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la dessiccation des plantes : période de vitalité. — Humectalion par l'eau liquide. — Réversibilité imparfaite ; par M. Berthelot. « Le rûle de l'eau dans les végétaux présente des caractères spéciaux pendant leur existence, en tant que déterminant les conditions mêmes de leur vitalité et de leur évolution. En effet, ils évaporent continuellement par leurs surfaces aériennes, en vertu des lois physiques de l'Hygrométrie, l'eau de leurs tissus; sans parler des éléments de l'eau qui concourt, en vertu des lois chimiques, soit par ces éléments isolés, soit par leur combi- naison intégrale, à constituer les principes immédiats. Ceux-ci fournissent en sens inverse, par leur oxydation aux dépens de l'oxygène de l'air (' ), ainsi que par leurs dédoublements, quelque contingent à la dose totale de l'eau contenue dans une |)lante. Toutefois, l'observation prouve que la proportion d'eau, soit fixée par réactions chimiques au sein d'un végétal, soit formée aux dépens de ses matériaux hvdrocarbonés, est bien moindre, en général, que la proportion de l'eau qui existe en nature, tant à l'état de sève ciiculante, qu'à l'état de contenu immobile, gonflant les cellules (') Cet ordre fie phéiioinèiies, tels que les oxydalioas, fixalioiis ou éliuiinations des éléments de l'eau, formations d'acide carbonique ou d'acides végétaux, etc., a été l'objet d'études développées dans mes Recherches sur la marche générale de la végétation {Chimie végétale et agricole, t. II, et, sur divers points plus spéciaux, t. III, p. 3o8, 3i5, 345 el passim). G. R., 1904, 2' Semestre. (T. CX.XXIX, N' 20.) lOI 762 ACADÉMIE DES SCIENCES. elles organes végétaux; sève et contenu susceptibles de se prêter à des échanges réglés par les pressions osmotiques. )) C'est celte dernière eau qui est restituée principalement par l'inlcr- médiaire des racines plongées dans le soi. Elle s'y trouve entretenue par les arrosages naturels (pluie, rosée) et artificiels. Si l'entretien n'en est pas suffisant, la plante dépérit; ses organes, feuilles, fleurs et fruits, se fanent et se dessèchent, frappés de mort partielle; puis l'ensemble de la plante entière finit par mourir. Un tel dépérissement est surtout manifeste vers la fin de la vie du végétal (maturation et marcescence), l'être vivant perdant son aptitude physiologique à reprendre l'eau qui lui est nécessaire. Au contraire, ces effets sont d'autant moins marqués que la plante est plus jeune, plus rapprochée des périodes de végétation initiale et d'inflores- cence. » Les conditions d'absorption de l'eau liquide et d'exhalaison de l'eau gazeuse varient, non seulement avec l'âge des végétaux, mais avec les espèces et les saisons. Les différences de cet ordre se manifestent surtout par la comparaison des espèces annuelles, reproduites de graines chaque année, dans leur totalité; des espèces vivaces, dotit les tiges et organes aériens caducs sont régénérés au printemps par des racines, demeurées plongées dans le sol; enfin, par les espèces arborescentes, dont les racines, les liges, les branches et même les feuilles dans certaines familles (Coni- fères), sont permanentes ('). La saison, la température, la lumière, l'état hygrométrique de l'atmosphère et son état électrique exercent une grande influence sur les variations entre les quantités d'eau absorbées ou émises par les végétaux. » Il m'a paru convenable de rappeler d'abord, dans les lignes qui pré- cèdent, quels problèmes généraux soulève l'examen du rôle de l'eau en Botanique. Ces problèmes sont trop vastes et trop complexes (-), ils ont été attaqués par trop de savants exercés, pour que je puisse prétendre les aborder dans leur ensemble. Je me bornerai à exposer les résultats que j'ai observés dans l'étude de quelques espèces et dans des conditions particu- lières : surtout en ce qui touche l'aptitude des plantes vivantes à perdre de l'eau au contact de l'atmosphère, par évaporalion gazeuse, et à en (') Pour être complet dans l'élude de cel ordre de problèmes, il faudrait encore envisager les plantes épiphjtes ou parasites, et surtout les plantes aquatiques, qui vivent immergées au sein de l'eau. C) Voir, entre autres, le Traité de Pfefl'er. SÉANCE DU l4 NOVEMBRE igo/j. J^^ reprendre par contact avec l'eau liquide, agissant directement, ou préala- blement infdtrée dans le sol. » Indiquons d'abord la marche du groupe d'expériences que je veux résumer au- jourd'hui. » Je choisis, dans les carrés de mon jardin d'éludés à Meudon, des espèces caractéri- stiques, en pleine végétation, et spécialement une plante herbacée, telle que le Blé et le Mesambryanthemiim. plantes annuelles, mais dont le régime d'hydratation est extrêmement différent; telles encore que la FéUKjue des prés, la Mélisse officinale, la Spirœa tilmaria. plantes vivaces. Dans la matinée d'une journée sèche, à température modérée, j'extrais du sol avec précaution plusieurs pieds de chaque plante, pris dans le même lot, c'est-à-dire au même endroit du sol, le même jour, à la même heure, dans des conditions aussi pareilles que possible. Ces pieds sont extraits dans leur entier : parties aériennes et racines ; celles-ci débarrassées soigneusement de la terre adhérente, en évitant autant que possible de blesser les racines. Chaque pied tiré de terre est pesé (') aussitôt, à un demi-centigramme près, ou même au milligramme. » (1). L'un d'entre eux est suspendu, de suite après la pesée, dans une grande chambre isolée, bien aérée, à la température et à l'état hygrométrique de l'air ambiant, et ses racines étant immergées dans une grande capsule, remplie d'eau distillée des- tinée à leur humecta tien (loos à 200s). » (2). Un autre pied est disposé de même, les racines étant placées dans une capsule renfermant une couche suffisante de la terre où il s'était développé, terre que l'on prend soin d'humecter fortement, avant d'en entourer les racines. On laisse la surface de la terre libre à l'air. I) (3). Un troisième pied est pesé de même, puis abandonné pendant une heure au contact de l'air, oii il éprouve un commencement de dessèchement; puis on immerge ses racines dans de l'eau distillée, comme plus haut. » (4, 5, 6.. .). On opère de même sur un quatrième pied, au bout de 4 heures de contact avec l'air; sur un cinquième pied, au bout de i!\ heures; sur d'autres pieds, après 3 jours, 7 jours, lô jours, etc., s'il y a lieu. » Enfin un ou deux témoins, suivant les circonstances, sont simplement suspendus à l'air libre, dans la même chambre, sans en immerger les racines; de façon à étudier la dessiccation spontanée. » Cela fait, toutes les 24 heures, et chaque jour, durant une semaine, on reprend les pieds un à un; on les isole, on en essuie délicatement les racines à l'aide de papier buvard, puis on pèse la plante. On la replace aussitôt dans la capsule qui contenait ( ' ) Pour la correction des expériences, il est indispensable de séparer d'abord la plante de la terre où elle était fixée. Autrement, on observerait les effets fort complexes de l'éva- poralion simultanée de l'eau, par les organes aériens de la plante et par le sol. Si l'on recouvre celui-ci d'une enveloppe imperméable, les phénomènes sont encore plus com- pliqués et plus éloignés de ceux d'une végétation régulière; les échanges gazeux entre la plante, la terre et l'atmosphère étant alors tout à fait anormaux. C'est pourquoi j'ai écarté cette manière de procéder. -6*4 ACADÉMIE DES SCIENCES. I"eaii (rimniectation ; sans changer cette eau, afin que les corps solubles cédés par la plante puissent s'y accumnler en vue des analyses. Chaque jour, d'ailleurs, on note la température de l'air, son étal hygrométrique, les apparences de la plante, de ses fpiiiijps en particulier, leur fenaison, leur vie et leur mon, partielles ou totales, etc. » Après la première semaine., les mêmes opérations sont poursuivies tous les deux, ou trois jours, jusqu'au terme définitif de 20 jours. Alors on isole la plante, on en essuie les racines, on la suspend et on la laisse se dessécher librement dans l'air de la chambre à expériences, pendant quelques jours, jusqu'à poids sensiblement constant. » Enfin on la porte à 1 10" pendant quelques heures et l'on en détermine le poids final, lequel est devenu invariable. » En suivant cette marche, on peut apprécier, en une certaine mesure, le degré de vitalité de la plante, dans ses rapports avec la quantité d'eati qu'elle retient, après une dessiccation plus ou moins prolongée, ainsi que .son aptitude à reprendre l'eau perdue d'abord, par le contact ultérieur de ses racines, soit avec l'eau pure, soit avec la terre végétale. Toutefois il con- vient d'observer que l'extraction initiale de la racine et son nettoyage peuvent léser les poils radicaux, organes essentiels de l'absorption de l'eau, et que les expositions quotidiennes des racines au contact alternatif de l'air et de l'eau, quelque brèves qu'elles soient, sont susceptibles d'en déter- miner l'altération. » C'est sous ces réserves que je présente les résultats observés. Je compte d'ailleurs atiiéliorer encore les procédés d'étude; mais les résultats actuels n'en offrent pas moins un intérêt considérable. Ils fournissent en outre des termes de comparaison utiles avec les pratiques courantes des horticulteurs, pour le repiquage des jeunes plantes et boutures, et même pour le dévelojipement des jeunes rameaux de certaines espèces qui, plantés en terre, sont susceptibles de former, aux dépens de leur propre sève, les racines adventives, nécessaires pour puiser au sein du sol les élé- ments d'une vie définitive. I. _ Mélisse officinale (plante vivace). » Toutes les expériences ont été faites à peu près simultanément, à partir de la fin de juin 1904. » C^,. Plante conservée 3 heures à l'air, avant d'en plonger les racines dans l'eau. Poids : 98,06. 29 juin. Au liout de i heure, elle avait perdu 9 centièmes du poids de l'eau, susceptible d'être évaporée par dessiccation à froid, à l'air. » Auhoutdes 2 heures suivantes : perte 12,4 centièmes; en tout : 21,4. SÉANCE DU l4 NOVEMBRE IQO^. 765 » On a plongé dans l'eau distillée les racines de cette plante suspendue. Au bout de 24 heures (i" juillet), elle avait regagné 21 centièmes. » Cependant les jours suivants, sous l'influence des mêmes opérations réilérées et de l'altération inévitable des racines au cours de ces mani- pulations; c'est-à-dire la plante étant retirée de l'eau chaque jour, essuyée, pesée, puis immergée de nouveau par ses racines (on ne pouvait opérer autrement pour suivre la marche exacte des pertes et gains); la plante, dis-je, a commencé à perdre une partie de son poids d'une manière con- tinue : d'abord lentement, it centièmes par jour environ jusqu'au 4 juil- let; puis 2 et 3 centièmes par jour jusqu'au 11 juillet. A ce moment, la plante paraissait en bon état et quelques bourgeons se sont ouverts. Mais, au cours de la semaine suivante (perte 5 centièmes), elle a commencé à dépérir dans ses parties inférieures et les racines ont ])ris une odeur putride. Au bout de 28 jours, elle avait perdu en tout 34 centièmes de l'eau évaporable à i'roid, sans être encore morte. )) On a laissé la dessiccation se poursuivre et s'accomplir à l'air, sans immerger les racines de la plante, pendant 5 jours, jusqu'à poids constant, à os,ooi près d'un jour à l'autre : ce qui a fait perdre les 66 centièmes de l'eau totale. » On a porté alors la plante dans une étuve à 1 10"; ce qui a évaporé une nouvelle dose d'eau. On a trouvé ainsi, sur 100 parties initiales : Plante sécliée à 110°.... 22,94 Plante séchée à froid. . . 25, 5o Eau 77,06 Eau perdue 74i5o » L'eau dans laquelle les racines avaient été immergées à tant de reprises n'avait pas été renouvelée; elle pesait i55s. Evaporée à 100", elle a laissé un résidu de 0^,010; c'est-à-dire que la plante n'avait abandonné par ses racines presque rien de ses principes solubles (un demi-centième en poids). » On conclut de ces chiffres : Plante séchée à 1 10° 100 + 336 eau Eau retenue à froid. ..... 1 1 ,4 centièmes pour 100 de matière sèche » Cl : 1 1^,91. Plante conservée 7 heures à l'air, puis traitée comme ci- dessus. Pendant ces 7 heures, elle a perdu 34,6 du poids de l'eau évapo- rable à froid, et les feuilles ont commencé à se flétrir. » Après '2.[\ heures d'immersion des racines dans l'eau, la plante avait regagné 28,6 centièmes et les feuilles s'étaient redressées. Les deux jours & -;66 ACADÉMIE DES SCIENCES. suivants (la plante étant retirée de l'ean, pesée, etc.), perte de 0,7 cen- tième. Puis la perte, du 2 au 4 juillet, a été de 5 centièmes environ; du 4 au 7, environ 6 centièmes; du 7 au ii, 8 centièmes environ. Des bour- geons se développaient, les feuilles de la partie supérieure étaient tur- gescentes; mais les feuilles inférieures étaient tombées. Le poids est resté ensuite slationnaire (perte 0,2) jusqu'au 18 juillet. A ce moment on a cessé d'immerger les racines dans l'eau et l'on a laissé la plante se dessécher à l'air jusqu'à poids constant (5 jours). La perte totale, à ce moment, montait aux 20 centièmes de l'eau évaporable. Puis on l'a séchée complètement à l'étuve. Plante séchée à 1 10° 22,08 à froid 24,93 Eau 77.92 » l^j^l Plante séchée 110° loo 4- 353 eau Eau retenue à froid 12,9 Eau de la capsule à immersions. . . 70s Matière dissoute. .. . 08,028 » C), : 23*^,80. Plante conservée 11 heures à l'air, i" juillet. Elle avait perdu seulement 10, 5 centièmes de l'eau évaporable à froid, l'air était plus humide que ]5récédemment; les feuilles étaient fanées. En 24 heures, immergée dans l'eau, elle a regagné 5,3 centièmes; les feuilles se redressent. L'aspect est resté bon jusqu'au septième jour, malgré les extractions de l'eau et immersions intermittentes, mais avec des pertes progressives. Le 11 , bourgeons ouverts; feuilles fanées à la partie inférieure. Le 20, état sla- tionnaire. les racines pourrissent. A ce moment, perte de 38 centièmes de l'eau évaporable à froid. Alors dessiccation spontanée à l'air; puis complétée à 1 1 0° : Plante séchée à 1 10° 25,34 à froid 29,03 Eau 74-66 » 70,97 Plante séchée à 1 10° joo + 290 eau Eau retenue à frolil '4 , 2 » Cp. 24 heures à l'air. La plante est morte. Elle a perdu 82 centièmes de l'eau évaporable à froid. » C^. 24 heures. Perte : 77 centièmes. Morte. » Cj. 24 heures. Perle : 83 centièmes. Morte. » Ce. 24 heures, tiges et feuilles séparées. Perte en 24 heures : 56 cent. » )) racines séparées. » 84 » » On voit que l'évaporation de l'eau par la plante entière n'est pas la moyenne de l'évaporation par ses parties séparées. En outre, d'après les SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 1904. 767 chiffres observés, il semble que ce soient les racines, dans l'espèce exami- née, qui détermineraient surtout la vitesse de l'évaporation totale. » En tout cas, les expériences faites sur C^, C^, C> sont typiques; la plante ayant repris, après son premier mouillage, l'eau perdue pendant qu'elle avait été au contact de l'air. » Cependant l'opération précédente ne réussit pas toujours, la plante périssant parfois à la suite de son arrachiige, sans reprendre en présence de l'eau, même momentanément, une vie plus intense; sans doute parce que les racines et poils radicaux ont été moins ménagés. » Précisons ce qui arrive dans le cas où la plante est ainsi tuée tout d'abord, afin de montrer ce qui arrive souvent au cours du repiquage des jeunes plantes. » C Quoi qu'il en soit, d'après l'ensemble des faits exposés, on voit que la mélisse possède une aptitude notable de reviviscence; même pour des échantillons ayant perdu le tiers de l'eau évaporable à froid spontanément. Cette aptitude paraît dépendre du poids notable des racines de cette plante vivace : d'abord du poids sec, qui représente un tiers et jusqu'à moitié du poids total delà plante sèche (ce Recueil, p. 698) et ensuite delà dose d'eau relative contenue dans ces racines à l'état naturel, dose double et même triple de celui de la matière desséchée. Les racines constituent donc une sorte de réservoir naturel, qui continue à fournir pendant un certain temps aux organes aériens l'eau indispensable pour leur existence. Mais il en est tout autrement des plantes annuelles à racines peu développées. » Les tiges et les feuilles se suffisent, au contraire, à elles-mêmes pen- dant un certain temps dans les espèces gorgées d'eau, telle que la suivante. II. — Mesembrïanthemum CRiSTALLiNiM (plante annuelle). » Cette plante, gorgée d'eau naturellement (95 à 96 pour 100 de son poids) peut être conservée, sans périr, beaucoup plus longtemps au contact de l'air que la précédente. Je rapporterai ses pertes d'eau à l'eau totale éli- minable à 110°; parce que l'eau retenue à froid n'en diffère que peu et s'élimine très lentement. D'ailleurs la plante, soumise à une dessiccation spontanée prolongée, finit par offrir des indices de décomposition putride. „ Ma- — Juin 190I. — Un jour à l'air. Perte 25,3 centièmes de l'eau contenue dans la plante, soit les 9.1,9 centièmes du poids de cette plante fraîche. On immerge les racines: 2^ jour, gain i2,5; 3'"jour, 0,2; 4" jour, 2,5. Mais, à partir de cette date, il se produit des perles continues, en raison de l'altération des racines, mises à nu chaque jour pour les pesées. Auisi le 5'^ jour, perte o,3 centièmes ; le 6' jour, perte 11,0 de l'eau totale. En même temps, la plante dépérit. Le 11" jour, oileur putrifle. » A partir de ce moment, la plante perd environ 5 centièmes par jour, sans atteindre de limite définie, même au 23'' jour. SÉANCE DU l4 NOVEMBRE I904. ;769 » L'eau dans laquelle les racines avaient baigné pesait io2« au bout de ce temps. Réaction alcaline. Matière dissoute : os,o53. Une partie est de- venue insoluble pendant i'évaporation. Cette matière renferme des car- bonates, sulfates et chlorures, et sels organiques. Potasse notable. La portion devenue insoluble contient des phosphates et des sels calcaires. » Mj3. — 3 jours à l'air. Perte : i'-- jour, 25,8 de l'eau éliminable; 2" jour, 8,4; 3'^ jour, 4,2. Total 38,4. On immerge alors les racines. Le 4'^^ jour, gain i3,5 ; les 5'' et 6'' : 4,0 ; le 7% 0,0. Puis vient la période des pertes : S" jour, 3,4; 9% 9,1 ; puis, jusqu'au i3'= jour, perte 2,6 centièmes par jour en moyenne. » M^. — D'abortl 7 jours à l'air : perte 49,1 centièmes de l'eau élimi- nable. On immerge alors les racines. Elle regagne seulement 3,7 le S*" jour; 0,7 les deux jours suivants; puis viennent les pertes. » Ms. — D'abord i5 jours à l'air. On immerge les racines. Cette fois il n'y a plus de période de gain, même partiel, et la plante manifeste un dépérissement continu. » L'observation suivante fournit l'exemple d'une plante dont l'arrachage a compromis la santé; de telle façon qu'elle continue tout d'abord à perdre de l'eau, même lorsque ses racines ont été humectées; sauf à éprouver en- suite un commencement de reviviscence, suivi d'un dépérissement final. » Mç. — Mise en terre humide aussitôt après arrachage et pesée. En 24 heures, elle perd encore 14,9 de l'eau évaporable à froid. » On remet les racines enterre. Le 2'' jour, perte 1,7. Le 3" jour, remise en terre, elle regagne 3,4 centièmes. Mais le 4'^ jour, toujours après remise en terre humide, elle reperd i5,o, puis 7,6, etc. » D'après ces faits, on voit que la plante continue en général de vivre aux dépens de la provision d'eau contenue dans ses parties aériennes pen- dant plusieurs jours; de façon à conserver la faculté de réparer ses pertes lorsqu'on immerge les racines. Cette aptitude existait encore dans une plante ayant perdu la moitié de son eau initiale. Mais au delà, et sans doute aussi en raison de l'altération des racines, elle avait perdu sa faculté de reviviscence. 111- — Blé {Triticuin salauni) : Piaule annuelle. Commencement de maturation — à jjartir du 22 juin 1904. » Cette plante a des racines peu développées et perd son eau rapi-^ dément. » Tp en 24 heures perd 69,5 de l'eau évaporable à froid. Flétrie. C. R., 1904, j- Semestre. (T. C\XXI\, K- 20.) I02 n^O ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ts : 63, o, morte en 2 jours. » Ta en 24 heures ayant perdu 63,5, ou immerge les racines dans l'eau. La plante ne reprend pas vie. Les pertes se poursuivent d'une façon con- tinue, malgré une humectation quotidienne. Après 26 jours, putréfaction des racines ; la plante ne contenait plus que g, 6 centièmes de l'eau éva- porable à froid. La dessiccation à l'air, en dehors de l'eau, ayant été pour- suivie jusqu'à limite, la plante retenait encore i3.3, évaporables seulement à 1 10°. )) Plante initiale : 100 parties (séchées à 1 10" j et 3i2 eau. » L'eau ayant servi aux humectations des racines pesait loS^ et ren- fermait 0^,022 fixe. )» Tç. Racines immergées aussitôt après la pesée. Apparence de vie pen- dant 5 jours. Perte pendant les premières 24 heures : 12,7 centièmes de l'eau évaporable à froid, malgré l'immersion des racines. » T^. Racines immergées i heure après extraction du sol ; perte pendant cette heure : i3,i. Puis pertes continues, malgré l'humeclation. Après 5 jours, vie douteuse; 16 juin, perte 72,0 de l'eau évaporable à froid. » T|;. Racines immergées 4 heures après extraction du sol. Pertes préa- lables : 11,0 la première heure; 24,5 après 4 heures. Après 4 jours, vie douteuse. » L'expérience finie (16 jours), i65s d'eau d'iiumectation contiennent 0^,010 fixe. » T^. Après pesée, mise immédiatement dans la terre humide. Après () heures, perte de 28,3 de l'eau évaporable à froid. Après 24 jours, il en reste seulement 4,3. )) Il résulte de ces observations que le blé, extrait de terre à ce degré de développement, ne reprend jamais une vie suffisante par l'humectation ; il continue à se dessécher d'une façon régulière, malgré l'immersion des racines. Celles-ci d'ailleurs ne cèdent presque rien à l'eau dans laquelle elles sont plongées. » D'après l'ensemble des observations et expériences que je viens d'ex- poser, l'absorption et l'exlialaison de l'eau renfermée dans les plantes s'ac- complissent suivant trois périodes ou phases distinctes, régies par des lois de vitesse et de réciprocité différentes, savoir : luie période de vitalité, une période de fenaison, une période de dessiccation absolue. )) 1° Soit d'abord la période de vitalité, pendant laquelle la plante perd ou gagne de l'eau, en poursuivant sa vie normale. SÉANCE DU l4 NOVEMBRE lOol- 77 1 » Les gains ont lien principalement par les racines, aux dépens de l'eau liciuide contenue dans le sol et renouvelable par arrosages naturels ou artificiels, avec absorption par la plante d'une partie des composés solubles dans cette eau; tandis que les pertes d'eau s'accomplissent surtout par évaporation à la surface des parties aériennes, sans abandon notable à la terre de matières solubles, cédables par les racines. » Quand la plante a été extraite du sol, même momentanément, la durée de sa survie dépend à la fois de son âge (repiquage des jeunes plants et boutures) et de l'existence des réserves susceptibles d'être renfermées: » Soit dans les racines (plantes vivaces); » Soit dans les parties aériennes des plantes herbacées très riches en eau {Mesembryanthemum et analogues); » Soit dans l'ensemble des racines et des parties aériennes (plantes ar- borescentes, mises en jauge). » La plante remise dans l'eau ou dans la terre humide peut ainsi re- prendre vie, lorsque ses pertes en eau n'ont pas été trop considérables, ou ses racines trop fortement lésées. Elle récupère alors rapidement l'eau perdue. C'est ce phénomène cjui caractérise à proprement parler la période de vitalité. » Cependant, lorsque la perte d'eau dépasse une certaine limite, variable suivant les espèces et suivant le degré de la végétation, le retour à la vie cesse d'être possible et la plante, même remise en présence de l'eau liquide par ses racines, cesse d'en absorber; taudis qu'elle continue à en perdre, l'évaporation continuant par ses parties aériennes. Celles-ci se fanent et dé- périssent, jusqu'à mort des feuilles et des tiges, partielle d'abord, puis totale et définitive. Ces divers phénomènes établissent la transition entre la pé- riode de vitalité à laquelle ds appartiennent à leur début, et la période de fenaison, dont la plupart d'entre eux font partie. » Pendant la période de vitalité, il existe une certaine réversibilité entre les gains et perles d'eau. Mais cette réversibilité ne s'effectue pas suivant des lois simples : les pertes ayant lieu sons lorme d'eau gazeuse, en raison de la température et de l'état hygrométrique de l'air; taudis que les gains s'accomplissent surtout sous forme d'eau liquide, fournie par le sol et sus- ceptible de donner lieu à des absorptions surabondantes, traduites par la turgescence des organes aériens. » 2° Soit la période de fenaison, où la plante se dessèche par évapora- tion d'une façon continue, sans reprendre d'eau à l'atmosphère, à mesure que la tension de la vapeur s'augmente notablement. •j-12 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Cette période n'est donc pas réversible en principe. Les pertes d'eau dans les plantes herbacées sont sensiblement proportionnelles, à chaque instant, à l'eau restant dans la plante, toutes choses essaies d'ailleurs et elles tendent vers une limite, déterminée par la température et la tension de la vapeur d'eau atmosphérique; limite qui ne varie que faiblement pour des variations étendues de température et de tension. En outre, elle offre des valeurs voisines pour la plupart des espèces étudiées ; sans doute en raison de la similitude de constitution chimique des principes immédiats qui en forment les tissus végétaux. Les oscillations de cette limite relèvent des mêmes lois que la troisième période, dont elles constituent la transition. » Cependant, les variations de la limite deviennent beaucoup plus étendues lorsque l'on place la plante dans un espace saturé de vapeur d'eau, avec excès d'eau liquide. Alors, en effet, la plante absorbe des doses doubles, triples, etc.; des doses qui répondent aux conditions ordinaires et qui ne paraissent s'arrêter à aucune limite régulière; du moins dans les conditions atmosphériques ordinaires. » 3° Venons à la période de dessiccation absolue, dessiccation suscep- tible d'être accomplie : soit en quelques heures, en maintenant la plante dans une étuve chauffée vers i lo"; » Soit au bout d'un temps plus ou moins long, à froid, en la maintenant dans un espace clos, en présence d'un agent capable d'absorber la vapeur d'eau, tel que l'acide sulfurique concentré et en faisant le vide dans cet espace. Le vide suffit d'ailleurs, mais au bout d'un temps plus considérable. » La limite de dessiccation ainsi réalisée est la même : soit que l'on opère à i lo"; soit que l'on opère à froid dans le vide, avec ou sans concours d'agents dessiccateurs, lesquels jouent simplement un rôle accélérateur. Ce résultat est fort important, car il montre que la constitution chimique des tissus semble demeurer identique dans ces conditions si différentes. On se rend compte ainsi de la possibilité de germination de certaines graines dessé- chées, même à loo" et de la reviviscence de certains infusoires, reviviscence d'ailleurs exceptionnelle. » Quel qu'ait été le procédé de dessiccatuon absolue d'une plante, ou de quelques-unes de ses parties, telles que les feuilles ou les tiges, si on les replace au contact de l'atmosphère, renfermant une certaine dose de vapeur d'eau, elles reprennent peu à peu l'eau perdue et reviennent sensi- blement à la même limite atteinte précédemment, dans des conditions données de température et d'état hygrométrique de l'air. Il y a donc réver- sibilité entre les pertes et les gains de l'eau absorbée ou transpirée sous forme SÉANCE DU r4 NOVEMBRE [90^. 'j'j^ gazeuse par les plantes ou leurs parties, [lenHantla troisième |)ériode. Cette réversibilité est d'ordre essentiellement plivsico-chimiqne et indépendante de la vie, quoique subordonnée à la structure spéciale qui en dérive, en tant qu'elle a été conservée par les tissus morts. Elle peut être également con- statée sur certains produits industriels dérivés des matières végétales, à la condition que ces produits conservent une partie au moins de leur structure fibreuse : tels, par exemple, que les tissus et les papiers fabriqués avec des tiges ou feuilles de plantes herbacées. » CHIMIE MINÉRALE. — Nouvelles recherches sur la météorite de Canon Diablo. Note de M. HejîriMoissam. « Le fer natif, rencontré dans l'Arizona, près de Canon Diablo, a fait l'objet d'un certain nombre d'études. M. Kœnig, puis Mallard, en 1892, ont indiqué, dans ce fer, l'existence de petits fragments très durs capables de rayer nettement le corindon ('). Dans la même année, Friedel (-), après avoir dissous un fragment de ce fer dans l'acide chlorbydrique, a démontré qu'il renfermait du diamant noir. Enfin, nous avons établi, en 1898, que cer- tains fragments de ce fer natif ou de cette météorite contenaient des diamants transparents (^). Nos premières recherches, sur ce sujet, avaient été faites au "moyen d'un fragment très petit de fer de Caiion Diablo ne pesant que 4^. mais présentant très nettement une pointe d'une grande dureté sur laquelle une meule d'acier n'avait aucune prise. Nous avons eu l'occasion de reprendre ces recherches sur un échantillon beaucou|) plus volumineux. » M. Wallei-ant, professeur à la Sorbonne, estimant que les collections, tout en conservant les types indispensables à l'enseignement, sont faites surtout pour servir au progrès de la Science, a eu la bienveillance de mettre à notre disposition un échantillon de fer de Canon Diablo pesant i83'*b. » La partie externe de cette météorite bien connue présentait une face tourmentée, irrégulièrement chagrinée, ayant une couleur d'un marron (') Mallarb, Sur le fer natif de Canon Dialilo {Comptes rendus, t. GXIV, -1892; p. 812). (^) G. Friedel, Sur t' existence du diamani. dans le fer météorique de Cation Diablo {Comptes rendus, t. CXV, 1892; p. loS;.) (' ) H. MoissAN, Étude de la météorite de Canon Diablo ( Comptes rendus, t. CXVI, 1893, p. 288). 'jrj'^ ACADEMIE DES SCIENCES. " foncé, avec reflets ocreux et d'aspect parcheminé. Elle présentait ces ca- vités extérieures caractéristiques qui, d'après Daubrée, seraient produites par des affouillemenls de gaz sous très haute pression. )) Nous devions, tout d'abord, nous rendre compte de ce que contenait l'intérieur de ce bloc de fer. Il était donc utile de le couper en plusieurs fragments. » Ce travail, assez difficile lorsqu'il s'agit d'un bloc aussi volumineux, a été réalisé par M. Paul Regnard au moven de lf)ngues scies en ruban d'acier de plusieurs mètres, qui servent à découper les métaux. La météo- rite a été placée sur un chariot qui permettait de l'avancer avec lenteur, tandis que la scie en ruban était mise en mouvement par quatre poulies actionnées au moyen d'une machine à vapeur. Dans ces conditions, la scie pénétra assez facilement dans le bloc jusqu'il une profondeur de quelques centimètres; mais bientôt la lame parut se heurter sur un corps très dur et l'entaille n'augmenta plus. Après un certain temps, il fallut changer la scie puis donner au chariot une traction plus grande. On travaUlait ainsi pendant plusieurs heures sans produire un grand résultat. Enfin, à un moment donné, l'obstacle qui faisait résistance paraissait se briser, ou bien la lame de la scie contournait cet obstacle et l'on pouvait aller plus loin. Le sciage recommençait alors régulièrement, mais il était bientôt arrêté à nouveau, et il ne fallut pas moins de 20 jours pour arriver à séparer en deux fragments cet échantillon de fer de Canon-Diablo du poids de iSS""^. » La surface sciée mesurait environ GaB-^""'; la partie gauche de cette surface paraissait homogène et possédait la couleur et le brillant du fer. La partie droite présentait cinq grandes taches de forme elliptique et trois plus petites ( ftg. i). » Ces taches étaient de couleur grise ou noire. Le grand axe de l'el- lipse mesurait, pour la plus grande, 2"=", 3, et le petit axe, 2•='^ Une autre présentait un grand axe de 3«"",4 et un petit axe de 2<='",i. La forme des plus petites taches se rapprochait d'un cercle d'environ i"^"" de diamètre. Quelques-unes de ces ellipses étaient réunies par des lignes noires, brisées, de formes irrégulières ou par des fissures remplies de matières noires. La couleur des trois grandes taches était foncée, les autres étaient grises. Nous avons remarqué que certaines de ces taches étaient entourées d'une sub- stance noire qui formait un bourrelet entre le métal et l'ellipse {Jig. 2). » Enfin, on voyait nettement que c'étaient ces taches qui avaient opposé une grande résistance à la lame de la scie, parce que, autour de chacune d'elles, le métal ne présentait plus une surface horizontale. Le fer était SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 1904. 775 creusé de sillons qui indiquaient que la scie avait rencontré un obstacle et avait dû, pour le contourner, prendre une position plus ou moins inclinée. Fig. I. Fig. 2. » En comparant la section de ce bloc de fer avec des échantillons sciés provenant de la même origine et qui se trouvent au Muséum de New^-York dans la magnifique collection de fers météoriques que possède cet établis- sement, nous avons pu nous assurer que cet aspect intérieur du fer de Cafion Diablo était général. Du reste, grâce à l'obligeance du D'' Harvey du Muséum d'histoire naturelle de New-York, nous avons pu reconnaître que les coupes d'autres météorites métalliques, telles que la météorite de Toluca (le Mexico, présentaient la même apparence. )) Un premier examen au microscope de cette surface a montré que la partie métallique paraissait homogène, tandis que les taches elliptiques présentaient un aspect plus clair et cristallin. Certaines étaient entourées d'une bande noire, de couleur foncée. Les fissures qui réunissaient ces taches étaient, de même, remplies d'une matière noire d'aspect rubané et comme comprimée. Enfin, on rencontrait nettement dans l'enveloppe de quelques- unes de ces ellipses des amas de cristaux brillants à aspect métallique. Dans d'autres points, au contraire, autour des ellipses et dans les fissures se trouvaient des masses noires à grains très fins. » Afin d'étudier, au point de vue chimique, celte météorite, nous en avons dissous un fragment de 53''» dans l'acide chlorhydrique pur. On -j^Ç) ACADÉMIE DES SCIENCES. reconnaît de suite que ce fer de Canon Diablo n'est pas homogène, ce que nous avions déjà indiqué antérieurement du reste, car il s'attaque très irrégulièrement sous l'action de l'acide. Ln surface sciée qui, primitive- ment, était plane, n'a pas tardé à mettre en évidence des stries en relief formant un ensemble de lignes parallèles légèrement ondulées par place et coupées, de loin en loin, par d'autres stries perpendiculaires qui, elles aussi, possédaient un relief [dus ou moins accusé. Mais le fait suivant nous a paru plus intéressant. Les ellipses observées sur la coupe de ce métal cor- respondent à des nodules qui n'ont jias tardé à se désagréger dans l'acide chlorhvdrique, à s'attaquer plus ou moins et à tomber au fond du vase, en laissant apparaître des cupules à arêtes assez vives, rappelant l'aspect de la partie extérieure du fer de Caiion Diablo et d'un grand nombre de météorites. » L'hydrogène qui se dégageait pendant cette attaque était souillé d'hy- drogènes carbonés, d'acide sulfhydrique et d'hydrogène phosphore. » Nous avons divisé notre étude analytique en trois parties : étude du métal, des nodules et des variétés de carbone. )> Analyse du métal. — Nous nous trouvons en présence d'un alliage de fer et de nickel, renfermant en petite quantité du phosphore, du silicium, du soufre, du calcium, du magnésium et des traces de cobalt qui n'avaient pas été mentionnées jusqu'ici. » Ainsi que nous l'avons fait remarquer précédemment, la partie entiè- rement n)étallique du fer de Caiion Diablo est loin d'être homogène. » Certains fragments, pris à l'extérieur, renfermaient pour loo : Fer, 95,64; nickel, 1,66. — Fer, 95,26; nickel, 2,56. — Fer, 94, o3; nickel, 3,61. — Fer, 96,31; nickel, i,83. Un échantillon de métal, pris à l'intérieur de la météorite, et présentant une densité de 7,703, nous a donné, à l'analyse, les chiffres suivants : Fer 1)5 , 370 Nickel 3,945 Insolubles dans HCl bouillant o, 260 Phosphore o, i44 Silicium traces Soufre traces Carbone non dosé » Cet échantillon renfermait nettement du carbone et, comme il avait été recueilli auprès d'un nodule, il était assez riche en phosphore. » Si, au contraire, nous prenons des échantillons de fer à une distance SÉANCE DU l4 NOVEMBRE igo^. 777 assez grande des nodules, ils seront parfois beaucoup moins riches en phos- phore et en carbone. » Analyse des nodules. — Le contenu d'un nodule a été séparé du bloc de métal au moven d'un ciseau à froid et d'un marteau. » Celte substance renfermait des fragments dont certains possédaient un aspect franchement métallique et des parties noires et amorphes. Chauffée dans un petit tube à 700°, elle n'a rien perdu. Son attaque par l'acide chlor- hydrique a fourni un abondant dégagement d'hydrogène sulfuré. Dans la solution acide, nous avons rencontré du fer en abondance, du nickel et une très petite quantité de cobalt qui a été caractérisée au moyen de la perle de borax et par la formation d'un azotite double de cobalt et de nickel. Cette solution renfermait, en outre, une faible quantité de phos- phore, de silicium, de calcium et de magnésium. I^a partie insoluble con- tenait de la silice, du carbone amorphe, du graphite et tles diamants noirs et transparents. » L'analyse quantitative d'un nodule nous a donné les chiffres suivants : I''er 6() , 9.5 67 , 5 I Nickel 1 ,93 ' j77 Col)ii!t Uaces Soufre ■?,'.>., \ii •9!9' . Pliosphore '•,37 ■.'. , 3u SiliciuiTi peli Le quantité. Magiié-siuiii traces. Carbone ' 1 9'j » Étude du résidu inatlaquable put l'ucide chlorhydrique. — Cette étude a porté sur le résidu insoluble dans l'acide chlorhydrique provenant de raltac[ue du bloc de 53'~s tlont nous avons parlé précédemment. Après ce traitement par l'acide chloihydrique, il restait, dans le fond du bac dans lequel celte attaque a été poursuivie, \\n résidu qui, séché, pesait environ 800S. Cette poudre grossière renfermait des particules brillantes, tantôt allongées en aiguilles, tantôt nettement cristallisées en cubes. Nous avons pu séparer ces fragments à la pince. » Ils ont donné à l'analyse les chiffres suivants : AisiiillL-- I. ■-'. 3. 4. Phosphore 26,97 '^^t9~> " 26,40 Fer 71,63 72,1.5 73,51 72,43 NicJcel traces Carbone traces G. R., 1904, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N° 20.) I o3 778 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'existence du charbon était très nette, car, après l'attaque à l'eau régale, il restait un léger dépôt insoluble qui a brûlé dans l'oxygène en donnant de l'acide carbonique. )> La composition de ces cristaux répondrait donc à un phosphur de fer de formule P-Fe' qui renfermerait théoriquement P = 26,95, Fe = 73, oj. Les différentes analyses de ce phosphure cristallisé sont con- cordantes cependant après les recherches de M. Stead ('), qui a montré combien pouvait être variable la composition des phosphures séparés des aciers phosphores ; nous ne voulons pas nous prononcer encore au point de vue de l'existence d'une nouvelle espèce. » Ce composé cristallisé est assez abondant tantôT dans les stries de l'alliage de fer et de nickel, tantôt aux environs de certains nodu les. » Présence du silicuire de carbone. — En plus de ce phosphure cristallisé nous avons rencontré, dans les résidus qui ont résisté aux attaques alter- nées d'acide fluorhydrique concentré et d'acide sulfurique bouillant, des cristaux hexagonaux verts, caractéristiques, de siliciure de carbone. » C'est la première fois que ce siliciure de carbone est rencontré dans la nature. La belle couleur verte de ce siliciure a déjà été reconnue dans le siliciure obtenu accidentellement par M. Lebeau dans ses préparations de siliciures de nickel au four électrique. » Élude du carbone. — Le carbone, qui se trouve en quantité variable mais toujours assez faible dans l'alliage de fer et de nickel éloigné des nodules, est en partie transformé en hydrogènes carbonés au moment de l'attaque du métal par l'acide chlorhydrique, de telle sorte que le résidu noir qui reste après cette attaque ne contient qu'une portion de carbone total du fer de Caiïon Diablo. Le résidu qui restait après l'attaque de ce fer pesait sec environ 800^. 11 renfermait une quantité de carbone qui, dosée par combustion, était de 5,o4, soit environ [\o^ pour tout le fragment. » Ce carbone se présentait sous différents états. Nous avons rencontré, dans le résidu, des fragments de charbon qui atteignaient parfois la gros- seur d'un quart de centimètre cube et qui possédaient une forme irrégu- lière plus ou moins écrasée. )> A côté de ces échantillons, nous avons rencontré les variétés de car- bone qui suivent : » 1° Du charbon très léger de couleur marron plus ou moins foncé, (') J.-E. Stead, lion and phosphoriis {Journal of the Iran and Steel InstiUUe, n° 2 for 1900). SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 1904- 779 en poussière impalpable provenant de la décomposition des composés car- bures du fer nickelé; » 2° Un charbon en fragments très minces de couleur plus claire, de forme déchiquetée et qui paraît avoir été aggloméré par pression; » 3" Du graphite caractérisé nettement par sa transformation en oxyde graphitique. Ce graphite est très rarement cristallisé. Presque toujours il est amorphe, fournissant un oxyde graphitique de couleur marron foncé ayant l'aspect de bâtonnets, de crosses ou de houppes irrégulières; » 4° Du diamant noir à grains arrondis, abondant dans ce résidu, mais toujours en grains très petits; M 5° Du diamant transparent non plus à surface chagrinée, comme celui que nous avions découvert précédemment, mais, cette fois, sous forme de gouttes, d'octaèdres à arêtes arrondies et même de diamants à crapauds. M Sciure de la méléorite. — Toute cette élude qualitative a été vérifiée par l'analyse de la sciure de ce fer de Canon Diablo qui nous présentait un échantillon moyen du métal et des nodules. Nous avons retrouvé dans cette sciure le phosphure de fer, le siliciure de carbone, ainsi que les trois va- riétés de carbone. » Conclusions. — En résumé, le fer de Canon Diablo contient du carbone sous les trois formes : carbone amorphe, graphites et diamants. Ces der- niers peuvent être soit du diamant noir, soit du diamant transparent. Mais la partie intéressante qui ressort de celle élude est la suivante : ce dia- mant se trouve entouré d'une gaine de carbone et il se rencontre autour des nodules que renferme ce fer de Canon Diablo, nodules qui contiennent du silicium, du phosphore et surtout du soufre. )) Pour expliquer la formation des nodules au milieu de cette masse de fer, nous devons nous reporter aux curieuses expériences de M. Stead. Ce savant a démontré que, si l'on mainlient aux environs de 700" du fer car- buré, la cémentile ou carbure de fer chemine dans toute la masse et se rassemble en noyaux. Ce rassemblement se fait au-dessous et le plus près possible de 700" et, si le refroidissement est 1res lent, il peut être complet. Toujotu's d'a]jrès M. Slead, le phosphore fournil le même phénomène, et, dans le cas où les deux métalloïdes sont en présence, le carbure enveloppe le phosphure, ce qui est le cas de nos nodules. D'autre part, MM. Le Cha- telier etZiegler (') ont démonlré que le sulfure de fer possédait la curieuse ( ' ) H. Le Chatelier et Ziegler, Sulfure de fer, ses propriétés et son état dans le fer fondu {Bulletin de la Soc. d'Encouragement, septembre 1902). 780 ACADÉMIE DES SCIENCES. propriété de se diffuser avec la jilus grande facilité au travers des fissures même inlercristallines, quelle qu'en soil la nature, qui se rencontrent dans une masse de fer. Or, la météorite de Canon Diablo est justement très fis- surée et c'est dans les fissures remplies de carbone que se trouvent les dia- mants. Il semble donc que dans une seconde jiériode le soufre ait réagi sur le carbure et sui" le phosphure. Enfin, nous ferons remarquer que, si le soufre, le phosphore et le silicium tendent d'une part à déplacer le carbone dans une fonte, l'addition du nickel au fer tend d'autre part à diminuer la solubilité du carbone dans l'alliage. Ces deux phénomènes s'ajoutent pour séparer le caibone qui, primitivement, pouvait se trouver en solution dans le fer de Canon Diablo, liquide au moment où s'est produit le siliciure de carbone. Dans des recherches ultérieures, nous étudierons l'influence de la pression sur ces différentes réactions. » SISMOLOGIE. — Mesure de la ivtesse de propa galion des Iremhlemenls de terre. Note de M. G. Lippmaxx. « 1. Pour étudier la propagation des secousses sismiques, il est néces- saire de connaître aussi exactement que possible l'heure du commencement du phénomène en un point donné. Le dispositif ipie je vais indiquer paraît pouvoir déterminer cette heure à | de seconde près. » Il se compose d'un chronomètre à pointage en relation avec un aver- tisseur électrique. I.e chronomètre à pointage, en usage dans tous les labo- ratoires, est une montre remontée d'avance, mais immobile au zéro. Le mécanisme ne se met en mouvement que lorsqu'on le déclenche en pous- sant sur un bouton de détente qui lait saillie latéralement; l'aiguille trot- teuse part aussitôt en marquant les cinquièmes de seconde, tandis qu'une autre aiguille marque les minutes. J/avertisseur électrique sert à produire automatiquement ce déclenchement. On donne ce nom à un appareil comme il en existe déjà dans nombre de stations sismologiques; il est con- stitué par un contact électrique intercalé dans un circuit de pile et assez instable pour qu'une légère trépidation détermine le contact. Un godet rempli de mercure à la surface duquel vient affleurer une pointe fixe de |)latine peut servir d'avertisseur électrique : la première ride à la surfiice du mercure vient toucher le platine. Ou peut encore employer un petit fil- à-plomb métallique affleuré par des contacts cpti ne le touchent que lorsqu'il y a trépidation. Quelle que soit la forme de l'instrument, le contact dû à la SÉANCE DU l4 NOVEMBRE XJO^j. 781 secousse ferme le courant de pile, lequel déclenche une sonnerie d'alarme; le! est l'usage auquel sert d'ordinaire l'instrument. Mais on peut aussi charger le courant de déclencher le chronomètre à pointage par l'intermé- diaire d'un électro-aimant. Le chronomètre se met donc à marquer le temps à partir du commencement du phénomène. Il suffit dès lors d'aller après coup chercher le chronomètre en marche, de l'emporter sans l'ar- rêter et d'aller le comparera une bonne pendule, à une |)endule d'obser- vatoire. » La différence des indications des deux instruments donne l'heure marquée par la pendule, au moment de la première rencontre, à { de seconde près. La précision est assurée, parce que l'on ne demande au chronomètre que de garder le temps pendant un certain nombre de minules : pendant le temps nécessaire pour aller prendre le chronomètre et l'apporter devant l'horloge. » 2. Il reste à résoudre un double problème : )) Tromper la direc/ion du front de l'omle sismique à la surface de la terre, dans une région donnée, et mesurer sa vitesse de propagation horizontale. » Supposons que l'on ait installé trois stations ABC, non en ligne droite, et munies chacune d'un chronomètre avec avertisseur. Soit A la station atteinte la première par le séisme. La comparaison du chronomètre mis en marche en A et B donne la durée de propagation le long de cette ligne : on en déduit la vitesse de propagation V suivant AB. On remarquera que cette méthode n'est autre que celle que l'on applique aux automobiles dans les épreuves de vitesse. De la même façon l'on obtient la vitesse V suivant le côté AC. Effectuons maintenant la construction suivante : Traçons le triangle ABC. Sur le côté AB portons la longueur AV égale à la vitesse sui- vant AB; sur le côté AC, portons la longueur AV égale à la vitesse suivant AC. Joignons par une droite les points V V. Je dis que V V est une posi- tion du front de l'onde. » En effet, l'onde qui a atteint le point A à un certain moment arrive en V une seconde plus tard, j)uisque AV est la vitesse suivant AB; pour la même raison, l'onde arrive au point Y' en même temps qu'au point V. Les points V et V appartiennent simultanément au front de l'onde; donc V Y' est le front de l'onde. )) La perpendiculaire abaissée du point A sur la droite V V représente la vitesse de |)ropagalion superficielle en grandeur et en direction. La construction graphique donne donc simultanément la direction du front de l'onde et sa vitesse horizontale. » nSi ACADÉMIE DES SCIENCES. SISMOLOGIE. — Sur l'inscription des mouwments sismiques. Note de M. G. Lippm.4\x. « On sait que, dans les appareils inscripteurs en usage, les mouvements d'une pièce mobile (pendule horizontal ou vertical) s'inscrivent sur une lon^^ue bande de papier qu'un mouvement d'horlogerie fait défiler avec une vitesse uniforme. L'inscription est le plus souvent photographique, parce que l'emploi de la lumière n'introduit pas de frottements qui gêneraient les mouvements du pendule. » La vitesse de déplacement du papier n'atteint en général que 12'^" à l'heure, c'est-à-dire ^ de millimètre par seconde. Cette vitesse est vrai- ment bien faible pour enregistrer des mouvements rapides comme peuvent l'être ceux d'une secousse sismique. Mais on se contente de cette faible vitesse afin de diminuer la dépense annuelle de papier et de manipulation. Cette dépense, même dans les conditions adoptées, est encore notable. » Il semble qu'il serait plus avantageux d'opérer de la manière suivante : la bande de papier sensible est enfermée dans une boîte munie d'une petite fenêtre par laquelle pénètre le faisceau lumineux qui impressionne le papier. Je propose de munir cette fenêtre d'un volet parfaitement étanche à la lumière. Eu temps ordinaire, c'est-à-dire tant que le sol est immobile, la bande photographique demeure intacte : elle peut défiler avec telle vitesse que l'on voudra sans être impressionnée; on peut dès lors la fermer sur elle-même et eu faire une bande sans fin qui repasse plusieurs fois par jour derrière la fenêtre fermée. Une secousse vient-elle à se produire? Un avertisseur électrique fonctionne, fait tomber le volet, et l'inscription com- mence en même temps que le phénomène. » On n'use donc de papier que pendant la durée des secousses, et l'on peut donner à l'appareil une vitesse suffisante. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les graines des Névroptéridées. Note de M. GiiANoEuin. « Les recherches spéciales faites dernièrement au cours de nouveaux voyages à Sarrebruck, en Belgique et dans le nord de la France, et la revi- sion d'un millier d'échantillons de graines fossiles des plus variées me SÉANCE [)U 14 AOVi;\IBHE 1904. 7^3 permettent de préciser et compléter ma Communication (') sur les graines dites de Fougères qui, en ce moment, occupent ratlention des botanistes anglais : )) 1° En ce qui concerne la communauté de gisement, j'ai constaté entre Liège et Lens, dans plus de vingt mines de charbon, que les plantes fossiles se rapportent, en masse, aux Lépidophytes, Calamariées, Cordaï- tées, Névropléridées, à peu près dans la proportion des \, \, \, i, les autres Fougères étant comparativement peu abondantes. J'ai, en même temps, remarqué que ces plantes sont peu mélangées et accompagnées de nom- breuses racines. Aussi, sur le terrain, trouve-t-on souvent réunies, quoique dissociées, les différentes parties des mêmes plantes, entre autres les organes végétatifs (-) rameux entremêlés des Névroptéridées avec des graines très diversement décorées : il s'agit île savoir si ces graines appar- tiennent réellement à ces Fougères. » Constamment étrangères aux gisements de Lépidophytes et de Cala- mariées, les graines fossiles, au contraire, accompagnent généralement les Cordaïlées et Névroptéridées et lorsque, ce qui est fréquent, ces plantes sont séparées, les graines symétriques par rapport à un plan, y compris les Rhabducarpus, sont avec les Cordaïtes, et celles symétriques par rapport à un axe avec les Névroptéridées auxquelles elles appartiennent aussi sans doute. » A ce propos, il convient de prévenir que les graines ne sont pas habi- tuellement associées aux Névroptéridées, non plus d'ailleurs qu'aux Cor- daïtées; le plus souvent même on n'en trouve pas avec ces plantes, par exemple à Denain, au Grand-Hornu, etc. où les fossiles sont dispersés dans des schistes feuilletés impliquant un assez long transport. Elles gisent de préférence sur les sols de végétation fossiles, dans les argiles schisteuses où les débris de plantes sont entassés non loin du lieu d'origine, par exemple à Lens, Levant-du-Flenu, etc. » Aussi bien, c'est en les recherchant dans ces circonstances favorables (') Comptes rendus, 4 juillet 1904, p. 23. (-) A leurs caractères communs, déjà résumés, j'ajouterai (\u6\es Linopteris ont des feuilles stipales larges de o'°,o5 à o'^.io, les Callipteridium, minces et courtes, et qu'avec les Aulacopteris se trouvent de très longues feuilles filandreuses et d'autres expansions foliaires surchargées de canaux gommeux. Ceux-ci, par leur abondance, constituent, avec de fréquents placards et gouttes irrégulièrement mamelonnés d'une sorte de gomme fossile résinoïde identique au contenu desdits canaux, une des carac- téristiques des Névroptéridées. 784 ACADÉMIE DES SCIENCES. que je crois être parvenu, par des observalions concordantes répétées, à découvrir les graines des Névroptéridées en général et à les partager entre leurs genres et espèces de feuilles en particulier. » Le problème posé risquerait d'attendre indéfiniment une solution, si l'on se limitait à la découverte de graines déterminables en rapport avec les feuilles. Il y a, en effet, peu de chances de trouver réunies, à leurs plantes mères, les graines mûres et, par cela même, détachées et isolées. D'un autre côté, les jeunes graines insérées sur des axes striés par des canaux gommeux, comme certains rachis, n'ont pas offert, jusqu'à présent, à Saint-Etienne, trace des traits qui les distingueront au ternie du dévelop- pement. » En tout cas, basées sur la plus étroite communauté de gisement, la plupart des attributions suivantes paraissent aussi certaines que celles des Cardioi-arpus aux Cordailes, des Samaropsis aux Dory-Cordaites , du Carpo- lithes disciformis St. au Poa-Cordaites linearis Gr. » 2" Les graines les plus communes, les plus remarquées du terrain houiller moyen, les Trigonocarpiis se trouvent généralement avec les Névroptéridées et, à divers endroits, sont associées auXi4/eMo/^;em westpha- liens d'une manière aussi inséparable que les Pachylesta aux Alelhopteris sléphaniens. Ces deux genres de graines correspondraient-ils donc à ce genre de feuilles? Cela ne paraît pas impossible lorsqu'on ^oit certains Tngonocarpus se rapprocher des Pachylesta. D'autres Trlgonocarpus, par l'addition de côtes et de lignes, vérifient la progression 3, G, 12 ; il y en a à Ostricourt qui sont un peu ailés. M J'ai trouvé à Dudweiler et à Mons deux pennes dWletJiopteris prolon- gées au tielà de [linnules très amaigries, l'une par quelques centimètres d'un axe rompu, l'autre apparemment par une grappe de fleurs mâles couchée tout à côté. » 3"^ Avec les Callipteridium, semblables aux Alelhopteris par le feuillage et les stipes, se sont montrées, quelquefois seulement, lorsque ces fossiles sont peu dispersés, des graines allongées à trois faces et trois ailes comme le Tripterospermum rostralum Br. » 4° En nombre d'endroits, aux Nevrople/is sont associées exclusivement des graines presque toutes polyptères, le plus souvent à 6 ailes, plus ra- rement à 12 ailes visibles dans la roche où elles ont presque passé ina- perçues. L'analogie des formes porte à rattacher à ces Fougères cyca- déennes : HexapterospermumBr., Polyplerospermum Br., Polylophosperiniini Br. (nombreux en empreintes). SÉANCE DU l4 NOVEMBRE igo^. 7^5 « 5" Les petites graines d'Odontopteris sont généralement intactes, quoique ornées d'ailes si délicates qu'elles n'auraient pas résisté au moindre charriage. » 6° Je suis de plus en plus convaincu que les graines hexagones, à base tronquée, ont assuré la reproduction des Linopteris. Celles qui, à Liévin, pa- raissent provenir du Lin. suh Brongniarli Gr. sont coniques et d'ailleurs beaucoup plus petites que celles qui, à Saint-Étienne, dépendent du Lin. Brongniarli Gnt. Ces dernières tout au moins sont entourées d'une tunique irrégulièrement striée par des canaux gommeux. » Une grande fronde rigide de Lin. Brongniarli, à pennes très décur- rentes et pinnules coriaces, s'est trouvée prolongée par un axe nu ramifié malheureusement incomplet. )) Les disques floraux, trouvés avec ces fossiles, en représentent proba- blement l'appareil mâle, lequel strié d'un côté aurait de l'autre porté des anthères tombées. » Les fleurs mâles les mieux conservées sont composées d'un grand nombre d'unités formées chacune de 3 à 5 sacs pendants accolés à paroi complexe. » Devant les résultats acquis, il est bien difficile de ne pas apercevoir entre les graines si diflTérentes des Névroptéridées une certaine unité de conformation, et il est à prévoir que leurs organes de reproduction naissaient, soit à l'extrémité libre de quelques pennes sur les rachis prolongés, soit sur des rachis nus plus ou moins mo- difiés. « Mais d'autres t3'pes de graines révèlent l'existence d'autres Cvcadofîlicinées, comme par exemple : i° des graines sphériques de Saint-Etienne à testa mince fripé par la compression ne présentant d'autres lignes de déhiscence que six courts rayons partant du sommet; i° deux ou trois espèces de petites graines de Liège et de Saint- Étienne, cylindriques, privées de lignes de suture visibles et que néanmoins leur écra- sement a fait se partager en trois valves; etc. » Me bornant ici au groupe principal des Névroptéridées, je suis maintenant amené à leur rapporter lo genres ou sous-genres, et 25 types spécifiques (') de graines plus éloignées les unes des autres et plus diversifiées que les feuilles et surtout que les stipes et racines à peine diflférenciés. On verra dans une prochaine Note sur les Cordaïtes que chez ces plantes la même anomalie est très accusée. » S'il en était autrement, on serait bien en peine de trouver, dans le bassin de la Loire, assez de feuilles pour correspondre aux graines fossiles qui sont excessivement (') Savoir 2 de Pachy lesta, 5 de Trigoiiocarptix, 3 de Tripi.crocarpus, 10 de Ne- vropterocarpus, 2 à'Odonlopterocarpus, 4 A'Hexagonocarpus (à l'état d'empreintes, les espèces de graines ne sauraient être distinguées). C. R., iqo4, 1' Semestre. (T. CXXMX, ^" 20.» I" l y 86 ACADÉMIE DES SCIENCES. variées. Rien que dans les Calcédoines de Grand'Croix envoyées par moi au Muséum, mon ami Bernard Renault a découvert plus de t\o types de graines dont plus du tiers inédites: j'estime à au moins ao les types connus seulement à l'état d'empreintes. Comme quantité les Cordaïtées ])rennent la moitié des graines, comme variété le quart; deux autres quarts se réfèrent aux Névroptéridées; le quart restant comprend des graines très disparates qui, comme les Sleplianospermum Br. (assez rares), les Co- donospeimum Br. (des plus communs), les Ptychotesta Br. (variés), et différentes autres, attendent d'être attribuées. » CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel sigaale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. le D' 0. Comrnenge, ayant pour litre : « La prosti- lution clandestine à Paris, 2* édition ». (Présenté par M. Labbé.) 2° Un Ouvrage, en denx Volumes, de M. H. Abraham, ayant pour litre : « Recueils d'expériences élémentaires de Physique ». (Présenté par M. Violle.) M. le Gouverneur général de l'Ivdo-Chive, désireux de poursuivre l'organisation de la Mission d'exploration permanente de l'Indo-Chine, invile l'Académie à lui présenter, pour les fonctions d'explorateurs atta- chés à celle Mission, deux candidats dont les études auront porté, pour l'un sur la Botanique, pour l'autre sur la Zoologie et l'AnUiropologie. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) HYDRODYNAMIQUE. — Remarques sur la loi adiahalique d' Hugoniot . Note de M. Jougiet, présentée par M. H. Poincaré. (c J. Considérons une onde de choc propageant un mouvement 2 dans un mouvement i au sein d'un fluide dont l'état est défini par la densité p et la température absolue T. Soit £(p, s) l'énergie interne spécifique consi- dérée comme une fonction de la densité p et de l'entropie spécifique s. La |)ression p et la température T sont données par SÉANCE DU l4 NOVEMBRE igo/i- 7H7 )) La loi adiabatique d'Hiigoniot s'écrit (Les quantités de chaleur sont exprimées en unités dynamiques.) » Nous supposerons que la discontinuité en p, produite par l'onde de choc, ne dépasse pas une certaine limite. » 2. ^1 et p, étant donnés, l'équation (3) (/J. +/J)(P. - ?) + 20, p(a -£,) = " détermine s en fonction de p. Évaluons la variation d'entropie au passage de l'onde de choc. On a s-i-s,---^] ^«P = (?2-p,) . ■ ■ /■ /f'A I • 1 *i! » Si la discontinuité n est pas trop Jorlc, i-^j a le signe de ^ Or ds - se caicuie sans uuucuiie p; K^ fç>l ù[>i Pi?-2 P2 — /J1 ^ se calcule sans difficulté par (2) et l'on voit que l'on peut écrire «P2 ^^) i'i *i— /, i\dp.2\r' ()p, r-' p,— pi \pi piJ "■''■2 » Dans celte formule, r désigne la densité dans un état paiticulier pris comme état initial; 4 ^ c'est, par rapport à cet état initial, le carré de la vitesse du son H., dans le milieu 2; ^ El^'^ c'est le carré de la vitesse D '- f2— Pi de l'onde de choc. Enfin le dénominateur 2T2+ ( -^ 1 ) -x^' est positif si la discontinuité p n'est pas trop forte. » Admettons, comme conforme au principe de Carnot-Clausius , que le phé- nomène irréversible du choc doit faire croître l'entropie ( ' ). » Dès lors une discontinuité obéissant à la loi d'Hugoniot se propage moins vite que le son dans le milieu qui la suit. « On verrait de même qu'elle se propage plus vite que le son dans le (') On pourrait, comme nous l'avons fait dans une Noie du 27 juin 1904, rattacher celle hypothèse à l'idée que l'onde de choc est, en réalité, une quasi-onde à la traversée de laquelle la viscosité a un travail sensible. 788 ACADÉMIE DES SCIENCES, milieu qui la précède, (5) H, Pi) ou des ondes dilatées (p^<|pi), suivant que ^ sera positif ou né- gatif. » Il est intéressant de rapprocher ce résultat du suivant, obtenu par Hu- goniot en étudiant la propagation adiabatique du mouvement dans un état de repos. Au cours d'un mouvement qui comprime le gaz, il peut naître spontanément une onde de choc si , ' est positif; au cours d'un mouvement qui le dilate, il peut naître spontanément une onde de choc ^f?'- àp si — — est négatif. La naissance spontanée des ondes de choc com- 'H) primées ou dilatées est ainsi rattachée au signe de — —r—^ — L'accord est parfait avec le critérium tiré de la variation d'entropie. » Dans les fluides naturels, ^ ' est positif. Ce sont donc les ondes de choc comprimées qui sont possibles. » 4. Quand il s'agit de gaz parfaits, les résultats de la présente Note sont SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 1904. 789 vrais quelle que soit la grandeur de la discontinuité. Cela résulte de deux Notes insérées aux Comptes rendus du 18 mars 1901 et du 27 juin 1904. » PHYSIQUE. — Sur l' emploi de l'hélium comme substance thermométrique et sur sa diffusion à travers la silice. (Extrait.) Note de MM. Adkie\ Jaquerod et F.-Louis Perrot, présentée par M. A. Haller. « Dans une Note précédente ( ' ) sur le point de fusion de l'or et la dila- tation de quelques gaz entre o" et 1000°, nous annoncions notre intention de déterminer ce repère pyroméLrique au moyen du thermomètre à hélium. Notre entreprise n'a pas pu être menée à bien par le fait que, à une tempé- rature élevée, V hélium diffuse rapidement à travers la silice. « Nous avions commencé par préparer une certaine quantité d'hélium à partir d'un échantillon de cléi-éite qui en était très riche. Le gaz a été purifié par son passage sur de l'oxyde de cuivre cliauflé au rouge sombre et sur de la potasse caustique solide. I^uis il a été mélangé avec un quart environ de son volume d'oxygène et soumis pen- dant 4 à 5 heures à l'action de l'étincelle d'induction. L'excès d'oxygène a été finalement absorbé au moyen de phosphore jaune chaulTé fortement. Le gaz ainsi préparé a été examiné au spectroscope dans un tube de Pliicker et ne présentait pas d'autres raies que celles caractéristiques de l'hélium ; il pouvait donc être considéré comme très pur. » Nous en avons introduit une portion dans notre thermomètre à ampoule de silice; le four à résistance de platine a été ensuite mis en place et le courant électrique établi. La température s'est élevée d'une façon normale et, au bout de 5o minutes environ, elle atteignait le point de fusion de l'or. Mais la pression du gaz, au lieu de s'élever d'une façon régulière, a passé par un maximum, vers 900°"" enviion, puis s'est mise à baisser d'une façon continue. » En maintenant la température voisine de 1100°, nous avons vu le mercure baisser dans le manomètre jusqu'à la pression atmosphérique, puis continuer à descendre ré- gulièrement-, ce qui n'aurait pu avoir lieu s'il s'était agi d'un manque d'étanchéité de notre appareil. Il fallait donc bien admettre que, à cette température, l'hélium dill'use à travers la silice, comme c'est le cas pour l'hydrogène. » La vitesse de diffusion semble être proportionnelle à la pression du gaz; elle est très considérable, car, après 6 heures de chauffe vers 1 100°, la pression de l'hélium était tombée à i6o°""(à la température de i(j'\ la pression initiale dans le thermomètre était de 212"™ et la pression finale de 32""" seulement). (') Comptes rendus, t. CXXXVllI, p. loSa. 'jgo ACADÉMIE DES SCIENCES. !) Un essai a été fait ensuite vers 5io° et a montré qu'à cette tempé- rature, qui n'atteint pas même le rouge naissant, la diffusion se fait encore d'une façon assez rapide. » Enfin une dernière expérience a prouvé que, déjà vers ai^.o", l'abais- sement graduel de la pression, bien que très lent, est cependant encore nettement perceptible. » Le thermomètre à azote reste donc, jusqu'à nouvel ordre, l'instrument par excellence pour les mesures absolues aux hautes températures; ses in- dications, corrigées d'après les calculs de M. Daniel Berthelot, ne doivent du reste pas s'écarter beaucoup de l'échelle thermodynamique. » ÉLECTRICITÉ. — Recherches sur les diélectriques solides. Note de MM. V. Crémieu et L. Malcles, présentée par M. H. Poincaré. « Au cours de ses recherches sur la convection électrique, Crémieu a observé des anomalies de l'influence électrique au travers des diélectriques solides. )) Les expériences contradictoires de Pender et Crémieu ont montré que c'étaient ces anomalies qui expliquaient les résultats négatifs de Crémieu. » Nous avons entrepris l'étude systématique de ces phénomènes, d'abord qualitativement, puis par des méthodes susceptibles de rendre des mesures possibles. 1) Étude qualitative. — La tige conductrice T, coiuimiuiquant à l'armature interne d'une bouteille de Lejde L, dont l'armature externe est au sol, porte un plateau mé- tallique A poli et arrondi sur ses bords. » On étudiera les elTels d'influence de ce plateau chargé à l'aide d'un plan d'épreuve C et d'un éleclroscope. Pour cela, on place G dans une position bien définie au-dessus de A, on le met au sol, puis on l'isole et on le porte à l'électroscope. Ou bien, on le plonge dans un cylindre de Faradaj, relié à l'électroscope. » Le diélectrique à étudier, sous forme de disques de 4"" à 5°"» d'épaisseur, tels que D, sera posé sur A. » Il est de toute nécessité de n'opérer que sur des éclianllllons rigoureusement neutres, au point de vue électrique, au début des expériences. On sait que pour posséder celte neutralité il t'aiil que les disques satisfassent aux trois épreuves suivantes : » 1° Accuser une charge totale nulle dans le cylindre de Faraday; )> 2° Ne communiquer, par contact direct, aucune charge au plan d'épreuve (charge libre nulle); » 3° N'induire par iniluence aucune charge sur le plan d'épreuve (charge vraie nulle). SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 1904. 791 )i Ces deux dernières épreuves doivent être répétées sur plusieurs points de la lame, et sur ses deux faces. » Ceci posé, mesurons l'effet d'influence à travers l'air seul, d'une charge, nosilive par exemple, de la bouteille. Plaçons ensuite D sur A. c jr-^ ^D _E 2 L'effet d'influence en C, mesuré immédiatement, sera légèrement supé- rieur au précédent, ce cpii est normal. » Mais si nous comparons, au bout de quelques minutes de contact de A avec D, les effets à travers l'air et à travers le diélectrique, nous trouve- rons ces derniers notablement inférieurs aux premiers. » En outre la lame D, plongée dans le cylindre de Faraday, accuse une charge notable de signe contraire à celle de A. » D'ailleurs, notre lame, extraite du cylindre et explorée au plan d'épreuve, montre une charge vraie et pas de charge libre. » Il est bien évident que ce sont les effets d'influence de cette charge vraie qui viennent, en C, se retrancher des effets en sens inverse de la charge de A. » J.e phénomène est indépendant du signe de la charge de A et de la nature du diélectrique. Toutefois, avec les corps dont la surface présente une faible conductibilité, comme le verre et le mica, on trouve souvent de petites charges libres, de même signe que celle de A et leur présence trouble les phénomènes, sans cependant les masquer entièrement. >) Pour faciliter le langage, nous appellerons charge réactive la chargé ■792 ACADEMIE DES SCIENCES. vraie prise par le diélectrique, dans les conditions que nous venons de décrire. » La £;randeiir de la charge réactive dépend de la durée du contact des lames avec A; elle augmente avec cette durée, au moins dans certaines limites. » Les phénomènes ne changent pas si D, au lieu de reposer sur A, en est séparé par une couche d'air, mais, pour une même charge réactive, la durée d'exposition nécessaire augmente. » Au contraire on peut réduire celte durée à quelques secondes. Il suffit, après avoir placé D sur A, de surmonter D d'un plateau métallique qu'on reliera au sol pendant un instant. Au bout de moins de i minute, D aura pris une charge réactive notable. Mais les charges libres, à la sur- face de D, seront plus considérables; du reste, elles se dissipent assez rapidement, et seule la charge réactive persiste. » On peut aussi faire l'expérience en plaçant sur A trois lames D super- posées. La charge réactive apparaîtra avec la même netteté dans les trois lames. De plus, pour la lame centrale, aucune charge libre ne troublera le phénomène. Sous cette dernière forme, l'expérience est particulièrement nette et réussit toujours. » Nous indiquerons, dans une prochaine Note, nos essais d'étude quan- titative de ces phénomènes. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la conductibilité des gaz issus d'une flamme. Note de MM. Paui, Langevin et Eigèxe Rloch, présentée par M. Mascart. « On sait (') le grand intérêt qu'il y a à introduire dans l'étude des gaz ionisés le rapport e = -, r^ — r^ du coefficient de recombinaison des ions au produit par 4~ de la somme des mobilités des ions des deux signes. Ce rapport possède eu effet une signification théorique simple, puisqu'il repré- sente le rapport du nombre des recombinaisons au nombre des collisions entre ions de signes contraires. Sa valeur numérique devra, par suite, dans un milieu privé de poussières, être inférieure à l'unité. Sa détermination ( ') F. Langevin, Comptes rendus, l. CXXXIV, 1902, p. 4i4, 533; l. CXXXVII, 1908, p. 177; Anii. lie Chim. el de Phys.. t. XW II, 1903. SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 1904. 793 expérimentale dans l'air ionisé jiar les ravons de Rôntgen a conduit à des valeurs qui sont, dans les conditions ordinaires, voisines de -[ et dont les variations avec la pression sont conformes à'ce que la théorie permet de prévoir. » Une modification de la même méthode expérimentale ( ' ) permet aussi de mesurer le rapport e dans le cas des ions produits par le phosphore. Vu la très faible mobilité tle ces ions, la valeur théorique serait ici voisine de l'unité. L'expérience a conduit à des valeurs plus grandes, ce que l'on peut expliquer par la présence de nombreuses poussières dans le gaz et aussi par les difficultés et les imperfections de l'expérience. » Nous nous sommes proposé de mesurer le rapport £ pour les gaz issus d'une flamme : ces gaz contiennent aussi des ions très peu mobiles et rapplication de la méthode de courant gazeux qui a servi pour le phosphore est ici plus aisée, surtout si l'on prend les précautions et si l'on réalise les perfectionnements qui ressortent de la description suivante : » Un tube de 6''™ de diamèUe se compose de deux parties B et C isolées l'une de l'autre en V ; il jiorle une électrode isolée b de r™ de diamètre et i5o"'" de long, immé- diatement précédée d'une toile métallique limitant son champ. GiTz 1 Hl M^M j£.a -' :^^ A P Hi|f- a4M 1 ir p J^ » Une trompe à eau permet d'aspirer, à travers HC et le tube de compensation A, un courant d'air qui se charge d'ions sur les deux petites flammes bleues H et H', d'en- viron i°>", alimentées par la même prise de gaz. Elles jaillissent au bout de deux petits (') E. Bloch, Comptes rendus, t. CXXXVII, igoS, p. io4o; Thèse de Doctoral, Paris, 1904. C. R., 1904, 2* Semestre. (\\ CX.XXI\, N- 20.) lOJ 794 ACADÉMIE DES SCIENCES. lubes niéialliques qu'on a reliés respectivement aux. tubes A et B afin de supprimer tmit champ électrique dans la région où se produisent les flammes. » Les entonnoirs e, e', e" assurent la répartition uniforme des gaz ionisés dans la section des lubes A et BC. Grâce à la petitesse des flammes, les tubes restent complè- tement froids au niveau des électrodes : on opère donc sur les gaz de la llamrae entiè- rement refroidis. » La méthode repose sur renijjloi de la formule dans laquelle on suppose que le gaz traverse un condensateur cylindrique chargé BA. Qo représente la quantité maximum d'électricité qu'un champ très intense peut extraire du gaz sur la longueur de B. Si l'on emploie un champ moins intense, produit par une charge a sur la même longueur et capable de séparer complètement les ions de signes contraires dans B, la recombinaison joue pendant cette séparation un rôle appréciable et l'on recueille seulement Q < O^,. Le tube C est le siège d'un champ très intense de même sens que le premier, qui permet à tous les ions d'être recueillis par b. » Au lieu de mesurer séparément les deux quantités O^ et Q, il est préférable de mesurer l'une d'elles, Qo et la difl'érence Qo — Q qui représente l'eflet de la recombi- naison. Pour cette dernière mesure, on se sert du tube de compensation A : un champ intense de sens contraire au premier amène sur l'électrode a des charges qu'on peut rendre égales à — Qo en agissant sur la pince de serrage S. » i" L'état permanent étant établi, les tubes A et BC sont chargés à des potentiels élevés et de signes contraires -+- et — 4oo volts, suffisants pour réaliser la saturation. On règle la pince S de manière que l'éleclromètre reste au zéro; a et b recueillent alors par seconde des charges proportionnelles à Q„V et — QoV, en appelant V la vitesse linéaire du gaz. » 2° On renverse le sens du champ sur BC. L'éleclromètre dévie rapidement avec une vitesse proportionnelle à aQ^V. » 3° Sans toucher à A, on charge B à — loo volts seulement et C à — 8oo volts. L'éleclromètre dévie lentement avec une vitesse proportionnelle à ( Qu — Q)^ • » 4° On mesure o en arrêtant le courant gazeux, isolant l'électromèlre et portant le tube BC à un potentiel connu de 2 à 4 volts. La déviation est proportionnelle à u. » 5° Enfin la vitesse linéaire V du gaz se déduit de la section du tube BC et du débit, d'environ 60*^™' par seconde, mesuré au moyen d'un manomètre étalonné M du type T(ipler ( '). » Les meilleures mesures effectuées ont donné, pour le rapport t, des valeurs voisines de 0,7; elles sont inférieures à l'unité, comme la théorie l'exige et beaucoup plus voisines de rtinilé que dans le cas des rayons de Rontgen, comme pouvaient le faire prévoir les faibles mobilités des ions actuels. » (^'j E. Bi.ocil, C(inii)tes rendus, t. CWW III. içio'i. p. i49^' SÉANCE DU I '( NOVEMBRE ipo/j, 'jgS CHIMIE MINÉRALE. — Sur l' ahsoj-pt ion dr l'hydrogène par le rhodium. Note de M. L. Qiesnessen, présentée par M. H. Moissan. « Au cours (le recherches sur les métaux dits de la mine de platine, j'ai été amené à contrôler certaines propriétés mentionnées par les précé- dents auteurs. » Ainsi, selon Th. Wi!m('), le rhodium pur posséderait une capacité d'absorption pour l'hydrogène bien supérieure à celle du palladium et cette assertion est aujourd'hui reproduite dans les différents Ouvrages. De plus Wilm indiquait que cette propriété d'absorption était variable avec le mode de préparation du mét.d ; par exemple, que le rhodium obtenu par calcination du sel double chloroammonié avait un pouvoir absorbant plus élevé que le métal obtenu avec le chlorure double de sodium ou de potassium et que cette absorption semblait due à une affinité chimique du métal pour l'hydrogène. )) Mes expériences ne confirment nullement ces données. )> Du rhodium mélangé avec du clilorure de sodium fondu et pulvérisé a été attaqué par un couianl de chlore à 44o° puis, pour éliminer les impuretés qu'il pouvait encore contenir, le produit repris par l'eau a été transformé en azotite double de rhodium et de sodium (-). Ce dernier sel divisé en deux lots, l'un a été ramené par l'acide chlorhy- drique à l'étnt de chlorure double de rhodium et de sodium et l'autre à l'état de chlo- rure double de rhodium et dammoniuni. qu'on obtient parfaitement pur en traitant d'abord l'azotite double de sodium par le cliloiure d'ammonium pour faire le nitrite double ammoniacal, puis ce nitrite par l'acide clilorhydrique. » Ces deux, composés ont été alors chaulTés et réduits au rouge sombre dans un cou- rant d'hydrogène pur et sec, où on laisse refroidir la mousse de rhodium. » Dans le cas du sel double de sodium on a eu, en outre, le soin d'enlever le sel marin par des lavages à l'eau tiède et de recommencer le traitement à l'hydrogène dans les mêmes conditions. 1) Si, après refroidissement complet, on ouvre le tube renfermant la nacelle à rho- dium, on constate, lors de l'arrivée de l'air, la formation de vapeur d'eau qui se con- dense sur le verre; tandis que, si l'on chasse l'atmosphère d'hydrogène par un courant d'acide carbonique pur et sec, le phénomène de formation d'eau au contact de l'air ne se produit plus. De plus, si l'on place la nacelle à rhodium dans le vide et que l'on chaufl'e à 44o°i à l'aide de la bouteille à soufre, la colonne barométrique reliée à l'ap- (') Deutsch. ihem. GcsctI.. t. \l\ , p. 629. (-) .loi.v et LKMilfi, Conipirs rfiif/iis. t. CXJl, p. i ■î.')9. ^q6 ACADEMIE DES SCIENCES. pareil n'accuse aucune variation de pression et il est entièrement impossible d'en ex- traire la moindre bulle de gaz à l'aide de la trompe à mercure. » Ces expériences, répétées à différentes reprises, ont toujours donné le même résultat; elles permettent donc d'affirmer que le rhodium n'est pas assimilable au palladium en tant qu'affinité chimiqtie pour l'hydrogène et qu'il aijit par présence comme le ferait la mousse de platine condensant l'hydrogène et l'oxvgène pour donner de l'eau. )i En outre, il ne semble pas que le rhodium obtenu par décomposition du sel chloroammonié ait des propriétés beaucoup plus actives que celui obtenu par décomposition du sel chlorosodé, lorsque ce dernier a été dé- barrassé par lévigation du chlorure alcalin qui l'enrobe. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'acide borique sur les peroxydes alcalins, formation de perborates. Note de M. George-F. Jaubekt, prcsciUée par M. H. Moissan. « Lorsqu'on fait réagir l'acide borique sur le peroxyde de baryum hy- draté, on obtient une coinbinaison, à laquelle Élard, — le premier qui ait signalé cette réaction, — attribue la formule B^O'^Ba+.'ÎH-O. J'ai constaté que, par l'action de l'acide borique sur le peroxyde de sodium et dans des conditions analogues, on arrive à deux produits de constitution tout à fait différente. )> On mélange ^48° d'acide borique cristallisé avec 78s de peroxyde de sodium. La poudre homogène ainsi obtenue est alors versée peu à peu dans 2' d'eau froide, eu agitant constamment. Tout se dissout; mais, au bout de peu de temps, la nouvelle sub>tance qui a pris naissance commence à cristalliser, car elle est peu soluble. On la filtre à la trompe, on la lave à l'eau froide et on la sèche à l'air, puis à l'étuve à 5o°. )) Le rendement dépasse 90 pour 100 de la théorie. )> Cette substance contient, d'après titr;ige au permanganate (2*5 de sub- stance = 10""', SoRMnO* normal = 4-1 '- P<^ii'' 100 d'oxygène actif), 4,17 pour 100 d'oxygène actif et semble répondre à la formule B'0'Na=+ioH-0. » Elle se présente sous forme (l'iine poudre cristalline, d'un blanc de neige, donnant par simple dissolution dans l'eau et sans l'addition d'aucun acide, de l'eau oxygénée libre. La solution ainsi obtenue a une réaction franchement alcaline. SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 1904. 797 » Voici les constantes de solubilité de ce perl)orale de soude, que je désignerai par perborax, à cause de sa formule en B' : à -4- I i" \'î^ par litre à -i- 22^ 7 is » à + 32" i38s » » A la température ordinaire, la solution de perborax se conserve assez bien. Voici les chitTres résultant de titrages d'oxygène actif répétés chaque jour pendant phisieuis jours, puis le Sc^jour : » I"' jour, 100 pour 100; 2" jour, 95,71 pour 100; 3" jour, 92,8.5 pour 100; 6= jour, 89,10 pour 100; io« jour, 84, 3o pour 100; 3o" jour, 05,71 pour 100. » Lorsqu'on cherche à faire cristalliser ce perborax pour obtenir de gros cristaux mesurables, on remarque que les cristaux qui se déposent les premiers ne répondent plus à la formule donnée ci-dessus: ils s'enrichissent en oxygène actif à chaque cristal- lisation et finissent par contenir une dose d'oxygène actif beaucoup plus considérable, qui dépasse 10 pour 100 (au lieu de 4;'7 pour 100), tandis que les cristaux qui se déposent les derniers ne contiennent plus du tout d'oxygène actif. » On peut arriver plus rapidement au même résultat eu saturant par un acide minéral la moitié du sodium du perborax. Dans ces conditions le sel de l'acide minéral formé (chlorure, par exemple) et l'acide borique mis en liberté, étant plus solubles que le nouveau perborate, ce dernier seul cristallise. Cette substance, que je désignerai simplement par le nom de perborate (à cause de certaines analogies avec le persulfate et en particu- lier la formation avec H"SO' d'un acide de Cnro'), répond à la formule BO'Na -t-4I['0. » Elle se présente en cristaux blancs extrêmement stables à la température ordi- naire et même à 5o°-6o°, et qui ne sont pas attaqués par l'acide carbonique de l'air, à rencontre des substances analogues obtenues par Tanatar en faisant agir à chaud l'eau oxygénée sur le borax ordinaire. C'est ainsi que du perborate séché à Pair et laissé en contact (dans un sac en papier) avec l'atmosphère du laboratoire, titrait, au début de l'essai (24 décembre igoS), 9,72 pour 100 d'oxygène actif. Le i"'' février 1904, soit 38 jours après, le titre était de 9,74 pour 100. Cette légère erreur en plus rentre dans les limites d'erreur des titrages au permanganate. i> Le perborate de soude est moins soluble que le perborax, il est assez soluble dans l'eau à 5o"-6o'', mais à cette température déjà il y a une légère décomposition. A 100° la décomposition est rapide et l'oxygène se dégage imi bouillonnant. » Far simple dissiilution dans 1 eau Iroide et sans l'addition d'aucun acide, le perborate de soude donne une solution ayant toutes les propriétés de l'eau oxygénée libre (ce qui n'a pas lieu avec le persulfate, par exemple). 798 ACADÉMIE DES SCIENCES. Comme le perborate à l'élat sec se conserve indéfiniment, il constitue un réactif commode pour la préparation rapide de l'eau oxygénée. » Le perborate de soude, grâce à ses 4™"' d'eau de cristallisation, se dis- sout avec un abaissement considérable de température. » Ajouté en poudre à de l'acide sulfurique k 5o pour 100, il fournit de suite, et après filtration sur du fulmicoton de l'acide borique mis en liberté, de l'eau oxygénée à i 5o™'-20o^°'. Cette solution ne doit être maniée qu'avec précaution, car elle attaque fortement l'ciiiderme des mains, en |)roiluis;int une douleur cuisante et une décoloration momentanée de la peau tout à fait caractéristique. )» La solution de perborate de soude a été essayée au point de vue micro- bicide et on lui a trouvé des propriétés antiseptiques en tous points ana- logues à celles de l'eau oxygénée ordinaire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide thioformique. Note de M. V. Aijger, présentée par M. H. Moissan. « Dans vi'AQ courte Note, publiée en 1898 au BuUelin de la Société chi- mique de Paris, je constatais que la substance cristalline solide qui se forme en très petite quantité dans le traitement du formiate de plomb par l'hydrogène sulfuré n'est nullement, comme l'avaient cru Wohler (') et Lirapricht (-), l'acide thioformique, mais seulement de la trilhioformal- déhyde. Il restait à pré|)arer l'acide thioformique, premier membre de la série des ihioacides, et pour cela j'ai employé les deux méthodes classiques de préparation des tliioacides : action du sulfure de phosphore sur l'acide formique et saponification du formiate de phényle par le sulfhydrate de sodium. » Action du métalhiophosphale de sodium sur l'acide formique. — Le sulfure de phosphore t^-S' ne réai;il pas sur l'acide formique anhvdre à l'ébullilioii. Par contre, ses sels alcalins allaquent, vivement à froid l'acide formique. Le sel de sodium, FS^Na, préparé en cliauflant dans un creuset i™"' de l-'-S' et i"">' de Na-S, réagit facilement sur l'acide formique. Le mélange doit être fait dans une cornue ou un ballon assez vasle, car il mousse abondamment, en dégageant II- S. On emploie une ijuaiuité d'acide sufll- sanle pour foiuier une pâte molle avec le lliiopliosphate. On cliaulle alors vers 'io°-l\o° au bain-marie et l'on distille aiiisi dans le vide, en recueillant le distillât dans un récipient (') Wohler, Liehig's Ann.. t. XCL p. i'25. (-) LiMPRicHT, LiidHg'a Ann.. t. XCA'II. |). 36i. SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 1904. 799 refroidi vers — 20°. Le liquide obtenu est mélangé de ciistaux d'acide roimique, d'où on le décante à froid. » Cette partie liquide e?t très instable; au boni de (luelque temps elle dépose une substance blanche amorphe, en dégageant Il^S. Ses réactions indiquent nettement la présence d'un thioacide. En elTet, après avoir été étendue d'eau et neutralisée par un carbonate alcalin, elle précij)ite les sels de métaux lourds en donnant des sels colorés très instables. Le nitrate d'argent fournit un précipité blanc qui noircit inslantané- nient; l'acélate de plomb donne un précipité jaune serin qui rougit p{iis passe au noir au bout de quelque temps. Il en est de même a\ec la plupart des autres sels métal- liques. Le dosage du soufre, ell'ectué d'après la méthode de Carius, a donné des chiirres indiquant une teneur d'environ 35 pour 100 de HCOSIL Si l'on fait subir à ce mélange un second traitement au ihiophosphate, -^ ^" )c - CIP- CH-- CO'H. I /CO^G^H- CH^COni » L'acide synthétique ainsi préparé devrait avoir la constitution de l'acide pp-diméthyladipique; il est cependant tout à fait différent de l'acide de Tiemann, qui fond à 87° et qui est extrêmement sohible dans l'eau. Ce fait comporte des conséquences particulièrement graves, car si l'acide C'H'*0\ obtenu dans l'oxydation de l'a-ionone, n'a pas la constitution de l'acide pp-diméthyladipique, il s'ensuit que les formules données par Tie- mann à l'a-ionone et à tous les composés de la série a-cyclogéranique sont fausses. Il y avait donc le plus grand intérêt à être fixé définitivement sur la constitution de l'acide pp-dituéthyladipique. Cette constitution m'a paru plus facilement déterminable par la voie synthétique que par la voie ana- lytique, et j'ai opéré exactement comme dans le cas de l'acide aot (^). » Pour cela l'anhydride p^-diméthjlglularique, bien purifié par cristallisation dans (') En réalité, Tiemann n'avait en mains aucune preuve de la constitution des acides aa- et pp-diméthyladlplques. Sa clairvoyance extraordinaire lui avait fait deviner presque juste. 11 les a seulement pris l'un pour l'autre. (-) Loc. cit. C R., 1904, 2* Semestre. (T. CXXXIX, N' 20.) lo'' 8oii ACADÉMIE DES SCIENCES. l'éther de pétrole, a été réduil et transformé ainsi en nue laclone C"H'-0^ qui possède certainement la constitution ••i ' ■CUV' \GH^-CH^' .:,--'.. Il Cette lactone constitue un liquide mobile, bouillant à 234° et pouvant se soTidl'fier en une masse d'aspect càmpllrë, fusible àS^^^'ElIé èst'Sôlùblè'dariâi'eau, dont le carbo- nate de potasse peut la séparer faciiemeni. ChaufTée avec du c\anure de potassium à 275°, elle est transformée, par un traitement subséquent, en un acide qui possède non moins certainement la structure GH3\ /CH^ — COpiI - CH'/ \CH--CH^-COOH. i> Cet acide pjî-dimétlnladipique est un solide cristallisé «n petits prismes très sblubles dans l'eau, peu solubles dans le benzène, insolubles dans l'éllier de pétrole; ill fond à 87°-88'> comme l'acide provenant de l'oxydation de l'a-ionone ; mélangé avec lui-, le mélange fond encore à 87°-88°; il y a donc identité. » Ainsi l'acide de Tiemann est bien l'acide fi(3-dimélhyladipique. Nous conclurons de plus que l'acide synthétique de Noyés, fusible à 102°, n'est pas identique avec lui; il doit résulter d'une transposition qui s'est effec- tuée au cours de la réaction; le fait n'a rien d'invraisemblable, parce que l'enchaînement s'est fait sur un atome de carbone tertiaire, ce qui est, comme l'on sait, assez aléatoire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Suf Un nouveau sucre des baies de sorbier. Note de M. Gabriel Bertrasd, présentée par M. Maquenne. •■1 j . « Quand on oxyde le jus de sorbes ou, mieux encore, les eaux mères de la sorbite, par la bactérie du s.orbose, il persiste dans le liquide une sub- stance particulière, séparabie, elle aussi, à l'état d'acétal beiizoique» mais qui n'est pas de la sorbile. MM. Vincent et Meunier ont préparé cette matière, en 1898, sous la forme d'un sirop dépourvu de pouvoir réducteur et faiblement iévogyre et l'ont considérée comme une octite ('). » Conduit à m'occuper de cette question, j'ai réussi à faire cristalliser la même substance et j'ai pu reconnaître alors que, loin de renfermer 8*' de carbone, c'est, au contraire, un alcool hexavalent de la formule (') Comptes rendus, t. CXXMI, p. 760-762. SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 190/). 8o3 C H '''O", c'est-à-dire un isomère de la mannite el de la sorbitq, distinct (les hexites rencontrées jusqu'à présent dans la nature. n . • • ' ^( Cette substance, que j'appellerai provisoirement sorhiérite, accom- pae^ne l;i sorbite en petite proportion ; aussi convient-il d'opérer sur une grande quantité dejus.de sorbes pour l'obtenir. B On traite d'abord le jus, fermenté et déféqué, par l'aldéhyde benzoïque et l'acide sulfurique, comme s'il s'agissait simplement de préparer la sorbite. » Lorsque le sucre est bien cristallisé, on sépare l'eau mère à la presse hydraulique. Il s'écioule. Un liquide sinu.peAi\,. contenant ptesquei ,tp^\i.t^,il;a,SH}3i^t3nçe cherché?, mais saturé de sorbite. ....,'!,,,'!, .,, •, . » Pour se débarrasser de celle-ci, on dissout le sirop, à raison de 5o" à 6os par litre, dans une décoction de levure à -^ pour 100 d'extrait; on répartit le bouillon ainsi pré- paré dans des niatras spacieux et, après stérilisation,- qb y' cultive la bactérie du sor- bose. On suit pour cela les indications que j'ai déjà données dans des circonstances âiialôgne's (*); ■ ■•■■•••- ■ • ...;•■.•,■ ... n La sorbite disparaît peu à peu; elle est transformée régulièrement et CDinplé|e- jnent en sorbose. Le bouillon acquiert par suite un fort pauvoir réducteur. On mesure cplui-ci deternps qn tenips, à la liquçur.de Fehliiig et, dès qu'il a.atteint- son niaximum, on met'fin à la culture. L.es zooglçes sppt sppaj-ée^; oj] défèque le liquiçle au sous-acé- tate de plomb et à l'acide sulfurique, puis on le concentre dans lé vide et on le met a cristalliser.' Eh ajoutant dé l'alcool on favorisé' le dépôt de l'a plus grande 'partie da'sor- bose; la sorbiérite, au contraire, reste-diasmUe. ■.•:•■ /.Il-,...f' r,.-, I [i-\ . . n On éloigné les crislavixi.en assurant à- la trompe, on évapore le liquide dans le, vide pour chasser l'alcool, puis on traite le sirop restant par l.'gcide sulfurique et }'aldéhyde benzo'ique. L'acétal obtenu ne régénèrei plus cette fois que. de la sorbiérile, sans trace de sorbite (■). ' ' ■ iV'Pbïir faire cnStalHsèr la^sorTSiérîtè, on reprend lé sirop, issu dé VàoéiaV et tîén concentré, par l'alcool absolu bouillant. On laisse refroidir, puisoh'décaTite le liquide lihnpidedahs uii'v'ase'ferihé. Aveele temps^ la sofbiérite'se .-dépose, en orislaux trgns- par/icil,s..Si J'qp apTorce,4e dépôt çQÇnffiienAeimmédialeTOe;'!,, Oi) purifie N subst,4pçe par de nouvelles cristallisations.dans l'alcool. '' "» 'iva sorbiërit'e'ct'lslànisé èri prisrhes clinorho'rnbiqiiës(')' anhydres, excessîvetïiénf sbliibfes dans l'éàiT, tombant même eri déliqiJescetiCe qliàh'd bn lés àbàridohiië a ràii' buniidë'.'Ce's cristatix fohden't'à -f- 73*". M La sorbiérite est lévogyrë. Eri solution à io pôùi*"ioo dîins' l'eàu; .1 . Tf •• M . ■ ,■ -..( ni.y f Lililt-' ( -i.-. Il- .-■ "i-i r) !( |.'. 1.1 f..r t-! o n i' ' i r>. .. . tr., I .MrMt' ■ I1..I. .-. ! r . . •; f r ft.-. >>• .'f !r'. . ■ :■'. .'■>■■■"! 'i' T ■• î • I . l; 1 1 ."»• 1 1 rir ■') r . 1 .,,,^!j,,.,^/V!,. 4eC(um.,et,de Ji'/ijfs., S^.sérip^ U lU, 1904, p., 1,81-288.^ ,,,,, ,,.,:, .,'. L-) A moins que la cultgre ait étç interrompue, l,rop tôt. Pour détruire le reste de sorbite on'serait alors oÈligé de passer par une seconde culture. (') D'après l'obligeante détermination de M. W'yrouboff. Les chllTres seront publiés dans le Mémoire, avec les qutr,e« détails. So/j ACADÉMIE DES SCIENCES. à la température de + 20" : [a]D= — 3°, 53 (— 3", 42 pour le sirop de MM. Vincent et Meunier). )) Sa composition élémentaire est celle d'un alcool hexavalenl. On a trouvé : Calculé pour : C«H'<0«. C»H'«0". C 39,48 pour 100 39,56 39,66 H 7,72 » 7,69 7,43 1) La détermination du poids moléculaire par la cryoscopie de la solution aqueuse au -^ a donné d'ailleurs : Avec la sorbiérite. Avec la iiianiiite. PM = i74;2 173 la valeur théorique étant 182 pour ces deux substances isomères et 242 pour une octite. » Le caractère d'alcool hexavalent de la sorbiérite a été vérifié par la production d'un éther hexacétique. Cet éther, très caractéristique, a été préparé en faisant réngir l'anhydride d'acide sur le sucre, en présence d'un fragment de chlorure de zinc fondu. Il cristallise aisément dans l'alcool en lamelles hexagonales, fusibles à 4-123° et présente, en solu- tion à 5 pour 100 dans le chloroforme, un pouvoir rotatoire : [x],, = — 26°, 66 à la température de -(- 18°. )> MM. Vincent et Meunier avaient décrit simplement l'éther acétique obtenu à partir du sucre amorphe comme formé de « cristaux tabulaires » fusibles à -h ii/j" ». » On pourrait faire observer ici que l'analyse élémentaire d'une sub- stance telle que la sorbiérite, pas plus d'ailleurs que celle de son éther, n'est suffisante pour décider d'une manière définitive entre une formule en C" et une formule en C, les différences de composition entre les alcools plurivalents homologues étant, en eff^et, fort petites. Mais j'ai analysé aussi les acétals qui, suivant la remarque faite par M. Maquenue à propos de la perséite ('), donnent des indications très nettes. » Quand on combine la sorbiérite pure avec l'aldéhyde benzoïque, en présence d'acide sulfurique à 5o pour 100, on obtient un mélange de deux acétals cristallisés : l'un, assez soluble dans l'alcool bouillant et fusible vers -1-192", est un acétal dibenzoïque; l'autre, beaucoup moins soluble (') Ann. de Chim. et de Pkys., 6° série, l. XIX, 1890, p. 5-34- SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 1904. 8o5 et fusible seulement vers -(-240'', présente la composition d'un acétal tribenzoïque. On peut s'en convaincre par les résultats suivants : Acétal dibenzoïque. Acétal tribenzoïque. Trouvé. Calcule. Trouvé. Calculé. Carbone 67,20 67,0/1 72,16 72,64 Hydrogène 6,33 6,r4 6,17 5,83 » Il n'y a donc point de doute que la sorbiérite ait réellement la formule brute C«H'^0«. » Quelle peut être maintenant la place de ce nouveau sucre dans le groupe des hexites prévues par la théorie? C'est une question que j'espère pouvoir bientôt résoudre par de nouvelles expériences. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Dévelofjpenienl de la matière organique chez les graines pendant leur maturation. Note de M. G. André. « Dans un travail que j'ai présenté il y a quelque temps (') : Sur la va- riation des matières minérales pendant la maturation des graines, j'ai indi- qué, entre autres choses, la répartition de l'acide phosphorique dans les gousses et graines du Lupin blanc et du Haricot d'Espagne. Une étude parallèle, ftùle sur la répartition de l'azote total, m'a fourni les résultats suivants : » Variations de l'azote total. — Ces variations ont été les suivantes : les chiffres représentent les quantités d'azote contenu dans 100 gousses sèches et dans les graines renfermées dans ces gousses. 1. '2. 3. 4. 5. G. 7. 4 VII 1903. Il VII. 17 VII. j3 VII. 3o Vît. 10 VIII. 32 VIII. i e s e s s s _ .2 l gousses i,6o3 2,446 2,671 3, 409 3,o6.5 2>577 1,895 ^ j graines o,345 0,742 1,487 2,920 3,952 5,86i 6,o4S 19 VIII. >7VIII. 4 IX. II IX. 21 IX. 28 IX. 16 X. ^ é j gousses 1,267 1,636 1,612 2,197 U^Â'i ','94 o,84S J^ ( graines o,4oo 1,194 2,6i5 3,684 6,000 9,35i 10, 356 (') Comptes rendus, l. CXXXVIII, 1904, p. 17 12. J'ai donné dans ceUe Noie le poids de loo gousses sèches et celui des graines contenues dans ces gousses, à difTérenies périodes de la maturation. 8o6 "ACADÉMIE DES SCIENCES. '• '» Ce Tableau montre que lé- maximum de l'azote lotal est atteint, chez les gousses des deux plantes examinées, à la quatrième prise d'échantillon. A la dernière prise, c'est-à-dire an moment où la graine peut être consi- dérée comme étant arrivée à maturité, l'azote n'est plus respectivement que les 55,6 centièmes (Lupin) et les 38, 6 centièmes (Haricot) de ce qu'il était au momept du maximum. Dans les graines, au contraire, l'azQt^ augmente continuellement jusqu'à la fin de la maturation. • » La diminution de l'azote des gousses dn Lupin, de la quatrième à la sep- tième prise, est de i^,5i4, alors que, pendant le même intèWallé, l'azote dès grain-es S'accroît de 3s, 128. Il en résulte que la moitié environ de l'azote ain^i gagné par l«s graines provient du reste de la plante. Il en est de même chez le Haricot d'Espagne; les gousses de cette plante perdent, dç la quatrième à la septième prise, 1^,349 d'azote, alors que les graines en gagnent 6^^,672. Les | environ de l'azote ainsi gagné proviennent du reste de la plante. Chez le Maïs on observe des faits analogues. ;. » En se reportant aux cliiflVes que j'ai fournis dans ma dernière Note pour l'acide phosphoVique 'contenir dans les gousses et les graines aux mêmes époques, on arrive à celte conclusion que les maxinio de l'acide phosphorique trouvés dans les gousses du Lupift,çt.dafls.(;(iUt;5 di,i J-laricot d'Esppgnç. çoïnp.idpnl à peu près e^a.çtement aveç.lçs maxima de, L'azote. De la première.^ la troisième prise d'éqhari,tillon, les accroissements de l'azote et 4e l'acide phosplioriq^ue sont parallèles; la décroissance de ces deux prin- cipes j de ia cinqiiiènrie à' là septième prise, se fait encore parallèlement. Chez lès graines de ces deux végétaux, le parallélisme est absolu entre l'absorption de l'azote 'et Celle de racidéphosplioriquè : aux variations brusques dans l'augmentation de ce dernier, à piesiirequela graine approche de sa -tnatiirilè, çQrre^popdtint des,Yan?tiP"S brgsques dans l'augmentation de l'azote. Il en est de mênje pour le , Maïs. Chez les graines de Lupin et de Haricot d'Espagne, l'absorption des deux principes se ralentit lorsque la teneur en eau diminue, c'est-à-dire entre l'avant-dernière et la dernière prise d'échan- tillon. ■• ; . . i> II. Variations des hydrates de carbone. — Ces variations ne sont pas absolument àhalo'gues chez le Lupin et chez le H&ricôt d'Espagne. En ce qui concerne1e'S7ir<^7-âf es debarboiie soïublès dans l'edir, on trouvé, en rapportant les nombres co'mwe plus liant à 100 unités s^èches, qu'il existe au début du développenaent des gousses du Lupin un maximum à la deuxième prise d'échantillon ; puis ces hydrates diminuent peu et à peji e,t leur poids absolu iiVst pliis, à l'époque de la maturité, que les | de ce qu'il était au moment du maximum. Pour les gousses du Haricot d'Espagne, ce rapport se réduit à -. Chez les graines du Lupin, le maximum des hydrates de carbone solubles est atteint à la quatrième prise; au moment de la maturité, ils ne représentent plus que les'déux tiers de ce qu'ils étaient à l'époque dii maxitaum. Chez les graines du Haricot d*Èsp!)gne au contraire, les hydrates s'ôliibreS'&'iigmeiitewt pehdant' tout le temps qu* dure la maturation. L'émigration de ces principes immédiats delag^dusse vers la graine SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 1904. 807 du Haricot e&t relali veinent faible, car les gousses, de la deuxième à la septième ptise> perdent 34"', 487 d'hydrates solubles, alors que les graines n'en gagnent, dans le niètuç intervalle de temps, que i4°,973. , » Quant aux hydrates de carbone saccharifiables par les acides étendus, leur aûgmèhtâlîori,' flans les gousses" ilii'Liipin, est rapide jiisqu^à la quatrième prise, mais leur proportion est réduite de moitié à la deruièie prise. Chez les graines, l'augmen- taliou est continue du début à la fin de la maturation. Chez les gousses aussi bien que chez les graines du Haricot d'Espàgriè, lés hydrates sacchài-ifiablés s'accroissent pen- dant toute la période de maturation. Pbiir le Maïs, les hydrates solubles se comporleni' dans lès axes et les graines, comme chez le Lupin, leshydrates saccharifiables comme chez lé Haricot d^Espagne.' '" ' ' ' •' .. ...^ .°,:. ..: .;. ;....,(-,..;.■... ... .. ,.■ » III. En résumé, la maLuration des graines que j'ai étudiées est cà- ràclérisée, du côlé dé la matière minérale, par'çb fait que la proportion centésimale des cendres est, au début de la formation de la graine, toujours plus considérable qu'à la fin. Il en est de même de l'azote total, sauf chez le Lupin, pour lequel la teneur centésimale de cet élément varie peu. La matière organique non azotée apparaît d'abord sous la forme d'hydrates de carboné solubles dont rinsolubilisalion 6ât progressive : c'est là, comme on le sait, un fait absolimient général. » L'ascension, plus rapide au (lébut, de la matière minérale semble montrer que celle-ci doit jouer quelque rôle dans les transformations que subissent ultérieurement les hydrates de carbone eu passant de la forme solublé à la forme insoluble. i> CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur la recherche de l'huile de coLon dans V huile d'olive. Noie de M. E. Milliau, présentée par M. Mtintz. « Parmi les corps gras comestibles ou industriels l'huile d'olive, étant l'un des plus estimés, est aussi l'un de ceux qui sont l'objet des fraudes les plus fréquentes et c'est l'huile de coton qui est le plus souvent emplovée dans ce but. » La recherche de cette falsification repose à la fois sur la détermination dé certaines constantes physiques et chimiques,' notablement différentes dans les huiles d'olive et dans celles de colon et sur certaines réactions de celles-ci, longtemps regardées comme absolument caractéristiques. Ces derniers procédés s'appuient soit sur la réduction à chaud, par l'huile de coton ou les acides gras que l'on en retire, de l'azotate d'argent en solution alcoolique, produisant ainsi un noircissement (procédés Becchi, Milliau), 8o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. soit sur la coloration rouge que prend l'huile de coton avec une solution de soufre dans le sulfure de carbone (procédé Halphen). M Nous avons remarqué que l'huile de capoc et l'huile de baobab ré- duisent l'azotate d'argent et donnent la réaction Halphen avec beaucoup plus d'intensité encore que l'huile de coton. )) Ces réactions sont tellement fortes que des matières grasses quelconques, séjour- nant dans des fûts ayant contenu ces huiles, se colorent encore assez sensiblement pour laisser soupçonner la présence d'une notable proportion d'huile de coton. L'huile de capoc étant aujourd'hui un produit commercial, des confusions peuvent se produire et la nécessité se fait sentir d'un procédé permettant de la dilTérencier de l'huile de coton, » Les acides gras, lavés et déshydratés à loô", de l'huile de capoc et de riuiile de baobab réduisent fortement l'azotate d'argent en solution alcoolique, même en opérant à froid; les acides gras de l'huile de colon ne donnent sensiblement cette réduction qu'à chaud ( ' ). ■» Grâce à ces caractères dilVérents, nous avons pu établir un procédé très simple permettant de distinguer Thuile de coton de ces deux autres huiles. » 31ode opératoire. — On verse dans un tube à essai S"^™' d'acides gras fondus, lavés et déshydratés, 5"'^' d'une solution d'azotate d'argent à i pour loo dans l'alcool absolu, on agite vivement et l'on observe la coloration produite, sans faire intervenir la chaleur. » Les acides gras de l'huile de capoc, mélangée dans la proportion même de I pour 100 et au-dessous à de l'huile d'olive ou à d'autres huiles, donnent une réduc- tion intense (brun café) au bout de 20 minutes environ. » Avec 0,1 pour 100 d'huile de capoc, on n'obtient plus qu'une légère réduction dans le même laps de temps, plus accentuée, il est vrai, que celle obtenue dans des conditions identiques avec les acides gras de l'huile de coton pure. Ces derniers, en effet, donnent un brunissement à peine perceptible; au bout de 24 heures, la colo- ration n'augmente pas. » Les acides gras déshydratés de l'huile de colon mélangée à de l'huile d'olive dans la proportion de 10, i5, 20 pour 100, etc. ne donnent lieu dans ces conditions à aucune coloration. » L'huile de baobab donne sensiblement les mêmes phénomènes de réduction que l'huile de capoc, mais elle offre un intérêt moins immédiat, n'étant pas encore employée dans l'industrie. Ces deux huiles ont des cons- tantes chimiques trop différentes pour pouvoir être confondues entre elles. » On obtient des résultats semblables en opérant directement sur les (') Les propriétés réductrices étant amoindries par l'effet de la chaleur, il importe d'opérer rapidement la déshydratation sur des acides gras contenant le moins d'eau possible et de ne pas dépasser la température de io5". SÉANCE DU I 'i XOVEMRRE Kjo^. 809 huiles de capoc et de baobab sans passer par les acides gras, mais il faut alors ajouter 5*""' de chloroforme afin de dissoudre l'huile. » Dans ce cas, l'iiuile de coton est, il est vrai, plus sensible au réactif, même à froid, quoique la coloration se produise au bout d'un temps beaucoup plus long (5 pour ;oo d'huile de coton déterminant une légère réduction visible au bout de 3o mi- nutes). On a donc intérêt à s'adresser au procédé qui repose sur la préparation préa- lable des acides gras. » En chaufl'ant quelques minutes au bain-marie. les trois huiles donnent une réac- tion intense. » Le procédé Halphen, par le contact à froid, ne donne lieu à aucune réaction im- médiate, ni avec l'Iiuile ni avec les acides gras de l'huile de capoc comme de celle de coton et à chaud la coloration est d'un rose intense dans l'un et l'autre cas. On observe quelquefois, en opérant à froid, une faible teinte rose orange visible seulement au bout de 9.fi heures. » La méthode que nous proposons et qui s'appuie sur la réduction à froid des sels d'argent permet donc de distinguer avec certitude l'huile de coton des huiles de capoc et de baobab. » BIOLOGIE GÉNÉRALE. — L'anhydrohiose et les tropismes. Note de M. Georges Boh\, présentée par M. Alfred Giard. « Mit.sukuri a signalé le fait suivant : quand la mer atteint les rochers où vivent les Littorines, celles-ci vont chercher un abri dans les anfractuo- sités obscures; quand la mer se retire, elles sortent à la recherche de leur nounilure et vont vers la lumière. Il y a un changement iVinstinct. un changement de signe du phototropisme. D'après Lœb, celui-ci peut être obtenu chez divers animaux par une variation de salure de l'eau. Ces faits prennent une signification dès qu'on leur applique les considérations de Giard relatives à Vanhydrohiose. Les phénomènes oîi intervient le ralentis- sement de l'activité vitale sous l'influence d'une déshydratation progressive ou l'excitation consécutive au retour de l'eau sont multiples : vie latente des Rotifères, sommeil estival et hibernal des Mollusques, anesthésie. par- thénogenèse artificielle, prolifération expérimentale du péricycle (Laurent), forçage des fleurs (W. Johannsen et Jolly), modifications dues au gel, aux sérums (Pettit), etc. L'importance de l'eau dans les phénomènes biologiques ressort de la lecture des nombreuses Communications faites par Giard G. R., iç)o'|. 1' Semestre. (T. CXXMX, N° 20 ) IO7 8lO ACADÉMIE DES SCIENCES. depuis le i6 juin 1894, et du résumé si intéressant qui en a été donné par une revue philosophique en août dernier ('). » A cette date je poursuivais des recherches sur les animaux supra-litto- raux qui venaient de subir pendant les chaleurs extrêmes de cet été une dessiccation très intense et la lecture de ces pages me révéla la véritable explication des phénomènes mystérieux que j'observais : mouvements de manège ("), oscillations, changement de signe du phototropisme ('); tous sont dus à une action tonique de la lumière qui s'exerce d'une façon asvmé- trique sur les deux moitiés du corps et cette action varie avec le degré d'hydratation des tissus; pendant la dessiccation la lumière excite les mouvements : les animaux s'arrêtent dans les ombres, se dirigent vers elles (^phototaxie négative)'^ pendant l'hydratation, c'est l'inverse qui a lieu. » Les Litlorines qui subissent sur les rochers supra-litloraux des dessiccations pro- longées ont une phocotaxie négative, sauf pendant les grandes marées; celles qui vivent parmi les Fucus sous l'eau ou dans riuiniidité ont une phototaxie positive, sauf quand les algues se dessèchent. Par des dessiccations ou des liydralalions artificielles, on peut changer le signe de la phototaxie, surtout quand ces variations se produisent aux mêmes heures que celles qui ont lieu dans la nature. » Avec les Talitres, Crustacés des plages sableuses, on observe également le con- jlil des causes acluelles et des causes passées. Sur du sable à peine humide, ils vont alternalivement de la lumière à l'obscurité, et vice versa; pendant la morte-eau, la proportion des individus dirigés vers l'ombre est très considérable ; si l'on ajoute de l'eau, tous les Talitres se portent en masse vers la lumière (cause actuelle), mais pour revenir bientôt vers l'ombre (cause passée); enfin le jour où la mer atteint sur la plage le niveau où ils ont été recueillis, ils se portent de nouveau, dans le bocal, en masse vers la lumière (cause passée) et, pendant quelques jours, la proportion des individus situés vers la lumière est considérable. » Pour les Iledisle, Annélldes des estuaires, il faut tenir compte à la fois du dessè- chement phjsique et de la dessiccation chimique par variation de salure de l'eau; ceci nous ramène aux observations de Lœb et de Giard. » On doit à Lœb le fait nouveau de ht parthénogenèse expérimentale, la (') De la déshydratation dans certains phénomènes biologiques {Bei'ue des Idées. i5 août 1904, p. 6a4)- (^) G. BoHN, Des mouvements de manège en rapport avec les mouvements de la marée {Comptes rendus de la Société de Biologie, 22 octobre 1904). (') G. BoiiN, Attractions et répulsions dans un champ lumineux. Influence de la position de l'animal dans l'espace sur ses tropismes {Ibid., 29 octobre et 5 no- vembre 1904). SÉANCE DU \ 'i NOVEMBRE 1904. 811 nolion nouvelle de phototropisme; Gianl a permis de pénétrer plus avant dans le mécanisme de ces deux phénomènes et de leur donner une valeur qu'ils n'auraient pas sans cela. En faisant intervenir les hydratations et les (iéshvdralalions successives, on peut explicpier les manifestations variables des Liltorines, entrevues et interprétées d'une façon anthroponiorphique par Mitsukuri, comme Giard a expliqué (') les instincts d'apparence finaliste ou prophétique des larves de Sciara. Un vaste champ de recherches nouvelles s'ouvre pour le psychologue et pour le hiologiste qui, par exemple, arrivera peut-être à trouver, chez les animaux pélagiques qui se laissent flottera la surface de la mer vis-à-vis la lumière du soleil, une corrélation entre les caractères des mouvements et l'état d'hydratation extrême des tissus! » BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur kl croissance de Vlwmine et sur la croissance des êtres vivants en général. Note de MM. Charles Henry et Loiis Bastiev, présentée par M. Gaston Bonnier. « Nous nous sommes efforcés de suivre d'aussi près que possible par des relations mathématiques la marche des phénomènes enregistrée par la statistique. Nos données sont empruntées à Quetelet (Anthropométrie et Physique sociale) ; les nombres de ce dernier Ouvrage ont dû être légère- ment corrigés pour concorder avec ceux du premier, paru bien après et moins complet en ce qui concerne les âges avancés; ces matériaux ont été complétés quant à la vie foetale par des nombres empruntés au Dictionnaire des Sciences médiccdes de Dechambre et vérifiés, autant qu'il nous a été pos- sible, par des observations personnelles. » Chez l'homme, on observe, au cours de la vie, pour le poids comme pour la taille, une période de croissance, puis une période de constance, enfin une période de décroissance. » La loi de croissance en- poids est Ijien re pré se niée par quatre iiyperboles qui se raccordent, la première s'appliquatit à la vie fo-lale, la deuxième de o à 2 ans, la troi' sièiiie de 2 à ig ans, la dernière de 19 ans à la (nort. Les concavités de ces hyperboles sont alternativement tournées vers l'axe des poids et vers l'axe des temps. (') A. GiAHD, Sur Vclli.jlo^Le des larves de Sciara niedullaris {Comptes rendus, 26 mai 1902). 8 12 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les équations respectives de ces courbes sont ( ' ) : » \° pour le fœtus : x- + iT>xy — 3o y- — 162/ ^ o; « 1° de o à 2 ans: 3i,5x' — i^xy + 2 y--i- 200 x — 'ih y -^ h-j ^=. o \ » 3° de 2 à 19 ans : j^ — 6,o8j;/ + 7 , 270-^— 1 1,1 1 j -+- 19,4 / — 207,62 = o; » 4° de 19 ans à la mort : (o,5 j' — x) (loj -t- .r) + 679X — 442 j + 6721 ^=. o. n La loi de croissance en taille est également très bien représentée par quatre hyper- boles à concavités tournées, la première vers Taxe des tailles, les trois autres vers l'ave des temps. Les équations de ces courbes sont respectivement : » 1° de o à 3 mois de la gestation : 2j- — y(i35 — i8.r) + 80*-=: o; » 2° de 3 mois de la gestation à 2 ans d'âge : 608^- — 80 xy + y^~\- 4800 .r — 1 10 >• + 3ooo ^ o; » 3°de2ansà i8ans:o,i6x'' — xy — 7,8j? -t- i2oy — 78 ^ o; » 4° de 18 ans à la mort : 35 oooy-— 230 j;j' — x--\- fiQÔx — 116 000 v -+- 94 800 = o. » Les points où se raccordent les hyperboles du poids et de la taille sont des âges remarquables, auxquels la loi de croissance, tout en étant repré- sentée toujours par la même fonction mathématique, change d'allure. Ces âges sont différents pour ^la taille et pour le poids. Les anciens physiolo- gistes avaient entrevu plus ou moins vaguement deux de ces âges remar- quables : la durée de la gestation et celle de la « période d'accroissement »; ils considéraient ces âges comme des fractions constantes de la durée de la vie pour une espèce déterminée. » Si l'on considère avec Flourens la date de soudure des os avec leurs épiphyses, qui a lieu chez l'homme vers 19-20 ans (le troisième âge remarquable de nos courbes de croissance en poids), le coefficient par lequel il faudrait multiplier cet âge pour avoir la durée normalement possible de la vie humaine serait 5. L'observation semble mon- trer en gros que les espèces qui atteignent le plus vile leur croissance complète vivent moins longtemps. Il sera très intéressant, au point de vue des problèmes pratiques de mortalité, de vérifier cette loi : les âges remarquables d'un individu sont des fractions constantes absolues de la durée de la vie normalement possible de cet individu. L'im- portance de ces âges remarquables au point de vue de la pathogénie de certaines afi"ec- tions, comme les maladies qui dépendent du ralentissement de la nutrition, est évidente. » La relation du poids à la taille, pour chaque âge, est évidemment trop complexe pour qu'on puisse l'exprimer par une formule unique s'appli- quant à la vie entière. On distingue quatre périodes pendant lesquelles les (') Les X sont des années (excepté pour la première courbe où ils représentent des mois); les _y sont comptés en kilogrammes ou en mètres suivant qu'ils se rapportent au poids ou à la taille. SÉANCE DU l4 NOVEMBRE 1904. 8l3 poids £;randissent ou décroissent plus vite que les tailles, suivant des lois différentes; les relalions sont toutes paraboliques : 1° de — 9 mois à i an; 2° de I an à i3 ans; 3° de i3 ans à 3o ans; 4° de 3o ans jusqu'à la mort, période pendant laquelle les poids et les tailles, d'abord sensiblement con- stants, décroissent ensuite. Nous admettons que le maximum de taille comme le maximum de poids est atteint à 3o ans; ce qui n'est pas rigoureu- sement exact, le maximum de taille n'étant atteint qu'un peu plus tard, mais l'écart est très faible. » Les équations de ces difTérentes courbes sont respectivemeut : 1° de — 9 mois à 4-12 mois, / = 25j?'; 2" de i an a i3 ans, >■ = ■ ^ ; ■)" de u ans a 3o ans, y = 120 j;'-' — 275^ + 171 ; 4° de 3o ans à 80 ans, / -■= 600 j:;-+ 204O j; — 1668. » Si l'on désigne par P le poids, T la taille, le rapport --j= peut être considéré comme le rapport des vitesses d'accroissement en poids et en taille au bout d'un temps dt; dP .... -j==/(ï) grandit d'une période à l'autre, si l'on considère les trois premières pe- ■ j T dT ,. . „. , • , . ^^^^ ,' riodes. Le rapport — diminue avec 1 âge plus vile que le rapport -r— • L accroissement en taille coûte plus cher que l'accroissement en poids; la grande taille est un luxe qui doit se payer par une diminution dans l'énergie disponible. Les sujets chez lesquels, de 20 à 21 ans, par exemple, le rapport -j^ est plus grand que le rapport moyen, seraient dans des conilitions d'infériorité énergétique; il y aurait lieu d'introduire la considération de ce rapport dans l'examen des sujets appelés au service militaire. M La représentation des lois de la croissance par des byperboles et la notion d'âges remarquables qui en découle paraissent s'appliquer à tous les êtres vivants, aussi bien animaux que végétaux. Pour la croissance en poids des végétaux le fait ressort des recherches de Stefanowska ('). Nous trouvons également, pour la croissance en taille de l'entre-nœud de la Fritillaria imperialis (-), deux hyperboles dont les équations sont : » Première hyperbole. — Allant de o à 6 jours : 26a?- + 2907/ — J'+ 5g6x- — 236y = o; » Deuxième hyperbole . — Allant de 6 jours a 19 jours : 5ox- -\- •2.']xy — 3j" — 4985 j>- + 45oj ■+- 6970 = o. (') Comptes rendus, i" février 1904. (') Van TiEGUEia, Botanique, d'après Sachs. 8l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le fait si remarquable de la décroissance en poids delà matière vivante à partir d'un certain às;e doit être ratlachc sans doute, ainsi que le fait ob- server M. Ernest Solvay (' ), à la diminution d'énergie de certains ferments catalyseurs des organismes. « Chez l'homme il y a, dans l'âge séiiiie, une déshydratation et une minéralisation consécutive. Il est indiqué de cliercher le mécanisme de cette déshydratation dans la diminution d'énergie des ferments dits liydrolysanls, qui fixent de l'eau chimique- ment sur des aliments et les rendent ainsi assimilaijles. Ces actions chimiques dimi- nuant d'intensité, une partie de l'eau qui n'est plus retenue dans les tissus que par des actions capillaires tend à s'évaporer; d'où la déshydratation. Mais il y a encore sans doute d'autres ferments qui contribuent, par leur inactivité relative croissante, à cette diminution de poids, puisque la substance sèche des Champignons décroît de poids avec l'âge dans la période sénile. Le problème de la sénilité se pose ainsi sous une forme nouvelle, précise et peut-être pratique, grâce au concours de la Chimie et delà Biologie générale. « PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Évolution du poids et des matières organiques de la feuille durant la Jiécrobiose à la lumière blanche. Note de M. L. Beul.wgue, présentée par M. Gaston Bonnier. « Les phcnornènes caractéristiques de la nécrohiosr , c'est-à-dire de la période pendant laquelle s'effectue pour un organisme, selon la définition de Max Verworn, le passage de la vie à ta mort, sont très imparfaitement connus en ce qui concerne les végétaux; si l'on excepte, en effet, certains travaux spéciaux de MM. Bertheiot et André (-), ces phénomènes n'ont pas été, jusqu'à ce jour, l'objet de recherches suivies et bien déterminées. » Je me suis proposé l'étude des phénomènes cliimiques de la nècrobiose végétale, lorsque cette nècrobiose est produite soit par privation d'aliments, soit par privation simultanée d'aliments et de lumière. » Mes expériences, effectuées avec les feuilles de Bougainvillea specla- bilis, ont été instituées de la façon suivante : B D'une certaine quantité de ces feuilles fraîches, détachées du même pied, loos, (') Oxydation, catalyse et odogenèse, p. lo. Bruxelles, 1904. (-) Bkrtiielot et André, Etudes sur la J'ormalion de l'acide carbonique et l'ab- sorption de l'oxygè/ie par les feuilles détachées des plantes : réactions purcnient chimiques {Comptes rendus, t. CXVIII, 1894, p. 45, io4). ^ Bertiielot, Recherches sui' l'énussion de la vapeur d'eau par les plantes et sur leur dessiccation spontanée {Comptes rendus, t. CXWVIU, 1904, p. 16). SÉANCE DU r/| NOVR^;BRE 1904. 8r5 servant de témoin, ont été aussitôt desséchés à l'étuve à jio". Les autres ont été aban- données à eiles-niêmes sous des cages rectangulaires de verre : incolore, rouge, jaune, vert, bleu et incolore tapissé de pa]>ier noir. Cii;u|ue verre de couleur était monochro- matisé par superposition de deux verres semljlables, enfin chacune de ces cages avait la même épaisseur de paroi. » La première cage me permettait l'étude de la nécrobiose à la lumière blanche, c'est-à-dire produite par privation d'aliments. Les fjualre cages colorées suivantes me permettaient de mettre en évidence, dans la production de ces phénomènes, le rôle particulier dévolu à chacune des principales radiations lumineuses composant la lumière blanche. Enfin la cage noircie me permettait l'étude de la nécrobiose à l'obs- curité, c'est-à-dire produite par privation simultanée d'aliments et de lumière. » Sous chaijue cage j'ai ainsi placé 6oos de feuilles fraîches. Les expériences, efTec- tuées à Alger, en janvier dernier, dans une ciiambre recevant la lumière solaire directe par deux grandes fenêtres orientées au sud-est et au sud-oue^t, ont duré \o. jours à la température de -+- iS". Chaque jonr et plusieurs fois par jour, les feuilles de chaque cage étaient intime- ment mélangées et cette opération permettait en même temps de renouveler l'atmo- sphère ambiante. » Les dosages des matières hydrocarbonées, évaluées en glucose, et ceux des ma- tières azotées, évaluées en azote, ont été elTecluées conformément aux méthodes que j'ai imaginées et qui ont été insérées dans les Comptes rendus ('). » Voici, réunis dans le Tableau ci-dessous, les résultats concernant la nécrobiose des feuilles do Botigaiiivillea speclahilis à la lumière blanche, c'est-à-dire lorsque cette nécrobiose est produite par privation d'aliments : Analyse de 100^ feuilles rraicLes. Après un iiûnilirc do jours de nécr'-lii'jse égal à DêsiKiiîilion des éléments dosés. Témoin. ï g g S S B S Poids frais 100,000 90,203 83, 124 76,o3i 66,3o5 53,3o8 39,112 Hau et produits vohillls 73,.')i5 62, 645 55,2o3 47i825 38, 021 20,393 11,689 Poids sec 27,48.5 27,608 27,921 28,206 28,284 27,915 27,423 Matières grasses 2,107 2i4'5 2,543 2,682 2,076 2,44^ 2,262 l Totales, 011 glucose total Matières \ (matières amylacées et liydrocarbonées / sucres) (évaluées en glucose). I Matières amylacées \ Sucres Totales ou azolc total. ... Azote protéique total » protéique non diges- ,, .. . . , tible total Matières azotées I ,, , . . V ' » nucléique (évaluées en azote). , • . . i )» lécuhique I » protéique digestible I total \ » amidé (') Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, | 2,670 2,566 2,527 2,425 2,465 2,^37 2,400 2,552 , 2,462 2,424 2,327 2,363 2,332 2,290 0,118 n,lo.'| o,io3 0,098 0. 102 0, 10..I 0,110 o,tii8 0,683 0,671 0,711 0,720 0,750 0,731 Oi3y7 0,429 0,464 0,475 0,433 0,464 0,479 0, i5f) 0,190 0,23l 0,247 0,268 0,386 0,287 0, i3o 0,182 0,208 0,221 0,289 0,264 0,273 O.OJn 0,01 3 0,023 0,026 0,029 0,022 0,014 0,2'|7 0,234 0,233 0,228 0, 16Ô 0,178 0,192 0,22 1 0,204 0,207 0,2 36 0,287 0,291 0,252 .01, 701 et 982. 8l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'examen des chiffres de ce Tableau permet de faire quelques consta- tations intéressantes : )) C'est ainsi que si le poids frais, ainsi que l'eau et les produits volatils à iio", des feuilles en expérience diminuent constamment de valeur, par contre leur poids sec a une valeur plus grande que celui des feuilles témoins pendant les lo premiers jours de la nécrobiose, cette valeur étant maxima le huitième jour; de plus ce poids sec augmente du premier jour au huitième et diminue du huitième au douzième. » Toutes les matières hydrocarbonées ont constamment une valeur plus petite que celle des feuilles témoins, mais présentent néanmoins quelques fluctuations pendant la durée de la nécrobiose et, d'autre part, les matières grasses ont constamment une valeur plus grande que celle des feuilles témoins et présentent, au cours de la même expérience, des fluctuations qui sont toujours de sens contraire à celles présentées par les différentes matières hvdrocarbonées. » L'azote total des feuilles en expérience présente un certain nombre de fluctuations pendant la durée de la nécrobiose, mais a toujours une valeur plus grande que celui des feuilles témoins. Des constatations analogues peuvent être faites pour l'azote protéique total, l'azote protéique non digestible total et l'azote nucléique. L'azote protéique digestible total a constamment une valeur plus petite que celui des feuilles témoins. Quant à l'azote lécithique et à l'azote amidé, ils ont une valeur tantôt plus grande, tantôt plus petite que les mêmes principes des feuilles témoins. » ZOOLOGIE. — Sur l'hétérogénéité du groupe des SticJiodaclyhnes. Note de M. Armand Krempf, présentée par M. Yves Delage. « Les plus récentset importants travaux (Duerden, 1900; Carlgren, 1900) sur les Stichodactylines, bien* qu'en divergence sur plusieurs pomts, s'accordent cependant pour les considérer toutes comme de vraies Hexactinies. » Mes observations me conduisent à une tout autre conception, et je me propose de montrer ici que ce groupe, dont j'ai pu étudier 7 repré- sentants (Corjnactis, 2; Discosoma, i; Rhodactis, i; Stoichactis, 2; Phy- manlhus, i ), ré|)artis dans 4 familles {GnraUimorphidœ , Discosomidœ, Stoi- chactidœ), n'est établi que sur un caractère unique : la disposition radiale des tentacules, et renferme en réalité deux séries de formes totalement SÉANCE DU \\ NOVEMBRE 1904. 817 différentes : les unes, par les nombreux traits de tonte leur organisation, étant des Actinies typiques; les autres des Coraux non moins nettement caractérisés. » Je n'entends nullement établir par là un trait d'union entre les Hexac- tiniaires et les Hexacoralliaires. Je ne puis, en effet, me ranger à l'opinion de E. van Beneden, qui réunit ces deux groupes en un seul ; il faudrait pour cela oublier chez les Coralliaires et l'existence d'un squelette calcaire liée à celle d'un élément histologique très spécial, lecalcoblaste, et le mode de développement si particulier de leurs couples de cloisons d'ordre élevé (loi de Milne-Edwards et Haime). De plus, outre ces caractères différen- tiels d'une importance déjà considérable, j'ai pu m'assurer, par l'examen de 45 espèces de ces animaux, choisies dans les familles et les genres les plus divers, de la généralité d'un certain nombre de traits anatomiques portant sur tous les organes et s'opposant point par point aux dispositions correspondantes des Actinies : » Pharynic privé de siphonogU plies liistfilii<;lf|uement dilTérenciés. Enléroïde dépourvu de bandelettes latérales. Absence de seplostome. Ovaires à ovules volumi- neux, mais relativement peu nombreux. Faiblesse générale de toute la musculature : paroi du corps, sphincter, cloisons. Nématocj'stes de forme particulière et si peu semblables à ceux, des Hexactinies, qu'ils permettent, dès qu'ils apparaissent dans l'ectoderme de l'embryon, avant la naissance de la première paire de cloisons, de déterminer celui-ci comme Coralliaire. I) Tous ces caractères, je les retrouve et comme ainplifiés, chez les Sti- choilactylines des genres Corynactis, Discosnma, Rhodactis, alors que les genres Sloichaclis et Phymanthus m'offrent le contraste frappant d'une organisation entièrement actiniaire : » Pharynx à siphonoglypiies dilTérenciés. Entéroïdes à bandelettes latérales bien développées et gaufrées. Septostomes. Ovaires chargés d'ovules nombreux. Muscula- ture vigoureuse : paroi du corps, sphincter, muscle longitudinal des cloisons, muscles pariétobasilaires. Nématocystes identiques à ceux des Actinies ordinaires. » Ce n'est pas uniquement à cela que se bornent les dissemblances des êtres des groupes de Cory/iarftV et de Stoichaclis, ni que l'on doit restreindre les analogies des premiers avec les Coraux. Serait-il donc possible d'étendre ces ressemblances aux dis[)ositions histologiques et anatomiques si haute- ment caractéristiques des Hexacoralliaires : présence d'un squelette formé par des calcoblastes; développement des couples de cloisons suivant la loi de Milne-E'lwards et Haime? C'est sur ces deux points nouveaux que je C. R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXX1\. N- 20.) I <^8 8l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. désire surtout attirer l'attention dans cette Noie : j'ai pu, en effet, les mettre en évidence chez les trois genres Corynaclis, Discosoma. Rhodactis où ils se présentent avec une égale netteté et, en même tenijjs, constater leur absence chez Sloichactis et Phymanthus. » 1° La loi de Milne-Edwards el llaime, relalive à la date d'apparition des septes à partir du quatrième ordre, s'applique intégralement au développement des couples de cloisons de Corynaclis. Discosoma et R/ioclactis. Elle se vérifie d'autant plus aisément que l'animal auquel on s'adresse possède un plus grand nombre de cloisons : presque tous les individus chez Discosoma, beaucoup chez Rhodactis, un plus petit nombre chez Corynaclis. B 2° La sécrétion d'un polypier chez ces trois derniers genres est en rapport avec la nature du substratum sur lequel leurs individus se sont fixés : elle doit être regardée, malgré sa très giande fréquence, comme ayant un caractère anormal. Tout squelette fait défaut chez eux lorsqu'ils se sont établis sur une roche nue ; il ne manque au con- traire jamais lorsqu'ils ont ]ni adhérer à une surface tapissée par une Algue calcaire \ivante : c'est d'ailleurs le cas de presque tous les échantillons que j'ai étudiés. A l'examen histologique du disque pédieux de ces derniers, on constate que l'ectoderme, partout où il est en contact avec l'Algue, subit une double évolution : en même temps qu'il sécrète une mince lame chitineuse le séparant du thallophyte, une partie de ses cellules perdent leur rang dans Tépithélium, s'enfoncent dans la raésoglée où elles se réunissent par petits amas de 5 ou 6 éléments, formant ainsi autant de poches et entrent en dégénérescence; l'autre partie des cellules ectodermiques, ce sont les plus nombreuses, se transforment sur place en calcoblastes. Allongés et prismatiques, pressés les uns contre les autres, avec leurs faisceaux de librilles fortement teintées par les colorants nucléaires, leur noyau entouré d'une petite quantité de cytoplasma el rejeté sur le côté, ils sont, à part leur grande taille, entièrement comparables à ceux des Hexacoralliaires. Toutefois le polypier qui résulte de leur juxtaposition n'atteint jamais un grand développement : il n'est décelable qu'à un examen très attentif et, s'il peut passablement s'étendre en surface, je ne lui ai jamais vu dépasser l'épaisseur qui correspond à la hauteur de chacun des éléments qui le constitue : il reste donc formé par une seule assise de calcoblastes. Mais ni les conditions spéciales qui doivent être réalisées pour qu'il prenne naissance, ni l'état rudiraentaire sous lequel il se montre toujours à nous ne peuvent diminuer son importance et son intérêt morphologique. >i En présence de ces données nouvelles, je ne |Hiis que m'éloigner également et de Duerden (1900) et de Carlgren (1900), pour me rallier ati contraire pleinement à Gosse qui entrevoyait déjà la vérité en 1860, lorsqu'il aftirmait, sur la comparaison d'un petit nombre de caractères extérieurs, la parenté de Corynaclis avec Caryophyllia. .Te me crois auto- risé par les faits à apporter à la classification actuelle les modifications sui- vantes : » J^aissant parmi les Hexactinies. dont Ils ont tous les caractères essentiels et sans SÉANCE DU l/| NOVEMBRE 190/4. ^Jg changer leur clpiiominatioii de Stichoclacty/i/ur. les genres Stoicliaclis et Phymanlhus entraînant avec eux leur famille et les familles \fjisines Stoichaclidœ, Phymantidœ, Heteranthidre. Thalassiantliidœ, Actinodendridœ. AureUanidœ.\^ fais passerchez les llexacoralliaires les genres Corynaclis, Discnsoma, Rhodactis formant, accompagnés de leurs genres voisins, les deux familles des (7ora//«mo/-/?Atrfœ et des Discosomidœ. Je propose, pour l'ensemble de ces dernières formes à formule tentaculâire spéciale et à squelette rijdimentaire ou nul suivant les conditions biologiques auxquelles elles sont soumises, le nom û' Asclérocoralliaires, réservant celui de Sclérocornlliaires aux Hexacoralliaires normaux à squelette bien développé. » On sera probablement frappé de la symétrie qtie ce nouveau groupe- ment fait apparaître entre les trois grandes divisions les mieux individua- lisées des Zoanthaires : EexacLÏ maires, HexacoraUiaires , Cérianthaires ; symétrie consistant en l'existence dans chacune d'elles d'un certain nombre déformes à physionomie exceptionnelle possédant plus d'un tentacule par loge ou interloge : Stichodactylines, Asdérocoralliaires , Cèrianlhes. Faut-il voir là l'influence d'uu phénomène physiologique de convergence ou bien doit-on songer h. une homophylie, indice de la communaulé d'origine de ces groupes dans un ancêtre présentant ce trait d'organisation? » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Influence comparée de quelques composés organiques du phosphore sur la nutrition et le développement des animaux. Note de MM. A. Desgrez et A. Zakv, présentée par M. Bouchard. « Nous avons étendu à quelques autres composés phosphores les re- cherches que nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie relative- ment à l'influence des lécilhines sur l'organisme animal. Il nous a paru intéressant de déterminer si cette influence se trouvait limitée à lalécilhine et jusqu'à quel point la saturation de la molécule phosphorique par des matières organiques autres que la glycérine et la choline entraînerait une différence d'action physiologique. Ces nouvelles recherches ont été effec- tuées sur le cobaye et le chien. Elles ont porté, comparativement, sur la léci- thine, sur deux combinaisons naturelles de l'acide phosphorique, la nucléine de la levure etl'acide nucléiniquequi en dérive, enfin sur une combinaison artificielle du même acide avec l'ovalbumine, combinaison qui a reçu, de Schaerges et Kocher qui l'ont déjà étudiée, le nom deproiylinc. L'analyse centésimale de cette substance nous a donné les chiffres suivants: C = 43,82; H = 7,5i; Az = i2,98; V = 2,-j; S = i,:3; 0 = 3i,49 (par différence). Cette composition correspond donc au titre moyen des nucléines en phos- 820 ACADEMIE DES SCIENCES. phore. Nous avons fait quatre séries d'expériences comprenant, clans tous les cas, un loi d'aiiiniaux témoins, puis, pour l'ossai de chaque substance, un lot d'animaux aussi semblables que possible à ceux du premier groupe. On a fait quotidiennement ingérer à ces animaux, sous forme pilulaire, une faible dose de chaque produit, d'abord 5''^, puis 2"^ pour les cobayes, ïo^s pour les chiens. On a déterminé les variations de poids des animaux, l'azote total, l'urée et l'acide phosphorique de leurs urines. » Ces animaux ayant été ensuite sacrifiés, au bout d'un temps variant entre 45 et 180 jours, on a |)rocédé à l'analyse immédiate de leurs tissus. » L'animal entier, di\isé aussi linement que possible, esl pesé et porté ii l'étuve, à loS^-iio", jusqu'à constance de poids; on obtient la proportion d'eau par dillérence entre les poids initial et final. Sur une partie de la poudre homogène provenant de l'animal ainsi desséché, on eflectue le dosage des graisses, en comprenant, sous cette désignation qui n'a de valeur qu'au point de vue comparatif, l'ensemble des substances solubles, à chaud, dans l'éther et l'alcool à 97°. Cet épuisement est efleclué sur la poudre préalablement traitée par le suc gastrique artificiel, de façon à désagréger les tissus et rendre plus parfaite l'action des dissolvants. 92 0,98 Cellulose 0,10 0,10 Cendres o , 5o o > 49 Acidité o,oi47 0,0196 SÉANCE DU l4 NOVEMBRE igo^. ^23 » I.es produits phosphores sont représentés, de pari et d'autre, par 0,17 d'acide phosphoriqiie. » Les modifications ne portent, d'une façon appréciable, que sur les matières jurasses et l'acidité. Les matières grasses, après le traitement élec- trique, sont légèrement rances; elles sont moins fluides et moins colorées : l'huile jaune du blé, si aromatique au moment de la mouture, a été oxydée et transformée partiellement en acides gras blancs, solubles dans l'alcool absolu. n Le gluten humide ne présente pas de différences sensibles dans le poids, la nuance et l'extensibilité ('), mais l'odeur, comme celle despàtons qui ont servi à l'extraction, est moins délicate. Le gluten sec est moins coloré. « D'après les essais de panification effectués par les soins de M. Lucas, le pain est plus blanc, mais moins savoureux. » En résumé, le traitement des farines par l'électricilé les blanchit en les vieillissant. » M. le général Chapel adresse une Noie ayant pour titre : « Action météo- rologique du tir des bouches à feu ». (Renvoi à la Section de Physique.) A 4 heures et quart l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. La Section de Mécanique présente la liste suivante de candidats, à la place devenue vacante par le décès de M. Sarrau : En première ligne M. Vieille. , , , , , . \ MM. Kœ.mgs (G.). En deuxième ligne, par ordre alphabétique . . Lecorxu (L.) MM. Brilloui.v (M.). En troisième ligne, par ordre alphabétique. . .1 Colonel Revard. ( Resal (Jeax j. ') Il en serait aulremeul si les farines étaient plus grasses que celles dont il est ici question 824 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures et demie. G. D. BVM.RTIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i4 novembre igo/J- Recueil d'expériences élémentaires de Physique, par H. Abraham, r*" et 2" parties. Paris, Gauthier-Villars, igoi; 2 vol. in-S". (Présenté par M. Violle.) La prostitution clandestine à Paris, par le D'' O. Commence; 2' édition, revue et augmentée. Paris, C. Reinwaid, igo/i; i vol. in-8°. (Présenté par M. Labbé. ) Les Préalpes maritimes. I. Excursions géologiques, par Adrien Glébiiard. Réunion ; extraordinaire de la Société géologique de France dans les Alpes-Maritimes : Excur- jj sions préliminaires dirigées du 5 au8 septembre 1902, par M. Adrien GuÉBHARn. Paris, k Société géologique de France, 1904; i vol. iu-8°. (Adressé en hommage par l'auteur |- avec six opuscules sur divers sujets.) Le Mozambique, par Almada Negreiros. Paris, Augustin Ghallamel, 1904; i vol. in-i2. (Hommage de l'Auteur.) Spelunca. Bulletin et Mémoires de la Société de Spéléologie; t. V, n° 37. C/î/o- nique de la Société (jQoi-iQofi) et Notices spéléologiques. avec 7 vues, plansel coupes. j Paris, au siège de la Société, 1904; i fasc. in-8". ■» Opère matematic/ie di Eugenio Beltrami, piibblicale per cura délia Facoltà di ■ Scienze délia R. Università di Roma; t. II. Milan, Ulrico Hoepli, 1904; i vol. in-4". Die Moore der Schnei:. mil Beriicksichtigung der gesamten Moorfrage, von J. Frïih undC. Schrôtkr; mit einer Moorkarte der Schweiz in i :5ooooo,45 Textbildern, 4 Tafein nnd vielen Tabellen. {Beitrâge zur Géologie der Scluveiz. Geolecimisclie Série, Lief. 3.) Rern, A. Francke, 1904; i vol. in-4". (.4 suivre.) ui> 1835 les COMPTES RENDUS hebdomad On souscrit à Paris, cIk . GAUTHIER- VILLAiiS Quai des Grands- A uguslins, n" ,55. Ferr le.. a.res paraissent régulièrement le Dùnanc/,e. Ils for-neni à la fin H« i- . . eur., terminent chaque volume. L'abonnement est annuel Paris ■ 3^0 r" t/'"*""""""" "'^•^^' "'■"« ?«'' -«" ^ans . 30 fr. — Déparlements; 40 fr. Union |ioslale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez VIessieurs : • •• . Ferra M frères. Chaix. • ■ . . j Jourdan, ' Ruff. • . . . Courtin-Hecquel. j Germaio et Grassia. f Gastincau. . ... Jérôme. • • • Kégnier. j Feret. • • ■ j Laurens. ' Muller (G.) • -. Renaud. / Uerrien. ' K. Robert. ■■■ j Oblin. ' Uzel frères. ■ ■ • Jouan. • . ■ Perrin. I Henry. ( Marguerie. Juliot. Bouy. fNourry. Ratel. Rey. ) Lauverjat. I Uegez. \ Urevei. j Gralier et C*. Foucher. chez Messieurs : LorienC j Paumai. ( M"' Te lier. , Beinoux et Cumin. 1 Georg. Lyon /Efr.mlio. Savy. Viite. Marseille Ruât. Valat. Goulet et fils. Moulins Martial Place. On souscrit à l'étranger, Amsterdam , chez Messieurs : Feikema Caarel- Montpellier. IVice . . . /Vîmes. ., Orléans . f Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Nantes l Guist'hau. I Veloppé. ÎBarma. Appy. ••.. Thibaud. Loddé. Poitiers jUlanchier. ( Lévrier. ^«'"'«» Plihon et Hervé. floche/or t Girard ( M»" ). Bouen i Langlnis. f LestringdDt. S'-Étienne Chevalier. Toulon ) Ponteil-Burles. Bucharesl . l Ponteil-B / lîumébe. \ Bourdignon. ( Dombre. I Tliorez. Quarré. Toulouse * ^''"^'• / Privât. IBoisselier. Péricat. Suppliseon. Valencienne': \ Gi.irrI. / ï.eiriaitrc. ' sen et G". ■"^"'ènes Beck. liarcelone Verdaguer. Asher et C'*. „ ,. Dames. Berlin „ . ,, Knedlander et fils. Mayer et Millier. ^*'"«« Scbmid Francke. Pologne Zanichelli. j Lamertin. Bruxelles Mayolez et Audiarte, Lebègue et C". Sotchek et C'. Aicalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighion, Bail et C-. Christiania Cammermeyer. Constaiitinojile . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. '^énes Beuf. 1 Cherbuliez. Genève \ Georg. Stapelmohr. Befinfante frères Benda. Payol et C. Banh. Brockhaus. l-eipzig / Kœhler. I Loreniz. ' T..,;. Londr Madrid. chez Messieurs: Uulau. Hachette et C'«. Nuit. Luxembourg V. BUck ' Ruiz et C. I Romo y FusseL ) Capdeville. ' F. Fé. Milan \ ^^cca frères. ( Hœpli. '*^°"'°" Tastevin. Margliieri diGius. Pellerano. Naples La Haye , Lausanne. Dyrsen et IToiffer. N^^-york Stechert. Lemcke et Buechner ^''«"^ Rousseau. Oxford Parker et C-. Palerme Reber. ^°''^ Magalhaès et Moniz Prague Rivnac. Rio Janeiro Garn er. Borne. Liesse. Twietftieyer. Desoer. Gnusé. 3S GÉNÉRALES DES COMPTES RENDl Bocca frères. Loescher et G". Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Nordiska llngh»ndel Cl i, ■. L l ZinsL-rling. S'-'-etersbourg..)^^^^^^ IBorca frères. Brero. -- , f. J Clausen. f nosenliergelSellier. Varsovie Gebethner et Wollf. Vérone Drucker. \ Fiick. ) Gerolil et €'•. ^•''■ich ueyer et Zeller. Vienne . ï-es l: ,, 31. - (3 Août?B3?f 3?0™ r?,8;o'\°'"^' ^^' ^"^~"« •• — ' i,.„;„_ .or 1 o ., loào. ) Volume in-4 Tomes 32 a 61. — ( , To -- ^ To "les j^ il t^l. _ 0"Janvifir iS-;, à —,■■.-•-■"-'"; . uiu, no 111-4- leiJ. Pn.\ . . . mes 62 . 91. _ (" Janvier Sfifi l \ ^.^;'='^"'b'e r865) Volume in-4»; .870. Pr mes 92 a 121. - (r" JanZr ,88, à\' n''"'"'l''' '880) Volume in-4° ,889. Pri COMPTP... RrMnno "TU ttl 3' Décembre ,890.) Volume in-4»; .900. Pr 1853. Pri.x. Prix. X 900. Prix 25 fr. 25 fr. 25 fr. 25 fr. ■ Méraoiresur le Calcul de lemie des Sciences, et les Mémoires présentés ■ ■■ 25 fr. des Sciences (Térents terrains echercherla . 25 fr. par divers Savants à l'Académie des Sci ences. W 5 TABLE DES ARTICLES (Séance du 14 novembre 1904.) MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOÎMS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Berthelot. - Recherches sur la dessic- calion des plantes : période de v.lalue, humectalion par l'eau liquide, réversibilité imparfaite ; i" '[ ' M Henhi Moissan. - Nouvelles recherches sur la météorite de Canon Diablo ni •j6i Pages M. G. LipPMANN. — Mesure de la vitesse de propagation des tremblements de terre... M. G. LiPPMANN. — Sur l'inscription des mouvements sismiques M. Grand' EuRY. — Sur les graines des Né- vroptéridées 780 782 782 CORRESPOND AIVCE. M le Sechetaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. le D' O. Comnienge et de M. ff. Abraham • • M le Gouverneur général de l'Indo-Chine invile l'Académie à lui présenter deux candidats pour les fonctions d'explorateurs attachés à la Mission d'exploration perma- nente de l'Indo-Chine ." j'," M. JououET. - Remarques sur la loi adiaba- tique d'Hugoniot • • MM. Adrien Jaquerod et F.-Louis Perrot. — Sur l'emploi de l'hélium comme sub- stance Ihcimoniétrique et sur sa diffusion à travers la silice ,■";.■■ MM. V. Chemieu et L. Malcles. — Recherches sur les diélectriques solides MM Paul Langevin et Eugène Bloch. — Sur la conductibilité des gaz issus d'une flamme ; • j ' M. L. Quennessen. - Sur l'absorption de l'hydrogène par le rhodium •• M George-F. Jaubert. - Action de l'acide borique sur les peroxydes alcalins, forma- tion de perborates M V. AUOER. — Sur l'acide thioformique.. . M. G. Blanc - Synthèse de l'acide {ifi-di- mélhyladipique 786 786 786 789 790 792 795 796 798 800 M. Gabriel Bertrand. — Sur un nouveau sucre des baies de sorbier M. G. ANDRE. — Développement de la ma- tière organique chez les graines pendant leur maturation M. E. Milliau. - Sur la recherche de l'huile de colon daus l'huile d'olive M. Georges Bohx. - L'anhydrobiose et les tropismes MM. Charles Henry et Louis Bastien. — Sur la croissance de l'homme el sur la croissance des êtres vivants en général... M. L. Beulaygue. — Évolution du poids et des matières organiques de la feuille, du- rant la nécrobiose à la lumière blanche.. M. Armand Krempf. — Sur rhétérogénéilé du groupe des Slichodaclylines MM. A. Desgrez el A. Zaki. — Influence compitrée de quelques composés organiques du phosphore sur la nutrition et le déve- loppement des animaux M. Mayet. — Sur l'inoculation du cancer.. m! Balland. — Sur le blanchiment des fa- rines par l'électricité M. le général Cuapel adresse une Note ayant pour litre : « Action météorologique des bouches à feu » So3 8oJ 807 Soi") 811 8i4 816 S19 821 822 823 COMITE SECRET. Liste des candidats présentés pour la place vacante, dans la Section de Mécanique, par le décès de M. Sarrau . BUM-KTIN BIBLlOilHAPHlOUK. M. Vieille; 2> MM. G. Kœnigx cl L. Lecornu; 3= MM. -)/. Brillouin, Colonel ftenard et Jean. Besal 823 824 PARIS - IMPRIMERIE G A UT H I E R - V IL L A RS. yuai des Grands-Augustins, 55. U Gérant : (jADTBlKR-VlLLAns. 1904 ^(>,'^ SECOND 8EMESTKE. ^^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. N 21 (21 Novembre i904) PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55 1904 RÈGLEMENT REL4TIF ALI COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 2'i mai 1870 Les Comptes rendus-hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*"''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémo ire& présentés par un Membre; ouparunAssociéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'AcadéTnie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés paf le Gou- / vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3î pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont les Instructions demandés par le Gouvernement, ils donnent lecture à l'Académie avant de les re mettre au Bureau. L'impression de ces Notesi jie préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance 1 blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — linpression des travaux des Saia'i étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A i demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ■ sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires si tenus.de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomr • mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance c i cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être rem temps, le titre seul du Mémoire est inséré dan Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article î. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancli nr figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serai 1 autorisées, l'espace occupé par ces figures compf pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des 1 teurs.; il n'y a d'exception que pour les Rapport; Article 5. Tous les six mois, la Commission administra i fait un Rapport sur la situation des Comptes ren après l'impression de chaque voluàie. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du { ,1 sont imprimés dans les Comptes rendus., mais les_4 sent Règlement. Les Savants étrangers àlAcadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés di déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autreiaent la présentation sera remise à la séance smvil ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 21 NOVEMBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET GOMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les changements de dimensions et de volume que les organes et tissus des végétaux éprouvent sous l'influence de la dessicca- tion; par M. Bertheloï. M En poursuivant mes recherches sur la dessiccation des organes et tissus végétaux, tant dans les conditions naliirelles et spontanées que dans des conditions artificielles de température et de sécheresse absolue de l'air, j'ai été conduit à examiner les changements de dimensions et de volume que ces organes et tissus suivissent sous l'infhience des conditions diverses de leur dessiccation. Ce sont là des problèmes qui ne manquent pns d'in- térêt à plus d'un point de vue, soit en théorie, soit dans les applications scientifiques et industrielles. » Ils touchent d'abord à la stabilité et à l'état de santé de l'être vivant, lesquels sont subordonnés à l'équilibre relatif des différentes portions de son organisme. Ils interviennent dans les pratiques relatives à la conserva- tion et à l'emploi des matières végétales et animales, à leur capacité phy- sique pour l'absorption des liquides : la menuiserie et la construction du bâtiment, la fabrication et la mise en oeuvre des tissus et des papiers sont obligées d'en tenir compte, et il serait facile de multiplier les exemples de leur utilité. » Je me bornerai aujourd'hui à résumer les résultats de mes observations et expériences sur les tiges et feuilles de certaines plantes annuelles: expé- riences parallèles et simultanées avec celles relatives à leurs changements de poids et de constitution, signalées dans mes Notes précédentes. J'ai opéré C. R., 190',, 1' Semestre. (T. CXXXIX, N» 21.) I09 826 ACADÉMIE DES SCIENCES. sur quatre Graminées : la Fétuque des prés; le Blé; le Maïs; le Gynerium argenteitm ; et sur le papier. » Les tiges el feuilles étaient coupées en fragments, normalement à leur axe; on y marquait des points de repère et l'on mesurait à l'air libre du cabinet d'instruments : » 1° La distance entre deux de ces points bien définis, parallèlement à l'axe, à l'aide (le la lunette d'un viseur, à un dixième de millimètre près. » 2° Les variations de diamètre des tiges, ou d'épaisseur des feuilles, à l'aide d'un palmer, à un centième de millimètre près. Pour les tiges, on opère sur différentes directions, toutes normales à l'axe. Dans les tiges circulaires (fétuque, blé) les mesures répondant au même point sont identiques, ou à peu près; on en prend la mojenne. Quand la tige n'est pas circulaire, mais à coupe à peu près elliptique, comme dans le maïs, on effectue les mesures suivant deux directions rectangulaires. Pour chaque échantillon de tige, dont on mesurait la longueur, on mesurait les diamètres en trois points distincts, toujours nettement définis : l'un voisin du haut de la plante, sans en être trop rapproché; l'autre vers le bas; enfin un autre intermédiaire. » 3° On a pris soin de déterminer, aux mêmes époques et dans des conditions sem- blables, sur des échantillons de plante prélevés simultanément, les variations de poids, comme termes de comparaison. » Voici les résultats observés : L — Fétuqi'e des prés. Tiges vertes, fraîchement coupées. Ces liges sont creuses, comme celles du Blé. » 1. Dessiccations successives à Pair, puis à M 0°. —Echantillonna): Diamètre. L. H. Date. 2 1 septembre jçjo^. / = 12" à i4°. Etat initial. 26 septembre. (5 jours à l'air). 3o septembre. 4 jours. Air plus humide. t = 11° à i4". i"'' octobre. Dessiccation à 110". 10''. )) La marche simultanée de la dessiccation sur un échantillon pareil est définie par le Tableau suivant : 100 parties séchèes à 1 10° étaient unies à froid avec 228,0 eau 100 parties (séchées à iio") retenaient, après 10 jours de des- siccation antérieure à la température ordinaire 21,1 eau h. Longueui'. H. Parlie liaute. M. Milieu. B. Partie basse. mm 97.0 mm 2.028 mm 2,o3o mm >,943 95,8 I , 7G0 ,,787 '>747 96,2 1.747 ,,787 1,753 96,3 i>7i7 1,700 1,753 II. M. B. 1,543 i.83o 2,370 I ,220 1,443 1 ,33o 1,22- 1 ,460 1,347 1 , 200 1 ,3o3 SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1904. 827 La tige avait perdu en 2 jours (il, 2 coiitiènies de son eau totale Du troisième au cinquième jour 24,7 Du sixième au neuvième jour 4,8 Du neuvième au dixième jour 0,1 Il restait: eau évaporable à iio' 9,2 100,0 » Échantillon (^b). — Mêmes époqties eL conditioos, sauf l'existence d'un nœud (choisi exprès) en B. L. 21 septembre 171,5 26 septembre 170,4 3o septembre 170,5 I" octobre, iio" 170,0 » Echanlillon (c). — Résultats analogues à (a). » 2. Dessiccation immédiate à 110°, |)uis rejjrise d'eau à l'air onlinaire, aux dépens de la vapeur qu'il renfermait. — Échantillon Çd) : L. H. 21 septembre. Etat initial i93,7 i,633 Puis 6 lieures à 1 10" "J'^A> 1 -ajo Après remise à l'air pendant 4 jours. '92,(3 1,110 » Echantillons (e et /). — Résultats analogues dans l'expérience (/); la tige s'était tordue en spirale, ce qui rendait les mesures plus difficiles et plus incertaines. » 3. Tiges traitées par les dissolvants neutres, à froid. — Echanlillon (g) : h. II. M. IJ. 22 septembre. Etat initial '39,4 ',727 ' ,<>27 1,837 Tige plongée dans Téther i.j minutes, J puis abandonnée à l'air libre peu- > 107,) ',693 1,637 ' j^'^^ dant i.j minutes ] La même tige plongée ensuite dans j l'alcool absolu pendant 3o minutes, f , , „_ „ „ „ . o -, , iûb,>-> ',557 i,5q7 1,0 io puis 3o minutes dans un courant l '/'.'/' d'air La mènic ensuite plongée dans l'eau . distillée 3o minutes, eSsuyée avec f , „. ,„„ 1 -1 1 . ,1 ; '■■>7,') 1,000 1,633 1,007 du papier buvard, et mesurée telle 1 ''' ' ' '' quelle, liumide ' La même séchée ensuite à iic i3-,8 1,257 " i,233 La même après 4 jours de séjour à ) ^o , n r ■ ri |3*^,2 i,4o3 n i ,3i7 1 air lilire ' M. 15. 1,657 1 ,583 1 ,267 0,940 I ,2.10 0,953 828 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Il résulte de ces observations que : » 1" La tige de Féluque n'éprouve dans sa longueur, c'est-à-dire dans le sens des fibres ou vaisseaux, que des variations très faibles par la dessicca- tion, soit à l'air, soit à 110°; ainsi que par les traitements au moyen des dissolvants neutres et même par l'humectation. » 2° Au contraire, le diamètre des tiges est modifié au cours de ces différentes manipulations. Il a diminué de 10 à 20 centièmes, suivant les échantillons, par simple dessiccation à l'air. La diminution peut s'élever au quart et même au tiers, pr.i- ia dessiccation à 110°. Cependant, l'effet de ce dernier terme de la dessiccation est d'ordinaire fort inférieur au pre- mier; parfois cependant il en diffère à peine. La variation de dimension au nœud est très forte. )) 3° Les variations du diamètre sont beaucoup plus faibles que les variations de la dose d'eau perdue au cours des mêmes traitements; ces dernières variations sont, d'ailleurs, fort accusées à l'air, surtout pendant les premiers jours. » 4° Après que la plante a été sécliée à i lo**, son diamètre change très peu parla reprise d'humidité à l'air ordinaire. » 5° D'après les mesures, la tige de la Fétuque est sensiblement circu- laire et elle demeure telle pendant les différentes phases de sa dessiccation. » 6° D'après le calcul géométrique, les variations de diamètre répondent à des changements considérables dans la capacité du vide intérieur des tiges : un tiers, par exemple, pour les dessiccations à froid et moitié à i 10°. Or ces diminutions sont à peu près définitives, d'après ce qui vient d'être dit. » 7° De là diverses conséquences pratiques fort importantes, relatives soit à la diminution de l'espace occupé par une certaine masse de plante verte, qui se dessèche, dans des conditions égales de compression, bien entendu; soit à la puissance absorbante du foin, ou des pailles de céréales emplovées comme litières, couvertures, etc. » 8° Les tiges, traitées par des dissolvants neutres divers, particuliè- rement par l'alcool absolu, éprouvent des contractions remarquables, quoique bien moindres que par [la dessiccation à no°. Cet effet doit être dû en partie à ce que l'alcool extrait de la plante une dose considérable de l'eau qui y était renfermée; car le lavage ultérieur à l'eau distillée rétablit en grande partie la dimension antérieure. » L'action des acides ou des alcalis est, comme on le sait, beaucoup plus profonde. Mais elle altère la constitution chimique de la matière végétale. SÉANCE DU 21 NOVEMBRE igo/^- 829 II. — Blé {Triliciiiii salivum). M II m'a paru utile de comparer les modifications des tiges fraîches d'une plante vivante, telle que la Fétuque, avec celles de tiges anciennes, coupées après maturité, déjà séchées spontanément et appartenant à la même famille : le Blé. J'ai opéré sur des tiges recueillies en 1904 et, comme terme de comparaison plus éloigné, en igoS; toujours dans mes champs de culture. » 1. Pailie de Blé de iÇ)o\. — Variations d'état hygrométrique et de température. — Échantillon (a). L. H. M. B. 21 septembre 1904, étal initial. . 87,8 3,170 2,970 2,907 24 sept. — Après 3 jours de des- 1 siccation en présence de SO* II- > 87, .j 3, 060 2,g53 2,870 concentré ' 26 sept. — On avait placé ensuite I lapaille dans un air saturé d'hu- • 87,7 0,167 3,o33 2,923 midi té (i4°-i 5°) pendant '.jours. I On l'a desséchée ensuite à MO» ) g_ ^ ^ ^^^^^ ^^^^^^ ,^^g^^ (4 heures) ) Puis on l'a exposée à l'air libre j ^__g ^^ ^^^^3 ^^^^3^ (5 jours) S » La longueur ne varie guère. Le diamètre, dans les opérations faites à la température ordinaire, suit à peu près le changement dans l'état hygro- métrique. A iio", il devient minime; mais il reprend à peu près sa gran- deur initiale, lorsqu'on remet le blé à l'air ordinaire; contrairement à ce qui a été observé sur la Fétuque. » Échantillon (b). — Résultats analogues. » Échantillon (r). — Feuille engainante. Sa longueur (66,0 initiale) est restée à peu près constante au cours des mêmes épreuves; mais les défor- mations produites par la dessiccation n'ont [)as permis de mesurer exacte- ment les diamètres. » 2. Paille de Blé de igoS. — La longueur est demeurée également à peu près constante, malgré les changements de dessiccation. Les diamètres ont moins varié que pour la paille de igo/j, et d'une façon moins régulière. m. — Maïs {Zea Maïs). » Les tiges de cette Graminée sont plus volumineuses que celles du Blé. Elles contiennent une moelle légère, qui en remplit le canal intérieur. La mesure des diamètres a dû être effectuée suivant deux directions rectangu- 17b, 9 4,453 0,827 4,20J 0.-07 4.017 0,737 83o ACADÉMIE DES SCIENCES. laires, en raison de leur forme elliptique; c'est-à-dire suivant deux axes, l'un maximum, l'autre minimum. » 1. Tiges de Maïs fraîches. — Séchées à l'air, puis à 1 10". » Échantillon («). L. H (•)■ M (')■ C ('). 2 1 septembre, élat initial 26 septembre, 1 après 5 jours à l 176,5 3,928 3,007 3,65o 3,i23 3,o33 2,657 l'air 1 3o septembre, \ après 4 jours ^^^ .^ 3^3^^ 3_g.. g^.^ j^^g^ ^^gg^ dans un air sa- 1 lurè d'humidité ] Puis à Tio" (.0 j ^_g g ^ 3^3__ 3 _j3 3_j_^ 3^^g3 ^^g^^ heures) ) ' ' » Le rapport entre les deux axes rectangulaires a été trouvé sensible- ment constant et égal à i ,iG aux trois points II, M, B aux différentes phases de la dessiccation. L'ellipse se transformait donc en demeurant k peu près semblable à elle-même. » Échantillons (b) et (e). — Résultats semblables. » 2. Tiges de mais fraîches, séchées d'abord à 1 10°, puis exposées à l'air ordinaire. — Echantillon (d) : L. II. M. R. État initial '76,0 110° (6 heures) . . . Puis 4 jours à l'air. » Cette fois le rapport des axes n'est demeuré constant et égal à 1,17 que vers le bas de la lige B; la dessiccation brusque vers 110" ayant aplati l'ellipse. » Échantillon (e) et (/). — Résultats analogues. I) D'après ces chiffres : )) i'^ La longueur demeure sensiblement constante, comme avec le Blé et la Fétuque, malgré les changements de siccité; )) 2° La dessiccation spontanée à l'air ramène les diamètres à des valeurs à peu près les mêmes que la dessiccation à iio"; le contact ultérieur à l'air plus ou moins chargé d'humidité les modifie peu et ne les ramène pas vers l'état initial. Ces observations sont analogues à celles de la Fétuque. 76,5 5,637 5,4oo 5,4oo 4,773 .J,24o 4,667 75,3 4 , 643 4 , 1 33 4,563 3,3oo 3,3ûo 2,337 76,0 4,667 4,193 4,65o )) 3,333 2,907 (') Deux diamètres rectangulaires. L. H. 15. iSi,8 "0,443 o,5i6 iSo,o 0,353 0,333 180,3 0,343 o,33o SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1904. 83 t IV. — Gynerium abgenteum : Graminées M L'élude des feuilles fraîches de celte plante a donné lieu à une recherche nouvelle, celle des variations d'épaisseur. Les feuilles sont fort lone^nes (o^jSo à i",o pour la plante étudiée) et d'une largeur notable (12°"" à 16'"'"). » Les variations de longueur sont faciles à mesurer, mais non celles de largeur, à cause des déformations produites par la dessiccation. Mais il a été facile d'étudier les variations de l'épaisseur, toujours à des points de repère bien définis. )) 1. Feuilles verles fraîches de Gynerium, à l'air ordinaire. — Échan- tillon (a). 31 septembre 1904. état initial. . . 26 septembre 1904, après 5 jours à Tair ordinaire 3o septembre 1904, après 4 jours dans un air plus îiumide » Echantillons (b) et (c). — Résultats analogues. » 2. Feuilles vertes. Dessiccation à iio", puis exposition à l'air. — Échantillon (d). L. H. B. Etat initial 190,6 o,^i~ Oj^Qo 110° (8 heures) '90,3 o, 297 o,243 Puis 4 jours à l'air '9")' o,3o7 0,260 » Echantillons (e) et (./). — Résultats analogues. )) Voici la marche parallèle de la dessiccation, aux mêmes dates, et dans les mêmes conditions, pour un échantillon pareil : 100 parties séchées à iio" étaient unies à froid avec 182 parties d'eau. 100 parties retenaient en plus, après 10 jours de dessiccation antérieure à froid i5,o eau 100 parties séchées à 1 10° ont repris en 16 jours à l'air 16, 3 » » Les feuilles avaient perdu : Le 23 septembre (2 jours) 52,(3 centièmes de l'eau totale Du 23 au 26 septembre (5 jours) 33.5 » » Du G'' a u 9<^ jour 5,5 » » Du 9° au 10'= jour 0,2 » » Il restait : eau évaporable à 1 10° 8,2 100,0 832 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Cette marche est semblable à celle de la dessiccation des tiges de FéUiqiie, relatée plus haut. )) Ainsi : i° la longueur varie à peine, malgré le changement d'hydra- tation ; » 2° L'épaisseur de la feuille diminue d'un cinquième et même d'un tiers par la dessiccation, soit à l'air ordinaire, soit à l'étuve vers iio". Cette dernière produit un effet plus considérable; » L'effet produit est permanent; la feuille ne regagnant pas d'épaisseur à froid, au contact de l'air même humide. V. — Papier. » Rapportons maintenant, comme termes de comparaison, quelques observations relatives aux variations de dimensions du papier, fabriqué avec des produits d'origine végétale. » 1. Échantillon (a). — Papier à filtre, blanc, sans cendres appré- ciables. Eau G centièmes. Épaisseur Longueur. Largeur. (à o"",oi près). 111111 mm mm Élat initial 121,9 ^^>" 0,110 Séché à 1 10" (3 heures) 121,9 15,0 0,112 Puis exposé à l'air, 24 heures. . 121,9 45, i o,rio M Échantillon (b). — Résultats semblables. » 2. Échantillon (c). — Papier à filtre, blanc, ordinaire. Eau 6 centièmes. État initial i33,7 5^,1 0,100 Séché à no" i32,5 53,6 0,100 Puis 24iheures à l'air i33,2 53,8 0,100 )) Échantillon (d). — Résultats analogues. » 3. Papier blanc collé (écolier). État initial 129,4 5o,o 0,080 Séché à;i 10» 128,7 5o,7 0,080 l^uis 24 heures a l'air 129,3 5o,3 0,080 » Ces chiffres montrent que les papiers examinés varient à peine de dimensions et d'épaisseur suivant les différentes directions, par l'effet des changements de dessiccation définis au présent Mémoire. Il en résulte que l'èlasUcité, la ténacité, la résistance aux efforts de rupture sont à |)eu près les mêmes en tout sens, pour des papiers de ce genre. Ce résultat, fort important pour les applications, paraît attribuable à deux circonstances : )) i" Les manipulations exécutées au cours de la fabrication de ces SÉANCE DU l>l NOVEMBRE 1904. 833 papiers ne doivent pas altérer la résistance, c'est-à-dire la constitution phy- sico-chimiqne de la fibre végétale, constitntion qui ne dépend qu'à un faible degré de la dose de l'eau hygrométrique; » 1° Au cours de la fabrication, celle-ci avait été dirigée dans la pâte de façon à répartir, autant que possible, les fibres uniformément, comme quan- tité relative et surtout comme distribution suivant toutes les orientations. » Il n'en serait pas de même si le mouvement des toiles métalliques ou des formes, sur lesquelles on étend la pâle, avait été exécuté de façon à orienter les fibres parallèlement entre elles. Mais, dans ce cas, l'élasticité et la résistance aux efforts de rupture sont très inégales dans les différentes directions. » En tout cas, la similitude apparente d'un morceau de papier, ou de filtre, séché à l'éluve, avec le même papier exposé à l'air ne garantit en aucune fiiçon la constance de son poids : circonstance qui ne doit jamais être oubliée lors de l'emploi comparatif des filtres tarés dans les analyses chimiques. » En résumé, les effets observés sur les feuilles de Gynermm sont con- formes d'une façon générale à ceux qui ont été exposés sur les tiges de la Fétuque et du Maïs. Ils sont tout à fait analogues en ce qui touche la con- stance de la longueur de la tige; malgré les changements éprouvés dans l'état d'hydratation depuis la plante verte, tandis qu'elle perd les deux tiers de son poids d'eau, et davantage, en se desséchant à froid et à 1 10", et tandis qu'elle en regagne une portion, par absorption consécutive de vapeur d'eau au contact de l'air. » Au contraire, les dimensions latérales de la tige prise dans son ensemble (Fétuque, Maïs) et par suite la capacité du vide intérieur, diminuent suivant une proportion considérable pendant les dessiccations. Si l'on observe que les variations des diamètres sont proportionnelles à celles de la largeur de la lige développée parallèlement à son axe sur une surface plane, il en ré- sulte que ces variations correspondent en réalité à celles de la seconde dimension dans l'espace (largeur). L'épaisseur de la paroi de la feuille {Gyneriimi), c'est-à-dire la troisième dimension, éprouve des variations analogues par l'effet des dessiccations. » On peut se rendre compte de cette opposition entre les changements de dimensions suivant la direction, en admettant que les fibres (c'est-à-dire le système vasculaire) conservent leurs forme et longueur, [)arce qu'elles C. R., 190/,, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N« 21.) • I « 834 ACADÉMIE DES SCIENCES. ne sont pas combinées à proprement parler avec l'eau, ni susceptibles de l'absorber dans l'épaisseur de leurs parois, avec turgescence de celles-ci; tandis que celte turgescence se produit lorsque l'eau est au contraire particulièrement imbibée et combinée aux tissus conjonclits. Cette diffé- rence concorde d'ailleurs avec la résistance beaucoup plus considérable des fibres aux divers réactifs chimiques et aux agents de fermentation, mis en œuvre pour la préparation, le nettoyage et le blanchiment des matières végétales, employées dans la fabrication des tissus et des papiers. Ainsi il y a corrélation entre les propriétés physico-chimiques des organes végétaux et leurs applications industrielles. » ANTHROPOLOGIE. — Remarques sur la nécessité d'étudier les variations de dimensions et de volume des organes et parties des êtres vivants, ou ayant vécu, dans les études anthropologiques et paléontologiques; par M. Iîeuthelot. « Les recherches que je viens de présenter à l'Académie montrent quelle est la nécessité d'exécuter des expériences analogues, toutes les fois que l'on veut comparer les êtres actuellement existants à ceux qui ont vécu autre- fois, végétaux, animaux et races humaines. Elles seraient utiles, par exemple, pour mieux détei-miner les effets produits par la substitution de la silice, du carbonate de chaux, de la pyrite de fer, aux principes immé- diats originels des Végétaux, Mollusques, Zoophytes et Vertébrés fossiles. Elles importent particulièrement à l'Anthropologie et à l'Archéologie histo- riques et préhistoriques. )) Peut-être a-t-on négligé quelquefois, dans la comparaison de la statui-e et des grandeurs relatives des différentes parties du squelette des races animales et humaines, de tenir compte des effets produits, soit aussitôt après la mort, soit sous l'influence du temps : tels que dessiccation ou humectation naturelles, altérations spontanées des matières organiques produites d'abord par la putréfaction, puis au cours des années et des siècles par suite des oxydations, des fermentations, de l'action des eaux infiltrées, de la momification, etc. De même la dessiccation et le dégrais- sage artificiels, les injections de liquides antiseptiques ou conservateurs, la métallisation des organes, etc. » Les comparaisons que l'on a faites souvent entre la taille et les pro- portions relatives ou absolues des différentes régions et organes du corps humain et du squelette, pour les races actuelles et les populations antiques, demeurent fort incertaines, si l'on ne tâche de les rendre plus probables, SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1904. 835 OU plus assurées, par des expériences de l'ordre de celles que je signale. M II y a bien des années, j'avais présenLé (vers 1860) des observations de ce genre à la Société de Biologie; observations d'un caractère général, mais qui avaient clé provoquées par les tentatives faites pour déterminer le volume du cerveau d'après la capacité des crânes humains fragiles, trouvés dans les nécropoles, en les consolidant au moyen du silicate de soude, ou par d'autres artifices. Or, la Géométrie nous enseigne comment une semblable opération, alors même qu'elle conserverait la forme géné- rale des organes, change l'épaisseur de leurs parois et par conséquent les dimensions de leurs différentes parties, spécialement la capacité des cavités. )) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un théorème général concernant les sur- faces algébriques de connexion linéaire supérieure à l'unité; par M. Emile Picard. « l. J'ai depuis longtemps indiqué comment on peut obtenir, quand elles existent, les intégrales distinctes de différentielles totales de seconde espèce (transcendantes) relatives à une surface algébrique (1) f{x,y,z) = o. » On trouvera ces résultats sous la forme la plus simple que j'avais ob- tenue jusqu'ici dans le Tome II de ma Théorie des fondions 'algébriques de deux variables (p. 307). Il est possible de donner une autre forme aux conditions nécessaires et suffisantes pour c[u'une surface ait une connexion linéaire supérieure à un ou, ce qui revient au même, pour qu'elle possède des intégrales de différentielles totales de seconde espèce. Cette nouvelle forme d'une remarquable simplicité m'a été très utile pour le développe- ment ultérieur de plusieurs points importants de la Théorie des fondions algébriques de deux variables; je vais l'intliquer ici. » 2. Reprenons l'équation différentielle linéaire E, à laquelle satisfont les périodes, considérées comme fonctions dej, de l'intégrale arbitraire de seconde espèce ^/- relative à la courbe entre a? et s définie par l'équation (i), Ç){x,y, :■) étant 836 ACADÉMIE DES SCIENCES. un polvnome en x, jet :■, s'annulant sur la courbe double de la surface. Le théorème qne nous avons en vue est le suivant : » La condition nécessaire et suffisante pour qu'une surface ait r intégrales distinctes de différentielles totales de seconde espèce, est que Vèquation E soit réri fiée par r polynômes en y linéairement indépendants. » La démonstration de ce résultat va nécessiter diverses remarques. » 3. Partons d'un système fondamental d'intégrales (périodes de I) de l'équation E, soit 0),, M.,, . . ., .2p, et désignons par une substitution quelconque du groupe de l'équation E; les tn sont des entiers. » Écrivons les équations du premier degré par rapport aux lettres P,, P. P,p, (2) P, = w',P,^-m;p,^-...^-w;^P,p (i = r,2 2/j), et cela pour toutes les substitutions du groupe (on pourra se borner aux substitutions fondamentales). J'ai démontré que, si l'on peut satisfaire à toutes ces équations, r étant le nombre des lettres P restant arbitraires, il y a pour la surface r intégrales distinctes de seconde espèce, et inverse- ment. )) Ceci rappelé, cherchons à quelles conditions l'équation différentielle E admettra comme solution un polynôme. Celui-ci sera de la forme l|tO. + >.>0J^ -t-. . . + >.2/,( ■2p, les 1 étant des constantes. Il faut et il suffit que l'expression précédente ne change pas, quand on effectue sur les w toutes les substitutions du groupe deE; ceci entraîne les équations (3) A, = >,m;-f->.,TO:-4-...H-lo/,wj'' (f= I, a, . .., 2/;). » Si le théorème énoncé est exact, la possibilité de satisfaire à l'en- semble des équations (2) entraîne la même possibilité pour l'ensemble des équations (3), et le nombre des P et des >. restant arbitraires sera le même. Telle est la question algébrique à laquelle nous sommes ramené. )) 4. Il est manifeste que, si le groupe de E était quelconque, il n'y aurait, SÉANCE DU 2 1 NOVEMBRE 1904. 837 au point de vue qui nous occupe, aucune connexion entre les systèmes (2) et (3). Mais ce groupe n'est pas quelconque et l'on sait (le système fonda- mental étant convenablement choisi) que toute substitution de ce groupe transforme en elle-même la forme bilinéaire F = co l 'Jo — (.0, 'j I 4- 0J3 'j i — oj,, 1J3 -)-... 4- aj2^_, Uj^ — o).,^,'j.-,j,_ , , quand on effectue simultanément sur les (o et les 'j la même substitution. » Si alors, dans la forme F, nous posons (4) '■>2h-, = — ^ih^ '^-ifi — ^ih-i (A= 1, 2, ..., /j), la forme F devient F = 0), o, + (03 a., + ... + coj^fl.^. » Cette dernière forme maintenant est transformée en elle-même, quand on effectue sur les o> la substitution 1 et qu'on effectue en même temps sur les il la substitution correspondante résultant du changement de va- riables (4), la substitution c ayant été effectuée sur les u en même temps que sur les o>. Nous appellerons 1 la substitution, correspondant à t, effec- tuée sur les ii. Désignons-la par (1) î2; = m;o, + M;i2, + ...4-M^^o^^ (^^=1, 2, .... 2/0. » On a identiquement co, o, + 0,0,-4-. . . 4- o>,^,o,^, -. /, I {h = l,-l, .. .. p), le système de ces équations (2) devient manifestement (5) Q,= M',Q, + M;Q, + ... + rtr.^,Q,, (J = i,2 o.p). 838 ACADÉMIE DES SCIENCES, Dans la question qui nous occupe, on peut donc remplacer le système des équations (2) par le système des équations (5). Nous allons voir que, pour les équations (3) et les équations (5), le degré d'indétermination (les Q et les a étant les inconnues) est le même! Il suffit de transformer le système (5), en prenant le système inverse manifestement équivalent, ce qui donne (5)' Q^=m;Q,4-«i;Qo-+-...M-mj''0,^ (' = 1,2 ap). Or le système (j)' n'est autre que le système (3), quand on pose » Le théorème est donc établi, et l'on voit nettement la correspondance entre une intégrale de seconde espèce et un polynôme en y solution de E. » 5. Indiquons une application du théorème général qui précède. Nous avons antérieurement établi que /e nombre des conditions pour qu'une inté- grale double de la forme («) // P(a;, T, z)dxdY (le polynôme P s'annulant sur la courbe double) soit de seconde espèce est égal à ip, quand l'équation E n'admet pas comme solution de polynôme en y (voir en particulier le Tome II, page 328, de ma Théorie des fonctions algébriques). » Nous sommes maintenant en mesure d'aller plus loin. En raisonnant à peu près comme à l'endroit cité, on établit sans peine que, si l'équation E admet comme solution rpolynomes indépendants, le nombre des conditions relatives à (6) est égal k 2p — r. Si nous rapprochons ce résultat du théo- rème établi plus haut, nous avons le théorème suivant : » Si une surface a une connexion linéaire égale à p,, le nombre des con- ditions exprimant qu'une intégrale double du type (6) est de seconde espèce est exactement égala 2/> — (p, — t). » Ce résultat m'a permis de compléter la théorie des intégrales doubles de seconde espèce, pour le cas que j'ai laissé de coté dans mes recherches jusqu'ici publiées, oîi la connexion linéaire de la surface est supérieure à un (cas d'ailleurs exceptionnel, comme on sait). Je reviendrai prochaine- ment sur cette intéressante question. » SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1904. SSq MÉTALLURGIE. — Congélation de riuunidué de l'air soufflé aux hauts fourneaux habella, prés Pitlsburgh. Note de MM. Alfred Picard et Heurteau. « On a essayé récemment, à deux des hauts fourneaux de la Compagnie Carnegie situés près de Pittsburgh, un procédé nouveau, dû à M. Gailey et consistant à débarrasser l'air soufflé aux hauts fourneaux d'une partie de son humidité; on réalise ainsi l'économie du combustible employé inu- tilement à dissocier cette eau dans le haut fourneau. Ce procédé a été ap- pliqué dans le commencement de septembre et les résultats en ont été si remarquables, l'économie de coke dépassant 20 pour 100, que l'on pense créer les installations nécessaires pour en faire bénéficier d'autres hauts fourneaux de la Compagnie Carnegie et des différentes Compagnies consti- tuant la corporation de l'acier. » Alors que les différents éléments d'une charge de haut fourneau, mi- nerai, scorie, castine et coke, sontl'objet d'analyses minutieuses du résultat desquelles on tient le plus grand compte pour la composition du lit de fusion, l'air a jusqu'ici été soufflé tel quel dans le haut fourneau sans que l'on ait étudié les variations de sa composition. » Le poids de l'air soufflé dans un temps donné est pourtant tout à fait comparable à celui de la charge introduite dans le même temps par le gueulard. Si les proportions d'oxygène et d'azote de l'air sont constantes, et celle de l'acide carbonique sensiblement aussi, la quantité d'eau que contient i"' d'air varie dans des limites assez étendues d'une saison à l'autre et même d'un jour à l'autre, et cette variation doit avoir un effet sensible sur la marche du haut fourneau. L'eau étant dissociée par la cha- leur de combustion du coke, il faudrait tenir compte aussi de l'humidité de l'air pour doser la charge de coke. On a déjà remarqué d'ailleurs que l'on peut charger moins de coke dans les saisons sèches que dans les saisons humides, sans nuire à la bonne marche du haut fourneau. En fait, pour obtenir une marche régulière, quelle que soit l'humidité de l'air dont on ne tient pas compte, il faut charger en tous temps la quantité de coke cor- respondant au maximum d'humidité; par les temps secs, on a donc chargé un excédent de coke qui brûle inutilement. C'est cette perte que M. Gailey a voulu éviter en ramenant l'humidité variable de l'air soufflé à un mini- îïium connu et constant sur lequel est réglée la charge de coke. « Son procédé consiste à débarrasser l'air, avant l'admission aux machines soufflantes, de la majeure partie de son liumidilé, en lui faisant traverser une chambre refroidie 84o ACADÉMIE DES SCIENCES. à — io° environ, où riuimidité de l'air se dépose en un mélange de neige et de glace. L'air est aspiré dans l'atmosplière, à raison de i3oo™'par minute, par un venlilaleur qui le refoule sous une pression de quelques millimètres de mercure vers la chambre de congélation. Dans celle-ci se trouve un grand serpentin formé de 5ooo tubes horizon- taux, placés sur plusieurs rangées horizontales et raccordés les uns aux autres. Ils forment un ensemble rectangulaire qui occupe presque toute la chambre, en ne lais- sant sur le front qu'un couloir jiour permettre leur nettoyage. De l'eau salée à — aS" environ refroidie dans une machine frigorifi(jue à ammoniaque circule dans ces tubes. L'air circule dans la chambre à travers le système de tubes et y dépose prés de f de son humidité sous forme d'un mélange de neige et de glace, qui reste pour la plus grande partie adhérent aux tubes. Il faut gratter les tubes de temps en temps pour en déta- cher ce dépôt. L'air sort de la chambre à — io° et arrive aux machines soufflantes avec une légère surpression, à une température un peu inférieure à o". » Avec l'air ainsi asséché, la consommation de coke au haut fourneau est descendue de 97o''s à 'j'jo^i par tonne de fonte, soit une économie de plus de 20 pour 100. Cette économie paraît très grande au premier abord; elle étonne moins quand on se trouve en présence de l'amoncellement de neige et de glace qui se forme dans la chambre de congélation : on y voit d'une façon tangible l'eau qui, si elle n'avait pas été arrêtée avant son entrée dans le haut fourneau, y aurait dû être dissociée par la chaleur de combustion du coke. » En regard de l'économie réalisée sur le coke par le procédé Gailey, il y a des dépenses supplémentaires de première installation, de main-d'œuvre et de production d'énergie pour la machine frigorifique. Ces dépenses sont compensées en partie par l'économie faite aux machines soufflantes où l'on peut diminuer le nombre de tours, grâce au volume réduit qu'occupe l'air refroidi à 0°. En tout état de cause, la machine frigorifique ne coûte certai- nement pas très cher eu égard au bon marché du charbon en Amérique; sur le continent européen, la dépense ne serait pas élevée non plus, par suite de l'emploi beaucoup plus perfectionné et développé qu'en Amérique du combustible économique qu'est le gaz de haut fourneau. D'ailleurs la cherté du charbon en Europe, si elle rend plus dispendieuse la production d'énergie, aurait surtout l'effet important de rendre plus intéressante l'éco- nomie de coke. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution de la ricinine. Note de MM. L. Maque.vne et L. Philippe. « Dans une précédente Communication (' ) nous avons montré que la ricinine se transforme, sous l'action successive de la potasse et de l'acide (') Coi/ijiles rendus, t. CXXXVIII, p. 5oIj. SÉANCE DU 21 NOVEMBRE lOO/i. S/jI chlorhydrique fumant, en un corps qui présente la composition et les carac- tères d'une méthyloxypyridone CH'AzO'; l'étude ultérieure de ce nou- veau composé nous a permis de préciser davantage nos premières conclu- sions. » La méthyloxypyridone de la ricinine, quoique susceptible de fournir un chlorhydrate, un phosphate et un chloroplatinate cristallisés, n'est que faiblement basique; elle présente même, à laphtaléine, une fonction mono- acide nettement caractérisée. Son action sur le tournesol est indécise et elle reste neutre vis-à-vis de l'hélianthine. » Elle réduit à chaud la liqueur de Felhing mais ne réagit ni sur l'hydro- xylamine, ni sur la phénylhydrazine. » Dérivés bromes. — Le brome la transforme en produits de substitution parmi lesquels nous avons isolé et analysé les corps C'H'BrAzO^; C°H'Br-AzO' et CH^Br^AzO^. Tous ces corps cristallisent et se dis- solvent aisément dans l'alcool ; l'eau les décompose peu à peu à la tempé- rature de l'ébullition, la potasse leur enlève instantanément du brome, enfin leur réaction est franchement acide. » Dérivé nitré. — Par évaporation avec un excès d'acide nitrique (D = 1,2) la méthyloxypyridone donne un dérivé cristallisé en aiguilles jaunâtres qui répond à la formule C''H°AzO-( AzO^). Peu soluble dans l'eau, même bouillante, ce corps possède une réaction fortement acide et donne des sels définis avec la plupart des bases salifiables; son dérivé cal- cique, cristallisé en fines aiguilles solubles dans l'eau, renferme (C«H'Az^0*)^Ca-i-5H='0; ses sels d'ammoniaque et de potassium cristallisent également avec facilité. » Action du perchlorure de phosphore. — Le perchlorure de phosphore à 160° attaque facilement le chlorhydrate de méthyloxypyridone et le trans- forme en un mélange de deux produits chlorés dont l'un est liquide et l'autre solide. Le premier, qui est le plus abondant, passe à la distillation vers 98" sous i8™'°; sa composition est à peu près exactement celle d'une dichloropyridine C'H'Cl-Az. » La production d'un pareil corps dans ces circonstances montre que la méthyloxypyridone a dû perdre, au cours de sa chloruration, un groujie mélhyle et que par conséquent celui-ci devait être fixé sur l'azote et non sur le carbone de la chaîne. » Remarquons en passant que ce produit est un isomère de position des C. R., 1904, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N" 21.) ÏH 842 ACADÉMIE DES SCIENCES. (lichloropyridines connues, qui sont solides et cristallisées à la tempéra- ture ordinaire. » Réduclion de la dichloropyridine . — Pour nous assurer de l'exactitude du résultat précédent nous avons pensé qu'il serait peut-être possible de ramener notre produit chloré à l'état de pyridine proprement dite en le soumettant à l'action d'un réducteur énergique : nous y avons réussi au moyen de l'acide iodhydrique (0^1,92) et du phosphore rouge, à la température de 170°. » Après alcalinisation, le mélange cède à l'éther un produit à odeur for- tement pyridique qui se sépare à la distillation en deux parties nettement distinctes : l'une, relativement peu abondante, qui passe au-dessous de 120° sous la pression atmosphérique et l'autre qui ne peut être entièrement dis- tillée que dans le vide : il passe alors un composé cristallin qui se volati- lise déjà à froid, par simple exposition à l'air; on ne l'a pas étudié d'une manière spéciale; on a seulement reconnu qu'il renferme encore une pro- portion abondante de chloie. » La fraction la plus volatile, rectifiée de iio" à 120°, possède tous les caractères de la pyridine pure; sa combinaison avec le bichlorure de mer- cure est identique à celle que donne la pyridine ordinaire et nous a donné à l'analyse des chiffres concordant avec la formule C^H^ Az,HgCl-. » Il est donc démontré d'une part que, contrairement à l'opinion géné- ralement admise, les chloropyridines peuvent être, au moins en partie, complètement déchlorées par l'acide iodhydrique, et d'autre part que notre raéthyloxypyridone dérive d'une hydropyridine méthylée sur l'azote et non, comme nous l'avions supposé au début de ce travail, d'une hydro- picoline. Cette substance est donc différente, quoique très voisine, de celle qui a été antérieurement décrite par Ost et Bellmann. » Comme il doit nécessairement en être de même pour la ricinine, nous sommes ainsi conduits, abstraction faite des positions attribuées aux chaînes latérales, à admettre pour cette substance la formule HC :Az 1 C HC Az G-CO^CH (CH3) qui rend compte de toutes ses propriétés. SÉANCE DU ?,I NOVEMBRE 1904. 8/i3 » La présence d'un oxhydryle et d'un carbonyle dans la molécule de la méthyloxyp) ridone CO Hc/^,C(OH; HCi. JCH Az(CH^) est d'ailleurs confirmée par ses caractères acides, qui s'exagèrent lorsqu'on y introduit de nouveaux éléments électronégatifs, comme le brome ou le radical azotyle. » RAYONS N. — Nouvelles expériences sur l'enregistrement photographique de l'action que les rayons N exercent sur une petite étincelle électrique (' ) . Note de M. R. Blosdlot. « On m'a adressé la question suivante : Dans la phase des expériences photographiques sur les rayons N où la lame de zinc CD (-) qui sert de support à l'écran de plomb ou de papier mouillé est interposée sur le trajet des rayons N, cette lame ne forme-t-eile pas capacité avec le petit excitateur à étincelles et cet accroissement de capacité ne peut-il produire un affai- blissement de l'étincelle capable d'altérer les résultats de l'expérience photographique? » Dès mes premiers essais de photographie, j'uvais moi-même envisagé la possibilité de perturbations de cette nature, mais je reconnus bientôt qu'elles étaient inappré- ciables, et c'est pourquoi je n'en ai point parlé. » Toutefois la question ci-dessus trouve déjà une réponse implicite dans le passage suivant de la Noie que j'ai présentée à l'Académie des Sciences le 27 juin igo4 (') : « Comme contrôle du bon fonctionnement de l'appareil, on peut soit supprimer les » rayons N pendant la photographie, soit les faire agir en enlevant le papier mouillé » ou en le mouillant avec de l'eau salée : les deux images apparaissent alors simulta- » nément au développement et demeurent égales en intensité. » Examinons, en effet, les conséquences de ces constatations : 1° Puisque, lorsque Ton supprime les rayons N, on obtient des impressions photographiques égales, il faut que, dans le va-et-vient du (') Cette Note a été préseniée à la séance du i4 novembre 1904. C) Le lecteur est prié de se reporter à ma Note du 22 février 1904 : Comptes rendus, t. cxxxviii, p. 453. (') Voir Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 1676. (44 ACADEMIE DES SCIENCES. châssis, la plaque métallique recouverte de papier mouillé ne luodifie pas elle-même l'éclat de l'étincelle, autrement dit, que sa présence n'exerce aucune întluence sensible sur les phénomènes électriques dont l'excitateur est le siège; 2° puisque, lorsque l'on fait agir les rayons N et que la plaque métallique est transparente pour ces rayons ('), on obtient encore des impressions photographiques égales, cela montre de nouveau que l'écran n'exerce par lui-même aucune action sensible sur l'étincelle. » J'ai vérifié, du reste, que, lorsqu'une plaque métallique très grande, reliée ou non au sol, est approchée de l'excitateur jusqu'à une distance de ^cm ^ 3cm^ o„ n'aperçoit aucun changement dans l'éclat de l'étincelle. Il faut remarquer aussi que la boîte de carton FGHI doit jouer le rôle d'un écran électrique plus ou moins parfait. » Je ne m'en suis pas tenu à ce qui précède et j'ai modifié mon appa- reil photographique de façon à éliminer toute variation de capacité pouvant provenir du déplacement de l'écran qui sert à intercepter les rayons N. » A cet effet j'ai revêtu les parois de la boîte FGHI d'une feuille d'aluminium reliée métalliquement au sol. Par surcroît de précautions, j'ai aussi remplacé l'écran CD, solidaire du châssis, par une feuille de zinc Kl) ayant toute la largeur du châssis, de In h' Ç sorte que, quand le châssis passe de l'une des positions à l'autre, il n'y a rien de changé au point de vue de l'influence électrique. Le zinc est transparent pour les rayons N, mais on peut rendre l'une ou l'autre des moitiés CD ou CK de la feuille de zinc opaque pour les rayons en la revêtant à l'extérieur d'une feuille de papier mouillé; une crête métallique G soudée à KD empêche l'eau de se répandre sur l'autre moitié. Les résul- tats de l'expérience ainsi modifiée sont restés les mêmes qu'auparavant, auUement dit, l'étincelle a toujours donné une impression plus forte quand elle recevait les rayons N, (') Cette plaque est en zinc, corps U-ansparent pniir le^ ra>onsN, de même que l'eau salée; l'écran en plomb a été suppiiaié. SÉANCE DU 2r NOVEMBRE I';0'|. 845 quelle que fût la moitié CD ou CK qui eût été recouverte de papier mouillé. J'ai encore varié l'expérience en couvrant 1 une des moitiés de KJD de papier mouillé avec de l'eau pure et l'autre moitié avec de l'eau salée, et j'ai constaté le résultat attendu. » J'ai fait enfin l'expérience suivante : la plaque de zinc RD fut suppri- mée et un aide fut chargé d'intercepter et de laisser passer périodiquement les rayons N au moyen d'une feuille de carton mouillé qu'il interposait sur leur trajet contre la lanterne contenant la lampe Nernst, en réglant ses mouvements sur ceux de l'opérateur qui manœuvrait le châssis. Les résultats de la photographie furent encore conformes aux prévisions basées sur l'action des rayons N. a J'ai fait une autre série d'expériences pour éclaircir le point suivant : le mouvement du châssis étant donné à la main, les durées totales de pose des deux moitiés de la plaque sont-elles assez exactement égales entre elles pour qu'il n'en résulte aucun effet perturbateur appréciable sur l'intensité des deux impressions*photographiques ? » Pour mesurer ces durées, on a installé un appareil opérant automatiquement, à l'aide de contacts électriques, l'enregistremeul sur un cylindre tournant de la durée de chacune des poses successives; en même temps des signaux distants d'une seconde étaient marqués sur ce cylindre. On opérait en croisant les expériences, c'est-à-dire que la personne chargée de déplacer le châssis comptait 25 secondes pour une pre- mière pose, à droite ( par exemple), puis ao secondes pour une première pose à gauche, puis 25 secondes pour une seconde pose à droite, et enfin 25 secondes pour une der- nière pose à gauche. » L'inscription sur le cylindre a montré que les durées totales de pose de chacune des deux moitiés de la plaque dans une expérience n'ont jamais différé de plus de I seconde. On peut penser que cette différence de v seconde sur une durée totale de 5o secondes est sans influence appréciable sur les impressions photographiques, mais, pour supprimer radicalement toute incertitude sur ce point, je me suis arrangé de façon que la pose fût toujours plus longue pour celle des deux moitiés de la plaque qui est impressionnée en l'absence de rayons N : à cet effet, on comptait une seconde de plus pendant cette pose; l'inscription sur le cylindre, pendant les expériences pho- tographiques elles-mêmes, a montré que cette pose était toujours plus longue que l'autre et que l'excès avait varié de J à | seconde environ. » Avec l'aide dévouée de M. C. Gutton, j'ai fait de cette façon 12 expériences en 4 séances, les rayons N étant produits par une lampe Nernst; dans les expériences successives, on a placé le papier mouillé allernalivement sur la moitié CD et sur la moitié CK de la feuille de zinc solidaire du châssis. Chaque fois, l'impression photo- graphique a paru la première au développement et a été plus forte du côté où les rayons N avaient agi sur l'étincelle pendant la pose, bien que cette pose eût été un peu plus courte que l'autre. On a encore obtenu le même résultat en faisant seulement deux poses chacune de 5o secondes. 846 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les clichés photographiques sont ainsi les témoins irrécusables de l'action des rayons N sur l'étincelle électrique. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre à la place devenue vacante, dans la Section de Mécanique, par le décès de M. Sarrau. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant 6i : M. Vieille obtient 44 suffrages, M. Rœnigs » 7 » M. Lecornu » 4 " M. Brillouin > 3 » M. le Colonel Renard > 3 » M. Vieille, ayant obtenu la majorité des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : I" Une brochure ayant pour titre : « Premier Congrès des Jardins Alpins tenu, aux Rochers-de-Naye, les 17-18 août 1894 ». (Présentée par M. Janssen.) 2° Un Ouvrage de M. Auguste Broca ayant pour tilre : « Leçons cli- niques de Chirurgie infantile, 2" série ». (Présenté par M. Guyon.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fractions continues algébriques. Note de M. R. DE MoNTESSus de Ballore, présentée par M. Appel). « 1. Dans une Note récente ('), j'ai déterminé les aires de convergence des fractions continues dont les réduites -^ sont définies par les relations (') Comptes rendus, 22 février 1904. SÉANCE DU 21 NOVEMBRE I9o4- 847 de récurrence (0 U„^,-l-(Cn + D)(Ps + Q)lJ„-}-(E« + F)[A(n-0 + B]U„_, = o, V„^, + (C«-l-D)(P:: + Q)V„+(E« + F)fA(«-i) + B]V„_. = o, où A, B, C, D, E, F sont des constantes quelconques. » J'ai montré que les fractions continues de cette nature convergent dans tout le plan de la variable z, sauf sur la courbe (ou les segments de courbe) définie par cette condition que les modules des racines a.,, oc, de l'équation A + C(Ps + Q)a + Ex' = o soient identiques. » 2. Ces résultais peuvent être étendus aux fractions continues beau- coup plus générales dont les réduites ^p sont définies par l'une des rela- lions de récurrence (3) AaU„+, + B/,^.,U„+ r(/î)AAU„_, = o, AaV„h., + Ba+, V„ + -(«)A/, Va_, = o, AaU„+, + B/,^, U„. + ::(«):;- AaU„_, = o, A^Yn+i -+- Ba+, V„+ t:(«)s'AaV„_, = o. où A^, B^+, sont des polynômes quelconques en z de degrés respectifs h et h -h ï et sont en même temps fonctions de n; TtÇn) est un polynôme ou une fraction rationnelle en n, » Un calcul semblable à celui déjà fait à propos des fractions conti- nues (i), où l'on doit considérer, il est vrai, non plus une équation diffé- rentielle linéaire du premier ordre, mais une équation linéaire d'ordre n du type de Fuchs, montre que les fractions continues (2), (3) convergent dans tout le plan de la variable z, sauf sur certaines coupures qui d'ailleurs sont de celles rendant uniforme la fonction représentée par la fraction continue. » 3. Nombre de fractions continues connues rentrent dans les types définis parles relations (i), (2), (3). Leurs aires de convergence peuvent dès lors être déterminées par la méthode indiquée. Indépendamment des exemples cités dans ma Note précédente et qui se rapportaient aux frac- 848 ACADÉMIE DES SCIENCES. tions continues définies par la relation de récurrence (i), je citerai ceux-ci : )) I. Développement de la fonction — '— — t^ — -^^- (Galss), modifié par la transformation z = - : >i La fraction continue représente la fonction dans tout le plan, sauf sur la coupure -f- 1 à + co. ^, ^ , , 7 / /. • ¥(s. i -h S, i -T- 1. :■■) ,rr^ ^ » II. Développement de la fonction îtt — ■■ : — ^(Iisserand) : » La fraction continue représente la fonction dans tout le plan, sauf sur les coupures — i à — ce, + i « se. » III. Le développement en fraction continue de la fonction — ^ (Lagrange), I modifié de manière à rendre uniforme les lois de récurrence !:anl les termes de trois réduites consécutives, converge dans tout le plan, sanf sur certaines coupures bien définies qui, dans les cas de co = i, w = 2, to = 3, sont respectivement : » La coupure — i à — tx, » La partie de iaxe des y extérieure au segment ± i, » Les coupures dirigées suivant les droites y = ± x\5 et allant des points z ^'\J — I à l'infini. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Généralisation d'un théorème de Weierstrass. Note de M. Maurice Fréchet, présentée par M. Painlevé. « I. On sait l'importance qu'il y aurait, dans un grand nombre de pro- blèmes, à savoir si une quantité U dépendant de certains éléments (points, fonctions, etc.) atteint effectivement un minimum dans le champ consi- déré. Le principe de Dirichlet offre une des justifications les plus frappantes de cette remarque. » La question est résolue dans le cas particulier où U est une simple fonction de x (ou de plusieurs variables indépendantes). Weierstrass a en effet démontré que toute fonction continue dans un intervalle limité y atteint au moins une fois son maximum. Il y aurait grand intérêt à étendre SÉANCE DU 2 1 NOVEMBRE (904. .S/jq cette proposition de façon à répondre au problème plus général que nous avons rappelé. C'est cette extension qui fait l'objet de la présente Note. » II. Nous supposons donnée une certaine catégorie C d'éléments quel- conques (nombres, surfaces, etc.), dans laquelle on sache discerner les éléments distincts. Nous pourrons dire que U^ est une fonction (ou opéra- tion fonctionnelle^ uniforme dans un ensemble E d'éléments de C, si à tout élément A de E correspond un nombre bien déterminé \]y. » Pour arriver à la notion de continuité d'une telle fonction, nous sup- poserons acquise une définition qui donne un sens précis à cette phrase : la suite infinie A,, A,, . . ., A„, . . . d'éléments de C a une limite B. Il nous suffira que celte définition, d'ailleurs quelconque, satisfasse aux deux conditions suivantes : 1° si la suite A,, A„. . . ., A„, ... a une limite, toute suite A^, Ap formée d'éléments d'indices croissants de la première suite a aussi une limite qui est la même; 2° si aucun des éléments A,, A2, ... d'une suite quelconque n'est distinct de A, celte suite a une limite qui est A. » Ceci étant, nous appellerons élément limite d'un ensemble E, un élé- ment A qui soit la limite d'une suite d'éléments distincts pris dans E. Un ensemble E sevA fermé s'il ne donne lieu à aucun élément limite ou s'il contient ses éléments limites. » Nous pourrons dire maintenant qu'une opération fonctionnelle U uni- forme dans un ensemble fermé E est continue dans E si les nombres \]^^ tendent toujours vers U^ lorsque la suite quelconque d'éléments de E : A,, . . -, A„, . . ., a pour limite A, quel que soit l'élément limite A de E. » Enfin nous appellerons ensemble compact tout ensemble E tel qu'il existe toujours au moins un élément commun à une suite infinie quelconque d'ensembles E,, E., ...,E„, ..., contenus dans E, lorsque ceux-ci (possédant au moins un élément chacun) sont fermés et chacun contenu dans le pré- cédent. » III. Moyennant les définitions précédentes, nous arrivons immédiate- ment à la généralisation annoncée : » Théorème. — Toute opération fonctionnelle^ i^unif orme et continue dans un ensemble compact et fermé E : V est bornée dans Y.; 1° y atteint au moins une fois sa limite supérieure. » IV. Le théorème précédent faisant jouer un rôle important à la notion d'ensemble compact, il y a lieu d'étudier les propriétés d'un tel ensemble. On y parvient plus facilement au moyen de la proposition suivante : » La condition nécessaire et suffisante pour qu'un ensemble E soit compact c. H., 1904, 1' Semestre. (T. CXXXIX, N» 21.) 112 OOO ACADEMIE DES SCIENCES. est que tout ensemble IL, formé d'une infinité (Vêlements distincts contenus dans E donne lieu à un élément limite au moins. » La fiéfinilion montre aussi que les ensembles compacts jouissent de propriétés analogues à celles des ensembles limités de points de l'espace. En particulier, tout ensemble formé d'un nombre fini d'éléments distincts est compact, tout ensemble formé d'un nombre fini d'ensembles compacts est lui-même compact, tout ensemble contenant un ensemble non compact est non compact. » Ce rapprochement s'explique lorsqu'on remarque que, en prenant comme éléments les points d'une droite par exemple, et en adoptant la définition ordinaire de la limite d'une suite de points, on trouve que tout ensemble limité de points d'une droite est un ensemble compact. Un intervalle (où les extrémités sont comprises) sera un ensemble compact et fermé. On retrouve ainsi le cas particulier de Weierstrass que nous avons rappelé. Le même théorème s'étend à l'espace à un nombre fini de dimensions. On peut prouver qu'il s'étend encore (en choisissant convenablement la défi- nition de la limite) à l'espace à une infinité dénombrable de dimensions. Ces propositions, d'apparence bien abstraite, comportent de nombreuses applications. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — La série de Fourier et la série de Taylor sur son cercle de convergence. Note de M. P. Fatou, présentée par M. Painlevé. « Soit/(çp) une fonction de période 2-, sommable au sens de M. Le- besgue ; considérons les deux séries (I) a„ + (a, cos'f + 6, sinç) + . . . + (a„cos«ai + Z»„ sin/iç) -|- . . ., (II) — è„ + (a, sincp — A, costp) + . . . -h- (a„sinncp — è„cos7icp) -t- . . ., dont la première est la série de Fourier attachée à la fonction /(«p); elles représentent respectivement ce que deviennent la partie réelle et la partie imaginaire de la série de Taylor : 2(«„ — ih,^)z", quand on pose z = e"^. » L'étude de la convergence de la série (I) a fait l'objet de nombreux tra- vaux : la plupart des méthodes employées s'appliquent également à l'étude de la convergence de la série (II) ou, ce^qui revient au même, de l'in- tégrale X SI ni "^ ^ / J. SÉANCE DU 2 1 NOVEMBRE 1904. 85l » Comme pour la série (I), la convergence de la série (II) pour la valeur cpo de la variable dépend seulement de la manière dont se comporte y(^) (condition de Lipschitz) ('). » La condition de Dini-Lebesgue n'est nullement nécessaire pour la con- vergence de la série (II). Pourtant si, /étant intégrable au sens de Rie- mann, le rapport =^—^ — conserve un signe constant au voisinage de / = o, cette condition est nécessaire : si h(t) n'est pas intégrable, la série (II) a une somme infinie. » On voit que la série (II) peut être divergente quand la fonction /est à variation bornée. » Si /(cp) est à variation bornée, ])our que la série (II) converge, il faut et il suffit qu'en posant /(y + 3 0— /( ç -t- o )' '—/( 9 — 2 O + ,/■( 7 - o ) l(i) = l'intégrale f l(t)dl (a>o) tende vers une limite quand e tend vers zéro. » La fonction intégrée pouvant ici changer de signe une infinité de fois, cette condition a un tout autre sens que celle de Dini. (') On peut démontrer que les séries (1) et (11) convergent alors tiniformémenC. 852 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Supposons que/((p) représente la ])artie réelle d'une série de Taylor sur le cercle de rayon i, en fonction de l'argument ç; siy'((p) est continue, la partie réelle et la partie imaginaire se trouvent complètement déter- minées à l'intérieur du cercle (à une constante additive près). Les théorèmes jM'écédents ont alors une signification particulièrement intéres- sante; par exemple : « Si la partie réelle d'une série de Taylor sur son cercle de convergence » est, en tant que fonction de l'argument o, à nombres dérivés fermés, la M série converge sur ce cercle et y prend une suite de valeurs bien déter- » minées (') et continue. » » On peut aussi appliquer à la série (II) le procédé de sommation à l'aide de la moyenne arithmétique, introduit par M. Féjer (-); on est ainsi conduit au théorème suivant : M Si la partie réelle et la partie imaginaire cVunc série de Taylor sont con- tinues sur le cercle de convergence, elles s' expriment l'une par l'autre au moyen de la formule (i), le second membre désignant la valeur principale, au sens de Caiichy, de l'intégrale qui y figure, c est-à-dire la limite de quand s tend vers zéro. » SPECTROSCOPIE. — Sur la composition chimique des mélanges gazeux radioactifs qui se dégagent de l'eau de quelques sources thermales. Présence de l'hélium. Note de M. Ch. Moireu, présentée par M. Deslandres. « MM. P. Curie et A. Laborde ont dernièrement mis en évidence la présence de l'émanation du radium dans les gaz qui s'échappent spontané- ment au griffon de diverses sources thermales (^Comptes rendus, g mai 1904). Entre autres résultats importants, ce travail apporte une explication ration- nelle, longtemps cherchée en vain, à quelques énigmes de thérapeutique thermale. Il montre en tout cas combien variés peuvent être les facteurs de l'action d'une eau minérale sur l'économie. » La détermination de la composition chimique des gaz des sources (') Ouel que soil le chemin, même tangent à la circonférence, décrit par la \a- riable ;. (^) Comptes rendus. 1900, p. 984. SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1904. 853 radioactives devait être la suite naturelle de leur examen physique. L'étude chimique tirait, en outre, un grand surcroit d'intérêt de la cir- constance suivante : » D'après les observations récentes de MM. Ramsay et Soddy (^Phys. Zeit., i9o3),de MM. Dewar, Curie et Deûandres (Comptes rendus, aS jan- vier 1904), de M. Hendricson, et de MM. Ramsay, Soddy et Collie (C'om^ie^ tendus, 6 juin 1904), l'émanation du radium, véritable gaz matériel, se détruirait en donnant de l'hélium et ce fait serait corrélatif de la dispa- rition de la radioactivité du mélange gazeux. » Il est à souhaiter que ce résultat, étant donnée son exceptionnelle im- portance, soit confirmé par des expériences nouvelles. On a déjà fait remar- quer qu'il concorde avec celte observation que l'hélium existe dans tous les minéraux radifères connus. Si nous généralisons, l'hélium doit être en quelque sorte le compagnon du radium dans la nature et il faut s'attendre à le trouver partout où se rencontrera le radium ou son émanation. Il est possible d'ailleurs que d'autres matières radioactives, plus ou moins ré- pandues au sein de la terre, subissent des métamorphoses du même ordre que celles qu'éprouverait le radium dans l'hypothèse de sa transformation en hélium, avec production finale d'hélium ou d'autres gaz de la même famille (argon, néon, crypton, xénon). » Eu égard à ces considérations, les eaux minérales, par leur '•grand nombre et par la variété de leurs origines souterraines, offraient un champ d'expériences aussi vaste que propice. )) Dans ces dernières années diverses sources de gaz naturelles ont fait l'objet d'un examen chimique plus ou moins approfondi. Rappelons notamment pour mémoire les travaux de M. Bouchard sur les eaux de Cauterets, de MM. Bouchard et Desgrez sur la source de Bagnoles-de-l'Orne, de MM. Nasini et Anderlini sur les suffioni de Lade- rello et les thermes d'Albano (Toscane), de M. Moissan sur la source Bordeu (de Lu- dion), de M. Dewar sur la source King's VVell (de Batli) et enfin nos propres recherches sur le gaz de Maizières (Gôte-d'Or) et sur cinq sources thermales de la région pyrénéenne. » Les sources de Cauterets, de Bagnoles-de-l'Orne et d'Eaux-Bonnes sont parmi celles où MAL P. Curie et A. Laborde ont rencontré la radioactivité. Ces trois sources renferment aussi de l'hélium. » Nous venons d'étudier les gaz de douze auties sources radioactives. Pour ces expériences nous avons adopté, en la perfectionnant notablement, la méthode suivie dans nos recherches antérieures, et qui est basée sur l'absorption à chaud de l'azote et de l'oxygène par le mélange Maquenne (chaux-magnésium). L'examen spectroscopique direct du résidu gazeux non absorbable (argon, hélium, etc.) a été, dans quelques 854 ACADÉMIE DES SCIENCES. cas, complété par l'étude photographique, dans le laboratoire de M. Deslandres, à l'Observatoire de Meudon. » Outre l'argon, qui semble exister dans la généralité des mélanges gazeux naturels, les douze nouvelles sources examinées nous ont toutes présenté le spectre caractéristique de l'hélium. Sans rien présumer des pro- portions relatives d'argon et d'hélium, qu'il ne nous est pas possible de préciser actuellement, nous devons dire que, dans presque toutes les sources, la raie principale de l'héUum (>. = 087,6) était au moins aussi brillante que les raies les plus intenses de l'argon; nous l'avons trouvée par contre beaucoup plus faible, quoique encore nettement visible, dans la source Chomel (de Vichy). » Dans le Tableau suivant nous donnons la composition centésimale, en volumes, des divers mélanges gazeux naturels radioactifs que nous avons étudiés. L'argon et l'hélium (ainsi que les autres gaz rares qui peuvent s'y trouver et que nous nous réser- vons d'y recherclier ultérieurement, figurent en bloc dans la dernière colonne; leur ensemble constitue la totalité du résidu gazeux non absorbé par les réactifs mis en œuvre. Argon, Sources. CO^ Oxygène. Azote. hélium, etc. Badgastein (Autriche) trace i,/+o 97,25 i,3.5 / Source Vauquelin 0,21 i 96,81 1,98 i B n° 3 néant 5,75 92,56 i ,6g Plombières) ^^ _^„ ^ „.g„, ^^^ g^^^g ,,43 (Vosges) j ^_ Capucins . 8,90 88,63 i,45 f » Crucifix néant 3,3o 95, i4 i,56 Bains-les-Bains (Vosges) trace 4,69 94,07 i,24 Luxeuil ( Bain des Dames. .. . 1,9 0,6 95,44 2,06 (Haute-Saône) I Grand bain 8,07 1,8 98,09 2,o4 Vichy (Source Chôme!) 3i,2 18,37 54,93 o,5o Néris(Âllier) 12, 3 o,5o 85,09 2,11 Salins-Mou tiers (Savoie) 86,70 néant 02,54 0,77 Eaux-Bonnes (Basses-Pyrénées) néant néant 98,20 1,80 » L'ordre dans lequel sont rangées ces sources est celui de leurs inten- sités radioactives décroissantes. Nous rappellerons que ces intensités ont été trouvées très différentes par MM. P. Curie et A. Laborde. La source Vauquelin, par exemple, est environ 5o fois plus radioactive que les der- nières .sources du Tableau. Il y aurait parallèlement un grand intérêt à doser l'hélium dans nos mélanges gazeux naturels et à effectuer des dosages à diverses phases de la disparition de la radioactivité. C'est là une question SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1904. 855 que nous aborderons sans doute plus tard. Pour le moment nous poursui- vons nos déterminations qualitatives. » ÉLECTROCHIMIE. — Influence de la nature de l'anode sur l'oxydation èlectro- lytique du ferrocyanure de potassium. Note de MM. Axoré Brochet et Joseph Petit, présentée par M. H. Moissan. « L'influence de la nature des électrodes est de la plus haute importance principalement en ce qui concerne les réactions organiques, oxydations ou réductions. » L'oxydation du ferrocyanure de potassium a été l'objet de nombreuses recherches de Schiagdenhauffen, Schônbein, Daniell et Miller, Smée, Hittorf, Hayek, etc. » Nous avons repris cette étude en cherchant les conditions pratiques de la fabrication du ferricyanure et avons été amenés à employer diverses substances comme anode. j) Lorsque l'on électrolyse avec diaphragme une solution de ferrocyanure de po- tassium, il y a formation au pôle positif de ferricyanure et d'acide ferrocyanhydrique par suite de la réaction de fanion [Fe(ClV )«]"" soit sur le ferrocyanure, soit sur l'eau, cette deuxième réaction donnant lieu à un dégagement d'oxygène, perdu pour l'oxy- dation (i) 2[Fe(CN)«]""+6Fe(CN)''lv»=8Fe(CN)?K-\ (2) [Fe(CN)«]""-h2H^0 = Fe(CN)''H*-H0-. » La réaction (2) devient déplus en plus importante au fur etàmesure quela solu- tion s'appauvrit en ferrocyanure; en même temps il y a formation d'acide ferricyanhy- drique par un processus analogue. » Si L'anode est un métal attaquable par l'ion [Fe(CN)5]"" le ferrocvanure corres- pondant prend naissance, mais assez souvent ce produit insoluble reste adhérent à l'électrode et l'opération se poursuit en même temps qu'il se forme du ferricyanure de potassium avec un rendement très variable suivant la nature du métal. Lorsque la couche de ferrocyanure est importante la tension aux bornes est de ce fait beaucoup plus élevée. » Nos expériences ont été faites dans un vase de nickel servant de ca- thode qui était refroidi extérieurement. Dans le vase poreux se trouvait une anode rotative de i"™' de surface utile. L'intensité du courant était de 5 am- pères et les essais duraient généralement une heure. Les conditions de con- centration, de volume de liquide, de température, etc., étaient les mêmes. » A la fin de chaque opération, le rendement était établi de la façon suivante : Le 1. 856 ACADÉMIE DES SCIENCES. volume anodique est mesuré et, sur un échantillon, le ferrocyanure inaltéré est titré par la méthode de de llaen (permanganate en milieu acide). Sur un autre échantillon, le ferricjanure est réduit et le ferrocyanure titré comme précédemment. La difîérence entre les deux dosages correspond au sel oxydé par électrolyse. Pour la réduction du ferricyanure nous avons eu recours à l'action de l'eau oxygénée en milieu alcalin : 2Fe(CNy'K-'-i- 9.K011 + H-0^= 2Fe(CN)^K*+ 2H-^0 + O^ » L'efiet est instantané et une courte ébullition détruit l'excès d'eau oxygénée. Le rendement est le rapport du ferrocyanure obtenu au ferricyanure qui se serait formé théoriquement (d'après un voltamètre à cuivre). Influence de la nature de l'anode dans l'oxydation du ferrocyanure ('). Diirro Substance de l'anode. de l'essai. Rendements. Tension finale. min pour nnj volts / Platine poli 3o 74,9 4>9 ^ Platine poli 60 68,7 4,9 Platine platiné \ rocyanure d'argent ) (') Dans les conditions de nos essais, l'oxydation du liquide anodique demandait une heure pour un rendement théorique. SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1904. 857 i) Les résultais réunis dans le Tableau ci-contre permettent de classer les métaux en cinq groupes. Le premier renferme les substances ne donnant pas de ferrocyanure; il y a lieu de remarquer la différence des rendements obtenus avec le platine poli et le platine platiné et avec les différentes variétés de charbon. Le second groupe renferme les métaux peu attaquables et donnant un assez bon rendement. Le troisième groupe, les métaux peu attaquables donnant un rendement insignifiant. Avec le quatrième groupe l'attaque est nette, mais il y a oxydation. Avec le cinquième groupe au contraire, le métal se comporte comme anode soluble. » De ces expériences il résulte que les métaux ont une action très variable lorsqu'on les utilise comme anode dans l'électrolyse du ferro- cyanure de potassium. Nous poursuivons cette étude en milieu alcalin et dans certaines conditions spéciales qui nous ont fourni jusqu'à présent des résultats un peu différents. » CHIMIE. — Sur la complexité des sulfates dissous. Note de M. Albert Colson, présentée par M. Georges Lemoine. « Comme suite à mes études sur les rayons N, j'ai été conduit à constater que la molécule d'un sel dissous n'est pas aussi simple que sa molécule gazeuse {Comptes rendus, 18 juillet 1904, p. 199)- Je vais aujourd'hui confirmer ce résultat en remarquant toutefois que la théorie capitale de M. van't lioff sur la pression osmotique ne subit aucun changement si le poids de la molécule dissoute est constamment le double de celui de la molécule gazeuse. » Sulfate cuivrique. — Déterminons la molécule de sulfate cuivrique dissoute par rapport à la molécule sulfurique dissoute dans la même quantité d'eau. Partons d'abord d'une dissolution renfermant o™°','75 (i20»S0*Cu anhydre) dans 2' : l'abaissement du point de congélation est de o°,70. Après avoir fait cette constatation, précipitons exactement le cuivre par le gaz sulfhydrique, de façon à obtenir la dissolution acide géné- ratrice du sulfate observé et déterminons l'abaissement du point de con- gélation de cette solution sulfurique. La valeur trouvée i°,5i est au moins le double de o",7o; d'où je conclus que l'oxyde cuivrique condense sur lui au moins 2"""' d'acide sulfurique. Comme l'analyse indique qu'à i'-"^ de Cu correspond 1'°"' de SO'H-, il faut que le sel métallique dissous renferme 2"' de Cu, c'est-à-dire qu'il réponde à la formule [CuSO^]^. G. R., 1904, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N" 21 ) I l3 858 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Une tiissoliitioii renferm;iat i^6°,5 SO'Cu anhvlre ilans i', conduit à la même conclusion ; car l'abaissemenl brut de son point de congélation est de i°,69, tandis que l'abaissement relalil à l'acide siilfurique corres- pondant est de S^.GS. » Sul/ale de magnésie. — Pour le sulfate de ningnésio anhydre SO^Mg, d'après Raoult, l'abaissement moléculaire brut est 0,i68 x 120 ou 20,1, tandis que, dans les mêmes conditions, l'abaissement moléculaire de l'acide sulfurique est '|0,i. Donc, a\'ec noire interprétation f '), on arrive invaria- blemcMit à la même conclusion : » La molécule des sulfates métalliques dissous est [SO^M"]-. » Condensation des bases dissoutes. — En ailmettiuit la divalence de l'atome mélalli jue M, la forme (SO'M)" peut résulter soit de la bibasicité de l'acide sulfmique, soit de la condensalion de l'oxvde dont l'hydrate est OH — M — O — M — OH. » Dans le premier cas le sulfate aurait pour forme S0*(^ ^SO\ tandis qu'à l'hydrate condensé répondrait la forme HSO''-M-0-M-SO''H, Cette seconde expression explique l'aciciité constante des sulfates métal- liques; mais elle est sujette à une objection : le résidu sulfurique H.SO' se comporte comme un acide faible, attendu qu'il décompose difficilement les carbonates alcalins; donc l'acidité entrée en combinaison est fortement neutralisée par l'hydrate métallique. En d'autres termes cet hydrate devrait avoir une basicité très forte, capable de déplacer la potasse ou la soude, si du moins à l'insolubilité de cet hydrate se substitue l'insolubilité du sulfate correspondant. Or c'est précisément ce que, dans certains cas, confirme l'expérience directe, bien que l'on considère habituellement tous les hydrates métalliques comme des bases faibles. » Voici en eflel comment j'ai réalisé celte substitution à la soude de l'oxyde de zinc condensé. Cet oxyde métallique précipité à chaud par un excès de potasse, les solu- tions étant très diluées, a été lîltré, lavé et essoré; ensuite il a été délayé dans une grande quantité d'eau chaude, puis de nouveau filtré et essoré, plusieurs fois. Après (') A l'appui de mon interprétation, on peut remarquer que l'acide acétique, au- dessous de 120°, a certainement une forme condensée d'après les beaux travaux de Cahonrs. Or son abaissement moléculaire brut (pour 2°) est, d'après Kaoult, 18,78; tandis que HCl, dont la formule n'est pas douteuse, a pour abaissement, dans les mêmes conditions, 87,87, c'est-à-dire le double de C'-H'O-. Raoult et Recoura ont été conduits à la même conclusion en étudiant l'acide acétique comme liquide tono- mélrique, ainsi que Ramsay et Shields dans leurs recherches sur la capillarité. SÉANCE DU 2r NOVEMBRE igo/f. ^^() avoir siib! ces purifications, l'oxyde de zinc devient incapable de rouiiir la plitnlrine du phénol, probablement parce qu'il est insoluble. Mais si à is de ce corps on ajoute 2ocm' (J'eau, puis 4" de sulfate sodique SO'Na-, loII-O pur, on voit apparaître la teinte rouge de la phtaléine qui caractérise ainsi l'apparition de la soude caustique chassée du sulfate sodique. Au bout de /) heures, j'ajoute 2™', 5 d'acide sulfurique titré (à Yô équivalent) et la liqueur se décolore; mais si l'on agite de temps à autre, la teinte rouge de la phtaléine réapparaît le lendemain, même à l'obscurité, en tube scellé et sans trace de zinc dissous. Elle disparaît par addition de o'^°'',6 de liqueur acide décime, réapparaît au bout de 12 heures, redisparaîl sous l'action de o"^"'',6 de liqueur décime, et cela plusieurs fois. 11 y a donc certainement un déplacement de la soude par l'oxyde de zinc: ce déplacement semble cesser à 100°, mais il réapparaît à froid. J'ai dit ailleurs {/oc. cit.) que réciproquement le sulfate SO''{Zn .O.Z.OIl)- n'est pas décomposé par la potasse à froid et cela confirme bien la grande énergie que j'attribue <à la base complexe OlI.Zn .O.Zn .011. » L'oxyde cuivrique ilonne des résultats moins nets que l'oxyde de zinc, peut-être parce qu'il reste difficilement hydraté quand on cherche h lui enlever tout excès d'alcali. Toutefois, au contact du sulfate d'ammoniaque, apparaît une teinte bleue qui dénote le déplacement de l'alcali volatil, et qui parfois exige 5'""° de liqueur décime acide pour disparaître. )) En résumé les sulfates des métaux bivalents, en solution aqueuse, sont formés par la réunion de 2""'', dont un mode d'assemblage peut être représenté par la formule HSO' — M — O — M — SO'H. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Influences activantes et paralysâmes de certains corps dans la production de la rouille. Note de M. L. Lindet, présentée par M. Th. Schlœsing. « Ou sait aujourd'hui que l'oxydation des corps organiques est influen- cée par la présence de certains métaux. M. Livache a étudié la siccativité des huiles au contact du plomb divisé; M. Trillat a oxydé les alcools, l'am- moniaque et les aminés au moyen d'une spirale de platine ou de cuivre rouge et il a montré que la présence du platine favorise, que la présence du plomb, de l'arsenic diminue au contraire l'action oxydante du cuivre; MM. Duchemin et Dourlen ont récemment confirmé le rôle actif que le cuivre exerce au contact des alcools éthylique et méthylique, pour former les acides correspondants; on sait d'autre part que les fabricants de for- maldéhyde ne peuvent travailler avec des cuivres arsenicaux. 86o ACADÉMIE DES SCIENCES. » Je me suis demandé si les métaux qui influencent les oxydations orga- niques ont la même action vis-à-vis des métaux eux-mêmes et spéciale- ment vis-à-vis (lu fer. J'ai constaté que certains d'entre eux, comme le cuivre, placés sous l'eau constamment aérée en présence du fer, activent l'oxydation de celui-ci et que d'autres plus nombreux, l'étain, le plomb, le zinc, le manganèse, l'aluminium, le magnésium la retardent, à la façon des carbonates alcalins ou de l'ammoniaque. » {^es phénomènes sont dus non pas à la présence du métal, mais à la dissolution dans l'eau de traces ti'hydrates d'oxyde; je m'en suis assuré en faisant barboter de l'air, en présence du fer, dans de l'eau qui avait séjourné an contact du cuivre ou du zinc; l'influence activante du pre- mier, paralysante du second, est la même que celle constatée en présence du métal, comme le fait voir le Tableau suivant, où le poids de sesquioxyde de fer produit dans l'eau pure est pris pour unité. En présence En présence de l'eiiu tlu ayant séjourné métal. sur le métal. Témoin i i Cuivre rouge 1,29 1,82 i ,06 Zinc pur . 0)79 °>90 0,82 Ploml) 0,62 Étain 0,86 0,79 Aluminium 0,90 Manganèse o,8G Magnésium 0,29 » La formation de ces traces d'hydrates, que j'ai d'ailleurs signalée à propos de l'hydrolyse du sucre, ramène le problème à étudier l'action des oxydes. Le rôle de ceux-ci est mieux connu ; nous possédons de nombreux travaux sur l'action de l'oxyde de manganèse, par M. Livache et par M. Bertrand; de ce même oxyde en présence de la potasse et de la soude, par M. Trillat; de l'oxyde de vanadium, par M. Villiers et par moi-même; de l'oxyde de cuivre, par M. Rling. Je ferai remarquer que l'oxyde de fer est lui-même un activant de la formation de la rouille; on sait avec quelle rapidité les taches de rouille s'étendent sur le fer, à partir du moment où elles y apparaissent. » Parmi les paralysants de l'oxydation du fer il convient de citer au premier rang l'arsenic et ses dérivés. L'arsenic, en présence de l'eau SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1904. 861 aérée, fournit de l'acide arsénieiix et peut-être du sous-oxyde d'arsenic, As-0; quelquefois, .quand il est en grande quantité, l'arsenic arrête com- plètement l'oxydation; souvent il la ralentit seulement; dans ce cas le fer se dissout, surtout à la chaleur, et fournit un arsénite ferreux, puis ferrique, renfermant une quantité d'oxyde de fer qui ne dépasse pas le tiers de celle qui se forme dans les conditions ordinaires d'oxydation. Ces arsénites sont coUoïdaux, ne précipitent ni par la potasse, dans laquelle ils se dissolvent, ni par l'ammoniaque. L'acide arsénique annule nettement l'oxydation, ainsi que les arsénites et les arséniates alcalins, à la condition d'être em- ployés à une dose voisine de i pour 100; le sulfure d'arsenic (orpiment) est également un paralysant énergique. Dans cet ordre d'idées je rappel- lerai que l'acide arsénique, d'après M. Trillat, arrête l'action oxydante du manganèse et de la potasse vis-à-vis de l'acide gallique et que le platine, employé dans la fabrication de l'acide sulfurique par contact, perd son pouvoir oxydant quand les gaz du four à pyrites ne sont pas au préalable débarrassés de leur acide arsénieux. » Les sels solubles, chlorures de sodium, de potassium, d'ammonium, les sulfates correspondants, grâce à leur dissociation électrolytique, ren- dent l'oxydation deux ou trois fois plus rapide. » L'action des corps organiques n'est pas moins curieuse ; si le sucre, le phénol, la résorcine, etc. accélèrent la formation de la rouille, l'alcool, le salicylate de méthyle, etc. la retardent au contraire; les acides acétique, salicylique, etc. dissolvent le fer au fur et à mesure de son oxydation. » Il était intéressant d'appliquer les résultats de cette étude à la recherche des causes qui produisent la rouille, trop souvent constatée, des bidons de fer étamé ou de fer galvanisé dans lesquels on expédie l'alcool déna- turé ; cette formation constitue en effet un des obstacles à la consomma- tion dans l'automobilisme. Il est évident que la facilité avec laquelle a lieu l'oxydation des bidons n'est pas en rapport avec la quantité d'eau que l'alcool renferme et qu'elle est due vraisemblablement aux impuretés que cet alcool apporte. » Les alcools réservés aujourd'hui à la dénaturation sont constitués presque uniquement par des tètes de rectification, les queues étant em- ployées à la fabrication de la poudre sans fumée, de la soie artificielle, etc. ; ils renferment donc de l'aldéhyde, des traces d'acide acétique, de l'éther acétique. On les additionne de méthylène régie, alcool méthylique impur, mélangé d'acétones et d'acétate de méthyle. Ceux qui sont proposés à l'auto- 8b2 ACADEMIE DES SCIENCES. mobilisme renferment en outre 5o pour loo de benzine légère du gnz. » Parmi ces corps étrangers c'est la benzine qui présente la plus grande activité dans la production de la rouille; son rôle oxydant vis-à-vis de l'indigo a été signalé par M. Berthelot en 18G7 et j'ai observé que son addition à son volume d'alcool triple aisément la vitesse d'oxydation. Les acétates d'éthvle et de méthyle ne provoquent pas sensiblement l'oxy- dation, pas plus que l'aldéhyde, mais attaquent le zinc, l'étain, puis le fer des bidons; or les acétates de ces métaux amorcent l'oxydation, surtout en présence de la benzine et la développent deux ou trois fois plus vite que ne le ferait seul l'alcool carburé. » D'autre part l'arsenic, l'acide arsénieux, l'orpiment arrêtent totale- ment l'oxydation et cela pendant plusieurs mois de contact; évidemment l'emploi de ces corps est inapplicable pour préserver les bidons de l'oxy- dation; l'alcool ne dissout que des traces d'arsenic, mais celui-ci s'oxyde ati sein du liquide et les produits d'oxydation sont beaucoup plus solublesque l'arsenic lui-même. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'épuration des liqueurs de vanadate de soude; observations relatives aux procédés de double décomposition pour la sépara- tion industrielle des métaux. Note de M. Herren.schmidt, présentée par M. A. Ditte. « A la séance du 24 octobre, nous avons donné quelques détails sur les réactions que nous employons pour la purification des liqueurs de vanadate de soude obtenues par nos procédés. » Nous venons de recevoir une Note du Patentamt de Berlin, nous demandant la raison pour laquelle nous |)référions employer l'acide vana- dique, pour l'épuration de la liqueur de vanadate de soude, au lieu de n'importe quel autre acide. Voici notre réponse, qui complétera notre Note du 24 octobre, en ce qui concerne cette séparation : » Si, dans une liqueur étendue de vanadale et de silicate de soude, on ajoute un acide quelconque, il n'y a pas de précipitation aussi longtemps que la liqueur n'est pas concentrée, c'est-à-dire telle qu'on la trouve dans le courant de la fabrication. Au contraire, si l'on ajoute à cette liqueur de l'acide vanadique, la silice se précipite com- plètement si l'on emploie un léger excèsd'acide vanadique. Dans une liqueur concentrée, à l'état sirupeux, l'acide suU'urique, par exemple, précipite en même temps la silice et l'acide vanadique; il n'y a donc pas de séparation. » SÉANCE DU 2 1 NOVP^MBRE 190/i. 8fi3 » Les opérations d'épuration peuvent se résumer dans le schéma suivant : 1000' liqueur vanadate et silicate de soude de i5° à 18° Baume 25o' I 'X, 188I Concentration Acide sulfurique à 60° Baume Acide vanadique Sulfate de soude Silice Lavage (') 562I Acide vanadique Silice Un pL'ii (le sulfate de soude Sulfate de soude Acide vanadique en excès Liqueur de vana- Acide et silice date de soude épurée sulfurique à 60" Baume I Vanndate de soude impur Silic / La\ase à fond Concentration Acide \anadiqiie Sulfate de soude Acide vanadique Sulfate de soude » Ce que j'ai toujours cheiché pour la séparation des mélaux par voie humide, c'est d'employer, cliaque fois qu'il est possible, comme précipi- tant, non seulement un métal, ce qui se fait couramment, mais également l'oxyde, le sulfure ou le carbonate de l'un des métaux qui se trouvent dans (') En pratique on fait un lavage à l'eau de l'acide vanaditjue brut pour que les liqueurs ne soient pas trop chargées en sulfate de soude. Il est à noter que ce procédé est également applicable à la séparation de la silice dans une liqueur de moljbdale de soude. 864 ACADÉMIE DES SCIENCES. la dissolution. On le fait tous les jours en précipitant le cuivre par le fer, l'argent par le enivre, etc. » Dans les deux cas on a employé comme réacteur un des métaux contenus déjà dans la liqueur pour en précipiter l'autre, sans ajouter un réactif qu'il faudrait séparer après. » Il ne viendrait pas à l'idée d'un industriel de séparer le cuivre contenu dans une solution de zinc par du fer, puisqu'il souillerait la liqueur de sulfate de zinc. Il préci- pitera dans ce cas le cuivre par le zinc et l'inverse, c'est-à-dire par le fer si la liqueur contient du fer. » De même que l'on peut séparer par le fer ou le zinc le cuivre d'une de ses disso- lutions, de même on peut par mes méthodes, qui sont déjà employées dans plusieurs usines, séparer- le fer de l'alumine par l'alumine, le zinc du cuivre par l'oxyde de zinc, le nickel, le cobalt et le manganèse, du fer et de l'alumine, par le sulfate de fer; le manganèse par les sesquioxydes de cobalt et de nickel; le cobalt du nickel par le sesquioxyde de nickel, exemple : traitement des minerais de cobalt de la Nouvelle- Calédonie par les procédés Ilerrenschmidt (usines Malélra); le fer du manganèse par le carbonate ou le sesquioxyde de manganèse suivant l'état d'oxydation où se trouve la liqueur, ou bien encore le fer du manganèse par le sulfure de manganèse, etc. » Ce chassé-croisé peut se faire dans tous les sens; le fait dépend du degré d'oxy- dation de la liqueur et des oxydes employés, ainsi on précipitera le fer d'une dissolu- tion de cuivre et de fer par l'oxyde de cuivre comme on peut précipiter le cuivre par le fer. » Cette méthode est applicable industriellement à tous les métaux et métallo'ides que j'ai essayés. » Comme ces procédés de séparation par déplacement ne peuvent, dans la majeure partie des cas, être employés dans les laboratoires comme pro- cédés d'analyses, les chimistes ne les recommandent pas dans l'industrie. Dans quelques cas pourtant ces méthodes sont d'un puissant secours pour les recherches au laboratoire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'iode et l'oxyde jaune de mercure sur les acides à fonclion èlhylènique. Séparation des isomères. Note de M. J. BocGAULT, présentée par M. Haller. « I. Comme suite à des recherches antérieures (') dans lesquelles j'ai étudié l'action de l'iode et l'oxyde jaune de mercure (acide hypoiodeux {') Comptes tendus, t. CXXX, p. 17G6, et t. CXWl, p. .V2S ; igoo. SÉANCE DU 2 1 NOVEMBRE 1904. 865 naissant) sur différents composes non saturés, je donnerai dans celte Note les résultats obtenus en appliquant la même action aux acides à fonction éthylénique. )i La technique suivie est sensiblement la même que celle décrite dans les Notes raj^pelées ci-dessus : » On dissout le composé choisi (2»"'') dans l'éther saturé d'eau (20 parties), on ajoute l'iode (4°') et l'oxyde de mercure (i""»'). On laisse en contact pendant 24 heures. Ensuite, on sépare par le filtre le Hgl- déposé et l'on évapore l'éther. On reprend le résidu par une solution aqueuse de Kl pour enlever Hgl- et quelques gouttes de bisulfite de soude pour enlever l'excès d'iode. Le résidu est traité par une solution aqueuse de carbonate de soude et, s'il est soluble, reprécipité par un acide. » En opérant ainsi, on trouve des résultats très différents suivant la place de la liaison éthylénique dans la formule développée attribuée à ces acides, ce qui peut avoir de l'intérêt pour l'établissement de celte formule. » 1. Les acides à liaison éthylénique a^ , R — CH = CH — CO-H, se retrouvent inaltérés à la fin de l'expérience. Il est probable [cependant, si l'on en juge par la rapidité de la forination de HgP, qu'il y a production d'un produit d'addition de lOH sur la liaison éthylénique, mais le composé formé est détruit complètement dans les traitements ultérieurs, notamment par l'action de Kl (des réactions de cet ordre sont connues). M 2. Avec les acides de formules R — ^Cponi' *ï"^ présentent ceci de commun avec les précédents, que leiu- liaison éthylénique est rattachée au carbone auquel est lié le carboxyle, le résultat est encore le même. » 3. Les acides à liaison éthylénique Py fixent d'une façon très stable l'acide hypoiodeux et donnent ainsi naissance à des composés iodés inso- lubles dans les carbonates alcalins et qui sont des lactones iodées de formule générale R - CH - CHI — CH= - CO. 6 1 » Je reviendrai sur ces composés qui présentent un certain intérêt pour la caractérisation et l'isolement des acides éthyléniques [îy. » 4. Les acides y^ sont à l'étude; je n'en parlerai pas actuellement. )> .-). Les autres acides, à fonction éthylénique plus éloignée du groupe carboxyle, fixent également l'acide hypoiodeux; les produits ainsi obtenus G. R., 1904, 2' Semestre. (T. CXXXI.X, N» 21.) I l4 866 ACADÉMIE DES SCIENCES. ont vraisemblablement comme formule générale R -CHOH - CHI (r.ll-)"- c:()MI OLI R _ CHI - CHOU - (CM-y - r,()=H; Unit au moins ils conservent leur fonction a'ide lilire, ils sont saturés et leur dosage d'uxie cotresponil sensiliiemiMil à cette formule (il est un peu inférieur). » Ceux que j'ai obtenus jusqu'ici sont des liquides incolores, mais se colorant rapidement par mise en liberté d'iode (le chiffre d'iode un peu faible trouvé à l'analyse tient sans doute à cette décomposition). » II. Après avoir exposé rapidement les résultats généraux de cette étude qui seront développés dans un autre recueil, j'insisterai sur les lac- tones iodées dérivées des acides |3y. M Ces lactones présentent, en effet, cet intérêt qu'elles permettent une séparation rigoureuse et facile des acides Py d'avec les acides ap qui leur sont souvent mélangés. De plus, non seulement on peut ainsi obtenir les acides a[i complètement exempts d'acides [iy, mais on peut régénérer faci- lement ceux-ci de leurs lactones iodées. Celles-ci en effet partagent la propriété, que j'ai signalée antérieurement (') pour d'autres composés d'addition de lOH avec des composés éthvléniques, de régénérer le com- posé primitif sous l'influence du zinc et de l'acide acétique. » Pour ce cas particulier des acides Py, il est avantageux de produire lOH naissant dans des conditions différentes. On peut en effet employer l'iode et les carbonates alcalins en solution aqueuse; la solubilité des sels de soude des acides d'une part, l'insolubilité des lactones iodées d'autre part, donnent à cette réaction une grande sensibilité en même temps qu'une forme remarquablement simple. » On dissout l'acide (i™°') dans un excès de solution aqueuse de carbonate de soude, puis on ajoute l'iode en excès (au moins 4''') dissous dans Kl. On voit presque immé- dialemenl se produire un précipité le plus souvent sous forme d'une masse noirâtre d'aspect résineux. Après 24 heures on sépare le dépôt, on le lave avec de l'eau conte- nant un peu de bisulfite de soude jusqu'à décoloration, puis on fait recristalliser, s'il y a lieu, dans un dissolvant convenable (l'alcool à 90° convient généralement). Les rendements sont quantitatifs. (') Thèse de Doctoral es Sciences. Paris, 1902. SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1904. 867 » La réaction est assez sensible pour séparer l'^s d'acide hydropipérique (Py) 011 acide hydrosorbinique (Py) mélangé à 3^ ou 4^ de leur isomère («P). » Quelques-unes des lactones iodées ainsi obtenues sont liquides; d'une façon générale elles cristallisent beaucoup plus facilement que les lactones elles-mêmes f). » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur l'aclinn des acides hromhydrique et chlorhydriqiie sur la triacéline. Obtention de quelques nouveaux dérivés halogènes de la triacéline. Note de M. 1\. de la Acena, présentée par M. Haller. (I I" Action de l'acide brohhydrique. — {a). Préparation de V i.i.-dil)romomonoacé- tine. — Lorsqu'on fait passer jusqu'à refus un courant d'acide broinliydrique dans la triacéline de M. Berthelot, il se produit une élévation de température et, si l'on aban- donne la préparation au repos pendant quelques jours ou si on la chauffe de suite au bain-niarie en tube scellé, on obtient par distillation fractionnée un produit qui passe sous 4o™" entre i3o°-j35°. Ce produit est l'a-y-dibromomonoacétine CH=Br - CH.OCOCIP- GIPBr, car, par réduction en milieu élliéré au moyen du couple zinc-cuivre et d'acide acétique cristallisable j'ai obtenu de l'alcool isopropylique CFF — CH — OH — CfF bouillant à 80° sous 760""°. La dibromonionoacéline symétrique est une huile neutre, douée d'une odeur fraîche et très aromatique; elle est peu soluble dans l'eau, plus soluble dans l'eau éthérée, très soluble dans l'alcool et dans l'étlier, se décompose très rapidement, même dans l'obscurité, en devenant acide. Sa densité à iS" est égale à i,588o. » (h). Préparation de l' ct-monobromodiacétine. — Ce produit est très difficile à obtenir exempt de traces du dérivé dibromé, aussi ai-je cherché un procédé qui me permît d'empêcher la formation de ce dernier en opérant en milieu fortement éthéré. L'acide bromhydiique étant très peu soluble dans l'èther ordinaire et sa fixation sur le mélange d'éther et de Iriacétine impossible à suivre, j'ai eu recours à une solution de ce corps dans l'acide acétique cristallisable qui en dissout 70 pour 100 à i5° : Triacéline 100 Élher sec 1 5o Solution acétique saturée d'acide bromliydrique gS » On dissout la Iriacétine dans l'èther, puis on porte le flacon dans un mélange ré- (') J'adresse mes remercîments à MM. les Professeurs Jungfleisch, Bourquelot et Biaise (de Nancy) qui m'ont offert la plupart des nombreux acides utilisés dans ce travail ou les matières premières employées à leur préparation. 868 ACADÉMIE DES SCIENCES. frigérant et lorsque la lenipératuie est de quelques degrés inférieure à o", on verse peu à peu la solution acéli(|ue d'acide bromhydrique. Le mélange est ensuite placé pendant 6 à 8 jours dans un récipient plein de glace et à l'abri de la lumière, après quoi on neutralise par une solution de carbonate de soude. La couche étliérée contenant le dérivé brome est ensuite séchée sur du chlorure de calcium puis distillée dans le vide. Dans ces conditions il ne se forme que des traces du dérivé dibromé et le rendement en produit pur est de 3o pour loo. Il y a là asssurément une méthode qui pourra être avantageusement utilisée pour l'obtention d'autres corps moins substitués. Le corps ainsi obtenu est bien l'a-monobromodiacétine CH^ lîr — CH . 0 CO CH' — Cil- . 0 CO CH^ car par réduction j'ai obtenu l'isopropylglycol l)ouillant à 1 88°, caractérisé par l'analyse organique, CH' — CH.OH.CIl-OH. Cette monobromodiacétine présente les mêmes ca- ractères que le dérivé dibromé mais elle est bien plus stable. Sa densité à i5° est égale à 1,2905. Elle distille sous 40™'° entre 150° et i55°. » 2° Acriox DE l'acide chloriiydrique. — L'acide chlorhydrique dans ces mêmes conditions se comporte comme l'acide bromhydrique; c'est ainsi que j'ai obtenu l'av.- dichloromonoacétine bouillant sous 4o'""' entre ii5"-r20° el dont la densité à i5° est égale à 1,1618 et enfin une a-monochlorodiacétine bouillant sous la même pression entre i45°-i5o° et ayant à i5° une densité égale à i.iSo;. Quant auN. |)ropriétés elles sont analogues à celles des deux dérivés bromes correspondants, seulement ils sont plus stables que ces derniers. )i L'-j.'^-dicliloromonoacétine. — Je l'ai obtenue en clilorurant directement l'alcool alMique et en élliériliant ensuite par l'anhydride acétique. Ce dérivé présente absolu- ment les mêmes caractères que son isomère et il distille à la même température. Sa densité à iS" est égale à 1,1677. » L' ■j.-monoiododiacétine. — Je l'ai obtenue par double décomposition en traitant le dérivé choisi correspondant par l'iodurede sodium sec en solution dans l'alcool méthy- lique anhydre et en maintenant la préparation pendant quelque temps au bain-marie. Ce corps est un liquide huileux très instable, sa densité à i5" est égale à 1,4584. » CHIMIE ORGANIQUE. — Hydrogénation des cétones aromatiques par le nickel réduit. Nouvelle méthode de synthèse des carbures aromatiques. Note de M. GEORfiES Darze.vs, présentée par M. Georges Lemoine. » Eu appliqtiant la mélhode d'hydrogénation de MM. Sabatier et Sende- rens aux cétones aromatiques, telles que l'acétophénone, j'ai été amené à trouver une nouvelle métluode de synthèse des hoinologues de la benzine qui peut rendre dans certains cas de grands services. J'ai été également amené à mettre en évidence el à utiliser une propriété du nickel réduit qui n'avait pas encore attiré l'attention. » Lorsque l'on réduit du nickel en vue d'obtenir un catalyseur hydro- génant, on sait que ce catalyseur est d'autant plus puissant qu'il est plus divisé et que sa préparation a été faite à une température plus basse'. SÉANCE DU 2 1 NOVEMBRE 1904. 869 » Cette faculté plus ou moins grande d'hydrogénation ne se révèle pas seulement par la quantité de substance hydrogénée, mais également par la nature de la réaction chimique effectuée. 1) C'est ainsi qu'en hydrogénant à igo^-igo" les célones aromatiques de la formule gé- nérale (C fP — CO — R) à l'aide de nickel réduit, préparé en réduisant à 300" du pro- toxyde de nickel anhydre NiO, on limite la réaction rigoureusement au\ termes de la réaction suivante : ( , ) C« H» — C 0 — P. -H 2 H'- = C- H' _ C H^ - R -l- H- O, sans production du dérivé he\.aiiydrogéné correspondant. » Ce résultat peut s'expliquer soit par une action spécifique due au mode de prépa- ration du catalyseur, soit peut-être également par la présence simultanée de la vapeur d'eau qui dilue i'liydrocari)ure et lui permet d'échapper à une hydrogénation plus profonde. » La réaction semble se faire rigoureusement suiv^uit l'équation (i); il ne m'a pas été possible en effet de constater, même dans les produits de tète de la réaction, des carbures éthyléniques fixant le brome et pouvant faire admettre la production préalable de l'alcool secondaire correspondant, qui perdrait ensuite une molécule d'eau pour donner un carbure non saturé hydrogéné par le catalyseur. » Lorsqu'on fait usage au contraire d'un catalyseur très aclil', préparé à une température notablement plus base que 3oo°, on voit apparaître le dérivé hexahydrogéné correspondant. » En traitant par cette méthode l'acétophénone, on obtient avec un rendement ex- cellent (près de 9:!) pour 100) de l'éthylbenziiie pure, bouillant à iSG^-iSy" et se nitrant intégralement, ce qui indique l'absence de dérivé hexahydrogéné. » La /j-crésylcétone permet de préparer très facilement le yj-méthyl-éthyl-benzène (point d'ébullition i58''-i62°), qu'on ne pouxait préparer que pénihiement par la méthode de Fittig. » En appliquant cette méthode à la /j-butyl-acélopliénone qui se prépare aisément en traitant le butyl-( tertiaire )-benzène par le chlorure d'acétyle en présence de chlo- rure d'aluminium, j'ai préparé le p-bittyl-{tcrtiaire)-éthyl-benzène, carbure qui n'avait pas encore été préparé. C'est un liquide à odeur faible de carotte, bouillant à 209''-2i3" : Trouvé C = 88,72 pour 100, 11:= 11,22; Calculé C = 88,88 H = 1 1 , 1 1 pour 100. » Afin de rechercher si cette méthode de réduction des cétones peut également s'appliquer à des célones aromatiques où le groupe CO n'est pas en relation avec le noyau benzénique, j'ai soumis à la réduction la benzylacétone (C«H^ - Ch'= - CH^ - CO - CH'). 870 ACADÉMIE DES SCIENCES. » J'ai obtenu avec la plus grande facilité le biitylbenzène normal (point d'ébullition 180") identique à celui qui a été préparé par Radziszewski par l'action du sodium sur un mélange de chlonire de benzyle et de bromure de propyle normal. » Ce dernier exemple montre que Ton n'a pas à craindre par celte méthode les transpositions moléculaires si fréquentes dans les préparations au chlorure d'alumi- nium. » Enfin, il convient de remarquer que celte transformation cataljtique des cétones en carbure mène surtout aux isomères para. La méthode de Friedel et Crafts condui- sait surtout aux isomères meta. » Je me propose de continuer l'étude de l'hydrogénatiou catalytique des célones, tant dans la série grasse que dans la série cyclique. « CHIMIE ORGANIQUE. — Action des bases pyridiques et quinoléiques sur les élhers bromosuccinique et bibromosuccinique. Note de M. Louis Dubreuil, présentée par M. Haller. « Poursuivant l'étude de l'action des bases pyridiques et quinoléiques sur les acides et les étbers halogènes, j'ai fait réagir la pyridine, la quino- léine et la quinaldine sur les éthers bromosuccinique et bibromosuccinique. Ces composés étant insolubles dans l'eau, il ne m'a pas été possible d'étudier comparativement la réaction en liqueur aqueuse et en liqueur alcoolique, comme je l'avais fait pour les acides correspondants (Comptes rendus, t. CXXXVII, p. io63). » Broitiosuccinale d'élhyle. — Cet élher étant liquide,, il est inutile d'employer un dissolvant : on le met en contact avec un excès de base {4"°' de base pour i™"' d'éther), puis on abandonne le mélange à lui-même; dans le cas où l'on opère avec la pyridine, il est bon de mettre le vase où l'on fait la réaction sous une cloche en présence de potasse. A.U bout de i jour ou 2 jours le liquide renferme des cristaux que l'on enlève. On le lave ensuite à l'eau acidulée, puis on extrait à l'élher. L'évaporation de la solu- tion éthérée laisse un liquide bouillant à aiS^-sao", se congelant à —2°, et que l'ana- lyse caractérise comme étant le fumarate diéthylique : le rendement est quantitatif. » Les cristaux obtenus avec la pyridine sont extrêmement déliquescents : ils se dé- composent à 191° et constituenllebromhydrate de pyridine GMPNUBr. Ceux obtenus avec la quinoléine fondent à 41°: ils sont décomposables par l'eau et ont pour formule (C»H'N)- tIBr, 2ir-0 : enfin avec la quinaldine on obtient le bromhydrate basique (C"'H»N)2HBr,3H20 fondant à 54° et décomposable par l'eau et l'alcool bouillant. » Tous ces corps ont été analysés complètement et de plus on a déterminé volumé- Iriquement poiu- chacun d'eux le poids moléculaire et le rapport -j , en utilisant le SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1904. 87 1 fait bien connu que la pyridine, la quinoléine et la quinaldine, de même que beaucoup de bases organiques, sont sans action sur la plitaléine du pliénol, lundis qu'elles pro- duisent le virage du mélliylorange, comme la potasse. Si donc à une solution d'un sel d'acide fort d'une quelconque de ces bases on ajoute de la plitaléine, puis de la po- tasse jusqu'à virage, la quantité de ce réactif qu'il a fallu ajouter correspond à l'acide du sel; dans la même prise on ajoute alors du métlivlorange, puis de l'acide sulfurique jusqu'à virage : la quantité d'acide sulfurique coriespond à la base du sel. Si le poids de celui-ci est connu, on a ainsi à la fois la pioportion centésimale de l'acide et de la acide base. Si le poids de sel est inconnu, on a néanmoins le rapport -j — — , ce qui est par- ticulièrement commode avec les sels déliquescents, difficiles à peser exactement, comme les sels de pyridine. » Bibrotnosuccinale d'éthyle. — Cet éther, solide, est dissous dans un excès de base pure ou diluée dans l'alcool; avec la pyridine on laisse le mélange sous une cloche en présence de potasse. On a obtenu comme dans le cas précédent des cristaux de brom- hydrate neutre de pyridine et de bromhydrale basique de quinoléine et de quinaldine. Le liquide, débarrassé de l'excès de base par un lavage à l'eau acidulée, est distillé dans le vide. On obtient ainsi avec la quinoléine et la quinaldine de l'éther bromomaléique bouillant à i4o°, sous 12™™. » Avec la pyridine la réaction est moins nelLe : le mélange de base et d'éther bibro- mosuccinlque se résinifîe par un contact prolongé : d'autre part, si le temps de contact est trop court, le distillai entraine du blbroniosuccinate d'éthyle, dont il esl prati- quement lni|)ossible de le séparer. Une méthode qui fera l'objet d'une communi- cation ultérieure m"a permis de préciser les conditions dans lesquelles il fallait opérer. J'ai pu ainsi isoler, outre l'éther bromomaléique, l'élher acétylène-dicarbonique dont le point d'ébullition est sensiblement le môme. Tous ces composés ont été analysés com- plètement. )) En résumé les trois bases étudiées agissent de la même façon sur les éthers bromosLiccinique et bibromosuccinique; elles enlèvent à ces com- posés de l'acide bromhydrique et provoquent la formation d'éthers non saturés, éthers fumarique, bromomaléique et acétylène dicarboniqiie, suivant le cas: de plus, la quinoléine et la quinaldine passent à l'état de bromhydrates basiques, analogues au chlorydrate basique d'aniline récemment signalé par Sélivanof ( ' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — La théorie des matières colorantes. Note de M. Jules Sciimidlix\. « Les rapprochements ingénieux de M. Wilt ont été les premiers essais d'une théorie des matières colorantes. M. Witt regarde comme cause de ( ' ) Bill. Soc. chim.. 3^' série, t. XXXII, 1904, p. 565. 872 ACADÉMIE DES SCIENCES. la coloration certains groupements qu'il appelle chromophores. Mais une substance ne renfermant que le groupe chromophore ne possède qu'un caractère colorant ti es faible et il faut développer celui-ci par l'introduction d'autres groupes que M. Witt a appelés auxochromes. » Malheureusement nous ne sommes pas exactement fixés sur ces deux termes et le groupe chromophore peut être choisi assez arbitrairement et peut différer par suite notablement chez différents auteurs. )) Aussi nous n'avons aucune idée jusqu'ici sur les relations entre les groupes chromophores et auxochromes, d'autant plus que le caractère d'un auxochrome ne paraît pas assez défini. » Bien que l'on ait remarqué que les groupes auxochromes possèdent des propriétés basiques ou acides bien prononcées, il en existe cependant des groupes basiques ou acides tels que CO'H ou SO'H qui ne sont nulle- ment des auxochromes mais semblent, au contraire, diminuer les pro- priétés colorantes. Ce n'est alors qu'un choix très restreint de groupes acides ou basiques qui peut servir comme auxochromes et ce sont avant tout les groupes AzH" et OH. )) J'ai fait voir dans l'exemple des sels de rosaniline le rôle particulier des groupes amidés auxochromes qui, en établissant une chaîne triazine, forcent la molécule à établir sur un autre point un groupe endothermique pourvu de doubles liaisons aliphatiques : c'est le chromophore. » Sans prétendre que cette façon d'envisager le rôle des groupes auxo- chromes se puisse appliquer à toutes les matières colorantes, il y a néan- moins une indication dans le fait que les propriétés auxochromes sont presque uniquement réservées au groupe amidé et à l'hydroxyle et l'on trouvera peut-être des explications semblables pour le rôle auxochrome de l'hydroxyle, basées sur la tétravalence de l'oxygène. » Il est évident que, si le chromophore renferme des groupes amidés ou des hydroxyles, il est d'autant meilleur parce qu'il renferme déjà un élément auxochrome. On doit par suite réserver le nom de chromophore uniquement à des systèmes endothermiques renfermant des éléments neutres et surtout aux doubles liaisons aliphatiques du carbone. » Déjà dans un hydrocarbure le cumul de doubles liaisons endother- miques peut fournir un colorant. Mais la plupart de ces corps endother- miques sont instables et sur ce point réside la différence principale entre ces corps colorés et une matière colorante |)roprement dite. La vraie matière colorante renferme aussi un groupe endothermique qui est cause de la coloration, mais celui-ci est stabilisé par un arrangement spécial de la molécule où prennent part les groupes aurocfiromes et exothermiques. SÉANCE DU 2 1 NOVEMBRE tc^of^. 878 » On peut énoncer toutes ces considérations dnns la définition suivante : )) Une matière colorante est caractérisée par une molécule renfermant un groupe fort exothermique (^auxochrome) , lequel provoque par un arrangement spécial sur un autre point de la molécule la formation d'un groupe endother- mique {chromophore) , lequel renferme des doubles liaisons aliphatiques permet- tant à une partie de la molécule de vibrer en se servant des ondes lumineuses de même période comme moteurs. » L'essentiel est le dualisme caractéristique de la molécule colorante qui renferme deux groupes fort différents et doués de quantités d'énergies très différentes. » Il est très remarquable que Helmholtz ('), en développant la théorie de la dispersion anomale de Sellmeyer, a trouvé nécessaire pour expliquer l'absorption d'introduire l'hypothèse suivante que je reproduis ici mot à mot : » Il faut admettre, ce qui ne répond peut-être pas tout à fait à la réalité, qu'il existe des masses centrales et lourdes de la molécule qid restent fixes et que la partie mobile de la molécule tend à maintenir vis-à-vis de ces masses fixes et vis-à-vis de Céther une certaine position d'équilibre. » Lorsqu'il y a absorption, il faut que la force vive du mouvement ondula- toire se transforme en mouvement intérieur irrégulier, c'est-à-dire en chaleur, par un procédé ressemblant au frottement et d y a iieu d'admettre alors une force semblable au frottement entre la partie mobile et la partie fixe de chaque molécule. » Ces considérations d'ordre purement physique exigent donc un dualisme de la molécule et, si l'on est arrivé d'un autre côté par des expériences d'ordre chimique et thermochimique à constater ainsi un dualisme caractéri- sant la molécule colorante, il est légititne d'en tirer la conclusion que les systèmes exothermiques et endothermiques constatés expérimentalement cor- respondent à la partie fixe et à ta partie mobile dans la théorie de Helmholtz. Toutes ces relations peuvent donner une idée du mécanisme ultime et mys- térieux qui produit la coloration. » (') I^oggendorff's Ann. der Pliysik, t. CLIV, p. .582. C. K., 1904, V Semestre. (T. CXXXIX, N" 21.) I 10 874 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la tréhalase ; sa présence générale dans les Champignons. Note de MM. Em. rJocuocELOT et H. Hérissey. « Des recherches poursuivies de 1 889 à 1 8c)3 ( ' ), portant sur des espèces nombreuses et variées de Champignons, ont établi la présence générale, dans ces végétaux, d'un hexobiose, le tréhalose. D'autres recherches plus récentes (^) ont montré que les plantes phanérogames, ainsi que les Fou- gères et les Muscinées, renferment, et aussi d'une façon absolument générale, un autre hexobiose, le sucre de canne. C'est là, pour le dire en passant, entre les végétaux verts et les Champignons, une différence qui, tout en étant d'ordre chimique, a autant (i'importauce que celle qui repose sur la présence de chlorophylle dans les premiers et l'absence de ce prin- cipe dans les seconds. » Ces deux hexobioses, susceptibles de s'accumuler dans certains organes, pouvant apparaître ou disparaître, suivant le moment de la végé- tation considéré, jouent évidemment un rôle analogue dans la nutrition des végétaux qui les renferment. Leui' utilisation nécessite un dédoublement préalable en glucose pour le tréhalose, en glucose et lévulose pour le sucre de canne ; et nous savons que ces dédoublements sont effectués par deux enzymes différents ; la tréhalase et l'invertine. ■» Si l'invertine est un enzvme nécessaire à la nutrition des Phanéro- games, on doit supposer corrélativement que la tréhalase se rencontre en quelque sorte nécessairement chez tous les Champignons, l'enzyme pouvant cependant faire défaut dans les organes où le sucre s'accumule comme réserve alimentaire. » Depuis la découverte de la tréhalase ('), qui n'a été signalée que dans 4 ou 5 espèces de Champignons, la question n'a pas été étudiée. Il y avait là une lacune que nous avons essayé de combler par de nouvelles expé- riences. Celles-ci ont été faites avec des Champignons aussi jeunes que possible et frais. Elles ont porté : 1° sur des espèces renfermant à l'état (') Em. Bolrqlelot, Comptes rendus, t. CVIII, i88y, p. 568; i. CXI, 1890, p. 578; Bull. Soc. myc. de France, t. V, VI, VII, VIII et IX, "1889-1893. (-) Em. BoiiitQLELOT, Comptes rendus, t. CXXXIV, 1902, p. 718; Joiirn. Pharni. et Chini., 6= série, t. XVIII, 1908, p. i!\\. (') Em. Bourquelot, Comptes rendus, l. CXVI, iSgS, p. 826: Bull. Soc. mycol. de France (in extenso), t. IX, i8g3, p. 189. SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 190/Î. 875 jeune ohitus excepté, les lames n'ont pas été séparées du chapeau). Ces résultats sont d'accord avec ce qui a été élahli antérieu- rement (') relativement à l'accumulation du tréhalose dans le pied des Bo- letus edulis et aurantiacus en particidier. » La tréhalase existe dans les macérés du pied et du chapeau da Boletus badius, espèce dans laquelle on rencontre à la fois du tréhalose et de la mannite. Toutefois le dédoublement du tréhalose s'effectue très lentement; il n'y a pas de tréhalase dans l'hyménophore. L'Amanita muscana donne également des macérés, nettement mais faiblement actifs. » Enfin le Paxillus involutus et le Bussula delica, dans lesquels l'analyse ne décèle que de la maniiile, fournissent des macérés beaucoup plus riches en tréhalase que ceux des espèces précédentes. » Si nous ajoutons à ces divers résultats ceux fournis par l'étude de nombreuses autres espèces, nous arrivons à cette conclusion principale que la tréhalase est un enzyme généralement présent dans les tissus des Champignons, l'époque de sa présence ou celle de sa disparition pouvant être en rapport étroit avec celles de l'utilisation du tréhalose ou de l'em- magasinement de ce dernier sous forme de matière de réserve. » ÉNERGÉTIQUE. — Sur la mesure et sur les lois des variations de l'énergie disponible à l'ergographc suivant la fréquence des contractions et le poids soulevé. Note de M. Charles Hexry et de M"* J. Joteyko, présentée par M. Alfred Giunl. « On sait que l'on obtient l'énergie représentant la dépense du travail statique en (li\isanl par 120 \e>s kilogs-seconde qui expriment ce pseudo- (') Em. Bourqublot, Complet rendus, t. CAIII, 1891, p. 749- SÉANCE DU 21 NOVEMBRE igo^. 877 travail ('): il nous est possible ainsi de calculer l'énergie disponible du médius à l'ergographe : nous la désignerons par E„ (^). M Cette énergie, lors tie chaque conlraclion, est la somme du travail exécuté (produit de l'ordonnée maxima par le poids) et de la dépense du travail statique qui, dans les conditions de l'expérience, est représenté sensiblement par le produit des ~ du poids par la demi-durée de la contraction (' ). » Cette énergie est une fonction de deux variables : le nombre des contractions «et le poids soulevé p. » En faisant passer une courbe de sentiment à travers les différents points observés, nous avons obtenu pour E„ = /(/i), le poids étant 3''', 5, la courbe n° i A et pour E^=/(/)), le nombre des contractions étant 180, la courbe n° 2 A. » Ces deux courbes doivent avoir évidemment une ordonnée commune, l'ordonnée 1 i 1 ! À J ^.1 ^, *" V ^jj ^.i ^-- 1 T'r^ — -T:' fB) ■■•- "- _< ',' n.f -J f.t ,^ f « y< 0 •- tf / '0 0 L \ \ - A \ i /A^ 1 \ y.»' \ -J.i \ \ .-t« \ ^, fj} 1 ! .,.. — _.! K\ ^.f X N 0.» \ \^ a.a \ \ ûj, ( . ^ \ o.f 0 -y s J ^ i /•>-'1 \ Eu pour jD = 3's, 5, n^ 180. Celte ordonnée a été trouvée plus petite lors de la série d'expériences sur Ey :=/(/?) que lors de la série d'expériences sur E„=/(«) : mais la première de ces séries a^antélé faite l'été, c'est-à-dire dans des conditions où l'énergie disponible diminue notoirement et constamment pour l'expérimentateur, la deuxième série ajant été faite l'hiver, nous avons identifié cette ordonnée dans les deux courbes et multiplié toutes les ordonnées de E^. ^/(/j) par le rapport des nombres trouvés respectivement dans chacune des séries pour Ei:(/> := 3^s, 5; « = i8o). Cela revient à (') Comptes rendus, 28 décembre igoS. (') Ehnest Solvay, Note sur des formules d'introduction à l'Energétique physio- et psycho-sociologiijue, p. 7. {^) Comptes rendus, 28 décembre 1900. 878 ACADÉMIE DES SCIENCES. admettre que les E^:=/{p) observées à deii\ températures difTérentes sont propor- tionnelles. » L'équation de E,=/(/2') est (0 ^. = ''' + ;;y5- » Nous tenons compte de ce fait que pour une contraction toutes les 10 secondes (n — 6), le travail est indéfini (Maggiora). On voit, d'après l'équation, que, comme le veut l'observation, pour n très petit, E^. est très grande et que, pour n très grand, par exemple « =: 180, elle atteint presque sa valeur limite (E, = 1,1 kilogrammètre pour n := 00). » L'équation de E,= /(p) est (2) E,= i.3i8cotano(i3°4/i'x/?). » On voit par l'équation que E;., pour un poids très petit, atteint une valeur infinie et, pour un poids relativement grand, une valeur nulle (E,, = o pour/j = 6'"', 55). » Si l'on (iifférentie (2), on trouve =^ 0,Dl5 dp ' sin*(i3''44'xj3) » On voit par là que la décroissance de E,, quand/» augmente, va sans cesse en diminuant; les variations de ^en fonction de p pouvant préciser dans une certaine mesure ce que l'on a appelé l'excitation par le poids. » On s'est borné jusqu'ici à mesurer dans un ergogratnme le travail. Nous allons donner pour E, = /(«) et pour E„=/(p) la relation de l'énergie dispanible E^, avec le travail E afin de permettre aux expéritnen- tateurs de transformer les mesures faciles de travail en mesures d'énergie disponible, bien autrement intéressantes au point de vue [diysiologique et directement vérifiables par des mesures de dépense. » Nous avons trouvé dans le premier cas (Jig. i B) (3) 5h=i,o2 + -^, \^/ e « -t- 4o et dans le deuxième cas (Jig- 2B) >) Si l'on fait varier à la fois n et p, on peut représenter d'une façon (4) ('^y=n-o,o20 7/> SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 1904. 879 suffisamment approchée l'ensemble des observations par la formule (5) ^ = (^o,95 + ^i^)v/Mf^^^;^^^^- » En posant, par exemple, /> = 5'*», « = 90, on trouve -^^ = 1,34, c'est-à-dire que E^ excède 5, la quantité seule considérée jusqu'ici, de 34 pour 100. Quand le nombre des contractions est très grand ou que le poids est très petit, l'écart est très faible, car le travail statique devient négligeable. » Si l'on observe que l'énergie potentielle E<. est la même sensiblement dans les différentes expériences pour un même expérimentateur, les rela- tions (i) et (2) peuvent être considérées comme exprimant à un facteur constant près les variations de ^, c'est-à-dire des rendements en énergie utilisable. En remplaçant E, par sa valeur en fonction de 5, tirée de (5), on aurait des rendements en travaux mécaniques. » BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur la loi de variation de poids du Pénicillium glau- cum en fonction de l'âge. Note de M"^ M. Stefanowska, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans une Note précédente (') j'ai résumé les résultats de mes études sur la croissance en poids dans plusieurs espèces de végétaux et tout par- ticulièrement sur la croissance du maïs. Le graphique qui y figure montre que, dans cette espèce, l'accroissement du poids en fonction du temps est exprimé par deux hyperboles qui se coupent : sous ce rapport, l'analogie est complète entre la plante et l'animal (^). » Dans la présente Note je résume les résultats de mes recherches sur l'accroissement du poids de la substance sèche chez les Champignons. Cette étude, entreprise au laboratoire de M. R. Chodat, à l'Université de Genève, se rappoi'te à deux espèces : la Sterigmatocystis nigra et le Penicdlium glau- cum. Ces Champignons ont été cultivés sur le Haulin acide et stérilisé dans des flacons à fond plat et de formes identiques. On faisait tous les jours la récolte et l'on déterminait le poids de la substance sèche. (') Sur la croissance en poids des végétaux {Comptes rendus, i'^"' février igo^). (^) Voir ma Note Sur la croissance en poids de la Souris blanche {Comptes ren- dus, 4 niai igoS). 88o ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'évolution du poids de ces Champignons en fonction du temps pré- sente deux phases bien distinctes : » 1° Une phase d'ascension rapide jusqu'à l'époque de la fructification; )) 2" Une phase de décroissance qui apparaît soudainement après la fructification. C'est l'époque de la vieillesse. )) Ce dernier résultat concorde avec la conclusion de recherches de M. Malfitano ('), qui ont démontré que les filaments du mycélium mûr vident leur contenu dans le liquide de culture et y abandonnent peu à peu les matériaux qui les composent et leurs diastases. » La figure i s'applique au Pénicillium glaucuin : les courbes de la Slerigmato- cystis nigra affectent la même allure. Fis. I. Ccniiq, 80 " Oo 3o f \^ 1 /■ > \^ ^ \ 1 1 " ■ 1 / / 18 2i? 1'^ Jours Pénicillium glaiicitm. Variations de poids do la substance sèche on fonction de i'àge. » Sur la figuie 1 les points oliservés représentent deux séries de pesées faites dans des conditions rigoureuseineut identiques sur des Champignons contenus respectivement dans deux flacons séparés : les nombres de chacune des séries étant représentés sur le grapliique par un point ou par une croix. » Les flacons étaient préalablement stérilisés à l'aide de la vapeur surchauffée; on ensemençait dans chacun d'eux le même nombre de spores. La culture se faisait à une température à peu près constante dans la demi-obscurité. Les pesées étaient effectuées après lavage complet sur filtre et dessiccation pendant l\ -a & heures dans une étuve à 110°. (') La protéolyse chez /'Aspergillus niger (Annales de l'inslitut Pasteur. 1900) SÉANCE DU 21 XOVl-MBRE iqo4. 88 1 » Une autre série d'expériences nous avait donné antérieurement, pour la courbe de croissance en poids de la substance sèche de colonies, recueillies dans 3 flacons, du Pénicillium glauctim, la figure 2, qui présente, avec le début d'autres courbes de crois- sance, une similitude évidente. Centigr 80 71 ±11 0 2 1. 6 8 10 12Jours /'eiu'ritliiim filaiiciim. Autre courbe de croissance de la substance sèche. » M. Louis Baslien a bien voulu calculer pour nous les équations des deux hyper- boles de la figure i : il trouve pour la première et pour la seconde 1 1 ■r'' -(- I o J~y — y- — ^7 ,r := o, 7.ry + 2 >'^ — 33oj; — 32or + io64o = o, les a: représentant des jours et \es y des centigramnies. » AXATOMIE VÉGÉTALE. — Transformations du nouvel appareil sécréteur des Conifères. Note de M. G. Ciiauveaud, présentée par M. Ph. Van Tieghem. « L'appareil sécréteur, que nous avons signalé l'an dernier chez les Conifères ('), peut subir, dans son évolution, des transformations qui masquent complètement son caractère primitif. (') G. Cbauveaud, Un noinel appareil sécréteur chez les Conifères {Comptes C. R., 1904, 1' Semestre. (T. C\\\I\, N° 21.) I I H 882 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Cet appareil est formé au début de cellules plus ou moins allongées, dont le contenu se colore généralement en brun par la potasse, l'ammo- niaque, etc. » Tantôt ces cellules demeurent reconnaissables, comme éléments sécré- teurs, jusqu'au moment où elles disparaissent, soit par exfoliation (tubes sous-épidermiques de l'hypocotyle), soit par résorption (tubes centraux de la racine). » Tantôt elles subissent des modifications si profondes qu'elles deviennent tout à fait méconnaissables. » I" Transformation en ^bres. — Souvent leur paroi s'épaissit beaucoup en se lignifiant, leur cavité se réduit de plus en pins; en même temps leur contenu se modifie progressivement, de telle sorte que la cellule sécrétrice se trouve transformée en fibre. » Ainsi dans un Sapin, VAbies holophylla par exemple, la tige et la feuille, au début, possèdent de nombreuses cellules sécrétrices. Dans la feuille très jeune ces cellules sont dispo^ées les unes sous l'épiderme, les autres au-dessous et au-dessus du faisceau libéroligneux et se distinguent aisément par la coloration du contenu dont elles sont gorgées. Très rapidement ces cellules se transforment et deviennent les fibres que les auteurs décrivent sous le nom de sclérenchyme. Par contre les cellules sécrétrices de la tige ne subissent pas cette transformation ; elles conservent leur carac- tère primitif, que l'on peut reconnaître encore à la fin de la seconde année. « 2" Transformation en cellules de parenchyme. — Parfois le produit de sécrétion est résorbé et le contenu de l'élément sécréteur devient hyalin, comme le contenu des cellules non différenciées. Son noyau alors entre en division et une cloison transversale sépare les deux noyaux nés de cette division. Ensuite, dans chaque moitié de l'élément ainsi partagé, le noyau nouveau se divise ci son tour et une autre cloison se produit. Ce cloison- nement se répète ainsi, d'autant plus souvent que l'élément considéré est plus allongé, de telle façon que finalement un élément sécréteur, primi- tivement indivis, peut être transformé en vingt cellules superposées en file. C'est là un fait que nous croyons nouveau dans Ihistoire du tissu sécréteur des plantes. )> Par exemple les feuilles des Ifs {Ta.cus), qui s'épanouissent au printemps, pré- sentent, au-dessus et au-dessous de leur faisceau libéroligneux, des éléments dont quelques-uns dépassent la moitié de la longueur de la feuille. Vers le milieu de Télé rendus, 4 mai igoS). — Disposition du noiivet appareil sécréteur dans le Cèdre de l'Himalaya (Cedrus Deodara) {Bull, du Mus. d'Hist. nat., igoS, p. 243). SÉANCE DU 21 NOVEMBRE rpo^. f^83 ces pléments sont en voie de cloisonnement et. à l'automne, leur cloisonnement est achevé. Dès lors toute trace d'appareil sécréteur semble avoir disparu dans ces feuilles, car les cellules provenant de ce cloisonnement sont semblables aux, autres cellules du conjonctif. » Ce qui précède peut expliquer pourquoi cet appareil sécréteur avait jusqu'ici échappé aux recherches chez les Conifères, alors qu'on le con- naissait depuis longtemps chez les Cycatlées, où son évolution est moins rapide. Son existence dans le groupe îles Conifères se montre même plus générale que celle des canaux sécréteurs, qui manquent, comme on sail, chez les Ifs. Seulement, tandis que ces canaux sécréteurs, d'apparition plus tardive, persistent, se prêtant toujours à l'observation, les éléments sécré- teurs dont nous parlons évoluent et doivent être saisis dans leur période ac- tive, en particulier pendant le développement embryonnaire. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur ta végétation dans des atmosphères riches en acide carbonique. Note de M. E. Demoussy, présentée par M. L. Maquenne. « J'ai montré (') que des plantes élevées dans des atmosphères plus riches en acide carbonique que ne l'est l'air normal peuvent profiter de cet excès et acquérir un développement supérieur à celui que prennent des plantes semblables dans l'air ordinaire. » On pouvait objecter que les expériences n'avaient porté que sur un très petit nombre d'espèces, principalement des laitues; en outre les plantes étaient placées dans des cloches et il pouvait se faire que, pour les sujets de contrôle, dans l'air ordinaire, cet air ne se renouvelât pas d'une façon suffisante, d'où pénurie d'acide carbonique. » Pour me mettre à l'abri de ces objections, j'ai installé cette année deux cages vitrées, chacune d'unecontenance un peu supérieure à un mètre cube et pouvant recevoir un assez grand nombre de pots. M L'une, imparfaitement close, destinée aux plantes de contrôle, renferniait de l'air normal, qui s'y renouvelait bien, puisque de nombreux dosages m'ont toujours donné le chiffre normal d'acide carbonique, trois dix-millièmes. » Dans la seconde on introduisait chaque malin de l'acide carbonique provenant de la décomposition du bicarbonate de soude par la ciialeur, en quantité telle que la (') Comptes rendus^ t.CXXXNl, icjoS, p. jjj. et t. CXXXN'lIl, 1904, p. 9Aji. 884 ACADÉMIE DES SCIENCES. proportion de ce gaz dans ratmosphère de la cage fût d'environ , „\\, „ • Le soir on Irouvait naturellement un taux plus faible, mais jamais inférieur à j-tôVô ! '^^ s'^''*^ ^^^ l'on peut admettre une mojenne de nrôVïï' c'est-à-dire cinq fois la teneur de l'air ordi- naire. )) Dans la journée, pour éviter l'action des rayons solaires directs, on étendait des toiles sur les cages; chaque soir elles étaient ouvertes de façon à être bien aérées pendant la nuit. » Pour les ex])ériences on choisissait, pour chaque espèce, quatre plantules aussi pareilles que possible, deux pour la cage de contrôle, deux pour la cage à acide car- bonique; lorsque les plantes n'étaient pas exactement semblables, on mettait les deux plus faibles dans l'atmosphère enrichie en acide carbonique. Elles étaient toutes enracinées dans de la terre de jardin contenue dans des pots à fleurs ordinaires. » Les observations ont été poursuivies de la fin de niai à la fin de juillet, époque à laquelle on a coupé et pesé les plantes; quelques-unes furent prises un peu plus tôt. Voici le résumé des résultats obtenus; les poids indiqués sont ceux des parties aériennes de deux pots dans chaque cas. Au début le poids des plantules était très faible, puisqu'elles venaient de germer ; seuls les géraniums, mentbes et fuchsias provenaient de petites boutures : Poids des plantes dans l'air Puids enrichi des parties aériennes en CO^ en faisant ._ -««__— ^_«^ égal à joo dans l'air dans l'air le puids des plantes Plantes. normal. à nrôTTo <'<= C0-. dans l'air normal. Résédas 27 4i '^J Goléus 34 5o 147 Laitues 21 36 171 Géraniums 45 118 303 Muscs 24 37 i54 Bégonias semperllorens ... . 98 i3o ioï> Centaurées 32 Sg 1 23 Acherantes 33 56 170 Capucines 56 86 i53 Ricins blancs 26 45 17^ Menthes 38 36 129 Tabacs rouges 3o 54 1 80 Tabacs blancs 5i loi 198 Balsamines 36 65 i8o Coquelicots 21 3o i43 Fuchsias 3o '29 97 )) On voit que dans tous les cas, sauf un, celui des fuchsias, il y a eu un SÉANCE DU 21 NOVEIVIBRE I904. 885 avantage très marqué à fournir aux plantes un supplément d'acide carbo- nique. L'augmentation moyenne a été de 60 pour 100. » L'aspect des plantes était le même dans les deux cas, les dimensions étant un peu plus fortes en présence d'un excès d'aciile carl)onique. » Les résédas, géraniums, muscs, bégonias, capucines, menthes, coque- licots et fuchsias ont fleuri; la floraison a été plus hâtive et plus abondante chez les plantes poussant dans l'air enriclii en acide carbonique que chez les plantes témoins. » Seuls les fuchsias, comme il a été dit, n'ont pas profité de l'excès d'acide carbonique, mais ils n'en ont pas souffert; d'ailleurs dans les deux cas ils ne se sont que peu développés. Peut-être les conditions de l'expé- rience, température élevée, humidité assez grande de l'atmosphère, n'étaient-elles |)as favorables à cette plante. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la prodiiclion expérimentale de Radis à réserves amylacées . Mote de M. Marin Molliard, présentée par M. Gaston Bonnier. « J'ai précédemment montré que les tubercules de Radis et les bulbes d'Oignon peuvent se constituer en dehors de toute intervention de raicroor- ganismes ; au cours des recherches que j'ai effectuées sur ce sujet, j'ai obtenu des tubercules de Radis qui présentent des différences importantes avec ceux qui proviennent de cultures faites dans les conditions ordinaires ; je me bornerai dans cette Note à comparer les tubercules développés dans une culture en terre et au plein air avec ceux qui se forment dans une solu- tion saline nutritive additionnée de 10 pour 100 de glucose, rendue solide à l'aide de gélose et introduite dans un tube de fort calibre bouché par un tampon d'ouate. » Les individus des cultures pures envisagées ici ont des feuilles à limbe sensiblement réduit et à pétiole plus court et plus épais, mais ce qui les dis- tingue surtout est leur coloration verte intense et la division plus profonde du limbe qui est nettement séqué au lieu d'être confusément lobé ; on recon- naît par exemple trois paires de petits segments à la base du limbe qui se termine par un segment impair plus étendu. Les tubercules ne présentent dans leur aspect extérieur que des différences peu sensibles, telles qu'un développement plus abondant de radicelles. C'est surtout dans la structure interne des différents organes que les modifications sont importantes. 886 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Le limbe des feuilles normales npparaît comme constitué, en coupe transversale, par 9 assises de parenchyme comprises entre les épidermes supérieur et inférieur; les 4 assises supérieures forment un tissu en palissade peu accentué (ies cellules ont environ ^ol^- de diamètre perpendiculaire au limbe et 35v- de diamètre trans^ ersal ), les 5 autres assises constituent un tissu peu lacuneux; toutes ces cellules contiennent de nombreux chloroleucites uniformément répartis et dans lesquels on ne peut déceler par l'iode la présence de grains d'amidon; ceux-ci n'apparaissent dans la feuille que dans le paren- chyme entourant les grosses nervures. » Si nous passons au limbe des Radis obtenus dans la solution de glucose à lo pour 100 nous constatons qu'il est plus mince (o™",4 a" lieu de o""",6), que le nombre des assises n'est pas modifié, mais que le tissu formé par les 4 assises situées en dessous de l'ppiderme supérieur est beaucoup plus nettement palissadique, par suite d'une réduction du diamètre transversal des cellules (i5!^ au lieu de 35!^), alors que suivant la direction perpendiculaire au limbe le diamètre n'a pas sensiblement changé. Les cellules palissadiques renferment de très petits chloroleucites (i!'--2t'-) dans chacun des- quels on constate l'existence de plusieurs petits grains d'amidon; mais ceux-ci deviennent très apparents dans les leucites du tissu lacuneux (8^ environ) et d'autant plus gros qu'on se rajqiroche davantage de l'épiderme inférieur. Le parenchyme en- tourant les gros faisceaux contient aussi de volumineux grains d'amidon, apparaissant au nombre de 3 à 6 dans des leucites mesurant environ i8H- et dont les cellules sont presque entièrement remplies. 11 On retrouve dans le pétiole des différences de Tnêm« ordre; a1c supét-ieure forme de grands plateaux déchiquetés par les agents atmosphériques et limités sur tout leur pourtour ])ar des parois abruptes. L'érosion a profondément entamé la couverture primitivement continue et c'est dans les larges dépressions verdoyantes situées au pied des grands abrupts qu'affleurent les couches salifères, les calcaires de Hallstalt, les couches de Gosau, constituant les nappes sous-jacentes. » M. E. von MojsisoA'ics a fort bien reconnu la localisation des calcaires de Hallstatt dans plusieurs grandes dépressions qu'il appelle des lagunes, mais qui en réalité sont des Jenêtres, des regards dans la nappe supé- rieure. De même les couches de Gosau sont localisées dans les vallées et, jusque dans ces derniers temps, les auteurs autrichiens ont voulu y voir des dépôts effectués dans des vallées préexistantes, dans de véritables fjords antécrétacés. Nous avons pu nous assurer qu'elles appartiennent tantôt à la première, tantôt à la deuxième nappe et qu'elles apparaissent dans des regards ménagés par l'érosion dans les deux nappes supérieures. Dans la vallée de Gosau cette interprétation s'imposera, nous en sommes con- vaincus, à tous les observateurs familiarisés avec la tectonique des nappes. » Nous ajouterons que toute la région du Salzkammergut est comme hachée par des failles verticales, postérieures aux charriages, et que ces accidents secondaires masquent souvent la structure fondameutale du pays. » il nous paraîtrait prématuré de discuter dés à présent la question du lieu d'origine de chacune des quatre nappes que nous avons distinguées dans le Salzkammergut. » Des recherches étendues à l'ensemble des Alpes orientales sont encore nécessaires. Mais, dès aujourd'hui, nous croyons devoir signaler les analo- gies de faciès qui existent entre les faciès de la nappe inférieure et ceux de la zone du Gailthal ; les calcaires de Hallstatt, le Muschelkalk inférieur de la Schreyer Alm, les couches du Hierlatz ont par contre leurs analogues dans les Dinarides. » GÉOLOGIE. — Sur les Préalpes siibbétiqUés au sud du Guadalquivir. Note de M. Robert Doitvillé, présentée par M. de I^apparent. « Le long du bord sud de la Meseta, le Guadalquivir coule au milieu d'une large vallée de '^o^^ de largeur en moyenne. Cette vallée est formée par un complexe marneux crevé par de nombreux pitons doloraitiques. C'est le bas pays. SÉANCE DU 21 NOVEMBRE igo'). SgS » Il est formé par le Trias gypseux typique avec des bandes de dolomie dirigées à peu près toutes N6o°E et paraissant localisées à sa partie supérieure. Les riches mines d'hématite et de fer ox.ydulé de la région sont toutes localisées au niveau de cp Trias qui renferme en outre beaucoup de pointernents ophitiques. 11 est recouvert transgressivement par un important complexe d(> marnes blanc verdàtre, quelquefois un peu rosées avec intercalations calcaires fossilifères qui contiennent à la base des Lepidocyclina, au sommet des Lithothamnium, de grands Clypeaster et de non)- breux Mollusques et Foraminiféres. Quelquefois elles sont remplacées lalérialement par des mollasses contenant la même faune. « Ces marnes et ces calcaires représentent toute la base du Miocène (Aquitanien, Burdigalien et peut-être une partie de l'Helvétien). Dans tout le bas pays, dès qu'on s'éloigne de son bord sud de plus de i"*™, ils sont toujours faiblement ondulés et ne comportent jamais de discordance. Le fleuve lui-même coule au milieu de marnes et de mollasses pliocènes rigou- reusement horizontales, qui se sont déposées après la fermeture du détroit Nord-Bétique. » Bordant au sud le bas pays suivant une ligne passant par Jaèn et approximativement EW, commencent les chaînes subbétiques qui forment le haut pays. Ce massif montagneux, compris entre Jaèn et Grenafle, a un aspect très dif^loqué qui rappelle à s'y méin'endre les Préajjjes suisses. Il s'élève à environ ïSoo"" ai'-dessus du fond de la vallée qui, vers Jaèq, est à 400"". Il comprend, dans la région étudiée : le Jurassique, très paijvre en fossiles; le Crétacé, assez fossilifère et l'Eocène. » Aux environs de Jaèn on est frappé de voir que la plupart des massifs crétacés, qui forment la plus grande partie du relief de la région, sont en- tourés, les uns sur la majeure partie, les antres sur la totalité de leur péri- phérie, par les marnes et calcaires miocènes. Dans tous les endroits où ion peut en observer la stratification ou constate que ces derniers plon- gent franchement sous le Crétacé qui repose par suite sur un terrain plus récent. Au Zumbel alto, près de Jaèn, la coupe est la suivante, de haut en bas : » !i. Calcaires massifs du Crétacé supérieur. — 3. Larnbeaux de calcaires aptiens à orbitolines. — 2. Marnes et calcaires miocènes. — 1. Gypse et marnes irisées du Trias, avec ophite. » D'autre part, dans tonte I3 région et en des points à peine distants de quelques kilomètres, nous avons vu reposer sur le Trias indifféremment le Néocomien, le Cénomanien ou le Crétacé su|)érieur. Ce fait est impossible à expliquer par des failles ou des oscillations de rivage. 8c)6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il semble bien probable qu'on soit en présence d'une ou plusieurs nappes venues du sud et composées de terrains secondaires et éocènes. Ces nappes ont glissé sur le subslratum de Trias qui se montre en plusieurs points à travers des boutonnières. La tète des plis est venue recouvrir le Miocène sur 4'"" ou 5'"°, mais il semble que ce dernier phénomène ne se soit produit que là où la nappe rencontrait le complexe marneux miocène, et qu'au contraire là où elle se trouvait en présence de masses importantes de calcaires à Làhuthamniiim ou à Clypeasler, elle se bornait à les rebrous- ser violemment (Jaèn, La Guardia). » En résumé les chaînes subbétiques joueraient, entre le bas pays et le massif cristallin de la Sierra-Nevada, exactement le même rôle que les Préalpes suisses entre la plaine moUassique et les hautes chaînes calcaires de Suisse et de Savoie. Il est intéressant de rapprocher ces phénomènes de ceux signalés par M. Nicklès dans les provinces de Valence, Murcie et Alicante (Jurassique surmontant le Crétacé ou le Nummulitique) et de con- stater que les phénomènes de recouvrement sont connus, dès maintenant, dans la zone des plissements alpins, de Vienne jusqu'à Cadix. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Tension de l'acide carbonique dans la mer et influence réciproque de C acide carbonique de la mer et de celui de l'atmo- sphère. Note de M. August Krogh, présentée par M. Th. Schlœ^ing. « Par tension de l'acide carbonique contenu dans l'eau de la mer j'en- tends la teneur pour loo, en acide carbonique, d'une atmosphère qui ne cède ni ne prend à l'eau aucune quantité de C0^ Ou détermine aisément cette proportion en établissant l'équilibre de diffusion entre un volume d'eau de i' environ et une petite masse d'air, car la portion d'acide carbo- nique cédée par cet air ou absorbée par lui devient insignifiante eu compa- raison de la quantité totale contenue dans l'eau. » Dans la mer on trouve l'acide carbonique soit combiné, comme carbo- nate normal et bicarbonate avec des bases soit, mais en très minime quantité, dissous. La quantité de CO" en dissolution est déterminée par la tension et par le coefficient d'absorption physique. Par une série d'expériences laites à une température constante on peut déterminer le rapport entre la quantité de bicarbonate et celle de l'acide carbonique libre (exprimée en fonction de la tension) et représenter cette relation graphiquement ou par une for- mule de dissociation. J'ai construit une courbe pour l'eau de mer à iS" et constaté que de faibles variations de la tension peuvent amener une modi- SÉANCE DU 2 1 NOVEMBRE l()0^\. 897 fication considérable de l'état de dissociation, accompagnée de grands changements dans la teneur en CO" faiblement fixé. » L'Océan contient à peu près 6,55 x 10'" kilogrammes d'acide carbo- nique dissociable, soit vingt-sept fois la quantité contenue dans l'atmo- sphère. Mes courbes permettent de calculer les variations que les change- ments de tension font subir à cette masse. Voici le Tableau que j'en ai tiré : Tension pour 100. Quan titc en kilogrammes 0,01 4,07 X 10" 0,02 5,89 X 10'* o,o3 6,55 X lo"' o,o4 7,04 X 10'* o,o5 7,36xioi« » Ce Tableau met sous les yeux ce que M. Schlœsing a déjà développé avec tant de clarté, savoir : que la mer doit agir à l'instar d'un puissant régulateur sur la quantité d'acide carbonique contenue dans l'air, car toute hausse ou baisse de la tension doit occasionner la fixation ou la libération de l'acide carbonique par quantités énormes. » Toutefois ce réglage ne saurait être effectif si le dégagement et l'absorption de CO' n'avaient pas lieu avec beaucoup d'intensité, même pour de très petites différences de tension. M. Bohr a étudié la rapidité de ces évolutions {Ann. der Physik und Chenile, 1899) et fait des déterminations, grâce auxquelles je suis arrivé par le calcul à constater que la tension dans la couche aqueuse superficielle n'a besoin de baisser que de 0,001 pour 100 au-dessous de la teneur centésimale de l'atmosphère en CO^ pour que la mer absorbe en un an une quantité d'acide carbonique pesant au moins 3,85 X 10'- kilo- grammes, ce qui équivaut à une fois et demie la consommation de charbon actuelle- ment faite par l'industrie. Si donc une extrêmement petite différence de tension suffit à causer l'absorption ou le dégagement très rapide de masses d'acide carbonique notables en comparaison de la quantité totale de ce gaz présente dans l'atmosphère, il faut qu'il existe constamment un état d'équilibre, soit fixe, soitsujet à des écarts lents. Si la production de CO- en compense la consommation, il [faut; que la teneur centésimale de l'atmosphère en CO- devienne rapidement et exactement égale à la ten- sion superficielle dans la mer; mais supposons que, par exemple, 'la production excède la consommation durant un certain nombre d'années, il doit surgir une différence de tension qui suffise pour que chaque année la mer puisse absorber presque complète- ment l'excès de production. C'est ce genre d'équilibre que j'appelle à écarts lents, parce que petit à petit il doit faire hausser la tension de l'acide carbonique tant dans la mer que dans l'air. » L'exacte détermination de la tension de CO^ des océans fournirait donc la réponse aux questions de diminution, accroissement ou constance de la quantité d'acide carbonique contenue dans l'atmosphère terrestre. On dispose déjà de données à l'aide desquelles on peut répondre à ces C. K., 1904, 2» Semestre. (T. CXXXIV, N" 21.) I18 898 ACADÉMIE DES SCIENCES. questions, ! ici» que provisoirement et sans atteindre à une certitude nl)soliie. » 1° J'ai fait une série de déterminations de la tension dans le nord de l'océan Atlantique; elles m'ont fait constater que partout la tension y est plus brissc dans l'eau que dans l'atmosphère. Sa moyenne est de 0,028 pour 100. 2" En multipliant les mesures de la teneur centésimale de Tatmosplière en CO- et procédant avec beaucoup d'exactitude, on s'est convaincu que sur l'océan Atlantique et son littoral l'air contient moins de ce gaz (0,029 pour 100) que dans les régions centrales de l'Europe (o,o33 pour 100). 3° Dans l'hémisphère austral, dont l'océan couvre la majeure partie, on a trouvé l'atmosphère beaucoup plus pauvre en acide carbonique que djns l'héralsphère boréal, soit 0,026 pour 100. » Des faits mis en saillie sous 2° el 3", c\ .st à [)eine si Ton peut conclure autre chose que ceci : dans la mer l'acide carbonique doit avoir une tension encore plus faible, en sorle que l'eau enlève ce gaz à l'atiTiosplière. On peut en inférer que la teneur centésimale de l'atmosphère en CO'- est actuellement en hausse et que la mer réagit contre cette hausse en absorbant le gaz. » PHYSIOLOGIE. — Mesure de la sensibilité gustatiçe riiez l'homme et chez la femme. Note de M. J\. Vasciiide. « Dans une Communication à la Société de Biologie ('), M. Toulouse et moi nous avons fait connaître le résultat de nos recherches sur la mesure de l'odorat chez l'homme et chez la femme el nous avons constaté expéri- mentalement que l'odorat esl plus fui chez celte dernière. Cela était vrai pour la sensation olfactive brute, pour la perception olfactive, de même que pour la reconnaissance des odeurs. » J'ai pratiqué l'examen, aveclegusi-eslhésimètre Toulouse-Vaschide {-), de la sensibilité gustative chez l'homme et chez la femme. La méthode con- sistait à se servir de solutions aqueuses de produits définis pour déterminer l'acuité sensorielle pour chacun des éléments de la gustation : salé, doux, amer et acide. » Nous prévenions les sujets de la manière suivante : « Lorsque je vous le dirai, » vous sortirez votre langue et je déposerai sur elle une goutte de liquide. Puis vous » la rentrerez dès que je vous le dirai et vous l'appuierez contre le palais sans mouve- » menls pour bien sentir le goût du liquide. Vous me direz ensuite, quand je vous le » demanderai et sans réfléchir, ce que vous sentez. Je vous préviens que je vous ferai (•) Toulouse et Vascuide, Mesure de l'odorat citez l'homme el chez la femme (Soc. (le Biol., séance du 20 novembre 1899, p. 38i-384). {^) TovLOvstel\ASCHim, Méthode pour la mesure du ifoiU {Comptes rendus, 1900). SÉANCE DU 2 1 NOVEMBRE 1904. 899 » goûter des saveurs dilTérentes et que je vous donnerai aussi à goûter de l'eau pure. » Si vous ne sentez aucun goût, vous me direz : rien; si vous sentez un goût sans » pouvoir le définir, vous me direz : un goût; et enfin, si vous reconnaissez le goût du » corps, vous m'en direz le nom ». » J'insiste sur cette explication préliminaire, pour bien exposer les conditions expérimentales; dans ces recherches j'ai voidu déterminer la sensibilité gustative générale et nullement locale, comme nous l'avons fait pour déterminer la topographie de la sensibilité gustative delà langue ('). » Nos recherches ont été pratiquées sur des infirmiers et des infirmières de l'asile de Villejuif, les mêmes sujets qui nous ont servi pour nos mesures sur l'olfaction; les résultats sont donc tout à fait comparables. Les moyennes pour les hommes se rap- portent à 24 sujets et celles des femmes à 3o sujets; leur âge varie de 22 ans à 36 ans. Ils ont sensiblement la même instruction et le même genre de vie. « Voici les moyennes : Minimum de sensation. iMiuimuiu de perception. Hommes. l'emuies. llummes. Kemnies. Salé 3 p. r 000 1 p. 100 i p. 100 4 p- 100 Doux .... 6 p. 1 000 7 p. 1 000 6 p. 100 7 p. 100 Amer. . . 5 p. looooo 8 p. looooo 5 p. loooo 8 p. loooo Acide. ... 8 p. loooo 7 p. 10000 8 p. 1000 7 p. 1000 » Il résulte de nos expériences que l'homme a une sensibilité plus fine que la femme pour le salé; la supériorité persiste en faveur de l'homme, mais avec moins de différence, pour l'amer; pour l'acide et le doux leur sensibilité gustative est presque égale tant pour la sensation que pour la perception. La valeur des réponses concernant la sensation s'appuie, chez les hommes et chez les femmes, sur la proportion élevée des cas où l'eau a été recouiiiie. » Remarque curieuse : quoi(|ue l'homme |)uraisse avoir un goût plus lin, la fenuiie est supérieure pour la reconnaissance des saveurs-odeurs : sur 10 saveuis-odeurs les hommes en reconnaissent en moyenne 6,42, tandis que les femmes en reconnaissent 7,46. Cela tient sans doute à l'habitude qu'ont les femmes de porter, par leurs occu- pations de ménagère et leurs habitudes de luilette, davantage leur attention sur les saveurs et les odeurs des corps. » Nous n'avons rencontré aucun ageusique parmi les hommes, mais seulement deux hypoeslhésiques, qui n'ont pu rentrer dans les moyennes. Nombre de cas Nombre sur 10 des où l'eau , a été saveurs-odeurs reconnue. reconnues. H. !■■. H. F. 9-27 8,3l 8,73 8,o3 6,82 7,46 8,90 7,82 9,4o 9,20 (') Toulouse et Vascbide, Recherches ejopérinientales sur la topographie de la sensibilité gustative {Comptes rendus, 1900). goo ACADÉMIE DES SCIENCES. » Des anosmiqiies étudiés ont présenté tine sensibilité gustative parfaite et se font facilement remarquer par l'absence c!e la reconnaissance de toutes les saveurs-odeurs. Ils se comportent comme les sujets normaux quand ces derniers goûtent les saveurs-odeurs, leur nez étant préalable- ment bouché de manière à ne pas avoir de sensations olfactives. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Élimination du soufre et du phosphore, déminéralisation de V organisme et grandeur de la molécule élaborée moyenne dans les dermatoses. Note de MM. A. Desgrez et J. Aykigxac, présentée par M. Bouchard. « Nous avons fait connaître dans une Communication récente la rela- tion qui existe entre les affections de la peau les plus diverses et la grandeur et la qualité de la désassimilation azotée. Il nous a paru intéressant de péné- trer plus avant dans l'étude de celte question en recherchant : i° si la dimi- nution de l'histolyse porte également sur les divers groupes d'albuminoïdes; 2° dans quelle mesure se fait l'oxydation des groupements sulfurés dont les déchets sont prépondérants dans les urines analysées; 3° quel est le degré de déminéralisation de l'organisme; l\° quelle est enfin, chez ces malades, la grandeur de la molécule élaborée moyenne, telle que l'a définie M. Bouchard. » Les dosages de l'acide phosphorique, du soufre total, de l'azote total, du soufre peroxyde, du soufre conjugué, du chlorure de sodium et du résidu sec permettent, selon nous, avec le concours de la détermination du point cryoscopique, de résoudre ces différentes questions. » Les rapports du phosphore et du soufre à l'azote total indiquent en eflet l'inten- sité de la désassimilation des nucléoalbuinines et des albumines riches en soufre telles P que les kératines. On admet, pour le premier de ces rapports -r rj la valeur nor- Az total maie i8, ce qui veut dire que l'anhydride phosphorique correspond à i8 pour loo de l'azote total. Or ce rapport a dépassé cette valeur dans 56 pour loo des dermatoses étudiées. La destruction des nucléoalbumines est donc proportionnellement plus élevée chez nos malades que celle des albumines proprement dites. . , S total ' 1 ■ -1 1 1 1 ni » Au second rapport -, , on s accorde a attribuer la valeur normale 17,2. iNos ' ' Az total ' déterminations indiquent une valeur plus élevée dans 86 pour roc des cas. Les affec- tions cutanées entraînent donc une prépondérance très marquée de la désintégration des albuminoïdes riches en soufre, probablement des kératines du derme. S" » Le rapport du soufre peroxyde au soufre total -^- permet de répondre à notre deuxième question. Sa valeur moyenne normale est de 84 pour 100. Nous n'avons ren- SÉANCE DU 21 NOVEMBRE 190/1. 901 contré des valeurs inférieures que dans 41 pour 100 des cas. Ce résultat prouve encore que, si l'histolvse est réduite quantitativement par le plus grand nombre des affections cutanées, la qualité même de la destruction est moins souvent en défaut. C'est en effet la déduction que nous avions déjà tirée de la détermination du rapport azoturique. On sait que le rapport du soufre conjugué au soufre total ^^ est normalement de 10 pour 100. Nous l'avons trouvé exagéré dans 25 pour 100 des dermatoses. Ce résultat mesure la part qui revient aux intoxications d'origine intestinale dans ces maladies. » Nous avons déduit le degré de déminéralisation de l'organisme de S' P' l'examen des rapports -r—^, j—^, rapproché des proportions de chlorure de sodium éliminées chaque 24 heures. Ce mode d'appréciation est justifié par ce fait que le soufre, le phosphore et le chlore sont les éléments dont l'éli- mination entraîne presque toute la matière minérale urinaire. La déminé- ralisation de l'économie a été ainsi trouvée supérieure à la normale chez 56 pour 100 de nos malades. » La molécule élaborée moyenne a une valeur de 71-72 à l'état normal. Nos analyses ne lui assignent une valeur plus élevée que dans 56 pour 100 des cas étudiés. Ce résultat confirme l'importance de cette nouvelle notion urologique. Les déterminations des coefficients azoturique et d'oxydation du soufre nous ont en effet appris que ces rapports ne sont inférieurs à leurs valeurs normales que dans 4i « 5o pour 100 des dermatoses, c'est à-dire que les molécules d'albumine sont suffisamment hydratées et oxydées dans 5o à 59 pour 100 des cas. La détermination de la grandeur des molécules movennes élaborées nous conduisant à un résultat sensiblement identique, nous en pouvons conclure en terminant que cette notion, plus facile à établir que les rapports précédents, offre néanmoins un égal intérêt dans l'étude des échanges nutritifs. » PATHOLOGIE. — Sur les rapports du Surra et de la Mbori, Note de MM. Vallée et Panisset, présentée par M. A. Laveran. Une seconde tentative d'infection jiar le Trypanosome de la Mbori est réalisée chez ces animaux le 19 septembre. » Leur sang a été ensuite inoculé à la dose de lo*^"', répartie entre trois rais, aux dates suivantes : 24 septembre, 4 octobre, i3 octobre. » En aucun cas, le sang des veaux vaccinés contre le Surra ne s'est tnonlré in- fectant; une seule fois le sang de la vache vaccinée contre le Nagana et le Surra a infecté les rais (4 octobre); mais depuis cette date il n'a point été possible de lui re- connaître cette qualité, l'infection de ce sujet par la Mbori a été fugace et sa guérisou spontanée. » Par contre les Bovidés, le mouton et la chèvre témoins sont actuellement en pleine infection de Mbori. » Les animaux vaccinés contre le Surra sont donc rét'ractair'es à la Mbori. Celte constatation confirme l'opinion de M. Laveran qui rapproche au point de vue morphologique le Trypanosome de la Mbori de Trypano- sorna Evansi, et l'on doit admettre dorénavant sinon l'identité absolue, au moins l'étroite parenté des deux parasites. » (') A. L.iVEiu.x, Bulletin de l' Académie de Médecine, séance du 26 avril 1904, p. 348. (-) Le virus du Surra provenant de Maurice et celui du .\agana originaire du Zou- louland nous ont été donnés par M. Laveran. SÉANCE DU 2 1 NOVEMBRE 1904. go3 M. Laverax présente, au sujet de la Note de MM. Vallée et Panisset, les observations suivantes : « La Note de MM. Vallée et Panisset est très intéressante. Après avoir étudié le Trypanosome de la Mbori au point de vue morphologique et au point de vue de l'action pathogène sur différentes espèces animales, j'étais arrivé à conclure qu'il se rapprochait beaucoup de Trypan. Evansi. Aujour- d'hui, grâce aux expériences qui ont été très bien conduites par M?»I. Vallée et Panisset à l'École d'Alfort, on peut aller plus loin et dire que la Mbori n'est qu'une forme du Surra. » L'existence du Surra de l'Inde n'avait pas été signalée jusqu'ici sur le continent africain, une grave épizoolie de Surra avait été observée seu- lement à l'île Maurice (1902-1904) ; il e^t bien probable que d'autres épi- zooties africaines dues à des Trypanosomes autres que le Trypan. du Na- gana, décrites sous différents noms dans ces dernières années, doivent être rapportées également au Surra. » MM. Vallée et Panisset ont constaté que des Bovidés ayant l'immunité pour le Surra ne s'infectaient pas de Mbori ; je me propose de faire la contre- épreuve et de rechercher si des animaux ayant l'immunité pour la Mbori peuvent ou non s'infecter de Surra, mais une chèvre et un bouc que j'ai inoculés de Mbori, il y a six mois, sont encore infectés aujourd'hui. Il est possible d'ailleurs que les résultats soient ici moins probants, c ir le Trypa- nosome (le la Mbori me paraît être une variété de Trypan. Evansi moins virulente que le Trypanosome qui a produit l'épizootie de Maurice. » L'évolution des infections produites chez les différentes espèces ani- males avec le Trypanosome de la Mbori est en général moins rapide que celle des infections par Trypan. Emnsi. Chez le cheval en particulier on constate, à ce point de vue, une différence considérable. Un cheval inoculé de Mbori à Alfort est encore vivant au bout de six mois (le sang est encore infectant), alors (jue la durée ordinaire du Surra chez le cheval est de un à deux mois. » Les souris infectées de Mbori guérissent facilement après une seule injection de trypanroth; les rats guérissent aussi quelquefois après une ou deux injections de ce médicament et, en tout cas, le traitement mixte par l'acide arsénieux et le trypanroth donne chez eux d'excellents résultats. )) On guérit plus difficilement, à l'aide des mêmes procédés thérapeu- tiques, les souris et les rats infectés de Surra. Chez les souris il faut répéter les injections de trypanroth ou recourir au traitement mixte. Ce dernier 904 ACADÉMIE DES SCIENCES. traitement doit toujours être employé chez les rats, encore a-t-on assez souvent des insuccès. » Ces différences dans l'aclivité d'échantillons d'un virus provenant de points du glohe très éloignés les uns des autres s'expliquent facilement; il serait même surprenant que, malgré les conditions différentes de culture auxquelles le Trypanosome du Surra a été soumis, pendant une longue période de temps sans doute, aux Indes et dans l'Afrique équatoriale, il eût conservé exactement la même virulence. » M. A. Breydel adresse une Note sur « Les dangers pour l'aérostation de l'électricité atmosphérique et les moyens d'y remédier ». M. A. (jixARD adresse une Note ayant pour titre : « De la stabilité de es de dirigeables ». (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) route des carènes de dirigeables » M. Vivier signale un cas de foudre globulaire observé à la Rochelle, le 12 septembre 1904. A 4 heures et quart l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section de Médecine et de Chirurgie présente la liste suivante de candidats, à la place devenue vacante par le décès de M. Marey : En première ligne M. Dastre. En deuxième ligne M. Gley. En troisième ligne M. Marage. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5''. M. B. - r 21. TABLE DES ARTICLES (Séance du 21 novembre lîHH.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Bemthelot. — Sur les changements de f(injensions cl de volume que les organes et tissus des végétaux éprouvent sous l'in- lluence de la dessiccation Sa5 M. Bkrthelot. — Remarques sur .la néces- ; cessité d'étudier les variations de dinien- sion's et de volume des organes et parties des êtres vivants, ou ayant vécu, dans les éludes, anthropologiques et paléonlolo- ' giçiues 834 M. Kmile Picard. — Sur un théorème général Pages. concernant les surfaces algébriques de con- nexion linéaire supérieure à l'unité 835 MM. Vlfued Picard et Heurte.id. — Con- gélation de l'humidité de l'air soufflé aux hauts fourneaux Isabella, prés Piltsburgh. 83g .M.M. 1,. Maquenne et L. Philippe. — Sur la consiitutlon de la ricinine g^o M. li. Bi.ONDLOT. — Nouvelles expériences sur l'enregistrement photographique de l'action que les rayons N exercent sur une petile étincelle électrique 8^3 INOMINATIOIVS. M. Vieille est élu Membre de la Section de .Mécanique, en remplacement de M. Sairaii. 8/,G CORRESPOND AIVCE . M. le Secrétaire pehpétuel signale une bro- chure sur le « Premier Congrès des Jar- dins alpins » et un Ouvrage de M. A. Broca 846 M. R. DE MoNTEs.st)s DE Ballohe. — Sur les fractions continues algébriques 846 M. Maurice Fkéciiet. — Généralisation d'un théorème de Weierstrass 848 M. P. Fatou. — La série de Fourier et la série de Taylor sur son cercle de conver- gence . . . '. 8Ô0 M. Ch. Moureu. — Sur la composition chi- mique des mélanges gazeux radioactifs qui se dégagent tle l'eau de quelques sources thermales. Présence de l'hélium 832 MM. André Brochet et Joseph Petit. — Influence de la nature de l'anode sur l'oxydation électrolytlque du ferrocyanure de potassium 85,') M. Albert Golson. — Sur la complexité des sulfates dissous 8.1- M. L. Lindet. — Influences activantes et pa- ralysantes de certains corps dans la pro- duction de la rouille 85y M. Herrensciimidt. — Note sur l'épuration des liqueurs de vanadate de soude; obser- vations relatives aux procédés de double décomposition pour la séparation indus- trielle des métaux 80 j M. J. BouciAULT. — Action de l'iode et l'oxyde jaune de mercure sur les acides à fonction étbylénique. Séparation des iso- mères S(i 'j M. «.-DE t* Aokna. — Recherches -*tn- -l'^e tion des acides bpomhydrique et chlptr hydrique sur la triacétine. Obtcnlion de quelques nouveaux dérives halogènes de la triacétine {jq- M. Georues Uarzenb. — Hydrogénation des cétones aromatiques par le nickel réduit. Nouvelle méthode de synthèse des carbures aromatiques 868 M. Louis DuBREUiL. — Action des bases pyridiques et quinoléiques sur les élhers bromosuccinique et bibromosuccinique .. . 870 M. Jules Sohmidlin. — La théorie des ma- tières colorantes 871 MM. Em. Bourquelot et H. Hérissey. — Sur la trèhalase; sa présence générale dans les Champignons 874 M. Charles Henry et M"« J. Joteyko. — Sur la mesure et sur les lois des variations de l'énergie disponible à l'ergographe suivant la fréquence des contractions et le poids soulevé 8-6 M"" M. Stefanowska. — Sur la loi de va- riation de poids du Pénicillium glaucum en fonction de l'âge 879 M. G. Chauveaud. — Transformations du nouvel appareil sécréteur des-Coniféres.. . 881 M. li. Uemoussy. — Sur la végétation dans des atmosphères richea en acide carbo- nique 883 i\l. .Marin Molliahd. — Sur la production expérimentale de Radis à réserves amyla- cées 885 M. Edouard Heckel. — Le Solarium Coin- mersoni Dunal cl ses variations dans leurs rapports avec l'origine de la Pomme de t«re ctrltivce:. . ; . .. ;. .......... r. ."r.r; ." 88-i M. Geouoes Bcjhiv» — Théorie nouvelle du photoiropijme 890 N" îi. SVHE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. MM. Emile Haug et Maurice Luokon. — Sur l'existence, dans le Salzkammergut, de quatre nappes de charriage superposées.. 892 M. Robert Douvillk. — Sur les Préalpes subbétiques au sud du Guadalquivir 8y4 M. AuGUST Krogh. — Tension de l'acide carbonique dans la mer et influence réci- proque de l'acide carbouique de la mer et de celui de l'atmosphère 896 M. N. Vaschide. — Mesure de la sensibilité gustative chez l'homme et chez la femme. 898 MM. A. Desgrez et J. .Ayrignac. — Élimi- nation du soufre et du phosphore, déminé- ralisation de l'organisme et grandeur de la molécule élaborée moyenne dans les dermatoses ii"" Pages. MM. Vallée et Panisset. — Sur les rapports du Surra et de la Mbori • 901 M. Laveran. — Observations au sujet de la Note précédente de MM. Vallée et Pa- nisset 9°^ M. A. Breydel adresse une Note sur « Les dangers pour l'aérostation de l'électricité atmosphérique et les moyens d'y remé- dier » 904 M. A. GiNARD adresse une Note ayant pour titre : « De la stabilité de route des carènes de dirigeables » 9o4 M. Vivier signale un cas de foudre globu- laire observé à la Rochelle, le is sep- tembre 1904 904 COMITÉ SECRET, Liste de candidats présentée par la Sec- tion de Médecine et Chirurgie à la place vacante par le décès de M. Maiey : 1° M. Dastre, Q°M. Gley. 3° .M. Afarage.. 904 PARIS. — IMPRIMERIE G AUTH lE R - V ILLARS. Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant .- Gadtbibr-Villars. DEC 31 ^^^ I9Q4 I SECOND SEftlKSTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. N°22 (28 Novembre 1904). ^PARIS, GAUTHIER- VILLARS. IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55 1904 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUE Adopté dans i,es séances des ij juin 1862 et i\ mai 1873 l.es Comptes rendus hebdumadalres des séances de/,'Acodéniiese composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. (iliaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Artic.i.k 1". — Impression des travaux de l'AcadéniK. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étiangerde l'Académie comprennent au plus (') pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3'>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- ^ demie; cependant, si les Membres cjui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs anv prix décernés ne le sont tant (pie l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours, prononcés en séai hlique ne font pas partie des Comptes rendus Ar.TicLE 2. — Impression des travaux des S étrangers à l.' Académie. Les Mémoires lus ou présentés pardcspei- qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoin tenus de les réduire au nombre de pages req : Membre qui fait la présentation est toujours n mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondao. cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êtr à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au pli ti le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être temps, le titre seul du Mémoire est inséré « Compte rendu actuel, et l'extrait est renvfl Compte rendu suivant et mis à la fin du cahii. Article 4. — Planches el tirage à pu Les Comptes rendus ne contiennent ni pi ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures s autorisées, l'espace occupé par ces figures co| pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais teurs; il n'y a d'exception que pour les Rap les Instructions demandés par le Gouvernera Article 5. Tous les six mois, la Commission admini fait un Rapport sur la situation des Comptes après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution sent Rètrlement. Les Savants étrangers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pr: déposer au Secrétariat au pins tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autre J»ent la présentation sera remise à la séance ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 NOVEMBRE i90i. PRÉSIDENCE DE M. MASCART. 3JEM0I11ES ET COMMUMCATIOlVî^ DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACAI>ÉMIE. M. le Mi.viSTiiE DR l'Instruction publique et des Iîeaux-Arts adresse une amplialion du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faite de M. Vieille, pour remplir, dans la Section de Mécanique, la place laissée vacante par le décès de M. Sarrau. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Vieille prend place parmi ses Confrères. M. G. Darboux fait hommage à l'Académie d'une « Étude sur le dévelop- pement des méthodes géométriques », lue le 24 septembre igo4 -lu Congrès des Sciences et des Arts à Saint-Loiii^. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la possibilité des réactions chimiques. Note de M. de Foucra.vd. « C'est une remarque déjà faite depuis le temps de Lavoisier et systé- matisée par Thomsen qu'en général les réactions chimiques dégagent de la chaleur. G. R., if)o4, 2" Semestre. (T. CXXXIX. N» 22 ) ' '9 9o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dès lors, si nous avons un moyen de savoir qu'une réaction dégagera de la chaleur, noTis pourrons dire que cette réaction est possible. » Mais possible ne veut pas dire nécessaire. Bien plus, si nous savons par le calcul que la réaction absorberait de la chaleur, il n'en faudra pas conclure qu'elle est impossible, mais seulement qu'il n'est pas probable qu'elle se réalise. » Ces réserves faites, on peut dire que, pour les thermochimistes, l'iné- galité ^ > o est la condition de possibilité. » A cette règle expérimentale la Thermodynamique a opposé le principe général suivant : » De tous les modes que l'on peut imaginer pour passer d'un même état A au même état B, le mode réversible isothermique est celui qui donne le moins de chaleur q' (et par suite le plus de travail). » Ce n'est là que l'énoncé d'une propriété générale de tout mode réver- sible isothermique; mais on peut immédiatement en conclure que l'on ne pourra passer effeclivement de A à B que si l'on trouve un mode qui dégage plus de chaleur que n'en dégagerait le mode réversible isothermique, c'est-à-dire qui dégage une quantité de chaleur q plus grande que q' . » En d'autres termes, l'inégalité q — q'^ o est la condition générale de possibilité. » Le mot possible a d'ailleurs ici à peu près le même sens restreint que dans le premier cas : possible ne veut pas dire nécessaire. Cependant le second énoncé, oulre qu'il est beaucoup plus général, a cet avantage sur le premier qu'il nous indique que s,\ q — q' est négatif, le phénomène ne sera pas possible. » On peut encore énoncer cette même règle générale sous la forme suivante : » Le phénomène est possible s'il produit luie quantité positive de clia- leur transformable en travail extérieur. )) Mais il faut alors convenir que l'on désignera sous le nom de chaleur transfonnahle en travail extérieur cette différence q — q' , [)arce qu'elle exprime en eifet une certaine quantité d'énergie qui apparaissait sous forme de chaleur lorsqu'on opérait par voie irréversible et qui deviendrait travail extérieur si l'on s'adressait à un mode réversible isothermique. » Ainsi qu'on l'a souvent fait remarquer, l'énoncé tbermochimique diffère de l'énoncé thermodynamiquesurtout parce que le premier néglige q', c'est-à-dire ce terme correctif qui correspond à ce que l'on a appelé oa- SÉANCE DU 28 NOVEMBRE I o) pour nous montrer qu'en fait le terme correctif dont il s'agit peut être considéré comme négligeable. » En outre il arrive que dans la plupart de nos réactions les travaux extérieurs sont sensiblement nuls, de sorte que le terme principal q comprend en réalité la totalité de l'énergie Q qui apparaît pendant la trans- formation. » Or Q ne dépend que de l'état initial et de l'état final ; il en est donc de même de q pour les réactions chimiques. De sorte que, pour savoir si une réaction est possible ou impossible, il n'est presque jamais nécessaire d'ef- fectuer réellement la réaction et de mesurer q, ce qui enlèverait à la règle toute utilité pratique. Il suffit de calculer la valeur ou simplement le signe (car le signe nous suffit) de Q au moyen de cycles thermiques et en ap- pliquant le principe thermochimique de l'étatinitial et de l'état final, qui est rigoureux et conforme aux théories thermodynamiques lorsqu'il s'agit de réactions chimiques. Ceci est important surtout lorsqu'il s'agit d'une réaction ou trop vive ou trop lente pour se prêter aune mesure directe, ou bien encore d'une réaction réellement impossible. » Enfin, si l'on ne peut pas employer cette méthode, presque toujours les analogies suffiront pour nous faire prévoir, avec une sécurité satisfai- sante, quel est le signe de la quantité Q. » Au contraire, si l'on voulait appliquer la règle thermodynamique on rencontrerait des difficultés insurmontables. » Prenons-la d'abord dans son sens général : » Pour savoir si une transformation quelconque est possible ou impos- sible, il faut savoir si la différence q — q' est positive ou négative et par suite il faut faire les opérations suivantes : » i" Effectuer d'abord la transformation par voie irréversible; » 2" Mesurer la quantité de chaleur dégagée q; 1) 3° Effectuer la même transformation par un mode réversible isother- mique ; )) 4° Mesurer la quantité de chaleur q' dégagée dans ce second cas, et chacun pensera que la première de ces opérations, si elle réussit, est suffi- sante pour résoudre affirmativement la question posée. 9oH ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Il esL vrai que là encore les choses seront simplifiées s'il s'agit d'une réaction chimique, en ce sens que, toutes les fois que nous pourrons em- ployer les cycles thermiques pour évaluer q, il ne sera pas nécessaire d'ef- fectuer les deux premières opérations; mais encore il ne suffira plus, comme précédemment, de connaître seulement le signe de q. En outre les deux autres opérations resteront nécessaires et ce sont précisément celles qui présentent le plus de difficultés. » De sorte qu'en pratique la règle thermodynamique ne |)eut nous être d'aucune utilité ni dans le cas général, ni dans le cas particulier des réactions chimiques. Et c'est pourquoi la règle thermochimique : r/ > o reste le seul critérium de possibilité des réactions chimiques. » CHIMIE PHYSIQUIC. — Sur la prévision des réactions chimiques. Note de M. de Forcua\d. « S'il y a plusieurs phénomènes possibles, quel est celui qui se produira? » Pour beaucoup de thermodynamistes cette question ne peut même pas se poser, parce que, disent-ils, si l'on se donne un certain état initial qui n'est pas un état d'équilibre, il n'y aura jamais qu'un seul état final d'équilibre possible : celui qui se produira en fait. » Je crois qu'il y a sur ce point beaucouji de confusion dans les esprits. )) Sans doute il n'y a bien qu'un seul état final d'équilibre nécessaire, celui ([ui se réalise en fait, rnais pour savoir quel sera cet état d ne suffit pas de savoir que la différence q — q' est positive. Car, à partir de l'état initial A, il peut y avoir [)lusieurs états : B, B,, B^, ..., qui s'accommodent de cette condition. Il faut encore connaître, d'une part, toutes les particu- larités du chemin à |>arcourir et, d'autre part, les relations qui existent entre ces différents états finals que nous avons pu ûéc\a.re,r possibles, en examinant chacun d'eux séparément et d'après notre règle générale de possibilité q — q''^ o. » Si par exemple, j)our deux états B et B,, nous avons et ?. - '/, > <>. nous déclarerons que ces deux états B et B, sont possibles à partir de l'état initial A, bien que nous sachions parfaitement que l'un d'eux seulement se réalisera et que, par conséquent, l'autre sera impossible. SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1904. qog » Ce qui nous a permis de déclarer possible d'abord l'élat B, puis l'état B,, c'est que, dans l'examen sépare que nous avons fait de chacun d'eux, nous ne nous sommes pas occuihîs de l'autre et encore moins du chemin à parcourir, et que nous nous sonuiies bornés à rechercher si, pour le premier cas, la différence q — q' était positive, puis, pour le second, si la diflcrence (/, — q\ était aussi positive. » La question se pose donc bien de savoir (jnel est colui des deux états qui se réalisera lorsque nous en aurons déclaré deux possibles. M Mais il est certain que la Thermodynamique ne donne aucune réponse à cette question dans le cas général. » Elle permet cependant de dire que l'on aboutira finalement en B,, si, quelles que soient d'ailleurs les particularités du chemin à parcourir, le passage de B à B, est possible, d'après la règle générale de possibilité; c'est-à-dire si l'on a (i) k-k'y-o 011 k>k\ en appelant k la quantité de chaleur déi^agée par voie irréversible de B en B, et^-' la quantité de chaleur dégagée pour le même passage effectué par voie réversible isolhermiqne. En effet, dans ce cas, même si l'on arri- vait en B, ce ne serait qu'un état intermédiaire et fmalemiMit on aboutirait en B,. On tendrait donc finalement en B, soit directement, soit indirec- temenl . » Et l'on serait évidemment tenté d'aller plus loin et de dire que, si l'on a (2) y. - (J — <]', c'esl-à-.ln-e q, - r/ > q\ - q' , c'est-à-dire que si l'état B, donne une quantité de chaleur transformable plus grande que B, c'est vers B, que l'on tendra finalement. » Il en serait ainsi, en effet, si l'inégalité (i) résultait nécessairement de l'inégalité (2). » Mais il est facile de voir que, dans le cas général, il en est autrement. » Sans doute les quantités k' , q\ et q' , qui représentent les quantités de chaleur dégagées lorsqu'on opère par voie réversible isolhermique, ne dépendent que de l'état initial et de l'état final et, par suite : (3; k'=q\-q'; mais il n'est pas nécessaire que (4) k^q, -q. gio ACADÉMIE DES SCIENCES. car les valeurs de ces trois derniers termes ne dépendent pas toujours uni- quemenl de l'état initial et de l'élat final. De sorte que la Thermodyna- mique ne nous permet pas de prévoir, dans le cas général, si nous tendrons finalement vers B ou vers B,. )) Cependant, lorsqu'il s'agit de réactions chimiques, il est facile de voir qu'il en sera toujours ainsi, et que le passage de B à B, sera possible si l'on a l'inégalité (2). » En effet, dans ce cas, nous savons que les termes q et y,, aussi bien que k, comprennent la totalité de l'énergie qui apparaît, le travail exté- rieur étant sensiblement nul; or la quantité totale d'énergie ne dépend que de l'état initiai et de l'état final. M II suffit donc, pour les réactions chimiques, que l'on ait 7i -?',>'/ — 7'. pour que l'on ait séparément les deux inégalités (3) et (4) et par suite c'est-à-dire pour que le passage soit possible de B à B, et que finale- ment on tende vers B,. » Il en résuite une règle de prévision ou Q,-7;>Q-?' ou encore Q,- Q-('/; -'/')> ^>' règle qui, lorsqu'il s'agit de réactions chimiques, mais dans ce cas seule- ment, se déduit rigoureusement de la Thermoilynamique et qui pourrait prendre le nom de Principe du mavirnum de chaleur Iransf amiable. » Elle diffère du principe du travail maximum de M. Beithelot Q, -Q>o par un terme correctif que celui-ci néglige et qui est (]\ — q'. Ce terme correctif correspond non pas aune différence ou variation d'entropie, mais à la différence de deux variations d'entropie. » Ces deux termes q\ et q' ayant d'ailleurs le plus souvent, pris séparé- ment, une valeur relativement faible, leur différence aura, plus souvent encore, une importance négligeable. SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 190/j. 91 I » Et c'est pourquoi le principe du travail maximum, qui n'est qu'une simplification du principe du maximum de chaleur transformable, est presque toujours vérifié par l'expérience. » Il doit l'être en effet, toutes les fois que les valeurs de q ^ et de q' sont faibles, jjarce que leur différence ne peut pas être considérable. Il l'est aussi, même dans les cas exceptionnels où, séparément, les valeurs de q\ et de q' sont relativement grandes, si elles sont voisines. » Mais il peut se trouver en défaut si la différence Q, — Q devient du même ordre de grandeur que q^ — ■ les points qui ne font pas partie de l'ensemble E et par w — u + iv un point quelconque du rectangle R, sans distinguer s'il appartient ou non à l'ensemble E. » Cela posé définissons dans R une fonction continue quelconque 'f(//, r); pour fiver les idées on peut supposer que

    -,y)ly étendue au rectangle R; on peut encore l'écrire W - (R) ■f/io en désignant par (h., l'élément iValre et par «• l'affixe du centre de gravité de r/co. » De cette intégrale retranchons successivement les intégrales étendues aux régions R/,. » Posons maintenant ^ » F(s) est la fonction analytique cherchée. On peut voir en effet, en s'appuyant sur les propriétés bien connues du potentiel, que F (s) est une fonction continue clans tout le plan. Ses points singuliers font partie de l'ensemble E. La fonction F(s) est continue aussi en ces points. » Remarquons en terminant que l'on peut définir plus simplement la fonction F(:;) en faisant usage de la définition générale de l'intégrale, donnée par M. Lebesgue. » Désignons par 'h une fonction égale à ç pour tout point K de l'en- semble E et égale à zéro pour tout autre point. On aura >' La condition imposée à l'ensemble E d'avoir une aire non nulle est évidemment essentielle : autrement la fonction F(z) serait identiquement nulle. » f)l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉLECTRICITÉ. — Sur une noiivcUc catégorie d'ions. Noie de M. G. Moukau, présentée par M. Mascart. « Dans une Note antérieure (24 mai 1904), j'ai établi qu'une vapeur saline ayant traversé un tube de porcelaine à 1000° environ, est rendue conductrice; qu'entraînée loin de la région chauffée, elle reste conduc- trice à (les températures inférieures et possède les propriétés d'un gaz ionisé. Parmi les sels étudiés ceux de potassium s'ionisent le plus faci- lement, notamment les Kl, KCl, RBr, RAzO\ » Poursuivant l'étude de ces vapeurs, j'ai mesuré les mobilités des nouveaux ions en employant la méthode suivante, déjà appliquée par Zeleny aux gaz ionisés par les rayons Rœntgen : » Le courant d'air d'une trompe à eau traver-e une solution af|ueuse d'un sel A, un lube de porcelaine chaufTé et deux condensateurs cylindriques P et Q de même diamètre, dont l'électrode intérieure est commune. Le cvlindre P est au sol et Q relié à un électromètre. Si l'on fait croître le potentiel V de l'électrode intérieure, le courant i reçu par Q croît, atteint un maximum pour décroître et s'annuler. Du voltage V„, correspondant au maxiniiim, on déduit simplement la mobilité de l'ion positif ou négatif. » Voici les résultats obtenus avec les sels de potassium : )) I. Dans une région quelconque du trajet du courant gazeux, les ions positifs et négatifs ont une égale mobilité. » If. Pour une solution A de concentration fixe, la mobilité de l'ion diminue rapidement à mesure que l'on s'éloigne de la région chauffée et à peu près comme la densité des centres charges. La variation n'est pas due à la lempérature, qui est restée comprise entre 100° et i/|0° dans mes expériences. La masse de l'ion augmente dès que la densité des centres chargés diminue et que le nombre des molécules salines neutres s'accroît par recombinaison des ions. » Exemple. — A ir: kAzO^ : I^a solution A contient une molécule par litre : Champ : 1 vrk-renlimètre Dislance des régions d'observation. . . III. Dans une région du courant gazeux la mobilité augmente, quand SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1904. 917 la concentration de la solution A diminue, ;» peu près comme la racine carrée de cette concentration pour les sels de (Mitassium très ionisables et moins rapidement pour les autres. » Exemple. — Mobilités observées à 1/40°, à -lo"" de la région crionisation : » La concentration de la solution A a varié de i molécule à j^àe. molécule par litre. K a varié de o"", 10 à o'^'",5o pour Kl , KCI, KAzO', KBr, » de o"»,3o à o'"",7o pour K 011, K^'COS K^SO», etc. » On remarquera que ce résultai est analogue à celui que j'ai obtenu avec les flammes salées, où la mobilité de l'ion négatif croit en sens inverse de la concentration {Annales de Chimie et de Physique, septembre igoS). » Des observations précédentes on peut conclure qu'au voisinage de la région d'ionisation les mobilités des vapeurs sont du même ordre que celles des ions des gaz issus d'une flamme. D'abord intermédiaires entre les ions des gaz soumis aux rayons Rœntgen et les ions lenls de l'émanation du phosphore (Bloch, Thèse de doctoral), les nouveaux ions se rappro- chent de ces derniers par la rapide décroissance de leur mobilité (résul- tat II). Or il paraît établi que les ions du phosphore sont des centres chargés accompagnés d'oxydes de phosphore, les premiers se partageant la matière des seconds, dont la quantité varie avec la vitesse d'oxydation. Pour les vapeurs un phénomène analogue se produit : dans la région d'io- nisation, les centres chargés se partagent les molécules salines neutres en nombre croissant avec la concentration du courant gazeux et, à mesure qu'ils s'éloignent, se nourrissent des molécules neutres provenant de la recombinaison des ions de signes -contraires, recombinaison dont j'in li- querai prochainement les lois. » PHYSIQUE. — Sur la genèse de la radioactivité temporaire. Note de MM. Ed. Sarasin, Th. Tommasixa et F.-J. Micheli, présentée par M. H. Becquerel. « Dans un très intéressant Mémoire paru en 1902 ('), MM. Elster et Geitel avaient décrit le phénomène qu'ils venaient de découvrir de la radioactivité induite par l'air atmosphérique sur des conducteurs électrisés (') Archives des Sciences pliysi'jucs et naturelles de Genève, t. XIII, février 1902, p. 1 13 à nS. gi8 ACADÉMIE DES SCIENCES. négativement, dont la couche active enlevée par frottement et transportée ailleurs conservait encore pendant quelques heures la propriété de pro- duire une action sur les plaques photographiques au travers de papier noir et d'une lame mince d'aluminium ou sur l'appareil de dispersion. » L'appareil de dispersion de MM. Elster et Geitel, avec lequel nous avons fait toutes nos mesures, se prête extrêmement bien au but pour lequel il a été combiné. C'est un électroscope dont la tige isolée, qui porte les feuilles sensibles, sort par en haut et pénètre par le centre de la base, librement, dans un récipient métallique noirci de forme cylindrique portant un couvercle également métallique et noirci. Un petit cylindre métallique noirci est porté par la tige de l'éleclroscope et se trouve placé coaxialement dans le récipient sans le toucher d'aucune part. C'est sur ce cy- lindre intérieur électrisé qu'a lieu l'action du rayonnement du fil radioactive qui a été ensuite enroulé sur une grille métallique cylindrique et que l'on a renfermé dans le récipient. Cet appareil permet d'étudier la chute de la radioactivité acquise par la diminution de l'effet dispersif sur la charge de l'électroscope. » Dans nos expériences, après chaque série de cinq lectures, qui durait 5 minutes, la charge de l'électroscope était renouvelée et portée toujours au même potentiel; le signe était toujours le même ou alternativement positif et négatif. Eu inscrivanlcomnie ordonnées les moyennes des cinq lectures de chaque série et comme abscisse la minute à laquelle la cinquième lecture était faite, nous avons obtenu les courbes indiquant les lois de la chute de la radioaclivilé temporaire, dont l'étude nous a amené à établir les faits suivants : » 1 . Les courbes sont exponentielles comme celles de la chute de l'acti- vité induite par l'émanation des corps radioactifs et, après 2 ou 3 heures, suivant l'énergie de l'activité acquise, prennent également la forme asympto- tique. Dans la première heure la radioactivité acquise par un fd d'un métal quelconque (argent, cuivre, aluminiuni, fer, nickel) diminue de moitié; à la fin de la deuxième et de la troisième heure la chute est encore de moitié, ensuite elle ne tombe de moitié qu'en 5 ou 6 heures, puis en plus de 20 heiu-es et l'on constate encore une faible action après 3 jours. » 2. Cette périodicité de chute est approximativement la même pour tous les métaux ayant été radioactives soit dans l'air ordinaire, soit dans l'air ionisé par les rayons X. » 3. L'activation produite dans l'air acquiert la même intensité avec la fanêtre ouverte ou fermée, au contraire l'aclion des rayons X ne se mani- feste plus si la fenêtre reste ouverte pendant l'activation du fd ; en outre l'action très activante de ces rayons ne diminue pas lorsqu'ils sont dirigés du côté opposé à celui où se trouve le fd à activer. Donc cette forte radio- activité induite par les rayons X n'est pas due au rayonnement direct, mais à l'ionisation qu'il provoque dans le milieu, ce qui montre que dans SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1904. QIQ ce cas on ne doit plus faire intervenir la présence de traces de corps radio- actifs pour expliquer l'effet Elster et Geilel. » 4. Eu changeant allernativement le signe des charges de l'électro- scope nous avons obtenu deux courbes qui ne se superposent pas, la positive étant toujours la plus élevée. Ce fait montre l'existence de deux actions indépendantes, l'une plus énergique qiie l'autre, constatation qui nous semble démontrer expérimentalement que cette radioactivité temporaire contient, comme celle des corps radioactifs, les deux émissions typiques, de signe contraire a, et fi. Quant à la valeur différente des deux actions dispersives, selon le signe de la charge de l'électroscope, nous l'expli- quons de la manière suivante : » Lorsque le cylindre disperseur est chargé négativement il attire et reçoit les ions positifs a. émis par le fd activé, mais il reçoit aussi une cer- taine quantité des ions négatifs p, que la charge négative du cyhndre n'a pu repousser à cause de leur très grande vitesse. Ce sont ceux dont la direction de la trajectoire est normale à la surface cylindrique. Ces ions négatifs augmentent, au lieu de la diminuer, la charge, de même signe, de l'électroscope; l'effet est donc le même que s'ds neutralisaient directement une partie de la charge apportée par lésions positifs a. Au contraire, quand l'électroscope a une charge positive, les ions négatifs seuls peuvent apporter leur charge au cylindre, car les ions positifs, étant donnée leur très faible vitesse de déplacement, sont tous repoussés. Selon cette manière de voir la décharge positive doit être considérée comme normale. » 5. Les résultats de nos observations sur la marche de la dispersion produite par les fds activés avec charge positive sont pleinement d'accord avec l'explication que nous venons de donner. En effet, comme ce sont les ions négatifs, dirigés normalement à, la surface du cylindre disperseur négatif, qui neutralisent une partie de l'effet produit sur ce dernier par les ions positifs, le fait constaté que les fils activés avec charge positive pro- duisent au contraire, suivant nos observations, une action moins faible sur la charge négative de l'électroscope, doit être attribué à la moins grande vitesse que possèdent, dans ce cas, les ions négatifs, ce qui permet au dis- perseur négatif de les repousser. Si cette répulsion était complète, les deux charges totales devant se faire équilibre, on ne devrait avoir qu'une seule courbe, c'est ce qui arrive lorsque la radioactivité rémanente est suf- fisamment affaiblie, les deux courbes étant devenues asymptotiques; on les voit s'approcher de plus en plus l'une de l'autre jusqu'à n'en faire plus qu'une. Or nous faisons observer que, précisément, les fds activés avec 920 ACADÉMIE DES SCIENCES. ch;irge positive ne prennent qu'une activation très faible, par rapport à celle qu'acquièrent les fils activés avec charge négative, ils doivent donc j)r()duire ce même effet. » Conclusions. — Les rcsLdtals des reclierches que nous venons de résumer conduisent à admettre qu'une relation très intime semble exister entre l'ionisation et la genèse de la radioactivité temporaire. Aussi nous pensons que ces deux phénomènes sont réversibles, c'est-à-dire que la radio- activalion des corps semble être due à l'absorption ou à la simple adhé- rence instable d'une émanation qui se forme pendant l'ionisation des gaz, et peut-être la constitue et que la radioactivité consiste dans la perte par rayonnement de cette émanation adhérente aux corps radioactives, éma- nation émise continuellement par les cor[)s radioactifs et qui provoque à son tour l'ionibation des gaz. » PHOTOGRAPHIE. — La Stéréoscopie sans stéréoscope. Note de M. A. Bekthiek, présentée par M. J. VioUe. « Au sujet des remarquables stéréogrammes lignés de M. Ives présentés à l'Académie par M. VioUe dans la séance du 24 octobre dernier, je demande à l'Académie la permission de rappeler que j'ai imaginé et décrit (') une méthode analogue permettant d'obtenir le relief sans stéréos- cope. Cette méthode reposait en effet sur l'emploi d'un écran formé d'un réseau ligné dont les traits étaient destinés à masquer pour chacim des yeux l'image qui ne le concerne pas, ce qui est précisément le principe du procédé de M. Ives. )) J'avais même essayé d'utiliser cette niéthotle pour l'obtention simul- tanée du relief et des couleurs, ou chrumostéréoscopie, et j'avais obtenu des résultats qui mériteraient d'être poursuivis. » CHIMIE PHYSIQUE. — Sur l'état de la matière colloïdale. Note de M. G.-E. MALtiTAxo. « Les propriétés qui distinguent les colloïdes ne paraissent pas inhé- rentes à des matières déterminées : elles résultent plutôt d'un état particu- (') A. Berthier, Cosmos du 28 mai 1896. SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1904. 9^' lier de division. On désigne sous le nom de solutions colloïdales des sys- tèmes formés par un liquide contenant dans sa masse, disséminées d'une façon permanente, des particules insolubles, accompagnées toujours de quantités variables, qui peuvent être extrêmement petites, d'électrolyles. » Des variations dans la nature et la quantité des électrolytes dépend l'état des particules du colloïde. Celles-ci, placées dans un courant élec- trique, le remontent ou le descendent et le signe de leur déplacement cor- respond à celui de l'ion prévalent des électrolytes en présence et peut varier avec celui-ci. » Dans les théories admises par Hardy, Bredig, Perrin, Billitzer les col- loïdes ont été identifiés avec des suspensions comme celles étudiées d'abord par Faraday et Quincke. Ils seraient constitués de particules inertes char- gées par contact, se repoussant ou au contraire floculant selon la nature des ions en présence, sans qu'il y ait réaction entre ces ions et ceux qui constituent la substance du colloïde. » Une étude plus approfondie des colloïdes de synthèse a conduit J. Du- claux à considérer les colloïdes comme composés, en proportions variables d'une façon continue, d'une partie des radicaux existant dans le mélange où ils ont pris naissance. Chaque variation dans l'état de leurs particules correspond à une variation de composition, le mécanisme de cette der- nière étant l'échange des radicaux entre les grains du colloïde et le liquide ambiant. D'autre part, des faits jusqu'ici connus il résulte que, chaque fois qu'un colloïde change de signe, un radical entrant dans sa composition a été remplacé par un autre de signe contraire. Ces faits excluent le rappro- chement entre colloïde et suspension et semblent prouver que la propriété de ces particules de rester séparées les unes des autres leur est inhérente. » Quelles sont les propriétés qui permettent de différencier et caracté- riser d'un côté les unités physiques des colloïdes, qu'on peut appeler avec Nsegeli les mice.lles, de l'autre les molécules et les ions? » On sait que les micelles diffusent très lentement et que leur pression osmotique est presque nulle; les valeurs que l'on obtient dans la cryos- copie et la tonométrie, qui sont à la limite des causes d'erreur, jointes à la propriété de diffuser la lumière, paraissent démontrer que la masse et le volume des micelles sont considérablement plus grands et leur vitesse beaucoup plus faible que pour les ions et les molécules. Mais aucune limite qui ne soit pas arbitraire ne peut être établie sur ces valeurs, car tous les degrés peuvent expérimentalement exister et c'est seulement par le passage du courant électrique qu'on retrouve des propriétés permettant R., 1904, 2" Semestre. (T. CXXXIX, N» 22.) 121 922 ACADÉMIE DES SCIENCES. de différencier nettement les micelles des molécules et des ions. La mi- celle a un signe, mais le déplacement d'un colloïde se fait sans que sa ma- tière soit dédoublée et la quantité d'électricité transportée par les micelles paraît nulle. La micelle semblerait donc douée des propriétés des ions et en même temps de celles des molécules. » J. Duclaux a établi que les particules des colloïdes de synthèse résultent de l'union de trois radicaux au moins, les autres plus complexes pouvant se ramener à ce type le plus simple. De ces radicaux un est seul de son signe, qui est celui de toute la micelle et ce radical est tel qu'en se combinant avec les deux autres il doit former avec l'un une matière insoluble, avec l'autre un électrolyte. Ces deux composés doivent coexister dans les particules du colloïde. En effet il est ex|)érimentalement impossible d'obtenir une solution colloïdale, qui ne contienne un électrolyte dont les radicaux soient les mêmes que ceux qui constituent les micelles et j'ai vu qu'au fur et à mesure qu'on élimine cet électrolyte les micelles en mettent en liberté des quantités nouvelles et perdent de plus en plus la faculté de rester séparées dans le liquide. La composition des micelles, quand elles sont précipitées, se rapproche de celle du composé insoluble; elles con- tiennent cependant de petites quantités d'électrolyte qu'elles cèdent diffi- cilement et jamais complètement. » Comment, le colloïde étant en solution, ces particules d'un composé insoluble sont-elles entraînées par l'électrolyte et comment, lorsqu'il est précipité, la partie insoluble retient-elle l'autre, éminemment soluble et dissociable? Nous voyons que, dans un colloïde en équilibre, les éléments qui le constituent ne réagissent plus ni au point de vue physique ni au point de vue chimique; ils doivent donc être combinés. Mais nous n'avons aucune manière de nous représenter des combinaisons en proportions variables d'une façon continue. » Je propose de considérer la matière colloïdale comme constituant un système formé d'un électrolyte dissocié en ions et de molécules inso- lubles groupées autour de ces ions. » MÉTALLURGIE. — Injluence exercée par la dessiccation du vent sur la marche des hauts fourneaux . Note de M. A. Lodix, présentée par M. Alfred Picard. « Les expériences faites par M. Gailey aux Isabella Furnaces, près Pittsburgh (Pensylvanie), sur l'influence exercée par la dessiccation du SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 190/1. 92.3 vent sur la marche des hauts fourneaux, ont excité en Europe une attention mêlée d'un peu de scepticisme. M L'action perturbatrice de l'humidité atmosphérique était cependant connue depuis longtemps, mais elle était considérée comme n'ayant qu'une importance secondaire. )) Les résultats obtenus aux Isabella Furnaces semblent être en contra- diction absolue avec cette manière de voir, mais une analyse plus appro- fondie montre qu'ils s'expliquent par des circonstances particulières. » Le haut fourneau sur lequel l'essai comparatif a porté a 27", 5o de hauteur et 417'"° de capacité totale : il est muni de quatre appareils de chauffage du vent. La charge, par tonne de fonte produite, était de iSSo'^s de minerai et de 47o''s de castine. » Le refroidissement de l'air à —10° a eu pour effet de précipiter, d'après M. Gailej, 3o^s,S d'eau par tonne de fonte et d'en laisser encore io''s,8 dans le vent. » Les éléments caractéristiques des deux marches successives ont été les suivants: Vent humide. Vent desséché. Débit de vent par minute (théorique) ii3o"' 960""' Température du vent 363° C. 465° C. Proportion d'oxyde de carbone dans les gaz du gueulard (vol.) 22,3 pour 100 19,9 pour 100 Proportion d'acide carbonique dans les gaz du gueulard (vol.) i3,o pour 100 16,0 pour 100 Température des gaz du gueulard 281° C. 191° C. Consommation de coke par tonne de fonte gëo^s 77o''5 » F.n partant de ces données on peut établir ainsi les deux bilans thermiques, rapportés au kilogramme de fonte produit : Chaleur absorbée. Cal Cil Vaporisation de l'eau des charges. . 100 100 Chaleur sensible des gaz du gueulard 3^1 201 Décomposition de la castine 198 198 Réduction du fer 1660 r66o Réduction des métalloïdes absorbés par la fiuile. ... 78 78 Fusion de la fonte 3oo 3oo Fusion du laitier 270 270 Décomposition de l'eau du vent i34 34 Chaleurs perdue^ par rayonnement, etc 760 5o4 384i 3345 Chaleur déeas:ée. Cal Cal Combustion du carbone 3444 398S Chaleur apportée par le vent 397 357 384 I 3345 924 ACADÉMIE DES SCIENCES. « A première vue il semble que la différence entre les chaleurs de dé- composition de la vapeur d'eau, représenrant 2,8 pour 100 seulement de chaleurs dégagées, ne puisse expliquer une économie de 19,8 pour 100 sur la consommation de coke. Mais il faut tenir compte de ce que la décom- ])osilion de la vapeur d'eau s'effectue au voisinage immédiat des tuyères, c'est-à-dire dans la zone où se produisent les phénomènes chimiques ou physiques exigeant une température élevée, tels que la réduction du sili- cium, la fusion de la fonte et du laitier, etc. La fusion du laitier par exemple nécessite un certain nombre de calories qui doivent être fournies au-dessus d'une température minimum, celle du point de fusion. Ces calo- ries seront empruntées aux produits gazeux de la combustion du carbone; la seule partie du pouvoir calorifique de celui-ci utilisable pour cet usage déterminé sera celle correspondant au refroidissement des produits gazeux depuis la température de combustion jusqu'au point de fusion du laitier. Elle sera d'autant plus importante en valeur relative que le vent sera plus chaud et la température de combustion plus élevée par conséquent; mais elle n'aura jamais une valeur absolue bien considérable parce que le car- bone passe exclusivement à l'état d'oxyde de carbone dans l'ouvrage d'un haut fourneau soufflé au vent chaud. )> La limitation étroite de la fraction de la chaleur totale de combustion du carbone qui est utilisable dans l'ouvrage d'un haut fourneau explique l'influence considérable exercée sur la consommation de coke par les moindres soustractions ou additions de chaleur opérées dans la région des tuyères. Cette influence est d'autant plus appréciable que la quantité totale de chaleur dégagée dans l'ouvrage est moins importante. Dans le cas des Isabella Furnaces, elle a été exagérée par l'msufflsance du chauffage du vent; le relèvement de 100° environ, subi par la température de celui-ci, comme conséquence de la réduction du débit dans la deuxième allure, a contribué largement à l'amélioration constatée. » En portant le vent à 5oo° C. ou un peu au-dessus, au lieu de le dessécher, on aurait obtenu certainement un résultat équivalent. Les frais auraient été moindres, car il aurait suffi, pour relever ainsi la température du vent, d'installer deux a|)pareils de chauffage supplémentaires. » En Europe, où le vent est porté normalement à des temj)ératures comprises entre 700° et 800° et où les quantités absolues de chaleur uti- lisées dans l'ouvrage du haut fourneau sont, en général, beaucoup plus considérables qu'aux Isabella Furnaces, l'économie relative que l'on réali- serait sur la consommation de coke par tonne de fonte serait sans doute SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1904. 92$ trop faible pour justifier l'installation d'appareils coûteux; en vue d'assurer la dessiccation du vent. » MÉTALLURGIE. — Sur l'emploi de l'air scc dans les hauts fourneaux. Note de M, Hbn'i«i Le Çhatelieu, présentée par M. Ad. Carnot. « Depuis quelques semaines les journaux techniques étrangers sont remplis de l'annonce de la découverte de M. Gniley relative à l'emploi de l'air sec dans les hauts fourneaux; MM. Alfred Picard et Heurteau ont entretenu, dans sa dernière séance, l'Académie de cette question. En em- ployant de l'air desséché par refroidissement au-dessous de 0°, oni'éduirait de 20 |)Our 100 la consommation de coke au haut fourneau. » Il V aurait là, si ces faits se vérifiaient, une véritable révolution écono- mique dans l'industrie du fer. Bien des ingénieurs, il est vrai, se montrent assez sceptiques au sujet de l'exactitude des faits énoncés. » Il peut être intéressant d'en discuter la possibilité au point de vuç scientifique. » L'économie annoncée est aiuibuée à ce que la vapeur d'eau qui traverse le haut fourneau amène une dépense improductive de coke en le transformant en un mélange d'hydrogène et d'acide carbonique qui se dégage sans profit par le gueulard du haut fourneau. En outre cette réaction absorbe une petite quantité de clialeur qui devra être compensée par la combustion d'une quantité supplémentaire de coke. Cette perte et par suite l'économie qui peut être réalisée en enlevant à l'air une partie de son humidité, peuvent être calculées rigoureusement. Dans les expériences en question la quantité de vapeur d'eau condensée dans la chambre de réfrigération représente une dizaine de grammes par mètre cube d'air. L'économie résultante peut être au maximum de 5 pour 100, soit le quart du chitïre annoncé. » On peut donc affirmer en toute certitude, sinon que l'écononiiie annon- cée est inexacte, du moins que la cause qui lui est attribuée n'est pas la véri- table. Il est du reste très fréquent de voir des inventeurs partis d'une idée inexacte arriver néanmoins à des résultats intéressants. Cela pourrait bien être le cas actuel. » Rappelons que la quantité de coke brûlé dans un haut fourneau n'est pas déterminée par le seul poids de la fonte produite. Suivant la qualité désirée, suivant la pureté et en particulier la teneur maxima en soufre admissible pour les applications ultérieures du métal, on marche en allure plus ou moins chaude. On peut ainsi avec un même minerai faire varier la 926 ACADÉMIE DES SCIENCES. consommation de coke par tonne de fonte de 8oo'~s par exemple à 1200'^B snivant que l'on marche en fonte d'affinage commune ou de moulage pre- mier choix. Si l'emploi de l'air sec donne une fonte plus pure moins sul- fureuse, il sera possible de marcher en allure plus froide sans tomber au- dessous de la qualité voulue. On aurait pu avec l'air humide brûler le même poids de combustible, mais on aurait eu une fonte trop impure et inutilisable. Dans cette hypothèse l'économie se trouverait donc justifiée, mais elle ne serait qu'une conséquence indirecte de la suppression de la A'apeur d'eau. On ne pourrait donc pas en conclure, comme le fait l'auteur, que le même résultat doive être obtenu dans d'autres fabrications, comme celle de l'acier Bessemer, du cuivre où les circonstances sont toutes diffé- rentes. )) Pour justifier cette interprétation, il faut maintenant montrer le rôle que l'humidité peut jouer dans la désulfuration plus ou moins complète du niétal. I^e soufre vient principalement du coke; devant les tuyères il brûle en même temps que le charbon en donnant de l'acide sulfureux. Ce corps en présence de l'oxyde de carbone tend à se fixer sur la chaux en donnant du sidfure de calcium qui passe dans les laitiers. Les gaz sulfurés peuvent ainsi être absorbés en totalité sans avoir le temps d'arriver au contact du métal non encore fondu qui se trouve dans les parties plus élevées du haut fourneau. Le métal fondu traverse trop rapidement les régions les plus chaudes pour pouvoir absorber la petite quantité de gaz sulfurés qu'il ren- contre au voisinage des tuyères. Dans le cas au contraire où le gaz est humide ou simplement hydrogéné, l'absorption du soufre ne peut plus être complète à cause des phénomènes d'équilibre qui se produisent. Il reste dans la masse gazeuse une proportion d'hydrogène sulfuré d'autant plus forte que cette masse est elle-même plus riche en composés hydrogénés, c'est-à-dire initialement plus humide. Ces gaz s'élèvent dans le haut four- neau et finissent par arriver au contact de l'éponge de fer très poreuse qui les absorbe. » C'est là une prévision qu'il est facile de soumettre au contrôle de l'expérience. Je l'ai fait de la façon suivante : du sulfure de calcium fut chauffé à la température de 600° dans un courant d'oxyde de carbone une première fois sec, une deuxième fois humide et la troisième fois mêlé à 10 pour 100 d'hydrogène. Pour reconnaître la volatilisation des composés sulfurés, on jjlaça une lame d'argent dans le tube chauffé à la suite de la colonne de sulfure de calcium, puis à la suite du tube un barboteur avec une solution de nitrate d'argent. Avec le gaz sec ni la lame d'argent, ni la SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1904. 927 solution ne noircirent; avec le gaz humide la lame d'argent ne noircit pas, mais la solution commença à se teinter et après une heure on put recueillir un prcci[)ilé noir très net de sulfure d'argent. Avec le gaz mêlé de 10 pour 100 d'hydrogène la lame d'argent et la solution noircirent immédiatement. » Ces faits semblent donc autoriser à jjenser que les faits annoncés par M. Gailey sont bien exacts, mais qu'ils tiennent à une cause tout autre que celle qui leur avait été attribuée. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur i essence de 6o«> f/e Thuya articulata t/'yl/^eWe. Note de M. Emilie.v Guimal, présentée par M. A. Haller. « En soumettant à la distillalion, à la vapeur d'eau, la sciure provenant des loupes odorantes du Thuya arliculata d'Algérie (^Callitris quadrwalçis), arbre qui fournit la résine de sandaraque et dont la loupe sert à la fabri- cation de menus objets d'ornement, j'ai obtenu, dans la proportion de 2 pour 100, une essence d'un brun rougeàtre foncé et d'odeur phénolique. » Elle présente les caractères suivants : » Soluble en toutes proportions dans l'alcool à 80°, dans le chloroforme; très peu soluble dans l'alcool à 70°. » Poids spécifique à 15" : rfi= 0,991. » En soliuion alcoolique elle est lévogyre. » Elle distille entre 280° et 3o6", en laissant un résidu. » L'essence a été traitée par une solution de potasse à 4 pour 100; après séparation de la couche alcaline aqueuse, le volume de l'essence a subi une diminution de 5 pour 100 environ; la partie non combinée a été éliminée par lavages à l'élher. » La solution alcaline traitée par un courant de CO- a permis de mettre les phénols en liberté; ceux-ci ont été dissous dans l'éther et isolés par évaporation, d'abord au bain-marie, puis dans le vide. » Soumis à la distillation fractionnée sous pression réduite (6"'"), ils ont donné : » 1° Une partie distillant à go^-ioo" qui, fractionnée de nouveau à la pression ordinaire, a fourni un liquide passant entre 235''-236°. Ce liquide est du carvacrol, que j'ai identifié par sa transformation en acide carvacrolique fondant à i35° et par son phényluréthane, de point de fusion i4i°. » 2" Une fraction passant à i3o", qui cristallise partiellement. Ces cristaux purifiés fondent à 189", ont pour formule C"'H'''0-, se transforment en tliymoqiiinone par oxydation et donnent, avec la thymoquinone, la réaction de Liebernianu. « Ils présentent donc les caractères et la composition de la thymohydroi|uinone. » La portion de l'essence insoluble dans la potasse étendue a été soumise à la distil- lation fractionnée sous 6™"'; la partie passant enlie 96° et 100° est surtout constituée par de la thymoquinone. qo8 ACADÉMIE DES SCIENCES. » En ed'el, réduite par SO-, elle donne la réaction de Liebermann; traitée par le chlorhydrate d'hydroxylamine, elle fournil l'isonitrosothymol, fondant à 161° et de composition G'»H''NÔ^ » Ce dérivé nilrosé, oxydé par le ferrocyanure de potassium en solution alcaline, donne le niononitrothymol, fondant à i37°. » En résumé l'essence que j'ai retirée de la loupe du Thuya articiilata d'Algérie contient du carvacrol, de la thymohydroquinone et de lathymo- quinone. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Formation et distribution de l'huile essentielle dans une plante annuelle. Note de MM. Et-*;. Charadot et G. Laloue, présentée par M. Ha lier. « Nous nous sommes occupés déjà à plusieurs reprises différentes du problème de la formation, de la distribution et de la circulation des com- posés odorants chez les plantes. Une semblable question, pour recevoir une solution complète, doit être rapportée à des cas nombreux et variés. L'un de ces cas va être examiné ici et nous allons étudier, aux principaux stades de son évolution, une plante annuelle, le basilic, dont l'essence est distribuée dans tous les organes aériens et qui renferme, indépendamment d'un certain nombre de composés terpéniques, un éther de phénol, l'es- tragol (para-méthoxyallylbenzène). » Dans ces recherches nous avons suivi la marche adoptée dans nos précédentes études et effectué nos expériences pendant deux années con- sécutives. Les résultats des deux séries d'expériences ont été parfaitement concordants. « La plante a été examinée à quatre époques différentes ; 1° avant la floraison (prépondérance des feuilles); 2° au début de la floraison (pré- po.ndérance des tiges); 3° en pleine floraison (prépondérance des inflores- cences); 4° après la floraison (maturité des graines). » Nous ne pouvons songer à indiquer ici les nombreux résultats expéri- mentaux auxquels ont abouti nos études; nous nous bornerons donc à for- muler les conclusions qui s'en dégagent : » Avant l'apparition des inflorescences, l'huile essentielle a pris naissance dans les organes verts. Sa formation a été le plus active alors que ceux-ci étaient jeunes encore. On verra en elfet plus tard la proportion centésimale d'essence diminuer constamment dans la matière sèche de la plante. SÉANCE DU 28 NOVEMBRE icjn^. 929 » Le poids absolu des composés odorants contenus dans chaque organe vert et aussi dans l'ensemble des organes verts de chaque pied, augmentera durant la pé- riode qui précédera la formation des inllorescences. » Entre les débuts de la floraison et l'époque de la floraison complète, on verra la proportion centésimale d'essence baisser très sensiblement dans les parties vertes et un peu moins dans les inflorescences. Et, en même temps que décroîtront et te poids d'huile essentielle contenu dans chaque organe vert et celui contenu dans l'en- semble des organes verts d'un pied, on verra au contraire augmenter et le poids de composés odorants contenu dans chaque inflorescence et celui contenu dans les inflorescences d'un pied. Quant à la quantité totale d'essence, elle se trouvera accrue. » Tout se passe donc comme si l'essence était appelée dans l'inllorescence en même temps que les substances nutritives. » L'acte de la fécondation accompli, les réserves faites, nous entrons dans la période ultime de l'évolution de la plante et, à l'inverse de ce qui avait été observé durant la précédente étape de la vie végétale, nous voyons : 1° que le poids d'essence contenu dans chaque organe vert et dans l'ensemble des organes verts d'un pied a aug- menté; 2° que le poids d'essence contenu dans chaque inflorescence et dans l'en- semble des inflorescence cVun pied a diminué. Et le bilan se chiffre par une diminu- tion du poids total d'huile essentielle contenu dans un pied. Il semble donc qu'une certaine quantité d'essence soit retournée dans les organes verts, alors qu'une partie a été consomuiée. )) En résumé, à un gain d'huile essentielle réalisé par l'inflorescence correspond une perte subie par les organes verts et inversement. Ces ré- sultats permettent de penser que l'essence se transporte tout d'abord de la feuille vers la fleur, formant cortège aux hydrates de carbone qui, après s'être solubilisés, se mettent en marche pour aller alimenter ce dernier organe. Puis, après la fécondation, lorsque, la mise en réserve des hydrates de carbone étant accomplie, cesse l'afflux des principes nutritifs dans la fleur, l'huile essentielle semble retourner dans les organes verts et l'on observe qu'il y a eu consommation de matières odorantes. Le rôle de ces matières ne paraît donc pas être entièrement indépendant du mécanisme qui préside au transport et à l'accumulation des matériaux de réserve dans la fleur fécondée. » Comparant entre eux les divers organes au point de vue de la distri- bution de l'huile essentielle chez le végétal étudié, on constate que la racine n'en contient pas, que la tige n'en renferme que de faibles proportions, tandis que la feuille et les inflorescences sont les organes les plus riches. » C. R., igoïl, 2' Semestre. (T. CXXXIX, N° 22.) ■ '22 g3o ACADÉMIE DES SCIENCES. BOTA>'IQUE. — Vircscences et prolifn allons florales produites par des parasites agissant à distance. Note de M. Marix 3Ioi,h.vkd, présentée par M. Gas- ton Bonnier. « Un des cas les plus fréquemment observés et décrits de virescence de la fleur est celui qui se rencontre chez le Trifolium repens; on sait qu'il con- siste essentiellement en une atrophie des étamines et une transformation plus ou moins accentuée des sépales, pétales et carpelle en lames foliacées vertes; si la littérature tératologique abonde en descriptions de cette mons- truosité elle est muette sur son déterminisme; quelques observations per- sonnelles me permettent de la rapporter à une action parasitaire. » Dans une quinzaine d'échantillons virescents récoltés dans deux loca- lités des environs de Paris j'ai reconnu la présence constante d'une larve de Rhyncophore, vraisemblablement de ÏHylastinus obscurus Marsh (' ); cette larve vit à l'intérieur des tiges où elle creuse une longue galerie partant de la souche. Aucun des individus normaux que j'ai examinés dans le voisi- nage de ces pieds monstrueux ne présentait de telles larves; par contre dans l'une des stations se trouvaient des individus de Trifolium pralense à fleurs également virescentes et attaqués par le même insecte. C'est surtout aux dépens de la moelle que sont creusées les galeries de la larve; autour de celles-ci se constituent quelques cloisonnements de cicatrisation ; de place en place la larve pénètre entre deux faisceaux libéro-ligneux pour aller dévorer le tissu cortical. Il n'y a pas de la part de la plante trace de réac- tion amenant la formation du tissu gallaire, maison conçoit aisément que les conditions de nutrition soient sensiblement modifiées pour la partie de la tige qui se trouve en avant de la galerie ; c'est ainsi que de nombreux vaisseaux du bois sont obturés par une matière gommeuse, ce qui entraîne des troubles évidents dans la circulation de la sève. » J'ai cru pouvoir, dans un travail antérieur, rapporter un cas de virescence do la fleur du Trifolium repens à un développement particulièrement intense du Polylhriii- ciiiin Trifolii; il est possible que des parasites dilTérents produisent la même trans- (') Qu'il me soit permis de remercier ici M. Bedel et M. Mayet, professeurs d'Ento- mologie à l'École d'Agriculture de Montpellier, pour les renseignements zoologiques qu'ils m'ont obligeamment fournis sur les dillérenles larves dont il est question dans celte Note. SÉANCE DU 28 NOVEMBRl- 1904. 981 formation des organes floraux et que ce soit bien le chanapignon en question qui se trouvait être dans celte observation particulière l'agent de la virescence; il peut aussi se faire que j'aie observé un cas de parasitisme secondaire, subséquent à un aff'aiblis- sement de la plante produit par l'invasion des Rliyncophores sur lesquelles mon atten- .lion n'était pas alors attirée. n Le cas des Trifolium repe/is el protense n'est d'ailleurs pas isolé; un pied de Melilotus arvcnsis à fleurs également virescentes el à un degré extrême, observé à Emnielten (Suisse), m'a permis d'observer que celle transformation lératologique coïn- cidait avec l'existence d'une larve de Curculiouide, très probablement de ÏÀpion Meliloti Kirby, vivant, de la même façon que la précédente, dans le collet et les liges de la plante; les individus voisins qui étaient normaux ne présentaient rien de sem- blable. M Ces observations, rapprochées de celle que j'ai rapportée ailleurs et qui a trait aux modifications produites sur l'appareil floral par un autre Curculiouide, un Lixus, chez \e Senecio Jacobœa, montrent que les larves mineuses vivant dans les tiges peuvent empêcher le développement normal de la fleur et provoquer des phénomènes de virescence et de prolifération. A défaut d'expériences, toujours difficiles en paredle matière, je viens d'avoir de cette notion une heureuse confirmation. « Je possédais, conservés dans l'alcool, trois exemplaires de Cardaniine pratcnsis provenant de localités difî"érenle3 et ofl'ranl le phénomène de proliféraliou centrale de la fleur, qu'on observe assez communément Les trois affluents visibles du lac renferment o5,o44> os,o64 et os,3oSde résidu fixe par litre, soit une moyenne de os, i3i), presque evacteraent égale au résidu i\xe de l'eau de surface. On est amené en conséquence à penser que les eaux profondes du lac sont le produit de sources sous-lacustres assez fortement minéralisées. » Le lac est constitué en quelque sorte par deux nappes il'eati superpo- sées : celle d'en bas, riche en matières dissoutes, alimentée par les eaux souterraines qui tendent à remplir le bassin lacustre; celle d'en haut, pauvre en matières dissoutes, alimentée par les torrents superficiels, refoulant la première par sa pression hydrostatique et glissant en quelque sorte sur elle, sans (|u'il y ait mélange appréciable. » L'importance du résidu fixe des eaux de fond, riches surtout en sul- fates, s'explique aisément par la présence de nombreux aflleiiremeiits de (') Voir Comptes rendus, t. GXVI, 27 mars 1893, p. 700, el t. CXI, i5 décembre 1890, p. 932. (•■') Une analyse faite par M. Bourcart sur l'eau de fond recueillie le 26 juillet igoS, avait donné 28,365 de résidu fixe par litre, dont os,oi de silice (SiO''), 0^,737 de chaux (CaO), 08,1962 de magnésie (MgO), 15,3767 d'acide sulfurique (SO'), os,oo42 de po- tasse (K.-0), 08,0027 de soude (Na'-O), 08,0012 de fer et alumine (Fe'-.\l-0' ). C. K., iç,o4, !• Sememe. (T. CXXXIV, N" 22.) 1^3 q'38 ACADÉMIE DES SCIENCES. gypse et de cargneule triasiques dans le voisinage du lac, au milieu des roches cristallines qui forment l'ensemble de son bassin. » LelacCadagno, voisin du lacRitom, imraît offrir des particularités ana- loe;nes; l'eau du fond n'a malheureusement pu être analysée; mais elle ren- ferme une quantité notable d'hydrogène sulfuré, qui fait aussi défaut dans 1 es couches supérieures (eau de surface : 0^,092 de résidu fixe par litre). L'étude des temjjératures (3 juillet 1904) n'a révélé aucune anomalie (i5°,6 à la surface; 5°, 7 à ig™,5o avec décroissance continue de la surface au tond); mais il est possible que, ce lac étant peu profond, la chaleur priritanière ait pu pénétrer jusqu'à la couche de température minimum et la réchauffer assez pour rétablir l'équilibre normal des températures. » Le lac Toiii, également voisin du lac Ritom et dans des conditions géologiques analogues, ne présente au contraire aucune anomalie ni au point de vue des températures (12°, (3 a la surface; 7^,2 au fond, à i i'",5o, avec décroissement continu), ni au point de vue de la composition chi- mique. L'eau du fond est exempte d'acide sulfhydrique et n'a que os,o46 de résidu fixe par litre (analyse de M. Bourcart), pauvreté caractéristique des eaux des lacs situés dans les terrains cristallins. Cette pauvreté est encore plus remarquable au lac du Grimsel, dont les eaux de surface ne renferment que os,oo85 de résidu fixe par litre (Bourcart). C'est, jusqu'à présent, l'eau la moins chargée de matières dissoutes que j'aie rencontrée. » Quant à l'origine de ces lacs, elle doit être attribuée à des causes diverses. Les trois lacs Ritom, Cadagno et Tom semblent devoir leur for- mation à des effondrements provenant de la dissolution du gypse par les eaux souterraines. Le lac de l'Oberalp est retenu par un barrage composé soit il'éboulis, soit de terrain glaciaire. Enfin les autres lacs (Grimsel, Saint-Gothard, Lucendro) paraissent avoir une ceinture de roches cristal- lines en place et, dans l'état actuel de la Science, on ne peut attribuer leur origine qu'à l'excavation par les glaciers. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Degré de concentration saline du milieu vital de l'Anguille dans F eau de mer et dans l'eau douce et après son passage expérimental de la première eau dans la seconde. Note de M. René QuiNTON, présentée par M. Edmond Perrier. « I. Le degré de concentration saline du milieu vital de l'Anguille {An- guilla vulgaris), exprimé en chlorure de sodium, est de 'à^j^ pour 1000 SÉANCE DU 28 NOVEMBRE igo^. gSg dans l'eau douce, de 9^, 19 dans l'eau de mer (moyennes de trois détermi- nations effectuées sur le sérum sanguin de six Anguilles d'eau douce, de trois déterminations effectuées sur le sérum sanguin de quatre Anguilles d'eau de mer). Quanta sa concentration saline intérieure, l'Anguille cède donc légèrement au milieu dans lequel elle vil (concentration de l'eau douce, o^, I pour 1000; de l'eau de mer, 33^). » II. Les limites de cette variation (6^, G dans les eaux douces, 9", 19 dans les mers) offrent un intérêt. Le degré de concentration saline moyen des Poissons Téléostéens d'eau douce est en effet de 7^,15 |jour 1000; celui des Poissons Téléostéens marins, de tos,y2 (moyennes de cinq détermina- tions effectuées sur le sérum sanguin de la Carpe, du Brochet, de la Perche et de onze déterminations effectuées sur le sérum sanguin de neuf espèces de Téléostéens marins). L'Anguille possède donc dans les eaux douces un degré de concentration saline voisin de celui des Poissons Té- léostéens d'eau douce, dans les mers un degré de concentration saline voisin de celui des Poissons Téléostéens marins. Ainsi V Anguille ne cède au milieu extérieur que dans des proportions définies et est un exemple vivant de ce lait, à savoir que la concentration saline des Poissons d'eau douce est celle de leurs ancêtres marins, simplement affaiblie par l'influence du milieu dessalé qu'est l'eau douce (Quinton, L'eau de mer milieu organique, 1904, p. 440-444). » III. 1° Le fait que l'Anguille, après un séjour prolongé dans les mers, concentrées à 33^, ou dans les eaux douces, concentrées à 0^,1, maintient une concentration indépendante de 9^,19 ou de 6^,6; 2° le pouvoir propre aux Vertébrés de maintenir à peu près invariable, en face des agents qui pourraient tendre à le modifier, le degré spécifique de leur concentration saline (^L'eau de mer milieu organique , p. 440"443); 3° enfin la faculté que possède l'Anguille de passer naturellement des eaux douces aux eaux ma- rines et réciproquement, pouvaient donner à penser que l'Anguille, portée expérimentalement d'une de ces eaux dans l'autre, ne devait pas être le siège de phénomènes osmotiques importants, de changements profonds dans le degré de sa concentration saline intérieure. » Or il n'en est pas ainsi. L'Anguille, portée progressivement ou brusque- ment de l'eau de mer dans l'eau douce, augmente de poids par absorption d'eau et dilue son milieu vital dans des proportions imprévues. En quelques heures sa concentration saline peut tomber de 9^)19 à 3*"', 9. Le phéno- q4o ACADÉMIE DES SCIENCES. mène semble ideiiliqne, qu'on respecte on non la couche extérieure rie mucus qui enduit l'animal. )) Dans les expériences qui suivent, Pnhréviotlon X s'enlenrl pour la teneur en chlo- rures pour looo, exprimés en chlorure He sodium, des différents liquides analysés. Chaque animal reste i» jeun pendant toute l'expérience. I) KxPÉRlKNCE 1 . — l'iie Anfrniile, pesant ^oos environ, vivant dans la mer ( Arcachon ). est portée dans un cristailisoir rempli d'eau de mer. On place le cristallisoir sous un robinet d'eau douce qu'on ouvre par intermittence. 1 de l'eau du cristallisoir aux heures successives : 32S,i7 à o" (déhut de l'expérience), io5,53 à 2''3o", 7s, i3 à 7''i5'" et 17*", 65,55 à i7''r5" et 23*', 3"', 5 à i jour 2'', 0^,87 à i jour 8'\ o-,i, c'esl-à- dire eau douce, à i jour 17''. A 2 jours 3^, c'est-à-dire dix heures après avoir atteint l'eau douce, l'animal est sacrifié et saigné. S du sérum sanguin : 3», 9. )i ExPlîRrENcn II. — Une Anguille, vivant dans la mer, pesant 109^,6 et p sée 25 fois au cours du travail, est placée dans les conditions expérimentales de la précédente. Les plus grandes précautions sont prises, avant et pendant l'expérience, pour respecter la couche extérieure du mucus. Poids invariable jusqu'à la 12^ heure. Le S del'eau du cristallisoir est tombé à ce moment à 5«,8. Le poids commence alors à monter. L'ani- mal atteint l'eau douce à i jour !\^. » A 4 jours 6 heures, il est sacrifié et saigné. Il a gagné à ce moment i3,i pour 100 de son poids initial. 2 du sérum sanguin : 4°. 7- )) Expériences III, IV, V, W. — Quatre Anguilles, vivant dans la mer, sont portées brusquement dans l'eau douce. Les poids réels des Anguilles sont, dans l'ordre des expériences : i24",5, 2168, 5, 2o4«,6, 639s. Dans le Tableau suivant ces poids initiaux ont été tous ramenés à 100, afin de rendre les résultats comparatifs : Temps. I^oids Hes animaux, le poids initial lamené à 100. (Début) o'" 100 lOO 100 100 /.l' 4 100,4 6'' » 11x1,7 » » g^So'" ro3,2 » 101 102 22^' 'o4i4 'o3 " 102,5 iJ'""- 7'' 106,6 io4,4 106,8 » ■2J°"'- -'' 109 io5,9 » 104.4 5Jours 2h , ,^ 112 , S » » I r 7, I gjourS2lli I 16,7 I2J°"'"' 3'' 1 l4>5 » " " igjouisjo'' 106,4 " " " jgjours ]1. 102,6 » >> " » Chaque animal est sacrifié et saigné immédiatement après la dernière pesée indi- quée. S du sérum sanguin des (piatre animaux : 35,76, 5s, 3i, 5s,85, 6s,6i. » Expériences VII, YlII. — Deux Anguilles, vivant dans la mer, pesant 1 69^,3 et 235s, 5, sont placées comme témoins, à la façon des précédentes, dans un cristalli- SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1904. p'il soir, mais dans un ri-islallisoir rtMiipI] demi de mer el siliié sous un robinet d'eau de mer. Loin d'aus;menler en poids, elles diminuent et finissent, l'une après ro jours 3 heures, l'autre après i5 jours 6 heures, à 93,8 et 92,4 pour 100 de leur poids initial, i; finaux de leur sérum sanguin : 8», 5, 9*-', 01, chiflfres voisins du taux normal. » IV. Celle chute de la concenlralioii saline, chez les vViigiiilles mises à l'eau douce, ne va pas sans un afFaiblissement général organique, qui semble fonction de l'abaissemenl des chlorures. Ainsi, tandis que les Anguilles VIF, VIII (animaux témoins) et V, VI (- finaux : 51^,85, G^',6i) conservent leur vivacité normale, les Anguilles I, II, III (1 finaux: 8^,9, 4^.7i 3s,'^6) s'af- faiblissent nettement dès le début du deuxième jour et terminent l'expé- rience avec des forces manifestement déchues. La respiration est irrégu- lière, souvent unibranchiale et coupée d'arrêts fréquents. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — L élimination de l'urée chez les sujets sains. Note de MM. H. Labbë et E. Morchoisne, présentée par M. A. Ditte. « Dans une précédente Communicalion nous avons montré que, chez un sujet sain, la formation et l'élimination subséquente de l'urée étaient, dans les limites physiologiques d'ingestion, proportionnellement en rapport avec les quantités d'albumine alimentaire offertes à la dégradation de l'organisme. » Il y a quelques années, Moreigne et Leven ont aussi noté ce fait que, pour un régime rigoureusement identique d'un point à l'autre, ini sujet sain pouvait se mettre en équilibre azoté et éliminer des quantités absolu- ment comparables entre elles d'azote total et d'azote de l'urée. » Ces recherches suffisent non seulement à éclairer le régime de la formation intra-organique de l'urée, mais aussi l'origine surtout alimen- taire de l'urée dans l'urine humaine. » Pour confirmer la jirépondérance manifeste de cette origine alimen- taire de l'urée éliminée par l'émonctoire des sujets sains, il restait à démontrer qu'un certain nombre de sujets sains soumis à un régime moyen normal et identique formaient et éliminaient des quantités d'urée dont les moyennes seraient rigoureusement comparables entre elles. » Trois sujets difTérents, dont deux du sexe mâle et un autre du sexe féminin, ont été soumis à des régimes mixtes qualitativement et quantitativement les mêmes. Ces régimes comportaient une moyenne de 80? à Sis d'albumine par 24 heures. q42 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les Tableaux ci-dessous traduisent les résultats obtenus chez chacun des sujets : Sujet n° 1 {homme). — Poids moyen : Sg'^ê. Albumine moyenne ingérée : 7f)»,56. Azote urinaire Rapport total. Urée. uréoplastique. i5 août 190/4 II ,/ino 21 ,o4o 79i6 16 )) )> 10,(438 19,566 75,0 17 » 1) io,G5o 20,440 80,8 18 » » 11,376 21,19.3 80,8 iQ )> » 11,280 20,826 80,6 Moyennes 11,288 20,62 79, 3o Moyenne d'urée formée pour 100 d'albumine ingérée. 26 Sujet n° 2 (femme). — Poids moyen : 5o''s. Albumine moyenne ingérée : Si^, 3. Rapport Azote total. tirée. iiréoplast. i3 septembre 1904 10,706 20,761 74,4 i4 » Il ,2on » i> (5 )) 11,60.5 22,860 82,0 16 » 11,480 22,670 80,9 17 » 12,660 26,210 90,4 18 » 11,980 23,460 84,1 Moyennes 11,61 22,74 82,36 Moyenne d'urée formée pour 100 alliuniine ingérée.. . 27,80 Sujet n° 3 (homme). — Poids moyen : .■56''6. Albumine moyenne ingérée : 81e, 3. Rapport Azote total. Urée. uréoplast. i3 septembre 1904 •1,4-59 22,660 79,7» 1,', ,) 10,896 21,266 76,0 i5 » 11.284 21,799 77,0 16 » II, 340 21,262 76,1 \-j 1, 12,770 26,620 90,6 18 » ia,o3o 28,660 83,6 Moyennes 11,62 22,69 80,1 Moyenne d'urée formée pour 100 d'albumine ingérée. 27,46 )) Les conclusions très nettes qui peuvent découler de la confrontation de ces .séries d'expériences sont les suivantes : » 1° Pour des ingestions qualitativement et quantitativement identiques, SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1904. g/jS des sujets sains, de poids différent, de sexe différent et à des époques différentes, éliminent des quantités d'azote urinaire rigoureusement com- parables entre elles : I r ,028 11,61 I I ,63 » Chez des sujets sains et dans des limites physiologiques, l'élimination azotée par les urines est une fonction presque exclusive de l'alimentation, l'azote de désassimilation ne jouant qu'un rôle proportionnellement faible dans cette élimination; » 2° Toujours dans les limites d'une ingestion albuminoïde physiolo- gique, des sujets sains forment et éliminent des quantités d'urée rigou- reusement comparables; soit, pour 100 d'albumine : 26 27,8 27,46 » La foimation éliminatrice de l'urée semble être une fonction exclusive de l'alimentation. Elle ne dé[)end manifestement ni du poids corporel, ni du sexe, ni du temps, etc. » 3" Envisagées à un autre point de vue, ces éliminations d'urée, chez trois sujets différents, contribuent à mettre en lumière l'importance du facteur qualité dans la formation de l'urée intra-organique. » En effet le régime mixte auquel ont été soumis ces sujets était à peu près exactement mi-paitie végétal et mi-partie animal quant à l'albumine qu'il contenait. Il en résidte que les quantités d'urée formées et qui ont été indiquées ci-dessus doivent être très voisines de la moyenne arithmétique des nombres qui ont été donnés par nous comme exprimant la formation et l'élimination moyennes d'urée pour 100 parties d'albumine végétale ou animale. Le Tableau comparatif ci-dessous montre que l'accord entre ces prévisions théoriques et les résultats expérimentaux est des plus satisfai- sants : Urée moyenne formée pour 100 albumine animale ^0,99 Urée moyenne formée pour 100 albumine végétale 28,16 Urée moyenne d'un régime mixte théorique 27,08 Urée moyenne déterminée expérimentalement 27 ,08 ii ACADEMIE DES SCIENCES. 944 PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — ContribiUioii à l'étude de la dyscrasie acide. Note de MM. A. Desgrez et J. Adler, présentée par M. Bouchard. « Nous avons établi, dans une première Note ('), le ralentissement im- primé aux processus synthétiques de l'organisme par la dyscrasie provo- quée, chez le cobave, par des injections sous-cutanées régulières de petites doses d'acide chlorhydrique. Nous présentons aujourd'hui la suite de ces recherches étendues à l'élaboration azotée, aux modifications de la sécré- tion rénale et à la composition du corps des animaux sacrifiés à la fin des expériences. » 1. AlbiiDiinc élaborée. — Les dosages d'azote total ellectués comparativement sur les urines des témoins et des animaux, injectés ont donné les résultats suivants : » 1° Moyennes de la troisième semaine ; Azote total éliminé Albumine correspondante par kilogramme. élaborée. .\niniau.\ témoins ... . 08,.5i6 3s, 47 Animaux injectés .... o(-.!\'i\ 26,84 >) y." Moyennes des septième et dixième semaines : Azote total éliminé Albumine correspondante par kilogi ramme. Dixième él Septième aborée. Septième Dixième semaine. semaine. semaine. semaine. 0,241 0,287 I ,62 1,93 0,178 0, 2.34 I , 20 1,57 Animaux témoins. . . Animaux injectés . . » 11. Élaboration du soufre. — Les |)roportions de s<}ufre total éliminées sont plus élevées chez les animaux injectés que chez les témoins. Le rapport du soufie à Tazole est, de même et d'une façon constante, plus élevé chez les injectés. (^)uant au\ rapports du soufre peroxyde au soufre total, ils donnent une moyenne de 97 pour 100 chez les injectés, de 9.5 pour 100 chez les témoins. Si l'on en juge par ce seul coefficient, les oxydations ne semblent pas amoindries par la dyscrasie chlorhydrique. Comme il y a néanmoins réduction constante de Thistolyse, nous sommes portés à admettre que ce sont les phénomènes de dédoublement hydrolytique qui sont ralentis, plutôt que les oxydations. (') ijoutjjles rendus, 16 novembre ]ç)i SÉANCE DU '2.S NOVEMBRE ino'i. C)\~) » III. Srrrélinn rénale. — L'application _— Eiiu Résidu sec à l'état à l'état à l'état à l'état frais, desséciiés. pour 100. pour 100. frais. sec. frais. sec. Témoins. . . . i4fio 585 59.93 40,07 16, 88 42, 12 0,12 0, 29 Injectés. . . 1280 4o5 (iS , 36 3f.64 12,96 4o ,()(j o,36 1,1 3 « Conclusions. — La dyscrasie arlificielle produite par action prolongée de l'acide chlorhydrique injecté sous la peau du cobaye entraîne une dinrii- niition de l'élaboration azotée atteignant 20 pour 100 environ de sa valeur nortiiale. On constate en même temps : i" ime désinlogralion prépondé- rante des albumines les plus riches en soufre; 1° une diminution de la sécrétion rénale et, ainsi que l'établit notre première Note, de la puissance synthétique de la cellule vivante; 3" une augmentation considérable des déchets azotés contenus dans les tissus. La dyscrasie acide semble par contre déntiée d'influence sur le coefficient d'oxydation du soufre. Il est curieux de rapprocher tous ces résultats de ceux que l'un de nous a obtenus, avec JVL Ayrignac, dans l'étiHle des dermatoses. On constate, par ce rapprochement, que la dyscrasie artificielle créée par l'acide chlorhy- drique produit une sorte de reconstitution synthétique de la plupart des troubles du métabolisme que nous avons observés dans les afiéctions cutanées. » HYGIÈNE. — Sur le blanchiment des farines. (Réclamation de priorité.) Note de iM. E. Fleurent. « Le 18 octobre dernier ('), dans luie séance dti Congrès national de la Meunerie, j'ai cotnmuniqué les premiers résultats de mes études sur le (' ) ]'oir le numéro d'octobre du journal La Meunerie française. C. R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N° 22.) I ^4 r)'|6 ACADÉMIE DES SCIENCES. blanchiment des fnrines. Les procédés de blanchiment actuellement en présence sont au nombre de trois; le premier emploie l'air ozonisé, le deuxième l'air chargé de peroxvde d'azote préparé par voie chimique, le troisième l'air chargé de produits nitreiix obtenus à l'aide d'un arc à flamme actionné par une machine dynamo et une bobine de self-induction. » Certes, si les procédés en question ne devaient apporter à nos farines actuelles que la modification de la couleur crémeuse qui les caractérise, il apparaît de suite à tous les praticiens qu'ils seraient appelés à un insuccès complet. » Mais les essais faits à l'usine et l'étude des transformations apportées aux matières grasses, à l'acidité, au pouvoir diastasiq^ie et aux microorga- nismes nuisibles, par le blanchiment, permettent de penser que celui-ci pourra rendre quelques services à l'industrie en lui permettant d'aug- menter, dans certaines conditions, son extraction en farines supérieures et en garantissant, par une stérilisation partielle, ses produits contre certaines altérations qui surviennent au cours de la conservation. » J'ai posé ces conclusions au cours de la Communication à laquelle je fais allusion précédemment, me réservant d'v revenir après des études plus approfondies en voie d'exécution. C'est parce que ces études ne sont pas terminées que je n'avais pas voulu appeler, sur le blanchiment des farines, l'attention de l'Académie, mais la Note publiée par M. Balland dans le numéro des Comptes rendus du i^ noveml)re dernier me force à sortir de ma réserve et à prendre date sur cette question. » 5VJ. le D"" CuGuiLLÈRE adresse un Ménaoire sur le « Traitement de la tuber- culose bovine par le sérurn ». (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) A 4 heures et quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures eit .demie. G. D. SÉANCE DU ?.8 NOVEMBRE Ipo/j. 94.7 RUI.I.RTIN RIBI.IOr.llAPHIQUE. Ouvrages reçus dans i,\ séance du 14 novembre 1904. (Suite.) Resiilts of t/ie niagnetic.al and ineteorological observations made at thc Royal Alfred Ohservalory, Mauriliiis, in the year 1901, under ihe direction of T.-F. Clax- TON'. Londres, 1904 ; i fasc. in-^". Berichl der Senckenbergischen iXatarforschrnden Gesellschaft in Franl;ftirt am Main, igo^. FraDcfort-sur-le-Mein, Knauer frères; i vol. in-S". Recherclies expérimentales sur l'absorption des ferrugineux par le tube digestif, parle D'' Marcel Monier. Anvers, imp. Jos. Dirix, 1904; i fasc. in-8". Atlivilà délie soluzioni alcooliche di sublimato corrosivo a titolo elevato in al- cune manifestazinni morbose. Nota del Doit. Aiwedeo Berlese. Florence, 1904 ; i fasc. in-S". Archives italiennes de Biologie: l. XLII, fasc. 1. Turin, Herman Lœscher, 1904; I fasc. in—S°. Bei'ista do cursos da Faculdade de Medicina da Rahia; anno 1, t. 1. l>io-,Ianeiro, 1904 ; I vol. in-8°. The Institution of Mechanical Engineers. General index of Proceedings, i885- 1900. [Londres, s. d.] i vol. in-S". Transactions de V Académie des Sciences de Cracovie : Mathématiques ; 3'= série, t. III, p. A et B. Cracovie, igoS; 2 vol. in-8°. Censo y division territorial de los Estados de Cahuila y Chihuahua en el ano de 1900. Mexico, 1904 ; t fasc. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du 21 novem^pe jI9.o4- Leçons cliniques de Chirurgie infantile. 2' série, par A. Broca; avec 98 figures dans le texte. Paris, Masson et C'', 190.5 ; i vol. in-8°. (Présenté par M. Giiyon.) Atlas universel de Marks, publié par Pétri et J. de Scrokalscki ; 10' fascicule. Saint-Pétersbourg, 1904; i fasc. in-f". (Présenté par M. Grandidier. ) Premier Congres des Jardins alpins, tenu aux Rochers de iXave, les 17-18 août 1904, sous la présidence de M. le Prince Roland Iîdnaparte. Genève, imp. W. Kiindig et fils; I fasc. in-S". (Présenté par M. Janssen.) Travaux des Sections de Pliilosophie et d' Histoire des Sciences au II" Congrès international de Philosophie, par Frnest Lebon. Paris, Gauthier-Villars.- Genève, GeorgetC'", 1904; i fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Contribution à l'étude biologique du Hareng, par M. Clignt, Directeur de la Sta- r)4H ACADÉMIE DES SCIENCES. tion aqiiicole de Boiilogne-snr-Mer. Société Ivpn-litho de Boiilogne-siir-Mer, 190/4; 1 fasc. in-4°. Çiindratic parti/ions, hy Ali.an Ci'NM>t,!Ia>i. I.ondres, Francis Ilodgson, 1904; (Hom- mage de rAuteur.) Geographia fuica v exferica de las provincias del Paraguay y Misiones Guara- nies, compiic^ta por don FfiLix de Azara, capilan de navio de la Real Armada, en la asciincion del Paraguay, ano de MDCCXC. Bibliografia, prologo y anotaciones, por Roi)OLFO-R. ScmiLLER. (Anales del Miisen nacional de Montevideo : Seccion historico- fdiisofica; 1.1.) Montevideo, 190/1; i vol. in-'i". Corrections aux ascensions droites de quelques étoiles du 1 lierliner Jalirbuchv observées à Lisbonne, par Cajipos Rodiugijes. Kiel, 1902; i fasc. in-4°. Observations d'éclipsé de Lune à l'Observatoire royal de I^isbonne, par Campos RoDRiGiES, F. OoM et Teixf.ira Bastos. Kiel, tgo/i; i fasc. in-^". Cercle et Jour décimnu.r ri méridien initial, par M. FREDERif:o ' JoM. [Revue scien- tifique, 5'' série, t. l, n" 'à, 3n janvier 1904, p. i44-) Paris; i fasc. in-4°. M. Fjhi, Abderhai.den fait Imnimage de sept Opuscules traitant des sujets relatifs à la Médecine. ERliA TA. (Sé;ince du 3i octobre 1904.) Noie de M. I{ohn-Abrcsl, Suf le poids atomique de l'aluminium Page 669, lignes iS et suivantes, lisez Aluminium 98,680 Silicium o, i5 Silice 0,3 [ Alumine et fer insolubles 0,16 Carbone 0,21 Fer 0,45 Titane et cuivre traces Total 99.960 On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augiistins, n° 55. Depuis .835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissenr^^gul.I.e.ent lo Z,^W,.. „s forment, à la fin de l'année, deux voinmes ln-4" De.u ;: pan' d". Î-Tn^;: ' ''"'" '^ '""""^' ""^^ P- "^^^ ^'"""''^"^"« ^«^ -^"^^ ^^"--' ^----^ ^^^^^^ vcu.;. L'abonnelnl est an' :i Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. - Départements: 40 fr. - Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, {gen. ngers . chez Messieurs ; Ferra n frères. Cliaix. Iger j Jourdan, ( Ruff. miens Courtin-Ilecqiiet. Germain et Grassin. Gaslineau. ayonne Jérôme. tsançon Régnier. / Feret. ori/eaux Laurens. ( Muller (G.) ourgef Renaud. / Derrien. F. Robert. Oblin. ( Uzel frùics. ■en Jouan. ambéiy Perrin. I Henry. I Marguerie. Juliot. Bouy. iNourry. Ratel. Hey. uu j Lauverjat. / Degeî. tnoble ) Drevel. Gratier et O'. chez IVfessieurs : Lorienl j Baumal. M— Texier. Bel iinu>c et Cuouii Georg. Lyon. l ElTiintin. Savy. Vitte. Marseille . Ruât. Valal. Montpellier . Moulins . . . Goulet et fils. Maitial Place. On souscrit à l'étranger, ■est. erbourg . . . '.rnionl-Fer Nantes Nice Poitiers . (Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Guist'hau. Veloppé. Barma. Appy. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. Clanchier. Lévrier. Bennes PlihoD et Herïé. Rocheforl Girard ( M"" ). Rouen JLanglois. ( Lestriiigant. S'-Étienne Chevalier. Toulon j Ponleil-Burles. liumèbe. Amsterdar. Berlin. Boclielle Foucher. Havre Bourdignon. ( Dombre. Thorez. Quarré. Gimet. Privât. IBoisselier. Pérical. Suppligeon. Giard. Lemailre. Toulouse . Valenciennes chez iMcssieurs : Feikema Caarel- " ' sen et C'V Athènes Beck. Barcelone Vcrdaguer. Asher et G". Dames. Friediander et fils. Mayer et Muller. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. Lamertin. Bruxelles Mayolez et Andiarte. ' Lebègue et G'*. Sotchek et C°. Bucharest ^,^3,3^ Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C-. Christiania Cammermeyer. Constantino/ile . . Otto Keil. Copenhague Hôsl et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. 1 Cherbuliez. Genève j Georg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. I Benda. j Payot et G'*. Barth. Brockhaus. Leipzig <' Kœliler. I Liirentz. Naples Lausanne. chez Messieurs: iUulau. Hachette et G'*. Nutl. Luxembourg ... y. Back. Îi Ruiz et G''. Romo y Fussel. Capdeville. F. Fé. Milan J Bocca frères. I Hœpli. Moscou Tastevin. Marghicri di Gius. Pellerano. Dyrsen et Hfoiffer. New- York Stechert. Lemcke et Hiiechaer Odessa Rousseau. Oxford Parker et G". Pater me Reber. Porto Magalhaês et Moaiz Prague .. Rivnac. Bio-Janeiro Garn er. Bocca frères. Loesclier et G". Rotterdam Kraniers et Dis. Stockholm Nordiska Boghandel Zinserling. Wolfî. Borne. S^l'étersboursi Liège . Twietrneyer. Desoer. Gnusé. Turin . Bocca frères. Brero. ' \ Glausen. f Rosenheri Varsovie . Vérone . . Vienne Ziirich . erg et Sellier. Gebethner et Woltf. Drucker. \ Frick. ) Gerold et G'*. Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENcÊs": ~~ Tomes 1" .'1 31. — (3 Août i835 h 3i Décembre i.s:,o. ) Volume in-4''; i853. Pri\ , 25 IV lomes 32 il 61. —( 1" Janvier i85i a 3i Dccombic: 1 865. ) Volume in-4<'; 1870. Prix 25 Ir' lomes 62 a 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre r88o.)Volurae in-^"; 18.S9. Prix 25 fr lomes 92 a Î21. — (i" Janvier [881 à 3i Décembre rSgS.) Volume in-T; 1900. Prix 25 :r SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ' ". ' ' wle7l^"MT."^f^^,''''"^?P"'"■''''^'^'''ti^''^ ^'^' ^ L.K,,BESetA.-J.-J.S0LIER. - Mémoire.ur le Calcul des Pertubations qu'éprouvent .T cL7r,!lt"r''Vr."/ '? ^"^ intestinaux, pat- M. P.-J. Van Beneden.- Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en tSSo'par l'Académie" des Sciences dim^rirr^vr v:X'd;^;i?:;^;„?;^^:'^ "^t^nz l!J^^"'"' ?■ 'f^--- ^i'^ '^-^v™ <^- -^r^ -^--^^ fossues-^ans ies'd[^:!:^l:;^î:: Discuter la question ent la présentation sera remise à la séance suivante ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI â DÉCEMBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la formule générale donnant le nombre des intégrales doubles de seconde espèce dans la théorie des sur/aces algébriques. Note de M. Emile Picard. « 1. Dans des recherches antérieures sur les intégrales doubles de seconde espèce, j'ai donné, pour le nombre p„ des intégrales doubles dis- tinctes de seconde espèce, la formule (voir Théorie des fonctions de deux variables, t. II, p. 3-]3), (i) p„=N — 4/>-(m- r)-(p-i) où N désigne la classe de la surface qui est de degré m elp désigne le genre d'une section plane quelconque de la surface. Quant à p, c'est le nombre qui intervient dans ma théorie des intégrales de différentielles totales de troisième espèce; on peut tracer sur la surface p courbes algébriques irré- ductibles C, telles qu'il n'y ait pas d'intégrales de troisième espèce n'ayant d'autres courbes logarithmiques que la totalité ou une partie des courbes C, mais telles que, si on leur adjoint une autre courbe algébrique irréductible quelconque de la surface, il y ait une intégrale de troisième espèce n'ayant comme courbes logarithmiques que cette dernière courbe et la totalité ou une partie des courbes C. » La formule (i) n'a été établie que dans l'hypothèse où certaines cir- constances exceptionnelles ne se présentaient pas; il était supposé que la connexion linéaire de la surface était égale à l'unité et qu'une certaine équation différentielle linéaire E n'admettait pas comme solution un poly- C. R., .904, 2" Semestre. (T. CXXXIX, N' 23.) 12$ C)5o ACADÉMIE DES SCIENCES. nome. En se servant d'un théorème que j'ai démontré dans une Commu- nication récente {Comptes rendus, i\ novembre 1904) sur cette équation E, on peut arriver à donner pour p„ une formule générale applicable à tous les cas; c'est ce que je me propose d'indiquer succinctement. » 2. Une première recherche à compléter est celle du nombre des périodes (telles que les ai envisagées) de l'intégrale double ("> JJ 7. ' /=o étant l'équation de la surface et le polynôme P étant seulem.ent assujetti à s'annuler sur la courbe double. Nous avons trouvé pour ce nombre N — 2/j — (jn — 1) quand la surface n'a pas d'intégrales de différentielles totales de seconde espèce. L'énoncé général est maintenant le suivant : le nombre des périodes de l'intégrale (2) est égala N — np — (?n — i) -h r s lia surface a r intégrales distinctes de différentielles totales de seconde espèce. )) Je rappelle en outre qu'à la fin de ma Communication récente j'ai indiqué que/e nombre des conditions exprimant que C intégrale double (2) est de seconde espèce est égal à ip — /'. « 3. Avec les résultats précédents, dont la démonstration rigoureuse exige une analyse assez longue, il est facile de trouver le nombre p„ des in- tégrales doubles distinctes de seconde espèce d'une surface /. Il n'y a qu'à suivre la même marche que dans mes recherches antérieures, où l'on avait r=o. On est ainsi conduit à la formule générate applicable à tous les cas': (3) p„ = N — 4p — ('" — i) + 3'--(p — i)- » Il s'agit bien entendu d'une surface / que nous appellerons à singula- rités ordinaires, c'est-à-dire n'ayant c^viune ligne double avec points triples sur cette ligne double, qui ne présente d'ailleurs aucune particularité excep- tionnelle. » Si, outre ces singularités, la surface possédait des points doubles coniques isolés, la formule générale serait à modifier de la manière sui- vante. Représentons par d le nombre des points doubles isolés, les autres SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. qSi lettres conservant la même signification ; on aura (4) p„ = N-t-f/— /i/J-Cm — i) + 2r-(p — (). » 4. Appliquons les formules précédentes à deux cas particuliers inté- ressants. Je prends d'abord la surface de Rummer; on aura pour cette surface m = 4, N = 4, r/=i6, p — 'i, p = i, /•=o, et l'on trouve alors Po=5- » Soit en second lieu une surface hyperelliptique générale, les quatre coordonnées homogènes d'un point de la surface s'exprimant par des fonctions 0 normales d'ordre h et de caractéristique nulle, sans zéro com- mun. Il résulte facilement des formules de M. Humbert sur les surfaces hyperelliptiques que l'on aura m — T-h-, N=6A% p^h-+i, d—o. D'ailleurs r est égal à quatre et p est égal à un. On trouve encore Po=5. » 5. Le nombre p,,, dont nous venons de donner l'expression générale, est un invariant absolu de lu surface. Si donc on considère deux surfaces / et /' se correspondant point par point et ayant seulement d'ailleurs les singularités envisagées plus haut, on aura, en marquant par un accent les klLres relatives à la surCacc /', ?o — P'o- et, par r^uite, comme r est évidemment ég;il à r', (3) ^ + d - [\p - {m - i) - ^ = W -^ d' - 4/ - {m' - i) - p'. » Celte formule appelle plusieurs remarques intéressantes. » Supposons que, dans la substitution qui transforme/ en /', il y ait F points fondamentaux (points simples ou points doubles isolés) sur / et F' points fondamentaux (points simples ou points doubles isolés) sur/'. On établit tout d'abord la relation p-t-F = p'-f-F'. gSa ACADÉMIE DES SCIENCES. On peut alors écrire la formule (5) de la manière suivante : (6) ^ +d - l^p-{m- i)-t-F = N'+r/'— 4//— (m'— O + F'. C'est une relation d'invariance entre deux surfaces se correspondant point par point; mais il y figure, comme on voit, les nomhre'iAe.s points fonda- mentaux de la correspondance sur l'une et l'autre surface. » 6. La combinaison N -4/) — (m - i), qui joue un rôle important dans la théorie analytique des intégrales doubles de seconde espèce, s'est déjà présentée dans la théorie géométrique des surfaces algébriques. Dans le Mémoire célèbre de M. Nôther [Zur Théorie des eindeutigen Entsprechens algebraischer Gebilde (Alalh. Annalen, t. VIII)], on trouve (notamment p. 007) la combinaison (') n' — 2 rt 4- 3 « , où avec nos notations on a n'— N, n = m, a = i(n — \) -^ ip, ce qui donne «' — 2fl + 3/1 = N — 4/^ — w + 4- » On trouve, à la page citée du Mémoire de M. Nother, la formule rela- tive à deux surfaces f et /, se correspondant point par point, (7) n' — la -j- 3n -h l^y. = n\ — ia, + 3/i, + io^,. » Dans celte formule, i^f^- se rapporte aux points multiples isolés d'ordre [x([A^2) sur la surface y, et de même ioI-'-i pour la surface /,. » La formule (6) est du type de la formule (7) de M. Nother. Cette for- mule (6) est, en un sens, plus générale que celle de M. Nother, puisque celui-ci suppose qu'il n'y a pas de points fondamentaux simples dans la cor- respondance; par ailleurs elle est plus particulière, puisque dans (7) peuvent se trouver des points multiples isolés d'ordre supérieur à deux. (') M. Zeuthen {Comptes rendus, t. LXX, et Math. Annalen, t. IV, p. 87) avait déjà formé un invariant relatif analogue. J'ai déjà rappelé {Comptes rendus, 22 fé- vrier 1904) que MM. Gaslelnuovo et Enriques ont aussi rencontré la même combinaison beaucoup plus récemment dans une étude remarquable sur les systèmes linéaires de courbes sur une surface {Annali di Malematica, 1901). SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. g53 cas que je n'ai pas examiné (cette lacune serait d'ailleurs facile à combler). » Il est bien cligne de remarque qu'un lien inattendu se trouve ainsi établi entre des points de vue si différents, le point de vue de MM. Zeuthen et Nôlher et des géomètres qui les ont suivis dans l'étude géométrique des surfaces, et le point de vue transcendant auquel se rapportent mes travaux sur les fonctions algébriques de deux variables. » MINÉRALOGlli. — Les roches à néphéline de Tahiti, par M. A. Lacroix. « La constitution géologique de notre colonie de Tahiti est à peu près inconnue; on sait seulement par de brefs récits de voyageurs que des roclies volcaniques basaltiques (non étudiées d'ailleurs) y abondent sous forme de coulées et de tufs, au moins au voisinage du littoral; quant au centre montagneux et désert de l'île, il a été peu exploré, en raison de la difficulté d'accès de ses vallées profondes et de ses pics escarpés, dont l'altitude maximum atteint 2237™. » Mon attention a été appelée sur les roches de cette île par un caillou roulé, indiqué dans l'ancien Musée des Colonies comme provenant de la rivière de Papénoo. La roche qui le constitue est identique à celles que j'ai proposé de désigner sous le nom de monzoniles néphéliniques et dont j'ai montré l'existence dans le nord-ouest de Madagascar. A la suite de la description que j'en ai donnée dans un Mémoire consacré aux roches sodiques de la Grande Ile ('), j'ai (ait remarquer qu'elle était vraisembla- blement l'indice de l'existence à Tahiti d'une province pétrographique analogue à celle de Madagascar. » En 1901, uij zoologiste du Muséum, M, Seurat, ayant été chargé d'une mission dans nos possessions de l'Océanie, je lui ai remis avant son départ un échantillon de cette roche en le priant de rechercher son gisement exact; à deux reprises, M. Seurat m'a envoyé d'importantes collections, recueillies par lui dans l'est, le nord et le centre de Tahiti; elles viennent confirmer mes prévisions au delà de toute espérance. Elles démontrent, en effet, l'existence d'une série pétrogra|)hifpie remarquable, comprenant, en fait de roches grenues, des syénites néphèlitiiques, des monzoniles néphéli- niques, des gahbros néphéliniques, des gabhros amphiboliques, et enfin des (') Les rochej alcalines caractérisant la province pétrographique d'Ampasin- dava {Nouvelles archives du Jfhiscum, t. I, 190-2 et l. Il, 1908). C)54 ACADÉMIE DES SCIENCES. roches à grain très fin et plus ou moins microlitiqnes {camptoniles , monchi- quites, tinguaites). » Ces roches forment des affleurements considérables dans la vallée de Vai Tuoru (Grande vallée de Papénoo), souvent extrêmement étroite, bordée par de très hautes falaises et aboutissant à un vaste cirque, que dominent les plus hautes cimes de l'île. La même vallée renferme égale- ment des coulées et des tufs basaltiques, qui existent seuls dans les vallées de Punaruu, de Fantaua, ainsi que dans les régions comprises entre Papénoo et Tiarei. » La caractéristique commune de presque toutes les roches qui nous occupent réside dans l'existence de la néphéline, de l'augite et d'une amphibole brune (verdissant sur les bords) du groupe de la barkévicite. » Les syénites néphcliniques sont très leiicocrates, leurs feldspaths, généralement aplatis suivant ^'(010), sont constitués par de l'orlhose et de l'anorthose; la néplié" line et la sodalite leur sont en moyenne postérieures; l'amphibole et le pyroxène sont automorphes, accompagnés de sphène, d'apatite et de titanomagnétite. La structure est celle de la foyaïte. Une syénite néphélinique à grains fins, formant des fdons minces dans les gabbros, possède une structure différente; l'ortljose n'y est pas aplatie et la néphéline se présente en cristaux automorphes; enfin la biotite remplace l'amphibole de la roche précédente. n Les monzonites néphéliniques offrent l'analogie la plus frappante avec celles de Madagascar; comme dans cette région, elles paraissent conbliluer plutôt un faciès de variation des syénites que des gisements distincts. Elles présentent d'ailleurs de nom- breux passages avec les syéniles, grâce à l'apparition dans ceiles-ci de grands cristaux de labrador basique ou de bylownite, autour desquels viennent s'orienter, à axes pa- rallèles, l'orlhose ou l'anorthose. Ces roches sont généralement plus riches en sphéiie et en apatite que les syénites; de même que dans celles-ci, l'amphibole est souvent en partie résorbée et transformée en un mélange de microlites d'augite et de titanoma- gnétite. Ces monzonites présentent des variétés pegmatoïdes, dont les éléments attei- gnent plusieurs centimètres de plus grande dimension; elles sont parfois très riches en néphéline dont les plages, accompagnées de sodalite et d'analcime (cette dernière pro- bablement primaire, comme à Madagascar), enveloppent les feldspaths. » Les gabbros néphéliniques sont essentiellement constitués par de l'augite, de la biotite et de la barkévicite, généralement enche\èlrécs les unes dans les autres et enveloppant ophitiquement des plagioclases très basiques (labrador-bytownite et by- townite) un peu aplatis; de grandes plages de néphéline sont postérieures à tous les minéraux précédeiits; l'olivine, l'apatite en énormes cristaux, la titanomagnétite enfin sont toujours très abondantes. L'existence dans quelques échantillons d'une petite quantité d'orthose indique un passage à des types basiques {essexiles) de monzonites néphéliniques, que des recherches sur le terrain permettront certainement de ren- contrer dans les mêmes gisements. » La disparition de la biotite et de la néphéline, l'augmentation de la teneur en SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE I9o4- qSS augiie, coiuluisenl à des gabbros amphibolir/ues (gabbros dioritiques), tout à fait identiques, eux aussi, à ceux de Madagiiscar. Je n'ai trouvé qu'un seul échantillon d'une sorte de diabase opiiitique à baïkévicite (proiérobase), qui semble constituer une variation moins basique de cette même roche. » Les monchiquites et les camptoniles, à aspect extérieur basaltique, présentent les caractères habituels : longs microliles et phénocristaux de barkévicite et parfois microlites d'augite, accompagnés, soit de plagioclases basiques (camptonites), soit d'analcime (monchiquites); il existe des passages ménagés entre ces deux types extrêmes. Enfin les tinguaïles , formant dans la rivière des galets d'un vert poireau, très compacts, ne renferment que quelques phénocristaux d'orthose, disséminés dans une pftte riche en microlites filiformes d'.xgyrine, associés à de l'orlhose et à de la néphéline. » En résumé, les roches qui viennent d'être brièvement décrites con- stituent une série pétrographique remarquablement continue, dont les variations minéralogiques très étendues sunt essentiellement le résultat d'une augmentation progressive de la teneur en chaux, en fer et en magné- sie, accompagnant une diminution corrélative de la teneur en silice et en alcalis. Je n'ai reçu encore aucun renseignement sur les relations géolo- giques des roches qui la constituent; mais la considération des enclaves ou des filons que présentent les gros blocs étudiés montre, des à présent, que les gabbros néphéliniques ou simplement amphiboliques sont antérieurs aux syénites et aux monzonites néphéliniques et que celles-ci, à leur tour, sont traversées par des filons minces de monchiquites-camptonites et de tinguaïtes; c'est là Tordre que j'ai établi pour les roches similaires de Madagascar. » On sait, d'autre part, que les roches volcaniques récentes ont traversé tout cet ensemble; l'étude chimique seule permettra d'élucider les relations pouvant exister entre ces basaltes (^') et la série néphélinique, mais leur composition minéralogique permet déjà de prévoir avec de grandes vraisem- blances qu'ils présentent au point de vue ciiimique une parenté fort nette avec les gabbros amphiboliques de la série plus ancienne. Ces basaltes sont tous très basiques ; beaucoup d'entre eux renferment d'énornjes cristaux porphyriques d'augite et d'olivine qui sont parfois tellement pressés les uns contre les autres que la roche, au premier abord, semble être holo- cristalline et grenue. L'examen microscopique met en évidence, non seu- (') Ces basaltes sont souvent vacuolaires et riches en zéolites bien cristallisées {analcinie, ckabasie, christianile) ou seulement fibreuses {Ihomsoiiile, mésotype, niésolite, etc. ). q56 ACADÉMIE DES SCIENCES. lement de grandes variations de structure (type doléritiqiie à type semi- cristallin avec pâte extrêmement fine), mais encore des variations minc- ralogiques: ces dernières tiennent surtout aux proportions relatives des plagioclases et de l'augite, celle-ci devient parfois tellement prédominante que la roche peut être considérée comme une Umhurgiie. » En terminant, je ferai remarquer l'intérêt que présente la découverte de cette nouvelle province pétrographique à un point de vue général. Les roches alcalines ont été pendant longtemps considérées comme des excep- tions, localisées dans un petit nombre de régions. Peu à peu elles sont rencontrées dans les régions les plus éloignées les unes des autres. La Polynésie était restée l'une des parties du globe où il eu avait été à peine question; un seul gisement de syénite néphélinique y était en effet connu (M. Wichmann) jusqu'à présent, à l'île Vili Lévu, dans l'archipel Viti (Fiji), situé à environ 3200'"" à l'ouest de Tahiti. » En général les syénites néphéliniques existent rarement seules, elles sont d'ordinaire accompagnées d'autres types de roches alcalines dont l'ensemble possède le plus souvent quelques particularités communes, caractéristiques de la province pétrographique; il est intéressant de remar- quer à ce point de vue l'analogie que les roches de Tahiti qui viennent d'être décrites présentent, jusque dans leurs détails, non seulement avec celles de Madagascar, mais encore avec celles des environs de Montréal au Canada. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équaliolis (lifférenliellcs du type parabolique. Note de M. Viro Voltkrra. « Les théories des équations différentielles aux dérivées partielles des types elliptique et hyperbolique sont très avancées et ont atteint désormais une forme classique. Je citerai les travaux de M. Picard sur les équations du type elliptique et, entre les plus récents travaux sur les équations du type hyperbolique, ceux de MM. Hadamard, Coulon et d'Adhémar. Pour le type hyperbolique, on sait que c'est la méthode de Riemann et la notion des caractéristiques, développée par Du Bois-Reymond et M. Darboux, qui a permis de relier par quelques formules générales tous les résultats. » L'élude des équations du type parabolique n'est pas si avancée que celle des équations des autres types. Cependant l'équation différentielle de la propagation de la chaleur est du type parabolique et elle a été le sujet SÉANCE DU 5 DÉCEMk^^E 1904. 9^7 d'un grand nombre de recherches depuis les anciens travaux de Fourier, de Poisson, de Laplace, jusqu'aux travaux récents de M. Boussinesq et de M. Appell. » Mais, en se born:mL niênie à l'équation de la propagation delà chaleur à deux variables indépendantes, il n'y a pas jusqu'à présent de formules générales capables de faire ressortir toutes les particularités de l'intégration. » On sait, par exemple, que l'une des variables indépendantes joue un rôle tout à fait différent de l'autre et Poisson a beaucoup insisté sur ce point en montrant que la même intégrale peut s'exprimer moyennant deux fonctions arbitraires ou une seule fonction arbitraire. » Or la méthode des caractéristiques qui a eu tant de succès dans le cas des équations du type hyperbolique semble, au premier abord, impuissante à éclaircir ces questions fondamentales par rapport aux équations du type parabolique. » Voici, maintenant, la cause de cette difficulté. On a toujours conçu la méthode de Riematm comme bornée au domaine des variables réelles. Au contraire, pour approfondir avec succès les questions dont nous venons de parler, il faut commencer par étendre la méthode aux variables complexes et ensuite l'appliquer ainsi généralisée. » Je vais montrer l'avantage que l'on peut tirer de cette idée en étudiant l'équation différentielle . . d-u du rf \ (0 ^^ - Te =/^'^-' =)• » Nous supposerons que l'on puisse regarder u et/ comme des fonctions de la variable réelle z et de a-- := ^ + «vi et que ces fonctions n'aient pas de singularités dans le domaine où on les envisage. En écrivant u{z., ç, ri), /(:;, \, ■/]) ce domaine sera à trois dimensions et il sera défini par les trois coordonnées réelles :;, c,, ■f\. » En priant le lecteur de faire la figure, menons une droite m/n' paral- lèle à l'axe ^ dans le plan ^z et une surface régulière ■ï limitée par cette droite et par deux lignes MNP et M'N'P', les points M, P, M', P' étant sur mm'. Nous regarderons la ligne *^ M NPP'N'M' comme le contour delà surface a. » A étant une solution de l'équation (i) et '\i, une solution de l'équation adjointe d'y (^ c. K., 1904, 2- Semestre. (T. CXXMX., N° 23.) ' 2" ''' r / -\ û58 ACADl^VllE DES SCIENCES. posons » En choisissant convenablement la direction de la normale n à la sur- face (7, on aura par le théorème de Stokes .£[ V- — ^ CnP«E + -, 5- COS/( n + yr p COS7l^ Ori ôzl \<)z dx J \()', a--,,, yj = o, :■ = :,. Si la droite aa' parallèle à s menée par A ne rencontre pas la surfiice 1, nous pourrons prendre (: — =,! r..\' (2) ^, = e '"■■-'•'(a;, -ir) -, ./', = o. Cette fonction est polydrome, c'est pourquoi deux cas pourront se pré- senter : » i" La droite aa' est entourée par la surface a; » 2" Elle n'est pas entourée par cette surface. M Dans le premier cas, si l'on prend les valeurs de ']/, positives sur la partie MM' du contour, elles seront négatives le long de PP'. Dans le second cas, si l'on prend les valeurs de 1]^, positives sur MM', elles seront aussi po- sitives sur PP'. » Cela posé, déplaçons le point A sur AA„ parallèle à l'axe ^ en l'appro- chant indéfitiiment du point A(, de la ligne 7nm' . Supposons qu'en se dépla- çant la droite aa' ne rencontre pas la surface a. On voit aisément que les intégrales f\^,dz, f''u,dz. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE igo/j. gSg tendront vers zéro, vers ± 2\/7ï4/(a;„, z,), on vers ± \,l-'li(!r„, z,); c'est pourquoi, eu désignant par e un facteur numérique qu'on peut déterminer facilement, on aura Cette formule est très générale et en la spécialisant elle donne lieu à bien des applications. Si L' est une ligne appartenant au plan parallèle à Er, mené par A, on a limy^(^<|/, ^ -AI\CE. M. le Ministre de la Gcekee invite l'Académie à lui désigner deux de ses Membres, choisis en dehors du personnel enseignant de l'Ecole Poly- technique, pour faire partie du Conseil de perfectionnement de cette École, conformément à l'article 38 du décret du i3 mars 1894, modifié par les décrets des 2 avril 1901 et 25 novembre 1902. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Volume ayant pour titre : « Mollusques tertiaires du Portugal, Planches de Céphalopodes, Gastéropodes et Pélécypodes laissées par F.-A. Perdra da Costa, accompagnées d'une explicalion sommaire et d'une esquisse géologique par G.-F. DoUfus, J.-C. Berkeley Coller et J.-P. Go/nes ». (Présenté par M. Albert Gaudry.) ASTRONOMIE. — Observation des Perséides en 1904 et détermination des hau- teurs au-dessus du sol. Note de MM. V. Fournier, A. Chaudot et G. FouRNiER, présentée par M. Deslandres. « Nous avons observé les étoiles fdantes dites Perséides, en août dernier, à Rouvray (Côte-d'Or), pendant les nuits des 9, 10, 11, 12, i3 et 16 août. ■-) 274 étoiles fdantes ont été enregistrées, 180 d'entre elles étaient des Perséides. » Maximum. — Les météores ont été oliservés surtout en vue de la détermination des radiants. Le Tableau suivant donne le nombre horaire moyen des Perséides observées ', De9>'àio*'. De 10'' à II''. L)e 1 1'' à 12''. De o'' à l^ De i' à 2''. Le 9 août 42 8 » » Le 10 août 7 10 7 10 » Le n août 16 » » » » Le 12 août 24 21 12 i4 » Le i3 août 8 n » » » Le 1 4 août 8 8 » » » Le 16 août » I 5 3 11 SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. f)6l il montre que le maximum se seiail produit dans la soirée du 12 ; mais cette conclusion n'est pas rigoureuse parce que le i i l'observation n'a duré qu'une heure. » Caractères physiques des niùLéores. — La plu])art des météores observés étaient de 3= ou de 4° grandeur, une trentaine de 2" et 27 seulement de i" grandeur. » Le blanc était leur couleur générale; une vingtaine étaient jaunes et quelques-uns seulement rougeàtres ou jaunâtres. » Sur les 180 Perséides, 109 étaient accompagnées de traînées, en général peu importantes, contrairement à ce qu'on avait coutume d'observer. » Radiants. — Le radiant principal de Persée a été déterminé chaque jour. Malgré quelques écarts dus aux erreurs inévitables dans ce genre d'observations, on a constaté nettement le déplacement de ce radiant dans la direction de l'étoile .5t Girafe, suivant une ligne sensiblement droite, du 9 au 16 août; ce l'ait est d'ailleurs déjà connu. » Quant aux radiants secondaires, nous n'avons conservé que ceux dont l'existence était rendue évidente par l'apparition, dans leur voisinage immédiat, de météores lents et à très courte trace, qui sont la plus sûre garantie de la proximité d'un radiant. » Voici les radiants ainsi déterminés : Il m o a Persée 3.25 et -1-49 '^ donné des météores tous les jours du 10 au 16. Bien caractérisé le 10. 7 Cocher 4-55 et 4-55 Très dilTus. Particul' caractérisé le 12. 7 Girafe 2.45 et -1-67 Bien caractérisé le 12 et le 16. Entre t et tp Persée. . . 2.5 et -i-5i Un des mieux caractérisés le 12. a Cassiopée o.3o et -|-58 Le 16 seulement. Le mieux caractérisé après de celui de Persée. Peut-être le même que celui signalé en 1901 par MM. Péridier et Chrétien. u Persée 1.20 et -1-47 Caractérisésurtoutle 16. A déjàétésignalé. Tt Cygne 21 .20 et -t-49 Caractérisé le 16. Déjà signalé. )> Le radiant de Cassiopée est doublement intéressant, car il a été déterminé à la fois par des météores observés isolément et par d'autres observés simultanément des deux stations dont il est question plus loin. » Météores remarquables. — Un certain nombre de météores ont présenté des par- ticularités dignes d'intérêt : » Le 10 août, M. Chaudot a observé dans la Grande Ourse une étoile filante à tra- jectoire courbe. » Le 16 août, le même observateur a aperçu dans la Petite Ourse un point lumineux qui, après avoir décrit une trajectoire rectiligne, s'est rais à décrire de nombreuses sinuosités. » Le même soir M. V. Fournier a observé dans le Cocher une étoile filante qui subit deux changements de direction. » Enfin, le même soir encore, une étoile filante sinueuse fut observée en même temps dans le Taureau, à Rouvray, par M. V. Fournier et à Dompierre par M. G. Fournier. » Détermination de la hauteur des étoiles filantes. — Des observations simul- gQo, ACADÉMIE DBS SCIENCES, lanées furent entreprises le 16 août à Roiivray et à Dompierre en Morvan (Côte-d'Or) en vue de la détermination de la hauteur des météores. » Les postes étaient distants de io''"',ioo (distance mesurée sur la carte de Tétal- niajor). » 33 étoiles filantes furent notées au premier poste et 52 au second, i3 furent obser- vées en commun: parmi ces dernières quatre remplissaient les conditions nécessaires pour être calculées. n La i-éduction a été effectuée par la méthode e-^posée par M. II, Chrétien dans le Bulletin de la Société astronomique de France (juillet igoS), en y remplaçant la mesure graphique des arcs par leur calcul trigonométrique. » Les Tableaux ci-dessous résument les résultats obtenus : 1 Latitude nord. . . 47-25.21 Rouvray (Cùle-d'Or) , . , ,^ _ ■^ ^ / Longitude est... i.4t). 7 i Latitude nord. . . 47-23.46 Dompierre-en-Morvan (Côte-dOr). j j^^,,^;^^,^^ ^^^ ,53^^ Coordonnées des météores rectifiées et prêtes à être soumises au calcul. liouvray, Dninpierrc. Apparition. Disparition. .Apparitinn. Disparition. JR. D. ». D. .î\- D. .«. D. «... o.3o 56. i5 G. 3 5o o.3i ug ai. 01 Da.oi r... o.3o 55 o. 8 44- 5o 0.20 58.44 23.5i 5o.i5 g... o.3o 58.20 0.21 61.40 0.20 59.45 22. .57.30 66.40 /.-... 3.40 22. i3 4.24 i5.3o 3.38 23.20 4-23 18. aS Hauteur Hauteur Longueur à l'apparition. à la disparition. de la trajectoire. km ^m kai a 148,92 09,31 122,86 c 107,63 66, .5o 56,65 :r 283,38 52,82 345,88 l< i34,34 34,67 i55,4 >> Ces nombres sont supérieurs à ceux obtenu-- par M. Chrétien en 1901. La moyenne des hauteurs des météores observés à leur apparition est de 168'^'", 5 et celle des hau- teurs de disparition 53'-'", 3. La longueur moyenne des trajectoires est de i45'"",2. » SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. 9^3 THÉORIE DES GROUPES. — Sur les groupes d'ordre p'" (p premier, m > 4 ) dont tous les diviseurs d' ordre p'"-- sont abéliens. ^ole de M. Potkox, jM-ésentée par M. Emile Picard. « Dans une précédente Noie (') j'ai exposé la détermination dés s,,«Cy dont tous les g^,»-^ sont abéliens et dont, en oulre, le commutant est cyclique. Il n'y a lieu de faire cette restriction que dans le cas où G peut être en- gendré par deux générateurs dont le commutateur n'est pas normal (-). Voici la détermination des types de G à commutant non cyclique : » Je pose G = (e,/), f-'ef=ed, e'^ de = db, f-' ef = ed, puis (en remarquant que l'égalité /-' p-' def=f-' dh/ii\\ge c"' g-' ce = Ir' f'' bf) e 'ce = ca, /'"' bf^= ba, et {d n'étant pas normal) je suppose è ^ i. Chacun des g„'"-(CP, e) et (CP,/), ayant tous ses diviseurs abéliens, contient normalement ses commutateurs et lesp'^"** puissances de ses éléments; il fout d'ailleurs (CP, e) ={d, e). On en conclut que b,c sont respectivement permutables à e, /, que a, d'', eP'',/P'' sont normaux, ce qui exige a'' = b'' =cP= d''' = I , que c est dans (d, e), te qui exige a = 1. Ainsi b et c sont normaux, on a C = {b, c, d), tout élément de G peut s'écrire J'' é'-d^c^h'^ , un g^p^-^ quelconque de G est G, . = (CP, f'e?) {y ou = ^ o), A divise CP et — est un g^,' principal de figure (i)(i i). Deux cas se présentent alors suivant que G contient ou non hors de CP un élément permutable à tout élément de C. » Dans la première hypothèse, on peut faire c = i . A cause de (CP,e) = (r/,e), /'' est dans ((/, e), ce qui exige que (/''= i et que/'' soit dans (e'', 6). Il faut/>> 2, sans quoi G aurait le diviseur non abélien (e-. /) d'ordre non abélien, c'est-à-dire ici tout G^;(j' ^ o), ait tous ses diviseurs abéliens. On sait (^) exprimer cette condition et on la trouve équivalente à celle-ci : A est (') Comptes rendus, août 1904. J'emploie ici les mêmes notations. {-) Dans la Noie citée, l'indicalion explicite de cette restriction a été omise. (n PoTRON, Thèse, n" 1.3, p. 24. q64 ACADÉMIE DES SCIENCES. égala (eP, b) en sorte que G est de //gare (s)(i)(ii) ou (si) (ï)(ii), et f est dans {('P'', b). Les g^-" de ces figures sont tous connus (*). » Dans la deuxième hypothèse, quijéqnivaut à l'indépendance de b et c, eP est dans {d, f) et fP dans (d, e), d'où l'on conclut /J > 2 (sans quoi G aurait le diviseur non abélien (d,/e) d'ordre ^p"'^^) et û?^= i. Aucun g^»- de G, c'esl-à-dire ici aucun G^- (j ou :; ^ o), n'est abélien; pour que chacun d'eux ait tous ses diviseurs abéliens, il faut que A =: (eP, b) = ( //", c), c'est- à-dire que G soit de figure (si)(i)(i i), puis que s = i; enfin, si l'on écrit les équations de G [(a, b) étant le central | aP = bP=cP=i, dP^y^ rt", eP = />P' r/«' , f/-' cd ■= ca, e~' ce = cb, f~' de = de, il faut et il suffit que la forme quadratique jilj- 4- ( p' — '^■)y^ — ^ ^' ^oit irré- ductible, c'est-à-dire que (a — p')- -l- 4 '{'v! soit non carré. Les g,/ de cette figuri; sont tous connus (-). Il est intéressant de remarquer que, tians leur déter- mination, le caractère quadratique de (a — p')" + 4^0-' se présente comme élément de classification; le résultat qui vient d'être obtenu donne la rai- son de ce fait. » NAVIGATION. — Critérium des navires à grandes vitesses. Note de M. le vice-amiral Fournier, présentée par M. Berlin. « Les parties en relief d'un navire, en labourant la masse liquide, for- ment, par refoulement, une vague de translation qui entraîne à sa suite un train d'échos d'oscillation, de hauteurs décroissantes. Or celte vague, dite d'étrave, en soulevant l'avant du navire, améliore l'utilisation du travail moteur. Mais l'ensemble de ces échos, eu contact avec la carène, diminue cette assiette avantageuse par un soulèvement relatif de l'arrière, tant que la translation, en s'accélérant, ne dépasse pas une vitesse critique W, suf- fisante pour rejeter tous leurs sommets dans le sillage, par suite de l'ac- croissement, avec le carré de la vitesse, de la longueur de ces ondes d'os- cillation. Alors l'arrière du navire tombe librement dans le creux postérieur (') De Séglier, Éléineals de la théorie des groupes alistrails, n" 130. — Potron, Thèse, 11° 9. (') De Séguier, Éléments, n° 157. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. 965 de la v.'igiic d'étrave et s'y enfonce peu à peu en améliorant gradiiellemenl et indéfiniment l'assiette avantageuse de ce navire aussi longtemps que la translation s'accélère; mais à la condition que les formes rentrantes de l'arrière soient assez affinées |)Our ne pas soulever à leur suite, par suc- cion, une seconde vague de translation. Dans le cas contraire, celte seconde vague, dite CCélamhot, contrebalançant l'effet de la vague d'étrave, dans une mesure croissante avec la vitesse, diminue progressivement et indéfi- niment l'utilisation du travail moteur que celle-ci améliorerait, au con- traire, graduellement et sans cesse, si elle agissait seule sur la carène. Enfin cet effet nuisible s'accroît encore par la baisse du niveau entre les deux vagues. On peut donc dire que les seuls navires aptes aux grandes vitesses sont ceux dont l'arrière est assez affiné pour ne point soulever, par succion, à son contact, une seconde vague de translation. Mais quel doit être, pour cela, le degré d'affinemcnt limite? » L'espace aliandonné derrière elle, dans sa iranslalion, par chaque unité superfi- cielle des formes renUanles de la carène est d'autant moindre que l'incidence de celte unité sur la direction de son déplacement est plus petite; tandis que le débit du rem- placement transversal de l'eau, par pression tiydrostatique, le seul qui ne soit empê- ché, ni par refoulement, ni par déroberaent, est d'autant plus voisin de son maximum que celte incidence est plus petite. » Il en résulte que les vides tendant sans cesse à s'ouvrir derrière chaque élément superficiel des formes rentrantes de l'arriére du navire se trouvent comblés, à tout instant et intégralement, par le remplacement transversal de l'eau, quanti ces formes sont suffisamment affinées. Or, dans ces coridîlions, elles ne déterminent aucun elTort de succion de nature à soulever, à leur contact, une seconde vague de translation en entraînant, à leur suite, une partie de la masse liquide. On est ainsi conduit à envi- sager, dans les navires de toutes formes, deux, catégories seulement bien distinctes: ceux dont le degré d'affinemcnt améliore graduellement et indéfiniment l'utilisation du travail moteur à mesure que leur Iranslalion s'accélère au delà de la vitesse W, puisqu'ils ne soulèvent pas de vague de translation d'étambot, ce qui les rend aptes aux grandes vitesses ; et les autres, où cette utilisation empire, au contraire, indéfini- ment et progressivement par l'efiet de celte vague. Quelles sont les lois distinctes des deux régimes de la résistance de l'eau aux vitesses inférieures et supérieures à W et à quel critérium peut-on reconnaître si une carène en projet sera apte aux grandes vitesses, d'après ses seules dimensions et caractéristiques : L, sa longueur; /, sa lar- geur; p, sa profondeur; U, son volume; B^, la surface de son maître couple et S^, la sur- face de son plan de flottaison? Telles sont les importantes questions qu'il reste à résoudre. )) On s'est borné jusqu'ici à employer, pour caractériser en détail le G. R., 1904, 2« Semestre. (T. CXX.XIX, N» 23.) I27 g66 ACADÉMIE DES SCIENCES. degré d'affinement d'une carène, les rapporls » J'ai été conduit à adopter, en outre, un coefficient d'ensemble résul- tant _ o = a 1(1^ -iy + (2Y- 0^ + (2Î5 - i)^ 4- -^ j, s'adaptant beaucoup plus étroitement aux formes immergées, car ram)>li- tude de ses valeurs extrêmes, des bâtiments les plus affinés aux moins affi- nés, est trois fois plus grande au moins que celle de ces coefficients de détail. Grâce à ce coefficient, je suis arrivé à reconnaître que le tracé moyen de la résistance de l'eau à la translation d'un navire est représenté très exactement : >) Par la formule (I) depuis l'origine du mouvement jusqu'à la vitesse critique W, el, depuis la vitesse V = W, jusqu'à V = ce, par la formule (II) » Dans ces formules,

    8 ( T^ ve SÉANCE DU .■) DÉCEMBRE 1904. 967 qui, seules, caractérisent Jes bâtîments aptes aux grandes vitesses, c'est-à-dire sur lesquels l'utilisation de leur travail moteur s'améliore graduellement et indéfiniment aussi longtemps que leur translation s'accélère, comme si la résistance de l'eau qu'ils subissent tendait ii croître, finalement, propor- tionnellement au carré de la vitesse, m TOPOGRAPHIE. — Sur la Télésteréoscopie . Note de M. Paul Hemuiower, présentée par M. Michel Lévy. « C'est en juillet 1902, au cours d'ascensions dans les Alpes du Dau- phiné et de la Savoie, que nous avons eu l'idée d'appliquer aux vues loin- taines prises au téléobjectif un relief artificiel dérivant du principe de la stéréoscopie. » Les vues téléobjectives simples, par suite de leur faible champ, présentent un effet d'aplatissement très nuisible à la compréhension des détails. Dans la montagne notam- ment, les différents plans s'écrasent les uns sur les autres et, s'il s'agit de chaînes un peu éloignées, celles-ci se profilent en silhouettes sans profondeur. » Le principe que nous avons imaginé est le suivant : créer le relief tout en conservant le fort grossissement du téléobjectif par l'obtention de deux épreuves de la même région éloignée, la distance entre les deux stations de pose mesurée perpendiculairement à l'axe de visée étant régie par certaines lois ou règles données ci-tlessous. » Nous avons donné le nom de Télésteréoscopie à cette nouvelle applica- tion de la photographie et de léléstéréoscope à l'ensemble des deux négatifs. ■S) Le premier télésléréoscope qui ait été obtenu est une vue de l'Aiguille du Plan, prise de Clianioaix, à 6'''™ environ de distance. Plusieurs autres ont été pris cette même année. » En igoS, au cours de notre première campagne géodésique alpine, nous avons poursuivi l'étude de la Télésteréoscopie. Passant des distances S""" aux éloignements considérables des panoramas pris de sommets élevés, nous avons réussi, notamment, un téléstéréoscope sur la chaîne du Mont-Blanc, à plus de 100'"" de distance mo)'enne. Les deux téléphotographies qui le composent ont été prises à 8 jours d'intervalle au sommet du Puy-Gris (291 1") et au sommet du Rocher-Blanc-des-Sept-Laux (2980™), c'est-à-dire à environ iSoo" d'écartenient mesuré sur une perpendiculaire à l'axe médian de visée. L'appareil, «ne jumelle Bellieni sléréoscopique 8X9 munie d'un téléobjectif Zeiss, était placé sur le pied du théodolite dont la grande stabilité est un précieux avantage dans la prise des télépholographies. Ce léléstéréoscope met en relief six plans ditlérents dans la seule chaîne du Mont-Blanc. Cette année encore, de nom- breux téléstéréoscopes ont été faits sur les stations élevées de notre triangulation. 968 ACADÉMIE DES SCIENCES. » La Téléstéréoscopie, en donnant le relief artistique et en faisant réagir les plans les uns sur les autres, a une utilisation pratique immédiate : d'utie part, pour les alpinistes recherchant dans les liautes régions rocheuses des passages nouveaux qu'ils peuvent étudier d'en bas et, d'autre part, pour les officiers dans les reconnaissances militaires rapides sur un terrain inac- cessible ou occupé par l'ennemi. Nous présentons à l'appui de cette utilisa- tion, par examen rapide, un positif du premier téléslcréoscope en date. Les deux stations ont été faites à 22" d'écartemenl. )) Indépendamment de ce but pratique, nous avons recherché une rela- tion mathématique entre deux points figurant sur les deux épreuves, de façon à déterminer la position de l'un connaissant celle de l'autre, ])ar suite, à connaître la position planimctrique de tous les points visibles du terrain connaissant celle d'un seid. » Si l'on appelle p la distance du point clierclié à l'appareil, D la distance du ])ùinl connu, l"" la longueur focale du téléobjectif, a la difl'érence des dislances entre les ver- ticales des deux points (clierclié et connu) sur les deux images photographiques et lî l'écartenient des deux stations mesuré perpendiculairement à l'axe de visée, on trouve _ DEF P " FJï" - D a ■ B On peut donc construire, en mesurant y. au stéréo-comparateur, avec une certaine ijrécision (à laquelle s'opposent toutefois, dans certains cas, les grains et la distension des couches sensibles), tous les points du terrain vus sur les clichés, par la méthode des coordonnées polaires : en eiïel, chaque point aura sa direction azimulale donnée par sa place sur le cliclié et sa distance déduite de la foi mule. La méthode diffère ainsi de celle des levés par perspectives pliotogra)ihiques dans laquelle les points sont obtenus par intersections graphiques que permettent les écarts, d'une grandeur tout autre que ceux de la téléstéréoscopie, entre les deux stations. » Sans penser qu'une méthode nouvelle pratique de levés puisse en découler, à cause de la délicatesse des mesures, il sera toutefois commode, dans beaucoup de cas, d'évaluer ainsi une tlistaiice pour un point du champ d'im téléstéréoscope. » Nous avons cherché à déterminer quelle devra être, en fonction de l'approxima- tion que permettent les mesures micrométriques employées pour évaluer a, la dis- tance E à prendre entre les deux j)oses pour obtenir p à une approximation donnée. » Si X est cette ajiproximation de l'appareil micrométrique dont on dispose, on trouve E>^'. ^= F SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE I904. 969 » Lrs deux clieliés, par le fait ((u'ils sont centrés sur le même point, ne sont pas dans (les plans |)arallùles. Ce défaut de parallélisme pourrait fausser les formules. Nous avons reclierclié dans quelles limites une correction était négligeable. Nous avons trouvé ]'.< — . P p étant la longueur mesurée sur l'un ou l'autre dus deux clichés entre les verticales du point de dislance connue et du point de distance à déterminer. M Nous ]Mésentons cotïiine exemple de levé de plan oii la recherche de la précision a été délaissée |)our celle de la rapidité (les mesures de a étant relevées sans stéréo-comparateur) un secteur de terrain des environs de Nancv. I.e tcicstéréoscope est formé de dcu\ épreuves 18 x 24 prises avec un téléobjectif (le Dallmeyer; elles ont 2'", 09 environ de longueur focale. L'écarlement des deux stations est de 24'", 5o. Le plan a été dressé en 5 heures environ de travail de bureau. » Enfin, dans nos travaux actuels de triaui^ulation des hautes régions des Alpes françaises, la léléstéréoscopie nous vient constamment en aide dans la vérification des points visés sur les crêtes se présentant perpendiculaire- ment à leur direction générale ou pour débrouiller des parties très éloi- gnées de grands |)anoramas dans la détermination exacte de détail des dif- férentes cimes. Le téléstéréoscope de la chaîne du Mont-Blanc, que nous présentons, rentre dans ce cas. » ÉLECTRICITÉ. — Recherches sur les diélectriques solides. Note de MM. V. Ckémieu et L. Malclks, présentée par M. H. Poincaré. (( Dans notre précédente Note, nous avons défini les circonstances dans lesquelles on voit apparaître, au sein des diélectriques solides, des charges que nour avons appelées charges réactii'es. » Pour étudier quantitativement ce phénomène, nous avons adopté le dispositif suivant : » Un plateau mélalli(|ue lioiizontal A (/îff. i) est relié à l'un des pôles de la batterie d'accumulateurs du laboratoire de M. Boulv; l'autre pôle de celte batterie est au sol. » A quelques centimètres au-dessus et en face du centre de A, un j)lan d'épreuve C vient appuyer contre un ressort l\, relié au sol. C se chargera par inlluence. Par l'in- termédiaire du bras B, mobile autour de l'axe vertical O, C quitte R et vient au con- 97" ACADÉMIE DES SCIENCES. tact du ressort P, relié à un électromètre. Des écrans EE suppriment toute influence directe des parties chargées du système sur l'appareil de mesure. » L'électrotnètre employé est à quadrants, bien isolé et apériodique. L'élongation qu'il prendra, au moment du contact de C avec P, sera proportionnelle à la charge prise par C an contact de F», sous l'influence de la charge de A. Fig. I. M.\-'. SouJ-Cù cU^iqàc » Dans ces conditions, nous avons fait deux séries d'expériences : » 1° A est mainlenu à un voilage constant. — On vérifie d'abord, par des clon<^ations prises de minute en minute par exemple, que l'influence de A sur C, à travers l'air seul, est bien constante. Ceci peut se représenter gra- phiquement par la droite i {fig. 2), parallèle à l'axe des abscisses, sur lequel on porte les temps écoulés, les élonga lions étant portées en or- données. » Puis on introduit, à égale distance de A et C, la lame diélectrique neutre D. On constate alors que les élongations, mesurées de minute en minute, sont, au débu!, supériein-es à celles correspondant à l'air seul, puis vont en décroissant progressivement. » La courbe représentative a l'allure 2. Le graphique ci-dessus se rap- porte à une lame de mica de o""", 2 d'épaisseur paraffiné superficiellement ; A étant maintenu à 45oo volts et l'intervalle entre A et C égal à 14""", 5. )) Si, après chaque lecture d'élongation, on met A au sol un instant et qu'on mesure Télongation nouvelle, on constate qu'elle est de signe con- traire et complémentaire de la précédente, par rajjport à une droite paral- lèle à l'axe des abscisses et qui aurait pour ordonnée 1 elongation due à l'influence à travers l'air + mica, à l'instant initial. On obtient ainsi la courbe de variation de la charge réactive (courbe 3,//^. 2). SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE igo/j. 97 1 » Les phénomènes ne sont en rien modifiés si, à un instant quelconque, on retourne D du sens ac au sens ca, et inversement. » 2° A esl porté à des voltages variant progressivement suivant un cycle fermé O, -h ^ volts, O, — Nro//:?, O. — La variation se fait par sauts de 90 volts, à intervalles réguliers de quelques minutes. Si l'on soumet d'abord l'air seul à un de ces cycles, les élongations sont proportionnelles aux voltages. La courbe obtenue en portant les voltages en abscisses et les élongations en ordonnées sera la droite i {/ig. 3). Fia. 1. Fig. 3. ,-. . , ... t i* ^ntit- ,^ A /, i î ,^ r Z _.S - ^^^ ^ ' £ ^^S-'^-S 7-ib-4-Uri-4-J- 1- ,^" ^^ XJ ■~-.^~,^^^^^ i ^^ft <2: ■^ ^'^ 1^ o;-' "- -PJC^ /^ / rt (îi^ -:-^0> ■>]/■ ! >^ 1 i/i'i--- >.?iw» i^ V^ T^^ r->?. - >^ -y^r^-. dU 1 >^' ^^ i^'. 1 ;"1n::tzîL-i-,+-LSJ Mil JT ~ -15 ^ . -^ -— t-^- "5^ ■*" " ^ .^ r ' .■' , Z'^t- r_ ++: + : )) Pour le diélectrique et l'air, la proportionnalité des élongations aux voltages cesse. » La courbe représentative sera telle que '?.\ de plus, par la mise au sol de A, on obtiendra, comme précédemment, les élongations complémentaires dues à la charge réactive, dont la variation est représentée par la courbe 3. » La figure 3 se rapporte à une lame de mica j)araffiné et à un intervalle de i4°"",5 entre A et C. L'intervalle entre deux sauts de voltage était de 2 minutes. » Lorsqu'on augmente cet intervalle de temps, les courbes 2 et 3 embrassent des surfaces de plus en plus grandes, ces courbes s'aplatissent au contraire si l'on diminue l'intervalle de temps. » On remarquera l'analogie de ces courbes avec celles que donnerait l'hystérésis d'un corps diamagnétique. )j Nous avons vérifié qu'on n'obtient aucun phénomène analogue à ceux que nous venons de décrire si l'on remplace le plateau diélectrique D par un plateau métallique, isolé, de mêmes dimensions. Cette vérification élimine l'hypothèse d'erreurs provenant d'aigrettes ou d'effluves entre D, et A ou C. )) Pour éviter diverses difficidlés, dont le di'lall sera publié ultérieurement, nous avons substitué au plan d'épreuve C de la figure i une série de plans d'épreuve fixés. f)72 ACADEMIE DES SCIENCES. au nombre de cli\-Iiiiit, autour d'un disque d'éljonlle, mobile autour de son centre. Au moment de leur passage eu face d'un plan chargé fixe, ces secteurs touchent un balai B, relié au sol; ils se chargent donc par influence, puis viennent abandonner leur charge à un balai C, diamétralement opposé à B. C est relié au pôle d'un galva- nomètre dont l'autre pôle est au sol; les effets d'influence sont alors mesurés par l'in- tensité d'un courant. » En répétant avec ce disposilif les deux séries d'études précédemment décrites, nous avons obtenu des résultats entièrement concordants. » Le phénomène de la diminution de l'influence électrique, au travers des diélectriques solides, par l'apparition au sein de ces diélectriques d'une charee réactive, nous semble donc netteiTient établi. » PHYSIQUE. — Expériences permeltant de déceler les rayons N. Note de M. H. lîoRDiER, présentée par M. d'Arsonval. « Parmi les procédés permettant de déceler l'existence des rayons de Blondlot celui qui consiste à regarder directement un écran au sulfure de calcium légèrement insolé, et près duquel on approche une source de rayonsN, est d'une observation tellement délicate qu'un grand nombre d'ex- périmentateurs n'ont pu parvenir à saisir u ne a ugmentation d'éclat de l'écran . On sait que cette difficulté d'observation a fait émettre à certains physiciens des doutes sur l'existence des rayons N. )) Les expériences que je vais indiquer constituent un moyen objectif oi!i la suggestion dans un sens ou dans l'autre n'a aucun rôle à jouer. C'est encore au sulfure de calcium que j'ai eu recours, mais au lieu d'employer la rétine comn)e réactif des variations instantanées de l'éclat de ce sulfure, j'ai confié à la plaque sensible le soin de révéler ces variations par une pose prolongée. » 1° Sur une feuille de papier épais, on laisse tomber des gouttes de collodion tenant en suspension un peu de sulfure, comme l'a indiqué M. Blondlot, en ayant soin de dis- poser les gouttes en deux groupes, par exemple quatre gouttes à droite et quatre gouttes à gauche de la feuille. Ces gouttes, une fois bien sèches, sont laissées dans l'obscurité pendant une nuit. » Le papier qui les porte est alors exposé à la lumière du jour pendant 5 à lo minutes (le temps étant très sombre); on le place ensuite, les gouttes en dessous, sur une plaque photographique enveloppée dans du papier ijcolier et l'on dispose sur l'un des groupes une source de rayons N, par exemple une lime en acier trempé; sur l'autre groupe, on met un morceau de plomb ayant exactement le même poids que la lime et à peu près la même forme. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE r9o4. 97^3 » Après 24 heures de séjour dans l'obscurité, la plaque est développée : on constate alors sur le cliché la formation de taches très noires entourées chacune d'une auréole allant en se dégradant vers la péripiiérie, mais les auréoles qui entourent les taches correspOTularU à la iiine sont itctleinent plus vlriulues que celles correspondant au plomb. » 2° Sur une feuille de papier on a disposé 16 ijoiittes de collodinn au sulfure d'un côté et 16 gouttes de l'autre; le lendemain, la feuille fut placée sur une plaque sensible entourée de papier écolier : sur l'un des groupes on plaça une boîte en carton contenant des billes d'acier trempé et, sur l'autre groupe, une boîte identique contenant le même poids de gros grains de plomb. Après 24 heures, la plaque fut développée, le côté correspondant à l'acier trempé ayant été marqué par un trait. La plaque fut alors confiée au directeur du service photographique de l'Université de Lyon, M. Louis, avec jjrière de mesurer le diamètre de chacune des taches noires et celui de l'auréole correspondante : celui-ci ignorant tout à fait ce que l'on recherchait. » \ ùici la moyenne des nombres trouvés : Diamètre (1(-'S tinhcs. Côté marqué 6""", 4 Côté non marqué qmm ^ j X Ainsi les taches du côté marqué, quoique ayant en moyenne un dia- mêlj-e plus petit, sont entourées (V auréoles plus grandes que celles corres- pondant aux grains de plomb, résultat qui met nettement en évidence l'action des rayons N. » 3° Enfin l'expérience suivante est encore plus démonstrative : dans un tube effilé on place un peu de coUodiou sulfuré et l'on trace une raie sur du papier épais avec la' pointe du tube. Le collodion, en s'étendant, j)roduit une bande ayant environ 3""" de largeur. Le papier est laissé dans l'obscurité jusqu'au lendemain; on insole alors le sulfure à l'aide de la lumière du jour pendant 7 minutes, puis on coupe le pa|)ier perpendicti- lairement à la bande phosphorescente en deux parties. Chaque moitié est placée sur une plaque photographique envel()|)pée de papier écolier et, sur chaque portion de bande, sont posés la lime d'un côté et le morceau de plomb de l'autre, liiue et plomb ayant le même poids. » En développant la plaque après 48 heures, on constate la production de deux bandes noires, mais celle correspondant à la source de rayons N est accompagnée sur ses deux bords d' auréoles beaucoup plus larges que celles de l'autre bande. En outre, pendant le développement de la plaque, on voit apparaître la bande correspondant à la Urne plus tôt que l'autre. » Toutes ces cxjiériences montrent bien cpie l'acier trempé a émis des rayons N qui ont agi sur le sulfure de calcium en augmentant le degré et C. K., 1904, •' Semestre. (T. CXXXIX, N» 23.) '28 q^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. probablement aussi la durée de sa phosphorescence et cette augmentation, que l'œil décèle difficilement, a été enregistrée lentement par la plaque sensible. Il paraît donc exister pour les rayons N (ce qui est bien connu pour les rayons X) la même différence entre l'observation directe et l'enre- gistrement photographique qu'entre la Radioscopie et la Radiographie. » CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la composition des granules colloïdaux. Note de MM. Victor Henri et André Mayeb, présentée par M. A. Haller. « Dans une Note précédente (mai 1904) relative à l'application de la règle des phases à l'étude des solutions colloïdales nous avons montré que l'on peut considérer une solution colloïdale soit comme un système homo- gène, soit comme un système hétérogène suivant le but que l'on se propose. Pour étudier les conditions de précipitation des colloïdes, il faut considérer les solutions colloïdales comme homogènes ( monophasiques) ; au contraire, pour étudier la composition des granules colloïdaux, on doit regarder ces solutions comme constituant des systèmes hétérogènes (diphasiques) : lune des phases est formée par les granules, l'autre par le liquide intergranu- laire. C'est cette seconde étude que nous allons maintenant aborder. » Une solution colloïdale étant donnée, par exemple une solution de ferrocvanure de cuivre, deux questions doivent être examinées : i" la com- position des granules qui la constituent est-elle fixe ou variable? 2° si elle est variable, quelle est la loi de ses variations? » Il existe dans la littérature un certain nombre de recherches sur ce sujet; les plus précises sont celles de Jacques Duclaux {Comptes rendus, 1904). De tous ces travaux il résulte que la composition des granules varie et que cette variation dépend de la composition du liquide intergranulaire. Quelle est donc la loi de cette variation? » Prenons une solution contenant A ùquivalenls de FeCy^K* et njoulons-y a équi- valents de SO*Cu; si a. est inférieur à A on a une solution colloïdale. Les mesures de J. Duclaux nionlrenl que tout le cuivre est contenu dans les granules et que, de plus, ces granules contiennent toujours une certaine quantité p de potassium; la composi- tion des granules peut donc être représentée par ^Cu-FeCy«+hv'-i. — ^ qui repré- sente la quantité de FeCv° dans le liquide intergranulaire. C'est ce rapport -r • qui correspond au coefficient de partage de FeCy'"' entre le liquide et les granules. » J. Duclaux, ayant cherché à étudier l'équililjre entre les granules et la solution, a construit des courbes dans lesquelles il prend comme abscisses le rapport — et en or- A données le rapport -■ En nous servant des courbes publiées par J. Duclaux, nous avons pu calculer le coefficient de partage du ferrocvanure de potassium. » Voici les résultats numériques correspondant à la courbe n° 4 {Thèse Duclaux, p. 5g). Chlorure de Cu 4- ferrocyanure de K. = coefficient A — a — p A. p. 1,4^ o,35« 1 ,69^ 0,39a 2 a 0,43a 2,5a o,45a 5 a 0,47 a 10 a 0,47a » De même, pour la courbe n» 5 correspondant à la composition du ferrocyanure de fer colloïdal, nous calculons : I , 1 1 a 0,06 a 1 , 2 2 X 0,11a I ,33a 0,163: 1,67-/ 0,19a 2,5oa 0,22 a 5 a 0,25a 10 a 0,27a » On voit nettement que dans ces deux exemples les rapports de la quantité de FeCy^K' contenu dans le granule à celui contenu dans le Jiquide intergranulaire diminuent au fur et à mesure que l'on augmente la quantité de FeCy^R' contenu dans le mélange. » Ce résultat est absolument conforme à tout ce que nous savons sur l'adsorption des électrolytes et des teintures par différents colloïdes (recherches de Van Bemmelen, Walker, Billz, etc.). Les courbes obtenues A — a— p -a-p. de partage. o,o5a 7 o,3oa 1,3 0,57a 0,75 I ,o5a 0,43 3,53a o,i3 8,53a 0 , o55 A- ~ r = coefficient -a — jj -a- p. de partage. o,o5a '.2 0, 1 1 a I ,0 0, 17a 0,94 o,48a 0,4 1,28 a 0,17 3,75a 0,067 8,73a o,o3i 97*3 ACADÉMIE DES SCIENCES. en portant en aljscisses les valeurs précédentes de A — a — p et en ordon- nées les valeurs de [i ont la même allure que les courbes d'adsorplion. On doit donc considérer que la variation de composition de granules colloï- daux étudiée par J. Duclaux est un cas particulier des phénomènes d'adsorp- lion; les granules peuvent être considérés comme formés par du ferro- cvanure de cuivre qui a adsorbé une certaine quantité de ferrocyanure de potassium, il en adsorhe d'autani plus que le liquide intergranulaire est plus concentré en FeCy''R\ Duclaux suppose que l'on a affaire à des composés chimiques de composition variable. On voit qu'on peut inter- préter tout autrement les données expérimentales. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure de mèlhylènc et du chlorure d'aluminium sur le toluène. Note de M. James Lavaux, présentée par M. Hallcr. « Dans le cours d'un précédent travail, voulant préparer un diméthyl- anthracène, je m'adressai d'abonl à une réaction due au regretté savant Ch. Friedel et à Crafts, action de CH-C1-+ AlCP sur le toluène {Aun. de Ph. et Ch., t. II, 1887, p. 260). J'essayai aussi d'une autre méthode due à Anschiitz, action de CHBr=-CHBr= + AlCP sur le toluène (^., t. CCXXXV, p. 172). Malgré des différences les produits semblaient les mêmes. Je m'aperçus vite qu'ils ne constituaient ni l'un ni l'autre des espèces chi- miques, mais des mélanges que l'on ne peut séparer que partiellement par les dissolvants. Dans le produit auquel Friedel et Crafts ont donné le point de fusion 232°, j'ai trouvé deux dimélliylanthracènes A et B. A, moins sc- luble, peut être isolé pur du mélange, il fond à 240°. L'autre, B, ne peut être obtenu pur qu'en le régénérant de sa diméthylanthraquinone qu'on peut obtenir à l'état de pureté. Il fond à 244°, 5. Enfin j'ai découvert à côlé de ces deux corps deux autres produits solides qui sont un troisième dimé- thylanthracène G, extrêmement soluble dans tous les dissolvants organi- ques, qui fond à 86°, et du p-monométhylanlhracène. Tous deux sont en très faible proportion. )> Dans le produit d'Anschûtz décrit avec le point de fusion 225", j'ai retrouvé les deux diméthylanthracènes A et B et à côté le p-méthylanlhra- cène, mais je n'y ai pu isoler le corps G. » J'ai dû tout d'abonl améliorer les méthodes de production et étudier le mécanisme de ces réactions. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. 977 i> Rcaction de Friedel cl CrafLs. l'excès de tohiène, Les auteurs ont trouvé : Xylène (trois isomères). Ditolyhnélhane (bouillant à 28o''-290», sans distinction d'isomères). Dimélhy lant/iracène {(ondanl a 282°, sans distinction d'isomères). Dans les produits de cette réaction, outre J'ai isolé ; Ueiizène (peu), xviène et ses homologues supérieurs. Dilolylniéthane (deux isomères diméla et dipara), p-méthyiantliracène. DiiiK'thylanthracènc (trois isomères A, H et C). » Les seuls produits importants en quantité sont le ditolylmétliane et les dimèlliyl- antliracènes A et B. Far des expériences variées et nombreuses j'ai pu établir ce (|iii suit : » I" Pour de faibles quantités de AiCI^ mises enjeu il y a, dans les produits formés, beaucoup de ditolylmétliane et peu de carbures anlhracéniques. Si l'on augmente gra- duellement la proportion de ÂICF, la quantité de dimélhylanthracène augmente rapi- dement d'abord, puis lentement ensuite, tandis que décroît en proportion inverse celle du ditolylmétliane et cela pour des quantités constantes de CII-CI- employées, c'est- à-dire par la seule variation de AICF. J'ai pu ainsi faire varier le rendement en car- bure anthracénique de i5 à 64 ]iour 100 de la théorie, ce dernier cliillVe correspondant à une quantité de A1CI-' double de celle indirpu'e par les auteurs, qui est trop faible. Si l'on se proposait surtout d'obtenir le ditolylméthane, il faudrait employer peu de Al Cl', ]ieu de GII-Cl- et beaucoup plus de toluène. » 1° La formalion des carbures anlhracénujues se fait aux dépens du diLolyl- mélhanc déjà formé et non point parallèlement à sa produclion. — La cho^e pa- raissait vraisemblable, mais j'ai tenu à la mettre hors de doute, car elle est la base des raisonnements qui m'amèneront à envisager la conslilulion des caiburcs A, B, C. » La disparition graduelle du ditolylméthane à mesure que croit la jM-oporlion de diméthylanthracène est un argument sérieux en faveur de cette thèse. J'ai fait de plus l'expérience suivante : dans un essai j'ai remplacé une certaine quantité de CI1°CI- ])ar la quantité de ditolylméthane qu'elle serait capable de produire; une quantité équiva- lente devra se fixer sur le ditolvlmélhane, une autre quantité égale de chlorure de mé- thylène devra se réduire en CII^Cl comme je vais l'établir plus loin; enfin une petite quantité, sensiblement constante dans les mêmes conditions d'expérience, devra être entraînée mécaniquement par le courant de HCl. C'est d'après ces considérations que j'ai fixé les proportions de GH'^CI- et de dilolylniéthane dans celte opération. Un autre essai a été effectué avec Cil- Cl- seul. Les deux e-sais ont donné sensiblement les mêmes proportions de ditolylméthane et de diméthylanthracène dans le produit de la réaction ; dans celui où l'on avait ajouté du ditolylniélhane la proportion restante était infime; ce corps avait donc disparu en se transformant en diméthylanthracène. » 3° J'ai vérifié que la réaction se passe suivant l'équation totale 3CI1^C12-H2C»H=- /C1I\ CtP=CH^— C«II< I ;c«ip \cii/ CIP-hCIPCl-t-5HCI. g-jS ACADÉMIE DES SCIENCES. » Eli réalité elle se fait en plusieurs phases, l'action d'une première molécule de Cll-Cl- donne le ditolylniélhane qu'une seconde transforme en liydrure de dimélliyl- anthracène. Ce corps n'apparaît point; il agit, d'après Friedel et Crafts, sur une troi- sième molécule de CIl-CI-, qu'il réduit à l'étal de CH'Cl en fournissant lui-même l'anlhracène correspondant. » Ce chlorure de rnéthyle donnerait naissance au xylène. î\Iais comme il serait possible d'invoquer d'autres raisons à la transformation de l'hydrure anlliracénique en anthracène et que la présence constatée par moi de benzène dans le produit montre qu'il y a eu d'une part déméthylalion du toluène sous l'influence de Al CI' et, par suite, surméthylation d'autres portions avec formation de xylène, phénomène connu, il devenait nécessaire de contrôler l'hypothèse de Friedel et Crafts par des essais quanti- tatifs. J'ai donc, dans une opération, déterminé la quantité de benzène formé, 38,5, qui, provenant de la déméthylation du toluène, correspond à 4°, 8 'le xylène dû à la suriuéthylalion qui s'ensuit; Sis de ClI-CI- ayant réellement agi dans la réaction, le tiers, soit 27s, a dû, d'après la théorie qui précède, se transformer en CIFCl et de là en xylène, donnant 33s, 7 de ce corps. On devrait donc en totalité trouver 38», 5 de diméthylbenzène, j'en ai trouvé 4'^- Cet accord est assez remarquable pour ne laisser aucun doute; pourtant si, au lieu de 3s, 5 de benzène, j'avais obtenu 4^97l l'accord serait théorique. 11 manque donc un peu de benzène, qu'on retrouve à l'état de P-monométhylanthracène, formé par la combinaison de i™"' de ce benzène avec 1""°' de toluène et a"'"' de CH-Cl'-. » 4° J'ai enfin remarqué une action singulière due à l'agitalion de la masse liquide dans ces réactions par AlCF; l'opération est ainsi grandement facilitée et peut s'elTecluer à plus basse température et de ce fait le rendement a varié, dans certains essais, du simple au double. Vient-on à agiter le mélange à une température suffi- sante, mais où IICl ne se dégage pas encore, il se produit un torrent de ce gaz, qui cesse par le repos et reparait par l'agitation. Je décrirai ce phénomène et en donnerai une explication rationnelle à propos de la réaction d'Anschiitz, qui me l'a fait découvrir. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la vétro gradation de quelques aminés secondaires cycliques. Noie de iM. P. Lemoult. « L'action de PCl'^ sur les aminés primaires cycliques R — AzII- donnant les composés Cl — P(AzHR)', il paraissait vraisemblable de supposer qu'elle donnerait avec les aminés secondaires R — Azv les composés correspondant Cl — l'(AzR'R)'', d'où les alcalis et les alcoolates alcalins mettraient en liberté des bases phospho-azotées d'un type nouveau OH — P(AzR'R)' se salifiant par formation d'eau, tandis que celles qui sont connuesjusqu'ici (Comptes rendus, t. CXXXVI, j). 16GG et t. CIXXXVIII, p. 81 5) sont du type ammoniac. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE I9o4- 979 » Le PCP agit sur la monoméllnlaniline beaucoup moins violemment que sur l'ani- line et l'on peut mettre les deux réactifs en contact sans diluer l'aniline; le liquide s'écliaulTe sans bouillir et l'on a en quelques instants une liqueur limpide ambrée qui conserve celte apparence quand on la porte à l'ébullition (josde PCI' et ooos d'aminé), elle rougit seulement un peu au bout de 24 heures de réaction; à froid on a une masse cristalline d'où l'on sépare facilement l'excès d'atnine et (jui laisse comme insolubles : » 1° Le clilorhydrate de la base phospho-azotée d'aniline Cl — P( AzHC°H')' (6os); » 2° L'anilide o.-phospliorique (3o5). » Le premier de ces corps a été caractérisé par sa teneur en chlore : 8,19 pour 100 [théorie : 8,17, et pour Cl — P( AzCIPC^H^)'' : 7,28], par le point de fusion de la base et par l'insolubilité dans l'alcool et l'analyse du sulfate correspondant; le second par son point de fusion, 211°, soit seul, soit en mélange avec le P0( AzHC^H")' et ses formes cristallines. On a donc obtenu les mêmes produits que si l'on avait employé l'aniline elle-même; pour expliquer ce résultat il faut supposer ou bien que C^H'Azv „ s'est dédoublée en aniline et diiuéthylaniline, ou bien qu'il y a eu déméthylation de l'aminé. Or la base enlevée par HCI, puis récupérée par barbotage, bouta iSg^-igo" (aniline, 184°; diméthylaniline, 192°); soumise aux réactions signa- lées par M. Delépine {Arin. de Chim. et de Phys., 7» série, t. XXVIII, p. i4i) elle ne donne rien avec CS- seul, mais se prend enlièrement en masse avec CS- et ammoniac alcoolique; donc elle ne contient qu'une aminé secondaire sans mélange; dosée par l'anhydride acétique, i8,oi3 d'aminé consomme os, 4862 d'anhydride (théorie : 0,4827); donc on ne retrouve que Cil' — h.z(.^- » Dans la seconde hypothèse, il doit se former un gaz; le dégagement gazeux com- mence, en ell'et, dès que l'aminé bout et se poursuit régulièrement tout en diminuant d'intensité après quelques heures; ce gaz présente les solubilités et la flamme verte du C\\HZ\. » Le trichlorure de phosphore se comportant avec l'aniline comme du PCl^ et du phosphore {Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. iv>23), son action a été étudiée sur la monométhylaniline; en présence de benzène, il se fait de suite du chlorhydrate de cette base en très beaux cristaux qu'on peut isoler (Cl pour 100 : 24,54; théorie : 24,74); puis, dès que le solvant est chassé et l'ami ne portée à l'ébullition, il se dégage un gaz en même temps que la liqueur louchit et tient en suspension du phosphore sous la forme déjà signalée; mais ici le gaz a une odeur très prononcée qui rappelle celle des carbylamines; il est en partie absorbable par le chlorure cuivreux chloi hy- drique et donne avec l'iodomercurate de K neutre la réaction caractéristique que j'ai signalée {Comptes rendus, t. CXXXIX, p. 478) c'est PH^; il laisse une portion ino- dore qui s'identifie encore avec CIPCl, parmi les produits solides de la réaction se trouvent le coips Cl — P(AzIIC'H^)' en faible quantité, le composé P0( AzH C''H^)j et de la diphénylamine qu'on trouvait également mais en traces dans le cas du PCI^; la présence du phosphore est donc venue ici compliquer la réaction probablement par suite de réductions que je nie réserve d'étudier; mais la diméthylalion persiste. » Avec le pentachlorure et la monoéthylaniline, la réaction prend de suite un cours q8o académie des sciences. cliirérenl de celui qu'elle prenait avec rainine méthylée; le mélange des deux réactifs loiiriiil une niasse pâteuse qui fond facilement en donnant un liquide tenant en sus- pension une matière ronge brifiue qui est prolialjlenient du phosphore, car, dés que Téliidlition de l'aminé commence, il se dégage avec une grande abondance un gaz à odeur très désagréable qui contient du PH^ et du C-lF'Cl faciles à séparer et à carac- tériser. Avec le trichlorure de phosphore, raclion est la même et il n'y a à signaler que la formation tian-iloiie en milieu henzéniqiu^ de beaus. cristaux de Cl pour 100 : 22,33; tliéoi'Ie : 22,54. » Avec PCI' et la benzylaniline, on pouvait espérer recueillir du chlorure de ben- zyle; on perçoit en elTet l'odeur caractéristique de ce composé, sans qu'il se forme de PIF, mais le chlorure de benzyle ne se dégage pas et participe presque totalement à une réaction secondaire sur laquelle je reviendrai pins tard. » En résumé, les aminés examinées R — Az(^ donnent, avec PCl' et PCP, des produits volatils parmi lesquels on trouve les corps R' Cl; il y a donc rétrogradation de l'aminé secondaire en aniline, dont la destinée, très nette dans le cas du PCP et de la monométhylaniline, est jusqu'à main- tenant plus obscure pour les autres cas. » O. Hess a signalé le premier des réactions de ce genre : le chlorure de benzoyleluiadonné, avecladiméthyl-et la diéthylanilines, les corps CH^Cl et C-H=C1 {Ber., t. XVIII, p. 685). Récemment, M. V. Auger ((7o/?i/j;« rendus, t. CXXXIX, p. 299) a étendu cette réaction aux chlorures d'acides gras, mais il s'agit, dans les cas connus jusqu'ici, d'aminés tertiaires. Comme, d'autre part, les aminés secondaires subissent, avec les R — COCl, l'acylation régtdière, les faits que j'ai exposés différencient PCP et PCP, surtout celui-ci, des chlorures d'acides. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les combinaisons organù/ues des métaux dans les plantes. "Note de MiM. Stiii-ACDExiiAUFFEN et Reeb, présentée par M. Miinlz. « Quand on incinère les extraits éthérés ou pétroléiques des graines de céréales ou de légumineuses, renfermant environ 5 pour 100 et 4 à 17 pour 100 de corps gras (' ), on obtient des résidus fixes qui varient avec la nature de la substance. (') KoENiG, Mcnschl. Nàhr- u. Genussmittel, t. Il, Berlin, iSgS. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. 981 » En traitant le produit de l'incinération d'abord par de l'eau, puis par de l'acide azotique étendu, on constate que les solutions qui en résultent précipitent abondamment par l'acétate d'urane, la mixture magnésienne et le moUbdate d'ammonium. Celte réaction, connue depuis fort longtemps, est due à la présence de l'acide phosphorique qui provient, dans le cas particulier, de la décomposition de la lécithine, un des principes consti- tuant du corps gras de la plante. » S'agit-il ici d'acide phosphorique libre, de phosphates alcalins, terreux ou métalliques, préexistants dans la plante? C'est là une question qu'on ne s'était pas encore posée jusqu'à présent et qui reste indépendante de celle qui a fait naître les intéressants travaux présentés récemment à l'Académie des Sciences ( ' ). )) Nous nous sommes donc donné pour tâche de l'examiner de plus près. 1) A cet ellet, nous préparons un exlrail péUoléique d'orge mûre. Nous Tincinérons d'abord à une douce chaleur, puis à un feu plus vif, jusqu'à ce que toute trace de charbon ail disparu. Il nous reste alors un résidu entièrement blanc, presque complè- tement fusible et une partie amorphe et opaque au fond du creuset. » Nous le traitons par l'eau froide d'abord puis au bain-marie. » La portion d'aspect vitrifié ne se dissout que lentement et ne disparaît qu'après I ou 2 jours avec renouvellement constant de l'eau. La solution devient alors très acide, précipite abondamment par les réactifs cités plus haut, reste insensible à l'action du chlorure de platine et de l'hyposulfite do bismuth et colore en jaune très net la llamme de l'alcool. Ces réactions sont donc caractéristiques de la présence de l'acide phosphorique libre, du sodium et de l'absence du potassium. » En traitant ensuite par l'acide azotique la partie restée indissoule par l'eau, nous obtenons, après concentration de la liqueur, un résidu couleur fleur de pêcher qui conlienl un mélange de phosphates de manganèse, de fer et de chaux. » Quant à la partie opaque restée au fond du creuset, nous la traitons à la chaleur par le llu\ oxydant. Nous obtenons une masse bleu vert et un dépôt brun infusible : preuve de la présence de manganèse et de fer. Le résidu contient en outre une forte pro- portion de chaux. » L'extrait pélroléique contient donc de l'acide phosphorique libre, ainsi que des phosphates de sodium, de calcium, de manganèse et de fer, » Si l'origine de l'acide phosphorique s'explique aisément par la des- truction, à une température élevée, du distéaro-phosphoglycérate de né- vrine, celle des phosphates terreux et métalliques pourrait être attribuée à d'autres lécithines, dans lesquelles le radical métal viendrait prendre la (') Comptes rendus, 2" sem., 1902, p. ioo5; ■20 juillet igoS. C. R., 1904, 1' Semestre. (T. CXXXIX, N« 23.) I29 g82 ACADEMIE DES SCIENCES. place de la névrine on de la choline. Cette hypothèse présenterait donc quelque analogie avec celle qui consiste à envisager la chlorophylle comme formée d'un acide chlorophyllanique substitué aux acides stéarique ou palmitiquede la plante ('). Ce qui nous permet d'émettre celte manière de voir, c'est précisément la solubilité de ces composés dans l'élher de pétrole ou l'éther ordinaire. Or, comme les combinaisons normales de manganèse, de fer, de calcium et de sodium ne sont pas solubles dans ces véhicules, il faut bien admettre, dans ce cas particulier, l'existence de combinaisons organiques caractérisées par ces réactions. » Dans l'expérience que nous venons de relater, nous avons opéré sur 4os d'extrait et obtenu 0^,1 36 de résidu fixe, soit 0^,34 pour 100, dont la composition est la suivante : I Acide phosplioiiqiic libre et phosphate de Partie soluble \ sodium 0,060 _^ . , ,1 clans l'eau : ', Acide phospliorique combiné à Ca et Mn . o,oi5 Poids total ! „,„ 1 _, '^ ^ , I 0,0845. i Chaux 0,009 , / I Oxyde de manganèse o,ooo5 résidu iixe :„.,,,,,., 1, • „/c Partie soluble ( Acide phosphonque 0,040 os, 34 pour 100. * dans NO'H : < Oxydes de fer et de manganèse o, igSS o,25o5. (Chaux 0,012 Perte o,oo5 0,340 » Avec un extrait pélroléique d'orge, récoltée trois semaines avant la maturité, nous avons obtenu des résultats à peu près identiques, à la diffé- rence de la couleur près. » Pour les extraits pétioléiques d'avoine, récoltée à maturité et 20 jours avant cette époque, ainsi que pour ceux de seigle et de blé, la nature des principes constitutifs des ])roduils d'incinération a été la même, sauf que le potassium avait pris la place du sodium, ce qui s'accorde d'ailleurs avec les analyses des cendres de céréales faites par Crace-Calvert (-). » Pour le maïs, nous avons remarqué que le résidu iixe des extraits des graines mûres ne renfermait pas de matière vitreuse transparente, tandis que celui des graines non mûres présentait le même aspect que le résidu des autres céréales. » Une autre observation digne de remarque est l'absence complète de (') Revue scientijifjiic, t. LIX, 1897, p. 279. ('■^) Cauvf.t, Mal. méd., t. I, p. 349. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. 983 magnésium dans les produits d'extraction par l'élher de pétrole. Or, comme les plantes, d'après les analyses déjà anciennes de Boussingault ('), de Malagutti {-), en dernier lieu de M. André ( ') et de tant d'autres savants, en contiennent de fortes proportions, il faut conclure de là que cette base ne forme pas, dans les organes des plantes, céréales et légumineuses, de composés analogues à ceux du fer, du manganèse, de la chaux, du sodium et du potassium. » En attendant que nous puissions terminer nos travaux sur les extraits alcooliques de ces mêmes plantes et ceux d'autres familles, il reste acquis, par la présente Note, que les extraits pétroléiques des céréales renferment de l'acide phosphorique libre, des phos|ihales de sodium ou de potassium, de chaux, île fer et de manganèse, dont on peut déterminer la présence dans le produit de l'incinération. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la synthèse et la nature chimique de la sorbiérite. Note de M. Gabriel Beutraxo, (présentée par M. Maquenne. « Dans une Note publiée récemment (') j'ai montré que la sorbiérite, extraite du jus de sorbes, est un alcool hexavalent de formule C*'H'''0', c'est-à-dire un nouvel isomère naturel de la marmite, de la sorbiteet de la dulcite. » La théorie permettant de prévoir dix alcools hexavalents stéréoiso- mères en C', la question se pose de savoir avec lequel de ces alcools on doit identifier la sorbiérite. » Déjà l'existence d'un atome de^carbonc asymétrique dans le nouveau sucre, existence révélée par le pouvoir rotatoire, permet d'écarter l'allo- dulcite. Restent donc à envisager le groupe des talites et celui des idites. » Or, si l'on admet comme suffisamment établie la relation que j'ai signalée entre la structure stéréochimique des alcools plurivalents et l'ac- tion de la bactérie du sorbose (^), on est conduit à éliminer aussi les talites qui renferment un chaînon carboné attaquable par le microbe. » La sorbiérite serait donc vraisemblablement une idite. C'est ce que j'ai pu démontrer en réalisant la synthèse de cette substance. (') Économie rurale, t. I, p. 94- (-) Annales de Chimie et de Physique, i858. (^) Comptes rendus, 1904, p. 1712. {*) Comptes rendus, l. CXXXIX, 1904, p- ^uj. (•') Ibid.. l. CXXM, 1898, |). 7G2, et Annales de Chimie et de Physique, 8= série, i. m, 1904, p. 181. 984 ACADÉMIE DES SCIENCES. » J'avais déjà fait voir, en 1898, la possibilité doblenir, par riiydrogénation du sor- bose en milieu acide, un mélange de deux hexites stéréo-isomères, séparables à l'étal d'élhers acétiques : l'un de ceux-ci, à pouvoir rolatoire dextrogyre, était identique à l'éther hexacétique de la <^/.-sorbile ; l'autre, à pouvoir rotatoire lévogyre, devait être celui de la d.-idhe ('). » Celte production simultanée de deux hexiles sléréo-isomères a élé confirmée deux ans plus lard parles recherches de Lobrj de Bruyn et de van Ekenstein, mais sans que ces auteurs aient réussi à obtenir le nouveau corps autrement que sous la forme d'un sirop (- ). » J'ai repris l'étude des produits d'hydrogénation du sorbose et, au lieu de recourir, pour la séparation des deux hexites, à la méthode longue et peu avantageuse de l'acé- lylation et des fractionnements, j'ai utilisé l'action, ici encore tout à fait nette, de la bactérie du sorbose. » Le mélange des deux hexites, préparé suivant la méthode que j'ai déjà eu l'occasion de décrire (^), a été dissous dans une décoction de levure, puis ensemencé avec la bactérie du sorbose. » Quand l'oxydation de la sorbite a été complète, on a séparé la seconde hexite à l'aide de l'aldéhyde benzoïque; l'acétal a été bien lavé à l'eau et à l'alcool, puis hydro- lyse. On a obtenu de la sorte un sirop incolore qui, desséché à fond, a été repris par l'alcool absolu. Il s'est alors déposé, peu à peu, des cristaux limpides, présentant la composition élémentaire et toutes les propriétés de la sorbiérite naturelle. » Le Tableau comparatii" suivant rend compte de celte identité : Sorbiérite. Naturelle. Synthétique. Forme cristalline pr. clinorhombiques ( ' ) pr. clinorhombiques ( '- ) Point de fusion + -y^-'A" + T^'-J^" [a]i, (à 10 pour 100 dans l'eau ).. . — 3°, 53 — o'',04 Etker acétique. Aspect des cristaux lamelles hexagonales lamelles hexagonales Point de fusion -H I2i"-122" -h lai-J-ioa" [aju (à .j pour 100 dans CHCl')... — 2.5", 65 — 25°, 65 Acélal trihenzoïque. Aspect des cristaux fines aiguilles fines aiguilles Point de fusion vers -1- a/i-î" vers -\- 2^1'' (') Bill. Soc. c/ii/u., 3" série, t. Xl\, 1898, p. 259 et Art/i. C/iiin. Phys., 8'= série, t. III, 1904, p. 181. (■-) Recueil trav. cliim. Pays-Bas, t. XIX, 1900. Ils ont aussi préparé la /.-idite qu'ils décrivent sommairement ainsi : u Elle donne des cristaux durs, très hygrosco- piques. » (•') Ami. Chitn. Phys., déjà citées, (^) D'après M. Wyroubofl', qui a bien voulu comparer les deux cristaux et leur a trouvé les mêmes angles et les mêmes propriétés optiques. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE I904. gSS » Il est facile, maintenant qu'on connaît les propriétés et la genèse arti- ficielle de la sorbiérite, de s'assurer que celte substance est réellement de la d.-kVde. n On se rappelle les points acquis concernant le sorbose : ce sucre pos- sède une fonction cétonique et une structure telle qu'il donne de la «/.-sorbite par hydrogénation. L'incertitude porte seulement sur la position du groupement carbonyle. Ceci posé, la sorbite étant H H OH H I I I ! CH^OH - C — C - C — C - CH^OH, : I I { OH OH H OH si l'on examine une à une les diverses formules attribuables au sorbose et qui répondent aux conditions précitées ('), on trouve que la suivante : H 011 H Gir^OH _ GO - C - G- C - CH^OH, OH H OH convient seule pour le représenter, parce que seule elle permet d'expli- quer la production, à côté de la f/.-sorbite, d'un autre alcool optiquement actif. » La formule de ce dernier ne peut être alors que celle de la r/.-idite de E. Fischer et W. Fay(-) OEI H OH H CH^OH — G — G - C -- C - GH^OH. 1111 H OH H OH )) D'après ce qu'on a vu plus haut, c'est donc aussi celle de la sorbiérite. » La synthèse de la d.-\d'\le, ou sorbiérite, ne donne pas seulement la formule de structure du nouveau sucre naturel; elle enlève aussi les der- niers doutes au sujet de la structure du sorbose. » En outre elle suggère une remarque intéressante, en ce qui concerne la fonction biochimique de la bactérie du sorbose, qui se trouve une fois de plus confirmée et étendue aux végétaux supérieurs. » On peut admettre, en effet, que la ) Les animaux enfermés en d'étroits aquariums vivent mal, se reproduisent plus mal encore et il devient presque impossible d'obtenir les séries de générations graduel- lement modifiées qui seraient nécessaires pour établir la continuité des faits observés. » Aussi avons-nous songé à expérimenter dans un milieu plus normal, une rivière souterraine naturelle; et la rivière qui coule à 100™ sous le sol, au Puits de Padirac(Lot), nous a-t-elle semblé tout indiquée. » Nous y reprenons les expériences des catacombes en les complétant et en les développant. » Des questions d'une portée très générale y sont ou y seront étudiées. Nous n'en indiquerons que quelques-unes, la place nous manquant pour les développer ici. » (a) Une chose importante pour la biologie générale et l'étude de l'origine des espèces serait de savoir pourquoi certaines espèces à grande dispersion, à la surface des continents, sont au contraire étroitement loca- lisées dans certaines grottes (certains poissons); il faudrait voir par contre si certaines espèces, telles que le Protée, très localisées normale- ment, ne pourraient voir leur habitat se généraliser davantage. Tout cela n'est-il lié qu'à des questions de nourriture ou à un ensemble de condi- tions biologiques encore indéterminées ? SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE ^go^^. pgS » (b) La question de l'adaptation définitive des animaux lucicoles à l'obscurité nous fournira aussi de nombreuses séries. Certaines expériences sont en cours (Axolotl, Gammarus). » Comme on le voit par cette simple esqin'sse, il y a là nombre d'expé- riences d'une portée très générale, en cours ou en projet. » Il faudra pour leur réalisation complète une longue période de temps et de grands sacrifices d'argent. » Mais il nous a paru bon de signaler dès maintenant cette entreprise à la compétence et à la bienveillance de l'Académie des Sciences. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Communication osmolique, chez le Poisson Sélacien marin, entre le milieu vital et le milieu extérieur. Note de M. René Qli.vton, présentée par M. Edmond Perrier. « I. Le fait que les Poissons possèdent une concentration saline de leur milieu vital toujours différente de celle du milieu où ils vivent (') pouvait donner à penser que ces organismes, contrairement aux Invertébrés marins, sont fermés osmotiquement au milieu extérieur. D'autre part le phénomène osmotique observé récemment chez l'Anguille après son pas- sage expérimental de l'eau de mer dans l'eau douce (") autorisait tous les doutes à cet égard. Une série d'expériences est décidée en vue d'éclairer la question. 1) II. Le premier groupe d'expériences porte exclusivement sur le Poisson Sélacien marin. Il aboutit à ce résultat, dont les termes paraissent contra- dictoires : le Sélacien, tout en possédant une concentration saline indépendante de celle du milieu extérieur, reste sous la dépendance osmotique de ce milieu. » Expériences. — Trois Torpilles ( Torpédo mai niorata), deux Roussettes {Scyllium caiiicula), une Emissole (Muslelus viilgaris), une Raie {Raja), capturées dans le ( ') Dans les mers, concentrées à 33", i, concentration du milieu vital des Invertébrés marins: 3as,4; des Poissons Sélaciens: 23s, 4 à iJ^3; des Poissons Téléosléens : (is, 3 à 9^,6. Dans les eaux douces, concentrées à os, i, concentration du milieu vital de la Carpe, du Brochet, de la Perche : 6s, 5, 6s,g4, 8s, oi. (Quinton, L'eau de mer milieu organicjiic, 1904. p. 121, 439.) — Sur la communication osmotique de l'Invertébré marin avec le milieu ambiant, voir loc. cit., jj. i i9-i44. (-) QiiNTON, Comptes rendus, t. CXXXIX, 1904, p. gSS. 996 ACADÉMIE DES SCIENCES. bassin ou au large d'Aicachon, et pesant respectivement r 2 528,5, 2885, SoSe (Torpilles), 8338,4, 7278,5 (Roussettes), 5455,5 (Émissole), 1606s (Raie), sont retirées du bassin d'eau de mer et placées individuellement dans des aquariums contenant de l'eau de mer diluée par addition d'eau douce. » La teneur en chlorures pour 1000, exprimés en chlorure de sodium (ï), de cette eau de mer diluée est donnée pour chaque animal à la première ligne de chiffres du Tableau suivant (teneur en chorures pour 1000 de l'eau de mer pure : 33s environ). Le Tableau ci-dessous donne le poids des animaux aux heures successives de l'expé- rience. Tous les poids initiaux sont ramenés à 100. pour rendre les résultats compa- ratifs. » L'expérience commence à o minute. Chaque dernière pesée s'entend pour l'animal mourant (Torpille I, Roussette I, Emissole, Raie) ou mort depuis un temps indéter- miné, entre les deux dernières pesées (Torpilles H, III; Roussette II). Torpille Houssetle I. II. III. I. II. Emissole. Uaie. s g g ^ g s B g Eau d'expérience, S. 18,0 20, 4(') 16,96 20,0 28,86 20,0 17,7 Temps. Poids. g g g s g g g o"' 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 ihoô™ » 102,1 » io4,i >' io3,7 io4,o 2'' » 1) >i I o5 , 8 » » » 2'' Se™ » » » » 1 o5 , 9 1 08 , 2 3''3o"' io3,2 106,0 I) 107,3 » 5'' i5" » » » 110,0 6'' 30"" » » 1 1 3 , 2 S*" 1 5" 111,6 » 12^40™ » 116,7 22'' ') 120, 4 jjour o''1.5" 122,1 IJ»" ■J^ 124,5 iioui- 22'' 1 29,0 2iour* 3h3om 133^0 ai""''» i2'> 189,0 2iours 22'' l4l , I » L'augmentation rapide du poids dans l'eau de mer diluée témoigne du phénomène osmolique important qui s'y produit. » Cette augmentation résulte bien d'un phénomène osmolique. 1° Aucune absorp- tion d'eau par la voie abdominale n"a lieu. A l'autopsie, le liquide périlonéal parait même plus rare qu'à l'état normal. (') A 1'""' 22''3o"', seconde addition d'eau douce. Nouveau 1 : 148, o4. Teneur en NaCl pour 1000, choz l'animal 1 normal vivant clans la mer : du du sérum liquide sanguin. P' ïritonéal. e 32 ,2.5 23', 4 }) )> » » '5,9 18,4 » » 17.21 9 '7 '3" 18,74 du du liqui ide sérum sanguin. péritonéal. pé ricardiq 21,52 e 2r ,02 22,97 9 i4,>5 i5,55 ? '9,3 )> r2,6 '4,88 )) 13,28 '4,74 )) 18,26 .8,8 » i3,3i 1.5 » SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. 997 » 2° L'analyse du sérum sanguin, des liquides péritonéal et péricardique, à la tin de l'expérience, confirme l'indication donnée par les poids. Teneur en NaCl pour 1000, chez les animaux cspérimentés, à la fin de l'expérience : Animaux. Torpille I Torpille II Torpille III Roussette I Roussette II Emissole Raie )i La dilution subie par le milieu vital de chacun des animaux est, on le voit, flagrante. Cette chute des chlorures est d'autant plus intéressante qu'elle se produit en face d'un milieu extérieur dont le titre en chlorures reste élevé : 160,96 à 23», 86. » Le Sélacien marin, tout eti possédant nne concentration .saline indé- pendante de celle du milieu extérieur, demeure donc soumis osmotique- ment à ce milieu. » in. Or on sait que : 1° si le milieu vital du Sélacien normal n'est pas en équilibre salin avec le milieu extérieur, ii est, du moins, en équilibre moléculaire; il congèle, à quelques centièmes près, au mêtne degré que l'eau de mer où l'animal vit : 2°, 36 dans la Méditerranée congelant à 2", 29 (BoTTAzzi, Arch. ital. BioL, 1897, p. 61), i°,95 environ dans le bassin d'Arcachon congelant à i'',9i (Rodier, Foc. scient. d'Arcachon, 1899, p. io3); 2° cet équilibre moléculaire est d 11 pour la plus grande partie, en présence du taux insuffisant des sels, à rénorme quantité d'urée dissoute dans le milieu vital (Rrukenberg). » On peut donc se demander si le Sélacien marin, organisme en équi- libre moléculaire avec le milieu extérieur (à la façon d'un Invertébré), ne s'aide pas, entre autres artifices, de cette égalité moléculaire, due à l'urée dissoute, pour réaliser le premier déséquilibre salin, caractéristique du Vertébré. » C. R., 1904, ■>.• Semestre. (T. CXXXIX, N° 23.) l3l Qq8 ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — Le Lernœpnicus Spratta>, parasite de la Sardine en Vendée. Noie de M. Marcel Baudouin, présentée par M. E.-L. Bouvier. « Au début de la campagne de pêche à la Sardine en igoS, sur les côtes de Vendée, les marins de ce pays ont rencontré un assez grand nombre de spécimens de ce petit Poisson, présentant un parasite, très analogue à celui étudié en 1888 par M, Joubin ('), et très différent du Peroderma cylindri- ciim Heller, qui, d'après M. Giard {-), serait commun en Bretagne. » C'était la première fois que ce Copépode m'était signalé sur les rivages de l'océan vendéen; mais les pêcheurs de la région le connaissaient depuis longtemps : et cela sous le nom de Pavillon, qui est aussi celui donné au Peroderma, en Bretagne ('). )) Ils lui donnent ce nom parce que, quand la Sardine est dans l'eau, le parasite flotte sur ses côtés comme la ilamme des navires dans l'air, ou plutôt parce que le Copépode, vivant, présente trois parties distinctes, à peu près d'égales dimensions, ayant les trois couleurs du drapeau français, appelé papillon en argot maritime. En efTet, nous avons vu le parasite évoluer dans l'eau de mer et avons pu constater que son tiers antérieur (cou), fixé au corps de la Sardine par le renflement céplialolhoracique, est de colora- lion bleuâtre, que la partie moyenne (segment génital) est rouge, et que les filaments terminaux (ovigères) sont d'une coloration blanche assez pure. La dénomination des pêcheurs est donc parfaitement justifiée et très heureusement trouvée. » Mais en réalité le premier tiers n'a guère que C^'",.?; le segment génital mesure 1'="; les filaments ovigères ont au moins 2'"". » On trouve souvent six à sept Copépodes sur le même animal; rarement placés au niveau des yeux, ils sont généralement fixés à la hauteur de l'opercule, sur le corjjs même, ou parfois sur la queue. » Le Poisson infesté, en Vendée, est presque toujours pris à la drague; on le ren- contre rarement lors de la pêche .au filet trainanl. On n'en trouve jamais que des (1) L. Joubin, A'o/e (contenue dans un pli cacheté) sur les rmages causés chez les Sardines par un Crustacé parasite {Comptes rendus, 19 novembre 1888, p. 842-844)- — Sur un Copépode parasite des Sardines {Comptes rendus, 3i décembre 1888, p. 1177-1178). ^ (-) GiABD, Sur le Peroderma cylindricum Heller, Copépode parasite de la Sardine {Comptes rendus, 3 décembre 1888, p. 929-981). (') Les pêcheurs de Vendée connaissent encore une autre ecto-parasite de la Sar- dine; ils l'appellent /jo«5. Ils ont remarqué qu'il y en avait six à sept sur la peau; ils prennent aux ongles, comme ils disent. Nous n'avons pas pu encore étudier ces formes qui sont presque certainement des Isopodes cymothoadiens. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. 999 exemplaires isolés. Les grands bancs de Sardines du large sont, non pas dépourvus de ces malades, mais beaucoup moins alleints que ceiiv qu'on trouve sur les côtes. « D'après les renseignements recueillis en igoS et igo4 en Vendée, il résulte que le parasite ne se rencontre guère que sur de petits exemplaires, qu'on trouve principalement à l'embouchure des baies ou des estuaires (havre de la Gachère, etc.), sur le rivage, dans les pertuis, etc. » Les pêcheurs ont conclu de cette remarque (jue ce Poisson, qu'ils prennent pour des Sardines jeunes, n'arrive pas du large et qu'il a passé l'hiver sur le rivage et à l'embouchure des rivières : ce qui paraît e.iact et plaide contre l'hypothèse des migra- tions de celte espèce ('). » En tout cas, dans les eaux vendéennes, la Sardine, qui vient de la haute mer, ne présente que rarement de pavillons. » Pourquoi celte Sardine infestée est-elle petite ? Nous inclinons à croire que c'est parce qu'elle est malade, atteinte depuis plusieurs mois et frappée dès sa jeunesse, comme l'a dit M. Giard. D'après cet auteur, le Peroderma ne retarde pas la croissance du Poisson. De ce seul fait, on pou- vait déjà soupçonner que notre parasite n'était pas le même que le sien. De plus M. Giard a dit : « Tandis que le parasite du Sprat est ordinairement » fixé sur l'œil de son hôte, le Peroderma adhère constamment à la partie rt dorsale, le plus souvent dans la région moyenne du corps. » Or trois exemplaires au moins des Sardines recueillies par nous en igoS et 1904 ont des parasites fixés sur l'œil. » Cette dernière affirmation de M. Giard nous a amené de suite à nous demander si, par hasard, il n'y aurait pas vraiment deux espèces parasites distinctes sur la sardine et si M. Joubin n'aurait pas eu raison, en répé- tant qu'il a eu affaire à un Lernœenicus {Leniaonema M. E.) (^), ou à un Lernœascus Clans, tandis que M. Giard n'a rencontré que des Peroderma cylindricum Heller ('). (') Marcel Baudouin, L'industrie de la Sardine en Vendée {Reri/e scientifique, Paris, 1888, t. XLI, n°' 21 et 22, p. 6.5i-66o, 689-692; tiré à part, 2" édit., 1894). (2) Le Lernœenicus Spraltœ {e\ Lernœonema uionillarisM. E.) s'observe presque toujours sur l'œil. (') Heller (C), Beise der Fregaltc Novara uni die Erde {Zool. T/ieil., Band. II ; Crustaceen. Taf. XXV, i865, p. aSo, fig. 6). — Voir, sur ce sujet, également : Cor- NALIA, Sulla Taphrobia pilchardi, nuovo génère di Crostacei parassili (Atti delta Soc. ital. d. Se. nat., XVIII, t. VI, 2= fasc, p. 197); Richiardi, Intorno al Peroderma cylindricum Heller {Atti delta Soc. tosc. di Se. nat. in Pisa, 1875, Vol. II, 2° fasc). lOOO ACADEMIE DES SCIENCES. » M. Joubin n'a vu qu'une seule fois une Sardine à trois parasites; je signale que, dans un exemplaire remis en 1903 à M. le professeur Bouvier, il y en avait trois fixés sur l'œil gauche. » D'un examen attentif des exemplaires recueillis en juillet 1908 et 1904 en Vendée, il résulte qu'on se trouve en réalité en présence d'un animal analogue à celui reconnu par M. Joubin et observé en Méditerranée et non pas du Perodenna cylindricum, qui vit pourtant sur les côtes de Bretagne et de Vendée, d'après M. Giard. » M. le professeur Bouvier, du Muséum d'Histoire naturelle, qui a étudié les types rapportés |)ar nous de Vendée, pense qu'il s'agit d'un Lernœenicus, semblable au Lernœenicus Sprattœ (L. monillaris Edw.), mais dépourvu tou- tefois de renflements moniliformes dans la région du cou. C'est peut-être une espèce propre à la Sardine, espèce qu'on devrait appeler dès lors Ler- nœenicus Sardinœ. » L'hôte du parasite a été déterminé par M. Pellegrin, du Muséum d'His- toire naturelle; c'est bien la Sardine (Clupea pilchardus Wal.) et non le S^raX. (^Cl. spraltus'L.). » PHYSIOLOGIE. — Action du permanganate de calcium sur les alcaloïdes et en particulier sur la strychnine. Note de M. G. Baudrav, présentée par M. d'Arsonval. « En étudiant l'action des permanganates sur certains produits tels que les toxines tétanique, diphtérétique, la tuberculine, j'ai été conduit à m'occuper d'une substance tétanisante type, la strychnine. » Si nous traitons le chlorhydrate ou le sulfate de cette base par une solution de permanganate de calcium à 5 pour 100 à 37° à l'étuve, en ajou- tant la liqueur oxydante par petites fractions, nous obtenons un produit qui, mélangé à de la strychnine, annihile les effets de ce poison sur le cobaye. )) Un poids déterminé de sel toxique est traité dans ces conditions jusqu'à ce que le sulfovanadate d'ammoniaque et l'acide phosphomolybdique ne donnent ni coloration violette ou rose ni précipité. >• Ce résultat est atteint lorsque l'oxyde formé est du bioxyde. L'opération demande une dizaine de jours. » La solution obtenue est filtrée, puis évaporée dans le vide. Le résidu, jaune d'or, ne donne avec les réactifs généraux des alcaloïdes aucun précipité. Seule, leau yaya- SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. lOOl colée à I pour 100 se <^oIore au boul de quelque temps et dépose une substance rouge vineu\ qui paraît être le tétragayacoquinone de M. Bertrand. Il y aurait donc produc- tion artificielle d'oxydases ou de corps voisins. Celle réaction est exaltée par l'addition de quelques gouttes d'une solution chlorhydrique à ,-,,',,-5. » Le corps jaune obtenu est soluble dans l'eau et dans l'alcool. En le faisant évapo- rer à basse température on perçoit une odeur aromatique rappelant l'éther benzoïque et que nous relrouverons plus tard dans les sérums anti. » Le permanganate de calcium donne seul de bons résultats. Ceci tient à deux, causes : présence d'un sel de calcium soluble, qui exerce une action favorable sur les oxydases et formation de carbonate de cette même base, facile à éliminer. » 18 de chlorui-e de strychnine exige 12s, So de permanganate, 18 de sulfate demande 10°, 5o de la même substance pour se transformer. Le premier donne os,3o et le second 08,20 de produits modifiés. » Résultais physiologiques. — Dans ces expériences chaque centimètre cube de solution du produit modifié correspondait à 0^,020 de strychnine pure, dont hi toxicité déterminée expérimentalement est de 0*^,001 par aSos d'animal (cobaye). )i Un cobaye du poids de 65o8 reçoit i"^"' de solution de strychnine modifiée, puis, plus tard, 2"8^5 de chlorhydrate de strychnine. Il n'en est nullement incommodé. » Le lendemain le même reçoit de la strychnine sans produit modifié. Accidents téta- niques, non suivis de mort. » Un second, du poids de gSos, reçoit en deux fois, à 12'' d'intervalle, 1"™' du produit modifié, puis, une demi-heure après la seconde injection, la dose mortelle correspondant à son poids. Aucune réaction ne se manifeste. » Un troisième animal est traité dans les conditions suivantes : i'^'"" de produit modifié, une demi-heure après O',oo25 de strychnine. Aucun phénomène. » Un quatrième et un cinquième reçurent enfin les deux produits mélangés et ayant séjourné à l'étuve à 87° pendant 12 heures. Effet nul. » Un dernier animal reçut le même mélange, mais porté à la température de 100°. II mourut en 10 minutes, » Pour nous résurher, la strychnine modifiée agit quelques heures avant l'injection mortelle, mais ne préserve que contre une seule dose toxique que nous n'avons jamais pu dépasser. » Les inoculations peuvent être faites séparément. » 11 nous a toujours été facile de retrouver par les réactifs la strychnine mélangée à de la strychnine modifiée. » Aconiline. — Les mêmes expériences ont été faites avec le chlorhydrate d'aconitine. Comme précédemment j'ai obtenu, avec le produit modifié, la réaction gayacolée. La toxicité que j'ai prise pour base de mes expériences I002 ACADEMIE DES SCIENCES. est celle donnée'parLabarde et Duquesnel. Elle correspondait à unhuilième de milligramme du produit cristallisé par 400^ de cobaye. » Les résidtats furent identiques. » Morphine. — Si j'ai obtenu les mêmes réactions chimiques qu'avec les produits précédents, par contre l'expérimentation physiologique ne m'a rien donné avec le cobaye. L'animal de^choix est le lapin. » Je poursuis l'étude du sérum des animaux ainsi traités. » Tons ces produits contiennent, comme la laccase de M. Bertrand, du manganèse. Je me propose d'en étudier la composition, aussi bien que les modifications que certains éléments peuvent leur faire subir et de déter- miner les quantités qui se neutralisent. » HYGIÈNE. — Valeur imtritùe du lait de vache stérilisé à ioS° pour V allaitement artificiel. Note de M. G. Variot, présentée par M. Armand Gautier. « Au dispensaire dit La goutte de lait de Belleville que je dirige depuis 1 892, nous avons distribué depuis 12 années, dans un des quartiers les plus pauvres de Paris, environ 4ooooo' de lait stérilisé à plus de 3ooo enfants de la classe ouvrière privés du lait de leur mère ou ne recevant que par- tiellement le sein. Avec mes collaborateurs, MM. les D" Dufestel, Lazard et Roger, nous avons ainsi fait sur l'élevage artificiel des nourrissons par le lait de vache stérilisé une expérience décisive dont les résultats, contrôlés pour chacun d'eux par la pesée et par l'examen des organes et des fonc- tions, méritent, croyons-nous, d'être publiés. » Ce lait, recueilli à la campagne chez les fermiers, est, avant d'être expédié, chauffé à 108° dans des bouteilles de o',5, bouchées au liège et scellées hermétiquement. » La destruction des microbes pathogènes, l'impossibilité du mouil- lage par des eaux malsaines et la facilité du transport sont ainsi pleine- ment assurées. 1) Ce lait peut être conservé plusieurs jours sans altération, même du- rant les fortes chaleurs de l'été. Il est journellement délivré, au dispen- saire de Belleville, à i5o ou 200 enfants élevés au biberon, faute de lait maternel. » Toutes les semaines, et plus souvent s'il en est besoin, les nourrissons sont pesés et inspectés avec soin et les résultats de cet examen inscrits sur leur fiche personnelle. SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1904. IOo3 » Voici, résumés en quelques conclusions, les résultats de cette longue enquête poursuivie depuis douze années : » ]. Le lait stérilisé à 108° conserve toute sa valeur nutritive. Il n'est inférieur ni au lait pasteurisé à 80", ni à celui qui a été simplement chauffé à 100" à l'appareil de Soxhlet. » 2. La destruction par la chaleur des enzymes, la légère altération du lactose, la précipitation douteuse du citrate de chaux ou l'altération des lécithines n'influent pas de façon sensible sur son assimilabilité. » Jamais un cas de scorbut infantile n'a été observé par nous au dispensaire. Toutes les critiques, toutes les craintes théoriques restent sans portée devant cette longue pratique, le nourrisson étant évidemment le meilleur indica- teur de la valeur alibile du lait. » 3. Grâce à ce lait stérilisé, nous avons pu élever non seulement les enfants apportés sains, mais aussi les atrophiques retardés dans leur déve- loppement par suite de troubles gastro-intestinaux. » 4. Le rachitisme ne s'est pas développé chez ces enfants. L'ossifica- tion n'est troublée chez eux que dans les cas de suralimentation ou si l'on recourt trop tôt aux conserves et mixtures farineuses. )) 5. Sur 3ooo nourrissons de toute venue, de la classe la j)lus pauvre, 3 ou 4 pour 1 00 environ se sont montrés incapables d'utiliser le lait stérilisé. » 6. La constipation et l'anémie ne sont pas rares chez les nourrissons élevés par cette méthode. Par contre, les diarrhées estivales sont fort atté- nuées dans leur gravité. » A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séa.nci; du 28 novembre 1904. Etude sur le développemcnl des Méthodes géométriques, lue le 24 septembre 1904 au Congrès des Sciences et des Arts à Saint-Louis, par Gaston Darboux. Paris, Gauthier- Villars, 1904; I fasc. in-S". (Hommage de lAuleur. ) IOO;'i ACADÉMIE DES SCIENCES. Leçons sur les fondions discontinues, professées au Collège de France par René Baiiie, rédigées par A. Dekjoy. Paris, Gauthier-Villars, igoS; i fasc. in-S". (Présenté par M. Painlevé.) Cours de Chimie à l'usage des étudiants du P. C. N.. par R. de Forcban», Cor- respondant de rinslitul; t. I : Généralités. Chimie minérale. Paris, Gauthier-Villars, igoS; I vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Traité théorique et pratique d'Électricité, à l'usage des élèves des Ecoles natio- nales des Arts et Métiers, des Candidats à l'École supérieure d'Electricité et à la Licence, par H. Pécheux, avec Notes additionnelles par J. Blondin et E. Nécilcea, préface de M. J. ViOLLE, Membre de l'Institut. Paris, Ch. Delagrave, [1904]; 1 vol. in-8°. (Pré- senté par M. Violle.) Électricité médicale, par H. Gi-illeminot, avec 79 fig. dans le texte et 8 planches hors texte. Travail du laboratoire du professeur Bouchard. Paris, G. Steinheil, igoô; I vol. in-i2. (Présenté par M. d'Argonval.) Esquisse d'une Histoire générale et comparée des philosophies médiévales, par François PiCAVET. Paris, Félix Alcan, 1906; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Notice sur les travaua: scientifiques de M. Paul Vieille. Paris. Gauthier-Villars, 1S96; I fasc. in-4°. Supplément à la Notice sur les travaux .scientifiques de M. Paiîl Vieille. Paris, Gauthier-Villars, 190/4; i fasc. in-zi". Notice sur les travaux scientifiques de M. Léon Lecornu. Paris, imp. Chaix, 1896. Supplément à la Notice sur les travaux scientifujues de M. Léon Lecornc. Paris. imp. Chaix, 1904 ; > fasc. in-4°- Notice sommaire sur les travaux scientifques de M. Jean Resal. Paris, Gauthier- Villars, 1904; I fasc. in-4''. Exposé des titres et travaux .scientifiques de M. A. Dastre. Paris, G. Masson, 1894; I fasc. in-4°. Appendice à l'exposé des titres et travaux scientifiques de M. A. Dastre. Paris, L. Maretheux, 1904; i fasc. in-4°. Notice sur les travaux .scientifiques du B' E. Gley. Paris, Masson et C'', 1902; I fasc. in-4°. Notice sur les titres et travaux .scientifiques de M. le D' René Marage. Paris, Masson et G'", s. d.; I fasc. in-4°. Appendice, 1903-1904, à la Notice sur les travaux scientifiques de M. le D"- René Marage. Paris, Masson et C'=, s. d.; i fasc. in-4°. (^A suivre.) On souscrit à Paris, chez ( lAUTHJEll-VILLAKS, Quai des Grands-AugnsLins, n° 55. i8 ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremeni 1„ Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4». Deux l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteur du i" Janvier. Jrs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel Le prie de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris: 30 fr. — Déparlemcnls: 40 fr. — Union postalf: 44 fp. On souscrit dans les départements, On souscrit à l'étranger, chez Mi-ssieurs : l-'erran frères. iCliaix. Jourdan, Ruff. . Courtin-Hecqiiei. iGeniiairi et Grassio. Gastineau. . Jérôme. Régnier. ( Fera t. {x I Laurrns. ' Muller (G.) Renaud. / Derrien. ' F. Robert. ' Oblin. ' Uzel fièns. Jouan. Y Perrin. ( Henry. I lUargucrie. Juliol. Bouy. / Nourry. Ratel. ( l^ey. \ Lauverjat. / Uegez. \ Urevei. j Gralier cl C". Fouclier. ) Bourdignon. ( Dombre. l Thorez. ( Q narré. Lorient. chez Messieurs I Batinial. I M— Texier. Bel noux et Gunihi Geurg. Lyon ( Effanlin. Savy. Vilte. Marseille Ruai. \ Valat. Montpellier | Coulet et fils. Moulins Martial Place. Jacques. Aancy / Grosjpan-Maupin. Sidol frères. /Vantes . i\ice Guist'liau. Veloppé. Barma. Appy . (?• -Fer A'imes Tl.ibaud. Orléans Loddé. l'iiseerdam . . Blanchier. Lévrier. Rennes . . Plihon et Hervé. Rocheforl Girard ( M"" ). liouen jLanglois Poitiers. Lcslringanl. S'- R Henni' Chevalier. Toulon ; Ponlcil-Burles. ) lîumébe. ^ Gimet. Toulouse „ . / Privât. IRui.sselier.. Péiicat. Suppli;;eon. \ Giard. Valeneiennes I I-emailrc. chez Messieurs ; Feikenin Caarel sen et C'. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C. Dames. lierlin Friediander et fils. Mayer el Muller. Berne Schmid Fraiicke. Bologne Zanichelli. Lamerlin, Bruxelles Mayolez et Aiidiarte. ' Lebègue et G'*. Sotchek et C°. Buckaresc Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Duigliton, Bell et C-. Christiania Cammermeyer. Conslantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôsl et fils. Florence Seeber. Cand Hoste. Gênes Beuf. Chei'buliez. Georg ' Stapelmohr. La Haye Bclinfanle frères. Benda. Payot et C'*. I Barth. i Brockhaus. Leipzig ( Koehler. I Lorenlz ' T...;..i Naples Genève . Lausanne. \ lJef;e . Twietmeyer. Desoer. Gnusé. chez Messieurs: I Oulau. Londres Hachette et G'*; ' Nuit. Luxembourg V. BUck. ' Ruiz et C'*. Madrid.'... Ronno y FusseL ) Gapdeville. ' F. Fé. Milan I Bocca frères. ) Hœpli. Moscou Tastevin. Marghicri di Gius. Pellerano. Dyrseii et Pfeiller. Netv- York Stechert. I.emcke et Bu. trimer Odessa Rousseau. Oxford Parker el Ci". Palerme Reber. Porto Magalhaés et Moniz Prague Rivnac. Bio-Janeiio Garn er. l Bocca frères. j Loescher et C'*. Potterdam Kramers et fils. Stockholm Noidiska Boghandel l Zinserling. S'-Pélersbourg .. y^,^\ff I Bocca frères. Brero. Clausen. f Bosenberg et Sellier, Varsovie Gebethner et Wolnf. Vérone Drucker. \ Fiick. Vienne i „ . , . „. \ Gerold et C*. Ziirich Meyer el Zeller. Turin . ES G|:NÊRALES des comptes rendus des séances de L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ïumes 1" .1 31. — (3 Août i835 h 3i Décembre i85o. ) \ ulume in-4°; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 il 61. — ( i" .lanvier i85i à 3i Déccmbic iStii ) Volume in-4°: 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 u 91. — (1" Janvier 1866 à 3r Décembre 1880. ) Volume in-4": 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 a 121. — (["Janvier 1881 à 3i Décembre i8ip. ) Volume in-f; 1900. Prix 25 fr. ULÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ! - Mémoire surquclqucs points de la Phy,ioloi;iedes Algues, par MM, A. DEnBi;selA.-J.-J.SoLiBR. - Mémoiresur le Calcul des Pertubatioiis qu'éprouvent '■ -, par M. Hanskn. - Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des es, par M. Claudk Bernahd. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 .7. . 25 fr Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. - Essai .i'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences irs de i.SD.i et puis remise pour celui de iS56, savoir : ,. Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains -, suivant I ordre de leur superposition. - Discuter la question le leur a;iparilion nu de leur disparition successive ou simultanée. — Recherrherl» i|ipoils qui existent entre I état actuel du règne organique et ses états ant.rieurs », par M. le Profes-eiir Bhonn. In-^», avec 7 planches ; 1861. . . 25 fr. Imeme Librairie les Mémoires de L Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 23. TABLE DES ARTICLES (Séance du 6 décembre 1904.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. l'ages. M. Emile Picard. — Sur la formule générale donnant le nombre (les intégrales doubles de seconde espèce dans la théorie des sur- faces algébriques 949 M. A. LACiioix. — Les roches à néphéline de • Tahiti 9^3 Pages. M. ViTo VoLTERRA. — Sur les équations dinférentielles du type parabolique gSO M. H. PoiNCARÉ présente à l'Académie, au nom de M"" veuve Cornu, la collection complète des Mémoires de VL A. Cornu., o'io CORRESPOND AIVCE . M. le Ministre de la Guerre invite l'Aca- démie à lui désigner deux de ses Membres, pour faire partie du Conseil de perfection- nement de l'École Polylcchnique M. le Secrétaire perpétuel signale un Vo- lume ayant pour titre : « Mollusques ter- tiaires du Portugal », par F. -A. Pereira da Costa MM. V. FoURMER, A. Chaudot et G. FouR- NIER. — Observation des Perséides en igo^ et détermination des hauteurs au-dessus du dI. M. PoTROX. — Sur les groupes d'ordre /i"' ( p premier, m > 4 ) dont tous les diviseurs d'ordre p"'-- sont abéliens M. le vice-amiral Fouhxier. — Critérium des navires à grandes vitesses M. Paul Helbronneu. — Sur la Téléstéréo- scopie MM. V. Crémieu et L. Malcles. —Recherches sur les diélectriques solides M. H. BoRDiER. — Expériences permettant de déceler les rayons N MM. Victor Henri et André Mayer. — Sur la composition des granules colloïdanx . . . M. .L\MEs Lavaux. — Action du chlorure de méthylène et du chlorure d'aluminium sur Bl I.LKTIN llIBLIOGRAPHIOl E 960 960 960 963 964 967 969 974 le toluène 976 M. P. Lemoult. — Sur la rétrogradation de quelques aminés secondaires cycliques.... 978 MM. Schlagdenrauefen ft Heeii. — Sur les combinaisons organiques des inélaux dans ■ les plantes 980 M.. Gabriel Bertrand. — Sur la synthèse et la nature chimique de la sorbiérite ... 988 M. .Stéphane Leduc:. — Dilfusicjn des li- quides: soii rôle biologique. gSfi M. A. GuiLLMiHMOND. — Recherches sur la germinalion des spores chez les levures... <|S8 M. André Daupiune. — Sur les modifica- tions anatoniiques qui se produisent au cours de l'évolution de certains rhizomes.. 991 M. Armand \ire. — La biospéléologie 992 M. René Quinton. — Communication os- niotique, chez le Poisson Sélacieti marin, entre le milieu vital et le milieu extérieur. gqS M. Marcel Baudouin. — Le Lernœenicus Sprattœ, parasite de la Sardine en Vendée. 998 M. G. Baudran. — .\ction du permanganate de calcium sur les alcaloïdes et en parti- culier sur la strychnine 1000 M. G. Variot. — Valeur nutritive du lait de vache stérilisé à ioS° pour l'allaitement artiliciel loo^ ioo3 PARIS. - IMPRIMERIE G A UT H I E R - V I L L A R S . Quai des Grands-Augustins. 5i. Le Gérant (iADTHlRR-VlLLARS. 1904 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMAnAlRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIExNCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. N°24 (12 Décembre 1904). .1 ^PARIS, CAUTUIEK-VILLARS, LMPRIMEUR-LIBRAIRt: DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55 1904 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 2 3 juin 1862 et 2/i mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie sa composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentes par des savants étrangers à l'Académie. CImque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages bu 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Ar.TicLE l'^''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Memjjre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes 1-endus plus de ,5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3'. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de hre, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix.proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qisj tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc(j blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des San étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de.l' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'u sumé cpii ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au'nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours norr mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ri à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être ren temps, le titre seul du Mémoire est inséré dai le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyi m Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plane ■ ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures ser. autorisées, l'espace occupé par ces figures conij pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport 1 les Instructions demandés par le Gouvernement. . Article 5. Tous les six mois, la Commission administrai fait un Rapport sur la situation des Comptes rem après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du f sent Règlement. Les Savants étrangers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de» déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrenient la présentation sera remise à la séance suivas- ÏV' ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 12 DÉCEMBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. ME3I0IRES ET GOMMUIVICATIOIVS DKS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse une amplialion du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faite de M. Dastre, pour remplir, dans la Section de Médecine et Chirurgie, la place laissée vacante par le décès de M. Marey. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Dastre prend place parmi ses Confrères. MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Remarques sur quelques règles thermochimiques relatives à la possibilité et à la prévision des réactions; par M. Berthelot. <( On énonce d'ordinaire comme une vérité presque évidente et une loi thermochimique cette assertion que l'action chimique est accompagnée par un dégagement de chaleur, sans définir d'ailleurs ce qu'on entend par l'ac- tion chimique; l'énoncé précédent a même été parfois confondu avec le principe du travail maximum. Il y a là plusieurs erreurs et malentendus, qu'il paraît utile d'éclaircir par une analyse exacte des phénomènes. » En premier lieu et en fait, cette assertion est erronée; car les actions chimiques véritables, envisagées dans les conditions des observations cou- C. U., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N» 24.) l3'2 IOo6 ACADÉMIE DES SCIENCES. rantes, sont presque aussi souvent accompagnées par une absorption de chaleur que par un dégagement de chaleur. » C'est ce qu'il est facile d'établir. En effet, toute action chimique réelle peut être regardée comme la somme d'un certain nombre d'actions chi- miques simples, à savoir : la combinaison tlirecte et la décomposition inverse. Admettons, pour écarter toute complication dans la comparaison du début des phénomènes, que l'on opère à une température maintenue constante. Or l'acte chimique de la combinaison directe est accompagné, en général, par un dégagement de chaleur; tandis que le phénomène inverse, qui est également un acte chimique, — dissociation réversible ou décomposition irréversible, — opéré à une température constante (mais plus élevée d'ordinaire que celle de la combinaison), est susceptible de se produire à un titre aussi certain et d'une façon corrélative, c'est-à-dire avec absorption de chaleur. » En outre, les actions chimiques complexes sont fréquemment la somme d'un certain nombre de combinaisons et de décompositions ou dissociations simples ; par conséquent, ces actions chimiques complexes sont susceptibles de se réaliser tantôt avec dégagement de chaleur, tantôt avec absorption, comme les réactions chimiques simples elles-mêmes. » Ces notions étant incontestables, et les deux groupes de phénomènes étant d'ailleurs confondus dans les mêmes formules abstraites de la thermo- dynamique, est-il légitime, c'est-à-dire conforme à l'expérience courante, d'envisager comme règle générale de la possibilité de l'action chimique, simple ou complexe, un calcul établissant qu'elle dégage de la chaleur : q > o? Ce qui montre la solidité de cette objection, c'est que c'est celle de divers auteurs, qui ont opposé des exemples presque tous compliqués de dissociation, ati principe du travail maximum. » En réalité, l'inégalité o ne permet aucune prévision. Pour qu'elle eût une signification non écpiivoque, il serait nécessaire (ce qui n'avait pas été fait avant mes propres travaux) d'écarter tout d'abord du calcul les réactions de dissociation, phénomène essentiellement chimique; puis, les changements d'état physique (fusion et solidification, vaporisation et liquéfaction, changements de condensation des gaz à volume constant), et enfin les dissolutions, lesquelles sont d'ordre mixte, c'est-à-dire à la fois physi([ue (iliffusion dans le dissolvant) et chimique (combinaison définie avec le dissolvant). I) Or, c'est là précisément ce que j'ai réalisé, en fait et en principe, en SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. IOO7 insistant sur une distinction essentielle, celle des deux ordres d'énergies qui concourent à l'effet thermique définitif des actions chimiques. Voilà, qu'il me soit permis de le rappeler, ce qui constitue l'originalité et la caractéristique de mes recherches thermochimiques. En raisonnant autre- ment, on risque de faire évanouir la notion fondamentale et spécifique de la combinaison chimique, en la confondant avec les changements purement physiques; comme on le fait souvent d'ailleurs dans les calculs purement mathématiques appliqués à l'étude des phénomènes chimiques, calculs qui s'efforcent surtout d'écarter les complications de discontinuité, de forma- tion de composés secondaires, et autres inhérentes à la nature des choses, mais dont la solution serait inabordable à l'analyse algébrique. » En résumé, il convient d'évaluer séparément les effets que sont suscep- tibles de produire : » 1° Les énergies intérieures, propres au système des corps réagissants; lesquelles développent, en totalité ou à peu près, les dégagements de cha- leur observables sans changements d'état physique. » 2° Les énergies extérieures à ce même système des corps réagissants, c'est-à-dire empruntées aux milieux ambiants et à des actions indépen- dantes de celles de ce système : énergies calorifiques, électriques, lumi- neuses; énergies de radiations, etc. Ce sont ces énergies qui fournissent surtout le travail consommé dans les dissociations, fusions, vaporisa- lions, etc. » Pour bien mettre en lumière la nécessité de ces distinctions, j'ai exé- cuté plusieurs milliers de déterminations numériques et d'expériences com- paratives ; indispensables avant d'arriver à établir des règles a posteriori, destinées à définir les conditions de possibilité des réactions chimiques. Ces règles, telles que je les ai formulées, exigent que l'on tienne compte des dissociations et des changements d'état ])hysique, survenus pendant le passage entre les deux systèmes, initial et final, des corps réagissants. )) J'ai précisé ces notions dans des cas particuliers : par exemple en éta- blissant les données expérimentales nécessaires pour pouvoir calculer la chaleur dégagée : soit lorsque tous les corps sont supposés maintenus à l'état gazeux, à volume constant; soit lorsque tous les corps sont supposés maintenus à l'état solide : le passage des composants solides, par exemple, aux composés également solides étant effectué par un cycle d'expériences réalisables en fait dans le calorimètre. « Quoique les comparaisons de ce genre présentent moins de généralité IOo8 ACADEMIE DES SCIENCES. que celles qui se rattachent aux cas les plus compréhensifs, il est utile de rappeler que les transformations prévues d'après les seules données rela- tives à l'état solide des corps mis en réaction ont pu être vérifiées réelles dans une multitude d'exemples expérimentaux; lors même que ces transfor- mations sont effectuées par l'intermédiaire de l'état de dissolution. » J'ai montré d'ailleurs que l'on constate les mêmes vérifications, ou plu- tôt les mêmes probabilités, en se bornant à compenser les changements d'état physique survenus lorsqu'on passe, au cours d'une réaction donnée, du système initial au système final ; attendu que les variations d'entropie acquièrent surtout une valeur notable lorsque ces changements ne sont pas en même nombre de part et d'autre. Ce dernier mode de calcul, moins précis sans doute, suffit cependant pour conduire à des prévisions qui se vérifient d'ordinaire. » Précisons davantage les équations thermochimiques fondamentales sur lesquelles reposent nos prévisions. » Au début de mes travaux (i865), j'avais institué les prévisions thermo- chimiques d'après la considération des chaleurs de formation par les élé- ments du système initial Q et du système final Q,; en y joignant d'ailleurs celle des différences d'état physique. Cependant ce calcul n'est qu'approxi- matif. » En effet, il a été établi et j'ai reconnu depuis que, dans un calcul tout à fait correct et conforme aux données de la Thermodynamique, il est nécessaire de déduire de la quantité Q — Q, une fraction correspondante à la notion d'entropie ( ' ) ; celte fraction étant exprimée par la différence des entropies q — q^ des deux systèmes, à la température choisie pour les comparaisons. Mais j'ai établi en même temps comment et pourquoi, lors- qu'on observe les conditions définies plus haut, cette différence est géné- ralement très petite et négligeable vis-à-vis de la quantité Q — Q(, tlans la grande majorité des actions chimiques. » Ceci ne s'applique pas seulement à la possibilité des réactions envi- sagées d'une façon quelconque, mais à un problème plus général : je veux dire à la tendance des systèmes chimiques vers un état d'équilibre limite, tendance exprimée par le principe du travail maximum. J'ai montré com- ment ce principe chimique, conforme aux notions générales de la Méca- nique, est vérifié par l'élude exjiérimenlale des équilibres multiples et (') Voir enUe autres : Thermochimie : Données et lois numériques, t- 1, p. 12 à 27. SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. 1009 successifs, de stabilité relative et intermédiaire, qui sont observables au cours d'une multitude de réactions. J'ai notamment poursuivi cette ana- lyse par l'étude méthodique des actions chimiques, telles que : » Les réactions des matières explosives, les substitutions entre les mclalloïdes, les substitutions entre les métaux, les substitutions entre les oxydes basiques, les substitutions entre les acides (dont j'ai défini la force relative en la rapportant à l'état solide, et à la dissociation inégale de leurs sels dissous); enfin les doubles décompositions. Les mêmes lois thermo- chimiques expliquent de la façon la plus claire les renversements d'affinités entre les métalloïdes, opposés deux à deux à un même métal, renverse- ment qui joue un si grand rôle dans les réactions des éléments de la famille du chlore; ou bien encore entre les acides opposés deux à deux à une même base, tels qu'on les observe notamment dans l'étude des cya- nures, etc. J'ai rattaché aux mêmes considérations l'explication des affinités prédisposantes, celle des effets attribués à l'état naissant, celle des réac- tions comprises sous les dénominations d'actions de présence, de phéno- mènes catalytiques, de fermentations, etc. J'ai montré également et avec précision comment les mêmes principes dominent les anciennes lois de BerthoUet et comment ils rendent compte des nombreux cas où elles sont en défaut : tels que la redissolution des précipités, l'absence de précipita- tion des sels de chaux et analogues par l'ammoniaque, même employée en excès, et la redissolution, à proportion équivalente et sans résidu insoluble appréciable, de l'hydrate de chaux pur dans le chlorhydrate d'ammo- niaque, etc.; tous faits constatés, indépendamment de l'arbitraire des hypothèses théoriques. » Ces résultats généraux, d'ordre expérimental, je le répète, et beaucoup d'autres consignés dans le second Volume de mon Essai de Mécanique chi- mique, dans mon dernier Ouvrage ( Thermochimie : Données et lois numé- riques), et dans les Mémoires imprimés depuis 25 ans aa:ii. Annales de Chimie et de Physique, ont mis en évidence la signification des lois thermochimi- ques : tant pour prévoir les phénomènes que pour en interpréter l'enchaîne- ment et la signification, dans la discussion des théories moléculaires et des formules constitutionnelles de la Chimie. J'ai été heureux de voir, d'après la dernière Note de M. de Forcrand, que la valeur et la fécondité de ces lois et de ces vues est confirmée par l'opinion de la plupart des chimistes expérimentateurs. » lOIO ACADEMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Délermination faite en 1902 de la différence de longitude entre les méndiens de Greenwick et de Paris. Note de M. Lœwy. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les résultais des nouveaux travaux accomplis durant l'année 1902 en vue de déterminer la différence de longitude entre Greenwich et Paris. » Sur l'initiative du Bureau des Longitudes, conformément au vœu exprimé par l'Association géodésique internationale, les Gouvernements anglais et français ont mis à la disposition des observatoires de Greenwich et de Paris des crédits spéciaux, afin de procédera une nouvelle évaluation de la différence de longitude entre ces deux stations. » Les valeurs trouvées antérieurement par les officiers de l'État-Major français et les astronomes anglais ayant, à deux reprises différentes, en 1888 et 1892, accusé des différences systématiques, il était indispensable, celte fois, d'entourer la recherche de la longitude de garanties exceptionnelles, pour faire disparaître le doute qui planait sur la vraie distance en longitude de deux méridiens fondamentaux du réseau géodésique européen. » Pour réaliser ce projet, les pourparlers nécessaires furent engagés par le directeur de l'Observatoire de Paris avec M. Christie, astronome royal d'Angleterre, afin d'arrêter le plan définitif de ces opérations très délicates. Il fut ainsi convenu qu'en raison de la haute importance de cette recherche nouvelle, deux séries d'observations indépendantes seraient exécutées el, pour les rendre aussi complèles que possible, on fit choix des deux périodes de l'année, le printemps et l'automne, où les conditions climatériques sont les plus favorables dans les deux stations conjuguées. » L'Observatoire de Paris, qui a renoncé depuis un quart de siècle aux travaux de longitudes, à l'époque où le Service géographique de l'Armée a assumé celte tâche, a dû préparer des installations spéciales. Dans ce but, l'ancien pavillon de longitude a été remis en état et un nouveau édifié dans son voisinage. D'autre part, l'Observatoire de Paris ne possédant pas les petits cercles méridiens appropriés à cette étude, il ne lui restait que la res- source de profiter de l'offre de l'Observatoire de Greenwich qui voulait bien mettre à sa disposition deux appareils du même type et de mêmes dimen- sions que ceux destinés aux opérations anglaises; celte identité entre les instruments d'observation pouvait d'ailleurs présenter éventuellement une SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. lOII vérification précieuse au point île vue de la constance de l'équation per- sonnelle des divers observateurs. » La détermination de la différence des longitudes d'observatoires de latitudes élevées, comme ceux de Greenwich et de Paris, rencontre des ilifficullés particulières. Le succès des opérations dépend de la connais- sance rigoureuse de l'orientation des instruments par rapport aux méri- diens respectifs. Il importe surtout d'obtenir avec une exactitude très élevée l'inclinaison de l'axe de rotation instrumental par rapport à l'ho- rizon. On peut évaluer cet élément par deux procédés : à l'aide d'un niveau ou, d'une manière indirecte, par l'observation des images réfléchies des fils du champ de la lunette dans un bain de mercure. Dans les circonstances données, afin de ne laisser de côté aucun moyen de contrôle, il fut décidé d'employer les deux méthodes. » Voici maintenant l'ensemble des autres mesures de précaution prises dans le même ordre d'idées. » Pour amoindrir autant que {x»ssible une erreur d'orientation d;ins le Siens azimutal, il fut convenu de choisir, pour la détermination de l'heure, de belles étoiles passant près du zénith au méridien. Les ascensions droites de ces astres et leurs mouvements propres ont été soigneusement déduits par M. Schulhof à l'aide des positions fournies par l'ensemble des cata- logues existants. » La collimation, c'e.vt-à-dire l'incUnaison de l'axe optique par rapport à l'axe de rotation, a été détermiaée par des procédés multiples : » i" A l'aide de retournements sur un collimateur mobile établi de telle façon qu'on pouvait, en le déplaçant convenablement, pointer la croisée de fils de son réticule successivement 9 » 24.. 21 216 3,0 Longitude Dates. conclue. Poids. BiGOURDAX, à Greenwich ; Lancklin, à Paris. m s 1902 Sept. 22. . . 9.21 .376 2,0 1 » 24-. 21,370 3,4 ; 9.2r,3i >> 26 . . . 2 1 , 1 98 2,4) BiGOURDAN, à Paris; Lancelin, à Greenwich. Oct. 9... » 10. . 9.21,104 21 ,3i I 1 ,0 2,4 2.7 » l4. ■ ■ 21 , 200 )> 16... 21,190 2,5 ^ 9.21,301 .. 17... 21,174 1,7 » 21... 2 I , I 47 2,3 » 22. . . 21 , 159 2,5 l'iiGOURDAN, à Greenwicli; IjAncelin, à Paris. BiGOLiiDAX, il Greenwicli; Lancelin, à Paris. 9.21,170 C. R., 1904, 2" Semestre. (T. CXXMX, N" 24.) Oct. 36.. » 27 . . » 29.. Xov. 2. . ra 9 9.21 , l52 2 1 ,3o4 21,09.5 21 , 184 2 1 , 2o4 I ,0 1,2 1,0 3 , 2 9.21,177 i33 10l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Erreur probable d'une détermination avec le poids i ± 0^,067 Longitude conclue de l'ensemble des valeurs ci-dessus, en tenant compte des poids respectifs g'^ai', i65 Erreur probable ±0*, 008 Correction pour rapporter les méridiens des pavillons d'observations aux méridiens respectifs de l'aris et Greenwich — 0,191 Diflférence de longitude entre !e méridien de Cassini et le méridien du Tranùt Circle de Greenwich 9™ 20', 974 — o% 008 » Ainsi que le Tiibleau précédent le fait voir, les trois groupes de nombres du printemps sont en accord avec les deux derniers de l'automne, tandis que les nombres des 22, 24 et 26 septembre, formant le premier groupe de cette seconde détermination, sont sensiblement plus forts que tous les autres. Cette circonstance peut être attribuée en partie à une petite varia- bilité de l'équation personnelle de l'un des deux astronomes. Un chan- gement probable survenu, pendant cette très courte période, dans cet élé- ment physiologique, se trouve d'ailleurs mis en lumière de deux manières indépendantes. >i En effet, la différence qui existe entre les nombres du premier et ceux du troisième groujje de l'automne, oh les deux observateurs étaient placés respectivement dans les mêmes stations, foiu'nil déjà une indication sur la réalité d'une telle variation. » D'autre part il se manifeste une divergence entre l'équation personnelle évaluée directement à -t- o%o47 par les observateurs avant le 22 septembre, et celle — o%oi8 qui résulte des séries mêmes de longitude relatives aux premier et second groupes. « En comparant enfin l'équation personnelle -+- o'.oSy, déduite des second et troisième groupes, à celle déterminée directement H- o',o63 après le 4 novembre, on constate au contraire un accord presque complet entre les chiffres fournis par les deux méthodes. )) Toutes ces considérations semblent donc confirmer l'hypothèse qu'un petit changement systématique dans le mode d'estime des passages des astres a eu lieu, pour l'un des deux astronomes, et s'est maintenu dans le très court intervalle de temps du 22 au 26 septembre. » Ijien que cette supposition soit plausible, on a fait néanmoins, pour agir avec une entière impartialité, entrer en ligne de compte, avec tout leur poids, les longitudes des trois soirées en question, sans leur appliquer toutefois une correction quelconque au point de vue de l'équation person- nelle. SÉANCE DU 12 déce>;bre 1904. IOl5 )) T.a \aleur 9™ 20*, 94 trouvée par les astronomes anglais, MM. Dvson et Hollis, qui, dans cette même campagne, ont procédé d'une manière indé- pendante, est en accord très satisfaisant avec le chiffre résultant des opé- rations françaises. La légère différence de o*,o34 s'explique aisément par l'incertitude indiquée par les erreurs probables respectives. » A litre d'information, il convient de faire remarquer en dernier lieu que la moyenne générale des déterminations antérieures anglaises et fran- çaises de 1888 et de 1892, déterminations accusant entre elles des diffé- rences systématiques sensibles, conduit au même chifïre que celui fourni par la moyenne des recherches récentes. )i Ma conviction personnelle est que la valeur obtenue en 1902 fixe d'une manière définitive et précise la différence de longitude entre les deux méridiens fondamentaux de Greeiiwich et de Paris. » Il ne me reste qu'à féliciter les deux observateurs, MM. Bigourdan et Lancelin, pour l'habileté et le dévouement qu'ils ont déployés dans l'ac- complissement de la lâche si importante qui leur avait été confiée. » CHIMIE. — Sur l'élément Z5. Note de M. Lecoq de Iîoisbacdran. (Extrait.) « Les Comptes rendus du 7 novembre dernier (p. 736) contiennent une ISote de M. Urbain dans laquelle ce savant expose ses très intéressantes recherches sur le fractionnement des terres noires et annonce avoir préparé une terre ne présentant que la bande d'absorption de l'élément que j'ai nommé Zg ('). » M. Urbain dit (p. 787) : « M. Lecoq de Boisbaudran n'avait observé » la bande X = 488 (Zg) qu'avec des terres présentant d'autres bandes » d'absorption; l'existence d'un élément caractérisé par cette bande faible » ne pouvait être qu'hypothétique. Les résultats que j'ai obtenus montrent » qu'il s'agit bien là d'un élément nettement différent du dysprosium. » » Je demande la permission de faire observer que la présence d'autres bandes, lors de mes observations, ne rendait pas hypothétique l'existence du Zg. J'ai donné les motifs et indiqué les comparaisons spectrales qui m'engageaient à considérer Zg comme un élément nouveau. (') Mon annonce de Zg a paru dans les Cow/> Il n'y a eu aucun jour sans tache^. » Régions d'activité. — Les groupes de facules ont augmenté davantage en nombre (|) qu'en surface {t^); on a, en effet, 98 groupes et 100,2 mil- lièmes au lieu de 77 groupes et gS/i millièmes. » Quant à leur répartition entre les deux hémisphères, on a 11 groupes ( ') Ërrala : à la page 692, deuxième ligne : au lieu de 27° et 217°, il faut 336" et 166". 10l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. en plus au sud {^6 au lieu de 35) et lo, en plus également, au nord (52 au lieu de 42). Tableau I. — Taches. Dates Nombre l'ass. Lulitudes moyennes Surfare> exlrêiiies tl'olisor- iiu iiu't. -* — - — — — ^ — - iiioyermrs il ob^erT. valions, ceniral. S. N. réduites. Dates Nombre l'ass. Latitudes moyennes Surfaces ejlréuies d'olisnr- au mer. — — ■"^"- moyennes d'observ. tstions. central. S. .N. réduites. J uillet 1 (,o'|. — 0 00. .\Otll (suite.) 29- 2 •i •j" — -.'.3 '4 1 I-KJ 8 17,7 — 18 77 28- 8 S 2,3 — 21) 74 fJ-17 3 1 9 , '2 H- 12 i3 '- 9 8 G,o + 17 61 18-25 5 23,3 + 9 19 5- 7 3 7,8 — 18 37 19-2:) ■'1 25,2 -^i3 29 rî-iG 2 ",9 -t-17 1 1 22- I 8 ■■^7,9 — 18 385 H-20 9 i4,9 -t-12 202 25- I 7 28,3 + IS 61 16-20 4 5 6 i5,i i 6 3 0,2 -i-i4 67 10-19 2 ■ 4,5 -(-23 6 28- 5 8 3o,6 -17 .59 i3-,7 4 '8,9 1 9 , '5 "9, G -1-17 + 19 10 43 i3S 23 j. -16°, 7 -Hi5°,5 1 6- 1 9 19-23 3 3 — 21 22-26 3 20,9 —24 180 .\ullt — 0,00. 22 1 24,2 — 18 3 ■..- S 6 2,4 -f-ii 65 22 1 25,5 -l-'9 8 4- '■> 3 4.6 —20 18 ■11- 3 6 27,2 -f-3i 86 2-1 J 1 1 8,3 -h26 32 26- 1 3 27,2 — .3 27 4-i5 10 1 0 , 2 -Hl3 170 4 1 3o,3 -l-ii 2 1 0- 1 5 8-16 4 8 12,6 i3,8 — 12 -H16 1 I 1 10 .3j. — 9°,^ -t-20",0 1 9-20 2 15,4 -26 32 ÏABuKAU II. — DislribiUion des taches en latitude. Sud. Nord. Totaux Surfaces totales 190i. 'JO- 10" 30" 20°. 10" 0°. Somme. Somme 0" 10". 20" 30". 10" 80*. mensuels. rcduilcs JuilK'l ... 1) » )) I 5 I 9 6 8 8 » I (; 1 » '7 14 11 54 Août 1 1 Ki Septembre. » M 4 4 ,) 8 6 )) 4 I 1 ïi i4 905 Totaux . » » 6 16 1 23 22 1 17 3 1 » 45 3.75 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. IOI9 Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Sud. Nord. Surfaces totales rcduiles. 190'.. 30*. f. 40 — 30 G 20 . 10 5 . 0". 2 Somnif. 1 ') Somme. 2U 0'. 10 •. 20" .30" 40" 90". mensuels. 3 j Juillet » 1 1 j „ i 35,6 Août 1 1 5 9 » 16 18 1 10 5 I I 3'. 33,0 Septembre. » I 8 > I i5 14 2 fi 3 2 ' ■?-9 3 1,6 Totaux . . . 3 2 >9 '9 3 46 ,V2 3 ".'. " i3 3 6 98 100,2 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur V approximation des incommensu- rables et les séries trigonométriques . Note de M. Fatou, présentée par M. Painlevé. « Considérons l'ensemble des fractions — (irréductibles ou nonV en nombre infini, telles que l'on ait ^0 p K/ ' a étant un nombre réel quelconque; telles seront, par exemple, les ré- duites du développement de a en fraction continue. 1) Réciproquement : Si l'inégalité précédente a lieu, — est une réduite, ou une fraction convergente intermédiaire, ou bien une fraction réductible égale à une réduite. " Entre les deux réduites '"'" et — ; on peut intercaler au plus deux frac- tions convergentes intermédiaires (les deux fractions extrêmes) donnant lieu à l'inégalité (i). » On pourra donc facilement déduire, du développement de a en frac- tion continue, toutes ces fractions — - On est ainsi conduit aux propositions générales qui suivent : Soient A ei B des nombres réels vérifiant les inégalités .\>3, B>2A% on peut trouver deux entiers p et q tels que l'on ait A <. q ^q' I020 ACADEMIE DES SCIENCES. proposition analogue à celle démontrée par M. Borel, par une voie diffé- rente, et relative aux fractions— telles que 7 * < ). » On a loujouis, quel que soit le nombre irralionnel a, .K^)>^logA. » Si la fraction continue que représente a a ses quotients incomplets limités, on aura toujours A et B étant des nombres positifs iixes. )> Dans les autres cas, la fonction 9(/') a une allure irrégulière; on voit facilement, en tout cas, que -^ — tend vers zéro avec y » II. Il m'a paru intéressant de généraliser la théorie de la représenta- tion décimale, en considérant la suite des valeurs approchées de oc à —, — ) ■ •• près, <7|, q^ q, étant des entiers tels que l'on ait q„+sîliq„> moyennant quoi on peut affirmer que les valeurs approchées par défaut ne décroissent jamais et que les valeurs approchées par excès ne croissent jamais, et l'on peut raisonner comme s'il s'agissait des valeurs approchées a 7^ près. SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. I02I )i Si l'on n conslamment -^^^ > K > 2, on pourra trouver dans tout '7" intervalle des nombres x tels que la mantisse des nombres ((/n^) reste comprise entre deux nombres positifs /" et y (o od COS ) points de convergence absolue, pourvu seulement que les entiers a^, a^, ... croissent suffisamment vite. » Remarquons d'ailleurs que, lorsqu'une série trigonométrique ^(o„ voi,nx + b,, siii«a;) a une infinité de points de convergence, les termes dont les coefficients ne tendent pas vers zéro s'espacent de plus en plus. Je démontre, en effet, que «, , n.^, ... désignant les rangs des termes tels que v'<+^«>K.>o, si (n^.^., — ni) ne croît pas indéfiniment, la série a au plus un nombre limité de points de convergence. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les groupes continus, Jinis OU infinis, de l'espace. Note de M. Le Vavasseur, présentée par M. Paul Painlevé « I. J'ai cherché tous les groupes continus de l'espace, finis ou infinis, dont les transformations infinitésimales sont de la forme K(x,y,z)r, ('■=^ » Dans ce qui va suivre, les lettres grecques désigneront des fonctions données de leurs arguments ; les lettres ordinaires, des fonctions arbitraires. G. R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N° 24.) l3/\ I022 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Il y a trois groupes finis : [oi^(x,y)r, ..., a,{.x,y)r\, [y.,Çr, y)r, ..., y.,(x, y)r, zr], [r, zr, z-r]. » Voici les types de groupes infinis : [c.,{x,y)a,{x)r, ..., a,(x, y) ajx)i'], [a{x, y)r], [ai,(x, y)a,(x)r, ..., cl,{x, y)aAx)r, '^^,(x)zr, ..., ri„,(.r)=r], [a(x,y)r, ?>,(.T):-r, .... p„Xa-):^r], [a(x,y)r, ^,(x, y):r, .. , p,„(a?, r)-v], [a,(a7, j)a,(a-)/-, ..., a,(œ. y)a,{x)7% b(.x)z.r], [a(x, y)r, h{x)zr], [a(x, y)r, b(x, y)zr], [a(x)r, h{x)zr, c(x)z''r], [a(x, y)r, b{x, y)zr, c{x,y)z-n\, [a(s)r], {a{x,z)r^, \a{x, y, z)r']. » II. Aux groupes trouvés ci-dessus, j'ai cherché à ajouter, de la foçon la plus générale, une transformation de la forme q-\-'(,{x, y, z)r, oh q = j-- Voici les résultats obtenus : a,(j)e"'V, ^'siïY^'r, ..., <"''(7)e"<-'V-, q^cz.r]{') (cest une constante), [a.Cjje".^/-, '^'Xyy^'r, ..., <-'(j)e«.V <^s(y)e"'=r, =c;(j)e°-'/-, ..., a.';"''(y)e''>'r, zr, q]Ç), [r, zr, z-r, q], [a,(j)«,„(a;)e'P.'-'V, r, ..., [a(x,y)r, q], a,(7)a.„(a;)fi>P.f-^'r, y:^(y)a,,(.x)c>?si-^r, ..., [a(a;, j)r, ,(i,(a-):;r, ..., I^,„{x)zr, q]. SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. I023 [a(x, y)r, a,( y)Ê".-'5r, c.', ( j)e"i^:;r <-'(.v)e".^zr, ..., a,(r)e«.^'.v, x'Xy)^'''' -r yj;'-\y)e'''^ zr, q]('), [a.(7)c->P.'-')«,„(a;)r, a',(jK)e>P.<-'-)a.,(aO/', ..., <"''(j)e>P.<-'a,„„(^)r, ..., a.,(7)e^^'''-'a„(a.-)r, [a(a7, j)r, è(a;)sr, q], \_a(.v, y)r, b{x, y)zr, q], \a{x)r, b(œ)zr, c(x)z''r, q}, [a{x, y)r, b(x, y)zr, c(x, y)z-r, q], [a(z)r, q], [aÇx, z)r, q\, \a(x, y, z)r, q]. » (■) a/,(j') désigne un polynôme entier en y, de degré ot^, dont les coefficients sont des fonctions f/on/zee* de.r; «^(v), aj/ v), ... désignent les dérivées successives de '^■/,(y) |)ar rapport à y. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Remarques sur une méthode pour (étude de la convergence de certaines fractions continues. Note de M. H. Padé, pré- sentée par M. Appell. « \. Les termes des réduites successives —, -r^. ••• de la fraction con- V, V2 tioue quelconque donnent lieu à l'équation aux différences finies où W est mis à la place, soit de U, soit de V. » Supposons que a„ et a^ s'expriment par des fractions rationnelles de l'indice n ; alors, on pourra former, ainsi que Laplace l'a montré, une équa- tion différentielle linéaire, à coefficients rationnels par rapport à la variable, d'ordre égal au plus haut degré des polynômes en n qui composent a„ et fl„, et qui aura pour solution la fonction génératrice de W„. L'élude de cette équation différentielle, en fournissant les points critiques de cette fonction génératrice et leur nature, pourra faire connaître comment se comporte, pour n infini, le polynôme W,,. » Au lieu de considérer ainsi directement W„, c'est-à-dire U„ et Vn, on ,024 ACADÉMIE DES SCIENCES. peut aussi, avec avantage, introduire seulement le ri continue est, en effet, comme on sait, équivalente à la série peut aussi, avecavantage, introduire seulement le rapport -^- La fraction "'"^ V,V, V,V,, ' V:,\\ pour laquelle le rapport des deux termes consécutifs a pour expression v',-. V,_, » Les intéressants résultats indiqués par M. de Monlessus de Ballore dans les Notes présentées à l'Académie des Sciences, dans les séances des aS juin 1902, 22 février et 21 novembre 1904, ainsi que ceux de son travail Sur la convergence de certaines fractions continues algébriques, paru dans les Annales de la Société Scientifique de Bruxelles, t. XXVII, 1908, sont des applications immédiates de cette méthode générale. M. de Monlessus n'a pas fait jusqu'ici connaître l'origine qu'il donne à l'équation différentielle linéaire qui joue le rôle fondamental, et qui s'obtient immédiatement, comme on vient de le voir, par le théorème de Laplace. » 2. L'introduction du quotient -^ rattache d'ailleurs celte méthode ' n aux recherches de M. Poincaré : Sur les équations linéaires aux différentielles ordinaires et aux différences finies {American Journal of Mathernalics, i885), dont M. Pincherlé a, le premier, fait usage dans l'étude de la convergence des fractions continues {Annales de T École Normale supérieure, 1889), et qui permettent d'obtenir immédiatement, sans passer par l' intermédiaire de l'équation de Laplace, la limite de ce quotient. Ce procédé a en outre l'avantage d'éviter une objection que lèveront sans doute les travaux de M. de Monlessus quand ils seront publiés dans tout leur développement, et qui provient de ce que la limite du module de -^ est, par lui, déduite de la connaissance du rayon de convergence de la fonction génératrice de V„ : or, on sait seulement que, quand le rapport tend vers une limite, cette limite est un point, d'ailleurs critique pour cette fonction génératrice, du cercle de convergence (Hadamard, La série de Taylor, p. 19). » Enfin, la convergence de la série équivalente à la fraction continue étant supposée établie, comment en résulte-t-il que sa somme, c'est-à-dire la valeur de la fraction continue, soit égale à la fonction, supposée connue a priori, ciui lui a donné naissance? c'est un point qui peut, au moins dans certains cas parliculiers, et par des méthodes entièrement différentes, être com- SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. I025 plêtement résolu, mais sur lequel les résultats jusqu'ici obtenus dans la voie que nous venons d'exposer ne donnent aucune espèce d'indication. » MÉCANIQUE. — Détonation sous Veau des substances explosives. Note de M. Jacob, présentée par M. Léauté. « Dans une première Communication, j'ai montré comment, si l'on con- naissait les caractéristiques d'un explosif, on pouvait déterminer les pres- sions développées dans le fluide; le Mémoire que je présente aujourd'hui constitue l'application des résultats que j'ai obtenus aux expériences déjà exécutées touchant cette question. » Les dynamomètres donnant la valeur de l'écrasement d'un crusher ou d'un manomètre à ressort et la durée de cet écrasement, on peut en déduire la valeur de la pression moyenne et la durée pendant laquelle elle doit agir pour reproduire les deux éléments expérimentaux. » Si l'on veut remonter à la vitesse de détonation de l'explosif, il con- vient de chercher une forme plus approchée de la loi des pressions; on y parvient à l'aide des remarques suivantes : )) En premier lieu on peut admettre, avec une approximation pratique- ment suffisante, qu'au moment où l'onde vient rencontrer les dynamo- mètres, sa tète est constituée par le mouvement qui a pris naissance lors de la fin de la décomposition de l'explosif. Bien que ce fait ne soit plus exact quand on considère le passage de l'onde en des points assez rappro- chés du centre de l'explosion, on pourra néanmoins y avoir recours encore et s'en tenir à l'étude de ce même mouvement, parce que, entre le maxi- mum de pression et la fin de la décomposition de l'explosif, la pression varie relativement peu. » Cette considération a une grande importance parce qu'elle permet de s.'affrancbir du phénomène très complexe de la superposition des mouve- ments et d'étudier un seul d'entre eux. » On conçoit que l'on puisse ainsi relier aisément les pressions mesu- rées et les caractéristiques de l'explosif. » En second lieu la pression tombe rapidement dès que l'explosif est totalement décomposé. » On est alors conduit à admettre, comme forme approchée de la loi des pressions en un point, en fonction du temps, l'expression P = P„ — ?,/; l'expérience fournit P^ et F,. I026 ACADÉMIE DES SCIENCES. » En déduisant de là la vitesse de décomposition de l'explosif, j'ai trouvé avec les deux appareils 58oo™ et 6400", valeurs très voisines de celles que donnent les cordeaux détonants. » Cette constatation conduit à penser que la durée de décomposition de la substance doit être sensiblement proportionnelle à la puissance j du poids de la charge; cet exposant voisin de | sera à déterminer par la suite des expériences. » Nous avons construit les courbes représentatives de la pression dans l'onde et de la pression sur un obstacle rigide en fonction du rapport du rayon de la charge au rayon de la couche où l'on veut évaluer la pression. » Nous avons construit également la courbe des durées d'action de ces pressions en fonction du même rapport. » Ces éléments permettent de déterminer l'effet d'une charge donnée de mélinite sur un obstacle placé à distance connue. » Ces courbes diffèrent sensiblement de celles que l'on avait l'habitude d'utiliser, ce qui ne paraîtra pas très surprenant si l'on remarque que la distinction entre la pression dans l'onde et la pression de réflexion sur un obstacle semble n'avoir jamais été envisagée, et que l'on n'avait pas pris soin de séparer, pour les effets de l'explosif, la part qui revient à la pres- sion de celle qui revient au temps. « GHRONOMÉTRIE. — Pendule en acier-nickel entretenu électriquement . Note de M. Jeax Mascart, présentée par M. Jjippmann. « Les remarquables travaux de M. Ch.-Ed. Guillaume sur l'acier-nickel ont immédiatement mis en évidence l'intérêt considérable qu'il y aurait pour l'horlogerie à utiliser une matière dont la dilatation est nulle, en première approximation; et, s'appliquant à la correction de l'erreur secon- daire de compensation des chronomètres, l'emploi judicieux des aciers au nickel dans la construction des balanciers a permis à M. Guillaume de résoudre le problème par un moyen très simple, sans l'adjonction d'aucun svstème de compensation auxiliaire. » Il est également indiqué de chercher à étendre cette application aux pendules simples, tels qu'ils sont employés dans les observatoires, car les variations qu'éprouve l'acier-nickel avec le temps n'ont pas l'importance que d'aucuns purent craindre au début. L'expérience a montré immédia- tement, entre les mains de M. Caspari, le succès de celte tentative : du SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. IO27 premier coup le pendule peut être compensé de façon à avoir une marche bonne, non pas excellente. En général, ces pendules seront suspendus par des lames flexibles, à encastrement, et c'est cette suspension même qui va engendrer de nouvelles difficnltés, des écarts brusques de marche, par glissements entre parties d'inégales dilatations. » Si l'on veut alors se rappeler l'analyse délicate de Tisserand sur la marche des pendules en fonction de la pression barométrique, le dernier perfectionnement indispensable à apporter, dans un instrument que l'on désire très précis, consiste à l'établir dans une enceinte hermétiquement close, à pression constante; or, jusqu'ici, les nécessités du remontage, des visites, ont empêché les observatoires de réaliser ce point très important, tandis que l'ingénieux dispositif de M. Lippmann, pour l'entretien élec- trique du mouvement pendulaire, conduit à la solution définitive de ce problème. » Désireuse d'utiliser ces perfectionnements récents, la maison Henry- Lepaute a construit, pour l'observatoire de Nice, deux pendules en acier- nickel, avec entretien électrique de M. Lippmann et elle a bien voulu me demander tous les renseignements propres à les établir simplement, dans les meilleures conditions de rendement. » Je n'insisterai pas ici sur la description détaillée de ce pendule, dont l'étude com- plète paraîtra sans doute plus tard : la tige est en invar de Fourchambault n" 731, avec un coefficient de dilatation égal à a = 11^,696 + ol'-jOoSôi <, car il faut que le second coefficient soit positif pour pouvoir réaliser une bonne compensation avec du laiton; suspension par lame flexible. La tige est filetée vers son milieu, pour laisser une vis propre aux petits réglages, et à la partie inférieure pour la vis sur laquelle repose la masse de laiton; la masse de laiton serait d'une réalisation mécanique plus aisée avec deux demi-lentilles ; mais, pour lui éviter des dimensions trop considérables, elle est constituée par un cylindre coulissant librement sur la tige. Pour éviter les rotations de la masse, une rainure intérieure laisse passer une goupille fixée dans la tige. » Déjà, pour obtenir le lailon approprié, on rencontre quelques difficultés, les pre- miers éclianlillons, analysés, indiquaient la présence de traces de plomb, de fer (alumi- nium et phosphore?), étain (antimoine?) et argent, traces capables du moins d'altérer sensiblement les coefficients; cette difficulté fut aisément surmontée et je ne veux pas insister sur les données numériques. » Les aimants de M. Lippmann sont placés de façon que leur action se produise au centre de percussion, et la compensation de tontes les pièces est complètement calculée en tenant compte des variations des moments d'inertie dues à la température. » Envoyé à Nice, un de ces pendules y resta quelque temps sans donner les résultats attendus, par suite d'une erreur de montage. Dès son retour, ce pendule fut, sans mo- dification, remis à M. Claude qui le mit en marche à Montsouris sous la direction de M. le commandant Guyou. Tant que son support n'est pas encastré solidement, un I028 ACADEMIE DES SCIENCES. réglage soigné est impossible : mais, cette précaution prise, la vis inférieure permet immédiatement, en 24 heures, de lui donner une marche diurne de 3 secondes environ, et de le rendre aussi satisfaisant que les meilleures pendules de comparaison. Je ne veux pas empiéter ici sur l'étude détaillée qui pourra en être faite. » Deux problèmes très différents se posent alors pour l'heure : » Avoir une pendule gardant la minute pendant très longtemps, et une marche aussi faible que possible avec applic;ition aux chemins de fer, etc.; on rentrera dans ime construction coûteuse. Et, de plus, le calcul de la compensation rigoureuse devient presque inabordable : il faudra calculer spécialement les coefficients des échantillons employés, faire leur analyse, et déterminer toutes les constantes; étudier les variations d'élasticité de la suspension, flexion plus délicate encore et moins connue que pour l'élas- ticité de torsion. » Ou bien établir des pendules très simples, très bon marché, avec une bonne compensation, mais dont le réglage ne pourra guère dépasser i se- conde par jour; pouvoir les mettre facilement à pression et à température constantes; la marche diurne sera peu gênante puisque le compteur, entre- tenu électriquement, pourra toujours aisément être avancé ou retardé sans arrêter le pendule. C'est ce type courant que la maison Henry-Lepaute a l'intention de mettre en fabrication : il serait précieux pour les observa- toires, puisqu'il serait très facile d'en avoir plusieurs se contrôlant, et j'espère avoir l'occasion de revenir ainsi sur cette intéressante question. » PHYSIQUE. — Sur l'enregistrement des rayons'^ par la photographie. Note de MM. G. Weiss et L. Bull, présentée par M. A. Chauveau. « Les objections qui ont été faites aux diverses expériences photogra- phiques instituées pour établir l'existence des rayons N ont porté sur les difficultés qu'il y a à maintenir identiques les conditions dans lesquelles se font les expériences comparatives, avec les rayons N et sans eux, tant au point de vue de la durée de pose que de l'intensité de la source lumineuse et de son uniformité. Il faut aussi éviter de placer au voisinage des plaques sensibles des objets tels que des morceaux d'acier, qui peuvent donner lieu à des réflexions simulant une émission de rayons N. » On peut éliminer ces causes d'incertitude en exécutant simultanément les expériences comparatives, avec et sans rayons N. Divers procédés peu- vent être employés dans ce but. Celui qui nous a paru le plus simple et le SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE ipo/j. IO29 plus démonstratif est basé sur une expérience de M. Blondiot, communi- quée à l'Académie le 2 novembre 190'i et où ce physicien annonce que toute surface faiblement éclairée augmente d'éclat quand elle reçoit des rayons N. » Le dispositif que nous avons adopté consiste à former sur la plaque d'un appareil photographique l'iaiage difluse d'une feuille de carton blanc éclairée uniformément. La mise au point n'était pas établie rigoureusement pour éviter sur l'épreuve le grain du carton. Derrière la plaque photographique se trouvait, séparé d'elle par une feuille de papier noir, un écran en plomb, d'environ un demi-centimètre d'épaisseur, et percé de deux, ouvertures carrées. Ces ouvertures avaient 3'"'" de côté chacune et étaient sé- parées par un intervalle de i5""". La feuille de papier noir interposée entre la plaque sensible et la lame de plomb avait pour but de garantir la plaque contre la lumière extérieure et de lui former un fond uniforme. » Derrière l'appareil photographi([ue se trouvait la lampe i\ernsl destinée à produire les rayons N. Cette lampe était enfermée dans une caisse munie, du côté de l'appareil photographique, d'une grande ouverture rectangulaire couverte d'un papier noir. La distance de la lampe à la plaque était de 5o"^'". La surface sensible était tournée vers l'arrière, de façon à rece\oir directement les rayons \ ne traversant ainsi que quelques épaisseurs de papier noir. )) Dans ces conditions, on commençait par alluiriei' la lampe Nernst, puis on ouvrait l'obturateur. La surface entière de la plaque recevait la lumière du carton également répartie sur cette plaque, mais les rayons N n'y arri\ aient que par les deux ouvertures carrées. Si donc ces rayons N renforçaient l'éclairement sur les surfaces correspondant à ces deux ouvertures, on devait au développement voir apparaître deux carrés plus foncés comprenant entre eux une bande plus claire. » Nous avons répété cette expérience un grand nombre de fois, variant la nature des plaques, la durée de pose et l'intensité d'éclairage. La pose la plus courte fut de 20 secondes, la plus longue de 5 minutes. On poussait le développement jusqu'à une teinte claire, que l'expérience montre comme la plus propre à faire ressortir les difierences d'impression lumineuse. » Dans aucun cas nous n'avons pu obtenir de résultat positif. Toujours la plaque était uniformément impressionnée. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur de nouveaux clcrivés d'addition du lélrahydro- henzène. Note de M. LÉox Brunes, présentée par M. A. Haller. « L'action de l'iode et de l'oxyde de mercure sur le cvclohexène en pré- sence de divers réactifs donne naissance, ainsi que je l'ai montré précédem- C K., 1904, 2' Semestre. (T CWMV. N' 24.) 1 35 lo3o ACADÉMIE DES SCIENCES. ment ('), aux dérivés éthérés de glycols hydro-aromatiques. En effectuant la même action avec des anhydrides d'acides organiques, j'ai obtenu de nouveaux éthers des mêmes glycols. Les réactions sont semblables à celles déjà décrites : 2™°' de cyclohexène réagissent sur 1™°' d'oxyde de mercure et 4"* d'iode en présence de i"""' d'anhydride. » En prenant l'anhydride acétique pour exemple j'ai opéré de la manière suivante : 4os de cjclohexène sont dissous dans 100™' d'étlier anhydre exempt d'alcool; on ajoute 2.5? d'anhydride acétique, 55? d'oxyde jaune de mercure, puis, par petites quan- tités, 124» d'iode finement pulvérisé, en agitant après chaque addition. La réaction est énergique surtout au début et il est nécessaire de refroidir. La liqueur éthéréeest sépa- rée du biiodure formé, puis lavée rapidement avec une solution de Kl renfermant un peu de bisulfite alcalin. On évite un contact prolongé, l'iodure décomposant le dérivé iodé formé. On lave ensuite à plusieurs reprises à l'eau distillée. La solution est séchée sur le sulfate de sodium anhydre ; l'éther est ensuite chassé par évaporation. » Le corps ainsi obtenu est l'éther monoiodhydrique et monoacétique d'un cyclo- hexanediol 1-2. Eu remplaçant l'anhydride acétique par d'autres anhydrides, on obtient des dérivés analogues. » Voici les propriétés des corps obtenus avec les anhydrides acétique et propionique : » Éther acclifjiie et iodhydrique : CH^— CO- — G*!!'"— L — C'est un liquide hui- leux, coloré en jaune, d'odeur et de saveur aromatiques, soluble dans les solvants orga- niques, de densité 1,61 à o", se décomposant à la distillation sous pression réduite, ne cristallisant pas à 0°. » Éther propionique et iodhydrique : CH'CH-GO-C''' H'"!. — Liquide jaunâtre, huileux, d'odeur et de saveur voisines de celles du dérivé acétique, de densité i ,64 à 0°, se décomposant avant de distiller, ne cristallisant pas à 0°. » Je montrerai prochainement que ces éthers sont, ainsi que la chloroiodhydrine que j'ai obtenue antérieurement {Comptes rendus, toc. cit.), les éthers de l'a- cyclo- hexanediol 1-2 de MarkownikofT et non les dérivés du p-cyclohexanediol, comme les iodhydrines que j'ai préparées précédemment. » Les réactions qui donnent naissance aux corps que je viens de décrire se passent en deux phases. Dans le cas de l'anhydride acétique, par exemple, une première action s'effectue : CH»COOCOCH^ + HgO + P-h C«H'" = CH'CO-C«H'°I + Cir'CO-HgL » Il se forme ainsi un acétoiodure de mercure en même temps qu'une première molécule d'éther acétique et iodhydrique du glycol. Dans une deuxiènie période de la réaction, deux autres atomes d'iode réagissent sur (') Comptes rendus, t. CXXXV, p. io55-io57. SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. Io3r l'acétoiodure de mercure et le cvclohexène : CH'CO-HgI-t-I- + C"H"' = CH^CO*C»H"'I-f-HgI-, donnant une deuxième molécule d'acéline iodhydrine, tandis que tout le mercure passe à l'état de biiodure. » La réaction a bien lieu en deux temps, car, si l'on emploie moins de 4 atomes d'iode, on peut Isoler l'acétoiodure de Hg, d'ailleurs difficilement sépara!)le du Hgl^ qui l'accompagne. Les deux réactions indiquées se font concurremmen'., ce qui ajoute à la difficulté, mais la formation du sel mixte est facilement décelée par sa couleur jaune clair. La réaction est comparable à celle eifectuée par l'iode et le clilorure de mercure sur C'H'». Dans ce dernier cas, il se forme d'abord un cldoroiodure de mercure; j'ai ainsi été conduit à rapprocher les deux actions. D'ailleurs l'anhydride et HgO interviennent ici en quantités équimoléculaires, c'est-à-dire dans la proportion qui correspond à la composition du sel mercurique. » J'ai donc fait l'expérience eu remplaçant le mélange anhydride H- HgO par le sel raercuricpie correspondant, l'acétate mercurique neutre dans l'exemple cité. J'ai con- staté que les résultats étaient identiques. Il est donc indifférent d'opérer avec le sel mercurique ou le mélange d'anhydride et d'oxyde mercurique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse et étude de ihio-hydantoïnes substituées cycliques. Note de M. M.-Emm. Pozzi-Escot. (Extrait.) « Les ihio-urées cycliques di-subslituées, dont j'ai donné un mode géné- ral de préparation dans une précédente Communicdlion (Comptes rendus, t. CXXXIX, p. 45o-45i), m'ont conduit à la préparation de a-Z<-éthyloyl- thio-uréides di-substituées symétriques, non encore étudiées jusqu'ici. Le mode de préparation usité consiste à faire réagir sur les thio-urées di-substi- tuées a-b un acide éthanoïque monohalogéné, l'acide monochloracétique ou l'acide monobromacétique. L'hydantoïiie sulfurée di-substituée se forme avec un excellent rendement; au moins go i)Our 100 de la théorie. » Contrairement à ce qui se passe quand on appil(iue cette réaction à de la Ihio-urée ordinaire, on obtient, non le chlorhydrate, mais la base elle-même. Ces hydantoïnes substituées sont des corps solides, bien cristallisés, mais d'une grande fragilité vis-à-vis des alcalis qui les transforment avec une très grande facilité en l'urée substituée cor- respondante, avec formation d'acide ihio-glycolique. Il semble donc que la thio-urée réagit sur l'acide monochloracétique sous sa pseudo-forme et que l'bydantoïne substi- tuée ainsi formée corresponde aussi à la pseudo-forme de l'hydantoïne normale. On Io32 ACADÉMIE DES SCIENCES. explique ainsi plus facilemenl les réaclions auxquelles elles donnent naissance : NH-R x^N-R' / CI - cir^ / (:_SH + I =C-S — CH'--hHCl % C=0 \ I NH — R c — S — CH^ + 2 ir-0 = c = o \ R _ N — CO HS— CH^ + I c = o / NH — R OH » Ce procédé peut servir comme mode de préparation très avantageux des urées substituées a-b; car la transformation des thio-hydantoïnes est instantanée et quanti- tative en solution alcoolique alcaline. » J'ai préparé de la sorte les corps suivants : )■< a-b-di-o-toltiène-a-b-éthyloyl-thio-uréide. — Ce corps s'obtient très facilement en fondant 0™°', 5 de di-o-toluène-thio-urée avec o^^'iS d'acide élhanoïque mono- halogéné. On obtient de beaux cristaux octaédriques, légèrement teintés de jaune, fondant à 4° au-dessous de la thio-urée correspondante. Très peu soluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool bouillant, le xylène, le toluène et le chloroforme à froid. » a-b-di-p-toluène-a-b-étliyloyl-thio-uréide. — Ce corps s'obtient à partir de la di-yj-toluène-thio-urée précédemment décrite; on opère comme pour l'hydantoïne pré- cédente; cristallisé dans l'alcool, c'est un corps presque incolore, en petites lamelles carrées, fondant à ii5°. » a-b-di-'^-naphlyl-a-b-élhyloyl-thio-uréide. — Il a été obtenu en partant de la di-p-naphtyl-thio-urée-a-6 par l'acide monochlor-ou monobromacétique. » a-b-dir-a-naphlyl-a-b-tlhyloyl-thio-uréide. — Ce corps, qui ressemble beaucoup au précédent, s'obtient comme lui, à partir de la dinaplilyl-a-lhio-urée. Cristallisé dans l'alcool, il se présente sous forme de petits cristaux prismatiques blancs, fondant à i83°. Il jouit des mêmes pro])riétés que son isomère j3. » a-b-diphényl-a-b-éthyloyl-thio-uréide. — Nous avons préparé ce corps, déjà connu, en partant de la thio-diphénylurée ; purifié par plusieurs cristallisations dans l'alcool, il fond à 174°. " MÉTALLURGIE. — De la non-fragilité possible de l'acier, après travail au bleu. Note fie M. Ch Frémoxt, présentée par M. Maurice Levy. « Il est généralement admis que tous les fers et aciers, quelle que soit leur qualité, deviennent IVagdes à la suite d'une déformation permanente effec- SÉANCE DU 12 DÉCIi:MBRE 1904. Io33 tuée slatiquement ou par choc, pendant que le métal est à une tempéra- ture comprise entre 200" et 45o° environ. » Or ce n'est là qu'une hypothèse et les expériences montrent que certains aciers, notamment des aciers pour chaudières ayant servi à la cons- truction de locomotives au chemin de fer de l'Ouest et provenant des acié- ries de Denain, non fragiles à l'état vierge, sont encore non fragiles après avoir subi une déformation permanente staliquement ou par choc, pen- dant que le métal était à une de ces tem|)ératures critiques. » Chiffres : A Tétai vierge 25''S'" Après travail par clioc au bleu 22''s™ » Essais au choc, avec marteau de lo''-' loinl.ant de 4" de liauteur sur barrettes 10 X 8, entaillées eu trait de scie. » Ces essais prouvent que la fragilité à froid du fer et de l'acier doux après déformation permanente vers le bleu, n'est pas une propriété absolue de ces métaux, mais un défaut qui peut être évité au moins dans certains cas et dans certaines conditions convenables de fabrication. » BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur une niétliodc de décomposition des ensembles statistiques complexes en ensembles irréductibles. Note de M. Charles Henry, présentée par M. Alfred Giard. « Les courbes de déviation de Galton sont demeurées une méthode de classification purement qualitative : et pourtant elles ue diffèrent pas, au fond, des courbes binomiales de Quételet. » La méthode de Quételet n'a pas été ajipliquée autant qu'elle le méritait, sans doute à cause de la longuein- des calculs qu'elle exige. On peut substi- tuer (') à la formule de Quételet la formule très commode » Quand un ensemble statistique satisfait à cetteformule, il présente une (') Cil. Hemiy et L. Bastien, Sur un critérium d'irréductibililè dans les ensembles statistiques {Comptes rendus, lôjuin igoS). Io34 ACADÉMIE DES SCIENCES. répartition d'événements purement fortuits : il esl irréductible. En général, les ensembles statistiques ne satisfont pas à celte formule : ce sont des courbes pseudo-binomiales • il y a donc lieu de chercher à les décomposer eu ensembles irréductibles et c'est à la critique biologique ou sociologique d'interpréter les résultais. » M. Giard a montré (') que les courbes de répartition des largeurs frontales de la carapace du Carcinus rnaenas données par Bateson, courbes présentant deux maximn, confondaient deux, catégories d'individus : mâles normaux et mâles parasités par la Sacculina. Les points de ces courbes ne sont pas assez nombreux pour pouvoir se prêter au calcul. Nous avons donc choisi une autre courbe, également à deux maxima, donnée par Bateson (-) pour la répartition des longueurs des pinces des perce-oreilles. L'équation de la courbe totale est, puisqu'il y a deux maxima : (2) y— Âe'-«i^-^-''-4- Be-P''l-'''% » Des mesures directes sur la courbe donnent : A, B, ordonnées maxima; ?, y,, abscisses des maxima. Il est facile de calculer par une méthode quelconque les aires de chacune des courbes S,, S,, en négligeant les ordonnées extrêmes, très petites : on a, en vertu d'une formule bien connue, Si=2 / Ae-"'Wj = A t/-' ; on en dédui et l'on opère de même pour [B. La vérification de l'équation (2) est parfaite pour la courbe de Bateson. Le même procédé s'appliquerait à des courbes présentant plu- sieurs maxima. » Les courbes pseudo-binomiales à un seul maximum et symétriques par rapport à l'ordonnée maxima peuvent être considérées comme résul- tant de la coïncidence des ordonnées maxima de courbes du groupe qui vient d'être étudié. Dans ce cas on a ^ = r, = '(. Choisissons coinme nou- velle variable la quantité Ci — x)- : la courbe donnée devient une courbe de la forme plus maniable ( 3 ) .>' = A e-'^-'- -4- B e-'^-"- + C c'-^-^' -t- . . . . » On peut déterminer le nombre et la valeur de ces différents termes : a. par une méthode géométrique; b. par une méthode algébrique. » a. Tracer, au moins en leur début, les courbes dérivées et les courbes intégrales successives de la fonction (3). Si l'on fait x = o dans leurs équations, on a j'o=A-l-B + C; t a (') Comptes rendus, 1894, t. I, p. 870. {^) Mat. for tlie stiidy of variation, 1IS94, [>■ oy-4' — V- "' a A + P. + ' — î T C y- -2"^" 2^ + ¥ 4- f' r, SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. io35 Pour les dérivées successives : Pour les intégrales successives : ABC — y' =aA +[3B -+--fC, » Si l'on a tracé n courbes, on possède n équations pour n inconnues. 1) /;. Alin d'avoir des équations algébriques, cljuisir sur les x positifs des points x», Xj, .Ti, a?5, . . ., dont les dislances à l'origine soient proportionnelles à i, y/a, \/ï, 3, \/Z, .... En remplaçant successivement x par o, i, y'2, v^3, 2, \f5, dans l'équation y=r Aa-^'+B/j-'-' + Cc^', on a un système de n équations pour n inconnues, toujours solubles. » M. E. Waxweiler a donné des exemples très remarquables de ces courbes pseudo- binomiales à un seul maximum dans des courbes de répartition de salaires pour la population industrielle de la Belgique. En appliquant au salaire des hommes la mé- thode a et au salaire des femmes la méthode L>, on trouve que dans ces statistiques ont été confondus deux ensembles hétérogènes, irréductibles, dont nous connaissons dès maintenant la loi de répartition. » La comparaison des équations de courbes pseudo-hinomiales offre un moyen de réaliser en Sociologie la conception énergétique de M. Ernest Solvay ('). » Si l'on a calculé, d'une part, la courbe de répartition d'énergies disponibles en fonction des écarts par rapport à l'énergie moyenne [y =z a X Z»"""''"]; d'autre part, la courbe de répartition des nombres de salaires en fonction des écarts par rapport au salaire moyen [y = a X t,"'~ '*'"'] on peut identifier dans ces deux courbes a et c; il „ ,, logAi n, .. vient ù"'--'"i"=z 6,i'~'''' ', d où en posant a= , ' , , — = I\ : (4) c — a,- = a(c — .r,)^', équation qui relie les salaires à l'énergie disponible. SiN=:i, en admettant comme caractéristique de la justice une proportionnalité entre les salaires et l'énergie, c'est la justice sociale. On peut, en appliquant le môme principe, transformer des cotes en nombres et des mesures indirectes en mesures équivalentes à des mesures directes. » (') Ernest Solvav, L'énergétique considérée comme principe cVorienlation rationnelle pour la Sociologie {Société d'Hygiène alimentaire, mai 1904). ro36 ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — Sur les glandes annexes de l'appareil scricigène des larves de Lépidoptères. Note de M. L. Bordas, présentée par M. Edmond Perrier. « Les glandes annexes ou accessoires des glandes séricigènes du Bombyx mari ont élé l'objet d'une étude toute spéciale de la part de Gilson et de L. Blanc. Le premier leur a donné le nom de glandes de FiUppi. Nous avons étudié ces mêmes organes chez un grand nombre de larves de Lépi- doptères et nous avons reconnu des formes très complexes et fort variables d'une espèce à l'autre. Elles sont généralement paires et cousiituées tantôt par un assemblage de glomérules ovoïdes on s|)hériqnes, tantôt par deux grappes de lobules allongés et coniques, renflés postérieurement et allant s'ouvrir à l'extrémité d'un canal excréteur. Ce dernier est plus ou moins long, parfois sinueux et va déboucher vers la partie terminale des conduits afférents des glandes séricigènes, tantôt vers le point de convergence des deux tubes, tantôt à une certaine dislance de ce point, parfois même sur le canal impair ou tube fileur. » Ces glandes ont été décrites pour la première fois par Lyonet (1762) chez la larve du Cossus. Il les désigna sous le nom de corps bulbeux au moyen duquel les deux vaisseaux sont réunis en cet endroit sans s'aboucher. Ce corps bulbeux correspond, sans nul doute, aux glandes accessoires qui nous occupent. Aussi devrait-on les appeler glandes de Lyonet et non glandes de Filippi, attendu que ce dernier n'a décrit ces organes que 90 ans plus lard (i854), chez la larve du Bombyx mori, sous le nom de glandes acineuses. » Cornalia a parlé du canal excréteur de ces organes et Helm (1876) a décrit les glandes accessoires des glandes séricigènes de quelques larves de Lépidoptères. Enfin Gilson (1890) et L. Blanc (1891) ont fait une étude détaillée de ces organes chez le Ver à soie, où ils sont formés par deux petits massifs lobules placés de chaque côté du conduit efférent de la glande séricigène. » Leurs fonctions sont encore problématiques. Pour les uns, elles sécrètent un liquide visqueux destiné à agglutuier les deux fils de la soie; d'autres au contraire considèrent leur sécrétion comme ayant simplement pour effet de durcir le filament soyeux. » Nos recherches actuelles ont porté sur les glandes annexes de l'appareil SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. Io37 séricigène des larves appartenant aux espèces suivantes : Hadena mono- glypha, Agrotis fimbria, Asphalia Jlavicomis , Stauropus fagi, Arctia caja et Acherontia atropos, » Chez les quatre premières espèces ces organes sont relativement volu- mineux et constitués par deux grappes formées par un assemblage de lobules allongés, renflés à leur extrémité distale et débouchant au sommet d'un canal excréteur cylindrique, parfois sinueux. Dans les deux dernières espèces au contraire, les glandes accessoires sont tout à fait rudimentaires, peu différentes comme forme de celles du Cossus et comprennent un petit massif de glomérules, ovoïdes ou piriformes, appendus tantôt aux conduits excréteurs pairs, tantôt au canal fileur de la glande séricigène. » Les glandes accessoires des larves d'Hadena nwnoglypha sont volumi- neuses et composées de deux grappes latérales formées d'un grand nombre de lobes (26 à 3o) coniques, très allongés, amincis en avant, renflés du côté distal, semblables à des acini lagéniformes et allant déboucher dans une partie élargie, correspondant à un réceptacle collecteur. A ce dernier, peu développé et aplati, fait suite le conduit excréteur, sorte de tube cylin- drique, court et peu sinueux, à parois épaisses laissant voir néanmoins, par transparence, l'intima chiniteuse interne pourvue d'épaississements spi- rales ou circulaires. Sa direction est presque perpendiculaire à celle des canaux efférents des glandes séricigènes et son orifice est situé à 1"='" environ de leur point de convergence. Chez le Stauropus au contraire, l'embou- chure des canaux des glandes accessoires est placé tout à fait dans le voi- sinage du point de fusion des deux glandes de la soie. » Les glandes annexes de V Arclla caja, ainsi que celles de V Acherontia atropos, sont rudimentaires et manifestement atrophiées. Elles comprennent un petit massif de follicules irréguliers, les uns piriformes ou coniques et les autres sphériques, s'ouvrant dans le canal excréteur des glandes séri- cigènes. Elles forment une sorte de manchon entourant chaque canal excréteur, à une petite distance de son point d'union avec son congénère. Chez V Acherontia, le massif glandulaire est situé au contraire sur le canal fileur impair, qui est très court. » Au point de vue Awto/og-j'^Me, chaque follicule est entouré extérieurement par une très mince membrane péritonéale. Les cellules internes sont volu- mineuses, à parois latérales indistinctes, pourvues de vacuoles et à noyaux ovales, irréguliers et mamelonnés. Le protoplasme est granuleux du côté externe. » Le canal excréteur a à peu près la même structure que celui des G. R., i(,o4, -i' Semestre. (T. CXXXIX, N» 24 ) ^^^ Io38 ACADÉMIE DES SCIENCES. glandes séricigènes. Son épithélium est formé de cellules rectangulaires, à protoplasma granuleux extérieuremenl et strié du côté interne. Les stria- tions, peu apparentes, forment une bandelette rectiligne. Les noyaux, de forme allongée ou ovale, parfois recourbés, présentent peu de ramifications latérales. Ces dernières sont réduites à des sinuosités peu accentuées. La lumière du canal est limitée par une membrane cuticulaire striée, épaissie par des anneaux chitineux spirales ou circulaires. Cette membrane se con- tinue avec celle des canaux des glandes séricigènes. Le passage des épithé- liums des deux sortes de canaux se fait de même d'une manière pro- gressive. ZOOLOGIE. — Développement de l'hydranlhe des Campanulariidîe et des Plumulariida-. Note de M. Armand Billard, jjrésentée par M. Edmond Perrier. « Les premiers stades du développement de l'hydranlhe des Hydroïdes calyptoblastiques jusqu'au début de l'apparition des tentacules ont été bien suivis par Allman (')chez le Campanularia Jlexuosa Hcks., mais la forma- tion des tentacules demande à être précisée. » J'étudierai cFahord ce qui se passe chez VObelia longissima Pall. Je partirai du stade où le cœnosarque détaché du périsarque dans la partie moyenne de l'éjjauche de l'hydranlhe est rattaché aux parois de la future hydrothèque à sa partie inférieure par un mince bourrelet et forme à la partie supérieure un tampon épais en contact avec le périsarque. La surface libre de ce tampon, d'abord régulièrement convexe, se déprime suivant une ligne circulaire et il en résulte la formation d'une gouttière limitée extérieurement par un rebord circulaire et intérieurement par un mamelon ébauche de l'hypostome. Bienlôl après, le rebord extérieur se hérisse de petites den- ticulalions, ébauches des tentacules. Une conséquence de ce développement est le décollement du cœnosarque à la périphérie; il ne reste alors fixé au périsarque que par le mamelon central qui a pris un plus grand développement. Cette adhésion cesse bientôt par suite de la contraction du jeune hydranthe qui arrive à n'occuper que les deux tiers de la longueur de sa loge. Les tentacules peuvent alors se développer libre- ment, ils s'allongent par leur extrémité dislale, eu même temps il se produit entre chaque tentacule une incision qui se poursuit jusqu'au fond de la gouttière. » Sur les coupes en série on voit, au stade qui nous a servi de point de départ, se for- mer à la périphérie des bourgeons endodermiques en nombre égal à celui des futurs (') ^ monogiaph of Ihe gymnoblastic or tuliidarian IfyJroids {London, Bay Society, 1872). SÉANCE DU 17. DÉCEMBRE 1904. lO^O tenlapMJes. Ces bourgeons s'enfoncent dqns l'ectoderme et déterminent la formation du rebord de la gouttière annulaire. Ils sont confluents à leur base, mais séparés à leur partie supérieure où ils sont noyés complètement dans l'ectoderme; ils s'en distinguent cependant facilement, entourés qu'ils sont par la lamelle de soutien. A leur extrémité dislale, les cellules présentent un protoplasme granuleux, tandis qu'à la base elles sont vacuolaires et ont pris les caractères des cellules endodermiques des tentacules développés. a C'est l'accroissement de ces bourgeons endodermiques accompagné de la prolilé- ration de l'ectoderme qui détermine la formation des dentelures du rebord de Ip gouttière annulaire. » Les tentacules acquièrent graduellement leur complet développement et, pendant tout ce processus, l'hydrothèque reste close à sa partie supérieure. Une fois développé l'hydranthe fait efTort contre le plafond de sa loge, il se produit une petite déchirure sur le bord supérieur de l'hydrolèque et l'on voit sortir un ou deux tentacules qui élargissent peu à peu rorifice. Finalement, l'hydranthe fait sauter toute la couverture et s'épanouit au dehors. Ce développement demande environ 4o heures (T = io°-i2''). » Comme je l'ai montré ailleurs ('), il s'accumule dans la cavité digestive de l'hy- dranthe des substances de déchet qui sont rejelées par la bouche avant son épa- nouissement. Lorsque ces substances sont en très grande quantité elles forment un matelas épais au-dessous du plafond de la loge et empêchent les tentacules d'exercer leur clïort sur ce plafond, de sorte que l'épanouissement de l'hydranthe peut en être beaucoup retardé, \oire même empêché. 11 en est de même pour toutes les espèces de Campaniilariidœ que j'ai étudiées. » Chez la Campanalaria jlexuosa Hcks. les choses se passent exactement de la même façon, mais l'épanouissement de l'hydranlho est plus lent, il exige 5o à 60 heures (T = i6o). » Chez l'O.^e/iiCwtoaL. la gouttière se transforme en une coupe terminale, puis lise reforme un mamelon central entouré par une gouttière annulaire. J'ai aussi observé ce même processus chez VO. lonffissi»ia,fLiais une fois seulement sur un grand nombre de cas. L'hydranthe de VO. ge/iicu/ala met environ 18 à 20 heures à se développer (Tr^iSo-ao"). » Chez VO. dichotoma L. la gouttière annulaire ne se forme pas d'emblée. Après une première apparition l'extrémité de l'ébauche de l'hydranthe devient de nouveau régulièrement convexe; puis la gouttière reparaît et ainsi de suite pentknt un certain temps. Finalement il se forme une coupe terminale au centre de laquelle apparaît et disparait le mamelon, ébauche de l'hypostome. Ces alternatives d'apparition et de disparition de la gouttière et ensuite du mamelon tiennent à la contraction et à la dilatation du corps même du futur hydranlhe. Finalement le mamelon persiste, les bords de la dépression annulaire montrent des denticulations et les choses se passent ensuite comme chez VO. longissinui, mais il ne faut que 3p heures pour que l'hy- dranthe soit complètement formé (T ;= i6"-i8"). (1) CoiiLribittion à l'élude des Hydroïdes (Thèses, Paris, 1904, et .1/;/». Se. nat. Zoo/., S" série, t. XX). lO'io ACADÉMIE DES SCIENCES. » Chez le C. ani^ulala Hcks. on voit une coupe lerminale a» centre de laquelle ap- paraît et disparaît, puis finalement persiste le mamelon qui doit former Tliyposlome. Le développement complet de l'hydrantlie demande une trentaine d'heures (T^i8°-20°). » Le Plumularia echinulata Lamk., qui appartient à une famille différente {Plu- miila/iic/œ), montre au point de vue du développement de l'hydranthe quelques parti- cularités. Une première constriction sépare du cœnosarque général la partie renflée qui deviendra l'hydranthe; à ce niveau il se développe une lame de périsarque qui représente le fond de l'hydrothèque. Comme chez les Campanulariidce étudiées plus haut, il se forme une dépression annulaire entourant un mamelon. Les tentacules apparaissent de la même façon. Après quoi il se produit une nouvelle constriction qui sépare l'hydranthe en deux régions. L'hydrothèque est moins spacieuse que chez les Campanulariidœ ; comme elle est fermée au début, les tentacules se développent dans un espace très restreint, se serrent les uns contre les autres puis finalement font éclater le plafond de la loge. A ce moment, ils n'ont pas acquis toute leur longueur et ils continuent à croître après l'épanouissement de l'hydranthe dont la formation jusqu'à sa sortie exige de i5 à 20 heures (T = i8°-2o°). » En résumé on voit que chez les Campanulariidœ et les Plumidariidœ l'ébauche des tentacules confluents à l'origine forme le bord extérieur d'une s;outtière annulaire qui entoure un mamelon représentant le futur hypostome. Les tentacules sont déjà indiqués dans ce rebord, chacun par une 61e de cellules endodermiques, puis ils se montrent au dehors sous la forme de denticulations en même temps que le rebord se découpe entre chacun d'eux jusqu'au fond de la gouttière. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Résistance à la dessiccation de quelques Cham- pignons. Note de M™*" Z. Gatin-Gruzewska, présentée par M. Gaston Bonnier. « Pendant un séjour au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau , il m'a été possible d'observer que certains Champignons, desséchés, avaient la faculté de reprendre la vie. Les Champignons desséchés pendant un temps plus ou moins long à l'air ou à l'étuve à 37°C., rehumidifiés, repre- naient leur turgescence, leur couleur et leur odeur caractéristiques. J'ai employé la mesure de la respiration des sujets en expérience comme crité- rium de leur reviviscence. Les lots de Champignons dont on connaissait le poids et le volume respiraient à l'obscurité pendant i heure et à une tem- pérature connue dans de petites cloches retournées sur le mercure et con- tenant un volume d'air exactement mesuré. Le Tableau suivant donnera les résultats généraux de quelques expériences faites dans des conditions SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE igo/j. lo/jl aussi identiques que possible. Les Champignons frais étaient mis en expé- rience immédiatement après être séparés du substratum et les Champignons desséchés i ou 2 heures après rehumidification : CO' dégagé par le Temps de poids frais à pendant Poids l'étuve Poids t heure frais à après Poids àiS'C. initial 'i-]°C. dessiccation humide en en en en en CO- centimètres Espèce. grammes. jours. grammes, grammes. O» cubes. Polyporus foinenlarius. Frais 10 » » » 0,78 0,28 Desséché puis rehumi- difié 10,9 10 5 9 0,8 0,16 Polyporus betulinus. Frais 12 » » » o,63 0,198 Desséché puis rehumi- difié 7,2 II 2 8 o,63 0,12 Polyporus aduslus. Frais i5 » » » 0,76 0,68 Desséché puis rehumi- difié 12 8 1,8 8,9 0,75 0,11 Lactarius decipiens. Frais 5,5 » » » 0,79 o , 3 1 Desséché puis rehumi- difié 10 8 0,7 5 0,8 0,02 Amanita citrina. Frais. i5 " » " " °'^ 0,21 Desséché puis rehumi- difié 9 8 0,3 2 o o(') » Djedalea QUERCINA. — Entier, poids frais =: 35e; desséché à 37° C. pendant 4 jours, poids sec =9"; on en a fait deux lois de 4'- CO- » Premier lot. ■ — Non rehumidifié, mis en expérience, donne— =r^=o. Inten- sité =0. » Second lot. — Rehumidifié, poids humide ^ gs, mais dans les mêmes conditions CO- en expérience : — ^np =:o,56. CO^ dégagé par is du poids sec en i heure 9. iZ°=i o""'', 12, » Le premier lot, remis à 37° G. pendant 9 jours, ne change pas de poids; reluimi- difié, donne ,, =0,5 et CO- pour is du poids sec z= o,o3. (') Oxygène trouvé : 20,49 poui" 100. lO^a ACADÉMIE DES SCIENCES. » Un aiilre exemplaire cueilli depuis quelques années, rehumidlfié, ne reprend ni co- turgescence, ni couleur, ni odeur et donne -s-j- =: o. Oxygène trouvé ^= 20,75 pour 100. » AuRicuLARiA TREMELLOIDES. — Deux lot« chacun di; i6s poids frai?. CO- )î Premier lot. — Donne — — =o,53 et CO^ dégagé pnr ib poids frais pendant 1 lieure à iS" C. = o™',o48. n Second lot. — Desséché pendant 4 jours à 3-° C, poids sec = is,5; rehumidi- GO- fié = 10'', donne, dans les mêmes conditions, — =-^ ^=0,09 et CO^ dégagé = o™',o42. » Ce second lot, desséché encore 10 jours à 87° C, poids sect=i?,a; rehuinidifié, GO" pèse 9S et donne •— V =;o,6. GO' dégagé pour i", poids frais initial = 0'^"', 00. 1) PoLYPORUS LUCIDUS. — Desséché au laboratoire depuis le mois de juin, rehumidillé GO^ le II octobre, donne, à 9" G., -^-^ ==0,66 et GO^ dégagé par is, poids humide, pen- dant I heure = o"^"', 022 ; un autre lot donne, à lo^G., GO- —=—^0,66, et GO^ dégagé par i8=;o''°'', 025. » Le i3 octobre, à id" G., -^-—- —0,6 et CO^ dégagé pour is, poids humide, pen- dant I heure r= o"^"', 020. Un autre exemplaire, desséché depuis plusieurs années, mis à l'expérience dans les mêmes conditions, ne reprend ni turgescence, ni odeur et dpnne -^=r^ =to. Oxygène trouvé = 20™', 5. )i La résistance à la dessiccation des graines, des spores et des sclérotes est bien connue ('). Il en est de même pour certaines jeunes plantules (-) et daiis tous ces cas la germination sert de crilérium à la reviviscence. » Certains cryptogames vasculaires desséchés pendant plusieurs années dans l'herbier peuvent reprendre leur turgescence et leur coiileur ('). « Les observations que j'ai eu l'occasion de faire m'ont paru d'autant plus intéressantes que la reviviscence a pu être mige en évidencQ par la mesure d'un phétiomène physiologique. » (') ScHRÔDER, fJnlers. a. d. Botan. Institut s. T'ùbingen, 1886, Bd. Il, p. i3, ('-) G. BojSNiER, Rcv. gén. de Dolan., t. IV, 1S92, p. igS. {') B. Bureau, Paul Brrt, Wittrock, xwir pour la littérature complète : Pfeeper, PJlanzenphysiologie, Bd.ll, p. 821-329. SÉANCE DU I?. DÉCEMBRE 1904. 10^3 AGRONOMIE. — Sur la constitution de la terre arable. Note de MM. A. Dei.agk el H. LiGATiT, présentée par M. Th. Schlœsing fils. « Jusqu'à ce jour réliide analytique de la terre arable a comporté: d'une part, la séparation mécanique de lots de fragments plus ou moins fins, à l'aide de tamisages et de lévigations ; d'autre part, des séparations chimiques permettant de déterminer les proportions respectives des parties calcaire, siliceuse, organique et les quantités de certains éléments dits fertilisants. » On conçoit tout le parti que doit pouvoir tirer l'Agronomie d'une ana- lyse qualitative plus délicate, fournissant la liste complète des espèces mi- nérales qui entrent dans la composition d'une terre. Des recherches, dirigées dans ce sens depuis un an, nous ont conduits à des résultats qui touchent à des questions très diverses et dont nous ne retiendrons, dans la présente Note, que l'interprétation au point de vue du processus alimentaire de la terre arable à l'égard des végétaux. » Notre méthode d'observation consiste essentiellement à préparer, à l'aide de la partie fine de la terre, une plaque mince à faces parallèles, distantes d'environ o"'"\oi, el à examiner celle plaque mince au microscope polarisant et à lumière parallèle, à la façon des roches. » La terre arable qui, dans tous les traités classiques, est présentée comme le résultat d'une désagrégation et d'une décomposition des minéraux essentiels des roches, nous est apparue, d'une manière constante, comme un simple produit de désagrégation. Les minéraux, y sont à l'état où on les rencontre dans les roches d'origine, c'est-à-dire à un état de pureté parfaite ou présentant, sans accentuation, les épigénies connues dans les roches. Les feidspaths sont normaux, le quartz normal; de même les micas, la calcite, la tourmaline, l'apatite, le zircon, etc. Ils n'ont subi ni décomposition, ni corrosion localisée. » La terre arable étant ramenée à l'idée d'une roche simplement tri- turée, on est naturellement porté à se demander comment les végétaux V vivent. » Une seule hypothèse nous paraît s'accorder avec nos observations. Elle consiste à admettre que toutes les transformations chimiques dont la terre arable est Je siège sont consécutives à des dissolutions simples et directes de ses minéraux constituants, qui livrent ainsi aux dissolvants, à l'eau principalement, en proportion très faible mais constante, la totalité de leur substance. Il se dissout du feldspath, du mica, de l'apatite. du talc, de la calcite, de la dolomie, etc. et ces dissolutions, laissant intacte la partie non dissoute des minéraux, sont l'acte préparatoire et nécessaire aux réactions chi- miques ultérieures. lol/» ACADEMIE DES SCIENCES. » Cette conclusion, en quelque sorte inoposée par l'état des minéraux dans la terre arable, s'accorde avec ce que l'on sait de la solubilité des minéraux finemenlpulvérisés (anciennes expériences de Menier) et de la composition des eaux potables. Elle s'ac- corde remarquablement avec les expériences récentes et démonstratives de M. Schlœsing fils ('), ramenant la conception de substance assimilable à celle de substance soluble à l'eau. )) En dehors de celle conception générale de la terre arable, l'obser- vation microscopique en plaques minces fournit, on le comprend, de nom- breux documents. Elle dit rapidement la grande majorité des éléments qui entrent dans la composition d'une terre arable; elle dit les combinaisons naturelles, c'est-à-dire les minéraux dans lesquels ces éléments sont en- gagés et, donnant ces espèces, elle donne par le fait même leurs caractères et leurs propriétés connues. Le nombre des éléments révélé par elle est très souvent supérieur à celui que révèle l'analyse chimique, parce que celle-ci ne recherche que ce qui lui semble avoir de l'intérêt. Elle dit l'ori- gine des minéraux de la terre, la nature des roches primitives, éruptives ou sédimentaires qui les ont fournis. Elle donne enfin à l'étude agrono- mique un si solide appui que désormais toute étude vraiment scientifique d'une terre arable nous paraît devoir user simultanément de l'analyse chi- mique et de l'analyse minéralogique, qui se complètent et s'éclairent mu- tuellement à souhait. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur une nom'elle Pomme de terre propre à la culture en terrains humides. Note de M. Labergerie, présentée par M. Gaston Bonnier. « En 1901, à la suite de la lecture d'une Note parue dans un journal agricole qui annonçait que le Solanum Commersoni Dunal pouvait consti- tuer une bonne plante fourragère pour terrain marécageux, je demandai au signataire de la lettre, M. Davin (du Jardin botanique de Marseille, dirigé par M. le professeur Heckel), quelques spécimens de cette plante de l'Uruguay récemment introduite. Quelques jours plus tard, M. Davin m'expédiait des tubercules et m'écrivait : « Le Solanum Commersoni ne pa- » raît pas être une plante pour votre climat — » » Les tubercules, fort petits et ridés, furent plantés à "Verrières (Vienne) (') Comptes rendus du 28 décembre igoS. SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 190_'|. lo45 dans un sol très fertile et frais, sur le bord d'un ruisseau. Tous germèrent régulièrement. » La lige de l'un des pieds grossit un peu plus et devint plus grande, tout en con- servant le même aspect que celles des autres pieds. » A la fin de juillet, deux tubercules violets portant peu de lenticelles émergèrent du sol au ras de la tige. Cuits, ils furent trouvés bons, quoique un peu amers. » A l'arrachage d'octobre ce pied fournit encore six petits tubercules violets à peau presque lisse. Les autres pieds donnèrent tous des uibercules conformes au type pri- mitif du Solanum Commet soin. 0 En 1902, les tubercules violets me permirent de faire douze plants; l'un d'eux fournit à lui seul 3''S,5oo de tubercules. » Les tiges grosses ramifiées, analogues à celles du Solanum tuberosum, avaient des feuilles plus étroites, vert très foncé, tomenleuses et des fleurs très rares d'un violet foncé. » En igoS, 120 pieds environ fournirent : sur terrain maigre et siliceux, l'équivalent de 5,5ooo'<8 à l'hectare ; sur terrain très fertile frais, l'équivalent de io3ooo''eà l'hectare. » Les tiges prirent des développements énormes; quelques-unes avaient 3", 80 de longueur. Certains tubercules pesaient iSoos à l'arrachage. Des tubercules aériens se montrèrent gros et nombreux. » Les fleurs restèrent très rares; aucune ne fructifia. » Le type primitif fut ravagé par le Phytophlhora et, malgré l'intensité des maladies cryptogamiques, aucune atteinte ne parut sur la variété violette. » En 1904, la division, œil par œil, des tubercules du Solanum Commersoni me permit d'obtenir ii5oo pieds. » En terrain très sec, les rendements avoisinèrent ceux des pommes de terre locales, pour les dépasser dans des proportions d'autant plus considérables que le terrain était plus humide. >i On peut chiffrer les rendements de loooo'^sen terrain très sec à900oo''s au moins à l'hectare en terrain très humide. » La plante a accentué son développement, les tubercules ont dépassé I GooS et des fanes ont atteint l\^,5o de longueur. » Les tubercules aériens ont pris des |)ro,iortions considérables et cons- titué une fraction importante de la récolte eu terrain humide; certains ont atteint i i3o°. » La richesse en fécule est |)assée de 1 1 ,5 pour 100 en 1901 à if\ pour 10 ) en 1903 et 17 pour 100 en 1904. La saveui' des tubercules est parfaite. » L'eau et la lumière paraissent avoir une influence supérieure à la fer- tilité du sol sur les rendements du Solanum Commersoni et surtout de la variété violette. » A la suite des essais de culture en grand dont je viens de rendre compte, on peut assurer que l'on sera, par lo Solanum Commersoni, jusqu'ici seule- C. R., 1904, 2- Semestre. (T. CW.VlX, N- 24.) ' -^7 Io46 ACADÉMIE DES SCIENCES. ment recommandé comme plante fourragère, en possession d'une nouvelle pomme de terre, nutritive, excellente au goût et qui préfère les terrains humides, nuisibles à la culture des pommes de terre actuellement culti- vées. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur la gazéification des combustibles végétaux et la génération d'une force motrice économique en Agriculture. Note de IM. L. BoRDENAVE, présentée par M. A. Haller. (c J'ai effectué sous les auspices de MM. Ménier, dans leur usine de Noisiel, un grand nombre d'expériences de gazéification et d'utilisation, dans des moteurs à gaz pauvre, de produits végétaux qui ont le plus grand intérêt au point de vue agricole. » Ces essais ont eu Heu depuis la visite de l'usine de Noisiel (i6 juin 190.4) par le Congrès de la Société technique de l'Industrie du Gaz. » Considérations générales. — Les petites usines agricoles des fermes se servent de cliarbon transporté à grands frais et de locomobiles ou moteurs fixes plus ou moins bien étudiés ou réglés, de sorte qu'il est courant d'obtenir le cheval-heure avec 3''s ou 4''? de charbon, soit à un prix de revient de o'"', 20 à o'''',3o. » L'emploi de moteurs à pétrole ou huiles lourdes n'a remédié que d'une façon insuffisante à cette situation, car le prix de revient est encore fort élevé. » Le Ministère de l'Agriculture, dans une circulaire adressée aux Préfets le 6 juil- let 1904, indique l'intérêt qu'il y aurait à utiliser des barrages abandonnés pour des usages agricoles par l'intermédiaire du transport d'énergie électrique. )) En immobilisant un capital de iSgo''' par cheval hydraulique, il est possible, en général, d'obtenir le cheval-heure utile au-dessous de o'"', 10; mais en raison des pénuries d'eau et par suite de l'emploi de moteurs de secours, cette solution ne donne pas entièrement satisfaction. » Les essais pratiqués à Noisiel sur des foins inférieurs, pailles de blé et d'avoine, les feuilles de peuplier, platane, etc., les joncs, roseaux, ont donné des résultats notables au point de vue utilisation et bas prix du cheval-heure et permettent d'envi- sager la création de l'usine syndicale, groupant les besoins d'un certain nombre de fermiers utilisant 4o à 5o chevaux et plus, alimentée par des gazogènes à colonne de réduction et utilisant, comme combustibles, les produits et déchets sus-mentionnés. » Ces divers produits et déchets seraient ramassés, séchés et comprimés en bottes de 35o''s au mètre cube. Les pailles seraient brisées et hachées avant la compression, le tout remisé dans les hangars de l'usine génératrice pour les besoins de la manutention et l'approvisionnement de l'hiver. » L'usine centrale agricole ne consommerait pas de combustible minéral, sauf la quantité très minime de charbon de bois ou de coke pour l'entretien des colonnes de réduction. SÉANCE DU 19. DKCEMBRE ipo./j. lO'iy » Les résultats obtenus sur la gazéification des combustibles et déchets végétaux sont les suivants : » Traitement des foins. — Les foins traités provenant de prairies marécageuses de la Marne avaient la composition suivante : cendres, 5 pour loo; eau, 1/4 pour 100; azote total, i.5; potasse, i ,2 ; soude, 0,07 ; chaux, 0,60; magnésie, o, 27 : acide sili- cique, i,5; acide sulfurique, 0,2; acide pliospliorique, o,3. » Le cheval-heure eiTectif a été obtenu avec i''k,020. En estimant le foin inférieur à 16'''' la tonne et en comptant une fois pour toutes le cheval-heure à o'^'',o4 comme conduite et amortissement, le prix de revient est de o*^'',o56. » Si l'on prend des foins de qualité moyenne, employés normalement pour l'ali- mentation et dont l'analyse est la suivante: eau, ti,Q; cendres, 6,1; matières protéiques, 9,7; cellulose, 27,4; matières amylacées, ^o,j; graisses, 2,75; et que j'estime à un prix de revient de Sô"^'', le cheval-heure ressortirait à of', 076. » Le foin était chargé au gazogène sans précautions et légèrement tassé avec une perche. 1) Le mâchefer potassique, qui pourrait recevoir une utilisation agricole comme engrais, se formait à la base de la colonne de chargement et était déliquescent à froid. » Traitement des pailles. — Les pailles de blé et d'avoine donnent des résultats plus avantageux encore que les foins. La paille de blé traitée au gazogène avait la composition suivante : cendres, 4,2 pour 100; eau, i3 pour 100; azote total, o,52; potasse, 0,87; soude, 0,08; chaux, 0,26; magnésie, 0,10; acide silicique, 3, 60; acide sulfurique, 0,11; acide phosphorique, 0,21. » Le cheval-heure effectif a été obtenu avec i's,o5o. La paille de blé étant estimée 22'^'' la tonne comme prix de revient, le cheval-heure ressort au total à o'^'',o63. En employant la paille d'avoine, le cheval-heure lessortirait à 0^'',o57. « Les cendres se produisent à la base de la colonne de chargement. » Traitement des Joncs, roseaux, moussas. — Ces produits ne se traitent avanta- geusement qu'autant qu'ils ne contiennent pas une trop grande quantité d'eau; il est nécessaire de les sécher en les étendant au soleil pendant le beau temps. » Les joncs donnent des chiffres de consommation supérieurs de 20 pour 100 et plus aux foins traités plus haut. » Traitement des feuilles tombées. — Les essais ont été poursuivis sur des feuilles tombées 'automnales ; les feuilles de hêtre traitées au gazogène avaient la composition suivante : cendres, 4j7 pour joo; eau, \[^ pour 100; azote total, i,3; potasse, o,23; soude, o,o5; chaux, 2,12; magnésie, o,3o; acide silicique, i,5; acide sulfurique, 0,076; acide phosphorique, 0,22. 1) Le cheval-heure effectif a été obtenu avec o''s,590. En estimant le prix de revient de la tonne à Q^'' (récolle, transport et compression), le cheval-heure ressort à o*^'',o43. » Les feuilles de chêne ayant sensiblement la même composition donneraient le même résultat. Les feuilles de marronniers ont donné 0*^0,600 et les feuilles de pla- tanes ont donné o''Sj56o. » Le traitement des feuilles fournit donc des résullals absolument remarquables. » Traitement des sciures, frisures et déchets de bois. — Souvent l'usine généra- trice agricole pourra s'alimenter de sciures, frisures et déchets de bois. Io4H ACADÉMIE DES SCIENCES. » Les sciures peuvent se conserver en silos pour se consommer au fur et à mesure des besoins. La sciure de peuplier traitée a la composition suivante : 1) Cendres, 2,8pour loo; eau, i5 pour loo ; potasse, 0,74; sonde, o, i8 ; ciiaux, i , lo; magnésie, 0,20 ; acide silicique, 0,008 ; acide sulfurique, 0,14; acide pliospliorique, o,3o; chlore, néant. » Le cheval-heure a été obtenu avec j''c,8oode sciure. Les frisures de rabotage con- stituent un déchet un peu plus volumineux et donnent le cheval-heure avec i''», 35o. En estimant à 6''' la tonne le prix de ces déchets, le cheval-heure est obtenu à of'.oS en nombre rond. » Les essais ont été faits avec une installation de 70'^'"' de puissance, comportant un gazogène à colonne de réduction dit aulo-rêducteiir système Riche, et un moteur à gaz pauvre de la Compagnie Duplex. !) Ils ne sont pas particuliers à ces types d'appareils, mais le gazogène à combustion .renversée et la colonne de réduction trouvés, il y a plus de 60 ans, par le savant éminenl qu'était Ebelmen, n'ont pas reçu de modifications fondamentales pour obtenir ces résultats. » GÉOLOGIE. — Le terrain houiller en Lorraine française. Note de M. Fn.ixcis L.\ur. " Le terrain houiller, prolongement du bassin de Sarrebrûck sous in Lorraine française, vient d'être rencontré par deux sondages avant 700™ de profondeur après avoir traversé régulièrement sans incident le Keuper, le Mushelkak, le Grès bigarré et le Grès des Vosges. Peu ou point depermien. » Le terrain houiller s'est annoncé par des schistes charbonneux à ôBo"", au sondage d'Eply au nord-est de Pont-à-Mousson. Des passées de houille ont été rencontrées. La nature du combustible a été déterminée sur un morceau moyen. » Voici cette analyse : Humidité i ,88 Matières volatiles 36, 12 Cendres 1 3, 23 ( rouges) Carbone li\e 48,77 100,00 Pouvoir agglutinant 4 à 5 » Conclusion : charbon flambant. » M. Zeiller, d'après les fossiles qui lui ont été soumis, a déterminé qu'on était dans l'étage westphalien. Par rapport au bassin de Sarrebriick, on se trouverait dans le sous-étage moven qui contient, comme on sait, 90 couches flambantes. » L'étage inférieur, avec 117 couches de houilles grasses à coke, serait en dessous, selon toute probabilité. » Ainsi se trouve vérifiée rhypothèse que nous avons émise en 1900, SEANCE DU II DECEMBRE IQO/'i. lo/i.) diins nos publications ( ' ) sur le prolongement du bassin de Sarrebrûck en France, suivant une ligne axiale Neukirchen-Ponl-à-IMousson. Nous devons rendre hommage en cetle circonslance à M. Bergeron, dont le travail sur les plis hercyniens a été pour nous un trait de lumière. Nous n'avons fait qu'émettre l'hypothèse du parallélisme du pli Sarrebrûck- Pont-à-Mousson avec les trois i)lis houillers Essen-Douvres, Villé-Autun et Ronchamp- Creusot. Cette hypothèse se trouve confirmée aujourd'hui par les deux sondages de Lesmenils et Eply situés de chaque côté de notre ligne axiale Neukirchen-Pont-à-Mousson et qui sont tous les deux à l'heure actuelle dans le Houiller. » Cinq sondages nouveaux sont en préparation et le mouvement d'ex- ploration houillère de la Lorraine française va prendre une extension considérable. D'après nous, l'anticlinal houiller s'étendrait de Pont- à-Mousson à Nancy sur 20''™ à So*"" de largeur. Ce serait le plus puissant bassin houiller sous-jacent connu. Il s'étendrait jusqu'au nord de Com- mercy, passerait sous le Crétacé parisien et émergerait de nouveau dans l'ouest de la France. Il aurait ainsi 600""" de longueur. Mais, pour le mo- ment, constatons seulement qu'il existe certainement sous la Lorraine française. C'est déjà, pour notre pays métallurgique de l'Est, une nouvelle d'une importance considérable. » GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — La crue glaciaire de la fin du xix* siècle et les dif- férents/acteurs qui ont déterminé ks anomalies de cette crue dans le massif du Pelvoux. Note de MM. Ch. Jacob et G. Flusiîî, présentée par M. de Lapparent. (( A la suite des observations recueillies |)ar le prince R. Bonaparte, par MM. Rilian, Flusin et Offner, l'histoire des glaciers dauphinois pendant les trente dernières années commence à être assez bien connue. En igoo, M. Rilian a donné, en collaboration avec l'un de nous, un résumé des tra- vaux antérieurs à cette époque, dans lequel il conclut que : « sur 26 glaciers )) observés, un certain nombre ont subi, au cours de leur grande phase de » décrue, datant environ de i85o, un arrêt dans leur mouvement de recul » et même une période de crue passagère [crue de la fia du xix" siècle, de » M. Forel (^)] ; mais, dans les Alpes Dauphinoises, ainsi que dans les Alpes ( ' ) Echo des Mines et de la Métallurgie. (■ ) W. KiLiAN et G. I-ï'lusin, Observations sur les variations des glaciers et de l'en- neigement dans les Alpes Dauphinoises, Grenoble, Allier, 1900. Io5o ACADEMIE DES SCIENCES. » Suisses, il est beaucoup de glaciers qui n'ont pas subi cette crue «. M. K.i- lian mettait ainsi en évidence les irrégularités et le peu de synchronisme des variations glaciaires dans les différents appareils d'une même région. )) L'an dernier, avec M. J. Offner, nous avons étudié en détail la partie sud-ouest du massif du Pelvoux. En 1904. un séjour prolongé au voisinage du glacier Noir et du glacier Blanc nous a permis, avec l'aide de M. Lafay, de dresser au 7^7^ '® plan de ces hautes régions. » En même temps, malgré l'absence presque complète de documents météorologiques relatifs aux trente dernières années, nous avons cru pou- voir mettre en évidence une double loi, qui, jointe à la connaissance topo- graphique de roisans, permet d'expliquer les anomalies indiquées en 1900 |)ar M. Kilian. E'objet de la présente Note est d'exposer les conclusions auxquelles nous sommes arrivés. » Il convient, tout d'abord, de grouper les glaciers du Pelvoux (') en différentes catégories, répondant chacune à des conditions topographiques et à une histoire particulière. » 1. Glaciers témoins du sud-ouest du massif. — Glacier du Grand et du Petit Vallon, glacier d'Olan, glacier du Lau/.oii, de Giobernoy, etc. Situés immédiatement en contrebas d'apics rocheux, sur un gradin élevé, à environ 3ooo" d'altitude, ces gla- ciers sont à peu près dépourvus de bassins d'alimentation; ils n'ont cessé de reculer depuis 3o ans; quelques-uns ont entiérament disparu. » 2. Glaciers de cirque. — Glacier de la Mariande, glacier d'Entrepierroux, du Fond, des Élançons, etc. Ces glaciers sont réduits aux portions voisines de leurs bas- sins d'alimentation; ils ont manifesté, vers jSgOjUne crue bientôt sui\ie d'une décrois- sance qui atteint inégalement, dans chacun d'eux, les parties à l'ombre et au soleil. » 3. Glaciers de vallée. — Glacier du Chardon, de la Pilatte, glacier Noir, etc. Indépendamment de parties élevées, ces glaciers ont, en plus des précédents, un cours horizontal de 2'''" ou S""" situé à l'altitude de 25oo"' à 2000™. Dans leurs régions moyennes, ces glaciers, au moins les deux jMemiers, seuls bien connus, ont manifesté un peu plus lard que les précédents, vers 1890, un léger gonflement, tandis que leur front n'a cessé de reculer depuis 3o ans. » k. Grand glacier de hautes régions, d'un type très spécial. — Glacier Blanc. Il comporte une grande surface glacée à l'allilude de 33oo™ à 3ooo"' ; immense bassin de réception d'où la glace, par une chute de plus de 600™, a accès dans les régions inférieures, où le glacier se termine après une courte partie horizontale. Le glacier Blanc a manifesté, de 1889 à 1896, une crue d'une particulière intensité. )) Tous les faits qui précèdent concordent à prouver que, vers 1890, ou plitlôl quelques années auparavant, une augmentation de l'alimentation des glaciers, c'est-à-dire de l'enneigement des hautes régions, a dû affecter tout le ( ') Consulter la Carte de l'Elat-Major au j-^fôô, feuille de Briançon. SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1904. lOU massif du Pelvoux. Elle s'est Liadiiite jKir une crue (crue de la fin du xix*^ siècle) qui s'est fait sentir dans tous les glaciers où, par suite des conditions topographiques, l'alimeiilation est le facteur prépondérant du régime global du glacier. (^Glaciers de cir(jue. Gl. Blanc.) Durant les trente dernières années, l'ablation na pas dû cesser, au contraire, d' exagérer ses effets. Elle a réglé à elle seule l'allure des glaciers témoins, mal alimentés du versant sud-ouest du massif. Pour les glaciers de vallée, elle l'a emporté sur l'augmentation de l'alimentalion qui s'est produite vers 189O; si ceux-ci ont montré un gonflement dans les parties élevées, proches des bassins de réception, leur front, situé dans les régions basses, n'a cessé de reculer. » Telles sont les deux lois météorologiques que nous avions établies l'an dernier, à la suite de nos observations tle igoS ('). Elles viennent d'être confirmées par l'étude approfondie du glacier Noir et du glacier Blanc et semblent, à l'heure actuelle, ne comporter aucune exception. Leur appli- cation, jointe aux données fournies par l'étude topographique des régions glacées de l'Oisans, permet de coordonner les observations recueillies jusqu'ici et l'on voit ainsi comment, daus les différentes parties d'un même massif montagneux, le jeu des mêmes causes météorologiques peut arriver à produire, au poiiU de vue glaciaire, des effets très variés. » HYDROLOGIE. — Sur la résurgence de Wells {Angleterre) et la chronométrie de Vérosion souterraine. Note de M. E.-A, Martel, présentée par M. Albert Gaudry. « Au mois de juin dernier, sur l'invitation de M. Balch, j'ai été examiner quelques-unes des importantes découvertes souterraines effectuées depuis 3 ans par ce dernier et ses collaborateurs dans le massif de calcaire carbo- nifère des Mendip-Hills (Somerset) entre Bristol et Wells. En constatant le considérable intérêt géologique et hydrologique de ces nouvelles recherches et notamment des descentes de 120"" à iSo™ accomplies, grâce à des désob- structions artificielles, dans des abîmes jusqu'alors impénétrables, j'ai recueilli un renseignement particulièrement curieux à la résurgence dite puils de Saint-André : il est relatif à la chronométrie de l'érosion et de la cor- rosion souterraines. » Dans la ville même de Wells, et sous le clievet d'une des plus belles cathédrales de l'Angleterre, jaillissent, par plusieurs émergences et à travers des alluvions qui ont (') Flusin, Jacob et Offner, Obs. glaciaires dans te massif du Pctvoux de t'élé igoS. Grenoble, Allier, 1904, p. 44 et suiv. H-,52 ACADÉMIE DES SCIENCES. aveuglé les orifices de sortie de la roche, des eaux englouties 200" plus haut et à 5'^"' ou s'™ de distance dans les swallets (gouffres absorbants et abîmes) du plateau des Mendip-Hills. La disposition est singulièrement analogue à celle de la source (?) et de l'église de Vertus (Marne) dans la craie. » En 189.5, le doyen actuel de la cathédrale de Wells (qui m'a donné lui-même ces indications) 'constata des lézardes inquiétantes dans l'abside et la salle capilulaire; pour consolider le monument, il en fit reprendre en sous-œuvre les fondations; ce travail provoqua la découverte, dans la crypte même, des canaux naturels rocheux qui conduisent l'eau vers le puits de Saint-André; et l'on put alors constater que, depuis l'époque de la construction (1242 à i33o pour le chœur et 1286 à i3o2 pour la salle capitulaire), c'est-à-dire depuis 6 siècles à 6 siècles et demi, l'érosion et la corrosion souterraines avaient approfondi de 12=" à i5™ seulement les aqueducs du calcaire et provoqué une disjonction et un porte-à-faux de cette dimension dans les assises de l'édifice; celui-ci n'ayant été préservé depuis longtemps d'un écroulement que par l'extrême lenteur du creusement hydraulique. ). Cet enregistrement historique et archéologique d'un cas particulier des effets de rérosion souterraine n'autorise certes aucune conclusion gé- nérale; il montre au contraire combien la rapidité d'usure des roches par l'eau en mouvement doit varier selon les facteurs en présence (dureté, fissuration, pendage du terrain, débit, limpidité, température, composition de l'eau, etc.), puisque, dans les mollasses tendres du barrage de la Mai- grauge à Fribourg (Suisse), M. J. Brunhes a constaté la formation très rapide de vraies marmites de géants; de même, à Bramabiau (Gard), dans l'in- fralias, j'ai, à diverses reprises, de 1884 à tgoo, noté des changements de formes très appréciables parmi les cascades souterraines. ), Il serait facile (utile même pour la prévision d'éboulements éventuels) d'instituer, en cet ordre d'idées, des expériences précises et comparatives de mensuration dans les rivières souterraines reconnues parmi les calcaires d'âges différents et d'allures dissemblables : depuis le précambrien du Trou de Calel (Tarn) et le dévonien de Rémouchamps (Belgique), jusqu'au crétacé supérieur de Trépail (Marne), au miocène des grottes du Tarn-et- Garonne, et même aux Luis de Salles-la-Source (Aveyron) ou de Tivoli (Italie). » Ce point de vue chronologique et nouveau des recherches d'hydrologie souterraine mérite, me semble-t-il, d'être pris en sérieuse considération. » La séance est levée à 4 heures. M. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. [puis .835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux l du",""anvtr '''"' '^'' '"'"^'"''' '''""'^ '''' °"^'' alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris: 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : . Ferran frères. I Chaix. . j Jourdan, ( Ruff. . Courtin-Hecquet. Germaîa et Grassin. Gastiaeau. ne Jérôme. 10/1 Régnier. / Feret. : mx j Laurens. ( Muller (G.) •i Renaud. IDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. ' Jouan. I dry Perrin. ( Henry. ( Marguerie. i Juliot. I Bouy. Nourry. Ratel. Rey. Lauverjat. Lorient. •"■S ni- Fer r . m !e . I Degez. , Drevet. Gralier et C*. Rhelle Foucher. Me Bourdigaon. Dombre. I Thorez. Quarré. chez Messieurs : ( Ëaumal. ( M— Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Lyon / Effantin. Savy. Vitte. Marseille Ruât. l Valat. Montpellier j Coulet et fils. Moulins ... Martial Place. (Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. iGuist'hau. Veloppé. iBarma. Appy. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). Rouen | Langlois. ( Lestringant. S'-É tienne Chevalier. Toulon j Ponteil-Burles. Rumèbe. On souscrit à l'étranger, Nantes . Nice Poitiers. Amsterdam Athènes. . . . Barcelone . Berlin. Gimet. ' Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaitre. Toulouse . Valenciennes chez Messieurs : I Feikema Caarel 1 sen et G''. . . Beck. Verdaguer. , Asher et C". I Dames. • • . Friediander et fils. 1 Mayer et Millier. Berne Schmid Fraucke. Bologne Zanichelli. iLamertin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et G''. , Sotchek et C°. Bucharest J Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C°. Christiania Gammermeyer. Constanlinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. 1 Cherbuliez. Genève ) Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ( Benda. I Payot et G''. Barth. Brockhaus. Leipzig l Koehler. Lorentz. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. chez Messieurs: t Dulau. Londres Hachette et G'-. ( Nutt. Luxembourg . . V. Bûck. il Ruiz et G''. Romo y Fusscl. Gapdeville. F. Fé. Milan . Naples Lausanne . Liège . ÎBocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius Pellerano. . Dyrsen et Pfeifler. New- York ) Stechert. ( Lemcke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'«. Palernie Reber. Porto Magalhaès et Moniz Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. '^<""* iLoescheret G". Rotterdam Kramors et fils. Stockholm Nordiska Boghandel ( Zinserling. S'-Pétersbourg . . ^^iff Bocca frères. Brero. Glausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. Frick. Gerold et G'v Zurich Meyer et Zeller. Turin . Vienne 1 BLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" ù 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Pri.\ Tomes 32 à 61. —( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix Tomes 62 à 91. — (i" Janvier (866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1S89. Prix Tomes 92 à 121. — (i" Janvier i88i à 3i Décembre 1895.) Volume 10-4°; 1900. Prix SPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: "' - Mémoire surquelquespoints de la Physiologiedes Algues, par MM. A. DEUBEsetA.-J.-J.SoLiER. — Mémoiresurle Galcul des Pertubations , par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le r61e du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la '■a«ses, par M. Glaude Bernard. Volume in-4°, avec 82 planches; i856 25 fr. 25 fr. 25 fr. 25 fr. [u'éprouvent ligestion des 25 fr. iinll. -Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences 1 ;oncours de i85j, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains "intaires, suivant 1 ordre de leur superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercberla lu des rapports qui existent entre l'état actuel du régneorganiqueetsesétats antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-4% avec 7 planches ; 1861. . . 25 fr. t'A même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 24. TABLE DES ARTICLES (Séance du 12 décembre 1904.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. RI. le Ministre de l'Instruction publiqde adresse une ampliation du Décret par lequel le Président de la République ap- prouve l'élection de M. .Dastre, dans la Seclion de Médecine et Chirurgie, à la place de M, Marey •• i'i"5 M. Bertiielot. — Remarques sur quelques régies Ihcrniochiniiques relatives à la pos- sibilité et à la prévision des réactions.... ioo5 Pages. M. Lœwy. — Détermination faite en 1902 de la différence de longitude entre les méri- diens de Greenwich et de Paris loio M. Lecoq de Boisbaudran. — Sur l'élé- ment Zj loiô M. TnoosT fait liommage à l'Académie, en son nom et au nom de M. Péchard, de la nouvelle édition de son o Traité élémen- taire de Cliiniie ;■ 1016 NOMIÎVATIOIVS. MM. Bouquet de la Grye et Maurice Levy sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytech- nique loi- CORRESPONDANCE . M. J. Guillaume. — Observations du Soleil faites à l'observatoire de Lyon pendant le troisième trimestre de 1904 • 1017 M. Fatou. — Sur l'approximation des incom- mensurables et les séries trigonométriqucs. 1019 M. Le Vavasseur. — Sur les groupes con- tinus, finis ou infinis, de l'espace 1051 M. H. Padé. — Remarques sur une méthode pour l'étude de la convergence de certaines fractions continues io^3 M. Jacob. — Détonation sous l'eau des sub- tances explosives inaâ M. Jean Mascart. — Pendule en acier- nicUel entretenu électriquement ioLi6 MM. G. Weiss et L. Bull. — Sur l'enregis- trement des rayons N par la photographie. 102S M. LÉON Brunel. — Sur de nouveaux dé- rivés d'addition du tétraliydrobenzéne. .. . loag M. E.MM. Pozzi-EscoT. — Synthèse et étude de tliio-hydanto'ines substituées cycliques. io.3i M. Cu. Frémont. — De la non-fragilité pos- sible de l'acier, après travail au bleu 1002 M. Charles Henry. — Sur une méthode de décomposition des ensembles statistiques complexes en ensembles irréductibles loj.S M. L. Bordas. — Sur les glandes annexes de l'appareil séricigène des larves de Lépi- doptères io36 M. Armand Billard. — Développement de l'hydranthe des Campanulariidœ et des Pliunulariidce io38 M"' Z. Gatin-Gruzewska. — Résistance à la dessiccation de quelques Champignons... lo'iu MM. X. Delage et H. Lagatu. — Sur la constitution de la terre arable io'|3 'M. Labergerie. — Sur une nouvelle Pomme de terre propre à la culture en terrains humides lo'i'i M. L. Bordenave. — Sur la gazéification des combustibles végétaux et la génération d'une force motrice économique en Agi''- culture i'o'|6 M. Francis Laur. — Le terrain houillcr en J.^orraine française lo^"* .MM. Cil. Jacob et G. Flusin. — La crue glaciaire de la fin du xix° siècle et les diU'érents facteurs ayant déterminé les anomalies de cette crue dans le massif du Pelvoux 10^9 AL E.-.\. Martel. — Sur la résurgence de Wells (Anglelcrrc) et la chronomélrie de l'érosion souterraine loâi PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER Quai des Grands-Augustins, 55. VILLARS, Le Gérant : Gauthier-Villars. >D 1904 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. r25 (19 Décembre 1904). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRIÎ DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, . Quai des Graiids-Augiistins, 55 1904 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et a'i mai 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou nun^éro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits lies Mémoires présentés par un Membre ouparun AssociéétrangerderAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bui^eau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus^ mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qaij tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séancpiJ blique ne font pas partie des Comptes rendus. - Article 2. — Impression des travaux des Sa\ étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perse qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au'nombre de pages requi Membre qui fait la présentation est toujours noi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet e autant rpi'ils le jugent convenable, comme ils I pour les articles ordinaires de la correspondanci cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus le jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être n temps, le titre seul du Mémoire est inséré d Compte rendu actuel, et l'extrait est renvo Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier Article 4. — Planches et tirage à par Les Comptes rendus ne contiennent ni plai ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures se autorisées, l'espace occupé par ces figures cdn pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais d teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapp les Instructions demandés par le Gouvernemei Article 5. Tous les six mois, la Commission adminis" fait un Rapport sur la situation des Comptes r après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Rèalcment. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pne: déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autreii>ent la présentation sera remise à la séance s FtO 6 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉ4NCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 19 DÉCEMBRE 1904. PRÉSIDÉE PAR M. MASCART. M. Mascart prononce rallocution suivante : « Messieurs, ') » Les halnlanls du Delta d'ÉgypLe, raconte Hérodote, ayant su "^que t(uUe la Grèce n'est fécondée que par des pluies et non, comme chez eux, par le débordement des fleuves, disaient que « toutes les fois que les Grecs M seraient trompés dans leurs espérances, n'ayant rien à attendre que de » Jupiter seul, ils étaient condamnés à mourir de misère ». » Ces habitants, dit-il, sont de tous les hommes ceux qui récoltent avec le moins de travail les fruits les plus abondants. Le fleuve se répand de lui- même dans les champs, les arrose et se retire. Chacun vient alors jeter la semence dans ses terres et y lâche ensuite des pourceaux. La semence est retournée et enterrée par ces animaux et il ne reste qu'à attendre la moisson. Lorsqu'elle est terminée, on fait fouler les éjtis sous les pieds des boeufs et le grain recueilli est porté dans les maisons. » Toutefois Hérodote, après avoir ainsi reconnu le rare privilège de celle contrée, montre que l'on peut aussi lui faire l'application des mêmes inquiétudes. )i Le dépôt des inondations élève d'une manière continue le, niveau du Délia, au point que la région située au-dessous de Memphis, qui profitait aulrefois des alluvions du fleuve, au dire des prêtres, en était alors privée. Avec cet exh;uissemeiit du sol, un intervalle de 20000 ans, et même beau- coup moins, suffirait peul-élre pour supprimer les bieniails du Nil; alors les habitants ne seraient-ils pas exposés à mourir de faim, s'il n'y tombe jamais de pluie et si le fleuve ne croît pas assez pour inonder les champs, en supposant même qu'il n'arrive pas à détourner son cours pour se jeter dans le golfe Arabique ? . R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N° 25.) l38 jo54 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) Ces réflexions d'un observateur aussi judicieux portent un grand en- seignement. L'eau et la chaleur sont les facteurs principaux des richesses agricoles; le régime des agents naturels est donc la première connaissance à acquérir dans les régions nouvelles et trop de mécomptes sont dus à l'oubli de cette étude préliminaire. M Un petit nombre d'années y suffisent, car les changements à longue échéance que prévoyait Hérodote exigent des périodes géologiques. )) Le temps varie sans doute d'une année à l'autre, mais ces modifi- cations sont passagères; le régime de l'Europe en particulier, dans ses caractères généraux, n'a pas subi de changement appréciable depuis les temps historiques. )) Quelques régions cependant se sont transformées. En Egypte,- les méandres du Nil n'ont plus la même distribution qu'à l'époque d'Hérodote et un travail continu, trop souvent troublé par les invasions, est néces- saire pour entretenir les digues et régler le cours des eaux. » Les documents recueillis sur place prouvent que, depuis quelques milliers d'années, une grande partie de l'Asie centrale a subi un dessèche- ment progressif; des royaumes entiers ont disparu et des villes prospères ont été englouties par les sables. Les habitants ont péri de misère ou se sont expatriés; c'est là sans doute une des causes historiques qui ont amené les grandes migrations en Europe des peuples asiatiques. » De tels changements échappent à l'action de l'homme, mais d'autres modifications locales tiennent à son imprévoyance et à son incurie. Les forêts, qui forment la verte parure des montagnes, ont en même temps la fonction précieuse de retenir les terres, d'emménager les eaux de pluie et de régulariser le cours des rivières; on les voit se réduire chaqiie jour, au grand dommage de l'avenir. » Depuis que le lion a disparu de l'Afrique française, où il était un admi- rable garde forestier, les troupeaux répandus en toute Uberté ont rasé le sol. Une partie du désert actuel était autrefois garnie de forêts; on n'y trouve plus que des pierres et des Uts de torrents où les eaux s'écoulent si vite que le voyageur, arrêté par un fleuve, peut s'asseoir sur la rive et attendre quelques heures pour passer ensuite à pied sec. .) De même, les barrages construits en Tunisie par l'industrie des Romains, pour retenir les eaux et assurer les irrigations, sont maintenant comblés de débris, et les travaux analogues des Arabes en Espagne n'ont pas eu un meilleur sort. » Il faut donc que les hommes soient avisés pour tirer le meilleur parti SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE I904. Io55 des faveurs que leur accorde Jupiter, et c'est ici surtout que s'applique la devise : Aide-toi, le ciel t'aidera. » La connaissance des climats sur le globe, avec leurs variations pério- diques, est le problème que la Météorologie cherche à résoudre; il v faut beaucoup d'observations, de travail et de patience. On lui demande davan- tage : c'est d'annoncer le temps à venir avec l'échéance la plus lointaine. Les prophètes ne manquent pas, les oracles de l'antiquité remplissaient déjà cet office, mais nous devons être plus prudents et nous borner à réunir des documents exacts dont nos successeurs tireront assurément un meilleur parti. » Si mince que soit la couche d'air qui entoure la terre, elle est remuée par des mouvements généraux dont on n'observe à la surface que le contre- coup, modifié par toutes les aspérités du sol. C'est dans les hauteurs de l'atmosphère qu'il faut chercher la clef des phénomènes; les expériences de cerfs-volants et de ballons-sondes, dont on s'occupe maintenant dans tous les pays, et auxquelles la France a pris une grande part, nous en apprendront beaucoup plus que les spéculations et les théories. » Ces mouvements de l'atmosphère sont dus à l'action du Soleil, qui est le grand régulateur du régime terrestre, mais on sait maintenant que cet astre est lui-même le siège de bouleversements périodiques, dont nos tem- pêtes et nos éruptions volcaniques ne sont qu'une faible image. On se demande alors si les périodes d'activité solaire ne sont pas en rapport avec les modifications, d'allure également périodique, constatées à la surface du sol. » De nombreux travaux ont été faits dans ces dernières années pour résoudre ce problème, d'une haute portée scientifique, dont on peut déjà entrevoir les traits généraux. » Dans le domaine propre de la Physique, les débuts du xx* siècle mar- queront une date importante. » Plusieurs d'entre nous se souviennent encore de ces fantômes qui s'agitaient dans l'air en haut des édifices et sur le sommet des collines, pour échanger un langage de convention, et qui se sont illustrés à l'origine par l'annonce d'une victoire. C'était, si l'on peut ainsi parler, une télégraphie à tours de bras, perfectionnée depuis par l'emploi des signaux optiques. » Il est assez curieux de constater que cette ancienne méthode de télé- graphie sans fil présente avec la nouvelle une étroite parenté. Aujourd'hui comme alors, c'est le mouvement vibratoire de l'éther qui propage les signaux avec la vitesse de la lumière; dans les deux cas encore, la trans- lo5(i ACADEMIE DES SCIENCES. mission est interrompue par les troubles de l'atmosphère, mais il n'est plus nécessaire maintenant que les postes de correspondance soient en vue l'un de l'autre. Les longueurs d'onde mises en jeu étant des millions de fois plus grandes, les signaux s'étalent et contournent des obstacles. Un navire au milieu de l'Océan peut recevoir les nouvelles des rivages qu'il a quittés, de ceux qu'il veut atteindre, et faire connaître en cours de route les événe- ments de la traversée; il n'est plus isolé du monde. » Ailleurs nous voyons apparaître ces sortes de microbes ])hysiques, qui cheminent à la manière des projectiles et fourmillent dans les milieux, agiles comme un essaim de moucherons, en transportant les deux espèces de propriétés électriques. » La Physique s'enrichit aussi de toutes ces radiations si imprévues, chacune d'elles se manifestant par des propriétés spéciales, et que nous ne connaissons encore que d'une manière incomplète. » En même temps, des doutes se sont élevés sur la solidité des principes qui servent de base à la Physique maihématique. Le radium, par exemple, qui a déjà causé tant de surprises, ne cesse de dégager de la chaleur; en moins de 6 jours, il en produit autant que la combustion d'un |)oids égal de charbon, et l'effet se perpétue pendant des années, sans limite apparente de durée et sans que le corps éprouve aucune altération appréciable. C'est là une des énigmes scientifiques qui restent à éclaircir, mais il serait pré- maturé d'en conclure que les principes sont en péril. » Vous excuserez cette digression d'un professionnel et je me hâte de revenir à ma mission qui est d'apporter un juste hommage aux confrères disparus et nos profonds regrets pour des amitiés évanouies. » Lorsquela mort termine une longue existence, la douleur de la sépa- ration est tempérée par une sorte de soumission aux lois inéluctables de la nature; cette douleur est poignante quand on voit la fatalité s'abattre subi- tement sur des hommes dans toute la force de l'âge et dont la lâche n'est pas entièrement accomplie; tel, par exemple, M. (^allandreau. )> Dès sa sortie de TÉcole Polytechnique, où il s'était fait remarquer par uneaptitude spéciale pour les études d'Analyse mathématique, Callandreau entra à l'Observatoire de Paris, sous les auspices de Le Verrier. Il y acquit rapidement une grande habileté dans les questions d'Astronomie pratique, donnant l'exemple de l'assiduité dans le travail souvent fastidieux des observations journalières, en même temps qu'il abordait les problèmes les plus élevés de la théorie. SÉANCE DU If) DÉCEMBRE IÇ)0^\. loS^ » Lorsque Tisserand fut appelé à la Faculté des Sciences de Paris, Callandreau s'empressa de suivre les leçons de ce maître éminent. I^es deux esprits étaient faits pour se comprendre, une vive sympatliie person- nelle les rapprocha et le cours de la carrière scientifique du disciple fut définitivement fixé. )) Ayant pris une part très active à la rédaction du célèbre Traité de Mécanique céleste de Tisserand, il trouva dans cette revue de l'état de la Science l'occasion de chercher à en corriger les imperfections, avec le souci de conduire la théorie jusqu'à ses conséquences pratiques. >) C'est ainsi qu'il imagine des traductions graphiques pour prédire les occultations, qu'il indique la construction de Tables pour les éphémérides des planètes, qu'il améliore le calcul des orbites et met en évidence, par des méthodes simples, les limites de l'excentricité compatibles avec la convergence (les séries qui se rapportent au mouvement elliptique. » Le problème des perturbations lui doit d'importants progrès. Après une discussion approfondie des méthodes dues aux grands géomètres, il les améliore dans le sens d'une utilisation plus directe, dégage l'influence des inégalités d'ordre élevé et apporte ainsi un complément nécessaire à l'œuvre de Cauchy. » La fia;ure que les lois de l'équilibre imposent aux corps célestes en vertu de leur rotation est un problème très ardu, quand on veut déter- miner la distribution des couches d'égale densité d'une masse non homo- gène. Callandreau a élucidé cette question pour la planète Saturne, si particulière dans le monde solaire |)ar l'anneau qui l'entoure, et arrive à cette conclusion que la densité de la surface est au plus égale au \ de celle de l'eau; on conçoit difficilement quelle peut être la constitution physique de cette surface. » .le citerai encore les vues ingénieuses tle Callandreau sur la cause des hicunes singulières que présente la distribution des nombreux astéroïdes dans la zone comprise entre Mars et Jupiter, à la place laissée par une pla- nète non formée ou par des corps instables qu'auraient détruits des per- turbations ou des collisions célestes. » La carrière de M. Fouqué fut singulièrement hésitante à ses débuts. D'abord reçu à l'École de Saint-Cyr, il y renonce pour entrer à l'Ecole d'Administration, bientôt supprimée, et se dirige finalement vers l'Ecole Normale. » Après cpielques travaux de chimie dans le laboratoire d'Henri Sainte- Io58 ACADÉMIE DES SCIENCES. Claire Deville, il fait un court stage dans l'enseignement secondaire, puis une fugue dans l'industrie, qu'il abandonne pour terminer ses études en médecine et entreprendre des recherches de Physique. » Une excursion au Vésuve, aA'ec Charles Sainte-Claire Deville, achève de l'orienter vers la Géologie et la Minéralogie, et «lès lors il leur restera fidèle. » Voyageur infatigable et parfois imprudent, il prit part à de nom- breuses missions scientifiques pour étudier les éruptions de l'Etna, de Santorin, de Terceira aux Açores, les tremblements de terre de Cépha- lonie et de l'Andalousie. Dans toutes ces expéditions, l'observateur est doublé du physicien et du chimiste et les expériences commencées sur place sont complétées au laboratoire. » La nature des émanations volcaniques varie avec le temps qui s'écoule depuis le début et suivant la distance au centre d'éruption. Fouqué con- firme et généralise la règle de succession établie par son maître Charles Sainte-Claire Deville ; il montre en particulier que la température y joue un rôle prépondérant, les fumerolles les plus chaudes renfermant tous les produits gazeux ou solides de ces émanations, lesquels disparaissent en partie et d'une manière progressive, à mesure que la température s'abaisse. Il constate encore directement que les flammes des volcans sont réelles et produites surtout par la combustion de l'hydrogène libre. » Dans cette campagne de Santorin, dont il fit une description magis- trale, il a assisté à la formation d'un cumulo-volcan de roche pâteuse ana- logue à celui de la Martinique; il a découvert encore sous la couche de cendres anciennes de nombreux objets remontant à l'âge de pierre, qui lui ont permis de reconstituer une partie de la civilisation préhistorique dans ce groupe des îles de Grèce. » En Minéralogie, il a été un précurseur dans l'étude microscopique des roches, utilisant les méthodes délicates de l'Optique et imaginant des pro- cédés ingénieux de Physique ou de Chimie pour séparer les éléments de diverses natures et éclairer la constitution complexe des matières éruptives. )) Il mit toutes ces connaissances à profit dans une longue étude du massif du Cantal, pour le service de la Carte géologique de France, oîi il faisait l'admiration des robustes habitants du pays par la sobriété de sa vie, son endurance à la peine et les lourdes charges de cailloux qu'il rap- portait, sans aucun aide, de ses explorations quotidiennes. » Dans plusieurs de ses travaux, l'optique minéralogique, les expé- SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. loSg riences sur la propagation des secousses dans le sol, la reproduction arti- ficielle des minéraux et des roches, il eut comme collaborateur et fidèle ami notre confrère, M. Miche! Lévy, sans que cette association fût obscurcie par aucun nuage. » Fouqué s'est éteint en quelques jours; il laissera une belle page dans la Science, par l'originalité de son œuvre et la conscience scrupuleuse qu'il mettait à contrôler l'exactitude de ses méthodes et de ses observations. » M. Duclaux eut la bonne fortune d'être attaché d'abord aux travaux de Pasteur, à l'époque des controverses mémorables sur la question des générations spontanées. Il y trouva la direction scientifique de toute sa vie et jamais disciple ne fut plus digne d'un tel maître; mais dans cette longue collaboration il conserva toute son originalité et l'indépendance de son jugement. » Ses travaux personnels touchent à la Chimie, à la Physique, à la Bio- logie et présentent la plus grande variété : germination des corpuscules en suspension dans l'atmosphère; phénomènes de fermentation, où il fait un emploi ingénieux des distillations fractionnées et transforme le compte- gouttes en instrument de dosage ; maladies du vin ; mouvement des liquides dans les espaces capillaires, si important pour l'action du sol arable et les opérations de teinture; tension superficielle des liquides, vapeur émise par un mélange de liquides différents, influence du froid sur l'éclosion ulté- rieure des vers à soie, rôle des microbes dans la vie des plantes, action de la lumière solaire sur les substances hydrocarbonées, principes de la lai- terie et industrie des fromages. » En dehors de celte œuvre si diverse, Duclaux se révèle comme un grand esprit dans ses écrits et dans son enseignement. » Sans citer les nombreux articles qu'il a publiés dans différentes revues pour répandre avec un esprit incisif les idées justes en matière de science ou d'hygiène publique, souvent à l'encontre des opinions admises, ni ses ouvrages, moilèles de clarté, consacrés aux ferments et aux maladies, ni les revues critiques si judicieuses dans les Annales qu'il a fondées, on doit mettre à part un petit livre intitulé : Pasleur, histoire d'un esprit. On y trouve exposés la genèse et l'enchaînement successif des découvertes d'un homme de génie, les obstacles de la route, les vues erronées puis rectifiées, les objections des contradicteurs, qui n'étaient rpi'un stimulant à de nouveaux progrès, pour aboutir finalement au triomphe de la doctrine contrôlée à chaque pas par des expériences décisives. » Il ne put mener jusqu'à sa fin le célèbre Traité de Microbiologie, Io6o ACADÉMIE DES SCIENCES. répertoire immense semé d'idées personnelles, auquel il avait l'ambilion de consacrer 7 volumes. « Le professeur avait un rare talent : une élocution facile et élégante, l'art de disséquer pour ainsi dire les questions, afin d'en dégager les vérités établies et leurs conséquences, de manière à développer le sens critique des auditeurs. Il savait aussi encourager les travailleurs, les diriger dans leurs recherches, corriger les écarts, relever les faits importants qui avaient pu leur échapper et refaire au besoin la rédaction de leurs Mémoires. On comprend ainsi l'autorité et l'affection dont il était entouré dans cet Institut Pasteur où il a laissé de si grands souvenirs. » Il ne me pardonnerait pas de passer sous silence ce cruel épisode de sa vie oi!i il quitta le calme domaine de la Science pour s'engager avec son ardeur habitutdie dans une question qui faisait l'angoisse du pays et mettre toute son énergie à défendre ce que sa conscience lui indiquait comme les droits de la justice. Cette campagne lui fut fatale et hàla sa fin. » M. Sarrau, membre de la Section de Mécanique, se serait également distingué par ses aptitudes pour la littérature et les beaux-arts, dont il a toujours conservé un goût affiné, si une vocation plus marquée ne l'eût entraîné vers les Sciences mathématiques. )) Entré au Service des Poudres et Salpêtres, il se consacre avec assiduité aux expériences de tir au canon, et trouve une sorte de délassement dans l'étude des problèmes les ])his élevés de Phvsique mathématique. » Après la guerre de 1870, il fut le principal collaborateur de notre confrère M. Berlhelot, dans la Commission des substances explosives. La réorganisation du Service des Poudres et Salpêtres, liée à la réforme du matériel de guerre, exigea l'appel de nombreux ingénieurs, dont Sarrau eut la mission de diriger l'instruction professionnelle. » Dans ce milieu à l'intelligence éveillée, la clarté et l'entrain de son enseignement, l'action pénétrante de sa parole, l'autorité de ses travaux et son inépuisable bonté en firent un véritable chef d'école, entouré par ses élèves d'une vénération affectueuse, » Pendant trente années il n'a cessé d'apjiorler des progrès à la théorie si complexe des phénomènes balistiques, poursuivant les résultats du calcul jusqu'au point où ds devenaient susceptibles de vérifications expérimen- tales. Avec toutes les ressources de l'analyse, i\ dut faiie intervenir les connaissances les plus approfondies de la Chimie et de la Physique sur la force des explosifs, la loi qui régit leur vitesse de combustion, les pro- priétés des gaz aux températures élevées, pour en déduire la pression à SÉANCE DU I(j DÉCEMBRE 1904. ro6l chaque instant clans l'âme des bouches à feu et la puissance finale de pro- jection, reportant ensuite tous ses efforts à l'amélioration des méthodes pratiques employées pour contrôler l'exactitude de la théorie. » Il a pu ainsi substituer des formules exactes aux règles empiriques qui servaient autrefois de guide et faire prévoir les avantages que pré- sentent les nouveaux explosifs. Les différents Mémoires qu'il a publiés à ce sujet ont été traduils dans toutes les langues et forment partout la base de l'enseignement de la balistique, où il est reconnu comme un maître incon- testé. » Ses incursions en Physique mathématique sont également des œuvres de premier ordre. En suivant les traces de Cauchy, il a constitué une théorie de la lumière fondée sur la double hypothèse d'une constitution périodique de l'éther modifiée par la symétrie propre aux milieux; il a établi ainsi les lois de propagation de la lumière dans les cristaux et le pouvoir rotatoire du quartz en dehors de l'axe, où ses formules répondent en toute rigueur aux conditions de l'expérience, )) Il a développé encore sur la Thermodynamique des vues originales qui permettent, avec une conception plausible des actions moléculaires, d'établir par les lois de la Mécanique toutes les propriétés que l'on déduit du principe de l'équivalence et du théorème de Carnot. » Les Sections de Géométrie et de Physique auraient eu le droit de réclamer M. Sarrau. » Les études de M. Marey le conduisaient vers la carrière médicale, mais il en fut bientôt détourné, car son esprit inventif et son ingéniosité expérimentale n'étaient guère compatibles avec le régime des concours. Sans avoir terminé encore son stage d'internat des hôpitaux, il montrait par le sphygmographe combien l'inscription mécanique des formes que présente la pulsation du pouls pouvait rendre de services à la pratique médicale. Une thèse pleine d'aperçus nouveaux sur la circulation du sang à l'état physiologique et dans les maladies, suivie par un travail magistral sur les mouvements du cœur, en collaboration avec notre confrère, M. Chauveau, ouvrirent cette voie si riche de l'application des enregis- treurs à la traduction graphique des phénomènes de la vie. On ne saurait mieux faire que de citer ses paroles : « Les appareils enregistreurs, disait-il, retracent les phases des phéno- » mènes par des courbes qui en sont l'expression claire et authentique. » Ces courbes sont le langage de la nature vivante; elles donnent une C. R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N° 25.) '•^9 Io62 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) forme à chacun des mouvements si variables du cœur ou des vaisseaux, » delà respiration ou des muscles; elles mesurenl, les phases d'un effort, » d'une pression, d'un travail, d'une variation électrique ; elles établissent » enfin les rapports de succession ou de synchronisme entre divers phé- » nomènes inscrits à la fois. Et si quelque mouvement se refuse à être » exprimé par une courbe, la chronophotooraphie offre un moyen plus )) fidèle d'en traduire toutes les phases en des images permanentes. Ces » méthodes fournissent des tracés qui remplacent les longues et obscures » descriptions d'autrefois; les démonstrations tendent à se substituer aux » arguments «. )) C'est là le résumé de toute son œuvre : rythme du cœur, circulation du sang dans les vaisseaux, contractions musculaires, décharges élec- triques de la torpille, fonction respiratoire, mouvements phonétiques, mécanisme de la machine Jiumaine ou animale dans ses différentes allures, influence des liaisons élastiques dans le travail, vol des oiseaux et des in- sectes; Marey a parcouru le champ de ces investigations physiologiques, mettant à profit toutes les ressources de la Physique et de la Mécanique, pour laisser à chaque étape des modèles d'exactitude dans la réalisation des expériences et d'une judicieuse critique dans l'interprétation des résul- tats. Il ouvrait ainsi de larges horizons à ceux qui venaient après lui. » Toutefois, les enregistreurs sont des appareils qu'il faut savoir inter- roger avec discernement, et les travaux les mieux conduits aboutissent parfois, par l'imperfection de l'outillage, à des conséquences inexactes et à des résultats contradictoires. L'une des préoccupations de Marey, à laquelle il a consacré toute son activité dans les dernières années, fut d'organiser une sorte de bureau de contrôle, pour la comparaison des instruments de physiologie et l'unification des méthodes. )) Le nom de Marev restera dans le monde entier comme le promoteur d'une des méthodes scientifiques les plus fécondes. » L'Académie a perdu encore un grand nombre de ses Correspondants. » La mort prématurée de M. Perrotin, directeur de l'Observatoire de Nice, a causé une profonde émotion. Je regrette de ne pouvoir ici rappeler avec plus de détails l'œuvre considérable accomplie par M. Perrotin dans l'organisation du magnifique établissement qui lui fut confié par notre confrère, M. Bischoffsheim, ses nombreux travaux d'Astronomie, ses recherches récentes sur la planète Éros et ses grandes expériences sur la vitesse de la lumière, auxquelles il n'a pu mettre la dernière main. Sa place SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE I904. IoH3 était marquée depuis longtemps au milieu de nous, comme membre titu- laire, si des règles aujourd'hui surannées n'y eussent fait obstacle. » M. Salmon à Dublin et M. Williamson à Londres étaient tous deux doyens de nos Correspondants dans les Sections de Géométrie et de Chimie. )) M. Salmon, professeur de Théologie, employait ses loisirs à de savants travaux sur l'Algèbre supérieure et la Géométrie analytique ; on lui doit de profondes recherches sur les invariants des formes binaires du sixième degré et des formes cubiques quaternaires, sur la Géométrie énu- mérative dans la théorie des surfaces algébriques. Ses ouvrages, devenus classiques, ont exercé une grande influence et restent encore aujourd'hui comme des modèles d'élégance et de clarté. )i M. Williamson a été un des promoteurs les plus originaux de la Chimie organique et l'un des savants dont les idées ont été les plus fécondes. Sa théorie de la formation de l'éther, confirmée par la belle dé- couverte des éthers mixtes, a concouru à fixer les notions jusque-là flot- tantes sur la définition de la molécule organique. Ces idées essentielles ont provoqué un grand mouvement scientifique. )) M. Karl von Zittel succéda en 1899 à Pettenkofer comme Président de l'Académie des Sciences de Bavière et Conservateur des grandes collec- tions scientifiques du pays. Le Traité de Paléontologie, auquel il consacra dix-sept années, n'est [)as une simple compilation, mais la discussion approfondie des principaux groupes géologiques, basée sur une longue expérience personnelle. De nombreuses publications dénotent l'étendue de ses connaissances et justifient l'autorité qui s'attache à son nom. » M. Laurent, à Gembloux, avait été élu tlepuis deux ans à peine Corres- pondant de la Section d'Économie rurale. Ses travaux, très variés, ont porté principalement sur la Physiologie végétale, la Bactériologie et la Botanique coloniale. Dans ses différentes missions au Congo belge, il recueillit un grand nombre de plantes nouvelles et détermina les condi- tions de la culture de végétaux importants pour l'industrie; il succomba pendant la traversée de retour d'un de ces voyages. » La mort éclaircit nos rangs d'une manière cruelle, mais la Science continue de progresser et nous avons l'assurance que ceux qui remplissent les vides maintiendront dignement l'éclat de notre Compagnie. Je suis heu- reux, en terminant, de saluer nos nouveaux confrères, MM. Bigourdan, Lacroix, Barrois, Maquenne, Vieille et Dastre; ils nous apportent un regain de jeunesse et d'illustration. » lo64 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX DÉCERNÉS ANNÉE 1904. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Commissaires : MM. Jordan, Poincaré, Appeli, Painlevé, Humbert, Maurice Levy, Darboux, Boussinesq; Emile Picard, rapporteur.) Trois Mémoires ont été envoyés au concours. Ils renferment des ré- sultats intéressants, mais trop particuliers ou demandant une étude plus approfondie. La Commission propose de ne pas décerner de prix et de remettre la question au concours pour Tannée 1906; les Mémoires devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le 1"' janvier i()oG. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX BORDIX. (Commissaires : MM. Jordan, Poincaré, Emile Picard, Appeli, Humbert, Maurice Levy, Darboux, Boussinesq; Painlevé, rapporteur.) L'Académie avait mis de nouveau au concours, pour le Prix Bordin de iqo'i, la question suivante, déjà proposée pour le prix de 1902 : Développer et perfectionner la théorie des surfaces applicables sur le paraboloïde de révolution. Deux Mémoires ont été soumis à la Commission : le premier n'apporte SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. Io65 aucun résultat essentiellement nouveau; le second, dû à M. Servant, a été retenu par l'Académie. Le Mémoire de M. Servant est consacré, dans sa première Partie, à l'étude du problème de Cauchy : Déterminer les surfaces applicables sur le paraboloïde de révolution (^surfaces S) qui passent par un contour donné. M. Servant montre aisément que le problème dépend (en outre de qua- dratures) d'une équation différentielle du troisième ordre qui, malheureu- sement, ne semble pas intégrable en général. L'intégration toutefois en est immédiate dans les cas particuliers où le contour donné doit être une géo- désique ou un cercle géodésique de la surface S; mais les formules d'inté- gration sont compliquées. M. Servant détermine encore explicitement quelques surfaces S dont une ligne de courbure est plane ou sphérique, et ramène la recherche générale de telles surfaces à l'intégration d'une équa- tion de Riccati. 11 discute enfin le cas où le contour donné doit être une asymptotique de S, cas où le problème change de nature : le contour est alors assujetti à une certaine condition géométrique. La dernière Partie du Mémoire traite de la correspondance connue qui existe entre les surfaces S et les surfaces niinima. La recherche des sur- faces S qui correspondent à une surface minima donnée, dépend d'après M. Blanchi, d'un certain système complet assez compliqué. M. Servant ramène ce système à un couple d'équations de Riccati : il intègre ces équa- tions dans le cas où la surface minima est hélicoïdale ou de révolution. M. Servant rattache enfin à la déformation des quadriqucs certaines surfaces isothermiques (qui ne sont autres que celles de M. Darboux) et certaines surfaces d'Ossian-Bonnet (surfaces qui admettent une déformation continue conservant les rayons de courbure principaux). Il donne explici- tement les deux formes quadratiques qui définissent intrinsèquement celles de ces dernières surfaces qui se rattachent au paraboloïde de révolution : elles dépendent de deux fonctions arbitraires. Ces résultats intéressants, dont les derniers surtout sont dignes d'atten- tion, témoignent d'une connaissance approfondie de la géométrie des sur- faces et d'une habileté véritable à en manier les formules et les transforma- tions. Mais, considéi'ant que le Chapitre sur les surfaces S algébriques n'apporte aucune contribution à la détermination de ces surfaces, problème que visait spécialement l'Académie, la Commission propose de ne pas Io66 ACADÉMIE DES SCIENCES. décerner le prix intégralement, mais d'attribuer à M. Servant, sur les fonds du prix Bordin, un prix de deux mille francs. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX VAILLANT. (Commissaires : MM. Jordan, Poincaré, Emile Picard, Appell, Painlevé, Maurice Levy, Darboux, Boussinesq; Hmnbert, j-apporteur. j L'Académie avait proposé le sujet suivant : Dètenuiner et étudier tous les déplacements d'uj^e figure invariable dans lesquels les différents points de la figure décrivent des courbes sphériques. Huit Mémoires ont été envoyés au Secrétariat; la Commission n'en a retenu que deux, de tous points supérieurs aux autres par la méthode et les résultats, et qui sont inscrits sous les n"* l et 8 : le premier porte l'épigraphe Olinde Rodrigues ; le second a été signé par son auteur, M. Iîricard, dont les belles recherches sur les déplacements à trajectoires sphériques sont placées par les Géomètres à côté de celles de E. Duporcq, si brus- quement ravi à leurs espérances. Les auteurs des deux Mémoires partent de l'équation générale à dix-sept termes qui exprime qu'un point m d'une figure (/), attachée à un trièdre mobile, reste à une distance invariable d'un point M d'une figure fixe (F). Si l'on regarde comme fonction du temps la position du trièdre mobile, comme fonctions de l'espace celles des points m et M par rapport à leurs trièdres respectifs, chacun des dix-sept termes est le produit d'une fonction de l'espace par une fonction du temps, d,€ sorte que l'équation fondamen- tale est du type SE,T,=: o, et le problème est d'en déterminer toutes les solutions. Dans leurs recherches, les deux auteurs utihsezit l'expression des cosinus directeurs du trièdre mobile en fonction des variables A, [j., v, p, d'Euler et d'Olinde Rodrigues, selon l'exemple qu'avait donné M. Darboux dans des questions analogues. M. Bricard commence par l'examen de cas géométriques spéciaux. Il cherche d'abord tous les mouvements dans lesquels les points d'une droite restent sur des sphères, et retrouve, par une méthode rapide, les déplace- SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE r^o'). 1067 ments obtenus par MM. Darboux, Mannheim et Duporcq; il étudie en?;uite Un mouvemerit particulier de deux cubiques plàilès, qu'il avait autrefois signalé sans démonstration ; il se propose enfin de déterminer tous les déplacements d'un espace dans lesquels chaque point décrit une trajectoire sphérique, et montre, par une analyse élégante et solide, que le problème, en dehors de translations ou de rotations, n'admet qu'une solution, déjà indiquée par lui : c'est le mouvement dans lequel une droite du corps mobile glisse sur une droite fixe, pendant qu'un point du corps reste sur une sphère. En général, une figure mobile (/), dont les points peuvent décrire des courbes sphériques autour des points d'une figut-e fixe (F), Ue saurait être, à l'origine du mouvement, placée par rapport à celle-ci d'une manière arbitraire : il est très intéressant de déterminer les cas d'exception. Daiis un des Chapitres les plus remarquables de son Mémoire, M. Bricard donne la solution complète du problème, et montre que les systèmes (/) et (F) cherchés se réduisent à deux : dans le premier, déjà signalé par E. Duporcq, (f) et (F) se composent respectivement de six points d'un même plan, dont cinq sont arbitraires; dans le second, (/) et (F) sorit deux coniques quel- conques, entre les points desquelles on établit une correspondance homo- graphique ariiilraire, et, si l'on relie par une tige rigide chaque point de (/) au point correspondant de (F), on obtient un système déformable. Ce beau résultat, publié antérieurement par M. Bricard sans dériionstration, est l'un des plus frappants de la théorie des mouvements sphériques. Après ces préliminaires, M. Bricard aborde la recherche de tous les dé- placements possibles à trajectoires sphériques, en étudiant les relations qui peuvent exister entre les variables X, [7., v, p; malheureusement, quelques- uns de ses raisonnements prêtent à des objections au point de vue de la généralité, et laissent ainsi échapper des solutions. Dans les quatre principaux mouvements nouveaux que rencontre l'auteur, les figures (/) et (F) sont respectivement deux systèmes de quatre plans isotropes; deux hyperboloïdes à une nappe égaux, ayant une génératrice rectiligne normale à un plan de section circulaire; deux courbes gauches égales du dixième ordre; deux courbes planes du troisième ordre. De ces mouvements, le plus intéressant est celui des deux hyperboloïdes, qui comprend le cas de deUx systèmes de deux plarls rectangulaires, déjà publié par l'auteur; M. Bricard en fait une étude approfondie dont il serait trop long d'indiquer ici les résultats. Io68 ACADÉMIE DES SCIENCES, Le Mémoire n" I a suivi une marche exclusivement analytique : on sait que, pour résoudre l'équation à dix-sept termes, il suffit d'établir entre les T/ des relations linéaires à coefficients constants ; il en résultera entre les E, des relations complémentaires, et l'on aura ensuite à rechercher si toutes ces équations sont compatibles avec la forme des fonctions E, etT,. I^'auteur classe les relations linéaires entre les T, d'après le nombre de celles qui existent entre les neuf cosinus du trièdre mobile, c'est-à-dire d'après le nombre des relations quadratiques qui lient les variables A, [j., v, p. Il distingue ainsi, en excluant le cas A d'une translation, les six cas B, C, D, E, F, G, selon cjue le point de coordonnées homogènes X, [x, v, p décrit une droite, une conique, une cubique gauche, une biquadratique, un plan ou une quadrique; un dernier cas, H, est celui où )., u., v, p ne satisfont à aucune équation du second ordre. Dans chaque cas, l'auteur forme les relations linéaires et quadratiques entre les neuf cosinus; revenant ensuite à l'équation à dix-sept termes, il en déduit les relations qui lient les fonctions de l'espace, et dont la discus- sion, souvent longue et difficile, lui fait connaître les figures (/) et (F), si elles existent. Il n'a d'ailleurs abordé que les cas B, C, D, F, H, sans prétendre même à les traiter complètement; il a néanmoins obtenu un certain nombre de déplacements sphéricjues nouveaux, de sorte que son travail, remarquable par la précision et la sûreté, vaut également par les résultats géométriques. Indiquons les principaux. Cas B. — Les figures (f) et (F) peuvent être respectivement : i" les arêtes de deux prismes quadrangulaires; 2° les surfaces de deux cylindres de révolution; 3° les surfaces de deux cylindres droits égaux à base cubique. Cas C. — Ij'auteur trouve les mouvements relatifs des deux hyperbo- loïdes et des deux tétraèdres imaginaires obtenus dans le Mémoire n°8; à propos de ce second exemple, en observant que chaque tétraèdre a deux arêtes réelles, il arrive à celte élégante conséquence : Étant donné un quadrilatère gauche aba'b' à côtés opposés égaux, soient A, B, A', B' les perpendiculaires élevées en chaque sommet au plan des deux côtés qui y passent : la figure formée par k' et B' peut se déplacer par rapport à la figure formée par A et B supposées fixes, de manière que le mouvement de B' soit une rotation autour de X, et celui de A' une isolation autour de B. SÉANCE DU 19 UKCliMHRE ipo/j. 1069 Dans d'autres cas, les figures (/) et (F) sont respectivement deux biqua- dratiques gauches égales, deux systèmes égaux de cinq droites, dont trois réelles, deux figures égales formées de deux coniques et d'une droite, etc. Cas D. — Le Mémoire n'indique qu'un déplacement très particulier, où les points de deux droites décrivent des courbes planes, de degrés deux elsix. Cas F. — Les figures (/) et (F) sont deux courbes égales du dixième ordre, pouvant se décomposer, par exemple en deux cubiques planes réelles et une biquadratiquc gauche imaginaire. Signalons aussi un mou- vement où les points d'une droite se meuvent sur des sphères dont les centres sont sur une cubique gauche, pendant que les points d'une cubique égale, entraînée avec la droite, restent sur des sphères dont les centres sont sur une droite. Enfin, dans une hypothèse initiale différente, les points d'une cubique plane peuvent décrire des courbes sphériques dont les centres sont sur une cubique égale, et, en même temps, huit points réels, en dehors du plan de la cubique mobile, restent sur des sphères dont les centres forment une figure égale. Cas H. — L'auteur n'obtient aucun résultat nouveau; il retrouve les déplacements d'une droite et celui d'un groupe de six points dus à Duporcq, ainsi que le théorème de M. Bricard sur le système de deux coniques. En résumé, si aucun des concurrents n'a donné la solution iiéiiéralc de la question proposée, l'auteur du Mémoire n° 1 a du moins indiqué une méthode qui, développée et poussée jusqu'au bout, conduirait au résultat; il a montré avec une adresse analytique remarquable quel parti on peut en tirer; dans l'interprétation de ses équations, il s'est révélé très habile géo- mètre ; son travail enfin, qui ne soulève aucune critique au point de vue de la rigueur, contient, à côté des résultats nouveaux les plus essentiels du Mémoire n" 8, d'autres résultats intéressants. Dans ces conditions, la Commission du Prix Vaillant, à l'unanimité, estimant que les deux concurrents méritent l'approbation de l'Académie, propose d'accorder un prix de ioad^" à l'auteur du Mémoire n" 1 et un prix de 1000''' à M. lÎRicAiiD, aulcur du Mémoire n° 8. Elle demande en outre que le Mémoire n° i soit inséré au Recueil des Savants élrangers. Les conckisîons de ce lîapporl sont adoptées par l'Académie. C K., iyo4, 2» Stineslre. (T. CX\XIX, \° 25 ; l4o 1070 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. le Président ouvre en séance le pli cacheté annexé au Mémoire n° 1 qui porte pour épigraphe : Olinde Rodrigucs. L'auteur du Mémoire est M. Emile Borel, Maître de Conférences à l'École Normale supérieure. PRIX FRANCœUR. (Commissaires : MM. Jordan, Pohicaré, Emile Picard, Appell, Painlevé, Humbert, Maurice Levy, Boussinesq; Darboux, rapporteur.) L'Académie décerne le prix Francœur à M. Emile Lemoine^ pour l'en- semble de ses travaux de Géométrie. PRIX PONCELET. (Commissaires : MM. Jordan, Poincaré, Emile Picard, Appell, Painlevé, Humbert, Maurice Levy, Boussinesq; Darboux, rapporteur.) L'Académie décerne le prix Poncelet à M. Désiré Avdré, pour l'en- semble de ses travaux sur l'Analyse combinatoire. MECANIQUE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Maurice Levy, Boussinesq, Marcel Deprez, Léauté, Sebert, Schlœsing, Poincaré; Haton de la Goupillière, rapporteur.) La Commission du prix Montyon de Mécanique pour 1904 décerne ce prix à M. Gustave Richard, Ingénieur civil des Mines, pour l'ensemble de ses travaux relatifs à la Mécanique. M. G. Richard est l'un des pionniers les plus féconds et les plus utiles de la Mécanique appliquée. Son œuvre est considérable. Il s'est, dès les bancs SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. 107I de l'École des Mines, constitué à lui-même une méthode de travail et de classement des documents à laquelle il est resté fidèle pendant toute sa car- rière, déjà longue. Elle lui a permis de se trouver, à tout instant, des pre- miers informés en ce cpii concerne les tendances modificatrices de l'Art, et en état de les formuler sans relard avant qu'elles soient devenues banales. Nous en avons eu la preuve pour les moteurs à gaz et à pétrole, à l'origine de leur développement si saisissant; pour rinduence décisive qu'a prise en Amérique dans ces derniers temps la macliine-outil; et dans bien d'autres circonstances. ' Nous citerons, parmi ses ouvrages les plus importants, son Traité des ma- chines-outils, en deux volumes formant plus de rooo pages grand in-^" avec 6000 figures, qui a remporté le prix Schneider, décerné une seule fois par la Société des Ingénieurs civils; ses trois Traités successifs des moteurs à gaz et à pétrole; ceux des machines frigorifiques et des moteurs secondaires; celui de la locomotive qui a été traduit en Amérique ; son Rapport sur la Mécanique générale à l'Exposition de Chicago (^Imprimerie nationale, 1894); et beaucoup d'autres productions dont l'énumération serait ici trop longue. M. Richard excelle à dégager les points essentiels du progrès de chaque branche, et à les mettre dans une vive lumière au moyen de conférences, qui lui ont été souvent demandées parle Conservatoire des Arts et Métiers, la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale, celle des Ingénieurs civils. Il a en outre, comme rédacteur en chef infatigable, doté la Mécanique appliquée de plusieurs organes de publicité de premier ordre, à savoir : 1° la Revue de Mécanique (Dunod, in-/(°), qu'il a fondée et qui achève à sa septième année; 2" le Bulletin de la Société d'encouragement, qu'il a considérablement développé et transformé de manière à lui maintenir son ancien et grand intérêt; 3° la Mécanique à V Exposition de 1900, en trois volumes in-4" ; 4° le Congrès international de Mécanique appliquée de igoo, qui l'a élu pour son secrétaire général, et dont il a formulé le compte rendu méthodique. Ces titres, dont on pourrait encore allonger la hste, ont paru à votre Commission plus que suffisants pour mériter, à M. Gustave Richard, le prix Montyon de Mécanique de 1904. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Acadéniic. 107: ACADEMIE DES SCIENCES. îVAVKiATIOIV. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. (Commissaires : MM. Grandidier, Boussinesq, Deprez, Léauté, Bassot, Guyou, Sebert, Hait; Maurice Levy, Berlin, Bouquet de la Grye, rap- porteurs.) Sur la proposition de la (Commission du Prix extraordinaire, l'Académie partage le prix en parties égales entre : M. Jacob, colonel d'artillerie de marine, pour ses recherches théoriques sur la transmission des explosions sous-marines ; M. Gayoe, ingénieur en chef de la marine, pour une étude sur la résis- tance des coques aux explosions sous-marines ; M. La Porte, ingénieur hydrographe en chef. Rapport sur les irmauxdc M. La Porte, par M. Bouqitet i>e i.a Grye. Le travail que M. La Pohte, ingénieur hydrographe en chef, a présenté pour l'olitention du Prix extraordinaire de la Marine, se compose de deux parties : l'une relative à la découverte et à la détermination des positions d'une centaine de roches dans les parages difficiles de la côte ouest de la Bre- tagne, l'autre à la triangulation de cette même côte. Le levé exécuté vers 1821 sous les ordres de M. Beautemps-Beaupré se rapportait à une navigation et à des besoins qui ont été complètement modi- fiés depuis cette époque. Les navires à voiles s'écartaient alors autant que possible des dangers, ceux-là seuls qui se trouvaient dans les passes étaient à craindre et les levés avaient été pourtant faits avec un tel luxe de précau- tions et de renseignements que la navigation à vapeur a pu s'en servir sans grandes modifications. Il en a été autrement lorsque les torpilleurs ont fait leur apparition. Pour eux les passes dangereuses sont celles qu'ils préfèrent, les chenaux difficiles où ils ne peuvent être poursuivis sont leurs routes ordinaires: il faut donc c{ue les archipels comme ceux des Glenans, les plateaux de Quiberon, de Mouslerlin soient étudiés dans les plus petits détails et cette revision, corn- SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE (904. lo^^ mencée de 1864 îi 1867, a été reprise et menée à bonne fin de 1901 à igoS. M. La Porte, en fixant les positions d'un grand nombre déroches dontpln- sieurs sont très dangerenses, a augmenté la sécurité de nos torpilleurs et apporté une amélioration à nos forces maritimes. Pour appuyer les positions de ces dangers, M. La Porte a refait la trian- gulation de la côte entre Brest et la Loire, triangulation comportant trente triangles de premier ordre et appuyée en grande partie sur des phares et des clochers construits dans ces dernières années. Entre Brest et Lorient la fermeture des triangles se fait avec une erreur moyenne de o", 7 ; de Lorient à la Loire la fermeture moyenne est de i",8. Le côté commun de ces deux séries Tour du Port de Lorient-Signal d'Enfer a, en venant de Brest, une longueur de i5io2'", 4^^ et, en venant de la Loire, 1 5 102™, 38. La diflerence n'est que de o^joS. La différence des gi- sements est de r',9. Ces résultats font le plus grand honneur à M. La Porte et pour ce tra- vail comme pour le premier la Commission a jugé cpi'il devait lui être attri- bué sur le montant du Prix extraordinaire une somme de deu.v ini Ile francs. PRIX PLUMEY. (Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, Grandidier, Boussinesq, Deprez, Léauté, Bassot, Guyou, Sebcrt, Hatt, Bertin; Maurice Levy, rapporteur.) L'Académie décerne le prix à M. Lucien Motte/, capitaine de frégate, pour importants services rendus dans la conduite des bateaux sous-marins. ASTR0IV03IIE. PRIX PIERRE GUZMAN. (Commissaires : MM. Janssen, Lœwy, Wolf, Radau, Deslandres, Poincaré, Lippmann, Darboux, Bigourdan.) Le prix n'est pas décerné. 1074 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX LALANDE. (Commissaires : MM. Janssen, Lœwy, Wolf, Radau, Deslandres, Poincaré, Lippmann, Darboux; Bigourdan, rapporteur.) L'observation des étoiles doubles constitue aujourd'hui une branche très importante de l'Astronomie sidérale. Entre autres résultats remarquables, l'étude de ces étoiles a montré que la loi de Newton régit les mouvements des systèmes stellaires comme ceux du système solaire. La mémorable origine de ce champ de recherches remonte exactement à 100 ans. à l'année 1804, époque où parut le célèbre Mémoire dans lequel W. Herschel annonce la découverte d'étoiles binaires. Successivement, les travaux de son fils J. Herschel, des Struve, de Dem- bowski, etc. donnent un énorme développement à cette partie de l'Astro- nomie; d'ailleurs, pendant plus de trois quarts de siècle, son exploration est restée comme réservée aux astronomes de l'ancien continent. Mais, depuis une trentaine d'années, les travaux les plus importants cjui aient paru sur les étoiles doubles sont dus à des astronomes des Etats- Lînis, et parmi eux M. S.-W. Burnham se place incontestablement au premier rang. D'abord simple amateur, il commence vers 1 8^3 avec des instruments de petites dimensions et découvre déjà quelques couples nou- veaux. La puissance de ses moyens d'action augmente dès lors graduelle- ment, et aujourd'hui il dispose de la grande lunette de l'observatoire Yerkes, la plus puissante qui existe. Il a découvert ainsi i3oo couples nouveaux, formant la moisson la plus abondante qui ait été faite depuis W. Struve. 11 a observé en outre beaucoup de couples anciens, des nébuleuses, etc., et il vient de réunir toutes les mesures faites sur ses couples dans un beau Volume qui forme le Tome I des publications de rol)servatoire \erkes. D'autre part, il a, pendant plus de 20 ans, travaillé à la formation d'un Catalogue général d'étoiles doubles dont on annonce l'apparition. Heureuse de couronner d'aussi importants travaux, la Commission a été unanime à accorder à M. S.-W. Bvrxham le Prix Lalande. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE igo/J. IO75 PRIX YALZ. (Commissaires : MM. Janssen, Wolf, Uadau, Deslandres, Bigourdan, Poincaré, Lippmann, Darboux; Lœwy, rapporteur.) L'Observatoire royal astronomique de Lisbonne, bien que doté d'un ma- tériel instrumental très modeste, s'est néanmoins distingué, depuis une quin- zaine d'années, par des travaux accomplis dans des conditions de précision remarquables. Il convient de signaler, sous ce rapport, une recherche intéressante du Directeur, M. le Vice-Amiral de Campos Rodrigues, concernant la déter- mination des ascensions droites d'un groupe d'étoiles dont les positions servent au calcul des éphémérides du Jahrbuch de Berlin; et, ensuite, les belles séries d'observations effectuées par MM. de Campos et Oom durant l'opposition de 1892, sur la planète Mars aiusi que sur un certain nombre d'astres placés dans le voisinage de la trajectoire de ce corps céleste, et dont les résultats se trouvent consignés dans un Volume paru en iSgS. Mais la Commission insiste d'une manière toute spéciale sur la haute va- leur de la contribution de l'Observatoire de Lisbonne à l'œuvre interna- tionale de la détermination de la parallaxe solaire au moyen de la planète Éros. Les travaux méridiens accomplis dans ce but sont de premier ordre et leur exactitude n'a été dépassée nulle part ailleurs. Ces beaux résultats ont été obtenus grâce à l'impulsion féconde donnée à l'activité de l'Observatoire par son éminent Directeur et aussi à sa partici- pation personnelle à l'exécution des diverses études. En témoignage de haute estime, la Commission propose, à l'unanimité, de décerner le prix Valz à M. de Campos Rodrigues. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. MÉDAILLE J. JANSSEN. (Commissaires: MM. Lœwy, Wolf, Radau, Deslandres, Bigourdan, Poincaré, Lippmann, Darboux; Janssen, rapporteur.) L'Académie décerne la médaille Janssen à M. Hansky. Astronome à l'observatoire d'Odessa, depuis 1894 jusqu'en 1896, M. Hansky a fait dans cet observatoire des études de photographie solaire 1076 ACADÉMIE DES SCIENCES. et stellaire. Il a pris une part importante ensuite aux mesures topogra- plii(jues exécutées dans le sud de la Russie. l'envoyé en iment les liquides et les solides, sulfure de carbone, brome, iode, camphre, paraffine, stéarine. En étudiant les gaz liquéfiés ou solidifiés, M. P. Yillard a vu que la plupart des anomalies signalées dans les tubes de Natterer sont attribuables à la lenteur avec laquelle s'uniformise la température dans ces tubes. Si l'on reproduit artificiellement les différeuces de température observées, on détermine à volonté, même au-dessus du point critique, les eflets de mirage bien conuus. Relativement aux gaz solidifiés, il a démontré que l'acide carbonic[ue et l'acétylène solides exposés à l'air libre se maintiennent à une température constante : ils sont en ébuUilion comme le carbone dans l'arc électrique. Une autre série de recherches non moins importantes est relative aux rayons cathodiques, X, etc. M. P. Villard a analysé le phénomène de la for- mation et de l'émission cathodique. Il a mis en évidence le rôle important des parois de l'ampoule et leur influence sur la forme et le diamètre du faisceau émis. Il a reconnu l'existence d'un afflux de matière à la cathode, afflux expliquant les rayons de Goldsleiu et produisant réchauffement de la cathode. Ayant constaté que les rayons cathodiques transportent toujours de l'hydrogène, M. P. Villard trouve dans l'expérience classique d'Henri Sainte-Claire Deville et de M. Troost sur la perméabilité du platine un moyen très simple de régénérer indéfiniment les ampoules usées produc- trices des rayons X : il les munit d'un petit tube de platine au travers duquel on peut, à volonté, faire entrer ou sortir de l'hydrogène sans ouvrir l'appa- reil; ce procédé est aujourd'hui couramment employé en radiograpiiie. Des dispositions nouvelles d'interrupteur et de soupape électrique seraient en- core à signaler comme conséquences de ces recherches. Abordant ensuite l'étude du radium, M. P. Villard décèle, à l'aide de phototypes dans un champ magnéti([ue, en outre des rayons déviables connus, des rayons non déviables capables de traverser i"''" de verre, com- Ti2^ ACADEMIE DES SCIENCES. parables aux rayons X par leur propagation rectiligne cl leur pouvoir péné- trant : ce sont les rayons appelés y. D'autre part, il monti-e cpie l'impression produite par les rayons X sur les plaques photographiques, comme sur les écrans fluorescents, est effacée par la lumière. Si donc, une plaque est d'abord totalement impressionnée par les rayons X, puis exposée dans un appareil photographique (4o à Go secondes devant un paysage), les lumières du modèle détruisent l'impres- sion primitive et l'on a par développement une image positive. Tous les rayons du spectre sont actifs pour cette destruction, mais particulièrement les bleu-violet et les rouge-orangé. M. P. Villard s'est encore, et tout récemment, atta(iué à une variété nouvelle de rayons cathodiques, les rayons magnétocathodiques qui ne paraissent transporter aucune charge électrique appréciable et qui dans un champ électrostatique subissent une déviation perpendiculaire aux lignes de force. L'étude de ces rayons se présente comme devant être féconde à divers points de vue : l'auteur y a déjà entrevu une explication du phénomène de l'aurore boréale. Pour récompenser ce bel ensemble de travaux, poursuivis avec ardeur depuis plus de dix années au Laboratoire de l'Ecole Normale, votre Com- mission vous demande de voulon- bien décerner le prix Wilde à M. Pai'i. Villard. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX HOULLEVIGUE. (Commissaires : MM. Mascart, Berthelot, Darboux, Troost, Poincaré, Emile Picard; Maurice Levy, rapporteur.) La Commission a l'honneur de proposer à l'Académie de partager le prix entre MM. Henri de la Vaulx et Henri Hervé pour les persévérantes études qu'ils poursuivent dans le but de donner aux ballons sphériques, les seuls jusqu'ici en état d'accomplir des voyages au long cours, une semi- dirigeabilité, et plus particulièrement pour leurs audacieuses expériences aéro-maritimes du Méditerranéen. La Commission a voulu reconnaître aussi les longs et brillants services de ces deux intrépides aéronautes dont l'un tient, suivant le langage reçu, le double record de la durée et de la distance dans les parcours aériens SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. 1 1 25 effectués jusqu'ici; doni l'autre a imaginé nombre d'appareils ingénieux et qui, tous deux, par leur habileté, leur courage et leur esprit de sacrifice, honorent TAéronautique française. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX SAINTOUR. (Commissaires : MM. Berthelot, Darboux, Troost, Poincaré, Moissan, Gaudry; Mascart, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. Charles Frémoxt : i" Pour ses expériences sur la définition pratique de la limite d'élasticité des métaux, particulièrement de l'acier, recherches dont les résultats per- meltent de mieux préciser qu'on ne l'avait fait la limite d'élasticité à im- poser dans les cahiers des charges concernant les constructions métalliques; 2" Pour ses expériences sur la détermination approchée, dans les cas les plus usuels de la pratique, de la pression maximum produite par un choc et une application très utile des résultats obtenus, à la construction des manivelles coudées, pour leur permettre, par une distribution plus rationnelle de la matière, d'opposer une très grande résistance aux chocs qu'elles peuvent être appelées à supporter. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX MONTYON (STATISTIQUE). (Commissaires : MM. Haton de la Goupillière, Laussedat, de Freycinet, A. Picard, Rouché; Brouardel et A. Carnot, rapporteurs.) L'Académie des Sciences a reçu sept Ouvrages pour le concours du prix Montyon de Statisticjue en 1904. Deux de ces Ouvrages ont dû être écartés par votre Commission, comme ne rentrant pas dans la formule du prix énoncée par son fondateur, sans que cette décision ait rien à voir avec la valeur intrinsècjue de ces travaux. La Commission a jugé dignes de récompenses les cinq Ouvrages cju'elle avait retenus. C. R., 1904, j' Semestre. (T. CXXXIX, N- 25.) 1^7 II 26 ACADÉMIE DES SCIENCES. Elle pi'opose d'attribuer : 1° La moitié du prix Montyon à M. le D"' \. Lowenthal pour ses douze Mémoires imprimés portant des titres divers et relatifs à la dépopulation française ; 2.'^ L'autre moitié du même prix à M. Paul RAzouspour son Volume im- primé en épreuves et intitulé : La mortalité et la morhidilé des professions dangereuses. Elle propose, d'autre part, d'accorder des mentions à : M. Hexry Guégo pour une étude statistique sur la criminalité en France, de 182(3 à 1900; M. E. Maurv, pour un essai de Statistique générale sur la commune de Proverville ( Aube ) ; M. le D"' Ott, pour ses Rapports annuels, de 1898 à 1903, sur les épidé- mies qui ont sévi dans le canton de Lillebonne (Seine-Inférieure). Les Rapports suivants sont destinés à vous faire connaître les motifs qui ont déterminé ces propositions. Rapport de M. Brouardel, sur les Mémoires relatifs à la dépopulation française , par M. le D'' Lowenthal. M. le D'' LowEXTiiAL, d'Anisy-le-Château, a envoyé douze Mémoires. Leur visée principale est d'établir la mortalité de l'armée française, de montrer les causes qui expliquent son excédent sur les armées étrangères, de signaler le danger que l'incorporation des auxiliaires ferait courir à ces militaires et à leurs camarades. D'après M. Lowenthal la natalité si faible de la France n'est pas la vraie cause de la dépopulation, il s'appuie sur la comparaison de la mortalité et de la natalité en France et en Angleterre : Naissances. Décès. Différence Angleterre. . . . . . 1890 869935 562 720 807 2 1 .5 France . . 1891 866877 876882 io5o5 En d'autres termes, grâce à la faible mortalité en Angleterre, on enre- gistre une augmentation de population de Sooooo, tandis qu'en Finance, à cause de la mortalité élevée, nous avons un déficit de 10 000 habitants. Les douze Mémoires envoyés par M. Lowenthal sont la suite de cette enquête. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE I9o4- Jt27 Mais Fauteur s'est surtout appliqué à déterminer les raisons de la morbi- dité et de la mortalité de l'armée. Il étudie surtout la tuberculose et, compa- rant les pertes totales (décès, réformes) dues à cette maladie, il constate : 1 ° Pour la morbidité tuberculeuse il y a élévation : 1377 22 malades pour loooo hommes t899 58 » 2° Que les pertes totales annuelles ont été pour celte mtiladie : 1872-1879 32 liommes pour 10 000 1880-1890 45 1891-1899 79 » M. le D"' Lo\Yentha1 n'a pas pu comparer comme il aurait été nécessaire la courbe de la mortalité civile et celle de la mortalité militaire; les do- cuments civils sont malheureusement assez incomplets; il attribue cette augmentation à des causes dépendant du milieu militaire. J'ai peur que l'influence du facteur civil n'ait été trop mise à l'ombre et que la progression ne soit similaire dans les deux milieux civils et militaires. Si l'explication donnée par M. Lowexthal à quelques-unes des causes qu'il invoque est un peu absolue, les chiffres ne sont pas contestables, et l'auteur a rendu service en les mettant en lumière. Cet ensemble de Mémoires représente un travail considérable, poursuivi avec persévérance pendant quatre années. Votre Commission le croit digne de récompense. Rapport de M. Ad. Carnot, suj- la brochure intitulée : « La mortalité et la morbidité des prof essions dangereuses », par M. Paul Razous. Différentes professions exposent les ouvriers à des dangers spéciaux : sui- vant la nature de leur profession, tantôt ils peuvent être victimes d'accidents de travail, tels que des chutes ou des blessures, qui sont parfois mortelles ou qui, d'autres fois, entraînent des incapacités permanentes, augmentant les risques de décès pendant les premières années; tantôt il peut y avoir diminution de la résistance vitale par suite de manipulations de produits toxiques, tels que les composés du plomb, de l'arsenic, le sulfure de car- bone, les hydrocarbures, ou par suite d'exposition prolongée à la chaleur intense de foyers industriels, exerçant à la longue sm- l'ouvrier une action déprimante. ,128 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'État, les Sociétés d'assurances, les Caisses de retraites auraient le plus ^rand intérêt à connaître l'influence de la profession sur la mortalité. M. Paul Razous s'est proposé d'étudier les méthodes qui peuvent con- venir pour l'établissement des statistiques et pour l'évaluation du taux de mortalité dans les principales catégories de professions dangereuses. Il a classé, à cet effet, ces professions en trois catégories : 1° Celles où l'ouvrier est exposé, par le fait du travail, à des accidents mortels ou susceptibles de diminuer les chances de longévité; 2° Celles qui exercent par leur nature une influence continue pernicieuse sur la santé de l'ouvrier; 3° Celles qui l'exposent au péril de la septicémie charbonneuse, péril très grave, mais ne laissant après la guérison aucune perte sensible de la résistance vitale. L'auteur s'est attaché à préciser les méthodes à suivre dans l'établisse- ment des statistiques et dans leur interprétation, de manière à pouvoir éva- luer avec une approximation suffisante les taux de mortalité pour chacune des trois catégories de professions dangereuses. Les statistiques allemandes et françaises lui ont permis de déterminer le risque spécial annuel pour quelques professions de la première catégorie ; en d'autres termes, Taccroissement que doit subir le taux de mortalité d'une population ordinaire pour représenter la mortalité totale annuelle dans cha- cune de ces professions. Ces professions sont : l'industrie du bâtiment, la métallurgie, les mines, les carrières, l'industrie du bois, l'industrie chimique, la navigation flu- viale, la conduite des voitures, les moulins, la fabrication du papier, etc. M. Razous signale en passant que, dans l'industrie du bâtiment, les risques spéciaux sont, en France, supérieurs à ce qu'ils sont en Aflemagne, ce qu'il attribue à l'insuffisance de surveillance sur les mesures préventives contre les accidents ; les risques ne sont que très peu supérieurs en France pour les industries métallurgiques; enfin, dans les mines, la mortalité est, au con- traire, bien plus faible en France qu'en Allemagne. Pour les industries de la troisième catégorie, on a pu fixer quelques taux de mortalité, grâce aux observations faites pendant 22 ans par le D'' Le Roy des Barres sur une population ouvrière assez nombreuse de mégissiers et de criniers, exposés par leur métier au danger de la septicémie char- bonneuse. Ouant aux industries de la deuxième catégorie, il n'est pas possible SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. H29 actuellcmcnl, taule de statistiques effectuées avec méthode, de construire la Table des taux de mortalité spéciale. L'auteur a proposé des méthodes nouvelles pour combler cette lacune regrettable. 11 a aussi étudié, pour les mêmes professions, les moyens de dresser des Tables de morbidité, faisant connaître le nombre annuel probable de jour- nées de maladie à chaque âge. La construction de ces Tables est peu avan- cée, parce qu'on ne possède pas encore de statistiques bien faites, compa- rables entre elles et en quantités suffisantes. Votre Commission estime que l'étude présentée par M. Razous a été faite avec beaucoup de soin et de justesse, et qu'elle mérite d'être récom- pensée. Rapport de M. Brouardel sur un Mémoire intitulé :\ « Statistique de la criminalité en France de 1826 à 1900 », par M. le D"' Guégo. Ce travail, très documenté, présente un intérêt actuel. On s'imagine volontiers que la criminalité augmente, et que particuliè- rement les crimes ont pour auteurs, surtout depuis quelques années, des adolescents. Sur le premier point le D' Guégo a répondu en divisant les crimes en deux catégories : ceux qui augmentent, ceux qui diminuent. Dans les crimes qui augmentent nous trouvons : les coups et blessures ayant en- traîné la mort, les avortements, les incendies d'édifices non habités et habités. Dans les crimes qui diminuent nous trouvons : Les infanticides, les coups et blessures graves, ceux donnés à des ascen- dants, les viols et attentats à la pudeur sur des adultes et des enfants, les empoisonnements, les meurtres, les parricides. Quant à l'âge, pour les assassinats, la statistique donne pour un million d'habitants, de 16 à 21 ans: 1831 : i3 1872 7 1881 7 1896 7 Pour les meurtres la criminalité juvénile a augmenté; sur 100 accusés on trouve de 16 à 2r ans : 1836-1840 9 1876-1880 y- I88I-I880 U.3 1896-1900 i5 ll3o ACADÉMIE DES SCIENCES. M. (icÉGo a suivi ce travail par départements pour chacun des crimes étudiés en particulier. C'est une œuvre véritablement importante et digne d'une récompense. Rapport de M. Ad. Carxot sur l'essai de statistique générale intitulé : « Provennlle » ; par M. E. Ma.ury. Ce travail est une monographie détaillée d'une commune située dans l'Aube, au voisinage immédiat de Bar-sur-Aube, comprenant un territoire de 700'"' et peuplée (en 1901) de 365 habitants. L'auteur étudie la commune de Proverville, successivement au point de vue de la topographie et des voies de communication, au point de vue des cultures (principalement céréales et vigne), du prix des terres et des denrées, de l'industrie et du commerce. Il fait connaître l'histoire du village, de ses rues et de ses monuments; l'état civil de la population, les finances de la commune, les œuvres d'assis- tance, l'organisation administrative ancienne et moderne; il donne la liste des notables et des syndics, entre 1737 et 1790, et celle des maires depuis 1790. Il parle ensuite de l'école de Proverville, du local, des maîtres et de l'en- seignement; de l'église, des pèlerinages et des curés depuis 1601; des rede- vances aux seigneurs et aux privilégiés, religieux et communautés. Ce travail de statistique mérite d'être encouragé. Il est à souhaiter (ju'il en soit fait un grand nombre d'analogues sur des localités plus ou moins importantes. Le faisceau des documents ainsi recueillis avec soin pourrait fournir d'utiles documents pour l'histoii'e du peuple de France. Rapport de M. BRocARnEi, sui- six Rapports présentés par M. le D' Ott. M. le D'' Ott, médecin des épidémies du canton de Lillebonne (Seine- Inférieure), adresse six Rapports, 1898 à 190?), sur les diverses maladies qui ont régné dans sa circonscription. Ce sont des Mémoires très intéressants, très consciencieusement établis, qui mettent bien en évidence les filiations des cas de variole, de fièvre typhoïde, de diphtérie observés dans ce canton, ainsi que les causes de la mortalité infantile (un tiers des décès) et de la mortalité tuberculeuse (un cinquième des décès). Malheureusement les recherches statistiques ne SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE igo^. I'3l tiennent qu'une place assez faible dans ces Rapports très bien faits, ils valent surtout par leur côté patliogénique. Les propositions de la Commission sont adoptées. PRIX JEAN-JACQUES BERGER. (Commissaires : MM. Berthelot, Brouardel, Maurice Levy, Darboux, Mascart, Troost; Alfred Picard, rapporteur.) L'Académie des Sciences est appelée en 1904 à décerner le prix quin- quennal Jean-Jacques Berger (i5ooo'') pour l'œuvre la plus méritante con- cernant la Ville de Paris. Après un examen attentif des diverses œuvres récentes susceptibles de répondre aux vues du généreux donateur, la Commission spéciale élue par l'Académie n'a pas hésité à fixer son choix sur la nouvelle avenue reliant les Champs-Elysées à l'Esplanade des Invalides. Cette avenue, avec les deux palais qui la bordent et le pont Alexandre III qui lui livre passage sur la Seine, a complètement et heureusement trans- formé la région du Cours-la-Rcine, rétabh l'une des perpectives les plus majestueuses de Paris, amélioré dans une large mesure les communications entre les deux rives du fleuve, ajouté aux beautés anciennes du quartier de la Concorde et des Champs-Elysées une beauté nouvelle universellement reconnue et admirée. Depuis longtemps, aucune œuvre de pareille impor- tance et de pareille valeur n'avait été accomplie dans la capitale. Le mérite du travail envisagé dans son ensemble appartient à la fois aux hommes qui ont conçu et fait prévaloir le projet en dépit de très vives résis- tances et à ceux qui, plus tard, en ont assuré la réalisation matérielle. Il a paru à la Commission que l'Académie des Sciences sortirait de son rôle en saisissant l'œuvre entière et en englobant tous ses auteurs dans un jugement unique, qu'elle empiéterait notamment, au point |de vue architec- tural, sur les attributions d'une autre Académie, que le mieux était de se borner à retenir la partie relevant des applications de la Science, c'est-à-dire la construction du pont Alexandre III, abstraction faite du décor artistique de l'ouvrage, enfin qu'il convenait de limiter les récompenses aux ingé- nieurs charges des études définitives, puis de l'exécution, et à leurs princi- paux collaborateurs. Ainsi restreinte, la tâche de la Commission devenait relativement facile. II 32 ACADÉMIE DES SCIENCES. En tête des personnes ayant les titres les plus sérieux à l'attribution du prix se place M. ringénieur en chef Résal ('Jean), dont rAcadémie connaît le riche bagage scientifique et technique. La haute réputation de M. Résal n'est pas seulement européenne; elle s'étend bien au delà de notre conti- nent. C'est à lui surtout que revient l'honneur d'avoir vaincu avec succès les difficultés auxquelles donnait lieu l'établissement du pont Alexandre III, d'en avoir fait l'un des ouvrages d'art les plus beaux et les plus légers du monde, d'y avoir inauguré l'emploi de l'acier moulé. A son action a été étroitement associé un ingénieur des Ponts et Chaus- sées de grand talent, M. Alby (Amédée), actuellement ingénieur en chef à Auxerre. Deux conducteurs des Ponts et Chaussées ont apporté à MM. Résal et Alby une collaboration précieuse : M. Grimaud (Jules), aujourd'hui ingé- nieur chef du Service des Travaux publics à la Martinique; M. Retraint (Joseph), attaché au Service de la Navigation de la Seine, à Paris. Il est juste d'ajouter à la Hste M. Laurent (Charles), chef du Service de l'Aciérie à l'usine de Saint-Jacques, Montluçon (Compagnie des forges de Châlillon, Commentry et Neuves-Maisons). Le concours de M. Laurent remonte à l'élaboration du projet : il a dû, en particulier, étudier les condi- tions auxquelles aurait à satisfaire le métal et préciser dans les détails la forme des voussoirs. M. Laurent a ensuite dirigé la fabrication, à l'usine de Saint-Jacques, de quatre arcs, dont les deux arcs de rive qui constituaient la partie la plus difficile de la fourniture d'acier moulé. Il est le seul repré- sentant de l'industrie métallurgique qui ait contribué à la fois aux études et aux travaux du pont. La Commission croit, dès lors, devoir répartir ainsi le montant du prix : (r M. J. Résal 65oo M. A. Alby 35oo M. Laurent 2000 M. Grimaud i5oo M. Retraixt i5oo L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. SÉANCE DU If) DKCKMRRE 1904. tl33 PRIX FONDÉ PAR M"' la Marquise DE LAPLACE. Le Président remet les cinq Volumes de la Mécanique céleste, V Expo- sition du Système du monde et le Traité des Probabilités à M. Léauté (Pierre-Makcel-André), sorti premier de l'Ecole Polytechnique et entré, en qualité d'Elève Ingénieur, à l'École nationale des Mines. PRIX FONDÉ PAR M. FÉLIX RIVOT. Conformément aux termes de la donation, le prix Félix Rivot est partagé entre MM. Léauté (Pierre-Marcel-André) et Durois (Jules- Alexandre-Marcel), entrés les deux premiers en qualité d'Élèves Ingé- nieurs à l'École nationale des Mines, et MM. IIecrer (Robert-Jcles) et Le Verrier (Pierre- Victor-Joseph), entrés les deux premiers au même titre à l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées. PRO&RAMME DES PRIX PROPOSÉS POUR LES AiWÉES I90;>, 1906, 1907, 1908 ET 1909. GEOMETRIE. PRIX FRANCOEUR (1000''). Ce prix annuel sera décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux utiles au progrès des Sciences matiiématiques pures et appliquées. C. R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N" 25.) l48 II 34 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX PONCELET (oooof^). Ce prix annuel, fondé par M™* Poncelel, est destiné à récompenser alternativement l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathé- matiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le jugement de l'Académie. Une donation spéciale de M""* Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé an exemplaire des OEuvres complètes du Général Poncelet. Le prix Poncelet sera décerné en iQoS à un Ouvrage sur les Mathéma- tiques appliquées et en 1906 à un Ouvrage sur les Mathématiques pures. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Prix du Budget : 3ooof^) L'Académie met de nouveau au concours, pour l'année 1906, la ques- tion suivante : Perfectionner, en quelque point important, l'étude de la convergence des fractions continues algébriques. Les Mémoires devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le ^^"^ janvier 1906. PRIX BORDIN (3ooof'). L'Académie met au concours, pour l'année 1907, la question suivante : Reconnaître d'une manière générale si les coordonnées des points d'une surface algébrique peuvent s'exprimer en fonctions abétiennes de deux para- mètres, de telle sorte qu'à tout point de la surface corresponde plus d'un sys- tème de valeurs des paramètres {aux périodes près). Étudier en particulier le cas où l'équation de la surface sérail de la forme zr-=f(x,y), fêtant un polynôme, et donner des exemples explicites de telles surfaces. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE igo/j. Il35 Les Mémoires devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" janvier 1907. PRIX VAILLANT (/Jooo''')- L'Académie met au concours, pour l'année 1907, la question suivante : Perfectionner en un point important le problème cV Analyse relatif à l'équi- libre des plaques élastiques encastrées, c'est-à-dire le problème de l'intégration de l'équation avec les conditions que la fonction u et sa dérivée suivant la normale au con- tour de la plaque soient nulles. Examiner plus spécialement le cas d'un contour rectangulaire. Les Mémoires devront être envoyés au Secrétariat avant le i"'' janvier 1907. MECAÎVIQUE. PRIX MONTYON (700''). Ce prix annuel est fondé en faveur de « celui qui, au jugement de l'Aca- » demie, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant » des instruments utdes aux progrès de l'Agriculture, des Arts mécaniques » ou des Sciences ». PRIX PONCELET (2000"^). Décerné alternativement à un Ouvrage sur les Mathématiques pures ou sur les Mathématiques appliquées (voir p. 1 i34). Le prix Poncelet sera décerné en 1903 à un Ouvrage sur les Mathéma- tiques appliquées. II 36 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX FOURNEYRON (luoo";. L'Académie met de nouveau au concours, pour 1905, la question sui- vante : Elude ihéorique ou expérimentale des turbines à vapeur. NAVIGATION. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. DESTL>IÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATURE A ACCROÎTRE l'EFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans la prochaine séance publique annuelle. PRIX PLUMEY (2 5oof'). « Ce prix annuel est destiné à récompenser « l'auteur du perfectionne- » ment des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le » plus contribué au progrès de la navigation à vapeur ». ASTRONOMIE. PRIX PIERRE GUZMAN (100000^)- M""* veuve Guzman a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fondation d'un prix qui portera le nom de prix SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. Il37 Pierre Guzman, en souvenir de son fils, et sera décerné à celui qui aura trouvé le moyen de communiquer avec un astre autre que la planète Mars. Prévoyant que le prix de cent mille francs ne serait pas décerné tout de suite, la fondatrice a voulu, jusqu'à ce que ce prix fût gagné, que les inté- rêts du capital, cumulés pendantcinq années, formassent un prix, toujours sous le nom de Pierre Guzman, qui serait décerné à un savant français, ou étranger, qui aurait fait faire un progrès important à l'Astronomie. Le prix quinquennal, représenté parles intérêts du capital, sera décerné, s'il y a lieu, pour la première fois en igoS. PRIX LALANDE (54of^). Ce prix annuel doit être attribué à la personne qui, en France ou ailleurs, aiu-a fait l'observation la plus intéressante, le Mémoire ou le travail le plus utile aux progrès de l'Astronomie. PRIX VALZ (460'"'). Ce prix annuel est décerné à l'auteur de l'observation astronomique la plus intéressante qui aura été faite dans le courant de l'année. PRIX G. DE PONTÉCOULANT (700")- Ce prix biennal, destiné à encourager les recherches de Mécanique céleste, sera décerné dans la séance publique annuelle de igoS. PRIX DAMOISEAU (2000'^'^). Ce prix est triennal. L'Académie a mis au concours, pour 1905, la ques- tion suivante : Il existe une dizaine de comètes dont l'orbite, pendant la période de visibi- lité, s'est montrée de nature hyperbolique. Rechercher, en remontant dans le passé et tenant compte des perturbations des planètes, s'il en était ainsi avant l'arrivée de ces comètes dans le système solaire. II 38 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX JANSSEN. Ce prix biennal, qui consiste en une médaille d'or destinée à récom- penser la découverte ou le travail faisant faire un progrès important à l'Astronomie physique, sera décerné en 1906. M. Janssen, dont la carrière a été presque entièrement consacrée aux progrès de l'Astronomie physique, considérant que cette science n'a pas à l'Académie de prix qui lui soit spécialement affecté, a voulu combler cette lacune. GEOGRAPHIE. PRIX GAY (i5oo"^). L'Académie a décidé que le prix Gay, qu'elle doit décerner dans sa séance publique de l'année igoj, sera attribué à un explorateur du Conti- nent africain qui aura déterminé avec une grande précision les coordon- nées géographiques des points principaux de ses itinéraires. PRIX TCHIHATCHEF (3ooof). M. Pierre de Tchihatchef a légué à l'Académie des Sciences ia somme de cent mille francs. Dans son testament, M. de Tchihatchef stipule ce qui suit : « Les intérêts de cette somme sont destinés à offrir annuellement une » récompense ou un encouragement aux naturalistes de toute nationalité qui » se seront le plus distingués dans l'exploration du continent asiatique » (ou îles limitrophes), notamment des régions les moins connues et, en » conséquence, à l'exclusion des contrées suivantes : Indes britanniques, » Sibérie proprement cUte, Asie Mineure et Syrie, contrées déjà plus ou » moins explorées. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. I I Sg » Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque des Sciences naturelles, physiques ou mathématiques. n Seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles que : Archéologie, Histoire, Ethnographie, Philologie, etc. » Il est bien entendu que les travaux récompensés ou encouragés devront être le fruit d'observations faites sur les lieux mêmes, et non des œuvres de simple érudition. « PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU (i 000'^). Ce prix biennal sera décerné en 1906 « au voyageur français ou au savant » qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la » Science ». PRIX BINOUX (2000"^). Ce prix annuel, attribué alternativement à des recherches sur la Géogra- phie ou la Navigation et à des recherches sur l'Histoire des Sciences, sera décerné, en 1906, à l'auteur de travaux sur \d Géographie ou la Navigation. PRIX GAY (iDoof^). L'Académie a mis au concouir^jour sujet du prix Gay, qu'elle doit décerner en 1907, la question suivante : Étude des conditions naturelles dans les régions polaires. Les Mémoires devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut aj^ant le i" janvier 1907. n/^O ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. PRIX HÉBERT (1000^'). Ce prix annuel est destiné à récompenser railleur du meilleur Traité ou de la plus utile découverte pour la vulgarisation et l'emploi pratique de l'Electricité. PRIX HUGHES (oSonf). Ce prix annuel, dû à la libéralité du physicien Hughes, est destiné à récompenser l'auteur d'une découverte ou de travaux qui auront le plus contribué au progrès de la Physique. PRIX GASTON PLANTÉ (Sooof--). Ce prix biennal est attribué à l'auteur français d'une découverte, d'une invention ou d'un travail important dans le domaine de l'Electricité. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, en 1905. PRIX L. LA CAZE (loooo'^')- Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de igoS, à l'au- teur, français ou étranger, des Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Physique. Il ne pourra pas être partagé. PRIX KASTNER-BOURSAULT (2000^). Ce prix triennal sera décerné, s'il y a lieu, en 1907, à l'auteur du meilleur travail sur les applications diverses de l'Électricité dans les Arts, rindusti'ie et le Commerce. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE IQo'i. . II /jl CHBIIE. PRIX JECKER (loooof). Ce prix annuel es,l destiné à récompenser les travaux les plus propres à hâter les progrès de la Chimie organique. PRIX CAHOURS (3ooof). M. Auguste Cahours a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs. Conformément aux vœux du testateur, les intérêts de cette somme se- ront distribués chaque année, à titre d'encouragement, à des jeunes gens qui se seront déjà fait connaître par quelques travaux intéressants et plus particulièrement par des recherches sur la Chimie. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). (Un pii\ de 2 5oo'' et une menlion de iSoof''.) Il sera décerné chaque année un prix et une mention aux auteurs qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les récompenses dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions qui diminueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. C. R., 1904, 2' Semestre. (T. CXXXIX, .N» 25.) '49 ll/|2 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRTX L. LA GAZE (10000^'). Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de igoS, à l'au- leur, français ou étranger, des meilleurs travaux sur la Chimie. Il ne pourra pas être partagé. PRIX BORDIN (3 000"). L'Académie a mis au concours, pour l'année igoS, la question suivante : Des siliciures et de leur rôle dans les alliages métalliques. MINERALOGIE ET (GEOLOGIE. PRIX DELESSE (i4oo"). Ce prix biennal, fondé par M"^ V* Delesse, sera décerné, dans la séance publique de l'année igo5, à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologi([ues, ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. PRIX FONTANNES (2 0oo''-). Ce prix triennal, attribué à r auteur de la meilleure publication paléonto- logique, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de igoS. PRIX ALHUMBERT (1000^'). L'Académie a mis au concours, pour sujet de ce prix quinquennal à décerner en igoS, la question suivante : Élude sur Cage des dernières éruptions volcaniques de la France. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. II 43 lîOTANIQ^UE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (l^ix du Budget : 3ooo''.) L'Académie a mis de nouveau au concours, pour l'année igo5, la question suivante : Rechercher et démontrer les divers modes de formation et de développement de l'œuf chez les Ascomycètes et les Basidiomycètes. PRIX DESMAZIÈRES (iGoo^^). Ce prix an/iMc/ est attribué « à l'auteur, français ou étranger, du meil- » leur ou du plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente, » sur tout ou partie de la Cryptogamie ». . PRIX MONTAGNE (iSoo^^. M. C. Montagne, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie la totalité de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année, sur les arré- rages de la fondation, un prix de iSoo''' ou deux prix : l'un de looo'''', l'autre de Doo'S au choix de la Section de Botanique, aux auteurs, français ou naturalisés français, de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la description des Cryptogames infé- rieures (Thallophytes et Muscinées). PRIX THORE (ooof--). Ce prix annuel est attribué alternativement aux travaux sur les Crypto- games cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'ana- tomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. (Voir page 1 i45.) I 1 Vi ACADÉMIE DES SCIENCES. 11 sera décerne, s'il y a lieu, liaiis la séance annuelle de 190"», au meilleur travail sur les Cryptogames cellulaires d'Europe. PRIX DE COINCY (900^'). M. A. -H. Cornut de Lafontaine de Coincy a légué à l'Académie des Sciences une somme de 3oooo'^'', à la charge par elle de fonder un prix pour être donné ch:ique année à l'auteur d'un Ouvrage de Phanérogamie écrit en latin ou en français. Ce nouveau prix annuel sera décerné, s'il y a lieu, piur la première fois, dans la séance publique de 1906. PRIX DE LA FONS-MÉLICOCQ (900'' ). Ce prix tiien/ial sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de 1907, « au meilleur Ouvrage de Botanique, manuscrit ou imprimé, sur « le nord de la France, c'esl-à-dire sur les départements du Nord, du Pas- » de-Cnlais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne ». ECOi\OMîE RURALE. PRIX BIGOT DE MOROGUES (1700"). Ce prix décennal sera décerné, dans la séance annuelle de 191 3, à l'Ou- vrage qui aura fait faire le plus de progrès à l'Agriculture de France. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE I90I. ll/p AIVATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX SA.VIGNY (iSoof). Ce prix annuel, fondé par M"* Letellier pour perpétuer le souvenir de Le Lorgne de Savigny, ancien Membre de l'Institut de France et de l'Insli- lut d'Egypte, ser-a employé à aider les jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. PRIX THORE (200"). Voir page i \\i. Ce prix alternatif sera décerné, s'il y a lieu, en 1906, au meilleur travail sur les mœurs et l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. PRIX DA GAMA MACHADO (1200"). Ce prix triennal, attribué aux meilleurs Mémoires sur les parties colo- rées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés, sera décerné, s'il y a lieu, en 1906. MEDECIIVE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. (Prix de 2 5oo'^'', mentions de i 500*^'.) Conformément au [testament de M. A. de Montyon, il sera décerné, tous les ans, un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des décou- vertes qui seront jugés les plus utiles à Varl de guérir. II 46 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. PRIX BARBIER (2000";. Ce prix annuel est attribué à « l'auteur d'une découverte précieuse dans » les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans la Botanique » ayant rapport à Fart de guérir » . PRIX BRÉANT (looooo''). M. Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fondation d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé )) le moyen de guérir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes » de ce terrible fléau ». Prévoyant que le prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix fût gagné, que {'intérêt du capital fût donné à la personne qui aura fait a\ ancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce prix pût être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres ou ce qui les occasionne. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivanles : I" Pour remporter le prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une » médicationqui guérisse le choléra asiatique dans l'immense majorité des cas m ; Ou : (i Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique, de » façon qu'en amenant la suppression de ces causes onfasse cesser l'épidémie » ; SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. 11/17 Ou enfin : « Découvrir une prophylaxie certaine et aussi évidente que l'est, » par exemple, celle de la vaccine pour la variole » . 2° Pour obtenir le p/ix annuel, représenté par l'intérêt du capital, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur étiologie. PRIX GODARD (looc^O- Ce prix annuel sera donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la phy- siologie et la pathologie des organes génito-urinaires. PRIX DU BARON LARREY (700^^). Ce prix annuel sera décerné à un médecin ou à un chirurgien des armées de terre ou de mer pour le meilleur Ouvrage présenté à l'Aca- démie et traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiène mili- taire. PRIX BELLION (i4oof''). Ce prix annuel, fondé par M"* Foehr, sera décerné aux savauts « qui )> auront écrit des Oiwrages ou fait des découvertes surtout profitables à la » santé de l'homme ou à l' amélioration de l'espèce humaine ». PRIX MÈGE (loooof). Le D"' Jean-Baptiste Mège a légué à l'Académie « dix mille francs à donner n en prix à l' auteur qui aura continué et complété son Essai sur les causes qui I) ont retardé ou favorisé les pro grés de la Médecine, depuis la plus haute anti- » quité jusqu'à nos jours. Il4i^ ACADÉMIE DES SCIENCES. » L'Académie des Sciences [jourra disposer en encouragements des inte- « rets de cette somme jusqu'à ce qu'elle pense devoir décerner le prix. « L'Académie des Sciences décernera le prix Mège, s'il v a lieu, dans sa séance publique annuelle de (()o5. PRLK SERRES (■j^no^''). Ce prix triennal « sur /'Embryologie générale appliquée autant que possible » « la Physiologie et à la Médecine » sera décerné en igoS par l'Académie au meilleur Ouvrage qu'elle aura reçu sur celte importante question. PRIX DUSGATE (2 Son"). Ce prix quinquennal sera décerné, s'il y a lieu, en igoS, à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les movens de prévenir les inhumations précipitées. PRIX CHAUSSIER (loooo"). Ce prix sera décerné tous les quatre ans au meilleur Livre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pratique, et aura contribué à leur avancement. [/Académie le décernera en 1907. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON (-jo"). [>' Académie décernera annuellement ce ])rix de Phvsiologie expérimen- tale;! l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra répondro le mieux aux vues du fonilateur-. SÉANCE DU II) DKCEMBRE (904. tl49 PKIX FHILU'EAUX (900'^'). Ce prix annuel de Physiologie expérimentale sera décerné dans la pro- chaine séance publique. PRIX LALLEMAND {\%oo^'). Ce prix annuel est destiné à « récompenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans l:i plus large acception des mots ». PRIX POURAT (looof). (Question proposée pour l'année igoa.) Les origines du glycogêne musculaire. PRIX MARTIN-DAMOURETTE (1400"). Ce prix biennal, destiné à récompenser l'auteur d'un Ouvrage de Phy- siologie thénipeuLique, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique annuelle de 1906. PRIX POURAT (^[ooo''}. (Question proposée pour Tannée 1906.) Noui'elles recherches sur le photolactisme et le phototropisme. Les Mémoires devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le \" janvier 1906. PRIX L. LA GAZE (loooo'^'j. Ce prix biennal serA décerné, dans la séance publique de 1907, à l'au- teur, français ou étranger, du meilleur travail sur la Physiologie. Il ne pourni pas être partagé. G. R., igo'i, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N" 25.) I^O 5o ACADÉMIE DES SCIENCES. STATISTIQUE. PRIX MONTYON (5oof^). L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Statistique de la France, celui qui, à son jugement, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la prochaine séance publique. Elle considère comme admis à ce concours annuel les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et publiés, arrivent à sa connaissance. HISTOIRE DES SCIENCES. PRIX BINOUX (2ooof'^). Ce prix alternatif sera décerné, en igoS, à l'auteur de travaux sur 'Histoire des Sciences. Voir page i iSg. PRIX GENERAUX. MEDAILLE ARAGO. L'Académie, dans sa séance du i4 novembre 1887, a décidé la fondation d'une médaille d'or à l'effigie d'Arago. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. u5l Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. MÉDAILLE LAVOISIER. L'Académie, dans sa séance du 26 novembre 1900, a décidé la fonda- tion d'une médaille d'or à l'effigie de Lavoisier. Cette médaille sera décernée par l'Académie, aux époques que son Bureau jugera opportunes et sur sa proposition, aux savants qui auront rendu à la Chimie des services éminents, sans distinction de nationalité. Dans le cas où les arrérages accumulés dépasseraient le revenu de deux années, le surplus pourrait être attribué, par la Commission administrative, à des recherches ou à des publications originales relatives à la Chimie. MÉDAELLE BERTHELOT. L'Académie, dans sa séance du 3 novembre 1902, a décidé la fondation d'une médaille qui porte pour titre : « Médaille Berthelot ». Chaque année, sur la proposition de son Bureau, l'Académie décernera un certain nombre de « Médailles Berthelot » aux savants qui auront obtenu, cette année-là, des prix de Chimie ou de Physique; à chaque Médaille sera joint un exemplaire de l'Ouvrage intitulé : La Synthèse chimique. PRIX T RÉMONT (i 100^). Ce prix annuel est destiné « à aider dans ses travaux tout savant, ingé- nieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France ». PRIX GEGNER (38oo'0. Ce prix annuel est destiné « à soutenir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des progrès des Sciences positives ». I I 12 ACADEMIE DES SCIENCES. PRIX LANNELONGUE (1200^). Ce prix annuel, fondé par M. le professeur Lannelongue, Membre de rinstilut, sera donné pour un but utile, au choix de r Académie, de préfé- rence toutefois pour une œuvre humanitaire d'assistance. PRIX WILDE. (Un prix de /iooo''''ou deux prix de 2000'''.) M. Henry Wilde a fait donation à l'Académie d'une somme de cent trente- sept mille cinq cents francs. Les arrérages de cette somme sont consacrés à la fondation à perpétuité d'un prix annuel qui porte le nom de Prix Wilde. L'Académie, aux termes de cette donation, a la faculté de décerner au lieu d'un seul prix de quatre mille francs, deux prix de deu.v mille francs chacun. Ce prix est décerné chaque année par l'Académie des Sciences, sans distinction de nationalité, à la personne dont la découverte ou l'Ouvrage sur l'Astronomie, la Physique, la Chimie, la Minéralogie, l;i Géologie ou la Mécanique expérimentale aura été jugé par l'Académie le plus digne de récompense, soit que cette découverte ou cet Ouvrage ait été fait dans l'année même, soit qu'il remonte à une autre année antérieure ou posté- rieure à la donation. PRIX SAINTOUR (3ooof'). Ce prix annuel est décerné par l'Académie dans l'intérêt des Sciences. PRIX PETIT D'ORMOY. (Deux |nix de 10000''.) L'Académie a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Or- mov, elle décernera /OU5 /« deux ans un prix de dix mille francs pour les SÉANCE DU If) DÉCEMBRE 1904. Il53 Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille francs pour les Sciences naturelles. Elle décernera les prix Petit d'Ormoy, s'il y a lieu, dans sa séance publique de f9o5. PRIX FONDÉ P\R M'"« la MvnnnsE DE T.APLACE. Ce prix, qui consiste dans la collection complète des Ouvrages de Laplace, est décerné, chaque année, au premier élève sortant de TEcole Polytechnique. PRIX FÉLIX RIVOT (2 5oo*''). Ce prix annuel sera partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'École Polytechnique avec les n"* 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. PRIX JEROME PONTI (3 5oor'). Ce prix biennal sera accordé, en 190G, à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement serontjugés importants pour la Science. PRIX HOULLEVIGUE (/ïnoof). Ce prix est tlécerné à tour de rôle par l'Académie des Sciences et par l'Académie des Beaux-Arts. f/Académie le décernera, en 1906, dans l'intérêt des Sciences. PRIX CUVIER (rSoo'^'). Ce prix triennal, altrihué à l'Ouvrage le plus remar([uahle sur la Paléontologie zoologique, l'Anatomie comparée ou la Zoologie, sera ' ou en italien ; » 2° Que l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro- » près frais et en présentera un exemplaire à l'Académie dans les trois » mois qui suivront l'attribution du prix; )) 3" Chaque troisième et sixième année le prix sera décerné à un tra- » vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuvième année à un » travail sur le dernier desdits sujets. » T/Académie ayant décerné pour la première fois ce prix en 1897, attri- buera ce prix triennal, en l'année 1906, à un travail sur le premier desdits sujets, conformément au vœu du testateur. PRIX BOILEAU (i3oof). Ce prix triennal est desliné à récompenser les recherches sur les mou- vements des fluides, jugées suffisantes pour contribuer au progrès de l'Hydraulique. A défaut, la rente triennale échue sera donnée, à titre d'encouragement, à un savant estimé de l'Académie et choisi parmi ceux qui sont notoire- ment sans fortune. L'Académie décernera le prix Boileau dans sa séance annuelle de 1906. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE igo^. II 55 PRIX JEAN REYNAUD (10000^). ]y[me yve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera suc- cessivement décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans ». « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- » nale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. M Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. » Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun » Ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera )) délivréeàquelquegrandeinfortunescientifique, littéraire, ouartistique. )> L'Académie des Sciences décernera le prix Jean Reynaud dans sa séance publique de l'année 1906. PRIX DU BARON DE JOEST (2ooof^). Ce prix, décerné successivement par les cinq Académies, est attribué à celui qui, dans l'année, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus utile au bien public. Il sera décerné par l'Académie des Sciences dans sa séance publique de 1906. PRIX LECONTE (Soooo"). Ce prix doit être donné, en un seul prix, tous les trois ans, sans préférence de nationalité : 1° Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle. Sciences médicales; 2° Aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui I l56 ACADÉMIE DES SCIENCES ( 1<"vront cloniur des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. L'Académie décernera le prix l^econte, s'il v a lieu, en 1907. PRIX PIERSON-PERRIN (5ooo^';. Ce nouveau prix biennal, destiné à récompenser le Français qui aura fait la plus belle découverte physique, telle que la direction des ballon-, sera dcceiué, pour la première fois, à la séance pid)liqne de iqoy. PRIX ESTRADE-DELCROS (8ooor'). M. Estrade-Delcros a légué toute sa fortune à l'Institut. Conformément à la volonté du testateur ce legs a été partagé, par portions égales, entre les cinq classes de l'Institut, pour servir à décerner, lous les cinq ans. un prix sur le sujet que choisira chaque Académie. Ce prix ne peut être partagé. Il sera décerné par l'Académie îles Sciences, dans sa séance jjublique de igo8. PRIX JEAN-JACQUES BERGER (i5ooo"). Le piix Jean-Jacques Berger est décerné successivement par les cinq Académies à l'OEuvre la plus méritante concernant la Ville de Paris; il sera décerné, par l'Académie des Sciences, en 1909. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. Il57 CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les pièces manuscrites ou imprimées destinées aux divers concours de l'Académie des Sciences doiventôtre directement adressées jjar les autenrs au Secrétariat de l'Institut, avec une lettre constatant l'envoi et indiquant le concours pour lequel elles sont présentées. Les Ouvrages imprimés doivent être envoyés au nombre de deux exemplaires. Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvrages ou Mémoires envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Le même Ouvrage ne pourra pas être présenté, la même année, à deux concours rie l'Institut. Par une mesure générale, l'Académie a décidé que, à partir de L'année 1906, la clôture de tous les concours aura lieu le 31 décembre de l'année qui précède celle vu le concours doit élre ji/aé. Toutefois, par une mesure de transition, la clôture des concours de 1905 se fera encore, comme il a été annoncé, au premier juin de cette année. Le montant des sommes annoncées pour les prix n'est donné qu'à litre d'indication subordonné*- aux vnri.ilions du revenu des fondations. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. Nota. — L'Académie a supprimé, depuis l'année lyoa, la l'ormalilé qui rendait obligatoire l'anonymat pour certains concours, avec di'|i(ji d'un pli cacheté contenant le nom de l'auteur. Cette formalité est Ae^enuc facilitai ivc. C. R., 1904, 2° Semestre. (T. GXXXIV, N- 25.) i5 1 jl5S ACADÉMIE DES SCIENCES. LECTURES. M. Berïhelot, Secrétaire perpétuel, lit une Nolice historique sur la vie et les travaux de M. Daubrée, Membre de l'Académie. M. B. et G. D. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 190'i. 1IJ9 TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PROPOSÉS DANS LA SÉANCE DU LUNDI 19 DÉCEiMBRE 1901. TABLEAU DES PRIX DECERNES. GÉOMÉTRIE. ANNÉE 1904. Prix Lalande. — Le prix est décerné à Grand Prix des Sciences mathématiques.— Le prix n'est pas décerné; la question est remise au concours 'o6q Prix Bordin. — Le prix n'est pas décerné intégralement; un prix de 2000'' est attri- bué à M. Servant lo^/i Prix Vaillant. — Le prix est partage entre MM. Bord et Bricard i"W' Prix Fuancoîur. — Le prix est décerné à M. Emile Lenioine 'fjo Prix Poncelet. — Le prix est décerné à M. Désiré André 107" MÉCANIQUE. Prix Montyon. — Le prix est décerné à M. Gustave liicliard ,....- j .. . 1071 navigation. Prix extraordinaire de six mille francs. — Le prix est partagé entre Mi\L Jacob, Gayde, La Porte 1075 Prix Plumey. — Le prix est décerné à M. Lucien Mottez 1073 ASTRONOMIE. Prix Pierre Guzman. — Le prix n'est pas décerné >07-^ M. Burnham io74 Prix Valz. — Le prix est décerné à M. de Canipos Rodrigues 1073 Médaille Janssen. — La médaille est dé- cernée à M. Hansky 107.5 GÉOGRAPHIE. Prix Binoux. — Le prix est partagé entre MM. Baratier, Bénard, Berget 1078 Prix Gay. — Le prix est décerné à .M. Bell Dawson 1079 Prix Tchihatchef. — Le prix est décerné à M. Lubanski 1081 Prix Delalande-Guérineau. — Le prix est décerné à M. Pavie io84 PHYSIQUE. Prix Hébert. — Le prix est décerné à M . Georges Claude io85 Prix Hugues. — Le prix est décerné à M. Ariès "086 Prix Kastner-Boursault. — Le prix est décerné à M. Ferrie loSfi CHIMIE. Prix Jecker. — Le prix est parlagé entre MM. Freundler, Minguin, Lespieau 1086 Prix Caiiours. — Le prix est parlagé entre MM. Chavanne, Kling, B inet du Jassoneix. locjo I i6o ACADEMIE DES SCIENCES. Prix .Montyon (Arts insalubres). — Le prix est partagé entre MM. Dupont et Détourbe. logu BOTANIQUE. Prix Desmazières. — Le prix est décerné à M. Guîlliermond ioy.'> Prix Mo.\r.\GNF. — Le prix est déeernc à M. Sauvageau logô Pri.k de la Fons-.Mkhcocu. — Le prix n'est pas décerné 1097 AKATOMI?; ET ZOOLOGIE. Prix Savigny. — Le prix est décerné à M. Krempf 109^ Prix Tuore. — Le pi-ix est décerné ù M. d'Ovbigny iio( MÉDECINE ET CHIRURGIE. Prix Montyon. — Des prix sont décernés à MAL Paul lieclus, Kermorgant. L. Cazalbou. Des mentions sont accordées à ALVL Launois el Boy; F. Bezançon et Marcel Labbé ; Odier. Des citations sont accordées à MM. F. Marceau, P. Briquet, J. Gagnière, B. Voisin 1 10 > Pri.x Baubier. — Le prix est décenié à l'Ou- vrage de MM. Prenant, Bouin et L. Mail- lard. Une mention est accordée à M. P. Lesage 1107 Pri.x Ureant. — Le prix est décerné à M. Frédéric Borel 1 107 Prix Godard. — Le prix est décerné à MM, Albarran et Imbert i loS Prix du baron Larrey. — Le prix est dé- cerné à 1\L Conor. Une mention est ac- cordée à M. Lajjorgue 1109 Prix Bklliox. — Le prix est décerné à M. Jules Delobel. Une mention est accor- dée à M. Gabriel Gauthier 1 1 m Prix Mège. — Le prix est décerné à M. G. Delamare 1 1 1 o l'll\ blOl-vXvli;. Prix Montyon. — Le prix est décerné à AL J. Jolly. Une mention très honorable est accordée à .^L C. Fleig 11 1 ■ Prix Piiilipeaux. — Le prix est décerné à M. Crixtiani. Une mention honorable est accordée à AL /. Noé 11 12 Prix Lallemand. — Le prix e=l piirtagé entre M. Maurice de Fleury et MM. J. Camus et P. Pagniez. Des mentions très hono- rables sont accordées à M. Laignel- Laiastine et à M. J. Vires iii3 Prix Poi-Kat. — Le prix est décerné à M. /. Tissot 1 1 15 Prix Martin-Damourette. — Le prix est partagé entre MM. Frouin et Manquât... 11 17 PRIX GÉNÉRAUX. MÉDAILLE Lavoisier. — La médaille Lavoisier est décernée à Sir James Dewar 1 118 Médaille Berthelot. — Des médailles Bcr- thelot sont accordées à MM. Freundler, Minguin. Lespicau. Kling, Binel du Jas- soneix. Dupont. Villard mg Prix Jérôme Ponti. — Des prix, de i.ioo'' chacun, sont attribués à MM. Sagnac et Maurain 1 1 1 9 Prix Tremont. - Le prix est décerné à M. Guiltemin mg Prix Gegner. — Le prix est dikernc a M . J.-H. Fabre 1 1 1 9 Prix Lannelonuue. — Le prix est attribué à M"" V" Nepveu 1 1 20 Prix Legonte. — Le prix est décerné ù M. Bené Blond lot 1120 Prix Wilde. — Le prix est décerné à .M. P. J'illard 1123 Prix IIoullevigi e. — Le prix est partagé entre MM. H. de la Vaulx et ff. Hervé. . . 1124 Prix Saintour. — Le prix est décerné à M. Frémont 1125 Prix Montyon (Slulistiquc ). — Le prix est partagé entre MM. V. Lowenthal et P. Bazous. Des mentions sont accordées à MM. //. Guégo. E. Maury et Ott ii25 Prix J.-J. Berger. — Le pi-ix est partagé entre MM. J. Bésal, A. Alby, Laurent, Grimaud. Belraint ii3i Prix Lai-laoe. — Le prix est décerné à M. A. Léauté ii33 Prix Félix Kivot. — Le prix est partagé entre MM. A. Léauté, J.-A.-M. Dubois, J. Hecher et ./. Ac Verrier ii33 SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. I 161 PRIX PROPOSES pour les années igoS, 1906, 1907 1908 et 1909. GÉOMÉTRIE. 1905. Prix Francœur "i^'i 1906. Prix Poncelet n-l'i 1906. Grand prix dlo 5ci;..\i.i.i .a.uii:..MA- TiQUES. — Perfectionner, en quelque point important, l'étude de la convergence des fractions continues algébriques ii^l'i 1907. Prix Bordin. — Keconnaitre d'une manière générale si les coordonnées des points d'une surface algébrique peuvent s'exprimer en fonctions abéliennes de deux paramètres, de telle sorte qu'à tout point de la surface corresponde plus d'un sys- tème de valeurs des paramélres (aux pé- riodes près). Étudier en particulier le cas où l'équa- tion de la surface serait de la forme ;' = /(x,y), / étant un polynôme, et donner des exemples explicites de telles surfaces ii3'i 1907. Prix Vaillant. — Perfectionner, eu uji point important, le problème d'Analyse re- latif à l'équilibre des plaques élastiques encastrées, c'est-à-dire le problème de l'in- tégration de l'équation ' dx' dy- --f(x:,y) avec les conditions que la fonction 11 et sa dérivée suivant la normale au contour de la plaque soient nulles. Examiner plus spé- cialement le cas d'un contour rectangu- laire II. ■55 MÉCANIQUE. 1905. Prix Montyon i i3.'i 1905. Prix Poncelet ii3î 1905. Prix Fourneyro.n. — Elude tliéoriqui; ou expérimentale sur les turbines à peur. ii3fj navigation. 1905. Prix extraordinaire de six mille FRANCS. — Destiné à récompenser tout pro- grès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales ii36 1905. Prix Plumey ii36 ASTRONOMIE. 1905. Prix Pierre Guzman ii36 1905. Prix Lalande 1137 1905. Prix Valz 1137 1905. Prix G. de Pontixoulant 1137 1905. Prix Damoiseau. — Il exisic une di- zîrine de comètes dont l'orbite, pendant la période de visibilité, s'est montrée de nature hyperbolique. Rechercher, en re- montant dans le passé et tenant compte des perturbations des planètes, s'il en était ainsi avant l'arrivée de ces comètes dans le système solaire 1137 1906. Prix Janssen. — .Méiluillc d'or des- tinée à récompenser la découverte ou le travail faisant faire un progrès important à l'Astronomie physique ii38 GEOGRAPHIE. 1905. Prix Gay. — Le prix sera attribué à un explorateur du Continent africain qui aura déterminé avec une grande précision les coordonnées géographiques des points principaux de ses itinéraires ii38 1905. Prix Tgiiihatohef • . 1 138 1906. Prix Delalande-Guerineau ii38 r.j06. Prix BiNoux... ii38 1907. Prix Gay. — Élude des condiiioin ua- lurelles dans les régions polaires ii38 PHV.SIQUE. 1905. Prix Hébert ii4o 1905. Prix Huohes i i4o 1905. Prix Gaston Plante i i4o 1905. Prix L. La Gaze ii4o 1907. Prix Kastner-Boursault ii.4o CHIMIE. 1905. Prix Jecker «'4' 1905. Prix Cahours i i4i 1905. Prix Montyon, ,\uts insallcres ii4i I l62 ACADEMIE DES SCIENCES. 1905. Prix L. La Gaze iit,2 1905. Prix Bordin. — Des siliciures et de leur rôle dans les alliages métalliques . . . 1142 minéralogie et géologie. 1905. Prix Delesse 1 14^ 1905. Prix Fontannes 1 1 4^ 1905. Prix Alhumbert. — Élude sur l'âge des deraières éruptions volcaniques de la France "42 botanique. 1905. Grand prix des Sciences physiques. — Rechercher et démontrer les divers modes de formation et de développement de l'œuf chez les Ascomycètes et les Basi- diomycètes ii43 1905. Prix DESMAZiiiRES n43 1905. Prix Montaone ii43 1905. Prix Thore ii43 1906. Prix de Coinoy 1144 1907. Prix DE LA Fons-Melicocq ii4i ÉCONOMIE UURALE. 1913. Prix Bigot de Morogues ii44 anatomie et zoologie. 1905. Prix Savigny m45 1906. Prix Thore ii45 1906. Prix da Gama Machado ii45 MÉDECINE ET CHIRURGIE. 1905. Prix Montyon ii45 1905. Prix Barbier 1 146 1905. Prix Breant 1 146 1905. Prix Godard 1 147 1905. Prix du baron Larrey 1147 1905. Prix Bellion 1147 1905. Prix MÈGE ii47 1905. Prix Serres ii4S 1905. Prix Dusgate ii48 1907. Prix Chaussier 1148 physiologie. 1905. Prix Montyon 114s 1905. Prix Philipeaux 1 149 1905. Piux Lallemand 1 149 1905. Prix Pourat. — Les origines du gly- cogènc musculaire ii49 1906. Prix Martin-Damoubette ii49 1900. Prix Pourat. — Nouvelles recherches sur le phototactisme et le phototropisme. 1149 1907. Prix L. La Gaze 1149 statistique. 1905. Prix Montyon t i5o histoire des sciences. !905. Prix Binoux PRIX GÉNÉRAUX. MÉDAILLE AltAGO Médaille Lavoisier 1905. Médaille Berthelot. 1905. Prix Tremont 1905. Prix Geoner 1905. Prix Lannelongue. . . 1905. 1905. 1905. 1905. 19U5. 1906. r.)06. 1906. 1906. 1906. 1906. 1906. 19U7. 1907. Prix Wilde Prix Saintour Prix Petit d'Ormoy Prix Laplace Prix Rivot Prix Jérôme Ponti Prix Houllevigue Prix Cuvier Prix Parkin Prix Boileau Prix Jean Reynaud Prix du Baron de Joest . . . Prix Leconte Prix Pierson-Perrin 1908. Prix Estrade-Delcros 1909. Prix Jean-Jacques Berger. Conditions communes à tous les concours Avis relatif au titre de Lauréat de l'Académie . 130 i5i i5i i5i i5i l52 l52 102 132 l53 .53 i53 i53 i53 i54 i54 i55 i55 i55 i56 i56 i56 IJ7 x57 SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. Ilrt3 TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSÉS POUR 1905, 1906, 1907, 1908 ET 1909. 1903 GÉOMÉTRIE. Prix Francœur. — Découvertes ou iravau , utiles au progrès des Sciences mathématique- pures et appliquées. MÉCANIQUE. Prix Montyon. Prix Fourneyron. — Étude théorique ou expé- rimentale sur les turbines à vapeur. Prix Poncelet. — Décerné à l'auteur de l'Qu vrage le plus utile au progrès des Sciences ma thématiques appliquées. NAVIGATION. Paix BXTR40BCINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. - Progrès de nature à accroître l'efficaciui de no, forces navales. Prix Plumey. — Décerné à lauteur du per- fectionnement des machines à vapeur ou de toutr autre invention qui aura le plus contribué au% progrès de la navigation a vapeur. ASTRONOMIE. Prix Pierre Guzman. — Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de communiquer avec un astre autre que Mars. A défaut de ce prix, les intérêts cumulés pen- dant cinq ans seront attribués, en igoo, à un sa- vant qui aura fait faire un progrès important à l'Astronomie. Prix Lalande. Prix Valz. Prix G. de Pontécoulant. ^ Mécanique cé- leste. Prix Damoiseau. — H existe une dizaine di comètes dont l'orbite, pendant la période di visibilité, s'est montrée de nature hyperbolique. Rechercher, en remontant dans le passé et tenant compte des perturbations des planètes, s'il en était ainsi avant l'arrivée de ces comètes dans le système solaire. GÉOGRAPHIE. Prix Tchihatohef. — Destiné aux naturalistes lie toute nationalité qui auront fait, sur le conti- nent asiatique (ou iles limitrophes), des explo- rations ayant pour objet une branche quelconque des Sciences naturelles, physiques ou mathéma- tiques. Prix Gay. — Le prix sera attribué à un explo- rateur du Continent africain qui aura déterminé avec une grande précision les coordonnées géo- graphiques des points principaux de ses itiné- raires. PHYSIQUE. Prix Hébert. — Décerné à l'auteur du meil- leur traité ou de la plus utile découverte pour la vulgarisation et l'emploi pratique de l'Elec- tricité. Prix Hughes.— Décerné à l'auteur dune de- couverte ou de travaux qui auront le plus con- tribué aux progrès de la Physique. Prix Gaston Planté. — Destiné à l'auteur fran- çais d'une découverte, d'une invenlion ou d'un travail important dans le domaine de l'Electricité. Prix La Gaze. — Décerné aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux pro- grès de la Physique. CHIMIE. Prix Jecker. - Chimie organique. Prix Cahours Prix Mowtyon — Arts insalubres. II 64 ACADEMIE DES SCIENCES. Prix La Gaze. — Décerné aux Ouvrages nu Mémoires qui auront le plus contribué aux pro- grès de la Chimie. Prix Bordin. — Des siliciures et de leur rôle dans les alliages métalliques. MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. Prix Delesse. — Décerné à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques ou, a défaut, d'un travail concernant les Sciences minéraIo;;,'ifiues. Prix Fontannes. — Ce prix sera décerné à l'auteur de la meilleure publication paléontolo- gique. Prix Alhumbert. — Etude sur l'âge des der- nières éruptions volcaniques de la France. BOTANIQUE. Grand prix des Sciences physiques. — Re- chercher et démontrer les divers modes de for- mation et de développement de l'œuf chez les Ascomycètes et les Basidiomycèles. Prix Desmazières. — Décerné à l'auteur de l'Ouvrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryptogamie. Prix Montagne. — Décerné aux auteurs de travaux importants ayant pour objet r.\natomie, la Physiologie, le développement ou la descrip- tion des Cryptogames inférieures. PrixThore. — Décerné au meilleur travail sur les Cryptogames cellulaires d'Europe. ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Prix Savigny, fondé par M"' Letellier. — Dé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. médecine et chirurgie. Prix Montyon. Prix Barbier. — Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les Sciences chirurgi- cale, médicale, pharmaceutique, et dans la Bo- tanique ayant rapport à l'art de guérir. Prix Bréant. — Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Godard. — Sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Prix du baron Larrey. — Sera décerné à un médecin ou à un chirurgien des armées de terre ou de mer pour le meilleur Ouvrage présenté à l'Académie et traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiène militaire. Prix Bellion, fondé par M"' Foehr. — Dé- cerné à celui qui aura écrit des Ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amélioration de l'espèce hu- maine. Prix Mège. — Décerné à celui qui aura con- tinué et complété l'essai du D' Mège sur les causes qui ont relardé ou favorisé les progrés de la Médecine. Prix Dusgate. — Décerné au meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhumations préci- pitées. Prix Serres. — Décerné au meilleur Ouvrage sur l'Embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. PHYSIOLOGIE. Prix Montyon. — Physiologie expérimentale. PrixPhilipeaux. — Physiologie expérimentale. Prix Lallemand. — Destiné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au système ner- veux, dans la plus large acception des mots. Prix Pourat. — Les origines du glycogène musculaire. statistique. Prix Montyon. histoire des sciences. Prix Binoux. prix généraux. Médaille Arago. — Cette médaille sera dé- cernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. Médaille Lavoisier. — Cette médaille sera dé- cernée par l'Académie tout entière, aux époques c|ue son Bureau jugera opportunes et sur sa pro- position, aux savants qui auront rendu à la Chi- mie des services éminents, sans distinction de nationalité. Médaille Bertmelot. — Décernée, sur la pro- position du Bureau de l'Académie, à des lauréats de prix de Chimie et de Physique. Prix Tremont. — Destiné à tout savant, artiste ou mécanicien auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. Prix Geoner. — Destiné a soutenir un savant i|ui se sera distingué par des travaux sérieux poursuivis en faveur du progrès des Sciences positives. Prix Lannelongue . — Donné pour un but utile, de préférence toutefois pour une œuvre liurnanitaire d'assistance. Prix H. Wilde. Prix Saintour. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 190/4. Il65 Piiix Pi'TiT d'Ormoy. — Sciences matlictna- tiques pures ou appliquées et Sciences naturelles. Prix Laplace. — Décerné au premier élève sortant de l'École Polytechnique. Prix Rivot. — Parlaijé entre les qu;itre élèves scirlant chaque année de l'Ecole Polytechnique avec les n°' 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. 1906 GllAND PRIX DKS SCIENCES .MATHÉMATIQUES. — Perfectionner, en quelque point important, l'étude de la convergence des fractions continues algé- briques. Prix Po^•OELET. — Décerné à l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile au progrès des Sciences niathé- inaliques pures. Prix Janssen. — Astronomie physique. Prix Binoux. — Géographie et Navigation. Pu IX Delalande-Guerineau. Prix de Coincy. — Décerné à un Ouvrage de Phanérogamie écrit en latin ou en français. Prix Thore. — Décerné aux recherches sur les mteurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. Prix Da Gama Machado. — Décerné aux meil- leurs Mémoires sur les parties colorées du sys- tème tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Prix Martin-Damourette. — Physiologie thé- rapeutique- Prix Pourat. — Nouvelles recherches sur le phototaclisme et le phototropisme. Prix Jero.me Ponti. Prix Houllevigue. Prix Cuvier. — Destiné à l'Ouvrage le plus remarquable soit sur le régne animal, soit sur la Géologie. Prix P.\rkin. — Destiné à récompenser, cette année, des recherches sur les effets curalifs du carbone sous ses diverses formes. Prix Boileau. — Hydraulique. Prix Jean Ueyxaud. — Décerné à l'auteur du Travail le plus méritant qui se sera produit pen- dant une période de cinq ans. Prix di; Baron de Joest. — Décerné à celui qui, dans l'année, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus utile au bien public. 1907 Prix Bordin. — Reconnaître d'une manière gé- nérale si les coordonnées des points d'uiïe surface algébrique peuvent s'exprimer en fonctions abé- liennes de deux paramétres, de telle sorte qu'à tout point de la surface corresponde plus d'un système de valeurs des paramètres (aux périodes près ). Étudier en particulier le cas oii l'équ.ilion de la surface serait de la forme z-'- = f(x,y), f étant un polynôme, et donner des exemples explicites de telles surfaces. Prix Vaillant. — Perfectionner, en un point important, le problème d'Analyse relatif à l'équi- libre des plaques élastiques encastrées, c'est- à-dire le problème de l'intégration de l'équation à*u dUi 0' u _ avec les conditions que la fonction u et sa déri- vée suivant la iiormalf au contour de la plaque soient nulles. Examiner plus spécialement le cas d'un contour rectangulaire. Prix Gay. — Élude des conditions naturelles dans les régions polaires. Prix Kastner-Boursault. — Décerné à l'au- teur du meilleur travail sur les applications diverses de l'Électricité dans les \rts, l'Industrie et le Commerce. Prix de la Fons-Melicocq. — ■ Décerné au meilleur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes, de la SonnuL', de l'Oise et de l'Aisne. Prix Chaussier. — Décernée l'auteur du meil- leur Ouvrage, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pratique, qui aura paru pendant les quaire années qui auront précédé le jugement de l'Académie. Prix La Gaze. — Décerué aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Physique et de la Physiologie. Prix Leconte. — Décerné : 1° aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathéma- tiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales; a° aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. Prix Pierson-Perrin. - Décerné au Français qui aura fait la plus belle découverte physique. C. R., 1404, 7' Spinextre. (T. CWXIX, N° 25.» 5 -2 I l66 ACADÉMIE DES SCIENCES. 1908 Prix Estrade-Dklcros. 1909 Prix J.-J. Berger. — Décerné à l'œuvre la plus mérilaiite concernant la Ville de Paris. 1915 Prix Bigot de Morogues. — Décerné à l'auteur de l'Ouvrage qui aura fait faire le plus de pro- grès à r.Asriculture en France. SÉANCE DU 19 DÉCEMBRE 1904. I 167 BULLETIN BIBLIOGKAPHIQUE. Ouvrages reçus dans i.a séance du 28 kovembre 1904. (Suite.) Mémoires de la Société géologique de France. Paléontologie ; t. XII, fasc. 1-3, janvier-septembre 1904. Paris, au siège de la Société, 1904 ; 3 fasc. in-4''- Wind charts for the South Atlantic Océan. Meteorological Office, Officiai n" 124.; hydrographie Department Admiralty. Londres, 1904; i fasc. in-f", oblong. Fecundation in plants, by David-M. Mottier ; pub. by the Carnegie Institution of Washington, 1904; i vol. in-8°. British astrononiical Association : Haies and régulations. Londres, Eyre et Spot- liswoode, 1904; 1 fasc. in-S°. Transactions of the Clinical Society of London; Vol. XXXVIl. Londres, Long- tnans, Green et C'", 1904; i vol. in-8°. (2 exemplaires.) Mémoires et Comptes rendus de la Société royale du Canada; 2' série, t. IX, séance de mai 1908. Ottava, J. Hope et fils, 1908; i vol. in-S". Census of India, 1901. Vol. XVI : Travancore; Parts I-III : Report; Impérial tables; Provincial tables, by N. Suhramhaxga Aivar. Trivandrum, 1908; 3 vol. in-4°. Ouvra(;es reçus dans la séance du 5 décembre 1904. Institut de France. Académie des Sciences. Bulletin du Comité international per- manent pour l'exécution photographique de la Carte du Ciel; t. IV, fasc. 1. Paris, Gauthier-Villars, 1904; i vol. in-4°. Détermination de la vitesse de la lumière d'après des expériences exécutées en 1874 entre l'Observatoire et Montlhéry, par M. A. Cornu, professeur à l'Ecole Polytechnique, Membre du Conseil de l'Observatoire de Paris. (Extraits des Annales de l'Obsen'atoire de Paris ; Mémoires, t. XIll.) Paris, Gauthier-Villars, 1876 ; i vol. in-4°. (Présenté par M. Poincaré.) Collection des OEuvres de M. A. Cornu, Membre de l'Institut, réunies en un Recueil factice en cinq volumes de divers formats: 1° Comptes rendus, 1879-1902 ; i vol. in-4°. — 2° Œuvres diverses; i vol. in-4°. — 3° Annuaires du Bureau des Longitudes; 1 vol. in-8''. — 4° Mémoires divers; 1 vol. in-8". — 5° Divers; i vol. in-8°. — (Présenté par M. Poincaré. Hommage de M°"= V"' Cornu.) Commission du Seivice géologique du Portugal. Mollusques tertiaires du Portugal. Planches de Céphalopodes, Gastéropodes et Pélécypodes, laissées par F- A. Pereira da Costa, accompagnées d' une explication sommaire et d' une esquisse géologique par G. -F. DoLLFUS, J.-C. Berkeley Cotter et J.-P. Gomes. Lisbonne, Imprimerie de Il68 ACADÉMIE DES SCIENCES. rAcadémie royale des Sciences, i9o3-,go4; i vol. ln-4". ( Présenté par M. Albert Gaudry. ) M. W. Waldeyer, Correspondant de l'AcadéMiie, fait hom,n;ige des trois Opuscules suivants : Wilhelm His, sein Leben und Wirken, von W. Waldicyer. Leipzig, Georg Thei.ne 1904; I fasc. in-8°. Remarques sur l'analomie de l'écaillé de l'occipital, par le professeur W. Walueyer. (lïxtr. des Comptes rendus de l'Association des Analomistes, VI» session, Toulouse, 1904.) I fasc. in-8°- Bemerluinffen iiber Gruhen. Kandle und eini^^e andere Besonderheiten am Korperdes Grundbeins (os basilaire). von VV. Waldeyer. (Kxtr. de Inter nationale Monatschriftf. Anatomie u. Physiologie, 1904, vol. XXI, fasc. i-G.) i fasc. in-S". Notice sur les travaux scientifiques de M. Marcel Brillouin, professeur de Physique mathématique au Collège de France. Paris, Gauthier- ViUars, 1904; 1 fasc. in-40. Service géographique de l'Armée. Rapport sur les travaux exécutés e« ",90.3. Pans, Imprimerie du Service géographique de l'Armée, 1904; i fasc. in-S». Les Perséides en 1904, par Lucien Libekt ; Communication à l'Académie des Sciences de Pans, 26 septembre 1904. s. 1. n. d.; 1 fasc. in-4<'. -"^" On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° o5. »: "^^ '" •'^"'"®'"' Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: . Paris : 30 fr. - Déparlements-. 40 fr. - Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : . Ferra n frères. ' Cliaix. . I Jourdan, ( Ru 11. . . Courtin-Hecquet. Germain et Graisin. ; Gaslineau. Jérôme. Lorient- Lyon. ctiez Messieurs : Baiimal. M— Teiier. Bernoux et Cumin. Georg. Effuntin. Savy. Ville. On souscrit à l'étranger, Amsterdam ?« (J'.ne .... ■,è',on Régnier. Feret. l'aux ! Laurens. Muller (G.) Renaud. ( Derrien. F. Robert. Oblin. \ Uzel frères. Jouan. Perrin. ( Henry. ( Marguerie. j Juliol. I Bouy. / Nourry. % I Ralel. Rey. Lauverjat. Degez. Marseille ^"^1. l Valat. Montpellier | Coulet et fils. Moulins Maniai Place Jacques Nancy ibery bourg nont-Ferr .. Nantes . Nice II ■Uible . Drevet. Gralier et G'*. Rochelle Foucher. Havre Bourdignon. Dombre. J Thorez. I Quarré. Grosjean-Maupin, Sidot frères. l Guisl'liau. j Veloppé. Barma. Appy. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. \ Clanchier. Poitiers | Lévrier. Rennes Plihon et Herié Rochefort Girard (M""). Langlois. Lestringant. S'-É tienne Chevalier. Ponteil-Burles. Rumèbe. ^ Gimet. i Privai. SBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemailre. chez Messieurs : , Feikema Caarel- ■ ■ ( sen et G'-. Athènes Beck. Barcelone Verdagoer. Asher et G". ( Dames. Berlin Friedlander et flU. I Mayeret MUUer. Herne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. ( Lamertin. Bruxelles Mayole^ et Audiarle. Madrid. Rouen ■ S'-Étie Toulon . . ■ Toulouse . Tours . . . Valenciennes Lebègue et G'*. Sotchck et G'. Bucharest | Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C: Christiania Cammermeyer. Constantinoplc . ■ Otto Keil. Copenhague Hôsl et eis. Florence Seeber. Gand "oste. Beat. Gherbuliei. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères Benda. Gènes Genève . . • La Haye \ chez Messieurs: ÎDulau. Hachette et G'*. Nutt. Luxembourg V. Bûck. Ruiz etC'v Rome y Fussel. Gapdevillc. F. Fé. iBocca frères. Hoepli. Moscou Tastevin. IMarghieri di Gius. Pellerano. Dyrsen et Pfoiffer. New- York Stecherl. ( Lemcke ot Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". ^Palerme Reber. Porto Magalhaès et Moaii Prague ^iy^^c. Rio-Janeiro Garn er. l Bocca frères. Rome I Loescher et G'*. Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Nordiska Boghandel Zinserling. Lausanne . Leipzig . Payot et G'*. Barlh. Brockhaus. Kœhler. Lorenlz. Twietmeyer. Desoer. Turin ■ S'-Pétersbourg . . j wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier. Gebethner et Wollf. Drucker. l Frick. I Gerold cl G". Zurich Meyeret Zeller. Varsovie . Vérone . . Vienne . DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ^ ^^ ^^ 25 fr. .... 25 fr. 25 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS Tomes 1" à 31. — (3 ' '"' ' Tomes 32 à 61. - (i' Tomes 62 à 91. — ( i SUPPLÉMENT ^S.^^^^^^'^^,^^^ ^^^ Prix . . Prix . Prix A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. ' N° 25. TABLE DES ARTICLES. (Séance publique annuelle du 19 décembre 1904.) Pa "es Allocution de M Mascart "^ ,■>' a- .. . io53 rrix décernes ., Prix proposes ,, T, , , , . , , , 1 133 lableau des prix décernes T, . , , . , i"9 lableau des prix proposes f. Tableau par année des prix proposés f:-i Bulletin bibliographique ' „ 1 1 67 PARIS. - IMPRIMERIE G A UT H I E R - V I L L A R S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant 'taiithibr - Villaus. ^^•à.^ 1904 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXXXIX. KU (26 Décembre 1904). ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-AugusliDS, 55.- 1904 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dans i,es séances des 2 3 juin 186; ET 2 1 MAI 1870 Les Comptes rendus heJtdomadaires des séances del.'Academie'se composent des extraits des travaux de ses Menil)res et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article I' — Impression des travaux de l'A cadcm ie . Les extraits des Mémoires présentés par un Memhre ou par un AssoeiéétrangerderAcadémie comprennent au plus (') pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise lejour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même hmite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pagespar numéro. \Jn Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3-î pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qv tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savi étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persor qui ne sont pas Membres ou Correspondants de IV demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. - Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils lel pour les articles ordinaires de la correspondance c cielle de l'Académie. Ariicle 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remi temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. "Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planchi ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraie autorisées, l'espace occupé par ces figiu-es compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs; û n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement'. Article ô. Tous les six mois, la Commission administ^ati^ fait un Rapport sur la situation des Comptes rendt après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dupr sent Règlement. àé^Z!rlTllcrJZfT^^t'^^''^'f ?' '^''''''"' ^"''■^ P''^^^"'^" '«"" «^'"°'^«« P^-- MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard 1, Samedi qui précède la séauce, ava.t S': Autre.>eat la présentation sera remise à la séance suir^ i ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 26 DÉCEMBRE 1904, PRÉSIDENCE DE M. MASCART. RENOUVELLEMENT ANNUEL DU BUREAU ET DE LA COMMISSION CENTRALE ADMINISTRATIVE. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Vice- Président pour l'année igoS, lequel doit être choisi dans l'une des Sections des Sciences mathématiques. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 47» M. H. Poincaré obtient l'unanimité des suffrages. M. H. PoiscARÉ, ayant réuni l'unanimité des suffrages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux de ses Membres qui devront faire partie de la Commission administrative pendant l'année igoS. MM. Bornet et Maurice Levy obtiennent l'unanimité des suffrages. MM. Bornet et Maurice Levy, ayant réuni l'unanimité des suffrages, sont proclamés élus. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel présente un Ouvrage de M. Lacroix ayant pour titre : La Montagne Pelée et ses éruptions, publié par l'Académie des Sciences sous les auspices des Ministres de l'Instruction publique et des Colonies. C. R., 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N" 26.) l53 II70 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. le Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie la dé- pêche suivante, adressée jDar M. Janssen : « Vésuve repris activité. Nous étudions Téruption et rapporterons gaz du cratère et roches. Nous sommes assistés de M. Matteucci que nous remercions. » MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur le théorème des aires el les systèmes conservatifs . Note de M. Paul Paixlevé. « 1. On sait qu'un système matériel est dit conservalif quand les forces intérieures dérivent d'un potentiel U, parfaitement déterminé par la configu- ration du système, c'est-à-dire par les valeurs /y^j des distances mutuelles des points . . . My, . . ., M^, ... du système, associés deux à deux. Quand la configuration d'un système conservatif est la même à deux instants ?„, 'i. le travail des forces intérieures dans l'intervalle de temps t^ — /, est nul. » Ceci rappelé, soit S un système conservalif dont chaque élément reste identique à soi-même, en sorte que Xétat du système à un instant / est complètement défini par la position et la vitesse de chaque élément. Ce système S étant abandonné sans vitesse dans le vide au-dessus du sol, est-il pos- sible qu'il reprenne à un instant t sa configuration initiale, orientée diffé- remment dans l'espace? » C'est là une question qui a déjà été discutée devant l'Académie, il y a quelques années (^Problème du chat qui retombe sur ses pattes). Quand on n'assujettit pas le système S à être conservatif, la réponse est affirmative et a été appuyée de nombreux exemples. On peut même former des exemples où les forces dérivent d'un potentiel U (r,o, . .., r^/^. . .) non uniforme ('). (') Considérons par exemple le système formé par les deux brandies d'un compas OA, OB, légèrement décalées l'une par rapport à l'autre, de façon à pouvoir pivoter complètement autour de leur axe commun de rotation OO'. Supposons que leur centre de gravité coïncide avec O, et soit 6 l'angle AOB compris en valeur absolue entre zéro et Tt, et compté positivement de gauche à droite autour de la demi-droite 00'. Sup- posons que les deux branches n'exercent aucune force l'une sur l'autre quand 0 est nul ou égal à ± tt, que leurs éléments s'attirent suivant une certaine fonction de la distance pour 6 <; o, qu'ils se repoussent suivanL la même loi pour 0 > o. Les forces intérieures dérivent alors d'un potentiel U(0), bien déterminé et continu quand 8 varie de — Tt à -t- t:, mais la différence U(tt) — U( — tt) est une certaine quantité positive /; ; le potentiel U n'est pas une fonction uni/orme de la configuration. Abandonnons le système sans vitesse, dans le vide, l'angle AOB étant positif, très petit et ayant comme SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. II71 ,, Au contraire, quand S est ronservatif, la réponse à la question posée est négative : si S reprend sa configuration initiale, elle est sûrement orientée de la même manière dans l'espace. C'est là un fait remarquable qui n'a pas été signalé jusqu'ici, à ma connaissance, et que je voudrais démontrer dans cette Note. » Par le centre de gravité G du système, menons des axes Gx, Gy, G s parallèles aux axes fixes (liés invariablement à la terre). Par rapport à ces axes, le mouvement du système est celui d'un système qui ne serait soumis qu'à'ses forces intérieures, puisque la pesanteur est la seule force exté- rieure qui s'exerce sur S et que l'accélération de G est celle de la pesanteur. „ SoientM, unpointdu système, lUj sa masse, (xj,yj, =,) ses coordonnées; les équations du mouvement sont : (0 '"■yr,=(^)1^7F-' 2. Au sujet de ce mouvement, je ferai d'abord les remarques sui- » vantes » 1" Si, à un instant t„, les vitesses du système sont nulles, les coordon- nées X, y, z d'un point quelconque du système sont, dans le mouvement, des fonctions paires de {t — t^). ,, En effet, les équations (i) ne changent pas, non plus que les conditions initiales, quand on change (t — t^) en — (« — /j)- >. 2" Si, à deux instants t, et ^ = ^o + à, la conâguration du système est la même et ses vitesses nulles, les fonctions />(0 admettent h période h. » En effet, on peut alors trouver des axes liés invariablement aux axes Gxyz tels que la position S, de S à l'instant t, par rapport à ces nouveaux axes coïncide avec la position S„ de S à l'instant l, par rapport aux axes Gxyz. Si l'on adopte ces nouveaux axes à l'instant /,, les équations du bissectrice la verticale ascendante : les deux pointes s'écartent, puis se rapprochent (en tournant toujours dans le même sens) et à un certain instant t, viennent toutes deu.v dans le prolongement de leur direction initiale; l'angle 6 a repris sa première valeur en grandeur et en signe. Le système s'est retourné ; autrement dit, sa conliguration, à l'instant t„ est la configuration initiale qui a tourné d'un angle tt. Mais, à cet instant aires âe l et que leurs dérivées r',_(l) sont nulles pour t = -. Je dis qu'à cet instant - toutes les vitesses de S sont nulles. En effet, à cet instant -, les vitesses de S sont les mêmes que si S était un solide dont le centre de gravité G est fixe; soit donc (Geo) le segment de rotation instantanée qui définit ces vitesses. A l'instant — > le moment des quantités de mouvement de S par rapport à la demi-droite Gw est égal à wl (I moment d'inertie de S par rapport à Gw); or le moment des quantités de mouvement de S par rapporta G est un vecteur invariable (théorème des aires); puisqu'il est nul pour t = o, il est constamment nul et col doit être nul, c'est-à-dire que (0 = o. c. q. f. d. » A l'instant —, les vitesses de S sont donc nulles; les coordonnées a:, y, z des points M de S sont (remarque 1°) des fonctions />«?>« de (; — -); elles ont donc même valeur pour ; = o et i = /, ; à l'instant Z,, S a repris non seulement sa configuration initiale, mais sa position initiale par rapport aux axes Gxyz, donc son orientation initiale. ■» La proposition énoncée est démontrée. Il résulte de la démonstration qw^un système S conservatif , qui n'est soumis à aucune force extérieure et qu'on abandonne sans vitesse, ne peut reprendre sa configuration initiale orientée autrement qu'au départ. » 4. Nous avons supposé que chaque élément de S restait identique à SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. I I 78 soi-même, c'est-à-dire que les seules modifications du système S consis- taient en des changements de positions de ses éléments. Mais il est facile d'étendre la proposition au cas où le système S est le siège de phénomènes quelconques, thermiques, électriques, etc. » Pour cela, précisons ce que nous appellerons phénomène réversible. Un phénomène sera dit réversible si ses lois (et par suite les équations difTéren- lielles qui les traduisent) ne changent pas quand on change (/ — /„) en — (^ — /„), cela quel que soit ^o- » Nous dirons qu'un système est abandonné au repos (à un instant donné t^), si les conditions initiales à l'instant /„ ( ' ) ne changent pas quand on change / — t^ un — (^ — t^'). » Enfin, nous dirons qu'M>î système S reprend, non changée, la même con- figuration à deux instants t„, /,, si les rj^ ont mêmes valeurs pour ^ ^ ;„ et t=: t, et si, de plus, chaque élément M est, à l'instant /,, rigoureusement identique à ce qu'il était à l'instant /„ (abstraction faite de sa position et de sa vitesse). Par exemple, la température d'un élément a pu varier avec le temps, mais à l'instant t, elle est redevenue la même qu'à l'instant /„. » Cette terminologie admise, supposons que le système S soit isolé, c'est- à-dire très éloigné des autres corps matériels, soustrait par conséquent à toute action extérieure, et étudions son mouvement absolu. Le système étant abandonné au repos (à l'instant t = o), peut-il (à un certain instant t, ) reprendre (^non changé^ sa configuration initiale, orientée différemment dans l'espace ? )) La réponse, là encore, est négative, si l'on admet que le système S est conservatif et que les |)hénomènes dont il est le siège sont réversibles. » Tout d'abord, la réversibilité entraîne cette conséquence que les coor- données X, y, z d'un point M de S sont dans le mouvement des fonctions paires de t. Si je démontre que, pour / := t^, les conditions initiales de S sont, comme pour ^ = o, celles du repos, il en résulte que les rjj, sont des fonctions de / qui admettent la période /, et le raisonnement s'achève comme plus haut. » Par hypothèse, pour ; = o et pour / = ^,, la configuration de S est la même, ainsi que l'état de chaque élément M. Pour que les conditions ini- tiales de S à l'instant t^ soient celles du repos, il faut en outre et il suffit que les vitesses de S soient nulles. Or, dans l'énergie totale de S, le seul (') Conditions qui, jointes aux équations difiërentielles du phénomène, le définis- sent complètement. H74 ACADÉMIE DES SCIENCES. terme qui (d'après nos hypothèses) puisse avoir des valeurs différentes pour? = o eii = t,, c'est l'énergie cinétique T. Mais, d'autre part, l'énergie totale E de S se co«5erce ; E, = Ej, donc T, = T„ = o. c. q. f. n. » Le théorème et la démonstration subsistent quand on étudie le mouve- ment (par rapport à la terre) du système S, abandonné dans le vide au- dessus du sol : à condition toutefois que (abstraction faite de la pesanteur) aucune influence d'aucune sorte (mécanique, calorifique, etc.) ne s'exerce entre le système et le milieu extérieur. » 5. Enfin, faisons sur un système matériel cette seule hypothèse : les forces intérieures (') sont bien déterminées par la configuration du système ; autrement dit, leur grandeur, leur direction et leur sens (par rapport aux points du système) sont connus quand on connaît les rj;,. Un tel système étant abandonné sans vitesse à la seule action de la pesanteur, est-il possible qu'à un certain instant t ^ il reprenne sa configuration initiale, orientée diffé- remment dans l'espace, avec des vitesses encore nulles? » La réponse est négative, comme le montre le raisonnement des n°* 2 et 3 . » SPECTROSCOPIE. — Groupe de bandes négatif de l'air avec une forte dis- persion. Variations du spectre avec la pression. Note de M. H. Des- LANDRES. « J'ai entrepris l'étude des spectres de bandes de l'air avec des appareils aussi puissants que possible, afin de compléter les résultats obtenus autre- fois sur le même sujet avec une dispersion faible ou au plus moyenne. C'est ainsi que j'ai consacré deux Notes récentes au deuxième groupe po- sitif et au troisième groupe positif; la Note actuelle se rapporte au groupe qui est spécial au pôle négatif. » Le groupe négatif, qui est représenté dans la case I de la planche ci- jointe, se développe tlans les régions lumineuse et ultraviolette. La partie lumineuse a été reconnue par Angstrum et Thalen (iS'yS), puis résolue en raies fines avec une dispersion moyenne par Hasselberg (i885). De mon côté, j'ai reconnu la partie ultraviolette et j'ai public le dessin général du spectre et le dessin détaillé de la bande caractéristique ultraviolette >.39t4, N2554 (1886 et 1888). Ce spectre est remarquable à beaucoup (') Bien entendu, ces forces satisfont au principe de l'action et de la réaction. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. H 75 d'éi^ards : il est intense flans la gaine négative des tubes deGeissler remplis d'air ou d'azote, et il constitue presque exclusivement ce que j'ai appelé la lumière cathodique du gaz, c'est-à-:lire la lumière émise |)ar le gaz dans le tube spectral entier aux très basses pressions. Il se retrouve dans l'aurore boréale et dans la lumière propre du radium. » Examiné, comme autrefois, à une basse pression, et avec une disper- sion moyenne, il offre une structure très simple, chaque bande étant formée par une seule série de raies qui se succèdent alternativement fortes et faibles (avec un espace obscur près de l'arête), et sont en progression arithmétique. Autrement dit, il apparaît formé par la répétition de raies simples, alors que les groupes positifs de l'air, plus complexes, sont formés par la répétition de triplets ou sexluplets et d'octuplets. La répétition, comme dans la plupart des spectres de bandes, est réglée par une fonction de trois paramètres indépendants, m, n, p, qui peut être mise sous la forme provisoire N — /(/2-,/r) y''), N étant le nombre de vibra- tions des raies; m, n, p les nombres entiers successifs, B une constante, y et (p des fonctions accessoires qui peuvent être quelconques. » Les variations du paramètre m, pour les mêmes valeurs de n et de/?, donnent une bande particulière; dans ce spectre, m varie de o à 3o au moins, et même parfois de o à 100. Si l'on fait varier en mèuie temps n, p restant fixe, on a une série de bandes dont les intervalles forment une pro- gression arithmétique; or n prend ici se[)t valeurs différentes. Le para- mètre p, d'autre part, offre au moins cinq valeurs qui forment cinq séries de bandes et le spectre entier. Ces cinq séries sont représentées dans les cases II à VI de la planche; elles sont superposables (à de faibles diffé- rences près), comme l'indique la formule précédente en N, les intervalles égaux des séries étant marqués par les lettres eg. Tel est le résultat général des études antérieures, » Une semblable division des bandes a déjà été indiquée en détails pour plusieurs autres spectres, en particulier pour le deuxième groupe de l'air (1886), qui a été présenté le premier, à cause du grand nombre de ses bandes. La division a été appuyée sur tles relations numériques entre les raies arêtes des bandes; or Ames, après avoir vérifié ces relations (1891), ajoute la remarque suivante, qui a été reproduite dans le Eandhuch der Spectroskopie de Rayser (t. II, p. 482) : « ïhis arrangement is not an obvious » one, as I can discover no physical propcrty common to one such séries » alone which would lead us to make ihe proper sélection » . En réalité cette division ne repose pas seulement sur des relations numériques; elle 1176 ACADÉMIE DES SCIENCES. s'appuie sur des particularités physiques bien nettes, qui ont mis sur la voie de la découverte, et qui même correspondent à une propriété géné- rale des spectres de bandes, reconnue depuis longtemps, mais non encore publiée. Je saisis l'occasion de combler cette lacune. » La propriété en question peut être ainsi résumée : en général, les bandes qui dépendent d'une même valeur du paramètre p ont les mêmes particularités, les mêmes irrégularités ou perturbations, et ces irrégularités peuvent servir à les distinguer des autres bandes. Avec le deuxième groupe positif, par exemple, si j'emploie une faible dispersion qui ne résout pas les bandes en raies fines, mais les donne toutes sur la même épreuve, je con- state que certaines bandes ont au milieu de la partie dégradée une raie noire; or ces bandes ont des intervalles qui croissent en progression arith- métique; elles forment une série naturelle, qui occupe la case III dans le dessin du spectre publié en 1886 dans les Comptes rendus, t. CIV, p. 972; de même, les i>andes de la case IV ont anssi une raie noire mais moins nette; c'est ainsi que la loi de répartition des bandes a été découverte. )) Le groupe négatif a des propriétés analogues. Les bandes des cases II et IV de la planche, avec une dispersion moyenne, sont formées seulement par des raies simples; mais les bandes des cases III et V offrent à partir de la tête d'abord des raies simples, puis des doublets de largeur variable, l'une des raies du doublet prolongeant d'ailleurs la série arithmétique des raies simples de la tête. Cette division en séries est donc vraiment natu- relle; elle repose sur des propriétés physiques qui complètent les relations numériques, surtout lorsque ces dernières sont vérifiées avec une approxi- mation moindre ou lorsque le nombre des bandes du spectre est petit. » Cependant, la présence de raies doubles dans la série de raies simples fait naître l'idée, déjà formulée en 1886, que toutes les raies des bandes sont en réalité doubles, car un fait constant est que les bantles de même origine ont le même nombre de séries. » Aussi, en reprenant en 1904 l'étude de ce groupe négatif, avec une dispersion cinq fois plus grande que celle de 1886, ai-je cherché à recon- naître la duplicité de ces raies autrefois vues simples. Mes prévisions ont été en partie vérifiées, comme le montrent les cases VII et X de la planche qui représentent les bandes \[\-ïiÇ>, NaSôo; 13914, N2554 observées à très basse pression. Dans la bande N236o, la partie droite offre les doublets larges et irréguliers, déjà signalés; la partie gauche a quelques nouveaux doublets très étroits. En dessous, dans la case VIII, se trouve une série de raies en progression arithmétique exacte, qui comprend au moins une raie C. R., .904, 2- Semestre. (T. CXXXIX, N° 26.) II78 ACADÉMIE DES SCIENCES. de chaque doublet précédent et est donnée par la formule N = 236o3, i5 + 0, i66255(w + o,S6g'jSSy, l'écart moyen quadratique étant égal à 0,078. )> Dans la bande caractéristique N25j4, les raies fortes de la tête sont toujours simples; mais, au delà de l'espace obscur, elle se dédoublent d'autant plus qu'elles s'éloignent de la tête; les raies se prolongent d'ail- leurs bien au delà du dessin (on en compte en effet une centaine en tout), et sont, dans cette seconde partie, encore plus largement doubles. )) En résumé, le spectre apparaît formé par la répétition de doublets étroits (')et non de raies simples ; d'ailleurs la grande dispersion dévoile près de la tète d'autres doublets plus larges, mais très faibles, qui sont réunis dans les cases IX et XII. La simplicité des bandes de très basse pression, des spectres de lumière cathodique, n'est donc pas aussi absolue qu'on pouvait le croire d'après les recherches faites avec une dispersion faible ou moyenne ; mais cette simplicité subsiste relativement aux bandes et spectres du pôle positif et à peu près telle qu'elle a été formulée en 1902. » Variations avec la pression. — Les recherches précédentes ont été faites avec des tubes de Geissler à une pression du gaz inférieure à 10™" de mercure. Or le groupe négatif a été signalé déjà à des pressions plus hautes. En particulier Hemsalech a Annoncé {Journal de Physique, t. YIII, 1899, p. 642 et Comptes rendus, t. CXXXII, 1901, p. io4o) que le groupe négatif de l'air est émis fortement par l'étincelle entière entre certaines électrodes métalliques à la pression atmosphérique, lorsque le circuit de l'étincelle contient une capacité et une inductance suffisantes. J'ai vérifié ce fait curieux, mais j'ai constaté que le spectre de l'étincelle de Hemsalech et le spectre de la gaine négative aux basses pressions ont des différences pro- fondes, qui apparaissent même avec une dispersion moyenne. Quelques essais comparatifs ont montré ensuite que la plupart de ces différences sont dues non au dispositif spécial de Hemsalech, mais simplement à la pression plus grande du gaz. La case XIII représente la bande caracléris- (') Une raie des doublets forme une série arithmétique exacte; l'autre raie, dans certaines bandes, a des perturbations curieuses par rapport à la loi arithmétique. D'ailleurs on est conduit à penser que les doublets très étroits de ce spectre et d'autres spectres sont dus non à deux atomes distincts, mais aux perturbations d'un même atome, analogues aux perturbations de l'atome théorique étudié en iSgS par G.-J. Stoney. SÉANCE UU ?.6 DÉCEMBRE 1904. 117g tique N 2554, émise par le point bleu brillant de l'électrode négative, à la pression atmosphérique, dans les conditions ordinaires, c'est-à-dire sans addition de capacité et d'inductance. Elle est à peu près la même qu'avec l'étincelle d'Hemsalech. Si on la compare à la bande de la case X qui cor- respond à la basse pression les différences sont grandes. La série de dou- blets très faibles de la case XII est devenue prépondérante et occupe seule la tête de la bande; alors que la série si forte de la case XI perd toutes les raies voisines de l'arête et ne conserve que les raies plus éloignées qui s'enctievêtrent avec les dernières raies de l'autre série et sont, dans cette partie, les plus intenses. Les raies des cases XI et XV se prolongent bien au delà de la limite du dessin et même plus loin que dans l'étincelle à basse pression. » De plus le spectre, considéré dans son ensemble, est modifié; les bandes de la série de la case II, qui contient la bande caractéristique, sont augmentées en intensité et étendue par rapport aux bandes des autres sé- ries, des séries des cases IV, V et VI qui apparaissent à peine. Enfin les raies éloignées de la tête, dans chaque bande, sont relativement plus in- tenses dans le nouveau spectre. Cette dernière remarque a déjà été faite parHagenbach et Ronen {Physikalische Zeilschrift, t. VIII, igoS, p. 227), qui ont signalé les premiers quelques différences des spectres de l'air à haute et basse pression et qui ont examiné surtout les bandes positives et le deuxième groupe positif. » La modification par la pression paraît générale et dans le même sens pour les différents spectres; je l'ai constatée pour la bande 13883, N2575 du cyanogène, qui a été étudiée dans l'arc électrique et le Soleil, par un si grand nombre d'observateurs. A la pression atmosphérique, celte bande offre deux séries de doublets qui, même, sont en tous points semblables aux deux séries précédentes de la bande caractéristique N2554 de l'azote. La série du cyanogène, qui correspond à la série de l'azote de la case XIV, a, comme cette dernière, des doublets qui sont moins réfrangibles et plus larges, plus intenses à la tête, mais plus faibles à la queue, que les doublets de Vautre série. Or elle disparaît presque complètement à basse pression, de même que la série correspondante de la case XIV dans l'azote. La simi- htude des deux bandes est même telle qu'elle doit entraîner une similitude chimique; peut-être les deux spectres sont-ils dus, l'un à la molécule dia- tomique Az — Az, et l'autre à la molécule du cyanogène dédoublée C — Az; cette dernière molécule, plus légère, étant animée, comme il est naturel, de vibrations plus rapides. Il8o ACADEMIE DES SCIENCES. » En résumé, la variation de pression entraîne des changements intimes importants qui doivent retenir l'attention, car ils peuvent modifier nos idées actuelles sur l'interprétation des |>hénomènes. Les séries de raies qui composent chaque bande et toutes les bandes d'un même spectre ont été rapportées à des atomes différents; or, aux pressions croissantes, on voit surgir de nouvelles séries qui existaient en germe, il est vrai, aux pressions plus basses. Faut-il les attribuer à des conditions différentes d'excitation ou à l'addition de nouveaux atomes? Les raies des séries con- servent-elles exactement les mêmes longueurs d'onde à toutes les pressions, comme on l'a admis jusqu'ici? Les séries anciennes et nouvelles sont-elles émises simultanément? A quelle cause aussi peut-on rapporter ces séries de raies qui sont enchevêtrées et en quelque sorte antagonistes, comme dans la bande de la case XIH, l'une ayant seulement les raies qui corres- pondent aux petites valeurs du paramètre m (à partir de zéro), l'autre série ayant seulement les raies d'ordre élevé? J'ai reconnu des paires de séries semblables dans le deuxième groupe positif, et récemment Lester a signalé cette même particularité dans les bandes d'absorption de l'oxygène. » Toutes ces questions de mécanique atomique exigent de nouvelles recherches expérimentales. Il faut poursuivre l'étude des variations spec- trales à des pressions encore plus grandes, avec des appareils encore plus puissants et pour tous les gaz. » Les recherches précédentes ont été faites avec le concours de MM. Bernard, d'Azambuja et Kannapell, qui m'ont aidé, les deux premiers pour les épreuves spectrales, le troisième pour les mesures et les calculs. Prochainement, le relevé complet du spectre résolu en raies fines sera publié en collaboration avec M. Kannapell. » CHIMIE PHYSIQUE . — Sur la constitution des sels de sodium de certains acides méthéniques et méthiniques. Éthers cyanacètique, acylcyanacètique , malo- nique et cy anonialo nique ; malonitrile, camphre cyané. Note de MM. A. Hallek et P. -Th. Mullek. « Cette étude fait suite à celle que nous avons publiée récemment sur quelques éthers acylcyanacétiques ('). Depuis longtemps les chimistes se demandent si, dans le sel sodique de certains éthers, le métal alcalin est uni (') A. Hallek et t'.-Tu. iMullek, CoinpLes rendus, l. CXXXVIII, p. '\\o. Ii8i SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igo/j. au carbone (forme normale) ou à l'oxygène (forme énolique). Il en est ainsi des éthers cyanacéliqnes et maloniques que, depuis longtemps, M\T. Michael, Nef, .T.-F. Thorpe sont tentés de considérer comme renfer- _ /ONa mant les groupements ""C — *^\oR >, 11 nous a semblé que la question pouvait être résolue, au moins en partie à l'aide de la méthode optique différentielle proposée par I un de nous pour la diagnose des pseudo-acides ('). On sait que dans celle mé- thode on compare la réfraction moléculaire du sel sodique et colle de l'acide iïénérateur, autant que possible dans le même dissolvant et a des concentrations à peu près égales : les acides normaux (acides carboxyles, acide cacodvHque) donnent pour la raie D une différence A comprise entre I 4 et i,9et toujours inférieure k 2. Avec les pseudo-acides A dépasse notablement 2, indiquant ainsi que le sel a une autre constitution que l'acide correspondant. „ Dans les Tableaux suivants, nous envisageons d'abord les sels sodiques des éthers acylcyanacétiques et cyanomalonique; les résultats sont ranges dans le même ordre que dans notre précédent Mémoire : Tableal: I [Solutions aqueuses). — Sels de sodium. Sels de sodium de /CN 1. CH^CO.CH-COOC^H^. /CN 2. C^II^CO.CH-GOOC^H^ 20 4)2109 2.5 3. CN-CH /COOC^H^ XCOOC^H"' 4,5333 4,8913 1,0117 I , 0098 1 ,0122 0,2407 0,2897 0,2392 1,3387 0,2396 i,338i 0,2891 1,3382 0,2269 D. 1,3407 o,24i5 1 . 3400 0,24ll 1 .3401 0,2282 Tableau I bis. — Sels de sodium. 2. 3. Sels de sodium de /CN CH'.CO.CH-COOCm» . /CN C-^H'.CO.CH-COOC^H^ ,/COOC^H^ Sel trouvé. Acide trouvé (-). Sel trouvé. Acide trouvé (-). .,3487 ) 0,2541 ) .,3478 ( 0,25lO ) 1,3479 I 0,2807 ( M^-M„ 42,41 88,72 3,69 42,75 39,01 CN— CH XCOOC^H» 4J,Oy 46.97 42,74 43,19 2,90 3,78 46, o5 47,28 43,08 8,74 3,02 3,85 44,98 2,57 47.95 49>oi 2,2c 2,o4 {■) P.-Th. Mlller, Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 664- - Mullerc lBAUER,/oM//i. de Chim. phys., t. I, p. 200 (■2) Voir Comptes tendus, t. CXXXVIII, i9o4, P- 445. Il82 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ces Tableaux I et 1 bis se rapportent aux solutions aqueuses des sels (le sodium des acétylcyanacétate, propionylcyanacétate et cyanomalonate d'éthyle. Dans les colonnes A on indique la différence observée entre la réfraction de ces sels et celle des acides purs homogènes. On voit que cette différence dépasse notablement le nombre 1,7 qui caractérise les acides normaux. On pourrait, à la rigueur, attribuer le résultat à la différence des milieux, l'acide étant étudié à l'état liquide, sans dissolvant, et le sel so- dique au sein de l'eau. Aussi, avant de tirer nos conclusions, nous avons répété (avec le concours de M. Ed. Bauer) une partie de ces mesures au sein du même dissolvant, l'alcool absolu, et nous y avons ajouté quelques autres sub.stances ( ' ). Tableau II. — Solutions dans l'alcool absolu. t- P- d\. N,. ï. D. y, 1. CN-CH^COOC^^P -^ 4,17-0 0,7953 0,^940 ! ''3^97 «,36i4 .,3692) '^ '^^ ' ^^ ( 0,2368 0,2875 0,2425 j ') r^ ru/^^^^"'^' ,„ „ fi,fi or o, . ( 1,3638 i,3656 1,37341 l. '-^^•^W^ ^ 20 7,6169 0,8076 o,3325 oQo 0. // ^y^yjyjK,, n j o,2383 0,2891 0,2.442 ) 3. CMP.CO.CH-COOG^H^. 20 0,2626 0,8020 0,2498 )''3643 i,366i .,3742) ( 0,2590 0,2608 0,26^8 j k pHj/'COOC-H-^ 0=; fi Q te c -,, o \ i-36o5 1,3623 1,8702 ) ■-~\^\j\j\j n I 0.2864 0,2882 0,2487 ) 3. CN-CH=-GN 20 4,5866 0,8018 o,55o8 (■'36i9 1,3687 '.37i5 / 0,2861 0,2874 0,2428 ) (i rsHii^i ' ofi 2 „o/„ o 00 ( i,36oq 1,3627 ',3704 ) \rn ^^ 3,0842 0,7928 o,i38i .5 o o. ^G(J / 0,2768 0,2778 0,2840 ) Tableau II bis. Trouvé. Calculé. DilT. Trouvé. Calculé. Diff. Trouvé. Trouvé. Cale. Diff. 1. GN— GH^.GOOC^H^.. 26,76 26,71 négl. 26,84 26,89 "égl. 27,41 o,65 o,63 négl. l. ^1^ — *-H^^^Q^,^^.... 44,08 42,20 1,88 44,23 42,57 1,66 45,18 1,10 0,99 0,11 /GN 3. C'^H'.GO.GH-COOG^H^ . 43-77 4i,55'^' 2,22 44,oo 41,82'^) 2,18 45,44 ',67 i,i4 o,53 , ^„,/GOOG^H= \COOG-H^ '■ '7'7^ "^§'- 3^''° 38, 06 négl. 89,00 i,i8 0,89 0,29 5. GN.GH-.GN i5,58 i5,65 négl, 10,67 '5,72 négl. 15,99 o,4' 0,36 négl. /GH.GN 6. G«H'*s^i^^ 48,90 48,o8 0,82 49,18 48.68 o,55 50,27 1,87 i,i3 0,24 (') P.-Th. Muller, Comptes rendus, t. GXXXIV, p. 664; Muller et Bauer, Journ. de Chim. et Phys., t. I, p. 208. (^) Calculé pour la formule énolique. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE I904. Il 83 » Outre les éthers propionylcyanacétiqiie et cyanomalonique déjà étu- diés, ces Tableaux renferment les données relatives aux éthers cyanacé- tique, malonique, au malonitrile et au camphre cyané. Les lettres ont la même signification que dans notre précédent Mémoire (/oc. cit., p. 446). On a opéré tantôt à 20°, tantôt à aS" ; N^ désigne la normalité exacte de la soltUion à la température ^ (' )• La densité ainsi que la réfraction de l'alcool absolu étaient déterminées chaque fois; les variations de sa réfraction spé- cifique étaient d'ailleurs très faibles. » Nous constatons d'abord que l'alcool absolu n'altère pas les réfractions moléculaires des éthers cyanacétique et malonique et du malonitrile, c'est- à-dire des corps qui sont optiquement normaux à l'état liquide i)ur; par contre, la présence de l'alcool augmente d'une unité environ la rétraction des éthers cyanomalonique et propionylcyanacétique, comptée à partir du liquide pur (voir Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. 445); comme si elle pro- voquait ou augmentait l'énolisation de ces substances. Cela montre qu'il est prudent d'opérer, dans toutes ces comparaisons, au sein d'un seul et même dissolvant. )) Arrivons enfin à la comparaison des réfractions moléculaires des sels de soude et des acides, tous deux en solution dans l'alcool absolu. Tableau III. — Solutions dans l'alcool absolu. Sels de sodium. Sels de sodium de t. p. d{. N,. a. D. y. 1. CN.CH^COOCMI^ 25° 5,1744 0,806. 0,3090 ! ''^^^9 •>3668 1,375. | ^ ^ ( 0,2422 0,2447 0,2D5. ) 2. CN.C i( ^„ „,^,„. 20 3,7026 0,8093 o,223o „.^ ' '^^ \ XCOOC-H" ' ' » ' ( 0,2369 0,2890 0,2487 ) /CN 3. CMI^CO.CH-COOGMI'.. 20 5,3539 0,80-8 0,2264 ! ''T^ ''^^'f '''^~d' \ ^ ' ( 0,2423 0,2447 O,200O ) , ^„,/COOCMI^ . R fi/ Q Qfi « (.,364. i,366o 1,8744 ) k. CH< ^^^^ 25 6,6477 o,bob6 0,2953 „ „ ' \ XCOOCH" , -♦// î y j 0,2290 o,23o8 0,24.1 ) 5. CN-CH.-CN ,„ «86, 0.8,4, o,4,S, \'-^ ^^^ ''XI /CH-CN , , ,, o , 0- \ '.366o .,3678 .,376. ) G. C«H'< 1 25 5,o43o 0,8082 o,2o35 o i qkc \ \q ' ^ j 0,2787 0,2760 o,285b ) (') Dans rélude de iiolie précédent Ménioiie, il s'est glissé une obsciiiilc que nous éclaircissons par un exemple: au-dessous de chaque indice de la solution (ex. : 1 ,8597) figure la réfraclion spécifique du corps dissous (ex.: 0,2868) calculée au moyen de la règle des mélanges de Biol et Arago. II 84 ACADÉMIE DES SCIENCES. Tableau III bis. — Sels de sodium. M^. .Mo . Sel Acide Sel Acide Sel Sel Sels de sodium de trouvé. trouvé. A. trouvé. trouvé. A. trouvé. trouvé. 1. CN-CH^.COOC^H» 32,69 26,76 .5,93 33,0a 26,84 6,19 34,44 1,75 2. CN-CII-COOC^IP 49, o4 44,08 4,96 49,48 44,23 5,25 5i,47 2,43 \COOC=H° /CN 3. OH^CO.CII-COOGMF... 46,27 43,77 2,5o 46,73 44, 00 2,73 48,70 2,43J k. ch^-\cooc'h! ^''^^ ^"'^^ ^'^'^ ^^'"'^ ^^''° ^'^° ^^'^^ '''^'*' 5. CN— CH^— GN 20,93 i5,58 5,35 -21,21 15,67 5,54 22,46 i,53| /CH-CN fi. C'H'< I 54,46 48,90 5, .56 54,93 49, '8 5,75 .56,98 2,52l » Dans le Tableau III bis, la colonne A nous indique parlout des diffé- rences beaucoup plus grandes que 2; tous ces sels de sodium ont une con- stitution chimique autre que celle des acides générateurs qui doivent être rangés en conséquence dans la catégorie âes pseudo-acides. » Quelle est la constitution de ces sels de soude? Les procédés optiques qui indiquent si nettement les différences sont impuissants à résoudre la question à eux tous seuls, car on ne pourrait s'appuyer que sur les pro- priétés additives, et nous savons que ces propriétés sont fortement in- fluencées par la présence des doubles liaisons et des radicaux négatifs ('). » Le Tableau III bis range nos sels en deux groupes : 1'' les éthers malo- niqueet propionylcyanacétiqueavec A = 3,90 et 2,78; 2° les quatre autres corps, tous cyanés, qui ont un A beaucoup plus grand, compris entre 5,25 et 6,19. )i Pour l'éther malonique, la valeur de A conduit à admettre que son sel de soude, dissous dans l'alcool absolu, a la structure /ONa ^ \OC-H^ ^co^c^ir (') Voir entre autres A. Haller et P.-Th. Muller, Comptes rendus, t. CXXVIII, 1899, P- '^70 et t. CXXXIX, p. too5; Muller et Bauer, J. de Chimie p/iysique. t. I, 1903, p. 190. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE ipo^. Il83 » Il est également certain que le sel de soude de l'éther propionylcyana- cétique doit se formuler C=H\ C(ONa) = C^„q2ç,, j^,- La faiblesse du nombre A = 2,73 s'explique, bien que l'on considère qu'à l'état pur et, a fortiori, dans l'alcool absolu, les éthers acylcyanacétiques sont sans doute des mélanges de composés cétoniques et énoliques (ainsi que nous le disions dans notre précédent Mémoire); la réfraction étant déjà exagérée dans l'acide, la différence A doit être nécessairement plus petite. Quant à la constitution des sels sodiques des autres corps étudiés, il est moins facile de se prononcer; |)our le nialonilrile (A = 5,54), nous devons admettre que le sodium est uni à l'azote : CN.CH = C = NNa, et, si l'on n'avait recours qu'aux méthodes optiques, il faudrait adopter la même conclusion, pour les sels de sodium de l'éther cyanacétique (A = 6,19) et du camphre cyané ( A = 5, 70), /C = C = NNa NaN = C = CH.COOC^H' et C'\V< 1 \co » Mais il n'est pas impossible qu'une simple transformation énolique puisse fournir un A égal ou même supérieur à celui du malonitrile ; aussi nous ne donnons ces conclusions qu'à titre provisoire et hypothétique. » En présence de la divergence des résultats obtenus au sein de l'eau et au sein de l'alcool pour les sels de sodium de l'éther cyanomalonique (A = 3,85 et 5,25) nous ne pouvons, pour le moment, fixer sa constitu- tion d'une façon certaine, de nouvelles études sont nécessaires. » Ajoutons enfin que MM. Brùlil et Scln-ôder (') ont tout récemment employé notre méthode optique différentielle (en même temps que d'autres procédés) pour établir la constitution des sels sodiques des éthers campho- carbonique et acétylacétique, mais sans s'astreindre à opérer toujours au sein du même dissolvant. Aussi leurs nombres, tout en confirmant la bonté de notre méthode, ne peuvent pas nous servir à élucider davantage le problème des dérivés cyanés. » (') Bruul et SchrOder, Naturhist. med. Verei/i de lleidelberg, t. \'11I, 1904, p. i48 et 188. C. R., 1904, 2' Semestre. (T. CXXX1\, N' 26.) Ï3D Il86 ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Sur de nouvel/es t/-ouvaiUes géologiques au Soudan. Note de M. A. de Lappakext. i( Au mois de juin 1904, la Société de Géographie était informée pur M. le ca|)itaine MoU, chef du groupe français de la commission de délimi- tation du Sokoto, qu'un grand nombre d'échantillons de roches et de fos- siles, recueillis dans la région comprise entre le Niger et le Tchad, allaient prochainement ariiver en France. » Fresque au même moment, le 27 juin 1904, le lieutenant-colonel Elliolt, chef de la mission anglaise avec laquelle nos officiers avaient coopéré, fiiisait, devant la Société royale de Géographie de I^ondres, une Communication sur les territoires parcourus. Celte Communication a paru dans le numéro de novembre 1904 du Geographical Journal, accompagnée d'une Note de M. liuUen-Newlon, du Muséum britannique d'histoire naturelle, sur quelques fossiles tertiaires rapportés par M. Elliolt. En même temps, dans le Geological Magazine (année 1904, p. 292), le U'' Ualher donnait la description, avec figures, des oursins qui faisaient partie de ce lot de fossiles. » Ainsi qu'ont bien voulu le faire remarquer MM. Bu lien-Newton et Bather, l'examen paléontologique auquel ils se sont livrés a confirmé d'une manière absolue ce que j'avais fait connaître à l'Académie, en 1903, à la suite des trouvailles faites à Tamaské par le capitaine Gaden. La région dont celte localité occupe le centre présente de nombreux affleurements de calcaire lutélien, où abondent notamment les oursins, que M. Gauthier avait précédemment déterminés comme LiiiUiia et Plesiulunipas, et dont M. Bather fait les Hemiaster Sudanensis et Plesiolampas Saharœ. D'aulre part, les caractères des lamellibranches et des gastéropodes du dépôt tra- hissent des affinités égyptiennes et indiennes, confirmant l'hypothèse d'une jonction par l'Egypte entre la mer lutélienne de l'Inde et celle du Soudan. M 11 était intéressant de savoir si les échantillons rassemblés par les offi- ciers français, et formant une série infiniment plus importante ajouteraient quelque chose à ces conclusions. Dans ces derniers temps j'ai pu procéder à l'examen de celte série, avec le précieux concours tle M. Douvillé, pen- dant que M. Lacroix voulait bien se charger de l'étude des roches cristal- lines. Aujourd'hui je viens faire connaître à l'Académie les conclusions auxquelles nous sommes arrivés. SÉANCR DU sG DÉCEMBKE If)n.^|. 1187 » Tons les fossiles recueillis a|)parliennent an roctanf;le compris entre le qualorzième el le quinzième parallèle 9 i '904,0. i= 99-48,3 log<7 = 0,27812 SÉANCE DU 2G DÉCEMBRE 1904. 1 I()3 F.pliijmrridc pour i?.'' (lenips moyen de Paris). Date?. 19()'i-1905. 2. Distance [julaii'c. logA. II. Décemhie 37 ifj.^o.ii) 57..">o,[ o,3.j74 i ,o3 » ai i6..")i ..'l'i 55.47,3 0,3527 1,04 J;m\ior 4 i"- ^-44 53. 40,7 0,8487 i,o4 « S 17.16.31 5 1.3 1,5 0,3453 i,o4 Obscri.'atinii!; rie la comète. Date». l'JOi. '9- 20. Temps moyen Nombre lie Nice. Ai. aT. (le cnmjiar. Ktoil Il m 17.41.16 TII S I .35,42 +6'. I Cl 10 : 5 a 16. 44- I -1-3.37,96 — 1.21 9 i5 : 10 b 17.35. 8 — o.58,3f -t-7.40 9 1 5 : 10 c 18. 5.45 -)-o. ig, 18 -t-7.35 2 16:10 d 17.30.28 -\-o . 3 , 5 1 — 2.22 ,3 24 : 10 c Positions /najc/i/ics des étoiles de comparaison pour 1904,0. • Ascension droite Uéduction au Distance polaire liéductiim au )ilcs. Autori tés. moyenne. jour. moyenne. jour. a. . . Cam b •idge( \nsl •) 7394 h m s 16.16.14,52 3 + 0,52 62.26. i4,9 + 2,0 b... « 7573 16.10.24,89 +0,53 62. 7.11,3 + ••2,7 C. . . » 7635 16.20.37,53 +0,52 61 .29.20,6 + 2,3 d... •S) 7647 16.21 .56,45 +o,5t 61 . o.3S,5 + 2,3 e. . . » 7669 16.34.42,75 +0 , 5o 60. 42 .46,5 + 2,4 Positions apparentes de la comète. Dûce Date?. Log. tact. Distance polaire Log. facl. lUOl. 3 apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. eiiihro 17.... Il m s 16. 14. 09,62 T,664„ 62 .32. 17 ,9 o,655„ )) i8.... . 16.17. 3,38 T,683„ 62 . 5 . 52 , I 0,711,1 )) I c; . . . . • 16.19.39,74 T , 666,1 61.37. 3,8 0,647,1 » 30. . . . 16.22. 16, i4 T,648„ 61 . 8. 16,0 0 , 600,1 » 21.... . 16.24.46,76 T , 670,1 60.40. 26,6 0, 638,1 1) /Vola. — Liis quatre premières observations ont été faites par M. Giacobini à réqualorial coudé de o™, 4o d'ouverture; la cln(|uième par M. Ja\elle au grand équa- lorial de o™, 76. » C. B., 1904, 2» Semestre. (T. CXX.XIX, N" 26.) l5() I [(j'i ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Elérnenls provisoires et éphèméridc de la comète Giacohini (1904, déc. 17). Noie de MM. G. Faykt et E. 3îaubaxt, présentée par M. Lœwy. « Les observations utilisées sont celles des 18 décembre (Nice), 20 dé- cembre (Nice) et 22 décembre (Besançon). » \ln lenant compte des corrections de parallaxe et d'aberration, on a obtenu : T=ri9o4 octobre 2.5,5019, ipmps moyen de Paris. Q = 217.35.29 J i = 99.10.47 > 1905,0, w = --Q= 35.3i.38 logr/ 1=0,265996. 1) Le lieu moyen et diuix autres observations intermédiaires sont représentés comine il suit : Observ. dn 19 déc. (Nice) — 2 — 4 » 20 » (j\ice) -+- I o 21 » (Besançon) o -h 2 » Du système précédent on a déduit l'épliéméride que voici, pour 12'', temps moyen le Paris : IJates. 1900. Janvier i ; • 9- i3. i5. '7 • 19- Ascension droite Dci-tinaison apparente. apparente. logA. log;-. liclat. Il Ul s 16.54,25 +34.42 0, 3558 o,3o8i I ,00 17. 0.18 35.45 0,3542 o,3io4 I ,00 6. 20 36.48 0,3529 0,3126 o>99 12.29 37.51 0,3517 o,3i5o 0^99 18.48 38.55 0, 3507 0,3173 0,98 25. 16 39.59 o,35oo o,3i97 0,98 3i .53 4i. 4 0,3495 0,322I o>97 38.38 42. 8 0,3492 0,3245 0,96 45.34 43. 1 2 0,3491 0, 8270 0,95 52.38 44..6 0,3493 0, 3294 0,94 17.59.55 + 4''>-20 o>3497 0,3320 0,92 » L'éclat du jour de la décou\erte a été pris comme unité SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. "«jS ASTRONOMIE. — Observations de la comète Tempel (1878, \l) faites à l'obser- vatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o^'.SiS, par MM. Rambaud et Sy; présentées j^ar M. Lœwy. Temps ISVirnbre Dales. moyen — «s^.^- — — Je 1304. i:t(.ilcs. d'Algur. A.R. A(E>. coinpar. Observ, Dec. 5 a 6.i4.5r. +o.2/i,83 —6.47,0 10:10 b „ 5 a 6.29. 14 +0.26,87 —6.43,8 10:10 R ,, 6 b 6. 9.20 — o. 3,i3 +3.39,4 6: 8 S ,, 7 b 6. 7. o +o.i3,63 — 5.a6,.5 i4:i2 t^ » 7 c 6.28.00 -ho.i7,o.j —5.21,6 12; 10 S Positions des étoiles de comparaison. .\sceiision HoducLiori Ucdaclion di'iiite au Décliiiaisoii au Étoiles, moyenne l'j04,U. jour. moyenne l'JOi. H. jour. Aulorllés. a.. 19.55"' 3% 5 +1,73 — 24.26.57"! -t-i2",4 Cordoba, C.G., II" 27393'. 6.. 19.59.15,00 +1,74 —24.33, I +12,4 Cordoba, zoiie-24", n" 15702. c. 20.2.41,59 +1,74 -24.19-40,6 +13,5 Cordoba, C.G., n"27552. Positions apparentes de la comète. Dalcs. Ascension droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1004. apparente. paraliaxo. apparente. parallaxe. Il 01 s 0(5 Dec. 5 19.55.29,71 ï,594 —24.33.31,7 0,828 » 5 19.55.31,70 ï,6i6 —24.33.28,5 0,819 ), 6 19.59.13 1,584 —24.29. 3 o,83i / ■ 20. 2.56,96 i,58o —24.24.54,6 o,832 7 20. 3. o,38 ï,6i5 —24.24.49,7 0,819 M La coiucle esl 1res faible, dilTicile à observer. « AÉRONAUTIQUE. — Sur la stabilité des dirigeables. Note de M. G. -A. Cnoi.co, présentée par M. Maurice r.cvy. « j\î. (;li. llcnard a étudié, U n'y a pas longtemps, la question de la sta- bilité (les dirigeables, en s'appuyant sur de précieuses expériences de statique expérimentale. Nous avons pensé que, dans le cas d'un ballon I 196 ACADÉMIE DES SCIENCES. fusiforme niarchaiiL dans l'esi)ace libie, Ils phénomènes de stabilité |)(1li- vaienl suivre des lois quelque peu différenles des lois simples qui régissenl la stabilité d'un modèle retenu par un point fixe. Nous avons alors essayé d'éclaircir le problème en nous dégageant de cette restriction. » On sera obligé d'admettre que la trajectoire du mobile aérien est contenue dans un plan vertical, et qu'on n'a pas affaire à d'autres mouve- ments rotaloires q'ie celui de tangage. On supposera la force suspensive du gaz constante, et constamment appliquée au centre de gravité, G,, du ballon. l'our de petits angles le couple de renversement, indiqué par M. Renard, jiourra s'écrire C, ^ ?H'-çp, n représentant une constante, 01 l'angle de l'axe AG, du ballon avec la tlirection c de sa vitesse. Le couple C, sera dû à une force F, dont la direction s'écarte de celle de l'axe, et qui le coupe en un point A, à la distance /du centre de gravité. Si l'on suppose que la composante axiale F^ de F soit toujours détruite par la poussée d'un propulseur très élastique et qu'il n'existe aucun couple provenant de l'excentricité du propulseur, il ne reste à consitlérer que la composante normale à l'axe, F,, de F. Il sera alors pernn's de supposer k' constante. De plus, puisqu'on a C, := F, /, si l'on donne à / une valeur moyenne con- venable, on pourra écrire, pour les petits angles : F, = k^'-o. » Soit maintenant G ^^ f(^l) la fonction qui exprime le langage, les angles étant mesurés sur l'iiorizon. Dans les expériences de M. Renard on on a toujours cp = ft. Mais lorsque le ballon est libre dans l'espace, il prend, sous l'action de F,, un mouvement vertical z=J\[t), dont la vitesse-^ se composant avec c donne une vitesse résultante w, qui fait un angle ji^/'o(/) avec l'horizon. Dans ce cas on aura

    où mesl une constante. Dans le cas complexe du ballon, on pourra retenir pour C^j la même expression moyennant pour m une SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 190/1. II ()7 valeur convenable. Nous poserons m=^/cr-, où k a même signification et même Aaleur que dans F, et r représente une longueur. » Si pour les jîelils angles on pose enfin : p = - -%-, on aura dans les formules précédentes les principaux éléments du ])roblème en fonction de 0 et p, fonctions euK-mêmes de la variable indépendante /. » Les équations différentielles simultanées du problème pourront alors s'écrire : pour le tangage, («) 7 ., (•/« M-, 4h- -k/r H'e- pour le mouvement vertical. (^) M^l- -/■( ■•^(0- -'^) = 0, 1 re|>résentant le moment d'inertie du système aérien. » ]>es équations («) et (h) se résolvent aisément soit en h, soit en (5; en donnant dans les deux cas une même équation différentielle linéaire sans second membre, dont la caractéristique est une équation algébrique de troisième degré, de la forme (c) x^ + ax' + hx + c = o. Les coefficients a, h, c sont des fonctions de v; a et c étant toujours posi- tifs ; h pouvant changer de signe selon les éléments du ballon ou la vitesse. » Quand les racines réelles de l'équation (c) sont négatives, ainsi que la partie réelle des racines imaginaires, le mouvement du système aérien est stable d'une façon absolue, tandis que dans le cas contraire on devra douter en pratique de cette stabilité. L'examen du signe des racines de l'équation (c) se réduit aisément à l'examen du signe de l'exjjression c — ah, et l'on est conduit aux conclusions suivantes : « Lorsqu'on a M/^^r=, le mouvement du système est absolument stable à toutes les vitesses; » Lorsqu'on a M/ >• kr'^, il existe une vitesse critique donnée par ^^ *'^-" A- (M / — />•/■'- ) /--t-p^' oîi p est le rayon d'inertie, résultant de la position I = Mp-. En deçà de cette vitesse le système aérien est stable. Ilfjf^ ACADÉMIE DES SCIENCES. X L'examen de (e) montre le rôle capital joué par le couple d'amortis- sement dans les phénomènes de stabilité. Selon la valeur de X-/--, on peut avoir sLabililé bien au delà de la valeur que M. Renard assigne à la vitesse critique. Si, dans les hypothèses les moins favorables, on |)orte dans la for- mule {e) les données du ballon La France, et qu'on néglige tout à fait le couple amortisseur inhérent à l'aérostat, on trouve que l'amortissement introduit par un j)lan de queue de cinq à six- mètres carrés (au lieu des Irenlc-hau requis par les calculs de M. Renard) suffit pour assurer à ce dirigeable une stabilité parfaite. » Ces conclusions, quelque peu étonnantes, trouvent leur explication naturelle dans des considérations qui, dans le cas de mouvements pério- diques, se rapportent aux difïérences de phase eutre le tangage et le mou- vement vertical. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la fragilité de certains aciers. Note de MM. xl. Pekot et Hexri Michel Lévy, présentée par M. A. .Michel Lévy. « Dans une Note précédente ('), nous avons décrit un appareil permet- tant d'étudier les phénomènes que produit un choc sur une barrette de métal encastrée à une de ses extrémités, frappée à l'autre, et munie d'une entaille de section trapézoïdale; nous avons indiqué les premiers résultats obtenus. Nous avons l'honneur d'exposer aujourd'hui à l'Académie la suite de cette étude. » Depuis le début des recherches, nous avons légèrement modifié ra|)pareil; la tête du mouton qui produit le choc a été reliée à un contre- poids par l'intermédiaire d'une corde passant sur deux [)oulies; l'ensemble constitue une machine d'Alwood dont on peut modifier les masses et les hauteurs de chute. Lors du choc la corde se détend et c'est la force vive de la masse totale de la tête du mouton qui agit. On peut ainsi faire varier très commodément les vitesses d'action (vitesses du mouton pendant le choc) en agissant sur la vitesse au début et sur les kitogrammètres dispo- nibles qui règlent la variation de la vitesse pendant le choc. » D'autre part, le temps est enregistré sur la plaque ])hotographique p'u- la projection sur celle-ci des images d'uLie série de points lumineux 1, ' ) Comptes rendus, l. CXXWIIl, aa février 190^. p. 474- SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE I904. H<)9 qui se (lc|)laceiil horizontalement avec une vitesse constante. Ces points sont produits par l'intersection de l'image réelle horizontale du filament d'une lampe Nernst avec une série de fentes en développantes de cercle, découpées sur le pourtour d'un disque métallique animé d'un mouvement uniforme. On obtient ainsi sur le cliché les portions d'une courbe qu'il est facile de reconstituer, dont le coefficient angulaire en chaque |)oint donne le rapport des vitesses de la plaque et des points lumineux (i",3o à la seconde). » Les études faites avec cet appareil ont confirmé pour divers aciers l'égalité des valeurs de la résistance à la rupture, mesurées soit avec la machine de traction, soit à l'aide de notre appareil. » Elles ont montré de plus que le métal que nous avons plus particuliè- rement étudié (') présente une fragilité essentiellement variable, alors même que les chocs sont produits avec des appareils identiques, dans des conditions déterminées d'entaille et d'encastrement des barrettes. » L'étude des causes qui influent sur la fragilité est rendue très difficile par l'hétérogénéité des échantillons; néanmoins, en sciant en deux parties les barrettes, nous avons réussi à opérer sur des couples d'échantillons comparables. » Il ressort nettement de l'examen des résultats obtenus que, pour le mêlai étudié, lorsque la vitesse du choc est et demeure pendant tout le choc suffisamment élevée, aucune déformation permanente ne se produit, le métal est fragile, tandis que, lorsque cette vitesse est suffisamment petite, le métal peut supporter une déformation permanente, indiquant les qualités inverses de la fragilité, mais l'étendue de cette déformation permanente est d'autant plus petite que l'on s'approche davantage de la vitesse qui donne la fragilité. » Nous ne saurions, en l'étatactuel de nos recherches, préciser davantage; toutefois on peut remarquer que ces faits suffisent à expliquer la forme concave particulière de la courbe d'elforls, indiquée pour les mélagx fra- giles dans notre précédente Note : cette concavité, qui disparaît quand le nombre des kilogrammètres disponibles est élevé et quand, par suite, la vitesse d'action varie peu, est vraisemblablement produite par l'allongement des dernières fibres du métal soUicitées^avec des vitesses insuffisantes pour amener la fragilité. » Les clichés que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie mon- (') El i(iii a été mis obligeamment à iiotçe disposition par Af. Cliai-py. I20O ACADÉMIE DES SCIENCES. trent la variation de la valeur de la déformalioii permanenLe avec la vitesse et sa disparition pour des vitesses de 6'". » ÉLECTRICITÉ. — Sur les rayons calhndiques et les lois de l' Electromagnétisme. Note de M. P. Villard, présentée par M. J. VioUe. « La démonstration que M. Pellat a récemment donnée ( ') de la réalité de la magnetofriction repose sur la considération d'une courbe expérimen- tale dont je lui avais communiqué la photographie. Cette démonstration serait rigoureuse si la courbe en question (lieu des traces des rayons catho- diques sur un écran dans un champ croissant) ne passait pas, dès son premier tour, par son point asymptotique. Or ce caractère est précisément incompatible avec la magnetofriction, comme on peut s'en convaincre en considérant les figures i et 2 qui indiquent le motle de description d'une courbe de ce genre; l'écran est ici perpendiculaire au champ supposé uniforme; la figure 2 correspond au cas d'un frottement. » D'après les lois de l'Elecli-omagnélisme, tous les rajons issus d'un point K, quelles que soient leurs directions et leurs vitesses, s'enroulent sur des tubes de force ayant tous une génératrice commune invariable, lu ligne de force qui passe par le point d'émission, point nécessairement commun à toutes les trajectoires. » Il en résulte que tout rayon qui accomplira une spire complète d'hélice (ou un nombre entier de spires), entre la cathode et l'écran, aboutira nécessairement au point O, trace de la génératrice commune à tous les tubes de force. » La courbe AtiO, lieu des traces des rayons, passera donc en 0 dés que le champ aura une valeur II telle que le rayon décrive une spire complète. Elle y repassera pour les valeurs a H, 311, ... du champ (deux spires, trois spires, etc.) et formera une série de boucles décroissantes passant toutes par O, à la fois point asymptotique et point multiple. >> S'il y avait un frottement ([uelconque, les rayons s'enrouleraient sur des surfaces grossièrement coniques dont les sections par l'écran seraient intérieures aux. sections des cylindres précédents et, par suite, ne passeraient plus par le point (.), sauf pour un champ très intense, tel que le diamètre de ces surfaces devienne négligeable à la base (^). La figure 2 représente, pour un demi-lour et un tour complet du rayon, les (') Comptes rendus, t. CXXXIX, 11 juillet 1904, p- 124- (^) C'est encore plus évident si l'on considère que les rayons s'enroulent aussi sur des tubes de force ayant pour directrices des spirales. Les rayons ne peuvent plus ren- contrer la ligne de force du point d'émission, puisqu'une spirale ne repasse jamais par son point de départ. Sous cette forme le calcul serait assez simple, mais la ligure eût SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 190/i. I20I spirales cathodiques. La première donne le point B' au lieu rie B, la seconde, le point O'. Si le frottement croît avec le champ, l'écart 00' pourra dépasser BB' et sera facile à constater. La courbe AB'O' n'arrivera en O qu'après une infinité de boucles : ce point ne sera plus point multiple. Fre Fig. 2. 0 H) Fis Fig. ^. Fig. 5. Fig. 6. » Le simple examen du point asymplotique fournil ainsi un critérium très sûr, indépendant de la forme de l'écran, de l'orientation de la cathode, de l'uniformité du champ et même de l'inévitable divergence du faisceau. Kn effet, les diverses courbes correspondant aux rayons de directions différentes devant toutes passer par O (s'il n'y a pas de frottement), l'épaisseur du trait résultant sera nulle au point O (pratiquement égale au diamètre du point physique d'émission K). La précision sera donc très grande si l'on a une source ponctuelle et, de plus, un écran conducteur pour éviter les électrisations locales. B Or la courbe que j'avais obtenue passait bien, dès le premier tour, par son point asymptotique, comme l'a d'ailleurs figuré M. Pellat('). Si le surbaissement observé été trop compliquée. D'ailleurs, les directrices de ces tubes de force ~oiit leprésentées par les spirales figurées sur le rabattement. (') J'avais également contrôlé ce caractère dans d'autres expériences que je n'ai pas décrites en détail, et où par exemple les rayons marquaient eux-mêmes leurs traces par réduction sur la paroi d'une ampoule en cristal; j'avais obtenu ainsi des courbes C. R., 1904, 2" Semestre. (T. CXXXIX, N° 26.) lf>7 I202 ACADÉMIE DES SCIENCES. avail eu pour cause la magnétofriclion, la même cause aurait eu pour effet de relever au-dessus du point O la brandie descendante (diminution progressive du diamètre de l'hélice cathodique). L'ellipticité très accusée des boucles de la courbe montrait que le surbaissement en question, relativement faible d'ailleurs (}), tenait à un léger défaut d'orientation, sans importance pour l'examen du point asyniptotique. M J'ai néanmoins cru devoir refaire l'expérience avec une ampoule mieux réussie. La figure 3 indique la disposition de l'ampoule et la coupe de la cathode. Un diaphragme en mica limite l'afflux cathodique et l'émission n'a lieu que par un point. La figure 5 représente la courbe obtenue, sen- siblement identique à la courbe théorique reproduite à la même échelle (fîs>\ 4)- Toutefois les sommets des boucles corres[)ondant à un nombre impair de demi-tours sont tronqués, les hélices à 45° étant tangentes à l'écran et les rayons plus obliques rencontrant seuls ce dernier : ceci con- trôle l'orientation. La courbe figurée en pointillé est celle qu'on obtien- drait s'il y avait un frottement. » Mais il est beaucoup plus simple d'observer directement les hélices dans l'oxygène ou encore de faire décrire une circonférence à un pinceau cathodique très fin (Hitlorf). S'il y avait amortissement on aurait une spi- rale logarithmique. La cathode précédente, dont la boîte fait écran dans le gaz ionisé, convient bien pour cette ex|)érience, qui donne le résultat reproduit figure 6 : on voit le faisceau initial et son enroulement dans trois champs différents. On peut aller ainsi jusqu'à looo unités. )) Les résultats précédents ne présentent pas la moindre anomalie pou- vant faire supposer l'existence d'un frottement magnétique quelconque des corpuscules. » THERMO-ÉLECTRICITÉ. — Sur la thermo-éléclricité des alliages d'aluminium. Note de M. Hector Pécheux, présentée par M. J. Violle. « Comme suite à mes recherches sur certains alliages de l'aluminium {Comptes rendus, t. CXXXVIH, passim), j'ai déterminé leur thermo-électri- cité par rapport au cuivre, suivant la méthode des déviations. A cet effet, j'ai réalisé, avec le cuivre et toutes mes baguettes d'alliage (longueur variant de 12^^™ à 20*^'") des éléments thermo-électriques que j'ai mis en de grande dimension et très nettes, la prépondérance d'intensité du centre du faisceau étant plus apparente ainsi qu'avec les efTets de fluorescence. SÉANCE DU '^6 DÉCEMBRE igol{. 12o'3 circuit avec un galvanomètre de W. Thomson soigneusement étalonné. La résistance totale du circuit étant égale à 5°'"°% 3 12, la résistance des baguettes d'alliages, inférieure à o^'"°,oi et par conséquent négligeable, la force électromotrice se déduisait immédiatement de la déviation. » J'ai d'abord constaté que les métaux dont je me suis servi occupent dans la série thermo-électrique l'ordre indiqué par Tait, sauf en ce qui concerne l'aluminium en baguette qui se place entre le cuivre et le plomb; l'aluminium en fil, que j'ai expéri- menté aussi, est bien, comme l'a trouvé Tait, avant l'étain et le plomb, jusqu'à 200". Mais on sait que la thermo-électricité d'un métal varie avec le mode de préparation : il n'j a donc rien d'étonnant à ce que l'aluminium coulé donne un résultat autre que l'aluminium en fil, métal écroui et qui devient ainsi positif par rapport à l'alu- minium coulé. Cette remarque me paraît nécessaire éUnt donné que tous mes alliages ont été employés toulés et non en fils. » Les résultats ci-après sont donnés en miciovolts. » 1° É tain-aluminium. — La soudure froide était à 17", 5o (circulation d'eau froide); la soudure chaude était exposée, successivement, aux températures de 100° (eau distillée à l'ébullition), et de 180° (huile d'aniline pure bouillante). » Les quatre alliages Su^Al, Sn' Al, Sn^Al, Sn AF se placent dans l'ordre suivant : Al(bagueUe). Sn^-Al. Sn»-AI. Sn-Al'. Sn--AI. Sn(baguette). 0 uv V-y H-»' ^^ l^" ^^ ( 100... 162,75 181,68 196,82 208,18 223, 3l 227,10 ''°'^° i 180... 359,08 366,72 4i6,38 /158,4o 462,22 477>5o « Tait avait trouvé pour l'étain, en baguette également, le nombre 237^ entre 0° et 100°. 30 Plomb-aluminium. (92»;„). (94'/„). (O^Vo)- Al(bagucUe). Pb(bagueUe). „ I 100 94,63 ii3,55 101, 4o 162,70 211,96 ■7°'5o ,80 >8i,68 219,53 363,36 359,08 4i6,35 » Tait a trouvé, pour le plomb en baguette, 208^ (entre 0° et 100°), chilVre très voisin de celui que j'ai obtenu. 3° Hisniuth-aluminiuni. (,57,,). (85"/,). (94 °;.)- (88»/„). Al(bagucue). Bi (baguette). (100... 98,41 121,12 i55,i9 109,18 162,70 0916 *^''' 1 180... 204,39 280,09 3o2,8o 325, 5i 359,08 9955 » Pour les alliages suivants, de l'aluminium avec le magnésium, l'antimoine et le zinc (alliages moins fusibles que les précédents), j'ai porté la soudure chaude à 100°, 180° et 38o° (huile de lin bouillante). Ijo/| ACADÉMIE DES SCIENCES. 4° Magnésiiun-alniniinum. (68V„)- (77"/.)- (85",.)- (eeVn)- Mg(fil). AKbag.). (73Vo)- I, |J.v |J. V (J,V |J.Ï |XV |J.V [J.V ; 100... 83,27 100,98 121,12 128,69 186,26 162,75 181,68 i'7<',5o' 180... i55,t9 219,53 272,52 280,09 249,81 359,08 423,92 ( 38o... i5i,4o 249,81 295,23 340, 65 458, 4o 4o4,9o 53i,3o » Le magnésium esl difficile à étudier, à cause de la facilité avec laquelle il s'oxyde quand la soudure chaude n'est pas bien isolée à l'aide de l'ouate. 5° .1 iilimoine-altiminiiim. Sb (baguette). Sb-Al'". Sb-Al". Sb-Al". Sb-A|35. Al ( baguette ) 0 ; 100. . 2920,50 |J,V 45,42 64,35 !J,v 87,05 |J.V 98,4. 162,75 7<',5o 180. . . 5459,65 105,98 1 5 1 , 4o '77-90 2 I 1 , 96 359,08 ( 38o.. ■ 72i7>95 i5i ,4o 211,96 249,81 317.94 404,90 6° Zinc-aluminium. Zn(ba8.). Zn'-AI. Zn=-Al. Zn-Al. Zn-AI-. Zn-AP. Zn-Al'. Zn-Al«. Zn-Al'". Zn-Al'^ Al (bag.). o 1J.V Hv |iv [iv }iv p.v IJ.V [J.V tiv Hv U.V l 100... 18,92 49,21 64,35 ii3,55 166, 54 i5i,4o 161,47 174,12 181,68 166, 54 177,90 9°,5o| 180... 26,95 94,63 128,69 246, o3 34o,65 3i4,i6 348,22 4o4,92 889,64 382 882 ( 38o... 41164 ii3,55 162,75 352 611,20 460, 3i 523,34 679,96 719,95 595,92 443, 12 )) De tous les alliages d'altiminium que j'ai étudiés, le Zn-Al" elle Zn-Al'" sont ceux qtii ont le plus erand pouvoir thermo-électrique par rapport au cuivre, après 180°; le Zn-Al", d'abord au-dessous, s'en rapproche ensuite vers 38o°. » MAGNÉTISME. — Sur la théorie du magnétisme. Note de M. P. Laxoevin, présentée par M. Mascart. « I. On sait la fécondité remarquable manifestée par la conception qui fait de la matière une agglomération de centres électrisés ou électrons en mouvement périodique stable sous l'influence de leurs actions mutuelles. En particulier, tous les phénomènes de radiation, les propriétés des dié- lectriques et des conducteurs, se laissent facilement grouper autour de cette hvpothèse. >' Cependant les phénomènes complexes du magnétisme et du diama- gnétisme ont semblé jusqu'ici se laisser atteindre plus difficilement, bien SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. I2o5 que les électrons gravitant dans l'atome sur des orbites fermées fournissent à première vue une représentation simple des courants particulaires d'Ampère, capables de s'orienter sous l'action d'un champ magnétique extérieur pour donner lieu au magnétisme induit, ou de réagir par induc- tion, selon l'idée de Weber, contre la création de ce champ extérieur, comme le font les substances diamagnétiques. » Ceux qui ont essayé de poursuivre cette idée l'ont trouvée jusqu'ici stérile ('). Je suis parvenu ;i montrer, coalrairement à cette opinion, qu'il est possible, grâce à !' hypothèse des électrons, de trouver pour le para- et le dia- magnélisme les interprétations complètement distinctes qu'ils exigent, confor- mément aux lois établies |)ar M. P. Curie (-) : le magnétisme faible, forme atténuée du ferromagnétisme, varie en raison inverse de la température absolue, tandis que le diamagnétisme s'est montré dans tous les cas observés, à l'exception du bismuth solide, rigoureusement indépendant de la température. La théorie que je propose permet de rendre compte entiè- rement de ces deux lois. » Je crois possible enfin d'éclairer de ce point de vue la question complexe de l'énergie magnétique. » On trouvera ici uniquement les résultats principaux de ce travail qui sera publié complètement ailleurs. » II. Une particule électrisée de charge e et de vitesse v est équivalente à un élément de courant de moment ev. Ou déduit facilement de là qu'un courant particulaire constitué par un électron mobile dans le temps pério- dique T sur une orbite fermée de surface S est équivalent, au [)oint de vue du champ magnétique à distance, à un aimant de moment magnétique M = '^ normal au plan de l'orbite. » Un semblable courant particulaire correspondra à chacun des élec- trons présents dans la molécule et le moment magnétique résultant de celle-ci pourra être nul ou non suivant le degré de symétrie de l'édifice moléculaire. » Si, à un ensemble de telles molécules, on superpose un champ magné- tique extérieur, tous les courants particulaires subissent une modification indé- (') W. VoiGT, Anii. d. Physik, t. IX, 1902, p. ii5. — J.-J. Thomson, Phil. Mag., t. V'I, igoS, p. 678. (-) F. Curie, Ann. de Ciiiin. et de Pliys., t. V, iSyà, p. 289. I2o6 ACADEMIE DES SCIENCES. pendante de la manière dont la superposition est obtenue, soit par établissement du champ, soit par déplacement des molécules. Le sens de cette modification correspond toujours au diamagnétisme , l'accroissement du moment magné- tique étant, si H est la composante du champ normale au plan de l'orbite, dans le cas d'une orbite circulaire, m étant la masse de l'électron. )) Quand la molécule est supposée immobile, le travail nécessaire à cette modification est fourni par le champ électrique créé conformément aux équations de Hertz pendant l'établissement du champ magnétique. J.-J. Thomson ne fait pas intervenir ce champ électrique, et W. Voigt en tient compte de manière incomplète. » Dans le cas opposé où la modification est due au déplacement des molécules, le travail est fourni aux courants particulaires par l'énergie ciné- tique de la molécule ou par les actions des molécules environnantes. La propriété diamagnétique acquise au moment de rétablissement du champ sub- sistera en dépit de l'agitation moléculaire. » III. Au total, cette modification se manifeste de trois manières dis- tinctes, trois faces du même phénomène : » i" Si le moment résultant des molécules est nul, la substance est dia- magnétique au sens ordinaire du mot, et l'ordre de grandeur des constantes observées est tout à fait d'accord avec l'hypothèse de courants circulant suivant des orbites intramoléculaires. » Cette conception conduit à retrouver la loi d'indépendance établie par M. Curie entre les constantes diamagnétiques et la température ou l'état phy- sique. )) 2° Si le moment résultant n'est pas nul, la substance possède un para- magnétisme qui masque toujours le diamagnétisme général sous-jacent. Les échanges d'énergie entre les aimants moléculaires et le champ magné- tique extérieur, ou le mouvement d'ensemble des molécules, se font par l'intermédiaire de ce diamagnétisme. » J'ai pu retrouver, à partir de là, la loi de variation du magnétisme faible en raison inverse de la température. » 3" Enfin le changement de période de révolution sur les orbites im- pliqué dans la modification diamagnétique correspond au phénomène de Zeeman, général comme le diamagnétisme lui-même : tous les corps, même le fer, étant diamagnétiques . SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. '207 )) La modification diamaf^nélique se produit instantanément an moment de l'établissement du champ; c'est dans tous les cas le phénomène initial, puis, par son intermédiaire, de l'énergie est empruntée au mouvement d'en- semble des molécules et modifie l'agitation thermique de celles-ci ; le para- magnétisme permanent apparaît, au moins dans les corps magnétiques gazeux, après qu'un réarrangement, qui répartit de nouveau également l'énergie cinétique entre les molécules, s'est produit; les axes magnétiques des molécules étant alors orientés de préférence dans la direction du champ extérieur. )) IV. Les orbites considérées qui rejirésenlent les courants particu- laires d'Ampère sont aussi les circuits de résistance nulle du diamagnétisme de Weber, avec cette particularité remarquable que le flux à travers ces cir- cuits ne reste constant, comme le supposait Weber, que si l'inertie des électrons est tout entière d'origine électromagnétique. » J'ai démontré que les orbites, supposées circulaires et décrites sous l'action d'une force centrale quelconque, ne subissent aucune déformation sous l'action d'un champ, la vitesse des électrons étant seule modifiée; et l'on peut, dans l'hypothèse où l'inertie est tout entière électromagnétique, se former une conception exacte et simple de tous les faits magnétiques et diamagnétiques en considérant les courants parliculaires comme des courants ordinaires existant dans des circuits indéformables mais mobiles, de résistance nulle et d'énorme self -induction, auxquels toutes les lois ordinaires de l'induc- tion sont applicables. » PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Sur Un phénomène de l'adaptation rétinienne relatif à la vision des couleurs faibles. Note de M. A. Polack, présentée par M. d'Ârsonval. « L'influence exercée sur la sensibilité rétinienne par l'adaptation à l'obscurité a été de la part des auteurs l'objet d'une étude minutieuse. » On s'accorde à admettre deux modes de sensibilité rétinienne : l'un pour la lumière, l'autre pour la coideur et, quel qu'en soit le mécanisme intime, les deux processus subissent différemment l'influence de l'adapta- tion, comme l'a montré Charpentier. » Je peux apporter à l'appui de cette doctrine un fait nouveau, qui consiste dans une élévation momentanée de la sensation chromatique déterminée par une basse lumière à l'instant même où l'on fait sortir la rétine de son état d'adaptation à l'obscurité. j508 ACADÉMIE DES SCIENCES. » I/expérience qui le montre est très simple : » Après un st'jour dans Tobscurilé je commence à éclnlier le verre dépoli du photop- lomètre par une lumière monochromatique; j'élève graduellement l'intensité jusqu'à provoquer la première sensation de couleur et je la dépasse un peu. En ce moment, tenant une lampe à incandescence en arrière de la tète de manière que celle-ci porte ombre sur le verre dépoli, je tourne le bouton de l'interrupteur. Aussitôt que la pièce s'illumine, la couleur devient plus saturée; de pâle et incertaine qu'elle paraissait dans l'obscurité elle se transforme en couleur bien plus franche. Mais après une courte durée cette sensation nouvelle décroît rapidement et s'évanouit presque complètement devant l'éclairage intense de la lampe. )> On peut remplacer la lampe par une simple allumette qu'on fait partir en la tenant au-dessus et en arrière de la tète. » Celte expérience donne souvent des résultats négatifs pour les lumières rouges et orangées. Elle m'a réussi pourtant après une très bonne adaptation à l'obscurité. Dans ces conditions, j'ai vu nettement le phénomène ci-dessus se produire avec le rouge et l'orangé en même temps que j'ai constaté un intervalle pholochromatique pour ces couleurs avec ceci de particulier qu'à l'extrême limite de son minimum chromatique le rouge présentait des alternatives de sensation colorée et incolore. Avec des couleurs plus réfrangibles l'expérience réussit d'autant mieux que leur intervalle photocliroma- lique est plus considérable poui- l'observateur, et il n'est même pas indispensable de recourir à l'obscurité complète; on obtient déjà un résultat bien net pour le vert et surtout pour le bleu dans une obscurité relative où leur intervalle photochromatique est encore très sensible. » On peut donner de ce fait l'interprétation suivante assez probable : » L'adaptation augmente considérablement la sensibilité lumineuse pro- prement dite et influence relativement peu la sensibilité chromatique. Une couleur à basse lumière vue au milieu de l'obscurité paraît donc plus blan- châtre, mais au moment où l'on éclaire la pièce l'effet de l'adaptation commence à disparaître et la sensation s'affranchit de la lumière blanche en rapport avec celte adaptation, lumière qui réduit notablement la satura- tion de la couleur, tout eu la rendant plus lumineuse dans l'obscurité. » Ce phénomène caractérise ainsi les phases fonctionnelles par lesquelles passe la rétine adaptée à l'obscurité pour s'adapter de nouveau à la lumière diffuse; il permet de déterminer la durée de ce passage d'un état à l'autre et prouve encore une fois l'indépendance relative des sensibilités lumineuse et chromatique de la rétine. » SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igo^. 1209 CHIMIE MINÉRALE. — Sur la réduction par le bore amorphe des oxydes du manganèse et la préparation d'un nouveau borure de manganèse. Note de M. BiNET DU Jassonxeix, présentée par M. H. Moissan. « Le -bore amorphe réduit un grand nombre d'oxydes métalliques ('). Avec les oxydes du fer, du nickel, du cobalt, il donne des fontes dont on peut séparer les borures définis cristallisés (^). Enfin un borure de man- ganèse répondant à la formule MnB^ et contenant 28 pour 100 de bore a été préparé par MM. Troost et Hautefenille ( '). » Le protoxyde, le bioxyde et l'oxyde intermédiaire de manganèse sont réduits par le bore à la température du four à vent, mais on obtient diffi- cilement une masse mctallicjue fondue. A la haute température du four électrique l'acide borique formé est volatilisé et, si la chauffe est assez rapide, il reste une fonte borée de manganèse, non carburée. On introduit dans un four électrique à tube une nacelle de charbon contenant le mé- lange fortement comprimé d'oxyde de manganèse et de bore en proportions variables. La réaction a lieu en quelques secondes avec un courant de 4oo ampères sous 100 volts; on retire la nacelle dès que le manganèse commence à se volatiliser. » Lorsque l'oxyde de manganèse est en excès par rapport au bore, la foule obtenue peut contenir jusqu'à 97 pour 100 de manganèse; dans ces condi- tions, elle se laisse facilement limer. Avec un excès de bore, au contraire, on prépare des fontes de plus en plus grenues et dures dont la teneur en bore varie jusqu'à 20 pour 100 environ. Ces fontes sont attaquées par les acides étendus ou concentrés. Grossièrement pulvérisées, elles brûlent avec incandescence dans le chlore dès le rouge sombre, mais l'action s'arrête aussitôt et le chlorure de manganèse fondu protège un résidu constitué par un borure défini que l'on isole par des lavages rapides à l'eau, puis à l'alcool. (') H. MoissAN, Élude des propriétés du bore amorphe {Conijiles rendus, t. CXIV, p. 617). (-) H. MoissAN, Préparation et propriétés du horurc de fer {Comptes rendus, l. CXX, p. 173). — Étude des borures de nicl;el et de c >balt {Comptes rendus, t. cxxii, p. 424). (^) TiioosT et Hautefeuille {Comptes rendus, i. I^XXXI, p. r.i63). C. R,, 1904, 2« Semestre. (T. CXXX.1X, N" 26.) '3^ 1210 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ce borure présente l'aspect d'une poudre métallique brillante, formée de petits cristaux brisés. Sa densité est de 6,2 à i5". » Le borure de manganèse s'enflamme au contact du ihior a la température ordi- naire; le chlore l'attaque au rouge sans incandescence. Il n'est pas altéré dans le brome liquide, mais il brfde dans la vapeur de brome au rouge sombre. L'action de la vapeur d'iode, même à haute température, est très superficielle. Chauffé dans l'oxygène, il s'oxyde sans incandescence avec formation d'un borate fusible. L'azote est sans action au rouge. Au-dessus de 1000°, les cristaux sont altérés superficiellement. » Le borure de manganèse est attaqué lentement par l'eau froide avec dégagement d'hydrogène et formation d'un dépôt d'hydrate mangani(|ue qui limite bientôt la réac- tion. L'eau, filtrée et limpide, contient de l'acide borique en solution; elle se trouble quand on la chauffe et laisse déposer de l'hydrate manganique. La vapeur d'eau agit de même : le borure est oxydé; le courant de vapeur entraîne de l'acide borique et de l'hydrogène. L'acide chlorliydri([ue étendu dissout le borure de manganèse avec déga- gement d'un gaz qui brûle avec une flamme verte au moment de sa production, mais qui ne contient plus que de l'hydrogène après avoir été lavé sur l'eau, transvasé sur la cuve à mercure et desséché par le chlorure de calcium. Dans le gaz chlorhydrique, au rouge sombre, il se forme du protoclilorure de manganèse et l'hydrogène qui se dégage entraîne du chlorure de bore. Le borure de manganèse est également attaqué par les acides iluorhydrique, azotique et sulfurique. 1) Le gaz aniinoniac, au-dessus de 1000", l'altère profondément. Après dissolution dans l'acide chlorhydiique étendu du borure non attaqué, il reste un composé azoté de bore et de manganèse pulvérulent, d'un blanc grisâtre, inattaquable par les acides, même à chaud, et donnant avec les alcalis ou les carbonates alcalins en fusion un inan- ganate avec dégagement d'ammimiaque. » L'action de la solution ammoniacale et des solutions alcalines sur le boiure de manganèse est comparable à celle de l'eau. Enfin la soude et la potasse fondues, ainsi que les carbonates alcalins, au rouge, Taltaquent avec formation de manganates et de borates. » Analyse. — Un poids déterminé de borure de manganèse est attaqué par l'acide azotique étendu dans l'appareil décrit par M. Moissan pour le dosage du bore ('). L'acide borique formé est entraîné par l'alcool méthylique, puis dosé par un titrage alcalimétrique suivant la méthode de Jones modifiée par Stock (^). « Le manganèse est pesé à l'état d'oxyde intermédiaire après précipitation à l'état de carbonate. Les résultats obtenus sont les suivants : Tliéorie I. II. III. pour MiiB. Manganèse 83,6 83,9 ^3,4 83,34 Bore 16,0 i5,8 16,4 16,66 (I) H. Moissan, Sur le domine du bore [Comptes rendus, t. CWL p. 1087). (-) A. Stock, Sur le dosa^^e volunictriijue de l'acide borique [Coniples rendus, l. GXX.\, p. 5 16). SÉANCE !)€ 26 DÉCEMBRE Ifj04. 121 I » La composition du bornre étudié est donc représentée par la formule MnB. Il prend place à la suite dos bornres définis et cristallisés FeB, NIE. CoB préparés au four électritpie par M. Moissan. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur V oxy gène quadrimlenl. Note de M. E.-E. Blaise, présentée par M. A. Hidler. « J'ai montré antérieurement (') que les combinaisons organomagné- siennes mixtes renferment une molécule d'éther de constitution. J'ai indi- qué également que, vu la stabilité de ces combinaisons, la molécule d'éther devait faire partie intégrante de la molécule totale, celle-ci se formant grâce au passage de l'atome d'oxygène oxydique à l'état quadrivalent. Je me suis proposé de rechercher si certaines réactions chimiques ne permet- traient pas de mettre en évidence la constitution de ces dérivés oxonium. Je me suis adressé, non plus aux dérivés organomagnésiens mixtes, mais à l'iodure de magnésium et j'ai étudié les combinaisons que ce sel fournil avec les différentes classes de corps organiques oxygénés et en particulier avec les éthers-oxydes à fonction simple ou complexe. » Lorsqu'on fait réagir l'iode sur le magnésiiun, en présence d'ovyde d'éthyle, il se produit une réaction vive et l'on obtient une combinaison très bien définie, qui cris- tallise en gros prismes et qui a été déjà signalée par M. Zélinsky. Ce corps fond à Sao-SS", il est très soluble dans le benzène et dans l'iodure d'éthyle. On peut lui attri- buer la formule de constitution suivante : C-^Ii^X /l I\ /C^H= C=I-P/^\Mg/-\C^H^^' vérifiée par la réaction que j'indiquerai plus loin. Il faut mentionner, cependant, que le poids moléculaire, déterminé en solution benzéni<|ue, est double de celui qu'indique cette formule. Ce lésultat ne semble, d'ailleurs, pouvoir être expliqué qu'en admettant une association moléculaire. L'élliéroiodure de magnésium fond vers 52''-53'', mais, si l'on continue à le cliaufier, aucune ébullition ne se manifeste avant la température de 160°, et ce n'est qu'à la température de 190° que i'éther commence à distiller. Il ne reste finalement qu'un résidu d'iodure de magnésium. Sous l'inlluence du temps, rélliéroiodure se décompose peu à peu en se colorant en brun, puis en noir. » L'oxyde de niétliyle et d'amyle, l'oxyde d'amyle et l'anisol se comportent sensible- ment comme l'oxyde d'éthyle vis-à-vis de l'iode et du magnésium, mais, dans ces divers cas, je n'ai pas réussi à isoler de combinaison cristallisée. Par contre, le formai (') Coniples rendus, t. CXXXII, p. 889. 121 2 ACADÉMIE DES SCIENCES. diéthylique et raoéiateVréllivIe iburni'sent des dérivés solides. Ces composés répondent auv foimules : C-H\ .1 1, .C^H^ ;0( )0( MgP.eCH'-CO^G^H^. C2H»-0 — CH2' \Mg/ \CH2-0 — C2H5 )' Je me suis proposé d'abord de rechercher comment varie la basicité de l'atome d'oxygène, suivant le poids des radicaux carbonés qui y sont fixés. On constate, à ce point de vue, que l'atome d'oxygène se comporte comme d'autant plus basique que ces radicaux sont plus lourds. L'oxyde d'amyle, par exemple, déplace avec une grande énergie l'oxyde d'éthyle de sa combinaison iodomagnésienne. Si, dans un tube à essai, on place de i'éthéroiodure de magnésium et si l'on y verse ensuite de l'oxyde d'amyle, il se produit une vive ébuUition et l'oxyde d'éthyle distille. Le déplacement est absolument analogue à celui de l'ammoniac diin sel ammoniacal par une solution suffisamment concentrée de potasse. L'oxyde de méthyle et d'amyle déplace également l'oxyde d'éthyle, mais avec une moindre énergie. Il suffit cependant de chauffer doucement au bain-marie pour voir l'oxyde d'éthyle distiller. Par contre, si l'un des radicaux fixés à l'oxygène dans l'éther-oxyde est cyclique, l'acidité de ce radicMl intervient pour diminuer considérablement la basicité de l'oxygène. C'est ainsi que l'oxyde d'éthyle déplace l'anisol, réaction mise en évidence par une abondante cristallisa- tion d'éthéroiodure de m;ignésium. » En ce qui concerne le formai diéthylique, l'oxvgène y est plus basique que dans l'oxyde d'éthyle, car il déplace ce dernier et, a fortiori, l'anisol. L'acétate d'éthyle déplace de même l'éther ordinaire. Ces réactions réci- proques permettent, dans certains cas, de préparer très aisément des com- binaisons qu'on n'obtient qu'avec peine par action directe. C'est ainsi que les combinaisons iodomagnésiennes du formai diéthylique et de l'acétate d'éthyle s'obtiennent très facilement par double décomposition entre I'éthé- roiodure de magnésium et le formai ou l'acétate d'éthvle. 1) Mettant à part le cas spécial de l'acétate d'éthyle, j'ai cherché à déterminer, par voie chimique, la constitution des combinaisons que l'iodure de magnésium donne avec les éthers o\}des. L'action des chlorures d'acides sur ces combinaisons établit, comme on le verra, le rôle fondamental que la molécule d'éther o\yde y joue. « Si l'on fait réagir le chlorure de benzoyle sur i'éthéroiodure de magnésium, à raison d'une molécule de chlorure par atome d'iode, on ne constate, à basse tempé- rature, aucun échaullement notable. Mais, en chaullant au bain-marie, on voit, au bout de peu de temps, le liquide se séparer en deux couches. Si, après 2 heures de SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. 12 l3 chauffage, on décompose le prorluit de la réaction par l'eau, on oblienl une solution éthérée qui, soumise à la distillation fraclionnép, donne une première portion consti- tuée par de l'iodure d'élliyle et une seconde portion formée de benzoale d'éthyle. Une telle réaction ne peut s'expliquer que par le schéma suivant : 0 0 + 2 C« H= - CO Cl = 2 C= IF I + 2 C' H^ — CO'- C- H» -+- Mg Cl-. C^H^/^Mg^^C-^H» » Elle montre le rôle essentiel que la molécule d'éther joue dans le composé pri- mitif et établit la constitution de celui-ci. » Un autre essai, effectué avec l'isocyanate de phényle, m'a montré que ce corps ne réagit pas sur i'éthéroiodure de magnésium. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la réduction des anhydrides d'acides bibasiques. Note de M. G. Blanc, présentée par M. A. Halier. « La facilité avec laquelle les groupes — COOC-H'et — CONH" sont réduits en groupe — CH'-OH par le sodium et l'alcool absolu (L. Bou- VEAULT et G. Blanc, Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 1676; t. CXXXVII, p. 60 et 32G; t. CXXXVIII, p. 14^) m'a engagé à essayer la méthode pour l'obtention des lactones à partir des anhydrides d'acides bibasiques, dans le but de remplacer le procédé à l'amalgame de sodium et à l'amalgame d'aluminium par un autre tl'une application plus pratique. Mais la théorie prévoit autre chose. Si l'on part d'un anhydride d'acide dissymétrique, il est impossible par les procédés actuels de savoir de quel côté portera la réduc- tion. Tantôt c'est du côté du carboxyle fort, tantôt du côté du carboxyle faible. (Ficiiter et Herbrand, Ber., t. XXIX, p. 1 192. — Ficiiter et Beess- WENGER, Ber., t. XXXVI, p. 1200. — E. Blaise, Comp/es rendus, t. CXXVI, p. n53.) » Par l'emploi du sodium et de l'alcool, il est permis de penser que pareille incertitude va disparaître. » En effet, de deux choses l'une, ou la réduction aura lieu directement avec produc- tion de lactone, ou bien il y aura formation transitoire du sel de sodium de l'éther acide formé dans l'action de l'éthylate sur l'anhydride, et léduction ultérieure de ce composé fonctionnant comme éther. Or si nous nous rappelons que la réduction d'un éther dans l'alcool correspondant est d'autant plus aisée que le groupe CO^.C'H' est lié à 1"' de carbone moins substitué, nous en conclurons que, dans la première hypothèse, c'est le carboxyle fort de l'anhydride qui sera réduit » Examinons la seconde. Quand l'éthylate de sodium réagit sur un anhydride, c'est I2i/, ACADÉMIE DES SCIENCES, toujours le sel de sodium de l'éther orlho qui se produit P'^^C GO O -hC'-lI»ONa=:. IJ^C.CO^Na R/ I : '* I CtP - CH^ . CD CH^ CIV- . GO- C^ H^ » Si alors ce sel de sodium subit la réduction en tant qu'élher, on voit que c'est encore le carboxyle fort de l'anhydride qui devra être réduit. » L'expérience vérifie en grande jiartie ces prévisions. » Quand on fait tomber sur du sodium (ô'-""') i"^"' d'anhydride dissoute dans l'alcool absolu, il se déclare une réaction violente, que l'on conduit exactement comme dans la réduction des éthers. Après enlèvement de l'alcool par un courant de vapeur, on sépare la lactone formée ainsi que l'acide non attaqué par les procédés connus. Le procédé est rapide et le rendement est en général bon (20 à 5o pour 100). L'emploi de l'alcool amylique n'est pas avantageux, sauf dans le cas de l'anhydride camphorique. Les expériences ont porté sur les anhydrides pyrolartrique, sa-diméthylsuccinique aa-dimélhylglutarique, p|ii-dimélhylglutarique, isopropylsuccini(|ue et camphorique. La constitution des lactones obtenues a été démontrée par cyanuration et carac- térisation de l'acide bibasique ainsi formé. G'est ainsi que j'ai reconnu que l'acide isopropylsuccinique fait exception à la règle. La lactone obtenue en effet donne, sous l'action du cyanure de potassium, un mélange des acides 2- et P-isopropylglu- tarique, dans lequel le second ])rédomine. La réduction s'est faite en sens contraire. Il m'est impossible de spécifier le processus de réduction; rien ne s'oppose cependant à la formation préalable d'un sel de sodium d'un orthoéther; effectivement, en soumet- tant à la réduction l'éther orthocampliorique, j'ai obtenu la campholide de M. llaller fusible à 210°. » Je poursuis actuellement l'étude des lactones obtenues. » CHIMIE ORGANIQUE. — Méthode générale de synthèse des aldéhydes à t'aide des acides glycidifjues substitués. Note de M. Georges Darzens, présentée par M. G. Lemoine ('). « J'ai déjà fait connaître une nouvelle méthode de synthèse des aldé- hydes {Société chimique. i~j novembre igoS). Depuis, j'ai pu étendre celte méthode et en montrer toute l'importance. » Principe de la méthode. — Je prépare d'abord les éthers des acides glycidiques [3-disubstitués en condensant, à l'aide de l'éthylate de sodium. (' ) Cette Note avait été présentée dans la séance du 12 décembre 190(4. SÉANCE DU 2G DÉCI'MBRE igo^- 12 l5 des cétones avec l'éther chloracétique : R R \ \ (I) C0H-Cl-Cir^C02C-IP= C-CH-CO-C'H'-f-HCl. R' R' 0 » La saponification de ces éthers conduit à des acides peu stables qui se décomposent facilement en aldéhyde et acide carbonique : R R \ \ (II) C — CH-CO''H= CH - GO H + CO^ /\/ / R' O R' » Les acides glycidiques disubstitués p étaient entièrement inconnus. On ne connaissait guère, comme homologues de l'acide glycidique, que les deux acides méthylglycidiques (Mélikow) et l'acide phéuylglycidique. Ce dernier avait été préparé par Erlenmeyer en condensant dans les mêmes conditions l'aldéhyde benzoïque avec l'éther chloracétique. Mais cet acide monosubstitué est relativement stable et ne donne que de faibles rende- ments en aldéhyde phénylacétique. Cette réaction n'est d'ailleurs pas applicable à d'autres aldéhydes et ne saurait constituer une méthode géné- rale. » Préparation des éthers des acides glycidùjues ^-disubstitués. — Dans un mé- lange bien refroidi de molécules égales d'une célone et d'élhermonochloiacétique, je pro- jette peu à peu une molécule d'éthylate de sodium sec et en poudre fine. Pendant cette réaction, la température ne doit pas dépasser 4- 5°. On laisse ensuite le mélange à la température ordinaire pendant 13 heures et on le porte enfin à 100° pendant 5 à 6 heures. » La masse est légèrement acidulée par de l'acide acétique et traitée par l'eau. L'éther glycidique se décante facilement et on le rectifie au vide après dessiccation sur le sulfate de soude anhydre. » Une certaine quantité de cétone échappe toujours à la réaction et l'on observe la production constante d'éther éthoxacétique. » Les rendements atteignent facilement 60 à 63 pour 100 et, si Ton tient compte de la quantité de cétone régénérée, 90 pour loo. » Le mécanisme de cette condensation est comparable à celui qui a été établi par Erlenmayer pour l'aiiléhyde benzoïque. » Les éthers glycidiques disubstitués ainsi préparés sont, en général, des liquides incolores, sans odeur appréciable et distillant dans le vide sans I2i6 ACADEMIE DES SCIENCES. décomposition, à une température de 60° à 70° plus haut que la cétone gé- nératrice. Au point de vue chimique, ces éthers se comportent comme des corps saturés ne décolorant pas les solutions de brome. Ils ne se combinent ni à l'hydroxylamine ni à la phénylhydrazine (absence du groupe CO); ils ne donnent pas de phényluréthane (absence du groupe OH). » Préparation des aldéhydes. — La saponification des éthers ainsi pré- parés est des plus faciles ; il en résulte des sels alcalins très stables, solubles dans l'eau, dont on peut précipiter l'acide correspondant par un acide mi- néral. Ces acides glycidiques disubstitués libres sont fort peu stables et se décomposent très nettement en acide carbonique et aldéhydes (équation II ci-dessus). Les premiers termes perdent CO" à la température ordinaire; pour les termes supérieurs, on a recours à la distillation dans le vide. » Résultats. — Cette méthode donne d'excellents résultats, tant dans la série grasse que dans la série aromatique. Elle m'a permis également de réaliser la synthèse de l'aldéhyde hexa-hydro-méta-toluique en partant de la méta-méthyl-cyclo-hexanone. Au contraire, la carvone, la pulégone, la thuyone, la menthone, l'isophorone ont donné des résultats négatifs : il semble que le voisinage d'un groupe CH- électro-négatif ait une influence fâcheuse. » Voici les principaux éthers glycidiques et aldéhydes que j'ai obtenus par cette méthode. » L'analyse élémentaire de tous ces corps a donné des résultats très sa- tisfaisants : ils seront publiés dans un Mémoire détaillé. Klher glycidique disubstilué Cétone génératrice. bout à o 0 Acétone i63-i68 sous 760 Mélhyl-isohexyl-cétone . . . iDi-iSa » Méthyl-heptyl-cétone i55-i56 n Méthyl-nonyl-cétone 165-170 > Acétophénoiie iSS-iog 1 Méthyl-crésyl-cétone 160-164 ' /)-Élhyl-acéto-pliénone . . . . 2io-2i5 Benzyl-acétone 175-180 Phénylpropyl-célone 1 55-1 58 IsobuLyl-acélophénone. . . . 170-180 1 Méthyl-cyclohexanone . . . . i3i- 182 » Les aldéhydes obtenues par ce procédé peuvent être considérées Aldéhyde Sera i-carbazone bout à fond à mm [JKJ 0 mm 0 3o go sous 40 60 '9 0 io5-io6 » 20 66- 67" 16 119-122 » 16 85 20 95- 97 " 19 1 53-1 54 16 107-108 » 19 159-160 '9 I 18-120 » 20 16 i29-i3o » 19 70- 72 18 122-128 » 28 110-116 16 i53 » 3o 185-186 i5 66- 67 » 16 i38-i39 sÉANCK nr 7.6 décembre 1904. 1217 comme des aldéhydes disubstituées de l'aldéhyde acétique, les groupes sub- stituants étant les mêmes que ceux qui sont lies au groupe CO dans la cétone génératrice. Ce sont des liquides à forte odeur aromatique, se combinant facilement au bisulfite de sodium; ils présentent souvent, surtout dans la série grasse et dans la série hydrobenzénique, la propriété de se polymé- riser facilement. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la coagulation diastasique de l'amidon. Note de MM. A. Ferxbacu et J. Wolff, présentée par M. Roux. « Poursuivant nos recherches sur l'amylo-coagulase, exposées dans des Notes antérieures ('), nous avons constaté que, alors qu'on obtient toujours, dans les conditions spécifiées aniérieurement, une coagulation de l'amidon de pomme de terre en faisant agir sur cet amidon de l'extrait de malt, il n'en est plus de même si l'on emploie des extraits d'orge non maltée ou d'autres céréales (froment, seigle). Nos observations nouvelles nous per- mettent d'interpréter un fait sur lequel nous avons déjà insisté, à savoir la présence simultanée d'amylase et d'amylo-coagulase dans les extraits aux- quels nous avions reconnu un pouvoir coagulant. Si ces extraits coagulent l'amidon, c'est que la présence de l'amylase y introduit une diastase liqué- fiante, déjà signalée depuis longtemps dans l'extrait de malt, et dont l'ac- tion est indispensable à l'apparition du phénomène de la coagulation. Cette action liquéfiante est d'ailleurs, comme nous le montrerons ultérieure- ment, non moins nécessaire au phénomène de la saccharification, ce qui nous autorise à rapprocher les deux mécanismes de la coagulation et de la saccharification, pour lesquels la diastase liquéfiante représente un rouage commun. » La nécessité de la présence d'une diastase liquéfiante pour la produc- tion du phénomène de la coagulation est mise en évidence par l'expérience suivante : » 200""° d'empois de fécule, à 4)5 pour loo d'amidon sec, sont chauffés dans un ballon en verre vert à i25''-i3o° pendant i heure. Après refroidissement, le liquide est réparti par portions de lo"'' dans une série de tubes à essai. Ces tubes sont addition- nés de la même (piantité (o''"''', 5 ) de diverses macérations à lo pour loo (malt, orge, (') Comptes rendus, 2 novembre igoS, 4 janvier et aS mars igo4. C. K., 190^, i- Semestre. (T. CXXXIX, N- 26.) I 5g I2i8 ACADEMIE DES SCIENCES. blé, seigle) et des mêmes macérations chaiilTées à 65°, température à laiiuelle, comme nous l'avons indiqué antérieurement, ramylo-coagulase est sûremenl détruite. » On n'oloserve de coagulation que dans le tube qui a reçu de la macération damait non cliaufTée. I) Si maiulenanl on répèle la même expérience en ajoutant en plus, dans des tubes identiques à ceux de l'expérience ci-dessus, o'^'^^aS de macération de malt préalable- ment chauffée à yS" pendant lo minutes, la coagulation se produit également dans les tubes ayant reçu de la macération d'orge, de seigle et de blé non chauffée. )) La température de 75°, à laquelle a été porté l'extrait de malt ajouté, respecte, comme ou sait, son pouvoir liquéfiant et dextrinisant ; ce pouvoir persiste même dans l'extrait ciiauH'é à 80°; seulement il est déjà notablement restreint à celte tempéra- ture et, pour produire aussi rapidement l'elTet coagulant que nous venons de signaler, il faut en emplover davantage (environ le double dans quelques-unes de nos expé- riences). » En chauffant l'extrait île malt à une température qui respecte son pou- voir liquéfiant, on ne détruit pas complètement son pouvoir saccharifiant; de telle sorte que si, dans l'expérience ci-dessus, on emploie une quantité exagérée de cet extrait de malt chauffé à 7^°, il ne se produit pas de coagu- lation, mais une saccharification. » Coulrairement à ce qui s'est produit dans les expériences précédentes avec des macérations d'orge, de seigle et de blé, la macération d'avoine, préparée avec divers écliantillons verts ou mûrs, n'a donné lieu à aucune coagulation, même après addition de la diastase liquéfiante du malt. Par contre l'extrait d'avoine, dans lequel celte constatation indique l'absence d'amylo-coagulase, peut remplacer l'extrait de malt chauffé à 75° ou 80° pour mettre en évidence la coagulation par l'extrait d'orge, de blé ou de seigle, ce qui indique dans l'extrait d'avoine la présence d'une diastase liquéfiante. » Ces expériences ne mettent donc pas seulement en évidence le rôle de la diastase liquéfiante dans le phénomène de la coagulation ; elles nous fournissent, en outre, une méthode pour rechercher qualitativement la présence ou l'absence d'une diastase coagulante ou d'une diastase liqué- fiante dans un extrait végétal quelconque. » Le moment où l'on fait intervenir l'action liquéfiante de l'extrait de malt chauffé n'est pas indillerent. Dans les essais mentionnés plus haut, l'addition des deux extraits a eu lieu en même temps; mais on peut ajouter l'extrait de malt chauffé avant ou après l'extrait coagulant. Si on le fait avant, il ne faut pas attendre trop longtemps pour ajouter l'extrait coagulant, sinon l'action liquéfiante va trop loin et la coagulation ne se produit plus. Si on le fait après, on peut laisser agir l'extrait coagulant pendant un temps relativement très long avant d'ajouter l'extrait liquéfiant; ainsi nous avons pu laisser agir le premier de ces extraits pendant à heures, et obtenir cependant la SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. 1^19 coagulation habituelle par addition de l'extrait liquéfiant, bien que la moitié de l'amidon primitif fût déjà saccliarifiée par la diaslase sacchariliante qui accompagne, dans les céréales, la diastase coagulante. » La nécessité d'une action liquéfiante très ménagée explique pourquoi nous n'avons pas pu autrefois obtenir de coagulations nettes avec de l'amidon solubilisé par l'amylase du malt. Ainsi que nous l'avons dit anté- rieurement, la liquéfaction par chauffage sous pression est une transfor- mation beaucoup moins profonde que la liquéfaction par l'amylase; une solubilisation trop avancée met l'amidon sous une forme aussi impropre à la coagulation par l'amylo-coagulase qu'une liquéfaction insuffisante. Nous trouvons tme nouvelle preuve de celle manière de voir dans le fait d'avoir pu remplacer l'action liquéfiaute ménagée de l'extrait de malt chauffé par la liquéfaction sous pression. Lorsque de l'empois de fécule a été liquéfié au préalable par chauffage sous pression à i/jS", l'action coagulante de l'extrait d'orge seul est suffisante pour produire la coagulation. » Il ressort donc des faits rapportés plus haut que la coagulation diasta- sique de l'amidon n'est possible que si l'amidon se trouve à un état de liqué- faction bien déterminé, et cet état peut être produit soit par une diastase liquéfiante, soit artificiellement. Le terme d'amylo-coagulase, auquel nous avons rattaché antérieurement l'ensemble des effetscoagulant et liquéfiant, doit, par conséquent, être réservé pour désigner seulement la première de ces actions. » THERMOCHIMIE. — Sur la combustion du soufre dans la bombe calorimétrique. Note de M. H. Girax, présentée par M. G. Lemoine. « La chaleur de combustion du soufre dans l'oxygène a été mesurée par plusieurs chimistes, en particulier par M. lierthelot et par Thomsen, qui opéraient sous la pression atmosphérique; leurs résultats sont les suivants : S octaédrique -f- aO = SO^gaz. ... -l- Gg'-'.oS (M. lierthelol) „ +2O = S0-g.iz -(-71''»', 08 (Tliomsen) » J'ai repris ces mesures au moyen de la bombe calorimétrique de M. Berthelot, c'est-à-dire sous pression. » Dans les premières expériences j'ai dosé : » 1° L'anhydride sulfureux au moyen de liqueurs titrées d'iode et d'IiyposuKlte de sodium ; I220 ACADEMIE DES SCIENCES. » 2" L'anhydride sulfurique qui se trouvait dans la bombe; » 3" L'acide sulfurique contenu dans la liqueur titrée d'iode. » Le résultat de ce dernier dosage était toujours un peu supérieur à celui qui cor- respondrait à la transformation du gaz sulfureux trouvé par le premier. Cet excès provenait de ce que, ainsi que M. Berlhelot l'avait déjà fait remarquer, l'anhydride sulfurique possède, à la température ordinaire, une tension de vapeur sensible, de telle sorte qu'une partie de ce composé est entraînée par les gaz de la bombe. Comme con- trôle, j'ai vérifié que la somme des poids de soufre, déduits du second et du troisième dosage, était bien égale au poids de ce métalloïde employé. » Je me suis, dès lors, conlenlé, dans les expéiiences ultérieures, du dosage de l'anliydridf sulfureux par l'iode et l'hyposulfile. J'en déduisais, par diflerence, le poids de soufre transformé en anhydride sulfurique. » La chaleur de formation de l'anhydride sulfureux était calculée comme il suit : » Soit S octaédiique -t- 2O ^ SO'-gaz + a-*^"'; d'autre part : d'après les expériences de M. Berthelot et de Thomseu. » Désignons par /j le poids de soufre employé dans une combustion, par ra le poids de ce métalloïde qui s'est transformé en SO' et par Q la chaleur dégagée. Il est facile de voir que : SaQ — 34, ^J' » L'oxygène dont je me suis servi était de l'oxygène électrolylique industriel com- primé, qui contenait des traces de vapeur d'eau (ok,oo27 par litre) et d'hydrogène (08,000625 par litre). J'ai tenu compte de la combustion de ce dernier gaz par une correction, d'ailleurs faible (o'-'',35 pour les plus fortes pressions, 45 atmosphères). Quant à la présence de la vapeur d'eau, qui aurait pu se combiner à l'anliydride sulfu- rique, j'éliminais son influence en plaçant dans la bombe un peu d'anhydride phos- phorique ou d'acide métaphosphorique et abandonnant l'appareil pendant une heure ou deux, après y avoir introduit l'oxygène, avant d'opérer la combustion. » J'ai obtenu les résultats suivants : lîappoi it du poids de S Clui! leurs (le foriiiatioii liausformé en SO^ cessions. de SO'. au poids de S total. alm Cal 2,5 70,43 0,142 5 - 1 , Go 0, i65 10 72. '9 o,i84 i5 74,45 0,188 20 75,52 0,219 25 77,88 0,228 3o 78,4. 0,272 35 80,26 0,294 4o 80,88 o,3o7 45 8r,i3 0,012 SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igo/j. I22I » Oa arrive donc à ce résultat inattendu, que la chaleur de formalion de V anhydride sulfureux croît avec la pression. Il en est de même de la propor- tion d'anhydride sulfurique formé, mais ce fait pouvait être prévu par l'application du principe du déplacement de l'équilibre par variation de pression. » Si l'on construit les courbes qui représentent ces résultats, on constate que, jusque vers 35*'™ de pression, ils varient, l'un et l'autre, suivant une fonction linéaire. Au-dessus de cette piession, la chaleur de formation de SO" croit plus lentement et paraît tendre vers une limite; il en est de même pour la jjroportion de SO^ formé; mais ici la tendance à une limite est moins certaine. » L'accroissement du dégagement de chaleur avec la pression est dû, sans doute, à la formalion, en quantités croissantes avec cette pression, d'un oxyde suroxygéné du soufre, probablement de V anhydride persulfu- rique, dont M. Berthelot avait déjà constalé la présence à l'état de traces, dans la combustion du soufre sous la pression atmosphérique. Je me pro- pose de chercher à élucider ce point par l'expérience; je puis déjà men- tionner que le résidu qui se trouve dans la bombe, après chaque combus- tion, produit une vive effervescence quand on y ajoute de l'eau et qu'il oxyde l'iodure de potassium; on sait que ce sont là deux caractères de l'an- hydride persulfurique. » On déduit, par extrapolation, des résultats qui précèdent, que la cha- leur de formation de l'anhydride sulfureux, sous la pression atmosphérique, est égale à -H 69^"', 80. » CHIMIE PHYSIQUE. — Sur ta ronduclihililé électrique des solutions colloïdales. Note de M. G. I^Iai-fitaxo, présentée par M. E. Roux. « Toute solution colloïdale conduit l'électricité. Les colloïdes de syn- thèse les mieux purifiés que l'on ait obtenus ont une conductibilité toujours supérieure à celle de l'eau. Or dans aucun cas la présence d'élec- trolytes ne peut être exclue; il est donc possible que cette conductibilité quelquefois très faible ne soit pas due aux micelles mais aux ions qui les accompagnent. )) Pour résoudre la question ainsi posée il fallait pouvoir séparer les micelles du liquide sans y apporter aucune modification chimique. J'ai pu réaliser ces conditions par la filtration des solutions colloïdales au travers 1222 ACADÉMIE DES SCIENCES. des membranes en collodion, qui retiennent parfaitement les micelles et laissent librement passer les antres corps en solution. » Expérience I. — Une sdlution ^- de KCI dont la coiiduclilîilité k est 0.00282, '^ 30 déteniiinée avec r;ij)pareil de Koldrauscli à 18", est Hllrée au lra\ers du collodion; sa conductihilllé reste presque inaltérée, />■ 1= 0,002.37. Dans le résidu de la tiltration d'un volume dix fois plus ;,'rand de liquide, A' =; 0,00289. » l'iiisieiirs déterminations de ce genre ont permis d'établir la constante de l'appareil 6 = 0,1746 et montrent qite la membrane de collodion n'altère aucu- nement la solution de l'électrolyte. n Expérience II. — Une solution de chlorure l'erriipie contenant 08,371 pour 100 de Cl et 08,182 pour 100 de Fe est, aussitôt préparée, parfaitement limpide, mais avec le temps devient opalescente. Chauflfée à 100° elle devient tout à fait opaque bien qu'assez stable, /, =0,02801. On la Mitre au collodion et Ton obtient un liquide par- faitement limpide et presque incolore, qui contient 08,867 pour 100 de Cl et 08,077 de Fe et dont la conductibilité /i = 0,02299. Le liquide qui restait dans le sac et qui représente à peu près la moitié du volume primitif, contenait os, 880 pour 100 de Cl et 0»,i82 de Fe et sa conductibilité A' = 0,02278. Les diflTérences en moins dans la conductibilité des liquides restés en contact avec le collodion peuvent être expliquées par l'absorption de la part de celui-ci d'une très faible quantité d'éleclrolytes de la solution. En tout cas la troisième détermination prouve que le liquide plus riche en micelles n'a pas une conductibilité plus grande. » Expérience III, — On prépare une solution de pentasulfure d'arsenic en mélan- N séant 10""' de As-0' à — avec 4qo'°'' de solution de tl-S correspondant à loo-iio'"'' ^ 10 N de H-S — • Après quelques jours l'on soumet la liqueur fortement opaque au passage d'un courant d'hjdrogène. Au bout de 4 jours de ce traitement presque ininterrompu, la conductibilité de la liqueur est A = 0,00010; fdtrée au travers du collodion, elle fournil un liquide parfaitement limpide dont A = o, 00008. Ce liquide évaporé au bain- marie laissées, 0025 pour 100 de sulfure d'arsenic caractérisé par l'insolubilité dans le sulfure de carbone et la prompte solubilité dans la soude caustique et, après ébul- lition en présence de HlNO', jiar les réactions du sulfate de baryum d'une part, et par l'arséniate d'argent de l'autre. Le liquide resté sur le fdtre. qui représente le dixième seulement du volume primitif, et qui contient donc dix fois plus de micelles que le liquide primitif, na pas pour cela une conductibilité plus grande, A = 0,000099. )i Cette expérience montre d'abord que, dans une préparation de sulfure d'ar- senic, une jHtrtic seulement des radicaux As et S forment le composé colloïdal et qu'une partie sensible de l'un et de l'autre doivent garder leur groupement d'élec- trolyles. On voit confirmé le fait que la concentration en micelles ne fait pas aug- menter la conductibilité de la solution. » Expérience IV. — Une solution de blanc d'oeuf contenant 18,59 pour 100 de ma- tière fixe, dont i8,4i pour 100 de matière organique et 08,17 pour 100 de cendres à A = o, 0001 187, filtré à basse température au travers du collodion. donne un liquide SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. 1223 contenant os,63G pour 100 de matières fixes, dont o», 54 pour 100 de matières orga- niques et o»,096 pour 100 de cendres, et dont /. z= 0,000 1 13 i . » Cette expérience montre cjmo les matières salines aussi bien que les matières orga- niques contribuent à la constitution des micelles d'albumine et laisse entrevoir la pos- sibilité d'étudier par ce moyen les rapports entre ces deux catégories de corps dans les milieux albuminoïdes. » Par des expériences directes il paraît établi que la charge des micelles doit être nulle ou exlrêmement faihte. » Il est vrai qu'au point de vue théorique il est difficile d'expliquer le déplacement des micelles sous l'influence du courant électrique sans admettre qu'elles portent une charge, mais il serait encore moins admis- sible que, du moment que la matière de la micelle ne sidMt aucune modifi- cation, se déplaçant tout entière, il y ait transport d'électricité par les micelles. » La méthode employée m'a été inspirée par M. Borrel; elle me paraît d'un grand intérêt pour l'élude des colloïdes. Je remercie M. Mouton de l'aide et des conseils qu'il m'a donnés au cours de ces recherches. » CHIMIE BIOLOGIQUE . — Sur la production comparée de l'alcool et de V acide carbonique, au cours de la fermentation. Note de MM. Lindkt et P. M.4RSAIS, présentée par M. ïh. Schlœsing. « Pasteur a fait connaître (') en quelles proportions se rencontrent, dans les produits d'une fermentation alcoolique terminée, l'alcool, l'acide carbonique, la glycérine, l'acide succinique et la levure; il a montré par exemple que les quantités d'alcool et d'acide carbonique, comme l'avait prévu Gay-Lussac ("), sont sensiblement égales et que leur rapport est voisin de i ,04. Dans les expériences de E. et H. Buchner et Hahn ('), le rapport a varié de 0,98 à 1,01. Mais on n'a pas recherché jusqu'ici si le rapport est constant au cours de la fermentation et si les produits acces- soires se forment, du début à la fin, en quantités proportionnelles à celles qui ont été constatées, quand la fermentation avait cessé. » C'est à cette importante question que nous nous sommes proposé de (') Annales de Pliysique et de Chimie, 3" série, t. LV^III, 1860, p. 323-347- (-) Annales de Physique et de Chimie, i'" série, t. XCV, i8i5, p. 3i8. (^) Die Zymasegdrung, Berlin, p. 210-21 1. 122/j ACADÉMIE DES SCIENCES. réponrlre et nous avons l'honneur de présenter à l'Académie la première partie de notre travail, celle qui a trait à la production comparée de l'al- cool et de l'acide carbonique dans une fermentation de saccharose, sans renouvellement d'air, et où nous avons pris soin de faire varier la tempé- rature et l'acidité du milieu. » Nous avons, dans la crainte d'une infection, renoncé à faire des prises successives dans un même liquide en fermentation, et avons préféré ensemencer de quelques cel- lules d'une même levure (levure de Champagne) trois ballons semblables, contenant des volumes identiques d'un même moût stérilisé (bouillon de louraillons à lo pour loo de saccharose), et placés dans une même étuve, pour doser ensuite, à trois époques successives de la fermentation, l'alcool et l'acide carbouique formés. C-ette manière de faire ne permet pas, il est vrai, de calculer ces produits en fonction du temps, les trois fermentations ne se développant pas d'une façon rigoureusement parallèle. B Les ballons communiquaient à des tubes garnis de ponce sulfurique, puis à deux ou trois absorbeurs à potasse de :M. Schlœsing. ces tubes étant naturellement placés hors de l'éluve. Nous avons constaté par deu\ expériences préniables que, dans les conditions où nous étions placés, on ne perd pas d'alcool dans les absorbeurs. » Nous n'insisterons pas sur les procédés opératoires qui nous ont permis de doser l'alcool et l'acide carbonique, avec la plus grande exactitude; ils seront ultérieure- ment décrits dans le Mémoire. Les résultats ci-dessous ont été obtenus avec 200'^"'' de liquide, soit 20S de sucre pour chaque expérience; les résultats sont calculés pour 100 du sucre employé : Mufil acide à 2^ d'acide tarlrii|iio Mollis neutres. I""' ""'<'■ Tempcralure de rermcnUtion. Prcl^vemeul-i 26*-27". j.. 2-. r. i". r. f. 1". 2'. V. r. )"■ 2'. 3-. Pour .00 (Alcool.... i4,. 3>1.7 ^«.^ ^'i-Z ^6,7 44, (i 7, .3 St,,, 3. ,8 45,4 20,8 3o,3 45,3 ,h, sucre employé. / Cœ T..\ 3S,9 4S.« ■",!) ^3.5 ',\,^ n.\ ^r,,- .9. S 4'i.8 .'i.5 3,,.,, ,6,3 alcool .j Og ^ Q2 0.99 1.26 1.13 1,00 114 1,09 1,10 0,97 1,26 1,03 0,98 » Le Tableau ci-dessus montre que le rapport de l'alcool à l'acide carbonique diminue progressivement au cours de la fermentation et tend vers l'unité, ou, ce qui revient au même, que la production d'alcool surpasse au début la production dacide carbonique, que celle-ci reprend ensuite le pas sur celle-là, pour fournir, en fin de fer- mentation, des quantités égales de l'un et l'autre produit. Si, au moyen des exemples précédents, on calcule la quantité d'acide carbonique produite avant le premier prélè- vament, et si l'on rapporte celte quantité à une partie d'alcool formé, on constate qu'elle est de 0,93, 0,79, 0,89, 0,91, 0,79, tandis qu'à partir de ce premier prélè- vement et jusqu'à la fin de la fermenlalion, elle s'élève à i ,09, 1,10, i ,09, i, 14, 1,22. » Le Tableau montre, en outre, ([ue la température et que l'acidité du moût n'ont pas d'inHuence sensible sur les proportions d'alcool et d'acide carbonique qu'on relève aux différentes phases de la fermentation. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. 1225 » Celte prédominance de l'alcool d'aljord, de l'acide carbonique ensuite, est probablement reliée à la formation de la levure et des produits acces- soires; celle-ci, par exemple, se multiplie surtout au début de la fermen- tation, ainsi que le montre le Tableau ci-dessous: Moût neutre à ■26'^-"27*'. Prélèvements. 1". 1'. 3°. s (t g _ , 1 . ( Alcool 16,44 3i,o4 45,56 Pour 100 du sucre employé. { , . , o o ^- ■^ -^ / J^evure secrie o.bo 0,9a 0,90 Levure formée à chaque période, pour 18 d'alcool formé o,o48 0,009 0,002 » Nous nous réservons d'étudier par les mêmes méthodes l'influence de l'aération du moût, de la nature des sucres, des espèces de levures, etc., en même temps que nous doserons la glycérine et l'acide succinique. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Etude sur le carbure de calcium employé comme explosif dans les travaux jniniers, par M. Marcel P. S. Guédras. « La force explosible de racétvlène en présence d'un mélange d'air et d'un corps en ignilion m'a fait étudier l'application du c.irbure comme matière explosible, au même rang que la dynamite et les poudres de mine. )i L'explosion a lieu dans une chambre à air et l'inflammation est due à une amorce électrique. » Le carbure de calcium est préalablement granulé, puis chargé dans une cartouche spéciale. » Je prépare ainsi ma charge d'explosif : » La capsule est en tôle, sur le fond re|>ose la charge de CaC- et au- dessus, séparée par une membrane isolante, la charge d'eau, puis une partie évidée où je place l'amorce électrique. Sur le côté de la cartouche se trouve une tige de fer formant percuteur, laquelle est destinée à crever la mem- brane et à donner accès à l'eau. » Le trou de mine étant achevé, on introduit la cartouche chargée, puis on fait le bourrage en fermant l'orifice avec un bouchon en bois. On frappe sur le percuteur, l'acétylène se dégage, vient se mélanger à l'air ambiant (i° celui de la chambre à air, 2" l'air restant dans le trou) ; on laisse le dégagement se produire pendant 5 minutes, puis on tire la mine à l'élec- tricité. » L'explosion a lieu et, contrairement à ce que l'on pourrait croire, il C. R., 1904, a- Semestre. (T. CWXIX, N- 26.) 1 60 1226 ACADÉMIE DES SCIENCES. n'y a pas projection de roches, mais simplement soufflure; la roche est ensuite facile à abattre au pic ou à la pointeroUe. » Dans les coups renversés, on peut placer la charge de carbure en dessous, puis l'eau et la chambre à air. M La charge de carbure est de dqs CaC^ qui dégageât i5' de gaz acéty- lène. » Le carbure de calcium doit être, à la suite de ces recherches, considéré comme pouvant être utilisé comme explosif de guerre. » HISTOLOGIE. — Sur l'histologie du myocarde chez des Mollusques primitifs. Note de M\L P. Vigikr et Fr. Vles, présentée par M. Joannes Chatin. « L'histologie du cœur des Mollusques est différemment interprétée suivant les auteurs et suivant les espèces considérées. Des observations isolées ont montré l'existence, chez des animaux relativement voisins, de structures parfois très dissemblables, qu'il n'est pas possible de ramener à une forme unique. » Ces observations ayant été faites sur des genres assez spécialisés, il nous a paru intéressant d'examiner la structure du cœur chez des Mollusques moins évolués. Nos recherches ont porté sur nn Amphineure et un Proto- branche : leChiton {Acanthochites fascicularis L.) pris comme type primitif du phylnm amphineuro-gastéropodien, laNucule (Niicula nucleus L.) comme type primitif du phvliun lamellibranchien. » La musculature du cœur du C/iilon est constiuiée par un plexus de faisceaux fibrillaires dans lesquels il n'est pas possible de distinguer de véritables fibres indivi- dualisées. Les fibrilles, quand elles ne sont pas absolument isolées les unes des autres et entrecroisées, s'orientent parallèlement par petits paquets présentant l'aspect de minces colonnettes ou de rubans plats. Sur des sections transversales, ces colonneltes et ces rubans comprennent un nombre restreint de librilles (de deux à une douzaine), ne limitant pas entre elles d'axe sarcoplasniique comparable à celui que présentent généralement les fibres cardiaques des autres Mollusques. Le protoplasma dans lequel se sont diflerenciées les fibrilles contient des noyaux allongés, sans localisation fixe par rapport aux. fibrilles. » Les fibrilles ont le plus souvent une structure liclérogène du type simple : elles sont constituées par une série d'articles colorables (disques sombres), séparés par une substance peu colorable. Mais il y a lieu de noter de grandes variations à ce sujet En effet, un certain nombre de fibrilles semblent homogènes. En suivant le même fais- SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. I 227 ceau sur un long parcours, on peut observer le passage de l'aspecl homogène à l'aspect hétérogène. Les fibrilles, devenues hétérogènes par fragmentation de leur substance colorable et contractile, paraissent, dans certains cas, presque riioniliformes. Les in- tervalles clairs qui séparent les articles sombres ne sont pas toujours égaux. Enfin il est intéressant de lelever la présence de fibrilles, peu nombreuses il est vrai, dans les- quelles on retrouvera tous les caractères des fibrilles hétérogènes du type composé : stries de Hensen et disques minces. » Bien que les fibrilles soient le plus souvent nettement distinctes les unes des autres, il arrive que, dans certains faisceaux, des fibrilles du type simple se juxtaposent et que leurs disques sombres se placent en concordance assez régulière pour qu'on soit amené à supposer l'existence de disques minces, si toutefois ceux-ci jouent réellement le rôle qu'on leur attribue. Mais nous ferons remarquer à ce propos que, en raison de leur présence dans des fibrilles absolument isolées, où nous les avons observés, ces disques minces n'ont peut-être pas tant pour rôle de réunir entre elles les fibrilles d'un même faisceau, que de contribuer simplement, à la façon de dissépimeiUs, à la segmentation régulière de la substance contractile et à la métamérie de la fibrille, suivant l'expression de M. Ileidenliain. » La longueur totale d'un segment musculaire [un disque sombre (Q) et un inter- valle clair (2I)] atteint et dépasse parfois 3!^, chez le Chiton. » Les différences de struclure qtie nous venons de signaler peuvent être en parlie attribuées à des difiéreHces dans l'état physiologique des fibrilles. On sait que la contraction modifie sensiblement la structure apparente des fibrilles striées. Ces modifications se traduisent, dans les fibrilles du type composé, par un déplacement de la substance colorable des disques épais, qui produit l'inversion de la striation, en passant par un stade intermé- diaire homogène (Merkel, Frédéricq, Engelmann). De même les variations de structure que présentent, dans un même cœur de Chiton, les fibrilles de régions voisines, nous paraissent êlre, pour la plupart, en rapport avec des étals différents de contraction de ces fibrilles au moment où le cœur fut fixé. Ainsi peut se compremlre la juxtaposition, dans un même organe, de fibrilles hétérogènes présentant des disques sombres plus ou moins espacés, avec ou sans stries de Hensen, et de fibrilles d'apparence homo- gène. 1) Mais les variations physiologiques ne suffisent pas seules à faire appa- raître l'aspect hétérogène, qui correspond bien à une structure propre de ces éléments; car on ne l'observe à aucun stade fonctionnel dans les fibres véritablement lisses, qui existent en dehors du cœur. » Le cœur de la Nucule possède une musculature très peu développée, représentée par de rares et grêles faisceaux de fibrilles striées, à peine plus nombreux dans le ven- tricule que dans les oreillettes. On hésite à donner à ces faisceaux le nom de fibres; jooS ACADÉMIE DES SCIENCES. car non seulement ils s'épanouissent à leurs extrémités, mais ils émettent obliquement des fibrilles sur tout leur parcours. » ].esûhr\Ues, k slvucluie hétérogène du tyjie sim/ik', de la Nucule sont formées par l'alignement d'articles de très petite dimension : un segment musculaire (Q + 2I ) mesure moins de i^-. » I.es fibrilles miiscnlaires du cœur seuiblenl plus différenciées chez le Chiton que chez la Nucule, puisqu'on constate chez le premier de ces Mollusques la présence de fibrilles à strialion complète. Nous ferons remarquer que c'est seulement chez l'Haliotide que Marceau à observé, en dehors des Céphalopodes, une musculature cardiaque striée du type com- posé. Le rapprochementqu'établil entre le Chiton et l'Haliotide cette parti- cularité de structure pourrait paraître intéressant, en raison des rapports qui les unissent. Mais, de l'ensemble des observations faites sui'la striation cardiaque des Mollusques, il est difficile de tirer un rapprochement entre le perfectionnement de la strialion et la phylogénie de ces animaux. Il semble au contraire logique d'admettre que le degré de striation des fibrilles mus- culaires est essentiellement en relation avec les excitations fonctionnelles et les facteurs actuels (conditions éthologiques, etc.) et que par conséepient il présente une indépendance relative vis-à-vis des influences phylogéné- tiques. La diversité des structures dans chacun des groupes de Mollusques étudiés n'a donc rien qui doive surprendre; elle est plutôt faite poiu- con- firmer certaines de nos lois biologiques. » HISTOLOGIE. — Graisse intranudéaire dans les surrénales de Mammifères. Note de M. P. Mi'i,o\, présentée par M. Joannes Chatin. (( En examinant des dissociations de capsules surrénales fraîches de co- baye, j'ai remarqué que les noyaux des cellules graisseuses de la corticale, isolés de leur corps cytoplasmique, présentaient parfois à leur intérieur des amas sphériques ou irréguliers d'une substance à peu près incolore et plus réfringente que les nucléoles. » L'emploi d'un objectif à grand angle d'ouverture et de forts oculaires permettait de se renilre compte sans aucun doute de la situation intra- nudéaire de cette substance réfringente. » A la lumière polarisée, ces enclaves nucléaires ne se montraient pas anisotropes, elles étaient solubles dans les essences, insolubles dans l'eau distillée; l'acide osmique leur communiquait seulement une teinte bistre clair, mais la coloration noire secon- SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. I 229 daire, par l'alcool à 70°, existait bien; enfin res enclaves se coloraient en ronge par le Sudan 111 et plus nettement encore par le Scarlacli. » Tous ces caractères permettent d'affirmer que ces enclaves nucléaires sont constituées par une graisse. » Il est beaucoup plus aisé d'observer C(-tle graisse inlra-nucléaire sur des coupes que sur des dissociations et, depuis ma première observation sur le cobaye, j'ai retrouvé chez d'autres Mammifères la présence d'en- claves graisseuses du noyau eu suivant des techniques différentes. » a. Coupes faites par congélation sur des pièces fixées au liquide de Bouin pendant ■2.'\ heures. Les coupes sont hivées à l'eau distillée pendant 24 heures, puis colorées au Scarlach, et les noyaux sont mis en valeur au moyen de l'hémalun deMayer. » Le lavage à l'eau distillée amène une sorte de délayage de la graisse cytoplasmique comj)lexe des cellules de la fasciculée. On peut alors plus distinctement voir le noyau et son contenu. » b. On peut aussi pratiquer des coupes à la paraffine d'organes fixés à l'acide osmique, en prenant les précautions connues pour éviter la dis- solution (le la graisse osmice. Les coiqjcs sont montées dans le Neikenol (huile d'œillet). Pendant les jours qui suivent le montage, la graisse cyto- plasmique disparaît peu à peu par dissolution : seuls restent noirs certains noyaux. » Cette graisse intra-nucléaire est disposée tantôt en une seule goutte- lette bien sphérique; tantôt en une flaque qui tient presque tout le noyau; tantôt enfin en petites gouttes fines dispersées çà et là. » Sur des coupes fixées au Flemming, colorées à la safranine et montées au Neikenol, on peut constater que l'enclave graisseuse nucléaire finit par se dissoudre, tout coinme la graisse cytoplasmique : elle résiste seulement plus longtemps. Lorsqu'elle disparaît, elle ne laisse pas à sa place de vacuole, mais bien seulement les inaillesdu réseau de chromatine. Celui-ci devient visUde au fur et à mesure de la dissolution de la graisse; celle-ci semble ainsi occiq)er la [)lace du .suc nucléaire lui-môme. » Une fois rendu visible par la disparition de la graisse, le réseau de chromatine apparaît, de tout point semblable à celui des noyaux non graisseux du voisinage : sa colorabilitc est identique, l^es noyaux graisseux m'ont toujours paru appartenir à la catégorie des noyaux clairs, mais tous les noyaux clairs ne sont j)as graisseux. » J'ai rencontré de tels noyaux graisseux dans les surrénales (corticale) I23o ACADÉMIE DES SCIENCES, fie cobayes d'âge et de sexe différents; de chiens nouveau-nés, de chiennes de quelques mois et adulte; de souris, enfin. Jamais je n'en ai vu chez le chat. » Selon les individus, la zone de plus grande fréquence des novaux graisseux variait. Chez de jeunes chiens, je l'ai trouvée au niveau de la glo- mérulaire, très graisseuse déjà; chez une souris, elle était au niveau des couches les plus externes de la fasciculée; chez une chienne adulte enfin, ainsi que chez un cobaye adulte, c'était en pleine fasciculée graisseuse et siu' la limite de la fasciculée non graisseuse que s'observait le plus grand nombre de novaux graisseux. » En résumé, chez certains mammifères, aussi bien jeunes qu'adultes, les noyaux des cellules de la substance corticale des surrénales peuvent présenter des enclaves graisseuses. » Ces noyaux, de forme normale, à chromatine parfaitement colorable, existant dans des cellules dont la fonction est d'élaborer de la i^raisse et cjui ne sont nullement en dégénérescence ou en surcharge, rencontrés enfin chez des animaux sains de tout âge, sont des noyaux normaux. » L'existence de cette graisse dans le noyau, c'est-à-dire dans un milieu phosphore, e^t particulièrement remarquable au niveau de cellules glandu- laires dont le cytoplasma contient lui-même une lécithine, graisse phos- phorée. » En effet, la présence d'enclaves de même nature chimique dans le noyau et dans le cytoplasme d'une cellule sécrétante semble bien une preuve tangible de la participation effective du noyau à l'acte sécrétoire. » BOTANIQUE. — Sur les migrations des glucosides chez les végétaux. Note de M. W. Kussei.i., présentée par M. Gaston Bonnier. « Les glucosides sont, on le sait, des corps très répandus dans le règne végétal et qui, pour la plupart, jouent un nMe important en Thérapeutique. Ces principes actifs semblent ne pas exister dans toutes les parties des plantes; les études de localisation ont, en effet, montré que certains or- ganes, certains tissus sont riches en glucosides alors que d'autres organes, d'autres tissus peuvent en être plus ou moins complètement dépourvus. » Il m'a paru intéressant de rechercher si ces substances, une fois éla- borées, subsistent pour ainsi dire ituléfinimcnt dans les régions où elles se sont concentrées, ou bien si elles sont suscejjtibles de déplacements pen- SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. 123l dantla marche de la végétation, question importante car elle peut permettre de jeter un peu de lumière sur le rôle physiologique de ces principes que les uns considèrent comme des produits tl'excrétion, tandis que les autres les envisagent comme des substances de réserve. » Mes recherches, poursuivies pendant deux années consécutives, ont été effectuées sur une vingtaine de plantes de la région parisienne chez les- quelles j'ai étudié la répartition des glucosides tant dans les organes sou- terrains que dans les organes aériens pendant toutes les phases de la végé- tation ('). » Ce sont les résultats obtenus que je résume dans cette Note. » lihizoïnes, bulbes, racines. — Les parties souterraines des plantes sont, en règle générale, beaucoup plus riches en glucosides que les parties aériennes; le lieu prin- cipal d'élection de ces corps est le liber, mais on peut en rencontrer dans tous les tissus parench) mateux. C'est pendant le repos iiivernal que la teneur en glucosides atteint son maximum ; à la reprise de la végétation, les principes glucosidiques dispa- raissent en partie; la disparition n'est totale que dans les organes en voie de destruc- tion. » Tiges aériennes. — Les tiges aériennes peuvent ne renfermer de glucosides qu'à certains moments de la \ ie ou bien elles en élaborent sans interruption pendant tout le cours de la végétation : La Saponaire officinale, le Lyclinide dioïque, les Ononis, les Scilles, le Muguet, les Liserons, etc., n'ofFrent de glucosides en abondance que dans leurs jeunes pousses au voisinage du sommet végétatif, les tiges adultes n'en contiennent que quelques traces; à l'arrière-saison chez le Ljchnide dioïqne et les Ononis, les principes actifs se montrent à nouveau dans le liber de la base des tiges, probablement en voie de transport vers les parties souterraines. La syringine, chez le Lilas, fait défaut dans les bourgeons en évolution, elle n'apparaît qu'après la floraison dans la partie profonde de l'écorce, le péricycle et le liber; au printemps le glucoside emmagasiné s'élimine en grande partie. Le principe actif de la Douce-Amère, la dulcamarine, a])rès avoir paru dans les tissus de méristème des points végétatifs, jse maintient dans l'épiderme, puis plus tard se voit dans l'écorce qu'il envahit de la périphérie au centre et gagne enfin le liber et la zone périmédullaire; après la chute des feuilles la dulcamarine est étroitement localisée dans le liber et la zone périmé- dullaire, on n'en rencontre plus qu'en faible quantité dans l'écorce. » La base des bourgeons axillaires présente en hiver une grande accumulation de glucosides dans les rameaux persistants de la Douce-Amère, du Lilas, du Troène, du Peuplier, etc. >> Feuilles. — Les principes glucosidiques éprouvent dans les feuilles des lluctua- (') La technique employée est celle que j'ai déjà en partie indiquée dans un précé- dent Mémoire [Sur le siège de quelques principes actifs des végétaux pendant le repos hivernal, in fievue générale de Botanique. !9o3, p. i6o-i66), c'esl-à-dire que j'ai eu recours aux réactifs donnant des précipités cl aux réactifs colorants. 1232 ACADÉMIE DES SCIENCES. lions de même ordre que celles que l'on observe dans les tiges aériennes: ceux de ces principes qui existent encore à la fin de la belle saison disparaissent un peu avant la cliute des feuilles. » Organes floraux. — Les organes floraux, lorsqu'ils sont à l'état d'ébauches, sont d'ordinaire riches en glucosides ; plus tard ces corps se concentrent dans les carpelles et dans les ovules. La maturation des fruits est généralement accompagnée d'une perte presque totale des glucosides contenus dans le péricarpe; en revanche les graines en recèlent fréquemment et parfois en grande quantité (Ononis, Lychnide, Saponaire, Muguet, Liseron, etc.). Les graines deLilas par contre ne renferment qu'une très faible proportion de syringine. » Les variations de la teneur en glucosides chez une plante ne sont pas seulement déterminées par la marche de la végétation, l'inlluence du milieu y contribue pour une large part. La lumière entre autres est d'une façon générale un obstacle à la produc- tion des glucosides. Les principes glucosidiques des Ononis, de la Douce-Amère, etc. ne disparaissent pas des tiges que l'on fait vivre sous une cloche noire empêchant l'accès de la lumière, ils se montrent au contraire en abondance dans tous les paren- chymes. La Linaire vulgaire qui dans ses tiges aériennes accumule son principe actif dans le liber en renferme également, lorsqu'elle est étiolée, dans l'écorce et la moelle. » Les tiges que l'on force par le buttage à végéter à l'intérieur du sol sont beaucoup plus riches en principes glucosidiques que celles qui vi\ent à l'air libre. » Eli résumé, les variations de la teneur en principes glucosidiques au cours de la végétation, les déplacements qu'éprouvent ces corps, leur con- centration pendant le repos hivernal en des régions déterminées et leur présence fréquente dans les graines ne permettent pas à mon avis de con- sidérer les glucosides comme de simples déchets; ce sont sinon des matières de réserve proprement dites, tout au moins des produits de l'activité cellu- laires utilisables dans une certaine mesure. » Deux conclusions intéressantes au point de vue pratique sont également à tirer de ces recherches : » 1. La teneur en principes glucosidiques augmente considérablement chez les plantes que l'on soustrait à l'action de la lumière, soit en les fai- sant végéter à l'obscurité, soit en procédant à l'opération du buLtage. )) 2. Le maximum de concentration de ces principes s'observe eu hiver dans les parties souterraines. » VITICULTURE. — Sur la destruction de iœuJiV hiver du Phylloxéra par le lysol. Note de M. G. Caxtin, présentée par M. E.-H. Amagat. « Pour faire suite à ma Communication du i8 janvier dernier sur la destruction de l'œuf d'hiver du Phylloxéra par le lysol, j'ai l'honneur de SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1904. 1233 porter à la connaissance de l'Académie les résultats des expériences entre- prises sur ma jeune vigne de plant français, franc de pied, sise au lieu dit Le Creux, sur le territoire de la commune de Saint-Satur, département du Cher. » Cette vigne, plantée depuis quatre ans, est restée complètement indemne du Phylloxéra. L'examen des racines et du chevelu, fait sur un grand nombre de ceps, pendant le cours de l'été dernier, n'a montré aucune nodosité, ni révélé la présence d'aucun insecte. » La. végétation de la vigne, en igoS, avait été telle qu'elle a permis de procéder, au printemps de 1904, à la pratique du provignage sur toute sa superficie et la récolte, pour cette année, a été abondante. » Avant la plantation, les boutures avaient été préalablement trempées dans une solution de lysol à i pour 100 et, depuis, le seul traitement qu'elle a reçu chaque année a consisté dans une pulvérisation effectuée au commencement de mars, après la taille, avec une solution d'eau lysolée à la dose de 4 pour 100. » Ces faits confirment l'opinion de M. Balbiani, sur la possibilité de maintenir indemnes de l'invasion phylloxérique les vignes non atteintes, aussi bien que les plantations nouvelles. » J'ajouterai que ma vigne, La Comtesse, située à Chavignol, commune de Sancerre (Cher) (' ), s'est maintenue dans un état très prospère, puis- qu'elle m'a donné en 1904 une récolte double de celle de 1903. » AGRONOMIE. — Sur les espèces minérales de la terre arable. Note de MM. A. Delage et H. Lagatu, présentée par M. Schlœsing fils. « Dans une précédente Note nous avons exposé les résultats de nos tra- vaux sur la constitution de la terre arable, ainsi que les conclusions que nous en avons tirées touchant la façon dont les végétaux y puisent leur nourriture. Aujourd'hui il nous semble utile de faire connaître la complexité de la composition minérale de la terre, ce qui, selon nous, en donnera une idée bien plus précise que celle qu'on s'en fait habituellement. » A cet effet, nous indiquerons, à titre d'exemples', quelques analyses microscopiques de terres arables prises au hasard parmi celles que nous avons observées. (' ) \'oir ma Communication du i8 janvier. G. R., 1904, 2» Semestre. (T. CXX.\I\, N 26 ) 161 12.34 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Ces analyses auront pour but de moulrer simplement combien est con- sidérable le nombre des espèces minérales i)ouvant entrer dans la compo- sition d'une terre et combien est concordante la composition d'une terre donnée avec celle de la roche ou des roches originelles. n 1. Terre provenant de Suisse, canton de Vaiid. — Carbonate de chaux abondant sous forme de calcaire et de ciilcile détritiques, quarU liyalin abondant, fragments de schiste sériciteux, quartz calcédonieux, mica blanc (muscovite), mica noir (biotite). séricite, feldspalhs orthose et oligoclase abondants, pyroxène augite, amphibole as- besloïde, sphène, zircon, apatite, chlorite, serpentine, produits ferrugineux (limonite et oligiste). » 2. Terre provenant du Tarn, commune de Parizot. — Quartz hyalin abondant en gros et petits fragments, mica noir (biotite), mica blanc (muscovite), séricite abon- dante, feldspalhs orthose et oligoclase, zircon assez abondant, tourmaline, amphibole asbesloïde, amphibole aclinote, apatite, macle (andalousite), produits ferrugineux (oligiste, limonite, fer litané), calcite en fragments très petits peu abondants. » 3. Terre provenant de l'Hérault, commune de Marsillargues {alluvion du Vidourle). — Carbonate de chaux très abondant sous forme de calcaire et de calcite détritiques, quartz hyalin grenu très abondant, fragments de quartzite, fragments de schiste sériciteux, quartz calcédonieux globulaire à croix noire, feldspaths orthose et oligoclase, mica noir (biotite), mica blanc ( muscovite), séricite, tourmaline, sphène, zircon, apatite, produits ferrugineux (surtout limonite). » k. Terre provenant de l'Avcvron, commune de Nauviale [alluvion du ruisseau de Géneau). — Carbonate de chaux abondant sous forme de calcaire et de calcite dé- tritiques, petits fragments de dolomie, quartz grenu abondant, fragments de quartzite, quartz calcédonieux, fragments de schiste sériciteux, fragments de granulite, séricite abondante, mica noir (biotite), mica blanc (muscovite) en petites paillettes ; feldspaths orthose, oligoclase et microcline; apatite, sphène, tourmaline, amphibole asbestoïde, produits ferrugineux abondants (oligiste et limonite). » l^oiir ces deux dernières terres, comme d'ailleurs pour toutes les autres, l'explication de leur complexité de composition est fournie par la compo- sition des roches mères qui leur ont donné naissance. Ainsi l'alluvion du Vidourle est composée de tous les minéraux (essenliels etadventifs) entrant dans la composition des schistes sériciteux des Cévennes ('), sur lesquels coule le Vidourle pendant la première portion de son parcours, et les élé- ments calcaires abondants qu'elle renferme proviennent des calcaires et des marnes tertiaires que le Vidourle traverse à sa sortie des schistes. )) En ce qui concerne la terre de Nauviale, elle renferme tous les cléments {^ ) Cf. Delaue et -MoLn(ii;i;f. Pétrographie des Cévennes {Mémoires de l' Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, iyo4)- SÉANCE DU 26 DÉCEMBUE 1904. I2'^5 que nous avons reconnus clans la rociie permienne appelée /a /v/^e, plus (lu calcaire détritique amené par un des ruissenux qui ont contribué à la formation de cette alluvion et qui descend du Causse. » Remarque . — En ce qui concerne la rufTe permienne, nous pouvons ajouter qu'elle est elle-même le produit d'une accumulation de débris de schistes sériciteux ])lus ou moins granuliliscs, accompagnés actuellement d'une assez grande quantité de produits ferrugineux, surtout d'oligiste. Nous rencontrons là un des cas intéressants et fréquents oîi l'analyse mi- croscopique permet de saisir, non seulement l'origine directe d'une terre, mais encore l'origine d'une de ses roches mères. » GÉOLOGIE. — Les anciennes lignes de rivage du Sahel d' Alger. Note de M. le Général de Lamothe. « J'ai constaté, dans le Sahel, l'existence de sept lignes de rivage dont les altitudes peuvent être représentées approximativement parles nombres ci-après : 320, 265, 200, i4o, 100, 55, 3o, 17. Il y a des traces d'un niveau plus ancien, voisin de 35o™. Les deux niveaux les plus élevés semblent, jusquà présent, spéciaux à la région d'Alger, les autres concordent d'une façon remarquable avec ceux déjà signalés par moi sur la côte algérienne. » Les lignes de rivage du Saiiel peuvent être suivies sur de grandes étendues; elles sont jalonnées topo graphiquement par des gradins bien marqués, débris d'anciennes plate-formes sous-marines et pétro graphique- ment par des amas de sables rouges avec grains ou galets de quartz blanc (graviers à dragées), exceptionnellement par des poudingues nurins. » J'ai pu établir que les poudingues ne jalonnent pas nécessairement les lignes de rivage, dont ils sont, dans un grand nombre de cas, très éloignés horizontalement et verticalement; ils forment souvent des gradins étages, intercalés dans la série des plates-formes littorales et coïncidant parfois avec elles. I^a diversité des altitudes auxquelles on les trouve résulte simplement de la diversité des conditions topogra- phkjues dans lesquelles leur dépôt a eu lieu. » La ligne de rivage de Sao" appartient vraisemblablement au pliocène ancien; cellede 265" lui est nettement postérieure; je la considère comme à peu près contem- poraine de l'arrivée, sur les hauteurs du Sahel, des puissants amas de cailloutis de l'Atlas qui les recouvrent; ce transport a commencé très probablement avec la fin du pliocène ancien. » A partir du niveau le plus élevé, la ligne de rivage a éprouvé une série de mouve- ments négatifs qui l'ont abaissée progressivement jusqu'au niveau actuel. L'identité des niveaux successifs avec ceux reconnus sur d'autres points de la côle algérienne prouve 1236 ACADÉMIE DES SCIENCES. que, sur plus de 4'3o'"", les lignes de rivage successives sont restées dans des plans ou, plus exactement, sur des surfaces parallèles. » Les dépôts littoraux contemporains du niveau de i.5™ et que l'on doit considérer comme appartenant au pléistocèiie supérieur sont les seuls où l'on tioiive une faune bien caractérisée. A Oran et à Arzew, elle renferme, comme je l'ai montré récemment, un Éléphant du groupe antiquus. El. iolensis Pom., Strombiis bubonius L'', un grand cône identifié probablement à tort avec C. Mercati Brocc, et plusieurs autres formes émigrées au Sénégal. » Dès 1901, j'avais admis, en me basant sur des considérations théo- riques, qu'après le niveau de i5™ un grand mouvement négatif avait abaissé la ligne de rivage au-dessous du niveau actuel, et qu'un mouvement positif l'avait ultérieurement lait reinonter à ce niveau ('). L'étude de la falaise de la Salamandre, à Mostaganem, semble confirmer cette hypothèse. Les poudingues du niveau de i5™, que l'on peut suivre vers l'ouest pendant plus de i"", plongent dans cette direction avec une pente de i pour 100 environ; ils sont, sur toute celte étendue, recouverts en stratification concordante par des marnes à Limnœa, Hélix, Pseudo-amnicola , et par des sables et grès d'origine subaérienne; à l'extrémité ouest, les marnes remplies de mélanopsis et les grès s'enfoncent nettement sous la mer. Une seule interprétation paraît admissible : l'existence d'un mouve- ment positif de la ligne de rivage poslérieur',à la formation de ce système fluvio-lacustre. Cette conclusion est confirmée par ce fait que, sur plusieurs points de la côte, d'anciennes dunes consolidées ont leurs racines au-dessous du niveau de la mer. )) L'amplitude du mouvement négatif qui a suivi le niveau de i5™ ne peut être précisée ; le creusement de la Mitidja à 200*" au-dessous du niveau de la mer, signalé par Ville, et la formation sur les côtes atlantiques d'une plate-forme continentale sous-marine, sont peut-être en connexion avec ce mouvement négatif; mais il est difficile actuellement de le jirouver. i> Les données précédentes permettent d'expliquer, d'une façon simple, l'évolution topograpliique du Saliel d'Alger. Vers la fin du pliocène ancien, le massif de Bouzaréah s'était soudé à l'Atlas; le niveau de base s'était abaissé à 265" environ, et une période continentale a eu lieu pendant laquelle d'innombrables galets originaires de l'Atlas se sont répandus sur le Sahel depuis El-Biar jusqu'à Koléali. Mais par suite de l'action incessante de la mer sur ses côtes, les deu\ golfes d'Alger et de Cliéraga ont fini par se rejoindre, isolant de nouveau le massif ancien. L'abaissement du niveau de base (') Sur le râle des oscillations etistaliquea du niveau de base dans la formation des systèmes de terrasses de quelques vallées {Comptes rendus, 10 juin 1901 ). SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igo'j. 1237 à 200" l'a réuni à l'Atlas pour un temps assez court, car la mer de 200™ n'a pas tardé à l'isoler de nou\eau pour les mêmes raisons; c'est seulement à partir du niveau de 140"" que les golfes de Chéraga et d'Alger sont restés définitivement distincts l'un de l'autre; en même temps, le fossé de la Mitidja s'est creusé de plus en plus. » Les cailloutis de l'Atlas charriés sur le flanc sud du Saliel ont, en général, un faciès bien diderent de celui des cailloutis plus anciens : ces derniers sont presque exciusiveraeut siliceux, les premiers renferment de nombreux débris schisteux et calcaires. » Je lerminerai par quelques conclusions intéressant la Paléogéographie : » 1° La régularité des lignes de rivage et la concordance de leurs alti- tudes tout le long de la côte algérienne autorisent à penser que déjà, pendant le pliocène supérieur et le pléistocène, la Méditerranée était dépourvue de marées. » 2° La disposition des anciennes dunes, le plongeaient de leurs couches dans des directions habituellement comprises entre le nord-est et le sud et le tracé des anciennes lignes de rivage semblent indiquer que la direc- tion des courants littoraux et celle des vents dominants n'a ])as varié d'une façon appréciable sur les cotes d'Algérie depuis le pliocène supérieur. » 3° Ces faits sont difficilement conciliables avec les diverses hypo- pothèses basées sur des déplacements périodiques ou accidentels de la ligne des pôles. » PATHOLOGIE. — Culture de V amibe de la dysenterie des pays chauds. Note de M. A. Lesage, présentée par M. E. Roux. « Depuis longtemps, on sait qu'à la période d'acuité delà dysenterie des pays chauds il est fréquent de rencontrer des amibes vivantes et mobiles. La paroi des abcès du foie peut également en contenir. Aussi plusieurs auteurs ont-ils pensé à la spécificité de ce parasite. » Cependant la présence dans l'intestin normal d'une amibe du même genre, mais non pathogène, l'^/j^a/nœia co//, a fait douter de celte spécificité. Dans une Note ('), Schaudinn a montré que, dans les selles dysentériques, l'amibe avait des caractères objectifs suffisants pour la séparer de VEnta- mœba coli et en faire un parasite spécial, VEntamœba hislolylica, qui serait d'après lui l'agent spécifique de la maladie. (') ScnAUDiNN, Arbeiten aiisclcm kaiscrlichcn Gesundheitsarnte, Band XIX, Heft 3, 1903. lo'iS ACADÉMIE DES SCIENCES. » Pour juger cette question, il était indispensable d'obtenir la culture de ce parasite. Nous avons pu réussir, avec une certaine difficulté, à cultiver une seule et même amibe dans sept cas de dysenterie tropicale, étudiés à Saïsfon et à Toulon. o » Caractcres de culture. — La ciiltiiie a élé faite à aS^-So" sur gélose simple bien lavée, milieu où l'on peut noter toutes les formes d'évolution de l'amibe. » 1. Au début, pendant un temps variable, elle se présente sous l'aspect d'une niasse protojdasmique, de volume variable (31^ à 20!^), vivante et mobile, amorphe et vitreuse, ne contenant ni granulations, ni noyau apparent. Il n'existe pas encore de dillerenciation évidente entie l'endoplasme et l'ectoplasme. Le protoplasme, de relief faible, possède une iluldité et une malléabilité remarquables, si bien que la forme, toujours changeante, est d'une très grande variabilité. Il se colore d'une façon uni- forme, sauf en un point, vers la périphérie, où l'on voit apparaître le noyau un peu allongé, faiblement coloré, tranchant à peine sur le fond. » 2. Bientôt, quel que soit le volume, le centre se différencie en endoplasme, laissant à la périphérie un ectoplasme clair, amorphe et vitreux, de largeur variable. Celte dilTérenciation est beaucoup plus nette que pour l'iT/i^. co//. L'amibe à cestade pro- gresse en bloc sans donner de prolongements ou émet à la surface des pseudopodes très polvmorphes, qui tranchent par leur aspect vitreux sur le reste du parasite. On note parfois l'aspect en sablier, où tout l'endoplasme passe, en filant, dans l'intérieur d'un gros pseudopode. B L'endoplasme contient le noyau, des granulations et des vacuoles. Le noyau, un peu allongé, est situé à la périphérie de l'endoplasme; il est plus ou moins apparent, suivant la mobilité de l'amibe et la quantité de granulations. Le contour est souvent peu accentué; cependant, dans certaines formes, on peut voir une auréole claire, achromatique, qui isole le noyau et le fait valoir, il tend alors à être sphérique. Les granulations sont peu abondantes, sauf à la fin de l'évolution du parasite, où elles deviennent volumineuses et envahissent l'ectoplasme. Le contraste devient alors très net entre l'amibe obscur et les pseudopodes clairs qu'il émet. 11 y a ou non des vacuoles, en nombre variable, claires, transparentes et vides. Il n'y a pas de vacuole pulsatile comme dans l'amibe du sol. » La multiplication se fait par scission simple du noyau, qui se divise en deux. On voit fréquemment deux amibes filles accolées. Je n'ai pas observé la multiplication du noyau en un grand nombre de noyaux secondaires, comme dans VEnt. coli. j) 3. L'amiJie émet ses kystes à sa surface. On peut voir le fait se produire sous les yeux, en ajoutant un peu d'eau iodée. Le protoplasme très granuleux se recroqueville et, à la surface, apparaît un bourgeon (incolore dans l'eau iodée, alors que le corps de l'amibe se colore en jaune) formé d'une enveloppe épaisse, d'apparence gélatineuse, entourant un espace rond et clair, incolore. Peu à peu le kyste se détache et devient libre : il est |)elit de 3(^ à 4^^- La paroi épaisse s'amincit, alors que le protoplasme grossit {&■ à 81^); peu à peu, en vieillissant, le kyste présente un espace clair entre le protoplasme et la paroi devenue mince et line. La présence de coques vides indique la sortie de petites amibes ( 3h- à [\V-), qui présentent les caractères énoncés plus haut. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 190/4. laSt) On ne peut comparer ces petits kystes avec les kystes volumineux, à huit noyaux, carac- téristiques de VEiit. coll. » Tous ces caractères suffisent yjour rapprocher l'amibe ainsi cultivée de VEntamœba histolylica, dont Schaudinn a donné les caractères essen- tiels. » Expérimentation. — Pour juger la spécificité de ce parasite, il est nécessaire de le purifier par des cultures successives, à l'aide d'un microbe inodensif et banal, de toute trace de matières fécales dysentériques, car on peut craindre la présence, à la surface ou à l'intérieur, d'un microbe spécifique (soixante-six passages successifs ont été effectués en l'espace de 2 années). Dans une boîte de culture placée verticalement on ensemençait chaque fois en bas l'amibe et en haut le microbe banal pur. La culture terminée, on reprenait naturellement l'amibe à la partie supérieure. » L'expérimentation est difficile, car le jeune chat {animal de choix) est sujet à deux maladies, qui peuvent être l'occasion d'erreur : la conjonctivite infectieuse et la maladie du jeune animal. CJiaque fois, je me suis assuré que l'intestin ne contenait pas VEnt. coll. V L'amibe vivante et mobile, petite ou grande, a été injectée dans le rectum de jeunes chais (36 morts sur 56). Dans les cas négatifs, rien d'anormal n'a été observé. Au contraire, dans les cas positifs, après 2 à 3 jours les selles prennent un aspect dysentérique (mucus, quantité variable de sang, etc.). A l'examen microscopique, pré- sence de cellules de desquamation, de leucocytes, de globules rouges, de boules de mucus et d'amibes mobiles ou immobiles, grandes ou petites. Il existe, en effet, une amlbose intestinale à petites formes : l'absence de grandes amibes ne suffit pas pour exclure toute infection amibique. » L'état intestinal persiste 8, 10, i5 jours; l'animal maigrit, ne mange plus, devient squelettique, se refroidit et meuil. » A l'autopsie, on note l'existence d"une entérite muco-desquamative, généralisée à tout l'intestin (mucus, boules de mucus, cellules de desquamation, etc.); cependant la lésion est plus prononcée sur la muqueuse du gros intestin, qui est plus boursouflée et épaissie. Dans 34 cas, tout se réduisait à cette lésion; dans 2 cas j'ai noté, en plus, dans le gros intestin, des plaques de piqueté hémorragique, qui indiquaient une loca- lisation plus évidente. Je n'ai, jusqu'à ce jour, pas obtenu d'ulcération. On note la pré- sence de l'amibe, surtout dans le gros intestin. Le centre de culture est dans la portion cœcale. » PATHOLOGIE. — Sur l'anémie infectieuse du cheval. Note de MM. Cvkué et V.4li.ée, présentée par M. Roux. « Dans une Note précédente (Comptes rendus, 2.5 juillet 1904) nous avons établi la nature infectieuse et l'inoculabilité de l'anémie des chevaux qui sévit, depuis longtemps, dans l'est de la France, dans la vallée de la 12/40 ACADÉMIE DES SCIENCES. Meuse notamment. iNoiis apportons aujourd'hui de nouvelles notions con- cernant l'inoculabilité du virus de l'anémie équine, la nature de celui-ci et les conditions étiolo^iqnes de la maladie qu'il détermine. » 11 est facile d'entrelenir le virus de l'anémie par des passages successifs chez le cheval. Nous' possédons, à Alfort, plusieurs souclies de ce virus; l'une d'elles a déjà fourni quatre passages successifs et, au cours de ceux-ci, la virulence s'exalte très nettement. » Nous avons constaté, en outre, qu'en réalité l'anémie ne constitue que l'une des formes dune maladie infectieuse se révélant souvent sous un tout autre aspect. » De l'examen des malades, de l'enquête à laquelle nous nous sommes livrés dans les régions où sévit l'ailection et de l'étude expérimentale de celle-ci, nous pouvons conclure que la maladie se traduit sous les trois formes suivantes : » 1" Forme aiguë, évoluant en 3 à 4 semaines, souvent plus vite, carac- térisée par une hyperthermie constante, un amaigrissement plus ou moins marqué, de l'infiltration œdémateuse et une coloration spéciale de la con- jonctive, de l'albuminurie, des troubles cardiaques et locomoteurs ; » 2° Forme subaiguë, qui évolue en 2 mois environ, caractérisée au début par les symptômes du type aigu mais légèrement atténués et qui aboutit à l'anémie caractéristique; » 3° Forme chronique, au cours de laquelle, après une forte élévation de température initiale, on n'observe qu'une anémie très légère, delà paresse et des poussées thermiques plus ou moins espacées qui constituent souvent le seul signe de l'infection. » Ces trois types cliniques appartiennent indiscutablement à une seule et même affection, puisqu'ils sont expérimentalement réversibles. L'inoculation du sang d'un malade qui présente l'un quelconque d'entre eux à un cheval neuf provoque chez celui-ci l'évolution de l'afTection, soit sous le même type, soit sous l'une des deux autres formes. » Nous avons constaté maintes fois celte particularité dans les conditions de l'évo- lution naturelle de la maladie, mais les intéressés se refusent le plus souvent à admettre l'identité causale de troubles aussi différents en apparence. 1) Le terme A^anéinie sous lequel la maladie est actuellement désignée ne correspond donc nullement à la véritable allure de celle-ci. » Nous avons réussi à infecter l'àne expérimentalement. » Nous avons montré déjà que le virus de l'anémie du cheval appartient à la caté- gorie des microbes, dits invisibles, dont la caractéristique est de traverser les filtres de terre d'infusoires ou de porcelaine, qui retiennent les microbes suffisamment gros pour être vus au microscope. )> De nouvelles expériences nous ont prouvé que. quel que soit le type considéré de SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE Hjo'). I2/|l la maladie et à quelque inslant que l'on prélève du sang, celui-ci contienl le virus et ne perd rien de son activité après dilution au cinquième et filtration, soit sur bougie en terre d'infusoires de Berkefeld, soit sur les bougies F et B de Chamberland. » Celles-ci cependant, peu poreuses, retiennent une assez grande quantité de virus et l'incubation de la maladie obtenue par l'inoculation des filtrats qu'elles fournissent est toujours plus longue. » La maladie est Iransmissible par les voies digestives. Un cheval qui absorba, avec ses aliments, 20"'"' de sang virulent a contracté la maladie caractéristique. » De même, l'inoculation sous-cutanée de .V"' de sang d'un malade atteint de la forme aiguë de l'infection a tué, en 26 jours, un cheval en superbe état de santé. » Nous avons fait enfin cette constatation importante que des chevaux qui semblent absolument guéris de la forme chronique de la maladie conservent tout leur pouvoir infectant. » L'inoculation du sang de l'un de ces sujets à un cheval en excellent état de santé a provoqué chez celui-ci l'évolution de la maladie sous sa forme aiguë et la mort en 27 jours. » II y a lieu de redouter que la présence de tels sujets porte-virus dans les régions infectées constitue, la maladie étant transmissible par les voies digestives et par inocu- lation sous-culanée, un très gros obstacle à l'extinction de celle-ci par des mesures prophylactiques. » A 4 heures et quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOr.KAPIIIfjUF;. Ouvrages reçus dans la séance du 12 décembhe 1904. Traité de CItimie élémentaire, par L. TnoosT, Membre de l'Institul, et Ed. Péchard; 1/4* édition entièrement refondue et corrigée, avec 548 figures dans le texte. Paris, Masson et C'", igoS; i vol. in-S". (Hommage des auteurs. C. R 1904, 2- Semestre. (T. CXXXIX. N» 26.) I ''2 1242 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. P. Flicre, Corresponilani de l"Ir]>ili\it, fait liomuiage des 3 Opuscules suivants : A'ole sur la Jlore du dèparlement dex Aidennes, jiar M. Paul Fliche. (Extrait du liullelin de la Société botanique de France, l. XLYIII, séance du S novemljie 1901); I fasc. in-S". Flores des tufs du Lautarel {Hautes-Alpes) et d'Entraigues (Saroie), par M. P. Flicue. Paris, Société géologique de France, 190/i; i fasc. in-8°. J.-F. Godefrin, botaniste, 1749-1828, par P. Flicue. Nancy, Berger-LevrauU et C'", 1904 ; I fasc. in-S", Régulateur de chauffe, mécanique, automatique, électrique; enregistreur de la consommation de charbon; avertisseur de l'activité des feux, de la marclie et de l'arrêt des machines, système Merlu, par M. Mehlu. Paris, R. Chapelet et C'% 1904; i fasc. in-8°. Filtration des eaux potables par les procédés américains, par le D'' A. Nomblot. (Travail du Laboratoire d'Hygiène de l'Université de Lyon.) Lyon, imp. R. Schneider, 1904 ; I fasc. in-S". Urologie et tuberculose, par MM. le D'' Georges Petit et Arthur Thézard. Dijon, 1904 ; I fasc. in-S°. Rapport sur les travaux du Conseil départemental d' Hygiène publique et de Salubrité de la Loire-Inférieure pendant l'année igoS, présenté à M. Hélitas, pré- fet de la Loire-Inférieure. Nantes, 1904; i vol. in-8". Ouvrages reçus dans la séance du 26 décembre 1904. La Montagne Pelée et ses éruptions, par A. Lacroix, Membre de l'Institut; Ou- vrage publié par l'Académie des Sciences sous les auspices des Ministères de l'Instruc- tion publique et des Colonies. Paris, Masson et C'% 1904; i vol. in-4°. (Présenté en hommage par Fauteur.) Le Mexique au début du w" siècle, par 1\LM. le Prince Roland Bonaparte, Léon Bourgeois, Jules Clahetîe, d'Estournelles de Constant, A. de Foville, Hippolyte GoMOT, O. Gkéaud, Albl\ Haller, Camille Khantz, Michel Lagrave, Louis de Launay, Paul Leroy-Beaulieu, E. Levasseur, le général Niox, Alfred Picard, Elisée Reclus. Tomes I et IL l^uis, Ch. Delagrave, s. d. ; 2 vol. in-4°. (Présenté en hommage par M. Alfred Picard.) Sur le développement de l'analyse et ses rapports avec diverses sciences; Confé- rences faites en Amérique par ÉiMiLE Picard, Membre de l'Listitut. Paris, Gauthier- Villars, i9o5; i vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Le calcul simplifié par les procédés mécaniques et graphiques: histoire et des- cription sommaire des instruments et machines à calculer, tables, abaques et nomogrammes, par Maurice d'Ocagne; 2» édition entièrement refondue et considérable- ment augmentée. Paris, Gauihier-Villars, 190"); i vol. in-S°. (Présenté par M. Maurice Levv. Hommage de l'auteur.) SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 190/1. 1243 Des anniiHiHes flnmlcu. nntammenl en Agriculture, par M. le 13'' D. Clos, Corres- pondniil lie riristiliit ilf Fiance. Toulouse, imp. Saint-Cjprien, 190 'r, 1 Tasc. in-8». (Iloniinage de l'auteur.) L'électricité à la portée de tout le monde, jjar Georges (Jlaide. Paris, V" Ch. Dunod, igo4; i vol. in-8°. (Iloiiiipiape de l'auteur.) L'électricité pour tous, par IIe.miy de Giiaffiu.ny; Ouvrage orné de 2-5 gravures, Paris, lî. Bernard, igoâ; i vol. in-S". Les nerfs du cœur, anatomie et physiologie, avec une préface sur les rapports de de la Médecine avec la Physiologie et la Bactériologie, par E. de Cvo.-* ; avec 45 fifures dans le texte. Paris, Félix Alcan, igoo; i vol. in-8". Extrait du plan d'une bibliographie analytique des écrits contemporains sur l'histoire de l'Astronomie, Communication de M. Erxest Lebon. Rome, 1904; i fasc. in-8°. Transformations sociales et science de l'énergie, discours prononcé au banquet de l'Ecole de Pont-le-Roy, par Jacques Le François et recueilli par L. A. s. 1., 1904; I fasc. in-i2. /. Vallot et son œuvre, par Paie de Lacroix. (Extrait de la Rei-ue illustrée, n" iV. !'=■' juillet 1904.) Paris, i fasc. in-4°. M. le Comte de Montessus de Ballore fait hommage des quatre Opuscules suivants : L'art de construire dans les pays à tremblements de terre; Leipzig, WiUielni Engelmann, 1904; i fasc. in-8°. Les relations sismico-géologiques du massif barbaresque: avec les planches 1 et H. l'aris, IL Le Soudier, 1904; i fasc. in-8°. Les Andes méridionales sismiques. Bruxelles, Hayez, 1904; i fasc. in-8°. The seismic phenoniena in British India. and their connection with it^ gealogy. Calcutta, Office of the geological Survey, 1904; i fasc. in-S". Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse; 2' série, t. IV. Toulouse, Douladoure-Privat, 1904; i vol. in-S". Bulletin de la Société normande d'études préhistoriques; t. \I, année 1908. Lou- viers, 1904 ; i vol. in-S". Les prix Nobel en 1901. Stockholm, 1904; 1 fasc. in-S". Recherches sur les solutions périodi(/ues de la troisième sorte dans le problème des trois corps, par H. v. Zeii'el. Upsal, Edv. Berling, 1904; i fasc. in-4'>. Ucber die Uaiin der ersten Uranussatelliten, Ariel, von Oesten Bergsthand. Upsal. 1904 ; I fasc. in-4°. Obsen'ations photographiques de la planète Eros, par W. SïbatOiNOW. (Publ. de l'Observatoire de Tachkent, n° 4.) Observations d'étoiles variables, par W. Sthatonow, avec 2 planches. (Publ. de l'Observatoire de Tachkent, n" 5. ) Tachkent, 1904; i fasc. in-4''. Ueber die Akkumulation der Sonnenwârme in verschiedenen Fliissigkeiten. von Alexander v. Kalecsinszky. Leipzig, B. G. Teubner, 1904-, i fasc. in-S". 1244 ACADÉMIE DES SCIENCES. Willamelle météorite, by Henry A. Ward. (Proceed. of tlie Rochester Acad. of Science; vol. IV, p. 137-148, plates 13-18.) Rocliesler, i\. Y., 1904; i fasc. in-8°. The novemher meteors of 1904, l>y Edward-C. PicKEuiNf,. (Harvard Collège Obser- vatorv, Circiilar n° 89.) i fasc. 111-4". Ueber neiie Refraklionslafeln. v. L. de Ball. (Circulai- dci- v. Kuirnersclien Stern- warle.) Vienne, 1904; < fasc. in-4''. Di alcuni fenoineni osservati nelV aria ionizzata da corpi radioaltivi ; Nota de! socio AuGUSTO RiGHi. (Extr. des Rendiconli délia R. Accademia dei Lincei, classe des Sciences pliys., math, et nat., vol. XllI, 2" sem., 5' série, fasc. 5.) Rome, 1904; I fasc .in-8". Spectruni des Wolframs, von B. Hasselberg, mil 2 Tafeln. {Untersitchiingen ùber die Spectra der Metalle im electrischen Flammenbogen, t. VII. K. S. V.-A. H., Bd. XXXVIII. n" 5.) Stockholm, P. A. Norsledt et fils, 1904; i fasc. in-4'' • Cosmographie, par S. -Pu. Kandéloros. Athènes, 1904; i vol. in-8°. Luftelektrische Messungen bel z'.vôlf Ballonfahrlen, v. F. Linke. mit 4 Tafeln. ( -ibhandlungcn der K. Gesellsch. der Wissensch. z. Gottingen, M.-Ph. K., neiie Folge, Bd. III, n" .ï.) Berlin, VVeidmann, 1904; i fasc. in-4''. An investigation of the Doble needle regulating nozzle ; Tliesis by II.-C. Crowele and G.-C.-D. Lenth, june 190.3. San-Francisco, Abner Doljle C", 1904; 1 fasc. in-S". The Baraboo iron-hearing district of Wisconsin. by Samuel Weidman. ( Wisconsin geological and natural Idstory Siir^'cy, Bull, n" XIII; Economie séries, n" 8.) Madi- son, Wis., 1904; I vol. in-8°. On récent contributions ta oiir hnowledge of the floor of the north Atlantic Océan, by sir John Murray et R.-E. Peake. Londres, The Geographical Society, 1904; I fasc. in-8''. The molécule, the atom and the nen- theory of matter, by A.-E. Outerbridge. (Advance Print-Journal of the « Franl^lin Institute », december 1904.) i fasc. in-S". Storia délia Chimica, per IciLio Guaresciii; IV : Vannoccio Biringucci e la Chi- mica lecnica. Note storiclie : La Chimica pressa i Cinesi. — Faustino ilJalaguli. Turin, 1904 ; 1 fasc. in-8. Additamenta ad cognitionem Florœ arboreœ Jai.anicœ, auctoribus S. -H. KooR- ders et Th. Valeton; pars I.\'. {Mededeelingen uil's Lands Plantentuin, n" LXVIII.) Batavia, G. Kolfl' et G'% 1904; i vol. in-8°. Monographie der Termiten Afrikas, Nachtrag von Yugve .Sjostedt, mit 4 Tafeln. (A'. Svensha Vetenskaps-Akademiens Ilandlingar. Bd. XXXVIII, n" k.) Stockliolni, P. -A. Norstedt et fils, 1904; 1 fasc. in-4". Contributions to the study of the bchavior of lower organisms. by Heiibert-S. Jen.mngs. Washington, publié par the Carnegie Institution, 1904; 1 vol. in-8". Die Lehre von der Aberration der Gestirne, von D'' Ladisi.aus Weinek, mit 34 Texlllguren. (Extr. de Denkschriflen der Math. -nat. Kl. der K. Akad. der IVissen- schaften, vol. LXXVII.) Vienne, 1904; r fasc. in-4°. Traditions of the Arikara, collecled under the auspices of the Carnegie Instiliilinn of Washington, liy George-A. Dorsey. Washington, )9o4; i vol. in-8". FIN DU TOME CENT TRENTE-NEUVIÈME. N" 26. TABLE DES ARTICLES (Sëa.ice du 26 décembre 1Î)0>Î. REÎVOUVELLEMEIVT ANNUEL DU BURKAU ET L)E LA COMMISSION CENTRALE ADMINLSTKATIVE. I*age<. M. PoiNdARii est élu Vice-Présidciit de l'Aca- (léuiie pour l'année igoâ 1 1(19 MM. lioivNKT et iMauiîick Lf.vy sunl élus Pages. Membres de la Cuinmission adniinislvalivc ()endanl Tannée igo5 iif»(^ MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le SKcnFTAiiiE l'Eni-ÊTUKL présente un Ouvrase de M. Lacroix ayant pour titre : « La Montagne Pelée et ses éruptions »... ii'i^ M. le iMiNisTHE DE l'Instuuctiijn publique transmet à l'Académie une dépêche de M. Janssen, relative à l'éruption du N'ésuve I i^i) M. Paul Painleve. — Sur le tliéorème des aires et les systèmes coaiservatifs 117" M. H. Deslanuues. — Groupe de bandes né- gatif de l'air avec une forte dispersion. Va- riations du spectre avec la pression iiy'i MM. A. llALi.Eii et P. -Th. Mullkh. — Sur la constitution des sels de sodium do certains acides niétliéniqiies et métliiniques. Ktliers cyana(:éli(|ue, acyli'vanacétique, nialonique et cyanonialunique ; nialonitrile, camphre cyané ; M. A. DE Lapparent. — Sur de nouvelles trouvailles géologiques au Soudan M. Emile Picard présente son Ouvrage « Sur le développement de l'Analyse matliéina- liqueetses rapports avec diverses sciences ». M. A. Picard présente un Ouvrage intitulé n Le Mexique au début du xx" siècle »... 1180 I iS(i "91 ii(,i CORRESPONDANCE. 11. le Secrétaire perpétuel signale une brochure intitulée : " Les prix Nobel en 1901 » ; divers Ouvrages de M. £. de Cyoïi et de M. Georges Claude 1 1(|2 MM. André (Désire), AiiiÉs(le Lieutenant- Colonel), Bebget, Bricahd, Ulondlot, Campos Uodrigues (le Vice-.\niiral de), Claude (Georges), Co.vor, Uetourue, Dewar, Ferrie ( le Capitaine), Kreuncleu, Frouin, Gayde, Hervé (H.), Ivlinu (André), Jolly (Justin), Imbert (Léon), La Porte, Launois, Lesauh, Lespieau (R-), Maillard, Marceau, Maurain (Ch.), Min- GuiN, lÎETRAiNT, KoY (Pierre), Sagnac (G.), ViLLARD (Paul) adressent des re- nierclmeuts à l'.\cadéniie pour les distinc- tions dont leurs travaux ont été l'objet dans la dernière séance 1 1()2 M"° V' Nepveu adresse également des remer- cimenls à l'Académie 1 19> M. GiACOBiNi. — Sur la nouvelle cumèle Giacobini i ii|.! MM. G. Fayet et E. Maubant. — éléments provisoires de la comète Giacobini (1904, J<^i'- '7) ;■••■ 'Mil MM. Hamdaud et Sy. — Observations de la comète Tempel (1873, U) faites à l'obser- vatoire d'.\lger, à l'équatorial coudé deoi",,SiH . . .-. . .-. . .r. .-. , 119.1 M. G. -A. Croccu. — Sur la .stabilité de.« dirigeable- inp MM. A. Perot et Hknhi-Micrel Levv. — Sur la fragilité de certains aciers 1 19S M. P. VlLL.\RD. — Sur les rayons cathodiques et les lois de l'Electromagnétismc i-^oo M. Hector Pecheux. — Sur la thernio- olectricilé des alliages d'aluminium 1202 M. P. Lanoevin. — Sur la théorie du ma- gnétisme I20.'| M. A. PoLACK. — Sur un phénomène de l'adaptation rétinienne relatif à la vision des couleurs faibles 1207 M. BiNET DU Jassonneix. — Sur la réduction par le bore amorphe des oxydes de man- ganèse et la préparation d'un nouveau bo- rure de manganèse 1209 .M. E.-E. Blaise. — Sur l'oxygène quadri- valent 1211 M. G. Blanc. — Sur la réduction des an- hydrides d'acides bibasiques ni3 M. Georges Darzens. — Méthode générale (le synthèse des aldéhydes à l'aide des acides glycidjques substitués >2{!\ MM. A. Fernbach et J. Wuli'I'. — Sur la coagulation diastasi(|ne de l'amidon 1217 M. 11. Giran. — Sur la combustion du soufre dans la bombe calorimétrique 1219 M. G. Malutano. — Sur la conductibilité électrique des solutions colloïdales ia>i *IM. LiM>ÉT et P. Marsais. — Sur la pro- N° 26. SVITK DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, duction comparée de Talcool et de l'acide carbonique, au cours de la fermenlation.. i223 M. Marcel P.-S. Gledras. — Étude sur le carbure de calcium employé comme explosif dans les travaux miniers 1226 MM. P. ViGiER et Fr. Vles. — Sur l'histologie du myocarde cliez des Mollusques primi- tifs 1226 M. P. MuLON. — Graisse intranucléaire dans les surrénales de .Mammifères 1228 M. \V. RissELL. — Sur les migrations des Bulletin bibliographique Pages, glucosides chez les végétaux 1 23o M. G. Cantin. — Sur la destruction de l'œuf d'hiver du Phylloxéra par le lysol i232 MM. A. OelaGe et H. Lagatu. — Sur les les espèces minérales de la terre arable... i233 M. le Général DE Lamothe. — Les anciennes lignes de rivage du Sahel ilAlger i235 M. A. Lesage. — Culture de l'amibe de la dysenterie des pays chauds 1237 MM. Carre et Vallée. — Sur l'anémie in- fectieuse du cheval laSg 1241 PARIS. — IMPRIMERIE G AUTHI Ë R - V ILLARS, Quai des Grands-Augustins, 55. Lt Gérant : Gadtbibr-Villars. ^^^ 90, '^^ ^ TABLES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SECOND SEMESTRE 1904. TOME CXXXVIII. iUl X. 19U5 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES JUILLET - DÉCEMBRE 1904. ^-''n TARLE DES MATIÈRES DU TOME CXXXIX ces. AcARoPHYTEs. -Surl'acarophvtisme chez les monocolylédones; par W. E. fie Wilde mail Voir £nta/iii/ue. AciDKS. - Sur l'acide p-bromobutvrique ■ par M. Lespieau .'...... — Sur l'acido lliioformique ; par M. V. A uger — Sur la réduciion des anhydrides d'acides bibasiques; par M. G. Blanc - Nouvelle synthèse de l'aride «a-dimé- thyladipique; par M. G. Blanc. — Synthèse de l'acide |3|3-diinétlivJadi- pique ; par M. G. Blanc ". . ,So„ - Sur l'acide vinyldiméthylacétique ; par mi.E.-E. Biaise el A. Courtot . . - Action des chlorures d'acides sur les bases tertiaires possédant un noyau aromatique; par M. V.Auc;er. - Sur i acide diméthylpyroarsinique ; par iM. E. Baud — Action de l'iode et l'oxyde" 'jaune dé G. P.., igoj, i' Semestre. (T. CXXXIX.) 55 1 738 21 3 63 292 -'-9',) H I Ac mercure sur les acides à fonction ciliv- '""' lenique. Séparation des isomères; par M. /. Bougault gg , - Sur une méthode de dë.loublJmen't'de "* I acide lactique de fermentation en ses composants actifs sur la lumière iiohi- nsee ; par M. Jun^dsch 5(3 - L'acide lactique droi't et l'acide lactique gauche ne se conduisent pas sembla- biement dans les réactions ; par M. E Jiuigfleisch _ .^^.^ - Sur la constitution des sels de sodium de certains acides méthéniques et mé- thiniques. Éthers cyanacétique, acyl- cyanacétique, malonique et cyanoma- loniqiie ; malonitrile, camphre cyané ■ par MM. A . Ha! 1er et P. -71,. Muller. r , So Voir Chimie ors,aaifiue, Tlierniochimie ■lERs. - Nouvelles recherches sur les aciers au vanadium ; par M. Léon Guillet , Propriétés et conslitulion "des "àcie"rs ''"'' i63 I2/i6 TABLE DES MATIÈRES. Pages. 426 au chrome ; par M. Léon Guillci. . ■ _ Constitution et propriétés des aciers au tungstène : par M. Léon Guillct. . . . — Propriétés et constitution des aciers au mohbdène; par M. Léon Guillet... — Sur les températures de transformation des aciers; par MM. GeorgrsChnrpf et Louis Grcnet — De la non-fragilité possible de l'acier, après travail au bleu ; par M. Ch. Frémont — Sur la fragilité de certains aciers ; par MM. A. Perot et Henri. Michel Lévy. Voir Chronométrie . Acoustique PHYSIOLOGIQUE. — Des éléments des vibrations moléculaires en rapport avec le sens de la propagation des ondes sonores : par M. £-. Bnnl AÉRONAUTIQUE. - Sur la mesure indirecte delà vitesse propredesnaviresaériens ; par M. Pnul Renard — Sur les hélices sustentatrices ; par M. Edgard Taffoureau — Sur un nouveau mode de construction des hélices aériennes; par M. Ch. Renard Voir aussi Ballons dirigeables. Agriculture. — Sur la constitution delà terre arable ; par MM. A. Delnge et H. Lagatu — Sur les espèces minérales do la terre arable; par MM. A. Déluge et H. Lagatu Voir Économie rurale. AIR atmosphérique. — Sur la formaldc- hyde atmosphérique; par M. H. Hen- riet 1 — Sur le dosage spectrophotométrique de petites quantités d'oxyde de carbone dans l'air; par M. L. de Saint- Martin Voir Biologie, Physique du globe. Action du permanganate sur les alcaloïdes et en sur la strychnine ; par Baudrau Alcools. — Sur l'oxydation des alcools méthylique et éthylique à la tempé- rature d'ébuUition de ces ah'ools ; par MM. René JJiichemin et Jacques Douiien ._ Synthèses du glycol pentamôthylcniquc HO(CIl-}°oil, du nitrile et de l'acide piméliques; par l\.J.-L. Hanwnel.. Synthèses de divers alcools dans MM. Paul Pages, la 63; 742 I2l4 série du cyclohexane ; par :\ Sabotier et .^Iph- Mailhe J'i* - Benzopinacone et benzopinacolino ; par M. Jniand Valeur '*^° — Sur un nouvel anhydride de la dulcite ; par M. P. Carré Voir Chimie organique. Aldéhydes. — Sur la formation de l'aldé- hyde formiquc dans la combustion du tabac ; par M. A. Trillat Voir Jir atmosphérique. - Méthode générale de synthèse des aldé- hydes à l'aide des acides glycidiques substitués ; par M. Georges Darzens. Voir Chimie organique. Aliments. — Origines alimentaires de l'arsenic normal chez l'homme; par MM. Ji-mand Gautier et P. Claus- mann " ' .* Voir Chimie induitrielle, Farines, tla- mie physiologique, Stérilisation. _ Recherche de l'arsenic dans quelques produits alimentaires ; par M. V. Bor- das .■■■'■''',' Alliages. - Les alliages de zmc et de magnésium; par M. O. Boudouard.. ^j.jdon': - Sur la coagulation diastasique de l'amidon ; par MM. A. Fernbach et lois j. JFoiff :■■.■•;.: 4MINES ET DÉRIVÉS. - Composcs lodes obtenus avec la métanitramline ; par 1233 M. P. Brenans • • • ■ Sur l'anilide orthophosphonque et ses homologues ; de la non-existence du composé C«H5AzH-P = (AzC«H^^)^ >i9 340 56- 1032 1198 390 35 234 424 1217 63 206 Alcaloïdes. de calcium particulier M. G. 9-8 <'i79 jgi — par M. P. Lemoult • - Sur la rétrogradation de quelques ami- nés secondaires cycliques ; par M. P. Lemoult . . . .- ; ' ' ' Voir Chimie organique. Organonietal- liques (composés). analyse mathématique. - Généralisation d'un théorème de Weierstrass ; par M. Maurice Fréchet ^-t° Voir Mathématiques. \>-,vtomie végétale. - Étamines carpel- lisées de la girollée ; par M. C. Gert,er. _ Siliques emboîtées du Lepidium Idlar- sii GG. Leur signification ; par M. 6. Gerber ' ' ' Surl'anatomie des tubercules d Eupltor- 219 302 TABLE DKS MATIÈRES. i'Au- bia Inll,y; par WM. Marcel Dubard et René Figuier — Passage de la racine à la tige chez riciile ; par M. H. Ricome — Sur les modifications anatomiqnes (lui se produisent au cours de l'évolution de certains rhizomes ; par M. André Drnip/iine — Les caractéristiques des traces foliaires tubicaules ou anachoroptéridiennes • par MM. C.-Eg. Bertrand et F. Cornaitle — Sur l'appareil reproducteur des Muco- rinées ; par M. J. Daa/j/nn — Transformation du nouvel appareil sécréteur des Conifères ; par M. G. Clutui'eaud • Voir Botanique. Aniline. — "Voir Aminés, Colorante Annelides. - Sur les urnes de Siptui- cultis nudus L. ; par M. F. Ladreyt — Sur la morphologie des Chétoptéri'ens ■ par M. C/i. Gravier ' — Sur une Coccidie nouvelle para'sile'd'un Cirratuljen ; par M. Louis £rasi/ Voir Bactériologie Anthropologie. - Remarques sur la néces- Puii 3o7 4C« 9!)i il i 6 881 370 545 645 sué d'étudier les variations de dimen sions et de volume des organes et parties des êtres vivants, ou ayant vécu, dans les études anthropologiques et paléontolo-iqiies ; par M. Berthelot. ^oir aussi TrauDiati.smes AnciiiioLOGiE. - Voir Chimie analytique AnsExic. — Voir Aliments. Arsoxvalisation (D'j . - Sur la durée des séances dans le traitement de l'hyper- tension artérielle par la d'Arsonvali- satioii ; par M. A. Moutier 124.7 Paffes. ASTRONOMIE. - La rotation de Vénus ; par M. P. Lo^vdl. — La rotation de Mars ; par M. P. Lowell. ^'oir aussi Cercles gradués, Chronomé- trie, Comètes, Étoiles, Micromètre, Physique, Soleil. Spectroscopie. 834 9,38 663 G64 Azo'iQUES. — Dérivés substitués du phényl- diazoaminobenzène ; par MM. Léo J'ignon et Siinonet 5gg Voir Chimie organique. B BACTÉRIOLOGIE. - Nouvelle contribiuion à l'épuration bac- térienne des eaux de source et de nviere au moyen des sables fins non submergés; par MM. P. Miqael et H. Mouchet , oj. - Sur les propriétés bactéricides des ^iics helmmthiques ; par MM. L. Jmumeç et H. Mandoid Voir Aliments, Botanicjue,' Fer'menta- "^ lions. Pathologie, .Stérilisation, Try- panosomes. Ballons dirigeables. - Sur la stabili- sation de route des ballons dirigeables • par M. Henri Hervé ' 3- — Errata se rapportant à cette Communi- cation — Ballons dirigeables. Slabihté iongi'tud'i- ^^ ' nalo; par M. Ch. Renard.. ,^-, — Sur la stabilité des dirigeables ; "par M. G. -A. Crocco Voir aussi Aéronautique. 1195 BIOLOGIE. - Périodicité vitale des animaux soumis aux oscillations du niveau des hautes mers ; par M. Georges Bohn Oscillations des animaux littoraux syn- chrones de la marée ; par M. Georges Bohn La biospéléologie; par M. Armand Viré. Degré de concentration saline du milieu vital de l'Anguille dans l'eau de mer et dans l'eau douce et après son passage expérimental de la première eau dans la seconde ; par .M. René Quinton. Communication osmotique, chez le Poisson Sélacien marin, entre le mi- heu vital et le milieu extérieur; par M . René Quinton Lie l'inlluence du régime alimentaire 610 646 992 938 995 124 H Pages sut la longueur de l'intestin chez les larves de Hana cscidcnta : par M. Emile Yiiiiii ; •.■ • _ Sur une méthode de dccomposdion des ensembles slalistiques complexes en ensembles irréductibles : par AI. Charles Henry ■ _ Sur la croissance de l'homme el Ui croissance des êtres vivants en gêne- rai ; par MM. Chnrles Hemy et Loms Baslieii ',) ■ - Sur la loi de variation du PemcMiam ghaicum en fonction de l'âge ; W Si"' M. Slefaiimvsha - Sur la végétation dans les atmosphères riches en acide carbonique ; par M. R- Demoussy - Les plantes antiméridiennes; par M Edouard de Janczavski _ Résistance à la dessiccation de quelques Champignons; parM""Z. Gatui-Gru- zen's/ia Voir Brlanuiuc. Embryologie, Tro/Hsmrs. TABLE DES MATIÈRES. Pages. BOTANIQUE i'J o'33 81 1 8-9 883 ;.i8 IU.)0 Nouvelles recherches sur l'appareil ve- ^étatif de certaines Urédinées ; par },{■ Jacob Erikssoit • • " Sur les auxospores de deux Diatomées pélagiques; par M. J. PaMlard.... . . Recherches sur la germination des spores chez les levures ; par M. ^1. Guillermond ■ • ', " . Sur les mycorhizes des racines laté- rales des Poivriers ; par M. H. Jacob de Cordemoy - Un cas d'assez longue phosphorescence émise par l'aubier d'un gros merisier; par M. Clos .• Voir Jcarophyte-s, JgrœuUure Jnatomic vésétale. Bactériologie. Biologie. Ua- mlevégélale, Culture, Insectes. Patho- logie végétale. J'iticultiire. BliLLIiTIX BlBLlUGIi.VPnlQl'E. — ibS, I^A, 333, 416, 453, 4-ti, 5io, 580, 6^3, 699., 759, S24, 947, 100^' ■'^^'■ 85 6i5 988 83 (163 CiNi.uivrrRES. - Candidats pres.nlts pour la place vacante dans la Section de Mé- canique, par le décès de M. Sarrau : 1" \\. Vieille: ■>.'' MM. G. Kœntgs et L. Lecornu; 3" MM. M. Briltouui, Colonel Renard; M. Jean Rcsal _ Candidats présentés pour la place va- cante, dans la Section de Médecine et Chirurgie, par le décès de M. M"rcy : ,oM. hastrc ; 2» M. Glej ; i" Si. Ma- Cm,iS MÉTVLUQti^' - Voir E.c/^losifi. Carbures D'iivonocENE. - Action du cho- nire de méthvlène et du chlorure d alu- minium sur io toluène; par M. James Liii'inix ■ ' _ Snr de nouveaux dérivés d'addition du tétrahydrobenzène ; par M- Léon Brioiel .■ ■ ■ - Synthèses dans la série de lanthracene. II Dihvdrure d'anthracène 7 -tnphé- nylé et' dérivés; par M-M. A- Haller et A. Gtiyot ,■■","■■ _ Tétrahydrure et octohydrure 11 anthra- cene ; par M. Marcel Godchot 8-23 904 1029 9 6o4 - Tétrahydrure et déeahydrure de naphta- line ; par Henri Leroux Voir Chimie organique. Cartilage. - Voir Histologie. CERUiiQtE. _ Sur de nouveaux résultat» obtenus en porcelaines, céramiques diverses; par M. F. Garros. .■■.■■■ ■ Cercles gradués - Sur une causede vana- bdité des erreurs de division, dans cer tains cercles gradués; par M. (.• Bigourdan ! ' ' CftoneI - Condensation des acétones acélviéniques avec les alcools et les phénols; par MM. Ch. Moureu^lM. Brachin ,' ' 1 ■ Acétones éthyléniques p-oxya coyiees et 3-oxyphénolées. Action de 1 hy- droxylamine et de l'hydrazine; par MM. Ch. Moureu et M. Brachw .... Sur l'oxydation de l'acétol; par M. -L Hvdrog'éna'tion des cétones aromatiques par le nickel réduit. Nouvelle méthode de synthèse des carbures aromatiques ; par M. Georges Darzens 672 es 294 740 TABLE DES MATIERES Voir Chimie organique. CiiALKin. — Sur le coeflicient a des dia- mètres rectilignes ; par M. E.Maihias. Vo\v Aciers, Cliiinic plcysujue, Economie rurale, Farines, T/icrnwniéirie. Champignons. — Voir Biologie, Clwnie végétale, Viticulture. Chimie agricole. - Sur un nouveau irai- lementdes semences; parMM. E.Bréal et E. Giustiiiiani Voir aussi .JgricuUure. Page 339 'J34 CHI.MIE ANALYTIQUE. — Sur une cause fréquente d'erreurs dans l'analyse centésimale des houilles ; par M.M. Just Ali.c et Isidore Bay — Analyse du natron contenu dans les urnes de Muhrrpra (Thèbes, XVIH" dynastie) ; par MM. Lortet et Hugou- nenq Voir aussi Air atmosplicrique. Agricul- ture . Chimie industrielle. — Sur la recherche de l'huile de coton dans rjigiled'oHve;. par i\L E. Milliau '. So; Voir Aciers. ii5 CHLMIE LNORGANIQUE. - Ag. Sur le pyrophosphate acide d'ar- gent ; par.M. /. Cavalier ■l't!.:^ Al. Voir Poiils atomique. - As. .4ction du gaz ammoniac sur le tri- chlorure, le tribromure et le triiodure d'arsenic ; \yiv }\. C. lingot jj - Au. r'ré|iaration de l'iodure aureu.\, par action de l'iode sur l'or; par .M. Fcr- itanil Meyer 7 ! 5 - Az. Action de l'aiiirnoniac sur le bro- mure de bore et sur le chlorure phos- phoreux ; par M. A. Joannis 3()4 Bi. Voir Élfclrolyse. - Bo. Action de l'acide borique sur les peroxydes alcalins, formation de por- borates; par M. George-F. Jaubert... 71)6 Cf. Voir Aciers. - Cu. Sur quelques iodales de cuivre cristallisés; par MM. A. Graiiger et A. de Scttidlen 201 - Sur la compositicm des homologues du vert de Schweinfurt ; par M. Georges Vinrd — Fe. Influences activantes et paraly-antes de certains corps dans la [iroduclion de la rouille ; par M. L. Limlet — FI. Sur la préparation à l'état de pu- reté du trifluorurc de bore et du tétra- lluorure de silicium et sur quelques constantes physiques de ces composés ; par M. Henri Moissa/i — IL Sur un réactif des phosphure, arsé- niure et antimoniure d'hydrogène; par M. /'. Lemoult K. Voir Eleclrolyse. Mg. Voir Alliages, Urganoinélalliques . — Mn. Sur la réduction par le bore amorphe des oxydes de manganèse et lu préparation d'un nouveau borure do manganèse ; par M. Binct du Jasson- ncix Mo. Voir Aciers. — Pb. Sur une combinaison cristallisée d'acétate et de thiosull'ale de plomb ; 2S2 0'Pb, (ClI-i — C02)-^Pb; par M. P. Lemoult Pli. Voir Chimie /ihysiologiquc. — \\\\. Sur l'absorption de l'hydrogène par le rhodium ; par M. L. Quennessen.. . S. Voir Thermoehimie. Sb. Voir Thermoehimie. — Va. Extraction du vanadium du vana- date de plomb naturel et fabrication de quelques alliages de ce métal; par M. H. Hcriensc/anidt — Note sur l'épuration des liqueurs de vanadate de soude : observations rela- tives aux procédés de double décom- position pour la séparation industrielle des métaux ; jiar M. U. Hcrren- sclimidt Voir aussi Aciers. — \\ . Action du /.inc sur les tungstates de sodium; par M. L.-.4. Ilallopcau. Voir aussi Aciers. — Vt. Sur une terre ytlrique \oisine du gadolinium; par M. G. Urbain — Sur l'élément Zg; par M. Zccory de Boisbaudran Zn. Voir Alliages. Voir aussi Chimie physique, Clii)uie phy- siologique, Chimie végétale. Méca- nique chimique. Radioactivité . 2^g 286 859 478 1209 422 79s 635 8C2 283 -36 12 5o TABLE DES MATIERES. I';t;;os. CHIMIE ORGANIQUE. - Sur un persulfate organique; pur MM. R. Fosse el P. Bertrand - Nouvelle niéLhodc de préparalion de dérivés organiques du phosphore ; par M. r. -Juger - Sur quelques dérivés de l'acide pho.-)- phorique penlabasique PfOH i'; par M. P. Leinindt - Aclion des dérivés lialogéné.s des métal- loïdes tri- elpentavalentssur les com- posés alcoylés halogènes: par xM. T. Âuger - Kecherche.s dans la série du pyraiie; par MM. E.-E. Bhiise et H. Gaull - Action des bases pyridiques et quino- léiques sur les étheis bromosuccinique et bibromosuccinique; par M. Louis Dubreiiil - Élude et préparation synthétique de quelques thio-uréides cyclicpies symé- triques; par M. Emm. Pozzi-Escot. . - Synthèse et étude de thio-liydantoïncs substituées cycliques; par M. Emm. Pozzi-Escol Voiraussi Acides, Jlcools, Aminés, Azo'i- ques, Cûrbiires d'indrogène, Cétnnes, Chimie pliysiotogique. Chimie végé- tale. Colorants, Cyanogène, Diastases, Éthers, Fermentations, Mécanique chimique, Organométatliques, O.iy- gène, Thermochimie, Toxiques. Goo G3ti âoi) 671 137 870 45o CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. Localisation de l'iode chez la tortue d'Afrique; par MM. Doyon et Chenu. Sur la composition chimique et la for- mule de l'adrénaline; par M. Cabrirl Bertrand Recherches sur le mécanisme de la combustion respiratoire. Production d'acide citrique par les citromyces; par MM. P. Mazé et A. Perrier ■ L'élimination de l'urée chez les sujets sains; par MM. H. Lahhé el E. Mnr- choisne Sur la protluctiou de sucre dans le rein, chez le chien phloridziné; par MM. R. Lé/iinc et Boulud ■ Sur les modifications de la glycolyse dans les capillaires, causées par des |5: \)\ 1 'jyy muilificalions de température locale; par MM. R. Le'pine el Boulud Uccherches sur la laclase animale ; par iMM. //. Bierry et Gmo-Salazar ■ Aclion des sels des métaux alcali:io- toricux sur la substance vivanle; p:ir M . N.-C. Paulesco • Sur la contractilité du proloplasma : 1, Aclion du chlorhydrate d'amyléine sur le mouvement cilialre; par M. L. Laurioy ■ Modification des échanges nutritifs dans les dermatoses; par MM. A. Desgrcz et /. Ayrignac - Élimination du soufre et du phosphore, déminéralisation de l'organisme et grandeur de la molécule élaborée moyenne dans les dermatoses: par MM. A. Dcsgrez et /. Ayrignac. .... - Contribution à l'étude de la dyscrasie acide ; par M.\l. A. Desgrez et J. Adler. - Influence comparée de quelques com- posés organiques du phosphore sur la nutrition et le développement des ani- maux ; par MM. ./. Desgrez et A. Zaki. Wnv Aliments, Biologie, Chimie végé- tale, Diastases, Lactation. âges. 62?. 38 1 (58 162 900 944 81g CHIMIE PHYSIQUE. - Sur la loi fondamentale des phénomènes d'osmose : par M. E. Ariès 196 - Théorie des solutions diluées, basée sur la loi de van' t Hoff ; par E. Ariès. 401 - Sur les formules de la tonométrie et de la cryoseopie; par M. E. Ariès. . . 4'''^ - Sur l'absorption des gaz par le charbon de bois à basse température; par sir .lames Dewar ^6 1 - Sur la forme que prend l'iodure thalleux en sortant de dissolution ; par M. D. Cernez 278 - Recherches ébullioscopiques sur les mélanges des liquides volatils ; par M. C. Marie SgS Voir Aciers, Colloïdal, Dissolution, Lac- tation, Radioactivité'. CHIMIE VÉGÉTALE. Recherches sur la dessiccation des plantes et des tissus végétaux. Période TABLE DES Pages, de fenaison non réversible. Équilibre final, dans les conditions atmosphé- riques moyennes; par M. Bcvthehtt. . . Ggî Sur la dessiccalion absolue des plantes et matières végétales. Procédés de dessiccation artificielle : réversibilité par la vapeur d'eau atmosphérique; par M. Berthelot 702 Recherches sur la dessiccation des plantes ; période de vitalité, humec- tation par l'eau liquide, réversibilité imparfaite ; par jM. Berthelot 7C1 Sur les changements de dimensions et de volume que les organes et tissus des végétaux éprouvent sous l'in- fluence de la dessiccation ; par M. Bei-- ihelnt tî'â Évolution du poidsetdes matièrcsorga- niques de la feuille, durant la nécro- biose à la lumière blanche; par M. L. Beulargiie S 1 4 De la présence de l'hydroquinone dans le poirier; par MM. G. Rh'ièrc et a. Bailharlic 81 Sur les combinaisons organiques des métaux dans les plantes; par MM. Schlagdenhiuffen et Rceb 980 Sur les migrations des glurosides chez les végétaux ; par i\[. W. Rtissell. . . . ia3o Recherches sur l'assimilation de quel- ques substances ternaires par les végé- taux supérieurs; par MM. P. Miizr el J. Perrier \-]0 Études sur les états successifs de la ma- tière végétale; par MM. Eug. Chnrabnt et Alex. Hébert GnS Formation et distribulion do l'huile essentielle dans une plante annuelle; par MM. -ff^o-. Charabot ni G. Lnlour. y.>8 Sur l'essence de bois de Thuya iiriku- latn d'Algérie ; par M. Emile Grinml. 927 Sur les inclusions intracellulaires du parenchyme charnu de certains fruits: Dattes, Kaki, .lujube, Anone etChalef ; par M. Wladiiniv Tichoiniroiv 3o5 Sur un nouveau sucre des baies de sor- bier; par M. Gabriel Bertrand 8oy. Sur la synthèse et la nature chimique de la sorbiérite; par M. Gabriel Bertrand 98;! Sur la tréhalasc ; sa présence générale dans les Champignons; par M.M. Eiii. Boiirqiieldt et //. llérissey S74 Mécanisme d'action du cyloplasma (lipa- MATIERES. Pages. séidine) dans la graine en voie de germination, réalisation synthétique //î viim de ce mécanisme ; par M. Maurice Niclnux I j3 — De l'influence des produits do dédou- blement des matières albuminoides sur la .saponification des huiles par le cyto- plasma; par MM. RcLUrbain, L. Per- ruchon et /. Lançon g4 1 Voir Agriculture, Chimie agricole. Ri- cin . CiiiniRGiE. — Le lavage mécanique du sang; par M. Ch. Répin 9,82 Voir Médecine. CimoNOMÉTRiE. — Pendule en acier-nickel entretenu électriquement; par iM. Jean Mascarl 1 026 Voir Télégrctpliie sanf fil. Cocr.iDiiîS. — Voir Annélidex. Colloïdal (Ét.\t). — Sur l'état de la ma- tière colloïdale; par M. G. Matfi- tano gao — Sur la conductibilité électrique des so- lutions colloïdales ; par M. G.-E. Mal- fiiano 1221 — Sur la composition des granules colloï- daux; par MM. Victor Henri ai André '^^"jer 974 Colorants. — Nomenclature des rosani- lines ; par M. Jules Schmicllin 5o4 — Tétraoxycyclohexane-rosaniline, nou- velle catégorie de dérivés incolores; par M. Jtdes Schmidlin 5o6 — C.arbinolsels et cyclohexanerosanilines; phénomènes de décoloralion ; par M. Jules Schmidlin 521 — Comparaison thermochimique enire rosanilineset leucanilines; parM. Jutes Schmidlin 542 — Laconstitutiondes sels des rosanilineset le mécanisme de leur formation ; par M. Jtdes Schmidlin 602 — Les lélraoxycyelohexane-rosanilines ; pa r M . Julc's Schnndtin 676 — L'action des basses températures sur les matières colorantes; par M. Jules Schmidlin 781 — Chaleurs do combustion du Iriphénvl- niélhyli! et de ([uehpies dérivés du tri- phénylméthanc ; par AL Jules Schmid- lin 782 — LaUiéoriedes matières colorantes; par 125: TABLE DES MATIERES. Pofîes. M. Jules ScliiniilUii 871 Voir Cliimie organique. Comètes. — Sur la nouvelle comète Gia- coblni ; par M. Giacnbiid 1 192 — Éléments provisoires de la comète Gia- cobini (1904, déc. 17); par i\lM. G. Fnyet et E. Maubanl i igi — Observations de la comète Tempel (,1873, II) fdites à l'Observatoire d'Al- ger, à l'équalorial coudé de o'", S 18; parMM. Rambnud et 6'j 1 19 J CoMMISSIO.N' ADMIMSTRATIVE. — MM. Bor- net et Maurice I.evy sont élus .Membres de la Commission administrative pen- dant l'année igoS 1 1(19 CRISTALLOGUAPHIE. •Sur la loi de Bravais considérée comme loi d'observation; par M. G. Friedel. ■ Sur la loi de Bi-avais et sur l'hypothèse réticulaire ; par M. G. Friedel ■ Sur la stiucture du milieu cristallin ; par M. G. Friedel Sur lesraacles; par M. G. Friedel.... 465, 484 et 3iJ 3-3 618 Pages. - De l'individualité de la particule com- plexe ; par M. It'allerant 934 Voir Métaux. Minéralogie, Rndionrli- vilé. 73 216 CiiLSTACiis. — Sur quelques points de l'anatomie desCirrhipèdes; par .M. .4. Gruvel — De quelques phénomènes d'ovogenèse chez les Cirrhipèdes; par JI. J. Gruvel 1 4 — Sur quelques points de l'anatomie des Cirrhipèdes; par M. A. Gruvel CiLTVRE. — La question de la culture des cotonniers en Afrique tropicale ; par M. Aiig. Chevalier Voir Agriculture. Economie rurale, Insecte.'i. Cyaxogène. — Études thermochimiques sur la dissolution et la polymérisation du cyanogène; [lar M. Berthelol. . . . — Expérience sur ro,\ydation lente du cya- nogène et des cyanures par l'oxygène libre ; par M. Berthelnt 169 Voir aussi Électrolysc. 79 9' D DÉCHARGES. — Relation entre la pression du gaz dans un tube à vide et la lon- gueur d'étincelle; par M. G. Séguy . — Sur un interrupteur à vapeur; jiar M. K.-R. Johnson Voir Rayons cathodiques^ Speclroscopie, Tèlégrapine sans fît. DiASTASES. — Sur la tyrosiiiase de la Mou- che dorée ; par M. G. Gessard Voir Amidon, Chimie vcge'tale. C/iimie physiologique. DiKLECTKiQUES. — RecluTches sur les diélectriquessolides; [larM.M. F. Crc- mieu et L. Malcles 790 et DiFFnsiON. — Voir Physique biolngiqnc. Dissolutions. — Sur l'indice de réfrac- i?.8 I, / G 14 969 lion des solutions: par M. Edntond Van Aubel 1 26 — Sur l'indice de réfraction des solutions; par -M. C. Cliénevcau 36i — Variation de l'indice de réfraction d'un électrolyte soumisà l'action du courant par M. //. Bordier 191 — Sur la constitution des sels dissous; par M . Albert Colson 1 99 — Sur la complexité des sulfates dissous ; par XL Albert Colson 8J7 Voir Cbinue pitysiquc, Colloidrd. DïNAiiiQUE DES GAZ. — Sur l'ondc explo- sive ; par M. E. Jouguet 121 — Remarques sur la loi adiabatique d'Hu- goniol; par M. E. Jouguet 786 École Polytechnique. — M. le Ministre de la guerre invite l'Académie à lui dé- signer deux de ses membres pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique 960 MM. Bouquet de la Grye et Maurice TABLE DES Pages. Lévy sont désignés 1017 Économie rur\le. — Sur la gazéification des combustibles végétaux et l;i géné- ration d'une force motrice éconoiniciue en Agriculture; p:ir M. /.. Burdcnave. Voir .■{"riciiltiire. Citlliirr. ÉLECTRICITÉ. - Sur l'ampèremètre thermique à mer- cure ; par M. C. Ctiiniclwl 3G3 - Sur la thermo-électricité des alliages d'aluminium; par .M. Hector Pe'clteux. 1202 - L'inversion thermoélectriquo et le point neutre ; par M. G. de Metz 447 - Diffusion rétrograde des éleetrolytes ; . par M. E. Bose 727 - Sur un dispositif de sécurité pour cana- lisations électriques à haute tension ; par M. L. Neu 6iiG Voir d'Arsoiivalisation, Décharges , Ions, Farines, Tclégrajihic sans fil. ÉLECTRicrrÉ ATMOSPHÉRIQUE. — Sur la déperdition électrique dans l'air, au sommet de la tour Eiffel, pendant l'orage du 24 juillet ; par M. A.-B. Chauveau 277 — Sur la déperdition de l'électricité dans l'air, observée au sommet de la tour Eiffel, pendant l'orage du 4 août ; par M. A.-B. Chauveau j 400 — Observations sur la foudrVj en boule tombée à Autun, le 16 juillet 1904; par M. Roche (65 — M. Vivier signale un cas de foudre glo- bulaire observé à la Hochello le 12 septembre 1904 90 j Voir Radioactivité. Électrolyse. — Inlluence delà densité de courant dans l'électrolyse par courant alternatif; par MM. André Brochet et Joseph Petit I g3 — Inlluence de la nature de l'anode sur l'oxydation électrolytique duferrocya- nure de potassium; par MM. André Brochet et Joseph Petit 85'j — Dosage du bismuth par électrolyse ; par MM. A. Holtard et L. Bertinux SPC) Embryologie. — Sur la polyspermie nor- male et la culture des spermatozoïdes; par M. Al/jhonse Labhé 75 C. K., 1904, 2' Semestre. (T. CXXXLX MATIÈRES. 1253 Pages. — Contribution à l'étude de la résorption du vitellus pendant le développement embryonnaires ; par M. H. Diibnisson. 68; — Sur la valeur comparée des tissus de la queue au point de vue de la régénéia- lion chez les larves d'Anoures et sur l'absence possible de cette régénéra- tion; par .AI. P. fFintrebert 43^ Émissio.n pks.vnte. — Sur les propriétés de différentes substances relativement à l'émission pesante; par M. R. Blon- dtot 22 — Sur la propriété que possèdent certaines portions du corps humain do projeter continuellement une émission pesante; par M. Julien Meyer 320 Équations différentielles. — Sur les singularités de l'équation 7' = Au -f- Al _)■ -H A., J- H- A3/3 par M . Pierre Boutroux 236 — Sur certaines équations aux dérivées partielles du second ordre; par M. .V. Bernstein 627 — Sur les équations différentielles du type |>araboliqne; par M. Vito Volterra.. . 956 Équations fonctionnelles. — Sur cer- taines équations fonctionnelles et sur une classe de surfaces algébriques ; par M. Emile Picard 5 — Sur une équation fonctionnelle; par M. Emile Picard 245 Équidés. — Voir Pathologie animale, Trypanosomes. Errata. — 244, 336, 384, 416, 456, 556, 760, 948. Ètiiers. — Condensation delà bromacétine du glycol avec les élhers acétoacétiques et acétonedicarboniques; par MM. A. llaller et F. March 99 — Recherches sur l'action des acides bromhydrique et chlorhydrique sur la triacétine. Obtention de quelques nou- veaux dérivés halogènes de la triacé- tine ; par M. R. de la Acéna 867 — Action de l'élher oxalacéliqne sur l'al- déhyde benzylique en présence des aminés primaires; par MM. R.-J. Simon el A. Conduclié 211 — Action de l'élher oxalacétique sur les aldéhydes aromatiijues en présence de la p-naphtylamine; par MM. L.-J. Simon et A . Condiiché 297 — Sur quelques éthers phénoliques à ) 164 1254 TABLE DES Pages chaîne pseudoallylique R — C(CH3) =CH2; par MM. Béhal et Tiffincait iSg — Réaction des l'thers a-p-dicétobuty- riques (I). Action de la phénylhydra- zino ; par MM. L. Bouvcaiitt et J. Wahl i34 — Action d'une trace de quelques sels et des alcalis caustiques sur l'éther diphé- nylcarbonique; par M. R. Fosse.... iji — Synthèse de l'estragol et de dérivés aromatiques à chaîne non saturée; par M. lillcneaii 4^1 Voir C/iimic organique. Étoiles filantes. — Sur la chute des Perséides en igo4; par M. Hen/i MATIERES. Pages. Per/otiii 4^7 — Les Perscide? en 1904; par M. Lucien Libert 5i5 — Observation des Perséides en 1904 et détermination des hauteurs au-dessus du sol; par MM. V. Founiier, A. Chnuilot etc. Four nier 960 — Les Léouides en 1904; par M. Lucien Libcrl 912 Explosifs. — Détonation sous l'eau des substances explosives; par M. Jacob. ro2ô — Etude sur le carbure de calcium em- ployé comme explosif dans les travaux miniers; par M. Marcel P. -S. Guèdrus 1225 Voir Dj iiainii/ue des g'iz. Farines. — Sur la conservation des farines par le froid; par M. B/ilhmd 473 — Sur le blancliiment des farines par rélectricilé; par M. Balland 822 — Sur le blanchiment des farines; par M. F.. FIfurcnl 945 Fermentations. — Sur la production comparée de l'alcool et de l'acide car- bonique au cours de la fermentation ; par MM. Lindet et P. Marsais i22i Voir Diastases. Fonctions. — Sur une égalité générale commune à toutes les fonctions fonda- mentales ; par M. W. Stefilojf. 35 — Sur les fonctions représentables analy- tiquement; par M. H. Lebesgue 29 — Sur les singularités des fonctions ana- lytiques uniformes; par M. D. Poin- peiu 914 — Sur les zéros des fonctions entières d'or- dre entier ; par M. Pierre Boutroux.. 3ji — Sur un théorème de M. Borel dans la théorie des fonctions entières; par M. Re'niùundos 899 — Sur les fondions entières de genre fini; par M. L. Leau 625 Voir Matliémaiuiues . GÉODÉSIE. — Sur différents résultats récem- ment obtenus par la Métrophoto- graphie ; par M. A. Lausstdat Bgi — Sur les triangulations géodésiques com- plémentaires des hautes régions des Alpes françaises; par M. P. Helbron- ner 719 Voir Stére'oscnpie . GÉOLOGIE Sur YOucane de Chabrières (Hautes- Alpes) et l'origine des lapiaz; par M. E.-A. Martel 434 Sur le goutfre du Trou-de-Souci (Côte d'Or; par M. E .-.4 Martel 690 Sur la résurgence de Wells (Angleterre) et la chronométrie de l'érosion souter- raine; par M. E.-A. Martel io5i Le terrain houiller en Lorraine française; par M. Francis Laur io48 Sur des gisements calloviens de la fron- tière marocaine; par MM. io!/'<- Gentil et i'(utl Lemoine 376 Cartes hypsométriques des assises cré- taoiques dans le nord de la France : Région de Douai; par M. J. Gosselet. 179 Sur les terrasses des rivières karpa- tiqiies en Roumanie; par M. E. de TABLE DES MATIERES, I2DD âges. 226 3iG 248 384 894 Miirtnniic - Sur l'évolution de la zone des dépres- sions siibkarpatiqiies on Roumanie ; par M. E. de Martnnne - Etude chimique et e;éo]ogique de diver- ses sources du Nord de Âladagascar ; par MM. Georges Lcnioine et Paul Le moine - ErrnUi se rapportant à cette Conjmu- nication - Nouvelles observations sur la dernière transgression do la Méditerranée; [lar M. P)i. Negris - Sur les Préalpes subbétiques au sud du G«adal([uivir ; par M. Robert Doiivillé . - Sur les lacs du Grimsel et du massif du Saint-Gothard ; par M. André Dele- becque - La crue glaciaire do la fin du xix'= siècle et les dilîérents facteurs ayant déterminé les anomalies de cette crue dans le massif du Pelvoux; par MM. Ch. Jacob et G. Fltisin - Sur de nouvelles trouvailles géologiques au Soudan; par M. A. de Lcipparent. - Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger; par M. le Général de Lnmot/ie Voir au.«si Minéralo^^ic, Ntippcs de char- riage, Paléontologie , Physique du Globe. GÉOMÉTniE. — Sur la tliéorie générale des réseaux et des congruences; par M. Emile Martin 82 1049 iiSf. 123 ) rafles. — Errata se rapportant à cotte Communi- cation 336 — Sur la résolution approchée de certaines congruences; p;ir M. Frédéric Jiies:. 459 — Sur deux problèmes relatifs aux sur- faces isothcimiques; par M. L. Raffy. [19 — Sur rem[)loid'un tétraèdre de référence mobile en Géométrie cayleyenne ; par M. A. Demmdin 393 — Sur une surface hyperelliplique ; par M. Traynard 718 — Sur un théorème général concernant les surfaces algébriques de connexion linéaire supérieure à l'unité; par M. Emile Picard 835 — Sur la formule générale donnant le nombre des intégrales doubles de se- conde espèce dans la théorie des sur- faces algébriques ; parM. Emile Picard. 949 Graine. — Sur l'origine de l'acide carbo- nique dans la graine en germination ; par M. Edouard Urbain 606 -- Développement de la matière organi- que chez les graines pendant leur matu- ration; par M. G. André 8o5 Voir Chimie végétale. Groupes. — Sur les groupes d'ordre p"> (p premier) dont tous les sous-groupes d'ordre p'"'' sont abéliens; l'.ar U. Pa- tron , 39^ — Sur les groupes d'ordre p'" (p premier, /« > 4 ) dont tous les diviseurs d'ordre p/n-i gont abéliens; par M. Poiron.. gtjî — Sur les groupes continus finis ou in- finis de l'espace; par M. /.e Vavasseiir. 1021 H Hkliijm. — Nouvelles recherches sur la liquéfaction de l'hélium ; pur Sir James Dewar 4-21 Voir Radioactivité, Tliernioinélrie. HÉMOGRÉGAniNES. — Voir Trypano.mme.'i. Histologie. — Sur le cartilage étoile ou ramifié ; par M. Joanne.s Chalin {.-j j — Sur la morphographio coipparée de la cellule cartilagineuse; \\i\v U. Juaums Chalin j Sq — Sur l'histologie du myocarde chez des Mollusques primitifs; par M.M. P. Vigier et Fr. f-'lr.i i > jfi — Graisse intranucléaire dans les surré- nales de Mammifères ; par M. P. Midon 1 228 Voir ItJollusf/ite.v. Hydrodynamique. — E(piations générales du mouvement des nappes d'eau infil- trées dans le sol; par M. J. Jiou.s- siiiesq 387 — Équation de deuxième approximation, pour l'écoulement dos nappes d'eau infiltrées d-ins le sol cl à faibles pentes, pa r M . /. Boussiia:sialii/ur. Ei/iiii//ons différeutielles, Equations fonclioi}- nclles. Fonctions, Géométrie, Groupes . MÉCANIQUE. - Sur le théorème des aires el les sys- tèmes conservalifs ; par M. Paid Pain- levé 11; Voir Aéronautique, Dynamique des g/iz, Exjdosifs, Hydrodynamique, Naviga- tion, Physique du Globe. Mécanique chimique. — Sur la possibi- lité des réactions chimiques; par U. de Forcrand goS — Sur la (irévision des réactions chimi- ques; par M. de Forcrand go8 — Remarques sur les quelques règles thermochimiques relatives à la possibi- lité et à la prévision des réactions; par M . Bcrthelot i oo5 MÉDECINE. —\oir d'Arsonvalisatio/i, Chi- mie jdiysiologique. Chirurgie. Immu- nité, Pathologie. MÉMOIRES présentés. — Considérallons sur les principes de l'Arithmétique; par M . L. Gros 182 TABLE DES Pages. — Recherclie et dosage de l'acide citrique dans les vins; par M. Lucien Robin. . 182 — Travail relatif aux Tables de correc- tions des levers et couchers de la Lune ; par M. y. Abdullah \^>. — Le problème général du vol ; par M . Avcrly 1 82 — Etude sur la résistance des coques aux explosions sous-marines; parM. Gayde, présenté par M. Berlin I77 MÉTALLunciE. — Congélation de l'humi- dité de l'air soufflé aux iuiuts fourneaux Isabella, près Pittsburgh ; par MM. Al- fred Picard et Heurteau SSg — Influence exercée par la dessiccation du ventsurla marche des hauts fourneaux; par M. A. Lodin 929, — Sur l'emploi de l'air sec dans les hauts fourneaux; par M. Henri Le Clin- lelier y25 Métaux. — Sur le polissage et les phéno- mènes scientifiques connexes ; par M^L F. Osmond et G. Cartaiid. . . . 289 — Sur la permanence des formes cristal- litiques dans les cristaux; par MM. F. Osmond et G. Cartnitd /loi — Sur l'évolution de la structure dans les métaux; par M. G. Cartaud 428 Voir Acier X. MÉTÉOROLOGIE. — Sur Un effet de vide produit par une trombe; par M. Léon Pigeon 535 Voir Eleclricilé almmiphérique . — Sur la variabilité de la température dans les régions antarctiques; par M. Henryk Arctowshi 90 MÉTRopHOTOGiiAPiiiE. — Voir Géodésie. MiCROCliiMiE. — Voir Chimie végétale. MiCRo.MÈTRE. — Sur uu nouveau système de micromètre; par M. G. Milhchau. 590 — Sur un nouveau micromètre. Historique de la question; par.\L G. Millocliau. 06 j MINÉRALOGIE. PÉTROGRAPHIE. Sur la garéwaite, nouvelle roche filon- nicnne basique de l'Oural du Nord ; par MM. L. Dupcirc et F. Pearce. . . Sur une nouvelle théorie de l'ouraliti- sation;par MM. L. Duparc et Tli. i54 MATIÈRES. 1257 Pages. Hornung 223 — Sur le filon do baiytine dit de n la Chandelette », près Villcfort; par iM. Marcel Gucdras 3 1 5 — Sur les roches éruptives rapportées par la mission Kiger-Bénoué-Tchad; par M. Henry Haliert 378 — Sur l'existence de roches alcalines dans le Centre africain; par M. Louis Gentil 4 r 3 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 440 — Nouvelles recherches sur la météorite de Canon Diablo ; par M. Henri Moissan 773 — Les roches à néphéline de Tahiti; par, M . J . Lacroix 953 Voir Agrictdli/re. Cristaltogrnpliie. Mission d'exploration permanente de l'Indo-Chine. — M. le Gouverneur général de l'Indo-Chine invite l'Aca- démie à lui présenler deux candidats pour les fonctions d'explorateurs 786 Mollvsques. — Sur le mécanisme do la contraction des fibres musculaires lisses dUes à double striation oblique ou à fibrilles spiralées et en particulier de celles des muscles adducteurs des Lamellibranches ; par M. F. Marceau. 70 — Sur la structure du cœur chez les Gas- téropodes et les Lamellibranches; par M . F, MarceiHi 1 5o — Sur la structure' des muscles de VAno- mia epldppium ; par M. F. Marceau . 548 — Sur la disposition générale du système nerveux chez la Rissoa elata var. Oblonga (Desmaret) ; par M. G. Quintarel 3oi — La forme archa'i'que des Ptéropodes Thécosomes; par M. Paid Pel.se- ncer 546 — Les cellules agglutinantes des Eolidiens; par M. Patd Abric 611 — Sur le développement du rein et de la glande de Leydig chez les Elasmo- branches ; par M. /. Borcca 747 Voir Histologie. Muscle. — Voir Travail, Zoologie. I23t TABLE DES MATIERES. N Nappks de charriage. — Nollvol|p^ ol)Sor- vations géoUi.uiiiues sur les nappes de la région du Brouner; par M. Pierre Tcrmier ijS — Sur les nappes de la région de l'Orller; par M. Pierre Termier 617 — Sur la /eweVf de la Basse- Engadine ; par M. Pierre Termier 648 — Sur la continuifé des phénomènes tecto- niques entre l'Ortler et les Ilolie Tauern ; par M. Pierre Termier 687 — Sur la structure générale des Alpes du Tyrol à l'ouest de la voie ferrée du Brenner; par. M. Pierre Termier 754 — Sur la nature des charriages; par M. Ed. Suess , 714 — Remarques au sujet de la Communi- cation précédente; par M. Michel Lét'Y 716 Pages. -- Sur l'existence, dans le Salzkaminergut, de quatre nappes de charriages super- posées; par MM. Emile Hniig et Maurice Liigeon S92 Navigatio.n. — Crilerium des navires h grandes vitesses; par M. le Vice-.\mi- ral Foiirnier 964 NoMiN.ATioNS. — M. Fliche est élu Corres- pondant, pour la Section d'Économie rurale, en remplacement de M- Leçhar- tier 29 — M. T'ieille est élu Membre de la Section de Mécanifpie. en remplacement de M. Sarrmi...^ 846 — M. Dostre est élu Membre de la Section de Jlédecine et Chirurgie, en rempla- cement de M. Marej 911 Voir aussi Cunclidatures, Commission ar/ministfatire. Ecole Pnl) lerhriir/iie. o Observatoires. — Présentation du quin- zième Bulletin chronométrique ( igo-j- igoS) de l'Observatoire de Besançon; par M. Lœwy 27 — Sur les quatre premiers fascicules du c( Catalogue photographique du Ciel » publiés par l'Observatoire de Toulouse; par M. Lœivy 58 1 — Détermination faite en 1902 de la diffé- rence de longitude entre les méri- diens de Greenwich et de Paris ; par M. Lœwy loio — Présentation du Tome XI des « Annales de l'Observatoire de Bordeaux » ; par M. LœiKv 6')7 Océanograpuie. — Sur un nouveau type de piézomètre; par M. Buchannii. . . . aîS — La fosse de l'Hirondelle dans l'Archii'el des Açores ; par M. Thoulel 2 j i — Fonds marins de l'Atlantique nord, bancs Henderson et Chaucer ; par M. Thoulel G'5i Oiseaux. — Voir Tryjiaunsomes, Optique. — Sur la proi)agation anomale de la lumière au voisinage d'une ligne focale et sur les interférences des vibra- tions dont les amplitudes sont des fonctions différentes de la distanc ; par M. G. Sngriuc 186 — Observations ultramicroscopiques sur des solutions do glycogène pur; par M. ir'Uhetm Biltz et .M""" Z. Galin- GruzeiK'ska 5o7 Voir Chimie physique. Dissolution, Phos- phorescence, Photographie, Spcclros- cnpie, Ste'réoscopie . Organométali.iques (Composés). — Action des composés oi-ganomagnésiens mix- tes sur la phtalimide et la phénylphta- limide (II); par M. Constantin Béis. Ci — Action des solutions organomagnésien- nes sur les dérivés halogènes du phos- • phore, de l'arsenic et de l'antimoine ; |iar JLM. r. Juger et M. Billy 397 — Action des chlorures de phosphore sur les combinaisons organomagnésicnnes de la série aromatique; par M. R. Sai/i'age 674 Osmose. — Voir /Uohigie. Chimie pliy- siijue. OxYGJiNE. — Sur l'oxygène quadrivalent ; par -M. E.-R. Biaise 121 1 Oxyde de carbone. — Voir ,///• atmo- sphérique. TABLE DES MATIÈRES. 1259 Paléontologie. — Voir Jni/iropoh^ie. Paléontologik viJGÉTALE. — SuT Ipsgpoiiies des Névropléridéus ; par M. Griiiul'- liuiy 23 el 78,» Pahvsites. — Sur une Hémogrégarino de Psammodvomus (d^irus\ par M. H. Soulié 3-1 — Sur quelques Hémoflagellés des Téléos- téens marins; par M. C. Lebriilly... ",;G — Le Lernœenicu.i Sprattœ, parasite de la Sardine en Vendée; par M. Marcel Bmiiknn yyg — Virescences el proliférations florales produites par des parasites agissant à distance ; par M. Marin MulUard. . . . 9:^0 Voir Ann éliclrs , Tr 1 i/anosnincs . Pathologie. — Sur l'inoculation du can- cer ; pai' M . Mayet Ha 1 — Culture de l'amibe de la dysenterie des pays cliauds; par M. A. Lesage 1237 — Scméiologie du suc prostatique ; par M . ^ . Guépin 553 Voir Chimie plifsiologitjue, Médecine, Traiimatismes. Pathologie animale. — Sur la nature infectieuse de l'anémie du cheval ; par MM. Fallrc et Carré 33 r — Sur l'anémie infectieuse du cheval ; par MM. Carré et Vallée 123,, — Sur une malailie infectieuse des Équi- dés, avec altérations du système osseux, observée à Madagascar; par MM. Cha- rrm et Thiroiix -,52 Voir TrypanoMines. Pathologie végétale. — Contribution à l'élude de la Nielle des feuilles de tabac; par MM. Bouygues i^i Perreau. 309 Voir Culture, Insectes. Viticulture. Phagocytose. — Sur re.vislence de trois sortes de cellules pliagocytaires chez les amphipodes normaux ; par M. L. Sruntz 3G8 Phosphorescence. — Delà contemplation à la chambre noire de surfaces faible- ment éclairées par certaines lumières spéciales. Cas des objets de forme linéaire ; par M. F.-P. Le Roux 270 Voii- Rayons ZV, Vision. Photographie. — Sur la profondeur de Pages. champ et de foyer des objectifs photo- graphiques ; par M. J . Thovert 5oo Photographies en couleurs obtenues par la méthode interférenlielle sans miroir de mercure ; par M. E. Rot/ié 565 PHYSIOLOaiE. - Les rapports de la circulation sanguine et la mesure de la .sensibilité tactile ; par M. N. Vaschide jgg - Nouvelles données sur le rôle du sys- tème nerveux dans la fonction du cœur; par .MM. Jean Dogiel et K. Arkanguelsky ^.^.^ - Mesure de la sensibilité gustalive chez l'homme et chez la femme ; par M. N. Vaschide g^S Voir Aliments, Biologie, Chimie phy- siologique, Physique physiologique. Pathologie, Reproduction, Tératolo- gie, Travail du muscle, Vision . l'uvsioLOGiË vÉGÉTALii. — Sur la germi- nation des spores à' Atric/mm undidn- tuin et à'Hypnum l'clutinuiu, et sur la nutrition de leurs protonémas dans les milieux liquides stérilisés; par M. Paul Becquerel ^45 — Sur la production expérimentale de Radis à réserves amylacées; par M. Marin Molliard 8S5 Voir Botanique, Biologie, CInmie végé- tale. PHYSIQUE. - Sur les changements de courbure que subissent certains niveaux à bulle d'air sous l'influence des variations de tem- pérature; par M. G. Bignurdan 385 Voir Acoustique physiologique, Cer- cles gradués, Ciudeur, Chronométrie, Electricité, Micromètre, Optique, Tlierniométrie. 1260 TABLE DES Pages. Physique biologique. — Ditïiision des liquides : son rôle biologiiiue ; par M, Sfcpha/ic Lediir gfiCi PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'expérience de Perrot ; par JM. Louis Maillard — Tension de l'acide carboni(pie dans la mer et influence ri'ciproque de l'acide carbonique de la mer et de celui de l'atmosphère ; par M. Augiist Krogh. Voir Hydrodynamique, Météorologie, Occanograj)hie, Saisines. Voir aussi Radioac/ii'i/é. Physique physiologiqui;. — Voir Jrou.f- tiqite, d'ArsonvaUsation, Vlwiphores- cence, Endssion pesante, Rayons N, Stéréoscopie. Poids .vtomique et .MOLÉcuL.iiRE. — Dé- termination du poids atomique de l'azote par l'analyse en volume du protoxyde d'azote; par M.M. Adrien 56> >H)G MATIERES. P;i[;es. Jaqnerod et St. Bogdan 49 — Densité du proto.xyde d'azole et poids atonii(iue (le l'azote; par MM. Philippc- .1. Giiyc çX .■fle.icdndrc Pintza &j- — Sur les densités de l'anhydride sulfu- reux et del'oxyïène ; par MM. .-idrien J(i(juerod et Alexandre Pintza 129 — Sur le poids atomique de l'aluminium; par M. Kohn-Abrcst GC9 Poisso.NS. — Sur les pharyngiens infé- rieurs chez les Poissons du genre Orestias: par M. Jacques Pellrgrin . . G82 Voir aussi Biologie. Trypanosomes . Pomme DE TERRE. — Le Solanum Coininer- soni Dunal et ses variations dans leurs rapports avec l'origine de la Pomme de terre cultivée; par M. Edouard Heckel 887 — Sur une nouvelle Pomme de terre pro- pre à la culture en terrains humides ; par ^L Lahergerie 1044 Prix. — Tableau des prix décernés dans la séance du 19 décembre 1904 iiig — Tableau des prix proposés 1 161 — Conditions communes à tous les concours. 1 1 57 R Radiations physiologiqles. — Voir Émis- sion pesante. Hayons 3 . Radioactivité. — Sur le plomb radioactif, le radiotellure et le polonium ; par M. A. Debierne 281 — Sur l'actinium ; par M. A. Debierne... 538 — Sur la déperdition de l'électricité dans l'air au voisinage de sources therma- les; par M. A.-B. Chauveau 5ii — Sur la composition chimique des mélan- ges gazeux radioactifs qui se dégagent de l'eau de quelques sources therma- les. Présence de l'hélium; par M. Ch. Moareii 8J2 — Des coloralions produites par les rayons de Becquerel (a|iplication à la Cris- tallographie); détermination colori- métrique de la radioactivité ; par MM. C.-J. Salomonsen qXG. Dreyer. 533 — Sur le dosage de la radioactivité tem- poraire pour son utilisation thérapeu- tique; par M. Th. Tominasina 72S — Constatation d'une radioactivité propre aux êtres vivants, végétaux et animaux; par M. Th. Tonininsina 700 — Sur la genèse de la radioactivité tem- poraire ; par MM. E<1. Sarasin. Th. Toniinasiua e\ F.-J. .Micheli 917 Rayons cathodiques. — Sur les rayons cathodiques. Réponse à la Note de M . Pellat; par M. P. VJllard 42 — Sur les rayons cathodiques et la ma- snétol'riction. Réponse à la Noie de M. T'illard; par .M. //. Pellat i.'.4 — Sur les rayons cathodiques et les lois de l'Eiectromagnétisme: par .M. }'. Villard 1 200 Rayons N. — Effets comparés des rayons p et rayons N, ainsi que des rayons oc et des rayons Ni, sur une surface phosphorescente: par M. Jean Bec- querel 40 — Sur la nature des rayons N et Ni et sur la radioactivité des corps qui émettent ces radiations ; par .M. Jean Becquerel. 264 — Sur la réfraction des rayons N et Ni ; par .\L Jean Becquerel 2G7 — Errata se rapportant à cette Communi- calion 4 '6 — Sur une méthode nouvelle pour obser- TABLE DES Pages. ver les rayons N et les agents analo- gues ; par M. R. Blondlot 114 ■ Nouvelles expériences sur l'enregistre- ment photographique de l'action que les rayons N exercent sur une petite étincelle clectri(|ue ; par M. R. Blon- rllot 8i3 Ondes slatiounaires observées au voisi- nage du corps humain : par iM. Jugiix- lin CluitjK'nticr rj 5 Sur quelques fails relatifs à l'observa- tion des variations d'éclat des sulfures MATIÈRES. 1261 Pages . [ihosphorescents sous l'action des ra\ons N ou actions analogues; par M '. E. Bichat 25/i — Expériences permettant de déceler les rayons N ; par M. H. RnrcUer 972 — Sur l'enregistrement des rayons N par la photographie ; par M.\l. G. JFehs etZ. Bull ioî8 Keproduction. — Voir Toxh^iwi . Ricin. — Sur la constitution de la ricinine; par MM. L. Mn7 — Observations du Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon (équatorial Brunner de o'",i6) pendant le premier trimes- Ire do 1904 ; par M. /. GiiiUamnc. . . ! I9 — Observations du Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon (équatorial lîruuner de o'",i6) pendant le deuxième trimes- tre de iyo4; par .M. /. Gidllaunic . . . 591 — Observations du Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon pendant le -troisième trimestre de 1904 ; par M. /. Guil- Imune r o 1 7 SOLEN.MTÉS SCIENTIFIQUES. — lAL\I. Mas- rart, Troost, Moisson, Giij on, Lacroix sont délégués pour assister, le 16 juil- let, à l'inau^'urotion du monument Prt'.f- leur 119 — M. Guyon est désigné pour prendre la parole, au nom de l'Académie, à l'inau- guration du monument de M. Ollicr.. G63 Soi'RCES TiiERMALis. — Voir Radio- activité'. SpECTnoscopiE. — Sur la disparition dans l'élincelle oscillante des raies du sili- cium présentées dans les spectres de certaines étoiles ; par M. J. de Gntmont 1 88 — Étude du troisième groupe de bandes de l'air avec une forte dispersion; par M,\l. H. De.slandres et A. Knnnapell. 584 — Groupe de bandes négatif de l'air avec une forte dispersion. 'V'ariations du specire avec la pression; par M. //. Deslandres 1 1 74 Voir aussi Air atmosphérirpie. SïÉiiÉoscopiE. — La Stéréoscopie sans stéréoscope; par AL /. Fiolle 621 — La Stéréoscopie sans stéréoscope ; par M. A. Bertiuer 920 — Sur la Télestéréoscojiie; par AI. l'aid Hclbronncr 967 Voir aussi Géodésie. Stérilis.vtion. — Influence de la stérili- sation des aliments; par M. .-/. Char- rin 1 60 — Valeur nutritive du lait de vache stéri- lisé à 108" pour l'allaitement artificiel; par M. G. Fnriot 1002 Sucres. — Voir CInnne vése'tale. C. R., 1904, -:' Semestre. (T. CXX.VIX.) l65 1262 TABLE DES MATIERES. Pa(;e6. Technologie. — Voir Céramis FIL. — Sup ie réglage des montres à la mer par la télégra- phie sans fil; par M. /.-./. Normand. 1 18 — Sur la période des antennes de différen- tes formes ; par M. C. Ti.ssot 628 TÉRATOLOGIE. — La taille, le buste, le mem- bre inférieur chez les individus qui ont subi la castration: par AL Eugène Pillard i; i Thermochimie. — États allotropiques du sulfure d'antimoine. Chaleurs de for- mation; par MM. Guinchant et dire- tien H — Sur la chaleur de transformation du sulfure noir cristallisé d'antimoine en sulfure orangé précipité ; par M . Bcr- thelol \)- — Chaleur de formation des trisulfures d'antimoine; par MM. Guinchant et Chrétien 288 — Sur la chaleur de combustion des com- posés organiques sulfurés. Remarques relatives aux composés halogènes; par M. P. Lemnidt 1 3 1 — Remarques sur une série récente de déterminations calorimétriques; par M. P. Lemonlt 633 — Thermochimie et acidimétrie de l'acide raono-méthylarsinique ; par MM. A. Artritc el E. Jlaud ->. 1 2 — Sur la combustion du soufre dans la bombe calorimétrique: par M. H. Giran 1 2 1 o Voir aussi Colorants, CInnne indus- trielle. Farines, Cyanogène^ Méca- nique chimique. Thermodynamique. — Sur les explosions de chaudières ; par M. L. Lecornu. .. 724 Voir Dynamique des gaz. TiiERMO-MÉTHiE. — Sur la coexistence et l'impossibilité de constater des tempé- ratures voisines très différentes; par M. Ernest Solvay 4 i — Sur l'emploi de l'hélium comme subs- tance thermoniétrique et sur sa diffusion à travers la silice ; par MM. Adrien Jaquevod et F.-Louis Perrot 781) Voir Chaleur. ToxjQUES (Actions) diverses. — Sur Pages, la '.oxicité du chlorhydrate d'amyléine ( ap ) ; par M. L. Launoy 65o — Recherches sur les poisons génitaux de différents animaux ; par M. Gustave Loisel 227 — Substances toxiques extraites des œufs de Tortue et de Poule ; par M. Gustave Loisel 323 Voir Chimie bi'dogique, Insectes. Traumatismes. — Luxation traumatique simple de l'atlas sur l'axis sur un sque- lette trouvé en place dans un méga- lithe de Vendée; par M. Marcel Baudouin 494 — Observations relatives à la Comniuni- cation précédente de M. Baudouin : par M. Lannrliingue ^gS Travail du muscle. — Le travail muscu- laire et sa dépense énergétique dans la contraction dynamique, avec rac- courcissement graduellement croissant des muscles, s'employunt au soulève- ment des charges ( travail moteur). Inffuence du nombre des excitations de la mise en train de la contraction; par M. A. Chauveau 1 3 — Le travail musculaire et sa dépense énergétique dans la contraction dyna- mique avec raccourcissement graduel- lement décroissant des muscles, s'em- ployant au refrènement de la descente d'une charge ( travail résistant); par M. A. Chaiiveau 108 — Comparaison de la dépense des muscles fléchisseurs et des muscles extenseurs de l'avant-bras, appliqués, cliaque groupe isolément, à la production du même travail extérieur continu alter- nativement moteur et résistant ; par M. A. Chauveau 525 — Sur la discontinuité dos travaux exté- rieurs des muscles, comparée à la discontinuité de leurs travaux inté- rieurs, au point de vue de la dépense d'énergie qu'entraîne la contraclmn ; par iL A. Chaiiveau 557 — Sur la mesure et sur les lois des va- riations de l'énergie disponible à l'er- gographe suivant la fréquence des contractions et le poids soulevé ; par TABLE DES Pages . M. Charles Henry et jM'" J. Jotejko. 876 TnopisMES. — L'anhydrobiose et les tro- pismes; par M. Georges Bnlui 809 — Théorie nouvelle du phololropisme; par M. Georges Bokn 890 Voir Biolof^ic . Trypanosomes. — Le trypanroth dans le traitement de quelques Trypanoso- miases; par M. .-/. Laveran 19 — Immunité naturelle des Cynocépliales pour les Trypanosomiases, activité de leur sérum sur les Trypanosomes ; par M . A. Lavcraii 177 — Les trypanosomiases dans l'Ouest afri- cain français; par M. A. Laicrun. . .. GJ8 — Sur un nouveau Trypanosome des MATIERES. 1263 Pages. Oi-eaux ; par M. Thiroux i45 Culture d'un Trypanosome de la gre- nouille chez une Hirudinée; relation ontogénique possible de ce Trypano- some avec une Hémogrégarine ; par M. A. Billet 574 Description de quelques nouvelles es- pèces de Trypanosomes et d'Hémogré- garines parasites des Téléostéens ma- rins ; par MM. E. Brumpi et C. Le- bailljr Sur les rapports du Surra et de la Mbori; par MM. Vallée et Faiiisset Observations au sujet de la Note précé- dente de MM. Vallée et Panissei\ par .\L Laveran yoS 6i3 901 Visio.'v. — Sur un phénomène de l'adapta- tion rétinienne relatif à la vision des couleurs faibles; par .M. A. Polnck.. 1207 Voir Pliysi5o5 ANGOT (Alfukd). — Sur une relation entre les minima et les ma.xima des taches solaires 258 MM. Pages. ARCTOWSKI (Henrvk). - Sur la varia- bilité de la température dans les ré- gions antarctiques 90 ARIÈS (E.). — Sur la loi fondamentale des phénomènes d'osmose 196 — Théorie des solutions diluées, basée sur la loi de van't Hofï 401 — Sur les formules de la Tonomélrie et de la Cryoscopie 46-2 - Le prix Hughes lui est décerné (Phy- sique) 1086 ARKAXGUELSKY (K.) et DOGIEL(.)ean). — Nouvelles données sur le rôle du système nerveux dans la fonction du cœur 322 ASTRUC (A.) et BAUD (E.). — Thermo- chimie et acidimétrie de l'acide mono- méthylarsinique i.\i AUBEL (Edmond van). — Sur l'indice de réfraction des solutions 126 AUGER (V.). — Action des chlorures d'acides sur les bases tertiaires possé- dant un noyau aromatique 299 — Nouvelle méthode de préparation de dérivés organiques du piiosiihore.. . . G39 — Ac[ion des dérivés halogènes des métal- loïdes tri- et penlavalents sur les composés alcoylés halogènes 1)7 1 — Sur l'acide thioformique -q8 AUGER (V.) et BILLV (M.). — Action des solutions organomagnésiennes sur les dérivés halogènes du phosphore, de l'arsenic et de l'antimoine 597 AVERLY adresse un com(ilèment à son Ouvrage sur « Le problèmi^ général du vol » 182 AYRIGNAC (J.) et DESGREZ (A.). — Modi- fication des échanges nutritifs dans les 1266 MM. TABLE DES AUTEURS. dermaloses ... — Élimination du soufre el du pliospliore, déminéralisalion de rorganisme el Pnfjes, MM. Pages. grandeur de la molécule élaborée moyenne dans les dermatoses 900 B.\ILH.\CHE (G.) et RIVIÈRE ( G. 1 — De la présence de riiydroquinonc dans le poirier BALL.AND. — Sur la conservation des fa- rines par le froid — Sur le branchimenl des farines par l'électricité BARATIER. — Une partie du prix Binoux lui est attribuée (Géograpliie) BARBIERI (N.-A.) adresse une Note sur une « Méthode d'analyse immédiate de la substance nerveuse des Mammi- fères » BARD (L.). —Des éléments des vibrations moléculaires en rapport avec le sens de la propagation des ondes sonores . B.\SSET (L.) adresse des documents im- primés relatifs à la Navigation aé- rienne BASSOT. — Ra[)port sur le concours du prix Tchihatchef ( Géographie) B.\ST1EN (Louis) et HENRY (Charles).— Sur la croissance de l'homme et sur la croissance des êtres vivants en général. BAUD (E.). — Sur l'acide diméthylpyroar- sinique BAUD (E.) et ASTRUC(A.). — Thermo- chimie et acidimétrie de l'acide mono- méthylarsinique BAUDOUIN (Marcel). — Luxatiun trau- malique simple de l'atlas sur l'axis sur un squelette trouvé en place dans un mégalithe de Vendée — Le Leniœeiiicus Spruilœ. parasite de la Sardine en Vendée BAUDRAN (G.). — .\ction du permanganate de calcium sur les alcaloïdes et en particulier sur la strychnine BAY (Isidore) et ALEX. (Just). — Sur une cause fréquente d'erreurs dans l'ana- lyse centésimale des houilles BECQUEREL (Jean). — Eltets comparés des rayons ^ et rayons N, ainsi que des rayons t. et des rayons N,, sur une surface pliosphore.'^cente — Sur la nature des rayons N et Ni et sur la radioactivité des corps qui émettent Si 0-8 59} G53 1081 811 4ii -194 ces radiations 264 — Sur la réfraction des rayons N et Ni . . 267 — Eirata se rapportant à cette Commu- nication 416 BECQUEREL (Paul). — Sur la germination des spores tïJtricInim undiilalum et A'Hypniim velutinum, el sur la nutri- tion de leurs protonémas dans les mi- lieux liquides stérilisés 7'ô BÉHAL et TIFFENE.AU. — Sur quelques éthers phénoliques à chaîne pseudo- alUlique R — C(CHs)CH2 i39 BÉIS (Constantin). — Action des com- posés organomagnésiens mixtes sur la phtalimide et la phénylphtalimide ( H). 61 BÉNARD. — Une partie du prix Binoux lui est attribuée (Géographie) 1078 BERGET (Alpho.nse). — Une partie du prix Binoux lui est attribuée (Géogra- phie) 1078 BERNSTEIN (S.). — Sur certaines équa- tions aux dérivées partielles du se- cond ordre 627 BERTHELOT (M.). — Études thermochi- miques sur la dissolution et la polymé- risation du cyanogène 9^ — Expériences sur l'oxydation lente du cyanogène el des cyanures par l'oxy- gène libre 169 — Sur la chaleur de transformation du sulfure noir cristallisé d'antimoine en sulfure orangé précipité 97 — Recherches sur la dessiccation des plantes et des tissus végétaux, pé- riode de fenaison non réversible. Équi- libre final, dans les conditions atmo- sphériques moyennes 693 — Sur la dessiccation absolue des plantes et matières végétales. Procédés de dessiccation artificielle; réversibilité par la vapeur d'eau atmosphérique. . . 702 - Recherches sur la dessiccation des plantes : période de vitalité, humée- talion par l'eau liquide, réversibilité imparfaite 76' — Sur les changements de dimensions et de volume que les organes el tissus TABLE DES MM. Pages, des vé;iélaux éprouvent sous riritluence de la dessiccation 8i5 — Remar(iues sur ia nécessité d'étudier les variations de dimensions et de volume des organes et parties des êtres vivants, ou ayant vécu, dans les études anthropologiques et paléonto- logiipies SS-i — Remarques sur quelques règles ther- mochimiques relatives à la possibilité et à la prévision des réactions ii>o j — M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la correspon- dance : L'Année psychologique ( i o' an- née), publiée par M. Alf. Binet, 29. — Les lianes caoutchoutifères de l'Étal indépendant du Congo; par MM. E. de Wîidriiifirin et L. Gentil, 29. — Réimpression d'un Ouvrage de Fede- rici Cesi, 477. — Opère matematiche di Francesco Brioschi, t. III, 477- — Correspondance d'IIermi le et de Stieltji'.-- (1" Volume), publiée par MM. Bcntliuid elJjoiiri^'et, I)i5. — CEuvres complète.^ de Laplace, t. XIII, 6-25. — Biologische Uniersuchungen , de Gustnv Kelzins (I. XI, neue Folge), (i■^5. — Annonce à l'Académie que le Tome CXXXVII des Comptei rendus (2" se- mestre 1903) est en distribution au Secrétariat 4^9 — Lit une Notice historique sur la vie et les travaux de M. Danbrée, membre de l'Académie 1 158 BERTHIER (A.). — La Stéréoscopie sans stéréoscope 920 BERTIAUX (L.) et HOLL.A^RD (A.). - Dosage du bismuth par électrolyse. . . 'JOG BERTIN. ^ Rapport sur le concours du prix extraordinaire de six mille francs (Navigation) 1072 BERTRAND (C-Eg.) et CORNAILLE (F.). — Les caractéristi(jues des traces fo- liaires tubicaules ou anachoroptéri- diennes 346 BERTRAND (Gabriel). — Sur la compo- sition cliimique et la formule de l'adrénaline 502 — Sur un nouveau sucre des baies de sorbier S02 — Sur la synthèse et la nature chimique de la sorbiérile 983 BERTRAND (P.) et FOSSE (R.). — Sur un persulfate organique dio AUTEURS. 1267 MM. Paij.-B. BEULAYGUE (L.). — Évolution du poids et des matières organiques de la feuille, durant la nécrobiose à la lu- mière blanche Si 4 BEZANÇON (F.) et L.VBBÉ (Marcel). — Une mention leur est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1 loG BICIIAT (E.). — Sur quelques faits relatifs à l'observation des variations d'éclat des sulfures phosphorescents sous l'action des rayons N ou actions analogues .• 254 BlERItY (H.) et GMO-SALAZAR. - Re- cherches sur la lactase animale 38i BIGOURDAN (G.). — Sur les changements de courbure que subissent certains niveaux à bulle d'air, sous l'influence des variations de teriqjérature 385 — Sur une cause de variabilité des erreurs de division, dans certains cercles gra- dués 5 1 3 — Rapport sur le concours du prix Lalande ( Astronomie) 1074 BILLARD (Aii.MAND). — Développement de l'hydrantho des Canipanuhiriiilœ et des Pliiniidariidœ iojS BILLET (A.). — Culture d'un trypanosome de la grenouille chez une Ilirudinée; relation ontogénique possible de ce Trypanosome avec une Hémogréga- rine. 574 BILLY (M.) et AUGER (V.). — Action des solutions organomagnésiennes sur les dérivés halogènes du phosphore, de l'arsenic et de l'antimoine 697 BILTZ ( ^^•ILHELM) et GATIN-GRUZEWSKA (.M'"" Z.). — Observations ullrami- cruscopiqucs sur des .solutions de gly- cogène pur 607 binet' DU JASSONEIX. — Sur la réduc- tion par le bore amorphe des oxydes de manganèse et la préparation d'un nouveau borure de manganèse 1209 — Une partie du prix Calunirs lui est attri- buée (Chimie) 1090 — Une médaille Berthelot lui est décornée. 11 19 BLAISE (E.-E.). — Sur l'oxygène quadri- valent 1211 BLAISE (E.-E.) et GAULT (IL). - Re- cherches dans la série du pyrane. ... 137 BLAISE (E.-E.) et COURfOT (A.). — Sur l'acide vinyldiméthylacétiqiie 292 BLVNC (G.). — Nouvelle syntbète de 1268 TABLE DES MM. Pai:es. l'acide aa-dimélhyladipique G5 — Synthèse de l'acide fl^-diméthylnili- pique ^^" — Sui- la réduction des anhydrides d'acides bibasiqiies 'ï'-* BLOCH (EiGÈNE) et LANGEVIN (Pail). — Sur la conductibilité des gaz issus d'une flamme 79'^- BLONDLOT (R.)- — Sur les propriétés de différentes substances relativement à l'émission pesante '-^ — Sur une méthode nouvelle pour obser- ver les rayons N et les agents ana- logues ' ' i — Nouvelles expériences sur l'enregistre- ment photographique de l'action que les rayons N exercent sur une petite étincelle électrique S IJ — Le prix Leconte lui est décerné 1 1 19 BOGDAN (St.) et J.^QUEliOD (Adrien). — Détermination du poids alomique de l'azote par l'analyse en volume du protoxyde d'azote io BOHN (Georges). — Périodicité vitale des animaux soumis aux oscillations du niveau des hautes mers '>i<' — Oscillations des animaux littoraux syn- chrones de la marée fM(3 — L'anhydrobiose et les tropismes 809 — Théorie nouvelle du phototropisme 890 BONMER (Gaston) f-'.\ BOUGAULT (.1.). — Action de l'iode et l'oxyde jaune de mercure sur les aci- des à fonction éthylénique. Sépara- tion des itonières S64 BOUIN, PRENANT et MAILLARD (L. ). - Le prixBarbier leur estdécerné ( Méde- cine et Chirurgie) 1 107 BOULUD et LÉPINE (R.). — Sur la pro- duction de sucre dans le rein, chez le chien phloridziné 497 — Sur les modifications de la glycolyse dans les capillaires, causées par des modifications de température locale... &7.1 BOUQUET DE LA GRYE — Erriita relatifs à une Communication sur la parallaxe du Soleil, du 0 juin 1904 iSC — Est désigné pour faire partie du tjonseil de perfectionnement de l'Ecole Poly- technique io'7 — Rapport sur le concours du prix extra- ordinaire (le six mille francs 1072 BOUR(JUELOT (Em.) et IIÉRISSEY (H.). — Sur la tréhalase; sa présence géné- rale dans les Champignons 874 BOUSSINESQ (J.). — Équations générales du mouvement des napjies d'eau infil- trées dans le sol 387 — Équation de deuxième approximalion, pour l'écoulement des nappes d'eau in- filtrées dans le sol et à faibles pentes. 417 — Petites dénivellations d'une masse aqueuse infitrée dans le sol, de profon- deurs quelconques, avec ou sans écou- lement au dehors 44 1 BOUTAN (L.). — Le Xylotrcchus riiuulvu- pes el ses ravages sur les caféiers du Tonkin g^'z TABLE DES AUTEURS. 1269 MM. Pages. BOUTROUX (Pierre). — Sur les singula- rités de l'équation /' = Ao-i-Ai7-i-A2.) - + A3/2 .... 256 — Sur les zéros des fonctions entières d'ordre entier iJi BOCVEAULT(L.)elWAHL (A.). — Héac- lion des éthers a-^-dicélobutyriques (I). Action delà pliényihydnizinp. . . . i34 BOUVIlîU. — Uappoit sur le concours du prix Thore ( Anatomie et Zoologie;. . . 1101 BOUYGUES et PERREAU. — Contribution à l'étude de la Nielle des feuilles de tabac 3oy BRACHIN (M.) et MOUREU (Ch.). — Condensation des acétones acétylé- niques avec les alcools et les phénols. ioS — Acétones éthyléniques p-oxyalcoyiées et p-oxyphénolées. Action de l'Iiydro- xylamine et de l'hydrazine -294 BR.\SIL (Loiis). Sur une Coccidie nou- velle, parasite d'un Cirratulieu 645 BRÉAL (E.) et GICSTLNL^NI (E.). -Sur un nouveau traitement des sentences. :J5j BRENANS(P.). — Composés iodés obte- nus avec la niétanitraniline 0'5 BREVDEL (A.) adresse une Note sur « Les dangers pour l'aéroslation de l'électri- cité atmosphérique et les moyens d'y remédier » 904 BRIC.\UD. — Une partie du prix Vaillant lui est attribuée (Géométrie) 1069 BKI(JUEL(P.). — Une citation lui est attribuée dans le concours du pi ix .\Ion- MM. Pages. tyon (Médecine et Chirurgie) 1 107 BROCHET (André) et PETIT (Joseph). — Influence de la densité de courant dans l'électrolyse par courant alternatif. . . 193 — Iidluencc de la nature de l'anode sur l'oxydation éloctrolytique du IVrro- cyanure de potassium 855 BRODBECK (le D' A.) adresse une Xole ayant [lour titre: « Principes mécani- ques du Iransport par terre » 3iG BROUARDEL. —Rapporis sur les concours: du prix Bréant (Médecine et Chirur- gie 1 107 — Uu prix du baron Larrey (Médecine et Chirurgie) 1 107 Uu prix Bellion (Médecine et Chirurgie). 1 1 10 — Du prix Mon tyon (Statistique) 1 120 BUUMPT (E. ) et LERAILLY (C). — Des- cription de quelques nouvelles espèces de Trypanosomes et d'llémoi;régariiies parasites des Télcostéens marins.... 6i3 BUUNEL (LÉON). — Sur de nouveaux dérivés d'addilioii du tétrahydroben- zène 1029 BRUNTZ(L. ). — Sur l'existence de trois sories de cellules phagocytaires chez les Amphipodes normaux 3G8 BUCHANAN. — Sur un nouveau type de piézomètre 238 BL'LL (L. ) et G. WEISS. — Sur l'enregis- trement des rayons N par la photo- graphie 1028 BURN.VM (S.-W.). — Le prix Lalande lui est décerné (Astronomie) 1074 C CAMICHEL (Cil.). — Sur l'ampèremètre thermique à mercure 3G3 CAMPOS ROURIGUES (de). — Le prix Valz lui est décerné (.Astronomie). . . 1073 CAMUS (J.) et POGNIEZ (P.). — Une partie du prix Lalleni;iiid leur est at- tribuée ( Physiologie j i ir3 CANTIN (G.). — Sur lu destruction de l'œuf d'hiver du Phylloxéra par le lysol 1232 CARLHEIM-GVLLENSKOLD (V.) adresse une Note ayant pour litre « Des fou- dres globulaires u 7 j8 CARNOT. — Rajiport sur le concours du prix Montyon (Statistique) 1 127 CARRÉ (P.). — Sur un nouvel anhydride C. H., i9u4, a" .Semestre. (T. CXAXiX. de la dulcile (iiy CARRÉ et VALLÉE — Sur la nature infec- tieuse de ranèniio du cheval 33 1 -- Sur l'anémie infectieuse du cheval. . . . 1239 CARTAUD(G.). — jur l'évolution de la structure dan' les métaux 428 CARTAUD(G.) jt OSMOND (,F.J. — Sur le polissage et les phénomènes scien- tifiques connexes 289 — Sur la permanence des formes crislalli- tiques dans les cristaux. 404 CAVALIER (J.). — Sur le pyrophosphate acide d'argent 284 CAZALBtJU (L.). — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) luiestdécerné. 1 102 CUAPEL. — Adresse une Note sur des 166 1270 TABLE DES AUTEURS. MM. Pa|;i>s. (1 Perturbations inéléorologiques dues aux essaims cosmiques en iyo4 ».... ■■i'ii — Adresse une Note ayant pour tilre : « Ac- tion météorologique des bouches ù feu » S>,'j CHARABOT(EuG.) et HÉBERT (Alex.). — Études sur les états successifs de lu matière végétale liu^i CII.\R.ABOT (EuG.)et LALOUE (G.^ — Formation et distribution de l'huile essentielle dans une [liante annuelle. . g-s CHARON et TIROCX. — Sur une mala- die infectieuse des Équidés, avec alté- rations du système osseux, observée à Madagascar 71/ CHARPENTIER (Algustin. ). — Ondes statioanaires observées au voisinage du corps humain 1 JJ CHARPy (Georges) et GRENET (Louis). — Sur les températures de transforma- lion des aciers j'j" CIIAHRIN (A.). - Inlluence de la stérili- sation des aliments i5o CHARRIN et VITRV. — Influence de la lactation sur la résistance de l'orga- nisme aux agents morbifiques i-'w CHATIN (JoANNEs). — Sur le cartilage étoile ou ramifié 44' — Sur la morphograpliie comparée de la cellule cartilagineuse i^^'j CHAUDOT(A.). — Observation des Per- séides en 1904 et détermination des hauteurs au-dessus du sol i|i"i CHAUVEAU (A.). — Le travail muscu- laire et sa dépense énergétique dans la contraction dynamique, avec rac- courcissement graduellement croissant des muscles, s'employant au soulève- ment des charges ( travail moteur). In- fluence du nombre des excitations de la mise en train de la contraction 1 3 — Le travail musculaire et sa dépense énergétique dans la contraction dyna- mique avec raccourcissement graduelle- ment décroissant des muscles, s'em- ployant au refrènement de la descente d'une charge (travail résistant) luS — Com]iaraison de la dépense des muscles fléchisseurs et des muscles extenseurs de l'avant-bras, appliqués, chaque groupe isolément, à la production du même travail extérieur continu alter- nativement moteur et résistant j >5 — Sur la discontinuité des travaux exté- MM. Pages lieurs des muscles, comparée à la dis- continuité de leurs travaux intérieurs, au [)oint de vue de la dépense d'éner- gie qu'entrainc la contraction 557 — Rapport sur le concours du prix Pourat ( Physiologie) 1 1 1 5 ClIAUVÉAU (À,-B.). — Sur la déperdition électrique dans l'air, au sommet de la tour Eiflel, pendant l'orage du il juillet 277 — Sur la déperdition de l'électricité dans l'air, observée au sommet de la tour Eiffel-, pendant l'orage du 4 août. . . . 400 — Sur la déperdition de l'électricité dans l'air au voisinage de sources thermales. 53 1 (',HAUVEAUD(G.). — Transformation du nouvel appareil sécréteur des conifères. 881 CHAVANNE. — Une partie du prix Caliours lui est attribuée (Chimie) 1090 CHÉNEVEAU (C). — Sur l'indice de réfraction des solutions 36 1 CHENU et DÛVON. — Localisation de l'iode chez la tortue d'Afrique i57 CHEVALIER (Ai g.). — La question de la culture des cotonniers en Afrique tropicale 79 CHRÉTIEN et GUINCHANT. — États allo- tropiques du sulfure d'antimoine. Cha- leurs de formation 5i C.L.AUDE (Georges). — Le prix Hébert lui est décerné ( Physique ) io85 CLAUSMANN (P.) et GAUTIER (Armand). — Origines alimentaires de l'arsenic normal chez l'homme 101 CLOS. — Un cas d'assez longue phospho- rescence émise par l'aubier d'un gros merisier COLSON (Albert). — Sur la constitution des sels dissous — Sur la complexité des sulfates dissous. CONDUCHÉ (A.) et SIMON (L.-J.). — Action de l'éther oxalacétique sur l'al- déhyde benzylique en présence des aminés primaires '-îi i — Action de l'éther oxalacétique sur les aldéhydes aromatiques en présence de la p-naphtylamine i^j CONOR. — Le prix du baron Larrey lui est décerné (Médecine et Chirurgie), iiog COIJUILLION ( J. ) adresse une Note sur : (( Une lampe électricpie pour les rai- nes avec indicateur de grisou » 243 CORNAILLE (F.) etBERTR';\J^D (C.-Eo.). — Les caractéristiques des traces t;63 199 857 TABLE DES AUTEURS. 12'yl MM. P:i(;es. foliaires tubicaules ou anachoropléri- diennes i jC COUItTOT (A.) et BLAISE (E.-E.)- -Sur l'acide vinyldimétliylacétique v.92 COUTAGNE (G.). - De la polychromie polylaxique florale des végétaux spon- tanés CRÉMIEU (V.) et MALCLES (L.)- - Recherches sur les diélectriques so lides 77 790 MM, Pfiges. - Ueclierches sur les diélectriques solides. 969 {'.lUSTlANI. — Le prix Philipeaux lui est déierné ma CKUCCO (G.-A.). — Sur la stabililé des dirigeables (lUGUILLÈRlî adresse un Mémoire sur le « Traitement de la tuberculose bovine par le sérum •> CUItTEL (G.). - De l'influence de la greffe sur la composition du raisin. ... 491 119J ',)'i6 F) DARBOUX (G. I fait hommage à l'Académie d'une (I Etude sur le développement des méthodes géométriques » 90 j M. le Secrclnire prr//éliwl présenlo un Ou- vrage de M. Lncroix ayant pour titre : « La Montagne Pelée et ses éruptions ». 1 1(19 — Signale parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Leçons élémen- taires sur la théorie des groupes de transformations, par jM. G. J'ivanti ; traduit par M. .4. Boulanger, 1 19. — Philosophie des Sciences sociales : IL Méthode des Sciences sociales, par M. René IFonns, irg. — Le four élec- trique, par M. //. Moissnn ( traduction américaine), 393. — Le radium, la radioactivité et les radiations, etc., revue mensuelle, 393. — Tablas de multiplicar, etc., par M. G. de Mm- dizàbal y Tniuhorrel, 467. — La pro- stitution clandestine à Paris, par M. Û. Coniiiienge, 78G. — Recueil d'expé- riences élémentaires de Physique, par M. H. Abruliam, 786. — Premiers con- grès des .lardins alpins, 84G. — Leçons cliniques de Chirurgie infantile, 2° sé- rie, par M. Auguste Bivca. 846. — Esquisse d'une histoire générale et comparée des philosophies médicales, par M. F. Picumi, 912. — Cours do Chimie à l'usage des étudiants du P. C. N., par M. R. de Foirraud, 91-;!. — Électricité médicale, par M. H. Guille- miiiot, 912. — Leçons sur les fonc- tions discontinues, par M. R. Babe, 9'2. — Traité théorique et pratique d'électricité, par M. //. Pècheu.r. çj\i. — iMollrrsques tertiaires du Portugal, par F.-J. Fereira da Costa, 9G0. — Les prix Nobel en 1901, 119a. — Les nerfs du cœur, par M. E. de Cyon, 1192. — L'électricité à la portée de tout le monde, par M. Georges Claude. 1 192 — Rapports sur les concours : du prix Francœur (Géométrie) 1070 — Du [irix Poncelet (Géométrie) ro7o — Du prix Jérôme Punir 1 1 r9 — Du prix Tréinont . . r r r9 — Du prix Geguer u 19 — Du prix Larinolongue 1 r 20 O.VRFEUILLE adresse des Notes sur une nouvelle pile, un baromètre hydrosla- tique et divers autres appiireils 180 DARZENS (Georges). — Hydrogénation des cétones aromatiques par le nickel réduit. Nouvelle méthode de synihèse des carbures aromatiques 8G8 — Méthode générale do synthèse des aldé- hydes à l'aide des acides glycidiques substitués i2i4 UASTKE est élu Membre de la Section de .Médecine et Chirurgie à la place de M . Mnrey 9 r i DAUPHIN (A.) adresse des Notes ayant pour titre : « Étrrde des appareils d'avia- tion » ^79 et 7)8 DAUPHIN (J.;. -- Srrr l'appareil repr-oduc- teur des Mucorinées 482 DAUPHINÉ (Andbé). - Sur les modihca- tions analomitpres qui se produisent au cours de l'évolution de certains rhizomes ((91 D.UVSON (Bell). — Le prix Gay lui est décerné (Géographie) loSi DEBIERNE (A.). — Sur le plomb radioac- tif, le radio-tellure et le polonium.. . . 281 — Sur l'actiniuin 538 DELAGE. — Rapports sur les concours : drr prix Savigny (Anatomie et Zoo- logie) 1098 ,r,-,2 TABLE DES MM. '""ces. — Du prix Montvon C Physiologie ) ma DELAGE ( A.) etUGATU ( H.)- - Sur In cnnslitiilion de la terre arable 1043 — Sur les espèces minérales de la terre arable "-33 DELAMAIŒ (Q.)- — Le prix Mège (arré- rages) lui est décerné (Médecine el Chirurgie) " 'o DE LA VAULX (Henri) et HERVÉ (Henri). — Le prix Houllevigne leur est do- cerné "24 DELEBECQUE (André). — Sur les lacs du Grimsel et du massif du Saint-Go- thard 936 DELOBEL (Jules). — Le prix Bellion lui est décerné (Médecine et Ciiirurgie). iiio DEMOULIN (A.). — Sur l'emploi d'un té- traèdre de référence mobile en Géo- métrie Cayleyenne SgS DEMOUS.SY (E.). — Sur la végétation dans les atmosphères riches en acide carbonique 883 DESGUEZ (A.) et ADLEU (J.). — Contri- bution à l'élude (le la dyscrasie acide. 944 DESGREZ (A.) et AYRIGXAC (J.). — Mo- dification des échanges nutritifs dans les dermatoses 7^7 — Élimination du soufre et du phosphore, déminéralisation de l'organisme el grandeur de la molécule élaborée moyenne dans les dermatoses ....... 900 DESGREZ (A.) et ZAKI (A.). — Influence comparée de quelques composés orga- niques du phosphore sur la nutrition et le développement des animaux. ... 819 DESLANDRES (H.j. — Organisation géné- rale des recherches solaires. Enre- gistrement continu des éléments va- riables du Soleil 33- — Groupe de bandes négatif de l'air avec une forte dispersion. Variations du spectre avec la pression 11 74 DESLANDRES (H.) et KANNAPELL (A.). — Élude du troisième groupe de bandes de l'air avec une forte disjier- sion 584 DÉTOURBE. — Une partie du prix Mon- lyon (Arts insalubres) lui est attri- buée 1090 AUTEURS. MM. Pages. DEWAR (.Umes). — Sur l'absorption des gaz par le charbon de bois à basse température 2fii — Nouvelles recherches sur la liquéfaction de l'hélium 4^1 — La médaille Lavoisior lui est décernée. 1 1 iS DOGIEL (Je.\n ) et ARKANGUELSKV ( K.). — Nouvelles données sur le rôle du sysième nerveux dans la fonction du cœur 3-22 DOURLEN (.Iacques) et DUCHEMIN (René). — Sur l'oxydation des alcools méthylique et éthylique à la température d'ébullition de ces alcools. 079 DOUVILLÉ (Robert,). — Sur les Préalpes subbétiques au sud du Guadalquivir. . 89', DOYON et CHENU. — Localisation de l'iode chez la tortue d'Afrique i'^- DREYER (G.) et S.VLOMONSEN ( C.-J.K - Des colorations produites par les rayons de Becquerel (application à la Oistallographie); détermination colo- rimétri(iue de la radioactivité 533 DUBARD (Marcel) el VIGUIER (René). - Sur l'anatomie des tubercules d'En- plinrbid Intisy 3o7 DUBOIS (jL!LES-ALEX\.NDnE-MlClIEL). — Une partie du prix Félix Rivot lui est attribuée 1 '33 DUBREUIL (Louis). — Action des bases pyridiques et quinoléiques sur les éthers bromosuccinique et bibromo- succinique 870 DUBUISSON (H.). — Contribution à l'étude de la résorption du vitellus pendant le développement embryonnaire 684 DUCHEMIN (René) el DOÛRLEN (Jacques). — Sur l'oxydation des alcools méthy- lique el éthylique à la température d'ébullition de ces alcools 679 DUPARC (L.) et PEARCE (F.). - Sur la garéwaïte, nouvelle roche filonienne basique de l'Oural du Nord i54 DUPARC (L.) et HORNUNG (Tn.). - Sur une nouvelle théorie de l'ouralilisa- tion ^'^ DUPONT. — Une partie du prix Montyon (Arts insalubres) lui est attribuée 1090 — Une médaille Berllielot lui est décernée. 1 1 1 9 ERIKSSON (Jakob). — Nouvelles recherches sur l'appareil végétatif de certaines Urédinées. 85 TABLE DES AUTEURS. 1273 MM. Pnces. FABRE (J.-H.i. — Le prix Gegner lui est décerné " ' 0 FATOU (P.)- — La série de Fourier et la série de Taylor sur son cercle de con- vergence 85o — Sur l'approximation des incommensu- rables et les séries trisonomélriques . 1019 FAYET (G.) et MAUBANT (E.)- — Élé- ments provisoires de la comète Giaco- bini (1904, déc. 17) 119Î FERNBACH (A.) et WOLFF (J.)- — Sur la coagulation diastasique de l'amidon . . 1.117 FERRIE. — Le prix Kastner-Boursault lui est décerné (Physique) 1086 FLEIG. — Une mention très honorable lui est accordée dans le concours du prix Monlyon (Physiologie) 1112 FLEURENT (E.;. — Sur le blanchiment des farines 9^ ' FLEURV (M. DE). — Une partie du prix Lallemand lui est attribuée ( Physiolo- gie) "i3 FLICHE est élu Correspondant de l'Acadé- nue dans la Section d'Économie rurale en remplacement de M. Lcchnrlier. . . 7.9 FLUSIN (G.) et JACOB i Ch.). — La crue glaciaire de la fin du xix" siècle et les différents facteurs ayant déterminé les anomalies de cette crue dans le massif du Pelvoux 1049 FORCRAND (M. dk.i. — Sur la possibilité MM. l'aces. des réactions chimi(pies 9o5 — Sur la prévision des réactions chi- miques 908 FOSSE (R.). — Action d'une trace de quelques sels et des alcalis caustiques sur l'élherdiphénylcnrbonique i4' FOSSE (R.) et BERTRAND (P.). — Sur un persulfato organique 600 FOURNIER (M. le vice-amibal). — Crité- rium des navires à grandes vitesses . . 964 FOURNIER (G. et V.) et CHAUDOT (A.). — Observation des Perséides en 1904 et détermination des hauteurs au-dessus du sol 9G0 FRÉCllET (Maurice). — Généralisation d'un théorème do Weierstrass 848 FRÉ.MONT (Cu.). — De la non-fragilité possiblede l'acier, après travail au bleu. io32 — Le prix Sainlour lui est décerné 1 123 FREUNDLER. — Une partie du prix.Iecker lui est attribuée ( Chimie) 1086 — Une médaille Bel Ihelot lui est décernée. 1119 FRIEDEL (G.). — Sur la loi de Bravais considérée comme loi d'observation. . 221 — Sur la loi de Bravais et sur l'hypothèse réticulaire • • 3i4 — Sur la structure du milieu cristallin.. . 873 — Sur les macles 465, 484 et 618 FROUIN (A.). — Une partie du prix Martin- Damouretle lui est attribuée (.Physio- logie) Il 17 GAGNIÉRE t.I.). — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie). . . . 1107 GARROS (F.). — Sur de nouveaux résul- tats obtenus en porcelaines, céramiques diverses C18 — Adresse une Note intitulée : « Plasticité des silicates et autres corps; retrait, dégourdi, odeur et goùl terreux en céramique » 173 GATIN-GRUZEWSKA (M'"" Z.). - Résis- tance à la dessiccaiion de quelques Champignons io4o GATIN-GRUZIiWSKA (M"" Z.) et BILTZ (WiLHEl-M). — Observations ultra- microscopiques sur dos solutions de glycogène pur 007 GAUDUY (Albi'HT) fait hnmniage à l'Aca- démie d'un travail intitulé : « Fossiles de Patagonie, dentition de quelques animaux 717 GAULT (H.) et BLAISE (E.-E.). — Re- cherches dans la série du pyrane .... t37 GAUTHIER (Gabriix). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Bellion (Médecine et Chirurgie) mo GAUTIER (AiiM.iXD) et CLAUS.MANN (P.). — Origines alimentaires de l'arsenic normal chez l'homme 101 G.\'i'DE. — Un tiers du prix extraordinaire 1274 MM. TABLE DES AUTEURS. Pages. de 6000''' lui esl altribué (Navigation), to;?. — Présente une « Élude sur la rcsislance des coques aux explosions sous-ma- rines » , 477 GENTIL (LoLis). — Sur l'existence do roches alcalines dans ie Centre alVi- cain 1 ' ^ — Erriitn se rapportant à celle ("oinniu- nicalion '1 io GENTIL (Louis) et LEMOINE (Paul). — Sur des gisements calloviens de la frontière marocaine ^7'' GERBEU (C). — Étamines carpellisées de la giroflée ■ • '^'O — Siliques emboîtées du Lepidium T'il- liirsii GG. Leur signification 3o-2 GEliNliZ (I).). — Sur la forme que prend l'iodure Ihalleux i>n sortant de disso- lution K^ GESS.\liD (C). — Sur la tyrosinase de la Mouche dorée ■ — Présente des « Considérations sur les principes de l'Arilhinélitiiu- » GRUVEL (A.). — Sur quelques points de l'anatomie des Cinhipèiles 73 et — De quelques phénomènes d'uvogenèse chez les Cirrhipèdes i48 GUÉDRAS (M.\ucEL).,— Sur le filon de barytine dit de " la Chandelette » [irès Villëfort 3i5 — Étude sur le carbure de calcium em- ployé comme explosif dans les travaux miniers 1 ^25 GUEGO (Henri). — Une mention dans le concours du prix Montyon (Statistique) lui est accordée i l'-^i^ GUÉPIN (A.). — Séméiologie du suc pro- statique 553 GUILLAUME 1 J.). — Observations du So- leil l'allés à l'Observatoire de Lyon ( éqnatorial Bruniier de o'", i6) pendant le premier trimestre de 1904 349 — Observations du Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon (équatorial Brunncr de o"',i6), pendant le deuxième tri- mestre de 1904 — Observations du Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon pendant le troisième trimestre de 1904 101 GUILLEM ARE ( A. ) adresse une Note ayant pour litre ; « Rôle et importance du grain chlorophyllien dans la nature >' . GUILLEMIN (A.). Le prix Trémond lui e.st décerné GUILLET (LÉON). — Nouvelles recherches sur les aciers au vanadium. .' ■yi 243 1 119 ■\o: TABLE MM. . p — Propriétés el constilulion des aciers au clirome — Constilulion et propriétés des aciers au tungstène — Propriétés el constitution des aciers au molybdène GUILLIEHMOND (A.). — Reclierches sur l;i germination des spores chez les levures — Le prix Desmazières lui est décerné (Botanique) GUINCHANT et CHHÉTIEN. - États allo- tropiques du sulfure d'antimoine. Chaleurs de formation — Chaleur de formation des Irisulfures d'anlimoine GUIRAUD et LASSERRE. — Sur l'influence qu'exerce l'état de santé du galacti- DES aces, lo'.») 5i /SS AUTEURS. MM. fère sur le point de ron!<élalion du lait ". GUVE(Ch.-El-i;.) el SCHIDLOF (A.;. — Sur l'énergie dissipée dans le fer par hystérésis aux fréquences élevées GUVE (PiiiLippE-A.) el l'INTZA (Alexan- dur). — Densité du proloxyde d'azote el poids atomique de l'azote GUYON est désigné par l'Académie pour prendre la parole en son nom à l'inau- guration du monument d'Ollier. . . — Rapport sur les concours : du prix Montyon (Médecine et Chirurgie). . . . — Du prix Godard { Médecine el Chirurgie). GUYOï ( A.) et HALLER ( A.). — Synthè- ses dans la série de l'anthracène. U. Dihydrure d'anthracène triphénylé et dérivés 275 4 3*2 «77 (5(i3 I io3 1108 H HALLER. — Rapport sur le concours du prix Jecker ( Chimie ) HALLER (A.) el GUVOT (A.). - Synthè- ses dans la série de l'anthracène. IL Dihydrure d'anihracène-lriphénylé et dérivés HALLER (A), el MARCH (F.). - Conden- sation de la bromacétine du glycol avec les étbers acétoacétiques et acé- lonedicarboniques HALLER (A.) et MULLER (P. -Tu.). — Sur la constitution des sels de sodium de certains acides méthéniques et mé- thiniques. Ethers cyanacétique, acyl- cyanacélique, malonique et cyanonia- lonique ; malonitrile, camplire cyané. HALLOPEAU 1 L.-A.). — Action du zinc sur les tungstates de sodium HAMONET (J.-L.). — Synthèses du glycol penlamélhylénique H0(CI1' )3 oil, du nilrile el de l'acide piméliques HANSKY. — La médaille Janssen lui est dé- cernée ( Astronomie ) • HATON DE LA GÛUPILLIÈRE. - Happorl sur le concours du prix Montyon (Mé- canique) HAIT. — Happorl sur le concours du prix Gay (Géographie 1 HAUG (Emilk) et LUGEON (Mauiuck). - Sur l'existence, dans le Salzkaiiuuei- gul, de quatre nappes de charriage supojposées loSI) 9 99 Il Ko ■2Sj 10-5 107g 8yi HÉBERT (Alex.) et CHAKABOT (Eiu..). — Élude sur les états successifs de la matière végétale HECKEL (ÉDOiAnn). — LaSolnnum Cnni- mersoni Dunal el ses variations dans leurs rapports avec l'origine de la Pomme de terre cidtivée HECKER(Robert-Jlles).— Une partie du prix Félix Rivol lui est attribuée HELBRONNEH (Paul). - Sur la télesté- réoscopie — Sur les triangulations géodésiques com- plémentaires des hautes régions des Alpes françaises IIE.NRI (ViCTon)elMAYER (A.ndbé). — Sui' la composition de.s granules colloï- daux HENRIET (H.). — Sur la formaldéhyde atmosphérique HENRY (Charles). — Sur une méthode de décomposition des ensembles statis- tiques complexes en ensembles irré- ductibles HENRY (Charles) et BASTIEN (Louis). — Sur la croissance de l'homme el sur la croissance des êtres vivants en général IIEXRY (Ch.) cl JOTEYKO (M'"^^ .1.). "~ Sur la mesure et sur les lois des varia- tions de l'énergie disponible à l'ergo- graphe suivant la fréquence des con- tractions el le poids soulevé 608 887 ii33 967 7'9 974 67 io33 8m 876 1276 MM. TABLE DES ges tri n . HÉRISSEV (H.) et BOURQUELOT (Ém.)- — Sur la tréhalase; sa présence géné- rale dans les Cliamplgnons HERRENSCHMIDT (H.)- - Extraction du vanadiiini ilu vanadate do plomb natu- rel et fabrication de quelques alliages de ce métal — Note sur l'épuration des liqueurs de va- nadate de soude; observations relatives aux procédés de doulile déconipositioii pour la séparation industrielle des métaux HERVÉ (Henri). — Sur la stabilisation de route des ballons dirigeables — Errata se rapportant à cette Commu- nication HERVÉ ( Henri ) et de la VAULX ( Hknri ). Le prix Houllevigue leur est décerné. HEURTEAU et PICAUD ( Ai.freo ). — Con- Pap «7i 633 1 124 AUTEURS. M. M. . Pages. gélation de l'humidité de l'air soufllé aux hauts fourneaux Isabella, prés Pitisburgh hsig ilOI.LARD (.A.) et BERTIAUX (L.). — Do- sage (lu bismuth par électrolvsc 360 IIURNUNG ( Tu. ) et DLU'.VBC ( L.'). — Sur une nouvelle théorie de l'ouralitisa- tion 223 nUBlîRT (IIenry). — Sur les roches érup- lives rapportées par la mission Niger- Bénoué-Tchad 378 HUGOT (C. ). — Action du gaz ammoniac sur le Irichlorure, le tribromure et le triiodure d'arsenic 34 HUGOUNENy et LORTET. - Analyse du natron contenu dans les urnes de Malicrpva ( Thèbes X VIII" dynastie) 1 15 IIUMBERT. — Rapport sur le concours du pri.\ Vaillant 1 Géométrie) 1066 LVIRERT (L.) et ALBARRAN \\.). — Le prix Godard leur est décerné ( Méde- cine et Chirurgie) 1 109 JACOB. — Détonation sous l'eau des subs- tances explosives 102J — Un tiers du prix extraordinaire de 6000'' lui est attribué I Navigation j 107.! JACOB (Ch.j et FLUSIN (G.). — La crue glaciaire de la fin du xix" siècle et les différents facteurs ayant déterminé les anomalies de cette crue dans le massif du Pelvoux lo.iij JACOB DE CORDEMOV (H.). — Sur les micorhizes des racines latérales des Poivriers 83 JAMMES (L.) etM.4ND0UL (H.). - Sur les propriétés bactéricides des sucs helminthiques 32ij JANCZEWSKJ ( EooiAiii» de ). — Les plantes aniiméridiennes 21H JANSSEN. — Rapport sur le concours de la médaille J. Janssen (Astronomie). . . . 1073 JAQUEROD (Adkibx) et PERHOT (F.- LoLis). -; Sur l'emploi de l'hélium comme substance thermométiique et sur sa diffusion à travers la silice. . . . 781.) J.\QUER0D (Adrien) et ROGDAN (Sr.). — Détermination du poids atomique de l'azote par l'analyse en volume du protoxydo d'azote 49 JAQUEROD ( Adrien ) et PINTZA ( Ai.. ). — Sur les densités de l'anhydride sulfu- reux et de l'oxygène 129 JAUBERT (George-F.). — Action de l'a- cide borique sur les peroxydes alcalins, formations de perborates 796 JOANNIS (A.). — Action de l'ammoniac sur le bromure de bore el sur le chlo- rure [ihosphoreux 364 JOHNSON (K.-R.). —Sur un interrupteur à vapeur 477 JOLLY (J.). — Le prix Montyon (Physio- loijie) lui est attribué 1112 JOTEYKO I M"" J.) et HENUY (Charles). — Sur la mesure et sur les lois des varia- tions de l'énergie disponible à l'ergo- graplie suivant la fréquence des con- tractions et le poids soulevé 876 JOUAUST (Ravmond). — Les phénomènes de viscosité magnétique dans les aciers doux industriels, et leur influence sur les méthodes de mesure 272 JOUGUET (E. ). — Sur l'onde explosive. . 121 TABLE DES AUTEURS. 1277 MM. Pages. — Remarques sur la loi acilnliatique d'Hu- goniot 786 JOURD.\IN adres.^e une Note ayant pour (lire : n Le serpent de mer » 9>, JUNGFLEISCH ( E. ). — Sur une méthode de dédoublement de l'acide lactique de MM. Pages, fermentation en ses composants actifs sur la lumière polarisée 56 - - L'acide lactique droit et l'acide lactique i^auclio ne se ronduisent pas sembia- blcment dans les réactions , . . . 2o3 K KANNAPELL (A.) et DESLAXDKES (H.). — Élude du troisième groupe do bandes de l'air avec une forte dispersion 384 KEll.MOKGANT. — Un prix Montyon (Mé- decine et Chirurgie ) lui est décerné., iiod. KLING (A.NDRÉ). — Sur l'oxydation de l'acétol 710 — Une partie du prix Cahours lui est attri- buée (Chimie) loge — Une médaille liertlielot lui est décerné?, iinj KOHN-ABREST. — Sur le |)0ids atomique do l'aluminium GG9 — Errata relatifs à cette communication. 9(8 KREiMPF (.\r.m.\nd). — Sur l'hétérogénéité du groupe des Stichodactylines 81O — Le prix Savigny lui est attribué (Anato- mie etZoologie) ]o(j8 KROGH (Auguste). — Tension de l'acide carbonique dans la nier et influence réciproquede l'acide carbonique de la mer et de celui de l'atmosphère 89G I- LABRE (Alphonse). — Sur la polyspermie normale et la culture des spermalo- zo'i'des 73 LARBÉ (H.) et MORCHOISNE (E.). — L'élimination de l'urée chez les sujets sains 941 LABBÉ (Maiicei,) et BESANÇON (F. ). - Une mention leur est accordée dans le concours du prix Montyon (.Méde- cine et Chirurgie) 1 loG LABERGEUIE. — Sur une nouvelle Pomme de terre [iropre à la culture en terrains humides loj.'i LACROIX (A.). — Les roches à néphéline de Tahiti gij LADREYT ( F. ). — Sur les urnes de Sipuu- cuhis iiiidus L 370 LAFFORGUE ( E..). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Larrey (Médecine et Chirurgie) 1110 LAGATU (H. ) et DELAGE (A.). - Sur les espèces minérales de terre arable. . . . lïii LAIGNEL-LAVASTINE. — Une mention très honorable lui est accordée dans le concours du prix Lalleinand (Physio- logie) ; 1 1 14 LALOÙE (G.j elCHARABOT (Eui;.). — Formation et distribution de l'huile essentielle dans une plante annuelle. . gaS C. K., iç)o4, 2» SemeHre. (T. CXXXIX ) L.\MOTHE (Général oej. — Les ancien- nes lignes de rivage du Sahel d'Alger la'iî LANGEVIN (P.). — Sur la théorie du ma- gnétisme 1204 LANGEVIN (Paul) et BLOGH(EtGÈNE).— Sur la conductibilité des gaz issus d'une flamme 792 LANÇON (J. ), URBAIN (Ed.) et PERRU- CIION (L. ). — De l'influence des pro- duits de dédoublement des matières albuminoïdes sur la saponification des huiles par le cytoplasma G41 LANNELONGUE. — Observations relatives à une flommunication de M. M. Bau- (hiubi igi — Hapjiorts sur les concours : du prix Barbier ( Médecine et Chirurgie) r 107 — Du pri.\ Philipeaux (Physiologie) 1112 LA PORTE. — Un tiers du prix extraor- dinaire de 6000'' lui est attribué (Na- vigation) 1072 LAPP.CrENT (A.ot:). — Sur de nouvelles trouvailles géologiques au Soudan. . .. 118G LAPP.ARENT (DE). — Rapport sur le con- cours du prix Binoux (Géographie).. 1078 LASSERRE. — Sur l'influence qu'exerce l'étal de santé du galaclifère sur le point de congélation du lait 432 LAUNOIS (P.j et ROY (P.). — Une mention 167 ilgUS 63o 048 391 97''' 19 1278 TABLE MM. f- leur est accordée dans le concours du prix Montyoïi (Médecine et Physio- logie) LAUNÔY (L.)- — Sur la contractilité du proloplasma : I, action du chlorhy- drate d'arnylciiio sur le mouvement ciliaire — Sur la toxicité du chlorhydrate d'amy- léine (a(3) LAUR (Francis). — Le terrain houiller en Lorraine françnisc LAURENT (Charles;. — Une partie du prix .lean-Jacques Berger lui est altrihuée LAUSSEDAT (A.). — Sur dilTérents résul- tats récemment obtenus par la Métro- photographie LA VAUX (James). — Action du chlorure de méthylène et du chlorure d'alumi- nium sur le toluène LAVERAN (A.). — Le trypnnrotli dans le traitement de quelques trypanosc- miases — Fait hommage à l'Académie d'un Ou- vrage intitulé : « Trypanosomes et trypanosomiases », publié on collabo- ration avec M. F. Mesnil i).8 — .Immunité naturelle des Cynocéphales pour les Trypanosomiases, activité de leur sérum sur les Trypanosomes. . . . 177 — Les Trypanosomiases dans l'Ouest afri- cain français 658 — Observations au sujet d'une Note de MM . Vallée et Panissel 903 — Rapports sur les concours : du prix Montyon ( Médecine et Chirurgie ) . . . . i io.| — Du prix Lallemand 1 1 1 3 LEAU (L.). — Sur les fonctions entières du genre fini 6aî LÉAUTÉ (Pierre-Marcel-André). — Le prix fondé par M°" la marquise de La- place lui est décerné 11 33 — Une partie du prix Félix Rivot lui est attribuée 1 1 33 LEBAILLY (C). — Sur quelques Hémoda- gellés des Téléostéens marins 376 LEBAILLY (C.) et BRUMPT (E.). — Des- cription de quelques nouvelles espèces de Trypanosomes et d'Hémogrégarines parasites des Téléostéens marins 61 3 LEBESGUE (H.). — Sur les fonctions re- présentables analytiqueraeut 'M) LE CHATELIER (Henri). — Sur l'emploi de l'air sec dans les hauts fourneaux . 925 DES AUTEURS. MM. Pages. LECiJQ DE BOISBAUDRAN. - Sur l'élé- ment Zz 10' 5 I ECORNU (L.). — Sur les explosions do chaudières ~i^ LEDUC (Stéphane). — Difl'usion des li- quides; son rôle biologique oSCi LEMOINE (Emile). — Le |irix Francœur lui est décerné (Géométrie) 1070 LEMOINE (Georges) et LE.MOINE (Pacl). — Étude chimique et géologique de diverses sources du nord de Mada- gascar 248 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 384 LEMOINE (Paul) et GENTIL (Louis). — Sur des gisements calloviens de la frontière marocaine 376 LE.MOULT (P.). — Sur la clialeur de com- bustion des composés organiques sul- furés. Remarques relatives aux com- posés halogènes i3: — Sur l'anilide orthophosjihorique et ses homologues; de la non-existence du composé C<'H5AzH — Pi(AzC''H=)2.. 206 — Sur quelques dérivés de l'acide phos- phorique pentabasique Pi(0H)5 ^j^g — Sur une combinaison cristallisée d'acé- tate et de thiosulfate de plomb : 2S»03Pb, (CH'— C02)'-Pb 422 — Sur un réactif des phosphure,arséniure et antimoniure d'hydrogène 478 — Remarques sur une série récente de déterminations calorimétriques 633 — Errata relatif à cette Communication . 7G0 — Sur la rétrogradation de quelques aminés secondaires cycliques 978 LÉPINE (R.) et BOULUD. - Sur la pro- duction de sucre dans le rein, chez le chien phloridziné 497 — Sur les modifications de la glycolyse dans les capillaires, causées par des modifications de température locale. . 622 LEROUX (Henri). — Tétrahydrure et dé- cahydrure de naphtaline 672 LE ROUX (F. -P.). — De la contemplation à la chambre noire de surfaces faible- ment éclairées par certaines lumières spéciales. Cas des objets de forme li- néaire 270 LESAGE (A.). — Culture de l'amibe de la dysenterie des pays chauds 1237 LESAGE (Pierre). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix TABLE DES MM. Pages. Barbier (Médecine et Chirurgie) '1107 LESPIEAU. — Sur l'acide |î-bromobiity- riqiie 7^8 — Une partie du [irix .Teclver lui est allri- liuée (Chimie) 10S6 — Une médaille Berthelol lui est décernée. 1 1 19 LE VAVASSEUR. — Sur les groupes con- tinus, finis ou infinis de l'espace 1021 LE VERRIER (Pierre-Victor-Joseph). — Une partie du prix Félix Rivot lui est attribuée 1 1 33 LEVY (Maurice) est désigné pour fiiire partie du Conseil de perfecliorncmenl de l'École Polytechnique 10 17 — Est élu membre de la Commission ad- ministrative pendant l'année 190') ... 1 169 — Rapports sur les concours : du prix extraordinaire de six mille francs (Na- vigation ) 1072 — Du prix Plumey (Navigation ) 1073 — Du prix IlouUevigue 1 lai LÉVY (.Michel). — Remarques au sujet d'une Communication de M. Ed. Siie.fs 7 1 G LÉVY (Henri-Michel) et PKROT (A.). — Sur la fragilité de certains aciers .... 1 198 LIBERT (Lucien). — Les Perséides en I go.'i 'i I 5 — Les Léonides en igo4 91 '- LINDET (L.). — Influences activantes et paralysantes de certains corps dans la production de la rouille S'u) LINDET et MARSAIS (P.). - Sur la pro- duction comparée de l'alcool et de l'acide carbonique, au cours de la fer- mentation I 2A3 LIPPMÂNN (G.). — Mesure de la vitesse de propagation des tremblements de terre 780 — Sur l'inscription des mouvements sis- iniques 782 AUTEURS. 12' 9 MM. Pages. LODIN (A.). — Influence exercée par la dessiccation du vent sur la marche des hauts fourneaux 922 1.CEWY. — Présentation du quinzième Bulletin chronométrique (1902-1903) de l'Observatoire de Besançon 27 — Sur les quatre premiers fascicules du « Catalogue photographique du Ciel « publiés par l'Observatoire de Tou- "* louse 58i — - Présentation du Tome XI des « Annales de l'Observatoire de Bordeaux » 657 — Détermination faite en 1902 de la diffé- rence de longitude entre les méridiens do Green\\ich et de Paris loio — Rapport sur le concours du prix Valz (.Astronomie) 1075 LOISEL (Gustave). — Recherches sur les poisons génitaux de différents ani- maux 227 — Substances toxiques extraites des œufs de Tortue et de Poule 32") LORTET et HUCÎOUNENQ. — Analyse du natron contenu dans les urnes de Ma- herpra (Thébes, XVIII' dynastie) .... 1 1 5 LORTET invite l'Académie à se faire repré- senter à l'inauguration du monument de M. OUicr, qui aura lieu le i3 no- vembre à Lyon 663 LOWELL (P.). — La rotation de Vénus . . 663 — La rotation de Mars 664 LOWENTHAL (D.). — La moitié du prix Montyoïi (Statistique) lui est attri- buée Il 26 LUBANSKI. — Le prix Tchihatchef lui est décerné (Géographie) 1084 LUGEON (Maurice) et HAUG (Emile). — Sur l'existence, dans le Salzkammer- gut, de quatre nappes de charriage superposées S92 M MAILHE (Alpii.) et SABATIER (Paul). — Synthèses de divers alcools dans la série du cycloiiexane 343 MAILLARD (Louis). — Sur l'expérience de Perrot 562 MAILLARD (L.), PRENANT et BOUIN. - Le prix Barbier leur est décerné (Mé- decine cl Chirurgie) 1 107 MALAGUTI (Faustino). — M. le Prési- dent du Comité institué pour honorer la mémoire de Faitstinn Maltij^titi invite l'Académie à se faire repré- sentera une inauguration, à Pragatto. 49' MALCLES (L.) et CRÉMIEU (V.).^ — Recherches sur les diéleclriques so- li >' MANDOUL (H.) et JAMMES (L.)- — Sur les propriétés bactéricides des sucs helininlliiqiies 3.ii| MANQUAT. — Une partie du prix Martin- Damoiirelie lui est attribuée (Physio- logie) m; MAQUENNE (L.) et PHILIPPE (L.). — Sur la constitution de la ricinine S4o iMARCEAU (F.). — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Cliirurgie). ... i H'ii — Sur le mécanisme de la contraction des fdjres musculaires lisses dites à double striation oblique ou à fd)rilles spiralées et en particulier de celles des muscles adducteurs des Lamelli- branches 7" — Sur la structure du cœur chez les Gas- téropodes et les Lamellibranches \')o — Sur la structure des muscles de VJno- niia cphippiam 54 S MARCH ( F.) et H ALLER (A.). — Conden- sation de la bromacétine du glycol avec les éthers acéloacétiques et acé- Conedicarboniques 99 MARCHAND (E.). — Sur le tremblement de terre du i3 juillet iyo4 dans les Pyrénées centrales '^76 MARIE (C). — Recherches ébullioscopi- ques sur les mélanges de liquides vo- latils "i9'^ MARSAIS (P. ) et LIXDET. — Sur la pro- duction comparée de l'alcool et de l'a- cide carbonique au cours de la fermen- tation 1 223 MARTEL (E.-A.). — Sur XOitcanc de Cha- brières (Haules-Alpcs) et l'origine des lapiaz 434 — Sur le gouffre du Trou-de-Souci (Côte- d'Or) G90 — Sur la résurgence de Wells (Angle- terre) et la chronométrie de l'érosion souterraine loji MARTONNE fE. de). — Sur les terrasses des rivières kaipatiques en Roumanie. 22G — Sur l'évolution de la zone des dépres- sions subkarpa tiques en Roumanie ... ji6 MASCART (E.) annonce à l'Académie que, en raison de la fote de l'Assomption, la séance du lundi i5 août est remise au mardi 16 385 — Rapports sur les concours : du pri.x MM. Pages. Hughes (Physique ) 1086 — Du prix Kastner-BoursauU ( Physique ). 1086 — Du prix Saintour 1 1 25 — Allocution de il. le Président à la séance publiqueannuelledu igdécembre 1904. 1089 MASCART f Jean). — Pendule en acier- nickel entretenu électriquement 1026 .MATIIIAS (E.). — Exploration magnéti- que du goulTre de Padirac 274 — Sur le coefficient « des diamètres rccti- lignes 359 .MATHIS (É.) adresse rme Note ayant pour titre n Méthode particulière pour inté- grer f^^ a )( .r — jî ) (.r — -,')(■<■" — 0 ) dx quand a, p, y, 0 sont réels, a>p>Y>3 et que x est compris entre p et y ». . 436 MAUBANT (E.)et FAYET (G.). — Élé- ments provisoires de la Comète Giaco- bini ( 1904 liée. 17) 1 194 .MAURAIN. — Une partie du prix Jérôme Ponti lui est attribuée 1 1 19 iMAURY (E.). — Une mention dans !e- concours du prix .Montyon (Statistique) lui est accordée 1 126 M AVER (André) et HENRI (Victor). — Sur la composition des granules col- loïdaux 974 xMAYET. — Sur l'inoculation du cancer. . . Sat MAZÉ (P.) et PERUIER (A.). - Recher- ches sur le mécanisme de la combus- tion respiratoire. Production d'acide citrique par les citramjccs 3i i — Recherches sur l'assimilation de quel- ques substances ternaires par les végétaux supérieurs 47° MEKLIN (Emile). — Sur la théorie géné- rale des réseaux et des congrucnces. 32 — .C/rft^a se rapportant à cette Communi- cation 336 METZ (G. de). — L'inversion thermoélec- trique et le point neutre 447 iMEYER ( Fernand). — Préparation de l'io- dure aureux, par action de l'iode sur l'or 733 MEYEP. (JiLiE.N). — Sur la propriété que possèdent certaines portions du corps humain de projeter continuellement une émission pesante 32o MICHELI (F.-J.), Ed. SARRASIN et Tu. TOMMASINA. — Sur la genèse de la radioactivité temporaire 9'7 TABLE DES MM. Pafjps. MILLTAU ( E . ) . — Sur la reclierclie de l'huile de colon dans l'huile d'olive. . . Sot MILLOCIIAU (G. ). — Sur un nouveau sys- tème de micromètre /igo — Sur un niveau micromètre. Historique de la question 665 .MINtiUIN. — Une partie du prix .locker lui e.'^t attribuée (Chimie) 1086 — Une médaille Berthelol lui est décernée. 11 19 MINISTUE DE LA GUERRE (i\I. le) invile TAcadémie à lui désigner deux de ses Memlires pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique 960 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS (,M. i.e) informe l'Académie que le II" Congrès interna- tional de Botanique doit se réunir à Vienne du 12 au iSjuin igoS 256 — Communique à l'Académie le texte d'une loi votée par le Parlement de la Nou- velle-Zélande et relative au Système métrique 49' — Transmet à l'Académie une Icttreacconi- pagnée d'une plaquette d'argent desti- née à commémorer le deuxième cen- tenaire de l'Académie do Sciences de Berlin 53 1 — Transmet à l'Académie une lettre de M. liiondcl et un document imprimé rela- tifs à la question des collisions en mer. Sgo — Transmet à l'Académie une dépêche de M. Jaiisscn, relative à l'éruption du Vésuve 1 1 70 MIQUEL (P.) et MOUCHET (II. ). — Nou- velle contribution à l'épuration bacté- rienne des eaux de source et de rivière au moyen des sables fins non sub- mergés -'-30 .MOISSAN (Henki) fait hommaged'un exem- plaire de l'édition anglaise de sou Volume : « Le four électrique >', tra- duit par M. lie MoaUi/wd J6>. — Sur la préparation à l'étal de pureté du Irilluorure de bore et du létralluorure de silicium et sur quelques conslanles physiques de ces composés 711 — Nouvelles recherches sur la météorite AUTEURS. I 28 I MM. Pages. de Canon Diablo ■. 773 :\IOLLIARD (Marin). —Sur la production expérimentale de Radis à réserves amy- lacées 885 — Virescences et proliférations florales produites par des parasites agissant à distance 930 MONTESSUS DE BALLORE (F. de). - La sismicité, critérium de l'dge géologi- (|uc d'une chaîne ou d'une région. . .. 3i8 — Sur lu coïncidence entre les géosyncli- naux et les grands cercles de sismicilé maxima 686 MONTESSUS DE BALLORE (R. de). - Sur les fractions continues algébriques. . . 846 MOUCIIOISNE ( E. ) otLABBÉ'i II. ). - L'é- liminalion de l'urée chez les sujets sains 941 MOREAU (G.). - Sur une nouvelle caté- gorie d'ions 916 i\IOTTEZ (LuciE.\). — Le prix Plumey lui est décerné (Navigation) 1073 MOUCHET (H.) et MIQUEL (P.) — Nou- velle contribution à l'épuration bacté- rienne des eaux de source et de rivière au moyen des sables fins non submer- gés 236 MOUliEU (Cii. ) et BRACHIN (M. ). — Con- di;nsa(ion des acétones acétyléniques avec les alcools et les phénols 208 — Acétones éthyléniques [i - oxyalcoylées et p - oxyphénolées. Action de l'hy- droxylamine et de l'hydrazine 294 — Sur la composition chimique des mélan- ges gazeux radioactifs qui se dégagent de l'eau de quelques sources therma- les. Présence de l'hélium 852 MOUTIEH (A.). — Sur la durée des séan- ces dans le traitement de l'hyperten- sion artérielle par la d'Arsonvalisalion. 238 MULLER (P.-Tn. )el HALLER (A.). — Sur la constitulion des sels de sodium de certains acides niéthéniques et méthi- niques. Éthers cyauacélicpie, acylcya- narétique, maloni(iuc et cyanomaloni- que ; malonitrile, camphre cyané.... 1180 MULON (P.). — Graisse intranucléaire dans les surrénales de Mammifères. . . 1228 N NEGRIS (Pu.). — Nouvelles observations sur la dernière transgression de la Mé- diterranée 379 NEU (L.). — Sur un dispositif de sécurité i2i: TABLE DES AUTEURS. MM. Payeb. pour canalisations électriques à haute tension 666 NEPVEU (M"'- V"). — Le prix Lannelon- giie lui est attribué ii ig NICLOUX (MAunicE). — Mécanisme d'ac- tion ilu cytoplasma (lipaséidiiie) dans la graine en voie de germination, réa- lisation synthétique (V^ vitro de ce mé- MM. Pages. canisme 143 NOÉ (.Joseph). — Une mention honorable lui est attribuée dans le concours du prix Philipeaux (Physiologie) iii3 NORM.\ND (J.-A.). — Sur le réglage des montres à la mer par la télégraphie sans fil I r8 o ODIER (Robert). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie). . . . ODIER (S.) adresse une Note ayant pour litre : « Critique de la démonstration du principe de l'harmonie de Rameau » ORBIGNY (Henri d'). —Le prix Thore lui est décerné (Anatomie et Zoologie). 1 106 38.1 OSMOND (F.) et CARTAUD (G. ). — Sur le polissage et les phénomènes scienti- fiques connexes 289 — Sur la permanence des formes cristal- litiques dans les cristaux 4o'i OIT. — Une mention dans le concours du prix Montyon (Statistique) lui est accordée 1 1 26 P PACOTTET (P.) et VIAL (P.). — Sur la culture et le développenieul du cham- pignon qui produit l'Anthracnose de la Vigne 88 — Sur le dévclopiiemeut du Black Rot. . . i52 PADÉ (H.). — Remarques sur une mé- thode pour l'étude de la convergence de certaines fractions continues io23 PAGNIEZ (P.) et CAMUS (J.). - Une partie du prix Lallemand lui est attri- buée ( Physiologie ) 11 1 3 PAINLEVÉ (Paul)." — Sur le théorème des aires et les systèmes conservatifs. 1170 — Fait hommage à l'Académie du TomeVlII de la « Collection de Monographies sur la Théorie des fonctions » 71(1 — Rapport sur le concours du prix Bor- din ((jéoinétrie) 1064 PANISSET et VALLÉE. — Sur les rapports du Surra et de la Mbori gm PAULESCO (N.-C). — Action des sels des métaux alcaliuo-terreux sur la sub- stance vivante • 1 58 PAVIE (Auguste). — Le prix Delalande- Guérineau lui est décerné (Géogra- phir) loSJ PAVILLAUD (.L). — Sur les auxosporcsde deux Diatomées pélagiques G 1 5 PEARCE (F.) et DUPARC (L.). - Sur la garéwaïtc, nouvelle roche filonicnne basique de l'Oural du Nord 164 PÉCHEUX (Hector). — Sur la thermo- électricité des alliages d'aluminium.. . 1202 PELLAT (H.) — Sur les rayons catho- diques et la magnétofriction. Réponse à la Note de M. Villard 124 PELLEGRIN (Jacques). — Sur les pharyn- giens inférieurs chez les poissons du gen re Orcstias G82 l'ELSENEER (Paul). — La forme ar- clia'ique des Ptéropodes Thécosonics. . 546 PEROT (A.) et LÉVY (Hemu-Michel ). — Sur la fragilité de certains aciers .... iigS PERIiEAU et BOUYGUES. — Contribution à l'étude do la Nielle des feuilles de tabac 309 PERRIER ( A.) et MAZÉ (P.). — Recherches sur le mécanisme de la combustion respiratoire. Production d'acide ci- trique par les citromyccs 3i 1 — Recherches sur l'assimilai ion dequelques substances ternaires par les végétaux supérieurs 470 PERRIER ( Ed.mond). — Rapport sur le con- cours du prix Delalande-Guérineau (Géographie) 1084 PERROT (F. -Louis) et JAQUEROD (Adrien). — Sur l'emploi de l'hélium comme substance lliermomélrique et sur sa diffusion h. travers la silice. . . . 789 TABLE DES AUTEURS. [283 MM. Payes. PERROTIN (Henri). — Sur la chute des Porséides en 1904 457 PERRUCHON (L.), URBAIN (Ed.) et LANÇON (.L). — De l'inlluence des produits de dédoublement des matières albuminoïdes sur la s:ipnnification des huiles par le cyloplasma Ci 1 PETIT (Joseph) et BROCHET (Andiik). — Influence de la densité de courant dans l'électrolyse par courant alter- nalif i(j3 — Inllucnce de la nature de l'anode sur l'oxydation électrolytique du ferrocya- nure de potassium 85 j PHILIPPE ( L.) et MAQUENNE ( L.). — Sur la constitution de la ricinine 840 PHISALIX (C). — Recherches sur le venin d'Abeilles 026 P1C.\RD (Alfred). — Rapport sur le con- cours du prix Jean-Jacques Berger. . . 1 l'ji — Présente un Ouvrage intitulé ; « Le Mexi(iue au début du xx° siècle » 1 191 PICARD (Alfred) et IIEURTEAU. - Con- gélation de l'humidité de l'air soufflé aux hauts fourneaux Isabella, près Pittsburgh 839 PICARD (Emile). — Sur certaines équa- tions fonctionnelles et sur une classe de surfaces algébriques j — Sur une équation fonctionnelle 245 — Sur un théorème général concernant les surf.ices algébriques de connexion li- néaire supérieure à l'unité 83 J — Sur la formule générale donnant le nombre des intégrales doubles de seconde espèce dans la théorie des surfaces algébriques gjg — Fait hommage à l'Académie de son Ou- vrage « Sur le développement de l'Analyse mathématique et ses rap- ports avec diverses sciences » 1 191 — Rapport sur le concours du Grand prix MM. Hages. des Sciences mathématiques 1064 PIGEON (Léon). — Sur un effet de vide produit par une trombe 535 PlNTZA(.VLEXAKDim)etJAQUEROD(AD.). — Sur les densités de l'anhydride sul- fureux et de rox\gène 129 PIN rZA (Alexandre) etGUYE(PHiL.-A.). — Densité du protoxydo d'azote et poids atomique de l'azote 677 PITTARD (Eugène). — La taille, le buste, le membre inférieur chez les individus qui ont subi la castration 571 POINCARÉ (H.) présente à l'Académie, au nom de M"" V'" Cornu, la collection complète des Mémoires de M. J. Cornu 960 — Est élu Vice-président de r.\cadémie pour l'année 1905 1 1C9 — Rapport sur le concours du prix Le- conte 1 120 POLACK (A.). — Sur un phénomène de l'adaptation rétinienne relatif à la vi- sion des couleurs faibles 1207 POMPÉIU (D.). — Sur les singularités des . fonctions analytiques uniformes 914 POTRON. — Sur les groupes d'ordre j)'"- {[1 premier) dont tous les sous-groupes d'ordre /;"'-2 sont abéliens 396 — Sur les groupes d'ordre p'" (p premier, '« > 4 ) dont tous les diviseurs d'ordre p>" - sont abéliens 963 POZZl-ESCOT ( Emm.) adresse une Note sur des « Colorants azoïques dérivés de l'aa-dinaphlol » 4i5 — Étude et préparation synthétique de quelques Ihio-uréides cycliques symé- triques 45o — Synihèse et étude de thio-hydantoïnes substituées cycliques loSi PRENANT, BOUIN et MAILLARD (L.). — Le prix Barbier leur est décerné (Mé- decine et Chirurgie) 1107 QUENNESSEN (L.). — Sur l'absorption de l'hydrogène par le rhodium gUlNTÂRET (G.). — Sur la disposition générale du système nerveux chez la Hissoa data var. nhlonga ( Des- maret) QUIN'TON (René). — Degré de concentra- 79^ tion saline du milieu vital de l'.-Vnguille dans l'eau de mer et dans l'eau douce et a|)rès son passage expérimental de la première eau dans la seconde 938 Communication osmotique, chez le Pois- son Sélacien marin, entre le milieu vital et le milieu extérieur ggS 1284 TABLE DES AUTEURS. îi MM. PagM. RAFFY (L.). — Sur deux problèmes rel.i- tifs aux surfaces isolherniiciues 119 UAMBAUD et SY. — Observations de la comète Tcmpel (1873, II) faites à l'Observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o'",3i8 1 iy5 RAZOUS (Paul) — La moitié du prix Montyon (Statistique) lui est attri- buée 1 l'-G RECLUS (Paul). —Un prix Montyon (Mé- decine et Cliiruigio) lui est décorné. . 1 \oi REEBetSCHLAGDENIIAUFFEN. -Surles combinaisons organiques des métaux dans les plantes 980 RÉMOUNDOS. — Sur un théorème de M. Borcl dans la théorie des fonctions entières 899 RENARD (Cu.)- — Ballons dirigeables. Stabilité longitudinale i83 — Sur un nouveau mode de construction des hélices aériennes 72 1 RENARD (Paul). — Sur la mesure indirecte de la vitesse propre des navires aériens 353 RÉPIN (Cii.). — Le lavage mécanique du sang aS-j. RÉSAL (J.). — Une partie du pii.x Jean- Jacqnes Berger lui est attribuée 1 132 RETRAINT (Joseph). — Une partie du prix Jean-Jacques Berger lui est attri- .MM. Pages, buée II 32 RICHARD ("Gustave). — Le prix Montyon (Mécanique) lui est décerné 1070 lilCOME (IL). — Passage de la racine à la tige chez l'Auricule 468 lUESZ (Frédéric). — Sur la résolution approchée de certaines congruencrs.. 4^9 RIVIÈRE (G.) et BAILIIACllE (G.). — De la présence de l'hydroquinone dans le poirier 81 UOBIN (Lucien) adresse une Note ayant pour titre : « Recherche et dosage de l'acide citrique dans les vins » 182 HOCHE. — Observations sur la foudre en boule toinbée à Autun, le 16 juillet. . . 46'J UOHLING (AuFRiiD) adresse une Note sur 0 Un moyen de combattre le phyllo- xéra » 524 UOTHÉ (E.). — Photographies en cou- leurs obtenues par la méthode inler- férentielle sans miroir de mercure . . . 565 HOUX. — Rapport sur le concours du prix Martin-Damouretto ( Physiologie) 1117 BOY (P.) et LAUNOIS (P.). — Une men- tion leur est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Physio- logie) iio5 UUSSEL (W.). — Sur les migrations des iilucosides chez les végétaux i23o S SABATIER (Paul) et MAILllE iAlph.j. — Synthèses de divers alcools dans la série du cyclohexane 313 SAGNAC (G.). — Sur la propagation ano- male de la lumière au voisinage d'une ligne focale et sur les interférences des vibrations dont les amplitudes sont des fonctions diliérenles de la dis- tance 1 8G — Une partie du piix Jérôme Ponti lui est attribuée 1 i 19 SAINT-MAUTIN (L. m;). — Sur le dosage spectrophotométrique de petites quan- tités d'oxyde de carbone dans l'air. . . SALOMONSEN (C.-J.) et DUEYER (G.). - Des colorations produites par les rayons 46 de Becquerel (a])plicatiun à la Cristal- lographie); détermination colorimé- métrique de la radioactivité 533 SARASIX (Ed.), TOMMASINA (Th.) et MICHEL! (F.-J.). — Sur la genèse de la radioactivité temporaire 917 SAUSSURE ( René de) adresse un Mémoire M Sur les grandeurs lie la Mécanique ». ^'i- SAUVACiE (R.). — Action des chlorures de phosphore sur les combinaisons organomagnésiennes do la série aro- matique 674 S.AUV.AGEAU (Camille). — Le prix Mon- tagne lui est décerné (Botanique i . . . 1097 SCHIDLOF (A.) et GUYE (Cii.-Euc.!. — Sur l'énergie dissipée dans le fer par TABLE DES AUTEURS. 1285 MM. Pa hystérésis aux fréquences élevées SCHLAGnENIlAUFFEN el REEB. — Sur les ('oml)iii,iisons organi(iiics des iné- Iniix (liins les plantes SCll.MlULlN' (Jui.Es). — Nonienclalure des roiaiiilines — Tétraoxycyclohoxanerosaniiine, nouvelle catégorie de dérivés incolores — Carbinolsels et cycloliexanerosanilines; phénomènes de décoloration — Comparaison thermochimiiiuo entre rosanilines et leucanilines -- La constilulion des sels des rosanilines et le mécanisme de leur formation . . . — Les télracyclohe\ai!crosaniliMes — L'action des baisses 'cmpératiires sur les matières colorantes — Chaleurs de combustion du Iriphényl- méthylo et do quelques dérivés du triphénylmélhane — La théorie des nialières colorantes. . . . SCllULTEN (A. m:) et GUANGEK ( A.). — Sur quelques iodales de cuivre crià- tallisés SEGUY (G.). — Relation entre la pression du gaz dans un tube à vide et la lon- gueur d'étincelle SERVANT. — Une partie du prix Burdin lui est attribuée (Géométrie) SLMOX (L.-J.) el CONDUCHÉ (A.;. - Action de l'élher oxalacétique sur l'aldéhyde benzyliiiue eu [irésence des aminés primaires ges. gSo .6o4 5o6 5.iv. (k)7, (3-0 8-1 MM. Pages. — .Vct'on de l'élher oxalacétique sur les aldéhydes aromatiques en présence de la &-iiaphh'lamine 297 SLMONÈT et VIGNON (Lko). - Dérivés subslilués du phényldiazoaminoben- zène jOg SI.AVUTSKY ( MAunicii) adresse une Note « Sur les couleurs en Électricité «... /{^S SOCOLOW (Serge) adresse une Note sur les distances moyennes des planètes au Soleil 718 SOLA (Co.M.\s-JosÉ) annonce que l'Académie l'oyale des Sciences et Arts de Barce- lone vient d'inaugurer un Observatoire aslronomi(iue 5oo SOLVAY (EiiM;sT). — Sur la coexistence et l'impossibilité de constater des lem- |)ératures voisines très dilTérenles.. . . 44 SOULIÉ (H.). — Sur une Hémogrégarine de Psamniodromus iilgiriis 371 STEFANOWSKA ( M'" M. ). — Sur la loi de variation du Pénicillium glnucum en fonction de l'âge 879 STFKLOFF ( \V.). — Sur une égalité géné- rale commune à toutes les fonctions fondamentales 35 SUESS (Ed.). — Sur la nature des char- riages 714 SY el RAMBAUD. — Observations de la comète Tempel (iSjS, II) faites à l'Observatoire d'Alger, à l'équalorial coudé de o'", 3i8 1 19 j TAFFOUREAU (EuGAiiD). — Sur les hélices sustentalrices j'it^ TEU.MIER (PiEunE). — Nouvelles obser- vations géologiques sur les nappes de la région du Brenner 5-8 — Sur les nappes de la région de l'Ortler. 617 — Sur la fenêtre de la Basse -Enga- dine ()18 Sur la continuité des phénomènes tec- toniques entre l'Ortler et les Hohe Tauern G87 — Sur la structure générale des Alpes du Tyrol à l'Ouest de la voie feirée du Brenner 734 THIHOUX. — Sur un nouveau Trypanoso- me des Oiseaux i45 THIUOUX et CHARON. — Sur une maladie C. H., ujo4, 2' Semestre. (T. CX.WIX.) infectieuse des Équidés, avec altéra- tions du système osseux, observée à Madagascar 732 TliOULET. — La fosse de l'Hirondelle dans l'Archipel des Açores aj i — Fonds marins de l'Allanlique nord, bancs Henderson etChaucer (33 1 THOVERT (J.). — Sur la profondeur de champ el de foyer des objectifs photo- graphiques 5oo TICIIO.MIKOW (Wlauimir)- — Sur les in- clusions intracellulaires du [larcnchy- me charnu de certains fruits : Datte, Kaki, Jujube, Anone et Chalef 3o5 TIFFEiNEAU et BÉHAL. - Sur quelques éthers phénoliques à chaîne pseudoal- lylique R — C (CH^ ) = Cli^ 189 1G8 i2S(; TABLE DES AUTEURS. MM. Piiges. TIFFENEAU. — Synilièse de Teslragol et de dL'rivés aromatiques à t'haine non saturée TISSOT (C). — Sur la période des anten- nes de différentes formes — Le prix Poiiral lui ost décerné (Pliysio- logie) TOMMASI (D.) adresse des « Remarques sur la dissolution électrolylique du platine dans l'acide clilorhvdriqiie ». . TOMMASINA (Tir.). - Sur le dosage de la radioactivité temporaire pour son utili- sation thérapeutique — Constatation d'une radioactivité propre auxétres vivants, végétaux etanimaux. 4SI 1 1 1 j 7-.8 73o Res. 917 718 MM . Pa TOMMASINA (Th.), SAR.4S1N (En.) et M1CHELI(F.-.I.). - Sur la genèse de la radioactivité temporaire TR.-\YN.\RD. — Sur >ine. surface livperel- liptique TRILLAT (A.). — Sur la formatiou de l'aldéhyiic formi(iue dans l.i combus- tion du tabac 7 ;2 TROOST fait hommage à l'Académie, en son nom et au nom de M. Péchard. de la nouvelle édition de son « Traité élé- mentaire de Chimie » 10 iG — Rapport sur le concours du prix iMon- tyon ( Arts iu.-alubres) logo u URB.MN (ÉnouARD ). — Sur l'origine de l'acide carbonique dans la graine en germination (106 URB.AIN (Ed.), PERRUCHON ( L. ) et LANÇON (J.). — De l'influence des produits de dédoublement des matières albuminoïdes sur la saiionification des huiles par le cytoplasma 641 URBAIN (G.;. — Sur une terre yttrique voisine du gadolinum ySG V VALEUR (Am.vnd). — Benzopinacone et bonzopinacoline 480 VALLÉE et CARRÉ. — Sur la nature in- fectieuse de l'anémie du cheval 33 1 — Sur l'anémie infectieuse du cheval 1219 VALLÉE et PANISSET. — Sur les rapports du Surra et de la ilbori cjoi VAR10T(G.). — Valeur ni:triti\e du lait de vache stérilisé à 108° pour l'aliai- tement artificiel 100-2 VASCH1DE (N.). — Les rapports de la circulation sanguine et la mesure de la sensibilité tactile 4'^*^ — Mesure de la sensibilité gusiative chez l'homme et chez la femme 898 VIALA (P.) et PACOTTET (T.). - Sur la culture et le dévelop|)cinent du cham- pignon qui produit l'Aiithracnosede la Vigne 88 — Sur le développement du Black Rot. . . i5a VIARD (Georges). — Sur la comiiosition des homologues du vert de Schwein- furt a8G VIDAL adresse une Note complémentaire à sa Communication relative ii l'action des pétards paragrèles sur les orages de neige 1 GG VIEILLE est élu membre de la Section de Mécanique, en remplacement de M. Sarrau 846 VIGIER (P.) et VLES (Fr.). - Sur l'his- tologie du myocarde chez les Mollus- ques primitifs 1226 VIGNON (LÉO) et SLMONET. — Dérivés substitués du phényldiazoaminoben- zéiie 569 VIGUIER (Rkné) et DUUARD (.Marcel). — Sur l'analomie des tubercules d'-ff;;- plmibia Inli.sr. 807 VILLARD (Jules). — A propos d'une pré- tendue chlorophylle de la soie i65 VILLARD (P.). — Sur les rayons catho- diques. Réponse à la Note de AL Pellat. 42 — Sur les rayons cathodiques et les lois de l'Electromagnétisme 1200 — Le |)iix Wilde lui est décerne 1124 — Une médaille Berthelot lui est décernée. 1119 VIOLLE. — Rapports sur le concours : du prix Hébert (Physique ) io85 — Du prix Wilde 11 22 VIOLLE (.1.). — La stéréoscopie sans sté- réoscope 621 VIRÉ (Armand). — La biospéléologie.... Ç92 VIKES (.L ). — Une mention très honorable TAIILE DES AUTECKS. lu 8' MM. Pages. lui est accordée dans le concours du prix Lallemand (Physiologie) 1 1 14 VITRYet CIURRLN. — Intluence deUilac- lalion sur la résistance de l'organisme aux agents morbifiques 229 VIVIER signale un cas de foudre globu- laire obsiMvé à la Rochelle le 12 fcp- leinbre 1904 904 MM. Patîes. VLES (Fb.) et VIGIER( P.) —Sur l'histo- logie du Myocarde chez les Mollusques primitifs r^^G VOISIN (R.). — Une citation lui est accor- dée dans le concours du prix Montyon ( Médecine et Chirurgie) 1107 VUI.TEIIRA (ViTO). — Sur les équations différentielles du type parabolique. . . gïG w WAIIL (A.) et ROUVEAULT (L.). - Réactions des élhers z-p-dicétobu- tyriques(l). Action de la phénylhy- drazine , . . 134 WALDEYER, nommé Correspondant pour la Section d'Anatomie et Zoologie, adresse ses remerciements à l'Académie -29 WALLERANT. — De l'individualité de la particule complexe 93.5 WEISS (G. ) et RULL (L.). — Sur l'enregis- trement des rayons N par la photogra- phie : 1028 WILDE.MAN (E. de) — Sur l'acarophy- tisme chez les monocotylédones 55 1 WINTREBERT (P. ). — Sur la valeur com- parée des tissus de la queue au point de vue de la régénération chez les lar- ves d'Anoures et sur l'absence possi- ble de cette régénération 432 WOLFF (J.) et FERNBACH (A. ). — Sur la coagulation diastasique de l'amidon. 1217 YUNG (Emile). — De l'influence du régi- me alimentaire sur la longueur de l'in- testin chez les larves de Rann esculenla 749 ZAKI (A.) et DESGREZ (A.). — Influence comparée de quelques composés orga- niques du phosphore sur la nutrition et le développement des animaux. . . . S. 9 Q AUTHIER-VILLABS, IMrBIMEDR-LIBRAIRE DES COMPTES HENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENXES. 355„, Paris. — Quai des Grands-Augustins, 55. 3 2044 093 254 332 Date Due W^'^^ ^•:-^-7f ■!* rr^-: r-, ■■: ^.f^ :,*^î' "' :^..^m