^V-Vk r^\ ':j^ : ' \ :Myt ^.i?^ .> 'M ^ <^i^* i' " ^ /^ C -'V - ' w ■tLr:>sé*~ ,^ ■^■^^*?;i HARVARD UNIVERSITY. I. I B H A R Y OF THE . MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY. GIFT OF ALEXANDER AGASSIZ. ^\^\tz~■' •iOA^^^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. t PARIS. — IiMPRIMEBlE GAUTIIIER-VILLARS, QUAI DES GBANDS-AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT QUARANTE ET UNIEME. JUILLET — DÉCEjMBRE 1905. ^PARIS, GAUTHIER-VILLARS. IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1905 3 oa,^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. W 1 (3 Juillet 1905). PARIS, GAUTHIER-VILLARS. IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Graiids-Augastins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dans [,es séances des 23 juin 1862 et 2/, mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. (chaque rallier ou numéro des Comptes rendus^ /|8 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. A RTici.R !■■'■. — Impression des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa-. raître dans le Compte rendu de la semaine que si elie a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à cbaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3'. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les ic mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangei^s à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne son t pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à Hrer de cbaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Articli-: 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni ligures. Dans le cas exceptionnel où des ligures seraient autorisées, l'espace occupé par ces ligures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le (iouvernement. Articlk 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes i^endus après l'impression de chaque volume. Les Secrétairi?s sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. àéZ'JrlTlVrir^T ' ',*'f ^°'** f '^^^''■«"t ^^^^ présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat a., plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5' Autrement la présentation sera remise à la séance' suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 5 JUILLET 1905, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Sur une inégalité relatif à la connexion linéaire et sur le calcul du genre numérique d'une sur/ace algébrique. Note de M. Emile Picard. 1. Je me propose de faire ici diverses remarques relatives à la théorie des surfaces algébriques, en prenant toujours pour base l'équation diffé- rentielle linéaire E, dont je rappelle la définition et diverses propriétés. L'équation de la surface du degré m étant désignée par (0 f(cv,j,z)==o, une intégrale de seconde espèce arbitraire de la courbe (i) entre x et z, de la forme (2) r<^{x,y,z)dx ^ 6 ACADEMIE DES SCIENCES. OÙ Q(^x, y, :■) est un polynôme s'aniiiilant pour la courbe double de la surface, a ses périodes fondions de y satisfaisant à une équation différen- tielle linéaire E d'ordre zp, dont le groupe ne dépend que de la surface. J'ai démontré antérieurement à son sujet la pro|)riété fondamentale que la courbe (i) entre a- et z- possède r cycles distincts donnant des périodes gui sont des polynômes en y si l'on désigne par rie nombre des intégrales de différentielles totales distinctes de seconde es[)èce de la surface pro- posée. La réciproque est exacte. Ces /■ cycles sont d'ailleurs r cycles linéaires distincts de la surface algébrique/". 2. Ces propriétés rappelées, j'énonce encore un théorème facile à établir sur les intégrales abéliennes de première espèce d'une courbe algé- brique de genre p. Soient I., h I? ((/ar p^ le genre géométrique et par/>„ le genre numérique de la surface /", on a , (3) P.s — P"=^'"/" la sommation étant étendue depuis h ^m — 3 jusqu'au moment où w^ est nul. J'ai reproduit sa démonstration dans ma Théorie des fonction» algé- briques de deux variables (t. II, p. 88). En désignant, comme habituellement, par^ le genre d'une section plane arbitraire de la surface, nous pourrons évidemment former p — o,„ 3 inté- grales distinctes de première espèce de la courbe (1) entre iv et z, qui seront de la forme (4) j jr: — (/l=:i, 2, . ..,p- W„,_,), où Q^ = o est une adjointe d'ordre //z — 3 de la surface. SÉANCE DU 3 JUILLET KjoS. 7 Or il V a r périodes distinctes de (4) qui, d'après le théorème rappelé au n° 1, doivetU être des polynômes en y. Mais on voit de suite que toutes les périodes de (4) s'annulent pour r = ^ (d'après le degré de Q). Ces r po- lynômes sont donc identiquement nuls, et l'ensemble des intégrales (4) n'a donc que ip — r périodes distinctes ;iu plus. Nous pouvons alors appliquer le ihcorème du n" 2, ce qui donne l'inégalité ■2.p — r>2{p - w„_3), c'est-à-dire (5) r<2a),„_;,. Telle est l'inégalité que je voulais établir, et qui appelle une remarque importante. 4. M. Castelnuovo a récemment élubli la relation très remarquable (G) /•= 2 (/7„ -/>„), et ce résultat a été retrouvé de manières différentes par M. Severi et par moi (voir Comptes rendus, 16 janvier, 2'3 janvier et 3 avril igoo). Or la comparaison de (5) et (G) conduit à Mais comme, d'autre part, d'après (3) pg — />„ n'est pas inférieur à fo,„ .j, il faut conclure à l'égalité inattendue (7) • Pg-Pn^^^m-Z- Ainsi tous les u>/,{h^m — o.) sont nuls. Cette relation m'a étonné, car je croyais qu'il y avait des surfaces pour lesquelles tous ces co n'étaient pas nuls, comme on j)ouvait le présumer d'après les Mémoires de M. Enriques. Aussi ai-je communiqué mon résul- tat à l'éminent géomèlre; mais il m'a l'épondu qu'il ne possédait pas d'exemple de surface pour laquelle on ait w/, :^ o{h-in — 2), quoiqu'il en eût autrefois cherché. On voit que c'est par un détour smgu- lier que j'arrive à la relation (7); il serait à désirer qu'on la confirmât par une démonstration directe purement géométrique. 5. La surface /"possède 2co,„_3 intégrales de différentielles totales de iecoWe 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. espèce (transcendantes), |)armi lesquelles il y en a u,„_3 Aq première espèce. On peut faire une remarque intéressante sur les intégrales de première espèce de la courbe (i) entre a; et s. Il y a d'abord les p — w„,_3 inté- grales (4), ayant r périodes nulles et ap — r autres périodes (' ) (r étant ici égal à 2iù,„_;, ). Si l'on considère d'autre part les intégrales de différentielles totales de première espèce de la surface / on complète l'ensemble des p intégrales de première espèce de notre courbe, en joignant aux intégrales (4) les intégrales (8) / j (5 = 1,2, ...,w,„_,). Ici Pj(^,jK, s) = o représente une adjointe d'ordre m — 2 qui est d'ordre m — 3 en a; et :;. Relativement aux r cycles, dont il a été parlé plus haut, les périodes des intégrales (8) sont des constantes (c'esl-à-dire indépen- dantes de j'), et relativement l\ \>.p — r autres cycles distincts des premiers, elles sont nulles, si ces cycles ont été convenablement choisis. On voit alors immédiatement quelle est la disposition du Tableau des périodes des/? intégrales de première espèce(4)et (8^ de la courbe, dé})en- dant du paramètre y, représentée par l'équation /"(^r, y, z) = o. On a là un exemple de réduction intéressant dans les périodes des intégrales de première espèce d'une courbe algébrique. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Propagation des ondes le long d'une colonne liquide compressible, se composant de filets à vitesses inégales et remplissant un tuyau élastique horizontal, sans tension longitudinale. Note de M. J. BOUSSIXESQ. I. Resal me paraît avoir, le premier ou un des premiers, dans une courte Note du 27 mars 1876 {Comptes rendus, t. LXXXII, p. 698), soumis au calcul les mouvements que propage le long d'une colonne liquide l'élas- (') L'éf|ualion E relative à une inlégrale arbitraire (4) est seulement d'ordre 2/> — 2W,„_3. SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. Ç) ticité du tuyau qui la contient, comme sont, par exemple, les battements du pouls dans les artères, les ondes lonijitiidinales de l'eau remplissant le tube en caoutchouc de cei'tains appareils de Marey pour l'enregistrement ou l'imitation de phénomènes physiologiques, enfin, les coups de bélier pro- voqués, dans les tuyaux de conduite, par toute brusque variation de la vitesse d'écoulement et, par suite, de la pression. Comme Resal avait spé- cialement en vue la colonne liquide, sans écoulement, contenue dans lui tube en caoutchouc généralement un peu plus long que la dislance de ses deux extrémités et, d'ailleurs, incomparablement plus dilatable par la pression intérieure que n'est compressible le liquide, il a pu négliger, avec une certaine approximation, les actions mutuelles des anneaux juxtaposés composant le tube, et admettre le parallélisme des tranches avec l'incom- pressibilité des volumes fluides. Il obtient ainsi, pour le carré de la vitesse de propagation des ondes, le quotient, par la densité p du liquide, de l'élas- ticité E de traction du tube, multipliée par le petit rapport de l'épaisseur e de la paroi au diamètre intérieur 2R. Dans un Mémoire inlitu lé Théorie générale du mouvement varié de l'eau dans les tuyaux de conduite (Revue de Mécanique, janvier et mars 1904), M. Alliévi a généralisé très heureusement, presque sans la compliquer, la formule de Resal, en tenant compte de la compressibilité du liquide, comme il le fallait bien eu égard à la grande rigidité des tuyaux de conduite, mais en faisant encore l'bypothèse du parallélisme des tranches, rendue peu accep- table par l'inégale rapidité des filets fluiiles dans ces tuyaux, et en conti- nuant enfin à admettre l'indépendance lelative des anneaux circulaires conligus du tuyau. Cette dernière hypothèse, quoique moins approchée pour un tel tuyau que pour un tube lâche, et qui ne serait pleinement justifiée que dans le cas d'une paroi non isotrope /rf.y extensible suivant la longueur, est inévi- table dès qu'on veut pouvoir traiter la question. Car Je problème ne serait plus réductible à une seule équation aux dérivées partielles, s'il fallait tenir compte des actions mutuelles des anneaux ('). Mais il y a lieu de ne pas négliger les inégalités de vitesse des filets fluides : c'est ce que je me pro- pose de faire ici. IL Supposons d'abord en repos (comme le fait Resal), et même sans pression, la colonne liquide, d'ailleurs dépourvue de pesanteur ou hori- (') Ou, ce qui revient an même, de celles que, par l'intermédiaire de la paroi, deu\ tronçons fluides no/t contigus pourraient exercer l'un sur l'autre. C. R., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N» 1.) 2 lO ACADÉMIE DES SCIENCES. zontale, et à sections circulaires d'un rayon R constant autour de l'axe des x. Puis exerçons sur elle une pression uniforme qui lui fera éprouver, à partir d'une certaine section x =^ o censée être restée dans son plan primitif, les petites contractions statiques, soit cubique, soit surtout en longueur, néces- saires à l'existence de cette pression, vu les légères dilatations latérales simultanées qui tendront uniformément les fibres annulaires du tuyau pour leur permettre d'équilibrer cette tension intérieure. Produisons enfin, à partir d'un moment donné t = o, sur le fluide ainsi revenu au repos, des variations de pression communes à toute la section x = o, en déplaçant, par exemple, celle-ci normalement à son plan. Il en résultera plus ou moins vite, dans toute la colonne, des déplacements presque parallèles à l'axe et aussi, par suite, des variations de la pression p sensiblement pareilles sur toute l'étendue des sections normales, ou fonc- tion seulement de x et de t. Chaque tronçon de la colonne, primitivement compris entre les abscisses x^ et x^^ + dx^ acquerra suivant les x, par l'effet des chutes de pression s'y observant, des vitesses longitudinales u communes, assez lentement variables avec iro en raison de leur rapide pro- pagation; et les tronçons se conserveront ainsi presque cylindriques durant des temps notables, à cause de la petitesse qu'ont les frottements dans les fluides. Appelons ^ le déplacement total, jusqu'à l'époque / et suivant les x, de la première base du tronçon, d'abscisse primitive x^,, mais d'abscisse actuelle a;=a;„ + E; et soient d le petit écartement relatif -7-^ des deux bases du tronçon, d' la dilatation analogue, comparable à d, des rayons primitifs R de celles-ci on des fibres longitudinales 2;tR de l'anneau de paroi entou- rant le tronçon, fibres dont E désignera le coefficient ordinaire d'élasticité; enfin, t l'épaisseur du tuyau à l'état naturel, suj)posée petite devant R. L'accroissement Kd' des rayons sera négligeable à côté de E; et, par suite, les vitesses et accélérations, suivant les rayons, tant du tronçon fluide que de la paroi, seront peu de chose à côté de celles du mouvement longitu- dinal du fluide. C'est dire que les inerties enjeu dans le tuyau, transver- sales ou même, par suite, longitudinales, et aussi celles du fluide suivant les sens normaux à l'axe, seront insensibles comparativement aux inerties du fluide suivant l'axe. III. Or celles-ci, dues à la différence des pressions exercées sur les deux bases du tronçon, pressions yorei^we égales même quand la ilistance de ces bases est prise comparable à R, sont très faibles à côté de la pression sur SÉANCE DU 3 JUILLET IQoS. II une seule base et, par suite, à côté de la pression p(-2R dx) sur une section méridienne iRdx du tronçon menée suivant l'axe, ou, encore, à côté de la tension, (Ed')(2idT) très sensiblement, du demi-anneau de paroi limité par celte section méridienne, tension censée équilibrer la pression iRpdx, aux inerties transversales prés ('). Donc, à bien plus forte raison, les inerties transversales, tant du fluide que du tuyau, dont il s'aj^it ici, sont négli- geables devant la pression iKpdx; et il vient, par la suppression du facteur commun 2 dx, (i) Ee\ dU I dp ,, ^ , , s 1 dp (6) 777=-p^-= (a très peu près) - - ^. Faisons, d'autre part, dans l'équation usuelle -j~ -\ '-^^ = o de la conservation des masses, p = p J i -1- ^ j et a = aJ i -h ^- /' )' formules dont la première est évidente et dont la seconde résulte de (i). Il viendra SÉANCE DU 3 JUILLET IQoS. l3 aisément, vu (2), ^ ' ' dx po'o^ dt Or, l'élimination immédiate soiL de U. soit de /?, entre (6) et (■7) donne bien les deux équations cherchées (5). CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides caniplwacétique et ^-camphopropio nique . Note de M. A. Haixer. Dans un travail fait en commun avec M. Couréménos (' ), nous avons montré que, lorsqu'on chauffe du camphre cyanosodé ou du camphre cyanopotassé avec les élhers-sels des acides acétique, propionique et iso- butyrique halogènes, on obtient des molécules dans lesquelles les restes — CH^CO^— R, CH' — CH — CO-R et , ■:CC0-R sont unis au cyano- I CAV/ . ■' camphre par l'oxygène de ce dernier composé : ■ /C.CN /C.CN \CO.CH^CO^R ^CO.CH-CO^R Ether o.-cyanocamphoacétique. Étiier o.-cyaiiocampUopropionique a. Dans toutes ces réactions, le camphre cyané se comporte donc comme une molécule énolique. Comme ce dérivé cyané est le nitrile de l'acide camphocarboniqne, nous avons cherché à nous rendre compte de la façon dont les élhers de cet acide se comportent vis-à-vis des éthers halogènes de la série grasse. Nous avons choisi dans ce but le camphocarbonate de méthyle. Carboxymélhylcamphoacétale de méthyle C'H''^ 1 \CH-.CO-CH . — A l\i^ àe camphocarbonate de méthyle on ajoute une solution de4''',6 de sodium dissous dans une quantité suffisante d'alcool méthylique absolu. Dans ce mélange, on introduit ensuite peu à peu, au moyen d'un enton- noir à robinet, et tout en chauffant au bain-marie, Z|0''' de monoiodacétate (') A. Halleii el Colréménos, Comptes rendus, L. C\L, p. i43o. l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. de mélhyle. On maintient le mélange à rébnllilion dans un appareil à reflux jusqu'à ce que le licpiide étendu d'eau ne présente plus de léaetion alcaline. Après avoir chassé l'excès d'alcool, on traite [jar l'eau pour dis- soudre l'iodure de sodium, on agite avec de l'élher et l'on décante. La solution séchée sur du sulfate de soude anhydre est distillée pour éliminer l'élher, et l'iuide restante est rectifiée dans le vide. On obtient d'abord de l'éther campbocarbonique non entré en réaction, puis un produit huileux, jaunâtre, distillant entre 194° et 196° sous iS™", et ne cristallisant pas à 20° au-dessous de o". Celte huile, dont la composition répond à la formule C'^H-^0% est so- luble dans la plupart des solvants organiques, mais insoluble dans l'eau et les solutions alcalines. Son pouvoir rotatoire spécifique dans l'alcool absolu (a.):= -h 65°l[2'; chanfiée avec de la potasse alcoolique, elle donne naissance à du carbonate de potasse et du camphoacétate de potasse. x'^X niiinr\Tii3 /CHCH^CO-K C«H'*( I '-^l '-^■'-'l +3KH0 = C«H>'( I ^2CH'0H + C0^K^ Dans le but d'obtenir l'homologue supérieur de l'acide homocampho- rique, nous avons chauffé cet étlier avec de l'alcoolate de soude à une tem- pérature de 2oo"-220°, espérant que l'un des noyaux du camphre subirait une rupture analogue à celle qui se produit quand on chautfe l'éther camphocarbonique avec le même alcoolate. Nous avons en effet montré que ce dernier éther se transforme en acide homocamphorique dans ces conditions ( ' ). Ij'opération avec le carboxyméthylcamphoacétate de mélhyle n'a fourni qu'un acide visqueux incristallisable et dont nous n'avons pu isoler un cor()s à composition définie. Si, dans la réaction qui a donné naissance à l'élher C'^ H-^0', on rem- place l'iodacétale de mélhyle par les élhers chloro ou bromacélique, on constate qu'il n'y a aucune substitution et qu'on retrouve intégralement le camphocarbonate de mélhyle. /CHCH-CO^H Acide camphoacétique : CR'^'f i . — On prépare cet acide en chauffant l'élher mixte C'Ml^^O^ avec une solution concentrée de po- (') A. Haller et J. MiNGLiN', Comptes tendus, G\L, p. 400. SÉANCE DU 3 JUILLET ipoS. l5 tasse alcoolique. On arrête l'opération f(tian(l une portion de la liqueur étendue d'eau reste limpide. On la chauffe alors au bain-marie pour chasser l'alcool, et le résidu, repris par l'eau, est sursaturé par de l'acile sulfiiriqiie et agité avec de l'élher. La solution éthérée laisse par évaporation un corps huileux qu'on dissout dans l'eau Jjouillante. Par refroifiissement, on obtient de belles aiguilles blanches et aplaties, fondant à 175°, et qui pré- sentent la composition de l'acide camphoacétique. La solution alcoolique de cet acide possède le pouvoir rotatoire [a.]B= + 7oV,2'. Son sel de cuivre (C'^H"0'')-Cu, obtenu par double décomposition entre l'acétate de cuivre et le camphoacétate de potasse, se présente sous la forme d'une poudre bleue insoluble dans l'eau. Cnrhoxyméthyl-^-camphopropionate de méthyle : p/CO^CH' C«H'»^i ^CH-CII-CO^CIP. Cet éther a été obtenu dans les mêmes conditions que son homologue infé- rieur en substituant l'éther ^ iodopropionique à i'iodacétate de méthyle. La réaction est toutefois plus laborieuse et les rendements plus faibles, par suite de la transformation d'une partie de l'éther iodé en éther acry- lique, sous l'influence du méthylate de sodium. Huile épaisse et jaunâtre distillant de 200° à 204° sous 10™" et possé- dant le pouvoir rotatoire [(x]i, = -H 5i" 22'. Insoluble dans l'eau et les alcalis, cet éther se dissout dans l'alcool, l'éther, l'éther de pétrole et la plupart des solvants organiques. Saponifié par la potasse alcoolique, il fournit un acide huileux et incris- tallisable. Il en est de même quand on le chauffe pendant 12 à i5 heures à 200", avec de l'acide sulfurique à 10 pour 100. A l'ouverture des tubes scellés on observe un dégagement d'acide carbonique et l'on isole, à côté d'une partie d'élher non transformé, un produit solubie dans le carbonate de soude qui n'est autre que l'acide p-caniphopropionique. Pour l'obtenir pur on le transforme en sel de plomb, soit en traitant le sel de soude neutre par l'acétale de plomb, soit en dissolvant l'acide brut dans l'eau bouillante et précipitant par le même sel de plomb. Le précipité, dans les deux cas, est recueilli, lavé à l'eau et dissous dans l'alcool. Par évapora- tion lente du dissolvant on obtient des mamelons blancs répondant à la formule (C*' H" 0')''Pb. Ce sel broyé et mis en suspension dans l'eau l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. bouillante est ensuite décomposé par de l'hydrogène sulfuré. On filtre et l'on épuise la liqueur avec de l'élher. Par évaporation, on obtient finalement un produit visqueux qui se prend peu à peu en une masse radiée. /CH-CH^CH^CO-H V acide %-camphopropionique CH' " v i fond à 52''-53" et reste facilement en surfusion. Il est peu soluble dans l'eau chaude, d'où il se dépose en gouttelettes huileuses par refroidissement, mais il se dissout facilement dans l'alcool et dans l'éther. Son pouvoir rotatoire dans l'alcool absolu [«],= + 45° 35'. En résumé, ces recherches montrent que, à l'inverse de ce qui se passe avec le camphre cyanosodé qui, à part quelques exceptions que nous avons siejnalées en leur temps, fonctionne toujours comme molécule énolique, le camphocarbonate de mélhyle se comporte comme un corps [î-cétonique et fournit des produits en C, quand on traite son dérivé sodé soit par des iodures alcooliques (Minguin, Brûhl, Haller), soit par des élhers iodés. Elles font voir en outre que, grâce à cette propriété que possède l'éther camphocarbonique, on peut facilement préparer ses homologues supérieurs en passant par les éthers doubles auxquels on enlève le groupement car- boxymélhyle. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur i existence . dans le Sureau noir, dhin composé fournissant de l'acide cyanhydrique. Note de M. Guignard. La formation de l'acide cyanhydrique chez les plantes, par décomposition de l'amygdaline ou d'un glucoside analogue, n'était connue naguère que chez les Amvgdalées. Les recherches poursuivies dans ces derniers temps, surtout par M. Greshoff et par M, van Romburgh au Jardin botanique de Buitenzorg, ont accru notablement la liste des végétaux qui peuvent fournir ce composé, et l'on sait à présent que les plantes à acide cyanhy- drique se répartissent en une quinzaine de familles très différentes. On connaît aussi les très intéressantes expériences faites par M. Treub sur le Pangium edule (') et le Phaseolus lunatus (-), relativement à la formation (') M. Treub, 5m/- la localisation, le transport et le rôle de l'acide cyanhydrique dans le Pangium edule Jiei/in'. {Annales du Jardin botanique de Buitenzorg, vol. XIII, 1895). ('^) Nouvelles recherches sur le rôle de l'acide cyanhydrique dans les plantes vertes {Annales du Jardin botanique de Buitenzorg, 2"= série, vol. IV, igoS). SÉANCE DU 3 JUILLET IQoS. 17 et au transporl de cet acirle, dont le rôle peut paraître aujourd'hui très important dans la synthèse végétale des composés organiques azotés. Ces expériences montrent que, dans ces deux espèces, l'acide cyanhvdrique prend naissance dans les feuilles, où il semble représenter le premier pro- duit reconnaissable de l'assimilation de l'azote dans les plantes vertes. Toutefois, iàen que le nombre des plantes connues pour fournir de l'acide cvanhydrique augmente chaque année, il est encore bien loin d'ap- porter un argument suffisamment probant en faveur de la généralité du fait en question. On peut supposer, il est vrai, que, si l'acide cvanhydrique ne s'observe que dans des cas relativement rares, c'est peut-être parce que sa formation représente ordinairement une phase transitou'e et qu'il entre rapidement dans des combinaisons qui ne permettent plus de constater sa présence; autrement dit, dans la plupart des cas, la synthèse des composés azotés n'offrirait pas d'arrêt au stade cvanhydrique. Quoi qu'il en soit à cet égard, la connaissance de nouveaux exemples de plantes à acide cyanhydrique ne peut qne contribuer à faire la lumière sur le rôle physiologique de ce composé chez les végétaux. Au cours de recherches faites dans cette direction, nous avons pu retirer l'acide cyanhydrique de plusieurs plantes, dont l'une, très commune, nous paraît devoir être signalée dès à présent : c'est le Sureau noir (^Sam- bucus Jiigra L.), depuis longtemps étudié par les chimistes, sans qu'aucun d'eux ne paraisse y avoir soupçonné l'existence d'un principe cyanogéné- tique. Sans entrer ici dans le détail des manipulations nécessitées par cette étude, signalons seulement les principaux résultats qu'elle nous a donnés. Dans le Sureau noir, l'organe qui fournit à la distillation la plus forte proportion d'acide cyanhydrique est la feuille fraîche. Cette proportion varie parfois dans d'assez larges limites, suivant le degré de développement des feuilles, la saison, la vigueur de la plante, etc. Les feuilles les plus dé- veloppées, d'un vert sombre, provenant de rejets vigoureux, se sont mon- trées plus riches que celles de moindres dimensions développées sur les courtes branches de troncs chétifs ou très âgés. Dans les premières, on trouve, dans le courant du mois de juin, en moyenne o^-^oio d'acide cyanhydrique pour 100 parties de folioles séparées du pétiole de la feuille composée. Après les feuilles, ce sont les fruits en voie de développement et encore verts qui en fournissent le plus; mais il y a lieu de penser que la proportion de ce corps diminue avec les progrès de la maturation, car nous n'en avons C. K., igoâ, i' Semestre. (T. CXLI, N» 1) J l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. obtenu que des traces, ou même pas du tout, avec des fruits mûrs récoltés dans ces dernières années. L'observation nous permettra sans doute de confirmer bientôt cette supposition très vraisemblable. L'écorce verte des rameaux de l'année est bien moins riche en principe cyanogénétique que les feuilles; en moyenne, la quantité d'acide cyanhy- drique a été de o^.ooS pour loo. Les fleurs fraîches, qu'il est impossible de séparer complètement de leurs pédoncules verts, n'ont fourni, à la dose de loo^, que des traces d'acide cyanhydrique; le même poids de fleurs sèches, dépourvues de leurs pédon- cules, n'en a donné aussi que des traces encore moins sensibles. Enfin, avec loo^ d'écorce de racine fraîche, les premières portions du liquide distillé n'ont pas fourni la réaction du bleu de Prusse ('). On a examiné en outre deux autres espèces : le Sureau à gra|)pes ou Su- reau de montagne (Sambucus racemosa L.) et l'Hièble ou Sureau en herbe (S. Ebulus L.). I^a première n'a pas donné de réactions suffisamment pro- bantes, bien que l'on ait employé, pour la racine, 200^ d'écorce et, pour la feuille, looS; la seconde, avec les mêmes quantités de substance, ne laissait pas de doute sur la présence du principe cyanogénétique, qui ne s'y trouve pourtant qu'en proportion relativement très faible, même dans les feuilles. Dans ses recherches sur le Pangium edide et le Phaseolus lunatus, M. Treub est arrivé à cette conclusion cpie l'acide cyanhydrique existe dans les feuilles de l'une et de l'antre plante, sous deux formes : à l'état libre ou quasi libre, et à l'élal de glucoside. Il n'en est pas de même dans le Sureau. Si, en effet, après avoir laissé des feuilles se faner légèrement à l'ombre pendant un ou deux jours, de façon que la section de la base des folioles ne laisse pas suinter de liquide, on traite celles-ci par l'alcool absolu bouillant en les plongeant une à une dans le liquide afin de tuer le ferment qu'elles renferment, la recherche de l'acide cyanhydrique libre, qui doit être en solution dans l'alcool s'U existait dans les feuilles, donne un résultat négatif. Cet acide ne se trouve donc dans les tissus qu'à l'état de combinaison. Quant à la nature de celle-ci, il y a lieu de penser qu'elle est représentée par un glucoside qui nous paraît différer de l'amygdaline des amandes amères et qui, sûrement, n'est pas identique à la phaséolunatine retirée du (') Dans ces opérations, toutes les parties de la plante étaient, comme il convient, couturées avec soin et mises à macérer avec une quantité d'eau appropriée, pendant au moins 12 heures à une température d'environ 25°. SÉANCE DU 3 JT^LT.ET igoS. IQ Phaseolus lunatiis par MM. Dunslan et Henry (* ). Ces deux composés sont eux-mêmes différents de la lotiisine du Lotus arabicus et de la dhnrrine du Sorgimm vulgare. En tout cas, le glucoside du Sureau est dédoublé par une enzvme qui se comporte comme une émulsine, car on peut en constater la présence non seulement dans les organes les plus riches en glucoside, comme les feuilles, mais encore dans ceux qui n'en renferment que fort peu ou peut- être même pas du tout, comme les racines. Pour le prouver, on fail agir Técorce delà racine fraîche, l'écorce verte de la tige et le limbe des folioles sur l'amjgdaline. Ces trois sortes d'organes sont finenfient broyés et placés respectivement, chacun à la dose de los, dans trois flacons avec 5o°"'' d'eau thyraolée et os,20 d'amygdaline. Trois autres flacons témoins sont préparés de la même façon, mais sans amygdaline. Les deux séries sont placées pendant 12 heures dans une étuve à -\- So". Après ce laps de temps, le dédoublement de l'araygdaline, reconnaissable à la for- mation de l'aldéhvde benzoïque et de l'acide cvanhydrique, est des plus manifestes dans les deux flacons de la première série qui contiennent l'écorce de la racine et celle de la tige. Des deux flacons témoins correspondants de la deuxième série, celui qui renferme l'écorce de la racine n'ofl're aucune odeur ni aucune réaction de l'acide cyan- hydrique après (listlUalion ; celui qui contient l'écorce de la tige ne présente qu'une odeur très faible et seulement des traces d'acide cyanhydrique, provenant de la très petite quantité de composé cyanogénétique (pu s"v trouvait à l'état normal. Quant au troisième flacon de la première série, renfermant le tissu foliaire, qui donne, à lui seul, une proportion d'acide cyanhydrique très appréciable aux réactifs, l'odorat permet aussi d'y constater assez facilement le dédonlilement de l'amygdaline, et toute espèce de doute disparait lorsque, après la distillalion, l'on compare la quantité d'acide cyan- hydrique formé à celle que Ion trouve dans le flacon témoin correspondant. La présence de l'enzvme dans la feuille était d'ailleurs d'autant plus vraisemblable que l'acide cyanhydrique, comme nous l'avons montré, ne s'y trouve pas tout formé et que la feuille est précisément l'organe qui en fournit la plus forte proportion. Au surplus, nous avons également obtenu, en traitant par l'alcool en excès les li- quides de macération de l'écorce de la racine et de celle de la tige, un précipité qui contenait le ferment, car ce précipité permettait d'opérer le dédoublement de l'amyg- daline. Ce ferment existe aussi dans le Sureau ii grappes et l'Hièble. où il est tout aussi facile de le mettre en évidence. Sa présence dans ces deux espèces était à prévoir, malgré l'absence possible du glucoside dans certains de (') R. Du.NSTAN et T. -A. Henry, Cyanogenesis in Planls. Part. III. On Phaseolu- naline, the cyanogenctic glucoside of Phaseolus lunatus {^Proceed. Royal Soc. vol. LXXII, n" /|.82, 19 octobre igoS). 20 ACADEMIE DES SCIENCES. leurs organes. On sait, en effet, notamment par ce qui se passe chez les Crucifères ('), tlont les essences sulfurées résultent de Taction d'un fer- ment soluble, la myrosine, sur un glucoside spécial, le myronate de potas- sium, que, même dans des espèces où le glucoside ne se trouve qu'en très minime quantité ou fait complètement défaut, le ferment n'en existe pas moins. Dans cette famille, comme d'ailleurs dans les plantes chez lesquelles on rencontre un glucoside dédoublable par une enzyme, c'est toujours celle-ci qui apparaît en premier lieu, et en quantité de beaucoup supérieure à celle qui suffit à opérer le dédoublement du glucoside quand ce dernier accompagne le ferment soluble. De la comparaison des divers organes du Sureau au point de vue de la proportion relative d'acide cyanhydrique qu'ils fournissent, on peut tirer cette conclusion, que le principe cvanogénctique se forme et offre son maximum dans la feuille; il ne s'accumule pas dans les organes de réserve. A cet égard, le Sureau diffère, notamment, de l'Amandier amer et du Phaseolas lunatus, dont les graines sont riches en glucoside; par contre, il ressemble au Lotus arabicuseX au Sorghum vu/gare, dans lesquels les glu- cosides cyanogénétiques, la lotusine et la dhurrine, qui ne sont pas iden- tiques àTamvgdaline ou à la phaséolunatine, n'existent que temporairement, dans les tissus verts, pendant la période végétative où le métabolisme est actif, car ces deux glucosides disparaissent quand la plante mûrit et pro- duit ses graines. CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse des trois diméthylcyclohexanob tertiaires et des hydrocarbures qui s'y rattachent . Note de MM. Paul Sabatier et A. Mailhe. Nous avons décrit antérieurement (■) la préparation des trois méthyl- cvclohexanones, qui sont facilement engendrées à partir des trois crésols. L'action de l'iodure de méthylmagnésium sur ces trois acétones nous a permis de préparer aisément avec un excellent rendement les trois dimé- ihvlcvclohexanols tertiaires correspondants. (') L. GuiGNAUD, Sur la localisation des pri/nipcs actifs des Crucifères {Journal de Botanique, 1890). (-) Paul Sabatier et A. Mailhe. Comptes rendus, l. C\L, igoj, p. 356. SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. 21 1. En partant de la méthvlcvclnhexanone 1.2. (bouillant à i62°-i63°), on i^répare le (limèthYl-i.i.-cyclohexanol-i : C'est un liquide d'odeur camphrée, de densité rfj =; 0,9365. Il bout à 166° (corr.). Nous ne sommes pas parvenus à préparer son phényliirétliane, l'action de l'isocyanale de phényle amenant toujours, même à froid, la déshydratation lente de l'alcool et par suite la formation exclusive de diphénylurée. Le chlorure de zinc anhvdre agit très l'acilement sur cet alcool pour donner un dimélhylcyclohexène correspondant, liquide d'odeur peu agréable, de densité c/J =r 0.84 1 1, bouillant à iSa" (corr.). Ce dernier hydrocarbure, hydrogéné sur le nickel vers i5o" selon la méthode Sabatier et Senderens, se transforme intégralement en diméthylcyclohexaite-i.'î,(y'W°{ÇA\\^)', liquide d'odeur assez agréable, un peu camphrée, de densité rfj^ 0,8002, bouillant à iit^" {corr.). 2. A partir de la méthylcvclohexanone-i.3 (bouillant à 169°), nous avons oblenu de même le dirnélhYt-i.^-cycloliexanol-i : /CH-- CH C CH'-COH( )CH\ C'est un liquide d'odeur un peu camphrée, plus visqueux que l'alcool ortho. Il bout à 169° (corr.). Sa densité est ft?Jr= 0,9218. Par l'action de l'isocyanate de phényle, il fournit peu à peu le phényluréthane, en cristaux épais, qui fondent à gS". Cet alcool, traité par le chlorure de zinc anhydre, donne un diméthylcyclohexène, bouillant à 124" (corr.) ;-rfJ =: 0,8210. En appliquant à ce dernier l'hydrogénation par la méthode Sabatier et Senderens, nous l'avons changé totalement en diméthylcyclohexane-\.2>, C'H"'(CH^)-, liquide incolore, mobile, d'odeur un peu moisie, bouillant à 1 18° (corr.), de densité rfjr= 0,7869. 3. En partant de la niélhylcycloliex;inone-i.4 (bouillant à 169°, 5), nous avons préparé le dimèthyl-\ .l\-cyclohexanot- 1 : CH'COH^^'^'" *^"'^CH — CH». \CH=-CH^/ Il forme des aiguilles allongées d'odeur pénétrante qui fondent à So" et bouillent à 170° (corr.). H fournit facilement un phényluréthane bien cristallisé qui fond à io3°. Le chlorure de zinc anhydre en dégage aisément le diméthylcvcloliexène corres- pondant, liquide mobile bouillant à 120° (corr.); rfj =0,8208. 22 ACADEMIE DES SCIENCES. L'hydrogénation sur le nickel vers 160° transforme totalement ce dernier carbure en dimcthylcyclohea^ane-{ .^,C''IV"{CH^)-, liquide d'odeur agréable bouillant à 119" (corr.); dl = 0,7861. Nous avons pu ainsi atteindre, à partir des trois crésols, les trois diméthvl- cyclohexanes ortho, meta et para, et nous avons trouvé que les carbures ainsi obtenus ont des propriétés extrêmement voisines de celles des trois diméthylcyclohexanes que l'un de nous a obtenus il v a quelques années, avec M. Senderens, par l'hydrogénation directe des trois xylènes (' ). Comme pour ces derniers carbures, le point d'ébuUltion du dérivé ortho est plus élevé que celui des dérivés meta et para. C'est le contraire pour les alcools correspondants et aussi pour les dérivés bisubstitués phéuo- liques. PALÉONTOLOGIE. — L'évolution des Mammifères tertiaires. Réponse aux observations de M. Boule. Note de M. Charles Depéret. M. le professeur Boule m'a adressé quelques observations (^Comptes rendus, 19 juin iQoS) au sujet de ma Note siu* V Evolution des Mammifères tertiaires (^Comptes rendus, 5 juin igoS). Laissant de côté la discussion des méthodes et des principes, qui font l'objet essentiel de mon travail, il fait porter ses critiques sur deux points de l'histoire des Chevaux et des Ours, dont je me suis servi pour éclairer mon exposé théorique. Ma réponse sera d'autant plus facile que M. Boule ne conteste pas, sur le fond, ma manière de voir relative à l'histoire de ces deux familles : 1° Pour l'évolution des Ursidés, j'ai donné les raisons poui' lesquelles il ne me paraissait pas possible d'admettre la filiation de ce groupe, ])roposée dans le travail de MM. Gaudry et Boule. Ce dernier savant me rappelle que les auteurs de cette filiation ont pris le soin de formuler eux-mêmes quelques réserves sur la réalité de cette évolution, dans une Note infra- paginalede leur Mémoire. Il me semble que ces réserves sont assez difficiles à concilier avec la conclusion très affirmative de ce Mémoire, énoncée dans les termes suivants : « L'origine et l'évolution paléontologique des Ours sont assez bien connues dans leurs grands traits. Les planches XXI et XXII sont destinées à représenter les principaux termes de cette évolution (^Matériaux (') Pall Sabatif.r et Senderens, Comptes rendus, t. CXXXll, 1901, p. 56G et ia54. SÉANCE DU 3 JUILLET IQoS. 2.3 pour rhistoire des temps quaternaires. If fascicule, p. ii3) ». Mais puisque M. Boule semble maintenant renoncer à défendre cette filiation, je suis heureux de nous trouver en accord complet sur ce point. 2° Pour l'histoire des Chevaux, M. Boule me met en contradiction avec moi-même sur un seul point de cette histoire : les rapports de parenté de VHipparion et du Cheval. Il y a une quinzaine d'années, j'ai défendu, en effet, à la suite de M. Gaudry, quoique avec de fortes réserves, la parenté possible de ces deux genres. Mais si j'ai cédé, trop facilement en cette circonstance, à la séduction trompeuse d'une adaptation fonctionnelle, l'expérience m'aappris, |jeuà peu, tous les dangers de cette méthode, que j'ai depuis longtemps abandonnée et que je combats justement dans ma Note en discussion. Ici encore, M. Boule, qui n'avait pas encore fait connaître jusqu'ici sa manière de voir sur la filia- tion des Équidés, se trouve d'accord avec moi pour renoncer à la phylogénie exposée dans les travaux de Huxley, de Rowalewski et de M. Gaudry. Mais au-dessus de ces questions de détail, d'intérêt plutôt historique, se place une question de méthode qui est beaucoup plus importante. Je me sépare en effet très nettement de M. Boule, lorsqu'il pense que l'insuffisance des documents nous oblige à nous contenter pour longtemps encore de filiations par à peu près, à la manière ancienne. Je crois au contraire le moment venu de laisser de côté ces méthodes approximatives, qui ont pu jouer un rôle utile dans le passé, alors qu'il fallait lutter pour faire préva- loir les idées d'évolution, mais qui me semblent maintenant plutôt défavo- rables au progrès, en nous faisant illusion sur l'état réel d'avancement de notre Science. J'estime que nous devons nous efforcer de reconstituer avec rigueur et exactitude les rameaux réels qui représentent la généalogie directe de nos formes animales. Cela me paraît possible dès à présent, au moins pour un certain nombre de groupes, comme j'essayerai de le mon- trer. Je crois, en un mot, que V évolution paléontologique doit devenir l'his- toire de ce qui s'est passé réellement, et non de ce qui aurait pu se passer ài\ni les temps anciens; à mes yeux, tout le progrès des études paléontologiques est à ce prix. lf\ ACADÉMIE DES SCIENCES. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'éleclion d'un Membre à la place devenue vacante, dans la Section de Physique, par le décès de M. A. Potier. Au premier tour de scrutin, le nombre de votants étant 5i : M. P. Curie obtient 29 sufirages, M. Gernez » 22 » M. P. Curie, ayant obtenu la majorité des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant : Leçons sur le froid industriel, par M. L. Mauchis. (Présenté par M. Mau- rice Levy.) Électricité;. — Sur le pouvoir inducteur spécifique des métaux dans le cas des ondes calorifiques et lumineuses. Note de M. Axi>ré Broca, présentée par M. H. Poincaré. Dans une Note précédente (26 juin igoS) j'ai été conduit à admettre dans les métaux l'existence d'un pouvoir inducteur spécifique défini par /i^ = 1,19 X 2Xt pour la fréquence de 3 millions; n'- serait le carré de l'in- dice s'il n'y avait pas de conductibilité, \ est la conductibilité en unités électrostatiques et t la période. Ce résultat semble contredire les expé- riences de Rubens sur la réflexion métallique des ondes aux environs de 10^. Ces expériences vérifient, en effet, la formule de Planck {Sit- zungsherichte der Je. p. Akadcmie dtr Wissensckaflen, igoi, t. I, p. 278) SÉANCE DU 3 JUILLET l()o5. 25 qui donne pour le pouvoir réflecteur Celui-ci a tiré cette expression de l'équation de Maxwell mise sous la forme V étant la vitesse de la lumière; dans la suite du calcul il néglige même les termes en f', qui sont, en effet, négligeables, ce qui revient à faire l'hypo- thèse n- = o. Ceci, malgré la difTérence entre les fréquences pour lesquelles les deux hypothèses sont faites, est a priori incompatible avec mou hypo- thèse qui donne à n- une valeur énorme, de l'ordre de \-z. Je vais montrer qu'en introduisant le coefficient n-, on trouve une formule admettant à la fois la solution de Planck, et une autre compatible simultanément avec les expériences de Rubens et avec mon hypothèse. L'équation (i) devient (■') d=P 1-2 àH' !i-Kl dP n'- dt Écrivons que l'onde plane parallèle à la surface satisfait à (i'). PosoTis «'= ^À-c, les conditions sont ^/-:±±4l±A ^x7, i ^ ^/tt^lpiA ^.. La formule de Cauchy pour le pouvoir réUt'Cleur donne en négligeant l'unité. En développant et négligeant ce qui est négligeable, il vient 2 s/a A + y/F^ v/x Dans l'hypothèse p =: o, c'est la formule de Planck. L'expérience a vérifié celle-ci aux. environs de ii)V- de longueur d'onde, cela veut dire simplement que l'on a alors C. B., 1905, -.'.' Semestre. (T. C.\LI, N° 1.) 4 26 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette équation admet deux solutions : celle de Planck j3ii=o, el une autre p = 3,o5. Les autres sont imaginaires. La seconde solution donne /i-^i,52 x 2I- tout à fait cohérent avec les résultats de ma dernière Note qui semblaient montrer un accroisse- ment très lent de -^— au delà de la valeur 1,19 qu'il prend pour la fréquence de 3 millions. D'ailleurs l'hypothèse que je viens de faire ne peut pas suffire plus que celle de Planck à expliquer les divergences qui se produisent entre l'expé- rience et la théorie basée sur les équations de Maxwell pour les longueurs d'onde plus courtes que 25^*. En effet, si nous posons R = i '-^j ■/) devrait être égal à 2, d'après ce y Xt qui précède, pour 25^, et l'on trouve pour le cuivre, d'après les expé- riences de Rubens : 7; = r,9 pour 25^^, ri = 2,26 pour i2^,ri = i,56 pour 81^, V) ^ 2,19 pour 4*^. Ceci ne peut s'expliquer bien probablement que par l'existence de réso- nances moléculaires, comme l'a admis Rubens. Il en est de même pour la valeur de l'indice de réfraction très faible des métaux pour les ondes courtes. Celui-ci est en effet le coefficient l, défini plus haut, et, pour les ondes ultra-violettes de j-o ^^^ micron, on trouverait ^ = 20 dans l'hypo- thèse de Planck, ^ = 20 X 1,8 dans la mienne, chiffres aussi difficiles l'un que l'autre à faire concorder avec le résultat o,25 des mesures de Kundt. Je conclurai de ce qui précède que l'hypothèse de l'existence d'un pou- voir inducteur spécifique considérable pour les métaux, si elle ne suffit peut-être pas à expliquer en détail toute l'optique des métaux, n'est au moins pas plus en contradiction avec elle que l'hypothèse faite par Planck que ce pouvoir inducteur spécifique est nul. PHYSIQUE. — Appareil de mesure des facteurs pénétration et quantité de rayons X, et totalisateur radiophotométrique . Note de M. G. Contre- moulins, présentée par M. G. Lippmann. Dans une Note présentée on 1902 à l'Académie (') je décrivais un ap|)a- reil de mesure de rayons X permettant d'évaluer simultanéinent la péné- (') G. CoNTREMOULiNS, Recherche d'une unité de mesure pour la force de péné- tration des rayons X et pour leur quanlilé ( Comptes rendus, t. CXXXIV, 1902, p. 649). SÉANCE DU 3 JUILLET IOo5. 27 tration et la quantité des radiations émises par un tube de Crookes quel- conque. Le principe de l'appareil n'a pas été modifié, mais le modèle primitif a été augmenté d'un nouveau dispositif qui le complète. L'appareil se compose dans son ensemble : i" Du métroradioscope mesurant la pénétration moyenne et la quantité de rayons X émis par décharge ; 2° D'un radiophotomètre qui est un totalisateur photographique. Le métroradioscope est un photomètre à rayons X qui a pour principe la comparaison de trois plages lumineuses dont on égalise les teintes. La première de ces plages est un simple terme de comparaison. La seconde fournit la lecture de la pénétration dominante. La troisième donne l'évaluation de la quantité de rayons X émis par décharge. La plage de comparaison est constituée par un écran de platinocyanure de baryum pur recevant directement un faisceau des radiations à mesurer. A l'avant de cette plage, entre l'observateur et l'écran, est inteiposé un verre neutre absorbant 70 pour 100 des radiations émises par- l'écran. La plage qui fournit la mesure de la pénétration est constituée par une portion du même écran de platinocyanure de baryum fixé sous un volet percé d'une fenêtre limi- tant cette plage. Derrière cette seconde plage, entre elle et la source radiante, est monté un disque à secteurs mobile autour d'un axe, ce qui permet d'amener chaque secteur en regard de la fenêtre limitant la seconde plage. Ces secteurs portent des masses d'argent éleclrolytique d'épaisseurs croissantes sui- vant une progression arithmétique; elles sont de 2, 4, 6, 8, 10, 12, i4 et 16 centièmes de millimètre et correspondent aux. pénétrations i, 2, 3, 4> 5, 6, 7, 8. (Le métal utilisé 2H ACADÉMIE DES SCIENCES. est amené à l'épaisseur de ,-fô de millimètre par laminage et contrôlé au sphéromètre après recuit. ) La pénétration est déterminée quand il y a égalité de teinte entre la plage de compa- raison et la plage de pénétration; soit que l'on cherche, par la rotation du disque, le secteur correspondant; soit, au contraire, que l'on règle le tube pour une pénétration choisie. La troisième plage est constituée par un prisme à réflexion totale recevant la lumière d'une source étalonnée {'). Mais cette lumière traverse au préalable un dispositif optique qui fait varier à volonté l'éclairement de la plage dans des proportions inscrites sur une échelle, mobile avec ce dispositif devant un index fixe. Une cuve à faces parallèles, remplie d'une solution aqueuse de sulfate de cuivre à -^, sous une épaisseur de 20™°», est en outre interposée dans le trajet du faisceau lumineux, entre le dispositif optique et le prisme, pour identifier la couleur de la troi- sième plage avec les deux autres. L'échelle du dispositif optique intéressant la troisième plage est étalonnée en fonc- tion de la fréquence des décharges choisie. Cette partie de l'étalonnage sera décrite à part. Une troisième mesure, totalisation des radiations, peut être, en outre, effectuée lors de certains examens métroradiographiques quantitatifs potir contrôler le développement de la plaque radiographique exposée et cor- riger les légers écarts de sensibilité à prévoir entre des émiilsions diffé- rentes, quoique de même formule. Cette mesure est fournie par le radiophotomètre. Dépendant du métro- radioscope, ce dernier appareil est formé de deux échelles d'argent électrolytique d'épaisseur croissante, l'une suivant une progression arith- métique et l'autre suivant une progression géométrique, auxquelles s'ajoutent des paramètres correspondant à la durée de l'expérience. Sous ce dispositif se loge un châssis contenant une plaque radiogra- phique choisie dans la même émulsion que celle qui est utilisée pour l'ex- périence. Ces deux plaques sont ensuite développées dans des conditions identiques jusqu'à un degré de réduction déterminé par l'apparition d'une des cases choisie par avance sur l'échelle radiophotométrique; puis fixées en môme temps et de la même manière en vue du tirage d'épreuves photo- métriques. Cet appareil indique donc dans son ensemble et à tout moment la nature et la valeur des radiations employées, ce qui permet le réglage incessant du tube, et de plus il enregistre la totalisation des effets obtenus pendant la durée de l'expérience. (') Étalon à l'acétylène de M. Féry. SÉANCE DU 3 JUILLET IQoS. -jg Le rnélroradioscope et le radiophotomètre ne sont pas moins indispen- sables pour la radiothérapie que pour la métroradiographie; car le rnélro- radioscope permet de doser les radiations employées et le radiophotomètre en exprime la totalisation. Les trois premiers degrés de pénétration du disque à secteurs correspondent, en effet, aux radiations utiles dans le trai- tement par les rayons X. PHYSIQUE. — Propriétés magnéto-optiques du fer ionoplaslique. Note de MM. L. Houllevigue et H. Passa, présentée par M. Mascart. Les lames transparentes de fer, placées dans un champ magnétique H normal à leur plan, transforment une vibration polarisée rectilignement qui les traverse en une vibration elliptique dont les deux axes présentent un rapport „ = tangç, et dont le grand axe forme un angle p avec le plan de la vibration incidente. L'un de nous a, dans une Communication antérieure ('), indiqué quelques résultats obtenus dans la mesure de 'j. Nous avons repris ces mesures, ainsi que celles dep, dans l'espoir d'y apporter une précision plus grande. Nous avons opéré sur les trois mêmes pellicules de fer; d'ailleurs le dispositif expérimental est resté le même, seulement les pièces polaires de l'électro-aimant, percées d'un trou de lo""" de diamètre, ont été rem- placées par d'autres dont le trou axial n'a plus que 6""" de diamètre, ce qui permet d'obtenir des champs allant jusqu'à 22000 à l'intérieur de ce trou ; ces champs ont tou- jours été mesurés à l'aide d'une lame de verre de pouvoir rotatoire magnétique éta- lonné par rapport au sulfure de carbone. Voici, pour les trois lames employées, et pour la lumière jaune, les valeurs de p (déduction faite de l'effet produit par le verre) et de ç. Ces valeurs sont relevées sur le tracé des courbes obtenues d'après de nombreuses déterminations, et nous les considérons, d'après l'ensemble des précautions prises, comme plus exactes que celles contenues dans la Note précédente. II 5000. lOOni). 15000. -20000. Lame a. \ ?„ 7 '0.9 i3.6 i'|.9 „ 8.4 I J -4 20.6 22 Lame^. \ ''" ''"^ '^■' ""'^ "^-9 i 12 17 .5 21.4 24.5 D^ 18. I 27. I 34.5 40 ~ic 9-7 '7 22.8 26.7 (') Comptes rendus, 17 avril 1900. 3o ACADÉMIE DES SCIENCES. On remar(jue de plus que les ordonnées des courbes en p sont nette- ment proportionnelles à 21, 35 et 53, et cela pour toutes les valeurs du champ, comme on en peut juger par le Tableau suivant : H= 5000. 7500. inOOO. 12500. 15000. 17500. 'ÎOOOO. — =io,33 o,'|3 0,52 0,58 0,6.5 0,69 O171 '^=0,35 0,4' 0,52 o,58 o,G4 0,68 0,71 ^=0,34 0,43 o,5i o,58 0,65 0,70 0,75 5o Les différences entre ces nombres 21, 35, 53 et les épaisseurs mesurées par transparence, à savoir -2.^^^, SS^^i^et 47'^'^» sont nettement inférieures aux erreurs que comporte l'emploi de celte dernière méthode. Nous adopte- rons par suite 21'^'^, 35^^^ et 5'à^^ comme épaisseurs vraies des pellicules a, r/ et c. On peut juger, d'après la concordance des résultats indiqués au Tableau ci-dessus, que la mesure des pouvoirs rotaloires magnétiques permet, avec plus de précision que celle des transparences, l'évaluation des épaisseurs. On peut encore déduire des Tableaux que nous venons de donner les conséquences suivantes : 1° L'ellipticité ^ = tangip ne croît pas proportionnellement au champ H. r Comme la rotation magnétique p, elle tend nettement vers une limite qui paraît devoir être atteinte, pour p comme pour (p, au voisinage de H^3oooo. 2° (p varie très peu, à champ égal, avec l'épaisseur de la lame traversée; il paraît cependant un peu plus grand pour les lames plus épaisses. En tout cas, il reste acquis que l'ellipticité de la lumière transmise est un phé- nomène d'origine superficielle, tandis que la rotation p varie comme l'épaisseur : toutefois ces deux effets semblent liés l'un avec l'autre et avec l'état magnétique du fer. Ce résultat est favorable aux vues théoriques de Righi, qui considère l'ellipticité de la lumière transmise comme due à l'inégalité des pouvoirs réflecteurs des deux circulaires inverses qui se pro- pagent dans la lame. 3° Le fer ionoplaslique paraît avoir sensiblement le même pouvoir rota- toire maximum que le fer obtenu par électrolyse (200000" pour i""" d'épais- seur et pour la lumière jaune); mais il n'atteint pas ce maximum aussi vite : alors que, d'après Rundt, le fer galvanoplaslique fournit des valeurs inva- riables de p à partir de H = 20000. Toutes nos expériences ont manifesté SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. 3l que, pour cette valeur du champ, le fer obtenu par ionoplastie était loin d'avoir atteint l'état de saturation. PHOTOGRAPHIE. — Méthode pour établir des écrans colorés, destinés à isoler certains groupes de radiations spéciales. Note de M. F. Mo.vpillard, présentée par M. G. Bigourdan. Par suite delà possibilité, dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, d'exciter la sensibilité des préparations |)hotogra[ihiques pour les diverses radiations du spectre, l'emploi d'écrans colorés, milieux transparents ne transmettant qu'un groupe plus ou moins restreint de radiations spectrales, tend à devenir de plus en plus répandu dans les applications scientifiques de la photographie. Nous étant, depuis quelques années, intéressé à cette question, nous avons cherché à établir des écrans en nous basant sur une méthode scien- tifique, de telle sorte qu'une coloration type ayant été obtenue, celle-ci puisse être reproduite dans des conditions toujours identiques, et par cou- séquent être toujours comparable au point de vue des résultats que l'on doit en attendre. Le principe de la méthode est simple : un poids donné de matière colo- rante est dilué dans un volume déterminé d'une solution aqueuse de géla- tine. Si pour une même surface nous étendons un môme volume de cette solution ainsi colorée, le même poids de matière colorante s'y trouvera réparti et les colorations obtenues seront semblables. En pratique, la inixtiiie colorée est étendue sur l'une des faces d'une glace travaillée ; après dessiccation, la couche de gélatine est recouverte d'une autre glace travaillée de même et fixée à la première au moyen du baume de Canada. Si l'écran doit être à faces parfaitement parallèles, l'opticien relouche eu conséquence les faces extérieures de récran ainsi constitué. Quand il s'agit d'obtenir un écran devant présenter des propriétés optiques déter- minées à l'avance, au point de vue de la délimitation de la région spectrale qu'il doit transmettre, il est nécessaire de chercher à évaluer avec le plus grand degré de préci- sion possible le poids de la ou des matières colorantes devant être réparti par unité de surface pour obtenir le résultat cherché. En vue d'éliminer les causes perturbatrices résultant de la présence de la gélatine, du baume de Canada, causes qui sont loin d'être négligeables, mais surtout dans le but d'éviter les erreurs pouvant résulter de la différence qui existe dans le pouvoir absorbant que présentent certaines matières colorantes, suivant que la couche est sèche ou humide, nous avons imaginé la méthode suivante : S'il s'agit d'une seule matière colorante, la mixture gélalinôe colorée, préparée 32 ACADÉMIE DES SCIENCES. comme il a été dit plus haut, est étendue sur deux glaces, l'une disposée horizontale- ment, l'autre inclinée de façon à présenter une pente de 2 pour .00; ayant determme avec soin le volume de solution étendue sur la première glace, nous connaissons quel poids p de matière colorante se trouve réparti par unité de surface; après dessiccation, la couche de gélatine aura une épaisseur e. ,. ■ . . La gélatine coulée sur la plaque inclinée étant sèche, celle-ci est divisée en deux parties dans le sens de la longueur, et sur l'une d'elles est collée une glace blanche au Lyen du baume de Canada. Nous avons ainsi un écran constitue de la même façon nue celui que nous désirons établir, mais dans lequel les poids /j„/>.„ p„ - - -, Ce ma- tière colorante par unité de surface, varient dans la même proportion que les épais- seurs e,, e,, ^3, ... de la couche de gélatine. . Cet écZ est alors disposé dans un appareil permettant d'en faire successivement passer les différentes régions devant la fente d'un speclroscope. Celle-c. est éclairée p r un mince faisceau lumineux rectiligne projeté sur l'écran au moyen d'une lentille cylindrique formant l'image d'une fente vivement éclairée par le condensateur d une lanterne de projection. _ 1 • ■ Au moyen de la lunette d'observation du speclroscope, nous visons la région spec- trale correspondant à celle pour laquelle l'écran doit présenter un maximum d absorp- tion puis nous déplaçons lentement celui-ci jusqu'à ce que le résultat soH obtenu. N^us notons alors l'endroit correspondant à la région colorée qui était éclairée a ce moment. Sur l'autre portion de glace mise en réserve, nous mesurons 1 épaisseur e, de la couche de gélatine. Les poids de matière colorante étant proportionnels aux épais- seurs des couches, rien n'est dés lors plus facile, par un simple calcul, que de deter miner celui qui, réparti par unité de surface, nous donne la teinte correspondant a celle que nous désirons obtenir : p eiXp — , X X Quand la coloration de notre écran doit résulter de la combinaison de deux teintes, de chacune d'elles nous préparons comme il vient d'être dit un écran sur glace hori- zontale et un écran dégradé. Juxtaposant ceux-ci en réunissant les couches avec du baume de Canada, et de telle sorte que la région la plus colorée du premier soit juxta- p^ ée à la région la moins colorée du second, nous obtiendrons un écran dans lequel L poids p, k de chacune des matières colorantes seront inversement proportionnels. F isant ch miLr cet écran devant la fente de notre spectroscope lorsque nous aurons trouvé la région correspondant à la teinte cherchée, il nous sera facile, par la mesure des épaisseurs de gélatine de chacune des plaques, d'évaluer ce rapport ^• En opérant ainsi, nous avons réussi à exécuter quelques écrans colorés parmi lesquels nous citerons un écran vert dont le maximum de lummos.te correspond à la radiation >, 53o et qui, combiné à l'emploi d une plaque orlhoscopique Jongla, permet d'util.ser précisément un maxmittm de sensi- bilité chromatique que présente cette émulsion pour celte radiation spec- traie. SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. 33 Citons encore un écran jaune orangé utilisant l'autre maximum de sensi- bilité chromatique de cette plaque, en 1588; un écran jaune absorbant jusqu'à 1 5oo; un écran rouge absorbant toute la partie visible du spectre la plus réfrangibie jusqu'en X63o. Les premiers résultats donnés par la méthode que nous venons d'exposer très succinctement nous font croire à la possibilité d'établir maintenant des écrans colorés d'une façon absolument rationnelle et scientifique. CHIMIE MINÉRALE. — Préparations de composés binaires des métaux par aluminothermie. Note de M. A. Colaxi, présentée par M. A. Ditte. MM. Matignon et Fonzes-Diacon ont obtenu des composés binaires de l'aluminium en enflammant un mélange d'aluminium en poudre et d'un métalloïde tel que le soufre ou le |)hos|)hore. Je me suis demandé si l'on ne pouvait pas généraliser ces préparations et avoir des composés binaires des métaux en réduisant par l'aluminium un oxyde métallique en présence d'im métalloïde. Le mode opératoire est le suivant : on tasse dans un creuset brasqué à la magnésie le mélange intime et parfaitement desséché de l'oxyde et de l'aluminium en proportions théoriques et du métalloïde qui doit être en excès s'il est volatil. On enflamme avec une cartouche de magnésium. La réaction est souvent très vive. Pour que la préparation soit réussie, il faut que la masse parfaitement fondue se soit séparée en deux couches, l'une d'alumine et l'autre de produit cherché. On peut remplacer le métalloïde par son oxyde et le réduire par l'alu- minium en même temps que l'oxyde métallique. Cette manière de faire est particulièrement commode dans le cas de l'arsenic ou de l'antimoine si la chaleur dégagée parla réaction de l'aluminium sur l'oxyde métallique est insuffisante pour fondre la masse ; dans le cas du silicium ou du bore, elle a le grand avantage de dispenser de la préparation préliminaire de ces mé- talloïdes. Enfin on peut souvent ajouter aux corps en expérience une quan- tité convenable d'un mélange tel que 3CuO-H2Al ou 3SnO--t-4Al; la réduction par l'aluminium de l'oxyde de cuivre ou de l'oxyde d'étain ayant lieu avec un très grand dégagement de chaleur, on peut avoir des effets calorifiques comparables à ceux du four électrique. De plus, le cuivre et l'étain dissolvent un grand nombre de composés binaires des métaux et en facilitent la cristallisation ; on les isole ensuite par un traitement aux acides. C. R., i9o5, 2» Semestre. (T. CXLI, N» 1.) 5 34 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les expm|iles suivants montreront les avantages et les inconvénients de cette méthode. Sulfures. — En général, on olilient difficilemeiil une bonne séparation du sulfure et de l'alumine. Avec l'oxyde salin de manganèse on a souvent de violentes explosions. Phosphurea. — Avec de i5os à 4oo8 d'oxyde salin de manganèse on a un culot de phospliure très cristallin; malheureusement, même en mettant beaucoup moins d'alu- minium que ne le veut la théorie, le phosphure retient toujours de l'aluminium. (Analyse: trouvé P 28,6 à 25,6, Al 4,4 à i3, théorie pour Mn'P-, P27,3.) Avec le sesquioxyde de fer, les culots contiennent toujours un excès de fer. En les traitant par un acide étendu on isole des aiguilles de Fe^ P. (Analyse : trouvé Fe78,o, H 21 ,7, Al 0,4 ; calculé Fe 78,3, P 21 ,7.) Avec le sesquioxyde duranium, même en opérant sur 5oo5 d'oxyde la masse n'est pas fondue. Pour les phosphures non attaquables par l'acide azotique, on peut employer une méthode analogue à celle de M. Maronneau (action d'un métal sur le phospliure de cuivre au four électrique). Pour le fer, par exemple, on enflamme le mélange : oxyde de cuivre i6os, limaille de cuivre 100», sesquioxyde de fer 4os, aluminium 468, phos- phore 2o5, la limaille de cuivre ayant ici pour but de modérer la réaction. On isole le phosphure Fe'P par un traitement à l'acide azotique. Arséniures. — La réduction par l'aluminium du sesquioxyde d'uranium en présence d'arsenic pulvérisé donne une masse non fondue. Remplaçant l'arsenic par l'acide arsé- nieux, la réaction est explosive. J'ai obtenu une bonne fusion avec le mélange : ses- quioxyde d'uranium 4oo», arsenic 1750, acide arsénieux 100°, aluminium 998. Cette réduction, comme toutes celles faites sur l'oxyde d'uranium, a lieu avec une vive incan- descence. L'arséniure n'est jamais parfaitement rassemblé et contient de 4 à 5 pour 100 d'alumine. Défalcation faite de cette impureté insoluble dans les acides l'arséniure a la composition : 1)69,9, As 29,7 et 29,6, Al traces. (Théorie pour U'As^;U70,5, As 29,4.) Comme le carbure d'uranium, l'arséniure fondu donne au choc de vives étin- celles, pouvant difficilement allumer un bec Bunsen. On prépare de même des alliages d'uranium et d'antimoine au moj'en de l'acide an- timonieux. Siliciures. — La réduction par l'aluminium de la silice et de l'oxyde de cuivre donne très facilement un siliciure à 10 pour loo de silicium. On peut dès lors tenter de reproduire les siliciures préparés au four électrique par M. Lebeau. On a Si Fe par inflammation du mélange : oxyde de cuivre (Cu O) 48o8, sesquioxyde de fer ôqs, quartz pulvérisé 160S, aluminium 210s. Le culot épuisé par l'acide azotique et la lessive de soude donne des cristaux très brillants de SiFe. (Analyse : trouvé Si 32,3, Fe 66,1, Al I.) Dans cette préparation, M. Lebeau employait pendant 4 minutes un courant de gSo ampères sous 45 volts. Si l'on cherche à reproduire de même SiFe^, la presque totalité du siliciure de fer se rassemble à la partie supérieure du culot en un gâteau pralii[uement inattaquable aux acides et qui relient 20 pour 100 de cuivre. En voulant préparer Si^Fe par réduction de la silice et de l'oxyde de fer en présence d'un grand excès d'oxyde d'élain,je n'ai jamais obtenu un siliciure dépassant la teneur de 4i pour 100 de silicium. SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. 35 Si l'on cherche à préparer de même des siliciures d'autres métaux, il faut employer de l'aluminium aussi pur que possible; sans cela, sa principale impureté, le fer, se retrouve dans les produits, et ce en proportions d'autant plus grandes que les rende- ments sont plus faibles. Borures. — En partant d'anhydride borique et d'oxyde de fer, on peut préparer des fontes borées ; il est difficile d'en extraire un borure défini. En résumé, l'aluminotherraie ainsi employée peut être très utile, surtout en l'absence du four électrique. Malheureusement, les produits obtenus sont en général souillés d'un peu d'aluminium et parfois de fer. Il faut en outre d'assez longs tâtonnements avant d'arriver à de bonnes fusions. CHIMIE MINÉRALE. — Constitution et propriétés des aciers à l'aluminium. Note de M. Léon Guillet, présentée par JM. Ditte. Les aciers à l'aluminium ont déjà été étudiés par M. Hadfield et par M. Osmond. M. Hadfield a montré que la malléabilité cesse à environ 5,6 pour loo d'aluminium, que les allongements commencent à baissera partir de i,5 pour loo. M. Osmond a montré que des aciers contenant 5 pour loo d'aluminium ne présentent plus le point de transformation A3. Reprenant l'étude de ces alliages par la même méthode que celle que nous avons employée pour les autres aciers spéciaux ternaires, nous avons pu établir la constitution de ces alliages et le lien qui l'unit aux propriétés mécaniques. Micrographie : i" Aciers très peu carbures. — Les aciers contenant jusqu'à I pour loo d'aluminium présentent de la perlile, qui ne peut guère se distinguer de celle des aciers au carbone. Toutefois, elle paraît plus compacte et semble se colorer plus rapidement sous l'influence de l'acide picrique. I^orsque l'aluminium augmente, la perlite devient de plus en plus compacte; dès 3 pour loo elle ne présente plus du tout l'aspect lamellaire, et à 7 pour loo elle ne forme plus qu'un filet entourant les polyèdres de ferrite; à partir de 5 pour 100 elle se colore très rapidement par le pi- crate de soude en solution solide; elle a donc, à certains points de vue, les caractères de la sorbite; à i5 pour 100 l'acier n'est plus attaquable par l'acide picrique. L'eau régale fait apparaître des points blancs peu nets; ces points se colorent en noir par le picrate de soude : nous sommes en présence de cémentite. 2° Aciers carbures C 0,800. — La perlite est assez nette jusqu'à environ o,.5 pour 100 d'aluminium; dès 1 pour 100 elle devient compacte, le phénomène s'accentue au furet à mesure que l'aluminium croît, de telle sorte qu'il apparaît des zones blanches de ferrite qui pourraient faire croire à un acier moins carburé; à 10 pour 100 d'aluminium. 36 ACADÉMIE DES SCIENCES. Teaii régale fail apparaître de pelils grains blancs qui se colorent par le picrate de soude. A i5 pour loo on est en présence de quanlilés importantes du même constituant qui est de la cémenlite. Propriétés mécaniqies. — Les essais mécaniques ont montré que Taluminium a peu d'influence sur les propriétés mécaniques, tant qu'il ne dépasse pas 3 pour loo; à 3 pour 100 les allongements et les strictions diminuent. A 7 pour 100 les aciers sont extrêmement fragiles. Composi tion. C. A. R. E. A pour 100. V Choc. Durcti o,o85 o,5o 37,1 26,7 35 68 29 81 0,168 2,04 44,5 27.9 28 66,7 2 118 0, i34 3,o5 4>,4 27,4 23,5 32,9 2 i3i o,o83 7,18 46,1 40,9 2 0 0 159 0,786 0,45 83,3 45,8 5 17,3 2 228 0,691 2,89 73,8 43,6 4 4,5 0 228 o,663 7,00 89.4 68,4 0 0 2 217 0,860 14,90 101,9 66,2 3 4,2 2 277 Influence des trailemcnts pour tes aciers perlitiques. — Lorsqu'on trempe un acier à une température quelconque supérieure à 85o" on obtient une martensite qui occupe strictement la même place que la perlile qui existait dans l'acier non trempé. La solu- tion fer-aluminium n'est donc pas susceptible de dissoudre le carbone. Pour les aciers qui pré=entent de la cémentite, l'influence de la trempe est d'autant plus grande que la température est plus élevée; tandis que vers g.So" on n'obtient que de la troostite, à 1000° on obtient de la martensite. L'action de la trempe, au point de vue des propriétés mécaniques, est en correspon- dance avec la micrographie. Dans aucun cas, le recuit d'un acier à l'aluminium ne nous a donné de graphite, ce qui semble en contradiction avec les résultats obtenus sur les fontes. Lorsqu'on cherche à cémenter un acier contenant plus de 00 pour 100 d'aluminium on a une pénétration extraordinairement lente; de plus il se forme de la cémentite et non de la perjite. En résumé, nos essais montrent que l'aluminium n'a pas d'action impor- tante sur les propriétés mécaniques des aciers tant qu'il est en quantité inférieure à 2 pour 100. Jusqu'à i5 pour 100 l'aluminium entre en solution dans le fer. La solution fer-aluminium ainsi formée ne dissout pas le carbone; aussi la perlite prend-elle une forme granulaire, qui explique la fragilité de cer- tains aciers et la martensite ue se produit par trempe que là où il y avait de la perlite. Enfin on rencontre dans des aciers à haute teneur en alumi- nium de la martensite libre, bien que ces aciers renferment moins de o,85o pour 100 de carbone. SÉANCE DU 3 JUILLET ipoS. '6'] CHIMIE MINÉRALE. — Combinaisons des acides ferrocyanhydrique et sulfu- rique. Substitution sulfonée dans la molécule des cyanures complexes. Les oxyferrocyanures. Note de M. Paul Chrétien, présentée par M. A. Ditte. Berzélius a observé autrefois que la solution sulfurique de l'acide ferro- cyanhydrique donne par action de l'eau une combinaison cristallisée des deux acides dont il n'a pas déterminé la composition (' ). Lorsque à loo""' d'une dissolution saturée à froid on ajoute environ 5™' d'eau, le précipité qui se forme à chaque addition d'eau se redissout complètement, et la liqueur claire obtenue, abandonnée à l'abri de l'air dans un endroit frais, laisse déposer des cristaux volumineux en tables rhomboïdales de la combinaison FeCy^H^^SO^H". Si l'on ajoute peu à peu de l'eau jusqu'à trouble persistant (12""' à i5""' environ), la liqueur qui s'est échauffée se prend, par refroidissement à l'abri de l'air, en une masse de belles aiguilles brillantes d'une nouvelle combinaison Fe Cy'' H% 5 SO' H-. Ces combinaisons sont très altérables à l'air humide, elles redonnent l'acide ferrocyanhydrique. Lorsqu'on dissout à chaud l'acide ferrocyanhydrique dans l'acide sulfurique concentré sans qu'il y ait dégagement gazeux, on obtient, par refroidissement des liqueurs à l'abri de l'humidité, des produits très bien cristallisés qui sont de nature toute différente; ce ne sont pas des combinaisons moléculaires. Les résultats différent également suivant la concentration de l'acide sulfurique. En maintenant une heure, à loo"-! 10°, 3o8 d'acide ferrocyanhydrique dans loo*^™' d'acide sulfurique à 66°, on obtient, sans dégagement gazeux, une liqueur qui cristal- lise par refroidissement en petites lamelles incolores très altérables à l'humidité. La composition constante de ces cristaux correspond à 8,48 pour 100 de Fe et 69 pour 100 d'acide sulfurique. On n'a pas là une combinaison moléculaire. Abandonné à l'air humide sur une plaque de porcelaine poreuse, ce produit perd de l'acide sulfu- rique. Lorsque le poids demeure invariable, le résidu est dissous dans l'alcool; la liqueur prend par évaporation une consistance sirupeuse et dépose alors des cristaux microscopiques incolores dont l'analyse donne 17,6 pour 100 de Fe et 80,98 pour 100 de SO*H^. Ces nombres correspondent à FeCy'^H'-H SO'H^, toutefois l'inaction de la vapeur d'eau au contact de laquelle le poids reste invariable, et la saturation par CO'Ba, dont le résultat sera donné plus loin, conduisent à considérer ce produit comme l'hydrate d'un acide sulfoné FeCyi^H^SO^H + H'O. (') Sclweiger's neues Journal f. Chem. ttnd P/iysik (Nurnberg), t. XXX, 1820, p. 55. Indication bibliographique due à l'obligeance de M. Berthelot. 38 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le titrage alcalimétrique, soit dans l'eau soit dans l'alcool absolu, indique 6 H acides pour un atonie Fe (trouvé 6,o3 et 6,19). La précipitation par Ba(OH)' donne du ferrocjanure et du sulfate. L'action des alcalis donne donc la réaction FeCy'H'SOMl -h H^'O = FeCy^H'-i- SO'H^ Le produit cristallisé en lamelles obtenu tout d'abord est une combinaison avec l'acide sulfurique 2FeCy'>H3SOMl-H7SO*H^ Opérant de la même façon avec l'acide sulfurique fumant, ou mieux avec un mélange à parties égales de cet acide et d'acide à 66", et 358 d'acide ferrocyanhydrique, j'ai obtenu par refroidissement un nouveau produit cristallisé en belles aiguilles très fines dont l'analyse donne 9,6 pour 100 de Fe et 71,8 pour 100 de SO* H^ Ce produit est exces- sivement altérable à l'air humide et donne un sifflement quand on le projette dans l'eau. Abandonné à l'air sur de la porcelaine poreuse il perd de l'acide sulfurique; quand le poids est devenu constant, le résidu est dissous dans l'alcool absolu et l'on observe ce qui suit : la liqueur par évaporation spontanée laisse déposer deux produits distincts, l'un moins soluble se dépose tout d'abord en beaux cristaux brillants et légèrement jaunes, inaltérables à l'air humide, dont l'analyse donne 20,4 pour 100 de Fe et 35,3 pour 100 de SO'H% cette composition correspond à FeCy'SO"; l'autre produit se dépose ensuite, il est en cristaux microscopiques dont l'aspect, la composition et les réactions sont ceux du dérivé sulfoné décrit précédemment. Ces deux produits résultent d'un dédoublement. L'action de l'acide sulfurique est, dans les conditions actuelles, représentée par l'équation 2 Fe Cy" H* + S^ O' H-^ =^ 3 IP O + 2 Fe Cy« H^ S0^ Le ferrocyanure de sulfuryle se combine à l'acide pyrosulfurique et donne les belles aiguilles décriles précédemment 2FeCy«H2S02+3S^O'H^ Enfin, pendant la décomposition à l'air de ce composé, le feriocyanure de sulfuryle fixe un atome d'oxygène et se dédouble 2FeCy«H-^SO^+0 = FeCy'^S02+FeCy«H'SO'H. L'action des alcalis sur le composé FeCy'SO" est très remarquable et démontre l'absence d'hydrogène dans la molécule. Il se forme en effet un sulfate et le titrage alcalimétrique indique, soit dans l'eau soit dans l'alcool absolu, 5H acides pour un atome de Fe (trouvé : 5, 08 et5,i). Ce fait n'est explicable que par la formation d'oxyferrocyanures FeCy»SO=+ 3H^0 = FeCy'H'OH + SO'H^ La soude donne dans l'alcool un précipité qui, redissous à chaud dans SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. 3g parties égales d'eau et d'alcool, cristallise en belles aiguilles blanches dans lesquelles le rapport du sodium au fer est ^=r^ (trouvé : 5,i) et dont la composition est FeCy'NM'OH, SO"Na=+ i6H = 0. Le carbonate de baryum donne un précipité insoluble dans l'acide chlor- hydrique et une liqueur qui donne par évaporation de beaux cristaux jaunes biréfringents dans lesquels le rapport du baryum au fer est ' ^ " (trouvé : i,54). Leur composition est (FeCy«OH)=Ba',4H20. Ces différents produits donnent du bleu avec les sels ferriques et non avec les sels ferreux. La saturation par CO'Ba du dérivé sulfuré FeCy«H', SO'H donne éga- lement un précipité, mais la liqueur soumise à l'évaporation donne du sulfite de baryum et des cristaux très distincts d'oxyferrocyanure et de fer- rocyanure. Ce fait s'explique par la décomposition spontanée du sulfonate de baryum en liqueur aqueuse 2FeCy''Ba=S0^ + H-0 = 2FeCy«Ba*'=0H +SO'Ba + SO». MÉTALLURGIE. — Modification de la qualité initiale du fer et de l'acier employés à la fabrication des rivets après que ceux-ci ont été posés à chaud. Noie de M. Cu. Frémoxt, présentée par M. Maurice Levy. Il est utile, pour l'art de l'ingénieur, de savoir ce que devient la qualité du métal après qu'il a été façonné en rivets posés à chaud, ainsi qu'il est fait dans la construction des ponts, charpentes, chaudières, etc. Le métal s'esl-il amélioré? est-il resté identique, ou s'est-il détérioré? Pour élucider cette question, j'ai choisi sept métaux différents, mais répondant aux conditions habituelles de la pratique industrielle : du fer de Suède d'une résistance à la rupture de 33''k par millimètre carré et six aciers de résistances diverses allant de 35''^ à 55''s par millimètre carré. Dans chacun de ces sept échantillons, j'ai détaché trois morceaux des- tinés aux essais mécaniques : traction, pliages, statique et dynamique; un de ces trois morceaux a été essayé à l'état vierge, c'est-à-dire tel qu'il a été pris dans la barre sans avoir subi le moindre traitement thermique ou mé- 4o ACADÉMIE DES SCIENCES. canique; un antre morceau a été chauffé dans la forge, à la température de pose habituelle des rivets : 900° à 1000" environ, mais n'a sid)i aucun trai- tement mécanique; enfin, le troisième morceau a été façonné en rivet, puis posé à chaud, à la machine, sous une pression de aS tonnes, puis dérivé complètement pour être ensuite ajusté comme les deux morceaux précé- dents, en diverses éprouvettes de traction, pliages, etc. Le Tableau suivant donne les résultats de ces essais, et l'on constate que le métal, après avoir subi la contraction mécanique par refroidissement sous traction, s'est sensiblement amélioré. Les résultats des essais au choc sur barrettes entaillées montrent que la fragilité n'a pas augmenté, l'augmentation de résistance n'est donc pas due à un effet de trempe, comme on pourrait le supposer a priori. Modification de la qualilé initiale du fer et de l'acier employéx à la fabrication des rivets après que ceux-ci ont été posés à chaud. Essais de traction. Nature du métal. Fer de Suède. Acier doux (([ualilé ma- rine). Acier doux ((jualité con- struction ). Acier-nickel 3 pour 100. Acier demi-dur (qualité marine). Acier-nicliel 5 pour 100. Vierge. . . . Chauffé. . . Dérivé. . . . Vierge. . . . Chauffé. . . ( Dérivé. . . . Vierge. . . . Chauffé. . . ( Dérivé. . . . I Vierge.. . . Chauffé... ( Dérivé. . . . Vierge.. . . Chauffé... ( Dérivé. . . 1 Vierge. . . , Chauffé... ( Dérivé.. . . Acier demi-dur (Aile- \ magne). J Vierge.. . . Chauffé.., Dérivé.. . Limite élastique vraie. kf 16,45 16, 45 26,00 19,50 16, 85 26,00 28, 10 2^,00 3./i,55 27 , 5o 22 ,5o 40,00 24, 5o 2> ,5o 4o,oo 3o,oo 3 1,65 ■53,20 SojOO 29,00 36,75 Résistance à la rupture. ks 33,60 33,60 43,40 35,70 35,00 43,40 45,5o 42,70 55, 3o 44,10 42,00 57,40 49,00 48, 3o 65,00 49-70 49-70 72 ,80 54,60 56 , 00 63,70 Striction S- S' 0,55 0,49 0,54 o,65 o , 63 0,66 0,62 0,61 0,59 0,63 0,65 0,62 0,57 0,59 0,59 0,66 0,64 0,64 o,64 o,65 0,61 Clioc Résistance vive, kem '7 '9 18 22 26 24 6 2 10 22 •9 27 6 5 8 23 22 29 10 10 22 SÉANCE DU 3 JUILLET igo5. .^j CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides aldéhydes y. Note de MM. E.-E. Blaise et A. Coubtot, présentée par M. A. Haller. Les acides aldéhydes y acycliques étaient jusqu'ici à peu près inconnus. Deux seulement d'entre eux ont été obtenus dans un état de pureté peu satisfaisant par MM. W.-H. Perkin et C.-H.-G. Sprankling (CA. Soc, t. LXXV, p. II). Ces auteurs les décrivent comme des huiles brunes possédant les propriétés réductrices de la fonction aldéhydique, et les considèrent comme renfermant à l'état libre les fonctions acide et aldéhyde. Au cours de recherches qui seront publiées ultérieurement sur les acides non saturés (3y, aot dialcoylés, nous avons pu obtenir à l'état parfaitement pur et sous forme solide les acides aldéhydes correspondants. La méthode utilisée est la suivante. L'acide diméllivlisopropénylacétique par exemple, (f. 35°), donne, par fixation du brome, l'acide aa^-triméthyl-py-dibromobu- tyrique (f. 125°). Celui-ci, par action de la chaleur, perd une molécule d'acide bromhydrique et fournit une lactonebromée. De cette dernière, par action delà chaleur, ou mieux par ébullition avec de la quinoléine, on passe à la lactone non saturée correspondante qui, hydrolysée au moyen des alcalis, conduit finalement à un acide aldéhyde : I I CtP— CBr — C(CHM2 GH2r=:G-C(CH^)^-C0^H -> Gi{2Br-CBr-C(CH?J^C0^II -> j | O CO I 1 CH = G- G(GH')- 110 - GH — GH — G{GH3)^ -> \ \ - I I O GO O CO Nous avons préparé, parla méthode précédente, les acides aldéhydes 7-aa p- trinié- thylé et aa-diméthyl-p-phénylé. Ges deux, corps sont solides et fondent, le premier à 63° et le second à i3i°. Les acides, aldéhydes 7, à l'étal libre, ne possèdent pas les propriétés de la fonction acide c'est ainsi qu'ils ne se dissolvent pas dans les bicarbonates alcalins. D'autre part, ils se comportent comme renfermant une fonction alcoolique. Le dérivé triméthylé, par exemple, donne avec l'isocyanate de phériyle une phényluréthane qui fond à i34" et, avec l'anhydride acétique, un monoéther acétique. Enfin, les acides aldéhydes ■(■, à l'état libre ne recoloreut jsas le réactif de Scliiir et, chaufiés avec un alcool, en pré- C. R., 1905, 2' Semestre. (T. CXLI, N° 1.) 6 ^2 ACADÉMIE DES SCIENCES. sence d'une petite quantité d'acide sulfurique, ils donnent simplement un monoéther et non pas un éther acétal. Des réactions précérlentes il résulte que les acides aldéhydes, à l'état libre, ne renferment ni la fonction aldéhydique, ni la fonction acide, et, par suite, ils ne peuvent être représentés que par une formule oxylactonique telle que la suivante : HO. \/ . \CH — C— G( 0 co formule déjà proposée, comme on sait, pour représenter l'acide orthophtal- aldéhydique. Nous avons cherché, d'ailleurs, à mettre en évidence la chaîne fermée lactonique en utilisant la méthode de Traube, suivant les données de MM. A. Haller et V. -Th. MMer (Comptes rendus, 1900, p. 221). Le volume moléculaire correspondant à l'acide aap-triméthylé, mesuré en solution toluénique { normale et à 20", a été trouve égal à i3o,47- Calculé à l'aide des valeurs données par Traube, en supposant la chaîne ouverte, il serait égal à 146,1. La différence entre ces deux nombres permet de conclure à l'existence d'une chaîne fermée. La chaîne lactonique des acides aldéhydes s'ouvre d'ailleurs avec facilité et l'on voit alors reparaître les propriétés caractéristiques des fonctions acide et aldéhyde. C'est ainsi que l'on obtient très aisément des azines, des semicarbazones, des oxiines et des phénylhydrazones. Dans tous ces dérivés, la fonction acide est Hbre, car ils peuvent donner des sels. De même, la fonction lactonique s'ouvre encore, comme d'habitude, sous l'in- fluence des alcalis caustiques, aussi les acides aldéhydes réduisent-ils la liqueur de Fehling et le nitrate d'argent ammoniacal. Enfin, l'oxydation chromique conduit aux acides succiniques correspondants, réaction que nous avons utilisée pour établir la constitution de la chaîne carbonée des acides aldéhydes. CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse de la lactone de l'acide érythnque. Note de M. Lespie.\u, présentée par M. A. Ilaller. J'ai précédemment indiqué {Comptes rendus, t. CXXXVIII, p. io5o) comment par distillation sous la pression ordinaire j'étais passé de l'acide SÉANCE DU 3 JUILLET IQoS. ^3 CW Cl . CH Cl . CH= , CO' H à la lactone non saturée CH= — CH = CH - CO ; ' 6 j'ai pu depuis arriver à la même olide en faisant bouillir un mélange d'eau, de carbonate de potassium et d'acide butyrique py dichloré. Ce mélange d'ailleurs donne déjà à froid non pas un sel organique, mais du chlorure de potassium. Par l'action du permanganate de baryum j'ai fixé deux oxhydriles sur la lactone non saturée dont il vient d'être question et je suis ainsi arrivé à un composé C'H'O* qui, d'après son mode de formation, son analyse et sa cryoscopie, doit être une lactone CH- — CHOH — CHOH — CO, et de plus I O celle de ces lactones correspondant à l'érythrite naturelle. L'opération, conduite comme on le fait d'habitude dans ce genre d'oxydation, por- tait sur 6s de matière; je l'ai réjiélée seize fois. Après filtration je me suis trouvé en présence de i4' de liquide que j'ai soumis à la distillation dans le vide; pendant que le volume se réduisait à i' il s'est déposé io5 d'oxalate de baryum G^O'Ba + H^O (ca- ractérisé par l'analyse). J'ai alors achevé de précipiter exactement le barj'um resté encore dissous par addition d'acide sulfurique dilué; puis j'ai poursuivi la concentra- tion; l'eau qui distillait à ce moment renfermait un peu d'acide glyoxylique (caracté- risé par sa phénylhydrazone). Lorsqu'il n'est plus resté qu'un résidu très épais, je l'ai repris à l'alcool absolu, où il est presque totalement soluble ; ce que laisse l'évaporalion de cet alcool est traité par une grande quantité d'acétone : une partie reste insoluble, elle renferme un sel de manganèse déliquescent, où le métal est masqué vis-à-vis de ses réactifs habituels; quant à la partie dissoute, après évaporatlon du solvant elle se présente sous forme de cristaux imprégnés d'un sirop dont on se débarrasse par séjour sur une plaque poreuse. Ce sont ces cristaux qui constituent la lactone érytlirique. La lactone C' H" O^ fond à 91°; elle est très soluble dans l'eau, moins dans l'alcool, pas dans l'éther. L'évaporation d'une solution benzénique la donne en petites aiguilles, mais l'évaporation d'une solution dans l'acétone la donne en beaux prismes clinorhombiques aplatis tantôt suivant/), tantôt suivant h' et très biréfringents. (Je dois ces renseignements à l'obligeance de M. Wyrouboff, qui a bien voulu étudier mes cristaux.) 44 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle méthode de synthèse d'alcools monoatomiques et poly atomiques. Note de M. V. Grignard, présentée par M. H. Moissan. Cette méthode consiste à faire réagir les combinaisons organomagné- siennes mixtes de formule RMgX sur les dérivés halogènes d'alcools mono- ou polyatomiques. Prenons comme exemple la monochlorhydrine du glycol. La réaction se passe en deux phases : 1° Lorsqu'on fait tomber à froid la solution éthérée de la chlorhydrine considérée dans un organomagnésien, la réaction se porte uniquement sur le ou les hydroxyles alcooliques de la manière suivante : RMgX-l-ClCH=CH=OH = RH + ClCH-CH-OMgX. 2° Le complexe ainsi obtenu est capable de réagir sur une nouvelle molé- cule d'organomagnésien R'MgX', qui peut parfaitement être différent du premier, en donnant la réaction : R'MgX' -<-ClCH-- CH^OMgX = MgX'Cl -f- R'.CH-.CH=OMgX. Il suffit, pour réaliser cette seconde phase, de distiller partiellement l'éther ; la concentration et l'élévation de température qui en résultent ne tardent pas à provoquer une très vive réaction qui fait foisonner considé- rablement le contenu du ballon et qu'il est nécessaire de surveiller de près. On peut d'ailleurs la modérer en soumettant préalablement la solution éthérée à une ébuUition prolongée ou en éliminant l'éther en présence d'un dissolvant indifférent, à point d'ébullition plus élevé, comme le ben- zène ou le tokiètie. L'action de l'eau donnera ensuite l'alcool RCH'CH'OH. J'ai étudié jusqu'à présent l'application de celte méthode sur la mono- chlorhydrine éthylénique et sur l'a-monochlorhydrine glycérique. L Avec la chlorhydrine élhylénique, j'ai limilé mes recherches à laclion des orga- nomagnésiens aromatiques qui présentaient un intérêt tout particulier en conduisant à la synthèse des alcools arylétliyliques primaires dont on ne connaissait encore que ce terme le plus simple, Falcool phénylélhylique. J'ai reproduit cet alcool avec tous ses caractères et les constantes suivantes : Eb. 2i9°-22i° sous 75o™"", d^— i ,034/1, d\i^^ ,0234, «ii=i ,53574. SÉANCE DU 3 JUILLET xgoS. 45 Et j'ai préparé, pour la première fois, les alcools suivants : L'o-crésylélhanol primaire, liquide d'odeur aromatique qui bout à ii9°-i20° sous j^mm gi l^ 23yo_23go (corr.) sous 740™™; d„^:i ,020, c?Jj j ^ 1 ,0095, «0^=1)53472; pliénjlurélhane fusible à 67". Le />-crésyléthanoI primaire, liquide peu odorant, bouillant à iiS''-ii6'' sous i3"™; c/oir; I ,01 19, rfjj = I ,0028, «11 = ' 1 52986; phényluréthane fusible à 112°. Le /j-méthoxyphényléthanol primaire (au départ du bromanisol), d'odeur anisée, fusible à 24° et bouillant à i43''-i44° sous iS""™; phényluréthane fusible à i23''-i24°. L'a-naplityléthanol primaire qui fond à 62° et bout à 186° sous 17'"™; phényluré- thane fusible à 1 15°. Dans toutes ces synthèses, les rendements sont excellents et dépassent souvent 80 pour 100. II. Avec l'a-monochlorhydrine glycérique, la réaction est moins facile à réaliser et les résultats sont un peu plus complexes. Ainsi, par l'action de C'H'MgBr, j'ai obtenu un glycol très visqueux qui se vitrifie sans cristalliser lorsqu'on le refroidit jusqu'à — 60°, qui bout à i63°-i65'' sous 12™™ et donne un diacétate bouillant à i59''-i6i° sous i2™™. Son oxydation chromique donne, à côté d'acétophénone et d'acide benzoïque, un peu d'acide phénylacétique, ce qui conduit à admettre qu'on se trouve en présence d'un mélange contenant un peu du glycol prévu par la théorie, CH^.CH-.CHOH.CH-OH, et surtout le glycol de I Tiffeneau, C«H^ — C(OH) — CH^OH. Par distillation à la pression ordinaire, il y a déshydratation partielle et formation d'aldéhyde hydralropique qui a été caractérisée par son point d'ébuUition et sa semi- carbazone (' ). De même, en partant du bromure d'isoamyl-magnésium, on arrive à un glycol vis- queux bouillant à i28°-i33° sous 12"" et qui paraît être constitué principalement par la forme CH' I (CH')2CH— GtP— Cn^- C(OH)— CH^OH. Cette anomalie de la réaction peut s'expliquer de la manière suivante : le complexe engendré par l'a-monochlorhydrine glycérique dans la pre- mière phase de la réaction subit, lorsqu'on vient à élever la température, une réaction interne qui donne : CICH^ - CH - CH-OMgBr = MgBrCI 4- CH^ - CH - CH^OMgBr. I \/ BrMgO O (') L'échantillon de comparaison m'a été obligeamment fourni par M. Tiffeneau, auquel je suis heureux de pouvoir présenter ici tous mes remercîments. 46 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce groupement oxyde d'éthylène, réagissant d'après le processus que j'ai établi antérieurement (' ), ne pourrait conduire auxglycols obtenus; A faut donc admettre qu'il se transpose immédiatement en célone, CH9-C0-CH=0MgBr, qui, à son tour, réagit normalement. Je me propose d'ailleurs de vérifier cette manière de voir par une expérience directe qui devra me conduire au glycide ou à l'acétol. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la (h'cahydrojiaphlylcétone-^ et la décahydro- naphlylamine-^. Note de M. Henri Leroux, présentée par M. A. Haller. Dans une précédente Note (^), j'ai indiqué le mode d'obtention du décahydronaphtol-p par la méthode de MM. Sabatier et Senderens; la présente Communication a pour objet l'étude de quelques composés pré- parés à partir de cet alcool. H^C /\ ^„ /\ / \CH/ \ I. Décahydronaphtylcétone-(3, CH'^O, ou H^C GO — Celle \ .. /CH\ / \/ \/ / CIP substance s'obtient en oxydant à l'acide chromique le décahydronaphtol-|3. Ce der- nier étant en dissolution dans l'acide acétique est additionné d'une solution acé- tique d'acide chromique; l'opération commencée à froid est terminée en chauffant légèrement en présence d'un excès d'oxydant. Après précipitation par l'eau, le produit de la réaction est recueilli et agité avec une solution récente de bisulfite de sodium ; le composé bisulfitique se sépare bientôt cristallisé; il est essoré, séché, puis lavé à plu- sieurs reprises par l'alcool bouillant; décomposé par la soude en excès, il fournit à l'état de pureté la décahydronaphtylcétone-|3. Celle-ci constitue un liquide incolore, possédant une odeur forte, désagréable, bouillant à 116° sous i5">"°'. Sa densité à 0° est 0,988; à 16°, elle est 0,979. Son indice de réfraction pour la raie D est, à 16°, /iD= 1 ,4834, ce qui correspond à une réfraction moléculaire égale à 44,35; la réfrac- lion moléculaire calculée est 44, ' i3- La décahydronaphtylcétone-j3 est peu soluble dans l'eau, soluble dans l'alcool. (') Comptes rendus, t. CXXXVi, igoS, p. 1260. (-) Comptes rendus, t. CXL, igoS, p. Sgo. SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. 47 l'élher, l'acide acétique; elle réduit la liqueur cupro-alcaline et le nitrate d'argent ammoniacal. Elle fournit des combinaisons cristallisées avec la semicarbazide, la phénylhydrazine, l'hydroxylamine. Le composé bisuljîtique C'H'^O.SO'NaH s'obtient, comme on vient de le dire, par agitation de l'acétone avec le bisulfite de sodium ; il est peu soluble dans l'eau, se dissout légèrenient dans l'alcool bouillant et se dépose par refroidissement en petites lamelles nacrées. La dècahydronaphlylcélone-^-semicarbazone, C'Hi'^: N — NH — CO — NH^ se forme quand on ajoute une solution d'acétate de semi-carbazide à une solution alcoo- lique de décahydronaphtjlcétone-p. Cristallisée dans l'alcool, elle constitue de petites aiguilles fines, fusibles à igS". Elle se dissout bien dans l'éther, l'acide acétique, l'élher de pétrole. Avec la phénylhydrazine, la décahydronaphtylcétone-p fournit un composé cristal- lisé, incolore, peu soluble dans l'alcool, mais s'altérant très rapidement à l'air. La décakydronaphtylcétonoxiine-'^, C'"I1"'=:N — OH, se j3répare en ajoutant l'acétate d'hydroxylamine dissous dans l'eau à la solution alcoolique de l'acélone. La réaction s'effectue à froid et est totale au bout de quelques heures. On évapore alors à sec le mélange, et l'on épuise le résidu par l'éther de pétrole bouillant. L'oxime cristal- lise pendant le refroidissement en petits prismes incolores fusibles à 76°. Très soluble dans l'alcool ou l'élher, elle est moins soluble dans l'éther de pélrole. CIP CH^ II. Décahydronaphtylamine-|3, G'"!!"— NH- H^C IPC /\ ^,, /\ / \CH/ \ / \/ \ GH — NH' GH2 \ /\ / \ /GH\ / \/ \/ GH' CH2 — En réduisant l'oxime précédente en solution alcoolique, par le sodium, elle fournil la décahydronaphtylamine-p. A los d'oxime eu solution dans loos d'alcool absolu, on ajoute, eu plusieurs fois, iSs de sodium coupé en morceaux. La réaction, vive au début, se ralentit bientôt; on chauffe alors pendant plusieurs heures jusqu'à disparition com- plète du mêlai. On additionne le mélange d'un e\cès d'eau qui précipite l'aminé. On extrait celle-ci par agitation avec l'éther; la liqueur éthérée étant distillée, l'aminé est transformée en chlorhydrate au moyen d'une solution de gaz chlorhydrique dans l'al- cool; le chlorhydrate est précipité de sa solution alcoolique par addition d'un excès d'éther. On obtient l'aminé libre en décomposant le chlorhydrate par un alcali. La décahydronaphiylamine-p forme un liquide incolore, à odeur désagréable, distil- lant vers 112° sous i5""». C'est une base énergique se carbonatant très rapidement à l'air; elle forme avec les acides des sels bien définis. Le chlorhydrate de décahydronaphly lamine-^ se présente en petits prismes inco- lores; très soluble dans l'eau et dans l'alcool, il l'est peu dans l'éther et dans un mé- lange d'alcool et d'éther. Le picrate de décahydronaphty lamine-'^ est cristallisé et fusible à 2o3''-2o4°. 48 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Nouveaux dérivés des éthers mésoxaliques. Noie de M. Ch. Schmitt, présentée par M. A. Haller. Dans une Note précédente (') nous avons fait connaître un nouveau mode de préparation des éthers mésoxaliques. Depuis, M. Richard Sidney Curliss (^) est arrivé aux mêmes résultats que nous, du moins en ce qui concerne l'éther éthyUque. Son procédé ne dilTère du nôtre qu'en ce qu'il produit ses vapeurs nitreuses au moyen des acides nitriques et arsénieux alors que nous employons le nitrite de soude et l'acide siilfurique. Nous préparons depuis près d'un an les éthers mésoxaliques de cette fa- çon, dont l'idée est due àMM. L. Bouveault et A. Wahl ('). Nous les avons condensés jusqu'à présent avec deux sortes de corps : les éthers cyanacé- liques et les aminés phénoliques. Dans le premier cas, nous avons obtenu des composés saturés et des com- posés à liaison élhylénique; dans le second, nous n'avons que des composés saturés résultant de la combinaison de deux molécules d'aniline à une mo- lécule d'éther mésoxalique, quelle que soit du reste la proportion de ch;icu n des corps employés, CO-R CO'R CO'R CO-R Nous opérons de la façon suivante : deux molécules d'aniline sont dissoutes dans la quantité nécessaire d'acide acétique étendu. On ajoute une molécule d'éther mésoxa- lique et l'on abandonne à la température ordinaire pendant 24 heures. Les cristaux d'é- ther se dissolvent peu à peu et font place à un magma cristallin jaunâtre qui occupe bientôt tout le flacon. On essore et l'on purifie par cristallisation dans le chloroforme ou l'acétone. La bisaniUde du mésoxalate de méthyle (CH3CO»)2C = (NHC'H»)^ cristallise en fines aiguilles blanches, se colorant assez rapidement à l'air en jaune brun. Elle fond à 1 130,5 et est solubledans l'éther, le chloroforme, la benzine, l'acétone, l'alcool. Elle est peu soluble dans la ligroïne et le toluène. Sa solution dans l'acide sulfurique concentré donne avec le bichromate de potasse une belle coloration bleue. (' ) Ch. Scomitt, Comptes rendus, t. XCL, 22 mai igoo, p. i^oo. (') Richard Su)ney Curtiss, American chemical Journal, juin 1905, p. 6o3. (') L. BouvEAL'LT et A. Wahl, Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1904, p. 1221. SÉANCE DU 3 JUILLET IQoS. 49 La bisanilide du mésoxalate d'àthyle {C-W-CO'-yC^ {HHCJWy fond à toS" et est soluble dans les mêmes dissolvants que le corps précédent. Vorthotoluide du mésoxalate de méthyle (CH'CO)'C = (NH'C«H*CH')' se dis- tingue des précédents par sa très faible solubilité dans l'élher. Il fond à 1 72°, mais com- mence déjà à se décomposer à une température de 120". Ces composés sont solubles dans l'acide cliiorhydrique, qui les dédouble en éthers mésoxaliques et aniline ou toluidine. Les alcalis ne les dissolvent pas, même à chaud. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la Spartéinc. Action de l'iodure d'èlhyle. Note de MM. Charles Mocreu el Amamd Valeur, présentée par M. H. Moissan. Mills {Lieb. Ann., i863, p. 71), Bamberger (Lieb. Ann., 188G, p. 368), et MM. Scholtz et Pawlicki {Arch. d. Pharm., 1904) se sont déjà occupés de l'action de l'iodure d'éthvle sur laspartéine. Quelques contradictions rele- vées entre ces savants nous ont amenés à reprendre leurs recherches. Nous nous sommes bien vite aperçus que cette étude était des plus délicates. Les auteurs sont sobres de détails sur leurs expériences, et ne décrivent les corps que très imparfaitement. Nos résultats nous font supposer qu'ils ont eu souvent entre les mains des mélanges plutôt que des corps définis. Nous avons fait agir l'iodure d'éthyle sur la spartéine dans des conditions variées. A. Action de l'iodure d'élliyle sur la spartéine en l'absence de toiitsolcant. — On constate qu'il se forme, très lentement à froid et plus rapidement à chaud, de l'iod- hydrate de spartéine C'^H-*^ Az^ . HL Ce sel ne peut prendre naissance que par sous- traction des éléments de l'acide iodhydrique à l'iodure d'éthyle, avec mise en liberté d'éthylène, la spartéine se comportant dans l'espèce comme le ferait une base miné- rale, d'après l'équation : C^HM -t-C"'H"Az'=C2H'-hC"H26AzMÎL B. Action de l'iodure d'éthyle sur- la spartéine en solution dans l'alcool absolu. — a. A froid, la réaction est d'une extrême lenteur. Après plus d'un mois, la base a été retrouvée presque tout entière intacte. b. L'attaque est plus rapide à chaud. 1. On chauffe à reflux, pendant 3 jours, poids égaux de base, d'iodure d'éthyle et d'alcool absolu. Après refroidissement, on sépare par fîllration un produit solide blanc et une liqueur mère à peine colorée. Trois corps, dont le poids total égale sensiblement les 4 de celui de la base employée, se trouvent en dissolution dans la liqueur : l'iodhydrate de spartéine et deux iodo- éthylales isomériques. En effet : i" la teneur en iode du produit, après élimination de C. K., igoD, i- Semestre. (T. CXLI, N» 1.) 7 5o ACADÉMIE DES SCIENCES. loiile trace d'alcool, concorde avec cette hypothèse; 2° un excès de soude en libère de la sparléine, qu'on enlève par l'éther, et une huile lourde jaune rougeâtre, facile à extraire au chloroforme, laquelle, après élimination complète du solvant, se présente sous la forme d'une masse cristalline jaunâtre, non homoKène, dont la composition répond à la formule C'-'H'-'^ Az^.C- H"I. On peut isoler de ce dernier produit, par cristallisation dans l'alcool d'abord, et dans l'eau ensuite, un corps se présentant au microscope en tétraèdres plus ou moins tronqués, peu soluble dans l'eau froide et très soluble dans l'eau chaude et l'alcool méthylique, ayant pour pouvoir rotatoire en solution méthylique [a]i,= — a5°42' et répondant à la formule l'alcool mère fournit à l'évaporation un produit de même composition très soluble dans l'eau, même à froid, et dans lequel le pouvoir rotatoire — 38", 4 indique claire- ment la présence d'un second iodoéthylate. f L'iodoéthylate [a]i,:= — 25°l\'i' traité par Hl en léger excès, fournit un iodhydrate C'^H-' Az'.C^H^l.HI qui cristallise dans un mélange d'alcool méthylique et d'acé- tone et dont le pouvoir rotatoire est [a]n = — i6"8' en solution aqueuse. L'étude du produit solide blanc séparé de la liqueur mère, et dont le poids est voi- sin du poids de la base mise en œuvre, a été faite suivant une méthode analogue. Il s'est montré formé d'iodhydrate de spartéine (environ la moitié du poids), et de deux iodhydrates d'iodoéthylates isomériques. 2. En faisant l'expérience en tubes scellés au voisinage de 100°, on a pu constater la production d'une certaine quantité d'oxyde d'éthyle (C^H*)'0, résultant évidemment de l'action de l'iodure d'éthyle sur l'alcool, avec élimination d'acide iodhydrique, que fixent immédiatement, en favorisant ainsi cette élimination, la spartéine et ses iodo- éthylates. Il est d'ailleurs vraisemblable que l'oxyde d'éthyle prend naissance aussi dans l'opération à reflux, et qu'il s'évapore, par suite d'une condensation insuffisante, au fur et à mesure de sa production. Les parois des tubes scellés sont tapissées d'un abondant produit solide blanc, légè- rement rougeâtre, qu'on sépare par essorage du liquide jaunâtre qui le baigne. Du produit solide on a pu séparer, par cristallisation dans l'alcool absolu, un iodhydrate d'iodoéthylate de pouvoir rotatoire — 26°, 91 en solution aqueuse, qui doit être celui qu'avaient déjà préparé Mills et Baraberger, et représente vraisemblablement un mélange des iodhydrates d'iodoéthylates a et a'; on y a en outre reconnu la présence d'iodhydrate de spartéine. Ouant à la liqueur d'efsorage, si, après évaporation de l'alcool, on reprend le résidu par l'eau, et qu'on ajoute un excès de soude caustique à la solution, il se précipite de la spartéine, qu'on enlève par l'éther, et un mélange des deux iodoéthylates, qu'on extrait comme précédemment par le chloroforme. C. Nous avons tenté en vain de fixer l'iodure d'éthyle sur l'iodhydrate de sparléine. A i3o''-i4o'' ce sel est demeuré intact, contrairement à ce que nous avons observé antérieurement avec l'iodure de méthyle. 1^63 expériences qui précèdent établissent, en résumé, que, dans l'action de l'iodure d'éthyle sur la spartéine, il se forme de l'iodhydrate de spartéine SÉANCE DU 3 JUILLET r9o5. 5l et, à l'état libre ou uni à l'acide iodhydrique, deux iodoéthylates isomé- riques. Selon Mills, l'iocihydrate d'iodoéthylate de spartéine est inattaquable par les alcalis, même à l'ébullition. D'après Bamberger, au contraire, le corps est décomposé déjà à froid pnr la lessive de soude; il y aurait mise en liberté de spartéine et d'iodo- éthylate. Nous avons observé que l'attaque se produisait bien à froid, mais que, comme il était à prévoir, l'iodoéthylate de spartéine était le seul corps mis ainsi en liberté. Il est probable que Bamberger avait opéré, dans l'ex- périence de décomposition, sur un produit mélangé d'iodhydrate de spar- téine. CHIMIE PHYSIQUE. — Densités de V anhydride carbonique, du gaz ammoniac et du protoxyde d'azote. Note de MM. Philippe-A. Guye et Alexandre PiNTZA, présentée par M. G. Lemoine. Comme suite à notre travail sur la densité du protoxyde d'azote ('), nous avons repris celles de l'anhydride carbonique et du gaz ammoniac. Pour le premier de ces gaz, la concordance entre les mesures de M. Leduc et de lord Rayleigh est moins bonne que nous ne l'avions admis à la suite d'une erreur de transcription de chiffres. Pour l'ammoniac, nous ne con- naissons qu'une mesure faite avec soin : c'est celle de M. Leduc; mais le gaz employé y était dégagé d'une solution aqueuse d'ammoniaque du com- merce; il est donc à présumer (d'après Stas) qu'il contient des aminés organiques (méthylamines, etc.) et que la densité est de ce fait un peu trop élevée. Il nous a donc semblé utile de répéter cette détermination en opérant d'après la méthode que nous avons précédemment décrite. L'anhydride carbonique a été obtenu par décomposition du bicarbonate de soude. Le pouvoir absorbant du charbon pour l'anhydride carbonique étant faible, la pesée de ce gaz a été effectuée dans un appareil contenant delà potasse caustique concentrée dans laquelle il est d'ailleurs totalement absorbé. Après divers essais, la méthode qui nous a paru la plus sûre pour préparer le gaz ammoniac est la suivante. On distille la moitié environ d'un récipient industriel, contenant de l'ammoniaque liquéfiée, de façon à recueillir un produit pauvre en bases organiques. Le gaz de cette distillation est dirigé lentement à travers un tube de verre de Bohême, chauffé au rouge et contenant de la chaux vive en morceaux; les bases organiques se transforment alors en hydrocarbures et en gaz ammoniac. Celui-ci est (') GuïE et PiNTZA, Comptes rendus, t. CX.VXIX, 1904, p- 677. 52 ACADÉMIE DES S<:JENCES. recueilli dans une solution d'acide chlorhydrique, el le chlorure d'ammonium formé, purifié par cristallisalion, est mélangé avec de la chaux pour dégager le gaz ammoniac ; ce dernier est desséché sur de longues colonnes de potasse caustique récemment fondue; cette décomposition est effectuée dans des appareils entièrement construits en verre soudé. Le gaz dont nous avons déterminé la densité était absorbable, sans résidu, par l'acide sulfurique; il a été pesé par absorption dans le charbon. Voici, d'après nos mesures, le poids du litre normal de gaz (à o°, i"'",/i ^ o, >, ^ 45°) ; nous y joignons les mesures faites pour le protoxyde d'azote, modifiées par une petite correction de comç)ressibililé qu'à tort nous a\ions crue négligeable : CO-. NH\ N=0. 1,97684 O; ,77080 1,97762 1,97676 0 ,77069 > .97707 1,97681 0 -77073 1,97760 » 0 .77099 )i » 0 .79076 » 1,9768 0 ,7708 1.9774 1,9763 0 .77'9 1,9780 1-9769 ) > 1.9777 Moyennes i ,9768 D'après Leduc i ,9768 D'après lord Rayleigh. Pour N^O et CO^, l'accord entre nos mesures et celles de Lord Rayleigh estàlalimiie de la précision des méthodes (soit 00V0 ^ ,,000 )• Pour NH', nous trouvons une valeur inférieure de ^tô ^ ct^l'e donnée par M. Leduc, qui serait cependant, d'après cet auteur, exacte à 3-5^-. près. Nos mesures portant sur un volume de 3', 5 environ de gaz el com- portant des précautions spéciales pour éliminer toutes traces de bases organiques, nous considérons qu'elles représentent mieux la densité; pour lever tous les doutes, il serait néanmoins désirable que celte mesure fvit répétée par d'autres observateurs. Voici, d'autre part, les comparaisons qui peuvent être faites entre les densités des gaz CO^ et N^O, ainsi que des gaz N^ et CO, d'après les mé- thodes appliquées récemment par l'un de nous (' ) au rapport des densités Rapport corrigé des densités des gaz N" O et CO-. — Le rapport direct des densités, rapporté à CO" = 44. ^02 est R =^ 44. 020 (moyenne de toutes les mesures). Le poids moléculaire corrigé M de N^O et le poids atomique de l'azote N qu'on en déduit sont : Facteur de Méthode. correction. M. N. qO ^O j Densités correspondantes : N-0 — ^:— > CO^ — . . i,ooo33 44.oii 14,006 760 729 Réduction à 0° des éléments critiques i ,ooo23 44,015 14,008 Moyenne 14,007 (') Glye, Comptes rendu!;, l. CXL, 190Ô, p. 1241 et i386. SÉANCE DU 3 JUILLET ipoS. 53 Rapport corrigé des densités des gaz W et CO. — Le rapport tlirecL des densités, rapporté à CO — 28,002, est 28,008 (Rayleigli) et 28,006 (Leduc) : moyenne = 28,007. Le poids moléculaire M corrigé de N- et le poids atomique N correspondants sont : Kacteur de Mcthiiilcs. correction. M. N. Densités limites (D. Berlhelol ) r, 00008 ^48,009 14,00.") " » (Ravleigli) 1,00020 28,014 '4, 007 Réduction des éléments critiques i ,00017 28,012 1^,006 Densités correspondantes : N^ , CO ^^ i,oooi4 28,011 iVooô 719 760 » » températures Avogadro 1,0001 4 28,011 1^,006 » » volumes moléculaires (Leduc). 1,0001 28,010 i4,oo5 Moyenne i , 000 1 5 28,011 1 4 , 006 Les nombres 14,007 et i4,oo6 nous paraissent représenter les valeurs les plus probables du poids atomique de l'azoté, déduits de la comparaison des densités des gaz (N'O : CO^) et de (N- : CO). Ces résult:its confirment le nombre 14,009 déduit du rapport des densités (N'- : O"). THERMOCHIMIE. — Thermochimie du néodyme. Note de M. Camille Matignox. J'ai effectué de nombreuses mesures thermiques dans le but de déter- miner les chaleurs de formation des principaux composés du néodyme et de fixer, par suite, la physionomie générale du métal. Sulfure. — Le sulfure de néodyme, sur la préparation et les propriétés duquel je reviendrai, paraît exister sous plusieurs formes de teintes diffé- rentes. J'ai étudié au calorimètre un sulfure rouge brun foncé Nd^ S' indé- composable par l'eau froide mais soluble dans l'acide chlorhydrique étendu avec dégagement de H' S. Chaleur de dissolution dans l'acide chlorhydrique. — L'opération a été faite en liqueur suffisamment étendue pour que le gaz sulfhydrique reste entièrement dissous, elle a conduit à la valeur 75^"',8 : Nd-S' S0I. + ôHCldiss. = 2NdCl' diss.-^ SH^^S diss. + 7.5^^', 8. En tenant compte des déterminations qui suivent, on en déduit 285^''', g 54 ACADÉMIE DES SCIENCES. pour la chaleur de formation du sulfure solide Nd'-S', soil g5*^'',3 par atome de soufre. Chlorure. — Chaleur de dissolution du sel anhydre. — Le chlorure se dibsoul rapidement dans l'eau en dégageant 3.5'-'', 4o par molécule à la température de 17° : NdCP sol. + Aq = NdCl' diss. + 35':^'',4o. Chaleur de dissolution du sel hydraté NdCl', ôH^O. — Ce sel, très soluble dans l'eau, dégage encore de la chaleur en s'y dissolvant, +7''^', 60 vers i5° : NdCP, eH^O sol. + Aq = NdCl3 diss. + 7C^'i,6o; par conséquent, NdCl' sol. + 6H^0 sol. = NdCl', ôH^O sol. + igc»',/!- Chaleur de dissolution de Nd'O^ dans H Cl. — L'oxyde Nd^O' pur et anhydre se dissout facilement dans l'acide chlorhydrique étendu en dég',i par molécule d'oxyde : Nd- O' sol. -H 6 111 diss. = 2 NdP diss. -+- 3 H- O liq. + 106'^=', i . On peut tirer des valeurs précédentes la chaleur de formation de l'iodure à partir de ses éléments solides : NdP ■57«'',7 Sulfate. — Chaleur de dissolution du sel anhydre. — Mesurée à i4% celte chaleur a été trouvée égale à Sô'^^'jSo : Nd^O^SSO^ sol. + Aq = Nd^O'SSO' diss. -h 36^=1, 5o. (') Mdthmap™ et Weiss, Annalen der Chemie, t. CCCXXXI, 1904, p- 44- SÉANCE DU 3 JUILLET ipoS, 55 Chaleur de dissolution du sel à 5H'0. — Ce se], qui n'avait jamais pu être obtenu jusqu'ici, alors qu'on connaissait déjà le sel correspondant de praséodyme, nous a donné la valeur S"^"', 3o : . Nd'O'SSOSSH^Osol.H- Aq=rNd»0'3S05di3s.-t-8c»i,3o. Chaleur de dissolution du sel hydraté normal à 8H-0. — Elle est égale à ô*^"',-© à iS" : Nd'0'3SO',8H20sol. -+- Aq = iVd=0'3S0' diss H-ôc^Syc Chaleur de dissolution de Nd-0' dans SO'H^. — L'acide sulfurique étendu dissout assez rapidement l'oxyde pur. On a trouvé, à 17°, 106'"', 40 : Nd^O' sol. -H 3S0*Hî étendu := Nd*-0', 3S0' diss. -t- 3H'0 liq + io6'^«',4o On calcule, d'après ces nombres, les chaleurs de formation suivantes : Nd20'3SO^ 928C"i,2 Nd=03 3SO', SH^O 946c-^',8 à partir de l'eau solide Afin de bien préciser la place occupée par le néodyme dans le groupe des éléments inélalliqiies, au point de vue de son activité chimique, je réunis les valeurs précédentes en y joignant les chaleurs de formation des sels correspondants de quelques éléments voisins. Ces chaleurs de formation sont toutes rapportées à des quantités de matière contenant deux valences de l'élément métallique : MO. MS. i\fCI=. MI-. MOSQs. MO-i-SO''. Cal Cal Cal Cal Cal Cal Sodium 100,9 89,3 19.5,8 i38,'2 328,1 i23,5 Lithium 145,3 109,5 19^,8 i3o,6 333,5 84!5 Calcium 145 io4>3 '83,4 120,8 33o,9 82,2 Néodjme i45 95>3 166, 3 io5,i 309,4 60,7 Magnésium i44 79 '4 i5i,2 84 3oo,9 53,2 L'examen de ce Tableau montre nettement que le néodyme et, par con- séquent, les métaux voisins du groupe des terres rares viennent se placer, au point de vue de leur affinité chimique pour les autres éléments, entre les alcalino-terreux et le magnésium. Les grandes lignes de l'histoire chimique du néodyme peuvent être maintenant prévues par la considération de ces constantes thermiques. J'en montrerai ultérieurement les nombreuses con- séquences. 56 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ALIMENTAIRE. — Influence des élémenls de la farine bise sur l'extraction du gluten et sur la panification. Noie de MM. Lindet et L. Ammanx, présentée par M. Tli. Schlœsing. L'extraction du gluten, en vue de son dosage, est d'autant plus difficile que la farine est moins blanche; celte extraction devient même impossible quand il s'agit des farines bises dites troisièmes et quatrièmes. Ce phénomène, qui semble n'avoir pas été étudié, présente cependant un grand intérêt, puisque les éléments, qui agissent sur le gluten dans les farines bises, se retrouvent dans les autres, proportionnellement à la quantité de débris d'enveloppes qu'elles renferment, la perte en gluten devenant minima et négligeable avec les farines supérieures. Quand, à un poids donné de farine blanche, on ajoute des quantités croissantes de farine bise, on constate tout d'abord que le gluten extrait fixe une partie de la matière azotée plastique de la farine bise, quantité qui peut s'élever jusqu'à lo pour loo du poids de celle-ci, puis, que la matière azotée ainsi fixée diminue progressivement, et qu'enfin le poids de gluten que la farine blanche aurait donné diminue à son tour jusqu'à devenir nul; tout s'échappe alors des mains de l'opérateur. Les mêmes actions se reproduisent si l'on fait absorber de la farine bise à un glulen préalablement rassemblé, pour le malaxer ensuite sous un filet d'eau; si l'on incorpore peu à peu une quantité déterminée de farine bise, le gluten gagne des matières azotées; si, au contraire, cette même cpiantilé est introduite d'un seul coup, le glulen se désagrège. La farine bise ren- ferme donc des éléments qui agissent sur le gluten proportionnellement à leur poids. Nous avons constaté que la présence d'une plus grande quantité de matières azotées solubles dans les farines bises n'a pas d'influence sur l'ex- traction du glulen; une farine blanche, débarrassée de ces matières azotées par un lavage à l'eau glacée donne autant de gluten que si elle n'avait pas été lavée; en outre, ces matières azotées solubles ne dissolvent pas le gluten. Les phénomènes signalés plus haut semblent tenir à quatre causes dont les effets se superposent : 1° La glulénine qui. comme l'a montré M. Fleurent, prédomine par rapport à la gliadiiie dans les farines inférieures, s'oppose d'autant plus à l'extraction du gluten SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. 5n que le rapport des deux matières azotées s'écarte davantage du rapport type fixé par lui (75 pour 100 de gliadine, 9.5 pour 100 de gluténiiie): nous avons pu retirer une petite quantité de gluten d'une farine incapable d'en fournir directement, en ajoutant à celle-ci de la gliadine extraite par ralcool à 70°. 2° L'excès d'acidité que présentent les farines inférieures doit être pris en considé- ration : en saturant celte acidité par le carbonate de soude, comme l'avait fait M. Fleu- rent vis-à-vis des farines vieillies, nous avons recueilli un peu de gluten, alors que la farine employée ne pouvait pas en donner. 3° Nous avons constaté dans les farines Ijises la présence d'une matière mucilagi- neuse, d'une gomme, provenant principalement des débris de sons, et qui paraît être, en grande partie du moins, l'amylane (a„ = — i/Jô"), signalée dans l'orge par l'un de nous. Celle matière mucilagineuse, en s'iiilerposant entre les molécules de gluten, empêche celui-ci de se rassembler. On peut reproduire ce phénomène, eu mélangeant de la farine blanche avec ce mucilage desséché dans le vide, à froid; le pâlon ainsi pré- paré se désagrège sous un filet d'eau, sans fournir de gluten; il en est de même si l'on malaxe de la farine blanche avec de l'eau chargée de mucilage de seigle, de mucilage de graines de lin, de gélatine ou de glycérine. Les matières mucilagineuses sont donc susceptibles de s'opposer à la réunion du gluten. 4° En présence des faits relatés ci-dessus, il semble que l'on puisse obtenir du glu- ten avec de la farine bise préalablement débarrassée par l'eau de son acidité et de son mucilage; il n'en est rien. On se trouve en elTet en présence d'un autre écueil : les débris cellulosiques du son divisent le gluten et empêchent ses particules de s'agglu- tiner. On peut en eftet isoler ces débris par une saccharification diastasique suivie d'une digestion pepsinique et mélanger ces débris à de la farine blanche, reconstituer, en un mot, la farine bise, à ce point de vue; le pàlon, malaxé à l'eau, cesse de fournir du gluten. La même expérience peut être faite en substituant à ces débris de la sciure de bois très finement divisée ou de la pulpe de féculerie. De même, les débris cellulo- siques ou la sciure de bois peuvent être mécaniquement incorporés à du gluten de farine blanche; celui-ci, trituré sous un filet d'eau, se désagrège et s'échappe des mains. La présence de ces débris de son n'a pas seulement l'inconvénient de désagré- ger, d'user le gluten; quand ceux-ci ne sont pas trop nombreux et que l'on est parvenu à réunir quand même un gluten, court et cassant, on constate que la teneur de celui-ci en matières azotées, au lieu d'être de 88 à 92 pour 100 (Az x 6,2.5), comme il l'est dans les glutens ordinaires, s'abaisse avec la quantité de débris jusqu'à 80 et même 78 pour 100. M. Balland avait d'ailleurs constaté que les glutens des farines supérieures renferment plus d'azote que ceux des farines ordinaires. C'est à la forme irrégulière de ces débris qu'il faut attribuer leur adhé- rence au gluten; on peut en avoir la preuve dans l'action comparée de l'amidon cru et de l'amidon étuvé vis-à-vis du gluten; le premier, dont la surface est lisse et la forme lenticulaire, glisse aisément entre les mailles glutineuses et s'échappe; le second, qui a éclaté partiellement à la chaleur sèche, présente une surface rugueuse et dentelée, qui use le gluten d'une C. R., 1905, 2" Semestre. (T. CXLI, M» 1.) 8 58 ACADÉMIE DES SCIENCES. part, et qui, d'jintre |>nrl, surcharge le produit plastique recueilli, à la façon des débris cellulosiques ou de la sciure de bois. Les faits qui précèdent permettent d'expliquer pourquoi la pâte des farines bises lèvt* mal à la panification : la céréaline de Mège-Mouriez et les autres diaslases, que les débris de sons et de germes apportant, ne |)os- sèdent qu'une action oxydante vis-à-vis des composés solubles de la farine et qu'une action saccharifiante vis-à-vis de l'amidon; elles n'agissent pas sur le gluten, comme on l'a prétendu ; l'excès de gluténine et l'acidité des farines bises, leur teneur en matières mucilagineuses, la présence des débris cellulosiques, divisent le gluten, le rendent court et cassant et moins propre à se soulever sous l'influence de l'acide carbonique. PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la caitse du dépérissement des vignes de la Tunisie, de V Algérie et du Midi de la France. Note de M. L. Ravaz, présentée par M. Prillieux. Cette année, les vignes de la Tunisie, de l'Algérie et du Midi de la France ont présenté de nombreux cas de dépérissement, qui ont causé quelque inquiétude chez les viticulteurs. Les souches atteintes sont isolées ou grou- pées sur des étendues plus ou moins considérables; mais même dans les taches les plus régulières il y a toujours, encadrés par des ceps morts ou mourants, d'autres ceps entièrement sains et d'autant plus vigoureux que les souches mortes sont plus nombreuses autour d'eux. L'année dernière, toutes ces vignes, même celles qui ont succombé, étaient fort belles; on en peut juger encore à la grosseur des branches à fruits. Mais, avant, pendant et après la vendange, les feuilles des souches actuellement très affaiblies prirent une teinte rouge brun; beaucoup se desséchèrent et la défeuillaison eut lieu hâtivement. Les grappes, toujours très nofnbreuses, ne purent arriver à maturité : leurs grains, restés petits, ne donnèrent que peu de moût et un vin peu coloré et de faible degré alcoo- lique. 1° A la taille d'hiver, quelques sarments étaient déjà partiellement dessé- chés et, au printemps, les vignerons virent, non sans effroi, que beaucoup de souches étaient mortes ou affaiblies. 2° Les bras et le tronc des souches très affaiblies sont encore actuelle- ment vivants. Les racines, par contre, sont plus altérées, les plus petites déjà pourries, les plus grosses plus ou moins endommagées. SÉANCE DU 3 JUILLET IQoS. 5g Sur leurs tissus morts et pourris on trouve des détriticoles, tels que anguilluks, cœpophagus ec/nnopits, des mycélium divers et même des bac- téries. Mais la présence de ces organismes n'est pas constante; et, quand ils existent, ils ne se trouvent jamais que dans les parties mortes. Leur rôle dans l'affaiblissement de la vigne est donc nul. Par contre, les tissus vivants non encore altérés des racines et de toute la plante sont vides : même pendant l'hiver, ils sont dépourvus d'amidon; le noyau est très réduit ou disparu : ils présentent, en somme, les caractères des tissus des plantes épuisées par une trop grande fructification ( ' ). 3° Dans les pnrcelies de vignes les plus déprimées, il y a toujours quelques beaux ceps, aux racines entièrement saines, quoique entremêlées aux racines pourries. Ce sont: i" des ceps coulards infertiles; 2° de très jeunes ceps qui n'ont pas encore porté de fruits; 3° des provins qui ont peu fructifié; 4" des greffes de 1904 qui n'ont pas encore fructifié; 5" ou des souches disposant de beaucou|) d'es))ace. Toutes ces vignes, vigoureuses et saines, ont leurs racines entremêlées à celles des souches mortes et mourantes, ce qui exclut l'inlervention d'un parasite quelconque. En 1904, elles ont peu ou pas fructifié, tandis que les autres ont donné beaucoup de fruits. Enfin, comme nous avons repro- duit ces dépérissements, à tous les degrés, simplement en augmentant la production par une taille plus généreuse, il faut bien convenir qu'ils ont pour cause unique \-d surfructification, qui d'ailleurs a été générale en 1904. Le remède découle de ce qui précède : taille courte, enlèvement des grappes en excès, fumure copieuse et, quand c'est possible, arrosages pen- dant l'été. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la présence d'un glucoside cyanhydrique dans les feuilles de sureau, Sambucus nigra L. Note de MM. Em. Bourquelot et Eni. Danjou. En poursuivant, à l'aide du procédé à l'émulsine (^), la recherche, dans les végétaux, des glucosides hydrolysables par cet enzyme, on a pu con- (') Voir L. Ravaz, La briinissure de la ti<'^'/ie( Montpellier, Couiet el fils). {■-) Em. Bourqlelot, Recherche dans les vé/^étaux du sucre de canne à l'aide de l'in\'erline et des glucosides à l'aide de l'émulsine {Comptes rendus, t. CXXXIII, 1901, p. 691). 6o ACADÉMIE DES SCIENCES. stater que ces principes sont beaucoup plus répandus qu'on ne le croyait généralement ('). A cet égard, le nouveau fait que nous publions aujourd'hui présente un intérêt particulier, en ce sens qu'il s'agit d'un glucoside cyauhvdrique et que ce glucoside a été trouvé dans une plante vulgaire, employée depuis longtemps en médecine sans qu'on y ait soupçonné sa présence. Ce glucoside a été découvert au cours des opérations suivantes que com- porte le procédé en question : Dans un ballon placé sur un bain-marie et contenant de ralcool à gS" bouillant, on a intioduit aoos de feuilles de sureau fraîches et cueillies au moment de l'expérience. On a relié le ballon à un réfrigérant à reflux et Ton a continué à chaufler pendant 20 minutes. On a ensuite laissé refroidir, puis séparé le liquide alcoolique. Après avoir additionné celui-ci d'un peu de carbonate de calcium précipité, on l'a distillé sous pression réduite jusqu'à consistance d'extrait, et l'on a repris l'extrait par de l'eau ihymolée, employée en quantité telle que 100""'' de la solution leprésen- taient loo? de feuilles fraîches. De celte solution, 20"°'' ont été réservés pour servir de témoin (A), et le reste a été additionné d'émulsine (B); puis le tout a été abandonné à la température du labora- toire (i8° à 22°). Le quatrième jour, la première portion et une partie de la seconde ont été défé- quées au sous-acétate de plomb, puis examinées au polarimétre (tube de 2"*™). Il a été ainsi constaté que, sous l'influence de l'enzyme, la déviation du liquide, droite à l'origine, avait augmenté de 3o minutes. D'autre part, l'essai à la liqueur cuproalcaline des liquides A et B indiquait qu'il s'était formé une certaine quantité de sucre réducteur. La feuille de sureau renfermait donc un principe dédoublable par l'émulsine. Mais au cours de la défécation on avait remarqué que le liquide B exhalait une forte odeur d'acide cyanhydrique. Pour s'assurer que l'odeur était bien due à ce composé, on a soumis à la distillation le reste de ce liquide. Le distillât présentait toutes les propriétés d'une solution étendue d'acide cyanhydrique : production de bleu de Prusse dans les conditions connues; coloration bleue de la teinture de résine de gaïac additionnée d'une solution de sulfate de cuivre au -^^ (Schonbein). En conséquence, il fallait conclure que le principe décelé par l'émulsine était un glucoside de l'acide cyanhyilrique. Ce point établi, une question se posait à l'esprit. Comment expliquer, l'acide cyanhydrique étant, à cause de son odeur, facile à découvrir, que ce glucoside fût resté inaperçu jusqu'ici? (') Em. Bourquelot et H. Hérissev, Sur an i^lucoside nouveau, Vaucubine, relire des graines ^/'Aucuba Japonica L. {Comptes rendus, t. GXXXIV, \ç)(y?., p. i44i)' SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. 6l La raison en est que les feuilles rie sureau, contrairement à celles de lau- rier-cerise, ne renferment pas d'émulsine. En effet, si l'on écrase des feuilles fraîches et saines de sureau, si l'on ajoute de l'eau et si, après quelques heures, on distille, le liquide distillé ne renferme pas de trace appréciable d'acide cyanhvdrique. Mais si, au profluit restant dans le ballon et refroidi, on ajoute de l'émulsine, on ne tarde pas à percevoir l'odeur de cel acide, et l'eau distillée que l'on ob- tient alors en présente toutes les réactions. Reste à connaître la nature de ce glucoside et les proportions dans les- quelles il se trouve dans la plante. Bien que nous ne l'ayons pas encore isolé, nous pouvons dire que ce glucoside est un corps très voisin de l'amygdaline, sinon l'amvgdaline elle- même. Car il donne, par hydrolyse à l'aide de l'émulsine, non seulement du glucose et de l'acide cyanhydrique, mais encore un composé aldéhy- diqne. La présence de ce dernier a été décelée dans la solution cyanhy- drique par les deux réactions suivantes, que donne également l'eau de laurier-cerise : i° recolora lion de la fuchsine décolorée par l'acide sulfu- reux; 2." production lente d'un trouble laiteux après addition de traces d'ammoniaque. D'ailleurs la même solution cyanhydrique ne réduit pas la liqueur cupro- potassique, ce qui permet de penser que l'aldéhyde en question est une aldéhyde aromatique. En résumé, la feuille de sureau renferme un glucoside cyanhydrique qui, sous l'influence de l'émulsine, donne du glucose, de l'acide cyanhydrique et une aldéhyde. Ajoutons qu'après avoir fait agir de l'émulsine sur i"*'»' de feuilles fraîches, nous avons pu enlever par dislillalion 1^26'°^ d'acide cyan- hydrique. ZOOLOGIE. — Modifications et rôle des organes segmentaires chez les formes épilogues d' Annélides Polychéles. Note de M. Locis Fage, présentée par M. Edmond Perrier. L'épitoquie a été signalée d'une manière certaine seulement dans les familles des Cirratuliens, des Euniciens, des Syllidiens et des Lycori- diens ('). A ce moment de crise génitale, les organes segmentaires subissent de profondes modifications. (') h9.Kefersteinia cirrala Kef., parmi les Hésioniens, aurait aussi une forme épi toque 62 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour les Cirratuliens, Canllery et Mesnil, qui ont étudié avec soin l'évo- lution de la Dodecaceria concharum (') OErst., indiquent à ce propos que la forme sédentaire atoque (forme A) possède des ncphridies tout à fait rudimentaires, uniquement représentées par un pore segmentaire placé à la séparation de deux segments consécutifs. Il n'y a aucune trace de pavillon cilié. Au contraire, chez les formes épitoques B et C, on voit appa- raître, pendant la poussée des soies pélagiques, un large entonnoir cilié, provenant du dissépiment, et qui vient se joindre au pore népliridial déjà existant. La ponte est assurée par cet organe. Parmi les Euniciens, les seuls cas tl'épiloquie connus sont relatifs au Palolo. Bien que les détails anatomiques manquent en ce qui concerne les néphridies, Friediander (^) nous apprend que, chez le Pacific Palolo (Eu- nice viridis Gr.), l'expulsion des produits génitaux se lait, au moins en partie, par les organes segmenlaires. D'autre part, Mayer (') a vu V Atlantic Palolo {Eunice fucala) déverser son sperme ou ses œufs par les pores né- phridiaux. Ce ne serait qu'à la suite d'un traumatisme qu'il y aurait rupture de la paroi du tronçon génital. Pour les Syllidiens, Malaquin ('), Goodrich {'), Pruvot (") ont succes- sivement indiqué les modifications principales que suint la liéphrulie dans les stolons. Les individus immatures ont une néphridie se terminant dans le cœlome par un simple néphrostome. Au contraire, dans les stolons se greffe à elle un large pavillon dépendant de l'épilhélium péritonéal. Le tube néphridial est lui-même considérablement élargi; l'expulsion des cel- lules sexuelles s'opère facilement par cette voie. Dans la famille des Lycoridiens les faits se passent tout autrement. J'ai étudié à ce point de vue les Heteronereis des Perinereis cultrifera Gr., Eunereis longissima Johst., Nereis pelagica L., N. fucala Sav., Platynereis Dumenllii Aud. et Edw. Sauf pour cette dernière es[)èce, je n'ai trouvé d'après Malaquin. Le fait n'a pas été confirmé. De même, de Sainl-Josepli, Gravier ont décrit des soies natatoires chez les individus sexués d'un Pli jUodocien, la J/ji-ift/e* limbala Saint-Joseph. (') Ann. Unii'. Lyon, 1898. (2) Zool. Anz., Bd. 27, 1904. (3) Amer. Soc. Zool. Science, N. S., vol. XVII, igoS. {*) Mcm. de la Soc. des Se. et Arts de Lille, 1893. (') Quart. Journ. of Micros. Se, 1900. C^) Comptes rendus, t. CXXXIV, 1902. SÉANCE DU 3 JUILLET IQoS. 63 aucune modification delà néphridic, ni dans sa forme ni dans sa structure; elle reste identique à celle des formes néréidiennes correspondantes, et comme elle matériellement incapable de servir de conduit vecteur. Chez la Platyiiereis Dumerillii Aud. et Edw., la néphridie se modifie, mais dans un sens opposé aux modifications signalées plus haut : elle subit une dégéné- rescence pigmentaire très nette. \jQ pavillon disparait entièrement, le cy- toplasme néphridial n'est plus visible, le revêtement péritonéal externe subsiste encore, ainsi que les noyaux, la plupart en état de pyknose. Les grains de pigment sont d'un jaune brun, très fins et très nombreux, géné- ralement agglomérés en petits amas irrégnliers. La famille des Lycoridiens est donc une exception d'autant plus remar- quable que l'épitoquie se présente chez elle avec une constance beaucoup plus grande que partout ailleurs. Il est par conséquent d'un haut intérêt de chercher l'explication de ce fait. Les modifications qui atteignent l'org me segmenlaire chez les formes épiloqiies sont toujours de même ordre : aug- mentation du diamètre de la néphridie et formation, aux dépens du péri- toine, d'un pavillon vibratile ; elles ont pour résultat de rendre l'organe apte à conduire au dehors leséléments génitaux. En un mot, l'organe segmentaire change complètement de fonction. Mais, pour qu'un organe puisse à un mo- ment donné être appelé à remplir un rôle totalement différent de celui qu'il joue habituellement, il est nécessaire qu'il ne soit pas complètement adapté à ses premières fonctions. Or, précisément, les Lycoridiens sont parmi les Annélides polychètes ceux dont la néphridie est la plus évoluée en vue de l'excrétion. Son néphrostome, bordé de prolongements protoplasmiques, ouvert dans la cavité générale, la met en contact direct avec le liquide cœ- lomique. Le tube néphridial est très long, pelotonné sur lui-même, décri- vant ses circonvolutions au milieu d'un parenchyme néphridial abondant, condensé en une masse globuleuse, et particulièrement actif. Il est tapissé à son intérieur de cds vibratiles puissants et même, dans certaines régions, de cils composés. Au contraire, les Syllidiens, les Euniciens possèdent une néphridie excessivement simple, un tube légèrement arqué, s'ouvrant di- rectement à l'extérieur. Ainsi il paraît logique de voir dans ce perfectionnement organique de la néphridie des Lycoridiens une raison suffisant à expliquer l'incapacité de celle-ci à se transformer en conduit vecteur des produits génitaux et sa persistance dans l'accomplissement de la seule fonction excrétrice. On comprend dès lors qu'elle puisse même entrer en régression si à un mo- ment oix tout est subordonné à la fonction génitale, l'adaptation à la vie 64 ACADÉMIE DES SCIENCES. péliigiqiie est plus complète, ce qui semble être le cas pour la Plalynereis Dumenl/ii (') Aud. et Edw. ZOOLOGIE. — Sur les épipodites des Crustacés Eucyphotes. Note de M. H. CouTiÈRE, présentée par M. E.-L. Bouvier. J'ai montré dans un travail antérieur (-) que les épipodites des pattes thoraciques chez les Eucyphotes se composent de deux jjarties contiguës : en avant, un tubercule (p) portant un faisceau de longues soies net- toyeuses; en arrière, une branche horizontale à crochet terminal interne (a) embrassant le faisceau de soies du membre suivant. L'une et [l'autre partie représentent un organe branchial rudimentaire. L'étude des Hoplophorid;e et de quelques Pénéides m'a montré depuis le bien-fondé de cette interprétation, tout en me permettant de la rectifier sur quelques points. Les exopodites persistants sur toutes les pattes thoraciques placent les Hoplophorida; tout à fait à la base du groupe des Eucyphotes. Or, les for- mations épipodiales en question s'y montrent plus développées que dans aucune autre famille, alors qu'elles n'existent plus chez les Eucyphotes supérieurs (Palemonidœ, Crangonidic) et qu'elles disparaissent ou persis- tent dans des genres très voisins de la façon la plus capricieuse (Alpheidœ, Hippolytidie). Il s'agit donc bien de vestiges d'organes qui furent fonction- nels. L'épipodite a des Hoplophoridae porte un sac branchial cylindrique identique à celui des Gennadas et des Denlhesicymus parmi les Pénéides, mais il s'en distingue par le crochet interne, qui manque à ces derniers. Ce crochet est spécial aux Eucyphotes, ses deux moitiés se développent autour du faisceau de soies du tubercule p comme le crampon d'un parasite végétal provoqué par une tige cylindrique. Tout crochet sup- pose donc la préexistence du faisceau de soies ou de l'organe branchial antérieur. Le tubercule sélifère (p) ayant disparu sur la cinquième paire chez les Oploplwrus A. -M. Edwards et les Syslellaspis Sp. Baie, l'épipodite a de la quatrième paire, pourtant aussi long que les précédents, ne possède plus de crochet, pas plus qu'il n'en possède chez les Rhynchocinètes et chez tous les Pénéides, où l'épipodite a vient fréquemment (') Cette observation s'applique à la forme épitoque pélagique que j'ai seulement pu me procurer; c'est la forme D de Claparède et p de Wislinghausen. Il y a en effet pour cette espèce une autre forme épitoque sédentaire et tubicole. (") Les Alpheidœ (Ann. Se. nat., l. IX, 1899, P- ^"i)- SÉANCE DU 3 JUILLET IQOS. 65 frotter cependant sur le membre qui suit {Sicyonia). Chez le.ï Atya, le tubercule séti- fère n'a subi aucun déplacement sur les volumineuses pattes 3 et [\. Mais l'épipodite a, tendu, pour ainsi dire, entre ce point fixe et sa propre base d'insertion, a dû subir un étirement très visible pour suivre la croissance des articles correspondants. En un mot, le tubercule est la cause et non pas l'efTet de la présence du crochet préhenseur. Ces tubercules sétifères, chez les Hoplophoridae, égalent eu diamètre les épipodiles œ, auxquels ils sont opposés comme direction, et dont ils sont visiblement une autre forme, égale en importance. Chaque tubercule, en rapport avec la branche a du membre précédent par une sur- face articulaire très parfaite, contient un muscle propre. Les soies qu'il porte con- tiennent aussi à leur base des fibrilles ondulées; elles s'insèrent sur une membrane molle, vestige non douteux de la membrane respiratoire antérieure, et d'ailleurs d'une persistance très caractéristique, car on la retrouve interrompant la chitine dure du coxopodite, chez certains Pandalidae et les Rhynchocinètes, en l'absence de tout tuber- cule saillant. Le troisième maxillipède ne porte jamais de tubercule sétifère chez les Eucyphotes. C'est simplement parce que la branchie qu'il représente a persisté, la disparition de ces organes rudimentaires se faisant toujours d'arrière en avant. Cette branchie, toutefois, n'est plus en place, mais bien sur la membrane articulaire coxo-pleurale (arthrobranchie). Ainsi s'ex- plique, de la façon la plus simple, la présence anormale de deux arthro- branchies sur ce membre au lieu d'une seule sur tous les autres (Hoplopho- ridse, Pandalidae) ou sa persistance, également anormale, alors que les autres arthrobranchies ont disparu (Alpheidae). La même explication est valable, d'ailleurs, pour le reste de la formule branchiale. Les Pénéides possèdent deux arthrobranchies sur chacun des péréiopodes 1, 2, 3, 4, alors que les Eucyphotes ea ont une seule, parce que cette seconde arthrobranchie, sauf sur le deuxième maxillipède, est restée sur le coxopodite, où elle a régressé jusqu'à l'état de tubercule séti- fère. C'est un fait constant que, parmi les podo- et les pleurobrancliies, insérées sur la chitine dure, on trouve beaucoup plus de cas de régression que dans les arthrobranchies, plus facilement irriguées. Celles-ci sont tou- jours, corarue l'a bien fait voir Claus, des branchies émigrées provenant des deux autres séries. Les deux grands groupes, Pénéides et Eucyphotes, ont donc en réalité une formule branchiale identique, ce qui n'avait pas encore été démontré. La substitution soudaine d'un tubercule à une branchie fonctionnelle, d'un membre à un autre, existe, au moins aussi frappante, chez \e?, Sicyonia, où la volumineuse pleurobranchie de la troisième paire est remplacée sur la quatrième par une petite lame recourbée et dure. 0. K., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N" 1.) 9 66 ACADÉMIE DES SCIENCES. Quant aux soies flexueuses du tubercule, plusieurs explications sont plausibles. La persistance d'une membrane molle me fait douter qu'il s'agisse de soies banales, terminant l'organe rudimentaire. Je croirais |)lutôt à des restes de filaments branchiaux, tlont la régression ne peut guère se traduire que par des soies. Mais il est possible aussi que l'agitation en milieu dense d'un sac branchial indivis ait suffi pour amener sa division en un faisceau de filaments. M. le professeur Poirier (* ) a pro- posé cette explication pour les franges synoviales; on pourrait en rappro- cher le cas des végétaux aquatiques à feuilles dimorphes et aussi celui des poils fascicules formant un épais feutrage sur les pattes antérieures de cer- tains Palémons, P. dolichodaclylusHûg., P. rudis Heller. Dans tous les cas, l'excitation produite parles frottements répétés contre les branchies suffirait à expliquer la longueur excessive de ces soies (3o""" et plus). Les considérations ci-dessus développées doivent, je pense, faire rejeter l'explication proposée par M. Bohn (°), qui voit dans les tubercules séti- fères l'effet du frottement fortuit de l'épipodite sur le membre suivant. Je ne connais pas de cas où un semblable frottement, relativement commun, ait fait naître des soies, a fortiori un organe pourvu d'un muscle propre et terminé par une membrane restée molle. GÉOLOGIE. — Sut la découverte de la houille à Abaucourt ( Meurthe-et-Moselle). Note de M. René Nicklès, présentée par M. P». Zeiller. J'ai l'honneur d'annoncer à l'Académie, au nom de M. deLespinats, pré- sident des Sociétés lorraines de charbonnages réunies, et de M. VUlain, directeur, qu'une couche de houille de s^.GS a été officiellement consta- tée par l'Administration des Mines, le lundi 26 juin igoS, dans le sondage entrepris par ces Sociétés à Abaucourt, près Nomeny (Meurthe-et-Moselle). Le toit de la couche est à 896" de profondeur au-dessous de l'orifice du sondage. Les premiers résultats de l'analyse chimique de la houille extraite ont donné 3,57 pour 100 de cendres et 4i pour 100 environ de matières volatiles, composition présentant beaucoup d'analogie avec celles des houilles à gaz {Flammkohlengruppe) de Saarbriick. (') Traité d'Anatomie, t. I, 1899, p. 598. (2) Des mécanismes respiratoires chez les Crustacés Décapodes (Bull, scient, de la France et de la Belgique, 1901, p. 181). SÉANCE DU 3 JUILLET ipoS. 67 Ce sonrlage. commencé le 8 décembre 1904, a son orifice à l'altitude de 189™ aii-dessns du niveau de la mer; il a pénétré dans le jjrimaire à la profondeur de 83o", soit 641™ au-dessous du niveau de la mer. Les terrains traversés entre le toit du primaire et la couche de houille sont : une quarantaine de mètres de schistes argileux rouge brun foncé et gris verdàtre surmontant 3™ ou 4" de grès fins micacés : au-dessous, une. vingtaine de mètres de schistes gréseux gris foncé à empreintes végétales : à leur base, la houille et, au-dessous, des schistes argileux. L'emplacement de ce sondage avait été déterminé en principe dès le mois de juillet 1904 à peu près au sommet d'une saillie des terrains secontlaires se traduisant sur le sol par une boutonnière de marnes de Levallois (Rhétien supé- rieur). CeUe saillie est située au sud de la faille de Nomeny, qui paraît avoir joué un rôle important dans le prolongement du bassin de Saarbriick en Meurthe-et-Moselle. Au sud de cette faille, les morts-terrains (Trias et Rhétien) ont une épaisseurnotablement plus grande qu'au nord; et comme actuellement la lèvre sud est surélevée par rapport à la lèvre nord, on peut en conclure que cette faille a dû jouer deux fois dans des sens difTérenls. La région au sud de cette faille a dû en effet subir, avant le commencement du Trias et au moins pendant tout le Trias, un mouvement d'affaissement qui explique l'épaisseur plus grande des sédiments : puis beaucoup plus tard, un mouvement en sens inverse a relevé la lèvre sud, qui est actuellement constituée aux affleurements par des terrains plus anciens que la lèvre nord. Cet épaississement notable a porté parlicuhèrement sur le Keuper Q en plus environ); sur leMuschelkalk (un peu moins de ~); sur le grèsvosgien (environ |). Il n'en a pas moins permis d'atteindre le Houiller productif à une profondeur de 896°% ce qui est de nature à donner de l'espoir. Le sondage de Laborde, situé à vol d'oiseau à 3''™ de celui d'Abaucourt, est sur la retombée ouest de cette saillie; commencé le 24 novembre 1904, il a atteint la surface arasée du primaire à 859™ de profondeur, soit 666™ au-dessous du niveau de la mer, la cote d'orifice du sondage étant de igS™. Après avoir traversé d'abord des schistes argileux rouge brun foncé et gris verdàtre, puis une trentaine de mètres de conglomérats qu'on pourrait assimiler (*) au Holzkonglomerat des obère Saarbrûcker Schichlen, que M. Leppla rattache aux couches inférieures d'Ottweiler, il a rencontré. (') Cette assimilation parait rendue vraisemblable par l'identité presque complète des grès et des marnes recueillis à Laborde avec ceux des couches surmontant le Holz- konglomerat dans le bassin de Saarbriick. 68 ACADÉMIE DES SCIENCES. à 993™ de profondeur, une petite couche de houille de 20"" d'épaisseur, qui a été constatée le 3 juin 1905. Si les indications fournies par les plissements posthumes ne sont pas faussées dans cette région par des accidents imprévus, on serait à I.aborde dans un niveau uu peu supérieur à cehii d'Abaucourt, ce qui peut donner l'espoir d'atteindre en profondeur à Laborde la couche d'Abaucourt, si elle se prolonge jusque-là. GÉOLOGIE. — Observations relatives à la Note précédente de M. Nicklés; par M. R. Zeiller. La Note de M. Nicklés, que je viens d'avoir l'honneur de présenter à l'Académie, me paraît appeler quelques indications complémentaires tou- chant la détermination du niveau des couches atteintes par les sondages en question. Il a été recueilli au sondage d'Abaucourt, à 895™ de profondeur, c'est- à-dire à 1" au-dessus de la couche de houille, des empreintes végétales bien conservées dans lesquelles j'ai reconnu : Pecopteris oreopteridia Schlol. (sp.); Pec. ii/u'ia Brongt. ; Pec. Pluckeneti Schlot. (sp.). — Un SphenophylUim d'attribution un peu incertaine, qui me parait cependant devoir être rapporté avec plus de probabilité au Sphen. oblongifoliuin Germ. et Kaulf. qu'au Sphen. cuneifolium Sternb. (sp.). — Annularia sphenophyl- loides Zenker (sp.). Sauf l'hésitation relative à ce Sphenophyllum, on n'a affaire lu qu'à des espèces stéphaniennes, mais qui se montrent déjà, les unes et les autres, très abondantes dans le faisceau supérieur des mittlere Saarbrûcker Schichten, c'est-à-dire dans les obère Flammkohlen. (3n ne peut donc hésiter qu'entre cet horizon supérieur des charbons à gaz, correspondant au Westphalien supérieur, et les Ottweiler Schichten, qui correspondent au Stéphanien; mais étant donné que l'étage d'Ollweiler est excessivement pauvre en charbon, qu'il est formé de roches généralement rougeàtres et non pas grises comme c'est le cas ici; que, d'autre part, le conglomérat traversé à Laborde paraît assimilable au Holzkonglomerat situé au-dessous ou tout au moins à l'extrême base de l'étage d'Ottweiler, on est fondé à penser que la belle couche découverte à Abaucourl appartient au faisceau des obère Flammkohlen. Il v a, comme on le voit, une différence très notable de niveau par SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. Tip rapport aux soudaines d'Eplv, de Pont-à-Mousson, deLesménils et d'Alton, «itués an nord de la faille, les couches traversées dans ces sondages ne ren- fermant qne des espèces westphaliennes sans aucun mélange de formes sté- phaniennes et paraissant, ainsi que je l'avais dit précédemment ('), pouvoir être assimilées avec assez de vraisemblance, à la zone intermédiaire entre le faisceau inférieur de charbons à gaz {liegende Flammkohlen^ et le faisceau ^es chAThonsgr ,i^[Fettkohlengruppe) situé à la base de la formation houillère de Saarbriick. GÉOLOGIE. — Sur les Préalpes subbétiques aux environs de Jaen. Note de M. Robert Douvillk, présentée par M. de Lapparent. Y)An?, une yrQm\hre^o\.c (^Comptes rendus, 21 novembre 1904). nous avons signalé l'existence de phénomènes de recouvrement aux environs de Jaen. Nous pouvons compléter dans une certaine mesure les résultats précédem- ment acquis. Stratigraphie. — Dans la région étudiée, la série stratigraphique comprend : 1° le Trias gypseux avec ophites; 2° le Jurassique avec Toarcien et Tithonique fossilifères; 3° les marno-calcaires du Crétacé inférieur et moyen avec les niveaux, habituels; [^° les énormes masses de calcaires massifs, souvent oolithiques, du Crétacé supérieur; 5" le Nummulitique (Eocène moyen); 6" le Miocène (Aquitanien, Burdigalien, Helvétien); 'j" le Pliocène. Ces trois derniers étages sont respectivement iransgressifs. Tous appartiennent à des tjpes bien connus dans la Mésogée, sauf l'Aquitanien qui présente un faciès pélagique à Globigérines, Radiolaires et Diatomées inconnu jus- qu'à présent. Tectonique. — A l'extrémité ouest de la région étudiée, à Martos, j'ai observé la coupe suivante. Allant du Nord au Sud nous rencontrons- une série renversée : 1° le Miocène de la vallée qui, ici, plonge nettement au Sud sous les terrains secondaires; 2° le Vraconnien fossilifère; 3" l'Aptien à orbitolines; 4° le Néocomien à Amm. Astieri; 5° le Jurassique. A la Pefia de Martos, celui-ci ne comprend que les calcaires blancs et cristallins du Lias, limités du côté sud de la Pena par une faille; mais un peu à Test, à mi-chemin entre Martos et Jamilena, il admet tous les termes habituels. En outre, en ce point, il est renversé, dessinant ainsi un anticlinal couché ('; Cii/i/p/t:\ rciuliis. t. CXL, 57 mars 1900, p. 8^9. yo ACADEMIE DES SCIENCES. vers le Nord. Partout le Jurassique est recouvert par : 6° Néocomien et 7° Aptien, en succession normale et constituant le flanc supérieur de l'anti- clinal couché. Dans la région que j'ai étudiée, ce système se continue par les massifs du Jabalcux et de l'Almaden. iMais je n'ai vu le pli couché se dessiner nettement qu'à Martos parce que, en général, le flanc inférieur est pins ou moins laminé. Les importants massifs calcaires du Crétacé supérieur paraissent avoir joué un rôle tectonique différent de celui des autres terrains. Un décolle- ment se serait produit entre eux et les marno-calcaires du Crétacé inférieur et moyen. Le Crétacé supérieur aurait dépassé la tête du pli couché et serait venu reposer sur le Miocène de la vallée, en formant des îlots com- plètement isolés. Un argument sérieux à l'appui de cette manière de voir me paraît être la présence de nombreux lambeaux de charriage, arrachés aux couches sous-jacentes et occupant une situation tout à fait anormale au-dessous du Crétacé supérieur. Je citerai comme exemple la coupe de la Serrezuela de Pegalajar. De haut en bas, on observe : 5° Crétacé supérieur; 4° lambeau de Vraconnien discordant avec 5; 3° lambeau de Trias charrié; 2° Miocène k Radiolaires avec lentilles à Lépidocyclines; i° Trias du fond de la vallée. On peut relever des coupes analogues à la Sierra de Jodar, au Monte Aznatin de Torrès, à la Pena de Jaen et à la Sierra de Jamilena. Au Sud du pli couché que nous venons d'étudier, un peu au nord de Valdepenas, l'Aptien du flanc supérieur bute par faille contre l'important massif jurassique de la Pandera. Au col entre l'Almaden et la Sierra Majina, au contraire, nous sommes en présence d'un pli-faille qui amène le Lias au-dessus du pli couché que nous venons d'étudier. Voici la coupe que l'on observe en ce point : Partons de Torrès et dirigeons-nous vers l'Almaden qui domine le village au Sud-Ouest. Torrès est adossé au flanc sud du Monte Aznatin, un de ces massifs de Crétacé supérieur isolés sur le Miocène dont nous venons de parler. Le village même est bâti sur le Miocène et le Trias sous-jacent affleure dans les ravins. Le massif de l'Almaden vers lequel nous nous dirigeons est le prolongement du flanc normal de l'anticlinal jurassique Martos-Jabalcux. Du flanc renversé, il ne reste que quelques lambeaux de Jurassique qui affleurent tout près de Torrès, au Sud. Le Jurassique de l'Almaden supporte en concordance le Néocomien et l'Aptien. Au col même (1700"*) entre la Sierra Majina et l'Almaden, à quelque loo" au-dessus du cortijo du Prado (Mata Begid), affleurent d'importantes masses de marnes SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. 71 bariolées triasiques. Elles renferment de nombreux fragments de Nummu- litique fossilifère pinces au milieu d'elles. Le massif de l'Almaden plonge nettement sous ces marnes qui sont surmontées par l'énorme masse cal- caire de la Sierra Majina où M. Nicklès a signalé Harpoceras cf. Murchi- sonœ. Nous considérons la Sierra Majina comme le prolongement vers l'Est du massif liasique de la Pandera, qui ici aurait été poussé vers le Nord sur le premier pli couché en entraînant uo lambeau de Trias et de Nummulitique, et exactement de la même façon que le Crétacé supérieur a été décollé du même pli couché et poussé sur le Miocène de la vallée. En résumé, on peut, comme première approximation, schématiser de la façon suivante la structure géologique du haut-pays aux environs de Jaen. Allant du Nord au Sud on rencontre une première zone où le Crétacé supé- rieur forme une nappe (voir première Noie) reposant sur le Trias et le Miocène, puis une deuxième zone où les terrains secondaires dessinent un anticlinal couché vers le Nord, enfin une dernière formée par le Jurassique chevauchant en certains points sur la zone centrale. Eutre la troisième zone et Grenade, les phénomènes de charriage paraissent être moins intenses que dans la région étudiée. GÉOLOGIE. — Contribution à la tectonique des Carpathes méridionales. Note de M. G. -M. Murgoci, présentée par M. A. Lacroix. M. Mrazec, exposant devant le Congrès géologique de Vienne les résul- tats de ses recherches et des miennes sur les schistes cristallins des Car- pathes méridionales, a distingué une série cristallophyllieniie anléper- mienne, divisée en deux groupes, et une série mésozoïque. Il a en même temps donné une esquisse tectonique à laquelle je me propose d'ajouter quelques faits nouveaux. Le premier groupe paléozoïque forme presque entièrement les Carpathes méridionales. Le second groupe n'apparaît que dans les massifs du Paringu, Retezatu et Vulcanu, associé à des massifs granitiques. Le groupe méso- zoïque suit le contact toujours anormal des deux premiers groupes, accom- pagné de nappes de serpentines et de diabases; il repose par places, par l'intermédiaire du Verrucano, soit sur les schistes, soit sur les granités du deuxième groupe et plonge sous les formations du premier groupe. Ces relations anormales des trois groupes cristallophylliens résultent de 72 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'interprétation des recherches de MM. Gr. et Sabba Stefanescu, Inkey, Schafarzik, Toula, Mrazec et de nos propres travaux. Sans entrer dans le détail, il nous faut cependant signaler, pour justifier ces assertions, que le calcaire et le Verrucano d'Oslia ne reposent pas sur le premier groupe, mais sur des gneiss et amphiboliles identiques à ceux de la vallée du Jiu et du Paringu, qui sont des roches éruptives du deuxiènae groupe. La jonction des zones mésozoïques de Closani et Baia de Arama par la bande calcaire qui forme la crête Lasul-Sohodelu est aussi un fait très important. Il y a lieu de noter également que les lambeaux mésozoïques de Sohodelu, Tismana et Runcu reposent sur le Verrucano et le granit, ainsi que le montre^l'entaille profonde de l'érosion sur leur versant sud. Enfin, il nous faut rappeler que le mésozoïque de la zone centrale, toujours plus ou moins métamorphique et accompagné de serpentines et diabases, voi- sine avec des lambeaux mésozoïques de faciès très différent et sans roches éruptives basiques à l'est du bassin de Halzeg et en Roumanie à Bistrita (Valcea), Bresnitat Sovarna (Mehedinti), ainsi que dans la région Piatra Craiului-Bucegiu. J'ai déjà indiqué la tectonique curieuse de l'extrémité nord-est de la région du deuxième groupe et indiqué le contact anormal de cette forma- tion avec le premier groupe. Il faut ajouter que, de Ciunget à Polovraci, l'on observe un chevauchement du deuxième groupe sur le mésozoïque, semblable à celui trouvé par Inkey et suivi par moi le long de la ligne Latorita-Jietu-Cerna. En effet, le mésozoïque de Polovraci présente trois anticlinaux dont les deux premiers (P. Polovracilor-Runcu et P. Cernazioarei-Cernadia) se réunissent en un seul au nord-est de Zavedeanu et laissent apparaître dans le synclinal de Cernadia des micaschistes du premier groupe reposant sur des grès et schistes probablement néocomiens. Le troisième anticlinal n'est visible que dans la vallée de la Cerna (Valcea) et disparait ailleurs entiè- rement sous les roches du premier groupe. A ces faits il faut encore ajouter les suivants : dans le sud-ouest, des monts du Vulcanu et le plateau de Mehedinti, j'ai pu constater les anti- clinaux suivants : 1. Schela-Suseni; 2. Gornicel-VaideEi-Dobrita ; S.Lesul- Tufai-Bâlta (ces trois premiers déjà reconnus par M. Mrazec); 4. Gureni- Sohodelu-Baia de Arama-Ponoare; 5. Pleasa-Piscu Brostenilor-Piscu Closanilor-Isvarna; 6. Dealu Cerbului-Baia de Arama; 7. Stersura-Piva- P. Closanilor; 8. Mandra-Recea-Vulcanu(leMandrazugdelnkey); 9. Oslia. Le flanc sud du deuxième anticlinal est recouvert dans la vallée de Susita SÉANCE DU 3 JUILLET ipoS. 73 par un petit lambeau de schistes du premier groupe. De même, le flanc sud du quatrième anticlinal plonge sous la zone du premier groupe Dal- boci-Negoesti. Enfin la traînée mésozoïqiie ondulée de la Cerna plonge en synclinal sous les micaschistes et gneiss du premier groupe. Les plis 1, 2 et 3 disparaissent sous le tertiaire, ainsi que ceux de Polo- vraci, au moment où les plis 4 et 6 surgissent. Quelques-uns de ces plis ne sont que des ondulations peu accentuées des couches mésozoïques qui forment dans l'ensemble deux grands anti- clinaux : Pleasa-Closani-Camena-Orsova et Tismana-Baia de Arama-Bàlta- Varciorova, plongeant en synclinal, d'un côté, vers la Cerna et le bassin de Petroseny, de l'autre, vers la Valachie. A l'est du Jiu et dans les monts du Vulcanu, l'érosion a enlevé presque toutes traces du mésozoïque. Le calcaire de Recea et les couches à faciès de Schela conservés dans le synclinal Plescoia-Rafidla indiquent seuls une liaison avec les formations à l'ouest du Jiu. Dans le plateau de Mehedinti, région affaissée, d'après Mrazec, le méso- zoïque est mieux conservé. Nous montrerons prochainement que l'étude de la tectonique de cette région conduit à la conception de grands char- riages analogues à ceux qui ont été démontrés dans les Alpes. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'origine du lactose. De l' ablation des mamelles chez les femelles en lactation. Note de M. Ch. Porcher, pré- sentée par M. A. Chauveau. Dans une Note antérieure {Comptes rendus, 28 mars 1904) j'ai montré que, au moment de la délivrance, chez une chèvre dont les mamelles avaient été enlevées avant la fécondation, on observait une forte glucosurie consécutive à une hyperglycémie notable. Il devenait intéressant, pour l'étude de la physiologie de la mamelle, de réaliser une expérience un peu analogue à la précédente et de procéder à l'ablation des glandes mammaires chez des femelles en pleine lactation. Quatre chèvres et une vache ont été utilisées dans ce but. Chez ces cinq animaux les résultats ont élé tout à f:iit semblables, très concordants, et, sans pénétrer dans leur détail, ce qui prendrait ici unegrande place, voici, en résumé, ce que l'on constate : Dans les premières heures qui suivent l'opération, les urines, qui ne réduisaient nul- lement avant, deviennent fortement glucosées (3os, 358 et même 45e de glucose au C. R., 1905, 2» Semestre. (T. CXLI, N° 1.) lO ^4 ACADEMIE DES SCIENCES. litre). L'intensité de elle glucosuiie est d'ailleurs proportionnelle à la valeur laitière de la femelle opérée. C'est aux environs de la quatrième ou de la cinquième heure que la glucosurie est le plus accentuée : à ce moment, existe également une importante hyperglycémie. Le taux de la glucosurie baisse rapidement et moins de 48 heures après l'ablation des glandes mammaii-es, quelquefois même au bout de 12 à i5 heures, les urines ont perdu tout pouvoir réducteur. Ces résultats si intéressants reçoivent tous la même interprétation, que la netteté des modifications notées du côté de l'urine et du sang justifie amplement. En voici, selon nous, les points principaux : 1° Le sang apporte son sucre normal, le glucose, qui est en C% à la glande mammaire ; 2° Dans le cours régulier de la lactation, la mamelle transforme le glucose en lac- tose, sucre en C", qui, ensuite, est excrété en solution dans le lait; 3° Mais dans les relations expérimentales relatées ci-dessus, la glande mammaire venant tout à coup à 7Tianquer et le glucose ne rencontrant plus le tissu qui, tout à l'heure, le transformait en lactose, ce sucre s'accumulera dans le sang, d'où hypergly- cémie, puis de là, passera dans l'urine, d'où glucosurie; 4° Nous avons dit que la glucosurie consécutive à l'opération baisse très rapi- dement ('); nous pensons que l'explication de ce phénomène peut être cherchée dans une diminution de l'activité du foie. Il n'est pas niable, en effet, que l'activité de la glande hépatique doive être plus grande pendant la lactation, puisque cet organe, dont un des rôles est de déverser le sucre dans le sang, devra, en outre, faire face, en vue de la sécrétion lactée, à la mise en liberté du glucose qui sera ultérieurement transformé en lactose. Il est donc vraisemblable qu'entre le foie, organe producteur du glucose et la mamelle, organe transformateur de ce même sucre, existe une relation dont le mécanisme nous échappe et qui tout naturellement cessera quand la fonction mammaire s'éteindra. Le déversement d'un excès de glucose, destiné à devenir lactose dans le lait, n'a plus en efletsa raison d'être, puisque la glande qui doit manipuler ce sucre a disparu. 5° La détermination comme glucose du sucre rencontré dans l'urine après l'abla- tion des mamelles a été faite d'une façon indubitable notamment par l'obtention de sa pliénylosazone caractéiisée si nettement par son insolubilité dans l'eau à l'ébuUi- tîon, sa forme microscopique, son point de fusion (33o"-232° par fusion rapide. Pro- cédé G. Bertrand). D'autre part, l'action de l'acide azotique sur le sucre impur que j'ai isolé n'a pas produit trace d'acide mucique, ce qui témoigne de l'absence de galac- tose dans ce sucre. De ces recherches chimiques il résulte donc que le lactose ne saurait provenir, ainsi qu'on l'a j)rélenclii, de l'union du glucose d'oriyinc san- guine et du galactose d'origine alimentaire. Celle hypothèse aurait trouvé, (') Paieille constatation a été notée par M. de Sinéty dans des expériences ana- logues aux nôtres et que cet auteur n'a jamais publiées. Nous le remercions profondé- ment pour celle Communication personnelle qu'il a bien voulu nous faire tout récemment. SÉANCE DU 3 JUILLET IiJoS. yS dans nos expériences, une éclatante confirmation si l'urine avait contenu un mélange de glucose et de galactose; or, tel n'a pas clé le cas. Mais si le galactose, qui existe combiné au glucose dans le sucre du lait, n'a pas une origine alimentaire, s'il n'arrive pas tout préparé à la mamelle, il est cepemlant de toute nécessité qu'il s'en forme; il est obligatoire que la moitié du glucose destiné à devenir le sucre, du lait subisse, avant de s'unir à la seconde moitié restée intacte, une modification dans sa structure stéréochimique qui en fasse la molécule-galactose du lactose futur. Sur ce point, il serait aisé de formuler des hjpoihèses visant la forma- tion du galactose, mais nous n'insisterons sur aucune d'elles, car rien ne vaut un fait bien établi, et nous tenons à laisser le choix à l'expérience qui, nous l'espérons, saura décider. Quoi qu'il en soit, il est un résultat que nous nous permettons de considérer comme acquis à la suite des expé- riences qui font l'objet de cette Note, c'est que la transformation du glucose en lactose, accompagnée nécessairement de la création du galac- tose qu'on retrouvera dans le lactose excrété, est un phénomène intra- mammaire. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Fixation des substances chimiques sur des cellules vivantes. Note de MM. Coarrix et Le Play, présentée par M. d'Arsonval. L'addition de la papaïne à des cultures du bacille subtil permet de fixer cette diastase sur les corps microbiens. Cette fixation est tellement intime qu'assez vite les eaux de lavage des produits de ces cultures retenus sur un filtre cessent d'entraîner toute parcelle diastasique, alors que ces corps mi- crobiens continuent à fournir les réactions caractéristiques de cette diastase. Dans ces conditions, en suivant toujours la même technique, à des lapins d'un pre- mier groupe on inocule, par animal, S"^""' dans les veines et 4'^"'' sous la peau d'une cul- ture de bacilles subtils rendus, en dehors de toute intervention de la papaïne, légère- ment virulents; à des animaux, d'un deuxième groupe on injecte ce même germe provenant d'une culture additionnée de 5 pour loo de papaïne; des sujets d'un troi- sième groupe reçoivent simplement de semblables proportions de cette diastase. En général, ce sont les lapins infectés par le bacille subtil seul qui, tout d'abord, maigrissent le plus; puis, dans les conditions de virulence et de toxicité où nous nous sommes placés, souvent ces lapins du premier groupe n6 ACADÉMIE DES SCIENCES. tendent à se remettre, alors que ceux du second, imprégnés par la culture napaïuée, continuent à dépérir et succombent. Quant aux animaux soumis à l'exclusive influence de la papaïne, ils n'offrent que des accidents à peine appréciables. La culture et la coloration des coupes montrent que les organes des lapins contaminés par les agents chargés de principe diastasique sont ceux qui contiennent le plus de bacilles; ce sont aussi ces organes qui. comparés après une égale survie à ceux des autres sujets, sont les plus altérés. Comme chez les animaux soumis à l'action des microbes dépourvus de papaïne, on observe, dans les viscères de ces lapins du deuxième groupe, des ébauches d'hvperémie inflammaloire péri-vasculaire ; en outre, uni- quement chez ces lapins infectés par des bactéries papaïnées, en particulier dans le foie, à la périphérie des lobules, on décèle des zones assez nette- ment délimitées, dont les cellules, incapables de retenir les matières colo- rantes, semblent avoir subi, grâce à la papaïne fatalement mise en liberté par suite de la désagrégation des bacilles, une sorte de digestion. Impuis- sants à sécréter des toxines suffisantes pour agir manifestement à distance, ces bacilles interviennent à l'aide de ces poisons adhérents; autant se forment de colonies microbiennes, autant se développent de foyers patho- logiques : une série de processus locaux constituent la maladie générale ('). Ces résultats établissent en premier lieu que, si des diastases modifient des produits bactériens morbifiques (-), des diastases atténuent également les bactéries elles-mêmes ; c'est cette atténuation qui a fait que, tout d'abord, l'activité des germes de notre culture additionnée de papaïne a paru plus faible. En second lieu, ces expériences prouvent que, incorporée à des cel- lules, cette |)apaïne, au moins en partie, échappe aux actions anti-diasta- siques connues de la circulation sanguine, actions qui, par contre, ont dû affaiblir les attributs de cette diastase introduite isolément. En troisième lieu, ces recherches mettent en lumière une des modalités possibles de l'éducation pathogène des infiniment petits; à la faveur de ces fixations de principes analogues à ceux que produisent, par exemple, dans une caverne pulmonaire, un intestui dilaté, un utérus renfermant des débris placen- taires, etc., des processus putrides ou fermentatifs ('), ces infiniment (') Cette démonstration expérimentale est à rapprocher de la conception d'Auclair relative à la tuberculose envisagée comme aflfection locale. (2) Voir Charrin et Lekèvre, Soc. BioL, 1895. (^) Nos recherches montrent qu'on réussit avec d'autres corps, alcaloïdes, etc. SÉANCE DU 3 JUILLET igoS. 'j^j petits, jusque-là saprophytes, peuvent devenir nuisibles. Dans le cas parti- culier, cette transformation est d'autant |)lus manifeste que, soit à cause de la nature vivante ou de la grande divisibilité des supports de l'élément diastasique fixé, soit pour d'autres motifs, cet élément fait preuve d'une singulière activité ( ' ). Différentes séries d'expériences nous permettent, d'ailleurs, d'étendre la portée de ces remarques. Quand, dans les cultures de divers microbes, tels que le bacille pyocyanique, on ajoute de la papaïne ou d'autres composés tant alcaloïdiques (sulfate de strychnine) que minéraux (arséniate de soude), on oljtient également de solides fixations de ces corps, fixations influencées par l'état des bacLéiies utilisées; d'autre part, les inocula- tions de ces germes pourvus de principes cliiuiiques soudés déterminent des lésions qui varient suivant les substances adhérentes à ces germes. Dans ces conditions, le mécanisme de la maladie infectieuse se prête à l'analyse; les procédés en jeu permettent de faire intervenir tantôt les microbes seuls ou ces microbes porteurs de toxines diastasiques, tantôt ces agents munis d'éléments de l'ordre des alcaloïdes et même des matières minérales, tantôt enfin des bacilles sur lesquels on a superposé plusieurs de ces composés; par suite, il est possible de préciser le rôle de chacun de ces produits figurés ou solubles, produits variés qui, habituellement, constituent les complexes mélanges de la plupart des cultures. Or, nos analyses éta- blissent que si, au point de vue de la genèse des altérations des processus infectieux, les diastases tiennent le premier rang, fréquemment les bactéries se servent aussi de composés nuisibles de diflerentes natures. Au demeurant, de nouvelles recherches nous conduisent à penser que, par leur fréquence, leur rapidité, etc., ces fixations lissulaires d'une foule de substances chimiques intéressent la [)hysiologie générale, normale et pathologique. C'est ainsi que des travaux poursuivis avec M. Moussa tendent à prouver que la prompte disparition d'une toxine déposée dans le sang tient, au moins partiellement, à ce que de suite elle adhère aux élé- ments internes de la paroi vasculaire. C'est également à la faveur de ce mécanisme que le placenla apparaît comme un important régulateur pré- posé, chez le fœtus, à la juste et souvent progressive répartition de maté- riaux utiles ou à l'arrêt de composés nocifs, arrêt facilitant des métamor- phoses ultérieures aussi bien que des cessions fragmentées (-). (') Ces données sont favorables aux essais des chercheurs qui, soit pour accroître l'efficacité de produits médicamenteux ou autres, soit pour les soustraire aux modifi- cations organiques, les font pénétrer en les incorporant à des cellules {voiries travaux de Stassano). (') Des expériences en cours montrent que le placenta retient dilïérents principes (sucre, strychnine, matières colorantes, protéiques, etc.). •^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ajoutons que, sous de multiples influences (oscillations des conditions de l'isotonie, de la pression osmotique, etc.), et sans admettre des disloca- tions cellulaires, les principes fixés peuvent abandonner les cellules et, devenus libres, engendrer des phénomènes dépendant de leurs attributs. Ainsi, grâce à ces sortes d'allernalives de soudure ou de disjonction et suivant les conditions, divers produits tantôt deviennent iiitra ou du moins juxta-cellulaires et, par suite, latents, inaptes à manifester leurs propriétés, tantôt passent à l'élat solnble, élat comportant la mise en jeu de ces pro- priétés : la portée physiologique de pareilles données ne saurait échapper à personne. M. Lebox envoie un travail d'un caractère élémentaire permettant de reconnaître rapidement si un nombre est premier à l'aide de systèmes de nombres exprimant des caractères de divisibilité. M. Rapuael Dubois adressé une Note Sur les cultures minérales et les éobes. La séance est levée à 4 heures et quart. G. D. BULLETIN BIBLIOGKAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3 juillet 1905. Leçons sur le froid industriel, par M. L. Marchis, professées à la Faculté des Sciences de l'Université de Bordeaux, année 1904-1905. Paris, V" Gh. Dunod; i vol. aulographié, in-S". (Présenlé par M. Maurice Levy.) Ostafrikanische Dekapoden und Slomalopoden, gesammelt von Herrn Prof. D'' A. VoELTZKOW, bearbeilet von Prof. D' H. Lenz, mit 2 Tafeln. ( Wissenscliaftliche Er- gebnisse der Reisen in Madagaskar und Oslafrika in dem Jahren iSSg-iSgS, von D-- A. VoELTZKOW. Bd. III, p. 341-392). Franckfort-sur-le-Mein, Morilz Diesterweg, 1905 ; I fasc. in-4°. (Présenté au nom de l'auteur par M. Alfred Grandidier. ) Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du d Juillet iS44^ publ. par les ordres de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie; tome XCI.V, i" partie (nouvelle série), année 1896 : Hydraulique; matériel de l'économie domestique. Paris, Imprimerie nationale, iQoS ; I vol. iu-S", SÉANCE DU 3 JUILLET ipoS. 79 Notice sur l'emploi du chlorure de magnésium, contre le soulèvement de la poussière, par E. Phiubkbt-Delair, chimiste, à Tarbes. S. 1. n. d.; i feuille in-ii". Mémoires de la Société d^ Af;riculture. Commerce, Sciences et Arts du départe- ment de la Marne, 2' série, t. VI, i" et 2' parties, 1902-1903. ( La seconde partie ren- ferme la Table alphabétique des travaux de l'ancienne Académie de Chàlons et des Mémoires de la Société depuis l'origine à 190^.) Châlons-sur-Marne, C. O'Toole, 1904; 2 fasc. in-8°. The spectroheliograph of the solar physics Observatory. by William J. -S. Lockyer. (E\tr. de Monllhy Notices of the Royal astronomical Society, l- LXV, n" o.) i fasc. in-S". Contribution à l'étude de la pile, par P. IIarckmann. Liège, igo.i; i fasc. in-S". Observaciones nieteorolofficas praticadas en cl Observatorio astrononiico nacional de Tacubaya y en algunas otras estaciones mcxicanas durante el ano de 1896, publ. por M. MonENO y Ânda. Mexico, 1905; i fasc. in-f". Jahrbiirher der k. k. Ccnlral-Anstalt fi'ir Météorologie und E rdmagnelismiis. Officiel Publication : Jahrgang 1908, neue Folge, Bd. XL. Vienne, igoj; 2 fasc. in-4''. ERRA TA. (Tome CXL, Séance du 2 janvier 1901.) Noie de M. James Lavaux, Séparation de 3 dimélhylanthracènes obtenus dans l'aclion du chlorure de méthylène et du chlorure d'aluminium sur le toluène : Page 45, ligne 22, au lieu de fondant à 289°, /«e; bouillant à 289". (Tome CXL, Séance du i3 juin igoS.) Note de MM, Fourneau et Tiffeneau, Sur quelques oxydes d'élhylène aromatiques monosubslitués : Page i597, ligne 2, ajoutez le paragraphe suivant qu'il faut retrancher aux lignes 4 et 5 : A la pression ordinaire, il bout vers 258''-262° en se transformant partiellement en un composé aldéhydique. 8o ACADÉMIE DES SCIENCES. (Tome CXL, Séance du 19 juin igoS.) Noie de M. A. Recouru, Sur un sulfale ferrique basique : Page i636, ligne i3, au lieu de Fe20'(2,57)SO*H', lisez Fe^O'(2,57)SO*hP. (Tome CXL, séance du 26 juin igoS.) Noie de M. André Broca, Sur le jjouvoir inducleur spécifique des méUuix : Page 1679, ligne 2, formule (5), au lieu de 2 cos j — Y(costp + /sina.) ^0= , . . » y 2 TTv ( coà '^ + j sin tf ) lisez 2 cos \- — Y ( cos Cf. -+- J sin !p ) \/2itY(cos

+ V Y^ r~ = mod ^2^^ — '■ r-î- R^ lang^2(p + i (y — sin!p)/isin(p Noie de MM. M. Pietlre el .4. Vila, L'oxyhémoglobine de cobaye. Aclion des fluorures : Page 1708, ligne 18, au lieu de Conclusion. — L'oxyhémoglobine n'est sensible spectroscopiquemenl qu'aux fluo- rures en solution. Conclusion. — L'oxyhémoglobine n'est sensible spectroscopiquement aux fluorures que lorsqu'elle est en solution. N" 1. TABLE DES AHTICLES (Séance du 3 juillet 1903.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRRS El' DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. l'as M. Kmile rn;AIUi. Sur une inégaliti; rela- tive à la connexion linéaire el sui- le calcul fin genre numérique d'une surface algé- brique M. J. BoussiNESQ. — Propagation des ondes le long d'une colonne liquide compressible, se composant de lilels à vitesses inégales et remplissant un tuyau élastique horizon- tal, sans tension longitudinale M. A. Hallek. — Sur les acides campho- acélique et fi-campliopropionique Pages. M. l.iiiBNARD. — Sur l'existence dans le Sureau noir d'un composé fournissant de r.uiile cyanh}'drique iii MM. Pâli. Sabaiier et A. Mailhe. — Syn- llièse.des trois diniéthylcyclohexanols ter- liaii-eset des hydroi-arbui es qui s'y ratta- chent 2n M. CiiAïu.ES Deperet. — L'évolution des Mammifères tertiaires. Réponse aux obser- vations de M. Boule Q2 IVOMINATIOIVS. iM. P. Curie est élu Membre de l'Aradémie à la place vacante, dans la .Sectiitn de l'Iiysique, par le décès de M. A. Potier. COH UES PON l> AIVCE . M. le Secrétaire phrpetuel signale l'Ou- vrage suivant : « Leçons sur le froid indus- triel », par M. L. Marchis ï!\ M. André Broca. — Sur le pouvoir induc- lenr spécifique des métaux dans le cas des ondes caloriliques el lumiueuses ^.'.!^ M. (1. CoNTREMOULiNS. — .\ppareil de mesure des facteurs pénétration et quantité de rayons X, et totalisateur radiophotomé- trique 2b MM. L. HouLLEViGUE et H. Passa. — Pro- priétés magnéto-optiques du fer ionoplas- lique 29 M. K. IVIoNPlLLARD. — Méthode pour établir des écrans colores, destinés à isoler certains groupes de l'adiations spéciales 3i M. A. CoLANi. — Préparations de composis binaires des métaux par aluminothermie.. 33 M. Léon Glillet. — Constitution et pro- priétés dei aciers à l'akaninium 3,S M. Pale Chrétien. — Combinaisons des acides ferrocyanhydrique et sulfurique. Substitution sulfoiiée dans la molécule des cyanures compjext's. Les <»xyferrocyanures. 07 M. Ch. Kremunt. - Modilication de la qua- lité iniliale du fer et de l'acier employés à la fabrication des rivets après que ceux-ci ont été posés à chaud 39 MM. E.-E. Blaise et .\. Coiïrtot. — Sur les acides aldéhydes y '| 1 M. Lespieau. — Synthèse de la laclone de l'acide érythrique .'(:> M. V. Grionard. — Nouvelle méthode de synthèse d'alcools monoatoniiques et polya- tomiques 4'| M. IliNRi Leroux. — Sur la décahydro- naphtylcétone-fi et la décahydronaphtyl- amine-p 4'» M. Cil. SCHMITT. — Nouveaux dérivés des éthers mésoxaliques /JS MM. Charles Moureu et Amand Valeur. — Sur la Spartéine. Action de l'iodure d'élhyle iy MM. Philippe-A. Guye et Alexandre PiNrZA. — Densités de l'anhydride carbo- nique, du gaz amiiioiiiac el du protoxyde d'a/ote 5i M. Camille Matignon. — Thermochiinie du iiéody me .j'i MM. LiNDET et L. .\MMANN. — Influence des éléments de la farine bise sur l'extraction du gluten et sur la panilcatir)n 5(j MM. L. Ravaz. — Sur la c^ase du dépérisse- ment des vignes de la Tunisie, de l'Algérie et du Midi de la Trance .')S MM. l'.M. ItouRuuELOT el Km. Dan.iou, — Sur W 1. SUITE DK LA TABLR DKS ARTICLES. Pages la présence d'un glucoside cyaiiliydrique dans les feuilles de sureau, Sambiicus nigra L M. Louis Fauh. — Modifications et râle des oi-ganes segmentaircs chez les formes épi- toques d'Annélides ['olycliètes M. H. CouTiiîRE. — Sur les épipodites des Crustacés Eucyphotes M. Rkne Nicklks. — Sur la découverte de la houille à Abaucourt { Meurthe-et-Moselle ). M. Zeiller. ~ Observations relatives à la Noie précédente M. Robert Douville. — Sur les Préalpes subbétiques aux environs de Jaen Bulletin bibliographique, Errata 39 Pages. M. G. -M. MuRooci. — Contribution à la tec- tonique des Carpathes méridionales M. Cil. PoLîcHER. — Sur l'origine du lactose. De l'ablation des mamelles chez les femelles en lactation MM. Charkin et Le Play. — Fixation des substances chimiques sur des cellules vi- vantes M. Lebon envoie un travail permettant de reconnaître rapidement si un nombre est premier M. Raphaël Dubois adresse une Note o Sur les cultures minérales cl les éobes » •:3 78 79 .RIS - IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS. Quai des Grands-AugustiDS, Sa. Le Gérant : Gaothihb-Villars. 1905 SECOND SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. N° 2 (10 Juillet J905). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Gi'ands-Aui.'iistins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS Adopté dans t,ks séances des 23 juin 1862 et i] mai 187.^ Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l"""". — Impression des travaux de V Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine cjue si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont 'soumis à la même hmite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont impiimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Acadénïie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Acadéiriie ne peut donner plus de 3-'. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont (ju'ai: tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savanl étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnel qui ne sont pas Membres ou Correspondants de T Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un Tx- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires scait tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomr mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foiii pour les articles ordinaires de la correspondance oÔ' cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à lirer de chaque Membre doit être ivn à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus lard le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dansi Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoy/' ai Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier Planches \et tirage à part. Article 4. l^es Comptes rendus ne contiennent ni planch i ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraK 1' autorisées, l'espace occupé par ces figures conipU pour l'étendue réglementaii'e. Le tirage à part des articles est aux frais des i \- leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports* les Instructions demandés par le Gouvernement, j Article 5. Tous les six mois, la Commission administrati^ fait un Rapport sur la situation des Comptes ren^ après rimpression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. itr ? Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pries de I» déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi^qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise àla séance smvan ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 JUILLET 1905, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. ME3IOIRES ET GOMMÏjrVICATiON.S DKS MEMBRRS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le MiMSTRE DE l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse une ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faite de M. P. Curie, pour remplir, dans la Section de Physique, la place laissée vacanle j)ar le décès do M. .4. l'otier. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. P. Curie prend place parmi ses Confrères. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Calcul, pour les diverses contexlures et épais- seurs de paroi possibles, de la résistance élastique qu'un tuyau sans tension longitudinale oppose au gonflement de la colonne liquide le remplissant. Note (le M. J. Boussixesq. I. La particularité la plus délicate de la théorie des coups de bélier et, en général, des ondes liquides où intervienL l'élasticité du tuyau contenant une colonne fluide en repos ou en mouvement, consiste dans l'hypothèse, inévitable si l'on veut aboutir, que les anneaux juxtaposés dont se com- pose le tuyau agissent, chacun pour son compte, sur le fluide intérieur, sans s'influencer mutuellement ('). Or cette hypothèse ne serait j)leinc- (*) Voir le piécédent Compte rendu, p. 8. C. K., igoâ, -2' Semestre. (T. CXLI, N" 2.; ÏI 82 ACADEMIE DES SCIENCES. ment justifiée que pour un tuvau à fibres annulaires résistantes, mais dont les fibres longitudinales seraient, au contraire, infiniment extensibles et compressibles. Tel serait celui que donneraient, par exemple, la superpo- sition et la juxtaposition, en grand nombre, d'anneaux homogènes sans largeur ni épaisseur sensibles, ou, encore, les enroulements multipliés d'un long fil élastique à spires très voisines, analogue aux trachées des végétaux, anneaux ou enroulements que relierait une sorte de parenchyme lâche, ou une toile affectée d'une double infinité de petits plis longitu- dinaux et transversaux. Il y a donc quelque intérêt à attribuer au luyau, conformément, d'ailleurs, à la réalité, une contexture hétérotrope, diffé- rente suivant la longueur de ce qu'elle est dans les sens transversaux, de manière à pouvoir, du moins à la limite, le supposer, ainsi, infiniment extensible et compressible suivant sa longueur, ou composé effectivement d'anneaux contigus sans action appréciable les uns sur les autres. Lebutprinci[)alde cette Note sera, par conséquent, de trouver comment, dans un tuyau élastique homogène, mais isotrope seulement autour de ses fibres longitudinales, et à surfiice extérieure censée libre de toute pres- sion, le l'ayon intérieur R se dilate lorsque croit la pression p i xercée sur sa face concave par le fluide contigu. La relation obtenue de la sorte ratta- chera la pression/; de ce fluide au rayon actuel de la section a qu'il occupe et sera précisément celle que la théorie de l'élasticité doit fournir à l'Hy- drodynamique, pour déterminer le problème des mouvements du fluide. L'épaisseur primitives du tube, différence de ses deux rayons, extérieur, R,, et intérieur, R, à l'état naturel, sera d'ailleurs supposée avoir un rapport quelconque avec le rayon R intérieur, et non plus en être une très petite fraction, comme je l'avais admis dans ma précédente Note (à la suite de Resal et de M. Alliévi), afin d'an iver au résultat le plus simple et d'y arriver le plus rapidement possdjle. IL I^e tuyau nydai covame axe d' isotropie Aq sa matière son axe môme, choisi pour celui des a-, il y aura lieu d'adopter, pour son potentiel $ d'élas- ticité, qui exprime les six forces élastiques usuelles N^, N^, N-, T,., ï^., Tj. par ses six dérivées partielles premières relatives aux six délormations élémentaires bien connues dj., dy, 0-, g^, gy, gi, la formule ((3o), à cinq coefficients d'élasticité 1, \j., v, a', [;.', démontrée, à titre d'exercice, dans la septième de mes Leçons d'Analyse infinitésimale pour la Mécanique et la Phy- sique (t. L Compléments, p. i i[)*), s;i\oir SÉANCE DU ro JUILLET ipoS. 83 Elle donne pour les six forces N, T, en appelant 9 la dilatation superfi- cielle J,.-f- d^ des sections normales à l'axe d'isotropie ou des^, ( N,, = ).' 0 + V .0 + V J, + a ;.. ( ô^ . ,1, ) , ^^^ ' T., = ,.5-,.. (T„T,) = !/(^-,,ê.)- On voit que les anneaux seront mutuellement indéjiendants, ou que la pression sur les sections normales du tuyau aura ses trois composantes N^, T^, T^. essentiellement nulles, à la triple condition, nécessaire et suffisante, que V^ o, 17.'= o, v = o; ce qui revient à réduire le potentiels, ou les six forces N, T, à leurs expressions ordinaires, en >. et [j., du cas d'isotropie, mais spécifiées pour des déformations /?/a/zp^, parallèles aux y^ et indépen- dantes de X, où l'on aurait (\c^ o- gz^^ ^^ P-y^^' °- Qi^'^'it i' l'isotropie com- plète, on l'obtient en posant V = X, [j.' = u.. v = X -l- 2ia. III. Mais ne nous bornons pas à ces deuK cas; et admettons seulement la symétrie des déformations, tant par ra|)[)ort aux sections normales que tout autour de l'axe des a?. Celte dernière est évidente, par le fait même qu'on néglige les poids soit du liquide, soit du tuyau, ainsi que les appuis extérieurs de ce dernier, et à raison de la valeur commune attribuée à la pression intérieure /j, sur tout le contour des sections normales du fluide. Quant à la symétrie des déformations du tuyau par rapport à ses propres sections normales, elle résulte, à très peu près, de la forme allongée qu'en- traîne, pour les ondes, la rapidité de leur propagation. Par suite, ces sec- tions resteront planes, normales à l'axe sensiblement rectiligne du tuyau et parallèles entre elles; en sorte que les fibres longitudinales, qui leur sont prr[3endiculaires, éprouveront, toutes, la même dilatation (ou ct)n- traction) dj., fonction seulement, comme/?, de l'abscisse x et du temps t. Enfin, les considérations précédant la formule (i) de ma précédente Note font voir que chaque élément matériel de volume du tuvau peut être supposé, à tout instant, en équilibre, sous l'action des éléments contigus et, pour les plus voisins de l'axe, de la pression intérieure/?. IV. Cela posé, appelons, à la distance primitive r de l'axe, <^i, f^2, <^3 les trois dilatations linéaires principales de la matière du tuyau, savoir: t*), la dilatation de la fibre, dr, prise suivant le prolongement du rayon /• émané per[jendicuiairement de l'axe jusqu'au point considéré; t^a, celle de la fibre annulaire 27t/- passant parce point; enfin, 0,^, la dilatation 0^, indépendante de r, de la fibre longitudinale émanée du même point. Si a, fonction de/-, désigne le petit déplacement de celui-ci dans sa section normale, allonge- 84 ACADÉMIE DES SCIENCES. ment élastique, éprouvé par le rayon r, (h en sera la dérivée par rapport à r, et c»o, allongement relatif de la fibre circulaire T.r.r devenue 2-(r+(x), vaudra le quotient de a par r. L'on aura donc, en observant que (h H- '^2 — 0, (3) ô^ = % 0.= r e=i^, .. = Const.; et les formules (2) donneront pour les trois pressions (ou plutôt tractioiis) principales P,, P., P3 exercées sur les éléments plans normaux à J,, d.„ <).,, (4) (P,, P„) = >.0 + VJ, + 2î;.((),.<}o). P, = >,'0 + vd.,. Il en résulte, notamment, Or écrivons la condition d'équilibre, suivant le rayon r, d'un volume élémentaire (de longueur i dans le sens des œ) compris entre les deux cy- lindres de rayons primitifs r, r + dr et deux plans menés suivant l'axe, inclinés respectivement de ± -i par rapport au rayon r. Sur ses deux faces courbes yr, y(r-\-dr), les tractions exercées seront, suivant le rayon r, — yrP,, Y(rP| + f/./P,); et leur résultante algébrique, Y f/( /P , ) ou Y r rfP , 4- Y P , dr, se trouvera équilibrée par la projection, sous l'angle - — -; des deux tractions normales V.,dr exercées sur les deux faces planes latérales dr. 1/on aura donc yrr/P, + yPi dr=-;?.,dr, c'est-à-du-e, en simplifiant et utilisant finalement les formules (5), (3) ci- dessus, W ^57- + "^-^U + 7J = ° "" a + 2l^-)^ = o. V. La dilatation superficielle 0 des sections normales du tuyau est donc constante, tout comme 0,^; et la formule (4) de P.j montre que l'action mutuelle de deux anneaux contigus se trouve répartie uniformément sur leur base commune. Son annulation admise oblige donc à poser P., = o; et SÉANCE DU lO JUITI.ET igoS. 85 il vient successivement, vu (4) et (3), en appelant A une constante arbi- traire, d.,= 9, 30 = -r H ) I', = '' -:r- La constante A se détermine par la condition que P, s'annule à la ù\ce externe r= R, (supposée libie) du tuyau. Enfin, la valeur,/?, de — P, pour /■= R, c'est-à-dire à la face interne, et celle, 0', de la dilatation à., à la même limite r = R, seront ()--Ha)v-X'- Ri-R% (7) { " ^y_ (l + 2a)v \ + 2[J.)-l — /. - R- J a Si l'on observe que le coefficient E d'élasticité des fibres annulaires, rapport de P, à à.^ quand P, et P, sont nuls, a la valeur 4 -^ — ^-n: i, K, > K.'Le rapport inverse de E' à E est donc inférieur à l'unité, surtout dans le second cas. VI. Les raisonnements précédents ne s'appliquent guère, il est vrai, à une conduite d'eau, non seulement rigide, mais enfoncée dans un terrain qui s'oppose à ses mouvements un peu étendus. Néanmoins, admettons que les ondes s'y propageant n'aient qu'une longueur restreinte, ou, si elles sont longues, que l'excès de pression dû à leur passage soit de signes variés, et nul en moyenne sur des longueurs modérées. Comme, dans chaque section, cet excès donne sur toute la paroi concave d'un anneau des efforts ayant, suivant tout a\e coordonné, composante totale et moment total nuls, l'effet de ces efforts pour déformer et entraîner le tuyau ne peut être que très local, c'est-à-dire devenir insignifiant à toute distance com- prenant un nombre suffisant de fois le rayon R; car il suffirait, en les trans- portant sur l'axe (supposé alors relié à la paroi), de les déplacer d'une quantité égale à R, négligeable par conséquent à côté de la dislance dont il s'agit, pour les faire annihiler les uns par les autres. Donc les déformations du tuyau ne seront appréciables, si l'onde est courte, que dans son voisinage : elles ne tendront alors, nulle part, à pro- duire, par leur accumulation, des déplacements sensibles. Et si, au con- traire, l'onde est indéfinie, mais composée de parties de longueur restreinte, donnant lieu à des excès de pression moyennement nuls, on conçoit que les déformations d'un tronçon du tuyau dues à la totalité des parties de l'onde éloignées, seront encore négligeables, en raison de la neutralisation mutuelle, qui s'y produira, des effets d'efforts positifs et d'efforts négatifs exercés assez près les uns des autres. Le tuyau ne tendant ainsi à éprouver que des déformations, ou très loca- lisées, ou de signes contraires sur des tronçons assez voisins, il n'en résul- tera nulle part, comme on voit, des déplacements notables, susceptibles, par suite, d'être très gênés par la résistance du terrain ou même par celle des extrémités (si l'on en est assez loin); et l'hypothèse de l'indépendance mutuelle d'anneaux contigus à siu'face extérieure libre devra donner encore, par les formules (8) qu'elle entraine, une approximation acceptable. SÉANCE DU lO JUHJ.ET 1905. 87 RADIOACTIVITÉ. — Sur quelques expériences relatives à V activalion par l'uranium. Note de M. Henri Becqueuel. J'ai montré autrefois (') que, en mélangeant avec une solution d'un sel d'uranium, par exemple, de chlorure, ime petite quantité de chlorure de baryum et en précipitant ce dernier métal à l'état de sulfate, on obtenait un précipité qui pouvait être plus actif que l'uranium, mais dont l'activité dis- paraissait avec le temps suivant une loi exponentielle, diminuant de moitié au bout d'un temjis compris entre 20 et 'il\ jours. Le sel d'uranium qui reste dans la solution est moins actif qu'd ne l'était avant cette opération. Suivant la quantité relative de baryum introduite, on obtient un sulfate plus ou moins actif cl un sel uranique plus ou moins affaibli. .l'ai montré également cpie le sel iiffaibli reprend spontanément, avec le temps, son activité primitive; la loi tie récupération est complémen- taire de la loi de décroissance du produit activé. Tout se passe donc comme si l'uranium fabriquait, d'une manière conti- nue, un produit radioactif dont la dissolution du sel dans l'eau favorise la séparation et que le précipité entraîne avec lui. Ce produit paraît être le même que celui qui, dans d'autres expériences, a été appelé UrX par Sir W. Crookes. Il joue un rôle analogue à celui de l'émanation du thorium et (lu radium, avec cette différence que les émanations de ces corps sont gazeuses, tandis que l'émanation de l'uranium n'est pas volatde mais se dis- sout dans l'eau. J'ai repris récemment l'étude de ce produit et je communique aujour- d'hui à l'Académie quelques-uns des résultats obtenus. J'ai d'abord recherché si le sulfate de b;iryum entraînerait l'émanation du radium de la même m;inière que celle de l'uranium. loo"'"' d'eau distil- lée ont été laissés pendant 6 jours dans un ballon de verre en communica- tion par un tube de caoutchouc avec un petit tube contenant quelques mil- ligrammes de chlorure de radium dissous dans une-ou deux gouttes d'eau. Au bout de ce temps, on a retiré la communication : on a versé dans l'eau activée 5""' d'une solution de chlorure de baryum saturée; puis on a préci- (') CoDipLes rendus, l. CXXX, juin 1900, p. i5S.|; t. CXXXl, julllel lyoo, p. iSy; t. CXXIII, décembre 1901, p. 977; et Mémoires de l' Académie des Sciences, l. XLVI, p. 288 et suivantes. 88 ACADÉMIE DES SCIENCES. pitc la baryte. L'activité du sulfate obtenu a été environ dix-huil fois celle de l'oxyde noir d'uranium. Elle disparut en quelques heures, tombant de moitié en 3o minutes. Une deuxième expérience, faite avec de l'eau activée par la même source pendant 3 jours et demi, a donné un précipité dont l'activité était moitié de celle du précipité précédent; la décroissance étu- diée à des intervalles très rapprochés a été im peu moins rapide, la constante de temps variant de 89 à 32 minutes en i heure et demie et tendant vers la constante de temps caractéristique de l'émanation du radium. Dans les deux cas, après la précipitation du sulfate de baryum, l'eau activée était devenue inactive. Le précipité avait donc fixé l'émanation. On pouvait alors se proposer de fixer k la fois sur le même précipité l'émanation du radium et celle de l'uranium et de voir si l'on observerait une influence de l'une sur l'autre. Les deux phénomènes se sont comportés comme indépendants l'un de l'autre. >■ L'expérience a été faite avec une solution de chlorure d'uranium, dont on a fait deux parts égales; l'une des moitiés a été exposée pendant 3 jours à l'émanation du radium, l'autre a été conservée comme témoin. Puis les deux dissolutions ont été traitées de la même manière; dans chacune d'elles on a versé 5™" d'une solution saturée de chlorure de baryum, on a précipité le sulfate de baryum en même temps dans les deux liqueurs, on les a fait bouillir le même temps et l'on a séché ensemble les deux filtres sur lesquels étaient recueillis les deux précipités. Le précipité ayant recueilli les deux émanations, observé 80 minutes après la formation de ce précipité, avait une activité sept fois plus grande que le précipité formé dans la solution uranique non activée par le radium. Le premier perdit son excès d'activité dans la première journée, pour devenir ensuite un peu jdus faible (o,9o5) que le second. En tenant compte de cette différence et en observant que, pendant la première journée, les précipités activés par l'uranium ont une activité ii peu près constante, on reconnaît que l'excès d'activité communiquée par l'émana- tion du radium décroit suivant la loi connue de cette émanation, carac- térisée dans l'expérience présente par une constante de temps égale à 43 minutes environ, une heure et demie après la formation du produit activé, et égale k 28 minutes une heure et demie plus tard. La décroissance de l'activité communiquée par l'uranium a été étudiée les jours suivants simultanément sur les deux produits; elle a été pour tous les deux exactement la même, caractérisée par des constantes de temps SÉANCE DU lO JUir.LET 1905. 89 comprises entre 10 et 17 jours, montrant une diminution environ deux fois plus rapide que pour les produits obtenus généralement par la même méthode, sans qu'on ait reconnu la cause de cette différence. Pendant la même période d'expériences, un précipité obtenu par la méthode ordinaire et cinq fois plus actif que l'oxyde noir d'ur.ine a été suivi pendant 18 jours et a donné la constante de temps de 21 jours conforme à celle que j'avais donnée antérieurement. D'autres expériences ont en outre été instituées pour reconnaître si une élévation considérable de la température modifierait l'activation par l'ura- nium. Deux portions égales, de if^,320, d'un précipité de sulfate de barvum dans une solution de chlorure d'urane ont été comparées à un même poids d'oxyde noir d'uranium. L'une des portions a été chauffée sur une plaque de graphite, fondue et portée au rouge blanc par un chalumeau oxhydrique; l'autre a été conservée comme témoin. Après refroidissement les deux par- ties, dont l'une, celle qui avait été chauffée, était un peu plus active (1,1 5), ont montré la même loi de décroissement d'activité induite, caractérisée par la constante de temps de 23 jours. Cette stabilité de l'émanation de l'uranium à haute température m'a con- duit alors aux expériences suivantes dont le résultat est particulièrement intéressant. Comme l'émanation répandue dans les solutions des sels d'uranium semble se fixer sur les corps très divisés, à la manière d'une teinture, j'ai pensé la fixer sur du noir de fumée, puis brûler ensuite le charbon. On a fait bouillir dans une solution de So^^ de chlorure d'uranium quelques grammes de noir de fmnée, préalablement lavé à l'éther et à l'alcool; après avoir filtré et lavé longtemps le dépôt, puis l'avoir séché, on a obtenu du noir de fumée actif, qui, sur le filtre, avait environ neuf fois moins d'activité que i», 32o d'oxyde noir d'urane. On a calciné ensuite le produit dans une coupelle de platine, en dirigeant en même temps par- dessus un courant d'oxygène afin de hâter la combustion totale. Dans ces conditions, tandis qu'un autre échantillon du noir de fumée employé non activé disparaît complètement, il est resté sur la coupelle, pour le |)roduit activé, un grand nombre de très petits grains noirs dont quelques-uns, examinés à la loupe, paraissent fondus, qui constituent un poids inappré- ciable, mais dont l'ensemble représente une activité six fois plus grande que celle de la masse de noir de fumée avant la calcination. En huit jours ce dépôt a augmenté régulièrement d'environ une fois et demie son acti- C, R., 1905, 2' Semestre. (T. CXLI, N" 2.) 12 90 ACADÉMIE DES SCIENCES. vite initiale et a présenté alors la même activité que 1^,320 d'oxyde noir d'urane. Ces grains, qui ont subi une élévation de température inférieure à celle de la fusion du platine, contiennent un oxyde d'uranium ; si l'on met dans la coupelle une goutte d'acide azotique, on voit, à la loupe, le liquide se colorer en vert autour de chaque grain qui ne semble se dissoudre que très lentement. Une autre expérience faite avec 4^ d'un autre échantillon de noir de fumée, dans une solution de iSo^ de chlorure d'uranium n'avant pas encore servi à ces ex|)ériences, a donné un dépôt de noir de fumée dont l'activité était environ moitié de celle du poids d'oxyde noir d'urane cité plus haut. Le résidu de la calcination, plus abondant que dans l'expérience précé- dente, s'est moniré trois fois plus actif; en le traitant par une petite quan- tité d'acide chlorhydrique, l'acide s'est coloré en vert; l'évaporation de cette liqueur dans une coupelle de platine a laissé un dépôt impondérable, ayant un peu plus de la moitié de l'activité du poids d'oxyde noir qui ser- vait de comparaison (i^, 32o). La partie non dissoute par l'acide et con- servée sur le filtre a gardé une activité à peu près égale à celle de l'autre partie, activité qui ne paraît pas décroître. Diverses autres expériences ont toujours donné des résultats du même ordre. Dans l'une d'elles faite avec une solution de chlorure d'urane ayant servi récemment à des précipitations, en lavant abondamment le déi)ôt de noir de fumée à l'eau chaude et à l'acide chlorhydrique, on n'a obtenu qu'un dépôt très peu actif. Dans une autre expérience, le résidu actif obtenu par calcination a été traité par l'r;' Ile chlorhydrique; il est resté un résidu inattaqué qui a con- servé plus de la moitié de l'activité initiale, tandis que l'uranium entraîné dans la solution n'a pas activé une nouvelle quantité de noir de fumée introduite dans celle-ci; cette quantité de noir de fumée inactif a été briilée et n'a pas laissé de résidu. Ces expériences montrent que le noir de fumée a entraîné de très petites quantités d'un corps ayant acquis une activité plusieurs milliers de fois plus grande que celle de l'oxyde noir d'urane ordinaire. L'observation ultérieure fera voir si ce produit conserve son activité, ou s'il se comporte comme d'autres produits activés dont l'activité diminue lentement avec le temps. SÉAN'CE DU lO JUILLET IpoS. 91 PATHOLOGIE. — Sur le traitement des trypanosomiases par l'acide arsénieiu; et le trypanroth. Note de M. A. Laveran. Dans (les Notes antérieures j'ai montré qu'on obtenait de bons résultats dans le traitement des trypanosomiases (Surra, Mbori, infections produites par Trypanosoma gambiense) chez le rat, chez le chien et chez le Macacus siniais en associant l'acide arsénieux au trypanroth et en faisant des traite- ments successifs ('). J'ai étendu ces essais de traitement à la Dourine; on verra, |)ar les obser- vations qui suivent, que deux chiens douriués traités parla méthode que je préconise ont résisté à cette infection qui est toujours mortelle chez le chien. Le !""■ mars igoS, M. Vallée, professeur à l'Ecole vétérinaire d'Alfori, m'envoie à l'Institut Pasteur deux chiens qui ont été inoculés de Dourine. Chien n° 1. — Poids i5''s. Inoculé de Dourine le 2/J février igoS. — i5 mars, rien d'anormal. Pas de trypanosomes à l'examen du sang. — ig mars, œdème du fourreau de la verge et des testicules; dans une goutte de sérosité recueillie au niveaii du four- reau, je trouve des trypanosomes non fàres. Le traitement est commencé. Acide arsé- nieux lô^B en injection intra-\ eineuse. — 24 mars, l'œdème du fourreau a diminué; dans une goutte de sérosité sanguinolente prise à ce niveau je ne trouve aucun trypa- nosome; trypanroth 30*^8 en injection intra-musculaire. — 26 mars, acide arsénieux j5mmg_ — 2g mars, l'œdème du fourreau a disparu complètement. Poids i5''8. Trypan- roth 3o''5. — 2 avril, il n'y a plus traces d'œdème; l'examen d'une goutte de sang prise au niveau du fourieau de la verge est négatif. Acide arsénieux iG'"""^. — 5 avril, trypanroth 'io'â. — i,5 avril, pas d'œdèmes, état général excellent; examen du sang négatif. Un lapin est inoculé, il reçoit, dans le péritoine, 8*^"' du sang du chien. Du 20 avril au 10 juillet le chien examiné à différentes reprises ne présente aucun symptôme morbide. Pas d'œdémes, état général excellent. Le poids pris les 2 et 26 juin est de \']^°, en augmentation de 2''8 sur le poids initial. Le lapin inoculé sur le chieU le i5 avril n'a présenté aucun signe d'infection. Chien n" 2. — Poids io''8. Inoculé de Dourine le 24 février igo5. — 18 mars, œdème du fourreau et des boursea; l'œdème, très prononcé, s'étend à une grande partie de la paroi abdominale. L'examen d'une goutte de sérosité recueillie au niveau du fourreau révèle l'existence de trypanosomes non rares. Acide arsénieux i2™s en irtjection intra-veineuse. — 20 mars, l'œdème abdominal a diminué. Trypanroth 20'^B. — 2.5 mars, l'œdème est limité an fourreau. Acide arsénieux i2™5. — 27 mars, l'œdème (') A. L.iVERAN, Comptes rendus, séances des 4 juillet igo4, 3o janvier et 17 avril igo5. 92 ACADEMIE DES SCIENCES. du fourreau persistu. Trypanrolh ao'^s. — 3o mars, chins une goulle de la >érosilé de l'œdème tiu fourreau, je vois encore un trypanosome. — i'^'" avril, acide arsénieux i2"s. — 4 avril, l'œdènie du fourreau a beaucoup diminué; dans une gouUe de sérosilé san- guinolente recueillie à ce niveau, je ne Irouve plus aucun trypanosome. Trypanroth 20'^8. — I I avril, un peu d'œdème le long du fourreau ; dans la sérosité de cet œdème, je vois encore un trypanosome. Acide arsénieux i2"'b. — i3 avril, trypanroth 20''s. — 20 avril, l'œdème a dispaiu presque complètement et, dans le liquide sanguinolent recueilli au niveau du fourreau, on ne trouve plus de ti'ypanosomes. Acide arsénieux I2"'S. — 22 avril, trypanroth 20'S. — 3o avril, il n'y a plus trace d'œdème. La recherche des trypanosomes donne des résultats négatifs. Acide arsénieux, 12"'». — 3 mai, try- panroth 20"^». — Du 4 mai au 10 juillet, le chien ne présente aucun symptôme morbide pouvant faire admettre la persistance de la Dourine. I^as d'œdèmes. Etat général très bon. Poids : io''b le 2 juin, i2''s le 26 juin. Il est à noter que le chien 11° 1 a guéri plus facilement que le chien n° 2, bien que les deux animaux aient été inoculés en même temps et avec le même virus. Chez le cliien n" 1, trois traitements par l'acide arsénieux et le trypanrolh ont suffi, alors que, chez le chien n" 2, six traitements ont été nécessaires. Ces différences individuelles ne surprendront pas, d'ailleurs, les cliniciens. I-e chien n° 2 pesant io''« a reçu, du 18 mars au 3 mai, c'est-à-dire dans l'espace de 47 jours : 72"î>' d'acide arsénieux et is, 20 de trypanroth; ces doses ont été bien supportées. Il n'est pas douteux qu'on puisse obtenir à l'aide du traitement mixte par l'acide arsénieux et le trypanroth des guérisons complètes, définitives, des différentes trypanosomiases. Je possède des animaux guéris depuis plus d'une année de trypanosomiases qui, chez les animaux de même espèce, non traités, ont une marche aiguë et toujours mortelle. Le sang des animaux guéris n'est plus infectieux. J'ai cité déjà le fait suivant : un rat guéri de Mbori depuis plusieurs mois est saigné à blanc, et la totalité du sang est injectée dans le péritoine d'un cobaye qui ne s'infecte pas ('). Les animaux guéris d'une Irypanosomiase à l'aide de l'acide arsénieux et du trypanroth, ou du Irvpanroth setd, n'ont pas l'immunité pour cette maladie, ils s'infectent quand on leur inocule à nouveau le virus, et l'évo- lution de la maladie e.st la même que chez les animaux neufs. J'avais déjà constaté le même fait chez des souris guéries de Nagana, de Surra ou de Ca- deras au moyen d'injections de sérum humain. (') A. Lavehan, Coinples /f/if/w.v, 3o jaa\ ier igoj. SÉANCE DU lO JUILI.ET igoS. 98 Voici quelques exemples de réinfection d'animaux guéris de Mbori, de Surra et de la trvpanosnmiase produite par Trypan. gambiense. 1° Une souris inoculée de Mboii le 2r avril [90^ a, le 25 avril, des trvpanosomes nombreux; elle guérit à la suite d'une seule injeition de trypaiirolli. Le 18 juillet 1904 les trypanosomes ont disparu du sang depuis 81 jours; la souris considérée comme guérie est réinoculée de Mbori le 18 juillet. — ■?,>. juillet, trypanosomes assez nom- breux. — 26 juillet, trypanosomes très nombreux. — 27 juillet, mort. 2° Une souris inoculée de jVIbori le 21 avril iyo4 a, le 25 avril, des trvpanosomes assez nombreux, elle guérit après une seule injection de Irypanrolli. Le 16 mai 1900, la souris qui est en très bon état est inoculée de Mbori en même temps qu'une souris neuve. — ai mai, trypanosomes non rares. — 24 mai, trvpanosomes très nombreux. — 4 juin, mort. — La souris témoin est morte le \'.-] mai, l'infection a donc eu chez elle une évolution un peu plus rapide que chez la souris guérie. 3° Un rat blanc inoculé de Mbori le 28 avril 1904 a, le 18 mai, des trypanosomes nombreux; il est traité par l'acide arsénieux et le trypanrolh et guéiit. Le 18 juillet 1904 les trypanosomes n'ont pas reparu; le rat e^t inoculé à nouveau de Mbori. — 22 juillet, trypanosomes rares. — 24 juillet, trypanosomes très nombreux. — 25 juillet, mort. 4° Un rat blanc inoculé de Mbori le 4 mai 190'; a, le 10 mai, des trypanosomes assez nombreux; il est traité par l'acide arsénieux et le trypanroth et guérit. Le 18 juillet 1904, les trypanosomes n'ont pas reparu, le rai est inoculé à nouveau de Mbori. — 22 juillet, trypanosomes rares. — 27 juillet, trypanosomes très nombreux. — 29 juillet, mort. 5° Une souris est inoculée de Surra (de Maui'ice) le 6 mai 1904, elle s'infecte et, traitée par le trypanroth, guérit. Le 21 juin igoS, la souris qui est guérie depuis une année est inoculée à nouveau de Surra (de Maurice). — 24 juin, trypanosomes très rares. — 26 juin, trypanosomes très nombreux. — 27 juin, mort. Une souris témoin inoculée le 21 juin meurt exactement dans le même temps. 6° Une souris e^t inoculée de Surra (de Maurice) le 3i mai 1904, elle s'infecte et guérit à la suite de deux injections de trypanrolh. Le 12 mai igoS la souris qui est en très bon étal est réinoculée avec le Surra (de Maurice). — 18 mai, trypanosomes rares. — 20 mai, trypanosomes non rares. — 22 mai, tiypanosoines très nombreux, mort. Une souris témoin inoculée le la mai meurt le 28 mai. 7° Un rat blanc esl inoculé le 22 juin 1904 avec Trypan. gambiense. — 10 juillet, trypanosomes très rares. — 22 juillet, trypanosomes non rares. Le rat esl traité par l'acide arsénieux et le trypanrolh et guérit. Le i6 juin igoS le rat qui esl en très bon état est réinoculé avec le même virus que lors delà première inoculation. — 4 juillet, trypano- somes assez nombreux.— 10 juillet, trypanosomes très nombreux annonçant une mort prochaine, Ces faits montrent qu'on ne peut |)as londer grand espoir en la théra- peutique pour combattre les Irypanosoniiases îles animaux domestiques dans les régions où ces maladies sont enzootiques ou épizootiqties; les ani- g4 ACADÉMIE DES SCIENCES. maux, à peine guéris, seraient exposés à s'infecter de nouveau (' ). C'est à prévenir ces malarlies qu'il faut s'appliquer, plutôt qu'à les guérir. Les ten- tatives thérapeutiques conservent toute leur importance en ce qui concerne la trypanosomiase humaine surtout chez les Européens qui peuvent quitter les régions dans lesquelles celte maladie est endémique, M. A. (jiiANDiDiER, présentant la carte de la Russie d'Europe au :,o^,l„^,„ que vient de terminer M. le colonel Jules de Schokalsky, président de la Section cartographique de la Société Impériale Russe de Géographie, s'ex- prime en ces termes : Cette carte, en iG feuilles in-folio, est dressée suivant la projection conique de Gauss et a pour base la carte dite Spéciale de l' Étal-Major qui comprend 177 feuilles, et que M. de Schokalsky a rectifiée ou complétée à l'aide des documents récents. C'est ainsi qu'il a mis le plus grand soin à rectifier les IVontières de l'Empire russe ainsi que celles des divisions administratives; pour le Nord, il a utilisé de nombreux matériaux encore pour la plupart manuscrits, notamment pour le littoral de l'Océan glacial, la |)resqu'île de Kola, pour la région entre la Dvina du Nord et la Fetchora, pour la chaîne de l'Oural au nord d'Ekaterinbourg. Le cours de ! Obi a été comi)lètement changé d'après les levés encore inédits de l'expédit ion hydro- grajjluque de l'Océan du Nord. Les îles de la mer Blanche, de la mer Noire, de la mer Caspienne, de la mer de Kara et des lacs Ladoga, Onega et Tchoudskoïé ont été soit retouchées, soit refaites. Le Caucase a été revisé d'après la nouvelle carte à ^^^^ et k ^^,. Toutes les ligues de chemins de fer ouvertes en 1904 ont été indiquées, et les stations, les principaux ports fluviaux, les bureaux de poste et de télégraphe, les postes de douanes, les bains et les eaux minérales ont été marqués d'après les données officielles qui sont disséminées dans différentes publications. Cette carte est donc la plus complète qui ait encore paru. Commencée parle professeur Fetri, qui est mort en 1902, elle a été achevée par le colo- nel de Schokalskv. C'est une œuvre qui fait honneur à l'Atlas Universel de A, Marcks, dont elle est la partie réellement neuve et importante. ( ' ) 11 y a une exception à faire pour la Dourine, des mesures efficaces contre la réin- feclion pouvant être prises. SÉANCE DU lO JUILLET igo5. q5 s. A. s. le Prince de Moxaco fait hommage à l'Académie du fasci- cule XXX des Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I", Prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction avec le concours de M. Jules Richard. Ce fascicule a pour titre : Description des Antipalhaires et Cèrianthaires recueillis par S. A. S. le Prince de Monaco dans l Atlantique Nord ( 1 886- 1 902), par Louis Roule. MÉMOIRES LUS. CHIRURGIE. — Traitement des fractures par le mouvement ; par M. J. Lucas-Champioxnière. Le principe du traitement des fractures, aussi ancien que la Chirurgie elle-même, est le suivant : « Les os fracturés se réparent d'autant mieux que leurs extrémités sont mieux immobilisées. » Les fragments inertes doivent attendre leur recollement complet dans l'absence de mouvements. Depuis 60 ans, l'invention des appareils inamovibles a donné une forme précise à ces immobilisations de plus en plus rigoureuses. Même, à une époque récente, la suture systématique des fragments passe pour réaliser cette immobilisation absolue dans les conditions les plus favorables. Par des études cliniques j'ai démontré que ce principe séculaire du trai- tement des fractures est absolument erroné. J'ai, par des étapes succes- sives, fondé sur un principe tout opposé une méthode nouvelle de traitement des fractures. Cette méthode, rejetée d'abord comme para- doxale, s'impose aujourd'hui peu à peu, à l'étranger comme en France. Fondée sur des observations cliniques indiscutables, avec une expérience personnelle qui dépasse 25 années, cette méthode vient de recevoir une consécration scientifique absolue d'expérimentations et d'études histo- logiquesde M. Cornil, ce qui m'autorise à la présenter comme définitive. Le principe fondamental sur lequel elle repose et que j'ai démontré exact est le suivant : L'os n'échappe pas à la loi commune à tous les éléments de l'organisme humain. Malgré sa rigidité, il a besoin du mouvement pour arriver au maximum de vitalité qui lui est nécessaire pour se réparer. g6 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'os rigoureusement immobilisé donne un cal médiocre à formation lente. L'os dont les extrémités brisées subissent une certaine quantité de mou- vement réglé et méthodique donne un cal plus rapidement produit et plus ra[)idemcnt solide. Quelle que soit la région où la fracture est observée, on peut constater ce phénomène qui, jusqu'ici, échappait aux chirurgiens. Aussi, quelle que soit la région, le traitement d'une fracture doit admettre une certaine quantité de mouvement des fragments pour donner une bonne réparation. En outre, l'immobilisation, qui n'est pas favorable à la formation du cal, est absolument funeste pour la vie et la réparation de tous les organes compromis au voisinage des os fracturés (articulations, muscles et tendons). L'importance du mouvement est capitale pour la réparation de ces organes. Enfin, l'immobilisation est la condition qui maintient le plus longtemps les contractures musculaires qui sont pour les membres fracturés la cause la plus grave des déformations. Le mouvement thérapeulùjue ne saurait être un mouvement quelconque qui deviendrait, pour les sujets, plus redoutable que l'immobilité. Ce doit être un mouvement méthodique et dosé. J'ai combiné la mobilisation méthodique des fractures avec un massage très spécial essentiellement différent des manœuvres ordinairement connues sous ce nom. Ce massage très doux, très progressif, ne doit jamais être douloureux. Au contraire, il est aneslhésiant. Combiné avec la mobilisation méthodique, il produit les effets suivants : Disparition de la douleur après les fractures jusqu'ici les plus doulou- reuses (fractures articulaires). Disparition des contractures. Ainsi se réduisent spontanément bon nombre de déformations contre lesquelles luttaient sans succès les appareils les plus compliqués (fractures de la clavicule, de l'olccrane, des extrémités supérieures et inférieures de l'humérus). La résorption des liquides épanchés est d'une rapidité facile à vérifier par la marche des ecchymoses. Les articulations mobilisées sont défendues contre l'enraidissement. Les muscules ne s'atrophient pas. La rapidité de la formation du cal est telle que pour bien des fractures le temps de réparation est diminué de moitié. SÉANCE DU lO JUILLET igoS. 97 Enfin, l'influence de la nouvelle méthode sur la réparation définitive des membres siège de fractures est telle que certaines fractures, qui consti- tuaient jusqu'ici des accidents d'une extrême gravité, habituellement suivis d'infirmités définitives, deviennent des lésions plulôi, bénignes qui seront suivies d'une excellente guérison et d'une réparation fonctionnelle parfaite. Telles sont les fractures de l'extrémité supérieure de l'humérus, les frac- tures du coude, beaucoup de fractures bimalléolaires, et d'une manière générale toutes les fractures articulaires. Pour donner tous ces résultats, la méthode doit être appliquée d'une façon absolue et le plus tôt possible après le traumatisme. C'est ainsi seule- ment qu'elle assure la solidité rapide et évite les longues convalescences qui suivent toujours l'application des appareils inamovibles. Ce n'est pas pour des cas exceptionnels qu'elle doit être appliquée, mais toutes les fois que le mouvement ne menace pas de produire une grande déformation définitive, c'est-à-dire dans l'immense majorité des cas de fractures. L'énuniération qui suit indique les cas qui, par centaines, ont été traités ainsi dans mon service : Toutes les fractures des extrémités supérieures et inférieures de l'hu- mérus; certaines fractures du corps; toutes les fractures du coude y com- pris les fractures de l'olécrane. La plupart des fractures du radius. Beaucoup de fractures des deux os de l'avant-bras. Les fractures de tous les os de la main et du pied. Les fractures de la clavicule. Les fractures de l'omoplate. Presque toutes les fractures du péroné. Beaucoup de fractures bimalléolaires. Les fractures du genou. Les fractures du col du fémur. Même pour les fractures du milieu de la diaphyse des os longs (jambe et bras), des artifices permettent d'en traiter un bon nombre. L'importance capitale de cette méthode pour le développement général de la Chirurgie ne saurait échapper si l'on réfléchit qu'elle intéresse le quart environ des malades qui se présentent; . Qu'elle supprime rapidement la douleur pour une des lésions les plus douloureuses; Qu elle abrège dans une mesure considérable la durée de la réparation C. K., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N» 2.) l3 98 ACADÉMIE DES SCIENCES. |)our la lésion qui paralyse pour les plus longues périodes les forces des travailleurs de tous ordres. MÉTÉOROLOGIE. — Emploi des J usées contre la grêle, par M. E. Vidal. IjC i'^'' août 1904, un formidable orage qui s'était condensé sur les plus hauts sommets des Alpes Bernoises, à des altitudes dépassant Sooo"", se précipitait dans l'étroite vallée au fond de laquelle coule le Rhône. Avec une rapidité foudroyante, cet orage traversait l'extrémité nord-est du lac Léman, descendait le long de la côte nord de ce lac jusqu'à Morges, pénétrait en cet endroit dans les riches plaines du canton de Vaud, fran- chissait le col de la Sarraz et dépassait Yverdon pour aller enfin se perdre dans le lac de Neuchâtel. D'après la Feuille d'avis de Lausanne, en date du 4 août 1904, à la- quelle nous avons emprunté cette observation, toutes les communes situées sur le trajet de cet orage furent dévastées par la grêle, sauf cependant les deux petites localités de Lonay et d'Echichens, qui se trouvent complète- ment enclavées dans les territoires sinistres, et qui, seules, tirèrent pour se défendre de nombreuses fusées grêlifuges , L'Académie pourra vérifier le fait, en suivant la marche de l'orage du I*'' aoûl 1904, sur la Carte spéciale que nous en avons fait dresser, et peut- être voudra-t-elle bien trouver, dans la préservation des vergers de Lonay et d'Echichens, une preuve certaine de l'efficacité du moyen de défense que nous avons inventé. Mais, en dehors de cette preuve que l'on nous a si souvent demandée et qui nous semble indéniable, le graphique de l'orage du i" août nous paraît éclaircir un point de la Météorologie resté jusqu'à présent fort obscur. Ne nous montre-t-il pas, en effet, les nuages orageux comme endigués au point de ne pouvoir franchir certains obstacles naturels qu'ils rencontrent sur leur route, et ne nous renseigne-t-il pas sur la hauteur à laquelle ces nuages sont constamment restés au-dessus des champs qu'ils ont ravagés? Dans le but de permettre à l'Académie de se rendre compte de l'exacti- titude des faits que nous avançons, nous avons indiqué sur la carte du canton de Vaud, au moyen de teintes de plus en plus foncées, les diffé- rences d'altitudes relevées officiellement entre les terrains bas traversés par l'orage et les montagnes qui les bordent de chaque côté. On peut l'y suivre pas à pas et constater qu'il paraît avoir épargné tous les territoires situés à une altitude supérieure à 700™. SÉANCE DU lO JUILLET igoS. ' gg Tout, dans la marche de cet orage, peut donc nous servir d'enseigne- ment, mais nous y trouvons surtout celle indication précieuse qu'il a dû constamment planer à une très faible distance du sol. Pouvait-il en être autrement? Nous ne le pensons pas, car pour nous les orages, quelque élevés que soient leurs points de formation, dans les couches supérieures de l'atmosphère ou sur les cimes glacées des mon- tagnes, tendent à se rapprocher d'autant plus vite du sol qu'ils sont plus chargés d'eau ou de grêle. C'est cette faible altitude des nuages orageux qui explique les succès constants que nous avons obtenus avec nos fusées et nos pétards paragrêles, que l'on peut faire tirer par le premier venu et qui éclatent dans les airs entre 4oo™ et 45o"; c'est aussi pour cette cause que, depuis le Congrès de Lyon, nous soutenons que le point stratégique de la défense d'une plaine s'en trouve parfois très éloigné, qu'il faut, avant tout, étudier la marche habituelle des orages, en dresser les cartes et dis- poser sur leur passage des postes de tir, dans le but d'éteindre leurs décharges électriques et aussi d'empêcher la pluie bienfaisante de se changer en grêle dévastatrice. La question de la lutte contre les orages est donc avant tout d'ordre scientifique et c'est à nos savants directeurs des Observatoires officiels à nous indiquer les moyens de la pratiquer avec succès. CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Calcul des probabilités, sa portée objective et ses principes, par Paul Mansion. 1° Coordenadas geognifîcas de puntos cornprendidos en la zona de la iota- lidad del éclipse de sol de 3o de agosto de i i,o5, publié par la Direcciûn gêne- rai del Instituto geogrâlico y estadistico de Madrid. 3" Vinvasion du criquet pèlerin en Égypte(iQo]), |jar Maurice Boniteau- Bky. 4° Emploi des fusées contre la grélc,. Résultats obtenus, par le D'' E. Vidal. 5" Traité général de Viticulture. Ampélo graphie, publié sous la direction de P. ViALA. Secrétaire général : V. Vehmokel, Tome \T. (Présenté par M. Guignard.) lOO ACADEMIE DES SCIENCES. MÉCANIQUE. — Recherche des intégrales algébriques dans le mniivcment d' un corps solide pesant autour d'un point fixe. Noie de M. Edouard Husso\ présentée par M. P. Appell. 1. Les équations différentielles du mouvement d'un solide pesant, autour d'un point fixe, admettent trois intégrales premières algébriques et un dernier multiplicateur égal à l'unité. Le problème de l'intégration for- melle est par suite ramené à la recherche d'une quatrième intégrale pre- mière non fonction des intégrales classiques. Cette quatrième intégrale est connue et est algébrique dans les cas d'Euier, de Lagrange et de M""* Rowalewski. On a eu l'espoir de généraliser le résultat remarquable de M""^ Rowa- lewski. Il semblait acquis, depuis quelques années, que les conditions néces- saires et suffisantes d'existence d'une quatrième intégrale algébrique sont : AD 2^ A = B, — = n, le centre de gravité du solide étant de plus dans le plan équatorial de l'ellipsoïde d'inertie. L'inutilité des efforts tentés pour découvrir cette intégrale m'a amené à penser que les conditions énoncées sont insuffisantes; en reprenant complètement la question j'ai réussi à le montrer rigoureusement. 2. J'ai admis, d'après un résultat obtenu depuis longtemps par M. Poin- caré, que l'ellipsoïde d'inertie relatifau point de suspension est nécessaire- ment de révolution. La recherche des intégrales algébriques se ramène à celle des équations intégrales entières et à coefficients réels. En ordonnant une équ^ition intégrale entière suivant les puissances décroissantes des composantes p, q, r de la rotation instantanée, on ren- contre, pour la détermination du premier terme, l'équation aux dérivées partielles correspondant aux intégrales du pro]>lème dans le cas d'Eider. L'intégration effective tie celle équation conduit aux résultats suivants : Toute équation intégrale entière et à coefficients réels est une intégrale. Toute intégrale algébrique est une combinaison algébrique d'intégrales rationnelles entières à coefficients réels. SÉANCE DU lO JUILLET igoS, lOI 3. Pour rechercher les intégrales entières la méthode employée consiste, dans son esprit général, à exprimer que l'intégrale convient pour une solu- tion particulière du système différentiel et pour toutes les solutions infini- ment voisines. En prenant comme nouvelles variables, fi—p-i-qi, f^^j} — (ji, Zi = y-^-iy', z.,z=y — iy\ j'ai choisi comme solution particulière, soit (o), ji = -i = y" = o, y, = rl :2==l /• = /■». Je désignerai par(I) la solution infiniment voisine de (o), par (II) la solution infi- niment voisine de (I), .... L'intégrale cherchée I étant ordonnée suivant les puissances croissantes de y,,;,, y", I=/o+/l-t-/2-t----^/«, je désignerai par !„, 1,, l.^, ... les parties du développement de I limité aux approxi- mations correspondant aux solutions (o), (I), (II ), ... 1 = lo H- I, + 12+ Les équations exprimant que I est une intégrale sont (a) lo = const., I,=const., l2i=const., ou bien , /afio dlj d\^ ^^) 177=°' ^=°' -ïïï='' Les équations {a) constituent des relations algébriques liant les solutions les plus générales (o), (I), (II), .... Les équations (6) simplifiées constituent dans les sys- tèmes (o),(I) seulement des équations aux dérivées partielles définissant successive- ment/„, /,,/,, ...,/„. Les intégrales classiques /(,, h^, li^ fournissent trois intégrales H,, Hj, H, des sys- tèmes (o), (I). Ces intégrales permettent d'éliminer trois variables des équations (6) simplifiées en considérant H,, Hj, H3, soit comme des fonctions de variables, soit comme des constantes indépendantes. En considérant IIj et II3 comme paramétres, nous écrirons, en général, que les équa- tions {a) ou (Z)) sont satisfaites : 1° pour les valeurs nulles des paramètres; 2° pour les valeurs différentes de zéro. Nous avons observé, de plus, que l'on peut toujours supposer que le premier terme de l'intégrale ordonnée n'est pas unitjuement une fonction de Hj, Hj, H3. 4. Pour éviter l'étude de transcendantes très compliquées, nous avons, I02 ACADÉMIE DES SCIENCES. G . . lorsque -^ est irrationnel, appliqué la méthode aux équations (ô). Le calcul du premier terme de l'intégrale conduit au résultat suivant : Pour qu'il existe une intégrale algébrique non fonction des intégrales clas- C siques, il faut que -^ soit rationnel. En utilisant ensuite les équations («), on arrive aux conditions d'exis- tence du premier terme de l'intégrale ordonnée. Pour qu'il existe une intégrale algébrique non fonction des intégrales clas- siques, il faut : Soit —r- = 4 » . G • Soit -r rationnel, le centre de gravité étant dans le plan équatorlal de l'ellip- soïde d'inertie. Dans les deux cas, le premier terme de l'intégrale ordonnée est de la forme F (H,, Hj, H,, H<), H, étant une nouvelle intégrale algébrique du sys- tème (o). 5. Le premier terme de l'intégrale étant calculé sous forme fonctionnelle, les termes suivants s'expriment, en conservant deux variables, comme sommes de fonctions algébriques et de transcendantes logarithmiques. En exprimant que les transcendantes disparaissent, le calcul du second terme conduit, dans le cas^ = 4, à l'impossibilité, et dans les autres cas aux conditions supplémentaires 2G 2C 2G o -^ = I, X ~ "' X ^■^• Enfin le calcul du troisième terme permet d'énoncer le résultat final : Les conditions initiales étant arbitraires, toute intégrale algébrique est une combinaison algébrique des intégrales classiques, sauf dans les cas d'Euler, de Lagrange et de Ji""" Kowalewski. MAGNÉTISME. — Mesure de coefficients d'aimantation et étude du champ magnétique. Note de M. Georges Mesli.v, présentée par M. Mascart. L'appareil dont j'ai indiqué le fonctionnement dans une Note précé- dente ('), permet, en excitant l'une ou l'autre des deux bobines, de (') Comptes rendus, t, GXL, 26 juin igoS, p. i683. SÉANCE DU lo juillî;t T905. io3 mesurer les deux déviations a et a" à partir d'une position initiale quel- conque occupée par le corps dans l'axe du champ. Voici un exemple des nombres obtenus de cette façon : n position initiale. oc'. x". ct'-t-i". 47, 5o 32,75 34, 5o 67,25 52, 5o 34,25 34 68,25 56, 00 35 33, 5o 68, 5o 61, 5o 37 3i,5o 68,,5o 68 37,50 3o,5o 68 79 4o,5o 28 68, 5o 92,00 43 25 68 'Jo,75 49.25 21 70,25 i24,5o 52 18 70 i5o,5o : . . . 58, 5o 12 70,60 167 62 8,23 70,25 Ce Tableau montre immédiatement la constance approximative de la somme a'+ a", bien que chacun des termes varie dans de larges limites, et cette constance nous fournit une propriété de la courbe représentative des déviations observées à partir des différents points; en nous reportant à l'interprétation donnée antérieurement des deux valeurs a' et a", on voit que la somme des déviations est constante pour deucc positions initiales symétriques par rapport au point médian des deux pièces polaires, dont l'une seulement est directement excitée. Cette propriété, qui est liée à la présence de l'autre pièce polaire aimantée par influence, nous servira ulté- rieurement pour connaître la loi de variation d'un tel champ. Elle s'inter- prète simplement en prenant pour origine le point médian, et, si l'on désigne par 3 la déviation à partir d'une position x, on aura c représentant la valeur de la somme constante ety"(a;) étant une fonction impaire, de façon que l'on ait /(•^) = -/(-^0. par suite, ='=^+/(^). ="=f+/(-.^) d'où ;:' + z" = c. La courbe présentera donc un centre au point correspondant et l'on Io4 ACADÉMIE DES SCIENCES. aura une représentation graphique analogue à celle de la figure i (courbes 1 et II). Fig. I. Mais ce qu'il faut connaître pour comparer l'action sur les difFérents corps, c'est, non pas la déviation produite à partir d'une position initiale donnée, mais la déviation correspondant à une position finale déterminée : on transforme aisément la courbe précédente en remarquant que l'or- donnée doit être portée, non pas à l'abscisse x, mais à une nouvelle abscisse représentant le point d'arrivée, c'est-à-dire égale à la première augmentée de la déviation elle-même ou de l'ordonnée; la nouvelle courbe aura donc pour équation Z = z=--^ f(x), X = .r -+- . X /(■^). où X est un paramètre variable; mais Jc-\-/(x) étant, comme /(.r), une fonc- tion impaire, on peut démontrer que la courbe en question sera également pourvue d'un centre qui, cette fois, ne coïncidera pas avec le point médian. Cette courbe (courbe III de la /ig. i), ayant été tracée avec soin pour le corps de comparaison, on connaîtra ainsi, en chaque point du champ, une valeur proportionnelle à kmUj-^., lorsque ensuite on opérera sur un autre corps, il suffira d'avoir, par une seule expérience, un point de sa courbe, ce qui fera connaître de la même façon k'm'U— en ce point : en compa- rant à la valeur donnée pour l'eau en ce même point par la courbe trans- k' m' ■ formée, on aura la valeur de -y — ('). La forme particulière des pièces (') Quant h la première série de déterminalions faites avec le corps de comparaison, elle constitue l'étude du champ par la connaissance de H -r— ; par exemple, pour le champ considéré ici, on est conduit à la relation H := y/Ax*-|- Bj? -+- C . SÉANCE DU lO JUILLET igoS. Io5 polaires est susceptible d'apporter encore de nouvelles simplifications qui peuvent ne pas se présenter, bien que les considérations précédentes gardent la même valeur. En construisant, en efTet, la courbe des valeurs de z, c'est-à-dire des valeurs de a' et a" précédemment données, on reconnaît que dans un grand intervalle celte courbe est très exactement une droite, non seulement au voisinage du point médian, mais jus- qu'aux points où l'action devient nulle et même au delà de ces points; on a donc ainsi trois repères qui permettent de reconnaître facilement dans quelle région du champ se trouve le corps. Dans cet intervalle on a, pour représenter la déviation à partir d'un point x, la relation z =: (a — X), la c étant la valeur de la somme constante et a l'abscisse du point où l'action est nulle, c'est-à-dire sa dislance au point médian {fig. 2). Fig. 2. La transformée de cette droite^fournit une nouvelle droite dont l'équation est Z- 2rt — C (a-X), c'est une droite dont les ordonnées sont relevées dans le rapport de ia à ia— c; en particulier, son ordonnée à l'origine qui correspond à l'action exercée au point médian 1 . CCI ■ . ,11 t'H . est égale a > qui représente Av?ili-T — en ce point. " 2 a — c ' ' u.r Si maintenanl on opère avec un autre corps, on aura une droite analogue qui passe évidemment par le point d'abscisse a où l'action est nulle; un seul point suffira donc pour la déterminer, ou plulôt une seule expérience fera connaître la valeur de la nou- velle somme constante c' ; la force au même point, nu point médian, par exemple, sera c' a . ,, ,11 ^^lï !• • n 1 • j •. ex|)rimee par ; et représentera k ni ti- — 1 a ou 1 on déduit ' ' 2 a — c' - ' âx k'm' c' i2n — c c.i l-ici — C km c j C. R., 1905, 3' Semestre. (T. CXLJ, N" 2^.) i4 to6 ACADÉMIE DES SCIENCES. qui fera connaître le rapport du coefficient d'aimantation à l'aide du rapport — nnodifié par un terme de correction ; on tiendra compte, comme d'habitude, de l'action de l'air. Telle est la méthode que j'ai employée pour mettre en évidence de faibles dififérences dans les coefficients d'aimantation. CHIMIE MINÉRALE. — Sur une nouvelle préparation du rubidium et du cœsium. Note de M. L. Hackspill, présentée par M. H. Moissan. Dans ses recherches stir le calcium et ses composés, M. Moissan a dé- montré que ce métal alcalino-terreux réduisait, au rouge sombre, les chlo- rures de potassium et de sodium, en déplaçait le métal alcalin (') et que ce dernier, si l'on opérait dans le vide, n'attaquait même pas le verre. La préparation électrolytique du calcium, en quantité notable, réalisée industriellement à Bitterfeld, permet aujourd'hui d'employer, avec facilité, de grandes quantités de métal alcalino-terreux. Nous avons repris l'étude de cette réaction en l'étendant à la décompo- sition des autres chlorures des métaux alcalins tels que le rubidium et le caesium. A cet eflet, nous disposons, dans une nacelle de fer, un mélange de calcium en petits fragments et de chlorure de ruliidium ou de ctesium. Ces chlorures ont été préparés avec soin, fondus à l'abri de l'air et ne contiennent pas d'humidité. Cette nacelle est disposée dans un tube de verre dans lequel on peut faire le vide à la trompe à mercure. Ce tube a la forme d'un \ très ouvert et porte un ajutage \e.r- tical soudé à la pointe du V et que l'on peut ensuite séparer par un trait de chalumeau. Lorsque le vide est fait dans l'appareil, on chaulle légèrement la partie horizontale du tube qui contient le mélange de 120 de chlorure de rubidium et de 3s de calcium en tourure. Dès que la température atteint 4oo° à Soo", il se produit déjà un anneau métallique au delà de la nacelle et, si l'on chauffe davantage, la décomposition du chlorure ne tarde pas à se produire avec uu dégagement de chaleur suffisant pour volatiliser tout le métal alcalin. Ce dernier coule bientôt le long du tube de verre et vient se réunir dans le tube vertical. Dès que re.\périence est terminée, ce tube est scellé par un trait de chalu- meau et l'on obtient ainsi, avec facilité, une dizaine de grammes de métal pur. L'expé- rience ne demande pas plus de i5 minutes. Cette décomposition fournit lin métal aussi pur que celui que l'on obtient dans le procédé d'Erdmaun et Kœlhner : réduction de l'hydrate alcalin par la limaille de magnésium ou par la limaille d'aluminium (Beketoff). Elle présente l'avantage d'être plus rapide et de donner un meilleur rendement. (' j H. Moissan, Recherches sur le calcium et ses composésj^ Anna les de Chimie et de Physique, 7= série, t. XVIII, 1899, p. 289). SÉANCE DU lO JUILLET igOO. I07 Nous avons étendu ces recherches au chlorure de lithium; ce dernier est és[alement réduit avec facilité par une légère élévation de température, à la condition toutefois qu'il ait été parfaitement desséché, grâce à une fusion prolongée dans un courant de gaz acide chlorhydrique sec. Mais, le lithium étant beaucoup moins volatil que le rubidium et le cœsium, nous n'avons pu obtenir jusqu'ici qu'un alliage de calcium et de lithium dont nous n'avons pu séparer le métal alcalin. CHIMIE MINÉRALE. ~ Comparaisons des propriétés, essais et classification des aciers ternaires. Noie de M. Léon Guillet, présentée par M. Ditte. Nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie les résultats de nos recherches sur les aciers ternaires; c'est-à-dire, les alliages de fer, de car- bone et d'un autre corps; nous avons étudié successivement la microgra- phie et les propriétés mécaniques des aciers au nickel, au manganèse, au chrome, au tungstène, au molybdène, au silicium, au vanadium, à l'alumi- nium, au titane, à l'étain et au cobalt. Si l'on se rapporte aux microstructures que nous avons rencontrées dans cette étude, on voit que tous ces aciers ternaires peuvent être ramenés à l'un des types suivants ; 1° Aciers perliliques; 2° Aciers martensitiques; 3° Aciers en fer y ; 4° Aciers à carbure ; . 5° Aciers à graj>hite. Les propriétés d'un acier perlitique dépendent sensiblement du corps étranger introduit dans l'alliage fer-carbone : avec le nickel les propriétés sont améliorées; avee Tétain on a des produits qui ne sont pas susceptibles d'être laminés. Un acier niarten- sitique est assurément à charge de rupture et limite élastique élevées, allongements et strictions faibles. Il est dur, difficile à travailler, on doit faire entrer dans cette classç les aciers à troostite qui ont à peu près les mêmes propriétés. Les aciers à fer y ont une limite élastique très basse, de magnifiques allongements et une très grande résistance au choc; généralement ils sont difficiles à travailler. Les aciers à carbure sont ou des aciers au chrome, ou des aciers au tungstène, ou des aciers au molybdène, ou enfin des aciers au vauadium ('). (') Quand nous parlons d'aciers à carbure nou^ eutenduns par là des alliages qui présentent des grains libres de carbure toujours de teneur un carbone inférieure à o,8ûû. Io8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il est à noter que, quelles que soient les conditions de refroidissement, les grains de carbure semblent affecter des formes parfaitement distinctes suivant le métal étranger; ils afTectent une forme sphérique pour les aciers au chrome; ils se présentent en fila- ments fins et déliés pour les aciers au tungstène et au molybdène; le carbure est en grains généralement triangulaires dans les aciers au vanadium. Nous avons attaqué les propriétés générales de ces différents aciers, qui varient très peu avec la teneur en métal étranger. Les aciers à graphite se distinguent aisément par simple observation après polissage. En résumé : Nos recherches sur les aciers sjîéciaux montrent bien que l'observation micrographique d'un acier spécial ternaire permet de tirer des conclusions extrêmement intéressantes, au point de vue de leurs em- plois industriels, et même de leur composition ; le seul cas de l'acier per- litique est douteux. Il est vrai que c'est le plus fréquent au point de vue industriel. CHIMIE MINÉRALE. — Sur le suif aie ferrique hydraté. Transformations moléculaires. Note de M. A. Recoura. Dans une Note précédente {Comptes rendus, 26 juin igoS), j'ai montré qu'une solution concentrée de sulfate ferrique, conservée dans un flacon fermé, se dédouble spontanément en sulfate basique solide 6[Fe^O%3SO']Fe=0»,Aq qui se dépose et sulfate acide (ou mélange de sulfate neutre et d'acide sulfurique) qui reste dissous; et j'ai fait voir que ce phénomène de dédou- blement, qui est généralement très lent, est d'autant plus rapide que la* solution est plus concentrée et peut même se produire en quelques heures pour de très grandes concentrations. Evaporation de la dissolution de sulfate ferrique. Sulfate jaune. — Ces faits permettent d'expliquer les résultats que l'on obtient quand on éva- pore une solution de sulfate ferrique, dans le but de préparer le sulfate ferrique hydraté. Voici quels sont les phénomènes que l'on observe : Si l'on abandonne à l'air libre une solution concentrée de sulfate ferrique, on voit apparaître au bout de quelques jours au fond de la liqueur un germe solide. Ce germe, une fois formé, se développe avec une evlrème rapidité et, en une demi-journée, toute la liqueur se solidifie sous la forme d'une masse spongieuse, bourgeonnée, jaune safran. Celte matière solide, résultat de l'évaporation de la dissolution de sulfate ferrique, n'est pas, ati moins au débat, du sulfate ferrique. Si, en eflet, alors que la matière est SÉANCE DU iO JUILLET IQOD. I09 encore légèrement humide, on la délaye dans de l'alcool absolu, elle se partage immé- diatement en sulfate basique 6[Fe-0% 3S0'] Fe-0', Aq insoluble dans l'alcool et en sulfate acide de composition variable soluble dans l'alcool. Ainsi, dans un échantillon ayant pour composition brute Fe=0', 3 SO', 1 1 H'O, le traitement par l'alcool a montré que 89 pour 100 du fer étaient à l'état de sulfate basique solide, le reste à l'état de sulfate acide Fe^O', (6,43) SO^ Il est dès lors facile de comprendre ce qui s'est passé pendant l'évapora- tion. Quand la liqueur a atteint une plus grande concentration, le phéno- mène de dédoublement dont je parle plus haut s'est produit très rapide- ment et la liqueur a déposé du sulfate basique en abondance, qui a envahi toute la masse et qui est imprégné par ce qui reste de la dissolution, c'est- à-dire par une liqueur très acide. C'est un mélange et non pas une combi- naison. Mais, si on laisse la matière humide se dessécher à l'air sec, on constate que, lorsqu'elle a atteint la composition Fe'O', 3S0', 9H-O, elle n'est plus dédoublée par l'alcool absolu. Le sulfate basique s'est donc alors combiné avec l'acide sulfurique (ou avec le sulfate acitle) qui l'imprègne. Ainsi donc, quand on abandonne une solution de suif aie ferrique à Vèvaporalion, la soli- dification se fait en deux phases. Quand la liqueur a acquis une concentration suffisante, elle dépose du sulfate basique G[Fc^O% 3S0'] Fe-0% Aq et elle se prend en quelques heures en une masse bour'^eonnée humide qui est un mélange du sulfate basique et d'une liqueur acide; puis la liqueur acide se combine avec le sulfate basique et l'on obtient un produit solide jaune qui a pour composi- tion Fe-0', jSO'.qH-O. C'est du moins là la composition de l'ensemble du produit obtenu. Mais il était à prévoir d'après la façon dont ce composé a pris naissance qu'il ne doit pas être homogène. Et, en effet, si l'on analyse, non plus la totalité du produit, mais des échantdions pris en différents points de la masse, on constate qu'ils n'ont pas exactement la même com- position ; les uns sont un peu basiques, les autres un peu acides. Ainsi donc l'évaporation spontanée d'une dissolution de sulfate ferrique donne un sul- fate hydraté jaune qui n'est pas pur. Transformation du suif aie jaune en sulfate blanc. — Mais on peut trans- former le sulfate jaune en un sulfate isomère blanc qu'on peut obtenir à l'état pur. Ayant observé que certains échantillons de sulfate jaune se trans- forment parfois spontanément à la longue en un produit absolument blanc, de même composition, j'ai recherché quelles sont les circonstances qui favo- risent cette transformation et je suis arrivé au mode opératoire suivant. On IIO ACADEMIE DES SCIENCES. laisse évaporer une solution de sulfate ferrique jusqu'à siccité complète et l'on obtient ainsi le sulfate jaune impur dont je viens de parler. On réduit la (olalilé de celle substance en pondre très fine et on la mélange de façon à avoir un produit bien homogène, qui a la composition brute Fe'O', 3S0', 9 II-O. On délaye rapidement cette poudre avec un peu d'eau (iaU-0), de façon à avoir une bouillie claire qu'on étend avec un pinceau sur une assiette en couche très mince. Au bout de 24 heures, cette couche de peinture est absolument sèche et le produit, qui était jaune safran, est devenu absolument blanc. On constate facilement que ce pro- duit a la même composition dans toutes ses parties, Fe'O^, 3SO',9H^O. Ainsi, sous l'influence d' une petite quantité d'eau, qui a provoqué, ainsi qu'on le verra plus loin, un dédoublement complet du sulfate jaune, les éléments du sulfate se sont recomhinés à nouveau pendant l'évaporation de l'eau, et dans des conditions différentes, en donnant un sulfate blanc, homogène, qui est une variété isomère du sulfate ferrique hydraté. Différences de propriétés cuire le su l/a le jaune el le sulfate blanc. — Ces deux variétés de sulfate, qui ont la même composition, Fe'O', 3S0^, 9 H' O, ont des propriétés très difl'érenles. Le sulfate blanc se dissout assez lentement dans l'eau, tandis que le sulfate jaune y est soluble instantanément. Le sulfate blanc est soluble sans dédoublement dans l'alcool à 96°. Mais le sulfata jaune est coniplêtement dédoublé en 24 heures en sulfate basique 6[Fe^0', 3S0'] Fe^O' insoluble dans l'alcool et en sulfate acide Fe'O^, 4S0' soluble. Ainsi donc, le sulfate jaune se comporte vis-à-vis de l'alcool à 96° comme une combinaison peu stable de sulfate basique et d'acide ferrosulfurique. Mais les deuv sulfates se dissolvent sans dédoublement dans l'alcool absolu. Si l'on délaje le sulfate jaune avec une petite quantité d'eau (glI^O) et si, au bout d'un quart d'heure, on traite la pâte ainsi obtenue par un excès d'alcool absolu, on constate que le sulfate jaune a été dédoublé par l'eau en sulfate basique insoluble dans l'alcool et en sulfate acide. L'exposition du sulfate jaune à l'air humide produit le même résultat. Le sulfate blanc dans les mêmes conditions n'est pas dédoublé. // résulte de ces faits que le sulfate jaune et le sulfate blanc ont une constitu-' tion différente. Le suif aie jaune se comporte comme une combinaison assez peu stable de sulfate basique et de sulfate acide, et ceci correspond à son mode de formation; le sulfate blanc est beaucoup plus stable. Mais ces différences ne persistent pas à l'état de dissolution. Une fois dissous, le sulfate blanc, le sulfate jaune, et aussi le sulfate anhydre se com- portent exactement de la même façon. En particulier, les trois dissolutions ont exactement le même abaissement moléculaire de congélation. SÉANCE DU ro JUILLET iqo5. m CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le dilactide droit. Note de MM. E. Jungfleisch et M. GoDciioT. Wislicenus, après avoir étudié l'action de la chaleur sur l'acide sarco- lactique, a formulé la conclusion siiivnnte : « Ces recherches donnent comnne résultat que l'acide lactique optiquement actif, entre i35°e/ 1 5o", ,..,se change complètement en l' él/ier anhydride de l'acide lactique de fermentation, optiquement inactif (^Ann. derChem,, t. CT^WII» p* Sac) ». Les résultats de nos observations ne s'accordent pas avec ces conclusions. En variant les expériences de Wislicenus, nous avons vu que le dilactide-(û?4- /) se forme seulement quand on prolonge pendant longtemps l'action de la cha- leur, l'acide lactique-r/ se changeant peu à peu en un dérivé inactif par com- pensation, conformément à une règle générale énoncée par l'un de nous. En réduisant au minimum la durée de la distillation, il est au contraire possible d'obtenir le dilactide-c?, c'esl-à-dire un composé actif. Lorsqu'on chauffe los d'acide lactique-f/ sirupeux et pur (Comptes rendus, t. CXL, p. 720) vers 70", dans un petit appareil distillatoire vide d'air (tt = o°>,025), presque toute l'eau se trouve éliminée après une heure environ; on porté ensuite la température entre l5o° et l55°, en maintenant la uième pl-ession, et l'on distille; la plus grande partie du produit passe rapidement et cristallise en refr'oidissant. On reprend par l'étlier pur et sec; la liqueur concentrée fournit des cristaux très nets de dilactide-*/ qu'où sépare et qu'on purifie par recristallisation dans le même dissolvant. En opérant ainsi, on n'obtient qu'une seule sorte de cristaux et le dilaclide-((i + l) n'apparaît pas. Il n'en est plus de même quand on distille un poids d'acide lactique-c/ phis considérable, l'action prolongée de la chaleur déterminant la transformation. Dans le second cas, on peut séparer le dilactide-rf du diiacli(le-(r/ + /) eu fractionnant les cristallisations. Le dilactide-c? ainsi obtenu a donné à l'analyse et à la cryoscopie des ré- sultats qui correspondent à la formule C*H*0*. M. WyroubolT, et ilous tenons à l'en remercie»-, a bien voulu déterminer les constantes cristallographiques du dilactide-c/ : les cristaux sont orthoriiombiques et portent des facettes hémiédriques. M. WyroubolT a déterminé aussi la forme cristalline du dilaclide-((5^+ /); celui-ci est triclinique, c'est-à-dire très diflerent de son isomère actif. Nous donnerons ailleurs le détail de ces déterminations dont le rapprochement présente beaucoup d'intérêt. Le tliiaclide-f/ fond à 95°, c'est-à-dire â 25 degrés plus bas que lé dilaclldé-(f/^- /). Il distille vel-s iSo" sous la pression o'",025, soit à 25 ou 3o degrés ati-dessous du dilac- 112 ACADEMIE DES SCIENCES. tide-(f/+/). Il est très hygroscopiqiie. II est plus soluble que son isomère flans Téther, dans l'alcool absolu, dans la benzine et dans le choroforme. Le pouvoir rotatoire du ililaclule-c? présente certaines parLicularité-i : le corps est lévogyre alors que l'acide générateur est dexlrogyre; de plus ce pouvoir paraît singulièrement élevé si on le compare à celui de l'acide lac- tique-c?. En solution benzénique et à 18", le dilaclide-rf donne a„= — 298°, pour une solution contenant iS i665 dans 100""'. Cette valeur diminue un peu avec la dilution de la liqueur : oLf,— — 280°, pour une solution conte- nant moitié moins de dilactide-t/ (o^, 5832); 0.^,= — 2/16°, pour une solu- tion contenant quatre fois moins de dilactide-rf (o^, 2916). En s'éthérifiant doublement, molécule à molécule, pour former le dilactide-rf, l'acide lac- tique-rf produit donc un composé à pouvoir rotatoire à peu près centuplé. Au contact de l'eau froide, le dilactide-rf s'hydrate et se dissout peu à peu, plus rapidement toutefois que le dilactide-(r/ + /) ; la liqueur devient acide, par formation d'acide lactyllactique-t/, une des fonctions éthérées du dilactide-f/ étant détruite par l'eau. Ce fait est établi ici plus aisément qu'avec le ddactide-(f^/ -l- /), sur l'hydratation duquel nous avons déjà appelé l'attention (Comptes rendus, t. CXL, p. 5o4). On peut d'ailleurs montrer de diverses manières la transformation par l'eau du dilactide-c? en acide lactyllactique-rf, puis en acide lactique-^/. Quand on observe sur une solution aqueuse du dilactide-6^, obtenue rapidement à froid, on trouve au début un pouvoir rotatoire beaucoup moindre que celui du dilactide-c?, mais cependant considérable; même à basse température, ce pouvoir rotatoire diminue progressivement. Par exemple, 0*^,117 de dilactide-û?, formant avec l'eau 3o""' de solution, on a trouvé d'abord, à i3°, ,340 sous .0- el facilement saponifiable par la potasse aqueuse. ISacide cor- "i , ond r .600-.6.0 (i64-> corr.) en se décomposant et se subhmanl. Dans la respondant fo d a .60 6^ (^ ^ _^ ^^ ^ ^^^ .ape„rs nitreuses, une petue ?„sible à 80-8/ et par celle de l'acide correspoudanl qu., elle, fond a 207 ^'rLToximidobutyl- (secondaire) acétate d'éthyle qui a été transformé en leucine. r;V;:« ..f e"et".x c.»,p.,,i»„, no,,. .v„„, cherché à .. ob.en,, de. chaud. î^ous avons obtenn de meilleurs résultats en hydrogénant notre éther cxL dé par ramal,ame de sod.urn en .olutton alcoolique refrouh, la e rai ti de la solution étant ma.n.enue par de cont.nuelles addu.ons ; : 1 sature de gaz chlorhydrique. Nous nous sotntnes «-- procure Le un rendement d'environ 60 pour , 00, Va-amino-butyl {second.) ace aie 72;:, ether éthyltque de la leuc.ne cherchée^ C'est t. u ,qu. e tncolore d'odeur désagréable, bou.Uant à go-g^" --- '5- (D„ = 0,957)- • ■.!,.,. sP combine énergiquement en solution chlorhydrique avec le cya- * ^'°' • '.u -0 faM inié le plus abonilant dans toutes les opérations où l'un et l'autre se forment simultanément, et cpie nous appellerons simplement, pour la circonstance, iodomélhylale de spartéine ([a]„=--22°,75). Désignons par A et B les deux atomes d'azote. I. Soit l'iodométhylale de spartéine; supposons que l'iodure de mélh^le soit fixé à l'azote A; il sera représenté par la formule schématique ^"'^Az^G'^H^^^Az. Il8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ajoutons à ce corps, en solution dans l'eau, i'""' (l'aride iodhydrique ; celui-ci se fixera évidemment en B, et la formule de l'iodhydrale d'indoméihylate formé sera ™;>A<». 1^ (Al \ /|ll| ^' CliaulTons ce dernier composé vers 280° ; d'après nos expériences antérieures (Comptes rendus, 19 juin igoà), i""' d'iodure de mélhyle s'élimine, et il reste de l'iodhydrate de spartéine, où Hl est nécessairement en B (A) \ / IB) \I Traitons maintenant la spartéine par les deux réactifs dan- un ordre inverse, par HI d'abord, par ICll'* ensuite. Il est tout à fait naturel d'admettre que l'acide iodhydrique, en agissant sur la base libre, attaque le même azote (le plus basique si le second l'est moins) que celui sur lequel se porte l'iodure de métliyle dans les mêmes condi- tions. L'expérience montre qu'il y a identité entre l'iodliydryte précédent, où Hl était en B, et le nouvel iodliydrale, où HI est en A : ^\Az^C'ni"^Az identique à Az^C'=H"^Az/'" . l/lA|\ /(Bl ^ lA) \ /(B, \1 H. Sur cet iodhydrate, où Hl est en A, fixons ICH% lequel se portera nécessaire- ment sur l'azote libre, l'azote B; on constate que Tiodliydrate d'iodométliylale ainsi formé, où Hl est en A et ICH' en B, est identique à l'iodhydrate d'iodomélhyhile pré- cédent, où ICH'^ était en A el HI en B : H\Az^C'^H^«V-/C"' identique à CH^^Az^C'^H^'^Az/" . III. lînfin, traitons cet iodhydrate d'iodomélhylate (HI en A, ICII' en B) par les alcalis; nous enlevons Hl et nous libérons l'iodométhylale où ICH^ est en B; ce der- nier se trouve identique à l'iodométhylate initial, où ICH' était en A : Az^C'^H"^Az/C"' identique à ^^''\Az^C>^H"^Az. ,A, \ / Jl. \1 1/ (Al \ / (Bl Il est donc imiifférent d'attaquer l'tin ou l'aulie des deux atomes tl'nzote de la s|)artéin(i par le inéme réactif : on forme dans les deux cas le même composé. De plus, si deux réactifs dd'fcrenls altaquent successivement les deux azotes de la même molécule, l'ordre dans lequel on les fait agir est également indifférent : on obtient toujours le mêtne double dérivé. Ces faits étalilissenl que les deux atomes d'azote sont équivalents, c'est- à-dire occupent dans la molécule des positions symétriques. Cette conclusion est en désaccord complet avec des expériences récentes de MM. Schollz etPawlicki. SÉANCE DU lO JUILLET rgoS. fig D'après ces savants (/l/'c/i. de Pharm., 1904). si l'on fixe l'iodure d'éthyle sur l'iodo- méthvlate de spartéine, on oblient un corps différent de celui qui prend naissance par l'action de l'iodure de méthyle sur l'iodoéthylate de spartéine; en d'autres termes il existerait deux iodures doubles isomériques (CHM) AzC''II^''Az(C^Hq) et (C^HH ) AzC'^H2«Az(CFPI). I A I iBl ^ (Al (B| En répétant les expériences de MM. Sclioltz et Pawlicki, nous avons reconnu que ni à 120°, température indiquée par ces auteurs, ni même à i5o°, l'iodure d'éthyle ne réagit sur l'iodométhylate de spartéine; à 2oo°-2o5° une réaction se produit, mais elle est d'un tout autre ordre, et consiste dans la production d'élhylène et de diodhydrate de spartéine. Cette réaction est facile à interpréter : la fonction basique libre de l'iodométhylate a soustrait à l'iodure d'éthyle, avec mise en liberté d'éthylène, les éléments de l'acide iodhydrique, qui se sont fixés sur l'iodométhylate; l'iodhydrate d'iodométhylate ainsi formé a perdu ensuite CH'I, et la fonction basique devenue ainsi libre a de nouveau fixé HI aux dépens de l'iodure d'éthyle. Nous n'avons pas étudié aussi complètement l'action de l'iodure de méthyle sur l'iodo-élhylate de spartéine; mais nous nous sommes assurés qu'à 120°, température à laquelle ces auteurs auraient observé une réaclicm, et même à i4o°, l'iodoéthylate mis en expérience demeurait inattaqué. L'erreur de MM. Scholtz et Pawlicki vient sans doute de ce qu'ils se sont contentés, pour caractériser les corps, de déterminer leurs points de fusion, sans s'inquiéter des pouvoirs rotatoires, dont la mesure est autrement sûre et précise. Aussi, ayant observé que, si l'on traite la spartéine successivement par l'iodure de méthyle et l'acide iodhydrique, on obtient le même iodhydrate d'iodométhylate que si l'on fait agir les deux réactifs dans l'ordre inverse, ont-ils conclu à tort, selon nous, à une transposition moléculaire dans l'une des deux réactions, convaincus par leurs expériences sur les iodures doubles de la non symétrie de la formule de la spartéine (foc. cit.). En résumé, nos expériences iiutorisent à formuler cette conclusion, capi- tale pour la constitution de la spartéine : les deux atomes d'azote occupent dans la molécule des positions symétriques. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur un sulfate chromuf ne dont l'acide est partiellement dissimulé. Note de M. Albert Colson, présentée par M. G. Lemoine. I^a dissolution d'un oxyde métallique dans un acide étendu d'eau fournit par iléfinitioii un sel dissous. Celui-ci, neutre, acide ou basique, suivant les proportions des corps réagissants, devrait conserver les propriétés chimi- ques essentielles du genre de sel obtenu, ses caractères analytiques. Or je X20 ACADÉMIE DES SCIENCES. vais montrer que la dissolution de l'oxyde chromique dans l'acide sulfurique étendu et froid donne une variété de sulfate dans laquelle l'acide sulfurique résiste aux réi.ctifs. tandis que jusqu'ici on n'a obtenu des corps analogues qu'en modifiant les sels ordinaires par la chaleur. Je prépare i'oxyde chromique hydraté en précipitant à froid par Tammoniaque l'alun de chrome violet. Cet oxyde est vert : lavé à froid, il est délayé dans une quantité in- suffisante d'acide sulfurique très étendu : on filtre au bout de 36 heures après de fré- quentes agitations. La dissolution, constamment verte, répond alors à la formule Gr*(SOM'(OHy^ (dans lo-^"' : Cr'0^ os,i355; SO'Ba, o§,5iZ,). Elle ne paraît pas être un mélange; car, évaporée à froid dans le vide, elle laisse un corps amorphe qui, repris par l'alcool à 90", donne une solution qui conserve la com- position initiale (Cr=0^= 0,1 12 ; SO'Ba = 0,435). Dans ces dissolutions, l'acide sulfurique devrait être entièrement préc.pitable par BaCl^ en vertu du mode de formation. Or 3-°' sulfuriques seulement sont immedia- temenl précipitées, tandis que les deux dernières résistent {' ), de sorte que le mélange [Cr'(S0*)'^(0H)--t-4BaCl-] ne s'éclaircit qu'avec une extrême lenteur et renferme encore, quoique limpide, les éléments du sulfate de baryum, même au bout de i5 jours ou après une ébullition de quelques minutes. La Thermochimie confirme ce résultat, car j'ai constaté que l'addition de 1-° de BaCl^ à i»»' de pentasulfate dégage 5ooo"' ; le nombre s'élève à .0200"' avec 3BaCl' donnant un dépôt de 3-' de SO^Ba ; mais il ne dépasse pas i55oo-' avec 4BaCr^ La quatrième molécule de chlorure de baryum n'a donc pas d'action sensible sur le pen- tasulfate chromique. Il semble ainsi que l'acide sulfurique, en s'unissant à l'hydrate chro- mique à la température ordinaire où la polymérisation de l'oxyde ne se fait pas. produit deux élals différents : l'étal salin ordinaire et l'état dissi- mulé. A vrai dire, ce sont plutôt deux variétés d'un même état salin. Toutes deux résultent, en effet, d'une véritable combinaison, d'un échange de valences entre radicaux acides et radicaux basiques, et non pas d'une jux- taposition de corps saturés. Toutes deux se forment dans des conditions identiques et avec des énergies comparables, variant de 1 2^"' à 16^"' par molécule de SO*H% d'après mes mesures. Toutes deux se détruisent par la potasse. Leur seule différence notable réside dans la lenteur avec laquelle les sels de baryum reagissent sur le sulfate dissimulé. Cette résistance n'est même pas indépendante des conditions physiques. Elle diminue rapide- ment quand on élève la température, même pour les sels à acide dissimule (•) Dans les pentasulfates obtenus à chaud, la proportion d'acide dissimulé est diffé- rente (Favre et Valson ; Recoura). SÉANCE DU K> JUir.LET Kjoô. 121 obtenus à ioo°. 11 y a plus : à la lempémtnre ordinaire, une dissolution de pentasulfate redevenue limpide en dépit du BaCl- qui n'a pas encore réagi, se Iroub.'e par concentration à froid ou par addition d'une nouvelle quantité de BaCP. De sorte que la résistance aux sels de baryum est vraiment trop inconstante pour servir de caractère à un genre de sel spécial; ce n'est qu'une propriété relative. Et, en somme, on retrouve dans cette étude tous les caractères des réactions à vitesses discontinues que j'ai signalés anté- rieurement {Comptes rendus, t. CXL, igoS, p. i45i). Théorie de Vétat dissimulé. — La constitution des élhers ayant été déduite de celle des sels, on ne peut expliquer la différence entre la variété saline et la variété dissimulée par un rapprochement entre cette dernière et les éthers organiques. Elle ne s'explique pas davantage par la combinaison plus énergique, plus exothermique, de l'acide dissimulé; car alors cet état se trouverait surtout dans les sels alcalins, ce qui n'est pas. A mon avis, la résistance de l'acide dissimulé aux réactifs tient surtout à la non-existence de sels correspondants. Dans le cas qui nous occupe par exemple, le chlorure obtenu par la décomposition du sulfate relève de l'oxyde chromique normal, tandis que le sulfate contient une base con- densée dont la destruction est nécessaire pour former le chlorure. Formu- lons le phénomène : supposons pour simplifier (mais ce n'est pas indispen- sable), que l'oxyde chromi(]ue normal soit simplement Cr(OH)'. L'oxyde vert condensé sera 0\ ^ /^ttxo- Notre pentasulfate qui contient Cr" ren- \Cr(OH)- ' ^ ferme deux de ces molécules condensées unies par un radical SO'. rSO"H— Crv /Cr— SO'Hl Ce sulfate : / ^SO' S0\ \ , sous l'action de L O— Cr^ SO' ^Cr— O J BaCr-, laissera remplacer ses trois radicaux SO" par trois Cl" et fournira 2*"°' Cl. Cr-SO'H de chlorosulfate \ dérivées de l'oxyde condensé. Mais l'action Cl=.Cr-0 deBaCl- sur ce chlorosulfate n'est possible qu'à la conditi(jn tle détruire l'oxyde condensé pour obtenir CrCl'-h Cr(OH) Cl-, et c'est ce travail de destruction qui, s'op|)osant à l'action du chlorure de baryum, fait varier la vitesse de déconqjosition. Si cette hypothèse est plausible, on devra constater ces dédoublements successifs par la cryoscopie; de plus, le mélange final, formé de corps nor- maux CrCl' -+- Cr.OH.Cl-, ne contiendra pas de chlore dissimulé. C. R., igoS, 2« Semestre. (T. CXLI, N" 2.) l6 }22 ACADEMIE DES SCIENCES. Ces deux conséquence* sont vérifiées de point en pointparTexpérience. Ainsi une solu- tion de notre penlasulfale à o""'',i par litre abaisse le point de congélation de o°,5S. L'ad- dition de 3 BaCI-, doublant le volume, donne un abaissement de 00,70 et correspond à un dédoublement complexe mais non douteux. La |)récipilation totale de SO' donne un abaissement de i°,i5 (soit 2 x o,58) dans un volume double du volume primitif, soit 4'"°' chlorées pour 1™°' de penlasulfale. Quant aux chlorures issus de la transfor- mation totale, ils précipitent immédiatement et totalement par l'azotate d'argent avec un dégagement de chaleur qui s'éloigne peu de 14*^"' du premier au dernier atome de chlore précipité. CRISTALLOGRAPHIE. — Les figures de pression ou de percussion sur ks métaux plastiques cristallisés. Noie de MM. F. Osm<».\d et G. Cartaud, présentée par M. H. Moissaii. Si l'on appuie une pointe fine contre la surf.ice, préalablement polie et débarrassée de toute trace de peau écrouie, d'un métal plastique cristal- lisé en grains suffisamment gros, on obtient des figures intéressantes. Comme la pression statique ft la percussion donnent les mêmes résul- tais, la première, qu'il est plus facile de régler, doit être employée de pré- férence. On se sert d'une aiguille à coudre bien trempée dont on peul au besoin réaffuler la pointe. Cette aiguille est montée sur un levier articulé; on la pose avec précautions contre la surface à étudier, normalement, et l'on charge l'extrémité du levier de poids connus variant suivant la dureté du métal. Les empreintes sont examinées au microscope en lumière verticale. Elles sont constituées par des groupements de lignes, courbes sur le fer, géné- ralement droites sur les autres métaux plastiques du sy-'tème cubique qui possèdent, comme l'a montré Miigge, des |jlans dits de translation. Nous avons commencé nos études détaillées par celle du ter que nous possédions en cristaux de dimensions convenables pour la taille. Sur la face /j du cube, on a, autour de l'empreinte de la pointe comme centre, une croix dont les branches, parallèles au.x diagonales du carré, sont formées de ])lisse- menls s'enveloppant les uns les autres. La figure a quatre axes de symétrie resj)ecti- \ement parallèles aux cotés et aux diagonales de la face du cube. Sur troncature ^', on obtient encore une croix, mais dont les branches ne sont jjIus rectangulaires. Les angles aigus sont tournés vers les intersections de la troncature avec la face yu qui lui est perpendiculaire et les bras <}ui sont les cotés de ces angles tendent à se souder par des enveloppes communes. Il n'y a plus que deux axes de svmétrie. SÉANCE DU lO JUILLET IQoS. 123 Sur troncature /;-, la figure est analogue, mais deux des bras de la croi\ sont moins dévelopjics que les autres. Les axes de symétrie se réduisent à un seul. Sur troncature a', la figure est complexe et délicate. Elle comporte ti-ois axes de symétrie re'^pectiyement parallèles aux trois hauteurs du triangle équilatéral. Sur chacun des axes, on peut trouver : i" entre le point d'impact et langle de la tronca- ture auquel aboutit la hauteur considérée, des lignes à peu près droites et parallèles à la base opposée; 2° entre cette base et le point d'impact, des lignes conjuguées se détachent de Taxe, comme des branches, et ont d'abord l'apparence de spirales qui, prolongées, se recourbent en s'enveloppant contre les deux axes de symétrie adja- cents. Les prolongements de deux systèmes peuvent aussi se souder après inflexion. Du reste, la figure n'est jamais complète sur une empreinte isolée : certaines parties manquent, que l'on trouve sur d'autres empreintes de la même face. Sur troncature a^, il ne reste qu'un axe de symétrie, perpendiculaire à la base du triangle isoscèle. La figure représente assez bien un papillon dont les ailes sont nor- males à l'axe; le corps, parallèle à cet axe, est strié de lignes parallèles à la base du triangle et, de l'autre côté de l'impact, c'est-à-dire vers celle base, se détachent de grandes antennes qui vont rejoindre les ailes. 1 Sur troncature n^, on n'a également qu'un seul axe de symétrie, encore perpendicu- laire à la base du triangle isoscèle. La figure est formée de deux nappes à peu près cir- culaires : celle qui est placée à l'opposé de la base par rapport à l'impact est de beau- coup plus grande et plus nette que l'autre. En résumé, les figtires de pression sont caractérisliques, avec une cer- taine approximation, de l'orientation cristallographique d'une coupe don- née, au même titre que les figures de corrosion, et dépendent comnie elles de la symétrie du cristal et de sa structure intime. Elles ])euvent donc être la base d'une nouvelle méthode générale d'inves- tigation permettant d'aborder les problèmes suivants : 1° Différencier par certaines particularités spécifiques deux corps cris- tallisant dans le même système. 2° Orienter cristallographiquement une coupe de direction inconnue. Cette donnée peut être d'une utilité jjraliqne, la fragilité du fer et des aciers doux étant liée à la position des clivages du cube et les recherches de Stead ayant prouvé que le laminage peut exercer, dans certaines condi- tions restées complètement obscures, une influence sur l'orientation cris- tallograpliique des grains. 3° Obtenir une mesure de l'écrouissage. Toutes choses égales d'ailleurs, les figures sont plus petites sur métal écroui que sur métal recuit. 4° Obtenir îles renseignetiients sur les processus de la déformation des cristaux plastiques. Si, par exemple, on plie à bloc autour d'un axe qua- ternaire une bande de 3""" de largeur, découpée dans un cristal de fer, et 12/4 ACADÉMIE DES SCIENCES. que, après avoir limé et poli la surface déformée parallèlement à une face^, on pratique une série d'empreintes à l'aiguille sous charge constante, on trouve que la croix persiste partout, mais qu'elle pivote dans l'espace en fonction de l'angle de pliage. Sur la coupe, parallèle à une face p primitive, d'une barrette de traction dont l'axe est parallèle à un axe quaternaire, on voit la croix s'atrophier au fur et à mesure que la contraction augmente et les branches disparaissent presque complètement au voisinage de la section de ruj)ture. Il semble donc qu'une déformation poussée suffisam- ment loin détruise la structure cristalline du fer. Ces recherches sont poursuivies. ANTHROPOLOGIE. — Ethno génie des Drandiens : Predravidien de type nègre et Protodravidien de type blanc. Noie de iVT. L. Lapicque, présentée par M. Edmond Perrier. Si l'on considère le spécimen ordinaire des cinquante millions d'hommes qui peuplent l'Hindoustan au sud du 20*^ parallèle et parlent un idiome dravidien, on trouve un type qui par certains caractères rappelle le nègre, et par d'autres le blanc. C'est ce type qu'on a généralement considéré comme représentatif d'une race dravidienne. Haeckel en a même fait une espèce, Homo Dravida. Au milieu de celte pojjulation, mais enkystés potu' ainsi dire dans les jungles qui couvrent le flanc des montagnes, vivent en trdjus éparses quelques milliers d'individus plus négroïdes. En étudiant la variation des caractères anthropologiques dans les castes, c'est-à-dire dans un système hiérarchique de groupes sociaux donnant lien à une ségrégation imparfaite, on observe une gradation régulière des Dra^idiens civilisés tie la plaine aux sauvages de la montagne ('). La prétendue race dravuiienne aj)p;irait ainsi comme le résultai d'un métissage : dans la série que j'ai étuiliée, à uii bout se trouvent les Nayer, presque blancs, à l'autre les Panyer, presi[ue nègres : mais ces deux groupes ethniques extrêmes sont eux-mêmes métissés; par extrapolation on peut reconstituer à peu de chose près les types primitifs. La reconstitution comjjlète de ces types ne m'est pas encore possible, mon élude, faite surtt)ut en vue de reconnaître l'existence même de la gra- (') \'oir Comptes rendus. 5 el 19 juin igoà. siîANCu; nu lo juillet ii)o>. isS dation, n'ayant porté que sur un petit nombre de caractères; mais les docu- ments que j'ai recueillis permettent déjà de fixer les traits distinclifs de ces tyjies et d'en indiquer les affinités. Il y a un type nègre f]ui peut êfredérini tel, parce qu'il avait In peau noire, le nez large et plat, la bouche épaisse, les cheveux crépus. Ce dernier caractère est généralement nié, même par ceux qui considèrent l'élément dravidien comme essentiellement platyrhinien (Risley). En effet, les cheveux sont le plus souvent lisses, même dans des castes où TaspeLt négroïde est déjà prédominant; chez les Panyer les cheveux sont généralement frisés sans plus. Des mulâtres de nègre africain présenteraient, pour des traits du visage également négritiques, une forte proportion de chevelures incontestablement crépues. Voici les faits sur lesf|uels je me fonde pour affirmer les cheveux crépus du type primitif aujourd'hui introuvable dans la Péninsule. 1° Le caractère de la chevelure se modifie graduellement dans ce sens avec les autres caractères négroïdes : les castes serviles de la plaine ayant les cheveux généralement lisses ou ondulés, les Malasser sont frisés huit fois sur dix. 2° Dans un voyage précédent aux îles Andanian, j'ai observé une femme Négrito pure dont les cheveux étaient, comme tous ceux de sa race, crépus à l'extrême (diamètre moyen des spires : 2™™); d'un père inconnu, probablement Hindou, elle avait deux en- fants, une petite fille (4 ans), dont les cheveux fins, soyeux, étaient à peine ondulés, et un petit garçon (18 mois) dont les cheveux frisés (diamètre des boucles : iS™"") ressemblaient plus à des cheveux frisés d'Européen qu'à des cheveux de mulâtre. Enfin, on a noté ( Montono), aux Philippines, et j'ai noté moi-même daiis la Péninsule malaise ([ue les métis de Négritos incontestables ont généralement des cheveux ondulés. J'en conclus que le caractère du cheveu négrito n'est pas aussi marqué dans la des- cendance en cas de croisement que pour le cheveu du nègre africain. C'est un carac- tère qu'on peut appeler récessif, bien qu'il ne s'agi-se pas d'un vrai caractère mendé- lien. Si donc l'on admet, comme j'y suis conduit pour diverses autres raisons, à rapprocher le nègre indien primitif du Négrito, il est facile de comprendre que les métis n'aient pas les cheveux vraiment crépus, même quand le sang noir est prédo- minant. Parles caractères que nous venons d'indiquer le type en question rentre dans le type nègre général, mais il est petit, il n'est pas prognathe. Ces deux caractères le séparent des nègres africains et océaniens et le rappro- chent (kl sous-type négrito. De celui-ci il ne diffère que par un caractère, mais très net, il est dolichocéphale. Le nègre primitif de l'Inde était donc un nègre particulier dont la place dans la classification anthropologique soulève des questions intéressantes. Le type qui s'indique chez les A'^cye/- apparaît comme clair de peau, lep- torhinien, avec des cheveux lisses sans raitleur (euplocame) : c'est donc un blanc. Il est grand, très dolichocéphale, avec un système pileux du corps et du visage Irè^ développé. Ce type, avec tous ses caractères gêné- 120 ACADÉMIE DES SCIENCES. raux et particuliers, je le reconnus à l'état pur lorsque, à la fin de mon voyage, je visitai les Todas des Nilghivris. Les Todas ont beaucoup altiré l'atleiUion depuis trois quarts de siècle; le plateau élevé qui constitue leur gisement étant devenu le grand sanatorium de l'Inde, un grand nonibie d'Européens ont eu l'occasion de les voir et ont signalé avec étonnement leur beau type « caucasique » ou « sémitique ». Ils tranchent, en ell'et, sur le Dravidjen ordinaire, encore plus sur les populations noires du Waïnaad, telles que les Panyer, qui sont leurs voisins sur la carte, mais avec une dénivellation de 1000" ou davantage. Voici côte à côte les moyennes de ces deux groupes au point de vue des trois mesures que j'ai prises : Indice nasal. Indice céphalique. Taille. 54 Panyer 84 74 i54 33 Todas 68 72,7 169 Ces mesures des Todas feraient au contraire une suite naturelle à la série des castes du Malabar, que j'ai donnée dans une Note antérieure, et prendraient place immédia- tement après celles des Nayer. Dans la série des groupes que j'ai étudiés s'indique, en outre, un troi- sième type, leptorhinien et tendant à la brachycéphalie, il faut le consi- dérer comme adventice, relativement récpnt. Entre Bombay et Madras, RIslev a relevé une zone continue de mésaticéphales qu'il appelle Scyt/io- Dravidiens. Plus au sud, j'ai pu noter que le crâne d'indice élevé se pro- page avec les castes brahmaniques qui précisément ne .sont point réelle- ment dravidiennes. Les Vellalas de Coïmbatour on été influencés de cette manière; à Madras, Tlmrston a trouvé pour celte même caste un indice moven de 74'i • Il nous reste donc deux races fondamentales; voici comment je me repré- sente la relation de ces races entre elles et la dénomination qu'il convient de leur appliquer. Les Vellalas et les Nayer sont, d'après la discussion approfondie faite par Caldwell lui-même {') \q créateur du mot, les vrais Dravidiens; ils refusent à leurs esclaves le droit de s'appeler des noms nationaux dravidiens, Tamouls ou Malabars. Des éléments de cette discussion, malgré les con- clusions opposées de Caldwell qui manquait d'information anthropolo- gique, ainsi que de toutes les considérations géographiques, il résulte que le type noir, maintenant démontré, est prédravidien. Les Dravidiens primi- (1) R. Caldwell, A comparative grammar of lire Draddian on South Indian family of languages, 2= édition. Londres, 1870; Appendice, p. 545. SÉANCE DU lO JUILr,ET igo5. I27 lifs, les Protodrmidiens, peuvent êlre considérés comme des blancs, et eh somme très peu difTérenls des Indo-Aryens; venus avant ceux-ci dans l'Inde^ ils se sont mélangés profondément aux noirs cpi*ils avaient réduits en esclavage de la même façon que les créoles des Antilles se sont mélangés à leurs esclaves nègres : et c'est ainsi que s'est formée la population dravi- dienne actuelle. ZOOLOGIE. — Sur quelques points de la morphologie des Schizopodes. Note de M. H. Coutiêre, présentée par M. E.-L. Bouvier. Dans un essai très étudié d'une classification des Malacostracés, W.-T. Caïman ('), Se basant sur les travaux de Claus, de Boas, de Hansen et les siens propres, propose de réunir, sous le nom iVEiicarida, les Décapodes et les Euphausidce* et sous celui de Peracarida^ le reste de l'ancien groupe des Schizopodes, Mysid;e, Lophogâstridœ, en même temps que les Iso- podes et les Amphipodes. Les affinités des Etiphansi(i;c et des Décapodes inférieurs, des Pénéides surtout, soHl indiscutées depuis les travaux de Boas et de H.-J. Hansen, J'ai moi-même mis en relief plusieurs ressemblances importantes avec les Alpheidse, entre autres la présetitîe d'organes épipodiaux jusque sur la cinquième paire de pattes llioraciques. Mais il se trouve exister, entre les Eucypholes inférieurs (Hoplophoridte et les Lophogastrid;e des points communs très remarquables, de sorte que la séparation de ces Schizo- podes d'avec les Euphausidae est beaucoup moins absolue que ne l'indique Caïman. Je me borne k les énoncer sous forme d'un tableau à double entrée : Gnathophausia RosU-e rectiligne, à dents faibles el espacées. . Iloplophoridae spp. nombr. spp. Id. Une carène dorsale tranchante ou épineuse. I\otoslomus. Procletes. Id. beuN. carènes parallèles aboutissant l'une {a) Procletes. à une épine ou crêle Siis-Orbilaire, l'autre {b) NotOst.orniis. à une épine ptérygoslômiale liés saillante. Ifoplophorus {h)i Une troisième carène plus courte entre les llelerocarpus. deux autres (c). Gonatonotas. (') Anii: and Mag. Nat. Hist., 7" série, t. XIII, 1904, p. i56. 128 ACADEMIE DES SCIENCES. Lophogaster. Gnatliophaasia spp. Gn. gracilîs. Id. Gn. 5pp. Ceralolepis. Gnalhoph. spp. Lophogastridœ. Ceralolepis lia- mata G.O. Sars. Lophogaster. Gnalhophausia. Lopliogaslridœ. Gnathophaiisia. Gnatliophausia. Carène ptérygostomiale (b) fomianl en partie le bord inférieur de la cara|)ace, par suite de l'inflexion en dedans du bord vrai. Carène ptérvgostomiale {b) épineuse en arrière. Pléosomite i épineux; pi. 2 avec deux épines opposées (seuls exemples connus). Pléosomiles 3, 4) 5, 6 épineux sur la ligne dorsale médiane. Saillies articulaires entre le bord postérieur de la carapace et le premier pléosomite. Ophtalmopodes avec un tubercule interne. Scapliocérite à bord externe épineux (seuls exemples connus). Scaphocérite à bord interne en pointe récur- rente (seuls exemples connus). Basicérite avec une forte saillie épineuse supéro-interne (ancécérite de S. Bâte). Mandibules indivises, processus molaire petit, Lacini inobilis irrégulièrement présente (une mandibule sur deux) ou absente. Lacinie du coxopodite des maxilles : simple (i) ou très inégalement dédoublée (2), un lobe accessoire dans les deux cas. Des organes lumineux. Des épipodites doubles sur les pattes thora- ciques, l'une des deux parties se réduisant à un tubercule sétiiére (jî). Hoplophorns. Pa'iiphœa. Gennndas. Hoplophorns spp. Procletes. Hoplophorida? nombr. spp. Hoplophorns. Systellaspis. Hoplopliorida" nombr. spp. Hoplophorns spp. Hoplophorns Gri- ma là ii H. C. Hoplophoridœ Benlhesicymus Gennadas. Moplophorida; (traces chez cer- tains Alyidœ, d'apr. Caïman). Hoplophorida;. (2) Hoplophoridse. La majorité des Eucyphotes. Ce dernier caractère n'est visible en entier que chez les 9 fies Gnatho- phausia, où la branche horizontale de l'épipodite a, au lieu de pénétrer parmi les branchies, se dirige en dedans et en bas et devient un ooslégile. L'identité de ces épipodites avec ceux des Eucyphotes est particulièrement frappante sur les spécimens non encore ovés, où les oostégites sont très réduits. Les tubercules sétifères (fi) n'ont aucune relation avec eux, sauf celle d'une insertion contiguë el, comine ils sont plus développés encore que chez les Hoplophorid;e, tout en jouant le même rôle, ils constituent la SÉANCE DU lO JUITJ.ET 1905. I -^cj preuve la pins forle de la nature épipodiale de ces organes, que j'ai cher- ché à établir dans une précédente Note. Ces épipodites correspondent aux branchies des Enphausidae, également portées par la coxopodite, également dédoublées au moins sur les membres postérieurs (T/iysanupoda, Nemaloscelis , Benlheaphausia). Comme l'a montré Caïman avec beaucoup de justesse, il faut se garder d'une compa- raison avec les deux épi|)odites que l'on remarque chez V Anaspides et qui sont distincts totalement même sur le troisième maxillipède(' ). Je crois que chez ce remarquable Crustacé, de même que chez les Bran- chipes, ces deux épipodites appartiennent respectivement l'un au coxopo- dite, l'autre (proépipodite) au troisième article de la base du membre, dont H.-J. Hansen a eu le mérite de montrer l'existence chez les divers Arthropodes (-). Chez les Lopliogaslridse, les Euphausidse et les Eiicyphotes, les deux, organes épi- podiaux sont simplement des moitiés de l'épipodite initial dédoublé (comme les lacinies des maxilles sont des moitiés du lobe initial leur correspondant chez les Pliyl- lopodes). Sur les maxillipèdes de la première paire des Eucyphotes, celte bifurcation est très faible ou nulle, elle s'accentue sur le membre suivant (podobranchie et épipo- dite à insertion commune) et devient totale ou à peu près sur les autres (branchies doubles des Euphausidœ, parties a et fi chez les Eucyphotes, ^ et oostégite ciiez les Gnatliophausia, arlhrobranchie et lame a chez les Pénéides). Quant au proépipodite, présent chez V Anaspides et les Branchipes, absent chez les Apus, c'est lui qui va donner aussi, chez les Décapodes infé- rieurs et les I.ophogastrid.'c, le reste de l'appareil respiratoire par le même mécanisme. Les deux groupes d'arthrobranehies résultant de sa bifurcation sont très visibles chez ces derniers. Chez les Pénéides, Clans (') a montré qu'il se formait trois séries de bourgeons branchiaux, puis quatre par dédou- blement de la série proximale. Or, les bourgeons de cette dernière ne sont autres que des proépipodites, existant sur le troisième article du membre, cpii forme la paroi pleurale. Ils donneront la pleurobranchie et la deuxième arthrobrauchie correspondant à chaque membre. Les bourgeons des deux premières séries sont les deux moitiés de l'épipodite, prématurément dédoublé. Cela est si vrai que, sur le premier maxillipède des Pénéides, il n'y a ja- (•) Tr. fi. Soc. Edinbingh, t. XXXVIII, 1896, n° 2.3, p. 790, PI. Iljig- '2-i3. (2) Zool. Anzeiger, t. XVI, iSgS, p. igS-igS, 2oi-2i:>. (') Neue Beilr. z. Morph. d. Criislaceen, p. 'v^. et suiv.. l'I. lll. jiii. t4-27 • C. R., 1905, 1' Semestre. (T. CXLI, N" 2.) '7 l3o ACADÉMIE DES SCIENCES. mais que deux bourgeons branchiaux correspondant aux deux épipodiles vrais, et dont la bifurcation reste toujours imparfaite ou nulle. Les Gen- nadas adultes le montrent avec une particulière netteté. Ainsi, entre les Lophogastridae et les Décapodes inférieurs (Eucyphotes et Pénéides), où l'épipodite et le proépipodite sont présents, et lesEupliau- sid;t' où le dernier manque, d y a la même différence qu'entre les Bran- chipes et les Apus parmi les Phyllopodes. Il e.^t remarquable de voir rap|)a- reil respiratoire persister à travers la classe entière des Crustacés, avec la même simplicité de i)lan et les mêmes organes. Mais, au point de vue spé- cial des affinités des Schizopodes, on voit qu'il est téméraire de conclure en faveur des seuls Euphausidae, en faisant des Lophogastridœ un groupe évo- luant isolément, et sans relations prochaines avec les Décapodes. ZOOLOGIE. — Les organes segmentaires an moment de la maturité sexuelle chez les Hésiuniens et les Lycoridiens. Note de M. Louis Fage, présentée par M. Edmond Perrier. Dans une précédente Note (') j'ai montré que l'organe segmentaire des Lycoridiens, parfaitement adapté à la fonction excrétrice, ne se modifiait pas au moment de la reproduction pour servir de conduit vecteur aux pro- duitsgénitaux. Ce perfectionnement de la népliridie peut encore avoir pour conséquence l'individualisation d'un conduit génital propre. Le fait ressort très nettement de l'étude attentive des organes segmentaires dans la famille des Hésioniens. Chez les Ophiodromiis Jlexuosus D. Chiaje, Oxydromus propinquiis Mar. et Hob., Kefersteinia ctrrata Kef., la népliridie est relativemenl simple. C'est un tube légère- ment sinueux, très comparable comme aspect et comme situation à la népliridie des Euniciens et des Syllidiens immatures. Il s'ouvre à l'extérieur par un orifice, situé ven- traleraent à la base du parapode, et dans la cavité générale par un étroit néplirostome. Au moment de la reproduction se forme, aux dépens du péritoine, un pavillon cilié très large qui se met en contact avec la népliridie. Celle-ci, désormais, peut servir à l'expulsion des produits génitaux. Pour la Magalia perarmata Mar. et Bob., les faits se passent, d'une manière géné- rale, comme dans les espèces précédentes. Cependant le pavillon cilié, qui apparaît en même temps que les éléments sexuels, n'a pas une forme régulière, ce n'est plusàpro- (') Comptes rendus, 3 juillet igoS SÉANCE DU lO JUILLET ipoS- l3l prement parler un véritable pa\illon, mais une lame ciliée du péritoine, plus ou moins recourbée et fortement plissée. Enfin, chez V Hesione pantlierina Risso, la néphridie est constituée tout difl'érem- ment. Le tube excréteur, au lieu d'avoir un trajet à peu près direct, décrit des circon- volutions nombreuses, qui rappellent d'une manière frappante celles déjà signalées à propos des Lycoridiens. De plus, le néplirostome possède de longs flagellums, assimi- lables jusqu'à un certain point à ceux qui recouvrent les prolongements protnplas- miques du néphrostome des Lycoridiens. La néphridie de V Hesione pantlierina Risso est donc très évoluée dans le sens excréteur et ne subit aucune transformation lui per- mettant de conduire au dehors les œufs ou les spermatozoïdes. Or, au voisinage du néphrostome se trouve un organe cilié, dont riioinologie avec le pavillon vibratile de la Magalia perarmata. Mar. et Bob. n'est pas douteuse. Cet organe, signalé pour la première fois par Goodrich ('), est constitué par une partie de l'épithélium peritonéal lui-même, recourbé et portant, sur une de ses faces, de pro- fonds sillons tapissés de cils vibratiles. Il se forme d'emblée, en même temps que la néphridie, et persiste sans se modifier pendant la maturité de l'animal. A sa base se trouve un volumineux organe phagocylaire, composé d'une trame cellulaire très nette, qui contient dans ses mailles des cellules à cytoplasma granuleux de forme irrégulière, analogues aux amibocytes du cœlome, et quelques gros macrophages. Ainsi, parmi les représentants de la famille des Hésioniens que j'ai étu- diés, le seul genre où la néphridie a pris un développement considénible est également celui oii le pavillon génital (organe cilié) reste indépendant de la néphridie. Dans la famille des Lycoridiens, la spécialisation de la néphridie est encore plus grande. Il existe aussi un organe cilié(-)de même constitution, et de même valeur morphologique que celui de l'Hésione, mais encore plus indépendant de la néphridie que chez celle-ci. Il est situé entre les muscles longitudinaux dorsaux et la paroi du corps, et apparaît également d'emblée, en même temps que la néphridie. L'organe segmentaire d'un exemplaire mûr de la Magalia perarmata Mar. et Rob., par exemple, se compose de deux parties distinctes : l'une, la néphridie proprement dite, organe excréteur, et l'autre, le pavillon viiiratile que l'on peut assimiler à un conduit génital rudimentaire. Or,V Hesione panlherina liisso et les Lycoridiens nous montrent que, dans le cas où la néphridie se tiouve dans l'impossibilité de livrer pas- sage aux éléments sexuels, l'autre partie de l'organe, le pavillon vibratile, reste indé- pendant. S'il est encore trop peu diflérencié pour accomplir à lui seul l'expulsion des produits génitaux ('); chez certains Capilelliens {Dasybranclnis caduciis Clp., Masto- (') Quarterly joiirn. of niicr. Se, 1897. (^) C'est le dorsal cilialed organ de Goodrich (Quart, j'oi/rn. of Micr. Se, iSgS). (') Pour V Hesione pantherinaRiiio, lu mode d'évacuation des produits génitaux n'a I 52 ACADEMIE DES SCIENCES. bra/ichiis, etc.), il b.'iiuliviihialise complètement, acqiiieil une ouverture propre et de- vient un organe servant exclusivement à la ponte. Il en est de même chez les Oligo- clièles, où la localisation des conduits déférents dans une seule région est la conséquence de la localisation des glandes génitales elles-mêmes. ZOOLOGIE. — Le recul de la bouche chez les Chélopodes. Note de M. C. Yigiiek, présenlée par M. Eilmoml Perrier. Je n'ai pu que lout récemment prendre connaissance d'un article publié |)ar M. Rav-Ijankesler, ^^otis le litre : The Structure and Classification of ihe Arthropoda, dans son Quarterly Journal ofMicr. Science, paru en mars 1904. C'est, nous dit l'autetir, une réimpression presque textuelle d'articles fournis par lui, près de quatre ans auparavant, à r£'rtc)'c/o/?eV//e britannique; et la raison principale île cette réimpression est que ces articles ne semblent pas avoir attiré suffisamment l'attention des zoologistes. Je crois donc ré- pondre au désir du savant directeur du British Muséum de provoquer les re- marques des zoologistes en signalant un point limité, mais fort important, du sujet qu'il traite. Pages 5~3 et 574, mettant en tableaux, les didérences, au point de vue de la consti- tution de la têle, entre les Cliétopodes et les Arthropodes, il écrit : Degré .v (au- dessous des Arthropodes), Agnatha Aprostltomera [c'est-à-dire n'ayant pas de seg- ments en avant de la bouche {voy. p. 044, où il fait, de cette absence, la différence caractéristique entre les Chétopodes et les Arthropodes)]. « Sans mâchoires para- podiales; sans addition de soinites originairement post-oraiijc à la région préorale, qui est un simple lobe prostomial du premier sornite: le premier somile est per- foré par la bouche, el ses parapodes ne sont pas transformés en mâchoires (Chéto- podes) ». Je suis tout à lait tfaccord avec l'auteur sur la position primitive de la bouche des Chétopodes. J'en ai donné les raisons, en détail, dans un Mé- moire sur les Aniiélides pélagiques {Arch. de Z oui. expér., 1886) évidein- ment ignoré de Lankesler, ainsi qu'un autre Sur la valeur morphologique de la tête des Annélides (Ann. des Se. nat., 1902), où j'ai repris cette démon- stration, confirmée encore par Malaquin : « La céphalisation des Anné- lides et la question du Métainérisme » {^Comptes rendus, 28 mars 1904). pas été observé. Chez les Lycoridiens, ce phénomène s'opère par ruj^ture des SÉANCE DU lO JUILLET IQoS. î33 La nomenclalLire fort simple que je proposais en 1886 répond à tous les besoins. Je ne comprends guère que des auteurs récents parlent encore d'an /irostomium et d'un segment périslornial; même lorsqu'ils ont parfaite- ment reconnu, comme H. -P. Johnson {Am. Nat., 1902, p. 297) et Ben- ham {voy. plus loin), un recul de la bouche. 1° Il n'y a pas de prostomium quand la bouche est absolument termi- nale; et, comme le dit Lankester dans la phrase citée plus haut, il n'y a, en fait de région préorale, qu'une portion plus ou moins importante du premier somite, tant que la bouche demeure sur ce premier somite. Il peut, d'autre part, y avoir un nombre variable de somiles prostomiaax, lorsque le recul de la bouche est plus accentué. 2° Il ne saurait être question iVun segment péristomial que lorsque la bouche est nettement percée à la face ventrale d'un somite, quel que soit, du reste, le rang de celui-ci. L'expression n'a pas de sens lorsque la bouche est entre deux somites, ou s'étend sur un plus grand nombre, comme c'est le cas chez les Aphrodiliens, les Amphinomiens, etc. 11 est curieux que Lankester, avant admis, dès 1878, un « adaptational shifting of tlie oral aperture » chez les Arthropodes, dans « Primitive Cell-layers of the Embryo » (Anri. Mag. of nat. Hist., mai 1878, p. 336), et en faisant justement, dans son travail actuel, la base de sa classification des Arthropodes en Mono, Di, et Tri- prosthomera, commette linconséquence d'opposer aux. Arthropodes les Chétopodes comme Aprostlwinera, alors qu'il dit ( p. 676) dans sa bibliographie : n Benham décrit un recul de l'orifice buccal chez certains Chétopodes ». On voit bien que Lankester ne connaît, à ce sujet, que l'introduction et les Notes ajoutées par Benham au travail de son élève Thomson sur un Aphrodilien {Proc. Zool. Soc. of London, 1900, p. 974etsuiv. ). Mais Thomson écrit que la position de la bouche semble être entre la deuxième et la troisième paire de parapodes; et Benham ajoute : « Ce recul de la bouche à travers un ou plusieurs segments se trouve chez les Ampltinorniclœ, les Acoetidœ, le Chrysopetaluin et VAphiodila; mais on n'a que peu reniai (jaé sa connexion avec le même phénomène, sur lequel Lankester fut le premier à attirer l'attention, en ce qui regarde les Arthropodes.» Benham ne connaît évidemment pas non plus mon travail de 18S6. Celui de 1902 est postérieur au sien. Si Lankester ne s'était pas borné à une simple réimpression de ses articles, il aurait pu trouver (p. 3o3 et 3o4 de mon dernier Mémoire) toutes les indications sur le recul graduel de la bouche, non seulement chez les types visés par moi en 1886, mais chez d'autres ; et, en jiarticulier, chez le Chrysopetalum occidentale de H. -P. Johnson {Proc. of the Calif. Ac. of Se, 3" série, vol. 1, n" 3), où elle se trouve entre le qua- trième et le cinquième somite. Aussi bien les laits mentionnés tlans ce travail que ceux consignés dans l34 ACADÉMIE DES SCIENCES. la Note de Benhani montrent combien est inexacte la dénomination d'Aproslhomère que Ray-Lankester attribue aux Chétopodes; il est trop évident qu'on ne peut désigner ainsi un groupe d'animaux dans lequel, si la bouche est primitivement terminale, elle peut reculer au delà même de ce que l'on voit chez les Arthropodes, puis(|ue le Chrysopetalum ci-dessus est Tétraproslhomère, suivant sa nomenclature. Cette variabilité de position, qui se com|)rend fort bien dans un groupe où se trouvent des formes très primitives et d'autres fortement évoluées, ne laisse aux amateurs de grec barbare qu'un mot dans le genre de Pœciloprosthomères, devant lequel j'avoue reculer. PHYSIOLOGIE. — Numération des globules ronges du sang humain faite pour la première fois au sommet du mont Hlanc, le 20 août 1904. Note de M. Raoul Baveux, présentée par M. Janssen. Après avoir étudié sur le mont Blanc, en igoS, les modifications des com- bustions organiques, j'ai recherché, en 1904, les variations quantitatives des globules rouges du sang humain, entre Chamonix, les Grands-Mulets et le sommet du mont Blanc. Cette seconde partie de mes travaux biolo- giques m'a été facilitée, comme la première, par M. Janssen, qui m'a permis de bénéficier des ressources de la Société du mont Blanc et de séjourner de nouveau dans ses deux Observatoires. Le sang nécessaire à mes expériences a été prélevé, avec toutes les précautions tech- niques désirables, sur moi-même et sur deux autres sujets qui m'ont accompagné au sommet de la njontagne ; le premier, déjà préalablement aguerri par plusieurs ascen- sions au-dessus de 4ooo™, le second, Parisien bien portant, mais venu pour la première fois à Chamonix et non acclimaté aux altitudes. Nos globules rouges, dilués dans du sérum de .Marcano, ont été dénombrés sur un compte-globules de iMalassez avec un microscope portatif de Zeiss. Après avoir compté nos globules à Chamonix, j'en ai fait deux numérations aux Grand-Mulets : la première, quelques heures après notre arrivée à cette station, la deuxième, le lendemain, après une journée de repos. Au sommet du mont Blanc, la numération a été pratiquée après avoir passé la nuit dans l'Observatoire Janssen, sur mon sang et sur celui de mon premier sujet, le troisième compagnon s'étant trouvé dans un état de troubles organiques spéciaux qui aurait introduit une cause d'erreur dans les résultats ('). Les chiffres obtenus au Sommet doivent donc être comparés à ceux de la seconde numération faite aux Grands-Mulets. (') Ce sujet, ayant fait une seconde ascension plusieurs jours après, a pu rester longtemps au Sommet sans aucun malaise. SÉANCE DU lo JUILLET iqo5. i35 Enfin, pour étudier les effets d'une deuxième ascension, je suis remonté aux Grands- Mulets seul, après être redescendu à Giiamonix, où j'avais de nouveau compté mes globules. J'ai donc ainsi étudié : l'action d'une haute ascension, l'action d'un court séjour à une grande hauteur, l'action du passage à une station encore plus élevée, l'action du retour à l'altitude initiale, enfin l'action d'une seconde ascension proche de la première. Voici les chiffres que j'ai obtenus : Dates. Altiliides. R. Bayeux. I" sujet. 2° sujet. i6 août I 904... Chamonix (i o5o™ ) 4120000 4216000 6400000 17 Grands-Mulets (3o20 -) 4376000 4 -568 000 6633000 18 » Id. 4248000 4496000 6016000 20 » Sommet du m' Blanc (48io") 5 1 1 3 000 5 064 000 » ■ 23 » Chamonix 4244000 4312000 )) 26 » Grands-Mulets 4640000 » » ay » Id. 45l200O )) » 3 sept. 1 1904.. Chamonix 4272000 4240000 » La lecture de ce Tableau permet d'en tirer cinq conclusions principales : 1° Le sang humain subit une augmentation rapide et notable du nombre de ses globules rouges lorsque l'on passe d'une altitude à une altitude supérieure ; 2° Si l'on séjourne à cette dernière altitude, la quantité des globules constatée à l'arrivée diminue, au bout de quelques heures, d'un nombre relativement peu considérable; 3° La descente à l'altitude du départ accentue cet abaissement globu- laire; toutefois, le nombre des globules reste plus élevé qu'il n'était avant l'ascension ; 4° Une seconde ascension, effectuée avant que le taux globulaire n'ait récupéré sa valeur primitive à l'altitude du départ, provoque une nouvelle augmentation globulaire plus forte que la |)remière ascension; 5" Un sujet accUmalé aux altitudes subit des troidiles globulaires moins considérables qu'un sujet non acclimaté; c'est ainsi que mon premier sujet s'est maintenu à un taux proche tlu mien aux différentes altitudes que nous avons atteintes; par contre, lorsque je commençai mes hautes ascensions à Zermatt, il y a plusieurs années, mon sang présentait un nombre de glo- bules plus considérable et qui se rapprochait de celui de luon deuxième sujet pendant sa première ascension de 1904. Au point de vue clinique, j'ai remarqué que l'augmentation du nombre l36 ACADÉMIE DES SCIENCES. (les globules coïncide avec des signes |)lus ou moins accentués du mal des altitudes. Et, si l'on rapproche ce fait de la diminution des combustions que j'ai constatée l'an dernier, on peut formuler cette loi : « Le mal des alti- tudes résulte d'une asphyxie par arrêt ou diminution des combustions, que j'a])pellerai une dyspyrie. » Il y aurait donc une réelle utilité à dénombrer les globules rouges avant d'entreprendre une ascension; cette numération pourrait servir de baro- mètre physiologique. Enfin, les variations personnelles du taux globulaire peuvent expliquer certaines anomalies notées par tons les auteurs dans l'apparition du mal des altitudes : à côté de la dépression barométrique extérieure, météoro- logique, indiquée par le recul de l'aiguille de l'appareil anéroïde, il y a la Répression du baromètre physiologique, intérieur, que signale l'augmen- tation du taux globulaire. La dyspyrie des altitudes est la résultante de ces deux facteurs et non pas seulement du premier. Personne n'avait, avant moi, dénombré les globules rouges de l'homme au sommet du mont Blanc; je n'aurais pu moi-même le faire si je n'avais trouvé un abri convenable dans l'Observatoire que M. Janssen a édifié au point culminant de l'Europe, il y a 12 ans. PHYSIOLOGIE. — Les poisons intestinaux (^actions, variations, répartition , nature; modes de défense). Note de MM. Ciiakrin et Le Play, pré- sentée par M. Bouchard. Depuis les travaux du |)rofesseur Bouchard, la question des auto-intoxi- cations est à l'ordre du jour. Des expériences depuis longtemps pour- suivies sur les poisons de l'intestin nous ont permis d'observer d'intéres- sants phénomènes, en partie attribuables aux techniques mises enjeu ('). (') Au lieu de sléiiliser le contenu du lulje digestif par la chaieui- à 100° qui détruit une foule de substances, ou la fdtration sur porcelaine (|ui en retient une bonne part, nous avons eu recours à des tyndallisations successives à 57" ou Sg", tenijiératures in- suffisantes pour détériorer notablement ces ))roduits; de la sorte, on les injecte à peu près tels qu'ils sont et dans leur ensemble, tandis que la méthode des extraits n'utilise que les principes solubjes dans l'excipient (alcool, élher, etc.) dont on use. En outre, en variant les doses, les vitesses, les portes d'entrée, etc., on réalise des types analogues à ceux de la clinique, des intoxications suraiguës, subaiguës, chro- niques, etc; de plus, grâce à des rétiécissernenl.s plus ou moins serrés, on oblige l'ani- mal à résorber, à s'injecter à lui-même certains éléments nocifs du tube digestif. SÉANCE DU lO JUILLET IQoS. l'i'] A la suite des injections de ces poisons, on enregistre une série de modi- fications tant anatomiques que fonctionnelles. C'est ainsi que le sang s'appauvrit en hématies et en hémoglobine (diminution par millimètre cube environ d'un million ; ç = o,io, au lieu de o,i3).Ce type d'anémie rappelle ceux qu'on attribue à d'opiniâtres constipations ou à des tares de la muqueuse digestive favorables aux fermentations putrides. Nous avons, du reste, mis en évidence l'existence de composés hémolytiques et il est inté- ressant de noter que les appareils hématopoïétiques subissent l'influence de ces poisons. Dans la moelle des os la graisse disparaît; les érythrocytes, les débris globulaires sont abondants ; on décèle une tendance à la sclérose et une indéniable Mastzellenleucocytose ; dans la rate, les macrophages sont rares, la karyokinèse à peu près nulle, etc. Dans les intoxications rapides, le cœur est quelquefois dilaté; de préférence, au cours des formes lentes, on découvre un épaississement myocardique assez commun chez les nou- veau-nés athrepsiques. L'action sur cet organe est directe ou dans certains cas s'exerce par le système nerveux. En général, la bile est riche en pigments, les cellules hépatiques sont granuleuses; parsemé, comme nombre de tissus, d'îlots hémorragiques, le parenchyme du foie fournit des extraits très toxiques. Cette toxicité se retrouve dans les urines; en particulier chez les lapins porteurs d'obstruc- tions cœcales, 9""' à 12""', au lieu de i5""' à ao"""', tuent mille de matière vivante. Ces urines renferment, d'ailleurs, plus d'une fois de l'urobiline, de l'indican, avant tout de l'albumine; leur densité (1022 à 1027), A, l'acide phosphorique augmentent; le coefficient azoturique fléchit (0,73 à 0,80); les échanges sont troublés : à ces modifications correspondent des altérations rénales. On décèle également des lésions dans le névraxe (dis- parition partielle des corpuscules de NissI), dans la peau (poils ternes ou tombant), dans les poumons (congestions réflexes ou directes), dans les parois intestinales dont les éléments, en vertu de la loi qui veut que le suc d'un organe provoque son activité, semblent en hyperfonctionnement, dans les os relativement pauvres en matières minérales et même déformés ('). Remarquons qu'en clinique il est assez facile d'observer des phénomènes susceptibles d'être rapprochés de ces lésions (convulsions, délire; affec- tions cutanées; flux de l'intestin; tares du squelette, etc.). Évidemment, suivant une foule de circonstances (espèces, régime, âge, (') Voir Charhin et Le I^lay, 1 nsujjisance de développement d'origine inlestinale {Comptes rendus, i4 mars igo^). G. R., 1905, 1' Semestre. (T. CXLI, N° 2.) I" l38 ACADÉMIE DES SCIENCES. élats pathologiques, etc.), ces poisons du tube digestif varient. Dans les entérites aiguës, par exemple, ils augmentent; par contre, durant les pro- cessus chroniques, ils paraissent habituellement moins actifs qu'à l'état normal. Peut-être faut-il incriminer des antagonismes bactériens ou le passage de quelques éléments hors du canal au travers des ulcérations de la muqueuse? Toutefois, c'est de préférence avec les zones du conduit ali- mentaire qu'on voit changer la teneur en composés nuisibles; à mesure qu'on s'éloigne de l'estomac, cette teneur va croissant pour atteindre son maximum dans la région caecale; injectés dans les veines, i5^ à 20^ du contenu de cette région, dilués dans 3™' d'eau salée, amènent la mort immédiate d'un lapin pesant à peu près 2'^^^ ('). Jusqu'à la valvule de Bauhin, ce contenu est liquide; dans le côlon ascendant s'opère une déshydratation (25 à 4o pour 100), sans laquelle la diarrhée serait un phé- nomène permanent. Poursuivies au point de vue bactériologique, nos recherches naontrent que sensi- blement la courbe de la flore intestinale se superpose à celle de la toxicité. En se rap- prochant de la fin de l'iléon, les germes deviennent de plus en plus nombreux et c'est encore dans les côlons ([ue, spécialement en anaérobies, comme en formes bacillaires, la richesse microbienne est ordinairement plus marquée. Si même, on s'adresse exclu- sivement à la paroi, dans le duodénum ou le commencement de l'iléon, quelquefois la muqueuse est stérile; plus bas, le fait est inouï et c'est ce qui explique, conformément à nos expériences, que, pendant la vie ou après la mort, les parasites quittent avant tout le canal par les veines coliques. Ajoutons que celte plus grande teneur de la région caecale tant en mi- crobes qu'en matériaux nocifs fait comprendre pourquoi les tares hépa- tiques succèdent de préférence aux processus qui portent sur ce territoire. C'est heureusement à ce niveau que l'organisation intestinale se prête le mieux à la protection de l'économie contre ces poisons, les uns solubles dans l'alcool, les autres, plus importants, insolubles dans ce liquide. Cette protection est, du reste, d'autant plus nécessaire qu'en dépit de l'existence de quelques ferments utiles dans la lumière des côlons, dès que les ali- ments ont franchi la valvule de Bauhin, la nature les tient pour de la matière définitivement morte, inutile : la putréfaction commence. L'examen histologique permet de reconnaître ce qu'a de spécial, à cet égard, la structure du gros intestin. Dans la première partie, l'épithélium relativement allongé a les caractères des cel- (') Le contenu des autres territoires exige des doses plus considérables. SÉANCE DU lO JUILLET 1905. l3q Iules actives; le noyau est plutôt basai, le protoplasma très granuleux; clans le rectum, qui devient un simple canal excréteur, cet épithélium est moins haut, son noyau plus superficiel, son contenu plus uniforme. En outre, dans le cœcum et le côlon ascendant, le tissu lyniphoïde est abondant, plus régulièrement distribué que vers la fin de l'iléon, où ce tissu est surtout disposé par plaques. L'expérience permet, d'ailleurs, de montrer le rôle de cette membrane. On fait disparaître l'épithélium, soit en déterminant une entérite ou en liant des artérioles mésentériques, soit plus exactement en raclant mécaniquement la paroi interne ou mieux encore, suivant la méthode de Botazzi, en usant du fluorure de sodium. Cette chute de l'épithélium réalisée, on divise l'intestin en une série de seg- ments égaux, enfermant dans chacun d'eux une même proportion de toxine diphté- rique. Dans ces conditions, le rectum mis à part, on reconnaît que le fragment cscal retient longtemps cette toxine et que la partie qui traverse sa paroi est plus atténuée que les liquides qui ont franchi les couches des autres segments. En second lieu, si Ton mélange des quantités identiques de cette toxine diphtérique, de la muqueuse intestinale fraîche recueillie à difl'érentes hauteurs et, d'autre part, de muscles, de foie, etc., on constate que la modification la plus profonde subie par ce produit bacillaire est celle que lui imprime cette muqueuse prise dans le cà'cum on la fin de l'iléon; cette membrane agit plus que le tissu musculaire, au moins autant que \e parenchyme hépatique et, dans son action, l'expérience dégage deux facteurs : l'épi- thélium et avant tout les leucocytes. En somme, tout concourt à établir combien, suivant les hauteurs, varient les fonctions de l'intestin, à quel point en Pathologie, générale et spéciale, son contenu est important et quel rôle joue la muqueuse. CHIMIE BIOLOGIQUE. — L' activctteur de la philocatalase dans les tissus ani- maux. Note de M. F. Battelli et M"'" L. Stern, présentée par M. A. Chauveau. Le fait principal que nous avons constaté est le suivant. Dans les extraits aqueux des tissus animaux portés à l'ébuUition on peut déceler la présence d'une substance quia la propriété d'augmenter l'action de la philocatalase. Nous désignerons cette substance sous le nom à^activateur de la philocata- lase. On peut prouver de plusieurs manières cette action activante des extraits de tissus portés à l'ébuUition. Le procédé le plus démonstratif est le suivant. On prépare une anticatalase de rate dépourvue de philocatalase. Pour l'obtenir on acidifie l'extrait aqueux de rate par l'acide acétique. La pro- l/Jo ACADÉMIE DES SCIENCES. portion la plus favorable nous a semblé être celle de 3 pour looo d'acide. On abandonne cet extrait acide pendant 48 heures à la température de io°. La philocatalase est détruite dans l'acide en présence de l'air, l'anticatalase reste intacte. On concentre dans le vide à 45" à un dixième du volume pri- mitif. On fait agir cette anticatalase, débarrassée de philocatalase, sur la cata- lase, en présence d'une petite quantité d'extrait musculaire (de cheval, de cobaye, etc.) qui est riche en philocatalase. L'action de l'anticatalase sera faiblement entravée par la petite quantité de philocatalase existant dans l'extrait musculaire. Mais, si nous ajoutons un extrait de pancréas ou de foie porté à l'ébuUition et filtré, nous constatons que la catalase est presque complètement protégée contre l'action destructive de l'anticatalase. L'action de la philocatalase du muscle a été considérablement augmentée par l'activateur contenu dans l'extrait de pancréas ou de foie porté à l'ébul- lition. Exemple. — On prend quatre tubes (A, B, C, D) qui contiennent chacun 5™' d'une solution de catalase décomposant 3o8 de H-0^ pure, dans l'espace de lo minutes. On ajoute à chaque tube i""' d'une solution d'anlicatalase pure. Dans les tubes B et C on ajoute en outre i'^^""' d'extrait musculaire frais de cheval correspondant à os, 20 de muscle. Dans les tubes C et D on introduit 5""' d'un extrait de pancréas de cheval porté à l'ébuUition et fiUré, correspondant à is de pancréas. On place les tubes dans le thermostat à 38°. Au bout de i5 minutes on fait le dosage de la catalase dans les quatre tubes. Nous rapportons dans le Tableau suivant les valeurs relatives aux quantités de H-O^ (en grammes) détruites par le contenu de chaque tube dans l'espace de 10 minutes. Tulie A. Tube B. Catalase Catalase Anticatalase Anticatalase Eau Extrait muscul. gcni' H^O^ décomposée Eau i6e Tube C. Tube D. Catalase Catalase gcm» 5cm= Anticatalase Anticatalase jcm= j cm' Extrait muscul. Pancréas bouilli jcm3 5™' Pancréas bouilli Eau Kcm' ^cni3 28s lie e Ces résultats montrent que dans le tube B l'action protectrice de la philocatalase a té faible, la quantité de muscle ajoutée étant très petite. Dans le tube C l'action de la philocatalase du muscle a été considérablement augmentée par l'activateur contenu dans l'extrait de pancréas porté à l'ébuUition. Dans le tube D l'activateur n'a exercé aucune action en l'absence de la philocatalase. SÉANCE DU lO JUILLET igoS. l4l On peut obtenir une solution concentrée d'anticatalase, qui renferme en même temps de la philocatalase. Pour préparer cette solution, on broie une rate de cheval, on ajoute trois volumes d'une solution d'acide acétique à i pour looo. On filtre rapide- ment. On concentre immédiatement le filtrat dans le vide à 45°, jusqu'au dixième environ du volume primitif. Le liquide obtenu contient, à côté d'une grande quantité d'anticatalase, une certaine quantité de philocatalase. Si l'on ajoute de l'activateur de la philocatalase à ce liquide on constate que son pouvoir destructeur vis-à-vis de la catalase diminue considérablement ou cesse tout à fait. La philocatalase, comme nous l'avons montré dans des recherches pré- cédentes, a aussi la propriété de régénérer la catalase rendue inactive par l'anticatalase. Or ce pouvoir est aussi augmenté par l'addition de l'activa- teur, qui par lui-même n'a aucune action ni sur la catalase, ni sur l'antica- talase. La philocatalase étant très répandue dans les tissus animaux, l'influence de l'activateur peut être démontrée en le faisant agir sur l'extrait de plu- sieurs organes. Un fait intéressant est le suivant : on fait un extrait aqueux de foie de cobaye et l'on y dose la catalase. On ajoute à une partie de l'extrait frais de foie un extrait de foie, de pancréas, etc., porté à l'ébullition. On place le tout au thermostat pendant i5 minutes. On dose de nouveau la catalase. On constate presque toujours que la quantité de catalase a subi une augmenta- tion considérable. Au lieu d'ajouter l'activateur de la philocatalase on peut aussi employer un extrait frais de muscles, et l'on obtient le même résul- tat, souvent même plus marqué. Si l'extrait frais de muscle ou l'extrait bouilli de pancréas sont ajoutés au moment même du dosage, sans un sé- jour préalable au thermostat, l'augmentation de la catalase n'a pas lieu dans l'extrait de foie de cobaye. Ce résultat pourrait être expliqué en admettant qu'il existerait dans le foie un catalasogène qui, sous l'influence d'une substance renfermée dans le muscle ou dans le pancréas, se transformerait en catalase. Cette suppo- sition n'est guère admissible. En fait, il s'agit de la régénération de la cata- lase rendue inactive par l'anticatalase du foie, soit pendant la vie, soit au moment de la mort, soit pendant les manipulations de la préparation de l'extrait. Nous avons finalement comparé différents tissus quant à leur richesse en activateur de la phUocatalase. l42 ACADÉMIE DES SCIENCES. Chez le lapin les tissus examinés (foie, pancréas, rein, muscles, sang) ne diffèrent pas notablement au point de vue de la quantité d'activateur qu'ils renferment, mais la rate en est presque complètement dépourvue. Il existe en outre des différences individuelles. Les recherches que nous avons faites ne nous ont pas permis jusqu'ici d'établir la nature de l'activateur de la philocatalase. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la préparation et les propriétés d'extraits proto- plasmiques des globules du sang. Note de MM. Auguste Lumière, L. Lumière et J. Ghevrotier, présentée par M. A. Chauveau. Il n'a été indiqué jusqu'ici, à notre connaissance, aucun procédé pratique permettant d'obtenir à l'état de pureté des extraits organiques renfermant uniquement le protoplasma des cellules du sang et complètement débar- rassés du sérum et des stromas globulaires. Dans cet ordre d'idées, M. Nicloux (') a décrit une méthode d'extrac- tion des substances cytoplasmiques, mais cette méthode, dont le principe est analogue à celui que nous employons depuis plusieurs années pour les tissus animaux, n'a été appliquée par cet auteur qu'au traitement des cellules végétales. Pour isoler les substances protoplasmiques des cellules du sang, nous opérons de la façon suivante : Le sang, recueilli par saignée, est immédiatement mélangé à un liquide isotonique afin d'éviter le passage dans le sérum des substances actives des globules et de conserver celles-ci intactes. Le mélange est fait dans la proportion de i' de sang pour 20' de liquide et, à cette dilution, la coagulation ne peut s'effectuer. Ce mélange est soumis à une centrifugation énergique à l'aide d'un centrifugeur spécialement construit à cet eil'et, dans lequel la vitesse tangentielle atteint au moins 100"' à la seconde. On recueiHe les globules après décantation du liquide qui surnage et on les lave plusieurs fois dans la liqueur isotonique. Après avoir ramené la masse au volume primitif du sang rois en œuvre, par addition d'eau distillée, on la soumet à plusieurs congélations brusques et successives suivies de réchauffement à 3.5°, qui ont pour effet de briser les enveloppes des éléments cellu- laires et de mettre en liberté les substances contenues dans le jjroloplasma. (') Comptes rendus, jgo/J, p. 1112. SÉANCE DU lO JUILLET FQoS. l43 Pour se débarrasser des débris de cellules, ou procède à une nouvelle centrifugation et le liquide décanté est rendu isotonique par addition de chlorure de sodium, puis filtré à la bougie et conservé dans des flacons stérilisés. Ces opérations s'elTectuent, bien entendu, avec toutes les précautions de l'asepsie la plus rigoureuse. On s'assure d'ailleurs qu'aucune faute n'a été commise au cours des opérations indiquées en portant les flacons à l'étuve à /(O" pendant 48 heures au moins et en constatant qu'ils conservent leur parfaite limpidité. Ainsi préparé, l'extrait auquel nous avons donné le nom à'hémoplase se présente sous forme d'un liquide rutilant qui se conserve pendant fort long- temps; six mois, et même un an après sa préparation, il n'a donné ni pré- cipité, ni dépôt, et sa couleur n'a pas subi de changement notable. L'hémoplase placée dans le vide perd rapidement l'oxygène fixé par l'hémoglobine et prend une teinte violet noir. Dès qu'elle est agitée à l'air, elle se réoxyde et redevient rouge. Elle possède des propriétés oxydasiques très marquées et qui peuvent être mises en évidence par la teinture de gaïac, les solutions de gaïacol, de paraphénylène-diamine, de pyrogallol et d'hydroquinone. Nous avons préparé des extraits protoplasmiques avec du sang de divers animaux et plus spécialement l'âne et le mouton. Ces produits n'ont qu'une toxicité très limitée. Nous n'avons pu par- venir à tuer un lapin en lui injectant dans la veitie marginale de l'oreille jusqu'à 25o"°' d'extrait. Les cobayes, lapins, chiens normaux auxquels l'hémoplase a été admi- nistrée soit par voie soUs-cutanée, soit en injections intraveineuses, n'ont présenté aucun phénomène anormal. C'est à peine si l'on peut constater, dans quelques cas, une élévation de température de quelques dixièmes de degré, 3 ou 4 heures après les injections. A doses massives et répétées, le produit n'a aucune action sur le rein. De nombreux essais cliniques qui seront ultérieurement publiés ont démontré que l'hémoplase est douée d'un pouvoir antitoxique et d'une action tonique et stimulante remarquables, susceptibles d'importantes applications en thérapeutique. Nous nous proposons de poursuivre l'élude complète des propriétés de l'hémoplase des animaux normaux et d'étudier celles de l'hémoplase pro- venant d'animaux immunisés, eil comparant les pouvoirs antitoxiques du sérum et de l'extrait protoplasmique. l44 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Activalion du SUC pancréatique pur sous l'influence combinée des colloides et des électrolytes . Note de M. Larguier des Bancels, présentée par M. Dastre. Il est commode de distinguer dans le problème général de la chimie des colloïdes les diverses questions suivantes, qui se coordonnent naturelle- ment les unes aux autres : 1° Influence des électrolytes sur les colloïdes; 2° Action mutuelle de deux colloïdes; 3° Influence des électrolytes sur l'action mutuelle de deux colloïdes; 4° Action mutuelle de trois colloïdes, etc. L'examen de ces divers points comporte des applications immédiates dans l'étude des phénomènes d'ordre diastasique, comme l'a bien montré M. Victor Henri dans toute une série de Communications et de Mémoires. J'ai étudié précédemment l'influence des électrolytes sur l'action mu- tuelle de deux colloïdes. Il convient, sur ce point, de distinguer deux cas : i" les colloïdes sont de signe électrique opposé : l'addition d'un électrolyte convenable permet, en général, de dissocier le complexe résultant du mé- lange de deux colloïdes (voir Comptes rendus, séance du 19 juin iqod); 2." les deux colloïdes sont du même signe, mais de stabilité différente, par exemple, la gélatine, d'une part, le bleu d'aniline ou le rouge Congo, de l'autre. On constate dans ce cas que l'addition d'un électrolyte capable de précipiter le colloïde instable détermine la fixation d'une portion no- table de celui-ci sur le colloïde stable. L'électrolyte joue donc le rôle de mordant. Je me suis efTorcé de tirer parti de ces résultats dans l'étude de la digestion tryptique. La plupart des auteurs admettent que le suc pancréatique pur est inca- pable de digérer l'albumine d'œuf coagulée parla chaleur et que ce suc ne devient actif qu'après addition de macération intestinale ou d'autres extraits organiques (rate, levure de bière, bactéries, leucocytes, venins, etc.). J'ai constaté, au contraire, qu'il est possible d'activer le suc pancréatique pur, sans recourir aux kinases naturelles, à l'aide de colloïdes et d'électro- lytes convenablement choisis. Soient des cubes d'albumine plongés pendant 24 heures dans une solu- Expérience du 6 juillet. 1. 2'^"'' SUC piinc. H- 8 goutu 2. H- » 3. -4- » 4. + 1' 5. -t- » 6. + » SÉANCE DU lO JUILLET igOD. l/jS tion de bleu de toluidine el lavés ensuite à l'eau dislillée; le suc pancréa- tique pur ne les attaque pas; ce même suc, additionné de différents élec- trolytes, devient capable de les digérer complètement. Expérience du 4 juillet. — Suc pancréatique de cliien obtenu après injection de sécrétine. Cubes d'albumine d'environ os, a5 plongés pendant 2^ heures dans une solu- tion de toluidine à 0,02 pour 100. Les cubes sont placés dans les mélanges suivants, additionnés d'un peu de toluène, et mis à l'étuve à içf. Après 18 heures. 1. 2""^' SMC pane. -!- 8 gouttes azot. baryum sol. sat Digestion complète. 2. » -1- » sulfate ammon. sol. sat Pas de digestion. 3. » -I- » eau Pas de digestion. Mêmes conditions. Après 18 heures. 8 gouttes azot. baryum sol. sat. . . . Digestion presque complète, azot. calcium sol. sat. . . . Digestion presque complète, azot. magnésium sol. sat. Digestion presque complète, azot. ammonium sol. sat. Pas de digestion, sulfat. ammonium sol. sat. Pas de digestion. eau Pas de digestion. Expérience du [\ juillet. — Les cubes sont plongés dans une solution de rouge de Magdala. Mêmes conditions d'expériences. Après 18 heures. 1. a"""' suc pane. + 8 gouttes azot. baryum sol. sat. . . . Digestion presque complète. 2. » -H » suif, ammonium sol. sat. Pas de digestion. 3. » + » eau Pas de digestion. D'autre part, les mêmes mélanges de suc pancréatique et d'éieclroljte n'agissent pas sensiblement pendant le même temps, sur des cubes d'albumine comparables, mais non colorés. J'ai étudié l'influence des colloïdes suivants : bleu de toluidine, rouge de Magdala violet de raéthyle, bleu de méthyle, bleu d'aniline, rouge Congo. Le bleu de toluidine et le rouge de Magdala se sont montrés particulièrement actifs. Il convient de remarquer que la quantité de colloïde fixée sur l'albumine est extrême- ment faible. Des comparaisons jusqu'ici efl'ectuées il résulte que les cubes d'albumine colorés au bleu de toluïdine ne contenaient pas plus de o'"», 01 2 de cette substance c'est-à-dire le ^^l^^ de leur poids. En résumé, un suc pancréatique inactif devient, après addition de cer- tains électrolytes, capable de digérer l'albumine imprégnée d'un colloïde convenable. L'addition de l'électrolyte au suc pancréatique et le traitement préalable de l'albumine par le colloïde paraissent être les conditions néces- saires et suffisantes de la digestion. C. R., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N° 2.) I9 I/J6 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la maltase du suc pancréatique desécrédne. Note de MM. H. Bii liUY et E.-F. Terroine, présentée par M. Dastre. Tandis que les auteurs sont d'accord pour reconnaître dans les macéra- tions pancréatiques la présence de la maltase, les traités les plus récents indiquent que le suc lui-même ne contient que de l'amylase. En efïet, si l'on recueille chez le chien, par fistule du canal de Wirsung et injection de sécrétine, du suc pancréatique et qu'on en mette en présence d'une solu- tion de nialtose on ne constate aucune hydrolyse au bout de 5, lo heures et même plus cà l'étuve à 38", tandis que dans les mêmes conditions la sac- charification de l'amidon est considérable. D'une part, les macérations d'organes contiennent toujours un peu de sang, lequel contient de la maltase, d'autre part, le suc pancréatique de sécrétine est alcalin aux réactifs colorants (tournesol, phénol-phtaléine, lacmoïde, acide rosolique) et se montre par les méthodes électrométriques correspondant à une solution de KOH à -^^^' ainsi qu'il ressort des re- cherches de M. Foà. La maltase était-elle due à la présence du sang, ou bien existant réelle- ment dans le suc son action était-elle entravée par l'alcalinité? Or les macérations de pancréas d'animaux saignés à blanc et lavés par la veine cave à l'eau physiologique contiennent encore de la maltase. Restait la seconde hypothèse. L'expérience est venue la confirmer pleine- ment : le suc pancréatique amené à la neutralité ou à une très légère acidité au tournesol à l'aide d'acide acétique (acidité entre ^^^^-^ et — - — en HCl), détermine assez rapidement la transformation du mallose lOOOOO ■' en glucose. Expérience : I. 5™' suc panciéalique + So''""' de solution de mallose à 3 pour loo sans eau distillée, très légère- ment acide au tournesol (acide acéti((ue). 11. gcni' « •-+- 3o™' bouilli et amené après refroidisse- ment à la même acidité (acide acétique). 111. 5""" ,) + Se""' solution de maltose dans eau dis- tillée. SÉANCE DU lO JUILLET ipoS. 14? Les trois flacons sont Inissés 4 heures à l'éluvc à 38'^ Les liqueurs sont ensuite traitées par le nilrale mercurique, examinées au polari- mètre et additionnées de phénylhydrazine. ( La méthode polarimélrique et l'examen des osazones permettent d'affirmer la transformation de -^ au moins du raaltose primitif.) L'hydrolyse du maltose est manifeste dans I et dans I seulement. Nous avons essayé l'action de quantités croissantes de suc pancréatique non acidifié : 28 de maltose dissous dans 5o™° d'eau distillée et additionnés de toluène sont mis à l'étuve à 38°, avec 5""", lo''"'', i5""' et 20'^'"° de suc pancréatique normal. Au bout de 10 heures aucun dédoublement. Au bout de îo heures on constate la présence de glucose seulement dans les flacons contenant i5"""' et 20'='"' de suc pancréatique. Il était intéressant de voir l'action du suc pancréatique acidifié et non acidifié à dose faible sur l'amidon. Expérience : I. 3"™' suc pancréatique + loo*^"' d'empois d'amidon à 2 pour 100. II. 3*^"' » -+- 100'^"' d'empois d'amidon à 2 pour 100, légèrement acidifié à l'acide acétique. Au bout de 3 heures, à l'étuve à 38°, la transformation de l'amidon en glucose était presque complète dans II; on ne constatait pas trace de glucose dans I. Ainsi, tandis que des doses relativement fortes de suc pancréatique nor- mal sont incapables de dédoubler le maltose en 20 heures, des doses relativement faibles de suc légèrement acidulé par l'acide acétique déter- minent rapidement l'hydrolyse. Dans les mêmes conditious d'acidité, la transformation de l'amidon en glucose se fait très vite. BACTÉRIOLOGIE. — De la décomposition des alhuminoïdes par les Cladothrix i^Aclinomyces). Note de M. E. Macé. Dans le sérum sanguin liquide, le Cladothrix chromogenes (alias Aetino- myces chromogenes) se développe bien, biunissant fortement le milieu et produisant cette odeur spéciale à plusieurs des espèces du même type, intermédiaire entre l'odeur de terreau et l'odeur de moisi, que j'ai signalée ici même il y a longtemps [Sur les caractères de cultures des Cladothrix (Comptes rendus, 4 juin i888)j. Après plusieurs mois, le milieu est devenu bien plus fluide, ne prend plus en gelée par la chaleur, mais donne simplemeut, par l'ébuUition, un léger précipité floconneux. l48 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce liquide contient de l'ammoniaque, des propeptones, pas d'indol. Il montre un dépôt blanchâtre, cristallin, abondant, qui, par agitation lui donne un aspect pailleté, miroitant. Les petits cristaux sont surtout de la tyrosine en longues aiguilles isolées et principalement en pinceaux sim[)les ou composés, puis des sphéro- cristaux de leucine et enfin, en moins grand nombre, des prismes rectan- gulaires minces, aplatis, de glycocolle. Cette espèce, très abondante dans la terre arable, apparaît comme un des facteurs puissants de la transformation des matières albuminoides et, vraisemblablement, de la production des composés ulmiques. GÉOLOGIE. -- Sur les terrains tertiaires de l'Ouennougha et de la Medjana {Algérie). Note de MM. E. Ficheur et J. Savornin, présentée par M. Michel Lévy. La chaîne de l'Ouennougha constitue, à So""" environ au Sud du Djur- jura, une ligne orographique de premier ordre, limitant au Sud la dépres- sion d'Aumale à Mansourah, et bordant la partie Nord-Ouest du bassin du Hodna. Le relief en est formé par une succession de larges croupes arron- dies ou de sommets faiblement découpés, presque totalement dénudés. La structure d'une partie de cette chaîne a été récemment précisée par l'un de nous ('), qui a fait ressortir l'influence des noyaux jurassiques et crétaciques, résultant de l'arasement des plis anté-tertiaires, sur la tecto- nique complexe des principaux massifs. Dans toute la i)artie occidentale, du Djebel Dira (Aumale) au Djebel Taguedit et Djebel Ahlala, les sommets culminants sont formés de puis- santes assises de grès quartzeux, surmontant des argiles schisteuses, par- fois de teinte violacée, à petits lits de grès et quartzites feuilletés, dont l'ensemble est rapporté à l'un des étages de l'Éocène supérieur, désigné par l'un de nous sous le nom de Medjanien (^). Ces assises éocènes, souvent réduites à leur partie inférieure, s'étendent vers l'Est jusqu'au Djebel Ben-Zid et se prolongent avec de larges inter- (') Savornin, Esquisse orogénique des châtrions de l'Atlas au Nord-Ouest du Chott-el-Hodna {Comptes rendus, i6janv. igoS). (2) FiCHEtR, Notice géologique sur la Kabylie (1892) et Publications ultérieures. SÉANCE DU 10 JUILLET IQoS. l49 ruplions, par le Djebel Mzita clans les monts de la Medjana. Mais elles paraissent avoir pour limites, au Sud, les massifs culminants du Chouk- chott et du Djebel Mansourah, dont les grès appartiennent à une formation postérieure. Les études récentes faites par l'un de nous, et dont les résultats ont été contrôlés dans des courses communes, ont conduit à rapporter les grès du Clîoukchott et du Mansourah au Miocène inférieur qui se présente ici avec un faciès spécial à cette région, et avec des caractères lithologiques que les précédents observateurs n'avaient pas hésité, en l'absence de fossiles, à rattacher à l'Éocène supérieur. Il convient de rappeler que le Miocène cartennien était connu dans la région par quelques lambeaux espacés, fossilifères, paraissant indépendants des assises de grès quartzeux qui forment les masses montagneuses. L'ex- tension reconnue de l'horizon fossilifère de cet étage sur le versant Sud de la chaîne, avec un développement de près de 80'"°, est venue apporter un élément précis de détermination. Les assises de la base du Cartennien sont très variables suivant les points; elles peuvent se remplacer nfiutuellement, ou même faire défaut, par suite d'une légère transgression des assises supérieures qui les surmontent toujours en parfaite concor- dance. Ce sont tantôt des dépôts littoraux, poudingues à ciment calcaire, avec perfo- rations de lithodomes sur les roches crétaciques du substratum; tantôt des calcaires à litholhamnium, avec peclinidés et ostracées; parfois des calcaires à échinides (Gly- péastres) qui offrent une remarqualde similitude d'aspect avec les roches du Turonien et du Sénonien. Ce faciès subrécifal à échinides, que l'on retrouve sur bien des points de la zone miocène de la chaîne du Hodna (Bou-Thaleb), et du Djebel Touggour de Batna, est très localisé et se trouve généralement remplacé ou surmonté par un hori- zon de grès calcarifères, souvent taclielés de glauconie, qui constitue le niveau le plus constant et le plus caractéristique du Cartennien (') avec de nombreux fossiles, notamment des pectinidés : Peclen niimidus, P. Vindasctnus, P. Poineli, P. Burdi- galensis, etc. Au-dessus se développe une puissaiite série d'assises, alternativement formées d'ar- giles et de grès; les argiles sont à peine feuilletées, grises, noires ou verdàtres, avec plaquettes gréseuses, renfermant à la base quelques fossiles, parmi lesquels nous avons recueilli Clypeaster crassicoslatus Pomel. Les grès sont distribués en grandes barres parallèles, échelonnées en gradins réguliers; la puissance totale de l'assise peut atteindre 400" à 5oo". (') Savormn, Structure du Djebel Madhid et du Talemtaga {B. S. g. de France, 1904, p. i44). l5o ACADÉMIE DES SCIENCES. Les grès sont quartzeux. jaunâtres, à surface souvent impressionnée de lignes sinueuses et fréquemment couverte d'une patine noirâtre; ils sont distribués en gros bancs dont les blocs éboulés ont un aspect uniforme. L'allure de ces assises est régulière sur le versant Sud de la chaîne, tandis que, sur les pentes inférieures du versant Nord, les bancs sont disloqués, enfaillés et même refoulés sous le Sénonien. Le Cartennien ainsi constitué s'étend sur Go""" environ de l'Ouest à l'Est, avec une largeur d'une dizaine de kilomètres, occupant les massifs culminants signalés, tandis qu'en dehors de ces montagnes l'étage n'est plus représenté que par l'assise inférieure. Il semble bien, ainsi que l'un de nous l'a fait remarquer ('), que cette série d'assises du Cartennien, d'épaisseur inusitée, corresponde à un dépôt formé dans un géosynclinal en voie d'affaissement continu, qui s'est produit sur l'emplacement des dômes crétaciques à noyau jurassique. Les deux divisions caractéristiques de l'Éocène du Titteri comprenant : 1° les argiles et calcaires à silex de l'Éocène inférieur; 2° les argiles et grès calcarifères à Ostrea bogharensis, se trouvent représentées par des zones démantelées, parfois jusqu'à compiète disparition, avant le dépôt du Medjanien. Ces couches à Ostrea bogharensis, avec nummulites lisses du groupe de N. planulata, s'étendent vers l'Est, au voisinage d'El-Achir, à 'f^ ou S""" seulement au Sud des affleurements de grès calcaires, calcaires- brèches et petits poudingues de la base de l'Éocène moyen qui présente ici, au Drâ-Dilmi, près de Bordj-Medjana, le faciès du Lutécien inférieur du Djurjura (étage infra-nummulitique). La proximité de ces assises de faciès bien différents ne permet guère de les placer sur le même horizon et laisse douteuse l'attribution à l'Éocène moyen des couches à Ostrea bogha- rensis du Titteri (-). Enfin, des ilôts très espacés de conglomérats aquitaniens, à débris de grès medjaniens, passant sous le Cartennien, viennent confirmer l'attribu- tion stratigraphique et témoigner encore de l'intensité des érosions anté- miocènes dans celte région qui constitue, ainsi que nous l'avons montré, un point de rebroussement des grandes directions de plissement de l'Atlas. (') Savornin, Esquisse orogénique, etc. (-) Pervinquière, L'Éocène en Tunisie et en Algérie (Bull, de la Soc. géol. de France, 1902). SÉANCE DU 10 JUILLET iqo5. l5l PÉTROGRAPHIE. — L'origine de la protogine de Corse. Note de M. Deprat, présentée par M. A. Lacroix. Dans sa carte géologique de Corse à l'échelle de jriiTiïïï' M. Nenlien a noté sous la rubrique protogine une longue bande de terrains bordant la limite entre la Corse éruptive et la Corse sédimenlaire, parties si nette- ment différentes l'une de l'autre. Il a considéré cette bande comme appar- tenant à une même série éruptive, « d'un âge spécial, probablement plus récent que celui des autres roches éruptives anciennes ». M. Nentien a très bien indiqué le caractère spécial de ces roches ainsi que leur extension. Il y reconnaît un type tendant à la gneissicité, très élastique, et oîi parfois la structure en mortier est nette; il ajoute que la structure est tantôt plus voisine de celle de la granulite, tantôt de celle du granité. Ces roches sont remarquablement localisées dans une bande allongée, de 90'"" environ d'étendue, de ,1a région des iEgriates à l'extrémité sud de l'arête des montagnes de Verde; sa largeur est très variable. Nous ferons remarquer qu'elle jalonne exactement la bordure de la région sédi- raentaire extrêmement plissée. J'ai eu cette année l'occasion de relever de nombreuses coupes à travers cette bande qui constitue une partie des plus hauts sommets de l'île et j'ai pu arriver aux considérations sui- vantes. Si l'on remonte une des vallées transversales qui vont de la côte occidentale à l'arêle centrale des grands sommets, par exemple de remboucluire de la Liscia au mont d'Oro, on traverse constamment de grands massifs de roches anciennes très intéressants comme \ariétés pétrographiques, mais d'allure parfaitement tranquille. Or, en se rapprochant de la ligne de faîte centrale, ou est frappé de voir les roches éruptives, quelles qu'elles soient, prendre fréquemment un aspect légèrement bréchoïde disloqué, qui augmente de plus en plus vers l'est, de sorte qu'au voisinage de la région sédimentaire plissée, les roches granitiques anciennes sont broyées, laminées, au point de prendre un aspect finement schisteux, tel qu'à l'œil nu tous les types paraissent ne plus appartenir qu'à une même variété. Il y a là en réalité des types fort différents dont j'aurai l'occasion défaire ultérieurement une étude plus détaillée. C'est par degrés insensibles que cet écrasement des roches se manifeste; au début, c'est-à-dire à l'Ouest, il n'est pas visible à l'œil nu et ne se montre qu'au microscope : les feldspalhs sont alors brisés et ressoudés par de petits fragments bréchoïdes. Puis l52 ACADÉMIE DES SCJENCES. cette structure bréchoïde devient visible à l'œil nu; enfin, tout à fait au voisinaoe de la région sédimentaire, l'écrasement est complet; le quartz fragmenté, concassé, montre des extinctions roulantes, les feldspatlis sont complètement broyés; les micas très souvent chloritisés sont allongés dans la pâte bréchoïde. J'ai pu observer ainsi toute une série d'échantillons montrant l'écrasement progressif depuis le granité normal jusqu'au granité complètement broyé et laminé. La montée du col d'Âcceia dans le Sbout Kruzzini entre les massifs du mont d'Oro et du mont Rotondo en fournit une excellente série. La roche éruptive, aux points où elle atteint son maximum de déformation, c'est- à-dire au voisinage de la zone sédimentaire plissée orientale, est non pas plissée elle- même mais composée de véritables écaillements, excessivement nombreux, véritables petits charriages et que nous ne saurions comparer mieux qu'aux brèches de friction décrites dans le granité de Moiné-Mendia (Basses-Pyrénées) par M. Terraier. Dans cette zone d'écrasement, tous les filons sont rompus par endroits, décrochés. Souvent ils disparaissent entièrement étirés; des diorites incluses en massifs ont pris par endroits l'allure de schistes amphiboliques pourvus au microscope d'un faciès élas- tique remarquable. Dans la région septentrionale de Corse, M. Maury a récemment indiqué dans la pro- togine de la chaîne du Tenda des eflets tectoniques considérables; ce fait est très inté- ressant, car il vient à l'appui de notre façon de voir, cette région étant le prolongement de la grande bande prologinique centrale et ayant été exposée aux mêmes efforts de refoulement. Nous conclurons de la manière suivante : la protogine de Corse, localisée au contact de la région sédimentaire exlraordinairement plissée et de la région éruptive occidentale , ne forme pas une venue éruptive spéciale, mais n'est autre chose qu'un ensemble de roches anciennes identiques aux différents types éruptifs de l'île {granités, granulites, etc.) formant une bande broyée et laminée au contact de la région plissée. Ces faits sont d'autant plus nets que, comme nous l'avons déjà dit, on voit les roches déformées passer au type normal par toutes les transitions possibles. Le mécanisme de ce phénomène d'écrasement et de laminage de la bor- dure du grand massif éruptif ancien paraît dès lors bien peu difficile à expliquer. L'intensité des refoulements contre le massif éruptif qui forme la plus grande partie de la Corse et qui a selon nous amené certainement sur lui la translation de puissantes masses de charriage a agi par son énergie sur ce massif résistant lui-même. La masse homogène des roches éruptives, peu susceptible de se plisser, s'est brisée, broyée, laminée sur une épais- seur assez considérable sous l'influence de la masse sédimentaire refoulée sur elle; cette dernière a joué là un véritable rôle de masse active écra- sante sur la masse éruptive passive. On comprend dès lors que l'on voie ce SÉANCE DU lO JUILLET ipoS. l53 broyage diminuer d'intensité et les roches éruptives reprendre peu à peu leur faciès normal à mesure que l'on s'éloigne de la région sédimentaire plissée. L'extension de ces phénomènes a été considérable, puisqu'ils se sont pro- duits sur toute la longueur de la zone de contact de la région éruptive et de la région sédimentaire refoulée contre et probablement aussi sur elle ('). PHYSIQUE DU GLOBE. — Vérijicalion des altitudes barométriques par la visée directe des ballons-sondes. Note de M. L. Teisserenc de Bort, présentée par M. Mnscart. La détermination d'un certain nombre de trajectoires de ballons-sondes a été faite par visées de théodolite à l'Observatoire de Trappes en se ser- vant de la base organisée pourl'étude des nuages. Ces visées offrent un grand intérêt comme fournissant de très bonnes mesures des courants aériens et permettant la détermination précise de l'altitude des ballons; mais elle exige un ciel peu nuageux et ne peut guère être employée que pour des lancers de jour. C'est ce qui explique que, de juin iSgS à juin 1897, nous ayons seulement 60 ascensions avec visées, tandis que nous avons lancé plus de mille ballons-sondes, presque tous pendant la nuit, pour éviter les erreurs dues à l'insolation. Le premier problème que je me suis proposé d'étudier, c'est la concor- dance entre les altitudes calculées par le baromètre et celles qui sont déter- minées par triangulations et qui sont évidemment plus sûres. Le Tableau suivant montre le degré de concordance obtenu pour les altitudes maxima des ballons. On y a fait figurer aussi les nombres donnés par le baromètre et les visées à quelques milliers de mètres au-dessous du point de culmination du ballon. (') Certaines observations réceales montrent surabondamment quelle a été l'inten- sité des phénomènes de plissements. Ainsi, je rappellerai que M. li. Maury a signalé récemment, près de Mollil'ao, un pli synclinal renversé occupé par TEocène sur leque chevauche la granulite. G. R., igoS, 2' Semestre (T. CXLl, N" 2.1 20 l54 ACADÉMIE UES SCIENCES. Altitude ma\iiiia. Altitude maxima. V. V. Mti- B. Ahi- m. tmlc Altitude tmle Allitiide d. Hidéreiice p.-M- l)aroinétrif|iie : l)in".'rence pai- haroiiiétrique: Descente. V — lî. visées. Montée. V — m. visées. M entée. • — - — — javi-ij 1898 — .5o 7:1110. 7200 » » M » ■3 juin 1S99 — 200 i^'î'io 1404O — 4oo loooo 9600 » 29 juillet 1899.... — '1 '|0 14800 i436o — i3o loooo 9870 10220 21 octobre 1899.. — 60 88(3o 8800 —1000 4ooo 3ooo 488o 26 octobre 1899.. — 100 14000 18870 — 80 loooo 9920 » 21 avril 1900 +160 12600 12760 n 8000 83oo » 12 mai 1900 — i5o .3480 .j33o » » » » 18 juin 1900 —121) 12.580 12460 » 8000 8400 » 21 février i9o>.... — 160 i2f4o iigSo — 260 S.5oo 8240 » 19 mars 1902 .... — 280 18780 i3.5oo — 3oo 11000 10700 10900 1 18 lévrier 1903,.. — 180 i3o4o 12860 — 900 9000 8100 » 3i aot'it 1903 -t-i5o 16000 i6i5o -t- 100 12000 12100 » Comme on le voit, I.1 concordance des deux délerminalions est d'envi- ron j^ de l'alliliide totale. Les diOérences observées peuvent être attribuées à deux ordres de causes : i" les imperfections de l'organe barométrique; 2° les différences entre la décroissance réelle de la pression et celle qui résulte de la formule baromé- trique (gradient vertical). Dans l'état actuel de nos instruments, les dilïé- rences dues à la seconde cause ne |)euvent être décelées par les ballons- sondes que dans des cas exceptionnels. L'étude des écarts entre les hauteurs barométriques et trigonométriques (par triangulation) nous permet de discerner quelques-unes des causes de l'imperfection des instruments. Bon nombre de baiomètres présentent un retard dans les indications qui vient de l'élasticité imparfaite de la boîte métallique formant baromètre. Ce retard conduit à trouver des altitudes trop faibles à la montée et trop fortes à la descente, tandis que l'altitude au point maximum, qui est atteinte après une période où le ballon monte très lentement, est assez voisine de celle qu'on obtient par les visées, le baro- mètre ayant eu le temps de se mettre en équilibre. La trajectoire du ballon du 21 octobre 189;), que nous reproduisons ici, montre clairement l'effet de l'inertie. A cause de la forme même de la courbe, il y a quatre points où les altitudes par visées sont les mêmes que par le baromètre. SÉANCE DV lO JUILLET igoS. l55 A côté (le ces résultats, qui seraient assez satisfaisants dans la pratique, certaines coquilles barométriques, qui ne dilTèrent en rien en apparence des autres, donnent des hauteurs qui s'écartent de plus en plus de celles qui sont déterminées directement, en sorte que l'erreur d'altitude croît avec la hauleiu'. Il semble que ces derniers inslruments sont influencés |)nr l'abaissement de température auquel le baromètre est soumis. ûfllû_- j^ 21 Oct. 1833 fi <^ ^ ^ 7 V // \ :v fi / s \^ . / A' \ \ -; // 1 -X-'' \ \ 4 f> V- \ ^ fi f ; •s \: N t— ? i /^ 1 1 •n^ I 1 1 1 X ■N o ■fra PPe / £t. "9 1 h ntenay Noi »y V ^'t" n^Y^ :q Si ne^ ^?. '^■i m^ f//^. '^/M' w/ ir-fe m M ^M m'y. " W/ '/M y//k -m /////. %«; 'y//'?. ^//m m. m/. m^. -mm/. m> 5K 20 K 25 K Maintenant que les grands traits de la Météorologie de l'atmosphère libre sont connus et qu'on commence à aborder l'étude des détails, il devient absolument nécessaire d'employer des instruments plus rigoureux ; l'étalonnage sous la machine pneumatique qui est pratiqué avant et après l'ascension ne suffit pas, mais il faut déterminer la bonne marche des co- quilles dans les conditions mêmes où elles se trouvent pendant les ascen- sions; nous indiquerons ultérieurement ce qui peut être fait pratiquement pour cela. PHYSIQUE DU GLOBE. — MM. Kii.iAX et Paulix adressent, de Grenoble, à la date du lo juillet, la dépêche suivante : Sismograplie Kiliaii-Paulin a enregistré, liiei', io''5" malin, secousse sisniique,. direction Nord-Sud. M. P. llAciiifT-SouPLET adresse une Note sur Un nouveau procédé expéri- menlal en Psychologie zoologique. (^Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) )56 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. JoAx R. FiNGA adresse une Note, en langue roumaine, Sur V Acrosta- tion. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique. ) La séance est levée à 4 heures et quart. M. B. ERRA TA. (Tome CXL, séance du 2G juin igoS.) Note de M. Ernest Sohay, Sur le problème dit du travail statique : démar- rage; considérations générales : Page 1722. dernière ligne, lisez ( (B,)M.^-6 = Mro=r{B,)Mr,.0. N" 2. TABLE DES ARTICLES (Séance du 10 juillet 190o.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages M. le Ministre de l'Instisuction tublioue adresse une amplialion du Décret du Prési- denlde la Képuhlique approuvant l'élection deM.P. Curie, dans la Section de Physique, à la place vacante pai' le ilécés tie M. A. Potier M. J. BoussiNEsu. — Calcul, pour les diverses contextures et épaisseurs de paroi pos- sibles, de la résistance élastique qu'un tuyau sans tension longitudinale oppose au gonllement de la colonne liquide le remplissant M. Henri Becquerel. — Sur quelques expé- riences relatives à l'activation par l'ura- nium Pages. M. A. Laveran. — Sur le traitement des trypanosomiascs par l'acide arsénieuv et le trypanrolh 91 M. A. GiiANDiDiER présenle la Carte de la Russie d'Kurope au deux-millioniénic dressée par M. le colonel Jules de Sclio- kalsky 94 S. A. S. le Prince de Monai:o fait hommage du fascicule X\X des « Résultats des cam- pagnes scientifiques accomplies sur son yacht », intitulé : « Description des Anli- palhaircs et Cérianthaircs recueillis par S. A. S. le prince de Monaco dans l'Atlan- tique Nord (1S86-HJ03), par Louia Roule ». flâ MEMOIRES LUS. M. J. Lucas-Championn'ière. — Traitement des fractures par le mouvement I M. E. Vidal. ïi-èle — Emploi des fusées contre la 98 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. Paul Mansion; de l'In- stitut géographique de Madrid ; de M. Mau- rice Boniteau-Bey: de M. E. Vidal: de MM. P. Viala ei V. Vermorel 119 M. Édoi'ard Husson. — Recherche des inté- grales algébriques dans le mouvemen-t d'un corps solide pesant autour d'un point fixe, nm M. Georges Meslin.-— Mesure de coefficients d'aimantation et élude du champ magné- tique '"3 M. L. Hackspell. — Sur une nouvelle pré- paration du rubidium et du cœsium i"ir M. Léon Guillet. — Comparaisons des pro- priétés, essais et classification des aciers ternaires '"7 M. A. FiECOURA. — Sur le sulfate ferrique hydraté. Transformations moléculaires.... "1^ MM. E. JuNQFLEiscu et M. Godciiot. — Sur le dilactide droit 111 .M. A. Mailhe. — Sur l'hydrogénation des cétoximes. Synthèse d'aminés nouvelles... ni MM. L. Rouveault et René Locquin. - Sur la synthèse d'une nouvelle leucine n") MM. Charles Moureu et Amand \aleur. — Sur la spartéine. Caractère symétrique de la molécule j"^ \l. Albert Colson. — Sur un sulfate chro- mique dont l'acide est partiellement dissi- mulé 119 MM. F. Os.mond et G. Cartaud. — Les figures de [iression ou de percussion sur les init- iaux plastiques cristallisés '2^ M. L. Lapicque. — Ethnogénie des Dravi- diens : Prédravidien de type nègre et Pro- todravidien de type blanc 1^4 M. li. CnuïiÉRE. — Sur ((uelques points de la morphologie des Schizopodes 127 M. Louis Faûe. — Les organes segmenlaires au moment de la maturité sexuelle cher. les Hèsioniens et les Lycoridicns i-i» M. C. \KiUiER. —Le recul delà bouche chez les Chétopodes '^^ M. Raoul Rayeux. — Numération des glo- bules rouges du sang humain faite pour la première fois au sommet du mont RIanc, .le 20 août 1904 '''■I MM. CiiARRiN et Le Play. — Les poisons in- W 2. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. testinaux (actions, variations, répartition. nature; modes de défense) i30 M. F. Battelli et M"° L. Stern. — L'acti- valeur de la philocatalase dans les tissus animaux iSg MM. .AUGUSTE LUMIKRE. L. LUMIÈRE et J. Ghevrotier. — Sur la préparation et les propriétés d'extraits protoplasmiques des globules du sang i '|2 M. Larguier des Bancels. — Activation du suc pancréatique pur sous l'influence com- binée des colloïdes et des électrolytes . . . . \l\\ MM. H. Bierry et E.-F. Terroine. — Sur la maltose du suc pancréatique de sécrétine. i46 M. E. Mage. — De la décomposition des albuminoïdes par les Cladothrix (Actino- myces) i/jr Errata Pages- MM. E. Ficheur et J. Savornin. — Sur les terrains tertiaires de l'Ouennougha et de la Medjana ( Algérie ) i^8 M. DEfRAT. — L'origine de la protogine de Corse ,5i M. L. Teisserenc de Bort. — Vérification des altitudes barométriques par la visée directe des ballons-sondes ijS MM. Kilian et Paulin adressent une dépêche relative à une secousse sismique ressentie à Grenoble i5.5 M. P. Hachet-Souplet adresse une Note sur n Un nouveau procédé expérimental en Psychologie zoologique » i55 M. Joan K. Fixga adresse une Note en langue roumaine « Sur l'Aérostation » i56 PARIS.— IMPRIMERIE GAUTH I E R - V IL L A R S. Quai des Grands-Augustins, 56. Le Gérant : Gadthibr-Villars. AUG 16 lof^ ^^^^ 1905 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES .SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. N^ 3 (i7 Juillet 1905) "PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Giands-Auguslins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELâTIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1870 Les Comptes i-endus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des^ Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"'. — Impression des travaux de V Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des SavarUt étrangers à l'Académie. Les Mém'oires lus ou présentés par des personne: qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrail autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à firer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes [rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour'les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à !a séance'suivante. ^'g 15 ic^5 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 JUILLET 1905, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Nouvelle mèlhodc pour la détermination directe de la réfraction à toutes les hauteurs. Note de M. Lœwy. J'ai signalé antérieurement à l'Acaclémie les grandes difficultés que pré- sentent les méthodes ordinaires pour la détermination de la réfraction dont l'influence est si considérable dans tontes les mesures astronomiques. Dans ces méthodes, d'une nature très complexe, on est obligé d'accumuler des observations pendant des années et d'évaluer en même tem[)s les efïets multiples des éléments si nombreux qui interviennent dans les études exécutées à l'aide des instruments méridiens ou au moyen d'autres instru- ments analogues. Le résultat ainsi obtenu peut donc se trouver altéré par les sources d'inexactitudes les plus diverses. En i886, j'ai indiqué deux méthodes qui permettent déjà d'échapper en grande partie à ces inconvénients multiples. Elles reposent tou' s les deux sur la comparaison des distances stellaires à l'aide d'un ^ompas spécial, dont l'ouverture reste constante, et qui est constitué par deux miroirs taillés dans un même bloc tle verre de forme prismatique. A l'aide de cet appareil optique installé devant l'objectif d'un équatorial, on peut déterminer la distance entre deux étoiles, quelle que soit sa grandeur, avec la même précision que les petits intervalles évalués à l'aide des pro- cédés micrométriques les |)lus perfectionnés. Ces méthodes sont affran- chies de toute erreur insirnmenlale, de la précession, de la nulation, de la variation de latitude, etc., et des petits mouvements accidentels du prisme lui-même qui peuvent se manifester pemlaut le déplacement de la lunette. Le premier procédé fiiit connaître avec beaucoup d'exactitude la con- C. K., igoS, V Semestre. (T. CXLI, N° 3.) 2 1 l58 ACADÉMIE DES SCIENCES. stante de la réfraclion, c'est-à-dire la déviation des rayons liimineuK tra- versant l'atmosphère terrestre à 45" de hauteur. Mais ici, comme dans "'es méthodes ordinaires, pour connaître dans d'antres dislances zénithales i^ erandenr de cette déviation qui, près de l'horizon, peut atteindre 34> il faut avoir, a priori, supposé connue la loi suivant laquelle la réfraction varie avec la hauteur, loi qui repose sur une hase en partie hypothétique. A cette époque également, j'ai indiqué un second procédé pour déter- miner directement la réfraction à diverses hauteurs. Il a été montré qu'en effectuant des mesures conjuguées sur des couples d'astres dont les coor- données doivent remplir certaines conditions géométriques, on arrive à évaluer l'elTet du phénomène à une hauteur qui dépend de l'angle du prisme. C'est ainsi qu'avec un prisme à 45° on parvient à évaluer la réfraction à 26°32' de dislance zénithale; de même, à l'aide de deux surfaces réflé- chissantes dont l'inclinaison relative serait de 60°, on aurait la faculté d'obtenir la grandeur de cet élément à !\Q° de haïUeur.On aperçoit tout de suite au point de vue de la pratique le côté faible de la méthode. Il faudrait employer autant de prismes à angles différents qu'il v a de dislances zéni- thales pour lesquelles on désire obtenir la grandeur de la réfraction. Pour remédiei' à ces imperfections, on a alors fait connaître quelques procédés spéciaux. Toutefois les solutions ainsi proposées faute de mieux ne fournissent pas la valeur des diverses réfractions dans des conditions géométriques très avantageuses : le coefficient de ces grandeurs cherchées est sensiblement plus faible que l'unilé. Dès lors, pourréaliser une exacti- tude suffisante, il famliait effectuer de trop nombreuses expériences. Je viens aujourd'hui fournir la solution complète du problème à l'aide d'une nouvelle métliode qui sera développée jilus loin. On peut, tout en uti- lisant un .venl prisiue, mesurer les réfractit)ns à tontes les dl^ta!)ces zéni- thales avec un degré d'exaclilutle très élevé; il convient, pour des raisons théoriques et pratiques, de choisir un prisme dont les deux surfaces réflé- chissantes soient inclinées à 45" l'une sur l'autre, angle qui offre le grand avantage de pouvoir l;iire servir cet appareil à d'autres études similaires, par exemple, celle de l'aberralion. Avant de procéder à l'exposédelaillé de la méthode, il me semble opportun d'en esquisser en quelques mots le principe général. Nous savons que la réfraclion dévie toujours les ravons lumineux dans un grand cercle passant par le zénith et l'astre, et fait paraître cet astre à une hauteur plus grande que celle à laquelle il se trouve au-dessus de l'ho- nzon . Par suite, lorsqu'on considère l'arc qui relie deux astres dans l'espace, SÉANCE DU 17 JUILLET I905, l5g on coiistale aisément que celte distance se trouve toujours fliminnée par l'aclion de la réfiaction. Toutefois ce phénomène agit très différemment selon la position qu'occupe le zènilh par rapport aux deux astres. Ainsi, par exemple, si le cercle vertical de l'un d'eux est perpendiculaire sur l'arc, l'action de la réfraction, quelque notable qu'elle soit dans le sens de la hau- teur, reste insensiljle sur l'arc, tandis que, au contraire, si le zénith se trouve compris dajis le i;rand cercle qui contient les deux astres, leur distance se trouve diminuée de tout l'elletde la déviation du rayon lumineux de l'astre en question. Ainsi la réfraction correspondant à une certaine distance zénithale n'altère pas, dans le premier cas, la distance entre les deux astres et, dans le second cas, la modifie avec tout son effet. En choisissant, par conséquent, un couple d'étoiles dont la situation réalise certaines con- ditions géométriques et en observant la variation de l'arc à certaines époques, on entrevoit la possibilité d'évaluer la réfraction à des hauteurs déterminées. Pour atteindre ce but, il y a trois séries d'observations à eOfectuer. La première est destinée à l'évaluation de lu réfraction qui correspond à la valeur spéciale de l'angle du prisme, d'après une méthode exposée anté- rieurement et qui sera rappelée brièvement ici. La seconde série, fondée sur la nouvelle méthode, est consacrée à fournir ad libitum la valeur de la réfraction correspondant à l'une des distances zé- nithales com])rises entre 45° et 48°. Étant en possession de ces deux valeurs fondamentales, on procédera, ensuite, à la troisième série d'opérations ayant j)our objet la mesure des réfractions relatives aux diverses autres distances zénithales. A l'aide de l'ensemble de ces travaux, on aura la faculté de construire des Tables de réfraction fondées sur les observations et indépendantes de lois hypothétiques et de vérifier, en même temps, dans quelles limites les prémisses sur lesquelles reposent les lois actuellement admises pour la réfraction sont en accord avec la réalité. Dans le triangle qui relie sur la voûte céleste le zénith et deux astres, désignons par Z la position du zénith, A la distance entre les deux étoiles, 3^ et z^^ leurs distances zénithales respectives, p, l'angle entre s et A, p.^ l'angle entre :;„ et A, p.^ l'angle entre :-^^ et :-^, dz^ l'elTet de la réfraction dans le vertical de l'étoile *,, dz^^ l'effet de la réfraction dans le vertical de r.étoile •a, d\ l'effet de la réfiaction sur A, y la vraie distance non affectée de la réfraction entre les images des deux étoiles lians le champ de la lunette, / et /,^ les mesures de la distance des deux images, à deux époques l6o ACADÉMIE DES SCIENCES. différentes, a l'angle compris entre les deux surfaces du prisme, angle très peu différent de — On aura alors r/A = cos/j, dz^ -t- cos/j^ dz^^, coss — coss cosA co<5 — cns:,. cosA cosp, ^ '-. ^— j cosp, ^ : ^— > ' sini.siiiA ' " sin^j, sinA et lorsque les deux distances zénithales ont la même valeur z 7 A , cf A = 2 tane-colr- dz. ^ 2 Avant d'aller |)lus loin, il convient de rappeler la méthode qui permet de déterminer directement la valeur de la réfraction correspondant à l'angle a des deux miroirs. En observant les deux astres à un moment quelconque, la mesure de l'intervalle de leurs images dans le champ du micromètre fournit la relation : / = y — cosp^ (^'■„~ cos/j, dz. On peut choisir les coor- données des deux étoiles de telle manière qu'à l'époque conjuguée les deux distances zénithales soient égales à z^ ; on a alors / ^ -, 2 tane-cois <^s . La différence de ces deux expressions donne /^ — /, = cosyOo (/s„+ (cos/J, — 2 tang-cotsj (/s,. Dans le cas spécial où cos/>,= 2tang-cotr,, l'équation précédente ne contient plus l'inconnue dz^; elle devient /^ — /, = cosp.,dz^^ et conduit à la valeur de la réfraction relative à la distance zénithale s,,. On reconnaît immédiatement que la mesure de dz^^ altemt le maximum de précision lorsque, à l'un des deux moments, les deux étoiles consi- dérées sont comprises dans le même vertical. Dans cette occurrence, on a = «., = o. P2 1 = 2 tang- cot;;, et /„ — /, = dz . 2 En procédant ainsi pour tout angle donné a du prisme, on possède la faculté de déduire avec une haute exactitude la valeur absolue de la réfrac- tion pour une certaine distance zénithale z^^. La quantité dz^^ est égale à la diflérence des deux mesures différencielles /, et / qui sont, d'une part, complètement indépendantes de toute erreur systématique et, d'autre SÉANCE DU 17 JUILLET IQoS. 161 part, sont les plus précises qu'on puisse exécuter en Astronomie, lors- qu'elles sont effectuées sur de belles imai^es slellaires. Les relations tane;s = 2 tane;- = 2 tan£;a, z-i-s„ = A, tan£r3„=tan" font coniiailre la distance zénithale z^^ pour laquelle on peut obtenir l'elFet de la réfraction. Dans le Tableau, page i63, sont calculées, pour chaque angle du prisme, les deux distances zénithales correspondantes z^ et^„. Afin que les opérations puissent être etïectuées conformément aux con- ditions exigées, il faut, ainsi qu'on vient de le voir, que les deux étoiles soient simultanément, à un moment, dans un même grand cercle aux distances z^ et z^^, connues à l'aide des Ibrmules précédentes ; et, à une secontle époque, à la même distance zénithale z^. Les règles à suivre ont été déjà publiées antérieurement ('); malheureusement, par une confusion dans la copie, les développements imprimés se rapportent à un autre ordre d'idées. Les expressions ci-après, qui réalisent les conditions énoncées, doivent leur être substituées, ainsi que les Tables qui en découlent. En conservant les notations indiquées plus haut, désignant en outre par : A, l'angle entre les deux distances zénithales z^ à l'époque d'égale hauteur des deux étodes •, et -k^; B, l'angle entre ces deux distances zénithales s de l'étoile •o aux deux époques conjuguées; a,, S, t, l'azimut, la décli- naison et l'angle horaire de l'étoile *, au moment où les deux astres sont contenus dans le même cercle vertical; «_,, S^^, t„, les quantités analogues pour la seconde étoile *,>; t, l'intervalle entre les deux périodes d'observa- tions; (p, la latitude; p, ij/, /•,, r., y,, y^, des quantités auxiliaires; on aura . A sin — \ o A a, -I- a, = 180°, sin- = -^ — '-> cosB ^ tanç- cots , ' - 2 sin ;, ^ 2 ' cot^^^ — ^ sin - = ? sini, cot^^^^ — ^cos- = pcosA, 2 2 ' ' 2 2 ~ ~' p sin (a, — 90 — i — ~) ^ tang(p. Cette dernière équation fournit deux valeurs différant de 180" pour A . . . a, — go — (p — — • On obtient ainsi, à l'aide des deux valeurs de a, qui en (') Comptes reru/its, t. Cil, 1" senieslre île 1886, p. 1198-1200. 102 ACADÉMIE DES SCIENCES, résultent, deux solutions dn problème. Posant ensuite ces a, sin^^ = /•, siny,, cosa, ^in -^^ = r. sjny.,, cos:, = r, cosy,, rnsz^^= r.ciMy.,, on en dé. luit snccessiv.'nient sin^,= /-, sin(o -y,), sinS,, == /■. sin((p + y^), on cos6.siiiT =sin2siiia, -^ sin ■ ■ COS J COS 0, — sin — J '^ hin-'f = ; ou cosô 2 COS'i COS0„ " sinT^= sin 2^^ sin «2, en considérant t, comme positif, t = 2t on 2(12 — t ) est l'intervalle des deux séries d'observations. Dans le Tableau suivant on trouvera calculées, pour les valeurs de x de 3u° à 70°, d'abord s et s,,, et ensuite, relativement à la latitude de Paris et à l'équateur, les coorilonnées du couple d'éiodes à choisir dans chaque cas pirticulier; on se rendra ainsi approximativement compte, pour chaque latitude, des conditions |)raliques du travail. Dans les méthodes précédemment indiquées, il fallait au moins recourir à un second prisme d'ouverture notable pour déterminer la réfraction à une distance zénithale plus grande que -, élément qui donne la faculté de .44 65.5o,5 +26.36,3 9.10.33 o.Si.ig 44.-. 62.37,6 25.22,4 —1.58,2 59.44,6 2.49.41 2.i.).5i 63.43,0 +24.29,5 910.1g o 36 3o 46... 64.i3,6 27.46,4 — 3.23,'| 60. 0,1 2.52.38 i.'hj.j'jf ' 61.40,6 +22.19,8 9. 7.22 o.4i.5o 48... 65. 45,8 3u.i4,2 — 4-'|6>3 60. 6,4 2.55.23 3 ii).36 59.42,6 +20. 7,9 9. 4.37 0.4-.26 5o... 67.14,4 32.45,6 —6. 7,1 60. 3,1 2.57.53 3.3g.5i 57.48,9 +17.53,9 9. 2. 7 0.53.14 52... 68.39.7 35.20,3 —7.26,1 59.49,7 3. 0. 8 4- "-l'i 55.59,6 +15.37,7 8.59. 2 0.09. 6 54... 70. 2,1 37.57,9 — 8.43,3 59.20,4 3. 2.i3 4.Î11.57 5:4.14,0 +i3.2o,i 8.57. I7 I. 5.12 56... 71.21,8 40. 38, 2 — g..58,9 58.5o,o 3. 4.10 '1.41.18 52.32,3 +11. 0,9 8.55. ïo 1.11.26 58... 72.39,0 43.21,0 — ii.i3,i 58.4,7 3. 5. 54 5. 1.17 5o.53,6 +8.40,4 8.54. 6 1.17.44 60... 73. 53. g 46. fi,t —12.26,2 57. 8,8 3. 7.30 5.20.41 49.18,2 + 6.18,6 8.52.3o 1.24.11 62... 75. 6,7 48.53,3 — i3.38,i 56. 3,o 3. 8.55 5.3<|.23 47-^^>2 + 3.55,8 8.5i. 5 i.3o.44 64... 76.17,7 5i.4i,3 —14.49,0 54.48,2 3. 10.10 5.07.19 46.16,0 + 1.32,4 8.49.45 1.37.26 66... 77.27,0 54.33,0 — 15.59,1 53.24,9 3.11.25 6. il. 20 44-49.3 —0.52,1 8.48.35 1.44. g 68... 78.34,8 57.20,2 —17. 8,5 5i.ô3,7 3.i2.3o 6.3u.3o 43.24,» —3.16,7 8. '17.30 i.5i. 4 70... 79.41,2 6o.iS,8 — iS.17,3 5o.i5.'| 3.13.2S 6.45.4g 4... (j,7 _:,.4i,4 8.46.32 1.58. g Equateur. 0 0 0 i 0 / 0 , Il m s 1 .1 m s 'J / 0 / Il m s h m i 3o.., ■ 49- (^.4 10.53,6 45. 0,0 10.10,5 I .2S.5u Ci . I.J.36 45. 0.0 10. 10,5 1.28.00 o.i5.36 32... 5l.20,I 12.39,9 47.'5,g 1 1 . 5 '( , I 1 .3i .55 0 .17. 2« 47.15,9 1 i.5:i, 1 1 .01 .55 0.17.28 34... , 53.27,1 14.32,9 4g. 26,3 .3.4:1,5 1.34.41 0 .19.20 49 26,3 13.44,5 1.34-41 0. 19.20 36... 55.27,9 16.32, i 5i.3i,6 i5.4i,6 1.37. 18 0 .ji. 6 5i.3i,6 i5.4i ,6 1 .37. iS 0.21. 6 38... 57.22,9 18.37,1 53.32,1 ■7-41.9 I .Sg.ot) 0 .11.00 53.32, 1 '7- 44 -9 1 .of).3c) 0.22.5o 40... 5g . 1 2 , 6 -'0.47,4 55.28,1 ig.ol.i 1.4.. 45 0, ■A-!>\ 55.28,2 19.51,1 i.',i.45 0.34.34 42... 60.57,4 23. 2,6 57.20,0 22. 8,5 ..43.^0 0 .26. 12 57- 20,0 23. 8,5 i./,3.4o 0.26. 12 44-.- 62.37,6 20.22,4 5g. 7,6 24.28,0 1.45.26 (), ^■7-44 59- 7.6 21.28,0 1 .45.26 0-27.44 46... 6',.. 3, 6 27.'|6,4 60 . 5 1 , 6 26.52,2 ..',7. 1 n , 2n-'4 60 . 5 1 , 6 26.52.3 ■-47- ■ 0-29.14 48... 65.45,8 3o. i4i2 62.32,0 29.20,4 1.48.30 0. 3(1.38 62.32,0 29.20,4 I .48.30 0.30.38 5o. . . 67.14,4 32.45.6 64- g, 2 3i.52,7 1.49-48 u, ,:i..54 64- 9.3 3i .52,7 1.49.48 0.31.54 02... 68. .3g, 7 35.20,3 60.43,2 34.28,5 1 . 5 1 . 2 0. 33. Il 65.43, 2 34.28,5 1 .5i . 2 0.33. 11 54... 70. 2,1 37.57,9 67.15,5 37. 7,5 1.52. g n. 3 1.22 67.14,5 37. 7.5 1.52. g 0.34.22 56... 71.21,8 4o.38,2 68.43,4 39-49i5 1.53. 7 0. 35.24 68.43,4 39.49.5 1..-3. 7 0.35.24 58... 72.3g,o 43.21 ,0 70.10,0 42.34,3 1.53.56 0. 311.22 70.10,0 42.34,3 1.53.56 0.36.22 60... 73. 53, g 46. 6.1 71.34.0 45.21,5 1.54.4g 0. 37.20 71.34,0 45.21,5 1.54.49 0.87.20 62... 75. 6,7 48.53,3 72.06,0 48. 10, g 1 .55.36 0. 38.12 72.56,0 48.10,9 I .55.36 0.38.12 64... 76.17,7 51.42,3 74.16,0 5.. 2.4 1 .56. 16 0. 3S.58 74.16,0 5i. 2,4 1 .56. 16 0.38.58 66... 77-27-0 5',. 33,0 75.35,2 53.55,8 1.56-47 n . 3,,. 38 75.35,2 53.55,8 1.56.4- 0.3g. 38 68...- • 78.34,8 57.25,2 76.02,3 56.5o,8 1 .57.32 0. 40.14 76.52,3 56.5o,8 1 .57.22 0.40. 14 70... 79-4i,2 60.18,8 78. 8.0 5g- 47. 3 1 .57.ô:> 0. 40.46 78. 8.0 59.47.3 1.57.53 0.40.46 T, intervalle entre les deux périodes d'observations est égal an double de t, ou de (12 — 1:,) considéré comme positif. Le signe mis en liant d'une colonne se rapporte à tonte la série des nombres qu'elle renferi îrine. l64 ACADÉMIE DES SCIENCES. On exécutera deux séries d'observations sur le premier couple d'étoiles, la première, par exemple, à l'instant où les deux distances zénithales du couple sont simultanément égales à z-^^ et la seconde lorsque ces deux distances sont au contraire égales à z^ dont l'ampleur sera fixée en vue d'attennire avantageusement le but poursui\ i. D'autre part, les observations à effectuer sur le second couple doivent avoir lieu de la manière suivante. On mesurera l'intervalle entre les deux étoiles an moment où la distance zénitliale de Tune esc égale à s,, et celle de l'antre à z/, la seconde série sera accomplie au moment où les deux astres se trouvent simultanément à la même distance zénithale z^. On obtient ainsi les relations suivantes : / = y - ■. tang - cot ;„ r/s„, L=g- coup., dz^^ - cos/;, dz^ , l,=^i— 2tang-cot;//s,, L = ^ — iV'Aws^-coXzdz^. K, -l, =2tang-cot=„r/=„-2lang^cots//--,, L,- L = cos/?„«^s„+ (cos;>,— alang^cot:; V/s,. /„ — / et L„— L, étant des données directes de l'observation, ces deux dernières éqaations ne renfermant que les deux inconnues dz^eldz^^, il semblerait de prime abord qu'on aurait ainsi la possibilité de déterminer non seulement une, mais deux nouvelles valeurs de la réfraction dz^eldz^^. Mais, en vérité, en examinant de plus près la structure des équations, on se convaincra aisément qu'en suivant cette voie on n'obtiendrait aucun résultat satisfaisant. Les deux valeurs ainsi calculées ne jouiraient pas d'une exactitude acceptable, les coetficients des deux inconnues étant très faibles et bien inférieurs à l'unité. Il est alors tout indiqué de renoncer complè- tement à la détermination de l'une des deux inconnues, dz^, et de la con- sidérer comme une quantité destinée uniquement à rendre plus favorable l'évaluation de l'inconnue princi])ale. A étant donné ainsi que la distance zénithale z^^ pour laquelle on désire connaître l'effet de la réfraction, il ne reste qu'un élément arbitraire dans le triangle formé par le zénith et les deux étoiles du couple 2, élément qu'il faudrait choisir de façon à obtenir la meilleure solution du problème tlonné. cos/>, et 2tang-cos-^ étant Tes coefficients de la grandeur auxiliaire dans les équations précédentes, il est dès lors plus rationnel de chercher pour quel rap|)ort r entre ces deux SÉANCE DU 17 JUILT,ET I9o5. t65 coefficients l'inconnue principale rfs^ ntleinrlra le maximum de précision. Pour entourer le travail de loiites les garanties possibles de rignenr, il convient de s'imposer une convention restrictive. Afin de ne pas être sur- pris par un effet anormal quelconque de la réfraction on de la dispersion dans les couches inférieures de l'atmosphère, il sera prudent de s'interdire d'observer au delà d'une hauteur de 10", bien que, dans les observations ainsi effectuées aux deux épo(]ues, les effets de la réfraction s'éliminent directement. Pour les raisons qui ont été in , par E l'erreur correspondante de (^/; , on aura E^ -v4f^ ^ -s. L'évaluation de la réfraction à 45° par le mode qui vient d'être exposé est donc plus jîrécise que la mesure qu'on ré dise dans le champ d'une lunette sur deux images slellaires même très voisines. Les formules, qui seront données ultérieurement afin de calculer les coordonnées des astres qui rendent possibles l'exécution des observations énoncées plus haut, et les tables qui en résultent, font voir que l'intervalle entre les deux [périodes d'observations combinées diminue lorsque /'devient plus faible et, d'autre part, que pour des latitudes très élevées les conditions géométriques ne jieuvent pas être réalisées si l'on veut déterminer la ré- fraction à 45°. Il faudrait alors évaluer cet élément pour une distance zéni- thale un peu plus forte. Il est d'ailleurs d'un intérêt évident d'obtenir l'effet du |ihénomène pour une hauteur plus faible que l\^°. En s'inspirant de l'ensemble de ces exigences un peu contradictoires et pour établir une solution applicable à toutes les latitudes comprenant les observatoires existants, il convient de choisir r=:i,9 et de déterminer dz^^ pour la distance zénithale de 47° 10'. Dans cette occurrence, E sera encore légère- ment inférieur à £ et de même z plus petit que 80°. La durée d'une détermination complète de la réfraction réclamant plusieurs heures, on peut supposer qu'il se produit une modification sen- sible dy. dans l'angle du double miroir, par suite d'un changement de température. Il est facile d'affranchir entièrement les résultats de cette influence en fondant la recherche de dz^^ sur huit séries de mesures au lieu des quatre indiquées précédemment. Examinons le procédé à suivre en ce cas pour le premier couple. Il est nécessaire d'observer les deux étoiles à un moment où les deux dis- tances zénithales sont égales à z^ et à un autre où elles deviennent, au contraire, égales à z^. On aura donc à la première époque, par exemple, / ^ Y — 2 lang - cotz, f/s^; à la seconde, en supposant que l'angle du prisme ait varié de dx : /^ := y — 2 tang - col z/lz^ + dx; et // — 1^=^ 1 tang - cotz,//s„ — 2 tang - cot^ dz^-+- dx. SÉANCE DU 17 JUILLET igoS. 167 Comme on dispose d'un grand nombre de couples réalisant les condi- tions exigées, on en choisira un second qui se présente à l'observation dans l'ordre in\erse du premier, c'est-à-dire qu'au moment oii les astres du pre- mier se trouvent à la dislance z^^ du zénith, ceux du second seront à la dis- tance z^. Ce second couple donnera alors la relation finale suivante l'. — /' = 2 tane- col^ dz — 2 lane - cot:; dz — dx. La moyenne des deux séries d'opérations ■ = 2tan2;-cot^ dz — atane -eut; dz est donc complètement indépentlante de r/a. Ou |)rocétlera d'une manière similaire pour le second couple. Il est très important d'agir ainsi, car celle façon d'opérer offre, eu effet, de multiples avantages : 1° l'erreur du résultat sera seulement —=; 2" si, pour cause de temps ou une raison quelconque, le travail est interrompu, les observations ainsi accomplies restent acquises à titre définitif et servi- ront toujours. On [)eut faire les observations conjuguées quelques jours et même quelques mois plus lard; 3" on élimine naturellement, comme on l'a vu, une action quelconque de la température sur le double miroir. Pour faire ressorlir toute la facilité pratique de la méthode, il convient d'ajouter en dernier lieu qu'il n'est pas nécessaire d'exécuter les études à l'époque prescrite. On possède la faculté de pouvoir mesurer les couples dans un laps de temps qui, selon les circonstances, pourra varier de 20 mi- nutes à I heure, avant ou après le moment prévu. A l'aide de légères cor- rections qui ne dépasseront pas quelques secondes d'arc, on ramènera ainsi les mesures effectuées à ré|Joque m;irquée par la théorie. Pour arriver à la connaissance tie la réfi action à une hauteur quelconque, on observera un couple d'étoiles au moment où les deux astres se trouvent à la distance zénithale :,^ pour laquelle, au moyen de la nouvelle méthode, on a évalué dz^^, on mesurera ensuite le même couple à l'époque où il se trouve à la distance z du zénith. On arrive ainsi aux deux équations sui- vantes, qui font connaître la réfraction dz correspondant à z : l„ = Y — 2 tang - COS5 dz , I ^= y — 2 tang - cos; dz, /, — 1=^1 sin - cos^ dz — 2 taner- cos; dz . l68 ACADÉMIE DES SCIENCES. Lorsque le coefficient de 2lai)g-cos2 sera inférieur à l'unité, on agira aiilrenienl. On s'appuiera sur la seconde valeur connue de la réfraction relative à la distance zénithale =^=26°34' qui correspond à l'angle du |)risme. On observera alors les deux étoiles à un moment où les deux dislances zénithales seront respectivement égales à - et z^ et à une autre Cjioquc où les deux distances zénithales deviendront simultanément égales à z^^; clz^^ étant la seconde réfraction connue au moven de la nouvelle mé- thode. On aura /„ — / = cos/J dz -+- cos/j, (Iz — 2 tane - cot^ dz , équation qui fournit dz dans des conditions satisfaisantes, car la plus faible valeur o,gi de cos/7 diffère très peu de l'unité; elle correspond à la distance zénithale limite de 8o°. ASTRONOMIE. — Appareil à éclipses artificielles de Soleil. Note de M. Ch. André. La détermination exacte des instants des contacts des bords du Soleil et de la Lune, lors d'une écli[)se de Soleil, est importante pour l'amélioration de la théorie de la Lune. On peut les obtenir par l'observation directe de ces contacts, ou en déduire les valeurs de séries de mesures de flèches ou de cordes communes. Mais chacun de ces procédés offre de sérieuses diffi- cultés, dont l'influence est d'autant plus à redouter que l'observateur se trouve en présence d'un phénomène qu'il n'a que bien rarement l'occasion d'observer. Il serait donc fort utile d'avoir un dispositif reproduisant les apparences géométriques de l'éclipsé et permettant ainsi de s'exercer au préalable à ce genre d'observations. Ce résultat peut être obtenu d'une façon bien simple ainsi qu'il suit: A la plaque qui ferme le tube de la lunette du côté de l'oculaire et qui porte le coulant du micromètre, je fixe trois tringles qui lui sont perpenili- culaires; ces tringles servent de supports à une plaque métallique, munie à sa partie centrale d'un tube parallèle à l'axe optique et destiné à recevoir à frottement un second tube portant: j" Du côté du micromètre, l'appareil producteur d'éclipsés; 2" Du côté extérieur, les différents oculaires. J>'aj)pareil jiroiucleur d'éclipsés est un cercle en laiton, noirci soigneu- SÉANCE DU 17 JUILLET igoS. 169 sèment, taillé en biseau vers le micromètre et d'un diamètre correspondant au diamètre apparent de la f.une (très peu différent de celui du Soleil); à cause du peu d'étendue du champ, ce cercle, qui tourne avec le tube qui le porte, est disposé un peu excentriquemetit par rapport à l'axe optique. Au moyen de vis de réglage on amène sa face inférieure à être aussi voisine que possible du plan dans lequel se meuvent lesfdsdu micromètre, de façon qu'avec les grossissements qu'il convient d'utiliser son bord et les fils soient au point en même temps. Ceci posé, il est clair que, en dirigeant la lunette sur le Soleil et la lais- sant ensuite immobile, le cercle noirci fonctionnant comme lune par rap- port à lui masquera successivement les différentes parties de son image focale et qu'on pourra ainsi obtenir à volonté toutes les apparences géomé- triques de l'éclipse, et voici comment. Si nous voulons une éclipse totale, calons la lunette de façon que le centre du Soleil parcoure sensiblement le milieu du champ, puis tournons le tube porte-lune de façon que le centre du cercle noirci qui la représente soit sensiblement sur le diamètre du champ |)erpendiculaire aux fds horaires, à l'ouest de son milieu pour l'entrée, à l'est pour la sortie. Pour une éclipse partielle et suivant la phase à observer, nous tournerons de 90° ou 270° le porte-lune de façon à mettre le centre de celle-ci soit au sud et à l'ouest, soit au nord et à l'est dans le champ et nous changerons le calage en déclinaison de manière à obtenir telle ou telle grandeur de l'éclipse que nous désirerons. Mais, pour que l'étude préparatoire soit complète, il faut aussi que la vitesse relative du Soleil |nir rapport à la T.ime artificielle soit ce qu'elle est en réalité. Cette condition s'obùent encore de la façon la plus simple : il suffit de régler le mouvement d'horlogerie de l'équatorial sur le mouve- ment horaire de la Lune. En résumé, par ce procédé, nous obtenons avec le Soleil lui-même la représentation des diverses phases géométriques d'une éclipse : la seule ditlérence est que les déplacements relatifs des deux astres se font pendant l'éclipse suivant une droite parallèle au mouvement diurne au lieu de se produire suivant une droite qui lui soit inclinée. Mais, au point de vue de la pratique des mesures à faire, il n'y a là nul inconvénient. On peut d'ailleurs utiliser cet appareil, soit [)ar des mesures directes faites l'œil à l'oculaire, scit par projection des images sur un écran blanc placé à une dislance convenable de l'oculaire; l'expérience que nous venons d'en acquérir ici montre que le second mode est de beaucoup le plus commode. 170 ACADÉMIE DES SCIENCES. J'ajoute en terminant, et quoique cela paraisse presque inutile, que le procédé d'éludé préparatoire est a|)i)licaijle aussi, et dans les conditions les plus voisines possibles de la réalité, aux passages sur le Soleil des pla- nètes Vénus et Mercure. GÉOMÉTRIE. — Sur les propriétés infinitésimales de l'espace non-euclidien. Note de M. C. Guichard. Les méthodes que j'ai développées dans mon Mémoire Sur les systèmes cycliques et orthogonaux {Annales de l'Ecole Normale supérieure, i8r)T, 1898, 1902, 1903) permelteut d'étudier l'espace non-euclidien et de donner une solution immédiate d'un très grand nombre de problèmes relatifs à cet espace. Il suffit d'appliquer cette remarque : La géométrie elliptique non-euclidienne (dans la plupart des questions il n'y a jjas lieu de distinguer entre la i^éométrie elliptique et la géométrie hyperbolique) est identique à la géométrie métrique de direction dans l'espace à quatre dimensions. En effet, soit M un point qui n'est pas situé sur la ipiadrique fondamen- tale; Xf, a;,, x^, x^ ses coordonnées non-euclidiennes, liées par la relation x\ + xl~\- x\ 4- j:^ = I . Si le point M décrit un réseau, ses coordonnées sont solutions d'une équation de la forme à-JC ,, Ûx ^ y^ l^. l; ■''< .Y,i r:, ■'!/, dans lequel on a les relations (2) du Ô.Vi = aç,i, = h m. ^ = el au do = n-rii (i = 1,2,3,4), = me, ce qui entraîne les conditions (3) dv db_ du = hm. de f <\f ^= an, -^- =: en du , r dm dfi ah -h ef -h -r- -h -r- •' ()v du O, peut être interprété, soit nu point de vue non-euclidien, soit au point de vue de la géométrie dans l'espace à quatre dimensions. Au point de vue non-euclidien, les points k{Xt,x,_,x^,.v^) et B(7,, J2, 7,, y,) 172 ACADÉMIE DES SCIENCES. décrivent des surfaces poliiires réciproques rapportées à leurs lignes de courbure; la droite AB est la normale aux surfaces (A) et (B); les tangentes aux lignes de courbure de ces surfaces passent par les points C(E, , . . ., ;. ) et D(-n, r, ,) ; la droite CD décrit une congruence dont les foyers C et D sont conjugués par rapport à la quadrique fondamentale. Au point (le vue de la géométrie dans l'espace à quatre dimensions, le déterminant A définit la représentation sphérique d'un réseau O ; si M est un j)oint qui décrit un tel réseau, les droites issues de M et qui ont pour cosinus directeurs les quantités x^ ou y, sont des normales ordi- naires (congruences 2I) à ce réseau; celles qui ont pour cosinus direc- teurs les quantités ^ ou •/) sont les tangentes du réseau; enfin, le plan qui contient les normales {x) et (y) enveloppe un réseau applicable sur un plan (réseau L); ce réseau correspond à la congruence AB de l'espace non-euclidien. Prenons maintenant, dans l'espace non-euclidien, deux réseaux JV1(X,,X„X„X,) et N(Y,,Y„Y3,Y,) applicables l'un sur l'autre (sens non-euclidien), on aura iX^ =2Y- = i, i^^ = 2;r/Y-; par conséquent, les congruences qui leur correspondent sont des con- gruences K. [Toutes les notations relatives à l'espace à quatre dimensions sont celles de mon Mémoire Sur les systèmes orthogonaux et les systèmes cycliques (II* Partie, Chap. V); dans ce qui suit, les pages et les paragraphes entre parenthèses indiquent des renvois à ce Mémoire.] En résumé, on a le Tableau de correspondance suivant : Espace non-euclidien. Espace à quatre dimensions. Congruences. Reseaux. Normales à une surface L Ayant leurs foyers conjugués par rap- port à la quadrique fondamentale. O Réseaux. Congruences. Formés de lignes de courbure 2I » de géodésiques focale d'un réseau L Applicables sur un autre réseau .... K SÉANCE DU 17 jni,LET ipoS. lyS Je vais indiquer quelques applications : 1° Réseaux qui restent conjugués sur plusieurs déformées non-euclidiennes (BiANCHi, Su/le varietà a ire dimensioni, elc, 1900, p. /(o)- — H V corres- pond des congruences plusieurs fois R; le problème revient (§ 82) à la recherche des systèmes O, 30 ou bien à celle des équations de Moutard qui sont E,, (§ 58). 2" Surfaces de Voss dans la géométrie non-euclidienne (Bianchi, loc. cit., p. f\'i, et Demoulin, Comptes rendus, mai 1905). — On appelle ainsi les réseaux formés de géodésiques non-euclidiennes; soit M un tel réseau, le réseau polaire réciproque M' est tel que chacune de ses congruences focales a ses foyers conjugués par rap|)ort à la quadrique fondamentale. A ce réseau M' correspond une congruence dont les deux réseaux focaux sont O; ce sont les systèmes o, o (§ 87, p. 260). On est ramené à trouver les équations de Moutard qui admettent cpiatre solutions 0,, 0.^, 0^, 0^ satis- faisant aux conditions M. Demoulin a remarqué que, contrairement à ce qui se passe dans l'espace ordinaire, ce problème ne se ramène pas immédiatement à la recherche des congruences donl les deux réseaux focaux sont formés de lignes de courbure. Je traite ici ce dernier problème (application 5°). 3° Réseaux dont une congruence focale est formée de normales non-eucli- diennes et dont l'autre congruence focale a ses foyers conjugués par rapport à la quadrique fondamentale. Il y correspond une congruence dont un réseau focal est O et l'autre fj; ce sont les systèmes (o, /) (§ 86); le problème revient à trouver une érjua- tion de Moutard ayant quatre solutions 6,, 0., 6;,, 0, telles que 20===^, V 4° Surfaces applicables avec conservation des lignes de courbure (sens non- eucluiien). — Il y correspond une congiuence K, 2I; le problème se ramène à la recherche des surfaces isothermiques dans l'espace euclidien à trois dimensions (§ 100). 5° Congruences dont les deux réseaux focaux sont formés de lignes de cour- bure non-euclidiennes. — Il y corresponti un réseau dont les deux con- gruences focales sont 2I; ce sont les systèmes li, ii (§ 88). On peut G. K., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N« 3.) ^3 Jj] ACADÉMIE DES SCIENCES. d'ailleurs traiter la question directement; tout revient à déterminer l'exiiression des rotations du déterminant A pour que la deuxième coii- gruence focale du réseau A possède la propriété indiquée; cette congruence a pour second foyer un point E dont les coordonnées non-euclidiennes sont proportionnelles à. X;= mx, — ar.:. ■-< " Il faudra exprimer que l'équation de Laplace à laquelle satisfont les fonctions X, admet la solution \la- + m'-; on en déduit facilement que, par un choix convenable de la variable u, on peut réduire a^ -h ni- à une constante; les formules (3) montrent alors que dm j — h ao = o. La dernière des formules (3) montre alors que l'on aura on du -+-o et assez petit, une intégrale de (i), soit y = g(Ji^)■ Soit a(x) une solution approchée; nous supposons u(x) définie pour o^cc'£h. Posons (2) ..>\u"-f(x,u,u% Y.,= |7„-«(o)i, y; = |j;-u'(o)1; les nombres a, Y„, Y^ sont petits. Soit A le domainn défini par o^x^h, u — iS^v^u + s, 11' — s'^y"Sii' -\- e'; nous supposons £>Y„, e'> YJ,. Admettons que, dans ^, /(x, y, y') aoil finie, continue par rapport à x, sauf peut-être pour des valeurs isolées de X, et satisfasse à la condition de Lipschitz l/(^'7./)-/(^-. J..7',)l<«l7'-r', I +b\Y-y, \. Appliquons la méthode de M. Picard : remplaçons dans le second membre de (1) y et y' par u et u', déterminons l'intégrale Uf(x) de l'équation ob- tenue, telle que m,(o) =jk„, ii',(o) ^ y'^- Recommençons en remplaçant y et y' par m, et ;/', , nous obtenons u.^, et ainsi de suite. 2. L'étude des séries formées par les différences lu— Ui^, et leurs déri- vées ii'i — u'^_^, conduit à envisager l'équation (3) Y"=aY'+^'Y + a, qui, dans le cas qui nous occupe, joue le rôle île 1 dans le cas général. Soit Y = ¥(x; Y,,, Y|, ; a, h, a) la solution de (3) telle que, pour a; = o, Y et Y'= —prennent respectivement les valeurs Y^ et Y„ du 11° 1. Quand les six variables dont elle dépend sont positives, la fonction Y est positive et croissante; il en est de même de ses dérivées. Pour Y,, = Y^ ^ a. ^ o, Y est identiquement nulle. 3. Le champ de convergence de la méthode de i\L Picard s'étend au moins de zéro à h' , h' étant inférieur o» égal à A et à la plus petite racine positive des équations Y = e, Y' := s'. Dans l'intervalle o h' , les erreurs y — u, y' — u' sont, inférieures en valeur absolue à Y et Y'. Il est facile de déduire de là, dans le cas particulier où a. est nul, la continuité des intégrales de (i) par rapport aux données initiales. En partant d'hypothèses sur la .solution exacte, on peut chercher des conditions suffisantes pour que l'erreur correspondant à une solution ap|)rochée ne surpasse pas une limite donnée à l'avance. M. Severini a montré, dans la seconde de ses Notes citées plus haut, que ce problème se ramène au précédent. SÉANCE DU 17 JUILLET ipoS. 179 4. D'une façon générale, quel que soit le système S, à chacune de ses équations en correspond une de 1, du même ordre, que l'on forme à l'aide des coefficients de l'inégalité de Lipschilz et de l'inégalité analogue à (2). A l'aide des valeurs initiales des solutions exactes et approchées, on déter- mine un système de solutions de 1, analogue par ses propriétés et par son usage, à la fonction Y considérée plus haut, ÉLECTRICITÉ. — Contribution à l'étude des diélectriques liquides. Note de M. P. Gouré de Vim.emontée, présentée par M. J. VioUe. Les expériences suivantes ont eu pour but de chercher : 1° L'influence de la durée de charge; 2° L'état électrique de la masse après In charge. Deux condensateurs cylinilriques ont été remplis, le premier de pétrole, le second d'huile de paraffine et chargés respectivement avec éléments Daniell et éléments Gouy. Trois séries d'expériences ont été faites : Dans la première je porte l'armature externe au potentiel V, l'armature interne au sol pendant un temps t, puis j'établis brusquement les commu- nications de l'armature interne avec l'électromètre et de l'armature externe avec le sol et je mesure la charge de l'armature interne. Dans la deuxième série je mesure la charge prise par l'armature interne, lorsqu'on maintient l'armature externe à nu potentiel donné et l'armature interne en communication avec un électromèlre pendant un temps déter- miné. Dans la troisième série j'ai cherché si le diélectrique était chargé dans sa masse, après une durée de charge déterminée. Les charges ont été évaluées par la quantité d'électricité qu'il faut dégager sur un quartz piézo-électrique, soit pour produire une déviation égale à celle que détermine la charge de l'armature considérée, soit pour compenser la charge primitive (méthode de zéro). Première série. — Les charges ont été produites par des différences de potentiel, 10'°"', 9 pour le pétrole (température de 21" à 23°,4), i9^°''%46 pour l'Iiuile de paraffine (température de 21° à 24", 6). Les durées de charge ont été, dans le cas du pétrole, o="'=,o43, C^^bSe, o^^Siag, 0»'-'=, 172; l8o ACADÉMIE DES SCIENCES, dans le cas de l'huile de paraffine, o*<"',oo4a, o^", oS, o''",27, i=",o3, 5"% lo""'-' 30"''". Résultats : i° Le signe de la charge de l'armature interne est contraire au signe de la charge communiquée directement par la pile à l'arnialure externe; 2° En désignant par Q, la charge produite par une difTérence de potentiel V pendant le temps ^, par p le poids tenseur du quartz produisant une charge Q,, par K la constante dn (|uartz, on a Q, = Kp, P _ Q. S't^KXt' La ligne ( /?.;'. i) obtenue en prenant pour abscisses les log^. des temps t et pour ordonnées les loir des tiuotieuts ,,- est une droite. " ' \t l'is. I. Fis. 3. Del'.xiême série. — La charge de l'armature interne est de même signe que la charge de l'arnialure externe. I" Loi des forces élcctromotrices. ~- Les potentiels de charge ont été variés de i'"",39 à 19^""% 46. Les durées de charge ont été portées de 3o secondes à 27 minutes. Les courbes tracées en prenant pour abscisses les durées de charge et pour ordon- nées les quotients ^ sont superposées. Il en résulte que les quantités d'électricité mesurées sur rarnuitnre interne après des temps de charge égaux sont proportionnelles aux potentiels de charge. 2" Variations des cliarges «tcc la durée de charge. — Les durées de charge ont été de i5 secondes à 9 minutes pour le pétrole et de o'^'^^oo/ja, o»'"',oo63, i'"-'%o3, 27"" pour l'huile de parafline. Les potentiels de charge ont été io™''%9 pour le pétrole et 8^"°"% 34 pour l'huile de paraffine, les températures ont été comprises entre i5" et 20°. SÉANCE DU 17 JUILLET igoS. 181 L'ensemble de-; résultats est représenté par la courbe 2 construite en portant en abscisses les durées de charge, comptées en secondes, et en ordonnées les quotients —-• La courbe 3, construite en prenant pour ordonnées les loge fl^s temps et des quo- tients r-, permet de comparer les résultats des séries I et 11. Fif:. 2. 100 50 0 V. . . 50 100 150 200 Troisième série. — Une différence de potentiel de 19^°''=, 46 a été maintenue de 4 à 10 minutes entre les armatures d'un condensateur cylindrique fermé à sa base et rempli d'huile de paraffine. Le jeu d'un levier laisse écouler le diélectrique dans un cylindre de Faraday relié à un éiectromètre, à un moment donné. La différence de potentiel a été maintenue entre les armatures pendant l'écoulement du liquide. Aucune charge n'a été appréciable dans le liquide écoulé. Conclusions. — En rapprochant les résiillals énoncés de ceux qui ont été obtenus par M. J. Curie dans ses recherches sur la conductibilité des corps cristallisés (^Annales de Chimie et de Physique, (f série, t. XVII et XVIII), on voit que la propagation des charges électriques à travers le [)étrole et l'huile de paraffine est comparable;') la pro|)agation des charges électriques à travers les corps cristallisés. Une analogie semblable a été signalée parHerlz ÇWiedemann's Annalen, t. XX, i883, p. 279) entre les propriétés de la benzine et des cristarx. C. R., 190D, 2- Semestre. (T. CXLI, N" 3.) 24 l82 ACADÉMIE DES SCIENCES. MAGNÉTISME. — Variations thermiques de l' aimantation de la pyrrJiotine et de ses groupements cristallins. Note de MM. Pierre Weiss et J, Kunz, présentée par M. J. VioUe. Lci pvrrhotine perd son ferromagnétisme à la température de 348°. Ses propriétés, à diverses tem|>ératnres, ont été étudiées par la méthode des couples exercés par un électro-aimant tournant sur la substance suspendue à un ressort de torsion. Elle était chauffée par un four électrique placé entre les pièces polaires. Nous avons découvert, au cours de cette étude, qu'il existe deux espèces de pyrrhotines, à pro])riétés distinctes, les cristaux compacts de Morro Velho, d'une part, et les masses feuilletées de Morro Velho, de New-Jersey et de Bodenmais, de l'autre. Les premières, que nous appellerons normales et auxquelles se rap- portent les Notes (' ) publiées précédemment par l'un de nous, possèdent à toutes les températures la propriété du plan magnétique, au sens qui résulte de la dernière Note, page 1587. On peut donc fonder la méthode de mesures sur les propriétés de ce plan. L'intensité à saturstion décroît d'abord lentement quand on élève la température, puis de plus en plus vite pour tomber rapidement à zéro à 348°. La courbe 1, qui la représente en fonction de la température, re§^ semble à une parabole dont l'axe coïncide avec l'axe des température.s et le sommet est à 348". L'intensité d'aimantation repasse j^ar les mêmes va- leurs aux températures décroissantes; il y a réversibilité thermique. Si les phénomènes résiduels sont dus à l'action mutuelle des molécules magnétiques, le champ coercitif doit décToitre comme l'intensité d'aiman- tation et l'aire d'hystérèse d'un cycle déterminé comme le carré de celte intensité. Les points marqués dans le voisinage de la courbe 1 montrent qu'il en est bien ainsi. Dans le deuxième groupe de pyrrhotines, que nous appellerons anor- males, le plan magnétique n'est qu'un plan d'aimantation maxima qui, aux températures ordinaires, a souvent des propriétés assez voisines de celui des substances normales, mais qui les perd lentement d'abord, puis de plus en plus vite aux températures élevées. La méthode expérimentale ayant été (') Comptes rendus, l. C\L, igoS, p. i332, i532 el iSSy. SÉANCE DU 17 JUILLET igoS. l83 COtiservée, l'ititerprélation des résultats est moins simple. Le couple exercé par le champ sur la substance est une mesure de son &ilisotr'op[e ferromagnétique et, indirectement, une indication sur la i^raïuieur de ce ferromagnétisme. La température de disparition du ferromagnétisme» plus ■^^ ^^===:;:;±'-— -?^ :^^^^_^^ X"'" 0 \ + 208' + A \ \ 2 Q^CiiAiJJutMiM \ + fiftoTOf «êMitij' v_ difficile à indiquer exactement, semble être la même que pour les sub- stances normales. Mais la courbe ascendante et la courbe descendante ne coïncident plus (courbe 2, échelle des tempéi-atures double de celle de la courbe 1), elles présentent une boucle d'iiystérèse thermique, et souvent au retour à la température ordinaire l'intensité d'aimantation est très diffé- rente de sa valeur initiale. Par contre, la délerminàtloh des rapports dans lesqilels les trois cristaux élémen- taires sont associés se fait pour les substances anormales comme pour les substances normales. Pour ces dernières ils sont invariables, pour les premières l'édifice cristallin acquiert une certaine mobilité, généralement à partir de 208°, qui croit avec l'inten- sité du champ. On peut, par l'action d'un champ de 5ooo gauss, agissant pendant le ref'roidissement, suivant les maxima des trois composantes, obtenir les groupements suivants : Importance relative de la matière suivant la Le champ agissant suivant la : i" direction. 2" direction. Première direction lOO < 5o 100 I" direction. .... 100 Deuxième direction < 5o Troisième direction. < 5o < 5o 0* direction. < 5o < 5o ioo Tout se passe donc comme si un quart dé la substance passait, sous l'inlUience du champ, d'un cristal élémentaire à l'autre. Dans d'autt-es cristaux cette partie mobile a été trouvée plus importante, la partie fixe étant répartie tantôt également^ tantôt iné- galement entre les trois composantes. Nous renvoyons au Mémoire in extenso pour la discussibn pratique de cette hypothèse. L'irréversibilité thermique de la substance, exprimée par la courbe 2, peut être l84 ACADÉMIE DES SCIENCES. attribuée à ces variations dans les groupements avec réarrangement partiel et retardé aux températures descendantes. Ces pliénonièiies exigent un certain temps pour se produire. Dans un cas particulier nous avons trouvé que la variation du groupement était nulle après deux secondes et sensiblement achevée après 3 ou 4 minutes. PHYSIQUE. — Recherches expérimentales sur l'effet des membranes dans les chaînes liquides. NoLe de M. M. Chaxoz, présentée par M. d'Ar- sonval. Dans la chaîne liquide (Il i5 Solution aqueuse MR |IPO | Solution aqueuse MR, à contacts directs et symétriques pour les concentrations, il n'existe pas de difïérence de potentiel si MR est pur, non hydrolysable. Séparons en (1) MR|ir-0 par une membrane soigneusement lavée, telle que parchemin, gélatiiie, etc. Une différence de potentiel, importante parfois, apparaîtra dans le circuit. Elle dépend de diverses circonstances ainsi que le prouvent les expériences suivantes : Expériences. — A. i" Le zéro de la chaîne Zn I SO'Zn I SONa^ | H^O | SO'NV | SO'Zn | Zn, reliée à l'électromètre capillaire de Lijspmann et au potentiomètre Carpentier étant établi, on supprime le contact SO'Na^|H-0. (1) L'n tube de verre en U de i'=" de diamètre intérieur environ, ouvert à une extrémité, est obturé à l'autre bout par un morceau de parchemin animal, très minutieusement, très longuement lavé à l'eau distillée et préalablement immergé durant plusieurs jours dans la solution SO'Na-. Le tube rempli de SO'Na- est renversé avec précaution, la branche ouverte dans SO'Na-, l'extrémité coillee de la membrane dans la grande masse d'eau distillée de la chaîne considérée. De suite apparaît dans le circuit une diflerence de potentiel. SO'jXa- lié à la mem- brane paraît négatif. Le courant éleclri([ue ainsi développé suit la loi de Ohm. La nienihrane produit donc dans le circuit une véritable force éleclromotrice. La difTérence de potentiel dépend de la concentration de la dissolution et de la pureté de H-0 au voisinage de la membrane. Elle diminue naturellement par la dif- fusion de S0*Na- au-dessous ae la membrane. Le déplacement du tube dans l'eau, ou bien l'agitation de H-0 autour du tube, en renouvelant la couche d'eau jnire au niveau de la membrane, augmente la valeur de la dillerence de potentiel constatée. Pratique- ment, il y a donc à considérer un maximum de la différence de potentiel : maximum SÉANCE DU 17 JUILLET 1903. l85 qui, étant données les conditions de sa constatation, est relativement constant pour des expériences distinctes. Dans des expériences de plusieurs jours de durée, on a noté les valeurs suivantes : a. i33 millivolts par agitation du tube, 3o millivolts après un repos prolongé quand l'épiderme assez lisse de la membrane est au contact de H-O; b. 87 millivolts seule- ment par agitation, quand c'est l'autre face irrégulière, frangée, de la membrane qui touche H^O. 1° Si le tube en U est rempli de H-0 et la membrane considérée, horizontalement placée dans SO'Na-, on constate que la difiereuce de potentiel, comparable au début de l'essai à celle des expériences précédentes, s'abaisse très rapidement en tendant vers o. Cela est naturel; car, par diffusion, il se forme en effet du côté H'O une couche plus dense de SO*Na'^ qui baigne la membrane, et la memJjrane est en rapport avec deux couches de constitutions de plus en plus voisines. B. Au lieu de SO*Na^ utilisons une dissolution d'acide sulfurique SO'H- centinor- male par exemple. Le côté : SO*H'^— membrane parait positif. Si l'on a cette disposition expérimen- tale : épiderme contre H-0 placée au-dessous de la membrane, solution SO'H- au- dessus, la diiférence de potentiel atteint 76 millivolts environ. De très nombreuses expériences semblables fiiites avec des memljranes diverses aussi correctement lavées que possible : parchemin animal, vessie de porc, peau de grenouille, papier sulfurisé, gélatine, terre poreuse, feuille très mince de caoutchouc, membrane de l'œuf, etc. et avec des dissolutions de substances pures et de concen- trations variées : SO'Na^ SO'Mg, SO*Cd, SO'Cu, KCl, NaCl, HCI, SO-HS acide tartrique, acide oxalique, KOH m'ont amené à cette première conclusion : Conclusion. — La force électromolrice développée par les membranes dans une chaîne liquide MR| H-0 | MR dépend en particulier pour le signe et l'intensité : 1° de la nature de la membrane; 2° de la nature et de la concentration de MR; 3° de la position relative de la membrane et des liquides H-O, MR. PHYSIQUE. — Sur la fluorescence. Note de M. C. Casiicsiel, présentée par M. J. VioUe. Dans une Note précétlente ('), j'ai décrit une série d'ex|)ériences mon- trant que le coefficient d'absorption du verre d'urane ne change pas lorsque la fluorescence est excitée. M. John Burke a présenté récemment à la Société royale de Londres un Mémoire (-), où il admet que les bandes (') C. Ca.michel, Note sur la fluorescence {Comptes rendus, t. CXL, 1905, p. iSg). (■-) JoH.N Butler Burke, Note on fluorescence and absorption {Proceedings of the Royal Society, séries A, vol. LXWl, 24 mai iloyée est exactement suffisante pour la réduction, la fonte obtenue contient néanmoins 10 pour 100 environ de métalloïde; elle hiisse, après dissolution dans l'acide azoticjue, un résidu abondant d'oxyde non réduit. Si l'on augmente la proportion de bore dans le mélange chauffé, la fusion devient de plus en plus difficile : une partie du bore se volatilise et les fontes les plus riches, ainsi préparées, n'eu contiennent pas plus de 17 pour 100. SéparaLion du borure TliB'. — Les fontes dont la teneur en bore ne dépasse pas 10 à 12 pour 100, décrites précédemment, sont pulvérisées et traitées par l'acide chlorhydrique au dixième jusqu'à cessation de l'attiique : le résidu, lavé et séché, pré- (') H. Moissan et Etaud, Comptes rendus, t. t-KXll, p. 678. ir)2 ACADEMIE DES SCIENCES. sente l'aspect d'une poudre métallique, de couleur légèrement jaune, dans laquelle on distingue des fragments biisés de cristaux prlsmatl([ues allongés. Sa densité est voisine de 7,5 à i5°. Ce borure de thorium légèrement chauiTé s'enflamme au contact du fluor. Le chlore l'attaque au-dessous du rouge sans incandescence. Chauff'é très fortement dans l'oxygène il s'oxyde superficiellement. 11 n'est pas altéré dans un courant d'azote à la température du rouge blanc. La vapeur de soufre l'attaque au-dessous du rouge; il se produit du sulfure de bore que l'eau décompose avec formation d'acide borique et dégagement d'hydrogène sulfuré et du sulfure de tho- rium attaquable par l'acide chlorhydrique. Le gaz chlorhydrique sec attaque le borure de thorium au-dessous du rouge : il se dégage de l'hydrogène et du chlorure de bore; l'acide chlorliydrique concentré l'attaque lentement à froid, vivement à chaud; l'acide sulfurique, étendu ou concentré, n'a d'action sur lui qu'à chaud, tandis que l'acide azotique le dissout facilement à froid. Projeté dans la potasse fondue, il brûle ave<; une vive incandescence, mais les solutions alcalines sont sans action sur lui. Analyse. — Un poids déterminé de borure de thorium est dissous dans l'acide azotique; le léger résidu non dissous est jjesé sur filtre taré, et son poids est retranché de la prise d'essai. L'acide borique est séparé par distillation avec de l'alcool méthylique dans l'appareil décrit par M. Moissan ('), puis dosé par un titrage alcali- métrique suivant la méthode de Jones modifiée par Stock (^). Le nitrate de thorium est évaporé et calciné dans un creuset taré; le poids de métal se déduit du poids de l'oxyde. L'analyse d'échantillons provenant de préparations différentes a donné les résultats suivants : I. II. III. Thorium 83,2 83,6 83, i Bore 1.5,8 16,1 i5,9 En prenant pour poids atomique du thorium 232,5, le borure ThB* contient i5,g pour 100 de bore et 84,1 pour 100 de thorium. La composi- tion du borure étudié est donc représentée par la formule ThB*. Séparation du borure ThB°. — Les fontes de thorium obtenues avec un excès de bore et qui en contiennent plus de 12 pour loo, ne sont pas homogènes. Dans leur cassure, on remarque des plages de couleurs difTérentes variant du jaune bronzé clair jusqu'au rouge. Ces fontes pulvérisées, et traitées par l'acide chlorhydrique étendu, laissent, après cessation de l'attaque, un résidu dans lequel on retrouve une quantité variable du borure précédemment déciit, mélangée avec un produit non cristallisé, à reflets (') H. Moissan, Comptes rendus, t. CXN I, p. 1087. (-) A. Stock, Comptes rendus, t. CXXX, p. 5i6. SÉANCE DU 17 JUILLET I()o5. ipS métalliques et de couleur rouge violacée. Ce corps peut être séparé du borure ThB' par Taction de l'acide clilorhydrique concentré qui dissout seulement ce dernier. Le second borure ainsi obtenu n'est attaqué ni par les acides fluorhydrique, chlorhy- drique et sulfurique, ni par les solutions alcalines; il se dissout, au contraire, facile- ment dans l'acide azotique même étendu, mais à chaud seulement. Légèrement chauffé, il brûle dans le fluor; au rouge le chlore l'attaque sans incandescence et ro\ygène l'oxyde superficiellement. Il n'est pas altéré dans l'azote au rouge blanc. Chauffé dans la vapeur de soufre, il donne du sulfure de bore et du sulfure de thorium. Le gaz clilorhydrique sec l'attaque seulement au rouge. Sa densité est voisine de 6,4 à i5°. Analyse. — Les analyses de ce borure ont été faites de la même façon que celles du borure précédemment décrit. Elles ont donné les résultats suivants : Théorie I. II. III. pourThB=. Thorium 77,8 78,2 78 77,9 Bore 21,8 21,5 21,9 22,1 La composition du borure étudié est donc représentée par la formule ThB^ Ce borure peut être rangé à la suite des borures CaBS SrB% BaB« préparés par M. Moissan au four électrique ('). CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques réactions de la résine de gaiac. Note (le MM. P. Petit et Mayer. Berzélius a indiqué que la résine de gaiac se colorait en bleu par des actions oxydantes ménagées et aussi par divers sels métalliques, tandis qu'une oxydation prolongée faisait disparaître la couleur. Ces réactions nous ont semblé présenter quelque intérêt à cause de l'emploi fait de la teinture de gaïac au point de vue de la présence des enzymes. Nous avons constaté que la teinture de gaïac donnait même dans l'hydro- gène une teinte bleue très forte avec des doses de fer ou de manganèse de o"K,o2 dans 100™' en considérant des sels lerriques ou manganiques et que le nitrate ou le carbonate d'argent se comportait de même. Avec le chlo- rure ferrique il y a réduction à l'état de sel ferreux comme l'indique la coloration bleue aU ferricyanure et aus:a le fait que la teinte bleue initiale disparaît peu à peu et peut êlie ramenée par une addition d'eau oxygénée; avec le nitrate d'argent la décoloration qui se produit bientôt est accompa- gnée d'une précipitation d'un mélange d'oxyde d'argent et d'argent métal- (') H. Moissan, Comptes rendus, t. CXXV, p. 629. 194 ACADÉMIE DES SCIENCES. lique, ce qui indique aussi la réduclion. On peut constater d'ailleurs que le gaïac met en liberté l'acide nitrique du sel d'argent et cela d'une façon presque quantitative. Le chlorure ferreux ne donne avec le gaïac aucune coloration dans l'hy- drogène mais elle apparaît [lar le moindre trace d'air; au contraire le chlo- rure manganenx ne se teinte pas même au contact de l'air; si l'on ajoute au chlorure manganeux de la soude, |)uis une quantité équivalente d'acides lactique ou acétique, la coloration bleue apparaît très intense à l'air. Le gaïac ne décompose donc pas le chlorure manganeux tandis qu'il agit immédiatement sur le lactate ou l'acétate. L'acide citrique gène même à faible dose la coloration avecle chlorure ferrique et il en est de même pour le citrate de fer. La teinture de gaïac dissout dans l'hydrogène des oxydes ferreux, man- ganeux et manganique; la première solution est incolore et bleuit à l'air peu à peu ou immédiatement par l'eau oxygénée; la solution manganeuse ne se colore à l'air qu'en présence d'une trace d'acides lactique ou acé- tique, enfin la solution manganique verte dans l'hydrogène bleuit à l'air par une trace d'acitie ou par l'eau oxygénée. Quant a l'oxyde ferrique, la coloration ne se produit que si le liquide est riche en alcool ou si l'on emploie beaucoup de teinture. Par exemple, en faisant digérer à l'air ou dans l'hydrogène de l'oxyde ferrique humide avec quelques gouttes de teintui-e de gaïac, le liquide reste incolore; mais, si l'on ajoute de l'alcool, la teinte bleue apparaît; de môme, si l'on filtre et que l'on chauffe l'oxyde avec de l'alcool, celui-ci montre une teinte bleue nette; la coloration est plus forte si on laisse quelques instants l'oxyde imprégné de gaïac à l'air avant d'épuiser par l'alcool. Il semble donc qu'il y ait une combinaison d'un élément du gaïac avec l'oxyde ferrique, combinaison très peu soluble dans l'eau et se tlissolvant dans l'alcool. La matière colorante bleue obtenue avec le gaïac et les sels ferrique, manganique ou argeutique est soluble dans le chloroforme et l'alcool, très peu dans la benzine, mais les solutions dans ces agents se décolorent très vite et avec l'argent il y a précipitation rapide d'oxyde et de métal. En présence d'albumine du blanc d'œuf la sensibilité de la réaction avec le gaïac est notablement diminuée et dépend alors de l'acidité ; une solution d'albumine ;i 2 pour 100, neutre, n'indique au gaïac une teinte bleue per- ceptible qu'avec 2""''', 6 de fer à l'état de chlorure ferrique pour 100""' et la teinte est fortement accrue par addition d'eau oxygénée. Le Tableau sui- vant donne les doses de fer à l'état de chlorure ferrique pour 1 00"™' , donnant SÉANCE DU 17 JUILLET IpoS. igS la coloration pour diverses acidités en acide lactique, exprimées en milli- grammes pour loo"^"". Acidités o 8,3.5 1.3,9 27,9 .5o,i 83,1 111,6 Fer 27,6 27,1 23,0 iS,8 14,7 i3,8 i3,8 La dose minima de fer néce.ssaire pour une même acidité varie d'ailleurs avec l'albumine employée. CHIMIE ORGANIQUE. — Action des élhers chloracéliques sur les dérivés halogéno- magnésiens de L' orlhotoluidine . Note de M, F. Bodroux, présentée par M. Troost. Le monochloracélate d'éthyle réagit énergiquenient sur l'iodure de ma- gnésium orlhotuluidine. Au point de vue du résultat obtenu, il y a deux cas à considérer : 1° Si l'orga no-magnésien est en dissolution dans l'étlier, il se forme presque quantitativement de l'iodacétoluide ortho CH'— C"H' - NH - CO - CH^; 1° Si, comme cela arrive quelquefois, l'organo-magiiésien se coagule spontanément, le rendement en iodacctolnide est faible. Le principal pro- duit de l'opération est alors l'iodacétate d'i tliyle. Dans une précédente Comnfiunication (Comptes rendus, t. CXL, p. 1597), J'^' montré que, sur l'iodure de magnésium phénylaniine (coagulé dans les conditions de l'expéiience), l'iodacétale d"élhvle n'agit sensiblement pas. 11 n'en est plus de même quand on fait tomber cet éther-sel dans une dissohition éthérée d'iodure de magnésium orthololuidine; une réaction assez vive se déclare et fournit avec un bon rendement l'iodacétoluide ortlio. L'iodacétoluide ortho cristallise dans l'alcool en longues aiguilles blanches qui fondent en se décomposant légèrement à 142°. Le monochloracétale d'éthyle réagit, à la température du laboratoire, sur le bromure de magnésium orlhotoluidine. Dans l'opération que j'ai ellecluée (l'organo-magnésien s'étant spontanément coagulé), j'ai obtenu avec un rendement de 5o pour 100 environ le chloracétoluide ortho CH' - C«H*— NH - CO - CH^Cl; il y a eu en même temps formation d'un composé, fusible au-dessous de gS», qu'il ne m'a pas été jusqu'ici possible d'obtenir à l'état pur. 196 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le dichloracétoluide ortho CH' — C« H' — NH — CO - CH Cl^ se forme avec un bon rendement dans l'action du dicliloracétate d'élhyle soit sur CH'— C«H*— NH — Mg — I, soit sur CH'— C«H'— NH — Mg — Br. Il est souillé dans le premier cas par une petite quantité d'un produit iodé, dont on ne peut le débarrasser que par une série de cristallisations fractionnées. Ce composé cristallise dans l'alcool étendu en longues aiguilles blanches facilement sublimables, fusibles sans décomposition à iS^". Le trichloracétoluide ortho CH»- C«H*- NH — GO - CCI' a été obtenu en faisant agir le trichloracétate d'éthyle sur l'iodure de magnésium orlhotoluidine. Il cristallise dans l'alcool étendu en longues aiguilles blanches, fusibles sans décomposition à gS". CHIMIE ORGANIQUE. — Action de V èthylamine et de l'isobutylamine sur le caesium. Noie de jM. E. Rengade, piésentce par x\l. H. Moissan. J'ai monlré antérieurement (') que la méthylamine réagit sur le caesium en donnant un ammonium instable se décomposant en hydrogène et mé- thvlamidure de caesium. Afin de rechercher si celte réaction s'appliquait aux autres arr.ines primaires grasses, j'ai expérimenté i'éthylainine et l'iso- butvlamine. Ces corps avaient été préparés par l'action du i)rome et de la potasse sur les amides, et les chlorhydrates avaient été purifiés par cristal- lisations dans l'alcool absolu. Quand on condense de l'éthylamine sur du caesium bien propre, on observe que le liquide, d'abord incolore, se colore peu à peu en bleu. Cette coloration disparaît du reste assez vite, mais reparaît si l'on agite le tube à robinet où se fait la réaction, ou mieux si l'on chauffe légèrement, de ma- nière à fondre le métal. Celui-ci prend alors l'apparence d'un globule de mercure qui dégage de nombreuses bulles gazeuses au contact de l'aminé, tandis que celle-ci se colore en bleu assez foncé. Craignant que ce phéno- mène ne lînt à la présence d'une petite quantité d'ammoniac, j'ai purifié la base par la méthode indiquée par Jarry ("). Les résultats ont été les mêmes. Du reste, dans les mêmes circonstances, ni le sodium, ni le calcium (') Comptes rendus, t. CXXIV, 1897, p. 963. (-) Comptes rendus, t. CXL, 1905, p. 246. SÉANCE DU 17 JUILLET igoS. I97 ne donnent la moindre coloration bleue. Celle-ci est donc due vraisembla- blement à un cœsium-élhylammonium très instable, qui se décompose au fur et à mesure qu'il se forme. Si en effet on laisse en contact, en agitant de temps à autre, le métal fondu et l'aminé, on obtient en quelques heures une solution complète. En ouvrant le tube dans le vide de la trompe à mercure, on recueille, outre l'excès d'aminé, un volume d'hydrogène con- forme à l'équation : C»H^NH=+Cs=C=H=NHCs-i-H. L'augmentation de poids du tube à expérience, dans lequel on avait préalablement pesé le métal, vérifie également cette formule (Trouvé : augmentation de poids, 33, o4 et 33, 20 pour 100 au lieu de 33, 08 pour 100; hydrogène dégagé |)ar milliatome, 11""', 4 au lieu de ii''"'',2). L'élliylainidure de csesiuin se présente sous forme de longues aii;iiilles blanches très facilement solubles dans l'éllivlaniine. L'aclion ménagée de l'air le jaunit rapidement. Projeté dans l'air humide, ils s'enQamme avec de légères détonations. Il en est de même si on le chaufTe brusquement. En faisant arriver très lentement de la vapeur d'eau sur ce corps, dans le vide, à la température ordinaire, il se dissout sans dégagement gazeux, et celte solution evige, pour être neutralisée, 20™' d'acide sulfurique décinormal par milliatome de caesium mis en œuvre (trouvé 20'^°'', 08). L'éthylamidure s'est donc décomposé au contact de l'eau en éli.ylamine et hydrate de cœsium CHF'NHCs + H'-O =: CH^^NH^-t- CsOH. Chauffé lentement au bain dhuile, il fond vers 1050-1 10° en dégageant une assez grande quantité de gaz. Ces gaz sont, au début, constitués par de l'hydrogène pur; vers la fin de la réaction, il s'y mélange du forméne et un peu d'élliylène. C'est ainsi qu'un poids de os,3o55 d'élhylamidure a donné â5''"'' d'hydrogène, 6""% 7 de forméne et o''"'',75 d'éthyléne. Cette décomposition esl donc complexe. L'action de l'isobutylaraine est comparable à celle de l'éthylamine. Mais ici le métal se dissout sans coloration bleue. En évaporant l'excès d'aminé, on obtient l'isobutyl- amidure de caesium cristallisé en aiguilles blanches, très soluble dans la butylamine. L'hydrogène dégagé dans la réaction et l'augmentation de poids du tube vérifient l'équation C*H»NH^H- Cs = C-H^NHCs h- H. Cet amidure est plus stable que le précédent ; à l*air humide, il brunit et s'enflamme quelquefois, mais sans détoner. En faisant arriver brusquement une quantité suffi- sante d'eau dans le tube vide d'air qui le contient, on obtient la réaction C'H'NHCs 4- H^O =^ C'H»NH^+ CsOH (alcalinité de la solution par milliatome de cœsiura : i9'='"',6 au lieu de 20'="'). Chauffé à 1 10", il se décompose avec dégagement gazeux et, comme précédemment, la réaction est complexe. Il se produit tout d'abord de l'hydrogène, puis un mélange G. B., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N" 3.) ^O ig^ ACADÉMIE DES SCIENCES, de ce gaz avec du propane et du propjlène. Avec l'isobuljlamidure correspondant à 05,1935 de caîsiunti, on a obtenu 46""' d'hydrogène, 7'"'', 7 de propane et 7™", 2 de pro- pylène. De ces expériences il résulte que les aminés primaires de la série grasse réagissent sur le cœsium en donnant comme produit final un amidure subs- titué; avec les premiers termes, il se produit Iransitoirement un ammonium instable. Ces dérivés sont assez peu stables; ils se décomposent très facile- ment au contact de l'air ou à une température d'environ 110°. Avec l'eau ils donnent de l'hydrate de csesium et régénèrent l'aminé. J'ai observé, en outre, que l'on peut très facUement passer de l'un de ces amidures aux autres par l'action directe des aminés correspondantes ou de J'am.moniac, Ainsi l'ammoniac liquéfié dissout l'éthylamidure de caîsium; mais, après évapnration de l'excès de liquide, il reste des cristaux d'amidure de cœsium. La perte de poids du tube correspond exactement au rempla- cement de CH* par H : CH' NH Cs + NH' = CH" NH» + NH^ Cs. Réciproquement, si l'on condense sur cet amidure un excès d'éthylamine, et qu'on évapore le liquide, on retombe sur l'éthylamidure : le tube re- prend exactement son poids primitif. De même, l'isobutylamine déplace l'éthylamine de l'éthylamidure de caesium, et inveisement. En présence de quantités limitées de deux aminés, il y aurait évidemment un équilibre. Mais, en prenant un grand excès de l'une d'elles, le déplacement est total, CHIMIE ORGANIQUE. — Essais de réduction dans la série des composés du dinitrodipJiénylméthane. Note de M. H. Duvai<, présentée par M. H. Moissan. Le point de départ pour cette étude a été le diparaaminodiphénylmé^ thane purifié par distillation dans le vide. Acide dinilrodiphénylméthane dicarhonique. — Le diparaaminodiphé- nylméthane a été transformé dans le nitrile correspondant en suivant les indications de Schopf'f. Après distillation, purification et cristallisation dans l'alcool le nitrile fondait à 169" sur le bloc Maquenne. La saponification j)ar l'acide sulfuriqiie fournit l'acide fondant après cristallisation à 323°. L'acide diphénylméthane dicarbonique peut èlre facilement nitré en opérant de I{i façon suivante : Ofl ajoute peu à peu et et* agitant 56 d'aciçle c}ipliénjlméth9ne diç£(rb<)nigue pulvérisé SÉANCE DU 17 JUILLET igoS. 19^ et tamise à un mélange nitrant composé de 8o5 d'acide azotique de densité 1,4^ pour i5oe d'acide sulfurique concentré et maintenu à une température inférieure à 0° (vers— 5°). On laisse ensuite reposer et la température remonter en ayant soin d'agiler de temps en temps jusqu'à dissolution complète de l'acide introduit. 11 suffit ensuite de verser sur la glace, de laver le précipité et de le faire cristalliser dans l'alcool. So- luble dans l'acétone, l'alcool, à chaud dans l'acide acétique et le nitrobenzène, insoluble dans l'élher, le benzène, la ligroïne. Cristaux fondant à 278°. Formule :■ CO'H/^ W -CH — (. H \Qo^H' Dinitrodiphény (méthane dicarbonate d'ct/ij/e. — En faisant passer un courant d'a- cide chlorliydrique sec dans la solution éthyli(]ue chaude de cet acide, on obtient l'éther correspondant qui cristallise peu à peu par suite de sa très faible solubilité dans l'al- cool. On essore et l'on fait recrislalliser dans l'alcool. Modérément soluble dans l'alcool bouillant, à peine soluble à froid, très peu soluble dans l'éther; insoluble dans les lessives étendues alors que (a) AzO^- C«H»- CH«- C'H»- ÂzO'- (2) est indiqué comme soluble par MM. Schmilzspahn et Bertralti. Fond à 117*. Formule t co4:[;;>C»H^ " CM^- C»H3<^^^ ^, . Diaminodiphénylméthane dicarbonate d'éthyle. — La réduction du composé pré- cédent m'a donné CKclusivement l'aminé correspondante. Le plus simple est d'employef la méthode de M. Bamberger et de réduire par la poudre de zinc le chlorhydrate d'ammoniaque et l'alcool à l'ébullition. On prend 3s d'éther nitré, 100'^'"' d'alcool, rS'"' d'eau, 10"='"' de solution normale de chlorhydrate d'ammoniaque et l'on ajoute la poudre de zinc dans le liquide bouil- lant. Au bout de I heure on filtre, on laisse refroidir et l'on obtient des cristaux, con- stituant principalement l'aniine. On éliminera l'acide provenant d'une saponificaliorl de l'élher au moyen d'une lessive alcaline, on e\li;iira ensuite l'aminé au moyen d'unôso-- lution acide et on la reprécipitera parrammonia((ue; faire ensuite cristalliser dans l'ai-' cool. Assez soluble dans l'alcool chaud, peu soluble à froid, soluble dans l'éther, le ben- zène et surtout acétone. Cristallise en aiguilles fondant à i48°- Formule : cQ^C^ H^)^^"^" ^^"'^ ^^"KcO^DH^' Acide diaminodiphénylméthane dicdvbonique. — On saponifie à l'ébullition l'éther précédent par une solution alcoolique de potasse, on neutralise exactement, on filtre, on lave le précipité et on le fait cristalliser dans l'alcool. Ti'ès peu soluble à ffoid dans l'éther, l'acétone, Talcool; facilement soluble dans les 200 ACADÉMIE DES SCIENCES, acides et les alcalis ; cristaux fondant à 329°. Formule- .C/H» CH^ c<^U3^^^^^ Le diparaaminocliphénylméthane peut être nitré directement; il suffit, pour cela, de suivre exactement la méthode indiquée parM. Schnitzspahn. On obtient, ainsi que l'a démontré cet auteur, le composé (2) AzO-\^„jj3_ç^2_ ^j^j/AzO^* (2) (4) AzHV ,„ \AzH' (4) fondant à 2o5°. Azoxycliparaaminodipliènylmêthane. — La réduction par la méthode de M. Bamberger m'a permis cette fois de préparer un dérivé azoxyque et, par réduction de ce dernier, un azoïque. On prend 20s de dinitrodiaminodiphénylméthane, aSo'''"' d'alcool, 5o""' d'eau, [^o™' de solution normale de chlorhydrate d'ammoniaque et l'on ajoute peu à peu un excès de poudre de zinc; la réaction amorcée se poursuit d'elle-même. Tout le produit entre peu à peu en solution; terminer en chaufTaiit i heure au bain-marie; essorer, ajouter quelques gouttes de lessive de potasse et faire passer un courant d'air dans la solution qui fonce alors en couleur et laisse précipiter de l'azoxy impur. On le purifie par épui- sement fractionné, traitement au noir animal et cristallisation dans l'alcool. Sécher le produit d'abord à froid, terminer à i i5°. Soluble dans l'acide acétique et la pyridine chauds, peu soluble dans l'alcool, l'éther, le benzène, insoluble dans l'eau, la ligroïne. Aiguilles jaune clair fondant à 272°. Formule : AzH-- C»H=:i^~"J?,~^^C«H' AzH=. Azodiparaaminodiphénybnélliane. — L'azoxy est transfoimé en azo de la façon sui- vante : On prend is d'azoxy, loo'''"' d'alcool, 5s de lessive de potasse, 7*^°"' d'eau, on ajoute peu à peu à l'ébullition la pouJre de zinc et l'on chaude jusqu'à complète décoloration, on essore et l'on oxyde l'hydrazo par un courant d'air ou l'oxyde de mercure. On élimine alors la majeure partie de l'alcool, on filtre et on lave les cristaux déposés et l'on fait cristalliser dans peu d'alcool. On sèche à froid d'abord, puis à 1 15°. Aiguilles jaune vif, solubles dans l'alcool, l'acétone, un peu solubles dans l'eau chaude, peu solubles dans l'éther, insolubles dans le benzène. Fond à 233°. Formule : AzH=— C'H'^^^ "f ^^^^C'H' AzH^ J'ai l'intention de poursuivre prochainement ce travail et d'étudier la benzidination SÉANCE DU 17 JUILLET rpoS. 20 1 de rhydrazine correspondante suivant la réaction CHIMIE ORGANIQUE. — Condensation du chhral avec les hydrocarbures aro- matiques sous l'influence du chlorure d'aluminium. Note de M. Adolphe DixESMANN, présentée par M. A. Huiler. L'action du chloral sur le benzène, en présence du chlorure d'aluminium, a été déjà étudiée par Alphonse Combes et par Fritsch. Le premier de ces auteurs obtint un produit huileux qu'il considéra comme le chlorhydrate de l'aldéhyde dichlorophénylacétique CH^-CCP-CHO.HCl, (Comptes rendus, t. XCVIII, p. 678). Fritsch, au contraire, observa la formation d'un produit qui, sous l'ac- tion des alcalis, dégageait une odeur de benzaldéhyde et de chloroforme (Liebig's Annalen, t. CCXCVI, p. 347). J'ai re|)ris l'étude de cette réaction, et j'ai reconnu qu'elle donnait nais- sance, avec d'excellents rendements dans les conditions où je me suis placé, à du trichloromcthylphénylcarbinol C°H' — CHOH — CCI', résultant de l'union intégrale du benzène et du chloral à molécules égales. En répétant la réaction avec le toluène, le paraxylène et l'anisol, j'ai pu montrer qu'elle possédait un caractère général. TrichloroméihylphKtiylcarbinol CMP— CHOU — CCP. — A 200s de chloral anhydre dissou-; dans ioook de benzène bien sec, on ajoute peu à peu, en 3 lieures et en agitant sans cesse, 4o6 de chlorure d'aluminium pulvérisé. La température de la liqueur s'élève très légèrement; il ne se dégage pas d'acide chlorhjdrique. La solution, au début à peine colorée, se fonce graduellement et se trouve finalement presque noire. Après 12 heures de contact, on jette le mélange dans un excès d'eau froide, on lave à l'eau la couche benzénique qui présente une belle (luorescence verte, on la sèche sur le chlorure de calcium, on évapore le benzène, et l'on rectifie le résidu par distillation dans le vide. On recueille à i56"-i64°, sous 23""°, 2i5sd'une huile épaisse, qui, au contact d'un cristal obtenu à l'avance, se prend tout entière en une masse solide très compacte. Si l'on dissout le tout dans le tiers de son poids d'éllier de pétrole bouillant, il se dépose par refroidissement de volumineux, et très beaux cristaux, fusibles à Sy". Le corps pur distille à i45° (corr.) sous i5™™. Le produit ainsi obtenu est identique au composé que Jolsitch a préparé en faisant 202 ACADÉMIE DES SCIENCES. agir le chloral CCP— CHO sur le bromure de pliêntlmâgnésiûm C»H*— MgBi* {Joiirn. Soc. P/iys. Ch. B., t. XXXIV, p. 96), ce qui fixe sa constitution. J'ai répété l'expérience de Combes, en suivant aussi exactement que possible ses indications. En opposition avec les conclusions de cet auteur, j'ai pu extraire du pro- duit brul de la réaction près de 80 pour 100 de son poids de trichloromélhylphénjl- carbinol. L'étherbenzoïqueC'H^— CHO(CO — C'H») — CCI', que j'ai préparé en traitant à chaud le Corps par le chlorure de benzoyle, cristallise dans l'alcool en belles aiguilles, qui fondent à 97''-98°. Le trichlorométlijlphénylcarbinol réduit à froid le nitrate d'argent ammoniacal; il agit plus lentement sur la liqueur de Fehling. Oxydé par le mélange chromique, il fournit presque quantitativement la trichloracé- lophénone CHP— CO — CCI', que Gautier a déjà préparée, en faisant agir le chlo- rure de trichloracélyle CCl'COCl sur le benzène en présence de chlorure d'aluminium (Ann. dé Chim. et de Phys., &" série, t. XIV, p. 898 ). Si l'on réduit à froid le trichlorométhylphénylcarbinol par la poudre de zinc et l'acide acétique cristallisable, on obtient un dichlorostyrolène bouillant à Qf-gS» sous 10""", et dont la constitution, étant donnée son origine, ne peut être représentée que par la formule C^H^— CH ;:=CC1-. Ce corps a déjà été obtenu par Faworsky et Jotsitch en réduisant l'éther acétique du trichlorométhylphénylcarbinol par le zinc et l'alcool (Faworsky et Jotsitch, Journ. Soc. Phys. Ch. R., t. XXX, p. 998; C. 1899, t. I, p- 77^)- J'ai préparé, par l'action de l'acide azotique fumant sur le dichlorostyrolène, un dérivé mononitré qui fond à gS". Ce dernier, par réduction au moyen du zinc et de l'acide acétique, donne une aminé fusible à gg^-ioo"; en même temp' il se forme un com- posé azoïque C"'H"'Az-ClS qui cristallise dans l'alcool en lamelles rougeàtres fondant à i46°-i47°- /CH'(i) Trichlorornéthyl-paratolylcarbinol : G'^H'<' .^ ^ . . — La méthode ob- servée pour obtenir cet alcool trichloré ainsi que les suivants est analogue à celle qui vient d'être décrite pour le premier terme. Le corps pur distille à iS^o-inô" sous i3™",5 et fond à &'i°-&'n°. Il est identique au composé déjà préparé par Jotsitch, en condensant le chloral avec le parabromotolylma- gnésium (Journ. Ph. Ch. /?., t. XXXIV, p. 97), ce qui établit sa constitution. J'ai préparé l'éther acétique et l'éther benzoïque, qui fondent respectivement à i07''-io8° et à ioo''-ioi°. Par oxydation chromique, le trîchlorométhyl-paratolylcarbînol fournit la cétoflè trichlorée correspondante; celle-ci n'a pu être obtenue que mélangée à de l'alcool tri- chloré ayant échappé à l'oxydation; sous l'action des alcalis, de mélange fournit dû chloroforme et de l'acide paratoluique. /CH3(i) Trichlorométhyt-paraxYlylcarbinol: CH'— CH'(4) ■ — Beaux cristau.x fusibles \CHOHCCP à 6i°-6i°,5. Lés éthérè acétique et bertzoïque fôndeht respectivement à SS^-S^" et i i2'',5-ii3'',5. SÉANCE DU 17 JUILLET I QoS. 2o3 Étant donnée la symétrie de la formule du paiaxylène, ce carbure ne peut donner par condensation avec le cliloral qu'un seul dérivé, dont la structure se trouve par là même établie. /OCJP(i) Trichloroniélhyl-paramétho.Typhénylcarbinol : ^'^^\r}iQi{__cC[^(i,Y — ^® composé fond à SS^-Sô" et bout à i84''-i86'' sous lô"-"'. L'éther acétique fond à 79°-8i''. Son produit brut d'oxydation chromique se dédouble, sous l'action de la potasse, en chloroforme et acide anisique, ce qui fixe sa constitution. On voit, en résumé, que, dans les conditions de mes expériences, le chlorure d'aluminium condense le chloral avec les hydrocarbures aroma- tiques, non pas conformément à la réaction classique de Friedel et Crafls, mais .sans élimination d'hydracide. Les corps obtenus sont des alcools secondaires, résultant de l'union intégrale et à molécules égales des car- biires avec le chloral et répondant à la formule générale R-CHOH — CCI'. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur /a 3,3 dimélhylbulyrolactone. Note de M. G. Bla.\c, présentée par M. A. Haller. M. E. Biaise a montré autrefois (') qu'on pouvait obtenir la 3,3 dimé- thylbutyrolactone en réduisant l'anhydride aa-diméthylsuccinique par l'amalgame de sodium en solution acide : 'o" CH3/V \0 ^ CH3/V \0. CH-— GO/ CH'— CO^ Ayant récemment transformé la 2,2 diméthylbutyrolactone en acide aa-dimétbyladipique, j'ai songé à obtenir de même l'acide pp-dimélhyl- adipique à partir de la lactone de M. Biaise. La série des transformations suivantes devrait conduire au résultat : CH''— CO/ CH\CO'.C-ll^ CH-^-CO^C=lI» ;>C - CH^-^ Cll(CO;U ^ CJP\ç _ c„._ CH._ CO^H CH2— CO^H CH2— CO'-H (') Thèse, Paris, 1899, p. 27. 2o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'éther y-bromé s'obtient facilemenl; il bout à io2*'-io4° (g""). La con- densation avec le cvanacétate d'éthyle .<0(ié donne une très petite quantité d'un élher cyanodicarboniqiie bouillant à 170° (8™™) dont l'hydrolyse fournit, non point l'acide p^-diméthyladipiqiie attendu, mais bien son iso- mère aa fondant h 87" et identique avec l'acide provenant de l'oxydation de l'acide dihydroisolauronique (' ). Nous en conclurons que la lactone de M. Biaise est un mélange des 2.2- et 3.3-diméthylbutyrolactones; l'éther y-bromé correspondant à la première se condense seid avec l'éther cyanacétique sodé. Quant à l'éther y-bromé correspondant à la seconde, d perd simplement HBr en donnant un éther C'H°CO-.C-H^ qui fera l'objet d'un prochain travail. CHIMIE ORGANIQUE. — Action du létrabromure d'acétylène et du chlorure d' aluminium sur le toluène. Note de M. James Lavaux, présentée par M. A. Haller. Celte réaction étudiée par Anschulz {Ann., t. CCXXXV, p. 172) m'a fourni quelques résultats nouveaux. Il y constatait bien la formation d'un peu de diméthylanthracène (fusion à 225°) dû pour lui à une action secon- daire, mais surtout d'une masse goudronneuse indistilhible. J'ai reconnu qu'on pouvait rendre importante la formation des carbures anthracé- niques. Frappé tout d'abord par l'irrégularité des rentlements et remar- quant que souvent il restait du AlCl' non dissous dans les opérations les plus mauvaises, j'eus l'idée de le pulvériser et d'agiter souvent pendant la durée de l'expérience. De suite les résultats furent tout différents, les ren- dements doublés et de plus très constants, même en ojiérant sur des quan- tités de matière petites ou grandes. J'ai déjà eu l'occasion de parler de cet effet curieux de l'agitation, au sujet de l'action de CH-CF sur le toluène et AlCP {Comptes rendus, X. CXXXIX, p. 976 et t. CXL, p. 44). Ce simple tour de main, là où je l'ai appliqué plus fructueusement encore, comme ici où je l'ai découvert, a moditjé profondément les résultats, augmentant beaucoup les rendements et assurant leur constance. Pour faire une opération, je mélange 5oob de toluène et loos de C^H^Br* avec i3os de AiCI' pulvérisé, moins serait insuffisant et plus serait inutile. Je chauffe à 90° au bain d'huile dans un ballon muni d'un léfrigérant ascendant, en agitant de temps en (') Bull. Soc. c/iim., t. XXIII, p. 273. SEANCE DU 17 JUILLET igO-J. 303 temps au début pendant que la réaction s'amorce, et presque continuellement pendant la phase active. En cessant d'agiler, le dégagement de HBr se ralentit ou même s'arrête pour reparaître tumultueux par l'agitation. On termine en chaulTant c[uelques instants jus([u'à 125", puis en traitant la masse par l'eau. Ayant remarqué que le liquide obtenu, jaune rougeâtre, tient en suspension la presque totalité (85 pour 100) du carbure solide formé, peu soluble, je le liltre à la trompe et j'obtiens ainsi 22s d'un produit très propre après lavage sur le liltre par quelques gouttes de toluène. En ne concentrant que le liquide filtré, par distillation du toluène, j'obtiens, après cristallisation, les i5 pour 100 restants, soit 3s seulement de matière souillée par des goudrons, tandis qu'Anschiitz traitant toute la masse de cette façon obtenait tout son carbure très impur. On a en tout 25s de carbure correspondant à un rendement de [\i pour 100 de la théorie au lieu de 10 à 20 pour 100 au plus que j'obtenais parle procédé d'Anschiitz sans l'agitation de la masse. En rectifiant les produits liquides j'ai isolé, après être parti d'un toluène rigoureu- senîient pur, un peu de benzène, l'excès du toluène inutilisé, des xylènes, Iriméthyl- benzènes et homologues supérieurs, puis un ré^i(lu goudronneux très abondant et indistillable comme le dit AnschCitz. En traitant par cristallisation fractionnée le carbure solide, je l'ai trouvé constitué exactement comme le produit principal solide de l'action de CH-CI- sur le toluène, dont j'ai parlé plus haut. C'est un mélange des deux mêmes dimètliylanthracènes que j'ai appelés provisoirement A (fond à 240°) et B (fond à 244°, 5) avec une très faible quantité de p-monoméllivlanthracène. Le carbure K est ici en proportion plus faible que dans les produits obtenus par CH-Cl^, aussi est-il plus délicat à extraire. La mé- thode de séparation est celle que j'ai donnée {Comptes rendus, t. CXL, p. 44)- Pour résumer j'indiquerai par un Tableau comparatif les résultats obtenus par Anschiitz et par moi : Anschiitz n'a décrit qu'un diméthyl- anthracène (fond à 223°). J'ai trouvé, outre l'excès du toluène inattaqué : Diniéthylanlhracènes (produit princi- pal) deux isomères A et B déjà découverts ailleurs par moi. '^-DiéLhjlaiilhracène (très peu). Benzène, xylène et homologues supé- rieurs. Le point de fusion 225° trouvé par Anschiitz a été retrouvé par moi en mélangeant environ parties égales des deux carbui'es isolés fondant à 240° et 244'',5. Théorie de la réaction. — Une des réaclions les plus importantes est la formation normale des dimélhylaiithraccnes; elle intéresse environ 4o pour 100 du produit. A côté se place, très importante numériquement, représentant 60 pour 100 de la matière, une série de réactions complexes par lesquelles se forment des composés se résolvant en goudrons dans les traitements subséquents. Puis intervient l'action connue d'AlCP sur le to- C. R., 1905, 2' Semestre. (T. CXLI, N° 3.) 2'^ 20b ACADEMIE DES SCIENCES. liiène, action démélhvlfinle d'abord qui donne benzène -f-CH^Cl et mé- thylation consécutive d'autres portions avec formation de xylène et de ses bomologues supérieurs. Enfin le tétrabromure d'acétylène réagissant sur jinoi ^[^, I)enzène formé et sur i'""' de toluène donne normalement du jî-mé- thyianthracène. Friedel et Crafts estimaient que d'une façon générale dans les réactions par AlCP une faible quantité de ce corps était suffisante par suite de sa régénération continuelle. Ici, comme dans l'action de GH" Cl" sur le toluène, il faut en employer des quantités assez grandes, car il reste combiné énergiquement aux carbures anlbracéniques formés. En voici des jirenves : i° si l'on emploie peu d'AlCl' l'opération marche niai et le résul- tat est mauNais; 2" si après une bonne oj)éralion oq laisse reposer avant de traiter par l'eau, il se forme deux couches : l'une peu colorée surnage, l'autre, plus dense, d'un rouge brun foncé, est limpide comme la première sans tenir aucun corps solide en suspension. Si on les isole et qu'on les traile séparément jjar l'eau, la couche supérieure ne donne pas d'échauf- fement sensible ni de précipité d'anlhracène, tandis qu'avec un échauf- fement considérable 85 pour 100 du carbure anthracénique que contenait la couche brune |)assent à l'état solide. Ils y étaient donc contenus, non en solution, mais à l'état de combinaison organomélallique. A propos de l'effet curieux de l'agitation dans ces réactions, je crois pou- voir donner l'explication suivante. A une température convenable mais insuffisante pour qu'il v ait libre dégagement d'hydracide la masse tendra pourtant à en produire et s'en sursaturera. On trouve bien là en effet les caractères d'une solution gazeuse sursaturée, comme l'est l'eau de Sel|z; elle perd son gaz par l'agitalion ou par l'introduction de corps poreux, ainsi que je l'ai constaté. L'hvdracide ne pouvant se dégager limite la réaction par une autre inverse, action déméthvlante bien connue et l'opération ne pourra s'achever. Mais, si par im artifice on fait dégager l'hydracide, la réaction pourra être complète. L'artifice usuel consiste : 1° à élever davan- tage la température pour augmenter la tension gazeuse; 2° on peut comme Verley faire le vide, ce qui permet d'opérer même à 0°; 3° l'agitation est un autre artifice qui permet d'agir à plus basse température et de bien répartir AlCl' dans la masse, deux conditions heureuses; 4° enfin j'ai essayé l'intro- duction de corps poreux qui m'a donné des résultats qualitatifs, mais pré- sente des inconvénients pratiques; ils souillent les produits formés. SÉANCE DU 17 JUILLET IÇjoS. 2b J CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la gentiopicrine. Note de M. Georges Ta\ret, présentée par M. Arm. Gautier ('). I^a gentiopicrine est un gUicoside cristallisé, encore peu connu, que Rromavef découvrit en 1862 dans la racine fraîche de gentiane. En 1900, MM. Bourqrielot et Hérissey en ont indiqué un procédé de préparation qui, bien que nécessitant des manipulations longues et délicates, conduit sûrement au résultat ("). Désirant expérimenter la gentiopicrine dans le paludisme et élucider quelques points de son histoire chimique, nous nous sommes d'abord préoccupé de la préparer d'une façon pratique. Préparation. — De l'extrait alcoolique de gentiane fraîche, amené à 17 pour 100 d'eau, est épuisé méthodiquement à chaud par a5 à 3o fois son poids d'éllier acétique saturé d'eau. On filtre et l'on concentre par distillation, tant que par refroidissement il se fait un dépôt sirupeux. Celui-ci, desséché à l'air, se prend en une masse crlstal- lifie que l'on dissout dans son poids d'alcool absolu b'otiillant : par refroidissement la gentiopicrine cristallise. On la passe à la trompe et on la lave à l'alcool absolu. La gentiopicrine ainsi obtenue n'est pas encore pure : elle se colore légèrement en noir par FeCl^ et ne se dissout pas totalement dans l'eau froide. EHe contient -pi^ en- viron d'iui autre glucoside peu soluble, la gentiine. Pour purifier la gentiopicrine, on en sature à chaud de l'éther acétique conteniinl 2 pour 100 d'eau : par refroidisse- ment la gentiopicrine pure cristallise. Par des concentrations convenables on obtient dé nouvelles crislatlîsalioTis : la gentiine s'accdmulé dans les eaox mères. Fiuatemenê, on dibtille l'éther acétique à siccité, on reprend par l'eau et l'on filtre. La solution aqueuse est évaporée et l'on fait cristalliser le reste de la gentiopicrine par de nouveaux traitements à l'éther acétique. Ce procédé a donné, selon les racines, de 70S à i 4os de gentiopicrine par kilogramme d'extrait supposé sec. Composition. Propriétés. — La gentiopicrme cristallise anhydre ou hydratée. Elle se dépose anhydre de ses solutions sursaturées dans l'alcool absolu ou l'éther acétique sec : elle fond idors, au bloc Maquenne, à 191". La gentiopicrine hydratée, ohienue par cristallisation dans l'eau ou l'éther acétique hydraté, fond à 12?." (entre 120" et laS", Kronlayer), puis, après (') Séance du 10 juillet iguà. (-) KkOtMayer, Arch. (ter l'hann.. t. CX, p. 27. — BoERQ'tiELOf et Héiossey, Comptes rendus, t. CXWl, y juillet kjou, p. ii3. 2o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. quelques moments d'agilation, durcit et ainsi déshydratée, ne fond plus qu'il 191°. La eenliopicritie hvdratée ne perd pas sensiblement de poids sur la cloche à acide ^idriniqui-: sa déshydralalion à 100° est tiès lente et ne se fail l)ien cpi'à partir de loa". Eu reprenant les analyses de la genliopicriue anhydre et hydratée ('), j'ai vu que la teneur en carbone de la gentiopicrine hydratée est précisément celle que Rromayer attribue au corps anhydre. L'hydrolyse du glucoside |)arrémulsine a montré aussi que les formules données par cet auteur, 2C="H'°0", 1.5 H'O pour le corps cristallisé dans l'eau et C" IP^O'' pour le corps desséché à 100", ne peuvent être maintenues. Je propose de les remplacer par CH-^O" pour la gentiopicrine anhydre et C'Ml-''0% jH-O pour la gentiopicrine hydratée : elles s'accordent avec la composition cen- tésimale de ce glucoside, sa cryoscopie, son dédoublement par l'émulsine et les quantités de bases qu'elle sature en tant que lactone (voir la Note sui- vante du même Auteur). ^ La cryoscopie faite avec des solutions aqueuses dont la concentration était de 5, 3, 2 et 1 pour 100 nous a donné pour le poids moléculaire les valeurs 385, 370, 370 et 349. Calculé pour C'^H-^O" : 356. L'émulsine hvdrolyse la gentiopicrine avec formation de glucose et de gentiogénine C'^H'^O", substance blanche, cristallisée : (;"'H^°0' •+- H-0 = C»H'-0" + C"'H"'0^ Glucose: trouvé 5o,i; calculé 5o,56. Gentiogénine : trouvé 54,7; cal- culé 54,5. Kromayer en chauffant de la gentiopicrine pendant to minutes seule- menlavecHCl ou SO^Il' étendus n'avait pu l'hydrolyser qu'incomplètement. Il avait trouvé 35,29 pour 100 de suci'e fermentescible. Ce dédoublement s'effectuerait, selon lui, sans fixation d'eau. La gentiopicrine est une lactone. Si à sa solution, neutre au tournesol, on ajoute de la potasse ou de la baryte, on voit l'alcali se neutraliser peu à peu (') 1. Gentiopicrine hydratée et desséchée sur SO'H-. Trouvé :G=: 52,o8 et 52,07; H = 5,80 et 5,88. Calculé pour C'MJ^oQMHMD : G = 52,62 et H = 5,76. II. Gentiopicrine anliydie. Déshydiatée à 100" ; trouvé G = 53,43 et 53,27 i ^ =5,84 et 5,79. Cristallisée dans l'alcool absolu et séchée sur SO'H- : trouvé G = 53,44 et H = 5,78. Calculé pour C'-H^O» : G = 00,93 et H = 5,62. Kromayer avait trouvé C = 02,1 58 et 51,907; H — 6, 4o et 6, 54 pour la gentiopicrine séchée à 100°. SÉANCE DU 17 JUILLET igoS. 209 jusqu'à formation des genliopicrinales C"'H*'0"'K et (C'«H-' 0"')-Ba. Les acides en mettent en liberté l'acide gentiopicrinique qui se transforme ensuite progressivement en gentiopicrine. Clwuifrèe avec l'anhydride acétique en présence de ZnCl-, la gentiopi- crine donne une penlacétine cristallisée C"'H"0'(Cni'0'')% fondant à iSg", et dont le pouvoir rotatoire spécifique est «[, = — 164". I>a gentiopicrine ne se colore pas par B'eCP (Rromayer). M. Wyroui)ofï, qui a bien voulu examiner les cristaux de gentiopicrine anhydre et hydratée, a vu qu'ils appartiennent au système orthorhombique. La gentiopicrine hydratée a pour pouvoir rotatoire 5--,,= — 198", 73 (an= — 196°, Bourquelot et Hérissey). Au cours d'expériences poursuivies en Corse, en septembre-octobre 1904, j'ai reconnu que la gentiopicrine, quoique bien moins active que la qui- nine, est capable de couper des accès francs de paludisme; elle peut, à elle seule, amener la guérison de la maladie. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les cafés sans caféine. Note de M. Gabriel Bertrand, présentée par M. E. Roux. Les graines des diverses espèces de café renferment, en général, une dose assez élevée de caféine, environ lo^à i5^ par kilogramme. J'ai montré cependant qu'il v avait une exception à cette règle : le café de la Grande Comore, auquel Bâillon a donné le nom scientifique de Coffea Humblotiana, ne renferme pas la plus petite trace de l'alcaloïde ('). Cette exception a paru d'autant plus curieuse que le Coffea Humblotiana ressemble beaucoup à l'espèce ordinaire, au Coffea arabica L. La ressem- blance est même si grande que Frœhner avait admis, dans sa monogra- phie du genre Coffea, qu'il s'agissait simplement d'une variété de l'espèce ordinaire et non d'une espèce nouvelle (-). Je me suis assuré que l'absence de caféine dans le café de la Grande Comore n'est due à l'influence ni du sol, ni du climat de l'île africaine. L'analyse du Coffea arabica cultivé dans la même île m'a donné, en effet, une teneur normale de caféine, soit exactement i3s,4 par kilogramme de graines ('). (') Comptes rendus, t. CXXXII, 1901, p. 162-164. (,') Botanische Jahrbiicher (Engler), l. XXV, p. aSS-jgS. Leipzig, 1898. (*) Loc. cil. 2IO ACADEMIE DES SCIENCES. J'ai cherché, dans la suite, si d'autres Coffea pouvaient être rangés par leur absence en alcaloïde à côté de l'espèce de la Grande Comore. Les résultats que j'ai obtenus, principalement avec des échantillons que ni'avaiL procurés M. Dybowski, ont montré que la teneur en caféine s'éloigne rare- ment de \o^ à i5e par kilogramme de graines. Une seule espèce, Coffea Mauritiana ('), a présenté le chiffre extrêmement bas de o*'',^ ("). D'autres analyses, en particulier celle publiée il y a quelques mois par M. Chevalier, au sujet d'une nouvelle es[>èce africaine '('' ), ont encore confirmé celle règle. L'absence de caféine apparaissail donc tout à fait propre au café de la Grande Gomore. Il restait àdélerminer l'importance exacte de ce caractère. J'ai proposé déjà de la considérer comuie spécifique et de tenir compte de l'absence de l'alcaloïde, dans la diagnose, au même litre que des carac- tères lires de la forme extérieure et de l'aiiatomie. Néanmoins, en raison de la ressemblance étroite 1 iio\enibre 1904. — Mazé et Peiirier, Id., 20 amU 1904- SÉANCE DU 17 JUILLET 1905. 21 3 qui les tue. Il faut donc les développer d'abord à l'air libre où elles prennent une force convenable, puis sous cloche. Donc deux phases dans l'expérience. Voici comme prototype une étude sur Cresson alénois {LepicUuin saliviim). Première partie. — Préparation de la culture d'épreuve et des témoins. A, pot d'épreuve. Reçoit 00 graines dans 35o" de terre artificielle a\ec amides. B, premier témoin. Reçoit aussi 3o graines et restera à l'air jusqu'à la (in de l'expé- rience, comme terme de comparaison. C, deuxième témoin. Terre identique à A, iiiiùs non semée. Ce témoin sera mis sous cloche en même temps que A, en présence de la baryte, pour voir si la terre dégage ou ne dégage pas de gaz carbonique. D, Troisième témoin. 00 graines dans une terre identique à A et G; mais joai c^e matière organique. Mis sous cloche en même temps que A ce témoin servira de contre-épreuve. Les divers lots sont exposés à une lumière dilluse intense. Ainsi préparée l'expéi ience sera décisive, sous cloche. En effet, si A se développe, si C ne dégage pas de gaz carbonique, il sera déjà prouvé que l'alimentation n'a lieu que par le sol. Et si D meurt sans croissance, il sera prouvé en outre, sans objection, que les amides seuls ont alimenté la plante. C'est ce que va montrer la deuxième partie de l'expérience. Deuxième partie: sous cloche. — Les plantes ayant 3"™ de hauteur et quatre belles feuilles, on met A, C et D sous cloche. L'épreuve dure six semaines. Voici les résul- tats : A. Au tlébut, ciise légère d'inanition, puis beau développecaent ; croissance attei- gnant 18"" à 20'^^™; 9 à lo belles feuilles, tige et pétioles vigoureux; quelques bour- geons floraux. B. Se développe moins vite que A mais achève son évolution. C. La baryte ne se carbonate que le premier jour, donc pas de dégagement de gaz carbonique. D. Refuse de grandir (i"'™ en 10 jours), s'étiole et meurt. , Le résultat est décisif. Sur Capucine et Basilic les conclusions sont analogues, donc : 1° En sol artificiel convenablement amidé, on peut développer des plantes vertes en inanition de gaz carbonique. Les plantes quintuplent et parfois décuplent leur taille, multiplient leurs feuilles, créent des tissus normaujc. 2° En inanition de gaz carbonique et d'amides la croissance est arrêtée. La croissance sous cloche en sol amidé est donc bien le fait d'une réelle nutrition et non d' une poussée artificielle d'hydratation. C. R., 1900, 2* Seinesire. (T. C\LI, N" 3.) 20 2l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur deux cas de gieffe. Note de M. Lucien Damei., présenlée par M. Gaston Bonnier. L'année dernière, j'ai greffe : 1° Le Volubilis {Ipomea purpurea) et le Quamoclit coccinea sur Batatas edulis; 2" MHelianthus multiflorus sur VUelianthus annuus. Ces greffes ont présenté cpielques particularités, intéressant à la fois la théorie et la pratique, et c'est à ce dniil>le titre que je crois devoir les signaler. On sait que les Volubilis, Quamoclit et Batatas, sont des Convolvulacées exotiques qui se comportent d'une façon assez différente sous notre climat breton. Tandis (pie les deux premières sont annuelles et (pie leur chloro- phylle fonctionne suffisamment pour assurer le développement régulier complet de la plante, le Halalas edulis, au contraire, est vivace, se déve- loppe lentement et ne donne des tubercules suffisants qu'au bout de plu- sieurs années, dans des conditions spéciales de culture. Cela tient sans doute à ce que sa chlorophylle fonctionne mai par insuffisance de chaleur et de lumière. Il était intéressant de rechercher comment se comporterait la fonction de réserve du Batalas edulis si l'on remplaçait son appareil assimilateur par un autre mieux adapté au climat, plus apte par conséquent à utiliser les radiations de notre région en un temps plus court. J'ai constaté que les témoins non greffés, provenant de boutures de l'année, de même que les greffes manquées, n'ont pas fourni de tubercules à la première année de végétation, quand, au contraire, il s'est formé des tubercules de i*""' envi- ron de diamètre sur les Batatas portant connue greffons le Volubilis ou le Quamoclit. Celte dernière ])lante, moins vigoureuse que le Volubilis, a naturellement donné des tubercules de plus petitp taille que ceux du Batatas greffé avec le Volubilis. L'intensité de la fonction de réserve est, dans le cas ici considéré, fonction de la ca|)acilé fonctionnelle de l'appareil assimilateur. Ce fait peut avoir une certaine importance au point de vue de l'acclimatation de quelques plantes alimentaires par leurs parties souter- raines. J"ai remarqué, en outre, i(ue le Volubilis grefl'é sur Batatas avait des feuilles plus développées que le \'iilubilis témoin; le ])arenchynie palissadique était plus épais et le SÉANCE DU 17 JUILLET igo5. 21 5 nombre des cristaux d'oxalale de chaux déposés dans les tissus était difTérent. Le sujet avait donc réagi lui-même sur l'appareil assiniilaleur du grelTon el modifié son activité plivsiologique. \JIlelianthus multilloriis est une plante \ivace d'Amérique tjui, sous noire climat armoricain, se reproduit exclusivement par tubercules. Les fleurs ne donnent jamais, dans les conditions ordinaires de la culture, de graines fertiles, les ovules avortant d'assez bonne heure. \SIleUanthus annuus est annuel et donne, au contraire, des graines fertiles en abondance. La grefîe de V Ilclianthus mtiltijlorus sur H. annuus réussit facilement. Tous les sujets deviennent ligneux et beaucoup plus gros que les témoins; leur racinage est extrêmement développé. Le greffon reste plus trapu, se ramifie dès la base au lieu de se ramifier seulement au sommet comme les témoins; il donne quelques courts rhizomes aériens qiii meurent l'hiver. Ses feuilles plus dévelop- pées ont un parenchyme plus épais et des cristaux d'oxalate de chaux répartis dilFé- reniment. Les fleurs, très nombreuses, donnent des fruits mieux formés, mais qui, étant donnée l'époque tardive de la floraison, n'oilt pli arriver à maturité complète. Cependant, dans un greffon, .j'ai recueilli une graine fertile qui a donné naissance à un HelianUuis nuillijlorus ayant conservé les caractères acquis du greffon. Il présente actuellement, en ell'cL, la forme trapue, la feuille très développée et la ramification dès la base qui se remarquait sur le greflbn. Je me propose de voir ultérieurement si la fructification ainsi obtenue par le greffage d'une plante infertile sur une plante fructi- fiant très bien dans notre région se maintiendra héréditairement dans cette preiiiière géliération et les suivantes. S'il en est ainsi, il y aurait lieu probablement d'utiliser le greffage, dans la pratique, en vue de provoquer dans certaines plantes la suppléance physiologique entre la tubercuiisalion et la reproduction par graines. HYGUiNE, — Propriétés antiseptiques des Juinées : essais de désinfection avec les vapeurs dégagées du sucre par la chaleur. Ndle de M. A. Tkii.lat, présentée par M. E. Roux. Après avoir établi que l'aklehyde méthylique se formait dans les produits gazeux des combustions, j'ai démontré que certaines substances pouvaient en dégager des doses assez consitlérables pour stériliser sous une cloclie des germes extrêmement résistants {^Comptes rendus, 20 mars igoS). J'ai répété ces mêmes expériences en grand afin de me rendre compte du degré d'intérêt que pourrait présenter dans la pratique de la désinfection l'utili- sation de procédés bcisés sur ce principe. Dans ce but, je me suis adressé au sucre, l'une des substances qui fournit le plus d'aldéhyde sous l'influence de la chaleur. Action de la chaleur sur le sucre. — Chauffé dans un ballon à io5° pendant plu- sieurs heures, le sucre dégage des traces d'aldéhyde formique sensibles au papier de rosaniline. A 12b" on constate le dégagement de l'aldéhyde après i heure; à i5o° il commence après quelques minutes. Par une élévation brusque de température le d(*- :>. I < ACADÉMIE DES SCIENCES. gagement esl instantané. On peut doser Taldéliyde dans les vapeurs et dans le caramel qui reste. L'aldéhyde forniique qui provient du sucre chauflé étant accompagné de produits volatils, jouissant de propriétés antiseptiques, il était utile d'en connaître la qualité et la quantité. En soumettant à l'analyse les produits gazeux de la combustion du sucre, j'ai trouvé selon les conditions d'expérience : i" de l'aldéhyde formique (de 0,2 à 5,7 ■ pour 100), 2° de l'alcool méthylique (de 0,1 à o,5 pour 100), 3° de l'acétone (de 0,1 à 5 pour 100), 4° de l'acide acétique (de i à 3 pour 100), 5° des dérivés phénollques (de I à 3 pour 100, évalués en acide phénique), 6° de l'essence d'amandes amères (de o,.5 à I, 4 pour )Oo). Les propriétés antiseptiques des fumées du sucre sont donc dues à une réunion de produits antiseptiques gazeux parmi lesquels se trouve l'aldéhyde formique qui, ■ d'après la connaissance que nous en avons, doit jouer le principal rôle. Il faut remar- quer qu'elle se trouve accompagnée de substances comme l'acide acétique et l'acétone qui facilitent son action antiseptique, soit en l'activant, soit en retardant la polyméri- sation de l'aldéhyde. Expériences de désinfection. — L"S essais suivants, faits à l'Instittit Pasteur dans une salle de loo"', ont consisté à brûler le sucre le plus rapi- dement possible dans une marmite placée sur un réchaud à gaz. Selon la technique habituelle, des objets contaminés, de natures diverses (l)ois, papiers, étoffes, etc.), étaient disposés en divers points du local et, après 6 heures d'exposition, on ensemençait les bouillons. Gomme germes peu résistants, on a choisi le coli-bacille elle bacille typhique; comme germes plus résistants, le charbon sporulé et le staphylocoque doré dont des parcelles de culture solide étaient préalablement desséchées dans le vide. Essais de dcsinfcclion dans un local de 100'"" (sucre brûle, q''"). Staphylocoque doré Coli-bacilIc. Bacille typliiquc. Cliarbon sporulé. tiesséclié. Objets Objets Objets Objets contaniinés, lo. conlaniinés, i5, contaminés, 10. contaminés, 12. Olijels contaminés, Ont Onl été Ont Ont été Ont Ont, été Ont Ont été Observations. .T de ctiaque espèce. cultivé, stérilisés. cultivé, stérilisés. ' cultivé, stérilisés. cultive, stérilisés. Après 2 jours... ()nt cultivé o 10 o » 1 4 » • • • " O 10 I » 20 » . . . » O 10 I Essais en employanl 6^i' de sucre en deu.r fois. .Après 2 jours... Ont cultivé o 10 o i5 o 10 o 12 )> 1 4 » . • • » o 10 o 1 5 I 9 5 7 » 20 » . . . 11 o 10 o 1 .5 I 9 5 7 Essais en remplaçant le sucre par de la mélasse (6''8). \près 2 jours... Ont cultivé o 10 o i5 o 10 » 1 4 » . . . » o 10 o 1 .5 o 10 i5 0 10 2 "4 3 7 10 .4 5 ■ 5 1 1 12 10 20 » . . . » o 10 o i5 I 9 2 10 SÉANCE DU 17 Ji:iLLET rgoS. 217 Ces résultats, tout en étant moins favorables que ceux fournis directe- ment par l'alfh hyde formique, présentent néanmoins de l'intérêt parce que la méthode peut être améliorée, notamment en mélangeant le sucre à des substances inertes et poreuses qui, en multipliant les surfaces de contact, augmentent le rendement en aldéhyde formique. Il ne reste pas moins acquis à la suite de ces expériences que des germes exposés à découvert ont pu être stérilisés dans des conditions d'une pra- tique exlrèmemcnt simple. A défaut de tout autre procédé de désinfection, les fumigations par la combustion de certaines substances comme le sucre pourraient rendre service dans plusieurs cas, notamment dans les régions éloignées des villes : la désodorisation qui en résulte et qui est due à la présence de la formaldéliyde (') peut trouver son application dans un grand nombre de circonstances. En étudiant les anciennes recettes de désinfection dont les origines remontent à Hippocrate, on constate que, sans connaître l'existence de l'aldéhyde formique, les médecins s'étaient placés dans des conditions extrêmement favorables pour sa production. Non seulement ils sont arrivés à faire un choix de substances appropriées comme les baies de genièvre, le miel, le sucre, etc., mais ils se sont placés dans des conditions propices à la production de cette aldéhyde. C'est ainsi qu'ils ont parfois recommantlé pour les combustions l'usage des corps poreux ou de todes métalliques; en outre, en renouvelant les fumigations, ils ont pratiqué la stérilisation discontinue si favorable à l'action microbicide de l'aldéhyde formique gazeuse. En dehors des résultats que je viens de résumer et qui sont exposés ailleurs avec plus de détail, ce point de l'histoire médicale méritait d'être signalé (^). (') J'ai donné l'explication scientifique de ce phénomène par la propriété que pos- sède l'aldéhyde formique de doiinei- des composés inodores avec les dérivés sulfurés {Revue d' Hygiène, t. II, igoô). (■-) On trouvera une étude bibliof^raphique plus complète de celte question dans les Annales de l'Institut Pasteur. 21 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANTHROPOMÉTRIE. — Identification du cadavre de r amiral américain. Paul Jones, ji3 ans après sa mort. NoLe de MM. Capitav et Papillault, pré- sentée par M. DasLre. Depuis plusieurs années, le général Porter^ ambassadeur des États-Unis, recherch;iit le corps de l'amiral Jones, mort à Paris en 1792 et inliumé dans l'ancien cimetière des protestants étrangers, rue Grange-aux-Belles, actuellement recouvert de constructions. D'importantes fouilles, en gale- ries souterraines, dirigées par M. Weiss, ingénieur du Service des carrières du département de la Seine, amenèrent la découverte de plusieurs cer- cueils en plomb, dont l'un renfermait un cadavre parfaitement oonservéj sans aucune indication d'identité, mais que l'on supposait pouvoir être celui de P. Jones. Chargés par le général Porter de tenter l'identification anthropologique de ce cadavre, nous avons constaté d'abord la parfaite conservation du sujet. Il avait l'aspecl d'une momie mais les tissus étaient encore mous et imprégnés d'un liquide alcoolique qui avait dû être versé daiis le cercueil. Nous avons utilisé pour l'identification : 1° D'abord quelques détails historiques. Jones est mort à 45 a"s; ses cheveux, étaient bruns; sa taille de i"',70. Or le cadavre est bien celui d'un homme de cet âge, les cheveux bruns légèrement grisonnants. Sa taille est de i™,7i. — 2" Deux, très beaux bustes, exécutés par Iloudon d'après nature. L'un appartient au marquis de Biron, l'autre au musée de Philadelphie (celui-ci exécuté en 1780). Un moulage de ce dernier se trouve au musée du Trocadéro. La compài-àisori tnorphologique montre une identité complète, sUr le buste et sur le cadavre, des caractères suivants : implantation des cheveux, forme du front, saillie des arcades sourcilières, os malaires, racine du nez, prognatisme général de la face et prognatisme particulier de la mandibule, forme du menton, disposition très particulière du cartilage de l'oreille. Les mensurations de la tète, comparées à celles du cadavre, donnent les chift'res suivants : Buste de Pliiiadclphie. Cuilavrc. Hauteur du visage (racine des cheveux au menton) le), 5 ig,d Hauteur de la racine des cheveux au point sous-nasal 12,7 12,9 Hauteur du point sous-nasal au menton 7,5 7,4 Hauteur de la lèvre supérieure (du point sous-nasal au bord des incisives supérieures) 2,4 2,5 Hauteur de la lèvre inférieure et du menton 4)6 4)6 Largeur minima du front 'o,4 10,2 SÉANCE DU 17 JUILLET IQoS. 2T9 L'identité de ces résultats est très remarquable. On sait, e\\ effet, que, pour une tête d'un volume donné, chacune des parties du visage peut varier au moins d'un tiers. Enfin la clinique et l'anatomie pathologique nous ont fourni une troisième source de documents d'identification. On sait que Jones avait présenté, à diverses reprises, des accidents pulmonaires, assez graves vers la fin de sa vie, et surtout localisés au poumon gaucho. D'autre part, quelque temps avant sa mort, il avait eu de l'œdème des membres inférieurs, ayant débuté par les nieds et remonté ensuite jusqu'à l'abdomen, indiquant une affection rénale grave. Or l'autopsie du cadavre nous a montré des organes, encore imprégnés de liquide alcoolique, rétractés, brunâtres, mais tellement bien conservés que le professeur Cornil a pu en faire des coupes histologiques, identiques à celles de viscères provenant d'une autopsie actuelle. Leur examen microscopique montre, avec la plus grande netteté, que le foie est normal, mais qu'il existe, dans le poumon gauche surtout, des fovers de broncho-pneumonie chronique et, dans les reins, des lésions glomérulaires multiples indiquant une néphrite interstitielle avancée. Ces lésions histo- logiques cadrent donc parfaitement, on le voit, îtvec les signes cliniques présentes vers la fin de sa vie par Jones. Ces multiples constatations nous ont permis de conclure à l'identification du cadavre que nous avons examiné à celui de l'amiral Paul Jones. C'est, croyons-nous, la première fois que l'identification d'un cadavre est réalisé<\ au moven de ces diverses mé- thodes, £1-^ ?ps après la mort du sujet. ZOOLOQIE. — Sur /es ajfiniiés muhiples des Hoplophoricld'. Note de i\L H. CouTiKRE, i)résctilée par M. E.-L. Bouvier. Les Crevettes des grandes profondeurs constituant la famille des Hoplo- phoridœ {Hoplophurus A. M. -Edwards, Sysie/Iaspis Sp. Bâte, Acanl/iep/iyra A. M. -Edwards, Notostomus A. M. -Edwards, Ephyrina S.-L Smith, Hyme- nodora G.-O. Sars) offrent avec les Schizopodes supérieurs (Lophogas- tridse) des ressemblances dont j'ai montré les plus importantes dans une précédente Note. Mais les affinités avec les autres Eucyohotes, les Euphau- sidse pt les Pénéides ne sont pas moins remarquables. Ls mandibules et les maxiiles de la première paire (ou maxiliules de II.-J. Hansen) sonl (oui à fail semblables chez les Eupliausid^^ ( ' ) et les lloplopliorida'. Il est facile (') H.-J. Mansen, Bull. Mus. océan. Monaco, 1. \\X, 190.5, p. 21; figure ly. 220 ACADÉMIE DES SCIENCES. de voir, sur les maxillules, le Iroisième article de la base du meinhre (démontré par Hansen, et que l'on pourrait notnnier pleurapoflile) ainsi que la lame proépipodiale qu'il porte. Le deuxième ailicle est très réduit ri ne porte pas de lacinie du côté interne. Dans l'une et l'autre famille, les pléopodes [xirlent des létinacles servant à coupler les rames de ces membres pendant la natation, cl le (leu\iéme pléopode du cf présente en outre un appendice surnuméraire, dont il faut d'ailleurs noter la présence chez beaucoup d'Isopodes. Euphausida' et Hoplophorid* portent des organes lumineux. Il y en a au moins cent douze chez la Syslellaspis debilis A. M.-E., peut-être davantage chez la 5. lanceocau- data Sp. Bate = ^C(7«i.\nn', 189?,, Die SyslemaliL der Cluetogiuillien iind die geogrci/)/nsc/te ]'e/ firei/u/igdcr einzelnen Arien im nordallantisclien Océan ( Arcli. f. lYdlurgesch., I. LMII-1, p. 333-3.57, PI- >^V1I, XVIIl). ('^) l'J. Ht'ii.ANRCK, 189.5, Les ciiétognathes de la baie d'Ainbnine (voyage de MM. M. Bedol et G. Pictet dans l'Archipel malais) {Rev. sitiss. Zoo/.. I. III, p. 13-- 169, PI. IV). {'■') P. GouRRKT, 1884, Considérations SU/- la for/ne pélagir/ue du golfe de Mar- seille, suivies d'une élude anatoniirfue et zoologiijue de lu Spadelia Marioni (sp. nov.) {Thèse, Paris. 1884, lyS pages, 5 planches). SÉANCE DU 17 JUIIJ.ET IÇ-JoS. 225 respiratoire et en particulier l'inégalité d'inclinaison et d'oscillation des côtes à droite et à gauche. D'autre part, nous avons montré la possibilité, en dissociant les phases de la respiration par un appareil internipLeur automatique spécial, de fixer par la radiographie le thorax en inspiration el en expiration; autrement dit, de faire la cinématoradiographie de la respiration. Sur les radiographies ainsi obtenues nous avons déterminé la pente des côtes entre deux points situés respectivement à 4*^™ et à 8*^™ de l'axe médian. Pour cela, nous avons mesuré la hauteur du bord supérieur d'une côte considérée en ces deux points, 4'^'" et 8'=", au-dessus d'une horizontale arbitraire (ordonnées des deux points). La différence de ces ordonnées indiquait en centimètres la pente de la côle pour une longueur de 4""; en divisant ce nombre par 4. nous obtenons la pente par centimètre qui n'est autre que la cotangente trigonométrique de l'angle fictif fait par une côte rectiligne passant par les deux points considérés avec la verticale. Il était facile dès lors de déterminer l'angle costal d'inspiraiion et l'angle d'expiration. Leur différence est V angle fonctionnel, que nous avons trouvé variant de 3° à 5", en moyenne. Nous avons étudié, par le même procédé cinéma loradiographique, l'a m pliât ion diaphragma tique. Ces moyens d'exploration non seulement qualitative mais aussi quanti- tative de la fonction respiratoire étaient passibles de certains reproches : appareillage délicat, déformation de l'image, etc. Ces inconvénients m'ont conduit à tenter rétude quantitative de la fonction respi- ratoire par notre procédé ortiiodiascopique. On sait que V orthodia graphie ou plus exactement l' orthodiascopie consiste à projeter normalement sur l'écran les contours des organes étudiés. Avec un bon éclairage et un peu d'habitude, on peut obtenir la jirojec- tion du bord su|)érieur d'une côte prise à sa position la plus basse et à sa position la plus haute, le sujet ne forçant d'ailleurs que légèrement son rythme respiratoire. Nous plaçons l'ampoule de manière que le rachis soit irradié normalement au niveau de l'articulation de la côle considérée. Ce procédé est à peu près le seul praticable. levais donner ici le résultat d'une série d'examens que j'ai pratiqués en collaboration avec M. Vannier. Dans toute observation, il faut tenir compte du tvpe respiratoire du sujet qui peut avoir tous les intermédiaires entre le type costal supérieur et le type abdominal. Aussi tous nos graphiques portent-ils en même temps la silhouette ilu diaphragme aux deux phases. 226 ACADÉMIE DES SCIENCES. RÉSULTATS oiîTENUs.— Commc la radioscopie ne permet pas d'ajîpirèciër, avec autant de précision que la radiographie, le bord supérieur de la cO)te, nous avons considéré, d'une part, la pente costale entre lés points situés à 4"" et 8*^^™ comme dans nos observations tle 1899, d'autre part, la pente costale entre les points 4 et 10, et nous avons pris la moyeniie entre les angles correspondants. Voici un exemple ; Angle correspondant ^^ — ^~ — ^ à la pente à la pente à 4'". ;i 8™. à 10'-. de |. de ^. Mbreniié. r , ( î'isp 24 5d 12 8:U -Q 8f I ( txp 22 i5 (i 8:i 76 78i T^ -, \ l'isp 22 i5 5,5 80 4- 75 77 -f- Droite ', ,^ ' '' * ( l^>ip 21 II o 76 70 1 73 f Le Tableau suivant indique les moyennes que nous avons obtenues chez une douzaine de sujets : Angles moyens. Gauche. Droite. iNuméros. Sexe. Insp. Exp. Iiisp. Exjs. 0 o o o 1 f 75 68A 773 ..^ 2 ./ 8i| 78! 77I 73| ^ ./• 7H 68 751 72{ n- h 83i 76I S3i 76I 5 /i 74 65 Soi 75 1 6 /, 80 73 [ 76 f y il 7 /( 7â 67 i 71 1 65 1 S à 77f 74i 73f 73' 9 '> 841 79 S4 79i 1" /' 76i 7if 75i 7of 11 /; 67 G7 65 1 651 12- '' 76I 76f 77! 77f I. Si nous prenons les moyennes générales des sujets examinés nous arrivons aux chiffres : u ai ^ , \ Inspiration... 77-i5 / ,, . . o à (jrauche... • '. . '' _ J'osition moyenne. . . 74.45 ( expiration... 72.13 \ •' /^ ^ r. ■. i Inspiration... 76.45 / „ • • Droite.... '. '^ Position moyenne.. . 74.45 ( Lxpiralion. . . 70.00 ) -^ ^^ ^ Nous dirons donc que l'angle costal moyen, approximativeraenl égal des deux côtés, nous paraît être voisin de 74° à 75° eu le mesurant par le procédé indiqué ci-dessus. II. Si nous faisions abstraction des cas 11 et 12 où la respiration était du type tola- SÉANCE DU 17 JUILLET IQoS. 227 lement abdominal et (lu cas n" 1 anormal à cause d'une tuberculose rénale droite qqj paraît avoir immobilisé la moitié droite au tliora\ en position d'inspiration forcée, nous trouvons les moyennes suivantes pour l'inspiration et pour l'expiration, soit à droite, soit à gauche : , . . ( Gauclie. 78,0 ) ., " Inspiration. r. ■ o Moyenne. 78,2 ' / Droite.. 77 1^ ) ^ . • ( Gauche. 73)7 ) ,1 o Expiration. l ^ . Moyenne. 72,8 ' ( Droite.. 72,9 ) Dillerence. 5,4 Ce qui nous permettrait de dire (\»e l'angle fonctionnel costal varie de 5° i\ 6" e\. paraît sensiblement égal chez les sujets sains à droife pt ^ gauche, comme le mpntre l'examen qualilatif et les cluflres particuliers. L'orlhodiascopie permet donc de comparer les angles costaux et les angles fonctionnels à droite et à gauche cliez un même sujet, et de les comparer aux moyenne^ ci-dessus qu'un grand iiombre d'Qbservatioi>s pourront contrôler et modifier au besoin. Dès lors, en présence d'un sujf-t offrant une anomalie orlhodia.scopique appréciable, on doit rechercher la cause de cette anomalie. Ainsi, dans les cas où l'anale fonctionnel est sensiblement pins faible d'un cùlé que de l'autre, on doit penser à une tuberculose possible si les autres signes cli- niques sont en faveur clecfstte hypothèse (cas 2, sujet tuberculisable; cas 3, sujet très suspect). HYDROLOGIE. — Sur v,ne nouvelle exploration du gouffre du Trou-de-Souci (Côte-d'Or). Note de M. E.-A. Martel, présentée par M. Gaudry. Du 6 au 9 juillet, M. L. Jacques, propriétaire du gouffre du Trou-de- Souci. nous en a permis l'exploration complémentaire et à ses frais (voir Comptes rendus, 3i octobre 1904), avec MM. Cl. Drioton, J.-B. Mercier et Louis Armand. A 57™ de profondeur l'eau était stagnante; eu mars-avril on l'avait entendue couler avec force; cet écoulement, intermittent^ se fait du sud-ouest au nord-est (orientation dp la CQmbe extérieure) et peut s'élever de 6'" à 10'" dans le fond du gouU're. En amont nous avons reconnu, avec deux canots de toile, un lac souterrain de 5o"' de longueur, 3™ à 12™ de largeur, i™,5o à 4"',/)0 de profondeur, dans une série de diaclases (hautes de lo"" à 20'") parallèles entre elles et que l'eau a mises en communication par leur base; toute crue de a" à 3"" immerge les pointes de leurs cloisons rocheuses sépara- tives et les amorce en vases communicants {idem, à Marble Arch, en Irlandts). Une 228 ACADÉMIE DES SCIENCES. voiite moiiillanle ainsi immergée de o",io nous a arrêtés. Les concrétions manquent, n'avant pas le leinp'. de se déposer sur les parois entre deux crues successives; mais une abondante précipitation calciciue transparaît au fond de l'eau saturée de carbonate de chaux. 11 n'y a que deux faibles dépôts d'argile, presque toute entraînée parles flux; l'un d'eux est percé, en écumoire, de petits entonnoirs coniques creusés par les suinte- ments des hautes voûtes. La température de l'eau est de ii° C, celle de l'air 9°, 5 C, à cause du courant d'air tombant du goulTre et qui active l'évaporation. En aval, les diaclases, hautes de 20"" à So", et en partie à sec, forment un labyrinthe et s'anastomosent aux hautes eaux; toutes se rétrécissent à o'",4o ou 0"°, 60 (avec 4'" de profondeur d'eau) et sont infranchissables à pied comme en bateau lidem aux avens de la Cèpe (Drôme), de Sauve (Gard), etc ]; mais leur partie moyenne est renflée en fuseau (Bramabiau, Padirac, Bétharram, etc.); le goufire lui-même est la principale de ces cassures, propagée jusqu'au sol, et ouverte en abîme par la capture de l'ancien écoulement de la combe. Une autre crevasse voisine s'élève aussi jusqu'à la surface, mais son orifice y est bouché. Les indices de corrobion chimique et de mise en liberté de l'argile du calcaire sont très nets. A l'aval, l'érosion mécanique a accumulé un dépôt de milliers de galets calcaires roulés, polis, sphériques ou ovoïdes (de o"',02 à o"',i5 de diamètre) pareils à ceux trouvés, en i883, lors de l'éboulement du tunnel du Credo (Ain), etc.; ils témoignent de tourbillonnements intenses et d'effets dynamiques très puissants, mais surtout dans les boyaux inférieurs ou vases communicants, vrai- semblablement sinueux, où les crues font chasse en conduites forcées. Dans les galeries libres à l'étiage, la propagation des eaux doit être plus calme, car nous avons retrouvé, en aval, à fleur de sol et intacts, une corde (laissée par nous le 2^ octobre 1904 sur le talus du gouffre) et les ossements (mâchoire, etc.) d'un suicidé de mars i885; le tout a été tranquillement flotté à si petite distance que, selon toute présomption, le laby- rinthe n'aboutit qu'à des voûtes mouillantes comme le lac d'amont. M. E. Bonjean a bien voulu se charger de l'analyse chimique et bactériologique des échantillons d'eau prélevés. L'expérience de coloration par la fluorescéine ne pourra être faite qu'à un moment de fort écoulement, mais sans que l'on ait besoin de descendre dans le gouffre. En résutné, leTroii-cle-Souci synthétise d'une façon tout particulièrement remarquable les bis principales de l'hydrologie des calcaires, savoir : 1° Préexistence des fissures du sol (joints et diaclases). ■1" Capture, par les^cassures recoupant la surface, des cours d'eau exté- rieurs (sans doute dès le tertiaire). 3" Agrandissement de ces crevasses ca|)lurante3 en pertes et abîmes, de haut en bas en général; exceptionnellement de bas en haut, par effondre- ment postérieur. 4° Dessèchement progressif des valléies par les captures (achevéau Souci, dans les Causses, etc. ; en cours d'évolution dans le Jura, la Charente, sur le haut Danube, en Belgique, etc.). 5" Dilatation souterraine des diaclases en citernes distinctes, parfois raccordées en assez longues rivières intérieures. SÉANCE DU 17 ]UII>LET igoj. 2^9 6° Triple action de l'érosion, rie lit corrosion et de la pression hydrosta- tique. Décalcificalion contemporaine très notable. 7" Décadence de l'écoulement souterrain, les parties basses des cavités étant moins dilatées que les parties moyennes. 8" Circulation souterraine non pas en nappes, maisen réseau de fissures très souvent anastomosées. 9" Intermittence ( parfois jusqu'à stagnation complète) et, en tous cas, irré£;ularité extrême de cette circulation, selon l'abondance des pluies et dos infiltrations du dehors (expliquant les variations des résurgences et leur temporaire, contamination accidentelle). 10° Remplissage des fissures-réservoirs en hauteur, bien plus qu'en lar- geur, avec des mises en charge qu'on a vues supérieures à lo"'"" dans cer- tains gouffres du Rarst. 11° Amorçage et jeu de siphons (d'aqueducs) souterrains (vases com- municants) lors des crues souterraines. 12° Propagation tantôt calme, tantôt violente des eaux souterraines, se- lon la forme elle diamètre de leurs conduites. i3° Diversité de la température souterraine expliquant les variations, trop longtemps méconnues, de celle des résurgences (Vaucluse, etc.). i4" Possibilité de désobstruer avec succès certains fonds d'abîmes et d'accéder ainsi au réseau hydrologique souterrain des calcaires. iS" Difficulté de suivre un pareil réseau dans toutes ses parties à cause àe& voûtes mouillantes séparatives, qui le partagent en biefs étages, assurant en définitive (comme des vannes fixes) la pérennité des résurgences et expliquant, selon leur eVa^ de charge, les irrégularités de celles-ci et le fonc- tionnement de leurs trop pleins étages (Tindoul de la Vaissière, etc. ). 16° Possibilité vraisemblable d'améliorer cet état de choses par des re- cherches métliodiques persévérantes et par des travaux hviirauliques très prudemment conçus et exécutés. HYDROLOGIE. — Les minéraux iles eaux de sources de Paris. Note de M. L. Cayeux, présentée par M. A. de Lapparent. Les eaux de sources qui alimentent la ville de Paris déposent sur les filtres un résidu de couleur- ocreuse dont la com|5osition est très curieuse. J'ai soumis à une étude micrograpliique détaillée des produits de filtration se rapporlaut à deux .sources. Les uns m'ont été fournis par M. Boursault, G. R., 190Ô, >• Semeslre (1. C\LI, N" 3.) 3o 23o ACADÉMIE DES SCIENCES. ingénieur aux Chemins de fer du Nord, les autres par l'École Normale supérieure. Les matériaux qui constituent le résidu recueilli en mai et juin ont une double origine. Les plus nombreux ont été transportés par les eaux; ce sont (les éléments élastiques. Us sont accompagnés par des minéraux qui ont pris naissance dans ces mêmes eaux, et que j'appellerai des minéraux secondaires. 1. Minéraux clastiques. — CeUe première caiégorie comprend des éléments aussi nombreux que variés, parmi lesquels on distingue des minéraux isolés, des débris de roches et des restes organiques. A. Minéraux. — Ce sont par ordre de fréquence : Argile : Le résidu abandonné sur le filtre est a base d'argile amorphe, formée de particules impalpables, susce])tihles de rester très longtemps en suspension dans l'eau. Quartz : En grains généralement anguleux, pourvus d'arêtes tranchantes et de pointes aiguës. Quelques éléments sont parfaitement arrondis et dépolis. Le plus volu- mineux que j'aie obser\é mesure o"",52; un grand nombre de fragments ont des dia- mètres d'environ o™'", i ; les plus petits n'atteignent même pas o™™,oi. Mes observa- tions ont porté sur plus d'un millier d'éléments. Pvrite : Grains irréguliers et un cristal cubique passant à la limonite. — lîuUle : Plusieurs fragments roulés, dépourvus de forme cristalline. — Phosphate de chaux : En grains arrondis et amorphes. — Orthose : Cristaux altérés. — Microcline ; Carac- térisée par une très grande fraîcheur. — Magnélite. — Glauconie : Tantôt intacte, tantôt en voie de décomposition et chargée de limonite à la surface. — Corindon : Grains dont l'un offre une belle nuance bleu saphir. — Tourmaline : Un seul frag- ment de cristal. — Grenat. — Zircon ('?). Deux minéraux indéterminés représentés par plusieurs individus. Le nombre des espèces observées s'élève à quinze, dont une douteuse. Le quartz est le seul minéral élastique, en grains, relativement fréquent; les autres sont en vérité très rares. B. Débris de roches. — Les fragments de roches ne jouent qu'un rôle tout à fait négligeable dans la constitution du résidu, mais leur présence mérite d'être signalée. Ce sont de petits morceaux de craie et plusieurs esquilles de sile.v. C. Organismes. — J'ai reconnu un seul Foraininifère dérivant de la craie et des Diatomées d'eau douce, appartenant à des espèces vivantes. 11 se peut que les Diato- mées ne doivent pas être rangées parmi les éléments clastiques. 2. MiNÉRAL'x SECONDAIRES. — Les caux qui servent de véliicule aux matériaux détri- ti(|ues laissent sur le filtre deux minéraux secondaires très abondants : La limonite qui est à l'état de grains irréguliers; Le carbonate de chaux, sous forme de rhomboèdres très rares, de grains à contours quelconques et de prismes isolés ou groupés en éventail, très répandus dans les résidus des eaux de l'Avre. Toutes mes analyses sont qualitatives; elles accusent une teneur très SÉANCE DU 17 JUILLET 1905. 23 I faible en minéraux, mais nullement négligeable. Des mesures qui seront entreprises à l'École Normale supérieure me permettront bientôt d'en fixer l'importance et de calculer le poids total des éléments entraînés chaque année. Il se dégage de mes recherches, encore très incomplètes, quelques résul- tats dignes d'intérêt, dont je vais mentionner le plus important. Il est de toute évidence que les matériaux élastiques ont été transportés en suspen- sion dans les eaux; si les terrains traversés jouaient exclusivement le rôle de filtres, on n'en trouverait aucune trace dans les eaux qui en sortent. Leur présence prouve que ces mêmes eaux coulent souterrainement en charriant des minéraux, comme celles qui ruissellent sur le sol. De plus, certains éléments font supposer l'existence de communications faciles avec la surface. Sans m'arrêter aujourd'hui aux conséquences qui en découlent, au point de vue de la valeur des eaux de source qui ont fourni les résidus analysés, je ferai remarquer que les observations précédentes ont une portée géné- rale. Elles sont à mes yeux le point de départ d'une méthode permettant de déterminer l'apidement et avec précision le régime des eaux de source. Connaissant, d'une part, la composition minérale des terrains que les eaux traversent et, d'autre part, le résidu détritique qu'elles abandonnent, on peut en déduire par comparaison s'il y a, ou non, ruissellement souterrain et apport d'éléments de la surface. J'estime que cette méthode, maniée très délicatement, se montrera d'une extrême sensibilité et qu'elle sera un guide sûr pour l'étude des eaux de sources recherchées pour l'alimentation des villes. La présente Note n'est que l'ébauche d'un travail que je publierai dès que j'aurai pu étendre mes recherches à toutes les eaux de Paris. En la ter- minant, il n'est peut-être pas sans intérêt de signaler au monde médical l'existence de minéraux dans les eaux de source non filtrées de Paris. Des morceaux de quartz aux angles tranchants, aux pointes acérées, introduits dans notre organisme ne peuvent-ils, dans certains cas, jouer le rôle d'agents pathologiques? La question me paraît mériter toute l'attention des médecins. 232 ACADÉMIE DES SCIENCES MÉTÉOROLOGIE. — Sur la chii/e de grêle du i6 juillet 1903 à Maisons- Laffilte. Note de M. A. Berget, présentée par M. Deslandres. La chute de grêle qui s'est abattue sur Maisons-Tjaffitte, 32'', a été d'une intensité exceptionnelle, tant par la durée relativement longue du phéno- mène que par la grosseur inaccoutumée des grêlons. C'est ainsi que j'ai pesé deux grêlons, l'un de 3os, l'antre i\ef\cf, et dans une propriété voisine on a pesé un grêlon de 70^; rarement, aux environs de Paris, la grêle a atteint cette violence. Inutile d'ajouter que les vitres ont été détruites et les ardoises des toi- tures perforées. Sur beaucoup de vitres il n'y avait pas d'éclats, mais seu- lement des trous ronds, comme ceux que produisent des projectiles. M. G. DE Faget de Castel.iau adresse une Note Sur l'application des lois mathématiques à la Graphologie. A 3 heures trois quarts l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et quart. G. D. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. ' I" Janvier. ^e prùc de Vabonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris: 30 fr. - Départements: 40 fr. - Union postale: M fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : . . Ferran frères. / Ghaix. . ! Jourdan, ( Ruff. . . Gourtin-Hecquet. i Germain et Grassin. ( Gastineau. . . Jérôme. . . Régnier. [ Feret. . . ) Laurens. ( Muller(G.) . .. Renaud. iDerrien. F. Robert. I Oblin. \ Uzel frères. . . . Jouan. . . Perrin. Lorient- Lyon. chez Messieurs : Baumal. M— Texier. Bernoux et Cumin. Georg. EfTantin. Savy. Vitte. On souscrit à l'étranger, JVice •h y. birg . ; Henry. Marguerie. 71 U-Ferr . I Juliot. I Bouy. [ Nourry. Ratel. ( Rey. ) Lauverjat. I Degez. t Drevet. I Gratier et G'* helle Foucher. Marseille R"»*- l Valat. Montpellier | Coulet et fils. Moulins Martial Place. Î Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères, l Guist'hau. Nantes | veloppé. SBarma. Appy. Nimes Thibaud. Orléans Loddé. \ Blanchier. Poitiers (Lévrier. Bennes plihon et Hervé. Rochefort Girard (M""). Langlois. Leslringant. S'-Étienne Ghevalier. , Ponteil-Burles. Toulon . Toulouse ■ Bouen . tre I Bourdignon. [ Dombre. i Thorez. Quarré. Rumèbe. Gimet. Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaltre. Valenciennes . ■ ch Amsterdam Athènes Barcelone Berlin ;z Messieurs : j Feikema Caarel - } sen et G'V ' Beck. Verdaguer. Asher et G''. 1 Dames. Friedlander et fils. 1 Mayer et MUller. Schmid Francke. Zanichelli. Lamertin. Mayoleï et Audiarte. ( Lebègue et G'*. Sotchek et G'. 1 Alcalay. . Kilian. . Deighton, Bell et C». . Gammermeyer. . Otto Keil. . Hôst et fils. . Seeber. .. Hoste. . . Beuf. 1 Gherbuliei. Georg. ' ( Stapelmohr. . Belinfante frères. ( Benda. ■ • j Payot et C". / Barth. \ Brockhaus. .. 1 Kœhler. ch Londres Luxembourg Madrid Milan Moscou Naples New-York Odessa ez Messieurs: ' Dulau. Hachette et G'*. Nutt. V. Bûck. , Ruiz et G'-. \ Romo y Fussel. j Gapdeville. ' F. Fé. l Bocca frères. 1 Hœpli. Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. Dyrsen et Pfoiffer. ! Stechert. ( Lemcke et Buechner Rousseau, . Parker et G'*. Bruxelles Bucharest Budapest Cambridge . Reber. Christiania Constantinople . . Magalbaès et Moniz . Rivnac. Copenhague Bio-Janeiro . Garnier. Bocca frères. Rotterdam Stockholm S'-Pétersbourg . Kramcrs et fils. . Nordiska Boghandel Zinserlin^J'. ■ Wolff. / Bocca frères. \ Brero. Genève La Haye Lausanne \ Rosenberg et Sellier. Vnr^nuie Gebethner et Wolff. . . Drucker. 1 Lorentz. ' Twietmeyer. ( Desoer. Frick. Zurich . Meyer et Zeller. oe I. — Mémoire sur quelques pomU d Caètes, par M. Hansen. — Mémoire ! ;ies grasses, par M. Glaude " ' Etudi 6;;e"ntai;e"sT suivant l'ordre ieleur \YP"^'>'-'^TÀ„l.,ï'^eoill^iaT^^^^^^^ '" Professeur , re des rapports qui existent entre Vetat actuel du règne organ,que_elses__ ^Académie des Sciences. A ^ même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémeires présentes par d.vers Savants oe II. — Mémoire sur les vers i........ , r-, .„ „ :. . „ Etudier les lois uc la ui^.,...^-" — -- .•■ „r,„i~e„ive ou simultanée. — nt e concours de .853,..et puis ---„p; «J-^^'L'^r^'sL^re^la q-st,on de leur appaHtion ou de eur d.spar^^^ ^^^^ ^ p,,„,,,, ., .«e, 25 fi. N° 3. TABLE DES ARTICLES (Séance du i7 juillet 190d. MÉMOIRES ET COMMUrVICATIOi\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Lœwy. - Nouvelle méthode pour la dé termination directe de la réfraction i toutes les hauteurs / -M. Ch. André. — Appareil cielles de Soleil M. C. GurciiARD. — Sur les propriétés nitésimales de l'espace non-euclidien MAI. R. Lepine et BouLUD. - Sur la répar- Pas à éclipses artifi- infi- .5, i68 170 tition des matières sucrées entre le plasma et les globules du sang.. MA. GuRDfait hommage à rAcadémi;'de trois brochures intitulées: ,< ,0 La Pœci logon.e: 2» Les tendances actuelles de la Morphologie et ses rapports avec les autres Sciences ; 3- Sur la prétendue nocivité des huîtres ». . . . Pas 173 '77 CORRESPOIVDANCE. M. Emile Cotton. — Sur l'évaluation des erreurs dans l'intégration approchée des équations différentielles , M. P. Goure de Villemontee. - Contri'bùl '' tion à l'étude des diélectriques liquides . . ,.„ AIM. Pierre Weiss et J. KuNz. -Variations thermiques de l'aimantation de la pjrrho- tine et de ses groupements cristallins.. ,82 M. M. Chanoz. _ Recherches expérimen- tales sur l'ellét des membranes d chaînes liquides. M. C. Camicuel. - Sur la fluorescence.'.'." M. Ch Leenhardt. - Sur la vitesse de cristallisation des solutions sursaturées MM. C. Matignon et R I lactone I M. Ja.mes La vaux. nés dans les .84 i85 188 quelques Trannoy. — Sur la préparation des composés binaires des métaux par l'aluminothermie M. BiNET DU Jassonneix. - Sur'la' réduction par le bore amorphe de l'oxyde de tho- rium et sur la préparation de deux borures de thorium MM. P. Petit et Mayer. -1 Su réactions de la résine de gaïac M. F. Bodroux. - Action des éthers 'c'hlo'rà' cetiques sur les dérivés halogénomagné- siens de l'orthotoluidine . ^''!^\^v''T^T ^'^''°" de'i''é'thy'la'min; et de 1 isobutyla mine sur le caesium ,.6 M. H. DuvAL. - Essais de réduction dans la série des composés du dinitrodiphéuylmé- thane •' M. ADOLPHE Dinesm'ann.' '-' Co'ndensati'on 'du '^^ chloral avec les hydrocarbures aroma- tiques sous l'influence du chlorure d'alu- minium M. G. Blanc. - Sur'l'a' 3', '3 d'imél'hyl'bùtyrol "" 204 207 309 190 191 11)3 195 -action du tétrabro- mure d acétylène et du chlorure d'alumi- nium sur le toluène M.^Georoes Tanret. - 'suVla 'gemi^pi: M. Gabriel Bertr..'n'd.' H's'uVles 'c'a'fés'san^ caféine M. Jules Lefévre.' "-l'^éur' Te' dé^elopp;: nient des plantes vertes à la lumière en 1 absence complète de gaz carbonique, dans un sol artificiel contenant des amides. . . . 2,1 M. Lucien D..mel. - Sur deux cas d grelie M. A Trillat. -"propriétés 'anuseplique^ '"' des fumées : essais de désinfection avec les vapeurs dégagées du sucre par la chaleur. 2i5 MM. Capitan et Papillault. - Identifica- tion du cadavre de l'amiral américain faul Jones, ii3 ans après sa mort 218 M. H. CouiiÈRE. - Sur les affinités mul- tiples des Hoplophorida; . . M Paul Abric. - Sur la syst'émaique'dés ijhetognathes M H. Guillemin-ot. - Étude'des'côUs'par i orthodiascopie M. E.-A. Martel. -'sur une nouvèl'lè'expiol ration du gouffre du Trou-de-Souci (Cote- d Or) M. L. Cayeux. - Les minéraux dès 'eaux'de sources de Paris M. A. Berûet. - Sur'ia'chu'te'dè'gréle'du ib juillet 1900 à Maisons-Laffitte M. G. DE Faget de Casteljau adresse 'une Note « Sur l'application des lois mathé- matiques à la Graphologie » 219 234 239 233 232 PARIS. _ IMPRIMERIE GAUTHIEK-VILLARS. Quai des Grands-Augustins, 35. J-c Gérant : Gaothibr-Villars. AUG It ' 1905 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. K k (24 Juillet J905). -' PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDTJS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1905 RÈGLEMENT REL4TIF ALI COMPTES RENDUi ADOPTE DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2/, MAI 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie B& composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même hmite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3-> pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le soi tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en se. blique ne font pas partie des Comptes rendi Article 2. — Impression des travaux des étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pt qui ne sont pas Membres ou Correspondants c demie peuvent être l'objet d'une analyse ou sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoii tenus de les réduire au nombre de pages re( Membre qui fait la présentation est toujours) mais les Secrétaires ont le droit de réduire ce autant qu'ils le jugent convenable, comme il: pour les articles ordinaires de la correspondar cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êtr à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au pli le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être temps, le titre seul du Mémoire est inséré Compte rendu actuel, et l'extrait est renv Compte rendu suivant et mis à la fin du cahit Article 4. — Planches et tirage à pa Les Comptes rendus ne contiennent ni ph ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures s( autorisées, l'espace occupé par ces figures coi pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais t leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapp les Instructions demandés par le Gouvernemei Article 5. Tous les six mois, la Commission adminis fait un Rapport sur la situation des Comptes r après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Pièqlement. ^^Z'rTÏ.^:ZrJlt^^^^^^ MM. les Saoreta.es perpétuels sont priés, u Plus tard le Samedi qu> précède la seauce, avant 5 '. Autrement la présentation sera remise à la séance s. . AU G Ib 'H. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE. DU LUNDI 24 JUILLET 1905, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur l' éclipse solaire totale du 3o août igoS. Note (le M. Janssen. C'est François Arago qui attira surLoul l'attention des astronomes sur l'intérêt que peut présenter l'observation des éclipses totales, au point de vue de l'Astronomie physique, et l'on peut dire que c'est l'éclipsé du 8 juillet 1842, visible à Perpignan, qui en fut le point de départ. Depuis cette date, ces observations se sont étendues, multipliées et systématisées. Il n'y a plus maintenant d'éclipsé solaire totale ou simple- ment centrale qui ne soit le but d'expéditions scientifiques organisées par les grands Observatoires, et auxquelles les astronomes les plus expéri- mentés se font un devoir de participer; dans ma carrière scientifique, je n'ai pas observé moins de six de ces beaux phénomènes, dont l'observation m'a conduit dans l'Inde, au Japon, dans l'Indo-Chine et dans le Grand Océan, à l'ile Caroline. La septième, que je me prépare à observer en ce moment, aura lieu en Espagne à Alcocèbre, près de Valence, dans une station choisie avec le plus grand soin par mon éminent ami, l'astronome espagnol, M. Landerer, dont le nom est bien connu de tous les membres de l'Académie. Cette éclipse se produit dans des conditions exceptionnellement inté- ressantes. En effet, l'angle que le grand axe de l'ellipse de projection de l'équaleur solaire fait avec le plan vertical, passant par le centre du Soleil, sera, au moment de la totalité, de 85° jg", cet angle étant compté dans le sens habituel, en partant du point zénithal du disque. Sa durée est notable, puisqu'elle dépasse 3 minutes, et par conséquent atteint environ la moitié G, R., 1905, 2» Semestre. (T. CXLI, N° 4.) ^^ 234 ACADÉMIE DES SCIENCES. du temps que Dyonis du Séjour a fixé pour le maximum possible de ces phénomènes dans les circonstances les plus favorables. En outre, ce phéno- mène se produit dans des régions facilement accessibles, puisque la ligne d'ombre traverse, comme on le sait, l'Espagne, l'Algérie, la Tunisie et la Haute-Egypte. Elle se produit dans des conditions analogues à celle de 1900, qui a été étudiée avec un succès remarquable à l'Observatoire d'Alger, où le ciel est resté absolument pur pendant toute sa durée. Dans sept ans, en 191 2, se produira une autre grande éclipse ayant une trajectoire semblable à celle des deux autres, mais qui se rapprochera beau- coup plus de nous et traversera complètement le territoire de la France; celle éclipse se montrera même dans toute sa splendeur dans les environs de Paris; elle rappellera celle de 1724 que les astronomes de l'Observa- toire royal ont fait admirer à Louis XV encore enfant, dans son château de Marly. Les travaux auxquels nous nous livrerons bientôt seront donc une sorte de répétition générale de ceux bien plus importants encore que nous devrons exécuter dans sept ans. Je compte partir au commencement d'août, accompagné de M. Millochau, astronome de l'Observatoire de Meudon, de M. Pasteur, chef du Service photographique du même établissement. M. Milan Stéfanik, docteur es sciences de l'Université de Prague, accompagnera ces Messieurs. Nous emportons comme instruments : la grande lunette photogra- phique, deux spectroscopes, un théodolite, une méridienne, deux chrono- mètres, divers thermomètres, actinomèlres, etc. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur un cas simple, où se calculent aisément l'action mutuelle des anneaux juxtaposes constituant un tuyau et V influence de cette action mutuelle sur la propagation des ondes liquides dans le tuyau. Note de M. J. Boussinesq. L J'ai donné dans deux Notes récentes (fowyD/e^rc/îc^H^, 3 et 10 juillet igoS, p. 8 et 81), à la suite de Resal et de M. Alliévi, les équations régissant la propagation du mouvement le long de la colonne liquide contenue dans un tuyau élastique sans tension longitudinale, mais en observant qu'une tension de ce tuyau suffisante pour modifier la dilatation ties anneaux sous l'action du fluide inclus compliquerait beaucoup le problème. Voici un cas simple où la question reste néanmoins résoluble. IL C'est le cas d'un tuyau droit sans pesanteur, maintenu seulement par SÉANCE DU 24 JUILLET igOO. 235 ses deux extrémités, et que les considérations de la fin du n° II de ma pre- mière Note (p. 10) permettraient de supposer sans cesse à l'état d'équilibre intérieur, même dans son ensemble. La pression totale entre anneaux con- ligus, dès lors constante d'une extrémité à l'autre (') etégaleà la poussée sur les appuis, pourra être censée proportionnelle aux déplacements de ceux-ci et, par conséquent, à leur somme, c'esl-à-dire à l'allongement même de tout le tuyau, allongement que j'appellerai à, et qui sera l'intégrale / d^dx avec les notations de ma deuxième Note, aux calculs de laquelle je prierai le lecteur de se reporter (p. 84 et 85). Mais la tension P3 entre anneaux, par unité d'aire, vu sa formule (4) li- néaire en (?3 et 0, sera indépendante de r comme d^ et 6, indépendante aussi, par suite, de x comme sa valeur moyenne, et, en conséquence, propor- tionnelle à A. Or, de là résultera une mise en compte, bien simple, de celte action mutuelle des anneaux. En effet, l'expression de J3 donnée au n° V (p. 85), puis celles, (7), dep et de d', ne s'accroîtront, chacune, que d'un terme encore proportionnel à P3 ou à A; et Tclimination de 0, entre les deux relations (7) ainsi complé- tées, n'ajoutera, de même, à l'expression linéaire de d' en p, qu'un terme proportionnel à A. Par suite, la formule ^..(i -)- st*') de la section fluide n s'accroissant d'un terme analogue, celle du produit pcj, considérée vers la fin de ma première Note pour obtenir l'équation (7) de cette Noie, prendra la forme si l'on y appelle a un coefficient constant connu. Il suffira donc de poser /; + a A =//, pour obtenir, en /?' et U, les équations (('>), (7) et, par suite, (5) de la même Note, avec/? simplement accentué. D'ailleurs, l'expression de J, fournie par la substitution, dans la for- mule de à.j déjà obtenue, à 6, de sa valeur linéaire enyo et A, réduit finale- (') Celle constance n'est pas compromise, dans le cas d'une épaisseur e seulement comparable aux petites variations du rayon intérieur, par la composante, suivant l'axe, des pressions p exercées sur la face concave, alors négligeables devant la tension EO' des anneaux (p. 1 i). 236 ACADEMIE DES SCIENXES. ment la relation \ = j à^ dx à deux termes, l'un, en A, l'aulri-, en / p dx\ et, donnant ainsi A proportionnel à j pd.v, ello permet de déduire, à toute époque / (notamment à l'instant initial t = o), les valeurs de // de celles de p, ou iHce versa. Par conséquent, sauf cette substitution de p' ap, les lois du mouvement seront les mêmes que dans un tuyau sans tension longitudinale, et la vitesse w de propagation des ondes ne dépendra pas du degré de fixité des deux sections extrêmes. III. En résumé, grâce à l'hypothèse d'inerties négligeables du tuyau considéré même, dans sa totalité, l'influence que l'action mutuelle des anneaux contigus rend possible, sur chaque tronçon de la colonne fluide, aux tronçons éloignés (Note de la page 9), s'ex]irime par le terme intégral unique «A, proportionnel à f pdx, et dont l'adjonction à la pression yO permet à celle-ci, changée ainsi, fictivement, en p' , de jouer le même rôle que si le tuyau était un tube lâche ( ' ). CHIMIE. — Sur la nature du glucoside cyanhydrique du Sureau noir, par MM. L. Guignard et J. Houdas. Dans une Note récente (-), l'un de nous a montré que les organes verts du Sureau commun (SamZ'MC»^ nigraL.), et principalement les feuilles, fournissent de l'acide cyanhydrique quand on les soumet à la distillation après contusion et macération dans l'eau, par suite du dédoublement d'un composé cyanogénétique sous l'influence d'une enzyme présentant les pro- priétés de l'émulsine. Il était établi, dans ce travail, que l'enzyme accom- pagne le composé dédoublable dans la feuille et dans l'écorce verte de la tige, tandis qu'elle existe seule dans la racine, ce qui concorde avec les (') Je viens (rapprendre que l'expression binome(2) de M. Alliévi (page 11), pour l'inverse du carré w- de la célérité, avait été donnée dès 1S78 par M. Korleweg, dans les Annalen der PhysU< uiid Chcniie, I. V, p. 525 à n^a. (2) L. Gl'IGNahd, Sur t' existence dans le Sureau noir d'un composé fournis- sant de l'acide cyanhydrique [Comptes rendus, 3 juillet igoS). — Voir aussi, sur ce sujet, une Commwnication faite par MM. Em. Bourquelot et Em. Danjou à la même séance, p. 09. SÉANCE DU 24 JUILLET igoS. 287 fails déjà connus dans d'autre cas; mais la nature du corps producteur d'acide cyanhydrique restait à déterminer ( ' ). En raison des caractères organoleptiques spéciaux du liquide obtenu par la distillation des feuilles de Sureau, ainsi que de la diversité des glucosides cyanhydriques déjà rencontrés dans des plantes différentes, il était permis de douter que ce corps fût identique à l'amygdaline. Pour être fixé à cet égard, il fallait poursuivre l'étude des produits du dédoublement ou isoler le glucoside. Comme l'isolement de ce dernier peut exiger un certain temps, nous signalerons aujourd'hui les résultats fournis par l'examen du liquide complexe obtenu par la distillation. On a opéré chaque fois sur S'^s de feuilles contusées et mises à macérer dans l'eau pendant 24 heures à une température voisine de 2:>°. Le premier liquide retiré (environ 5') est redibtillé de façon à concentrer les pro- duits volatils sous un moindre volume (environ aSo""'). On ajoute à ce second liquide un excès d";icélate de semicarbazide. Il se produit immédiatement un abondant précipité cristallin, constitué par une combinaison aldéhy- dique. Les cristaux, essorés à la trompe et lavés à l'eau pour enlever l'excès du réactif, sont ensuite desséchés et lavés à l'éther, puis soumis à la cristallisation dans l'alcool à gS". Le poids de semicarbazone obtenu était eu moyenne de 126™» pour loos de feuilles. Cette semicarbazone fonil, comme celle de la benzaldéhyde, à 2i4°. Son analyse élémentaire donne les chilTres suivants : C:ilculc pour I. II. AzIF — GO — AzH— Az = CII — cm». G 58,44 58,46 58,89 H 5,64 5,9^ 5,02 Az 25, 1 5 20,77 0 9,82 Traitée par l'acide chlorhjdrique concentré, la semicarbazone se décompose en four- nissant un produit liquide, insoluble dans l'eau, plus dense que celle-ci, bouillant à 179° et présentant l'odeur caractéristique de l'essence d'amandes amères. (') Dans cette première Note, on a fait remarquer que la quantité d'acide cyanhy- drique fourni par la feuille du Sureau noir pouvait varier dans de certaines limites, et l'on indiquait, comme moyenne, le chiflVe de 0^,010 pour lOos de feuille fraîche. Cette moyenne a été dépassée avec les deux variétés du Sanihiœiis nigra que Von cultive assez souvent dans les jardins ou les parcs : celle à feuilles laciniées nous a donné, en effet, dans le courant de juillet, le chiffre de os,oi4 pour 100; celle à feuilles panachées, le chiffre de oô,oi5 pour 100. Avec une autre espèce, le Sanibuciis trifo- liata, on a obtenu oR,oi7 d'acide cyanhydrique pour 100. 238 ACADÉMIE DES SCIENCES. Comme contrôle, nous avons oxydé celle aldéhyde par le permanganale de polasse el nous avons obtenu un acide fondant à 121°, qui n'est autre (jue l'acide benzoïque. Ces résultats nous autorisent à penser que la feuille du Sureau renferme de l'amygdaline. CHIMIE ORGANIQUE. — Dédoublement catalytiqite des dérivés monochlorès forméniques au contact des chlorures métalliques anhydres. Note de MM. Paul Sabatier et A. Mailhe. Nous avons indiqué antérieurement (') que les dérivés monohalogénés primaires forméniques, amenés en vapeur par un courant d'hydrogène sur nickel réduit, convenablement chauffé, se scindent aisément en hydracide et carbure élhylénique : la réaction, qui a lieu au-dessous de 270° pour les dérivés monochlorés, ne se produit qu'à une température un peu plus haute pour les dérivés bromes et surtout pour les iodés. Dans ces condi- tions, le métal catalyseur se trouve partiellement changé en chlorure, et nous n'avons pas tardé à reconnaître que le chlorure de nickel anhydre employé seul vis-à-vis du chlorure organique, en l'absence d'hydrogène, peut réaliser un dédoublement identique. Nous avons reconnu que cette propriété appartient aux divers chlorures anhydres issus des métaux divalents, nickel, cobalt, fer, cadmium, plomb, baryum, etc. Tous ces chlorures agissent catalytiquement à partir de 260°, facilement vers Soo", pour dédoubler les dérivés monochlorés forméniques primaires en acide chlorhydrique et carbure éthylénique correspondant. Il est évident que les dérivés secondaires ou tertiaires, déjà atteints par la chaleur seule, subissent encore plus facilement le même dédoublement. Sur du chlorure de baryum desséché, distribué en couche peu épaisse dans un tube de verre de 70"" de longueur, chaufle vers Soo», on dirige un courant continu de vapeurs de chlorure d'isobutyle, fourni par l'écoulement du chlorure liquide à travers un tube capillaire fin. On obtient de suite un dégagement régulier de gaz, constitué par un mélange d'isobutylène et d'acide chlorhydrique. En retenant ce dernier par lavage dans la potasse étendue, on recueille Tisobutylène, totalement absorbable parle brome. L'action se continue indéfiniment avec un débit constant. Après quelques heures de marche, le chlorure de baryum a pris une teinte grisâtre; repris par Teau, il abandonne une petite proportion de carbures visqueux d'odeur pétrolique, issus d'une certaine condensation de l'isobutylène mis en liberté. (') Pail Sabatier et A. Mailhe, Comptes rendus, t. CXXXVIII. 1904, p. 407. SÉANCE DU ■>/( JUILLET KjoS. 23q Dans des condilions analogues, le chlorure d'éthyle fournit régulièrement de l'éthy- lène : le chlorure de propyle donne du propylène. Le chlorure d'isoamyle conduit à de l'amylène liquide. Au contraire, le chlorure de méthyle n'a donné Heu qu'à une des- truction insignifiante et fournit par conséquent une exception bien marquée. La recombinaison du carbure élhylénique avec l'hydracide se produit en quelque mesure dans le tube abducteur : aussi convient-il d'effectuer, le plus près possible du tube à chlorure métallique, la séparation du gaz chlorhydrique par barbotement avec l'eau, sous peine de voir se régénérer une dose assez importante du dérivé chlorofor- ménique primitif, ou de ses isomères secondaires ou tertiaires. Les chlorures aiihyilres de métaux bivaleiils, énuniérés plus haut, se com- portent exactement comme le chlorure de baryum. Au contraire, les chlo- rures issus d'éléments monovalents, chlorure d'argent, chlorures de potas- sium ou de sodium, n'exercent aucune action catalytique de dédoublement sur les dérivés primaires, ni à 3oo°, ni même à 35o°. Le chlorure cui- vriqueCiiCl-agit de suite, mais il se trouve aussitôt ramené à l'état de chlo- rure cuivreux Cu-Cl-, par la formation /i —m, par les formules {Procès-verbaux des séances de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, C. R., i.)o5, ■!» Semestre. (I . CXLI, M" 4.) -52 242 ACADÉMll!) DES SCIENCES. 19 janvier igoS) : SM,...M|,(-/,...a,,r-H + 'A'(o.,...oi,.)(i-:(,.r)...(( — a,,.r) R •l^" - o(.r) SMi...M(,(o<,...:C(,r-!^-'i=(=t,...^^) OÙ cp(a-) = (i — a,ir). . .(i — y.„,x) et A(a,,. . .oi.^^) désigne le produit («a — a,)(«3 — ■='-i)---(''-H.— «,)(»-3— a2)---(î'-H.- 5^|ji-i); les sommes sont obtenues en remplaçant, dans les termes écrits, les indices i, 2, . . ., jj. ou i, 2, . . ., a + 1 , par toutes les combinaisons iz à u., ou [j. + I à [j. + I des indices i, 2, . .., m. Ces formules donnent le moyen de traiter complètement et de la façon la plus simple la question de la convergence de la Table des réduites de f(^)- Si l'on suj)pose, en effet. \t\«-i\=- • •^\'^A> \h^ 1 I = I '^(J.+S I =• ■ • ' on trouve aisément, en divisant par («,, a^, ..., a^)'' ^^^ les deux termes de ¥(!•/, que lim V^v = (i — ='-. ^-r) . . . (i — yyx) ; et, de même, que a;'^"^''"^' R^v ne diffère que par un facteur ayant, pour V infini, une limite finie, de l'expression ?(^) en sorte que ar^^^^*' W^^ tend, pour v ^ co, vers zéro en tous les points, et en ceux-là seulement, qui ïont intérieurs au cercle ayant l'origine pour centre 1 I r 1 • . 1 1 et de rayon ; r, saut les points —■> ■•■, — • Il suffit maintenant d'observer que l'on a ' [J-V ' |J.V pour en conclure quen ces mêmes points la frauion continue régulière 'dont les réduites sont sur l'une des droites X = u., où u. est l'un des nombres o, X , . .., m — i, est convergente et a pour limite J{x). Ce résultat s'accorde entièrement avec celui obtenu dans un cas plus SÉANCK DU 24 JUILLET IQOD. 7.1\^ général par M. de Monlessus (Bulletin de la Société mathématique de France, 1902); mais les méthodes sont entièrement différentes. L'étude des rt fraclions continues régulières dont les réduites sont sur les droites Y = o, i, ...,/? — i, se rattache immédiatement à celle qui pré- cètie en remarquant {Annales scientifiques de l'École Normale supérieure, 1892, Supplément, p. 79) que si g est la réduite qui, pour une fonction y quelconque, correspond au couple ([a, v), ^ sera la réduite qui correspond au couple (v, \x) pour la foH«ùon -• On roit s'introduire ainsi immédiate- ment les modules des zéios de/{x), au lieu de ceux des pôles, pour les rayons des cercles de convergence successifs. J'ai communiqué ce résultat à M. E. Picard, d'abord dans une lettre datée d'avril 1904, puis dans un travail étendu daté du 18 novembre 1904-, il a été depuis donné par M. de Montessus dans sa thèse de doctorat (datée du 26 novembre 1904, soutenue le 8 mai igoS). II est à peine besoin de faire remarquer que les résultats précédents règlent la convergence de la totalité des fraclions continues holoïdes def(x). PHYSIQUE. — Recherches expérimentales sur l'efel des membranes dans les chaînes liquides. Note de M. M. Chasjoz, présentée par M. d'Arsonval. Dans une précédente Note (') nous avons montré qu'une membrane placée en I dans la chaîne liquide MR1H-0|MR donne naissance à une force électromotrice, et que cette force motrice dépend : 1° de la nature de la membrane bien lavée et de MR ; -j." de la position relative de la membrane et des liquides purs H-0, MR. D'autres faits sont rais en évidence par les expériences suivantes : Expériences : 1° Plaçons horizontalemenl en I dans la chaîne SO*Na-|H'0|SO'>«V 1 une membrane de parchemin animal rincée durant quelques minutes, après un séjour préalable dans SO'H^ à i pour 1000 environ. (') Comptes rendus, 17 juillet igoà. 244 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le côté SO^T^&^-membrane, qui serait négatif a\ec une membrane bien lavée, est y^Oi-ii/y de quelques millivoits. Souvent ce n'est qu'au liout de longues heures que le signe «e^a///" apparaît et que la négativité atteint environ sa valeur habituelle |îar renouvellement de 11-0 au-dessous de la meniljrane. 0." Utilisons une membrane de parchemin animal neuve bien lavée. Servons-nous non pas de SO*lN'a- pur de densité io36, mais de la même dissolution additionnée de I pour luoo envii'on de SO'II'. Le côté SO'î^a'' {ficidej-rnemljrane se montre y>o.ç/^// après quelque temps, la difle- rence de potentiel augmente par agitation et atteint f\0 millivolls environ. 3° Revenons à la dissolution pure SO'Na-, densité io36, mais employons une mem- brane de parchemin animal imjircgnée d'une dlssolutio]i de S0''I1- à i pour looo. De suite le côté SO'' "^n'-mcmbraiie acide se mojilre négatif de 5o millivolts environ, comme il fallait s'v attendre (') [luisque l'on a établi une couche SO'H- entre II- O et SO'Na-. Cette dill'érence de potentiel diminue bien entendu par renoLivellenient de SO'Na^ et H-0 au voisinage de la membrane. Au bout de quelques heures le signe change, devient /;o.çjV(/ comme dnns les deux cas précédents. Plus tard on retrouve le signe négatif, et la négativité s'accroît par agitation comme dans les essais avec une membrane préalablement bien lavée. Ces expériences ont été répétées avec d'autres membranes : vessie de porc, gélaline et d'autres liquides : SO'Cu, SO'Cd rendus acides. Elles ont fourni les mêmes résultats. Des essais comparables ont été faits avec KOH employée au lieu d'acide, et SO'Na-, parchemin animal, gélaline. Conclusion . — Toutes ces expériences prouvent que la force électromo- trice constatée dans nos chaînes liquides dépend nettement, en plus des condilions déjà énoncées, île l'action prépondérante de certaines sub- stances contenues en faible quantité dans la dissolution MR ou ayant agi antérieurement sur la membrane. Interprétation. — Ces résidtats que nous compléterons ultérieurement, peuvent s'expliquer, provisoirement tout au moins, par la formation aux dépens de l'électrolyte d'uiie couche double électrique au contact de la membrane- L'un des ions, le plus mobile en général, reste adhérent à la membrane. II lui constitue sa charge électrique. L'autre ion inversement chargé forme une couche voisine entre l'électrolyte et l'eau; il indique la variation du potentiel de IPO. L'action persistante de traces d'acides sur certaines membranes prouve bien, en particulier, l'existence de cette fixation plus énergique de l'ion H'"^\ (') M. Chanoz, Sur les variations de la différence de potentiel au contact des électrolyles miscibles {Comptes rendus, t. C\L, rgoS, p. io25). SÉANCE DU 2^ JUILLET igOJ. 245 comme l'a déjà observé M. Jean Perrin clans ses recherches sur l'osmose électrique ('). MAGNÉTISME. — L' hystèrèse d'aimantation de la pyrrhotine. Note de M. Pierre Weiss, présenlée par M. J. VioUe. Dans une Noie précédente (-) j'ai indiqué que la courbe d'aimantation de la pyrrhotine dans la direction de facile aimantation contenue dans le plan magnétique peut être réduite, à l'aide d'une hypothèse sur l'influence démagnétisante de la forme et de la structure grossière, à une branche coïncidant avec l'axe des ordonnées jusqu'à la saturation et à une droite horizontale représentant l'intensité d'aimantation à saturation I„, depuis le champ zéro jusqu'au champ co. L'expérience donne, par suite de l'hysté- rèse, à la place de la courbe unique, voisine de l'axe des ordonnées, une branche ascendante et une branche descendante ayant une différence d'abscisses constante et égale à 2H(-= 3o,8 gauss. Il faut donc, pour déplacer l'extrémité du vecteur aimantation I le long du diamètre de facile aimantation, surmonter un frottement constant mesuré par le champ coercitif H,;. L'énergie dépensée dans un cycle est, par suite, l'aire du rectangle 4 X I„ X H,. = 4 X 4? X i5,4 = 2900 ergs. Lorsqu'un champ déterminé H tourne dans le plan magnétique, de la direction OX de facile aimantation à la direction OY de difficile aimanta- tion, l'aimantation décrit l'arc AB du cercle de saturation. Le champ Y -X E 0 A X dépassant OY, l'aimantation décrit instantanément la corde BCD. Puis, le (') Comptes rendus, t. CXXXVII, 1908, p. 5i3. (') Comptes rendus, t. CXL, 5 juin 1905, p. i532. 2^6 ACADÉMIE DES SCIENCES. champ lOLirnant de OY à 0(— X), l'aimanlnlion décrit l'arc DE. La OC I corde BCD est déterminée par la condilion -„- = ;^> oii N est le cnefficient démagnélisant provenant de la structure. Dans l'échantillon étudié où I„= 4^^ C.G.S., on avait NI„= 7800 gaiiss. Cette schématisation sera jiis- tiflée dans le Mémoire in extenso. L'ex|)érience montre que les arcs AB, DE du cercle de saturation sont décrits sans hvstérèse. Comme corollaire, lorsque le champ H est assez in- tense pour que l'aimantation décrive le cercle de saturation tout entier, l'hystérèse doit être nulle. Des expériences indépendantes, sur plusieurs échantillons, ont montré qu'en effet il en est ainsi. Les phénomènes d'hystérèse observés pour les points entre B et D sug- gèrent l'hypothèse que, le long de BCD, le déplacement du vecteur I se fait aussi en surmontant un champ coercitif constant Hé, dirigé en sens con- traire de ce déplacement. Ce champ se mesure assez exactement au point C. On trouve qu'il décroît linéairement avec CF. On a donc H et pour l'énergie d'hystérèse que l'on a improprement appelée tournante : 2HcXBD = 4Hc.I,,(i- j^)y^i H Mm L'énergie d'hystérèse par cycle est d'une mesure relativement facile. Sa variation en fonction de H concorde d'une manière si frappante avec cette formule qu'il en résulte une confirmation de la constance du champ coer- citif le long de la corde BCD. On peut supposer que le champ coercitif provient de l'action mutuelle de petits aimants moléculaires, dont les axes de rotation sont perpendiculaires au plan magné- tique. Si la structure de la substance ne chanpe pas jusqu'à la température de dispa- rition du magnétisme à 348°, le champ coercitif Hc doit décroître, en fonction de la température, comme le moment magnétique des aimants élémentaires, c'est-à-dire comme l'intensité d'aimantation à saturation. L'énergie d'hystérèse alternative, égale à 4Im-Hc, doit ètreproportionnelle au carré de l'intensité d'aimantation. Dans une Note {'), publiée en collaboration avec M. I. Kunz, nous avons déjà indiqué les résultats expé- rimentaux qui vérifient cette double conséquence de l'hypothèse moléculaire. L'hystérèse tournante doit s'annuler à une température inférieure à celle de la dis- (') Comptes rendus, t. CXLI, 17 juillet 190J. p. i8a. SÉANCE DU 2-1 JUILLET IC)o5. 24? parilion du ferromagnétisme, le facteur i — -rrr- s"annulant pour une valeur d'autant plus grande de Iji que H est plus grand. L'expérience a montré, en eflet, que dans un champ de i5oo gauss l'hyslérèse tournante s'annule dès 29'^°. L'énoncé mathématique donné ci-dessus pour le phénomène d'hyslérèse semble donc le traduire fidèlement dans tous ses détails. OPTIQUE. — Sur un stéréoscope dièdre à grand champ, à miroir bissecteur. Noie de M. Léon Pigeon, présentée par M. Mascart. Ce stéréoscope est destiné à l'observation d'épreuves prises avec le champ étendu que donnent les objectifs grand angle. Lorsqu'il est fermé, il présente le même aspect qu'un cahier ou qu'un atlas. Lorsqu'on l'ouvre, les deux panneaux extérieurs, que l'on nomvneva panneau droit el panneau gauche, forment un angle dièdre, auquel on donnera, par exemple, une valeur de i4o°. Un cadre ou un panneau médian, articulé avec les précé- dents, forme, en position d'ouverture, le Ijissecteur du dièdre. Ce bissec- teur porte un petit miroir plan, de préférence un miroir de glace argentée ou platinée à sa surface, ou encore un prisme à réflexion totale. L'appareil étant en expérience, sur le panneau droit se trouve disposée l'épreuve droite, de sens recto, c'est-à-dire dans son sens liabituel : elle est regardée directement par l'œil droit de l'observateur. Sur le panneau gauche est disposée l'épreuve gauche, de sens verso ; observée par l'œil gauche visant dans le miroir, elle se trouve ainsi rétablie dans son sens habituel. Tout se passe donc pour l'observateur comme si, sur le panneau droit, se trouvait, presque en coïncidence avec l'épreuve droite, que son œil droit vise direclement, une épreuve gauche de sens recto, cette der- nière étant visible seulennent pour son œil gauche. C'est là, comme l'on sait, la condition essentielle de la vision sléréoscopique. On voit que celte condition reste réalisée quelle que soit l'ouverture de l'angle dièdre formé par le panneau droit el par le panneau gauche, quelle que soit aussi la position que l'on donne au miroir dans le plan bissecteur. On voit encore que les dimensions de ce miroir unique peuvent être 1res restreintes, et qu'il conserve cependant un champ étendu, puisqu'il ne sert qu'à l'œil gauche, placé tout contre lui. Pour que la fusion sléréoscopique se produise dans les conditions les meilleures, quelques conditions 1res simples sont utiles à réaliser. Les unes sont des conditions nécessaires : les autres, qui correspondent à l'optinîum 248 ACADÉMIE DES SCIENCES. de vision facile et correcte, ne sont pas cependant rigoureusement exigées. Il est nécessaire, d'abord, que les deux épreuves soient dans le même aplomb : c'est-à-dire que si diverses lignes verticales sont figurées sur l'une et sur l'aulre par des lignes parallèles, les deux systèmes de parallèles doivent avoir une direction commune, qui est celle même de l'arête du dièdre. Il est nécessaire encore que la ligne d'horizon de l'une des épreuves et la ligne d'horizon de l'autre coïncident lorsque les deux épreuves sont rabattues l'une sur l'autre. Les deux yeux de l'observateur doivent se trouver dans un même plan perpendicu- laire à l'arête du dièdre et sur une ligne parallèle au panneau droit. Il est convenable que le plan, perpendiculaire à l'arête, contenant les deux yeux, contienne aussi les lignes d'horizon des deux épreuves; mais cette condition n'est pas indispensable, et si les deux yeux sont placés dans un plan parallèle à celui-là et peu distant de lui, soit au-dessus, soit au-dessous, la fusion des épreuves droite et gauciie se fait encore faci- lement : un observateur non prévenu ne perçoit pas de différence sensible entre ce cas et le précédent. Il est convenable aussi, pour que l'observateur obtienne une restitution tout à fait correcte, que la distance des yeux au panneau droii. soit égale à la distance principale de la |5erspective, c'est-à-dire à la distance du point nodal d'émergence de l'objectif à la plaque, s'il s'agit de photograpliies. Mais cette condition de distance n'est pas rigou- reusement exigée; si, par exemple, on établit entre les veux et le panneau une distance difTéranl de la précédente, en plus ou en moins, d'un (]uart ou d'un tiers de sa valeur, il se fait encore une reslilution satisfaisante. 11 convient encore, pour une l'^islitution très correcte, que la per|)endiculaire menée du point médian de la ligne des yeux tombe sur le point médian d'un segment très court dont les extiémités sont, d'une part, le point principal de la vue droite, d'autre part, l'image virtuelle, par rapport au miroir, du point principal de la vue gauche. Comme les conditions précédentes, celle-ci convient à la restitulion (uléle de la pers- pective, sans qu'elle soit rigoureusement exigée. En résumé, le stéréoscope dièdre à miroir bissecteur produit la fusion stéréoscopique au moyen de couples ou tle cahiers de format aussi grand qu'on le désire. Le champ de cet appareil est fort étendu; si l'on veut ne faire usage ni de loupes, ni d'oculaires, en observant à une dislance où la vision soit dis- tincte, le champ est celui de l'œil libre, beaucoup plus étendu que celui des instruments d'optique. Ou peut aussi employer des oculaires, mais le champ devient alors moindre que dans le cas précédent. Bien que toutes les valeurs données à l'angle dièdre puissent convenir d'après la théorie, celles qui présentent le SÉANCE DU 24 JUILLET IQoS. 249 iilns (l'avanU'tges sont les valeurs voisines de 140° pour les é|5reuves un peu grande-;, el celle de 180" pour les moindres formats. Potu- cette der- nière valeur, les deux jjanneaux ne forment plus qu'un seul plan. Les épreuves peuvent être établies soit sur verre, soit sur papier; les épreuves sur verre, très fines, ont aussi l'avantage de pouvoir être observées, soit au recto, soit au verso; les épreuves sur papier, que l'on obtient sans difficulté de sens recto ou de sens verso, peuvent être repro- duites il peu de frais par les procédés fi'impressions photographiques ou photomécaniques en noir ou en couleurs. La stéréoscopie se trouve affran- chie de cette manière des conditions de champ, de format et de prix qui en restreignaient l'emploi. Non seulement im couple d'épreuves, mais un cahier ou un fascicule peuvent donner des vues stéréoscopiques dans tous les formats usuels. Les arts et les sciences, notamment les sciences géogra- phiques, naturelles et médicales, tireront parti de ces conditions nouvelles. Les stéréoradiographies et les vues employées en stéréopliotogrammétrie sont ainsi facilement étudiées sans qu'il soit nécessaire de les réduire, de même que les clichés sur glace de l'Astronomie planétaire ou stellaire. Enfin, le stéréoscope à miroir bissecteur se prête facilement à tliverses expériences simples relatives à la vision binoculaire, qui seront publiées prochainement. OPTIQUE. — Sur la fluorescence. Note de M. C. Camichel, présentée par M. J. VioUe. Si les méthodes décrites dans ma dernière Communication sur la fluo- rescence (' ) ont le grand avantage de ne faire intervenir que les radiations émises par le corps fluorescent lui-même, elles ont l'inconvénient de ne donner que la valeur moyenne du coefficient de transmission. Pour traiter complètement la question, il est nécessaire de faire usage d'un spectrophotomètre et de rechercher s'il n'existe pas une radiation pour laquelle une variation sensible du coefficient d'absorption se produit, pendant la fluorescence. Cette étude est d'autant plus nécessaire que MiVl. Nichols et Meritt (^) ont annoncé que, pour la radiation o'%5o7, une variation très notable du (') Camichel, Sur la fluorescence {Comptes riinliis, t. CXLI, J7juillet igoS, p. i85). (^) NiCHOi.s et Meritt, Phyxical Review, December 1904. C. R., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N« 4.) 33 2^)0 ACADÉMIE DES SCIENCES. coefficient d'nbsorplion de la fluorescéine se produit pendant lu fluo- rescence. I. J'ai donc placé devant la fente de Vun des collinialeurs d"nn spectrojjholomètre une CMve contenant de la fluorescéine et j'ai mesuré : 1° L'intensité T de la lumière transmise, la llnorescence n'étant pas excitée; 2° L'intensité F de la lumière développée par fluorescence; 3° L'intensité S, somme des Intensités de la lumière transmise, el développée par fluorescence. J'ai obtenu les résultats résumés dans le tableau suivant : Fluorescéine en solution aqueuse, cuve de 5'"' de longueur. Fluorescence excitée par une lampe de Nernst de ?.oo iiatts placée ci lo"" de la cuve. K.1 coefficient de 1. transmissinn. T. F. s. T + F. T+ F-S 0,527 0,84 0, 162 0,242 0,396 o,4o4 -1-0,008 o,5i9 0,60 0, I 10 0, 267 o,364 0,377 -(-o,oi3 o,5i3 0,27 0,043 0,2l3 0,259 0, 256 — o,oo3 o,5o4 0,02 0,004 0, 123 o,i4o 0, 127 — o,oi3 Les difTérences entre T -t- F et S sont toujours faibles et de l'ordre des erreurs expé- rimentales; elles sont d'ailleurs tantôt positives, tantôt négatives. Il faut donc en con- clure que : T-hF = S; en d'autres termes, dans les conditions de l'expérience, il n'existe pas de radiation pour laquelle la fluorescence diminue le coefficient de transmission. IL II est possible de traiter indirectement la même question. On sait depuis les tra- vaux d'Edmond Becquerel (') que Yintensité de la lumièreémise par phosphorescence est proportionnelle à l'intensité de la lumière excitatrice; cette loi est évidemment applicable à la fluorescence, qui n'est qu'une phosphorescence de très courte durée. 1° Soit une cuve rectangulaire remplie de fluorescéine; elle reçoit nor- malement, sur l'une de ses faces a, une radiation excitatrice d'intensité I,; la fente de l'un des collimateurs (-) du. spectrophotomètre est placée contre une autre face h, rectangulaire par rap|)ort à la première. Si /désigne l'é- paisseur de la cuve parallèlement à l'axe du collimateur, rf la dislance de (') Ed. Becqurrel, La Lumière, t. I, p. 266. (-) Ce collimateur avait une distance focale de i™ el il était muni d'une fente de largeur variable et connue à chaque instant. SÉANCE DU 24 JUILLET ipoS. 25 I cet axe à la face a de la cuve, A: une constante, et si a et (î désignent les coefficients d'ai)sorj)tion fie la radiation f>\citatiice et de la radiation exci- tée, il \ient, en supposant cl el'^ constants et indépendants de la fluorescence : e -ad ly est donc proportionnel à I^; c'est ce (pie l'expérience vérifie. cl-- const. 1/- V rf" I, ■ flU : 28,0 12 6,3 24,4 1 1 . 6,5 25,4 10 6,5 27,3 9 6,7 28,6 8 6,5 3o,2 ■7 J 6,4 32, I 6 6,2 36,6 5 6,7 4. ,6 4 6,7 45,1 3 6,. 57,6 2 6,6 Dans d'autres expériences, I^avaiié de i à 120, le résiUtat a toujours été le même. 2° J'ai adopté également le dispositif suivant : une cuve contenant la matière fluorescente est éclairée normalement pir la radiation excitatrice. La lumière développée par fluorescence est observée dans une direction parallèle à celle des rayons excitateurs. Avec des notations identiques aux précédentes et en admettant toujours que ot e^ fi sont constants, \\ est facile de démontrer que la longueur de la cuve parallèlement aux rayons lumineux étant supposée très grande. L'expérience peut être faite de la façon suivante : je projette sur la face d'entrée de la cuve deux images rectangulaires A et B, d'intensités sin^o. et cos-a. il suffit pour cela d'employer un nicol et un biréfringent. Au moyen d'un photomètre constitue égdement par un nicol et un biréfrin- gent, je compare les intensités îles radiatmns excitées, je trouve que leur rapport est tang-a. iTileiiî itJs A. li. o sin'^So 0 sin-6o sin-20 sin-70 sin- lo sin^So 232 ACADEMIE DES SCIENCES. Voici un exemple : la source de lumière est un arc électrique de i5* avec verre violcl. a obsei'vé iiu moyen du pliolomètre. 3o 20 Conclusions. — Dans cette Note : i" j'ai vérifié que l'intensité de la lu- mière émise par fluorescence est proportionnelle à l'intensité de la lumière excilatrice; 2" J'ai retrouvé, par de nouvelles méthodes, le résultat précédemment annoncé : le coefficient d'absorption d'un corps fluorescent ne varie pas au moment de la fluorescence. Les fluorescences ont été aussi énergiques que l'invariabilité de sources excitatrices le permettait. CHIMIE MINÉRALE. — Influence, de la vapeur d'eau sur la réduction de r anhy- dride carbonique par le charbon. Note de M. O. BoimofARO, présentée par M. Troost. J'ai montré précédemment l'influence de la vapeur d'eau dans les [)hé- nomènes de réduction des oxydes de fer {Comptes rendus, t. CXL, p. 40) : les gaz réducteurs, à l'état sec, ont une action plus énergique qu'à l'état humide; la différence, importante aux basses températures, devient nulle vers 1000°. Mais l'oxyde de carbone qui entre en réaction dans le haut- fourneau résulte de l'action du carbone sur l'acide carboniqu*^, et l'on peut penser que l'action plus énergique des gaz secs provient de ce que la réaction C0-+ C = 2CO est d'autant plus active que les gaz sont moins chargés de vapeur d'eau ; il n'en est rien, comme le montrent les expériences suivantes. L'acide carbonique, obleiiu par action de l'acide clilorliydrique sur le marbre, dessé- ché par l'acide sulfurique (laveur et tube à ponce) ou chargé dliumidiLé par barbotage dans l'eau à la température du laboratoire, traverse une colonne de charbon de 33"" de longueur et 2"^'", 2 de diamètre. Le tube de porcelaine contenant le charb.ui est cliaufTé électriquement, et la température est repérée à l'aide d'un couple tlierrao-élec- trique placé extérieurement à ce tube. Le charbon employé est du charbon de bois traité par le chlore, lavé à l'eau bouillante et séché; il est en morceaux de o'™', 5 environ. SÉANCE UU 24 JUILLET Ii)^^^- -S^-J A sa sortie du tubo île porcelaine, le mélange gazeux traverse successivement : I" un tubf il ponce sulfuii<|(ie pour absorber la vapeur d'eau; 2° des tubes absorbants à potasse et à chaux sodée pour absorber l'acide carbonique non décomposé; 3° un tube desséchant; '1" une colonne d'oxyde de cuivre portée au rouge pour réoxyder l'oxyde de carbone et l'hydrogène; 5" un tube à ponce sulfurique pour absorber l'eau provenant de l'hydrogène; 6° des tubes absorbants à potasse et chaux sodée pour absorber l'acide carbonique provenant de l'oxyde de carbone. Des pesées avant et après expérience permettent de déterminer les (|Liantités d'acide carbonique décom- posé et non décomposé. CO- décomposé , , :: '- (pour 100). Vitesses CO- tulal ^^ à ■! "^' r- Tenipératures. l'iicure. Gaz sec. Gaz humide. I) cm' 65o 1900 » 0,8 » iS'iS » 0,8 » . . . • 1275 0,6 » 800 235o » 11,9 )i 1870 » r2,7 » iSoo 8,7 » » I o5o 8,1 " 8do 2200 1) 29,0 ,) I i5d 25,2 » goo 2l5o 52,0 » » 3200 » 5i ,4 » 2000 » 02,6 1000 225o » 92, I ..- 1 700 98 , f> » s'il V a une légère différence à 800", elle s'atténue rapidement, et à 1000", que les gaz soient secs on humides, l'aclioii de l'acide carboni.jue sur le charbon est identique; dans les conditions de mes ex|)ériences, la vitesse du courant gazeux semble sans effet sensible sur le résultat. L'action plus énergique des gaz réducteurs secs ne provient donc pas d'une proportion plus grande d'oxvde de carbone dans le mélange gazeux, mais bien d'une différence d'état hygrométrique. 254 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Sitr l'extension à l'oxyde de zinc d'une méthode de leproduction de silicates de potasse et d'autres bases. Noie de M. A. Duboi.v, présentée par M. Troost. J'ai exposé, il y a quelques années, une méthode très générale et très féconde de synthèse de silicates doubles de potasse et d'autres bases('). Cette méthode consiste à faire réagir un oxyde métallitjue sur la silice dissoute dans le fluorure iU> potassium fondu. On obtient |)resque toujours un mélange de plusieurs produits que je séparais par la liqueur de Thoulet. Lorsqu'on arrive au zinc, la liqueur de Thoulet est trop légère pour permettre de séparer les produits, ce qui m'avait fait abandonner celte étude. Je viens de trouver une liqueur plus lourde en dissolvant dans une petite quantité d'eau alternativement et jusqu'à refus soit de l'iodure de lithium, soit surtout de sodium, et de l'iodure rouge de mercure. La sub- stitution de l'iodure de sodium à l'iodure de potassium permet d'atteindre une densité de 3,46, qui dépasse celle de la liqueur de Klein, et même de l'iodure de méthylène, et m'a permis de séparer les produits obtenus dans les expériences relatives à l'oxyde de zinc. Ces expériences ont été conduites comme avec la magnésie (-), en partant d'oxyde de zinc précipité, car l'oxyde de zinc calciné ne se dissout pas dans la solution de silice dans le fluorure de potassium. On projette, dans du llLioruie de potassium fondu dans un creuset de platine sur un bec Bunsen, de la silice, puis de l'oxyde de zinc précipité qui s'y dissout tiès rapide- ment ; lorsque la dissolution est achevée, on laisse refroidir. On refond le culol avec du chlorure de pola?sium, ce qui donne un liquide limpide qu'on abandonne pendant .3 jours à une température variant du rouge sondjre au rouge clair. Le creuset se tapisse d'une croûte cristalline qui va en croissant. Au bout de 72 heures on laisse refroidir et l'on reprend par l'eau. On obtient un mélange de produits très bien cristallisés. J'ai publié en 1897 dans la Pholo-Rei,'ue une photographie du produit brut de la réaction. On y remarque de petits cristaux prismatiques très nets, bien détachés; en second lieu des cristaux prismatiques plus gros, groupés parallèlement et fixés par leur base à un axe. On sépare ces deux produits par la liqueur à base d'iodomercurate de soude. (') Su)' une Diélliride île rciniitluction de silicates dou/jles de potasse et d'autres bases {Comptes rendus, t. CWUl, 1896, p. 698). (^) Sur l\\i- tension à la maifnrsic d'une méthode de synthèse de fluorures et de silicates {Comptes rendus, t. C\\, 1S93, p. 678). SÉANCE DU 24 JUILLET IQoS. 255 Analyse. — Ces pro.itiits s'nUnqiient. avec la pins gran(l(3 facilité par l'acide chlorhyflriqiie. On évapore à siccilé le produit de la réaction et l'on reprend par l'eau acidulée, qui laisse la silice. Dans la dissolution j'ai précipité le zinc parle carbonate de soude et dans la liqneur séparée de l'oxyde de zinc j'ai dosé la potasse par le procédé de Corenwinder et Contamine. Le premier silicate a pour densité à o" : 3,68. Les analyses conduisent à lui assigner la formule K-0,6ZnO,4SiO^, Troiiv('. Calculé. Silice 28, 65-^,8, fia 29,23 Oxyde de zinc 59,55-5(),Go-58,99 59,3i Potasse 12, 01-12, '10-12, 43 11,44 Le second produit a pour densité à o" 11,96. La formule qui rend le mieux compte des résultats de l'analyse est 8R=0,9ZnO,i7SiO*. Comme cette formule me paraissait un peu compliquée, j'ai fractionné le produit en quatre parties. C'est qu'en effet, dans la séparation des cristaux microscopiques par les liqueurs lourdes, il se présente une difficulté qui rend la méthode quelque peu imparfaite, l'adhérence de bulles d'air dont l'influence joue un si grand rôle dans la détermination des densités. Je remédiais au peu de mobilité des cristaux dans la liqueur en la laissant en repos pendant 12 heures. Les différences ont très peu varié. Ainsi deux analyses du produit brut ont donné : Trouvé. Calculé. Silice 39,73 39,71 Oxyde de zinc 29,07 29,03 Potasse 3o , 28 3o , 49 Les analyses des quatre premières fractions ont donné : I. Silice 39,96 Oxyde de zinc .... 28,90 Potasse 3o,65 Calculé pour 8K=0,9ZnO,i-SiO=. Silice 4o , 70 Oxyde de zinc 29,27 Potasse 3o II. m. IV. 39,98 29,34 )) 39,41 29>9' 3o , .56 39,8a 29'% 3o.49 256 ACADEMIE DES SCIENCES. Il est assez intéressant de remarquer que les résiillats obtenus n'ont aucune anaioajie avec ceux que m'avait donnés la magnésie; je pense que cela n'est pas très surprenant et lient à la fécondité de la méthode; du reste, j'avais observé le même fait particulier en comparant la baiyle et la chaux. CHIMIE MINÉIiALE. — Si/f (in sous-iodiire de phosphore et sur le rôle de ce corps dans la transformation aUotropiijae du phosphore. Note de M. II. lîouLOUCH, présentée p:ir M. G. Lemoine. Un »rand nombre de savants, parmi lesquels on peut citer Berzélius, Coronwinder, Brodie, Wiiriz, A. Gaulier, Troost, ont rencontré, dans les produits de la réduction des iodures de |)hosphore, une poudre roui^e que presque tons ont regardée comme du phosphore rouge. En répétant leurs expériences, j'ai pu me convaincre que lous les corps rouges, insolubles dans le sulfure de carbone, obtenus par ces divers chimistes, contiennent une forte proportion d'iode; ces corps pouvaient donc être un sous-iodure de phosphore plus ou moins impur. 1. J'ai réussi à isoler ce composé en faisant agir la lumière solaire sur un mélange d'iode et de phosphore dissous dans le sulfure de carbone bien sec. Si les proportions des deux éléments correspondent à une richesse en iode supérieure à celle du biiodure, il ne se produit rien; pour les proportions d'iode plus faibles, il se dépose au soleil un précipité rouge, qui se forme d'autant j^lus rapidement que la solution est plus concentrée; après quel- ques jours d'insolation le précipité cesse d'augmenter et le liquide ne con- tient plus que du phosphore, ou du biiodure. selon les proportions d'iode et de phosphore que l'on a employées; si l'on a mis en présence des masses à peu près égales d'iode et de phosphore, on retrouve dans le préci|)ité la presque totalité de ces deux corps. Le précipité est soigneusement lavé avec du sulfure de carbone pur et bien sec, en évitant l'action de l'air humide, puis desséché dans un courant de gaz carbonique à ioo°. On obtient ainsi une pondre amorphe d'une tielle couleur rouge, qui contient à pen près la moitié de son poids d'iode; sa formule est P'I; l'insolation étant un peu pro- longée, on trouve un léger excès de phosphoie altribuable à la formation directe du pliosphore ronge sous l'influence de la lumière solaire. Ce corps se décompose avant de fondre, éineUanl de l'iodure PI- plus ou moins dis- socié et des vapeurs de phosphore. L'action de l'eau est lente et limitée et ce sous- iodure fume fort peu au contact de l'air; l'acide azotique très fail)le l'attaque vivement SÉANCE DU 24 JUILLET tgoS. 267 avec mise en liberté d'iode; avec l'acide ordinaire il y a inflammaliim ; les solulions alcalines concentrées le dissolvent facilement avec dégagement d'hydrogène phosphore; à froid les solulions alcalines faibles et les carbonates alcalins le transforment en une poudre presque noire qui peut céder tout son iode et qui, traitée par l'acide chlorhy- drique, donne naissance à un corps de formule P*(OH), qu'on peut identifier avec l'oxyde jaune de phosphore de Leverrier et avec le corps P*(OH) obtenu par M. A. Gautier; la réaction P'l4-K0H = KI-i-P»(0H) peut être considérée comme donnant une confirmation intéressante de la formule de M. A. Gautier. L'ammoniaque et les solutions ammoniacales ont une action particulière sur laquelle j'aurai à revenir; enfin le sous-iodure P'Iest dissous par les solutions d'iode et trans- formé en biiodure ou triiodure; celte réaction le différencie nettement du phosphore rouge, II. J'ai essayé de préparer ce corps en chauffant en tubes scellés la solution sulfo- carbonique de ses éléments; on obtient bien une poudre rouge; mais, préparé même vers 100°, le produit contient plus de phosphore que le corps obtenu à froid; on peut d'ailleurs obtenir ces produits plus riches en phosphore, en répétant l'expérience de Brodie sur l'action directe de l'iode sur le phosphore fondu, et ils prennent aussi naissance quand on chauffe P*I, soit dans un ga/, inerte, soit en tubes scellés avec du sulfure de carbone. Dans tous les cas l'excès de phosphore augmente quand la température s'élève, et la coloration du corps se rapproche de celle du phosphore rouge; il semble se former des produits de plus en plus condensés, dans lesquels la proportion d'iode va en diminuant, pour atteindre une limite représentée par du phosphore rouge contenant des traces d'iode. III. Dès lors, le rôle du sotis-iochire de phosphore dans l'action cataly- tique de l'iode qui produit la transformation allotropique du phosphore, paraît assez facile à établir. A froid, sous l'influencede la lumière; aux température élevées, voisines de 160", sous l'influence de la chaleur seule, la production du biiodure de phosphore est immédiatement suivie d'une réduction de ce corps par le phosphore blanc; l'iodure PP est ramené à l'état de sous-iodure, en vertu de la réaction nécessairement exothermique (i) 7P(blanc)-+-PP=2P'I, mais, à 160° et aux températures supérieures, nous venons de voir que P*I se décompose, subissant une série de transformations qui aboutissent, en dernière analyse, à la production de phosphore rouge, avec mise en liberté C. R., 1906, 2« Semestre. (T. CXLI, N- 4.) ^A 258 ACADEMIE DES SCIENCES, de biiodure plus ou moins dissocié, selon la réaction (2) 2P''I = PP+7P (rouge) qui doit aussi être exothermique. Le biiodure pourra agir sur une nouvelle quantité de phosphore blanc; dès lors, aux températures où ces deux réactions sont simultanément possibles, le système ne pourra être en véritable équilibre que lorsque tout le phosphore blanc aura disparu. Cette conception du rôle cataiytique de l'iode se rapproche de l'hypo- thèse de Brodie combattue par Hittorf, mais elle échappe à la contradiction expérimentale instituée par ce dernier. Dans l'expérience classique de Hittorf la transformation ne se propage pas de bas en haut dans une colonne de phosphore blanc fondu; or si les trois corps P (blanc), P (rouge), PI" se superposent par ordre de densité, le phosphore rouge sépare le phosphore blanc du biiodure, et la réaction représentée par l'équation (i) ne peut avoir lieu, la transformation s'arrête. CHIMIE MINÉRALE. — Sur un iridochloronitrite de potassium. Note de M. L. QuENNEssEN, présentée par M. H. Moissan. Dans son travail sur les azotites doubles de l'iridium Leidié (*) signala, entre le chloroiridite de potassium dont il était parti et l'azotite double d'iridium et de potassium final, un sel intermédiaire auquel il attribua la formule Ir-Cl-(NO-)^ 6RC1. Miolati et Gialdini (-)ont obtenu ce même composé en opérant diffé- remment. Le chloroiridate d'ammonium mis en suspension dans l'eau fut traité par un courant d'anhydride azoteux et donna la combinaison IrCl^(NO-)- X' qu'ils appelèrent acide dinitrolétrachlorosesquiiridique. Ces trois auteurs en partant d'un sel chloré de l'iridium ne pouvaient obtenir qu'un résultat similaire. J'ai pensé qu'il sérail intéressant de changer le point de départ en traitant un azolite double d'iridium par H Cl, et de rechercher dans la solution s'il existerait un chloroazotite semblable à celui déjà décrit. Ayant eu entre les mains un lettres important d'azotite double d'iridium (') Leidié. Comptes rendus, t. GXXXIV, 1902, p. i582. (-) Miolati et Gialdim, Comptes rendus, Acad. Lincei^ vol. XI, 7 septembre 1902. SÉANCE DU 24 JUILLET igoS. sSg et de potassium, j'ai traité ce sel à chaud par de l'acide chlorydrique dilué de deux fois son volume d'eau. Ce traitement fut renouvelé plusieurs fois; la liqueur évaporée à siccité, puis reprise |)ar H^O saturée de chlorure de potassium, donna un précipité que j'ai purifié, en le dissolvant dans une solution bouillante de ce chlorure alcalin à 20 pour 100. Par refroidissement on obtient de petits cristaux jaunes agissant sur la lumière polarisée et, les niçois étant à l'extinction, chacun de ces cristaux apparaît coloré en bleu; phénomène semblable à celui observé par Vèzes (') sur le platipenlachloronitritede potassium. La composition de ce sel m'a conduit à la formule Ir'Cl"(N0-)«K'-.4PP0 du tvpe C'est donc un composé azoté du tétrachlorure d'iridium alors que jus- qu'ici on ne connaissait de combinaisons azotées qu'avec le sesqui- chlorure. La formation de ce sel montre que, chaque fois que l'on emploiera la méthode des azotites dans l'analyse des métaux du platine, on devra s'as- surer de la destruction complète de ces composés nitrosés qui pourraient fausser les résultats obtenus. CHIMIE ORGANIQUE. — Action du sulfite de soude sur Vèthanal. Note de MAI. Seyewetz et Baudix, présentée par M. A. Haller. Nous avons constaté que le sulfite de soude et l'éthanal, qui sont sans action l'un sur l'autre lorsqu'on les mélange en solution assez diluée, réagissent violemment quand on les emploie à un degré de concentration convenable. Nous avons reconnu qu'il se forme ainsi tlivers produits de condensation de l'aldéhyde dont la nature et la proportion varient avec le degré de dilu- tion des solutions, les quantités relatives de réactifs et la température du mélange pendant la réaction. Dans tous les cas on obtient, après épuisement du mélange à l'élher et rectification, une quantité notable d'un produit insoluble dans l'eau, d'odeur piquante, bouillant (') Vèzes, Thèse de Paris, 1892, p. 34- 200 ACADÉMIE DES SCIENCES. à 1 04"- io5", ayant tous les caractères de J'aldéhyde crotonique C*H'0 et dont l'identi- fication a été complétée par la détermination de la composition centésimale. Outre l'aldéhyde crotonique, nous avons caractérisé la présence de la résine d'aldé- hyde, étudiée par Weidenbusch, Giamician et Pucliot, et qui devient le produit, prin- cipal de la réaction, si on laisse la température du mélange s'élever. Enfin, dans la rectification de l'aldéhyde crotonique, on a recueilli une quantité assez notable d'une portion passant entre i70°-i8o°, qui paraît être formée en majeure partie d'un acide crotonique dont l'identification n'a pu être obtenue jusqu'ici. Nous avons recherché les meilleures conditions de production de l'aldé- hyde crotonique en faisant varier systématiquement la température de la réaction, la proportion des réactifs, la durée de leur contact tt la concen- tration des solutions. Voici le mode opératoire qui nous a donné les meilleurs résultats : Dans 20os d'éthanal à gS pour loo, refroidi à o", on ajoute peu à peu 00'^°'' d'une solution de sulfite de soude à i5 pour 100, en évit;int que la température ne s'élève au-dessus de 2° ou 3°. Après avoir ajouté la totalité du sulfite, la température s'élève brusquement et peut atteindre 4o° ; c'est l'indication de la fin de la réaction. Dès que l'élévation de tempé- rature s'est produite, ou refroidit le mélange énergiquement avec de la glace pour le ramener aussi rapidement que possible au voisinage de 0°, sans quoi le liquide jaunit et il se forme de la résine d'aldéhyde. La réaction terminée, le mélange est visqueux et possède l'odeur de l'aldéhyde cro- tonique. On l'épuisé trois fois à l'éther (une fois avec son \olume d'élher, deux fois avec la moitié de son volume), puis on distille l'éther. Il reste un résidu coloré en jaune sen- tant fortement l'aldéhyde crotonique. Par rectification, ce liquide donne, outre de l'éther, de l'aldéhyde, puis une portion 7o°-io5'' qui se sépare en deux couches; la couche supérieure est formée d'aldéhyde crotonique, la couche inférieure est une solution a([ueuse d'aldéhyde crotonique. L eau ainsi formée provient sans doute de la décomposition de lahlol qui a pris naissance pi'imitivement et s'est transformé en aldéhyde crotonique pendant la distillation. De 170° à 180° on obtient des produits colorés en jaune, a réaction acide. Il reste dans le ballon distillatoire un résidu brun visqueux analogue à la résine d'aldéhyde. On sépare l'aldéhyde crotonique de la couche aqueuse par saturation avec du chlo- rure de calcium, puis on enlève par ce réactif toute trace d'eau que peut renfermer l'aldéhyde. On rectifie finalement le liquide en recueillant ce qui passe entre I04°-io5°. Nous avons pu obtenir ainsi un rendement en aldéhyde crotonique d'environ . 4o pour 100 du rendement théorique, tandis que la meilleure méthode connue, celle d'Orndorfl" et Newbury ('), modifiée par Charon ('-), qui est d'une exécution beaucoup plus longue, donne un rendement maximum de 3o pour 100. (') 'W.-R. Orndorff et Newburv, MonalsheJ'le fiir Chernie, t. XllI, p. àiti. (■) Gbaron, Annales de Chimie et de Physique, l. \\ 11, p. 197. SÉANCE DU 24 JUIIJ.ET igoS. 261 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la spartéine. Hydrates de méthyl-, diméthyl- et triméthylsparléinium. Noie de MM. Chaules Moureu et Ama\d Valeur, présentée par M. H. Moissan. Nous avons appliqué à la spartéine, l'alcaloïde du genêt (spartium sco- parium), la mélliode classique d'Hofmann, qui a donné entre les mains de divers expérimentateurs, et notamment de R. Willstàlter, des résultats si importants dans l'étude de certains alcaloïdes. Le problème présentait ici une complication, la spartéine CH^'Az^ renfermant 2 at. d'azote. Il eût donc été désirable d'opérer sur un produit dérivé de cet alcaloïde, mais d'une composition plus simple, et ne renfermant en particulier qu'un seul azote. Malheureusement, tous les essais que nous avons tentés jusqu'ici, dans le but de scinder la molécule de spartéine, sont restés infructueux. Néanmoins, eu égard à la très grande difficulté avec laquelle la spartéine fixe 2™°' d'iodure de méthyle, nous avons pensé que, dans le processus de la méthode d'Hofmann. l'iodure de méthyle se porterait, sinon eu totalité, du moins d'une manière prépondérante sur le même atome d'azote où il est primitivement fixé dans l'iodométhylate de spartéine. S'il en était ainsi, l'ap- plication de la méthode pouvait fournir des renseignements intéressants sur la constitution de la spartéine. 1° Hydrate de inélhylsparléiniuni. Méthylspartéine . — L'iodomélhylate-a de spartéine ([ajuzi; — 22°, 70) a été transformé par l'action de AgOH en hydrate de mélhylsparléiniuni. Cet hydrate, porté à 170° dans le vide, se décompose en donnant naissance à une base tertiaire, qui répond à la corapOl^ition d'une méthylspar- téine C"H-^ Az' (CH') et qui est constituée par un mélange d'isomères. On peut, en effet, la séparer par distillation fractionnée dans le vide en plusieurs portions dont les points d'ébuUition sont compris entre 171" et lyV' sous ii^^jS et les pouvoirs rota- loires entre [aj^rz: — 19°, 67 et — 4o°,o dans l'alcool absolu. 1° Hydrate de diméthylspartéiniuin. Dimétltylspartéine. — La méthylspartéine a été additionnée de son poids d'iodure de méthyle, et le mélange abandonné à la tem- pérature du laboratoire pendant plusieurs jours puis chauiié au bain-niarie pendant quelques heures. Ou obtient ainsi une masse rougeàlre translucide englobant quelques cristaux. Celte masse est dissoute dans l'eau liede puis traitée par AgOH. L'hydrate de diméthylspartéinium qui en résulte est porté a 175° dans le vide; on obtient ainsi une huile bouillant de 182° à igS" sous i3™™,6 et présentant la composition d'une di- mélhylspartéine C'^H" Az*(CH^)^ 3" Hydrate de irirnéthylspartéinium, Hémispartéilène. — La diméthylsparléine a été transformée en iodomélliylate puis en hydrate de triméthylspartéinium. La solu- a62 ACADÉMIE DES SCIENCES. tion de cet hydrate perd déjà de la triméthylamine quand on la distille à la pression ordinaire. La distillation étant achevée, on porte le résidu à 200°-2io° pour détruire complètement l'hydrate; dans celte opération il se dégage en abondance de la trimé- thylamine, qui a été identifiée par ses chlorhj drate, chloraurate et chloroplatinate, en même temps qu'une huile, dont la partie la plus volatile passe à la distillation de i35° à iSS" sous i3™" et répond à la composition C'^H-^Az. Cette base renferme encore i" d'azote, et, par analogie avecle pipérylèiie, le conyléne, etc., il paraît logique de la dénommer hémisparléllèiie. La série dos réactions que nous venons d'exposer petit êlre représentée, par les trois équations suivantes : \0I1 ^ ' Az = C' = Il-^4z— CH' =H-0 + Az:;siC' = H**Az(CH»)-, \0H Az = C'MP\\zf *^^-'"'^' = tPO + AzL=C"H='H-Az(CH»)'. \ OH ^ ^ Méthylspartéine, diméthylspartéine ethémispartéilènesont des bases ter- tiaires non saturées, réduisant énergiquement le permanganate de potas- sium en liqueur acide. Elles représentent évidemment non pas des corps définis, mais des mélanges d'isomères formés au cours des déshydratations successives. L'obtention de nnéthyl- et de diméthylspartéine, bases tertiaires de plus grande complexité moléculaire que la spartéine, et, d'autre part, la for- mation abondante de triméthylamine à la troisième méthylation seulement, établissent que, dans la spartéine, les trois valences de l'un des atomes d'azote sont engagées dans un noyau bicvclique. Or, si, comme nous pen- sons l'avoir établi récemment {Comptes rendus , lojuiHet igoS), la fonnule de la spartéine est symétrique, cette conclusion est également valable pour le second atome d'azote. Ces résultats relatifs à la spartéine sont du même ordre que ceux que R. Willstalter et E. Fourneau {Dericlue, 1902, p. 1910) ont obtenus en appliquant la méthode d'Hoffmann à la lupinine C'"H''''OAz. Ils rendent probable une relation de constitution entre ces deux alcaloïdes, que l'on sait se rencontrer dans la même plante, le lupin, depuis que R. Willstiitter et W. Marx ont établi l'identité de la lupinidine et de la spartéine. SÉANCE DU 2/i JUILLET igoS. 263 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la gentiine. Note de M. Georges Tanret, présentée par M. Armand Gautier. La gentiine est le glucoside peu soluble qui accompagne la gentiopi- crine (' ). Elle s'accumule dans les eaux mères éthéro-acétiques au cours de la préparation : on évapore celles-ci et l'on reprend par l'eau; la gen- tiine est séparée par fdtration. On la dissout dans l'alcool à 60° bouillant : elle cristallise par refroidissement. Elle se présente en aiguilles microscopiques, légèrement jaunâtres. Elle est à peu près insoluble dans l'eau froide, mais s'y dissout en petites quan- tités à la faveur de la genliopicrine. Elle fond à 274° et se décompose au delà, sans se volatiliser. La gentiine répond à la.formule C^'H^'O". Elle cristallise anhydre. Chau(rée à 100°, en matras scellé, avec SO'H- à 4 pour 100, elle se dédouble lente- ment pour donner du glucose, du xylose et de la gentiénine : C!5H280'4-i_2H20 = C'=H"0'^-t-C5H'»06+C'*H"'0=. Glucose. Xylose. Genliénine. L'hydrolyse n'est à peu près complète qu'au bout de t5 heures. Le xylose est séparé du glucose par fermentation : il a été identifié par son pouvoir rotaloire, ses réactions colorées avec l'orcine ou la phloroglucine et H Cl avec les bandes d'absorption caracté- ristiques des pentoses, ainsi que par sa transformation par le brome et le carbonate de cadmium en xylonobromure de cadmium {Bertrand). La gentiine se dissout à froid dans l'acide nitrique avec une belle coloration verte. Elle donne avec FeCP une coloration vert noirâtre. La gentiénine, purifiée par cristallisation dans l'alcool à 90" bouillant, se dépose en aiguilles jaune soufre. Elle est insoluble dans l'eau. Sa formule C'*H"'0^ en fait un iso- mère de la geiitisine. Comme celle-ci elle est volatile à haute température : mais alors que la gentisine fond à 267°, la gentiénine, chaullée au bloc Maquenne, commence à . se sublimer vers 195° et fond immédiatement à 22")"; la gentiénine se dissout à froid dans l'acide nilrif[ue avec une coloration jaune, tandis que, dans les mêmes conditions, la gentisine donne une coloration verte. La gentiine est le premier glucoside connu qui donne du xylose dans ses pro- duits de dédoublement. Sa rareté (loo^ de gentiopicrine impure en con- tiennent moins de i^) ne nous a pas encore permis de pousser plus à fond (') Voir ce Volume, p. 207. 264 ACADÉMIE DES SCIENCES. son élude ni d'établir les rapports qui peuvent exister entre la gentiénine et la genliine. CHIMIE PHYSIQUE. — Équilibre chimique du système: gaz ammoniac et chlorhydrate d' isoamylamine primaire. Note de M. Fftnx Bidet, pré- sentée par M. A. Hailer. Réaction directe : AzH'gaz sur (CH")-- CH - CH" - CH- AzH- - HCl solide. — J'ai employé l'appareil décrit précédemment (Comptes rendus, t. CXXXIII, p. 238) et j'ai suivi, dans ses grandes lignes, le même mode opératoire. Le chlorhydrate, préparé par saturation exacte de l'aminé primaire au moyen d'acide chlorhydrique titré, a été desséché dans le vide, puis introduit dans la petite branche de l'appareil, scellée ensuite à la lampe. Afin de faciliter la réaction, le solide a été mélangé avec des billes en verre. Lorsqu'on diminue la pression interne pir l'abaissement du réservoir, unecertaine inertie se manifeste dans les premières heures par l'immobilité du ménisque de mercure ; mais, pour rétablir l'équilibre, il suftit de chauffer la petite branche pendant 2 minutes vers So". Par contre, si l'on augmente cette pression de telle sorte que le volume se trouve réduit au tiers de sa valeur précétlente, l'absorption devient très lente et les tensions observées sont toujours un peu supérieures aux ten- sions trouvées auparavant. Après l'expérience, le solide ne présente aucune gouttelette liquide mais s'est aggloméré très nettement malgré la présence des billes de verre. Réaction inverse : C'H"AzH= liquide sur AzH'Cl solide. — L'appareil est identique au précédent, mais le mode opératoire a dû être modifié sensiblement, l'ar un dispositif approprié, j'ai déterminé le contact entre la base et le sel à un instant précis, puis j'ai expulsé l'air du tube sous l'in- fluence combinée du vide et du gaz ammoniac de AzH' Cl. Au préalable, j'ai vérifié que la base ne se solidifie pas au point d'ébullition du chloiure de méthyle et que le liquide organique baigne presque totalement le sel ammoniacal avec les quantités choisies. SÉANCE DU 24 JUILLET igoS. 205 Le Tableau suivant indique les pressions observées dans les deux cas et expriaiées en millimètres de mercure : Pressions. Températures. Héaction dirocle. Réaclion inverse. —23" (CH'CI bouillant) io5 io4 — 90,5 (SO' bouillant) 202 202 G" ( glace fondante) 262 262 + 16° (CMPO- fondant) 452 453 La concordance entre les chiffres précédents nous paraît satisfaisante d'autant plus que les observations ont été faites sans le concours du cathé- tomètre. Dans ces expériences, on peut supposer que la base organique déplacée partiellement par l'ammoniac s'unit au chlorhydrate d'isoamylamine non décomposé ou encore au chlorure d'ammonium qui a pris naissance. Les essais que j'ai tentés pour vérifier l'une ou l'autre de ces hypothèses n'ont pas abouti et je n'ai pu isoler aucune combinaison moléculaire. Toutefois, il faut signaler un dégagement de chaleur très sensible lorsqu'on mélange molécule à molécule l'isoamylamine avec son propre chlorhydrate. Je me propose d'étudier à nouveau ce point particulier et de faire connaître les résultats obtenus avec les chlorhydrates des isoamylamines secondaire et tertiaire. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la régénération de la radicule lésée. Note de M. P. Ledoux, présentée par M. Gaston Bonnier. La régénération des végétaux a été, depuis quelques années, l'objet d'études attentives. Or, sauf quelques exceptions, tous les auteurs ont effectué leurs recherches sur des végétaux jeunes ou adultes. Presque tous ont conclu à la non régénération des parties lésées. En effet, tant que les lésions n'affectent pas profondément le point végétatif, on comprend que le cycle des phénomènes qui s'effectue normalement dans la racine jeune ou adulte soit simplement interrompu. La racine n'est pas régénérée et les organes de remplacement acquièrent une structure qui, généralement, est très voisine de la structure normale de l'espèce étudiée. J'ai repris les expériences en sectionnant à divers niveaux, non plus la racine, mais la radicule de quelques grosses graines avant le semis. Ce semis a été fait en pleine terre. C. K., 1905, 2' Semestre. (T. C\L1, N" 4.) ^^ 266 ACADEMIE DES SCIENCES. Au point de vue anatomique, les racines de remplacement ainsi obtenues se distinguent des racines des témoins : 1° Par des anomalies d'orientation des faisceaux, ligneux ou libériens. Chez le Lapinus albus dont la radicule a été sectionnée li-ansversalement, soil à i""" du som- met, soit à une plus grande distance, j'ai obtenu des racines latérales insérées sur l'Iiypo- cotjle. Les faisceaux ligneux de ces racines divergeaient de 120" ou de 90° tandis que, chez les témoins, la racine jiorte deux faisceaux ligneux orientés, dans les coupes transversales anatomiques, aux deux extrémités du grand axe et divergeant par suite de 180°. Sur un autre exemplaire, les faisceaux ligneux étaient orientés aux deux extrémités du petit axe et non du grand. 2° Par des anomalies dans le nombre des faisceaux ligneux ou libériens. Chez le Pisiim salù'iun dont la racine, comme l'on sait, est ternaire, j'ai, par suite de sectionnements pratiqués à divers niveaux de la radicule, déterminé la naissance de racines latérales à deux, quatre ou cinq faisceaux ligneux. En sectionnant obliquement le point végétatif en bec de flûte j'ai réalisé des varia- lions anatomi(|ues également très profondes. Chez le P. satU'uni, j'ai très fréquem- ment obtenu par sectionnement oblique du point végétatif des racines latérales présen- tant quatre ou cinq faisceaux ligneux orientés symétriquement. L'un des exemplaires ainsi lésés portait sept racines latérales seulement, savoir : deux racines à structure méristématique, deux à structure quaternaire et une à struc- ture ternaire normale. Des deux dernières racines, l'une avait trois faisceaux ligneux anor- malement orientés, deux situés aux extrémités du grand axe des coupes et un autre à une extrémité du petit axe. La divergence des faisceaux, était ainsi de 90°. La septième racine avait cinq faisceaux ligneux. Ainsi, de ces sept racines, deux seulement avaient la même structure. D'ailleurs elles étaient quaternaires, difterant ainsi des témoins à racines ternaires. Il n'est pas sans intérêt de remarquer que cette dernière racine à cinq faisceaux était insérée près de la section. Or, sur un exemplaire de Lupinus albus, une racine à cinq faisceaux était née entre les cotylédons en un point éloigné de la section. Il ne paraît donc pas exister de relations entre la structure d'une racine latérale et son point d'in- sertion sur l'axe principal lésé. Enfin, il convient de noter que chez les racines lésées les formations secondaires sont retardées ou absentes. En aucun cas, je n'ai constaté la l'égénération des parties lésées. En résumé, les racines latérales, nées par suite des lésions pratiquées avant le semis sur la radicule, se distinguent au point de vue anatomique : 1° Par des irrégularités dans l'orientation et le nombre des faisceaux ligneux ou libériens; 2° Par une structure différente de celle des racines témoins; 3" Parle retard ou l'absence des formations secondaires; 4" Il n'y a jamais régénération des parties lésées. Ces résultats sont en tous points comparables avec ceux que j'ai anté- rieurement obtenus en sectionnant la gemmule avant le semis. SÉANCE DU 24 JUILLET igoS. 267 ZOOLOGIE. — Sur les Crevettes du genre Caricyphus provenant des collections de S. A. S. le Prince de Monaco. Note de M. H. Coutiêre, présentée par M. Alfred Giard. J'ai donné une brève description de deux espèces du genre Caricyphus Sp. Bâte (C acutus, C. higibbosus), dans une Noie (') sur quelques résul- tats obtenus avec le filet à grande ouverture, mais leur étude m'a montré depuis une série de faits, intéressant de façon générale la morphologie des Crustacés, et qui font de ce genre l'un des plus remarquables parmi les Eu- cyphotes. 1° Les ophtalmopodes portent du côté interne une saillie identique à l'organe lumi- neux de certains Hoplophoridse, Pénéides et Lophogastridœ, probablement fonction- nelle. 2° Les mandibules, sauf l'absence de palpe, sont identiques à celles des Hoplopho- ridse, des Pénéides {Gennadas, Benthesicymus)^ des Lophogaslrida-. Comme chez ces derniers, on trouve une lacliiia mobilis très distincte, mais d'un côté seulement. On sait que ce détail se retrouve chez les Mysida', les Amphipodes et les Isopodes. 3° Les trois articles de la hampe des maxillules sont bien distincts; de plus, l'endo- podite est à deux articles. Aucun Eucvpliote ne possède ce détail, mais il est présent chez les Gnalliopliaasia, les Isopodes (l'identité est surtout frappante dans ce dernier cas), chez les Pénéides, et beaucoup de Décapodes supérieurs (Homards, Crabes). 4° Les maxilles montrent aussi trois articles à la hampe ou sympodite, fait nouveau chez les Eucyphotes, présent aussi chez les Pénéides. H.-J. Hausen, qui a eu le mérite de montrer la généralité de celte disposition chez les Arthropodes, l'a figurée sur les maxilles des Mysidse et des Cumacés. Mais je dois me séparer du sagace naturaliste danois sur le reste de la morphologie de cet appendice, par suite de la netteté des ré- sultats fournis par les Caricyphus : les deux premiers articles, pleuro- et coxopodite, portent chacun, d'une part, un tubercule hémisphérique de nature épipodiale, du côté opposé, un lobe ou lacinie. La plus proxiniale, bifurquée, attribuée par Hansen au coxopodite, est ici sans le moindre doute celle du pleuropodite, comme chez les Apus et les Branchipes. La seconde est celle du coxo])n(lite, la troisième, simple aussi, est celle du troisième article (basipodile), qui porte d'autre part la large rame assurant le courant d'eau sur les branchies, par ses battemenis rythmiques. Cette lame est simple- ment un exopodite, sans aucune partie épipodiale, contiairement à une hypothèse d'Huxley. La disposition des lacinies chez les Caricyphus explique aussitôt celle des Pénéides, où elle se montre identique, celle des Lophogaslrida", des Mysidaî, où elle est un peu différente, en ce ([ue la lacinie bifurquée est celle du coxopodite, et que celle du basi- (') Comptes rendus,' tj avril igoS. 26S • ACADÉMIE DES SCIENCES. podite est très réduite. Mais il v a toujours deux tnliercules épipodiaux, l'un d'eux à l'état de glande photogène chez les Gnalhophausia et peut-être aussi les BentheH- cymus. L'endopodite du même appendice, toujours comme chez les Lophogastridœ, est à deux articles distincts. Le seul exemple comparable est celui des Cerataspis, parmi les Sergestidae. 5° Sur les maxillipèdes de la première paire, alors que l'exopodite est celui des Hippolytidce par la réduction de sa partie foliacée, l'endopodite est à quatre articles, comme chez les Pénéides. Les Lophogastridae en ont cinq, aucun Eucyphote n'en possède plus de trois (Hoplophoridae). 6° Toutes les pattes thoraciques se composent de neuf articles, y compris le pleuro- podite de la base, et la griffe terminale (on pourrait la nommer slylopodite) présente chez les Isopodes, les Amphipode^, les Mysid», les Lophogastridïe, que j'ai montré exister chez les Pénéides (Gennadas, 5e/i^/ie^(cj'/?!f/.ï), les Hoplophoridae, et qui paraît manquer chez les Euphausidce, comme chez les Décapodes supérieurs. De plus, la pre- mière et la cinquième paires de pattes, au moins chez le Car. actilits. sor)t identiques dans leurs moindres détails (brosse nettoyeuse de la première, pince rudimentaire de la cinquième), avec leurs homologues chez les Hoplophorida;. 7° Le telson présente à son extrémité un lobe ovale, muni de trois paires d'épines, sans analogues chez les larves d'Eucyphotes, mais qui se retrouve identique chez les I^opliogasler, un peu modifié chez les Gnathopliausia. Jointes à celles que j'ai étublies déjà à propos des Hoplophoridae, ces ressemblances, si nombreuses et si précises, sont de nature à montrer, entre les Eucyphotes, les Pénéides (et, par suite, les Décapodes supérieurs qui en dérivent si clairement), les Schizopodes inférieurs, même les Iso- podes, Amphipodes, et surtout les Phyllopodes, la continuité la plus har- monieuse, qui suffit à expliquer les hésitations et les divergences de la systématique. Les caractères suivants établissent la parenté non douteuse des Cari- cyphus et des genres adultes tels que Tozeuma; saillie de forme identique sur le troisième segment abdominal, épines sus-orbitaires (|>résentes d'ailleurs chez les JiOphogastridae), formule branchiale identique (cinq pleurobranchies seulement), carpe de la deuxième paire 2-articulé. Mais, fait d'un intérêt considérable, ces larves d'Hippolvtidœ sont de taille égale, ou même supérieure, comparées aux adultes qu'elles repré- sentent; de plus, elles en diffèrent par des détails tels que les suivants : les mandibules des Tozeuma adultes ont la forme d'un étroit cylindre, brus- quement coudé, et sans portion élargie (psalistome de S|). Bâte), l'endo- podite des maxdlules est indivis, comme aus'-i celui des maxilles; sur ces dernières, toutes les lacinies ont disparu sauf la plus distale, le rostre est SÉANCE DU 24 JUILLET ipoS. 269 de forme absolument différente. Il en résulte qu'en une seule mue proba- blement, peut-même avec réduction de taille, ces larves subissent des chan- gements si profonds qu'on ne peut guère les comparer qu'à ceux qualifiés de métamorphoses chez les Insectes. Il en résulte aussi que des caractères, jugés assez importants pour servir de base à des genres et même des famdies, sont ici de simples différences entre la larve et l'imago. Il existe beaucoup de larves semblables, recueillies surtout par le Chal- lenger, et bien imparfaitement connues ('). Quelques-unes {Bentheocaris, Procktes, dont la ressemblance avec Gnalh. gracilis est si singulière) sont vraisemblablement des larves d'Hoplophoridae. D'autres (^Kyptocaris, Ane- bocaris, nliomaleocaris , Icotopus, Hectarthropus) paraissent être des larves d'Eucyphotes comme Caricvphus, comme Diaphoropus aussi , que S. Lo Bianco a montré être, contre toute vraisemblance, des larves d'une Alphée, l'une des rares espèces du genre, précisément, qui soit d'eau profonde ('). Il semble bien résulter de ces faits que les Eucyphotes abyssaux jiossédent un mode de développement insoupçonné, comparable par sa durée à l'état de larves pélagiques (sinon par ses stades successifs), à celui des Pénéides, et dont les espèces littorales ne peuvent nous donner l'idée. PHYSIOLOGIE. — Sur la croissance en poids du poulet. Note de M"* M. Stefanow.ska, présentée par M. Alfred Giard. * En 1902 j'ai entrepris l'élevage d'une couvée de poulets afin d'étudier les courbes de leur croissance en poids. L'alimentation de ces oiseaux a consisté uniquement en grains; en été, on y ajoutait du trèfle et de la salade. Nous avons pesé les poulets, d'abord tous les 8 jours, puis deux fois, enfin une fois par semaine. Les courbes tracées à l'aide de ces données démontrent que, dans les deux sexes, l'allure de la courbe de la croissance en poids est sensiblement la même : le poids augmente d'abord rapidement avec l'âge, puis apparaît un point d'inflexion au moment où le poids atteint chez le coq les -p^ et chez la poule les ^ de sa valeur maxima. Dans les deux sexes, ce point d'inflexion se produit à un âge qui est sensiblement la moitié du temps (') Sp. Bâte, Macroures du Challenger, vol. XXIV, 1886. (') S. Lo Bianco, Mitth. Neapel\\.. XV, 1901, p. 438. SÉANCE DU -^,4 JUILLET IpoS. 27 1 correspondant au poids maximum. A partir de cette époque la croissance se ralentit et bientôt le poids reste stationnaire. Nous trouvons donc dans la croissance du poulet les mêmes caractères généraux que chez la souris et le cobave ('), avec cette différence que, chez ce dernier, la courbe a d'abord sa concavité tournée vers l'axe des temps. Parmi les différences sexuelles, notons ce fait que la courbe delà crois- sance chez la femelle est caractérisée par des irrégularités dès que la ponte apparaît; le poids varie alors d'une manière périodique. Si l'on compare les courbes reproduites dans la présente Note avec celles de M. Houssay (*) on constate une analogie dans la marche générale de la croissance, bien que l'alimentalion dans les deux cas ait été différente, les poulets de M. Houssay étant nourris'à la viande crue. M. Louis Bastien a trouvé, pour les courbes d'ajustement de nos obser- vations, deux hyperboles, dont les équations sont respectivement : Pour le coq : — 847^:;^ + J" + 6440JK — sSgooo = o, (o,2y — x)(i,5y + x) -h SSSoa; — iioojk + 864000 = o; Pour la poule : — 1 12a:- -h y- + 700 j — 36000 ^= o, (j — x) (i ,5 j -{- x) + iSSox — 00607 -h 4 142000 = o. PHYSIOLOGIE. — Expériences de lavage mécanique du sang. Note de M. Cu. Répin, présentée par M. E. Roux. Dans une précédente Communication (') nous avons fait connaître le principe d'un appareil basé sur l'application de la force centrifuge, qui permet d'extraire le plasma d'un animai vivant sans le priver de ses glo- bules sanguins. Voici le résumé d'un certain nombre d'expériences que nous avons exécutées avec cet appareil, principalement sur la chèvre. Le trocart, qui sert à la fois à aspirer le sang de l'animal et à lui restituer (' } Sur la croissance de la souris blanche {Comptes rendus, 4 mai igoS) et Sur la croissance en poids du cobaye {Comptes rendus, 27 mars igoS). (^) Houssay, Croissance et auto-intoxication {Comptes rendus, 26 mai igo2). (^) Comptes rendus, i8 juillet 1904. 272 ACADÉMIE DES SCIENCES. les hématies en suspension dans un sérum artificiel, après qu'elles ont été séparées du plasma dans l'appareil centrifuge, était placé dans la veine jugulaire. La quantité de sang traitée par heure a varié de i' à 3'. Le liquide de lavage était une solution isotonique pour les hématies, tantôt à base de chlorure de soilium (8 pour 100), tantôt à base de glucose ou de saccha- rose (10 pour 100), légèrement alcalinisée par addition de phosphate de soude (3 pour 1000). Lorsque le taux de la dilution était faible (i volume de sang pour 8 à 10 volumes de liquide), ou y ajoutait 2 à 3 millièmes de ci- trate de soude pour empêcher toute formation de caillots dans ra[)pareil ; cette addition n'est pas nécessaire lorsque la proportion du liquide atteint i5 à 20 pour I . Dans ces conditions l'opération marche régulièrement et, s'il ne dépendait que du fonctionnement de Tappareil, elle pourrait être prolongée presque indéliniment. Tant que la quantité de plasma soustraite ne dépasse pas un cinquième environ du volume total, l'animal ne manifeste aucune gêne et ne paraît même pas s'en ressentir; il n'y a pas d'hémoglobinurie consécutive, ce qui prouve que les globules n'ont pas été lésés. Lorsque celte limite est dépassée, on voit apparaître de la dyspnée, d'abord légère, et qui se dissipe en peu de temps si l'on s'arrête aussitôt. Si au contraire l'on poursuit, cette dyspnée s'aggrave progressivement, de l'écume apparaît aux naseaux et l'on a bientôt le tableau complet de l'œdème pulmonaire aigu. Pour élucider la pathogénie de cet accident, qui a d'ailleurs été signalé aussi à la suite des grandes injections salines, nous avons injecté dans un poumon de mouton fraîchement détaché, par l'artère pulmonaire, du sérum de mouton à l'étal pur, le même sérum mélangé d'eau et enfin de l'eau. Nous avons constaté que la transsudalion du liquide dans l'appareil bronchique commence, avec le sérum, lorsque la pression atteint 11''™ d'eau, et avec l'eau dès qu'elle atteint 4'^'" , les mélanges d'eau et de sérum donnant des valeurs intermédiaires. La diminution de viscosité du plasma, résultant de l'introduction d'une grande quantité d'eau, explique donc suffisamment l'apparition de l'œdème pulmonaire. Il est néanmoins toujours facile, en obseivant la respiration de l'animal, de se tenir en deçà de la limite dangereuse, et l'on peut, d'ailleurs, reculer cette limite par un artifice très simple qui consiste a réinjecter moins de liquide salin qu'on ne retire de plasma. Nous avons pu ainsi, chez la chèvre, soustraire environ le quart du plasma sanguin en une seule fois, sans aucun inconvénient, et rien n'empêcheiait de répéter l'opération après un intervalle de quelques heures. Cette déplasmalation, envisagée en tant que méthode thérapeutique, ne semble pas pouvoir donner de résultats si elle s'adresse aux poisons ou aux toxines qui se fixent sur les cellules; mais lorsque le poison reste en circu- lation dans le sang, comme c'est le cas notamment dans l'urémie et dans l'éclampsie, elle pourrait fournir une arme bien plus efficace que ne l'est actuellement la saignée. SÉANCE DU 24 JUILLET 1905. 273 PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Les combustions inlra-organiqiies mesurées par les échanges respiratoires ne sont pas modifiées par un séjour pro- longé à l'altitude de /i35o"". Note de M. G. Kuss, présentée par M. Chanveaii. Les expériences de laboratoire faites par A. Lœwy et par J. Tissot ont établi que les combustions intra-organiques, mesurées par la quantité d'oxygène absorbée, ne sont pas influencées par une diminution considé- rable de la tension partielle de l'oxygène dans l'air inspiré. Les expériences en ballon de J. Tissot ont également montré que l'inten- sité des échanges respiratoires reste sensiblement invariable jusqu'à une altitude de 43oo™. Des résultats tout différents ont été obtenus dans la haute montagne par Schumburg et Zuntz, par A. Lœwy et L. Zuntz, par Zuntz, Lœwy et Cas- pari, enfin par Durig et Zuntz. Ces auteurs ont expérimenté sur eux-mêmes au mont Rose à 3700°^ et à 4560™; ils ont conclu que le séjour prolongé à ces altitudes détermine une augmentation notable et persistante des com- bustions. J'ai entrepris l'étude de cette question dans deux eKjiéditions au mont Blanc, en août 1908 et en août 1904 : elles ont pu avoir lieu grâce à M. Vallot, qui m'a offert l'hospitalité dans son observatoire, situé à 4350*" d'altitude, et grâce à M. Chauveau, qui a bien voulu mettre à ma disposi- tion son laboratoire et me fournir les moyens d'effectuer ce travail. IJixpositif expérimental. — Les expériences ont consisté clans la mesure des échanges respiratoires sur des sujets à jeun, au repos, bien protégés contre le froid et respirant un air pur non confiné. J'ai utilisé dans tous les cas la respiration nasale. Le sujet respirait à l'aide de l'ap- pareil à soupapes de MM. Cliauveau et Tissot; l'air expiré était recueilli dans un gazo- mètre enregistreur à compensation automatique de M. Tissot. Les sujets étaient au nombre de 7 : ils ont séjourné à robser\ atoire Vallot 4 à 10 jours, 4 d'entre eux ont eu des atteintes légères de mal des montagnes. Leurs coefficients respiratoires ont été déterminés plusieurs jours de suite à l'observatoire Vallot; d'autre part, ils ont été mesurés à Chamonix (io65'") et au sanatorium d'Angicourt (100™), avant et après le séjour à l'observatoire. Pour chaque sujet, il a été fait en général 'i k 4 déterminations à Chamonix et à l'observatoire Vallot, 2 déterminations à Angicourt. C. K., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N« 4.) 36 2'j4 ACADEMIE DES SCIENCES. Les résultats de toutes ces expériences ont été résumés sous forme de moyennes dans le Tableau suivant : Intensité Débit abso .lue respiratoire des Intensité apparent Vol unie .altérations échanges relative à 36» absolu de l'air respiratoires des et à la d'air inspiré — , échanges pression inspiré pour loocra CO^ 0^ con- respira- baro- par "^ Quotient Sujets . Lieu exhalé sommé toires métrique minute co- 0= respi- d'expérience d'expérience. par min. par min. d'après 0-. du lieu. (0»; 760»-) pour 100 pour 100 ratoire. GK (■ Angicourt '. Cliamonix. 170 221 J ,00 1 7,012 5,880 2,90 3,75 0,77 (1908) i65 210 , 0,97 7,48.5 5,538 3,00 3,90 0,77 5 2 ''8 ( Obs. Vallot 162 21.5 0,97 7>90o 3,750 4,29 5,69 0,75 GK / Aneicourt 161 200 I ,00 5,094 4,632 3,48 4,32 0,80 (•9o4) \ ! Cliamonix. i6à 190 0,95 6,oS8 5,5 1 1 3,66 4,23 0,86 Sai's ( Obs. Vallol i5c) 22D I ,10 7,1 48 3,434 4,64 6,43 0,72 HK 1 Angicourt 208 270 1 ,00 9,43. 7,860 2,65 3,44 0,77 (igoS) 1 Chanloni?;. 2l5 275 1,02 9,898 7,33o 2,92 3,75 0,78 71 •'S ( Obs. Vallot 2l3 267 o>99 10,090 4,833 4,43 5,54 0,80 P. de F. Angicourt Cliamonix 1.59 21 1 1,00 6,533 5,459 2,91 3,87 0,75 (>9f4) 1.59 208 0,98 7,'47 5,3o5 3,i3 4,13 0,76 61 ''S ( Obs. Vallot 145 2l3 1,00 7,000 3,38o 4,3o 6,34 0,68 Dav. 1 Angicourt l Cliamonix 2o5 258 1,06 7,420 6,i53 3,34 4,19 0,79 ('9^4) 289 269 1,04 10,074 7.487 3,21 3,62 0,89 69"-" ( Obs. Vallot 2 16 273 I ,o5 10,077 4,879 4,42 5,61 0,79 Andrée Angicourt 1.34 186 1 ,00 5,8-5 4,922 3,12 3,87 0,80 (1904) Cliamonix i5S 194 i,o4 6,406 4,735 3,35 4,i3 0,81 47"^ 1 Obs. Vallût 1.53 200 1,07 8,062 3,672 3,80 5,18 0.73 M. An g. / Atlg'icourt 193 268 1,00 6,65o 5,5n 3,5i 4,87 0,72 ('9o4) . Cliamonix '97 265 0.99 8,o5o ■5,97« 3,32 4,44 0,75 65''B 1 Obs. Vallot 210 ■iq5 1,10 10,087 4,82. 4,38 6,20 0,70 Ro. 1 Angicourt 168 204 1,00 6,060 5,022 3,36 4,06 0,82 (■904) ', Cliamonix i59 212 i,o4 6,225 4,59' 3,49 4,64 0,75 56''s ( Obs. Vallot 16.5 224 1)09 6,928 3,352 4,93 6,68 0,74 L'examen de ce Tableau montre que le climat de haute altitude n'a produit chez aucun des sujets une augmentation de Tiatensilé des échanges respiratoires. L'opposi- tion entre ces résultats et ceux de Zuntz est, d'ailleurs, plus apparente que réelle, car il ne semble pas que Zunlz ait tiré de ses expériences les conclusions qu'elles autori- saient : eu particulier, il n'a pas tenu un compte suffisant de l'influence exercée sur les çoeflicients respiratoires par l'exagération de la ventilation pulmonaire. SÉAIfCÇ pu ?/( JUILLET 1903. 27$ Conchmoim. — 1° Les combustions intra-oi-gf\niqiies inesurées par les échaiiges respiratqires np sont po ans. Dislance de la courbure (à sa posilion moyenne) Amplitude à l'horizontale du sussternaie. iiiouvement. N"", Gauclie. Uroilo. Gauche. Droite, cm riii hilh mm 1 i7>5 ï5,7 0 o Poumons normaux (jeune lîlie). [ Tuberculose rénale droite ciiez 2 16 l'i II 8 . une jeune fille. Néphrectoniie / totale. Poumons sains. ( Tuberculose à marciie très Icjite ( (lemnie). 4. 16 i5,.5 i5 20 Poumons suspects (l'fUiiL' lille). o >7,5 i() 23 i5 Tuberculose pulmonaire (l'euiuie). (i 18, .5 I j , ."j 22 If) P » 8 18 16 i5 16 . )) » " 9 20 18 i3 i3 Tuberculose bib:itcraie » 10 19 17 25 8 1) guérie » 11 iQiS 19 8 8 l^oumuns normaux » 12 22 21 20 22 » » » 13 18,5 17,. 5 28 24 » suspects I) 14 20,5 18 9,5 10 » normaux » 13 '9 '6 II 13 Tuberculose bilatérale » l(i 17 16 i5 i5 Poumons normaux » 17 18 16 3o 18 » » » 18 19 i4 19 ^3 Tuberculose guérie » 19 » » 2.5 ig Poumons suspects » 20 17,5 l5 iG 17 » normaux » 21 18,5 17 18 16 Tuberculose guérie » 22 21 18, .5 17 21 Poumons normaux 0 23 16,7 16,5 I 3 I 5 » » » De ces chiffres 011 petit conclure : 1° Que la courbtire diaphragmatique à su position moyenne se trouve à droite à iG*^'", 5 au-dessous de l'horizontale sus-sternale et ii gaticlieà 18''",. 5 au-dessonsdecetleliijne; 2°qne ram|)litii(le delinciirsion diaphragmatiqne, à peu près égale des deux côtés, dans les cas normaux est en moyenne de i5""" à 18™'°; 3° que le rapport du chiffre de l'incursion à celui de l'angle costal fonctionnel que j'ai indiqué daus une Note précédente varie, et que SÉANCE DU lt\ JUILLET If^OD. 283 ce rapport, dans les cas normaux, caractérise le type respiratoire du sujet; 4° que les variations dans les chiffres de l'incursion à droite et à gauche ont une significalinn pathologique dans la plupart des cas et qu'elles cons- tituent une indication digne d'être ajoutée aux signes cliniques. Au cours de nos examens M. Vannier a étudié spécialement l'existence de l'espace clair sous-cardiaque déjà signalé par M. Bouchard. M. Vannier a tiré de là des arguments en faveur de celte opinion que le péricarde ne constitue pas le tendon creux du diaphingnie. Il a exposé ces arguments dans sa thèse inauj^urale. MÉTÉOROLOGIE. — Les mouvements généraux de V atmosphère en hiver. Note de M. Paul GAitRicou-LAURAXcE, présentée par M, iVIascart. J'ai montré, à diverses reprises, l'intérêt qu'il y avait à étudier l'atmo- sphère à l'état de mouvement. J'ai pu, notamment l'an dernier au Congrès de l'Association française à Grenoble, faire défiler de véritables bandes cinématogra|ihiques obtenues par la superposition des situations baromé- triques successives sur l'Europe et sur l'Amérique du Nord. On y voyait assez clairement des mouvements ordonnés s'elTectuant dans des sens nettement déterminés. Mais les surfaces étudiées étaient trop restreintes pour permettre des conclusions générales. C'est alors que j'ai repris, sous une forme nouvelle, l'étude de l'hémisphère boréal entier, d'après les cartes du Signal Office de l'année i882-i883, qui m'avaient déjà servi dans mes éludes antérieures. Pour éliminer les variations accidentelles, j'ai fait usage de la méthode des moyennes entrecroisées, en établissant de nouvelles cartes journalières obtenues par la superposition d'un certain nombre de cartes originales, de façon que deux situations successives ne diffèrent entre elles que par la suppression de la première carte et l'adjonction de celle qui suit. Les séries ainsi obtenues, qui vont du i" décembre 1882 au i^' jan- vier 1884, permettent de suivre assez aisément l'ordre et le sens des trans- formations. Le fait le plus saillant qui se dégage de leur examen est qu'en toute saison rhémis|)hère est orctinaircment partagé en quatre régions inégales, mais symétriquement placées, deux où le baromètre est bas, deux où il est élevé. Les principaux mouvements qui se produisent sont des mouvemc ts de jonction, qui réunissent à certains moments, respective- 9,8/| ACADÉMIE DES SCIENCES. meiiL entre elles, les aires de haute et rie basse pression, de fnçnn qu'il n'y ail plus sensiblement alors qu'un seul maximum et un seul minimum. D'une façon générale, à une situation où les aires sont ainsi réunies suc- cède, au bout de quelques jours, de j à 8 en moyenne, une situation où les maxima et les minima sont dédoublés. Une nouvelle rétmion s'ojièreau bout d'un intervalle à peu près égal, puis un nouveau dédoublement et ainsi de suite dans tout le cours de l'année. Les seules difTérences notables viennent des changements que la circulation géné- rale apporte dans la position des aires et aussi de la façon dont s'opèrent ces jonctions et ces dédoublements. En hiver, par exemiile, où les aires de maxima sont continentales et les aires de minima océaniennes, on oliserve du i" décemliie 1S82 au 55 janvier i883 les mouve- ments suivants : Au !<■'■ décembre, les aires de haute pression se rapprochent et se joignent par le sud de l'Europe et de l'Atlantique; les minima se réunissent par le nord de l'Amé- rique. Au 5 décembre, ces aires sont respectivement séparées et le maximum améri- cain rejette nettement à droite et à gauche les minima océaniques. Au 9 décembre, le mouvement se continue par l'ascension des maxima continentaux qui tendent à se rejoindre par le nord du Pacifique, le minimum de cet Océan étant refoulé au sud. Puis le mouvement inverse se produit; le minimum du Pacilique se dégage et les maxima se redressent. Au i3 décembre, la situation est redevenue analogue à celle du 5. Le maximum américain tend de plus en plus à s'effacer; il est déjà très atténué au j- décembre, il a dispaj-u au 21 et la situation est redevenue celle du i'', sensible- ment à un seul maximum et un seul minimum. A partir du 21 décembre, la même série de mouvements se reproduit dans le même sens; même coupure sur l'Amérique du 24 au 27 décembre, même refoulement au sud du minimum du Pacifique au 3o décembre, même retour et réunion des maxima et des uiinirna au 6 janvier. Du C v.u 25 janvier, et pour la troisième fois, les cartes montrent une suite analogue de transformations, de telle sorte que les situations des 1"" et 21 décembre et des 6 et 25 janvier présentent, sauf des modifications de détail inévitables, une physio- nomie à peu près identique et sont liées l'une à l'autre par le même cycle de transfor- mations. Ces mouvements généraux amènent des mouvements corrélatiis de cha- cune des aires de l'hémisphère. Le maximum sibérien notamment subit une sortedebalancementqui le porteallernativement au nord-esletau sud-ouest. Les autres aires suivent ces déplacements, dont l'effet se manifeste, en outre, pour chacune d'elles, par des changements périodiques d'intensité. C'est de ces mouvements particuliers, ainsi commandés par les mouve- ments généraux, que résultent, en chaque région de l'hémisphère, les va- SÉANCE DU 24 JUILT.ET ipoS. 285 riations atmosphériques. On voit donc qu'on ne saurait aborder l'étude de ces variations et, par suite, le problème des prévisions locales en dehors de la connaissance des mouvements généraux qui en sont la source. On remarquera, en outre, que certaines situations paraissent [)lus fré- quentes que d'autres. Ce sont celles où les maxima et les minima sont séparés, puisque cette situation se présente deux fois dans l'ensemble d'un mouvement, à l'aller et au retour. Mais ces situations, qui semblent avoir, au premier iibord, une grande analogie, sont, au contraire, profondément différentes, puisque tantôt le maximum américain remonte, rejetant à droite et à gauche les minima océaniques, tantôt il redescend et permet à ces minima de se réunir par un mouvement inverse. Et ainsi se trouve une fois de plus justifié ce que j'ai dit à maintes reprises, qu'il était moins im- portant de considérer des situations isolées que les mouvements généraux dans lesquels ces situations sont engagées et que, dès lors, il fallait néces- sairement en venir à déterminer, non des tvpes de situations, mais des types de mouvements. PHYSIQUE DU GLOBE. — MM. Kilia.v et Paulin adressent, de Grenoble, à la date du 24 juillet, la dépêche suivante : Sismograplie Kiiian-Paulin a enregistré secousse sismique, direction l^Jord-Sud, ce matin 3'' 10"' 8', lieiire méridien Paris. PHYSIQUE DU GLOBE. — Le P. CiRERA adresse de Tortosa, à la date du 23 juillet, la dépêche suivante : Aujourd'liui, 23 juillet, à 7'>3"'53'* matin, iienre de Greenwicli, s'est enregistré à l'Observatoire de l'Ebre, Tortosa, un mouNemeiit microséismiqne remarquable qui a duré jusqu'à Si" 48'". La séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. 2S6 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBI. lor.lt APlilOliR. Ouvrages reçus dans l4 siîancr pu lo juii.i.et igoS. Résultat des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I""", Prince souverain de Monaco, publiés sou<; la direction et avec le concours de M. Jules Richard. Faiciçule XX^X : Description des Antlpathalres et Cérlantlialres recueillis par S. .-J. 5. le Prince de Monaco dans l' Atlantique Nord, 1886-1902, par Louis Roule; avec 10 planclie-i. Imprimerie de Monaco, igoS; i fasc. iii-4". ( Pr.é- senté en hommage par S. A. S. le Prince de Monaco. ) Calcul des probabilités, sa portée objective et ses principes, par Paul Mansion. Paris, Gaulliier-Villars, 1905; i fasc. in-S". (Présenlé par M. Darboux. Hommage de l'auleur. ) Carte de la Russie d' Europe, tirée du grand Atlas de Marcks, commencé par M. le professeur E. Pétri, et aclievéel rédigé par M. ,1. de Sciiokalsky. Sainl-Pélers- boiirg, igoS; i fasc. in-f°. (Présenlé par M. Grandidier. Hommage de Tailleur. ) Traité général de } Itlculturc. Ampélograohle, publiée sous la direclion de P. Viala et V. Vermorel; tome VI. Paris, Masson et C'°, igo5; i vol. in-4°. (Présenlé par M. Guignard. Hommage de l'auteur.) Pathologie mentale des rois de France. [muIs AJ et ses ascendants. Une vie humaine étudiée à travers sIj: siècles d'hérédité (8.52-i483), par Auguste Brachet. Paris, Hachette el C'", igoS; 1 vol. in-8°. (Présenté p;ir M. Bouchard.) Rapport sur l'Invasion du Criquet pèlerin (Acrldlum peregrlnum) en Egypte, igo:^, par Maurice Boniteau-Bev. Le Caire, Imprimerie luitiDuale, 1904; i fasc. in-^°. (Hommage de l'auteur.) Emploi des fusées contre la grêle, résultats obtenus. Lxlrail du Rapport présenlé au HP Congrès international de défense contre la grêle, par le D'' E. Vidal. Hyères, imp. Arène, igoa-igoS; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auleur.) Tables du Bulletin et des Mémolres.de la Société zoologique de France, années 1876 à i8g5, rédigées par François Secques. Paris, au siège de la Société, igoj; 1 vol. in-S". Coordenadas geograficas de punlos comprendldos en la zona de la tolalldad del éclipse de sol de 3o de agosto de igo5. Madrid, imprenla de la Direccion gênerai del Inslilulo geograjjliico y esladislico, igo5; i vol. in-4". Report mode to ihe Solar Pliyslcs Commlttee, hy Sir Nf)RMAN Lockver, uj)on the worh donc In the Solar Pln'slcs Ubservatory, South Kcnslngton. frnm 1" january to 3]"' december 1904. S. 1. n. d. i fasc. in-S'\ Inde.r phytochimlcus, bewerkt in hel Laboralorium van bel Lnloniaal Muséum le SÉANCE DU -'4 JUILLET I<)o5. 287 Haailem, door D'' l.-C. Ritsema en D'' J. Sack, mel inleiding viin D' jM. Greshoff. Amsterdam, igoS; 1 t'asc. in-8". A rei'kiv of the identifications of llte spacies dexcribcd in Blanco's Jlora de lilipi- nas, by Euier D. Meuiiill. Manille, Bureau of public priiiting, igoo; 1 fasc. iii-8'>. Notices sur des plantes utiles ou intéressantes de la flore du Consfo, par Emilk de WlLBEMAX ; m. Bruxelles, Spineux et C.'% ujoS; 1 vol. iii-8°. The aseful plants of the Island of Guani, witli an inlroduclory account of llie physical fealures and nalnral histoiy of ihe Island, of llie character and bisloiy of ils people, and of their agriculture, by William Ebwin Safford. (Contriùudons/roin the United States National Jlerbariuni : vol. IX.) Washington, Government prinling Office, iÇ)o5; 1 vol. in-8". Catalogue of the Indian Decapod Crustacea in the Indian iMuseum; part II. Ano- niura: fasc. 1. Pagurides, by A. Alcock. Calcutta, i9o5; 1 vol. in-4". An account of the Deep-Sea Holothurioidea, collected by the ro)al indian marine Surçeyship Investigator, by R. Kcieiiler and G. Vaney. Calcutla, 190.5; i vol. in-/).". The developinent of the vascular and respiratory Systems of Ceralodus. h)' William Euskinë Kellicott. (New-York Âcademy of Sciences : Memoirs. vol. H, part 6.) New- York, 190']; i fasC. iil-4°. The nervous affections of the heart, by George Alexandeh GinsoN; a= édition. Edimbourg et Londres, Young J. Fentland, 190.5 ; 1 vol. in-8". Some hitherto undescribed symptoms in angiua pectoris, by G. -A. GiBSON. Londres, 1900 ; I fasc. in-8°. E. Merck Annales, 18° année, igoi) : Expose des acquisitions noui'elles dans le domaine de la pharmacothérapie et de la pharmacie. Darmsladt, igoS; i vol. in-S". Geological littérature added to the Geological Society 's Library, duriiig the, year ended december il"', 1904. Londres, igo5; 1 vol. in-8°. A/ina/s of the /A'e(v-For/.- Academy of Sciences : General Index to vol. XIV, rgoi-igo3, and to vol. XV, igo4. Lancaster, Pa. ; 1 fasc. in-S". Universily of Cincinnati Record; séries I, vol. I, n" 8 : Announrement of the Collège of Engineering, igoS-igoG. Cincinnati, Ohio; r fasc. in-12. The royal astronomical Society of Canada. Selected papers and Proceedings, igo^j edited by G. -A. Chant. Toronto, igoa; i vol. ii)-8°. Wiadomosci matematyczne ; t. IX, z. 1-2. \'arsovie, igoô; i fasc. in-8°. Bollettino tecnico delta coltivasione dei tabacchi, pubblicato per cura dei H. Istituto sperimentale di Scafati {Salerno) ; anno IV, igoS, n"" 1-2. Forlici ; 1 fasc. in-8°. Nachricliten von der Kônigl. Gesellschafl dcr Wissenschaften zu Gottingen. Malhematisch-physikalische Klasse; igoS, Ilefte 1, 2. Gœttingue; 2 fasc. in-S". Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d' Hydrologie; t. XIX, fasc. 1-2. Biuxelles, Hayez, 1905 ; i vol. in-8". Mémoires de la Société de Physlifue et d' Histoire naturelle de Genève; vol. XXXV, fasc. 1, juin igoS. Genève et Paris; i fasc. in-4". .Tournai of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia ; série II, vol. XIII, part 1. Pliiladelpliie, igoS; i fasc. iii-f". 288 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ouvrages reçus uans la séance du 17 juillet igoS. M. GlARD, Membre de l'Inslitul, fait homiiuige des trois Opuscules suivants : — La Pœcilogonie. (Extr. des Comptes rendus du 6" Congrès international de Zoologie. Session de Berne igo^.) i fasc. in-S". — Sur la prétendue nocivité des huîtres; Rapport présenté au Ministre de la Marine au nom du Comité consultatif des pêches maritimes. (Extr. du Journal officiel de la République française du 28 juillet 1904). Paris, Paul Klincksieck, igoo; i fasc. in-8". — Les tendances actuelles de la Morphologie et ses rapports avec les autres sciences. Conférence faite au Congrès des Sciences et Arts de l'Exposition universelle de Saint- Louis (U. S. A.), le 21 septembre 1904- Nouvelle édition avec notes el bibliographie. Paris, Paul Klincksieck, igoS; i fasc. in-8°. Un dernier mot sur la valeur spécifique du Vicia serratifolia Jacquin, par M. D. Clos, Correspondant de l'Institut. (Exlr. du Bull, de la Soc. bot. de France, t. LU, igo5, p. 265-268.) Paris; i fasc. in-S°. (Hommage de l'auteur.) Lnjluence de quelques aliments minéraux sur les fonctions et la structure des végétaux, par Tiiéodoriî Solacolu ; Thèse présentée à la Facidté des Sciences de Paris, juin igoS. Corbeil, Ed. Crété; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Gaston Bonnier.) Théorie de la formation de la grêle, ejficacité du tir. par P. Nolibois. Montpellier, Coulet et fils, 1904; 1 fasc. in-8°. (Hommage de Tauleur. ) Ephémérides sismiques et volcaniques, par F. de Montessus de Ballobe; n°' 23-25. Bruxelles, igoS; 3 fasc. in-S". Mémorial de l'Artillerie de la Marine, 4i'' année, 2"^ série, t. XXXHI, 1'''= livraison de igo5. Paris, Liiprimerie nationale; i vol. in-8". Mémoires publiés par la Société nationale d' Agriculture de France; t. CXLI. Paris, Philippe Renouard, igoS; i vol. in-8°. Le Centre médical et pharmaceutique, organe officiel de la Société des .Sciences médicales de Gannat, journal mensuel; 2^ année, n" 1, 1"'' juillet igoo. Commentry (Alliei-); 1 fasc. in-8. {A suivre.) On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands- Augustins, n° 55. «part du 1" Janvier. ^ ^ Vahonnemtnt est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. - Départements: AO fr. - Union postale: M fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : . Ferra n frères. ( Ckaix. . I Jourdan, (Ruff. . Courtin-Hecquel. Gerroain st Graasia. Gastineau. Lorient. Lyon. ngeri ayonne Jirôme. lesançon Régnier. i Feret. ordeaux | Laurens iourges irest . { Muller(G.) Renaud. IDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. Nancy. Nantes . Zaen Jouan. rhambéry Perrin. Cherbourg — CUrmont-Ferr . Douai . Henry. Marguerie. Juliot. Bouy. iNourry. Ratel. Rey. \ Lauverjat. j Degez. Drevet. Gratier et G'" Grenoble La Rochelle Foucher. Le Havre Bourdignon. D ombre. Lille Thorez. Quarré. chez Messieurs : Baumal. M— Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Effantin. Savy. Ville. Marseille «"»'• \. Valal. Montpellier | Coulet et fils. Moulins Martial Place. Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères, l Guisl'hau. I Veloppé. Barma. Appy. Nîmes Thibaud. Orléans. Loddè. l Blanchier. Poitiers | Lévrier. Rennes Plihon et Hervé. Bochefort Girard (M"")- l Langlois. j Lestringant. Chevalier. Ponteil-Burles. Rumèbe. ^ Gimet. i Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. On souscrit à l'étranger, Amsterdam . Nice chez Messieurs : i Feikema Caarel- ■ I sen et C'V Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. , Asher et G''. 1 Dames. Berlin Friodlander et fil». I Mayeret MûUer. Sgrne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. iLamerlin. Mayolei et Audiarte Lebègue et G'*. Sotchek et G*. Bucharest | Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C». Christiania Gammermeyer. Constantinople . ■ Otto Keil. Copenhague Hôst et fils Florence Gand Gènes Milan . Rouen S'-Étienne Toulon — Toulouse . Valenciennes . . Lemaitre. Seeber. Hoste. Beuf. . Gherbuliei. < Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères Benda. Payot et G'*. Barth. Brockhaus. Leipzig iKœhler. Lorentz. Genève . Lausanne. chez Messieurs: SDulau. Hachette et C'«. Nutt. Luxembourg V. Back. iRuii et C'V Rome y Fussel. CapdeviHe. F. Fé. SBocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. l Marghieri diGius. Naples I pellerano. Dyrsea et Pteiffer. New- York Stechert. ( Lemcke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Reber. Porto Magalhaé» et M0B« Prague R'^°^<=- Rio-Janeiro Garnier. i Bocca frères. Rome I Loescher et C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghandel Zinserlinj. 1 S'-Pétersbourg Liège . Twietmeyer. 1 Desoer. i Gnusé. Turin Varsovie . Vérone ■ ■ Vienne ■ Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier. Gebethner et Wolff. Drucker. l Frick. I Gerold et G". Zurich Meyeret Zeller. Prix . . Prix . . Prix 25 fr. 25 fr. 25 fr. Tomes Tomes Tomes Tomes SUPPLÉMENT ATJX COMPTES RENDUS DES Tomel — Mémoire surquelquespoints de la les Comètes, par M. Hansen. - Mémoire sur matier" grasses, par M. Claude Bernard. Voium-u-. ' "-"g -„,,._Essai d'une r.éponse> la qu-t.on ae rr.. ^^J-^^^^ Tome II.-Mémoire sur les vers int^sinauxp^a^rM.^P.JjA^ rsYdi'Lra^reTsu^vfn"V:rd''r"e':e7e"rs4erpos^^^^ le Professeur Bro... In-^ , -t.redesrapportsqu.e.stententreletataetueld^^^^^^ <5t ANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Pertubations qu'éprouvent ses fossiles dans les diffère ou simultanée. - Rechercjierla avec 7 planches ; 1861 . . 25 fr k Va même Librairie les Mémoires de N" 4. TABLE DES ARTICLES (Séance du 24 juillet 1903.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L ACADÉMIE. Pages. M. Janssen. — Sur l'cclipse solaire totale du 3o août igoâ 233 M. J. BoussiNESQ. — Sur un cas simple, où se calculent aisément l'action mutuelle fies anneaux juxtaposés constituant un tuyau et l'influence de cette action mutuelle sur la propagation des ondes liquides dans le tuyau 234 Pages. MM. L. GuiGNARD et J. HofDAS. — Sur la na- ture du glucoside cyanliydrique du Sureau noir 236 MM. Paul Sabatier et A. Mailhe. — Dé- doublement catalytique des dérivés mo- nochlorés forméniques au contact des chlorures métalliques anhydres 238 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale le Tome I de la « Revue des Sciences photo- graphiques », de M. G.-H. ISiewenglosvski. 2^1 M. H. Pade. — Sur la convergence de la Table des réduites d'une fraction ration- nelle 241 M. M. Chanoz. — Recherches expérimentales sur l'elTet des membranes dans les chaînes liquides 243 M. Pierre Weiss. — L'hystércse d'aimanta- tion de la pyrrhotine 245 M. LÉON Pigeon. — Sur un stéréoscope dièdre à grand champ, à miroir bissecteur. 247 M. C. Camichel. — Sur la fluorescence 249 M. 0. B0UDOUARD. — Influence de la vapeur d'eau sur la réduction de l'anhydride car- bonique par le charbon 202 M. A. DuBoiN. — Sur l'extension à l'oxyde de zinc d'une méthode de reproduction de silicates de potasse et d'autres bases ï54 M. R. BouLoucH. — Sur un sous-iodure de phosphore et sur le rôle de ce coips dans la transformation allotropique du phos- phore ,.... 256 M. L. QUENNE.SSEN. — Sur us iridochroroni- trite de potassium 2j8 MM. SEYEWKTZ,et Bardin. — Action du sul- fite de sonde sur l'éthanal 259 M.M. Charles Moureu et A.mand Valeur. — Sur la spartéine. Hydrates de méthyl-, diméthyl- et triméthylspartéinium 2R1 M. Georges Tanret. — Sur la gcntiine 263 M. Félix Bidet. — Equilibre chimique du système : gaz ammoniac et chlorhydrate d'isoamylamine primaire 264 Bulletin bibliographiqi e M. P. Ledoux. — Sur la régénération de la radicule lésée 265 M. H. CouTiÉRb;. — Sur les Crevettes du genre Caricyphns provenant des collec- tions de S. A. S. le Prince de Monaco 267 M"' M. Stefanowska. — Sur la croissance en poids du poulet 269 M. Ch. Reiin. — Expériences de lavage mé- canique du sang js^fe 271 M. G. Kuss. — Les combustions intra-orga- niques mesurées par les échanges respira- toires ne sont pas modifiées par un séjour prolongé à l'altitude de 4350"" 2^3 M. C. Phisalix. — Sur la présence de venin dans les œufs d'abeilles 375 M. F. Marceau. — Sur la production de tra- vail mécanique parles muscles adducteurs des Acéphales 278 M. F. .Marceau. — Sur la structure des muscles du manteau des Céphalopodes en rapport avec leur mode de contraction ... 279 M. Stéphane Leduc. — Germination et croissance de la cellule artificielle 280 M. H. GuiLLEMiNOT. — Étude du diaphragme par l'orthodiascopie 281 M. Paul Garrigou-Lagrange. — Les mou- vements généraux de l'atmosphère en hiver 283 MM. K1LIAN et Paulin adressent de Grenoble une dépèche relative à une secousse sis- mique ressentie le 24 juillet a85 Le P. Cirera adresse de Tortosa une dépêche relative à un mouvement microséismique constaté le 23 juillet 285 286 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHI E R - V IL L ARS, Quai des Grands-Augustins, 55. U Gérant : Gactbier-Villars. 3o:l^ 1î)U5 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIHES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. r 5 (31 Juillet 1905). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPHIMEUR-LlBRAIRi: DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l''"'. — hnpression des ti'avaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger del'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3->. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'i. tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance i. blique ne font pas partie des Comptes rendus. Articles. — Impression des travaux des Sava.s étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person s qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A - demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un . sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires si tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exti^ autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f( pour les articles ordinaires de la correspondance 0 cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à Hrer de chaque Membre doit être ren à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remi temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planch< ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraie autorisées, l'espace occupé par ces figures compti pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. I Article 5. Tous les six mois, la Commission administrati fait un Rapport sur la situation des Comptes rendi après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr sent Règlement. Les Savants étrangers à TAcadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de ) aeposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivan' 303 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 31 JUILLET 1903. PRÉSIDÉE PAR M. 11. POINGARÉ. MEMOIRES ET COMMUiVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Elude de la ré fi action à toutes les hauteurs. Formules relatives à la détermination des coordonnées des astres. Noie de M. LlŒWY. Dans les pages suivantes sont développés les divers svstènies de formules permettant de déduire les positions des deux couples d'étoiles destinés à révaluation de la réfraction à diverses hauteurs, d'après la nouvelle méthode exposée dans les Comptes rendus du 17 judlet dernier. Elles renferment en outre, pour l'angle a = 45° du donldc miroir, des Tables qui donnent, calculées à l'aide de ces relations, |)our Ks latitudes de 0° à 60", les coor- données des deux étoiles de cha([ue couple dont l'observation aux périodes prévues fait connaître la grandeur de la réfraction pour la distance zéni- thale 47°io', distance qui, pour les raisons intliquées antérieurement, à la page 166, conduit à une solution précise du problème, applicable dans tous les observatoires existants. Nous allons considérer d'abord le couple d'astres qui doit réaliser les conditions suivantes : Les deux étoiles devront être simultanément, cà un moment donné, à une même distance zénithale z^ au-dessus de l'horizon; et, à une autre époque, l'une à cette môme tlistance zénithale z^ et la seconde à la distance zénithale 0,,, z^^ étant la distance pour laquelle il s'agit de déterminer l'elfet de la réfraction. Admettons, par exemple, qu'à la première époque, les deux astres aient la même distance zénithale z^ et que ce soit l'étoile *, qui devra, à l'époque conjuguée, se trouver à cette même distance zénithale z^, tandis que l'étoile *2 sera à la distance zénithale z^ Nommons : i" Z, et Z^^ les deux points où, aux deux instants considérés, la direction C. R., 1905, 2» Semestre (T. C\Lf, N» 5.) 38 2go ACADEMIE DES SCIENCES. zénithale coupe la sphère céleste; r/la distance entre Z, el Z^^; A la distance entre les deux astres; o, la latitude. 2" Dans le triangle isocèle, formé par le zénith Z, et les deux étoiles : A l'angle entre les deux distances z^. a^, l'angle entre A et :;^; 3° Dans le triangle isocèle composé par les points zénithaux Z, et Z„ et l'étoile •, : B l'angle entre les deux dislances zénithales z/, m la perpendi- culaire abaissée de l'étoile •, sur d; a, l'angle entre z^ el cl; 4° Dans le triangle isocèle comprenant le |)ôle P el les points zéni- thaux Z, et Z,, : T l'angle an p cosr sinj, sin A ' , . A co^A + ^r sin- - A I -h (i — 2r) cos A cos:r, — cos;„cosA cosD., = col j tane -, = '-. ^ , ' ' " ° a ?, /• -H ( I — 2 /• ) cos A sin 5„ sin A COS/?3 cos A — cos;, cos :„ sni ;, sin 5^, sin/>2sin3^^= sin/j, sinz,, sin/>3sins^= sin/), sinA, . A , sin- A 2 A sm- ^ ■ ^ > cosa„ = tang-cots,, B = a„ — p, ou B = a„-|-y>,. La seconde solution, qui correspond à cette dernière valeur de B = au+jO|, ne peut guère être utilisée que dans les fadîles latitudes; comme, dans ce cas, en outre, les deux périodes d'observations conjuguées SÉANCE DU 3l JUILLET ipoS. 291 sont très éloignées l'une de l'autre, nous l'avons laissée de côté . d ■ B . , d . sin- = sin -SUIS , cosa., =^ fansf-cots 2 2 ' c' 2 ' on cota, = COS3, tang — > tang/n = ces - tangs^, expressions qui font successivement connaître y5,,yD2> /"s. A.» o'-c ^■< ^' *i' ^^1 valables pour tous les lieux de la Terre. On peut ensuite, à l'aide de ces relations, conclure avec facilité pour cha(|ue latitude particulière les coor- données S,, T,, (5„. T,,, en employant les équations suivantes : . d sin — sin • = -, cosm. = ^^^> cos- = tangcp tangw,, 2 coso a 2 D i ^ cos — 2 d ^ • . T Q '^ cosaa = tang(p tang- ou cota, = sinep tang-> t,= ioo — -• ^=C)o-hm, — m ou sin -cos(5,=:sin(a| — oc,) cos(p. Lorsque w, > tu, il faut remplacer les deux dernières expressions par S = 00 + w — m, et T = > I O ^ '2 sinS,^= sinç coss,+ coscp sins^ cos(A -1- a^ — a, ) / . v • 1!. coss, sin((p + 1}) tangi = tang^, cos(A -I- a., — oc,), smô„= -^^^ , ou ^ . , . cos^ — cos A sin 0 smT cosà = — sui(A — a. -h a, )sms . cost = -. — ^ > " " ^ ' - ' • " sin A coso^, sin(T,+ T)cosS,^ = — sin(/?, + a, — a2)sin;„. On trouve dans la Table suivante, calculée k l'aide de ces équations, les coordonnées des astres, relatives à chaque degré de latitude, qui inter- viennent dans l'évaluation de la réfraction correspondant à la distance zénithale de 47° 10'; on a supposé (p. 166) 7. ^ 45°, r^ i,g. 202 ACADEMIE DES SCIENCES. 0 Il m S tl □! 0 / « h m s 60. 4.33.57 9.43. 2 36.1 5. 32 7, 9,38 59. 4.24.54 9.47.33 37.29.38 7. :i,.9 58. 4.16.33 9.51.44 38.38.5i 6.57.24 h-j. 4. S.5o 9.55.35 39.49.17 6.5i.5i 56. 4. 1.40 9.59.10 40.59. I 6.46.38 55. 3.55. 0 10. 2.3o 42. 8. 9 6.'iT.'i4 54. 3.48.47 10. 5.36 43.16.45 6.37. 5 53. 3.42.59 10. 8.3i 44.34.51 6.32.42 52. 3.37.33 10. 1 1 . i4 45.32.3i 6.28.32 5i. 3.32.27 10. 13.47 46.39.46 6.24.35 5o. 3.27.40 10. 16. 10 47-46.4. 6.2o.5o 49. 3.23. 9 10. iS.25 48.53. i5 6.17. 16 48. 3.18.55 10.20.32 49.59.31 6.13.5a 47- 3.14.55 10.22.32 51. 5.3. 6.10.38 46. 3. II. 9 10.24.26 52. I 1 . 16 6. 7.33 45. 3. 7.34 10.26. l3 53.16.46 6. 4. .36 44. 3. 4.12 10,27,54 54,22. 4 6. ,.47 43. 3. I. 0 10.29,30 55,27, 10 5.59. 6 4=. 2.57,59 1 0 . 3 1 . I 56,33, 4 5.56.32 4>. 2.55. 6 10.32.27 57.36.49 5.54. 6 40. 2.52.23 .0.33.48 58.41.24 5.5. .45 39- 2.49.48 10.35, 6 59.45.50 5.49.3. 38. 2.47.21 10,36,20 60. 5o. 8 5.47.23 37. 2.45. I 10.37.39 61.54.19 5.45.21 36. 2.42.49 10.38.36 62.58.22 5.43.24 35. 2.40,42 .0.39.39 64. 2.. 8 5.41.33 34. 2.38.43 10.40.39 65. 6. S 5.39.47 33. 2.36,49 10.4. .36 66 . 9.52 5.38. 6 32. 2,35. 0 10.42.30 67. .3 .3. 5.36.29 3i. 2.33.18 10.43.21 68,17. 5 5.34.58 3o. 2.3i.4o 1 0 . 4 '( . 1 0 69,20,34 5.33.31 0 / // 21.32.46 21. .1.38 20. 5o. 12 20.28.32 20. 6.34 19.44.22 19.21.53 18.59. 8 18. 36. 7 .8.12.01 17.49.20 .7.25.34 .7. 1.34 16.37. ^9 16. 12. 5o .5.48. 8 .5.23. i3 .',.58. 4 ■ :,.32.44 14. 7.12 .3.4, .27 i3.i5.3o 12.49.25 12.23. 7 1 1 .56.40 1 . .3o. 3 11. 3.16 10.3622 10. 9.17 9.42. 5 9-'4.45 3o. 2 . 3i .40 10. 44. 10 69.20.34 5.33.3. ^9.14.45 2y- 2 3o, 7 10.44.56 70.23.58 5.32. 8 +8.47.18 28. 3 28,39 10.45.40 71.37.18 5.3o.5o +8.19.43 =7- 3 27. .5 .0.46.22 72.30.34 5. 29.35 ■^7.52. 3 36. 3 ,2 0.56 10.47. 2 73.33.46 5.28.25 ■v7.24.17 35, 2 24.4. 10., ',7.. 39 7^.36.55 5.27. 19 ■v6.56.24 2'|. 3 iS .3i> 10.48. i5 75.40. . 5.26. 17 ■•■6.28. 26 23. 3 .22.23 10.48.49 76. ',3. 3 5.25. 19 +6. 0.22 22. 3 31,19 10.49.30 77-46. 3 5.24.24 +5.33.16 2. . 3 20, 19 10.49.50 78.48.59 5.23.33 +5. 4. 4 20. 2 .9.33 10. 5o. 19 79.51.54 5.32.46 +4.35.49 '9- 2 iS . lin 10.00.45 80. 5',. 46 5.22. 3 +4. 7.3o .8. 3 >7-4'. io.5i . 10 81 .57.35 5.21 .32 +3.39. 8 17- 2 16.53 io.5i .34 83. 0.23 5.20.46 +3. 10.44 16. 2 16. 9 10. 5i .55 84. 3. 9 5. 20. 12 +2.42.17 i5. 2 15.29 10. 53. 16 85. 5.53 5.19.42 +2. 13.49 .4. 2 .'|.5i 10.52.35 86. 8.35 5.19.16 +1.45.20 i3. 2 .',.16 10.52.52 87. 11. 16 5.18.52 +1 .16.49 .2. 3 i3.4^ 10.53. .8 88.i3.56 5.18.33 +0.48. iS I 1 . 3 i3.i5 10.53.23 89.16.34 5.1S.15 +0.19.47 10. 3 .3. ',8 -.. 6.24 89.40.49 5,18. 3 -0. 8.45 9- 3 12.24 - 1 . 6.13 88.38. i3 5. 17.51 -0.37.15 S. '.*. . 13. 3 - 1 . 6 . 1 87.35.3s 5.17-44 -.. 5.45 7- 3 ■'.44 -i. 5.52 86.33. 3 5 . 1 - . /| 0 -1 .34. i3 6. 2 1 1 . 3S -1. 5.44 85.3o.3o 5. 17.39 -2. 2.40 5. 2 11.14 -1. 5.37 84.27.57 5.17.4, -3.3i. 3 4. ■• 11. 3 -1. 5.32 83.25.24 5.17.46 -2.09.25 3. 3. 10.55 -1. 5.27 82. 22. 52 5.17.54 -3.37.43 3. 2 10.49 -1. 5.34 81 .30.20 5. .8. 6 -3. 55. 58 1 . 2 10.45 -i. 5.23 80.17.48 5.18.20 -4.24. 9 0. 3. 10.44 -1. 5.22 79. .5. .7 5.18.37 -4.52.17 Nous allons passer aux développemeiils relatifs à la position que doit occuper le second couple. Le problème est alors le suivant : les deux étoiles devront être à une même hauteur à deux moments différents. A la première époque, par exemple, elles devront être simultanément à la dis- tance zénithale z^ et, à la seconde, à la distance zénithale z^^, z^^ étant la distance pour laquelle on veut obtenir l'effet de la réfraction. Désignons par •, l'astre qui a passé ou passera le premier au méridien après \i\ première période de mesures, par a^ et t, l'azimut et l'angle horaire à l'époque de la distance zénithale communes^; par a,, t^^ les quantités analogues relatives à l'étoile *., ; par A l'angle formé par les deux distances zénithales z^, et par A, l'angle formé par les deux distances zénithales s,^; par c, la perpendiculaire abaissée du zénith sur la distance d au moment où les deux corps célestes sont à la distance zénithale .;, et par c,, la perpen- SÉANCE DU 3l JUILLET 1905. 298 diciilaire à l'époque d'égale distance zénithale =„; par d la différence ou la somme des deux grandeurs c et c,^, par- l'intervalle entre les deux périodes d'observation. Le problème comporte quatre solutions, deux correspon- dant à f/ := c + r , les deux autres à d = c —c . Nous considérerons seu- lemeiit le second cas d=^c^ — c^ qui est applicable à toutes les latitudes comprises entre 0° et 60°. a, sera négatif lorsque les deux étoiles se trou- veront à la première é|)oque à la plus forte distance zénithale :;, et positif si les deux astres sont à la distance zénithale z^^ à la seconde période. A, a,

+ '1 ) smô = -i —, sinô = — — r -, ' COS']/ " cos y, et T, et T^^ par les équations ci-après : siiiT cosS, =sina,siii;, ou sinT,^cosS,^= sina^ sins^ ou COST, = cos **/ sintp sin 6, COS'f coso, cost. = cos 3,— sinip sin 5,, cos !s cos 0,, 294 ACADÉMIE DES SCIENCES. De même que, pour le premier couple, on n, partant des valeuns admises, a, = 45, r=i,g, construit des Tables qui sont données ci-après; elles donnent, pour chaque degré de latitude de o° à Go", la position du second couple d'étoiles qui réalise les conditions géométriques énoncées. Mais ici, grâce aux deux solutions, on dispose de deux séries de coordonnées qui rendent plus facile le choix des astres. PREMIÈRE SOLUTION. O Il m s Il m ^ 0 / Il 111 s 0 , , 60. 10.Ô7.36 +2.3o. 5 i3. 46.36' 8. 0.37 ^27. 37. I ■''9- 9.52.56 +1 .53.56 17.12.18 7.22.37 +23.44.54 S». 9.1 3. 3.') ^i.3i.i4 ig. 24.31 6 . 5g . 5 i +21.11. 7 .S7. 8.43.33 + 1 . i3.:î5 21.11. 6 6.42.38 +19. 4.21 56. 8.18.52 +0 . 58 . 2 4 22.43.21 6. 28. 34 +17.12.47 55. 7.57.50 +0.45.13 2.',. 6. 7 • 6.16.45 +i5.3o.5o 54. 7.39.29 +0.33.23 25. 21. ,58 6 . 6.22 +i3.55.48 53. 7.23 . 12 +0.22.34 26.32.3o 5.57 . 16 +12.25.54 52. 7. 8.35 +0. 12.33 27-^8.47 5.4g. 11 +11 . 0. 5 5i. 6.55.22 +0 . 3.12 28. 41.26 5.41 .52 + g. 37. 35 5o. 6.43.19 -0. 5.37 29.41. 3 5.35.18 + 8.17.40 49. 6.32.15 -0. iS.Sg 30.37.57 5. 2g. 20 + 7. 0. 16 48. 6.22. 4 -0.21.58 3i .32.2g 5.23.02 + 5.44.42 47- 6.12.39 -0.29.3s 32. 24.50 5.18.52 + 4.3o.5o .46. 6. 3.55 -0.37. 2 33. i5, I I 5.14.16 + 3.18.27 45. 5.55.47 -0.44. .1 34. 3.40 5.10. 4 + 2. 7.21 44. 5.48. II -o.5i. S 34.50.25 5. 6.12 + 0.57.36 43. 5.41. 5 -0.57.55 35.35.28 5. 2.38 - 0.1 1.26 42. 5.34.26 -I. 4.33 36. ig, 0 4. 5g. 2., - 1.19,21 4i. 5.28.12 -1.11. 3 37. 0.57 4.56.1 g - 2.26.26 40. 5.22.20 -1.17.27 37.4.-27 4.53.32 - 3.32.42 39. 5.16.48 -1.23.45 38.20.27 4.50.58 - 4.38. i5 38. 5. II. 36 -1.29.57 38. 58. '3 4.48.38 - 5.43. 7 37. 5. 6.41 -1.36. 6 39. .34., 3 4.46.29 - 6.47.22 36. 5. 2. 3 -..',2 12 40. g. i 4.44-31 - 7.51. a 35. 4-57-41 -1. 48.14 40.42.24 4.42.43 - 8.54. 8 34. 4.53.33 -1.54.14 41.14.27 4.4.. 8 - 9.55.43 33. 4. 4g. 38 -:•.. 0.12 41.45. 3 4. 3g. 4. -10.58.48 32. 4.45.56 -2. 6. g 42.14.21 4.38.24 -12. 0.25 3i. 4.43.26 -2,12. 3 42.42. 9 4.37.15 -i3. 1.35 3o. 4.39. 7 -2.17.57 43. 8.38 4.36.16 -14. 2.1g il m ^ Il m s 0 / n h m ^ 0 , 4.35.5g 2.23.5u 43.33.3g 4.35.24 i5. 3., 38 4.33. 2 2.29.42 43.57.19 4.34.41 16. 2.3. 4.3o. i3 2.35.34 44.19.35 4.34. 6 17. 3. 3 4.27.34 2.41.25 44.40.20 4.33.38 18. 1. g 4.35. 4 2.47.14 44. 5g. 3g 4.33. .8 .8.59.54 4.22.42 2.53. 4 45. 17. ,35 4.33. 6 .9.58, 16 4.20.28 2. 58.. 52 45.34. 1 4.33. I 20.55. 16 4.18.22 3. 4.4, 45.48.58 4.33. 3 21.53.54 4.16.23 3. .0.27 46. a. 24 4.33.12 22.5.. 9 4.14.3. 3 . . 6 . 1 3 46. .4.22 4.33.29 23.4s. 4 4.12.46 3.21.58 46.24.48 4.33.02 24.44.36 4.11. 8 3.27.4. 46:33.44 4.34.23 25.40.46 4. g. 35 3.33.33 46.41. 9 4.35. 0 26.36.35 4. 8.10 3.39. 3 46.47- 4 4.35.45 27.31.59 4. 6.5o 3.44.40 46. 5i .27 4.35.37 28.27. ^ 4. 5. .36 3,5o. .5 46.54.19 4.37.35 29,21.4. 4. 4.38 3.55.48 46.55.43 4.38.40 30..5.56 4. 3.35 4. ...7 46.55.33 4.39,56 3i. 9.47 4. 2.28 4- 6.43 46.53.53 4.4. .17 32. 3. .4 4. 1.36 4.12. 5 46.50.45 4.43.45 33.56. .5 4. 0.49 4 .7.23 46.46. 5 4.44.3. 33. 48.. 47 4. 0. 8 4.22.37 46. 3g. 59 4.46. 5 34. 40., 57 3.59.31 4.27.47 46.32.23 4.47.57 35.33 .37 .5g. 0 4.32.52 46.23.23 4.49.55 36.23.47 3.58.33 4.37.5. 46.12.55 4.52. 4 37.14.27 3.58.13 4.42.45 46. 1. 4 4.54.30 .38. 4.37 3.57.55 4.47.33 45.47.50 4.56.45 38. 54. 14 3.57.43 4.52. 16 45.33.14 4.59.18 39.43.16 3.57.36 4.56.52 45.. 7.. 6 5 . 2 . 1 4o.3i.44 3.. 57. 33 5. 1.23 45. 0. 0 5. 4.52 41.19.34 SEAN'CE DU il JUILLET igOD. 29D DEUXIÈME SOLUTION. 60. 59. 58. 57. 56. 55. 54. 53. 52. 5i . 5o. ',8. 47. 4'i. 45. 44 • 43. 42. 4'. 4o. ■h- 38. ■^7- 3fi. 35. .34. 33. 3>. 3i , 3o. 10.57.36 fj.5'->.5G 9. i3.35 8.43.33 S. 18.52 7 . 57 . 5o 7 ••^9 -'9 7 . 23 . 1 2 7. 8.35 6.55.23 G. 43. 19 6.32.15 12.39 3.55 5. ',8.11 5 . 4 > ■ 5 5. 3',. 26 5.38.12 5. 23.20 5.16.48 5. 1 1 .36 5 . 6 . 4 1 5. 2.3 4.57.4, 4.53.33 ',.4.J.38 4.45.56 4.42.26 4-39. 7 Il 111 s -2.3o. 5 -1.53. .56 -i.3i.j4 -[ . j3.25 -0.58.24 -0.45. i3 -0.33. 23 -0.22.34 -0.12.33 -o. 3.12 +0. 5.37 +0. i3 .59 +0.21 .58 +0.29.38 +0.37. 2 +0.44.11 -0.5 1. 8 +0.57.55 +1. 4.33 + 1. ri . 3 +1.17.27 +1.23.45 +1.29.57 +1.36. 6 + 1 .42. 12 +1.48.14 + 1.54. 14 + 2. c). 12 +2. 6. 9 +2.12. "3 +2. 17.57 13.46. 36 17.12.18 19.24.31 21.11. 6 22 43.21 24. 6. 7 25.21 58 26.32.3o 27.38.47 28.41 .aS 29.41. 3 30.37.57 3i .32.2g 32.24.50 33.i5.li 3',. 3.40 34.50.25 35.35.28 36. 19. o 37. 0.57 37.41.27 38.20.27 38.58. 3 39.34. i3 4o. 9. I 4o 42.24 41.14.27 41.45. 3 42. 14.21 42.42. 9 43. 8.38 J.07. 9 4.10.47 4 . 3o . 5 1 4.4"'.-^7 4.58. 9 5. 8.24 o. 1- TO 5.24.49 5.31.33 5.37.31 5.42.49 5.47.33 5.5i .47 5.55.34 5.58.58 6. 1.59 6. 4.4. 6. 7. 4 6. 9.10 6.11. o 6. 12.35 6.13.57 6.i5. 5 (i.iG. O 6. 16.. ',4 6.17.15 6.17.36 6. 17.46 6.17.46 li . 1 7 . 35 6.17.15 - 7.20. 7 - 3.48. 5 - 1-29- 7 + 0.24.32 + 2 . 4 . 3 + 3.34.28 + 4.58.18 + 6.17.12 + 7.32. 9 + 8.43.54 + 9.52.59 +10.59.44 +12. 4.32 +i3. +.4. + i5. + 16. 35 +18. 3. 6 +18. 57. .38 +19.52. II +20.155.49 +21. .38. 34 +23.3o.3o +23.21.37 +24.11.59 +35. i.3i +35.50.19 +26.38.23 +27.35.42 +28.12.18 29. 38. 27. 26. 25. 24. 23. 20. '9- 18. l'i- i3. 4-35.59 4.33. 2 'i.3o.i3 ',.27.34 4.a5. 4 '1.22.42 '1.30.28 4.18.22 '1.16.23 ',. 14.31 ^13. 46 ',.11. 8 ',. 9.35 ',. 8.10 î. 6.5o '4. 5.36 4. 4.28 ', . 3 . 25 4. 2.28 4. 1.36 '{■ "-'lO i. o. S 3.59.31 3.59. o 3.58.33 3.58.12 3.57.55 3.57.43 3.57.36 3.57.33 a.23.5o 3.29.42 2.35.34 2.41.24 2.47.14 2. oh .>2 3. 10.27 3.i6.i3 3.21.58 3.27.41 3.33.33 3.39. 3 3.44.4" 3.5o. i5 3.55. '[8 1.17 6.43 12. 5 17.23 22.3" I • -! / • -I / 4.32.52 4.37.51 4.42.45 4.47-33 4.52. 16 4.56.02 5. 1.23 43.33.09 43.57.19 44.19.36 44 -4" -2" 44.59.39 45. 17.35 '|5.34. I 45. 4 8.. 58 46. 2.3^ 46.1^22 46. 2 ',.48 ^6.33.4', 16.4, . 9 '|6-47- î ^6.51.27 46 5 1.19 46.55.43 ',6.55.33 ',6.53.53 46.00. ',5 46.46. 5 .46. 39.. 59 ,6.32.23 ',6.23.23 46. 12.55 46. 1. 4 45.47..50 45.33.14 45.17.16 ',5. o. o 6.16.46 6.16. 6 6.i5.i8 6. 14.21 6. i3. i5 6.12. 0 6.10.37 9. 5 7.24 5.35 3.38 1.32 ■'•■'9->9 5.56.57 5.54.27 5.5i.',9 5.49- 2 5.',G. 8 5.43. fi 5.. 39. 56 5.. 36. 38 5.33.13 5.39.40 5.25.59 5.22.11 5.18. i5 s. 14. i3 5.10. 3 5. 5.I7 5. 1.33 28 . 58 . 1 2 29.43.18 30.27.44 3i.ii.26 3i .54.21 32.36.32 33. 17.. 58 33.58.39 34.38.00 35.17.36 35.55.51 36.33. 18 37. 9.53 37.:'|5.35 3 S . 20 . 20 38.5^.20 39.27. 19 39-59.33 40. jo. 36 4'- U-J!! 41.39.29 41.57.28 12.2^.2, 42.50. 7 43.14.47 43.38. i5 V>. 0.33 'i') .21 ,'M) 44.4.-39 45. o. o PATHOLOGIE. — Sur une /lemogrégarine des gerboises. Note de M. A. Laver.in. Dans une lettre datée du 21 mars 1905, M. le D'' Andrew Balfour, de Khartoum, m'annonçait qu'il avait trouvé un hématozoaire endoglobnlaire nouveau chez des gerboises du Soudan anglo-égyptien. J'ai pu constater l'existence de ce parasite dans des préparations qui m'ont été adressées à diverses reprises par M. Balfour. L'infection par cet hématozoaire est très commune chez les gerboises du Soudan. De mon côlé, j'ai eu l'occasion cle me procurer, au mois de mai dernier. 296 ACADÉMIE DES SCIENCES. des gerboises de Tunisie Jaculus orientalis (' ) et j'iii trouvé, chez un de ces animaux, des hématozoaires identiques à ceux qui ont été observés à Khartonm. Cet hématozoaire endoglobulaire des gerboises me paraît devoir être rangé dans le genre Hœmogiegarina ; je le décrirai sous le nom de H. Dal- fouri. Hœinos^regarina lialfouri se présente sous les aspects suivants : i" Eléments endoglobulaii'es. — Ces éléments qui mesurent ^V- à S!'-, 5 de long, sur 3M- à [\V-,h de large, sont réniformes {fig. i) ou allongés et recourbés, comme cela est indique dans la figure 2; Tune des extrémités est, dans ce cas, arrondie et l'autre est un peu eflllée. Le parasite se présente aussi sous Paspcct de corps ovalaires de forme régulière (fig. 3 et 4)- Hœmofsregarina Halfouri : Kig. i à 4' éléments ornlogliilnilaires. - Fig. .) à 8, éléments libres. |."io. (^, kvsle conlcniiiil iG spoiozoïtes. — Gros^i':Scmcnl 2000 D. environ, sauf pour la figure 9, qui a été dessinée à un grussisscmcnl de i3oo D environ. Après coloration ( bleu de méthylène à l'oxyde d'argent, éosine, tannin) on dislingue, dans les éléments parasitaires, des karyosomes volumineux, d'aspect variable. Tantôt le karyosome a une forme ovalaire plus au moins allongée (^/ig- i et 2), tantôt il est adossé à l'un des grands côtés du parasite dans le protoplasme duquel il s'enfonce comme un coin { /ig. 3), tantôt enfin il se présente sous la forme d'une bande trans- versale {Jig. 4)- ^es différences d'aspect s'expliquent en partie par ce fait que le pa- (') M. Balfour pense que les gerboises observées par lui à Kliartoum appartenaient à l'espèce Jacaltix jaculus, mais cette détermination ne paraît pas avoir été faite d'une manière précise. Jaculus jaculus L. et Jaculus orientalis Erxleben sont d'ailleurs des espèces très voisines. Un des principaux caractères difTérentiels est fourni par la coloration des poils des pieds postérieurs qui, entièrement blancs chez J. jaculus, sont noirâtres en ariière chez ./. orientalis (Trouessart, /m faune des Mammifères de r Algérie, du Maroc et de la Tunisie, Paris, 190:5 ). SÉANCE DU 3i jrir.LET lf)o5. '->r)7 rasite est vu tantôt de côté, tantôt de face; il fniil tenir compte aussi des déformations qui se produisent dans les frottis de sang desséchés. Le protoplasme des hématozoaires ne contient pas de pigment noir; on y trouve des granulations chromopliiles en quantité variable. Je n'ai pas réussi à distinguer des formes niAles et des formes femelles. Les hématies parasitées subissent des altérations profondes. On trouve des hémo- grégarines logées dans des hématies encore 1res reconnaissables à leur forme et à leurs réactions colorantes {fig. i); mais, en général, les hématies sont déformées, allon- gées {fig. 2), très pâles, peu colorables par l'éosine, ou bien il n'y a plus que des traces difficilement reconnaissables des hématies {fig- 3 et 4)- 2" Éléments libres. — Ces éléments, rares dans le sang de la grande circulation, m'ont paru au contraire assez communs dans les frottis du foie. Les dimensions et les variétés de forme des éléments parasitaires et de leurs karyosomes sont les mêmes que pour les parasites endoglobulaires {Jlg- 5 à 8). Dans le sang frais on constate quelque- fois l'existence de vermicules mobiles. 3° Formes de mulliplication. — Ces formes, qui font défaut dans le sang de la grande circulation, chez les gerboises infectées par Hœmogreg. Balfouri. sont com- munes, au contraire, dans le foie ('). J'ai signalé, dès 1898, que les formes de nuiltiplication de Hœmogreg. Stepanowi parasite de Cistudo europœa devaient être recherchées dans le foie(-) et, depuis lors, ce fait a été vérifié [)our plusieurs antres hémof^régarines. Ou peut donc dire que, à ce point de vue, Hœmogregarina Balfouri rentre dans la règle. On trouve dans les frottis du foie convenablement colorés : des éléments sphériques mesurant loi^ à iSl^- de diamètre ou ovalaires, avec un gros karyosome; des éléments un peu plus grands avec des karyosomes multiples; enfin des kystes contenant des sporozoïtes complètement développés. Ces kystes sont sphériques ou ovalaires. Le dia- mètre des kystes sphériques varie de iiV- à aS"-. Après coloration, ou distingue, dans l'intérieur des kysles mûrs, des sporozoïtes de forme allongée, avec une extrémité renflée et une autre extrémité effilée; les sporo- zoïtes mesurent i^^*' à iSl* de long. Chaque sporozoïle a uu l^aryosome ovalaire con- stitué par une agglomération de grains de ehromatine. La disposition des sporozoïtes est irrégulièie. J'ai compté dans plusieurs kystes seize sporozoïtes, ce-qui paraît être le chiftre normal. Il ne semble pas douteux qu'il existe une poche kystique, contrairement à ce ([ni a été noté pour les formes de multiplication endogène d'autres hémogrégarines. Il n'est pas rare d'observer un espace vide entie la paroi du kyste et l'amas des sporozoïtes {fig. 9); d'autre part on trouve souvent, dans les préparations colorées, des kystes qui sont restés incolores et dont la paroi est pllssée; il paraît bien probable que, dans ces cas, si les sporozoïtes ne se sont pas colorés, c'est que la paroi kystique a empêché la pénétration du liquide colorant. (') A. Balfour, Bril. med. Journal, 17 juin igo5, p. i33o. C) A. Laveran, Soc. de Biologie, i"' et 8 octobre 1898. C. R., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N" 5.) ^^ 2g8 ACADÉMIE DES SCIENCES. J'ai inoculé à deux gerboises saines le sang de la gerboise infectée par //«■wo^/e^-a- rina Balfoiiri; les résultats ont été négatifs. On pouvait croire naguère que les hématozoaires endoglobtilaires du genre Hœmamœha ne s'observaient que chez les animaux à sang chaud, tandis que les hématozoaires du genre Hœmogregarina étaient particuliers aux animaux à sang froid. Des travaux récents montrent qu'il y a des excep- tions assez nombreuses à ces règles. Des hématozoaires qui paraissent appartenir au genre Eœmamœba ont éLé trouvés cliez des tortues ('); d'antre part, ou connaît aujourd'hui plusieurs Hœmogregarina parasites de Mammifères. S. -P. James (^) et Bentley (') ont décrit une hémogrégarine qui se ren- contre assez fréquemment aux Indes chez le chien et qui présente cette par- ticularité très rare de se loger dans les leucocytes. M. le D'' Chrislophers a bien voulu m'envoyer récemment de Madras des préparations de sang de Qerbillus indiens contenant des hémogrégarines bien caractérisées. On a pu voir, dans cette Note, que l'hématozoaire endoglobulaire de la gerboise se rapproche beaucoup plus des hémogrégarines que des autres genres d'hématozoaires endoglobulaires. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une réaction secondaire des composés halogènes organo -magnésiens. Note de MM. Paul Sabatier et A. Mailhe. L'une des applications les plus fécondes de la méthode de Grignard consiste dans l'action des aldéhydes ou des acétones sur les composés halogènes organomagnésiens : le produit cristallisé qui est ainsi formé fournit par l'action de l'eau un alcool secon- daire ou tertiaire. Généralement ce dernier corps est obtenu avec un rendement fort élevé. Toutefois il n'en est pas toujours ainsi. M. Grignard, dans l'action de la benzal- déliyde sur le bromure d'isoamylmagnésium, a vu le rendement en phénylisoamylcar- binol s'abaisser à 5o pour loo, tandis qu'une dose assez impoitante de l'aldéhyde se changeait eu alcool benzylique. Le même auteur a signalé que l'acétone ordinaire, agissant sur l'iodure tertiaire de (') SiMOND, Ann. de l'Inst. Pasteur, t. XV, igoi, p. 338. — A. Lavkiian, Soc. de Biologie, 22 juillet igoS, p. 176. {''■) S. -P. James, Scientif. Meni. by Ofjicers of the ined. a. sanit. dep. of the Goi'. 0/ India, Calcutta, igoo, n° 14. (') Ch.-A. Bentley, Brit. ined. Journal, 6 mai 1905. SÉANCE DU 3r JUILLET IQoS. 299 bisméthoéthyle, fournil un composé cristallisé, mais ce dernier, décomposé par l'eau, ne donne qu'un rendemenl très médiocre en Ijisméllioéthyldimélliylcarbinol : il en a cherché l'explication, soit dans le dédoublement ile l'iodure tertiaire en carbure élhy- lénique au contact du magnésium, soit dans une destruction analogue de l'iodure organomagnésien au contact de l'acétone. Tchelintseir a elTectivemeut constaté la production assez abondante de carbure éthy- lénique dans l'action du magnésium sur un iodure secondaire ('). Un autre exemple, mieux précisé, d'une perturbation analogue a été indi((ué par Jotsitsch (^) dans l'ac- lion du cidoral sur le bromure d'éthylmagnésium. Le rendement en alcool trichloro- butyliqne s'est abaissé à i5 pour 100; mais il y a eu formation de 5d pour 100 d'alcool Irichloroéthylique, avec dégagement corrélatif d'éthylènc. Depuis longtemps déjn, nous avons fréquemment observé des faits sem- blables, particulièrement dans l'action des acétones arom;\liques ou cyclo- formcniques sur divers composés halogènes organomagnésiens, surtout sur ceux issus de l'isobutyle. Ainsique nous l'avons indiqué précédemment (^), l'action de la cyclohexa- none sur le bromure d'isobulvle fournit un composé cristallisé, dont la destruction par l'eau ne donne guère que 10 pour cent d'isohutylcyclo- hexanol tertiaire. La majeure partie de la cyclohexanone fournit du cyclo- hexanol. Nous avions pensé tout d'abord que ce dernier avait été engendré en même temps que du butylène, au moment de l'action de l'eau siu- la combinaison organomagnésienne effectuée normalement à partir de la cy- clohexanone. Nous avons reconnu au contraire que le dégagement de buty- lène gazeux se produit abondamment pendant la réaction de la cyclohexa- none sur le bromure d'isobutyle. Le groupe MgBr vient se fixer sur l'atome d'oxygène du groupe CO de l'acétone, entraînant avec lui un atome d'hy- drogène et fournissant ainsi le composé cristallisé dont la destruction par l'eau dorme le cyclohexanol; en même temps, le butylène se dégage. La réaction est ™:),:..cu=..,i.cH<;:;;::™:>o .™:>c=ch..c<|î;:::->-o-m.,. Cet eflèt, très important dans le cas décrit, est un peu atténué quand la (') TcHELiNTSEFF, J. Soc. Ph. CItim. Riisse, t. XXXVI, 190.4, p. S/ig. ( = ) JoTsnscii, J. Soc. Chiin. Russe, t. XXXVl, 1904, p- 443. (■') Paix SABATien et A. Mailhe, C(»»pies rendus, t. CXXXVIll, 1904, p. iS'îi 3oo ACADÉMIE DES SCIENCES. température est très l)asse. En maintenant dans un mélange réfrigérant la solution éthérée du bromure d'isob'.itylmagnésiiim j^endant l'action mé- nagée (le la cyclohexanone , nous avons eu un rendement un peu plus élevé. D'ailleurs nous avons constaté qu'il n'y a pas de dégagement a|)préciable de butylène pendant l'action du magnésium sui' le bromure d'isobutyle, non plus que dans la destruction par l'eau du composé organomagnésien issu de l'acétone. On obtient des résultats tout à fait semblables en remplaçant la cvclo- hexanoue par la |)araméthylcyclohexanone : la majeure partie de cette dernière se trouve transformée en méthylcyclohexanol i .4. L'acétone ordinaire, ou propanone, opposée au même bromure d'isobu- tylmagnésium, a donné lieu à une production moins irrégulière : la dose de diméthylisobutylcarbinol atteint 5o pour 100 : mais on constate néan- moins une proportion assez grande d'alcool isopropyli(]ue engendré avec déga£;ement corrélatif de butvlène gazeux. La cyclohexanone ou la paramétlivlcyclohexanone, opposées à d'antres dérivés halogènes organomagnésiens, ont fourni des perturbations ana- logues plus ou moins importantes, indiquées par la formation de cyclo- hexanol ou de méthylcyclohexanol et la séparation de carbure éthvlénique. L'effet est peu marqué avec les iodures de méthvl- ou tl'éthvl magnésium. Mais avec celui de |)ropylmagnésium, on arrive à 5o pour 100 de cyclo- hexanol régénéré, avec dégagement de propylène gazeux. Avec l'iodure et surtout avec le bromure d'isoamylmagnésium, la pro- duction accessoire de cyclohexanol et d'amyléne ne dépasse guère 20 pour 100. Ainsi qu'on pouvait s'y attendre, la perturbation est assez importante pour les iodures, bromiu-es ou chlorures secondaires, où le rendement en alcool normal se trouve d'adieurs diminué par une séparation de carbure élhyléniqueou forménique pendant l'action du magnésium. L'iodure d'isopro|)yle ne dégage par le magnésium que fort peu de propylène et de diisopropyle. Mais la séparation de propylène est très intense dans la réaction de la cyclohexanone surle dérivéorgano-magnésien. Environ yrî pour loo de cyclohexanol se trouvent régénérés. L'iodure secondaire d'octyle (bouillant à 210°) fournit, nu contact du magnésium, environ 20 pour 100 d'octène (boudlant à 122"). La réaction de la paraméthylcyclohexanone sur l'iodure organomagiiésieu obtenu régénère environ 20 pour roo de méthylcyclohexanol avec séparation cor- SÉANCE DU '.U JUILLET igoS. 3oi relative d'octène, de sorte que le rendement final en octylméthylcyclo- hexanol ne dépasse pas 20 pour 100. Le chlorocyclohexiine se comporte d'une manière analogue. Son dérivé magnésien, agissant sur la cycloheKannnc, donne lieu à une séparation importante de cyclohexène avec régénération de cyclohexanol, et le ren- dement en cyclohexylcyclohexanol ne dé|)asse guère 20 pour 100. La perturbation qui vient d'être décrite paraît tout à fiiit générale. Habi- tuellement très faible dans le cas des aldéhydes grasses et même aroma- tiques, elle est plus importante avec lechloral, et généralement avec les acétones, surtout avec les acétones aromatiques ou cycloforméniques. La nature des organo-mngnésiens opposés à l'acétone influe puissamment sur l'intensité de la réaction secondaire. Ceux issus de l'isobutyle la four- nissent avec une grande imi)ortance : ceux issus d'autres résidus formé- niques primaires la donnent beaucoup moins; ceux issus de résidus aromatiques, phényle, crésyles, ne la donnent pas du tout. Les organo- magnésiens provenant de résidus secontlaires la fournissent habituelle- ment plus ou moins importante. Nous avons trouvé que dans certains cas, tout au moins au voisinage de la température ordinaire, la réaction normale est à peu près totalement supprimée, la réaction secondaire ayant lieu toute seule. C'est ce qui a lieu dans l'action de la benzophénone sur le chlorure de cyclohexylmagné- sium(').Au lieu du diphénylcyclohexylcarbinol, nous avons obtenu seu- lement l'alcool correspondant à l'acétone, c'est-à-dire le benzhydrol C''H=.CHOH.C'H% en même temps qu'il y avait eu séparation de cyclo- hexène. De même, en faisant léagir la dicyclohexylcétone sur le chlorure de cyclohexylmagnésium, nous n'avons pu obtenir en quantité appréciable le Iricyclohexylcarbinol, mais seulement, avec un rendement à peu près théorique, le dicycloiiexylcarl)iiiol, à côté du cyclohexène. CORRESPONDANCE. .M. le Seckétairk peupétuei, annonce la mort de M. Ernest Biclial, Doyen de la Faculté des Sciences de l'Université ilc Nancy, Correspondant de l'Académie pour la Section de Physique. (') Fall Sabatier et A. Maiuie, Bull. Soc. clum.. 3« série, t. XXXIII, igoS, p. 80. 3o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant : Recherches sur les Lémuriens disparus et en particulier sur ceux qui vivaient à Madagascar, par G. Grandidier. (Présenté par M. Edmond Perrier.) GÉOMÉTRIE. — Sur la théorie des surfaces et des enveloppes de sphères en Géométrie anallagmatique. Note de M. A. Demoulix. Nous nous proposons d'appliquer à la théorie des surfaces les méthodes de la Géométrie anallagmatique intrinsèque que nous avons exposées dans notre Note du 5 juin 1903. Par un point mobile IM d'une surface quelconque 1, menons une sphère S3 tangente à la surface en ce point, puis deux sphères S, et S, orthogonales entre elles et à la première. Soient, en outre, S, et S,, deux sphères orthogonales entre elles et aux précédentes. F^e système de ces cinq sphères deux à deux orthogonales sera [iris comme figure de référence mobile, la sphère S, étant définie, en coordonnées pentasphériques rela- tives, par l'équation Xi= o. Ce système dépend de deux paramètres u et v et admet vingt vitesses p, q, r, ?, r,, "(, )., a, v, c; /),, 7,, /■,, ^,, r,,, i^,, >.,, a,, v,, g^. A cause du choix des sphères coordonnées, on a X. + iv^ o, 'C, -4- /v, ^ o. L'équation différentielle des lignes de courbure de 2 est {p du +/7, dv) [{l + il) du + (E, + /■>., ) dv] -+- {q du -+- y, dv) [(v) -I- i\j.) du + ( /,, + i,j.^ ) r/r] = o. Toute sphère tangente à la surface i au point M a une équation de la forme S^x.^ -+- x\ -\- ix^ = o, où S^ est un paramètre convenablement choisi. Les S{. des sphères principales sont les racines de l'équation 4-(E + À)(-/l, + «;j.,)— (ç, -+-«>., )(t, + /;j.) = o. Dans les formules qui précèdent, le réseau («, v) des lignes coordon- SÉANCE DU 3l JUILLET ipoS. 3o3 nées est quelconque. Particularisons-le en le faisant coïncider avec celui des lignes de courbure. Choisissons, en outre, les sphères S, et S,, de manière que les cercles d'intersection de ces sphères avec la sphère S3 soient respeclivement tangentes en M aux lignes de courbure m = const. et i> = consl. De là résultent les égalités Ti + [j.i = o, E, 4- il, = 0, ;; = o, q, = o. L'élément linéaire de la surface est alors donné par la formule ds- = M (A- du- + C- di>-), dans laquelle M est un facteur inconnu et où l'on a posé, pour abréger, Soient A' et a" les A des sphères principales. On a ^ (/ Pi Envisageons les sphères qui, passant par le point M, ont pour centres les centres de courbure géodésique des lignes de courbure qui se croisent en ce point. Ces sphères (qu'on pourrait appeler les sphères géodésiques) sont conservées dans l'inversion. Elles sont définies par les équations ç'x^ -f- x^ -\- ix^ = o, Ç)"x.;i -\~ X,, + ix^ = o, dans lesquelles Les sphères S, et S, sont encore partiellement indéterminées; achevons de les définir en les faisant passer par le second point de contact M, de la sphère S3 avec son enveloppe. Nous aurons alors (^ = "C, = V = V, = o. Les sphères S, et So étant choisies comme il vient d'être dit, envisageons le cas où les lignes de courbure se correspondent sur les deux nappes i et i, de l'enveloppe de S,. Pour qu'd en soit ainsi, il faut et il suffit que l'on ait ?, = r, = A, = [;.:=: o. 3o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'élément linéaire de la surf;ice 2, est alors donné [ai- l;i formule r/^;=M,(A;r/«- + C;rA'=), dans laquelle M, est un facteur inconnu, et où l'on a posé A, = ^ — il, C, = Ti, — i[j.,. Les sphères principales et les sphères géodésiques en M, sont définies par des équations de la forme fH, 3-3-1- iVj, — iXi = 0, q\.X^ H- X,., — 1X:^= O, çj'î x.^ -+- cr, — ix-^ := o, et l'on a ^,= ^ 7 ^. Pi' g; = - c, .: = ^. Ces formules, rapprochées des formules (i) et (2), conduisent à deux re- lations entre les sphères principales et les ï>phères géodésiques des nappes! et l^ en deux points correspondants. On vérifie, en effet, immédiatement les égaillés A" auquelles on peut donner une forme entièrement géométrique, car les huit quantités a', A", g', g", a\, <, ç',, {i'\ sont égales aux inverses des cosinus des angles que les sphères correspondantes font avec la sphère S^. Dans le cas actuel, des vingt vitesses du système de référence dix sont nulles, savoir p, -H-i- SÉANCE DU 3t JUILLET IQoS. 3o5 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les propriétés d'une fonction holomorphe clans uncercle où elle ne prend pas lesvaleurs zéro et un. NoledeM. Pierre BouTROUx, présentée par M. Poincaré. 1. M. Landau a démontré le théorème suivant ('), qui se présente comme une généralisation du théorème' de M. Picard sur les fonctions entières : Soit une fonction entière (j) F(a7) = a„ + a,a; + a^r^ -t-. . . et soil a„ 7^ o, a^^^\^ «< 7^ o. // existe un nombre R indépendant des coeffi- cients a,, a^, . . ., c est-à-dire fonction de a^ et de a ^ seulement, tel que F(a7) prenne sûrement l'une des valeurs o, i dans le cercle de rayon R ayant son centre à l'origine. J'ai été conduit depuis lors à quelques remarques d'un caractère ana- logue, que je vais résumer dans cette Note. 2. Je m'appuie sur le lemme suivant ; Lemme. — Soil une fonction entière (f(^X^ =: I -h (X^X -+- OL.^X'-' -\- Posons \x\ = r, an (/•) =: I + I a, I r -I- ! aj I r* + . . . et appelons A(r) la plus grande valeur positive de la partie réelle de ^)=i^E(-')"H" + ï''^"^ï)(^^^"'^^^ qui, quel que soit k, doit tendre vers/(.r) quand a tend vers 1 mfin,. Étudions sur elle-même la convergence de cette série. On peut séparer l'intervalle - /. + / en d'autres où les P,,(x) couservent un signe inva- riable, et, comme la série précédente est alors alternée, il suffit de vérifier que les termes décroissent à partir d'un certain rang. Or on peut disposer de k pour qu'il en soit ainsi à partir d'un rang arbitraire, quelque grand que soit a. En résumé, soient a,, «s, ..-. Op k,, A-j, .... kp, ... deux suites indéfiniment croissantes et l'on aura y-(^) ^ S(«,, A-.) + [S(a„ L) - S(a,,/t.)] -f- [S(a„ ^^3) - S(a,, k,)]^.... On voit que les séries de polynômes ainsi déterminées ont le même caractère de généralité que celles connues jusqu'ici. Si 0: est une variable complexe ces résultats subsistent, car rien dans ce qm précède ne suppose essentiellement que ^ soit réel; toutefois, quelques détails complémen- taires, négligés ici faute de place, tendraient à faire exclure de tout le plan de convergence quelques régions particulières comme 1 etode de M. Mittag-Leffler. . . 0/ ,n ^ Remarquons en terminant que les coefficients B des senes S(a. k) seront toujours d'un calcul très simple, B s'exprimant au moyen de T par une formule connue et les fonctions T elles-mêmes s'exprimant si^mplement et rapidement, de façon approchée, pour de grandes valeurs de leur argu- ment. On voit encore qu'on pourrait généraliser en prenant pour /t un nombre non entier ou encore en remplaçant dans (i) q'a ' par q-'a "'. l.es coefficients B seraient alors irrationnels, tandis qu'ici ils ne contiennent, tout calcul fait, que le flicteur ,. que son inverse détruit immédiatement. Enfin, on peut, dans les solutions de Cauchy-Fourier des équations de la Physique mathématique, substituer des intégrales (.) à des intégrales (2). d'où de nouveaux développements en séries de polynômes pour les solu- tions en question. 3lO ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉCANIQUE. — Sur le frollement de glissement. Note (le M. de Spaure, présentée par M. Maurice Levy. M. Painlevé a signalé un certain nombre d'exemples au ies lois du frotte- ment (le glissement de Coulomb, appliquées sans transition à partir d'un instant initial, conduisent à une impossibilité ou à une indétermination. Ainsi que l*a fait remarquer M. Lecornu dans ses Communications des 6 et 27 mars, l'impossibilité disparaît si l'on admet que lorsque deux corps, en mouvement l'un par rapport à l'autre, viennent en contact, le Coeffi- cient de frottement, d'abord égal à zéro, croît très rapidement jusqu'à la valeur limite f relative au mouvement, à moins qu'il ne se trouve une valeur/'!;/ qui rende la réaction mutuelle des deux corps infinie, auquel cas il se produit un arc-boutement qui donne naissance à une percus- sion ('). Quant à l'indétermination signalée par M. Painlevé elle n'est qu'apparente. Pour mettre ces deux faits en évidence je reprends le problème cité par M. Appell dans son Traité de Mécanique (t. II, p. 120 et suiv.), dont je rap- pelle l'énoncé : Deux points matériels M et M, de masse 1 sont reliés par une tige rigide MM, sans masse de longueur r. Le point M est assujetti à glisser avec frottement sur une droite horizontale or qu'il ne peut pas quitter Çon doit donc le supposer compris entre deux guides horizontaux infiniment rappro- chés) et le système MM, est mis en mouvement dans le plan i^ertical xoy pas- sant par ox. Je conserve toutes les notations de M. Appell et je suppose (i) oi-+-cos-6. (') Ainsi que le dit M. Lecornu, raic-boulement stalif|ue est connu depuis long- temps; qu'il me suffise de citer les exemples du valet de menuisier et des nombreux, encliquelages d'un emploi fréquent en parliculier dans les bicyclettes à roue libre ou munie de rélropédalage. J'ajouterai que j'ai vu, il y a déjà longtemps, la description d'un système de frein basé sur l'arc-boutement dynamique qui se produit lorsqu'une valeur /' du coefficient de frottement, plus petite que la valeur / qui correspond au mouvement, rend la réaction des deux corps en présence infinie. SÉANCE DU 3l JUILLET ipoS. 3ll Pour réaliser les conditions initiales je su|)|iose que, le point M' ayant une vitesse quelconque, clans le plan .rOy, le point M part du repos et est soumis à une force horizontale h assez grande pour produire son déplacement dans un sens ou dans l'autre. On trouve alors „ _ /; + r0'^(cose + £/sin9') + .y['-in0cose +£/(i+ sin^O)] (^^ ^— i + cos^O + EysinBcosO ' _ A sinôcosô — rO'^ sinO — 2/ (^^ ^~ n-cos^e + e/sinôcosO ' Qù £ ^ d; I, le signe étant choisi de façon que (5) .r'eR^.>o. Je suppose d'abord h positif et assez grand pour produire le déplacement de M dans le sens positif. 11 faut pour cela que l'on ait (6) /( >é'[/(n- sin-0) — sinOcosO] + re'2(/sine — cosB), et Ton en déduit, en tenant compte de (i) et (2), (7) /jsin0cos6> 2^+ /■()'' sinô. Le numérateur de ï\y est donc positif et, comme ic' l'est aussi, la relation (5) est satisfaite quel que soit le signe de e. L'indétermination n'est toutefois qu'apparente. En effet, aj' partant de zéro pour prendre des valeurs positives, x" doit être positif. Or son numérateur est positif en vertu de (5), il faut donc que son dénominateur le soit, ce qui exige £ = -1- i. La valeur e = — i est donc à rejeter; on en conclut Ry>' o. Par la suite du mouvement, si l'on fait tendre h vers zéro, afin de rentrer dans le cas du problème de M. Painlevé, le numérateur de Ry s'annulera à un moment donné. A cet instant, le point M qui frottait sur le guide supérieur ne frotte plus, ni sur l'un, ni sur l'autre, puis il viendra en contact avec le guide inférieur, et, à cet instant, le coefficient de frottement croissant très rapidement à partir de zéro, R,. sera d'abord négatif, on devra prendre pour e la valeur — i et, comme Ky devient infini pour i + cos'e •' sinO cosO ■'' il se produira ime percussion qui réduira le point M au repos. Il est facile de vérifier d'ailleurs que la percussion susceptible de réduire le point M au repos peut être fournie par le frottement. Soient en effet P et () les composantes de cette percussion, on a, en désignant par icj, la valeur de x' au moment où elle se produit, P=-a;'„(n-cos^8), Q =r — a;J, sinO cos6, d'où IQI sin6cosf) *'' 3l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Supposons mainlenanl h négatif et assez grand pour produire le déplacement du point M dans le sens négatif. 11 faut d'abord, pour qu'il en soit ainsi, (8) —h > g[f{i-+- sin'-O) + sinftcosO] + /•0'='(/sin6 + cosô). Le numérateur de Ry étant négatif et ce' également, la relation (5) est satisfaite pour s = H- 1 et pour £ ^ — i. Mais la valeur e = — i e-^t à rejeter. En effet, x' partant de zéro pour prendre des valeurs négatives, x" doit être négatif; mais, comme son nu- mérateur est négatif, en vertu de (8), la valeur ez=+i répond seule à la question. R y est donc négatif et le point M touche le guide inférieur. 11 en sera d'ailleurs de même dans la suite du mouvement (') lorsque l'on fera tendre II vers zéro pour rentrer dans le cas du problème de M. Painlevé, le numérateur de Ry ne s'annulant pas dans le cas actuel, ce qui serait nécessaire pour que le point M quitte le guide inférieur. Donc, dans le problème de M. Painlevé, la valeur s =+ i est aussi la seule acceptable pour le cas de x' et pour B, de ô'^s". La troisième tôle n'est pas fragile, sa résistance vive est de 25''S°> à 28''8™. Dans ce choix d'échantillons de tôles, j'ai évité toute exagération ; en effet il y a des chaudières en service dont les lôles sont malheureusement plus fragiles que les tôles A et B et il est facile d'obtenir des tôles en acier doux ordinaire au carbone, ayant une résistance vive supérieure à celle de la tôle C. Dans chacune des tôles fiapilcs A et B j'ai peicé : 1° Un trou au foret de 3o""" de diamètre ; 1° Un trou au poinçon de jS'""' de diamètre et j'ai alésé la périphérie sur une zone de S""" de largeur; (') M. Sharp, Institution Naval Arcliitects. avril i868. — M. Baiiba, Étude sur l'emploi de l'acier. Paris, 1875. 326 ACADÉMIE DES SCIENCES. 3° Un trou au poinçon de 2.3'""^ de diamètre Rvec une contre-matrice de 25™"",. 5; ce jeu minimum dans la matrice produisant le maximum d'altération du métal. Dans la lùle non fragile C j'ai poinçonné comme ci-dessus deux trous de ao'""" de diamètre et à la broche j'ai agrandi un de ces trous jusqu'au diamètre de 3o""". Je n'ai pas cru utile de faire des essais de brochage dans les tùles fragiles, les essais de poinçonnage ajant déjà donné de mauvais résultats; et je n'ai pas fait d'essais avec trous forés ou alésés dans l'acier non fragile. J'ai pris tangenliellement à ces trous des éprouvettes de 10x8 que j'ai essavées au choc, les unes entaillées d'un trait de scie, pour constater la fragilité ou la non fragi- lité du métal, et les autres non entaillées, pour évaluer l'inlluence de la zone écrouie à la périphérie du trou. Dans les deux cas, c'est naturellement la face tangente à l'intérieur du trou qui a été mise en tension dans l'essai de choc. J'ai multiplié les essais pour la tôle non fragile C, étant donnée l'impoitance des résultats obtenus. Résultats des essais au choc sur éproui,'eltes 10x8. ( Tra^'ail en kilog rammrti'es). Non entaillées. Entaillées. \. B. C. A. B. C. Métal initial 20 26 5o 2 6 28 Métal à la péripliérie du trou foi'c iS 26 2 8 Métal » o/e.çe'après poinçonnage. 20 22 4 4 1 38 I 28 Métal 1) poinçonné (j 8 < .'(5 3 3 \ a5 45 24 23 1 19 24 ( '7:5 Métal » poinçonné et bruclié 24 ( 17,0 On constate dans tou.s les cas le manque de résistance vive dans le métal initialement fragile. On constate la non fragilité, même aptes poinçonnage et biochage dans la tôle non fragile, la diminution de la rési.stance vive constatée, surtout après brochage, provenant de ce qu'une partie de la résistance vive initiale a été absorbée [lar le travail mécanique du poinçonnage et du brochage, mais que la résistance vive résiduelle est de beaucoup supérieure à celle des tùles fragiles même avec trous forés. La faute grave n'est donc pas tant de poinçonner et de brocher, que d'employer du métal fragile, car le métal fragile, même travaillé suivant SÉANCE DU 3l JUILLET IQoS. 827 les règles les plus rigoureuses de l'art, est toujours dangereux et le métal non fragile est toujours sûr, malgré les dérogations aux prescriptions qui peuvent se produire accidentellement et se produisent en réalité presque toujours dans la pratique de la chaudronnerie. MÉTALLURGIE. — Modification de la qualité du métal des rivets par i opération du rivetage. Note de M. Charpv, présentée par Alfred Picard. La Note présentée par M. Frémont à l'Académie dans la séance du 3 juillet igoS sur la modification de la qualité initiale du fer et de l'acier employés à la fabrication des rivets après que ceux-ci ont été posés à chaud pourrait conduire à admettre que l'opération du rivelagc améliore la qualité du métal des rivets. En raison des conséquences qu'une conclu- sion de ce genre peut avoir au point de vue de la construction mécanique, il ne paraît pas inutile d'attirer l'attention sur ce que cette amélioration ne se présentera que dans le cas oii la qualité initiale du fer ou de l'acier employés pour les rivets sera défectueuse ou du moins sensiblement infé- rieure à ce qu'elle aurait pu devenir après un traitement judicieux. Si l'on considère par exemple l'acier doux, on sait que ce métal acquiert le maximum de propriétés par un refroidissement brusque, à partir d'une température élevée, c'est-à-dire que par ce traitement on peut à la fois augmenter légèrement la résistance à la traction et diminuer considérable- ment la fragilité. Kv\ contraire, les recuits à température relativement basse ou le refroidissement très lent, à partir d'une température élevée, donnent des métaux dans lesquels la résistance à la traction est minimum alors que la fragilité peut devenir considérable. Par ces simples modifications de traitement thermique, la résilience, ou résistance vive a la rupture sur barreau entaillé peut varier, pour un même métal, dans le rapport de i à f\o et même davantage. Entre ces deux cas extrêmes on peut obtenir tous les états intermédiaires, quand on fait varier la température initiale de chauffage et la durée de ce chauffage, la vitesse de refroidissement, et surtout quand on superpose aux variations de température un travail mécanique plus ou moius énergique. Dans le cas du rivetage, les circonstances du traitement subi par le métal sont k peu près définies par les conditions du travail à exécuter. On aura toujours un chauffage au rouge vif, peu prolongé, suivi d'un refroidisse- 328 ACADÉMIE DES SCIENCES. ment moyennement lapirle au contact des corjDs à river et accompagné d'un travail mécanique modéré. Ces conditions conduisent à des qualités supérieures à celles que l'on obtient après un recuit prolongé à plus ou moins haute température ou aptes un ihaulfage suivi d'im refroidissement lent, mais elles sont notable- ment inférieures à celles que l'on obtiendrait en chauffant rapidement le métal à une température élevée pour le nefroiilir ensuite brusquement. Il semble donc que, pour exprimer l'influence du rivetage sur la qualité du métal, on devra diie que, suivant l'étal initial sous lequel on prendra le métal à rivets, on obtiendra ])ar le rivetage soit une amélioration, soit une détérioration, ou encore que, parmi tous les états sous lesquels on peut amener un métal par des traitements différents, celui qui est produit par le travad du rivetage n'est pas le plus défectueux. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution de la sprirtéine. Note de MM. Charles Moureu et Amakd Valeur, présentée par M. H. Moissan. Nous avons communiqué, dans quelques Notes récentes, "une série de nouveaux faits relatifs à la spartéine et intéressant directement sa consti- tution. Rapprochés des travaux et des remarques de divers auteurs sur le même sujet, ils sont de nature à éclairer dans ses grandes lignes la struc- ture de cet alcaloïde. Le moment nous j)aiaît donc venu de tenter d'expri- mer par une formule de structure l'état actuel de la question. Dans ce qui va suivre, nous présenterons les faits d'après l'ordre logique, sans nous inquiéter, en aucune manière, de l'ordre historique. I" La sparléine, d'ajjrès sa composition centésimale et son poids moléculaire, répond à la formule brute C'^H-'Az- (Stenhonse, Mills, Ch. Moureu et A. Valeur). 2° Elle possède les caractères d'une diamine bitertiaire ( Mills,* Ch. Moureu et A. Valeur). 3" L'élude de ses iodornélliylales et de ses iodhydrales d'iodomélhylates conduit à admettre que, dans la molécuie de spartéine, les deux atomes d'azote sont équivalents et occupent des positions symétriques 1 un |)ar rapport à l'autre (Ch. Mouieu et A. Valeur), 4° La décomposition par la chaleur, suivanl la mélhode classique d'IIofmann, des hydrates de méthylspartéinium, dirnéthylspai léinium et trimetliylspartéinium, donnant successivement naissance à la mélhyl^partéiue C'H-^Az-CH' et à la diniélliyispartéine C'°H^' Az'-(CH^)-, qui sont deux, bases tertiaires non saturées, et finalemeiU, avec mise SÉANCE DU 3l JUILLET (90J. 3u() en liberté de tiimétliylamine, à l'liémisparl('ili:ne C'H^Az, qui est une base mono- azotée et d'ailliMirs éaalefnent tertiaire et non saturée (Cli. Moureu et A. Valeur), prouve que l'azote concourt par ses trois valences à la formation d'un noyau bicyclique tel, par exemple, que le suivant : CH /|\ CHVCH2\CH^ Az et dans lequel le nombre des sommets et la nature des groupements carbonés qui les occupent restent seuls à déterminer. Comme, d'autre part, les deu\ atonies d'azote sont en position symétrique, il est clair que la molécule doit posséder deuK noyaux bicy- clic[ues identiques. .5° Contrairement à ce qu'ont annoncé MM. B. Wackernagel et R. Wolll'enstein {Berichte, t. XXXVII, p. 32,^2 ), MM. Willstalter et Marx ont observé que la spar- téine ne donne que très péniblement, avec un copeau de sapin imbibé d'acide chlorhy- drique, la réaction colorée propre aux composés pyrrholiques, même sous l'action d'une forte surchauffe. Loin de faire de la spartéine, comme les deux auteurs précités, un méthylène-dinortropane, Mi\I. Willstâtter et Marx n'admettent pas, en tout cas, que cet alcaloïde soit un dérivé du tropane. Le mode de liaison de l'azote, tel qu'il est établi par l'application que nous avons faite de la méthode d'IIol'mann, permet d'écarler définitivement l'hypothèse de MM. Wackernagel et Wolff'enstein. Admettons donc que la spai-téine ne possède jioint de chaîne pyrrholique. Dès lors, l'hypothèse la plus naturelle est de considérer que le schéma ci-dessus, formé de deux chaînes pipéridiques fusionnées par quatre sommets communs, répond à l'un des deux noyaux bicycliques de la spartéine. La formule étant symétrique, le second azote sera naturellement le pivot d''un double noyau identique. On pourra donc écrire la spartéine sous la forme (C'II''- Az)Cir-(C'' H'- Az), chaque résidu monovalent CH'-Az ayaut la structure représentée par le susdit schéma. 6" Il reste à fixer la position du groupe CH- ])ar lapport aux doubles noyaux. Nous rapprocherons à cet égard l'existence, établie par nous, de deux iodométhy- lales de spartéine isomériques dans l'espace, et celle d'isomères semblables rencontrés par M. Scholtz dans l'étude de la conlcine {Berichte, t. XXXVII, p. 8627). On sait que, dans cet alcaloïde de la ciguë, lequel est optiquement actif et se trouve identique à la propylpipéridine a, le carbone asymétrique porte le groupe propyle et se trouve situé en position ortho par rapport à l'azote. Si l'on remplace l'hydrogène du groupe AzH par un résidu alcoolique, soit C-H% et qu'on fixe ensuite sur la base ter- tiaire ainsi formée un iodure alcoolique à résidu carboné dill'érent, tel que l'iodure de benzyle ICH- — C^H', on obtient deux iodures d'ammonium quaternaires isomériques. Les alcoylconicines et les alcoylconhydrines sont les seuls alcaloïdes qui, jusqu'ici, aient présenté ces phénomènes d'isomérie; de telle sorte que l'orthosubstitution, par rapport à l'azote, semble nécessaire. C. R., 1905, 2* Semestre. (T. CXLI, N° 5.) 43 33o ACADEMIE DES SCIENCES. Il est naturel d'admellre qiie l'existence de deux iodométhylates de spnrtéine isomé- riques dans res])ace tient à une cause semhlal)lc, et nous sommes alors conduits à placei- le groupe méthylène, dans la spartéine, en position orllio par rapport aux azotes. La constitution de l'alcaloïde sera alors représentée jiar la formule suivante, où chaque atome d'azote est uni à un carbone asymétrique : CH CH CH 2/r.H2 \rH2 I CH= \l/ Az CH /|\ CH'-^CH^^CH^ / GH-CH^— CH CH= / CH°- Cette formule, caractérisée par la présence de deux noyaux azotés bicycliqnes en posilion symétrique, est en accord complet avec quelques autres faits ou remarques dus à divers auteurs, notamment à MM. Will- stiitter et Marx, à MM. Herzig et Meyer et à nous-mêmes. Nous la donnons d'ailleurs sous toutes réserves, nous proposant de la discuter longuement dans un autre Recueil, et de la soumettre au contrôle de nouvelles expé- riences. CHIMIE ORGANIQUE. — Oxydases chimiques. Note de M. G. Baudran, présentée par M. Brouardel. Précédemment, nous avons étudié l'action du permanganate de calcium sur les alcaloïdes, les toxines, la tuberculine. A côté de ce sel, cédant facilement son oxygène, viennent se placer d'autres corps plus sim|)les qu'on pourrait appeler oxyphores. Nous les dénommons ainsi pour les distinguer des oxydases végétales ou animales, qui renferment toujours de l'azote dans leui' constitution (laccase, o./jo pour loo). Mais, comme pour celles-ci, il y a non seulement une réaction immédiate, mais encore pérennité d'aclion, surtout à 37°. L'oxygène emprunté à l'air, se trans|)or- tant sur le gayacol, le transforme en tétragayacoquinone, et ceci d'une façon définitive, aussi régulière qu'avec une cytase vraie. Nous les décri- rons dans l'ordre de letir groupement atomique. Ceux de la première catégorie que nous avons étudiés sont tous mono.itomiques : chlore, brome, iode. Chlore. — Nous avons pris l'eau chlorée renfermant 6ï,85o de chlore par litre d'eau. La dilution fut telle quelle représentait is de chlore pour looooo parties d'eau. A SÉANCE DU 3l JUILLET 1905. 33l cette extrême limite la réaclioii est encore sensible et se produit instantanément, même et surtout à fioid. L'eau gayacolée, rtaclif c!e Î^I. Bertrand, se colore immédia- tement en rouge vineux, le pyramidon en rose, là teinture de résine de gajac en bleu. Brome. — Dans les mêmes conditions, la soluljilité du brome étant de -^, la réaction est perceptible à inroW- Iode. — Ce corps est peu snluble dans l'eau, .^/^j,. Le terme extrême est de tû-j'oTo- A ces doses infinitésimales, non seulement l'eau gayacolée est impressionnée, mais les toxines et aulies alcaloïdes sont convertis en corps qui neutralisent et annihilent les toxines elles-mêmes ou les alcaloïdes. Celte modification semble expliquer l'immu- nisation atteinte par leur présence, en vue d'obtenir les sérums anli. Il y a ici produc- tion de corps aromatique. Ce serait également la raison d'être de la liqueur de Gram, qui contient 3 , .i pour 100 d'iode, plus une certaine quaiitilé d'iodure de potassium, 6,6 pour 100, dont l'action vient s'ajouter ainsi que nous le dirons tout à l'heure. Comme conséquence de ce qui précède, le trichlorure d'iode devait réunir les deux effets. Nous avons constaté qlie sa seusibilité était de un millionième, supérieure à là somtrie des actions composantes prises individuellertienl. La raison tient à ce que le milieu est très faiblement acide, ce qui le rend particulièrement favorable. Ces trois métalloïdes sont donc des convoyeurs d'Oxygène puissants, à condition de ne pas élever la température. Leur activité est inversement proportionnelle à leur affinité pour l'hydrogène. Des cobaves peuvent recevoir impunément la dose moitellc de strychnine (i'"5 pour 25oS d'animal), si cet alcaloïde a été soumis pendant 24 heures ti l'action du trichlo- rure d'iode ou de la liqueur de Gram ci 37°. Si maintenant, nous étudions les sels alcalins ou alcalino-terreux des hydracides, HCl, HBr, m, nous remarquons que, pour des solutions à 5 pour looo, le même ordre doit être conservé. Les sels alcalino-terreux se sont montrés légèrement plus actifs que les sels alcalins. L'ordre est le suivant, par croissance : chlorures, bromures, iodures. L'eau physiologique ou sérum chirui-gical donne presque instantanément la réaction. Quand il y a addition d'un antiseptique tel que l'acide phénique, le phénomène ne se produit plus. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les variations de la fonction basique dans les sels de chrome. Note de M. Aî.bkbt Colso.x. Pour expliquer l'insensibilité aux réactifs d'un pentasulfate chromique normalement préparé, j'ai admis que l'oxyde vert précipité de l'alun de chrome est un oxyde condensé par perte d eau 2Cr(0H)'= Il'O -h O : Cr^(OH)\ S'il en est ainsi, un acide faible monobasique donnera avec cette base un 332 ACADÉMIE DES SCIENCES. dérivé de forme 0:Cr-X* et non pas le sesquisel Cr^X% pourvu que l'acide soit étendu d'eau. C'est en effet ce qui se passe quand on laisse digérer jmoi ^g (,g^ oxyde avec 6™°' d'acide acétique étendu et froid. A la longue, on ol)tient une dissolution violette qui renferme en apparence un acétate normal, mais qui contient en réalité j de l'acide acétique à l'état libre. Je l'ai constaté : 1° En évaporant la solution violette dans le vide sur P^0% il se dépose des paillettes amorphes qui ont finalement pour composition O :Cr-(C:-H'0-)%2H-0 (Mat. 383"iî; Cr loi; C-H^O= 235). 2° En ajoutant à la dissolution initiale successivement 2""^' de ROH, chacune d'elles dégage 14^"', 3 comme elle le ferait au contact d'acide acétique libre; tandis que l'addition d'une troisième molécule ROH ne dégage plus que6'^''',7. 30 jmoi d'oxyde chromique vert en contact avec 5™°' d'acide acétique fournit une dissolution violette semblable à la précédente et contenant i™°' d'acide libre d'après mes expériences. J'ai corroboré ces preuves chimiques par la cryoscopie : o La soliuion hexacéliqiie donne un abaissemeiU inuléculaire de o,63 La solution pentacétique 0,41a Le télracélate en solution violette 0,21 Ces nombres', qui sont dans le rapport i, 2 et 3, signifient que dans le tétracétate il existe 4""°' acétiques associées par le chrome et que 1™°' de ce composé abaisse le point de fusion de la même quantité que 1'°°' d'acide acétique dissous. Ceci est important au point de vue de la cryoscopie; mais il y a autre chose. Dans cet acétate l'oxyde de chrome n'est pas immédiatement déplacé par la potasse nécessaire. Vers 0° la liqueur reste limpide plusieurs jours, à 20° pendant quelques heures, vers 60" pendant quehjues minutes. De plus, l'addition d'acétate sodique abrège ces durées. De sorte que cette réaction, dont la durée change avec le mode opératoire, est un nouvel exemple de réactions à vitesses variables déjà décrites {Comptes rendus, 1905, p. i45i). Oxyde dissimulé. — Ici encore la résistance de l'acétate aux alcalis semble tenir à ce que la précipitation du sesquioxyde de chrome est accompagnée d'un changement d'état qui exige une sorte d'effort supplémentaire. En effet, l'oxyde chromique gêné- SÉANCE DU 3l JUILLET igoS. 333 rateur est une bouillie verl pâle, tandis que l'oxyde précipité par la potasse est un corps vert foncé qui se prend en niasse gélatineuse comme la silice précipitée. De plus, l'oxyde précipilé de l'alun violet est une base forte, capable de déplacer la potasse; car j'ai pu répéter sur cet oxyde les expériences que j'ai indiquées à propos de l'oxyde de zinc condensé. Par exemple, en as^ilant l'oxyde vert pâle avec une disso- lution de sulfate alcalin, la solution bleuit le tournesol et rougit la phlaléine par l'al- cali libéré. Au contraire, l'oxyde gélatineux précipité de l'acétale et bien lavé est moins énergique. Ces propriétés donnent une explication du cliangemeiit d'état de l'oxyde clironiique précipilé : lu base forte 0:Ci'-(OH)' n'est ni complètement ni rapi- dement déplacée par KOH (l'étude lherniocliinii(|ue parait le confirmer). D'autre part, la potasse étant capable de s'unir à l'oxyde de chrome donne des composés ternaires solubles qui réagissent probablement les uns sur les autres en vertu d'une réaction du genre suivant (X étant l'acide ciirabiné) : Transforma/ion des se/s dissous. — Ces transformations lentes de l'oxyde chroniiqiie vert sont fréquentes. Presque toujours l'oxytle précipité s'échauffe et devient de moins en moins soluble dans les acides. La môme remarque s'applique à l'oxyde sous forme de sels dissous et froids. Je l'ai constaté en particulier sur le sulfate vert obtenu en attaquant CrO^ par SO''. Ce sel, bien que conservant la constitution Cr-(SO')' d'un sel normal, s'altère avec le temps, du moins à la limiière. Sa densité change progressi- vement, ainsi que sa chaleur de décomposition par la potasse, surtout si la solution n'a pas été chauffée. Vers i5°, ces changements ne sont pas ter- minés au bout d'une année. PHYSIOLOGIE. — Sur la présence de pigments biliaires chez la Sangsue médicinale. Note de M C.vmille Spiess, présentée par M. Yves Delage. Depuis Moquin-ïandon (1826), un grand nombre d'anatomisles consi- dèrent comme un foie rudimentaire le revêtement de cellides pigmentées qui existe dans la portion moyenne et postérieure du tube digestif de la Sangsue (Hirudo medicinalis Lin.). J'ai mouiré ailleurs (') que les cellules du prétendu foie de la Sangsue ne pouvaient être envisagées, au point de vue morphologique, comme repré- sentant une glande hépatique véritable, d'origine intestinale, mais qu'elles dérivent de l'épilhélium cœlomique originel. Ces cellules péritonéales rem- (') C. fi. Soc. Biologie, avril igo5. 3 54 ACADÉMIE DKS SCIENCES. plissent des fonctions d'excrétion; comme le font les cellules hépatiques des animauic supèl'lenrs, elles élitninent les matières colorantes introduites dans le tube digestif, ou à la suite d'injections physiologiques. Les cellules péritonéales de la Sangsue accumulent, en outre, un pig- ment, sous forme de sphérules brun verdàtre, qui est, en partie, éliminé par voie intestinale avec les fèces de l'animal. J'ai entrepris l'analyse du produit excrémentitiel d'un grand nombre de Sangsues, en vue de savoir si la sécrétion colorée, d'abord localisée dans les cellules péritonéales (foie des auteurs), est un produit biliaire, renfer- mant les éléments spécifiques (sels et |Mgnienls) de la bile des Vertébrés. Nous savons que les fonctions du foie sont mulliplcs, et cpie sa projjriété caractéristique de fabriquer des matières colorantes excrélrices, d'origine hématique, ne paraît pas être exclusivement l'apanage des Vertébrés, dont le sang est porteur d'iiémoglobine (' ). En 1859, dans ses Leçons sur la physiologie el l'atialomie comparée des animaux, Milne-Edwards admet que la matière Verte sécrétée parles cel- lules péritonéales est un produit biliaire; plus récemment, Marchesini (-) (1884) analyse le même produit de sécrétion et arrive à une conclusion identique. l.e produit excréinenliliel des sangsues, ([iii m'a servi à la reclierciie des sels et des pigments biliaires, a été obtenu de la façon suivante : J'ai évaporé au Ijain-marie, jusqu'à les réduire à 100""', 5o' d'eau, dans lesquels ont séjourné normalement, pen- dant plusieurs semaines, de j4oo à i5oo sangsues. Après fijtration du liquide, j'ai obtenu environ 9s d'un résidu olivâtre, qui est repris par l'aleool à 90 pour 100 bouil- lant, jusqu'à épuisement complet. I.e ré>idu insoluble dans l'alcool est repris successivement par le cldoroforme et par une solution étendue de soude. Les dilTérents extraits ainsi obtenus ont été soumis à un grand nombre d'analyses capillaires et chimiques afin d'y rechercher, par leurs réactions caractéristiques, la présence des sels et des pigments biliaires. Voici les résultats obtenus : Ëxirail aqueux. — Coloration brune avec une légère fluorescence verte. Ni la solu- tion, ni les zones des bandes d'absorption ne donnent la réaction de Petlenkofer et de Gmelin; par contre, l'extrait présente la réaction caractéristique de i'hydrobilirubine. Il donne avec l'ammoniaque, en présence d'une solution aqueuse sirupeuse de chlorure de zinc, une belle fluorescence verte que l'addition d'un acide fait disparaître. Extrait alcoolique. — Coloration jaune avec fluorescence verte. Il ne donne pas la (') Sur la présence de pigments biliaires chez les Invertébrés, voir : Article Foie, par Dastue, Dict. de Physiol. de Ch. Richet. — Furtu (von), Vergl. chem. Physiol. cl. niederen Tiere, 1908. — Scbulz, Zeit. f. allg. Physiol., Bd. III. (°) Lo Spallaiizani, anno 17, p. i38-i42. SÉANCE DU 3l JUIT.LET ipoS. 335 réaction de Peltenkofer, mais donne avec l'acide azotique nitreux, par oxydation, la coloration verle caractéristique des pigments biliaires. Avec le même extrait, j'ai obtenu la réaction de l'urobiline. Extrait cidoioformique. — Coloration brun verdàtre. Il renferme des traces de bilirubine. Extrait a<]i(ei(T 4-NaOH. — Coloration jaune verdâlre. Il donne les mêmes réac- tions que l'extrait aqueux. Le produit de sécr faits s'impose et donne l'explication de toutes les anomalies de structure des Carj^athes méridionales : les chevauchements signalés sont la trace d'un gigantesque charriage du premier groupe avec sa couverture mésozoïque par-dessus le mésozoïque et le deuxième groupe. Cette hypothèse rend compte de la tectonique indépendante du premier groupe, de la présence de petits lambeaux de recouvrement (Petrimanu, Cernadia, vallée supérieure du Jiu), des différences que présentent parfois comme faciès et stratigraphie des lambeaux mésozoïques voisins. Ou doit étendre cette conception aux montagnes entre la Cerna et le Tarco, formées de schistes cristallins du premier groupe qui sont un énorme lambeau de recouvrement. Le chevauchement sur le mésozoïque a été con- staté dans la Cerna par Inkey, au Sturu par M. Mrazec et moi, et du côté du Tarco par Schafaizdv. Il est possible que le charriage puisse se suivre plus loin vers l'Ouest et vers le Nord, comme le font soupçonner les travaux de MM. Cvijic et Schafarzik. Les traînées de roches basiques (diorites, gabbros, serpentines), que Ton rencontre dans le luésozoïque reposant sur le deuxième groupe et qui manquent dans le mésozoïque reposant sur le premier groupe, trouvent encore leur exjjlication dans l'hypothèse du charriage. Sleinmann et ré- cemiuenl Suess {Comptes rendus, 7 novembre 1904) ont montré que ces roches sont caractéristiques pour les faces de charriage dans les Al|)es de l'Himalaya. Nous croyons ipie certaines roches acides sont elles-mêmes en rapport avec le charriage, telles le granité de Latorita, la pegmalite de No leiu, Cerbu, Plescoïa. Le long des faces de charriage toutes les roches SÉANCE DU 3l JUILLET I9o5. SSq sont d'ailleurs entièrement métainorphisées et tellement méconnaissables que leur classification est à peu près impossible. Dans l'ctat actuel de nos connaissances géologiques, il est difficile même de supposer oîi est la racine et la charnière frontale de la nappe charriée, ainsi que de déterminer le sens du mouvement. On peut cependant fixer l'âge du phénomène, comme nous le montrerons prochainement. GÉOLOGIE. — Ohservalinns sur le mode de formalinn des amas hlendeiix encaissés dans les terrains stialijiés. Note de M. A. Lodin, présentée par M. H. Zedler. La formation des gisements métallifères, autres que ceux évidemment contempoiains de la roi he encaissante, peut s'expliquer, d'une manière générale, soit par une circulation ascendante de solutions ou de vapeurs pro- venant des zones profondes de l'écorce terrestre, soit, au contraire, par la circulation descendante des eaux atmosphériques qui dissoudraient les élé- ments métalliques contenus dans des roches préexistantes et les laisse- raient précipiter ensuite dans des vides inférieurs. En ce qui concerne certains gîtes de blende, encaissés dans les calcaiies ou dans les dolomies, et caractérisés par une structure finement zonée du mineriii, on possède des données précises en ce qui concerne le sens de circulation des solutions génératrices. Poszepny a démontré, par l'étude approfondie des gîtes de Raild, où la structure zonée est très fréquente, que cette structure correspond à un mode de formation ana- logue à celui des stalactites dans les grottes actuelles. On doit donc admettre que des eaux chargées dhydrogène sulfuré et tenant, grâce à la présence de ce gaz, du sulfure de zinc en dissolution avec un peu de sulfures de fer et de plomb, sont venues monter lentement à la voûte de cavités préexistantes et ont laissé précipiter en couches minces et alternées les sulfures qu'elles contenaient, à mesure que l'hydrogène sulfuré se diffusait dans l'atmosphère des cavités où leui- suintement s'efl'ectuait. Celte théorie est confirmée par la démonstration faite, dans certains cas, de l'impossi- bilité de trouver, à la partie inférieure des amas, une communication quelconque avec les zones profondes de l'écorce terrestre. Mais, inversement, on est souvent embarrassé pour trouver, dans les assises supérieures, l'origine des quantités importantes de zinc qui ont dû leur être empruntées pour constituer les gîtes. A RaibI, Sandberger avait signalé, dès 1880, la présence de sulfures métalliques fine- ment disséminés dans la masse principale des schistes à Tracliyceras aonoïdes, super- posés au calcaire encaissant les i;îles métallifères, mais il n'avait pu doser exactement ces sulfures, tant la proportion en était faible. Nous avons eu récemment l'occasion de constater une imprégnation .34o ACADÉMIE DES SCIENCES. analogue, mais beaucoup plus accentuée, dans les marnes lia-niques de la région deSaint-Laurenl-le-Minier (Gard). Les puissants amas de blende des Malines, situés dans la région, sont en relation avec ces marnes, puissantes d'une quinzaine de mètres environ : l'un des amas, aujourd'hui épuisé, se trouvait tlans les marnes elles-mêmes, eu un point où elles avaient subi une flexion très accentuée sous l'influence d'une faille; l'autre, actuellement en exploitation, est intercalé entre les marnes et le calcaire inférieur, dans lequel il pénètre sous forme d'apophyses irrégulières. Nous avons pris un échantillon des marnes au point où elles ont été cou- pées par une galerie au rocher, c'est-à-dire à plusieurs centaines de mètres des amas coniuis. L'échantillon était compact, de couleur très foncée et de texture finement grenue; dans la cassiu-e on voyait quelques grains d'une matière noirâtre, brillante, ayant l'apparence d'un lignite à cassure conchoïde. On n'y apercevait ni blende, ni galène, ni pyrite, mais l'attaque par l'acide cblorhydrique donnait une forte odeur d'hydrogène sulfuré. Nous avons constaté la présence de 2,28 pour 100 de zinc, avec des traces d'un métal précipitant en noir par l'hydrogène sulfuré en liqueur cblorhydrique, le plomb probablement. La teneur en zinc ci-dessus correspond à une quantité d'environ 8000' de métal par hectare de superficie, en attribuant aux marnes l'épaisseur moyenne indiquée ci-dessus. La concentration du zinc contenu dans un nombre relativement limité d'hectares peut donc suffire pour constituer un gîte important et, en ce qui concerne du moms les gisements des Malines, une des principales objections faites a la théorie fondée sur la circulation descendante des eaux superficielles se trouve avoir perdu la valeur qu'on était jusqu'ici en droit de lui attribuer. M. Jl'lhes adresse un Mémoire intitulé : Résumé de l' Hydromécanique de la vie; son rôle prépondérant dans les maladies et leur traitement. IVl . Em.m. Pozzi-EscoT ailresse une Note intitulée : De la stérilisation du liège. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. i KRHATA. I (Séance du 24 juillet iQoS.) Page i33, au lieu de Présidence de M. Thoost, lisez l^résidée par M. Poincaré. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis ,835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables 1 une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : Agen Ferran frères. / Cliaix. Alger j Jourdan, (Ruir. Amiens Courtin-Hecquet. . ( Germain et Grassin. Gastioeau. Bayonne JérAme. Besançon Régnier. / Feret. Bordeaux j Laurens. I Muller (G.) Bourges Renaud. Derrten. F. Robert. OblÏQ. Uzel frères. Caen Jouan. Chambéry Perrin. Cherbourg [ „ •'' { Marguene. Brest . Lorient. I Baun ( M" Cltrmont-Ferr 1 Juliot. ! Bouy. ÎNourry. Ratel. Rey. Douai jLauverjat. Degez. Grenoble J Brevet. Gralieret C' La Rochelle Foucher. Bourdignon. Dombre. Thorez. Quarré. Le Havre. Mie chez Messieurs : Baumal. Texier. BerBoux et Cumin. Georg. Lyon \ Effantin. Savy. Vitte. Marseille Ruât. l Valat. Montpellier jcouletetfils. Moulins Martial Place. Î Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. iGuist'hau. Veloppé. !Barma. Appy. Ntmes Thibaud. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. Bennes Plibon et Hervé. Bochefort Girard ( M"" ). Bouen JLanglois. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. Toulon ) Ponteil-Burles. Rumébe. Nancy. Nantes . On souscrit à l'étranger, Amsterdam . . Poitiers. Toulouse . Tours . Valenciennes Gimet. Prl.vat. Boisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaltre. chez Messieurs : i Feikema Caarel ■ I sen et Cv Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et C*. I Dames. **'■'"* , Friedlander et flis. 1 Mayeret Millier. Berne Schmid Francke. Bologne ZanicheMI. j Lamertin. Bruxelles Mayolez et Audiarte. ! Lebègue et C*. Sotchek et G*. Bucharest ) Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Doighton, Bell et G». Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. I Cherbuliez. Genève ) Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. Benda. Naples Lausanne. Leipzig . Liège . Payot et C''. Barlh. Brockhaus. Kœhler. Lorentz. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. chez Messieurs: iDulau. Hachette et C. Nutt. Luxembourg V. BQck. IRuiz et C'. Rome y Fussel. Capdeville. F. Fé. Milan J Bocca frères. j Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. / Dyrsea et Pfoiffer. New-York Stechert. ( Letncke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C*. Palerme Reber. Porto Magalhaès et Moniz Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ÎBocca frères. Loescher et C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghandel iZinserlinj. Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. Frick. Gerold et C'v Zurich Meyer et Zeller. Turin Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4'; i853. Pri.x 25 fr. Tomes 32 à 61. —( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — (i" Janvier c866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 188 r à 3i Déceiabio 1895.) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I. — Mémoire surquelques points de la Physiologiedes Algues, par MM. A. Derbes et A.-J.-J.Solikr. — Mémoiresur le Calcul des Pertubations qu'éprouvent es Loinetes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion de oatieres grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec Sa planches; 1806 _ 25 fr Tomell. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences .ur le concours de i853 et puis remise pour celui de i856, savoir : .^ Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédimenlaires, suivant I ordre deleur superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercherla nature des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organiqueetsesétats antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-4% avec 7 planches ; 186 1 25 fr A la même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Hémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 5. TABLE DES ARTICLES (Séance du 51 juillet 190d.) 3IEMOIUES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. LiEwv. — Étude de la réfraction à toutes les liauleurs. Formules relatives à la dé- teruimation des coordonnées des astres... aS;, M. A. L.iVERAN. — Sur i*ne liémogrégariiie Pages. des ;:erl)oises - ai^j MM. Paul .Sacatieu et \. Mailhe. — Sur une réaction secondaire des composés halogènes organo-nia^nési<'ns '^gS CORRESPOND AIVCE. M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de M. Ernest Bichal, Correspondant de r.\cadémie pour la Section de Physique. loi M. le Secrétaire perpétuel signale l'Ou- vrage suivant ; « Recherches sur les Lému- riens disparus et en particulier sur ccu\ qui vivaient à Madagascar, «par G. Gran- it idier ioi NL X. Cemoulin. — Sur la théorie des sur- faces et des enveloppes de sphères en Géométrie anallagmatique 3oJ M. Pierre Boutroux. — Sur les propriétés d'une l'onction holoniorphe dans un cercle où elle ne prend pas les valeurs zéro et un. 3oJ M. A. BuHL. — Sur de nouvelles séries de polynômes 3o- M. DE Sparre. — Sur le frottement de glis- sement -ilù M. E. BouTY. — Passage de l'électricité à travers les couches gazeuses de grande épaisseur 3t2 M. G. Ferrie. — Le détecteur éleclrolytique à pointe métallique 3i5 MM. .A. COTTON el H. MoUTOX. — Sur le phénomène ^le Majorana 3i- M.M. G. L.AUDET cl L. Gaumont. — Sur un mégaphone 3ir) MM. Gabriel Bertrand et Je.\?\ Lecarme. — .Sur l'étal de la matière au voisinage du point critique 3jo i\L K011N-ABKE.ST. — Sur diné[cuts états d'oxydation de la poudre d'aluminium ... 320 M. Cil. Fremont. — Iniluence de la fragilité de l'acier sur les clléts du cisaillement, du poinçonnage et du hrochagc dans la chau- dronnerie 323 .M. Charpy. — Modification de la qualité du métal des rivets par l'opération du rivc- Lage 32- MM. Charles Moureu el .Amand \'aleur. — Sur la constitution de la spartéine SaS M. G. Baudrax. — Oxydases chimiques 33o .M. Albert Colson. — Sur les variations de la fonction basique dans les sels de chrome. 33i M. Camille Spiess. — Sur la présence de pigments hiliaires chez la Sangsue médici- nale 333 M. P. Ciloi'FAT. — Pli-faille et chevauche- ments horizontaux dans le Mésozoïque du Portugal 335 M. G. -M. .Murgoci. — Sur l'existence d'une grande nappe de recouvrement dans les Carpathes méridionales 337 M. A. LoDix. — Observations sur le mode de formation des amas blendcux encaissés dans les terrains stratifiés 33;) .M. JuLHEs adresse un Mémoire intitulé : « Résumé de l'Hydromècanique de la vie; son rôle prépondérant dans les maladies el leur traitement » 3^o M. E.MM. Pozzi-Escot adresse une Note inti- tulée ; « De la stérilisation du liège».... S^o PARIS. — I M P K I M E l< l E G A U T lU li K - V I L L A K S . Quai des Grands-Augustins, 6i. Le Gérant ; Oauthier-Villars. ^^^1 1905 SECOiVl) Sï:!\IESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMAhAlRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. W 6 (7 Août 1905) PAHIS, GAUTHIKR-VILLARS. IMPRIMKUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai (les Grands-Auguslins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopte dans les séances des 23 juin 18G2 et i\ mai 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de L'Académie ^e composent des exlraifs des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à TAcadémie. Chaque caliici' ou numéro des Comp/es rendus n 18 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéi'os composent un volume. Il y a deux volumes par année. A RTicrn: !•■'■. — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus () pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes i-endus^\us de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raitnj dans le Compte rendu de la semaine que si elle a éLé remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3> pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ^ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils. donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savants étrangers à L'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- suraé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à lo heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — PLanches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Uîus Article 5. les SIX mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. sont imnrim^c .1 \^n' " '"', ^""" 'ï-es Secrétaires sontchargés de l'exécution du pré- sont impnmes dans les Comptes rendus, mais les | sent Règlement. '^^^IT^^^^Vi^^lZ^^Tr^'^^'^'^ -" «--- par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les plus le Samedi qui précède la seaace, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. k\\ ' 1905 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 AOUT 1903, PRÉSIDÉE PAR M. BOUQUET DE LA GRYE. CORRESPONDANCE . ASTRONOMIE. — Observations de la planète Y.R. (Goerlz) faites au grand éqiiatorial de i Observatoire de Bordeaux. Note de M. E. Esci.a.ngox. Obsenalions de la planète. Dates. 1905. Étoiles. Temp.s sidéral de Bordeaux. Aï. aT. Nombre de comparaisons Juillet 29. . 3o.. a .. b Il m s 19.44- 3,60 18. 16. 12,90 m s — 3. 0,56 -3.46,56 +4 -5715 +6.41,3 24 :6 16:4 Ascension Héduction Dislance Héduction droite an polaire au moyenne. jour. moyenne. jour. 1 m s .5i .55,4 ' s +2,03 85°. 33'. 5 2 'i 7 -16,5 . 5 1 . 55 , ^ 1 + 2,64 85.33,52, 7 -16,6 Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1905,0. Étoiles. Autorités. a. B.B. VI, +4°, noït.oSl b. B.B. VI. +4°, n° 4.381 20.5i.55,^ Positions apparentes de la planète. Temps moyen Ascension Dislance Dates. de droite Log. fact. polaire _ Log. fact. 1905. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Il m s 11 m s ^ o / „ Juillet 29... ir. 16. 19,0 20.48.57,48 —1,075 85.38.33,9 —0,760 3o... 9.44.47,8 20.48.11,49 — ï,4'5 85.40.17,4 —0,767 L'observation du 3o juillet est moins précise que celle du 29, en raison du mauvais état du ciel et de la présence de nuages qui inlerionipeiit fréquemment les pointés. Le 29, la planète, qui s'observe avec précision, parait de grandeur 9,4 ou 9,5. C. K., 1905, i- Semestre. (T. CXLI, N" 6.) 4^ 3/j2 académie des sciences. ASTRONOMIE. — Sur le jour sidéral. Note de M. A. Pansiot, présentée par M. J. Violle. « Les anciens, dit Laplace, avaient reconnu que la Lune nous présente toujours la même face dans son mouvement autour de la Terre; mais, loin de s'en étonner, ils regardaient ce pliénomène comme naturel à tout corps qui circule autour d'un centre. Cette erreur ou plutôt cette illusion força Copernic, pour maintenir le parallélisme de l'axe terrestre, à donner à cet axe un mouvement annuel contraire au mouvement de la Terre dans son orbite et assujetti aux mêmes inégalités, ce qui compliquait beau- coup son système. . . » Je vais montrer que les craintes de Copernic étaient exagérées, en cal- culant la composante que la manière de voir des anciens introduit dans la rotation de la Terre. Cette composante, perpendiculaire au plan de Técliptique, a pour expression —, f/a étant l'angle de contingence en un point de l'orbite terrestre. Mais on a (/■x _ (h do Tli ^ Wi Tlt' di. le premier facteur ~- s'obtient au moven de l'éiiuation de l'orbite et le second par le développement de l'anomalie vraie 6 en fonction du temps. L'équation de l'iubite est r^ P- I 4- e cos fJ Il y a entre l'angle de contingence et l'anomalie \ raie la relation f/ï /■-+ ir'- — /•/■" f/Ô ~ /'^ H- r'î ' /■', /•" étant les dérivées première et seconde de /■ par rapport à 0. En efl'ectuant les cal- culs on a d!x 1 + e cos 0 do I + 2e cosO + e- Or 5 0 = /(/ + ■ie%\nnt-\- y e- sin2/it -|- . . ., 4 l'origine du temps étant prise au passage au périhélie; en difTérentiant il vient ^''' /' , 5 , \ -j- =^ n il + 2e cos nt -\ — e' cos2 ni -h ... \, SÉANCE DU 7 AOUT igoS. 343 et l'on a pour rexpression de la com|)(isante de l;i rolalioii i d'j. { 5 „ \ I + e cosO l -— =r /i 1 H- 2 e cos ni -H - e" cos inl -^ . . . : 1 al \ 1 / I + aecosO -h e- (0 j p ,.. . -, / ^z « i + e(2C0S«i — cosO) H- e' ( - cos2«< — 2 cos/j/ CDsO + C032(i I , en négligeant les ternies en e de degré supérieur au second, car 6 = 0,01677. Celte composante est fonction du temps; d'où il résulte que le jour sidéral n'est pas constant. Il est une valeur particulière de l qui annule la partie variable de la compo- sante et lui donne la valeur du moyen mouvement de la Terre : j'appellerai jour sidé- ral moyen le jour qui correspond à celte valeur de t. Dans l'intervalle d'une année sidérale composée de 866,2422 jours sidéraux, la partie variable de la composante de la rotation due à l'orbite n'intervient pas et l'on peut considérer le jour sidéral comme constant et égal au jour sidéral moyen. En efi'et, en multipliant la relation (i) par dt et en intégrant entre les limites o et T, T étant la durée de l'année sidérale, on a dy.-=l n (H -]' Il I \e{2Cosnt — cosO) -t- . , .] f^i ou / [e(2CosH< — cosO) 4- ...]«?< =r o. La rotation w qui profhiit le jour sidéral est la résiiltatite de la coinpo- sanle due à l'orbite et de la rotation que la Terre conserverait, si l'attrac- tion du Soleil venait à cesser. Dans une année sidérale, la Terre fait une révolution entière autour de l'axe du plan de récli|3lique. Si je représente par i la valeur n de la composante pour le jour sidéral moyen, la rotation co du jour sidéral sera représentée par 366,2422 et les deux directions font entre elles un angle i de 23°, 27'. Soient OB la composante n, OA la rotation 10, BB' un accroissement Î5n de la composante OB, il en résultera une nouvelle rotation OA'. Je désigne par ()i, Sw, ()J les accroissements correspondants de i, de o> et de la duréey du j'jur sidéral qui s'exprimeront par les formules ï- '5" sinj .,, [7., sont des polynômes entiers en ^ el -• J'ai étudié différents cas simples qui peuvent se présenter au point de vue de la convergence. Premier cas : i, = \, i'-i=ij-; c'est la fraction périodique la plus simple. Dans ce cas F représente toujours la racine de plus grand module de l'équation La fraction continue est en conséquence bien déterminée et convergente sur tout le j)lan complexe sauf sur les courbes ou portions de courbes for- mant coupure et sur lesquelles l'équation ci-dessus a deux racines de même module. SÉANCE DU 7 AOUT ipOT. 345 Sur ces courbes ou a t étant une quantité réelle quelconque comprise entre o et -(- 4 et les racines prennent la forme (.rnv.) = Ui±^\/F elles ont évidemment même module. En posant z ^ X -\- yi il vient \- = \-\-Bi, [y. = C + Dt: l'équation analytique de la coupure est AD — BC = o; mais la coupure proprement dite se compose seulement des portions qui sont réellement rencontrées par les courbes orthogonales A — tC = o ou B — / D = o, t étant comme ci-dessus réel et compris entre o et + 4- Deuxième cas. — Admettons que, pour i = ^, X, et[j., tendent respective- ment vers des limites uniques et bien déterminées \ et [j.. Nous poserons Nous considérerons d'abord le cas où — est égal à un nombre réel quel- conque t compris entre o et -I- 4- Dans ce cas l'équation Y = .-| possède deux racines a, p ayant même rao iule. La fraction continue repré- sente alors sur tout le plan complexe deux fonctions méromorphes ou quasi-méromorphes, F = ]v:nd;' ^-ïvrpî;' -'^^^ ^o^- '.'o-'^.- dans lesquelles P„, I„, P,. 1,, R„, sont des fonctions entières ou quasi en- 346 ACADÉMIE DES SCIENCES. tières dont l'ordre apparent (soit en z. soit en - ) a une limite supérieure qui est en général facile à obtenir par la considération du degré maximum des Ij et [/., (soit en z, soit en -\ et de l'exposant de convergence des séries - | j, |, i 1 •/■,,■ |. Troisième ras. — Considérons le cas où - est éçal à un nombre réel (ou 1^ - ^ complexe) autre que t ou à une fraction rationnelle bien déterminée de z. Dans ce cas l'équation possède deux racines a, (î dont l'une a. par exemple a, en général, un mo- dule supérieur à celui de l'autre. La fraction continue représente alors la fonction raéromorphe ou quasi- méromorphe F = F^^' a^ec Pj,_i„p,==R„. Pq, I„, P|, 1|, Uo étant comme précédemment des fonctions entières ou quasi-entières dont l'ordre apparent a une limite supérieure, en général facile à déterminer. La fraction continue est bien déterminée et convergente sur tout le plan complexe sauf sur les courbes ou portions de courbes pour lesquelles on a r- - = 1, {'■ l étant comme ci-dessus un nombre réel compris entre o et -I- 4- Quatrième cas , y. = o. — Dans ce cas la fraction continue représente sur \> tout le plan complexe une fonction méromorphe ou quasi-méromorphe p^ dont l'ordre ap|)arent a une limite supérieure qui se détermine comme précédemment. HYDRODYNAMIQUE. — Sur la similitude dans le mouvement des fluides. Note de M. Jouuueï, présentée par M. Jordan. Le problème de la similitude dans le mouvement des fluides, posé pour la |jremière fois j)ar Ncw!o;i ('), a élé repris par Bertr.iiul, Ri'ecli ot pins (') Philosopliia- ncdiinilis principia matheinalita, l^ivre II, 7" section. SÉANCE DU 7 AOUT U)o5. 347 complètement par HelmhoUz('). Dans un Mémoire récent j'ai essayé d'en préciser quelques points ('-). Je voudrais ici insister sur quelques résultats dus à Newton et à Helmholtz, en vue de les compléter et d'en généraliser la démonstration. Je prendrai pour cela les équations du mouvement des lluides sous la forme très générale qu'elles ont dans les Recherches sur l' Ihdrodynainîrjite de M. Duhem. Ce sont les équations (60), (7/4), (73), (9^) de la ]>remière partie de cet Ouvrage. Elles contiennent le potentiel interne spécifique t, les deux coefficients de viscosité X et ,u, et le coefficient de conductibilité K, fonctions tous les quatre de la densité p et de la température T. Je supposerai toutefois nulles les actions, intérieures ou extérieures, s'exerçant sur les éléments de masse du fluide. Soit un fluide que je distinguerai par l'indice i. Je vais chercher quelles devraient être la compressibilité, la viscosité et la conductibilité d'un autre lluide pour que les mouvements de ce second fluide soient semblables à ceux du premier, les rapports des longueurs, des masses, des températures, des temps étant respectivement «, p, 9, e. Les quantités relatives à ce second fluide seront affectées de l'indice 2. Je prendrai d'abord t.^, 1.,, (a,, K,, tels que ï. (èp. 9t)==^|!;,(p,t), ..(1. OTJ:=.U,(p. T), ^I.'. eT)=Tu,(o,T), ^.(1^. 6TJ=r,K,(p, T), cz, j3, 0, 'i, 'II, T, T, sont des constantes. Les équations du mouvement des fluides montrent alors que les mouvements sont semblables, le rapport des temps étant e, pourvu que ~5 0 -. o 2 f* _ ,! Vt^ On peut remplir ces conditions en admettant l'égalité des densités et des tem|)ératiires ^ = 0 = 1. On a alors (l) ?=-' <]/ = T = (X-, Y) = a-- (') Monatsberichte der k. Akademie der Wissenschaflen zu Berlin, 26 juin 1873. (-) Journal de l'École Polytechnique, 1900. 348 ACADÉMIE DES SCIENCES. Supposons - pelit ; alors a, '!^, t, -n le sont aussi. D'où le résiillal suivant : « Pour les très grandes vitesses, le mouvement d'un fluide donné est sem- blable à celui d'un antre fluide très compressible, très peu visqueux et très peu conducteur animé de vitesses finies ». Ce qui peut encore s'énoncer : « Dans les mouvements se faisant avec de très grandes vitesses, la com- pressibilité du fluide joue lui grand tôle; au contraire, sa viscosité et sa conductibilité sont négligeables ». Par un raisonnement analogue, on voit que, pour les mouvements s'ef- fectuant avec des vitesses très petites, la viscosité et la conductibilité sont importantes, la compressibilité négligeable ('). La i^lupart de ces résultats ont été énoncés par Helmholtz et même quelques-uns, dans une certaine mesure, par Newton (-). Toutefois, ni l'un ni l'autre de ces auteurs n'a envisagé ce qui concerne les coefficients de conductibilité. Ajoutons que, dans sa démonstration, lielmholtz réduit à un, par application de la relation de Stokes, le nombre des coefficients de viscosité et qu'il suppose constant ce coefficient unique. PHYSIQUE. — Sur l'elat de la matière ait voisinage du point critique. Note de M. C. Raveau. Je demande la permission de présenter quelques réserves au sujet des conclusions que MM. G. Bertrand et J. Lecarme croient pouvoir déduire de leurs expériences sur l'état critique (^). Voici en substance le raisonnement des auteurs: La vapeur d'alcool, à quelque distance du point critique, ne dissout ni ne laisse se diffuser l'aliza- rine. Si, au voisinage immédiat du point critique, nous voyons une coloration dans une région d'un tube de Nalterer, c'est que cette partie du fluide con- tient non seulement de la vapeur, mais encore du liquide qui s'y est diffusé, entraînant l'alizarine qu'il dissout. Ainsi on ne conclut à l'existence de liquide en un point qu'en athnet- (') On peut aussi supposer que les espaces sont giaiids ou petils, tes vilesscs étant soit petites ou grandes, soit grandes ou petites. Le rùte de la compressibilité, de la viscosité, de la conductibilité dans ces divers cas se tire encore de la discus-ion des formules (i). C) Newton, toc. cit., Corollaires II et lit de la proposition WXllI. (^) Comptes rendus du 3i juillet, p. 8120. SÉANCE DU 7 AOUT igo.T. 349 tant la persistance d'une propriété de la vapeur, constatée dans d'autres conditions. I/expérience nous révèle une variation très rapide des pro- priétés des fluides au voisinage immédiat de l'état critique ; on peut vouloir que cette variation ne soit qu'apparente et résulte de la variabilité des proportions dans lesquelles se mélangent deux fluides hypothétiques, mais on va, à mon avis, un peu loin en disant qu'il semble qu'un tel mélange ait lieu. J'ajouterai que les théories liquidogéniques paraissent avoir été jusqu'ici réservées à l'explication de phénomènes singuliers, d'interprétation diffi- cile; la hardiesse des conclusions de MM. G. Bertrand et J. Lecarme s'ac- croît du fait que les auteurs (au début du dernier alinéa de la Note précitée) présentent comme une conséquence de ces théories une particularité dont la théorie des gaz, basée sur l'existence d'une seule espèce de molécules, a rendu compte depuis longtemps. MAGNÉTO-OPTIQUE. — Sur la biréfringence ryiagnétique. Nouveaux liquides actifs. Note de MM. A. Cotton et H. Mouton, présentée par M. J. Violle. I. Nous avons résumé dans une Note précédente (') les expériences que nous avons faites à l'aide d'un liquide présentant une biréfringence néga- tive très nette (fer Bravais ancien). Avant d'indiquer comment nous avons pu préparer, avec ou sans fer, de nouveaux liquides actifs, nous montrerons qu'on peut obtenir, toujours avec l'hydroxyde ferrique, des liquides posi- tifs très actifs. Prenons une solution colloïdale récente d'hydroxyde ferrique préparée par dialyse (du fer Bravais de préparation récente par exemple) ; ces liquides présentent, comme on le sait, une faible biréfringence positive : plaçons des échantillons d'un tel liquide dans des tubes scellés que nous soumettons dans uneétuve à loo" àdeschauffagesde plus en plus prolongés. Le liquide devient en même temps de plus en plus biréfringent. Il suffit par exemple de chauffer pendant quatre heures pour que la biréfringence devienne environ 4o fois plus grantle. On peut alors mesurer avec préci- sion sa variation en fonction du champ : elle croît à peu près comme le carré du champ, sans inversion. (') Comptes rendus, 3i juilllet 1905, p. 817. C. H., 1905, s» Semestre. (T. CXLI, N° 6.) 4^ 35o ACADÉMIE DES SCIENCES. En même temps que le liquide devient de plus en plus actif, son aspect change : il devient plus visqueux, plus opaque, diffuse plus de lumière. L'examen ultramicroscopique montre que la grosseur des grains est 1res nettement auginenlée par le chauffage. La solution primitive est difficilement résoluble; le liquide chauffé pendant 4 heures renferme déjà des grains bien visibles sur lesquels la pesanteur commence à agir; enfin le liquide chauffé plus longtemps encore renferme des grains assez gros pour que l'hétéro- généité delamasseapparaissesousTemploideréclairageultramicroscopique. Nous avons vu que la biréfringence était liée à la présence des grains; nous voyons ici que sa grandeur dépend de la grosseur de ces grains. IL En employant le procédé indiqué par Bredig pour la préparation des métaux précieux en solution colloïdale, on peut préparer avec des élec- trodes de fer un liquide jaune clair qui a gardé depuis plusieurs mois son as- pect colloïdal typique. L'examen ultramicroscopique montre des grains bien visibles comme ceux du platine ou de l'argent de Bredig. Sans faire aucune hypothèse sur la composition chimique de la matière qui constitue ces granules nous désignerons ce liquide sous le nom de fer de Bredig. Ce liquide présente une biréfringence magnétique positive qui est faible à cause de la faible concentration, mais qui est pourtant assez grande pour que nous ayons pu mesurer sa variation avec le champ. Cette loi est toute différente de celle qu'on obtient avec les liquides déjà étudiés. La courbe obtenue en portant en abscisses le champ et en ordonnées lu biré- fringence s'élève d'abord très rapidement au voisinage de l'origine, pour se transformer, à partir d'un champ de 3ooo unités environ, en une droite légèrement ascemlante. Comme il est facile de le prévoir d'après ceUe loi singulière de variation, des champs très faibles, de quelques centaines d'unités, par exemple, suffisent pour pro- duire une biréfringence non seulement sensible, mais même mesurable. On peut, en effet, remplacer l'électro-aimant par un aimant permanent en fer à cheval ou par des bobines parcourues par un courant. Nous nous sommes servis de ce dernier procédé pour étudier la biréfringence dans les champs faibles; nous avons trouvé que, si l'on fait varier le courant de façon à décrire un cycle d'aimantation, les valeurs obtenues en courant ascendant et descendant concordent dans la limite des erreurs d'expé- rience. Si l'on applique le même procédé de Bredig de la pulvérisation élec- trique à des électrodes de fer dans la glycérine, oa obtient un liquide gris qui donne lieu à un autre phénomène magnéto-optique, la rotation bima- gnétique de Majorana (rotation du plan de polarisation indépendante du SÉANCE DU 7 AOUT tpoS. 35 I sens du champ); 'celle-ci est due à une inégale absorption par le liquide des vibrations lumineuses parallèles et perpendiculaires au champ. Un champ très faible suffit pour produire le phénomène. Les particules mi- croscopiques en suspension dans le liquide ont une forme bien déterminée : on les voit s'orienter nettement dans un champ magnétique. III. On peut obtenir des liquides ne renfermant pas de fer et présentant la biréfringence magnétique. Si l'on mélange en effet dans certaines condi- tions deux solutions diluées, l'une de carbonate de sodium, l'autre d'azotate de calcium, on obtient un liquide qui conserve assez longtemps en suspen- sion des cristaux très petits de carbonate de calcium; ce liquide présente nettement une biréfringence magnétique négative, dont la loi de variation avec le champ est analogue à celle du fer de Bredig, accompagnée d'une rotation bimagnétique. Ce dernier fait est à rapprocher des observations de M. Meslin qui a observé le phénomène de la rotation bimagnétique sur un grand nombre de liquides dans lesquels il mettait en suspension des poudres cristallines. Il n'avait pas observé dans ces conditions de biré- fringence : cela tient probablement à ce que les particules en suspension étaient trop grosses. Nous croyons en effet que la biréfringence magnétique ne s'observe que si la grosseur des particules en suspension est comprise entre certaines limites. Si l'on examine l'ensemble des observations qui précèdent, on voit que ce phénomène doit, comme le pensait Schmauss, dépendre d'une orien- tation des particules soumises à l'action du champ. Pour des particules très petites, les mouvements browniens, qui persistent comme nous l'avons constaté dans un champ magnétique intense, viennent contrarier cette orientation. Pour des particules plus grosses, l'inégalité d'intensité des deux composantes de la vibration est le phénomène principal. Reste à expliquer comment celte orientation rend compte des propriétés optiques : diverses théories sont en présence; nous les examinerons ailleurs. CHIMIE MINÉRALE. — Sur les chloroborates de calcium. Note de M. L. Ouvbabd, présentée par M. Ditte, On sait qu'il existe un chloroborate naturel, la boracite, qui a été reproduit parHeintz et par M. de Gramont. MM. Rousseau et Allaire(') ont réussi à (') G. Rousseau et H. Allaire, Comptes rendus, l. CXVl et suiv. 352 ACADÉMIE DES SCIENCES. obtenir des composés analogues dans lesquels le magnésium était remplacé par le fer, le zinc, le cadmium, etc., et le chlore par le brome ou par l'iode. En cherchant à étendre aux alcalino-terreux les méthodes qui nous avaient amené à préparer les orthoboniLos de la série magnésienne ('), nous avons obtenu fréquemment des composés chlorés, mais qui ne res- semblaient ni par leurs propriétés, ni par leurs formules, aux boracites. Nous dédirons aujourd'hui les produits qui nous ont été donnés par le calcium et qui présentent un certain intérêt par leur mode de formation. M. Le Chatelier ('-) avait déjà signalé que, quand on projette un mélange en proportion quelconque d'anhydride boricpie et de chaux dans du chlo- rure de calcium fondu, le mélange se dissout en formant un bain limpide qui ne tarde pas à laisser déposer des cristaux du sel B^O'.SCaO.CaCP. En réalité, le corps décrit par M. Le Chatelier est un de ceux qui se forment le plus aisément dans ces circonstances, surtout si l'on maintient, comme le faisait cet auteur, le b;u'n en fusion pendant plusieurs heures pour permettre aux cristaux de se développer. Mais il n'est pas le seul à se produire et, en faisant réagir sin- le chlorure de calcium soit l'anhydride borique, seul ou additionné de quantités déterminées de chaux, soit des borates de chaux de composition connue, nous avons pu obtenir deux borates et deux autres chloroborates parfaitement définis. I. Par exemple, quand on fond ensemble poids égaux d'anhydride borique et de chlorure de calcium, les deux corps, qui manifestent au début une tendance à se séparer, Tanliydride montant à la surface, finissent au bout d'un certain temps par donner un liquide homogène qui, par refroidissement lent, se prend en un feutrage de fines aiguilles donnant à la masse solide l'apparence de l'asbeste. On peut aisément désagréger celle masse par l'eau froide. Si l'on augmente la quan- tité de chlorure sans dépasser cependant cinq fois le |)oids de l'anhydride borique, ces aiguilles se développent, donnent de fins prismes, de i'"' de longueur, à extinctions longitudinales, mais cannelés. Ces prismes sont à peu près inattaquables par l'eau froide et l'acide acétique étendu, mais très facilement solubles dans les acides forts, même très dilués. L'analyse de ces aiguilles ou de ces prismes montre que l'on a affaire à un produit homogène, répondant à la foimule 5B=0^3CaO.CaCI' {'). (') L. OuvitARD, Comples rendus, l.CKW, p. 172 et 335; et t. CXXXII, p, 267. (-) Le Chatelieh, Comptes rendus, t. XCIX, p. 276. (') Calculé : B^O' 55,8; Ca0 35,5; Cl 11,2. Trouvé : B^O' 55,4; CaO 35,8; Cl 11,1. SÉANCE DU 7 AOUT IQoS. 353 On obtient encore le même composé si, en maintenant invariables les proportions de fondant et d'anhvtliide borique, on ajoute une (juantité de chaux inférieure à 0™°',a5, pour i'""' d'anhydride. II. Mais, au delà de ce terme, on voit les aiguilles se mêler de cristaux d'aspect tout à fait différent, tandis que l'analyse nous confirme que nous n'avons plus un corps homogène. Quand on atteint o™°',5 de chaux, pour i'""' d'anhydride, les aiguilles disparaissent totalement, et l'on a des cristaux grenus, arborescents, agissant faiblement sur la lumière polarisée, plus altérables que les précédents par l'eau qui les rend opaques; on peut cependant les débarrasser par l'acide acétique très étendu des matières amorphes, légères et floconneuses qui se forment en même temps. L'analyse leur donne pour composition : SB^O^SCaO.CaCI- ('). Les mêmes cristaux se forment si, sans ajouter de chaux, on chauffe une partie d'anhydride borique avec huit parties de chlorure de calcium. Mais si, en conservant les quantités indiquées plus haut (i"»"' d'anhydride pour o^^^S de chaux), on diminue la proportion de fondant, de façon à la faire descendre au-dessous de a™"', on remarque à l'analyse que la quantité de chlore diminue, sans correspondre à aucun composé défini. Au microscope, on trouve que les cristaux arborescents sont mêlés de lamelles très transparentes, agissant vivement sur la lumière polarisée. En cherchant à isoler ces lamelles, nous avons reconnu qu'elles se formaient, à l'exclusion de tout autre pioduit, quand, au mélange précédent, on ajoutait une quantité convenable de chlorures alcalins. Elles sont inattaquables par l'eau froide, solubles dans les acides étendus, ne contiennent pas de chlore, et répondent à la formule du borate bibasique : B-^0^2CaO (-). Il importe, dans celte préparation, que la quantité de chlorure alcalin ajouté ne dépasse pas oo pour loo, car M. Ditte (') a démontré qu'en fondant un borate de chaux quelconque dans un mélange de chlorures alcalins, avec 25 pour loo de chlorure de calcium, on obtenait le corps aB'^O'.SCaO et le borate monobasique B'O'.CaO, avec les chlorures alcalins en)ployés seuls. III. Si, dans les expériences précédentes, on augmente la (juantilé de chlorure de calcium au delà de 5™°', ou si l'on ajoute de la chaux de manière à dépasser o'°°',5 pour i"°' d'anhydride, en restant toutefois au-dessous de 3™°', on obtient les cristaux décrits par M. Le Chatelier B20^3CaO.CaCl-. Enfin, si l'on augmente la proportion de chaux libre, jusqu'à 3°'°', sans que celle de (') Calculé : B-0» 42,9; GaO 45,8; Cli4,5- Trouvé : B'O' 43, o; CaO 45,4; Cl i4,6. (») Calculé :B20S 38,5; CaO, 61, 5. Trouvé : B'OS 38,3; CaO, 61,6. (') Ditte, Comptes rendus, t. LXXVII, p. 783. 354 ACADÉMIE DES SCIENCES. chlorure de calcium dépasse 5"'°', il ne se forme plus de composé chloré, même en l'absence de chlorures alcalins, et l'on oblienl des prismes de borate tribasique : B-03.3CaO (') tout à fait semblables à ceux que nous avons obtenus antérieurement par une autre méthode. CBIMIE ORGANIQUE. — Etude sur la constitution du diparaditolyléthane dissymétrique, du dihydrure de 2.7.9.10 tétraméthylanthracêne et du 2.7 diméthylanthracêne. Note de M. James Lavaux, j3résenlée par M. Haller. J'ai obtenu clans l'action du toluène et de Al Cl' sur CH*Cl= ou C-H^Br^ différents diméthylanthracènes (Comptes rendus, t. CXXXIX, p. 97O; t. CXL, p. 44; t- CXLI, p. 2o4). L'un d'eux que j'ai provisoirement dénommé B fond à 244°>5 et donne par oxydation une diniéthylanthraqui- none, fondant à 236°, 5. Ce carbure est identique à un corps décrit par Anschutz {Liehig's Annalen, t. CCXXXV, p. 3i3). En faisant réagir CH' — CHCl^H- AlCP sur le toluène, il eut, à côté d'un ditolyléthane dis- symétrique, un hydrure de tétramétbylanlhracène, auquel il attribua, à cause de son mode de formation, deux CH^ fixés en méso ou y, c'est-à-dire en positions 9.10, tandis qu'il assigna aux deux autres simplement des noyaux différents. Il était possible, comme je vais le montrer, d'aller beau- coup plus loin et de fixer en 2.7 la position des deux autres groupes mé- thyles. En oxydant cet hydrure de diméthyl-méso-ilimélhylanthracène, comme il le nomme. Anschutz obtint seulement une diméthylanthraqui- none, par perte des deux CH' méso et, par un mécanisme analogue, le diméthylanthracêne correspondant à cette quinone, en distillant sur la poudre de zinc le carbure tétraméthylé. D'après Anschutz ce diméthylan- thracêne fond à 243°-244° et sa quinone à 236°. On voit d'après les chiffres donnés plus haut qu'il est identique à mon carbure B. Si j'établis, en me servant des données mêmes des expériences d'Ans- chûtz, que son hydrure de tétraméthylanthracêne avait ses groupes CH' en 2.7.9.10, comme je l'ai annoncé plus haut, j'aurai établi que mon car- bure B, qui en dérive par perte des mélhyles 9 et 10, est le 2.7 diméthyl- anthracêne. » (') Calculé : B=0', 29,4; CaO, 70,6. Trouvé : B-0', 29,8; CaO, 70,3. SÉANCE DU 7 AOUT igoS. 355 Remarquons d'aijord que la formation de dkolyléthane montre que la réaction se passe en deux, phases : i° une seule molécule de CH^ — CHCl- donne avec 2'"°' de toluène le ditolylélhane ; 2° une seconde molécule agit sur lui, pour former Thydrure de tétraméthylanlhracène, de sorte que, si l'on arrive à connaître les positions des CFP dans le ditolylélhane, on pourra préjuger de celles qu'ils occupent dans le carbure anthracénique. Il n'y a pas à supposer qu'au lieu d'être successives, ces deux, réactions soient parallèles et indépendantes, car j'ai proxixé (Comptes rendus, t. CXXXIX, p. 976) que, dans la réaction identique de CH-Gr-+ AlCF sur le toluène, il se forme d'abord du ditolylmélhane, puis seulement ensuite, et à ses dépens, l'hydrure de diméthylanthracène : I CH^-A /\-CH' . GIF— A-CH-A— GtP devient CH'-A A— CH3 CIP— A-CH^-A-CH' donne ■ CM- - Pourtant il existe une diflerence. Dans le deuxième cas on ne recueille pas directe- ment l'hydrure de diméthylanthracène. Il agit fortement comme réducteur sur CH-Cl-, comme je l'ai démontré, donne CPPCl qui transforme une portion du toluène en xylène, tandis que lui-même passe entièrement à l'état de diméthylanthracène par perte de H-. Dans le premier cas Anschiitz recueille l'hydrure même de tétraméthylanthracène. Si ce corps eût ai;i comme réducteur sur CIP — (^HCl^, il se fût formé CH^ — CH-Cl donnant avec le toluène du méthyléthylbenzène avec formation d'une quantité équi- valente de méthylanlhracéne à la place de l'hydrure. Or Anschiitz annonce précisément qu'il a isolé, outre les deux corps que j'ai déjà cités, du paraélhylméthylbenzène. Il semble donc qu'une telle réduction ait eu lieu, mais moins énergique et partielle, intéres- sant seulement une faible quantité deCH' — CHCl- au lieu d'atteindre i™°'sur 3™°' comme cela a lieu avec Cil- Cl-. Il se serait alors formé un peu du tétraméthylanthracène lui-même qui aurait pu très bien échapper à Anschiitz, perdu dans les liqueurs mères et les portions impures de l'hydrure. La chose serait curieuse à vérifier et viendrait compléter et généraliser la théorie de ces réactions. Passons à la constitution du ditolyléthane. Anschutz, dans la nomenclature des pro- duits qu'il obtient, après avoir cité avec de justes raisons le/»ara-éthylméthylbenzène, note simplement et une seule fois p. ditolyléthane. Veut-il dire para? Cela l'indique, et pourtant, outre qu'il n'écrit nulle part le mol para et désigne toujours son corps simplement par ditolyléthane, il ne s'occupe pas nettement de justifier une constitu- tion quelconque, même lorsqu'il identifie très judicieusement son carbure avec un autre obtenu jjar O. Fischer en condensant la paraldéhyde avec le toluène {Beric/ite, t. VII, p. iigS). Celui-ci ne parle pas non plus de constitution, mais identifie à son 356 ACADÉMIE DES SCIENCES. tour le premier terme d'oxydation de son carbure avec une ditolylcétone obtenue par J. Weiler {Beiichte, t. VII, p. ii83). CH^ J- CH I CIP CH' donne CH' -CO- CH' Cette cétone a été reproduite elle-même de diverses façons, en particulier par E. Ador et J. Crafls {Berichte, t. X, p. 2178). Ces auteurs ont constaté que, par ébul- lition sur la KOH sèche, elle donnait exclusivement l'acide paratohiique. Il faut conclure que les deux CH' sont en para, sinon l'on aurait à la fois, par exemple, des acides meta et para pour une métaparaditoUlcétone. On avait donc affaire à la dipa- raditoljlcétone et au diparaditolyléthane dissymétrique comme point de départ. Revenons à la réaction d'Anschutz. Quand une nouvelle molécule de CH'— CHCl' réagit sur le diparaditolylétliane formé dans la première phase, pour donner naissance à un carbure anthracénique, il faut que les points d'attache de cette deuxième molé- cule soient, dans chaque noyau en ortho par rapport aux points d'attache /7 et p' de la première molécule de CH' — CHCl'. CH'/\a a'^\CW h CH' b' CH' CH' l/\a o'/\ 1' CH» A / CH CH» Il y a dans chacun de ces noyaux deux positions ortho libres en (7 et b pour l'un, a' et b' pour l'autre. Les quatre combinaisons possibles seront réalisées par la soudure en aa\ en ab' , en ba' , ou en bb' . 11 est facile de voir que, de l'une ou l'autre façon, il se formera toujours le même carbure, l'hydrure de 2.7.9.10 tétraméthylanlhracène. On peut s'en rendre compte très simplement en faisant tourner par la pensée l'un ou l'autre des hexagones autour des diagonales pq et /*'"'=i2'). Benzaldéhyde liq. -t- ]ilM'nylhydrazlne ( diss. dans l'alcool) =: benzylidène- hvdrazone diss. dans l'alcool + H-0 diss. dans l'alcool -Hi4"',64 On a déterminé, d'autre paît : Chaleur de dissolution de pliénylhydrazine dans l'alcool — 0,78 » « de H-0 dans l'alcool (12') o,25 » » de benzylidènehydrazone dans l'alcool. . — 3, 08 On tire de là : .Chaleur de formation de benzylidènehydrazone 1 1''"',6 On a trouvé avec la bombe : Chaleur de combustion de benzylidènehydrazone i6i9''"''',8 » de formation , 10''''', i IV. — Farfiirylhydiazone. Réaction dans l'alcool. Furfurol liq. + phénylhydrazine (diss. dans l'alcool) := furfurylhydra- zone (diss. dans l'alcool) ■+- H'-O (diss. dans l'alcool) +i4'^'"',75 Chaleur de dissolution dans l'alcool de furfurylhydrazone crist S'^^'jOS On tire de là : Chaleur de formation de furfurylhyiliazone crist 36^^'', i On a, d'antre part, trouvé : Chaleur de combustion de F.-hydrazone i348'^"', 3 Chaleur de foiniation 34'^"', o 36o ACADÉMIE DES SCIENCES. \. — Sflirv/ic/è/H'/n'c/razone. On opère dans l'élher : Aid. salicylique liq. -i- phénylli \ draz. liq. = salirylli\ drazone diss. dans étlier +H-0 liq -+- 12'-"', 6 Clialeur de dissolution de salicylidènelndrazone crist. dans éllier — i''"',9 On en déduit : Chaleur de formation de salicylidènehydraz. ciisl 43*^"', 6 La bombe donne : Clialeur de combustion de salicylidùneliydrazone iSgS'^"', 2 Chaleur de formation de salicylidènehydrazone 4'*^"'; 7 VI. — Anisyliil-iieliydrazone. On opère dans l'èther comme précédemment : Aldéhy. anisique liq. -t- phényihy. liq. r= anisylidènehydrazone + H'O liq. -t-i4''^'-8 Chaleur de dissolution de l'anisylidéneliydrazone — 1^'^, i On en déduit : Chaleur de formation de Tanisylidènehydrazone (la chaleur de formation de Tald. anisique étant 53^"', 8) 38^"', 5 On a, d'autre part : Chaleur de combustion de l'anisylidènehydiazone 1768'^"', 2 Chaleur de formation 35"-'', i MI. — Benzophéiiiiiicjtlii'inlhydraznne. ()ae\ que soit le solvant employé, la benzopliéiione ne réagit pas assez vite sur la phénylhydrazine pour (|ue l'on puisse étudier la réaction au calorimètre. Nous avons déterminé la chaleur de formation de l'hydrazune correspondante par la bombe calo- rimétrique : Chaleur de combustion de benzophénonehydrazone 2354'^''',8 Chaleur de formation — lo'-'', i La réaction Henzophénone sol. -f- phényihydr. liq. ^rr benzophénone livdr. sol. + H-0 liq. dégage 10' •'', 3 VllI. — Acélophénrinehydrazone. Chaleur de combustion 1783'^"' Chaleur de formation i9'^"',4 On en déduit ; Acéloph. liq. + phényihydr. liq. = acétophénonehydraz. crist. -|- H^O liq. -(- g^'"', 7 SÉANCE DU 7 AOUT igoS. 36l Faisons remarquer, en terminant, que la chaleur dégagée dans l'action des acétones et aldéhydes sur la phényihydrazone est sensiblement con- stante, surtout dans le cas des nombres déterminés au calorimètre. Elle varie de 12^^' à 16^"'. Elle est légèrement supérieure à celle dégagée dans la réaction des aldéhydes ou acétones sur l'hydroxylamine avec formation d'oximes, et que de précédentes recherches nous permettent d'évaluer à lo^^^'-iS*^*'. Ceci explique le déplacement de l'hydroxylamine par la phé- nylhydrazine et la formation d'hydrazone aux dépens de celle-ci et des oximes. Nous continuerons ces recherches par l'étude thermochimique des dioximes et des osazones. CRISTALLOGRAPHIE. — Les propriétés mécaniques du fer en cristaux isolés. Note de MM. F. Osmond et Cii. Frémoxt, présentée par M. H. Moissan. Les fers et les aciers doux du commerce étant essentiellement des agré- gats de grains cristallins polyédrisés, il semblerait naturel que l'étude de ces métaux, au point de vue de leurs propriétés mécaniques, eût pris pour point de départ le cristal isolé qui en est l'unité structurale. Cependant, faute de matériaux appropriés, on ne sait encore rien des propriétés mécaniques du cristal de fer, si ce n'est qu'il possède un clivage facile |)arallèle aux faces du cube. Grâce à l'obligeance de M. Wert, Directeur des établissements métallur- giques de Denain et Anzin, nous avons eu des fragments d'un rail d'acier qui, pendant quinze ans, avait servi d'armature à un four. Dans les régions où l'oxydation n'a pas été totale, le métal conservé sous une couche d'oxyde plus ou moins épaisse a perdu la plus grande partie de son carbone. Les autres éléments étrangers ont été scorifiés et, finalement, il est resté du fer presque pur qui s'est trouvé soumis, par places, aux conditions les plus favo- rables pour le développement de la cristallisation. Certains cristaux avaient pu atteindre un volume de plusieurs centimètres cubes et il était possible d'y tailler des barrettes, cristallographiquenient orientées d'après les cli- vages apparents ou d'après les lamelles de Neumann, et de dimensions suffisantes pour les essais que nous avions eu vue. Traction. — Les barrettes de traction, avec leurs tètes, exigeant un volume relative- ment grand de métal, nous n'avons pu en oblenii- qu'une seule, dont l'axe était paral- lèle à un axe quaternaire. Nous lui avons donné la l'orme préconisée par l'un de nous, 362 ACADÉMIE DES SCIENCES. c'esl-à-dire celle d'un tronc de cône de 28 millimèlres de hauteur avec ba=îes de 16 et 8 millimètres de diamètre respectivement. La petite base est reliée à une partie cylin- drique de même diamètre et de 10 millimètres de long. La limite d'élasticité, déterminée par la position après rupture de la limite du dépolissage sur la surface tronconique polie, a varié de i3''s à lô"-" par millimètre carré. La courbe enregistrée des déformations- charges donne un palier notable à 16'", 5. La charge de rupture, rapportée à la section initiale, égale 27''^, 8. La contraction sur section rom])ue atteint 85 pour 100. Compression. — Deux éprouveltes ont clé prélevées dans le même cristal préala- blement recuit au rouge cerise clair (environ 800°) et taillées sous forme de prismes. On a trouvé, la direction de LelTort étant parallèle à un axe, Quaternaire. Ternaire. Limite d'élasticité i3'>s,9 i7''s,o Ecrasement pour 100 par kilogi-ainme au-dessus de la limite d'élasticité. . . o''", .34 o''b, 29 La limite d'élasticité est marquée sur la courbe enregistrée des déformations-charges par un point nettement angulaire. Dureté. — La dureté a été mesurée jjar la nu'lhode de Biinell. adaptation indu- strielle de la théorie de Hertz et des essais de M. Auerbacli. Celte méthode consiste à appuyer sur une face polie, sous une pression donnée, une bille sphérique de rayon connu et à prendre le diamètre de l'empreinte avec un microscope inuni d'un micro- rtièlre oculaire. Dans nos expériences, la pression était de i4o''s et le diamètre de la bille en acier trempé de .5""". Nous avons trouvé, pour le diamètre des empreintes, en millimètre^ : Métal recuit. Au rouge très sombre (oSo"). . . Au rouge cerise clair (800°). . . Chaque chifl're représente la mojenne de quatre empreintes mesurées suivant deux diamètres rectangulaires. Les empreintes sur faces crislallograj)liiques ne sont pas exactement circulaires cjmme sur les métaux à grain fin. Elles ont ime tendance à prendre un contour octo- gonal sur les faces/; et b\ hexagonal sur la face «' et ces contours ne sont pas toujours très nets. Il résulte de là une petite inceititude sur les mesures et, comme les diffé- rences constatées sur faces difl'érentes ne dépassent pas beaucoup les limites des erreurs expérimentales, on peut se demander si elles sont certaines. Nous croyons cependant qu'il n'y a pas doute, parce que les deux séries sont concordantes entre elles et avec les essais de compression et aussi parce que les résultats sont d'accord avec les lois établies pour d'autres cristaux; on sait que les faces de clivage sont des faces de dureté minimum. Flexion. — Trois barrettes ont été découpées, chacune dans un çiistal unii|ne, aux dimensions de 10™"' x 8'"'" x 2.5""" à 3o'"™. • Deux de ces barrettes avaient leur axe longitudinal parallèle à un axe quaternaire du SÉANCE, DU 7 AOUT igoS. 363 cristal, tandis que, dans la troisième, l'a\e longitudinal faisait un angle de 3o" en\iron avec une face de clivage. Celle dernière barrette, soumise sans entaille au choc d'un mouton de lo''^ tombant de 4'", s'est repliée sans rupture contre le couteau du mouton avec une dépense de 36''s"\ Une des éprouvettes dont la section transversale élait parallèle à une face du cube a été soumise au même essai, également sans entaille. Elle s'est cassée sans prendre de flèche, avec iirie dépense de travail insignifiante el. naturellement, suivant un plan de clivage. Une autre éprouvette semblable et semblablemeut orientée, entaillée celte fois sur la face en traction, au regard du couteau, d'un trait de âcie de i"™ de largeur el de pro- fondeur, a été soumise <à la flexion statique : on a pu la replier sans rupture contre le couteau et le métal de l'entaille s'est élire avec un beau nerf. Ces essais montrent que les propriétés mécaniques du fer en cristaux sont fonction de l'orientation crislallographique par rapport à la direction de l'effort. La fragilité, très grande suivant les plans de clivage, est associée, contrairement à une opinion très accréditée encore, à une plasticité très grande suivant les autres directions : elle n'apparaît pas dans les essais statiques. CHIMIE AGRICOLE. — Classificalion et nomenclature des terres arables d'après leur constitution minéralogique (agricole). Note de M. ïï. Lagatu, présentée par M. Mùntz. Par des Notes antérieures de MM. Delage et Lagatu (') on a vu qu'il était possible d'effectuer une analyse minéralogique complète des terres arables en les observant en plaques minces. Mais cette analyse microsco- pique est uniquement qualitative et, si elle donne quelques indications sur l'abondance relative des diverses espèces minérales, il faut avoir recours à des .séparations chimiques pour estimer la quantité de celles qui paraissent particulièrement importantes au regard de la technique agricole. Sans vouloir assurer qu'une analyse plus détaillée eût été inutile, je me suis contenté jusqu'à ce jour de séparer un lot calcaire, un lot siliceux (sable et argile) et un lot organique (débris el humus), le complément étant constitué par des substances autres que le carbonate de chaux solubles dans l'acide nitrique étendu et froid (carbonate de magnésie, hydrates et (') Comptes rendus, 12 el 26 déc. 1904. 364 ACADÉMIE DES SCIENCES. oxydes de fer, etc.). Le lot organique, sauf dans quelques cas particuliers, ne contribue que d'une manière négligeable à la masse de la terre : il convient d'en réserver l'interprétation à titre d'appendice et je n'en par- lerai pas davantage dans cette Note. Nous nous trouvons alors en présence uniquement du lot calcaire et du lot siliceux. Ce dernier contient l'argile, qu'on a regardée comme une individualité minéralogique spéciale. Cette opinion ne me paraît pas exacte (' ). Toutefois, pour traduire dans les idées et le langage des agriculteurs les résultats de l'analyse des terres, il convient d'accepter les trois constituants minéralogiques essentiels qu'ils ont coutume de recon- naître : calcaire, argile, sable siliceux. Comme dans le cas de l'analyse mécani([ue, l'analyse minéralogique agricole, que je viens de définir, confrontée avec les faits agricoles, ma conduit à individualiser cer- tains groupes de terres, dont le Tableau synoptique est présenté dans la figure ci-contre par le procédé graphique indiqué dans une précédente Note. Classification et Nomenclature des terres arables de 10 fth su cûniimeïrc Calcaire Les règles adoptées pour la nomenclature sont évidentes. Je dois faire remarquer (') Cf. Dëlaqi^ et Lagaïu, Constitutio/i de la terre arable, 1904, Coulet, Mont- pellier. SÉANCE DU 7 AOUT igo5. 365 que jusqu'à présent des dénominations analogues ont été adoptées sans cette significa- tion précise. Cependant, pas plus que dans la classification mécanique, il ne faut accorder aux limites des groupes la netteté des lignes tracées pour les séparer. En ce qui concerne les terres dont le calcaire n'atteint pas loo pour looo, il faut ajouter une désignation supplémentaire relative au calcaire, parce qu'une variation de la teneur en calcaire est d'autant plus importante pour la valeur agricole des terres qu'elle s'applique à des teneurs plus voisines de zéro. Calcaire pour lOoo. Qualificatifs correspondants. 0 à I non calcaire 1 à 10 très peu calcaire lo à 5o un peu calcaire 5o à 100 passablement calcaire 11 y a également lieu de faire état de la nature du calcaire, dont l'activité chimique peut être appréciée par sa subdivision en sables fin ou grossier et par sa vitesse d'attaque aux acides; mais je ne puis exposer ici ce détail d'interprétation. Un des problèmes les plus attachanls d'agrologie spéciale consiste dans l'interprétation simultanée d'un grand nombre d'analyses effectuées sur des terres présentant un intérêt commun. L'emploi de la représentation graphique, précédemment indiquée pour les constitutions mécanique et minéralogique des terres, présente dans ce cas un grand avantiige. D'une manière générale, les associations qu'elle signale par le voisinage des points représentatifs s'accordent parfaitement avec celles dont on a la suggestion soit par l'examen microscopique, soit par l'opinion des cultivateurs. Elles s'accordent d'autre part avec celles que permet de prévoir la communauté d'origine géologique, dont un sérieux contrôle peut maintenant être fait par l'étude comparative, au microscope, des roches mères et des terres qui en dérivent; et cette filiation géologique prend un caractère d'autant plus étroit que les minéraux des roches, pour constituer une terre arable, sont, ainsi que M. Delage et moi l'avons constaté, simplement remaniés et non transformés. Disciple de M. Eugène Risler, j'étais depuis longtemps con- vaincu de l'importance à la fois scientifique et pratique de la classification des terres arables d'après leur origine géologique, classification exposée dans sa Géologie agricole de la France. Après quatorze années de recherches agrologiques, je trouve que cette conception se justifie davantage à mesure qu'on pénètre plus avant dans la connaissance des sols et que la classifi- cation générale domine légitimement les classifications analytiques dont j'ai tenté de préciser les cadres. On voit que l'étude analytique des terres, outre qu'elle garde toujours, C, R., 1905, 2' Semestre. (T. CXLI, N« 6.) ^O 366 ACADÉMIE DES SCIENCES. malgré les critiques dont elle a été l'objet, l'intérêt d'un problème scienti- fique (lisLinct, présente aussi une incontestable utilité j)our définir, pour comparer les conditions des antres recherches cl pour contrôler la généra- lisation de leurs résultats. AGRONOMIE. — S/ir le rougeot. de la vigne. Note de MM. L. Ravaz et L. Roos, présentée par M. Mïmtz. Le rougeot de la vigne, caractérisé par une accumulation de matière co- lorante rouge dans les feuilles, se produit dans des circonstances très variées. Certains auteurs, notamment MM. Prillieux et Delacroix, ont vu la cause du rougeot dans le dévelopi)ement d'un parasite sur les feuilles, mais il se produit souvent en dehors de toute intervention parasitaire, sous l'influence de traumatismes ou de modifications importantes des conditions vitales, produits accidentellement ou intentionnellement. C'est ainsi que la section d'une nervure d'une feuille amène le rougeot dans toute la portion du limbe au-dessus du point sectionné; que l'incision annulau'c sur un rameau produit le rougissement des feuilles de ce même rameau, situées au-dessus du point incisé, tandis que celles du dessous res- tent vertes; qu'une ligature, quelquefois même produite naturellement par une vrille, qu'une cassure partielle, ou encore des sortes d'incisions annulaires, faites par des insectes, produisent les mêmes effets. La sub- mersion, appliquée à une époque convenable, en modifiant profondément le régime de vie de la plante, produit encore un rougeot intense. C'est le rougeot non parasitaire que nous avons étudié, en soumettant à l'analyse comparative divers organes (.lu même âge et du même cépage, atteints on non. Dans les feuilles, nous avons Uouvé, avec constance, une richesse neUenienl accusée en hydrates de carbone, pour le cas de la feuille rouge. Les nombres suivants donnent la mesure des différences observées : Sucie. Atïiidon. Somme. Feuille rouge 6,73 8,4i i5;i4 » vi'ile 6,2-2 4)99 11,21 Enfin, dans de^ analyses détaillées de souches saines et de souches atteintes de rougeot non parasitaire, nous avons pu observer que tous les organes des souches ma- SÉANCE DU 7 AOUT ï9o5. 367 lades, sans exception, présentent un déficit très marqué en chaux et que, sauf poul- ies racines, il en est de même en ce qui concerne la magnésie. Nature de l'organe. Racine, plante saine. . » » malade fige, pjante saine. . . . » » malade . . Sarments, plante saint » » malade Feuilles, plante saine. . . » u malade . Chiffres rapportés à la matière sèche. Il n'existe dans les racines malades que o,.54 de chaux pour i dans la racine saine, 0,70 dans la tige et dans les sarments et 0,76 dans la feuille. Les mêmes rapports, en ce qui concerne la magnésie, sont respectivement pour les tiges, sarments et feuilles : 0,73, o,84 et 0,71. Ces fails nous otit semblé confirmer les théories de Bœhm et quelques autres auteurs sur la dissolution et la migration des hydrates de carbone. e (]ui c UMLe[ ne la iiiagucMc. \zole. A. plias. Potas. Clia ux. Magnés i,o3 0,328 0,275 4,5o 0,210 1,21 o,3i8 0,338 2,42 0,220 o,5i 0,23.J o,36o 2,64 0,2.37 o,.5r 0, 18.5 0 , 390 1,85 0, 175 0,7.0 0,281 0,7.57 1,85 0,424 0, 5^i 0,216 0,767 i,3[ 0 , 36o I,r8 0,346 0,700 7,46 0,855 0,77 o,38- 0,460 5,61 0,610 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sterigniatocystis nigra et acide oxalique. Note de M. P. -G. Charpentier, présentée par M. Roux. Le Sterigmatocystis nigra (^Aspergillus niger de Raulin) produit très souvent de l'acide oxalique dans les milieux sur lesquels on le cultive. Duclaux (') l'a prouvé, il y a longtemps déjà. Des Mémoires plus récents, parmi lesquels je citerai ceux de Wehmer (-), d'Einmerling (^), d'Heinze ("), sont venus tantôt confirmer, tantôt infirmer les conclusions de Duclaux. Des faits absolument contradictoires étant avancés de part et d'autre, j'ai cru faire oeuvre utile en reprenant l'étude de cette question. La plante a été cultivée purement dans des ballons de i 5oo""' de capa- cité renfermant chacun 200""' de liquide nutritif stérilisé à 120°. (') Duclaux, Chini. biolog., i883, p. 219 et Ann. Inst. Past., 1889. (-) Wbhjjeui, Bot. Zeit., 1891, p. 232 et suiv., et Cent. J. Bact., 2" partie, 1897, p. 102. (') Emmekling, Cent. f. Bact., 1" partie, 1908, p. 273. (') Heinze, Cent./. Bact., 2' partie, 1904 et 1906. 368 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour déceler et, s'il y a lien, doser dans le liquide de culture l'acide oxalique, je l'ai toujours précipité sous forme d'oxalate de calcium parla méthode de Berthelot et André (') et achevé l'analvse en employant le per- manganate de potassium suivant le procédé bien connu. Je me suis amsi assuré que : 1° Le Slerigmalocystis wgrnpeut,en se développant sur du liquide Raulin, pro- duire tle l'acide oxalique. — Dansie liquiile d'une culture, vieille de ôjours, faite à 34" et dont le mycélium était naturellement tout noir, parce que la formation des conidies était achevée, j'ai pu doser 0^,062 d'acide oxalique. 2° Le Slerigmatacystis nigra peut, en consommant du sucre, produire de l'acide oxalique. — La plante a été cultivée sur du liquide Raulin dans lequel l'acide tartrique a été remplacé par jj^ d'acide sulfaric|ue, comme l'avait fait Duclaux ; au bout de 6 jours et demi de séjour à l'étuve à 34°, le mvcélium est bien sporulé et le liquide sous-j.tcent renferme 0^,0189 d'acide oxalique. 3° Le Sterigmatocystis nigra, cultivé en présence d'acide tartrique, comme seule source de carbone, n excrète pas d'acide oxalique. — Le liquide de cul- ture employé est cette fois le liquide Raulin, dépourvu de sucre. Au bout de 9 jours de séjour à 34", le champignon n'est encore que peu développé; le mycélium, au lieu de former un voile dur et épais à la surface du liquide, est constitué par une multitude de filaments blancs, qui plongent dans la profondeur et y ondoient, donnant un aspect en quelque sorte louche ;iu liquide; les appareils conidiens sont peu nombreux et éloignés les uns des autres; le liquide a une réaction alcaline et ne contient pas trace d'acide oxalique. Bien entendu cette conclusion, comme du reste les deux précédentes, ne vaut que dans les conditions strictes dans lesquelles l'expérience a été faite. Celles-ci viennent-elles à changer, même très légèrement, les résultats sont tout autres et c'est ce qui fait l'intérêt de la question. Que, par exemple, une culture sur liquide Raulin soit maintenue 10 jours dans une étuve à 18° et non plus à 34", et le liquide ne renfermera point d'acide oxalique. Pour comprendre comment cela peut se faire, il faut étudier de près l'excrétion de l'acide par la plante. Mettons simultanément en train à 34° plusieurs cultures de Sterigmatocystis sur (') Berthelot et A.>'dr£, Ann. de Chim. et de Phys., &' série, t. X, 1887. Durée de la culture. 1 jour -H 6 heures 2 » -f-6 )) 3 » H- 5 )) 4 » + 6 )) 5 » + 6 » SÉANCE DU 7 AOUT ipOT. 369 liquide Raulin; chaque jour retirons un ballon de l'étuve pour y rechercher et, s'il le faut, y doser l'acide oxalique. Le Tableau suivant résume ce que nous observerons : Acide oxalique État du mycélium. en milligrammes. mycélium blanc complet o début de sporulation o mycélium noir, sporulation achevée.. o » I '1 » 33,2 Ce qui frappe immédiatement, c'est que l'acide ne paraît dans le milieu de culture que quand la formation des conidies est, sinon achevée, du moins très avancée; j'ai du reste constaté le fait d'une manière constante; dans toutes mes cultures je n'ai jamais pu déceler d'acide oxalique dans les milieux avant le début de la sporulation. Il est aisé de voir qu'il n'y a pas là une simple coïncidence fortuite; empêchons ou retardons la sporulation, du même coup nous empêcherons ou retarderons l'appa- rition de l'acide. Prenons un ballon renfermant un mycélium bien développé, mais encore tout blanc, sur liquide Raulin; après nous être assuré que le liquide ne renferme pas d'acide oxalique, remplissons le ballon d'anhydride carbonique et remettons-le à l'étuve. La sporulation, complètement entravée, ne se fera point et même au bout de plusieurs mois nous ne pourrons trouver trace d'acide dans le liquide. Si l'on maintient une culture de Sterigmatocyslis nigra sur liquide Raulin à une température inférieure à 20°, on constate un relard très notable dans la formation des conidies; au bout de i5 jours elles n'ont pas commencé à apparaître ('). Or, tant que n'est pas faite la sporulation, le liquide ne contient pas la moindre quantité d'acide oxalique. La race de Sterigmatocvstis nigra que j'ai cultivée pouvait donc, dans le même milieu, produire ou non de l'acide, suivant les conditions de vie qui lui étaient faites et, dans les cas que j'ai étudiés, l'apparition de cet acide était corrélative de la forma- tion des spores. ^ Comme, en général, la plante sporule quand sa vie devient difficile, on peut dire que la plupart du temps la présence d'acide oxalique est le signe d'un état de souffrance. (') Raulix, Etudes chimiques sur la végétation, p. 128. 370 ACADÉMIE DES SCIENCES. HISTOLOGIE. — Sur la réparation des plaies des cartilages au point de vue expérimental et histologique. Note de MM. V. Corxil eL Paul Coudray, présentée par M. Edmond Perrier. Aucune question n'a été plus controversée que celle de la réparation des plaies cartilagineuses. Si elle est résolue aujourd'hui en ce qui concerne les cartilages à périchondre, il n'en est pas de même pour les cartilages ar- ticulaires. A ce dernier point de vue, les derniers travaux de Lefas et de Permisi, loin de clore le débat, ont apporté de nouveaux éléments à la con- troverse. 1° Cartilages à périchondre. — Le processus de réparation des plaies de ces carti- lages, dont le type principal est le cartilage costal, entrevu par OUier, bien décrit par Legros, puis par Peyraud, a été vérifié depuis par difTérenls expérimentateurs. Nous l'avons nous-mêmes étudié sur les cartilages costaux du lapin. La cicatrice, formée d'abord du tissu conjonctif né de la prolifération des cellules périchondrales, renferme bientôt du cartilage embryonnaire, et la cicatrice définitive est cartilagineuse. Ps'ous avons établi que le cartilage embryonnaire apparaît dans le tissu conjonctif, non dans la troi- sième semaine, comme le pensaient Legros et Peyraud, mais dans le cours de la deuxième semaine. 2° Cartilages articulaires. — Il faut laisser de côté, dans la discussion du mode de réparation propre du tissu cartilagineux, certains faits cliniques, comme ceux de Mondière et de Broca, faits relatifs à des fractures inlra-articulaires. Nous savons, en effet, par l'expérimentation que lorsqu'une plaie cartilagineuse intéresse en même temps le tissu osseux sous-jacent, les espaces médullaires ouverts donnent naissance à du tissu conjonctif qui gagne rapidement la cavité de la plaie cartilagineuse. Le même fait se produit lorsqu'une plaie du cartilage articulaire est elïectuée au voisinage immédiat de la synoviale. En pareil cas, l'irritation produite sur celte membrane dé- termine sa prolifération, et en quelques jours la plaie cartilagineuse est envahie et com- blée par du tissu conjonctif provenant de celte synoviale. Même réduit au seul point de vue expérimental, le problème reste très discuté. Pour Oliier, la cicatrisation est fibreuse avec quelques éléments cartilagineux; d'après Legros et Peyraud la cicatrice est d'abord fibreuse, puis cartilagineuse. Pour Gies les plaies du cartilage articulaire, du moins les plaies aseptiques, ne se réparent pas. D'après Lefas la cicatrisation des plaies très étroites a lieu par un tissu cartilagineux adulte d'emblée. Enfin Permisi a cité des résultats qui corroborent en partie ceux de Gies, en par- tie ceux de Lefas. SÉANCE DU 7 AOUT igoS. Syî Nous nous sommes prémunis contre les causes d'erreur en pratiquant dans le fond de la gorge de la poulie fémorale de chiens des incisions n'intéressant que le cartilage et hors de l'atteinte de la synoviale. a. Dans une première série d'expériences, nous avons opéré sur des chiens encore jeunes, mais presque adultes, de quinze à dix-huit mois environ. Dans les plaies faites avec un bistouri ordinaire, c'est-à-dire des plaies assez étroites, nous n'avons trouvé aucune réparation aussi bien au bout d'un mois qu'au bout de 8, de 12 et de 20 jours. Ces résultats sont donc en faveur de l'opinion de Gies qui conclut à la non réparation des plaies aseptiques des cartilages articulaires. Toutes nos opé- rations ont été aseptiques. b. Une deuxième série d'expériences a porté sur de très jeunes chiens, de sept semaines à trois mois. Ici les résultats sont totalement différents, et la cicatrisation s'opère suivant le même mode que la réparation des cartilages costaux. Dans les premiers jours, la plaie est comblée par de la fibrine qui renferme bientôt dans ses mailles des globules blancs et de jeunes cellules de tis-;u corijonclif, comme lorsqu'il s'agit d'une plaie de la peau ou d'un tissu conjonctif. La fibrine qui a servi de charpente à l'organisation du tissu de la cicatrice est bien- tôt remplacée par des fibrilles de tissu conjonctif en même temps que les cellules con- jonctives se multiplient. Aussi, vers le quinzième jnur, la fibrine a disparu, et la cica- trice par un tissu conjonctif fibrillaire très riche en grandes cellules plates, fusiformes. Ces éléments conjonctifs de la cicatrice, fibrilles et cellules, s'implantent perpendicu- lairement aux bords de la section et sont parallèles les uns aux autres, à direction horizontale. On y trouve des vaisseaux capillaires en petit nombre, contenant du sang en circulation. Cet état conjonctif de la cicatrice fait place à du tissu cartilagineux dont nous avons constaté l'existence 5o jours après l'incision. Cette transformation du tissu con- jonctif s'elTectue par le procédé que nous avons décrit à propos du cal lorsque le tissu sous-périostique devient cartilagineux. Les fibrilles naissantes se gonflent et deviennent hyalines en s'imprégnant de chondrine. Elles entourent ainsi les cellules conjonctives en laissant autour d'elles un espace vide. La cellule conjonctive devient ainsi cellule cartilagineuse entourée de sa capsule; c'est un tissu cartilagineux embryonnaire. Le cartilage ancien, de chaque côté de l'incisure, présente une zone très mince dans laquelle les cellules se mortifient. En dehors de cette zone, les cellules cartilagineuses prolifèrent si bien qu'on voit des capsules-mères contenant un grand nombre de cellules-filles. Celle cicatrisation fibrineuse d'abord, puis cellulaire et enfin cartilagineuse du car- tilage articulaire est due à ce que dans le jeune âge, de la naissance à l'âge de 3 mois et demi au moins, l'encroûtement cartilagineux articulaire est pourvu de vaisseaux sanguins. Il se conduit alors comme un tissu vascularisé. L'incision qui y est pratiquée ouvre fatalement des vaisseaux qui sont entourés de tissu conjonctif. Ce sont ce tissu conjonctif et ces vaisseaux qui fournissent les éléments de la cicatrice. C'est dans l'âge différent des animaux en expérience qu'il faut chercher 372 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'explication des divergences qui existent dans les résultats obtenns. Nos conclusions concordent avec celles de Legros et Peyraud qui se sont servis d'animaux très jeunes (2, 3, 6 mois). Gies, au contraire, a dû expéri- menter sur des chiens âgés de plus de 6 mois, c'est-à-dire dont les carti- lages n'étaient plus vasculaires, d'où l'absence de cicatrisation. Reste à expliquer le mode spécial de réparation invoqué par Lefas dans les plaies du cartilage articulaire adulte et retrouvé dans quelques cas par Permisi. Si l'on se reporte aux conditions dans lesquelles Lefas s'est placé, c'est-à-dire en pratiquant des plaies excessivement étroites, à tel point que leurs lèvres restaient au contact, on comprendra qu'il s'agit là de conditions spéciales et exceptionnelles. On peut admettre avec l'auteur qu'en pareil cas les cellules et capsules cartilagineuses qui bordent la petite plaie con- tinuent à sécréter la substance fondamentale et à proliférer comme à l'état normal, constituant ainsi une cicatrice qui n'en est pas une à proprement parler, et qui n'est autre chose que du cartilage adulte et normal; nous n'avons toutefois pas vérifié ce processus. PHYSIOLOGIE . — Sur les rôles respectifs de l'accommodation et de la convergence dans la vision binoculaire. Note de .Al. Léo.v Pigeo.\, présentée par M. Th. Scblœsing. Le stéréoscope présenté à l'Académie des Sciences dans la séance du 24 juillet (p. 247) donne, comme on l'a vu, dans un large champ, la resti- tution du relief. Cet appareil permet aussi d'effectuer diverses expériences relatives à la vision binoculaire. La présente Note expose l'une des plus simples. Lorsque nous observons les objets naturels, deux facteurs, l'accommoda- tion et la convergence, interviennent d'une façon simultanée, soit correc- tement, dans le cas de la vision normale, soit irrégulièrement, dans le cas de strabisme. Mais il est possible d'amener les yeux à accommoder pour une distance déterminée tout en convergeant pour une autre distance. L'une des manières les plus simples d'obtenir ce résultat est d'opérer comme il suit : On se procure deux légendes, l'une de sens recto, l'autre de sens verso, égales et alignées sur la même droite. On les obtient, par exemple, eu prenant une feuille de papier noir, y formant un pli, menant une perpendiculaire à ce pli, qui formera l'alignement des deux légendes, et découpant au canif, dans la double épaisseur, les SÉANCE DU 7 AOUT 1905. 3j5 caractères qui forment la légende; enfin, en se servant de ce papier noir perforé comme d'un négatif pour en tirer des épreuves. Observées au stéréoscope dièdre, ces épreuves semblent n'en former qu'une, établie sur le panneau droit. Il est manifeste que, si l'axe de svmétrie des légendes coïncide avec l'arête du dièdre, l'épreuve droite recto et l'image virtuelle de l'épreuve gauche verso occuperont les mêmes points de l'espace; on dira, pour abréger, que les deux légendes sont alors en coïncidence. Si l'on déplace alors quelque peu vers la droite la feuille portant les deux, légendes, on voit la légende droite recto s'éloigner vers la droite, tandis que l'autre, s'appro- chant de l'arête, semble cheminer vers la gauche. L'écart apparent que prennent les deux légendes est double du déplacement dont on a fait glisser la feuille. Dans cette nouvelle position, les deux légendes sont dites être en position de décroisement. Le décroisement venant à croître, les regards menés à des points homologues atteignent la position de parallélisme, puis, après l'avoir dépassée, se mettent en divergence. Inversement, si l'on ramène la feuille en sens contraire, on retrouve les positions précédentes, et l'on revient à la coïncidence. On peut même facilement dépasser celte position, et amener les épreuves en position de croisement. Les décroisements, lorsqu'on les produit d'une manière progressive, sont facilement suivis par les jeux, même au delà de la position de parallélisme; la fusion optique des deux légendes subsiste alors, mais les légendes décroisées donnent l'illusion de figures de plus en plus grandes et lointaines. Ce résultat est d'accord avec ce que prévoit l'étude géométrique du phénomène; mais il est d'autres conséquences de cette étude géométrique que l'observation ne réalise pas. C'est ainsi que l'on ne peut obtenir l'il- lusion de légendes situées à distance infinie, correspondant à la position de parallé- lisme. Le passage par cette position remarquable ne se traduit pour l'observateur par aucune sensation particulière; aussi cette position ne saurait être exactement recon- nue par la simple observation. C'est que, pendant toute l'expérience, tandis que les regards ont convergé ou divergé dans des conditions très diverses, les yeux ont invariablement accommodé pour une distance restreinte, celle de l'épreuve. Par suite, le sens de l'accommodation et le sens de la convergence n'ont fourni à l'observateur d'indications concordantes, conformes à ce que l'on voit dans la nature, que dans un seul cas, celui de la coïncidence des deux légendes. Pour toule autre position, mais surtout pour les positions de parallélisme ou de divergence, il y a désaccord entre les témoignages fournis par la convergence et par l'accommodation. Dans ces conditions, le témoignage, plus précis, de l'accommodation influe surtout pour déter- miner l'éloignement apparent de la légende; beaucoup moins net que le premier, le témoignage donné par la convergence se trouve rejeté, ou tout au moins réduit à une importance secondaire. Le stéréoscope dièdre, grâce aux divers déplacements qu'il permet, grâce aux écarts qu'il comporte, écarts dont on peut varier à son gré le sens et la grandeur, tout en les mesurant avec exactitude, permet d'aborder C. K., .905, 2- Semestre. (T. CXLI, N« 6.) 49 374 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans des conditions nouvelles l'élude et le traitement des diverses formes du strabisme. GÉOLOGIE. — Sur la structure géologique du Sahara central. Note de M. Emile Haug, L'étude paléontologique des matériaux recueillis par M. F. Foureau au cours de ses explorations successives dans le Tassali des Azdjer m'a permis d'établir, d'une manière certaine, l'existence, dans cette région, des termes suivants, représentés par des couches fossilifères : 1° Schistes siluriens à Climacograplus ; 2° grès éodévoniens; 3° Dévonien moyen; 4° g'"ès et calcaires moscoviens et ouraliens; 5° argiles et grès albiens à Ceratodus el vertèbres de Sélaciens; 6" Cénomanien. C'est à M. Foureau que revient, incontestablement, le mérite d'avoir découvert plusieurs de ces termes, qui n'avaient pas été signalés antérieu- rement dans l'Afrique du Nord, ou dont la présence y était encore douteuse. Dans toute cette succession, malgré les grandes lacunes que l'on y constate, il n'existe aucune discordance importante, correspondant à des mouvements orogéniques. En revanche, la base de la série sédimentaire est probablement partout discordante sur les terrains cristallophylliens fortement redressés. Les terrains du Tassili des Azdjer et de l'erg d'Issaouan n'ont donc subi, postérieurement à leur dépôt, que de faibles redresse- ments, occasionnant, par exemple, la légère discordance qui semble exister entre le Dévonien et le Carbonifère. La transgression mésocrétacée a été précédée de mouvements peu importants, qui n'ont eu d'autre résultat que de mettre les couches albiennes ou cénomaniennes en contact, tantôt avec le Dévonien inférieur, tantôt avec le Carbonifère. Toute la région sédimentaire traversée par les itinéraires sahariens de M. Foureau est donc essentiellement un pays d'allures tabulaires. Telle n'est pas la conception à laquelle on est conduit lorsqu'on cherche à résumer les résultats géologiques des explorations effectuées dans ces dernières années dans des régions plus occidentales du Sahara, en parti- culier sur la frontière marocaine. Tout d'abord la succession des terrains n'y est pas tout à fait la même que dans le Tassili : le Dévonien ne parait plus être réduit à ses"" termes inférieurs, les grès éodévoniens admettent de puissantes inlercalations marneuses, le Dévonien supérieur SÉANCE DU 7 AOUT igoS. 375 est bien développé, en particulier dans le Gourara et dans la région traversée par l'oued Saoura; enfin, le Carbonifère inférieur est bien représenté et semble concordant avec le Dévonien supérieur; les termes supérieurs du Carbonifère paraissent, par contre, faire défaut. Cet ensemble de terrains concordants est fortement redressé et présente des plissements dont les directions oscillent du Nord-Ouest au Sud-Esl. Il est extrêmement difficile, dans l'état actuel de nos connaissances, de délimiter vers l'Est et vers le Sud ce faisceau de plissements postcarbonifères. 11 résulte des observations du capitaine Bessel el de M. E.-F. Gautier que, dans le Mouydir occidental et l'Alinet, les couches dévoniennes sont forlemenl redressées et ont pris part au plissement, mais elles semblent moins plissées que leur subslralum de schistes cristallins. Les plis posldévoniens se sont produits sur remplacement même des plis anlédévoniens, mais avec une moindre intensité. Dans l'un et l'autre cas, les directions sont à peu de chose près Nord-Sud. Plus au Sud, les grès dévoniens constituent, d'après les mêmes explorateurs, des pla- teaux où les couches sont sensiblement horizontales, tandis que, dans l'Adrar, les terrains cristallins forment encore des bandes orientées Nord-Sud. M. Foureau a ob- servé la même disposition dans l'Air, où, à partir d'Agadès, les terrains cristallins s'en- foncent sous une couverture de grès d'âge indéterminé. De même, dans le Hoggar, dans le Tifedest, au nord du Tassili des Aliaggar, les bandes cristallophylliennes ou granitiques accusent toujours les mêmes directions méridiennes, qui sont ainsi le trait dominant de la structure géologique du Sahara central et méridional. Mais, tandis que dans le Nord les terrains dévoniens et carbonifères ont pris part au plissement, dans le Sud la série métamorphique antédévonienne est seule plissée, et il semble qu'il existe entre les deux régions une zone de passage où les terrains carboni- fères ont subi seulement de légères ondulations. Les plis postcarbonifères du Mouydir el de l'Ahnet doivent donc, à mon sens, être envisagés comme des mouvements posthumes consécutifs aux plissements anlédévoniens. De ce qui précède il est permis de conclure que le Sahara septentrional et central coriîprend deux régions essentiellement distinctes : une région de plissements postcarbonifères et une région tabulaire, où les plissements sont antérieurs au Dévonien et probablettient même au Silurien supérieur et ot^i les terrains dévoniens et carbonifères n'ont été que peu dérangés de leur horizontalité primitive. Le premier système a été comparé à juste titre à la chaîne hercynienne ou armoricaine-varisque. Les plissements y sont de même âge et leurs directions se rapprochent de celles que l'on observe dans l'ouest du Pla- teau Central et dans la Meseta ibérique. Le deuxième système rappelle en tous points la chaîne calédonienne. Comme dans le centre de la Grande-Bretagne, les plissements sont anté- rieurs au Silurien supérieur et des mouvements de moindre importance ont eu lieu postérieurement au Dévonien inférieur. La chaîne calédo- nienne marque un accroissement, vers le sud, du continent nord-atlan- ^7^ ACADÉMIE DES SCIENCES. tique et les transgressions dont cette aire continentale est désormais le théâtre ont un caractère de généralité qui se retrouve aussi sur le continent africano-brésilien. De même que l'Atlas saharien, qui appartient aux Dinarides de M. Suess, forme la contre-partie de la chaîne des Alpes, la chaîne postcarbonifère dû Sahara septentrional et la région immense du Sahara où le Dévonien a con- servé sensiblement son horizontalité primitive constituent, de l'autre côté delà Méditerranée, les homologues de la chaîne armoricame-varisque et de la chaîne calédonienne. Mais, tandis que ces deux chaînes accusent, dans le nord de l'Europe, un certain parallélisme, au moins sur une partie de leur parcours, il v ai dans l'Afrique septentrionale, croisement ou superposition et non juxtapo- sition des plissements antédévoniens et postcarbonifères. Toutefois ces der- niers n'ont pas affecté les régions du Sahara situées au sud de l'Ahnet, du Mouydir et du Djoua. Il semble donc se confirmer que le vaste géosynclinal qui, au début de l'ère paléozoïque, comprenait presque toute l'Europe et l'Afrique du Nord, séparant le continent nord-atlantique ou huronien de la terre de Gondwanà, soit allé en se rétrécissant graduellement, à mesure que, au Nord comme au Sud, de nouvelles chaînes venaient accroître l'étendue de ces aires con- tinentales. Les chaînes successives ne se sont pas toujours édifiées suivant des zones parallèles, elles se coupent et, par places, se superposent, s'accom- modant comme elles peuvent d'un terrain déjà antérieurement plissé. Aussi, à mesure que l'étau se resserre, le dessin des chaînes se complique et le phénomène de plissement prend une plus grande ampleur. M. A. GuÉPi\ adresse une Note sur le Traitement rationnel de i hyper- trophie prostatique sénite. La séance est levée à 3 heures et demie. M. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Auguslins, n" 55. ,. , 835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le"^a„c/,e. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes m-4°. Deu. , u!e '.arordl a "Lét,,,ae des matières, l'autre par ordr. alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel du i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixe ainsi quil suit: Paris : 30 fr. — Déparlemenls: 40 fr. — Union postale: U fr. ^^^ On souscrit dans les départements, On souscrit à l'étranger, c m Messieurs : Ferran frères. l Cliaix. Jourdan, RuIT. Courtin-Hecquei. . GevDiiiiD et Gra»t.io ) Gaslineau. e Jérôme. n Régnier. ; Feret. ux ) Laurens. ' Muller (G.) Renaud. / Derrien. p. Robert. ' Oblin. ' Uzel frèie» Jouan. ■éry Perrin. 1 Henry. "'g ( Marguerle. ont-Ferr . ■ , Juliot. ' Bouy. Nourry. Ratel Rey. \, Lauverjat. 1 Degez. ble i Urevel. ( Gralier et C". chelle . . . Koucher. Lorient. Lyon. chez Messieurs : . Baiiiiial. ■■" j M"* Texier. Bernoux et Cumin. \ Georg. lîffanlin. I Savy. f Vitte. Marseille R«at- l Valal. Montpellier j Couiet et fils. Moulins Mai liai Place. Jacques Nancy Amsterdam .. Nantes . Nice ■ Grosjean-Maupin. Sidot frères, l Guist'iiau. j Veloppé. Barma. Appy Nimes Thibaud. Orléans Loddé. [ Blanchier. Poitiers {Lévrier. flennes Plihon et Hervé. Bocliefort Girard ( M"" ). \ Langlnis. Rouen \ ^ { Leslringant. S'-Étienne Chevalier. chez Messieurs : Feikemu Caarel- ' sen et C*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". Dames. Berlin Friedlander et fils. Mayer et Muller. fferne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. . Lamertin. Bruxelles tiayoUr. et Audiarte. ' Lebègue et C'*. Solchek et G'. Bucharest Alcalay. Budapest. Kilian. chez Messieurs: I Dulau. Londres ', Hachette et C' I Nuit. Luxembourg V. Bùck. Ruiz et G'*. Romo y Fussel. Capdeville. F. Fé. Bocca frères. Hoepli. Moscou Taslevin. Margliieri di Giu» Pellerano. Dyrsen et l'feiffer. New- York Slechert. Lemcke et Buecliurir Odessa Rousseau. Madrid. Milan . Naples Cambridge Deighton. Bell et G". Ox/ord Parker et G'- Christiania Gamme rmeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst el fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. . Cherbuliei. Genève. ) Georg ' Stapeimnhr. La Haye Bellofante frères Benda. Palerme Reber. Porto Magalhaès et Mooiz Prague. Rivnac. Rio-Janeiro Garn er. \ Bocca frères. Rome j Loesclier el C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghaodel i Zinserlin,^'. S'-Bétersbourg .. ] ^olff. Bocca frères. Brero. Glausen. Roseoberg et Sellier Gebethaer et Wolff Drucker. Frick. Gerold et G'*. Zurich Meyer et Zeller. 25 fr. 25 fr. 25 fr. 25 fr. PPLÈMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE I-'ACAD^E DES SCI^^^^^^^^^ _ ^_^^^^^ ^^ ^^^^^^ . ons qu'éprouvrni s la digestion des A W même Librairie les Mémoires de .Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers SaTants à 1 Académie des Sciences W 6. TABLE [)ES ARTICLES (Séance du 7 août 1903. CORRESPOND AIVCE . l'ages. M. E. EsoLANGON. —Observations de la pla- nète Y. R. (Goerlz) faites au grand équa- torial de l'Observatoire de Bordeaux 34, M. A. PansioT- — Sur le jour sidéral 342 M. AuBic. — Sur les fractions continues algébriques ^^^ M. JouGUET. — Sur la similitude dans le mouvement des lluides 34g M. C. Raveau. — Sur l'étal de la matière au voisinage du point critique 348 MM. A. CoTTox et H. Mouton. — Sur la'bi'ré- fnngence magnétique. Nouveaux liquides actifs -1^ M. L. OuvRARD. — Sur les chlorobora'tes'de calcium ..r M. James La vaux. - Étude sur la constitu- tion du diparadilolyléthane dissymétrique, du dihydrure de 2.7.3.10 tétraméthylan- thracéne et du 2.7 diméthvlanthracéne . . .354 M. P. Lambert. — Sur le spectre d'absorp- tion des sels manganeux 35., j ^f. Ph. Landrieij. — Therniochimie des 1, j Pages. Iiydrazones '^^^ MM. F. O.SMOND et Ch. Fremoxt. -Les" pro- priétés mécaniques du fer en crfetaux isoles .j,, M H. Laoatu. — Classification et nomen- clature des terres arables d'après leur con.stitution minéralogique (agricole)... 363 MM. L. Ravaz et L. Roos. - Sur le rougeot de la vigne M. P.-G. Charpentier. — Sterigmato- cystis nigra et acide oxalii|ue M.M. V. CoRNiL et Paul Coudray. II'su,- ia réparation des plaies des cartilages au point de vue expérimental et histologique M. LEON PiQPoN. - Sur les rôles respectifs de l'accommodaiion et de la convergence dans la vision binoculaire M. ÉMiLE Haug. - Sur la structuré' géolo- gique du Sahara central M. A. GuEpiN adresse une Note sur le « Trai- tement rationnel de l'hypertrophie prosta- tique sénile » 3C6 372 3:4 3-6 PARIS IMPKIMERIE GAUTHIER-VXLLARS. Quai des Grands-Augastins. 55. Le Géfani : nrAOtBiBH-ViLtAHS èoi<\ 1905 SECOND SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. K 7 (14 Août 1905). -PARIS, GAUTHIER-YILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES UE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Aui^uslins, 55. 1905 RÈGLEMENT REL4ÏIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTE DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2', MAI 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie %& composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"'. — Impression des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés pnr un Membre ou parunAssociéétrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année.. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres'dè lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les dép::er\;'tcférartl\'t"utdre iri'f""' ^^-/^ -«^- l-- Mémoires'par MM. les Seoréta.res perpétuels sont priés de 1 plus tard le Samed: qu. précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivan Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qi tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Sav, étrangers à l'Académie. Les Mémou-es lus ou présentés par des persoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'i demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ur sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires ; tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le i pour les articles ordinaires de la correspondance ( cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être rem temps, le titre seul du Mémoire est inséré dan; Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planch ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serait autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des & leurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Tous Article 5. les six mois, la Commission administrati fait un Rapport sur la situation des Comptes rend après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pi sent Règlement. à;' 1905 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 14 AOUT î 905, PRÉSIDÉK PAR M. BOUQUKT DE LA GRYK. MEMOIRES ET COMMUNICATION.S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Etude de l'atmosphère solaire autour des taches. Note de M. H. Dkslanures. Le granfl intérêt f|ui, en tout tcni[)s, s'nl tache aux recherches sohnres, est accrn à l'heure actuelle par l'abondance des taches et par la proximité d'une éclipse totale du Soleil; il est aui;mcnté aussi par rap|)iication des méthodes nouvelles qui a'ssurent la reconnaissance journalière de la chro- mosphère solaire et de ses vapeurs, non plus seulement au lior-l solaire extérieur (comme dans les éclipses), mais dans la partie, beaucoup plus étendue, cpii est à l'intérieur du bord, projetée sur le disque lui-même. Ces méthodes sont appelées à une taraude extension; car elles donnent, dans la demi-sphère entière tournée vers 1 1 Terre, l'image et les détails de chaque vapeur solaire cpii olire une raie d'énjission ou d'absorption. La lumière de la raie brillante ou noire est i^iolée complètement on dégagée nettement des radiations voisines par des appareils spéciaux (appelés com- munément spectroheliographes) et donne un résultat fort utile sur l'état de la vapeur. Même la méthode décèle les couches successives d'une même vapeur, lorsque ces couches se distinguent par des largeurs difïéreules de la même raie. Le champ nouveau offert à l'investigation est extrêmement vaste, piusque le nombre des raies solaires atteint 20000; mais il exige des appareils com- pliqués et coûteux, cpiimême doivent avoir de grandes dimensu)ns, lorsque l'on veut isoler les raies noires très fines du spectre solaire, et l'emploi de la nouvelle méthode est en réalité difficile. L'étude avec les raies noires très fines est à peine ébauchée, et par cela G. R., 1905, i' Semestre. (T. C\LI, N- 7.) 30 3^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. même particulièrement inléressante, puisqu'elle peut fournir des résultats nouveaux, en particulier sur la répartition des diverses vapeurs dans le Soleil. Mais pour la reconnaissance des mouvements et des phénomènes généraux de l'atmosphère solaire, les raies larges et surtout les raies à ren- versement simple et double sont très |)robablement plus avantageuses; car elles donnent immédiatement, avec des appareils relativement simples, l'état des choses dans plusieurs couches superposées de l'atmosphère. J'ai indiqué déjà à ce point de vue (de 1892 a i8()4) la valeur des raies H elKattribuées au calcium, qui sont les plus larges du spectre solaire et celles qui offrent le double renversement le plus net. Elles présentent en effet trois compo- santes bien distinctes et faciles à séparer qui sont la large raie noire appelée H, ou R,, la raie brillante double H, ou K, et la ]>etite raie noire centrale, H.1 ou K3, et qui correspondent à des couches atmosphériques de hauteur croissante. Même j'ai publiéeu 1894 quelques résultats nouveaux obtenus avec ces composantes sur les mouvements généraux de l'atmosphère solaire {Comptes rendus, t. CXIX, p. 4J7). J'ai employé dans ces reclierches avec les raies H et K deux spectrohéliographes de nature diirérenle, un speclrograpiie dit des formes, à faible dis|iersioii et à mouve- ment conlinu, qui enregistre l'image même de la v;ipeur, et surtout un spectrogra|jhe dit des vitesses o\i par sections, à grande dis[)er-ion et à mouvement disconlinu, qui enregistre les mouvements radiaux et les détails des renversements. Les rwies de l'iiydrogéne, d'autre part, sont aussi des raies larges, intéressantes et utiles au même point de vue. Récemment, en 1900, Haie et Eilermann ont fait une étude spéciale de ces dernières raies avec le grand léfracteur de i"',o5 de l'observatoire Yerkes et un speclroh. liographe des formes de grande dispersion qui isole le centre de la raie. Ils ont obtenu de m;i.;,Miifiques images et ont annoncé un résultat fort cu- rieux : parfois, à l'emplacement des facules, l'image ne présente plus, comme à l'or- dinaire, des plages brillantes, mais des plages qui sont, au contraire, noires par rap- port au fond. Lorsque les auteurs américains ont publié ce dernier résultat, je n'ai pas hésité sur son explication, car j'avais déjà (en 189^) prévu un résultat analogue pour les images du calcium avec la petite raie noire centrale K3, grâce à l'étude méthodique de ces raies, poursuivie sur le disque entier avec un speclrohéliographe par sections. (Voir la Note des Comptes rendus, t. CXIX, p. i48.) Après avoir remarqué dans cette Note que les images des couches basses et moyennes, dues aux compo-antes K, et K,, ont été déjà obtenues, et que l'image de la couche supérieure doit être recherchée avec la composante IV3, j'ajoute : « Celte dernière image, d'après les résultats fournis par les spectrographes par sections, ne présentera pas toutes les plages brillantes des couches inlérieures ; elle permettra de créer entre les flammes faculaires (ou plages brillantes avec la composante K,) une distinction utile à l'élude de l'atmosphère solaire autour des lâches. » En effet, la raie noire Iv, SÉANCE DU l4 AOUT 1905. 3-9 qui, il ne faut pas l'oublier, est comprise entre les deux raies brillantes de K», a une largeur très variable qui peut être nulle ou dépasser la largeur ordinaire de la secoiule fente du spectroliéliograjilie. La disparition de certaines plages brillantes ou autrement dit la substitution d'une plage noire à une plage billlante s'explique aisément. Pour expliquer le résultat de Haie et Ellerman, j'ai rappelé, en juin 190-4, que les raies de l'hydrogène {li^ et Hp principalement) oll'raient un double renversement, en général partiel, mais bien visible sur certains points des facules, quoique beaucoup moins net que celui du calcium. Le même fait a été signalé déjà, en iSgo, par Young à la base des protubérances au bord solaire. Les images de Haie et EUermann appa- raissent comme formées en certains points par la lumière des couches supérieures, et en d'autres par un mélange des couches supérieures et moyennes. En réalité, elles sont complexes. Le spectrohéliographe des formes, avec les raies précédentes qui sont larges et de y i s i .5 6 8 facile expansion, a, en effet, un grand inconvénient que j'ai signalé déjà à diverses reprises : il a une fente de largeur constante, alors que ta raie à isoler a une largeur variable. L'image est présentée, il est vrai, comme une image stiictement monoclirouiatique, laquelle a une signification précise, au moins pour le physicien; mais, dans la reconnaissance de l'atmosphère solaire elle-même et de ses vapeurs avec leur intensité réelle, cette image est souvent en défaut, et, pour s'en convaincre, il suffit de supposer deux vapeurs dont les raies soient brillantes, mais inégalement larges; une fente qui a la largeur de la raie la plus mince devra rejeter une partie de la lumière de l'autre raie, et les deux vapeurs seront représentées dans l'image finale avec des intensités inexactes. La perturbation et la confusion seront encore plus grandes, si la raie brillante a un renversement central qui lui-mèuje a une largeur variable. Je crois devoir insister sur tous ces points au moment où les recherches solaires sont à l'ordre du jour et vont être discutées prochainement darrs un congrès international. La largeur très variable des raies Kj et K, saule aux yeux, sur le dessin schématique de ces raies, pirblié eu 1904 {Comptes rendus, t. CXXXVHI, p. i38o) qui n uirit les aspects divers de ces raies sur mes épreuves de iSgr à 1894; elle n'est pas facilement compatible avec la largeur constante du spectrohéliographe des formes. Aussi, sans méconnaître l'utilité de ce dernier appareil (puls([ue autrefois j'ai réclamé son emploi), j'ai donné la préférence au spectrohéliographe des vitesses j}Our la reconnaissance précise et complète des couches su]jérieirres. L'appareil, de grande dispersion, devra donner les spectres de sections successives très rapprochées, et réduits^jpresque abso- 38o ACADÉMIE DES SCIENCES. Inmenl aii\ raie*; K., el K,, rie manière à mieux donner les formes générales, tout en décelant les détails des renversements. J'ai même proposé de réunir pir des courbes, analogues aux courbes de niveau des cartes lopographiques, les points du Soleil ayant la même largeur de la raielv., ; la chromosphère supérieure, qui a des formes très acci- dentées, serait représentée par des courbes, comme les pays de montagnes. Or j'ai repris récemment ces études, avec des spectrogniphes par sec- tions mieux disposés que dans mes premières recherches de 1894, et je présente ici quelques résultats relatifs aux taches, obtenus avec le concours de M. d'Azambiija, astronome assistant. A Meudon, comme à Paris en 1894, j'emploie deux spectrohéliographes, l'un de faible dispersion à un prisme, et l'aulre de forte dispersion à un ré- seau ; ils sont porlés par une même table niohde qui peut, à volonté, avoir un mouvement continu pour l'enregistrement des formes ou un mouvement discontinu pour l'enregistrement des vitesses. La lumière solaire leur est envoyée par un objectif aslronomique de 0^,20 d'ouverture et ,'î'°,io de distance focale et un sidérostat polaire de o'°,3o. Le spectrographe à réseau, facile à monter et à démonter, a reçu des formes assez différentes; une des plus emplovées est la suivante : le colli- mateur a o™,:joet la lunette i",5o, et leurs deux lentilles sont éloignées du réseau de o"\Go environ, donc plus éloignées qu'à l'ordinaire. On a voulu ra|)procher le réseau du petit cercle (large de 33""" et situé environ à o™, 60) qui représente l'image conjuguée du grand objectif astronomique par rapport à la lentille du collimateur, et concentre sur sa.petite surface tous les rayons solaires ('). Le réseau, dont la partie striée a 56""'" sur So""™, est donc largement suffisant pour donner l'image entière du Soleil, quia environ 95°"" de diamètre; employé dans le quatrième ordre, il a une dis- persion largement suflisante pour donner les détails des raies K^ et R^, et la pose, avec un Soleil haut sur l'horizon et les plaques nouvelles très sen- (') Ce petit cercle jouit de propriétés géométriques utiles à connaître dans l'établis- sement des spectrohéliographes. Il ne vaiie pas ou même diminue lorsque la dislance focale et l'ouverture de l'objectif astronomique augmentent dans la même jjroporlion, d'où la possibilité, jusqu'alors méconnue, semble-t-il, d'avoir de grandes inaages so- laires avec un petit réseau. Les lentilles du spectrographe seules doivent augmenter avec l'objectif astronomique. Ainsi, prenons comme exemple le grand spectrohélio- graphe de 1908 do l'cda-ervatoire Yerkes. .4vec le inême collimateur el la même chambre, longs de 1'", il aurait pu donner l'image entière du Soleil, large de 18"^°^, si le réseau, large de .}'" au minimum, avait été placé, non plus tout près de la lentille collimatrice, mais à i" de distance. SÉANCE DU r/| AOUT ÎÇ)0^. 38 1 sibles, est comprise entre i et 2 secondes. Le nombre des sections est Motnble et en générnl de 180 pour le disque entier. En 1894» Ji Paris, avec le spectre de 4* ordre du même réseau, l'image solaire avait seulement o'",5o avec une lentille de chambre de i"',3o, et le nombre des sections était de 65. Les conditions actuelles sont donc plus favorables. Or les nouvelles épreuves montrent avec une netteté plus grande un phénomène déjà décrit succinctement en 1894. indiqué d'ailleurs dans le dessin schématique de 1904, et qui est l'élargissemcat progressif et régulier des raies Ko et K3 du calcium sur le disque lorsqu'on s'approche du bord solaire. Je sup[)ose que l'on examine d'abord des points ordinaires du disque, éloignés d'ime tache et d'une facule. Au centre du Soleil, les deux com- posantes brillantes de K, sont dissymétriques, la composante rouge étant, en général, plus mince, et la raie K3 apparaît déplacée vers le rouge par rapport à la raie K^. J'ai déjà indiqué, en 1894, ces particularités qui an- noncent un mouvement d'ascension des vapeurs productrices de la raie Rj et un mouvement de descente des vapeurs K^. I^orsqu'on se rapproche du bord, la dissymétrie diminue et, près du bord, devient imperceptible, ce qui s'explique parce que les différences de vitesses radiales des vapeurs par rapport à la Terre diminuent elles-mêmes jusqu'à devenir nulles. En même temps, les deux composantes de K., s'écartent progressivement, lais- sant entre elles une raie R3 qui s'élargit de la même quantité. Ce dernier fait, sur lequel je dois insister, est très net avec une grande image solaire, plus régulier et progressif que ne l'indiquent les dessins déjà publiés. Il tient évidemment à l'épaisseur constamment croissante sous laquelle se présente la chromosplière, pour le rayon Soleil-Terre, lorsque l'on va du centre au bord ('). Si l'on admet pour la chromosphère une hauteur de 10" d'arc, l'épaisseur près du bord est au moins dix fois plus grande qu'au centre. Ainsi donc, l'observation seule, en dehors de toute théorie et de toute application, nous apprend que les vapeurs delà raie brillante Rj et aussi de la raie R3 donnent une raie plus large lorsque leur épaisseur augmente; cette propriété va nous permettre d'interpréter plus facilement les phéno- mènes complexes offerts par l'atmosjjhère solaire au-dessus des taches et facules et dans leur voisiuaire. (') Les raies noires ordliinires du spectre solaire, lorsqu'on va du centre au bord, subissent aussi un élargissement, mais moins net et plus difficile à reconnaître. 382 ACADÉMIE DES SCIENCES. Sur le noyau de la tache, la raie R,, peu intense en général, est fine et simple, on, si elle est double, elle est à peine dédoublée. Sur la pénombre, l'élargissement de Ka et K, augmente rapidement, de manière que les raies ont la forme tronconique. Puis, tout autour de la pénombre, et dans une zone de la facule que j'appellerai la zone moyenne, les deux composantes de Ko, en général égales, sont fortes, et séparées par une raie K3 qui est fine. Enfin, au delà, une autre zone, qui entoure la première et la tache, et que j'appellerai zone extérieure, e->t caractérisée par une augmentation netle de largeur de K3, qui se fait aux dépens des composantes K, ou s'accompagne aussi d'un élargissement de la raie R,. G'e^t cette troisième zone, ou zone extérieure, qui, dans les images des speclroheliographes des formes, donne les plages noires par rapport au fond. Ces variations des raies sont assez visibles sur l'épreuve par sections que j'ai publiée eu 1894 dans le Bulletin astronomique, et qui se rapporte à une tache de février 1892. De cet exposé des faits on peut conclure que les chromosphères basse et moyenne manquent au-dessus du noyau dans les taches, ce qui est confirmé par les images des formes, obtenues de 1894 à 1897 à Paris, qui montrent une échancrure de la chromosphère lors du passage au bord de fortes taches {Comptes rendus, t. CXXVI, p. 879). Dans la pénombre, elles réapparaissent progressivement. Dans la zone moyenne, la chromosphère moyenne est intense et la chromos()hére supérieure peu épaisse; cette zone est d'ailleurs le siège de mouvements notables, indiqués par l'uiclinaison fréquente de la raie R3 par ra|)port à la raie R^, inclinaison qui, parfois, a pu être expliquée par un mouvement tourbillounaire analogue à celui des cyclones terrestres et de même sens; cette région doit être le siège des pro- tubérances dites éruptives. Enfin, la zone extérieure est caractérisée par une augmentation d'épais- seur de la chromosphère supérieure, augmentation qui, parfois, est consi- dérables! l'on en juge par l'accroissement notable en largeur de la raie R3, Les mouvements des vapeurs, d'autre part, d'après l'allure des deux raies, sont très réduits. Cette zone est celle des protubérances quiescentes qui forment dans l'atmosphère une sorte de saillie dessinant une courbe fermée autour de la tache. Le passage d'une zone à la voisine se fiit gra- duellement, et la largeur de chaque zone est variable autour de la tache. Tels sont les résultats généraux, fort intéressants, que donne l'étude des raies Rj et R, autour des taches; il semble que la matière chromosphé- rique, rejetée des couches basse et moyenne du noyau, soit reportée dans la zone extérieure et dans la couche supérieure par des forces analogues à SÉANCE DU l4 AOUT igoS. 383 celles qui donnent dans notre atmosphère les cyclones el les anticyclones. Ces remarques sont donc favorables à l'hypollièse déjà ancienne de Faye pour l'explication des taches. Mais les malcriaux reciiedlis ne sont pas en- core assez nombreux pour permeltre une discussion complète des théinMes en présence. Il faut d'abord organiser l'enregistrement continu (réclamé depuis 1893) des formes et des mouvements des vapeurs dans toutes les couches successives. L'enregistrement sera poursuivi surtout avec les spectrographes par sec- tions et avec les raies H et R, qui sont de beaucoup les plus sensibles aux variations de pression etd'excitation électrique. Il décèlera les phénomènes qui j)récèdent, accompagnent et suivent les taches dans l'atmosphère so- laire, el permettra de prévoir leur ap|)arition. Jusqu'à présent, l'aslionome a été mal armé pour l'étude des taches; il était comparable à un météo- rologiste qui aurait à expliquer les variations d'une mer de nu igps, sans connaître les variations de l'atmosphère gazeuse ambiante. Les nouvelles méthodes lui assurent de puissants moyens d'investigation. CORRESPOIVDAIVCE. CHIMIE. — Sur les gaz produits par l'actinium. Note de M. A. Debierve, présentée par M. P. Curie. On sait que les solutions des sels de radium dégagent d'une manière con- tinue du mélange tonnant H^ -h O résultant de la décomposition de l'eau, sous l'influence du radium. MM. Ramsay et Soddy ont montré que ce mé- lange contenait également une très petite quantité à' hélium, et l'on admet aujourd'hui que cet hélium résulte de la désagrégation de l'atome de radium. J'ai fait depuis plusieurs mois un grand nombre d'expériences avec une solution de bromure de radium et avec les sels d'actinium en solution ou à l'état solide et j'ai constaté la formation de l'hélium aussi bien avec les sels d'actinium (pi'avec ceux de radium. Le dispositif ex|)érimental que j'ai uldisé est peu différent de celui employé par MM. Ramsay et Soddy. Le mélange gazeux est introduit dans un tube de verre contenant différentes substances pour absorber tous les gaz susceptibles de réagir chimiquement : l'oxygène est absorbé par du cuivre chauffé, l'absorption de l'hydrogène est obtenue par l'action de 384 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'oxyde de cuivre chauflé et de l'iinhydride phosphorique, l'oxyde de cuivre transforme eu mèm(' temps les gaz carbonés en gaz carbonique qui est absorbé ])ar de la potasse, enfin l'azote est absorbé par du lithiiun pur('). La plupart des autres gaz, chlorés, sulfurés, etc., sont absorbés dans ces conditions et les gaz non absorbés, qui sont ceux de la famille de l'argon, sont comprimés à l'aide du mercure dans un petit tube capillaire portant deux électrodes de platine et ayant environ 2°'™' de capacité. Le spectre du gaz a été observé dans un spectroscope assez dispersif, à vision directe, avec lequel des mesures de longueurs d'onde sont obtenues avec une erreur d'une ou deux unités sur le quatrième chiffre significatif, et l'on a pu obtenir des photographies du même spectre, avec un spectrograj)he à len- tdles et prismes de quaiMz, sur lesquelles les longueurs d'onde peuvent être mesurées avec une erreur d'environ une unité du cinquième chiffre significatif. J'iii répété les expériences de MM. Rfinisay el Soddy avec une soliuion de radium, prèlée par M. Curie, el qui conleiiait environ i"*" de bromure pur. Après un a|jpi'en- lissage assez long, j'ai pu reproduire d'une manière 1res régulière les résullals oDlenus par les savanls anglais el obtenir, à partir dti mélange tonnanl dégagé par la solution de radium, des tubes donnant un spectre intense de l'hélium; la plupart des raies visibles ont pu èlre mesurées et de très bonnes photographies ont été obtenues, l^'hé- linm était acconi[)agné d'une petite quantité d'argon provenant vraisendslablenient d'une trace d'air restée accidentellement dans l'ajjpareil. Ces expériences ont été répé- tées un grand nombre de fois dans un intei\alle de 6 mois, avec la même solution, qui restait toujours à l'abri de l'air, et j'ai toujours constaté la présence de l'hélium avec la même intensité, tandis que celle de l'argon était de moins en moins perceptible. La solution ne paraît donc pas s'épuiser, mais, an contraire, fournit de l'hélium d'une manière régulière, exactement comme elle dégage le gaz tonnanl ou l'émanation. J'ai utilisé pour mes expériences avec l'actinium la totalité de mes produits les plus actifs, une partie a été mise en solution à l'état de chlorure, une autre partie a été employée à l'état de fluorures desséchés à l'étuve à 200°. La solution actinifère dégage d'une manière continue du mélange 11--+- O en assez grande quantité, el à activité égale en quantité comparable à celle donnée par le radium. Ce mélange traité de la même manière que celui provenant du radium m'a donné des tubes présentant également le spectre de l'hélium, et j'ai pu identifier les raies princi- pales du spectre visible et du spectre photographique. Le même résultat a été encore obtenu avec une solution de laquelle on avait cherché spécialement à éliminer le radium, en ajoutant du chlorure de baryum el en séparant ensuite le baiyum de (') Ce lithium m'a été donné par M. Guiitz, juofesseur à la Faculté de iNancy, auquel j adresse mes sincères remerciments. SÉANCE DU l/( AOUT igoS. 385 manière à entraîner le radium. D'ailleurs ce baryum ne contenait pas sensiblement de radium. Enfin j'ai pu également constater la formation de l'héliura avec les fluorures desséchés ('). La quantité d'hélium dégagée dans tous les cas me paraît comparable à celle observée avec le radium pour la même activité (^). Le gaz hélium qui a été oblcrui dans les expériences précédentes résulte bien de la présence des corps radioactifs. De nombretises expériences de contrôle ont été faites, dans les mêmes conrlitions, avec d'autres gaz, parti- culièrement avec le mélange tonnant provenant de l'éieclrolyse de l'eau, et je n'ai jamais constaté la présence de l'hélium. J'ai indiqué dans une Note précédente, qu'à côté de la grande quantité d'émanation à évolution rapide donnée par le sel solitle d'actinium, il existait une très pelile quantité d'émanation à évolution beaucotip plus lente. J'ai reconnu depuis que cette émanation est identique à celle dégagée par le radium, mais la quantité dégagée est extrêmement faible et n'est pas du tout en rapport avec la quaiUilé d'hélium constatée dans les expériences précédentes. J'ai commencé des expériences en vue de mesurer la proportion de gaz dégagé par les corps radioactifs et j'espère en donner prochainement le résultat en même temps qu'une description détaillée du mode expéri- mental et des photographies spectrales. J'ai observé dans celles-ci un certain nombre de raies que je n'ai pu identifier encore avec celles d'un gaz connu. CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur les liqueurs denses à base d'iodomercurates alcalins. Note de M. Duboi.x, présentée par M. Troost. M. Michel Lévy a rappelé récemment la part de M. Fouqué dans l'étude qui a conduit M. Thoulet à séparer les minéraux au moyen d'une solution (') La dessiccation à l'éluve n'avait pas encore été suffisante et ces fluorures déga- geaient encore un peu de gaz tonnant. (2) Dans cerlaineb expériences avec le sel solide d'actinium j'ai obtenu un gaz don- nant un spectre continu intense sur lequel se détachent faiblement les raies de l'hydro- gène et du mercure. La photographie de ce spectre est encore plus caractéristique et donne, avec quelques raies très faibles, une bande parfaitement continue s'étendanl régulièrement jusqu'à la partie ultra-violette absorbée par le verre du tube. Je n'ai pas encore pu déterminer la nature du gaz produisant ce spectre particulier ne présentant pas de discontinuité ou afl^aiblissement notable depuis la longueur d'onde 65ol^!'- jusqu'à la longueur d'onde S^ol^I^. C. R., igoS, 2- Semestre. (T. CXLI, N" 7.) ^^ 386 ACADÉMIE DES SCIENCES. saturée d'iodure de mercure dans la soliilion d'iodure de potassium. Celte liqueur étant devenue insuffisante pour mes recherches, j'ai pensé en obtenir une plus lourde en remplaçant l'iodure de potassium par un autre iodure alcalin. J'ai tlonc repris d'une façon méthodique l'élude des solutions aqueuses contenant Tiodure mercuriqne combiné à un des iodures alcalins : de potassiilm, de sodium, de lithium et d'ammonium. Mode opérntoiie. — Gomme le fait M. Tlioulel pour préparer sa liqueur, je dissous alternativement et jusqu'à refus l'iodure alcalin et l'iodure mercurique dans une petite quantité d'eau ; vers la fin de ropération, j'élève légèrement la température en plaçant le flacon à l'étuve, je laisse refroidir 24 heures et je filtre. On obtient des résultats assez constants, le chiffre des centièmes seul variant sui- vant qn'on a apporté plus ou moins de soin à la saturation. J'exposerai dans un travail plus étendu la marche suivie pour analyser ces liqueurs; j'indique ici leur composition, leur densité et leur indice de réfraction pour la raie jaune du sodium. Solution d'iodomercurate de potassium (liqueur de Thoulet). Filtrée à 22°, 9 : rf ^= 3, 196. Indice à 26° :« ^ i ,780. Fraction de molécule. Potassium 8)90 8,86 8,83 » » 0,22 Mercure 22,87 22,47 22,57 22,10 21,78 0,11 Iode 52,58 57,70 » » » 0,45 Eau(diir. ) 1 1,1 5 10,97 » « « » Solution d' iodomercurale de sodium (liqueur nouvelle). Filtrée à 24°, 75. d/=3,46 à 26". «zr: 1,797. Fraction de molécule. Sodium 4>58 4i59 4i59 0,199 Mercure 24,98 2 5, 02 » 0,12 Iode 58,20 58,29 " o,45 Eau(diff. ) 12,29 12,10 » » Solution d'iodomercurate de lithium. Filtrée à 24°, 85. f/= 3, 28 à 25°, 6. /i =1:1,783. Fraction de molécule. Lithium i,3o (,82 f,3o » 0,18 Mercure "^1 l'^l 27,51 27,41 27,07 o, i3 Iode 57,9! 58,07 58,07 " "H^ Eau((litT.) i3,52 i3,io 18,22 » » SÉANCE DU l'i AOUT I<)o5. SS-^ Solution d'iodomercurate d'ammonium. f/ = 3 , 98 à 26". « = I , 527. Fraction de molécule. Ammonluiii 4, 61 4,43 4>49 "i-^^ » 0,24 Mercure 22,49 22,71 22,67 21,80 22,35 0,11 Iode 62,20 62,28 62,52 » » 0,49 Eau{diir.) 10,70 (0,58 10,42 » » » Comme exemple de variation de densité, une liqueur d'iodomercurate de lithium récemment préparée avait une densité de 3,3i, mais le lendemain elle déposait déjà de beaux cristaux d'iodure de mercure cristallisé. Propriétés générales. — Onlre les propriétés physiques indiquées précé- demment, grande densité, très grande réi'ringence (sauf la dernière), ces liqueurs subissent facilement l'action de l'humidité ou de la tem|)érature almos[ihcrique. Ainsi 2^,609 de la première avaient fixé, après i4 heures (pendant la nuit), 06,0905 et, après 24 heures (le jour), seulement o«,o465; d'où perte par évaporation pendant le jour de près de moitié de la quantité fixée la nuit. De même pour les trois autres. La deuxième i,5o225 o,i85a et o,i54 La troisième i,8o25 o,2385 et 0,207 La quatrième 2,23o5 0,089 ^^ o.o495 Les liqueurs à base de sodium et de lithium donnent, avec un excès d'eau, un précipité abondant d'iodure mercurique, mais se dissolvent sans décomposition dans l'alcool. Par suite de cette circonstance, la liqueur à base de sodium devient très utile pour la séparation des minéraux et la détermination de leurs densités. Outre ces propriétés générales, j'ai étudié quelques propriétés parti- culières. La liqueur à base d'ammonium étudiée surmontait une couche de cristaux que j'ai analysés et qui correspondent à un iodure double HgP,2AzIl'I,H=0. Les faibles différences entre les nombres trouvés et les nombres calculés tiennent à l'action de l'humidité atmosphérique et de l'eau interposée. Calculé. » 4,72 26,88 26,24 65,4' 66,66 » 2,38 388 ACADÉMIE DES SCIENCES. Atnnioiiiuni. . . 4i3i 4,35 » Mei'ciue 27,10 26,51 » Iode 65,47 65,45 65,89 Eau (dift".) . . . 3,12 3,69 » Les liqueurs à base d'ammonium el de potassium précipitent abondam- ment les liqueurs de sodium et de lithium. La liqueur à base d'iodure de sodium est la plus intéressante : elle se dissout sans décomposition dans un grau I nombre de liquides organiques. Je citerai entre autres : i" Les alcools mélhylique, étiiyliquc, propyliqiie, amyli(|ue,; |)arini les alcools incomplets l'alcool allylique, et parmi les alcools polyvalents la gly- cérine; 2° L'aldéhyde éthylique, l'aldéhyde benzylique (avec échauffement notable); 3° L'acélone, qui donne d'abord un précipité qui se redissout totale, nent dans un excès de ce réactif; 4° Les acides formique, acétique, propionique, butyrique, valérianique ; 5° L'acétate d'élhyle, l'oxalate d'éthyle. Elle est moins soluble dans le benzoale d'éthyle, la nitrobenzine. Elle m'a paru insoluble ou presque dans la benzine, la benzine mono- cblorée, le chloroforme, le bromure d'éthylène, le nitrate d'éthyle. Mais l'action la plus curieuse exercée par cette liqueur est celle qui a lieu en [)résence de la cellulose. Un fdtre Schleicher y étant plongé semble dis- paraître et la liqueur paraît se prendi'e en masse. En réalité le filtre a gonflé au point de prendre une épaisseur de 4'"™!5; bien lavé avec une solution d'iodure de sodium, il redevient blanc, puis en séchant se contracte et prend l'aspect et la résistance de la corne. En résumé, la nouvelle litpieur, plus dense que la li(|ueur de Thoulet et même que l'iodnre de méthylène, présente un grand intérêt tant en Chimie minérale qu'en Chimie organique. SÉANCE DU l4 AOUT 1905. 889 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Culture pure des plantes vertes dans une atmo- sphère confinée, en présence de matières organiques. Note de M. Moluard, présentée par M. Gaston Bonnier. Les recherches de J. Laurent (') et de Mazé et Perrier (^) ont établi que les plantes vertes sont capables d'absorber et d'uliliser un certain nombre de substances organicpies qui leur sont ai-tificiellement fournies; me pliiçant plus spécialcnn^nt au point de vue de l'anatomie expérimentale j'ai montré de mon côlé(')qiie, lorsqu'on cultive des Radis dans fies solu- tions minérales additionnées d'une cpumlité suffisante de glucose, on observe des modifications profondes dans la forme extérieure de la plante ainsi que dans la structure de ses différents membres; c'est ainsi que la chlorophylle devient plus aboudaiile, fait déjà signalé par J^aurent, que le limbe de la feuille offre inie région palissadicpie beaucoup plus dillcrenciée et que toutes les cellules de parenchyme apparaissent bourrées de grains d'amidon, alors que le saccharose est la forme normale de réserve dans la plante considérée. Ajoutons que la présence du glucose à une concentra- tion atteignant 10 |)our 100 provoque la fbrmatiou d'un pigment violet sur les pétioles et les grosses nervures, en même temps que l'aindilé des feuilles s'élève dans le rapport de i à i,5. P. H- une nouvelle série d'expériences j'ai cherché à déterminer La présence d'im poison soluble dans les cultures de vibrion cholérique en milieu liquide n'est plus à démontrer. Nous rappellerons les expériences de MM. Huppe et Scholl, et surtout celles de MM. Behring et Ransom qui 3gS ACADÉMIE DES SCIENCES. ont extrait de cultures cholériques une substance toxique pour les animaux, avec laquelle ils ont jjréparé un sérum antitoxique. Malheureusement ces derniers auteurs ne donnèrent aucun renseignement sur leur procédé. Presque en même temps, MM. Metchnickoff, Rouxet Salimbeni indiquaient en détail la manière de préparer cette toxine. En eau peptonée additionnée de gélatine ils obtinrent un poison actif qui servit à la préparation d'un sérum spécifique. Celui-ci donna de bons résultats chez de jeunes lapins, chez lesquels on avait au préalable produit un choléra expérimental. Ces expérimentateurs insistèrent tout particulièrement sur les deux points sui- vants : Tout d'abord un vibrion, pour conserver ses propriétés toxigènes, devait être cultivé in vivo, mais à l'abri des cellules de l'organisme : d'où la méthode des sacs de collodion introduits dans le péritoine des animaux. D'autre part les cultures en large surface et mince épaisseur permettaient l'obtention d'une toxine plus active. Nous avons donc repris ces expériences d'abord à l'Institut Pasteur de Saigon, puis à celui de Paris. Nous avons pu alors constater que le procédé indiqué fournit un poison très actif, mais que souvent, et sans qu'on puisse en dire la cause, la toxicité est nulle ou peu marquée. Aussi, nous basant d'une part sur les propriétés protéolytiques de tous les vibrions, et d'autre part sur ce fait que, dans les pays où le choléra existe à l'état endémique, les malades atteint de dysenterie voient souvent leur affection se compliquer d'un choléra foudroyant, nous avons eu l'idée d'introduire, dans nos milieux de culture, du sérum d'abord, du sang défi- briné ensuite. Nous avons alors constaté que l'usage du sérum apportait une augmentation sensible de la toxicité et surtout une plus grande régu- larité dans la production de la toxine. Ces propriétés sont encore aug- mentées par l'adjonction de sang défibriné. Après de nombreuses reclierches, le milieu suivant, cliaufTé à 60° pendant 3 heures, nous paraît être le meilleur : cm' Bouillon Martin gélatine 45 Sérum normal de cheval 45 Sang défibriné 10 Toutefois le milieu ci-après donne des résultats presque aussi satisfaisants : Sérum normal de cheval 90''"'' Sang défibriné 10""' Sur ce dernier milieu, i|ui a ])ris sous l'action do la chaleur l'aspect d'une gelée, un vibrion cholérique, après 24 heures de présence à l'étuve, donne une sorte de pellicule SÉANCE DU l4 AOUT igoS. 899 grisâtre et un coiumencemenl d'hémolyse. Puis le milieu commence à se liquéfier et dès le deuxième jour se divise en deux parties : une couche profonde comprenant tous les éléments solides, et à la surface le sérum surnageant, recouvert d'un voile très épais. Le quatrième jour le milieu devient plus homogène, uniformément brun et le voile disparaît. Le 7° jour, ces cultures filtrées d'abord sur papier, puis sur bougie Chamberland marque F, donnent un liquide brun acajou. Sur le premier de ces milieux, les cultures présentent des caractères un peu difTé- rents. On y constate également de l'hémolyse dans les 2^ premières heures, mais, après 2 jours, le milieu se prend en une sorte de glaire. Dès le 4° jou'" la gelée se liquéfie et la culture redevient liquide prenant une teinte brune. Ces cultures comme les précédentes donnent également un liquide brun acajou. Pour obtenir par ces procédés des cultures toxiques, certaines précau- tions nous paraissent indispensables : 1° Le sérum entrant dans la composition de ces milieux de culture doit être chauffé à une température de 60°, pendant 3 heures. Ce chauffage a pour effet de détruire les substances gênant le développement du vibrion cholérique. 2" La température de l'étuve doit être rigoureusement constante, et les variations même de 1° nuisent à la production de la toxine. La tempéra- ture optima pour l'obtention de cette toxine oscille entre 38° et 39". 3° Les cultures doivent être largement aérées : aussi employons-nous les boîtes de Roux. D'autre part, pour augmenter cette aération, les boîtes sont agitées chaque matin. 4° Enfin, il faut faire usage, dans les ensemencements, d'un vibrion n'ayant fait aucun passage sur les animaux. Diverses expériences auxquelles nous nous sommes livrés à ce sujet nous ont permis de constater que les passages diminuent le pouvoir toxigène avec une extrême rapidité. Par ce procédé nous avons pu obtenir une toxine cholérique avec 26 vi- brions isolés à Saigon de selles cholériques, avec deux échantillons de la collection de l'Institut Pasteur provenant l'un de Bombay, l'autre de Nasik, enfin avec trois échantillons de choléra d'Egypte remis par M. Kolle lui- même à M. Haiïkine, les n°' 3, 13 et 74. Tous ces vibrions donnent une toxine d'une activité à peu près identique. La dose mortelle pour le cobaye de aSo'-', en injection péritonéale ou sous- cutanée, varie de i à { de centimètre cube. Pour le lapin, en injection intraveineuse, elle oscille entre ^, et ~ de cen- timètre cube par loo^ d'animal. Il faut de 5""' à 10""' pour tuer en quelques heures par la voie veineuse un chien de o'"'-' à 6^>^. 400 ACADÉMIE DES SCIENCES. Enfin, dans deux expériences faites sur le cheval, nous avons obtenu les résultats suivants : par la voie veineuse une injection de 5o"°' a tué le premier animal en 5o minutes; le deuxième avec 3o™° de la même toxine est mort en 2?. heures. Conclusions. — 1° Les vibrions isolés de selles cholériques sont capables de donner une toxine soluble; 2° L'introduction des albumines dans laculturedes vibrions cholériques a eu pour effet de donner une toxine plus active et surtout d'une production plus constante. PHYSIQUE DU GLOBE. — MM. KiLiAN et Pauliv adressent de Grenoble, à la date du i4 août, la dépêche suivante : Sismograplie Kilian-Paulin a enregislré hier matin, io''34™4o' méridien Paris, se- cousse sismique direction Nord-Sud. M. Anto.mo CABRniRA adresse une Note Sur l'extraction de la racine carrée des facteurs premiers. M. Albert Douilhet adresse une Note Sur la transmission électrique du mouvement à vitesse variable. (Renvoi à l'examen de M. Maurice Levy.) A 3 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures. G. D. ERRATA. (Séance du 3i juillet 190J.) Page 340, ligne 27, au lieu de M. Jullies, lisez M. Julhe. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. . • «« U« COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4». Deux -;;::;:« par"ord!e a "^^^^^^^^^ l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" Janvier. Y Le prix de l'abonnement est fixe ainsi quU suit: Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : ,fn Ferran frères. jer. Chaix. Jourdan, iRutr. ^iens Courtin-Hecquet. Germain et Grassin. ■S""' ) Gastioeau. yonne Jérôme. sançon Régnier. Feret. irdeaux 1 Laurens. ( Muller(G.) )urges Renaud. [ Derrien. j F. Robert. '"' Oblin. 1 Uzel frère». aen Jouan. hambéry Perrin. ( Henry. ( Marguerie. Juiiot. Bouy. iNourry. Ratel. Rey. >ouai . Lorient. Lyon. chez Messieurs : Baumal. M— Texier. BarBoax at Cumia. Georg. EfTantin. Savy. Vitte. Marseille R"»t- l Valat. Montpellier | Coulet et fils. Moulins Martial Place. Jacques Nancy On souscrit à l'étranger, Amsterdam herbourg . . Itrmont-Ferr . . Nantes . Nice Grosjean-Maupin. Sidot frères, l Guist'hau. I Veloppé. iBarma. Appy. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. [ Blanchier. Poitiers j uvrier. Hennés Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M»" ). \ Lanslois. Rouen < , l Leslnngant. S'-Élienne Chevalier. Toulon . chez Messieurs : j Feikema Caarel- " ■ i sen et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. , Asher et C". 1 Dames. Berlin ' FriedlaDder et fils. I Mayer et MoUer. Berne Schmid Francke. Bologne Zanichelli . ILamertin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et C". , Sotchek et C°. Bucharest j Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G". Christiania Cammermeyer. Constantinople . • Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. , Cherbuliei. Genève )^^°''^; , ( Slapelmohr. La Haye Belinfanle frères Benda. Madrid. Milan . chez Messieurs: tDulau. Hachette et C'v Nuit. Luxembourg V. Back. / Ruiz et C". 1 Romo y Fussel. I Capdeville. l F. Fé. iBocca frères. Hoepli. Moscou Tastevin. \ Marghieri diGius. !Vaples I peiierano. j Dyrsea et Pfeiffer. New-Vork Stechert. ( Lemcke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palernie Reber. Porto Magalhaès et Monii Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garoier. \ Bocca frères. Rome I Loescher et C". Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Nordiska Boghandel i Zinserlinj. S'-Pétersbourg . . j -wolff. Bocca frères. Brero. Turin { Clausen. Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. Frick. Vienne | Gerold et C". Zurich Meyer et Zeller. SOPPUMBK,... COMPTES.. «»OS_DES^^^^^^ Tome I. — Mémoire sur quelques points dr les Comètes, par M. Hansen. — Mémoire s matières grasses, par M. Claude Bernard. Tome II. — Mémoire sur les vers intestinal pour le concours de i853, et puis remise p' . c^ilinipntaires suivant l'ordre deleur su[ : nature des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organiq, le Calcul des Pertubations qu'éprouvent A la même Ubrairieles Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentes par divers Sarants à l'Académie des Sciences. W 7. TABLE DES ARTICLES (Séance du 14 août 1906.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. H. l>EsLANDRi;s. — Étudc de ratniosphère solaire autour des taclics. Pages. .. 377 CORRESPONDANCE. l'âge*. M. A. Debierne. — Sur les gaz produits par i'actinium oSo M. IJUBOIN. — Sur les liqueurs denses à base d'iodoinercurates alcalins 38') M. iMoLLiARD. — Culture pure des plantes vertes dans une atmosphère confinée, en présence de matières organiques SSy MM. CuARRiN et Goupil. — Physiologie du placenta 3c)i M. A. Marie. — Produit toxique extrait de la substance cérébrale i()'\ MM. H. Carre- et H. Vallée. — Sur l'anémie EUKATA Pa infectieuse du cheval MM. Brau et Demer. — Sur la préparation de la toxine cholérique MM. KiLiAN et Pallix adressent de Grenoble une dépêche relative à une secousse sis- mique M.Antomo Cabreira adresse une Note « Sur l'extraction de la racine carrée des fac- teurs premiers M. Albert Douilhet adresse une Note « Sur la transmission électrique du mouvement à vitesse variable » ges. 3iiG _}no 400 ,00 400 PAKIS. — IMPRIMERIE G A UT H I E R - V I L L A R S. Quai des Grands-Augustins, 6â. Lt Gérant : Gauthibr-Villars. SECOiM) SEMESTUE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI W 8 (21 Août 1905), PARIS, GAUTHliiU-VILLARS, IMPKIMKUH-LIBKAIKE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auyuslms, 55. HÈULEMËNT RELATIF AliX COMPTES RENDUS Adopté dans i.f.s séances des 2'i juin 1862 et 2] mai 18^5 •s Corn pics leinluH iD'hdoinaduiii's f/rs séances | Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aii- t/r /,îca'/c/)/ir SI' coDiposcnt dos extraits des travaux de ses Meiid)r(!s et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés jiar des savants étrangers à l'Académie. (Iliaque cahier nu numéro des ComjJlcs rendus a '|8 pages ou (i feuilles en moyenne. y') uunienis composent un volume. Il y a deux volumes par ami<''e. y\i,Ti(;i I !'■'. — Impression des Irfnaux de r Acadi'inic. Les c\li ails des \[(''mnires jiréseutés par un Membre DU paiim AssociéM-tiaugerderAcadémie comprennent au plus () ])ages par numéro. Un Meml)re de l'Académie ne peut donner aux (' amples rendus plus de .')o pages par année. Toute iNote maïuiscrile d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra |)a- raître dans le Coinpie rendu de la semaine cpie si elle a él('' remise le jour même de la séance. I.i^s llapporis ordl)uure> sont soumis à la même limil<' (pu.' les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les jo pages accordées ii cluupu' Momijre. Les !!ap|)orts et Instructions demandés [iai- le (ïou- vernemeul sont impi'imés eu eulii'i'. Les exirails des .\b_''uioires lus ou (■<)mmuni(pies par les ( ;orres|)oiidants de l'Académie compreuneut au ]ilus 4 pages [)ar numéro. Un Corres])ondant de l'Académie ne jiiuit donner j)ius {le 3->. [jages par année. Les Comples rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Mendjres qui y ont pris part désiieut qu'il en soit fait mention, ils doivent li-iliger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre an Bureau. L'impression de ces Notes , ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. I^es Programmes des pr-ix proposés par l'Académie s(uil im])rimés dans les Comples rendus^ mais les tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- liliijne ne foui pas partie des Comples rendus. AiMici.r 1. — Impression des travaux des Savants i'Ira/tgers à i' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes (pii ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- di'mie pinivent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- su Mil'' (|ui ne d('' passe |tas '5 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont I leiius de les réduire au nombre de pages requis. Le Memlu'eqni fait la présentation est toujours nommé; mais les. Secrétaires ont le droit de réduii'C cet extrait autani qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspiuidance offi- cielle de l'Académie. Artici.e ."}. Li^ lion à lirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le ji'udi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa temps, le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Comple rendu suivant et mis à la fin du cahier. Aiii'ici.ic '1. Planches- el li irui^e a part. Li's Comples rendus \\t^ CDuLienruMit ni planches, ni ligur's. Dans le cas exceptiomud où des ligures seraient autorisées, l'espace occupé par ces ligures comptera pour l'eli'udue réglementaire. Li' tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les llapports et I les Instructions demandés par le Gouvernement. AiiTici.i: .}. Ions les six iiKiis, la Commissuui adiniiiistralive fait un i>a|)p(:rl sur la situation des Conip.'es rendus après iimpression de chaipie volume. Les Si sent l!èL;lement. ecretaiies sont chargés de l'exécution du pré- Les Savants étrangers à rAcademie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par M.\I. les Secrétaires perpétuels sont pi-iés de les 'iéposRr au Secrétariat an plus tard U Samedi qui orécade l^ se i icî ivant. v. Autre ne-it h -prés^-it^tion sar-a re:ui33 à la séa ice suivante ,iS ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDr2l AOUT 1903, PRÉSIDÉE PAR M. BOUQUET DE LA GRYE. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE. — Sur les lois du Jroltement de glissement. Noie de M. Paul Paixlevé. 1. La Communication de M. de Sparre (Comptes rendus, 3i juillet) me fournit l'occasion de revenir sur la discussion des lois du frottement que d'autres travaux m'avaient fait momentanément abandonner. Je me limite, pour simplifier, au type du problème envisagé par M. de Sparre : une tige rigide AB a son extrémité A qui glisse avec frottement (dans un plan vertical) sur une droite fixe horizontale Ox. La liaison peut être bilatérale ou unilatérale. Dans le premier cas, le point matériel A glisse entre deux droites fixes horizontales Ox et 0,x,, la seconde située un peu au-dessus de O^ : ces deux di'oites ne serrent d'ailleurs pas le point A; autrement dit, A ne peut presser à la fois sur les deux droites fixes ('). Dans le second cas, une des droites Ox\ 0,ar, existe seule : si Ox existe seul, A peut se soulever au-dessus de Ox et la réaction de O.r sur A ne peut être dirigée au-dessous de Ox; si O^x, existe seul, A peut descendre au-dessous de 0,:^, et la réaction ne peut être dirigée au-dessus de 0,x,. Je suppose enfin que les forces données qui s'exercent sur la tige AB se réduisent à la pesanteur et à une force horizontale X, appliquée au centre de gravité G de AB. Soient m — i la masse de la tige AB, F son moment d'inertie par rapport (') Il esl facile de réaliser ce dispositif de façon qu'il n'y ait jamais choc entre le solide AB et ses appuis fixes. Rien ne serait changé à l'esprit de la discussion qui va suivre, si le point A était remplacé par un disque circulaire glissant sur Oo; et lié inva- riablement à AB. G. R., 1905, 2° Semestre. (T. CXLl, N° 8.) 53 4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. à G, / la distance AG (' ). J'admets qu'à l'instant t considéré le point G est au-dessous de O.r; j'adopte comme sens positif sur Ox le sens de la |n-o- jection HA de GA sur Ox; je représente par h et cl les distances de G à Ox et à la verticale du point A(/«^o, d'^ o), par w la vitesse de glissement (vitesse de A), comptée positivement dans le sens Ox : les distances h, d varient avec l'instant t considéré, mais on a constamment h- -+- d- = /-. Ceci posé, les difficultés que j'ai signalées ne se présentent que dans le cas où le coefficient de frottement y (coefficient de Coulomb) satisfait à inégalité f>\{''*'^)- inégalité que je suppose remplie dans ce qui suit. 2. Singularités qu introduisent les lois de Coulomb. — Appliquée au sys- tème matériel précédent, la discussion générale que j'ai développée au sujet du frottement de glissement se résume ainsi : I. La liaison est bilalcrale : Si IV > o {w de sens IIA), deux mouvements répondent aux conditions initiales et aux lois de Coulomb [ambiguïté); Si H' < o (il' de sens Ail), aucun mouvement ne répond aux conditions initiales ( inipossibitilc ) . II. La liaison est unilatérale, et la droite Ox existe seule : si iv > o, un mouve- ment unique bien déterminé; si »■ < o, impossibilité. III. La liaison est unilatérale et la droite 0,,r, existe seule : si iv > o, deux mou- vements répondent aux conditions initiales, dans l'un d'eux A descend au-dessous de OjXi (ambiguïté); si iv < o, un mouvement uniijue (où A descend au-dessous de Je laisse de côté, dans cette Note, les cas d'impossibilité pour ne m'occuper que des cas d'ambiguïté. .3. Discussion de l'ambiguïté. — Dans le dernier cas d'ambiguïté que je viens de citer, le bon sens discerne immédiatement celui des deux mouve- ments qu'il faut adopter : si la droite fixe 0,x, n'existait pas, la tige AB descendrait librement au-dessous de 0,a;,; l'existence de la droite 0,x, (lisse ou rugueuse), au-dessus de AB, ne changera rien au mouvement (-). De même, dans le cas de la liaison bilatérale où w est >o, si la droite supé- (') Pour le système particulier considéré par M. de Sparre, A-=: 2/-. ('-) Supposons la tige AB soumise à la seule pesanteur et animée d'un mouvement de translation horizontale; elle est située tout entière au-dessous de la droite iixe horizontale 0,.r, que A touche par en dessous; il est évident qu'elle tombera en chute libre, que la droite 0,X[ soit rugueuse ou non. SÉANCE DU 21 AOUT IQoS. 4ol'i rieure O,^;, n'existait pas, un seul mouvement répondrait aux conditions initiales, mouvement dans lequel la tige AB presse sur Ox; l'existence de 0,ir, ne changera rien à ce mouvement. D'une manière précise, le mou- vement vrai est défini sans ambiguïté si l'on admet que deux surfaces solides qui, à un instant t, dans des conditions données ( ' ), ne presseraient pas l'une sur l'autre si elles étaient parfaitement polies, ne réagissent pas davan- tage l'une sur l'autre quand elles sont rugueuses. Telle est la règle (-) que j'ai donnée pour lever sûrement toute ambi- guïté dans le cas d'un système quelconque (du moins, quand une seule liaison est affectée de frottement). C'est pourquoi, dans la discussion des lois expérimentales du frottement, j'ai laissé entièrement de côté les cas d'ambi- guïté. 4. Discussion du frottement au repos ou au départ. — Si la vitesse de glis- sement w est nulle à l'instant t, il n'y a jamais impossibilité ; mais il peut y avoir ambiguïté, quand les conditions du frottement au repos sont vérifiées; il existe alors (en outre du mouvement sans glissement ou de l'équilibre) deux autres mouvements répondant aux conditions initiales. Il est vrai que celte ambiguïté n'existe pas si l'on applique la loi du frottement au repos comme elle est universellement énoncée ; en effet, du moment que les conditions nécessaires du non-glissemenl (ou de l'équilibre) sont remplies, on admet qu'elles sont suffisantes : autrement dit, du moment que le non- glissement (ou l'équilibre) est possible, il a lieu. La loi du frottement au repos ainsi énoncée supprime toute ambiguïté : entre les trois mouvements mathématiquement possibles, c'est le non-glissement (en particulier l'équi- libre) qui est le mouvement vrai. Mais nous allons montrer, sur l'exemple précédent, qu'une telle loi conduit à des conclusions inadmissibles (^). 5. Supposons la tige AB abandonnée sans vitesses, à rinstant t. La discussion du (') J'enlends par là que les deux solides en contact ont, à l'instant t, des position* et des vitesses données et sont soumis à des forces données. (^) Celte règle est d'ailleurs justifiée par toutes les raisons de continuité. Considé- rons à l'instant t (pour les conditions initiales données) des valeurs de/qui croissent depuis zéro jusqu'à la valeur vraie de/: le mouvement unique bien déterminé /) de frottement au repos, ce qui ne change rien à l'esprit de la discussion. 4o4 ACADÉMIE DES SCIENCES, mouvement ultérieur ne conduit à des difficultés que si l'on a g -^ fhd—k-'—d-' ' quand cette condition est remplie, la discussion se résume ainsi : I. /,a liaison est bilatérale. — Trois mouvements sont possibles : un mouvement où A reste fixe et presse sur 0,.ri; un mouvement où A glisse en pressant sur O,;?,; un mouvement où A glisse en pressant sur Ox. II. La liaison est, unilatérale et la droite Ox existe seule. — Un seul mouvement est possible, où A glisse en pressant sur Ox. III. La liaison est unilatérale et la droite O, x^ existe seule. — Trois mouvements sont possibles : un mouvement où A descend au-dessous de 0,a', ; un mouvement où A reste fi\e et presse sur 0]^;,; un mouvement où A glisse en pressant sur OiX,. J'insiste sur ce dernier cas : si l'horizontale 0,a'i n'existait pas, la tige AB descen- drait librement sous l'action de la pesanteur et de la force X. L'existence (au-dessus de AB) de la droite O^x^, lisse ou un peu rugueuse, ne change rien à ce mouvement : la tige AB abandonne immédiatement la droite Oi.2;i et descend au-dessous. N'esl-il pas évident qu'il en va de même si la tige O^x^ est très rugueuse, et que ce mouve- ment possible est le mouvement vrai? De même dans le cas analogue de la liaison bilatérale, on voit que le mouvement vrai est celui oii A glisse en pressant sur O.r (et non sur 0,.r,). Or, dans ces deux cas d'ambiguïté, la loi classique du frottement au repos conduirait à la conclusion que A reste immobile en pressant (par en dessous) sur 0,.r|. En un mot, pour que la loi classique du frotlemenl au repos ne comluise pas à des résultats inadmissibles il faut la compléter par le principe énoncé au n" 3 : Deux solides qui, dans des conditions données, n exerceraient aucune pression l'un sur l'autre s'ils étaient parfaitement lisses, ne réagissent pas davantage l'un sur l'autre s'ils sont rugueux. 6. L'exemple de M. Chaumal est plus frappant encore : une roue homogène, pesante, glisse avec frottement {dans un jdan vertical) sur une droite fixe hori- zontale Ox, et glisse sans frottement sur une demi-droite descendante O?; elle peut se soulever au-dessus de O:, et descendre au-des.ious de Ox. Soient/ le coefficient de frottement de la roue sur Ox, a l'angle .vOç, r le rayon de la roue : nous supposons tangc( deu.r autres mouvements sont ' ' f col 01— 1 possibles, à savoir l'arc-boutement de la roue et le glissement de la roue sur Or. Là encore, il est évident que le mouvement vrai sera celui qu'indique la régie énoncée, à savoir le mouvement descendant de la roue le long de 01. 7. Comparaison avec la discussion de M. de Sparre. — Pour discuter les conditions initiales critiques que j'ai signalées, M. de Sparre, parmi tous SÉANCE DU 2 1 AOUT igoS. /joS les procédés qui permetlent de réaliser ces conditions, en choisit un parti- culier, où l'on part prcalablemcnl de conditions de frottement au repos telles que, d'après ma propre discussion, elles définissent un mouvement unique. Admettant implicitement que, pendant toute la durée du mouve- ment, la réaction de Ox sur AB reste continue et que sa composante nor- male ne s'annule pas, M. de Sparre est amené à adopter, comme mouve- ment vrai, un des deux mouvements mathématiquement possibles, lequel est évidemment (d'après ce qui précède) celui qu'indique la règle générale du n" 3. M. de Sparre est donc parfaitement d'accord avec moi sur celui des deux mouvements qu'il faut choisir : mais il se trompe quand il croit ajouter quoi que ce soit à ma discussion. Au contraire, sa discussion n'est pas générale, car elle suppose les conditions initiales critiques réalisées par un procédé particulier, tandis qu'elles sont réalisables d'une infinité de manières qui échappent à sa discussion. Pour ce qui est de l'ambiguïté dans le cas de frottement au repos sur laquelle je viens d'insister, j'ignore si M. de Sparre la considère comme apparente et je ne sais lequel des trois moywemQnX.?, possibles il adopte comme mouvement vrai. Dans l'exemple de M. Chaumat, admet-il l'invraisem- blable hypothèse de l'équilibre? Je ne le pense pas. Adopte-t-il le même mouvement que moi? Si oui, il modifie, comme moi, la loi du frottement au repos telle qu'elle est communément appliquée et telle qu'il l'a appliquée lui-même dans sa dernière Communication. Telles sont les remarques que je voulais faire sur les cas A'ambiguïlé. Je reviendrai prochainement sur les cas à' impossibilité. M. G. Dauboux fait hommage à l'Académie d'une traduction anglaise, faite par M. le professeur II. -D. Thompson, de son Étude sur le développe- ment des méthodes géométriques, lue le 24 septembre 1904 au Congrès des Sciences et des Arts à Saint-Louis. CORRESPONDANCE. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Cause de la présence de quantités anormales d'amidon dans les pommes meurtries. ^o\.Q de M. G. Warcollier, présentée par M. E. Roux. La récolte des pommes à cidre se fait, sauf pour les variétés de première saison, bien avant l'époque de la maturité des fruits. Les pommes de deu- 4o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. xième et troisième saison doivent donc être recueillies et conservées de telle façon que leur maturité puisse s'effectuer dans les meilleures conditions. Le plus souvent, en pratique, les pommes détachées de l'arbre sont ra- massées sur le sol, mises en sacs, transportées au grenier et conservées sur une aire sèche, ou bien sont vendues sous l'arbre et mises directement surv^agon. Ces opérations sont conduites avec peu de soins et la plupart des pommes, surtout celles à chair tendre, se trouvent meurtries. En dehors du très grave danger que présentent les meurtrissures d'être des portes ouvertes aux champignons, causes (le la pourriture du fruit, nous avons remarqué chez les pommes blessées au moment de la récolte, que les parties meurtries constituent de véritables zones où l'amidon séjourne indéfiniment, même quand les fruits deviennent mûrs ou pourrissent. Nos observations sont basées sur l'étude microscopique de très nom- breuses variétés de pommes de i^"", i" et ?>" saison. Il nous a paru intéressant de rechercher la cause de l'immobilisation de l'amidon dans les zones blessées. L'observation nous a montré tout d'abord que ces zones brunissent im- médiatement au contact de l'air, et nous savons que ce brunissement est dû à l'oxydation du tanin des cellules blessées de la pomme par une oxydase découverte et étudiée par M. Lindet ( ' ). Nous avons alors pensé que le tanin pourrait bien être la cause plus ou moins directe de la persistance de l'amidon dans les parties blessées des fruits étudiés. La présente Note a pour objet de vérifier cette hypothèse et de montrer que le tanin, par son action sur l'amylase, empêche cette diastase de trans- former l'amidon en sucres fermentescibles. L'action du tanin sur l'amylase des organes foliacés de certaines plantes a déjà été mise depuis longtemps en évidence. Brown et Morris (-) l'ont étudiée et ont vu après Jentys ( ^) que, lorsque les feuilles mises en œuvre contiennent du lauin, ce tanin paralyse l'action de la diastase. Voici comment nous avons conduit nos expériences : L Action du tanin de la noix de galle sur l'a/nylase du malt. — On a préparé un extrait de malt à lo pour loo, une solution de tanin purà 2 pour 100 et un empois d'amidon à i pour 100. (') l^ixuET, Comptes rendus, t. CXX, p. Sjo; Le Cidre, 1S92, p. ijo. (^) Brown et Morris, Journal 0/ the C hem. Soc, 1898. (^) S. Jentys, Bulletin de l'Académie des Sciences de Cracovie, nov. 1892. SÉANCE DU 21 AOUT igoS. l^O-] Dans des tubes à essais renfermant lo™' d'extrait de malt filtré, on a ajouté respec- tivement I'"'', 2™', 2'^"', 5, 3*^™' de la solution de tanin, de façon à avoir des extraits renfermant i,8i8, 3,333, /J, 6,6 pour loo de tanin. Le tanin précipite en partie l'extrait de malt; on filtre et l'on fait agir sur des tubes renfermant io''"'de la solution d'amidon, respectivement i"^"', i de la première solu- tion d'amylase tanisée, i'^"'',2 delà deuxième, i'^"',25 de la troisième, i"^"'',5 de la qua- trième, de façon à ajouter la même quantité d'amylase dans chaque tube. On amène ensuite avec de l'eau tous les tubes au même volume de ii™',5, afin d'avoir partout la même concentration. On a eu soin de faire un tube témoin avec de l'extrait de malt sans tanin. Tous les tubes ont été portés au bain-raarie à 62° pendant 2 heures. On a arrêté l'action au bout de ce temps et l'on a dosé dans chaque tube la quantité de maltose formée, au moyen de la liqueur de Fehiing. Le Tableau suivant indique le nombre de centimètres cubes de Fehiing nécessaires pour réduire le maltose de cha((ue tube; les clulFres sont corrigés des réductions dues à l'extrait de malt et au tanin. Centimètres cubes Solutions. de Fehiing. N° 1 Témoin (extrait de malt sans tanin) 5,5 N° 2 Extrait de malt à 1 ,818 pour lono de tanin . . N°3 )) 3,333 » N- 4. j) 4 » N" 5 » 6,6 » Conclusions : Le tanin a empêché toute action de l'amylase sur l'amidon. Les mêmes essais ont été faits en présence d'acide maliqueà 2 pour 100; nous avons obtenu les mêmes chiffres. IL Action du tanin du moût de pommes sur l'amylase du malt. — On a répété les mêmes essais que précédemment; mais, au lieu d'une solution de tanin de noix de galle à 2 pour 100, on s'est servi d'un moût de pommes filtré et bouilli renfermant I pour 100 de tanin. On a préparé ainsi des extraits de malt renfermant o,285, o,5, 0,75, 0,9 pour 1000 de tanin et on les fait agir, comme précédemment, sur la même quantité d'amidon, la concentration des liqueurs étant la même dans tous les cas. Voici les chillres corrigés obtenus; la correction a porté ici sur les matières réduc- trices du moût de pommes et de l'extrait de malt. Centimètres cubes Solutions. de Fehiing. N" 1 Témoin (extrait de malt sans tanin) 7,65 N" 2 Extrait de malt à 0,286 pour 1000 de tanin de pomme.. 4,35 N" 3 » 0,5 » ... 0,70 N° 4 « 0,75 » ... 0,00 N" 5 » 0,9 " ••■ 0,00 Il semble donc bien établi que l'amylase en présence du moiilde pommes 0 ,4 0 ,2 0, 0 0 ,0 4o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. devient inactive, jDrobablement parce qu'elle est coagulée et précipitée par les matières tanniques du moût. Il est donc logique de penser que lorsqu'une pomme est meurtrie l'amylase et le tanin se trouvant en présence dans le jus des cellules écrasées, la diastase coagulée devient alors incapable de transformer ultérieurement l'amidon en sucres fermentescibles utilisables pour la fabrication du cidre. Ceux qui savent le peu de soins, je dirai même le manque de soins qu'on apporte, en général, à la récolte des pommes se rendront compte des quan- tités d'amidon perdues par la faute et la négligence des cultivateurs. Dans les nombreux lots commerciaux que nous avons examinés, presque toutes les pommes étaient meurtries et il était très difficile de se procurer une pomme tout à fait saine. Comme conclusion pratique, nous recommandons les plus grands soins dans la récolte, les transports, la manutention des fruits de pressoir. Le culti- vateur doit comprendre qu'il est particulièrement intéressé à recueillir ses fruits dans les meilleures conditions et que les dépenses que lui coûteront les quelques soins supplémentaires qu'il prendra pendant la récolte seront largement couvertes par la plus-value qu'il tirera de la vente de fruits sains et de longue conservation. M. A.-J. Stodolkiewicz adresse une Note Sur une certaine équation différentielle. M. D. ToMMAsi adresse une Note Sur une nouvelle lampe électrique de sûreté. (Renvoi à la Section de Physique.) A 3 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. On souscrit à l'ans, chez îJAÎJTlii KR-VILLAHS, Quai (les Grands-Augusiiiis, n° 55. .ni» ,83S le« COMPTES RENDUS heb.iomad.ures paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, .le.ix voinmes in-4". Uc.u 1., l'une pnr ordi e alpl,abéli.|ue des matières, l'aiiu-e par ordr-> alphabétique des noms d'Auteurs. icrmin.M.i .'h,„,ue ^ ..h,,,,,., I. abouiwMucnt «si annuel .1 du i" Janvier. /■e prU de iabiinnement est fixé ainsi qu'il suit : l'ans : 30 h-. — DépHiicuirnt^ : 40 fr. - Uiiiou poslalc : 44 l'r. Ou souscrit dans les départements, On souscrit à l'étranger, Lorient. L von . . chez Messieurs : I Baiiniat. I M"* Texier Hei iMHiv et (.'I ■! \ Georg. , Eir.Hilin. f Viite. \ Lan verjal. ) Ucjjez. 'letle . \ Uieict. ) Gialier el C", Koucljer. \ BijuriJignon. ( Donïbre. \ Thorez. I Quarré. Nantes . ■\ice J'oiCicrs. Rouen Toulon Marseille Riui. 1 \ alat. Montiiellu i ' ' ( t.oulel el liU. Moulins . .. .... Mai liai Place. Jacques. A'ancy Grosjean-Maupin Siflot frères. Guist'liau. Velo|>pé. Rarma. Appy. /finies Thihaud. Orléans Lmlde l;i.7. et -Aiidiarte. Lehè;;iie et C'*. Iinsterdam .. ■ilkènes Barcelone .-. . llerlin . chez Messieurs: Dulau. Londres ] Hachette et C'v Niul. Luxembourg . V. Bilck. Ruiz et C- ,, . . . 1 Romo y Kussel. Madrid { ' I Capdeville. l't uxelles I Solrlirk et C'. Alculav. Kilia.i. D.iiiîlitoii. Ilell et (> 'iackaral . . . ISudapesi. . . . Cambridge. . Christiania Canimeniieyer. Constanlino/ite . . Otto Keil. Copenhague Hôst el iiis. Florence Seeber. fjand lUjste. Milan . Aaples lî.-uf /'oulouse . ^ Girnet. I Privai. 1 Ruisselier. Tours Péril al. i'alentiennes \ Suppli^eon. ) Giard. ' Leniailre. , Cliri liiiliez. Genève j Geurg ' Stapelinohr. ... Belinfanle frères, 1 Benda. '" I Païut et C'v Bartli. 1 Brockliaus. Leipzig Kœhler. J Lorenlz, La Haye Lausanne F. Ké. Bucca frères. Iloepli. Uoscou Tastevin. Marghicri di Gius Pellerano. Dyrseii et l'foîffer. New- Ynrk Stecliert. Leincko '-t Ittu-rl.iier Ode-i'^a Rousseau. Oxfn, ,t Parker el C" l'alei me Keber. Porto Ma^jlliaés et Moniz Prague Kivnac. Bio Janeiro Garii er. A Bocca frères. Home \ . 1 . /,.. \ Loesilier et C*. Kotleidnm Krauurs et fils. Stockholm ^Nordi»k» Boghandel S'-l'étersbourg . Zinscrlin ' Turin Liège. Twielint-yer. Desner. Gnusé. ', Wdlff. , BiH-ca frères. \ Brero 'i Clausen. \ lluseiilierg et Sellier. Varsovie Gebethaer et Wolflf. Vérone Drucker \ Frick. Vienne i ^ , , . ^,. ) Geridd el C*. Zuricii.. Meyer et Zeller B..E3 GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES : I' i-.s 1" ,, 31, — (3 Août iS35 a 3i Ueceiubre iSJo, i \ uluuie iii-4° ; i853. Prix 25 fr. luiiie- 32 I 61. —( i" Janvier i85i a 3i IJccenibie i8(ij ) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Toiiii'.s 62 I 91. — (i" Janvier 1866 a 3i Décembre 18S0.) Volume in-4°; 1889. Pri.x 25 fr. '1' •- 92 .1 121, — (\" Janvier 1881 a 3i Décembre i8;)i.) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. PPLÈMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : I. — Mémoire surquelquespoints de la Physiologiedes Algues, par .\1M. A. DiiruiiSet A.-J.-J. Solibr. — Mérnoiresur le Calcul des Pertubations qu'éprouveni •les, par M. HaNsen — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans b-s phé.ioinénes digestifs, particulieremeat dans la digeslinn d.- gra>>es, par M. Claudk Behnard. Volume iu-4", avec 33 planches; 18S6 25 fr II.— Mémoire sur les vci> intestinaux, par M. P.-J. Van Bkmkoen. —■Essai d'une réponse a la q.ie>tii.ii de Prii proposée en i85o par l'Académie des Scienrcs concours de iS53. et |iui^ remise pour celui de iS'iH, savi.ir : « Etudier les bis de la disli ihution des corps organisés fossiles dans les difîercnts terrains ntaires. suivant l'ordre Je leur superposition. - Discuter la question de leui apparition -u de leur dispari lion successive ou simultanée. — RechercliiT lj .ie~ rapports qui existent cuire l'élal actuel du régne "r;;ani.| ne et sesetats ani. rieurs », p.ir \l , le Professeur Bkonn. In-'i'. avec 7 planches : iSfii . . 25 i' la même l.ibr;iine lus Mémoires de lAcademie des Scieaces, el leH Mémoires pré.'sent?» '.\^. divers Savants à I «cademie. des Sciences N"^ 8. TABLE DES ARTICLES (Séance du 21 août i90iî.) MÉ\IOIRES RT COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES COURESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Paul Painleve. — Sur les lois du frolle- ment de glisseinenl 4"' M. G. DaRBOUX fait hommage d'une lia- Pasrs duclion anglaise de son >■ Élude sur le développement des méthodes j;éomélfi- , ques " ^oS COURESPONDAÎVCE. \1. G. Waiicolijeii. — Caci^i- de la piésence de quantités anormales d'amidon dans les pommes meuriries 4"^ M. A.-J. SroDOLKiEWii-z adresse une Noie Il Sur une certaine équation din'érenliellc ». 4fS iM. D. ToMMASi adresse une Note « Sur une nouvelle lampe électrique de sûreté ■> .... 4°'^ PARIS. — IMPRIMERIE G A UTH I E R - V IL L A R S. Qirai des Grands-Augustins. 6b. Lt Gérant : liADTBlBR-VlLLARs. ^0^1 1905 SECOND SE3IESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. K 9 (28 Août 1905 PARIS, GAUTHIER- VILLARS. IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Gruiids-Auguslins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des a'j juin 1862 et 2/, mai 1870 Les Comptes rendus liebdumadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque caliier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. A RTici.F !•■'■. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus () pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 00 pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3> pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'an- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire an nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de cha([ue Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires do TT ' " " •■ ' "f^^'^P^!'^" 'I^^^ ^^^' ''' '^«RP^''' ils donnent lerinrP ^ 'A A '°'"'™^^' ^°"t les Instructions demandés par le Gouvernement. Hb uonneni lecture a 1 Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Article 5. Tous les six mois', la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. plus tard le Samedi qm précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 AOUT 1903, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Spectres ultra-violets de la couche renversante pendant V éclipse totale du 28 mai 1900. Note de M. H. Deslandres. La couche renversante est la couche de vapeurs qui repose directement sur la surface même du Soleil et donne naissance à la plupart des raies noires solaires. Au bord solaire extérieur (') elle est observable seulement pendant les éclipses totales, et dans les deux secondes qui suivent le deuxième contact et précèdent le troisième. Younga, le premier, en 1871, reconnu cette couche par son spectre qui est très riche en raies brillantes et est aussi caractérisé par la brièveté de son apparition ; même cette brièveté, qui rend l'observation difficile, lui a fait donner le nom de spectre éclair. Or, depuis 1898, Lockyer et ses élèves, Fowler, Baxandall, ont eu l'heureuse idée de remplacer l'œil par la plaque photographique, de beau- coup supérieure, puisqu'elle peut enregistrer simultanément les raies très nombreuses du spectre éclair. Ils ont révélé une anomalie curieuse : si, d'une manière générale, et comme on pouvait s'y attendre, les raies bril- lantes de la couche renversante corre.spondent à des raies noires du spectre normal, il y a des différences. Les raies noires de chaque vapeur (on le sait depuis longtemps) sont les raies de l'arc électrique; mais les raies du (1) A l'intérieur du bord, et dans la partie qui se projette sur le disque même, elle est observable par d'autres mélliode^. G. R-, Kjo5, 2' Semestre. (T. CXLI, N° 9.) 54 4lO ACADÉMIE DES SCIENCES. spectre éclair sont les raies de l'étincelle, et même celles que Lockyer a appelées raies renforcées. Les observations précédentes ont porté sur la partie du spectre total qui est photographiable avec les spectrograplies ordinaires en flint, et qui s'étend de X6ooo à )^365o. Elles ont été complétées par d'autres observa- teurs, Sord, Frost, Mitchell et, en particulier, par Evershed, qui a reconnu la couche renversante aux pôles solaires, et a prolongé le spectre ultra- violet jusqu'à la longueur d'onde 335o. Or, pendant l'éclipsé de 1900, j'ai cherché : 1° à prolonger le spectre ultra-violet jusqu'à sa limite extrême, voisine de 3ooo; 2° à obtenir des épreuves du spectre éclair plus nombreuses et plus rapprochées que dans les éclipses précédentes. Dans la première partie de ce travail, j'ai été aidé par M. Millochau, aide-astronome, et dans la seconde par M. Fallot, astro- nome volontaire. Les résultats obtenus ont étérésinnés déjà brièvement, en 1900, dans le rapport d'ensemble de cette éclipse, lequel devait, peu après, être com- plété par une description plus détaillée. Par suite de circonstances particu- lières, je présente cette description aujourd'hui seulement, ayant été détourné de ce travail par des occupations plus urgentes. Prolongation du spectre éclair. — J'ai employé des chambres prisma- tiques (ou spectrograplies à prismes privés de leur collimateur) à un seul prisme, et dont les pièces optiques sont transparentes pour les rayons à reconnaître. Les objectifs dont les longueurs focales sont respectivement o™,5o et I™, sont en quartz et* spath fluor et achromatiques; les prismes, d'un angle égal à 60°, sont en spath d'Islande et ont leurs arêtes parallèles à l'axe optique du cristal. Les deux chambres, dont les dispersions sont dans le rapport de i à 2, sont fixées à une même table que porte un équatorial ordinaire. Leurs porte-châssis, qui sont à répétition pour permettre le changement rapide des plaques, sont munis d'un obturateur Guerry, et les deux obturateurs sont commandés par une même poire en caoutchouc. A côté, sur la même table, est un spectroscope à vision directe, tourné aussi vers le Soleil. Un peu avant le second contact, l'astronome enlève le collimateur de ce spec- troscope et le transforme en chambre prismatique oculaire. Il suit les varia- tions du spectre du croissant solaire, et, lorsque les raies noires se trans- forment en raies brillantes, il presse la poire en caoutchouc et ouvre l'accès de la lumière aux deux chambres photographiques. Cette disposition simple SÉANCE DU 28 AOUT JC)o5. 4ll assure l'enregistrement facile du spectre éclair. On a obtenu ainsi, avec les deux chambres, les épreuves successives suivantes : Épretn-es n° 1. — Pose 2 secondes, au second contact. Spectre éclair. Épreu^'es n° 2. — Pose i5 secondes. Spectres d'une protubérance et de la couronne. Épreuves n" 3. — Pose 3o secondes. Spectre de la partie supérieure d'une protubé- rance et spectre de la couronne. Épreuves n"^" 4 et 5. — Instantanées, après le troisième contact. Spectres du croissant solaire. Les poses, pour les épreuves n"^ 1, ont été portées à 2 secondes, à cause de l'absorption très forte que subissent dans notre atmosphère les rayons à rechercher; dans le bleu, les poses auraient pu être réduites à une petite fraction de seconde. Les spectres obtenus s'étendent de "a5ooo à ).3ooo, ceux de la grande chambre sur une longueur de 1 1*^™ et ceux de la petite sur une longueur de 5'"", 5; ils donnent la partie ultra-violette extrême, non encore reconnue (de X34oo à >.3ooo), et que je décrirai seule dans ce qui va suivre. Les épreuves de la grande. chambre donnent plus de détails; mais celles de la petite chambre ont été relevées en même temps, comme offrant un contrôle utile. Sur la grande épreuve n" 1, les raies brillantes nettes (de >.34oo à X3ooo) sont au nombre de 107, elles sont accompagnées d'un spectre continu qui les traverse en traînées très minces, dues aux échan- crures du bord lunaire. Ce spectre continu, intense, s'étend jusqu'à >i3ooo; mais les raies brillantes nettes ne vont pas si loin ; la première un peu intense a la longueur d'onde 3o66,/i, qui correspond à une raie du titane. Le spectre éclair nouveau, consiiléré dans son ensemble, apparaît tout semblable au spectre du titane dans l'étincelle électrique. On sait déjà par les observations de 1898 (Evershed) que les raies du titane sont dans le spectre éclair relativement plus intenses que dans le spectre normal, et que les raies du vanadium, du chrome et du scandium ont la même pro- priété. Le fer, au contraire, est relativement très diminué dans le spectre éclair. Les différences se retrouvent aussi dans la région nouvelle, qui, d'ail- leurs, contient les raies les plus fortes de l'étincelle ordinaire du titane; les raies correspondantes du vanadium et du chrome sont moins fortes, et celles du fer très faibles. La prédominance du titane s'explique aisément. On retrouve dans le spectre éclair et dans le spectre du titane (étincelle) les mêmes groupes caractéristiques, à savoir : un groupe de cinq raies 4l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. (338o,o, 3372,9, 336i,3, 3349,2, 334i,5); un groupe de quatre raies plus caractéristique encore (3242,1, 3239,2, 3236,7, 3234,6); un groupe de cinq raies (3o88,i, 3078,7, 3o75,3, 3073,0, 3o66, 4). Un quatrième groupe, intermédiaire entre les deux précédents, fait exception ; ses quatre raies (3i32,2, 3i25,i, 3i2o,5, 3ii8,8) se rapportent plutôt au chrome, les deux dernières étant aussi très voisines de raies du titane et du vanadium. En fait, toutes les raies du titane et du vanadium un peu intenses dans l'étincelle se retrouvent dans le spectre éclair avec les mêmes inten- sités relatives; de même aussi les raies fortes du chrome, de l'ytterbium et du scandium ('). Les différences avec les raies noires du spectre normal sont donc aussi celles qui ont été signalées précédemment pour d'autres régions du spectre. Il y a là une anomalie fort curieuse, qui n'est pas encore expliquée, bien que plusieurs hypothèses aient été présentées. Je suis porté à croire que l'anomalie est liée au phénomène de l'électricité atmosphérique solaire qui est, comme on sait, comparable à l'électricité atmosphérique terrestre, et serait plus intense dans les parties élevées des vapeurs; de plus le pouvoir absorbant des vapeurs doit varier, par rapport à leur pouvoir émissif, avec le mode d'excitation électrique. En réalité la question reste toujours fort obscure et appelle de nouvelles recherches. Le cadre de cette Note ne permet pas de publier le Tableau complet des raies nouvelles; je donne ici seulement un extrait qui comprend deux groupes caractéristiques sur quatre. Le Tableau entier sera publié ultérieu- rement avec grands détails par M. Mdlochau. Spectre éclair. Raies de l'étincelle. Raies solaires voisines. Intensité. Longueur d'onde. Intensité. ). Rowiajid. Intensité. Longueur d'onde. 4 3o66,4 2 3o66,33Ti 8066,47 Ti 3o66 , 60 Ti 6 8066, 4o ! ,^ / bvxner I 8 5 5 6 8071,4 8072,2 8078,0 8075,3 8078,7 I 3 3 2 8 8071, 36 Ti 8072,22 Ti 8078,09 Ti 8075 , 84 Ti 8078,77 Ti 2 5 5 6 8 8071 ,37Ti 8072, 17 Ti 8078,08 Ti 8075,80 Ti 8078,7 Ti (') Toutes les raies de riiélium même faibles sont représentées aussi dans le spectre éclair. Or ces raies iiianqueiu dans le spectre normal. C'est pourl'liélium que les dille- rences déjà signalées, entre le spectre éclair et le spectre normal, sont les plus grandes. SÉANCE DU 28 AOUT igoS. 4r3 Spectre éclair. Longueui ntensité. d'onde. 7 3087, 85 0,5 3089,3 0,5 3091,1 2 3092,7 0,5 309/4,1 2 3096,8 3 3l02,2 I 3io3,6 2 3io5,oo 4 3 1 06 , 2 0,5 3107,8 5 3 1 10, 65 I 3i 12, 2 Raies de l'étincelle. 3ii8,4 3i2o,3 3i24,9 3i28,7 3i3o, 3 3i3o,9 3i3i ,9 3135,4 3i36,7 3) 39,0 3i43,8 3i47,3 3i48,2 Raies solaires voisines. nsité >. Rowland. 7 3o88,i4Ti I 3089,50 Ti 4 3091, 17 Mg? I 3094 , 3 I I 3094, 4o 5 3097 ,00 Mg? 3 3t02,4 V 2 3io3,88Co.Fe 2 3io5,2 Ti 3 3io6,34Ti » 5 3no,8i Ti.V 2 3i 12, 18 Ti.Fe I 3;i8,25Ti 3 3ii8,5oV 4 3120,27 V 3 3i2o,48Cr 4 3 125, II Cr 2 3128,82 Cr 3 3i3o,38V 3 3 I 30,91 Ti 4 3i32, 17 Cr 2 3i35,o5 V 2 3x36, 62V 3 3i36,83Cr 4 » 3i43,88Ti 3 3 147, 35 Cr 2 3i47,38Ti.Fe 2 3i48,i5Ti I 3 148,28 Mu Intensité. i5 Longueur d'onde. 3088,09 Ti 3o8g,/i9Ti 3094,33 V 6 3102,39 V )> » 4 3io5,2 5 3 106, 36 T 3iio,S2 V 6 3ii7,8oTi 6 3ii8,5i V 10 3118,78 Cr 6 3i 19,92 Ti 4 3 120, 36 V 10 3i2o,5oCr 10 3 125, 12 Cr 6 3128,82 Cr 6 3i3o,4oV 5 3i3o,9iTi 10 3i32,2 Cr 6 3i35,o8V 6 3i36,64V 7 3i36,8i Cr )) )) 6 3 143, 88 Ti 7 3i47,33 Cr 6 3i48,i3Ti Les épreuves 2 et 3, d'autre part, donnent le spectre de protubérances qui sont séparées par la Lune de la couche renversante et sont représentées par de petits points; le spectre, moins riche que le précédent, est formé en grande partie par les raies du titane. Les même épreuves donnent aussi les raies de la couronne qui se 4l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. distinguent par des cercles lumineux. Les longueurs d'onde, relevées pour les raies les plus nettes, sont : 3829,6, 3388, o et 3447.7! la dernière cor- respondant à la raie la plus forte. Application du chronophoto graphe à l'étude du spectre éclair. — J'ai organisé aussi une troisième chambre prismatique, très lumineuse, avec quatre prismes de 60° en crown au zinc, une chambre de o™, 73 et un chro- nophotographe (prêté aimablement par M. Marey), afin d'obtenir aux deuxième et troisième contacts des épreuves très rapprochées du spectre éclair. La région photographiée s'étendait de 13770 à ^3570, la pellicule du chronojjhotographe ayant seulement 3'^'° de large. L'appareil a été organisé au dernier moment, le chronophotographe ayant été apporté par M. Fallot quatre jours avant l'éclipsé; il a été monté sur un équatorial en bois, de fortune, assez peu stable. Pendant l'éclipsé, le chronophotographe a été mis en marche autour des deux contacts avec une vitesse qui permettait de faire six à dix épreuves à la seconde; et, dans l'intervalle des deux contacts, on a fait des épreuves avec poses de plusieurs secondes. L'une de ces dernières a donné la série entière des raies ultra-violettes de l'hydrogène. Mais les épreuves obtenues pendant le mouvement du chronophotographe sont en général confuses ou formées de raies doubles; sur dix spectres qui se suivent, on en compte deux seulement qui sont nets. La rotation de la manivelle et des engre- nages avait fait naître des vibrations nuisibles. Les épreuves du spectre éclair qui sont les plus intéressantes sont encore intenses et riches en détails, malgré la faible durée de la pose. Les plus nettes ont été relevées et ont donné les mêmes résultats à peu près que les épreuves de l'éclipsé de 1898, obtenues dans la même région par Evershed. Cette expérience montre seulement la grande intensité du spectre éclair et la possibilité d'enregistrer ses variations ('),qui sont continues pendant sa très courte apparition, d'une manière plus complète qu'on ne l'a fait jusqu'à présent. (') Pour enregistrer ces variations rapides, il faudrait choisir plutôt le bleu et le violet que l'ultra-violet, à cause de l'absorplion atmosphérique. D'autre part, avec la chambre prismatique, les parties liautes et basses de la couche renversante viennent ensemble sur la plaque. Une disposition meilleure, mais plus dif- ficile dans l'application, consisterait à employer, pour cet enregistrement, un spectre- graphe à fente circulaire, avec une image solaire de grandes dimensions. SÉANCE DU 28 AOUT IQoS. 4' 5 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation différentielle du quatrième ordre. Note de M. Gaston Darboux. Dans l'étude fl'une question d'Analyse j'ai rencontré l'équation diffé- rentielle du quatrième ordre (0 y y y y' y" y y" y'" y = 1, où y' désigne la dérivée «'''"' de la fonction inconnue j par rapporta la va- riaijle indépendante a?. Je me propose de montrer que l'on peut ramener cette équation du quatrième ordre aune autre du premier ordre qui s'intègre à l'aided'uneméthodequej'ai fait connaître an\.reïo'\s {Comptes rendus, mars et avril 1878, et Bulletin des Sciences mathématiques, 2* série, t. II) et qui permet de construire l'intégrale générale à l'aide d'un certain nombre de solutions particulières. Je remarquerai d'abord qu'en vertu des propriétés les plus élémentaires des déterminants, l'équation proposée peut se mettre sous la forme (yy" - y"')(yy'-y"'') - (.>'/" - y'y"y=y. Si donc on pose ou aura z' = YY- - y' y, s" = jj"' - y'" et l'équation proposée pourra être remplacée par le système ( = ) yy"-Y'-= Z, = y, qui a quelque analogie avec celui auquel satisfont deux des fonctions A/ de M. Weierstrass, et qui est parfaitement symétrique en y et :;. De là résulte qu'à toute solution y de l'équation (1)^ on pourra faire correspondre une autre solution z définie par la première des équations (2). On donne une forme plus simple au système (i) en posant (3) y=--e" z = e 4'6 ACADÉMIE DES SCIENCES. ce qui le ramène à la forme (4) a" =6"-^", i/'z^e"--". Si l'on multiplie les deux équations respectivement par v' — 2U et u' — iv' , on aperçoit immédiatement l'intégrale (5) mV — «'- - v'-= 6"-="'+ 6"--"+ 3a, où a désigne une constante. Remplaçons les exponentielles par les quan- tités égales m", v" et éliminons la fonction (^ au moyen de la première des équations (4)> nous serons conduits à l'équation u" -\- 3u"'- -h 3u'u"' -\- 3aw"+ 3a'*M"= o, qui s'intègre immédiatement et donne (6) u" -+- 3 u'u" + u'^ -h 3 7.u' 4- ,8 = o, (î désignant une nouvelle constante. Or on sait qu'en prenant comme variables indépendantes u' et u", l'équation précédente se ramène à la suivante du" (7) 'i"-rr + 3u'u" -+- u'^ -f- 3xu' -\- 8 = 0. ^ ' ^ du ' La réduction annoncée à une équation du premier ordre est donc effectuée. Le système (4) étant symétrique en u et en c, il est clair que l'on devra trouver pour v une équation analogue à l'équation (6). Cette équation est la suivante (8) v"'-\-3,v'v"+v"^3y.^''- fi = o, comme on le vérifie aisément. En la laissant de côté, on voit que toute la question est ramenée à l'in- tégration de l'équation (6) ou de son équivalente (7). Quand u sera connu, V sera donné par la formule (9) v== iu + logM", déduite de la première des équations (^4)- Pour intégrer l'équation (7) nous remarquerons d'abord qu'elle admet trois solutions particulières. Désignons par /(w) le polynôme «^ -+- 3aw + p SÉANCE DU 28 AOUT igoS. ^l'] et soient u„, 11,, u., ses racines dont la somme est nulle, on aura /(m) = (h - u,){u - «,)(" - "0' a, -+- lu = o. Cela posé, si l'on peut avoir pour a" une fonction entière de u' qui vérifie l'équation (7), cette fonction entière doit être, d'après l'équation elle-même, un diviseur de /("'). Cela amène à essayer ces diviseurs, et l'on est ainsi conduit aux trois solutions particulières suivantes : „"+(,/_,/,)(„'_ M, ) = P„=0, u" -h(u' — M2)("' — "") = P| = O, ^/"^-(^^'— Uu){u' — ",)= P2 = «• A l'aide de ces trois solutions particulières on pourra, par la méthode à laquelle j'ai fait allusion au début de cette Note, composer la solution générale qui sera donnée par la formule élégante (10) I''^'-"' p';'-"'p',;'-"' = const. Eu passant à la limite, le lecteur trouvera aisément ce que deviendrait l'intégrale si deux ou trois des quantités ?/„, u^, u., devenaient égales. En particulier si « et [i devenaient nulles, les trois quantités «,■ seraient égales et l'intégrale deviendrait (11) r-r, FTi = const. Si l'on revient aux notations primitives en substituant à u la variable y, l'intégrale (10) prend la forme [ v"+ "oj' + «/„", ,r]"»^"'[.v"-f- "„.)''+ ", «or]"-". X [y' 4- ",.v H- £/„«„]"""" = cnnst. (12) avec l'unique condition «0 + «) + "2= "• C. K., 1906, 2' Semestre. (T. CXLI, N- 9.) 55 4i8 ACADÉMIE DES SCIENCES. corhespondance. M. le I^ÎAiRE d'Aurillac informe l'Académie que la municipalité et le conseil municijjal ont décidé d'élever un monument à la mémoire d'Emile Duclaux, sur une des places de la ville et demande à M. le Président de l'Académie de vouloir bien faire partie du Comité d'honneur constitué à cet effet. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Mission Emile Laurent (1903-1904); Énumération des plantes récoltées par M. Emile Laurent, avec la collaboration de M. Marcel Laurent, pendant sa dernière mission au Congo; par M. E. de Wildeman. 2° Conjlils de préséance et excitations inhibitoires chez les végétaux; par L. Errera. ARITHMÉTIQUE. — Sur les no/nbres transcendants. Note de M. Ed. Maillet, présentée par M. Jordan. Parmi les nouveaux résultats que j'ai obtenus dans la théorie des nombres transcendants, je vais indiquer ci-dessous le^ suivants :■ P 1° Soit un nombre I limite d'une suite de fiactions rationnelles I„= j^ <" satisfaisant à la relation (i) |I-T„|=£„Qr (o i) n'est pas un nombre de Liouville, pas plus que les frac- tions continues, quasi-périodiques ou non, à quotients incomplets limités. 2° Si une irrationnelle I donnée par son développement en fraction con- tinue a une infinité de quotients incomplets >• a, quel que soit a, et si I„(n ^ I, 2, . . .)sont les réduites de L - I, où p,ç sont entiers quelconques, a une infinité de réduites = -I„. Ceci a lieu, par exemple, quand I == e. Si l'irrationnelle I a tous ses quotients incomplets limités efSa',-! a tous ses quotients incomplets limités en fonction de p, q, a'. Je suppose que, dans I = a„ -l- i : a, 4-...-I- i : a„ -I-..., a„ = e^(«P"^^") ( (') Clhaque fois que je fais intervenir le développement en fraction continue de I, j^e suppose 1 réel. (-) Je pose c?o(.r) = a-, d/, (a;) =cf, (^j(a-) = rf''''-'', ...; n?_i(3') = logx, f/_2(j;-) = log log\r, ..., les logarithmes étant pris dans le système de base tl. l\lO ACADÉMIE DES SCIENCES. (avec k entier positif ou négatif, lin= o pour n ^ co) pour une infinité de valeurs de n, a„<^e/,(n^'^ ) (avec £ > o) pour les autres valeurs de n; par définition, I est d'ordre (^, p). Ainsi e est d'ordre (o, i); quand a„ est limité, I est d'ordre ( — oo, p) ou — ce. Alors, si k est fini, - I, avec/? et q entiers, est de même ordre quel. Tout nombre transcendant réel deLiouville d'ordre suffisamment grand est une fraction décimale quasi-périodique (en classant dans ces fractions les fractions quasi-rationnelles). Il y a une infinité de fractions continues quasi-périodiques I telles que-I et 1^ soient aussi des fractions continues quasi-périodiques. 3° Incidemment, je mentionne ces résultats : A. On peut définir des familles de fonctions entières à coefficients ra- lionne]sy,(a-) jouissant de ces propriétés : a. Elles ne prennent pour x rationnel ou algébrique ^o que des valeurs tianscendantes. b. Les coefficients rationnels étant positifs, si le produit des substitu- tions | a;; //(a;) |, \x;J^{x)\, ..., \x;f,,{x)\ est \x; ^{x)\, ^(^x) est trans- cendant pour X positif^ o. Exemple : /^■(■^)=2d6/('/OP"' K'| = « entier fixe; b, p entiers; A>3. 0 B. On peut considérer un nombre transcendant donné comme racine d'une série ou d'une fraction continue algébrique à coefficients nitionnels d'une infinité de manières. Ainsi, pour une série, on peut supposer les coefficients entiers ou se donner d'une manière à peu près arbitraire les dénominateurs des quotients. PHOTOGRAPHIE. — Recherches sur l'irradiation. Note de M. Adkien Gukbuard. Ayant constaté que la portion de l'irradiation que j'avais appelée tan- gentielle ('), mais qu'il sera plus exact d'appeler simplement latérale, cor- (') Comptes rendus, t. CXL, 29 mai 1905, p. i346. SÉANCE DU 28 AOUT igoS. /J^I respondant à l'incidence 6>y de l'hvpofhèse d'Abney, ne répondait que fort mal à cette hypothèse, j'avais été amené-à me demander si l'aspect de mutuelle répulsion conslatable à la rencontre des champs d'irradiation ne serait point dû soit à une intervention d'électricité, soit à une interférence de propagation longitudinale de mouvements, de l'espèce des gravitations intra-atomiques. Certaines apparences microscopiques m'avaient fait incliner vers la seconde hypothèse, mais elles n'étaient pas constantes, et j'ai voulu soumettre la seconde à un critère expérimental. Des plaques 9X12, vitroses Lumière ou ultra-rapides Griesliaber (as de trèfle), illuminées en leur centre par un Irou circulaire de ô""", ou un rectangle de 7 X 8"™, pratiqué dans une caclie de carton noir, à i5'™d'un bec Auer, ont été maintenues pendant i heure dans le champ électrostatique du plan méridien commun de deux sphères de cuivre de lo'-" de diamètre, reliées aux pôles d'une machine de Wimshurst de Gaiffe à huit plateaux, munie d'un double condensateur de large surface, donnant toutes les quatre secondes une grosse étincelle de 6'™ environ. D'autres oui été soumises pendant le même temps au champ magnétique d'un électro-aimant Foucault, actionné par un courant de près de 6 ampères, l'illumination se faisant à travers l'axe tubu- laire de l'une des bobines, démunie de son armature. Aucune dissymétrie notable ne s'est manifestée dans les champs d'irra- diation atteignant jusqu'à S''" de diamètre. Résultat purement négatif, mais qui n'en incitait pas moins à chercher autre chose. Or, s'il ne s'agit que d'une transmission de forces vives particulaires, d'ordre tourbiilonnaire plutôt que vibratoire, la spliérule schématique d'Abney n'est plus indispensable, et l'on doit observer sur une surface homogène lisse la même chose qu'avec une stirface dépolie ou uueémiilsion. C'est ce qu'ont vérifié diverses plaques daguerriennes anciennes (cuivre plaqué, de i"»»!), qui, sommairement repolies par les soins de M. Pellin, puis exposées directe- ment, suivant la méthode de Moser (-), sans sensibilisation, pendant une journée (') Après que Moser eut montré {Pogg. Ann. der Physik, t. LVI, iS^a, p. 177- 28/4) que la formation et l'inversion de l'image photographique ne dépendaient que de la durée ou de l'exposition, ou de la sensibilisation, ou de la révélation, la première et la seconde pouvant être interverties, et la seconde même supprimée, on se demande comment a pu naître et se perpétuer la querelle toute casuistique, où s'use encore le plus clair de l'ellorl scientifique en photographie, sur la nature physique ou chimique de l'image. Certes on peut reproduire par des actions chimiques seules les mêmes phénomènes que par les seules actions physiques; mais le résultat n'est jamais que l'expression d'une certaine dépense totale d'énergies, et ne dépend que de la somme /}22 ACADÉMIE DES SCIENCES. environ, à la très inégale insolation du présent mois d'août, puis directement déve- loppées à la vapeur de mercure, ont montré, sur Timage, naturellemenl inversée, de la caclie (le dépnl du mercure correspondant aux parties protégées) le bord des à-jour entouré dun liséré, généralement lileuàtre, de prés de i'"", entièrement recouvrable par la cache lorsqu'on la remettait en place. Pour faciliter le contrôle, certaines dé- coupures furent faites au moyen de lignes parallèles, recoupées par une perpendicu- laire, en dents de peigne rectangulaires, opposées en chicane, de façon que chaque bord d'à-jour correspondît à un côté de languette pleine. Presque toujours, cette der- nière s'est montrée rétrécie par l'empiétement interne du silhouettage, débordant de la partie illuminée. Afin d'éviter l'objection de traces résiduelles de sensibilisation ('), j'ai opéré sur simple paillon, cuivre argenté laminé, de ©""^oa d'épaisseur. Puis, pour montrer que deux métaux n'étaient pas nécessaires, sur feuille d'argent de o™",o3; le résultat a été parfois moins net, mais toujours de même sens. Or les pressions forcées par lesquelles étaient établis les contacts au chàssis-presse, entre les feuilles d'épreuve et les caches en étain ou paillon montées sur verre, excluent la vraisemblance d'une infiltration lu- mineuse, dont les caractères spéciaux ne permettent guère d'ailleurs, la confusion avec Virradiation elle-même. Il semble donc que l'irradiation constitue une i^ropriété de la matière aussi générale que la sensibilité photographique eUe-mème, et son corol- laire Vinversion. C'est ce que je crois devoir signaler, avec toute la réserve que comportent des expériences que j'ai le regret de ne pouvoir pour- suivre. rHYSiQUE. — Sur une méthode propre à I étude d tin phénomène lumineux d intensité variable avec le temps. — Applieation à la détermination de la vitesse instantanée d'un miroir tournant et à l'étude de l'étincelle de Hertz. Note de M. A. Turpaiv, présentée par M. Mascart. Soit^jxM {fiff- i) un angle droit de sommet jj.. Disposons en jjl un miroir tournant autour il'un axe perpendiculaire au plan de la figure. Nous consi- dérerons ce tniroir incliné à 45° sur les côtés de l'angle droit. Plaçons en M un miroir plan normal à p.M et on p unepkique photographique normale et non de tel ou tel ternie exclusivement. Si la somme elle-même est toujours, d'après les recherches de M. Berlhelol et de ses élèves, inlime en valeur absolue, c'est une raison de plus pour n'en négliger aucun élément, puisque la moindre variation la peut altérer considérablement. (') D'anciennes images astronomiques reparaissaient, en eflet, à chaque révélation. SÉANCE DU 28 AOUT IQoS. /pS à \i.f> sur l;iqiiolle un système de lenlillcs (non représenté sur la figure) forme une image jiar la conceritralion des r;iisceai)x dirigés suivant \).p. Si en A, entre ]>. et M, se produit un phénomène lumineux périodique ou même d'intensité variable avec le temps (supposons pour fixer les idées une étincelle oscillante), deux images peuvent être obtenues en/;, l'une Fig. I. Fig. 3. M 1 § -o di •go 1 1 . 11.;; k;- A,- Al- -Jn.^' - l^ 1 D 1 due au faisceau direct h.[j.p, la seconde provenant de la lumière réfléchie sur le miroir M. L'image de retour se produit eu p un temps -^ (D = AM) après l'image directe. Si le miroir tournant fait N tours par seconde, l'écart/ entre deux points homologues des deux imagesreçues en/;esU = y I.a mesure de D, de cl, de /et la connaissance de V (vitesse de la lumière) permettent la détermination de N. La dclermination de / par une mesure micrométrique, rendue très précise par l'observation ultérieure an cliché au microscope, donnera donc la vitesse angulaire instantanée du miroir au \ l moment de l'impression des images : oj = a^rN = JqJi' On peut disi)oser les choses de façon que le miroir tournant déter- mine l'éclairement en A au moment même où il se trouve dans la position convenable (incliné à /p" sur |j.P et surjy.M). Si le pliénoméiie produit en A consiste en nne série d'éclaiieincnts successil's, [)éiio- diques ou non, suivis d'extinction {cm <|ui ;i lieu diins le cas où l'on dispose en A une étincelle oscillante), cliaque image consiste en une série de luaxinia et mininia succes- sifs. Si l'on a eu soin de faire coïncider au même point de la pla(|ue p Tima^e directe et l'image réfléchie (le miroir [i. étant au repos et incliné à l\'r), il se produit lors de 424 ACADÉMIE .DES SCIENCES. la rotation du miroir ;a un décalage l{fig. 2) des impressions dues à l'image directe sur celles dues à l'image réfléchie. Soit /' la dislance qui sépare sur la plaque p le pre- mier maximum de l'image directe du second maximum de la même image; si T est la période de l'oscillateur on a /'=27rNâ?X -=7rNa'x T. 2 De la mesure de d, de N (donnée par la détermination du décalage l relatif au maximum mesuré) et de /' on déduit la valeur de T. Si pendant la durée de ces deux impressions des maxima et minima successifs dues aux images directe et réfléchie, la vitesse de rotation du miroir [ji est demeurée con- stante, on en est averti par la constance du décalage l existant entre les maxima de même ordre des deux images. Si la vitesse du miroir a varié, la mesure du décalage / relatif au maximum étudié fait connaître la valeur exacte de la vitesse du miroir au moment de celte impression. Si l'étincelle A et plus généralement le phénomèn lumi- neux, d'intensité variable avec le temps, produit en \, est périodique, on en est averti par la constance de la distance /' séparant les maxima successifs de chaque image alors que le relevé des décalages indique une vitesse constante du miroir [x. Nous avons appliqué cette méthode à l'étude de l'étincelle hertzienne de l'excitateur et à celle du résonateur. Nous ferons connaître les résul- tats de cette étude. On peut, à un certain point de vue, caractériser ce dispositif en le consi- dérant comme l'inverse du dispositif classique que Foucault imagina pour la mesure de V. Connaissant le nombre de tours à la seconde N du miroir tournant et les dimensions du dispositif, Foucault en déduisait V. Ici, connaissant V et les dimensions du dispositif, on en déduit la vitesse du miroir à l'instant de l'impression photographique. On peut également rapprocher cette méthode de celle imaginée en 1899 par MM. Abraham et Lemoine pour l'étude des durées extrêmement courtes et appliquée à l'étude du phénomène de Kerr et à celle de la pola- risation rotatoire magnétique. Elle peut être considérée comme la combi- naison de la méthode du miroir tournant et du principe sur lequel repose la méthode de MM. Abraham et Lemoine : Une durée extrêmement courte peut être déterminée par la mesure de l'espace que parcourt la lumière pendant cette durée elle-même. SÉANCE DU 28 AOUT ipoS. /|25 BOTANIQUE. — Les Eccrinides, nouveau groupe de Protophy les parasites. Note de MM. L, Léger et O. Duboscq. En 1849 Leicly fit connaître sous les noms génériques à'Eccrina et d'£'«/ero6rK/w des végétaux parasites du rectum des Myriapodes diplopodes. C'étaient des organismes filamenteux, non ramifiés, portant à leur extré- mité libre de courtes cellules terminales. Leidy les considéra comme des Confervacées, tandis que Ch. Robin, qui les retrouvait 2 ans plus tard, les rapprochait des Saprolégniées sans connaître, plus que Leidy, leur évolu- tion. Depuis cette époque, les Eccrina et Enterobryus paraissent à peu près oubliés et aucun traité systématique n'en fait mention. Dans nos recherches de parasitologie, nous avons rencontré des formes nouvelles voisines des Eccrina. L'étude de leur évolution nous autorise, croyons-nous, à créer pour ces organismes méconnus un groupe nouveau, les Eccrinides. Mieux qu'une définition un rapide exposé de l'évolution d'un type donnera l'idée de ce groupe homogène. Nous prendrons comme type Arundinella capitula n. g. n. sp., parasite du tube digestif de Paguristes oculatus, Arundinella capilala est un filament simple, rigide comme un crin, attaclié à la cuticule de l'épilhélium stomacal ou intestinal du Pagure. Nous distinguerons les formes stomacales qui sont toujours petites (3""" au plus de longueur) et les formes intestinales dont la taille peut dépasser i'='" de longueur. Formes stomacales. — Dans l'estomac, le parasite à l'état végétatif est un filament cylindrique, incolore, fixé à la paroi par une dillérenciation cuticulaire en forme de pavillon et montrant, à l'extrémité libre, une sorte de tète arrondie, le gland. Le fila- ment est un tube à paroi cellulosique, rempli d'un cytoplasme syncylial dont les nom- breux noyaux sont sphériques et parfaitement différenciés avec membrane, karyosome et grains de chromatine. Ce filament évolue en donnant soit des microspores, soil des macrospores. Pour la formation des microspores, les noyaux de la portion distale s'orientent en en une file axiale serrée, et le cytoplasme se découpe par des cloisons transversales en autant de petites cellules aplaties qu'il y a de noyaux. Les microspores ainsi dévelop- pées ont l'aspect d'une pile de pièces de monnaie enfermées dans un étui coifTé par le gland. A la maturité, le gland tombe et les spores sont mises en liberté. Nous pensons qu'elles sont destinées à gagner l'intestin pour donner les formes intestinales. Elles ne paraissent pas germer dans l'estomac. Les macrospores se forment également par sériation des noyaux et segmentation du cytoplasme distal en cellules séparées. Mais l'écartement des noyaux détermine la formation de cellules beaucoup plus grandes que les microspores. Les macrospores, C. R., 1905, -2' Semestre. (T. CXLI, N" 9.) ■J" /i^fi ACADÉMIE DES SCIENCES. (l'aborrl iininunléées, m ulti plient leiirsnovau\ sur plane. Quand elles ont rie 4 à 6 noyaux, elles s'isolent en un corpuscule ellipsoïdal à grand a>;e transversal. A un pôle de ce cor- puscule, le cytoplasme devient clair et exsude une sécrétion qui altère et perce la paroi cellulosique dn tube. Les niacrospores s'écliap|)ent ainsi par des trous latéraux bien visibles sur les tubes vides, tandis que le gland terminal persiste en se flétrissant lentement. Mises en liberté, les macrospores se fixent sur place et grandissent pour donner de nouvelles formes stomacales. Ce sont donc des éléments de multiplication endogène du parasite. Formes intestinales et spores durables. — Les formes intestinales ont les mêmes caractères morphologiques que les formes stomacales dont elles diffèrent seulement par leur grande taille et la coloration de leur membrane chargée de pigment noir. Elles se multiplient activement dans l'intestin au moyen de macrospores qui naissent et germent de la même façon que dans l'estomac. Mais, dans l'intestin, on n'observe jamais de microspores. Lorsque le Pagure infesté est sur le point de subir la mue qui va débarrasser l'in- testin postérieur de sa ptiroi cuticulaire, les parasites donnent naissance à des spores durables qui, rejetées à l'extérieur avec la cuticule muée, peuvent produire une nou- velle infestation. Les spores durables naissent dans de grands (ilaments qui n'ont d'abord rien de particulier. Elles sont ovoïdes, plnrinucléées et protégées par deux membranes dont l'externe se prolonge à chaque pôle en npe longue pointe. Leur apparition est précédée de la forijiation, aux dépens du cytoplasrne syncytial du fdament, de petits sporoblastes globuleux, nus, à un seul noyau. Nous avons des raisons de croire que ces éléments sont des gamètes devant copuler pour fournir la spore durable qui grossirait ensuite, en multipliant ses noyaux, ayant de s'entourer d'une double enveloppe. A leur matu- rité, les spores durables quittent le tube flétri, groupées autour d'un reliquat filamen- teux appendu au gland terminal. Telle est, dans ses grandes lignes, l'évolution à' Arandinellacapitata. Une autre espèce à" Arundinella, que notis appellerons .4. incurvata, se rencontre chez Eiipagurus Prideaiixi. Cliez les Diplopodes nous avons retrouvé les Eccrma et Enlerobryus de Leidy représentées par de nombreuses espèces dont nous préciserons ulté- rieurement les (liagnoses. Citons seulement ici Enterobryus Brôlemanni n. sp. dans le Blaniulus hirsiUus, Enterobryus hyalinus n. sp. dans Polydes- nius rubromarginatus et diverses espèces d'Eccrina bien caractérisées chez les Jules, les Polydesmes et les Glomeris. Dans les Eccrina des Glomeris, nous avons pu suivre la multiplication endogène avec formation de macro- spores et (le microspores, qtii rappelle l'évolution des Arundinella des Pagures. Enfin, nous avons rencontré tlesEccriniiles cliez divers Coléoptères aqua- tiques, notamment chez les Hydrophilides, où i|s se montrent avec des SÉANCE DU 28 AOUt igo5. 427 caractères morphologiques assez spéciaux polir nécessiter la création de nouveaux genres. Nous ne pouvons entrer ici dans les détails que nécessiteraient la description de toutes ces formes, et nous ne les signalons que pour montrer l'extension des Eccrilrides. Ces organismes sont répandus chez les Arthro- podes de diverses classes, terrestres ou aquatiques. Nous ne pouvons non plus discuter la position systématique de ces orga- nismes parasites. Ce sont des végétaux inférieurs, comme l'indique leur morphologie et la réaction cellulosique de leur paroi cellulaire, mais d'affi- nités si complexes qu'aucunes raisons décisives n'amènent à les classer dans les Algues plutôt que dans les Champignons. Les organismes les pltts voisins paraissent être les Amœbidium rangés jusqu'ici parmi les Sporo- zoaires. Mais, c'est seulement dans un Mémoire détaillé, où les discussions, descriptions et figures trouveront leur place, que nous pourrons justifier la création de notre groupe nouveau des ^ccrm/r/e*. BOTANIQUE. — Conlribulion à l'étude cylologique des Cyanop-hycées. Note de M. A. Guilliermond, présentée par M. Gaston Bonuier. La question du noyau des Cyanophycées eât encore très obscure, en dé- pit du nombre considérable de recherches auxquelles elle a dohné lieu. Rûtschli décrit, dans ces Algues, un « corps central », homologue d'un noyau, formé d'un cytoplasme alvéolaire dont les mailles très colorables re- présentent pour lui un réseau chromatique, et une mince zone de cyto- plasme cortical, également alvéolaire, mais se colorant faiblement. Dans ces dernières années, les observations de Hcgler, RohI et Olive ont confirmé les résultats de BiUschli. Cependant Massart et Fischer nient énergique- ment l'existence d'un noyau chez les Cyanophycées. Le dernier vient de publier un long travail sur la question. Il considère la zone corticale comme un chromatophore et le corps central comme la partie cytoplasmique de la cellule, lacpielle accumide une grande quantité de produits de réserves, glycogène et granulations qui se colorent comme la chromaline « grains d'anabénine » et qui représentent, pour lui, des produits de transformation du glycogène. Noire élude a porté spécialement sur Phunnidium favosurn, var. ^ (Go- mont), liivularla bullala et quelques Noslocs, dont N. commune et une 428 ACADÉMIE DES SCIENCES. espèce non déterminée, qui semblerait toutefois se rapporter à N. verru- cosuni. Phormidiam favosiim, par suite de la forte dimension de ses cellules, est très favo- rable à cette étude. On observe, dans chaque cellule de cette espèce, une partie centrale incolore et une mince zone corticale renfermant le pigment bleu. Le cytoplasme corti- cal se colore faiblement par les réactifs colorants : souvent, il présente de nombreuses petites vacuoles, qui lui donnent l'aspect alvéolaire décrit par Bïitschli; il nous parait impossible de l'assimiler à un chromatophore. Le cytoplasme médian, qui correspond au « corps central » des auteurs, renferme une partie fondamentale qui paraît souvent homogène et se colore de la même façon que le cytoplasme cortical. On y observe un réticulum fortement coloré; ce dernier se présente tantôt sous l'aspect de longs fila- ments épais, parcourant la cellule suivant son axe longitudinal et réunis les uns aux autres par de fines anastomoses latérales; les coupes transversales montrent que ces filaments offrent souvent une section ayant l'aspect d'un V et qu'ils sont surtout dispo- sés sur la partie périphérique du corps central, formant par leur ensemble une sorte de tube. D'autres fois, le réticulum est à l'état de réseau extrêmement fin et ramifié à l'infini sur tout le corps central. Lors de la division de la cellule, le réseau se partage en deux réticulums fils, par un étranglement médian. Plusieurs auteurs, Hégler, Kohi, Wager ont rapproché ce mode de division de la karyokinèse; il n'y a, d'après nous, rien qui autorise ce rapprochement, et l'on doit bien plutôt assimiler ce processus à une amitose. Outre le réticulum, on observe, dans les cellules de Phormidlum, du glycogène, surtout localisé dans le corps central et des grains de sécrétions de plusieurs catégories. Ce sont : i° des corpuscules mélachromaliques présentant des caractères identiques à ceux que nous avons fait connaître dans les levures; ils se rencontrent uniquement dans le corps central où ils sont surtout accolés aux filaments du réticulum, ce qui paraît indiquer que ce dernier joue un rôle prépondérant dans leur élaboration. 2° De grosses sphères réfringentes (au nombre de une à trois par cellule) diffici- lement colorables, localisées dans le corps central. 3° Des granulations correspondant aux Cyanophytinkôrner de Palla et Nadson, situées dans la zone corticale. Les Noslocs présentent la même structure que Phoimidiinn, mais le corps central est plus réduit et le réticulum très condensé rappelle davantage un noyau : tantôt il affecte, dans son ensemble, l'aspect d'une masse sphérique, tantôt il offre un contour j)lus ou moins étoile. Dans les cellules âgées, on observe une condensation progressive du réticulum : on voit apparaître une grosse vacuole qui occupe la plus grande partie de la cellule, tandis que le réticulum très condensé est refoulé à la périphérie et se trouve comprimé entre la vacuole et la membrane, dessinant une sorte de croissant. Celte condensation du réticulum est encore plus caractéristique dans Rwulana bullata. Dans cette espèce, les cellules jeunes du sommet montrent une structure analogue à celle de Phormidium; à mesure que l'on descend vers la base où se trouvent des cellules plus âgées, on assiste à une réduction progressive du réticulum aux dépens de la zone corticale et à une vacuolisation de cette dernière. Le réticulum s'amincit et SÉANCE DU 28 AOUT IQoS. 4^9 se transforme en un filament plus ou moins spirale, traversant la cellule suivant sa longueur. En même temps les petites vacuoles, formées dans le cytoplasme cortical, se fusionnent et constituent de grosses vacuoles occupant la plus grande partie de la cel- lule. Finalement, le réticulum chromatique se condense en un seul granule par cel- lule, d'aspect sphérique et homogène, parfois cependant légèrement spongieux, situé sur un côté de la cellule et accolé à la membrane; tout le reste de la cellule est occupé par une énorme vacuole. A ce stade, il n'existe plus de corps central : on a donc une structure très voisine de celle des autres végétaux, notamment des Champignons, et le granule chromatique ressemble à un véritable noyau. En résumé, il existe, dans les Cyanophycées, une structure tout à fait spéciale : on ne rencontre pas de véritable noyau, mais en revanche, on observe un organe spécial, un rélicidum chromatique, auquel Massart et Fischer n'ont pas attaché assez d'importance et qu'ils ont plus ou moins confondu avec les grains de sécrétion du corps central. Ce réticulum ressemble tout à fait à un réseau chromatique de noyau : il se divise lors du cloisonnement et se condense à certains stades pour prendre un peu l'aspect d'un véritable noyau. On a pu, jusqu'ici, hésiter à le considérer comme un organe équivalent au noyau, mais aujourd'hui, grâce à nos con- naissances plus approfondies sur la cytologie des Protistes, cette hésitation ne nous paraît plus possible, contrairement à l'opinion de Massart et de Fischer. En effet, de récentes observations ont fait connaître une structure analogue chez un certain nombre de Protozoaires. R. Hertwig a désigné les noyaux ainsi réduits à leur réseau chromatique sous le nom de chromidium ou réseau chromidial. Nous adopterons cette désignation pour l'appareil nucléaire des Cyanophycées. ■ V PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sterigmatocystls nigra et acide' oxalique. Note de M. P.-G. Charpentier, présentée par M. Schlœsing père. Dans une précédente Note (') j'ai fait voir que le Stcrigmatocystis nigra, que j'ai cultivé, peut, en consommant le sucre du liquide Raulin, produire de l'acide oxalique et que cet acide n'est jamais apparu dans mes cultures avant la sporulation du champignon. Mais y a-t-il entre ces deux phénomènes, sporulation et production d'acide, une relalion de cause à effet, ou bien l'un n'agil-il sur l'autre qu'indirectement? C'est en étu- diant la marche de la culture que l'on sera fixé. (') Comptes rendus, t. CXLl, p. 867. 430 ACADÉMIE DES SCIENCES. J'ai mis en traih le tnêrtie jour, dahs une éluve à 34°, plusieurs cultures tle Sterigmatocystis sur liquide Raulin; elles out été conduites comme je l'ai expliqué dans ma précédente Note. Chaque jour je retirais un ballon de l'étuve; je déterminais le poids de la récolte desséchée à io3°, l'acidité totale évaluée' en acide tartrique, la quantité de sucre interverti et la quantité d'acide oxalique présentes dans le liquide. Voici les résultats de l'expérience : Durée de la culture en jours. État du mycélium. o témoin non ensemencé Poids Acidité de totale Sucre Acide la récolte par litre interverti oxalique cil gr. eu gr. en milligr. en milligr. 0 1,78 8,3i 0 0, i3i 1,68 7>93 0 1 ,6o3 2,39 5,34 0 3,071 1 , 12 2,17 0 3,426 0,32 0,65 0 3,34. traces traces i4 2,901 0 0 44 2,672 0 0 70 1 léger feutrage blanc 2 mjcél. complet, déb. de sporulat. 3 mycél. noir, sporulat. se fait.. . . 4 mycél. noir, sporulat. terminée. 5 id. 6 id. 8 id. Je ferai d'abord remarquer que l'acide oxalique n'est apparu dans le liquide qu'après la disparition, pour ainsi dire complète, de l'acidité totale; d'où la nécessité pour doser cet acide de le précipiter à l'état de sel de calcium et de ne point se contenter d'un titrage acidimètrique. 11 est presque inutile d'ajouter que l'acide est évidemment neutralisé au fur et à mesure de son excrétion. La cinquième et la sixième colonne du Tableau montrent un fait des plus importants : c'est l'apparition de l'acide au moment où le milieu ne renferme plus de sucre inter- verti. Les chilTres de la troisième colonne font voir que le poids du mycélium augmente pendant les 4 premiers jours pour diminuer ensuite régulièrement, et que c'est préci- sément au moment où commence cette diminution que paraît l'acide dans le milieu. Ces trois phénomènes : disparition du sucre interverti, diminution du poids de la plante et apparition de l'acide, coïncident dans le temps; est-ce l'œuvre du hasard? Une expérience va nous éclairer. Deux ballons A et B de iSoo""' de capacité, renfermant chacun 400'^'"" de liqitiJe Raulin stérilisé, sont ensemencés puis mis à l'éluve à 34". Au bout de 4 jours, le niy- <:élium de A bien sporulé et sec a un poids de 5s, 2 10; le liqtiide de B est soutiré et remplacé sous le mycélium par 400"'"' de liquide Raulin neuf. Au bout de 8 jours, le liiycélium de B est très dur et, à l'état sec, a un poids de 86,1 18 : quant au liquide, il renferme encore du sucre et point trace d'acide oxalique. Ainsi, en ne laissant pas la plaïUe épuiser son milieu, on l'empêche en même temps de diminuer de poids et de produire de l'acide; toutes ces fonctions sont intimement liées les unes aux autres. La meilleure manière d'expliquer les faits est de supposer que le Stcrïg- SÉANCE DU 28 AOUT ipoS. 43' nmtocYstis ni^ra consomme le sucre du liqnirle Raulin pour édifier ses cellules et v accumuler des réserves et que, le sucre venanl à manquer, il brûle ses réserves en produisant de l'acide oxalique. Je rappelle en passant que la diminution de poids du mycélium, mise en évidence dans la troisième colonne du Tableau ci-dessus, porte exclusive- ment sur sa matière organique, ainsi que l'a fait voir M. Fernbach (') et point sur les cendres dont le poids reste constant. Une objection peut être faite à notre manière d'envisager les choses, il importe d'y répondre. On a souvent regardé l'acide oxalique comme un produit intermédiaire de la combustion du sucre, et il était alors légitime d'imaginer que son absence du milieu tenait à ce qu'il était consommé aussitôt produit, avant même de sortir des cellules. Je me suis assuré qu'il n'en était rien. J'ai cherché à immobiliser l'acide en le combinant au calcium à l'intérieur même des cel- lules; pour cela j'ai ajouté o^, (oo de nitrate de calcium à 200""' de liquide Raulin, que j'ai ensemencés et mis à l'étuve à 34°; 36 heures après, le my- célium encore tout blanc a été broyé et épuisé à chaud par de l'eau aci- difiée par l'acide chlorhydrique suivant la technique de MM. Berthelot et André (-); dans le liquide d'épuisement je n'ai pu déceler la présence, ne fût-ce qu'à l'état de traces, d'acide oxalique. Il est donc vraisemblable que les tissus du champignon ne renferment ])oint d'oxalate de calcium et par suite ne fabriquent d'acide que lorsqu'ils en excrètent. En résumé le Sterigmatocystis nigra, cultivé sur liquide Raulin, ne sécrète jamais d'acide oxalique avant de sporuler, mais la sporulation n'agit qu'in- directement sur cette sécrétion : c'est l'épuisement du milieu qui la pro- voque. La plante ne produit pas d'acide avant de faire ses conidies, parce qu'elle ne saurait épuiser le milieu sans assurer sa reproduction. M. G. Ullmann adresse une Note Sur le clignement vibratoire des paupières et les affections rénales. (Renvoi à l'examen de M. Bouchard.) La séance est levée à 3 heures et demie. G. D. (') Fernbach, Ann. J/i.U. Past., 1890, t. IV, p. 12. (-) Berthelot et André, Ann. Chim. et Phys., &' série, t. X, 1887. 432 ACADÉMIE DES SCIENCES. BULLETIN BIBLIOGKAPIIIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 17 juillet igoô. (Suite.) The centennial of ihe United States mililary Acadeniy at West Point, New-York, 1802-1902. Vol. I. Addresses and Historiés. Vol. II. Slatistics and Bibliographies. Washington, Government prinling Office, 1904; 2 vol. in-/i°. Observatorio aslronomico de Madrid. Instriicciones para ohservar el éclipse total de Sol del dia 3o de agosto igoS. Madrid, 190.5 ; i fasc. in-8°. Il sistema planetario, per Michèle Tortorici Lipira. Caltanissella, 1904; i fasc. in-B». M. Arthur Schuster fait hommage à TAcadémie des huit Opuscules suivants : The optics of the spcctroscope. Chicago, igoS; i fasc. in-8°. Radiation through a foggy atmosphère. Chicago, igoo; i fasc. in-8°. The température of the solar atmosphère. Chicago, igo5; i fasc. in-S". On the spectrum of an irregular disturbance. (Froni ihe Philosophical Magazine for march igo3.) i fasc. in-8°. On the niunber of électrons conveying the conduction currents in mêlais. ( From the Phil. Mag., for jan. igo4.) i fasc. in-8". A simple explanation of TalhoCs bands (From ihe Phil. Mag., for jan. 1904.) I fasc. in-8°. The propagation of Waves through dispersive média. (Extr. de Boltzmann-Fest- schrift, igo4.) Leipzig; i fasc. in-8°. Sun-spots and magnetic slorms. (Extr. de Monthly Notices of the R. astr. Soc. Vol. LXV, n°3.) I fasc. in-8°. Annuario del Circolo matematico di Palermo, igoS. Palerme, igoD; i fasc. in-S". Pubblicazioni délia Spccola vaticana, vol. VIT. Rome, igoS; i vol. in-4''. Polylechnia, revisla de sciencias medicas e naturacs; vol. I, n° 1, igoS. Lisbonne ; I fasc. in-8°. The geographical Journal, including the Proceedings of the Royal geographi- cal Society ; vol. XXVI, n" 1, igoS. Londres, i fasc. in-8°. Buletinul Societatii de Sciinte din Bucuresci, Romania; anul XIV, n"^ 1 si 2. Bucarest, igo5 ; i vol. in-8°. El Instructor, publicacion mensual cientifica, lileraria y de filologia; ano XXII, nura. 1, 2. Aguascalientes, igoS; 2 fasc. in-4''. The Canadian patent Office record and register of copyrights and trade marks, Ottawa, january 3i=', igo5; vol. XXXIII, n° 1. Ottawa; i fasc. in-4''. Rei'ista do Museu Paulista, pub. por II. vo>f Ihering ; vol. VI. Sao Paulo (Brésil), 1904; I vol. in-S". »«>^^4 On souscrit à Fans, chez GA'JTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. \ ■. «5 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le />.Wc/,e. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4».De« t: rJne pa ordl a'hal ' ,ne des matières, l'au.e par ordr. alphabétique des noms d' Aate.rs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel H du i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 Ir. — Déparlements: 40 fr. — Union postale: AA fr. On souscrit dans les départements, On souscrit à l'étranger, chez Messieurs : . Kerran frères. CLdix. . , jourdan, ( Run. Lorient. ^ Courlin-Hecquei. Garmaia et Grausio. rs .... I / Gaslineau. nne Jérôme. içon Régnier. / Feret. 'eaux I Laurens. ( Muller (G.) ■aes Renaud. j Derrien. ' F. Robert. "• ' Oblin. ' ' Uzel frèi es [ Jouan. Perrin. t Henry. ( Marguerie. , Juliot. Lyon. chez Messieurs : i Baiimal. i M— Texier. Bel noux et Cumio- l Georg. . , EffàntiiS. Savy. Vitte. Marseille R\mI. l Valat. Montpellier | c^uiet et lils. MouU,is Martial Pince. i Jacques. Grosjean-Maup.n. Sidot frères. Guist'hau. Veloppé. Barma. Appy- A msterdam . . /Vantes . Nice •nbéry •bourg ■mont-Ferr . ' Bouy. / Nourry. m ! Ratel. Rey. Mit . noble . Lauverjat. Uegez. Drevet. Gratieret C*. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. l Blanchier. Poitiers j Lévrier. nennes Plihon et Hervé. fioche/ort Girard ( M»" ). Langlois. Lestringant. Rouen. Rochelle Foucher. Havre . Bourdignoa. Dombre. Thorez. Quarré. S'-Étienne Chevalier. l Ponleil-Burles. ) Rumèbe. chez Messieurs : Feikema Caarel- " I sen et C". Athènes Beck. narcelone Vcrdaguer. Ashcr et G". Daines. fJerlin Friedlduder et fils. ' Mayeret Muller. Herne Schmid Francke. Bologne Zanichelli. I Lamertin. Bruxelles Mayolez et Audiarte. t Lebégue et C'v ^ Sotchek et C'. Bucharest \lcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C-. Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand H"»"- Gènes B«"f- , Cherbuliei. Genève... ) ^eorg I Stapelmohr. La Haye Belinfante frères ( Benda, chez Messieurs: IDulau. Hachette et G'* Nutt. Luxembourg .... Madrid. Milan . A'aples Toulon . . Toulouse ^ Gimet. i Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. \ Giard. / Lemaitre. Valenciennes Lausanne . Payolel C'V Barth. Brockhaus. Leipzig \ Kœhler. Lorentz. Liège. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. V. Bttck. . Ruiz et C'v j Romo y Fussel. j Capdeville. l F. Fé. l Bocca frère». I Hœpli. Moscou Tastevin. \ Marghieri di Gius j Pellerano. Dyiseo et Htoiffer. New- rork Siechert. Lemcke et Buechiiur Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'V Palerme Reber. Parla Magalhaés et MoQiz Prague Rivtiac. Rio Janeiro Garner. l Bocca frères. Rome j Loescher et C'v Rotterdam Kramors et fils. Stockholm Nordiska Boghandel 1 Zinserlin,^'. S'-Pétersbourg .. Wolff. / Bocca frères. \ Brero. Turin \ Clausen. ( Roseoberg et Sellier Varsovie Gebethner et Wolft Vérone Drucker. l Frick. Vienne j Geroid et C'v Zurich. Meyeret Zeller TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES^ DE L^CADÉMIE DES SCIENCES : ^^^ '.'.'.'.'.'.'... 25 fr". 25 fr. Tomes 1" à 31. - (3 Août ,835 à 3i décembre ,83o.) Volume .M^^^ • ■ • ■ M Hansen - Me^moire sur le Pancréas et sur le rôle du suc [ n„ M Claude Bernard. Volume in-4-, avec 32 planches; .8d rome I. — Mém Comptes, par tières grasse», p»r Tome II ,» 1 1 .<„,,RB -Mémoiresur le Calcul des Pertubations au'éprouveni '^''■^parSe^-^tle^^ph^àome'ltrdr/estifs, particulièrement dans 'a â.gest.on des 56 Mémoire sur les vers intestinaux^parM.^P.-J.jAN^K^oKN^^-ai d'une ^onse^: i'rle concours de .853, et puis remise pour celui de '«56, savoir: ::::: Ubralneles Mémoires .e lAca.em. .s Sciences, et les Mémoires présentés p. .«.s Séants . l'Acade^te .es Sciences. iT 9. TAHr.E DES ARTICLES (Séance du 28 août 1903.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. l'ages. M. H. Deslandres. — Spectres ultra-violels de la couche renversante pendant l'éclipsé totale du >8 mai iqoo '|im) Pages. M. Gaston Darboux. — Sur une équation différentielle 0<^^ -1905 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIHES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI W iO (4 Septembre 1905) ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPHIMEUH-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Aut;usiins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et i\ mai 1873 Les Comptes rendus Iiebdomadaires des séances de V Académie •&e^ coiïiposent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes pai- année. Artici.p; ]'■'■. — Impression des travaux de l! Académie. Les extraits des Mémoires présen tés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine cjue si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires èont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées ii chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3-i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des .\otes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Rureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séan< blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Se étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pers qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requ; Membre qui fait la présentation est toujours noi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet e autant qu'ils le jugent convenable, comme ils I pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être 1 à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus le jeudi à lo heures du matin ; faute d'être re temps, le titre seul du Mémoire est inséré df Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoy Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus ne contiennent ni plane ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures ser; autorisées, l'espace occupé par ces figures conq pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a il'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission admimstr; fait un Rapport sur la situation des Comptes rer. après Timpression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Rèirlement. Les Savants étrangers à I Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d aeposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suiv OCT 7 1305 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 4 SEPTEMBRE 1903, PRÉSIDENCE DE M. TllOOST. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE VÉGÉTALE. - Recherches siir les composés alcalins insolubles formés par les substances humiqnes d'origine organique et leur rôle en physiologie végétale et en agriculture; par M. Berthelot. 1. Au cours de mes recherches de Chimie végétale et agricole (t. IV, p. 54 el suivantes; p. 120 et suivantes) j'ai publié diverses expériences relatives aux composés potassiques insolubles existant dans les plantes vivantes, dans le sol végétal, dans les terreaux, ou susceptibles de s'y for- mer, comme on le réalise par l'action directe de la potasse (') sur l'acide humique artificiel. L'existence des sels potassiques insolubles est excep- tionnelle parmi les composés étuiiés communément en Chimie et elle devient l'origine de réactions singulières. Les acides qui les constituent appartiennent le plus souvent au groupe des acides à poids moléculaire élevé et polyvalents, résultant de condensations et polymérisations, tels que les silicates et les acides humiques. J'ai cru opportun d'approfondir l'étude de ces derniers, et spécialement les réactions et échanges, susceptibles de déterminer la fixation ou l'éli- mination des alcalis entre les plantes et les substances humiques mises en présence des sels solubles de potasse et de chaux, formés par les acides forts et les acides faibles et contenus dans les eaux souterraines, le sol et les engrais. Les problèmes ainsi soulevés sont nombreux et intéressants; je me bornerai aujourd'hui à en examiner quelques-uns. (') La soude forme également des composés humiques Insolubles, et l'ammoniaque des composés amidés des mêmes acides. C. K., .905, 1' Semestre. (T. CXLI, N- 10.) 7 ^\ '^^^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2. Donnons d'abord la liste des substances humiques sur lesquelles i'ai opéré. (I). Acide humique artificiel, provenant de la réaction de l'acide chlor- hydnque concentré sur le sucre (t. IV, p. 120). Je l'ai mis en œuvre sous trois formes, savoir : 1° \: acide humique frais, employé aussitôt après sa préparation et purifi- cation par lavages; 2° Un acide ancien et actuellement oxydé, préparé en 1890, sur lequel avaient porté mes anciennes expériences; mais depuis lors cette substance avait subi, en flacons, les actions prolongées de l'air atmosphérique (tou- jours plus ou moins humide) et de la lumière : ce qui l'avait oxydé en partie et jauni superficiellement. Ces altérations sont semblables d'ailleurs a celles des matières humiques contenues dans le sol végétal. 3° Un acide amidé, résultant de l'action de l'ammoniaque sur l'acide humique récent. (II). Les feuilles mortes des arbres forestiers, celles du chêne principa- lement, décolorées et dépouillées des parties vertes par les altérations qui résultent de l'action des agents atmosphériques au cours d'une saison; cest-à-dire les feuilles sèches brunies, telles qu'elles sont engendrées chaque année dans les forêts et employées comme couvertures dans les opérations agricoles. (III). Le terreau, ou plus exactement un terreau spécial, obtenu par le mélange de débris végétaux, de terre argilosablonneuse et de fumier, tel qu'on l'emploie en horticulture. 3. Chacune de ces matières premières a été analysée, puis soumise aux épreuves suivantes, dont on résumera les résultats : 1° Macérations à froid et à chaud, avec une grande quantité d'eau pure; 2° Distillation a,ec Veau, au bain d'huile ou de sable, et distillations avec des solutions salines {dûovure^, acétates); 3° Macérations à froid et à chaud, avec une solution étendue de chlorure de potassium. Dans les macérations à chaud, l'eau évaporée était renou- velée à mesure; 4° Macérations awc une solution de chlorure de calcium; 0° Macérations avec une solution d'acétate de potassium; G° Macérations avec une solution d'acétate de calciu/n. On a déterminé dans les derniers essais les doses de potasse et de chaux existant sous forme soluble et sous forme insoluble, tant dans les matières mises en œuvre {état initial) que dans les matières retrouvées (état final) après les opérations. SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE igoo. I. — io Acide iiumiqi'e fuais. 435 1 analyse — Ce corps séché renfernui C = G6,4; H — 4.^^; O — 29,0; cendres insensibles. Rapports atomiques C-H"0« ('); confirmés par l'analyse des sels. C'est un anhydride, de l'ordre des lactones, denve d un acide C'^H'^O', précipitable à froid de ses solutions alcahnes par 1 acide chorhydrique étendu. 2. Macération avec l'eau. - L'action prolongée de l'eau pure a 100 , en crande quantité, extrait de ce composé une petite quantité, 3 mdliemes en poids environ, d'un acide soluble, de l'ordre des acides-alcools ou acétones-alcools. Cet acide est le produit d'un dédoublement, et son sel de baryte est soluble. Pendant l'évaporation, ce sel de baryte s'altère et brunit : il a été analysé. 3 Distillation a^'ec l'eau. - L'acide humique, distillé avec 10 tois son poids d'eau pure, a fourni un acide volatil , dont le poids estimé comme acide acétique, d'après titrage, s'élèverait à un demi-millième du poids de l'acide humique. En même temps, il se dégage un produit volatil à odeur etheree, avec nuance acre et extrêmement irritante, à la façon de l'acroléine. J'avais soupçonné la formation du furfurol; mais le produit observé n'en a pas offert les réactions colorées (acétate d'aniline, phénylhydrazine). Ce doit être cependant un composé de formule simple et intéressante, aldéhydique ou acétonique, se rattachant à quelque dédoublement de l'acide; la pro- portion en est minime. 4. Distillalion avec acétate de potassium. - 10^ d'acide humique ont été distillés avec 10 fois leur poids d'une solution à' acétate de potassium, renfer- mant une molécule pour 10' (soit i pour 100 environ de la dissolution). Il s'est dégagé le même produit volatil aldéhydique odorant qu'avec l'eau pure. En même temps, on a recueilli 36^' d'eau, sur loo^' de liqueur mise en œuvre, et cette eau contenait oS, 049 d'acide acétique, d'après titrage avec l'eau de baryte, sur 0^,60 contenu dans l'acétate mis en œuvre. Son évaporation a fourni en effet de l'acétate de baryte cristallisé, presque pur. D'autre part, la liqueur demeurée dans la cornue était fortement colorée. On a recueilli sur un filtre la partie restée insoluble; on l'a lavée à froid, puis desséchée. Après incinération et changement des cendres en sulfate, I) CIninie végétale et agricole, t. IV, p. liS. 436 ACADÉMIE DES SCIENCES. on a dosé la potasse sous foime de chloroplatinate. On a ainsi trouvé à loo" o5,i58SO*K^ : soit o'', 071 de potassium; c'est-à-dire près d'un cinquième du potassium primitif transformé en sel insoluble. 5. La distillalion de l'acide humiqiie avec une dissolution de chlorure de potassium a fourni à jjeu près les mêmes résultats qu'avec l'eau pure. L'aciile humique a retenu seulement une trace de potassium. Cet acide paraît donc ne déplacer que des traces d'acide chlorhydrique dans les conditions sus-décrites; tandis qu'il entre en équilibre marqué avec l'acide acétique. 2° Acide humique ancien. 1. Analyse : L'acide humique décoloré, c'est-à-dire jauni par l'action pro- longée de l'air et de la lumière, exercée sur une faible épaisseur, peut perdre du carbone, jusqu'à n'en plus renfermer que 61, 5 centièmes, au lieu de 66,4; l'hydrogène ne variant guère (t. IV, p. 180). L'échantillon sur le- quel j'ai opéré actuellement était moins oxydé et renfermait de l'acide noir mélangé. Il contenait C = 65,3, H =: 4>4 (séché à 1 10°). 2. Macéré a^ec l'eau à froid (2 jours), ou a 100° (6 heures), avec ro fois son poids d'eau, il a fourni une liqueur filtrée acide, à peu près de même titre qu'en opérant avec l'acide humique récent. 3. Distillé avec l'eau, il a donné des traces d'acide volatil (quelques dix-millièmes) et la même vapeur éthérée irritante que plus haut, sans furfurol. 4. Macéré avec l'acéiale de potassium, à froid, soit 1-, fois sou poids d'une dissolution d'acétate de potassium (1'"''= i'), l'acide humique ancien a fourni une liqueur filtrée titrant, pour lo^ d'acide humique, 0^,22 d'acide libre (tant acétique que dérivé humique soluble), et un produit noir inso- luble. Ce dernier, bien lavé, contenait ob,i3 de potassium fixé, soit le tiers de cet élément contenu dans l'acétate employé. 5. Distillation avec V acétate de potassium. — On a pris 10^ d'acide humique et loo""' d'eau renfermant i^, c'est-à-dire un centième de molé- cule d'acétate de potassium. On a recueilli ^S""' d'eau, laquelle contenait 0,082 d'acide libre, sans que l'action fût encore épuisée; suit un septième environ de l'acide total contenu dans l'acétate. On a poussé plus loin la distillation avec addition d'eau, etc. Eu définitive, le produit insoluble, recueilli ensuite et lavé, renfermait ob,ii de potassium fixé; soit un peu plus d'un quart de cet élément initial. SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE igoS. 4^7 6. Avec le chlorure de potassium en solution étendue, par macération ou distillation, résultats presque insensibles. De même avec le chlorure de calcium en solution étendue. 7. Macération avec V acétate de calcium. — On a cru utile de comparer la fixation de la chaux à celle de la potasse, les bases étant prises sous forme d'acétate. Soit donc lo^ ac. humique + 25™' solution d'acétate de calcium (i™'''=4'). Macération à froid i jours. On a trouvé: acide mis en li- berté o^.iy; c'est-à-dire un peu plus d'un quart de l'acide contenu dans l'acétate. La matière noire lavée retenait à l'état insoluble : 0^,049 de cal- cium, valeur voisine des chiffres correspondant à l'acide devenu libre. On a observé d'ailleurs dans ces essais un excès de litre acide de 0,02 environ, attribuable à la transformation propre de l'acide humique. On voit encore que le potassium se fixe en doses équivalentes voisines de celles du calcium fixé; surtout si l'on remarque que 20 parties de calcium équivalent à Sg.i de potassium. 3° Acide humique amidë. Voici maintenant une expérience <[ui met en évidence l'intervention d'un acide humique amidé dans les fixations de potasse. lo'^"' d'acide humique (récent) ont été mis en macération pendant 2 jours à froid, en vase clos, avec 25""' d'une solution de chlorure de potassium (i™°'=:i') et 25™' d'ammoniaque dissoute (i™°'^i'). — On a filtré au contact de l'air et lessivé avec 600™' d'eau distillée froide. La liqueur obtenue est à peu près neutre et contient des sels orga- niques solubles. Elle renferme à peu près tout le chlore, d'après pesée sous forme de chlorure d'argent. La partie insoluble a été lavée avec soin à froid, puis séchée à 110°; opé- ration au cours de laquelle elle a émis des vapeurs alcalines. Analyse : C = 63,66; H = 4>34; Az = o,98; K = 3,22; 0 = 27,80. Le rapport atomique du potassium à l'azote est voisin de celui de 1:1. Voici la répartition des alcalis, avant et après l'expérience : Finale Initiale. soluble. insoluble. Somme. Potasse, K^^O 11,75 8,54 -|- 3, 21 = 11,75 Azole 3,5o 1,93 -H 0,82 = 2,75 438 ACADÉMIE DES SCIENCES. On voit qu'il y a eu une perte sur l'azote total ; ce qui s'explique en raison de l'évaporation de l'ammoniaque au cours des traitements. Quant à la potasse, un peu plus d'un quart a été rendu insoluble par son union avec l'acide amidé; l'acide chlorhydrique équivalent ayant été changé en chlorhydrate d'ammoniaque : ce qui a élé véridé par dosage du chlore soluble. C'est ici le lieu de rappeler mes anciennes expériences (Chimie agricole et végétale, t. IV, p. 117) sur la matière humique de la terre végétale, isolée par l'action réitérée de l'acide fluorhydrique : cette matière renferme 3 à 4 pour 100 d'azote. Elle a enlevé à une solution étendue de potasse jusqu'à 44 parties de cet alcali, en formant un sel qui, après lavages pro- longés, en a perdu la majeure partie; mais en retenant encore de 3,7 à 6,2 pour 100 de potasse insoluble, suivant les échantillons. Nous allons retrouver des faits analogues avec les feuilles mortes et le terreau. II. — Feuilles mortes. 1. Analyse. — On a rassemblé en igoS une provision de feuilles mortes de 1904, tombées à terre et exposées à l'atmosphère pendant l'hiver; elles provenaient surtout duchêne. On les a lavées à grande eau dans un baquet, à trois reprises, en décantant pour séparer le sable et la terre; on les a égoutlées sur des cadres, pressées entre linges tordus, séchées à l'air, puis passées au moulin ; ce qui a fourni 833^ de produit. Un échantillon moyen a été formé, séché à 110° et analysé : C = 54,00; H = 5,83; Az=r2,o3; O ... etc. = 38, i4 sur 100,0. Cendres : 13,77 ^" plus. Eau retenue à froid : ig,8 en plus. Ces cendres renfermaient : SiO'=:6,9; P-0^=o,28; Alumine et oxyde ferrique= o, 43; CaO = 3,i5; K-0 = o,2o; autres éléments non dosés : 2,81. 2. Distillations. — J,e proiluit pulvérulent précéilent, dérivé des feuilles mortes, étant dislillé avec 10 fois son poids d'eaw distillée, a fourni un liquitle neutre, à odeur de moisi, renfermant un peu de Jurjurol, nette- ment caractérisé. I.,a distillation du même produit, opérée en présence de 10 fois son poids d'une solution de chlorure de potassium (i™"'= 10'), a donné les mêmes résultats. SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE I9o5. 439 En présence, de 10 fois son |)oids d'une soliilion (V acétate de potassium, on a obtenu également du furfiiml. Mais il a distillé en même temps une certaine dose d'acide acétique : soit, avec lo^ de la poudre des feuilles sèches, 0^,007 dans le premier dixième distillé. Les feuilles mortes renferment donc certains composés hiimiques, susceptibles de partager la potasse avec l'acide acétique. 3. Macérations avec l'eau. — 2 jours à froid. So^ de poudre de feuilles et i' d'eau distillée. On a fdtré et lessivé avec i',5 d'eau. Macération à 100", 6 heures ('), puis lessivage à froid. On a déterminé, avec les produits de ces deux opérations, la chaux et la potasse dans la partie restée insoluble et dans la partie soluble. On a rap- porté dans le Tableau ci-dessous les poids obtenus à loo^ de matière orga- nique (cendres déduites et toutes réductions faites) : A froid. A lÛU". j Potasse soluble, K-0 0,17 o, 17 I Potasse insoluble o,o4 Oi04 ( Chaux soluble, CaO o, 17 o,4o5 I Chaux insoluble 2,98 2i745 On voit qu'il existe dans les feuilles mortes, ayant subi les traitements ci-dessus, des composés potassiques insolubles, dont la proportion ne varie pas sensiblement avec la température de la macération. Les composés calciques, dans les mêmes conditions, sont en majeure partie insolubles. Cependant la dose soluble double à 100" (■), sans dépas- ser sensiblement un huitième de la chaux totale. Rappelons que ces résultats s'appliquent à des feuilles mortes déjà en majeure partie épuisées par les pluies et par des lavages initiaux; ceux-ci tendent surtout à éliminer la potasse. Or, je me proposais de rechercher la dose de potasse engagée dans des composés insolubles, ou susceptible de le devenir sous l'influence d'un excès de sels solubles. 4. Macéraùons avec des solutions salines. — Toutes les expériences qui suivent ont été faites avec So^ de feuilles mortes, pulvérisées au moulin, séchées à iio°, et en les mettant en présence de 25'^°'' d'une solution renfermant un écjuivalent de chlorure ou d'acétate (potassium, calcium) (') Pendant cette opération, une partie de l'i lu s'évaporait et était remplacée à mesure. Mais il en résulte quelque perte d'acide acétique. ('-) Malgré la perte d'acide volatil. 44o ACADÉMIE DES SCIENCES. au litre. On a fait macérer, soit à froid pendant 48 heures, soit à roo° pen- dant 6 heures. Puis on a lessivé avec i',5 d'eau distillée; on a déterminé le titre acide de la liqueur, les doses de potassium soluble et insoluble, les doses de calcium soluble et insoluble. Les Tableaux suivants indiquent les résultats obtenus ('), calculés pour loo^ de matière organique initiale sèche (cendres déduites, etc.), (l). Eau pure. A froid. A chaud. Potasse initiale K'O \ ?°^"f'^: ''''] Potasse f.nale \ "''^ ( insoluble 0,04 / o,o4 ^, • -.- 1 n r\ \ soluble 0,17 ^ , ( o,4o Chaux initiale CaO . , , , „ Chaux finale ( insoluble 2,98 ( 2,76 ( 2 ) . Chlorure de potassium. A froid. A chaud. D . .... I soluble... 2,69 + 0,17 = 2,86 _, r ^ \ 2,3o 2,5f Potasse initiale i . , , , ' , Potasse finale ' ( insoluble. o,o4 (0,49 o,3i ^, ■ •.• I ( soluble... 0,17 _,, /- , ( 0,40 o,5q Chaux initiale . , ,, „ Chaux finale \ Z ' v ( insoluble. 2,98 ( 2,80 2,64 Acidité de la liqueur (^) extrêmement faible. (3). Chlorure de calcium. A froid. g n . • •.• 1 soluble... 0,17 _, „ , l o,i5 Potasse initiale . , , , , Potasse finale ( insoluble . o,o4 | o,o5 A froid. A chaud. ^, • ■.• 1 ( soluble... 0,17-1-3,19 = 3,36 „, r i \ 2,q6 3, 00 Chaux initiale . , ,, ' ' Chaux finale ,/^ ,' , ( insoluble. 2,98 ( 3,4o 3,35 Acidité évaluée 08,017 (en HCl). L'acidité est négligeable; c'est-à-dire que l'acide chlorhydrique donne à peine quelques indices de déplacement. En présence du chlorure de potassium, la dose de potassium rendue in- soluble s'est accrue d'une façon très sensible; tandis que la dose de calcium (') Sans correction; c'est-à-dire avec les faibles écarts représentant les erreurs d'analyse. (') Evaluée en HCl (os, 02); en réalité c'est un acide organique. SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE igoS. 44» soluble s'accroissait corrélativement. La dose de cette base dernière inso- luble au contraire diminuait. Il V a donc eu diminution, c'est-à-dire déplacement de la potasse soluble par la chaux insoluble en proportion sensible, sous l'influence d'un excès de chlorure de potassium. Au contraire, sous l'influence d'un excès de chlorure de calcium, la dose de potassium insoluble est demeurée à peu près constante, soit à froid, soit à chaud; tandis que la dose de chaux rendue insoluble, empruntée au chlorure de calcium par les matières humiques,^ s'est accrue d'une façon notable, soit d'un huitième environ. Voici maintenant les résultats observés avec les acétates de potassium et de calcium. (4). Acétate de potassium. „ . . . , i soluble... 0,17-1-2,70^2,87 p . Potasse inUiale . , ,, i Pelasse finale A froid. A cl laud 2,45 2. ,54 0,39 0 ,40 0,39 0 .74 2,74 2 ,•^7 insoluble . o,o4 „, . . • , \ soluble... 0,17 ^, r- 1 Chaux initiale . , , , ' ■; Chau.v finale / insoluble . 2,90 ^. . , ,. ( oS,io, soit 6 pour 100 à froid, équivaut à J- de l'acide acéli((ue, 1 lire flcitlG ( \ ' ( os,3i, soit 18 pour 100 à chaud, équivaut à ^ enviion. (.5). Acétate de calcium. tr ^ .... 1 soluble... 0,17 Ti . Cl, Potasse initiale . , , , ; Potasse linale ( insoluble . 0,04 s _, .... ( soluble. . . o, 17 -1- 3, 18 =:= 3,35 ,,, „ , Chaux initiale . , , , i Chaux finale ( insoluljle . 2,9s A froid. A chaud ( 0,16 j o,o5 0,19 o,o3 ( 2,73 \ 3,59 3,11 3,. Titre acide ('1 o", iS à froid, équivaut à { de l'acide combiné, o,4o à chaud, ou 1 environ. La dose de potasse insoluble est à peu près la même à chaud et à froid. Elle n'est pas accrue par la présence de l'acétate de calcium; mais elle est augmentée d'un huitième environ, en présence de l'acétate de potassium. La dose de chaux soluble est un peu accrue en présence de l'acétate de potassium ; mais elle diminue eu présence de l'acétate de calcium. (') Evalué en acide acétique. G. R., 1905, 2- Semestre. (T CVLl, N» 10.) 5° 442 ACADÉMIE DES SCIENCES. III. — Terreai'. 1 . Analyse. Matière organique, séchée à i io° : C = 53,34; H = 5,58; Az=;3,6o; O, etc. := 37,48 sur 100,0; Eau'perdue à 1 10° (en plus) ^ 9,7. Gendres, en plus, 109,8. Elles renfermaient : SiO= 85,3 P'O^ 2,0 Alumine et oxyde ferrique ^,8 CaO 7,7 K^O 0,60 Autres éléments non dosés 6,4 La composition centésimale de la matière organique est très voisine de la composition de la matière humique extraite du sol an moven de l'acide fluorhydrique, laquelle s'élevait, d'après mes essais {Chimie agricole et vé- gétale, t. IV, p. 117), aux valeurs suivantes : C = 55,3à56,5; H = 5,3à5,2; A7, = 4,2à3,o; O, etc. =35,2 2. Distillations . — Avec 1 1 fols son poids d'eau pure. — Liqueur neutre renfermant nettement du furfurol; odeur de moisi. Mêtnes résultats avec une solution de chlorure de potassium. Avec \' acétate de potassium : furfurol et acide acétique déplacé; soit 0^,40 d'acide acétique pour 100 parties de matière organique du terreau. 3. Macérations avec eau pure. — 'io^ de terreau et 25™' d'eau pure et les mêmes solutions salines employées pour les feuilles. Les chiffres sont calculés pour loo^ de matière organique du terreau. (1). Eau pure : A froid. A chaud. s Potasse initiale K^O \ ^ , ,' ', Potasse finale \ ',, { insoluble.... 0,47 • ( 0,44 r-, ■ •.- 1 r- n * soluble o,56 r 1 i O'^o Chaux initiale L,aU ■, . , , , Chaux, linale ( insoluble ....7,11 (7,10 (2). Chlorure de potassium : ■ A froid. A cliaud. " J „ . . . . , ( soluble... 0,12 + 4.96 = 5,08 ^ „ , 1 » 11 Potasse initiale . , , , , rotasse unale ■, _ ( insoluble. 0,47 ( 0,91 0,87 „, • .,■ , ( soluble... o,56 „, ^ , I 0,97 0,95 Chaux initiale { . , , , Chaux finale ^ / insoluble .7,11 » 0,70 SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE 1903. 443 (3). Chlorure de calcium. \ froid. A chaud Potasse 1 1 soluble.... s 0,I2 Potasse \ soluble . . . 0,20 0,3 1 initiale 1 ' insoluble. . 0,47 e finale ( insoluble.. 0,35 0,29 Cliaux l soluble. . . . 0 , .56 -+- 5 , 87 = = 6,43 Chaux 1 soluble . . . 5,65 6,09 initiale ( insoluble. . 7." finale ( insoluble.. 8,0 7,38 i3,54 i3,65 i3,47 (4). Acétate de potassium. — Solution |)las colorée qu'avec l'acétale de chaux. \ froid. A chaud Potasse ( soluble.. . . 0,12 + 4,96 = 5,08 Potasse l soluble . . . )) 4,09 initiale \ insoluble. . 0,47 finale ( insoluble.. 0,71 0.77 Chaux soluble. . . . o,56 Chaux 1 [ soluble . . . 0,90 t,ig initiale insoluble. . 7''i finale 1 1 insoluble.. 6,90 6,53 Acidité (') à froid : o,35 pour 100 de matière organique. Soit 5,5 pour 100 environ de l'acide contenu dans l'acétate. Acidité (') à chaud : o,55 pour 100 de matière organique. Soit 9 pour 100 environ de l'acide contenu dans l'acétate. (5). Acétate de calcium A froid. A chaud Potasse 1 soluble.. . . 0, 12 Potasse 1 soluble . . . 0,40 o,4t initiale 1 1 insoluble. . 0,47 e finale ( insoluble.. 0,17 o,ao Chaux ( soluble. . . . 0,56 + 5,83 = 6,39 Chaux j soluble . . . 5,63 5,66 initiale j insoluble. . 7." i3,5o finale 1 1 insoluble.. 7'9o i3,53 7.90 i3,56 Acidité libre à froid : équivaut à o''',G5 d'acide acétique pour loo^ de matière organique. A chaud, 0^,95 d'acide pour loo^ de matière organique. D'après ces faits, l'eau pure, agissant à froid et à chaud sur le terreau, a donné une répartition des deux bases alcalines à peu près la même. La présence du chlorure de potassium et celle de l'acétate de potassium ont doublé à peu près la potasse insoluble. Les mêmes sels ont au contraire à peu près doublé la chaux soluble, avec de faibles dilfèreiices à chaud et à froid. (') Évaluée en acide acétique. 444 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mais la |irésence du chlorure de calcium et celle de l'acétate de calcium ont diminué la dose de potasse insoluble, et accru celle de la chaux inso- luble. Ces résultats sont analogues à ceux qui ont été observés plus haut avec It^s feuilles mortes et accusent des équilibres du même ordre. Tels sont les faits observés dans l'étude des sels insolubles de potassium constitués par lesacides humiques et composés analogues, soit artificiels, soit naturels, c'est-à-dire dérivés des matières organiques des végétaux altérés isolément, ou avec le concours de la terre arable. Ces faits doivent être en- visagés à dillérenls points de vue. Signalons d'abord les équilibres complexes entre les sels et composés so- lubles formés par les bases et étudiés en chimie ordinaire, et les composés insolubles des mêmes bases, formés par les principes himiiques. Insistons spécialement sur les équilibres entre la potasse et la chaux des mêmes sels, combinés tant sous forme soluble que sous forme insoluble dans les sels et dans les combinaisons humiques. Ces divers équilibres ont été définis pour des cas spéciaux dans les pages précédentes. On a montré en particulier com- ment la potasse et la chaux sedéplacentréciproqueraent : soitdans leurs com- binaisons solubles, soit dans leurs combinaisons insolubles, suivant leurs proportions et la force relative des acides minéraux, organiques proprement dits et humiques, mis en présence. Ces phénomènes sont fort intéressants pour la statique chimique. En tout cas, il ne s'agit pas ici de la fixation des sels préexistants, en totalité, telle qu'on l'admet dans certains cas, sous l'influence supposée de phénomènes capillaires. Mais, dans les faits actuels, il y a déplacement des acides solubles, tels que l'acide acétique, par les acides humiques, déplacement constaté soit par distillation, soit même par simple dissolution. A un autre point de vue, il convient d'insister sur les conséquences qui résultent des faits observés, au point de vue physiologique et agricole. En effet ces dernières conséquences sont applicables à l'emploi des engrais et des sels des eaux d'irrigation et d'infiltration renfermés dans le sol. On voit par les faits observés ici comment la potasse des composés solubles contenus dans ces eaux el celle notamment qui est mise en jeu par l'action dissolvante des eaux sur les sels solubles des engrais, — spécialement les sels des acides faibles, tels que carbonates, acétates, tartrates, etc., — comment, dis-je, cette potasse peut être fixée el l'endue insoluble par les matières humiques. Elle est ainsi emmagasinée temporairement; sauf à SÉANCE, DU 4 SEPTEMBRE 190J. 445 redevenir soluble et, par suite, assimilable pour la nutrition des plantes, au cours de leur culture. Cette assimilabilité peut être déterminée par les doubles décompositions, ou bien encore par la mise à nu de la potasse (ou plutôt de son caibonate) résultant de l'owdalion spontanée des principes humiques. Des phénomènes analogues peuvent se manifester ainsi, toujours dans des sens opposés, — c'est-à-dire tantôt augmenter la dose de la base soluble, tantôt accroître celle de la base rendue insoluble, — aux dé|>ens de la chaux contenue dans le sol, à l'état de composés minéraux (carbo- nate, silicates, sulfate, phosphates, etc.), ou bien à l'état de combinaisons humiques. Remarquons que, d'après les faits signalés dans le présent Mémoire, la potasse et la chaux ne peuvent guère être extraites directement de leur combinaison par les acides humiques, lorsqu'elles sont engagées au début dans des composés avec des acides forts, tels que les acides chlorhydrique ou sulfurique. Cepentlant il résulte de quelques-unes des réactions étudiées ici que ces déplacements peuvent être déterminés par réaction complexe, lorsque l'on fait intervenir le concours de l'ammoniaque; celle-ci éliminant les acides forts, en même temps qu'elle donne naissance à des composés humiques amidés, susceptibles de former des composés potassiques inso- lubles. On conçoit également comment le carbonate de chaux, ainsi que les phosphates basiques de cette base, sont susceptibles de jouer un rôle ana- logue dans la décomposition des sels calcaires des acides forts au sein du sol et des végétaux. Il serait facile de développer davantage ces déductions; mais les indica- tions qui précèdent suffisent [jour manifester d'une façon significative un ordre de réactions capables de faire passer tour à tour les alcalis à l'état insoluble et à l'état soluble, par l'intervention des composés humiques contenus dans le sol et de ceux qui résultent de l'altération spontanée des débris végétaux. Je me propose de montrer prochainement comment des phénomènes analogues résultent de l'existence de combinaisons alcalines insolubles dans les plantes vivantes; et quel rôle elles jouent dans les tissus végétaux, aux diverses périodes de la végétation agricole. 446 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Eclipse de Soleil du 3o aoàl ilio- tographies, se rapportant au premier contact, à la plus grande phase et au dernier contact. SÉANCE DU /■( SEPTEMBRE ipoS. 447 M. Boquet fait remarquer qu'an moment de la plus grande phase le jour rappelle un très brillant clair de I^une sur un sol couvert de neige. Les bords du Soleil et de la Lune lui ont paru extrêmement nets pendant toute la durée du phénomène; les pointes du croissant solaire étaient très nette- ment marquées. M. Boquet a observé les heures du contact du bord de la Lune avec une tache à double noyau : h m 3 ti m s i^"' bord de la pénombre. . . 0.42.12 2° bord du second noyau. . . 0.4 3. 16 i^"" » du premier novau . 0.42.16 2" » de la pénombre. .. . 0.43.29 1='' » du second noyau. . 0.42.46 M. J. Mascart a observé, à 2''23™39% l'occultation du second bord d'une tache très importante avec le bord lunaire avant le second contact. Il indique qu'au moment de la plus grande phase, avec un très fort grossis- sement, le bord de notre satellite paraissait parcouru par de faibles ondu- lations, la lumière était vacillante comme si une nappe d'eau coulait sur l'objectif : ces apparences ne subsistaient pas avec un grossissement moindre. Les ombres des objets terrestres présentaient une netteté excep- tionnelle. Les observations de M. Laçarde ont été faites sur une imas;e obtenue par projection; le diamètre du Soleil était de o"',i3. Le premier contact a été noté dans de bonnes conditions, l'observation du second contact est moins sûre en raison de l'agitation de l'image. M. Schaumasse a noté les instants de l'occultation de la tache à double noyau, il a trouvé pour le premier bord de la pénombre o''42™io' et pour le second bord o*" 43™ 3o'. Au moment de la plus grande phase, la diminution de lumière a paru très sensible à tous les observateurs. PHYSIQUE SOLAIRE. — Mesures actinométriques effectuées pendant l'éclipsé du 3o août igoj. Note de ^L J. Violi.e. Les mesures actinométriques préparées eu vue de l'éclipsé du 3o août n'ont pas été favorisées par les circonstances atmosphériques. M. Teisserenc de Bort avait bien voulu enlever, à Trappes, un de mes actinomètres sur un de ses ballons-sondes; mais une secousse violente au départ par vent de 7"' à la seconde a mis l'appareil hors de service. l\fiS ACADÉMIE DES SCIENCES. De même, à Bordeaux, M. Esclangon, qui avait projeté de faire avec mon actinomètre absolu tout un ensemble de mesures à grande hauteur, a été gêné par un vent très fort et une averse violente, qui ont contrarié l'ascen- sion et n'ont permis que des observations incomplètes ('). Au Pic du Midi, où M. Marchand se disposait à effectuer une série de mesures avec le soin que l'on sait et sur le modèle de la série remarquable qu'il avait relevée en 1900 ('), le temps a été déplorable : brouillard et neige toute la journée du 3o août. Heureusement, M. Marchand, qui avait prévu le fait, s'était organisé également jioiir opérer à Bagnères, où il a pu obtenir de bonnes observations : j'aurai l'honneur de les communiquer à l'Académie dès qu'elles me parviendront. A Sfax, où M. Bigourdan a emporté un de mes actinomètres, on aura été à même, je l'espère, de relever une série complète d'observations. Si notre programme n'a pas pu être complètement rempli, nous aurons donc cependant un nombre suffisant de ces mesures qui sont particulière- ment propres à nous renseigner sur la valeur de l'absorption que l'atmo- sphère solaire fait subir à la radiation émanant de la photosphère. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur l'existence, dans certains Groseilliers, d'un composé fournissant de l'acide cyanhydrique . Note de M. L. Guigxard. 1. En signalant récemment, dans le Sureau noir ('), l'existence et la répartition d'un glucoside cyanhydrique, dont les produits volatils de dédoublement ont été ensuite identifiés avec ceux de l'amygdaline (''), j'ai montré que ce sont les feuilles de la plante qui renferment la plus forte proportion de ce composé; viennent ensuite les fruits encore verts en voie de développement et enfin l'écorce verte de la lige. Les organes normale- ment dépourvus de chlorophylle, tels que les racines et les fruits mûrs, ne fournissent pas d'acide cyanhydrique. (') Je n'ai pas de nouvelles touctiant l'ascension que devaient effectuer pendant l'éclipsé MM. \V. de Fonvielle et Paul Bordé et dans laquelle ils se proposaient de suivre la marche d'un actinomètre qu'ils m'avaient demandé à cet eilet. (-) Voir J. ViOLLE, Comptes rendus, t. CXXX, p. lôôS. (2) L. GuiGNARD, Sur l'existence, dans le Sureau noir, d'un compose fournissant de l'acide cyanliydrirjue {Comptes rendus. 3 juillet igoS). (') L. GuiGNAnD et J. HoLDAS, Sur la nature du i^ducoside cyan/iydriquc du .Sureau noir {Comptes rendus, 24 juillet igoS). SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE jgoj. 449 Le Groseillier ronge commun (Ribes rubrum L.), qui n'est pas encore connu comme plante à acide cyanhydrique, m'a donné des résultats ana- logues. On peut, en effet, obtenir de l'acide cyanhydrique avec les feuilles de cette plante pendant tout le cours de leur végétation. Mais la proportion de ce corps s'y montre toujours relativement faible et, au mois de juin, par exemple, elle ne représente guère que le quart au plus de celle que l'on obtient, à la même époque, avec les feuilles de Sureau noir; elle diminue ensuite à la maturité des fruits. C'est ainsi que, vers le milieu de juin, le taux moyen d'acide cyanhy- drique obtenu avec loo parties de feuilles, cueillies sur des pieds portant des fruits encore verts, était de os,oo35; quelques semaines après, les groseilles étant mûres, il descendait à 0^^,0026; au commencement d'août, il tombait à os, ooi5. Les feuilles qui ont servi à ces dosages (') provenaient de diverses localités des environs de Pans et, bien qu'elles n'aient pas été toutes récoltées successivement sur les mêmes pieds, les chiffres qui pré- cèdent semblent néanmoins représenter très approximativement la ilimi- nution progressive de l'acide cyanhydrique à partir du moment où l'activité végétative était la plus grande. Dans le Sureau noir, l'écorce verte des rameaux de l'année avait donné trois à quatre fois moins d'acide cyanhydrique que les feuilles (os,oo3 au lieu de 0^,010 pour 100). Il était à prévoir que, dans le Groseillier rouge, l'écorce des mêmes rameaux, qui présente une teinte grise et ne renferme que très peu de chlorophylle, serait également plus pauvre que les feuilles en principe cyanogénétique. Effectivement, 100^ de ces jeunes rameaux dont l'écorce, il est vrai, n'avait pas été séparée du bois, suffisaient à peine pour que l'on pût obtenir, avec les premières parties du liquide distillé, la réaction du bleu de Prusse, dont la couleur caractéristique n'appa- raissait qu'après quelques heures. Ajoutons, en outre, que le même poids de racine n'a pas fourni les moindres traces d'acide cyanhydrique. Le parallélisme se continue-t-il entre le Groseillier et le Sureau pour les fruits mûrs qui, dans cette dernière plante, paraissent être dépourvus de principe cyanogénétique (-)?Pour le savoir, on a opéré sur 3ook de graines (') Le dosage de l'acide cyanhydrique a été fait, dans le cas actuel, comme pour le Sureau, avec une liqueur titrée d'azotate d'argent, suivant la méthode indiquée par M. Denigès pour le titrage de l'eau distillée de Laurier-cerise. (-) Dans ma Note du 3 juillet sur le Sureau, j'ai dit, en effet, que les fruits mûrs C. R., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N» 10.) Sg 45o ACADÉMIE DES SCIENCES. de groseilles lavées et séchées (correspondant à plusieurs kilogrammes de fruits), puis réduites en poudre et traitées par l'eau pendant 24 heures : le liquide distillé ne contenait pas du tout d'acide cyanhydrique. 2. Il y avait lieu de rechercher si d'autres espèces de Groseilliers pré- sentent les mêmes propriétés que le Groseillier rouge. Dans un travail sur quelques plantes à acide cyanhydrique autres que des Rosacées, M. Jorissen (') cite \e Ribes aureum Pnrsh., avec cette courte mention : « Les jeunes pousses récoltées au printemps fournissaient une quantité d'acide assez faible. » Celte espèce, ou Groseillier à fleurs jaunes, est assez répandue dans les jardins d'agrément et présente, sous le climat parisien, une végétation ininterrompue durant la belle saison, ce qui peut tenir, en partie tout au moins, à ce qu'elle n'y fructifie pas. J'ai constaté que les jeunes pousses du R. aureum ne sont pas les seuls organes permettant d'obtenir de l'acide cyanhytirique : les feudlesde n'im- porte quel âge en fournissent également pendant l'été, mais en proportion un peu moindre que celles du R. ruhrum. Les rameaux de l'année, quoique plus verts que ceux du Groseillier rouge, n'en donnent pourtant, à poids égal, que des traces à peine sensibles. La racine n'en fournit pas et, par conséquent, ressemble, sous ce rapport, à celle du Groseillier rouge. La recherche de l'acide cyanhydrique a été complètement négative avec les feuilles des espèces suivantes ,(^) : R. nigriim L. (Cassis), R. Uva-crispa D. C. (Groseillier épineux), R. sanguineuni ['ursh., R. multijlorum Rit., R. siibveslitiim Hook. et Arn., R. prostratum L'Hér., R. Gordonianiim Lem. (^aureum sanguineiim) ('). Bien que celte recherche n'ait été faite que dans récollés l'an dernier n'avaient pas donné d'acide cyanhydrique et qu'il y avait lieu de penser que l'on n'en oLlienJrail pas davantage avec les fruits mûrs frais. (') Bull, de- l'Acad. roy. des Sciences de Belgique, 3= série, t. YllI^ p. 367. C) A plus forte raison ne devait-on pas s'allendre à un autre résultat avec les graines, puisque celles du Groseillier rouge lui-même ne renferment pas trace de prin- cipe cyanhydrique. C'est, en effet, ce que l'on a constaté pour le Cassis, en opérant sur 5oos de graines fraîches. (') En admettant l'origine hybride de cette dernière plante, on remarquera qu'elle ne participe pas des propriétés de l'un de ses générateurs. 11 en est de même pour une autre, que les horticulteurs considèrent comme l'hybride R. nigrum X R. aureum, et dont les baies sont jaunes au lieu d^être noires comme celles du Cassis. Les feuilles de cette plante, que je devais à l'obligeance do M. Jamin, de Bourg-la-Reine, présentaient les caractères morphologiques de celles du Cassis, dont elles avaient l'odeur caracté- ristique. Elles n'ont pas non plus fourni la moindre trace d'acide cyanhydrique. SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE ipoS. 45 1 le courant de juin et de juillet, il est à supposer que le résultat eût été le même si elle avait eu lieu au printemps, car, au mois de juin, les rameaux produisaient encore déjeunes feuilles. 3. Comme dans le Sureau, l'acide cyanhydrique n'existe pas à l'état libre dans le Groseillier rouge et le Groseillier à Oeurs jaunes. On en a la preuve en appliquant aux feuilles la méthode de recherche indiquée dans mon travail sur le Sureau. L'acide cyanhydrique doit donc provenir du dédou- blement d'un glucoside, ou d'un composé se comportant comme tel, sous l'influence d'une enzyme. J'ai montré que, dans le Sureau noir, celte enzyme, analogue ou identique à l'émulsine, se rencontre non seulement dans les feuilles, qui contiennent la plus forte proportion de glucoside, ainsi que dans l'écorce verte de la tige, qui en renferme moins, mais encore dans la racine, dont on ne retire pourtant pas d'acide cyanhydrique. De plus, il a été établi qu'elle existe aussi chez des espèces voisines, excessivement pauvres en glucoside cyan- hydrique, ou bien complètement dépourvues de ce principe dans certains de leurs organes. Il en est de même chez les Groseilliers, où l'émulsine a été recherchée dans les feuilles, la lige, la racine et les fruits des R. riibrum, R. aureiim, R, nigriim el R. Uva-crispa. Sans entrer dans le détail des expériences relatives à ces divers organes, il suffira de dire qu'elles ont été faites, avec les feuilles sur 1.5=, avec les liges et les racines surSos, avec les graines sur 5oS de substance. Chacune de ces parties, finement broyées, était mise dans de Feau distillée saturée de thymol on contenant i pour loo de fluorure de sodium, puis additionnée d'araygdaiine. On préparait en même temps deux sortes de flacons témoins : les uns, sans amygdaline, servaient de terme de comparaison dans le cas où les organes employés fournissaient par eu\-inêmes de l'acide cyanhydrique; les autres étaient additionnés d'amygdaline, mais après ébuilition des tissus dans l'eau, de façon à supprimer l'action de l'enzyme que ces tissus pouvaient renfermer. Dans les flacons de cette seconde série, l'amygdaline ne devait subir et, effectivement, n'a subi aucun dédoublement. Tous les flacons ayant été laissés pendant 24 heures à la tempé- rature de 25°, la recherche ou même le dosage de l'acide cyanhydrique se faisait, dans chaque série d'expériences, sur la même quantité de liquide obtenu par la distillation du contenu des flacons. Le dédoublement de l'amygdaline, dont on pouvait apprécier l'intensité d'après la quantité d'acide cyanhydrique formé, s'est produit, pour les quatre espèces indiquées, avec toutes les parties des plantes mises en expérience. Plus prononcé avec les feuilles du R. rubrurn qu'avec celles du 452 ACADÉMIE DES SCIENCES. /?. aureum, il se montrait également très marqué avec celles du R. nigriim et du R. Uva-rrispa, qui pourtant ne fournissent pas normalement d'acide cyanhydrique. La tige a donné des résultats analogues, et celle du R. aureum a même paru moins riche en ferment que les tiges des trois autres espèces. Il en a été de même pour la racine, de sorte que la proportion de ferment ne semble pas marcher de pair avec la présence ou l'absence du composé cyanhydrique dans les quatre espèces examinées. Quant à la graine, l'expé- rience n'a porté que sur celle du Groseillier ronge et celle du Cassis; dans les deux cas, l'existence de l'émulsine s'est manifestée avec une netteté parfaite. Il a semblé superflu de rechercher cette enzyme dans d'autres espèces que celles dont il vient d'être question. En résumé, soit que l'on considère, chez les espèces de Groseilhers à acide cyanhydrique, la présence et la localisation du principe qui fournit cet acide dans les divers organes, soit que l'on étudie, dans ces mômes espèces, comme dans celles qui ne donnent |)as d'acide cyanhvdrique, la répartition de l'émulsine, on constate entre ces plantes et les Sureaux la plus grande analogie. M. Mascaht informe l'Académie que, suivant la proposition faite par M. Rotch il Y a 4 ans, une croisière a été organisée cette année par les soins de MM. Rotch et Teisserenc deBort pour étudier sur l'Atlantique le régime des alizés à diverses hauteurs. Les observateurs, MM. Clayton et Maurice, écrivent : « ... L'expédition, qui a poussé ses investigations jusque dans la région des calmes équatoriaux, a fait usage de cerfs-volants américains et de ballons de papier, suivant la méthode employée à Trappes. » Le dépouillement des observations n'est pas encore terminé, mais les ballons ont retrouvé le contre-alizé dans différentes régions. » Ces résultats diffèrent notablement de ceux qui ont été obtenus l'an dernier dans la croisière de la Princesse- Alice et des conclusions données par M. Hergesell dans sa Note à l'Académie (^Comptes rendus, t. CXL, p. 33i), sur les alizés. )) Nous enverrons prochainement des diagrammes de la trajectoire des ballons déterminés par triangulation qui permettent de reconnaître la suc- cession et la vitesse des différents vents dans la hauteur, à Madère, Téné- riffe, aux îles du cap Vert et aux Açores, ainsi que les observations des cerfs-volants. » SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE IQoS. 453 PHYSIOLOGIE. — Sur l'acide glycuronique du sang. Note de MM. R. Lêpixe et BouLUD. Nous avons insisté clans plusieurs Notes antérieures (')surlefait qu'une très notable partie de l'acide glycuronique du sang ne réduit les sels de cuivre qu'aprèsavoirété libérée de sa conjugaison par le cliauffage au-dessus de ioo°, en présence d'un acide. Dans cette Note il ne sera question que de cet acide, à l'exclusion de celui qui se trouve dans les conjugaisons réductrices sans chauffage préalable. Sang artériel. — Dans le sang artériel d'un chien sain et neuf, il existe en proportion assez forte, par rapport à la totalité des matières sucrées, ainsi que le montrent les chiffres suivants : Pour looos de sang artériel. Pouvoir réducteur exprimé Acide en glucose glycuronique Numéros après des chauiïage. absolu. pour loo. chiens. (a). (b). (c). (rf). 2471 l>is 0,60 1,1 4 0,54 47 2421 o,5o 0,72 0,22 3o 2420 0,46 0,66 0,20 3o 2491 0,62 0,74 0,12 16 2431 0,66 0,76 0,10 i4 Les chiffres de la colonne (c) sont obtenus en soustrayant ceux de la colonne ((7)de ceux de la colonne [b)\ ceux de la colonne ((/), en divisant les chiffres de la colonne (c) par ceux de la colonne {b). La proportion de l'acide glycuronique s'abaisse chez les chiens mal por- tants, ou ayant subi une opération antérieure. Un sang aseptiqueraent défibriné, laissé i heure à 89°, perd une certaine quantité d'acide glycuronique; mais, en général, la proportion centésimale de ce dernier, par (') J^ÉPifiE et BouLUD, Comptes rendus, 1902, 17 février et 21 juillet; — 1908, 12 janvier, 4 mai, 2 novembre; — 1904, 7 mars et 24 octobre; — igoS, 17 juillet. 454 ACADÉMIE DES SCIENCES. rapport à la totalité des matières sucrées, est plutôt augmentée. C'est ce que montrent les chiffres suivants se rapportant aux deux premiers chiens du précédent Tableau : San^ laissé i heure à Sg". 2471 bis o,4o 0,88 0,48 54 2431 o,3o 0,44 Oii4 3i On voit que o,48 et o,i4 sont respectivement intérieurs à o,54 et à 0,22. Mais 54 et 3 1 sont respectivement supérieurs à 47 et à 3o. Sang veineux. — On sait depuis les travatix de Chauveau que le sang veineux renferme, presque toujours, moins de matières sucrées que le sang artériel. Parmi les nombreux cas où nous avons, au moyen de deux prises parfai- tement synchrones, pu comparer rigoureusement le sang artériel et celui de la jugulaire, nous citerons comme exemples les suivants : (a). (b). (c). (rf). ^ ( Artère 0,64 0,94 o,3o 3i I Jugulaire 0,72 0,84 0,12 i4 .„ \ Artère o,5o 0,66 0,16 24 ( Jugulaire 0,42 0,62 0,10 20 Ainsi, l'acide glycuronique est en moindre proportion dans le sang de la jugulaire que dans le sat)g artériel. Si on laisse i heure à 89° le sang vei- neux défibriné, sa proportion centésimale augmente d'une manière beau- coup plus sensible. Ainsi, chez le premier des deux chiens le sang veineux, après I heure à 39°, donnait les valeurs suivantes : (a). (i). (c). (rf). 2423 0,46 0,68 0,22 23 On a vu plus haut qu'au sortir de la veine on avait 14 (au lieu de 23). Nous avons dit (Comptes rendus, 4 m-d 190^ et 17 juillet igoS) que l'acide glycuronique est localisé dans les globules, plutôt que dans le plasma. Des expériences nombreuses nous ont démontré que les globules sont nécessaires à sa formation. Il ne s'en fait pas dans le sériun in vitro et il ne s'en fait pas non plus dans le sérum mélangé d'eau glucosée : Nous prenons 90 '^°'' d'eau stérilisée tenant en dissolution i à 2 pour 1000 de glucose pur et nous y ajoutons 10"°' de sériun très frais recueilli asepti- quement. Au bout d'un quart d'heure, d'une demi-heure ou de i heure, le mélange ne renferme pas d'acide glycuronique; car les chiffres exprimant SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE IQoS. 455 son pouvoir réducteur après le chauffage sont identiques à ceux qui avaient été obtenus avant cette opération. Si au contraire, au lieu de sérum, nous employons du sang, nous trou- vons en général, au bout de quelques minutes, un très fort pourcentage d'acide glycuronique. Dans quelques cas nous l'avons vu s'élever à 20 pour 100; et dans un cas, à un chiffre plus fort. En tous cas il diminue toujours après i heure, ce qui prouve que la glycolyse s'exerce de préfé- rence sur l'acide givcuroniqiie. Nous insisterons ultérieurement sur ce tait qui nous paraît important et que nous avons déjà signalé {Comptes rendus, 4 mai 1903). On pourrait croire que l'acide glycuronique contenu dans le mélange a été produit aux dépens du glucose du commerce que l'on a fait dissoudre dans l'eau stérilisée. Mais l'expérience suivante montre que, si cette pro- duction a lieu, elle est négligeable : car l'acide glycuronique est produit en proportion tout aussi considérable si l'on mélange les lo*""' de sang à 90"°' d'eau lévulosée. Cette expérience a été faite avec un sang artériel doué d'un pouvoir glycolytique énergique (le chien qui l'avait fourni avait eu le canal de Wirsung hé). On a ajouté lo"""' de ce sang à deux ballons renfermant : l'un, de l'eau glucosée; l'autre, de l'eau lévulosée. 1° Eau ff/ucosce : 1,84 ]iour 1000. (a). (A). (c). (rf). Presque imniédiatemenl 1,60 1,76 0,16 9 Après i5 minutes i ,60 i ,68 0,08 ^ Après 3o minutes i ,68 perte 2° Eau lévulosée : 1 pour 1000. (a). (6). (c). (d). Presque immédiatement 1,60 2,00 0,40 20 Après i5 minutes i ,64 i ,80 0,16 9 Après 3o minutes i,-'tt i)48 o,o4 3 Comme il ne semble pas admissible que de l'acide glycuronique se forme aux dépens du lévulose, il faut supposer qu'il s'est fait aux dépens du glu- cose du sang; et comme la faible proportion du glucose existant normale- ment dans 10""' de sang n'est pas suffisante pour expliquer la forte propor- tion d'acide glycuronique pour 1000, ou est conduit à penser que cet acide s'est produit aux dépens du glucose formé in vitro par le sucre virtuel. 456 ACADÉMIE DES SCIENCES. glucoside existant presque toujours en forte proportion dans le sang('). En effet, dans la plupart des expériences où nous avons mélangé io""°de sang à 90"°' d'eau glucosée, nous avons constaté la production d'une forte proportion de sucre (-). Voici une de ces expériences : Eau glucosée : i,36 pour 1000. (a). ib). (c). (d). Immédiatement après le mélange i,48 1,60 0,12 7 1 5 minutes après 1 ,32 1,72 0,20 11 3o minutes après i,4o 1,60 0,20 12 On remarquera que la quantité maxima de sucre a été trouvée i5 mi- nutes après que le mélange a été effectué. Dans les i5 minutes suivantes, la glycolyse l'emporte. CORRESPOND AIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant : The Atnana météorites of february 12, 1875, par G.-D. Hinrichs. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de dépêches relatives à l'éclipsé du Soleil du 3o août 1905 : Alcosebre, 3o août, t^ih" soir. Éclipse observée à Alcosebre avec plein succès. Jansseî). Sfax, 3o août, i^in" soir. Observé éclipse dans conditions assez satisfaisantes. BlGOUIIDAN. (') Lépine et BoLLUD, Comptes rendus, 21 septembre et 2 novembre igoS; 24 octobre 1904. C^) Dans de nombreuses expériences antérieures, l'iiu de nous avait constaté cette production dans un mélange de sang et d'eau pure. SÉANCE DU /( SEPTEMBRE igoS. 437 Guelma, 3o août, 3''47" soir. Eclipse observée Guelma par temps superbe, excellentes observations. Stephan, Trépied. Cistierna, 3i août, 5'>3o"' soir. Observations entravées par nuages pendant la totalité. PuiSEUX, IIamy et Lebeuf. Guelma, 3o août, 3'' 54" soir. Eclipse observée dans excellentes conditions ;ilmosphériques. Montangerand fait plaques pour déterminations photographiques et des contacts. Bourgel fait i[\ plaques avec écrans colorés sur couronne. BOURGET. Burgos, 3o août, y"" soir. Ciel presque couvert. Mission observatoire de Bordeaux. Torlosa (Ebre), 3o août, 5'' soir. Observation directe des deux contacts extrêmes, nombreuses mesures micromé- Iriques, mais Soleil caché par nuages pendant toute la totalité. Les mesures d'ionisa- tion et de champ électrique ont pu être poursuivies pendant toute la durée de l'éclipsé. Directeur de l'observatoire de Lyon. Alcalâ de Chisbert, 3o août. Observé éclipse à travers légers nuages. Javelle, 6 clichés Zeiss ô^sColomas, i5 clichés prisme objectif; Simonin, 4 clichés speclroscope, 4 clichés lunette Cook. Simonin. Philippeville, 3i août, 5'' 2" soir. Premier examen des courbes enregistrées photographiquement pendant éclipse des trois éléments magnétiques, de l'ionisation atmosphérique et du champ électrique ter- restre semble par comparaison avec courbes précédentes de nature à amener diverses conclusions intéressantes. Beau temps. Les appareils fonctionnent régulièrement, notamment l'ionographe. Nordmann. .Philippeville, 3o août, 6'"45" soir. Beau temps. Polarisation, couronne bien visible. Déviation du plan de polarisation faible, 3 degrés. Salet. G. K., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N" 10.) t)0 458 ACADÉMIE DES SCIENCES. Philippeville, 3i août, ii>'44'" matin. Nombreuses bandes polarisation phologiaphiées sur la couronne. Dix raies coro- nales pliolographiées, avec nicol devant fente. Spectroscope i5 raies coronales ultra- violettes photographiées. Salet. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observation de l'éclipsé du ^o août à Alcalà de Chisbert (^Espagne). Extrait d'une lettre de M. Marcel Moye. L'écîipse a été observée par un ciel pur, sauf quelques vapeurs transparentes passant sur le Soleil vers la fin de la totalité. Sa couronne était très brillante, bien visible même à travers un verre noii- épais et d'un blanc argenté intense. La forme en était celle d'une étoile irrégulière à panaches rayonnant dans diverses directions; les plus longs panaches (un et demi à deux diamètres lunaires) se trouvant au Sud et au Nord-Est. La raie verte était très apparente. Plusieurs protubérances étaient visibles, évidentes même à l'œil nu, quelques-unes appartenant au type des protubérances blanches. L'obscurité et la baisse thermométrique ont été relativement peu marquées. Les franges d'ombres ont été bien observées avant et après la totalité, mais invisibles pendant celle-ci. En résumé, la couronne a offert, d'une manière parfaite, l'éclat et le type correspondant à une période de forte activité solaire. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur l' éclipse de Soleil du 3o août igoo. Note de M. R. Mailhat, présentée par M. Mascart. L'éclipsé partielle de Soleil, que j'ai observée et photographiée à Paris le 3o août der- nier dans des conditions satisfaisantes, a été néanmoins contrariée par la double couche de nuages encombrant l'atmosphère; ce n'est donc que par intermittences irrégulières que ces clichés ont été pris. Je m'étais proposé de faire 12 vues à intervalles réguliers et, vu les causes ci-dessus, je n'ai pu les réaliser qu'à i2''5"', 12'' i5", 12'' So", I2''45"', i3''io", iSi^iS", iSi-So'", iSi'^D™, 14'', i4''i5'", i^haS", i4''29. Ces photographies ont été réalisées avec un objectif de 162™™ de diamètre et 2"", 10 de distance focale achromatisé pour les rayons chimiques. L'obturateur, à fente variable, permettait de réaliser la vitesse et la pose convenables. Ces clichés, un peu poussés pour obtenir fines les pointes du croissant, n'en indi- quent pas moins les deux taches, les nuages et la forme sphéiique du disque solaire. SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE igoS. /(Sg GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les enveloppes de sphères dont les deux nappes se correspondent avec conservation des angles. Note de M. A. Demoulix. Les formules (A) par lesquelles se termine notre Note du 3i juillet der- nier sont fondamentales dans la théorie des enveloppes de sphères dont les deux nappes se correspondent avec conservation des lignes de cour- bure. Nous nous proposons de les appliquer à l'étude du problème suivant dont M. Darboux a déjà fait connaître une très élégante solution, en 1899, dans les Comptes rendus : Déterminer de la manière la plus générale une enve- loppe de sphères dont les deux nappes se correspondent avec conservation des angles. Au début de sa solution, M. Darboux a établi une propriété essentielle des enveloppes considérées : leurs deux nappes se correspondent avec conservation des lignes de courbure. Nous la prendrons comme point de départ; l'emploi des formules (A) sera dès lors tout indiqué. En exprimant que le rapport des ds^ des deux nappes 2 et 2, de l'en- veloppe est indépendant de du et de dv, on trouve que l'on doit avoir soit ^[y-, = 1y),, soit ^-/i, 4- 'k[J.^ = o. La première hypothèse fournit la première solution de M. Darboux, celle où les deux nappes S et 1^ sont inverses l'une de l'autre. La deuxième hypothèse permet de simj)lifler la dernière des relations (A) et l'on a, dans ce cas, (>) Ou ^^'^' (^-) '^''-' —ri- 1)7, -'^'^' (;^) dp\ du - à'/ t/r Ou - 7/^1 • Les formules (1) et (3), d'une part, {1) et (3), d'autre part, sont les formules de Cotlazzi relatives à deux surfaces A et A, rapportées à leurs lignes de courbure et dont les ds- sont res|)ectivement : l- du"- + n] dv"- , r- du- + pl; dv- . Les deux surfaces jieuvent être placées de manière que les plans tan- gents en deux points correspondants soient parallèles et la relation ^-/), 4- X[^., = o 46o ACADÉMIE DES SCIENCES. exprime que la correspondance a lieu avec conservation des aires. D'une manière plus précise, les courbures totales en deux points correspondants sont égales et de signes contraires. La réciproque est évidente : A tout couple de surfaces se correspondant par parallélisme des plans tangents, de manière que les lignes de courbure se correspondent et que les cour- bures totales en deux points correspondants soient égales et de signes contraires, on pourra faire correspondre une des enveloppes cherchées, Amsi se trouve établie l'équivalence de deux problèmes en apparence très différents; mais pour parvenir le plus rapiilement possible au résultat que nous avons en vue, nous remplacerons les systèmes (i) et (2) par les suivants : (4) — ^j;— ^=-'-('^H + î|^-,). — ^5^r^=''<('^-^'^)' (5) j; = -r{r,,-iiJ.,), — =/,(^-^^)- Les systèmes (4) et (3), d'une part, (5) et (3), d'autre part, mettent en évidence deux surfaces B et B, rapportées à leurs lignes de courbure et dont les ds^ sont respectivement : (l + iiy du- + (r„ + i |x, )= dv\ (l - ixy-diâ + (-n, - i[j., y- dv\ Ces surfaces peuvent être placées de manière que les plans tangents en deux points correspondants soient parallèles et la relation E-/i, -t- \[J.^ = o exprime qu'elles se correspondent avec conservation des angles. Il suit de là que les surfaces B et B, sont deux surfaces isothermiques associées dans le problème lie Christoffel (') et l'on peut énoncer le théorème suivant : (') On sait que, lorsque deux surfaces se correspondent avec parallélisme des plans tangents et conservation des angles, ce sont ou bien deux surfaces isothermiques, ou bien deux surfaces homolhétiques quelconques, ou bien deux surfaces niinima quel- conques. On reconnaît aisément que, dans le cas actuel, les deux dernières hypothèses sont à rejeter. Au reste, on peut pousser assez loin l'intégration des équations du pro- blème pour établir directement le résultat indiqué dans le texte. D'un couple B, B, on peut déduire un couple A, A, par la construction suivante : Soient A, A,, B, B, quatre points correspondants appartenant aux surfaces désignées par les mêmes lettres. Le point A est le milieu du segment BB, et le point A, est RR l'extrémité d'un segment égal à i mené par un point fixe parallèlement à la droite BB,. Une relation analogue entre deux couples de surfaces a été indiquée par M. Guichard, en igoS, dans les Comptes rendus. SÉANCE DU f\ SEPTEMBRE igoS. 46 1 A tnul couple de surfaces isothermiques B, B, 5e correspondant dans le pro- blème de Chrisloffel, l'intégration d'un système de cinq équations linéaires aux différentielles totales permettra de faire correspondre une enveloppe de sphères dont les deux nappes 2, i, se correspondront, elles aussi, avec conservation des angles. Ainsi que l'a établi M. Darboux, les surfaces 2 etl, sont isothermiques. On le reconnaît immédiatement ici en observant que leurs ds'"- sont égaux aux ds- (les surfaces B et B, multipliés respectivement par les facteurs M et M,. (Voir notre Note du 3i juillet.) Les surfaces B et B, ont avec les surfaces i et i, des relations géomé- triques remarquables. Soient, au point (//, v) de la surface B, R', R" les rayons de courbure principaux et G', G" les rayons de courbure géodé- sique des lignes de courbure. Désignons par les mêmes lettres affectées de l'indice i les éléments de même définition relatifs au point correspondant de la surface B,, et conservons pour les surfaces 1 et i, les notations de notre Note du 3i juillet. Cela posé, on a K' ~~ R" ~ G' ~ G" r; R'i g; G", Si, au lieu de choisir la sphère S^i comme il a été dit dans la Note citée, on lui laisse toute sa généralité, les huit rapports ci-dessus ne cessent pas d'être égaux, mais leur valeur commune n'est plus égale à l'unité. Les rayons de courbure principaux et les rayons de courbure géodésique des lignes de courbure des surfaces B et B, sont liés par les relations sui- vantes dont la seconde ne nous paraît pas avoir été remarquée : R' r; _ G' G^ _ R^ + r; - °' G" "^ G'; - "• On déduit de là deux relations entre les sphères principales et les sphères géodésiques des surfaces i et i, : K^ + ^ - «' g^ + r. - ^- Les relations précédentes entre les surfaces B, B, et 2, 1^ conduisent naturellement aux surfaces isothermiques de M. Thybaut. Prenons pour B et B, une sphère et une surface minima, alors la surface i; sera une sphère et l'on aura, pour la surface 2,, iR.', 4- < = c Or, si l'on désigne par Ao le X de la sphère harmonique en un point d'une surface dont les A des 462 ACADÉMIE DES SCIENCES, sphères principales sont X' et Si.", on a 2 I I Dès lors, pour la surface 2,, le .R de la sphère harmonique est infini; autrement dit, celte sphère coïncide avec la sphère S3. La surface B, est donc telle que sa sphère harmonique est constamment tangente à une sphère fixe : c'est une surface de M. Thybant. PHOTOGRAPHIE. — De l'importance du râle de l'irradiation en spectro- photo graphie. Note de M. Adriex Guérhard. Le problème élémentaire de la photographie spectrale consiste à prendre l'image de raies claires sur fond sombre, ou vice versa. Or, s'il a été nette- ment établi par les calculs et expériences de M. Gouy, et confirmé par ceux de MM. H. Poincaré, E. Carvallo, etc., que la raie spectrale, simple maxi- mum brusque d'une fonction continue, ne saurait être, en aucun cas, une ligne géométrique, mais s'estompe toujours d'un dégradé, croissant avec son intensité; si la théorie des aberrations de diffraction, posée parSchwerd, complétée par M. Ch. André et vérifiée par M. A. Angot, prouve que, même une ligne géométrique lumineuse, ne peut être, dioptriquement, rendue rigoureusement comme telle, mais se rattache forcément au fond par un flou continu ; il ne semble pas qu'il ait été jamais tenu compte, daus l'emploi de la photographie comme enregistrement, de cette portion de \ irradiation propre à la surface sensible, qui, nettement aperçue, mais méconnue dans sa cause, par lord Lindsay, physiquement définie par sir William Abney comme con)plément nécessaire de celle qui donne les auréolements dits de halo, mais reconnue aussi comme échappant à la fois aux vérifications expérimentales et aux corrections techniques usuelles, a été montrée par nous-même (^) comme pouvant prendre, aussi bien théoriquement que pratiquement, une importance tout à fait imprévue. Or toutes ces circonstances doivent concourir également à « limiter l'image de l'objet », suivant une heureuse expression de M. A. Angot (-) (') Ad. Guédhard, Sur l'irradiation tangentielle {Comptes rendus, t. CXL, igoS, p. i346). C) A. Angot, Étude photographique du passage de Vénus sur le Soleil {Rec. de Mém., rapp. et docuni., l, II, 2" partie : Rapport de la Mission de Nouméa, p. io4). SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE igoo. 463 « par une série He courbes de niveau lumineuses et à lui donner une dimen- sion apparente dépendant uniquement de celle de ces courbes de niveau à laquelle s'arrête le procédé d'observation », c'est-à-dire, en photographie, à la dernière teinte rendue perceptible par l'intensité relative du dévelop- peiyient et de la pose; en sorte qu'une coupe menée à travers l'image de tout point lumineux donne, par les intensités de noircissement, l'allure même de la fonction photographique, à partir de la valeur principale d'illu- mination jusqu'à zéro. Et comme il est connu (') que cette fonction, dans les limites de la pratique courante, montre, à partir de zéro, au moins un maximum et un minimum ultérieur, il eu résulte que l'image photogra- phique de toute raie claire sur fond som])re doit forcément, au fur et à mesure qu'augmente l'éclat de la source : i'^ s'élargir d'un double dégradé; 2° dès qu'elle a passé le maximum, se doubler de deux raies noires de plus en plus étalées au fur et à mesure qu'elle devient plus claire; 3" quand elle a dépassé le miuimimi, reparaître en gris, toute fine entre deux raies blanches, suivies de bandes noires intenses et largement étendues au dehors. C'est ce que l'on vérifie très facilement en exposant pendant une journée une feuille de papier au gélalinobromure extrasensible (telle que XenégaLif G. S.) fortement appli- quée (-) contre rélroite fente formée par les ileux bords rapprochés d'une feuille d'élain de o°"",o4,. enveloppant presque totalement la glace du châssis-presse, munie d'une cache graduée à échelons translucides de papier blanc. Si, laissant libre une autre partie de cette cache, on lui superpose des lils plats métalliques de diverses lar- geurs, on peut suivre la marche corrélative des transformations de l'image d'une raie noire sur fonds de diverses intensités (^) depuis le simple 5///i0^ieito^e «oiV de l'image négative jusqu'à ['inversion franche, qui donne le maximum de netteté, et le silhouettage blanc, qui ne se distingue" de celui de la raie claire que par l'absence d'élargissement. Ainsi, même en dehors de toute complication de halo, et indépen- damment des raisons d'aberration vibratoije ou optique, qui ne font jamais (') Ad. Guébhaud, Sui- la fonction photographique {Journ. de Phys., 4° série, t. V, igoô, p. 334-348). (-) l'our éviter les infiltrations lumineuses, d'ailleurs faciles à distinguer des irra- diations. (^) Une intéressante expérience de transformations pseudo-spectrales consiste à photographier par fractions horizontales une cache à gradins verticaux occupant le carreau d'une chambre noire, et limitée, du côté à jour, pour imiter la chute du violet, par un écran blanc non au point. 464 ACADÉMIE DES SCIENCES. défaut en spectroscopie, on voit, par le seul fait de l'irradiation cuticulaire, l'image directe d'une ligne blanche présenter toutes les variations d'aspect qui, observées au spectroscope, ont donné lieu aux hypolbeses et discus- sions les plus variées, sans que personne ne paraisse s'être avisé encore d'en chercher la cause ailleurs que dans la constitution de la source. Or une rapide revision de toutes les planclies publiées de spectres extraordi- naires, notamment dans V Astrophysical Journal, Philosophical Magazine, Kaysers Handbuch der Spectroscopie, etc. , nous ont amené à cette conviction qu'il n'est pas une de toutes les particularités figurées (') qui ne puisse s'expliquer par la seule circonstance qu'on trouve commune à toutes les expériences : l'accroissement d'éclat de la source et l'irradiation photogra- phique consécutive. S'il est constant qu'une seule et même raie peut, sans autre changement que d'éclat, fournir photographiquement tous les aspects divers qui, sous les noms de raies d'émission ou d'absorption, bandes ou cannelures, doublets ou triplets, etc., tendent à être pris pour caractéris- tiques d'états physiques spéciaux, il semble qu'il y aura tout intérêt pour les spectroscopistes, avant de rechercher des hypothèses lointaines, à com- mencer par des expériences de critère à blanc, infiniment plus simples que celles qu'instaurèrent, à propos de la goutte noire de certains passages d'astres, les astronomes (-), qui, cependant, ne se méfiaient encore que des deux seules irradiations, optique et physiologique, infinitésimales toutes deux par rapport à celle dont il est presque d'actualité de signaler itérati- vement le pire danger. CHIMIE MINÉRALE. — Constitution des alliages cuivre-aluminiiun. Note de M. Léox Guillet, présentée par M. Ditte. La constitution des alliages de cuivre et d'aluminium a déjà donné lieu à des travaux importants. Nous avons été conduits, au moment de notre (') Même celle des élargissements dissymétriques, qu'expliquent très naturellement les superpositions et répulsions d'irradiations voisines, notées dès mes premières recherches. (-) C. WoLF et C. André, Recherches sur les apparences singulières qui ont sou- vent accompagné l'obsen'ation des contacts de Mercure et de Vénus avec le bord du Soleil {Mémoires de l'Académie des Sciences, t. XLI, 1869). — Ch. André, Origine du ligament noir dans les passages de Vénus et de Mercure, et moyen de l'éviter {Rec. Mém. Pass. Vénus, t. II, 2'^ Partie, p. 67). SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE IQoS. 465 étude sur la trentvpe des alliages cuivre-étain, à reprendre complètement rétude dôfs alliages cuivre-aluminium. La courbe de fusibilité de ces alliages a déjà été définie par M. H. Le Chatelicr. Nos résultats concordent bien avec ceux de ce savant. Toutefois les alliages renfermant entre o et 8 pour loo de cuivre fondent sensiblement tons à la même température aux environs de loSS'*. Nous avons cherché à déterminer la courbe du solidus, au moyen de courbe de refroidissement et de la micrograjibie. Les résultats obtenus manquent de précision. Tou- tefois la courbe doit avoir sensiblement la forme que nous donnons. Les alliages suivants se solidifient en même temps dat)s leur niasse : i" dans le voisinage immédiat de 66 pour lOo d'aluminium ; i° dans le voisinage de 46 à 48 pour 100; 3" dans le voisinage de 3o pour 100; 4° dans le voisinage de 1 1 à 12 pour 100. Enfin les alliages renfermant de o à 8 pour 100 d'alu- minium ne paraissent avoir qu'un seul point de solidification. Points de transformation. — M. Breuil a priiseiUé, il y a quelques mois, à La Section française de l'Associalion internationale des niélliodes d'essais, puis à l'Institut, une Note il laquelle nous avons répondu ('). Dans cette Note M. Breuil signale qu'un alliage dont il ne donne |ias la constitution, mais qui est principalement formé de cuivre et d'aluminium, fond entre 1010° et io?o° tt présente un point singulier entre 670" et 780°. En étudiant les alliages cuivre-aluminium au moyen du galvanomètre double de M. Le Chatelier (méthode de M. Salladin) nous sommes arrivés aux résultats suivants : Les alliages contenant de o à 8 pour 100 d'aluminium ou plus de 20 pour 100 de ce métal ne présentent qu'un point de transibrmilion. Les alliages qui contiennent entre 8 et i5 pour 100 d'aluminium présentent au moins un point de transforinalion. La transformation à l'échaufTement paraît se faire en plusieurs stades, quel que soit le nombre de chauffages. La transformation au refroidissement est plus nette. Le premier point de transformation est aux environs de 490° et s'abaisse lorsque la teneur en aluminium augmente jusqu'aux environs de Sgo". Le second point, qui est beaucoup moins net, est constant aux environs de i5o". EruoE Mlc.ROGitAPiuQUE. — L'étude micrograplilque des alliages cuivre-aluminium a déjà été faite par M. Le Chatelier qui a pu établii' l'existence de quatre combinaisons : Al-Cu, de grands cristallites jaunes qui ont été pris pour Cu'Al et deux autres combi- naisons intermédiaires dont les formules ont pu èlre établies. Nous rappellerons que nous avons pu isoler par voie chimique les composés correspondant aux formules Al-Cu, AlCu et Cu'Al. Nous avons repris l'étude micrographique de ces alliages et nous avons pu établir ainsi l'existence de cinq constituants que nous désignerons par les lettres : a, p, y, 5, e, vi et H. Constituant y.. — Le constituant a est une solution cuivre-aluminium renfermant { ') Séance de janvier de l'Association des rnélliodes d'essais. C. R., Kjoâ, 2' Seniexlre. (T. CNLI. ^° 10 1 61 466 ACADÉMIE DES SCIENCES. de o à 8 pour loo d'aluminium; l'atlaque au perchlorure de fer ou au chlorure de cuivre ammoniacal fait apparaître de grands polyèdres. Constituant p. — Quand la teneur en aluminium dépasse 8 pour lOO on voit appa- raître des masses colorées en noir, dans rnltaque au perchlorure de cuivre: c'est le constituant P ; ce constituant auirmente quand ralumlniiim croit; il est entouré d'une masse jaune qui n'est autre que le constituant a. Le constituant p correspond an maximum de la courbe de fusibilité : c'est ou la combinaison Cu'Al, ou une solution solide. Constituant y. — Ce constituant n'existe jamais dans les alliages refroidis lente- ment; il est caractéristique de tous les alliages renfermant entre 8,6 et ii,8 pour loo d'aluminium qui ont été refroidis brusquement à une température supérieure à leur point de transformation. Constituant 3. ■ — Quand la teneur en aluininluni varie de ii,8 à i5,5, la micro- structure montre le constituant p englobé dans une nouvelle solution solide, que nous désignerons par la lettre 8. Lorsque la teneur en aluminium dépasse i5.5 pour lOO, on se trouve en présence de produits homogènes formés de cette solution o et dans lesquels on ne peut faire apparaître que des polyèdres ou des plans de clivage plus ou moins accentués; il en est ainsi jusqu'à 3o pour loo d'aluminium. Constituant e. — Lorsque la teneur en aluminium dépasse 3o pour loo, on se trouve en présence d'alliages qui, attaqués par la potasse, laissent voir de grands cristallites aux bords arrondis, le fond devenant noir; ces cristallites diminuent au fur et à mesure que la teneur en aluminium augmente, ils disparaissent pour une teneur en aluminium de 46 pour loo; entre 44 et 46 peur loo d'aluminium on est en présence d'une nouvelle solution solide, d'une composition très voisine de Al-Cu. Constituant t]. — Quand la teneur en aluminium atteint 47 pour loo on voit des cristaux très nets de Al-Cu, définis par M. Le Chatelier. Ces cristaux sont entourés d'un eulectique; ils diminuent tandis que ce dernier augmente, quand la teneur en aluminium croît. A 66 pour 100 l'eutectique occupe toute la masse. Constituant II. — Pour une teneur en aluminium supérieure à 66 pour loo, on retrouve toujours le même eutectique, mais le constituant qu'entoure cet eulectique est autre; nous l'appellerons M; il s'attaque plus rapidement que t; par la potasse et les acides; ce ne peut être que de l'aluminium ou une solution aluminium-cuivre à très basse teneur en cuivre. En résumé, l'étude des alliages cuivre-aluminium nous a conduiLs à définir sept constituants, à savoir : 1° a, solution renfermant de o à 8 pour loo Al; ce constituant a été confondu jusqu'ici avec le constituant Cu^ Al; 2° p, qui serait ou le composé Cu'Al ou une solution solide; 3° y, solution solide qui ne prend naissance que par trempe ; 4" 0, solution solide dont la teneur en aluminium varie de i4 à 3o pour loo; SÉANCE DU '4 SEPTEMBRE IpoS. 467 5° e, qui doit être le composé Al-Cu ; 6" r,, qui est le composé Al-Cu ; 7° H, qui est soit (le l'aluminium pur, soit une solution aluminium-cuivre à très faible teneur en cuivre; il existe pnjbablement une solution renfer- mant de 44 à 46 l^our 100 d'aluminium. Nous publierons ailleurs un Mémoire complet, sur les relations qui existent entre les constitutions et les propriétés mécaniques de ces alliages. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur l'origine du lactose. Des effets des injections de glucose chez les femelles en lactation. Note de M. Ch. Porcher, présentée par M. A. Chauveau. Le but de cette Note est de montrer que toute hyperglycémie chez une femelle laitière aboutit, non à de la glucosurie, mais à de la lactosurie. A des vaches, à des chèvres, à des chiennes en pleine lactation, j'ai in- jecté sous la peau, dans le péritoine ou dans les mamelles par les trayons, des solutions aseptisées, hypertoniques ou isotoniques de glucose. Les injections sous la peau furent effectuées chez la vache et poussées lentement, de la même manière que s'il s'était agi d'un sérum thérapeutique artificiel. Dans ces conditions, le sucre retrouvé dans l'urine a été le lac- tose. Les injections intra-mammaires ont été faites chez la chèvre. En poussant les solutions de glucose dans la glande au point de la tendre assez forte- ment, on arrête ainsi la sécrétion sans cependant nuire à la faculté qu'a la cellule glandulaire de transformer le glucose en lactose. En elTet, le glucose introduit dans les acini mammaires, résorbé ensuite par les voies veineuse et lymphatique, est apporté par le sang artériel à la cellule mammaire, la- quelle en fait du lactose qui, finalement, est entraîné par la circulation de retour. Le pouvoir, que le tissu mammaire en activité a normalement de faire du lactose avec du glucose et qu'il a conservé dans les conditions expéri- mentales relatées ci-dessus, a néanmoins une hmite. En effet, si les injec- tions de glucose sont poussées rapidement, si les solutions sont trop con- centrées ou si la mamelle est trop tendue dans le cas d'injections dans cet organe ; si, en somme, le glucose offert au tissu mammaire est trop abondant, la plus grande partie de ce sucre échappera ii l'action de la glande et 468 ACADÉMIE DES SCIENCES. s'éliminera en nature par l'urine; il v aura glucosurie et presque unique- ment gUicosurie. Au surplus, tous les cas peuvent se discuter et l'on conçoit aisément (des expériences assez nombreuses nous ont oHert la jjreuve de ce que nous avançons) que la même quantité de glucose qui produirait de la lactosurie chez une femelle à la mamelle active, provoquerait, on majeure partie du moins, de la glucosurie chez une autre femelle dont la glande mammaire aurait un fonctionnement moindre. A toutes ces données précises, d'ordre expérimental, la médecine com- parée, la clinique viennent en ajouter d'autres qui, tout en ne découlant pas d'un déterminisme aussi rigoureux, n'en com|iortent pas moins une grande netteté. Nous avons déjà vu avec M. Commandeur {Comptes rendus , 5 avril 1904) que l'on rencontrait assez souvent chez la femme enceinte une glucosurie assez notable (jusqu'à lo^ et i5« au litre) qui n'est pas du diabète et qui devient lactosurie aussitôt après la délivrance, c'est-à-dire au moment où le sein entre en pleine activité. Mais en dehors de ces cas, qui ne sauraient constituer la règle, on peut dire qu'en général, chez toute femme enceinte, il y a, dans les derniers moments de la grossesse, dans l'urine, un peu de glucose qui progressivement fait place au lactose lors du réveil graduel de la glande. Zuelzer [ Veber alimentdre Glykosurie im Krankheilen itnd ûber puerpérale LaJclosurie (Inaug. Dissert., Berlin, iSqS)] et von Noorden {Veber die puer- pérale Laktosurie riach dem Genuss von Traubenzucker (Arch. von du Bois- Reymond : Physiol., iSgS, p. 385)] ont noté que l'administration per os d'une quantité de glucose suffisante pour provoquer la glucosurie alimen- taire conduit chez la femme en couches à de la lactosurie. J'ai répété, avec le même succès, cette expérience chez la chienne nourrice. Nos observations antérieures sur l'urologie de \'a fmTe vitulaire {Comptes rendus, 11 avril 1904), jointes à celles que nous avons rappelées tout à l'heure sur la glucosurie anlepartum de la femme enceinte, les expériences qui font l'objet de cette Note ainsi que les faits signalés par Zuelzer, von Noorden et nous-même, forment un ensemble qui nous autorise à poser les conclusions suivantes : L'activité d'une mamelle étant donnée, une pareille glande nous semble capable et d'élaborer, aux dépens du glucose normal du sang, le lactose qui passera en solution dans le lait et de transformer également en ce der- SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE igoS. 469 nier sucre un excès de glucose qui lui parviendrait, soil expérimentalemeut ainsi que nous l'avons vu chez la vache au début de cette Note, soit palho- logiquement comme on peut le constater dans une première série de cas de//eVre vitulaire (cas à lactosurie intensive). Mais cependant, cette activité glandulaire restant constante, si l'on vient à exagérer la pro|)ortion de glucose qu'elle est capable de mettre en œuvre pour en faire du lactose, le tissu mammaire va se trouver alors dans l'im- possibilité de le fixer entièrement et le transformer en sucre de lait; nous dirons qu'il v a insuffisance mammaire . Il y aurait è^aXeineul insuffisance, mais cette fois pour des raisons d'ordre inverse, si la quantité de glucose n'étant pas exagérée, c'était la mamelle qui venait à fléchir rapitlement, comme cela se voit dans une deuxième série de cas de fièvre vitulaire (cas à glucosurie intensive). Pour résumer cette Note nous dirons : toute hyperglycémie, qu'elle soit d'orilre ex|)érimental, |)hysiologi(|ue T)u pathologique, se j^rodiiisant sur un terrain favorable, en l'espèce une femelle laitière dont la mamelle soit en pleine activité, donne naissance à de la lactosurie; à condition toutefois que cette hyperglycémie ne soit pas exagérée. GÉOLOGIE. — Sur l'âge de la grande nappe de charriage des Carpathes méridionales. Note de M. G. -M. 3Iurgoci, présentée par M. Michel Lévy. Les travaux des géologues autrichiens, hongrois et serbes permettent de suivre l'extension de la nappe de charriage des Carpathes méridionales dans le Banat méridional et la Serbie orientale. M. Cvijic a montré que les failles et plis-failles jouent un rôle pré()ondérant entre le Danube et la dépression Cerna-Timoc, et sont accompagnés de roches éruptives basiques. La des- cription donnée récemment par Schalarzik îles nombreuses zones cristal- lines et sédimentaires coupées parle Danube nous rappelle les faits constatés dans le plateau de Mehedinti. Ainsi, les Car|)athes se continuent bien, connue on l'a dit, au sut! du Danube jusqu'à la dépression (>erna-ïiinoc, mais, s'il en est ainsi, c'est que la grande nappe de charriage qui forme la grande partie des Carpathes méridionales s'étend jusqu'à cette dépression. Peut-on fixer l'âge du charriage? Nous le croyons. Les couches les plus récentes du Mésozoïque autochtone dans le Banat et la Serbie appartiennent au Barrémien. Dans la partie centrale des Carpathes méridionales on ne 470 ACADÉMIE DES SCIENCES. connaît pas de Flysch ni de Crétacé supérieur en relation avec le Mésozoïque autochtone; on trouve le Flysch (Crétacé sujjérieur et Éocène) dans les bassins de Brezoiu, Halzeg, Gura vài, etc., occupant toujours des dépres- sions creusées dans le premier groupecristallin, ou dans le Mésozoïque, qui repose sur cette nappe. D'après Redlich les marnes du bassin de Brezoiu sont sénoniennes; je considère les conglomérats inférieurs à ces marnes comme l'équivalent des conglomérats cénomaniens du Bucegiu. De ces faits on peut conclure que le charriage a eu lieu entre le Barré- mien et le Cénomanien. Les tacies du Flysch méritent aussi d'être considérés. On doit remarquer notamment que le Flysch crétacé et même paléogène d'Oltéaie n'est formé que de débris des roches du premier groupe et de calcaires mésozoïques semblables à celui de Bistrila. Les roches vertes ser()entines et les calcaires cristallins y manquent complètement. Ce fait s'explique aisément si l'on admet qu'avant le commencement de l'érosion cénomanienne la couche autochtone était déjà recouverte par la nappe charriée. Nous ne pouvons admettre les idées de M. Bergeron (^Comptes rendus, 7 décembre igoS), qui, d'après quelques observations au contact du Flysch avec le Cristallin de la vallée de la Jalomita, suppose un charriage de toute la masse du Flysch probablement à l'époque sarmatienne. En effet les preuves données pour le charriage ne paraissent pas concluantes et nous avons montré d'autre part que dans la région de l'Oltu toutes les formations crétacées supérieures et tertiaires se succèdent normalement du Cénomanien jusqu'au Levantin. L'allure de la surface de la nappe de charriage devait être celle d'une carapace plissée et froissée ne présentant partout ni la même épaisseur ni le même niveau. Des dislocations postérieures à sa formation l'ont encore plus déformée. Vers la percée de l'Oltu, la carapace plonge vers le Sud-Est, l'érosion n'a pas encore touché, même dans les vallées les plus profondes, la couche autochtone. Entre l'Oltu et le Danube, elle formait une voûte colossale avec plusieurs anticlinaux (4, d'après Inkev ), mais elle a subi une puissante éi'osion;de Ciunget jusqu'il Closani, il y a une immense fenêtre. La partie nord enveloppe, comme l'a montré Schafarzik, le Munte Micu et s'unit à la masse Semenic-Almas, également charriée; la partie sud a souffert un grand affaissement dans la région du Jiu, où elle a été plus tard ensevelie par le Flysch et le Tertiaire depuis l'Oltetu jusqu'au Motru. Elle n'est mise à jour par l'érosion qu'à Cernadia et Suseui. Cette SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE igoS. 4^1 dépression a été encore plus accentuée pendant le Tertiaire et l'on voit les vallées prétortoniennes de Bistrita, Oltetii-Galben, Gilorlu, Sohodelu et Motru convergeant vers la région d'afïaissement. La partie ouest de la nappe, très dé[)nmée par rapport à la région de l'Oltu, était beaucoup plus élevée que la région du Jiu. L'érosion qui a réduit le plateau de Mehedinti à l'élat de pénéplaine (E. de Martoinne, Comptes rendus, 2.5 avril 1904), a été assez prof(»n;le pour ouvrir plusieurs fenêtres : Balta, Cerna, Porecka, et les fameuses Portes de Fer. Au sud du Danube, le flanc su. septembre. Les résultats définitifs sont nécessairement subordonnés au dépouillement complet des courbes du 3o août et à leur comparaisoii avec celles de toute la série; on n'en pourra donc donner ici qu'un simple aperçu. La sitnalion magnétique a été légèrement, mais fréquemment troublée 472 ACADÉMIE DES SCIENCES. le 3o août, comme la veille et le lendemain. Pendant j'éclipse, la déclinai- son a subi plusieurs oscillations perlurbatrices, ilont ram|)litude extrême est de près de 4'; le minimum le plus accentLie s'est produit à o''36™, et le maximum à i''54'". La composante horizontale est passée également par plusieurs oscillations, avec le minimum absolu à o''6", peu après le commencement de l'éclipsé, et le maximum à 2'' 27™, quelques minutes avant la fin; l'écart total est d'environ o,ooo3o (C.G. S.). Ces écarts sont de beaucoup supérieurs à la variation diurne régulière pendant le temps de l'éclipsé; normalement, en août, la déclinaison ne varie pas de plus d'une minute, et la composante horizontale de plus de 0,00008 entre o*" et 1^. Il est à craindre que les irrégularités de la variation diurne, le 3o août, ne soient de nature à masquer, au moins en partie, l'influence de l'éclipsé sur le champ magnétique terrestre, influence qui, pendant l'éclipsé solaire du 28 mai 1900, s'est traduite, dans la zone de to- talité, par une variation de 1' au maximum pour la déclinaison, et de 0,00008 pour la composante horizontale. Au dehors, l'abaissement de la température de l'air à l'ombre, pendant l'éclipsé, a été de i",5, comme au Parc Saint-Maur et au Val-Joyeux; le minimum s'est produit à i''3o"', 11 minutes après le moment de la plus grande phase. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la polarisation du ciel pendant l'éclipsé du Soleil. Note de M. Piltschikoff, présenlée par M. Mascart. J'ai démontré par les observations faites à Rharkov (') que, malgré l'énorme difFérence qui existe dans l'intensité d'illumination de l'atmo- sphère par le Soleil et par la I^une, la quantité de lumière |iolarisée, mesurée à 10° de l'astre dans le plan vertical qui passe par l'astre, reste la même jour et nuit. J'ai trouvé ensuite (-) que la polarisation de la lumière bleue est ordinairement plus forte que celle de la lumière rouge. Il me paraissait intéressant de mesurer la polarisation atmosphérique avant, pendant et après l'éclipsé totale du Soleil du 3o août ipoS. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats de mes mesures (') Comptes rendus, igoi. (-) Comptes rendus, 1902. SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE 1903, 473 fjiites à Philippeville (Algérie) avec le photopolarimètre Cornu, pendanl el après l'éclipsé totale du Soleil du 3o août igoS. Dans celle station, les conditions étaient, d'après la carte du Bureau des Longitudes, en temps moyen de Paris : Il m s Commencement de Téclipse générale à 0.32 (environ) » » totale à 1 .89.20 » Fin de l'éclipsé totale à i -43 » » » générale à 2.58.45 » J'ai mesuré la polarisation de l'almosplière au point du ciel indiqué plus haut : 57 pour 100 (rouge) Il m à 22. 25 (29 août) . à I . 21 (3o août), à 1.33 » Ciel pur à I .40 à il I I .49 .56 à I .59 a 2 .21 62 pour 100 (bleu ) 62 «pou 1 100 (sans verre coloré) id. o pour 100 (!) 62 pour 100 62 pour 100 (bleu) 62 pour 100 (bleu ) 62 pour 100 (bleu ) 53 pour 100 ( rouge) 53 pour 100 (rouge) 54,5 pour loo(rouge) M. A.-J. Stodolkiewicz adresse une Note Sur la théorie des équations différentielles totales. I.a séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Outrages reçus dans la séanok du 24 juu.let 1905. Revue des sciences photographiques, \..\". Paris, Mendel, 1905 ; i vol. in-S". (Pré- senté par M. Lippmann.) L'acide formiq ne et la force musculaire, par le D"' Clément, de Lyon. Paris, Vigot frères, igoS; 1 vol. in-8°. Zeitschrift des Mâhrischen Landesmuseunis. Brûnn, igoS; 1 vol. in-8°. C. R., 1905, -i' Semestre. (T. CXLI, N» 10 62 474 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mededeelingen tiit slant/s plarUeulttin, t. LXXV, door D'Kramkrs. Batavia, KolIT, 1904; I vol. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du 3i juillet igoS. Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, publiée par M. Alfred Grandidier. Atlas. 5' partie. 55" fascicule. Paris, Imprimerie nationale, 1905 ; i vol. in-4°. Recherches sur les Lémuriens disparus et en particulier sur ceux qui vi\'aient à Madagascar, par G. Grandidier. 4° série, t. VII. Paris, Imprimerie nationale, igoS; I vol. in-4''. (Présenté par M. Edmond Perrier.) Association française pour l(n-ancement des Sciences. 33' section. Grenoble, 1904. Paris, 1906; I vol. in-8°. (Présenté par M. A. Giard.) Pour l'histoire des hypothèses sur la nature des taches du Soleil, par Ernest Lebon. Genève, i9o5; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Bigourdan.) Aéronef dirigeable plus lourd que l'air, par Alfred Micciollo. Le Puy, igoS; I broch. in-8°. Le Soleil et la nature, par Camille Flammarion. Paris, 1900; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Nature des diastases, par M. Emmanuel Pozzi-Esrot. Paris, igoS; i vol. 10-8°. Annalen der K. K. Universitdts-Sternivarte in IVien. XV. et ,X\1II. Band. Wien, igoS ; 2 vol. in-4''. Cenno biografico delprof. Federico Delpino. par L. Macchiati. Savona, igo5; I fasc. in-S". Sessâo publica da Acadernia real das Sciencias de Lisboa. Em 17 de dezembro de i8g3; em 11 de dezembro de 1898; em 8 de maio de 1904; em 19 de fevereiro de igoS; 4 vol. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 7 août igoS. La sagesse populaire et la vie des champs d'après les proi'erbes, adages...., par Alexis Yermoloff. Tome 1 : Calendrier populaire. Tome II : Agronomie populaire. Tome III : Le monde animal d'après les dictons populaires. Tome IV : Météorologie populaire. Saint-Pétersbourg, A.-S. Souvorina, igo5; 4 vol. iii-S". (En langue russe.) (Hommage de M. Yermoloff, Correspondant de l'Institut.) Der Landwirtschaflliche Volkskalender, von Alexis Yermoloff. Leipzig, igo5; I vol. in-4°. (Hommage de l'auteur.) Patologia de las enfermedades epilépticas y mentales, por Ignacio Ribera Batlina. Barcelona, igo5; i vol. in-S". As villas do norte de Portugal, por Alberto Sampaio. Porto, igoS; i vol. in-S". Portugalia. Materiaes para o estudo do poio portuguez, por Pola Grev. Porto, igoS; ; vol. in-8°. SÉANCE DU 4 SEPTEMBRE igoS. 475 United States commission of Jisli and fishcries. Commissioner's report igoS. Washington, igoS; i vol. in-4"'. Anniial report of the Smil/tsonian Institution, igoS. U. S. national Muséum. Washington city, igo.5; i vol. in-8". Astronomisclie Beobachtungen. von Pail IIarzer. Leipzig, igo3; i vol. in-4°. Elektrina a magnetismus. par le D'' Fr. Koiacek. Praze, igo5; i vol. in-8°. Handbuch der geographischen Artsbestimmting, von D'' Adolf Marcuse. Braun- schweig, 1905 ; i vol. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du i4 août 1905. Observations magnétiques à Tananariie,p3\- le R. P. Goli.v. (Exlr. des Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, t. GXL, p. i52i.) Paris, Gauthier- Villars, igoa; 1 fasc. in-4°. 1 Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans : t. V, n° 1, i" semestre igo5. Orléans, imp. A. Goul etG'=; i fasc. in-8°. Éléments de calculs exponentiels et de calculs inverses; par A.-J. SiODOLKiEwrcz. Varsovie, imp. Noskowski, igoS; i fasc. in-8°. Sulla vinijicazione con mosto sterilizzato mcdiante solfili e fermenti adattati al mezzo solforoso; seconda Nota del Prof. Napoleo.ne Passerixi. Florence, typ. M. Ricci, igoS ; I fasc. in-8''. Esperienze per combattere la peronospora délia vile, sesta série igo4, Nota del Prof. Napolegne Passerlm. Florence, tjp. M. Ricci, igoS; 1 fasc. in-8". Flora of the upper Gagnetic plain and of tlic adjacent Siwalik and S ub-Hiniala- yan tracts, by J.-F. Dlthie; vol. I, part 2, p. 4oi-5oo : Caprifoliaceœ to Campanu- laceœ. Galcutta, Office of the Superintendent of Government printing, India, igoS; 1 vol. in-i2. Report of the South African Association for the Advancement of Science ; second Meeting lield at Johannesburg, april 1904; published by the Association. Johannes- burg, igo4; 1 vol. 10-8°. Materiale penlru sismografla romaniei : XI. Seismele din anul igo4, de St. -G. Hepites. Bukarest, igoS; i fasc. in-4°. Buletinul Lunar al Observatiunilor meteorologice din Romania, pub. de Stefan- C. Hepites; anul XIII, 1904. Bukarest, igo.5; i \ol. in-4°. The Canadian patent Office record and register of copyrights and trade marks; vol. XXXII : Annual Index. Ottawa, Government printing Bureau, igo4; i fasc. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 21 août 1905. A survey of the development of géométrie melhods : Address delivered before the Section of Geometry of the international Gongress of Arts and Science, by M. Gaston 47^ ACADÉMIE DES SCIENCES. Darboux; translaled with the author's permission, by Professer Henuy Dallas Thompson. (Extr. de Bull, of the American mathetnatical Society, série I[, vol W, n" 10, p. 517-543.) New- York, 1905 ; t fasc. in-S». (Présenté en iiommage par l'auteur.) Mémoire sur les déplacements à trajectoires sphériques, par M. Emile Borkl. {Mémoires présentés par divers savants à V Académie des Sciences de l'Institut de France; t. XXXllI, n° 1.) Paris, Imprimerie nationale, i9o5; i fasc. in-^". Preparacion e inslrucciones para obsenar con aprovechamiento el éclipse total de Sol de 3o de agoslo de igoS, estableciendo la existencia y condiciones de la atmo- sfera lunar y explicando el origen de todos los fenomenos que suelen presentar los éclipses de Sol, por Hohacio Bkntabol y Ureta. Madrid, 1905 ; 1 fasc. in-4°. (Pré- senté par M. Darboux. Hommage de l'auteur.) Eclissi del Sol 1905, par G.-B. Olivero da Murello. {Gazzetta del popolo : anno XXIII, n" 33, p. 259.) Turin, igoS; i fasc. in-f". Total éclipse of the Sun, may 18, 1901 : Reports on the Dutch Expédition to Karang Saga, Sumatra, pub. by the Eclipse Gommittee of the Royal Academy, Ams- terdam. N" 3 : Polarimetric study of the corona. IN" k : Heat radiation of the Sun during the éclipse, by D'' W.-H. JuLius. Utrecht, igoS; i fasc. in-4''. Division sexcentesimal de la circunferencia, por Horacio Bentabol y Ureta Madrid, 1904; i fasc. in-8°. Cure prompte et radicale de la syphilis. Syphilis et mercure, par J.-F. Larrieu; 5" édition. Paris, Vigot frères, 1905 ; i fasc. in-8°. Report of the Commissioner of Education for the year igoS ; vol. II. Washington, Government printing Office, igo5 ; i vol. in-S". Annual Report of the Smithsonian Institution, igo3. U. S. National Muséum. Washington, igo5; 1 vol. in-8''. On souscrit à Pans, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. i» ,835 les COMPTES RENDUS hebrlomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. De«. l'une par ordre alphabéu-iue des inalières, l'auire par ordr-, alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annnel \. du i" Janvier. r Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 ir. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, On souscrit à l'étranger. cbez Messieurs ; lerran frères. Lorient- Clidix. JdurdaD, ' Kufl. s Courtin-Hecquel. Gei'Oiaia et Grassin. ' Gastincau. ne Jérôme. on Régnier. Feret. aux ! Laurens. Muller (G.) es Renaud. Derrien. F. Robert. ' Oblin. ' Uzel frère» Jouan. Perrin. ( Henry. I Margucrie. , JulioL. ' Bouy. [ Nourry. Lyon. chez Messieurs : , Baiinial. ■ i M— Texier. Bel noux et Cumin \ Ge..rg. . , Eir,.ntin. .•1 msterdani . . j Savy. 1 Vitte. bery.... . ourg lont-Ferr . Marseille ^""1. l Valal. Montpellier | Coulel et fils. Moulins Martial Place. Jacques Nancy Nantes . Nice Grosjean-Maupin SiHot frères. Guisl'hau. Veloppé. Barma. Appy. Ratel. ( Rey. \ Lauverjat. I Degez. Drevet. Gralieret G'». oble ochelle Koucher Bourdignon. Dombre. Thorez. Quarré. Nîmes Thibaud. Orléans Loddé. \ Blanchier. P"'''^'-' j Lévrier. {{ennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). \ Lansl'iis. Rouen { ( Leslringant. S'-É tienne Chevalier. chez Messieurs : Feikema Caarel- " ' son et C'*. Athènes Beck. liarcelone Vcrdaguer. Asher et G'*. Dames. Berlin Friediander et fils. ' Mayerel Muller. Berne Schmid Francke. Bologne Zan ichelli . I Lamertin. Bruxelles Mayolei et Audiarte. ' Lebègue et C'v Sotchek et G". Bucharest ', Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C- Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand , Hoste. Gênes Beuf. , GherbuUei. Madrid. Milan . Naples Toulon . . Toulouse Valenciennes Ponteil-Burles. Rumèbe. ^ Girnet. ( Privât. iBoisselier. Pérical. Suppligeon. \ Giard. ) Lemaitre. Genève s Georg. ' Stapelmohr. La Raye Lausanne chez Messieurs: iDulau. Hachette et G'*. Nutt. Luxembourg V. BQck. Ruiz et C'v Rome y FusseL Capdeville. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius Pellerano. Dyrsea et Pfeiflfer. New- York Stechert. Lemcke et Buechoer Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'v Palerme Reber. Porto Magalhaés et Monii Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. i Bocca frères. Borne j Loescher et C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghandel Zinserlinj. Leipzig. Liese . Belinfante frères. Benda. Payot et G'*. Barth. Brockhaus. < Kœhler. I Lorentz. Twietmeyer. , Desoer. Gnusé. S'-Pétersbourg .. ^ ^olff. Bocca frères. Brero. Turin j Glausen. I Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Woief. Vérone Drucker. IFrick. Gerold et G". Zurich . Meyer et Zeller TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L' ACADÉMIE DES SCIENCES : ^^ „, . ■ 1" , 31 /•> A„.^. .QQc . ■)■ nif.omhrft iSio. I Volume in-4 ; io!)i. vrw „., r_ Tomes 32 ii 61 Tomes 62 :i 91. Tomes 92 a 121 31, — (3 Août i835 H 3i Décembre i85o. ) yolume in-^; i' I" (1 _ (."Janvier .85. à 3, Décembre ,865.) Volume in-^, 870. Pnx.. - (."Janvier 1866 à 3. Décembre ,880.) Volume m-4 , >889. 1 ' • x • • - (."Janvier .88. à 3. Déccmbiv 1895.) Volume m-r; 'go»- P^'^ ■ Prix 25 fr. 25 fr. 25 fr. Pertubations qu'éprouvent dans la digestion des 25 fr Académie des Sciences les différents terrains ée. — Rechercher li hes;i86i... 25 fr A la môme Librairie les Mémoires de lAcademie des Sciences, et le^ Uémoires présentés par divers Sarants à 1 Académie des Sciences N'^ 10. TABLE OES ARTICLES (Séance du i septembre 190o. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRRS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. l'ages. M. Berthei.ot. — Heclieixhes sur les com- posés alcalins insolubles formés par les substances liumiques d'origine organique et leur rôle en physiologie végétale et en agriculture ^l. LœwY. — Éclipse de Soleil du Soaoùl 190,5 observée à Paris M. J. VioLLE. — Mesures actinométriques 433 46 elTfctnées pendant l'éclipsé du 3oaoùt iqoô. 44- M. L. GuiGNAUD. — Sur l'existence, dans ' certains Groseilliers, d'un composé four- nissant de l'acide cyanhydrique 448 M. Mascart, — Le régime des contre-alizés 45-. MM. H. Lrpin-e et Bon.uD. - Sur l'acide glycuionique du sang 453 CORRESPOIVDA]\€E. M. le Secrétaire I'eupetuel sigjiale l'Ou- vrage suivant : « The Amana météorites of february 12, 1875 .., par G.-D. Hinriclis, . . M. le Secrétaire rerpetuel donne lecture de dépêches relatives à l'éclipsé du Soleil du 3o août iqo.5 M. Marcel Moye. — Observation de l'éclipsé du 3o août 1905, à Alcalà de Chisbert (Espagne) M.^K. Mailhat. — Sur l'éclipsé de Soleil du 00 août 1905 M. A. Demoulin. — Sur les eii\eloppes de sphères dont les deux nappes se corres- pondent avec conservation des angles AI. Adrien Guebiiakd. — De l'importance du rùle de l'in'adiatinn en spcctro-photo- graphie BlLLETIN BIBLIOtiUAl'HK.HF. 456 456 'h 58 458 462 i M. Leux Guillet. — Constitution des alliages cuivre-aluminium M. Ch. Porcher.— Sur l'origine du lactose". Des effets des injections de glucose chez les femelles en lactation M. G.-M. MuRcoci. - Sur l'âge de' la •grande nappe de charriage des Carpathes méridio- nales M. -Th. MûLiutAUx. — Sur l'influence de l'éclipsé s.daire du 3o août igoS sur le champ magnétique terrestre à Paris M. Piltschikopf. - Sur la polarisation du ciel pendant l'écIipse du Soleil M. A.-J. Stodolkiewicz adresse une Note « Sur la théorie des équations différen- tielles totales » 464 'fi: 4G!) 47' 472 47S PARIS — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLAKi» Uuai des Grai rt<- Augustins. 55. Le Géran (iAUTHIEH-ViLLABft. (yCT 7 1905 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS BEBDOMADÂIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. Nil m Septembre 1905) PAKIS, GAUTHIER-VILLARS. IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1905 RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS Adopté da^'s m;s séances des 23 juin i8G^ et a'i mai 1873 Les Cornplea rendus hebdomadaires des séances de l' Académie S.Ç, composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus ?t /i8 pages ou G feuilles en moyenne. 2(1 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Ar.Tir.i.i': I'''. — Inipi-ession des Iracaujc de l'/icadémie. Les extraits des Mémoirç-sprésentés par lin Membre ou par un Associé ctràrig'cr dé l'Aradéiriie coi1i prennent au plus G pages par numéro. Un Membre de TAcadémie ne peut donner aux ■ Comptes rendus plus de :jo pages par année. Toute Note manuscrite d'un Mendjre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour menu: de la séance. Les llapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les "io pages accordées à chaque Membre. Les llapports et Instructions demandc-s riar le Gou^x vernement sont imprimes en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au pins 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes /vndus ne reproduisent pas les dis- cussions vcrljales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les l^rogrammes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports lelatifs aux prix décernés ne le sont qu tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Ar.ricLE 2. — Impression des travaux des Save étrangers à V Académie. Les Arémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre (pii fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f pour les articles ordinaires de la correspondance 0 cielle de l'Académie. AuncLE 3. Le bon à ùrer de chaque Membre doit être rer à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remi temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu a clnel,- et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planclu ni ligures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraie autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour retendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instniclions demandés par le Gouvernement. Ai-.TiCLi; 5. Tous les six mois, la Commission admimstrati' fait un Rapport sur la situation des Comptes rendi après rim[)rcssion d,e chacjue volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr sent lîèijlement. Les Savants étrangers à 1 Académie qui désirent faire présenter tears Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1 déposer an Secrétariat au plus tard le Sameii qui précède la séance, avant 5'. Aut.-e ne:U la présantation sara reoiise à la séance suivant OCT 7 ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 SEPTEMBRE I90S, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Remarques sur l'état actuel des recherches solaires et sur les moyens de les améliorer. Note de M. H. Deslandres. Dans une Note des Comptes rendus de 1893 (t. CXVII, p. 716), j'ai réclamé l'enregistrement absolument continu des éléments variables du Soleil. La continuité a paru nécessaire pour reconnaître exactement l'in- fluence exercée par les variations solaires sur la Terre, influence qui est certaine, mais encore mal déterminée. La matière solaire, qui se présente à nous formée de gaz et de particules, est en perpétuelle agitation, le mou- vement général de rotation étant mis à part; et le rayonnement de chaque partie est constamment variable, comme aussi peut-être le rayonnement total de l'astre. L'image du Soleil et de son atmosphère est fournie actuellement par trois groupes de méthodes et d'appareils qui donnent chacun une partie de l'ensemble. La surface, qui est un nuage de particules, est relevée journellement avec l'œil ou la plaque photographique. Les observations sont nombreuses, mais non encore continues; le plus souvent aussi, elles sont isolées et ne sont pas reliées entre elles de manière à donner l'effet utile maximum. Les mêmes remarques s'appliquent plus justement encore à l'atmosphère gazeuse du Soleil (appelée chromosphère ou divisée en couche renversante et chromosphère proprement dite), qui offre des mouvements et des varia- tions d'éclat encore plus notables. La partie de la chromosphère qui est C. R., 1905, 2° Semestre. (T. CXLI, N- 11.) o3 478 ACADÉMIE DES SCIENCES. extérieure au bord est étudiée journellement avec l'œil depuis 18G8 par la méthode de Janssen et Lockyer, dont le meilleur mode d'emploi est actuel- lement bien fixé. La partie de la chromosphère, beaucoup plus étendue et importante, qui est intérieure au bord et projetée sur le disque, est décelce seulement de- puis 1892 par des méthodes photographiques nouvelles, qui sont très gé- nérales, en ce sens qu'elles s'appliquent à toutes les vapeurs solaires, qui donnent une raie brillante ou noire, et aux couches différentes d'une même vaj)eur. Mais elles exigent des appareils compliqués et coûteux (appelés communément spectrohélio graphes) qui, même, n'ont pas encore trouvé leur forme définitive; car on discute encore sur le meilleur mode d'enre- gistrement des vapeurs et sur la meilleure disposition des appareils. D'autre part, l'atmosphère solaire supérieure, constituée surtout par des particules et appelée couronne, n'a pu encore être reconnue en dehors des éclipses totales et de la partie extérieure au bord. La lacune est regrettable, car c'est à la couronne et à ses jets de particules supposées électrisées et lancées par le Soleil avec une grande vitesse (ions de condensation et élec- trons), que l'on attribue l'influence des perturbations solaires sur la Terre. Ces jets doivent, il est vrai, être liés aux variations des couches sous-jacentes de la surface, de la chromosphère et surtout de la chromo- sphère supérieure, et il suffit probablement d'enregistrer avec soin ces der- nières couches ( ' ). Pour toutes ces raisons, j'ai proposé en 1893 l'établissement, sur des points favorables du globe, d'appareils automatiques, à marche absolument continue, susceptibles d'enregistrer la surface du Soleil et les couches suc- cessives de son atmosphère. Ces appareils sont réalisables, mais avec une grande dépense, et le projet a été ajourné. Par contre, il a paru facile d'organiser l'accord des observateurs actuels du Soleil, pour obtenir des images solaires bien comparables entre elles et à des moments différents. Dans ce but, la Société astronomique de France a nommé en 1900 une Commission solaire, chargée de publier des instruc- tions et de centraliser les observations. Comme président de cette Com- mission, j'ai fait adopter par la Société les propositions suivantes, qui étaient (') Les nouvelles méliiodes pliolograpliiques donneroiU peut-être un jour avec les raies très noires du spectre solaire, non chroniospliériques, une image générale de la couronne entière. SÉANCE DU II SEPTEMBRE IpoS. 479 présentées aussi aux sociétés étrangères d'Astronomie et que je soumets cette année au Congrès international de reciierches solaires, convoqué pro- chainement à Oxford [voir V Introduction aux Instructions, et V Observation journalière de la chrornosplière et des protubérances (^Bulletin de la Société astronomique, septembre 1902 et avril igoS)] : 1° toutes ces images (dessins ou photographies) du Soleil et de son atmosphère auront, autant que pos- sible, des diamètres qui soient égaux ou dans un rapport simple, qui soient par exemple des multiples de o™,io; ces images seront rapportées aux pôles du Soleil et rangées par rotations entières; chaque image portant le numéro de la rotation et la longitude du méridien central ; 2*^ à une même station, l'observation aura lieu, autant que possible, à la môme heure, et de manière que toutes les observations réunies soient réparties à peu près également dans les il\ heures; 3° les circonférences, développées en ligne droite, sur lesquelles on dessine les protubérances, auront aussi le diamètre des images précédentes. La question solaire, comme je l'écrivais en 1902, est, par sa nature même, d'ordre international, et il faut féliciter le grand astronome améri- cain, flale, d'avoir provoqué la création d'une Commission solaire interna- tionale permanente. D'après le programme adopté, le Congrès de cette année doit, sur le terrain purement astronomique, se consacrer presque exclusivement au spectrohéliographe. Mais, à mon avis, on ne peut séparer les observations photographiques de la chromosphère des observations oculaires et des recherches sur les autres parties du Soleil. Il convient, surtout dans une première réunion, d'examiner la question dans son ensemble et de poser d'abord les règles générales applicables à tous les cas. Remarques sur le spectrohéliographe . — Après ces considérations géné- rales, je passe au cas particulier du spectrohéliographe qui offre un sujet d'études éminemment intéressant. Il est question d'organiser la coopération de tous les appareils actuels, assez nombreux déjà, à une étude méthodique, aussi continue que possible, avec les raies du calcium H et R et deux de leurs composantes H, et K,, Ho et Ko. L'idée est à tous égards excellente, mais sa réalisation, au moins avec les composantes brillantes Ho et Ko, peut rencontrer quelques diffi- cultés, sur lesquelles je dois insister, d'autant plus qu'elles ne sont pas indiquées dans les derniers Mémoires de Haie. Les appareils actuels ne donnent pas des images tout à fait comparables; car ils ont des dispersions différentes. Or la dispersion, qui élargit la raie astreinte à être enfermée /|8o ACADÉMIE DES SCIENCES. dans une fenle fixe, a une grande influence ('). C'est ainsi que j'ai écrit en 1904 {Comptes rendus, t. CXXXIX, p. 337): « Les trois raies K,, Ka- ^3 correspondent aux trois couches superposées qui sont la couche renversante, la chromosphère et la chromosphère supé- rieure. Or, avec une dispersion telle que les raies H et K. sont écartées seulement de o'"",4. le speclrographe a les trois raies réunies dans la seconde fente, et donc donne l'image des trois couches réunies. Avec un écartement de 2™", ainsi que dans l'appareil actuel de Meudon, on a seu- lement Rj etR,, c'est-à-dire la chromosphère proprement dite; puis, avec un écartement de la""™, R3 est seule isolée, et l'on a la troisième couche seule. Avec la dispersion croissante, on peut éliminer progressivement la lumière des couches basses, et ne conserver dans l'image que la lumière des couches supérieures. » Les remarques précédentes sont vraies seulement dans leur ensemble, car elles ne s'appliquent qu'à la largeur moyenne des raies K, et R3 sup- posée constante sur tous les points du Soleil et égale à la largeur de la fente du spectrohéliographe. Or, ces raies ont, en réalité, une largeur très variable, surtout près des taches et facules, et il en résulte une complica- tion nouvelle qui même est un des plus graves défauts du spectrohélio- graphe, signalé déjà depuis longtemps : l'image obtenue ou bien offre des intensités inexactes, ou est gâtée quelque peu par la lumière due à une couche différente. Prenons les spectrohéliographes de Haie, Deslandres et Lockyer. Haie, après avoir employé de 1892 à 1894 la forte dispersion qui correspond à un écartement des raies H et R de 9""", est descendu à 4°"" en igoS; de mon côté, j'ai adopté depuis 1893 la distance de 2""" (exactement 2""°, 2 dans le dernier modèle de Meudon) et Lockyer a choisi 3'°"°. A priori, ces trois appareils peuvent donner des images différentes, surtout si l'on fait varier la largeur de la seconde fente. Haie, dans le choix de la dispersion en 1903, s'appuie sur un calcul de jMichelson {Astro- physicalJournal, 1895, p. 4)> qui recherche le contraste maximum entre la raie brillante Rj et le fond brillant continu sur lequel elle se détache. Mais ce calcul s'applique à l'observation des vapeurs sans la seconde fente et {') D'autres éléments interviennent aussi, à savoir : les rapports d'ouverture du collimateur et de la lunette, les largeurs des deux fentes, et aussi l'épaisseur et la forme de leurs joues, mais le cadre de cette Note ne permet pas de les examiner en détail. SÉANCE DU II SEPTEMBRE igoS. 48l non au spectrohéliographe qui, avec sa seconde fenle, élimine le fond continu et qui, d'ailleurs, donne une belle image même lorsque le con- traste est nul. De plus, Michelson admet pour la raie K, une largeur de o*,25; or, en fait, la largeur moyenne est de o*,4o à o*,5o et varie de o*,25 à I*. Pour ma part, j'ai choisi la dispersion de 2""° qui permet de renfermer la raie Kj entière dans une fente de o^^.oô à o""^,o']. Cependant la raie K3 est aussi parfois large, presque aussi large que la raie Kj et, dans ce cas, surtout avec la seconde fente fine, on a des plages non plus brillantes, mais noires par rapport au fond. On obtient ainsi ce que Haie a appelé Dark calcium Jlocculi, même avec la petite dispersion de a™". Si donc, avec les spectro-héliographes, on veut avoir des résultais com- parables, il faut réglementer avec soin le choix des dispersions et des lar- geurs des fentes; et, pour la même raison, j'ai réclamé déjà l'indication sur chaque épreuve, de la largeur des deux fentes en millimètres et de la lar- geur de la seconde fente en « Angstrôms ». Mais quelle est la dispersion la meilleure? Elle varie avec la largeur adoptée pour la raie K.2> largeur qui est variable elle-même d'un point à l'autre du Soleil et qui croit régu- lièrement vers le bord. L'image obtenue est parfois difficile à interpréter, d'autant que les variations des raies en largeur sont attribuables, soit à la densité de la vapeur, soit à son épaisseur, soit à l'excitation électrique. Les trois couches R,, R,, R, sont vraisemblablement dans des étals phy- siques très différents, et on peut critiquer le prélèvement partiel de la lumière d'une couche et le mélange avec une autre couche, qui se pro- duisent dans des proportions variables surtout avec une dispersion un peu forte. Aussi je donnerais volontiers la préférence à une dispersion plus faible que les précédentes, qui écarte H et R par exemple de o'°'",7, qui réunit sur la même épreuve toute la lumière de Rj et R3 et la meilleure partie de R, (') et qui donne l'image de l'atmosphère gazeuse entière sé- parée de la photosphère. Celte image échappe aux critiques précédentes et est très lumineuse. La faible dispersion permettrait d'avoir des images aussi grandes que les belles images actuelles de la photosphère (o'",20 et plus) et avec les mêmes objectifs astronomiques (^). Elle convient aussi (') Dans l'autre partie de K,, le spectre continu de la photosphère qui se mêle à la lumière de la vapeur prend une importance trop grande. (') L'appareil, lîxé à un équatorial, pourrait être ainsi constitué : objectif astrono- mique; lentille simple en crown au zinc, dont l'indice ne varie pas avec la température, 482 ACADÉMIE DES SCIENCES. pour les objectifs à long foyer qui sont employés avec un sidérostal, et ont de grands avantages. Les spectrographes précédents, que j'ai appelés spectro graphes des formes, sont les seuls employés par Haie. Or, depuis 1891, j'emploie, en même temps, d'autres spectrographes, dits des vitesses ou par sections, qui sont à rop[)osé des précédents et qui, pour cette raison, fournissent justement ce que les autres ne peuvent pas donner et donc les complètent heureu- sement. Ils ont en effet une dispersion très forte, un mouvement discon- tinu et une seconde fente large qui comprend les trois composantes de K. Ils donnent les largeurs exactes des raies Ko et K,, les épaisseurs des couches correspondantes et aussi leurs vitesses radiales et leurs mouve- ments relatifs. Les premiers fournissent l'image d'ensemble de la chromo- sphère, les seconds, tous les détails des couches composantes et en parti- culier de la couche supérieure, la plus intéressante, qui, à cause des variations plus grandes de K3, en accord avec la hauteur plus grande, échappe au spectrohéliographe des formes. Aussi, en ipoS comme en i8o3, j'estime les deux spectrographes nécessaires à une étude complète des vapeurs chromosphériques, et, autant que possible chaque jour, je fais une épreuve avec chacun des appareils. Il est seulement désirable que les images solaires, larges au plus de o™,io, soient agrandies et au moins doublées. D'ailleurs, le spectrographe par sections, avec une grande image du Soleil, large de o™,2o et avec4oo sections, donne assez bien la forme gé- nérale des vapeurs et peut suppléer le spectrographe des formes ; il se prête mieux aussi à un enregistrement absolument continu. A Meudon, les deux spectrographes de petite et de grande dispersion sont montés sur la même table qui peut à volonté avoir un mouvement continu ou discontinu, et chacun peut être employé indistinctement à l'en- registrement des formes ou des vitesses radiales. Les deux spectrogra])hes ont donné des photographies des formes avec des raies noires du spectre solaire, autres que H et R. Cette étude, que j'ai inaugurée en 1894, consti- ouverlure de o'",2o, distance focale 3"'; luiuilles du collimateur et de la chambre simples aussi et en crown, distance focale i"',2o; prisme en crown, argenté sur une face de manière à renvoyer le spectre vers l'objectif astronomique; objectif qui agran- dit six à sept fois la seconde fente, supposée parfaite; pose de 2 minutes pendant le passage du Soleil sur la première fente, par le mouvement diurne, la plaque photogra- phique seule étant mobile. SÉANCE DU II SEPTEMBRE igoS. 483 lue un champ nouveau extrêmement vaste à explorer; elle nous décèlera la répartition exacte des diverses vapeurs dans le Soleil ('). Le spectrographe des vitesses se transforme aisément en un autre spec- trographe appelé enregistreur de spectres et employé autour des taches, qui opère aussi par sections, et juxtapose non plus une petite portion du spectre près de la raie K, mais de larges étendues du spectre photographique (-). Autour des taches, les changements du spectre, très forts avec les raies du calcium, s'étendent plus ou moins à toutes les raies solaires et au spectre continu et sont absolument dignes de fixe/- l'attention. En fait, dans l'orga- nisation adoptée, les enregistreurs des formes, des vitesses et des spectres se prêtent un mutuel appui ('). ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une équation différentielle du quatrième ordre. Note de M. Gaston Darboux. La Note que j'ai insérée dans les Comptes rendus de la séance du 28 août avait surtout pour but d'indiquer une application de la méthode d'intégra- tion par les solutions particulières que j'ai fait connaître depuis longtemps. Elle m'a valu deux Communications intéressantes de M. R. Liouville et J. Drach. M. Liouville remarque d'abord que l'équation du premier ordre à laquelle j'ai été conduit rentre comme cas particulier dans un type plus général qu'il a étudié et intégré dans les Co/«/)/e5ren(/M* du 6 septembre 1886 en le rapprochant des équations linéaires. (') Elle m'a conduit à penser que les grains de la photosphère et les intervalles relativement noirs entre les grains ont des difterences dans leurs spectres et leur com- position chimique. Mais cette distinction curieuse, pour être reconnue nettement, exigera des appareils plus puissants que les miens. (-) En général, autour des taches et sur les taches, on étudie le spectre de longueur d'onde supérieure à 5ooo; mais le spectre de longueur d'onde inférieure olTre aussi des détails curieux. On peut avec l'appareil enregistrer les deux régions. (') Ainsi, les enregistreurs des spectres montrent que l'augmentation d'éclat au- dessus des facules, observée avec les enregistreurs des formes et les raies telles que X 4o4i5 du fer, proviennent non de la raie centrale très noire, mais des parties dégra- dées de chaque côté ou peut-être même du speclre continu immédiatement voisin. L'image avec la raie centrale seule aurait un grand intérêt. y y y y' y" y y" y'" y 484 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette circonstance lui a fait penser que ré(|uation (0 est réductible à une équation linéaire. Et c'est ce qu'il a vérifié en la ilifîé- rentiant. On obtient alors = o, et il est évident que cette équation est équivalente à l'équation linéaire y'" -\- Aj'+ B)'= o où A et B désignent deux constantes quelconques. Cela l'a conduit à géné- raliser l'équation (i) et à montrer que la même méthode s'applique à l'équation d'ordre in y J y y' y" y tu y r y (2) y y' y y y" v!") .«+)) ,(n) y (2ft; = I. M. J. Drach a été conduit exactement aux mêmes résultats. Il ne convient pas d'insister outre mesure sur une recherche si particu- lière. Je me bornerai donc, en mentionnant les remarques présentées par ces habiles géomètres, à faire observer que leur méthode s'applique à l'équation plus générale (3) y y' y y y" ,(«) y 2n) OÙ a et è désignent deux constantes. Il suffit pour le reconnaître d'éliminer l'exponentielle entre cette équa- tion et sa dérivée. SÉANCE DU II SEPTEMBRE HjoS. 485 PHYSIQUE. — Sur quelques propriétés des rayons a du radium. Note de M. Henri Becquerel. J'ai montré, il y a deux ans ('), que les rayons a du radium présentent les propriétés remarquables suivantes : i° le faisceau des radiations a, se comporte comme homogène, c'est-à-dire comme constitué par des parti- cules douées toutes de la même déviabililé dans un champ magnétique; 2° la trajectoire de ces particules dans un plan normal au champ, et dans l'air, au lieu d'être une circonférence de cercle, est une courbe dont le rayon de courbure va en croissant avec la longueur de la trajectoire. L'expérience qui met en évidence ces deux propriétés consiste à placer dans le champ d'un électro-aimant, et parallèlement au champ, une source linéaire constituée par quelques grains d'un sel de radium rassemblés tlans une rainure recliligne pratiquée dans un petit bloc de plomb. Le faisceau émis est limité par une fente étroite, ménagée entre deux lames métalliques horizontales formant écran. Au-dessus de la fente, on place une plaque photographique, soit horizontale, soit inclinée, et coupant normalement le plan défini par la source et par la fente. On produit alors un champ magné- tique intense, que l'on renverse au milieu de la pose, et l'on obtient sur la plaque photographique parallèle deux traces rectilignes et parallèles du fais- ceau dévié, mais non dispersé, et sur la plaque oblique deux traces diver- gentes également très fines et non dispersées. L'un et l'autre de ces dispo- sitifs permettent de relever, pour un même plan perpendiculaire au champ, les points corre!^pondant à la source, à la fente et à un point déterminé de la trajectoire. Cls trois points, dont deux sont fixes, déterminent une cir- conférence dont le rayon R devrait être théoriquement constant pour un même champ magnétique \l, le produit KH étant égal au produit, par la vitesse de translation v, du quotient — de la masse à la charge positive transportée. Or l'expérience prouve que, pour les rayons oc émis par un sel de radium, et pour un même champ magnétique, les circonférences telles qu'elles viennent d'être définies ont des rayons de plus en plus grands à mesure (') Comptes rendus, t. CXXXVI, igoS, p. 199, 43i, 977, i3i7. C. K., lyoS, T Semestre. (T. CXLI, N« 11.) ^4 4H6 ACADÉMIE DES SCIENCES. que les points considérés sur la trajectoire s'éloignent davantage de la source. Dans les Notes rappelées pins haut, j'ai publié quelques valeurs numé- riques relatives à ces rayons et aux produits RH, relevées, soit sur des plaques difTérentes, soit sur une même plaque dans le dispositif oblique. Le produit RH relatif aux circonférences définies plus haut est inférieur au produit théorique Hp = — t' dans lequel intervient le rayon de courbure de la courbe que suit réellement la trajectoire. Voici, comme exemple, quelques valeurs numériques relatives à une épreuve citée dans les Notes mentionnées plus haut. Distance de la source à ht feule Distances éi la source. R. cm cm 2,i383 2g, 25 2,2366 29,55 2,3349 3o,o5 2,4332 3o,29 2, 531 5 3o,77 2,6298 3 1,21 2,7281 3i ,69 par M. Des Coudres pour les rayons a, et dans le vide où l'on peut supposer que la trajectoire doit rester circulaire, on aurait RH = 256ooo. \\ semble donc qu'on puisse conclure de ces déterminations que le rayon de courbure de la trajectoire des rayons a, dans l'air, va en augmentant le long de cette trajectoire. Un résultat tout à fait semblable a été observé par M. Wien avec une certaine catégorie de rayons-canaux. En outre, les traces des rayons a déviées par un champ magnétique présentent la même finesse dans un champ de 20000 unités C.G.S. et dans un champ moitié moindre. Le rayonnement se comporte donc comme étant homogène, dans la limite de précision que donnent les épreuves obtenues. L'hypothèse la plus simple pour rendre compte de l'augmentation du rayon de courbure serait île supposer que le rapport — augmente et que l'accroissement porte vraisemblablement sur la masse m qui pourrait recueillir sur son parcours des particules matérielles. >-,4. H = 9- 955 C.G.S p- H p. cm 37,8 376000 4i,6 4i5ooo 46,1 460000 494 49 I 000 58,7 585 000 64,4 641000 aleurs < m e — e et de V d SÉANCE DU I I SEPTEMBRE I9o5. 487 Ces hypothèses et le fait même de l'augmentation (Ui produit — c n'ont pas été admis par divers auteurs, et leurs interprétations m'ont conduit aux expériences qui vont être rapportées plus loin. MM. BraggetKleeman (')dans un très intéressant travail sur lesravons a, du radium, après avoir montré que la loi qui représente l'ionisation de l'air en fonction de la distance à la source présente plusieurs changements brusques dont le premier se trouve à 3*^'" environ du radium, ont émis l'idée que l'absorption ralentissait les rayons a.; dans la source elle-même, les couches inégalement profondes émettraient des ravons inégalement ralentis au travers des couches supérieures, et leiu' action s'arrêterait à des distances inégales de la source. D'après ces auteurs, un faisceau de rayons inégalement pénétrants, et dont les trajectoires seraient d'autant moins infléchies qu'elles vont plus loin, donnerait, pour le lieu des points d'absorp- tion totale, supposés être seuls efficaces, une trace dont le rayon de cour- bure irait en augmentant, et qui aurait un bord net du côté dévié et estompé du côté non dévié. Les épreuves que j'ai f)btenues n'offrent pas cet aspect. Plus récemment (-) M. Rutherford a adopté ces hypothèses en les appuyant sur une importante expérience. Reprenant exactement le dispo- sitif que j'avais employé et qui a été décrit plus haut, mais opérant dans le vide, et se servant comme source active, non plus d'un sel de radium, mais d'un fil activé |)ar l'émanation du radium, M. Rutherford a observé qu'en couvrant ce fil avec un nombre progressivement croissant de feuilles minces d'aluminium, on obtenait, sur des plaques photographiques paral- lèles à la fente, des traces parallèles qui, [jour un même champ magnétique, étaient de plus en plus écartées. On devait en conclure que les rayons étudiés devenaient de j)lus en plus dcviables par leur passage au travers d'épaisseurs croissantes d'aluminium, et que cette augmentation de déviabi- lité était l'effet d'une diminution de vitesse. Adoptant ensuite les idées de MM. Bragg et Rleeman, M. Rutherford ajoute que l'augmentation que j'ai observée pour le rayon de courbure, le long de la trajectoire des ravons a, s'explique par la présence de rayons animés d'inégales vitesses. Cette coexistence de rayons d'inégales vitesses impliquerait l'existence (') Philosophical Magazine, 6" série, l. \ 111. 1904, p. 71961 726. {'') Philosophical Magazine, 6° série, t. X, juillet igoS, p. i63. 488 ACADEMIE DES SCIENCES. d'une dispersion m;ignétiqne qui n'existe pas dans les épreuves que j'ai nl)lenues. Je me suis alors proposé de reprendre avec mes anciens appareils une expérience permettant de recevoir, sur une même plaque photographique parallèle à la fente, un faisceau de rayons a du radiimi dévié |iar un champ magnétique, dont une moitié ne traversait aucun écran, et dont l'autre pouvait traverser divers écrans d'aluminium. Uu écran vertical formé de lames de mica s'étendant de la source à la fente et de la fente à la plaque empêchait les deux moitiés du fu'sceau d'empiéter l'une sur l'autre. Les épaisseurs d'aluminium traversées dans diverses expériences ont varié depuis celle d'une feuille d'aluminium battu jusqu'à l'épaisseur de o™™,o3'i tout à fait com|)arable à celle des écrans employés par M. RulherforM. Les écrans d'aluminium ont été placés soit sur la source, soit sur la fente, soit à quelques millimètres de la |)laque photographique. Dans tous les cas, les deux traces parallèles des deux moitiés du faisceau dévié ont été exactement dans le prolongement l'une de l'autre et n'ont pas présenté le décalage auquel on aurait dû s'attendre d'après la publication de M. Rutherford. Il faut donc en conclure que la propriété observée par ce savant est rela- tive à des rayons particuliers émis par le fil activé qui lui servait, mais qu'avec le radium, et en particulier avec le sel de radium employé dans mes expériences, le ralentissement indiqué par M. Rutherford ne se pro- duit pas. Cette nouvelle expérience, confirmant les conclusions que j'avais dé- duites de mes |)remières observations, conduit à rejeter les interprétations de MM. Bragg, Rleeman et Rutherford. J'ajouterai que les nombres rap- pelés plus haut sont relatifs à des dislances de la source inférieures à celle du premier changement observé par M. Bragg. Enfin, tout récemment ('), M.VI. Bragg et Kleeman ont observé, entre autres faits intéressants, qu'en étudiant l'ionisation de l'air par des rayons x qui ont préalablement traversé des écrans métalliques minces, les courbes obtenues, en prenant pour abscisses l'ionisation et pour ordonnées les dis- tances à la source, peuvent se déduire de la courbe obtenue sans écran, en réduisant foules les ordonnées d'une même quantité, variable avec la na- ture de l'écran, et d'autant [)Uis grande que son épaisseur et sa densité sont elles-mêmes plus grandes. (') Philosophical MaffOyine, septembre igoô, p. 3 18. SÉANCE DU II SEPTEMBRE I -)o5. 4^9 Les auteurs expliquent ce fait en admettant que les particules qui constituent les rayons a subissent dans l'écran une réduction de vitesse. Nous venons de voir que rex|)crience ne justifiait |)as cette interprétation. On rencontre encore dans la Noie de M. Ruth^rford, citée plus liant, d'autres conclusions auxquelles on ne peut accorder la généralité qu'd suppose. Observant que, pour les rayons a, dans l'air, l'action ionisante, l'action sur une plaque i)hoiographi(pie et l'excitation de la phospho- rescence cessent à la même distance de la source, l'auteur en conclut qu'à cette distance la vitesse des rayons est réduite à une va'eur critique au- dessous de laquelle ils ne produisent plus ces divers elFets. Or, le même phénomène de cessation presque brusque des diverses ma- nifestations du rayonnement à une certaine distance de la source se pro- duit avec les rayons a du radium, et nous venons de voir que ceux-ci ne présentent pas de diminution appréciable de vitesse; si donc, les diverses manifestations cessent toutes en même temps, c'est que la totalité du ravonnement est alors absorbée, et l'ingénieuse hypothèse d'une vitesse critique ne paraît pas nécessaire. Généralisant encore la même idée, le même autein- conclut que le phénomène de la phosphorescence est le résultat d'une ionisation et, en particulier, que la phosphorescence scin- tillante est l'effet de la recombinaison des ions libérés par les rayons a. Si, comme cela est vraisemblable, la phosphorescence des minéraux est en général le fait d'une action chimique, on peut exprimer la même idée en admettant une ionisation sous l'influence de la cause excitatrice; mais, par contre, la même interprétation ne peut s'appliquera la scintillation; celle-ci se rapproche des effets de luminosité obtenus par les actions mé- caniques. J'ai montré ( ' ) que l'on pouvait séparer dans le champ d'un micro- scope l'effet des rayons a. et celui des rayons ^ et les observer simul- tanément; si le corps étudié est sensible aux deux espèces de rayons, comme l'est par exemple le platinocyanure de baryum, on reconnaît que les rayons a seuls donnent une phosphorescence scintillante, tandis que, sous l'influence des rayons p, la lueur phosphorescente de la même sub- stance est continue. Avec la blende hexagonale elle-même, qui est surtout sensible aux rayons a, les gros cristaux donnent une lueur continue ; la scintillation n'apparaît que sur des masses de cristaux suffisamment petits, et elle devient alors d'autant plus vive que ceux-ci sont plus petits et plus (') Comptes rendus, t. CXXXVII, oct. igoS, p. 629. 49® ACADÉMIE DES SCIENCES. nombreux. Ces fails, joints à ceux que j'ai décrits dans la Note précitée, peuvent s'expliquer en admettant que chacun des petits éclats dont l'en- semble prodin't la scintillation est l'effet d'un clivage moléculaire se pro- duisant sous l'action continue du rayonnement a.. On peut du reste obtenir un spinthariscope sans radium en écrasant des cristaux de blende hexa- gonale entre deux lames de verre. J'ajouterai encore que la phosphorence, non seulement de la blende hexagonale, mais de toutes les matières que j'ai eu l'occasion d'étudier, lorsqu'elle est excitée, soit par les rayons cathodiques, soit par la lumière, soit par la chaleur, est un phénomène continu dans lequel on ne distingue pas une série d'éclats successifs. Toute phosphorescence n'est donc pas un phénomène intermittent du genre de la phosphorescence scintillante et, sur ce point encore, je pense qu'on doit rejeter l'hypothèse très générale que M. Rutherford a fondée sur l'existence d'un ralentissement qui ne paraît pas exister pour les ravons a du radium. ASTUONOMIE. — L' éclipse totale de Soleil du 3o août igoS. Note de M. G. Rayet. L'Observatoire de Bordeaux avait, avec le concours du Bureau des Lon- gitudes, organisé une expédition pour aller à Burgos observer et photo- graphier les phases de l'éclipsé du 3o août. Les instruments emportés par MM. Rayel, Courty et Jimeno étaient un équatorial photograpiiique (douillet de Grubb de la"^™ de diamètre et de i iC™ de distance focale) et un équatorial visuel (objectif de 8 pouces et 3"°, lo de distance focale) portant un spectroscope de trois prismes de Go°, en Ilint léger, capable de montrer facilement les raies du calcium comprises entre les raies D. Avec ce dernier instrument, on espérait obtenir des photographies du spectre de la couche renversante et des diverses régions de la couronne. Dès le 20 août, par suite du concours empressé de M. R. de Sébastian, professeur à l'Institut de Burgos, et de M. S.-D. Oynelos, ingénieur en chef des forêts, ces instru- ments étaient installés dans la pépinière du service forestier du district de Burgos, à iSoG"" au nord-est de la ville. Le temps qui était imperturbablement beau permit de les régler aisément. Malheureusement, pendant les deux jours qui ont précédé l'éclipsé, sous l'influence d'une tempête soufflant sur le golfe de Gascogne, le ciel s'est couvert et pendant la durée du phénomène de gros nuages, chaigés de pluie, se sont constamment interposés entre le Soleil et nous, ne laissant ^oir récli|)se que pendant des inteivalles très courts. SÉANCE DU II SEPTEMBRE igo5. /(gi Malijré ces circonstances plus que défavorables, M. Courty a pu, à l'équatorinl photographique, obtenir deux bonnes images de la couronne qui donnent à cette dernière la forme caractéristique des couronnes des époques de maxima de taches. A l'équatorial de 8 pouces, M. Rayet, très gêné par les nuages, n'a pu obtenir aucune photographie intéressante. A Burgos, et à la fin d'août, l'air est d'ailleurs, en général au moins, d'une sécheresse remarquable et l'atmosphère d'une transparence extrême qui donne aux images des astres un éclat singulier. Le ciel de la vieille Castille est certainement le plus beau de ceux que j'ai rencontrés dans mes voyages en Egypte, en Grèce ou en Italie. Le choix de cette station n'a, il est vrai, pas été heureux, mais elle était cependant bien indiquée par les phénomènes météorologiques des années précédentes. A Bordeaux même {'Aéro-Club et la Petite Gironde avaient mis à la dispo- sition de M. E. Esclangon, astronome adjoint à l'Observatoire, un grand ballon, la Belle-Hélène, qui, sous la conduite d'un capitaine infiniment expé- rimenté, M. Briol, devait s'élever versii'' du matin de manière à avoir atteint 3 5oo™ ou 4000°" à l'époque du maximum de l'éclipsé. Malheureusement, ici encore, le mauvais temps a contrarié tous les pro- jets lentement mûris par MM. Esclangon, Briol et Maurice Martin. Les vents forts, les averses continuelles de la matinée ayant retardé, toutes les opé- rations de gonflement le départ ne put être effectué qu'à n'^SS"', pendant une courte éclaircie, entre deux grains. Le ballon a ensuite marché avec cette éclaircie, ce qui a permis aux aéronautes de voir le Soleil pendant plus de I heure. Pendant la première phase de l'éclipsé M. Esclangon a pu fiûre une déter- nûnation actinométrique avec l'actinomètre de Violle et les opérations se continuaient régulièrement lorsqu'un accidenta brisé le thermomètre. M. Esclangon a également pu faire des mesures sur la polarisation au voisinage du disque solaire et sur la polarisation atmosphérique à 90° de l'astre, qui s'est montré variable pendant ces phases de l'éclipsé. L'Académie permettra sans doute à mes collaborateurs et à moi-même de revenir sur l'éclipsé du 3o août lorsque les plaques photographiques seront plus complètement développées et certains calculs terminés. J'ai cependant cru qu'il était convenable d'indiquer brièvement dès aujour- d'hui les quelques résultats obtenus par l'Observatoire de Bordeaux. 492 ACADÉMIE DES SCIENCES. MÉTÉOROLOGIE. — Sur les lancements de ballons sondes et de hâtions pilotes au-dessus des océans. Note de S. A. S. le Prince de .^Ioxaco. A la suite des expériences faites à Monaco et dans la région des alizés pour l'exploration de la haute atmosphère au-dessus des océans à l'aide de cerfe-volants, j'aientre|)ris, sur la proposition de M. le professeur Hergesell de Strasbourg, d'appliquer à ces recherches la méthode des ballons sondes déjà employée à terre avec un très grand succès. Ces expériences ont eu lieu sur la Méditerranée au mois d'avril et sur l'Océan aux mois de juillet et d'août derniers. Les résultats obtenus ayant confirmé les prévisions, la présente Note a pour objet de décrire la méthode employée. Le principe sur lequel reposent les lancements de ballons sondes à la mer, |)rincipe dû à M. le professeur Hergesell, est le suivant : Deux ballons en caoutchouc, inégalement gonflés, portent l'instrument enregistreur et un flotteur; à la hauteur fixée d'avance avec une approximation suffisante, l'un des ballons éclate et le système entier tombe jusqu'à ce que le flotteur et les débris du ballon éclaté aient atteint la surface de la mer. A ce moment le second ballon portant l'instrument se maintient au-dessus de l'eau à une hauteur de 5o" environ et sert de guide au navire qui a constamment suivi le ballon. Dans le cas où l'on désire limiter l'ascension à une hauteur absolument fixe, le ballon est automatiquement rendu libre à l'aide d'un déclencheur à électro-aimant, actionné par une pile sèche, dont le circuit est fermé par la plume du baromètre lorsqu'elle indique la hauteur choisie. La pratique de l'une ou l'autre des méthodes décrites a pour seuls résul- tats de donner, pour la durée de l'ascension, à l'aide de l'enregistreur, la hauteur, la température et l'état hygrométrique. Mais ces données ne suf- fisent pas à faire connaître complètement l'état de l'atmosphère. Il importe, pour les compléter, d'étudier aux différentes phases de l'ascension la direc- tion et la vitesse des courants aériens. Dans ce but, le navire suit aussi exactement que possible la direction ])rise par les ballons, tandis qu'à bord deux observateurs prennent à intervalles fixes l'azimut et la hau- teur angulaire du système. La route et la vitesse du navire étant con- nues, une simple construction géométrique permet de tracer la projection horizontale de la trajectoire suivie par les ballons, projection qui détermine pour chaque instant, en direction et en force, les courants aériens. SÉANCE DU I I SEPTEMBEE IQoS. 493 Afais l'appliVation de cette méthode demande que les ballons soient sans cesse visibles depuis leur point de départ jusqu'au point de chute dans l'eau. Dans le cas, assez fré- quent, où le deu\ième ballon devient invisible après l'éclatement du premier, et prin- cipalement dans les basses couclies de l'atmosphère, M. l'Enseigne de vaisseau Sauerwein a imaginé une méthode très simple pour retrouver le point de chute. Les routes du navire étant tracées à une échelle quelconque en grandeur et en direc- tion sur une carte, le point de chute, si l'on suppose que l'état de l'atmosphère n'a pas changé, est symétrique du point de départ |)ar rapport à la projection horizontale du point d'éclatement, calculée d'après la vitesse verticale du système. Aussitôt que l'on a perdu de vue le ballon, il suffit donc de faire route sur le point ainsi déterminé. Si l'étude se borne à la direction et à la vitesse des courants aériens, il suffît, d'après la méthode de M. le professeur Hergesell, de lancer un ballon pilote en caoutchouc dont la trajectoire est déterminée par des visées analogues, la hauteur étant déduite de la vitesse verticale qui est fonction de la force ascensionnelle suivant une formule éta- blie par des expériences préliminaires. A l'aide de cette méthode il été fait à bord du yacht Princesse Alice 2G ascensions dont 8 dans la Méditerranée et 18 dans la région des alizés et au nord des alizés. La hauteur maxima atteinte a été de i4ôoo mètres au- dessus de l'Atlantique et plusieurs ballons ont dépassé 12000 mètres. Les résultais de ces ascensions et des ascensions de cerfs-volants faites en 1904 et 1905, feront l'objet d'une publication de M. le professeur Hergesell. CORRESPOND AÎVCE . ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur l éclipse du 3o août irjoS et sur la polarisation de la couronne solaire. JNote de M. (Georges Mesli.v, présentée par M. Mascart. L'Université de Montpellier, ayant bien voulu me confier une mission scientifique à l'occasion de l'éclipsé du 3o août 1903, je me suis installé à Burgos pour observer ce phénomène. Je me suis proposé spécialement de faire des mesures relatives à la polarisation de la couronne, tout en photographiant cette couronne à l'aide de la lunette photographique raccourcie que j'avais utilisée à Elche, auprès d'Alicante, lors de l'éclipsé du 28 mai 1 900. En ce qui concerne la polarisation, j'ai voulu d'abord mesurer la propor- tion de lumière polarisée au voisinage de l'axe solaire et dans la région équatoriale, puis compléter cette mesure en cherchant si la lumière était toujours polarisée rectilignement tout auloiu- du disque ou s'd n'v avait C, R., i.j.;j, ■• Semestre. (T. GXLI, N" 11.) ">* 494 ACADÉMIE DES SCIENCES. jDas de la lumière polarisée elliptiquement dans certaines régions ; ces deux cas peuvent se présenter, bien que la polarisation soit toujours radiale, comme il a été établi à plusieurs reprises. Pour la mesure de la proportion de lumière polarisée, j'ai employé un photopolarimètre de Cornu, adapté à l'extrémité d'une lunette astrotlo- tniqlie permettant de préciser la région visée. Gel appareil ne fournit immédiatement le résultat que s'il est convenablement orienté par rapport aux sections principales de polarisation du faisceau que Ton veut étudier; aussi il exige une détermination préalable pour faire connaître ces sections et réaliser cette orientation ; j'ai cherché si l'on ne pouvait pas éviter ce tâtonnement anté- rieur qui prend un temps précieux dans des circonstances analogues à celles où je devais opérer. On peut y parvenir en elTetj et il est aisé de démontrer qu'il est inutile d'orienter l'appareil pourvu que l'on fasse deux déterminations dans deux azimuts quel- conques à lih" l'un de l'autre; les deux angles u' et w" qu'on lit dans ces conditions fournissent à l'aide de la relation COS- 2U) =z COS- 2(1)' -+- COS- 2(o" l'angle w que l'on aurait obtenu par le procédé habituel. Cette méthode, qui présente des analogies avec la règle des coLangentes k propos de l'inclinaison magnétique, permet d'opérer à coup sûr et de simplifier même l'appareil en supprimant le second cercle gradué que l'on peut remplacer par deux buitoirs à 45° l'un de l'autre. Pour observer l'ellipticité de la lumière polarisée, j'ai employé, comme M. Joubin l'avait fait en 1900, une lunette astronomiqne dans l'oculaire de laquelle était placé un polariscope de Bravais; mais j'en ai modifié la con- struction en me basant sur les considérations suivantes ; Le bilame de l'ap- pareil ordinairement employé et dont l'épaisseur correspond à un retard soit d'une longueur soit d'une demi-longueur d'onde du jaune moyen, a une très grande sensibilité pour déceler par des différences de colorations des traces d'ellipticilé dans la lumière incidente, lorsque celle-ci est blanche. S'il s'agissait d'un faisceau homogène, la sensibilité serait beaucoup moindre, car l'ellipticité neseraitaccuséequepar des différences d'intensité fies deux moitiés du bilame. On peut même démontrer que l'appareil ne fournirait aucune indication si la lumière monochrotnalique était précisément celle pour laquelle la lame est d'un nombre entier de demi-longueurs d'onde. Or, la lumière de la couronne étant en grande partie constituée par la i"a- diation correspondant à 530^^ (coronium), l'appareil se présente pour cette observation dans les moins bonnes conditions. J'ai fait alors construire un bilame dont l'épaisseur correspond à deiix SÉANCE DU ( I SEPTEMBRE 190Ï. 49-> longueurs d'onde de la lumière du sodium (c'est-^à-dire 2 X 090 ou iiSo'^i^), ce qui fait sensiblement 2 a + 7 de la lumière du coronium (2 X 53o 4- 135 = 1195), de façon à se trouver dans les meilleures conditions de sensibilité; un dis- positif simple permettant d'amener automatiquement la section principale du nicol dans deux positions rectangulaires pour observer successivemeiit avec les plans de polarisations parallèles et avec ces mêmes plans croisés. • Les expériences ont été faites conformément au programme qui avait été tracé. Je devais consacrer k première minute au photopolarimètre et les deux minutes suivantes au polariscope elliptique ; je devais dicter le résultat de mes observations à M. Aroles, professeur de physique au lycée de Mon- tauban, qui, venu à Burgos pour contempler j'éclipse, a bien voulu me prêter son concours et me servir d'assistant; M. Chaudier, préparateur à la Faculté des Sciences de Montpellier, devait d'abord observer à la lunette le deuxième contact (') pour m'annoncer le commencement de la totalité (car je tins les yeux protégés pendant le dernier quart d'heure afin de leur donner la sensibilité nécessaire pour l'emploi du photopolarimètre dont je n'eus pas besoin d'enlever le verre bleuté); il devait en outre lire les gra- duations à l'aide d'une lanterne, dont l'emploi fut d'ailleurs indispensable, et enfin manœuvrer la lunette photographique pour obtenir des clichés qui seront étudiés ultérieurement. Voici les résultats des observations que j'ai faites : La proportion de lumière polarisée est très sensiblement la même dans la région polaire et dans la région équatoriale; elle est très voisine de 5o pour joo; ce nopibre est identique à celui quia éfé dpnnépar M. Landerer pour une régiori située dans l'écliptique à quelques secondes du bord solaire. Cette proportion élevée de lumière polarisée semble indiquer qu'une partie im moins de la lumière qui nous vient de la couronne a subi des réfiexions ou des réfractons. Avec le polariscope de Bravais, j'ai cherché les changements de teinte ou d'intensité, dans la s^one polaire, dans la zone équatoriale et dans l'azimut de 4j°, en donnant au nicol les deux orientations principales. Je n'ai dans aucun cas constaté de polarisation elliptique, ni avec le bilame que j'avais fait.construire, ni avec le bilame ordinaire que j'avais substitué au précé- (') 11 aperçut à cet instant le phénomène des grains de Baily. 496 ACADÉMIE DES SCIENCES. dent un [jeu avant le troisième contact. Un peut donc ajouter que les ré- flexions dont il vient d'être question n'ont pas le caractère de la réflexion mélallique ou que les réfraclions ne se proïkiiseiit pas à ti'avers des couches rendues biréfringentes. Quelques secondes après la fm de la totalité, j'ai fait remarquer aux per- sonnes qui m'entouraient la présence de franges mobiles qui, orientées sur le sol du Nord au Sud, se déplaçaient de l'Ouest à l'Est ('). GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur deux systèmes cycliques particuliers. - Note de M. A. Demoulix. Envisageons l'enveloppe de sphères la plus générale dont les deux nappes je correspondent avec conservation des lignes de courbure, et conservons toutes les notations de notre Note rlu 3i juillet dernier. Le cercle r d'intersection des s|;hères S, et S^ engendre le système cyclique le |j!us général. Dans l'étude des systèmes cycliques, deux cas sont à distinguer suivant que le produit /v, est nul ou différent de zéro. Supposons d'abord rr^r^ o. Soient A,, A^ les points caractéristiques de la sphère S, et B,, B, les points carcléristiques delà sphère So. Ces points appartiennent au cercle Y et en sont les |)oints focaux. Appelons a et p les sphères qui coupent orthogonalement le cercle V respectivement aux points A,, A^ et B,, B,; elles sont définies par les équations (a) \ x^ -i-'i x^-+- (j x.j = o. Les points caractéristiques de a sont situés sur une sphère passant par le cercle d'intersection de S^ et de ^ et les points caractéristiques de fj appar- tiennent à une sphère passant par le cercle d'intersection de S, et de x. Envisageons maintenant le cas, particulièrement intéressant, où les sphères a et [i sont orthogonales. Pour qu'il en soit ainsi, il faut et il suffit (•) Eu terminant, je liens à adresser tous mes remerciiuenls à ceux qui ont facilité mon installation et tout spécialement à M. le Commandant du Génie espagnol, Sébas- tian Carsi, qui a bien voulu faire construire avant mon arrivée un abri destiné à rece- voir mes appareils et à M. le Directeur de riuslituto General y Technico de Burgos, D. l'edro Garale, qui m'a accordé la plus gracieuse hospitalité ilaus le jaidin de Flns- litulo. SEANCE DU II SEPTEMBRE l()o5. 4()7 que l'on ait, d'après les équations (a) et (fi), (0 — 7^, + Hr,,-)-7y., = G. Transcrivons ici les formules (A) de notre Note du 3r juillet dv ' du ' (A) ^=-'-(^- i;- = ^.^; f dp^ dq dr dr. \ -^ =- '/^" ô. = '/^" 57. - ^ =- W^ + 'vo, + A..,. En rapprochant la relation (i) et la dernière de ces formules, on recon- naît que r et r^ sont les dérivées partielles d'une même fonction et de là on conclut cjue le cercle d' intersection des sphères a. et fj engendre un système cyclique. Les six autres vitesses de la figure tle référence mobile satisfont à deux relations qui, par un choix convenable de variables m et c, peuvent s'écrire q"^ + \- + ç- = const., p\ 4- -ri] -H [^-^ = const. Il nous reste à examiner le cas ou rr, = o. Si l'on a, par exemple, r, = o, les sphères S, sont en nombre simplement infini et sur les surf aces quicoupent orthogonalement les cercles F, les lignes de cou/bure u =: const. sont des cercles géodésiques. En outre, le cercle d'intersection des sphères S, et S^ engendre un système cyclique. En introduisant dans les équations (A) l'hypothèse r, = o, on reconnaît immédiatement que -/i, , [x, . /;, ne dépendent que de v\ nous poserons 'Il =./('')• i-'m = ?(^'). /^ = 'K^') et, pour définir^ intrinsèquement le système cyclique considéré, il restera à intégrer le système suivant : ^ = -7H0 + ^/('') + ^?(0. ^ = -'/(^'). :ïu = - '''?(")' dq r'h{ç). 49^ ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous sommes parvenu à résoudre cette question grâce à la Géométrie cayleyenne intrinsèque (voir à ce sujet, dans les Comptes rendus, noire Note du 8 aoi'it igo4). Changeant les notations, écrivons comme il suit le système précédent : (a) = — r-x, = q^, 0^0 Les inconnues sont maintenant a, ^, y, 2 et il s'agit de mettre les fonctions de i' : ^, (7, /• sous une forme telle (lue le système puisse èlre intégré de la manière la pUls générale. On y parviendra en observant que ce système, où les inconnues a, p, y, 3 seront censées ne dépendre que de i', est celui que l'on a à intégrer lorsque l'on veut déter- miner, en Géométrie cayleyenne, le mouvement d'un tétraèdre aulopolaire par rapport à la quadrique fondamentale dans lequel lès vitesses p, yj, Ç sont nulles, les trois autres l, q, r étant arbitraires. Soient, comme dans la Note citée, 0,, Oo, O3, O4 les sommets du tétraèdre. En vertu des relations /> = Vj = s = o, la droite O4O1 es(. tangente à la trajectoire du point O4 et la caractéristique de la face O1O4O2 est la droite OjOj, laquelle a dès lors une enveloppe. Ces résultats conduisent à la construction suivante du tétraèdre autopolaire le plus général salisfaisant aux conditions indiquées. Suppo- sons qu'on ail exprimé, par des formules débarrassées de tout signe de quadrature, les coordonnées et l'arc cavleven de la courbe la plus générale, problème qu'on sait ré- soudre par l'application de méthodes connues. On portera sur la tangente, en un point quelconque IVl de cette courbe, un segment MO4 égal à l'arc cayleyen de la courbe. Cette droite portera le segment O4O2 et la tangente à la trajectoire du point O4 por- tera le segment OiO,. Connaissant les droites 0,0, et O4O2, on achèvera facilement le tétraèdre. Cela posé, si l'on désigne par ( .r,, y,-, s,-, /,) les coordonnées du sommef O,-, (.r,, j-2, a-,, a^j), . . ., (rmi(]ues que M. Darboux a fait connaître, en 1899* dans les Comptes rendus, et dans l'énoncé dé laquelle intervient la sphère harmonique. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la généralisation des fractions continues algébriques. Note de M. Auric, présentée par M. Jordan. Considérons p polynômes ou séries S,, S3, S3, ..., S^, ordonnés par rapport aux puissances décroissantes de la variable z et de degrés maxima respectifs R, K-«, K-2Î, ... ^-{p-i)i. Divisons S, par S^ et poussons la division jusqu'à obtenir pour le quo- tient \p qui est de degré maximum {p — \)i uu polynôme de m + i termes de la forme r^p n.p *5 -T^ ijp ^ -T- . . . -r- l^p ^ Le reste R,j^_, de la division sera évidemment de degré maximum K—//2— i et, en posant on aura o , — i-pjp^- \ I ; -■ ^pj^ , , et il est clair que Sji,^, sera un polynôme ou une série de degré maximum Y^-pi. On pourra diviser S^ par S/,^.| et il viendra comme précédemment S, = V. s^-. + (- 1)'"' -■"-"''' V.' et ainsi de suite. On obtiendra de cette manière une suite limitée ou illimitée o,, So, 03, ..., O^, Î5^-)-| . Î5/)+2, î>p+3» •••» qui sera entièrement déterminée par la connaissance des p premiers termes et qui constitue la généralisation naturelle des fractions continues ordinaires pour lesquelles on a P =2. 5oo ACADÉMIE DES SCIENCES. En particulier, si ? = r, m =p — i, on aura Pour ])lns de simplicité je me placerai dans cette dernière hypothèse et je donne ci-après diverses propositions qui sont la généralisation de celles développées dans une précédente Communication. Premier cas. — )i,,r=X, c'est le cas qui correspond i'i la fraction périodique «impie. Dans ce cas les rapports successifs S] : S, : S, : ... : S^, sont égaux à la racine de plus grand module de l'équation caractéristique ¥/' = ).! + (—!)'■ -'. Ce rapport unique est en conséquence bien déterminé et convergent sui- tout le plan complexe sauf sur les courbes ou portions de courbes formant coupure pour lesquelles l'équation ci-dessus possède deux ou jilusieurs racines ayant le même module maximum. Deiuriènie cas. — Admettons que, pour n =:c<:, 7^ tende vers une limite bien déter- minée ), et que l'équation caractéristique Y/'z=/Y4-(~i)/'-i ait, quel que soit c, rj racines ayant le même module maximum [iY-i- (— l)''-' a en général une racine a de module supérieur à toutes les autres, sauf cependant sur certaines courbes ou portions de courbes formant coupure. On aura alors sur tout le plan complexe (sauf sur ces coupures) S, _ s., s. Plï + p^a-^ + ... + P';a/' z\'{y.j i;!';,^-' les P^ étant, comme ci-dessus, des fonctions entières dont le déterminant est égal à l'unité. SÉANCE DU II SEPTEMBRE iqo5. 5oi ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le problème de Monge. Note de M. Zervos, présentée par M. Painlevé. Dans une Noie présentée le i3 juin igoS à l'Académie des Sciences, M. Bottasso adonné une méthode pour la recherche d'une sohition du problème de Monge relatif à l'équation /(({y,, dy^ (fyn+i ) = o à coef- ficients variables (M. Il est parti d'une autre forme des équations : (^^^ )V=o. ^ = o, -^=o, Itk;:! -7)v )'(r- = o ( (P que nous avons donnée dans une Note précédente (Comptes rendus, lo avril igoS). Les formes différentes des équations des courbes intégrales (-) au moyen desquelles on arrive aux équations (i), nous indiquent des propriétés com- munes à toute courbe intégrale. Je me propose d'indiquer ces formes et de faire à leur sujet quelques remarques. 1. A toute courbe intégrale conviennent les équations dy, dy^ _ dr„ _ d}\+t P P ■ — P "^ /) P Pour les courbes caractéristiques, comme on sait, il faut adjoindre à ces équations les équations suivantes : • — dpi — dp^ — dp„ Y,H-/f,Y„_H, Y,H-/),Y„+, ■■■ Y„-H/>„Y„+,' (') Voir aussi un article de M. Goursat : Sur le problème de Monge {Bulletin de la Société malhématique de France, t. XXXIII, fascicule 3). Le manuscrit de cette Note a été remis à M. Painlevé à la fin de juillet, par conséquent avant l'apparition du Mémoire de M. Goursat. (*) Nous entendons par la courbe intégrale toute courbe satisfaisant à l'équation .( dy^ dyz Ç^VhX C. R., igoâ, 2' Semestre. (T. CXLl, N° 11.) OO 5o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'où l'on voit ce qui distingue les courbes caractéristiques de toute autre courbe intégrale ('). 2. Les j,, y^ y„+| de toute courbe intégrale satisfont aux équations (' = 1,2 n; A = 1,2,3, ..,,7î). 3. Les conditions nécessaires et suffisantes auxquelles sont soumises les y de toute courbe intégrale peuvent se mettre sous la forme ... /^\ [des conditions (3) je déduis les conditions (i)]. En posant -^= — è,- et en différentiant, je prends pour les équations (3) les équations d\ , dY y dW (^) V=o, 2ur.«. = o. ;^ + ^'-xr o, Ce sont précisément les équations dont est parti M. Bottasso. 4. Les équations (3) nous montrent que, si l'on impose aux a la restric- tion d'être des constantes, les courbes intégrales correspondantes sont les caractéristiques de la surface correspondante. C'est un cas très particulier, mais on pourrait déduire des équations (2), (3) ou (/|) des familles diffé- rentes des courbes intégrales si l'on assujettit les fonctions arbitraires a à d'autres relations convenablement choisies. 5. Dans la Note citée j'ai remarqué que, dans le cas où n = 3, on ne peut pas dire que les équations V = o, — = o, -— = o, — r- = o donnent la solution la plus générale, V étant le premier membre de l'équation V = o, (') Comparer Daulolx, Sur tes sottilions singittièrcs des équations aux dériiées pardettes {Mémoires des Savants étrangers à l'Académie, 2" série, vol. XXVII, i883, p. 25-26). SÉANCE DU II SEPTEMBRE igoS. 5o3 qui donne l'intégrale complète de l'équation adjointe. Je suis parvenu main- tenant à démontrer une proposition beaucoup plus générale et qui me paraît assez intéressante, c'est la suivante : il est impossible, en général, de A' V déduire des équations (i), (2) ou (3) l'équation -~^ = o. On est donc con- duit à se demander s'il existe ou non une fonction V,(yM.v,, y, j„+,; />,, 60 h„). telle que les (i), (2) ou (3) puissent se mettre sous la forme des n + i autre AW, 1 •• .r '^V, A'V, autres équations dont quatre sont les suivantes : V , = o, -^ — o, -jj^ = o, A63 - o- CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les unités physiques de la matière albuminoïde et sur le rôle de la chaux dans leur coagulation. Note de M. G. Malfitano, présentée par M. A. Laveran. On sait que les matières albuminoides entraînent toujours des sels en se précipitant et même, dans les cas où cela est possible, en cristallisant. Les tentatives faites pour les débarrasser des cendres n'ont abouti qu'à diminuer la teneur, jamais à éliminer com|)lètement ces radicaux inorga- niques, qui constituent des sels oh dominent les phosphates alcalins et alcalinoterreux. Les analyses nombreuses qui ont été faites et que j'ai répétées avec des méthodes plus récentes, qui consistent surtout à doser comparativement les diverses matières dans les solutions entières et dans les liquides qu'on obtient après avoir séparé plus ou moins' complètement les albuminoides par la précipitation ou par la filtration au travers de membranes en coUo- dion, montrent que les unités physiques des albuminoides ont ime compo- sition et des propriétés qui varient d'une façon continue. Ellca ne peuvent donc être considérées ni comme des molécules non dis- sociables, ni comme des sels organiques; nous avons affaire à des micelles, c'est-à-dire à des agrégats de molécules peu ou pas du tout solubles, asso- ciées avec des éleclrolytes. Une solution d'albumine coagulable prise à l'état naturel ou après lui avoir fait subir les manipulations les plus variées pour la purifier contient des micelles formées d'une matière organique complexe associée à des phosphates alcalins et alcalino-terreux qui 5o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. baignent dans un liquide contenant des électrolyles variés. Si, dans ce liquide inter- micellaire, se trouvent des quantités suffisantes de bases ou d'acides, raliniminoïde reste en solution; si on l'amène près de la neutralité, les albuminoïdes précipitent len- tement à froid, rapidement par le chauffage. La présence de faibles quantités d'un sel alcalin neutre peut empêcher la précipitation à froid, mais jamais si l'on chauffe. La matière qui se précipite contient toujours des phosphates de chaux. Si l'action des acides ou des bases a été plus profonde sur les albuminoïdes, comme cela a lieu par un chauffage prolongé ou par l'intervention d'une diastase, la nature des micelles doit changer, car elles ne sont plus précipitées en neutralisant l'acide ou la base, et, si on les sépare par des additions massives de sels neutres, elles con- tiennent des phosphates acides ou des phosphates alcalins et la teneur en chaux, dans leurs cendres diminue jusqu'à faire défaut. Il est probable que le mécanisme de la peplonisation par les acides (gas- trique) ou par les alcalis (pancréatique) consiste essentiellement dans un changement de la nature des sels qui font partie des micelles des albumi- noïdes. Dans celles-ci, à des phosphates peu solubles et facilement précipitables où prédomine la chaux se substituent des phosphates acides ou des phos- phates alcalins. Dans la plupart des cas, dans les milieux albuminoïdes en digestion on observe la formation d'un dépôt constitué de matières organiques de nature albuminoïde riches en phosphates insolubles. J'ai pu constater que ce phé- nomène dépend de la quantité de sels de chaux contenus dans l'albumi- noïde ou apportés par la diastase. Les phénomènes de régression attribués au plasteïn-ferment et la forma- tion de la dispeptone me paraissent dus à la précipitation par des sels de chaux. Des phénomènes analogues doivent avoir lieu dans l'amilolyse, et les expériences de MM. Maquenne et Roux d'une part et de MM. Fernbach et Wolff de l'autre sur la rétrogradation île l'amidon gagneraient à être com- plétées par des recherches sur les rapports entre la matière organique et les phosphates alcalino-terreux. BOTANIQUE. — Influence de V éclipse du 3o août 1900 sur quelques végétaux. Note de M. Ed. Bureau. M'étant trouvé le 3o aoi'it à la campagne, dans le département de la Loire-Inférieure (commune de Riaillé), et, aussi bien par manque de con- SÉANCE DU I I SEPTEMBRE igoS. 5o5 naissances que par manque d'instruments, hors d'état de me livrer à des observations astronomiques, j'ai cru faire une chose utile et dans l'ordre de mes études habituelles, en cherchant qm-lle influence l'éclipsé pouvait avoir sur certains végétaux; je veux parler de ceux dont les feuilles ou les fleurs exécutent, à l'approche de la nuit, des mouvements particuliers, et prennent, jusqu'au lendemain matin, ime positioTi différente suivant les espèces, mais toujours la même pour chacune. C'est ce qu'on a appelé le sommeil des plantes. Les végétaux ainsi influencés par l'obscurité, sans être rares, ne sont pas des plus nombreux. Ils sont très inégalement sensibles au décrois- sement de la lumière et exécutent leurs mouvements les uns au début du crépuscule, les autres presque à nuit close. Je me proposai donc d'examiner si l'obscurité causée par l'éclipsé agirait sur certains végétaux capables de sommeiller que j'avais près de moi, et quels seraient les plus sensibles à cette privation de lumière. Dans la localité oii je me trouvais, l'écIipse n'était pas totale; cependant les quatre cinquièmes du Soleil étaient masqués. Le phénomène fut parfai- tement visible, sauf pendant le passage rapide de quelques nuages dans la dernière phase. Au moment du maximum, l'obscurité était à peine plus intense que celle d'un jour d'hiver par un temps très brumeux. Cependant, on la sentait plus opaque que si la lumière eût été simplement tamisée par des nuages. Les végétaux que j'étais à même d'observer étaient les uns indigènes, les autres in- troduits, originaires de climats très tempérés, mais cultivés en pleine terre et vivant très bien ici sous l'influence du Gulf-Stream, tandis que l'on est obligé de les tenir à Paris en orangerie ou en serre froide. Sur les végétaux indigènes, assurément moins sensibles, je ne pus noter aucun chan- gement : les Liserons gardèrent leurs fleurs épanouies; les Oxalis stricta L. et corni- culata L., qui, à cette époque de l'année, dès 4''3o™ du soir, replient leurs feuilles et enroulent leurs pétales, gardèrent leurs feuilles étalées et leurs fleurs ouvertes. Sur plusieurs plantes exotiques l'influence de l'obscurité fut légère : un Nénuphar de l'Amérique du Nord eut ses fleurs encore à demi ouvertes; le Mimosa Julibrissin, de Turquie, qui ferme ses feuilles chaque soir lorsqu'il fait presque nuit, avait ses fo- lioles légèremeut relevées, au lieu de les avoir étalées dans un même plan. Mais cela n"était rien à côté de l'aspect que présentait VAcacia dealbata Link, de l'Australie. C'est un arbre connu de tous les Parisiens; car, aux mois de février et de mars, on vend, en grande quantité, dans les rues, ses rameaux couverts de fleurs jaunes, que l'on expédie du Midi. Ici, il croît avec une vigueur étonnante. J'ai sous les yeux un pied âgé de .5 ans qui n'a pas moins de .5"» de haut. S'il survient un hiver plus rigoureux, cette espèce gèle jusqu'au pied exclusivement et repousse en taillis. Les feuilles, d'un vert très gris, sont bipinnées et portent jusqu'à aS paires de rachis secondaires, attachés à la face supérieure du rachis primaire. Les rachis de chaque 5o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. paire sont séparés à leur insertion par une grosse glande perforée au centre, qui est peut-être pour quelque chose dans le mouvement dont les feuilles sont douées. Dans l'état de veille, leur direction forme avec celle du rachis primaire un angle d'en- viron 55°. Les folioles, alternées, ont 3""° de long sur moins de i™™ de large. Elles sont très nombreuses, serrées, étalées dans le jour presque sur un même plan, et leur direc- tion forme, avec le rachis secondaire qui les porte, un angle d'environ So". Or, vers le maximum de l'éclipsé, les lachis secondaires étaient dirigés en avant, formant avec le racliis primaire un angle très aigu, et les deux rangées de folioles portées sur ces rachis secondaires étaient redressées et appliquées ou jiresque appliquées l'une contre l'autre, l'angle formé par chaque foliole avec le rachis d'où elle naît n'étant, du reste, pas sensiblement changé. C'est la situation des différentes parties de la feuille à l'état de sommeil. Après le maximum de l'éclipsé les feuilles reprirent graduellement leur position diurne et restèrent étalées jusqu'à 5'>3o™, heure où elles se replièrent de nouveau, pour effectuer leur sommeil ordinaire. En somme, V Acacia dealbata est une des plantes les plus sensibles à l'at- ténuation de la lumière et exécute complètement ses mouvements noc- turnes lorsque d'autres espèces sommeillantes ne sont nullement influen- cées. Elle ne possède en rien la sensibilité au contact de la Sensitive, sensibilité bien différente, ainsi que l'a fait ressortir Paul Bert, de celle qui se manifeste par rinsufri.s;mce des rayons lumineux. Je dois ajouter que les feuilles du Mimosa Julibrissin et de V Acacia deal- bata, cueillies et placées sur une table, se sont repliées le soir et étalées le lendemain matin, comme si elles avaient encore tenu à l'arbre; mais elles se sont fermées vers le milieu du second jour et se sont desséchées dans la position du sommeil. Lors de l'éclipsé du 3o août, les animaux domestiques que j'ai pu voir : bœufs, chevaux, chiens, poules et même un jeune faisan, n'ont témoigné aucune inquiétude; mais plusieurs personnes ont remarqué (et cela m'a frappé aussi) que les animaux sauvages se sont cachés. On ne voyait ni entendait aucun oiseau, pas un insecte. Le silence était absolu et avait quelque chose de saisissant. ZOOLOGIE. — Sur l'évolution du foie. Note de M. Camille Spiess, présentée par M. Yves Delage. Dans une Note précédente ( ' ), j'ai montré que la matière colorante accu- mulée par les cellules péritonéales de la Sangsue médicinale, et en partie (') Comptes rendus, séance du 3i juillet igoS. SÉANCE DU II SEPTEMBRE igoS. 5o7 éliminée par voie intestinale, présente les mêmes caractères chimiques que les pigments biliaires des vertébrés. Des recherches expérimentales sur les fonctions de ces cellules périto- néales (') {lissu hépatique de Moquin-Tandon), faites en vue de déterminer si les cellules pigmentées qui recouvrent le tube digestif de la sangsue repré- sentent un foie rudimentaire, m'ont conduit à quelques conclusions géné- rales sur la phylogénie de cette importante glande sur l'organisme animal. Nous savons que l'appareil digestif des Vers se distingue essentiellement de celui des Invertébrés su[)crieurs et des Vertébrés par l'absence d'une glande annexée au tube digestif (hépato-pancréas, foie, pancréas), c'est- à-dire morphologiquement différenciée. Ce fait est de nature à donner un vif intérêt à l'étude de la digestion chez ces animaux inférieurs, qui sont appelés à nous fournir de précieux docu- ments sur la marche évolutive de cette fonction. Le revêtement coloré du tube digestif {zone verte des auteurs), que l'on .rencontre dans plusieurs groupes de Vers, constitue la première ébauche phylogénique du foie. Au point de vue morphologique, nous avons afTaire ici à un foie cpithélial, c'est-à-dire diffus. Il est représenté par certaines cellules de l'épithélium intestinal des Polychètes, disséminées entre les cellules épilhéliales glanduhiires à sécrétion digestive. Dans un stade ultérieur de son évolution, il y a tendance à l'individualisation mor- phologique de la glande hépatique, qui est le cœcum hépatique. Il est représenté en particulier par les appendices csecaux du tube digestif des Aphroditiens. Outre ces deux formes, qui représentent les statles tout à fait inférieurs de l'évolu- tion morphologique du foie, et qui caractérisent en général le tube digestif des Vers, il existe chez les Ilirudinées et les Oligochètes un revêtement particulier de cellules pigmentées, entourant leur tube digestif et en rapport également intime avec les vais- seaux sanguins. Los fonctions de ces cellules ont été longtemps méconnues, aussi ont-elles reçu un grand nombre de dénominations arbitraires. J'ai montré que, chez la Sangsue médicinale, ces éléments, cellules périlonéales de l'endothélium cœlomique (Spiess), remplissent des fonctions d'excrétion et accu- mulent en outre un pigment biliaire, à la façon des cellules du foie des animaux, supérieurs. Les cellules péritonéales de la Sangsue médicinale représentent un rein au point de vue morphologique, mais remplissent une partie îles fonctions qui, chez les Vertébrés, sont dévolues aux cellules de l'épithélium intestinal dillérenciées physiologiquement et morphologiquement en cellules hépatiijues. La présence de pigments biliaires chez la Sangsue médicinale est une (') Comptes rendus de la Société de Biologie, igoS. 5o8 ACADÉMIE DES SCIENCEb. conséquence de son régime alimentaire (nutrition exclusive de sang, pré- sence d'hémaline dans le tube digestif); elle apporte une nouvelle preuve de l'origine hématique des pigments biliaires des animaux supérieurs. PATHOLOGIE. — Le clignemenl vibratoire des paupières et les affections rénales. Note de M. G. Ullmann, présentée par M. Bouchard. Le clignement vibratoire ties paupières est, à ce que nous avons eu l'oc- casion de constatei' à maintes reprises, l'indice d'une affection aux reins, n'importe quelle en soit la cause. Ce signe pathognomonique se manifeste surtout lorsque l'affection est à son début, c'est-à-dire lorsqu'elle est encore bénigne, même lorsqu'elle n'est qu'une simple irritation. Le clignement vibratoire se manifeste de préférence aux paupières supérieures, la plupart du temps à une seule paupière, rarement aux paupières inférieures ainsi qu'à la commissure externe. Lorsque cette dernière est le siège du clignement elle entraîne tout l'œil dans son mouvement vibratoire. La durée des accès de cligaenient est de quelques minutes à 3o minutes et quelque- fois davantage. L'accès se répète souvent pendant plusieurs jours et puis cesse. La manière de procéder n'est pas la même chez tous les individus. Chez certains les accès de clignement se répètent souvent avec plus ou moins d'insistance et de persistance tandis que chez d'autres c'est le contraire qui a lieu. Le signe de clignement ne se montre pas infailliblement chez tous ceux atteints ou menacés d'une affection rénale. 11 y a en cela, comme en toute chose, exception à la règle; mais là ou ce signe se montre il est l'indice d'une afTection rénale déjà développée ou prête à se développer. L'analyse des urines aidera beaucoup à vérifier le diagnostic et à prescrire la médication appropriée qui bientôt fera disparaître ce clignement ennuyeux. Depuis plus de lo ans que nous connaissons et que nous étudions ce signe pathognomonique nous n'en avons pu donner une autre explication que celle d'auto-intoxication dont les conséquences se manifestent sur l'appareil visuel et particulièrement sur les filets qui émanent de la cinquième paire et sur ceux qui viennent du facial. Nous trouvons notre théorie d'auto- intoxication un peu confirmée en cela que la plupart du temps la rayose accompagne le clignement vibratoire des paupières. SÉANCE DU II SEPTEMBRE igoS. Sog GÉOLOGIE. — La dissolution directe des silicates de la terre arable et les expériences de Daubrée. Note de M. L. Cayeux, présentée par M. Barrois. On enseigne depuis longtemps que les minéraux silicates de la terre arable, susceptibles de s'altérer, fournissent en se décomj)osant des solu- tions minérales qui servent à la nutrition des végétaux. Dans les travaux qu'ils ont consacrés cette année a la constitution de la terre arable, MM. Delage et Lagatu ont admis que ces minéraux subissent une dissolu- tion directe, que des solutions de feldspath, de mica, etc. peuvent s'éla- borer dans les roches, et que les plantes s'alimentent aux dépens de ces solutions de minéraux. Cette nouvelle conception ne s'appuie sur aucun fait d'observation ou d'expérience. En soumettant les travaux de MM. De- lage et r.agatu à une étude critique, j'ai fait remarquer qu'avant d'intro- duire dans la chimie agricole la notion de dissolution directe des silicates complexes de la terre arable, il conviendrait de s'assurer que ces silicates peuvent se dissoudre tels quels, que des dissolutions de mica, de feld- spath, etc. prennent naissance dans le sol. C'est pour répondre à celte cri- tique que MM. Delage et Lagatu ont écrit dans les Comptes rendus (séance du 5 juin) : « Des expériences, dont on ne tient aucun coMi|)te dans les objections qu'on nous a faites, sont probantes pour ce qui concerne la di>sniution des fetdspattis, objet principal du litige. >> Daubrée a montré (|ue l'ortliose livre à l'eau |)ure, non seulement sa potasse, mais aussi sa silice et son alumine; ces deux derniers corps se séparent ensuite à l'étal d'hydrates colloïdaux, absorbant une partie de la potasse dissoute. » J'estime que les expériences de Daubrée, qui fournissent à MM. Delage et Lagatu l'unique point d'appui de leur conception, ont été invoquées à tort. Daubrée a dégagé la portée de ses belles recherches en des termes qui ne laissent aucun doute à ce sujet (') : « J'ai constaté moi-même dans mes premières expériences que, dans leur trituration sous l'eau, les roches feldspathiques ne produistnl pas seulement des galets, du sable et du limon, mais que leur division mécanique est accompagnée d'une décomposition (') Dalbrée, Études synlliétiqiies de Géologie expérimentale, 1879. C. R., 1905, 2» Semestre. (T. CXLI, N" 11.) ^'7 5lO ACADÉMIE DES SCIENCES. chimique qui se décèle par la présence d'une certaine quantité d'alcali où s'opère le mouvement (p. 268). » On savait, ajoute Daubrée, par les recherches de Berthier et de Forchhammer sur les kaolins, et surtout par les belles études d'Ebelmen, que les minéraux, silicates qui renferment de la potasse, comme le feldspath, abandonnent une partie de leur alcali à l'état soluble, lorsqu'ils se décomposent spontanément sur place. Les faits qui pré- cèdent montrent que, derrière ce fait en apparence si simple de la division mécanique des roches par le frottement et la trituration, se cache une action chimique lente et graduelle, assez énergique pour décomposer un minéral résistant à l'action des acides et des plus stables que nous connaissions. On se trouve ainsi en présence d'une nou- velle cause d'élimination de la potasse qui est tenue en réserve dans divers silicates, et du passage continuel de cet alcali à l'état de dissolution dans les eaux qui se meuvent à la surface des continents et par l'intermédiaire desquelles il peut être absorbé par les végétaux. » (p. 278-279). Toutes les expériences faites par Daubrée sur les feldspaths, en présence de l'eau pure, de l'eau salée, de l'eau chargée d'acide carbonique, ont abouti à la décomposition du feldspath, et non à sa dissolution. Elles ont montré que ce n'est pas le feldspath nrthose tout entier, c'est-à-dire le sili- cate d'alumine et de potasse, qui se dissout, comme l'exige la conception de MM. Delage et Lagatu, mais les éléments constituants du feldspath, libres ou figurant en partie dans de nouvelles combinaisons. Bref, les expériences de Daubrée, invoquées par MM. Delage et Lagatu, loin d'appuyer leur hypothèse de la dissolution directe des silicates de la terre arable, sont en tous points favorables à la notion que je désire faire prévaloir — celle de l'élaboration de solutions minérales, consécutive de la décomposition des silicates. PHYSIQUE DU GLOBE. — Trombe du 28 août iqoS à Saint- Maur et à Cham- pigny (Seine). Note de M. Th. Moureaux, présentée par M. Mascart. Une trombe s'est abattue sur le territoire des communes de Saint-Maur et de Champigny le 28 aoiit; sa direction était de WSWà ENE. Elle semble s'être formée au sud de Saint-Maurice, sur le domaine de Charentonneau; entrée dans la boucle de Marne aux environs de l'usine municipale des eaux, où sont constatés les premiers dégâts, elle a traversé Saint-Maur sur le quartier de l'église, en est sortie près de l'ancienne pompe à feu, et a gagné le plateau de Champigny, où elle s'est éteinte avant le village de Vdliers, ayant ainsi parcoiu'u environ à'^^en 25 minutes, de.3'' 10™ à 3'' ^5™ du soir. SÉANCE DU II SEPTEMBRE ipoS. 5ll Les dégâts sont considérables dans la portion de la trajectoire comprise entre Saint- Maur et le cimetière de Champignv. A Saint-Maur, sur la place de la Pelouse, un énorme tilleul a été arraché parmi d'autres plus ou moins maltraités; les maisons avoi- sinanl l'église ont eu leurs toitures enlevées et leurs cheminées abattues; dans les jar- dins, de nombreux arbres ont été tordus ou déracinés, et de même plus au nord, au bord de la Marne; le réseau téléphonique et celui de l'éclairage électrique ont été for- tement endommagés par suite de la rupture des fils ou de la chute de poteaux. De l'autre côté de la rivière, un cabaret a beaucoup souffert; un hangar et un kiosque ont été entièrement démolis et les matériaux dispersés au loin dans la direction du nord- est, avec les tables et les chaises de la terrasse; un bateau de pêcheur, à fond plat, posé sur le sol près du chemin de halage, a été enlevé, et réduit en morceaux projetés à plus de 100" de distance, également au nord-est; on n'a malheureusement aucun témoin du passage du tourbillon sur la Marne. A la traversée de la route de Joinville, plantée d'arbres, deux énormes acacias ont été arrachés ; une personne a été blessée mortellement par la chute d'une branche. Dans le cimetière de Champigny, une centaine de monuments funéraires sont plus ou moins endommagés; les directions dans lesquelles les pierres tombales, les entourages, les arbres, ont été renversés et quelquefois transportés à distance, montrent très nette- ment que le mouvement de rotation de la trombe était en sens inverse de celui des aiguilles d'une montre. Plus loin, boulevard de iVogenl, une voiture chargée de paille a été renversée sur le charretier qui la conduisait. Le phénomène a élé observé de l'observatoire du Parc Saint-Maur. alors qu'il avait effectué déjà la moitié de sa course; son passage était accompagné d'un bruit qu'on a comparé à celui d'une batterie d'artillerie entraînée au galop sur une route pavée. A la base d'un nimbus très étendu pendait le cône renversé caractéristique des trombes. La partie intérieure de ce cône se confondait en un tourbillon de feuilles et de menus débris de toutes sortes, soulevés du sol ou provenant des arbres. Un centre de dépression passait alors sur le sud de l'Angleterre. Au Parc Saint-Maur, le baromètre, déjà en baisse de 1 1™™ depuis la veille au soir, était à 745°"", 4 (altitude, 5o", 3); à 3^5^, le mouvement de baisse s'est ac- centué; puis à 3'' 10'", heure correspondant au début de la trombe, la pression s'est élevée brusquement de o""",,:!, pour redescendre ensuite plus lentement. Le vent était SSW assez fort, et la température de i5°. Ces deux éléments n'ont subi aucune variation pendant le phénomène, qui, à son point le plus rapproché, passait à i""" au nord de l'observatoire. La trombe a été précédée d'une forte pluie et d'un orage dans la matinée, une averse est encore tombée après sa disparition; on a recueilli 27™™ d'eau dans la journée. 12 ACADEMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les observations méléorologiques faites à Constan- tin e pendant V éclipse du 3o août igoS. Note de MM. He\ry de i.a Vaulx et Joseph Jaubert, présentée par M. Mascart. Des observations météorologiques très complètes ont été faites à Constan- line pendant l'éclipsé du 3o août : 1" A l'Hôpital militaire (altitude 660™) oii une station avait été installée; 2° En ballon, à bord du Centaure, les 3o août et 3 septembre; 3" A l'aide d'un ballon-sonde. Un premier dépouillement des observations permet déjà les remarques suivantes : Pression baroméliicjue. — Les variations ont été très faibles, le ijaromètre a monté lentement du 28 août au 4 septembre, la dénivellation totale a atteint 7"'", mais pen- dant l'éclipsé la baisse de la pression a été seulement de quelques dixièmes de milli- mètre, et le staloscope a montré que ce mouvement a été sans secousse ni saccade. Température. — Elle a été très élevée, chaque jour les maxima ont dépassé So", à plusieurs reprises ils ont atteint 35° et 36"; au moment de l'écllpse la température a baissé de 5° à la station de l'Hôpital militaire; pendant l'ascension, la variation a été faible, on a cependant ressenti au moment du passage de la totalité des elTets de con- densation suffisants pour déterminer une descente bruscjue de l'aérostat de 3oo™; dans les couches supérieures le refroidissement a varié, suivant les altitudes, de 3° à 4°- Au cours de l'ascension comparative (3 septembre) on a constaté que la température avait un abaissement progressif de 20° à i5° de terre jusque vers 1300""; de iSco"" à 2100" le thermomètre a marqué presque constamment iS", et enfin, de 2250"" à 3ooo", la décroissance a été de i4° à 10°, alors que pendant ce second voyage la température observée à Constanline se maintenait sans écarts sensibles au voisinage de 25". Humidité. ■ — A terre l'humidité est descendue jusqu'à o, 10, mais dans les couches supérieures le degré hygrométrique a été plus élevé; de 18 au début de l'éclipsé, il s'est élevé progressivement à o,32 à la fin. Vent. — Le mouvement tournant du vent a été très caractéristique, non seulement il a été observé à terre, mais encore la trajectoire de la marche suivie par le ballon montre que celui-ci a suivi en quelque sorte une portion de cercle de 270°. Poussé au début par un courant sud-est, le ballon a été entraîné ensuite par des courants qui venaient du sud, du sud-ouest, de l'ouest, du nord-ouest, du nord et enfin du nord-est. Aussitôt après l'éclipsé on a remarqué que le vent revenait à sa direction initiale. Les phénomènes généraux ont été particulièrement étudiés; pendant l'éclipsé, l'aérostat planait de 2000™ à aSoo'"; vus de cette hauteur les paysages algériens revêtaient une teinte grisâtre, et les champs apparais- SÉANCE DU II SEPTEMBRE igoS. 5l3 saient couleur terre de Sienne de plus en plus foncée à mesure qu'appro- chait la zone de totalité. L'obscurité a été plus grande à 2000'" qu'à terre : en effet, à aucun moment les observateurs de la station de l'Hôpital mili- taire n'ont dû recourir à l'emploi de la lumière artificielle pour la lecture des instruments, tandis qu'en ballon au moment de la totalité on a fait usage d'une lampe électrique. Les stries et ombres qui précédèrent et suivirent la phase totale n'ont pu être observées en ballon, on a seulement remarqué quelques ondulations plus ou moins nébuleuses impossibles d'ailleurs à mesurer; la station de terre a été plus favorisée. Les stries et ombres ont été vues sous trois aspects différents et ont duré environ 20 secondes avant et après la totalité de l'éclipsé ; les ombres avaient la forme de lon- gues langues d'aspics isolées les unes des autres, ayant un mouvement irrégulier de va-et-vient, se tordant immédiatement après leur apparition pour se former en croissants réguliers et ayant mômes dimensions entre eux. Après une ou deux secondes ceux-ci se sont, dans leurs mouvements, orientés de telle façon que la partie intérieure convexe de l'un était le prolongenient de la partie extérieure concave de l'autre, ce qui a donné à cette ombre l'aspect d'une longue langue tordue en forme de tire-bouclion, ayant un léger mouvement de va-et-vient longitudinal. Ces ombres sinueuses avaient sur le plan horizontal la direction NE-SO; pendant la période de miroitement, 6 à 7 secondes avant et après l'éclipsé totale, on a pu remarquer sur les stries sinueuses certaines ombres faisant avec celles-ci un angle de 25° environ toujours dans la même direction et qui avaient la forme de longues barres ayant une largeur de 6"^à 7=", sépa- rées entre elles par des bandes éclaircies d'environ dix fois plus larges parallèles entre elles. La marche de ces bandes, régulière et bien déterminée, était OS avant l'éclipsé et de direction inverse après. Les observations actinomélriques ont accusé un affaiblissement considé- rable des radiations, et après l'éclipsé elles sont demeurées moindres qu'elles n'avaient été avant. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le phénomène des ombres volantes. Note de M. Lucien Libeut, présentée par M. Painlevé. Nous avons, lors de l'éclipsé totale de Soleil du 3o aoiit, observé à Tri- poli de Barbarie le [ihénomène encore si mal connu des ombres volantes. Nous avions, à ce sujet, étendu, sur la terrasse où nous observions, une pièoe d'étoffe de 25"°' selon les instructions de M. Bigourdan. Les ombres ont été aperçues, pour la première fois, 6 minutes avant la totalité à 2'' 39™. Elles avaient l'aspect de bandes alternées d'ombre et de lumière se déplaçant dans un sens perpendiculaire à leur direction. 5l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les bandes d'ombre ne présentaient pas une netteté absolue, mais étaient plutôt formées de rectangles tour à tour sombres et éclairés. A plusieurs reprises nous avons eu la sensation de l'ombre d'un serpentin agité par le vent. La direction relevée par des flèches indiquant le sens de leur déplacement était : Vers le S. 3o° E. pour les premières ombres observées à 2''39'". Vers le S. io°E. pour les secondes ombres observées à 2''4i'°i5'. Vers le S. 45° E. pour les troisièmes ombres observées à s'iSi" après la totalité. Les bandes avaient l'orientation suivante : Les premières du N. 60° E. au S. 60" 0. Les secondes du N. 80° E. au S. 80° O. Les troisièmes du N. 45" E. au S. 45" O. Nous avions pris la précaution, pour repérei' exactement la direction du vent, de lancer des montgol Hères de 2™ de diamètre. Celles qui correspondent aux lieures d'ob- servation des ombres ont pris les directions suivantes : Il m 2.3o s. 35°E. 2.45 S. 43°0. 3. o S. 6o»0. Au moment où elles quittaient la terre les montgolfières suivaient la direction Est- Ouest, sens dans lequel étaient évités les bâtiments en rade. Ce n'est que dans les régions supérieures de l'atmosphère qu'elles ont pris une direction se rapprochant plus du Sud. Peut-être serait-il intéressant de rapprocher cette direction du vent dans les couches supérieures de la direction des bandes d'ombre. Le phénomètie nous a |)arii avoir une ressemblance frappante avec celui qui est produit sur le mur d'une chambre opposé à une fenêtre dont les persiennes sont closes et donnent sur la mer. La réflexion de la lumière sur la mer à travers les lames des persiennes donne sur le mur des bandes alternées d'ombre et de lumière semblant se déplacer flans un sens perpendiculaire à leur direction. PHYSIQUE DU GLOBE. — MM. KiLiAN et Pauli.v adressent de Grenoble, à la date tiu 8 septembre, la dépêche suivante : Sismographe Ivilian-Paulin a enregistré aujourd'hui, i''57'"35' matin méridien Paris, secousse sisuiique direction Sud-Est. A d heures trois quarts l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures. G. D. SÉANCE DU II SEPTEMBRE IQoS. 5l5 BUI.liRTIX 8IBMO0K APHIQUR. OUVRAGKS REÇIS DANS LA SÉANCE DU 28 AOUT IQOS. Etal indépendant du Congo. Mission Emile Laurent (igoS-igo^). É numération des plantes récoltées par Emile Laurent, avec la collaboration de M. Marcel Laurent, pendant sa dernière Mission an Congo, par E. de Wildeman ; i" fascicule, p. i-i 12, pi. I-XXXVIII. Bruxelles, imp. F. Vanbuggenhoudt, 1900; i fasc. in-4°. Conflits de préséance et excitations inhibiloircs chez les végétaux, parL. Errera. I fasc. in-S". (Hommage de M"= V'° L. Errera.) Bulletin du Musée océanographif(ue de Monaco. N° 42 : Furlher Notes on the « Schizopoda », by D'' H.-J. Hansen. N° /|.3 : Analyse des échantillons d'eau de nier recueillis pendant la campagne^du yacht « f'rincesse- Alice >> en 190^, par G. -H. Allemandet. N" 4-3 : Cours d'Océanographie fondé par S. A. S. le Prince Albert de Monaco: Leçons faites par AL le Frof. L. Joubin. Monaco, 1905 ; 3 fasc. in-8°. Le traitement de l'hypertrophie sénile de la prostate, par A. GuÉPiN. Paris, Félix Alcnn, igoS; i vol. in-12. (Hommage de l'auteur.) The gales from the Great Lakes to the Maritime Procinccs. prepared under tlie direction of R.-F. Stupart, Director Meteorological Service of Canada, by B.-C. Webber. Ottawa, Government printing Bureau, 190D; i fasc. in-8°. Progetto di riforma délia nomenclatura chimicadeicorpi organici; Memoria dal Prof. SlLVESTRO ZiNNO. Naples, 1906; i fasc. in-^". Nouvelle langue internationale, par Eugè.ne Sourine ; livraisons I, II. Kiev, 1896, 1898; 2 fasc. in-8°. Bulletin de la Société hongroise de Géographie; t. XXXI, fasc. 1-V; t. XXXIII, fasc. 6. Budapest, igoS-igoS; 4 fasc. in-8''. 'Verhandlungender Russisch-kaiserliclien niineralogischen Gesellschaft zu Sancl- Pelersburg, série II, Bd. XLII, Lief. 1. Saint-Péter-bourg, 1904; i vol. in-8''. Bulletins du Comité géologique; t. XXIII, n"» 1-6. Saint-Pétersbourg, 1904; 5 fasc. in-e Mémoires du Comité géologique ; nouvelle série, livraisons 14, 15, 17. Saint-Péters- bourg, 1904; 3 fasc. in-4°- Explorations géologiques dans les régions aurifères de la Sibérie : Région auri- fère de l'Amour, livraison IV. Région aurifère d'Iénisséi, livraison V. Saint-Péters- bourg, 1904; 2 fasc. in-8". Ouvrages reçus dans la séance du 4 septembre igoS. Conférences publiques sur V Indo-Chine, faites à l'École coloniale pendant V année 1904-1905. Paris, imp. de la Dépêche coloniale, s. d. ; 1 fasc. in-S". (Hommage de l'un des auteurs, M. J.-M. Bel.) 5l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. The Amana météorites of february 12, i8-5, by Gusta\us Detlef IIinrichs, wilh 16 plates. Saint-Louis, Mo., U. S., 1900; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Tlie halogen hydrides as conducling solvent.s; parts I-IV, by B.-D. Steele, D. Me L\TOsn and E.-H. Archibald. {P/iil. Trans., A, vol. CCV, 1900, p. 99-167.) Londres; I fasc. in-4°. The aloniic welght of chlorine : an attempt to détermine tke équivalent of clilorine by direct burning wilh hydrogen, by IIaroed-B. Dixon and E.-G. Edgard. (Phil. Trans., A, vol. CCV, 190a, p. 169-200.) I^ondres; i fasc. in-4°. Permo-carboniferous plants and vertebrate-: from Kashmir. i)y A.-C. Seward and Smith Woodward : Palœontologia indica, new séries, vol. IL Meinoir n" 2. Calcutta, The Geological Survey of India, 1906 ; i fasc. in-f". Ouvrages reçus dans la séance du ii septembre igoS. » List of Members oftlie British astroiiomical Association, september igoS. Londres, 1905 ; I fasc. in-8°. Die Polhôhe von Potsdam; Hefl III, mit zwei lithographierten Tafeln. ( Veroffent- lichung der kônigl. preussischen geoddtischen Institutes, neue Folge, n° 20. ) Berlin, 1905 ; 1 fasc. in-4°. Seismomelrischc Beobachlangen in Potsdam, in der Zeit vom i Janiiar bis 3i Dezember 1904, von O. Hecker. ( Verôffentlich. der k. preuss. geoddtischen Ins- titutes, rieue Folge, n" 21.) Berlin, i fasc. in-^". Faune entomologiçue de l'Afrique tropicale; t. I, fasc. 2 : Rhynchota jEthiopica, par H. Schouteden; IL Arminœ et Tessaratominœ . {Annales du Musée du Congo; série 111 : Zoologie, fasc. IL) Bruxelles, i9o5; i fasc. in-f". Heredity of coat characters in guinea-pigs and rabbits, by W.-E. Castle. {Car- negie Institution of Washington, publication n''23; igoS.) i fasc. in-q". Stages in the dc'elopement of « Siuni cicutœfolium », by George Harisson Shull. {Carnegie Institution of Washington, publication n° 30; may igoS.) i fasc. in-S". Mutans and hybrids of OEnotheras, by D.-T. Macdougal, assisted by A. -M. Vail, G. -H. Shull and J.-K. Small. {Carnegie Institution of Washington, publ. n° 24, igoS.) I fasc. in-^". The Flora of the Presidency of Bombay, by Théodore Cooke; t. II, part 2 : Bora- ginaceœ to Verbenaceœ. Londres, Taylor et Francis, igoS; i fasc. in-S". Reports of the Sleeping Sickness Commission of the Royal Society ; n° \L Londres, igoS; I vol. in-8°. Year Book of the Michigan Collège of Mines, igo^-igoS; publ. by the Collège, Houghton, Mich., igoS; i vol. in-12. Views at the Michigan Collège of Mines. Houghton, Mich., s. d.; i fasc. in-12, oblonff. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. i: 83-j les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deu]t volumes in-4°. De-ai l:ie |Mr ordre alphabétique des matières, l'auiro par ordro alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Pari.a : 30 fr. — Dépai'tements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, ciicz .Messieurs : Ferra n frères. , Ciuiix. . Jiiuiiljn, ( l'.uir. . Courtin-IIecqucl. I Gei'Duia et Grassio. \ Gaslineau. . Jérôme. Kcgnler. / Feret. . I Laurens. ' Aluller(G.) Henaud. / Derrieii. ' F. Hoberl. ■ j Obi in. ' Uzel frètes. Jouan. Perrin. ( Henry. ( Margucrie. ) Juliol. f Bouy. INourry. Ralel. Uey. \ Lauverjat. ■ ] Degei. l Drevet. j Gratier el C''. Fouchcr. \ Bourdignon. ( Donibre. j Tborcz. ) Quarré. Lorient. chez Messieurs 1 Bamnal. .M"* Texier. Xanlcs . fîernoux et Cuniin. Georg. Lyon / Eltantin. Savy. Ville. Marseille Ruât. l Valat. Montpellier j Goulet et fils. Moulins Martial Place. ! Jacques. Grosjean-.Maupin. SiJot frères. Guisl'hau. I Veloftpè. irîarnia. Appy. A'inies Tbibaud. Orléans Loddé. Dlancbier. Lévrier. ftennes Plibon et Hervé. rtockefort Girard (M""). Langlois. Lcstringant. S'-Étienne Cbevalier. Ponteil-Burles. Bumèbe. Poitiers. flouen. Toulon . . . Toulouse . ^ Gimcl. i Privât. [ Boissclier_. Tours Pcrical. ( Suppligeon. J Giard. / Lemaitre. l'alenciennes On souscrit à l'étranger, Amsterdam .. chez Messieurs ; 1 Feikemu Caarel- I sen et G'*. Alkèiies Dcck. Ilarcelone Vcrdaguer. I Ashcr et G'". I Dames. Berlin ' priedlander et fils. I Mayer et .Mùller. Berne Schmid Francke. Bologne Zanicbelli. ( Lauierlin. Bruxelles ' M.TVolez et Anilîarte. ( Lebégue et C". Solchck el G". Bucharcst | Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Dci^litoo, Ilell et G". Christiania Canimernicyer. Constantinople . . Olto Keil. Copenhague Hôsl et fils. Florence Sceber. Gand Hosle. tiénes Beuf. I Cheibuliez. Genève j Georg. [ Stapclmohr. La Haye Belinfante frères Bcnda. Pavot et G'*. Lausanne. Darth. Brockhaus. Leipzig / Kœlilcr. I^oieriLz. Twietineyer. J Desoer. ^'<'S' I Gnusé. chez Messieurs: ( Oulau. Londres j Hachette et G'V ( Nutt. Luxembourg V. Biick. / Ruiz et G'*. j Romo y FusseL Gapdeville. F. Fé. Bocca frères. UœpH. Moscou Taslevin. iMargbieri di Gius. r. Il Peilerano. Madrid. Milan . Dyrseii et PfcifTer. Aew- }'orl; Stechert. ( Leincke et Bueclioer Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'-. l'alernte Reber. Porto Magalhaès et Mouiz Prague Rivnac. Itio-Janeuo Garnier. l Bocca frères, ^onie I Loescheret G'-. Botterdani Kramcrs et fils. Nordiska Dûghandel Zinserlinj. StocKholni . . . . S'-Pétersbourg Turin Wolir. Bocca frères. Brero. Glausen. flosenberg et Sellier. Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. \, Frick. ^'"""^ JGerold et G". Zurich Meyer el Zeller :S GENERALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Toiues 1" Il 31. — (3 Aiiùt i83î H 3i Uéconibre i85o. ) Vulutne in-4°; 1 853. Prix 25 fr. Tomes 32 a 61. —( i" Janvier iSîi à 3i Décembre i8r,3.) Vohuno in-4"; 1870. Prix 23 fr. ■J'omes 62 a 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Uécembro i«8o.)Volume ln-4°; 18S9. I'ri,x 25 fr. Tomes 92 à 121. — (1" Janvier 1881 à 3i Décembre iSo'i. ) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. .ÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Mémoire sur quelques points de la Pb vsiologie des Algues, par M.M. A. DEitiiEset A.-J.-J. Solikr. — Mémoire sur le Calcul des Perlubations au'éprouvent , par M. Hansf.n. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les pbé.iomènes digestifs, parliculieremenl dans la digestion des JSbes, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; iSôC 25 fr. Mémoire sur les vers intestinaux, par .VI. P.-J. Van Bbneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iSJo par l'Académie des Sciences cours de i833, et puis remise [wiur celui de iS56, savoir : « Eluilier les luis de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains ires, suivant l'ordre de leur sii|ierposili. m. - Discuter la question de bur apparition ou de leur disparilion successive ou simultanée. — Rechercberla rapports qui existent entre l'étal actuel du régne organiqueelsesélats anlmeurs», par M. le Professeur Bronn. In-'|°, avec 7 planches ; i86i .. . 25 li nome Librairie les Mémoires de T Académie des Sciences, el les Kcmoiros présentés par divers SaTants à l'Académie des Sciences. IT 11. TABI.E DKS ARTICLES (Séance du 11 septembre 190i5.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMHRRS RT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. H. Deslandres. — Remarques sur l'état actuel des recherches solaires et sur les URiyens de les améliorer ^77 M. Gaston Darboux. — Sur une équation dillérentielle du quatrième ordre ^S.i M. IfENni Becquerel. — Sur quelques pro- pages. priétés des rayons a du radium 4**^ M. G. Rayet. — L'éclipsé totale de Soleil du 3o août ïçjoô .^90 S. A. S. le Prince de Monaco. — Sur les lancements de ballons sondes et de hallons pilotes au-dessus des océans ^9- CORRESPOND AIVCE. M. Georges Meslin. — Sur l'éclipsé du io août 1900 et sur la pnlarisation de la couronne solaire 49'^ M. .\. De.moulin. — Sur deux systèmes cycliques particuliers 49*5 M. AuRIC. — Sur la scnéralisation des fractions continues algél>ri(|ues 499 i\I . Zehvos. — Sur le problème de Monge.. 5oi M. G. Malfitano. — Sur les unités phy- siques de la matière albuminoïde et sur le rôle de la chaux dans leur coagulation . . . 5o3 M. Ed. Bureau. — Inlluencc de l'éclipsé du 3o août 1905 sur quelques végétaux 5o4 .M. Ca.mille Spiess. — Sur l'evulution du foie Sofi M. G. Ullmann. — Le clignement vibratoire Bl LLETIN niBLIOGRAl'HIylK des paupières et les affections rénales 008 M. L. Cayeux. — La dissolution directe des silicates de la terre arable et les expé- riences de Daubrée 509 M. Th. Moureaux. — Trombe du 28 août igoj à Saint-iMaur et à Champigny (Seine).... ôio MM. Henry de la Vaulx et Joseph Jaubert. — Sur les observations météorologiques faites à Constantine pendant l'éclipsé du 00 août 1905 5i:^ M. Lucien Libert. — Sur le phénomène des ombres volantes. . - ji3 .MM. KiLiAN et Paulin adressent de Grenoble une dépêche relative à une secousse sis- mique 5i4 PARIS — IMPRIMERIE G A UT H I Ë R - V I L L A R S. Quai des Grands-Augustins. 56. Le Gérant ; (TADTBIBn.-VlLLARa. ""^ ^ 11105 \ SECOIVI) SEMESTRE. COMPJES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'AGADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLl. N 12 (18 Septembre 1905 - PAHIS, GAUTHIER-VILLARS. IMPKIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES liENDUS DES SÉANCKS DE L'AGADÉMIE DES SCIENCES, yuui des Grands-Auyuslins, 55. 190.5 RÈGLEMENT UEL4TIE AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séanceS' des 23 juin 1862 ET 2'i MAI 1875 Les Comptes rendus lœhdomadaires des séances de L'Académie iQ composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Ar.TicLE 1'''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Meudirc de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite (pie les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en- rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus., mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont n tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séaac blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Jmpression des travaux des Sa étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pers qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requ: Membre qui fait la présentation est toujours no mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet e;^ autant cju'ils lé jugent convenable, comme ils U pour les articles ordinaires de la correspondanci ciclle de l'Académie. Article 3. Le bon à Hrer de chaque Membre doit être i à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus- le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être rei temps, le titre seul du Mémoire est inséré da Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoj Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier; Article 4. — Planches et tirage à parQ Les Comptes rendus ne contiennent ni plan^ ni ligures. Dans le cas exceptionnel où des figures seni autorisées, l'espace occupé par ces figures com{| pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission adininistr; fait un Rapport sur la situation des Comptes rei après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires .sont chargés de l'exécution du sent Rèirlement. Les Savants élraagers à 1 Acadamie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autre.ne.il la présantation sera remise à la séance sffli OCT 7 . ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 SEPTEMBRE 1905, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MEMOIRES ET COMMUEVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Note préliminaire sur V observation de l'éclipsé totale du Soleil du 3o août igoS, à Burgos. Note de M. H. Deslandres. J'ai été chargé par le Bureau des Longitudes d'organiser et de conduire à Burgos (Espagne) une mission astronomique pour l'observation de l'éclipsé totale du Soleil du 3o août. La mission devait comprendre d'abord, outre le chef de mission, MM. Rannapell et d'Azambuja, astronomes assistants; puis à la mission se se sont joints M. Fabry, professeur à la Faculté de Marseille, bien connu pour ses beaux travaux de spectroscopie, qui est venu avec ses propres appareils et un programme particulier; M. Jean Becquerel, assistant de Physique au Muséum; M. Bernard, ingénieur des Arts et Manufactures, attaché depuis deux ans comme volontj^ire à l'Observatoire de Meudon, et jyjme Bernard; M. Blum, instituteur à Paris, membre du Conseil de la Société astronomique, et M. Sausot, étudiant. Enfin deux jours avant l'éclipsé est arrivé M. Fouché, agrégé de l'Université, Vice-Président de la Société astronomique, qui n'a préparé aucune expérience, mais s'est chargé de compter le temps pendant la totalité. La mission s'est établie à Villargamar, à S""" de Burgos, dans un endroit bien dégagé vers le Sud, et protégé contre les vents du Nord, à côté d'une petite ferme qui a mis à sa disposition deux grandes pièces, transformées en laboratoires. Elle a installé trois appareils principaux (à savoir : un cœlos- tat à trois miroirs, une grande table équatoriale, un équatonal de 8 pouces) et quelques autres appareils plus petits. C. R., igoj, i' Semestre. (T. CXLI, N" 12.) O" 5l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Toutes les expériences préparées se rapportaieat à des sujets nouveaux ou offraient des di'^posilions nouvelles par rapport aux éclipses précédentes. Elles ont été choisies de manière à donner le mieux possible les formes, les mouvements radiaux et l'intensité lumineuse des parties de l'atmo- sphère extérieure au bord, qui sont observables seulement pendant les éclipses, c'est-à-dire de la couche gazeuse renversante, des gaz particuliers à la couronne et des particules à spectre continu, disséminées dans l'atmo- sphère entière qui constituent presque exclusivement la couronne. Mais, le jour de l'éclipsé, le temps n'a pas été favorable. Au moment de la totalité, le ciel était couvert de nuages bas, épais, à marche rapide, lais- sant entre eux seulement de faibles éclaircies. Les deuxième et troisième contacts, qui sont les plus importants, n'ont pu être observés; vers le milieu de la totalité, et pendant une minute, une éclaircie s'est produite; et la couronne s'est montrée, encore diminuée par des voiles blancs inter- posés et notablement plus faible que la couronne de 1900, observée aussi en Espagne, mais par un temps magnifique. En résumé, pour la mission, la durée de la totalité a été réduite à i mi- nute ; mais cette minute a été bien employée et a permis d'obtenir quelques résultats nouveaux et intéressants. Cependant les expériences nouvelles sur le spectre éclair préparées par MM. Fabry et Jean Becquerel, et une expérience de M. Rannapell sur le même sujet n'ont pas été possibles, puisque les deux contacts n'ont pas été visibles; de même les appareils sur la rotation de la couronne qui exigent une longue pose n'ont donné aucun résultat. Par contre, M. Fabry a pu faire une observation photométrique sur la lumière totale de la couronne, et une observation sur l'éclat d'un de ses points. M. Bernard, qui disposait d'un photomètre spécial, destiné à com- parer les éclats de la lumière circumsolaire, dans les diverses phases du phénomène, a pu faire aussi une mesure pendant la totalité. M. d'Azambuja a pu faire des mesures dans le spectre calorifique de la couronne avec un appareil puissant et il a trouvé des nombres notable- ment inférieurs à ceux obtenus sous ma direction en 1900 par M. Char- bonneau. Ce résultat, dans l'état actuel de la question, est fort intéressant. D'autre part, M. Sausot, qui opérait avec un appareil tout différent sur le même sujet, a eu des résultats plus difficiles à interpréter. M. Rannapell avait à photographier la couronne polarisée par réflexion, dans des conditions qui assurent la netteté des images; il a obtenu quatre épreuves sur les seize qui avaient été préparées. SÉANCE DU l8 SEPTEMBRE IQoS. 5iq Il a obtenu aussi une image de la couronne avec un spectrographe et la seule raie verte XSSo, image qui donne cette couronne aux pôles du Soleil, et qui à ce point de vue est nouvelle. M. Blum devait faire de grandes photographies de la couronne, avec des écrans colorés qui ne laissent passer aucune radiation gazeuse des protu- bérances, et «laus le but de reconnaître si les protubérances émettent réel- lement un spectre continu plus intense que les régions voisines. Or, il a pu obtenir deux belles épreuves de la couronne intérieure, qui permettront, par comparaison avec les épreuves ordinaires, de résoudre la question. Tous ces difierents résultats seront présentés avec détails dans des Notes ultérieures. CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observation de l'éclipsé du 3o août igoS. Note de M. H. Andoyer, présentée par M. Deslandres. lia Faculté des Sciences et le Conseil de l'Université de Paris ont bien voulu me confier la mission d'observer l'éclipsé du 3o août dernier. J'étais installé à cet effet à El-Arrouch, à Sa"*™ de Philippeville, et j'ai été favorisé par un très beau temps. Mon seul but était d'obtenir des photo- graphies directes du phénomène, aussi nombreuses que possible. L'appared employé a été construit par M. P. Gautier et m'a donné entière satisfac- tion : c'est un objectif photographique de i V™ d'ouverture et de Go*^™ de foyer, muni de deux chambres d'agrandissement, grossissant respective- ment 3 et 8 fois; chacune de ces chambres porte un magasin pouvant contenir trente plaques. L'instrument peut être facilement orienté à l'aide de deux mouvements de rappel. J'ai pu obtenir, avec le concours dévoué de M. P. Arents, héliographe, quarante-quatre clichés, dont onze pendant la totalité. J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie quelques-uns d'entre eux. Il y en a deux qui pré- sentent le phénomène de renversement dû à une surex[)osition ; ils ont été obtenus de i à 2 minutes seulement avant le commencement de la tota- lité; le dernier porte une silhouette de la couronne. La couronne se présente, ainsi qu'd était prévu, sous la forme très régu- lière, caractéristique de l'époque de maximum des taches; sa largeur ne dépasse guère le rayon du Scdeil; diverses piotubérances sont nettement visibles. 520 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Mourot, professeur au collège de Philippeville, a fait quelques obser- vations météorologiques et a observé les ombres volantes; je signalerai seulement que le thermomètre à l'ombre, qui marquait d'abord 34", est tombé à 28°. ASTRONOMIE. — Observation de l' éclipse solaire du 3o août igoj à Athènes. Note de M. D. Eginitis, présentée par M. Lœwy. Dans l'observation de l'éclipsé de Soleil du 3o août 1903 nous avons employé, pour la première fois, le nouvel équatorial Gautier (o™, 40) de d" de distance focale, récemment installé sous sa nouvelle coupole; notre aide, M. N. Terzakis, a observé le phénomène avec le télescope lonidis (o"',2o). Le ciel était très pur et sans nuages jusqu'à l'horizon. Le premier contact fut noté à a''i6™2i'* et le dernier à 4''33"2i^; le calcul fait avec des éléments puisés dans la Connaissance des temps avait donné les heures suivantes : 2'' 16" 18^7 et 4''33'° 09^,0. Avant et après l'observation de ces contacts extérieurs on a tenté d'apercevoir le contour du disque lunaire projeté sur la couronne solaire; mais on n'a pas pu le dis- tinguer. Le disque lunaire, avançant graduellement sur celui du Soleil, paraissait sensiblement lumineux; on le distinguait très nettement pendant toute la durée du phénomène. Cependant, au moment où la Lune occultait en partie le noyau des taches, son disque paraissait au moins aussi obscur ou un peu plus noir que celui-ci, donc la lumière émise par le noyau des taches solaires est au moins aussi intense que la lumière cendrée de la Lune à l'époque de son maximum. Autour du contour du disque de la Lune on n'a aperçu aucune trace de halo; de même aucune déformation des taches ne fut remarquée au moment de leur occultation par la Lune. Le bord concave du croissant solaire a été vu, par nous dans notre réfracteur ainsi que par AL Terzakis avec le télescope, plus brillant que le bord convexe et le reste du disque solaire. Le même bord intérieur nous a |iaru plus net que le bord extérieur du croissant lumineux; aucune déformation des cornes de ce croissant ne fut observée. La lumière du jour a commencé à baisser sensiblement un peu avant le milieu de l'éclipsé ; au moment de la plus grande phase du phénomène qui, suivant le calcul, devait a^oir lieu à 3'^28'°2o^, 4 et couvrir les 0,81 du diamètre solaire, la diminution de la lumière du jour était considérable; on eût dit qu'un cirrus très épais avait couvert le Soleil. Les objets terrestres ont pris une teinte plombée, livide; le surbaissemenl du ciel fut sensiblement augmenté et sa couleur est devenue plus foncée. La température de l'air, dont le maximum a eu lieu à l'iSo", baissait depuis ce moment légèrement jusqu'à 3''; pendant cet intervalle de temps elle a diminué de 1°, 5. Ensuite elle a baissé rapidement de 2°, 7 jusqu'à 3'^2.5"; après ce moment elle a com- SÉANCE DU l8 SEPTEMBRE igo5, 521 mencé à s'élever jusqu'à 6^ du soir. La température a donc diminué en tout, pendant le passage de l'ombre, de 4°» 2. L'humidité relative s'est élevée lentement d'abord et ensuite plus rapidement; de 2''20" jusqu'à S'' 10" elle est montée de 17 unités; depuis ce dernier moment jusqu'à 4*" elle a diminué de 6 unités. La direction et la vitesse du vent ont été modifiées aussi pendant l'éclipsé; de s"" à 2''3o™ le vent avait une direction WSW et une vitesse de 10™; de 2''3o™ à S*" sa direc- tion était SW et sa vitesse de 9"; de 3^ à ô"" il a tourné au S et sa force a diminuéjus- qu'à 6™, 5. La pression barométrique n'a pas été sensiblement affectée par l'éclipsé. Toutes ces observations météorologiques ont été faites avec des instruments enregis- treurs de Richard. Les variations magnétiques diurnes, observées à nos instruments enregistreurs Mascart, n'ont pas été sensiblement influencées par l'éclipsé. Le degré actinomélrique fut observé directement, toutes les 5™, au moyen d'un acti- nomèlre Arago; un peu avant le commencement de l'éclipsé il montait à 52,5; ensuite il a diminué graduellement jusqu'à 12,4 à 3''32™, pour remonter jusqu'à 48 à 4''34". CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'isolement du terbium. Note de M. G. Urbain, présentée par M. P. Curie. Dans une Note précédente (^Comptes rendus, t. CXXXIX, p. 736) j'ai annoncé que j'étais parvenu à obtenir une terre qui ne présentait en solu- tion qu'une seule bande visible d'absorption \ = 488, caractéristique d'un élément que M. Lecoq de Boisbaudran désigna par la notation Z5. Cette terre, qui suit immédiatement le gadolinium dans la série des terres rares, avait pu être obtenue par trois méthodes distinctes : cristallisation des nitrates doubles de terre et de nickel, des nitrates simples en présence de nitrate de bismuth, des éthylsulfates. Cette terre présentait, outre le caractère du Zj, le spectre de fluores- cence (spectre de renversement) que M. Lecoq de Boisbaudran a attribué à un élément Z|5 ('), le spectre d'étincelle que Demarçay a attribué à un élément r (-) et le spectre de j)hospliorescence que Sir W. Crookes a attribué tantôt à un méta-élément de l'yttrium, tantôt à un élément Gp ('). Elle contenait également du gadolinium. (') Lecoq de Boisbaudran, Comptes rendus, t. C, p. 1437; t. CI, iS8J, p. ô'yi, 588; t. Cil, 1886, p. 899. (') Demauçav, Comptes rendus, t. CXXXI, 1900, 387. (') Crookes, Proc. Roy. Soc, t. XL, 1886, p. 5o2; t. XLII, 1887, p. 1 1 1. 522 ACADEMIE DES SCIENCES. Pour débarrasser celte terre de la gadoline, j'ai poursuivi les fraction- nements à l'état de nitrates doubles de nickel; puis, pour en éliminer les dernières traces, j'ai effectué, sur le conseil de M. Lecoq de Boisbaudran, des fractionnements par l'ammoniaque qui concentre le gadolinium plus basique dans les queues du fractionnement. J'ai obtenu ainsi environ 7^ d'une terre qui, dans des fractionnements incessants poursuivis pendant près d'une année, est demeurée identique à elle-même et répond, par conséquent, à la définition expérimentale de l'élément. Les caractères principaux de cette terre à laquelle il convient de réserver exclusivement le nom de terbium sont les suivants : Spectre d'absorption {solution neutre des chlorures). 488. De 382,5 à 374,9 De 371 ,0 à 367,7 De 36i à 357,2 De 354,2 à 349,6 De 343 à 341. . De 340 à 338/, De 328,8 à 324,3 De 319,2 à 3i5,9 De 3o4 ,5 à 3oi ,2 Milieu d'une bande diffuse (Z5) l'une des moins intenses de ce spectre. Bande dilTuse. Faible de 382 à 379; moyenne de 379 à 375. Bande diffuse relativement forte. Moyenne, diffuse. Doublet diffus; de 354,2 à 352 environ, composant d'intensité moyenne; de 35i ,7 à 349,6 environ, composant plus intense. Moyenne, diffuse. Moyenne, diffuse, l^ande intense très large et très diffuse; le maximum d'intensité est à 326. Bande intense large et très diffuse. Limites approximatives d'une bande généralement indistincte. L'intensité générale de ce spectre est faible comparée à celle du spectre du dyspro- sium que je décrirai prochainement. La faiblesse générale de ce spectre m'a fait long- temps douter de l'homogénéité de cette terre. La solution des chlorures donne à l'étincelle renversée, avec un vif éclat, une belle fluorescence verte (Zp de M. Lecoq de Boisbaudran). Les oxydes purs ne donnent pas de phosphorescence visible. L'oxjde de gadolinium terbifère donne une phosphorescence verte (Gs de Sir W. Cookes). Une trace de terbine diluée dans une masse considérable d'alumine donne une magnifique phospho- rescence blanche à peu près identique à celle d'un échantillon (formé de ZgO', 0,5; APO^, 199,5) que M. Lecoq de Boisbaudran a eu l'oliligeance de me confier. Cette réaction est d'une sensibilité inouïe ('). (') Un creuset de platine où avait été calciné de l'oxyde de terbium l'ut lavé aux acides et traité par le bisulfate de potasse. De l'alumine pure fut ensuite calcinée dans SÉANCE DU l8 SEPTEMBRE IQoS. 523 Le spectre de raies sera ullérieureinent décrit. Il renferme plus de mille raies dont la plupart sont faibles et le plus souvent diffuses. Les huit plus fortes ont été décrites par Demarçay sous la notation T. Tous ces caractères diminuent simultanément d'éclat du côté du gadolinium et du côté du dysprosium. La couleur de l'oxyde est variable suivant les conditions de sa préparation. L'oxalale calciné au moufle donne un oxyde brun extrêmement sombre; le sulfate calciné à environ 1600° donne un oxyde noir. L'oxyde de terbium calciné à haute température est à peu près inattaquable par les acides chlorhydrique et nitrique froids. L'action des acides étendus, à chaud, est très lente; il se forme comme produits intermédiaires des oxydes colloïdaux analogues à ceux que M\L Wyrouboffet Verneuil ont décrits pour le cériiim sous le nom d^oxydes condensés. Les solutions de terbium pur sont incolores, ainsi que les sels, qui sont analogues à ceux de gadolinium bien qu'un peu plus solubles en général. Le sesquioxyde de terbium est blanc et non pyrophorique. La (léterminalion du poids atomique a été effectuée par dosage d'eau dans le sulfate hydraté. M. Wyrouboff, qui a examiné un échantillon de ce sel, a reconnu que sa forme cristalline est bien celle des sulfates octohydratés des terres de cette série. En admettant O = 16, le poids atomique constant du terbium ne peut différer sensiblement de 109,2. Les terbines dysprosi- féres ont des poids atomiques qui peuvent dépasser 160. La proportion d'oxygène de peroxydation a été déterminée soit en ré- duisant l'oxyde au rouge par l'hydrogène, soit volumétriquement par iodo- métrie. Les nombres obtenus ne sont pas très constants. Ils ont varié de 1,90 à 2,26 pour 100. La formule la moins mauvaise que l'on puisse attri- buer au peroxyde de terbium est donc Tb'O' qui exigerait 2,1 3 pour 100 d'oxygène. Le terbium extrait du xénotime est identique au terbium extrait des sables monazités. Une étude sommaire du spectre d'arc par E. Eberhard a confirmé ces résultats. Le travail com|)let de ce spectroscopiste permettra une description minutieuse du spectre encore inconnu du terbium qui ainsi prendra rang dans la liste des éléments définis, après 60 ans d'attente. ce creuset. Tous les points où l'alumine avait touché le creuset ont donné dans le tube à vide la phosphorescence caractéristique du terbium. 524 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. E. Leclère adresse un Mémoire Sur le mouvement dans les milieux homogènes. (Renvoi à l'examen de M. H. Poincaré.) La séance est levée à 3 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 19 septembre igoS. Observatoire de Bordeaux. Catalogue photographique du Ciel : Coordonnées rectihgnes; Tome I. Zone + 16" à + I8^ Paris, Cxautl.ier-Villars, 1900; i vol. in-40 5<'(?« Hedin. Scientific results of a journey in Central Asia 1 899-1 900. Vol II Lop-nor, bj D^Sven Hedin; vol. V, part I, a : Météorologie, von D^ Nils Ekholï. 1. Dœ Beobachtungen 1894-1897 und 1899-1902. Maps II. Stockholm, lithographie Institute of the gênerai staff of the Swedish Army, s. d. ; 2 volumes et i étui de cartes in-4". United States geological Survey : Water-supply and Irrigation Paper, n°» 99 100, 103, 105-118. P/■o/e«^■o/^«/ Pa/>er, no^ 29-33, 35, 39. Washington, iqoi-iqcs' 17 fasc. in-S» et 7 fasc. \n-[^<>. j ^ y . Memoirs of the Muséum of comparative Zoology at Harvard Collège; vol. \XXII Cambridge, U. S. A., igoS; i vol. in-4°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. i835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4". DeoK me par ordre alpliabélique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel i i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. • On souscrit dans les départements, chez Messieurs : Ferran frères. Cliaix. , I Jourdan, ( Ruff. . Courtin-llecquet. IGevmaiQ et Grassio. Gasliocau. . Jérôme. . Régnier. / Feret. . 1 Laurens. I Muller(G.) Renaud. iDerrien. F. Robert. . Oblin. \ Uzel frères. Jouan. . . Perrin. ( Henry. ( Marguerie. I Juliol. I Bouy. iNourry. Ralel. Rey. i Lauverjat. ) Degez. y g ■Ferr . Lorient. chez Messieurs : [ Baiimal. M- Texier. Beraoux et Cumin. Georg. Lyon |Eiïanlin, Savy. Ville. Marseille Ruai. l Valat. Montpellier | Coulet el fils. Moulins Martial Place. Jacques. Nancy On souscrit à l'étranger, Amsterdam. Grosjean-Maupin. Sidol frères. Nantes l Guisl'hau. I Veloppé. Nice Poitiers . ^ Drevet. Gratier el C', llle Foucher. I Bourdignon. I Dombre. I Thorez. i Quarré. Barma. Appy. Agîmes Thibaud. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. [Jennes Plihon el Hervé. liochefort Girard ( M»" ). \ Langlois. Rouen { , ^ . ( Leslringant. S'-É tienne Chevalier. Ponteil-Burles. Rumébe. ( Gimet. Toulouse j Privai. iBoissclier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaltre. Toulon . Valenciennes . ■ chez Messieurs : . Feikema Caarel- ■ ■ i sen et G". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. , Asher et G'*. ' Dames. Berlin ' Friediander el fils. I Mayerel MUller. Berne Schmid Fraucke. Bologne Zauichelli. iLamerlin. Mayolei et Audiarto. Lebègue et G'*. , Solchck et G». Bucharest j Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deightoo, Bell et G'- Christiania Cammermeyer. Constanlinople . ■ Ollo Kcil. Copenhague Hôsl el fils. Florence Seeber . Gand llosle. Gènes Beut. I Gherbuliei. Genève s Georg. l Slapelmohr. La Haye Belinfante frères Beada. Payol el G'*. Barlh. Brockhaus. Leipzig { Kœhler. LorenU. Twietmeyer. i Desoer. i«"«^« i Gnusé. chez Messieurs: I Dulau. Londres j Hachette et G'*. ( Nuit. Luxembourg . V. BUck. ( Ruiz elG'*. Lausanne. iRomo y Fussel. Capdeville. F. Fé. iBocca frires. Hœpli. Moscou Tastevin. iMargbieri di Gius. Pellerano. DyrseD et Pfeiffar. New- York Slecherl. ' Lemcke et Buechaer Odessa Rousseau. Oxford Parker el C'v Palerme Reber. Porto Magalhaés et Bonii Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. l Bocca frères. Kome I Loescher et G". Rotterdam Kramcrs et fils. Stockholm Nordiska Boghandel l Zinserlinj. S'-Pélersbourg .. j wolff. Bocca frères. Brero. Turin ( Glausen. Vienne Rosenberg et Sellier. Varsovie Geliethner et WolB. Vérone Drucker. Frick. Gerold el G'«. Zurich Meyer et Zeller 25 fr. ILES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes 1" à 31. - ( 3 Août i835 à 3i Décembre .85o. ) Volume m-4« ; i853. Prix ^ ' • lomes 32 à 61. - ( ." Janvier ,85. à 3i Décembre '865. Volume m-p .870. Pru - 25 r Tomes 62 à 91. - (i" Janvier .866 à 3i Décembre .88o.)Volume in-4 , 1889- ' "i • " "■ Tomes 92 à 121. - (." Janvier .88. i 3. Décembre .895.) Volume .n-r; .900. Pr.v 25 fr. .PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE ^;A^':^DÉMIE DES SCIENCES : _ ^^ ^^^^^^ ^^^ ^^^^^^^^^^^^ grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4% avec 33 planches; i8j6. M. P.-J. Van Beneden.- Essai d'une réponse à la.question de Prix proposée en ._85o par rAcadèmied«Sc^ 856 savoir « Etudier les lois de la du ... maires, su.vant rordre .e leur superposition, "^^f^^ M-^^- ^^^-^^ Wï;^i:;^f^:^;;^ II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par îoncours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir '^Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains . t,iuaier ics lui» , . ,^ iijon successive ou simultanée. — Rechercher!» des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organiq -la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Sarants à l'Académie des Science. 25 b N" 12. lAlil.K DES AlîTICLES (Séance du la septembre lî)Oii.) MEMOIRES ET COMMlJi\ICiVTIOi\S DES MKMimES ET DES CORRESPONDANTS DE L' ACADÉMIE. M. H. DlisLANDRES. — Note pi'éllniiiiiiirc sur l'uLiscrviilion de l'cclipsc totale du Soli-il du lio aoi'il ni'j.'). il Bui'gns. PdSes. COHUESPONDAIVCE. Al. II. Andoykr. — Observalinii de l'écli|Jïf du 3i) aoùl igo5 .jig M.-D. KaiNTTis. — OIjiervalion de réelipse solaire du .lo ;hhU i|Kij à \(liénes .52o Bulletin niiii.iruawi'iiini k M. (;. rniiAi.v. — Sur l'isolement du tcr- biuni 321 M. !•:. Leci.kre adresse un .Mémoire o Sur le iiiouvement dans les miliiuv liomogéncs » 024 '■'I PAKIS. — IMPKl.MKKIE G A UT U 1 b) K - V 1 L L A K S , Quai des Grands-Augusiins. 55. L- Gérant : (îauthibr -Villarh. ^^^ 1905 SECOIVD SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIKES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. W \^ (25 Septembre J905 " PAKIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Giands-Auguslins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTE DANS LES SÉANCES DES a') JUIN 1862 ET 2/, MAI 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances deV Académie %Q composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. AuTici.E l"'. — Impi-ession des travaux de l'Académie. Les extiails des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associéétraiigerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de So pages par année. 'Poute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. • Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instiuctions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3-1 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires-sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont q tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Sui étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'. demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui suiné qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait lu présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exi autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance > cielle de l'Académie. Article 3. . Le bon à 'irer de chaque Membre doit être re à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être rem temps, le titre seul du Mémoire est inséré dan: Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la lin du cahier. Article; 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planch ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serait autorisées, l'espace occupé par ces figures compt( pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des ; teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports l les Instructions demandés par le Gouvernement. Articll à. Tous les six mois, la Commission administiati ■ fait un Rapport sur la situation des Comptes rende, après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr sent Règlement. P secrétariat a„ plus tard U Samedi qu, précède la seaucs. avant 5 ■. Autre neat la preseatatiou sera remise à la séance suivant OCl 30 1305 ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2o SEPTEMBRE 1903, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MÉMOIRES ET GOMMUNICATïOWf* DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE. - Sur les origines du principe des déplacements virtuels. Note de M. P. Dihem. En présentant à l'Académie le premier Volume de l'Ouvrage que je con- sacre à étudier les Origines de la Statique, je désirerais appeler son attention sur l'une des vérités historiques que je crois avoir établies dans ce Volume. On sait que Descaries a proposé de fonder toute la Statique sur ce pos- tulat : // faut même puissance pour élever un certain poids à une certaine hauteur que pour élever un poids R fois plus grand à une hauteur R fois moindre. De ce postulat, Wallis et Jean BernouUi ont tiré le principe des déplacements virtuels sous la forme générale où nous l'employons aujour- Je me suis proposé de remonter à la source de ce postulat dont les méca- niciens de l'Antiquité ne paraissent pas avoir fait usage. On doit, je crois, en attribuer le premier emploi à ce grand géomètre qui vivait probable- ment au début du xiii« siècle, peut-être plus tôt, et que l'on nomme habi- tuellement Jordanus Nemorarius, bien que les textes manuscrits, lorsqu Us ne le nomment pas simplement Jordanus, l'appellent Jordanus de Nemore Deux Ouvrages ont été publiés au xvi« siècle, l'un à Nuremberg, en i5^J, l'autre à Ven.se, en i565, comme représentant le Tractatus de pondenbus de Jordanus de Nemore; mais ces deux Ouvrages, absolument différents, ne sauraient être l'œuvre d'un même auteur. Dès lors, pour retrouver la véritable pcusce de Jordanus, nous avons du C. H., .9o5, 2- Semestre. (T. CXLI, N° 13.) 9 ^^^ ACADÉMIE DES SCIENCES. étudier tous les textes manuscrits, relatifs à la Statique du Moyen A<>e que nous avons pu découvrir dans les Catalogues de la B.bliothèque Nationale et de la Bibliothèque Mazarine. Le dépouillement de ces documents que nous espérons bientôt pubher, nous a fourni plusieurs textes intéressants, relatifs a la balance, qu. paraissent de source antique; il nous a montré aussi que, dès le xi.i^ siècle, on confondait sous le nom de Tractatus de pondenbus Jordani trois Traités au moins, entièrement différents, bien qu'ils eussent entre eux une évidente parenté. Un quatrième Traité, que certains nomment Liber EucHdis de pondenbus, et qui paraît avoir été composé au xiv" siècle, s adjoint souvent aux précédents. De ces Traités, qui représentent les doctrines de l'École de Jordanus il en est un qui, visiblement, est la source des autres et que nous regardero'ns comme le Tractatus de ponderibus de Jordanus .le Nemore. La Bibliollièque Mazarine en possède (Ms. n" 3642, ancien 1258) un texte du xii,e siècle malheureusement incomplet; la Bd^liotheque Nationale en possède un texte excellent, dat.nt du xv^ siècle (fonds l.tin, Ms, n» 10252), et un autre texte légèrement paraphrasé (fonds latin, Ms. n" 11247). Or, dans ce Traité primitif de Jordanus. le postulat qu. nous occupe se trouve implicitement admis pour établir la loi du levier droit Parmi les Traités de l'École de Jordanus, il en est un qui offre un intérêt scentifaque tout parlicui.er; la Bibliothèque Nationale en possède deux textes manuscrits, tous deux du xiii^ siècle (f.nds latin, Ms. n° 7378 \ et Ms n° 8680 A); c'est ce texte qu, lut publié, d'une manière très fautive d ailleurs, par Curtuis Trojanus, à Venise, en i565. En ce Traité, le postulat qui nous occupe ne sert pas seulement à trouver la loi d'équilibre du levier droit; .1 sert encore, et par une démonstration des plus élégantes, à trouver la Im d équilibre d un levier de forme quelconque et à justifier la notion de moment; il sert également à traiter la pesanteur apparente d'un corps place sur un plan incliné, parla méthode môme que Descartes emploiera. L étude des manuscrits de Léonard de Vmci nous a permis de mettre en évidence certaines découvertes de ce grand génie, entre autres la loi de composition des forces concourantes, qu'il a 1res exactement connue et tirée des lois d'équilibre du levier; elle nous a montré aussi que Léonard avait profondement medilé les enseignements de l'École de Jordanus. Du postulat qui nous intéresse, d a fait un fréquent usage; il l'a apidiqué a la Mécanique industrielle, montrant commentonen pou^a.t déduire l'égahté en toute machine, du travail moteu,- et du travail résistant et l'impossibilité du mouvement perpétuel. SÉANCE DU 25 SEPTEMBRE igoS. Sa^ En i55r, ces yaes de Léonard furent publiées par Cardan, dans son De Sabtilitate, où S ilomon de Caux les prit en i6i5. En 1634, Pierre Herigone prend pour priucipe général de Statique la proposition suivante : « Aux poids en équilibre, comme le plus pesant est au plus léger, ainsi est la perpendiculaire du mouvement du plus léger à la perpendiculaire du mouvement du plus pesant. » Il semble, d'ailleurs, qu'Herigone ait tiré directement ce postulat de la lecture des Traités dus à l'École de Jordanus. En i636, le même postulat est invoqué par Roberval pour établir la loi de composition des forces concourantes. Enfin, en lôSy, Descartes propose de le prendre comme un axiome duquel on peut tirer la Statique tout entière. L'histoire du développement graduel de cet axiome peut donc être suivie sans interruption depuis Jordanus de Nemore jusqu'à Descartes; il est bien aisé de la prolonger ensuite, par Wallis et Jean Bernoulli, jusqu'à Engrange et, plus tard, jusqu'à J. Willard Gibbs. L'histoire du principe des déplacements virtuels nous offre ainsi un remarquable exemple de la lenteur et de la continuité avec lesquelles se sont développés la plupart des grands principes de la Mécanique. M. H. MoissAN fait hommage à l'Académie du fiiscicule II (Tome deuxième) et du fascicule II (Tome quatrième) du Traité de Chimie miné- rale, publié sous sa direction. M. P. DuHEN f;iit hommage à l'Académie d'un Ouvrage intitulé : Les sources des ihéories physiques. Les origines de (a Stafique. Tome premier. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspcuulance, les Ouvrages suivants : i" Bulletin de la Société normande d'études préhistoriques (Tome XII, année iQo4)^ (IVésenlé par M. Albert Gaudry.) 2" Festschrijt zur h'eier des fûnfzigjàhrigen Bestehens des eidg. Polytech- 528 ACADÉMIE DES SCIENCES. nikurns. Erster Teil : Geschichte der Grùndung des eidgenôssischen Polylech- nikums mil einer Uebersicht seiner Enhvickelung iSSS-igoS, von Wiliiklm OEciisLi. — ZweiterTeil : Die hauliche EntwicMung 7,urichs in Einzeldarslel- lungen von Mitsliedcrn des Zàrcher /nijenienr- and ArcJdlektenvereins. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Obsen^ation de l'éclipsé totale du 3o août igoo faite à Roberlville (Algérie). Note de M. Salet, présentée par M. Lœwy. Envoyé en mission par le Bureau des LongiLudes à Robertville (Algérie) pour l'observation de l'éclipsé du 3o août, je me propose d'indiquer les principaux résultats que j'ai obtenus, résultats qui se rapportent aux expé- riences sui\anles : 1° Recherche de V existence d'un champ magnéliqae dans le voisinage du Soleil par l'observation de la déviation du plan de polarisation de la lumière coronale. — Ce plan doit, en efTet, par raison de symétrie, être radial si aucune action magné- tique ne s'exerce dans l'atmosphère gazeuse de la couronne. Je me suis servi dans ce but d'une lunette équatorlale de gS"^"" d'ouverture munie d'un réticule et d'un polariscope de Savait placé devant l'oculaire. Cet oculaire dont les verres, pas plus que l'objectif de la lunette, n'étaient sensiblement trempés, pou- vait tourner autour de son axe, dispositif permettant de supprimer avant l'observation les bandes dues à la polarisalion atmosphérique. Pendant l.i totalité les bandes se sont montrées bien visibles sur la cou- ronne. J'ai mesuré la direction du plan de polarisation en dessous du Soleil et sur une verticale passant par son centre. J'ai trouvé que le plan était dévié dans le sens dextrorsum de 2°, 5. Cette déviation, que j'attribue au champ magnétique solaire, n'avait pas encore été mesurée. Sa petitesse semble indiquer que, malgré sa masse, le Soleil a un champ magnétique peu considérable. 2° Etude photographique de la distribution de la lumière polarisée de la cou- ronne. — Pour résoudre les différentes questions qui se rattachent à cette étude, il fallait un instrument donnant sur la couronne des bandes beaucoup plus serrées que ce que l'on avait obtenu jusqu'ici. Grâce à la disposition de la lunette dont je viens de parler, et devant laquelle j'ai placé, après l'observation visuelle, un appareil photo- graphique, j'ai pu obtenir quinze bandes sur la largeur du diamètre solaire. Les piiotographies de poses différentes obtenues permettent d'établir les faits suivants : Les bandes de |)olarisatton sont fortement marquées. Leur intensité dé- SÉANCE DU 25 SEPTEMBRE igoj. Sat) croît régulièrement. Elles sont visibles jusqu'à près d'un diamètre et demi du bord du Soleil, c'est-à-dire jusqu'au bord de la couronne extérieure. La polarisation est maximn à 5' ou 6' environ du Soleil. Elle s'étend sur la cou- ronne intérieure en diminuant d'intensité jusqu'au bord même de la Lune. Le plan de polarisation est partout radial. On peut vérifier sur ces clichés la faible déviation mesurée directement. Enfin, une protubérance s'étant trouvée à cheval sur deux bandes ne présente aucune différence d'inten- sité, ce qui met hors de doute la non-polarisation des protubérances. Sur aucun de ces clichés il n'y a de trace de polarisation atmosphérique en dehors de la couronne ni sur la Lune. 3° Élude de la polarisation alinosphéri/jue. — Je m'étais proposé d'enre- gistrer pendant l'éclipsé la variation de la direction du plan de polarisation. Pour cela j'avais placé, sur la lunette qui suivait le mouvement du Soleil, deux polariscopes de Savart braqués à 90° du Soleil, l'un vers le pôle, l'autre vers l'équateur. Malheureusement, à celte distance du Soleil, bien que le ciel fût très clair (on n'apercevait que 4 planètes ou étoiles), la quantité de lumière polarisée s'est trouvée sensiblement nulle pendant la totalité et l'on n'a pu effectuer les pointés. Ce résultat négatif est confirmé par les observations faites à Phllippeville par M. Piltchikoff avec le photo- polarimètre de Cornu {Comptes rendus, 4 se|)tembre igoS). Au contraire, à So" ou 4o° du Soleil les bandes sont restées visibles pendant la totalité. Dans le voisinage du Soleil la direction du plan de polarisation était verticale. 4" Spectropolarisation de la couronne. — J'ai fail l'essai d'une méthode qui doit permettre de reconnaitre la nature coronale, chromospliérique ou atmosphérique des raies du spectre de ht couronne par l'examen de leur polarisation. Eu efl'el, la lumière réfléchie de la couronne est polarisée radialement, la lumière diil'use du ciel l'est ver- ticalement, la lumière propre de la couronne, au contraire, ne doit pas être polarisée. J'ai donc placé devant la fente d'un spectroscope et sur la moitié seulement de celle-ci un nicol réglé de façon à éteindre complètement la lumière polarisée dans le sens de la fente, c'est-à-dire la lumière de la couronne polarisée radialement. Sur le cliché obtenu les spectres continus correspondant aux deux côtés de la couronne diffèrent d'intensité par suite de la suppression par le nicol de la lumière solaire réfléchie. Au contraire, une protubérance qui se trouvait sans doute du côté du nicol a donné malgré celui-ci les trois raies de l'hydrogène intenses avec un fort halo à leur base. La raie du coronium, qui est assez forte et s'étend à 4' environ du bord du Soleil, se 53o ACADÉMIE DES SCIENCES. voit des deux côtés ainsi que les deux raies du calcium, mais celles-ci sont plus fortes du côté où se trouvait la protubérance. La raie de l'hélium qui est très marquée n'est visible que de ce côté, ainsi que huit autres raies qui seront mesurées par la suite. 5° Photographie du spectre ultra-violet de la couronne. — Le cliché obtenu présente notamment dans l'extrême ultra-violet, entre 1 338 et 7^3o5, une quinzaine de raies dont la nature et la position seront étudiées par la suite. En dehors de ces résultats, j'ai rapporté un certain nombre de docu- ments ne présentant j)as le même caractère d'actualité, tels que photo- graphies de la couronne et des protubérances, dessin de la couronne, relevé des courbes du thermomètre et du baromètre enregistreur. Ce dernier a eu pendant 3 semaines une marche très régulière, présen- tant tous les jours deux minima vers 3'' du matin et S"" du soir. La diffé- rence entre un de ces minima et la movenne des deux maxima correspon- dants est restée comprise entre o'°'",G et 2™™, 3 avec une moyenne de i°"",3. Or, l'après-midi de l'éclipsé, la valeur de cette différence a été de i"'°,6. L'éclipsé n'a donc eu aucune influence sensible sur la marche du baromètre. Le thermomètre, qui marquait 34", 7 au commencement de l'éclipsé partielle, est descendu régulièrement depuis ce moment jus- qu'à 26", 9 au moment de la totalité, pour remonter à 3o°,7 à la fin de l'éclipsé partielle. Enfin notons que la durée de la totalité a été de 3°3i', 3, les coordon- nées du lieu d'observation étant : Longitude : 4° 29' 45" E; latitude : -t- 36''4i'5o"; altitude : 206". Je ne puis terminer sans remercier les nombreux assistants volontaires qui m'ont permis d'entreprendre un programme aussi chargé, et qui sont : pour la spectroscopie, M. Fenech, pharmacien à Philippcville; pour la polarisation atmosphérique, M. le lieutenant Roquebert; pour les photo- graphies de la couronne, le temps de la totalité, etc., M"* Récappé, MM. Madaule, Blanchet et Fanuel. SÉANCE DU .2.5 SEPTEMBRE iyo5. 53 1 ASTRONOMIE. — Sur les observations de V éclipse totale de Soleil du 3o août 190.5, faites à Guelnia par la mission de l'Observatoire d'Alger. Note de M. Cii. Trépied, présentée par M. R;;dau. La mission que le Bureau des Longitudes et le Gouvernement général de l'Algérie avaient chargée d'étudier l'éclipsé totale de Soleil du 3o août comprenait MM. Trépied, Rénaux, Rambaud et Sy. Elle avait choisi comme station la localité de Guelma, située dans le département de Constantine, à tort peu près sur la ligne centrale de l'éclipsé et elle avait installé ses instruments dans la cour de l'école communale de cette ville. Les coor- données géographiques de la station étaient les suivantes : Longitude Est ; o''20"23% latitude Nord : Zd" 1']' H-]" ■ Observation des contacts. — Les contacts extérieurs ont été observés par M. Sy, qui a trouvé, en temps moyen à Paris : i"- contact : o''33'"'27%i; 4'' fontact : 2'>59™38»,9 ('). Exanlen visuel de la couronne. — Bien que je me fusbe réservé la surveil- lance des opérations à la lunette de 6'", j'avais décidé néanmoins de consa- crer quelques instants à l'examen visuel de la couronne. Quelques secondes avant la totalité, alors que l'image solaire se réduisait à un mince croissant, je vis se former brusquement uxi anneau lumineux tangent au croissant et qui me sembla s'étendre à trois diamètres à peu près de la Lune, autant du moins qu'il me fut possible d'en juger pendant cette apparition de très courte durée. Ce phénomène singulier correspond probablement à celuidu nièrae genre que M. Rénaux a enregi.^tro sur l'une de ses plaques, mais un peu après la totalité. D'une manière générale, l'aspect de la Couronné iiie parut bien être celui qu'on attendait pour une éjjoque dé maxinmm de l'activité solaire; (') M. Sy, qui était chargé de la manœuvre du miroir de la lunette de 6" pendant la totalité, devait nécessairement renoncer à l'observation des contacts intérieurs. D'après une communication obligeante de la mission de Marseille, établie à coté de la nôtre, la durée de la totalité à Guelma a été de i'^Si^ (observation de M. Stéphan) ou de 3"" 34'* (observation de M. Borrelly). 532 ACADÉMIE DES SCIENCES. très brillante jusqu'à un demi-rayon du bord de la Lune, puis de là dimi- nuant rapidement d'éclat tout en demeurant, dans son ensemble, assez uni- formément distribuée autour de l'astre; peu d'extension dans la région équatoriale; dans la portion australe, deux jets ou rayons coronaux se pro- longeant assez loin. La planète Mercure et l'étoile Régulus se voyaient facilement dans une jumelle. L'obscurité, pendant l'éclipsé totale, a été beaucoup moins forte qu'on ne devait l'attendre en raison de la durée de la totalité. A. aucun moment il n'a été nécessaire de faire us;ige de lampes pour lire les chronomètres ou les divisions d'un cercle. Parmi les clichés obtenus par M. Rénaux avec la lunette de o'°, i6o, il en est deux qui présentent un intérêt tout particulier : l'un, pris au com- mencement de la totalité, montre les grains de Baily; sur l'autre, photo- graphié un peu après la fin de la totalité, se trouve enregistré un phéno- mène analogue à celui que j'avais observé un instant avant la complète disparition du Soleil. Mais ici les apparences se montrent beaucoup plus complexes; elles sont extrêmement curieuses. On distingue ime série de spires elliptiques partant de l'arc solaire et dont la plus éloignée s'étend jusqu'à quatre diamètres au moins de cet arc. C'est là un fait très singu- lier dont l'explication est à chercher. M. Rénaux me suggère l'hypothèse, assez plausible, que le phénomène en question pourrait dépendre de l'ac- tion de la lumière à travers une couronne de cristaux de glace pi'oduits par le refroidissement des couches supérieures de l'atmosphère. Une autre particularité importante à noter pour ce cliché est que le disque entier de la Lune se trouve parfaitement visible sur la couronne. Les résultats des travaux que nous avons faits à Guelma pendant i'éclipse du 3o août peuvent se résumer comme il suit : 1° Confirmation de la correspondance supposée entre les traits géné- raux de la structure coronale et l'état d'activité du Soleil; 2° Impression photographique certaine du disque de la Lune sur la cou- ronne, en dehors de la totalité; 3" Enregistrement photographique d'un très curieux phénomène d'an- neaux elliptiques; 4" Obtention d'un cliché à longue pose (durée de la totalité) permettant : (a) d'étudier la plus grande extension photographique île la couronne dans cette éclipse; (6) de contribuer à élucider la question des planètes intra-mercurielles. SÉANCE DU 20 SEPTEMBRE iyo5. 533 ^^ysiOl.OGmytGt-VK^.Y..--Nou.ellesrecherchessurl'apparcUrcprodacteurdes Muconnces. Note de M. J. Dauphi.v, présentée par M. Gaston Bonn.er. Dans une Note précédente (Comptes rendus, 5 septembre 1904) j'avais éuulié l'influence de quelques hydrates de carbone sur la croissance du MoHierellapolycephalaeV la formation des différents appareils reproducteurs. J'ai continué cette étude en l'étendant à quelques autres corps, tels que la elvcérine, la salicine, l'alcool ordmaire, etc. Toutes mes cultures ont été faites en tubes de Roux, ou bien dans le cas de cultures en surface, dans des ballons stérilisés à l'autoclave, en milieu neutre. J'ai suivi jour par jour la formation du mycéhum et ] ai observé celui-ci au microscope jusqu'à l'apparition des organes reproduc- teurs. Presque toujours le mycélium apparaît au bout de 24 a 48 heures, à la température moyenne du laboratoire, puis, un jour plus tard, les fruc- tifications se développent et c'est alors que se produisent dans les organes de multiplication les différenciations que je résume dans le Tableau suivant : Hydrates de carbone. Mycélium. Appareil reproducteur. ' Spores. Quel((ues clilamy- Raffinose Mycélium al^ondant. dospores assez rares, pas d'œufs. Dexlrine Amidon , Dulcile Erylhrite. Mycélium abondant; ] Ciilamydospores échinulées filaments dressés i spores, surtout entre les / parois du tube. chlamydospores échinulées ( ni spores, ni œufs. ( Chlamydospores échinulées 1 spores, pas d'œufs. Mycélium bien déve- f Chlamydospores )pé, assez abon- { . _„„„^^ _: „,,f„ Dimensions. Tube sporangifère : iiauteur Plus grande largeur. Spores arrondies. . . Tube sporangifère : , hauteur Plus grande largeur. I Spores arrondies. . . Chlamydospores . . . [ Chlamydospores ... 18- 22 V- V- 35o-4oo 12- i5 9- 10 370-400 1 .5- 20 8- 10 18- 20 Glycérine loppé, dant. i ni spores, ni œufs. \ Chlamydospores, spores G. R., igoâ, 2" Semestre. (T. CXLI, N" 13.) Tube sporangifère : hauteur Plus grande largeur. Spores ovales Chlamydospores . . . Chlamydospores . . . Tube porangifère : l hauteur Plus grande largeur. 1 Spores arrondies. . . [ Chlamydospores . . . 70 3oo-35o i5- 18 g- 12 23- 25 10- 20 35o-4oo 12- 1.0 6- 10 18- 20 ^^'^' ACADÉMIE DES SCIENCES. Hj'drales de carbone. Mvrélin.n i i ,,,.,■ Appare.l reproducteur. Dimensions. 1 \égétation ajipau- / Alcool ordinaire. vrie; filaments peu ' Ghlamydosporès \ nP r '■' ' i.ombrenx. / ^t queltn.es œufs. '^'""'^ 2.5o-6oo j Tube sporangilère : Salicine 1 ( Ghlamydosporès échinulées hauteur Soo-iiao I spores. • Plus grande largeur. ,8-20 J Spores arrondies. . . 8- 12 '^^r''"'" [Ghlamydosporès... 16-00 peu abondant. . t i Îlube sporangifère : l'auleur 820-370 Plus grande largeur. 18- 20 Spores arrondies. . . n- jq Ghlamydosporès ... ig- 20 De l'examen de ce Tableau il ressort une observation qui semble avoir quelque mterêt : l'alcool ordinaire, quoique très nuistble en général au développement du champignon (une .lose de 5 pour 100 dans un mii.eu glucose empêche la végétation de se produire) peut à fliible dose permettre la formation de chlamydospores et d'œufs. J'ai pensé à rapprocher ce résultat de celui que m'avaient donné le glu- cose, le galactose et le lévulo.se. Dansées milieux, \^ Mortierdla polycephala donne des sporanges et des œufs, or ce sont des sucres directement fer- mentesc.bles : la formation des œufs ne serait-elle pas précédée du dédou- blement de ces sucres en alcool et gaz carbonique? J'ai essavé de vérifier cette hypothèse en cultivant le M. polycephala dans divers milieux, amidon gluco.se, lévulose : 1° dans le vide, 2° dans le gaz carbonique. Mes recherches m'ont démontré qu'il ny a pas fermentation sous l'in- tluence du M. polycephala, donc pas d'alcool formé à moins que cet alcool ne soit digéré au fur et à mesure de sa formation. ^ Mais dans tous les cas hiles présente un optimum correspondant à une intensité moindre. J'ai montré également que ces particularités physiologiques devaient être vraisemblablement atlribuées à une concentration différente du pigment vert dans les chloroleucites de ces plantes. J'ai choisi comme sujets d'études les Piniis silveslris et Larix europea (ombrophobes), Abies nobilis et Taxas haccafa (ombrophiles), Betula alba et Robinia Pseudacacia (ombrophobes), Tilia parvifotia et Fagiis silvatica (ombrophiles). Pour chacun de ces groupes d'espèces deux séries d'expé- riences ont élé organisées, l'une à l'éclairement artificiel faible (bec Aner), l'autre à la lumière du Solejl. I^a première série d'expériences a servi à déterminer l'intensité de lumière minima à partir de laquelle la plante commence à décomposer le gaz carbonique. Je me suis procuré des maliiriaux aussi comparables que possible. J'ai choisi, pour les Conifères, sur un même rameau, des feuilles égales en surface et en poids; pour les essences feuillues, j'ai pris les deux moitiés d'une même feuille. Pour obtenir la valeur de l'assimilation seule j'ai dû prendre deux lois comparables; l'un était placé dans une éprouvelle noircie, l'autre dans une éprouvelte ordinaire. L'expérience terminée, le dosage du gaz carbonique de chacune des éjirouvettes pormcltnit de calculer la ([uan- tité de ce gaz décomposée par le fait de l'assimilation. Le mélange gazeux que j'ai utilisé dans mes expériences renfermait de 7 à S pour 100 de gaz carbonique. 11 résulte de ces recherches que les espèces ombrophiles commencent à décomposer 536 ACADÉMIE DES SCIENCES. le gaz carbonique à ime inlensilé lumineuse beaucoup plus faible que les espèces om- bropliobes, et l'énergie assimilalrice de celle-ci s'accroît avec l'intensité lumineuse jusqu'à la limite extrême de l'insolation naturelle, tandis que celle des espèces ombro- philes présente un optimum. Par (les études spectroscopiques de solutions chlorophylliennes compa- rables, j'ai constaté que la concentration du pigment vert est toujours plus faible chez les espèces ombrophobes que chez les espèces ombrophiles, La largeur des bandes d'absorption de la partie rouge du spectre est en effet moindre chez les premières. Les dissolutions alcooliques qui ont servi à ces mesures ont été préparées en traitant chez toutes les espèces le même poids de feuilles par la même quantité d'alcool. En outre il est intéressant de remarquer que dans chacun des groupes d'espèces étudiées les essences ombrophiles contiennent des grains de chlo- rophylle plus grands que les essences ombrophobes. Pour vérifier par d'autres recherches que la concentrntion inégale du pigment est bien la cause de la variation de sensibilité de l'appareil chlorophyllien, j'ai expéri- menté sur les jeunes feuilles de Taxas qui contiennent beaucoup moins de chloro- phylle que les feuilles âgées. Les expériences à la lumière artificielle ont montré que l'intensité lumineuse à parlii- de laquelle commencent à assimiler ces jeunes feuilles de Taxus est inférieure à celle des plantes ombrophobes Larix et ftobinia, par exenqjle. Autre fait remarquable : l'énergie assimilatrice de ces jeunes feuilles demeure sensiblement constante pour les éclairemenls solaires d'intensités élevées. Ces faits montrent clairement que l'énergie assimilatrice est sous la dépendance de la concentration du pigment dans les grains de chloi ophylle. La courbe qui représenle l'énergie assimilalrice peut, suivant la concentration du pigment, s'élever jusqu'à la limite supérieure de la radiadon naturelle (plantes ombrophobes), s' abaisser avant cette limite (plantes ombrophiles), ou enfin rester slationnaire à partir d'une certaine intensité (feuilles jeunes de Taxus). Peut-êire s'ajoute-t-il, chez les plantes ombrophobes et ombrophiles, à cette différence physique de concentration du pigment chlorophyllien, une diflérence physiologique d'irritabilité du protoplasma vis-à-vis de la lumière; c'est là une question intéressante qui resterait à élucider. SÉANCE DU 25 SEPTEMBRE igoS. 53-] HYDROLOGIE. — La végétation spontanée et la salubrité des eaux. Note (ie M. L.-A. Fabre, présentée par M. de Lapparent. On s'accorde à considérer comme salubres les eaux issues des sols inciilles, peu habités, couverts par la végétation spontanée des landes, forêts et hautes pelouses : par contre, les hv^iénistes reconnaissent l'impos- sibilité d'assurer, en pays agricole et peuplé, une surveillance efficace sur les sources utilisées pour l'alimentation (J. Courmont, E. Imbeaux, etc.). Des Ugucs se sont constituées à l'étranger, en vue de cette protection. Les grands travaux de caplage s'orientent vers les régions désertes, lacustres et forestières dont le sol, abrité et hygroscopisé par une couverture végé- tale pcrcnne, soustrait les eaux pluviales au ruissellement comme à l'en- fouissement. Liverpool, Glascow, Vienne, etc. ont acquis dans ce but des périmètres sylvo-lacuslrcs souvent considérables (Birmingham : 17000 hec- tares). On y maintient rigoureusement la forêt ou la lande en y raréfiant les habitations et les troupeaux. Ailleurs, à Berlin, M.igdebourg, Hambourg, on fore jusqu'aux eaux phréatiques j)rofondes qui, en terrains non fissurés, sont mirrobiologiquement pures. I>e plus souvent, on recourt à de simples épurations ou filtrages toujours onéreux et aléatoires. D'autre part, on s'efforce de stériliser les eaux résiduaires industrielles, les sewages des grandes agglomérations. L'auto-épuration des eaux du sol sj)ontanément armé est généralement considérée comme due à un simple filtrage. Sur la plupart des sols forestiers, très superficiels et qui atteignent rarement la profondeur de i",5o à 2'", cà laquelle cesse brusquement l'infiltration microbienne, au moins celle des aérobies (G. Franckel), le filtrage seul parait absolument insuffisant pour aseptiser les eaux. En tous cas, dans cette question complexe, on ne panit jamais avoir envisagé le rôle tle la concurrence vitale intermicrobienne. Ce struggle spécial, issu soit de la vitalité, de la résistance, du polymor- phisme propre des germes du sol et de l'eau, soit du milieu dans lequel ils évoluent simultanément, paraît pouvoir être apprécié en recourant à divers travaux. Le bacille d'Ebertli esl neuUalisé dans les cultures de Bac. coLi ; inlinduil dans l'eau pure en présence de ce dernier, il s'élimine rapidement (Watelel). L'agitation de l'eau de mer exagère l'activité microbicide qui lui est propre (A. Giard). De minu- tieuses recherches ont été faites sur deseaux d'ca.- t. VI, „o 4,.) p,,is, au sièo-e de la Société de Speléolo-ie, 190.5 ; 1 fasc. in-S" " in:T:t^o::: '^ ''""'"' ' '"" '''""■^''- ^^'''-•- '^«-' '903-:905; . fasc. 1 au,., nnp. A. Quelquejeu, lyoj; 1 fasc. ui-S". Z« .-.^/o/. „„à../-.e//e, par Louis Panafieu. Paris, igoS; , vol. in-,. Mémoires de la Société d' Agricallare, Commerce, Sciences ei Arïs du départe ment de la Marne .. séné, . VII, .9o3-,9o4. Chàlons-su.-Man.e, :,o5 ::Ï ^: L^z:7i^: 1?''"'": f^^-^^---^-' 's^^-^gos, e^ se.,., t. ii.^Na„c,, ^..8.,.: Leviauit et L.'% 1900; i vol. 111-8°. :^5-:Zt-n^r '-^ '"' P''"''''"'-y ^'--ospheres, ,y C. M.ux,. Nulau, E. Webe, /««<., pa. J.-P. VAN i,EK hTOK. Ulreclu, Kemink el fils, igo:>; , fasc in^S» ll^z":cl7'J^wT"'''''"r' u"' ^'» Dar M. le Professeur BRONN.In-4', avec 7 planches ;i8fai... .iO I' lent entre l'élat actuel du règne organique et sesetais antcrieur^ ... par iw. le ;ntaire9, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question ae hh _ des rapports qui exisi la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. iT 13. TABLE DES ARTICLES (Séance du 2o septembre 1903. 3IEMOIIIES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRRS ET DKS CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. P. UuHEM. — Sur les origines du prin- cipe des déplacemenls virtuels âaj M. H. MoissAN fait hommage du fascicule II (t. II) el du fascicule II (t. IV) de son « Traité tie Chimie minérale >• 327 Pages. M. P. Dlhem fait hommage du Tome I" d'un Ouvrage intitulé : « Les sources des théo- ries physiques. Les origines de la Sta- tique ■• 527 COURESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale : i" le Tome XII du > ; 2° un Ouvrage relatif au Polyteclinikum de Zu- ri.-h '. M. Salei. — Observation .le i'écli|i:.e totale du Jo août j(|OJ- f.nle à Uobertville (Algé- rie) M. Ch. Trépied. — Sur les observations de l'éclipsé totale de Soleil du 3o août 1905, faites à Guelma par la mission de l'Obser- vatoire d'Alger BlLLETIX BIBLIOGHAPHIQI K 027 528 M. J llACPEiiN. — Nouvelles recherches sur l'appareil reproducteur des Mucoriiiées . . . M W. LuBiMENKo. ^ Sur la sensibilité de l'appareil chlorophyllien des plantes oni- brophobes et ombrophiles M. L.-A. Kabhe. — La végétation spontanée et la salubrité des eaux M. L. Malecot adresse des « Notes complé- mentaires sur la Navigation aérienne »... M. G.-D. HiNRicHS adresse une Note « Sur le nouveau poids atomique probable de l'azote •> 533 333 537 539 339 539 PARIS. — liVlPKI.VlEKlK GAUTHIKK-VILLAKS. Quai des Grands-Augustins. 53. Le fierant ; Gauthibr-Villars. 1905 SECOi\D SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. ISM4 (2 Oclobie 1905) ^ PABIS, GAUTHIER-VILLARS. IMPRlMEUK-LIBRAIRli DES COMPTES KENUUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Giiiiiils-Augustins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS ..S SÉA..CES D.S ^3 JU.N :86. ET ./, MAI ,^5 ^ ^^^Comptes rendus h-bdoinadcuresdv, séances \ H^nnorr ■ ,- l ff • , de r Académie., con.posent des extraits des Ira aux tn ^ Vf p '",f"'^ ^^'^^'""^^ "^ '« ««"t de ses Men.bres et de l4nal vse des Mén.oi Jo nI ^^y^l}^^-^^^^^^^ décidé 1 "—^ ^-^^-^i ni. o UCS II rivaux de ses Membres et de l^analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a -18 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article I' — Impression d<-s travaux (!'' I Académie. Les extt ait> des Mémoires présentés par un Mend^re ouparunAssociéétrangcrderAcadémiec.mprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus ^\n^ de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a ete remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas corn nris flanc Icc- t^ „ __ _ 1 . , . pns dans les ,0 pages accordées à chaque Membre J'"''',^ '." ^^^""'^^ ^"^ "^^^t.n ; faute d'être rem Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- r^' '« tUre seuUdu Mémoire est inséré dan: Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiques par les Correspondants de l'Acadé.nie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3-> pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention/ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont J.s donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne prejudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, daus les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Les Notices ou Discours prononcés en sean. blique ne font pas partie des Comptes rendus. AMnci.F. 2. _ Impression des travaux des S. étrangers à l'Académ'ie. Les Mémoires lus ou présentés par des persr, quine sontpas Membres ou Correspondants de 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'u sume qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qu, fait la présentation est toujours nom uiais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour ks articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Akticle 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re a l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta le jeudi a .0 heures du matin ; faute d'être rem C\jmpte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Akticle i. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planch( ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraie autorisées, l'espace occupé par ces figures comj.te, pour 1 étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des ai leurs; d n'y a d'exception que pour les Rapports, les Instructions demandés par le Gouvernement. AfincLK ."). Tous les six mois, la Commission administradv, fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu. après l'impiession de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2 OCTOBRE 1903, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MÉMOIRES Eï COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. - Résumé des observai ions de V éclipse totale de Soleil du2g-3oaoùt ,go5, faites à SMiTunme). Noie de M. G. B.oo.koax. Le Bureau des Longitudes, qui avait organisé de nombreuses missions pour l'observation de cette éclipse, nous Rvait conf.é la direction de celle qui s'est installée à Sfax (Tunisie). Les aides spécialement attachés à celte mi.sion étaient MM Joseph Eysséric et Paul Heilz, qui nous avaient déjà accompagné en Espagne lors de 1 echpse de .900- Mais d'autres aides étaient nécessaires pour la manœuvre des nombreux instruments dont nous disposions. Aussi avons-nous été très heureux de vo,r se joindre a nous : MM. Marcel Dehalu, astronome à l'Observatoire de Cointe (Liège), Gustave Eysséric, étudiant, . , ,,r. • , ;. Ginestous, chef du service météorologique à la Direction de 1 Enseignement, a Tunis, Gorissen, aide de M. Dehalu, Kervahut, instituteur à Sfax. En outre, divers ingénieurs de Sfax ou du voisinage ont collaboré avec nous pour l'observation des contacts et de divers phénomènes physiques. Ce sont : MM. Bursaux, chef de l'Exploitation des mines de phosphates de Metlaoui, Gourguechon, ingénieur des Mines à Tunis, Jomier, chef du service des Ponts et Chaussées à Sfax, Tronchère, sous-chef des services du Chemin de fer de Sfax a Gafsa. Presque tous ces ingénieurs étaient accompagnés chacun de divers aides chargés d'observer tel ou tel phénomène spécial. Enfin par l'intermédiaire de MM. Bursaux, Ginestous, Jomier, etc., nous avons pu recueillir des observations faites à Gabès, à Sousse (M. Gresse), etc. 7 I G. R„ 1905, -2' Semestre. (T. CXLI, N° 14.) ' 542 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il n'est pas encore possible de donner avec quelque détail les résultats obtenus : certains documents annoncés ne nous sont pas encore parvenus, et même une partie de nos propres clichés pliotogra|)hiques ne sont déve- loppés que depuis quelques heures; il avait paru prudent de ne pas les développer sur place, non seulement à cause de la température élevée qui régnait alors, mais aussi à cause des matières salines contenues dans les eaux dont nous disposions. Lieu d'observation. — La ligne de l'éclipsé centrale coupait le chemin de fer de Sfax à Gafsa vers Tina, à 20*"" environ au sud de Sfax; et c'est là, près d'un phare, que j'avais d'abord songé à installer nos instruments. Mais, en un lieu aussi dénué de ressources, nous aurions rencontré des difficultés capables même de compromettre le succès de la Mission. Aussi ne pon- vait-on hésiter à préférer le voisinage immédiat de Sfax, où l'on perdait à peine une seconde sur la durée de la totalité. Grâce au bienveillant concours que nous avons rencontré partout ('), nous avons trouvé un excellent emplacement dans l'école j)rimaire de garçons de la ville française : les instruments astronomiques ont été dressés dans la cour et, sur la terrasse qui couronne les bâtiments de l'école nous avons trouvé, pour nos instruments mcléoi'ologiques, un bon abri actuelle- ment inoccupé, mais où l'on a poursuivi pendant plusieurs années les observations météorologiques faites à Sfax. Les instruments magnétiques enregistreurs ont été installés dans un sous-sol du théâtre. Conditions climatérùjues. Etal du ciel. — l'resque toute la partie française de la ville de Sfax est bâtie sur uw terrain sablonneux, conquis très récem- ment sur la mer. Le vent y souffle souvent assez fort, et, comme sur une grande partie des côtes d'Afrique, il soulève un sable fin qui pénètre par- tout et qui est fatal aux instruments de précision. D'un autre côté, l'air marin y rouille avec une rapidité surprenante tous les organes où se (') A la demande du Bureau des Longitudes, les Ministres des Affaires étrangères et de la Guerre avaient bien voulu recommander la Mission aux Autorités françaises de Tunisie. Aussi avons-nous trouvé le meilleur accueil à Tunis, auprès du Résident de France, du Général commandant les troupes d'occupation et du Directeur de l'En- seignement public. Sur leur recommandation nous avons été reçus à Sfax de la façon la plus cordiale : nous devons surtout nos plus vifs remercîments à M. Fidelle, Con- trôleur et Vice-Consul de France; à M. Gau, Vice-Président de la Municipiililé; à M. le colonel d'Eslainviile, à M. le commandant Vannier, commandant d'armes intéri- maire, et à la Compagnie du chemin de fer et des phosphates de Sfav-Gafsa, qui avait bien voulu mettre à notre disposition ses puissants moyens d'action. SÉANCE DU 2 OCTOBRE IQOJ. 543 trouvent ;i nu !e fer et l'acier; ainsi il est très difficile de protéger les tou- rillons d'un instrument méridien, de sorle qu'on ;i eu beaucoup de peine à obtenir des valeurs concordantes pour l'inclinaison de l'axe de rotation. Quant aux miroirs argentés, ils se ternissaient avec la plus grande rapidité, tant sous l'influence de l'air marin que du sable transporté par l'air; ce sable est ici d'autant plus nuisible qu'il est chargé de sel, parce qu'on arrose les rues de la ville avec de l'eau de mer. Pendant notre séjour à Sfax (8 août-io septembre), le ciel a été presque toujours sans nuages et le plus souvent très pur. Mais la fin du mois d'août a été cette année, ainsi qu'il arrive d'ordinaire, une époque de transition dans laquelle on a vu apparaître quelques nuages; et c'est ce qui a eu lieu le jour même de l'éclipsé : des nuages légers ont souvent sillonné le ciel pendant l'éclipsé partielle, mais ils ont peu gêné pendant la totalité; l'air était d'ailleurs bien transparent. Détermination de l'heure. — Cette détermination a été faite avec un petit instrument méridien prêté par M. Ch. Mouchez, lieutenant de vaisseau, et qui a longtemps servi à son père pour ses travaux hydrographiques. Observation des contacts. — Ces observations ont été faites à Sfax par MM. Bigoiu'dan, J. Eysséric, Gourguechon et Jomier, et à Maknassy par M. Bursaux. Au second contact (commencement de la totalité), les grains de Baily ont été observés avec une netteté tout à fait remarquable. Photographie de la couronne intérieure. — Notre principal instrument était une lunette horizontale de lo™ de foyer et de o'",2o d'ouverture, placée devant un miroir monté en cœloslat. Il a été construit par M. Mailhat et était destiné à donner des photographies coronales à grande échelle, montrant les relations entre les détads de la couronne intérieure et les points coires|)ondants de la surface solaire. Cet appareil, manœuvré par M. Dehalu assisté de M. Gorissen, a donné deux photographies montrant de nombreux détails de la couronne inté- rieure. Il était disposé pour fournir un plus grand nombre de clichés; mais la seconde plaque, placée sans doute obliquement, ne s'est pas déclen- chée et a ainsi arrêté les suivantes. Les deux plaques obtenues, comme toutes celles qui avaient été pré- parées, portent une échelle d' intensité (') qui permettra d'évaluer l'éclat relatif des diverses parties de la couronne intérieure. (') Celle échelle d'inlensité a été oblenue en exposant à une lumière d'inlensllé connue, et avec des poses croissantes, une série de petits carrés empruntés à un des 544 ACADÉMIE DES SCIENCES. Photographie monochromatique de la couronne. — Cette photographie a été obtenue au moyen d'un objectif très lumineux à quatre verres, d'environ 0^,95 de foyer et de o"',i5 d'ouverlure, et en plaçant devant la plaque un écran vert qui arrêtait les radiations spectrales autres que celles voisines de X53o. Cet appareil, manœuvré ])ar MM. J. Eysséric et P. Heitz, était porté par une monture parallactique entraînée par un mouvement d'hor- logerie. La pose a été prolongée pendant presque toute la durée de la totalité. Le cliché obtenu montre la couronne jusqu'à 3o' environ du bord lunaire; il présente d'ailleurs deux images secondaires produites, sans doute, par quelque réflexion intérieure qui ne s'était pas révélée anté- rieurement. La plaque employée avait été mimie d'un anti-halo des plus efficaces. Spectroscopie . — Nous avions deux spectrographes à feule, chacun à deux prismes et produisant une déviation de 90°. Le collecteur de lumière avait o'",8o environ de foyer et o™, i5 d'ouver- ture. Les fentes étaient assez longues |)our déborder considérablement le Soleil de chaque côté, de manière à obtenir la composition de la lumière coronale sur quatre points, correspondant à peu près à l'équateur et à l'axe du Soleil. Ces deux instruments, placés sur la même monture que le précédent, ont été manœuvres aussi par MM. J. Eysséric et Heitz. Photométrie oculaire . — J'ai déterminé l'intensité globale de la lumière coronale en la comparant à celle d'une petite lampe électrique, au moyen d'un photomètre de Lummer qu'avait bien voulu nous prêter M. Violle. Cette petite lampe, alimentée par un courant de 2,2 volts, devait être placée à o™,63 pour produire un éclairement égal à celui de la couronne. Quand des ex|)ériences de laboratoire nous auront donné l'intensité de la lampe électrique en unités photométriques courantes, nous aurons donc l'intensité de la couronne exprimée de même. Photométrie photographique. — Un appareil spécial, et à enregistrement continu, a donné, sur trois plaques photographiques, six bandes, corres- pondant à autant de points du vertical solaire; ces bandes permettront de déterminer à chaque instant l'intensité de la lumière venant de chacun de ces six points. Cet appareil, construit en bois seulement, était d'une ma- bords de la plaque. La lumière de comparaison employée est celle de l'acétylène brûlant dans une lampe du système de notre confrère, M. Violle, qui a bien voulu me prêter une de ses lampes. SÉANCE DU 2 OCTOBRE igOD. 545 nœiivre assez difficile; cependant MM. Ginesloiis et Kervahut sont par- venus à le faire marcher très régulièrement. Influence du passage de V ombre de la Lune sur l'état magnétique du globe. — Pour contribuer à mettre cette influence en évidence, nous avions éliibli à Sfax une station magnétique temporaire, comprenant les trois instru- ments enregistreurs ordinaires : déclinomètre, balance et bifilaire. Ou sait qu'une condition très importante à remplir pour mettre en évidence de petites variations magnétiques c'est déplacer les instruments à l'abri des changements de température. Ce que nous avons dit sur la nature du sol où est bâtie la ville française de Sfax fera comprendre pourquoi les caves y sont fort rares. Après quelques recherches nous avons trouvé dans un sous-sol du théâtre un emplacement à peu près parfait, et que M. Gau a bien voulu faire mettre à notre disposition. Les observations, organisées par M. Dehalu, n'ont montré de trouble magnétique notable que la veille de l'éclipsé. Pour se prononcer définiti- vement sur l'influence de l'éclipsé, il est nécessaire de comparer les courbes du 3o août à celles obtenues avant et après; mais dès maintenant on peut dire que, à Sfax, cette influence a été au moins très faible. M. Dehalu a également déterminé à Sf;tx la valeur absolue des éléments magnétiques. Météorologie et Actinométrie. — Dès notre arrivée à Sfax, nous avons in- stallé des instruments météorologiques enregistreurs, dont quelques-uns nous avaient été prêtés par M. J. Richaril, le constructeur bien connu. A ces observations ont été ajoutées, dans la périotle avoisinant l'éclipsé, des observations actinométriques par lecture directe, qui ont été faites par M. Gustave Eysséric : les lectures étaient assez rapprochées pour être sus- ceptibles d'une représentation graphique; et cette représentation met bien en évidence et l'influence des nuages qui ont sillonné le ciel le 3o août, et l'influence de l'éclipsé elle-même. Dessins de la couronne à l'œil nu. — Deux de ces dessins nous ont été remis par M. Bursaux; ils ont été faits à Maknassy par MM. Aussel et Teste, et il sera intéressant de les comparer aux représentations de la couronne fournies par la Photogra|)bie. Observation des ombres volantes. — Ce phénomène, un des plus frappants qui accompagnent les éclipses de Soleil, a écé observé cette fois en beau- coup d'endroits de Sfax ou des environs, et par un grand nombre d'obser- vateurs. En général, c'étaient des bandes sinueuses et ondulantes à peu près parallèles, dirigées souvent vers le Soleil et se déplaçant perpendicu- 546 ACADÉMIE DES SCIENCES. lairement à leur direction, avec la vitesse moyenne d'un homme au pas. Dans les éclij)ses précédentes, je n'avais pas eu l'occasion d'observer ces bandes, et peut-être cette fois encore elles m'auraient échappé si un autre observateur ne les avait signalées, parce que je cherchais à observer le deuxième contact. Dans le court instant que j'ai consacré à l'examen de ces ombres elles offraient, sur le sable, et à la régularité près, l'aspect des ombres produites par une légère fumée. Nous avons pu recueillir sur ce phénomène intéressant des observations nombreuses qui seront discutées plus tard , Obscurité de l'éclipsé. Visibilité des étoiles. — La durée de la totalité (3™3o*) était cette fois bien plus longue que dans l'éclipsé de mai 1900 (i"i5'). Cependant on s'accorde à dire que le 3o août dernier l'obscurité a été moins grande qu'en 1900; telle est l'opinion de notre collaborateur M. Heilz qui, dans les deux éclipses, manœuvrait à jjeu près les mêmes instruments, et qui pouvait examiner le ciel à loisir pendant la totalité. Lesastresqui ont été visibles à l'œil nu sont Vénus, Mercure elRégulus; cependant un quatrième paraît avoir été vu un instant par des observateurs que M. Jomier avait chargés spécialement de surveiller la visibilité des étoiles. Observations diverses. — Les animaux ont été influencés comme à l'ordi- naire par l'arrivée de l'éclipsé : les oiseaux, les pigeons, par exemple, ont regagné leur gîte; les chauves-souris se sont montrées, etc. Les hommes ont également été influencés, et des témoins dignes de foi nous ont cité une localité des environs de Sfax où cinq femmes sur dix se sont évanouies de terreur à l'arrivée de la totalité. MÉCANIQUE. — Sur les lois du frottement de glissement. Note de M. Paul Painlevé. 1. Dans une Communication antérieure (^Comptes rendus. 21 août igoS) j'ai discuté les cas iV ambiguïté qui se j)résentent quand on applique les lois du frottement de glissement dites lois de Coulomb aux solides rigides. Ce sont les cas d'impossibilité (\\i'i{\lro'.\u\\. l'application de ces mêmes lois que j'étudierai dans cette Note. Comme dans ma Communication précé lente je me borne à considérer un système formé d'une tige rectiiigne rigide AB non homogène, dont l'extré- mité A glisse (dans un plan vertical) sur une droite fixe horizontale Ox. SÉANCE DU 2 OCTOBRE igoS. 547 Lu liaison peut être bilatérale ou unilatérale : si elle est bilatérale, le point matériel A glisse entre deux droites fixes horizontales très voisines Ox et 0|^, qui ne le^erre/z^ pas('). Si la liaison est unilatérale, je suppose A placé au-dessus de Ox et pouvant se sonlever au-dessus de cette horizontale : la réaction (R) de Ox vers A est alors nécessairement dirigée vers le haut. Enfin la tige AB n'est soumise à d'autres forces données que la pesanteur. Je représente par m la masse de la tige AB, par /nA- son moinent d'inertie autour de son centre de gravité G, par / la distance AG. .le suppose qu'à l'instant t considéré le point G est au-dessous de Oa: et que la vitesse du point A (vitesse de glissement) est dirigée selon la projection AH de AG surOa-. Dans ces conditions, si la liaison est uidlaléralc, on voit aussitôt que A ne saurait se soulever au-dessus de 0.2"; A glisse donc (au moins pendant un certain temps) sur Ox : soient N et F les valeurs absolues (à l'instant t) des composantes verticale et horizontale de la réaction (R); (N) est dirigée vers le haut et (F) dans le sens HA. Soient enfin co la rotation instantanée du disque et A, d les distances de G à l'horizon- tale Oa: et à la verticale du point A ( /i > o et rf>-o varient avec l'instant t, mais h^-^- d''= P). On a, entre F et N, la relation le deuxième membre p de (i) représente la valciii- de la réaction normale qu'exerce- rait Ox sur A, à l'instant i, dans les mêmes conditions, s'il n'y avait pas frottement. Quand la liaison est bilatérale, la relation (i) subsiste à condition de représenter par N la valeur absolue de la composante normale de (R), précédée du signe -t- ou du signe — suivant qu'elle est dirigée vers le haut ou vers le bas. La relation (i) montre alors que N ne peut être négatif; A presse sur O.r (et non sur 0^x^). D'oîi'cette con- clusion : Que la liaison soit unilatérale ou bilatérale, le point \. à l'instant t considéré presse surOx, et les composantes verticale et horizontale de la. réaction, prises en valeur absolue, soit N et F', satisfont à la relation (i). La relation (i) entraîne aussitôt l'inégalité Donc, tant que G reste au-dessous de Ox et que la vitesse de A ne s'annule pas, l'inégalité (a) est vérifiée, et cela quelles que soient les substances en contact. Soit / le coefficient de frottement de glissement qu'introduisent les lois (') Autrement dit, A ne peut presser à la fois les deu\ droites Ox et O4X,. 548 ACADÉMIE DES SCIENCES. de Coulomb pour deux substances données : si, à l'instatil /, on a il y a contradiction entre les lois de Coulomb et l'inégalité (3). Les lois de Coulomb sont donc inadmissibles {*) tant que G reste au-dessous de Ox^ que la vitesse de A est de sens AH et enfin que la condition (3) est vérifiée. 2. Réalisation des conditions initiales singulières. — Les conditions initiales sin- gulières que je viens de signaler peuvent d'ailleurs être réalisées de bien des manières. Par exemple, la liaison précédente étant bilatérale, supposons AB placé, sans vitesse, dans une position presque horizontale, et exerçons sur lui en A une force horizontale très grande, dirigée dans le sens AH. On voit aisément que K pressera sur 0,j-i (et non sur Ox) et se mettra en mouvement dans le sens AH (c'est-à-dire dans le sens de *), d'autant plus rapidement que * sera plus grand; en même temps, G descend. Au moment où Alî atteint les positions singulières définies par (.3), supprimons rapi- dement la force <1>; la pression normale N s'annule à l'instant ti où '!> = /?((.? + /u.j-)— - lia et change de sens; et à partir de cet instant t, on se trouve dans les conditions où les lois de Coulomb sont inadmissibles. 3. Considérons encore l'exemple de M. Chaumat. Soient O.r et Ov deux demi- droites fixes d'un plan vertical, la première horizontale, l'autre oblique, dirigée au-dessus àe Ox el faisant avec Ox un angle aigu a. Une roue homogène, pesante, de masse /», située dans l'angle xOy. glisse avec frottement sur la droite Ox (au- dessus de laquelle elle peut se soulever), et sans frottement le long de la droite Oj, dont elle peut s'écarler dans le sens Ox. La roue est abandonnée à l'instant t^, avec une vitesse initiale de rotation w», de sens xOy, son centre étant immobile. On voit aisément que la roue ne peut ni se soulever au-dessus de Ox, ni aban- donner O/, elle reste donc en contact avec Ox et Or, et, si N et F sont les compo- santes verticale et horizontale (en valeur absolue) de la réaction de Ox sur la roue, on a la relation (4) N — F col:i = niff, relation qui est vérifiée tant que la vitesse de rotation de la roue n'est pas détruite el qui entraîne l'inégalité (5) • j^/N (/désignant une con- stante). SÉANCE DU 2 OCTOBRE IQOl. 5/|9 On peut, d'ailleurs, de bien des manières, donner à la roue une vitesse de rotation inlliale arl)itraire. Imaginons, par exemple, qu'on la suspende par son a\.e à un (il éia^tifjuo vi'itical fixé par son autre extréinit'' <• d qui, lorsqu'il a une certaine lon- gueur /, maintient la loue en équilibre, c'est-à-dire; exerce sur le centre de la roue une tension égale et directement opposée an poids de la roue. La roue étant ainsi sus- pendue au fil de longueur /, et en contact avec (>x et Of, n'exerce sur ces deux droites aucune réaction: on peut lui donner une vitesse de rotation arbitraire, qui se conservera ensuite indéfiniment (si on néglige les légers frottements sur l'axe de la roue), c'est-à-dire, en fait, très longtemps. La roue une fois mise en, rotation dans le sens .rO), si on coupe le fil, on se trouve dans des conditions initiales exception- nelles. Au lieu de couper le fil, abaissons très légèrement son point supérieur O de suspen- sion, de la liauteur t par exemple; la relation (4) subsiste à cela près que, dans le second membre, /»:,' est remplacé par nig' 7= ing — t, t désignant la tension du fil élasti<|ue : - varie de ing à zéro quand i. variant à partir de zéro, atteint la valeur j)our la(|uelle le fil est détendu; ing' peut ilonc prendre toutes les valeurs de zéid à ing. Si petit ijue soit ing' , les lois de Coulomb sont inadmissibles quand langot;,/. 4. Réponse à qiiehjues ohjeclions. — On a lait, aux raisonnements précé- dents, quelques objections. Une première objection consiste à dire que les conditions initiales sifi^na- lées sont irréalisables. C'est ainsi, nous dit-on, que, dans l'exemple de M. Chaumal, il est impossible de faire tourner la roue (d'abord immobile) dans le sens xOy, si grand que soit le couple i[u'on lui applique. Il y a arc-boutement. Je crois inulile, après ce qui précèile, de répondre à cette objection qui ne peut provenir que de lecteurs superliciels. Les conditions initiales sin- gulières sont réalisables d'une infinité de manières. Une seconde objection est la suivante : Les conditions singulières sont réalisables, mais elles ne se sont jamais réalisées que pendant un temps extrêmement court. C'est ainsi que, dans l'evemple de M. Cliaumat, la lolation initiale sera détruite presque instantanément par le frottement; la cliose est évidente (') puisque, au repos, le frottement contrebalance tout couple moteur si grand qu il soit. C'est un cas d'arc-ljoiiteine/it dyna/ni/jae. Or, quand on met deux corps en contact (même sans choc), ou quand leius réactions mutuelles subissent une variation brusque, il se produit une très courte période troublée, pendant laquelle les lois de Coulomb ne s'appli(|uent pas. lui un mot, les lois de Coulomb sont vraies; seulement il ne faut pas les appliquer dès la mise i^a contact, mais un peu après, quand (') Cette raison n'est d'ailleurs pas fondée, comme le montre une analj se précise des |jliénomènes d'arc-boutement. G. R., 1903, 2' Semestre. (T. CXLl, N- 14.) 72 ,5to académie des sciences. le régime normal est établi. Ceci admis, |ioiir levei- loule difficulté, il siiffil de sup- F poser que le rapport ^i au lieu d'être imiiiédialçuieiU égal a /, [tavl de zéro pour croîti'e très rapidement jusf|u'à / (à moins que la vitesse de glissement ne s'annule auparavant); si l'on ap|>lique cette hypolhèse à l'élude des conditions initiales singu- lières, on constate que le glissement sera délruit en un temps très court, plus court que la période troublée, et l'on ne se trouvera plus dans les conditions singulières. Telle est l'explicalion propobée par M. Leconui (') el, après lui, par M. (le Sparre. Je remarque, Lmit d'abord, que mes contradictetirs sont d'accord avec moi sur celle conclusion : Tant que les conditions singulières signalées sont réalisées, les lois de Coulomb sont en contradiction avec la Dynamique des solides rigides. Setdement, pour eux, le temps pendant lequel ces conililions sont réalisées et, par suite, pendant lequel les lois de Coulomb ne s'appliquent pas, est extrêmement court. C'est là le point qui reste à discuter. Quand on met deux solides en conlacl (c'est-à-dire (|uand leur réaction mutuelle passe brusquement de zéro à une valeur finie), c'est chose fort admissible a /?/7'o// que F .... . le rapport ^ n'accjuiére pas immédiatement sa valeur normaley. Mais pourijuui penser F que -^ tend vers sa valeury par valeurs //(/t-/7'e(//'« plutôt que par valeurs iw/je/(e«re5.'' Si F parlait de zéro, N ayant déjà une valeur finie, il n'y aurait aucun doute : mais F et N partent simultanément de zéro, i^'assiniilalion aux. lois du frottement au repos F . . , n'est pas sérieuse, et l'hypothèse d'après lacjuelle rrr partirait d'une valeur supérieure F à y me paraît aussi vraisemblable que riiypothèse d'après laquelle ^ part de zéro. En un mot, jjour justifiei' l'hypothèse par bupielle ALM. Lecornu et de Sparre veulent lever la contradiction signalée, je n'aperçois, pour ma part, d'autre raison précise que la nécessité' même d'échapper à celte contradiction. En ouli'e, dans toute la théorie des choc^ vulgaires (théorie du billard, etc.), on F admet, d'après Morin, que v7 est égal à/. Si l'on adopte l'hypothèse précédente, cette théorie est enlièremeul à refaire. De plus, on se trouve en présence de percussions d'un nouveau genre, que j'ai a|)pelées percussions sans choc, entendant par là que la mise en contact de deu\ solides entraînerait une variation bruscjue de leurs vitesses, bien que leurs vitesses se raccoident au.\ points de contact, et que, par conséquent, les deux corps ne se heurtent pas. (') Je laisse enliéreuienl de coté, dans cette .\ole, la seconde explication proposée par M Lecornu, où il conserve tigoureuseiiu'nt les lois de Coidoinb à chaque instant, mais où il lient compte de la dcforinalioii des solides. Je reviendrai prochainement sur ce sujet. SÉANCE DU 2 OCTOBRE ipoS. 55 I Mais passons sur ces difficultés. Voici deux arguments qui me semblent décisifs contre l'explication de MM. Lecornu et deSparrc. Tout d'abord on peut réaliser les conditions singulières sans que les réactions mutuelles des deux solides subissent de variation brusque. Dans l'exemple de M. Chaumat, tel qu'il a été supposé réalisé au n" 3, il suffit de faire descendre le point de suspension O du fil élastique d'une façon lente et continue (à partir de sa position primitive); les réactions de Ox et de Oy sur la roue varieront d'ime façon lente et continue à partir de zéro. Il n'y a dès lors pas de raison pour qu'une période troublée se produise au début plutôt qu'à tout autre instant du mouvement. Le second argument est le suivant : rex|)lication proposée exige essen- tiellement que les conditions singulières ne soient jamais réalisées que pendant un temps très court. Or, dans l'expérience décrite au n° 3, quand on ne touche pas au point de suspension O du fil élastique, la roue garde quasi- indéfiniment sa vitesse de rotation et, quand on lui applique un couple de même sens, sa vitesse s'accélère proportionnellement au couple. Au con- traire, si faible que soit la hauteur e dont on abaisse te point O, on se trouve dans les conditions singulières, et la roue devrait se bloquer presque instan- tanément quelle que fût la vitesse acquise (et quel que fut le coujjle a|)pli- qué). C'est là une conclusion absolument contraire mi principe de conlinuitc des phénomènes : par exemple, quand il n'y a pas de couple, il est évident que, pour des valeurs de e tendant vers zéro, le temps pendant letjuel In roue gardera sa vitesse croîtra quasi-indéfiniment. Je ne puis donc que répéter la conclusion que j'ai énoncée jadis : « Il y a contradiction logique, dans des conditions réalisables, entre les lois de Cou- lomb et la Dynamique des solides rigides. » Et j'ajoute : « Les conditions dans lesquelles cette contradiction se manifeste peuvent être réalisées pendant une durée aussi grande qu'on tvut. » 5.' De l'arc-boutement. — Je dirai enfin quelques mots des phénomènes d'arc-boutement dont il a été fait grand état dans cette discussion. Tout d'abord, lors nièuie que les lois classiques du frottement au repos seraient vérifiées rigoureusement dans toutes leurs conséquences, on n'en pourrait tirer aucun argument pour expliquer ou pour contredire mon objection aux lois ilu frottement r/e o-//^5(;/;i(>/);. YjW effet, cette objection découle uni- quement de l'égalité (i) ou analogue f[ui relie les composantes normale et F tangentielle N et F de la réaction, égalité qui im[)ose à j^ une limite supé- rieure indépendante des substances en contact. Or, l'égalité en question et l'inégalité correspondante sont nécessairement vérifiées dans tous les cas 552 ACADÉMIE DES SCIENCES. (le froUemeiit au repos (en particulier, dans (ous les cas d'équilibre ou d'arc-boutement) et il ne peut y avoir conlradiclion entre cette égalité et l'inégalité du frottement au repos : | F | ■< /| N |. En un mot, l'inégalité qui s'oppose aux lois de Coulomb dans certains cas de glissement est vérifiée d'elle-même dans tous les cas de frottement au repos. Mais je vais plus loin: les lois du frottement au repos, bien loin de fournir une réponse aux critiques que j'ai adressées aux lois du frottement de glissement, n'échappent pas à ces critiques. Lors même qu'on les cor- rige [lar la restriction indispensable^ énoncée dans ma dernière Note, elles conduisent, pour des exemples réalisables, à des conclusions qui, si elles n'impliquent pas contradiction comnn^ dans le cas du glissement, sont du moins essentiellement contraires au principe de continuité. Mais je me borne ici à ces indications pour ne pas mêler deux questions qui tioivent être distinguées. ASTliOiXOMIE PHYSIQUE. — Observation de V éclipse de Soleil du "ioaoûl igoS, à l Observatoire de Marseille. Note de M.îStépiiaiv. L'éclipsé de Soleil du 3o août 1903 a été observée à l'Observatoire de Marseille dans des conditions atmosphériques très satisfaisantes. Sous l'influence d'une brise de Nord-Ouest motlérée (léger mistral), qui soufflait depuis le matin, le bleu du ciel était devenu assez intense. Quelques cirro- cumulus se montrèrent épars pendant la première moitié du phénomène, mais aucun ne vint passer dans le voisinage du Soleil ; d'ailleurs ils se dis- sipèrent rapidement et durant toute la seconde partie la voûte céleste fut d'une pureté complète. Cinq observateurs ont participé aux observations : MM. Coggia. — Gherclieur équatorial d'iîiciiens. Distance focale 3"', 10. Oljjeclif diapliragmé à 56""". Esmioi. — Equatorial d'Eichens. Distance focale 3"', 10. Olijeclif diaphragmé à 42""". Fabry. — I^etit équatorial de Secrétan, appaitonant à la I-'aculté des Sciences. Distance focale i'",3i. Objectif non diaphragmé de 92""". Lubiano. — Lunette a/.imutale assez médiocre, provenant de l'ancien ( >i>seiva- toire de Marseille. Distiiiicc focale i"',9o. Oliji'ilif (liajihi-aginé à 3S""". Mailre. — ]-,unelte lerre^lre aziiniil,ilc de hollnml. I.)i^tancc focale r",20. Objectif non diaphragmé de 68""". SÉANCE DU 2 ocTonuE 1905. 553 M. M;iilro, rli;iri;i; des observations météorolo-li|iTes, ne s'osl pas appluiué à noter avec piécision les iiislanls des conlacls. H obser\;iil |)ar projection sur un écran, tan- dis ([uc les auties oljservatenrs f)nl visé dircclenirano. Il m s 2. 3.46 (fin) 2.26.53 (fin) (rr^x) 2.35.38 (comm') (id.) 2.36.37 (fin) 2.39. 6 Ces nombres se rapporLent aux noyaux des taches et, comme pour les contacts, sont exprimés en temps moyen de Paris. A la suite de ces observations principales, les observateurs ont relevé d'autres détails secondaires. L'éclipsé étant presque totale à Marseille, puisque les neuf dixièmes du diamètre solaire ont été cachés, la diminution de la lumière a été très sensible. La planète Vénus a été visible pendant Line heure environ. On a vu avec netteté, sous les arbres, les images solaires bien connues en forme de croissant et M. Mailre en a fait des photographies. A. l'approche du moment deia plus grande phase, on a eu l'impression d'une demi- obscurité distincte de l'aube ou du crépuscule ordinaires; une teinte jaunâtre sans vigueur s'étendait sur les objets et sur le terrain environnant; l'horizon ouest parais- sait noyé dans une lueur violacée; la mer, située de ce côté par rajiport ;i l'Obser- vatoire, avait perdu son éclat. La brise étant assez fraîche, « le coup de vent d'éclipsé », s'il s'est pro- duit, est passé inaperçu. Le baromètre n'a éproiné aucune oscillation. Quant à la tempéralure, ainsi qu'on le constate par le Tableau qui suit, elle ne s'est abaissée que de 2° : h ni o O. O. .• 21,7 o.i5 21,2 o.3o 0.45 I . o 1 . 1 5 1 .3o ai ,2 1.47. 2. o. 2 . 1 5 . 2 . 3 o . 2.45. 3. o. 20,0 20,9 20, I 19.8 19,7 (minimum relevé à l'enregistreur) '9'9 20,3 20,9 21,3 2i,5 SÉANCE DU 2 OCTO]iRE igoS. 555 Ainsi le iriiniinum s'est prothiil 19 minules environ après la plus grande phase COURESPOrVDANCE. M. le Ministre de l'Instruction pubi.kjue, ues Iîeaux-Akts et des Cultes communique à l'Académie deux Rapports transmis |)ar le Vice- Consulat de France, à Messine, à M. le Ministre des Affaires étrangères, relativement aux récents tremblements de terre ressentis en Sicile et en Calabre. (Renvoi à la Commission de Sismologie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant : L'évolution de la matière, par M. le D'' GusfAVE Le Bon. (Présenté jjar M. H. Poincaré.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur rjuelques équations différentielles linéaires du second ordre. Noie de M. Richard Futiis, présentée par M, Poincaré. Les recherches suivantes se fondent sur les travaux de mon père, L. Fuclis, publiés dans les Sitzungsberichte der Berliner Akademie der Wissen- schaften, 1888-1898 : Ueber lineare Differenlialgleicliungen, derea Substitu- lionsgruppe von einem in den CoeJJicienlen auftrelendcn Parameler unab- hûngig isl. Je me propose de chercher la forme d'une équation différentielle linéaire du second ordre telle que les points singuliers essentiels soient o, i , /, co et que les coeflicienls des substitutions, qu'un système fondamental d'inté- grales y^, y., subit avec les circulations de la variable x, soient arbitraires et indépendants de t. La connexion de ce problème avec le problème de Riemann (voir les travaux de M. Schlesmger, Journal de Crelle, t. 123, 1-24, 130) est évident. Suivant les résultats de M. Poincaré obtenus dans les Acla Mathematica, t. IV, p. 217-219, d faut que, outre les points singuliers essentiels, il existe un point singulier non essentiel, que je désigne par a. 556 ACADÉMIE DES SCIENCES. Soit ainsi l'équation (') ( >r-v — ' a ■ h c rly- a S Y e t ' 1 1 ' 1 ' ' 1 "'"x ' x-x ' x-< ' {.v-\f ' x-\\ y- a, h, c, e sont indépendants de x et de /; a, fl, y, i sont des fonctions de ; indépendantes de x. D'après la supposition faite, il existe ( ') une équation (^-) f^yi i> k '^Yi dl ôx où B et A sont des fonctions rationnelles de x dont A satisfait (- ) l'équation (■5) '^/' _ A '^P ôt Ox ' ôx ôx 2 àx' si l'on désigne par/j le coefficient de y dans l'cqnalion (i). Pour la fonc- tion A, je trouve la forme • (^l) A = _— '■''"'^ '->- ,r-\ 1(1-') En substituant cette expression dans (3), on oblient des équations de condition qui sont satisfaites, quand la fonction 1 de / est intégrale de l'équation d-l TÏF (5) en posant I t t — \ \ — i \_ ). ( X — r ) ( À - t) 2 l-{l — l)- d\ 7/7 I I I - /| (/• — I ) + /| a -h /\h -h /( c = k^ (/• = consl . ) , [da + \\ = /c„, rJb + \) :^ /■,. \ (r 4- \] = /,;. Les quantités /■, a, b, c ou /■„, Z,. /,, /'^ restent arbitraires, la quantité e (') L. Fvais, Bci/iiie/- Sitziii)ffsi>eric/iU\ i88S, p. 1278-1282. (-'} L. Fucus, BcrtinerSitzungshericlUc, 181J4, p. 1124. SÉANCE DU -î OCTOBRE igoS. oSy 3 reçoit la valeur y T^es a, (î, y, £ seront des fonctions rationnelles de 1 et , f/X *~ < 4<(X-i)(X-o P i + 4 X(X-i)(X -o L^ ~ T~~rj __ Â-(X — i) (X-i)(3X -tY X(X — i)(X — 0 1 <-(<-■) fài ly ^~ i — I "^4(<-i)'M>>-0 ^ t~' i X{\ — i)(i- t)ldt i\' j _ ^(X-O (X-0(2X-i)^ X(X-i)(A-0 I <(<-.) I ^x^ vv jï— ^(-t-i) /i^e-O'-l^-i) ^ 'îl'-O 4 X(X-i)(X- 0 L'^' J ' t 2X — I 1 t{t~-i) dl £ —. — « — p — Y 2X(X — i) -i l{\ — i){\~ t) dt a b , c Le nombre des constantes est justement celui qu'il faut pour déterminer les coefficients des substitutions données |)our les points singuliers o, i, t. L'équation (5) en X peut être mise sous une forme remarquable. En posant ^^^ " X \/à(X-i)(X-0 on a d^ u 9,1 — I du II j dr- ^ t{t-i) dt ^t{t-i) i _ v^X(X-i)(X-o r , L t , i-x , i{t- ■)-] Le premier membre est le premier membre de l'équation de Legendre, le second est une fonction doublement périodique de a. On aura un cas spécial intéressant en choisissant k^ =^ k„ = ^, = ^;= o. Dans ce cas, les racines des équations déterminantes fondamentales pour tous les points singuliers essentiels sont égales. Ainsi, on déduira cette équation de l'équation de \ de la même façon qu'on déduit l'équation de Legendre de l'équation de Gauss en prenant les a, [3, y de Gauss de façon que ces racines soient égales. Le cas spécial donne le résultat suivant : le5 coefficients des substitutions de J,, y, en circulant les points singuliers pour l'équation r \ ^ r J_ -4- I , I I _ « _ _Ë 1 L_1 y ^_^ o C H., KjoJ, 3' Semestre. (T, C\LI, N' 14 ) 7"* 558 ACADÉMIE DES SCIENCES, sont indépendants de t, quand u, défini \n\r l'équation dl satisfait à l'équation de Legendre et qu'on a l)(A-0 , ^ d- Il , , r/ii I l t t{t-iy- dk 1 — I dt t — [ 4X(>, — i)(X — n ■^ ~ 4 L^'^^ ~ ''^^ ~^ J ~ 4),(>. — ,)(À-/) L^ ~ '^J ' _^r i_ i_ 1 1 <(/ — !) f'^^- T' T — 4 Lr^T"/ "^ ^ + < _ , J + 4X(X -i)(X — 0 L'/' J ' I t(l — \) dl a — s - Y = X X — I 9. X ( X — 1 ) ( X — 0 ^< ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les surfaces minima. Note de M. S. Bernsteix, présentée par M. E. Picard. Jj'éqiiation des surfaces minima est une des équations du 'vpe elliptique qui a le plus attiré l'altention des géomètres du xix^ siècle. On n'a cependant pas donné de solution générale et rigoureuse au problème de Plateau ou de Dirichlet. Nous pro|)OS(jns de l'aborder par la méthode paramétrique (') qui donne cette solution sous forme de série de Mittag-Leffler par rapport à un paramètre a. et sous forme d'une série normale par rap|iort à x et y. Cette méthode nous a montré qixQ dans la plupart des cas la possibilité d'un problème de DirirJdel était caractérisée par le fait que la solution de F équation en question ne pouvait avoir de ligne singulière analytique (nous voulons dire par là que, si une solution existe d'un côté de la courbe analytiques: =/(H), j'^cp(O), ^=-1/(0), elle |)eut être prolongée analytiquement de l'autre côté (le cette courbe). En jjarticulier, il est facile de se rendre compte que dans le cas des surfaces minima le problème de Plateau sera possible si le théorème A est exact. (') Coiiijitt's icndtts, ^4 ocloljie 1904 el 29 mai kjo.j. SÉANCli DU 2 OCTOBRE igoS. 55g Théouème a. — Une surface minirna ne peut pas avoir de ligne singulière analytique. La démonstration de ce théorème se ramène, en vertu de la théorie classique et moyennant quelques remarques supplémentaires, au théorème : Théorème B. — Soient x, y, z trois fonctions harmoniques de u et v. Si, sur un segment de la droite c ^ o, on a les trois relations analytiques (.) f{x,y,z) = o, r^{x,y,z)^o, __+_-^ + __=o, X, y et z sont pour v =^ o analytiques par rapport à u et c. En effet, on peut, p;ir un changement de fondions, remplacer les condi- tions (i) |)ar les suivantes : (2) x = o, ,v = o, ^ = a( = ).6((') [a(:;) et b (c) étant analytiques] et la démonstration s'achève sans difficulté. Ainsi la possibililé du problème de Plateau se trouve d'abord démontrée dans le cas d'un concours analytique. Et, en considérant ensuite un -contour quelconque à courbure dill'érenle, en général, de zéro, comme limite decontoui' analytique, on résont le problème de Plateau avec la même généralité que celui de Diriclilet pour l'équa- tion de Laplace. Le théorème B nous donne l'occasion d'indiquer une proposition très générale qui doit servir de base à l'application de la méthode paramétrique à des problèmes plus compli(iués i|ue celui de Diriclilel. Nous nous bornons pour fi>ier les idées aux fonc- tions harmoniijues : Théorème C. — Soient x^, x.,, ■•■, x,^ n fonctions harmoniques. Si, sur un contour circulaire {pour fixer les idées) on a n relations analytiques de la forme aucune des fonctions n'admet la circonférence comme coupure. -J7 =/(a;,,a;,,...,.r„,6). PHOTOGRAPHIE. — Vérifications expérimentales de la forme ondulatoire de la fonction photographique. Note de M. Adriex Guébiiard. Si de précédentes expériences ( ' ) m'avaient permis d'affirmer la réascen- sion de la courbe figurative de la fonction photographique a|)rés sa pre- mière chute au voisinage de zéro, c'est-à-dire la réalité objective du (' ) Journal de Physique, 4° série, t. IV, 1900, p. 334, figure 2. 56o ACADEMIE DES SCIENCES. deuxième renversement de M. Janssen (' ), nnciennenient mis en doule par MM. A. et L. Lumière ('), mais vérifié en dernier lieu micrographique- ment par M. I.ùppo-Cramer ('), il ne m'avait pas été possible encore d'atteindre au deuxième maximum, corrélatif du troisième étal neutre de M. Janssen, ni surtout au minimum ultérieur qu'avait figuré, sans plus de références, H.-W. Vogel (*). Or, des expositions prolongées à la limiièredu ciel, depuis le 3o juillet jusqu'au 1 2 septembre, époque pendant laquelle la station météorologique de Saint-Vallior-de-Thiey (Alpes-Maritimes) n'a enregistré que 9 jours de nuages ou de pluie, ont fourni un commencement de preuve de la simple présomption, encore indémontrée. La figure i ne montre encore, il e.st vrai, de gauche à droite, que deux Fi». .. Fac-simiie leduiL du pliuLoyiainme dun phototype 6 x a^, de pellicule Lumière, développé 5 minutes au bain normal frais de méloquinone, après exposition à la lumière du jour, du 3o juillet au 13 sep- tembre 1905, sous une cache fenètrée de papier émail noir, séparée de la glace du châssis-presse par les gradins cenlimétriques d'une cache translucide de i à 22 épaisseurs de papier blanc, sur laquelle avaient été réparties les découpures à remporte-pièce, de 6"", de la cache noire. montées d'impression luminoïde avec une descente intermédiaire, et ne semble, par conséquent, que confirmer, en l'étendant davantage, notre schématisation primitive. Mais si l'on songe qu'un très court instant d'expo- sition à la lumière diffuse du jour, même très atténuée, suffit pour amener une surface tant soit peu sensible à ce premier minimum si voisin de zéro qu'il est qualifié couramment d'e^afage ou de destruction, |)eut-on atlmettre qu'une impression de plein soleil, même tamisée à travers une vingtaine de (') Comptes rendus, l. XCI, 20 juillet 1880, p. 199. (2) Bull. Soc. fr. de Photographie, 2" série, l. IV, 1888, p. 209. (■') Photographische Correspondenz, igo5. (') Handbuch der Photographie, l. Il, 1894, p. 87. figure in. SÉANCE DU 2 OCTOBRE ipoS. 56 I feuilles de papier blanc, puisse, étant prolongée pendant plus de 4" jours, demeurer assez en deçà de ce point mort pour correspondre encore au point de départ de la première branche ascensionnelle de la courbe? Une étude raisonnce du silhoueltage permet de répondre presque sûrement que non. S'il est reconnu, en ciïet, comme nous nous sommes efforcé de le démontrer ('), sans qu'aucune objection sérieuse, ou quelque hypothèse meilleure, aient été encore formulées, que le silhouettage, ayant pour cause principale l'irradiation latérale des plages illuminées sur leurs voisines, doit, en s'épandant sur une plage totalement préservée, donner une image régressive des valeurs inférieures à celle d'où il émane, il en résulte qu'a|)paraissant en luminoïde en bordure de noire rectangle le moins impressionné, il accuse l'existence antécédente d'un maximum, c'est- à-dire d'une ondulation complète de la courbe photographique, raccordée à l'actuelle ondulation et demie par un bref arc concave, correspondant à l'étroit foncement qui, en positif, précède le silhouettage blanc. Où que t'on opère une coupe à travers les coiiiiies de niveau de l'irradialion, que ce soit sur l'intérieur des petits disques protégés, ou bien au pourtour des ouvertures circulaires, qui, avec leurs auréoles, de pure origine photographique, adectent parfois une ressemblance troublante avec certains photoyrammes solaires, on aboutit toujours à la même conclusion. Celle-ci se trouve d'ailleurs confirmée, d'une manière indépen- dante, par deux phologrammes i3x i8 obleiuis, simultanément au précédent, sur pellicules Kodoïd Eastmann, l'une totalement lecouverte, l'autre avec un petit bord libre, sous des cartons noirs, percés, pour la première, d'un seul trou circulaire de 6""", pour l'autre, d'un couple, à centres distants de i8""". Toutes les images des trous, venues, sur le photogramme, en gris violacé, caractéristique de la surexposition, se sont montrées entourées, à grande distance (y""" et i^""")» sur le fond uniformément gri- saille, d'un double système d'auréoles luminoïdes, montrant l'existence de deu.v maxima principaux parfaitement caractéi-isés entre le zéro du fond et le relèvement final du centre irradiant. La même chose ressort d'une coupe perpendiculaire au bord libre, et se confirme par deux autres Ixodoïd Ivistmann i3 x i8, isolées bout à bout, pendant le même temps que les précédentes, au travers d'une longue cache graduée, dont elles étaient presque totalement séparées, à l'exception de deux des longs bords, et d'un seul petit bord, laissé libre, par une forte feuille de plomb. Peut-être pourra-t-on objecter que des réflexions multiples à l'intérieur du support pelliculaire, si mince soit-il, peuvent, en l'alssence même des manifestations caracté- risées de halo, compliquer celles de l'irradiation superficielle. Peut-être remarquera- t-on qu'à cette dernière s'ajoute certainement, pour produire le silhouettage^, une part issue du bord même de la cache, part rendue évidente, pour les très grandes valeurs, iiar de certaines anticijiations dans les transformations du silhoueltage du blanc au noir ou vice versa, et aussi par l'élargissement remarquable des lisérés, en forme de (') Comptes rendus, t. GXL, p. yiS et 784, i3 mars et i5 mai igo5. Db2 ACADEMIE DES SCIENCES. pénombres, sous les parties des bords de cache directement frappées par la lumière. Mais ce n'est que par excès de scrupule que nous signalons ces réserves possibles, car toutes les présomptions nous semblent subsister pour (|ue le photogramme re|)r()duit, et la dizaine d'autres obtenus en pareille circonstance, ne représentent pas une simple confirmilion, dorénavant superlUie, de la première ondulation que nous avions assignée comme forme à la courbe représentative de la fonction photographique, mais une véritable prolongation de plus du double, justifiant après coup la schématisation risquée par Vogel de l'énoncé de M. Janssen, mais sans aller encore jusqu'aux, ondu- lations multiples et rapprochées par lesquelles M. E. l'Znglisch a cru pouvoir établir (') la périodicité de la solarisaiion. en se basant sur des expériences beaucoup trop sujettes à caution, ne fût-ce que du fait de l'irradiation vitreuse, pour jjouvoir être acceptées comme absolument probantes. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'isoslrychnine. Note de MM. A. Iîacovesco et Amé Picïet, présentée par M. A. Haller. Lorsqu'on chaufTe la strychnine avec de l'eau en tubes scellés à la tem- pérature de ifio^-iSo", elle se dissout lentement et la solution abandonne par refroidissement de longues aiguilles prismatiques, fusibles à 214°, 5. L'analyse de ce cor()s conduit à la formule C-' H" Az^O-4- 3 li- O. Il con- stitue donc un isomère de la strychnine et nous le nommons isostrychiiine. L'isostrychnine se dissout dans environ 65 parties d'eau bouillajite; elle est peu soluble dans l'eau froide, ainsi que dans le benzène, le chloroforme et l'éther. L'alcool et les acides dilués la dissolvent facilement. Les solutions aqueuse et alcoolique possèdent une réaction alcaline prononcée et une amertume des plus intenses. Les réactions colorées de Tisostrychnine sont assez semblables à celles de son isomère. Le bichromate de potasse et l'acide sull'urique donnent une coloration \'io- lette qui passe rapidement au jaiuie, puis au veit bleuâtre (avec la strvchnine la solution reste jaune). Le réactif de Mandelin colore lisostrychnine, comme la sliych- nine, en bleu violacé; mais, dans le premier cas, la couleur passe au rouge abricot, dans le second au brun pâle. La solution aqueuse d'isostrychnine réduit à chaud les sels d'or, d'argent et de platine; elle ne donne pas de coloration avec l'eau de brome ou le chlorure ferrique. L'isostrychnine est une base monoacide. Ses sels se distinguent de ceux de strychnine par une plus grande solubilité dans l'eau et une tendance beaucoup moindre à la cristallisation. Ainsi qu'il résulte d'expériences faites par M. B. Wiki sur la grenouille, le cobaye et le lapin, la toxicité de l'isostrychnine est environ 3o fois plus faible que celle de l'alcaloïde naturel. La mort survient par arrêt de la respiration, dû à la paralysie des nerfs moteurs. Les nerfs sensitifs ne semblent pas allectés; les réflexes ne sont que faiblement exagérés. L'isostrychnine se rajjproche ainsi, au point de vue pharniaco- dynamique, beaucoup plus du curare que delà slrvchnine. ('j Physikulisclie Zeilschrijt, t. III, 1901, p. 1. SÉANCE DU 2 OCTOBRE 190.5. 563 En solulion alcoolique (o^jiSa'î dans lo'"''), l'isostryclinine est inaclive à la lumière polarisée. Cela nous avait d'abord fait suprio^er que l'action de l'eau à haute tempéra- ture sur la strychnine consistait en une simple racémisation. Les faits suivants prouvent que tel n'est pas le cas et qu'il existe bien entre les deux bases une isoméiie de structure. M. Tafel (') a montré que, lorsqu'on chauffe la strychnine avec une solulion alcoolique d'éthylate de sodium, elle se convertit en majeure partie en un acide de la formule (C"" [I"AzO)^^^jj > qu'il désigne sous le nom iVacide slrychniqiie.W se forme en même temps, par suite d'une réaction secondaire, une petite quantité d'un acide isomérique, Yacide iso- strychnique. Celui-ci renferme aussi les groupes AzH et GOOH; la cause de l'isomérie réside donc dans le groupement C-'H'^AzO. Les deux acides se distinguent, entre autres, par la manière dont ils se comportent vis-à-vis des acides minéraux. Chauffé avec l'acide chlorhydrique dilué, l'acide strychnique perd les éléments d'une molécule d'eau el régénère la strych- nine : (C-H"AzO)/J^jJ" = (C-fP^\zO)^^V IPO. L'acide isostryclinique, au contraire, n'est pas attaqué. Or, nous avons observé que l'isostrychniiie, soumise à l'action de l'éthy- late de sodium, se transforme intègralemenl en acide isostrychnique. On doit donc la considérer comme l'anhydride interne de cet acide, au même litre que la strvchnine est celui de l'acide strychnique. L'isomérie des deux bases est, par conséquent, de même nature que celle des deux acides. En 1878, MM. Gai et Elard (-) ont obtenu, par l'action de l'eau tie ba- ryte sur la strychnine, deux produits d'hydratation, C"' H-" Az- O^ et C-'H-«Az^O'', qu'ils ont nommés dihydroslrychnine et Irihydroslrychnine . Les travaux de M. Tafel ont rendu très probable l'identité de l'acide isostrychnique (C='H-*Az-0' + H-0) avec la dihydrostrvchnine. Les propriétés de l'isostrychnine (C-'lI^^Az^0= + 3lP0) (') Liebif^'s Aiuiiileii , t. (JCLXIV, p. 33. (-) (^^omples reiidiin, t. LXXXVll, p. 362 et lluUetin de la Soc. c/iioiit/iie, (2), t. XXXI, p. 98. 564 ACADÉMIE DES SCIENCES. se rapprochent à leur tour beaucoup de celles de la trihydrostrychnine, et il se pourrait que les deux substances fussent également identiques ; c'est ce que nous espérons arriver à décider par un examen comparatif plus appro- fondi. BOTANIQUE. — Sur le mode de propagation de quelques plantes aquatiques. Noie de M. Louis François, présentée par M. Gaston Bonnier. Je me suis proposé d'étudier la biologie de quelques plantes aquatiques. Je prendrai comme exem|ile principal le Mentha aquatica. Au commencement de l'été, il se forme, généralement dans la région où la tige principale s'est courbée pour devenir ascendante et sur quelques nœuds, des stolons, qui, se dirigeant vers l'eau, y pénétrent et y flottent. L'extrémité végétative s'incline peu à peu vers le fond et l'ensemble, qui peut dépasser 2™, prend l'aspect d'une courbe allongée portant à chaque nœud une paire de feuilles et des racines latérales. On trouve ainsi de tels stolons parlant de la base de pieds situés, soit sur des berges à pic ou en pente douce, soit sur le fond des ruisseaux peu profonds; ce ne sont en somme pas autre chose que des stolons ordinaires développés en milieu aquatique et ayant subi l'influence de ce milieu. Il arrive même, sur les rives en pente douce, que des stolons sont aériens dans leur moitié antérieure et aquatiques dans l'autre moitié. Signalons rapidement les particularités morphologiques de ces organes. Morphologie externe. — Peu épais et à quatre angles nets tant qu'ils sont aériens, ces stolons s'épaississent et s'arrondisssent sans perdre complète- ment leur allure quadrangulaire dès qu'ils arrivent dans l'eau; en même temps, la torsion qui dans les parties aériennes dispose les feuilles sur deux rangées est alors peu ou pas marquée elles feuilles se placent sur quatre rangs. Les feuilles sont petites, ovales, peu ou pas péliolées, mais seulement rétrécies à leur base; beaucoup plus simples dans toutes leurs parties que les feuilles aériennes; généralement elles se recourbent et se tordent de façon à présenter leur face ventrale à la lumière. Les bourgeons axillaires, surtout ceux des nœuds moyens et terminaux, se développent en rameaux dont beaucoup restent courts et dressés; d'autres moins nombreux se comportent comme l'axe principal. J'ajouterai, pour terminer cette descriplion, que les feuilles et les racines de la partie antérieure des stolons se détruisent peu à peu, laissant de petites saillies comme trace de leur existence. SÉANCE DU 2 OCTOBRE igoS. 565 Morphologie interne. — Les parlicularilés anatomiques de ces organes sont d'une façon générale en relation avec le milieu aquatique où ils se sont développés. En dehors de la présence de lacunes aérifères et de la réduction de l'appareil de soutien je signalerai simplement les quelques caractères suivants : L'épidernie possède des stomates peu nombreux, des poils sécréteurs abondants, principalement sur les parties jeunes, semblables à ceux de la tige aérienne. Les cellules de l'écorce laissent entre elles de grandes lacunes aérifères, sauf aux angles, où le collencli^nie, quoique réduit, est encore très net; dans l'endoderme, les cellules présentent un anneau épaissi sur leurs faces latérales. Quant au cylindre central, il existe dans le péricycle quelques fibres lignifiées en face des grands faisceaux angulaires, la moelle est généralement dépourvue de lacune centrale. Les feuilles ont des stomates et des poils sécréteurs moins nombreux que les feuilles aériennes, mais répartis à peu près également sur les deux faces. Le parenchyme est lacuneux et homogène; il n'y a pas de chlorophylle dans l'épiderme. Dans les racines, l'assise pilifère présente parfois des poils absorbants et s'exfolie très tardivement. Le parenchyme central externe montre de grand canaux aérifères, au moins dans les racines âgées. Dans le cylindre central les faisceaux ligneux sont en nombre variable : 4, 5i 6 le plus ordinairement. Rôle des stolons. — En automne, parfois dès la fin de l'été, l'extrémité végétative se redresse formant un axe vertical généralement court, un peu plus gros que le reste des stolons, muni de quelques paires de feuilles. Sur les nœuds situés dans la zone courbée se produisent des racines latérales, fortes, atteignant ou non le fond, suivant la cour- bure du stolon ou la profondeur de l'eau. Durant la plus grande partie de l'hiver elles ne se fixent pas; tout au moins ce cas doit être peu fréquent car, sur les berges très inclinées, je ne l'ai jamais constaté sur de très nombreux échantillons examinés en place d'une façon suivie. Sur les ber ges en pente douce les nœuds moyens peuvent s'enraciner çà et là, mais généralement rexlrémilé reste flottante comme dans le cas précédent. En somme, pendant tout l'hiver, la croissance de ces parties est très ralentie. En février ou mars, l'extiémilè végétative se remet à croître. Sur l'axe redressé se forment des feuilles de même aspect extérieur que celles produites vers la fin de l'été, mais beaucoup plus fortes; il en est de même de l'axe redressé depuis sop bourgeon terminal jusqu'à la portion du stolon qui précède de quelques nœuds la partie courbée; à ce moment les racines s'enfoncent dans le sol où elles finissent par se fixer soli- dement. Il est probable que ces différences de taille sont dues à un accroissement de nutrition qui se manifeste même avant que les racines se soient fixées. Au delà d'une distance assez courte à partir des points d'enracinement cet accroissement ne se fait plus sentir, car les parties de stolon situées loin de ces points se détruisent, séparant la souche de la portion submergée enracinée, laquelle fournit ainsi un nouveau pied. D'ailleurs cette séparation peut avoir lieu avant l'enracinement, alors les portions de stolon recourbées avec leur axe redressé, entraînées par le courant, placées le long des berges à l'abri des remous, s'enracinent à une grande distance de la souche initiale. En général, un certain nombre de rameaux latéraux restés courts pen- dant l'hiver se développent comme l'extrémité de l'axe, mais jamais dans des proportions aussi considérables. Les touffes de racines qui se trouvent G. R., 1905, j- Semestre. (T. CXLI, N° 14.) 7'4 566 ACADÉMIE DES SCIENCES. sur les nœuds d'où ces rameaux partent peuvent se fixer au sol, c'est ce qui se produit pour les stolons aquatiques sur les berges jieu inclinées; mais la plupart (lu temps l'axe redressé qui continue directement le stolon est tou- jours beaucoup plus fort et par suite peut fournir un nouveau plant plus vigoureux que ceux donnés par les rameaux axillaires. Sauf quelques particularités de structure anatomique, j'ai trouvé un mode de propagation analogue chez Lysimachia vulgaris el Lycopus curopœus. En résumé, on voit que l'eau joue un rôle très favorable à la multipli- cation de certaines plantes aquatiques, soit en soutenant les stolons qui peuvent s'allonger davantage, soit surtout en les entraînant au loin quand ils sont brisés. GÉOLOGIE. — Sur la géologie du Sahara. Note de M. R. Chudeau, présentée par M. Alfred Giard ( ' ). De l'Ahnet à l'Adrar nous avons suivi à peu près, Gautier et moi, l'iti- néraire du colonel Laperrine, itinéraire sur lequel Besset et Flamand ont donné quelques renseignements géologiques ( Bulletin du Comité de l'Afrique française, mars igoS). L'Archéen forme quelques îlots; il affleure au nord du Tamezronft JN'Ahnet où il supporte le volcan d'In-Zize, volcan récent où les coulées de lave sont encore bien reconnaissables. Nous l'avons recoupé à une vingtaine de kilomètres au nord d'In-Ouzel. Plus au sud il paraît former une bonne partie de l'Adrar, au sud d'une ligne joignant Timiaouin à l'Adrar Touksemin. A part quelques ])lateaux dévoniensdont le plus important est le Tassili Tan Adrar, tout le reste est occupé par le Silurien. Ce Silurien est forte- ment plissé; les plis sont nord-sud en général. Il est injecté de roches éruptives et profondément métamorphique. Nous n'y avons trouvé aucun fossile. Son âge n'est cependant pas douteux puisque dans l'Ahnet et le Tassili Tan Adrar on le voit passer sous les grès dévoniens, fossilifères, restés presque horizontaux, qu'aucune roche éruptive n'a traversés. Nous aurions donc dans le Sahara, à la limite du bassin du Niger, des traces d'un continent Huronien : jiartout où nous avons pu le voir, le contact de l'Archéen et du Silurien est anormal, mais l'abondance du cipolin dans le Silurien voisin de Tuniaouin, la présence de ripple-marks en quel- ques autres points paraissent indiquer une f'ormution littorale. (') Extrait d'une lettre datée de Oued^Touksemin, i i juillel igoS. SÉANCE DU 2 OCTOBRE IQoS. 56^ La chaîne calédonienne est extrêmement nette puisque le Silurien plissé supporte le Dévonien horizontal. Nous avons pu suivre celte chaîne vers le Nord jusqu'à la Gana Tamamat à 3o'*'° sud-est de Taouriiil. Du Tidikeit au Maroc le Dévonien et le Carbonifère sont plissés et recou- verts par r Infra-crétacé horizontal. Bien que l'âge en soit mal fixé, on peut, je crois, rattacher avec Flamand ces plissements au système her- cynien. Nous retrouvons ainsi au sud de la JVIéditerranée et avec une certaine symétrie les principales zones de plissements de l'Europe, l'Atlas apparte- nant au système alpin. Les mouvements alpins se sont d'ailleurs fait sentir jusqu'à l'Adrar où de nombreuses failles ont permis à divers compartiments de l'écorce terrestre de jouer isolément, l^es parties surélevées ont une grande fraîcheur de relief, mais je ne vois pas ici de moyen permettant de fixer l'âge de ce rajeunissement avec précision. Un peu plus au Nord cepen- dant, la répartition des silex néolithiques étudiés par Gautier et l'état du réseau hydrographique permettent d'affirmer que la ligne de fracture qui a donné naissance au Touat a rejoué pendant ou après le Néolithique africain. MAGNÉTISME TERRESTRE. — Sur kl direction de l' aimantation permanente dans une argile métamorphique de Pontfarcin (Cantal), ^ole de M. Bervard Bru.v'ues, présentée par M. Mascart. Nous avons précédemment signalé, M. David et moi, le cas de couches d'argiles métamorphisées et transformées en brique naturelle par des coulées de lave volcanique. Nous avons montré : i° que la direction de l'ai- mantation dans un pareil banc d'argile métamorphique est, en général, bien déterminée et différenle de la direction actuelle du champ mngnétique terrestre au lieu où se trouve le banc; 2° que la direction de l'aimantation permanente est la même dans la brique et dans la roche volcanique, basalte, andésite, etc., qu'a donnée la coulée en refroidissant. Nous pensons que cette direction commune d'aimantation est la direction même du champ terrestre à répot|ue de la coidée. L'étude de nouvelles carrières de brique naturelle m'a toujours confirmé les résultats précédents. Une carrière, particulièrement abondante et se prêtant bien à l'examen des échantillons, m'a donné,, en outre, un résultat qui me paraît mériter l'attention. Elle est située dans la commune de Cezens, arrondissement de Saint- 568 ACADÉMIE DES SC1E^•CES. Flour, près du hameau et du pont de Ponttarein,;i 1020'° d'altitude moyenne. L'argile a été cuite par une coulée de basalte des plateaux qui remonte à l'époque miocène. De nombreux échantillons, prélevés tant sur la brique que sur le basalte qui la surmonte, à des distances atteignant loo^l'un de l'autre, ont présenté une direction d'aimantation uniforme, avec le pôle Nord actuel du côté sud et en haut. L'inclinaison, définie par l'angle que fait avec la verticale dirigée vers le bas la moitié nord de l'aiguille, est donc négative dans la brique et le basalte de Pontfarein. Elle est égale à — 75°. L'interprétation la plus naturelle est que l'inclinaison était néga- tive dans la région à l'époque de la coulée. C'est là un résultat que des considérations théoriques ont fait regarder jusqu'ici comme peu vraisemblable! On sait qu'au cours de ses beaux tra- vaux sur l'aimantation des poteries étrusques et romaines, Foigheraiter avait conclu que l'inclinaison était négative en Italie 5 ou 6 siècles avant notre ère. Mais il n'avait obtenu que des inclinaisons négatives de quelques degrés; seul un vase du musée de Florence lui avait donné \lf. Il nous paraît que les objections qu'on avait adressées à sa conclusion ne portent plus dans le cas de l'argile de Pontf;u'ein. Ici, la brique est trouvée en place : si un soulèvement local avait retourné la couche sens dessus dessous, on trouverait la brique au-dessus dubasalte et non au-dessous. On peut difficile- ment alléguer une perturbation purement locale, qui d'ailleurs aurait dis- paru aujourd'hui, pour expliquercette inclinaison négative de ^^i", uniforme sur une couche de plus de 100" de long ; il ne s'agit certainement pas, en particulier, d'aimantation par la fondre. Il nous paraît donc, jusqu'à plus ample informé, qu'il convient de voir, dans 1e fait signalé ici, une confir- mation du résultat indiqué par Folgheraiter, que l'inclinaison magnétique a pu, dans le passé, être négative en Europe. La séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. / On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. «puis 1 835 les COMPTES RENDUS hebdomadaireâ paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4-'. De«i les, rune par ordre al|.hal.oti.|ue des madères, l'aune par ordr-i alpbabclique des noms d'Auleurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel' art du i" Janvier. Le prix de l'nbunnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris: 30 Ir. — Départemenl^: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans le.s départements, On souscrit à l'étranger, 1. . . . ■ chez Messieurs : Lorient Lyon Marseille Montpellier i/oulins Nancy chez Messieurs : 1 Baïunal. 1 M— Texier. Bei noux et Cumin 1 Georg. , ElTantin. j Savy. Ville. Ruât. Valat. Goulet et fils. Martial Place. Jacques. Grosjean-Maupin. SIdot frères. Guist'hau. Veloppé. 1 Barma. \ Appy, Tbibaud. Loddé. Blanchier. Lévrier. Plihon et Hervé. Girard (M""). Langlois. Lestringant. Chevalier. Ponleii-Burles. Rumèbe. Gimet. Privât. Boisselier. Pérical. Supplisenn. Giard Lemailr''. -inisterdam .. Athènes chez Messieurs : Chaix. Jouriian. ' Kuiï. Feikema Caarel- ' sen et G'*. Beck »ns { Harcelone .. Verdaguer. Asher et G". Dames. , Germain et Graitsio. ' Gastineau. Jérôme. . Kégnier. Feret. . i Laurens. ' Muller (G.) . . Reoaud. Derrien. F. Robert. >nne If on 'eaux •i?« Berne Mayerel Muller. Bruxelles Bucharest Budapest Cambridge Christiania Constantinople Copenhague.. . Florence Gand Gènes Genève La Haye Lausanne Leiozis : Lamertin. Mayolez et Audiarte. ' Lebègue et G'-. Sotchek et G". •• Alcalay. .. Kilian. . . Deightoo. Bell et C». . . Cammermeyer. . . Otto Keil. . . Hôst et fils. .. Seeber. .. Hoste. .. Beuf. , Gherbulieï. .. j Georg. ' Stapelmohr. . . Belinfante frères. l Benda. ■■ 1 Payolet G'-. Barth. l Brockhaus. .. ( Kœhler. Nantes Nice Aimes ■ Oblin. 1 Uzel frères Jouan. . Perrin. 1 Henry. 1 Marguerie. Juliot. Bouy. Nourry. ■ Ratel. Rey. ) Lauvcrjat. ■ / Degez. i Drevel. ) Gralierel G''. Foucber. \ Bourdignon. 1 Dombre. Thorez. Quarré. ibéry bourg nont-Ferr . Orléans Poitiers Boche fort Bouen S'-Étienne Toulon Toulouse Tours Valenciennes .... :>ble ochelle ... zvre '-^ege i Lorentz. Twietnieyer. . Desoer. •• Gnusé. chez Messieurs: , Dulau Londres Hachette et C'«. ' Nuit. Luxembourg , Madrid V. BUck. Ruiz et C'v I Romo y FusseL eville. iCapdev F. Fé. Milan . Naples Bocca frères. Hoepli. Moscou Taslevin. Marghieri di Gius Pelleranu. DyrsHit et l'feiffer. New-Vork Slerherl. Lenifke et i^ii^-i-tiiier Odessa Rousseau. Oxford Parker et G". Palernie Reber. Porto Magalhaés et Monîz Prague , Rivnac. Rio-Janeiro Garn er. Bocca frères. '''""* ^Loescberet G". Botterdam Ivranicrs et fils. Stockholm Noidiska Boghandel \ Zinserlin '. S'-Fétersbourg .. . y^,^^ff Turin ! ' 'j Glausen. f Roseoherg etSellie Bocca frères. Brero CI au sen. Varsovie Gebethner et VVoIff. Vérone Drucker \ Frick. Vienne . Zurich . \ Gerold et G". Meyer et Zeller •ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" i 31. — (3 Anût i835 a 3i Décembre i85o. ) Volume in-4»; «853. Prix 25 fr. Tomes 32 h 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 i 91. — (i" Janvier (866 à 3i Décembre î8So.)Volume in-4°: 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 a 121. — d" Janvier 1881 h 3i Décembre iSgS.) Volume in-i"; 1900. Prix 25 fr. UPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : le I. — Mémoire surquelques points de la Pliysiolugiedes Alf;ut>s, par MM. \. liKRBBsel A.-J.-J.Solikr. — Mémoiresur le Calcul des Pertubations qu'éprouveni mètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des 'es grasses, par M, Claude Bkrnabd. Volume in-4', avec 3a planches; i856 25 fr. le II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Ben eden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences e concours de [853, el puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les diflérents terrains mentaires. suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de li;ur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Recherclier la ire des rapports qui existent entre l'élal actuel du régne organlqur etsesélats antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-4», avec 7 planches ; 1861 . . . 25 fr A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Sarants à l'Académie des Sciences. i\° 14. TABLE DKS AHTICLES (Séance du 2 octol.re 190o.^ 3IE\10IKi:S I7r COMi^lUiMCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. i\I. G. BiûouiU)AN. — Ui-siiriic (lesoli^civaliiiiis de l'éclipsé lolale de Soleil du 29-80 aoi'ii i(|0Ô, faites à Sfa\ ( Tunisie ) 54i M. Paul Painleve. — Sur les lois du frot- Pages. Leineul de f;l(s>.enient 5'|6 M. Stei'Iia.x. — Oliservalion de l'éclipsé de Soleil du :'mi aoCil ii)o5, à l'Oliseivatoiee de Marseille 552 COIÎ RESPON D ANCE . M. le Ministre i>k l'I.nsthuction publique eominunif|ue à l'Aeadéuiie deux Rapports relatifs aux récents ti'einhleiiienls de terre en Sicile et en Calabre • .')55 M. le Secrétaire perpétuel signale « L'évo- luti<.>:i de la matière », par M. Gusta\'r Le lion 555 M. HIÇIIAI1D KuciiS. — Sur quelques équa- tions diiréreutielles linéaires tlu second ordre 555 M. S. Hernstein. — Sur les surfaces mininin. 558 M. Adrien Gueuhaki). — Vériliralions expc- rinieiUales île la forme ondulatoire de la fonction plioto;;raplii(ïue 55i) MM. .A Bacovesco et Ame Pictet. Sur l'isostryclininc .'ili'j M. Louis François. — Sur le mode de pro- pagatior. de quelques plantes aquatiques.. 5().'| M. K. CiiuliEAU. — Sur la géologie du Sahara . . 566 M. UerxaiiI) Iîrunhes. — Sur la direction de .l'aimaiilation permanente dans une argile mélaniorpliique de Pontfarein (Gan- lal 1 56: PAKIS — IMPRIME KIE GAUTHIËR-VILLARS, Uuai des Grands-Augustins. 55. Lr r.erani ; GautHIBR-VilLARS. -^C5^û^ 1905 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. NM5 (9 Octobre 19051 ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPKIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES HE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. J905 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2'i mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie %ç, composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. II y a deux volumes par année. Article 1""". — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de TAca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sava étrangères à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à Hrer de chaque Membre doit être ren à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai le jeudi à lo heures du matin ; faute d'être remi temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planclw ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraie autorisées, l'espace occupé par ces figures compte pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât!'' fait un Rapport sur la situation des Comptes rendi après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pr sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1 aeposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivant ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 9 OCTOBRE 190S, PRÉSIDENCK DE M. TROOST. ^ÎEMOIRES ET C<>M>HJ.\ICATIO\?^ DES MEMBRES ET DKS CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président, en annonçant à l'AciKlémie la perle qu'elle vient de faire en la personne d'un de ses Correspondants, s'exprime comme il suit : Dej)uis noire dernière séance, nous avons appris la mort d'un de nos Correspondnnts étrangers, le baron de Richthofen, professeur de Géolo- gie à l'Universilé de Berlin, décédé le 6 octobre, à l'âge de 72 ans. Né à Rarlsruhe, en Silésie, le 5 mai i833, il avait été nommé Correspondant pour la Section de Minéralogie, le 3( décembre i8g4) ^n remplacement de Nicolas de Rokscharow. Son Mémoire de 1860 sur le Tyrol méridional, son mémorable vovage en (^hine, ses étinies sur les roches éruptives de la Hongrie et des Etats-Unis de l'Ouest, enfin ses considérations sur le déve- loppement de l'Orographie asiatique sont des travaux de premier ordre. Il avait présidé avec une grande autorité le Congrès de Géographie de Berlin en 1 899 et exerçait depuis de longues années la présidence de la Gesellschafl fur Erdkunde, à Berlin. Sa mort est un grand deuil à la fois pour la Géologie et pour la Géogra- phie. ASTRONOMIE. — Observation de T éclipse totale du 3o août iQoî à Alcosebre (^Espagne). Note de M. J. Janssex. Je viens entretenir l'Académie des résultats obtenus par la mission que j'avais organisée pour l'observation de l'éclipsé du 3o août igoS, et dont la durée relativement grande (3 minutes l\i secondes de totalité au point choisi) rendait l'étude particulièrement importante. C. R., 1905, 2» Semestre. (T. CXLI, N» 15.) T^ 570 ACADÉMIE DES SCIENCES, M. Landerer, astronome espagnol, qui avait soigneusement étudié les conditions météorologiques de la zone traversée par l'éclipsé, m'avait in- diqué Alcosebre comme étant la meilleure station, et ce choix a été plei- nement justifié. J'étais accompagné dans cette expédition par MM. Pasteur, chef du service photographique, Millochau, aide-astronome et Corroyer, aide- photographe, tous trois de l'Observatoire de Meudon. M. Stefanik, docteur es sciences de l'Université de Prague, élève astronome à l'Observatoire, sur mon invitation, se joignit à la mission. Je me profiosais d'étudier : 1° L'ensemble de la marche du phénomène au moyen de la photo- graphie ; 2** La forme et les détails de la couronne et des protubérances; 3° Les spectres des diverses enveloppes gazeuses du Soleil. 4° Les variations météorologiques produites par l'éclipsé. J'avais fait monter, pour mon usage personnel, un équatorial de six pouces sur lequel on peut adapter à volonté un porte-oculaire et des spec- troscopes; c'est avec cet appareil que j'observai l'éclipsé. M. Pasteur fut chargé delà partie photographique; l'instrument mis à sa disposition était une monture équatoriale portant habituellement une lunette de douze pouces et sur laquelle étaient fixés trois appareils photo- graphiques : 1° Une chambre avec objectif de neuf pouces et de 4™ de distance focale; 2° Une autre chambre portant un objectif de Suter, de quatre pouces avec o™, 80 de distance focale; 3° Une lunette composée d'un objectif Steinheil de quatre pouces et de 2", 00 de distance focale, dont l'image était reprise par un oculaire l'agran- dissant cinq fois pour ojjleuir sur la plaque sensible une image solaire de lo*^™ de diamètre. Une seule photographie à pose longue devait être prise à chaque appareil. M. MUlochau, chargé des recherches spectroscopiques sur les enveloppes gazeuses solaires, disposait d'une monture équatoriale destinée à un 8 pouces; il avait organisé sur celte monture plusieurs speclrographes. La lunette jjhutographique qui me sert à Meudon pour l'obtention des photographies de la surface solaire avait été emportée et disposée pour la photographie des phases. Je chargeai M. Corroyer de la manœuvre. M Stefanik avait organisé un lélespeclroscope liorizontal fixe, recevant SÉANCE DU 9 OCTOBRE ipoS. Syi la lumière d'un héliostat de Silbermann, afin d'étudier oculairement les spectres divers qui pouvaient être observés pendant le phénomène. Une petite lunette méridienne de Gauthier avait été installée pour la vérification de l'heure. Enfin nous avons installé un poste météorologique, comprenant des instruments à lecture directe, un baromètre, un thermomètre et un hygro- mètre enregisireurs. Un jeune Espagnol parlant français, M. Henrico d'Yvernois, s'étaitgra- cieusement offert pour compter le temps. Un peu avant la totalité le ciel n'étail pas absolument pur, quelques nuages, par instants, gênaient pour la photographie des phases; mais, quelques minutes avant la totalité, le ciel se découvrit entièrement et la partie la plus intéressante de l'éclipsé, la totalité, fut étudiée dans d'excel- lentes conditions. M. Pasteur obtint trois belles épreuves de la couronne, une avec le 9 pouces sur plaque Lumière marque rouge, pose de 2 minutes; une autre avec le 4 pouces sur plaque de même marque, pose de i minute; enfin la troisième avec le Steinlieil sur plaque Lumière marque jaune, pose 3 mi- nutes 20 secondes. M. Millochau put obtenir des photograi)hies de spectres de la couche renversante et de la couronne. M. Stéfanik fit oculairement des observations spectrales intéressantes surtout sur la raie verte de la couronne et le spectre rouge extrême. Enfin, de nombreuses photographies des phases ont été obtenues; le temps de leur obtention a été noté soigneusement au chronomètre, ainsi que les deuxième et troisième contacts donnés par M. Millochau, qui sui- vait les phases du phénomène avec un chercheur lélespectroscopique. Le chronomètre du temps moyen a été comparé au temps de Madrid envoyé de l'Observatoire par signaux télégraphiques, et la marche du chro- nomètre sidéral fut suivie avec la lunette méridienne de Gauthier. Une comparaison faite entre nos chronomètres et ceux de la mission russe de M. Hansky assure la liaison entre les mesures faites par les deux missions, et donnera une plus grande valeur à ces mesures. 572 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Sur la création d'une association internationale pour les études solaires. Note de M. J. Jaxssex. A l'occasion de l'Exposition universelle de Saint-Louis, M. Haie, directeur de l'Observatoire de Yerkes, aux Étals-Unis, a proposé la création d'une association internationale pour les études solaires, dont l'importance grandit de jour en jour. Comme le nombre des délégués venus d'Europe était insuffisant, M. Haie a modifié son programme. Il s'est borne à demander aux savants qui avaient répondu à son appel, et parmi lesquels se trouvait notre éminent Confrère M. Poincaré, que l'on convoquât, à la suite de l'éclipsé du 3oaoùt igoS, une commission d'initiative, ce qui a été fait, et cette commission s'est réunie à Oxford les 27, 28 et 29 septembre dernier. Des invitations furent envoyées par le recteur de celte célèbre Université aux astronomes et physiciens qui s'étaient fait un nom dans les études so- laires. La Science française fut largement représentée. Citons notamment M. Deslandres, notre confrère, de l'Observatoire de Meudon; M. de la Baume-Pluvinel, membre de la Société astronomique; M. Perot, du Conser- vatoire des Arts et Métiers, et M. Ch. Fabry, de la Faculté des Sciences de Marseille. Nous nous sommes donc rendus à Oxford, où nous avons reçu une char- mante hospitalité à New Collège dont M. Spooner est directeur. Je dois remercier publiquement mes Collègues du comité d'initiative qui, sur la proposition de M. Turner, directeur de l'Université d'Oxford, ont bien voulu me donner la présidence d'honneur. Nos délibérations n'ont pas été publiques, mais le résultat des discussions auxquelles mes Collègues français ont pris part d'une façon remarquable sera reproduit dans un Volume que j'aurai l'avantage de mettre sous les yeux de mes Collègues. La distinction dont j'ai été l'objet m'est d'autant plus précieuse qu'à mes yeux elle s'adresse surtout à l'Académie des Sciences et au Gouvernement français qui ont toujours si généreusement secondé mes efforts pour arriver à la connaissance complète du Soleil. Je crois devoir déjà résumer ici les principales résolutions prises par le Comité d'initiative de l'Université d'Oxford : 1° L'instrument remarquable de M. Angstrom a été adopté pour servir de base à la mesure des radiations solaires; SÉANCE DU 9 OCTOBRE 1905. 5-]^ 2° Les méthodes de MM. Perot et Fjihrv, pour l'étude du spectre solaire, ont été déclarées supérieures à l'emploi liu réseau de Rowland ; 3° La coopération est désirable dans les différentes branches des recherches solaires, telles que les observations visuelles et photographiques, l'étude de la surface du Soleil, les observations tant des protubérances que de l'atmosphère solaire à l'aide du spectro-,cope; 4° Quand un savant fait des recherches solaires en dehors du programme officiel, il est à désirer qu'il mette le résultat de ses travaux à la disposi- tion des établissements qui se livrent à ce genre de recherches; 5° Dans le cas où le résultat des investigations solaires n'aurait point été résumé et coordonné par les auteurs, l'Union nommera des comités spé- ciaux chargés d'en résumer les conclusions; 6° L'Union devra spécialement s'occuper de deux sortes de recherches : A, étude du spectre des taches solaires; B, étude des jjhénomènes de l'atmosphère solaire au moyen des groupes de raies H et K; 7° La réunion fait remarquer que, quelque désirable que soit la coopé- ration dans l'étude des questions solaires, on ne doit jamais oublier que l'initiative individuelle est un des plus grands facteurs du progrès dans cette branche de la Science comme dans les autres. Le devoir de l'Associa- tion est donc de l'encourager au même titre que l'initiative collective. Enfin, la Commission a décidé à l'unanimité que la réunion du premier Congrès se tiendrait à l'Observatoire de Meudon au mois de septembre 1907. J'espère que cette réunion nous fera assister à une série de travaux remarquables, et qu'elle sera inscrite avec éclat tlans les annales des études sur notre erand astre central. &■ ASTRONOMIE. — Sur le premier Volume du « Catalogue photographique du Ciel » publié par l'Observatoire de Bordeaux. Note de M. Lœwv. J'ai l'honneur de |)résenter à l'Académie au nom de M. Rayet le premier Volume (lu Catalogue photographique du Ciel qui renferme les coordonnées rectilignes de 49772 étoiles relatives à une zone céleste comprise entre -I- 16" et +18° de déclinaison, zone dont l'exploration a été dévolue à l'Observatoire de Bordeaux. Des publications semblables, se rapportant à d'autres régions de l'espace et émanant des Observatoires d'Alger, de Paris et de Toulouse, ont été antérieurement mises sous les yeux de l'Académie. On constate ainsi que les quatre établissements français qui ont promis leur concours à la vaste entreprise de la Carte photographique du Ciel ^74 ACADÉMIE DES SCIENCES. tiennent fidèlement les engagements contractés et travaillent avec succès à l'accomplissement d'une œuvre qui fera honneur à notre siècle. De même que dans diverses antres branches de la Science, il y a souvent, en Astronomie, un critérium très précieux pour reconnaître immédiate- ment la valeur intrinsèque d'un travail d'observation; c'est lorsque l'astro- nome fournit l'exposé détaillé de tous les moyens dont il a fait usage pour l'accomplir. On a alors la faculté de suivre pas à pas les diverses étapes et de juger de la valeur des précautions prises pour réaliser l'exactitude néces- saire. Cet examen devient surtout convaincant lorsque l'auteur lui-même, par des expériences toutes spéciales, s'est appliqué, comme l'af.iit M. Rayet dans son important Ouvrage, à mettre en lumière le degré de précision que comportent les diverses opérations partielles sur l'ensemble desquelles reposent les résultats définitifs. Dans cet ordre d'idées, en utilisant un grand nombre de clichés, M. Rayet a successivement évalué la grandeur des erreurs accidentelles des pointés effectués soit sur les traits du réseau, soit sur les images steliaires. Une recherche très complète a été faite en outre pour déterminer l'in- fluence qu'exerce sur les mesures la forme des images steliaires qui varie dans l'étendue de chaque cliché. Ces images sont circulaires ou plus ou moins elliptiques, et les axes des ellipses ont des directions très diffé- rentes dans les diverses régions du cliché. AI. Rayet s'est appliqué à étudier l'influence de l'erreur accidentelle provenant de cette source dans les mesures de chaque observatrice. Il a également indiqué la relation qui se manifeste entre la grandeur photographique des astres et la valeur res- pective de l'erreur accidentelle des pointés. Les erreurs des divisions des réseaux et la courbure des traits ont été l'objet de recherches appro- fondies. On est ainsi à même de se convaincre, a priori, que les coor- données steliaires fournies possèdent tout le degré tl'exactitude qu'on pouvait espérer. Ce Volume contient aussi un intéressant travail de M. Rromm concernant la détermination des positions des étoiles du groupe des Pléiades. M. Rayet rend un hommage bien mérité à ses collaborateurs : M. Courty, chargé de l'exploration photographique du ciel, et M. Rromm, à qui ont été confiées la direction des calculs et la formation du catalogue. De mon côté, je suis certain de répondre aux sentiments des astronomes en féli- citant le directeur de l'Observatoire de Bordeaux pour l'importante contri- bution que son excellent Ouvrage apporte à l'entreprise de la Carte photo- graphique du ciel. SÉANCE DU 9 OCTOBRE igOD. 575 PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le tremblement de terre ressenti le 8 septembre à Stromboli et sur l'état actuel de ce volcan. Lettre de M. A. Lacroix. Stromboli, le 36 septembre igo5. M'élant trouvé en Sicile et aux îles Eoliennes au moment des récents tremblements de terre de la Calabre, qui se sont fait ressentir aussi dans les îles voisines, je pense intéresser l'Académie en lui envoyant, avant de quitter Stromboli, quelques notes sur les phénomènes dont cette île a été le siège depuis plusieurs semaines. Le tremblement de terre qui, le 8 septembre, a causé tant de désastres sur la côte de la Calabre, a été violemment ressenti à Stromboli, distante seulement, d'ailleurs, d'une soixantaine de kilomètres de la région pénin- sulaire dévastée. A 2''/j5'° du matin s'est produite une première secousse sussultoire et ondulatoire, suivie de petits mouvements ondulatoires très répétés, puis d'une dernière et très violente secousse; d'après les rensei- gnements assez contradictoires que j'ai recueillis, la durée du phénomène aurait été de iS à 5o secondes. Depuis lors, plusieurs secousses faibles, mais appréciables sans le secours d'un instrument, ont été constatées. M. Renda, maître de poste de l'île, qui a noté exactement leur heure, m'a donné les indications suivantes : le 9 septembre à 2''i4'" du soir, le 18 à 1 i''i5° du matin et enfin le 23 à i''2o" et à S*" du matin ; je manque ici de documents pour savoir si ces secousses correspondent à celles qui ont été subies en Calabre. Le tremblement de terre du 8 a causé une grande terreur à la population de l'île. S'il n'y a pas eu mort d'homme, les dégâts matériels ont été impor- tants. Peu de maisons sont restées absolument indemnes; presque toutes sont plus ou moins fissurées; quelques murs se sont écroulés. L'église de Saint Bartolo et surtout celle de Saint Vincenzo, constructions de plus grande dimension que celle des maisons d'habitation, qui sont à un étage, ont subi les plus fortes avaries; le sémaphore est devenu inhabitable. Au cours de nos excursions dans l'intérieur de l'île, nous avons constaté beaucoup d'éboulements au pied des coulées et des tufs constituant des rochers à pic. Le long du sentier qui conduit de Saint Bartolo au séma- phore, en longeant la côte, de nombreuses et profondes crevasses encore béantes (l'une d'elles mesure i^de large sur une vingtaine de mètres de longueur), se sont ouvertes sur le bord des falaises; elles ont produit déjà ou produiront prochainement des éboulements fort importants. 576 ACADÉMIE DES SCIENCES. Une fissure en particulier traverse la'terrasse carrelée du sémaphore. L'ouverture de ces crevasses a été évidemment facilitée par la structure très fendillée des hautes fdaises à pic de cette partie de l'île, où le rivage est souvent dirigé plus ou moins Est-Ouest; je n'ai eu effet observé aucune fente du sol loin de la côte, sauf en un point, situé sur le flanc nord du volcan, près de la limite des cultures, où quelques fissures récentes m'ont paru dues à des glissements superficiels de terrains meubles. Il y a lieu de noter que, contrairement aux nouvelles publiées au milieu de l'émotion soulevée par fie ^désastre de la Cal.ibre, ce tremblement de terre, qui est certainement d'origine tectonique, n'a pas eu de retentisse- ment simultané sur l'activité des volcans de l'Italie méridionale ('). Ces nouvelles paraissent avoir eu pour origine un petit paroxysme du Slromboli, qui s'est produit 8 jours avant le tremblement de terre, le 3o aoùf, à 5'''3o'° du matin, lia été de la même inlensité que celui qui, d'après M. Renda, a été constaté le 22 avril dernier. Il a consisté en une violente explosion, qui a rejeté des cendres et des scories très légères (-), uon [)his seulement comme d'ordinaire sur les bords du cratère, mais encore sur les hauteurs de l'île et jusqu'à la mer dans une région inhabitée de l'Est. Depuis lors, le volcan de Strombolilest resté dans son état d'activité normale, un peu forte peut-être aujourd'hui. Nous avons effectué l'ascen- sion du cratère, le 24 courant. Grâce à un violent sirocco, chrissant les gaz et les va|)eurs du côté de la mer, nous avons |)u nous installer au voisinage des Faraglioni de l'Ouest et observer sans grande difficulté, à environ i5o" de leur point de sortie, b's explosions répétées, caractéristi(]ues de ce volcan. Des diverses bouches, signalées depuis quelques années, une seule était dans un état de violente activité, c'est celle située le plus à l'Ouest- Sud-Ouest et dont l'une des pentes extérieures se prolonge sans interrup- tion par la Sciarra del Fuoco. Cependant, à plusieurs reprises, nous avons (') J'ai rencontré un des marins qui étaient en service, le 8 septembre, au séma- pliore, excellent poste d'observation pour le volcan. Il m'a assuré que, pendant la demi-lieure qui a suivi le tremblement de terre, il ne se serait produit au cratère aucune des explosions répétées (jui en sonljla caractéristique. Je donne ce renseigne- ment sous toutes réserves. (^) Ces scories sojit extrèmement^bulleuses, formées par des fils de 'verre étirés, rappelant les cheveux de Pelée des volcans des îles llawaï et souvent assez minces ])Our que l'ensemble de la scorie ait une couleur bruno ou jaune au lieu de la couleur noire habituelle aux produits de projection de Slrouiboli. SÉANCE DU 9 OCTOBRE igoS. 577 VU s'élever derrière le rebord sud du grand cône de débris, des bouffées de vapeurs, accompagnées de quelques blocs incandescents. Des fumerolles assez actives se dégageaient en outre, sans interruption, des parties nord et nord-est de l'appareil éruptif. La bouche de l'Ouest, dont nous dominions l'orifice, était le siège de petites explosions se succédant à des intervalles si rapprochés qu'elles don- naient lieu à un grondement presque coutinu, mais saccadé; elles fournis- saient un dégagement également continu de faibles bouffées de vapeurs, immédiatement rabattues au côté de la mer; quelques fragments de lave parvenaient de loin en loin jusqu'aux bords de la bouche. Les grandes explosions, accompagnées de formidables détonations et projetant à l'extérieur une quantité plus ou moins grande de lave, venaient s'intercaler dans les précédentes. Pendant les trois heures que nous avons passées à les chronométrer et à les photographier, elles se sont produites aux intervalles donnés ci-des- sous; les |)li!S lorles d'entre elles ét.inl imprimées en chiffres anglais et en chiffres gras : 10'' 1.5'", a/l", 25"', 26-", 28"', Sa'", 33'", 35"", /i^'", 46"", 49", 5o"', 52"', 56'", Sy™. — ii>'4"', 8"', i5'", 20'", 31"', 39'", 49"', 52"', 53", 57'". — i2''2"', y-", 10»', 24°', 30'", 38"'> 40™, 44"', 57™, 58", 59™. — i''9"' (petite explosion se produisant simultanément à la bouche centrale), 12'", 14'", 19'", 24", 28". — Ce matin (26). j'ai noté les explosions aux intervalles suivants : 8i'28'", 33", 35"', 36'", 39", 4i'", 46'", 48", 52", 53", 56". - 9i'4™, 9", i3", i4", 19", 21", 26"'. On voit que les explosions les plus violentes ne sont pas séparées des précédentes par un intervalle particulièrement long. L'intérêt de mes observations est dû à la facilité avec laquelle j'ai pu étudier la nature des explosions. Ce qui les caractérisait essentiellement, c'est que leurs |)rofluits étaient presque exclusivement constitués par des portions encore fluides de magma; les dégagements gazeux, condensés sous forme de vapeurs, n'y jouaient qu'un rôle accessoire. Lors des plus fortes seulement, en effet, une colonne de vapeurs, plus ou moins noires, sortait de la bouche éruptive en même temps que les gerbes de lave. Le plus souvent, le panache de vapeurs, blanc et très faible, n'était distinct qu'au moment où la lave commençait à retomber, ou même était presque absent. De notre poste d'observation, il n'était pas possible, entre deux explosions, de voir nettement le magma dans la bouche cratériforme, mais plusieurs particularités, indiquées plus loin, tendent à prouver qu'il C. R., 190D, 2' Semestre. (T. CXU, N« 15.) 7" 678 ACADÉMIE DES SCIENCES. devait être extrêmement voisin de la surface. L'incandescence de la lave, même au milieu du jour, était très vive. La fluidité du magma, au moment de sa projection, est attestée parles particularités suivantes : la lave s'élevait en masses qui, souvent même avant d'avoir dépassé le rebord de la bouche, se fragmentaient en lam- beaux, dont les changements de forme, durant leur trajet aérien, étaient frappants. Beaucoup d'entre eux tombaient lentement, planaient en quelque sorte, comme le font les flammèches d'un incendie, ce qui est dû à leur large surface comparée à leur masse et à leur structure plus ou moms huileuse. Nous avons observé aussi un certain nombre d'explosions ne donnant pour ainsi dire aucun dégagement de vapeurs et fournissant de très gros paquets de lave, qui, à l'inverse des précédents, n'atteignaient que le bord même de la bouche, y retombaient lourdement, s'y aplatissant et y restant fi2;és, incandescents pendant un temps plus ou moins long. Ce genre de projection a contribué pendant notre séjour sur la montagne à élever d'une façon très notable le bourrelet solide bordant l'orifice. Dans la nuit du aS septembre, nous avons vu du bord nord de la Sciarra del Fuoco se repro- duire le même phénomène, mais de ce dernier point d'observation il était possible en outre de voir qu'un certain nombre de blocs roulaient à la mer. Ce genre de projection est probablement très différent de celui des grands paroxysmes du Stromboli, dans lesquels l'existence de hautes colonnes de vapeurs, chargées de cendres, a été signalée. Quoi qu'il en soit, il a été du plus haut intérêt pour moi, car il présente le type tout à fait opposé à celui que j'ai étudié à la montagne Pelée. Dans ce dernier volcan, en effet, les produits de projection, entraînés par une grande quantité de vapeur d'eau et de gaz, étaient à peu près uniquement consti- tués par des débris solidifiés, anguleux, d'andésite de toutes dimensions, brisés par les explosions en blocs, lapilli et poussière fine. Les projec- tions de magma, encore un peu fluide, ont été réduites à certaines bombes craquelées des paroxysmes. Ici, au contraire, est réalisé le cas d'un magma basique, rejeté à l'état extrêmement fluide, parfois à la façon d'un liquide épais, soumis à une ébullition tumultueuse dans un vase trop plein; en conséquence les matériaux solides résultants, quelles que soient leurs dimensions, ont des formes individuelles, modelées par la fusion. Dans la nuit du 25 septembre, nous avons constaté l'existence d'une petite coulée de lave bifurquée, partant du boni occidental de la bouche SÉANCE DU 9 OCTOBRE IpoS. 579 active et descendant le long de la Sciarra sur une longueur d'une centaine de mètres. Il s'en détachait sans interruption des fragments incandescents, qui tombaieat en cascades à la mer, en se mélangeant avec le produit des explosions. En terminant, je ferai remarquer qu'au point de vue de la morphologie du Stromboli, la Sciarra del Fuoco, immense talus se développant d'un seul côté du cratère et descendant, avec une pente de 35°, d'une altitude d'environ 700" jusqu'à la mer, est tout à fait l'homologue du grand talus qui, au cours de l'éruption de la montagne Pelée, a pris naissance entre le dôme récent et le fond de la Rivière Blanche, mais, au point de vue du mode de formation, il existe entre eux une différence essentielle, conséquence du mode d'activité différent des deux volcans. La Sciarra, en effet, est construite par les produits des projections verticales de bouches hirgement et constamment ouvertes, alternant avec quelques coulées minces, tandis que le talus de la Rivière Blanche, entièrement fragmentaire, est le résultat de l'écroulement d'un dôme, écroulement produit en partie par les explo- sions des nuées ardentes. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observation de l' éclipse totale de Soled du 3o août 1903 à Guelma {Algérie). Note de M. E. Stephax. L'observatoire de Marseille a pris part, dans une mesure modeste, à l'ensemble des observations organisées par le Bureau des Longitudes, à l'occasion de l'éclipsé du 3o août dernier. Noire groupe ne comprenait que deux observateurs, M. Borrelly et moi, plus un assistant volontaire non subventionné, mon fils, le docteur Pierre Stephan, sous-direc- teur du laboratoire de zoologie marine de notre Faculté des Sciences. Nous nous sommes joints à mon éminent collègue d'Alger, M. Trépied, et nous avons, de concert avec lui, adopté comme lieu d'observation la cour de l'école des garçons de la ville de Guelma, où prit place également M. Newall de Cambridge. Nous y avons eu un temps d'une pureté parfaite. Les instruments dont nous avons fait usage sont : 1° Le télescope Foucault, de /io'" d'ouverture, mis gracieusement à ma disposition par M. Lœwy. Cet instrument m'avait déjà servi, sur la côte orientale de la presqu'île de Malacca, pour la célèbre éclipse du 18 août 1868; 2° Un équatorial portatif a|)partenant à l'observatoire de Marseille dont l'excellente lunette, de Dollond, a gS"" d'ouverture et l'Olga de distance focale. Son axe horaire peut être plus ou moins incliné sur la verticale de manière à s'adapter à des latitudes diverses. 58o ACADÉMIE DES SCIENCES. Noire programme, très simple, était limité à des observations visuelles directes. Il a pu être rempli d'une manière satisfaisante. Les observateurs se sont attachés d'abord tous les deux à noter exacleiiienl les inslanls des contacts et à examiner l'ensemble de la counmne. En outre, M. Borrelly, il réi[uatorial, a consacré une partie du temps de la totalité a explorer les environs du Soleil pour rechercher les planètes inconnues ou les comètes qui auraient pu s'y trouver. Au télescope, je me suis ell'orcé d'étudier de mon mieux les détails de la cou- ronne en vue d'un dessin assez fidèle. Le docteur Stephan a été chargé de battre la seconde, les yeux fixés sur un chronomètre, de manière à être entendu du groupe de M. Trépied et du nôtre, opération à laquelle il s'était exercé préalablement avec soin. Les nombres trouvés pour les heures des contacts seront donnés plus loin. Après le premier contact, M. Borrelly a remarqué à plusieurs reprises sur le bord concave du Soleil un liséré brillant qui parfois s'étendait jusque sur le bord lunaire. La diminution de la lumière, d'abord peu sensible, s'accélère d'une manière très mar- quée dès que la moitié du Soleil est recouverte; les ombres portées par les objets perdent de leur vigueur; déjà tout le monde a remarqué que les petites taches lumi- neuses, qui pailleltent l'ombre sous les arbres et qui, d'ordinaire, sont arrondies, ont pris la forme de petits croissants. Un quart d'heure avant le second contact, celte dé- croissance rapide est saisissante et impressionne fortement les spectateurs sans excepter ceux qui n'en sont pas témoins pour la première fois. En môme temps, toutes les choses environnantes prennent des tons inusités, d'une teinte blafarde, où l'on croit trouver des traces d'un peu de jaune et de violet. Dans les dernières minutes d'attente, on sent que chacun est vraiment ému : tous les bruits ont cessé, le silence n'est coupé que par le liatlement de seconde. Soudain, l'ultime filet de lumière blanche .s'évanouit et, comme par un coup de baguette, la couronne apparaît clans toute sa beauté. Dans les lunettes le spectacle est merveilleux. Le contact a été noté à la même seconde par MM. Borrelly et Stephan. Aussitôt qu'il s'est produit, tous deux constatent l'apparition subite mais éphémère d'un mince liséré, du rouge carmin le plus vif, s'étendant, de part et d'autre du point de tangence, sur une longueur d'une quarantaine de degrés. Sa surface externe est absolument lisse. En 2 ou 3 secondes, il est recouvert par la Lune. Mais en môme temps que lui ont apparu un peu plus au nord et subsistent trois magnifiques protubérances, reposant sur une couche de matière protubérantielle peu mamelonnée, superposée, sur une partie de son étendue, au liséré rouge. * Leur couleur est celle du corail rose un peu foncé, leur bord supérieur est dentelé, leur forme commune rappelle celle de certaines tulipes dont le pédoncule serait considérablement grossi. La i)lus haute, placée presque à l'équateur, atteignait 2' à 3'. Toutes trois semblaient dans un étal de calme complet et, pendant que le disque lunaire les recouvrait graduelle- SÉANCE DU 9 OCTOBRE igoS. 58l ment, leurs contours n'ont pas paru éprouver de changeihents. Dans le télescope en particulier, dont la puissance lumineuse est si considérable, tous ces détails se détachaient avec une merveilleuse netteté. Sur le reste du pourtour du disque lunaire, il n'y avait aucune trace de matière protubérantielle. Tout autour rayonnait la couronne, blanche et brillante sur une hau- teur de 5' à 6' et d'une couleur gris perle dans les parties plus éloignées du Soleil. M. Borrelly en compare la teinte, dans ces régions externes, à celle des enveloppes des comètes télescopiques brillantes de ces dernières années. Pour moi, la partie basse brillante m'a paru moins nacrée qu'en i868 et en 1900 et les parties éloignées m'ont semblé d'un gris plus foncé, autant que l'on peut faire de pareilles comparaisons à si longs intervalles de temps. Au premier abord, j'ai eu l'impression que la couronne était d'une con- stitution à peu près uniforme dans tout son pourtour. Elle s'étendait, dans le sens de l'équateur, de part et d'autre de la Lune, jusqu'à une fois et demie environ le diamètre de celle-ci, l'expansion orientale l'emportant un peu sur l'opposée; les dépressions polaires étaient peu accentuées; les jets, peu filamenteux, se distinguaient mal du reste et présentaient des teintes fondues allant se perdre insensiblement dans le ciel. Toutefois, en prolongeant l'attention sur les diverses parties, on finissait par percevoir des divisions dont quelques-unes dessinaient vaguement des sortes de pétales; de telle manière que cette couronne rappellerait le type de celle qui a été décrite par Liais, au Brésil, en i858, et dont Secchi reproduit le dessin à la page 337 de son Ouvrage Le Soleil. J'avoue que la bizarrerie de cette figure m'avait jusqu'ici laissé, comme Secchi, un peu sceptique. Du reste ces divisions ne conservaient pas une valeur constante; les diversités d'éclat et de couleur des portions contiguës m'ont paru varier pendant la totalité. A plusieurs reprises, après le second contact, j'avais de nouveau jeté les yeux vers le premier bord et je n'y avais encore vu aucun appendice; il m'en était resté une demi-indifférenee inconsciente à l'égard de cette région, comme s'il ne devait rien s'y produire et je m'attardais vers la région opposée où je m'efforçais de voir avec plus de certitude les détails de la couronne, quand mon fils nous prévint que le troisième contact était proche et recommença à battre la seconde. Je revins en toute hàle vers le premier bord et, alors, à ma grande surprise, j'y aperçus une masse colorée 582 ACADÉMIE DES SCIENCES. importante d'où se détachait une grande protubérance. Sa teinte était moins vive que celle des protubérances du bord oriental; mais elle était plus élevée. Sans avoir eu le temps d'en retenir la forme avec autant de certitude que celle des autres, je crois pouvoir dire que sa hauteur attei- gnait 3' à 4'- Nul doute que je ne l'eusse vue beaucoup plus tôt si elle eût existé; et, en effet, ]VU Borrelly croit avoir assisté à sa formation ; jetant les yeux vers ce point, i6 à 17 secondes avant le troisième contact, il lui sembla voir jaillir cette protubérance comme une fusée, en même temps qu'une gerbe de ra\ons, d'un jaune paille clair, s'élançait tout autour jusqu'à la limite extrême de la couronne. Les trois protubérances du second bord étaient visibles à l'œil nu; M. Borrelly l'a constaté. En même temps, il a aperçu Vénus, Mercure, Régulus, Arcturus et les six plus belles étoiles de la Grande Ourse. Après cet examen direct rapide, il est revenu à sa lunette et a exploré les alentours du Soleil entre les parallèles de Mercure et de Rèj^ulus. Il ii'j a rencontré ni planète ni comète. Les étoiles du Lion, 8622 et Sô^g B.A.C., dont les grandeurs respectives sont 6 et 7,5, étaient couvertes par la couronne et invisibles. Après la réapparition de la lumière, M. Borrelly continua à distinguer la grande protubérance du premier bord qui ne s évanouit qu'une vingtaine de secondes plus tard. II vit également la couronne pendant 45 secondes et la lumière cendrée de la Lune pendant 2 minutes après la totalité. Four moi, aussitôt après le troisième contact, je suis repassé à la région du second bord. J'ai également continué à voir le disque de la Lune, éclairé par une lueur cen- drée assez terne, se projeter sur la couronne; son contour était bordé extérieurement d'un étroit ruban plus clair que le reste. La couronne fut ainsi visible de plus en plus faiblement pendant 2 minutes et 35 secondes environ après la fin de la totalité. ■ Il y a encore à mentionner quelques détails relatifs aux contacts internes. En 1868, avec le même instrument, le bord du Soleil m'avait paru recouvert d'une très mince couche assez brillante pour faire hésiter sur l'instant du contact et Tisse- rand, qui observait avec une lunette de Gauche de 6 pouces d'ouverture, avait aussi signalé le fait. Celte année, je n'ai rien vu de semblable. Les deux contacts intérieurs ont pu être observés avec beaucoup de facilité. Le liséré rouge carmin, dune teinte si vive et qui nous avait tant frappés au mo- ment du deuxième contact, n'a pas été revu pour le troisième. M. Borrelly a distingué très nettement les grains de Baily, surtout pour le deuxième contact. Ils ont été à peine marqués dans le télescope. Voici maintenant, en temps moyeu de Guelma, les heures trouvées pour SÉANCE DU 9 OCTOBRE 1906. 583 les quatre contacts ainsi que pour les occultations des noyaux du groupe de taches le plus rapproché du bord occidental du Soleil : Borrelly. h m s Premier contact o./iS.Sg, i Deuxième contact 2. 3.29,5 Troisième contact .... 2. 7. 3,5 Quatrième contact. .. . 3.19.59,9 Stephan. h m s 0.43.39,1 2 . 3. 29, 5 2 . 7 . 0,5 3.19.58,9 Temps calculés. h m 9 0.43.52 2. 3.45 2. 7.25 3.20.23 Occultation de a, a'. Noyau a.. Noyau a'. Premier bord . Second bord. . Premier bord. Second bord. Borrelly. h m s I . 20.58,3 1.21. 5,3 I .21 . i3,3 1 .21 .29,3 Le premier et le quatrième contact ont été observés, par MM. Borrelly et Stephan, par projection sur des écrans. Pour ces contacts, le miroir du télescope avait été diaphragmé à 20"™. Les temps des contacts ont été calculés, au moyen des données de la Connaissance des Temps, en prenant pour coordonnées de la tour de la Mosquée : Longitude 5° 5' 34" à l'est du méridien de Paris Latitude boréale 36° 27' 55" » Par les nombres qui précèdent on constate que les deux premiers con- tacts ont eu lieu à peu près i4 secondes et les deux derniers 24 secondes avant les instants calculés. L'éclipsé a produit un abaissement de température de 6", comme le montrent les observations thermométriques suivantes du D'' Stephan. Temps moyen local, h m I. 6..., Température. 34,8 16 34,5 26 35,0 maximum 36 34,7 46 34,0 1 .56 33 ,0 2. 6 32,0 16 3o,o 26 29,5 coup de vent d'ouest assez fort 2.36 29,0 minimum 3.21 3o,5 584 ACADÉMIE DES SCIENCES. On remarquera le coup de vent qui est signalé lo minutes avant le minimum, lequel ne s'est produit qu'une demi-heure après la totalité. L'obscurcissement a été moindre que nous ne le supposions : on n'a pas cessé de pouvoir écrire. Nous étions mal placés pour apprécier avec préci- sion l'intensiLé de la lumière persistante puisque les arbres nous masquaient une partie du ciel. On peut dire approximativement que la lumière dépas- sait celle d'une belle pleine Lune. Nous n'avons pu naturellement constater ni l'arrivée de l'ombre ni le passage des franges ondulatoires; mais on nous a rapporté que ces phéno- mènes ont été vus par des spectateurs nombreux sur le plateau qui domine la ville. IVOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la désignation de deux de ses Membres, choisis en dehors du personnel enseignant de l'Ecole Poly- technique, qui devront faire partie, cette année, du Conseil de perfection- nement de cette École. MM. Maurice Levv et Bouquet de la Gbye réunissent la majorité des suffrages. CORRESPOND ANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Recherches sur les maladies de la vigne. Anthracnose. II. — Nouvelles recherches sur V anthracnose : levures, kystes, formes de reproduction et de conservation du Manginia ampelina, i)ar P. Viala et P. Pacottet. (Présenté par M. Guignard.) 2° Note histoiique sur l'emploi de procédés matériels el d'instruments usités dans la Géométrie pratique au moyen âge (x'^-xm" siècles), par Victor Mortet. SÉANCE DU () OCTOBRE IQoS. 585 ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Recherches spectroscopiqaes pendant Véclipse du 3o août 1905 à Alcosebre {Espagne). Note de M. Milan Stefamk, pré- sentée par M. J. Janssen. Grâce à l'aimable invitation de M. Janssen, j'ai pu, sons sa direction, observer l'éclipsé du 3o août igoS à Alcosebre. Mon intention était, d'une part, de faire des recherches spectroscopiques delà couche renversante dans la région du spectre moins réfrangiblequeC et, d'autre part, d'étudier le spectre de la couronne et principalement la raie verte de ce spectre. Pour réaliser ce programme M. Janssen m'avait prêté des instruments appartenant à la collection de l'Observatoire de Meudon. J'ai organisé un télespectroscope composé d'une lunette de Prazmowsky de o™,8o de distance focale et d'un spectroscope de Duboscq à un prisnae de sulfure de carbone. L'image d'un micromètre divisé sur verre était envoyée par réflexion sur la deuxième face du prisme dans la lunette d'observation et servait aux mesures de position des raies. Le faisceau solaire était envoyé dans la lunette du spectroscope par un hèliostat de Silbermann dont le miroir plan était argenté à la surface. Cet hèliostat avait été muni de rappels formés de flexibles et de manettes pour permettre à l'observateur de donner à l'image les mouvements convenables, tout en conservant l'œil à l'oculaire du spectroscope. Pour l'observation du spectre rouge extrême, j'avais placé immédiatement devant la fente un écran formé d'une lame de verre recouverte de collodion coloré en rouge. Cet écran avait pour but de ne laisser pénétrer dans l'appareil que les rayons que je désirais étudier. Le prisme était placé au minimum de déviation pour la raie D. En observant les phases j'ai été frappé de ce fait qu'en observant avec une fente relativement large, j'ai pu voir quelques raies dans la partie infra-rouge. Ces raies, identifiées avec les spectres d'Abney et de Langley, correspondent aux raies p, a, t et *. Après la totalité, un nuage léger ayant passé devant le Soleil, j'ai vu ces raies plus intenses et plus nettes, et c'est à ce moment que j'ai pu les mesurer avec la plus grande précision. Environ 2 minutes avant le deuxième contact, en enlevant l'écran rouge, j'ai observé la raie D3 brillante", je remis l'écran pour observer la première couche renversante. De A à l'exlrèrne rouge je n'ai vu aucune raie brillante produite par la couche ren- versante. J'ouvris alors la fente aussi largement que possible et retirai l'écran rouge. Je déplaçai la lunette du spectroscope pour observer les dilférentes parties du spectre. G. K., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N" 15.) 77 586 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans les raies C et D, je remarquai trois jolies protubérances et l'arc chromosphé- rique très intense, mais limage monochromatique de la couronne était très faible ou absente. L'image monochromatique de la couronne dans la raie verte X53o était extrêmement brillante, je fis un dessin de cette image. Sur le milieu du bord du disque était une courte et mince languette brillante, l'éclat de la cou- ronne était plus grand pour les parties plus éloignées du bord solaire et l'augmentation de son éclat nettement sensible à partir de 5' de ce bord. Les jets de la couronne étaient plus brillants que l'ensemble et corres- pondent comme forme et comme position aux jets qui ont été obtenus dans les photographies. J'ai pu remarquer que les raies des longueurs d'onde 545, o et 537,0, signalées comme coronales, n'étaient pas visibles dans mon spectroscope. Le spectre continu de la couronne m'a paru faible du côté du rouge et présenter son maximum dans le vert entre D3 et la raie verte plus près de cette dernière. Je n'ai pas eu le temps d'observer le spectre dans les radiations plus réfrangibles que la raie verte de la couronne. Au signal donné annonçant l'approche du troisième contact je remis la lunette du spectroscope à la position permettant d'observer le rouge extrême et replaçai l'écran, la fente restant largement ouverte. Ma première observation fut confirmée, aucune raie brillante ne fut visible dans la partie extrême rouge. Je remercie ici M. Janssen pour toutes les facilités qu'il m'a procurées pour l'exécution de ces travaux. C'est pour moi un grand honneur d'avoir pu observer pour la première fois une éclipse sous les auspices d'un des fondateurs de l'astronomie phy- sique. En même temps je remercie M. Millochau pour ses précieux conseils et M. Pasteur pour l'aide bienveillante qu'il m'a apportée. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur V observation de l' éclipse totale du 3o août 1905 à Alcosebre (Espagne). Note de M. G. Millochau, présentée par M. J. Janssen. Chargé par M. Janssen, qui m'avait désigné pour faire partie de sa mis- sion, de faire des études spectroscopiques sur les enveloppes gazeuses so- SÉANCE DU 9 OCTOBRE IpoS. SSy laires, je m'étais proposé, pour l'étude de l'éclipsé du 3o août igoS, le pro- gramme suivant : 1° Étude photographique dans la région lumineuse, surtout dans le roui^e, le jaune et le vert, du spectre de la couche renversante et de la chromosphère ; 2" Étude du spectre de la couronne dans la même région ; 3° Mêmes recherches dans l'ultra-violet; 4° Photographies pendant la totalité avec des plaques sensibles au rouge, en utilisant seulement la lumière provenant des radiations rouges. Instruments employés. — Sur une monture équaloriale servant habituellement de support à une lunette de 8 pouces je fix.ai une solide planche qui servit de support aux appareils suivants : 1° Un spectrographe à prisme de flint (construit pour la grande lunette du Mont- Blanc, et décrit aux Comptes rendus du 6 février igoS), réglé pour le spectre lumi- neux. Une lentille achromatique de 33'" de distance focale projetait sur la fente l'image du Soleil. Un écran de verre couvert de gélatine colorée à la chrysoïdine et destiné à diminuer l'intensité lumineuse des parties bleues et violettes du spectre, et la lumière diflTuse de ces couleurs, était placé entre cette lentille de projection et la fente. Un obturateur Guéry était disposé devant la lentille de projection. 1° Un spectrographe à deux prismes, dont toutes les pièces optiques étaient de quartz; un obturateur Guéry était également placé devant la lentille projetant sur la fente l'image solaire. Ce spectrographe était réglé pour les radiations de X 32o!^l^. Les fentes des spectrographes étaient orientées dans une direction parallèle à la corde dn croissant solaire qui se produit pendant l'éclipsé avant le deuxième contact. 3° Une chambre photographique ordinaire munie d'un objectif Suler de 700™™ de distance focale. 4° Un chercheur composé d'un objectif ordinaire et d'un oculaire divergent projetant une image agrandie sur un verre dépoli. 5° Un télespeclroscope servant de chercheur et composé d'une lunette de Vion de 1" de distance focale et d'un spectroscope à vision directe, de Browning, dont la fente avait été enlevée. Les plaques employées étaient : pour le premier spectrographe, des plaques panchro- matiques de la maison Lumière, sensibilisées au trempé à l'orthochrome T. Hœchst; pour le deuxième spectrographe, des plaques Lumière marque S; pour la chambre photographique, des plaques Lumière panchromatiques, recouvertes, sur la gélatine, d'une couche de collodion fortement teinté avec un mélange de chrysoïdine et de violet de Paris. La coloration de cette couche était telle qu'en jirojetant la lumière solaire sur un spectroscope à fente large, les radiations plus réfrangibles que G étaient complètement absorbées par une seule couche colorée. Les fentes des spectrographes étaient ouvertes à i^'^jS et ne servaient qu'à limiter 588 ACADÉMIE DES SCIENCES. les images monochromaliques données, dans chaque radiation, par le croissant d'abord, puis par la couronne. Mode opératoire. — A partir du moment où le croissant fut très petit j'observai son spectre avec le télespectroscope, je vis apparaître d'abord les raies noires du spectre solaire, puis les pointes fines et brillantes de la couche renversante; ces pointes se rapprochèrent pour ne former qu'une série de petits croissants brillants qui diminuèrent rapidement et dis|Ki- rurent. Les raies chromosphériques formaient, au moment de la disparition, un demi-cercle complet. Au moment où le spectre continu brillant disparut, je pressai sur les poires manœuvrant les obturateurs des spectographes, et donnai en même tomps un signal indiquant à l'observateur chargé du chronomètre le com- mencement de la totalité. Après la disparition des raies de la couche renversante, je refermai les obturateurs et changeai les châssis; je fis ainsi poser tous les appareils pen- dant I minute 5o secondes. Les châssis furent de nouveau changés et pré- parés pour l'étude du troisième contact. Au moment de l'apparition des raies chromosphériques j'ouvris les obtu- rateurs. Après lo secondes environ, les raies de la couche renversante apparurent. Les obturateurs furent fermés au moment où se montra le premier point lumineux, je donnai en même temps le signal indiquant le troisième contact. Une épreuve fut faite immédiatement après la totalité, avec pose très rapide, pour obtenir le spectre de Fraunhufer donné par le croissant. Celte épreuve pourra servir à détermmer, par comparaison, l'intensité relative du spectre de la couronne dans les diverses radiations. Résukats. — Les raies les plus intenses de la couche renversante ont été obtenues de C à K, la raie verte de la couronne a été photographiée et pré- sente une intensité remarquable. Les résultats obtenus avec le spectro- graphe à pièces optiques de quartz ont été également satisfaisants. De nombreux délads existent sur ces photographies, une étude complète en sera faite et les résultats publiés ultérieurement. Les épreuves obtenues avec la chambre photographique n'ont pas encore été révélées, celte opération nécessitant des manipulations spéciales. SÉANCE DU 9 OCTOBRE igoS. 5Sç) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la lumière polarisée de la couronne solaire. Noie de M. J.-J. Landerer, présentée par M. Janssen. L'application du photnpolarimètre de Cornu à l'étude de la polarisation de la lumière coronale du Soleil demande, comme on sait, une large plage lumineuse sur laquelle l'ouverture carrée de l'appareil puisse se projeter complètement, condition qui peut être remplie soit en employant une lunette puissante donnant une image du Soleil d'assez grand diamètre, ce qui permet d'appliquer la méthode en toute circonstance, soit en profilant de l'occasion où les enveloppes solaires se montrent allongées, car alors il suffit d'une image bien plus réduite, ainsi qu'il est arrivé lors de l'éclipsé de 1900. Une lunette de lo''™ d'ouverture fui alors suffisante pour olitenir le résultat encou- rageant que j'eus l'honneur de communiquer à l'Académie, mais pour l'oliservation de la dernière éclipse, où il était à prévoir que la couronne se montrerait plus uniformé- ment distribuée autour du disque lunaire et oflrirait partant une plage ,trop restreinte dans un réfracteur aussi petit, il m'a fallu songer à une autre méthode qui mît sous les yeux la proportion de lumière polarisée qu'il s'agissait de mesurer. Un système optique constitué par un objeclif astrophotograpliique de o",075 de diamètre et o"',88 de foyer, et un prisme de Wollaston de o",o62, a été adapté à une chambre noire entraînée sur pied d'équalorial. Essayée préalablement sur la Lune à son premier quartier, dans la période d'accroissement de sa lumière polarisée, la mé- thode m'avait donné un résultat satisfaisant. En vue d'étendre le plus possible l'action du prisme biréfringent, ses sections principales avaient été orientées sensiblement dans le sens prévu des expansions coronales formant la croix de Saint-André, soit à 45° de la verticale d'Alcosebre, coïncidant, à 4" pi'ii^, avec l'axe du Soleil. Eu égard à la forte proportion de lumière polarisée de la couronne en 1900, je m'attendais à en retrouver des traces dès le milieu de la couronne intérieure; mais, contrairement à mon attente, la |3olarisation ne s'est montrée qu'au-dessus de cette couche, en atteignant son maximum en pleine couronne extérieure. Sur les six photographies que j'en ai prises pen- dant la totalité, les ileux images du disque lunaire apparaissent entourées d'une atmosphère lumineuse ayant à sa base la même intensité sur tout leur pourtour. L'action du wollaston n'y est nettement visible qu'à partir de la couche élevée de la couronne intérieure proprement dite, ainsi qu'on peut le remarquer sur les trois épreuves positives qui accompagnent cette Note, provenant des clichés obtenus entre la fin de la première minute et 5go ACADÉMIE DES SCIENCES. le commencement fie la troisième. Les temps de pose ont été de 6, 4 et 5 secondes. Bien que la précision que l'on peut atteindre avec le nouveau procédé soit inlérieure à celle du photopolarimètre, il permet néanmoins d'obtenir des résultats approchés à — ^^ près. La proportion de lumière polarisée dont il s'agit maintenant, mesurée sur les clichés à l'aide d'une gamme à lo intensités, savoir : o pour la lumière naturelle, lo pour la lumière com- plètement polarisée, a été trouvée comprise entre o,5o et o,6o, valeur qui diffère à peine de celle que j'avais obtenue en 1900. Il ne sera pas hors de propos de faire remarquer que cette absence de polarisation dans les couches basses ou moyennes, selon le sens que l'on attache à ces dénominations, et la faible obscurité que l'on a observée pen- dant la phase totale, ont été deux faits concomitants, ce qui porte à penser qu'ils pourraient bien tenir à une même cause : l'éclat inattendu de l'en- semble de la couronne, témoignant d'une lumière propre extraordinaire. Le second en proviendrait directement; le premier, en vertu des modifica- tions profondes qui, à cette époque du maximum de l'activité solaire, s'opèrent au sein des masses coronales, d'où il résulterait que leurs molé- cules agissent à la manière des nuages de notre atmosphère, qui ne pola- risent pas la lumière. Reste maintenant à déterminer la nature de ces modifications que les faits viennent de mettre en évidence et dont la genèse semble être en rapport avec le centre d'activité du Soleil. Outre l'étude de la polarisation, j'avais de l'intérêt à savoir, d'abord, jusqu'à quel point mon calcul général de l'éclipsé était d'accord avec l'observation ; puis, quel avait été pendant le phénomène l'état du ciel le long de la zone. Ainsi que la logique l'avait déjà fait prévoir d'après les raisons que j'en avais données trois ans à l'avance, Alcosebre a été l'un des lieux les plus favorisés au point de vue du beau temps, et l'on a pu observer par un ciel tout à fait transparent le premier contact et la phase totale. D'après mon observation, le premier contact est arrivé 9 secondes plus tôt que l'instant calculé, ce qui provient de la petite erreur dont élaienl entachées les coordonnées géo- graphiques de cet endroit, tirées de la carte de l'Espagne de Vogel, sur lesquelles je dus fonder le calcul particulier pour le lieu considéré, dont la latitude a dû être augmentée de l'/io", et dont la longitude demanderait une correction un peu moindre vers l'Ouest. Ces petits écarts de la position exacte sont au reste sans influence sen- sible sur la durée de la totalité, qui a été de S^^a'* d'après mon observation, soit exactement l'intervalle calculé. MM. Pasteur et Millochau, de la mission de M. Jaossen, qui observaient à 1''™ au nord-est de mon emplacement, ont aussi trouvé 3™42' ('). (') Qu'il me soit permis de remercier ici M. Vallcjo, jeune avocat, qui a bien voulu être mon aide. SÉANCE DU 9 OCTOBRE ipoS. Sqi ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Groupes contenant plusieurs opérations de l'ordre deuxième. Note de M. G. -A. Miller, présentée par M. Jordan. I. Si toutes les opérations (sans compter l'identité) d'un groupe sont d'ordre deux, le groupe est abélien et de type (i, i, J, ...)('). Dans cha- cun des autres groupes il y a au moins un quart des opérations ayant des ordres excédant deux. S'il y a exactement un quart des opérations d'un groupe (G) qui aient des ordres excédant deux, G est le produit direct du groupe octique (^) et d'un groupe abélien d'ordre 2=' et de type (i, i, i, ...). S'il y a exactement la moitié des opérations de G qui soient d'ordre deux, G est de l'ordre ih (A étant un nombre impair) et il contient un sous-groupe abélien (H) d'ordre h. Toutes les opérations de ce G qui ne sont pas en H, c'est-à-dire toutes les opérations de G — H, sont d'ordre deux et transforment chaque opération de H dans son inverse. Si G est un groupe qui ne soit pas dérivé de celles de ses opérations qui ont des ordres excédant deux, ces opéra- tions engendrent un sous-groupe abélien H qui est composé de la moitié des opérations de G. Les opérations de G — H sont d'ordre deux et trans- forment chaque opération de G en son inverse. Quelques-uns des résultats ci-dessus dépendent directement du théorème suivant : Un groupe abélien peut se définir comme étant un groupe dans lequel chaque opération peut se transformer dans son imerse par la même opération. II. Soit G un groupe non abélien d'ordre 2'" dans lequel plus de la moitié des opé- rations soient de l'ordre 2. On a vu qu'au moins un quart des opérations de G sont d'ordre >2. Nous prouverons que le nombre de ces opérations est toujours de la forme ' 'g-, c; étant d'ordre de G. De plus, on sait qu'il y a des groupes pour chaque valeur de a > o. Le type possible de ces groupes, quand a = i, a été men- tionné ci-dessus. Quand a =: 2, tous les types possibles ont été déterminés récem- ment. Le groupe quotient de G correspondant à son sous-groupe commutateur doit être du type (i, I, t, . . .), puisque ce groupe quotient est abélien et plus de la moitié des opérations de G sont d'ordre 2. Soit I représentant le groupe quotient de G corres- pondant à un sous-groupe invariant composé de la moitié du sous-groupe commutateur (') Quarterly Journal 0/ Mathematics, Vol. XXVII, 1894, p. 99. {"-) PiEiiPONT, Armais of Mathematics, Vol. I, 1900, p. i^o. 592 ACADÉMIE DES SCIENCES. de G. Le sous-groupe coinmulateur de I est d'ordre 2. Dès lors, son groupe d'isomor- pliismes cogrédienls est d'ordre 2^" ('). Toutes les opérations d'ordre 4 contenues dans ce sous-groupe ont le commutateur d'ordre 2 pour leur carré. Si I, représente le sous-groupe de I qui est composé de toutes les opérations de I commutatives avec quelque opération non-invariante d'ordre 2 en I, donc Ii est d'ordre 2'~' ; 2' étant l'ordre de I. Le groupe d'isomorphismes cogrédients de li est d'ordre 2^<"~'', et exac- tement la moitié des opérations en I — Ij sont d'ordre 2. En répétant ce raisonnement on voit que le nombre des opérations d'ordre 4 en I est Supposons que le nombre des opérations dont l'ordre excède 2 dans le sous-groupe H 2^ — I de G, lequel correspond à Ii, soit de forme — ^^-^^ h. Il est clair que a > /; — 2. Si les opérations de G qui correspondent aux opérations d'ordre 2 en I — Ij renferment quelque opération dont l'ordre excède 2, le nombre de ces opérations ne peut pas être moindre que 2"'~"~^, puisqu'une telle opération d'ordre 2 est contenue dans un sous- groupe de I lequel est d'ordre 2'~" et ne comprend aucune opération d'ordre 4- Quand a>«, toutes les opérations de G, lesquelles correspondent aux opérations d'ordre 2 en I — I,, doivent être, par conséquent, d'ordre 2, puisque 2"+' — 1 1 1 _^ ' . 2"+^ 2"+' 4"~2' c'est-à-dire qu'au moins la moitié des opérations de G seraient d'ordre plus grand que 2, ce qui est contraire à l'hypothèse. Quand toutes les opérations de G, lesquelles correspondent aux opérations d'ordre 2 en I — I,, sont d'ordre 2, il est clair que le nombre des opérations de G dont les ordres 2?—l excèdent 2 est de la forme — s—r- S- H reste donc à considérer seulement les cas où a = « 2P-1-1 o ou « — I. Dans le premier cas, le nombre serait de la forme requise, puisque ' — I ^J'' c est la forme requise. Dans le dernier cas, le nombre de ces opérations serait encore de la forme requise, puisque le nombre des opérations de G d'ordre plus grand que 2 et corresjKindant aux opérations d'ordre 2 en I — I, serait 2"'-"-^, s'il existait de telles opérations. Ceci prouve le théorème en question, puisque le théorème est vrai pour le groupe oclique. (') FiTE, Tfansacliuns of ihe American iiiathcnialical Society, Vul. III, 1902, p. 342. SÉANCE DU 9 OCTOBRE igoS. 5g3 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérivés du cyclo/iexane. Note de MM. P. Frgundler et E. Damond, présentée par M. H. Moissan. Nous avons eu l'occasion, au cours de recherches qui seront publiées ultérieurement, d'étudier et d'améliorer la préparation de certains dérivés du cyclohexane; il nous paraît utile d'indiquer rapidement les résultats auxquels nous sommes arrivés. Bromocyclohexane : CI^Br. — Ce composé s'obtient facilement avec un rende- ment de plus de 68 pour loo de la théorie, en faisant tomber peu à peu, à froid et en agitant, du tribromure de phosphore (i"°',5) dans du cyclohexanol (3™°'). Au bout de 12 heures, on verse sur de la glace sans décanter au préalable, on lave le produit à la soude diluée, on sèche et l'on rectifie dans le vide. Il se forme en même temps dans cette réaction un peu de phosphite de cyclohexyle. Le bromocyclohexane bout à 6i°-62° sous 20""°; il a déjà été prépaie en chauflant le cyclohexanol avec de l'acide bromhy- drique fumant. lodocyclohcxane : G*'!!''!. — Pour obtenir cet iodure, on commence par préparer de l'iodure de phosphore en dissolvant de l'iode (3^') et du phosphore blanc (i^') dans du sulfure de carbone sec; après avoir chassé ce dernier par distillation dans un courant d'acide carbonique, on introduit le cyclohexanol (3™°') et on laisse en contact pendant 2 ou 3 jours en ayant soin de maintenir l'appareil dans l'eau froide et d'agiter fréquemment. Finalement, l'iodure de phosphore est transformé en acide phos- phoreux sirupeux blanc. On traite alors par l'eau, la soude diluée, on sèche et l'on rectifie dans le vide. Rendement 87 pour 100 de la théorie. L'iodocyclohexane bout à 84''-86° sous 23°'°'-24°'°. Les dérivés halogènes du cyclohexane se prêtent tort mal aux conden- sations avec les dérivés sodés, en raison de la facilité avec laquelle ils se dédoublent en cyclohexène et hydracide. Ainsi nous n'avons obtenu que des traces du produit normal de réaction en chauffant le chlorure ou l'iodure avec de l'éther acétylacétique sodé, soit en présence d'alcool absolu, à 100°, en vase clos, soit en solution xylénique à i5o". L'éther cyanacétique sodé a fourni des résultats un peu moins mauvais, mais ce n'est qu'avec l'éther malonique sodé que nous avons pu obtenir une quan- tité appréciable de produit de condensation. Etker cyclohexylcyanacéUque : C''ri".CHv pn^ps Hs" — ^^ réaction a été effectuée en solution dans le xylène sec. Après /j8 heures de chauffage à i!45''-i5o", la masse possédait encore une réaction fortement alcaline; nous avons pu néanmoins en retirer une petite quantité d'éther cyclohexylcyanacétique (10 pour loo de la théorie), sous C. R., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N° 15.) 7^ 594 ACADÉMIE DES SCIENCES. la forme d'un liquide incolore, d'odeur faible, bouillant à i58°-i6i" sous 33'"™-24™"\ Ellier cyclohe.rvlmalonique : C'H" .CH(CO^C'-Il')-. — La condensation, con- duite comme dans le cas précédent, nous a fourni Téther cyclohexjlmalonique avec un rendement de 27,5 pour 100. Cet éther distille à i48-i5i°sous lô™'"-!^™'». Acide cyclohexylacétiqiie ou hexahydrophénylacclique : CH" .CH^.CO^H. — Cet acide a été préparé de deux façons : 1° en chaufl'ant à 190° pendant plusieurs heures l'acide cyclohexj'lmalonique résultant de la saponification de l'éther correspondant par la potasse alcoolique; 2° en chaufTant 4 heures à l'ébullition l'éther cjclohexylcyan- acélique avec de l'acide sulfurique additionné de son volume d'eau. 11 se présente sous la forme de petites paillettes blanches, fondant vers 27°, très solubles dans les liquides organiques y compris l'éther de jjétrole léger. Il bout sans décomposition à i[^li,°-i[\Ç)° sous la pression normale et possède une odeur qui rappelle celle de l'acide phénylacétique. XJélher éthylujue. préparé au moyen de lalcool absolu et du gaz chlorhydrique, constitue un liquide d'odeur assez agréable, qui distille k'în°-ii7.° sous 766""". Le cyclohexanol employé dans ces recherches a été préparé par la méthode de MM. Sabatier et Senderens, en suivant un mode opératoire analogue à celui qui a été décrit récemment par M. Brunel ('). CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la décomposition des alcools meta- et para-nitro- he.nzyliques sons l'influence de la soude aqueuse et de la soude alcoolique. Note de M. P. Cahré, présentée par M, H. Moissan. De même que l'alcool o-nitrobenzylique (-), les alcools meta- et para- nitrobenzyliqiies sont décomposés par les liqueurs alcalines; leur destruc- tion est cependant plus lente que celle de l'alcool o-nitrobenzylique et donne naissance à un mélange de substances, moins complexe que celui fourni par l'alcool ortho-nitré- i" L'alcool méla-nilrobenzylique (aSs), chaulfé à 100" avec la soude aqueuse à 10 pour 100 (2.5o5), pendant une heure environ, est complètement décomposé; il reste, après refroidissement, 10 à 12 pour 100 d'une substance insoluble, qui est de l'alcool méta-azoxybenzylique, CH-OH CH^OII I 1 . IN M . (') Thèse de Docloral, 1900, Gaulhier-Villars. (■■') P. Carré, Comptes rendus, t. CXL, 190.5, p. 6G3. SÉANCE DU 9 OCTOBRE 190:). 5g5 composé très soluble dans l'alcool, assez soluble dans le benzène chaud et très peu soluble dans le benzène froid, il crislallise dans ce dernier dissolvant en longues aiguilles très faiblement jaunâtres fusibles à 86°; son dérivé dibenzoylé, (C^tP— C0=— CH-— C=H*-N)2=0, cristallise dans l'alcool en fines lamelles blanches fusibles à 97°. La liqueur alcaline, précipitée par l'acide chlorhydrique, abandonne un mélange d'acide méta-nitrobenzoïque (séparé par l'eau bouillante) et d'acide méta-azoxybenzoïque (fusible avec décompo- sition vers 345" sur le bloc Maquenne). La soude alcoolique réalise une décomposition plus rapide et dillérenle de l'alcool méta-nitrobenzylique; il se forme de l'acide méta-azobenzoïque (fusible en se décom- posant vers 340°) et de l'alcool méta-azobenzylique, CH^OH CH'OH I I /\ /\ ■N = N- très soluble dans l'alcool, moins soluble dans le benzène dans lequel il cristallise en belles aiguilles orangées fusibles à 106°; son dérivé benzoylé, (CFP-GO^— CFP— C«IP-N=)S cristallise dans l'alcool en lamelles orangées, moins foncées que l'alcool dont il dérive, fusibles à 124°. 2° L'alcool paranilrobenzylù/iie est décomposé par la soude aqueuse plus rapide- ment que l'alcool meta, mais plus lentement que l'alcool ortho. Chauffé avec la soude aqueuse à 10 pour 100, il paraît se dissoudre entièrement, mais la liqueur abandonne, après refroidissement, une faible proportion (6 à 7 jîour 100) de substances insolubles; la majeure partie de cette portion est formée d'alcool para-azobenzylique, caractérisé par son dérivé benzoylé, el d'aldéhyde para-azobenzoïque, caractérisé par sa phényl- hydrazone el la coloration bleue que donne celle dernière avec l'acide sulfurique con- centré; il s'y trouve aussi, en très petite quantité, un corps presque insoluble dans l'alcool, fusible à 21^°, qui paraît être identique avec l'éther azoparaformylphény- lique de la paranitrobenzaldoxinie décrit par F.-J. Alway('). La liqueur alcaline, précipitée par l'acide chlorhydrique, fournit un mélange d'acide paranitrobenzoïque et d'acide para-azobenzoïque (se décomposant sans fondre vers 330°). La soude alcoolique transforme l'alcool paranitrobenzylique en acide para-azoben- zoïque et en alcool para-azobenzylique; j'ai préparé le dérivé benzoylé de ce der- nier, (C«II5— CO^— CH^— C«Hj— N,=)S lequel cristallise dans l'alcool en agglo- mérations de fines aiguilles rouges fusibles à i64". (')/>. ch. G., t. XXXVl, 1903, p. 2807. 596 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les alcools meta et paranitrobenzyliques, ainsi que l'alcool orthonilro- benzylique, subissent donc en liqueur alcaline des phénomènes d'oxydation et de réduction aux dépens de leurs groupements nitrés et de leurs grou- pements alcools. La stabilité de ces trois alcools nitrés, vis-à-vis des alcalis, croît du dérivé ortho au dérivé meta, en |)assant par le dérivé p;ira. La décomposition de l'alcool ortho se distingue de celle des alcools meta et para, par sa plus grande rapidité et par la formation de substances qui résultent de la facilité de réaction des groupements situés en ortho, tandis que les alcools meta et para fournissent exclusivement des produits qui résultent de l'oxydation du groupement alcool et de la réduction du grou- pement nitré; l'alcool orlhonitrobenzyliqiie se différencie encore parla présence, dans ses produits de décomposition, de substances aminées qui ne se forment pas avec les alcools meta et para-nitrés. CHIMIE OKGANIQUE. — Sur quelques étlicrs phénoliques à chaîne pseudoally- lique ArC(CH') = CH". Note de MM. Bëiial et Tiffeseau, présentée par M. A. Haller. Dans une première Note ( ') nous avons indiqué les conditions de pré- paration et les constantes de quelques dérivés pseudoallylés aromatiques; l'élude de ces dérivés a été poursuivie : en voici les principaux résultats : Hydrogénation. — Le sodium et l'alcool absolu hydrogénent totalement (-) la chaîne pseiidoallylique en chaîne isopropjlique Ar — C{ClI^)=:CH2-FlI==Ar — CH(CH')-2. C'est ainsi qu'avec les 3 pseudoallylauisols : orlho, meta et para (pseudoanethol), on obtient les 3 isopropjlanisols, l'orlho bouillant à i94"-ig6°, le raéta bouillant à 205°- 208" et le para à 2io°-2i2°. Le pseudoalljlpliénélol fournil le para ibopropylphénélol (éb. 220°, f/o=o,g46) qui, déséthylé par HI, donne le /J.-isopropylphénol fusible vers 59° (son dérivé benzoylé fond vers 70°-7i°). Le pseudométhyleugénol est, par la même voie, hydrogéné en isopropylvératrol bouillant à 232°-236°; le pseudo-safrol conduit de même à l'isopropylméthylène pyrocatéchine bouillant à 23o°-233°. Ces deux derniers dérivés ont été utilisés par Delange (') pour la préparation de l'isopropylpy- rocaléchine. (') Béual et TiFFENEAU, Comptes rendus, t. CXXXVlil. (°) lÎÉHAL et TiFFENEAU, Bull. Soc. cliini. Paris, S"" série, t. WIX, p. 108. (') Delange, Comptes rendus, t. CXXXVIII, 1702. SÉANCE DU 9 OCTOBRE igoS. 597 Oxydation. — Les composés pseudoalljliques sont oxydés à froid par MnO*K aqueux, conformément à l'équation ArC(CIP) = CH^+ 0* = Ar = CO — CFP + H^O + CO^ On obtient ainsi avec les 3 pseudo-allylanisols, les 3 méthoxjacétophénones, l'ortho bouillant vers 245°, la meta distillant vers i32° sous i5™™, la para fusible vers 38°; avec le pseudo-safrol, la méthylène dioxyacétopliéiione fusible à 88" et avec le pseudo- raélliyleugénol, le diméthoxyacétophénone fusible à 48°. Fixation de lOH : ( a) Action de HgO ou AzO^Ag sur les iodhydrines obtenues. — Les iodhydrines obtenues par fixation de lOII sur les composés pseudoallyliques éliminent HI sous l'action de AzO'Ag ou d'un excès de HgO en se transformant en arylacétones par suite d'une transposition moléculaire déjà étudiée ici même (') : ArC(OlI) (CH^) — CHq = HI + Ar — CIP- CO— CH'. Le pseudoanéthol conduit à l'acétone anisique (oxime, fus. 72°; semicarbazone, fus. 182°) ('); le yj.-pseudoallylphénétol fournit la p.-éthoxyphénylacétone bouillant vers 270°-272° et fusible vers -H 1°. La même réaction transforme le pseudosafrol en métliylène-dioxyacétophénone (semicarbazone, fus. lyS") et le pseudométhyleugénol en dimélhoxyphénylacétone (semicarbazone, fus. à iSg"). Ces deux cétones sont iden- tiques à celles obtenues par Wallach et par Horing ('). (6) Action de la potasse sur les iodhydrines pseudoallyliques. — En faisant agir, sur les solutions éthérées des iodhydrines, de la potasse en poudre, on obtient des oxydes d'éthylène dissymétriques qui, par simple distillation à la pression ordinaire, s'isomérisent, comme l'a déjà montré l'un de nous pour le premier terme de la série ( *), en aldéhydes hydratropiques Ar(CH')— C- CH^' ^ Ar - CH( CH') — CHO. O On obtient ainsi avec le pseudoanéthol l'aldéhyde paraméthoxyhydratropique bouil- lant à i35° sous iS""™ (polymère fusible vers 104°; semicarbazone fusible vers 199°), avec le pseudométhyleugénol l'aldéhyde diméthoxyhydratropique (semicarbazone, fu- sible vers i58°) et avec le i>seudosafrol l'aldéhyde méthylène dioxyhydratropique ; toutes ces aldéhydes sont identiques à celles obtenues par une voie toute diftérente par M. Bougault (*). (') Béhal et TiFKENEAu, Comptes rendus, t. CXXXII, p. 56i. — Tiffeneau, Ibid., t. CXXXIV, p. i5o5. Ç') Tardy, Bull. Soc. chiin., Paris, 3" série, t. XXVII, p. 990. (') Wallach, Liebig's Annalen, t. GCCXXXII, p. 3o5. — IIoring, Ber. d. d. cit. GeselL, t. XXXVIII, p. 2296. (') Tiffeneau, Comptes rendus, t. CXL, p. 14J8. {') ^oVidkMLt, Annales de Chimie et de Physique, 7'= série, t. XXV, p. 5i5,549i 56o. )(jS ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la sambunigrine, glucoside cyanhvdrique nouveau, retiré des feuilles de Sureau noir. Note de MM. Em. Bourquelot et Em. Danjou. Dans notre première Note sur le glucoside cyanhydrique du Sureau (' ), nous annoncions que ce glucoside, hydrolysable par l'émulsine, devait être un « glucositle lévogyre, très voisin de i'amygdaline, sinon l'amygda- line elle-même ». Pensant d'ailleurs que la question de la nature de ce prin- cipe ne pourrait être abordée utilement que sur le produit isolé (- ), nous avons dirigé nos recherches de ce côté, et, après des essais qui ont été poursuivis de juin à septembre, nous avons enfin réussi à l'obtenir cristallisé et pur. L'étude que nous en avons faite ensuite et que nous résumons nous per- met d'affirmer que c'est bien un glucoside lévogyre, voisin de I'amygdaline ; mais elle établit en outre qu'il diffère de tous les glucosides cyanhydriques actuellement connus. C'est donc un glucoside nouveau ; et nous proposons de lui donner le nom de sambunigrine, nom qui rappelle celui de la plante (Sambucus nigra L.) dont nous l'avons retiré. Préparation de la sambukigrine. — La préparation de ce glucoside est facilitée par ce fait que les feuilles de sureau noir ne renferment que des traces d'émulsine. On peut dès lors faire sécher ces feuilles à l'air ou même les réduire en pâte à la machine sans que la proportion du glucoside qu'elles renferment diminue sensiblement, De là deux procédés de préparation : 1° Avec les feuilles desséchées à l'air (•'). — Les feuilles desséchées (folioles sépa- rées aillant que possible du pétiole) et pulvérisées grossièrement sont d'abord épuisées par de l'alcool à 90° bouillant. On distille la soUuion alcoolique en premier lieu à l'alamlsic ordinaire de façon à retirer l'alcool, puis, après filtralion, dans le vide partiel jusqu'à réduction en consistance sirupeuse. On traite le sirop par de l'alcool à 93°; on (') Société de Biologie, t. LIX, p. 18, séance du !«■■ juillet igoS. (■-) Journ. de Pharin. et de Chim., 6° série, t. XXII, p. 160, n° du 16 août 190.3. (') Nous ne donnons ici qu'un résumé très succinct de ce procédé qui est le premier auquel nous avons eu recours et que nous avons déjà publié [Journ. de Pharin. et de Chim., 6" série, t. XXII, p. 219, n° du i''"' septembre). SÉANCE DU 9 OCTOBRE igoS. 699 sépare le liquide du précipité qui s'est formé et on le distille sous pression réduite, ce qui donne un extrait que l'on épuise à l'ébullition par de l'éther acétique saturé d'eau. On a ainsi une solution éthérée qui renferme tout le glucoside; on l'évaporé au bain- marie, et on abandonne à lui-même le résidu qui ne tarde pas à se prendre en cristaux : c'est la sambunigrine brute. 3° Ai'ec les feuilles fraîches. — io''s de feuilles fraîches sont broyées à la machine; la bouillie obtenue est projetée dans environ 12" d'eau distillée portée et maintenue à l'ébullition ('). On soumet le produit à la presse et l'on distille les liqueurs dans le vide partiel jusqu'à réduction à i' environ. A ce liquide on ajoute 4' d'alcool à 90°, ce qui provoque la formation d'un volumi- neux précipité. On filtre, on distille jusqu'à réduction à environ o5o™' et l'on ajoute encore 4''°' d'alcool à 90'^ Il se fait un nouveau précipité; on filtre, on distille d'abord à l'alambic, puis sous pression réduite, ce qui donne un extrait que l'on épuise à l'ébullition par de l'éther acétique saturé d'eau; après quoi on distille les solutions éthérées obtenues. L'extrait n'étant pas encore suffisamment débarrassé des matières étrangères, on le redissout dans 100'^"' d'eau, on agite la solution aqueuse avec 40""° d'élher ordinaire qui enlève un produit verdâtre; on évapore le liquide aqueux, on reprend le résidu par de l'éther acétique saturé d'eau, on distille la solution éthérée et l'on abandonne l'extrait dans lequel ciislallise bientôt la sambunigrine brute {''-). Purification de la sambunigrine. — los de sambunigrine brute sont traités à l'ébullition par oo'^'"' d'éther acétique anhydre. On filtre à chaud et on laisse cristalli- ser. On essore les cristaux sur coton à la trompe et on les lave d'abord avec un mélange d'éther acétique anhydre et d'éther éthylique, puis avec un peu d'éther. On dessèche dans le vide sulfurique. Le produit ainsi obtenu laissant encore des traces de résidu à l'incinération, on le purifie une dernière fois par recristallisation dans un mélange bouillant d'éther acé- tique anhydre et de toluène. Propriétés de la sambunigrine. — La sambunigrine cristallise en longues aiguilles incolores, inodores et présentant une saveur d'abord douceâtre puis amère. Elle est très soluble dans Peau (dans moins de 3,5 parties à 20"), très soluble dans l'alcool froid, assez soluble dans l'éther acétique anhydre ou saturé d'eau, à peu près insoluble dans l'éther éthylique. Elle est lévogyre. Deux déterminations portant sur un produit n'ayant (') Dans toutes ces opérations, nous ajoutons un peu de carbonate de calcium pré- cipité pour saturer les acides végétaux qui, surtout à chaud, pourraient détruire une partie du glucoside. (-) Au cours de ces opérations nous avons pu séparer, à l'état cristallisé, de notables proportions de sucre de canne et d'azotate de potassium. Goo ACADEMIE DES SCIENCES. pas subi la dernière purification ont donné 7-0= — yG",! et — 7^", 4- Une antre, portant sur le produit purifié, a donné «„ = — 76°, 3. a=-i"/|G', i'=i5"'\ 1=9., p = o,i'jK>. La sambunigrine se rétracte à 149° et fond à iSi^-i rî". Elle ne perd pas de poids lorsqu'on la chauffe à 100" et ne réduit pas la liqueur de Fehiing. La sambunigrine est hydrolysée par l'émulsine en donnant du glucose, de l'acide cyanhydrique et de l'aldéhyde benzoïque. Le dosage du sucre réducteur a donné 61 ,42 et 61 . i4 pour 100. Celui de l'acide cyanhydrique 8,61 pour 100. En soumettant la sambunigrine à la cryoscopie, on a trouvé comme poids moléculaire 298,8. P^iR,oo8G, eau = 24^.97, A=:o'',25. Dans ces conditions, la sambunigrine nous paraît être un isomère de l'amygdonitrile glucoside de Fischer C'^H"AzO', dont elle diffère en par- ticulier par son fort pouvoir rolatoire : — 76°, 3 au lieu de — 26°, i. C"H''AzOs Sambunigrine (calculé). (trouvé). Poids moléculaire . .. 295 298,8 Glucose 61 ,016 pour 100 61,28 GAzII 9)i5 pour 100 8,61 BIOMÉTRIQUE. — Recherches statistiques sur l'évolution de la taille des i>égétaux. Note de M"' Stefanowska, présentée par M. Alfred Giard. En vue de fournir à la Sociologie les matériaux de comparaison d'ordre biologique qui lui sont nécessaires, conformément aux méthodes de M. Ernest Solvay ('), nous avons étudié comment varie avec le temps la loi de répartition statistique de la taille des végétaux. Grâce à M. le pro- fesseur Massart, nous avons pu installer un champ de culture aux environs de Bruxelles et nous y avons semé du lin et du pui'ot. Le choix de ces deux espèces de plantes était motivé par ce fait qu'on peut s'en procurer facile- (') L'Énergétique considérée comme principe d'orientation rationnelle pour la Sociologie, Bruxelles, 1904. SÉANCE DU 9 OCTOBRE ipoS. 6oi ment des variétés pures, point capital dans une étude statistique. Pour chaque série de mesures on enlevait, aux âges que nous indiquerons, toutes les plantes d'un même carré de terre, réalisant ainsi des conditions identiques autant que possible. Chaque individu était immédiatement pré- senté devant une règle graduée, la taille de l'individu comprenant la lon- gueur de la lige augmentée de la longueur des racines. Dans chaque série, on mesurait de i5oo à 2000 individus. Si l'on rap[)roche les courbes obtenues pour chaque série, en portant en abscisse la hauteur et en ordonnée le nombre des individus ayant atteint cette hauteur, on constate que toutes ces courbes présentent une grande analogie et se rapprochent, par leur allure générale, des courbes bino- miales. Elles ne sont pas absolument symétriques par rapporta l'ordonnée maximum, mais cette dissymétrie s'atténue rapidement avec le temps; d'ail- leurs, elle est plus marquée chez le lin que chez le pavot, où elle est presque insensible. Nous réservons pour une étude ultérieure l'examen de la courbe statistique dans la période post-germinative. Quatre séries de mesures ont été faites sur les pavots, répondant respectivement aux âges de 21, 28, 34 et [\o jours, ce dernier âge précédant immédiatement la florai- son. La figure i représente la répartition des hauteurs de 2o55 pavots âgés de 28 jours. Nous avons tracé sur cette figure une courbe de la forme binomiale qui représente assez bien l'allure générale de la répartition; N est le nombre des individus considérés; ni est la hauteur moyenne, égale ici à 49°'°, 24; k est l'analogue d'un module de précision; il est caractéristique de la forme de la courbe et, dans le graphique, égal à 0,073 44- C'est donc la variation de ce module avec le temps qu'il faut étudier; on a trouvé pour les différentes séries les résultats suivants (') : Séries I II III IV Ages (en jours). .. . 21 28 34 4o N 1666 2o55 202I i524 m 4o''",47 49"", 24 54'"", 84 67^,84 k 0,108 0,075 o,o58 o,o54 Ces résidtats, réduits à un même nombre d'indiviilus (1000), sont don- nées par le graphique 2. On v a porté la forme des coiu'bes binomiales à (') Les calculs ont été effectués par M. Henri Chrétien, à Paris. G. R., 1900, a' Semestre. (T. CXLI, N« 15.) 79 fi02 ACADEMIE DES SCIENCES. titre d'indication. L'ordonnée maximum N-^. qui est, d'ailleurs, propor- \Jtz tionnelle au nombre des individus moyens, décroît avec le temps et semble Fis. .. être inversement proportionnelle au temps et satisfaire à la relation k 1217 lOOO v/^ Il en résulte que, dans le relativement court intervalle de temps con- sidéré, la spécificité diminue avec l'âge, et l'individualité augmente. Il y aurait lieu de rechercher la variation de k en fonction de la hauteur moyenne m; il suffit, pour cela, de chercher une relation entre cette hau- teur moyenne et le temps, puis d'éliminer ce dernier : on retombe ainsi sur le problème de la croissance. Nous ne disposons pas pour l'instant de matériaux suffisamment nombreux pour résoudre d'une manière complète cette question; néanmoins on peut déjà voir, d'après les chiffres que nous SÉANCE DU 9 OCTOBRE igoS. 6o3 avons donnés, que la courbe descend moins rapidement que la courbe /f = 3, mis à l'étuve à 54°. La rapidité plus grande de coa- gulation entraîne des modifications morphologiques des caillots; la sédimentation des hématies se fait moins complètement, de sorte que le caillot plasmatique, notable dans le tube 1, est petit dans le tube 2 et insignifiant dans le tube 3. Le chlorure de calcium accélère notablement la coagulation, si l'on ajoute de petites dosesau sang (5 gouttes d'une solution aqueuse à i pour 100 dans S'""' de sang). La coagulation, demeurée anormale en sa forme, s'accomplit de la 20""" à la 35™^ minute. SÉANCE DU 9 OCTOBRE 1903. 6o5 Par contre, à hautes doses (5 goulles d'une solution aqueuse à 5 pour 100 dans 3™' de sang), le chlorure de calcium la retarde notablement, de 2 heures. La rétraction du caillot et l'exsudation de sérum restent normales. Le sérum de notre héinophilique (à raison de 5 gouttes dans 3'^'"' de sang), n'a pas modifié la coagulation du sang, pris dans les veines de deux individus sains, ni dans sa forme, ni dans sa durée. Par contre, le sérum normal de ces deux mêmes individus (à la dose de 5 gouttes par 3"""' de sang) a modifié complètement la coagulalion du sang hémophilique, et l'a rendue normale de tout point. Elle se produit en 5 minutes, si rapidement que les hématies n'ont pas le temps de se séparer du.phT^ma. Le caillot rouge se rétracte nor- malement, et même avec plus de rapidité. Les sérums animaux (sérum de bœuf, de lapin) agissent très vite, comme le sérum humain sur le sang hémophile. Ils rendent la coagulation normale dans le temps et la forme; mais leur action est indéniablement moins puissante, quantitativement. Le liquide de la pleurésie séro-filjrineuse possède la même action que les sérums. Un point curieux à signaler, c'est que des doses excessives de sérum (10 gouttes dans 3'"' de sang), loin de favoriser et rendre normale la coagulation, la relardent de façon manifeste. Le ferment sérique paraît, suivant sa quantité, être susceptible d'exercer des actions de sens inverse. De ces expériences iiotis pouvons tirer les conclusions suivantes : L'anomalie de coagulation, que présentent les hémophiles, ne tient pas à la présence (le substances anticoagulantes dans leur sang. Elle est provo- quée par l'absence ou l'altération de certaines substances normales, proba- blement du ferment coagulant, la thrombose. Il suffit d'en remettre des traces avec du sérum normal, pour rendre la coagulation normale. Le sérum humain peut être suppléé par un sérum animal. Il est vraisemblable qu'il y a chez les hémophiles non athrombasie, mais dyslrombasie, puisque la coagulation finit par se faire spontanément in vitro, et que les sels de chaux la favorisent. Les faits que nous apportons nous paraissent avoir une grande impor- tance au point de vue de la pathogénie et de la thérapeutique des états hétïiophiliques. PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les preuves directes de l'existence du contre-alizé. Noie de MM. L.iWRE.\cE Rotch et Léo.n Teissere.xc de Iîort, présentée par M. E. Mascart. L'étude de la région des alizés par des sondages aériens a été proposée pour la première fois par M. Rotch, en 1901, à la suite d'expériences faites dans les environs de Boston et dans une traversée de l'Atlantique. 6o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Comme tous les météorologistes en ont compris l'importance, elle a donné lieu à des recherches de la part de M. Fassig, aux îles Bahama en 1902, et de la part de M. Hergesell, grâce au concours de S. A. S. le Prince de Monaco. Les expériences faites sur la Princesse-Alice ont conduit à ces conclusions, présen- tées par M. Hergesell à l'Académie des Sciences le 3o janvier igoS ('), que le contre- alizé admis jusqu'ici ne se retrouve pas dans cette portion de l'Atlantique, mais que le retour de l'air se fait par une zone de vent de NorJ-Oaesl désignée par l'auteur sous le nom de couche de contre-alizé. « Un courant du Sud-Ouest qui correspondrait au contre-alizé théorique n'a jamais été trouvé par les cerfs-volants, bien qu'ils aient plusieurs fois dépassé la hauteur du Pic de TénériiTe. Plusieurs constatations m'amè- nent à penser que ces vents de Sud-Ouest observés au Pic par plusieurs observateurs sont d'origine locale et dus à l'influence de l'île.... Dans les régions que nous avons explorées, l'air du contre-alizé affluait donc surtout du Nord-Ouest. ...» Il nous a paru que ces conclusions, qui infirment l'existence du contre- alizé, appelaient d'autres recherches et nous avons décidé, d'un commun accord, de faire procéder à ces travaux par deux de nos assistants, M. Clay- ton, méléorologisle à l'Observatoire de Blue Bill, et M. Maurice, météoro- logiste à l'Observatoire de Météorologie dynamique. On a employé un petit vapeur de pêche sur lequel a été installé le treuil électrique qui avait déjà servi à M. Teisserenc de Bort pour des lancers de cerfs-volants en mer. Afin d'être sûrs d'arriver jusqu'au contre-alizé, nous avons muni le bateau d'un certain nombre de ballons-pilotes, destinés à être visés d'après les méthodes employées à Trappes depuis 1897. En effet, l'étude des hautes pressions, à l'Observatoire de Trappes, a permis de constater que. la plupart du temps, il existe une zone de vent faible à une certaine hauteur au-dessus du sol, zone que les cerfs-volants ne peuvent franchir d'ordinaire. En mer, on a, il est vrai, la ressource de produire un vent relatif en imprimant au navire une vitesse en sens opposé à celle du vent. Mais, lorsqu'il y a une opposition un peu considérable entre la direction des vents inférieurs et supérieurs, comme on pouvait présumer que c'est le cas pour l'alizé et le contre-alizé, le cerf-volant de tête de la ligne ne peut élre maintenu que par un déplacement qui a pour effet de faire tomber les autres cerfs-volants; en sorte que, pratiquement, l'ascension peut être arrêtée en hauteur justement au moment où se produit le changement de régime que l'on voudrait étudier. L'emploi des ballons-sondes permet de lever tous les doutes que feraient (') Voir aussi la Communication de M. Hergesell, en septembre 1904, à la Confé- rence internationale d'aérostalion à Saint-Pétersbourg. SÉANCE DU 9 OCTOBRE igoS. 607 naître les sondages exclusivement faits avec des cerfs-volants, les deux méthodes se complétant fort heureusement. La trajectoire des ballons pilotes lancés en juillet et août de cette année a pu être déterminée exactement par triangulation par les deux observa- teurs aux Açores, Madère, Ténériffe et îles du Cap-Vert. En outre, un ballon a été lancé en mer et a été suivi du navire, quoique avec une rigueur moins grande. Le Tableau suivant résume les résultats obtenus : m Punta-Delgada... 22 août, NE jusqu'à 800 NW au-dessus (^200). Madère i6aoùt, NE » 1600 NW alternant avec SW jusqu'à iiSoo, WSW au-dessus. 17 août, NE » 2900 NW avec alternance, NE jusqu'à iiSoo, WSW au-dessus. Région des vrais alizés. Ténériffe 7Juill., NE » 4oo NW jusqu'à 35oo, WSW au-des- sus (7500). 9 juin., NE » 3oo NW jusqu'à 4ooo, SSE à SE au- dessus (0700). 10 juin., NE » 3ooo SW et NW jusqu'à 5200, S et SE au-dessus (i 1000). 10 août, NE » 3 100 ESE et S jusqu'à 53oo, SSW au- dessus (588o). 11 août, NNE » 23oo S et SSW au-dessus (3980) En mer près l'île Palma i3aoùt, NE » 2600 NW jusqu'à 34oo, WSW 34oo- 4200, SW au-dessus (65oo). Saint-Vincent Cap-Verl i7Juill., NE » 34oo variable jusqu'à 5ioo, SSE à SE au-dessus (10900). 18 juin., NE » i3oo ESE au-dessus (235o). 2g juin., NE » 600 variable et NW jusqu'à 1900, SW et SSW jusqu'à 7000, ESE et NE (i 1700), S fort au-dessus(i36oo). Cerfs-volants. . . . II N, 3oW... 24 juin., NE » 2600 vents d'E forts entraînant les Allo- cumulus. Les nombres entre parenthèses indiquent la hauteur maxima jusqu'à laquelle on a pu viser les ballons. Comme on le voit dans la portion de l'Atlantique étudiée : 1° Les vents qui vont vers l'équateur sont de NE à E dans les régions basses, et généralement de NW à NE au-dessus d'un millier de mètres. 6o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2° Au nord de Madère et vers les Açores les vents supérieurs, comme on le savait déjà par les observations des nuages, sont surtout d'W et de NW, cette région étant ordinairement au Nord du maximum barométrique océanien, et en dehors de ia zone des alizés. 3" Les courants de retour de l'équaleur ou contre-alizés se traduisent par des vents à composante S, généralement SW à la latitude des Canarie-;, SE vers le Cap-Vert accusant ainsi l'effel de la rotation terrestre. Le contre-alizé, tel qu'il avait été admis par les météorologistes, existe donc réellement ('). La séance est levée à 3 heures trois quarts. G. I). BUI.LRTIN BIBMOGKAPHKjUE. OUVRAGKS REÇUS OAtlS LA SÉAMCE DU 2 OCTOBRE IQoS. L^évolution de la matière, par le D'' Gustave Le Bon, avec 62 figures photogra- phiées dans le laboratoire de l'auteur. Paris, Ernest Flammarion, igoô; i vol. in-ia. (Présenté par M. Poincaré. Hommage de l'auteur.) Décomposition of waler by radium,, by W. Ramsat. {Meddelanden fràii K. Veten- skapsakademiens Nobel Institut; Bd. I, n" 1.) Upsal et Stockholm, igoS; i fasc. in-8°. Radium, radioactive substances and aluminium, with expérimental research of tlie same, by Myro Metzenbaum ; third édition. Cleveland, O., igoo; i fasc. in-S". Etudes sur le saprophrtisme des bacilles tubeixulogènes et sur la vaccination antituberculeuse, par J. Ferran. Barcelone, igoS; i fasc. in-S". Peter Artedi. a bicenlenary memoir wrilten on behalf of the swedish Royal Academy of Science, by Einar Lônnberg, translated by W.-E. Harlock. Upsal et Stockholm, igoS; I fasc. in-8°. Observations météorologiques, années igoi-igoa. Institut botanique de l'Etat de Buitenzorg. 2 fasc. in-f°. Bulletin of the Bureau of Standards : vol. 1, n° 1. Washington, Government prin- ting Office, igo4; i fasc. in-8°. (') Il faut remarquer du reste que le contre-alizé est indiqué aussi par les obser- vations des nuages supérieurs à La Havane, et aux Antilles proprement dites. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Auguslins, n" 55. Lis 1835 les COMPTES RENDUS licbdomadaires paraissent réguiieremenl le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4". Deux s, Tune par ordre alpliabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel ri du i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : . Ferran frères. Chaix. . Jourdan, ' Ru 11'. ns Courlin-Hecqiiet. Germain ot Grassin. Lorien t ■ Lyon. { Siraudeau. tnne Jérôme. iron Marion. ; Ferel. leattx 1 Laurens. ' Mulier (G.) •nés Renaud. Derrien. I F. Hcbert. ' , Oblin. ' Uzel frères. ; Jouan. •nbciy Perrin. , Hcnrv. I Margiierie. , Delaunay. / Bouy. !' Nourry. Ralel. , Rey. \ Lauverjat. / Desez. ■bourg .... mon t-Ferr iXantes . \ Drevel. ) Gralier et C" lohie .... Bochelle Foucher 'iavre Bourdignon. Uombre. chez Messieurs : Bacimal. M"" Texier. ' Cumin et Masson. lOeorg. . \ l'I'ily- 1 Maioine. f Vitle. AiarscMe '^"^t. J Valat. Montpellier j Coulet et fils. Moulins Mii'-li!"' Pl^'=«- / Buvignier. Aancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. \ Dugas. j Veloppé. Barma. Appy. Dehroas-Duplan. Loildé. Blanehîer. Lévrier. flcnneîs PHhon et Hervé. nochefort Girard ( M"" ). l Langlois. ( Lestringant. Chevalier. Ponteil-Burles. Allé. Gimet. I Privât. I Roisselier. Tours Péricat. [ Biiusiez. On souscrit à l'étranger, Amsterdam chez Messieurs : , Feikcniu Caarel- A'/ce Aimes. . . . Orléans . . Poitiers. liouen S'-É/ienne . Toulon Toulouse . . \ [ Tallandier. ) Lenoir. \'alenciennes . . Giard. Leniaitre. ' son et C'°. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher cl C'». Dames. Berlin Fliedlandor et fils. Mayeret MiiUer. Berne Francke. Bologne Zanichclll. Laniertin. Bruxelles Mayolc/. et Andîarte. ' Lebcgue et C". Sotchek et C°. Bucharest Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deigliton, Bell et G-. Christiania Caminei-meyer. Constantinople . . Otto Iveil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand "o^le. Gènes Beuf. ■ Eggimann. Genève ) ^eorg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères ( Benda. / Pavot et G'-. Barth. Brockliaus. Leipzig < Kœhler. i Lorenlz. ' TwietiM Madrid. Milan . Aaples Lausanne. Liège . Twietiiieyer. , Desoer. Gnusé. chez Messieurs: t Dulau. Londres Hachette et C'". ( Nuit. Luxembourg V. Biick. Ruiz et G''. \ Romo, ) Capdeville. ' F. Fé. Bocca frères. Hœpli. .Moscou Taslevin. \. Margliieri diGius / Pellerano. Dyrsen et Pfoiffer. New- York Stechert. Lemeke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'«. Palerme Reber. Porto Magaliiaès et Monii Prague Rivnac. Rio Janeiro Garnier- i Bocca frères. Borne I Loescher et O'. Rotterdam Kraniers et fils. Stockholm Nordiska Boghandel l Zinserling. S'-l'ctersbourg .. ^yoUT, Bocca frères, rero. Turin Clausen. f liosenberg et Sellier, Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. i Frick. Vienne j Gerold et O'. Ziirich I«eyer et Zeller. ( Bo )Br TABLES GÉNÉRALE LES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : romes 1" ;i 31 - ( 3 Août iSS". ;i 3i Déceiiibi-c i.s -n. ) Volume m-4"; '-^^^ 5- '''■'" ■•„•.;••• ro es 32 61 - i".IaMvier iSii à 3i Décembre ,865.) Volu.ne in- ,"; .^70. P.ix... To Tomes 62 a 91 Tomes 92 ii 121 ( i" Janvier 25 fr. 25 fr. 25 fr. — ,i".1iinvifr 1S81 à 3i DocenilMr lîSgi.l Vdlniii.- in-l"; 1900 io. Prix 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants a l'Académie des Sciences. N^ 15. TABLE DES ARTICLES (Séance du U octobre lOOo.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Président annonce la mort de M. le haron de ftichthofen, Correspondant étran- ger 569 AI. J. Janssen. — Observation de l'éclipse totale du 3o août igoâ à Aleosebre (Es- pagne) 5Gt) M. J. Janssex. — Sur la création d'une association internationale pour les études solaires 5^2 Pa M. LcEwv. — Sur le premier Volume du « Catalogue photographique du Ciel •. publié par l'Observatoire de Bordeaux M. A. Lacroix. — Sur le tremblement de terre ressenti le 8 septembre à Stromboli et sur l'état actuel de ce volcan M. E. Stephan. — Observation de l'éclipse totale de Soleil du 3o août igoa à Guelma ( Algérie ) ges. '79 IVOMINATIOIVS. MM. Maurice Levy et Bouquet de la Grye sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Poly- technique * _ 58< CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de MM. P. Viala et P.Pacottel et de M. Victor Mortel M. iMiLAN Stefanik. — Recherches spectro- scopiques pendant l'éclipse du 3o août 1906 à Aleosebre ( Espagne ) M. G. MiLLOCHAU. — Sur l'observation de l'éclipse totale du 3o août igoS à Aleosebre ( Espagne) 586 M. .l.-J. Landerer. — Sur la lumière pola- risée de la couronne solaire M. G. -A. Miller. — Groupes contenant plusieurs opérations de l'ordre deuxième.. MM. P. Kkeundler et E. Damond. — Sur quelques dérivés du cycloliexane M. P. Carré. — Sur la décomposition des alcools meta- et para-nitrobenzyliques Bulletin bibliographique 584 385 58f) 5r)i 593 sous l'influence de la sonde aqueuse et de la soude alcoolique Snli MM. Beiial et Tiffeneau. — Sur quelques éthers pliénoliques à chaîne pscudoally- lique ArC(CIF) = CH-' 5g6 MM. Em, Bourquelot et Em. [Ianjou.— Sur la sambunigrine, glucosidc cyanhydrique nouveau, retiré des feuilles de Sureau noir 5g8 M"' Stefanow.ska. — Recherches statistiques sur révolution de la taille des végétaux... (ioo M. P.-Émile \\eil. — Étude du sang dans un .cas d'hémophilie go3 MM. Lawrence Rotch et Léon Teisserenc de Bort. — Sur les preuves directes de l'existence du rontre-alizé Go5 CioS PARIS, — IMPRlMEKIE G A UT H 1 K K - V I L L A R S. Quai des Grands-Augustins. .S.S. Le Ceranl : (Iautbibr-Villars. i905 I t3 ï ,1 i SECOND SEiAÏESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. T03IE CXLI. N^ 16 (16 Octobre 1905 •^PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Giands-Augustins, 55. 1905 RÈGLEMENT REL4TIF AL'X COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 33 juin 1862 et i] mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie %Q composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1'"''. — Impression des travaux de U Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associéétrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3'A pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qi tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance bliquc ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savi étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ur sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à 'irer de chaque Membre doit être re à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t; le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être ren temps, le titre seul du Mémoire est inséré dar Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à pari. Les Comptes rendus ne contiennent ni plane) ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serai autorisées, l'espace occupé par ces figures compi pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administra fait un Rapport sur la situation des Comptes rew après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du \ sent Règlement. Les Savants étrangers à 1 Académie qai désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séiace, avant 3". Autrement la présentation sera remise àla séance suivE>i ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 16 OCTOBRE 190S, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MEMOIRES ET GOMMTJIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la dessiccation absolue des matières végétales. Note de M. L. 3Iaque\ive. Tous les analystes savent qu'il est fort difficile d'amener une matière végétale à l'état de dessiccation absolue, même par un séjour prolongé à l'éluve. Dans ce cas le départ de l'eau hygrométrique est d'ailleurs souvent accompagné de phénomènes chimiques complexes, dont il est impossible d'apprécier l'importance et qui tous concourent, dans un sens ou dans l'autre, à faire varier le poids de la matière. Il est vrai que, sous un haut vide et en présence de baryte anhydre, la dessiccation s'effectue vers 4o° sans qu'on ait à craindre aucune altération d'ordre chimique ('), mais elle est alors extrêmement lente et exige, pour les grains de céréales, environ un mois pour devenir complète. Ces faits témoignent d'une avidité considérable de ces substances pour l'eau; on sait du reste que la fécule desséchée à 120° dans un courant d'hydrogène augmente de poids, par fixation d'eau, lorsqu'on la conserve dans un dessiccateur à chlorure de calcium ('). Dans un important Mémoire, relatif à la dessiccation des plantes, M. Berthelot a récemment défini tous ces |)hénomènes, en montrant qu'il existe, entre une matière végétale et l'atmosphère, un état d'équilibre qui est fonction de l'état hygrométrique de l'air et qui permet à la substance (') Maquennk, Comptes rendus, t. CXXXV, p. 208. (^) Salomon, Ann. de Cliiin. et de Phys., 6^ série, t. IV, p, i45. C. K., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N° 16.) ^O 6lO ACADÉMIE DES SCIENCES. sèche de récupérer rapidement, lorsqu'on l'abandonne à elle-même, l'eau qu'on lui avait fait perdre par la chaleur ou le vide (' ). J'ai reconnu de mon côté que cet équilibre est d'ordre absolument général et qu'il subsiste encore, entre l'atmosphère et les corps amylacés, aux plus hautes températures que ceux-ci puissent supporter pendant quelques heures sans subir de décomposition apparente. Il se manifeste, comme celui qui s'établit à froid, par une fixité à peu près absolue du poids de la matière, d'où ce préjugé fâcheux, quoique très répandu, qu'un corps est sec quand il ne perd plus rien à l'étuve, la température restant fixe. En fait, une substance végétale qui a été maintenue à i io° ou 120° dans l'air ordinaire, jusqu'à poids constant, renferme encore une certaine dose d'hnmidité, variable avec la température et l'état hygrométrique de l'air, qui ne s'en échappe que si l'on annule la tension de la vapeur d'eau dans le milieu ambiant. On y réussit sans peine en effectuant l'opération dans le vide ou, ce qui est plus simple, dans l'air sec : la matière est alors placée dans des tubes, maintenus par un thermostat à température constante et dans lesquels on envoie un courant d'air sec, à raison de i' à l'heure environ. Les pesées doivent naturellement être faites dans un pèse-filtres bouché à l'émeri; en aucun cas une farine sèche ne doit rester plus de quelques secondes au contact de l'air libre, sous peine de la voir reprendre de l'eau, conformément au principe de réversibdité sur lequel M. Berthelot a si juste- ment appelé l'attention. Avec un semblable dispositif il est facile de reconnaître qu'une matière végétale, préalablement desséchée à 100° ou 120°, augmente notablement de poids quand on substitue un courant d'air ordinaire au courant d'air sec, sans changer la température. La différence devient plus grande et peut atteindre i pour 100 lorsqu'on transporte le produit sec dans une étuve réglée à 110°, ce qui suppose une température intérieure voisine de 102°; il suffit d'ailleurs de remettre les nacelles dans l'air sec à 120° pour les voir reprendre exactement leur poids initial. Les Tableaux suivants, qui résument nos observations dans le cas parti- culier de quelques produits pulvérulents, tels que la farine ou l'amidon, donnent une idée de l'erreur qu'on commet en desséchant ces substances dans une étuve remplie d'air commun, ainsi qu'il arrive d'ordinaire. (') Berthelot, Ann. de Cliini. et de Phys., 8" série, l. IV, p. 5o6. I20° lOO" I20° SÉANCE DU l6 OCTOBRE igoS. 6 II I. Dessiccation de divers amidons dans l'air sec {eau pour loo). Fécule. 1 heure 18,02 2 heures 18, i4 1 heure 18,26 2 heures 18,26 II. Dessiccation de dii'erses farines dans l'air sec {eau pour 100). Blé. Orge. Lentilles. Lupin. Manioc. I heure i5,62 14,92 i4,32 18,92 17,88 1 heure i5,86 1.5, 20 i4,52 i4,32 17,60 2 heure- 16,00 i5,32 i4,62 i4,42 17,64 Blé. Mais. Riz. Pois. Manioc. i5,48 i5,oo 14,72 16, 4o )6,oo i5,56 i5,o4 14,80 .6,42 16,10 i5,64 i5, 16 i5,oo 16, 52 16, i4 i5,64 ID, 16 1 .5 , 00 16, 52 16, i4 III. Eau reprise en 3o minutes pour 100 d'amidon sec, dans l'air ordinaire à 120". Fécule. Riz. Pois. Amylose pure. 0,39 o,5i 0,43 0,34 ; IV. Eau reprise en i heure pour 100 de farine sèche, dans l'air ordinaire à 120°. Blé. Orge. Lentilles. Lupin. Manioc. 0,44 0,26 0,37 0,23 0,39 V. Eau reprise en i heure pour 100 de farine de blé sèche, dans l'air ordinaire à différentes températures. 120°. 110°. 100°. 0,44 0,59 o>94 VI. Dessiccation comparée de la fécule dans l'air sec à i 20° et dans l'étw.'c à i io° {eau pour 100). 1 heure à 110 (étuve) 17,84 1 heure à lOO (air sec) 18,76 2 heures à no » 17,84 i heure à 120 » 18,88 1 heure à 120 (air sec) 18, 84 1 heure à 110 (étuve) '7,92 Eau perdue dans l'air sec par la matière séchée à Tétuve 1 ,00 Eau gagnée à l'éluve par la matière séchée dans l'air sec 0,96 VII. Dessiccation comparée de la farine de blé dans l'air sec à 1 20'' et dans V étuve à \ 10° {eau pour 100). I heure à 110 (éluve) i3,98 1 heure à 100 (air sec) i5,io 5 heures à no » i4,o8 i heure à 120 » i5,26 I heure à 120 (air sec) i5,o6 iheureàiro (étuve) i4,io Eau perdue dans l'air sec par la matière séchée à l'étuve 0,98 Eau gagnée à l'étuve par la matière séchée dans l'air sec i , 16 6l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ces résultats montrent que les matières amvlacées, et en particulier l'amidon pur, se laissent très facilement et r^ipiiiemeut dessécher dans l'air sec; dans ces conditions, la perte d'eau est plus grande qu'à l'étuve, ce qui nous permet d'expliquer pourquoi les graines diminuent davantage de poids dans le vide à 4o° que dans l'air à i iu° ('). Ils nous conduisent enfin à formuler les conclusions suivantes, qui présentent une réelle importance dans l'étude des produits alimentaires : 1° La constance de poids d'une matière végétale (et probablement aussi de beaucoup de composés minéraux ou organiques), après quelque temps de séjour à l'étuve, dans l'air commun, ne peut être, à aucune température, considérée comme un critérium de dessiccation parfaite ; 1° L'emploi de l'étuve ordinaire doit être absolument proscrit dans l'ana- lyse rigoureuse des corps très hygrométriques, tels que l'amidon, les fa- rines ou les graines entières; 3° La dessiccation absolue de ces substances ne peut être réalisée, même à haute température, que dans un milieu dépouillé de vapeur d'eau; elle paraît être complète après i heure de chauffe à 120° et 2 heures de chauffe à 100", dans un courant d'air sec. Dans ces circonstances, la matière reste inaltérée, et la teneur en eau est trouvée supérieure de i pour 100 environ à celle qu'auraient donnée, en un temps beaucoup plus long, les méthodes ordinaires. GÉODÉSIE. — Présentation du XII" volume du « Mémorial du Dépôt général de la Guerre » ; par M. Bouquet de la Grye. Le Service géographique de l'Armée m'a chargé de déposer sur le Bureau de l'Académie le XII'" volume des mesures de la nouvelle méridienne de France comprenant le détail des bases de Paris, de Perpignan et de Cassel. La base de Paris (Javisy), substituée à celle de Melun, mesurée deux fois à l'aide de l'appareil bimétallique de Brunner, n'a donné dans ces deux mesures de 7227™ (ju'une différence de 9™™. En reliant cette nouvelle base à celle de Melun donnée par Delambre on ne trouve qu'une différence de 5°"". (') Maquekne, loc. cit. SÉANCE DU 7 6 OCTOBRE 1905. 6l3 Eu calculant la longueur de la base de Perpignan (11 ■706™) en partant de celle de Paris on trouve une différence de -)-o"',34 sur celle mesurée directement i)ar Delambre ; mais en mesurant à nouveau celte base à l'ap- pareil Brunner on trouve une différence de -t-o™,29. Les bases de Paris et de Perpignan s'accordent donc à ' "*„ ou -x — ^> approximation remar- ^ o 11 706 260 100 I^' quable. La base de Cassel mesurée directement a été trouvée de 7392,293. En parlant de celle de Juvisy on trouve 7392, 419, différence + o, 126, soit une approximation de ^-j — , supérieure à la première par suite de la nécessité de prendre un clocber comme terme de la base et aussi des clochers comme points de rattachement. Dans tous les cas ces résultats sont remarquables et font grand honneur au Service géographique de l'Armée. M. Emile Picard fait hommage à l'Académie du Tome II de la Correspon- dance d'Hermite et de Stielljes, publiée par les soins de B. Baillaud et H. BouRGET, Ouvrage pour lequel il a écrit une Préface. M. Mascart fait hommage à l'Académie de deux Volumes et d'un fasci- cule des Annales du Bureau central météorologique, qu'il publie en qualité de Directeur du Bureau. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Tables et Cartes d'occultations, par M. Charles Trépied. (Présenté par M. Lœwy.) 2" Etudes sur les sources. Hydraulique des nappes aquifères et des sources et applications pratiques, par M. Léon Pociiet. (Présenté par M. Maurice Levy.) 6l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Note préliminaire sur l' observation de l'éclipsé totale de Soleil du 3o août igoS, observée à Guelma, par MM. Bourget et Montas- GERAMD. Le Bureau des Longitudes nous a fait l'honneur de nous confier la mis- sion d'aller observer en Algérie l'éclipsé du 3o août dernier. M. Jouane, préparateur de physique à la Faculté des Sciences de Toulouse, a bien voulu se joindre à nous, et ses services nous ont été d'un grand secours. Le lieu choisi a été la ville de Guelma. Nous nous sommes installés dans la cour du magasin communal, au voisinage immédiat des missions d'Alger et de Marseille. Les coordonnées de notre station, obligeamment commu- niquées par M. Trépied, sont : Longitude Est : o^ao^aSS^; Latitude : 36° 27' 54". Les instruments mis à notre disposition par le Bureau des Longitudes étaient : • 1° Un pied équatorial ayant servi au passage de Vénus de 1882 sur lequel M. Bour- get avnit monté : Une lunette de Henry de o"',i6 d'ouverture et d'environ 0^,90 de distance focale, à laquelle M. Gautier avait adapté un changement rapide de mise au point et un magasin-revolver pouvant contenir 25 plaques 6"^™, 5 x 9'"; Un ohle.cùî asli'oplanar de Zeiss de luminosité \ et de o'",42 de distance focale. 2° Un pied équatorial, emprunté au Dépôt de la Marine, à Toulon, sur lequel M. Montangerand avait monté : Une lunette photographique de o"", i4 d'ouverture et d'environ 2", 80 de distance focale, à laquelle M. Gautier avait adapté un appareil à coulisses avec mise au point et châssis pour plaques i6'^Xi6=, un magasin à escamotage pouvant contenir 12 plaques 9x12 et un obturateur rapide; Une lunette visuelle de o™,ii d'ouverture et d'environ i'",65 'de distance focale, munie d'un réticule placé par M. Gautier et d'un écran pour la projection du Soleil. Ces deux lunettes ont été agencées sur leur pied et les travaux de niise en état exé- cutés par M. Carrère, mécanicien de l'Observatoire de Toulouse, avec son habileté coutumière. Tous nos objectifs, sauf celui de 0™,i4 confié par le Bureau des Longitudes, nous ont été, ainsi que les chronomètres employés, aimablement prêtés par M. Baillaud. Voici, rapidement résumés, les résultats obtenus : 1° Avec la lunette des Henry, M. Bourget a obtenu i5 plaques (marque Lumière) pendant la totalité, dans les conditions suivantes : SÉANCE DU l6 OCTOBRE igoS. 6l5 a. 5 plaques démarques 2, bleue, jaune, rouge et panchromatique avec les durées de poses respectives ^, i, 6, i5 et i secondes; b. 3 plaques à travers des écrans rouges (8% i5', 20''); c. 2 plaques à travers des écrans jaunes (i5% 7'); d. 2 plaques à travers des écrans verts (8% 20*); e. 3 plaques à travers des écrans violets (7% 5% i"). Ces plaques, développées toutes dans les mêmes condilions, sont bonnes et montrent des images excellentes de la couronne et des protubérances. Elles doivent être étudiées photomélriquement et serviront à apprécier l'intensité de la couronne dans les différentes régions du spectre. Les ré- sultats obtenus, ainsi que la transparence précise des écrans colorés em- ployés, feront l'objet de communications ultérieures. Ils confirment, dès à présent, la relation prévue entre la forme de la couronne et la période d'ac- tivité solaire. La dernière plaque présente une apparence analogue à celle décrite par M. Trépied. L'arc solaire qui s'y trouve photographié est entouré d'un anneau elliptique. A l'astroplanar, M. Bourget a obtenu une plaque 16 x 16 exposée pendant toute la durée de la totalité, également bonne. 1° Avec la lunette de o™, i4, M. Montangerand a obtenu 7 plaques dans les condi- tions suivantes : a. I plaque portant i5 images instantanées du Soleil, se succédant à 5o secondes environ d'intervalle à partir du premier contact; b. 3 plaques portant en tout [\i images instantanées du croissant solaire se succé- dant à I minute environ d'intervalle; c. I plaque, posée une demi-seconde, au moment du deuxième contact; ' d. I plaque portant 16 images instantanées du croissant solaire, après le troisième contact ; e. I plaque portant i5 images instantanées, avant le quatrième contact. Toutes ces plaques avaient été préparées par la maison Lumière, avec des précau- tions spéciales pour assurer rhomogénéité de l'émulsion (marque rouge) et l'unifor- mité de l'étendage. Développées en deux groupes, a, b et c, d, e dans des conditions absolument identiques, elles donnent de bonnes images du Soleil. Les plaques a et e donneront, par la mesure de la corde commune, la détermination photographique des moments du premier et du quatrième contacts, les instants des 3o images prises ayant été relevés au clironomèlre. La comparaison de ces moments avec ceux observés visuellement par les autres missions de Guelma sera publiée ultérieure- ment. Les plaques a, b, d, e serviront à la photomélrie et à l'étude de la surface du disque solaire et seront examinées à ce point de vue avec un appareil approprié. M. Montangerand avait préparé, au magasin à escamotage, douze plaques d'émul- 6i6 ACADÉMIE DES SCIENCES. sions diverses pour la photot;rapliie de la couronne et Fétude photométrique de son intensité, mais un accident d'oblurateur survenu au moment de la totalité a empêché l'exécution de cette jtartie du programme. Pourtant, la plaque c, prise au début de la phase totale, donne de la couronne et de quelques protubérances une apparence inté- ressante. L'observation a été favorisée par un temps splendide. La couronne vue à l'œil nu a paru bien plus brillante qu'en 1900 à Eiche. On a très bien vu les bandes ondulantes signalées si souvent déjà et dont l'explication doit, selon toute vraisemblance, être cherchée dans les idées d'Exner sur la scintillation. La durée observée pour la totalité a été de 3'" 34'. Pendant l'éclipsé la température a baissé de 3°, 2. Nous tenons à remercier ici tous ceux qui ont contribué à faciliter à Guelma l'exé- cution de notre tâche : M. Trépied dont l'extrême obligeance nous a permis de trouver l'emplacement excellent où nous étions, la municipalité de Guelma qui a tout fait pour que rien ne nous manquât dans cet emplacement qu'elle a mis gracieusement à notre disposition, M. Rambaud, de la Mission d'Alger, qui nous a complaisamment fourni les corrections de nos chronomètres, M. Janis, professeur au Lycée de Constantine, qui s'est chargé de compter le temps et enfin M. Bachotet, directeur de l'École de Guelma, qui a bien voulu nous procurer, comme assistants, deux de ses élèves, MM. Perrette et Cilia. ASTRONOMIE. — Observations sur l'éclipsé totale du Soleil du 3o août igoS. Note de M. J. Comas Solà, préseiUée par M. Lœwy. Je suis allé observer l'éclipsé totale du Soleil du 3oaoùt igoSà Vinaroz, envoyé par l'Observatoire Fabra de Barcelone. Le temps a favorisé les observations dans une certaine mesure, puisque, sur les 216 secondes de la totalité, un nuage a seulement caché le phénomène pendant une minute à peu près. Je me borne ici à rendre compte du résultat des observations. J'ai pu faire trois photogra|jhies de la couronne avec un objectif Grubb de 6 pouces anglais, monté sur pieil équatorial; les poses ont varié de 8 à 12 secondes. Dans ces photographies on voit des filaments vers l'ouest du Soleil qui atteignent jusqu'à trois fois le diamètre du Soleil. Il y a des filaments courbes et un pinceau de rayons au pôle Sud dont l'axe de symé- trie coïncide avec l'axe du Soleil, ce qui rappelle l'aspect caractéristique de la couronne sur les pôles solaires pendant les époques tie minimum d'acti- vité. Les plus longs filaments sont équatoriaux et rectilignes. La plupart des protubérances sont très visibles dans les clichés (plaques antihalo spécial rapid llford). SÉANCE DU l6 OCTOBRE igoS. 617 A l'œil nu et au commencement de la totalité, on a vu plusieurs protubérances, notamment à FE-^t, d'une couleur rouge très intense, sembinhie à celle de la région C du spectre. La couche coronale en contact avec la photosphère était très blanche, comme la lumière du magnésium. M. Salvador Raurich a fait, un dessin de la cou- ronne à l'œil nu. Dans ses lignes générales, ce dessin concorde avec les photographies, mais il y manque quelques rayons courbes et particulièrement le pinceau de rayons polaires signalés plus haut. Dans son ensemble, l'aspect visuel et photographique de la couronne a été bien d'accord avec l'aspect prévu par rapport à l'état de l'activité solaire. On a pu observer surtout le premier contact intérieur par deux procédés : par l'observation directe de la disparition du dernier rayon de Soleil et par l'obser- vation de l'inversion du spectre au moyen d'une jumelle qui portait un prisme de 60" devant un des objectifs. L'apparition du flash a précédé d'une demi-seconde l'appré- ciation du premier contact intérieur par vision directe, appréciation faite également au moyen d'une autre jumelle semblable. L'observation du renversement du spectre est due à M. A. Garcia. La couronne a été évidemment plus étendue et plus lumineuse qu'en 1900. Avec un objectif de n™ et un grand prisme de tlint de 60°, j'ai fait la photographie de plusieurs spectres chromosphériques, en me servant de la même monture parallac- tiqice que pour l'autre chambre. Dans ces photographies on remarque, en premier lieu, que le spectre de la chromosphère est peu riche en raies, moins qu'en 1900. D'autre part, la majorité des grandes protubérances a donné un spectre continu. Les raies des protubérances ont été très diverses, selon leur origine. Dans le spectre des petites protubérances, il y a eu beaucoup moins de raies d'hydrogène que dans les grandes. Mais, parmi les petites protubérances, il y a eu également de grandes diffé- rences. Dans presque toutes, la raie H du calcium est invisible. Dans une autre petite protubérance apparaît bien la raie H du calcium, mais les raies de l'hydrogène Ho et Hy sont invisibles. La raie F est aussi invisible dans quelques protubérances. Cinq minutes avant la totalité, on voit renversée, dans la photographie du spectre de la chromosphère, la raie H-c, mais les H et K ne sont renversées que presque au commencement de la totalité, ce qui a été confirmé par ia pellicule que j'ai obtenue avec un cinématographe de M. Gaumont, dans lequel j'avais placé devant son objectif de Gœrz un prisme de XL Mailhat. On doit conseiller ce procédé spectro-cinémato- graphique comme un puissant auxiliaire des autres observations spectroscopiques. La luminosité générale de l'atmosphère pendant la totalité a été plus intense qu'en 1900, sans doute par suite de la grande intensité lumineuse de la couronne. Nous avons fait, enfin, grand nombre d'observations méléordlogiques, mais elles n'ont rien offert qui mérite d'être communiqué à l'Académie. C. R., 1905, 2' Semestre. (T. CXLI, N° 16.1 81 6l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions ayant un nombre fini de branches. Noie de M. (jeorges Rémouxdos, présentée par Àl. Jordan. 1. Appelons algèbroïde toute fonction avant un nombre fini de branches dans toat le plan. Je suis arrivé à étendre à ces fonctions les propriétés fondamentales de la croissance des fonctions entières. Je me borne, pour fixer les idées, aux algébroïdes entières, c'est-à-dire finies à distance finie. J'ai obtenu les théorèmes suivants : I. Toutes les branches d'une fonction algèbroïde a (s) satisfont à l'iné- galité (i) Max I a (a:-) I e'"'". D'une façon plus précise : il y a des arcs de la circonférence de rayon r (^pour une infinité de valeurs de r) dont les points satisfont à l'inégalité (3) \^{^)\>e^'" et dont l'étendue est supérieure à une puissance finie de r. C'est une conséquence d'une propriété analogue des transcendantes entières démontrée dans ma Thèse ^Sur les zéros d'une classe de fonctions transcendantes (Gauthier- Villars) et Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse^. III. Si , nous appelons Ue l'ensemble des points de la circonférence de SÉANCE DU l6 OCTOBRE 190,^. 619 rayon r, pour lesquels une au moins des branches satisfait à l'inégalité (3), et par E^ l'ensemble des points pour lesquels un au moins des coeffi- cients A,(3) satisfait à l'inégalité nous avons le théorème suivant : Tout point de Ug appartient à E^ (e, ^ e). Tout point de E^ appartient à 0^, (e. ]> ^ )■ IV. Toutes les branches de l'algébroïde a(z) satisfont à l'inégalité (4) \a{z)\>e-^'^\ pour une infinité de valeurs de r croissant indéfiniment. D'une façon plus précise : Si l'on exclut du cercle de rayon r certains arcs, dont la longueur totale tend vers zéro avec -, comme e^""^ (a étant un nombre positi f quelconque et inférieur à e), tous les autres points satisfont à l'inégalité (4) et cela pour toutes les branches de a(^z). 2. Les résultats bien connus de M. Bore! sur la croissance de la dérivée s'étendent très aisément aux fonctions algébroïdes. Pour les fonctions algébroïdes d'ordre mfini nous établissons des théo- rèmes analogues aux précédents en nous appuyant sur les résultats de M. Bore! précisés par M. A. Kraft [voir E. Borel, Sur les zéros des fonctions entières ( Acta mathemalica, t. XX) et A. Rkmt, Inaugural-dissertation (J^ôt.-: tingen, ir)o3)J. Une conséquence immédiate des résultats précédents est l'.extension aux fonctions algébroïdes du théorème fondamental de M. Borel, qui a servi de base dans nos travaux antérieurs. Nous obtenons donc le théorème suivant : V. Une identité telle que (5) '«,(>)e"''--'4-a,(;)e«''^'+... ^ a„(2;)e«"'=' = Q entraine la nullité de tous les coefficients Uj^z), si Ips fiiiz) désignent fies algé- broïdes croissant moins vite que e'^''' et les n,(=) (') des algébroïdes croissant plus vite que [l-»- (/■)]'"*, a étant un nombre positif quelconque. (') D'uuc façon plus précise, les diflFéi'eQces H,(;) — H/;(;) [«;/= /.J. 620 ACADEMIE DES SCIENCES. Quand je dis qu'une algébroïde croit plus vite ou moins vite qu'une cer- taine fonction croissante, j'entends pa.v là qu'il en est ainsi du plus grand des modules maximums de ses diverses branches. 3. Cela posé, considérons une algéhroïde a(z) et un nombre a excep- tionnel au sens ordinaire du mot; alors la fonction a(:;) — a n'admet qu'un nombre fini de zéros. S'il en est de même des infinis de a( = ), il y aura une fonction algébrique q(z) telle que l'on ait B.(z) étant une fonction toujours finie à distance finie. Je démontre que, en général, la fonction H (2) a un nombre infini de branches. S'il n'en est pas ainsi, le nombre a doit être considéré comme exceptionnel parmi les nombres exceptionnels usuels, grâce au théorème suivant : Théorème. — // n'y a pas deux nombres a, et a.^ tels que l'on ait a{z)-a, =^,(z)e»''^', a(s) — a, = q,(z) e""'"', q, (z) et q., (z ) désignant des fonctions algébriques etU, {z), U., (z) des afgé- broides finies à distance finie ('). Ce cas d'exception est donc unique, comme pour les transcendantes en- tières ou méromorphes, et le nombre correspondant sera appelé û?OM6/e/^2e«f exceptionnel Ç^). Nous voyons que le nombre des branches de l'algébroïde ne joue aucun rôle dans la limitation de ces nombres. Notre dernier théo- rème peut prendre la forme : // est impossible d'avoir deux nombres finis doublement exceptionnels, quelle que soit la transcendante algébroïde considérée. Je me propose de faire connaître prochainement une application à la théorie des équations différentielles du premier ordre. (') Ce théorème est une conséquence d'un cas particulier du théorème V. (') Par contre, le nombre des valeurs simplement exceptionnelles dépend du nombre des branches v et peut atteindre 2v. Voir : Bulletin de la Société mathématique de France, 190:4, fasc. I, et mes Communications à l'Académie (20 avril 1908, 20 juin 1904). SÉANCE DU l6 OCTOBRE igoS. 62 I ÉLASTICITÉ. — Sur le calcul d'une arche en maçonnerie. Noie de M. Auric, présentée par M. Maurice Lévy. Ea cherchant à appliquer la méthodt.' indiquée par M. Résal au calcul d'une voûte en maçonnerie, j'ai reconnu que dans un cas [)articidier la solution pouvait être obtenue entièrement au moyen de calculs algébriques relativement peu compliqués : c'est le cas où la fibre moyenne affecte la forme d'un arc de cycloïde et où l'épaisseur e de la voûte est donnée par la formule e b V t- b, c étant des coefficients numériques et s la longueur de l'arc de la fibre moyenne comptée à partir de la clef. Si 8a _ * est l'équation de la cycloïde, auquel cas la courbe peut être construite par points au moyen d'une variable auxiliaire u, y = a(i — cosm), X = a{u — sinw), on trouve facilement en appelant 1 la valeur de - aux retombées r ds c , ( , ï^ r^ds c . iSgi), j'ai observé le fait remarquable que la résistance des fils plongés dans l'eau diminue d'abord quand le courant électrique qui passe à travers ces fils s'agrandit, pour augmenter ensuite; par conséquent la température du fil entre des limites déterminées de l'in- tensité du courant s'abaisse au lieu de s'élever. Voici quelques exemples : Fil n° 1 (d-. = o"",868). Fil o.''i(d = (>""", 4'io ). Fil n° 3 ( rf = o-"',4i5). Température d e l'eau : i5°,9. Résistance Température de l'eau : i5°,9. Température de l'eau : 17", .5. Intensité Intensité Uiisistancc Intensité Hésistance dj courant. en oliiiis inl. du courant. en ohms inl. du courant. en ohms int amp amp amp o,5i3 o,oii54 o,5i3 0,01747 o,8i34 0,02862 2 , 654 0,01 i5i 2,654 .0,01741 1,4272 0,02354 5ji55 o,oi i53 5,i55 0,QI746 2,5833 4,2605 8,0197 0,02345 0,02862 0,02368 SÉANCE DU i6 OCTOBRE rgoS. 623 I.a vitesse tlu courant d'ead dans lequel étaient plongés les fils n°' 1 et 11° 2 fut 37, 1, et, pour le fil n° 3, 57"'", i par seconde; c?est le diamètre. Le coefficient thermique des fils d'argent noii chimiquement pur n° 1 et n" 2 étant égal à 0,00267, et du fil iTargent pur n° 3 o,oo3 56, la varia- tion de résistance égale à 0,00001 ohm correspond à une variation de température égale à o°,3 pour le fil 11° 1, o°,25 pour le fil n° 2, et 0°, i5 pour le fil n" 3. Cette variation de résistance, qui semble singulière, s'explique simplement pen- ce que la lenipéi iilure ties fils dépend non seulement de la quantité de chaleur déve- loppée dans les derniers par le courant, mais aussi de celle perdue par sa surface latérale, c'est-à-dire de la conductibilité extérieure des fils dan-, l'eau. La vitesse des courants d'eau, dans lesquels étaient plongés les fils, surpassant la vitesse critique de M. Osborne Keynolds, la couche stagnante de dimensions appréciables fie pouvait pas se forrtier, étant enlevée par le courant d'eau toiirbillonhaife; mais il est possible qu'un fil qui n'est pas travei-sé par le courant électrique ou est traversé par des cou- rants très faibles soit entouré par une couche d'eau très mince (moléculaire) adhérente à l'argent et glissant le long du fil, selon les expériences de MM. Helmholiz et Piotrowski (Helmholtz, Wissenschaftl. Abhandl., t. I, p. 172-222). En désignant par k la conductibilité calorifique intérieure de l'eau, par s l'épaisseur de là couché d'eau moléculaire adhérente an fil, par t„ la température de la surface extérieure de cette couche qui est la même que la température de l'eau ambiante, par t' la température de la surface intérieure de celte couche immédiatement adja- cente au fil et par q la quantité de chaleur passant par l'unité de surface, nous avons q = A- —^ ■ L'état stationnaire étant établi, la quantité de chaleur q, traversant la couche d'eau indiquée ci-dessus, est égale à celle développée par le coui-ant dans une partie corres- pondante du fil. Si l'épaisseur e de la couché adhérente diminue par l'arrachement des molécules quand q augmente, c'est-à-dire quand le courant électrique croît, l' aug- mente ou diminue selon la rapidité de la diminution de e, comme on le voit slir là formule précédente. Dans le cas donné t' diminue et, avec elle, la température t dix fil diminue aussi jusqu'à ce que, le courant électrique augmentant, l'épaisseur e devienne égale à zéro et la température l' égale à la température ^0 de l'eàu extérieure. Le pliis vraisemblalile est que cela se produit lorsque la (liHerence entre la température du fit et celle de l'eau ambiante devient égale à 4°- Afcau.sede réchauffement produit par des courants très faibles, avartt que la chaleur dégagée par eux devienne suffisante poiir arracher la couche d'eau adhérente, la résistance des fils plongés dans les liquides, déter- minée à de faibles courants, correspond a une température supérieure à 624 ACADÉMIE DES SCIENCES. celle des liquides; par conséquent, pour obtenir les vakurs exactes de la résistance ries fils dans un liquide à la température de ce liquide, il faut les extrapoler d'une série d'observations faites à diverses intensités du courant électrique. ÉLECTRICITÉ. — Paratonnerre à cornes dentelées. Note de M. G. -M. Stanoiévitcii, présentée par M. Janssen. Pour protéger les lignes el réseaux électriques plus ou moins étendus contre les décharges d'électricité atmosphérique, on emploie des paraton- nerres dits à cornes. Sans entrer dans les délaUs de leur construction et de leur fonctionnement, nous rap()ellerons qu'on règle la distance entre les branches ou cornes du paratonnerre d'après la différence de potentiel de la ligne ou des réseaux à proléger. Dans le cas où ces différences de poten- tiel ne sont pas très grandes, la distance des branches dans leurs parties les plus rapprochées n'est pas grande non plus et il arrive que les gouttes de pluie ou autres corps étrangers, passant entre les deux branches dans la partie la plus rapprochée, établissent une communication entre elles et, par conséquent, un court-circuit. Puisqu'il s'agit ici de proléger les lignes électriques contre les décharges d'électri- cité statique, il est évident que le fonctionnement des paratonnerres serait plus efficace el plus sûr si l'on employait dans la construction des cornes l'effet bien connu des pointes, en multipliant en même temps les branches ou cornes d'une façon plus ou moins simple et pratique. Au lieu d'employer pour les cornes une paire de tiges de section plus ou moins arrondie comme on le fait à présent, il est préférable de rem- placer les tiges par des surfaces étroites repliées en zig-zag ou dentelées en dents aiguës, de sorte qu'entre les deux branches dentelées puisse s'établir l'action des pointes. De cette façon, l'action du paratonnerre devient non seulement plus sensible et plus régulière; mais, la décharge d'électricité nlmosphéi ique entre les dents poin- tues étant plus facile, on pourra écarter davantage les branches dans leurs parties les plus rapprochées, même dans le cas des courants des tensions par trop élevées et rendre impossible la communication de deux branches par des gouttes de pluie ou autres corps étrangers. D'autre part, dans le cas de pluie, les gouttes ne pourront pas des- cendre suivant les sommets des dents; mais, au contraire, elles descendront suivant les cavités qui restent entre les dents et ne pourront en aucun cas produire des courts- circuits dans la ligne. L'action des pointes ou des dents étant la plus efficace et la plus nécessaire dans la partie la plus rapprochée des cornes, c'est-à-dire dans leurs bases, on pourrait, dans SÉANCE DU t6 OCTOBRE 1905. ÔaS les parties plus éloignées, restreindre soit le nombre, soit la longueur des dents, de façon que cliaque corne soit terminée en pointe et, vue de face, se présente sous la forme d'un triangle très allongé et convexe. CHIMIE ORGANIQUE. — Basicité de l'oxygène pyranique. Combinaisons halogénées du dinaphlopyiyle avec les nièlaux et les mélalloidcs. Noie de MM. R. FossK el L. Lesa»;e, présentée |)ar M. A. Haller. Le r;iiiio:il dinaphtopyryle organique et dépourvu d'azote, forme, comme le potassium, avec les halo- gènes et les éléments minéraux, un grand nombre de sels doubles. Nous, avons précédemment décrit (') des combinaisons halogénées du dinap/itopyryle el des métaux : platine, or, mercure, manganèse, fer, cobalt et cadmium. Dans cette Note nous donnons les formules de nouveaux sels doubles halogènes, renfermant le dinaphtopyryle et l'un des éléments : platine, plomb, fer, zinc, étain, bismuth, arsenic, antimoine. Bromoplalinale de dinaphtnpyryle PlBr'+2Br-0(;ç,-jp)CH, poudre rouge. Chlorure double de plomb el de dinaphlopyryle, /PUI|J6\ PbGP+Cl-0(^^CH, cristaux rouge violet. Chlorure double de fer el de dinaphtopyijle, poudre orangée. (') R. Fosse et L. Lesage, Comptes rendus. 22 [nai igoS. G. K., cgoS, 2' Semestre. (T. CXLI, N- 16.) 82 626 ACADÉMIE DES SCIENCES. Chlorure double de zinc et de dinaphlopyryle, /C'"H''\ ZnCP+2Cl-0<;5,^,^CH, jolis cristaux rouges à reflets dorés. Bromure double de zinc et de dinaphlopyryle, /C'"Hi^\ 3ZnBr^+4Br-0/g^^,^GH, petits cristaux rouges à reflets verts. Bromoslannate de dinaplitopyryle , SnBr' + 2Br-0(g;]^)cH, petits cristaux rouges à reflets dorés. Bromure double de bismuth et de dinaphtopyiyle, |BiBr3+3Br-0^^^,^\CH, poudre rouge vif. (■ Bromure double d'arsenic et de dinaphtopyryle, AsBr3+Br-0/^j^)CH, cristaux rouges. Bromure double d' antimoine et de dinaphtopyryle, SbBr3+Br-0(g,^)CH, cristaux rouges. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur le développement de l'amylase pendant la germination des grains. Noie de M. Jea\ Effront, présentée par M. Maquenne. En délerminant la teneur en amylase des grains en germination, j'ai constaté que leur pouvoir saccharifiant et leur pouvoir liquéfiant se déve- loppent inégalement. SÉANCE DU l6 OCTOBRE jgo5. 627 Le pouvoir saccharifiant augmente irrégulièrement avec la durée de la germination et, après avoir atteint son maximum, diminue graduellement. Le (lévelo|)pement du pouvoir liquéfiant est plus lent, mais |)lus régu- lier, jusqu'à ce qu'il arrive à son maximum, auquel il se maintient assez longtemps. La marche du développement des deux propriétés de l'amylase dans l'orge se trouve exprimée dans le Tableau suivant : Durée de germination Pouvoir Pouvoir en jours. saccliarifiant. liquéfiant 6 I ,06 6,6 10 1,68 11,4 12 • ,4o i3,, i/i 1,38 16,4 16 1,80 18 20 2,20 22,8 23 2,5o 32 25 2,3o 36 27 2,10 40 3o 2,18 40 Les pouvoirs saccharifiant et liquéfiant sont déterminés dans tous les essais sur le même nombre de grains. Leur valeur est exprimée respective- ment par la quantité de maltose formée et d'amidon liquéfié parla diaslase de i^ d'orge. La méthode dont on s'est servi pour ces analyses se trouve décrite dans mon Traité sur Les enzymes (édition Carré et Naud, à Paris). La tiifférence dans le développement des deux propriétés de l'amylase est particulièrement marquante lorsque la germination se produit au soleil : le grain acquiert alors un maximum de pouvoir liquéfiant, tandis que la valeur du pouvoir saccharifiant se trouve réduite de /\o à 5o pour 100. Le malt préparé à l'ombre et exposé ensuite à l'action des rayons solaires conserve très longtemps son pouvoir liquéfiant, mais perd de sa propriété saccharifiante. Ce phénomène se trouvé évidemment en relation directe avec la formation passagère d'acides amidés pendant la germi- nation ( '). (') Sur les conditions chimiques de Vaclinti de la diaslase {Comptes rendus, 1892, p. i524). — Action des acides amidés sur l'amylase {Bulletin de la Société chimique, 1904, . 7 . 628 ACADÉMIE DES SCIENCES. An cours du présent traviiil on a cherché aussi à établir les conditions dans lesquelles on obtient un malt d'aclivilé maxima. Quand on conduit la germination à i5° C. on arrive au maximum de diastase après 10 ou II jours. L'amylase qui se développe au cours de la germination reste adhérente à l'albumen et sa migration vers la racine et les feuilles n'est que très insignifiante. Les condilions chimiques jouent aussi un très grand rôle dans le déve- loppement de la diastase, ainsi que nous l'avons constaté en ajoutant (hfîférentes substances à l'eau de trempage des graines. Les résultats obtenus ont montré que l'action des agents chimiques sur la germination de l'orge est très complexe. Elle porte, soit sur le pouvoir germinatif, en augmentant ou en diminuant le nombre des grains germes, soit sur le pouvoir saccharifiant, soit sur le pouvoir liquéfiant, soit enfin sur deux ou trois de ces |)ro|iriélés. Nous avons vérifié, entre autres, que les phosphates, l'eau de chaux et le sulfate de cuivre (à 08, 5 par litre) favorisent la germination. Le xylol, à la dose de 1'"' par litre, agit favorablement sur les deux pouvoirs ger- minatif et saccharifiant. Le chlorure d'ammonium augmente le pouvoir liquéfiant. L'acide lactique à as par litre, la peptone végétale et l'hypochlorite de chaux favo- risent à la fois la germination et les deux effets diastasiques. Le sulfate de cuivre à 10 par litre, la soude décinormale favorisent dans une certaine mesure le développement de la plumule au détriment des radicelles. Fréquemment nous avons obtenu ainsi des malts complètement dépourvus de radicelles. L'action de l'hypochlorite de chaux est particulièrement intéressante : en présence d'alcali il favorise le pouvoir germinatif, mais nuit à la formation de la diastase; tandis qu'à l'état normal, tout en augmentant le pouvoir de germination, il augmente la force de l'amylase de 4o à 5o pour 100. La dose la plus favorable est de os,.5 à 08,7 de chlore actif par litre. MÉCANIQUE AGRICOLE. — Mesure du travail mécanique fourni par les bœufs de race limousine. Noie de M. Rixgel.ma.\.v, présentée par M. Mùiitz. Des recherches antérieures, eiïectuées tant à Joinville (1881), Grand- Jouan (1881-1887), au Marché aux Chevaux de Paris (1888) et à Grignon (1887-1897), nous ont inontré que le travail mécanique fourni pratique- ment par un moteur animé est dans un rapport constant avec ï effort maxi- SÉANCE DU 16 OCTOBRE igo5. 629 mum qu'il est capable de produire sans déplMcement appréciable, et la vitesse maximum (\n'\\ peut prendre sans avoir hosoin de fournir d'effort de trac- tion; enfin la vérification s'effectue quand on cherche le temps nécessaire à chaque moteur pour effectuer une assez grande quantité de travail méca- nique déterminée. En d'autres termes, si : F est l'eiTort maximum que peut donner un moteur animé (ou un attelage) dans un temps très court; / l'effort moyen soutenu qu'il peut fournir en travail courant; a un coefficient à déterminer; on a /r=aF. D'autre part, si : V est la vitesse maximum que peut prendre (au pas allongé) le moteur se déplaçant libre et sans charge sur un cliemin horizontal (il s'agit ici d'animaux de culture; pour ceux de trait léger et de gros trait, il faut que le moteur se déplace libre et sans charge à l'allure du trot sur une voie horizontale); V la vitesse moyenne pratique que le moteur peut soutenir en travail courant; b UQ coefficient à déterminer; v-bY, de telle sorte que la puissance disponible T ( = /(•), qu'un moteur animé peut fournir, peut s'écrire ^ T=:(a6)FV. Or les coefficients a et 6 semblent être constants pour une même espèce et, pour les bœufs, auraient, d'après nos recherches antérieures, les valeurs suivantes es a z= 0,25, ^ = 0,3. Ces considérations nous ont conduits à une méthode permettant de classer rapidement des moteurs animés comparables comme espèce, race, âge et harnachement. Deux observations préalables doivent être faites : l'une au sujet du harnachement, l'autre relative à la conduite de l'attelage. Il faut que le harnais soit bien adapté aux animaux et que ces derniers ne soient pas blessés; inutile d'insister sur ce point, car on conçoit que l'animal, de sa propre auto- 63o ACADEMIE DES SCIENCES. rité, ne dépasse pas une limite de pression par unité de surface blessée correspondant à une certaine dose de soulTrance. La conduite de Tatlelage doit, dans ces essais, être faite par l'homme auquel les animaux sont habitués et, surtout, le conducteur doit faire le simulacre de se servir de son fouet ou de son aiguillon, mais il ne doit pas frapper ou ])lquer les bêtes; car, suivant les parties du corps atteintes, la douleur peut être plus ou moins vive en obli- geant l'animal à fournir momentanément des ell'orts exceptionnels ou à prendre des vitesses tout à fait anormales. Nous avons opéré sur 29 paires de bœufs de la race limousine ; on a pesé les attelages, mesuré la hauteur au garrot et noté l'âge probable d'après la dentition. Chaque paire de bœufs était ensuite attelée par l'intermédiaire d'un dynamomètre à un camion dont on augmentait la résistance à l'aide d'un frein, jusqu'à ce que les animaux, ne puissent plus avancer; on obtenait ainsi l'effort maximum qu'ils pouvaient développer. Les paires de bœufs étaient ensuite chronométrées pendant leur déplacement au pas allongé sur un parcours de 5o"; la vérification a été faite en demandant à chaque attelage de déplacer le plus rapidement possible le même camion chargé sur le même chemin et en chronométrant le même parcours. Ces essais, qui sont les premiers de ce genre faits en France et à l'étranger, ont été effectués avec le matériel et les aides de la Station d'Essais de machines. Nous donnons quelques exemples des résultats obtenus : Age approximatif. Bœuf Bo-uf de de droite. gauche. 4 6 6 5 5 44 7 6 5 4 6 6 5 3 41 5ï 8 5i 6 5 Taille au garrot. Poids de Bœuf Bœuf la paire de de de bœufs. droite gauche avec le jou mètres). (mètres). (kilos.). m i,4o m 1,38 . .65 1,33 1,33 .o85 i,4i i,4> i43o ,,4i .,41 i45o .,48 i,5o .610 i,.53 1,52 .700 1,50 .,48 i58o 1,38 .,4r i38o 1,44 1,44 .440 1,54 1 ,54 1720 .,43 1,43 .33o 1 ,5o .,53 1600 1,47 1,45 .5,0 Vitesse Effort maximum maximum (sans développé eflort de traction) (kilog.). ( mètres p. sec). kc 860 600 94o 990 I I .0 .204 ..98 1270 ••97 .285 996 1.85 1 .40 1 ,5i 1,07 .,6. .,34 .,33 1 ,60 • ,o4 1,82 .,73 1,29 1,64 1,5. T,57 SÉANCE DU l6 OCTOBRE IfjoS. • 63r Les chiffres pratiques à tirer de ce Tableau sont indiqués ci-dessous, pour un temps utile de travail de ^5 minutes par heure : Bœufs n'ayant pas ayant toutes leurs dents toutes leurs dents de de remplacement. remplacement. Effort moyen développé, en kilogs i.5o''S à 2i5''s 235''e à Sai"'? Vitesse moyenne, en mètres par seconde. o",36ào°',62 o"',35ào™,6o La plus forte paire de bœufs (4 ans et demi), pesant iSSoi's (avec le joug), était capable de fournir, en travail normal, un effort moyen de Siy''» à une vitesse moyenne de o™, 60 par seconde, soit une puissance mécanique utilisable de plus de 190 kilogrammèlres par seconde, ou un peu plus de 2 chevaux-vapeur et demi. On voit par ces chiffres que les bœufs limousins sont d'excellents ani- maux de travail. ZOOLOGIE. — Sur un nouveau Flagelle parasite du Bombyx mori (Herpetomonas bombycis). Note de M. C. Levaditi, présentée par M. A. Laveran. L'examen microscopique d'une série de Papillons de Vers à soie, élevés aux environs de Bucarest, nous a permis de découvrir un parasite flagellé intéressant, qui appartient au genre Herpetomonas Kent; nous le décrirons sous le nom de H. bombycis. Le I" juillet igoS on examine un Papillon femelle (I) éclos depuis 3 jours; l'examen est fait par ponctionnement, à l'aide d'une pipette, de la région dorsale de l'abdomen. Le liquide retiré renferme une grande quantité de parasites très mobiles, réfringents, pourvus d'un flagelle antérieur. Le mouvement de ces animalcules s'arrête spoûtané- ipent au bout de i5 minutes à la température de la chambre. Le même jour on inocule quelques gouttes de ce liquide au papillon femeile II qui, lors d'un examen préalable, s'est montré dépourvu A'Herpeloinonas. Ce papillon meurt le 7 juillet, après avoir pondu un grand nombre d'œufs. A l'ouverture du cadavre, on constate que le liquide jaune, qui entoure les tubes ovariens, contient un certain nombre de Flagellés mobiles. Nos recherches expérimentales s'arrêtent là. L'inoculation en série a été lendue impossible par le manque de nouveaux Papillons. 632 ACADEMIE DES SCIENCES. \S Iferpetomonas bombycis se présente sous deux .aspects bien distincts : i" des individus trapus (longueur : 61* à lo!*; largeur : [^V-; flagelle : loH- à i5!*), en forme de poire, de beaucoup plus fréquents chez le Papillon I et souvent disposés en amas. Nous les considérons comme correspondant au\ formes Jijca blés de Léger ('); 2° des exemplaires plus longs (longueur : loH- à 12I*; largeur : 21-^ à 3l*; flagelle : 20!-^), plus ou moins acuminés à leur extrémité antérieure, prédominant chez le papillon II (formes jnonadiennes de Léger). Coloration (procédé de Giemsa). — Les formes monadiennes sont en général plus basophiles que les formes fixables, dont le protoplasma se colore en violet. Le parasite, limité par une fine membrane ecloplastique, possède une extrémité postérieure tantôt effilée, tantôt arrondie, et de beaucoup moins développée que l'extrémité antérieure. Celle-ci est pourvue d'un long flagelle flexible. Le cylopiasma est vacuolaire et con- tient souvent des grains irréguliiirs de chromaline, analogues à ceux décrits par Léger chez VH. gracilis {fig. 11). H est parfois muni d'une vacuole digeslive située vers le pôle antérieur (9, c). Le noyau est simple (fig- i), polymorphe (5) ou même double (7). On y distingue un réseau chromatique alvéolaire, mais on n'y retrouve aucune formation rappelant le karyosome. (') II nous est impossible de donner des détails sur les formes fixées de notre Her- petomonas, n'ayant pas soumis l'intestin des Papillons infectés à un examen histolo- gique minutieux. SÉANCE DU l6 OCTOBRE igoS. 633 Le système (lagellaire est constitué par les éléinenls suixants : i» Un cenlrosorne {Lavevan elMesnil) ou blépharoplasle [Scliamlinn ( ' ) et Pro- wazek], en forme de haricot, situé, soit en avant {fig. 3), soit sur le même pian (i, c), soit en arrière ri a noyau (2 et 7). Sa concavité est fréquemment dirigée vers ce noyau ; le centrosome est parfois entouré d'une vacuole claire (4, i'); 2° Un flagelle plus épais vers sa base, simple et non pas double comme celui décrit par Prowazek chez V H. muscœ dninesticœ. Clicz quelques exemplaires on constate, le long de ce llagelle, une fine meiubrane ondulante qui l'accompagne sur une certaine partie de son parcours (6,/). L'entrée du flagelle dans le corps du parasite est parfois marquée par la présence d'un point chromatique (diplosome) (4 et 8, g). En outre, on voit nettement la continuation du tlagelle avec un rhizoplasie intraprotoplasmique, lequel traverse le cylopiasma, pour se terminer au voisinage immédiat du blépharo- plasle. Ce rhizoplaste est généralement entouré d'une zone claire, que l'on pourrait envisager comme représentant un rudiment de tube digestif (Léger) {Jig. i, 2 et 4). Les formes de division sont très rares. La fii;ure 9 montre que, au cours de cette division longitudinale du parasite, la segmentation du noyau et celle du flagelle peuvent précéder l'amitose du blépharoplaste. On voit également que ce blépharo- plaste est augmenté de volume et qu'un des novaux («), provenant de la division nucléaire, est formé par un fuseau central à huit chromosomes. En outre, on observe le dédoublement du flagelle et du rhizoplaste, ainsi que la présence de deux vacuoles situées vers l'extrémité antérieure (c). Ces caraclères morphologiques permelteiit de rapproclier 1'//. bombycis (les H. muscœ domesticœ Burnett el sarcophaga Prowazek, ainsi ures, kystes, formes de reproduction et de conservation du << Manginia ampelina », par P. Viala et P. Pacottet; avec 7 planches et 85 fig. dans le texte. Paris, Bureaux de la Revue de Viticulture, 1900 ; i fa>c. in-4°. (Présenté par M. Guignard. Hommage de l'auteur.) Les manifestations de l'énergie, par V. Coissac. Charentilly (Indre-et-Loire), chez l'auteur, i9o5; i fasc. in-12. (Hommage de l'auteur. ) Essai scientifique sur les transformations sociales, par Jacques Le François. Paris, igoS; I fasc. in-S". Mémoires de la Société géologique de France. Paléontologie. Tome XHI, fasc. 1-3. Paris, au siège de la Société, igoS; 3 fasc. in-4''. Bulletin de la Société géologique de France; 4" série, t. V, n" J . Paris, au siège de la Société, igoS; 1 fasc. in-8°. Mémoires de la Société académique d'Agriculture des Sciences, Arts et Belles- Lettres du département de l'Aube; 2)° série, t. XL, année igo4- Troyes, imp. Paul Nouel ; I vol. in-8". SÉANCE DU l6 OCTOBRE ipoS. 635 Ouvrages reçus dans la séance du i6 octobre 1905. Correspondance d'Herniite et de Stieltjes, publiée par les soins de B. Baillald el H. BouRGET, avec une préface de Emile Picard, Membre de l'Institut. Tome II (18 oc- tobre 1889-15 décembre 1894). Paris, Gauthier-Villars, 1906; i vol. in-8°. (Hommage de M. Emile Picard.) Science et Apologétique, par K. de Lapparent, de l'Académie des Sciences; Confé- rences faites à l'Institut catholique de Paris, mai-juin 1905. Paris, Bloud et C", i vol. in-i2. (Hommage de l'auteur.) Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par M. E. Mascart, Membre de l'Institut : Année 1901, II. Obseriations. Année 1902, l. Mémoires; IH. Pluies en France. Paris, Gauthier-Villars, 1904-1905; 3 fasc. in-4°. (Présenté en hommage par M. Mascart.) Observatoire d'Alger. Tables et Cartes d'occultations; théorie et applications, par M. Ch. Trépied. Paris, Gauthier-Villars, 1900; i vol. in-4°. (Présenté par M. Lœwy. ) Nouvelle méridienne de France; 3" partie, publiée par le Commandant Bourgeois, sous la direction du Général Bertiiaut. (Mémorial du Dépôt général de la Guerre. Tome XII, 3>' partie.) Paris, Imprimerie nationale, 1904; i vol. in-4''. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Études sur les sources. Hydraulique des nappes et des sources et applications pratiques., par M. Léon Pochet; texte el planches. Paris, Imprimerie nationale, igoS; 2 vol. in-8°. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Ports maritimes de la France. Notice sur le port de Boulogne, par M. Vivenot, complétée el mise à jour par M. J. Voisin et M. L. Vasseur. Paris, Imprimerie natio- nale, 1904; I vol. in-4°. Ports maritimes de la France. Notice sur le port de Calais, par M. Aron, complétée et mise à jour par MM. Charguéraub el Bodin. Paris, Imprimerie nationale, 1904; I vol. in-4°. M. le Ministre de la Guerre adresse les Cartes suivantes publiées en 1906 par le Service géographique de l'Armée : France, au 2ôo'oTô "" S'"' ^^^'"' ^^^ Tunisie, au j^i^ô' n° 10; au tôoô¥ôi n°' ^1, 33. Algérie, au ^innnTT' n"" 17, 36. 8 feuilles in-plano. Le Solanum Commersoni et ses variations. Pomme de terre de l'Uruguay, variété violette, par J. Labergerie; avec i5 fig. el 2 pi. h. t. Paris, Librairie agricole de la Maison rustique, igoS; 1 vol. in-S". 636 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du 2 octobre iQoS.) Noie de M. Adrien Guéhhard, Vérifications expérimentales de la forme ominlaloire de la fonction photographique : Page 56o, ligne 1 1, au lieu de de gauche à droite, lise: de droite à gauche. Page 56i, ligne 3o, au lieu de isolées, lisez insolées. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. epuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin do l'année, deux volumes in-4". Dent les, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel art du i" Janvier. Le prix de labonneiuetu est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. — Départements: iO fr. — Union postale: Ai fr. On souscrit dans les départements, clieï Messieurs : n Ferran frères. iChaix. Jourdan, Ru(r. iens Courtin-Uecquel. Germain et Giassin. Siraudeau. onne Jérùnie. inçon MarioQ. ( Feret. deaux ! Laurens. ( Muller (G.) ir^es Renaud. , Derrien. ) F. Robert. '"' ', Oldin. ' Uzel Iréies. ■n Jouan. Lorient. Lyon. chez Messieurs : Bail mal. M"° Texier. ' Cumiu et Masson. l Georg. ' Plilly. Maloine. VItte. inibery Pcrrin. \ Henry. I Marsuerie. •I bourg . . . . rmont-Ferr Delaunuy. Rouv. / Nourry. on Ratel. ( Hey. \ Lauverjat. mi î , ■■ Dosez. Drevet. Gratier et C". enoble Bocheile Foucher. Havre le Bourdignon. Uonibre. Talliindier. Lenoir. Aiarscille Huât. t Valat. Montpellier | Coulet et fils. Aioulins Martial Place. / Ruvignier. Aancy Grosjean-Maupin. On souscrit à l'étranger, Amsterdam iVantes , A'ice Sidot frères. Dugas. Veloppé. Rarma. Appy- liouen .... S'-Étienne Toulon . . . , Toulouse . Valenciennes Nîmes Dcbcoas-Duplan. Orléans Loddé. \ Blanchicr. /'«'■'«''•^ I Lévrier. Tiennes Plilion et Hervé. Bochefort Girard ( M"" ). Langlois. Lestringant. Chevalier. Ponteil-Burles. Alté. 1 Gimet. I Privât. iBoisselier. Péricat. Bousrez. Giard. Lemailre. chez Messieurs : , Feikeni:i Caarel- * * ( scn et C'°. At/iènes Beck. Barcelone Vcrdaguer. i Asiier et C". ' Dames. Berlin Friedlander et Tils. ' Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. I Lamertin. Bruxelles , Mayo\cz et Audiartc. ( Lebègue et O'. , Solchek e( C". Bucharest , Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Dc-ighton, Bell et C . C/iristiania Canimermeyer. Constanlinople . . Otto Kcil. Copenhague Host et fils. Florence Seebcr. Gand Iloste. Gènes Beuf. I Eggimann. Genève ) Georg. ( Slapelmohr. La Haye Bclinfante frères Benda. Pavot et C'°. Lausanne . Barth. Rrockliaus. Leipzig < Kœhler. 1 Lorenlz. Twietineyer. ( Dcsoer. I-iege Gnusé. c lez Messieurs: / Dulau. Londres ] Hachette et G'". ( Nuit. Luxembourg . . . V. Buck. ' Ruiz et G''. ) Romo. \ Gapdcville. Madrid ' F. Fé. Milan l Bocca frères. 1 Hœpli. Moscou TaslcNin. jVaples Margliieri di Gius ■ , Pellcrano. Dyrson ot Pfeider. A'eiv- for/, Stechert. ' Lemcke et Huechnor Odessa ' . . Rousseau. Oxford Parker et C". Palernie . Rcber. Ma"alhaès et Moni/. Prague . Rivnac. Bio Janeiro Garn er. 1 Bocca frères. < , f^- Tiotterdam . Kraniers et fils. Stockliolm . Nordiska Boghnndel ( Zinscrling. S'-Tctersbourg . • 1 Wolir. I Bocca frères. \ Brero. f nosenbeig et Sellier. . Gebethner ot WolX . Drucker. Frick. Zitricli . Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" ;'i 31. - (3 Août i.S33 à 3i Décembre iSjo.) Volume 10-4" ; iSVJ. Prix ^^ n. Tomes 32 à 61. - ( ." Janvier .85i à 3i Décen.bre i865.) Volume m-4;'; .8;o. 1 m ^o n Tomes 62 à 91. - ( i" Janvier i866 à 3i Décembre i88o. ) Volume m-, ; 1889. P ix ^o ■ ■ Tomes 92 à 121 - ( i" Janvier 1 88 1 à 3i Décembn- 1895. ) Volume m-', ; 1900. 1 nx ^a h . SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES ^^^^^^^^^^^^^ _ „è„.o.resur le Calcul des Pertubations .u'éprouvent itifTPs crasses oar M Claude BiiUNAUD. Volume iu-i", avec 32 planches ; iSid ,. . , . • 1 c • 'i^rr^^Lre sur les vers intestinaux, par M. P.-J^ Va. B..,..^ Essa. dW ^«n. à la gestion de^Prix P^:^P- ^ '«.o^par I^A^dc^ ur le concours de .853, et pu.s remise pour celui de ,806, ^f^^'"' ^ " ^ udie I s lois de a d.s^^^^ ou simultanée. - Rechercher la iédimentaires, suivant l'ordre deleur superposition - Discuter la 'i''<';'''":).\''"'JP^^^^^^^^ BaoNN. In-'r, avec 7 planches ; .86. . . . 25 fr. nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organiqueetscs^j as anterieuis.., pai M. leiioiesstu. , nm , /i A la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des SciencesTet Ks Mémoires présentés par divers Savants a l'Académie des Sciences. N 16. TABLE DES ARTICLES (Séance du 16 octobre 1905.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. L. Maquf.nne. — Sur la dessiccation abso- lue des malières végétales finy M. Bouquet de la Grye. — Présentation ilu XII" Volume du « Mémorial du Dépôt général de la Guerre > 'ii2 M. Emile Picard fait lioniriiage du Tome U Pages, de la II Correspondance d'IIermite et de Stieltjcs >', publiée [lar B. Baillaud et H. Bourget 6i3 M. IMascaiït fait bommage de deux Volumes et d'un fascicule des « Annales du Bureau central météorologique « 6i3 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. Charles Trcjiied et de M. Li:on Pocitet MM. BouROET et Montanoerand. — Note préliminaire sur Tobservatiou de l'éclipsé totale de Soleil du jo août 1905, observée à Guelma M. .1. Comas Solâ. — Observations sur l'éclipsé totale du Soleil du 3o août iC|o5.. M. Geohoes Rémoundos. — Sur les fonctions ayant un nombre fini de branches M. AiiRic. — Sur le calcul d'une arclie en maçonnerie M. E. BoGOVsiCY. — Sur un pbénoméne de refroidissement observé dans les fils d'ar- gent plongés dans l'eau et parcourus par BuLLETliN BlBLIOGRAI'HIgUE . . . Errata (ii3 (il 4 G16 61S fr>i des courants électriques M. G. -M. Stanoïévitcii. — Paratonnerre à cornes dentelées MM. B. Fosse et L. Lesage. — Basicité de l'oxygène pyranique. Combinaisons lialo- généés du dinaplitopyryle avec les métaux et les ntétalloïdes M. Jean Effront. — Sur le développement de l'amylase pendant la germination des grains M. RiNGELMANN. — Mesure du travail méca- nique fourni par les bo/ufs de race limou- sine M. C. Lev'aditi. — Sur un nouveau Flagellé parasite du Bombra: mori (Herpetomo- iias bombycis ) 622 624 635 62G 63 1 634 C3G PAKIS. — IMPHIMEUIK GAUTHIEK-VILLAKS, Quai des Grands-Augusiins, 55. L< Gérant ; (tAUTBIBR-Villars. 1905 SECOND SEMESTRE. COMPTES IIENDUS HEBDOMADAIRES . DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLr. N° 17 (23 Octobre 1905). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPKlMIiUH-LIBBAIRIi I)i:S COMPTliS lîENDUS DES SÉANCES Dli L'ACADÉMIK DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1905 HÈGLEMENT REL4TIF Al'X COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des ^3 juin 18G2 et 2] mai 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l' Académie.. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un vohune. Il y a deux volumes par année. Artu;lp: l*"''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé et ranger de l'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de .^o pages par année. Toute Note manuscriLc d'un Memhic de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra ])a- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite cpie les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les .iio pages accordées ii chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communicjuéspar les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des ^^otes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont q tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanc blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sa étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perse qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'u sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requi: Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet e? autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. ARriCLE 3. Le bon à firer de cluupic Membre doit être r à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus I le jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être rei temps, le litre seul du Mémoire est inséré da Comple rendu actuel, et l'extrait est renvoyi Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Plarickes et tirage à pari. Les Comptes rendus ne contiennent ni plane ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera autorisées, l'espace occupé par ces figures coni] pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a crexception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administra fait un Rapport sur la situation des Comptes ren après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du j sent Reniement. Les Savants étrangers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précèc la séaace. avant 5\ Autre oient la présentation sera re.nise à la séance suivi ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 25 OCT|OBRE 1903, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MEMOIRES ET GOM}lUi\iCAî iOI\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXXXIX des Comptes rendus (2* semestre 1904) est en distribution au Secrétariat. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Quelques faits Vilalif S à l'histoire de l'émulsine; existence générale de ce ferment chez les Orchidées. Note de M. L. GuiGNARD. Découverte et étudiée d'abord dans les organes des plantes qui doivent à la présence de l'amygdaline ou d'un glucoside analogue la faculté de fournir de l'acide cyanhydrique, l'émulsine a été retrouvée ensuite dans beaucoup d'autres végétaux qui sont dépourvus de cette propriété. Comme elle décompose des glucosides de nature diverse, on conçoit qu'elle existe chez les plantes qui les renferment ou qui jieuvent les rencontrer dans le milieu extérieur et les utiliser pour leur développement. Dans nombre de cas, d'ailleurs, on ne connaît pas encore la nature des corps sur lesquels elle peut exercer son action. Chez les Champignons supérieurs, la plupart des espèces qui contien- nent de l'émulsine sont parasites des arbres et vivent sur le vieux bois (' ). Chez les Phanérogames son existence a été reconnue dans des organes très différents appartenant à des espèces variées, et, comme on l'a constatée (') E. BouRQUELOr, Présence d'un ferment analogue à Vémulsine dans les Cham- pignons, etc. {Bull. Soc. mycologique de France, l. X, 1894)- — H. Héhissey, Re- cherches sur l'émulsine {Thèse de l'École supérieure de Pharmacie de Paris, 1899). C. R., igoj, 2' Semestre. (T. CMA, N', 17.) ^-i 638 ACADÉMIE DES SCIENCES. aussi dans certaines plantes parasites, on a été porté à voir une relation entre la présence de celte diastase et le parasitisme. Telle est, par exemple, l'opinion exprimée récemment par M. Bondouv (') dans un travail sur l'existence de l'émulsine chez Le Lathrœa squamaria : « L'émulsine, dit-il, avant été rencontrée par M. Bonrquelol dans la tige du Monotropa Hypo- pilys, plante qui présente la même particularité physiologique : le parasi- tisme, et dont l'appareil végétatif est également très dégradé, je me suis demandé si celte enzyme n'existait pas aussi chez le Lathrœa squamaria. » Mais il n'est pas exact de considérer le Monotropa comme parasite : il y a longtemps que Kamienski(-)en a fourni la preuve, en montrant que cette plante se nourrit en saprophyte dans l'humus des forêts, par l'intermédiaire (les nombreuses mycorhizcs dont elle est pourvue. Et c'est même sur lemoile de végétation du Monotropa que Frank s'est appuyé d'abord pour assigner aux mycorhizes un rôle important dans la nutrition d'un grand nombre de végétaux. Au contraire, le Latlurva est dépourvu de mycorhizes, et il en est de même pour toutes les Rhinanlhées parasites. Puisque cette plante, réellement parasite, renferme de l'émulsine ('), il n'était pas sans intérêt de rechercher si d'autres espèces, présentant le même mode de vie, en possèdent également. Or, en opérant, à plusieurs reprises, et chaque fois sur loo^ de tissus provenant des diverses parties de la plante, je n'ai pu constater la présence de cette diastase dans VOro- hanche Galii et l'O. Epithymum. Ce seul exemple suffit à montrer qu'il n'y a pas de relation constante entre le parasitisme et l'existence de l'émulsine. Mais en est-il de même pour les plantes qui possèdent des mycorhizes, soit externes, comme le Monotropa, soit internes, comme beaucoup d'autres végétaux? C'est une question qui n'a pas encore été envisagée. Pour l'aborder, j'ai d'abord pris pour sujet d'étude les Orchidées et ensuite d'autres plantes pourvues ou non de mycorhizes internes ou externes. Les recherches déjà a nciennes de Walirlich(^) confirmées par nombred'ob- (') Th. BokdoijT, De la présence de l'éniulsine dans le La'Llir;ca sqiuamaria \CompLes rendus de la Soc. de Biologie, g juin igoô). (^) Fr. IvAMiEiNSK.1, Die vegelativen Organe dcr Muuolropa Hypopitys {Bot. Zei- tiing, i88i); Les organes végétatifs du Monotropa Ilypopilys {Mém. de la Soc. des Se. nat. et math, de Cherbourg, t. XXIV, 1882). (^) M. tiérissey n'en avait pas trouvé dans la plante récoltée à la même époque de Tannée, mais son mode opératoire était différent. {Reclierches sur l'émulsine. p. 29.) ("") Wahrlich, Bcilrag zur Kenntniss der Orcliideem urzelpilze {Bot. Zeilung, t. XLIV, 1886). SÉANCE DU 2'3 OCTOBRE IpoS. ÔSg servateurs et, en particulier, dans ces dernières années, par M. Stahl (') et par M.N. Bernard(^), ontmontré que toutes lesOrchidées sont normalement pourvues de mycorhizes internes. Les organes envaiiispar lechampignon (') sont presque uniquement ceux qui ont un rôle dans l'absorption. L'cndo- phyte se trouve donc surtout dans les racines adventives, qui sont produites par le rhizome dans nos esjièces indigènes sans tubercules, ou qui naissent à la base de la tige, au-dessus des tubercules, dans les représentants de la tribu des Ophrydées. Parfois il existe aussi dans le rhizome lui-môme, qui peut, dans certains cas, remplir le rôle d'organe absorbant; mais, en géné- ral, le champignon n'envahit pas les tiges proprement dites, même dans leur partie souterraine. Les feuilles et les fleurs paraissent toujours en être dépourvues. Quant aux tubercules, on les considère comme indemnes d'en- dophytes ('). Mais cela n'est vrai que pour les tubercules entiers, car, lors- qu'ils sont palmés, leur ramifications, qui s'allongent sous forme déracines parfois assez longues et remplissent alors, sans aucun doute, le même rôle absorbant que les racines ordinaires, peuvent aussi renfermer l'endophy te : c'esl ce que j'ai constaté, par exemple, dans VOrchis latifolia et le Gymna- denia conopsea. La différence qui existe, au point de vue de la présence de l'endopiiyte, entre le rhizome et la tige proprement dite, ne m'a paru nulle part aussi frappante que dans le Limodoruin ahortivuni. Le rhizome, très grêle, végète ordinairement à une profon- deur voisine de 50"" au-dessous de la surface du sol et porte des racines adventives très grosses et souvent très longues. Dans l'écorce de la racine, la zone infestée forme un cercle jaunâtre dont l'épaisseur atteint 2""". A l'endroit où le rhizome, également in- festé, se renfle en formant la pailie souterraine blanchàli'e de la tige, l'endophyte disparaît brusquement. La recherche de l'émulsine a porté sur des espèces de la flore parisieniie, récoltées en mai et juin, et sur des espèces exotiques cultivées en serre. Elle consiste à faire agir les divers organes sur l'amygdaline en présence de l'eau, toutes précautions étant prises pour que le dédoublement du gluco- (') E. Staih., Der Si/m der Mycorltizenbildung [Pringsh. Jahrb., l. XXXI\', 1900). ('■') N. Bernard, litudes sur la tubérisation {Thèse pour le Doctorat es Sciences, Paris, 1901). (') Les endopliytes des Orchidées paraissent se rattacher, tout au moins en partie, au genre Neclria. (*) Ces faits ont été vérifiés surtout par M. N. Bernard. 64o ACADÉMIE DES SCIENCES. side, reconnaissable à la formation d'acide cyanliydrique, ne puisse être rapporté mi'à la présence de l'émulsine ou d'une enzyme analogue. En général, pour chacun des organes d'une même espèce (racine, tulsercule, lige, feuille) ('), et afin d'apprécier approximativemenl la proporlion relative de ferment qu'ils pouvaient renfermer, j'ai employé, dans chaque série d'expériences, 3o8 de sub- stance soigneusement broyée (-). Dans une première série, les 3o5 de tissus étaient additionnés de loos d'eau distillée saturée de thymol et de oS, 20 d'amygdaline; dans une seconde série, de loo" d'une solution au centième de fluorure de sodium, contenant également 05,20 d'amygdaline (•*). D'autre part, je me suis assuré que les divers tissus, portés pendant 5 minutes à rébuUition, n'agissaient plus en aucun cas sur l'amygdaline. Tous les flacons étaient placés pendant 24 heures à une température de -t- 3o". Les deux séries d'expériences comjjaralives faites dans les conditions indiquées ont donné les mêmes résultats. Après 2^ heures, le contenu de chaque llacon était soumis à la distillation afin de rechercher ou de doser l'acide cyanhydrique provenant du dédoublement de l'amygdaline ; dans ce dernier cas, on s'assurait que tout l'acide cyanhydrique formé avait passé à la distillation. La ([uantité d'acide permettait déjuger jusqu'à un certain point de la proportion relative de ferment existant dans les divers organes. 11 va sans dire qu'aucun de ces derniers ne fournissait d'acide cyanhydrique par distillation directe. Dans les conditions expérimentales qui précèdent le résultat le plus sail- lant a été le suivant : chez toutes les Orchidées étudiées, indigènes et exotiques, les racines souterraines ou aériennes renferment de l'émulsine. La présence de ce ferment n'est pas constante dans les tubercules, la lige et la feuille, et, quand il s'y rencontre, c'est |)resque toujours en propor- tion beaucoup plus faible quetlansles racines. Indiquons maintenant quelques-unes des variations observées chez les espèces indigènes et exotiques. 1, Orchidées indigènes. — A. Celles qui possèdent un rhizome peuvent renfermer de l'émulsine, aussi bien dans cet organe, la lige aérienne et la (' ) La fleur n'a été examinée que dans quelques espèces ( Orchis militaris, Gymna- denia conopsea, Anacamptis pyramidalis, Vanda suavis, Cattleya labiata); la recherche du ferment a donné un résultat négatil. (*) 11 est nécessaire de mettre en contact avec la solution d'amygdaline les tissus eux-mêmes, et non le liquide obtenue l'aide de leur macération aqueuse; sans cela, l'absence de décomposition de l'amygdaline ne permettrait pas de conclure d'une façon certaine à celle de l'émulsine. D'ailleurs, il ne serait guère possible d'opérer autre- ment avec les tubercules, en raison de l'abondance du mucilage qu'ils renferment et qui nécessite l'emploi du sable pour le broyage. {') Dans le cas des tubercules, il a fallu employer une quantité d'eau plus élevée à cause du mucilage. Tige. Feuille. OS,O02I OS, COI I 06,0010 os,oo3i SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1905. 64 1 feuille, que dans la racine {Goodyera repens, Epipaclis latifolia, Listera ovata, Neotlia Nidus-avis) ; le ferment manque dans la tige proprement dite, souterraine et aérienne, du Limodoriun ahnrtivum et ne se rencontre qu'à l'état de traces dans celle du Cephalanthera grandijiora, dont les feuilles n'en contiennent pas non plus. Les cliilTies suivanis doiiiieronl, clans deux exemples, une idée des proporlions rela- tives d'acide cyanhydrique f(niriii par l'aclion do 3os des divers organes sur os, 20 d'amjgdaiine, ainsi que des dilTérences que l'on peut rencontrer entre ces organes : Racine. Goodyera repens os, oo64 Epipactis latifolia oS,oo45 Théoriquement, le dédouislement intégral de os, 20 d'amjgdaiine donne os,oio5 d'acide cyanhydrique. De toutes les feuilles des Orchidées indigènes, c'est celle de V Epipaclis qui s'est mon liée la plus riche en ferment. B. Chez les espèces à tubercules, les racines sont également très riches en émulsine; parfois même, dans les expérii'nces faites avec les quantités de racine e( d'amygdaline précédemment indiquées, le dédoublement du glucoside a clé complet {Gymnadenia conopsea, Orchis militaris, Plalan- thera monlana). IvC ferment existe aussi, mais en quantité moindre, dans les tubercules entiers ou palmés de toutes les espèces examinées, à rexce[)tiou du Loro- glossimi hircinum. Les tubercules anciens, en grande partie vidés k l'époque «le la floraison, en renfermenl encore. La tige et la feuille peuvent en conte- nir, mais en très faibles y>ï-o\yor[.iot\s (Orchis latifolia, 0. militaris, etc.); dans le Loroglossiim, ces deux organes en sont dépourvus. 2. Orchidées exotiques. — Quelques-unes sont terrestres et n'ont que des racines i^outerraines (Cypripedium, etc.). Les autres sont pour la plu- part épi[jhytes, avec un rhizome plus ou moins long portant des tiges aériennes cylindriques ou renflées à la base en pseudobulbes; leurs racines s'incrustent dans le substraliim ou flottent tians l'air, et, dans le premier cas, elles sont ordinairement mycorhizées comme les racines souterraines, tandis que, dans le second, elles paraissent dépourvues d'endophyte; (lu moins n'en ai-je pas constaté la présence dans celles qui s'étendaient librement dans l'air et n'avaient aucun contact avec le substratum {Vanilla, Vanda, A e rides, etc.). Tout en existant dans toutes les racines, l'émulsine y présente, d'une espèce à l'autre, de très notables variations de quantité. 6/|2 ACADÉMIE DES SCIENCES. En opérant comme ])récédemment, on a obtenu les proportions suivantes (Facide cyanhydrique : Cypripediuin hirsutissimurn . . . 0.009 Cypripedium barbatum o,oo4 Cymbidiiiin aloifolium 0,008 Oncidiiim sphacelatunr o,oo3 Vanilla planifolia 0,006 Epidendruin ciliare 0,002 Aeridcs odoratum 0,000 Slanlmpea ligrina 0,001 Les autres espèces étudiées présentaient entre elles des différences analogues. Tantôt la lige aérienne est également pourvue d'émulsine (^Epidendiiim ciliare, Aerides odoratum. Ancctochilus Daivsonianiis, etc.); tantôt elle n'eu contient pas (^Vanilla planifolia ('), V. aromalica, etc.). Dans les uspucIo- bulhes, l'enzyme fait oi-dinairement défaut (sauf chez VEpidendram co- chleafum, etc.); dans les fetiilles, au contraire, elle existe fréqnetnmesîi {Epidendrum ciliare, E. cochleatitm, Catlleva labiata, Phajus Wallichii, Stanhopea tigrina, Dendrohium nobile, D. Cochlearia, Cymhidium aloifolium, Maxillaria tenuifolia, Anectochikis Dawsonianus, Vanda suavis); elle e-l relativement très abondante chez V Aeridcs odoratum; enfin, elle n'a pus été rencontrée dans la feuille des Vanilla planifolia, V. aromatica, Cœlogyne cristata, Oncidium sphacelatum, Angrœcum superbum, Cypripedium barbatum. L'existence de l'émulsine dans toutes les racines des Orchidées indigènes et exotiques est-elle en relation, soit avt^c le mode de végétation de ces plantes, soit avec la présence de mycorhizes? Eu premier lieu, l'on con- state qu'il n'y a pas de différence entre les espèces qui sont saprophytes comme le Neotlia Nidus-avis, et celles qui ne le sont pas et représentent la presque totalité de la famille. En second lieu, les racines qui, dans les Vanda, Aerides, Vanilla, etc., flottent librement dans l'air et ne renferment pas le champignon des mycorhizes, sont tout aussi bien pourvues d'émul- sine que les autres racines, et l'on ne peut ])as dire qu'elles tirent leur émnlsine de la tige, puisque dans le Vanillier, notamment, celle-ci n'en contient pas (^). (') On n'en a pas trouvé même en opérant sur 100» du tissu des entre-nœuds. (-) Parmi les autres plantes, très diverses, chez lesquelles j'ai constaté la présence de Cfi ferment dans la racine, je puis citer ici, comme espèces toujours pourvues de mycorhizes internes ou externes : Botrychium Luiiaria, Opliioglossuni viilgalum. Podocarpus sinensis, Fagus sylvatica, Anémone nemorosa, Erica cinerea, etc., et comme espèces qui n'offraient pas de mycorhizes : Poly podium aureiim, Delphinium Consolida, Nigella Damascena, Galeopsis Tetrahit, Lepidium Iberis, Impatiens parvi/lora. Digitalis purparea. etc. SÉANCE DU 23 OCTOBRE igoS. 643 Quant au rôle de ce ferment chez les Orchidées, on ne le connaît pas encore. Il est possible qu'elles renferment des gliicosides ou des composés sensibles à l'action de l'émulsine dans certaines conditions. On s'est déjà demandé si l'émulsine n'interviendrait pas dans la formation des principes odorants, tels que la coumarine et la v.inilline. Celle-ci prend naissance, comme l'on sait, pendant que la gousse de vanille noircit en se desséchant sur la tige ou lorsqu'on la soumet, suivant l'usage, à une préparation spé- ciale. Behrens ('), ayant chauffé avec des acides minéraux étendus le suc frais des feuilles du Vanillier, qui ne présentait d'abord aucun arôme, dit avoir constaté l'odeur de vanilline à la suite de cette opération. D'autre part, en traitant par l'émulsine le suc d'une gousse de vanille encore verte, Busse ('^) a observé la production d'une odeur très nette de vanilline alliée à celle du mercaptan; en maintenant le liquide pendant 4o heures à 37°, il a vu que l'odeur de vanilline s'accentu;iit de plus en plus, à mesure que celle du mercaptan diminuait ('). Il en conclut que la vanilline doit pro- venir de la décomposition d'un glucoside existant dans le fruit non mûr. Mais, en admettant qu'il y ait dédoublement d'un glucoside, l'expé- rience de Busse ne résout pas la question de savoir si la vanilline provient directement de ce dédoublement ou si sa formation est due à un autre phé- nomène, tel que l'oxydation d'un produit intermédiaire. Une action de ce genre paraît très vraisemblable à M. Lecomte ('), qui a signalé la présence d'une oxydase dans les fruits mûrs et même dans la vanille préparée. Elle trouve aussi un appui sérieux dans l'observation suivante que j'ai faite avec des gousses fraîches développées en serre en août et septembre et âgées de près de 1 mois. Bien que les graines fussent déjà noirâtres, ces fruits, fl'une longueur de iS*^™, n'avaient pas encore atteint leurs dimensions défi- nitives et présentaient une teinte très verte. Coupés en morceaux, ils n'of- fraient pas d'odeur sensible de vanilline; mais cette odeur devint rapide- ment très manifeste pendant la contusion et le broyage des tissus. Or, elle ne pouvait être due à l'action de l'émulsine, car la recherche de cette (■) J. BeureiNS, Ueber das Vorkomnien des VanilLins in der l^anille {Tropen- pflanzer, 11" 3, 1899, p. '^99). (-) Walter Busse, Ueber die Bildung des Vanillins in der VaniLlefrucht {Zeitsch. fiir Untersuchung der Nàhrungs und GenuxsniiUel, janv. 1901, p. 21). (^) Expérience faite avec un fruit vert de Vanilla Pompona provenant du Jardin botanique de Berlin. (') 11. Leco.iite, Le Vanillier, sa culture, etc. (Paris, 1902, p. 1/42 et suiv.). 644 ACADÉMIE DES SCIENCES. enzyme, par la mélhoHe précédemment indiquée, a donné un résultat complètement négatif: l'émiilsine manque donc aussi bien dans le fruit que dans la lige et la feuille du Vanillier. J'ajouterai, en outre, que les fruits d'un certain nombre d'Orcliidées indigènes, examinés à divers états de développement, se sont montrés de même dépourvus d'émulsine. ZOOLOGIE. — Sur les Crustacés décapodes (abstraction faite des Carides) re- cueillis par le yacht Princesse-Alice au cours de la campagne de igoS. Note de M. E.-L. Bouvier. Je viens de passer en revue tous les Crustacés décapodes (abstraction faite des Crevettes soumises à M. Coutière) capturés par la Princesse- Alice au cours de sa dernière campagne, à laquelle S. A. le Prince de Monaco avait bien voulu me convier. Certains de ces animaux ont été pris sur le fond, avec le chalut, suivant la méthode depuis longtemps usitée par les expéditions de cette sorte ; d'autres appartiennent à la faune bathypéla- gique et furent tous rapportés par les filets Richard (de 9"' à 25"' d'ouver- ture) dont on fit un usage prédominant pendant la campagne; plusieurs enfin proviennent du planktonde surface. Les pêches de fond furent assez rares et d'ailleurs ne donnèrent que des espèces abyssales depuis longtemps connues. Quelques-unes de ces der- nières ont pourtant de l'intérêt parce qu'elles semblent être d'une rar<'té extrême : tels sont Y Hepomadus tener Smith, Pénéide dont on ne connais- saitqu'un petit nombre d'exemplaires capturés au voisinage des États-Unis, et un Pagurien à écailles ophtalmiques longuement aciculées, Y Anapagurus lœvis variété longispina Edw. et Bouv. dont le Talisman captura autrefois un spécimen dans la rade de Cadix. La seule forme nouvelle fut ramenée par le chalut, au sud de Madère; c'est un Polychetes à carapace largement dilatée comme celle du P. crucifex et assez analogue à celle des Eryon jurassiques, d'où le nom de Polychetes eryoniformis que je lui attribue. J^es ornements de cet Eryonide sont beaucoLi|) plus simples que ceux du P. crucifer : ils se composent de deux dents impaires et d'une série de gra- nules sur la carène présuturale, de deux paires d'épines sur la carène postsuturale, de légères carènes exogastriques, et de carènes branchiales armées de fortes spinules; les carènes des tergites abdominaux sont un peu saillantes en avant et légèrement échancrées au milieu. L'es"pèce pré- sente les mêmes épines frontales que le P. Beaumonli Alcock et les espèces voisines. SÉANCE DU 23 OCTOBRE igoa. (î/jS Dans ce groupe comme dansions les antres, les récoltes bathypélagiqnes ont été singulièrement plus cnrienses et pins riches. Ainsi, dans la mer des Sargasses, entre la snrface et 2000™ de protondenr, le fdet vertical n ramené un Eryoneicus tout à fait étonnant, à cause de sa carapace beau- coup plus large cpie longue et légèrement convexe, plutôt que globuleuse comme dans les autres formes du genre. Cette espèce doit être surtout rapprochée de VE. Faxoni, mais elle en diffère par sa forme et par son armature épineuse; dans \'E. Faxoni, en effet, les épines médianes de ia carapace correspondent à la formule 2.1.2.2 — i.\ .2.1. rostre, tandis que \' Eryoneicus nouveau répond an type ■i.tubercidc — i.i .i .i.rostre. De tous les Eryonides connus, soie vivants, soit à l'état fossile, aucun ne présente une carapace aussi démesurément large; celte espèce est sans contredit la plus curieuse du genre, aussi me fais-je un plaisir de la dédier, sous le nom à'Eryoneicus Alberti, au Prince qui l'a découverte. Un autre Eryoneicus fut également capturé au cours de la campagne : c'est VE. Fa- xoni dont l'exemplaire type avait été pris par le Talisman au large du cap Cantin. Il est bon d'ajouter que la Princesse-Alice a recueilli celte espèce en Méditerranée, au sud-ouest des îles Baléares, entre la surface et 2375™, de sorte que l'espèce semble avoir une dislribntion géograiiliique assez grande. Avec leur volumineuse carapace presque loujours dilatée en ballon, les Eryoneicus semblent bien être des types propres à la faune balliypéla- gique, mais ils sont peu nombreux en individus et plutôt variés comme espèces. C'est cà l'emploi du fdet vertical qu'on doit le développement de nos connaissances relatives à ce curieux genre : sur les 8 espèces (VEryo- neicus actuellement connues, 4 ont été capturées par la Princesse- Alice el, parmi ces espèces, 2 étaient nouvelles pour la Science. On ne saurait douter que le chalut, en remontant à la surface, capture quelques espèces bathypélagiques, et l'on peut expliquer de la sorte la présence d'un Eryo- neicus Faxoni àans les récoltes du Talisman. Des observations de même nature doivent être faites au sujet d'un liés joli Pénéide rouge, le Gennadas elegans Smith, qui fut capturé d'abord par les engins de fond du Blake et de V Albatros, puis, en fort petit nombre, par le chalut du Talisman. Ce Pénéide a été trouvé dans le plankton profond de la mer des Sargasses (entre k^oo'" et iSoo-") et dans les eaux pins superficielles des parages du cap Verl, (de o'" el 4oo'") par l'expédition du Plankton (M. Ortmanu); plus récemment, dans le plankton médi- terranéen par M. Riggio, par le Parilan et par le Maja. M. Lo Bianco, qui a étudié la faune de ces deux dernières expéditions, suppose justement C K , I .j5, 2« Semestre. (T. CXH, N° 17.) 646 ACADÉMIE DES SCIENCES. (jiie l'espèce descend de la surface vers le fond à mesure qu'elle se rapproche de l'état adulte, mais je pense, avec M. Ortmann, qu'elle reste toujours balhypélagique. Nous l'avons Irouvée, parfois en abondance, dans presque tous les coups de fdet vertical, entre o"" el Sooo'"; entre looo™ et la surface, le filet vertical fut rarement employé et presque jamais ne donna des exemplaires jeunes ou adultes. Au nord-ouest des îles Baléares, entre o™ et iDoo"" une oi^ération rapporta 35 exemplaires, le filet s'étant arrêté à plus de 5oo™ du fond. Parmi les belles captures effectuées au cours de la campagne, il convient de signaler un exemplaire de Glaucothoe Peroni Edw . , recueilli dans la mer des Sargasses, par le filet vertical, entre o"" et i5oo™, au-dessus d'un fon ' de 3ooo", et présentant la coloration rouge uniforme des Crustacés batlr - pélagiques. De nombreuses Glaucothoés furent également prises le soir, au haveneau, sous les rayons du projecteur électrique, un peu au sud-ouest de Ponta Delgada; bien que mesurant au plus 4"°", 5 de longueur, ces der- nières présentent tous les caractères de la Glaucothoe roslrata Miers, qui peut atteindre 12""™, de sorte qu'on ne saurait douter aujourd'hui que les Glaucothoés subissent des mues et croissent sans aucune modification orga- nique. J'ai autrefois établi que les Glaucothoés sont des larves de Pagurides et qu'elles se divisent en deux groupes comme ces derniers : Eupaguriens à pattes-màchoires externes écartées {Glaucothoe /'ero/J^' appartenant au type Sympagurus) et Paguriens à pattes-màchoires contiguës {Glaucothoe carinata et Gl. roslrata appartenant au type des Clibanarius, des Cancellus et autres formes voisines). En permettant d'établir que les Glaucothoés sont bathy- pélagiques ou pélagiques el qu'elles subissent des mues de simple crois- sance, les recherches de la Princesse- Alice nous donnent le moyen de pousser plus avant la solution du problème : arrivées à la taille de 3™™ ou 4""°, qui est celle des larves analogues d'Eupagurus, les Glaucothoés doivent se rapprocher du fond comme ces dernières, el chercher une coquille oij s'effectuera leur ultime métamorphose; mais toutes ne réussissent pas dans celte tâche; faute de coquilles ou entraînées par les courants, elles sont vouées à l'existence pélagique ou balhypélagique et continuent leur crois- sance en conservant leur organisation larvaire. Ainsi s'explique la rareté des grandes Glaucothoés, el l'abondance des petites, établie par les recher- ches de la Princesse- Alice. Que deviennent, en fin de compte, ces Glaucothoés errantes et de grande taille? peuvent-elles croître indéfiniment, se transformer en Paguride quelles que soient leurs dimensions, ou acquérir la maturité sexuelle tout SÉANCE DU 23 OCTOBRE igoS. 647 en conservant K^urs caractères de larves? Comme on ne connaît pas de Glaii- cothoés dépassant 20"™, la première de ces hypothèses paraît difficilement acceptable; la deuxième ap|)artient an domaine de la vraisemblance et, d'ailleurs, relève dn contrôle expérimental; quant à la troisième, rien ne la justifie actuellement [sauf, peut-être, l'observation d'une Glaucolhoe carinala mâle (?) par M. WhiteleggeJ, mais il n'est pas impossible qu'elle corres|)on(le à la réalité, auquel cas on serait en présence d'un phénomène accessoire de |)aedogenèse, du moins à l'état d'ébauche. M. P. DuHEM fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage intitulé : La théorie physique. Son objet et sa structure. RAPPORTS. Rapport sur un Mémoire de M. Bachelier intitulé : « Les probabilités continues » ; par M. H. Poincaré. M. Bachelier élurlie dans ce Mémoire, et dans deux autres qui y font suite, quelques questions relatives à la théorie du jeu. La probabilité pour qu'un joueur réalise un gain donné après un certain nombre de parties est aisée à calculer quand les conditions de toutes les parties successives sont identiques. Dans les mêmes conditions, le problème de la ruine des joueurs est |>las délicat et a déjà donné lieu à des tiavaiix nombreux. L'auteur aborde les mêmes problèmes dans des cas plus compliqués, en supposant que les conditions .ord de la Lune avaient une teinte violacée d'égale intensité. Le disque lunaire n"a pu être vu en dehors du Soleil pendant la durée de l'éclipsé. Vers le maximum, pinsieurs montagnes de la Lune se projetaient très nettement, sans agitation, sur le Soleil, malgré le bouillonnemeal du bord du disque lunaire. Les régions voisines du Soleil ont été examinées à l'aide d'un tuyau long de 2"", en cachant l'astre par un petit disque noirci; mais cette inspection n'a donné aucun ré- sultat, malgré la suppression presque complète de la lumière difluse. En examinant au spectroscope adapté à l'équatorial de 170""° le bord concave du croissant lumineux, Dom Cl. Rozet remarqua une particularité qu'il décrit ainsi : « Vers i''4o"', la fente du spectroscope, large de quelques dixièmes de millimètre et perpendiculaire au bord solaire, recevait vers son milieu l'exlrémité de la corne est du croissant (angle de position 90° environ); les raies spectrales C et D^, très vives, mon- trèrent une protubérance de forme nuageuse; toutefois le renversement de C dans sa partie correspondant à la protubérance n'était pas complet, car une raie /loire, très mince, était visible en son milieu sur toute la longueur de la portion brillante. La raie D3 était, de même, traversée longitudinalement par une fine raie noire, qui lui donnait un aspect non encore remarqué, je crois, jusqu'à ce jour. Les deux raies C et Dj présentaient alors, en commençant du côté infra-rouge, la disposition suivante : 1° raie large brillante à bords nets; 2" raie noire, fine et nette; 3° raie brillante laissant voir la forme nuageuse de la protubérance. C était visible sous sa largeur normale à chaque bout de la portion lumineuse et D3, comme de coutume, invisible. L'éclipsé de la protubérance, arrêtant l'observation, ne me permit pas de voir si les autres raies de l'hydrogène présentaient la même particularité. Je ne vis rien de semblable à la corne opposée. » Pendant que Dom Cl. Rozet faisait ses observations, son frère Louis relevait, sous sa direction, toutes les 5 minutes la température indiquée par deux, thermomètres sem- blables à mercure et à réservoirs sphériques exposés au Soleil au milieu de la cour. Afin d'obtenir le maximum d'absorption, l'un de ces thermomètres avait eu son réser- voir recouvert d'une couche de noir de fumée. Dom C. Méreau notait, de 10 en 10 minutes, les indications données par un thermomètre et un hygromètre à cheveu installés à l'ombre. 65o ACADÉMIE DES SCIENCES. De ces observations rassortent les conclusions suivantes : 1° La descente régulière de la température aux. trois thermomètres n'a commencé ([u'une demi-heure après le premier contact; 2° Le minimum indiqué par le thermomètre noirci correspond exactement au mi- nimum de surface non éclipsée, tandis que les deux autres thermomètres ne sont arrivés au minimum que 5 et lo minutes après le moment de la plus grande jihase; 3° L'abaissement de la température a été de 9° pour le thermomètre noirci, de 6° pour le lliermomètre à boule nue et de 2» seulement pour le thermomètre à l'ombre. Au chalet de Courbatissières (altitude r-So"), M. l'abbé Plassier a observé un abais- sement de 3°, 5 à l'ombre; /(° L'hygromètre, qui marquait 49°-" 'i» commencement de Féclipse, s'est élevé à Si^jO une demi-heure après le moment de la plus grande phase et est revenu à 49°iO à la fin de l'éclipsé. Le baromètre n'a accusé aucune variation sensible qui puisse être attribuée à l'influence de l'éclipsé. Le vent d'ouest, assez fort au commencement de l'éclipsé, s'apaisa ensuite pour reprendre une demi-heure après le maximum avec une plus grande intensité et par saccades. L'arrêt brusque dans la descente et la montée de la température, indiqué une demi- heure avant et après le maximum de la phase par le thermomètre noirci, semble avoir été produit par la cessation et la reprise du vent. L'affaiblissement de la lumière était déjà très sensible moins d'une demi-heure après le commencement de l'éclipsé. Vers le maximum, la couleur du ciel se rapprochait du violet et la neige, tombée sur les montagnes voisines la nuit précédente, paraissait gri- sâtre, comme souillée par un dépôt de fumée de houille. L'aspect général de la nature produisait une impression pénible; les oiseaux avaient cessé leur chant et les hiron- delles étaient fort aeitées. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les ensembles discontinus. Note tle M. Frédéric Riesz, présentée par M. Emile Picard. l. Un ensemble de points est dit d'un seul tenant, s'il ne peut pas être décomposé en detix ensembles, tels qu'aucun point ou point limite de l'un quelconque d'eux ne soit point limite de l'autre. Un ensemble ne conte- nant aucun ensemble d'un seul tenant est di\. discontinu. Dans son Mémoire Sur les fonctions analytiques uniformes (Journ. de Math., iqoS, p. 12), M. Zorr/(E,) et ./( E, , E,) > rf(E,) ; 3° L'ensemble complexe formé de deux ensembles de dimensions m et n a la dimension tn -\- n\ 4° La dimension d'un ensemble reste invariante, si l'on v applique une transformation continue biunivoque de l'espace; 5" La dimension du segment (o, i) est i. Ce problème des dimensions peut être résolu. On appellera ensemble simple à n dimensions chaque ensemble qui peut être transformé par une transfor- mation continue biunivoque de l'espace de manière à devenir un rectangle à n dimensions, l'ensemble complexe de n segments de droites. Un point unique sera ensemble simple à dimension o. Cette convention faite, on attribuera à l'ensendile E le nombre de dimensions n, s'il contient des parties partout denses sur des ensembles simples à n dimensions et ne contient aucune partie partout dense sur un ensemble simple à /z + i dimen- sions. On vérifie aisément que les conventions faites répondent à tous les pos- tulats ci-dessus. Mais on ne snit pas s'il n'y a d'autres conventions y réj)oii- dant de même. La solution de cette question comporte bien des difficultéi ; les méthodes employées jusqu'ici pour traiter les ensembles de ])oints n'y SÉANCE DU 23 OCTOBRE igoS. 653 suffisent pas. Mais, pour les ensembles discontinus, le théorème donné nous permet la réponse. Pour la dimension de ces ensembles, on peut, grâce à noire théorème et au postulat 4". se borner à des ensembles dis- continus situés sur une droite. L'ensemble complexe formé de n quel- conques de tels ensembles sera lui-même, un ensemble discontinu, sera donc situé sur une courbe simple, et sa dimension ne sera pas plus grande que I. Alors, l'ensemble discontinu E étant de dimension d, on a nd'Si, pour chaque nombre positif entier n. D'autre part, d'après i° et 3°, ndld pour chaque ensemble de points; donc le nombre de dimensions ne peut jamais être négatif. Alors, d est précisément o. Ce qui prouve que chaque ensemble discontinu est nécessairement de dimension o. De là, on conclut, pour une grande classe d'ensembles, l'uniformité de la solution du problème des dimensions. Mais, pour certaines classes d'en- sembles, on ne sait rien. PHYSIQUE. — Recherches sur la gravitation. Note de M. V. Crémieu, présentée par M. H. l'oincaré. Les phénomènes d'attraction entre gouttes liquides que j'ai précédem- ment décrits m'ont amené (') à effectuer l'expérience de Cavendish en plongeant les masses attirantes fixes et les masses attirées mobiles au sein d'une même masse liquide. La méthode des oscillations ne pouvant être utilisée, j'ai opéré avec une balance de torsion ayant un zéro stable et susceptible, sous l'action des attractions qu'on lui fait subir, de passer sans oscillation d'une position d'équilibre à une autre. La balance est disposée de telle sorte qu'on peut faire des mesures croisées dans l'air et dans un liquide; on n'a qu'à com- parer alors les déviations obtenues sans se préoccuper de faire des mesures absolues. Il fallait disposer d'une enceinte dans laquelle aucun courant gazeux ou liquide ne puisse prendre naissance. Trois années d'études préliminaires m'mil amené à réaliser le dispositif que je vais très sommairement décrire. (') Comptes rendus, l. CXL, igoS, p. 8o. C. K., igoS, 2» Semestre. (T. CXLI, N° 17.1 ot) 654 ACADÉMIE DES SCIENCES. J'ai opéré dans la cave où ont été faites les expériences des gouttes liquides. La stabilité y est parfaite et la température constante et uniforme. La balance de torsion repose sur un double fond FF, en fer étamé épais. Ce double fond est supporté par trois colonnes de fonte PPP fixées par un lit de béton de i"» d'épaisseur dans le rocher qui forme le sol de la cave. Deux cylindres concentriques CC, C,C, , de o^jÔg et o'^-yo de diamètre, et l'^jao de hauteur, pesant chacun environ loo'^s, viennent, à Faide de moulles et d'un pont roulant, reposer sur les plaques FF, sur lesquelles on les boulonne. Des plaques bou- lonnées permettent de fermer la partie supérieure des cylindres, et un robinet de remplir d'eau l'intervalle compris entre eux. La balance de torsion est installée à l'intérieur du second cylindre et placée ^par suite dans un écran liquide. Le fil LL, qui supporte la balance de torsion est fixé au goniomètre I ; celui-ci repose, par l'intermédiaire des plaques NNj des colonnes AAAA et de trois vis calantes, sur des plaques crapaudines placées en regard de PPP en même temps que les tirants qui relient entre elles les plaques F et F,. Le levier EE, de 4o2™™ de longueur, en aluminium évidé, porte deux sphères en SÉANCE DU 23 OCTOBRE ipOD. 6SÔ bronze platiné GG, dont les volumes sont rigoureusement égaux, et pesant chacune environ looos. Le levier porte de plus une bobine B formant avec une bobine fixe B' un électro- dynamomètre permettant de commander la balance après fermeture de la double enveloppe et aussi de mesurer la torsion du fil LL, en fonction d'une intensité de courant. Un miroir H, présentant dix facettes, taillée^ sur un cylindre de lo"" de diamètre et faisant entre elles des angles de io°, permet de suivre les mouvements de la balance et d'opérer sans démonter l'appareil, à des diilaiices différentes entre les sphères mo- biles et les masses attirantes. Celles-ci sont formées des deux cylindres creux KK, en bronze nickelé, dans chacun desquels on peuleuvover. parles variations de niveau d'un réservoir, 'îo''s de mercure. L'ensemble de ces appareils se trouve dans une salle dont trois parois sont adossées au rocher. La quatrième est fermée par une cloison très épaisse donnant sur une salle oîi sont installées l'échelle et la lunette d'ob- servation. L'échelle, sur veiTe, divisée en demi-millimètres, est fixée dans une fenêtre de la cloison, au-dessus d'un solide pilier de briques qui porte la lunette. La distance de l'échelle au iniroir est de 413*"°, et la lunette permet d'apprécier nettement le dixième de millimètre. On règle la balance de torsion de façon à faire coïncider la trace du fd L avec le milieu de la distance GG, le milieu de la distance RK. et le centre du miroir H. Dans ces conditions, les deux sphères GG viennent rencontrer en même teitips les surfaces des cylindres. On lit la division de l'échelle elle numéro de la facette correspondant à ce contact. Alors, con- naissant les dimensions des différentes pièces de l'appareil et les angles des facettes H, on peut, par de simples lectures à l'échelle et au gonio- mètre I, mesurer toutes les distances qui interviendront dans le calcul des déviations, y compris la distance de l'échelle au miroir H. Pour opérer dans les liquides, on remplit le fond du cylindre intérieur jusqu'au niveau SS à l'aide d'un tube T. La partie centrale de ï est tra- versée par le tube Z qui forme déversoir. En réglant convenablement l'ar- rivée du liquide on produit par ce déversoir une véritable succion de ta surface liquide, ce qui permet de la nettoyer facilement. Les choses sont disposées de telle façon que les fils EE qui supportent les sphères G percent la surface S en des [)i)ints dont la distance aux autres parties émergeant de S est, au minimum, de 89°"". La face supérieure des cylindres K est immergée à i5""" au-dessous i\\\ niveau SS. 656 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pendant la période juin-octobre igoS j'ai obtenu, avec ces dispositifs, une première série de résultats montrant nettement la possibilité de faire l'expé- rience de Cavendish dans un liquide. Ces résultats seront publiés prochai- nement. ÉLECTRICITÉ . — Sur le pouvoir inducteur spécifique de la benzine et de l'eau. Note de M. F. Beaulard, présentée par M. Lippmann. D'après l'hypothèse Poisson-Mossotli, relative à la constitution des dié- lectriques, hypotijèse adoptée par Faraday dans .ses recherches, un dié- lectrique peut être regardé comme constitué par des particules sphériques de conductibilité parfaite, disséminées dans un milieu isolant parfait, de telle sorte que, dans un champ électrique, les seules particules sphériques se polarisent. Si maintenant on néglige, avec Poisson, l'action réciproque des particules conductrices par induction mutuelle, en les regardant comme assez éloignées les unes des autres pour ne pas réagir, il est évi- dent que la direction de polarisation électrostatique de chacune d'elles est constamment parallèle à la direction du champ intlucteur et que, par suite, le diélectrique se trouve en équilibre, quelle que soit sa situation relative- ment aux ligues de force (lu champ polarisant : en particulier aucun mou- vement de rotation ne peut avoir lieu. Or l'expérience montre qu'il n'en est rien; L. Grœtz et L. Fomm ont signalé un phénomène de polarisation en contradiction avec l'hypothèse fondamentale de la théorie de Pois- son-Mossotti : un corps placé dans un champ cleclrostatique uniforme, et dissymétriquement par rapport aux lignes de force, subit un mouve- ment de rotation qui tend à disposer dans la direction du champ la plus grande dimension du corps {Wied. Ann.. t. LUI, 1894). Il est facile de se rendre compte qu'iLdoit en être ainsi; en effet, les particules sphé- riques polarisées dans le champ réagissent les unes sur les autres, de telle façon que les axes d'électrisation de cliacuue des sphères ne sont, en réa- lité, ni parallèles entre eux, ni parallèles aux ligues de force du champ; les sphères conductrices, considérées isolément, ne sont donc pas en équi- libre; chacune d'elles est soumise à un couple partiel ; l'ensemble de tous ces couples donne donc un couple résultant qui tend à placer l'axe moyen commun du système, c'est-à-dire la dir<-ctiou de l'axe résultant d'électri- sation, parallèlement aux lignesde force du champ. Ainsiune conséquence SÉANCE DU -23 OCTOBRE igOD. 657 des réactions réciproques des particules sphériques est que la direction de l'axe de polarisation résultant, pour un corps dissymétriquement placé dans le champ électrique, ne coïncide pas avec la direction de la force, mais se rapproche de l'axe de plus grande susceptibilité de polarisation, qui coïncide en général avec la plus grande dimension du cor[>s. J'ai utilisé la relation donnée par L. Grœtz pour déterminer la constante diélec- trique des liquides; à cet ellel, le liquide étudié est introduit à Tintérieur d'un mince ellipsoïde en verre; le champ électrique utilisé est un champ hertzien; il est facile de voir que, grâce aux inversions rapides, les charges libres que peut posséder le diélec- trique sont sans action; il n'en est pas de même de l'hystérésis, surtout avec le verre, mais on réduit son effet au minimum en observant par la méthode du miroir, et dédui- sant a des premières élongations. La self-induction des fils du champ de concenlration, qui relient les bornes de la bobine d'induction aux. armatures du condensateur, et la capacité de celui-ci, per- mettent de trouver la longueur d'onde de l'oscillation électrique, à laquelle se rapporte K. La longueur de l'étincelle au micromètre explosif, placé en dérivation sur les fils, permet de calculer la différence de potentiel efficace. Pour tenir compte de l'eflet dû à l'enveloppe vitreuse, on fait chaque fois une expé- rience à vide, et, comme l'enveloppe est mince, on admet qu'il y a simplement addition des effets quand on remplit le récipient ellipsoïdal. J'ai opéré avec de la benzine pure (traces de thiophène); l'angle a est de l'ordre du quart de degré; |)our une longueur d'onde de 5o" environ, j'ai trouvé K = 1 , 700 (i'* série, 16 expériences), K = i,6i5 (2" série, 8 expériences), ce qui donne une moyenne K = 1,657; •' semble en résulter que, pour cette longueur d'onde, le |)ouvoir inducteur deia benzine passe par un mi- nimum. J'ai également opéré avec de l'eau aussi pure que [)Ossible; j'ai trouvé K = r i,o4, nombre bien plus faible que le nombre admis d'ordinaire; ou trouverait peut-être l'explication de celte divergence dans l'intervention de la capacité de polarisation, qui n'intervient pas dans mes exj)ériences, et qui, dans les méthodes d'oscillations fermées sur des condensateurs for- mant électrodes, peut intervenir pour fausser le résultat; il est à remarquer que les travaux de Drude conduisent à admettre, pour de pareilles lon- gueurs d'onde, un affaiblissement de la constante diéleclric[ue. 658 ACADÉMIE DES SCIENCES, Je me propose, pour éviter les effets d'hvstérésis, de reprendre ces expressions avec un récipient ellipsoïdal en quartz. PHYSICO-CHIMIE. — Sur la chaleur spécifique des solutions de sulfate de cuivre. Note de M. P. Vaillant, présentée par M. J. Violle. La méthode de mesure de la chaleur spécifique employée dans les expé- riences que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie est la méthode de Joule, dans laquelle la spirale métallique que traverse le courant et qui sert à réchauffement du calorimètre est remplacée par le fdament d'une lampe à incandescence. La substitution de la lampe à la spirale de fd permet de rendre la méthode applicable aux liquides conducteurs. Sur le fond du vase intérieur d'un calorimètre Heillielot repose horizontalemc-iit une lampe de lo bougies à 120 volts, de la forme dite « flamme ». Le culol de la lampe a élé enlevé et les deux extrémités du filament directement soudées à des fils isolés au caoutchouc et engainés sur toute la hauteur du vase dans un tube de verre que ferme aux deux bouts du mastic Golaz. Ce même vase contient un litre de la solution a étudier, un agitateur à ailettes mis en mouvement par une petite dynamo et un thermomètre Beckmann au centième. On s'est rendu compte que le frottement de l'agitateur sur le liquide ne produisait pas pendant la durée des expériences d'efiel calorifique sensible. Dans la lampe passe un courant de 0,2 ampère mesuré par un ampèremètre de pré- cision Siemens et fourni par une batterie de 60 accumulateurs; la dillerence de poten- tiel aux bornes de la lampe, évaluée aupolentiomètre, varie d'une expérience à l'antre de quelques dix-millièmes; ces variations sont d'ailleurs de même sens que les varia- tions de force éleclromotrice de la batterie, en sorte que les variations correspondantes du courant, trop faibles pour être décelées par l'ampèremètre, peuvent être calculées en admettant que la résistance de la lampe reste constante. La mesure consiste à évaluer le nombre de joules à fournir au calorimètre pour faire monter le niveau du mercure dans le Beckmann de 100 divisions exactement, pour élever sa température de i4°,69 à I5^73C. Le thermomètre est examiné à travers la lunette d'un calhétomètre. Le début et la fin de l'expérience sont inscrits par un chro- nographe Ilipp qui inscrit en même temps les oscillations du balancier d'une horloge à contacts électriques. L'approximation des mesures est à peu près de l'ordre du millième, ainsi qu'il res- sort de la série de mesures comparatives suivante, donnant la valeur en eau du calori- mètre dans lequel on a mis un litre d'eau distillée. 1089,8 1092,6 1089,8 1089,8 1089,3 1088,0 1090, .5 1088,2 1088,6 SÉANCE DU 2.3 OCTOBRE igoS. ÔSg Cela posé, on a déterminé par ce procédé la chaleur spécifique d'une série de solutions de sulfate de cuivre : Nombre d'équiv. gr. Chaleur par litre. spécifique. 0,7856 0,9325 1,3425 0,8893 1,6499 0,8709 2 ,01 l3 0,8478 2,35io 0,8288 2,73l3 0,8094 On peut d'ailleurs considérer la chaleur fournie à la solution comme la somme des quantités de chaleur absorbées par le dissolvant et le corps dissous. Or, si l'on calcule, d'après cette loi d'addition, la chaleur spéci- fique de la molécule Cu S0\ on arrive à des valeurs négatives (résultat déjà obtenu par Thomsen et Murignac). -Mais il n'en est plus de même si l'on suppose que, dans la solution, le sulfate existe à l'état de molécules hydra- tées CuSO'',5H-0. On calcule pour chaleur spécifique rapportée à cette molécule la série des valeurs : Nombre Poids Cha leur spécifique 'équivalents de de par litre. CuS0',5H'0. Poids d'eau. G uSGSSH'G. 0,7856 83% s 975,3 0 , I 4o6 I ,3425 i63,3 935,1 0,3554 1,6499 200,7 9'9,5 0,2765 3,OIl3 344,7 900,7 0,2876 2,35io 286,0 883,5 o,3ooo a, 7213 3i6,2 879,3 0,2796 La chaleur spécifique du sulfate dissous croit d'abord rapidement avec la concentration, puis semble passer par un maximum. Ces variations peuvent s'expliquer par une triple influence : En premier lieu, l'augmentation du volume moléculaire du corps dis- sous avec la dilution, qui a pour effet de diminuer sa chaleur spécifique; En second lieu, la dissociation électrolytique, qui libère l'eau d'hydrata- tion et protluit un effet de môme sens que le précédent ; Enfin, le passage du degré d'hydratation .5H-0 à un état d'hydratation inférieur, qui tend à diminuer la chaleur spécifique aux fortes concen- trations. 66o ACADÉMIE DES SCIENCES. La chaleur spécifique de la molécule CuS0'',5H-0 calculée par la loi de Kopp est 0,2832. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la composition du colloïde /lydrochloroferrigue en /onction de la teneur en H Cl du liquide intermicellaire. Note de M. G. Malfitano, présentée par M. E. Roux. En partant d'une solution à 0^,5 pour 100 de perchlorure de fer sublimé que l'on a chauffée à l'autoclave entre 100° et ii5° pendant i5 à 3o mi- nutes, on obtient un colloïde dont la composition peut être représentée par la formule H;<(Fe-0"H"')Cl. En filtrant au travers du coUodion, on retient une grande partie au moins de ce corps, que j'appellerai colloïde hydrochloroferrique. En lavant le résidu qui reste sur la membrane avec de l'eau (de conductibilité ^ ^ 1 , 5 X lo"") on le débarrasse du perchlorure de fer qui n'était pas décomposé et de la plus grande partie de l'HCl produit par l'hydrolyse. L'expérience a montré qu'il faut renoncer à obtenir de ce corps une solution pure au sens ordinaire du mot, car les micelles du col- loïde n'ont pas toutes la même composition et leur milieu contient toujours de l'HCl. Nous allons voir qu'en faisant varier la concentration en HCl du liquide intermicellaire on fait varier aussi la constitution des micelles. On dose le Cl et le Fe dans une préparation de colloïde lavé, qui contient par exemple 1,67 pour 100 de Fe et 0,16 pour 100 de Cl. Celle solution donne par filtra- lion au travers du collodion un liquide qui est une solution pure de II Cl et où le dosage accuse 0,01 pour 100 de Cl. La liqueur entière contient donc 14017 .io~*Fe^ et 4225.iO"^CI sous forme colloïdale, ce qui permet de représenter la distribution des radicaux delà façon suivante : 4225H3,3(Fe20"H'') Cl + 281 IIGl ('). Si l'on centrifuge longtemps ou à une grande vitesse cette solution et que l'on sé- pare les couches supérieures des couches inférieures, l'analyse montre que dans les (') On a dosé le Cl en évaporant à sec 100'^'"" de la liqueur en présence d'un excès de soude; le résidu chaude doucement jusqu'à fusion a élé redissous dans HNO' et reprécijjilé par NIP et l'on a pesé AgCl. Le Fe a élé dosé sur une autre portion direc- tement précipitée par Nil' et pesé sous forme de Fe'O'. Si l'on devait attribuer les chiflVes fractionnaires à des erreurs, il faudrait admettre que l'on ait pesé 00,21 de Fe°0' en plus ou o5,64 de AgCl en moins, ce qui est inadmissible. Tandis qu'il est facile de montrer que ces formules expriment la composition moyenne de particules différentes. SÉANCE DU 23 OCTOBRE 1905. 661 premières soiil contenus 4iS5Il2,8(Fe2 0«ir')CI-i-28iHCl, et en bas il v a 4275H3,5(Fe^O«H«)CI + 281 HCl. J'en conclus que l'on a affaire à un nnélange de particules H?.(Fe^OsHs)CI, H3(Fe=0«rF')CI, H4(Fe20=H«)Cl. Si, après avoir fillrè une portion exactement mesurée de cette solution colloïdale, on reprend le résidu resté sur la membrane de cullodion avec de l'eau de conductibi- lité et que l'on filtre de nouveau, on obtient un lii|uide qui contient o, oo55Cl pour 100 et la formule moyenne que Ion peut attribuer aux micelles devient H3,5(Fe^O''II')Cl. En répétant l'opération, on enlève toujours des fractions de IICI ([ui deviennent de plus en plus faibles, mais qui ne sont à aucun moment négligeables. Je suis arrivé, après des lavages répétés une douzaine de fois, à obtenir des micelles dont la compo- sition peut être représentée par H7, 5 (Fe^O^H'^) Cl baignant dans un liquide dont la teneur en HCI devait être inférieure à o"s,i pour 100, car leur conductibilité était de l'ordre lo"''. Si l'on dilue dilTéremment la même solution on obtient par filtratlon des liquides contenant des quantités différentes de HCI. De soite que, dans la dilution avec P"' d'eau, la composition des micelles est H3,4(Fe^O'>ll' jCl, dans celle avec 3™' elle est H3,6(Fe=0»H«)CI, avec 9'°' H3,7(Fe20'>H8)Cl et avec 19-°' H4,i ( Fe-06II6)C1. Si l'on chauffe la solution cidloïdale, le liquide intermicellaire s'enrichit en HCI aux dépens du colloïde et d'autant plus que la température à laquelle on l'a exposé a été plus élevée. De nombreuses séries d'expériences que j'ai exécutées il résuile que : Les micelles mises en contact avec de nouvelles portions d'eau, soit que l'on dilue la préparation entière, soit qu'après les avoir séparées de leur milieu par Jlltration on les délaye de nouveau dans de l'eau très pure, perdent des frac- tions variables d' une façon continue de leur électrolyte, qui se retrouve dans le liquide intermicellaire. La quantité d' électrolyte qui se sépare est' en rapport avec la quantité et la composition du colloïde, elle est proportionnelle à la quantité d'eau et augmente avec la température. Il suffit donc de diluer tant soit peu une solution de ce colloïde ou d'en changer de quelques degrés la température pour faire varier la composi- tion des micelles. Tout se passe comme si le système Hrt(Fe-0'' H*')Cl était sollicité à se trouver en équilibre avec le liquide dans lequel d baigne. En G. n., 1905, 2" Semestre. (T. CXLI, N« 17.) 87 602 ACADÉMIE DES SCIENCES. lui cédant des fractions de leur électrolyte, les micelles diminueraient en nombre et elles auraient une masse plus grande. Les changements dans les propriétés physiques du colloïde corroborent cette opinion, car, au fur et à mesure que la teneur en électrolyte diminue, la conductibilité diminue aussi plus vite, sans que la quantité de fer soit changée, l'opacité de la liqueur augmente, les micelles deviennent plus volumineuses, leur stabi- lité en solution devient précaire. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques oxydes d'élhyléne aromatiques. Note de MM. Fourneai- et Tiffexeau, présentée par M. Halier. Dans une première Note (') nous avons décrit plusieurs oxydes d'éthy- lène et signalé leur plus ou moins grande a|>titude à subir l'isomérisation en aldéhydes ou cétones sous l'influence de la chaleur ou des acides. Celte étude a été poursuivie dans trois séries d'oxydes d'éthylène aromatiques : les monosubstitués Ar — CH- — CH — CH^, les dissubstitués symétrique- ment Ar — CH — CH — CH' et les dissubstitués dissymétriquement Ar(CH=) — C-CH-. Oxydes d'éthylène monosubstilués. — Outre i'oxyde d'alljlbenzène et l'oxyde d'es- tragol déjà décrits par nous (') nous avons préparé l'oxyde de mélhyleugénol bouillant vers i65°-i70° sous i5™™ et l'oxyde de safrol distillant vers i6o°-i6o"' sous i5"". Ces oxydes se transforment incomplètement par distillation à la pression ordinaire ou par le bisulfite de soude en aldéhydes Ar — CH-— GII-— CHO. On obtient en efTet, avec ces divers oxydes, l'aldéhyde hydrocinnamique bouillant vers ioj°-io8° sous lo™™ (seniicarbazone fusible à 127°), l'aldéhyde paraniétlioxyiiydrocinnamique OCH^— C«H»— CH-— CH2— CHO bouillant vers aôS^-aGô" (semicarbazone fusible à 184°); l'aldéhyde diméthoxyhydro- (*) Fourneau et Tiffeneau, Comptes rendus, t. CXL, p. ijgô. (^) L'oxyde d'eslragol distille vers 258"-:î62" eu donnant un composé aldéhydique ( Comptes rendus, t. CXLI, p. -g). SÉANCE DU 23 OCTOBRE IQoS. 663 cinnamique (OGHS)^ ^ C«FP — CH^ — CH^— CH O (semicarbazone fusible à i85°) et l'aldéhyde méthylène dioxyhydrocinnamique dont la semicarbazone fond à 196°. Oxydes d'éthylène symétriq ueinent dissubstilués Ar — CH — CH — GH'. Chez tous ces oxydes l'isomérisalion s'effectue de la façon suivante: Ar CH - CH — CH' -^ Vr - CH^ - CO — CH^ L'oxyde de phénylpropylène déjà décrit par nous peut être distillé à la pression ordi- naire (vers 2o3''-2o8°) en donnant de la phénylacétone combinable au bisulfite de soude (ébullition 2i4°-2i5'', semicarbazone fusible à 198°). Les oxydes d'anéthol et d'isosafrol tout récemment décrits par Horing (') nous ont fourni comme à cet auteur l'un l'acétone anisique OCH' — C^H* — CH^ — CO — CH^, l'autre la méthylène dioxy- phénylacétone. L'oxyde de méthylisoeugénol donne la diméthoxyphénylacétone dont la semicarbazone fond à 200°. Oxydes d'éthylène dissyinélriquement dissabstitués. — L'un de nous, seul (-) ou en collaboration avec M. Béhal (^), a montré que ces oxydes se transforment très faci- lement en aldéhydes hydralropiques d'après l'équation Ar(CH')-C— CW -> Ar(CH')-CH — CHO. En résumé, les oxydes d'éthylène aromatiques moiiosubstitués tels que C«H^- CH - CH^ (') et Ar - CH^- CH - CH» ne sont que partielle- \/ , . ^o^ ment isomérisés par l'action de la chaleur en aldéhydes C H* — CH^ — CH O et Ar— CH» — CH» — CHO. Les oxydes d'éthylène dissubstitués symétriques ou dissymétriques s'isomérisent au contraire facilement, les premiers en arylacélones et les autres en aldéhydes Ar— CH(CH^) — CHO. Aucune de ces isomérisations n'est accompagnée de migrations molé- culaires. (') HôRiNG, Beiiclite der chem. GeselL, t. XXXVIII, p. 2296. (^) TiFFENEAU, Comptes rendus, t. CXL, p. i458, (') Béhal et Tiffexeai, Comptes rendus, t. CLXI, p. 597. ( ') Fourneau et Tiffeneau, loc. cit. ACADEMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Nouvelles recherches sur le développement des plantes vertes, en inanition de gaz carbonique, dans un sol artificiel aniidé. Note de M. Jules Lefèvre, présentée par M. Gaston Bonnier. J'ai montré que, dans un sol convenablement amidé, à dose non toxique, on peut faire développer des plantes vertes maintenues en inanition de gaz carbonique atmosphérique. Les plantes quintuplent, décuplent parfois leur taille, multiplient leurs feuilles, créent des tissus normaux ('). Pour faire cette preuve, nous avons mis les plantes, sous cloche hermé- tiquement close, en jjrésence de la baryte. Celle-ci doit assurer l'inanition de gaz carbonique en absorbant le gaz carbonique de la respiration et celui que la terre artificielle pourrait éventuellement produire. Or, on peut objecter que, malgré la présence de la baryte, il reste sans doute dans l'atmosphère de la cloche une petite quantité de gaz carbonique peut-être suffisante pour rendre compte de la croissance de la plante. A vrai dire, s'il ne s'agissait que du gaz carbonique respiratoire, l'objec- tion resterait sans valeur. Il suffit en effet que la plante fasse recette pour qu'on soit assuré qu'elle a trouvé une autre source de carbone que celle de sa propre respiration. Mais si, d'aventure, la terre dégageait elle-même du gaz carbonique, ce que l'on peut craindre, malgré les précautions prises, la question de l'efficacité de la baryte pour l'inanition de la plante en gaz carbonique se poserait entièrement. Voici des expériences qui tranchent cette question : Trois pots sonl préparés avec la même terre artificielle (sable calciné et mousse artilicielle) minéralisée par la formule de Detmer. Celte terre a été exposée pendant plusieurs semaines à l'air libre, sans aucun soin de stérilisation et arrosée à l'eau ordinaire. A et C reçoivent le mélange amidé; B n'en reçoit pas. Dans A et B on sème une trentaine de graines de Basilic; C n'est pas semé; ce sera un témoin de carbo- natation. Les plantules se développent normalement. Lorsqu'elles ont une taille suffisante (4°"), on place les trois pots sous cloche en présence de la baryte. (') Jules Lefèvrë, Sur le développement des plantes vertes à la lumière, en l'absence complète de gaz carbonique, dans un sol artificiel contenant des aniides {Comptes rendus, 17 juillet igoô). SÉANCE DU 23 OCTOBRE igoS. 665 Voici le résultat au bout de i5 jours : Le lot A, amidé, s'est développé rapidement; Le lot B, sans aniides, est resté stationnaire et commence à s'étioler; Le pot G a montré dès le premier jour et a donné sans interruption une légère car bo natation. Si l'échantillon C a dégagé régulièrement de l'acide carbonique, il en est sans doute de même pour A et B. On s'en assure en soumettant les terres de ces deux derniers pots, sans plantes, à une épreuve directe de carbonatation. Ces terres dégagent effec- tivement un peu de gaz carbonique, environ i5<^"'' par jour. La conclusion est claire : Les terres de A et B, non stérilisées, ont dégagé l'une et l'autre un peu de gaz carbonique dans la cloche à baryte. Malgré cela le lot B a refusé de se développer, tandis que le lot A à amide se développait rapidement. Donc : 1° Un faible dégagement de gaz carbonique na pas d' influence sensible sur le développement des plantes vertes mises sous cloche, en présence d'une grande quantité de baryte ; 1° Au contraire, un sol convenablement amidé permet le développement de ces plantes. Ainsi, même dans les conditions les plus défavorables, l'inanition de gaz carbonique sous cloche est assurée par la baryte. Cette expérience contient un autre enseignement. La terre de B dégage du gaz carbonique; les racines entrent forcément en contact avec ce gaz; malgré cela le lot B ne se développe pas. Nous pouvons donc, avec certitude, accepter nous-même, comme Moll (' ) et Cailletet, la conclusion suivante : Le gaz carbonique du sol n'est pas absorbé par les racines; en tout cas, s'il est absorbé par cette voie, il n'est pas utilisé par la plante. ANTHROPOLOGIE. — Ancdyse de quelques grandeurs du corps de l'homme et de la femme chez les Tsiganes. Note de M. Eugène Pittard, présentée par M. A. Lavera n. Pour l'analyse qui va suivre, 780 hommes et 43o femmes, appartenant à ce groupe ethnique si intéressant et si peu connu, ont été étudiés. Tous ces (') Moll, Ann. agron., t. IV, 1878. 666 ACADEMIE DES SCIENCES. Tisganes proviennent de la péninsule des Balkans, principalement de la Dobroudja où nous les avons examinés au cours de quatre campagnes scien- tifiques. L'origine de ce peuple, qu'on a cherché à apjjarenter aux Indous du nord-ouest, est encore inconnue. Nous avons publié à son sujet quel- ques Notes préliminaires dans quelques Revues. Les conclusions de nos recherches peuvent se résumer de la manière suivante : Il existe, chez les Tsiganes, une différence sexuelle de laille de 1 1"^™ environ au profit de l'homme (hommes, i"',64; femmes, i",53). C'est dans les hautes et dans les faibles statures que la différence sexuelle est la plus évidente. C'est dans les slalures moyennes que cette différence s'atténue le plus. La différence sexuelle de la taille porte beaucoup moins sur la hauteur absolue du buste que sur la longueur absolue du membre inférieur. La femme se rapproclie donc davantage de l'homme par son buste que par sa jambe. Relativement à la taille, le membre inférieur est moins grand chez la femme que chez l'homme. Par contre, son buste est relativement plus grand. Le crâne de la femme est relativement plus développé dans le sens antéro-poslérieur (aussi bien par le diamètre antéro-postérieur lui-même que par le diamètre rnéto- pique) et dans le sens transversai, que le crâne de l'homme, suivant les mêmes dimen- sions. La femme est à l'homme comme loi ,57 (D. A. P.), i02,3i (D. M.), 102,90 (D.T.) est à 100. Par contre, il est moins développé, relativement et absolument, dans le sens de la hauteur (diamètre auriculo-bregmalique). La femme est à l'homme comme 96,6 est à 100. La hauteur du visage (ophryo-mentonnier) et la hauteur approximative du corps de la mandibule sont, absolument et relativement, plus petites chez les femmes que chez les hommes. Il en est de même pour les autres dimensions du visage. La longueur du nez est fonction de la longueur de la taille. Les individus les plus grands sont en même temps les plus leptorrhiniens. La longueur relative du nez est à peu près la même dans les deux sexes. Sous ce rapport, la femme est à l'homme comme 99,61 est à joo. La région ojjhryaque est moins développée, absolument et relativement, chez la femme que chez l'homme. La longueur de l'oreille est à peu près la même, relativement, dans les deux sexes. La petitesse de l'oreille, qu'on signale souvent dans les descriptions de la femme, n'est qu'une apparence. En résumé et en nous en tenant aux seules mesures indiquées ci-dessus, la femme tsigane est surtout différente de l'homme par les caractères sui- vants : La taille, le membre inférieur, le crâne dans sa hauteur, la hauteur du SÉANCE DU 23 OCTOBRE igoS. 667 visage, la hauteur approximative de la mandibule sont, chez elle, absolu- ment et relativement plus petits. Le buste, le crâne dans son diamètre sagittal (D. A. P. et D. M.) et dans son diamètre transversal, sont relativement plus grands. Quant à la longueur du nez et à celle de l'oreille, elles sont relativemeni les mêmes dans les deux sexes. Toute une série de grandeurs restent à étudier. Les constatations ci-dessus sont à rapprocher de celles du même ordre, obtenues sur d'autres groupes humains. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sérothérapie de l'hémophilie. Note de M. P. -Emile Weu,, présentée par M. Lannelongue. Ayant corrigé in vitro le vice de coagulation présenté par l'hémophile dont nous avons rapporté le cas précédemment, nous avons injecté dans les veines de ce malade des sérums humain et bovin. Voici les résuUats de notre expérience. I. — Coagulalion du sang pris au doisrl. igoS. ^[^ mai. 2 juin. 6 juin. [njecLion inlra-veineuse de 15'"^' de sérum de bœuf. 8 juin. La piqûre du doigl fournil du sang, qui s'arrête sponlanémenl de couler au bout de 3 minutes. In vitro, coagulation en 3 minutes. Caillot rouge normal, avec II. — Coagulation du sang pris dans les veines du coude. Coagulation plasmatique commence à la 25° minute, s'achève rapidement après sédimentation des globules l'ouges. Ré- traction lente du caillot au houtdedeux heures. Sérum normal. Même type de coagulation. Coagulation de la 2.J'- minute à la yS" minute. Rétrac- tion au bout de i4 heures. Sérum nor- mal. (L'hémorragie gingivale a cessé le 20 mai.) Coagulation plasmatique, de la 20= à la. 25" minute. Rétraction lente. Pas de sérum exsudé. Coagulation en 5 à 10 minutes. Sédimen- tation des globules rouges à peine ébau- chée. Rétraction du caillot au bout de 2 heures. Sérum normal. 668 ACADÉMIE DES SCIENCES, rétraction et exsudation normale du sérum. i4 juin. Arrêt spontané de l'hémorragie, qui est assez abondante. In vilro, coa- gulation à la 7" minute. Caillot se ré- tracte et exsudation à la i-j" minute; pas de sédimentation. 14 juin. Injection intra-veineuse de 10'''"'' de sérum humain. 19 juin. On oluienl difficilement du sang au doigt par jjiqùre, à peine une dizaine de gouttes. Coagulation presque immé- diate. Le lendemain traces de sérum. 5 juillet. Écoulement plus facile. Coagu- lation en 6 à 10 minutes sans sédimen- tation. Kétraction à la 20° minute. Sé- rum normal. 29 juillet. Ecoulement plus facile à la piqûre. Coagulation sans sédimentation () la 8° minute. Exsudation sérique à la 45" minute, normale. 3i juillet. Ecoulement facile. Coagulation sans sédimentation, commencée à la 10' minute, terminée à la 3.J° minute. Ex- sudation à la 5.5° minute. Caillot friable, sérum normal. 3 1 juillet. Injection intra-veineuse de 1 5'"'' de sérum de bœuf. 7 août. 11 faut faire trois piqûres pour obtenir du sang, qui s'écoule pénible- ment. Coagulation in vilro en i5 mi- nutes, l'as d'exsudation de sérum. Coagulation commencée à la 10" minute, se termine à la 20'' minute. Impercep- tible couenne blanchâtre. Exsudation et rétraction normale à la 35" minute. Le sang s'écoule plus lentement à travers l'aiguille plantée dans la veine. On ne peut en recueillir que deux lubes de 3"^™°, tandis qu'on en obtenait auparavant in- définiment. Le sang se coagule sponta- nément dans l'aiguille. In lutro, coagulation normale entre 6 et 13 minutes sans sédimentation. Hétrac- tion et exsudation normales. Ecoulement plus facile. Coagulatii)n sans sédimentation, ent/'e la 6' et la So" mi- nute. Exsudation à la 65" minute dans le lube n° 2, au bout de 2 heures dans deux autres, normale. Coagulation sans sédimentation, commence à la 20" minute, se ternune à la 45" mi- nute. Exsudation de sérum commence aussitôt. Rétraction normale. Coagulation commence sans sédimentation à la 25" minute, terminée à la 55" mi- nute. Le caillot seréiiacte mal d'abord; le lendemain, beaucoup de globules rouges se sont détachés du caillot et sont tombés au fond du tube. Sérum normal. Écoulement plus lent, h' aiguille se bouche après un écoulement de 5""'. In vitro, coagulation à la 8" minute, sans sédi- mentation, se termine à la 25" minute. Caillot légèrement friable. Rétraction et exsudation normales de sérum. iVdus croyons pouvoir en déduire les coacliisions siiivanLes : a. L'injection intraveineuse de sérum normal agit sur tous les éléments SEANCE DU 23 OCTOBRE IpoS. 669 qui conslituenl l'écoulement et l'arrêt du sang hémophile, au niveau des vaisseaux et des tissus. A la veine, l'écoulement est plus lent, et l'arrêt du sang se fait sponta- nément; le sang pris au doigt coagule normalement. b. L'injection intraveineuse de sérum hovin agit comme celle du sérum humain sur le vice de coagulation des hémophiles; mais l'action du sérum humain est plus forte. c. La vaccination du sanghémophiliqne, obtenue par ce traitement, n'est que passive. L'action du sérum, nette au bout de [^6 heures, diminue après 10 jours; après 5 semaines, la coagidation redevient anormale par sa durée, mais non par sa forme. A deux re|)rises nous avons obtenu des résultats nets et concordants, de sorte que l'action des sérums sur le sang hémophilique nous paraît indé- niable in vitro comme in two. d. De ces recherches résulte que le vice de coagulation hémophilique, attribué par les uns aux tissus, par les autres au sang, appartient bien au sang même. e. Au point de vue thérapeutique, nous n'avons pas eu à utiliser notre méthode pour arrêter des hémorragies d'hémophile; mais son action pré- ventive et curatrice nous fut prouvée par notre malade, qui, le 25" jour après notre dernière injection, se fit arracher une dent, et qui, pour la pre- mière fois de sa vie, après un traumatisme, n'eut pas de perte de sang plus forte que celle d'un homme normal. OCÉANOGRAPHIE. — Dislrihul ion des sédiments fins sur le lit océarnque. Note de M. J. Tiioulet. La mesure des dimensions des grains constituant un fond sous-marin et l'évaluation des proportions des diverses grosseurs de ces grains ren- seignent sur la genèse du fond lui-même au point considéré et sur la circu- lation des eaux profondes sus-jacentes à son gisement. J'ai exécuté de nombreuses expériences synthétiques ayant pour objet de déterminer la vitesse des courants d'eau capables soit de maintenir en suspension, soit d'entraîner verticalement ou horizontalement des grains minéraux de nature et de dimensions connues. J'ai continué ces mesures à l'aide d'un appareil constitué par un axe vertical, installé dans un vase en c. R., iqo5, 2' Semestre. (T. CXLI, N" 17.1 88 (i^O ACADÉMIE DES SCIENCES. verre cylindrique rempli d'eau, et muni d'ailettes susceptibles de tourner avec une vitesse mesurable au-dessus d'une rigole circulaire où avaient été préalablement déposés des sédiments à grains de dimensions variées et connues d'avance. J'ai encore employé un tube vertical se continuant en siphon que l'on immerge en partie dans un liquide contenant des grains minéraux et dont le débit, entraînant des sédiments de dimensions mesurées, était hii-même mesurable. Au sein de l'Océan aérien comme au sein de l'Océan marin, un grain ne se dépose sur le sol que lorsque le courant d'air ou d'eau dans lequel il est plongé possède une vitesse inférieure à celle suffisante pour l'entraîner. El, d'autre part, un grain déjà déposé sera emporté dés que le courant gazeux ou aqueux qui le baigne atteindra la vitesse d'entraînement. Il résulte des diverses expériences indiquées précédemment qu'une particule miné- rale immergée est emportée de la surface du sol où elle repose, ou demeure immobile au sein du liquide, par un courant horizontal ou vertical possédant une vitesse sensi- blement égale à celle avec laquelle tombe ce grain minéral dans le liquide dont il s'agit maintenu en repos. Dans ces conditions, un échantillon quelconque avant été recueilli sur le fond de l'Océan, pourvu que l'eau récoltée immédiatement au-dessus de lui ait été reconnue limpide, il suffira de laisser tomber un fragment de l'échantillon à tra- vers lie l'eau de mer et de njesurer la vitesse de chute des grains, pour être assuré que, in situ, l'eau ne pouvait être animée que d'une vitesse inférieure à celle capable à la fois d'empêcher les grains les plus petits de se déposer et de les enlever si, pour une cause quelconque, il leur avait été possible de se déposer antérieurement. Or, l'expérience prouve que, eu particulier, l'argile calcaire, dans de l'eau de mer en repos, ne descend qu'avec une vitesse de 40™" à l'heure, soit i™ environ par journée de 24 heures. Dans les mêmes conditions, l'argile [lure résistant aux acides faibles et provenant de fonds marins descend au moins cinq ou six fois plus lentement. Enfin^ sur plus d'une centaine d'échantillons d'eaux recueillis immédiatement au-dessus du fond par le Prince de Monaco, deux seulement étaient troubles, ciiconstance d'ailleurs expliquée, dans un cas (archipel du cap Vert), par la présence d'algues chromacées et dans l'autre (golfe de Gascogne), la matière en suspension étant de l'argile, par une onde sous-marine de tremblement de mei- en train de se propager. Ces deux cas sont donc tout à fait exceptionnels. On en conclut que là oîi se trouvent ces argiles contenues dans des vases abyssales, c'est-à-dire sur la presque totalité du lit océanique, l'eau balayant le fond ne piissédait pas la vitesse de i"par jour. Par conséquent, admettre la circulation profonde en nappe massive des eaux océaniques entre les pôles et l'équateur revient à admettre qu'une molécule liquide effectue ce trajet en 10 millions de jours, soit |)lus de 27 000 ans. Cette considération SÉANCE DU 2li OCTOBRE IQOJ. 671 apporte une preuve nouvelle à l'encontre de l'existence de cette circu- lation. On en conclut aussi que l'argile calcaire ou non calcaire provenant des continents, en conséquence de l'érosion des rivages ou de l'apport des fleuves, obéissant au moindre mouvement des flots, est emportée à une distance infiniment grande de son lieu d'origine et, par suite, se distribue uniformément, après un temps extrêmement long, sur le lit tout entier de l'Océan. A .3 heures trois quarts l'Académie se forme en Comité secret. I^a séance est levée à 4 heures et quart. G. D. BULLETIN BIBI.IO«iKAPHIQUF:. OOVRAUES REÇUS DANS LA SÉANCE DU sS OCTOBRE IQoS. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, publiés par MM. les Secrétaires perpétuels. Tome GXXXIX, juillet-décembre 1904. Paris, Gautliier-Villai-s, 1904; i vol. in-4°. Institut de France. Notice sur Emile Duclau.r. par L. Maquenne. Paris, Gaulhier- Villars, 190.5 ; i fasc. in-8°. f^a Théorie physique, son objet et sa structure, par P. Duhem, Correspondant de l'Institut. Paris, Chevalier et Rivière, 1906; i vol. in-S". (Hommage de l'auteur.) Société de secours des Amis des Sciences. Compte rendu du (juarante-huitième Exercice, [\i' séance publique annuelle, tenue le d juin igoS. Paris, Gauthier-Villars, 1906 ; I fasc. in-8°. Annales de la Société d'Émulation du département des Vosges. 81' année, igoS. Epinal, au secrétariat de la Société; i vol. in-8°. Mémoires de la Société zoologique de France. Tome XVII, année 1904. Paris, au siège de la Société, igo4; 1 vol. in-8°. Théorie des Mondes, von Martin Brendel. Beilin, Weidmann, igoS. {.Abhandlun- (j-jQ, ACADÉMIE DES SCIENCES. gen der kônigl. Gesell. der Wiss. z. Gôtdngeii : M'Uh.-phys. Klasie; neue Folge, Bd. III, n» 4..) r fasc. in-4°. Sulleelevale temperaUire osservate in Ilalia nel liiglio igoô, per âlfrkuo Tonkïti. Rome, 190.5 ; i fasc. in-zi"- Beitràge ziir geologischen Karle der Schweiz: neue Folge, Lieferung XVI : Das Sàntisgebirge, untersuchi uiid dargestellt von D-^ Alb. Hkiji; Texlband und Atlas. Bern, A. Franke, igco; 2 vol. in-4°. Observations made at ihe Royal magnelical and meleorological observalory al Batavia, pub. by order of the Government by li' S. FiUEfi, Director; vol. XW'I, 1908. Batavia, igoS; i vol. in-f". Os Mosquitos no Para, pelo Prof. D' Emilio-Augusto Goeldi. {Memorias do Museu Gœldi de Hisloria natural e Etlinographia : IV.) Para, igoô; i vol. in-f°. Boletin demografico de la Republica niexicana, 1902; aiîo VU, n" 7. Mexico, igoS; I vol. in-4°. 1 1 Tm r iB On souscrit à Paris, ciiez GAUTHIER-VILLAKS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis iS3 j les COMPTES RENDUS liohdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4". Deux blés, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, cliez Messieurs : en Ferran frères. Cliaix. 'er Jourdan, 1 P.uir. iens Courtin-Hecquel. 4 GeimaÏQ et Giassiii 0/ine . . . . ■zncon . . . st . n •ntbery \ Siraudeau. Jérôme. Marion. [ Feret. deaux ! Laurens. ( Muller (G.) ir^es Henaud. . Dcrrien. ' F. lîobert. ■ . Oblin. ' Uzcl IVèics. Jouitll. FVrrin. \ llenrv. I MargiiLuie. \ lïeiauii.iy. i Bouy. iNourry. Halel. Rey. Lauverjat. Dcgez. \ Drevel. Gralier et C'". Foucher. I Bûiirdignon. IJombre. Tallafidier. Lonoir. rbourg . . . . 'mont-Fer/- noble . . . . Rochelle . '/aive . . . . Lorient. Lyon . chez Messieurs : Baiimal. M"» Texier. Cumin et Mayson. \ Georg. ' Phily. Maloine. Vitte.- AjarsciUe lîuat. l Valat. 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Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en 18)0 par I',\cadéînie des Sciences ■ le concours de i85.i, et puis rcmi-e pour celui de i8j(j, savoir ; « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilférents terrains .limentaires, suivant l'ordre de leur superposition. -Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Recbercberla ture des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organiqueetsesri.its anlèrieursu, par .M. le Professeur Bronn. In-^", avec 7 planches ; 1861. . . 25 fr. A la même Librairie les Mémoires de l' Académie des Sciences, et Us Mémoires présentés par divers Savants a l'Académie des Sciences. W 17. TABLK DES ARTICLES i, Séance du 25 octobre 190d. MEMOlliES I7r COMMUiVICATIOXS DES MEMBRES ET DES COTIRESPONDANTS DE LACADÉMIIi. M. le SuniiKTAiRE rF.iil'ETL'EL aiinunce à l'AradiJniic c|uo je Tome CXWIX ili's Comptes rendus {■'.' seiiicslre riin'i ) est en ili'^ti'ibiition au Secrétariat M. L. CuiGNABD. — (Quelques l'ails rehitils à riiistoire (le réniulsine ; existence jiéné- rale de ce l'eriiienl chez les Orcliitlées .... Pagef. M. E.-L. l!oi vi;:ii. — Sur les Crustacés ilécapiitli's ( alislraction faite des Carides) recueillis par le yacht Princesse-Alice au cours de la campagne de ifvi.'i i'i!\'\ M. I'. |iriii;M l'ait hummam' a r.Acadéniic tPan (,)u\r.iuc intitulé : <« l.a Ihenr'ie phy- sique, .^oii (dtjet ri sa structuri; » G.'}- RAPPORTS. II. Pdixcakk. — iiappiirl sui (ure tic M. ÎUicln'lier iutilul nn Me^ : .. I.es prnlialiihlr CORRESPONDANCE. M \, L]':rr>A\i:. — (Miverture d'un pli ca- cheti'- cnntenant l'indication dn ino\en de diriger à dislance, au moyen de la trlé- i;ra|)lne sans (il, tout appareil niuni d'un moteur sur terre et sur mer i'^S llnni K. .li.ui.. — Ûbservalion de l'étdipsi- de .■^..li-il du ;i>o 1. \ . CuKMIiili. — lieclierches suL- la gravi- tatiiui t^5o 1. 1"'. LtiCAL'I.Alil). — Sur le pou\oir iudnc- leur sprciliqiic de la hcnzine et de l'eau . . (jjli I. I'. \An,i,AM. — Sur la ( h.ilcur spi-i'iliquc d(,'s solutions (Je su I ta le de cuivre 'i.îs 1. 11. MAl.I'TrANO. — ^ur la composilicni du lil"LLETI\ BIBLIOGnAI'llluUt colloïde liydroclilorolerii()uc en lonriiou de la teneur en IHil dn li(]uidc interuii- cellaire tJHo iMi\l. FouuNEAU et 'l'irrENEAC. — Sur quel- ques oxydes d'étliylène aroinati(|ues (i6a i\I. ,IuLE.S Lefèviie. — iNonvelles recherches sur le dev(.l')ppement des piaules \erte^, en iiianilion de gaz ca rl>oni(|nc, dans un sol ai'tiliciel amitié *'*(4 1M. (î|!C,i':ne PiTTAini. — .\nalyse de quchpics grandiMirs du corps de l'homnie et de la IVionw I liez les Tsiganes WJ .\l. 1". -Kmii.i: W'i il. — Séclhcrapic île l'hi'- mophilie 'iliv \|. ,1. 'l'iioii.ir. — Dislrihuliou des sédi- liiciil-. lins -iir le lit iici'-aniquc UGi) «71 PAKIS. — IVIPKIMKKIK (i \ U T H l K K - V 1 L I. A R S. Quai des Grands-Auïustins. 55. Le GlTfltl' ; (iAllTHorii -VitLARS. 1905 SECOND SEÏ»ÏESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM, LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. T03IE CXLI. NM8 (30 Octobre 1905). PAKIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRh] DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Au^ziistins, 55. 1905 HÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 20 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de L' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à rAcadémie. Chaque cal lier ou numéro des Comptes rendus a /|8 pages ou G feuilles en moyenne. 2() numéros composent un volume. Il Y a deux volumes par année. Article l". — Impression des traiaux de rAcadémie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou jMir un Associé et ranger de rAcadémie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de rAcadémie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5u pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membie de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de rAcadémie ne peut donner plus de 3î pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'; tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. AuTicLE 2. — Impression des travaux des Sava étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé cpii ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires si tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la préseutalioa est toujours noran mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à Hrer de chaque Membre doit être rei à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta le jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remi temps, le titre seul du Mémoire est inséré dan^ Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancli ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figuTes seraic autorisées, l'espace occupé par ces figures compti pour retendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des ; teurs; il n'y a (l'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrai fail un Rapport sur la situation des Comptes rena après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Rèi^lcment. Les Savants étrangers à 1 Acadimie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Sacrétaires perpétuais sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard la Samedi qui préoîde la séincj. avj:U 5'. Autra.uaiit la présaatition sera re.nise â la séance suivai ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 50 OCTOBRE 1905. PRÉSIDENCR DE M. TROOST. MEMOIRES ET COMMJIIVICATIOIVS DES MKMBRKS KT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PATHOLOGIE. — Deux hdmalozoaires de la perdrix et du dindon. Note de MM. A. Laveraiw et Lucet. I. Hématozoaire de la perdrix. — Au printemps de celte année, le pro- priétaire d'une chasse de Chatillon-Colii^iiy (Loiret) achetait, pour le re- peuplement de cette chasse, loo perdrix de Hongrie. Les ^eràr'ix {Perdix cmerea), arrivées eu bon état de santé apparente, tombaient bientôt ma- lades; elles mangeaient mal, maigrissaient, faisaient le gros dos et finis- saient par succomber, les unes rapidement en 4 i' 5 jours, les autres plus lentement en 8 à i5 jours. Alors que 97 de ces perdrix étaient déjà mortes, un cadavre fut envoyé à l'un de nous pour rechercher la cause de cette épizootie. L'oiseau était très maigre, les plumes du pourtour de l'anus étaient salies par la diarrhée. L'intestin ne contenait aucun parasite. La rate était volumineuse et l'exa- men histologique du sang révéla l'existence de nombreux hématozoaires endoglobulaires. Sur les pié|)aralions de sang desséché convenablement colorées, examinées avec l'objectif à immersion ^ de Verick, on compte de 20 à 3o hématies parasitées dans le champ. Les hématozoaires, presque toujours endoglobulaires. se présentent sous l'aspect de corps sphériques ou ovalaires. Les plus petits de ces éléments ne mesurent que il'- à il*, 5 de diamètre, les plus grands atteignent QV- à 7!*. Quelques grands éléments sont libres ou encore accolés aux noyaux des hématies qui les contenaient. Dans chaque élément parasitaire, on distingue un karyosome arrondi et des granu- lations de pigment noir. C. R., igoS, 1' Semestre. (T. CXLI, N° 18.) % (jj.^i ACADÉMIE DES SCIENCES. Une même hématie contient souvent deux ou trois parasites. Les formes en voie de multiplication sont très nombreuses. Les karyosomes se di- visent en 2, 4, 6, 8, lo, i2, 20, 24 et les éléments parasitaires prennent l'aspect dit en rosace. En dernier lien, ces rosaces se désagrègent. Les hématies parasitées subissent des altérations profondes; le noyau se déplace, il bascule et se met en travers ou bien il s'accole à la paroi de l'hématie qui pâlit et se déforme; parfois, le noyau de l'hématie disparaît, il est probablement chassé hors de l'hématie. Cette description se rapporte exactement à celle de Hœmamœba relicta dont l'existence a été signalée déjà chez un grand nombre d'oiseaux, mais non chez la perdrix. L'hématozoaire de la perdrix est-il le même que celui qui a été décrit chez le moineau, par exemple, ou bien ap|)artient-il à une espèce diffé- rente quoique très voisine ? Pour résoudre cette question, il sera nécessaire de faire des recherches expérimentales; il y aura lieu, notamment, de s'as- surer si l'on peut infecter des perdrix en leur inoculant du sang de moi- neau ou d'un autre passereau contenant des H. relicta. Bien que l'examen n'ait porté que sur une des perdrix qui ont succombé, il ne paraît pas douteux que H. relicta, dont les propriétés pathogènes sont d'ailleurs bien établies, doive être considérée comme la cause de l'épi- zootie. Il est démontré que H. relicta accomplit plusieurs phases de son évolu- tion chez les moustiques qui propagent l'infection. Les perdrix de Hongrie infectées pourraient donc répandre l'épizootie en France si elles étaient importées pendant l'été et dans une région à moustiques. Le repeuplement en perdrix de Hongrie étant assez fréquent dans le Loiret, l'étude de l'hématozoaire décrit plus haut présente de l'intérêt au point de vue pratique. IL Hématozoaire du dindon. — Cet hématozoaire a été trouvé dans des frottis du foie de dindonneaux Meleagris gallopavo domestica nés et élevés à Courtenay (Loiret); ces oiseaux avaient succombé à la pérityphlo-hépatite qui est designée souvent sous le nom impropre de crise du rouge ('). Les préparations étaient malheureusement déjà anciennes quand elles ont été colorées, ce qui n'a pas permis d'obtenir de très bonnes colorations; d'autre part, nous n'avons pas réussi à nous procurer de nouveaux sujets (') A. LucET, Rec. de Méd. vétér., décembre 1896 et janvier 1897. SÉANCE DU 3o OCTOBRE KJoS. 67$ infectés; on s'expliquera donc les lacunes qui existent dans la description qui va suivre. Les parasites ne sont pas rares dans les préparations; on en trouve parfois plusieurs dans le champ (objectif à immersion ^ de Verick); on les dislingue facilement au milieu des liématies et des éléments normaux du foie; ils sont presque toujours con- tenus dans des éléments anatomiques sur la nature desquels nous reviendrons plus loin. Les parasites sont de forme ovalaire; l'ovale est tantôt court (/>, fig. i), tantôt très allongé (5); dans ce dernier cas le corps du parasite est souvent étranglé au milieu et un peu renflé aux extrémités (6), ce qui lui donne l'aspect de certains biscuits. Les parasites les plus petits mesurent i4f- de long sur Si*- de large; les plus grands 251^ de long sur 5H- de large. Hœmamœba Smithi, n. sp, (Gross. : i3oo à i4oo diam.) Le protoplasme contient, d'ordinaire, de fines granulations de pigment noir; peu apparentes dans certains éléments, ces granulations sont très nettes dans d'autres. Le protoplasme a parfois un aspect vacuolaire ; peut-être s'agit-ii d'une altération artifi- cielle (frottis) ; cet aspect, en tout cas, ne s'observe que dans un petit nombre de para- sites. La coloration du protoplasme varie du bleu assez foncé au bleu très clair ('). Dans le protoplasme on distingue un noyau arrondi ou ovalaire qui se colore en violet. On trouve quelquefois deux parasites dans le même élément anatoraique. Les éléments dans lesquels se développent les parasites ont une forme ovalaire ou bien une forme allongée avec des extrémités plus ou moins effilées {Jig. 5, 6); les plus grands atteignent 431^ à !\[\V- de long. (') Par analogie avec ce qui se passe pour Hœmamœba Danilewskyi on peut sup- poser que les éléments qui se colorent le plus fortement sont des éléments ç , les autres étant des cf, mais nos colorations n'étaient pas assez bonnes pour nous permettre d'élu- cider celte question. 676 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le protoplasme de ces éléments contient des granulations chromatiques en nombre variable; il n'a pas les réactions de l'hémoglobine, c'est ainsi que l'éosine ne le colore pas en rose. Presque toujours on trouve, de chaque côté du parasite, un noyau plus ou moins allongé et aplati (/;, n' ,fig. 1); les deux noyaux disposés symétriquement forment des espèces d'ailettes, ce qui donne au parasite un aspect caractéristique (i, 2, 5, 6). Le noyau de l'élément-hôle paraît donc se diviser d'ordinaire en deux parties égales. Rarement on trouve un seul noyau accolé au parasite (3). Il arrive qu'un des noyaux latéraux se divise en deux (4). Dans les cas où l'élément-hôte contient deux parasites, on peut trouver un seul ' noyau intermédiaire aux parasites ou deux noyaux dont l'un intermédiaire, l'autre longeant la face externe d'un des hématozoaires. Tl nous paraît probable que cet hématozoaire du dindon se loge, non dans des hématies, comme les autres hémamibes connues et en particulier comme E. Ziemanm ('), qui s'en rapproche par quelques caractères, mais dans des leucocytes. On connaît aujourd'hui plusieurs parasites du groupe des hémogrégarines qui sont de véritables leucocytozoaires. Nous ne connaissons pas toutes les formes sous lesquelles le parasite se présente dans le sang frais; les formes de multiplication endogène n'ont pas été observées; enfin nous ignorons si l'hématozoaire est pathogène ou non. Th. Smith, qui a vu et figuré le parasite, mais qui l'a décrit d'une façon inexacte (^), pense qu'il n'est pas la cause de la maladie des dindons; d'après cet observateur, l'agent pathogène serait une amibe qui se rencon- trerait dans la muqueuse des csecums et dans le foie; cette amibe, Amœba meleagridis Sm\\.\ï,c^nQV un de nous a recherchée vainement chez des dindons atteints de pérityphlo-hépatile, n'a rien à voir, en tous cas, avec l'hémato- zoaire décrit dans cette Note. Si incomplètes que soient nos connaissances sur ce parasite, nous croyons pouvoir conclure qu'il s'agit d'une hémamibe d'une espèce nou- velle; nous la dédions, sous le nom de Hœmamœba Smithi, à Th. Smith, qui l'a vue le premier. (') A. Laveran, Soc. de Biologie, 16 mai igoS. (^) Tu. Smith, Bulletin n° 8 of the Bureau of Ihe Animal Induslry, Washington, 1895. Smith a décrit et figuré, comme éléments parasitaires, les éléments anatomiques renfermant les parasites (Planche V du travail de Smith, fig. vi et vu). SÉANCE DU 3o OCTOBRE 1905. 677 CORRESPONDANCE. M. le Seckétaire perpétuel signale, j);irini les pièces imprimées de la Conespoiuhuice, les Ouvrages suivants : i" Le Tome I «le V Histoire des Mathématiques, par W.-W. Rouse Ball, tra- duit par L. Freund. 1° Le premier fascicule (Tome I) et le premier fascicule (Tome II) du Traité de Physique, de O.-D. Chwolson, tniduit par E. Day.vux, avec des Notes de E. Cosserat el F. Cosserat. ?t° Les quantités élémentaires d'électricité. Ions, Électrons, Corpuscules, Mé- moires réunis et publiés par Henri Abraham et Paul Langevin. (Présenté par M. Amagat.) 4" Lettres américaines d'Alexandre de Humboldt (1798- 1807), publiées par le D"' E.-T. Hamy. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) CALCUL DES PROBABILITÉS. — Un critérium pour T application de la loi de mortalité de Gompertz-Makeham. Note de M. Charles Goldziuer. Après les diverses méthodes graphiques et mécaniques, qui sont connues pour la graduation des Tables de mortalité, c'est la méthode analytique fondée sur la loi de Gompertz-Makeham, qui joue un rôle fondamental. On sait qu'une méthode analytique est moins applicable pour la reproduction des faits caractéristiques d'une série originale, car elle ne peut pas se rat- tacher, en conséquence de sa forme donnée a priori, aux spécialités de la série. Mais les Tables graduées d'après la loi citée ont la propriété, que par leur application les calculs compliqués concernant les annuités via- gères sur un nombre quelconque de têtes peuvent se ramener au calcul d'une seule variable (unijorm seniority); propriété qui leur a conservé une place extraordinaire en Angleterre, où de telles formes d'assurances sont fort en vogue (' ). (') Ce problème était exposé et généralisé dans trois Notes de M. Quiquet, insé- rées aux Comptes rendus, 1888 et 1889. Voir aussi Bull. Inst. Act. Franc., 1898. 678 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'application de la loi Gompertz-Makeham dépend en première ligne de la régularité de la série originale; mais il manquait un critérium exact pour la précision des limites entre lesquelles cette application est possible, surtout pour des séries moins régulières. Ce serait, en d'autres termes, un critérium pour la fixation plus précise des groupes, à l'aide desquels on pourrait calculer les constantes de la formule analytique. Nous croyons avoir caractérisé dans les lignes qui vont suivre un des plus sim^)les crité- riums de ce genre. D'après la loi précitée, la probabilité de survie px pour un âge atteint x peut s'exprimer sous la forme où s, g', c sont les trois constantes qui sont d'abord à calculer à l'aide de la série ori- ginale. Notre critérium ne se rattacherait pas aux valeurs des p^, exprimées par une fonction exponentielle de x, mais à des fonctions de p^ qu'on peut exprimer en fonc- tion linéaire de ^, c'est-à-dire qu'on peut représenter par des lignes droites. Nous nous bornons aux fonctions suivantes de ce genre : (1) log(logyi,r— log/)i.+,) = j;logc + log(c'— i) +logw, (2) log(log5 — log/>^) = a;logc + logm [w = (f-i)(-log^)]. Dans la première de ces formules, laquelle est construite seulement à l'aide des va- leurs originales de p^, il faut prendre t tel que l'on ait ^ogp^—lo^Px+t>o- [Généralement on a t=z^,7>; mais, avec une méthode nouvelle donnée par M. AUen- burger ('), on peut faire en sorte que t soit égal à i.] La deuxième de nos formules exige le calcul préalable de s; cela est possible d'après la formule moins connue, mais fort bien applicable : I ^2 ^1 "^3 où S,+,= ^ log/?^ (f = 0,1,3), k désigne le nombre des membres de chaque groupe. Par conséquence de la détermi- (') Beitrâge zum Problem der Ausgleichung von Sterblichkeitstafeln {Mittei- lungen des oest-ttng, Verbandes der Prir. Versich. Anst., 1905). SÉANCE DU 3o OCTOBRE ipoS. 679 nation primaire de la constante la plus sensible, la fonction (2) est plus sensible et mieux applicable en pratique. La construction des droites (i) ou (2) nous permet de tirer des conclu- sions pratiques sur l'application de notre loi. Il est important qu'elles donnent dès le début un critérium pour la discussion des groupes pris pour la détermination des constantes. Une autre application intéressante de cette construction est la suivante : il est évident qu'une seule droite n'est pas suffisante, parce que les constantes c et g, qui ont d'après Gom- pertz un rôle biologique, dépendent des groupes divers de l'âge. On pour- rait ainsi fixer les différents groupes biologiques pour lesquels l'hypothèse de Gompertz pouvait se justifier; il est intéressant qu'on soit ramené ainsi à des propriétés caractéristiques pour les Tables les plus différentes. Le problème est en relation avec la fixation des groupes homogènes au point de vue de la variation régulière de la force de mortalité. Quand les irrégidarités originales sont telles qu'on peut appliquer, pour la graduation des valeurs originales de la fonction y = /(a?) = X loge + logr, la méthode des moindres carrés, il est possible d'établir une méthode pour la détermination des constantes c et ^ (ou r). Cette méthode aurait plusieurs avantages sur celles qui sont employées aujourd'hui. En postulant que V yy- =: minimuiTi (où Y désigne le poids de y, qu'on peut calculer à l'aide des poids des p^), on obtient les formules suivantes : loge — r., ^n_ r,, -r.12 Nous citons quelques avantages de cette méthode : 1° on peut se servir de toutes les valeurs originales en même temps et en introduisant les poids de l'observation; 2° la détermination des constantes est indépendante. A la fin nous insérons ici deux formules nouvelles pour la détermination 68o ACADÉMIE DES SCIENCES. de S, en fonction de c el g : (n le nombre des dates, x l'âge premier). 2" En désignant par Ej. le nombre des risques exposés à l'observation à l'âge ce; 0^ le nombre des risques morts à l'âge œ . . .x -+- 1, et en postu- lant que le nombre total des 0_,. soit conservé par la graduation, nous obtenons W (X) ^r) i.rj [ici (q^) est la probabilité de mort déjà graduée d'après la loi], et finale- ment CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la composition du colloïde hydrochloroferrique en rapport avec la teneur en H CI du liquide intermicellaire. Note de M. G. Malfitano, présentée par M. E. Roux. Il y a entre les micelles et leur milieu un échange d'électrolytes. En effet nous avons vu d'une part que H Cl engagé dans le colloïde peut s'en détacher pour passer en solution dans le liquide intermicellaire; dans les groupements H«(Fe^O^H°)Gl la valeur de n augmente alors. D'autre part nous allons voir que HCl libre en solution peut aller constituer de nou- velles micelles aux dépens de celles qui existent déjà ; de sorte que, dans les formules exprimant la constitution du colloïde, la valeur de n diminue. 25'"' d'une préparation contenant en millionièmes d'atome-gramme i654H3,2(Fe20''H'')Cl -h 76HCI sont filtrés et le résidu délayé dans aoû'"' contenant 3464 H Cl; on chaufTe ce mélange et après refroidissement on filtre; l'analyse du liquide obtenu montre que les radicaux sont ainsi distribués : i828H2,9i(Fe20«H'')Cl-H329onCl. SÉANCE DU 3o OCTOBRE IiJoS. 68 1 25':"" (le la niême solution primilive sont dilues d'iibord à 25o™'; ils contiennent: i5i9 H3,5 (Fe^O^IP) CI + 211HCI; on filtre et le résidu est délayé dans 2oo"''=' contenant 3^64 H Cl; après chauffage ils contiennent : i823H2,92(Fe2O=H0)Cl + 3i6i HCl; 25':'"' de la même solution sont dilués d'abord à 5oo'='°'; après filtration le résidu est délayé encore dans .ooo'^"', qui contiennent : i35oH3,9(Fe^O^H«)Cl + 841101; on filtre et l'on délaye le résidu dans 200':"' contenant 3464 H Cl; après chauffage, voici la distribution des radicaux : 181 1 H2,93(Fe=0'^H«)Cl + 3oo3HCl. On voit que le colloïde fixe d'aulant plus d'élf ctrolyt'-' qu'il eu est moins riche. Ces micelles, se Iroiivanl dans un même milieu considérablement plus concentré en HCl que leur liquide intermicellaire antérieur, acquièrent une constitution qui est sensiblement la même et qui tend à se rapprocher de H(Fc^O«H»)Cl. ,0 25^"'' de la solution primitive sont ramenés à 25o™° avec de l'eau de conductibilité H C! où l'on a aiouté 34648 , de sorte que la distribution des radicaux était : j 10'' i5i9H3,5(Fen^<^ir')Cl-t-(2ii +34648) HCl; après quelques heures elle est devenue : 21 ioH2,52(Fe^0^H=)Cl + 34268IICI. Après un chauffage d'un quart d'heure à 100", elle est : i556H2,35(Fe20»H«)Cl + 2488iJlICl-Hi656FeCl''. On a opéré de la même manière avec des quantités double et triple de HCl, on a obtenu les résultats ci-dessous : 2° A l'origine : i5i9H3,5(Fe20«H«)Cl + (2in-694o8)HCl; après quelques heures : 26i2H2,o3(Fe20«H5)Cl + 68 526HC1; après chauffage : - 8i5Hi,2(Fe20«lI'=)Cl+44i3iIICl-t-4385HCl. Le colloïde était dans ce cas précipité. 3° A l'origine : i5i2H3,5(FeMJ«H'=)Cl-)-(2iH-io4ii2)HCl; C. R^ 1905, >• Semestre. (T. CXLI, N° 18. 9^ ■^f^S ACADÉMIE DES SCIENCES, après quelques heures : 2997H I ,7(Fe^0'H»)CI + ro2 845HCl; après chauffage : i54Hi,8(Fe-0«H8)Cl-+-76428HCl + 486oFe-^Cl«. Le colloïde était naturellement dans ce cas aussi précipité. J'ai encore essayé de délayer des quantités croissantes (10""", aS""', oo""') du même colloïde dans des quantités égales d'une solution de H Cl. jo joo'^'"'' contenaient : 246H3,5(F^08H«)Cl-(-(34-Hi3 859)HCl; après 18 heures : 536 H 1 , 6 ( Fe^ O'' HM Cl + 1 3 600 H Cl . Après 7 jours le colloïde était en partie précipité et la distribution des radicaux était : 227ll2,8(Fe=0«ll«)Cl-i-ii6i7H(;i + 382Fe-Cl^ 2° loo'™' contenaient : 6o7H3,.5(Fe-^0'^H«)Cl-h(Sj + ,3 859)HCI; après 18 heures : 90iH2,36(Fe'^0«H'')Cl + i365o]lCl; après 7 jours le colloïde était en partie précipité et les radicaux ainsi distribués : 6i9H3,43(Fe2 0«H«)Cl + 9576HCI + 726Fe'Cl^ 30 joQcms contenaient : i2i5H3,.5(Fe20''H»)CI-t-(r(iS + i3 859)HCl; après 18 heures : i743H2,4(Fe^O'-H'')CI-hi35oollCI; après 7 jours le colloïde était en partie précipité et les radicaux ainsi distribués : i334H2,2(Fe=0«Il'')Cl + 6577HCI+ r222Fe^CI^ De ces expériences nous pouvons tirer les conclusions suivantes : 1° En augmentant la concentration en H Cl du milieu, le colloïde tend de plus en plus à se rapprocher de la constitution H(Fe^O'H')Cl, sans que l'on puisse obtenir expérimentalement que toutes les micelles soient pareilles. On voit que la quantité d'électrolyte fixée n'augmente pas proportion- nellement à la quantité disponible et à la quantité de colloïde en présence. 2" Une fois que le colloïde est précipité, il peut perdre une partie de son électrolyte, malgré que son milieu en soit riche. 3" Par l'élévation de la températtue malgré la concentration du milieu le colloïde peut s'appauvrir en électiolyte. SÉANCK DU 3o OCTOBRE IQoS. 683 Voici une expérience très démonstrative : 200''"'' de la même solution colloïdale sont délayés dans i' d'eau de conductibilité contenant 5*^ de H Cl. Cette liqueur contenue dans un ballon d'Iéna a été chauffée à i3o" pen- dant I heure ; on obtient ainsi une préparation ayant l'aspect d'une suspen- sion fine, qiii lentement forme un sédiment. L'analyse comparative du liquide total et du liquide intermicellaire permet d'exprimer ainsi la distri- bution des radicaux dans 100""'' : i3Hi4(Fe-0'-'H'-')C! + 10 1 oFeU;! -f- 28.456 HCl. Tout se passe comme si HCl en solution libre dans le liquide intermicel- laire était capable, à une concentration donnée, de former de nouvelles micelles aux dépens de celles qui existent déjà. Il y aurait alors une aug- mentation du nombre et une diminution de la masse des unités physiques du colloïde, ce qui correspond bien aux changements de propriétés phy- siques que l'on observe dans ce, cas. A une loncentration plus grande et à une température plus élevée HCl détermine la séparation du colloïde d'avec la solution. La composition du colloïde précipité ne suffit pas à justifier le changement dans son état physique. Je pense.que HCl dans la précipi- tation agit en empêchant que l'électrolyle qui fait partie des micelles reste dissocié. Une fois que HCl qui supporte le groupement de molécules Fe^O^H" est ramené à l'état moléculaire l'énergie de ce système a disparu, la micellesédimente, l'union entre l'électroiyte et les molécules ferriques se défait; malgré la concentration du milieu le colloïde précipité s'appauvrit en HCl et l'hydrate ferrique est attaqué par HCl pour former Fe-Cl". BOTANIQUE. — Observa/ lons relatives à que/r/ues p/antes à caoutchouc ('). Note de M. A. Chevalier, présentée par M. i'h. Van Tieghem. Le caoutchouc, comme on sait, est produit par quelques plantes tropi- cales appartenant aux familles des Asclépiadacées, des Apocynacées, des Euphorbiacées et des Artocarpacées. Depuis longtemps on sait aussi que dans quelques genres, dans les Funlumia et les Landolphia par exemple, le latex de certaines espèces en (') Enquête faite au cours de la dernière mission scientifique confiée à l'auteur par le Gouvernement général de l'Afrique occidentale française dans les colonies françaises, anglaises et portugaises de l'Ouest africain (février-octobre igoS). 684 ACADÉMIE DES SCIENCES. se coagulant donne un caoutchouc très élastique, tandis que les latex d'autres espèces des mêmes genres donnent des substances résineuses, gluantes ou cassantes, mais non élastiques. Jusqu'à ces dernières années on avait admis que deux plantes donnant, l'une du bon caoutchouc, l'autre une résine, représentaient nécessaire- ment deux espèces distinctes, pouvant être difTérenciées par des caractères macroscopiques. Mais, depuis 1901, quelques faits ont été publiés qui tendraient à faire croire que les individus d'une même espèce botanique pouvaient être, les uns caoutchoutiferes, les autres non caoutchouLifères. Ces faits, s'ils étaient confirmés, rendraient la culture de ces plantes à caoutchouc économiquement aléatoire, |Hiisqu'en semant les graines d'une plante exploitée on ne serait jamais certain d'obtenir des individus caout- choutiferes. Les études que nous poursuivons dejniis sept années dans les régions les plus diverses do l'Afrique tropicale nous permettent d'affirmer que cette notion est erronée et que tous les individus d'une espèce caoutchou- tifère, vivant dans des conditions naturelles et parvenus h l'élat adulte, donnent du caoutchouc. Nous nous basons sur les observations suivantes se rapportant successi- vement aux fiuuilles des Artocarpacées, des Apocynacées et des Euphor- biacées. 1° En 1900, M. Rivière, dans le Journal d'agriculture tropicale, signalait, au jardin du Harama. près Alger, Texistence d'une plante cultivée, qu'il nommait Ficus elastica, ne donnant pas de gomme élastique. Partout, en Afrique, où nous avons vu le véritable Ficus elastica cultivé : à la Gold-Coasl (jardin botanique d'Aburi), à Lagos, à Old-Calabar, à San-Thomé (Port- Allègre, au niveau de la mer, Monté-Café, à 700™ d'altitude), les arbres âgés de plus de 5 ans produisent, comme dans les Indes orientales et à Java, où l'espèce est indi- gène, de la gomme élastique, au moins à la base de leur tronc. Même dans les régions tempérées, au Caire (Scliweinfurlli) et à Païenne (Borzi), on a constaté que le Ficus elastica donnait du caoutchouc. Par contre, nous avons observé récemment, dans le jardin botanique de Lisbonne, un Ficus cultivé sous le nom de F. elastica qui donne un produit gluant à la place de caoutchouc; mais, malgré des analogies, il est spécifi- quement très distinct du véritable F. elastica, et c'est sans doute aussi le cas de la plante cultivée à Alger. 2° En 1904, M. E. De Wildeman annonçait (') que M. L. Gentil, chef de cultures (') E. DE Wildeman et L. Gentil, Lianes caoutchoutiferes de l'État indépendant du Congo, |). 53, .54, 74- SÉANCE DU ."^o OCTOBRE ipoS. 685 du Jardin botanique de Bruxelles, et quelques agents de l'Etat indépendant avaient constaté que certains individus du genre Landolphia, ne se distinguant pas spécifique- ment les uns du L. owarienùs. les autres du /,. Klainei, ne donnaient pas de caout- chouc ou produisaient un latex qu'ils n'étaient pas parvenus à coaguler. Nous avons étudié le Landolphia owariensis dans la jjlus grande partie de son aire de distribution géographique, depuis la Guinée française jusqu'au Congo, nous avons expérimenté son latex sur des milliers de pieds croissant tantôt dans la grande forêt, tantôt dans la savane, parfois presque au niveau de la mer et parfois à i3oo™ d'altitude; nous en avons toujours retiré un caoutchouc d'excellente qualité, et d'autres botanistes dont la compétence et la bonne foi ne peuvent être mises en doute, H. Lecomte et R. Schlechter, étaient arrivés avant nous au même résultat pour d'autres régions. De même, le L. Klainei. au Congo français, au Congo indépendant, au Jardin d'essai de Conakry, partout, en un mot, où nous l'avons étudié, nous a toujours donné une gomme élastique de toute première qualité. D'ailleurs ces deux espèces appartiennent à la section Eulandolphia de Slapf, dont toutes les espèces actuellement connues et quelques autres que nous décrirons pro- chainement contiennent toujours un caoutchouc de grande valeur dans l'écorce de leurs troncs. Les jeunes rameaux de tons ces Landolphia ne contiennent dans leur latex qu'une substance gluante {viscinc), et ce n'est ordinairement qu'à partir de la deuxième ou de la troisième année que le caoutchouc commence à apparaître. Mais cette propriété n'est pas spéciale aux Landolphiées : depuis Parkin, on sait que, dans toutes les espèces caoutchoulifères, les tiges d'un certain âge contiennent seules du caoutchouc. 3° Plusieurs correspondants du Journal d'Agriculture tropicale ont cru remarquer que le Manihot Glazioci contenait plus ou moins de caoutchouc suivant le port des individus, ce qui a du reste fait supposer qu'il existerait plusieurs formes botaniques parmi l'espèce cultivée. L'une, à rameaux étalés, donnerait très peu de caoutchouc, l'autre, à rameaux fastigiés, en donnerait davantage. On a avancé d'autre part que, dans la forme fastigiée (candélabre), la feuille avait toujours 5 lobes, tandis que, dans la forme étalée (pleureur), elle n'a que 3 lobes. Partout où nous avons observé des Maniliol Glaziot'i à l'état cultivé au cours de notre dernier voyage en Afrique occidentale, nous n'avons trouvé aucune relation entre la forme de l'arbre et l'abondance du latex. D'autre part, on voit presque toujours des feuilles à 5 lobes et à 3 lobes sur le même individu; parfois, nous avons même constaté des feuilles qui n'étaient pas lobées. Nous avons en outre observé des Manihot fastigiés nés de graines de Manihot à rameaux étalés, ce qui prouve déjà que ces formes ne sont pas fixes. Il est exact que tous les individus de Maniliot ne donnent pas le même rendement en caoutchouc, mais cette variabilité n'est pas spéciale à l'espèce. En résumé, quelle que soit la famille à laquelle appartient une plante à caoutchouc, sa richesse caoutclioutifère est une aptitude individuelle. Le rendement peut être très différent sur deux individus de même âge, de mêmes dimensions, vivant côte à côte et saignés au même moment. Mais, lorsqu'une espèce donne du bon caoutchouc, tous les troncs et rameaux GiS6 ACADÉMIE DES SCIENCES. des divers individus de cette espèce, p;irvenus à un certain âge, contiennent une substance élastique, c'est-à-dire du caoutchouc, en qunnlilé plus ou moins grande. CHIMIE AGRICOLE. — Influence des diverses radiations lumineuses sur la mi- gration des albuminoïdes dans le grain de blé. Note de M. J. Dumoxt, pré- sentée par M. Maquenne. On sait, depuis les belles recherches de Laurent, Marchai et Carpiaux, que la lumière est nécessaire à la formation des albuminoïdes chez les végé- taux et que ce sont les radiations les plus réfrangibles qui agissent le plus activement ('). Il m'a paru intéressant d'étudier le transport des mêmes substances sur des blés en place, pendant toute la période de formation des graines, à dater de la floraison. J'ai opéré sur du froment cultivé dans les cases de végétation du cliamp d'expériences deGrignon : la culture, au début de l'expérience, était d'une grande régularité. Dès que la fécondation fut accomplie on disposa autour des tiges des bâtis rectangulaires en bois, dont les côtés et la partie supérieure étaient munis de verres colorés; ceux-ci pouvaient se déplacer latéralement dans une glissière, de fiçon à permettre l'aération de ces sortes de cloches et éviter un accroisseuïent notable de la température dans leur intérieur. La surface couverte était d'environ 5o décimètres carrés; toutes les semaines on prélevait quelques épis jiour en suivre le développement. Année 1901. — Du 6 au 19 juillet on elTectiia trois prises d'essai; la première eul lieu au moment précis où l'on pouvait séparer les enveloppes du grain : celui-ci ren- fermait encore 59,7 pour 100 d'humidité. Le dosage de l'azote dans les balles et la semence a donné les résultats suivants, pour 100 de matière sèche : 6 juillet. 13 juillet. 19 juillet. sous un verre ; Grains. Halles. Grains. Balles. Grains. Balles, Bleu 1,370 0,7^2 1,590 o,.52o 1,810 0,826 Noir (bistre foncé) i,58o 0,710 i,68i 0,9.38 ' j99o 0,575 Ronge 1,489 0,895 i,Sio 0,733 ',700 0,629 Vert i,63o G, 5 16 ',700 0,800 i,S(o 0,767 Téaiuins (sans cage) 1,820 0,707 1,270 0,097 i,34o o,48i (') Bull. Acad. Sciences de Belgique, l. XXXII, p. 81 5. SÉANCE DU 3o OCTOBRE I()o5. 687 Sous les verres colorés la richesse en azole est partout plus grande que chez les témoins : dans le cas du verre noir la différence est de 0,60 pour 100, ce qui corres- pond à 48,5 pour loo de la richesse du témoin. Il convient toutefois de remarquer que celle-ci est fort inférieure à la moyenne, ce qui nous a conduit a reprendre les mêmes expériences cette année. En résumé, l'influence des verres colorés sur l'enrichissement du grain de blé en azote permet de les classer clans l'ordre suivant, en commençant par le plus efficace : noir, verl, bleu, rouge. Année 1905. — Celte année les résultais ont été plus décisifs et pins probants encore; sur les cases, où le blé se développe avec moins de vigueur qu'en plein champ, il n'y a pas eu de verse, malgré les intempéries de la saison, et la maturation s'ei^t opérée normalement. Les analyses faites au moment de la récolte, vers la fin de juillet, accusent une richesse en azote partout bien supérieure à celle de l'an dernier; le Tableau suivant donne les chiffres obtenus, pour 100 de matière sèche : Grains. Balles, sous un verre : Azote. Albumine. Azote. Albumine. Bleu a,i3 i3,3i o,944 5, 90 Noir 3,54 15,87 ii570 9,81 Rouge 1,91 11,94 0)772 4,82 Yen 2,74 17,12 i.58o 9,87 Témoins (sans cage) 2.08 i3,oo o,633 3,96 Bien que le blé témoin présente cette fois une ronstiUilion normale, les écarts n'en sont pas moins sensibles. C'est le blé récolté sous verre vert qui arrive premier avec un excédent d'azole de 0,66 pour 100; viennent ensuite, par ordre d'influence décrois- sante, le noir, le bleu et le rouge. On observe les mêmes écarts pour les enveloppes qui, cette année, se trouvent, comme les grains, exceptionnellemeni riches en azote. Ces résultats confirment ceux que nous avions obtenus l'année dernière et nous montrent que, dans les conditions expérimentales ci-dessus indi- quées, les radiations qui contribuent avec le plus cV efficacilé à la migration des albuminoides dans le grain de blé sont celles qui agissent le moins sur la fonc- tion chlorophyllienne . Tous les essais ayant été elfectués avec la même variété de froment (blé Jaj)het) et dans des conditions identiques de sol et de fumure, cette con- clusion nous seiïible absolument ceiMaine. Pour ne rien omettre d'esseptiei j'ajouterai, en terminant, que les graines récoltées sont, dans tous les cas, normalement constituées et que leur faculté germinative n'a été en rien compromise : sur roo graines, tout 688 ACADÉMIE DES SCIENCES. venant, on a compté, pour chaque échantillon, 92 germinations avec le témoin, 94 avec le noir, 97 avec le rouge et 99 avec le bleu et le vert. Je me propose d'étendre ces recherches à d'autres plantes de grande culture, pour voir si l'effet produit reste identique à celui que nous avons observé sur le froment. MÉCANIQUE AGRICOLE. — Sur le travail mécanique fourni par les moulins à vent. Note de M. Rixgelmann, présentée par M. Mùntz. Pour les moulins à vent, à orientation et à réglages automatiques, em- ployés en agriculture pour l'élévation des eaux, il est intéressant de connaître les coefficients qui relient le travail mécanique fourni, en pra- tique, par la roue du moulina la vitesse du vent qu'elle reçoit. Les chiffres suivants proviennent d'expériences eifectuées à la station d'essais de machines, pendant près de deux ans, sur un moulin de 3™, 60 de diamètre, à 72 ailes de i'",3o de longueur, ayant une surface de voilure de 9™"', 39. Les essais ont été effectués en abandonnant le moulin à lui- même par tous les temps; le moulin actionnait une pompe; des enregis- treurs automatiques notaient à chaque instant la vitesse du vent, le nombre de tours de la roue et par suite le travail du moulin. Voici les principaux résultats constatés : Le moulin travaille régulièrement par des vents dont la vitesse est comprise entre 4™ et lo™ par seconde; lorsque la vitesse du vent dépasse 10™ par seconde, le moulin fuit automatiquement la temjjète et s'arrête. Dans nos essais le moulin fonctionnait à charge constante et 1 tour de roue nécessi- tait un travail mécanique de 43 kilogrammètres. Le rendement mécanique du moulin, de la transmission et île la pompe, était de 0,341. Si l'on désigne par : i' la vitesse à la circonférence de la roue, en mètres par seconde; V la vitesse du vent, en mètres par seconde, on a la relation suivante : (1) r = /iV, et, dans nos essais, n varie de 0,7.5 à 0,88. D'autre part, si T est le travail mécanique, en kilogrammètres par seconde, que peut fournir un vent animé d'une vitesse V, exprimée en mètres par seconde, agissant sur une surface A (projection des ailes), exprimée en mètres carrés, K étant un coefficient, SÉA^■CE DU 3o OCTOBRE KjoS. G8(J on a (2) T = KAV'. Lorsque la charge du moulin reste constante, comme dans la plupart des applications et dans nos essais (43 kilogrammètres par tour), le coeffi- cient K diminue à mesure que la vitesse du vent augmente (la vitesse de la roue s'accroît en diminuant l'action du vent sur les ailes, ainsi qu'on peut le constater par un tracé gra|)hique). Le Tableau suivant résume les moyennes de quelques résultats de nos expériences : V, c. d. «. K. m 4,08 t io63 1 i563 0,817 0,0198 4,64 1233 i8i3 0,834 o,oi56 5,2.5 i3i4 igSi 0,785 0,01 i5 6,61 1863 2736 0,884 0,0081 7,5o 2100 3o86 0,878 o,oo63 8,89 9,200 3233 0,776 o,oo39 10,00 2400 3527 0,752 o,oo3o Dans ce Tableau, les colonnes indiquent : V, la vitesse moyenne du vent en mètres par seconde; c, le nombre moyen de tours de la roue du moulin par heure; d, le volume d'eau, en litres, pratiquement élevé par heure à 10™ de hauteur; n, le coefficient de la formule (i); R, le coefficient de la formule (2). Pour obtenir le travail mécanique disponible, il faut multiplier le tra- vail T de la formule (2) par le rendement, qui varie de 0,2 à 0,4 suivant l'installation et son état d'entretien. Les différents chiffres précédents seront utiles pour les projets relatifs aux moulins à vent, qui sont des moteurs très recommanciables pour l'élé- vation des eaux destinées aux exploitations agricoles, comme aux agglomé- rations rurales. c. R., 190D, 2» Semestre. (T. CXLI. N° 18.) 690 ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOr.OGlE. — Glandes annexes on accessoires de l'appareil sericigène des larves d'io Irène (') Boisduval. Noie de M. L. Bordas, présentée par M. Edmond Perrier. La première mention des glandes annexes de l'appareil sericigène des larves de Lépidoptères a été faite par Lyonet (1762) chez la chenille du Cossus. Les deux canaux excréteurs des vaisseaux soyeux sont, dit-il, soudés l'un contre l'autre par un corps oblong, blanc et bulbeux, dans lequel ils sont tant soit peu engagés. L'auteur donne même deux figures très nettes de ce corps bulbeux {PL XVII), ainsi que des conduits qui y sont engagés. Le corps bulbeux dont parle L} onet chez la larve de la Chenille du Saule n'est autre chose que l'homologue des glandes annexes du Bombyx mori, désignées à tort, par quelques auteurs, sous le nom de glandes de Filippi. Comme on retrouve ces organes plus ou moins bien développés chez presque toutes les larves de Lépidoptères, on devrait les appeler, en taisant allusion à l'auteur qui, le premier, les a décrits et figurés, glandes de Lyonet et non glandes de Filippi. Quant à nous, ne voulant en rien préjuger sur la nature de leurs fonctions qui sont encore tout à fait problématiques, nous les désignerons sous les noms de glandes annexes ou accessoires des glandes séricigènes. Ces organes ont été décrits, chez le Ver i\ soie, successivement par FiHppi (i853), Cornalia (i856), Helm (1876), Gilson, Blanc (1890), etc. Anatoniie. — Chez la larve d'/o Irène, les glandes accessoires ont la forme de deii\ petits massifs d'une leinte blanc brunâtre; elles sont placées de part et d'autre des parties terminales des canaux excréteurs de l'appareil sericigène. Chaque massif est constitué par un grand nombre de vésicules ovoïdes ou s))l)ériques (îxées à une région aplatie et présentant, par leur ensemble, rapj)arencc d'une grappe compacte, Les divers lobules ou vésicules glandulaires ressemblent extérieurement aux acini Ae. cer- taines glandes, bien que leur structure liistologique soit tout à fait différente. (') Un certain nombre d'échantillons de ces larves de Lépidoptères, provenant de la Guyane, nous ont été envoyés par M. Ileckel, directeur de l'Institut colonial et professeur à la Faculté des Sciences de M;irseille. Nous en devons la détermination à l'extrême obligeance de M. Ch. Oberthùi', le savant lépidoptériste de Rennes. SÉANCE DU 3o OCTOBRE IQoS. 69Î Chacune d'elles est pourvue d'un canalicule efTérent, court et recourbé, qui va s'ou- vrir dans le canal excréteur correspondant des glandes séricigènes, à une certaine dis- tance de son point de convergence avec son congénère, c'est-à-dire à 2™" environ de l'origine du conduit impair ou Uibe fileur, qui est ici très court. Structure histologique. — Chaque lobule des glandes accessoires ne présente pas une structure acineuse, ainsi qu'on pourrait le supposer de prime abord. Il n'est jamais creusé d'une cavité limitée par une memliiane épithéliale, comme cela a lieu chez les diverticules ou acini sécréteurs. Une membrane péritonéale ou enveloppe externe entoure les glomérules. Ces derniers sont foririés par des amas compacts de cellules, à cloisons séparatrices très minces, parfois même indistinctes, et à noyaux allongés, ovales ou irréguliers et peu ramifiés. Ces cellules sont creusées de cavités ou vacuoles, parfois isolées, mais généralement fusionnées ou réunies enUe elles par un système plus ou moins complexe de canalicules très irréguliers, communiquant avec le canal excréteur de l'organe. Parfois même, les vacuoles, accumulées dans une région de la cellule, refoulent vers la périphérie le noyau et le cytoplasme. Lq canal elfércnt glandulaire est très court. Sa paroi comprend trois enveloppes, qui sont, en parlant de l'extérieur : 1° Une membrane externe, mince, transparente et caractérisée par la présence de petits noyaux aplatis et espacés çà et là; 2° Une assise unique de cellules allongées transversalement, à noyaux recourbés, irréguliers et poussant, de distance en distance, de courts prolongements latéraux. La structure des cellules placées vers le point d'embouchure du canal est à peu près la même que celle des éléments épithéliaux des conduits excréteurs de la glande sérici- gène; ... 3" Enfin, la lumière centrale du canal est bordée par une gaine cuticulaire, striée radialeraent et identique à celle de la glande soyeuse. La cuticule el l'épithéiium du canal elTérent des glandes annexes se continuent pro- gressivement et par transitions insensibles avec l'intima et l'épithéiium correspondants du conduit excréteur de l'appareil séricigène. Quant à l'extrémité dislule du canal, elle s'ouvre dans les vacuoles de la glande annexe. Fonctions. — Les produits de sécrétion, élaborés au sein du protoplasme par un processus analogue à celui qui s'effectue dans les cellules mérocrines, passent progres- sivement des vacuoles dans les canalicules de communication et, de là, dans le conduit efTérent qui les fait ensuite parvenir dans celui des glandes séricigènes. C'est un liquide clair, hyalin, plus ou moins gluant, jouant sans doute un rôle important dans le filage, attendu (jue, en général, les glandes annexes sont rudimen- taires chez les espèces qui filent peu. En résume, la substance liquide ou légèrement visqueuse, sécrétée par les glandes annexes ou accessoires de l'appareil séricigène, doit, sans doute, servir à agglutiner, à unir étroitement entre eux les deux fils de soie. Peut-être même exerce-t-elle sur ces derniers une action chimique, de façon à per- mettre leur rapide durcissement. 6()2 ACAUÉMIE DES SCIENCES. GÉOLOGIE. — Sur rexistcnce des couches à Clyinénies dans le Plateau central (^Moivan). Note de M. Albert Michel-Lévy, présentée par M. Michel Lévy. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats d'uno première étude sur un gisement fossilifère que j'ai découvert à 4'"" à It^st de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), sur la route de Perrigny, au lieu dit le Moulin-du-Roi, dans la traînée de terrains paléozoïques formant la bordure occidentale du granité de Luzy. Ce giseinenl af)paraît dans des sctiisles très froissés, d'un gris foncé; il ne contient que des empreintes de fossiles plus ou moins aplatis et brisés. Parmi les Céphalopodes, grâce à la conservation des lignes de suture des loges, mon maître, M. Haug, si com- pétent en matière d'Ammonoïdés, m'a aidé à reconnaître Clymenia, espèce voisine de Clynienia striata (Miinster) et probablement aussi Pseudoclyinenia Satidbergeri (Giimb.); puis un moule portant des varices internes, du genre Chiloceras. Il y a lieu de noter la présence insolite d'un Gephyroceras indubitable, à ombilic large, d'espèce encore indéterminée. Dans ce même niveau se trouvent aussi des têtes et pygidium de Pliacops et de Dechenella (I\ajser) (M. OEhIert a bien voulu examiner ces échantillons qui nécessi- teront une étude approfondie); puis de nombreux Orthocêres, des Ptéropodes {HyoUtes), des Gastropodes {Pleurotomaria et Loxonema), des Brachiopodes (Stro- phoinena, Chonetes. Orlhis, Terebratula)^ des Lamellibranches {JVucula...) et enfin des Oilracodes {En (omis). Ces derniers sont surtout abondants dans les schistes à la base du gisement. J'ai retrouvé ces schistes, riches en Entomis. plus près de Bourbon-Lancy (à 800™ à l'Est) dans une carrière de Bel-Air. Avec ces fossiles se rencontrent d'assez nombreuses tiges et racines de plantes charriées. L'ensemble de cette faunuie permet d'attribuer vraisemblablement ce niveau au Dévonien tout à fait supérieur (f'amennien) et de le comparer avec les schistes à Cypridines associés aux calcaires à Clyménies de l'Alle- magne centrale. C'est aussi l'impression de M. Barrois qui a bien voulu jeter un coup d'œil sur les fossiles que j'ai recueillis. Les couches ainsi déterminées ont une direction N.-N.-E. et un pendage vers l'Est de 20°; elles contier.nent des coulées très étendues de porphyrite vacuolau'e, qui paraissent interstratiiiées. SÉANCE DU 3o OCTOBRE igoS. 693 Leur niveau semble devoir être considéré stratigraphiquement comme supérieur au marbre de Diou et Gilly ( ' ); on sait que Julien a déterminé dans ce dernier, en 1881, une faune vraisemblablement frasnieniie(- ). Les couches à Clyménies sont, au Moulin-du-Roi, immédiatement infé- rieures à une alternance de grès arkosiens et de schistes, en concordance de stratification avec elles et contenant quelques rares tiges d'encrines et des empreintes de plantes qui plus au Sud, au Vernay, deviennent très abondantes et seront probablement nttribuables au Carbonifère inférieur. La découverte de ce niveau apportera peut-être quelques clartés nou- velles dans l'étude compliquée des terrains si bouleversés et métamorphi- sés du haut Morvan. C'est la première fois que les couches à Clyménies sont signalées dans le Plateau central [proprement dit ; elles forment, le long des mêmes plis her- cyniens, un trait d'union entre les calcaires à Clyménies de l'Allemagne centrale et les marbres griottes, également à Clyménies, de Cabrières, dans la montugne iVoire. PHYSIQUE DU GLOBE. — S'.T la dissymétrie de la déperdition électiique en pays de montagne : rôles comparés de l'altitude et du relief. Note de MM. Bernard Bru.vhks et Albert Baldit, présentée par M. Mascart. Depuis l'automne de igo4 nous avons effectué, au Puy de Dôme et dans la région, un grand nombre de mesures de dé[)erdition, soit à l'aide de l'électroscope de Curie, soit à l'aide de l'appareil d'EisLer et Geitel, moins sensible, mais plus transportable. Nous désa-ons ici appeler l'attention sur un de nos résultats. Nous avons comparé la déperdition des deux électricités au sommet et à la base de quelques-uns des cônes volcaniques qui ont surgi, soit au milieu de la plaine de la Limagne, soit sur le plateau archéen qui la limite à l'Ouest. 1. Mesures faites au sommet et à la base du pu}- de Crouël, puy i=olé et très ancien, dominant de 87'° la plaine envirnnnanle. a. Mesures à la base du puy de Crouël (037™). Charge négative : perte en volts, par minute i3 Charge positive » 12 { >) Voir Michel Lévy, Bull. S. G. F., 3= série, t. VII, .S79, p. gSS, et No/.. C. G. F., feuille de Charolles, iSyS. (^) Julien, Comptes rendus, 1881, p. 8gi. 694 ACADÉMIE DES SCIENCES. b. Mesures au sommet du puy (^i/J"')- Charge positive : perte en volts, par minute 6 Ciiarge négative » 12 Le résultat ap|iaraît déjà. De la plaine au sommet la Hissvmétrie carac- téristique se produit par une diminution notable de la déperdition positive, sans variation sensible de la déperdition négative. 2. Mesures comparées : au sommet du pu\ Chateix, <[ui domine Royat au Nord, en un point de ce puy, sur la terrasse du sanatoiiuni du D'' Pelil, dominant de 77"' le parc de rétablissement thermal; enfin, au retour, dans un jaidiii à Clermont. a. Terrasse du sarxiloriuin (Sig™). Charge négative : perte en volts, par minute ■22 Charge positive » i3 b. Sommet du puy Chateix (58/4™). Charge positive : perte en volts, par minute 10 Charge négative » 2^ c. Jardin à Clermont (SyS™). Charge négative : perte en volts, par minute 9 Charge positive » 10 La dissymétrie, déjà très marquée sur la terrasse du sanatorium, s'accuse encore quand on monte au sommet : elle s'accuse par une légère augmen- tation de la déperdition négative, et par une réduction relaùve bien plus considérable de la tléjierdition positive. A la station la plus basse on retrouve, au degré de précision des mesures, la symétrie de déperdition. Mais, ici, la station basse est au milieu d'une ville, où les ions sont moins mobiles; et au lieu d'avoir, comme en rase campagne, tnême déperdition négative qu'au sommet voisin, avec déperdi- tion positive plus forte; nous avons déperdition positive plus faible qu'au point de la montagne où elle atteint son maximum, et surtout déperdition négative beaucoup plus faible. Cette observation fait comprendre comment plusieurs auteurs ont été conduits à penser que le passage de la plaine à la mon- tagne se traduit par une exagération énorme de la déperdition négative : c'est le résultat qu'on obtient en comparant une station de ville avec une station de montagne; tandis que le passage de la j)laine à la montagne se traduit. SÉANCE DU 3o OCTOBRE igoS. ÇqS avant tout, par une réduction considérable de la déperdition positive quand on a soin de comparer une station de plaine en rase campagne avec la station de lyiontagne. 3. Mesures comparées : au sommet du Puy de Dôme et en divers points du cliemin des Mulets qui, par l'est de la montagne, conduit au petit Puy de Dôme et au Nid de la Poule; puis à l'intérieur du Nid de la Poule, cratère dont le fond est à 4»'° au- dessous du point le plus bas du pourtour. Dépeiclilion négative. positive. a. Sommet du Puy de Dôme (i/JôS"') ^.,R div. par min. 0,66 div. par min. b. Sur le chemin des Mulets, côté SE (po- teau 87 du tramway projeté) (1387"). . 2,.ô 1,35 c. Promontoire rocheux, au NE, en regard du petit Puy de Dôme (i36o") 3,o o,95 d. Col entre le grand et le petit Puy de Dôme (1237"') 2,0 0,90 e. Sommet du petit Puy de Dôme (1274").. i,S.5 0,90 /. Fond du Nid de la Poule (ngo™) 2,2 1,96 Les deux déperditions redeviennent presque égales au fond du Nid de la Poule, à près de 1200™ d'altitude, et quand on passe de ce creux au sommet, très voisin, du petit Puy de Dôme, on constate qu'on n'a pag d'augmentation de la déperdition négative (il y a même, en apparence, diminution due sans doute à ce qu'on opère dans de moins bonnes condi- tions, à cause du vent), imais qu'il y a certainement réduction de moitié de la déperdition positive. On ne saurait être trop prudent, en généralisant les conclusions de me- sures, qui, souvent, ont été croisées, mais n'ont pas été simultanées. Seules, des mesures simultanées pourront permettre d'affirmer, par exemple, ce que nos mesures paraissent indiquer, que, sur une plaine île S'io"" d'altitude et sur un plateau de 1200", la déperdition normale reste du même ordre de grandeur. Mais ce qu'il est permis de conclure de notre exploration, c'est : i" que, tout au moins jusqu'à 1500"*, et si l'on se borne à étudier la déperdition au voisinage du sol, c'est le relief qui joue le rôle fondamental, et non l'altitude, dans la dissymétrie qui s'accuse entre les deux déperditions, quand on passe de la plaine ou du plateau à la mon- tagne; 2" qu'à condition d'opérer toujours en rase campagne, l'exagération de l'intensité du champ électrique au voisinage des sommets a pour effet de réduire la déperdition positive beaucoup plus que d'accroître la déper- dition négative. 696 ACADÉMIE DES SCIENCES. MM. J. Saixt-Lager et Marius Audin adressent taie Note intitulée : Influence des oxydes de manganèse du soi sur la production des èthers dans le vin. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) A 3 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3o octobre igoS. Lettres américaines d'Alexandre de Humboldt, 1 798-1 807, précédées d'une Notice de J.-G. Delamétherie et suivies d'un choix de documents en partie inédits, publiées avec une Introduction et des Notes par le D' E.-T. Hamy, Membre de Tlnstitut. Paris, E. Guilmoto, s. d.; I vol. in-8°. (Présenté par M. Bouquet de la Grye. Homma-e dé M. Hamj.) ■ Histoire des Mathématiques, par W.-W. Rousk Ball; édition française revue et augmentée, traduite sur la troisième édition anglaise, par L. Freund; Tome I. Paris, A. Hermann, 1906; i vol. in-8°. (Présenté par M. Darboux. ) Traité de Physique, par O.-D. Chwolson; Ouvrage traduit sur les éditions russes et allemandes, par E. Davaux; édition revue et considérablement augmentée par l'auteur, suivie de Notes sur la Physique théorique par E. Cosserat et F. Cosskrat. Tome I", I" fascicule : Introduction, Mécanique, Méthodes et Instruments de mesure; Tome II, i" fascicule : Émission et absorption de l'énergie rayonnante, Vitesse de propagation. Réflexion et Réfraction. Paris, A. Hermann, 1906; 2 vol! in-8°. (Présenté par M. Darboux.) Les quantités élémentaires d'Électricité, Ions, Électrons, Corpuscules: Mémoires réunis et publiés par Henri Abraham et Paul Langevin; i"'' et 2= fascicule. Paris, Gauthier-Villars, 1900; 2 vol. in-8». (Présenté par M. Amagat.) Monographs of the United States geological Survey; vol. XLVII : A treatise on metamorphism, by Charles-Richard van Hise. Washington, 1904; 1 vol. in-4°. Annuario publicado pelo Observatorio do Rio-de- Janeiro para o anno 1900. Rio-de-Janeiro, Imprensa nacional, igoô; i \ol. in-12. I On souscrit i Pans, chez GAUÎHIER-VlLLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. ipuis i835 les COMPTES RENTlUS hebdomadaires paraissent régulièrement lo Dimanche. Ils forment, à la fui de l'année, deux volumes in-4". Deux es, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abounemoiit est annuel urt du i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. — Départements: iO fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, \ chez Messieurs : . Ferran frères. Cliaix. Jourdan, ( Ruir. ■ns Courlin-Hecquet. Î Germain et Gressin. Siratuleau. i/irte Jérùme. içon .Marion. ( Feret. 'eaux j Laurens. ( Millier (G.) ■ces lîenaud. 1 Dciricn. ) F. liobert. ' , Oblin. ' Uzel frèies. Jouaii. Pevrin. ^ Heniy. ( Margueric. l Delaiinay. i Bcjuy. / Nouiry. Halel. Hev. Loiient. Lyon. nbeiy . hour" . nionl-Ferr 'ohle . . . . SocheUe avie . \ Lauverjat. ] Degez. ) Drevcl. j Gralier et C'' Fouclicr. Bourdignon. Duml)re. Tailaiulier. Lenoir. chez Messieurs : { Baiimal. ( iM"« Texier. Cumin et Masson. \ Georg. ' Phily. ftlaloine. Vitte. A.arscille '"'Uat. l Valat. Montpellier j Coulet et (Ils. Moulins Martial Place. ÎBiivignicr. Grosjcaii-Maupin. Siflol (rcres. On souscrit à l'étranger, Amsterdam , chez Messieurs : , Feikenii Caarcl- cli ( sen et C'°. Athènes BecU. Barcelone Vcrdagiier. Ashcr f^t G''. Berlin . I Dames. Friedlandor et fils. Maycr et Muller. Berne Francke. Bologne Zanicliclli. I.anicrlin. Bruxelles Xantes . I\'ice Dugas. Veloppc. Barma. Appy. Bucharest . . . Aimes Debroas-Duplan. Orléans Loil Je. Poitiers . Blancliicr. Lé\ rier. Mayole/. et Andiarto. I Leijcgue et G'". Sotrhck et G". I Al.-alay. Londres Luxembourg . . . . V-'adricl. Milan . . Moscou . .\aplcs . ez Messieurs: ( Dulau. ! Haeliette et G''. ( Nutt. V. Biick. P.uiz et G'°. I P.omo. J Gaj)t!cville. ' F. Fé. Cocoa frères. Uœnli. Tj:;ev;n. Marghicri ili Gius Pclleranft. Dvi"sen et IM\;iIIer. Xe:.: -/crh Houen . S'-Étic Toulon . . . l'oulouse . flennes Plihon el Hervé. Boche fort Girard (M"")- Langlois. Leslringant. S'-Élicnne Ghcvalicr. i Ponlcil-Ijurles. / Allé. J Gimet. / Privât. iBoisselier. Pérical. Bousi'cz. l'alenciennes j Giarcl. / LcmaiLre. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bel! et G Christiania Cammcrrneyer. Conslantinoplc . . Olto Kcil. Copenhague II"St et lils. Florence Sccbcr. Gand Iloste. Cènes Bcuf. j E^gimann. Genève j '^'■^''''S- ' Stapclmiihr. La Haye Bellnfante frèie^ Bcnda. Payot et O". Rarth. Brockhaus. Leipzig \ Kœhler. Lorentz. TwicliMcyer. ( Desoer. i««5'« ' Gnusé. Odessa Oxford l'olcrme . . . . Porto l'rague Itio Janeiro . Ponie. Ilotlcrdain . StorlJiolin . S'-l'etersboiii-i Lausanne . Turin . Varsovie . Vérone . . Vienne . ■ Zuricli . ■ Stcchcrt. Lenicke et riuechncr Rousseau. Parker el C". Picher. Mai;alliaès et Moni/, lîivuac. Garii er. Bocca frères, Loi'sclicr et G'^. Kraniers et lils. Noi-diska lîogUauùcl ^ Ziuscriing. ( Wolll. Rofca frères. Brcro. 1 Clausen. I lîosenherg- et Sellier, Gehethnor et WoUV. Drucker. l Fi lek. ) Geruld clC'°. Meyer et /.eller. 23 IV. 25 tr. 25 fr. 25 Ir. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tcimes !'■' .'i 31. — Ci Août iNJ3 ii ji Déc.uubrc iSm.) Volume in-4"; '^J'^- '^''"^ ' ■ : Ti)[uos 32 à 61 — ( i''Mauvicr i.S3i à 3i Uéccud.ire iSfi).) Volume ni-4"; i8,o. Prix Tomes 62 a 91. — f i" .Innvier iSdli à 3i Déceudiro iS8o. )Vohimc in-i": "«'''g- '"['^ Tomes 92 à 121. — ( i''' .Iiiuvi(U- iSSi à 3i Décembre i^;)"-. ) Volume m-',"; l'J»"- ' rix . . . SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: , ,, „ .. .. ■ 1 -.11 1)1..; 1 .,:„,i„c \l»,...c »Tr \I\l \ |irnnrset\ -J -J.Soi.iKU. — Mèmoiresnr le Galeu) lies Pcrluhations qu éprouvent me I. — ^ éinnire surquelques points de la Phvsiolciïiedes Algues, par .M.\l. A. Ln.niii.hci,.-v. j. j.ciui....n. j:„„^,,f^ ,iT,.Gp,i1i,.,-nnipni dnns li i ioesiinu deo oiiuHes, par M. 1I..ns!cn. - Mèmnire sur le Pancréas et sur le rùle du suc paiicrealique dans les phénomènes digestifs, pai ticuliM , ment dans la di,cstio^ d|_- ères grasses, par M. Glaude Beunaiid. Volume in-4% avec 32 planches; i) me II -Mémoire sur les vers intestinaux par M. P.-J. Van Benkden. - l-^sai d'une réponse à la question de Prix proposée en iSjo par rAcailéiuie dos Sciences me 11. — Aitmoire sui les vcis iui.i.siiiiau.K, pn. .■;. . ■"•'." . . , . , ' , .Km, ; i,,,. on des corns oraanisés fossi es dans es dilI.JCUts terrains ture des rapports qui existent entre l'ctal actuel du règne organiqucelseselals antérieurs.,, parM. le Professeur BuONN. In-, , avec , planches , A la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants a l'Académie desScioncos. 25 fr N" 18. TABLE DES ARTICLES (Séance du 50 octobre 190i>.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pase». I M\I V. r.AVKiiAN cl LucET. — Eieiix hOma- Pa«es. tozoaires de hi perdiix et du ilindcm 678 COItUESPONDAIVCE. M. le Secrétaire rEnpÉTUEL signale divers Ouviages de MM. U.-W. JFIotise Bail, de M.O.-Z). C/nvo/so/t, de MM. Henri Abra- liuni el Paul Langevin, el de M. E.-T. Hamy M. CuAnLEs (MîLtiziinu. — Un criteriuni poui' l'apidication de la loi de niortalilr de Gomperiz-Makeliarii M. G. Malfitano. — Sur la eomposilion du colloïde hjdioeliloripfcri'ifiue en rapport avec la teneur en H Cl du liquide intcr- inicellaire M. A. CuKVALIER. — Observations relatives à (|uel(|ues plantes à caoutcliouc ^1. .1. DuMONT. — Inilucnce des diverses ra- diations lumineuses sur la migration des aljjuminoïdcs dans le grain de blé Bui.LEïrS BIBLlOGRArilIQUE liSo (iS3 lîsii iVl. RiN'UEi.MANN. — Sur le travail mécanique fourni par les moulins à vent G88 M. L. Boudas. — Glandes annexes ou acces- soires de l'a[)pareil séricigcne des larves d'/o Jrcne Boisduval figo M. .\lbert Miciiel-Levy. — Sur l'existence des couclies à Clyménics dans le Plateau central ( Morvan ) Gos MM. Bernard Biicmies et Albert Balhu'. — Sur la dissymétric de la déperdition électrique en pays de montagne : rôles comparés de l'altitude cl du relief 6i)3 .MM. J. Saint-Laoer et .Marius Audin adres- sent une Note inlitulée : « Influence des oxydes de manganèse du sol sur la pro- duction des étliers dans le vin ■> 696 (i(,H PAKIS. — IMPKIMERIb: U.\ UT H I K R - V I L L A K S . Quai (les Grands- Augustins, 55. Le Gtrant : Gautbirr-VillaRS. SECOND SEMESTRE. COMPTES KENDUS HEBDOMADAIKES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. N^ 19 (6 Novembre J905). PAKIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES HE L'ACADÉMIIÎ DES SCIENCES, Quai des Grands-Aui^uslins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS ADOPTE DANS LES SÉANCES DES .3 JUm rS6. ET ./, MAI iS^S ^^ Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont m tant que rAcadémie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance biique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Sav étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persor qui ne sont pas Membres ou Correspondants de IV demje peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un suiné qui ne dépasse pas 3 j Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de L' Académie ^^ composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article I-. _ Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupirunAssociéétrangerdel'Académiecomprennent au plus b pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- ' demie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle a ete remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>, pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont 'Is donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne prejudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie -nt imprimes dans les Comptes rendus, mais les présentation sera remise à la séance suivante. pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenu, de les réduire au nombre de pages requis. Membre qu, fait la présentation est toujours nomr mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext, alitant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie Article 3 Le bon à iirer de chaque Membre doit être ren. a I Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches m figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraien autorisées, l'espace occupé par ces figures compteri pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission admimstrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement i ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 6 N.OVEMBRE 1903, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des dérivés à fonction mixte de l'acide camphorique droit et sur la ^-campholide. Note de MM. A. Haller et G. Blanc. Dans un travail antérieur ('), l'un de nous a montré que l'anhydride camphorique, réduit au sein de l'alcool par de l'amalgame de sodium, donne naissance à une lactone, la campholide a, reproduite plus tard par MM. Baîver et WiUiger (-) en traitant du camphre par du persulfate de potassium et de l'acide sulfurique et, tout récemment (^), par réduction du camphorate acide de méthyle a. Cette lactone peut être convertie en nitrile par du cyanure de potassium, puis en acide homocamphorique dont le sel de plomb régénère le camphre, avec ses propriétés primitives, quand on le calcine ("). Celte succession de réactions fait voir qu'on peut aisément remonter de l'acide camphorique au camphre. Mais, dans l'acide camphorique, les points d'attache des deux carboxyles ne sont pas identiques, de sorte qu'il est possible de concevoir une seconde (') A. Haller, Comptes rendus, t. GXXII, p. 298. (^) A. BjîYiiR et WiLLiGER, Deut. chein. Ges.. t. XXXII, p. 363o. (^) G. Blanc, Comptes rendus, t. CXXXIX. (') A. Haller, Comptes rendus, t. GXXII, p. 446. G. R., 1905, 2» Semestre. (T. GXLI, N- 19.) 92 69^ ACADÉMIE DES SCIENCES. campholide que nous appellerons fj^campholide : CH'- CH COOIl (a) CIP GH OHM») ClI-- CH='-C — CU' CH'— C — CH' O I I / C\V- G GOOH (P) GH2- — G GO (P) GH CH' Acide camphorique. CH' o-campholide. GH GO CH'— G — CH' O. I / -G CH^ I CH' P-campholide. Ce composé, soumis à ht même série de réactions que celles que nous avons fait subir à la campholide a, devait fournir un nitrile, un acide homo- camphorique et finalement un nouveau camphre isomère avec les dérivés correspondants du composé a. Des essais en vue de la préparation de cette lactone p avaient déjà été tentés, sans succès, en 1896 ('). Nous nous sommes alors ailressés au camphorate acide de méthv! [3 ou de saponification (-) que nous avons réduit par du sodium et de l'alcool absolu, suivant une méthode qui a permis à l'un de nous de transformer l'acide isolauronolique en alcool correspondant (') et dont le caractère de généralité a été misen évidence en collaboration avec M. Bouveault (*). Préparalion du camphorate acide de méthyle p ou de saponification. — Ce com- posé prend naissance quand on saponifie du camphorate neutre de mélhyle par de la pelasse alcoolique. Or, quand on élhérifie l'acide camphorique par l'alcool méti)jlique et l'acide chlorhydrique, une partie seulement (25 pour 100 environ) est convertie en éther neutre, le reste de l'acide donnant du camphorate acide a soluble dans le carbo- nate de soude. Pour transformer la totalité de l'acide en éther neutre, nous avons chauffé au bain- niarie de l'éther acide a (4205) avec du trichlorure de phosphore (98s). Au bout de 13 2 heures on laisse refroidir, et l'on sépare l'acide phosphoreux au moyen d'un entonnoir à robinet. On peut aussi chauffer quelque temps à 100° les quantités équi- (') A. Hallek, Bull. Soc. chim., 3° série, t. W, p. 985. (^) A. Haller, Comptes rendus, t. CXIV, p. 19; Revue générale des Sciences de M. L. Olivier, 1892, p. 261. M. Briihl {Deut. cliem. Ges., t. XX'V, 1892, p. 1796), qui a préparé les deux camphorales acides après nous, appelle l'éther % étlier-orlho et l'éther p éther-allo. iXous leur avons conservé les noms donnés primitivement et avons mis ceux des deux campholides en harmonie avec eux., (') G. Bla>c, Ann. de Chim. et de Phys., 7" série, t. XVIII, p. 181. (*) BouvEALiLi' et G. Blanc, Bull. Soc. chim., 3° série, t. XXXI, 1904, p- 666. SÉANCE DU (i NOVEMBRE ICJOD. Hgg valentes d'éther acide et de cl)lorure de ihioiiyle. Le chlorure formé est un liquide incolore, mobile, qui ne peut être distillé sans subir de décomposition en anhydride camphorique et chlorure de méthyle. Cette décomposition est déjà sensible à ioo°, mais est très rapide vers i5o°-i8o° : C»Hu/C0=CH3[a]_ /C0\ \C0C1[°.] -*" " \co/ Ce chlorure éther, chauflé avec de l'alcool méihyliquei donne quantitativement de l'éther neutre, qu'il suffit de rectifier et de saponifiet- ensuite avec la quantité théo- rique de potasse dans de l'alcool méthylique, pour obtenir le camphorate acide p. Ce même chlorure se prête encore à d'autres réactions, notamment à la préparation de l'éther amide 'n<^ ou ^-camphorainate de méthyle a : C'H'*^^ __ .^ qui s'ob- tient par l'action de l'ammoniaque en solution aqueuse sur le chlorure éther. Il se forme en même temps de la camphorimide qu'on sépare par une série de cristallisa- tions fractionnées. Le p-camphoramate de métliyle a est un peu soluble dans l'eau, solubledans l'alcool étendu d'où il cristallise en cristaux blancs fondant à 189° et ayant dans l'alcool le pouvoir rotatoire [2(]b^-(- Sy" i5' à 27°. /CO^CFP lï! he '^-pliénylhydrazinate de méthyle 01 : C^H'^^p^ I a été obtenu comme l'aniide en traitant le chlorure éther par de la phénylhydrazine. Ce composé, peu soluble dans l'alcool, fond à lôS" et possède le pouvoir rotatoire [a] =-(- 42°, 8 à 26°. L'anilide et la paratoluide sont incristallisables. On conçoit facilement que ce chlorure éther se prête à la préparation de nombreux dérivés mixtes de l'acide camphorique, sur lesquels nous nous proposons de revenir plus tard. Chlorure a éther p : C''H"<^ 'j^| — Comme sa formule l'indique, ce com- posé prend naissance dans lé traitement du camphorate acide de méthyle p, ou éther de saponification, par du trichlorure de phosphore ou du chlorure de thionyle. Le mode opératoire est le même. Pas plus que son isomère, ce composé n'est sus- ceptible d'être distillé. Mais comme son isomère il peut former une série de combinaisons mixtes de l'acide camphorique. Nous avons préparé : XJa-camphoramate de méthyle p : C'H"\' „„jp„3 |-g,, en traitant le chlorure éther par de l'ammoniaque. La formation de ce dérivé mixte est accompagnée de celle de camphorimide qu'on sépare par cristallisation fractionnée. Cet amide éther se présente sous la forme de beaux cristaux blancs, solubles dans l'alcool et un peu solubles dans l'eau. Il fond à 148" et son pouvoir rotatoire [2(i]=:-(- 23''2o' à 25° est inférieur à celui que possède son isomère. Nous n'avons pu réussir à obtenir à l'état cristallisé les anilide, /)-toluide et phényl- hydrazide éthers. 700 ACADEMIE DES SCIENCES. CIP -CH-CO I ^-campholide : GIF— C— CH' ^0. — Cet isomère de Ta-campholide a été préparé CH- C CH2 en réduisant une solution de oo? de camphorate acide de méthyle |3 dans 35oe d"alcool, par 5os de sodium qu'on ajoute en une fois au mélange. Au début, la réaction est très violente, mais se calme par suite de la formation d'un sel de sodium peu soluble. On chasse l'alcool par distillation, on reprend le résidu par de l'eau, on acidulé lé- gèrement la solution et l'on extrait à l'éther. On agile avec une solution de carbonate de soude. La campholide reste dans l'éther et on la purifie par cristallisation. Les rendemenls en cam[)holide sont très faibles, car un kilogramme d'élher acide p n'a fourni qne 26^ de lactone. Les résidus sont constitués par un mélange d'éther p et d'acide campho- rique. Ils peuvent servir à la préparation d'une nouvelle quantité de l'éther p, en les soumettant au même cvcle d'opérations déjà indiquées. La réduction directe du ^-chlorure d'éther a, CH''^' „_^„ f^i opérée dans les conditions les plus diverses, n'a fourni la lactone cherchée qu'avec un>endement dérisoire. La campholide p cristallise dans un mélange d'éther et d'éther de pé- trole en cristaux blancs et barbelés, fondant à 2i8°-220° (en tube fermé). Elle est très soluble dans l'alcool et l'éther, peu soluble dans la ligro'ine. Son jjouvoir rolatoire [a]D= + 39''2o' à i5°. Elle se dissout dans la soude à chaud, mais les a ciel f s minéraux la reprécipitent de sa dissolution. Traitée par de l'acide bromhydrique en solution acétique, elle ne forme pas de dérivé brome. Le pentabromure de phosphore l'attaque lentement et difficilement et le produit, versé^dans l'alcool, constitue l'éther brome C'H' ''<^ p^jp^..., liquide assez mobile, d'une odeur tenace qui renferme toujours une cer- taine quantité de campholide non altérée. Nous avons tenté de soumettre cette campholide à la même série de réactions que celles auxquelles a été soumis son isomère la cainpholide a, dans le but d'aboutir à la préparation d'un camphre fl dans lequel le groupe CO se trouve à la place du radical CH- voisin et vice versa : CH'- -CO -c- -G-CH' ;o I / -c CH^ 1 CH^ -C-COOH CH^ GH^ Campliulide [i. GH'— G— GH' I GH^ G — CH^C^f GH^ INitrile ?. C- GH^— C- -GOOH -GH' CH- G — GH-.GO^H Gll' Ac. homocatnphorique Jî. CH^ — C SÉANCE DU 6 NOVEMBRE 1903. 7OI Nous avons donc chaufFé cette nouvelle lactone p avec du cyanure de potassium, en tnbes scellés, à des températures dépassant 3oo°, pen- dant 5 heures, et avons constaté que la Lictone demeure, pour ainsi dire, inaltérée et ne noircit même pas. En réunissant le produit de plusieurs opé- rations, c'est à peine si nous avons réussi à obtenir quelques milligrammes d'un acide azoté (sans doute l'isomère cherché de l'acide cyanocampho- lique), qui fond à 160°. Devant cet insuccès, nous avons tenté d'arriver au résultat cherché en chaufFant l'éther brome C'H''\ '„,„„,, r ■ avec du cvanure de potas- \(.L)"C" H^ [«J " ' sium. Quand on essaie de réaliser la double décomposition à l'état sec, il ne se produit aucune réaction et, quand on opère au sein de l'alcool, il y a départ d'acide cyanhydrique, et la lactone primitive est régénérée. De l'ensemble de ces recherches il résulte donc : 1° qu'on peut obtenir une campholide (î isomère de celle préparée par l'un de nous par réduction de l'anhydride camphorique, mais que celte nouvelle lactone ne se prête que très difficilement à la double décomposition avec le cyanure de potas- sium; 2° que les éthers camphoriques acides a et p (ortho et allô) four- nissent des éthers chlorures correspondants, susceptibles de donner nais- sance à des molécules à fonctions mixtes. Si dans nos recherches nous n'avons pas atteint complètement notre but, elles mettent néanmoins de nouveau en évidence les profondes diffé- rences fonctionnelles que présentent certains groupements, suivant le point de la molécule où ils sont attachés. Dans la campholide fl, comme dans les éthers camphoriques acides p, les groupes fonctionnels qui ré- sistent à l'action des réactifs sont tous deux unis à l'atome de carbone -C-, tandis que, dans leurs isomères a, ces mêmes groupements sont fixés sur 1 un atome de carbone -C-. Il semble donc que, dans ces derniers corps, H la présence d'un atome d'hydrogène uni au carbone, qui sert de point d'attache aux groupements CO-R ou f^Tii /^> favorise les réactions. Depuis quelques années on a d'ailleurs appelé l'attention sur des phé- nomènes de même genre que présentent de nombreuses molécules orga- niques. 702 ACADÉMIE DES SCIENCES. PALÉONTOLOGIE. — L'evolulion des Manimlfères tertiaires, importance des migrations. Note de M. Ch. Depéret. Dans une Note précédente {Comptes rendus, 5 juin 190.5) sur les prin- cipes de l'évolution des Mammifères tertiaires, j'ai déjà énoncé le fait général suivant : lorsqu'on essaie d'établir la série des formes qui repré- sentent l'évolution d'un rameau naturel, on se trouve, après un trajet géo- logique plus ou moins long, presque toujours arrêté par un hiatus infran- chissable; cet arrêt apparent correspond à l'arrivée brusque du groupe considéré, dans la région du globe que l'on étudie. 1! importe de revenir sur cette loi générale des changements de faunes par voie de migration et d'en montrer tout l'intérêt par dés exemples. L'importahce des migrations d'animaux terrestres, corrélatifs des grands changements dans la paléo géographie des continents, a été pleinelneilt reconnue il y a un siècle par G. Cuvier. L'illustre fondateur de la Paléon- tologie avait été frappé à juste titre de l'absence ou de la rareté des formes de passage entre les faunes fossiles superposées. Eiiagérant sans doute un peu, faute de documents, les conséquences de ce fait d'observation, Cuvier avait conclu au renouvellement intégral des faunes (après leur destruction par les révolutions du globe), non point par des crea//o/îi- successives, comme on le lui à souvent reproché bien à tort, mais par des migrations lointaines d'animaux étrangers à la région. Plus tard, de nombreux paléontologistes, Wallace, Lydekker, Zittel, Schlosser, Gaudry, Osborn, Ameghino, etc., ont porté leur attention sur ces phénomènes et en ont fait ressortir la portée. Il me semble toutefois que ces données sont restées dans un do- maine trop spéculatif, incomplètement étayées par des démonstrations de fait précises. C'est ainsi que la plupart des essais de phylogénie ou à'en- chainements, tentés sur divers groiipes de Mammifères fossiles, pèchent surtout parce que leurs auteurs ont recherché presque toujours surplace, dans le sol même de la contrée qu'ils habitent, les divers chaînons de l'évo- lution de ces groupes. Sans doute, il existe encore de grandes difficultés pratiques pour ressou- der bout à bout les segments de la ligne brisée que forme l'évolution de chacun des innombrables rameaux des Mammifères. Pourtant la route se déblaie à mesure des découvertes; c'est ainsi que l'exhumation récente dans l'Oligocène et l'Eocène du désert libyque des ancêtres des Probosci- SÉANCE DU 6 NOVEMBRE IQoS. 7o3 diens, Mastodontes, Dinotherium (dont l'introduction se fit d'une manière si brusque en Europe au début II" nombre fini quelconque, k, de ces quantités étant choisi c. R., 1905, 2» Semestre. (T. CXLI, N° 19.) 9^ ■yoG ACADÉMIE DES SCIENCES. arbitrairement. Dans le cas où, quels que soient 'a,, ..., ç/^, les quantités (p„ tendent vers une limite rp indépendante de cp,, .... m,^, nous dirons que la relation (i) est convergente. La limite rp sera une racine de l'équation (2) X = V{x, X, . . .). Il est aisé de construire des relations récurrentes convergentes. Ainsi la relation (3) 9,, := 1, +).2Cp=^, + :^3 ?',-, + • •• convergera si |Xo|, l^-J, ... restent inférieurs à certaines quantités. Mais, en revanche, elle cessera de converger lorsque \'k.,\, |>^3|, ... ne seront plus assez petits : la convergence de (3) n'est donc pas une conséquence directe de la forme de cette relation, mais bien de l'ordre de grandeur des coefficients. Cette remarque m'a conduit a me poser la question suivante : nexiste-t-il pas certains types de relations récurrentes dont la convergence soit assurée, quelles que soient les valeurs prises par les paramètres qui y figurent ? S'il existe de telles relations, nous dirons qu'elles sont essentiellement conver- gentes. Imaginons, d'une manière générale, que l'on introduise un nombre quelconque de paramètres 'X,, 7.,, ... dans les coefficients de (2) et de (i) et que F soit fonction holomorphe de ces paramètres et de cp„_, , (p„_o, .... Soit, d'autre pari, si cette limite existe, a, la limite du rapport oc„= " _ • l^ous appeV ^r ans x coe /yicient de convergence delà, relation (i). Soit encore a' I I la limite du rapport — «' sera le coefficient de convergence second a„_, a de la relation (i), et ainsi de suite. Partons d'un système particulier de valeurs des paramètres, pour lequel la relation (i) converge et admette des coefficients de convergence des divers ordres. Je me suis proposé de trouver les conditions nécessaires et suffisantes pour que la relation (i) ne cesse pas de converger lorsque les paramètres varient. Je me borne à énoncer le résultat général auquel je suis parvenu. Les conditions nécessaires et suffisantes sont : 1° Qu'au voisiriage du système initial de valeurs des 1, le coefficient de con- SÉANCE DU 6 NOVEMBRE 19o5. ' 707 vergence a de la relation satisfasse à l'équation (4) x=-^, (pétant la limite de la relation, racine (') de l'équation (2), et 9;,) celle des racines de (2) dont le module est immédiatement supérieur à j 9 |; 2° Que la racine a^ de (2) soit, pour le système de valeurs des \ considéré, seule de son module. (On peut alors passer du système initial au système final de telle manière que cette seconde condition soit satisfaite dans toutes les phases intermédiaires.) Soit ) 9 est la racine du plus petit module de l'équation {2). 7o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. est convergente. En effet, cette relation converge et admet des coeflicients de conver- gence au voisinage de «,=: «, = ...:= o. Si maintenant nous effectuons le calcul indiqué plus haut, nous obtenons, comme équation (5), l'égalité \ a 1- ? Or cette égalité, jointe à l'égalité CD exprime que la quantité - est, de même que ts, une racine de Téquation ( 2 ) correspon- dant à la relation (6). Donc, d'après notre théorème, la relation (6) converge. La limite

/„„ ^„,+,, ..., ^"„,+/,. et l'on ob- tiendra une relation de la forme (2) A^-„4- BX-„,^, -i- . . . -1- \.k,n+p = o où A, B, .. ., L sont des polynômes entiers en m, dépendant en outre des cofficienls /„, /,, ...,l^ du polynôme V,;.,;. La fonction génératrice de k„^ satisfera donc h une équation difierentielle (F), linéaire, d'ordre égal au degré des polynômes A, B, . . ., L par rapport à m, et que l'on pourra éga- lement former. Si V^v est le dénominateur de la réduite ( y-.v) dey(,r), et que U(iv = '■o -+- /l'i A- + . . . + k^.x' en soit le numéi'atenr, on a V-'' J \ / W — H-+'' '- ' H+v+o ■-••■ , . . . , et il s'ensuit que \^,if(x) — \]^^ satisfera à Tcquation (F). Mais les dérivées de /(a?), grâce à l'équalion (E), s'expriment linéaire- ment au moyen de celte fonction elle-même. La quaulité Y^^.,/[x) — XJ^,, et ses dérivées seront donc des fonctions linéaires de /(as), à coefiiclenls rationnels en x. En les substituant dans l'otpiation (F), on obtiendra un résultat de la forme P/^x) -|- Q = o, où P est une fonction linéaire de \^|_,, et (le ses dérivées, à coefficients entiers en x, et Q une fonction linéaii'e de V^.„ Vy,; et leurs dérivées. Si f(x^ n'est pas simplement une série récurrente, on en conclura que l'on a séparément F = o, Q = o; c'tst-à-dire que Von aura deux équations différentielles linéaires auxquelles satisferont les polynômes Y^., et \]^,„ lapreini're de ces équations étant relative au seul polynôme V^,,, dénominateur de la réduite (a, v). Par exemple, si l'équation (i) est réduite aux deux premiers termes seulement, la relation (2) est, en supposant v^;;. — i , [a„+ (w. - [j.)[i(,] {m - v)y!-,„-|- (y-, ^- mf^^){m — a — v)X-„,^, = 0; la fonction f{x') satisfait à l'équalion 7IO ACADÉMIE DES SCIENCES. el les équations P = o el Q = o sonl /pN ( (P' + f^o^O V;. - i a., + (p. + V - i);i, -I- f a„ + (;.. + v - i)[6,\œ j V'^, 1 +.x(a„+(i„v)V|,,,= o, (Q) Aa;-U;,+Ba'U;,, + CU^,-([i,-a,)r/„[(,a + v+i)V|,,-2ii;V;,] = o, où, jîour abréger, on a posé C = ([.. + V + i)(p, - a, ) - (a„ - a<^,)vx. MÉCANIQUE RATIONNELLE. — Sur l'impossibilité des ondes de choc négatives dans l' s ^az. Note de M. Gyôzô Zesiplkx, présentée par M. Appell. Une onrle de choc est une surface se propageant dans un gaz, sur laquelle la densité et la vitesse éprouvent des variations brusques. Riemann (') a été le premier à donner une théorie mathématiqne de ce phénomène, pour le cas du mouvement rectiligne des gaz. Indépendam- ment de Riemann, le phénomène a été traité analytiquement par Hugo- niot (-). Hadamard a donné un résumé complet de ces théories dans ses Leçons sur la propagation des owf/e* (Paris, 1903), dont j'adopte la nomen- clature et les notations dans la Note présente. On peut se figurer deux sortes d'ondes de choc : des ondes de compres- sion (^positives), se propageant vers la partie du gaz où la densité est la plus petite et des ondes de dilatation (^négatives), se propageant vers la partie la plus dense. Riemann a montré que, si l'on donne une distribution initiale des vitesses et des densités, de manière que ces quantités éprouvent sur une tranche une variation brusque, on peut décrire le mouvement ultérieur du gaz en se servant exclusivement d'ondes de choc positives et tVondes d'accélération. L'impossibilité des ondes de choc négatives n'est encore nullement dé- montrée avec cela; en effet, Hadamard (') a montré que, pour la même (') Mémoires de l'Académie des Scictices de Gœiliiigue, t. VIII, 1860. (^) Journal de l'École Polylecluiique, t. XXXllI, 1887 '^^ Journal de Mathéma- licjues pures et appliquées, 4' série, t. II, 1S87. (^) Leçons, p. 194 et suiv. SÉANCE DU 6 NOVEMBRE ipoS. y I X distribution initiale des vitesses et des densités, il pent exister d'antres solutions satisfaisant à toutes les conditions de compatibilité qui peuvent conduire à des ondes de choc négatives. H. W«ber a voulu déduire l'im- possibilité des ondes de choc négatives du principe de l'énergie ('). Sa déduction n'est pas satisfaisante, car il opère avec la loi A^adiabaticilë statique (loi de Poisson) au lieu de la loi iV adiabaticité dynamique établie par Hugoniot. Il est du reste évident que la propagation des ondes de choc négatives n'est pas plus que celle des ondes positives en contradiction avec le prin- cipe de l'énergie (ni avec aucune autre équation réversible de la Mécanique). C'est plutôt le second principe de la Thermodynamique, le principe de Carnot-Clausius, ou principe de l'entropie, qui rend impossible celte pro- pagation : la chaleur produite dans une onde de chop positive est la chaleur du frottement interne entre les parties du gaz dotées de vitesses différentes aux deux cotés de l'onde; or la production de la chaleur de frottement est un phénomène irréversible, car il est accompagné d'un accroissement de l'entropie. Le fait que dans une onde de choc positive se produit une transforma- tion de l'énergie cinétique en chaleur résulte immédiatement du principe de l'énergie, appliqué à la masse gazeuse qui traverse pendant le temps dt la surface de l'onde, si l'on a égard aux conditions de compatibilité. Je citerai ces é(]ualions du livre d'Hadamaid [p. igi et p. i8S, éq. (64) et (65)] avec la modification suivante : je supposerai que la vitesse de iranslalion de l'onde est nulle (c'est le seul cas qu'il ccuivient d'examiner). On aura alors en prenant encore pour état initial l'état actuel de la région 1 : Pi Po=Pl: "•'1 = 1, W2=— > H 6 = 0, = — «1, 63 = — «2, (0 • p.«. = p,«,-/''-^V «o U Le travail des pressions (travail externe) sera 8L ^ {pi u, — p., «2 ) dt, (') Rif.mann-Weber, Parlietlc Diff.-Gk'irkiin^rn dcr mallt. P/iysi/,. I. II. p. 489- 498, Braunschweif;, 1901. •^12 ACADÉMIE DES SCIENCES, la variation de l'énergie interne (ib, = ^, u, — />, //, , ni — 1 la variation de l'éneryie cinétique U-. — u\ oE^ I ", donc le principe de l'énergie, qui est en même temps expression de la loi à' Hugoniot. s'écrit ( 2 ) /'l " I — P-2 "2 = -J——^ i/>2 "-2 — /'l "l ) — ?1 «1 —^-7^ • A l'aide de (i) on tire de (2) (voir Haoamard, Leçons, p. 191) : ,„ '^'^^■'^"■—' = ^l,..,„-,v-) = §. four une onde de choc positive se propageant de la région i vers la région 2, on aura Oj > G, «1 < G, ««< G, Pi>p-2) "i> l'i, mais ;/';<«^. Il résulte de (3) que SE,- est positive, tandis que oL et oE^ seront négatives. Il y a donc une diminution de l'énergie cinétique, due d'une part à un travail contre des forces extérieures, d'autre part à une production de chaleur. L'onde de choc n'est pas un phénomène purement adiabatique quand même le gaz est isolé parfaitement contre les sources de chaleur extérieures; dans le cas d'une onde positive le gaz même est la source d'un dégagement de chaleur, Venlropie du gaz ne restera donc pas constante après le passage de la discontinuité, elle sera plutôt augmentée d'une quantité toujours posità>e ('). Le phénomène inverse, la transformation d'une quantité de chaleur en énergie cinétique, une production de mouvement aux frais de l'énergie interne du gaz par l'intermédiaire du frottement, une diminution de l'en- tropie, ne pourra se produire jamais et c'est pourquoi des ondes de choc négatives ne pourront se propager dans les gaz, mais elles se résoudront en ondes d'accélération immédiatement après leur production. (') La variation de l'entropie dans un phénomène est égale à ^ ^' où Q est la quan- tité de chaleur absorbée par le gaz, tandis que sa température était égale à T; dans le cas présent, Q est positif, donc la variation de l'entropie le sera aussi. SÉANCE DU 6 NOVEMBRE ipoS. 7l3 MÉCAXiQUii RATIONNELLE. — Remarque au sujet de la Note de M. Gyôzô Zemplén. Note de M. Hadamard, présenlée par M. Appell. Les considérations développées par M. GyÔzô Zemplén ont apporté, à lin curieux problème de la Dynamique des gaz, une solution Lien remar- quable, puisqu'on se trouve en face d'une indétermination dynamique, tlans laquelle le principe de Carnot permet le choix entre les deux mouve- ments qui sont, l'un et l'autre, compatibles avec toutes les équations du problème. On peut remarquer que la considération directe de l'entropie fournil une démonstration très simple de ce résultat. L'entropie d'un gaz dépend, en effet, du produit />r"' : or, dans la loi de détente d'Hugoniot, ce produ' est plus grand pour la partie la plus condensée que pour l'autre. Il PHYSIQUE. — Recherches sur la gravitation. Note de M. V. Crémieu, présentée par M. H. Poincaré. A l'aide des appareils que j'ai précédemment décrits (') j'ai déterminé les conditions de stabilité de l'équilibre d'une balance de torsion dans l'air, et ses conditions de stabilité et de mobilité dans l'eau. Les détails seront publiés ailleurs. Voici un résumé des premiers résultats. 1° Balance de torsion dans l'air. — Il faut soustraire la balance aux tré- pidations, aux variations de température et, de plus, aux variations de la pression atmosphérique. La double enveloppe avec couche liquide a été le moyen le plus sûr de réaliser cette dernière condition. Au sein de cette enveloppe j'ai pu, avec le concours de M. L. Malcles, suivre les oscillations de la balance de torsion, depuis des élongations de 3o degrés jusqu'à 25 secondes, sans constater, dans la période ou les dé- créments, d'autres anomalies que celles, très faibles, attribuables à la tor- sion résiduelle du fd de suspension. Or la période était de i5 minutes environ, et la balance mettait près de 48 heures pour s'amortir. Pour les expériences de gravitation, on fait des lectures de zéro, par élongations suc- cessives, en vidant et remplissant alternativement les cylindres. Il faut que ces opéra- (') Comptes rendus, t. C\LI, igoô, p. 6J3. G. R., i(,o5, 2* Semenre. (T. CXLI, N° 19.) 94 ■yi4 ACADÉMIE DES SCIENCES. lions soient conduites avec beaucoup de précaution, do façon à éviter tout écliaufle- meiit du mercure, qui provoquerait des courants d'air dans le sein de l'enveloppe. J'ai pu délerininer, pour huit valeurs de la distance entre les sphères et les cvlinih-es, les déviations de la balance. Les calculs approximatifs, les seuls que j'aie pu encore terminer, montrent que ces déviations obéissent bien à la loi de l'inverse du carré de la distance, quand celle-ci varie de 20™ à lo'"' de centre à centre, et iS""™ à 4"" f'e surface à snrface. Les chiffres suivants montrent la concordance des déviations successives, ainsi que la valeur de la correction due au chani^ement de zéro provoqué par la torsion résiduelle, pour une distance de 102""" entre centres : Arrivée Départ Numéros. du mercure. Numéros. tlu mercure. mm ii'oi 1 10.3,2 2 107,6 3 101,2 i 1 o3 , 2 5 102,2 C 106,4 7 102,3 8 106,6 9 io3 10 106,6 2° Stabilité et mobilité de la balance de torsion immergée. — Si la balance est réglée d'une façon convenable, l'introduction de la couche d'eau SS, modifie peu le zéro. L'électrodynamomètre BB, permet, d'ailleurs, de vé- rifier à chaque instant sa sensibilité et sa mobilité. La sensibilité demeure la même que dans l'air à la condition indispensable, que la surface libre SS et toutes les surfaces de contact entre le liquide et les pièces mobiles im- mergées soient rigoureusement propres et exemptes de bulles d air. De plus, la balance est sensiblement apériodique et sa stabilité se trouve, par suite, plus parfaite que dans l'air. Aussi longtemps que la propreté des surfaces se maintient, on peutefTec- tuer dans l'eau des mesures de gravitation avec une netteté supérieure à celle obtenue dans l'air. En plus de l'amélioration due à l'apériodicité, on évite, grâce à la grande capacité calorifique de l'eau, toutes les petites perturbations provoquées par les échauffements inévitables qu'entraîne la circulation du mercure. Voici un exemple de la concordance des dévia- tions successives dans l'eau : Arrivée Départ Numéros. du mercune. Numéros. du mercure, mm, . nmi I .56,8 -1 55,7 3 56,2 '1 55,1 5 55,5 G 56 7 .55,5 8 55,4 SÉANCE DU 6 NOVEMBRE 1906. yiS J'ai déterminé, pour Irois valeurs de la distance, les déviations dans l'eau. Elles sont supérieures à celles que la mesure efFectuée dans l'iiir, à la même distance, permettrait de prévoir. Voici les nombres obtenus : 'éviation dans l'eau iiiiii io4,7 56,3 49.8 Déviation dans l'air, mm 98 52,4 46 Je n'ai pu faire un plus grand nombie de délerminations, ni essayer les mnltiples vérifications qui s'imposent parce qu'un défaut de l'appareil rend ces mesures extrê- mement longues et fatigantes. On a vu, en ell'et, que, par construction, l'eau SS baigne les parois du cylindre CiC,, en fer étanié, le joint du fond de ce cylindre, ainsi que le pied du support de la balance de torsion. Quels que soient les vernis essayés et en dépit de très longs lavages préalables, l'eau distillée dissout lentement de l'oxyde de fer, des matières grasses et des vernis. Au bout de 3 à 4 jours, on constate que la sen- sibilité limite de la balance a diminué. Elle se comporte comme si elle avait un véri- table frottement au départ, et, une fois partie, ne reprend pas son zéro. On constate alors que l'eau est très légèrement troublée; et il ne suffit pas de la renouveler, il faut, de plus, démonter tout l'ajipareil pour nettoyer les sphères mobiles, sur lesquelles une sorte de boue visqueuse, extrêmement fine, s'est déposée. I^our pouvoir continuer les expériences il faudjail que toutes les parties immergées soient inoxydables et que le joint ne touche pas l'eau, ce qui nécessiterait de très coû- teuses modifications. Pour le moment, je me borne donc à tirer la conclusion suivante : // est possible de répéter, au sein des liquides, l'expérience de Cavendish, dans des conditions égales sinon supérieures à celles réalisées dans l'air. PHYSIQUE. — Sur la conductihdité électrique du sélénium. Note de M. Maurice Coste, présentée par M. Lippmann. Pour mesurer la résistance «lu séléniimi on le fond généralement entre deux lames métallifjues. Par relroidissement ra|)ide, on obtient du sélé- nium vitreux qui est isolant; en le recuisant on effectue sa transformation en sélénium métallique qui est conducteur. Le sélénium peut se combiner directement à la plupart des métaux; aussi obtient-on un sélénium qui contiendra, suivant les conditions de l'expérience (Uiupérature, durée de chauffe), des proportions variables de séléuiures. L'or ne forme pas avec ce métalloïde de combinaison directe : il y a 7l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. cependant une légère attaque. Deux lames d'or isolées sont placées à i""" l'une de l'autre. Du sélénium est étendu de façon à remplir l'intervalle qui les sépare. Le refroidissement est assez rapide, le sélénium est vitreux et l'isolement est supérieur à 5o mégohms. Par recuit on transforme le sélé- nium; la résistance est de quelques milliers d'ohms. Un peu d'or s'est diffusé dans la masse en refondant le sélénium et, malgré un refroidisse- ment rapide, on trouve que l'isolement n'est plus parfait, n'est plus que de quelques mégohms. L'expérience suivante montre bien que l'effet observé est dû à la dissolution du métal. Une feuille d'or pur deo™"',oi d'épais- seur est placée dans un tube de verre avec du sélénium. On fait le vide et le tube est fermé à la lampe. Le sélénium est fondu au contact de l'or, puis rassemblé dans une petite région du tube. En chauffant on le vaporise; il reste un petit cerne d'or adhérent au verre et très brillant s'd a été porté à température élevée. En emplciy;inl le carbone pur à la place des métaux, on évitera la complication due à la présence des séléniuies. Deux variétés de carbone m'ont fourni des résultats iden- tiques : 1° Un fil de cliarbon obtenu par calcination en vase clos de cellulose jjure est amené à grosseur convenable de la laçon suivante : le fil est placé sous une cloche de verre dans la(|uelle on fait le vide. Ou fait communiquer la cloche avec un récipient conte- nant de la gazoline, jv.iis le lîl est porté à température très élevée au moyen d'un courant électrique, l^ar l'ellet de la température, la vnpeurde gazoline est décomposée, le carbone se dépose sur le fil. 2° Du graphite de Sibérie, purifié par un traitement chimique, est aggloméré avec un peu de kaolin. La niasse passe sous pression dans une filière en saphir. On obtient ainsi des bâtons bons conducteurs et bien rectilignes. L'n preriiier mode de purification du sélénium consiste à le dissoudre incomplètement dans uiig solution de cyanure de potassium [nir. La dissolution filtrée est versée goutte à goutte dans un grand ballon contenant une dissolution étendue et chaude d'acide chlorhydrique pur. Le précipité lavé à l'eau chaude est traité à nouveau de la même façon. P^ondu dans le vide, il est distillé à six. leprises dilTérentes dans le vide. On obtient de cette façon une masse com])acle très brillante à cassure vitreuse. Effectuons la transformation du sélénium vitreux en sélénium métallique: une section vue au microscope présente un grand nombre de fissures de géodes avec pointements. La grandeur de ces géodes, les longueurs des ])ointemenls, le nombre plus ou moins grand de fissures varient beaucon[) avec la façon d'effectuer la transformation et la vitesse de refroidissemenl. Indépendamment de la question de pureté du sélénium, l'aulein' estime que la diversité des résultats obtenus par les diffei-enls expérimentateurs a pour cause la structure parlicidière de chaque échantillon. I iieure après 2 » 24 » SÉANCE DU 6 NOVEMBRE rgoS. 717 Une autre propriété physique du sélénium métallique qui présente aussi une grande importance est sa viscosité. Le sélénium métallique a un poids spécifique bien supérieur à celui du sélénium vitreux; la transformation commence toujours par la périphérie. Les parties internes se contractant à leur tour laisseront entre elles des intervalles, La présence de gaz en dissolution modifiera également la struc- ture, car il s'en dégage une partie pendant la transformation. Les boursou- flures ainsi |)roduites sont très nettement visibles à l'œil. Un échantillon transformé et qu'on laissera revenir à la température ordinaire ne prendra son état stable qu'au bout d'un certain temps. Un parallélépipède de dimensions 90""" x i""" X o™"", 5 présente les valeurs suivantes : olims Résistance initiale 44ooo 60000 635oo 78000 86000 48 il-, 72 II-, 96 il. après. Deux échantillons de sélénium : l'un très compact, l'autre à texture à géodes présenteront des différences considérables au point de vue de la variation de résistance avec la température. Pour le second, par suite de dilatations inégales, la nature des contacts sera modifiée : il s'établira une légère pression aux points de contact et l'étendue des surfaces sera aug- mentée. Ces deux effets ont pour résultat de tliminuer dans des proportions considérables les résistances au contact. On ain-a donc une diminution assez considérable de la résistance avec la température, quel que soit le sens de la variation pour le sélénium compact. Pour obtenir du sélénium très sensible ;i l'action de la lumière, il faut l'obtenir à l'état métallique sous une forme aussi peu compacte que pos- sible. L'effet dû à la lumière me parait dii à deux causes : 1° modification de la nature de la surface du sélénium; 2° effet thermique dû à rabsor|)tion des radiations lumineuses. PHYSIQUE. — Détermination de la conduclibilité calorifique. Note de M. J. Tiiovekt, présentée par M. J. VioUe. La détermination de la vitesse de diffusion de la chaleur |>eut être ra- menée à une mesure de longueur et de temps, comme nous l'avons lait ^l8 ACADEMIE DES SCIENCES. pour la détermination de la vitesse de diffusion des substances en solution {Comptes rendus, t. CXXXIH, p. 1197). En imîiijiniint nn dispositif expérimental où la chaleur se pro[)age dans une direction à l'intérieur d'une masse de forme prismatique ou cvlin- drique, et en prenant comme unité de quantité de chaleur celle qui accroît de 1° la température de l'unité de volume de la substance, la diffusion 920 o,oio4 100 123 4)812 0,0108 iio III 4)709 o,oio3 120 100 4>6o5 0,0104 i5o 73 4)29° 0,0106 180 53 3,970 0,0107 2^0 28 3,332 0,0106 Celte expérience n'est donnée ici qu'à litre d'exemple et de vérification assez grossière ; mais on conçoit que, avec un choix judicieux des appareils et des dimensions, on puisse facilement réaliser les conditions suivantes : très faible différence de températures initiales et très grande rapidité de l'expérience. Ces conditions, nécessaires pour justifier l'approximalion qui limite le phénomène de conductibilité étudié aux termes de l'équation (i), ont de plus l'avantage de bien préciser les circonstances de la mesure du coefficient de conductibilité. CHIMIE PHYSIQUE. — Spectres d'absorption ultra-violets des piirines. Note de iNJ. Ch. Uhërë, présentée par M. Daslre. Pour étudier l'absorption des radiations ultra-violettes par les purines j'ai eu recours au procédé photographique et j'ai employé comme source de lumière les étincelles d'une bobine d'induction jaillissant entre des élec- trodes constituées de fer et d'alliage il'Eder (Cd, Zn, Pb, en parties égales). Le spectie ainsi obtenu, sans interposition de corps absorbant, est pratiquement continu, tellement les raies lumineuses s'y trouvent rapproclièes, jusqu'à la raie n° 23 de Mascart (), 23i,4); il présente une luminosité sensiblement homogène, sauf les ren- forcements dus aux raies les plus éclatantes de l'alliage d'Eder qui servent de repères. Les raies les plus réfranjribles appartiennent au cadmium, au zinc et au plomb; elles sont assez espacées, mais d'une intensité sullisante. Je n'ai poussé l'examen que jus- qu'à la raie n° 27 de Soret (), 209,9). 720 ACADÉMIE DES SCIENCES. Je faisais i3 photOi;rapliies superposées sur charpie plaque : la première étanl le spectre de comparaison; les 12 autres, les spectres d'absorption de la solution aqueuse de la purine considérée sous des épaisseurs progressivement croissantes. Voici les résultats fournis par l'examen des oxypiirines, exprimés en longueurs d'onde (>,) et en nombres de vibrations (N). Sarcixe (6.0XYPURINE) {de la fabrique de E. Merck à Darmstadt). Solution à i pour loooo. Épaisseurs delà couche Limites de la bande d'absorption. Dernii-rc raie transmise. interposée — ^ ^ -— __o.^ _ ™^^--^,__»^— en mm. >,. \. ), ;\ ' " • >' 209,9 476,4 2 » » -^13,8 467,7 3 25o,i— 244,.5 399,8 — 409,0 2i3,8 467,7 4 257,3 — 242,5 388,8-412,3 2i4,7 465,7 5 259,5-287,5 385,3 — 421,0 214,7 465,7 6 266,3—234,5 375,5 — 426,4 217,0 460,8 8 267,5 — 233,0 373,8 — 429,1 219,5 455,5 10 270,3 — 231,4 369,9 — 432,1 219,5 455,5 12 271,5 — 226,6 368,3 — 44i, 3 219,5 455,5 '4 273,0 — 226,6 366,3 — 44i, 3 220,4 453,5 '7 273,0 — 220,4 366,3 — 453,7 220,4 453,7 20 274,8 363,9 Xanthi.ne (2.6.DioxYPURiiNE) {de E. Merck). Solution à I pour 30000. Epaisseurs Limites de la bande d'absorption. Dernière raie transmise. de la couche 1 ^,^__ ^__^,„. en mm. À. N. >,. N. 2 » » 209,9 476,4 4 » » 2i3,8 467,7 6 268,5 — 266,3 373,4 — 375,5 2i3,8 467,7 8 270,0 — 261,3 370,3 — 382,7 2t4,7 465,7 10....... 274,8-257,2 363,9-388,8 217,0 460, S '2 274,8 — 255,7 363,9 — 391,0 219,5 455,5 •6 280,1—250,1 357,0 — 399,8 220,4 453,7 20 282,3 — 247,6 354.3 — 4o3, 8 224, t 446,2 24 282,2 — 244,5 354,3 — 409,0 326,6 44i,3 28 283,3 — 238,0 353,1—420,1 23i,4 432,1 34 287,2 348,1 4o 287,2 348,1 SÉANCE DU 6 NOVEMBRE igOD. 72 1 AciuE LRiQCE (2.6.8. teuoxypurine) {.. N. » » 209,9 47'3.4 » » 209^9 476.4 » » 209,.) 476.4 » » 2i3,8 467,7 236,5 — 234,5 422,8—426,4 2l3,8 467.7 238, 0 — 233, 0 420,1—429,1 2i3,8 467,7 244,0-228,9 409,8-436,8 214,7 465,7 247, 6 4o3,8 248,0 4o3,2 250, I 399,''^ 252,6 .395,9 3 06,0 026,8 En comparant les spectres d'absorption des trois piirines précédentes, on voit que les bandes d'absorption (abstraction faite de la bande secon- daiie présentée par l'acide urique) se jiortent davantage du côté le moins réfrangible à mesure que la quantité d'oxvgène augmente dans la molécule. Si nous relevons les raies extrêmes des spectres au moment de la disparition des bandes de transparence, nous avons, pour chacune de ces purines, les valeurs suivantes : . "A. >'. .Moiiowpuiine ''-74,8 363,9 Dioxvpiirine 287,2 348, i Trio\y))urine 3o6,o 326,8 On peut donc conclure qu'au point de vue de leurs propriétés spectrales, comme au point de vue de leurs constitutions chimiques, ces trois purines forment série. C. R., i;)o5, 2« Semestre. (T. C\LI, N' 19.) 722 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Sur la réduction des oxydes et sur un nouveau mode de préparation par l'aluminium du composé binaire Si^In-, Note de ?•!. E.>i. V^IGOUROUX. A la suite des travaux de M. H. Moissaii ( ' ), sur la réduction de l'iinhy- dride borique par le magnésium, nous avons entrepris des recherches tou- chant la décomposition de la silice soit par le magnésium, soit par l'alumi- nium. L'action des poudres de silice et de magnésiumavait été successivement étudiée par Phipson (-), Parkinson (■'), Gattermann (*) qui constatait de très fortes explosions, puis par Winckler (') qui, même en ne chaut'fanl que oS'',2 de leur mélange, voyait des gerbes de feu s'échapper brusque- ment de ses tubes et les briser. Des 1893 ("), nous avons montré : i" rpie ces explosions étatent dues à l'humidité qui imprégnait les poudres; tn les desséchant, nous avons pu facilement mettre en réaction plusieurs cen- taines de grammes; 2" qu'il était inutile de porter la totalité du mélange dans des foyers fortement chauffés, que la simple approche d'une allumette enflammée, susceptible de brûler quelques grains de magnésium, suffisait pour amorcer la réaction qui se propageait spontanément dans toute la masse; 3" que la chaleur correspondante était capable de fondre du silicium mis en liberté. Actuellement, l'mdustrie fabrique aisément des métaux fondus, en réduisant leurs oxydes par l'aluminium. Pour l'exécution de certaines préparations de laboratoires, visan t surtout la production de corps chimiquement purs, nous avons parfois éprouvé des difficultés dans la réalisation de fusions complètes, la déperdition de cha- leur étant proportionnellement plus grande pour de petites masses mises en réaction, d'une part, et, d'autre part, l'apport d'éléments étrangers soit par les matières premières soit par les parois de récipients devant èlre nul. (>) H. MoissAN, Comptes rendus, t. \WVI, p. 89. (■-) Pini'SON, Loiiilon R. Soc. Proc. t. XIII. ('■') Faukinson, >/. of chein. Society, i'- série, l. \, j). 128. (') Gattermanx, Berichte, t. XXII, p. 186. (') \\'iN(:ii.Li;R, Berichte, t. XXIII, p. 2642. ('■) E. ViGOUiiOix. Comptes rendus, l. C\X, p. 94, année iSgô ei. Annales de C/iimie, 7" série, t. \II, p. 120. SÉANCE DU 6 NOVEMBRE igo5. 723 le métal n'est pas ici souillé de toutes ces impuretés qui contribuent à amener, pour les métaux industriels, un abaissement notable de leur point (le fusion. Dans le cours de nos préparations, nous avons remarqué que, toutes choses égales d'ailleurs, l'oxyde du métal à obtenir doit être choisi d'un ordre d' autant plus élevé que la quantilr de chaleur nécessaire à la fusion est plus grande Ç). Ainsi, pour préparer quelques centaines de grammes de chrome chimiquement pur fondu, nous avons incorporé, dans le mélange de sesquioxyde Cr-0' et d'aluminium, une certaine quantité de poudre d'anhydride fondu CrO\ Au contraire, dans la production de fer fondu, pour empêcher les projections qui se produisaient parfois, en utilisant des pouilres trop fines, par exemple, nous avons souvent additionné le sesqui- oxyde Fe^O' d'une certaine quantité d'oxyde magnétique Fe'0\ Depuis plusieurs années (-), nous réduisons aussi des mélanges d'oxydes; c'est ainsi que nous obtenons Si Mn^. Ce corps a été déjà préparé par nous, puis M. Lebeau (') qui appliquait son intéressante méthode au siliciuie de cuivre. Les substances réagis- santes sont piéparées, par nos soins, dans le plus giand état de pureté : la silice résulte de l'action du chlorure de silicium sur l'eau; l'oxyde brun de manganèse provient de la calcination de son bioxyde que nous retirons du permanganate; l'aluminium est réduit en limaille dans notre laboratoire, puis débarrassé de traces de fer, par un très fort aimant. Les parois internes du creuset sont tapissées d'un revêtement en magnésie pure très dur et très épais, comprimé à jooo''6; l'amorce est constituée par de la poudre de bioxyde de manganèse et d'aluminium. Enfin, la réaction effectuée, nous aban- donnons la matière au refroidissement lent dans un four Perrol préalablement porté à sa température maxima, puis éteint au moment de l'introduction du creuset. Dans un premier essai, nous prenons : silice, iso»; oxyde d-e manganèse, 3oos; alu- minium, i5os. La réaction se produit facilement avec grand dégagement de chaleur. Après refroidissement, nous trouvons dans le creuset, au fond, un culot pesant 120B et (') En eli'et, le poids d'aluminium à briilei- devant augmenter en raison de l'infusi- bililé du métal, c'est-à-dire de la quantité de chaleur à produire, le poids d oxygène que doit apporter l'oxyde doit également augmenter en raison de ce poids d'alumi- nium à brûler. {''■) Dès 1900 nous obtenions, de cette façon, des composés binaires, ternaires, etc., chose facile assurément, si l'on considère que les métaux aluminothermiques fabriqués par l'industrie ne constituent guère que des alliages et non des éléments. La difficulté consistait dans l'obtention de composés binaires définis purs et notre première Com- munication, sur ce point, à la Société des Sciences physiques de Bordeaux, date du i5 février igo3. (^) Lebeau, Annales de Chimie, 8= série, t. 1, p. 553, année 1904- f^et auteur a trouvé .5,25 pour 100 de silicium dans un manganèse préparé par le procédé Gold- schmidt. ya/i ACADÉMIE DES SCIENCES. deux petits nodules noyés dans la scorie. H est cassant, fragile mênae et se réduit aisé- nent en poussière; l'aluminium y lait complètement défaut et il titre : Si, i8, oo pour loo ; Mn, 80,71 pour 100; total, 99,21. Sous l'action, prolongée à chaud, de l'acide chlor- hydrique commercial pur étendu à 2 pour 100, nous en détachons de petits cristaux f[ui, dépouillés'd'un peu de silice qui les entoure, par un lavage rapide à l'eau aiguisée d'acide fluorhydrique, donnent à l'analyse : Si, 20,48 pour 100; Mn, 79,12 pour 100; total, 99,60, c'est-à-dire la formule SiMn- qui exige : Si, 20,28 pour 100; Mn, 79,72 pour 100. Dans un second essai, nous cherchons à augmenter la proportion de manga- nèse à incorporer dans le culot. Nous prenons : silice, 8oS; oxyde de manganèse, 3oo6; aluminium, i3os. Le manganosilicium trouvé dans le creuset est formé d'un culot bien fondu et de'deux nodules; poids, 1708; il est plus dur que le précédent, bien que moins fragile, se pile aisément. L'aluminium y fait encore défaut et sa composition est : Si, i5,25 pour 100; Mn, 84,60 pour 100; total 99,85. Les acides chlorhydrique, azo- tique l'attaquent plus facilement que le premier et, par l'action de l'acide chlorhy- drique à 3 Ipour 100, suivie d'un lavage rapide à l'eau aiguisée d'acide fluorhydrique, nous en séparons des cristaux répondant encore à la formule SiMn^. Ce corps est attaqué pai' l'acide chlorhydrique chaud, avec formation de silice; il l'est de même par l'acide azotique, ce qui le distingue du siliciure obtenu par M. Lebeau. CHIMIE ORGANIQUE. — Transpositions moléculaires et migration de carboxyle dans la déshydratation de certains acides-alcools. Note de MM. E.-E. Blaise et A. CocRTOT, j)résentée par M. A. Haller. On sait qu'en général les acides-alcools [î se déshydratent facilement pour donner les acides non sattirés a^ correspondants. Mais, dans le cas où le carbone a est dialcoylé, ce mode de déshydratation n'est plus possible et les essais effectués jusqu'ici n'avaient pas donné de résultats. Cependant, en faisant agir l'anhydride phosphorique, dans des conditions convenables, sur les éthers des acides diméthylhydracryliques, nous avons pu obtenir dans d'excellentes conditions de rendement les éthers des acides non saturés [îy. En particulier, nous avons préparé par cette méthode l'acide dimélhylvinylacélique, dont nous avons établi antérieurement la constitution, et que nous avons différencié d'un acide décrit à tort sous ce nom (Comptes rendus, t. CXXXIX, p. 292). La même méthode nous a permis d'obtenir l'acide diméthylpropénylacctique (éb.: 119°, 24"™), l'acide dimé- thylisoproi)énylacétique (éb. : 1 17°,28"''"), et l'acide diméthylphénylvinyl- acétique (éb.: 170°, 10°""), qui seront décrits ultérieurement. Mais, parmi les éthers diméthylhydracryliques, il en est de particuliè- rement intéressants au point de vue de la déshydratation, ce sont ceux qui SÉANCE DU 6 NOVEMBRE IQoS. 725 ne possèdent pas d'hydrogène sur le carbone y ou bien dans lesquels, la fonction alcoolique étant primaire, la chaîne se trouve limitée au carbone [3. Comme il a été indiqué précédemment, l'acide n\ypivalique libie donne, par l'action des agents de déshydratation, un héniipolylactide. Mais, si l'on opère sur l'étlier éthy- lique, il se produit une déshydratation elïeclive de la molécule, accompagnée d'une transposition, et l'on obtient un mélange de tiglate et d'angélate d'éthyle. Le premier de ces éthers est de beaucoup le plus abondant, et tous deux, sont accompagnés d'une faible proportion des acides libres correspondants. Cette réaction nécessite, comme on le voit, une permutation entre un méthyle et un atome d'hydrogène dans la molécule primitive : CH^OH — C(CII')'— CO^H^CH'— CIIOH— CH(CH') - CO^H -> CU' - CH = G (Cl I ' I - CO'- H. Un exemple plus curieux de transposition est fourni par l'acide aa-diméthyl-^- phénylhydracrylique. L'éther éthyiique correspondant, déshydraté au moyen de l'anhy- dride phosphorique, fournit un éther non saturé bouillant à iSa" sous i3™™ et qui, saponifié, donne un acide fondant à iSi". Cet acide, oxydé par le permanganate de potasse, donne exclusivement de l'acétone ordinaire et de l'acide phénylglyoxylique. De là résulte qu'il doit posséder la constitution suivante : (ch^)^c=c^;5;;î„ qui en fait un acide diméthylatropique. L'exactitude de cette constitution a, d'autre part, été vérifiée par synthèse. La condensation du phénylbromacétate d'éthyle avec l'acétone, en présence du zinc, donne, en efifet, un acide diméthylatropique dont la déshydratation normale conduit à un acide diméthylatropique identique à celui qu'on obtient par transposition. La formation d'acide diméthylatropique par déshydratation de l'acide dimélhylphénylhydracrylique ne peut s'expliquer qu'en admettant la migration du carboxyle, sous forme de carboxéthyle; elle résulterait d'une permuta- lion entre ce carboxéthyle et l'oxhydrile et serait exprimée par les schémas suivants : CH'- CHOH - C(CH^)2 — CO^H ->COMI - CH(C«H5)_ C(CH^)20H -> yCHV> CO-H — C = C(CH3)2. Cette réaction intéressante constitue, à notre connaissance, le premier exemple observé de la migration du groupement carboxyle dans une molé- cule synthétique. Elle montre que cette migration peut être admise comme normale dans certaines transformations effectuées sur des produits natu- rels : celle de l'acide camphorique en acide isolauronolique, par exemple. 726 ACADÉMIE DES SCIENCES. MINÉRALOGIE. — Sur un nouveau cas de mériédrie à symétrie restreinte, et sur les rnacles oclaèdriques. Note de M. Fréd. Walleraxt, présentée par M. de Lapparent. Ou connaît fort peu de cristaux dont le réseau possède une symétrie supérieure à celle du système cristallin, dans lequel on est amené à ranger ces cristaux d'après leur symétrie propre; tels sont la boracite, la fluorine, les grenats, et encore, pour ces derniers, des mesures plus précises vien- dront-elles infirmer celte opinion. Il est donc intéressant de faire connaître de nouveaux cas. Quand on fait cristalliser ensemble du chlorure d'ammonium et du bro- mure de nickel, tant que le premier prédomine, on obtient des cubes biréfringents composés de six pyramides ayant pour bases les faces du cube; puis il se produit un composé double probablement à deux équiva- lents d'eau, ayant tous les caractères de la boracite. Il cristallise en cubes |)arfaits, pourvus de deux axes optiques, le plan de ces axes étant paral- lèle à une face du cube et les axes eux-mêmes étant respectivement perpendiculaires sur chacune des autres faces. Les cubes peuvent êlre homogènes, mais fréquemment ils sont maclés symétriquement par ra|)- port aux quatre plans &' non perpendiculaires sur le plan des axes optiques; de plus, ces macles se produisent avec la plus grande facilité sous l'influence d'actions mécaniques. Comme les cristaux de boracite, ces cubes, quoiqueayant un réseau cubique, ne possèdent que la symétrie ortho- rhombique, un axe binaire et deux plans de symétrie è' perpendiculaires sur le plan des axes optiques; mais l'absence fréquente de macles (tandis que celles-ci ne font jamais défaut dans la boracite) ne laisse aucun doute sur la véritable nature de ces cristaux. Outre les macles relatives aux plans h\ les cubes sont encore groupés, de façon à être orientés à 180° autour d'un axe ternaire du réseau ; ils pré- sentent donc une de ces macles octaédriques que, le premier, j'ai proposé de distinguer des autres, pour la raison qu'elles ne pt- uvent être obtenues par voie mécanique et que, en outre, leur élément de symétrie ne peut devenir un élément de symétrie de même ordre dans le cristal. J'ai expliqué la formation de ces macles en remarquant que, dans l'orientation symé- trique, trois diamètres de la maille occupent la même position que dans SÉANCE DU f> NOVEMBRE igoS. 727 l'orientation parallèle (') et que, par coiiséquent, une partie des condi- tions réalisées dans le parallélisme se trouvent satisfaites. Dernièrement on a proposé tle faire rentrer ces macles dans une autre loi, en disant que tout plan réliculaire perpendiculaire sur une rangée pou- vait être un plan de macle, toute rangée perpendiculaire sur un plan réti- culaire |Jouvait être un rixe de macle. Comparons les conséquences de celle loi avec les faits révélés par l'observation : dans un cristal cubique tout plan réticulaire est perpendiculaire sur une rangée et réciproquemenl; or, dans un lel cristal, on n'a jamais observé d'autre macle que les macles octaé- driques. Dans les cristaux quadratiques el rhoraboédriques, tout plan réti- culaire, passant par l'axe principal, est perpendiculaire sur une rangée; or, jamais dans les cristaux de ces systèmes on n'a observé de macle dont le plan passât par l'axe principal, en dehors des macles octaédriques. D Hue façon générale, d'après celte loi, plus la svniélrie est élevée, plus les macles doivent être nombreuses; c'est précisément l'inverse que nous révèle l'ob- servation. Dans l'explication que j'ai donnée, deux éléments de la forme primitive, diagonales, diamètres, plans diamétraux doivent se retrouver eu coïncidence avec eux-mêmes; il en résulte que les cristaux sont symétriques soit par rapport à un élément octaédriquo, soit par rapport à un diamètre ou un plan diamétral. Quand ces élémenls diamétraux deviennent des élé- ments de symétrie, les macles dis|)araissent, et il ne subsiste que les macles octaédriques, comme cela a lieu pour les cristaux cubiques. Cette explica- tion se trouve vérifiée toutes les fois que l'on peut déterminer rigoureu- sement la forme primitive, et elle est confirmée par la considération des macles artificielles. ZOOLOGIE. — Il/iéutropisme de que/f/ttes Hydroïdes polysiphonés . Note de M. Paul IIallez, présentée par M. Yves Delage. J'ai déjà montré que Boiigaimnllia ramosa Van Ben., cultivé en eau agitée, développe un très grand nombre de stolons et prend un aspect assez diffé- rent pour qu'on l'ait décrit comme une espèce distincte sous le nom de Bon g. fruticosa Allman. J'ai eu occasion depuis d'expérimenter sur Eudendrium et Halecimini. Eiid. rameum Pallas est à Etid. ramosnm Linné ce que Boiig. fruticosa (') C'est une conséquence immédiate de la considération des éléments limites. 728 ACADÉMIE DES SCIENCES. est à Bous;, ramosa, c'est-à-dire un faciès d'eau agitée. M™® Motz-Kos- sowska (' ) a d'ailleurs déjà constaté qu'on trouve tous les intermédiaires entre ces deux formes d'Eudendn'um. Dans celte Note je m'occuperai plus spécialement de VHalecium. Une belle colonie, draguée par 58" au commencemeat de septembre, était composée de rameaux disposés en éventail sur la tige principale. Chacun de ces rameaux portait, adroite et à gauche, de petites branchettes, toutes dans un même plan, celui de l'éventail. Bien que cette colonie ne portât pas de gonanges, je n'hésitai pas, à cause de son aspect rigide et de son mode de ramification, à la considérer comme //a/ecmm^a/m^um Linné. Deux petits rameaux furent coupés à leur base et fixés le jour du dragage. Deux autres, plus grands, furent également prélevés à un intervalle de 20 jours, et soumis à la rotation, tandis que le reste de la colonie fut conservé en eau calme. Pour obtenir la rotation des rameaux, je les mis séparément dans un verre à réactif sur la paroi duquel je dirigeai obliquement le jet d'eau de mer. L'eau tournait ainsi dans le verre et la branche d' Haleci'um . placée verticalement, tournait aussi autour de son axe, grâce à ses branchettes i|ui jouaient le rôle d'ailettes. La rotation était de 60 tours par minute, pendant les premiers quinze jours, puis elle fut réduite à 3o tours par minute. Dans ces conditions, les rameaux ne tardèrent pas à bourgeonner, à la base d'abord, puis progressivement jusqu'au sommet, de nouvelles bran- chettes dans toutes les directions autour de leur axe. Ils prirent ainsi rapidement l'aspect « d'un arbuste délicat, gracieux, irrégulièrement bran- chu » qui est caractéristique de V Halecium Beanii Johnst. Celle tlétermi- nation fut confirmée par la forme des gonanges dont se couvrit, vingt jours après le dragage, l'un des rameaux soumis à la rotation. Quant à la colonie conservée en eau calme, elle garda son aspect ilu premier jour pendant environ trois semaines, puis, comme elle dégénérait, je la mis dans l'eau courante. A partir de ce moment elle commença à donner, dans sa partie proximale, une foule de petites branchelles dans toutes les directions, et les extrémités distales nécrosées donnèrent nais- sance à des stolons de régénéralion, mais il ne se produisit pas de go- nanges. S'il n'existait jias une légère différence dans la forme des gonanges des (') Comptes rc-nihis. l. CXXXVIl, igoS. p. 863. SÉANCE DU 6 NOVEMBRE igoS. 7:29 Halecium Beanii et Halecinum, on serait autorisé à considérer ces deux formes comme deux faciès d'une seule et môme espèce. Un fait n'en est pas moins acquis : c'est le changement ])rnfond et rapide dans l'aspect d'une colonie à' Halecium sous l'influence de l'eau courante. La forme de la colonie au moment du dragage pourrait être considérée comme anormale, puisqu'il s'agit d'un H. Beanii. Cependant, si l'on réflé- chit que, dans toutes les espèces de ce genre, les hydranthes sont toujours bisériés et alternes, on est conduit à admettre que le mode normal de ramification est le mode penné, caractéristique, d'ailleurs, de quelques espèces et constant dans toutes les formes jeunes. On est ainsi amené à considérer la ramification exceptionnelle de la colonie draguée par 58"" comme étant la forme normale de l'espèce et à voir, au contraire, dans l'aspect que prend cette espèce sous l'influence de l'agitation de l'eau, une forme adaptative. On sait que les tiges et les rameaux polysiphoniques sont constitués par une agglomération de tubes plus ou moins parallèles ou plus ou moins enchevêtrés et, parfois, anastomosés. On peul suivre la pUiparl de ces lubes jusqu'à l'exlrémité pioximale de la colonie où ils se répandent dans toutes les directions, enlaçant et agglomérant des grains de sable, des débris de coquilles ou des cailloux. Les coupes faites à travers ces fais- ceaux polysiphoniques montrent que souvent des corps étrangers (sable,' spicules, diatomées, argile) sont emmurés entre les tubes qui les composent. Et comme ces tubes ont des longueurs très diflerentes, on peut déjà admettre qu'ils se forment suc- cessivement, qu'ils ne sont pas tous du même âge. La structure des tubes de la tige est la même que celle des racines on hjdrorhizes : la périthèque est très épaisse, formée d'un grand nombre de couches concentriques, l'ecloderme également épais a un aspect glandulaire, tandis que l'endoderme est mince, formé de cellules pavimenteuses à très gros noyau. La structure des hvdroeaules, c'est-à-dire des tubes portant des hydranthes, est dif- férente : la périthèque est mince ainsi que l'ectoderme, tandis que l'endoderme est formé de cellules columnaires d'autant plus élevées qu'elles se rapprochent davan- tage de l'hydranlhe. Ainsi par leur structure comme par leur mode de croissance (puisqu'ils peuvent atteindre une longueur de plusieurs centimètres sans se ramifier et sans porter d'hy- dranlhes), les tubes de la tige et des rameaux nous apparaissent comme des faisceaux d'hydrorhizes dressés. Ce sont des stolons qui, comuie chez BotigaiiH-illia et Eudeii- drium, se développent Irè^ rapidement sous l'iiilluence de l'agitation et qui, comme les hvdrorhizes, peuvent donner naissance à des hvdroeaules qui portent les hydranthes. La colonie est d'autant plus brajichue que l'agitation est plus forte et plus prolongée. Les grosses nervures s'épaississent par la formation de nouveaux tubes à la péri- phérie et acquièrent par conséquent plus de solidité; les hydrocaules sont d'une grande G. R., igoô, 2» Semestre. (T. CXLI, N" 19.) 9" rj'io ACADEMIE DES SCIENCES. flexibilité à l'extrémilé dislale tandis que leur partie proxiniale est progressivement consolidée par des tubes stoloniques à mesure que les lijdrocaules s'allongent. Ce sont là évidemment des conditions avantageuses au jioint de vue de l'adaptation. Ainsi le rhéolropisme des Hydroïdes polysiphonés .se manifeste surtout par un développement excessif de stolons qui consolident tontes les ner- vures de la base au sommet. Les modifications dans l'aspect et la ramifica- tion des colonies, qui sont celles qui frappent le plus l'observateur, ne sont que secondaires; elles sont la conséquence de la prolifération du .système stoionique. J'ajouterai que c'est surtout la comparaison des phénomènes que j'ai observés chez les Hydroïdes monosiphonés et polysiphonés qui m'a conduit à considérer les tiges polysiphonées comme des faisceaux d'hydrorhizes. PHYSIOLOGIE. — Expériences sur la toxicité des Œuf S. Note de M. Gustave Loisel, présentée par M. .4lfrefl Giard. Dans des recherches précédentes, nous avons montré que les extraits des glandes génitales de différents animaux. Vertébrés ou Invertébrés, renfennaient des substances toxiques ('). Comnie suite à ce premier ordre de recherches, nous avons étudié la toxicité des produits génitaux et tout d'abord des œufs : de Canard, de Foule et de Tortue. Nous donnerons seulement ici un résumé de nos ex|)ériences, renvoyant à un Méinon-e ultérieur ou aux Comptes rendus de la Société de Biologie (-) pour le détail de ces expériences. A. Toxicité des oeufs de Canard : i° Injections veineuses de jaunes d'œuj's décor- tiqués el éinulsionnés dans l'eau distillée. — Sept lapins adultes sont tués par S"^""' de jaune d'œuf en moyenne. Tous meurent en un temps variable, de quelques minutes à 2 heures, en présentant d'abord de fortes contractures de tout le corps, puis de la dyspnée et de la paralysie des membres. 2° Injections veineuses d'extraits salés de ai jaunes d'œufs préalablement dessé- cités el réduits en poudre. — lOi de cette poudre, traitée par loo'^"' d'eau salée au cen- tième, puis liltrée, tuent trois lapins, par injection intra-veineuse, dans des propor- tions de 80'^"'° par kilogramme de lapin. (') Gustave Loisel, Les piténomènes de sécrétion dans les glandes génitales (Journ. de l'Ànat. et de ta PliysioL, 1904, p. 536-562, et igoô, p. 58-93). (^) Séance du !\ mars 1905. SÉANCE DU 6 NOVEMBRE I9o5. ySl 3° Expériences de conlrôle. — Bien que l't'nuilsion précédente ne renfermât pas de globules de graisse capables de produire des embolies, nous avons cependant institué deux séries d'expériences de contrôle, se confirmant l'une par l'autre. Dans une première série nous avons vu que 60™' d'une émulsion grossière d'huile blanche alimentaire, faite dans l'eau salée au centième et injectée dans les veines d'un lapin de 6ios, ne le rendait nullement malade. Dans une seconde série d'expériences nous avons vu que des quantités données de jaune d'œuf injectées dans la cavité générale de lapins les tuent tous dans l'espace de quelques heures en présentant les mêmes phénomènes d'intoxication que ci-dessus. B. Toxicité des oeufs de Pouli;. — Des expériences semblables à celles que nous avons faites avec les œufs de Canard nous ont montré pour les œufs de Poule une toxi- cité analogue, quoique un peu moins moindre, à celle des œufs de Canard. De plus Fac- tion de nos injections déterminait ici des sécrétions d'urine abondantes que nous n'avions pas observées avec les œufs de Canard. C. Toxicité des oeufs de Tortue. — La toxiciié des œufs de Tortue maurilanique nous a paru, au contraire, plus grande que celle des œufs de (Canard, surtout pour les ovules mûrs, mais retirés directement de l'ovaire. C'est ainsi que i5™' de vitellus injectés directement dans le cœlome font mourir un lapin de a^ySs au bout de 17 heures dans des convulsions et des contractions tétaniques très fortes. L'albumine qui entoure les ovules de Tortue dans l'œuf, injecl<'e dans le sang, détermine des phénomènes d'in- toxication au moins aussi puissants que le vitellus. En résumé, les jaunes d'œufs de Poule, de Canard et de Tortue ren- ferment des substances qui, injectées danslesveines, sous la peau ou dans la cavité générale du corps, déterminent promptement la mort des animaux clxez lesquels on les injecte. Ainsi, la poudre de jaune d'œuf de Canard, traitée par de l'eau salée au centième et injectée dans les veines, tue i''^ de lapin à la dose de 7^ à 8^ et à celle de 20" à 3os quand on l'injecte dans le cœlome. Le jaune d'œuf de Poule est un peu moins toxique que celui de l'œuf de Canard; celui de Tortue l'est, au contraire, davantage, puisqu'il suffit de 5""' à 6"'' de ce jaune d'œuf, injectés dans le cœlome, pour tuer i''^ de lapin. L'albumine est également très toxique, du moins eu ce qui concerne l'albumine d'œuf de Tortue, la seule que nous ayons expérimentée jus- qu'ici. Dans tous les cas, les phénomènes qui ont précédé la mort sont ceux d'une intoxication aiguë du système nerveux central. 732 ACADÉMIE DES SCIENCES. ACOUSTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Contribution à V étude de V organe de Corli. Noie (le, M. Marage, préseiilce par M. Yves Delage. On connaît l'hvpolhèse de Helmhollz sur le mécanisme de l'audition : chaque fibiv de Corti est accordée pour un son, et elle vibre par sympathie lorsque ce son est produit à l'extérieur. Cette théorie si simple semblait avoir été confirmée par les observations deHensen('). Au moyen d'un appareil reproduisant les dispositions du tympan et des osselets, ce savant conduisait le son d'un cor à piston dans l'eau il'une petite caisse où était fixé une Mysis, en sorte qu'on pouvait observer au microscope les soies extérieures de la queue. On constatait ainsi que certains sons du cor faisaient vibrer fortement certaines soies; d'autres sons ébranlaient d'autres soies ("). J'ai repris les expériences de Hensen au laboratoire de Roscoff; le dis- positif employé était le suivant : Une membrane mince, non tendue, en caoutchouc, transmettait, par l'intermédiaire d'une colonne d'air de o",4o de longueur, les vibrations qu'elle recevait, à t""' d'eau contenu dans une petite cuve où se trouvait une Mysis. L'observation est facile sans fixer l'animal, car celui-ci se place presque toujours la tête vers les bords de la cuve et la queue vers le centre. Les sources sonores employées étaient les diapasons : à brandies . . . «>i si''?z si.->. *'>5 *'>6 à anches mi„ la. rc'. sol 3 la. et les voyelles naturelles ou, o, a, é, i, émises sur les notes comprises dans les regis- tres d'un soprano et d'un baryton. Les tracés de ces dilTérents sons avaient été pris par les flammes manométriques et par la méthode graphique. L'énergie du son des diapasons à anche était environ de o''8", 00070 ; celui des voyelles naturelles de o'^s™,070. Les expériences ont été répétées un grand nombre de fois, sur des Mysis vi/lffaris (') Élude sur l'organe de l'ouïe chez les Décapodes {Journal de Zoologie scien- lifique de Sikboi.d et Kdlliker, Bd. XIII). (^) IIelmholtz, Théorie physiologique de la musique, 2° édition, p. 187, traduction française. SÉANCE DU 6 NOVEMBRE \C)o5. ^'53 et des Mysis chamœlon, et jamais l'on n'a pu observer ce qu'avait remarqué Hensen, les cils longs vibrant pour des notes graves, les cils courts pour des notes aiguës. Cependant l'énergie de ces sons était bien suffisante puisque la voyelle synthétique i sur la note fcit,, émise avec une énergie de 0,000000 3, est entendue par une oreille placée à laô™ de distance; de même ou, sur la note «/j, et émise avec une énergie de o''S"i,oi5, est entendue à i25" (')■ Queue de Mysis. (Grossis. : 3o diam.) A, A', olocystes avec un gros otolillie; B, B', soies de diiïérenles longueurs. Les sons du cor employés par Hensen avaient certainement une énergie beaucoup plus grande. Malheureusement, je n'avais à ma disposition que deux trompettes à anches libres, donnant les notes re\ et ul-^. L'énergie du son émis par ces deux instruments était environ 200 fois plus grande ( o''6'>i,i;'|o) que celui des diapasons à anche. Avec ces sources sonores très intenses, j'ai constaté, en eflet, que certains groupes de cils étaient parfois animés de mouve- ments vibratoires, mais je n'ai pas pu remarquer d'action élective pour certains cils sui- vant que l'on employait la note re'; ou la note ut-^. (') Comptes rendus. V) y.\\\\'\er igoî. ']'if\ ACADÉMIE DES SCIENCES. De plus, il me semble qu'il y avail des causes d'erreur dues à réhranlement du liquide en lolalilé. Malheureusement, mon installation pour ces derniers sons musicaux était trop primitive. Pour le moment, la seule conclusion à tirer de ces expériences est la suivante : Les sons des diapasons et ceux des voyelles naturelles, émis avec une énergie capable d'impressionner par l'air extérieur une oreille placée à i25" de distance, n'ont pas pu faire entrer en vibration les cils des Mysis, ces vibrations étant transmises à 1"°' d'eau par l'intermédiaire d'une membrane vibrante et d'une colonne d'air de o",4o de longueur. CHIMIE BIOLOGIQUE. — De la nature des pigments du sang. Note de MM. PiETTEE et Vila, présentée par M. E. Roux. I. On connaît en Toxicologie une réaction fort intéressante qui permet d'obtenir, sur des lames de microscope, des cristaux dits de Teichmann (' ), le principe colorant contenu dans le sang étant, d'après cette ancienne et classique expérience, susceptible de cristalliser. Cette propriété remar- quable fut étudiée par différents auteurs (-) et appliquée bientôt à la recherche du sang en médecine légale. Comme il ne s'agissait que d'une réaction microscopique, on ne pouvait, dans ce cas, se rendre compte de la composition des cristaux. Mais plus tard JNencki, avec des moyens puis- sants, parvint à préparer, en dépensant d'énormes quantités d'acide acé- tique glacial, prés de Soo^ de celle matière, qu'il désigna sous le nom à'acéthémine. Elle représente, à l'état cristallisé, la .totalité du pigment fer- rugineux contenu dans le sang. Le procédé pour l'obtenir, très simple quoique coûteux, donne, avec un excel- lent rendement (4" à 5»' par litre de sang délîbriné), de magnifiques cristaux noirs à reflets d'acier, en rliombes très allongés, pouvant alleindre i™" à 3™™ de longueur. (') Teichmann, Zeitchr. f. ration. Medec. B. III, iSàa: B. VIII. 18.57. (-) Hoppe-Seylbr, Mecl. chem. Untersuch., Berlin, 1871 . — P.Oazeneuve, Recherches de Chimie médicale sur l'hématine, 1876. — Mexcki el Sieber, Berichte d. dent. ch. Ges., 1" série, t. Wll, 1884, p. 2270. — Schalfsjefi-, Le Physiologiste russe, I, 1886, p. i5. — Cazeneuve et Bueteau, Bulletin de la Société chimique, t. XXI, 1899, p. 372. SÉANCE DU 6 NOVEMBRE ipoS. "35 A cette substance correspond, dans riiisloire du sang, une autre matière cristallisée, déjà connue sous le nom de chlorhydrate d'héinaline ou liémine. Par l'examiMi microscopique, autant que par la préparation, il apparaît que les cristaux de Teichmann, nés d'une solution saline, et ceux, de Nencki, nés de cette même solution et dans des milieux, acétiques, sont identii[ues par leur forme, leur spectre en solution et leurs propriétés. Avec la quantité considérable de matière obtenue, Nencki (') a pu faire des analyses reliées en réalité aux cristaux de Teichmann et qui donnèrent les chiffres C. H. N. Cl. Fe. Pour loo 62,08 5,i4 8,65 5,64 8,66 représentés par la formule globale, C^^H"0^]S*ClFe. De notre côté nous avons préparé, en suivant la même méthode, des cristaux d'acéthémine; il nous ont donné à l'analyse : c. H. N. Cl. Fe. Pour 100 62, 3o 4,97 8,5r 5,20 8,61 II. La matière était donc identique, il reste à savoir si elle constitue une espèce chimique. Pour élucider cette question, nous nous sommes attachés à produire des cristaux semblables aux précédents, dans un milieu totalement exempt de chlore. 11 résulte de ce travail que le chlore n'est pas nécessaire à l'espèce chimique de ces cristaux, car nos analyses n'en comportent pas. De plus, nous avons constaté que ce chlore, dans des préparations d'acéthémine analogues à celles de Nencki, n'est pas un élément constant, i.e fer subit aussi des variations, d'ailleurs indépendantes, et voici résumés, dans le Tableau ci-dessous, les chiffres que nous avons trouvés, comparés avec ceux de Nencki. Résultats de A'e/icki. Cl Fe p. 100. p. 100. Formule théorique pour C»H"OHN*GlFe 5,44 8,59 Nombres expérimentaux 5,64 8,66 Résultats de nos analyses. Préparations : En suivant rigoureusement la méthode Nencki. . . 5, 20 8,61 Eu présence d'un excès de chlorure de sodium.. . 5,43 8,02 I. Avec élimination du sérum par décantation. . . 4i6o n II. " ... 4,70 8,10 (') Nencki et Z.vleski, Zeitsch. fur Pkysiol.. t. XXX, »900, p. 384- 736 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cl Fc p. 100. p. 100. I. Globules lavés additionnés de leur volume de sérum 4,^3 S,6i II. Globules lavés additionnés de leur volume de sérum 4,0 8 , 5o Avec l'oxyhémoglobine crisiallisée pure exemple de chlore o 9 , 20 Il nous est impossible d'attribuer à de légères impuretés les différences con.stalées dans des dosages répétés. De tels écarts ne peuvent exister que par le fait du milieu où naissent les cristaux, et ceci nous semble rendre illusoire l'interprétation analytique donnée par la formule de structure moléculaire adoptée parles auteurs. III. Nencki et Zaleski (') ont proposé une constitution définitive de ces matières biologiques, en prenant comme base un dérivé qu'ils appelèrent hémopyrrol. Quant à présent, la constitution de l'hémopyrrol n'étant pas établie avec la sécurité que comportent les formules de Chimie organique, nous avons pris la liberté de pousser plus loin cette étude. Comme nous avons constaté que le chlore n'est nullement inhérent à la molécule de ces cristaux, il est parfaitement admissible que le groupe acc- tylé, qui lui est équivalent, ne résulte aussi que des conditions de milieux et ne soit pas davantage nécessaire à celte substance. Toujours est-il que par des expériences répétées nous n'avons pu mettr(> en évidence de groupe acétylé, et nous pensons avoir démontré que le chlore ne joue pas de rôle dans la structure moléculaire de ce qu'on nomme acétyl-hèmine. Si le chlore et sans doute les groupes acétylés ne tiennent pas une place importante dans ces cristaux, et qu'ils soient la conséquence des milieux oii ils apparaissent, il importe de se demander si d'autres groupes chi- miques ne viennent pas, de même, s'appliquer autour d'un groupement (pi'il reste à définir. Dans ce cas d'autres séries de corps peuvent tenir la place attribuée jusqu'ici au chlore et à l'acélyle. Nos expériences dans l'état actuel nous permettent d'affirmer que les cristaux de Teichmann-Nencki peuvent être scindés en divers principes immédiats parmi lesquels nous avons déjà isolé une substance solide, inco- lore, ne contenant pas de fer. Ultérieurement nous reviendrons sur ce sujet. (') Nenxki et Zaleski, Berichie Gesel., t. XXXl\', I, 1901. p. 997. SÉANCE DU 6 rvOVEMBRE iqo5. 737 PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches sur les acides gras. Lésions expérimentales. Note de MM. Jeax Camus et Ph. Pagxiez, présentée par M. Bouchard. Les lésions produites au niveau des tissus par les acides gras ont été jusqu'ici peu étudiées. Nous avons entrepris une série de recherches à ce sujet, en utilisant des acides gras de provenances différentes, principa- lement ceux extraits de l'huile de lin et de l'huile de coton. L'injection de ces acides sous la peau donne lieu à des lésions irritatives très marquées, aboutissant en quelques ht ures à une réaction inflamma- toire localisée, bientôt suivie de la prochiclion d'escarres et d'ulcérations torpides à cicatrisation lente. L'introduction dans le péritoine détermine une exsudation peu abon- dante, la production défausses membranes, l'adhérence des anses intesti- nales, avec rétraction très accusée des anses grêles et du grand épiploon. Nos recherches ont encore porté sur les méninges et différents organes. Les altérations occasionnées par les acides gras sont variables suivant la dose employée et suivant la date de l'injection. Elles peuvent être divisées en deux groupes : elles sont soit de l'ordre des destructions et des nécroses, soit de l'ordre des réactions cellulaires et des scléroses. Les lésions sont le plus souvent d'une netteté schématique et il y a là l'indication d'une mé- thode générale pour l'étude anatomo-pathologique d'un certain nombre de lésions susceptibles d'être reproduites expérimentalement. Nous avons surtout étudié les lésions déterminées au niveau du poumon. Nos expériences ont été faites sur le chien et sur le lapin. Les acides gras ont été introduits par deux voies très différentes : la voie aérienne et la voie sanguine. Nous ne nous occuperons ici que du premier mode d'expérimentation. L'injection était faite dans la trachée mise à uu, et poussée au moyen d'une aiguille introduite entre deux anneaux. Les quantités injectées ont été variables suivant le poids des animaux et suivant l'intensité des lésions que nous cherchions à produire. C'est ainsi que, chez le lapin, certains de nos animaux ont reçu des doses de o-,io, 08,20, o»', 140. Les acides gras ont été injectés quelquefois purs, le plus souvent mélangés à l'huile. Les animaux n'ont jamais reçu qu'une |Seule injection et ils ont jeté sacrifiés après une durée variant de 24 heures à 80 jours. G. R., 31905, 2- Semestre. (T. GXLI, N» 19) 97 738 ACADÉMIE DES SCIENCES. A la suite de l'injection, si la dose a été considérable, la mort peut survenir en quelques heures avec congestion œdémateuse, difluse et intense des poumons. Après injection de doses plus faibles, nous avons pu observer, chez le chien, l'appa- rilion rapide de fonx répétée, d'expectoration sanglante et de signes d'hépatisation pulmonaire, constatables par la percussion et l'auscultation; il est à remarquer que ces animaux, malgré l'étendue des lésions contrôlées plus tard à l'autopsie, ont tou- jours conservé les apparences d'un bon état général. Chez les animaux sacrifiés, l'aspect macroscopique des lésions a été très différent, suivant la durée de la survie et les quantités injectées; néanmoins, on peut schéma- tiser ainsi les différents aspects que nous avons obtenus. Les lésions se rencontrent, soit au niveau d'un seul, soit au niveau des deux pou- mons. Elles atteignent des dimensions très variables, depuis de petits nodules du volume d'un pois, et au-dessous, jusqu'à des masses étendues, transformant quelque- lois tout un lobe, et même davantage, en un bloc compact. Récentes, les lésions sont représentées par de la congestion, allant en certains points jusqu'à l'hémorragie, de la splénisation, de l'Iiépatisation véritable. A un stade plus avancé, deux aspects sont surtout intéressants : d'une part, des lésions ulcéreuses; d'autre part, des noyaux homogènes de coloration gris jaunâtre, d'apparence absolument caséeuse. Quand les lésions sont corticales, la plèvre peut être intéressée, ulcérée même, et, dans ce dernier cas, la cavité pleurale renferme un épanchement. Nous ne pouvons indiquer ici que quelques-unes des lésions histologiques très complexes qui correspondent à ces différents stades. Au début on note de l'Iiépatisation avec réseau fibrineux intra-alvéolaire et. en même temps, des territoires de nécrose plus ou moins étendue du parenchyme pulmonaire, avec hémoiragies interstitielles abondantes. Très rapidement, senible-t-il, se manifeste une réaction vive de l'endothelium alvéo- laire et du tissu conjonctif, avec apparition de très nombreuses cellules géantes ayant la forme de plasmodes en certains points; par contre, toute apparence d'organisation cellulaire a disparu, une substance amorphe apparaît seule, qui, dans une certaine mesure, rappelle la substance caséeuse qui. comme elle, tout au moins, est une nécrose de coagulation. Le dernier stade est caractérisé par une prolifération conjonctive considérable; les bronches sont dilatées par places et transformées en cavités kystiques, rétrécies en d'autres points. Les cavités alvéolaires sont comblées par des cellules endothéliales proliférées et hypertrophiées. En examinant certaines de nos préparations, on a sous les yeux des images rappelant quelques aspects des lésions de la tuberculose pulmo- naire, rappelant peut-être davantage les lésions produites par les poisons locaux du bacille tuberculeux, étudiés par Auclair, et principalement celles qui sont dues à la chloroformo-bacilline. Ceci n'a pas lieu de surprendre quand on a fait, ainsi que nous l'avons pratiqué, l'analyse de ces poisons tuberculeux ('). L'éthéro-bacilline, en (' ) Nous remercions vivement le D' Auclair des échantillons qu'il nous a gracieuse- SÉANCE DU 6 NOVEMBRE I9o5. 789 effet, dans deux échantillons que nous avons pu examiner, contenait 20,8 et 5o,3 pour 100 d'acides gras libres. Un échantillon de chloroformo- bacilline a fourni à l'analyse une proportion de 22,4 pour 100 d'acides gras libres. En raison de ces faits, il nous parait vraisemblable d'attribuer aux acides gras d'origine microbienne, en particulier à ceux du bacille tuber- culeux, un rôle important dans la production des lésions locales dont ces organismes sont la cause. GÉOLOGIE. — Sur râiie du "lanite de Vire. Note de M. A. Bigot, présentée par M. Michel Lévv. La petite ellipse granitique de Marligny (Guinnefougére) est en relation avec l'accident transversal qui interrompant à l'ouest le massif silurien de Falaise en rejette le prolongement à 2'^™ au nord. Cette ellipse présente aux affleurements une roche altérée, attribuée à la granulite par la Carte géolo- gique, mais qui doit être rapportée sans hésitation au type ordinaire des graniles de la région (Vire, Athis, etc.). Ce granité vient en contact avec les couches siluriennes dans une tranchée du chemin An fer de Berjou à Falaise, près du kilomètre lo, i . Le granité, à l'état d'arène, enveloppe une bande de quartzites, puissante de 6™; la disposition de cette bande au milieu du granité rappelle ainsi celle des quartzites que M. Ch. Barrois a sigualésà plusieurs reprises dans les massifs granitiques de Bretagne. Comme les quartzites de Bretagne, ceux-ci sont à éléments cristallins, lardés de filons de quartz qui les transforment en une véritable brèche à ciment de quartz cristallisé. Ils présentent au contact immédiat de l'arène granitique des phénomènes d'injection sous forme de petits lits feldspathisés ( ' ). Ces quartzites dépendent d'une assise de grès, visible à l'autre extrémité de la tranchée, près de la passerelle; sur ce point ils sont associés à des lits de schistes noirs, ampéliteux. Leur âge est incontestablement silurien; on ne peut hésiter que siu' leur attribution au Gothlandien (grès culminant et ment oflei'ts, et le D'' ?v'iclou\, qui a mis liés iiiuiablemenl à noire disposilion son expérience de l'analj'se chimique. (') Michel Lévy, Granile de FLainanvillc (Bulklin de la Carie géologique. n° 3C, 1893). y/jO ACADÉMIE DES SCIENCES. ampélites) ou à l'Ordovicien supérieur (grès de May de la Roche). Celle incertitude sur l'âge exact des grès n'a qu'une importance secondaire; l'essentiel est de constater que le granité traverse et modifie des couches dépendant d'un faisceau d'assises siluriennes et assez élevées dans la série stratigraphique. Le granité de Vire de Normandie avait été en effet considéré jusqu'ici, et par nous- même, comme antérieur à l'Ordovicien inférieur (grès armoricains), tandis que le gra- nité de lîédierel et de Fougères, que rien ne difTéiencie de celui de \ ire, a fait son intrusion à l'époque carbonifère, comme M. Barrois l'a démontré. L'absence de contacts entre le granité de \ire et des sédiments paléozoïques plus récents que le Gothlandien ne permet pas d'espérer ([u'on pourra trouver des preuves directes de l'âge carbonifère de ce granité, mais la situation de l'ellipse de Guinnefou- gère sur l'emplacement d'une dislocation importante du synclinal de la zone bocaine en fournit une démonstration indirecte. Comme le culot granitique de Rouillac, celui de Marligny « a fait son apparition en un jjoint spécial, où la tension n'était évi- demment pas la même que dans le reste du massif » ( ' ). Or, ces inégalités de tension, comme l'a encore établi M. Barrois, se sont produites au moment des derniers grands efforts orogéniques {Bidemcnls des Cornouailles et du Léon), qui à l'époque carbonifère ont donné sa structure au Massif Breton. En Normandie, c'est à cette époque carbonifère que le granité de Vire a fait son intrusion, en même temps que le granité de Fougères en Bretagne. Il s'est logé comme lui suivant des points dont l'emplacement avait été déterminé par ces mouvements mêmes, en absorbant les formations schis- teuses (-) et en respectant les bandes gréseuses siluriennes demeurées distinctes dans les massifs granitiques où elles sont aujourd'hui noyées. GÉOLOGIE. — Sur le parallélisme des couches éocénes supérieures de Biarritz et du Vtcentin. Note de M. Jean Borss.ic, présentée par M. de Lap- parent. Les couches éocènes supérieures du Vicenlin renferment en grande quantité des Nummulites et des Orthophragmina, qui nous ont permis d'établir des parallélismes précis avec les couches de Biarritz. La coupe la plus étendue de la région, décrite autrefois par Bittner, et (') Ch. Barrois, Menez Bétair, p. 22.5. (-) MicnKL Lévv, toc. cit. SÉANCE DU 6 NOVEMBRE igo5. 'J^l reprise depuis par Oppenheim, se Irouve à Pederiva, dans les Colii Berici ; la succession est la suivante, de bas en haut : i" Calcaires gréseux, à Nummulites gizehensis et N. biarritzeiuis; correspondant aux couches de la Gourèpe. a" a. Calcaire compact à TV. contoitus-strialiis, N. crassus-lucasanus < b. tuf à ,V. crassus; c. lumaclielle à N. contortus-striatiis. Cet ensemble de couches, carac- térisé par l'association de I\ . crassus et de TV. contorlus, est à paralléliser avec les couches du ravin de Mouriscot, près Biarritz, où M. Douvillé a signalé la même asso- ciation. 3° Masse puissante de couches marno-calcaires contenant en grande quantité des Nummulites et des Orthophiagmina : J'Y. contortus-striatiis, N. sp., réticulée gra- nuleuse, confondue avec A', intermedius: Orthophragmina sella, O. Pratti, O. ra- dians, et aussi des Orthophragmina à piliers : O. strophiolata Giimb., O. sp. Ces couches, qui ne sont autres que le système de Frlabona, correspondent au gisement Lady Bruce, à la base de la côte des Basques. 4° Marnes blanches contenant une quantité prodigieuse de bryozoaires : c'est le niveau des marnes bleues de la côte des Basques. A Priabona, la coupe est moins étendue; la formation la plus basse observable est un basalte formant le lit du torrent qui coule au sud-ouest delà butte de La Granella. Immédiatement au-dessus on trouve un calcaire contenant N. contorlas-striatus, Orthophragmina Piatti. 0. sella, O. strophiolata et d'autres espèces à piliers. On retrouve les mêmes fossiles dans le haut de la butte, de sorte que les bancs saumàtres à Cerithium diaboli sont intercalés dans la base du système marno-calcaire. Il en est de même des tufs et bancs à grandes coquilles décrits par Suess, qui supportent un puis- sant calcaire à Oursins et yV. conlortus, recouvert par les marnes bleues de Priabona : .'V. contorlus-striatus, Orthophragmina sella, O. Pratti, O. radians, et espèces à piliers et pustuleuses. Ce puissant système marno-calcaire de Priabona correspond à celui de Pederiva et au gisement Lady Bruce à Biarritz. Les marnes à bryozoaires sont bien développées, surtout à Brendola; là elles con- tiennent N. contorlus-striatus. Terebraluliiia tenuistriata. Spondylus cisalpinus. faune qui les assimile aux marnes bleues de la côle des Basques. Les marnes de Brendola supportent des calcaires à polypiers, bien développés à Monlecchio-Maggiore, contenant N. cf. contorlus: ils sont recouverts par les couches de Castel Gomberlo, à Nalica crassalina, dont la faune est presque identique, comme Tournouér l'a montré depuis longtemps, à la faune de Gaas, avec laquelle il faut la paralléliser; de sorte que, si l'assimilation des couches de Gaas et des couches supé- rieures de Biarritz, admise par M. Douvillé, est exacte, les couches de Montecchio- Maggiore correspondraient à la partie tout à fait supérieure de la côte des Basques, aux couches du Cachaou et de la perspective Miramar. Nous avons pu aussi préciser les niveaux de Roncà et de S. Giovanni Uarione, à l'aide d'une coupe relevée à l'ouest de Chiampo. Les couches de Roncà contiennent N. slrialus, N. lucasanus, N. Brongniarli. Or, à l'ouest r,42 ACADEMIE DES SCIENCES. de Chiampo, on trouve deux bandes calcaires dans le basalte; l'inférieure contient N. bianitzensis et se parallélise avec La Gourèpe et le calcaire ijréseux de Pederiva; la supérieure contient N. contortiis-striatus, N. crassus- hicasanus, N. Brongniarti; c'est la faune de Roiicà, qu'on doit mettre sur le même horizon que le calcaire à N. crassus et A'^. conlartas de Pederiva, et cjue les couches du ravin de Mouriscot près Biarritz. Le tuf et le calcaire de S. Giovanni Ilarione ap|)artiennent à la bande inférieure et contiennent iV. crassus, N. aturlcus, N. Incasanus, N. gizehensis, N'. complanatiis. On voit, une fois de plus, que les nummulites sont des fossiles précieux pour l'établissement des synchronismes à grandes distances. Un autre résultat de cette étude est de montrer que les OAMo/^A/'agmf «a disparaissent plus tôt dans le Yicentin qu'à Biarritz. MÉTÉOROLOGIE. — Sw la trombe du 4 juillet igoS dans l'Orléanais. Note de M. Maillard, présentée par M. de Lapparent. Le 4 juillet iqod, une trombe a ravagé les environs de Gravant, près de Beaugency. Le fléau a sévi, presque exactement en ligne droite, sur une longueur de 12'"°, depuis Cernay jusqu'au château de la Touane, la dévas- tation étant concentrée sur une bande de 25o'° à 35o™ de largeur. Vers 9'^ du soir, à la suite d'une journée exceptionnellement chaude, un nuage d'un noir d'encre s'avança, rasant le sol, avec une vitesse d'en- viron 12" à la seconde. Les habitants ressentirent une oppression subite qui les empêchait de respirer et, en chaque point du parcours, l'œuvre dévastatrice s'accomplit en une trentaine de secondes. Le mouvement gira- toire, bien mis en évidence par le mode de dispersion des débris, s'effec- tuait en sens inverse de la marche des aiguilles d'une montre. Un intérêt scientifique spécial s'attache à la tornade du 4 juillet, en rai- son de l'abaissement subit de la pression atmosphérique qui s'est |)roduit sur son [lassage, et seulement à sa péripliérie. Si l'on miagine, au fond du tourbillon, deux cercles concentriques, l'un de 2,5o°', l'autre de 400'" de diamètre, c'est dans l'enveloppe annulaire, large de 75™, seulement sur ses bords nord-ouest et sud-est, que sont surveims les phénomènes dont nous allons parler. Le carrelage d'une cuisine a été soulevé en dos d'âne. A Gravant, à la sorlie de la roule de Beaugency, une trappe de grenier, sur laquelle reposait une jjalance-bascule d'environ So'^e, s'est ouverte en projetant la bascule à 1'" de distance, sans que le SÉANCE DU (j NOVEMBRE IQoJ. 743 grenier éprouvât d'autres -dégâts que l'enlèvemenl de quelques tuiles à la toiture. Au presbytère, les deux vasistas du grenier ont été enlevés et retrouvés, l'un sur les mois- sons voisines, l'autre dans la gouttière. Une mansarde, tenant par trois côtés au gre- nier et prenant jour au dehors par une fenêtre sur le quatrième côté, a subi un dom- mage très caractéristique. Deux des cloisons se sont écroulées, notamment celle qui faisait face à la fenêtre, et des panneaux de briques de ces cloisons, de i™' de super- ficie, ont été projetés de la mansarde dans le grenier. 11 a été aisé de constater qu'avant de se rompre, les cloisons s'étaient incurvées de ce côlé. On peut donc dire que la mansarde a éclaté comme ferait une vessie pleine d'air sous la cloche d'une machine pneumatique. Dans une des fermes de Villecéry, où les volets avaient été fermés, les vitres des fenêtres se sont brisées de l'intérieur vers l'extérieur. Enfin, dans une maison, une plaque de tôle semi-circulaire, fermant la gueule d'un four, fut projetée au dehors et retrouvée au milieu de la rue. 11 s'est donc produit un abaissement subit de la pression atmosphérique dans cer- taines régions du tourbillon. On peut dire que le phénomène a été instantané; car, la vitesse de translation étant de 12™, en moins île 1 seconde, un local d'une dizaine de mètres de côté passait de l'extérieur à l'itilérieur de la tornade. La différence des pressions a produit des efl'ets d'autant plus sensibles que le local était mieux clos. Ainsi, en bordure de la trombe, les toitures dont les éléments, ar- doises ou tuiles, reposaient sur de simples lattes, n'ont subi d'autre dégât que la dis- parition de ces éléments. Au contraire, une toiture neuve, complètement appuyée sur un plancher, a été soulevée d'une pièce et emportée dans les champs voisins. Une toiture vermoulue, très voisine de la précédente s'est montrée peu endommagée. Dans un autre bâtiment, la partie nord-est du toit, directement heurtée par la tornade, a été soulevée comme le couvercle d'un pupitre, en restant appuyée sur deux chevrons, de sorte que le lendemain il fut possible de la replacer sur les murs. La toiture à jour du clocher de l'église n'eut pas â souffrir, alors que la couverture de l'édifice, qui faisait du grenier un vase clos, a perdu ses ardoises tout le long de l'arête faîtière. D'après cela, il nous paraît que tous les phénomènes de Aa/?yoag-e etde vents ascendants, signalés sur le passage des trombes, doivent être attribaés à un appel d'air, contormément à la théorie de MM. Teisserenc de Bort et Lasne, ainsi qu'aux expériences de M. Weyher; cet appel ayant pour cause l'abais- sement subit de la pression dans certaines régions du tourbillon. Une preuve curieuse de cet appel a pu être constatée près de Gravant dans un champ d'avoine, dont les tiges, restées debout, avaient été coiTiplètemenl dépouillées de leurs graines, comme si les gaines avaient été promenées à travers les dents d'un peigne. Malheureusement l'absence d'un baromètre enregistreur dans la contrée empêche de savoir dans quelle mesure exacte a pu se produire cet abaisse- ment de pression. 744 ACADÉMIE DES SCIENCES. A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 6 novembre igoS. La Science moderne et son état actuel, par Emile Picard, Membre de Tlnslitut. Paris, Ernest Flammarion, s. d; i vol. in-i2. (Hommage de l'auteur.) Sur les lancements de ballons-sondes et de ballons-pilotes au-dessus des océans; Note de S. A. S. le Prince Albert de Monaco, Correspondant de l'Institut. (Bulletin du Musée océanographique de Monaco, n° 47, i6 octobre igoS.) i fasc. in-8°. La faune momifiée de l'Ancienne Egypte, par le D' Lortet, Correspondant de l'Institut, et M.-C. Gaillard; 2° série. Lyon, Henri Georg, igoS; i fasc. in-f". (Pré- senté par M. Chauveau. Hommage des auteurs.) Théorie nouvelle des pièces droites et courbes fléchies debout, par Pierre Vandeuren. Paris, H. Le Soudier, igoS; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Maurice Levj.) La séparation électromagnétique et électrostatique des minerais, par Désiré Korda. Paris, édité par L'Eclairage électrique, igo5; i vol. in-8°. (Hommage de l'éditeur.) Cordouan d'après les textes, par B. Saint-Jours. Bordeaux, G. Gounouilhou, igo5; I fasc. in-8°. La situation actuelle et quelques problèmes futurs de la Météorologie maritime: exposé présenté à S. A. S. le Prince Albert de Monaco, par H. Hergesell. {Bulletin du Musée océanographique de Monaco; n° kk, ^'"' octobre igo5.) i fasc. in-8°. Campagne scientifique de la 0 Princesse-Alice », igo5. Liste des stations, avec une Carte. (Bulletin du Musée océanographique de Monaco; n° 4-6, i5 octobre igo5.) i fasc. in-8°. Archives italiennes de Biologie; t. XL, fasc. 3 : Table générale des matières con- tenues dans les Volumes XXI-XL, i8g4-igo3, rédigée par le prof. G. Manca. Turin. igo3; I vol. in-8°. Memorie délia Regia Accademia di Scienze, Lettere ed Arti in Modena; 3° série, Vol. V. Modène, igo5; i vol. in-4°. Sitzungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften; Bd. CXIII, Jahrgang 1904. Vienne, 1904; 27 fasc. in-S". Denkschriften der kaiserlichen Académie der Wissenschaften : Malhemaliscli- nalurwissenschafllisclie Klasse; Bd. LXXVII. Vienne, igoS; i vol. in-4°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIEK-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. is iN r, les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-r'. Deux l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel du \" Janvier. Le prie de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: M fr. On souscrit dans les départements, •liez Messieurs : Ferran frères. ■ Cliuix. Joui'tlan, ' Kull. Courlin-Hecquet. , Gerniain et Grassin. ' Siraudeau. Jérùnie. .M.irion. l'cret. chez Messieurs : I Bauuial Lorient Lyon . ux Laurens. ' Muller (G. i. nl-ferr. lienaud. Dc-iriiMi. I'. Hubert. Uljlin. Uzel frères. Jouaii. (*errin. Henry. Marguerîe. I>riiiuiiay. IJuuy. (' Nourry. I liatel. ( Hcy. \ Lauverjat. / Degez. le ... h II,- Drevet. •;e. / Gratieret C'" Foucher. \ Bourdignon. ( Duiiibrc. l Tallandier. / Lenoir. Marseille . ■ ■ Montpellier. Moulins . .. ■ ,\ancy M"' Texier. Cumia et Masson. Georg. Phily. Maloine. Vitte. Ruât. Valat. Goulet et fils. Martial Place. Buvignier. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Dugas. Veloppé. Barma. Al'P.V' .\imes Debroas Duplan. Orléans Loildé. Blanchier. Lévrier. Pennes Plilion et Hervé. Itochfjorl Girard ( M"" ). Langlnis. Lestringant. S'-i:tienne Chevalier. Poiileil-Burles. Allé. On souscrit à l'étranger, A msterdani . . Nantes Nice Poitiers. ftouen . Ton Ion. . . Toulouse ( Giniet. / Privât. I Boisseticr. Tours I Péricat. ! Bousrez. \ Giard. Valenrienne-i / Lernailre. chez .Messieurs : Keikema Caarel - ' son et G'". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C'". Dames. Berlin Priedlander et fils. Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. Laniertin. Bruxelles Mayoloz et Audiarte. ' Lebègue et G''. Sotchek et C°. ûuc/iarest Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et c . Christiania Ganinieruieyer. Constaniinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Cènes Beuf. , Eggimann. Genève j Georg. I Stapelmohr. La Haye Belinfanle frères Benda. Payolet C". Barth. Brockhaus. Leipzig <' Kœhlcr. I Lorcnlz. ' Twietnieyer. , Desoer. Guusé. .IJadrid. Milan . Aaples Lausanne. Liège . . . chez Messieurs: ( bulau. Londres ! Hachette et C'°. ' Nuit. Luxembourg .... V. Biick. ' Ruiz et C'°. ) Romo. j Gapdeville. ' F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou ... Tastevin. Marghicri di Gius. Pellerano. Dyrsen et l'i'eifler. A'eiv- Ib/'A' Stechert. LenicUe et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et €■•. Palerme Reber. Porto Magalhaès et Moaiz Prague Rivnac. Bio- Janeiro Garnier. ! Bocca frères. Loescher et C^'. Botterdam Kranicrs et fils. Stockholm NordUka llughandel 1 Zinserling. I Wolir. I Bocca frères. y Brero. 'i Clauscn. I UosenlicrgetSellier. Varsovie Gebethner et WolCf Vérone Drucker. l Frick. Vtenne | Gerol.l et C'°. Ziirich . Mi.'yer et Zeller. S'-Pétersbourg Turin . lBles Générales des comptes rendus des séances de l' académie des sciences : Tomes 1- ;. 31. - ( 3 .\oùt .835 à 3i Décembre i8x.. ) Volume m-4° ; iSaS. Prix ^a ' • Tome^ 32 a 61. - ( i" Janvier i85. à 3i Décembre iSCi.) Volume in-4 ; 1870. Prix ^a • Tmnes 62 . 91. - ( ." Janvier ,866 à 3 . l)eeen,br,. , S80. ) Volume in-4' : .889. Pnx -5 . Tome; 92 à 121 - ( ." Janvier ,88, à 3. Dérenilue ,895.) Volume in-',»; ig""- P^'X 25 11 . rPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCE^: _ ^^^^^^^^^^^ ^^ ^^_^__^ ^^^^ ^ i^e; ^:;i;:'M:\r:;:sL^':i:' M^r '^r^r p:;;cr;;r^:.^'îe ^ ^a,. .es phéuomèues digestifs, P»-i-;i--ye;u ;la„s ■s i>r'i<.,,"v iiir M Cl \UDE Bkhnard. Volume in-4°. avec 3a planches; iS.il) ;ir;;„!:;;lr 1^^. intestinaux, par M/-^.V..^.^o.^--E;sa, d'une ^>o;;^e_. la .ue.i-.n d^Prrx P^oposee^u .Sjo^par l^de : concours de .853, et puis reuuse pour celui de .a^/,, savo r : " ^ u ber 1 s lo^s de a m ,.n ,,; ,i i,^„ sScccsivc ou si,n..llané,-. '^^,^-t^:^:T:Z. îS[^:trdurè^::^^:^i;;!gPut^';ntégl,;arM. .e Professeur Bao.s. Iu-4». avec , planches L la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des ns «pi'r-prmivcnt la iiiufsliiKi (les 25 Ir. u.i ■ lies Scici'cos illV-ionts terrains — Kccherchorla ; i,S(Si. , . 25 fr. Sciences. n" 19. TAHI.E \)KS ARTICLES (Séance (1.1 (> novenihir I90i5.) MEMOIRES ET COMiMUrVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORItESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pas M.M. \. IIaller et (i. Blano. — Sur des ilé- rivés M funclioii rnixle de l'acide campho- rique tliiiil el sur la p-campholide M. Ch. Deperet. — L'évolution lies Mauinii- féres tertiaires, importance des migrations. iVL j'^HiLK PicAiiD fait hommage à l'Acadériiic Pages. d'un \cilum(' ayant pour litre : « La Science moderne et son étal actuel » -joi M. LoHTET lait hommage à l'Académie de la deuxième série de son Ouvrage intitulé : «La l'"aune nioniiliéede l'ancienne Egypte ». 705 CORHESPONDAIVCE. M. L. lioi TAN, Directeur de hi Mission jier- nianentc d'exploration en Indo-Chine, adresse son " Rapport annurl à l'Aca- démie )» \l. PiEiiUE lîoUTUoux. — Sur les relations récurrentes convergentes M. II. Padk. — Sur les réduites d'une cer- taine catégorie de fonctions . i\l. Gyozo Zemplén. — Sur l'impossihilitédes ondes de choc négatives dans les gaz .\I. Habamaiui. — Remarque au sujet de la .Note de M. Gyozo Zemplën M. V. CiiEMiEu. — Recherches sur la gravi- tation M. Maurice CosTe. — Sur l.i conductibilité électrique du sélénium .M. .1. Thovkrt. — détermination de la con- ductibilité calorilique M. Ch. DiiERÉ. — Spectres d'absorption ultra-violets des purines M. li.M. ViuoUKOU.'C. — Sur la réduction des oxydes et sur un nouveau mode de préparation par ralnniiniiim du composé Ijinaire Si Mn' ... Bulletin niin.iooHAi'iiiQUK 7i3 7'9 722 MM. K.-K. Blai.se et A. Courtot. — Trans- positions moléculaires et migration de carboxyle dans la déshydralation de cer- tains acides-alcools M. Fréd. Wallerant. — Sur nn nouveau cas de rnériédrie à symétrie restreinte et sur les macles octaédriques M. Paul Hallicz. — Rhéotropismi- de quelques Hydroïdes polysiphonés M. Gustave Lokskl. — expériences sur la toxicité des œufs M. Marage. — Conlribulion à l'étude de l'organe de Corti MM. Piettre et Vila. — De la nature des pigments du sang MM. Jean Camus et Pu. Paoniez. — Re- cherches sur les acides gras. Lésions expé- rimentales M. A. Bigot. — Sur l'âge du granité de Viie. M. Jean Bois.sac. — Sur le parallélisme des couches éocénes supérieures de Biarritz et du Vicenlin M. M'AiLLARf). — Sur la trombe du 4 juil- let 190.5 dans l'Orléanais 720 727 7^0 7. 'il» 734 707 7^9 740 742 744 PARIS, — 1MPK[,MKKIE li ,\ UT H l h) K - V 1 L L A K S , Uuai des Grands-Auguslins, io. Le fierant : GAUTHIItn-ViLLARS. 1905 SECOND SEMESTRE. COMPTES KENDUS HEBDOMADAIKES DES SÉANCES ' DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. N^20 (13 rVovembie 1905). - PARIS, GAUTllIKll-VlLLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRK DKS COMPTES KENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai lies Grands-Aua;ustins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 3 3 juin 1862 et 2] mai 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /jS pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. . Article I'^''. — Impiession des t/rivaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger de l'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite (pie les Mémoires; mais ils ne sont pas com- piis dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernenienl sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner pins de 3', liages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désneiit qu'il en soit fait jnention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mciiic au Bureau. L'impression de ces Notes ne [•■■(■•judicic en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont inq)rimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'{ tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personm qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'AcS demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son| tenus de les réduire au nombre de pages requis. Li Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance offr cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à Urer de chaque Membre doit être remis' à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans la Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après rimpression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. déÏÏe?a\rSecStarian.f n.!!r,'/f,' T "t''''"' ''''' ^'''''^''' ^^"" ''''"""■^^ ^'' "^'^ '" Secrétaires perpétuols sont priés de les déposer Secrétariat a„ plus tard le Samed. qui précède la séance, avant 5V Autre nent la présaatatioa sera remise à la séance suivanto. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 13 NOVEMBRE 190S, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE AGRICOLE. — Nitrates et nitrites pour engrais. Note de M. Th. Schlœsiivg fils. Le nitrate employé aujourd'hui comme engrais est, d'une manière très générale, le nitrate de soude. Il n'est guère douteux que le nitrate de chaux puisse, à égalité d'azote, être considéré comme équivalent; tout au moins est-il permis de dire que ce dernier représente une matière fertilisante de premier ordre; car l'azote, après la nitrification naturelle dans les sols, doit se présenter le plus ordinairement aux racines, qui l'utilisent si bien, à l'état de nitrate de chaux. Malgré sa très grande probabilité, il n'est pas tout à fait inutile de vérifier expérimentalement cette équivalence, en raison de l'intérêt que l'usage du nitrate de chaux emprunte à des circon- stances nouvelles. La fabrication de l'acide nitrique avec les éléments de l'air, à l'aide d'un four électrique, fabrication qui dès maintenant fonctionne en Norvège (procédé Birkeland et Eyde), outre qu'elle prépare sans doute des change- ments importants dans l'industrie chimique, est appelée à avoir aussi son retentissement sur les errements de l'agriculture. Elle peut, en effet, fournir des quantités considérables de nitrate de chaux, s'ajoutaiit pour le présent aux nitrates de soude du Chili et capables de les remplacer le jour oia ils disparaîtront par épuisement. C'est sur le nitrate de chaux de cette provenance, à i3 pour loo d'azote, que j'ai expérimenté. L'essai a porté en même temps sur des nitrites. La fabrication visée plus haut donne une partie de l'azote oxydé à l'état de C. K., igoâ, 1' Semestre. (T. CXLI, N« 20.) (J^ 746 ACADÉMIE DES SCIENCES. nitrite de chaux, qu'elle transforme en nitrate, les nitrites ne se consom- mant pas actuellement comme engrais. Mais faut-il réellement proscrire les nitrites? Sont-ils nuisibles à la végétation, sont-ils utilisés par elle? Voici quelques résultats d'expériences sur ces questions. Culture, en pots, de maïs jaunes gros (juillet-octobre igoô). [Dans chaque lot, 9''^ terre de Boulogne + o», 4o5 P-0'' (superphos])hate) -H ib, 5oo sul- fate de potasse. Nitrates et nitrites ajoutés, en dehors des témoins, à raison de qS, 200 d'azote pour 9''? de terre, soit de 80''» environ à l'hectare.] Poids des récoltes sèches. Témoins Nitrite do. soude sans et Nitrate addition nitrite de chaux Nitrate de cliaux d'azote. { moyenne ). de soude. de Norvège. 43«,3 54^,6 54", 2 54s, 0 Sous la même dose d'azote, nitrates et nitrites mis en œuvre se sont montrés également efficaces; la perfection de l'égalité est peut-être, d'ail- leurs, un peu fortuite. Ces expériences sont à continuer. ZOOLOGIE. — Sur les Macroures nageurs {abstraction faite des Carides), recueillis par les expéditions américaines du Hassler et du Blake. Note de M. E,-L. Bouvier. Les Crustacés décapodes recueillis au cours des campagnes du Hassler et du Blake avaient été confiés par M. Alexandre Agassis à mon regretté maître A. Mil ne-Edwards. En collaboration avec ce dernier, j'ai décrit et suffisamment fait coimaître une partie de ces matériaux, les Anomoures, les Dromiacés et les Crabes oxystomes; il reste donc à étudier maintenant les autres Crabes et les Décapodes macroures. La description des premiers fut sommairement faite par A. Milne-Edwards en 1880 et sera complétée à brève échéance; quant à l'étude des seconds, restée jusqu'ici à l'état d'ébauche, elle est poussée concurremment par M. Coutière et par moi, la part qui m'est réservée comprenant d'ailleurs tous les Macroures à l'excep- tion des Crevettes proprement dites ou Carides. L'objet de cette Note est de faire connaître les formes nouvelles ou curieuses qui se trouvent parmi les Macroures nageurs dont j'ai entrepris l'étude : 1° Pénéidés. — Dans la tribu des Pénéidés la forme la plus instructive est SÉANCE DU l3 NOVEMBRE IpoS. [747 sans contredit le Neopenœopsis paradoxus, qui constitue le type d'un genre nouveau et d'une espèce nouvelle. Les nombreux exemplaires de cette forme appartiennent évidemment à la même section que les Penœopsis et les Xip/iopenœus, mais ils ne présentent jamais d'exopodites sur les pattes des deux paires postérieures et, le plus souvent même, leurs appendices locomoteurs tlioraciques sont totalement dépourvus de ces rameaux acces- soires. Des variations analogues s'observent dans les épipodites des mêmes appendices; jamais ces rameaux n'existent sur les deux paires de pattes postérieures et, dans la grande majorité des cas, ils manquent également sur les pattes de la paire précédente; par contre, on les trouve toujours sur les pattes des deux paires antérieures. Cette espèce nous montre par quelle voie ont pu dériver les uns des autres les divers genres de la tribu des Pénéidés; en fait, on peut définir le genre Neopenœopsis : un Penœopsis dépourvu d'exopodite sur les pattes des deux dernières paires; mais, les autres caractères des N. paradoxus étant très variables, il est évident que les deux genres sont fort voisins l'un de l'autre et que le premier dérive du second par une atrophie plus ou moins accusée des rameaux appendi- culaires. Cette forme curieuse a été capturée dans la mer des Antilles par 84 et 91 brasses de profondeur. Une autre forme intéressante est V Archipenœopsis vestitus, qui représente également le type d'un genre nouveau et d'une espèce nouvelle. Ce CruS" tacé tient à la fois des Penœopsis et des Hemipenœopsis; il est plus primitif que les premiers parce qu'il présente des épipodites sur les maxillipèdes externes, mais il n'a plus la formule branchiale des seconds, les pleuro- branchies de ses deux paires de pattes postérieures ayant disparu. D'ail- leurs, l'espèce n'est pas sans un air de famille aveo les Hemipenœopsis et les Metapenœopsis, car elle présente comme eux un revêtement de courts poils squamiformes. Cet instructif Pénéide est représenté jusqu'ici par un spé- cimen unique qui fut capturé par le Blake dans la mer des Antilles, à la faible profondeur de 3^ brasses. Je désigne sous le nom de Parartemesia une nouvelle forme de transition, qui rattache les Artemesra aux Haliporus. Ce type présente de petits exopo- dites en forme de lamelles simples, étroites et courtes, sur tous les appen- dices thoraciques depuis les maxillipèdes moyens jusqu'aux pattes posté- rieures inclusivement; il est en outre muni de grands épipodites sur tous ces appendices à l'exception des dernières pattes et présente des pleuro- branchies sur ces pattes et sur celles de la paire précédente. J'ajoute que les palpes mandibulau^es, par le développement assez grand de leurs deux 74*^ ACADÉMIE DES SCIENCES. articles, ressemblent tout à fait à ceux des Artemesia, de sorte que la nou- velle forme présente un curieux mélange des caractères propres à ce der- nier genre et aux Haliporiis. Il est également curieux de constater que l'espèce la plus typique du nouveau genre, la Parartemesia carinata sp. n., a été capturée ])ar le Hassler dans les mêmes eaux et à la même profondeur que les deux Artemesia jusqu'ici connues, c'est-à-dire au lare[e de Montevideo, par 7 et 44 brasses de profondeur. Une seconde espèce du même genre, la P. tropicalis sp. n., provient au contraire de la mer des Antilles où elle a été jirise par le Blake par des profondeurs de 80 à 175 brasses. Cette seconde espèce se distingue de la précédente par l'ab- sence de carène dorsale en arrière de la suture cervicale et par l'atrophie de ses épines hépatiques. Il me reste à signaler, dans la tribu desPénéidés, deux espèces nouvelles moins curieuses que les précédentes, le Penœopsis Agassizi, remarquable par le très grand développement de ses exopodites, et le Parapenœopsis Rathbuni, qui se distingue des autres formes du même genre par ses courts fouets antennulaires. La première de ces espèces provient de Sombrero, la seconde fut capturée par Stimpson dans la mer des Antilles, à 17 brasses de profondeui'. La tribu des Arisléinés ne comprend qu'une forme nouvelle, le Gennadas brevirostris, ainsi nommé parce qu'il présente un rostre aciculiforme très court qui atteint au plus la base des pédoncules oculaires. Ces derniers sont fort développés et portent du côté dorsal une longue pointe aiguë inclinée en avant. L'espèce provient des parages de Sainte-Lucie où elle fut trouvée par le Blake sur des fonds de 221 brasses. La tribu des Sicyoninés comprend plusieurs espèces, dont une nouvelle, la Sicyonia Stimpsoni qui fut désignée de la sorte, mais non décrite, par A. Milne-Eciwards. Cette espèce ressemble à la S. carinata Olivi (5. sculpta Edw.) de la Méditerranée parce qu'elle présente un long rostre qui dépasse beaucoup les yeux; mais elle est beaucoup moins sculptée et porte une armature thoracique plus simple, à savoir deux dents carénales seulement, une très forte en arrière et une plus réduite en avant à la base du rostre. La S. Stimpsoni paraît assez commune dans la mer des Antilles où elle fut recueillie par le Blake en ties points compris entre 60 et 1 10 brasses de pro- fondeur. 2" Sténopidés. — Cette petite famille est représentée dans les collections du Blake par une très intéressante espèce nouvelle du genre Richardina. On sait que ce dernier genre était représenté jusqu'ici par trois espèces, SÉANCE DU l3 NOVEMBRE igOD. 749 la R. spinicincta k.-M. Edw, et la /?. Fredericii LoB., l'une et l'autre propres à la Méditerranée et à l'Atlantique oriental, et par la R. spongicola Aie. et And., trouvée par V Investi gai or àwns les profondeurs voisines de Travan- core et des îles Andaman. Ces trois espèces portent une riche garniture de dents spiniformes, tant sur le rostre qu'en arrière de la suture cervi- cale, mais les deux premières ont des yeux bien développés et des tégu- ments durs, indices certains d'une existence libre, tandis que la troisième est presque aveugle, présente des téguments assez mous et se tient à l'inté- rieur des Éponges siliceuses. L'espèce du Blake ressemble à R. spongicola par ces trois derniers caractères, mais elle est plus étroitement adaptée au commensalisme, car ses téguments ont une mollesse extrême et son bouclier céphalothoracique ne présente plus traces d'une armature épineuse. Cette espèce mérite donc bien le nom de Richardina inermis que je lui attribue; elle est représentée par un certain nombre d'exemplaires qui furent capturés dans les parages de Sainte-Lucie, à 220 et à 423 brasses de pro- fondeur. M. RuD. Bergii fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage intitulé : Die Opisthobranchiata der Siboga-Expedition. NOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, au choix d'un membre de la Commission de contrôle de la circulation monétaire. M. Troost réunit l'unanimité des sufFrasies. CORRESPONDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant : Accident du « Chatham » (^septembre tgoS). Note, vues et plans. Publié par la Compagnie universelle du canal de Suez. (Présenté par M. Vieille.) 75o ACADÉMIE DES SCIENCES. GÉOMÉTRIE. — Siirlffs congriiences de cubiques gauches. Note de M. Stuyvaeht. A part deux articles de M. Veneroni {Rend. Cire. mat. Palermo, 1902; Rend. R. ht. Lomb., 1904) et des résultats isolés obtenus par la Géométrie projective ou énuméralive, on ne sait presque rien des congruences de cubiques gauches. Nous esquissons ici une méthode donnant une classifi- cation et une représentation de ces systèmes et s'appliquant à des en- sembles d'un degré plus élevé. Soit une matrice ||a/^|| à /lignes et à / 4-1 colonnes dont les éléments sont des formes linéaires homogènes en œ,, .v.,, .... Xj. Elle s'annule pour une variété algébrique h d — 3 dimensions dans l'espace à d —i dimensions; pour f/ = 4> c'est une courbe gauche d'ordre -; pour r;iiie enlre Mil et M'R' en (1) provoque dans ce cas l'apparition d'une différence de potentiel {Comptes rendus des 17 et 24 juillet igoS). SÉANCE DU l3 NOVEMBRE ipoS. 761 sel et sel en proportions convenables, on constate que chacun de ces mé- langes, opposé à H"<), donne en général un phénomène électrique. La polarité du côté mobile, l'intensité de la force motrice créée dépen- dent des éléments du mélange et des quantités relatives mélangées. A. a. Le côlé mobile est positif s'il s'agit d'un mélange d'acides. h. Le cùté mobile est négatif s'il s'agit d'un mélange d'acide et d'un sel de cet acide. c. On a le signe positif, pour un mélange de base et d'un sel de cette base. d. Pour un mélange de : sel et sel ayant un ion commun, le côté mobile est positif si le cathion est commun; il est négatif si le cathion diffère. B. Deux électrolytes ayant un ion commun sont mélangés en proportions diverses. Tous les mélanges renferment la même quantité du premier électrolyte et des quantités croissantes du second. Chaque mélange opposé à H-O donne un phénomène électrique dans nos chaînes symétriques. Pour des quantités croissantes du deuxième électrolyte ajouté, on observe un phénomène électrique qui croît, passe par un maximum et décroît, mais sans changement de signe. 3° On a des dissolutions équinormales de sels ne différant que par le cathion. A chacune d'elles on ajoute une même quantité convenable d'acide ayant Fanion commun. Tous ces mélanges dans nos chaînes donnent évidemment une force électromotrice de même sens. Elle est d'autant plus importante que le cathion du sel existant dans le mélange considéré a une vitesse de migra- tion plus faible. En résumé : dans nos chaînes liquides symétriques pour les concentra- tions, un phénomène électrique lié à la présence d'une surface fraîche de contact apparaît : 1° Quand on oppose à H-O des électrolytes impurs ou des sels subissant l'hydrolyse; 2° Quand on oppose des concentrations différentes d'un mélange ou d'un sel hydrolyse; 3" Quand on oppose entre eux : des acides différents, les acides et les bases, les sels aux bases ou aux acides, les sels aux sels donnant des préci- pités membraneux. G. K., 1905, 2» Semestre. (T. CXLI, N° 20.) lOO 762 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur la liquéfaction de l'air par détente avec travail extérieur. Note de M. Georges Claude, présentée par M. d'Arsonval. Dans une précédente Note (') j'annonçais à l'Académie le succès de mes travaux sur l'application pratique de la détente de l'air avec travail extérieur, travaux permettant, tout en améliorant le rendement, de substi- tuer aux pressions énormes employées jusque-là, pour la liquéfaction de l'air, des pressions très modérées, 20^"" à ^o^'" par exemple. J'indiquais comme cause de ce succès, en même temps que l'emploi de l'éther de pé- trole pour la lubrification, l'usage de certains artifices. Au moment où mes procédés entrent dans la pratique industrielle, il me paraît utile de définir ces artifices plus exactement et de préciser les conditions de fonctionne- ment de mes appareils. Si l'on fait fonctionner avec de l'air à 3o"™ou 40"" un ensemble basé sur la détente avec travail extérieur et constitué par une machine de détente combinée avec un échan- geur de températures, on peut, ainsi que je l'ai dit, lorsque la température de liqué- faction est atteinte, supprimer indéfiniment tout graissage extérieur, l'air liquide qui se forme dans la machine se chargeant lui-même d'asiurer la lubrification. C'est ce que j'ai appelé Vautolubrijîcation. Mais le rendement en air liquide dans ces conditions reste fort mauvais, inférieur à celui des appareils basés sur la détente sans travail exté- rieur. Ce mauvais résultat est attribuable à trois causes distinctes : 1° Si l'air liquide est bien un lubrifiant, ce n'est pas, comme je l'avais cru tout d'abord, un très bon lubrifiant. D'où, à son apparition dans la machine, une aggrava- tion notable des frottements et un dégagement de chaleur qui se traduit par la des- truction correspondante d'une partie de l'air liquide formé. 2° La température initiale de la détente est trop basse : la délente étant poussée jusqu'à la pression atmosphérique pour en épuiser tout l'effet et une partie de l'air détendu se liquéfiant spontanément à la fin de cette détente, la température finale est forcément de — 190° environ, température d'ébullition de l'air liquide sous la pression atmosphérique. La partie non liquéfiée de l'air, qui en forme plus des neuf dixièmes, quitte donc la machine à celte température très basse pour entrer dans l'échangeur, cil elle refroidit extrêmement l'air comprimé. Celui-ci, en dépit de sa chaleur spéci- fique très grande aux basses températures, arrive à la machine de détente à — i3o° ou — i4o°. Dans ces conditions, la détente avec travail extérieur, basée sur le travail de dilala- ('j Comptes rendus, 3o juin 1902. SÉANCE DU l3 NOVEMBRE IQoS. 703 tion de l'air, fournit des résullats médiocres, par suite de Textrême contraction de Tair à ces températures très basses. 3° La situation est même encore bien pire qu'on pourrait le penser, car, à ces tem- pératures et à ces pressions, l'air ne suit plus du tout les lois de Mariette et de Gay- Lussac et se contracte bien plus qu'elles ne le voudraient, comme d'ailleurs tout fluide sous pression au voisinage de son point de liquéfaction. 11 en résulte qu'à chaque admission nous devons introduire dans la machine de détente bien plus d'air comprimé que ne l'indiquent les formules. Par exemple, il résulte des travaux remarquables de Witkowski (') qu'à la pression de /jo"™ et à la température d'admission de — i35", il nous faut introduire dans la machine 90 pour 100 d'air comprimé en trop, ce qui est désastreux. Pour éviter ce triple inconvénient, j'ai eu recours au procédé très simple suivant, appliqué couramment dans mes appareils. Au lieu d'envoyer directement dans l'échangeur l'air à — 190° sortant de la machine, j'intercale sur sa route ce que j'appelle un liquéfacteur, c'est-à-dire un système tubulaire alimenté d'air froid sous pression par une dérivation du circuit d'alimentation de la machine. Sous l'action simultanée de sa propre pression et du froid extrême de l'air détendu qui circule autour de lui, cet air se hquéfie; mais, en raison de la pression, ^sa tempé- rature de liquéfaction est bien supérieureà — i90°etpeut atteindre — 140°, température critique de l'air, si la pression est de 4o'"" « 5o"'"' (et c'est ce qui justifie en pratique l'emploi de ces pressions un peu élevées). L'air détendu extérieur, qui doit céder à l'air sons pression, pour le liquéfier, une partie du froid qu'il détient, se réchauffe donc jusque vers — i4o°. Il pénètre ainsi dans l'échangeur vers — i/jo" et non plus à — 190°, et, de ce fait, l'air comprimé arrive à la machine beaucoup moins refroidi. Le relèvement de la température initiale de la détente réalisé de celle façon peut atteindre une trentaine de degrés. Ce serait déjà beaucoup, à ces températures très basses, si l'air était un gaz parfait. Mais nous savons combien nous en sommes loin dans les conditions où nous opérons, et l'effet obtenu est encore bien plus considérable que ne le font prévoir les formules relatives aux gaz parfaits, parce qu'au gain qu'elles indiquent, il y a lieu d'ajouter tout l'effet résultant de la diminution de la contraction anormale de l'air au voisinage de la liquéfaction. Et il résulte des travaux de Witkowski, ci-dessus rappelés, que, en relevant de — 135° à —100° la température initiale de la détente, nous (') Académie des Sciences de Cracovie, mai 1S91. 764 ACADÉMIE DES SCIENCES. réduisons de 90 à 20 pour 100 le supplément de dépense d'air comprimé dû à ce fait. Enfin, il convient de remarquer que, dans ces conditions, le mécanisme de la liquéfaction est changé. Au lieu que chaque détente, partant d'une tem- pérature initiale très basse, s'achève par une abondante liquéfaction dans l'intérieur même de la machine, c'est tout au plus si elle se termine main- tenant par l'apparition d'une légère buée. Tout l'acte de la liquéfaction est relégué dans le liquéfacteur. Il nous faut donc ici ne plus com[)ter sur l'autolubrification et graisser d'une manière permanente à l'éther de pétrole, mais ceci même est un nouvel avantage, puisque, je l'ai dit, l'air liquide est un médiocre lubrifiant. En résumé, grâce à ce perfectionnement si simple de la liquéfaction sous pression, nous réalisons du coup ce triple avantage d'éloigner la détente avec travail extérieur du zéro absolu qui paralyse ses facultés, de réduire presque à rien la contraction anormale de l'air sous pression au voisinage de son point de liquéfaction, enfin, d'assurer une meilleure lubrification à l'intérieur de la machine. La superposition de ces trois avantages fait plus que doubler le rendement de la liquéfaction par simple détente, compté en air liquide ramené à la pression atmosphérique, et c'est dans ces condi- tions, sauf l'emploi d'une pression un peu moins élevée, qu'ont été obtenus les résultats annoncés dans ma précédente Note. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la conductibilité moléculaire des éthers pfiospho- riques. Note de M. P. Carré, présentée par M. H. Moissan. Je me suis proposé de déterminer la conductibilité moléculaire de quelques éthers phosphoriques acides, afin de voir dans quel sens est modifiée la conductibilité de l'acide phosphorique, par la substitution partielle de radicaux organiques à l'hydrogène. /OR Les monoélhers phosphoriques, 0 = P — OH, seuls, sont suffisamment stables en \0H solution aqueuse, pour permellre des mesures exactes. Les déterminations ont été faites à la température de 25'' ('), par la méthode de Kohirausch, sur les monoéthers (,') On a adopté pour unité de conductibilité l'inverse de l'ohm. SÉANCE DU l3 NOVEMBRE IQoS. 765 des alcools éthylique et isobutylique, du glycol, de la glycérine, de l'éryllirane el du mannide. Ces éthers ont été préparés, ainsi que je l'ai indiqué ('), par la décom- position de leurs sels de plomb, au moyen de Tliydrogène sulfuré; ils ont été mis en solution dans de l'eau distillée, dont la conductibilité a été trouvée de 0,6 X 10-^. J'ai vérifié que les éthers précédents n'étaient pas sensiblement décomposés pendant la durée de l'expérience. Voici les résultats obtenus : Conductibilité moléculaire \x. S U S 0 3 0 3 6 ~ 3 3 0 3 0 0 0 0 0 a rr 'u 0 0 cr Q ty 0 5 1 X 0 -a ,,* "H, 0 6 = S 000 a. 0 a. 0 5 5 f _l "H. ~ 0 ■H. 1 3 0 "H. 5 = œ 000 \1/ Cl. Il 0 "H* \l/ CL, II 3 0 \ 1/ c- II 0 0 a 000 -5j ^1 3 'c a Dilution. < < 0 < 0 0 II 0 < 0 S 5 II 4; 0 0 0 « \ 1/ -a C 1 II I molécule gramme 0 0 dans : 96 i56 l52 193 190 212 208 1 8 124 192 189 228 226 252 242 16 i56 241 237 265 263 283 274 32 195 279 275 297 294 3ii 3o2 64 240 3l2 3o8 326 322 338 339 128 279 341 337 342 339 356 347 256 317 369 366 358 354 370 364 5l2 L'examen de ce Tableau nous montre que, pour une même dilution, la conducti- bilité moléculaire des monoélliers phosphoriques est très notablement supérieure à celle de l'acide phosphorique. Cette conductibilité dépend du nombre d'atomes de carbone du radical R et aussi de la fonction de ce radical. Pour une même fonction elle est d'autant plus faible que K est plus grand; c'est ainsi que l'acide éthylphospho- rique est plus conducteur que l'acide isobutylphosphorique; des difTérences analogues se retrouvent entre les acides glyco- et glycérophosphoriques, et entre les acides érythran- et mannidphosphorique. La conductibilité moléculaire des monoélhers phosphoriques étant su- périeure à celle de l'acide phosphorique, on peut se demander si les diéthers phosphoriques ne présentent pas une conductibilité plus grande encore. Malheureusetïient ces diélhers ne sont pas suffisamment stables en solution aqueuse pour que la mesure soit possible. Cependant, lorsqu'on détermine la conductibililé d'un monoéther phosphorique d'alcool polyalomique, par- (') P. Carré, Thèse de Doctoral, 1905. 766 ACADÉMIE DES SCIENCES. tiellement transformé en diéther, on trouve une valeur supérieure à celle observée pour ce nionoéther; c'est ainsi que l'acide èrythranphospliorique 0-CH CH-\ / I ;o O = P_OH CH OH CH-/ dont 35 pour 100 étaient à l'état de diéther 0-CH -CH-\ / I ;o 0 = P-0-CH-CH-/ ^OH m'a donné [A = -lii pour une dilution de i molécule-gramme dans 8'; la valeur observée pour l'acide érythranphosphorique pur était \i. = 212. Il est donc fort probable que la conductibilité moléculaire des diéthersphosphoriques est supérieure à celle des monoéthers. Il résulte de ce qui précède que l'ionisation des éthers phosphoriques acides est notablement plus grande que celle de l'acide pbosphorique. CHIMIE ORGANIQUE. — Méthode générale de synthèse d' éthers glycidrqites o.^ substitués et de cétones. Note de M. Georges Darzexs, présentée par M. A. Halier. Dans une Note précédente j'ai indiqué une méthode très générale de synthèse d'éthers glycidiques p disubslitués par condensation des cé- tones avec l'éther chloracétique. Je viens de généraliser cette méthode en substituant à l'éther chloracétique l'éther a.-chloropropionique CH*-CHC1- CO=C=H^ Ou obtient, dans ces conditions, des éthers glycidiques a[3 trisubstitués, dont le groupe n'était pas encore connu, CH3 CH» ^/^^ -^ CHCl - CO'C^H' = ^ (I) iî^CO + CHCl-CO'C=H'=i!^C — (':-CO^C=H=+HCI. O SÉANCE DU l3 NOVEMBRE igoS. 767 La saponification de ces éthers glycidiques trisubstitués conduit à des acides peu stables qui se décomposent facilement en cétones et acide car- bonique : /CW ( II ) J!^C - C - CO^ H = j^^CH - GO - CH^ + CO^ ^ ' R'/ \ / R'/ O et constitue ainsi une nouvelle méthode générale de synthèse de cétones. Le mécanisme de cette transformation peut s'interpréter en admettant la formation transitoire d'un oxyde du type R'/\y\H O qui se transpose ensuite en cétone. Ce résultat est d'ailleurs conforme aux observations de MM. Fourneau et TifFeneau, qui ont décrit ces isomérisa- tions pour les oxydes d'éthylène disubstitués symétriques ('). Je n'ai éga- lement jamais observé de migrations moléculaires des groupes R, R', CH*. La préparation des élliers glycidiques trisubstiUiés exprimée par la formule (I) s'effectue le mieux en employant l'éthylate de sodium comme agent de condensation, et dans des conditions entièrement semblables à celles des éthers p disubstitués. Leur transformation en cétones [formule (II)] est également des plus faciles, quelques-uns des sels de soude de ces acides glycidiques se scindent même à l'ébullition de leur solution en cétone et bicarbonate de soude. Il est à remarquer que cette condensation glycidique et la transformation en cétone donnent, en général, de très bons rende- ments, supérieurs à la condensation correspondante avec l'éther chloracétique. Cette méthode m'a permis de préparer les acides glycidiques suivants : Cétone génératrice. Éther glycidique. Point d'ébullition. o o mm Acétone. Trimélhylglycidate d'éthyle.. . 80- 82 H = 20 Mélliyléthylcétone. Métiiyl-?p-méthyléthylglycidate d'élhylc 90- gS H = 22 Méthyl-rt-propylcétone. Méthyl-?P-méthylpropylglycidate d'éthyle 100-102 H = 16 Méthyl-n-hexylcétone. Méthyl-P^-méthylhexylglycidale d'éthyle 162 H = 28 Méthyl-/i-heplylcétone. Méthyl-p^-méthylheptylgiycldate d'éthyle i48-i5o II = i6 Mélhyl-«-nonylcétone. Méthyl-^fi-méthylnonylglycidate d'éthyle '74-'73 H — '5 Acétophénone. Mélhyl-Sfi-méthylphénylglycidale d'éthyle i5i-(54 H =: 22 /j-Méthylacétophénone. Méthyl-fiS-mélhylcrésylglycidale d'éthyle i6o-i6a H =19 Les éthers glycidiques se présentent sous l'aspect de liquides incolores ayant une (') Fourneau et Tiffeneau, Comptes rendus, t. CXLI, p. 662. 768 ACADÉMIE DES SCIENCES. odeur faible et offrant toutes les propriétés chimiques que leur formule de constitution permet de prévoir. C'est ainsi qu'ils fixent l'anhydride acétique pour donner les élhers diacétiques des acides glj'cériques correspondants. Ils fixent également les hydracides et l'ammoniaque. A l'aide de ces élhers j'ai pu préparer les nouvelles célones suivantes : Point d'élinllition. Semicarbazonc fond à mm Mélhyl-/i-hexylacétone ioo-io3 H := 26 86- 87 Méthyl-A!-heptylacétone ioi-io3 H=:i5 168-169 Méthyl-/;-nonylacétone i32-i35 H=i5 78- 79 Méthylphénylacétone 102-10/4 11:1=20 172-173 Méthylcrésylacétone ii6-ii3 H = 22 i84-i85 .Te me propose de continuer ces recherches en m'adressant à des cétones plus compliquées et d'autres homologues de l'éther chloracétique. MINÉRALOGIE. — Sur la constitiilion des corps cristallisés. Noie de M. Fréd. Wallerant, présentée par M. de Lapparent. Les cristaux d'azotate d'ammonium sont malléables, c'est-à-dire qu'ils peuvent être courbés, tordus sans se briser; mais, en général, ils perdent leur homogénéité et deviennent des agrégats de cristaux. Si, cependant, on comprime une lame de ce sel, donnant le vert de second ordre en lumière polarisée, la lame s'amincit et présente successivement le bleu, le violet, le rouge, etc., sans perdre son homogénéité, sans que l'orientation optique soit modifiée. Ce sel se comporte donc comme les cristaux mous et les liquides cristallisés, dont l'existence ne peut plus être mise en doute depuis les travaux de MM. Lehmann et Schenk. M. Lehmann a montré que l'on peut, en le fondant, transformer un cristal solifle de />azoxyanizol en un cristal liquide, orienté de même, et n'en différant que par une biréfringence plus faible. Deux conclusions importantes sont à tirer de ces faits. D'abord l'élément constituant le cristal, la particule complexe, reste intact pendant la déformation; en second lieu, si les particules des cristaux mous ou li- quides ont une répartition réticulaire à un moment donné, il est évident que cette répartition ne subsiste pas pendant la déformation, et, par suite, nous sommes obligés d'admettre que la répartition réticulaire n'est pas un caractère essentiel des corps cristallisés. Il est, d'ailleurs, facile d'harmo- niser ce résultat avec la conception habituelle du corps cristallisé; celui-ci est caractérisé par ce fait qu'il est homogène, c'est-à-dire qu'il présente les SÉANCE DU l3 NOVEMBRE igoS. 769 mêmes propriétés en tous ses points, suivant toutes les droites parallèles, et anisotrope sans intervention d'action extérieure, c'est-à-dire qu'il ne présente pas les mêmes propriétés suivant les droites non parallèles. Les premiers minéralogistes considéraient l'existence des faces planes comme caractéristique, mais il est évident qu'une définition qui ne permet pas de distinguer un grain de quartz à surface arrondie, tel que ceux qui existent dans le granité, d'un grain de quartz fondu, ne saurait être conservée. On a dit, d'autre part, que le verre trempé, la cellulose, étaient anisotropes, mais on a oublié que cette anisotropie était le résultat d'actions extérieures. La définition, précédemment donnée, est donc seule admissible, et elle conduit à cette conclusion que le corps cristallisé est constitué de groupes de molécules identiques, les particules complexes, parallèlement orientées et réparties suivant les mailles d'un réseau. Cette structure a le grand avan- tage d'expliquer l'existence des faces planes, les lois auxquelles elles sont astreintes et l'ordre des axes de symétrie. Mais, comme je l'ai fait remar- quer il y a six ans, cette structure ne satisfait pas aux conditions d'homo- généité, puisque, suivant deux droites voisines parallèles, la matière n'est pas, en général, également répartie. Si, pratiquement, le corps cristallisé se présente comme homogène, c'est que l'on ne mesure pas les propriétés suivant une droite, mais la moyenne des propriétés suivant les droites com- prises dans un filet cylindrique. Mais alors la répartition réticulaire ne se présente plus comme nécessaire pour expliquer l'homogénéité, telle que nous la constatons expérimentalement : il suffit que les particules orientées parallèlement soient suffisamment rapprochées pour que les filets cylin- driques |)arallèles présentent la même movenne de propriétés. Bien en- tendu, dans un tel corps, on ne peut s'attendre à la formation de faces planes, puisqu'il n'y a pas discontinuité entre deux plans voisins. On est donc amené à considérer le phénomène de la cristallisation de la façon suivante : les particules exercent les unes sur les autres deux sortes d'actions, les unes d'orientation, les autres d'attraction. Lorsque ces der- nières sont énergiques, la position des particules est déterminée; elles se répartissent suivant un réseau et le corps cristallisé est solide. Si elles sont faibles, la position n'est plus déterminée; elles s'orientent j)arallèlenient entre elles et le corps est liquide. Dans les cas intermédiaires, si les condi- tions de cristallisation sont favorables, les particules peuvent se répartir suivant les mailles d'un réseau, et les cristaux, demeurant malléables, sont limités par des faces planes, mais si ces conditions sont moins favorables, les particules ne se répartissent qu'imparfaitement suivant les mailles et les C. R., 1903, 2» Semestre. (T. CXLI, N" 20.) lOI 770 ACADEMIE DES SCIENCES. cristaux ne présentent plus de faces pianes : c'est le cas de l'azotate d'ammo- nium, qui, comme on le sait, ne possède des formes cristallines que tout à fait exceptionnellement. La considération des cristaux mous ou liquides nous amène donc à élargir la notion de l'état cristallisé. Ces cristaux nous montrent en outre que les propriétés qui varient d'une façon continue, telles que les pro- priétés optiques, sont sous la dépendance de la particule et que seules les propriétés comportant une discontinuité, comme l'existence des faces planes, des plans de clivages, sont eu rapport avec le réseau. BOTANIQUE. — Observations relatives à la morphologie des bulbilles. Note de M. Marcel Dubard, présentée par M. Gaston Bonnier. Lorsqu'on étudie la morphologie des bulbilles, même en suivant leur développement, on se trouve en présence d'une condensation des tissus qui peut laisser quelque obscurité sur l'interprétation précise de ces organes; aussi est-il intéressant de rechercher les cas où la tubérisation des rameaux aériens est pour ainsi dire accidentelle, car il devient généra- lement possible d'étudier les divers stades du phénomène et par consé- quent de comprendre la synthèse des tubercules aériens. J'ai été amené à faire des observations de ce genre sur des plants de Coleus Dazo cidtivés dans les serres du Jardin colonial. Cette espèce, récem- ment décrite par M, Aug. Chevalier ('), produit au Congo, normalement, des rhizomes charnus, cylindriques, riches en matière de réserve et en outre, parfois, à l'aisselle des feuilles, des bulbilles ovoïdes atteignant i'^"',5 de long sur 8™" de diamètre. En serre, je n'ai observé de tubérisalions aériennes qu'exceptionnellement sur des plants provenant de bouture et mesurant à l'état adulte à peine iS*"" de haut, alors que la plante acquiert dans son pays d'origine environ le triple de cette dimension. Ces plants avaient été placés dans des conditions défavorables de végétation : les pots trop petits et la terre maintenue trop humide avaient empêché la formation d'aucun organe de réserve souterrain; dans ces conditions les substances élaborées par les feuilles, ne pouvant s'accumuler à la base de la tige, s'étaient localisées aux différents nœuds et presque tous les bourgeons axillaires s'étaient tubérisés à divers degrés, (') Cheyalier et Perrot. Les végélaux utiles de l'Afrique tropicale française, vol. I, fasc. I, p. 126. SÉANCE DU l3 NOVEMBRE IQoS. 771 L'un des plants, par exemple, avait développé dix nœuds au moment où il commen- çait à se dessécher; il présentait des phénomènes de tiibérisalion à partir du troisième nœud et jusqu'au septième. Au premier nœud, un seul des rameaux axillaires (les feuilles sont opposées) s'était tubérisé; ce rameau, mesurant 12™" de long, était forte- ment renllé sur la moitié de sa longueur, à partir de la base, tout en restant cylin- drique; il portait à sa partie inférieure quatre proéminences tubérisées, dont l'une, saillante de 6™"", affectait extérieurement la forme d'une fleur et il se terminait par une région très légèrement charnue, à l'extrémité de laquelle étaient groupés quelques bourgeons floraux peu développés; il constituait, en somme, un axe d'inflorescence. Au quatrième nœud, un bourgeon axillaire était resté très court en ^.e tiiliérifiant et l'autre atteignait lo™"", renflé en forme de massue sur son tiers inférieur qui portait quelques bourgeons rudimenlaires et terminé par une partie non tuberculisée, munie de jeunes fleurs, mesurant i"™ à a'"™ et encore très éloignées de leur épanouissement. Le cin- quième nœud portail un seul bourgeon développé, ayant donné un organe long de 3""° et constitué par une petite masse ovoïde surmontée de deux fleurs. Au sixième nœud un des bourgeons axillaires était resté rudimenlaire, l'autre était disposé à peu près comme celui du quatrième nœud, mais sa région basale tubérisée montrait extérieure- ment par rapport à la lige un bourgeon renflé, mais non difl'érencié, se détachant à l'aisselle même de la feuille mère; de sorte que celte feuille possédait en apparence deux bourgeons axillaires, dont l'un, extérieur, était devenu charnu sans évoluer, l'autre, intérieur, avait fourni une inflorescence tuberculisée à la base; cette disposi- tion rappelle les bourgeons axillaires prétendus multiples de certaines Dioscorées. Enfin le septième nœud portail deux bourgeons axillaires très courts formant de petits tubercules ovoïdes, surmontés déjeunes bourgeons floraux. Au point de vue anatomique, je signalerai seulement l'abondance des réserves amy- lacées dans la région médullaire des rameaux lubérisés; les cellules sont bourrées de grains d'amidon qui deviennent polyédriques, par suite de compression réciproque; on trouve également de l'amidon dans le tissu cortical, mais les grains sont beaucoup plus petits et peu abondants. M. Chevalier avait simplemenl observé le bleuissement par l'iode du contenu cellulaire, mais n'avait pu déceler dans ses échantillons d'élé- ments figurés. Il résulte des faits précédents que : 1° le Coleus Dazo présente une ten- dance manifeste à accumuler ses réserves dans ses organes aériens, lorsque les conditions de végétation ne sont pas favorables à la formation des tiges souterraines; 2° ces réserves, de nature amylacée, se déposent dans les bourgeons axillaires destinés primitivement à former des inflorescences; l'axe d'inflorescence se tubérisé en conservant d'abord une forme cylin- drique, puis, le phénomène s'accentuanl, il se renfle en massue à la base et tend de plus en plus vers la forme ordinaire des bulbilles; 3° les bour- geons floraux inférieurs prennent part également à la tubérisation et, par suite d'une abréviation considérable des entre-nœuds, peuvent donner l'illusion de bourgeons axillaires multiples; 4° 'es bourgeons floraux supé- 772 ACADÉMIE DES SCIENCES. rieurs ont une évolution de |)lus en plus limitée à mesure que la tubérisa- tion s'accentue; la région florale terminale tend par conséquent à disparaître, à mesure que les bulbilles se différencient davantage; la reproduction par graines est donc compensée par la multiplication facile que permettent ces organes de réserve. Ces phénomènes, quoique décrits sur un exemple particulier, présentent une portée plus considérable, si l'on songe qu'ils doivent retracer, à quelques détails près, l'histoire de la formation des bulbilles chez les plantes où ces organes sont devenus normaux et qu'ils expliquent la sup- jjression fréquente des fleurs chez les plantes qui ont des bulbilles. CHIMIE VÉGÉTALE. — Consommation de produits odorants pendant l'accom- plissement des fonctions de la fleur. Note de MM. Eug. Charabot et Alex. Hébert, présentée par M. A. Huiler. Dans un travail antérieur (^Comptes rendus, t. CXXWIII, p. 38o) nous avons examiné, au point de vue de l'accunudation de l'huile essentielle dans les organes verts delà plante, l'mfluence delà formation des inflorescences. Actuellement nous nous proposons de faire connaître non plus l'influence de la formation des inflorescences, mais bien les résultats de l'accomplis- sement des fonctions de la fleur en ce qui concerne les proiluits odorants. Une planlatioii de liasilic (Ocymuryi basiliciini) a élé divisée en deux lots dont l'un renfermait les plantes témoins et l'autre des plantes qui, dès le début de la llorai- son, c'esl-à-dire à partir du 4 juillet, furent jouiaiellement débarassées de leurs inllo- rescences naissantes. Nous avons eu le soin de peser tous les jours les inllorescences enlevées et de les épuiser au moyen de l'éther de pétrole de façon à pouvoir déterminer la quantité totale d'essence produite par les végétaux soumis à l'étude, ainsi que sa composition. Une première coupe a été faite le 4 juillet, alors ([ue les premières inllorescences allaient apparaître, de façon à fixer l'état de développement de la plante, sa richesse en essence el la composition chimique de celle-ci au début des expériences. Le i5 septembre, après la fruclification, nous avons fait une coupe de plantes témoins et distillé les parties vertes; les inflorescences ont été épuisées au moyen de l'éther de pétrole et le résidu de l'évaporation du dissolvant soumis à la distillation avec la vapeur d'eau. Les plantes systématiquement débarrassées des inllorescences naissantes ont été distillées le même jour, tandis ([ue le produit total de l'épuisement des inflorescences enlevées était lui aussi soumis à la distillation avec la vapeur, en ayant soin, dans toutes ces opérations, d'épuiser les eaux recueillies. Comme M. Bertheiut (Chimie végétale el agricole, t. Il, p. 44)> nous SÉANCE DU l3 NOVEMBRE IQoS. 778 avons constaté que la suppression des inflorescences a pour effet un accrois- sement considérable de la liije. De pins, par suite de celte opération, le poids d'essence produit par chaque pied s'est trouvé presque doublé. Les vieilles inflorescences qui ont accompli leurs fonctions essentielles ont conservé moins de produit odorant que n'en ont emporté les inflorescences écartées au fur et à mesure de leur apparition. Le poids absolu d'essence qui demeure dans les par- ties vertes de chaque pied se trouve accru. Toutefois, cet accroissement n'est pas en proportion du développement des organes verts. Cela provient de ce que, tandis que chez les plantes témoins, une fois achevée la fructifi- cation, une certaine quantité d'essence retourne dans l'appareil chloro- phyllien (CiiARAnor et Laloue, Comptes rendus, t. CXXXIX, p. 928 et t. CXL, p. 667), ce retour n'a pu se produire chez les plantes systématiquement privées de leurs inflorescences. Nous avons constaté d'autre part que, pour un même poids de matière végétale formée, la plante dont on a enlevé les inflorescences naissantes a pro- duit sensiblement plus d'essence. Est-ce uniquement par suite du développement plus considérable de la plante privée d'inflorescences que le poids des produits odorants se trouve augmenté? La dernière observation formulée permet de conclure que cet accroissement tient aussi à une autre cause, puisque, pour un même poids de matière végétale formée, on voit subsister, chez la plante systématique- ment privée de ses inflorescences, une quantité plus grande d'essence. Et cette cause réside dans le fait que, dans les inflorescences restées sur pied, il y a eu, lors de la fécondation et de la fructification, consommation d'une certaine quantité d'essence ou tout au moins de matériaux qui concourent à sa formation. Ainsi se trouve confirmée une conclusion que d'autres résultats avaient appelée. Ces observations sur les conséquences de l'accomplissement des fonc- tions de la fleur présentent un intérêt positif qui ressort des chiffres sui- vants. La suppression des inflorescences a eu comme conséquences : i" une augmentation du poids de la plante atteignant ^9 pour 100 du j)oi(ls normal; 2° un accroissement du poids de l'essence qui s'élève à 82 pour 100 de la pro- duction normale. C'est le travail de la fécondation qui, chez la plante témoin, entraîne la consommation de la matière correspondant à cet accroissement. Nous trouvons là une explication du fait suivant signalé antérieurement par l'un de nous : la menthe poivrée, sous l'influence d'une piqûre d'in- secte, est susceptible de subir une modification profonde ; elle ne fleurit plus, 774 ACADÉMIE DES SCIENCES. ses organes verts deviennent plus importants et la quantité d'essence pro- duite augmente notablement. Ajoutons que les résultats de l'analyse des diverses huiles essentielles extraites de la plante témoin et de la plante soumise à l'expérience, con- cordent avec les observations relatées plus haut. En résumé, il ressort de celte étude que le travail de la fécondation et de la fructification entraîne une consommation de produits odorants. ZOOLOGIE. — Comparaison des cycles évolutifs des Orthonectides et des Dicyémides. Note de MM. F. Mesnil et M. Caullery, présentée par M. Alfred Giard. L'étude, in vivo, de la larve ciliée de Rhopalura Pelseneeri (') et, en par- ticulier, son aptitude très nette à la vie libre, ont éveillé en notre esprit un parallélisme frappant avec l'infusoriforme des Dicvémides, sur la nature duquel on est, somme toute, loin d'être fixé; nous nous sommes de- mandé si ce dernier organisme ne jouerait pas, dans le cycle évolutif des Dicyémides, un rôle exactement homologue à celui de la larve ciliée des Orthonectides. Nous allons montrer, d'une façon plus générale, com- ment nos connaissances actuelles sur le cycle évolutif des Orthonectides nous paraissent de nature à éclairer celui des Dicyémides. Nos recherches (^) nous ont amenés à concevoir le cycle évolutif des Orthonectides de la façon suivante : 1° Une phase de multiplication asexuée dans l'hôte, à l'état de plas- modes, où des individus sexués naissent aux dépens de cellules-germes; 2" une phase de propagation, d'un hôte à l'autre, assurée par les individus sexués qui sont ciliés et dont les ovules se développent, sans doute après fécondation, à l'intérieur du corps de la mère, en larves ciliées, connues jusqu'ici seulement chez Rhopalura ophiocomœ Giard (') et Rh. Pelseneeri C. et M., mais certainement générales; ces larves sont évidemment les (') F. Mesnil et M. Caullery, Sur te développement des ovules et les larves ciliées d'un Orthonectide hermaphrodite {Rli. Pelseneeri C. et M.) {C. H. Soc. Biol., t. LIX, II novembre igoS). C) Archives d'Anatoniie microscopique, t. IV, 1901. C) Gaullerï et Mesnil, loc. cit., 1901; Caullery et Lavallée, C. R. Soc. Biol., 29 juillet 1905. SÉANCE DU l3 NOVEMBRE IQoS. 775 agents d'infection d'hôtes nouveaux, où elles donnent naissance aux plasmodes. La pullulation chez l'hôte se fait par voie asexuée; l'infection d'un hôte nouveau, à la suite d'un processus sexué. Examinons maintenant ce que l'on sait de l'évolution des Dicyémides. Des recherches récentes, notamment celles de Wheeler (') et de Hart- mann (-), il résulte que l'infection des Céphalopodes (qui doit se produire très peu de temps après l'éclosion) par les Dicyémides comprend une pre- mière phase, où les parasites se multiplient dans les reins, uniquement à l'état d'individus allongés dits vermiformcs (appelés fort justement par Hartmann agamonles, car ce ne sont pas des femelles, mais des asexués). Jusqu'à une certaine taille du Céphalopode, ils produisent, dans leur cel- lule axiale, uniquement des individus semblables à eux. A partir d'un cer- tain moment apparaissent, dans la cellule axiale, des appareils nouveaux, dits in fusori gènes, dont les cellules s'isolent et donnent naissance chacune à un mdividu du second type, un infusoriforme. Chez les Céphalopodes arrivés à un certain âge, on ne trouve plus guère, dans les agamontes, que des infusoriformes. Ed. van Beneden, dans ses recherches fondamentales sur les Dicyémides (^), avait d'abord considéré les infusoriformes comme les agents probables de propagation d'un hôte à l'autre; en faveur de cette opinion, milite le fait que seul l'infusoriforme sup- porte l'eau de mer, alors que les individus vermiformes s'y désagrègent rapidement. Plus tard, sous l'influence de la découverte du dimorphisme sexuel et des mâles des Orthoneclides, van Beneden s'est demandé si l'infusoriforme ne serait pas le mâle des Dicyémides. Celte seconde opinion prévaut actuellement, mais il faut remarquer qu'aucune description satisfaisante n'a pu être donnée d'un testicule, d'une spermato- genèse ni de spermatozoïdes. Nous-mêmes, sur les matériaux, d'ailleurs restreints, dont nous disposons actuellement, malgré des colorations très réussies, n'avons pu rien déceler de ce genre. D'autre part, Wheeler, puis Hartmann ont annoncé que les cellules des infusorigènes qui donnent naissance aux infusoriformes sont de véritables ovules qui sont fécondés par des spermatozoïdes. Par contre, on n'a pu jusqu'ici mettre en évidence aucune trace de fécondation, à la base de la formation des individus vermiformes. On arrive ainsi (en supposant exactes les connaissances actuelles) au résultat paradoxal que les mâles résultent seuls d'une fécondation, celle-ci ne jouant aucun rôle dans la perpétuité de l'espèce. Il est aussi bien difficile d'expliquer, dans cette hypothèse, le début de la phase sexuée de l'infection, chez un Céphalupude déterminé. En l'absence de faits bien (') Zool. Anzeiger, t. XXII, 1899. (-) Biolog. Cenlralbl., t. XXIV, 1904. (') Bull. Acad. Roy. Belgique, 1876. 776 ACADÉMIE DES SCIENCES. établis prouvant la nature mâle des infusoriformes, et en tenant compte, à la fois, des considérations précédentes et de ce que nous savons sur la larve ciliée des Ortho- nectides, nous sommes tentés de revenir à l'interprétation première qu'Ed. van Beneden a donnée de rinfusoriforme et à y voir la forme de propagation des Dicjémides, d'un hôte à l'autre. Dès lors, le cycle évolutif des Dicyémides devient parfaitement clair et tout à fait parallèle à celui que nous avons reconnu chez les Orthonectides. Les individus vernii- formes (agamontes) assurent la pullulation dans Thôte par voie asexuée. Ils corres- pondent aux plasmodes des Orthonectides. Les infusorigènes, qui apparaissent à un certain moment dans les agamontes, sont des individus sexués. On les considère géné- ralement déjà comme ayant la valeur morphologi(|ue de femelles. Quelques faits, sur lesquels nous nous proposons d'instituer des reclierclies étendues, nous font penser que ce sont des hermaphrodites et qu'ils sont le siège de la production des spermatozoïdes vus par Wheeler et Hartmann. Ils seraient les é(|uivalents des individus sexués des Orthonectides. Leurs œufs fécondés, comme chez le> Orthonectides, se développent en les infusoriformes, qui équivaudraient ainsi aux larves ciliées des Orthonectides et, comme elles, propageraient l'infection d'un lir)te à l'autre. Le processus sexué aurait la même place dans le cycle évolutif des deux groupes; il serait le point de départ des formes de propagation d'un hôte à l'autre. Les deux cycles seraient exactement superposables; leur dillérence essentielle consistant en ce que, chez les Dicyémides, les agamontes sont très liaulemenl organisés par rapport aux in- dividus sexués (infusorigènes), alors que, chez les Orthonectides, ce sont les individus sexués qui présentent le maximum de complication. Nous ne nous dissimulons pas que ces conclusions, que nous ont suggé- rées nos observations sur les Orthonectides, réclairient, pour être défi- nitives, la vérification précise de la nature non testiculaire i!e l'urne des Dicyémides, de l'hermaphrodisme des infiisoriifénes et enfin, si |)Ossible, l'observation des débuts de l'infection chez les jeunes Céphalopodes. Nous comptons prochainement tenter des recherches dans ces directions. EMBRYOGÉNIE. — l'ormation du vilellus chez le Moineau. Note de M. Duduisson, présentée par M. Alfred Giard. Au moment de la formation du vilellus et même un peu avant celle-ci, la zone centrale du protoplasme, primitivement homogène, devient vacuo- laire. La périphérie de l'ovule reste formée par un anneau de protoplasme granuleux. Le noyau est langent à cet anneau protoplasmique et s'enfonce sur une certaine étendue de la région vacuohiire, il est donc nettement excentrique. Les plaquettes vitellines se déposent, à partir de la périphérie de la zone vacuolaire, en couches concentriques. Les plus externes sont SÉANCE- DU 1.'3 NOVEMBRE IQoS. 777 les plus grandes, elles soiiL formées par une snbstance granuleuse, légère- ment acidopliile, que ]n\)pe]\cr/aat. 3o°4', long. 42"3o' W. NNE jusqu'à 4140"", N jusqu'à 4240"', NNE jusqu'à 8400'°. \&aoûl. — Lat. 3i°44', long. 42"39' W. ENE jusqu'à 4.54o'°. 23 aoa^ — Lat. 37''3', long. 27°2i' W. NW jusqu'à 2210'°, NW jusqu'à 2800'°, NE jusqu'à 328o'°, N jusqu'à 3840"', NNW ou NW jusqu'à 12 330™. La vitesse des alizés était de 5™ à 6"", celle des couches supérieures de ïo"' ou iS"" par seconde. Ou voit que, dans la région de l'Océan Atlantique que nous avons explorée, les vents à composante Nord onl prédominé jusque dans les plus grandes altitudes. Des courants du Sud n'ont été trouvés qu'une seule 79» ACADÉMIE DES SCIENCES. fois, à partir de 2000'°, le 7 août. Ce jour-là nous nous étions avancés le plus vers le Sud. D'un aulre côté il est remarquable que, déjà le lendemain et presque à la même place, les courants du Nord ont de nouveau été constatés toujours sur la latitude des îles Canaries. Des recherches futures pourront décider si, plus au Sud, à des latitudes moindres que 23°, les courants supérieurs, à composante Sud, prédomi- nent, comme l'ascension du 7 août semblerait l'indiquer; mais il se pourrait aussi que ce jour-là il se soit agi de courants irréguliers dus à une situa- tion passagère ; en effet, le lendemain les courants supérieurs étaient de nouveau du Nord. Dans une Communication faite à l'Académie, le 9 octobre, MM. Teisse- renc tle Bort et Rotch ont exposé les résultats de leurs observations faites sur l'Atlantique et y ont fait remarquer ime certaine différence avec les résultats obtenus, l'année dernière, par l'expédilion de la Princesse-Alice. Cette différence, en réalité, n'existe pas. En effet, les ascensions de la Prin- cesse-Alice, en igoZj, ont eu lieu au nord des Canaries vers les Açores, et l'on y a étudié les courants aériens jusque vers 4000". Or, MM. ïeisserenc de Bort etRotch résument comme suit les résultats qu'ils ont trouvés eux- mêmes dans cette région : 1. Les vents qui vont vers l'équateur sont de Nord-Est à Est dans les régions basses et généralement de Nord-Ouest à Nord-Est au-dessus d'un millier de mètres. 2. Au nord de Madère et vers les Açores les vents supérieurs, comme on le savait déjà par les observations de nuages, sont surtout d'Ouest et de Nord-Ouest. Ils conviendront qu'ils n'ont fait que retrouver et confirmer les résultats de nos propres observations tels que je les ai exposés dans ma Note du g janvier, se rapportant à la partie de l'Atlantiijue située entre les Canaries et le détroit de Gibraltar. Pour ce qui concerne les observations faites plus au Sud, celles faites par MM. Claytou et Maurice à Ténériffe qui donnent des courants de Sud-Ouest dans les grandes hauteurs sont en opposition avec celles que nous avons faites aux mêmes latitudes, mais loin du conti- nent. Cette différence, qui est très remarquable, tend à prouver que les idées reçues sur la circulation dans les régions tropicales demandent à être revues; le chemin que suivent les courants ramenant l'air de l'équateur paraît en effet moins simple qu'on ne l'avait admis; il semble dépendre de la répartition des continents et des océans. SÉANCE DU l3 NOVEMBRE ICjoS. 79 1 En tout cas les observations faites par nous prouvent que, loin des côtes, à la latitude des îles Cmaries, les vents réguliers supérieurs du Sud-Ouest qui correspondraient au contre-alizé n'ont point été retrouvés. M. F.-W.-T. HuxGER adresse une Nouvelle théorie sur T étiola gie de la Nielle des feuilles de tabac. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) M. Karl Wiegand adresse plusieurs Mémoires, en allemand, Sur le sys- tème du monde et Sur la navigation aérienne. A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLlUGItAPHlQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i3 novembre 1905. Mission scientifique peimanenle creN.ploratloii en Indo-Cliine : Décades zoologiques . Oiseaux; n° 2. Hanoï, i9o5; i fasc. in-Zi". Exemplaire n» 16. (Adressée la Commission de Contrôle par M. L. Boutan.) Compagnie universelle du Canal maritime de Suez : Accident du « ChaLliain », septembre igoS. Notes, vues et plans. Paris, imprimerie de la Société anonyme de publications périodiques, igoS; i fasc. in-4''. (Présenté par M. Vieille, au nom de M. le Prince d'Arenberg.) Die Opisthobranchiata der Siboga-Expedilion, von D-' Rud. Bergu; mit2oTaleln. Leyde, E.-J. Brill, igoS; i vol. in-4''. (Présenté par M. Bouvier.) Bulletin du Musée océanographique de Monaco; n° 48 : Note préliiniiiaire sur les « Eucyphotes » recueillis par S. A. S. le Prince de Monaco à l'aide du filet à grande ouverture, par H. Coutière; n" W : Description d' un Amphipode pélagique, nouveau comme genre et comme espèce, par Ed. Cuevreux. Monaco, igoS; a fasc. in-8". Bulletin de la Société géologique de France : 4" série, tome II, fasc. 6; tome III, fasc. 7; tome V, fasc. 3 et k. Pari?, igoS; 4 fasc- in-S". n()2 ACADEMIE DES SCIENCES. La Province médicale, paraissant à Paris le samedi ; i^" année, nouvelle série, n"' 1 et 2, novembre 190.5. Paris; a fasc. in-f". M. H. Bemtabol fait hommage de trois Opuscules intitulés : Introdiiccioii al eslndo del calculo infinitésimal. Madrid, 1890; i fasc. iii-S". Teoria elemenlal de las superficies regladas. Madrid, 1892; i fasc. in-S". Triangulos deforinables y recUficacion de curvas. Madrid, 1898; i fasc. in-S". {A suivre.) ERRATA. (Séance du 4 septembre ipoS.) Note de M. Piltschikoff, Sur la polarisation du Ciel pendant l'éclipsé du Soleil : Page 472, ligne 26, au lieu de à 10°, lisez à 90». Même page, noies (') et (-), au lieu de 1902, lisez 1892. (Séance du 6 novembre igoS.) Note de M. Ch. Depéret, Sur l'évolution îles Mammifères tertiaires Pa"-e7o3, ligne [\o, au lieu de Elasniotherium. lisez Chasmotherium. Page 704, ligne 4, même correction. Même page, ligne 25, même correction. Même page, ligne 3i, au lieu de Elalicolhéridés, lisez Chalicothéiidés. On souscrit k Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. 35 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux } par ordre alphaljétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, \ chez Messieurs : Ferran frères. Cliaix. ; JoLirdiin, ( Uuir. Cijurlin-Hecqucl. 1 Gcrniaia et Giiissin. I Siraiuleau. Jérùme. .Marion. / r'eret. < Laiirens. ' Al u lier (G.) Hcfiaud. , Deirien. \ V. l'.oberl. Oblin. ' Uzel frères. Jouan. Prri'in. , Henry. / Margueric. ) Ilelaunay. ! Bon y. INourry. lîalel. lîev. Lorient. Lyon. \ Lauverjat. i Degez. '\ Drevet. I Graticr cl C" Foucher. \ Bourdignoii. ( Doinbre. i Tallaiulier. ) Lenoir. chez Messieurs : I Bauuial. j ;\jino Texier. ' Cumin et Masson. \ Gcorg. . \ Phiiy- Maloine. Ville. Marseille lîual. l Valal. Montpellier j Couict et (ils. Moulins Martial Place. f Buvigiiiei . Aaney On souscrit à l'étranger, Amsterdam .. Nantes . iXice GniS|e,in-\laiipin. Sidol tiéres. DiigaS. I Veloppc. Barma. Appy. Debroas-Ilii|ilan. liouen S'-Éticnne . Toulon Toulouse . . Valenciennes Aimes. ....... Orléans Lotidé. [ lîlanclucr. Poi tiers i , , • . Hennés Plihon et Hervé Hoche/oit Girard ( M"" ). Langhiis. Leslringant. Chevalier. \ PoiUeil-Burles. ) Allé. \ Gimet. i Privât. [ Boisselier. Tours j Pérical. ' Bousrez. \ Giard. / Lemailre. chez Messieurs : F'eikema Caarel- sen et C'°. Athènes Beck. narcelone Verdaguer. I Asher et C'°. ' Dames. Berlin Friedlandor et fils. ' Mayer el Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. 1 Lamertin. Bruxelles Mayoloï et Audiarte. I Lcbégue et C". Solchek et C". Sucliarest , Alcalay. Budapest Kiliaii. Cambridge Deighton, Bell et C . Christiania Caniniermeyer. Conslantinople . . Otto Keil. Copenhague Host el (ils. Florence Sccber. Gand. Cènes . Hoste. Beuf. Eggimann. Gencçe j Georg. ' Stupelmohr. chez Messieurs: j Dulau. Londres ! Hachette et G'. \ Nuit. Luxembourg .... V. Biick. ; Ruiz etC'«. Homo. Capdeville. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Taslevin. Marghieri di Gius. Madrid. Milan . Naples AciV- Y'ork . La Haye Lausanne. , . . Leipzig Lic"e . Belinfunte frères. Benda. Payol et C». Bartli,. Brockhaus. Kœliler. Lorenlz. Twielmeyer. , Desoer. Gnusé. Pellerano. Dyrsea et f feifler. Slechert. ' Lenicke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C*». Palerme Reber. Porto Magalhaès et Moni/. Prague Hivnac. Rio-Janeiro Garnier. l Bocca frères. liome I Loescher et G'*. Botterdam Kranicrs et fils. Nordiska Bogljacdol Zinserling. Wolir. Bocca frères. Brcro. 'i Clausen. 1 liosenboig et Sellier, Varsovie Gebethner et WollF Vérone Drucker. \ Frick. Vienne ) Cerold et C<«. Zurich Meyer et Zeller. Stockliolni S'-Pétej-sbourg . . Turin ES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ; Tomes 1'-' ;. 31. — (3 AoiJl i835 à 3i Dcc;;iubre iS5o. ) Voluuie iM°; .iSâi. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. (■'■ .lanvier t85i à 3i Décembre iSCj.) Volume in-4"; 1870. Prix ^3 r 25 fr. Toine'^ 62 a 91. — (i" Janvier 1S66 à 3i Décembre iS.so. ) \okime ni-.) . iSbg. Piix Tomes 92a 121 - (l='' Janvier r88i à 3. Dcceinbrc iS.,",. 1 Volume in-i"; iQ""- 1 "^ ^^ "■ LÉMENT AUX COMPTES RENDUS ^ES SÉANCES DE L'ACADÉMIE^^^^^^ , , M1V M Ci ii'HF RrnNARD Volume iii-:^'', avec 3*.2 planches ; iS5f) " ,, _ , , . , ^^ . -..::r^;Ji\:z^:2:z:., ,.. m. p.:j. v.. ^l..^ -Essai d',,ne ^'^^^^^^^^:;:^^ ^x;û:ii!^^zi^^^^^^^ ,c„ur, de .SÔ.3. et puis remise pour celui de .850, savoir : « Etudier fJ^:\'J^J^^,^',l^'^^^\^^^^^^^ _ Rechercher la !:q;p::i:^ii':ïïf;:L? e^e îS[^tri-rè^ûr^a '^^^^a^^i^ B.o... I-H", avec , planches , .S6. . . . 25 fr. mc,„c Librairie les Motnoires de V Académie des Sciences, ot les Wômoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 20. TABLE DES ARTICLES (Séance du 13 novembre 1903.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Th. SciiLŒsiNQ fils. — Nitrates et nitriles pour engrais "4^ M. E.-L. BouviEli. — Sur les Macroures nageurs (abstraction faite des Carides), recueillis par les expéditions américaines Pages. du ffasster et du Blake -!)() M. RuD. Bf.bgu fait hommage ù l'.Acadéiiiic d'un Ouvrage intitulé : « Die Opisthobran- chiata der Siboga-Expedition >> -j^y NOMIIVATIOIVS. iM. TuoosT est élu membre de la Commission de contriMe de la circulation monétaire. 749 COUUESPONDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale l'Ou- vrage suivant : « Accident du CItatliam I, -.lU-uua.- 19 5j. Noie, vues et plans». Publié par la Compagnie universelle du canal de Suez 749 M. Stuyvaert. — Sur les congruences de cubiques gauches 7'^° M. Z0RETTI. — Sur le développement d'une fonction analytique uniforme en produit infini 7^"' M. P. Helbronner. — Sur les triangulations géiidésiques compleuicntaires des hauies régions des Alpes françaises (troisième campagne ) 7^4 M. A. Krebs. — Sur un frein dynamomé- Iriquc de>tiné à la mesure de la puissance des moteurs, qui permet l'utilisation, sous forme électrique, de la majeure partie du travail développé 757 M. M. CiiANOZ. — Sur le phénomène élec- lrii|ue créé dans lescliaines liquides symé- Iriqiies pour les concentrai ions, par la lorMiation d'une surf.tce fraîche de contact. -^59 M. Geouoes Claude. — Sur la liquéfaction de l'air par détente avec travail extérieur. 7'>2 M. P. Carre. — Sur la conductibilité molé- culaire des éthers pliosphoriques 7'i'i M. Georges Darzens. — Méthode générale desynlhése d'élhers glycidiques ajU substi- tués et de cétones 766 M. Fréd. Wallerant. — Sur la constitution des corps cristallisés 768 M. Marcel Dubard. — Observations rela- tives à hi iftorphologie des bulbilles 770 lil LLETI.v UiliLIOÙRArniQUE Errata MM. EuG. CHARAEOTet Alk.k. Hébert. — Con- sommation de produits odorants pendant l'accomplissement des fonctions de la fleur. 772 MM. F. Mesml et M. Caulleby. — Com- paraison des cycles évolutifs des Ortho- nectides cl des Dicyémides 774 M. Dubuisson. — l'ormation du vitellus chez le Moineau 77G M. L. Faurot. — Embryogénie des llexac- tinides, leurs rapports morphologiques avec les Octanthides, le Scyphistomc des .Mé- duses et les Tctracorallia 77S M. Marage. — PoTirquoi certains sourds- muets entendent mieux les sons graves c|iie les sons aigus 7>'o M. C. Deleze.nne. — Activation du sucre pancréatique par les sels de calcium 7S1 M. J. Savormn. — Sur la tectonique du sud- ouest du Chott el llodna 7S4 M. L. De Launay. — Sur l'emploi des pres- sions hydrostatiques dans les captages de sources thermales 78O M. H. Hergeskll. — L'exploration de l'al- mosplure libre au-dessus de r(_)céan Atlan- tique, au nord des régions tropicales, à bord du yacht de S. A. S. le Prince de Monaco, en 190J M. F.-\V.-T. lluxGER adresse une « Nouvelle théorie sur l'étiologie de la Nielle des feuilles de tabac » M. Karl Wiegand adresse plusieurs Mé- moires « Sur le système du monde " et u Sur la navigation aérienne » 788 79' 79' 79' 792 PAKIS. — IMPIUMKKIK G \ UT H l ti K - V 1 L L A K S. Ouai (les Grande-Augustins. 5i. Le Cernni : Gaitthikr -Vill ars 1905 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. K 21 (20 Novembre 1905). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. i905 RÈGLEMENT REL/iTIF ALI COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie ?,e composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l"''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Méritoires présentés par un Membre oup«run Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de TAca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l' Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1 Membre qui fait la présentation est toujours nomra mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extn autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance of cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé i Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planche ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraiei autorisées, l'espace occupé par ces figures comptei pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des ai: teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports < les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativ fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution duprc sent Règlement. Les Savants étraagers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de l déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S"". Autrement la présentation sera remise à la séance suivant ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 20 NOVEMBRE 1903, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MEMOIRES ET COMMUIVlCATlOrMS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome XLVIU des Mémoires de r Académie est en distribution au Secrétariat. CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur les composés alcalins insolubles contenus dans les tissus végétaux vivants; par M. Berthelot. PREMIÈRE PARTIE. — Expériences sur les Graminées. J'ai poursuivi mes recherches sur l'existeace et sur le rôle des composés alcalins insolubles contenus ou formés par les substances végétales; recherches dont j'ai publié les premiers résultats, concernant les substances humiques, dans la séance de l'Académie du 4 septembre igoS. Mes nouvelles expériences ont porté d'une partsur des végétauK vivants appartenant à des familles très différentes, Graminées annuelles et chêne, et, d'autre part, sur les produits ultimes de la décomposition pyrogénée des végétaux, tels que le charbon de bois. Je vais parler aujourd'hui des Graminées. J'ai opéré sur le foin obtenu par un mélange de diverses espèces de Festuca, tiges et feuilles, substance qui a déjà été l'objet de beaucoup d'études de ma part. La méthode que j'ai suivie étant la même que dans les essais publiés le 4 septembre, il suffira de la rappeler brièvement. 0. R., 1905, 2« Semestre. (T. CXLI, N» 21.) ^^"^ 794 ACADEMIE DES SCIENCES. I. — Etat initial. J'ai déterminé la composition de la matière première (foin récolté le 24 août igoS), en eau et matière fixe à 110°; puis j'ai passé la matière sèche au moulin et j'en ai déterminé la portion soluble dans l'eau, par macération de 4 heures à 80" suivie d'un épuisement à froid, et la partie insoUible. Un échantillon de chacune de ces matières a été analysé complètement, de façon à déterminer d'abord le poids relatif de la matière organique et celui des cendres; puis les doses de carbone, d'hydrogène, d'azote et d'oxygène, d'une part; celles de la potasse, de la chaux, de la silice, etc., de l'autre. Voici les résultats observés : 100 grammes de matière ont perdu à l'étuve, à 1 10° : 67*'', 84. Les 32^,16 de matière fixe, pesée dans les conditions ordinaires, ont été séparés par l'action de l'eau, avec épuisement, en partie soluble et partie insoluble : soit, pour 100 parties, 72,2 portions insolubles et 27,8 portions solubles. Matière soluble. — L'incinération de 100 grammes de la portion soluble a fourni Matière organique 81 , t ) Cendres 18,9 ) 100 Soit, pour 100 parties de la matière organique : 23,3 de cendres. Les cendres : La matière organique renfermait G H Az O, elc 6,65 2 ,20 4' >7' 100,00 Iv.- O 5,95 Ca O ". , 56 SiO- 5,38 Alumine, acide pliospiio- phoi'iquc, et analogues. Acide carbonique, com- 0,76 1 4 , 65 !■ 8,65 posés divers et perte . . S Matière insoluble. — L'incinération de 100 grammes de la poilioa insoluble dans l'eau a fourni Matière organique 95,94 ) Cendres 4)06 ) SÉANCE DU 20 NOVEMBRE igoS. Soit, pour 100 parties de la matière organique : 4.21 de cendres. 795 La matière organique ci-dessus ren- fermait : C H Az.... O, etc. Les cendres : K-O GaO SiO-^ Alumine, acide plins|ihn- ri(|ue, etc Acide carbonique, com- posés divers et perle . . o, i3 0,62 2,3. 0,41 3T47 0,74 On remarquera en premier lieu que la partie soluble contient la ma- jeure partie des composés minéraux : non seulement, comme on devait s y attendre, pour la potasse, mais aussi pour la chaux et la silice. Cependant il existait dans la plante une dose notable de potasse, engagée dans un composé insoluble dans l'eau : près de 2 centièmes de la potasse totale. En second lieu, et ceci est très digne d'intérêt, la composition centési- male de la matière organique insoluble a été trouvée la même sensiblement que celle de la matière soluble. Cette composition répond à peu près aux rapports empiriques suivants : C-'(H^O)''H'Az. Il convient d'observer que, dans la partie soluble, cette matière orga- nique est combinée avec des doses d'alcali beaucoup plus fortes que dans la partie insoluble. IL Doubles décompositions salines. J'ai pesé plusieurs échantillons de to» de la matière insoluble, séchée à iio", et j'ai fait digérer chacun de ces échantillons : 1° Avec une solution d'acétate de potasse (5^ dissous dans So"'"" de liqueur et additionnés de 200« d'eau : à froid d'une part; à chaud (80°) d'autre part. On a séparé ensuite la partie soluble de la partie insoluble bien épuisée et on les a analysées. 2° Avec une solution d'acétate de chaux (4^ environ dans 5o™' de li- queur, plus 200""° d'eau). A froid et à chaud, on a opéré de même. Voici le Tableau des résultats obtenus par l'analyse des produits, les- 796 ACADÉMIE DES SCIENCES. quels indiquent la répartition finale des deux bases : potasse et chaux. Je rappellerai qu'ils ont été obtenus après lixiviation prolongée par l'eau des matières insolubles. Acétate de potasse. Macération iMacéralion à à chaud Élal initial. froid. {80*^). \ Solution saline 2,5o 2,46 2 ,44 I Matière insoluble 0,12 0,19 0,170 K^ 0 2,62 2,65 2,61 5 ( Solution saline 0,00 0,24 o,25 j Matière insoluble 0,-5 o,5i o,5o CaO 0,75 0,70 0,75 Acétate de chau.r. Etat initial. ( Solution saline 0,00 0,082 o,o84 i Matière insoluble 0,12 0,082 o,ov>.7 K-0 0,12 o,ii4 0,111 \ Solution saline 2,84 2,78 2,78 " j Matière insoluble 0,75 0,78 o,79 CaO 3,59 3,56 3,57 D'après ces chiffres, les macérations, soit à froid, soit à 80°, ont fourni à peu près les mêmes résultats et équilibres. En présence de l'acétate de potasse, la matière organique insoluble a fixé une dose de potasse excédante, égale environ à la moitié de celle qu'elle contenait d'abord. Mais en même temps un fiers de la chaux de la matière insoluble est entré en dissolution; dose fort supérieure à l'équiva- lent de la potasse fixée. Il semble donc qu'en présence de l'excès de potasse apporté par l'acé- tate de cette base, l'acide organique insoluble contenu dans la plante ait formé un sel double soluble de potasse et de chaux. Réciproquement, en présence d'un excès de chaux, apporté par l'acétate, la matière organique insoluble a perdu, au contraire, près des trois quarts de sa potasse; tandis qu'elle fixait une dose de chaux à peu près équiva- SÉANCE DU 20 NOVEMBRE IQoS. 79^^ lente à la potasse déplacée. Les deux phénomènes sont évidemment corré- latifs. Des faits analogues d'équilibre ont été observés avec les feuilles mortes {Comptes rendus, p. l\l\o, l\l\\ , 442)- Leur caractère exceptionnel est surtout frappant en ce cpii touche la fixation de la potasse : les sels de potasse formés par presque tous les acides connus possédant une solubilité dans l'eau assez sensible pour ne pas leur permettre de résister aux opérations de lixiviation, employées dans mes expériences. Parmi les sels de chaux, au contraire, il en est beaucoup, tels que l'oxa- late de chaux, dont l'insolubilité à peu près absolue permet d'expliquer leur persistance dans les matières végétales et, par contre-coup, leur inter- vention dans la formation de certaines doubles décompositions et dans les phénomènes d'équilibre. En résumé, les résultats observés dans la présente Note sont analogues, avec des valeurs numériques un peu différentes, à ceux que j'ai observés sur les matières humiques végétales. Ils attestent de même le déplacement partiel des alcalis unis à l'acide acétique, par les acides insolubles contenus dans la matière végétale, et ils prouvent l'existence d'équilibres particu- liers correspondant à ce déplacement. Avec les acides plus forts, tels que l'acide chlorhydrique d'après mes observations, les effets analogues sont presque insensibles : ce qui s'ex- plique, si l'on observe que la potasse des sels organiques insolubles étudiés dans ma Note sur les acides humiques et dans la présente Note est trans- formée à peu près complètement en sels solubles par l'acide chlorhydrique étendu. En tous cas, l'existence de sels insolubles de potasse dans les plantes et les équilibres correspondants constituent des faits essentiels, au point de vue de la nutrition des végétaux, et de la fixation des alcalis empruntés à la terre et aux engrais. J'y reviendrai bientôt avec des détails plus circonstanciés, en exposant mes expériences sur les feuilles vertes du chêne. yg^i ACADÉMIE DES SCIENCES. DEUXIÈME PARTIE. — Expériences sun le charbon de bois. I. — Etat initial. On a pris un échantillon de charbon de bois, aussi homogène el aussi bien préparé que possible, non mêlé de produits bruns ou incomplète- ment chauffés; on l'a broyé, tamisé; puis lavé, par macération et décan- tation, avec de l'eau distillée bouillante, laquelle a été jetée sur un fdtre, et, lessivé le produit jusqu'à ce que le liquide fdtré ne laissât plus aucun résidu par évaporation sur une lame de platine. Le poids de l'eau emplovée par ces additions successives s'est élevé à ^5 fois celui du produit final, lequel pesait 3i_'i'^. D'après analyse, ce produit final a donné : Pour loo^ de matière organique : 1^,61 de cendres. Celle-ci contenait : s . SiO- o,oS3 soit 5,i5 Ca O o , 679 » 42 , 20 K^O o,i56 » 9,71 0,818 » 57,06 Autres matières (fer, alumine, ( 0;792 " 42, 94 acides minéraux, etc.) I ,,51 » 100,00 II. — Action de l'acide chloi hydrique étendu. On a traité lo^ de charbon de bois (séché à 110°) par loo""' d'une liqueur renfermant 0^,9125 d'acide chlorhydrique, et cela de deux manières, savoir : 1° Par macération rapide à froid, suivie de filtration et lavages jusqu'à épuisement; 2° Par réaction du même acide au bain-marie, à 100° en vase clos, pen- dant I heure, et épuisement semblable à froid. On a ainsi obtenu une portion soluble et un résidu insoluble. On a séché ce dernier à 110°; on l'a pesé, incinéré et l'on a analysé les cendres. Ces opérations ont fourni pour lo*"' initiaux : A froid. A chaud. Résidu insoluble séché à 110° 9°! 86 9^182 Cendres is, 60 » SÉANCE DU 20 NOVEMBRE igoS. 799 Ces dernières contenaient, pour 100 parties de matière organique totale : A froid. A chaud. SiO^ o,o85 0,084 K^O 0,0276 0,018 CaO 0,200 0,004 Il y a, en outre, du fer, de l'alumine, des acides minéraux, etc. La dose de silice est sensiblement la même; mais les doses de potasse et de chaux sont plus fortes dans la matière traitée à froid que dans la matière traitée à chaud, ainsi qu'on devait s'y attendre. Les doses d'alcali entrées en dissolution, calculées par différence avec l'analyse du produit primitif, seraient : A froid. A cliaud. K=0 OS, 138 os, i38 CaO os,479 08,675 On remarquera que le trailement chlorhydriquea enlevéà peu près toute la chaux, résultat analogue à celui observable sur la terre arable. Tandis qu'il est festé sous forme insoluble 18 centièmes, ou un sixième de la po- tasse, à froid ; 12 centièmes, ou un neuvième, à chaud. La présence dans le charbon de bois de sels de potasse insolubles, non seulement dans l'eau qui en avait laissé dans cet état 0^,1 56, mais même dans l'acide chlorhydrique étendu et chaud, est ainsi contrôlée. Elle ne résulte pas d'un lavage incomplet, lequel aurait respecté proportionnelle- ment la chaux. La dose de potasse insoluble est d'ailleurs trop considérable pour être attribuée, du moins en totalité, à la présence de la proportion de silice trouvée dans l'analyse. Il est établi par ces observations que le charbon de bois contient des acides particuliers, formant des sels de potasse insolubles, analogues à ceux qui existent dans les matières humiques et dans les matières végétales vivantes : acides plus énergiques même, j)uisqu'ils résistent en partie à l'action des acides minéraux forts, tels que l'acide chlorhydrique. 111. — Doubles décompositions salines. Venons aux expériences de double décomposition saline, réalisées avec l'acétate de potasse et avec l'acétate de chaux. On a pris 20''' du charbon de bois précédent, bien lavé à l'acide chlor- hydrique étendu, épuisé par l'eau, puis séché à 110°. On les a mis dans un 8oO ACADÉMIE DES SCIENCES. ballon avec lo™' d'une solution d'acétate de potasse contenant 0^,994 de ce sel, en ajoutant 200"°'' d'eau distillée. Après macération à froid pendant 48 heures, on a filtré et lavé par lixiviation, jusqu'à absence de résidu sen- sible, par évaporation de la liqueur sur une lame de platine. On a séché à 1 10° la matière insoluble et l'on a analvsé, d'une part, la liqueur filtrée et, d'autre part, le résidu insoluble, après incinération. Les mêmes opérations ont été exécutées, d'autre part, après macération à chaud : 6 heures à 100°, en vase clos. Enfin, on a exécuté les mêmes opérations avec l'acétate de chaux : 20*^"' renfermant os, 88 de ce sel. Voici le résumé des résultats observés : rapportés à loo^-' de la matière organique du charbon de bois séché à 110°. Acétate de potasse. État initial. SiO- 0,082 (insohible) K'' O o , 1 56 H- 2 , 407 = 2 , 563 CaO 0,679 Etat final. A froid. A cliaitd. SiO"^ 0,082 (insoluble) 0,084 (insoluble ) ( K-0 dissoute 2,214 2,225 ) K^O insoluble 0,288 0,180 2,452 2,4o5 l CaO dissoute o,o36 o,o33 I CaO insoluble 0,65- 0,669 0,693 0,702 Acétate de chaux. État initial. SiO^ 0,082 K-0 o, i56 CaO 0-679 4- 1 ,414= 2,090 Étal liTial. A froid. .\ cliaud. SiO- 0,084 (insoluble) o,o85 (insoluble) l K-0 dissoute 0,0424 0,086 ( K-O insoluble 0,1192 0,069 0,1616 o, i55 ( CaO dissoute 1,387 i,3o8 ( CaO insoluble 0,719 0,828 2, 106 2, i3i SÉANCE DU 20 NOYKMBRE l()o5. 8oi Tous les résultats mesurés ont été reproduits dans ces Tableaux; sans chercher à rectifier les petits érarts ou erreurs, inévitables dans une si longue série de déterminations. Les conclusions que ces résultais ont permis d'en tirer, même dans celte limite, ne sont pas équivoques. Eu premier lieu, la silice se retrouve avec le même poids sensiblement : toujours insoluble, et sans qu'elle ait fixé de chaux ou de potasse, non éli- minable par les traitements analytiques ordinaires. Avec l'acétate de potasse, la dose de potasse insoluble augmente de moitié à froid; notablement moins à chaud, quoique toujours notablement. La présence de l'acétate de p. la propagation des discontinuités dans un Jluide visqueux [Comptes ren- rfm, t. CXXXII, p. 658;séancedui8mars .90.). , S ^ n 8q- (3) Reclierches s^ir f Hydrodynamique, i'" série, 2= ParUe, Ch. 1, § 5, p. »9. Paris, igoS. 8l2 ACADÉMIH DES SCIENCES. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les graines de Spbenopleris, sur fat /ri- hulion r/s5 Codonospermiim et sur l'extrême rariété des « graines de fou- gères ». Note de M. Granu'Euky. I. En Bretagne, à Mouzeil, dans les assises charbonneuses contempo- raines des lower coal-Measures où MM. Scott, Oliver, N. Arber, D. White ont découvert des graines en rapport avec des fougères, j'ai rencontré, l'été dernier, dans les schistes des première et deuxième coucbes actuellement en exploitation, un très grand nombre de j^etites graines associées aux S/>Ae- nopteris Dubuissonis Br., elegans Br., dissecta Br., etc. Aux mines de Mon- trelais je n'ai trouvé qu'un Sphenopteris. et des graines qu'avec cette fou- gère. Des deux côtés, la présence des graines est subordonnée à celle des SpJienopteris, il n'y en a pas ou piesque [)as avec les Lepidodendron et Stig- maria formant avec de petites Calamariées les neuf dixièmes de la végéta- tion fossile. Dans ces circonstances exceptionnellement avantageuses, j'ai pu ratta- cher ces graines à ces fougères par les liaisons suivantes : d'abord, nombre de ces graines ont la faible dimension et le sommet en forme de pyramide ou de cône très surbaissé du Lagenostoma Lomaxi Wiil. identifié au Sph. Hôninghausi Br. lequel se ra|)proche beaucoup du Sph. Dubuissonis, l'espèce la plus nombreuse de Mouzeii ; la surface des stipes principaux de cette dernière espèce est, d'autre part, maillée comme celle des Lyginodendron auxquels a été raccordé le Lagenostoma ci-dessus. De plus, j'ai réussi à découvi ir les mêmes graines entourées chacune à la base de six languettes écartées analogues aux soi-tlisant sporanges du Calymmatotheca Stangeri Stur, proche parent et de plus contemporain du Sph. Dubuissonis; et la preuve la plus directe que ces graines proviennent des Sphenopteris est que les cupules formées par ces languettes sont situées à l'extrémité élargie de longs et grêles pédiceiles semblables aux dernières ramifications de cer- tains de leurs stipes. Sur un échantillon, lesdites languettes sont appliquées contre les graines, simulant ainsi un fruit comme \e Lagenostoma Sinclairi Rid ('); sur un autre échantillon elles sont soudées entre elles jusqu'au sommet de la graine à laquelle elles constituent une enveloppe fermée. (') N. Arber, Proceedings of the Royal Society, '900, p. aSr. SÉANCE bU 20 NOVEMBRE IijoS. 8l3 Par suite de leur configuration très obtuse au sommet et des lignes de suture qui en rayonnent, les graines, écrasées entre les lames de schiste, sont la plupart, à cette extrémité, ouvertes, lobées ou dentelées. Parmi ces ^ graines réellement plus nombreuses que d'ordinaire, on peut distinguer : 1° des graines oblongues sillonnées suivant la longueur; 2° des graines à douze côtes partant du sommet; 3° des graines quatre fois plus grandes ayant une base très charnue et formées de six valves en partie disjointes; 4° des petites graines ellipticocylindriques lisses, etc. Dans le Westphalien il y a des graines pareilles à ces dernières, au milieu de beaucoup d'autres qui, quoique différentes de celles de Mouzeil, parais- sent aussi provenir de fougères sphénopléroïdes variées que jusqu'ici l'on n'a pas trouvées fructifiées; elles se rencontrent dans les mêmes dépôts qu'elles, et une preuve, d'une portée générale, qu'elles appartiennent tout au moins à des fougères, c'est que, sur les terris de plus de 2,5 fosses du nord de la France et de la Belgique, j'ai en vain recherché d'autres plantes qui les aient pu porter. Ces graines, à séparer de celles de JNévroptéridées, sont très disparates quoique généralement rondes. Quelques-unes anguleuses confinent cepen- dant aux graines de Névroptéridées, et l'on ne saurait s'en étonner lorsqu'on voit par exemple le Sph. trifoliolata Br. ressembler à ces dernières fou- gères par de nombreuses pinnules non lobées recouvertes de nervures très serrées, et par des stipes aulacoptéroïdes. A Saint-Étienneily a aussides graines ellipticocylindriques, autres que \e& Stephanospermum Br. dont l'attribution reste à faire. II. Le Codonospermum anomalum Br., une des plus singulières graimes sihcifiées de Grand'Croix, est, en empreintes, nombreux et répandu, du moins à Saint-Etienne. Muni d'une vessie natatoire, il est dispersé gisant avec toute sorte de fossiles. Toutefois on le trouve de préférence dans les roches occupées par des Doleropteris Gr., et comme avec cela cette graine à huit pans est assez souvent associée à ces feuilles, elle me paraît devoir s'y rapporter au moins autant que les disques à tubes polliniques qu'on leur a rapportés. Ces feuilles, nageantes comme celles des Nymphœa, sont d'ailleurs aussi communes que ces graines. Or, quoique plus grands, les Doleropteris ne sont pas sans ressembler à certaines feuilles stipales à bord entier de Névroptéroïdées westphaliennes, et il est probable que les plantes en question ne sont pas bien éloignées des » fougères à graines m , auxquelles MM, Scott et Oliver ont donné le nom collectif de Ptéridospermées. III. La multiplicité et la diversité des graines que j'ai rattachées à beau- 8l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. coup de fougères du terrain houiller, montrent, conjointement avec les recherches que vient de résumer M. Zeiller ('), que les « fougères à graines », dont on n'aurait osé parler il y a trois ans, forment upe classe de plantes aux formes de fougères, mais que la complexité de leurs graines élève au niveau des Cycadées. Plus on étudie ces graines tant à l'étal silicifié qu'à l'état d'empreintes, plus on en voit se multiplier les formes et varier les rapports avec ^es feuilles. A celles rapprochées des Névroptéridées et insérées sur deux rangs à des rachis spéciaux, à celles des Sphenopteris isolées au bout des dernières ramifications de stipes modifiés, à celles du Pecopleris Pluckeneti suspen- dues comme des sporanges au-dessous de feuilles non modifiées, s'ajou- tent tant d'autres types que l'on a peine à trouver, à titre de plantes-mères, assez de fougères dont la fructification cryptogamique n'a pas été cons- tatée. (Leur nombre vient encore de s'augmenter d'un groupe nombreux de graines silicifiées rondes sphériques, à testa très mince sans lignes de suture, qu'on trouve en empreintes avec des fougères particulières). Spécia- lement à Saint-Etienne, dans un même système de dépôts, il paraît bien y avoir autant de types de graines que d'espèces de feuilles, et, d'un étage à un autre, plus de changement dans les graines que dans les feuilles. Si l'on descend dans les détails, on voit faire face à la série continue des Alethop- teris une série d'au moins cinq types de Trigonocarpus plus différents encore de structure que de forme, à ce point que deux Trigonocarpus de même forme ont une organisation génériquement différente; au genre Neyropteris correspondent des graines striées, ailées et peut-être même rondes. Dans l'état actuel de nos connaissances, il me paraît bien en somme y avoir deux à trois fois plus de genres de graines que de genres de feuilles, ce qui sprait déconcertant si l'anomalie était limitée aux Ptéridospermées. Mais chez les Cordaïtées on a vu (-) que la disproportion est encore plus accentuée. Les épis de fructification des Calamariées sont aussi plus hétéromorphes que les or- ganes peu variés de ces végétaux. Aux véritables Pecopteris, si uniformes, spnl sus- pendues plus de cinq combinaisons de sporanges. L'anonialie paraît ainsi générale, conférant à la flore houillère une certaine autonomie que confirment d'autres singu- larités : des Gymnospermes herbacées et palustres (qu'étaient les « fougères à graines »); des graines ayant mûri sans avoir été fécondées (toutes les graines silicifiées étudiées sont dans ce cas); des Equisélinées à bois dense et épais; une masse énorme de Marat- tiacées au port des fougères en arbres; des hautes futaies de Lycopodiacées; etc. (') Revue générale des Sciences, igoS, p. 718. (") Comptes rendus, 1906, p. 997. SEANCE DU 20 NOVEMBRE igoS. 81 5 Touclianl l'importance quantitative des Pléridospermées, je suis en mesure de dire que, dans le Stéphanien, les fougères de toutes espèces forment la moitié de la végé- tation et les Névroptéridées le quart. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, la proportion des fougères est moins grande, il y en a peu dans les couches inférieures, on n'en trouve presque pas à Aniche; les Névroptéridées y dolliinent de beaucoup par le nombre, et diverses autres fougères ont également porté des graines. Dans la Basse-Lbire, les fougères qui me sont tombées sous les yelix m'ont paru toutes avoir produit des graines. M. A. Calmétte fait hommage à l'Acndémie chi premier Volume de ses Recherches sur V épuration biologique et chimique dés eaux d^égout. CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Cours de Chimie physique, par Victoh y^ENRI. (Présenté par M. Daslre.) 2° Catalogue des plantes nouvelles de la forêt de Rambouillet, par M"" Mar- guerite Beleze. (Présenté par M. Chatin.) 3° Les grandes plâtrières d'Argenleud, par AuG. Dollot, P. Gokbille et G. FtAMOND. (Présenté par M. A. de Lapparent.) ASTRONOMIE. — Sur l'observation de ièrlipse totale du 3o août iqoS à Alcosehre (Espagne). Note de M. G. Millochau, ijrésentée par M. J. Jaiissen. Dans une Note précédente {Comptes rendus, 9 octobre igoS, p. 586), j'ai décrit les appareils que j'ai employés pour l'observation de l'éclipsé du 3o août 1905 et indiqué les résultats obtenus; j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui, à l'Académie, ces résultats et les remarques que m'a suggérées un examen sérieux. Le télespectrographe réglé pour la portion visible du spectre aurait dû donner une image monochromatique simple, dans chaque radiation, de la portion du bord solaire projetée sur la fente largement ouverte; or les images obtenues sont doubles, l'une des composantes environ deux ou trois fois moins intense que l'autre. 8l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Des essais de laboratoire m'ont montré que ce dédoublement est dû à l'imperfection optique de l'écran coloré formé d'une simple plaque photographique du commerce, dont la gélatine, rendue transparente par fixage, avait été teintée avec de la chrvsoïdine en solution alcoolique. Ces images doubles n'ont d'ailleurs d'inconvénients qu'au point de vue du coup d'œil; elles présentent l'avantage d'éliminer plus sûrement les défauts photographiques qui pourraient être confondus avee des effets dus au phénomène observé. La position de l'écran avait été choisie pour éviter toute déformation des images, dans le spectroscope lui-même, à partir de la fente. Dans l'épreuve n" 1 (Croissant chromosphérique au deuxième contact), un effet physiologique dû à la crainte de laisser échapper le phénomène me fit agir sur l'obturateur environ un dixième de seconde avant que le spectre des derniers Baily's Beads eût disparu. Cette épreuve, qui a posé 4 secondes environ, montre la raie verte coro- nale et le spectre continu de la couronne, f;iibles. Les raies de la couche renversante y figurent sous la forme de pointes. Pour l'épreuve n" 2, l'exposition a commencé 4o secondes après le deuxième contact; à ce moment la chromosphère était déjà complètement masquée par la Lune; la pose a cessé 2 miiuites 3o secondes après ce contact. Elle montre le spectre de trois protubérances brillantes situées à l'est du Soleil et le spectre de la couronne. Le spectre des protubérances se compose principalement des raies de l'hydrogène et de l'hélium qui ont pour longueur un peu moins de la hau- teur du spectre. Le spectre de la couronne se compose de la raie verte X 53o, seule raie coronale visible de c à h, région du spectre pour laquelle l'épreuve est obtenue dans de bonnes conditions, et d'un spectre continu ayant fortement impressionné la plaque. L'aspect de l'épreuve indique que les raies de l'hvdrogène et de l'hélium ne sont pas coronales, car il n'y a aucune trace d'impression photogra- phique dans la partie de ce spectre symétrique de celle occupée par les pro- tubérances. L'épreuve n° 3 (croissant chromosphérique au troisième contact) a posé environ 12 secondes, les spectres de la chromosphére de la couche renver- sante et de la couronne y figurent tous trois. L'image de la couronne dans la raie verte complète celle de l'épreuve précédente. On y voit une plage lumineuse mince, plus brillante que le reste, de 2', 5 SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 19OJ. 817 de haut et qui a été observée oculairement et décrite par M. Stefanik (^Comptes rendus, 9 octobre 1905, p. 585). Cette plage brillante se retrouve sur une photographie fie la couronne intérieure, obtenue par M. Pasteur, son aspect semble indiquer l'existence d'un jet tangent au Soleil et dont l'axe longitudinal était dans la direction de la Terre. Toutes les portions les plus brillantes de la couronne intérieure ont leur correspondance dans l'image obtenue avec la raie verte et produisent aussi un renforcement du spectre continu. La couche renversante ayant été obtenue dans de bonnes conditions, la longueur des croissants pouvait donner une indication sur la hauteur de la partie de l'atmosphère solaire (|ui les produit. Tous les croissants obtenus ont la même hauteur, qui correspond à une couche concentrique au bord solaire de o",']. Je me proposai, dans cette éclipse, d'examiner soigneusement, au cher- cheur lélespectroscopique, les phases de l'apparition et de la disparition de la chromosphère et de la couche renversante. J'ai déjà exposé ce que j'avais vu au deuxième contact. Au troisième contact, la formation du croissant chromos|)hérique fut si rapide que j'eus l'impression qu'elle avait été instantanée. Au bout de io«-|-o*,a7, le premier point de la couche renversante apparut, un croissant se forma et augmenta de hauteur progressivement. J'arrêtai la pose au moment où les croissants me parurent aussi grands qu'au deuxième contact; un dixième de seconde après, le premier rayon solaire apparaissait. Letemps mis par la Lune à démasquer la chromosphère donne, pour la hauteur de celle-ci, de 3" à l\" . Les croissants brillants de la couche renversante me parurent tous avoir, dans le télespectroscope, la même hauteur, et ne différer que par leur éclat. Il résulte de ces remarques que la distinction faite par les premiers observateurs du spectre éclair entre la chromosphère et la couche renver- sante est peut-être plus absolue qu'on ne pourrait le croire et qu'il semble exister deux couches atmosphériques solaires bien distinctes : la couche renversante ayant environ i" de hauteur et la couche chromosphérique de 3" à 4". La différence de hauteur entre les divers croissants, dans les épreuves photographiques obtenues jusqu'ici avec les chambres prismatiques, est peut-être due surtout à des différences d'action photographique, les crois- C. R., 1905, 2» Semestre. (T. CXLI, N° 21.) 1^7 8l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. sants de faible éclat n'impressionnant la plaque que dans leur partie cen- trale. Les lr)tigueiirs d'onde des raies, mesurées sur les épreuves, seront données iillérieurement. J'ai comparé le spectre continu dû à la couronne à un spectre obtenu avec le môme spectrographe et les mêmes |)laqLies en projetant sur la fente maintenue à la même ouverture, la lumière diffuse du ciel (pose 20' à 90" du Soleil), ces photogra[)hies ayante peu près la même intensité générale. Pour éliminer les effets dus à la sensibilité variable des plaques pour les diverses radiations, cette comparaison a été faite par l'intermédiaire d'une échelle de teintes, obtenue en photogra|jhiant des couches super- posées croissantes de papier transparent, et les résultats trailuits par des courbes. L'examen de ces courbes montre que le spectre continu de la couronne présente, par rapport à celui de la lumière diffuse, une région plus intense de 1 470 à 1 600 avec maximum vers 1 55o. L'intensité relevée sur les photographies à l'échelle de teintes est, pour l'épreuve de la couronne, les ^ de celle de la lumière diffuse pour 1 545, cette intensité étant 1 pour 1 490 et | pour 1 600. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Formule d'interpolation des fonctions pério- diques continues. Note de M. Mauiîice Fréciiet, présentée par M. Emile Picard . M. Borel a démontré le théorème suivant : On peut former une fois pour toutes des polynômes Mj,,^(H) jouissant de la propriété suivante : Quelle que soit la fonction /(O), continue dans l'inter- valle (o, 1-), on a (0 /(o)=ii'»i;/('f)M..,(9). la convergence ayant lieu uniformément de o à 2tc. Dans le cas où /(O) est périodique, il y aurait avantage à remplacer les M^^ par des fonctions continues simples de même période que /"(ô). J'y suis arrivé en emplovant exactement le môme mode de raisonnement que M. Borel. et en modifiant seulement les fonctions cp^^ qu'il utilise pour SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 190.5. 819 sa démonstration (') de façon à les rendre périoiliciues. On peut ainsi les représenter approximativement par des suites finies de Fourier S/,^(Ô) de période 277, choisies une fois pour toutes et l'on a alors la proposition sui- vante : Si f{^) est une fonction continue de période it., on a (^) p = n T II- (2) /(fO = li'ni;/ -;~ S/.vC^). p=l la limite étant uniforme. Si /( 0) est continue de o à 2tt sans être périodique, on a F(ri)=lim'2F(^(p)s,,,(6) en désignant par F(9) la fonction qui est égale à' ^^ — ^^ pour 0 = o ou iT. et qui est égale à /(O) pour toute autre valeur de 0. Dans ce cas, la convergence n'est uniforme que dans tout intervalle intérieur £i (o, i-r:'). Outre l'avantage évident que présente l'emploi de la formule (2) dans le cas des fonctions périodiques, j'y vois encore celui de pouvoir donner une forme complètement explicite des fonctions S^_y(9), On peut, en effet, prendre en particulier ws>=i-fi:v^;™-i' '1 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les développements en fractions continues de la fonction F{h, 1 , /i' , u) et la généralisation de la théorie des fondions sphériques. Note de M. H. Paué, présentée par M. Emile Picard. Sous la seule condition que la série/= «„ -¥- a^x + a.,x- +.. . satisfasse formellement à l'équation ((i, + ^„^)a7^, — (fi, - oc, - y.,x)f= (a, - |i,)a„. (') Voir BoREL, Leçons sur les fonctions de variables réelles, igoS. (-) Observer qu'ici la première valeur de p e.-.l 1 et uon pas o comme dans (i). 820 ACADÉMIE DES SCIENCES. le dénominateur V^,, '^v^-'Y(h' ^^, h' — h + [j., A' 4- ;;. + V + I , u), qui fournissent tous les éléments des développements en fractions conti- nues de la fonction F(A, i, h', u). La première de ces solutions est le polynôme Y^^^. La recherche des relations de récurrence qui existent entre les termes de trois réduites consécutives quelconques d'une fraction continue holoïde de F(A, i,h,u) revient ainsi au calcul des relations entre trois fonctions F(^, 71, 'C, u) où les trois premiers éléments ne différent que par des nombres entiers. Ces relations, qui sont au nombre de neuf, et parmi lesquelles figurent, en particulier, celles que Gauss a employées pour obtenir sa célèbre frac- tion contiiuio, donnent le moyen d'écrire immédiatement une fraction con- tinue holoide quelconque de lu fonction V(^/i, i , />' , u), connaissant la disposi- tion de ses réduites et les deux premières d'entre elles. On peut ainsi obtenir, eu particulier, les fractions continues régulières, et même, par un artifice de calcul qui sera donné dans un Mémoire étendu avec toutes les formules que je ne fais qu'indiquer ici. arriver à limiter ces fractions par la détermination du quotient complet final. Comme cas très SÉANCE DU 20 NOVEMBRE igoS. 821 spécial, on a ainsi les fractions limitées relatives à (i -+- x)'" que j'ai fait connaître antérieurement (Comptes rendus, i3 et 27 novembre 1899). Le rôle de la seconde solution de Téquation (i) est rais en lumière par le théorème suivant : Si l'on désigne par U|xv le numérateur de la réduite (j^.. -j), on a V|,vF(//,i, /;',«)- U^v où P représente une constante. Cette formule comprend comme cas très particulier celui, bien connu, qui exprime le rôle des fonctions sphériques de première et de seconde espèce dans le développement en fraction continue de la fonction log(a;-hi) — log(a--i); elle peut être prise pour point de départ de l'extension des propriétés de ces fonctions, el cette méthode, par laquelle les fonctions des deux espèces se trouvent introduites simultanément et sous le même point de vue, me paraît plus naturelle et plus simple qu'aucune de celles qui ont été pré- conisées jusqu'ici. J'ai fait part de cette méthode à M. E. Picard dans une lettre datée du 10 juin 1904- MÉCANIQUE RATIONNELLE. — Sur un théorème de M. Poincaré, relativement au mouvement d'un solide pesant. Note de M. Edouard Husson, présentée par M. P. Painlevé. 1. Parmi les résultats remarquables obtenus par M. Poincaré à l'aide des solutions périodiques des équations de la Dynamique, se trouve le suivant : Pour quil existe, dans le mouvement d'un corps solide pesant autour d'un point fixe, une intégrale première algébrique ne se réduisant pas à une combi- naison des intégrales classiques, il est nécessaire que l'ellipsoide d'inertie relatif au point de suspension soit de révolution. La démonstration de iM. Poincaré suppose que le produit [a du poids du corps par la distance du centre de gravité au point de suspension est très petite. Cependant on l'étend de suite à toutes les valeurs de \j. en rempla- 822 ACADÉMIE DES SCIENCES. çant y, y', y" par -y, -y', -y"; 1 étant un paramètre qui se substitue à y. et que l'on peut, en particulier, supposer très petit. L'extension précédente est au contraire impossible, en général, si les intégrales premières envisagées sont simplement uniformes au lieu d'être algébriques. 2. Je me propose d'indiquer pour le théorème rappelé une démonstra- tion indépendante de celle de M. Poincaré. Je me servirai, comme dans un Mémoire récent ('), d'tine méthode inspirée par celle que M. Painlevé a constamment employée pour l'étude des équations du second ordre. En examinant les changements de fonctions qui permettent de séparer les variables, dans les deux équations différentielles relatives aux compo- santes/? et q de la rotation instantanée, on est amené à poser : 7, = v/A(A - C).p -h /n/B(B - C).q, y., = \/A(\-(]).p - iv'WB^^.y, 5, = y-f-j'y', z., = y — iy'. En remplaçant ji, :,, z.,, y" par \x,, >. = ,, Iz.,, /.y" on déduit, du système difléreiitiel définissant le mouvement, un système différentiel dépendant d'un paramètre >; ce nouveau système est holomorphe pour ^X = o et doit admettre, quel que soit )^, une intégrale première algébrique non fonction des intégrales classiques. 3. Exprimons j,,j2, s,, z.,, y" en fonction de r. Les intégrales connues donnent j„, s,, 52 à l'aide de j,, y", r, et le système différentiel est remplacé par un système de deux équations du premier ordre qui déterminent jKi (^) et y" (a-). J^es expressions y, (r), y"(r) et r doivent être liées algébriquement. Nous obtiendrons des conditions nécessaires d'existence d'une intégrale algébrique en écrivant la propriété précédente pour 1 = 0. Le système, soit (a), définissant y,{r), Y'(^) pour )^ = o dépend de y" d'une façon irrationnelle et semble impossible à étudier. Mais en le ren- dant rationnel, ce qui est possible d'une infinité de manières, on en déduit une équation intégrale et l'on peut alors ramener l'intégration aux quadra- tures. (') Annales de Toulouse. 190J. 'Orf.r SÉANCE DU 20 NOVEMBRE IQoS. 828 4. Pour pousser l'étude du système (a) intégré, j'ai employé le lemme suivant : Lemme. — Soient V{x) unefraclion rationnelle, Q(.r) un polynôme entier en X ou une fraction rationnelle admettant comme pôles simples certains zéros ou pôles de P , et a étant un nombre irrationnel réel ou imaginaire. Si3(x) s'exprime algébriquement à l'aide de y et x, on a nécessairement i{x) = ^^4^ + const., f{x) étant une constante ou un polynôme entier en x dont le degré surpasse d'une unité le degré de la fraction rationnelle Q. Ce lemme peut d'ailleurs être généralisé et appliqué dans le cas où Q est une fraction rationnelle quelconque; /(;r) devient alors une fraction rationnelle dont le dénominateur est connu, le degré du numérateur étant limité. On arrive ainsi très facilement à la démonstration du théorème de M. Poincaré; on peut même appliquer les calculs indiqués à l'étude des conditions (ou domaines) d'existence des intégrales premières uniformes. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur l'application de la liquéfaction partielle de l'air avec retour en arriére à la séparation intégrale de l'air en oxygène pur et azote pur. Note de M. Georges Claude, présentée par M. d'Arsonval. On sait que les procédés d'obtention de l'oxygène basés sur la vaporisa- tion fractionnée de l'air liquitle ont cédé la place aux procédés basés sur la rectification. L'air liquide étant constitué par un mélange de deux fluides miscibles l'un à l'autre en toutes proportions et très différemment volatils, la possibilité de l'application des principes de la rectification à ce mélange est évidente a priori. En fait, cette appiic;ition se réalise dans des conditions tout à fait identiques à celles en usage dans la rectification des mélanges d'eau et d'alcool, avec cet avantage que, la différence îles volatilités de l'oxygène et de l'azote étant en réalité bien plus grande qu'entre l'alcool et l'eau, l'action rectificatrice est ici d'une efficacité extrême. 824 ACADÉMIE DES SCIENCES, Dans le système remarquable de simplicité imaginé par mon collaborateur, M. René Lévy, par exemple, de l'oxygène liquide se vaporise en provoquant la liquéfaction totale d'air comprimé à 4 ou 5 atmosphères. Une partie de l'oxygène vaporisé est sou- tirée directement à l'extérieur, ù travers des échangeurs de température, pour être utilisée. Le reste monte dans une colonne de rectification ordinaire, qui surmonte le vaporiseur, en sens inverse du liquide récupéré à 21 pour 100, qui est déversé en haut de la colonne avec l'air liquide d'appoint. Dans sa descente, cet air liquide con- dense énergiquement l'oxygène des gaz ascendants, tandis que de l'azote se vaporise; ce liquide descendant s'enrichit ainsi progressivement, pour arriver au bas, si le réglage est exact, à l'état d'oxygène liquide absolument pur. Quant aux gaz ascendants, ils sortent épuisés à 7 pour 100 d'oxygène, teneur normale des gaz lavés finalement par un liquide à 21 pour 100, conformément aux indications des courbes que je présentais à l'Académie en une autre occasion (•). Dans ce procédé, sur 100 d'air, on recueille à l'état d'oxygène pur environ 14. Le reste, soit 637, s'échappe avec l'azote, particularité commune à tous les systèmes basés sur la liquéfaction totale de l'air, puisque, je le répète, les gaz lavés par de l'air liquide à 21 pour 100 titrent forcément au moins 7 pour 100 d'oxygène. Tous ces procédés, basés sur la croyance, restée longtemps classique, de l'absence de toute action sélective dans la condensation progressive de l'air liquide (-), ont donc l'inconvénient de nous faire perdre environ \ de l'oxygène et de ne pas nous fournir d'azote pur. Le système du retour en arrière que j'ai précédemment décrit ('), m'a permis de remédier à cet inconvénient avec la plus grande simplicité et de réaliser ainsi la séparation intégrale de l'air en oxygène ptir et azote pur. L'air à traiter, comprimé et froid, arrive par A à la partie inférieure du faisceau F, immergé dans de l'oxygène liquide en voie d'évaporation. Pen- dant son ascension dans le faisceau, cet air se liquéfie progressivement, le liquide formé revenant en arrière, en sens inverse du gaz ascendant. Conformément au processus indiqué dans la Note ci-dessus rappelée, cette circulation en sens inverse épuise énergiquement l'oxvgène du gaz ascen- dant, qui arrive en B à l'état d'azote pratiquement pur, tandis que le liquide collecté en A, détenant tout l'oxygène, peut titrer jusqu'à 48 pour 100. Le gaz résiduel descend alors de B dans le faisceau F' concentrique au premier, et achève de se liquéfier en fournissant un liquide qui se collecte en C et est constitué par de l'azote liquide presque pur. Le premier liquide, riche en oxygène, est déversé à la partie médiane de (') Comptes rendus, 29 juin igoS. (■) Comptes rendus, 1^ \u\n 1908. (') Comptes rendus, 16 novembre iguS. SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 1903. SaS la colonne de rectification X, et rectifie les gaz ascendants jusqu'à concur- rence de 21 pour 100 environ. I.e second liquide, déversé tout à fait au haut de la colonne de rectifica- -*■ Az«£«> j3u^ Ony^tnc pix- tion, soumet ces gaz à 21 pour 100 à une rectification complémentaire qui les ramène à l'état d'azote pratiquement pur. Ainsi est réalisée la séparation intégrale de l'air, l'azote pur sortant en E et l'oxygène pur en D. Je crois intéressant d'ajouter que la première idée de l'épuisement des gaz vaporisés par leur lavage final avec des liquides très pauvres en oxygène, it)8 c. K. 1900, Semestre. (T. CXLI, N° 21. 826 ACADÉMIE DES SCIENCES. en vue de les ramener à l'état d'azote pur, a été exprimée pour la première fois par mes collaborateurs, MM. A. Helbronner et R. Lévy. CHIMIE PHYSIQUE. — Densité de l'oxyde azotique; poids atomique de l'azote. Note de MM. Philippe-A. Guye et Ch. Davila, présentée par M. G. Lenioine. Lorsque nous avons commencé, il y a un an, les présentes recherches, les valeurs connues de la densité de l'oxyde azotique NO étaient fort dis- cordantes, soit (par rapport à l'air) i,o4i (Thomson), 1,0888 (Bérard), i,og4 (Davy), 1,1887 (Rirwan). M. Leduc (') a bien obtenu la valeur i,o388, exacte, selon lui, à 7^^ près; mais il ne l'a pas conservée dans son Mémoire déliiiitif; le poids atomique de l'azote que l'on en déduit, corrigé par les méthodes physico-chimiques applicables en pareil cas, est, d'ail- leurs, beaucoup trop élevé (N = 14,09). Des expériences préliminaires nous onl démontré (jue l'oxyde azotique préparé par les méthodes ordinaires contient toujours ou de l'azote et du protoxyde d'azote, ou des oxydes supérieurs (N-0^, N'O*), et souvent toutes ces impuretés à la l'ois. La présence des gaz N- et N-0 est atlribuable, selon nous et dans bien des cas du moins, à l'erreur généralement commise en lavant le gaz :ivec des solutions alcalines (KOII ou NaOlI), dans le but de retenir les vapeurs nitreuses. il est pourtant établi que ces réactifs Iransfornienl déjà à froid le gaz NO en N-0 et i\' [Gay-Lussac (')]. l^our la purification, il suffit de faire barboter dans l'acide sulfurique concentré le gaz préparé par une réaction chimique convenablement choisie; on retient ainsi la plus grande partie des oxydes supérieurs; desséché complètement sur des colonnes d'anhydride phosphorique, le gaz est ensuite solidifié à la température de l'air liquide et séparé, par quelques rectifications qui seront décrites dans un Mémoire détaillé, des dernières impuretés^constituées essentiellement par des oxj'des d'azote supérieurs. On voit que si nous avons eu recours, comme M. Gray (•*), lors de ses recherches récentes sur le même sujet, à la rectification aux basses températures, la marche suivie diftere de la sienne d'abord par la suppression du lavage du gaz NO parles alcalis. Elle s'en distingue aussi par le choix des trois réactions chimiques que nous (') Leduc, Séances Soc. française de Physique. 1898, p. 2 14. (-) Voir les confirmations plus modernes de MM. Eaicn, MonatsheJ'te, t. \lll, p. 90 cl 91; Sabatier et Senberens, Ànn. Chim. et Ph.. 7' série, t. Vil, p. 366; Russel et Lapraic, Journ. citeni. Soc. t. 11, 1877, p. 35; Lechartier, Comptes rendus. t. LXXXIX, p. 3o8. (^) Gray, Journ. cliem. Soc., t. LXXXVII, p. 1601, octobre 1900. SÉANCE DU 20 NOVEMBRE igoS. 827 avons utilisées pour préparer ce gaz : 1° décomposition par le mercure de la solution sulfurique de nitrite ou nitrate de soude; 2° réduction de l'acide nitrique ou du nitrite de soude par le sulfate ferreux ; 3° décomposition, en solution étendue, du nitrite de soude par l'acide sulfurique. M. Gray a employé exclusivement la réduction du nitrite de soude par le ferricyanure de potassium et l'acide acétique. En raison de l'attaque du mercure, si difficile à éviter avec le gaz NO, nous avons renoncé aux. inélhocles physiques précédemuienl suivies dans ce laboratoire pour les densités des gaz 0% N'O, CO», SOS NH'. Nous .ivons fait usage du procédé classique des ballons jaugés avec contrepoids de même volume et avons efTectué la moitié de nos mesures (B) avec un ballon de 820'^'"' environ, et l'autre moitié (6) avec un ballon de SSo"™' environ (385""' environ pour l'expérience n° Ik). Voici les résultats trouvés pour le poids L du litre normal (soit à 0° C, sous 760""" de mercure, /( = o et "a = 4.5°) et, toutes corrections faites pour la compressibilité du gaz entre 726">"' (pression moyenne à Genève) et 760°"°, pour la contraction du ballon vide et pour la réduction au vide des poids marqués. expériences B. Expériences b. 1" Gaz préparé par la méthode au mercure. N". i 1,3406 2 1,3407 3 1,3402 i 1,3398 5 1,3401 6 1,3402 2° Gaz préparé par ta méllioii'e au sulfate ferreux. 7 i,34o3 8 1,3408 9 1,3398 10 i,34o2 11 1,3400 12 i,34o2 3" Gaz préparé par la méthode au nitrite de soude. 13 1,3399 ^^ i,34o3 La moyenne arithmétique de i4 déterminations, L = i,34o2, est iden- tique à la moyenne des 10 observations de M. Gray. D'autre part, les moyennes calculées par des méthodes chimiques différentes sont Mercure L=ri,34o3 ( 6 observations) Sulfate ferreux L = i,34o2 (6 -> ) Nitrite de soude ... . L=:i,34oi (2 >' ) Ferricyanure L = i ,34o2 (Gray) (10 » ) La moyenne des moyennes par méthodes est de nouveau L=: 1,^40:2, valeur qui peut être adoptée définitivement. La densité, rapportée à l'an-, est (1,3402: 1,2928) =1,0367. 8^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Enfin, le rapport des densités des gaz (NO : 0") pour (O- = 3i) est égal à 3^ >< 1,3402 _3q Q,2. Corrigé par les méthodes physico-chimiques, ce 1,4290 "- * rapport est compris entre 3o.oo6 et 3o,oio, suivant le mode de calcul du facteur de correction ('). On en déduit que le poids atomique de l'azote est compris entre i4,oo6 et 14,010, le premier nombre étant, selon nous, une limite inférieure, et le second, une limite supérieure. Nous voyons, dans ce résultat, une confirmation importante du nombre N = 14,009 comme valeur la plus probable du poids atomique de l'azote. CHIMIE MINÉRALE. — Action du chlorure (/e silicium sur le fer. Note de M. Em. Vigourocx, présentée par M. H. Moissan. Cette action a été étudiée par Frémy ('), qui obtenait ainsi un sili- ciure, cristalliséen octaèdres, insoluble dans les acides et dans l'eau régale, constitué par : Si 33 pour 100; Fe 67 pour 100, ce qui amène à lui attri- buer actuellement la formule SiFe. Des essais, réalisés en faisant agir le même chlorure sur d'autres métaux, nous ont montré qu'il y avait lieu d'étudier les conditions de formation du corps SiFe", connu surtout depuis les travaux de M. H. Moissan ("), composé qui doit prendre naissance, dans cette même action, si les résultats sont comparables à nos expériences antérieures. Notre appareil consiste : 1° en une cornue à tubulure munie d'un bouclion percé de deux Irons dans l'un desquels pénètre un tube à brome et, dans l'autre, un tube à gaz, courbé à angle droit; 2° en un tube de chaulTe horizontal, relié au col delà cornue, et susceptible de contenir une nacelle en porcelaine, chargée du métal ; 3» en une allonge, faisant suite à ce dernier, et communiquant, par son bout rétréci, avec une série de flacons condenseurs plongeant dans l'eau froide. Dans nos expériences, nous séchons d'abord l'appareil par un courant d'hydrogène chauffé; nous faisons couler, dans la cornue, le chlorure de silicium pur et sec, au moyen du tube à brome, puis nous distillons lentement ses vapeurs que nous dirigeons sur le métal porté à des températures croissantes. Premier essai. — Du fer réduit, contenu dans sa nacelle, est introduit à l'inté- rieur d'un tube en verre de Bohème, chaullé sur une grille à gaz; 200'''"' de chlorure sont du-igés sur le métal, après arrêt du courant d'hydrogène. L'attaque commence un (') Ph.-A. Guye, Bull. Soc. c/ti/ii., Paris, 3= série, t. 33 et 3'i., p. WIV (190.5; (-) Frémy, Encyclopédie cliimir/iie, article Fer. ('■') H. Moissan, Comptes rendus, t. CXXI, 1895, p. 62;. SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 19OJ. 829 peu avant le rouge et provoque une légère incandescence. Il se forme un dépôt de cou- leur variée sur le tube et, dans l'allonge, il distille un liquide, trouble par moments, surtout quand l'opération est rapidement conduilc. Par trois fois ce même li(|uide est renvoyé sur le métal, puis distillé finalement : il passe encore au voisinage de 60°. Après réaction, la nacelle contient une matière friltée, gris noir, que les acides même les plus faibles dissolvent facilement, avec apparition de silice. Il n'a pas été possible d'en séparer la moindre parcelle métallique. Le clilorure ferreux, qui s'est sublimé dans le tube, ne renferme que des traces inappréciables de silice; d'où absence de chlorure double de silicium et de fer. Deuxième essai. — Nous prenons : fer réduit 40», et nous le portons dans un tube en porcelaine, chautTé au moyen d'un four à gaz capable d'atteindre 1100°. Après le passage du chlorure de silicium, seul et en grand excès, sur le métal progressivement porté à la température maxima du four, nous trouvons, dans la nacelle, un culot rési- duel, bien fondu, pesant près de aSs. Ce lingolest attaqué, avec incandescence, parle gaz chlore, avant le rouge; l'acide acétique étendu ne produit pas d'effet, ni l'acide azotique étendu ou concentré, froid ou chaud. L'action de l'acide chlorhydriqueétendu et froid est très lente, mais celle du même liquide concentré se manifeste d'une façon assez appréciable; elle est même vive si l'on opère à chaud. L'acide fluorhydrique le dissout complètement, même en solution étendue; Teau régale produit un effet énergique, au début, et transforme intégralement l'alliage en chlorure ferrique dissous et en silice o-ranuleuse qui, en précipitant abondamment, vient ralentir l'action. L'analyse y révèle : Si 20 pour 100; Fe 80 pour 100, proportions correspondantes au sili- ciure SiFe^. Troisième essai. — Nous chargeons la nacelle de 24? d'oxyde rouge de fer; nous le réduisons an rouge, dans un tube en porcelaine, puis, lorsqu'il n'abandonne plus trace d'eau, nous dirigeons sur le fer ainsi formé des vapeurs de chlorure de silicium que nous entraînons par un courant d'hydrogène barbotant dans le liquide légèrement chauffé. Après expérience nous trouvons, en plus du chlorure ferreux : 1° un culot métallique, pesant 8s, 5o, contenu dans la nacelle, présentant toutes les propriétés de l'alliage formé dans le second essai et répondant à la formule Fe^Si; 1° une matière de couleur foncée, déposée au delà de ce petit récipient et laissant voir, à l'œil nu, des grains métalliques qui, séparés et séchés à 100", ont encore pour composi- tion Fe^Si. Conclusions. — 1° La décomposition du chlorure de silicium par le fer s'effectue avant le rouge; 2° elle est intégrale, c'est-à-dire qu'elle a lieu sans formation de chlortire inférieur de silicium ([puisqu'on n'a trouvé que SiCl* dans les flacons de condensation); 3° le silicium naissant, qui en est la conséquence, se combine en totalité avec le fer pour tendre vers l'alliage à 20 pour 100 de silicium; Zj" là cesse toute siliciuration, dans ces conditions de température; à cette réaction limite correspond la formule du siliciure bien connu Fe'^Si; 5" on peut donc formuler la marche de la réaction de la façon suivante : SiCl'-l- l\^e = Fe^Si -t- 2FeCl-, cette for- 83ô ACADÉMIE DES SCIENCES. mule donnant, du reste, pour les poids respectifs de siliciure formé dans les essais 2 et 3 des chifFres de 21^ et de 9^, 5o concordant suffisamment avec ceux trouvés dans ces mêmes essais. Nous nous proposons de poursuivre ces travaux en expérimentant à des températures plus élevées, de façon à rechercher les conditions de f / { après 10 jours \ B (non amide) 0,024 de 10 plantules i ' , , \ k , • 1 •> *^ f sous cloche ( A (amide) 0,070 Le lot A a triplé son poids; le lot B est resté invariable. II. Épreuve sur Basilic. — La marche de l'expérience est la même que précédem- ment. Les plantules de A (à amides) ont grandi depuis 4'" jusqu'à 16""; les feuilles se sont considérablement développées, et leur nombre s'est élevé de 6 à 33. Au con- traire, les plantules de B (sans amides) ne se sont développées que de 4"" à 4''™i5 et le nombre des feuilles n'a pas changé. (') Jlxes Lkfèvre, /bid. (■') Jlliïs LKFfcvRE. /hid. 836 ACADÉMIE DES SCIENCES. Voici le résultat des pesées : T, -j l avant i Poids sec ) . , • T, , • 1 ^ , ,11 aprt'S la leurs l n (sans aniiaes) i ,2 de loplantules ^ / •• ; ' ' ( de cloche / A (avec amides) 6,o Les plantules de A ont triplé leur poids; l'une d'elle l'a même sextuplé: le lot B est resté invariable. La conclusion est décisive et se résume dans cette formule : La croissance des plantes vertes en sol amidé, à l'abri de CO^, est accompagnée d'une rapide augmentation de leur poids sec. Il s'agit donc essentiellement, non d'une poussée aqueuse, mais d'un véritable travail de synthèse. CRYPTOGAMIE. — Sur la structure et l'évolution du Rhacodiiim cellare. Note de M. F. Guéguen, présentée par M. Guigriard. La moisissure des caves contiue des mycologues sous le nom de Rhaco- dium cellare Persoon paraît avoir été mentionnée pour la première fois au XVII* siècle, dans les écrits de Ray et dans ceux de Plukenet qui la décrit en ces termes : Fiingus sport giosus niger, pannum laneum textiira similans, doliolis vinosis adnascens. Parmi les nombreuses di.iguoses qui en ont été données depuis, les plus complètes sont celles de L;imarck et de Candolle (^FL franc., i8o5) et d'Elias Pries {Systema mycologicum, 1829) que les auteurs modernes n'ont guère fait que reproduire et commenter. Il est sin- gulier que les conidies de ce Chainpignon aient échappé à l'attention de tous les observateurs anciens, et n'aient été signalées qu'en 1893 par M. Schroter, qui a obtenu le |)remier la germination et sommairement décrit les conidiophores de cette Dématiée. Le Rhacodium cellare forme dans les caves et les celliers ces amas brun noirâtre bien connus, d'aspect et de toucher cotonneux, qui recouvrent les bouteilles et les douves des tonneaux. Il est formé d'un lacis de filaments mycéliens bruns, cloisonnés, à membrane d'épaisseur variable et d'autant plus scabre qu'elle est plus épaisse. Héduits à des granulations plus ou moins serrées sur les membranes jeunes, les orne- ments peuvent prendre avec l'âge l'aspect de verrues inégales, serrées les unes contre les autres, ou même de proéminences en doigt de gant, plus ou moins obliquement insérées sur la paroi dont elles émanent. Ces ornements de la membrane ne paraissent pas encore avoir été remarqués. L'extrémité des hyphes est quelquefois terminée par un renflement irrégulièrement bosselé, mais le plus souvent, surtout vers le centre des amas tliallins, elle est surmontée de bouquets conidiens plus ou moins compacts, formés d'éléments sessiles de taille inégale, ovoïdes et continus ou bien allongés et septés- SÉANCE DU 20 NOVEMBRE igoS. 837 étranglés. La membrane, sensiblement incolore et lisse dans les très jeunes éléments, devient finalement brunâtre et irrégulièrement rugueuse. En certains points de la surface du thalle ou dans les cavités qui occupent le centre des vieux mycéliums, on aperçoit des corps punctiformes noirâtres signalés seulement par Pries, bien qu'ils paraissent avoir été figiii/"; dès 1768 [lar Dillenius ( fig. 12 de la PL l de son Historia muscorum). Ceux que j'ai étudiés consistent en masses brunes, arrondies, ovoïdes ou limoniformes, d'un tiers à un demi-millimètre de hau- teur, posées sur le mycélium auquel les rattachent de nombreux filaments. Je n'y ai trouvé, par la dissection ou par les coupes, ni la gelée interne ni les sporidies décrites par Pries, mais seulement du mycélium brun, serré à la périphérie, lâche au centre. J'ai pu obtenir, à [jartir d'une seule conidie ou même d'un seul article raycélien, des cultures cellulaires du champignon, à l'aide desquelles j'ai pu le propager sur divers milieux nutritifs solides et en grandes surfaces. A -f-22°, la conidie, sans se gonfler sensiblement, .s'éclaircit et laisse aper- cevoir par transparence deux ou plusieurs guttules; au bout de i5 à 18 heures, elle émet latéralement ou par la base une hyphe (rarement deux) incolore, lisse, réfringente, binucléée, qui se cloisonne et se ramifie dès la quarantième heure. Dans les mêmes conditions, les articles mycé- liens scabres émettent, par leurs extrémités brisées ou par une déchirure latérale, une hernie transparente renfermant deux noyaux et qui bientôt se cloisonne et se ramifie. Vers le sixième jour, les cultures de l'une et de l'autre origine sont couvertes d'un lacis de filaments de différents calibres, les uns scabres et d'un brun fauve, les autres ruguleux et plus clairs; les parois sont simplement ondulées ou même totalement lisses dans les hyphes immergées. Au bout d'une semaine apparaissent sur les filaments radiants, à une même distance du centre commun, de nombreuses anastomoses à angle aigu, s'opérant suivant les modes les plus variés entre branches principales ou rameaux coiitigus. Ces anastomoses deviennent réfrin- gentes et brunissent, se compliquant de ramuscules trapus, inégalement bosselés et capricieusement contournés; il en résulte finalement, soit des plages de pseudoparenchyme, soit des sclérotes noirâtres isolés ou coalescenls. Je n'ai pas réussi jusqu'à présent à voir se différencier, au sein de ces amas stomatiformes, ties corps disséminateurs tels que des conidies ou des spores, qui m'eussent permis de vérifier l'exactitude des vues de Richon sur la parenté de son Cephalotheca cellaris avec le Rhacodiurn. L'appareil conidien se forme de la façon suivante : une hyphe brune et cylindrique, à cloisons espacées et à membrane échinulée, se dresse dans l'air. Elle émet d'abord à son sommet, puis à diverses hauteurs au niveau des cloisons, des verticilles de rameaux divergents, rapidement allongés et septés, qui produisent eux-mêmes soit des bou- 838 ACADÉMIE DES SCIENCES. ((uels de conidies, soil des générations successives de rarauscules verticillés de plus en plus courts. L'ensemble constitue un arbuscule brun, rappelant à certains égards les Cladosporiiim et les Honnodendron, et dont les éléments les plus jeunes sont semblables aux conidies observées in situ. De pareilles fructifications se développent en abondance sur les milieux solides les plus divers (carotte, pomme de terre, topi- nambour, gélatine et gélose, extrait de malt, bois de chêne et de hêtre, etc.) qu'elles recouvrent d'un fin veloutis dont l'aspect rappelle tantôt celui des cultures de Clado- sporiiim herbaruin {Rhacodium sur topinambour), tantôt celui des cultures de Botryiis cinerea (Rhacodium sur bois). Si le substratum est très nutritif, les arbuscules n'apparaissent que lorsque l'aliment commence à s'épuiser et restent géné- ralement courts; si le milieu est pauvre en principes alibiles, la sporulation est plus précoce et les conidinphores acquièrent une taille plus considérable. Dans des cultures cellulaires de six mois sur bouillon glucose, j'ai observé des productions fdamenteuses dressées, coudées plusieurs fois à angle droit et quelquefois rameuses. Je les considère comme des formes d'involution des conidiophores. PHARMACOLOGIE. — Sur le jiiglon. NotedeMM. Brissemoret et R. Combes, présentée par M. Guignard. Depuis les travaux de Mylius (') et ceux de Bernthsen et Semper(-), on admet que le juglon, oxynaphtoquinone 1-4-8 C'"H'^<^ ne préexiste pas dans le brou de noix. Nous ne pensons pas que cette opinion soit exacte : le juglon existe pré- formé dans tous les organes verts du noyer (feuilles, tiges, brou). 11 sutlit pour s'en con\aincre d'immerger dans du chloroforme officinal l'organe végétal non dilacéré, aussitôt après sa récolte: la dissolution du juglon commence im- médiatement et se poursuit pendant plusieurs heures, en donnant un liquide jaune d'or. La solution chloroformique additionnée de son volume d'éther de pétrole, aban- donnée au repos pendant ^4 heures, filtrée, est évaporée à cristallisation; le juglon se dépose sous forme d'aiguilles jaune rouge. Cette quinoue a été caractérisée : 1° Par son entraînement par la vapeur de chloroforme; 2° Par la coloration violette puis rouge qu'elle développe au contact de quelques gouttes d'une solution aqueuse d'ammoniaque; (') Deutsch. chem. Gesell., t. XVII, p. 34r i ; t. XVIll, p. 463. (-) Deutsch. chem. Gesell., i. XVIII, p. 280. SÉANCE DU 20 NOVEMBRE 1900. S3() 3" Parla formation d'un sel de cuivre rouge lorsqu'on agite quelques centimètres cubes de sa solution éthérée avec une solution diluée de sulfate de cuivre; 4° Par le point de fusion de son dérivé dimélhylaminé obtenu par la méthode de Mylius (agitation à l'air d'une solution de juglon dans un soluté aqueux de diméthy- lamine) : nous avons obtenu ainsi des paillettes violet brun de la combinaison ([^lofjsQs kz''^ > fondant à -f-i49<'; ces cristaux chauffés avec H Cl concentré nous \C IP ont fourni, par refroidissement, des aiguilles jaunâtres, se décomposant vers 220° (mode de formation et caractère de l'oxyjuglon). Ces différentes propriétés sont celles de l'oxynaphtoquinone i-4-8. La diffusion du juglon est très grande dans la famille des Jiiglandées : nous avons pu le caractériser dans Juglans regia, J. nigra, J. cinerea, Carya olme/ormis, Pterocarya caucasica. Pour le localiser nous avons employé : 1° L'ammoniaque en solution aqueuse. La coloration violette, puis rouge, que donne ce réactif avec le juglon est facile à différencier de la coloration rougeàtre qu'il fournit avec le tanin des Carya : ce tanin rentrant dans la catégorie des tanoides galliques colorables en rose ou en rouge par l'am- moniaque (tanoïdes des Carya, des Nyrnphœa, des Rhus). 1° L'azotate de cuivre, en solution diluée, qui colore en rouge carmin les cellules à juglon. Tiges. — Dans les tiges de Juglans regia, J. nigra, J. cinerea, de Pterocarya caucasica. le juglon est localisé dans le liber : les cellules qui le renferment sont groupées en assises alternant avec des amas de cellules scléreuses. Nous n'avons pas trouvé de juglon dans les tiges de Carya olivœformis, C. amara, C. porcina. Il ne disparaît pas des tiges par la dessiccation et nous avons pu le caractériser dans une écorce de Juglans cinerea séchée depuis plus de dix ans. Feuilles. — Le juglon est contenu dans les cellules du parenchyme entourant les nervures des feuilles de Juglans regia, J. nigra, Pterocarya caucasica : il est surtout abondant dans les cellules voisines des amas scléreux qui limitent les faisceaux libéro-ligneux. La disparition du juglon dans le liber de la tige et sou apparition dans le parenchyme de la gaine a lieu au point où la gaine s'attache à la tige. Dans Carya olivœformis il est localisé également dans le parenchyme entourant les nervures, mais les cellules qui le contiennent foiiuent des amas au voisinage de l'épi- derme inférieur. A l'époque à laquelle ces recherches ont été faites, avec les feuilles de C. amara, C. porcina (octobre), nous n'avons pu y déceler le juglon. Le juglon disparaît des feuilles, qui en contiennent, pendant leur dessiccation. Fruits. — Dans les {\\x\li An Juglans regia, de 7. nigra, le juglon est localisé dans mésocarpe : les faisceaux libéro-ligneux qui parcourent le fruit en sont complètement dépourvus : dans les feuilles comme dans le péricarpe, le juglon est donc localisé dans 84o ACADÉMIE DES SCIENCES. les mêmes tissus; il se trouve en abondance dans les parenchymes, et les faisceaux libéro-ligneux n'en contiennent pas. Nous n'en avons pas trouvé dans les fruits de Carya porcina et de C. ainara. Il disparaît des brous pendant leur dessiccation. Racines. — Les racines de Ji/fflans reffia en fournissent beaucoup; on le localise dans les cellules du liber et surtout dans le parejichvme cortical. Le juglon appartient à cette catégorie de quinones qui, possédant une fonction peroxyde, peuvent passer par tautomérie à la forme dicétonique; aussi présente-t-il des propriétés physiologiques intéressantes. L'un de nous a montré que le juglon, comme les dicétones quinoniques, était un cathartique et que l'écorce de J. cinerea lui devait son action purgative (' ). Mais, en tant que quinone peroxyde, le juglon oxyde les matières organiques par soustraction d'hydrogène; nous avons pensé que cette pro- priété pouvait faire du juglon un modificateur des éléments anatomiques de la peau ; l'expérience a confirmé cette hypothèse. Sur peau de lapin, l'application pendant 24 heures d'une pommade préparée avec juglon 08,20, lanoline et vaseline cca is, 5o, produit : une coloration noire du tégu- ment, la formation de quelques vésicules, un léger œdème, un épaississement et une hypertrophie de l'épiderme qui présente alors de larges sillons; l'action kéraloly- tique intense qu'exerce cette quinone aboutit, une huitaine de jours après l'application du topique, à l'exfoliation de l'épiderme. Le juglon intervient donc dans l'action rubéfiante de l'écorce fraîche de racine de noyer, action qu'avait autrefois indiquée G. Hofl'mann. En résumé, dans la plupart des plantes de la famille des Juglandées que nous avons pu étudier, on trouve du juglon et c'est à cette substance qu'est due, d'après nos recherches, une partie des propriétés physiolo- giques des Noyers. ZOOLOGIE. — Rhéotropisme de quelques Hydroides monosiphonés et rfe^Bugula. Note de M. Paui. Hallez, pré.sentée par M. Yves Delage. J'ai soumis, pendant des temps qui ont varié de 4 à 75 jours, quelques Hydroïdes à hydrocaule monosiphonique à l'action de l'eau agitée; des témoins étaient, à chaque expérience, conservés en eau calme. (') Brissemouet, Conlribution à l'élude des purgaii/s organiques, Paris, iguS. SÉANCE DU 20 NOVEMBRE IQoS. 84l Les spécimens étaient tantôt introduits dans un tube dans lequel l'eau coulait avec des vitesses qu'on pouvait régler; tantôt ils étaient soumis à des mouvements de rotation autour de leur axe principal ou à des mouve- ments hélicoïdaux dont j'ai modifié la vitesse depuis 3o tours jusqu'à 160 tours par minute; tantôt ils étaient abandonnés à une agitation pêle-mêle, parfois désordonnée, avec ou sans pulvérisation d'air. J'ai opéré sur Obelia flabellata Hincks, Serlularella polyz-onias Linné, Hydrallmania Jalcata Linné, Antennularia anlennina Linné, Anl. ramosa Lamarck, Plumularia similis Hincks, espèces qui présentent des modes différents de ramification et dont une seule {Obelia) vit à la côte. De toutes les expériences faites on peut tirer les quelques conclusions qui suivent : 1. Quel que soit le mouvement imprimé à la colonie, les résultats sont les mêmes. 2. L'accélération de la vitesse du courant n'a d'autre résultat que d'ac- centuer les phénomènes de réaction des colonies. 3. La cormogenése et le mode de ramification ne sont pas influencés. 4. L'agitation a pour effet principal de provoquer un développement abondant des hydrorhizes qui, par bourgeonnement, donnent rapidement de nouvelles colonies. C'est ce que montrent particulièrement bien les échantillons d'Obelia flabellata fixés sur Donax et que l'on soumet à un mouvement rapide de rotation ou à un fort courant linéaire. En quelques jours, les stolons fixateurs s'étendent sur une partie notable de la coquille et donnent naissance à de nombreuses hydrocaules. 5. Quand le courant est par trop violent, les hydranthes avec leur hydro- thèque peuvent être brisés chez les espèces fragiles comme Obelia. Dans ce cas, il se produit à l'extrémité distale des hydranthophores un bourgeon qui régénère l'hydranthe disparu, ansi que l'hydrothèqiie. Quand ragitation de l'eau esl moins violente, tout en restant forte, les hydranthes ne sont pas entraînés, mais ils disparaissent néanmoins. Les tentacules se rétractent, la tète et le pédoncule diminuent rapidement de volume et sont finalement résorbés. Puis rhydrothèi(ue se détache, entraînant souvent dans sa chute le premier ou les deux premiers anneaux, qui la suivent immédiatement. Alors l'hydranthophore bour- geonne un nouvel hydranthe, comme dans le cas précédent. Ce phénomène se produit à la IViis sur tous les hydranthes de la colonie, si bleu qu'à un moment donné celle-ci ne porte que des hydranthes en voie de régénération. Il est probable que cette rénovation totale a pour effet une meilleure adaptation des nouveaux hydranthes aux nouvelles conditions extérieures, bien qu'on ne voie pas bien nettement en ((uoi consiste cette adaptation. Cependant, tandis que l'hydranthophore G. H., 1905, -i' Semestre. (T CXLI, N» 21.) I lO 842 ACADÉMIE DES SCIENCES. de l'hydranthe disparu avait en général quatre annulations à l'extrémité distale, celui du nouvel liydranthe en possède souvent sept. En outre, le diamètre des anneaux de nouvelle formation est de i2ot'- à iSôM-, au lieu de 96!^ à iioH-. Ces détails morpholo- giques semblent propres à mieux assurer l'insertion de l'hydranthe sur son support. Ce qui est certain, c'est que les hydranthes qui disparaissent les premiers sont les hy- dranthes terminaux qui ont un liydranthopliore particulièrement long et relativement peu annelé. Les hydranthes latéraux, à hydranthophore court et annelé sur toute sa longueur, ne sont résorbés que plus tardivement et quelquefois même ne le sont pas. 6. Chez Ohelia, en même temps que les hydranthes se régénèrent, il se jjroduit des stolons qui sont situés à la base des hydranthophores. Ces sto- lons restent toujours très courts, ils ne dépassent guère j^ de millimètre. Ce sont vraisemblablement des frustules ou propagules. Les autres espèces mises en expérience n'ont jamais engendré de stolons quand la colonie était intacte et bien vivante, mais elles en ont donné dans les points où il y avait traumatisme ou nécrose. 7. Les stolons obtenus dans ces conditions sont devenus des hydrorhizes quand ils ont pu trouver un point d'appui, hydrorhizes bourgeonnant rapi- dement des hydrocaules. Les stolons des colonies maintenues en suspen- sion dans l'eau ont toujours donné des hydranthes. 8. Il résulte de ce qui précède que les bourgeons stoloniques peuvent être le point de départ d'hétéromorphoses. Il est constant, en outre, que, quand un fragment de colonie flotte dans l'eau, son extrémité proximale produit un bourgeon dont les hydranthes sont inversement orientés par rap- port à ceux du fragment. Cette disposition tend à donner à la colonie flot- tante et dépourvue de support une forme symétrique par rapport au plan passant par la section. 9. Le stolon suit, en général, la même direction que l'axe sur lequel il est né, et dont, par suite, il constitue un prolongement. Dans la régénération d'un rameau sectionné ou frappé de nécrose à son extrémité, le bourgeon régénérateur (stolon) s'allonge d'autant plus, avant de porter des hydranthes, que la partie disparue était plus longue. Ce phé- nomène fait penser à celui que Levalle et Pasteur ont fait connaître sous le nom de cicatrisation des cristaux. 10. Chez les Bryozoaires à colonies dressées et flexibles, l'agitation a aussi pour effet de provoquer un développement exagéré des racines. Des colonies de Bugiila avicularia Linné, soumises pendant 20 jours à un mou- vement de rotation de 100 tours par minute, se sont développées d'une façon normule, mais ont présenté sur leur face dorsale et sur toute leur SÉANCE DU ao NOVEMBRE igoS. 843 longueur un grand nombre de touffes de racines qui n'existent normale- ment qu'à l'extrémité proximale de la colonie. PHYSIOLOGIE. — Influence des hautes altitudes sur la nutrition générale. Note de MM. H. Guillemard et R. Moog, présentée par M. Janssen. Nous avons fait au mois de juillet dernier à Chamonix et au mont Blanc une série d'observations sur l'influence qu'exerce l'allituile sur les échanges nutritifs. M. Janssen, qui a bien voulu nous accueillir avec sa grande bien- veillance, nous a permis de séjourner aux observatoires des Grands-Mulets et du Sommet et a facilité notre tâche en nous faisant bénéficier des ressources de la Société du mont Blanc; nous lui exprimons ici tous nos remercîments. Nous remercions également notre maître, M. A. Gautier qui a bien voulu s'intéresser à notre travail et nous aider de ses conseils. Nos observations ont porté sur les variations que subissent les éléments de l'urine et les rapports urinaires quand on passe de l'altitude de Paris à celle du mont Blanc en suivant un régime alimentaire constant. Les dosages ont été effectués sur l'urine émise successivement à Paris, au mont Blanc, aux Grands-Mulets et enfin à Chamonix. Nous avons passé 5 jours entiers à l'altitude de 48 lo™, puis 3 jours à SoSo"". Les dosages ont été effectués séparément sur l'urine émise par chacun des deux observateurs. On constate que les chiffres fournis par ces deux séries d'analyses ont constamment varié dans le même sens, quoique de quantités inégales, attestant ainsi que l'effet produit sur deux organismes différents est le même el se présente comme un fait vraisemblablement général. On peut résumer comme il suit les principaux résultats fournis par l'ana- lyse : 1. Le volume de l'urine éliminée en 24 heuies a considérablement diminué pendant les deux premiers jours du séjour au sommet (moyennes à Paris par kilogramme : i4""",55 et la^^'jôS; moyennes des deux premiers jours au sommet : g"-'""', 35 et ô*^™', 53). Ce fait peut paraître surprenant si l'on considère, d'une part, l'excès de liquide absorbé, d'autre part, hi diminution de la transpiration cutanée. Il faut vraisemblablement l'at- tribuer, soit à l'exagération de l'exhalation pulmonaire que concourent à augmenter la sécheresse de l'atmosphère et l'augmentation de la ventilation pulmonaire, soit à une rétention d'eau par l'organisme, rétention entraînant une hydratation des tissus; nous soumettons acluellcmenl cette question au contrôle de l'expérience. Au cinquième jour le volume de l'urine a dépassé de beaucoup la normale à laquelle il est revenu les jours 844 ACADEMIE DES SCIENCES. suivants. Il se produit une véritable décharge urinaiie qui rappelle la crise de cer- taines maladies infectieuses. 2. La quantité de matériaux fixes éliminés suit une courbe tout à fait analogue à la Fig. 2. I, s l J i 9 IP ^2 1} M -iS M, ijl Ji Jf JQ JUJfr %^i d'uAre i3nA-?^H. tt pôA. f(q précédente; l'alimentation restant la même, il faut conclure qu'il y a au sommet réten- tion de matériaux fixes coïncidant avec l'insuffisance de la diurèse, puis retour à une Fig. 3. 0,Cf(i ij T ^- J S 9 U li y, H'U 2f 2Z i3o 9''3o io'>3o ii''3o 64%i 6o^6 58v,7 54% 5 5o-,5 53%6 56'-,o 67 ^-,2 64>,2 78>-,o So-,! 8o%4 Midi 3o i3i'3o i4''3o i5''3o i6''3o i7''3o iS''3o 19!' 3o 20'' 3o 2 1 1' 3o 22'' 3o 23'' 3o 68%7 78^,9 94\6 79% 4 89%3 77%8 67%6 74%3 62-,9 6p-,7 55^,0 62%6 L'amplitude moyenne de la variation diurne est de 44''i', et 'a valeur moyenne tlu cliamp 68^', 4. Par ciel serein, la valeur moyenne du champ est de 63'', 4; p^r temps couvert, cas de beaucoup le plus fréquent, elle est de 68^,7. Eu aucune circonstance le champ électrique n'a été trouvé négatif. Les coups de vent de NE et d'ENE, très fréquents dans celte région, et aussi remar- quables par leur grande intensité que par l'élévation considérable qu'ils déterminent dans la température, augmentent notablement la valeur moyenne du champ, et exa- gèrent, en faisant plus que le doubler, le maximum de l'après-midi. Les brouillards, quand ils sont persistants, doublent la valeur moyenne du champ. Les précipitations de neige, au contraire, la diminuent. On retrouve ainsi, à la lisière du cercle polaire antarctique, le caractère de la variation diurne signalé par M. Chauveau comme représentant la loi probable de cette variation en dehors de toute influence perturbatrice, et nos résultats s'accordent sur ce point avec ceux qu'avaient obtenus MM. Lemstrôin et Biese, Sodankylà dans le nord de la Finlande, de 188-2 à i883. La valeur absolue du champ, volts par mètre, est nettement inférieure aux valeurs constatées dans les régions tempérées. On sait, d'autre part, que S. -A. Andrée, dans ses observations du Cap Thordsen (S]iitzberg), avait trouvé par celle latitude des plus hautes (78° N), un champ très faible, d'en- 852 ACADÉMIE DES SCIENCES. viron 8 volts. Nos résultats confirment donc l'hypothèse rléj;i faite d'un affaiblissement du champ terrestre à mesure que l'on se rapproche des pôles. Nos mesures du champ électrique ont été complétées par une série de mesures de la vitesse de déperdition de l'électricité dans l'air atmosphé- rique, faites au moyen du dispositif imaginé par MM. Elster et Geitel. Nous n'avons pas constaté de différence sensible entre les vitesses de dis- persion des charges positives et des charges négatives. La valeur moyenne du coefficient de Coulomb, qui représentée fraction de charge perdue par minute de temps, a été de 0,0809. A 4 heures et quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. G. D. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Auguslins, n° ao. I '" •'8"^"'''- ^g -^ ,;g ra6onnemen« '-a* y?xé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. - Déparlements: 40 fr. - Union postale: 44 fr. Ou souscrit dans les départements, chez Messieurs : . Ferran frères. IChaix. Jourdan, Ruff. . Courlin-Hecquet. j Germain et Grassin. I Siraudeau. . . Jérôme. . . Marion. IFeret. Laurens. Muller (G.) . .. Renaud. Derrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères Jouan. Perrin. Lorient. l Lyon. Marseille Montpellier. Moulins Nancy. Nantes . S -Ferr. 1 Henry. I Marguerie. 1 Delaunay. i Bouy. iNourry. Ralel. Rey. \ Lauvcrjat. ) Degez. l Drevet. ' ) Gralieret C'". Nice Ninies. . . Orléans . Poitiers. Bennes . . . ■ Hoc lie fort Rouen . S'-Elienne . Toulon Toulouse . elle Fou cher. I Bourdignun. I Dombre. I Tallaiulier. i Lenoir. Tours . Valenciennes chez Messieurs : Banmal. M"° Texier. Cumin et Masson. Georg. Phily. Maioine. Vilte. Ruât. Valat. Couletelfils. Martial Place. Buvignier. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Dugas- Veloppé. Barma. Appy. Debroas-Duplan. Loddé. Blanchier. Lévrier. Plihon et Hervé. Girard (M"")- Langliiis. Lestringant. Chevalier. \ PoiUeil-Burles. i Allé. ^ Gimet, I Privât. Boisselier. Péricat. Bousrez. ^ Giard. i Le maître. On souscrit à l'étranger, chez Messieurs : 1 Feikenia Caarel Amsterdam , ^^^ ^^ c". .Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. , Asher et C'°. ) Dames. Berlin ' Friedlauder et fils. ( Mayer et MUller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. j Lamertin. Bruxelles Mayolez et Audiarta. ( Lebègue et G'". Sotchek et C°. Bucharest j Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C». Ckristiania Cammermeyer. Constantinopte . ■ Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand H«ste. Beuf. Eggimann. Genève ) ^«=°^-, , ( Stapelmohr. la Haye Belinfante frères ( Benda. I Payotet G'». Barlh. Brockhaus. Leipzig iKcehler. Lorentz. Twietmeyer. , Desoer. Liège Gnusé. Cènes . V Lausanne. chez Messieurs: ( Dulau. Londres j Hachette et G'».. ' Nuit. Luxembourg V. Buck. /Ruiz elC'«. j Romo. Madrid j Capdeville. ' F. Fé. iBocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. l Marghieri dlGius. Naples I pellerano. Dyrsen et Pteiffer. A'eii'- fo/'A- I Slechert. ( Lemcke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C". Palerme Reber. pg,.lg Magalhaés et Moniî Prague Ri^"3<^- Rio-Janeuo Garoier. l Bocca frères. Rome i Loescher et G'°. Rotterdam Kratners et fils. Stockholm Nordiska Boghandel l Zinserling. S'-Pètersbourg .. j Wolff. I Bocca frères. \ Brero. Turin \ Clausen. I RosenbergetScllto Varsovie Gebethner et WolÛ Vérone D^^"^»^^^- Frick. Gerold et C">. Vienne Zurich . Meyer et Zeller. ^^^^s^^^^^r^^^MS^fM^^^!'; 25 fr Tomes 32 à 61. - ( t^ .lanvier ■«^> » i Dec^ ^^^ ,^,„. Volume in-i»; .889- l^n^ 25 r Tomes 62 a 91. - (i" Janvier '^^X-i^^'^hv. .^,5.) Volume in-^; 1900. PnK Tomes 92 à 121. - (>" J^'"V,or ,s8, a 3, ^'^^'^^^_^ ^^^ cPxrMrv.s ■ f^l.^ ^;;^,^^r.t;;K^B;:;:^lK0%!;iu^ i.-^. avec 3. P'-^;-^ ;£::•■ -;,p;„;eV l, ;,•;:;>;;; d;-p;ix P-Po^^e eu .^o par .^éjme d« Sc^^^ irMèm'oire sur les vers intestinaux, par M. P.-^ VA. B^^^^ L des rapports ,ui existent entre 1 état act el du re, J^^^-^^T^^^^^^^^^s présentés par divers Savants à l'Académie des sciences. U même Librairie les Mémoires de lAcademie des Sciences, el r 21. TAHLE DES ARTICLES (Séance du 20 novembre 1903.) MEMOIRES ET COMMUiVICATIOIVS DES MlïMBRRS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Secrétaire terpétuel annonce à l'Aca- démie que le Tome XLVHI des i< Mémoires de l'Académie Secrétarial. ... Pages. en dislriliution au -93 COURESPOIVDArVCE. M. Berthklot. — Reclierches sur les com- posés alcalins insolubles contenus dans les tissus végétaux vivants 793 M. E.-L.^ Bouvier. — Sur les Thalassinidés recueillis par le Blake dans la mer des Antilles et le golfe du Mexique 802 M. Albert Gaudry. — Sur les attitudes de quelques animaux tertiaires de la Pàta- gonie 806 M. A., de Laprarent. — L'évolution du relief terrestre 808 M. P. DuHEM. — Sur l'impossibilité des ondes de choc négatives dans les gaz .... 811 M. Grand'Eury. — Sur les graines de Sphe- nopteris, sur l'altribulion des Coclonos- permuni et sur l'extrême variété des « graines de fougères » 812 M. A. CXlmette fait hommage à l'Académie du premier Volume de ses « Recherches sur l'épuration biologique et chimique des eaux d'égout 1 .■ Si5 M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. Viclor Henri, de M"« Mar- guerite Beleze et de M^L Aiig. Dollot, P. Godbille et G. Ramoitd Si5 M. G. MiLLOCHAU. — Sur l'observation de l'éclipsé totale du 3o août igo5 à Alcosebre (Espagne) 81 5 M. Maurice Fréchet. — Formulé d'interpo- lation des fonctions périodiques conti- nues 818 M. H. Padé. — Sur les développements en fractions continues delà fonction F(/i, I. /)', II) et la généralisation de la théorie des fonctions sphériques 819 M. Edouard Husson. — Sur un théorème de M. Poincaré, relativement au mouvement d'un solide pesant S21 M. Georges Claude. — Sur l'application de la liquéfaction partielle de l'air avec retour en arrière i'i la séparation intégrale de l'air en oxygène pur et azote pur 823 MM. PiiiLipPE-A. GuYE et Ch. Davila. — Densité de l'oxyde azotique; poids ato- mique de l'azote HiO M. Em. Vioouroux. — Action du chlorure de silicium sur le fer 828 MM. P. Freundler et E. Damond. — Sur la préparation de l'alcool amylique racé- mique 83o M. L. Collot. — Liiffusion du baryum et du strontium dans les terrains sédimentaires; é[)igènies; druses d'apparence (irganique.. 832 M. Jules I.,efèvre. — Sur l'accroissement du poids sec des plantes vertes développées à la lumière, en inanition de gaz carbonique, dans un soi artificiel amidé 83^ M. F. GuÉGUEN. — Sur la structure et l'évo- lution du Bliacodiuni cellare 836 MM. Brissemoret et H. Combes. — Sur le juglon 838 M. Paul Hallez. — Rhéotropisme de quelques Hydroïdes monosiphonés et des Bugiila . . S^o MM. H. GuiLLEMARD et R. MooG. — Influence des hautes altitudes sur la nutrition géné- rale 84'' M. N.-C. Paulesco. — La rate et la sécrétion biliaire 84C MM. L. HUGOUNENQ et .\lbert Morel. — Recherches sur la formation de l'hémoglo- bine chez l'embryon 848 M. Th. Moureaux. — L'aurore boréale du i5 novembre et les perturbations magné- tiques des 12 et i5 novembre 84;) M. J. Rey. — Observations d'électricité atmosphérique sur la Terre de Graham... 85o PARIS.— IMPRIMËRlb; G \ UT H I K K - V I L L A K S. Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : (tAUthibr-VillaRS. T>tiS5 1905 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. N°22 (27 Novembre J905). ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE OES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. ^ 1905 RÈGLEMENT RELiTIF AUX COMPTES RENDUS Adopte dans les séances des 23 juin 1862 et 2/, mai 1875 Les Comptes Tendus hebdomadaires des séances de l' Académie è& composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Cliaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l'^''. — Impression des travaux de l Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même hmite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de bre, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personm qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac; demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le for pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis ; temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans h Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé ai Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. déÏÏer^^'tVrétart'Lfnwf 'T'f T ■^f''"'"' ^''" P"^^°^" ^^"^^ ^^èr^^i..^ par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les deposeï Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5. Autrement la présentation sera remise à ia séance suivante. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 NOVEMBRE 1905, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE MINÉRALE. — Sur la dislillalion du cuiçre. Note de M. Henri Moissan. Dans l'ensemble de nos recherches sur l'étude des réactions chimiques aux températures élevées, nous avons démontré qu'il n'existait plus de corps réfractaires et que tous ces corps, soit simples, soit composés, pou- vaient prendre l'état liquide, puis l'état gazeux. Un certain nombre de composés sont détruits par simple élévation de température, mais, par contre, d'autres combinaisons sur lesquelles, avant nos recherches, on n'avait que des idées peu précises, pouvaient se former à des températures élevées: tels les carbures, les siliciures et les borures, pour se décomposer enfin à une température qui est voisine de 35oo'' d'après les recherches de M. Violle('). Dans nos premières Notes, datant de 1892 et iSgS, nous avons indiqué que tous les métaux pouvaient être volatdisés au four électrique. Nous avons pensé qu'il était utile de reprendre les expériences réalisées à cette époque afin de chercher à classer les points d'ébullition d'un certain nombre de métaux, en attendant que les physiciens puissent déterminer rigoureusement ces températures. Disdllation du cuivre. — La volatilisation de petites quantités de cuivre (') J. VioLLE, Sur la température de l'arc électrique {Comptes rendus, l. CXV, 1892, p. i-i-'i)- G. R., igoS, V Semestre. (T. C\LI, N» 22.) ' ' ^ 854 ACADÉMIE DES SCIENCES. par la chaleur de l'arc électrique à la pression atmosphérique a déjà été obtenue par Despretz (') en iSSg, puis par Siemens et Hunlington (-) en 1882. En if)o5, MM. Krafft et Bergfeld (') ont démontré que le cuivre entrait en ébullition dans le vide cathodique à 1600°. L'expérience de la distillation du cuivre à la pression atmos|)hérique a été réalisée de la façon suivante : Nous avons placé dans le creuset de notre four électrique 3oo^de cuivre pur, coupés en fragments cylindriques, de 2'""' environ de volume. Un tube de cuivre traversé par un courant rapide d'eau froide, ainsi que Deville l'avait fait dans ses expériences sur la dissociation, passait au milieu du four à quelques cenlimètres au-dessus du creuset et de l'arc. Il permettait de condenser rapidement une partie des vapeurs. Enfin, lorsque nous voulions recueillir une plus grande quantité de ces vapeurs, on perçait le couvercle du four et l'on disposait, au-dessus de cette ouver- ture, une cloche cylindrique en verre mince, ainsi que nous l'avons indiqué à propos de notre expérience sur la distillation de la silice (''). Nous avons cherché à rendre le courant aussi constant que possible, dans nos expériences, en écartant plus ou moins les électrodes au fur et à mesure que l'atmosphère intérieure du four devenait plus conductrice par suite de l'abondante formation des vapeurs métalliques. Nous tenons à faite remar- quer, à ce proj)os, que les électrodes cylindriques étaient terminées par des cônes de façon à donner de la fixité à l'arc et que nous utilisions le cou- rant alternatif. Les expériences d'une même série sont donc suffisamment comparables entre elles. Nous rappellerons que, depuis nos premières expériences, M. Féry, en utilisant notre four électrique, a indiqué, au moyen de sa lunette pyromé- trique ('), que le point d'ébuUition du cuivre était voisin de 2100". Suivant les expériences de MM. Rrafît et Bergfeld, cette température (*) Despretz, Expériences sur quelques métaux et sur quelques gaz {Comptes rendus, t. XLVIII, iSSg, p. 862). (^) W. SiEMOS and lIujiTiNGTON, On the electrie furnace {Chemical News, t. XLVl, 1882, p. i63). (^) IvRAFFT ei Bergfeld, Berichte, t. XXXVIIl, 1905, p. 254- (*) II. MoissAN, Le four électrique, p. 51-1879, et Moissan, Traité de Chimie minérale, t. II, ]>. 4^7 • (») Féry, Détermination des points d'ébuUition du cuii're et du zinc {Ann. de Chini. et de Phjs., 7° série, t. XXVIIl, 1900, p. 42S). SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. 855 déterminée d'après les points de vaporisation et d'ébullition du métal dans le vide serait de 2240°. Dans la première expérience, nous avons chauffé 3ooS de cuivre pendant 5 minutes avec un courant de 3oo ampères sous iio volts. On voit nette- ment le métal fondre, puis, après 3 minutes, entrer en ébullilion. Le tube froid se recouvre de métal et la cloche d'un mélange de globules métal- liques et d'oxyde. Le culot métallique, après l'expérience, ne pesait plus que 25oe. Après 5 minutes de chauffe, nous avons donc distillé 5o8 de cuivre. Une deuxième expérience, faite avec le même poids de cuivre et la même intensité de courant, ne nous a donné, après 6 minutes, qu'un résulu de i4of^; ce qui nous indique une volatilisation de 160^ de métal. Enfin une troisième expérience, d'une durée de 8 minutes, nous a fourni, en partant du même poids de cuivre et d'une même densité de courant, un résidu de 67*"', c'est-à-dire une volatilisation de 233'^ de métal. Si l'on examine le dépôt condensé sur le tube froid, on remarque que, en particulier dans la dernière expérience, il est formé d'un feutrage de filaments de cuivre de 5°"° à 7""° d'épaisseur. L'aspect de ces derniers rappelle celui de l'argent filiforme. Ce feutrage présente, à la loupe, des ramifications légères, brillantes et irisées, qui donnent à la masse l'aspect du velours. Certains de ces filaments ont l'aspect de feuilles de fougère dont les frondes seraient arrondies. Leur couleur varie du rouge au jaune et présente de beaux phénomènes d'irisation. La densité de ce cuivre dis- tillé, lorsqu'on l'a traité par l'acide acétique pour enlever une petite quan- tité de chaux qui le souille, est de 8,16. Cette densité est plus faible que celle du cuivre fondu, ce qui tient à l'occlusion d'une petite quantité de gaz ('). D'après Kahlbaum, Roth et Siedler la densité du cuivre distillé est de 8,g32 (^). Notre échantillon donne à l'analyse : cuivre 99,76 et ne renferme comme impureté qu'une très petite quantité de chaux et de gra- phite. La surface de cette masse poreuse s'altère plus rapidement à l'air humide que la surface polie du cuivre fondu. Mais ses propriétés chi- miques, vis-à-vis (lu chlore, de l'acide chlorhydrique, de l'hydrogène sulfuré ou de l'acide sulfurique sont identiques à celles de la limaille de cuivre. Dès que ce métal est traité par l'acide azotique étendu, les irisa- (') Caron, Comptes rendus, l. LXIil, 1886, p. 1129. (-) Kahlbaum, I'.otu ei Sikdler, Ueber MeUdldeslillation und iiber destillierte Me- talle {Zeitsclui/Lj'iir anorganische Clieinie, t. WIX, 1902, p. 177). 85(> ACADÉMIE DES SCIENCES. lions superficielles disparaissent aussitôt et la couleur rouge du cuivre apparaît. La matière pulvérulente, qui s'est déposée en abondance sur la cloche de verre, est formée surtout d'oxyde de cuivre, de chaux vive et de sphé- rules noires. Par conséquent la vapeur de cuivre au contact de l'air a brûlé rapidement en fournissant de petits globules d'oxyde noir dont quelques- uns renferment encore au centre une très petite sphère de métal rouge. Enfin, entre la surface du four et celle du couvercle ainsi que sur les électrodes, on rencontre un grand nombre de petites gouttelettes de cuivre métallique d'un rouge ])lus ou moins foncé. On trouve parfois quelques petites aiguilles déliées de cuivre ou de petits cristaux sans forme bien nette. Le métal qui restait dans le creuset a fixé une très petite quantité de fer, de chaux et d'alumine provenant des impuretés des électrodes. Mais, ce qui est beaucoup plus important, ce métal contient du graphite. Lorsque le courant vient d'être arrêté et que le cuivre est en pleine cbul- lition, si l'on sort le creuset du four et qu'on le laisse refroidir lentement, on voit bientôt apparaître une croûte qui flotte sur le cuivre en fusion. Dès que la solidification commence sur le pourtour, on voit nettement de petits cristaux de graphite sortir du métal, |niis la masse en fusion se bour- soufle et il se produit un aboiulant dégagement gazeux. Différents obser- vateurs ont déjà appelé l'attention sur cette solubilité des gaz dans le cuivre liquide ('). Lorsque le culot métallique est complètement refroidi, si l'on a évité un accès trop rapide de l'air, on voit (pi'il est recouvert d'une couche onctueuse de graphite comme ces fontes manganésées pro- duites par un haut fourneau marchant en allure trop chaude. Ce graphite soit amorphe, soit cristallisé, séparé par un traitement à l'acide azotique étendu, puis lavé et séché, aune densité de 2,12. Sa température d'inflammation dans l'oxygène est de 680°. Il renferme comme impuretés du silicium, du fer et du magnésium qui proviennent du creuset et des électrodes. Sa composition est la suivante : carbone, 96,20 ; cendres, 3,36; hydrogène, 0,21. Les cristaux de graphite et les impuretés se sont concentrés entre les joints des cellules du métal ainsi que M. OsmOnd l'a déjà observé dans des circonstances analogues. (') Carox, De l'absorption de i hydrogène et de l oxyde de carbone par le cuivre en f linon {Comptes rendus, t. LXIII, 1866, p. 1129). — Hampe, Cliem. centr. Bl.. t. V, p. 104. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igOD. 807 En sciant ce culot de cuivre, puis en polissant sa section et en l'exami- nant au microscope, on reconnaît qu'il renferme un grand nombre de petites cavités sphériques. Chacune de ces géodes est tapissée de cristaux noirs brillants qui, séparés du métal par l'acide azotique, fournissent de l'oxyde graphitique en les traitant par le mélange d'acide azotique fumant et de chlorate de potassium. A sa température d'ébullition, le cuivre dissout donc le carbone et l'abandonne parle refroidissement sous forme de gra- phite. Si l'on refroidit brusquement le culot de cuivre, encore à sa tempéra- ture d'ébullition, dans de l'eau froide, le métal, au moment de sa solidifica- tion, roche avec vivacité et l'intérieur du culot présente alors de grandes cavités remplies de graphite. La teneur en graphite était au milieu du culot métallique de 1,62 pour 100 et sur le bord de i,58. Nous ajouterons qu'en augmentant l'intensité du courant jusqu'à 800"™!' sous iio^""^ et en prenant un creuset qui puisse contenir 8"^** à io''s de cuivre, il est facile d'en distiller plusieurs kilogrammes en quelques mi- n u tes . Conclusions. — En résumé, le cuivre peut être distillé avec facilité au four électrique; lorsque sa vapeur est condensée sur un corps froid, on peut obtenir un feutrage de cuivre filiforme présentant toutes les pro[:)riétés du cuivre ordinaire. A sa température d'ébullition, le cuivre dissout le gra- phite et l'abandonne plus ou moins cristallisé par refroidissement. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des dérivés benzylidéniques de i'anlhrone ou anthranol. Note de MM. A. Haller et Padova. Parmi les produits de réduction de l'anthraquinone, M. Lieberniann (') a isolé un composé C'*H"'0 auquel il assigne l'une ou l'autre des deux: formules COH CH^ CH CO I. Anthranol. II. Anthrone. La facilité avec laquelle ce composé donne naissance à des dérivés (') LiEDERMANN, Aiiii. def Chem. und Pliarm., l. CCXII, 1882, p. 6; Her. dent, chein. Ges., t. XX, 1887, p. i854. 858 ACADÉMIE DES SCIENCES. coc^iro acylés, en particulier à de l'acétylanthranol C"H^(^ ^CH'' , a conduit CH l'auteur à opter pour la formule T. Plus tard, M. Goldmann ('), en soumettant l'anthranol à l'action du chlore, a montré qu'il se forme du dichlorure d'anthraquinone ou dichlo- CCl- roanthrone C^W^^ ^CH*, composé identique avec celui qu'avaient pré- CO paré MM. Thorner et Zincke (') en chlorurant ro-tolylphénylcétone. Dans un autre travail, M. Goldmann (') a également fait voir que, lorsque l'on traite l'anthranol par de la potasse et des iodures alcooliques, on réalise la formation des trois composés suivants R R COR COR C C''II'(^')C'=H\ C«H»/\c«HS C«M'/\CMIS CH GR CO dont le dernier est sans contredit un dérivé dialcoylé de l'anthrone, tandis que les deux premiers se rattachent à l'anthranol. Suivant les conditions de milieu, le composé C'''H"'0 se comporte donc soit comme une molécule hydroxylée (anthranol), soit comme un dérivé méthylénique (anthrone). S'd est susceptible d'affecter la forme métliylé- nique, il doit pouvoir se condenser avec les aldéhydes pour donner nais- sance à des combinaisons non saturées suivant 1 équation CH — R II CH^ C RCH0 + C«H'<^\C«H*=C''H'/\C«H*+H^0, CO CO combinaisons dont on connaît déjà un exemple, la benzylidcneanthrone ou déhydrohenzyloxanlhranol, préparé jadis, par Levi d'abord et C. Bach (') Goldmann, Bvr. deul. chein. Ges., t. XXI, 1888, p. 1176 el 25o5. {''■) Thorner el Zincke, ibid., l. X, 1877, p. i48o. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. SSg ensuite, en déshydratant le benzyloxanthranol obtenu par la réaction du bromure de benzvle sur l'anlliraquinone, en présence de la potasse et du zinc en poudre ('). Ce benzyloxanthranol peut d'ailleurs se préparer par une autre voie. L'un de nous a, en effet, montré, avec M. A. Guyot (-), que les aryloxan- thranols prennent .naissance quand on traite l'anthraquinone par les com- binaisons organomagnésiennes, selon la méthode de Grignard. En substi- tuant le chlorure de benzylmagnésium aux dérivés magnésiens du benzène ou toluène brome, M. Sponagel et l'un de nous ont réussi à reproduire le benzyloxanthranol fondant à i46° de MM. Levi et Bach. Un mélange de 104e d'anthraquinone, de aS^ de magnésium en poudre, de laSs de chlorure de benzyle et de 5' d'éther a été, à cet effet, chauffé pendant 3o heures dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendant. On distille ensuite le dissolvant et la masse restante, après avoir été pulvé- risée, est introduite dans la glace fondante. Il se sépare un magma résineux que l'on épuise par de l'élher. La solution séchée sur du sulfate de soude anhydre laisse, après distillation de l'étlier, une huile janne foncé à fluo- rescence verte qui, dissoute dans une petite quantité de xylène additionnée subséquemment d'éther de pétrole, se précipite sous la forme d'une masse microcristalline, blanchâtre, qui n'est autre chose que le benzyloxanthra- nol. Après deux cristallisations dans. l'alcool mélhyliqne chaud, on obtient des cristaux blancs fondant à 146° identiques au produit de MM. Levi et Bach. Traité par de l'acide sulfurique, selon la méthode des savants allemands, il perd de l'eau et fournit delà benzylidèneanthrone. Cette déshydratation s'effectue plus facilement en faisant passer un cou- rant d'acide chlorhydrique dans une sohiliou acétique du benzyloxanthra- nol maintenue à 100° et |)rcci})itant le produit par de l'eau. Purifiée par cristallisation, la benzylidèneanthrone se présente sous la forme de belles aiguilles jaunes fondant à 127°. Condensation des aldéhydes benzoïque, anisique et m. nitrohenzoïque avec l'anthrone. — Cette condensation s'effectue par l'intermédiaire de la pipé- ruiine et au sein de la pyridine anhydre employée comme dissolvant. Cette dernière base est incapable de provoquer à elle seule la condensation, aussi bien que la déshydratation de l'alcoyloxanthranol déjà formé. (') Levi, Ber. deul. cheni. Ges., t. XVIII, 1885, p. aiSa. — C. Bach, ilnd., l. XXIll, 1890, p. 1567. (2) A. Hallkk et A. Guyot, Hiill. Soc. chini., 3= série, t. XXXI, 1904, p. 797. 86o ACADÉMIE DES SCIENCES. Benzylidèneanthrone (déhydrobenzyloxanlhranol). — On chauffe pen- dant 6 heures au réfrigérant ascendant un mélange de \')^,^ d'anthranol, préparé pnr la méthode de Liebermaiin et Gimbel ('), 9^,3 d'aldéhyde benzoïque, 60""° de pyridine sèche et 3o gouttes de pi[)éridine. Sans laisser refroidir, la liqueur, qui a pris une couleur rouge foncé, est ensuite versée dans un léger excès d'acide chlorhydrique concentré, étendu de la moitié de son volume d'eau. Il se sépare une résine d'un jaune brun, qui devient rapidement solide, lorsqu'on refroidit le récipient au moyen d'eau glacée. Ou broie la masse sous l'acide, on laisse reposer et Ton fdtre. Le produit solide, renfermant toujours de petites quantités d'aldéhyde benzoïque, est abandonné cà l'air pendant 12 heures environ, puis lavé avec une solution légèrement alcaline pour enlever l'acide benzoïque. La masse restante est enfin traitée par 200'"' d'acétone qui dissout le dérivé cherché, tandis qu'elle laisse à l'état insoluble un corps qui s'est montré être de l'anlhraquinonc (3^). Pour retirer la benzylidèneanthrone de sa solution acélonique, il suffit d'ajouter à celle-ci 200™' d'eau glacée, de recueillir la résine jaune qui se précipite et de la faire cristalliser dans l'alcool élhylique. On obtient ainsi, avec un rendement de 36 pour 100 de la théorie, des aiguilles jaunes fon- dant à 126°-! 27", solubles dans l'alcool, le chloroforme, le benzène, inso- lubles dans la ligroïne et qui présentent la composition de la benzylidène- anthrone. Des eaux mères on a pu retirer des petites quantités d'un corps fondant entre 233° et 236'' et qui est probablement constitué par du dianthranol de Dimrolli('). C = CHC?H^OCH' Anisylidène ou p-méthoxy benzylidèneanthrone C' H ' . C' H * GO — Ce corps a été préparé comme la benzylidèneanthrone. Ici encore on a observé la formation d'anthraquinone provenant de l'oxydation de l'an- thranol. Le rendement a été de 22 pour 100 de la théorie. 'i.'amsylidèneanthrone, cristallisée au sein de l'alcool ou de Tacide acétique, se présente sous la forme de longues aiguilles d'un jaune clair fondantà i4o°,5-i4i°,5. Elle est moins soluble que le corps précédent dans l'alcool, l'acide acé- (') Lii;bermann et Gimbel. Ber. deiil. cliein. Ges., l. XX, 1888, p. iS5^. (■^) DiMROTH, Ibid., l. XXXI\, 1901,1). 223. SÉAKCi' DU 27 NOVKMBHE I!io5. 86 1 lique, l'élher acétique, le chloroforme el le benzène et est insoluble tlans la ligroïne. C = CHC/H'NO-. m.-Nitrobenzylidéneanthrone : ("°[1'^ ^CH*. — Ce composé CO se forme dans les mêmes conditions ([iie les dérivés que nous venons de décrire. Mis à cristalliser dans l'acide acétique puis dans le benzène, il fond entre i65°,5 et 166°, 5. Le chloroforme, le betizène, l'acide acétique, lapvridine à chaud le dissolvent assez facilement, mais il est peu soluble dans les alcools méthylique et éthylique et insoluble dans la ligroïne et l'éther de pétrole. En résumé, le composé C'^H'"© est un corps tantomère, car, dans les c.' Semestre. (T. C\LI, N° 22 ) ' ' J 862 ACADÉMIE DES SCIENCES. et cultivé à l'étal de pureté les organismes remplissant la fonction nitri- fiante et établi que, à i'encontre de leurs congénères, ils peuvent se déve- lopper dans des milieux exempts de matière organique. Depuis, les recherches de divers savants, en particulier de M. Warington, de M. Omeliansky, de MM. Boullanger et Massol, ont précisé les conditions dans lesquelles agissaient les ferments nitrificaleurs. Leurs études ont été effectuées avec une méthode scientifique irrépro- chable, par des cultures pures et dans des milieux chimiquement définis. Le but, en quelque sorte abstrait, que s'étaient proposé ces savants, exi- geait cette rigueur dans le mode opératoire. Mais les conditions sont plus complexes dans la nitrification naturelle, où les organismes qui la pro- duisent se trouvent en lutte avec la multi[)licité des autres microbes qui pullulent dans les sols, milieux essentiellement variables, sièges principaux de la nitrifie:! tion. Nous avons repris l'étude de la nitrification en nous proposant comme but d'arriver à une nitrification intensive, c'est-à-dire à l'obtention de grandes masses de nitrates, par l'établissement de nitrières à action rapide et à hauts rendements. Ce n'est |)as au point de vue des applications agricoles que nous nous sommes placés; il n'est pas en effet de grande importance de donner aux cultures l'azote tout nitrifié; on peut le leur fournir sous toute autre forme, puisque le sol auquel on incorpore les matières azotées se charge lui-même de leur transformation en nitrates. Nous avons surtout envisagé la production du nitre en vue de ses appli- cations à la fabrication des munitions de guerre. La guerre moderne a pour principal moyen d'action l'emploi des explosifs, et ceux-ci dérivent tous du nitre, qui a emmagasiné une somme d'énergie que les explosifs mettent en œuvre en la développant brusquement. Les effets prodigieux des engins de guerre sont le produit du travail accumulé par des infiniment petits dans le sein de la terre. Autrefois, le nitre provenait principalement de l'Inde; mais, pendant les guerres de la Révolution et du premier Empire, où la France n'était pas maî- tresse de la mer, on dut utiliser les ressources indigènes et l'art déjà ancien du salpêtrier se développa beaucoup, grâce surtout au concours de savants éminents. Aussi la production du nitre put-elle suffire aux besoins de la défense, d'abord, puis à ceux de l'attaque. Vers i84o, la découverte des immenses gisements de nitrate de soude du Pérou enleva toute importance à la fabrication indigène et l'art du SÉANCE Df 27 NOVEMBRE I()o5. 863 salpêtrier disparut. Ce minerai sert encore aujourd'hui à la consommation du monde entier. Mais nous posons ici un problème qui nous semble avoir son importance : c'est celui de la possibilité de l'approvisionnement. Sans envisager encore l'épuisement de ces gisements, nous pouvons prévoir le cas d'une guerre dans laquelle la France, comme en 1798 et pendant toute la durée du pre- mier Empire, verrait ses communications maritimes interrompues. La source des approvisionnements de nitre et, par suite, des munitions de guerre serait tarie. Il faudrait alors utiliser les ressources locales en sal- pêtre, comme le faisaient nos ancêtres. Mais les quantités qui ont suffi à la fin du xviii" siècle et au commencement du xix* siècle suffiraient-elles aujour- d'hui? Les sols de caves et d'étables, les nitrières établies comme celles d'autrefois pourraient-elles, en temps voulu, fournir assez de salpêtre pour les besoins des armées de terre et de mer ? On peut répondre hardiment que non et qu'il s'en faudrait de beaucoup. La consommation de munitions qui se f;iit dans les guerres modernes est incomparablement, peut-être cinquante ou cent fois, supérieure à ce qu'elle était il y a un siècle; nous en avons eu un exemple récent sous les yeux, dans les péripéties de la guerre russo-japonaise, où cette consommation a été jusqu'au gaspillage, mais à un gaspillage probablement nécessaire, tout au moins inévitable. Au moment de l'effort, aucune considération d'économie ne doit inter- venir; il faut donc que les approvisionnements soient pour ainsi dire illimités. Les moyens employés autrefois pour produire le nitre ne suffiraient donc certainement pas, mais on peut espérer qu'en mettant à profit les notions nouvellement acquises sur le processus de la nitrification, on arriverait à établir des nitrières à action beaucoup plus rapide, et à rendements beau- coup plus élevés. C'est à la solution de ce problème que nous nous sommes attachés, et nous rendons compte ici des premiers résultats que nous avons obtenus. Le nitre se produit dans la nature par l'oxydation des matières azotées les plus diverses, surtout des résidus de la vie animale et végétale. Mais l'azote doit au préalable se transformer en combinaison ammoniacale. Nous avons commencé par étudier la nitrification des sels ammoniacaux, qu'on peut trouver en quantité notable sur le marché indigène, tirés des sous- protiuits de la fabrication du gaz et du coke, et de la distillation des matières de vidange. Ces sels peuvent d'ailleurs être préparés avec toutes les matières azotées 864 ACADÉMIE DES SCIENCES. organiques et, si besoin était, on pourrait en augmenter les quantités d'une façon presque illimitée. Ultérieurement, nous aurons à examiner, également au point de vue de la nitrificatioii intensive, la transformation directe des diverses matières 'azotées, sans fabrication préalable de sels ammoniacaux. Nous avons d'abord cherché dans quelle mesure on pouvait rendre la nitrificalion intensive, en opérant sur des solutions coulant sur des supports solides et inertes, qui les étalaient au contact de l'air. Les escarbilles con- cassées avaient été employées avec succès dans les champs d'épuration des eaux d'égout. MM. Boullanger et Massol ont mis en lumière leur rôle accélérateur. En recherchant les supports les plus avantageux, nous avons trouvé que le noir animal en grains avait une aptitude beaucoup plus grande que les escarbilles à favoriser l'oxydation, surtout lorsque l'on opérait sur des solu- tions, relativement concentrées, de 78,0 de sulfate d'ammoniaque par litre. Nous avons arrosé d'une manière identique des champs oxydants; l'un formé de noir animal, l'autre d'escarbilles, et nous avons constaté que sous un volume de 10''"'' le noir animal pouvait produire par jour une quantité de nitre exprimée en azotate de potassium de 8e,io (') tandis que les escarbilles n'en fournissaient que 46,54. En possession d'un support d'une grande supériorité sur ceux que l'on avait employés jusqu'à présent, nous avons recherché les conditions les plus favorables à la production d'une grande masse de salpêtre, en opérant à une température voisine de 3o°. On savait déjà qu'on 11e pouvait pas augmenter indéfiniment la concen- tration des solutions ammoniacales; nous plaçant au point de vue de l'obten- tion de la plus grande quantité de nitrates, nous avons fait varier cette concentration. Le maximum d'effet, comme production journalière, nous a été donné avec 7«,5 de sulfate d'ammoniaque par litre, qui ont produit régulièrement pour 10'''"' de noir et par jour 8s, 10 de salpêtre tandis qu'avec lo^ par litre nous n'en avons plus obtenu que 6s, 22. (') Tous nos résultats sont exprimés en azolale de potassiuiii. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. 865 Nous nous sommes donc arrêtés à une solution nitrifi;ible de 7*', 5 |jar litre, en en faisant passer sur le noir, préalablement ensemencé d'orga- nismes nitrifiants, des quantités telles que l'azote ammoniacal fut presque entièrement nitrifié, sans nous attacher cependant à obtenir une nitrifica- tion complète, qui eût obligé à ralentir la marche de l'opération et eût diminué d'autant la production journalière, du nitre, buC principal de nos essais. Nous avons pu ainsi pousser le volume des solutions d'arrosage à 960"'"' par jour pour 10"''"' de noir. Ce résultat montre qu'il est possdjle de préparer, sur un volume relati- vement réduit de noir animal, des quaiitilcs considérables de nitre. En effet, en partantde ces données, si l'on établissait sur la surface de i'"* une couche de noir en grains de 2™ de hauteur, ayant de place en place des cheminées d'appel déterminant une aération, le tout étant d'ailleurs clos et abrité, avec la possibilité d'y entretenir une température de serre chaude, on pourrait, par l'arrosage méthodique avec une solution de sulfate d'am- moniaque à 78,5 par i[tre, obtenir la quantité de 16000'^** de salpêtre par jour, soit dans l'année 5 à 6 millions de kilogrammes, On voit donc que sur une surface relativement restreinte, en partant d'un sel ammoniacal, il est possible tle produire d'énormes quantités de nitre. Cependant cette nitrière intensive, reposant sur l'emploi de solutions ammoniacales, présente un grave inconvénient : c'est l'état de dilution dans lequel se trouve le nitre produit, et qui oblige à évaporer de grandes masses d'eau. En effet, le liquide nitrifié ne renferme que 8° à 9^ de sal|)êlre par litre et ce degré de dilution enlèse beaucoup de sa valeur à ce mode de nitrifi- cation, d'ailleurs si rapide. H convient de chercher si ces liquides ne peuvent pas être enrichis considérablement en nitrates, pour diminuer d'autant les frais de concen- tration. Nous avons déjà tlit qu'on ne pouvait pas augmenter la proportion initiale de sel ammoniacal, sans voir l'activité nitrifiante se ralentir; mais nous savons, par les recherches de MM. l^ouUanger et Massol, que les liquides déjà riches en nitre peuvent continuer à nitrifier quand on y ajoute de: sels ammoniacaux. Nous avons pensé qu'au lieu d'évaporer la solution ne renfermant qu'environ i pour 100 de nitre, on pouvait y introduire une cjuantité de sel ammoniacal identique à celle qu'elle avait à l'origine; la faire repasser sur le champ oxydant une ou plusieurs fois, en remplaçant chaque fois le sel ammoniacal nitrifié, jusqu'à la limite où la proportion de nitre formé 866 ACADÉMIE DES SCIENCES. entrave la nitnfication. Nos recherches se poursuivent sur ce point. En opérant comme nous venons de le (h're, sur des solutions de sels ammoniacaux, on pourrait dans tous les cas produire de grandes quantités de nitre. Mais nous avons cru plus intéressant d'étudier la nitrification intensive au sein de la terre, dans des nitrières artificielles avant de l'analoeie avec celles que l'on employait autrefois, mais à activité beaucoup plus grande. Le premier jjoint cpie nous avons cherché à élucider, c'est celui de la quantité maxima pouvant être nitrifiée enun temps donné, les terres étant dans l'état d'humidité le plus favorable, re qu'on apprécie facilement par l'aptitude à l'émieltement. On y a introduit du sulfate d'ammoniaque en quantité suffisante pour qu'elles puissent manifester toutes leurs projjriétés oxydantes, en évitant les doses susceptibles de produire un ralentissement. L'humidité était maintenue constante et les terres étaient soumises aux fluctuations de température d'un local clos, entre i5° et 22°; elles étaient placées dans des caisses et remuées de temps en temps avec un instrument en fer, pour simuler un labour. Les quantités de nitre formées tlans le même temps variaient sensiblement d'une terre à l'autre. Nous citerons quelques- uns des chiffres obtenus : un mélange à parties égales de terre franche et de terreau, additionné de 2 pour 1000 de sulfate d'ammoniaque, a donné par 24 heures et par kilogramme 0*^,350 de nitrates, soit 3.50'^' par mètre cube. Une nitrière de i*"* de surface, avec une couche de So""" d'épaisseur, donnerait ainsi une production journalière de 1730''^' de salpêtre, soit envi- ron 600000''*'' par an. Un terreau bien consommé, provenant d'un mélange de feuilles, de fu- mier et de terre, additionné de i pour 1000 de sulfate d'ammoniaque, a pro- duit par kilogramme et par 24 heures o8^,63o de salpêtre, soit 325o''S ^(jup i''* avec une cnuchede 5o'''" d'épaisseur ou, ponr une année, 1200000'''*. Nous ne sommes probablement pas encore arrivés à la limite maxima de production journalière, mais on voit déjà qu'il est possible d'obtenir sur des surfaces relativemealxestreintes des quantités énormes de salpêtre, incom- parablement supérieures à celles que produisaient les nitrières artificielles qu'on établissait autrefois. Ces nitrifications rapides étant obtenues, nous avons cherché jusqu'à quelle limite on pouvait pousser l'enrichissement en nitre. Dans ce but, nous remplacions à mesure le sulfate d'ammoniaque nitrifié. No'.is avons constaté que la formation du nitre se continue malgré l'accumulation qui s'en produit dans les terres et qu'on peut les charger ainsi graduellement; SÉANCE DU 27 NOVEMBRE I90T. S67 dans quelques-unes de nos terres en expérience, cette accumulation était telle que la terre, de légère et meuble qu'elle étail, devenait pâteuse et plastique comme une argile compacte. Dans d'autres terres, elle se conti- nuait jusqu'à la disparition complète du calcaire, s'arrêtanl alors pour reprendre aussitôt qu'on rajoutait du calcaire. Nous n'avons pas encore atteint h\ limite à laquelle l'accumulation de nitre empêche ou même entrave la nitrification ; au point où nous en sommes de nos recherches, des terres de natures diverses : terreau, terre franche, terre mélangée de terreau, sont arrivées à une teneur variant entre 27S et 33s de salpêtre par kilograuime de terre; ce sont de véritables terres ni- trées, analogues à celles que l'on trouve dans les régions tropicales, c'est- à-dire des matériaux salpêtres d'une extraordinaire richesse. Il était intéressant de déterminer le degré de saturation des liquides qui imprégnaient ces terres : le terreau renfermant près de 5o pour 100 d'eau se trouve contenir une solution de salpêtre de 55^ par litre; dans le mélange de terreau et de terre légère, avec 36 pour 100 d'eau, le degré de concen- tration est de 90e par litre; dans une terre meuble, avec 18 pour 100 d'eau, il est de i57Spar litre et, dans uneautre terre analogue, avec i5,5 pour 100 d'eau, de i43^'. Par le lessivage méthodique de terres renfermant le nitre à l'état de solution aussi concentrée, on obtient des liquides si chargés de nitre que les frais d'évaporation deviennent insignifiants. Ces premiers résultats montrent qu'en partant du sulfate d'ammoniaque, il est possible d'établir des nitrières à action beaucoup plus rapide et à pro- duction beaucoup plus intensive que les nitrières en usage autrefois pour la production des munitions de guerre. Ils peuvent nous rassurer sur la possibilité de produire le nitre nécessaire à la défense nationale, dans le cas où les approvisionnements d'outre-mer se trouveraient supprimés. ASTRONOMIE. — Sur l' éclipse totale du Soleil du 3o août igoS à Tortosa. Noie de M. Ch. André. Dans l'observation de l'éclipsé totale du 3o août dernier l'Observatoire de Lyon poursuivait deux buts distincts, l'un astronomique, l'autre phvsique. Au point de vue astronomique, on voulait, au moyen de mesures de 868 ACADEMIE DES SCIENCES. cordes et de flèches, obtenir des données aussi nombreuses que possil)le pour servir à la détermination des éléments du système lunaire et, en particulier, les utiliser pour arriver à estimer la précision avec hupielle on j)eut observer les contacts externes qui paraissent plus difficiles. Au point de vue physique nous nous proposions de rechercher si le phé- nomène de l'éclipsé a sur l'électricité de l'atmosphère une influence ana- logue à celle qui se constate sur sa température mesurée au voisinage du sol. M. Guillaume et moi nous étions chargés de la partie astronomique; M. Le Cadet s'occupait de la partie électrique, Ouant au choix de la station d'observation, M. Angot, le savant cliinalologisle du Bureau Central Météorologique, avait bien voulu faire une étude comparative des diffé- rents points de la zone de totalité et il m'avait signalé la région de Tortosa comme présentant de grandes chances de beau temps (à peu près les mêmes qu'à Gueima) et, comme l'Observatoire de l'Ebre que venait d'installer dans cette région leR. P. Cirera nous dispensait du soin de déterminer l'heure, nous résolûmes de nous installer à Roquetas, à 2''" de Tortosa et à 600™ à l'est de l'Observatoire du R. P. Cirera. Dans cette Note, je ne m'occuperai que de la partie astronomique, laissant à M. Le Cadet le soin de rendre compte lui-même de ses observations (voir ci-après p. 925). Notre matériel d'observation se composait d'un équatorial de 6 pouces d'ouverture avec micromètre et mouvement d'horlogerie et d'une pendule, le tout abrité par une coupole d'ailleurs fort simple, mais nécessaire pour soustraire la lunette à l'influence probable du vent ('). Après une étude faite au moven d'un appareil à éclipses artificielles dont j'ai déjà parlé à l'Académie (-), nous avions adopté, comme méthode d'observation, la projection sur un écran de l'image du Soleil et des fils du micromètre. Voyons maintenant les observations elles-mêmes. A notre réveil, le 00 août, le ciel est beau, sauf quelques nuages à l'horizon sud-est qui d'ailleurs sont d'abord absolument statioanaires; mais bientôt le vent s'élève du Nord et augmente peu à peu; néanmoins nous avons bon espoir, confiants sur notre coupole pour nous garantir de ses effets. Nous observons le premier contact externe et commençons nos mesures micrométriques; de légers nuages détachés passent alors successivement sur le Soleil, sans nuire aux observations. Cependant le vejit augmente de force, nous subissons quelques rafales; mais, grâce à son abri, la lunette ne bouge point. (') Tortosa venlosa. dit-on en Espagne. (-) Comptes rendus, 17 juillet igoâ. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE IQoS. 869 Malheureusement, un (juart d'heure avant la totalité, les nuages nous cachent le Soleil (|ue nous n'avons revu que 20 minutes aprùs la fin de ce phénomène. Les mesures furent alors reprises el se continuèrent, avec quelques interruptions forcées, jusqu'au second contact externe que ncuis avons pu observer dans de bonnes conditions. En fait, nous fîmes, avant la totalilé, 43 mesures de cordes et 17 mesures de flèches; après la totalité, 19 mesures de flèches el 45 mesures de cordes, et nous observâmes directement les deux contacts externes. Les heures obtenues par observation directe des images projetées sont les suivantes en temps moyen de Paris : Premier Deuxième Observateur. contact externe. contact externe. M.André o''6'"52%5 2i'44""6%2 M. Guillaume oi>G"'52So 2''4/;"'io%7 Or, un calcul préliminaire, quoique déjà assez approché, donne par l'utilisation des mesures de cordes ; Premier Deuxième contact externe. contact externe. o'>6"'53%3 2''44'"8%9 Conclusions. — 1° Tous ces nombres diffèrent à peine les uns des autres et beaucoup moins que ceux qui ont été publiés comme représentant les résultats obtenus, en un même lieu, par des observations directes à la lunette. Ce qui confirme les conclusions de notre étude antérieure avec l'appareil à éclipses arlificielles; 2° L'étude d'une éclipse par une série de mesures micrométriques doit être considérée comme au moins équivalente, même au seul point de vue de la détermination des heures des contacts externes, à l'observation directe de ces contacis. Dans une Note prochaine, je donnerai les conclusions qui résultent de la discussion de l'ensemble de nos mesures relativement aux éléments carac- téristiques du système lunaire. En terminant, je tiens à remercier très vivement le R. P. Cirera et ses collaborateurs, tout particulièrement les H. P. Dressel et Berloty, du con- cours si bienveillant et actif qu'ils ont bien voulu nous donner. C. R., 1905, 2° Semestre. (T. CXLI, N° 22. 114 870 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. DiTTE, faisant homma^;e à l'Académie d'un Ouvrage qu'il vient de publier, s'exprime en ces termes : J'ai l'honneur de présenter à l'Acaflcniie un Ouvrage intitulé : Étude générale des sels, dans lequel j'examine les propriétés générales des matières salines. Comme je l'ai fait en toutes circonstances, je me suis appuyé d'une manière constante sur les principes de la Thermochimie, suivant en cela les préceptes de M. Berihelot. Les Tableaux numériques contenus dans cet Ouvrage sont extraits de son grand Ou vmge de Thermochimie avec l'autorisation bienveillante de notre illustre Secrétaire perpétuel ; j'ai sim- plement mis les nombres à jour en tenant compte des nouvelles détermi- nations faites depuis 1897. Le premier Volume est consacré aux sels binaires; le second aux sels ternaires oxygénés. On y trouvera réunis et résumés les [principaux résul- tats épars dans de nombreux Mémoires originaux. Pour consulter ces tra- vaux beaucoup de temps et de travail eussent été nécessaires; ce livre étant destiné surtout aux étudiants, j'ai essayé de leur diminuer la besogne et de leur faciliter ainsi l'étude delà Chimie; si j'ai pu v parvenir, c'est sans conteste à M. Berthelot qu'en appartient tout le mérite. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant : La Céramique industrielle, par M. Albert Granger. (Présenté par M. Dille.) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur V intensité lumineuse de la couronne solaire pendant l'éclipsé totale du 3o août 190 k Note de M. Charles Fabrv, présentée par M. Deslandres. Grâce à une aimable invitation de M. Deslandres, j'ai pu me joindre à la mission envoyée à Burgos par l'Observatoire de Meudon pour l'observation de ia dernière éclipse totale. Mon programme comportait : une observation photographique du spectre éclair, une mesure de l'intensité lumineuse totale émise par la couronne solaire, et une mesure de l'éclat intrinsèque SÉANCE DU 27 NOVEMBRE IQoS. 87I en un point de la couronne. L'observation du spectre éclair n'a donné aucun résultat, à cause des nuages qui cachaient le Soleil aux moments des deuxième et troisième contacts. Pendant la totalité, le Soleil a été découvert pendant un laps de temps assez court, qui m'a suffi pour f;ure les deux observations photométriques projetées. Je parlerai ici de la mesure de l'in- tensité totale. L'intensité lumineuse a été exprimée en unités photométriques ordinaires, c'est-à-dire en lux (le lux étant l'éclairement produit par une source lumineuse d'une bougie décimale sur un écran qui reçoit normalement ses rayons à i" de distance). Comme les étalons photométriques ne sont pas pratiques en plein air, j'ai employé une lampe intermédiaire de comparaison qui était une lampe électrique Auer à fdament d'osmium, de 4 volts et I ampère environ, maintenue sous tension constante. La différence de teinte entre les deux lumières à comparer iutrorluit de grandes incertitudes, surtout lorsqu'on ne dispose que de quelques secondes pour établir l'équilibre. Aussi j'ai introduit deA^ant la lampe une solution convenablement concentrée de sulfate de cuivre ammoniacal, déjà employée dans des mesures antérieures sur le Soleil, qui rétablit l'égalité des teintes, mais affaiblit la lumière. Le coefiicieut d'arfaiblissement, qui peut être mesuré avec soin dans le laboratoire, était égal à o, 167 ('). Le photomètre employé est celui de Lummer; une de ses faces reçoit la lumière de la lampe, placée à une distance variable à volonté; l'autre face reçoit la lumière de la couronne solaire à travers un système optique construit comme une lunette de Galilée, qui a pour elTet de multiplier l'éclairemenl par un facteur constant. L'écran du photomètre reçoit la lumière provenant d'un cercle de 5° enviion de diamètre. Tout l'appareil est enfermé dans une boîte rectangulaire orientée vers leSoled, d'où sort l'œilleton du photomètre; la lampe et sa cuve sont portées sur un patin qui glisse sur une glissière en glace, ([ue l'on peut déplacer au moyen de deux ficelles; un inde-v indique sa po^^ilion sur une échelle divisée et par suite la dislance de la lampe au photomètre. La tare de l'appareil est établie par une expérience de laboratoire : une lampe con- stante (mais dont il est inutile de connaître l'intensité) est placée au foyer d'une len- tille; le faisceau émergent produit, sur un écran normal, un éclairemenl, indépendant de la distance, que l'on mesure par comparaison avec une lampe Hefner: on refait ensuite, sur ce même faisceau, l'expérience pholométrique qui a été faite sur la cou- ronne; le liquide bleu a été pour cela remplacé par de l'eau, de sorte que la mesure est encore homochrome; connaissant d'autre part le coefficient d'absorption du liquide ■y\ ') Ce coefficient a été mesuré sur la lumière d'une lainpe Carcel ; je me suis assuré (ju'il n'était pas sensiblement modifié pour une lampe à ostnium modérément poussée. 872 ACADÉMIE DES SCIENCES. bleu, on a tout ce qu'il faut pour calculer la tare de l'appareil, et celle sorte de double pesée a éliminé le pouvoir amplificateur lumineux du système optique placé devant le pliolomètre, ainsi que l'intensité lumineuse de la lampe à osmium. Résultais. — L;! lumière de la couronne s'est trotivée d'une teinte par- faitennent identique à celle de la lampe avec sa cuve bleue et, par suite, à celle de la lumière solaire. On sait cependant que le spectre de la cou- ronne est très différent du spectre solaire et qu'en particulier il contient une raie brillante verte; il ftuit conclure de ce qui précède que l'intensité correspondant à cette raie n'est pas assez grande pour altérer, d'une ma- nière notable, la teinte de la lumière totale. L'intensité totale a été trouvée égale à o,i3 lux ou, à très peu près, les trois quarts de celle de la pleine Lune. Comparaison avec les résultats antérieurs. — Quelque incertitude, pour ces comparaisons, provient de l'état du ciel. L'existence de nuages au com- mencement et à la fm de la totalité pourrait jeter quelques doutes sur la valeur du résultat que je viens d'indiquer. Je ne pense pas que ces doutes soient fondés : pendant la totalité, on a vu le phénomène à travers des trous dans les nuages et, autant que j'ai pu en juger, le ciel paraissait pur dans ces interstices. D'anciennes observations indiquent des intensités lumineuses bien plus grandes (jusqu'à 25 pleines lunes). Il est difficile de dire si de pareils ré- sultats ne sont pas dus à des mesures incorrectes. Les observations ré- centes donnent, en général, des résultats peu différents de celui que je viens d'indiquer : dans l'éclipsé de [886, Douglas (') trouve des valeurs de l'ordre de o,i3 lux; en 1889, Leuschner (-) trouve 0,1 lux; Abney et Thorpe('), en 1893, donnent la valeur o,23; dans la même éclipse, par une méthode photographique, Turner (*) trouve 0,64 pleine Lune (envi- ron 0,11 lux). Les nombres oscillent entre 0,1 et 0,2 lux environ. L'inten- sité de la pleine Lune étant évaluée à 0,175 lux, il est probable, d'après cela, que l'intensité totale de la couronne n'est pas très différente de celle de la pleine Lune et peut-être plutôt un peu inférieure. Des observations de ce genre, poursuivies méthodiquement et par des (') Philosophical Ti ansacUons, vol. CLXXX, p. 363. ( "-) Ibid., vol. CLXXWII, p. 433. (^) Proceedings of tlie Royal Society, vol. LX\I, p. 4o3. (') Reports on thc obsei'vcUions of the total éclipse of ihe sua of January i 1889, published by llie Lick Observatory, p. 100. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. 873 mélliodes uniformes, [jour rendre les observations plus sûrement compa- rables, donneraient probablement des indications sur les variations pério- diques de l'intensité de la couronne. Je ferai remarquer, en terminant, qu'il faut bien se garder de confondre l'éclairement produit par la couronne avec l'éclairement total pendant l'éclipsé; ce dernier provient surtout de la lumière diffusée par le ciel; la lumière émise par la couronne n'y entre que pour une iaible part, ainsi que le montre ce fait, remarqué par tous les observateurs, que, dans un endroit découvert, la couronne ne projette pas, ou presque pas d'ombre visible. Les grandes variations qui se manifestent d'une éclipse à l'autre dans l'intensité de la lumière totale indiquent des variations dans l'état de l'atmosphère, et point du tout des variations dans l'intensité de la couronne solaire. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Les ensembles de courbes continues. Note de M. Maurice Fréchet, présentée par M. Jordan. Définitions. — J'appelle courbe continue la suite ordonnée des points de l'espace (') représentée par les formules : (i) cc=f{t), y^g{t), z = h{t) (oit ^/;-4-l + -p+2 H- . . . ^= T)p. lînfin, une dernière condition doit être remplie. A partir d'un certain indice F, les sommes successives de la série de Fourier, uniformément convergente de Fp, sont toutes inférieures en valeur absolue à i;/,,^., doit hvoir, pour .r=o, l'une des sommes de la série de Fourier supérieui-e. à [i -|- (/> -h i) h r|,,+ ,t5( 2,, )] ^= A,, ; z,, étant l'indice de cette somme, indice qu'on devra prendre supérieur à P. Cela est bien pos- sible, car il suffit de prendre a,, assez grand pour que l'on ait A,, ■< '^(ap). Dans ces conditions, on voit immédiatement que, pour .r := o, les sommes d'indices 3i[, aj, ... de la série de Fourier, croissent au delà de toute limite. Pour avoir un exemple de la seconde singularité indiquée, j'appelle f^, une fonc- tion continue, de période ?,tt, n'avant qu'un nombre fini de maxima et de minima, de valeur absolue inférieure à —■, qui, dans (<>, 9,r), est nulle à l'extérieur de I„ ( — , I et telle nue l'une des sommes de la série de Fouriei- soit au moins égale '' y^P 2''-'/ ' à /? + ']/ ( ri au milieu a'„ de l'intervalle I,, dont la longueur est 2 — — : ■ La série de \ 2^^ J 2' Fourier de / = /.+/. + ••■ converge partout, même à l'origine, puisque/ a une dérivée pour x := o. et cependant elle ne converge pas uniformément dans un intervalle comprenant l'origine. En terminant, j'indique une propriété qui prouve que, si la série de Fourier de /est divergente en un point autour duquel / est bornée, cette série rentre dans la classe de celles qu'on a parfois appelées sérifs indéter- minées. Soient / et L les plus petite et plus grande limites de la série de Fourier de / au point x, soient >, et A les plus petile et plus granle limites de /{x -\- t) ou de —- — -^ L quand t tend vers zéro; les deux intervalles (/, L), (>., A) ont toujours au moins un point en commun. C. R., icjn',, T Semeslre. (T. C\U, N' 22.) ' I • 8;8 A<;ADÉ.v?it; ùhs sciences. AÉRONAUTIQUE. — Sur le coefficient d' ulilisation des hélicoptères. Note de M. Edgar Taffoireau, présentée par M. Maurice Levy. Dans la séance du 23 novembre igoS, le colonel Renard, envisageant un hélicoptère constitué par un moteur léger actionnant deux hélices d'un type spécial étudié à Chalais, a établi qu'on peut soutenir avec cet appareil un poids utile (i) Z = aa;^j''' — iw.^.r'^ — vs^y, et il a calculé le maximum Z„, de Z. Si l'on donne à w, et nr., les faibles valeurs admissibles maintenant, on voit que les hélicoptères qui correspondent à Z„, sont irréalisables, à cause du grand diamètre de leurs hélices et de la puissance considérable de leurs moteurs. Il convient donc d'envisager les appareils capables de soutenir des poids utiles itiférieurs à Z„,, et c'est pour les étudier que je ferai inter- venir le coefficient d'utilisation, c'est-à-dire le rapport entre le poids utile et la poussée ax'-y^ Quand on se donne un poids utile Z=: A, entre o et Z„„ jc e.\. y étiinl liés par (l), on voit que U présente un maxinuun 1>. .J'a|ipelle hélicoptère le plus avaiilageujc, correspondant au poids utile A, celui dont l'utilisation est B. Cet appareil est d'ailletir^ le plus avantageux de ceux qui ont pour coefficient d'utilisation B, car c'est celui qui peut soutenir le plus grand poids utile. X étant le diamètre des hélices de cet héli- coptère et Y la puissance de son moteur, on établit facilement les relations suivantes enti-e A, B, X et Y : (3) Y = ^X3, (4) Il faut s'assurer maintenant que les diamètres et les puissances ainsi déterminés sont compatibles avec la condition de résistance des hélices : («) yiil ' -B)», X-!; f (- p. )\ SÉANCE DU 27 NOVEMBRI- ipoS. 879 1 Si 177, > - rt ( y ) > l'In-licoptère le plus avantageux satisfait toujours à l'inégalité (6). 1 Si, au contraire, "'i < 9 "^ ( 7 ) ' '■• condition de résistance des hélices n'est plus satisfaite que pour les poids utiles compris entre et A'=^-^è' 3 a \a ou pour les coefficients d'utilisation compris entre et B'=i 3 a \a^ D'ailleurs, dans ce cas, le maximum de c compatilile avec (6) est :„, auquel corres- compris entre pond l'ulilisalion B', =: - 1 — ''i ( — 5 ) | e^i pour les poids utiles Ai A' et ;:„,, ou pour les coefficients d'utilisation B, compris entre B' et B',, les éléments A,, B,, X, et Y, des hélicoptères les meilleurs au point de vue de l'utilisation et satis- faisant à l'inégalité (6) sont liés par v. = (^fxi, (7) (8) (9) Il est facile, au moyen de ces foriTiules, de déterminer les éléments d'im hélicoptère étudié en vue d'un certain effet ulile. Il est aussi possible de se rendre compte a priori du parti qu'on peut tirer d'un type d'hélices et d'un type de moteurs donnés. Ainsi, dans l'hypothèse où [,-B.-.,(iy]. a = 8,85, b = 20, on obtient les résultais suivants : B = 0,6 B = 0,5! A = 37,3 A = i85 cj, = 2,5, rso = 0,3, B = 0,45 A = 357 B' = 0,43 x= 2,495 x= 4,874 X= 6,487 X'= 7^077 Y = 7,5 Y = 55,5 Y = i^ii B,=: q,42 B,=: 0,4 Bl = "i3 Ai=5o6 A,:=6i5 A,= ii3i Y' = 170 B',= 0,19 3[i = 14" ^1= 7>767 Xi= 8.767 X,= 13,767 X',= 19,1 y, = 2q5 y, = 261 Y,=: 644 Y', = i?.5o 88() ;a.cadémie des sciences. On voit, par exemple, qu'avec un moteur de 2o5 chevaux actionnant deux hélices de 7™, 767 de diamètre, on peut soutenir un |)oids utile de SoG'^s pour une poussée totale de i2oG''^' : il paraît donc possible, à l'heure actuelle, de réaliser un hélicoptère capable d'enlever un homme. Il con- vient d'ailleurs d'ajouter que la construction de cet hélicoptère présente- rait des difficultés très sérieuses, car le poids utile ne com[)rend pas seule- ment l'aéronaute, mais encore le châssis et la transmission, qui doivent être d'autant plus robustes que les efforts sont plus considérables; la provision d'essence, qui croît avec la puissance du moteur et la durée de la marche, et enfin tous les appareils destinés à assurer la propulsion, la direction, la stabilité et la sécurité. PHYSIQUE. — Sur le pouvoir grossissant des objectifs microscopiques, sa déjinilioiu Note de IM. L. Malasskz. Le mot de: pouvoir grossissant n'a pas de sens nettement défini. Le plus souvent, il est pris comme synonyme de puissance; alors qu'au sens lo- gique, grammatical du mot, il signifie simplement le pouvoir qu'ont les di- vers objectifs de donner des grossissements plus ou moins forts, à égalité de distance, bien entendu. Or, si l'on compte cettf tlistance à partir du foyer postérieur des objectifs, les grossissements trouvés correspondent, en effet, aux puissances; tandis que, si on la compte à partir de leur face pos- térieure, ce qui est évidemment le plus simple et le plus pratique, il n'en est plusainsi : les grossissements sont bien, d'une façon générale, d'autant plus forts que les puissances sont plus élevées; mais ils ne concordent que très exceptionnellement avec elles, ils ne leur sont môme pas exactement proportionnels, et c'est tantôt en plus, tantôt en moins ('). Bien plus, s'il s'agit d'objectifs de puissances peu différentes, les plus grossissants peu- vent être les moins puissants et réciproquement (-). (') Ainsi, les objectifs faibles, dont le foyer postérieur se trouve plus ou moius loin en arrière de leur face postérieure, sont relativement moins grossissants que puis- sants; tandis que les objectifs plus forts, dont le foyer postérieur se trouve en avant de leur face postérieure, à leur intérieur même, sont, au contraire, plus grossissants i[ue puissants. L'objectif 00 de Verick, par exemple, ne grossit que de i,5 fois à 1'''" de sa face postérieure; alors que sa puissance, également rapportée au décimètre, est de 2,3. Par contre, le n" 8 de ce constructeur grossit de 471 1 ft>'s à celte même dis- lance; alors que sa puissance n'est que de 44:4- (") L'objectif a'' de Zeiss, par exemple, grossit plus que son aa: de 2,5 fois au lieu SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. 881 Donc, prciulrc le inoL de pouvoir grossissant dans le sens de puissance, c'est s'exposer à des contusions, à des erreurs; c'est donner le même sens à deux mois difierenls et laisser sans dénomination spéciale cette notion si simple, si pratique, si intéressante à connaître, du grossissement produit à i'unilé de distance de la face postérieure de l'objectif. On pourrait, il est vrai, créer pour cette dernière un mot nouveau; mais ne vaut-il pas mieux lui applicpier celui de pouvoir grossissant, qui n'a pas reçu de sens précis et qui lui convient si bien? Le pouvoir i^rossissant serait alors le grossissement produit par l'objectif à l'unité de distance de sa face postérieure; tandis que la puissance est, comme il est facile de s'en assurer, le grossissement produit à l'unité de distance du foyer postérieur et à chaque unité suivante. Et, pour l'une comme pour l'autre, on prendrait la même unité de distance : le mètre, ou mieux le décimètre, qui se rapproche davantage des distances auxquelles on observe habituellement au microscope. PHYSIQUE. — Recherche de la pureté des électrolytes . Fixation d'une limite supérieure au degré d'hydrolyse des dissolutions salines concentrées par l'emploi des chaînes liquides symétriques présentant une surface fraîche de contact. Note de M. 31. Chanoz, présentée par M. d'Arsouval. I. Dans une chaîne liquide symétrique pour les concentrations ]V1R|H=0|MR, ayant en (i) une surface fraîche de contact par écoulement de MRdans H-0, un électrolyte pur non hydrolyse ne donne pas de phénomène électrique. Nous l'avons, en particulier, prouvé dans une Note précédente ('). Un électrolyte souillé de faibles quantités d'un autre électrolyte peut, (le 2,1 à i'''" de dislance de sa face postéiieiire; et cependant sa puissance est moindre; elle n'est que de 3,5 au lieu de 3,9. Le n" 4 de Dumaige grossit plus que l'ancien 2 de Verick : 10, â fois au lieu de 9,8; et cependant il est moins puissant : 8,5 au lieu de 10, 4- J'ai Irouvr beaucoup d'autres exemples de ce genre; voir ^1/- chwes d'Aiialoinie microscopique, 1904, p- 43i. (') M. CilANOZ, Sur le phénomène êlectriipK' créé dans les chaînes liquides symé- triques pour les concentrations par la J'onmUion d'une surface fraiche de conlacL {Comptes rendus. i3 novembre 1905). 882 ACADÉMIR DES SCIENCES. dans une tellp chaîne symétrique pour les concentrations, ne pas donner non plus de phénomène électrirpie. Et cel;i dans deux circonstances dis- tinctes : a. Quand les ions du mélange étudié ont des vitesses assez rap- prochées; c'est ce qui se produit pour des mélanges KBr -f- AzH^Br, RT4- KCI. h. Quand la dose d'im|)ureté est trop faible. Mais, quand une dissolution d'clectrolyte donne un phénomène élec- trique dans la chaîne considérée, on peut affirmer, ou bien que l'électrolyte est souillé d'autre électrolyte, ou bien qu'étant pur il subit la dissociation hydrqlytique. Le signe du côté mobile dans la chaîne en (i) renseigne, comme nous le faisions pressentir dans la Note sus-indiquée, sur la nature de l'impureté. Si la substance étudiée est un acide et que le signe soit positif on songera, comme impureté, à la présence d'un autre acide dans le mélange; on rechercher^ un sel du même acide sj le signe est négatif. Dans le cas (l'un sel ne subissant pas l'hydrolyse, le signe positif indiquera; ou bien un autre sel du même métal, ou bien de l'alcali libre; avec le signe négatif on songera à la présence d'un sel d'un autre métal ou bien d'un peu d'acide libre. La sensibilité de la méthode est en rapport avec les vitesses des ions non communs existant dans le mélange considéré. On décèlera des quantités d'autant plus minimes de l'élément étranger que les vitesses des ions non communs différeront davantage. Voici quelques exemples à l'appui : Nombre de molécules Polarité du cùté mobile par li Ire et intensité de la force des corps étrangers électromotrice Solutions considérées. constituant l'impureté. en millivolts. Acide tartri([ue normale ... . o,ooa5 SO'H- + 5 envjron „, i o,o5 KCI — 3 » INaL.1 normale ,, ^, ( 0,0001 HLl — lo » SO'N^^ I normale ! °'°°°'. !*A^' ^ ?'^ " ( o,ooooD bU' H- — a » SO*Mg I normale o,oooo5 SO*H- — 3o » Si la qualité de l'impureté est connue, on peut même avoir des renseigne- ments quantitatifs sur son importance. La solution du corps A renferme des traces a; de B; le mélange dans notre chaîne donne m millivolts. A cette dissolution on ajoute/j de B de telle façon que le nouveau mé- lange donne m -\-n millivolts, valeur assez rapprochée de m. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE 1900. 883 Un certain nombre d'essais nous a piouvé que pour de faibles doses de B on avait la proportionnaliLc — - — ^= • ■ ' p + .'■ m -+- Il On a, par suite, x ^p —■ 11. (^)uanil, après de successives tentatives minutieuses de purificalion, un sel continue à donner la même force motrice, par écoulement dans nos chaînes liquides syniélriques pour les concentrations, il faut bien admettre qu'il subit en dissolution la dissociation li_ydrolytic|ue. Considérons un tel sel à acide fort par exemple. Sa dissolution à la dose de N molé- cules de sel par litre renfermera de l'acide li'nre : x molécules par litre. A l'écoulement dans une chaîne symétrique pour les concentrations cette dissolution sera négative, l'intensité du phénomène électrique m dépendant de la vitesse du cathion du sel et du nombre x de molécules d'acide libre. Pour un mélange ordinaire on aurait la valeur de x d après la formule donnée ci-dessus, en déterminant la nouvelle force motrice in-\- n après addition au liquide d'une dose de p molécules du même acide. Mais, dans le cas considéré, il y a, du fait de l'addition de l'acide, rétrogradation de l'hvdrolyse. L'acide dans le mélange n'existe jias à la dose de p + x molécides, mais bien de p -^ x — A. La valeur de x n'est donc pas p — mais bien (n — A) — /; n En admettant la valeur n — facile à déterminer, on commet une erreur par excès Il ' sur X. On peut considérer cette valeur comme une limite supérieure de la liclies^e en acide libre de la dissolution saline liydrolyséc laite avec N molécules de sel par litre. En appliquant les considérations précédentes nous avons obtenu les quelque?, résul- tats ci-après : Le nombre de molécules de sel dissociées pour 1000"""' SoiulioiiS étudiées. est inférieur à ; GdCP \ normale o,5 Cdl- \ normale o,.5 SO'Cd .] normale 0,02 SO' Zn i normale o,o3 SO'*Mri A normale 0,2 SO' Cn \ normale o , .5 884 ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉLECTRICITÉ. — Sur la différence de potentiel sous laquelle sont produits les rayons cathodiques. Noie <1e M. Jeax Malassez, présentée |jai' M. Lippmanii. I. DifTérents procédés ont été employés j)our mesurer le rapport — de la cliari;e à la niasse et la vitesse r des rayons cathodiques. Deux, équations sont nécessaires; Tune est toujours foiunie par la déviation m;ii;né- lique des rayons cathodiques dont la trajectoire prend un rayon de courbure p dan-; un champ d'intensité H. D'où l'équation (0 Rc.= '^. P Pour trouver l'autre, J.-J. Thomson utilise soit la mesure de l'énergie transportée par les rayons, soit la déviation électrostatique qui fournissent toutes deux la (|uanlité e c Il obtient ainsi pour — des valeurs concordantes et voisines de 0,8. lo". ' m MM. Kaufmaun et Simon ont utilisé l'équation (2) -i- w(''-= \>, où V représente la diflerence de potentiel sous laquelle les rayons sont émis, di/Térence qu'ils considéraient comme étant égale à celle qui existe entre la cathode et la région d'observation. Le nombre obtenu est 1,86.10' pour M. Kaufmann et i, 865. 10' pour M. Simon, résultat double de celui de Thomson. Pour expliquer cette divergence, J.-J. Thomson (') suppose que la différence de potentiel sous laquelle sont produits les rayons cathodiques n'est pas la diflerence de potentiel totale entre la cathode et la région où se mesure la déviation magnétique, c'est-à-dire que les rayons ne prennent pas naissance sur la cathode même, mais en avant de celle-ci, dans le gaz raréfié. II. J'ai cherché à vérifier cette hypothèse par la méthode suivante indiquée par M. Langevin. Elle consiste à déterminer directement hi différence de potentiel V sous laquelle les rayons sont produits en obser- vant le changement de vitesse que leur fait subir une nouvelle chute de (') Conduction oj clectricity llirougli i;'ases. SÉAÇfCE DU 27 NOVEMBRE IQoS. 885 potentiel V et à comparer V à la différence mesurée entre la cathode et la région d'observation. On a, en effet, si l'on oblige les rayons à remonter une différence de potentiel V, l'équation (3) >(''- = (¥- V')e. Le même champ magnétique H, appliqué aux rayons animés de celte nouvelle vitesse v', leur ferait prendre un rayon de courbure p' différent. Au point de vue de l'exactitude des mesures, il était préférable de s'arranger, en diminuant l'intensité du champ magnétique, de telle sorte que le rayon de courbure restât le même. Dans ces conditions l'équation de déviation par le champ magnétique devient (4) ^=Hef. Les équations précédentes combinées donnent immédiatement V' H-— H'2 et, comme les champs magnétiques sont obtenus au moyen de deux longues bobines parcourues par un courant et que ces champs sont pro- portionnels aux intensités des courants i et i' qui circulent dans ces bobines, l'égalité (5) peut s'écrire (6) l = V- Le second membre de cette égalité est facile à déterminer expérimenta- lement. Il donne le rapport de la différence de potentiel supplémentaire V à la différence V, qui existe entre la région de production des rayons cathodiques et l'anode. D'autre part, il est facile de déterminer la différence de potentiel V, entre la cathode et l'anode. Y' p i'i V' Il suffit donc de comparer les valeurs de v^ aux valeurs de — ^ — ou -rj- pour savoir s'il y a égalité ou non entre V el V, et si les rayons cathodiques sont ou non i)r()(luits sous la différence d(3 potentiel entre la cathode et l'anode. G. K., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N» 22.) HO 886 ACADÉMIE DES SCIENCES. III. Les résultats de mes dix dernières expériences, exprimés en volts, sont les suivants : v. v v/ j=— î'= V,. ' i- 8948 5762 0 , 6:") 0,60 7069 3378 o,48 0,49 5177 2237 0,44 0,47 6941 3507 o,5i 0,02 7275 3739 0,52 0,47 834o 5i44 0,62 0,59 5621 ■ 444 0,26 0,27 7536 3637 0 , 5o 0,49 7947 4107 0,53 o,48 0220 2280 0,44 0,47 Moyenne A ^" ■ • 0 , 5o Moyenne dt i'—i'- 1- "Y • 0,49 Ce Tableau ne présente pas de différence systématique. Les différences individuelles, quelquefois notables, proviennent : d'une part de ce qu'il est difficile d'obtenir une vitesse rigoureusement constante de la machine avec un moteur qui ne tarde pas à s'échauffer ; d'autre part de ce que, dans un tube présentant d'aussi granfies surfaces métalliques, le vide change facilement de degré, comme le montrait l'aspect di\ tube. Pour ces diverses raisons, les erreurs sur la mesure de la différence de potentiel expliquent suffisamment les divergences des nombres. Quoi qu'il en soit, les deux moyennes sont très sensiblement égales et ces résultats permettent d'établir que les corpuscules sont bien émis sous la différence de potentiel existant réellement entre la cathode et l'anode, et que c'est à partir de la surface même de la cathode qu'ils reçoivent du champ intense l'énergie cinétique correspondante. CHIMIE MINÉRALE. — Décomposition du sulfate d'ammonium par l'acide sulfurique à chaud en présence du platine. Note de M. Marcel Delépine. J'ai constaté que l'intervention de la mousse de platine pour régulariser l'ébuUition de l'acide sulfurique, lors des dosages d'azote suivant la mé- thode de Rjeldahl, provoque des pertes d'ammoniaque fortes ou même totales, et il m'a semblé qu'il y aurait intérêt à élucider définitivement le SÉANCE DU 27 NOVEMBRE IQoS. 887 mécanisme exact de cette réaction à laquelle se rattachent mes anciennes expériences sur l'insuffisance de la méthode de Kjeldahl pour doser l'azote dans les chloroplatinates ( ' ). Ces expériences ont été confiiiiiées par M. W. van Dam lors de recherches plus étendues (-); cet auteur s'est assez volontiers rallié à mon opinion, émise très hypothétiquement d'ailleurs, que les chloroplatinates se dé- truisent par une sorte de déshydrogénalion interne telle que FtCl«(AzH')-^ + Cl» = Ptcr- + 8HCI + Az-, le chlore se trouvant lui-même fourni par la destruction du chlorure de platine; mais, sans le vérifier, il a toutefois supposé que le noir de platine déposé pendant la réaction jouait un rôle actif; cette supposition était sur- tout basée sur ce que les chloraurates ne produisaient aucune perte d'azote et, pourtant, le chlorure d'or est aussi dccomposable que le chlorure de platine. Je rappellerai pour mémoire que, si l'on se reporte aux nombreux dosages qu'a effectués M. van Dam dans divers chloroplatinates de bases organiques, on remarque que l'adjonction de sulfate de potassium (modi- fication Gùnning) entraîne de fortes pertes d'azote parfois totales, très élevées si la molécule nécessite un long chaiifTage pour être détruite. Toutes ces observations s'expliquent par mes nouvelles expériences. Si, avec de la mousse ou des feuilles de platine, on fait bouillir de l'acide sulfurique contenant du sulfate d'ammonium, on observe une perte d'azote d'autant plus grande que l'expérience est plus prolongée et, pour une même durée, qu'elle a lieu à une plus haute température, facile à gra- duer entre 338° et 370° en ajoutant de 10 à 5o pour 100 de sulfate de potassium à l'acide sulfurique. Si la dose de sulfate d'ammonium est suffi- sante, le platine ne change pas notablement de poids; la réaction a donc l'allure des réactions dites catalytiqiœs. L'azote disparaît sous forme de gaz (fait vérifié déjà par M. van Dam); il se fait, en même temps, du gaz sulfureux; il est donc naturel de penser que l'hydrogène de l'ammoniaque a été brûlé par une partie de l'oxygène de l'acide sulfurique suivant l'équation 2S0^H(AzH^) + S0*H- ou SO*(ÂzH'')'-t- 2S0'H^ = Az--^3SO^ + 6H=0. (') M. Delépisë, Comptes rendus, l. CXX, iSgi», p. lôa. (-) \V. VAN Dam. liée. Tr. ehim. Pays-Bas, X.. XIV, iSgS, p. 217. 888 ACADÉMIE DES SCIENCES. Celle éiiiialion a élé \érilîée jiar une doulile série crexj)ériences. On inti-oduisait dans l'acide sulfurique (contenanl ou non SO''I<.= ) additionné de jilatine une dose connue de sulfate d'ammonium; après la réaclion, on évaluait la perte d'azote par dif- férence en dosant l'ammoniaque restante ; d'autre part, grâce à un dispositif facile à imaginer, on pouvait, ou bien recueillir l'azote eu nature, ou bien diriger le gaz sul- fureux formé dans une solution d'iode titrée et, j)ar lecalcul, d'après l'équation ci-dessus, établir la peile d'azote correspondant à ce gaz. Dans les deux cas, les pertes ainsi trou- vées concordaient fort bien avec le déficit constaté par les dosages d'ammoniaque. Ce déficit a varié do os,oo44 à 08,0589 sur 05,07 enviion mis en expérience. Pour fixer les idées sur la vitesse de cette destruction, j'indiquerai qu'en i heure os,o3 de mousse de platine, provenant de la caicinalion du cliloroplatinate d'aniline, ont provoqué la perte de of;,oo8 d'azote dans un milieu formé de 3o™' SO'II-, 205 S0*K2 eto5,3o de SO''(AzH*)'-; sans addition de sulfate de potassium, la perte est 5 à 10 fois moindre dans le même temps. Chaque mousse a son activité propre. On peut s'expliquer les phénomènes précédents de deux façons : 1° L'acide sulfurique chaud au contact du platine se scinde en H-O -h O -f- SO- comme à |)lus haule température; l'oxygène ne se dégage pas, mais brùle l'hydrogcue de l'ammoniaque ('); 2" L'acide sulfurique attaque le platine et forme un sulfate que le sel ammoniacal détruit en régénérant le platine : 4S0''H-^Pt = (S0')-Pl + 2SO= + 4H-0, 3(SO'')-Pt + 2SO■■(AzH■■)■- = 2Az--^3Pt + 8SO■'H^ Le second processus est le vrai. On peut le prouver : l'acide sulfurique attaque, à la vitesse près, le platine comme l'argent; la solution obtenue laisse déposer du platine si on la chauffe avec du sulfate d'ammonium. On a encore une preuve indirecte, en ce que les mousses d'or ou d'iridium qui ne sont pas attacjuées par l'acide sulfurique ne causent aucune perte d'azote si on les substitue au platine. En résumé, le platine provoque la destruction du sulfate d'ammonium par l'acide sulfurique bouillant et ne doit jamais être utilisé dans la mé- (') L'opinion que l'acide sulfurique bouillant se scinde au contact du platine en H-0 + Oh-SO^ a été présentée comme interprétation de celte observation de Redwood {Pharin. Journ., 2= série, t. V, i863-i86'i, p. 601) que la distillation de l'acide sulfurique dans une cornue de platine donne un acide légèrement affaibli (af = 1,842 au lieu de Qu'il s'agisse, d'ailleurs, de la réfraction ou de la dispersion, on ne saurait attribuer les exaltations à la seule présence de la liaison acétylé- nique, et l'on doit admettre que tous les groupements négatifs concourent, c. R., igoS, 2" Semestre. (T. CXLf, N» 22.) H? 894 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans une certaine mesure, à exagérer les réfractions ou dispersions molé- culaires. Dans le Tableau suivant se trouvent consignés : 1° les valeurs de il/— C et de£'^' par rapport à la raie D (l'incrément de réfraction normal est 2,319); 2" leslvaleurs de {M^— C\) — {M^ — (\) e\. de £'„,^, (l'incrément de dispersion normal est 0,169). CEnanthylidène CH'— (CH')*— CseCH 2,338 « n,i85 Caprylidène GIF- (CH=)=— C = CH .' 2,3oi ,. o,i52 Phénylacétvlène CH^— C rr eu 3,365 i,n',6 2,102 CU' Butylène-phénylacélylène C«H'— C = C — C = CH — CH' 6,588 4,269 2,292 Diphényldiacélyléne C«H'— C = C — ChsC — C«H5 17, 494 12, 856 » Chloral-œnantliylidèneCH'— (CH')«— ChsC — CHOH — CCI' 2,34o 0,021 » Chloral-phénylacétyléne C''H='— C = C — CHOH — GCP 5,322 3,oo3 t.jjiio Acétaldéhyde-phénylacétylène C'H=— CsC — CHOH — Cn= 4,265 i ,g46 i,563 Propionaldéhyde-phénylacétylL-ne C^H^— Ch:h C — CHOH — C-H' 4,5i6 2,197 1,610 Benzaldchyde-phcnylacétyléne C«H='— C = C — CHOH — eu-' 4,5i2 2,193 Aldéhyde phénylpropiolique C«H5—C = C — CHO 5,854 3,535 a,i4o Acétal amylpropiolique C^H" — C = C — CH\ 2,653 o,334 o,252 Acétal hexylproplolique CMI"'— C = c — CHC^Q^j^j 3,640 o,32i o,25S Acétal phénylpropiolique C«H!>— C = C — CH(OC'H5)2 4,795 2,476 i,452 Diacétal (OCni''PCH — C = C — CH{OC'H^)' 2,8o5 0,486 0,495 Acide amylpropiolique CH'— (CH2)«—C EH C — CO'H 3,669 i,35o o,34o Acide hexylpropioiique CH^— (CH=)='—C = C — CO-H 3, 600 1,281 o,455 Acide phénylpropiolique C'H^ — C î= C — CO' H 3,292 -^973 " Acide orthoniiropliénylpropiolique C'H'(AzO') — C s; C — CO-H 6,970 3,863 » Amylpropiolate de métliyle CH"— C s C- CO'CIP 3, 216 0,897 "i^go Amylpropiolate d'éthyle C'H"— G s C — CO=C=FF 3,370 i,o5i o,438 Hexylpropiolate de métliyle CMI"— C = G — C0=CH3 3,244 0,925 0,391 Hexylproplolate d'éthyle C«H"— Cs C — CO^GMi' 3,262 0,943 0,373 Phénylpropiolale de méthyle C^H*— C = C — CO-CII' 5,538 3,219 2,073 Phénylpropiolale d'élhylc C=H''— C = C— CO=C=Hi' 5533 -jjiy 5^,,^ Nitrile aniylpropiolique C^'H" — C es C — C = Az 3,985 1.666 o,45o Nitrile hexylpropiolique C'H''' — C = C — CAz 4)009 '■*J9f 0)4^7 Nitrile phcnylpiopiolique C'H"— C ES C — CAz fi>444 4>'-5 'i*^'!" Amidc hexylpi'opioliqiie C'H'' — GsC — COAzH' 3i94- 1,623 » Aniide phénylpropiolique CMl^— C = C — COAzH^ 6,568 4,249 « L'examen com|)aratif des chiffres de ce Tableau permet immédiatement de formuler quelques conclusions intéressantes : 1° I/exaltation de la réfraction moléculaire croit très notablement à mesure que les radicaux entrant dans les molécules sont plus électro- négatifs. ■2° La contiguïté immédiate des groupements négatifs à la liaison acéty- '^Dsjf I^934 2.124 » ■0, ii5 1,272 1,395 1,442 )> 1)972 0,084 0,090 1,284 0,327 0,172 0,287 0,221 0,270 0,223 0,2o4 1,905 ii946 0,282 0,259 1 ,672 SÉANCE DU 27 NOVEMBRE Ifjo"). SgS léilique paraît être la condition de leur influence sur l'exaltation de la réfraction moléculaire. 3° Les exaltations de la dispersion sont beaucoup plus élevées chez les composés aromatiques que dans la série grasse. On a déjà mis en évidence, dansquelquessérjes décomposés organiques, des exaltations de la réfraction et de la dispersion moléculaires. Citons, notamment, les recherches de Brûhl (/oMm. /.pra^^. Ch.,i. I, 1894, p. 119). cellesde MM. A.Halleret P. -Th. miûlar {Comptes rendus, t. CXXVin, 1899, p. i3oet 1370; t. CXXXVIIl, 1904, p. /,',o), de M. P.-Th. MiyMer {Bull. Soc. chim., t. XXVII, 1902, p. ioi4), de MM. MuHer et Bauer (/. de Ch. ph., t. 1, 1903, p. 199), et deM. Bauer (rÂe*e, Nancy, 1904), qui concer- nent toutes des molécules renfermant des radicaux négatifs. Mais nous ne pensons pas qu'on ait jamais signalé des exaltations aussi fortes que celles que nous avons rencontrées chez quelques composés acélyléniques; et le cas du diphényldiacétylène, où l'exagération atteint le chiffre énorme de ta, 856 unités, demeure à cet égard très remarquable. Quoi qu'il en soit, s'il est vrai que la réfraction et la dispersion molécu- laires sont, en général, des propriétés additives, il ressort de nos expériences que, dans la série acétylénique, la loi d'addition sera, le plus souvent, très éloignée de la réalité expérimentale. MINÉRALOGIE. — Examen pétrographifjue de quelques roches volcaniques des îles Tuamotou et de l'île PUcairn. Note de M. Albert Michei.-Lévv, présentée par M. A. Lacroix. M. A, Lacroix a bien voulu me confier l'étude d'une collection de roches rapportée au laboratoire de Minéralogie du Muséum par M. Seurat et pro- venant des îles Mangareva, la plus orientale de l'archipel des Tuamotou, et Pitcairn. Ces roches puisent leur principal intérêt de leur situation géographique au milieu de l'océan Pacifique, sur les confins orientaux, jusqu'alors peu connus, au point de vue pétrographique, de la Polynésie. L'observation microscopique en plaque mince permet de rapporter la plupart d'entre elles au groupe des basaltes feldspathiqiies. Les grands cristaux du premier temps se montrent plus ou moins abon- dants suivant les échantillons observés; ce sont des cristaux de feldspaths assez rares, isolés ou en agrégats, souvent brisés; ils présentent simulta- 896 ACADÉMIE DES SCIENCES. nément les macles de Carlsliad et de l'albile qui ont permis des détermi- nations précises dans les sections de la zone de symétrie. De ces déter- minations ressort une variation de composition allant de 02 à 78 pour 100 d'anorthite et représentant une série, partant des labradors acides (Ab' An') pour aller jusqu'aux bytownites (Ab' An'). Comme éléments ferro-magnésiens, de grands cristaux d'olivine, à formes propres, ofTrent souvent le mode d'altération décrit par M. Michel Lévy dans les basaltes du Monl-Dore (•); le minéral se transforme à la périphérie en un corps biréfringent brun rouge, dont les propriétés oj^tiques sont nettement différentes de celles de l'olivine; malheureusement, les bandes épigénisées sont trop minces et ne nous ont pas permis une détermination précise même dans des sections favorables (section/)) ; l'angle 2 V des a\es optiques, très grand, l'absence de dispersion anormale élimine la gœthite et fai- penser à la limonite. L'abondance des cristaux d'olivine devient considérable dans quelques échantillons (Mangareva) où la pâle microlilique raréfiée ne fait plus que les agglutiner. Quelques rares grands cristaux d'augile moulent ceux d'olivine. Le fer oxydulé est assez abon- dant. La pâte microlitique du deuxième temps de consolidation est prédomi- nante dans la plupart des échantillons. Elle contient des microlites feld- spalhiques aplatis suivant ^j^', que nous avons pu déterminer par les sections de la zone perpendiculaire à g-'. Ces déterminations ont permis de classer les échantillons étudiés en deux séries, l'une à microlites d'andésite (36 à 45 pour 100 d'an.), l'autre à microlites de labrador (45 à 68 pour 100 d'an.). Les microlites d'augite, généralement courts, sont très abondants dans certaines plaques. L'olivine apparaît, elle aussi, en microlites de petite taille qu'il est intéressant de comparer à ceux des andésites de la chaîne des Puys. Ils sont quelquefois épigénisés par la matière brun rouge dont il a été question plus haut. L'apparition d'une seconde génération d'olivine est intéressante au point de vue théorique; il faut remarquer que cette divine microlitique se montre dans des roches qui contiennent de grands cristaux du même minéral du premier temps et de conso- lidation antérieure à la plupart des autres éléments; l'explication de ce fait ne ressort pas facilement de la théorie des solutions de silicates fondus entre eux. 11 faut recourir à des phénomènes de sursaturalion ou d'ionisation exceptionnels. Il y a parfois en outre un résidu vitreux abondant, et alors la roche est nettement fluldale. (') Bull. Soc. Gcol. {Cou/se du Mont-Dors), 3° série, t. XVIII, 1890, p. 688. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE IQoS. 897 Beaucoup des basaltes de Mangareva provenant des parties superfi- cielles des coulées sont amygdataires et ont leurs vacuoles tapissées de zéolites, parfois de chloriles fibreuses et de lamelles hexagonales de mica brun secondaire. Ces zéolites sont : la thomsonite mamelonnée à éclat soyeux, la mésolite en longues et fines fibres enchevêtrées presque mono- réfringentes dans la zone verticale, la chabasie en grands cristaux rhom- boédriques. En résumé, il existe à Pitcairn et à Mangareva deux séries de roches basal- tiques : une plus acide, de basaltes andésitiqties(S. du mont Dtifï'à Mangareva en particidier) passant à des andésites à olivine et à des tachylites (Pit- cairn); une autre plus basique composée de basaltes labradoriq ues , quel- quefois très augitique, d'autres fois très riche en olivine du premier temps : cette dernière paraît être la plus fréquente. Il faut noter en outre l'existence à l'île Pitcairn de ponces trachytiques, presque entièrement vitreuses et par suite peu intéressantes au point de vue minéralogique. BOTANIQUE. — Suj- les fruits parthénocarpiques. Note de M. Tu. Solacolu, présentée par M. Gaston Bonnier. Ayant produit expérimentalement plusieurs fruits parthénocarpiques, c'est-à-dire des fruits stériles qui se sont développés sans l'intervention de l'élément mâle, nous nous sommes proposé d'étudier comparativement aux ovaires et aux fruits normaux leur structure et leur développement. Nos recherches ont porté sur : 1° L'ovaire avant la fécondation des ovules; 2° L'ovaire après la fécondation des ovules, c'est-à-dire le fruit normal; 3° L'ovaire dont aucun ovule n'a été fécondé, c'est-à-dire le fruit par- thénocarpique. Méthode. — Pour obtenir expérimentalement des fruits parthénocar- piques, nous avons choisi des fleurs non ouvertes, dont le pollen contenu dans les étamines n'était pas mûr. Nous avons arraché les étamines de ces fleurs, nous avons enduit les stigmates avec du mastic à greffer et nous avons recouvert la fieur, ainsi opérée, de mousseline à mailles très serrées; dans ces conditions, nous avons observé la formation d'un fruit parthéno- carpique dans les espèces suivantes : 898 ACADÉMIE DES SCIENCES. Drassica Oleracea (Var. acephala) DC, Lonicera Caprifoliwn T-.., Papaver Rhœas L., Lilium candiduin L., Lunaria bicimis Mœiich., Pœonia ofJicinaUs Retz., Rhododendron Ponticum L. Résultats, — i"La comjjaraison du fruit parthénocarpique avec l'ovaire non fécondé montre qu'il en diffère : a. Par un agrandissement des cellules, ainsi que par la multiplication des éléments des tissus; b. Par un commencement d'évolution qui cependant a avorté et d'où est résultée la formation d'un sclérenchyme plus abondant que dans l'ovaire. 2° La comparaison du fruit parthénocarpique avec le fruit normal montre qu'il en diffère : a. Par une diminution du volume de ses cellules, dont le nombre ne change pas; b. Par une réduction du tissu vasculaire, réduction qui porte surtout sur les faisceaux placentaires et résulte de ce que, dans les fruits parthénocar- piques, les ovules n'étant pas fécondés et ne se développant pas sensi- blement, le besoin nutritif des placentas et des ovules est très minime. Conclusion. — De ces faits il semble donc résulter que les réserves accumulées à la base de la fleur ou dans les parties voisines, pour servir au développement normal du pistil après la fécondation, sont utilisées dans certaines espèces, même lorsque la fécondation n'a pas lieu. Or, comme la fécondation dépend le plus souvent de circonstances extérieures, telles que humidité, sécheresse, vent, insectes, circonstances qui sont absolument indépendantes de l'évolution de la plante, lorsque tette fécondation n'a pas lieu, la plante emploie ses réserves à produire le fruit parthénocar- pique, cet organe qu'on pourrait appeler un faux-fruit. PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Un nouvel ennemi des Caféiers en Nou- velle-Calédonie. Note de M. I. Gallaud, présentée par M. Gaston Bonnier. J'ai entrepris l'étude de Caféiers provenant de la Nouvelle-Calédonie et atteints d'une maladie qui n'avait pas été signalée jusqu'à présent dans notre colonie. Il s'agit du Koleroga ou Candellilo, qui est causé par un cham- j)igiion, le Pellicularia Koleroga Cooke. On n'a que peu de renseignements sur ce parasite, car la maladie est SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. 89g heureusement rare. A ma connaissance elle a été signalée deux fois seule- ment, au Mysore par Cooke (') et au Venezuela par le D"' Ernst (^). En revanche, lorsqu'elle éclate, elle peut prendre une grande extension et détruire rapidement toutes les plantations. Le D"" Ernst a vu au Venezuela le fléau atteindre 20000 arbres qu'il a fait périr en une année. Le Pellicu- laria est donc un ennemi redoutable pour le Caféier et son extension à la Nouvelle-Calédonie, où jusqu'à présent il était inconnu, pourrait avoir les plus graves conséquences. La maladie a fait récemment son apparition dans les plantations d'un colon, à Moïndou sur la côte occidentale de l'île. A l'époque des pluies, au moment où ils sont en pleine vigueur, les plus beaux caféiers sont attaqués; on voit les feuilles pâlir, et bientôt l'arbre tout entier dépérit et meurt. C'est bien au PelUcularia de Cooke qu'il faut attribuer la cause de la maladie. En effet, tous les organes aériens (liges, feuilles, fleurs et fruits ) présentent à leur surface des filaments allongés brun clair, qui fréquem- ment s'étalent en une sorte de pellicule de couleur jaune brun. I^es fila- ments et les pellicules desséchés sont fort peu adhérents, sauf aux nœuds de la tige. Au microscope, les pellicules se montrent formées d'une trame aranéeuse de filaments mycéliens à anastomoses multiples, cloisonnés très régulièrement. De place en place on remarque des spores sessiles, rondes, échinulées, placées latéralement par rapport aux filaments. Ceux-ci ont de 31^ à 9^^ de diamètre, les spores lo''. Le traitement par l'acide lactique fait a[)paraîlre sur les filaments secs une sorte d'émulsion qui résulte du gonflement de la masse gélatineuse qui englobe plus ou moins le Pellicu- laria à l'état vivant. Comme Cooke, je n'ai jamais observé les conidies en chaînes ni les pycnides que décrit Ernst et qui l'avaient amené à nommer Erysiphe scandens le parasite du Candellilo au Venezuela. On ne voit, d'ail- leurs, jamais de filaments suceurs pénétrer par les stomates comme on en a signalé récemment pour les Erysiphées. Le champignon est un parasite superficiel. Les filaments rampent à la surface du Caféier et à un moment donné leur extrémité se résout brusquement en un grand nombre de branches ramifiées dicliotomi(juemenl à de courts intervalles et pourvues de membranes de plus en plus minces. L'ensemble forme une plaque adhésh'e qui fixe le filament sur l'épiderme du Caféier et limite son extension. Mais alors une desrami- (') CooKK, T/ie coffee cUseasc in Soulh America {Journ. nf tlie Lin. Soc., t. XVIII, 1880 et Grevillea, t. IV). ('^) EiiNST, liolaniscke Notizen aus Caracas {Bot. Cenlralbl., 1880). 900 ACADÉMIE DES SCIENCES. fications latérales s'allonge à son tour et va former un peuplas loin une nouvelle plaque adliésive, de sorte que le champignon progresse un peu à la façon d'un Rliizopus. Il se produit aussi de nombreuses plaques adhésives à l'extrémité des courtes branches latérales qui naissent en grand nombre tout le long des fdaments principaux. Si l'on ajoute que, toutes les fois que deux tubes mycéliens se rapprochent l'un de l'autre, ils s'anastomosent, on comprendra par suite de quel mécanisme ce champignon filamen- teux prend l'aspect peliiculaire qui le caractérise. Outre leur rôle de fixation les plaques adhésives fonctionnent aussi comme suçoirs. Aux points correspondants la cuticule de la plante est fortement corrodée et, quand on arrache le parasite, il laisse sa trace en creux sur la surface de son hôte. D'ailleurs il ne pénétre jamais plus avant que la cuticule. Ce mode si spécial de végétation en lames étalées, fixées sur l'hôte par une multitude de crampons qui sont en même temps des suçoirs, permet de compiendre pour(|uoi le PelUciilaria. bien que superficiel, peut devenir un parasite dangereu\ et mortel pour la plante qui l'héberge. Les pellicules élargies et semi-gélatineuses qu'il forme re- couvrent rapidement la plus grande partie de la surface aérienne de la plante, qu'elles étouffent en empêchant tout échange gazeux avec l'atmosphère. Le fait que le parasite est uniquement superficiel permet d'espérer qu'on pourra trouver un traitement efficace contre celte maladie puisqu'on peut facilement atteindre le parasite sans grand danger pour son hôte. Je pense pouvoir donner bientôt le résultat d'expériences de traitements entrepris sur des Caféiers infestés artificiellement au moyen de cultures du champi- gnon. Mais dès maintenant, à cause même de son mode de végétation sur son hôte naturel, on peut tenter avec beaucoup de chances de succès les pulvérisations superficielles de l'arbre par des bouillies cupriques rendues plus adhésives par une émulsion de pétrole dans l'eau savonneuse. Ce trai- tement, à côté de son action sur le parasite déjà installé sur l'arbre, pourra être employé préventivement sur les arbres menacés et aura l'avantage de les débarrasser en même temps de beaucoup d'autres parasites superficiels, animaux ou végétaux, qui, sans compromettre leur vie, contribuent à les affaiblir. BIOMÉTRIQUE. — Recherches statistiques sur l'évolution de la taille du Lin. Note de M"' M. Stefanowska et de M. Henri Chkétien, présentée par M. Alfred Giard. Dans une Noie précédente (') l'un de nous a remarqué que, si les plantes à croissance relativement lente, comme le Pavot, suivent, dans la (') M"'= Si'EFANOWSivA, Recheiclics slalislùjues sur l'é\.uliiUoii de la laille des végé- taux {Comptes rendus, g octobre igo5). SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. 9OI répartition des ensembles statistiques de la taille à différents âges, une loi binomiale, on rencontre des perturbations pour les végétaux à croissance rapide. A ce point de vue nous avons étudié la croissance du Lin qui offre visiblement une dissymétrie de distribution par rapport aux tailles les plus nombreuses. Dans les individus considérés, la tige ne présentait pas de ramifications, mais celte parliculaiilé subsistait, cela va sans dire, pour la racine qui est, d'ailleurs, extrème- ment fragile et se brise fréquemment lorsqu'on procède au\ mensurations. Nous don- nons dans les graphiques ci-dessous les deux couri)es ;de répartition des iiaviteurs qui ont été recueillies aux âges respectifs de 18 et de 28 jours. Le nombre des individus étudiés était de 2o3o dans le premier cas et de 1298 dans le second, mais les graphiques ont été ramenés l'un et l'autre au nombre de 1000 indi- Fig. I. viilus par réduction proportionnelle. On remarquera que la courbe de 28 jours est moins régulière que celle de 18, ce qui s'explique peut-être par ce fait qu'elle est contemporaine de la floraison. Nous avons cherché à interpoler ces observations par une formule rappelant la loi binomiale (0 „-/'=' V On doit admettre que, si les hauteurs ohaervcds ne suivent pas celte loi, il existe néanmoins un certain paramètre z qui la suit rigoureusement et dont la hauteur empi-- rique x est une fonclion, d'ailleurs inconnue, à la condition évidente toutefois que la valeur probable de ce paramètre soit suffisammenL grande pour que la probabilité des écarts négatifs soit la même que celle des écarts positifs de même module. En d'autres termes, si le changement de variable de x tn z était effectué, on se trouverait en pré- sence d'un de ces ensembles statistiques irréductibles que considère M. Ernest Sol-^ C. K., 1905, 2» Semestre. (T. C\LI, N» 22.) ' '" 902 ACADEMIE DES SCIENCES. vay (') et qui sont caractéristiques des mesures direclcs dans la théorie des erreurs. Nous reviendrons ullérieureinenl sur celte importanle question de la détermination théorique du paramètre z, lequel d'ailleurs ne pourra èlre susceptible d'une interpré- tation concrète que si Ton est en possession de matériaux extrêmement nombreux et très bien choisis. Dans le cas dti Lin la formule adoptée a la forme générale (2) r = N ^ ^-*„,„-_,.+„,..^.i....+..,.^ a; étant la taille observée. Il s'agit donc de déterminer les coefficients k, a, h, c, Le calcid de k se fait en admettant que les coefficients a, h, ... sont assez petits pour que l'intégrale y-dx ait sensiblement la même valeur que l'intégrale Or cette dernière quantité a pour valeur N^ ^-1=^ d'oîi y au o) ■ ^=^rr dx. Il suffit alors de prendre la somme des carrés des ordonnées pour mesure de l'inLégrale du second membre de (3). Le module de précision k étant connu, on calcule les valeurs de l'expression (i) pour des valeurs de z en progression arithmétique; la comparaison avec la courbe tie sentiment tracée à travers les points d'observations fait connaître les valeurs de x correspondantes. Il ne reste |)lus qu'à interpoler la fonction x =^ ®(^) P^'' une ex[)ression parabolique; le coefficient de x devra rester voisin de l'unité et les autres coefficients devront être pelits. Pour le Lin, il suffit de se limiter aux termes du second degré, c'est-à-dire que la formule est y — - jy ' ff— h' {in — b .f — (1 .1 î| . V'- (') L'énerfféli//iie considérée comme principe d'orienlalinn rationnelle pour la Sociologie. Bruxelles, 1904, p. 11. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. QoS les valeurs numériques trouvées sont les suivaiiles : Ages. 18 jours , o.H » . N. k. m. b. 0. 000 0,0712 48,7 0,996 0,0117 000 0 , 0696 76,5 1,186 0,0082 Ces résultais sont représentés par les courbes des graphiques. En résumé, pour le Lin, le paramètre k et le nombre d'individus moyens N_L sont sensiblement constants dans les deux courbes, tandis que la taille y/îï moyenne m est plus grande dans la seconde. Dans les limites considérées, le Lin reste comparable à lui-même, tandis que chez le Pavot les variations simultanées de ^ et de m permettaient de formuler comme loi d'évolution un accroissement des écarts corrélatif à l'accroissement de la taille moyenne. ZOOLOGIE. — La calotte cervicale chez les Nauplius de /'Artemia salina. Note de M. Nicolas de Zogbaf, présentée par M. Edmond Perrier. Déjà les premiers investigateurs du développement des Crustacés phyllo- potles ont décrit une espèce de calotte (ui de bouclier couvrant la moitié postérieure de la tète et la partie cervicale du tronc chez les Nauplius de ces animaux. Cet organe existe chez tous les Phyllopodes. Ainsi Claus le signale chez les Branchipus et les Arternia. Grube et Harrick le dessinent chez les Limnetis, mais ni l'un ni les autres ne décrivent cet organe avec assez de détail. Celte calotte a une forme ronde ou ovale. Chez les Arternia, où je l'ai étudiée, elle est à peu près régulièrement circulaire; chez les Limnetis, son diamètre antéro-postérieur est plus grand que le diamètre latéral, enfin chez les Branchipus, les Chirocephalus et le Streptocephalus , la forme circu- laire est souvent remplacée ])ar un ovale, dont le grand axe est allongé latéralement. Cette calotte est sans aucun doute un organe embryonnaire. Claus, dans son Mémoire classique Zur Kenntniss des Battes and der Enlwickltmg von Branchipus stagnalis und Apus cancriformis (Gœltingen, 1873), le dessine chez les Nauplius des Apus nouvellement éclos, je l'ai vu chez les embryons des Arternia où l'on ne distinguait aucun organe excepté les yeux impairs; chez les Branchipus elle apparaît aussi toi que chez les Aptis. Elle reste assez longtemps chez les larves des Phyllopodes. On peut l'observer facilement chez les Melanauplius des Branchiptts et même chçz les 9o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. larves du cinquième stade des Apus. Mais chez ces derniers, ainsi que chez les Artemia, elle reste aussi grande que cliez les Nauplius nouvellement éclos, tandis que chez le Branchipus elle semble s'accroître quoique presque insensiblement. Chez les larves des Branchipus on peut suivre cet organe jusque chez les larves de 3™" à 4"" de longueur, chez les autres Phyllopodes il disparaît plus tôt. Je n'ai pas trouvé de description détaillée de cet organe. La plupart des auteurs se bornent à le dessiner ou à le mentionner en passant. Mais il me semble que l'organisation de cette calotte est assez intéressante pour mériter une description. La calotte est assez plate, comme comprimée en direction dorso-ventrale. Ses bords sont bien prononcés chez les Artemia, moins chez les Nauplius du Branchipus stagnalis. Quelquefois, chez les Nauplius d' Artemia nouvellement éclos, les bords de la calotte se soulèvent même au-dessus des parois du côté dorsal de la tête. Sous la couverture chitineuse _de la calotte, on remarque une quantité de cellules très grandes, plates, ajant de très grands noyaux aplatis. Ces noyaux ont été vus par Claus, qui les a dessinés sur la figure 2 de la planche VIII de son Mémoire Untersu- chungen iiber die Organisation und Entwicklung von Branchipus und Arlemia, publié en 1886 dans le Tome VI des Arbeilen aus dcm zoologischen Instituts der Universitàt Wien . Ces grandes cellules apparaissent sur les coupes préparées des Nauplius cV Artemia, comme des corps aplatis, transparents, aux noyaux plats se colorant d'une façon assez intense. Les cellules entourant la calotte, les cellules de ses bords différent sensiblement des cellules de la calotte. Ciaus les a aussi dessinées sur la même figure, ainsi que sur la figure 1 de la même planche, mais n'a donné aucune description. Ces cellules sont chez les Nauplius à'Artemia beaucoup plus grandes et plus vigou- reuses. Les noyaux ne sont pas aplatis, mais font bomber le milieu des cellules. Ils se colorent encore plus fortement que les noyaux des cellules de la calotte et renferment beaucoup plus de chromatine que ces dernières. Sur les coupes, elles n'apparaissent pas transparentes, mais leur protoplasme se colore aussi surtout par les différentes colorations à hématoxyline. On étudie très bien ces cellules, ainsi que celles de la calotte, en traitant les Nauplius par le liquide de Tellyesnizky et en les colorant après très légèrement par l'hématoxyline de Bœmer. La coloration doit être très légère pour ne pas colorer les organes intérieurs du Nauplius qui peuvent empêcher l'étude de la calotte. Je n'ai pas réussi à étudier la calotte à l'aide du bleu de méthylène. Mes Nauplius vivaient dans une solution du sel du Liman à 8 pour 100 et se sentaient mal dans une solution à 5 pour 100. Or déjà cette solution préci- pitait le bleu de méthylène en beaux cristaux acuformes et la réaction n'avait aucun succès. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. goS Il en fut tout à fait autrement lorsque j'appliquai les procédés de Golgi et de Ramon y Cajai. C'est surtout la dernière méthode qui m'a fourni les meilleurs résultats. Ce sont les cellules du bord de la calotte qui précipitaient l'argent chro- mique et qui paraissent, vues au microscope, comme des anneaux noirs bordant la calotte. Dans quelques cas la réaction était vraiment superbe. Il y a dix ans, j'ai publié dans les Comptes rendus les résultats de mes recherches sur les cellules du type nerveux chez les Nauplius des Crustacés Copépodes. Plus tard les mêmes recherches ont été publiées en russe et, dans ce Mém.oire, j'ai démontré le grand intérêt que présentent ces cellules au point de vue de la phylogénie des Crustacés. Maintenant nous trouvons chez les Phyllopodes, groupe des Crustacés le plus inférieur, le même anneau de cellules à réaction nerveuse, C'est pourquoi j'ai cru ce fait assez intéressant pour le communiquer à l'Académie des Sciences. ZOOLOGIE. — Sur un prétendu cas de reproduction par bourgeonnement chez les Annélides Polycliètes. Note de M. Ch. Gravier, présentée par M. Edmond Perrier. Un certain nombre d'AnnélidesPolychèles se reproduisent parvoiesexuée et peuvent, en outre, se multiplier par bourgeonnement: tel est, en parti- culier, le cas (le beaucoup de Syllidiens. A un moment donné, l'individu souche produit, souvent en arrière d'un segment de rang déterminé et fixe dans une espèce donnée, un grand nombre de segments dans lesquels les a[)pendices d'un nouvel individu apparaissent etse différencient graduel- lement. Il se constitue, par le même processus, une chaîne d'êtres dont l'âge et le degré de développement vont croissant de la zone de prolifération à l'extrémité postérieure du corps. Le dernier terme de la série, le plus anciennement formé, se détache lorsqu'il a atteint une taille suffisante et qu'il peut mener une existence indépendante. Si Ton fait abstraction des cas spéciaux. oITerts par la Syllis ramosa Mac Intosli, de la TrypanosjlUs ingens Johnson, de la Trypanosyllis gemmifera Johnson et des phénomènes de régénération et d'héléromorphose, le seul mode normal de bourgeon- nement, actuellement et déjà anciennement connu chez les Polychètes, est celui qui vient d'être rappelé ci-dessus. En i865, M. L. Vaillant publia, dans \Qi Annales des Sciences naturelles, un Mémoire sur une Annélide qu'il trouva dans une Eponge (près de Suez) et qu'il ne put déterminer génériquemenl, mais qu'il rapporta aux. Syllidiens. 906 ACADÉMIE DES SCIENCES. Sur un lobe foliacé antérieur s'étendanl de chaque côté du corps, étaient fixés des appendices de deux sortes : les uns, assez étroils, de largeur uniforme dans toute leur étendue; les autres, plus longs, dilatés à leur extrémité libre, avec des taches pigmen- taires, sans cavité distincte. Invoquant le cas de VE.rogone gemmifera inexactement interprété par Pagenstecher (ainsi que Glaparède l'avait présumé et que Viguierl'a démontré), M. L. Vaillant considérait ces derniers appendices comme des bourgeons qui ne rappellent pas le tvpe de l'adulte, « mais bien un 13'pe tout à fait inférieur se rapprochant des iNémertiens et des Planariens ». Le Mémoire de M. L. Vaillant présentait un intérêt tout spécial au point de vue de la Biologie générale, car il révélait un mode de gemmiparité in- soupçonné jusque-là : la production de bourgeons sur un organe particu- lier, un lobe membraneux, au voisinage immédiat de la bouche. Il per- mettait, en outre, de supposer que certains « Ânnelés inférieurs » ne sont peut-être « que des formes transitoires d'êtres plus élevés ». (Cependant un examen attentif des figures de la planche accompagnant le Mémoire donnait à penser que l'animal étudié par M. L. Vaillant n'appartenait pas à la famille des Syllidiens, mais à celle des Térébeliiens, qtii en diffèrent à tous égards. C'est ce que firent remarquer d'une façon plus ou moins circonstanciée Glaparède, Mac Intosh, Ehlers et, plus lard, A. Giard. J'ai eu la bonne fortune de retrouver ce Térébellien, dont M. L. Vail- lant n'a étudié qu'un tronçon réduit aux 8 premiers sétigères et qui n'avait jamais été revu depuis les recherches de ce naturaliste ; j'en ai recueilli d'assez nombreux exemplaires en divers points du golfe de Tadjourah (Côte française des Somalis), en 1904. Cette Atinélide, dont l'étude approfondie sera publiée prochainement, est un type nouveau (^Anisocirrus n. g. decipiens n. sp.) de la sous-famille des Polycirridea Malmgren. Les formations que M. L. Vaillant pensait être des bourgeons ne sont bien réellement, comme on l'avait supposé depuis, que les tentacules qui présentent ici les mêmes caractères que chez les autres espèces du même groupe. Ce nouveau Térébellien se rapproche surtout du genre Polycirrus Grube et, à moindre degré, du genre Lysilla Malmgren. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. 907 ZOOLOGIE. — Les sphérules trnphoplasmiques des infusoires ciliés. Noie (le MM. J. Kuxstler et Ch. Gineste, présentée par M. Alfretl Giard. Depuis une vingtaine d'années, l'un d'entre nous, à diverses reprises, a fait connaître l'existence d'éléments vésiculaires particuliers dans l'endo- plasme des Protozoaires dont la substance interne est plus ou moins fluide. Il y a deux ans, nu cours de recherches sur l'Opaline dimidiate, nous avons pu préciser les notions ainsi acquises. Les sphérules de ce remarquable parasite sont des vésicules de dimensions fort appréciables, à parois épaisses, réfringentes, quoique irrégulières sur la plus grande partie de leur étendue. A leur intérieur se voit souvent un nodule central pâle et dif- ficilement visible, d'où parlent des prolongements radiaires, allant aboutir aux parois noueuses de la vésicule. D'autres fois, deux corpuscules analogues, paraissant quel- quefois dérivés de la division du petit corps primitif, s'observent en face l'un de l'autre; il peut même y en avoir plusieurs disposés en manière de points nodaux d'un réseau intravésiculaire. Ces corpuscules spéciaux ne se trouvent pas toujours au centre des éléments vésiculaires; ils peuvent être plus ou moins rapprochés de la paroi et souvent y être directement accolés. Un certain nombre de figures sont de nature <à faire supposer que l'origine première de ces éléments centraux, est précisément la paroi, d'où ils se rendraient par une sorte d'invagination progressive vers le centre. Il y a une vingtaine d'années, l'un d'entre nous a montré que le corpuscule central pouvait subir des destinées diverses et que, dans une foule de cas, il était le porteur des granules sécrétés. 11 a même montré que ces granules pouvaient arriver à acquérir des dimensions considérables, presque insolites ( Cryptomonas Giardi Kunstler). Dans une foule de nos éléments, le nodule central pâle paraît remplacé par des gra- nules facilement \isibles qui en masquent plus on moins la présence. Ce semblent être là des produits de sécrétion se constituant au centre des sphérules, et il paraîtrait presque que les granules sécrétés se produisent généralement d'une façon plus ou moins analogue. D'après ce qui précède, l'ensemble trabéculaire des vésicules protoplas- miques pourrait être considéré comme un véritable appareil de sécrétion. D'un autre côté, il n'est pas douteux que les sphérules trophoplasmiques sont susceptibles de se multiplier par scissi|)arité et que ce phénomène est précédé de la division d'un nodule central ou pariétal. Ces différences d'aspect peuvent dépendre de la direction dans laquelle on observe les sphérules. Il n'est pas facile de décider, dès à présent, d'une manière défi- nitive si ce sont ces mêmes éléments centraux qui peuvent avoir ainsi un double rôle (et il n'est pas impossible qu'il en soit ainsi, puisque la go8 ACADÉMIE DES SCIENCES. production d'un granule sécrété arrête toujours la multiplication) ou bien s'il y a des corpuscules bases de la sécrétion et des corpuscules direc- teurs de la division. Pour fixer les idées, nous prendrons comme exemple une Opaline dimi- diate d'une longueur de 1 12^^,5 et d'une largeur de 37"^, 5. Ces précisions auront l'avantage de nous permettre de faire bien voir quels sont les rap- ports relatifs des dimensions des éléments sphérulaires à la masse totale du corps. Dans cette description, il ne sera tenu aucun compte de l'épaisse couche tégumentaire à constitution si remarquable déjà décrite autrefois. Les sphérnies Irophoplasmiques de rO|)aline dimidiate ont un diamètre moyen de 1^,6, alors que les nombreux petits noyaux éparpillés dans l'en- semble de l'être présentent un diamètre qui oscille entre 5*^ à 6^^. En coupe optique horizontale, le diamètre transversal montre i3 sphé- 'rules et le diamètre longitudinal 54, ce qui donne pour la surface observée un total approximatif de 702 éléments vésiculaires et un total d'environ 8000 vésicules pour l'ensemble de l'endoplasme. Il est à remarquer qu'il n'est pas question, ici, des intervalles qui peuvent exister entre les sphé- rules, ni de ce qui s'y trouve. EMBRYOGÉNIE. — Recherches sur une prétendue ovulase des spermatozoïdes. Note de M. Antoine Pizox, présentée par M. Yves Delage. Parmi les diverses théories qui ont été formulées dans ces dernières années sur les causes de la segmentation de l'œuf, une des plus séduisantes est celle de Piéri (') qui fait intervenir comme facteur délerminant de la segmentation ovulaire l'action d'un ferment soluble qu'il a appelé Vovulase et qu'il aurait préparé en agitant tout simplement pendant un quart d'heure du sperme d'oursin (^Strongyloccntrolus livulus ei Echinus esculentus) dans de l'eau de mer ou dans de l'eau distillée. Ce liquide fdtré à travers un filtre en papier, puis mélangé avec des ovules contenus dans de l'eau de mer ordinaire, aurait provoqué un certain nombre de segmentations jusqu'au stade morula. Je me suis livré à mon tour à des recherches sur le même sujet, en sui- vant une technique sévère échappant aux critiques que celle de Piéri sou- (') J.-B. Piéri, Vil nouveau ferment solubtc. l'ovulase (Arc/i. de Zoologie cxp., t. Vil, 1899; ISotes el Revue). SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. 909 lève a priori et dont quelques-unes ont d'ailleurs été prévues par cet auteur lui-même. Pour éviter toute ciuse d'erreur et éliminer en particulier l'aclion des spermatozoïdes qui existent toujours dans l'eau de mer des aquariums et de ceux qui resteraient au contact des instruments de dissec- tion, il faut opérer avec les mêmes précautions que s'il s'agissait de faire des ensemencements de bactéries; les |)inces et les ciseaux sont flambés; les vases en verre et les oursins longuement lavés à l'eau douce qui lue rapidement les spermatozoïdes, puis les animaux sont disséqués rapuiement dans l'eau douce suivant la technique du j)rofesseur Y. Delage; les glandes génitales femelles, aussitôt extraites, sont plongées dans de l'eau de mer stérilisée, la même que celle dont s'est servi le professeur Y. Delage dans ses expériences de fécondation artificielle; enfin les liquides sont filtrés à l'aide de bougies Pasteur, avec un dispositif spécial relié à une machine Carré permettant d'activer la filtration en faisant le vide à la surface externe de la bougie. J'ai opéré avec les mêmes oursins qu'avait utilisés Piéri (Strongylocentrotus lii'idus) aûn de h\re une comparaison plus rigoureuse de nos résultats. 1° Parmi les nombreux essais que j'ai faits pour déterminer s'il est juste d'admettre l'action d'un ferment soluble que renfermerait le spermatozoïde, j'en citerai d'abord une 'première série qui, à elle seule, est absolument décisive : du sperme, soit pur, soit additionné de deux fois son volume d'eau distillée ou d'eau de mer ou encore de solution physiologique, est mélangé avec du sal)le blanc très fin et stérilisé ; le toutest longuement broyé dans un mortier, centrifugé et filtré à la bougie Pasteur. Le liquide obtenu est ensuite mélangé en proportions variables avec des œufs frais contenus dans de l'eau de mer stérilisée : dans aucun cas, il ne se produisit de segmentation. Ou bien je laisse les œufs plongés dans le liquide filtré pendant un temps variable, 2 mi- nutes, 5 minutes, 10 minutes, etc., puis je les immerge dans une grande quantité d'eau de mer stérilisée : le résultat est encore négatif: les œufs éclatent plus ou moins rapi- dement suivant la quantité de liquide filtré employée; certains présentent la dégéné- rescence vésiculaire de Delage, qui leur donne l'aspect de morulas. 2° Du sperme est mis à macérer dans de l'eau distillée pendant 1 heure, 2 heures, 6 heures ou 12 heures. Puis, dans une première série d'expériences, le produit de la macération est broyé avec du sable stérilisé, centrifugé et filtré à la bougie Pasteur; dans une deuxième série d'expériences le liquide est simplement filtré à la bougie. Les produits delà filtration sont mélangés en proportions variables avec des œufs contenus dans de l'eau de mer stérilisée; ceux-ci entrent encore tous en dégénérescence au bout d'un certain temps. 3° J'agite dans un llacon, pendant i5 minutes, du sperme additionné d'eau de mer et je filtre au papier; le liquide qui passe renferme de très nombreux sperma- tozoïdes vivants et, jeté sur les œufs contenus dans de l'eau de mer ordinaire, il pro- voque au bout de 3 heures 20 pour 100 de segmentation à 2,4 et 8 blastomères : c'est C. R., 1903, i' Semestre. (T. CXLI, N" 22.) "9 giO ACADEMIE DES SCIENCES. l'expérience et les résultats de Plérl. Mais le même liquide, projeté sur des œufs con- tenus dans de l'eau de mer stérilisée ne donne plus qu.e 5 pour toc de segmentation, parce que, dans ce dernier cas, on a éliminé l'action des spermatozoïdes que renferme l'eau de mer ordinaire et il n'est resté que les spermatozoïdes qui avaient passé à tra- vers le filtre en papier. Quand celui-ci est remplacé par une bougie Pasteur, les seg- mentations sont nulles. 4° On sait que l'eau distillée tue les spermatozoïdes très rapidement; il suffit de 5 minutes d'agitation dans un flacon (je n'ai pas fait d'expériences avec un temps moindre). Si, comme l'a fait encore Piéri, on agile du sperme pendant i5 minutes avec de l'eau distillée, tous les spermatozoïdes sont détruits; mais les essais de fécondation que l'on fait ensuite avec ce liquide yî/^/e au papier ou non filtré donnent des résul- tats très différents suivant le mode opératoire : i° si le liquide spermatique est prélevé dans le flacon à l'aide d'une pipette et mélangé avec des œufs contenus dans de l'eau de mer stérilisée, on n'obtient aucune segmentation; i° si le liquide est vidé par le goulot du flacon sur les œufs plongés dans de l'eau de mer ordinaire, on obtient un certain nombre de segmentations provoquées par les spermatozoïdes qui peuvent exis- ter dans l'eau de mer employée et par d'autres qui étaient restés vivants et adhérents aux parois du goulot du flacon; telle est l'origine des segmentations obtenues par Piéri; eljes sont encore nulles si tous les liquides précédents sont préalablement filtrés à la bougie de porcelaine. Les conclusions qui se dégagent de l'ensemble de ces recherches, c'est l'absence bien nette d'un ferment soluble d'origine spermatique qui provo- querait la segmentation de l'œuf et auquel avaient pu faire croire des expé- riences conduites avec une rigueur insuffisante. PHYSIOLOGIE. — Toxicité du liquide séminal et considérations générales sur la toxicité des produits génitaux. Note de M. Gustave Loisel, présentée par M. Alfred Giard. Après avoir montré dans nos Communications précédentes (') que les produits rejetés par les ovaires renfermaient des substances toxiques, il était tout indiqué de rechercher si les produits rejetés parles testicules étaient également toxiques. Dans un certain nombre d'expériences que nous avons exposées devant la Société de Biologie (^) nous avons d'abord montré que l'extrait salé de sperme de Chien, injecté dans les veines du Lapin, déterminait la mort; que le sperme de Cobaye, injecté périodiquement sous la peau de jeunes Cobayes, modifiait la croissance, en exagérant les oscillations normales, de manière à présenter une courbe tout à fait désordonnée ('). (') Comptes rendus, 6 novembre igoS, et Comptes rendus Soc. Biol., 4 novembre. (-) Comptes rendus Soc, Biol., 25 novembre igoo. (') Voir G. Loisel, Croissance de Cobayes normaux ou soumis à l'action du sel et du sperme de Cobaye {Comptes rendus Soc. Biol., ib novembre). SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. 911 Enfin, expérimentant sur le sperme de Tortue, nous avons séparé les spermatozoïdes vivants pour n'injecter que la partie liquide de sperme et, là encore, nous avons obtenu des phénomènes de toxicité manifeste. Si nous rappelons maintenant que nous avons pu constater une toxicité plus ou moins grande des organes et des produits sexuels, dans des types d'animaux apparte- nant à des groupes très différents du règne animal : Oursin, Grenouille, Tortue, Poule, Canard, Chien, Cobaye, nous croyons pouvoir conclure que celle toxicité est une caractéristique générale des sécrétions sexuelles. Et cela d'autant plus que Voinow est venu confirmer les résultats de nos expériences en les étendant au Coq et Phisalix, au Crapaud, à la Vipère et à l'Abeille. Nous avons montré que la toxicité des sécrétions sexuelles était indépendante de la toxicité des tissus génitaux et de la substance sexuelle vivante elle-même, tout au moins pour ce qui concerne le sperme. Nous avons recherché ensuite quelle était la nature des substances toxiques dont nous avons reconnu la présence. Des expériences suivies, que nous avons exposées autre part ('), nous ont montré que les phénomènes d'intoxication produits par les œufs doivent être ramenés à la présence de névrine pour une faible part et de toxal- bumines pour la plus grande part; il faut y ajouter, pour les œufs de Grenouille du moins, la présence d'alcaloïdes. Nous avons montré ensuite que la toxicité génitale variait avec la nature des espèces, avec le sexe, avec l'âge de l'œui après la ponte et avec l'état plus ou moins avancé de l'incubation. L'intérêt des résultats que nous venons de résumer ici s'adresse aux médecins, aux physiologistes et aux biologistes. Le médecin y verra une nouvelle raison d'alimenter ses malades avec des jaunes d'œufs, car les substances toxiques ovulaires absorbées lentement doivent agir comme simples stimulants du système nerveux central et, par suite, de la nutrition en général. Mais il verra aussi le danger possible de prescrire cette alimentation aux personnes dont l'épithélium digestif, n'étant pas en bon état, peut permettre une absorption plus rapide de toxines ovulaires. Nos recherches expliquent enfin les phénomènes d'intoxication observés à la suite d'ingestion de gâteaux aux œufs et font comprendre comment certaines personnes, adultes ou enfants, plus spécialement sensibles aux toxines, ont pu être intoxiquées par des œufs crus ou peu cuits. Au point de vue physiologique, nos recherches montrent que les glandes génitales élaborent des substances excitatrices du système nerveux central qu'elles rejettent en partie avec les œufs ou avec le sperme; ces glandes doivent donc être considérées, à ce point de vue, comme des organes excréteurs. Par contre, ces substances excitatrices, rentrant lentement dans (') Soc. de BioL, 20 novembre. 912 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'organisme lors des réabsorptions ovnlaires, on comprend mieux ainsi certains phénomènes de la vie des individus, telle que l'excitation parti- cnlière des femelles qu'on empêche de pondre. Cette excitation peut amener un état maladif ou môme la mort, chez les femelles de Grenouilles, par exemple; ou bien une survie de quelques jours, chez les femelles des Insectes qui gardent leurs œufs. Ces recherches doivent enfin attirer l'attention du biologiste, au moment où la théorie de la mutation vient montrer de plus en plus l'importance des éléments sexuels dans la transmission des caractères héréditaires. Nos expériences prouvent, en effet, qu'il faut tenir compte, dans la fécondation, non seulement de la chromatine des éléments sexuels, comme on l'a fait jusqu'ici, mais encore îles substances solubles qui les imprègnent. Le sperme testiculaire étant toxique, il est probable que le spermatozoïde est porteur lui-même d'une certaine quantité de toxalbumine qui vient exciter la matière vivante, comme nous avons vu, dans nos expériences, cette toxalbumine venir exciter si puissamment les centres nerveux. De leur côté, les substances toxiques i-olubles contenues dans l'œuf viendraient à leur tdur réae;ir sur la tète du spermatozoïde et ainsi seraient déterminés les phénomènes de cinèses successives qui suivent la iécondation. Dans ces actions et réactions une partie des substances toxiques con- tenues dans les blastomères doivent se neutraliser ou se détruire, puisque nous avons vu, après Phisalix, la toxicité diminuer dans les œufs en incu- bation. Corrélativement à cette disparition progressive des toxines, nous voyons les cinèses embryonnaires se faire de plus en plus lentement, ce qui vient encore jjlaider en faveur de l'opinion que nous venons d'émettre. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur l'influence (les sels intirnemenl liés aux albuiiii- noïdes et aux matières diaslasiques dans la protéolyse. Note de M. G. Malfiïano, présentée par M. E. Roux. I. Une préparation de proléase charbonneuse (' ), qui à faible dose liquéfie très rapidement la gélatine, mise en contact avec un cube coupé dans du blanc d'œuf cuit, ne l'altère presque pas ; même au bout d'un temps très long le cube n'est qu'un peu racorni. Mais si l'on a chauffé ce cube dans (') Comptes rendus, l. GXXXi, 1900, p. 290, cl Comptes reiultis de lu Société de biologie, 1903 et igoS. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE IQoS. giS la solution physiologique entre 100° et iio" pendant 3o minutes, la même préparation diastasique le rend transparent et lentement le dissout. Par contre, un cube pareil, chauffé dans une solution de CaCl" équimoléculaire avec la solution physiologique, est devenu non seulement réfractaire à l'action de la protéase, mais est aussi plus résistant vis-à-vis d'un suc pan- créatique kinasé bien actif. Après le chauffage dans les solutions salines susmentionnées les cubes d'albumine n'apparaissent aucunement altérés, ni dans leur aspect, ni dans leur consistance. Mais j'ai pu m'assurer qu'ils ont échangé des sels avec les liquides qui les baignaient. La teneur en cendres de ces cubes se trouve diminuée d'un tiers à un demi et en même temps on observe que le cube plongé dans NaCl a perdu de la chaux et que celui qui a été plongé dans CaCP en a absorbé. Si l'on ajoute à de la protéase une émulsion préparée en broyant très finement du blanc d'œuf bouilli on n'observe guère d'action sensible. Si l'on délaye le blanc d'œuf frais dans 10™' d'eau distillée et que l'on précipite l'albumine après chauffage par addi- tion de la quantité appropriée d'acide clilorhydrique ou d'acide acétique, puis que par centrifugation on la sépare du liquide, on voit que ce liquide retient très peu de ma- tière organique et renferme de 4o à 60 pour 100 de la quantité totale des cendres de l'albumine. On obtient ainsi une albumine qui est très facilement dissoute par la pro- téase et cela dans des condilions aussi comj^arables que possible avec celles réalisées pour le blanc d'œuf broyé. Enfin j'ai vu que l'albumine du sérum, sous forme de coagulums ou en solutions chauffées, est digérée par la protéase beaucoup plus facilement et plus complètement que l'ovalbumine. La différence la plus remarquable entre ces deux albumines consiste dans leur teneur en cendres, la sérumalbumine étant plus riche en sels solubles que l'ovalbumine. La différence dans l'activité' de la protéase vis-à-vis des albuminoïdes différents ne parait donc pas liée à des caractères de spécificité, tout au moins de l'oi-dre de celle, par exemple, qui distingue la sucrase de la mallase. Il suffit, en effet, de changer dans l'albumiue les rapports entre la matière organique et les sels qui l'accompagnent pour la rendre plus ou moins digestible. II. La manière dont se comporte la protéase du charbon vis-à-vis des différents albuminoïdes correspond à celle d'un mélange de kinase avec très peu de suc pancréatique. Une préparation obtenue en mettant à ma- cérer is de kinase Hallion dans 5o'^"'' d'eau additionnée de o,5 de suc pan- créatique est, en effet, très peu active sur les cubes de blanc d'œuf cuit, tandis qu'elle liquéfie très fortement la gélatine. L'identité entre la protéase charbonneuse et les mélanges de kinase pauvres en suc pancréatique se poursuit encore si l'on filtre ces deux dias- lases au travers du collodion. 9l4 ACADEMIE DÉS SCIENCES. Les liquides qni filtrent sont presque parfaitement inactifs dans l'un et l'autre cas. Des mélanges riches en suc pancréaticjue, par contre, donnent, par filtration au collodion, des liquides actifs. La kinase laisse des cendres riches en phosphates insolubles, le suc pan- créatique est très riche en sels alcalins. Les bactéridies cultivées dans des milieux où, toutes choses étant égales, on a ajouté des quantités croissantes de NaCl ou des doses très faibles de Cad-, fournissent, à poids égal, des préparations de protéase dont l'activité varie suivant la nature et la quantité des sels des milieux oij elle sont poussé. D'autre part, ces deux chlorures ajoutés, dans des proportions corres- pondantes et même plus grandes, à des échantillons de la même protéase ne paraissent pas en influencer l'activité. Tous ces faits incitent à envisager le phénomène de la protéolyse comme intimement lié à des modifications des rapports entre les matières organi- ques et les matières salines qui constituent les unités physiques des albu- minoïdes et celles des diastases. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur le rôle des sels dans l'activation du suc pan- créatique. Spécifîcilé du calcium ('). Note de M. C Delezesse, présentée par M. Roux. L'examen méthodique des conditions dans lesquelles se produit l'acti- vation du suc pancréatique par les sels de calcium montre, tout d'abord, que les doses minima dont l'addition est nécessaire pour obtenir la diges- tion, sont en apparence très considérables. Si l'on emploie le CaCl*, par exemple, il faut atteindre pour la plupart des sucs des doses comprises entre o^^oS et o""',i2 d'une solution à 20 pour 100, pour obtenir la di- gestion rapide d'un cube d'albumine; eu égard aux quantités de suc pan- créatique que nous employons (2™'), et au volume total du liquide (2*""', 5), ces quantités correspondent à une proportion de CaCP variant entre 6 et 9 pour 1000. Mais, comme nous l'avons déjà fait remarquer, la plus grande partie du sel de calcium employé est utilisée pour neutraliser les carbonates et les phosphates alcalins contenus dans le suc et ce n'est que (') Voir CT>ï.i,ï.iEyyï., Aclivalion du suc pancréatique par les sels de calcium {Comptes rendus, i3 novembre i9o5). s SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. 910 l'excédent du sel soluble de calcium ajouté qui paraît intervenir dans le phénomène de l'activation. On peut se rendre compte de ce fait en filtrant, quand l'activation est maximale, des mélanges de suc et de CaCl-, préparés en série, et en leur ajoutant alors un excès d'oxalale d'ammoniaque. Un précipité d'oxalate de calcium ne se produit nettement que dans les tube où l'activation s'est opérée, c'est-à-dire dans ceux qui renfermaient, outre la quantité de CaCP suffisante pour saturer les sels alcalins, un excédent de sel de chaux soluble. La différence entre les quantités de Cadl- ajoutées à deux tubes immé- diatement voisins, dont l'un a été le siège d'une digestion et dont l'autre n'a subi aucune modification, doit donc correspondre sensiblement aux doses limites de sel soluble de calcium qui interviennent réellement dans le phénomène de l'activation. On voit ainsi que la quantité de CaCl^ direc- temenL efficace est souvent inférieure à i pour 1000. Si l'on augmente progressivement la quantité de sel de calcium ajouté au suc, on constate que, dans de certaines limites, la digestion s'effectue d'autant plus rapidement que la concentration réelle en sel dissous est plus élevée. Dans nos expériences, fa digestion la plus rapide a été obtenue quand le milieu contenait environ 5 pour 1000 de CaCI-. Si les concentrations sont plus fortes, la digestion se ralentit peu à peu, pour cesser complètement quand on atteint une concentration de 10 à 20 pour 100. Il se passe ici un phénomène très analogue, semble-t-il, à celui qu'on observe quand on étudie l'action des sels de calcium sur la coagulation du sang. On sait, en effet, que si les faibles doses de Ca sont nécessaires à la formation du fibrinferment, l'acti- vité de celui-ci est en outre favorisée par les doses moyennes et entravée par les doses fortes. Il était intéressant de rechercher si les sels solubles d'autres métaux bivalents étaient capables de jouer le même rôle que les sels de calcium. Lorsqu'on substitue au CaCP, du SrCl-, du BaCP, du MgCl=, on n'observe jamais, quelle que soit d'ailleurs la dose ajoutée, de digestion en l'espace de 12 a i4 heures, alors que la digestion est toujours complète, dans le même temps, lorsqu'on emploie une proportion optimum de CaCP. Quand l'expérience est prolongée pendant un temps beaucoup plus considérable on observe quelquefois cependant une dijj;eslion tardive et partielle; mais celle-ci se produit trop irrégulièrement pour que nous nous croyions auto- risé, d'oresetdéjà, à rapporter avec certitude à ces sels eux-mêmes la faible action dont il s'agit. Quoi qu'il en soit, le pouvoir activant des sels de strontium, de baryum et de magnésium ne peut en aucune façon, si tant est qu'il existe, être mis en parallèle avec celui des sels de calcium qui qi6 ACADÉMIE DES SCIENCES. jOuent dans ce phénomène, comme dans la coagulation du sang, un rôle véritablement spécifique. On peut encore mettre en lumière l'action cnergirpie du calcium en ajoutant ce dernier, à dose très faible, à un suc déjà additionné d'une proportion de SrCl% de BaCP, etc., plus que suffisante pour saturer la totalité des carbonates et des phosphates alcalins du sue pancréatique. On observe, dans ces conditions, que la digestion est déjà terminée dans les tubes contenant la petite quantité de calcium, alors qu'elle est comjilète- ment nulle dans les tubes témoins. L'introduction accidentelle d'une trace d'un sel soluble de calcium dans un suc, dont les carbonates et les phos- phates sont déjà totalement précipités, pourra évidemment donner les mêmes résultats. J'aurai d'ailleurs l'occasion d'insister davantage sur ces faits quand j'étudierai l'influence qu'exerce parfois, dans le phénomène de l'activation, le calcium apporté par la substance à digérer. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Oxydation des substances organiques parle sulfate ferreux en présence d'extraits de tissus animaux. Note de M. F. Battelli et de M"" L. Ster.v, présentée par M. A. Chauveau. Nous avons trouvé que le sulfate ferreux se comporte vis-à-vis de la catalase d'une manière tout à fait analogue à l'anticatalase. On peut s'adresser au sulfate ferreux pour étudier d'une manière beaucoup plus commode l'action de l'anticatalase sur la catalase. On sait de[)uis longtemps que le sulfate ferreux en présence du peroxyde d'hydrogène exerce une action oxydante énergique, en se comportant comme une peroxydase. A toutes les réactions connues nous pouvons ajouter la décomposition des acides lactique, acétique et formique avec dégagement d'anhydride carbonique. Le sulfate ferreux sans addition de peroxyde d'hydrogène n'exerce aucune action appréciable. Pour pouvoir expliquer les oxydations dans les tissus animaux on a émis plusieurs hvpothcses, parmi lesquelles il faut citer celle de la formation des peroxydes (Bach elEngler). Celte hypothèse n'a pas recujusqu'ici un appui expérimental, du moins eu ce qui concerne l'organisme animal. Nous avons pensé que, si les tissus animaux donnaient lieu à la formation de peroxydes, ces peroxydes devraient activer l'action oxydante du sultate ferreux. L'expérience a confirmé nos prévisions. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE IQoS. 917 Nous avons employé la méthode suivante : des muscles de cheval ou de chien pris immédiatement après la mort de l'animal sont finement broyés. On ajoute à los de tissus 20'^"' d'eau, o?, 3o de lactate de calcium et o5,i5 de sulfate ferreux. Le mélange légèrement acide est neutralisé par une solution étendue d'hydrate de sodium. Le mé- lange est introduit dans un flacon A et placé dans un iherraostat à eau réglé à 38". On fait passer un courant d'air continu. Avant d'arriver dans le flacon A l'air est débarrassé de l'anhydride carbonique qu'il renferme, en traversant des récipients contenant une lessive de potasse caustique. A la sortie du flacon A l'air passe dans deux flacons rem- plis d'hydrate de baryum qui absorbe l'anhydride carbonique. Après un séjour de 3o minutes dans le thermostat, on acidifie fortement le mélange contenu dans le flacon A et l'on continue à faire passer le courant d'air pendant i5 minutes. La baryte, qui jusqu'alors était restée transparente, commence à se troubler et bientôt le précipité de carbonate de baryum devient assez considérable. Après i5 minutes on suspend le courant d'air, on réunit la baryte des deux flacons et l'on dose la quantité de GO- qui a été absorbée au moyen d'une solution titrée d'acide oxalique. Dans un appareil témoin on procède d'une manière tout à fait analogue. On place au thermostat la même quantité de muscle et de lactate, mais on n'ajoute pas de sulfate ferreux. Les résuUals ont été les suivants : Habituellement le mélange contenant le sulfate ferreux donne une quantité de CO" notablement supérieure à celle fournie par le mélange ne renfermant pas le sulfate. Ces différences sont variables. Dans le cas le plus favorable obtenu jusqu'ici, le mélange contenant le sulfate ferreux a dégagé 19'"' de CO- tandis que le mélange témoin dépourvu de sulfate ferreux avait dégagé 6""' de C0-. Dans quelques cas, la production de CO" par le sulfate ferreux en pré- sence de l'émulsion musculaire a été nulle ou tout à fait insignifiante. En outre, les muscles pris sur les animaux morts depuis 12 heures n'ont jamais réussi à activer le sulfate ferreux. Ce dernier résultat ferait supposer ou bien que la substance qui active le sulfate ferreux se détruit rapidement après la mort, ou bien qu'il se forme d'autres substances qui en empêchent l'action. Si l'on ne fait pas passer un courant d'air, l'émulsion musculaire n'active pas le sulfate ferreux. Le dégagement de COS après acidification, est très faible ou nul. La présence d'oxygène est donc nécessaire. D'après ces résultats on peut admettre que l'activation du sulfate fer- reux par les émulsions de muscles avec l'intervention de l'oxygène est due à la présence de peroxydes qui existent dans le muscle et qui se reconsti- tuent continuellement en absorbant l'oxygène de l'air. Quant au sulfate C. K., itjoi, '2' Seineslre. (T. CXLI, N° 33.) I -" giS ACADÉMIE DES SCIENCES. ferreux, il serait représenté dans l'organisme j)ar l'anticatalase, qui jouerait ainsi le rôle d'une peroxydase. GÉOLOGIE. — Emersion crétacée en Grèce, Note de M. Ph. Négris, présentée par M. Albert Gaudry. L'absence de l'Éocène et même des couches plus récentes au-dessus du crétacé d'une grande partie de la Grèce orientale conduit à la conclusion qu'avant l'Éocène eut lieu une éniersion considérable. Mes recherches m'ont permis de constater que cette emersion s'est faite suivant une direc- tion NE. Bien que cette orientation se retrouve souvent sur les couches crétacées les plus superficielles, au milieu de beaucoup d'autres, comme cela ressort des données recueillies par M. Gaudry (^Géologie de l' Auique, p. 391), les plissements plus récents semblent avoir agi avec plus d'inten- sité sur ces couches et masquent généralement le mouvement crétacé. Au contraire, dans les couches plus profondes, les plissements plus récents ont eu, paraît-il, moins de prise, comme cela est arrivé en Provence, en France, et l'on trouve alors l'orientation NE bien nette. C'est ainsi qu'au Cithéron, à Kasa, j'ai observé, contre la route nationale, un cal- caire noir plongeant sous les schistes bariolés, que surmonte le calcaire du sommet. L'orientation de ce calcaire noir est NE. La même orientation se trouve à Moriki, au nord de Thèbes, dans un calcaire sombre qui plonge sous la serpentine. Elle se retrouve en Livadie dans le calcaire noir des sources de FHercyne recouvert par la formation schisteuse, que surmonte le calcaire supérieur du Parnasse; puis au couvent de Jéru- salem, sur le flanc est de cette montagne, sur un calcaire noir parallélisé par Bittner avec celui des sources de l'Hercjne. J'ai encore retrouvé la direction NE dans un cal- caire intercalé dans le flyscli crétacé de Vitrinitsa, au nord de ce village, et sur le chemin de Tricorjjha à Palfeoxari. Plus à l'Ouest, à Naupacte, cette orientation apparaît, contre le sentier de la citadelle, dans un calcaire gris, reposant sur du grès; ici ces couches sont chevauchées par les couches C. J. (crétacés-jurassiques) de M. Cayeux : de la mer on distingue nettement la ligne de discontinuité, enveloppant les couches de grès et de calcaire gris, qui manque souvent, enlevé par l'érosion, probablement avant le chevauchement, comme cela arrive au sommet de Rigani, au nord de Naupacte et au col même au delà de la citadelle. Au sommet l'écrasement a fait disparaître les jaspes, qui reparaissent au delà, ainsi que le calcaire gris. Nous allons voir bientôt que ces chevauchemenls, sur lesquels M. Cayeux a le jiremier porté l'attention, sont dus aux plissements pyrénéens; consta- tons seulement ici que ce sont les couches du substraluni qui sont encore affectées par le plissement NE, tandis que les couches de recouvrement ont été affectées par les plis alpins ou pindiques. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igOJ. 919 Ce même grès, surmonté de calcaire gris, paraît former les rides primitives de la chaîne d'Olonos, dans le Péloponèso. C'est ainsi que l'on observe, au mont Astras, un grès surmonté d'un calcaire gris orienté NE. Le grès se développe vers l'Est sur les deux rives de Tl'lryinanlhe, tandis que le calcaire manque aussi ici, enlevé par érosion, comme à Naupacte. Le grès conserve toujours l'orientation NE, qui a déterminé aussi la direction de la rivière. Ces couches sont aussi ici chevauchées par le même complexe de jaspes et calcaires (C. J.). Mais ici ce complexe, devant l'obstacle présenté par les rides du substraliira, dévie de la direction pyrénéenne ONO qui apparaît plus au Nord, et se moule contre les rides NE; il se replie en anticlinaux répétés (j'ai compté quatre plis sur le versant occidental en face d'Alpochori) et, che^■aucha^t l'obstacle, vient recouvrir au delà le llysch, qui présente des intercalations calcaires fossilifères, dont M. Thévenin a bien voulu déterminer les fossiles, consistant en Nummulites atu- riciis, N. du groupe de coniplanaliis, N. Helvelicus, N. Lucasi, Orthophra gmina du groupe de stellata^ O. discus, O. stellala, Alveolina du groupe de subpyienaica, Orbitolites complanata et Assilina planospira. Ces fossiles assignent à l'âge du che- vauchement une limite variant de la fin du Lulétien moyen au commencement du Lutélien supérieur. Un échantillon d'ailleurs de calcaire intercalé dans le ilysch éocène de Maguliaaa, eu Arcadie, chevauché aussi, répond à l'Eocène moyen, d'après une détermination qu'a bien voulu faire M. Cayeux, ce qui vient en confirmation des pre- miers résultats. Si, maintenant, de la chaîne d'Olonos nous passons au delà de l'Alphée, nous trou- vons le chaînon de Kaïapha, en calcaire gris avec rudistes et orientation NE. Cette direction des couches de Kaïapha et de l' Astras passe précisément par le couvent de Jérusalem, sur le Parnasse, où nous avons trouvé l'orientation NE. Tout le calcaire supérieur du Parnasse est d'ailleurs rompu suivant celte direction et laisse apparaître au-dessous la formation schisteuse. De même, dans la direction des plis NE de Moriki, on trouve dans le Péloponèse, entre les monts Ziria et Clielmos, les schistes cristallins relevés et présentant même au nord du Ziria, prés du village de Trikala. l'orientation NE. L'orientation NE est encore bien exprimée dans l'Argolide, à Bedeni, sur le calcaire supérieur à Hippurites, et en Thessalie, sur le calcaire de Karadagh, avec //. cornu- vaccinuni. Il ressort bien de loules ces données que l'éniorsion crétacée en Grèce est subordonnée à un plissement NE dont les plis se seraient moulés sur les plis hercyniens découverts par M. Depral en Eiibée, et qui se retrouvent au Pentélique et à l'Hymette. Avec les plis crétacés ont interféré, plus tard, les plis pyrénéens, en donnant lieu à des chevauchements grandioses, dont nous n'avons reconnu ci-dessus qu'une partie, Les plis pindiques ou alpins sont encore venus compliquer (hivanlage la tectonique de la région, mais le siibstratum trahit le plissement crétacé NE en dépit des plissements plus récents. 920 ACADEMIE DES SCIENCES. Notons d'ailleurs que l'émersion crétacée, en Grèce, vient s'ajouter à toutes celles déjà signalées à la même époque à une foule d'autres endroits dans la Mésogée. Ainsi donc la transgression crétacée, malgré son ampleur, n'a pas lieu de nous étonner : elle apparaît comme la conséquence natu- relle des mouvements crétacés. Sous l'effort des pressions latérales des Avant-Pays plus rigides, les sédiments marins de la Mésogée plus élas- tiques se rident : les rides sont formées de bombements et de dépressions à large rayon de courbure. C'est le moment du refoulement des eaux sur les continents. La poussée s'accentuanl, les bombements émergent, tandis que les dépressions s'approfondissent, en donnant lieu aux géosynclinaux, qui seraient ainsi dus beaucoup plus aux efforts du plissement qu'au relè- vement des isogéothermes. A partir de ce moment, les eaux sont repous- sées loin des parties émergées, tandis que bientôt les bombements sous l'accentuation des poussées se rompent, amenant des effondrements, qui atteignent aussi les Avant-Pays, comme si ces derniers avaient en partie suivi le gonflement général, ce qui n'a rien que île très naturel. Le retrait brusque de la mer est la conséquence de ces effondrements. GÉOLOGIE. — Sur la structure géologique de la Cordillère cantabrique dans la province de Santander. Note de M. Pierre Termier, présentée par M. Michel Lévy. J'ai étudié, pendant une partie de l'été dernier, les plissements de la Cordillère cantabrique entre le massif des Pics d'Europe, à l'ouest, et la ville de Santander, à l'est. La stratigraphie de cette région de l'Espagne est assez bien connue ; mais aucun des géologues qui l'ont parcourue et décrite ne s'est occupé de la tectonique; et il suffit cependant de jeter un coup d'œil sur la carte géologique de l'Espagne pour deviner que les mêmes problèmes de structure, qui rendent aujourd'hui si intéressante la chaîne des Pyrénées, se posent dans la province de Santander. Le trait dominant est la présenced'unelongueet étroite bande de terrain triasique, parallèle à la côte, et allant, par La Hermida, Carmona, Riocorvo et Arenal, des Pics d'Europe jusqu'aux environs d'Entrambas Aguas. Sur une longueur de 5o''"% ce Trias plonge, au nord, sous l'Eocrétacé (Barré- mien et Aptien); au sud, il repose, tantôt sur le Calcaire carbonifère (Las Caillas), tantôt sur le Jurassique supérieur (Cabuerniga), tantôt sur l'Eo- SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. gît crétacé. La largeur de la bande triasiqne se tient habituellement entre 1200"" et aSoo'". A l'ouest de Carmona, elle se divise en deux bandes, séparées par un promontoire de Calcaire carbonifère; mais, tandis que la ramifica- lioii principale, celle i\i\ sud, se prolonge 1res loin vers l'ouest, celle du nord s'écrase bientôt entre le Carbonifère et i'Eocrétacé. Au nortl de la bande triasiqiie, il n'y a guère, jusqu'à la côte, que des terrains cré- tacés. Le Barrémien et l'Ajilien dominent, le plus souvent sous la forme de calcaires à Rudistes, avec intercalalion de bancs marneu\ à Orbitolines. Localement, le calcaire à Rudistes est transformé en doloinie, presque toujours métallifère : et c'est dans cet étage qu'ont été trouvés les grands gîtes de calamine et de blende (Reocin, Udias, Comillas, La Florida, Cajo, etc.). Les étages supérieurs, qui couvrent une superficie beaucoup moindre, appartiennent surtout au Cénomanien et au Turonien. Ce Crétacé forme une série de plis superposes. Dans cette série, une lame de Trias apparaît, prés de Cabezon-de-la-Sal et, près de Treceno, la lame en question contient une lentille, très puissante, de Jurassique supérieur. Une autre lame Iriasique, très réduite, afileure sur la route d'Udias à Comillas. Les couches plongent généralement vers le nord, comme si l'on avait afl'aire à une série de plis isoclinaux déversés vers l'Espagne ; mais, quand on observe de plus près, on voit que la série est ondulée, et que les couches, presque toujours peu inclinées, plongent tantôt au nord, tantôt au sud. Ces plis, dans leur déversement, ont donc, en maint endroit, dépassé l'horizontale. Ce sont, par conséquent, des nappes : et la simple observation de la plongée ne suffit plus pour indiquer si les racines sont au sud ou au nord. Les phénomènes d'étirement soiît intenses. C'est ainsi que le Jurassique, très puissant aux environs de Cabuerniga et de Reinosa, manque ici presque partout, ou bien est réduit à l'état de lentilles peu épaisses. C'est encore ainsi que, au sud de Reocin, tout l'étage qui comprend le gîte métallique de Mereadal, et qui est une partie du Barrémien, s'écrase, à l'est comme à l'ouest, entre le Trias et l'étage de Reocin. La forme lenticulaire du massif carbonifère de Las Caldas, au sud de Torrelavega ; le fait que, sur son bord sud, le calcaire paléozoïque confine à I'Eocrétacé; l'écrasement rapide du Trias, au nord-ouest de Carmona, entre I'Eocrétacé et le Carboni- fère ; cent autres faits, jusqu'ici bizarres et inexplicables, se comprennent maintenant d'eux-mêmes. Toute la province de Santander est un pays de nappes. La formation de ces nappes est postérieure au Nummulitique, puisque, à San-Vicente-de-la- Barquera, le calcaire nummulitique est engagé dans la série de plis. Cette structure se prolonge, bien entendu, dans les Asturies. Le bassin crétacé d'(3viedo, où M. Ch. Barrois signalait, dès 1879, d'étranges anomalies de g22 ACADEMIE DES SCIENCES. slructnre, n'est qu'une ondulation synclinale de la série empilée ; et le grand massif palcozoïque qui prolonge, au sud d'Oviedo, la chaîne des Pics d'Eu- rope, m'ap|>araît, d'ores et déjà, comme une carapace, cachant des nappes plus profondes. GÉOLOGIE. — Sur les dépots carbonifères et permiens de la feuille de Vico (Corse) et leurs rapport avec les éruptions orthophysiques et r/iyoli tiques. Note de M. Deprat, présentée par M. Michel Lévy. M. Nentien a signalé, il y a quelques années ('), entre les golfes de Porto et de Calvi, sur la côte occidentale de Corse, quelques lambeaux de terrains sédimentaires dont il rapporta une partie au Carboniférien, se basant pour cette attribution sur la présence d'empreintes végétales (Sigil- laria, Lepidodendron, Sphenopteris, Nevropteris). Cette opinion a été corro- borée récemment par l'intéressante découverte, faite par M. Maury (^), d'un exemplaire de Productus semireticulatus à Galeria dans les dépôts de même âge. J'ai eu celte année l'occasion de reprendre cette étude en établissant les coiitours géologiques sur la feuille de Vico et j'ai pu étudier avec pré- cision, notamment à Osani, la succession des divers niveaux. De plus, j'ai retrouvé en de nombreux points des lambeaux carbonifères, non plus au voisinage de la côte, mais dans l'intérieur et dans une position permettant de déterminer avec certitude l'âge des éruptions rhyolitiques du massif de la Piiglia Orba et du Cinto. Ces lambeaux, distribués principalement près de Serriera, au col d'Astenica au pied du Capo al Cielo, près du col de Ver- giola et dans la vallée de Lonca, au pied même des hauts sommets de la chaîne centrale, sont formés de schistes identiques à ceux d'Osani et con- tiennent également de minces lits charbonneux inutilisables, étant donné leur peu d'étendue. (') Nkistien, Étude sur la constitutinn géologique de la Corne {Mémoires pour servir à l'explicalion de la Carte géologique de France). Imp'imerie nationale; p. fji. — Élude sur les gites minéraux de la Corse {Annales des Mines, 9" siirie, t. XII, 1897, p. a3i). (-) E. Maury, B. s. g. F. Comptes rendus des collaborateurs pour 1904 {Feuille de Vico, p. i55). SÉANCE DU 27 NOVEMBRE igoS. 928 L'existence de ces lambeaux est d'un grand intérêt, car outre qu'elle nous indique une extension considérable vers l'Est des dépôt carbonifères, nous trouvons ici un point de repère précieux pour déterminer l'âge des grandes coulées rhj'oH tiques qui recouvrent en nappes épaisses la région qui nous occupe. Le Carboniférien d'Osani dél)ute par des scliisles noirs charbonneux avec lentilles calcaires très clairsemées. Il y a une seule couclie de houille d'une épaisseur de i™ à i'",6o, parois moindre, et, à la partie supérieure, des schistes. Le tout est recoupé par des filons de rhyolithes (porphyres) et d'orlhophjres. Dans sa partie supérieure, les couches deviennent tufacées et passent à des formations identiques aux tufs orlho- phyriqués du Massif Central et du Morvan, tandis qu'elles alternent avec des coulées d'orthophyrcs {irachyles anciens) qui deviennent de plus en plus puissantes à mesure que l'on approche du sommet de l'étage. La partie supérieure est recouverte par des rhyolites faisant partie d'une puissante coulée provenant de la région du Paglia Orba et qui ont recouvert toutes les autres formations. Enfin sur les rhjolithes s'élève, dans la presqu'île du Sennino, une puis- sante masse de conglomérats formés de galets de porphyre (rhyoliles), d'orlhophyre et de tufs carbonifères avec des schistes et des grès bariolés, rappelant absolument le ver- rucano alpin et que, d'accord avec M. Maury, nous n'hésitons pas à placer dans le Permien. I.a succession des faits dans l'histoire des éruptions de la fin dti Paléo- zoïque en Corse nous paraît dès lors avoir été la suivante : pendant le Car- boniférien ont en lieu de puissantes éruptions donnant naissance à d'im- portantes coulées Irackyliques (^orthophyres), alternant avec des couches tufacées {tufs orlhophyriques). Il faut remarquer, du reste, que ce type de roches éruptives n'est pas limité à la région d'Osani et que, loin d'être exceptionnel en Corse comme l'admet M. Nentien, il est au contraire très répandu, notamment sur la feuille de Vico, où j'en ai relevé des filons très frais et très nombreux. Il existe même, quoique peu représenté, sur la feuille d'Ajaccio. Tendant le Permien eurent lieu, sur l'emplacement du CinLo et du Paglia Orba, de formidables éruptions donnant naissance à des coulées qui recou- vrirent toute la partie centrale de la feuille de Vico sur une longueur de So'""" et une largeur de 20'"". La puissance de ces coulées de rhyolites (porphyres pétrosiliceux des auteurs) atteint en certains points une cpais- seiu' de 700"" à 800"" et, comme nous le montrerons dans un travail plus détaillé, leurs principaux points d'émission se trouvaient sur l'emplacement et dans le voisinage actuel de la Paglia Orba, qui dut former pendant cette période un centre éruptif exlrèmement actif (' ). Les labradoriles et andésites (') Les variétés de ces roches sont très nombreuses et leur étude pétrographique fera l'objet d'une étude spéciale. 924 ACADÉMIE DES SCIENCES. anciennes (porphyrùes labradoriques et andésitiques), si abondantes dans tonte la partie occidentale de la Corse, sont nettement postérieures aux épanchements rliyolitiques qu'elles recoupent en beaucoup de points avec la plus grande évidence. PALÉONTOLOGIE. — Le gisemenl de Vertébrés fossiles de Maragha. Note de M. de Mecque.vem, présentée par M. Albert Gaudry. M. de Morgan, Délégué général du ]\[inistre de l'Instruction publique en Perse, ne s'est pas contenté de faire les belles découvertes archéologiques que l'on connaît; il s'est également préoccupé de rechercher des docu- ments pour l'avancement des sciences naturelles; c'est ainsi qu'il m'a chargé d'eludier le gisement de Vertébrés fossiles de Maragha, dans la province d'Azerbeitijan. J'ai passé une partie de 1904 à explorer ce gisement; j'ai dressé une Carte géographique et géologique de la région. Grâce à la bienveillance des autorités persanes, au bon renom de la Délégation dans le pays, j'ai pu faire une ample récolte d'ossements, occu- pant i4o caisses qui ont été expédiées au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Le laboratoire de Paléontologie, dirigé par M. Boule, m'aide, avec beau- coup de talent et d'activité, à la préparation des fossiles; ce difficile travail prendra fin dans quelques mois; mais, dès maintenant, on peut se rendre compte des nombreuses espèces représentées. Je citerai : une torUie et un oiseau de la famille des Ralités; des carnivores tels que la Hyœiia exhnia et Vlclillicriuin hipparionum tlont je possède de beaux crânes; Vlctilherium robiistum, un Hyœnarclos, un Felis cl le Machairodus orientalis; de nombreuses espèces d'antilopes, parmi lesquelles la Gazella brevicornis, le Trago- ceros amaltheus , le Palœo/eas Linderinayeri; puis VUriniatheriuni Polaki, V Hel- ladollierium Duvernoyi, une girafe, le Sus eryniantlnus, V Hipparion gracile, un Macrotheriam, V Acerotheriiim Persiœ, le Rhinocéros Morgani, \iiiunin /nininioruni (66 V/m) à i3''33",5 (soit 12 minutes ap/ es la fin de la tolalité). Relèvement graduel assez rapide jusqu'à i5oV/m à i3''49™, puis oscillations autour de i2oV7m jusqu'à i4''53™, avec minimum (88V/m) à i4''3"'. De i4''-ï5™ à i5''io"', valeurs supérieures à i5oV/m, puis affaiblissement et oscilla- tions entre 100 V/ni et i3oV/m jusqu'à i6''35™ : interruption des mesures. Ainsi, pendant toute la durée de l'éclipsé, le champ a été très variable avec une valeur moyenne d'environ -f-ii5V/m. Cinq minutes après le troisième contact il s'est rapidement affaibli, et le minimum absolu (-1-66 V/m) s,' esi ^roAmi douze minutes après la totalité. Le champ s'est alors graduellement relevé jusqu'à un maximum brusque de -l-i5oV/m, d'ailleurs atteint à d'autres moments. 2" Ionisation. — L'appareil de Gerdien dont je me suis servi n'a pas été complètement étalonné sur le lieu d'observation. Mais les résultats, soigneu- sement recueillis dans un état d'isolement parfait de l'instrument, restent comparables entre eux pendant toute la durée des 6 séries de mesures faites, de 1 1'' 1 5" à i4''58'", avec des charges positives et négatives alterna- tivement ('). Ces résultats sont les suivants : (') M. l'Ingénieur D. Juan Legarra m'a prêté, dans la manipulation assujétissante de l'appareil, un concours gracieux et dévoué dont je le remercie bien vivement. SÉANCE DU 27 NOVEMBRE I9o5. 927 Vitesse spécifique nio} enne, dans un champ Coefficients Ionisation en U. E. de I \'. par centinictr de condi iictibililé. par mètre cube. des ions. _ + — -H — -^ ^ T. M. Tortosa. £(n„i'„)Xio'. '(",,1',,'^''°*- £«„. "'„• h m )i ni II . 1 5-1 1 .46 II .49-12.20 Com' écl. 0,461 o,685 0,625 0,597 Lin 0,25 LUI o,38 12.24-12 .55 0,321 0,545 0,20 i3. 4-13.35 Totalité. 0,399 0,617 0,22 i3. 46-14. 17 o,338 0,474 0,24 14. 27-14. 58 Fin. 0,39g 0,623 0,21 D'après ces données, convenablement combinées, on trouve que la con- ductiljilité électrolytique de l'air, dans la couche atmosphérique voisine du sol, a rapidement diminué dii commencement au milieu de l'éclipsé, et qu'elle ne s'est que très légèrement accrue pendant la seconde moitié du phénomène. Ce résultat s'est présenté surtout comme une conséquence de la diminution de la mobilité moyenne des ions positifs et négatifs. D'ailleurs, la proportion d'ions positifs s'est notablement accrue du com- mencement à la fin de l'éclipsé. Mais la diminution de la quantité d'ions négatifs a été telle que l'ionisation totale paraît s'être un peu affaiblie jusqu'à une demi-heure environ après la totalité. Outre la diminution de la mobilité des ions, qui est attribuable à l'ac- croissement de l'humidité relative pendant l'éclipsé, on trouve donc une diminution de l'ionisation totale qui peut se rapporter à l'affaiblissement et à l'absence du rayonnement solaire. Dans cette hypothèse, l'accroisse- ment continu de la proportion d'ions positifs ne s'explique, en corrélation avec la variation observée du champ, que par la considération du sens relatif des courants de conduction et de convection et par une influence perturbatrice prédominante. La considération de l'état du ciel est importante à cet égard, mais elle ne lève pas l'incertitude des conclusions. Les valeurs trouvées pour la mobilité indiquent d'ailleurs qu'il existait, dans la couche explorée, une notable proportion de gros ions de faible mobilité (Langevin) dont la plupart même ont dti échapper à la mesure. 3° Etat du ciel. — Le ciel était très beau le matin. Mais, dès ii'", on remarquait à l'horizon SW un centre de radiations nuageuses. De ce point une couche grise de slrato-cuinidus s'est graduellement élevée et étendue. qaS ACADÉMIE DES SCIENCES. Dès midi, àe% fracto-cutntihn;. détachés de la masse, s'élevaient dans le vertical du Soleil. A. I2''45'°i ces fraclo-ciimtiliis ti\.aienl devenus plus compacts et formaient une large bande, aux bords dilTusément irisés, sous laquelle le Soleil, alors plus d'aux trois quarts éclipsé, disparaissait définitivement vers iS'^S™. Cette bande de nuages persista, en s'allongeant jusqu'au delà du zénith, pendant toute la totalité et jusqu'à i3''25'^. A ce moment la couche nuageuse, en voie de dislocation, laisse apercevoir le Soleil à l'état de mince croissant. Les nuages se dissipent graduellement au zénith et ne subsistent plus, à 14'', qu'à l'état de fracto-cutnuhis et cValto-cumulus. épars dans la région sud du ciel. Le vent, modéré des régions i\W, a parfois soufflé en rafales. Les sin£;tilarités les plus remarquables de la variation du cliamp (minimum absolu 12 minutes après la totalité, suivi d'un maximum) se sont donc produites en même temps que la dispersion de la couche nuaejeuse au zénith. Or on sait qu'on peut admettre que cette couche nua2;euse a retenu, en se formant, un excès d'ions négatifs qui s'est dissipé avec elle. Son influence suffit à rendre compte du phénomène observé et masque toute action directe supposée du rayonnement solaire. A "3 heures trois quarts l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. (835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, doux volumes in-4''. Doux ne par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel i i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, ctiez Messieurs : Ferra II frères. Chaix. j Jourdan, ( RuIV. Courtin-Hecquel. IGerniaÎQ et Grassin. Siraudeau. Jérùme. Marion. I Feret. . Laurens. ( Mu lier (G.) . Renaud. Derrien. \ F. Robert. Oblin. Uzel frères Jouan. Perrin. , Henry. ' Miirguerie. 1 Delaunay. / Bouy. INourry. Ratel. Rey. ) Lauverjat. ■ ■ * î Degez. 1 Drevel. I Gralier et C*. ■g Foucher. \ Bourdignon. " ". " ' ( DoniLire. l Tallandier. ' ' ) Lenoir. Feir. Lorient. Lyon. chez Messieurs : ( Baunial. ( M"" Texier. ' Cumîa et Masson. l Georg. ' Phily. Maloine. Vitte. Alarseille Ruât. l Valat. Montpellier j boulet et fils. Moulins Martial Place. ÎBuvignier. Grosjean-Maupin. Sidot frères. 1 Dugas. j Veloppé. SBarma. A-ppy- Nimes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Blanchier. Lévrier. Nantes . Poitiers. Rouen . Hennés Plihon et Hervé. Bocliefort Girard ( M»" ). Langlois. Lestringant. S'-Élienne Chevalier. _ , l Ponteil-Burles. Toulon ; , , Allé. Toulouse . ( Gimet. i Privât. IBoisselier. Péricat. Bousrez. Giard. Leraaitre. Valenciennes .. On souscrit à l'étranger, Amsterdam . chez Messieurs : ■ Feikema Caarel- ' ' ' sen et G''. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. i Asher et G". 1 Dames. Berlin ' Friedlander et fils. f Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. ILamertin. Mayolez et Audiarte. Lebégue et G'**. , Sotchek et G°. Bucharest ^ Alcaiay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G». Cliristiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fds. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. 1 Eggimann. Genève ] Georg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ( Benda. \ Payot et G'°. Barth. Brockhaus. Leipzig / Kœhler. Lorentz. Twietmeyer. \ Desoer. I Gausé. Lausanne . Lié ire . chez Messieurs: ( Dulau. Londres j H.ichette et GK ( Nuit. Luxembourg . Madrid. I\'aples V. Buck. Ruiz et G'*. Rorno. Capdeville. \ F. Fé. ,,., l Bocca frères. '''^'"' JHœpli. Moscou Tastevin. Marghieri diGius. Pellerano. , Dyrsen et Pfeiffer. New- York , Stechert. ' Lemcke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'°. Palernie Reber. Porto Magalhaès et Moniz Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. l Bocca frères. -'^<""<^ I Loescher et G". Rotterdam Kramcrs et fils. Stocklwlm Nordiska Boghandel l Zinserling. S'-Pétersbourg .. j -yvolfT. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et SelUu Varsovie Gebethner et Wol£ Vérone Drucker. l Frick. tienne j oerold et C'«. ZUricIi Meyer et Zeller. Turin . ES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix oc î-"^' Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i86i. ) Volume 10-4"; 1870. Prix 25 Ir. Tomes 62 à 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre i88o.)Volume m-4°: 1889. Prix -5 r. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier iS8i à 3i Décembre 189^.) Volume m-4°; 1900. Prix 25 Ir. LÈMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : -Mcmoirp surquelques points de la Physiologiedes Algues, par MM. A. DERBEsetA.-J.-J.SoLiER. - Mémoiresur le Calcul des Perturbations au'éprouvent , prMHANTN- Mémoire sur le Pancréas et sur le i-ùledu suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des •asses, par M. Claude Bernard. Volume in-4», avec 82 planches; i856. 25 fr. -Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J^ VanBeneden. -Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en '8.5°?^^ l'Académie ^^^^^^^ Cicour- •'- •°'^' "' — ■- •■— ""---»'■■; -1» 'S^K <:!.vAir • „ Rinrlier les lois de la distribution des corps organises fossiles dans les dilteients teirains j aires (:s rapports qu: Imême Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. urs de .853 et puis remise pour celui de .856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les^ dillere,.ts terrains es, suivant l'ordre deleur superposition. -Discuter la question de leur apparition ou de leur d.s|n,rilion successive ou simultanée - Rcchercb.r U ■apports qui existent entre l'état actuel du règne organiqueetsesétats antérieurs», parM. le Prolesseur Bronn. In-., , avec 7 planches . .bh.. . . I(HIIES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DKS CORRESPONDANTS Dlî L'ACADÉMIE. Pages. M. Henri Moissan. — Sur la distillation du cuivre 853 MM. A. Hallkr et Padova. — Sur des dé- rivés benzylidéniques de l'anthrone ou anthranol SS^j MM. MuNTZ et E. La[NE. — Recherches sur Pages. la nitrification intensive 86i M. Ch. André. — Sur l'éclipsé totale du Soleil du 3o août igoS â Tortosa 867 M. DiTTE fait hommage à l'Académie de son Ouvrage intitulé : « Étude générale des sels I) 8-0 COKRESP0i\DAi\CE. M. le Secrétaire perpétuel signale « La Céramique industrielle >>, par M. Albert Granger S70 M. Charles Fabry. — Sur l'intensité lumi- neuse de la couronne solaire pendant l'éclipsé totale du 3o août igoS 870 VL Maurice Frechet. — Les ensembles de courbes continues 878 M. H. Lebesgue. — Sur la divergence et la convergence non-uniforme des séries de Fourier 876 M. Edgar Taffoureau. — Sur le coeffi- cient d'utilisation des hélicoptères 878 M. L. Malassez. — Sur le pouvoir grossis- sant des objectifs microscopiques, sa défi- nition 880 M. M. Chanoz. — Recherche de la pureté des électrolytes. Fi\ation d'une limite supérieure au degré d'hydrolyse des disso- lutions salines concentrées par l'emploi de chaînes liquides symétriques présen- tant une surface fraîche de contact 881 M. Jean Malassez. — Sur la dilTérence de potentiel sous laquelle sont produits les rayons cathodiques 884 M. Marcel Delépine. — Décomposition du sulfate d'ammonium par l'acide sulfariquc à chaud en présence du platine 886 M. Paul Lebeau. — Étude d'un cuprosili- cium industriel 88g M. G. Baudran. — Oxydases chimiques agis- sant en présence d'eau oxygénée 8gi M. Charles Moureu. — Réfraction molécu- laire et dispersion moléculaire des com- posés à fonction acétylénique 8g2 M. Albert Michel-Lévy. — Examen pétro- graphique de quelques roches volcaniques des îles Tuamotou et de l'ile Piicairn.... 896 M. Th. .Solacolu. — Sur les fruits parthcno- carpiques : 897 M. I. Gallaud. — Un nouvel ennemi des Caféiers en Nouvelle-Calédonie 8q8 M"" M. Stefanowska et M. Henri Chrétien. — Recherches statistiques sur l'évolution de la taille du f^in 900 M. Nicolas de Zograf. — La calotte cervicale chez les Nauplius de VArtemia salina.. . . goS M. Ch. Gravier. — Sur un prétendu cas de reproduction par bourgeonnement chez les Annélides Polychétes • goS MM. J. KuNSTLER et Ch. Gineste. — Les sphérules trophoplasmiques des infusoires ciliés 907 M. Antoine Pizon. — Recherches sur une prétendue ovulase des spermatozoïdes 908 M. Gustave Loisel. — Toxicité du liquide séminal et considérations générales sur la toxicité des produits génitaux gio M. G. Malfitano. — Sur l'influence des sels intimement liés aux albuminoïdes et aux matières diaslasiques dans la protéolyse.. 912 M. C. Delezenne. — Sur le rôle des sels dans l'activation du suc pancréatique. Spé- cificité du calcium 914 M. F. Rattelli et M"° L. Stern. — Oxyda- tion des substances organiques par le sul- fate ferreux en présence d'extraits de tissus animaux 916 M. Ph. Neqris. — Émersion crétacée en Grèce 918 M. Pierre Termier. — Sur la structure géo- logique de la Cordillère cantabrique dans la province de Santander 620 M. Deprat. — Sur les dépôts carbonifères et permiens de la feuille de Vico (Corse) et leurs rapports avec les éruptions ortho- phyriques et rhyolitiques 922 M. DE Mecquenem. — Le gisement de Verté- brés fossiles de Maragha 924 M. G. Le Cadet. — .Mesures de l'intensité du champ électrique terrestre et de l'ionisa- tiou de l'atmosphère pendant l'éclipsé totale de Soleil du 3o août igoS 926 P*Klï>. — IVIPKIMKKIK GAUTHIKK-VILLAKS. Uuat tics Grandï^-Augustins. 55. Lt Gerani ; (xAUthiur- ViLLARS. SECOAD SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. N^23 (4 Décembre 19051 PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMKUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDU: Adopté dans les séances des ^3 juin 1862 et 24 mai 18 ■-€hS>€>- 73 Les Comptes Tendus hebdomadaires des séances de V Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1''"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun AssociéétrangerderAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ocm. ±icgicmcui. Les Savants étrangers à TAcadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont prié déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance Rapports relatifs aux prix décernés ne le soi tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en se blique ne font pas partie des Comptes rendi AnTicLE 2. — lmp?'ession des travaux des étrangers à V Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des p qui ne sont pas Membres ou Correspondants ( demie peuvent être l'objet d'une analyse ou sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoi tenus de les réduire au nombre de pages re Membre qui fait la présentation est toujours mais les Secrétaires ont le droit de réduire ce autant qu'ils le jugent convenable, comme il pour les articles ordinaires de la corresponda cielle de l'Académie. Article 3. ; Le bon à tirer de chaque Membre doit êtï à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au pli le jeudi à lo heures du matin ; faute d'être temps, le titre seul du Mémoire est inséré Compte rendu actuel, et l'extrait est ren' Compte rendu suivant et mis à la fin du cahi Article 4. — Planches et tirage à p» Les Comptes rendus ne contiennent ni pi ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures f autorisées, l'espace occupé par ces figures co pour retendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapf les Instructions demandés par le Gouverneme, Article o. Tous les six mois, la Commission adminis fait un Rapport sur la situation des Comptes . après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution i sent Règlement. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI i DÉCEMBRE 1903, PRÉSIDENCF. DE M. TROOST. MEMOIRES ET COIVlM^JNICATIOf^^ DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HISTOIRE NATURELLE. — Contribution à l'élude de la répartition des mouches tsétsé dans l'Ouest africain français et dans l'Étal indépendant du Congo. Note de M. A. Laver.i.\. Dans des Notes antérieures je me suis occupé des trvpanosomiases et des tsétsé de l'Ouestafricain français ('); depuis lors j'ai reçu un grand nombre d'échantillons de tsétsé et d'autres mouches piquantes provenant des mêmes régions ou de l'État indépendant ilu Congo; je suis donc en mesure de compléter, sur quelques points, les premiers renseignements que j'avais pu réunir. I. Sénégal. i° Mouches provenant de Sengaleam {à lo'"" environ de Riifisque). — 6 fois sur 6 il s'agit de Glossina palpalis. 1° Mouches capturées en Casamance au mois de décembre 1904. — 5o mouches qui toutes sont des Glossina; je compte : 22 Gl. palpalis et 22 Gl. lachinoides. 3° Marigot de Bayla. — 3i Diptères dont 3o Glossina et i Tabanus. La plupail des Glossina sont des Gl. palpalis, il y a aussi quelques Gl. lachinoides. 4° Poste de Bignona. — 46 Diptères dont 4' Glossina et 5 Tabanus. Les Glossina appartiennent aux espèces Gl. palpads et Gl. lachinoides; cette dernière espèce do- mine. 5" Carabane. — Sur 30 Diptères je compte : 18 Glossina {Gl. palpalis, 6, et Gl. lachinoides, 12) et 2 Tabanus. 6" Dubreka. — Sur 4 Diptères il y a : 3 Glossina palpalis et i Tabanus. Ces mouclies ont été recueillies par MM. les D''* Thézé et Touin et elles m'ont été l^') A. Lavkhan, Comptes i-endus, séances des 3i octobre igo4 et 9 janvier igoj. C. H., i.|()5, 2« Semestre. (T. C\LI, N° 23.) '-2 93o ACADÉMIE DES SCIENCES. remises par M. le D" Kermorgant, inspecteur du Service fie santé des troupes colo- niales. La maladie du sommeil est assez commune dans certaines parties du Sénégal et une trypanosomiase règne sur les Equidés au Fouta-Djalon. II. Guinée française. — Dans mes Notes antérieures j'ai signalé TeKistence de Glos- si/ui dans les localités ou régions suivantes: Gl. palpalis. Environs de Conakry, Kissosso, BolTa (Hio-Pongo), bas Rio-Nunez (pays Baga), Boké, Kolenté, Benty, Medina-Koula. Touba et Toumanéa. GL inorsiians. Environs de Conakry, Bagatay, Dinguiray, Medina-Konla. Telimélé. Gl. tac/iinoir/cs. Bas Rio-i\unez (pays Baga), Boké. Gl. lorigipalpis. Environs de Conakry, Bas Rio-i\nnez. Gl.fusca. Bas Rio-Nunez, Boké. Les nouveaux échantillons que j'ai reçus ont été classés comme il suit : 1° District de Koba {Cercle du Rin-Pongo). — aa Glossina AonV it G l. palpalis, 10 Gl. morsiians el i Gl. fiisca : Tabanides de plusieurs espèces. 3° Medina-Kouta. — Sur 3o Diptères je compte aS Glossina morsitans. 3° Touba. — Sur 36 Diptères je note : 6 gros Tabanus et 3o Glossina (|ui pour la plupart sont des Gl. morsitans ; quehjues-unes de ces mouches sont en trop mauvais état pour être déterminées exactement. 4° Kissosso. — Sur 17 Diptères il j' a 7 Glossina i|ui toutes sont des fil. palpalis. .5° Tliia et Dominghia {nio-Pongo). — Parmi les Diptères provenant de ces loca- lités je note : i Gl. palpalis, i Gl. morsitans et 2 Tabanus. 6° La Kouaté. — 12 Diptères. Il s'agit, dans tous les cas, de Glossina {Gl. palpalis et Gl. morsitans). Cette abondance des tsétsé dans la Guinée française est en rapport avec la fréquence des trypanosomiases; la trypanosomiase humaine sévit dans la Haute-Guinée et les trvpanosomiases animales sont communes dans presque tonte l'étendue de la région, elles s'attaquent surtout aux Equidés. III. Sénégambik-Niger. Ghari. — J'ai signalé déjà l'existence, au Soudan français, de Glossina lachinoides sur les rives du Bani et des Tabanides suivants : T. ditœniatus Macquart, T. biguttalus var. de Wiedemann, T. tœniola et, au Chari, l'existence de (ïl. lachinoides. M. Cazalbou, vétérinaire militaire, m'a adressé, en i()o5, des échantillons de Tabanus recueillis à Ourandia. M. E.-E. Austen du British Muséum a bien voulu me faire con- naître qu'il s'agissait de T. âorsivilta Walker et de T. unimaculalus Macquart. Des Stonioxys provenant de Ténenkou, de Maetaké, de Toguéré-Kouml)é n'ojit pas pu être déterminés à cause du mauvais état des spécimens. M. Cazalbou m'a fait récemment un nouvel envoi qu'accompagnait une lettre datée de Ségou le 29 septembre 1905. Il s'agissait cette fois de tsétsé (plusieurs centaines) qui avaient été capturées à Garo, sur des indigènes ou sur M. Gazalhou lui-même; toutes ces tsétsé étaient des Gl. palpalis. La maladie du son)meil est heureusement inconnue ou très rare dans cette région. Par contre, les trypanosomiases animales y sont très communes et font de grands ravages, en particulier dans le Macina, sur les ri\ es du Bani (gros affluent de la ri^e SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE igoS- 93 1 droite du Niger) et dans le Baleri ('). La mieux connue de ces irypauosoiiiiases qui est désignée par les indigènes sous le nom de Mbori n'est autre que le Surra. IV. Congo français. — M. le capitaine Fourneau, en mission au Congo français, m'a envoyé celte année des Isélsé recueillies par lui dans le village de N'Dongo et dans la résion de Baoué. Une des mouches de Baoué appartenait à l'espèce Gl. longipalpis; dans tous les autres cas, il s'agissait de Gl. palpalis. Il résulte des renseignements qui m'ont été donnés par M. Fourneau que la maladie du sommeil est très commune dans les localités d'où provenaient ces mouches. J'ai reçu d'autres échantillons de Diptères capturés sur les rives du Komo (affluent du Gabon); il s'agissait de GL palpalis et de Tabanus qui n'ont pas encore été déter- minés (envoi du D'' Martin, janvier igoS). V. État indépendant du Congo. — De uombreuN échantillons de mouches tsélsé m'ont été adressés depuis 2 ans par le secrétaire des finances de l'Etat indépendant du Congo et par le président du Comité du Katanga. 1° DislricL de Slanley-Pool [régions riveraines du Congo et du Kasai). — Les Glossina abondent dans ces régions. Les échanlillons que j'ai reçus jn-ovenaient de Svi'ata, de Kwamouth, de Bokala, de Yumbi, de Mushie, de Gongolo sur l'Inkisi; il s'agissait, dans tous les cas, de Gl. palpalis. 2° Nouvelle Anvers [District des Bangala: sur le Congo). — Parmi les Diptères provenant de la Nouvelle-Anvers, je note : 17 Glossina, qui toutes sont des Gl. palpalis et des tabanides de plusieurs espèces. Les tsétsé sont très communes dans cette région, où elles portent le nom à'étiina: elles s'attaquent surtout à l'homme et suivent les pirogues pendant des heures entières; elles abondent dans les villages indigènes. 3° District de l'Ubangi. — Parmi les Diptères provenant de ce district j'ai trouvé des Hœmatopota et des Glossina appartenant aux deux espèces : Gl. palpalis et Gl. fusca. La première de ces espèces abonde sur la rive gauche de l'Ubangi entre Imese et Banzyville et aussi sur les rives de la Lua. Gl. fusca, plus rare, se trouve dans les parties marécageuses de la forêt. 4° lie Nanioto, en aval de Basoko [district de l'Aruwiini). — 22 Diptères capturés au mois d'avril igoS. Il s'agit, dans tous les cas, de Gl. palpalis. 5° Yassaka sur le Congo [district de l'Aruwinn). — Sur 21 Diptères, il y a 18 Gl. palpalis et 3 Tabanus. 6° Lokandu [sur le Haut-Congo, dans le Maayema). ~ 19 tsétsé c|ui toutes appartiennent à l'espèce Gl. palpalis. 7° Kasongo [sur le /faut-Congo dans le Manyema). — .l'ai reçu de cette localité une centaine de mouches qui étaient toutes des Gl. palpalis. 8° Haut lluri. — Diptères capturés sur la roule Beni-Iruniu (près de la frontière orientale de l'État indépendant par i" de lat. N environ). Sur 21 Diptères, je compte : 18 Glossina; il s'agit, dans tous les cas, de Gl. fusca. 9° Lubéfu [district du Lualaia). — i i Diplèrrs en mauvais élat; il s'agit de tsétsé ('j A. Laveran, Acad. de Médecine, 26 avril iyo4; CAZALisot;, Soe. de Biologie, ■'■ avril igoj. 9')'^ ACADÉMIE DES SCIENCES. dans tous les cas; sur deux des mouches j'ai conslaté les caractères principaux de Gl. palpalis: il est probable que le> autres inouclies appartenaient à la nnème espèce. 10° Roule 31pweto-Kiamhi. — Mouches capturées au mois d'août igoS. Une vingtaine de Glossina appartenant aux espèces Gl. inor.iita/is et Gl. longipalpis. 11° Lufonzo [affluent de la Luvua). — Mouchos capturées le 8 février igoG. i5 mouches qui pour la plu]jart sont des Gl. jniljialis : plusieurs spécimens sont en trop mauvais étal pour être délerniinés exactement. 12° Mapungia (près de Mpwelo). — Farmi les Diptères provenant de cette localité je note : iS Glossina el 2 Tabunus. l^es Glossina sont en mauvais étal; celles qni peuvent être déterminées sont des Gl. palpalis. i3° Kalanga. — Sous ce nom on désigne le leniloire compris au-dessous de 9° de lai. S entre la I.ualaba el les frontières méridionales et orientales de l'iitat indépendant du Congo. Lukafu. — Mouches caplurées au mois de juillet igoS : 09 tsélsé (j.ii api)arliennenl aux espèces : Gl. morsitans et Gl. longipalpis. Rire occidentale du lac Moero. — Mouches caplurées au mois de juin 1904 : 7 mouches qui sont toutes des Gl. palpalis. L'abondance des Isétsé au Congo est bien en rapport avec la fréquence des tryjiano- somiases; la maladie du sommeil sévit avec une redoutable intensité dans les districts du Bas-r.ongo; les trypanosomiases animales font de grands ravages dans les districts de Sianley-Pool ('), des Bangala et au Katanga. En 1901, le capitaine Lemaire avait émis I opinion que les tsétsé existant au Congo n'étaient pas à redouter pour l'élevage du bétail (-); des faits nombreux sont venus malheureusement démontrer le conlraire. Au katanga, les tsétsé consliluenl l'obslacle le |ilus sérieux au développement agricole el par suite à la colonisation (■'), aussi l'étude de ces mouches et des mesures à prendre pour les éloigner ou les détruire présenle-t-elle dans cette région un intérêt de pre- mier ordre. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Su/- la déformai (on des quadriques. Nol(- (ie iM. C GiicH.viuj. I. Considérons la quadriqiie dont l'équation est Soit M(a-,, aJo, iCj) un point qui décrit un réseau de celte quadrique; (') BrodEiX, Bulletin de la Société d'études coloniales. Bruxelles, février 1904. (-) IvEMAiiiE, ISiilletin de la Société de Géographie commerciale de Paris, 1901, n°'* 6 à 9. (^) Broiiez, La mouche tsétsé et la colonisation du Kalanga. Bruxelles, igoo. La maladie du sommeil n'a pas été signalée au Katanga. SÉANCE DU 'i DÉCEMBRE îQoS. 9'^3 posons (2) :.,=px,, z.,= (jx.,; 011 aura x"] -+- xl -h xl 4- ;^ + ;^ = ' • Par conséquent le |)oiiit M,{x,, x.,,x^, z,, z.^) décrit dans l'espace à cinq dimensions un réseau O, ce qui revient à dire que M est un réseau 30, les deux coordonnées complémentaires étants, cl z.^. 2. Tout réseau parallèle au réseau M possède la même propriété. — Soit en effet M'(X,, X,, X^) un point qui décrit un réseau parallèle au réseau M. On aura Ou Ou . . ., , Ov ' Ov Posons à'Lj _ .j Ozj , . ] <)" au , . Ov "" dr On peut, en choisissant convenablement la constante d'intégration, supposer (5) Z, = /.X,, 7., = q\,. Le point M', (X,, X,, X,, Z,, Z.) décrit un réseau O; donc le point M' décrit un réseau 30, les coordotmées complémentaires étant Z, et Z^. 3. Réciproquement, tout réseau possédant la propriété indiquée au paragraphe précédent est parallèle à un réseau de la quadrique (i). En effet, soit M'(X,, Xo.Xj) un réseau 30 dont les coordonnées complémen- taires sont Z, =/;X,. Z,= r/X,. Si l'on pose (6) x; = s/i+/>^x,, x; = v'i + v'>^.. ^;=x,; le point H(X.',, X^, X',) décrit un réseau O. Soient a,, y.^, v.,, les cosinus directeurs de la normale à la surface H. On aura , s c'ï, , 0\', i)y-/ ,à\, , ■ o\ (7) x^=/'^' V=^-7ïïr (« = i,2,3). \IJ Ou Ou l)\' "'' qV'i académie des sciences. si l'on pose (8) a;, — -=^^, .T., = -=^l=, x,,= %,,, \/i+jr- ■'- ■ -' on aura 1 du du ' ()\' <)<.• ' x](\ -{- p-) -\- xlii ->r q-') -{- x\^ l , Le point '^^(x^■,x^, x^) décrit sur la qiiadrique un réseau pnrallèle an réseau M'. \. Supposons maintenanl que le réseau M' soil un réseau C; il en sera de même du réseau M. Si l'on connaît un réseau N'(Y|, Yo, Y.,) applicable sur M', on pourra, à l'aide de quadratures, en M t)« 'A' <)v ^ On aura (''i> I.V o, rï'Y; -t- r/Y;; + ^Y^ = ^/\ ; + \ et -^^^^\- Cela posé, si l'on prend pour 0 une combinaison linéaire et isotrope de X^, Xj, X;i on pourra réduire les trois coordonnées x'.^, a?',, x.^ à une seule s. On a donc deux réseaux applicables : N( y, , y'.,, y^ ) et M (x\ , x'^, z) qui sont 30, les coordonnées complémentaires étant On pourra donc en déduire (§ 4) par quadratures une déformée de la quadrique (1). Comme il y a ce' combinaisons linéaires isotropes de X3, X^, X5 on déduit, du couple de droites G et H, x' déformées de la quadrique. Remarque. — I^e point Q_{y\,y.,, y'^, y',, y':,) décrit un réseau O dans l'espace à cinq dimensions; la somme des carrés des coordonnées de Q est nulle, on pourra donc par une quadrature déterminer tous les réseaux Q', parallèles à Q et possédant la même propriété. Chacun de ces réseaux Q' nous fournit un couple de droites analogues aux droites G et II, ce qui permet de déterminer de nouvelles déformées de la quadrique. On voit que l'on peut continuer indéfiniment l'opération en effectuant seulement des quadratures. CORRESPONDANCE. M. le PiJÉsiDKXT nr VPCo\) au système solaire; elle devient, en expri- mant les distances x en rayons de l'orbite terrestre : Distances calculées (Il ). Distances observées. Planètes. » .Vy = 0,0087^-1-0.28= 0.2888 5?,= o,oi65 -t-0,28:^ 0,2915 » » .2:3 =r o,o3ii 4-0,28=: o.3o65 .r^ r= o,o5S6 -1-0,28:= o,3386 » » .rj = o,iio4 -1-0,28= 0,3904 0,3870 Mercure tTj = 0,2078 -t«-o,2S= -0,4878 » " .r, = o,3()i4 -f-o,28=: 0,6714 0,-333 Vénus .r, rr= 0,7370 -1-0,28=: I Terre a: = 1,388 +0,28= 1.668 1,5236 Mars = 2,6i3 -1-0,28= 2.893 2,8o3 5i2 p. p. (moyenne) .r,,= 4,921 -1-0,28= 'f.ao.! .5,2028 Jupiter Xi^— 9,266 -1-0,28= 9.546 9,5388 Saturne .r,3= 17,448 -1-0.28=17,728 (19.18) Uranus .ri, = 32,853 -1-0,28 = 33, i?3 (3o,o5^ Xeptune Il est évident que la formule (6) ne peut pas s'appliquer à la région rétrograde. I.es zones d'astéroïdes x,, oc.;,, x.^, œ,, t^ expliquent la lumière zodiacale. Tisserand et Leverrier ont -supposé l'e'xistence d'astéroïdes SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE igoS. 939 (zones X,, x.,, x^, x,,) au-dessous de Mercure, M. Newcomb entre Mercure, et Vénus (zonex-) pour expliquer des inégalités du mouvement de Vénus. Lt zone a~i = o,3386 coïncide avec la distance périhélie de la comète d'Encke (o,34i) et peut ainsi, suivant M. Backl'und, expliquer son accélé- ration variable. Inclinaisons % des équatews planélaires sur V ècliptique . — Dans le plan ZOX les profils (4) coupent OX ^ui^ant des angles a qui seront les compléments des angles fi si la vitesse V„ du nuage A est perpendiculaire à ZOX : si, en outre, V„ est dirigée vers OY, la vitesse tangentielle ^x d'un tourbillon est directement op]Josée à Vj, et tend à former sur OX des noyaux planétaires ayant pour axes les tangentes aux profils ( '\) : (7) tango, = cota = — r ., ■ ■ où nous ferons cos/= ^^-i sinj= -) c/ = 0,28. La constante — se déter- 22 9 minera parla condition que le dénominateur s'annule pour r, = 4.^ fit la formule (7) donnera le Tableau suivant : Planètes. Disuinces a;. j5 calculé. fl réel actuel. Saturne (,,5388- 3o".4i' 28 Jiipilet- ■>, 1.028 3.1 2 i5o peliles plauèles les plus rapprochées. . . !,4284 16. 5i 16. 4o Mars i,.J236 23.11 27.28 Terre , 1 26.25 23.27 Four TJranus, l'extrapolation de la foruiule (7) au delà de la zone ^,3 donne ji = 108" au lieu de 98° et la |)osilion de son axe s'explique aussi par l'existence d'un tore-tourbillon au delà de la zone a;,,. J'ai cherché si les petites planètes ne présentaient pas une inclinaison générale sur l'écliptique analogue à l'inclinaison p, et témoignant de l'in- clinaison des nappes qui leur ont donne naissance. Si l'on porte la distance de chaque petite planète sur un ravon vecteur faisant avec OX l'angle / d'inclinaison de son orbite, on voit que les i5o petites planètes les phis rapprochées du Soleil forment un grou|)ement limité du côté du Soleil par une sorte de mur incliné dont la pente générale observée est de i6°4o'. La formule (7) donne pour la distance moyenne de ces i5o petites pla- nètes (2,4284) une inclinaison générale de i6°5i'. » 94o ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur l'éclat intrinsèque de la couronne solaire pendant l'éclipsé du ?.o août iqoS. Note de M. Charles Fabry, présentée par M. Deslandres. I.e photomètre dont je me suis servi pour mesurer l'éclat intrinsèque de la couronne solaire a été organisé en modifiant un photomètre Mascart. l.a lampe à essence qui, dans cet appareil, éclaire une des moitié- de l'écran photo- métrique, a été remplacée par une lampe électri([ue Auer, munie d'une cuve à liquide bleu, comme dans mon photomètre totalisateur (voir ma Note précédente, page 870). L'ans l'autre moitié du photomètre, on avait supprimé l'écran qui, d'ordinaire, reçoit l'éclairement a mesurer, ainsi que la lentille à diaphragme qui en projette l'image. On avait, à la place, installé un objectif de i"',20 de foyer qui projetait sur la seconde moitié de l'écran pholométrique une image du Soleil; il était muni d'une série de diaphragmes, rapidement interchangeables. L'appareil était disposé à poste fixe, hori- /.iinlal, et la lumière lui était envoyée par un héliostat muni d'un prisme à réflexion l'itale; l'orientation du faisceau réfléchi avait été choisie de telle manière qu'au mo- ment de l'éclipsé la lumière tombe, sur la face d'entrée du prisme, sous une incidence sensiblement normale; son pouvoir réflecteur est ain>i parfaitement délini. Les deux plages de l'écran photométrique sont limilées au moyen d'un écran en papier d'étain placé sur le verre dépoli. Sur la moitié de gauche, qui reçoit l'image solaire, la moitié inférieure seule est découverte, et dans l;i moitié supérieure on a fait une petite ouverture circulaire. Un peu avant le commencement de la totalité, on a amené le bord supérieur de l'image solaire à être tangent au bord supérieur de l'écran. Pendant la totalité, on verra donc seulement une petite partie de la couronne à travers l'ouvor- lure ronde percée dans l'écran. Le diamètre de cette partie visible soiis- tend un angle de i'5 et son cenlre se trouve à 5' du bord du Soleil, sensi- blement sur l'équateur solaire. Dans l'autre moitié du champ, qui reçoit l'éclairement artificiel, on a laissé découverte seulement une petite ouver- ture, de même diamètre que celle à travers laquelle on voit la couronne. I /observation consiste à égaler les éclairements de ces deux petites ouver- li^res, dont les aspects sont parlaiteinent identiques, en agissant soit sur le n recueillait les ions reposait sur une C. R., i.,(,j, 2' 5emei(;-.S(T. CM.I, iN- 23.) ^^4 ç)46 ACADÉMIE DES SCIENCES. plaie-forme de ploinh épais destinée à diminuer raclioii directe ilii rayonnemenl radio- actif du sol sur le vohirae d'air éluilié. Le récipient dans leqnel on reciieillail les ions était un cylindi'e en mailles niétal- licpies espacées, reconvert sur toute sa surface extérieure d'une couche de papier résistant et mince, de manière à laisser entrer dans le cylindre, sans absorption notable, les radiations pénétrantes extérieures. Le c\liiidrc renfermait environ /40' d'air. 11 constituait- l'armature exterjie chargée d'un condensateur, sur l'armature interne duquel on recueilltiit les ions; celle-ci était constituée par une série de tiges minces rapprochées, parallèles au\ génératrices du cvlindie et alternant avec d'autres tiges reliées au grillage. On s'était proposé par ce dispositif, qui augmentait notablement ])our une même charge du cylindre extérieur, le champ agis-ant sur les ions, de se mettre à l'iibri de riniluence de l'humidité de l'aii' sur la mobilité des ioni ordinaires, et de recueillir non seulement ceux-ci, mais les ions de faible molsilité dont M. Langeviii a signalé rim|iortance récemuienl ('). Effectivement, par ce disposritif, on a obtenu couslammenl le courant de satur.ition, même pour les valeurs les plus élevées de l'étal liygroméirique, avec un potentiel de l'armature externe égal à 4qo volts. L'air du cylindre se renouvelait peu à peu sous l'influence du \ent qui règne sans cesse au sommet du Skikda, grâce à de petites ouvertures placées sur- le pourtour du papier et qui permettaient ainsi à l'air intérieur de suivre les variations extérieures a;.i point de vue liygrométricjue et barométritpie; la section de ces ouvertures était d'ailleurs telle que la proportion d'air renouvelé fût négligeable dans l'e temps néces- saire pour que tous les ions de faible mobilité passent des tiges de l'armature externe <à celle de l'armature interne, et, dans ces conditions, ou pouvait considérer à chaque instant, en première approximation, que l'on opérait sur un même volume d'air ("-). La teneur en ions de l'air ainsi étudié était eniegistrée photographiquement d'une manière continue au moyen d'un électromètre Curie et de mon apiinreil à écoulement liquide (*), auquel on a apporté un léger perfectionnement, dont les limites de cette Note m'obligeht à remettre la description. II. On a opéré presque exclusivement sur les ions positifs. D^'s expé- riences comparatives faites à divers moments ont d'ailleurs montré que la teneur en ions négatifs est du même ordre de grandeur au lieu d'obser- vation (''). (') Comptes rendus, t. CXL, p. 282. (-) L'air au voisinage des supports isolants de l'appareil était desséché avec SO'H- et l'isolement, soumis ii de fréquentes vérifications, s'est montré excellent dans ces conditions. (^) Comj>tes lenclus. i3 fé\ rier 1900. (*) On s'était proposé d'enregistrer simultanément les variations des ions des deux signes; malheureusement l'électromètre isolé à l'ambre destiné aux ions négatifs est arrivé complètement cassé et l'on a dtt se limiter à l'étiule continue des ions d'un seul signe. SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE 1905. 9^7 L'enregistrement photographique a fonctionné régulièrement pendimt trois semaines; je résumerai brièvement quelques-uns des premiers résul- tats se dégageant des courbes obtenues : 1° La teneur en ions positifs de l'air au lieu d'observation est relalivemeuL assez élevée et de l'ordre de 10- ions par centimètre cube. 2° Ce nombre est soumis à des variations souvent tiès grandes et tros rapides comme le montre l'allure tourmentée des courbes, allure comp;i- rable à celle des vari;ilions (hi potentiel de l'nir. 3° Les courbes obtenues la nuit, lorsque souffle le vent de terr<', n'offrent aucune régularité apparente et correspondent à des valeurs de l'ionisation variant dans de fortes [jroportions. 4° Les courbes correspondant au jotn- et au vent de mer ont une régnl:'.- rité qui dépend beaucoup île la nébulosité et de la transparence de l'air ; elles sont néanmoins toujours plus régulières que les couibes nocturnes. 5° Par beau temps, loi-sque le vent est régulier, la nébulosité nulle et l'atmosphère transparente (ce qui est assez fréquent à Philippeville en été), elles paraissent meltre en évidence une variation diurne assez nette, de faible amplitude, et dont le maximum correspond au début de l'après-midi et les minima au voisinage du lever et du coucher du Soleil. Il convient de rapj^eler à ce propos qu'Ebert a déjà observé, malgré des conditions climatologiques beaucoup plus irrégulières, que l'ionisation de l'air est d'autant plus grande que l'air est plus transparent et la radiation solaire plus intense (' ). IIL L'éclipsé du jo août avait lien de midi /jo'" à 3''i()"' (temps moyen local de Philippeville), la totalité se plaçtnt de 2''o"' à 2'' 3'"3o\ Toute la journée, et jusque vers 5'' du soir, le temps a été remarquablement beau et le vent n'a cessé de souffler de la mer. La courbe donnée ce jour-là par l'ionographe présente dans la matinée et jusqu'au moment tle l'éclipsé l'allure ordinaire des beaux jours, c'est- à-flire une marche régulièrement ascendante. Or environ '(S minutes après le premier contact elle commence à indiquer une déj)ression progressi\(i et importante dont le minimum très net se produit 4^ minutes a|)iès la totalité, suivi bientôt d'une augmentation graduelle, île sorte «pie la courbe reprend son allure habituelle envu-on 20 minutes après le dernier contact. (') ArahU'es des Sciences plijsirjues et natiueUes, 1" série, 1901, p. 97. ()',8 ACADEMIli DES SCIENCES. Le Taljleau suivant donne une idée de l'ampliUide et des phases du |)hé- nomène : Tolalité 4''conlacl i5'" i''3o"' 2''o™ 2'"3o"' a'' 45" 3''i6™ S'-So"" Plinses de l'éclipsé. . . . i''"' contacl fleures (t. m. local ). . . . o''o"' o'' 4o'" Oidonnées de la couilie (échelle arhilrnire ). . G 3 65 or, 6, ZiG 4i 38 5o Il semble donc que l'éclipsé ail eu a Piuiippeville une udluence sensible sur la teneur en ions positifs de l'air atmosphériiiue, influence dont le sens concorderait avec l'hypotlièse, conforme aux idées de Lenard, d'Elster et Geitel, que le rayonnement solaire est un des fadeurs directs ou indirects de l'ionisation atmosphérique. Le letard des phases du minimum de la courbe sur les phases asti o- nomiques de l'éclipsé est d'ailleurs d'accord avec ce que permettait de prévoir la théorie. CHIMIE MINÉRALE. — Sur le diagramme d' équilibre des alliages fer-carbone. Note de M. Georges Charpy, présentée par M. H. Moissan. La j)lupart des expériences ellecluées sm- la solidification des alliages fer-carbone, notamment celles de Roberts-Austen et Stansfield (qui ont servi de base à l'établissement du diao;ramme de Roozeboom), et celles |)lus récentes di^ MM. Carpenter et Keeling, ont été efTectuées avec une vitesse de refioidissement relativement grande et, en tout cas, sensible- ment constante dans les divers essais ; elles ne permettent donc pas de tenir compte de ce fait important qu'im même alliage de fer et de carbone peut se présenter soit, lorsqu'd est refroidi rapidement, à l'état de fonte blanche, dans lai^uelle tout le carbone est à l'état dit combiné; soit, lorsqu'il est refroidi lentement, à l'état de fonte grise dans laquelle le carbone e-t au moins en partie à l'état de graphite libre. Nous avons effectué de nombreuses ex|>érieiices en vue de détermmer le mécanisme de cette solidification. Parmi les résultats observés, nous signalerons d'abord les suivants : La séparation du graphite dans un alliage fer-carbone amené à l'état liquide et refroidi très lentement n'a pu être observée, lorsque les éléments tels que le silicium et le manganèse n'existaient qu'a l'état de trace:^, qu'au- tant que la teneur en carbone totale était supérieure à 2 poLU- loo. SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE IQOD. 949 Dans les alliages contenant de 2 à 4 pour 100 de carbone, au contraire, on peut facilement obtenir la sé|)aration de graphite en se plaçant dans des conditions telles que le refroidissement soit extrêmement lent au moins jusqu'à la fin de la solidification. Par exemple, une fonte à 2,90 pour 100 de carbone a été tondue dans un creuset; la moitié du métal a été coulée dans une lingolière métallique, l'autre moitié abandonnée au refroidissement dans le creuset; dans la pre- mière partie on ne trouve pas Irace de graphite, dans la deuxième partie on trouve 2,21 pour 100 de gra|)hite. Si l'on recommence l'expérience, mais en plongeant le creuset dans l'eau dès que sa température est arrivée aux environs de iioo", on trouve dans le produit ainsi préparé o , 93 pour 100 de graphite. L'examen microscopique des produits ainsi obtenus semble indiquer que, dans tous les cas, il s'est séparéau conunencement de la solidification des cristaux mixles qui se sont développés graduellement jusqu'à ce que se |)roduise la solidification d'un mélange eutecLiqiie formé, dans le cas de la fonte blanche, de cristaux mixles et de cémenlile; dans le cas de la fonte grise, de cristaux mixles el de graphite. Si l'on refroidit brusquement les échantillons très peu après la fin de la solidification, on obtient des alliages ainsi constitués. Si, au contraire, on laisse le refroidissement se poursuivre régulièrement, il se produit de nouvelles modifitalions; les cristaux mixtes se dédoublent graduellement en laissant séparer, soit de la cémentite soit du graphite, el ceux qui subsistent encore à 700° se résolvent alors en perlitc. Le produit final varie donc avec la loi de refroidissement. Dans le cas de la luaLe yrise et si le l■efl•oidi^^elllerll a été suflisaMum'iU Iciit. ou observe que les cristaux mixles qui étaient au conlact immédiat du grapliile se sont conijjlètement décarburés el ont doiuié naissance à de la ferrite. E I suivanl le refruiilissenienl (runalliaf^e ler-carlione préalablement fondu, on constate que II >olidilication commence à une Icuipérature variable avec la teneur en carbone el se termine à une température \oisine de i i5o°. 11 ne nous a pas été possible de constater de dill'érence pour les lein[iéralures du commencement el de la (in de la solidification suivanl que la solidilicaticn se produit en fonte grise ou en fonte blanclie. On observe des températures un peu plus basses dans le cas du relroldissemenl rapide, mais il n'est pas possible de séparer rinlluence de la vitesse et l'indiience du mode de solidification, el l'on peut seulement conclure que cette dernière, si elle existe, esl peu accentuée. En suivant l'échauflenient des fontes grises el blanches de même composition, on observe une absorption de chaleur très nette entre 1140" el i 160°, la dillerence entre les températures observées dans les deux cas esl toujours très petite el du même ordre ()10 ACADEMIE DES SCIENCES. de grandeui" que les erreurs d'expériences, mais la moyenne des résnkalsindique cepen- dant une valeur plus basse pour les fontes blanclies que pour les fontes grises. Nous sommes donc cotuluits à admettre : 1° Que la solidification du mélange enlectique, ccmenlite-cristanx mixtes, se produit vers i iSo" et non vers io5o° comme on l'a admis le plus souvent jusqu'ici ; 2° Que la solidification du mélange euteclique, gra|)hite-cristaiix mixtes, se produit à une température légèrement supérieure et qui ne doit différer tle la précédente que de ii>" à i5°; 3" Que, suivant les conditions du refroidissement et en particulier suivant la vitesse, on obtient la solidification de l'un ou de l'autre de ces mélanges eutectiques, mais non des deuK successivement. E'n rapprochant les observ;itions résumées ci-dessus des différents essais publiés antérieurement, nous croyons pouvoir modifier le diagramme établi par M. Bakhuis-Roozeboom [)our représenter les équilibres des svslèmcs fer-carboue conformément à la figure ci-dessous dans laquelle : ABI3, cor- 1 2 3 'f 5 6 Teneurs en carbone respond à la réparation de cristaux mivtes; BD, à la séparation de gra[)hi(e; B,D,, à la sé[)aralion de cémenlile; a\^, à la solidification de l'eutectiqiie graphite-cristaux mixtes; ci,\^,, a la solidilicalion de reuiectirpie cémenlile- SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE i<)05. 911 ci'istiiiix mixtes; «S, Jt la séparation de ijra|)hile dans la solution solide et a, S, à la séparation de cémentite dans la solution solide. Le tiacé en traits j)ieins ( orrcspondrait aux réactions qui se produisent quand le refroidissement est très lent, le li;ii é ponctué aux réactions qui se produisent quand le refroidissement est rapide. Ce tracé n'esL nullemeul donné coujnx' définitif et n'a d'autre but que d'indiquer certaines moi. ViGoritoux, présentée par M. H. Moissan. On peut se demander dans quel état se trouve le silicium contenu dans les alliages d'aluminium silicifères ei, en particulier, quelle est la nature de ce ciinenl métallique dans lequel cristallise le silicium obtenu en faisant agir l'aluminium en excès sur des substances siliciées : silice, fluorures doubles, etc. EsL-ce encore de l'aluminium ou bien du silicinre d'alumi- nium? Wohkr (') le considère comme une combinaison défuiie des deux éléments; H. Sainte-Claire Deville (-) assigne au culot la formule Si Al^ et Wiuckler (^ ) ia composition Si'Al". Nous admettons qu'il ne se forme pas de siliciure d'aluminium dans ces conditions, l'attaque d'un tel lingot par l'acide chlorhydriiiue ne donnant naissance qu'à du chlorure d'aluminium, de l'hydrogène et du silicium cristallisé. Il est évident que, s'il y existait du siliciure d'aluminium, le silicium de ce composé apparaîtrait, après attaque, soit combiné, soit libre et, dans ce dernier cas, sous l'aspect amorphe. Or, dans le gaz dégagé, nous n'avons pas constaté la présence de siliciure d'hydrogène; dans le liquide on trouve bien parfois un peu de silice, mais elle est due à une autre cause; nous la ferons connaître plus bas. Enfin, si le résidu solide renferme des particules de couleur marron, que l'on |)ourrait prendre pour du silicium amorphe, il est facile de se convaincre, en les examinant à l'aide du micrpscope, qu'elles présentent tous les carac- tères du silicium cristallisé. ( ') \^ ôiil.ER, Annales de l'oggendorff. t. XCYII, i856, p. 48^. ('-) H. Saime-Clairk Dkvu.le, Comptes rendus, 1. XLII, i856, p. 5o. (') WlxcKLER, Journal fiir praktisclie Clieniif. t. XCl, 1864. p. 19.3. ()i2 ACADEMIE DES SCIENCES. Tout autres sont les résultais que l'on oblienl lorsque le silicium se trouve dans un alliage d'aluminium impur : leur combinaison peut avoir lieu, dans ce cas, et cela à la faveur de la présence d'un liers élément contenu dans l'impureté et qui peut y provoquer la formation de composés que nous appellerons : silicoaluminiifes. Nous avons été amené à la découverte de ces nouveaux, corps en cherchant à produire des siliciures cristallisés sans l'emploi du silicium liln-e. \ous chauffions donc, ou four Perrot, comme s'il s'agissait de préparer du silicium cristallisé, du fluorure double de silicium et de potassium avec de l'aluminium, dans les proportions connues, avec cette variante (|ue nous incorporions, dans le fluorure, une petite quantiti'- de l'oxyde du métal à allier. Après réaction et refroidissement, le fond du creuset contenait le culot d'aluminium silicifère, présentant son aspect normal; mais, par des traitements alternés à l'acide chlorhvdrique étendu et à la lessive de soude qui détruisaient l'alumi- nium et le silicium libres, nous tombions finalement sur un résidu qui n'était pas le siliciure cherché, mais bien un silicoaluminure. Nous avons obtenu, de cette façon, des silicoaluminures de fer, nickel, cobalt, chrome, manganèse, molybdène, tungstène, vanadium, uranium, titane, etc.; il n'y a guère (|ue le plomb, l'étain, l'antimoine, le bismuth qui jusqu'ici ne nous aient pas fourni de tels composés. Nous avons ensuite cherché diiïérenls /no(/es de prépara lion : i° nous chaufTons ensemble les trois éléments, de façon à les amener à constituer un lingot fondu; nous opérons généralement au four à réverbère, dans un courant d'hydrogène; 2° nous réduisons en poudre les silicates, ou des mélanges de silice et d'oxydes, par la méthode aluminotherniique, en expérimentant de façon que le culot fondu renferme toujours un excès d'aluminium; 3" nous faisons réagir l'iihuninium sur le lluorure double de sili- cium et de potassium, mélangé avec des métaux, des oxydes, des sulfures, en expéri- mentant comme il est dit plus haut. Pour isoler le silicoaluminure nous préférons, dans certains cas, traiter l'alliage brut ])ar une lessive étendue de soude, ce f[ui permet de le dépouiller ainsi de l'alinuinium et du silicium simultanément, tout en évitant d'altérer ceux des silicoaluminures qui seraient attaquables par les acides étendus. Les propriétés générales des silicoahiminuies permettent de les ranger à côté des siliciures : comme ces derniers, ils présentent l'éclat métallique; ils soni généralement lourds, durs, cassants; leurs formes cristallines sont souvent très nettes. La fusion d'un certain nombre d'entre eux a pu être elVectuée au four à réverbère, dans un courant d'hydrogène. Les acides étendus en attaquent quelques-uns avec formation de silice; mais la plupart de ceux étudiés jusqu'ici sont réfiactaires <à l'action de ces liquides, même concentrés. 11 n'y a guère que l'acide fluorhydrique qui arrive à les détruire généralement. Enlin, tous ceux qui ont été préparés jusqu'à ce jour résistent à l'action des alcalis en solution. Conclusions el remarques. — 1° I.e silicium et raliimininin, incapables de se combiner à l'état pur, pour former des siliciures d'aluminium, s'unis- sent souvent, à la faveur d'impuretés apportant un troisième métal, pour donner naissance à des siliciures (raluminmm el du métal, autrement dit silicoaluminures, corps définis et cristallisés; ■3° la connaissance des cas de formation de ces composés amène à faire rejeter l'emploi de tout récipient SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE ipoS. gS^ argileux toutes les fois qu'il s'agit de la préparation d'éléments suscep- tibles de former des silicoaluminures et fait comprendre pourquoi des mé- taux tels que le vanadium, l'uranium, le titane, etc. n'avaient |)u être isolés à l'état de pureté. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le décahydronaphtol-y. et l' oclohydrure de naphtaline- A. Note de M. Henri Leroix, présentée par M. A. Haller. Le naphtol-[î hydrogéné par la méthode de MM. Sabalier et Senderens a fourni, entre autres produits, le décah\ lironaphtol-fl (' ); en opérant dans les mêmes conditions avec le naplilol--/., j'ai pu obtenir assez facile- ment le décahydronaphtol-a.; l'étude de ce composé et celle des dérivés qii'd f )urnit font l'objet de la présente Note. I. DÉCAHYDRONAPHTOL-5C : C'H"— OH. — Par hydrogénation au-dcssous de 200", le naphtol-7. donne un mélange de produits liquides qui, après |)liisieurs passages dans le tube à nickel, cristallise partiellement. Les cris- taux essorés, soumis à des cristallisations répétées dans l'éther de pétrole ou dans l'acétone, fournissent le décahydronaphtol-a. Ce composé se pré- sente en aiguilles incolores, très fines; il fond à 62°. Il est peu soluble naplitol-c< en dissolution dans l'anhydride acétique. En jnécipitant par l'eau le produit de la réaction, l'éther acétique surnage. Après plusieurs lavages à l'eau a!;ii' des cristallisalions dans l'alcoo). Il se pré-ente alors en lamelles cristal- lines, incolores, fusibles à 68°, très solubles dans l'éther, Talcool et la benzine. L'uréthane phriiyligue du décahydronaphtol-'J. G'" H" — O — CO — NH — C^H" se précipite quand, à une solution de décahjdronaphtol-ï dans l'étlier de pétrole, on ajoute de l'isocyanate de phényle. Le précipité est purifié par des cristallisations répé- tées dan* l'alcool. Cet uréthane se présente en fines aiguilles, fusibles à no'. II. Octohydrure de naphtaline-k CUi"' — Provisoirement, je désigne par la lettre A roctchydrure de naphtaline formé par déshydratation du décahydronaphlol-7., par ht lettre B l'octohydriire obtenu par déshydrata- tion dti décahydronaphlol-[3. L'octohvdrnre de naphtaline-A se prépare, comme je l'ai indiqué plus haut, en chauffant le décahvdronaphtol-y. avec l'anhydride phosphorique ou mieux encore avec le bisulfate de potassium fondu. On obtient alors un liquide distillant vers 1 93°- 200° qui est un mélange d'octohydrure et de décahydronaphtol-a ; on .sépare le carbure en traitant la solution éthérée du mélange par le sodium. Le décahydrona|)htoi forme un dérivé sodé insoluble, que l'on enlève facilement; l'éther distillé laisse comme résidu le carbure pur. L'octohydrure de naphtaline-A constitue un litpiide inco- lore, bouillant à I90°-I9i° à la pression ordinaire ; sa densité est 0,981 à 0° et 0,914 à 17°. Son indice de réfraction pour la raie D est, à 17", i,4993, ce qui correspond à une réfraction moléculaire égale à 43,7 1 ; calculée, elle est 43.52. IjC dibroinine d'octohydrure de naplitalinc-K ('."'H"Br- s'obtient en ajoutant à une solution chloroformique de carbure, refroidie à o", la quantité tbéorique de brome. La bromuration s'effectue sans dégagement d'acide biomliydrique et le dérivé dibromé se précipite. Après des cristallisations dans le cliloroforme, il se présente en petits prismes incolores, fusibles à i45°, sublimables dés 120". J'ai indiqué précédemment que le dibromure d'octohydrure de naphialine-B fondait à 85°. (Quoique les propriétés physiques de l'octohydrure de naphtaline-A soient très voi- sines de celles de roclohvdrure de naphtaline-B, les dérivés fournis par ces carbure^ sont différents. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur le viclorium et la phosphorence ultra-violet le du gadolinium. Note de M. G. L'kbaix, présentée par M. P. Curie. .Sir W. Crookes a montré, en iSSi {Coinpics rendue, t. XCll, p. 12S1), qu'un grand nombre de substances, et en particulier celles qui renferment des terres rares, émettent de vives lumières sous l'influence des i-ayons cathodiques. Cette lumière se SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE igoo. ()55 réiouL au sjjectroscope en Landes luiiiineuses, parfois 1res étroites et aiséuient mesu- rables. Ces spectres peuvent caractériser divers éléments au même titre que des spectres d'absorption ou des spectres d'étincelle. Des spectres analogues ont été obtenus par M. Lecoq de Boisbaudran (Comptes rendus, t. C, i88.j. p. 1437) en faisant jaillir l'étincelle renversée sur certaines dissolutions. I^es spectres de phosphorescence cathodique sont d'une sensibilité très supérieure, dans la plupart des cas, à celle des spectres d'étincelle. Si l'on considère, d'autre pari, l'extrême difficulté que présente la sépiration des lerres rares entve elles, on comprend aisément que le problème de raltrihution de ces spectres soit l'un des plus difliciles de la spectrochimie. -M. Lecoq de Boisbaudran {Comptes rendus, t. i'.. i885, p. i437 et t. CI. p. 552, 588; t. Cil, p. 899 et t. cm, 1886, p. ii3, 627) a montré, contrairement à l'opinion sou- tenue par sir W. Crookes {Comptes rendus, t. C, i885, p. i38o, i495: t- Cil. 1886, p. 5o6, 646, i464)- que l'vltria puie n'est pas phosphorescente et que la [ilupart des bandes de phosphorescence que l'on observe dans les yllrias soi-disant pures, de poids atomique voisin de 89, sont dues à des traces de terres de poids atomiques voisins de 160 qui ne se distinguent pas des terres (luorescentes qu'il a désignées par Z^ et Zp. J'ai observé un grand nombre de faits qui cunfirment pleinement l'opinion île M. Lecoq de Boisbaudran. J'ai obtenu récemment des yttrias qui ne présentent aucune trace de la bande citron (/.= 574 dans l'yltria impure). J'ai établi {Comptes rendus, t. CXH, 1905, p. 521) que le spectre de phosphorescence que §ir W. Cropkes a attribué à un élément Ga, que M. Lecoq de Boisliiuidran considère comme identique à sa terre fluorescente Zs, doit être attribué au terbium, et j"ai attiré l'attention sur la sensibilité inouïe de cette réaction spectrale. Il n'est donc pas douteux, et je l'ai vérifié dans un très grand nombre de cas, que la phosphorescence se manifeste principalement dans des mé- langes où certains corps à l'état de traces agissent comme excitateurs et la plus grande masse de matière comme diluant. En général, l'élément excitateur (tels que Mn, Sm, Eu, Tb, etc. ) n'est pas ou est extrêmement peu phosphorescent à l'état pur; l'élément diluant (laïque Ca, .\1, Gl, V, etc.) est (h^ns le mèn>e cas. La phosphorescence passe donc nécessauement par un optimum qui correspond toujours à cle faibles teneurs de l'élément excitateur. La phosphorescence, dans le cas qui nous occupe, est une propriété atomique, car les caractères spectraux de la phosphorescence varient d'or- dinaire relativement peu avec la nature chimique du diluant et la nature chimique de la combinaison (oxydes, sulfates, etc.) dans laquelle le système phosphorescent est engagé. Les éléments excitateurs ont, en général, des spectres d'absorption et les éléments diluants en sont généralement dépourvus, du moins dans la région du spectre oit se manifeste la phosphorescence des éléments excita- teurs. Tel est le cas du gadolinium. ()56 ACADÉMIE DES SCIENCES. La gadoline est blanche, sans spectre d'ab.sor|->tion visible. Les têtes de mes fractionnements (nitrates doubles de la série magnésienne) donnent la phosphorescence rouge caractéristique de l'europium (Z^;, S3), les queues donnent la phosphorescence verte due au lerbium (Zp, (îp). Les fractions centrales sont extrêmement peu phosphorescentes et les fractions 21 et 22 de mon fractionnement principal (' ), qui sont les plus pures d'après l'étude des spectres d'étincelle, ne donnent pas de phosphorescence sensible (îans la partie visible du spectre. La gadoline pure ne manifeste donc aucune phosphorescence visible. Mais sir W. Crookes, qui a étudié en détail plu- sieurs échantillons des terres que j'ai |)réparées, a trouvé que mon gadoli- nium présentait faiblement dans l'ultra-violet le spectre de phosphorescence qu'il considère comme caractéristique d'un élément nouveau auquel il a donné le nom de victorium (Proc. Roy. Soc, t. LXV. 1899, p. 237). (Bande principale, a ^ 3i 18.) La faiblesse de ce spectre lui fit admettre que mon gadolinium renfer- mait comme impureté une trace de victorium. Depuis cette époque j'ai observé dans toutes mes terres gadolinifères un spectre d'absorption ultra-violet {Comptes rendus , t. CXL, igoS, p. i233) qui se comporte rigoureusement comme le spectre d'étincelle du gadoli- nium et doit être attribué à cet élément, qu'on le considère comme simple ou complexe. Les expériences que j'ai faites récemment établissent qu'il en est de même du spectre ultra-violet de phosphorescence. En admettant que le victorium se manifeste dans mon gadolinium comme une impureté minime, que l'excessive sensibilité de la phospho- rescence peut seule mettre en évidence (sir W. Crookes, Chem. News, vol. XCL n" 2.3.59, p. 61) il fallait s'attendre à voir ce spectre s'affaiblir ou disparaître en diluant de petites quantités de gadoline pure dans une quantité considérable de chaux. C'est précisément l'inverse que j'ai ob- servé et j'ai obtenu des épreuves photographiques de ces 'spectres où les bandes sont extrêmement intenses . De l'europium et du terbium souillés de faibles teneurs en gadolinium ont donné ce spectre beaucoup moins intense. Il ne saurait donc être douteux que cette phosphorescence se comporte comme l'absorption et le spectre de lignes du gadolinium. La phosphores- (') La tèle porte le n" 18, In queue le n" 39. Le poids atomique du Gd demeure constant 'd'un bout à l'aiUre du fractionnement {Comptes rendus, l. CXL, igoS, p. 583). " SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE IQoS. 957 cence du gadolinium clans la chaux subit un léger déplacement d'ensemble vers les grandes longueurs d'onde, les détails du spectre diffèrent sensi- blement de ce que sir W. Crookes a obtenu directement avec les terres ou leurs sulfates sans addition de chaux; mais la physionomie des sj^ectres est à ce point la même que leur identité d'origine ne saurait être douteuse. Le spectre décrit ci-dessous a été obtenu de la façon suivante : la chaux et la gadoline dans le rapport Gd-'O' 2,8 CaO 97 . 2 ont été dissoutes ensemble dans H Cl et précipitées ensemble par l'ammo- niaque et le carbonate d'ammoniaque. Le précipité, après calcination, a été soumis aux rayons cathodiques. La pose dura 20 minutes : 3 190 à 3170 3i66 3.38, 5 3i55, 5 3i53 3 1 5o , 5 3.47 3.^4 3i4o, 5 3i38 3i36 3i34 3i3o 3094 3o88 ■-) 3o85 2828 3 2789 5 Bande faible extrèmemenl dilïiise. Commencemenl de la bande a. Forte, assez étroite. Moyenne, assez étroite. Forte, assez étroite. Faillie, ditTuse. Soudée à la précédente. Forte, un peu nébuleuse. Moyenne, nébuleuse. Forte. Estompée vers les X forts. Faible, étroite. Faible, étroite. Assez forte. Estompée vers les 1 faibles. Fin de la bande a. Moyenne, très nébuleuse. Moyenne, nébuleuse. Faible, très nébuleuse. l'aible, assez étroite. Très faible, très dilluse. Cette réaction se manifeste encore nettement en opérant dans les mêmes conditions avec de la chaux additionnée de tvoIT^ de gadoline ('). Sans doute, on peut toujours considérer uu élément quelconque comme un groupe de corps. Mais en restant dans le domaine expérimental, toute substance qui est restée identique à elle-même, quelles que soient les ten- (1) Le mélange final en renfermait certainement beaucoup moins; le carbonate de Gd est un peu soluble dans le carbonate d'ammoniaque. qSy ACADÉMIE DES SCIENCES. lalives faites pour la scinder en principes distincls, est un élément. Le gadoliniuni est d;ins ce cas. 11 semble donc bien que le spectre observé par sir W. Crookes ne carac- térise aucun élément nouveau et que la substance qu'il a appelée victonum soit un complexe renfermant du gadolinium. BOTANKjUE. — Sur l'existence de lalicifères à caoulchouc clans un genre de Ménispermacées : Tinomiscium Mm. Note de M. Jacques Maheu, pré- sentée par M. Guignard. Différentes espèces de Tinuiniscium {T. peliolare Miers, 7'. Javanicum Miers, T. phytocrinoides Kurz) renferment dans leurs parenchymes des conduits remplis (l'une substance élastique possédant tous les caractères du caoutchouc. Ce sont des tubes pouvant atteindre une longueur de viS^ à iSiii", sur un diamètre de 121^ à ^o"^, disposés dans le sens de l'axe, où ils s'étendent parallèlement les uns aux autres en restant isolés ou en che- minant côte à côte. Les parois minces, cellulosiques, n'ofllVent aucune dilTéiencialion spéciale et jamais, même dans les bourgeons ou les jeunes rameaux, nous n'avons rencontré de parois transversales séparant les volumineux noyaux. Nous sommes donc en présence de lalicifères paraissant inarticulés. Ces laticiféres se mettent en contact les uns avec les autres, soit peir leurs parois longitudinales, soit par leurs extrémités en biseau. Les membranes en contact s'amin- cissent et, comme elles n'offrent plus à la pression du latex qu'une faible résistance, elles se courbent dans la cavité de l'un des laticiféres et finissent par se rompre. Les débris de la membrane rompue flottent dans la cavité cellulaire ou disparaissent complètement. Le latex est opaque, granuleux; il est insoluble dans l'eau; l'alcool absolu n'en dissout qu'un faible partie constituée par des résines. 11 se dissout complètement dans le chloroforme, le sulfure de carbone, le benzène, le xylèiie, le toluène. Il n'est pas complètement soluble dans l'étber comme la gutta. Celte matière est résistante et élastique, à tel |iûinl que, si l'on brise une écorce, un rameau ou un limbe, les fragments restent unis pai- de nombreux filament^ blancs et soyeux. La localisation des laticiféres est la suivante : dans la tige, ils se rencontrent autour des arcs scléreux péricjcliques et à la périphérie de la moelle. Dans la feuille, le pétiole en est abondamment pourvu, surtout au niveau du rendement basilaire, où ils entourent complètement les faisceaux libéro-ligneux isolés et envahissent le collen- chyme; ils pénétrent dans le limbe où -quehiuis-uns subsistent dans la nervure cen- trale, tandis que d'autres longent les nervures secondaires ou forment entre ces d^r- SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE IQoS. pîf) nières vin véritable réseau de tubes ramifiés, appuyant leurs extrémités renflées contre les faisceaux. Ils deviennent encore plus nombreux dans le parenchyme des pétales, oii ils sont accolés et se terminent en renflements ovoïde*. En résumé, la majorité des p.spèces actiiellement, connues du «^enro Tinomiscium Miers nous ont montré dans leurs parenchymes des laticifères inarticulés, qui s'anastomosent par disparition des membranes transver- sales venues en contact et qni contiennent une forte proportion de caout- chouc. C'est la première fois que l'on signale la présence d'organes sécré- teurs de cette nature dans la famille des Ménispermacées. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la pridaurasine, glucoside cyanhydricfue crislalhsé relire des feuilles de Laurier-cerise. Noie de M. H. Hérissey, présentée par M. Guignard. De nombreux auteurs se sont efforcés d'obtenir à l'état pur le principe générateur de l'acide cyanhydrique contenu dans les feuilles de Laurier- cerise ; on peut citer, entre autres noms, ceux de Winckler ( ' ), de Simon (" ), de Lehmann ('), de Jouck {''). Tous les efforts des auteurs qui se sont occupés de ce sujet n'ont jamais abouti qu'à l'obtention de principes amorphes, de telle sorte que l'étude du ou des principes cyanhydriqnes du Laurier-cerise n'a pas conduit jusqu'ici à des résultats précis et à l'abri de toute controverse. Au cours de nouvelles recherches que j'ai entreprises siu' cette question dans le Laboratoire de Pharmacie galénique de l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris, j'ai pu extraire des feuilles de f.aurier- ceriseun glucoside cristallisé nouveau, générateur d'acide cyanhydrique, auquel j'ai donné le nom de prulaurasine. Je crois devoir dès maintenant publier les connaissances acquises sur ce principe, dont je me réserve de poursuivre l'étude approfondie. Je me bornerai d'ailleurs à ne donner ici qu'un résinné succinct de mes expériences, dont le détail trouvera place dans un Mémoire plus étendu. Préparation de la prulaurasine. — On utilise les feuilles fraîches de Laurier-cerise. 5ooos de feuilles entières sont immergées pendant lo minutes, par fractions de Soos. dans (') Hepertoriam fiir die l'Iianiiacie. 2" série, t. XV', i^Sg. p. i. (-) Annalen der Pharmacie, l. XXXI, iSSg, |). 363. (') Neues Hepertorium fi'rr Pharmacie, t. XXIII, 18-4, p- 449- (,'■) Arc/dv/ler l'harniaeie. t. CCXLIII, igc), p. l^il. ni)() ACADEMIE DES SCIENCES. i.")ooo'^"' d'eau maintenue à l'ébuUilion, contenant un peu de carbonate de calcium en suspension. Les feuilles, dont on a ainsi sûrement détruit l'émulsine, sont broyée» à la machine el h\ totalilé du produit est plongée à nouveau dans le liquide primitif qu'on fait bouillir quelques instants. On laisse refroidir presque complètement, on exprime; on clarifie à l'albumine de l'œuf la liqueur obtenue et l'on filtre; on obtient ainsi 7.300™' à 8000""' de liqueur. Dans ce premier traitement, on peut remplacer l'eau par l'alcool comme liquide exlracleui-, mais l'alcool doit être également utilisé bouillant; je me suis assuré en ell'et que la-décomposition du gliicoside à extraire se faisait très rapide- ment dans les feuilles placées directement au coiUact d'alcool froid ou légèrement cliaulTé, à la suite sans doute du passage d'une cellule à l'autre des prijicipes généra- teurs de l'acide cyanhydrique. Quoi qu'il en soit, qu'on utilise l'eau ou l'alcool, les liqueurs d'extraction sont distillées à basse température, sous pression léduile. jusqu'à un résidu de 1200'^'"' environ qu'on additionne de 4'°' d'alcool à 85°. Il se produit un volumineux précipité qu'on laisse déposer 24 heures et qu'on rejette. La liqueur sur- nageante est alors distillée à fond, d'abord à l'alambic, puis sous pression réduite, dans un ballon; le résidu est épuisé à chaud et à refiux, à cinq reprises différentes, par de l'étlier acétique saturé d'eau, en employant chaque fois 200"™' d'étlier acétique. Les liqueurs élliérées sont évaporées à fond et le résidu est repris par aSo"^™' d'eau froide. On filtre el l'on agile la liqueur avec environ 2^°' d'élher ordinaire, en répétant l'opération quatre ou cinq fois; on élimine ainsi des impuretés dont la présence gêne- rait considérablement l'obtention consécutive du gliicoside. La solution aqueuse décantée est distillée à basse température, en présence du carbonate de calcium, et le résidu est repris à l'ébullition à rellux par 250"=™° d'élher acétique anhydre. Il importe, dés ce moment de la préparation, de ne plus utiliser que des dissolvants organiques bien purs et complètement déshydratés; c'est ainsi que l'éther acétique doit être préalablement bien lavé à l'eau et redistillé sur du carbonate de potassium sec. La dernière solution obtenue avec l'éther acétique, évaporée en consistance d'extrait, fournit l\os à 4o" de résidu susceptible de cristalliser facilement en totalité, surtout si on l'amorce avec un cristal antérieurement préparé. Mais comme la cristallisation se fait alors en masse et que le glucoside se redissoul aussitôt qu'on veut le délayer soit avec de l'éther acétique, soit avec de l'alcool, en vue de l'essorage, il est de beau- coup préférnble de dissoudre à nouveau le glucoside, en opérant à chaud, dans de 1 elher acétique anhydre additionné soit de toluène, soit de chloroforme el de déter- miner la cristalli-ation par addition très ménaï;ée d'éther anhydre à une telle solution. Le glucoside, qui se dépose peu à peu en fines aiguilles, est essoré à la trompe, lavé avec un mélange d'éther acétique et d'élher, puis séché dans le vide sulfurique. La grande solubilité du glucoside, qui paraît d'ailleurs susceptible de cris- talliser sous plusieurs formes, rend très délicates les dernières mani|]ulatious de lj préparation. Propriétés. — J.a |)riilaiira>iiii^ ainsi ohlentie est cristallisée en fines aiguilles incolores, flexibles, très déliées, pouvant atleimlre plusieurs centi- mètres (le longueur; sa sa\eurest ligèremeiit amère; elle fond à i2o''-i22° en un liquide é[)ais, incolore. Elle est très soluble dans l'eau, l'alcool, SÉANCE DU 4 DÉCEMBKE lyoS. 96 1 l'éther acétique, à peu près insoluble dans l'élher. Elle a un pouvoir rola- loire gauche; on a trouvé : (I) «„= — 52'',63(t'= i5, /==2,/7 = o,285o, 00 = — 2°),' (n) oco = — 52°, 75 ((^=23, /=2,/> = 0,9635, a = -4°, 066). L'émulsine dédouble la prulaurasine en acide cyanhydrtque qui a été dosé par le procédé Liebig-Denigès, en glucose cristallisant sur amorce de glucose-d et titré comme tel par la liqueur cupro-potassique et en aldéhyde benzoïque, caractérisé par sa phénylhydrazone fondant à i5i°. La cryoscopie et l'analyse élémentaire ont été faites. Le Tableau suivant résume brièvement l'ensemble des résultats obtenus : Calculé Trouvé pour CH'' A/.O". pour la prulaurasinr. Poids moléculaire.... 296 298,8 HC.\/. 9,i5 pour 100 8,59 pour 100 Glucose 61,01 n 61,24 » G 56,94 » 56,74 » H 5,72 » 5,91 » L'équation du dédoublement de la prulaurasine par l'émulsine s'écrira donc : C* H" AzO'' + H=0 = C:° H' = 0" + [fC .\z 4- C li"0. La prulaurasine doit donc être considérée comme un isomère de l'arnyg- donitrile-glucoside de Fischer (') et de la sambunigrine de Bourquelot et Danjon (^); elle diffère dès maintenant de ces deux principes par ses solu- bilités, son point de fusion et son pouvoir rolatoire. ZOOLOGIE. — Sur l'organe rétro-ccréhral de certains Rolifcres. Note de M. P. M.4rais i>e Beaucha.mi», présentée par M. Yves Delage. Il existe chez un grand nombre de Rotifères Ploïmides un organe cépha- lique, dorsal par rapport au cerveau auquel il est plus ou moins intimement (') Ber. d. d. chem. Ges., i. XWlll, 1890, p. i5o8. ("-) Comptes rendus, l. G\LI, igoS, p. SgS. C. R., 1905, •-'• Semeurc. (T. CXLI. N» 23.) 126 q62 ACADEMIE DES SCIENCES. uni, qui a élé seulement entrevu par les systématiciens. Ayant découvert que son contenu se colore avec intensité peiulaiit la vie par le neuLralroth, j'ai pu, par cette méthode et celle des coupes, me faire une idée de sa na- ture, le retrouver et montrer son homologie chez des formes très diverses. Je voudrais exposer ici mes premiers résultats; il est nécessaire d'en dé- crire trois types principaux reliés par de nombreux intermédiaires : 1° Chez /i«c/( /«/<(',« f/<7atoto Ehrenberg, il s'agit d'un véritable sac très développé qui s'étend en arriére, non seulement du cerveau sur lequel il se moule, mais du mas- tax, et dont l'extrémité supérieure bifurquée s'engage entre les cellules de la couronne pour s'ouvrir par deux courtes papilles juste au sommet de la tête, à l'intérieur de la couronne ciliaire préorale. Sa paroi est très mince, sauf en arrière où elle forme un coussinet protoplasmique épais, avec une trace de bilidité (témoin sans doute d'une parité primitive), renfermant de grands noyaux à gros nucléoles et où s'élabore un produit de sécrétion qui remplit la cavité et se colore par le neutralroth. Cette sécré- tion se produit et s'élimine suivant un mode très particulier sur lequel je ne veux pas insister pour le moment, et d'où résulte pour le contenu du sac une apparence vacuolaire très caractéristique. A ce premier type, sans conteste glandulaire, se rap- portent toutes les espèces à'Euchlanis que j'ai pu étudier, Diurella stylala (Eyferth), D.'porcellus (Gosse), Metopidia lepadella Ehr., M. acamlnata Ehr., M. solidus G. Dans ces quatre dernières espèces, qui font passage au type suivant, l'appareil rétro- cérébral n'avait jamais été signalé et n'a pu être décelé que par la coloration vitale. 2° Chez NotoniniaUi aurita Ehr., le sac se réduit à une petite bourse accolée à la face inférieure du cerveau si étroitement qu'elle sendjle, comme on l'a cru jusqu'ici, en faire partie intégrante. Mais elle envoie en haut un prolongement tubulaire qui con- tourne dorsaieraent celui-ci, se bifurque et vient se terminer par deux orifices au som- met de la tète, cette fois au ras du tégument. Les rapports sont donc les mêmes que précédemment, mais il s'en ajoute un nouveau avec l'œil qui est toujours situé devant la naissance du prolongement, juste au point de contact du cerveau et du sac. Celui-ci a attiré dés longtemps l'attention de descripteurs par son contenu : il est, en effet, rempli de petites granulations bactéroïdes très réfringentes, qui lui donnent l'aspect d'une ma^se noire par lumière transmise, et qui ne sont pas calcaires comme on l'ad- met généralement. Elles sont indépendantes de la sécrétion colorable par le neutralroth qui existe, mais moins abondante. Ce cas est celui de ISotoininala lorulosa Dujardin, N. tri- pus Ehr., Taphrocanipa sp., Gaslropus liyplopus Ehr. 3" Dans C ope us cope us Ehr., C. pachyurus G., Eosphora aurita Ehr., le sac rétrocérébral, piriforme et souvent très développé, a les mêmes rapports que précé- demment avec l'œil et le cerveau et la même terminaison antérieure, mais il est flanqué de deux grandes cellules plurinucléées, parfois très allongées, insérées sur le cerveau de part et d'autre de l'œil et qui paraissent bien en continuité de substance avec lui. Les grains bactéroïdes peuvent exister soit à la fois dans le sac et dans ces cellules, soit dans l'une ou l'autre de ces formations suivant les espèces, la sécrétion colorable SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE IQoS. gGS dans le sac seul. C'est à ce type également que se rapporte VEosphora digilala Ehr., qui montre une régression manifeste sur les espèces précédentes, et chez laquelle j'ai décrit récemment ces organes ('). En résumé, l'organe rétro-cérébral est connu jusqu'ici chez des espèces appartenant à cinq familles très différentes de Ploïmides (Euchianinés, Rattulinés, Colurinés, Gastropodinés, Notommatinés) (-). Il est fondamentalement glandulaire, en rapport avec la face dorsale du cerveau, bifurqué au moins en avant, s'ouvrant au dehors par deux orifices apicaux, et élabore une sécrétion colorable vitalement par le neutralroth, qu'on ne peut guère envisager que comme un produit d'excrétion. Chez Nolommala et formes voisines, il semble d'après ses rapports très intimes avec le cerveau et l'œil s'adapter secondairement à un rôle sensoriel et élabore une nouvelle sécrétion de nMe inconnu sous forme de grains bac- Léroïdes. Ch'^z Copeits et Eosphom, il s'y ajoute deux cellules auxiliaires qui peuvent renfermer ceux-ci et semblent dériver du cerveau. Il reste à pré- sent à suivre le développement ontogéniqueetphilogénique de cet organe, à essayer d'éclaircir ses rôles problématiques, à entreprendre l'étude histophvsiolngique et histochimique de sa sécrétion qui paraît fort inté- ressante, enfin à voir si, comme je le soupçonne, la même fonction n'existe- rait pas chez d'autres formes à l'état diffus dans les cellules de la couronne. PHYSIOLOGIE. — Sur le phototropisme des larves de Homard. Note de M. G. Bohn, présentée par M. Alfred Giard. I. Les larves de Homard présentent trois états physiologiques successifs, qui se révèlent très nettement vis-à-vis de la lumière (') : i" elles sont émises le soir et, jusqu'au lendemain matin, ou plus longtemps si elles sont maintenues à l'obscurité, elles sont attirées par les sources lumineuses ; 2" mais l'exposition à la lumière ne tarde pas à modifier cette réaction; tandis que de grand matin les larves se groupent encore vis-à-vis des sur- (•) Arch. de Zool. expér., 4' série, vol. III, 1906, Notes el Revi/cs, p. ccxxv-cfixxxiu. (2) L'organe glandulaire dorsal décrit par quelques auteurs chez certains Rliizotides (Slephanoceros, quelques Flexulorin) pourr^iit bien être homologue du précédent; je n'ai pu encore m'en occuper faute de matériaux. (=) G. Boii.N, Des tropismes et des étals p/iysioloffir/ucs (Comptes rendus de la Société de liiologie, 2.5 novembre igoâ). 964 ACADÉMIE DES SCIENCES. faces éclairées les plus étendues (fenêtres), dans le cours de la première journée, elles vont et viennent des objets éclairés aux objets obscurs; 3" au bout de quelques jours, elles s'assemblent au contraire vis-à-vis des surfaces obscures les plus étendues (murs). II. Le premier état étant incompatible avec un éclairement prolongé, il est difficile d'étudier les réactions vis-à-vis de la lumière dans cet état. Dans les fleux états suivants, on constate que les larves tendent à se déplacer suivant la direction de certaines lignes qui aboutissent normalement aux surfaces d'ombre les plus étendues; tout d'abord elles effectuent des sinuo- sités de part et d'autre de ces lignes, puis ces sinuosités diminuent progres- sivement d'amplitude et finalement les trajectoires se confondent avec ces lignes. III. Tant qu'il y a des sinuosités, l'équiHbre vis-à-vis de la pesanteur n'est pas stable (') : le dos ne reste pas constamment dirigé vers le haut, il s'incline alternativement à droite et à gauche, parfois de 90°; il peut venir même en bas, par un roulement autour de l'axe longitudinal du corps. Or le déplacement des larves se fait, non seulement suivant la direction de l'axe longitudinal du corps, mais encore suivant une direction perpendicu- laire, du côté du dos : si le dos est en haut, la larve avance et monte en même temps; s'il s'incline à droite, la larve avance en déviant à droite, et, plus la rotation est considérable, plus la déviation est prononcée. Les sinuosités des trajectoires, dans le sens vertical comme dans le sens hori- zontal, sont donc en relation avec les roulements que les larves effectuent les premiers jours autour de l'axe longitudinal du corps. IV. Dans leur marche sinueuse, les larves tendent constamment à se placer le dos en haut, c'est-à-dire tourné vers une vaste surface de lumière (surface de l'eau éclairée par le ciel), et la tête vers des surfaces d'ombre étendues (celles des rochers littoraux par exemple). Quand cette tendance est réalisée, l'éclairement des deux yeux est très [)articulier : au point le plus élevé, qui est situé vis-à-vis d'une surface éclairée, se trouve une tache de lumière; au point le plus antérieur, qui est dirigé vers des sur- faces sombres, se trouve une tache d'ombre (^). Or il semble que l'animal se guide sur l'éclairement de l'œil. Dès que (' ) G. BouK, Mouvements rotaloires chez les larves de Crustacés {Comptes rendus de la Société de Biologie, 26 novembre igoa). ( - ) G. BoHN, L'éclairement des yeux et les mouvements rotatoires [Comptes rendus de In Société de Biologie. •?. flécenibre 190.5 ). SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE IQoS. pÔS celui-ci est modifié, la larve prend instantanément la position sous laquelle l'éclairement redevient ce qu'il était. Ainsi, en approchant un écran noir parallèlement à l'axe du corps, on provoque un roulement qui amène le dos à l'opposé de l'écran, de telle façon que le sommet de l'œil est encore éclairé au maximum; en appro- chant l'écran perpendiculairement à l'axe du corps, en arrière des yeux, on provoque une rotation en rayon de roue qui amène la tète à faire face à l'écran, de sorte que l'avant de l'œil est encore éclairé au minimum. Dans le premier cas, le dos vient à l'opposé de l'écran et, comme la trans- lation se fait du côté du dos, la larve s'éloioue, comme si elle était repoussée par l'écran noir; dans le second cas, la tête vient vis-à-vis de l'écran et, comme la translation se fait du côté de la tète, la larve s'approche, comme si elle était attirée par l'écran noir. Ainsi une même larve, tant qu'elle peut effectuer des roulements et des rotations en rayon de roue, peut être successivement repoussée et attirée par les écrans noirs; c'est ce qui a lieu dans le deuxième état; mais, dans le troisième, le plan sagittal conservant une direction verticale, il n'y a plus dans ces conditions que des attrac- tions. V. Tous ces mouvements, répulsion et attraction, roulement et autres rotations, se font avec rapidité et précision et ont le caractère de mouve- ments irrésistibles, suivant des lois qui paraissent très précises, mais qui varient avec les états .physiologiques. Ils admettent une résultante dont la direction est celle ilu phototropisme. Les tropismes, chez les larves de Homard, comme chez les Mollusques et les Annélides marins ('), sont donc des phénomèmes beaucoup plus com- plexes qu'on ne pensait jusqu'ici. L'orientation n'arrive à se finre qu'à la suite de mouvements rotatoires très compliqués et variables suivant les conditions externes et internes. Au début, elle se fait presque uniquement par rapport aux surfaces d'ombre et de lumière; il n'y a pas encore d'équi- libre vis-à-vis de la pesanteur; l'équilibre n'est réalisé que sous une dis- tribution spéciale des taches d"ombre et de lumière sur la surface des yeux. Ce fait très remarquable permet d'élargir la nouvelle théorie du phototropisme que j'ai donnée ici même (-'), et n'est pas particulier aux (') G. tioHN, Attractions et oscillations sous l'influence de la lumière {Mémoires de l'Institut gênerai psychologique, l. i, avril 1900, p. i-ioi). (■-) G. BoiiN, Théorie nou\'elle du phototropisme {Comptes rendus, 21 novembre igo/i). ^66 ACADÉMIE DES SCIENCES. Crustacés. Chez beaucoup d'animaux, l'œil semit, avant l'otocvsle, l'organe de l'équilibration. GÉOLOGIE. — Sur la structure idéologique des Pyrénées occidentales. Note de M. Pierre Termier, présentée par M. Michel Lévy. On sait que les montagnes du pays basque sont faites de terrains paléo- zoïques divers, et aussi de Trias, et, pour une moindre partie, de terrains jurassiques; et l'on sait encore que, an nord, à l'ouest et au sud de ces montagnes, s'étend une zone, généralement fort large, de terrains cré- tacés. C'est la zone d'Hasparren, d'Ascain, de Saint-Jean-de-Luz, de Saint-Sébastien, de Burguetc. A l'est de Roncevaux, le Crétacé du ver- sant espagnol empiète sur la région montagneuse et, à jjartir de la forêt d'Orion, c'est lui, désormais, qui, jusqu'à Gavarnie, constitue la plupart des hauts sommets. Les travaux de MM. Stuart-Menteath et Sennes nous ont appris que l'âge de ces dépôts crélacés va de l'Aptien au Dnnien, et que, tout au moins dans le pays basque, c'est le Cénomanien qui semble être, de beaucoup, l'étage le plus développé. Je me suis proposé, depuis quelques années, d'étudier l'allure de ce Crétacé basque, et de savoir s'il est en place, ou s'il xnent d'ailleurs. La question n'est nouvelle qu'en partie, puisque, en 1908, M. L. Garez, dans sa Géologie des Pyrénées françaises, a admis le charriage du Crétacé supé- rieur du versant espagnol, charriage venant du Sud et transportant du Sud au Nord une écaille large d'au moins 200*""; et que, dès 1900, MM. Michel Lévy et Léon Bertrand ont émis l'hypothèse de nappes empilées, pour expliquer les contacts anormaux du Trias dans la région de Biarritz. Mais je suis très convaincu que cette question est beaucoup plus ample, et que, s'il y a charriage, le phénomène est général et embrasse tous les dépôts crétacés, de part et d'autre de l'axe pyrénéen, et même toutes les Pyrénées. Un fait capital est l'existence de longues et étroites bandes synclinales, remplies de dépôts crétacés, qui se détachent de la zone crétacée du ver- sant sud, et s'avancent jusqu'à quelques kilomètres, seulement, de la zone crétacée du versant nord. Ces bandes ont été signalées, en 1887 et 1891, par M. Stuart-Menteath. La plus importante part de la forêt d'Orion, coupe la route d'Es|)agne à quelques kilomètres au sud de Saint-Jean-Pied-de- Port et va finir en pointe, vers l'Ouest, un peu au sud du village d'Anhaux. Une autre, partant également de la forêt d'Orion, s'avance au Nord jusqu'à SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE igo5. 967 Estérençiiby. Elles touchent, sur leurs bords, aux terrains les plus variés : Trias, Permien, Carboniférien, Dévonien, Golhlandien ; et, dans le même profil en travers, les deux bords de la bande sont, presque toujours, très différents. Elles forment, par-dessus les Pyrénées, le trait d'union entre le Crétacé du versant espagnol et le Crétacé du versant français. Le Trias de Saint-Jean-Pied-de-Port s'enfonce, au Sud, sous le Crétacé d'une bande syn- clinale; au Nord, sous le Crétacé du versant français. Entre les deux con- tacts, il n'y a que 5'"" ou 6'""; et, de part et d'autre, les faciès du Crétacé sont identiques. C'est donc l'érosion qui a dégagé de sa couverture crétacée la région axiale pyrénéenne; et il est certain que tout le pays basque a été, jadis, revêtu d'un manteau continu de couches albiennes et cénomaniennes. Nulle part, dans la région montagneuse, le Crétacé n'est recouvert par des roches plus anciennes et les seuls recouvrements indiscutables sont ceux qu'ont signalés, près de Biarritz, MM. Michel Lévy et Léon Bertrand. Mais, si les recouvrements font défaut, les contacts anormaux abondent et l'on peut même dire que le contact du Crétacé et de son substratum a presque toujours les caractères d'un contact anormal. Cela est vrai, non seu- lement pour les bandes synclinales dont j'ai parlé, mais aussi pour les bords des vastes régions crétacées. Ces bords semblent toujours être des failles, et qui seraient à peu près horizontales : ce qui revient à dire qu'ils coïn- cident avec les affleurements d'une surface de charriage. Les assises créta- cées sont, presque partout, exlraordinairement plissées, et de la façon la plus chaotique, tandis que le substratum montre, le plus souvent, des assises faiblement inclinées, ou ondulées, dont l'allure est, en apparence, très régulière. Il y a donc eu, sans aucun doute, déplacement relatif du manteau crétacé sur son substratum paléozoique, triasique ou jurassique. Mais ce déplacement relatif n'a pas atteint une grande amplitude, car le Crijlacé, lorsqu'il renferme des poudingues, ne montre, dans les galets de ces poudingues, que des roches aisément identifiables aux roches paléozoïques du substratum. D'autre part, quand on étudie ce substratum lui-même, on y trouve fréquemment des preuves d'autres déplacements relatifs, du même ordre que le premier. C'est ce que j'ai appelé, l'an dernier, des symptômes de charriage. L'un des plus beaux est visible sur la route d'Espagne, à 4'"" au sud de Saint-Jean-Pied-de-Port, dans le Gothlandien, tout près du bord sud de la bande synclinale crétacée : et c'est une brèche de friction à débris de quartzites, analogue aux brèches de friction entre granité et calcaire que j'ai récemment décrites (Moiné-Mendia, près Héletle). Enfui, dans la série d'assises qui constitue le substratum du Crétacé, les élirenieitts sont extraordinaires et Vallure lenticulaire eiV la règle. Chaque étage géologique garde son faciès et, cependant, son épaisseur varie considérablement d'une coupe à l'autre et tous se suppriment, çà et là. Ç,68 ACADÉMIE DES SCIENCES. pour reparaître tout à côté. De sorte que c'est seulement l'apparence de l'allure qui est régulière. En réalité, la série en question est une série d'étages en superposition nor- male, presque horizontaux dans leur ensemble, mais déplacés les uns sur les autres et réduits à l'état de lentilles. Ces phénomènes sont caractérisliqiies. Toute la série sédimenlaire du pays basque, depuis le Cristallin du Labourd jusqti' au Crétacé inclusivement, est une nappe t)enue d'ailleurs et ployée en carapace. Tl est possil)le que cette nappe soit complexe, c'est-à-dire formée de pinsiems nappes, mais je n'en ai pas encore la preuve. Le charriage admis par M. Garez pour le versant méridional des Pyrénées et ceux qu'ont invoqués, pour la résjion de Biarritz, MM. Michel Lévy et I.éon Bertrand, appartiennent à un seul et même sys- tème de charriages. De même que la Cordillère cantahrique, les Pyrénées occidentales sont pays de nappes. GÉOLOGIE. — Sur l'orientation que prend un corps allongé pouvant rouler sur les fonds dans un courant liquide. Note de M. E. Noël, présentée par M. Michel Lévy. On sait depuis longtemps que, dans certains conglomérats, les galets allongés ont une tendance à une orientation parallèle de leurs grands axes. Mais je n'ai vu nulle part assigner de cause bien nette à ce phénomène. C'est de la recherche de cette cause que je me suis occupé. Un galet dans un courant est soumis aux deux actions de la pesanteur d'une part, et des fdets d'eau d'autre part. Si ces deux actions ne sont pas suffisantes pour le faire rouler, mais seulement pour le faire pivoter, tout se passe comme s'il était fixé par son point de contact et mobile seulement autour d'un axe fixe vertical. Si le fond est incliné, la pesanteur détermine un couple qui tend à amener horizontalement le grand axe du galet. Si le fond est horizontal, la pesanteur n'a plus d'action, et le solide n'est plus soumis qu'à un coup-le du fait du courant. Dans le premier cas, les deux couples se composent, et la position d'équilibre est telle que le couple résultant soit nul. Dans le second, il faudra pour l'équilibre que le couple dû au courant soit lui-même nul, condition réalisée pour un solide à plan de symétrie par exemple, quand la direction des filets liquides est parallèle à ce plan. Seuls les corps allongés s'orienteront, et, pour un solide à trois axes, la position SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE igoS. 969 d'équilibre stable sera celle où le grand axe est perpendiculaire aux fdets licpiides. i" D'abord, dans les rigoles sinueuses creusées par la pluie, dans des las de sable contenant de petits cailloux, tout galet allongé qui reçoit directement le courant a toujours le grand axe dirigé transversalement aux filets liquides, quand le rapport des axes atteint au moins i,5. Quand la direction est oblique, c'est qu'un obstacle, d'ailleurs visible, a produit des remous locaux ou a empêché le galet de pivoter. 1° Des galets étant disposés sur une plaque horizontale, je fis tomber sur la plaque un jet vertical sous pression, de manière à y produire des filets d'eau rapides et diver- geant d'un même point. Les galets se sont tous orientés normalement aux rayons, c'est- à-dire aux filets d'eau. 3° Si l'on incline la plaque, les galets prennent une direction intermédiaire entre l'horizontale et la normale aux filets d'eau, direction pouvant être pratiquement con- fondue avec la normale pour une vitesse suffisante. D'ailleurs, ce mode de progression des galets a déjà été observé par Daubrée dans le Rhin ('). Il résulte de là que les galets allongés d'un conglomérat ont en un point une direction dominante, normale à la trajectoire des filets liquides eu ce point au moment précis de leur arrêt. Dans certains poudingues dont les galets se touchent, les vides étant seuls remplis de sable, l'orientation parallèle des éléments est parfois d'une netteté remarquable. On peut déduire de là une méthode pour préjuger de la direction du courant qui a amené les galets d'un conglomérat. Quand la roche en place présente des découverts assez étendus, on n'a qu'à observer un nombre suffisant de galets, à mener d'un point des parallèles à leurs grands axes, à déterminer la direction moyenne, et à lui mener une perpendiculaire. Cette dernière est la direction moyenne des fdets liquides dans l'étendue de la surface considérée. J'ai appliqué cette méthode dans quelques cas : d'abord en certains points du grès infraliasique, puis aux conglomérats du grès vosgien des en- virons d'Arches, près d'Épinal, où elle a apporté de grandes probabilités en faveur de l'existence d'un courant de direction moyenne E. io° S. Elle réussit bien surtout avec les galets de 2""' à G*"" de grand axe. Les galets plus petits obéissent trop facilement aux moindres impulsions, et les galets supérieurs à 10'='" ne pivotent que difficilement. En raccordant les résultats obtenus en des points différents et assez rap- prochés, on pourra arriver à se faire une idée de la marche des courants (') Ann. des AJines, 1807, p. 5^6 (en note). C. H., i.)oû, j' Semestre. (T. C\l.l, i\' 23 ) ' ^7 97" ACADEMIE DES SCIENCES. marins à une époque géologique et, p-r suite, de l'origine possible des éléments de certains conglomérats. GÉOLOGIE. — Sur les fossiles dévoniens de l' Ahenel occidental recueillis par M. Noël Villatte. Note de M. Emile Haug, présentée par M. de Lappa- rent. Le raid mémorable effectué par le commandant Laperrine dans le Sahara central en février-juillet igo4, fertile en résnllats géographiques et politiques, a fourni des renseignements non moins nombreux sur la struc- ture géologique d'une partie du désert précêclemment pour ainsi dire inconnue. Le capitaine Besset, qui prenait part à cette expédition, a publié récemment une intéressante esquisse géologique (' ) des pays traversés par l'itinéraire, d'où il ressort entre autres que les grès éodévoniens, si déve- loppés plus à l'est, participent dans une large mesure à la constitution de l'Ahenet, région de plateaux située à plus de 200'"" au sud dTn-Salali. Dans un appendice lithologique à la Note du capitaine Besset, M. G.-B.-M. Flamand (") conclut en outre à l'existence degrés famenniens, en se basant il est vrai sur des déterminations paléontologiques qui ont un caractère essentiellement provisoire et sans indiquer même approximativement les points de l'itinéraire où les fossiles ont été recueillis. M. Noël Villatte, calculateur à l'Observatoire d'Alger, qui accompagnait également l'expédition du commandant Laperrine, a fait de son côté des récoltes de fossiles, qu'il a bien voulu me communiquer et dont l'étude me permet aujourd'hui de compléter les renseignements [lubliés par le capi- taine Besset. Tous ces fossiles proviennent de l'Ahenet occidental. M. Villatte a observé sur les berges de l'oued Tadounasset, près du cam- pement du 22 mars igo4 (24''53'lat. N., 0° i4' long. W.), des schistes noirs, bruns à la surface, plongeant d'environ 3o" vers le nord et renfermant des empreintes asst z nombreuses, parmi lesquelles j'ai reconnu un I^amellî- branche spécifiquement indéterminable, mais appartenant manifestement au genre Edmondia J. Hall; puis des Conularia aplaties, où toutefois tous (') Lieutenant Besset, Esquisse gé&logique des régions de l'Ahenet, du Tanez- roiifl, de l'Adrar (Aorcl), du Tassili des Ahaggar et du Tifedest {Renseignements coloniaux Comité Afrique française, 1900, 11" 3, p. i23-i34, 20 figures). ('')lbid., p. 1 38- 109. SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE 1900. 971 les détails de roinemenlation sont conservés, de sorte que ridentificatioii avec Coriularia africana Sharpe ne peut laisser de doute. Cette espèce a été rencontrée jusqu'à présent aux Cedarbergen (colonie du Cap), dans les couches de Bokkeveld rapportées au Dévonien inférieur et dans les schistes d'Icla de Bolivie, également éodévoniens (A. Ulrich). Des observations nouvelles sont nécessaires pour élucider les relations stratigraphiques des schistes de l'oued Tadounasset avec les grès éodévo- niens de la région, mais, dans tous les cas, la découverte de Cunularia afri- cana dans l'Alienet accentue encore les affmités du Dévonien inférieur du Sahara avec celui de la province sud-américaine et sud-africaine, que j'ai mises en évidence dans un travail récent. Au-dessus des berges de l'oued Tadounasset s'élève une gara haute de So"" environ, sur les flancs de laquelle M. Villatte a recueilli, dans des marnes, des fossiles dégagés assez nombreux, la plupart à l'état de moules internes Ces fossiles sont les suivants : Schizophoria n. sp., voisin de Schizophoria carinata Hall, du groupe de Chemung de l'étal, de New-York ( Famennien) ; 5rran frères. ICIiaix. Jourdan, Rulï. Igns Courlia-Hecquet. Germaia et Grassin. Siraudeau. 'onnc Jérôme. znçon Alarlon. I Feret. ■deaux ! Laurens. ( Mu lier (G.) trges Renaud. ; Derrien. \ F. Robert. Oblin. ' Uzel frères m Jouan. imbéry Perrin. \ Henry. Lorient. Lyon. I st •bourg .... ^mont- Fci-r ( Margucrie. ) Delaunay. ( Bouy. Nourry. Ratel. Rey. \ Lau' verjat. chez Messieurs : iBaumal. M»" Texier. Cumia et Masson. I Georg. Phily. 1 Maloine. Vitte. Marseille Kuat. l Valat. Montpellier | Goulet et (Ils. .Moulins Martial Place. ÎBuvignier. Grosjean-Maupin. Sidot frères. 1 Dugas. I Veloppé. i Barma. I Appy. Debroas-Duplan. Loddé. Blanchier. Lévrier. jjenncs Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). Rouen Nantes . Nice Ni mes. . . Orléans . Poitiers. enoblc . . . Boclicllc Havre . ■ ■ ■le \ Drevet. \ Gratier et G" Foucher. Bourdignon. Dombre. I Tallandier. ' Lenoir. S'-L'tienne . Toulon. . . . '\ Langlois. Lestriugant. Chevalier. Toulouse . j Allé. ^ Ginaet. I Privât. [ Boisselier. Tours \ Péricat. ( Bûusrez. Giard. '/ Lemaitre. Valenciennes On souscrit chez Messieurs : Amsterdam 1 Feikema Caarel- i sen et G'-. Athènes . Beck. Barcelone Verdaguer. [ Asher et C^". \ Dames. - j Friedlander et fils. ( Mayer et Muller. Berne . Franck'e. Bologne Zanichelli. / Lamerlin. Bruxelles , 1 Mayoleï et Audiarte ( Lebègue et G". , Sotchek et C°. Bucharest j Alcalay. Budapest . Kilian. Cambridge Deighton, Bôll et C" Christiania . Cammermeyer. Constantinople . Otto Keil. Copenhague . Hôst et fils. . Seeber. . Hoste. . Beuf. ; Eggimann. , Georg. ( Stapelmohr. La Haye . Belinfante frères Lausanne BtaàA. ■ Payotet C'°. Barth. Brockhaus. .. < Kœhler. 1 j Lorentz. ' Twietmeyer. ) Desoer. ' Madrid. Milan . chez Messieurs: ( Dulau. Londres ! Hachette et C'v ( Nuit. Luxembourg .... \. Bûck. ' Ruiz et G'". 1 Romo. «Capdeville. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. l Marghieri di Gius. ■'^'"P^'^' iPellerano. , Dyrsea ot Pfelffcr. yVeiy- l'ork ! Stechert. \ LemcUc et Buechncr Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'-. Palerme Reber. Porto Magalhaés et Moaii Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Rome. Loescher et G"' Stockholm S'-Pétersbourg Rotterdam Kramers et fils. Nordiska Bogliaadûl Zinserling. Wollï. i Rrirp^ frèr^?. \ Brero. Turin <. ciausen. I tloseobergetSelUt: Varsovie Gebethner et WoK; Vérone Drucker. ^ Frick. Vienne | Gerold et C". Zurich ..! Meyer et Zeller. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences N^ 23. TABLE DES ARTICLES (Séance du 4 décembre 190d.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages M. A. L.vVF.UA?;. — Coiiliibulion à l'iilucle de la répartiliiin des iriouclies Isétsé dans l'i>uisl afiicain français et dans l'Ktat Pages. indépendanl du Congo 929 .M. C. Guicn.\Rii. — Sur la défoimation des quadriques g.î 2 CORRESPONDANCE . M. le PniisiDr.NT di: vi* Congrès intehna- noXAi, DE Cm.MiE prie l'Académie de vou- loir bien se faire représenter à ce Congrès à Rome 936 M. le Secrét.\irh perpétuel signale divers Ouvrages de M. Hein-yl; Arctowski et de M. F. Ferber go'j IM. E. Belot. — Sur la lui de Bude et les inclinaisons des équateurs planétaires sur l'écliptique 9-37 M. CH.4RLES Fahry. — Sur l'éclat intrin- sèque de la couronne solaire pendant l'éclipsé du 3o août igoâ 9^0 M. Marcel Brilloitin. — Inertie des élec- trons • 94 1 M. Charles Nordmann. — Sur certaines expériences relatives à l'ionisation de l'at- mosphère, exécutées en Algérie à l'occa- sion de l'éclipsé totale du 3o août 1900... 9^.5 M. Georges Chabpy. — Sur le diagramme d'équilibre des alliages fer-carbone 948 iM. Em. Vigouroux. — Action du silicium sur l'aluminium pur; son action sur l'alu- minium impur : silicoaluminui'cs 9J1 M. Henri Leroux. — Sur le décahydro- napbtol-aet l'oclohydrure de naphtaline-.^. 903 M. G. Ureaix. — Sur le victorium et la Bulletin bibliograpriquk phosphorescence ultra-violette du gadoli- nium gojj .M. Jacques .Maueu. — Sur l'existence des laticifères à caoutchouc dans un genre de Ménispermacées : Tiiiomiscium Miers.... gjS M. H. HÊRissEY. — Sur la prulaui-asine. glucoside cyanhydrique cristallisé retiré des feuilles de Laurier-cerise 9Ô9 .M. P. Marais dk Beauchamp. — Sur l'organe rétro-cérébral de certains Koliféres tfn M. G. BoHN. — Sur le phototropisme des larves de Homard 9CJ M. Pierre Termier. — Sur la structure géologique des Pyrénées occidentales 966 M. E. Nuel. — Sur l'orientation que prend un corps allongé pouvant rouler sur les fonds dans un courant liquide 968 M. Emile Haug. — Sur les fossiles dévo- niens de l'Ahenet occidental recueillis par M. NncM Villalte 971, M, HouLLiER. — De l'influence des pluies estivales sur le débit des sources de plaines 9-1 .MM. Gaetaxo Platama et Giovax.m Pla- T.4XIA. — Effets magnétiques de la foudre sur les roches volcaniques (]-\ PAKls. — IMPIUMKKIE (i A UT H l E H - V I L L A K S . Quai des Granrts-Auguslins, 5i. Le Gérant : Gadthibr-Villars. 1905 SECOIVD SEMESTRE COMPTES KENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLI. WU (11 Décembre 1905 i PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPHIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES Dt L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Ac 'ustins, 55. 1905 RÈGLEMENT KEL4TIF AUX COMPTES RENDU! Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 2^1 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de Fanalyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1''''. — Impression dès travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspontiant de l'Académie ne peut donner plus de 3:^ pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les 11/ un Rapports relatifs aux prix décernés ne le soi) ni tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en sé.ce blique ne font pas partie des Comptes rendu Article 2. — Impression des travaux des étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des peoB qui ne sont pas Membres ou Correspondants cl demie peuvent être l'objet d'une analyse ou sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoii; tenus'de les réduire au nombre de pages rec i , Membre qui fait la présentation est toujours i iimJ mais les Secrétaires ont le droit de réduire ce autant qu'ils le jugent convenable, comme il: pour les articles ordinaires de la correspondai cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êtr à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au pli le jeudi à m heures du matin ; faute d'être temps, le titre seul du Mémoire est inséré Compte rendu actuel, et l'extrait est renv Compte rendu suivant et mis à la fin du cahi« Article 4. — Planches et tir âge a pa Les Comptes rendus ne contiennent ni plf:li ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sut autorisées, l'espace occupé par ces figures coul pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais c s teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapp 'ti les Instructions demandés par le Gouverneme Article 5. Tous les six mois, la Commission adminisal fait un Rapport sur la situation des Comptes Tii après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Règlement. Les Savants étrangers à 1 Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance s '« ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI H DÉCEMBRE 19()S, PRÉSIDENCE DE M. TROOST. MÉMOIRES ET GOMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie que, en raison des fêtes de Noël, la séance du lundi 25 décembre sera remise au mardi 26 décembre. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome GXL des Comptes rendus, janvier-juin igoS, est en distribution au Secrétariat. CHIMIE MINÉRALE. ~- Sur la distillation de l'or, des alliages d'or et de cuivre, d'or et d'étain et sur une nouvelle préparation du pourpre de Cassius. Note de M. He.vri Moissan. Pendant longtemps, l'or a été regardé comme un métal difficilement volatd que l'on ne pouvait amener à l'état de vapeur que sous l'action de l'étincelle d'une forte batterie électrique. Cependant Robert Harc, en 1802, avait volalUisé une petite quantité d'or au moyen du chalumeau à oxygène et à hydrogène. En 189:^, nous avons démontré que l'or entrait en ébiillilion avec rapidité au four électrique et qu'il était facile de distiller l^o^ d'or en l'espace de quelques minutes ( '). Depuis nos premières expériences, Schuller (-), (|) 11. MoissAN, Jitude de quelques phénomènes nouveaux de fusion et de volatili- sation produits au moyen de la chaleur de l'arc électrique (Comptes rendus l. ex VI, ,893, p. ,429.) (-) SciiULLEii, DistillaUonen in lu/tleeren «hiarzgefdssen iZ. anor-- Chem t. XXX Vil, .903, p. 69). C, R., igoô, 2- Semestre. (T. CXLI, N° 24.) 128 tj-8 ACADÉMIE DES SCIENCES. puis Kraffl et Berj^feld (') ont établi qiu% dans le vide, l'or, enfermé dans un tube de quartz fondu, commence à se volatiliser vers ioto°. Dislillalion de. l'or. — Nos expériences ont été laites avec le dispositif décrit dans nos précédentes recherches sur la distillation du enivre. Nous avons chauffé, dans un creuset, iSo''' d'or pur pendant 5 minutes 3o secondes, avec un courant de 5oo ampères sous i lo volts et nous avons distillé ainsi lo*^ de métal. Dans une deuxième expérience, faite avec le même poids de métal et la même intensité de courant, mais dans laquelle la durée de l'expérience était de 6 minutes 3o secondes, nous avons distillé 20''' de métal. L'or qui restait dans le creuset après !-efroidissement ne renfermait pas de calcium; il titrait 99,98 d'or. Sa surface extérieure |jrésentait quelques cavités [provenant des bulles gazeuses qui se dégagent au moment de la solidification. Cette surface métallique était recouverte, sur certaines de ses parties, d'un voile noir formé de cristaux de graphite enchevêtrés. Les géodes présentaient une cristallisation confuse de l'or sous forme d'arbo- lescences se coupant à angles droits. Tout autour du creuset, se trouvaient de petites gouttelettes métalliques jaunes provenant de la condensation des vapeurs du métal. La chaux fondue, (jui était voisine du creuset, était colorée en jaune très pâle, mais ne renfermait que des traces d'or; il en est de même des cristaux de chaux qui se forment à une certaine distance. L'or distille avant le point d'ébuUition de la chaux. C'est ainsi qu'un frag- ment de chaux fondue, voisin du creuset, est presque blanc, à peine teinté de jaune, tandis que la chaux frittée, qui se trouve près des électrodes et sur laquelle de très petits globules d'or se sont déposés, est |)lus colorée. Sur le couvercle du four, ainsi que sur les électrodes, on rencontre une grande quantité de gouttelettes d'or. Lorsque ces gouttes métalliques sont un peu éloignées du creuset et se trouvent sur la chaux du four, elles sont entourées d'une auréole rouge cjui se dégrade en une belle lemte fi'un pourpre foncé. I^e tube de cuivre traversé par un courant d'eau froide, qui est disposé au-dessus du creuset, est recouvert d'un feutrage jaune foncé à reflets pourpres. Examiné à la loupe, il est formé de légères ramifications jaunes et brdlantes rappelant l'aspect du cuivre que nous avons décrit dans une Note précédente. (') Krafft et Berufeld, Ucber tiefsle VerdainpfungsLemperaliiren von iMetallen ini Vaciiiini des kathodenlichts {lier. chem. GesclL, t. XXXVIII, 1900, p. 254). SÉANCE DU II DÉCEMBRE 1903. 979 Parfois on recueille de l'or filiforme, variélé qui a déjà été obtenue par Margoltet ('), par Liversidge (-) et que notre confrère M. Diltc (') a pré- parée en dessous du point de fusion de l'or, en chauffant nne lame de ce métal avec un mélange de chlorure et de pyrosulfate de sodium. Lahauteur do ces filaments varie avec l'épaisseur de la couche d'or condensée sur le tube froid. Ou rencontre aussi, dans les jiarties les plus voisines de ce tube froid, de très petits cristaux jaunesbrilhuits et d'apparences cubique. Cet or est accompagné d'une petite quanlité de chaux distillée et de ijraphite. Ce mélange, débarrassé de la chaux par un traitement à l'acide acétique élendu, renferme de l'or tellement divisé que cette |)oussière reste en suspension dans l'eau en lui doiuiaul, par transparence, nne coloration verte. Enfin, en recueillant la vapeur d'or condensée sur une cloche en verre mince, nous avons obtenu un dépôt d'une bellecouleur pourpre formé d'un mélange de chaux et d'or distillé. Ces expériences de la distillation de l'or ont été répétées dans un tnbe de cliarbon en plaçant le métal dans une nacelle de graphite. De même que dans l'expérience précédente, on voit nettement le métal fondre sous l'ac- tion de l'arc électrique, puis après i minute 3o secondes entrer en ébul- lition. La vapeur qui s'élève de la nacelle rencontre la partie supérieure du tube qui est fortement chauffée, reste complètement transparente, puis vient se condenser dans les parties froides sous forme d'une véritable pluie de globules d'une excessive îniesse. Dans une de ces expériences, en cliauf- fanL 4 minutes avec un coiu-aut de joo ampères sous 1 10 volts, nous avons distdlé 17^ de métal. Dans la partie condensée, au milieu d'un grand nombre de sphérules métalliques, on rencontre quelques petits cristaux d'or. Le lingot, examiné avec soin après l'expérience, était encore recou- vert de ce voile noir de graphite donL nous avons parlé précédemment. Nous pouvons conclure de nos expériences que l'or est plus dil'ticdement volatil que le cuivre. En cluuilfant, eu eifet, dans les mêmes conditions, ces deux métaux, on voit se [produire l'ebidlition dans un temps beaucoup (') Maiigottet, Ueclierclies sur (es sulfures, séléniures eL i.eiLurures inélalUijues {Ann. Ecole Normale. 1" série, t. \1II, 1S79, p. "i'y'j). i"^) LiVKRSiuGiï. On titp oriffin of inoss ,:^ol'. iM. Salesses m'a donné l'assurance que nulle part ces roches ne se trouvent en place dans l'iie, aujourd'hui entièrement défrichée; peut-être ces galets proviennent-ils du déniantèlenienl de gise- ments situés en mer. Des galets identiques ont été recueillis en grand nomlire ilans la grotte de Ivakiinbon, prés de Dubréka, en même temps ipie des inslrninents préhislo- rii|iies en hématite; aucun gisement île ces rociies ne se trouvant sur la teri'e ferme, ils ont dû y être apportés de la cote voisine; ils ont été recherchés et utilisés à cause de leur forme arrondie et de leur surface usée par le frottement. C'est l'étude d'une importante rollection jirovenant de ce gisement et envoyée en 1S9S à mon collègue, M. Ilamy, par le regretté gouverneur Ballay, qui a été le point de départ des recherches dont les résultats préliminaires constituent cette Note. SÉANCE DU II DÉCEMBRE lÇ)o5. qSS toutes sont leucocrales, les feldspalhs et les feldspathoïdes ne constituent pas moins de 90 pour 100 de leur masse et souvent elles en contiennent davanta£;e. Ces deux types extrêmes peuvent être définis d'après la nature de leur pyroxène et de leur amphibole. Syénites néphéliniqws à augile el hornblende {type dominant dans Vile Cassa, observé à Tamara; blocs à Conakry). — Cette roche, grise ou rosée, est tantôt uniformément grenue, tantôt porphyroïde, par suite de l'exis- tence de grands cristaux aplatis feldspathiques, distribués dans une masse à éléments plus petits. Le feldspath dominant est de l'orthose, généralement homogène, parfois cependant finement faculée d'albite; il englobe çà et là un peu de plagio- clase (andésine basique). La néphéline est associée d'une façon constante à de la sodalite, qui prédomine tians certains échantillons, elle est parfois remplacée par de la noséane; ces deux minéraux sont souvent partiellement transformés en cancrinite, en muscovite, en analcime ou en mésotype. Le pyroxène est de ïaugite œgyriniqiie, verte, résultant quelquefois de la transformation d'une augite un peu violacée; l'amphibole, qui est fré- quemment orientée sur lui, est une hornblende barkévicitique , brunâtre ou verdàtre, en lames minces. Dans quelques échantillons, elle est associée à de la biotite (inclusions réticulées de rutile). Il existe en outre une très grande quantité de sphène, un peu de titano- magnétite, parfois de mélaniie. Enfin, il me reste à signaler la fréquence de grandes baguettes de rinkite. Quand la roche est grenue, les métasilicates, la sodalite et une partie de la néphéline sont englobés par l'orthose; quand elle est porphyroïde, au contraire, ces minéraux prennent une forme granulitique et enveloppent les grands cristaux de feldspath potassique et de noséane (ponctués de magnétite) : il y a là tendance à la production d'une microsyénite à grands éléments qui n'est jamais réalisée complètement. Les minéraux ferru- gineux et titanifères de la roche forment fréquemment de petits nids au milieu des éléments blancs. Au sud et à l'ouest tle Cassa, ainsi que dans Test de Tamara, se rencontre une variété de ce type pétrographique, qui est dépourvue de pyroxène et dans laquelle la barkévicite est soit pœcilitique avec les éléments blancs finement grenus (variétés porphyroïcies à Cassa J, soit allongée suivant l'axe vertical (variété grenue à Tamara). Syénites néphéliniques à œgyrine. — Ce type est de beaucoup le [jIus G. R., 1905, a» Semestre. (T. CXLI, N" 24.) I 29 986 ACADÉMIE DES SCIENCES. intéressant; il constitue Runia et existe aussi dans les autres îles; on le retrouve parmi les blocs de Conakry. Les feldspaths sont formés par des associations microperthitiques ou facu- lées (Vorl/iose (parfois d'anorlhose) et iValhile. La nephéline prédomine sur la sodalite ; elle est plus abondante que dans le type précédent. Le pyroxène est de Yœgyrine, présentant deux variétés, Tune verte, l'autre jaune, souvent réunies dans un même cristal, irrégulièrement zone. L'amphibole, d'un vert bleuâtre, e%i v\ne arfvedsonite. Ces deux minéraux sont accompagnés par de la Ihvénite et généralement par de Vaslrophyllite. La lâvénite, au lieu de constituer comme d'ordinaire, un élémesit microsco- pique rare, est aussi abondante que l'iegyrine et atteint souvent d'aussi grandes dimensions; elle se distingue à l'œil nu par sa couleur brun rouge rappelant celle du sphène. Ce minéral a des formes nettes, au moins dans la zone verticale (m, ^'); ses cristaux sont aplatis et maclés polysynthé- tiquement suivant A' ; leur pléochroïsrae est le même que celui tle la lâvénite de Norvège («^]> ",„> n^,); je n'ai point constaté le pléochroïsme anormal indiqué par M. Gûruli. Il faut citer en outre ïajluorine, la galène et enfin la cancrinile (épigéni- sant parfois la presque totalité de la nephéline), \e grossulaire rosé et Vanal- cime. Ce n'est que dans une variété de cette syénite (blocs de Conakry), que j'ai rencontré la lâvénite associée au sphène et à la rinkite; ces minéraux s'excluent dans les types normaux. La structure est essentiellement foyaïtique ; les feldspaths sont très aplatis suivant g^ (010); dans les roches à grands éléments, ils s'enchevêtrent et sont moulés par les autres minéraux. Dans les syénites à grains fins, ils res- semblent à d'énormes microlites qu'enveloppent ophitiquement l'arfvedso- nite, l'astrophyllite, parfois la lâvénite et l'aegyrine; ceux-ci sont moulés à leur tour par la fluorine. Enfin, de grandes plages de nephéline et de sodalite englobent le tout. Il est important de signaler cet âge récent anormal de la lâvénite, qui se trouve même quelquefois dans les druses des filons pegmatoïdes. Filons pegmatoïdes. — Ces filons, qui constituent l'une des particularités les plus intéressantes de ces gisements, atteignent i"" d'épaisseur; leurs bords sont souvent à plus grandi éléments que le centre ; ils sont très variés au point de vue de leur composition minéralogique qui, en général, est en rapport avec celle de la roche qu'ils traversent. Il est vraisemblable que leur étude détaillée sur le terrain y fera découvrir de nombreux minéraux SÉANCE DU I I DÉCEMBRE 1906. 987 rares; je poursuis d'ailleurs l'étude de plusieurs d'entre eux, que je n'ai pu iilentifier avec aucune espèce connue. Je signalerai seulement quelques-uns de ces filons comme exemple. Une pegmatite à orthose brunâtre, à sodalite bleu lavande et à néphéliue rosée se trouve |irès du village de Cassa; ses éléuients atteignent 4'™ 'le plus grande dimension. A Tamara (route de Footabar à Rockbané) et au sud de Cassa, d'autres pegmatites sont caractérisées par d'énormes cristaux de barkévicite, d'orthose et de néphéline. A Ruma, des fdons sont riches en néphéliue verdàtre; la structure foyaïtiqiie y est exagérée. De liés larges lames d'astrophvllite, des cristaux de lâvénite, d'segyrine, en partie de for- mation récente (pneumatolitique), s'isolent dans des cavités, souvent impar- faitement remplies par de la fluorine et de l'analcime. Les fdons à grains fins qui accompagnent les précédents ne sont pas moins variés ; ils restent toujours voisins des svénites au point de vue de la composition chimique; on n'y rencontre ni roches plus basiques, ni roches plus acides que celles-ci. Les uns, granulitiques, ne contiennent, eu fait d'élément coloré, que de la biolite qui, souvent, enveloppe pœcililiquement les grains d'orthose et de néphéline ; j'y ai observé un minéral triclinique, qui paraît devoir être rapporté à la hjortdhalile; les autres, aphanitiques, ont une composition analogue, avec, en outre, quelques phénocristaux d'orthose. Les analyses suivantes, faites par M. Pisani, correspondent à la syénite à augile et barkévicite de Cassa (a), à la syénite à segyrine de Ruma (^h ), et enfin, à un filon aphanitique de Cassa (c). b. SiO^ TiO^ ZrO^ Ai^O^ Fe^'O^ FeO MnO MgO GaO iNai^O Iv-0 Cl Perte au feu. 55,95 56, 10 55,55 1 ,60 0,21 0,26 » o,3i » 20, 10 21 ,80 23,70 0,91 2,26 2,27 1,98 0,87 1,73 )) 0,58 0,66 1 ,2-0 o,83 0,93 2,66 o,S8 0,86 5,58 9,85 8,35 7,60 4,35 3,92 0, 16 0,45 » 2,0a 1,66 2,64 I 00 , I 6 I 00 , I 5 I 00 , 87 988 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les analyses a etb montrent quel important retentissement a sur la com- position minéralogique de ces syénites leurs différences décomposition chi- mique : prédominance de i'albite et de la néphéline dansé, qui est plus sodique que «, dans laquelle domine la potasse et, p;ir suite, l'orthose ; abondance de la lâvénite dans la syénite la plus sodique ( l>) et au contraire du sphène et de la rinkite dans a, qui est à la fois plus riche en titane et en chaux; enfin, production d'augite et de barkévicite dans cette même roche plus calcique, plus magnésienne et plus riche en oxyde ferreux que b, dans laquelle le fer se trouve surtout à l'état d'oxyde ferrique (aîgvrine). La richesse en éléments blancs de cessvénites néphéliniques rendait par- ticulièrement intéressante l'étude du produit de leurlatéritisation. ATamarn, notamment, il constitue des masses caverneuses, jaunâtres, rappelant les cargneules. L'examen microscopique montre que la roche n'est plus constituée que par des cristaux lamelleiix d' hydrargyllite, tous les éléments chimiques de la roche intacte ont disparu à l'exception de l'alumine ( l d'un peu de fer; le résultat ultime de la décomposition de cette roche à feldspathoïdes et à feldspaths alcalins est donc identique à celui de la latéritisation des gabbros basiques de la rôle de Guinée que j'ai anté- rieurement décrit, avec cette réserve toutefois que les minéraux ferru- gineux abondants dans ces derniers ont laissé leur trace dans la latérite sous forme fie limonite. Daus quelques cas, l'hvdrargyllite des îles de Los est accompagnée d'un peu d'allophane. Si les échantdions que j'ai examinés ne constituent pas des types exceptionnels, cette latérite est assez pauvre en fer pour pouvoir être considérée comme un minerai convenable d'alu- minium. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — L' accoutumance des abeilles et la couleur des fleurs. Note de M. Gastox Iîoxmer. Beaucoup d'auteurs prétendent que la vive coloration des fleurs a pour rôle d'attirer les Insectes mellifères, et en particulier les Abeilles, vers le nectar, liquide sucré qui |}erle souvent au fond des corolles. Cette attrac- tion des Abeilles par la couleur aurait poiu- effet principal d'engager les Insectes à venir puiser le nectar dans la tleur afin d'opérer la pollinisation croisée entre la fleur d'une plante et une fleur appartenant à une autre plante de la même espèce. SÉANCE DU II DÉCEMBRE I9o5. 989 D'autres auteurs, parmi lesquels je suis le premier en date ('), ont sou- tenu au contraire que In couleur fies fleurs est sans effet attractif sensible sur les Abeilles, et que celles-ci, bien qu'elles sachent parfaitement distin- guer les couleurs, ne se préoccupent pas autrement du vif coloris des co- rolles ; ils admettent que, tout en étant guidées par la vue vers les objets dont elles ont reconnu la forme et la place, elles sont surtout conduites par un sens spécial assez analogue à l'odorat pour trouver le liquide sucré partout où il se produit, que ce soit dans les fleurs, en dehors des fleurs, sur des feuilles ou même sur un objet quelconque. Cette question, posée en [798 par Christian Conrad Sprengel, avait pro- voqué, il y a environ 3o ans, de très nombreuses observations et de beau- coup moins nombreuses expériences. Elle a été agitée à nouveau dans ces dernières années par divers auteurs dont les uns obtiennent .... 447 >o \ 447' '2 \ 440,85 Ce Ti G... 434,0 434,01 H )) . . . , 431,5 421 ,53 Ga /(. . 4io,i 4io, I 2 11 » . . 407.7 407,70 Ga » . . 4o3 , 5 )) •? 11 .. 396,8 39O.79 Ga Iv.. 093 , 3 393,28 Ga » . . 388,5 888,70 H? L... 382,5 382,00 Fe? SÉANCE DU II DÉCEMBRE 190:1 990 Le spectre fie l'antre côté de la couronne ne présente qne la raie du coronium et les raies H et K du calcium. Parmi toutes ces raies, seule la raie du coronium, qui s'élève à plus de 4' du limbe du Soleil et ne descend pas jusqu'à celui-ci, semble d'onpine vraiment coronale. Les autres, plus fortes à leur base et beaucoup plus courtes, nous paraissent représenter le spectre de la cliromosphère supérieure et des protubérances. Elles correspondent d'ailleurs au\ plus fortes raies chromospliériques données par Young, à l'exception toutefois de la raie4o2,5qui ne correspond à aucune raie connue. Cette raie a pourtant déjà été observée dans la chromosphère inférieure au moyen du prisme objectif (Donitch, Bullelin astronomique. 1904)- La photographie du spectre ultraviolet qui s'étend jusque vers X 3o8 est très riche en radiations brillantes : nous avons pu en identifier facilement aa ; mais, en raison du mauvais fonctionnement de l'héliostat, nous ne pouvons rien affirmer sur leur hauteur. Huit de ces raies correspondent aux fortes raies du titane dans le spectre solaire; ce sont celles dont les positions approchées sont ; X 339,3 338,2 337,1 335,9 (P.) 3-53,9 324, o 32i,7 3i6,2 La plupart des autres peuvent se rapporter an fer ou à l'hydrogène. Toutes ces raies doivent provenir, comme pour la partie visuelle, de la chroraosphère supérieure. Pourtant une raie située vers 345,5 correspond à la raie coronale 345,6 déjà signalée. Enfin deux nouvelles raies, 33i ,5 et 327, i , dont la -econde est très brillante, ne semblent correspondre à aucune raie connue; mais nous ne pouvons rien affirmer sur leur nature coronale ou chromosphérique. Les photographies (le la couronne ont été obtenues avec deux objecttfs à deux verres et à court foyer de io'^.d et g"", 5 d'ouverture montés sur des appareils fixes, et avec des temps de pose ne dépassant \y.\s 3 secondes. Ces |)hotographies montrent de nombreux jets coronaux qui s'étendent parfois jusqu'à plus de deux diamètres du bord du Soled; (pielques-uns sont nettement recourbés. Sur les clichés peu posés, on ;ipeiçoit une curieuse correspondance entre deux de ces jets et les deux plus belles pro- tubérances. Enfin nous pouvons remarquer que sur touscesclichés la l.nne parait net- tement plus noire que le fond du Ciel à (pieique distance de la coiuonne. ASTRONOMIE. — Sur la nouvelle comète Giacobini. Note de M. Giacobini, présentée par M. Bassot. J'ai l'honneur de présetiter à l'Académie les observations, les éléments et l'éphéméride de la nouvelle comète que j'ai rencontrée le 6 décembre 1905, à l'aide de l'équalorial coudé de l'Observatoire de Nice : 996 ACADÉMIE DES SCIENCES. Elcmcnls de la comète calcules à l'aide des obsen'aCions des 6, j et 8 décembre ujO). faites à jYice. T. -=1906 janvier 3i ,(32(j Paris, (O = 171.23,7 \ Q = 89.42,0 1905,0. i= 42.44,3 1 logy = 7,72728 t'jj/iéméride pour 12'' (temps mo^en de Paris). Dates. 1905. a. e. logi. E. h m s I) f Décembre G 1 4.20.47 +21. 4,8 0,1 8i5 1,00 10 14.39.53 +19.15,0 0.1667 1,18 I '1 14.59.49 +17-12,9 o,i5ii 1,42 i8 i5.2o.3o H-i4-57,3 0,1371 1,-3 22 i5.4i.5i -{-12.27,3 o,i25i 2,o4 26 16. 3.49 -h 9.44,0 o,ii53 2,45 Observations de la comète. Dates. UtOi. Dec. 6. .. 7 . . 8, Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1900,0. Temps moyen Nombre de Nice. Aï. A^r. (le rompar. • ■ Obs Il m s 16.53.40 m s -1-0.33,41 -1-2.38,9 12:10 a G I 6 . 5 I . 36 — 2. 9,09 4-1 . o, 1 i5 : 10 b G 16.53.39 -2. 8,49 4- 1 . 0,1 27 : 18 b J 16.49. '9 -1.56,34 -1-6. 4o, 3 6: 4 c J Distance Réduction polaire au liloilcs. Autorités. moyenne. jfur. moyenne. jour. h lit :. S O / „ ,/ a Pierlin B, 0071 i4.2i. 5,3i -1-0,70 68.67.42,6 4-9,7 b Berlin B, 5096 14.28.29,72 -1-0,70 09.25.43,5 -H9,2 c Berlin B, 5ii6 14. 33. 3,66 -1-0,71 69.47. 9,9 +9,° SÉANCE DU TI DÉCEMBRE igoS. f)97 Positions apparentes de la comète. Dales. Log. fact. Dislance polaire Log. fact. 1905. a apparenle. parallaxe. apparente. parallaxe, h m s o / « Dec. 6 14.21.39,42 I.62T,, 69. o.3i,3 o,68o„ 7 14.26.21,82 1,62',,, 69.26.52,8 o,682„ - 14.26.21,93 T,624„ 69.26.53,8 o,682„ 8 14. 3i. 8,o3 T,625„ 69.53.59,2 0,691,, J\ota. — Les lettres G et J désignent respectivement les observaleurs Giacobini et Javelle; le premier observant à l'éqnatorial coiiclé de o'",4o d'ouverture, le second au grand équatorial de o"',76. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la coiwergence des fractions continues régulières de la fonction V{h, i, h', n) et de ses dégénérescences. Note de IM. H. Padé, jiréseiilée par M. Emile l'icard. 1. L'expression que j'ai lait connaître {Comptes rendus, 20 novembre 1905), (lu reste V,,vF(/i, i, h', n) — U,,, relatif à la réduite (j^., v) de la fonc- tion hyiiergéométrique Y{h, 1, h', u), donne le moyen d'étndier la conver- gence des fractions continues régulières, que nous avons appris à former anlcrieuremenl, de celte (onction. Ces fractions sont : 1° Les fractions (F,) dont les réduites correspondent à des points situés sur une même parallèle quelconque à l'axe des v; la série équivalente à la première de ces fractions est la série F(/^, i, A', u) elle-même; 2° Les fractions (F^) dont les réduites correspondent aux points situés sur l'une quelconque des parallèles à la bissectrice des axes p., v, et dont les équations sont y — a? = yo, (/; = — 1 , o, i , 2, 3, . . .); 3° Les fractions (F3) dont les réduites correspondent à des points s'éloi- gnaut sans cesse des axes de coordonnées et formant les sommets d'une ligne brisée dont les côtés, égaux à l'unité de longueur, sont .dternative- nient parallèles aux axes des [j. et des v, de façon à dessiner une sorte d'e-cali.r montant dans la direction de la bissectrice de l'angle des axes. La pi ennère de ces fractions est la fraction bien connue de Gauss pour la fonriion F(A, i, h', «). Oii irouve les résultats suivants : Les fractions continues (F,; sont convergentes dans le cercle qui a l'origine 99^^ ACADÉMIE DES SCIENCES. pour centre et l'unité pour rayon, et divergentes hors de ce cercle; dans le cercle, elles convergent i^ers F (h, i, h', it). Les fractions continues (Fo) et (F;,) sont convergentes dans le plan coupé suivant la droite -+- \ . . . -h cfj, et ont pour limite la fonction F(/i, i, h', u) et son prolongeme/U analytique. 2. Ces résultats se trans|iortent immédiatement à la série f{x) = rt„ + o, .r + a.,.r'- -j- . . . satisfaisant formellement à l'équation (p, + '^,x)x'^^_ - (P, — a, - a„.2-)/r= (a, - fi, V<„. où po Pi p, sont supposés différents de zéro; le domaine D de conver^enco (les fractions (F, ) devient le cercle qui a l'origine pour centre et dont la 3 circonférence passe par le point dont l'affixe est — ^; celui (F)') i!es fractions (F^) et (F,) devient le plan coupé suivant le prolongeuient (C), 3 au delà du |:)oint d'affixe — "^j de la droite qui va de l'origine à ce point. 3. Si l'on fait tendre p^ vers zéro, les deux domaines ( D) et (D') s'étendent à tout le plan ; dans ce cas, on peut établir que toutes les frac- tions continues holoides de la fonction f(-T) sont convergentes dans tout le /)lan ; on se trouve en présence d'une généralisation du cas connu de la fonction exponentielle; on a, en effet, f(a:) = I H h - ;h + I ( m + I ) ( w; + 2 ) les constantes a el m étant définies par les équations P|rt-t-a„ = o, Pi/« -h P, — a, = o. 4. Su|)|)o,sons, maintenant, que ce soit [i, qui tende vers zéro. Alors, le domaine (D) se réduit à un point; toutes les fractions (F, ) deviennent divergentes ilans tout le plan, sauf à l'origine; la série y"(a7), qui est équi- valente à la première de ces fonctions continues, est la série divergente I -f- (to + T ) -" + (m -I- I) (m -f- 2 ) -^ 4- o, [i^/n-i- [il„— a„ --=<). La coupure ((I ) du domaine (D) devient une demi-droite issue de l'origine et contenant le point d'affixe a. C'est dans le plan ainsi coupé que sont con- SÉANCE DU II DÉCEMBRE igoS. 999 vergentes les fractions (F.) et (F;,)- t)ans ce domaine, elles convergent d'ailleurs vers la fonction J. (■-^0 dont le développement par la série de Taylor donnerait la série diver gente/(ir); et l'on a la formule •■de OÙ les intégrations sont faites le long de cet axe réel, et l'on prend zéro pour argument initial de i — -/. Celte formule peut d'ailleurs être établie directement au moyen d'intégrations par parties convenablement dirigées. Ces derniers résultats apportent, comme on voit, une contribution à l'élude des séries entières divergentes, en montrant nettement comment la Table des réduites d'une /onction définie par une équation linéaire du pre- mier ordre comporte des catégories de fractions continues dont les domaines de convergence ne sont pas nécessairement les mêmes : les unes, et, parmi elles, celle qui a pour série équivalente le développement formel en série entière de la fonction, pouvant être divergentes dans tout le plan, sauf a l'origine; les autres étant au contraire convergentes, et ayant pour valeur la fonc- tion, dans tout le plan coupé suivant une certaine demi-droite issue de l'origine. Le résultat connu de Laguerre relatif à la convergence d'une fraction continue canonique correspondante à une série entière en - divergente s'obtient immédiatement comme cas particulier des formules précédentes. MÉCANIQUE. — Sur le problème du mouvement d'un ellipsoïde fluide homogène dont toutes les parties s'attirent suivant la loi de Newton. Note de M. W. Stekloff, présentée par M. Emile Picard. Considérons le mouvement d'une masse fluide homogène en supposant que sa surface libre, soumise à une pression extérieure constante, conserve tou- jours la forme d'un ellipsoïde de révolution dont le centre O reste immobile dans l'espace. lOOO ACADÉMIE DES SCIENCES. Envisageons un trièdre mobile (A) dont les arêle^ Oc,, Or,, 0"C coïncident avec les axes de l'ellipsoïde. Décomposons le mouvement du liquide dans les deux mouvements suivants : en mouvement d'entraînement, se réduisant à la rolalion du système (A) autour du centre de l'ellipsoïde, et en mouvement relatif par rapport au système (A). Je vais donner, dans ce qui va suivre, la solution complète du problème suivant : Trouver Ions les cas possibles du mouvement d'un ellipsoïde fluide de révolu- tion, où les composantes u^, Vr, Wr suivant les axes mobiles ç, r,, X, de la vitesse relative du point (^, r,, 'Ç) du liquides expriment en fonctions linéaires ethomo- génes ries variables L, -n, '(,■ Il faut distinguer deux cas différents : 1. La surface libre du liquide conserve toujours la forme d'un ellipsoïde aplati, c'est-à-dire Cl ^ c, a ^ b, c éiant les liemi-axes de l'ellipsoïde. 2. La surface libre du liquide conserve toujours la forme d'un ellipsoïde allongé, c'est-à-dire a<^c, a ^ b. Dans la première supposition (ellipsoïde a|)lali) il n'existe qu'un seul cas possible du mouvement et rien qu'un, à savoir le cas bien connu de Dirichlet . Dans la seconde (ellipsoïde allongé) le problème admet trois solutions difl'é- rentes. A la première solution correspond le mouvement tout à fait analogue à celui de l'ellipsoïde aplati, à savoir le mouvement de Dirichlet. Quant aux deux autres solutions, elles me semblent nouvelles et méritent une attention particulière. Riemann, dans son Mémoire connu : Uber die Bewegung eines fliïssigen gleichartigen Ellipsoïdes, a énoncé la proposition siuvanle : Es hat sicli also ergehen, rtass mit der Beslàndigkeit der Geslalt iio//in'e/idig eine Bestàndigiwit der Bei\'egungszuslandes veitninden ist, d. Ii. dass allcinat, wenn die Jliissige Masse forlwàhreiid deiisellieii Kôrper bildet, aticli die relative Bewegung aller Theile dièses Korpers immer/orl dieselbe bleihl. Die absnliile Bewegung ini Baume kann man sicli in diesem Folle ans :-i\'ei einfacheren ziisain- niengesetzt denkeii, indem man sich zuerst der fliïssigen Masse eine innere Bewegung ertheill deiikt. bei welclier sich die Fliissigkeillheilchen in àlinliclten, parallelen iind SÉANCE DU [I DÉCEMBRE igo5. lOOI auf eineni Hauptschnitte senkrechten Ellipsen bewegen, und dann dem ganzen System eine gleichformige Rotation luneine in diesem Hauptschnitte liegende Axe. Riemann n'a pas donné une démonstration détaillée de cette proposition. En l'étudiant plus attentivement, j'ai trouvé quelle reste exacte seulement sous la condition que le produit ^ = (^b — c){c — a) {a — b)' soit différent de zéro, et cesse de l'être, lorsque S s'annule, ce qui a lieu dans le cas de l'ellipsoïde de révolution. Les deux solutions mentionnées plus haut en représentent justement les exemples. Dans ces deux cas, le mouvement d' entraînement se réduit à la rotation de l'ellipsoïde, comme s'il était un corps solide, autour de son centre; mais cette rotation n'étant pas uniforme, l'axe instantané de rotation n'est pas situé, en général, dans un des plans principaux de l'ellipsoïde, et le mouvement relatif n'esl pas stationnaire. HYDRODYNAMIQUE. — Théorie de l'onde solitaire qui se propage le long d'un tube élastique horizontal. Note de M. A. Boulanger. E.-H. Weber a déterminé expérimentalement la vitesse de propagation, dans un fluide incompressible au repos remplissant un tuyau horizontal en caoutchouc, d'une intumescence analoj^iie à l'onde solitaire engendrée dans un canal à eau stagnante par une projection d'eau unique et rapide, intumescence qu'il produisait par compression brusque d'une portion ter- minale du tuyau. W. Weber, comparant la vitesse observée lo à la vitesse calculée to, de propagation des petits mouvements, a attribué l'écart notable constaté à la mesure impr'écise d'éléments du calcul de co,. La cause de cet écart, à mon avis, est l'insuffisante approximation de la théorie de W. Weber; j'ai repris la question en m'inspirant de la belle théorie donnée, en 1871, par M. Boussine^q pour les on>les de translation des canaux, et qui rend un compte très précis de toutes les observations de Scott Russell et Bazin. Les variations de la pression dans une section normale par le fait de la pesanteur étant insignifiantes vis-à-vis de la pression moyenne du fluide à l'état (le repos, le tuyau restera de révolution autour de son axe initial ; on étudiej a la déformation de son méridien. Soient Ox l'axe du tuyau indéfini, G. K., i(,o5, 2= Semestre. (T. CXLI, N" 24.) l3[ 1002 ACADEMIE D-ES SCIENCES. dans le sens de la propagation des ondes; Rp le rayon initial du tuyau ; R le rayon de la section d'abscisse x à l'instant t; u, w les composantes au même instant de la vitesse en un point M d'absoisse x et distant de r de Ox, suivant Ox et suly^int le rayon extérieur de M. I/onde de Weber produit, au moment de son passage dans une section, des vitesses presque iden- tiques, en sorte que ;f varie peu avec r; de plus, sa longévité marque le peu d'influence des frottements. Aux équations d'Euler et d'incompressibilité / \ àp , ()p , du d(<.rr) (i) -i--hp«=o, -i- + aw =o, r-, \ ^-, — ^ = o, il faut joindre une double condition limite : i° à la surface interne du tube, D2 t) 2 pour /• = R, p doit se réduire à p, = a-hk — rpr-^' « étant la pression interne initiale et k un coefficient constaot fourni par la théorie de l'élasti- cité et dont M. Boussinesq a récemment donné (Comptes rendus, lo juillet igoS) l'expression la plus générale pour un tube dont la substance présen- terait un axe d'isotropie de direction Ox; 2° si, pour r^ R, ii^u,, ir = n,, ona(v, = ^ + u.^. Soit U la vitesse moyenne dans une section donnée : on obtient tandis que les premières équations (i) donnent successivement ,R2-R^ /-" , , p = a -h k — jp-^ + p / w dr, .„s k àR' d r^ , , du Ou I du r" du j ^ pHj (y^ dxj^ dt d.r r dr J^ d-r Première approximation. — Remplaçons les équations (A) et (B) par -, ■ dR- „., (9U ,„ , k dR- d\} cela revient à négliger des termes du second ordre par rapport à la vitesse longitudinale, à la variation du ravou; à tenir compte de la lente variation de u avec r, etc. Supposons l'origine des .r i)lacée de manière que, pour t ^o, les ondes n'aient pas encore envahi les sections à abscisses positives. SÉANCE DU II DÉCEMBRE igoS. IOo3 U étant nulle pour a; = ce, où R = R„, (A, ) et(B,) donnent Seconde approximation. — Reprenons les équations (A) et (B); rempla- çons-y les plus importants des termes négligés par les valeurs que leur ^ JI- ^^ foui'nit, pour partie principale de w', ^ ^ "" lÏÏ^ ''^' ''^ *^^) ^^^^ remplacée par Multiplions tous les termes par ù.rdr et intégrons de o à R : k dR' co?, R^ d'R' _^ r''(h< ,fr^\ , ri ^ _ ^ ^ "^ + r ïï;^ ^te^ "^ j„ ài"W) ^^ d^--"- Limitons les second et troisième termes à leurs parties principales. D'où (A.) f + •':£ + ii("■-•'ï)u = °. pR^. dj; ât dx\8 àx R2— R^ Soit o = D, S dans chaque dernier terme, qui est de seconde approxi- mation, on remplacera U par tu, a. Les équations donnent par élimination de U, d-'c k d^a 2 0' /IH à-r! 3 o '-)=o On peut conclure de là ou encore, en introduisant la célérité w de propagation, vitesse fictive d'une IOo4 ACADÉMIE DES SCIENCES, tranche laissant devant elle un volume constant de fluide, Bornons-nous aux ondes de translation, dont toutes les parties se propagent également rite : co y sera constant. Soit oj = oj, ( r -t- - | et ^ = jr- : on a successivement O.r' ' ^-^ "- ' \àa- a sera le maximum de t, et l'onde sera une intumescence positive de Weber, ayant son profd du type de l'onde solitaire des canaux. Soit Q = -R^ le volume refoulé qui forme l'intumescence; on a V équation du profil et la vitesse de propagation seront R-^Rô+^sechyp- ^^ , -=y/-(i + 4R| Weber mesurait 0^ = 11091""", alors que u, = 10 033°"" et que 2Ro=4i™'°- Mais / n'a pas été déterminé; pour /= i4""° il y aurait accord : c'est vrai- semblablement la largeur de la règle de bois employée pour comprimer le tube. Je vais reprendre ces expériences avec la précision que permettent d'obtenir les appareils actuels, en refoulant l'eau au moyen d'un piston. PHYSIQUE. — Évaluation du pouvoir grossissant des objectifs microscopiques. Note de M. L. Malassez. Le pouvoir grossissant étant défini comme je l'ai proposé dans une Note précédente ('), le grossissement produit par l'objectif à l'unité de distance de sa face postérieure peut être évalué de diverses façons. 1° Il peut tout d'abord être évalué directement, à l'aide d'un micromètre objectif et d'un oculaire micromélrique, en plaçant le micromètre oculaire juste à l'unité de dis- {' ) Comptes rendus, 27 novembre igoS. SÉANCE DU II DÉCEMBRE igoS. 10o5 tance choisie. J'ai indiqué précédemment (') les procédés et appareils qu'il me paraît préférable d'employer dans ce genre de recherclies. Cette première façon d'opérer est très simple et très exacte. Son seul inconvénieni est que, si l'on prend le décimètre comme unité de distance et si l'on se sert d'un oculaire micrométrique à vis, conditions que je crois les meilleures, on est obligé d'avoir un microscope à tube très court, comme on n'en trouve pas dans le commerce; en sorte qu'il faut s'en faire un. 2° On ne pourrait se contenter d'évaluer le grossissement produit à une autre dis- lance de l'objectif et d'en déduire, par une simple règle de trois, celui produit à i"*™; parce que les divers grossissements que peut produire un même objectif ne sont pas proportionnels aux distances comprises entre sa face postérieure et l'image, mais à celles comprises entre son foyer postérieur et l'image. Pour y arriver il faudrait avoir en plus une autre notion. 3° Fa, du moment que deux notions sont nécessaires, le mieux, à mon avis, est d'avoir d'une part la puissance de l'objectif, de l'autre la distance comprise entre son foyer postérieur et sa face postérieure. On peut en effet, avec elles, construire des gra- phiques qui, comme ceux que j'ai donnés précédemment ('-), permettent de représenter le pouvoir grossissant de façon très claire et assez exacte. 4° On peut encore, et c'est plus simple et plus sûr, recourir au calcul suivant : Représentons la puissance par y, la dislance foco-faciale postérieure par ipj,, quand le foyer postérieur de l'objectif se trouve en arrière de sa face postérieure, et par s', quand il se trouve en avant d'elle. Comme les grossissements ne commencent qu'à partir des foyers postérieurs, celui à i"""' de la face ne pourra se développer, dans le cas du foyer postérieur situé en arrière de la face postérieure, que sur une longueur de i''"" — uj, ; et, comme la puissance n'est autre que le grossissement produit à chaque unité de distance, le grossissement à i"*" de la face postérieure, ou pouvoir grossissant P, sera donné par la formule : p = (i-o;,)v Tandis que, s'il s'agit d'objectifs plus forts, ayant leurs foyers postérieurs en avant de leurs faces postérieures, à une dislance de cp^, le grossissement se développera alors sur une longueur de i -I- 'f ', et le pouvoir grossissant sera donné par la formule : P = (! + eut voir successivement les phénomènes que je viens de décrire, en regardant le tube par les trous pratiqués dans les pièces polaires pour laisser passer les rayons lumineux suivant l'axe, et en fiiisant varier l'in- tensité du courant qui anime l'électro-aiinant. C'est ainsi qu'on a procédé pour avoir les intensités des champs magnétiques rapportées ci-dessus. Mais on les voit encore plus facilement et simultanément en regardant directement tout le tube, et en produisant un champ très intense entre les pièces polaires : très loin entre l'anode et la cathode et un peu au delà de celle-ci, il n'y a rien de changé à l'aspect du tube qu'on produise ou non le champ magnétique; mais, en se rapprochant des pièces polaires jusqu'à celles-ci, on a toutes les intensités de champ depuis zéro jusqu'à la valeur du champ, de 3ooo gauss par exemple, compris entre les pièces polaires. On voit alors en dehors des pièces polaires la déviation de la luminosité dans le sens indiqué [)our les champs faibles, conforme à ce qu'on devait supposer d'après les lois de l'électromagnétisme, la charge positive des centres chargés et le sens de leur mouvement; près des [)ièces polaires la (*) Pellat, Comptes rendus, t. CXXXIV, p. 1046, et t. CXXXV, p. iSai. On a lenlé d'expliquer celte diflTusion de la colonne anodique dans les champs magné- tiques intenses, par une oscillation de la décharge électrique localisée à la portion du tube placée dans le champ magnétique intense. Cette explication. r|ui m'a lonjouis paru peu vraisernblahle, ne peut pas convenir dans l'expérience faite avec les rayons de Goidstein, bien évldemmenl. C. K., igoj, 2- Semestre. (T. CXLI, N° 24 ) 'J- 10 10 ACADÉMIiî bH3 SCIENCES. diffusion de la luminosité dnns tonte la section du tube; et, enfin, entre les pièces polaires, la déviation de la luminosité en sens inverse de celle qui se produit en dehors de ces pièces polaires, sans que toute la section du tnbe soit dépourvue de toute lumière. Au delà des pièces polaires, la luminosilé disparaît totalement, au moins si le vide n'est pas trop avancé; l'extrémité du tube reste obscure, tandis qu'elle est très brillante si l'on supprime le champ magnétique : la vitesse des particules qui constituent les rayons de Goldstein semble s'annider dans les champs magnétiques intenses. Les pressions les plus convenables pour répéter ces expériences sont celles.de o"™,o5 à o""",oi de mercure. Quand, en ayant fait fonctionner trop longtemps un tube, il a durci et pris entre les électrodes l'aspect d'un tube de Crookes, non seulement les faisceaux de rayons de Goldstein sont moins lumineux, mais encore ils sont moins sensibles à l'action des champs magnétiques forts ou faibles, ce qui tient vraisemblablement à la plus grande vitesse des ions qui les constituent. Dans cette Note je n'ai signalé que des faits, et je m'abstiendrai pour le moment de toute explication de ces phénomènes d'apparence para- doxale, quoiqu'ils me paraissent pouvoir être expliqués sans modification des lois admises, sauf peut-être le phénomène de la diffusion, qui reste encore assez mystérieux. PHYSIQUE. — Disposition nouvelle permettant d'obtenir une image mono- cliromatique des sources lumineuses. Note de M. Albekt j\odox, pré- sentée par M. Deslandres. Lors de la découverte des protubérances solaires en dehors des éclipses, par la méthode de JNIM. Janssen et Lockyer, la forme des protubérances était donnée grossièrement par une série de lignes spectrales rouges qui correspond à des sections successives rapprochées dans la protubératice projetée sur la fente d'un spectroscope. Or il est évident qu'un mouvement continu des lignes spectrales doit fournir l'image exacte de la protubérance. Aussi plusieurs observateurs, en particulier MM. Janssen, Lockyer et Zôllner, ont-ils cherché à obtenir ce résultat en animant le spectroscope entier, ou sa fente, d'un mouvement oscillatoire rapide et en profitant de la persistance des impressions lumi- neuses sur la rétine. Les résultats n'ont pas été satisfaisants; mais le succès est assuré si l'on substitue à l'œil une plaque photographique qui pose un lOI I SEANCE DU l I DECEMBRE igOD. temps suffisamment long, le mouvement des pièces n'étant pas néceS' sairement oscillatoire. C'est ainsi que, depuis 1892, MM. Haie et Deslandres ont indiqué et employé des dispositifs Auriés qni permettent de photographier les sources lumineuses et le Soleil en particulier, en lumière monochromatique. Mais tous les ap[)areils précédents exigent le mouvement soit du spec- troscope, soit de la plaque, soit de l'objectif de projection. J'indique dans la présente Note un dispositif nouveau, non encore décrit à ma connaissance, qui conduit au même résultat en maintenant fixes les pièces énumérées ci-dessus, et (pii peut s'appliquer aussi bien à l'observation oculaire qu'à l'observation photographique. Description. — Le dispositif se compose de deux petits miroirs plans A et A', de forme circulaire, mobiles autour d'un axe vertical XX'. ,/" Cet axe peut pivoter sur pointes dans un support massif. Une tige V horizontale est fixée par l'une de ses extrémités à l'axe XX' au point de tangence des deux miroirs A et A'. La tige V permet d'animer les deux miroirs A et A' d'un même mouve- ment oscillatoire rapide et régulier autour de l'axe XX', à l'aide d'un méca- nisme d'horlogerie B. Les deux miroirs A et A' peuvent être inclinés l'un par rapport à l'autre d'un angle déterminé. La position relative des plans des deux miroirs est maintenue fixe sur l'axe XX' à l'aide de vis de serrage. Un sidéroslat ou un cœlostat réfléchit les rayons lumineux sur le miroir ini2 ACADÉMIE DES SCIENCES. oscillant A suivant une direction constante R. Le miroir A réfléchit à nou- veau les radiations suivant l'axe d'une lunette horizontale C, fournissant une image agrandie E, image dont le plan focal coïncide avec celui de la fente D d'un spectroscope fixe C. L'image du spectre donnée par le spec- troscope est reçue sur un plan à la surface duquel peut glisser une fente mobile H parallèle à la direction de la fente D du spectroscope. Une seconde fente H permet d'isoler une raie spectrale quelconque. Un miroir ou un prisme à réflexion totale I réfléchit l'image de la fente H sur le seconfl petit miroir oscillant A', dont l'inclinaison est telle qu'il ré- fléchit l'image de la fente H suivant l'axe d'une lunette fixe K. Le champ visuel de la lunette R est suffisamment étendu pour permettre au faisceau lumineux qui est réfléchi par le miroir A' de ne pas sortir des limites de l'instrument pendant l'oscillation de ce miroir. Fonctionnement . — T^es miroirs A et A' étant immobiles, on règle les di- verses parties de l'instrument de telle sorte que le diamètre vertical de l'image coïncide avec la fente du spectroscope et que l'image monochro- matique de la seconde fente H soit perçue nettement dans la lunette R. En actionnant ensuite le mécanisme d'horlogerie B, on fait osciller les deux miroirs A et A' avec une vitesse supérieure à lo vibrations par seconde. L'image E réfléchie par le miroir A oscille alors avec une vitesse égale à celle des miroirs, de part et d'autre de la fente du spectroscope, et toutes les parties de l'image passent successivement par la première fente. En même temps l'image monochromatique île ces parties passe par la seconde fente H et se réfléchit sur le miroir A'. L'œil placé à la lunette R voit alors une série successive d'images mono- chromatiques de la fente H qui viennent se juxtaposer sur la rétine pour y donner l'impression d'une image continue qui est celle de la source lumi- neuse en lumière monochromatique. L'impression due à la persistance des images lumineuses, pendant umc durée de -^ de seconde environ, se manifeste grâce au mouvement oscil- latoire rapide et à peu près uniforme dont sont animés les miroirs A et A'. L'imj)ression photographique des images monochromaliques peut être également obtenue à l'aide de ce dispositif, en y produisant un mouvement oscillatoire lent et régulier des deux miroirs. Un premier modèle du dispositif précédent a été réalisé par M. Pellin, constructeur à Paris, et les essais en ont été effectués avec le concours de M. Lecadre, ingénieur des Arts et Manufactures. Le réglage de l'instrument a été fait en se servant d'un arc voltaïque dont SÉANCE DU II DÉCEMBRE l<)o5. IOl3 on visiiit l'une des raies vertes du spectre. L'instrument fournit une image monochromatique verte de cet arc entre les deux charbons incandescents. Il est évident que l'instrument peut servir à l'étude de l'image mono- chromatique d'une source lumineuse (|uelconque, telle qu'une flamme, l'étincelle électrique, etc., et plus particulièrement de la surface solaire. CHIMIE MINÉRALE. — Sur la dissolution, du platine par Vacide sulfurique. Note de M. Marckl Delépi.ve. Mes expériences sur la décomposition du sulfate d'ammonium (') m'ont conduit à compléter les recherches de Scheurer-Kestner (-) et de M. J.-T. Conroy (') entre le point d'ébuUition de l'acide sulfurique pur (338°) et le point d'ébuUition de l'acide plus ou moins chargé de sulfate de potassium. Je rapporte les résultats non au volume d'acide employé, mais d'une façon uniforme à une attaque de i heure sur une surface de i''""' (5o™', pour chaque face d'une lame mince); cette évaluation seule est logique, car il est évident que l'attaque est proportionnelle à la surface; je dois avertir toute- fois que, d'une expérience à l'autre, le résultat peut varier assez fortement selon le système de l'ébuUition qu'il est impossible de régulariser. Les lames utilisées avaient de lo^^à lo^' d'épaisseur. L'attaque d'une lame de platine dans une capsule de platine ou de porcelaine n'a lieu que très faiblement; mais, si l'on vient à verser I acide avec la lame dans un ballon et si l'on fait bouillir, on voit au bout d'une demi-heure l'acide jaunir; la teinte s'ac- centue jusqu'à devenir rouge ocracé. Dans ces conditions, i''"' perd environ os, ci par heure {os,oo8 à 08,012). La dilTérence d'action, suivant que l'on opère en vase large- ment ouvert comme une capsule ou à col comme un ballon, est due uniquement à la température, qui n'atteint que 25o°-270° environ dans le premier cas parce que l'acide s'évapore très activement, alors qu'elle est de 338" dans le second où l'évaporation est très faible. L'influence de la température est, en effet, considérable. A SSc-SSo" (point d'ébul- lition de 5o8SO'H--(- iosSO*K'), la perte est de o8,o4-oe,o5 et, à 365°-37o° (point d'ébuUition de 5os SO'H'-h 20s SO'Iv^), elle atteint o5,i2-os,i3. Dans le dernier cas, avec I''"'' de surface, il suffit de quelques minutes d'ébuUition pour jaunir l'acide. (') M. Delépine, Comptes rendus, t. CXLI, igoS, p. 886. (^) Scheurer-Kestner, Comptes rendus, t. LXXXVI, 1878, [>. 1082. — Bull. Soc. cliim., 2= série, t. XXIV, 1870, p. 5oi; Ibid., t. XXX, 1878, p. 28. — Comptes rendus, t. XCI, 1880, p. Sg. (') J.-T. CoNUOY, Journ. Soc. Chem. Ind., t. XXII, 1903, p. 465. iOl4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ces résultats ont été obtenus avec l'acide pur du commerce, sans action sur le sulfate ferreux, lequel, employé comme le montre M. Berthelot à son cours, décèle nettement de —-^ à ,„(,'„„„ décomposés nitreux; mais un tel acide réagit avec le sulfate de brucine en attestant quelques millionièmes de ces composés. Cette infime dose me paraît insuffisante pour expliquer la dissolution du platine par un mécanisme calalytique, et, pour renverser cette opinion acceptée a|)rès les travaux de Scheurer-Kestner, j'ai établi un double système d'expériences. D'abord, j'ai privé l'acide le plus possible de ses produits nitreux en le diluant à i,4 ''e densité, le faisant bouillir, puis le concentrant. Suivant Fresenius(' ), celle manipulation est suffisante, et, en fait, un acide ainsi dilué et bouilli à deux reprises, additionné de sulfate de brucine, n'a pas présenté de teinte rose ou une teinte si faible que l'addition d'un dix-millionième d'acide azotique l'a rendue incomparable- ment plus visible. Or cet acide pratiquement exempt de produits nitreux attaque le platine exactement comme l'acide primitif (o», 008). Ensuite, en- richi de ^„^„, jj|,^„, 7^, -Vo d'acide azotique, il a occasionné des pertes respectives de 0^,0070, o''',oii8, os,oo83, 0^,0080. Si les produits nitreux jouaient un lùle fermentaire, comme le pensaitScheurer-Restner, on aurait dû observer des attaques croissant avec leur proportion. De même, en ajoutant un excès d'acide nitrique aux mélanges sulfopotassiques, on n'a pas changé la vitesse d'attaque (os,i33 au lieu de os,i33 et os,i24)- Far contre, le sulfate d'ammonium exerce nettement l'influence retarda- trice signalée par Scheurer-Kestner; Conroy trouve ce sel sans action spéciale, mais il a opéré vers 25o° et pendant un temps, sans doute, insuf- fisant pour en constater les effets. L'action retardatrice à 338° est telle qu'après une légère dissolution le métal ne change plus de poids tant qu'il y a encore quelques milligrammes d'ammoniaque; puis la dissolution re- prend peu à peu son cours. Toutcela s'explique facilement par l'expérience suivante : si, à une solution sulfurique de |)laline, on ajoute du sulfate d'ammonium et qu'on fasse bouillir, le métal pur (et non du noir) se préci- pite presque intégralemeni, abstraction faite de phénomènes spéciaux que j'étudierai peut-être. Le mêlai précipité se redissolvant sans doute de pré- férence au métal compact, on conçoit qu'il exerce son action décomposante sur le sulfate d'ammonium, comme je l'ai indiqué, sans que la lame change notablement de poids. (') Fresenius, Traité d'Analyse chimique qualilalive, xcf édilioii française : note (le la page 3-6. SÉANCE UU II DÉCEMBUE 1905. IOl5 Si, au lieu de platine compacL laminé, ou prend de la mousse, on peut atteindre la dissolution totale (après 5o heures, par exemple). Un gramme de mousses provenant de la calcinalion des chloroplatinates d'aniline, de quinine et d'ammonium a perdu dans la première heure respectivement os,o3, o^,o33 et oS,o33. Si l'on compare ces résultats à ceux que four- nissent les lames de platine, on se rend compte que la surface d'attaque d'un gramme de ces mousses calcinées ne dépasse guère 3''°'' à 4'''". ce qui correspond à une épaisseur moyenne de 2''. Réciproquement, si les actions catalyliques exercées parle platine sont des questions de surfaces, l'état de mousse n'est pas toujours nécessaire. Effectivement, des feuilles de platine du commerce d'une épaisseur moyenne de oi^,i6 enflamment l'hydrogène spontanément après avoir été pelotonnées légèrement, elles changent l'al- déhyde formique lentement en gaz carbonique à la température ordi- naire, etc. La réaction d'attaque du platine par l'acide sulfuriqueest sensiblement : 4S0^H-+ PL=- (SO')'Pt- + 2S0^-^ 4H-0; il se fait un sel platinique facile à reconnaître par addition de chlorure de potassium aux solutions sulfuriques préalablement étendues d'un volume d'eau ; la liqueur laisse déposer exclusivement des octaèdres et se déco- lore presque complètement. D'après les dosages d'acide sulfureux, il paraît cependant se dissoudre un peu plus de platine ( — J que ne l'indique l'équation. CHIMIE MINÉRALE. — Sur deux iodomercurates de lithine. Noie de M. A. Duboi.v, présentée par M. L. Troosl. Malgré de nombreux travaux sur les combinaisons que peut former l'iodure mercurique avec les iodures alcalins, je n'ai pu trouver de descrip- tion des iodomercurates de lithine. J'en ai obtenu deux dans les circonstances suivantes : Au cours de recherches conduites en vue de préparer des liqueurs plus denses que la liqueur de Thoulet, je fus conduit à préparer incidemment une solution saturée d'iodure tle mercure et d'iodure de lithium. 10l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Je rappelle la composition do cette licpiciir, déjà donnée précédem- ment (' ) : f/— 3,28 à 23°, 6, « = 1,783. Solution filtrée à 24°, 35. Fraction tie molécule. Litliium i,3o 1,32 l,3o 0,18 Merciiie ^7)27 27,. ôi 27,41 0,1 3 Iode 57,91 58,07 58,07 0,45 Eau (dilT.) i3,.52 i3,io i3,22 Cette liqueur donne, par refroidissement, de longues et fines aiguilles. En l'abandonnant à elle-même pendant les mois d'aoïit, septembre et octobre, ces aiguilles ont grossi considérablement |)ar suite des alternatives de refroidissement et d'échauffement auxquelles elles étaient soumises. En même temps il s'est déposé dans le flacon de l'iodure mercurique très bien cristallisé. J'ai donc pu recueillir ainsi des cristaux dans lesquels la proportion d'eau mère iuter|)osée était considérablement réduite. Analyse. — J'ai dosé le liLtiiiim en cliassanl par calcinalion modérée el très leate, après séjour prolongé à l'éluve pour chasser l'eau (el déjà une partie de l'iodure mer- curique), tout l'iodure mercurique. Il reste de l'iodure de lithium partiellement trans- formé en carbonate, qu'on transforme en sulfate pur par addition d'un excès d'acide sulfurique. On chasse l'excès d'acide sulfurique par la chaleur et l'on déduit le poids du lithium de celui du sulfate ueutre de lithine. J'ai dosé le mercure en dissolvant le sel dans de l'eau et agitant avec quelques frag- ments de zinc pur. L'addition d'un peu d'acide chlorhydrique empêche toute dissémi- nation du mercure, qu'on isole ( après abandon prolongé) avec de l'acide chlorhydrique qui enlève le zinc. J'ai dosé l'acide iodlivdri<]ue en déplaçant d'abord le mercure par le zinc dans une dissolution d'un jjoids connu du sel et en j)rrcipilant l'iode à l'état d'iodure d'argent par l'azotate d'argent. L'eau a été dosée par dilléreiice, car j'avais déjà reconnu au Cours de mes travaux précédents qu'on n'obtient pas de résultats concordants par évaporation à l'étuve, malgré toutes les précautions possibles. L'analvse des aiguilles précédemment obtenues conduit à la formule 2LiI,HgI-,GH-0. (') Sur les liqueurs denses à base d'iailuiucrcu raies alcalins (Comptes rendus, t. CXLl, u" 7, i4 août igoô, p. 386). SÉANCE DU II DÉCEMBRE ipoS. loi 7 Trouvé. Li 1 .Go p. 100 Hg 24,09 » I 59 , gS » H-0 i',,38 .. 1 ,r,:; p- 100 1,686 2/1,. 4 » 2/1,096 60,. 37 » 61 ,2o4 1.3,86 » l3,OI2 99 > 998 Ces aiguilles sont aplaties et striées dans le sens de leur longueur, très déliquescentes. Leur densité à 0° est 3,26. Elles sont décomposées par l'eau. Très solnhles sans décomposition dans les alcools méthylique, éthylique, |)ro|)ylique, isopropylique, isobutylique, amylique, aliyliqne, la glycérine, l'aMéhvde, l'acétone, l'acide formique fumant, l'acide acétique, Tacétate d'étlivle, l'oxahite d'éthyle, l'oxyde d'éthylc, etc. Moins solubles et plus lentement dans la nitrobenzine. Avec le bromure d'cihviène, elles fondent en partie et à la longue les gouttelettes ont fini pai- se mélanger au liquide. De même avec le chloroforme, mais les gouttelettes ne disparaissent pas. Insolubles dans la benzine et dans l'iodure de mcthyle. Deuxième iodomercuratc. — La liqueurdébairassée des cristaux précédents a donné, sous l'influence de rabaissement de la température ambiante, aux environs de 8", de gros cristaux plus légers que la liqueur mère, qui se sont réunis à la surface où ils ont assez rapidement grossi. Ces cristaux sont des prismes peu allongés, sur lesquels on remarque deux clivages inclinés, très difficiles à manier, car ils sont très mous, fondent à la chaleur de la main et sous la pression des pinces, surtout sous Tinfluence de faibles traces d'eau qu'ils absorbent très rapidement. Ces cristaux étant assez gros, j'ai néanmoins pu en faire l'analyse. Leur composition répond à la formule 2LiI,HgP,8rFO. Trouvé. Lithium 1,54 i,.58 » 1,61 Mercure 23,54 28,66 » 28,09 Iode ,58, 00 58, 08 67,78 58,66 Eau 16,92 16,68 » 16,64 Leur densité à 0° est 2,g5. G. K., igoS, 1' Semestre. (T. CXLI, N° 24.) I :yi IOl8 ACADÉMIE DES SCIENCIÎS. En présence des dissolvants ils se comportent comme le produit précédent. Je n'ai trouvé que de légères différences : Avec l'étlier, liqueur légèrement trouble. Avec le bromure d'élhylène, ils fondent, mais les gouttelettes obtenues ne se mélangent pas au liquide. Avec la nitrobenzine, solubilité très faible, sinon insolubilité absolue. CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouveau composé : le fluorure de brome Br F\ Noie (le M. PaulLebeau, présentée par M. H. Moi.ssan. M. Moissan, dans ses recherches sur l'isolement el li>s propriétés du fluor, avait déjà reconnu que cet élément pouvait s'unir directement au brome. La réaction se produisant dès la température ordinaire avec le brome liquide ou avec sa vapeur et, dans ce dernier cas, en donnant une flamme éclairante. Nous avons réussi à isoler le composé qui prend nais- sance dans ces conditions et nous avons fait l'étude de ses principales pro- priétés. Lorsque le fluor réagit sur le brome en présence du verre, il se produit une attaque très rapide de cette dernière substance. Nous avions pensé que la présence d'impuretés dans le brome el particulièrement de matières organiques pouvait entraîner la formation ti'acide fluorhydrique et par suiti; amorcer celte action énergique sur le verre; mais, en utilisant du brome purifié aussi complètement que possible, nous n'avons pu supprimer cet inconvénient. Pour éviter l'emploi coûteux d'un appareil spécial en platine nous avons eu recours à un dispositif très simple qui, dans la circonstance, nous a rendu les plus grands services. Cet appareil était constitué par un récipient cylindrique en verre de 4''"° à 5"^" de diamètre et de 9*^"' environ de profondeur fermé par un couvercle creux rodé portant un tube vertical et un tube latéral. Le premier de ces tubes donnait passage au tube à dégagement en platine amenant le fluor et le second était relié à un système de sécheurs formé par plusieurs tubes refroidis dans l'air liquide, destinés à empêcher l'humidité atmosphérique de pénétrer dans l'appareil. Le brome était placé dans un jjetit creuset de platine, disposé dans le vase de verre cylindrique de telle sorte que le tube d'arrivée du fluor y pénètre à l'intérieur. Enfin les joints étaient faits à l'aide d'un alliage facilement fusible contenant du mercure, et bien adhérent au verre. Dès que l'on fait arriver le gaz fluor, la combinaison s'efl'ectue et en opérant dans l'obscurité on voit à l'extrémité du tube de platine une flamme verte, surtout si on laisse la température s'élever et que la vapeur de brome se trouve ainsi en contact avec SÉANCE DU II DECEMBRE 1900. 1019 le fluor. Pour régulariser la réaction on refroidit constamment vers 0°. Le brotne dis- paraît lenlemeul en même temps qu'il se produit un ]i(]uide, d'aboid coloré en rouge oi'ange clair par le brome, puis fînalenjent incolore. Pour recueillir ce produit, on refroidit au moyen de l'anhydride carbonique solide, le liquide se prend en un solide incolore et liés rapidement le creuset est eide\é et placé dans un récipient de verre à bouchon rodé, rempli d'air ou de gaz carbonique secs. On l'utilise immédiatement, pour l'analyse ou l'examen de ses propriétés. Pour établir la composilion de ce fluorure, nous avons étudié son action sur l'eau et les solutions alcalines. L'eau réagit avec viidence en donnant une solution acide faiblement co- lorée en jaune et un dégagement d'oxygène. La solution présente les réac- tions de l'acide hypobromeux el renferme en outre de l'acide fluorhydrique et seulement des traces d'acide bromique. Avec une solution de soude ou de potasse, on constate encore un dégagement d'oxygène et la liqueur con- tient un liypoliromite et un fluorure alcalins avec une petite quantité de bromate. Pour l'analyse, on fait agir lentement, à la température ordinaire, la vapeur de fluo- rure sur la lessive de soude. Il suffit pour cela de disposer le creuset contenant ce composé dans un vase de platine clos, en présence d'une petite quantité de lessive alca- line. La solution ainsi obtenue est traitée par l'acide sulfureux, qui transforme l'acide hypobromeux el l'acide bromique en acide bromliydrique; on procède ensuite au do- sage du fluor et du brome. Nous décrirons, dans un Mémoire étendu, les procédés analytiques employés, ainsi que les résultats obtenus. Toutes nos déterminations faites sur un fluorure préparé soit en présence d'un excès de fluor, soit en présence d'un excès de brome, nous ont conduit à donner à ce composé la formule BrF^. Le trifluorure de brome est un liquide incolore, fumant abondamment à l'air. Sa vapeur est très irritante et attaque violemment l'épiderme. Le point de fusion de ce composé est compris entre -H 4° et -1- 5°, mais il reste facilement en surfiision au-dessous de 0°. A l'état solide, il présente l'aspect d'une masse cristalline formée par reuchevêtremenl de beaux prismes incolores dont la longueur atteint parfois plus de i"^™. L'activité chimique du trifluorure de brome est très grande. Un cristal d'iode projeté à la surface du fluorure solide refroidi au-dessous de — 10° produit une tache jaune, puis brune, la température s'élève et peu à peu la réaction s'accélère et doiuicavec incandescence le pentafluorure d'iode de M. Moissan et des vapeurs de brome. En présence du trifluorure lie brome solide, le soufre décrépite sans réagir, mais dès que la fusion se produit, le soufre brûle avec une belle I020 ACADEMIE DES SCIENCES. incandescence et se transforme en un mélange de fluorure et de bromure de soufre. Le phosphore rouge, l'arsenic, l'antimoine, le bore, le silicium cristal- lisé décomposent à froid et avec incandescence le fluorure de brome. Avec le carbone, il est nécessaire de chauffer léi^èrement pour faciliter la réac- tion. Ce fluorure attaque également avec violence la plupart des métaux et il réagit sur un très grand nombre de leurs composés. Le trifluorure de brome, mis en présence de matières organiques, se <• comporte comme le fluor; il donne lieu à des décompositions avec produc- tion de flamme et parfois d'explosion. L'alcool, l'étlier, la benzine, le térébenthène s'enflamment à froid par son contact. Le fluor et le brome s'unissent donc directement en donnant un composé répondant à la formule BrF\ Ce trifluorure, dans lequel le brome peut être considéré comme trivalent, est un liquide incolore donnant par refroidissement un solide fusible vers 4°- Ce corps est doué d'une activité chimique qui rappelle celle du fluor; comme ce dernier corps, il s'unit au silicium à froid avec une très vive incandescence et il réagit sur un très grand nombre de corps simples et composés. CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur la formation des reflets' métalliques à la surface des poteries. Note de M. L. I'raxchet, présentée par M. H. Moissan. Les dépôts métalliques, souvent irisés, obtenus à la surface des poteries sous l'influence des gaz réducteurs, paraissent être d'origine arabe. En i83i, Laurent, analysant d'anciennes céramiques ainsi décorées, démontra que l'émail ne contenait pas d'or. En i844. Brongniard, ayant tenté quelques essais pour reproduire ces effets chatoyants, obtint des résultats intéressants mais incomplets. En 1896, je repris l'étude de cette question, mais au lieu de projeter, comme l'avait fait Brongniard, de l'oxyde de cuivre dans le moufle, ou bien d'appliquer une composition métallique sur une pièce céramique déjà émaillée et cuite, j'ai incorporé des sels d'argent, de cuivre et de bismuth dans une couverte que j'ai composée de façon que son point de vitrifi- cation corresponde à 970° (point de cuisson de la faïence de Vallauris), c'est-à-dire à la montre 09 de Seger. La couverte A est donc faite de : qii:irlz, 12; pegniatite, 10, 5; kaolin des Eyzies, 2; sable de Decize, 20; SÉANCE DU II DÉCEMBRE igoS. lO'^I minium, 3o; borax, 19,2; acide borique, 2; carbonate de potasse.^ 2; chlorure de sodium, 1,8 : la masse est pulvérisée, fondue, coulée dans l'eau et broyée. J'ai ensuite établi les trois formules tvpes suivantes : N« t. N° 2. N° 3. Couverte A 100 Couverte A 100 Couverte A 100 Kaolin 10 Kaolin 10 Kaolin 10 Carbonate d'argent. 2 Oxyde bles de ciiaux, siii- le clilurure de calcium fondu, et uou.s SÉANCE DU II DÉCEMBRE igo5. I023 avons montré qu'on pouvait ainsi obtenir outre les borates simples, t!es cliloroboratcs |);irf':iitcmont définis, tont à t'ait différenls comme consti- tution et comme forme cristalline des borncites de la séi ie magnésienne. Nous avons cherché à préparer des combinaisons analogues en remplaçant le chlore par le brome ou par l'iode, et c'est le rcsullat de ces essais que nous allons indiquer brièvement. 1. En fondant 1'"°' d'anhydride borique avec 2™°' de bromure de calcium desséché et soumettant la masse à un refroidissement lent, on obtient, après re|)rise par l'eau froide, un bromoborate en aiguilles ou en prismes à extinctions longitudinales, à peine altaquables par l'eau chaude on l'acide acétique très étendu, mais solubles dans les acides forts, même dilués, et d'aspect identique au produit donné dans les mêmes circonstances par le chlorure de calcium. Il répond à une formule analogue : 5B-0',3CaO,CaBr- ('). On obtient encore le même corps quand on ajoute au mélange précé- dent des quantités de chaux ne dépassant pas o""', 5 pour 1™°' d'anhydride borique. Si l'on vient à augmenter la proportion de chaux de façon à atteindre une molécule, on sépare après refroidissement, des octaèdres transparents, isolés ou bien empilés en arborescences, agissant à peine sur la lumière polarisée, peu altérables par l'eau, mais très solubles dans l'acide acétique étendu, et donnant à l'analyse la formule : 3B^O%3CaO,CaBr=( = ). Si la dose de chaux atteint 2™"' pour- 1™°' d'anhydride, la proportion de bromure restant la même, on obtient des prismes ne retenant pas de brome et qui ne sont autres que le borate bibasique B'O', aCaO.que nous avons déjà signalé à propos des composés chlorés. Mais si, avec les mômes proportions de chaux et d'anhydride borique, on vient à augmenter la quantité de bromure de calcium jusfiu'à G"'°' ou 8"°', on retombe sur le bromoborate précédent. (') Calculé : B'0^ 48,76; CaO, 81,19; Br, 22,28. Trouvé : B^O', 48,10; CaO, 80,89; Br, 21,96. {-) C;,!."uié : B'O', 36,33; CaO, 38,75; 15i-,27,68. Tiomo : B-0^,35,8i; CaO, 38, 21; Br, 27,30. I024 ACADÉMIE DES SCIENCES. Enfin, la quantité de chaux atteis;nant 3"*°' ponr t'""', on voit apparaître le sel tricalciqne B-0'. 3CaO. A aucun moment nous n'avons pu obtenir de composé correspondant au chloro])orate B'O', 3CaO, CaCi', qui se prépare aisément avec le chlorure de calcium. En faisant varier la composition des bains dans de largos limites, nous n'avons jamais pu isoler de composé défini se rapprochant de cette formule. 2. Il était intéressant de savoir s'il serait possible d'obtenir des composés corres- pondants avec l'iode; mais ici la question se complique, car on sait que l'iodiire de calcium, cliaulTé au contact de l'air, perd de l'iode en donnant de la chaux. 11 y a là un sérieux obstacle auquel on a clierclié à remédier en opérant la fusion dans un courant de gaz inerte. L'addition d'iodure alcalin à l'iodure de calcium lui donne de la staliilité, ainsi que M. Ditte l'a montré dans ses recherches sur les apatites iodées ('), mais présente l'inconvénient de s'opposer à la formation de composés halo- gènes, ainsi que j'ai pu le constater avec les dérivés chlorés. En maintenant en fusion, à l'abri de toute action de l'air, i'""' d'anhydride borique avec 2"'°' d'iodure de calcium, on n'obtient après refroidissement qu'une petite quan- tité de matière insoluble, amorphe et indéterminable. Quand on ajoute au mélange précédent une quantité de chaux inférieure à une demi- molécule, en ayant soin d'opérer dans les mêmes conditions, le lavage sépare des lamelles du borate B-0^ CaO. Si la proportion de chaux passe de 0"°°^, 5 à 2™°', il se forme le sel bicalcique B^O^, 2 CaO. Enfin, quand la quantité de chaux atteint 3'""', on arrive au borate tribasique B^O^, 3CaO, qui se présente sous forme de piismes souvent très développés et ne rete- nant pas trace d'iode. C'est un des meilleurs procédés pour obtenir ce borate en beaux cristaux. En résumé, on voit qnr, si le bromure do calcium se comporte à pou près comme le chlorure, l'emploi de l'iodure ne nous a fourni aucune combi- naison halogénée, ces composés ne paraissant pas liovoir exister dans les conditions où nous nous sommes placé. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les étals limites de quelques sels chromiqucs dissous. Note de M. Albert Colson, présentée par M. G. LenKJine. Le sulfate vert normal Cr-(SO'')^, qui résulte de l'action du gaz sulfu- reux à o° sur l'acide chromique, renferme deux radicaux SU' liissimiilés (^Comptes rendus, \" sem. irjoS, p. i45i). Ses dissolutions, relativement (') A DiTTi!, Comptes rendus, t. XCVI, p. 1227. SÉANCE DU ir DÉCEMBRE igoS. 1023 Stables à froid et dans l'obscurité, virent au bleu turquoise quand on les expose au soleil, surtout pendant l'été. Corrélalivement, la densité de la dissolution augmente. C'est un fait analogue à celui que M. Lecoq de Bois- baudran a constaté sur les aluns de chrome et dont il a tiré un parti remarquable dans ses études sur les dissolutions ('). L'application systé- matique de la Thermochimie m'a permis d'ajouter d'autres résultats à ceux de M. Lecoq. 1° La mesure de la chaleur dégagée dans la décomposition totale d'une molécule (SO')'Cr- par la potasse (6K0H), après des durées plus ou moins longues d'exposition au soled, m'a donné : Solutions Solutions à y,, de molécule à jj tic molécule Durées. par litre. par litre. cal _^ lal o 57200 57200 10 jours (mai) » 56ioo 28 » 5 1600 » 48 » 00400 » 84 1) OOIOO 52200 i65 » 5oioo à 5oooo 5 1800 Il apparaît donc une limite ou ilu moins un point d'arrêt dans la décom- position de notre sel vert par l'eau dissolvante, et l'arrêt est plus rapidement atteint par les solutions étendues. 1° D'autres mesures thermiques montrent qu'à ce point d'arrêt il ne reste plus qu'un seul radical SO' dissimulé; car pour une molécule (SO*)'Cr-, j'ai constaté que : mol cal l'addition de i Ba Cl- dégage 7100 " de 2 Ba Cl- » i4ioo )) de 3 Ba Cl- » 14700 (-). Si la disparition d'un des deux radicaux dissimulés tenait à un équilibre entre le sel vert initial et le sulfate violet ordinaire, la chaleur de décom- position du produit final serait la moyenne arithmétique de la chaleur de (') Comptes rendus, 1874-1875, en particulier, t. LXXIX, p. i49i- (^) Ce nombre, un peu fort, lient sans dente à ce que l'étal dissimulé n'est pas abso- lutnent résistant, mais aussi à des solutions transitoires de BaCP dans les sels, qui sont détruites par un excès de réactif, d'eau, etc. Celte anomalie se présente, d'ail- leurs, pour la solution verte initiale. C.;.R., 1905, 2" Semestre. (T. C.VLI, N" 24. 1 Ij4 1026 ACADÉMIE DES SCIENCES. décomposition ilii sel vert et du sel violel. Cette dernière étant 45 ooo*^*' d'après M. Berthelot, la moyenne s'élèverait à -^ ~ -, soit 5i loo*^"'. Or nous avons trouvé ooo5o (Tableau I). Donc, au point d'arrêt, ce qui se trouve dans la dissolution ce n'est pas un mélange de sel vert et de sel violet en équilibre, c'est un sel particulier dont la chaleur de décomposition par la potasse est d'environ 5oooo*^*'. 3° Pour déterminer la nature de ce composé, j'ai observé la différence de densité entre la dissolution verte initiale et la dissolution turquoise. La contraction correspond à un volume d'eau pesant i ^s, 8 (environ i^^'H-'O) par molécule de sulfate (SO'')'Cr-. Si l'on admet (je reviendrai ailleurs sur ce sujet) qu'à l'état dissous les corps analogues ont un volume molécu- laire voisin, on conclura que cette molécule d'eau s'est fixée sur le sel pri- mitif à l'état d'eau de constitution, par exemple de la manière suivante ; /OH \Cr = SO* Xcr^sO". Quoi qu'il en soit, on constate ici que l'état dissimulé disparaît à la suite d'une hydratation qui ne modifie pas nécessairement la proportion d'acide combiné. Et quand le chlorure de baryum réagit sur un sulfate dissimulé, l'hvdratation se superpose à la double décomposition, un peu comme il arrive aux acétates chromiques dissinudés ((7oot/j/p5 /e«o° : prcparalion de l'oxyde de 'ynaphtfle. — Le mélange, à molécules égales, de fl-naphlol et de puicidurure de phosphore commence à réagira froid en se liquéfiant; il se dégage de l'acide chlorhydrique. La réaction est achevée en portant le tout au bain-mario pendant 2 heures. La masse produite, d'abord traitée par l'eau pour décomposer les chlorures de phosphore, est mise à cristalliser dans l'alcool chaud. Il se dépose par refroidissement des cristaux, blancs d'oxyde de ,8-naphtyle pur. Ce corps fond à loo". Il se décompose en grande partie, en se sublimant partiellement, \ers 38o"; dans le vide il distille, avec décomposition partielle, à 25o° sous 19""". Dans la réaction indiquée, qui est la seule qui se passe au-dessous de i3o°, la moitié seulement du perchlorure introduit réagit, en déshydratant le naphlo), suivant l'équation 2 G'" ir 011 + P CI' = C'° H- — O — G'" II' -(- PO Cl' H- 2 11 Cl. Réaclion au-dessus de l'io" : préparalion de Ut ychloronaphialine. — Le mode opératoire suivant est celui qui, après de nombreux essais, m'a donné le meilleur I028 ACADÉMIE DES SCIENCES. rendement (environ 3o pour loo) en f!-chloronaphtaline : 3"°' de PCI* sont chauffées, au bain d'huile, vers i35<'-i4o°, dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendant. On ajoute 2™°' seulement de p-naphtol, on chauffe pendant 2^ heures, on traite à l'eau et l'on entraîne à la vapeur. La naplitaline fi- chlorée obtenue, cristallisée dans l'alcool, est en feuillets blancs nacrés et fond à 56". Les produits secondaires de la réaction sont surtout formés d'un mélange de naphta- lines bichiorées isomères i .2, a. 4, 2.6, 2.8 que je n'ai pu séparer et d'oxyde de n.'iphlyle. La j)roduction de naphtalines bichiorées s'explique par le fait que, PCI* étant en partie dissocié à la température de la réaction, le chlore agit directement en se substituant en a dans la naphtaline [i-monochlorée. J'ai trouvé aussi, dans ces produits, une petite yOC'W quantité de l'éther dinaphlolique de l'acide phosphorique PO — OC" IF, résultant de \01I l'action de l'oxychlorure de phosphore formé sui' le p-naphtnl : point de fusion, i43°. Conclusions. — L'action du perchlorure de phosjîhore sur le p-naphtol au-dessous de i3o" conslilue une préparation très simple de l'oxyde de p-naphtyle; au-dessus de i35° elle fournit de la fl-chloronaphtalineavecun rendement assez peu élevé, mais néanmoins avantageux en raison du bas prix du p-naphtol et de la facilité d'opérer sur de grandes quantités de matière. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérivés de l'oclohydrure d'anthracéne et sur le perhydrure d' anthracène . Note de M. Marcei, Godchot, présentée par M. A. Ha lier. Dans de précédentes Communications j'ai indiqué les principales pro- priétés de l'oclohydrure d'anthracène C'''H'% ainsi que celles de l'hexa- hydroanthrone C'^H'^O ('); j'ai attribué à cette dernière cétone une des deux formides de constitution suivantes : CO CO C''H'':^\;«H"' ou CHf'C^^CH'. CH= GH= La présente Note a pour but de faire connaître quelques nouveaux dé- rivés appartenant à la même série de composés. Hexahydroanthroke-oxiwe C**H'* = N — oh. — Ce composé se prépare (') GoDcnoT, (-amples rendus, 1904» p- '^yS; 1905, p. 25o et 252. SÉANCE DU II DÉCEMBRE IQoS. loac) en ajoutant de l'acétate d'hydroxylamine dissous dans l'eau à une solution alcoolique de l'hexahydroanthrone. La réaction s'effectue rapidement à chaud et est, terminée après une heure d'ébullition. On évapore à sec le mélange et l'on épuise le résidu par l'éther. Par concentration du dissol- vant, l'oxime cristallise; on la purifie par des cristallisations répétées dans l'alcool. L'hexahydroanthrone-oxime se présente sous la forme de petites aiguilles incolores, fusibles à 143°; elle est très soluble dans l'alcool, l'éther, la ligroïne. OcTOHYDRo-ANTHRAMiNE C'*H" — NH". — En réduisant l'oxime précé- dente, dans une solution alcoolique, par le sodium, on obtient l'aminé correspondante. A los d'oxime dissous dans iSo^ d'alcool absolu on ajoute peu à peu 20^ de sodium coupé en morceaux. La réaction, vive au début, diminue rapidement d'intensité; on chauffe quelques heures jusqu'à complète dis- solution du métal. On précipite par l'eau, et l'on épuise ensuite par l'éther; la solution éthérée est séchée sur du sulfate de sodium sec, puis distillée; on dissout le produit huileux restant dans l'alcool absolu, et la liqueur ainsi obtenue est saturée de gaz chlorhydrique sec. Le chlorhydrate de l'aminé formé cristallise peu à peu; il est purifié par des cristallisations répétées dans l'eau. Par addition de potasse en excès à une solution aqueuse de chlorhydrate, il est facile d'obtenir ainsi l'aminé pure. L'octo- hydro-anthramine est un liquide légèrement jaunâtre, distillant vers 182° sous une pression de 12™"'. Elle est fortement basique, aussi se carbonate- t-elle rapidement à l'air. Chlorhydrale d'octoliydro-anthramiiie : CH" — NH% HCI. — Ce sel se présente sous la forme de petits prismes Incolores; il se décompose avant de fondre vers 188°; il est assez soluble dans l'eau et dans l'alcool. Picrale d'oclohydro-anthramine. — ^Ce composé cristallise en petites aiguilles jau- nâtres, fusibles à 212°; il est très soluble dans l'alcool, beaucoup moins dans l'éther de pétrole. Amide acélique de Voclohydio-anthramine : C'*H"— NH — CO — C\P. — Ce dérivé s'obtient en soumettant à une douce température une solution d'octohydro- antliramine dans l'anhydride acétique. Par refroidissement, il se précipite; on le pu- rifie en le faisant cristalliser plusieurs fois dans l'alcool. Il constitue alors de belles aiguilles incolores, fusibles vers i83°. Il est soluble dans la benzine, l'élher, le chloro- forme. Perhydrure d'anthracène : C'*H-''. — L'octohydrure d'anthracène est susceptible de fij^er 6" d'hydrogène pour donner naissance au perhydrure 'O^O ACADÉMIE DES SCIENCES. d'anthracène. Ce carbure, obtenu antérieurement par Lucas (<) en hydrogénant l'anthracène au moyen de l'acide iodhydrique et du phos- phore, peut s obtenir pkis facilement en partant de l'octohydrure, soit en n c'r'-''™"'"'' ™'^^^°^«' ^°it en "t'iisant la réaction catalvtique de MM. Sabatier et Senderens. " Avec l'acide iodhydrique et le phosphore, il suffit de chauffer pendant 12 heures en tube scellé, à 25o°, i partie d'octohydrnre d'anthracène avec 4 parties d acide iodhydrique (D = ,,,) et i partie de phosphore rouge. En utilisant le nickel, on opère l'hydrogénation du même carbure aux environs de i8o°. Le rendement en perhydrure d'anthracène n'est vrai- ment eleve qu'avec un métal à son maximum d'activité. On obtient, dans les deux cas, le même résultat, c'est-à-dire un mélange de deux hydrures, l'un cristallisé et l'autre liquide. Il ne m'a pas été pos- sible d isoler le carbure liquide à l'état de pureté; j'ajouterai, cependant, que. Si 1 on soumet à l'analyse la portion de ce dernier corps distillant entre i4o° et i5o° sous une pression de i5--, on obtient des chiffres très voisins de ceux qui correspondent à la formule d'un dodécahydrure d'anthra- ceneC<^H". Quant au carbure cristallisé, il peut, au contraire, être obtenu très pur par cristallisations répétées dans l'alcool : il constitue le perhy- drure d'anthracène C'*H-\ J'ai retrouvé pour le perhydrure d'anthracène des propriétés identiques «celles indiquées par Lucas. Ce carbure est cristallisé en petites tables incolores, fusibles à 88». Ses solutions ne présentent pas de fluorescence; Il ne se combine pas à l'acide picrique. Le chlore et le brome n'ont pas daclion sur lui à la température ordinaire. L'oxydation chromique n'a pas fourni de dérivés oxygénés hydroanthracén.ques analogues à ceux que ] ai obtenus en oxydant, dans les mêmes conditions, l'octohvdrure d'an- thracène; le perhydrure d'anthracène semble être brûlé complètement par l'acide chromique. CHIMIE ORGANIQUE. - Synthèse de l'acide dihydrocamphorique. Note de M. il. Blaxc, présentée par M. A. Haller. Lorsque l'on fond l'acide camphorique avec de la potasse, on obtient, entre autres produits, un acide C'»H'»0' appelé dihydroeamphonque par (') Lucas, Berichte der deutschen chemàchen GeséUsÉhàft, i. XXt, p. aoio. SÉANCE DU ir DÉCEMBRE ipoS. I o3 1 MM. Perkiri et Crossley (' )et auquel les auteurs pensèrent devoir attribuer la constiluiion d'un acide létramélhyladipique. M. Martine (^) en a montré la vraie conslilulion; c'est l'acide a-mcthyl-a'-isopropyladipique qu'il obtient dans l'oxydation de la benzyli(iènenienthone. J'ai voulu confirmer par la voie synlhélique la formule de M. Martine en réalisant la synthèse de cet acide a-métliyl-x'-isopropyladipique comme celle de l'acide aa-dimé- ihyladipique (^ ). Pour cela, j'ai soumis à la réduction l'anhydride isopropylsuccinique ('). Il se produit un mélange des a el p isopi o)i\ lbutyi'oIap(pnes qui bout à 228"-23o"; ce mélange, traité par le peiUabromure de pliosphore, puis par l'alcool, fournil les éthers y-^'oiubs correspondants. Si l'on chauire ce mélange des élhers ^-bromes avec du méthj'ltnalonale d'éthyle sodé, la même réaction que j"ai signalée à propos de la 3.3-diraétlivl|jutyrolactone ( ' ) se produit. Alors que le dérivé ï-isopropylé se condeube seul, le dérivé P perd simplement Brll en donnant un éllier incomplet. On a finaiemeiil GIF i.H L>n CIl^— ClPBr R ^^ ^^"/Cii-qH-crr-cMi' = BrlNa + CM'/ i pu, I /^" CIP— Cil- - G - CO=CMP XGO^G^P L'éther tricarbonique résultant est saponifié par la potasse et l'acide mis en liberté est ensuite purifié par cristallisation dans l'acide formique. Il fond à iSS" en dégageant de l'acide carbonique et en donnant l'acide a-méthyl-a'-isopropyladipique attendu CH\ ,GH en CO^HCll/ CR^'^^' CH' XCO^H GII = Cet acide fond à io3° et il présente toutes les propriétés de l'acide dihydrocampho- rique. Cependant il ne lui est pas identique. En elTet, contrairement à ce qui a été (') C/iem. Soc, t. LXXIII, p. aS. (-) Thèse, Paris, igo^, p. ^a'a- (^) G. I^LANC, Comptes rendus, t. GXXXIX, p. 65 ('•) Jbid., t. CXXXIX, p. i2i3. (^) Comptes rendus, t. CXLI, p. 2o3. Io32 ACADÉMIE DES SCIENCES. annoncé jusqu'ici, l'acide diliydrocamphorique est actif. M. Martine qui, à ma demande, a bien voulu examiner rétlier diméthvlique, lui a trouvé le pouvoir rotatoire de 8''3o' environ. Cet acide ne peut donc être identique avec ^acide svntliétique, qui est racé- mique. J'ajouterai que la condensation du mélange des élliers Y-bi'omés non plus avec le métliylmalonate, mais avec le malonate, fournit ctclusivemenl, après un traitement approprié, Tacide 2-isopropyladipique fusible à 63°. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur T acétylcyclohexanone . Noie de M. Georges Léser, présentée par M. A. Haller. J'ai décrit un certain nombre de p-dicétones semi-cycliques dérivées du noyau hexaméthylénique, mais tous les corps que j'avais obtenus jusqu'à présent n'étaient que des homologues ramifiés de l'acétylcyclohexanone ch.-co-ch(™'7™;>ch', qui constitue le terme le plus simple, le prototype de cette série de diones chez lesquelles l'un des groupements fonctionnels est à l'intérieur, l'autre à l'extérieur du noyau. En condensant à l'aide du sodium la cyclohexanone avec l'éther acé- tique, j'ai pu préparer, dans des conditions de rendement assez médiocres jusqu'à présent, l'acétylcycloliexiinone, liquide d'odeur forte et péné- trante, bouillant à iii°-ii2° sous iS""™, dont les autres constantes phy- siques sont D„= 1,0782, //p := 1 ,5t384- La réfraction moléculaire calculée pour la forme céto-énolique est Sg,!; celle que l'on trouve avec les chiffres ci-dessus est 89,09. Pour obtenir la dicétone à l'étal pur, il est nécessaire de passer par l'intermédiaire de sa combinaison cuivrique, qui se dépose de sa solution alcoolique en paillettes gris d'acier répondant à la composition (C'H" ()-)'-Cu. L'acétylcycloliexanone donne une mono-semicarbazone, fusible à \hçf et une dioxime. Elle se dissout intégralement dans les alcalis et, si ces dissolutions sont faites en proportions équimoléciilaires, on isole aisément les sels de potassium ou de sodium : abandonnées à elles-mènies toutefois, elles s'allèrent rapidement et, à chaud, l'hjdrolvse est, pour ainsi dire, instantanée; le noyau hexamélhvlénique souvie et c'est un acide cétonique à chaîne longue CH'— CO — G11-- CH^- CfP— Cir-- CH'-— CO^H que l'on précipite des liqueurs alcalines par addition d'acide chlorhydrique. SÉANCE DU II DÉCEMBRE igoS. Io33 Cet acide acétylcapioïque bouta 1 84°- 1 85° sous iS™™ et se prend par refroidissement en une masse de cristaux fusibles à 3o°. Si on l'oxyde par rhypobromite de sodium à froid, il y a dépôt immédiat de bromoforme et formation quantitative d'acide pimélique normal fusible à io3°. L'acétylcvclohexanone possède un atome d'hydrogène mobile que l'on peut remplacer par des radicaux hydrocarbonés; j'ai préparé, par exemple, le dérivé éthylé : rTÎ3 _ CD - r^^^' ~ ^^'^cU- qui distille, sans altération, à 238°-24o° et ne possède plus aucune des pro- priétés caractéristiques des dicéloues p. Si l'on soumet cette dione substi- tuée à l'action des alcalis à chaud, il y a d'une part hydrolyse et production d'un acide cétonique éthylé et d'autre |)art ablation du groupement acétyle, ce qui m'a conduit à réthylcyclohexanone-2 bouillant à i82''-i83''. Je poursuis l'élude de l'acétylcyclohexanone et de ses dérivés. BOTANIQUE. — Modifications anatomiques el physiologiques provoquées dans certaines plantes tropicales par le changement de milieu. Note de MM. D. Bois et I. Gallaud, présentée par M. Gaston Bonnier. Les i)lanteurs éprouvent de grandes difficultés pour l'acclimatation de certaines plantes tropicales dans de nouvelles régions où elles ne poussent pas naturellement et qui, cependant, paraissent devoir être pro|Mces à leur culture. Des plantes comme le Manihot Glaiziovii et le Ficus elaslica qui, dans leur pays d'origine, sont adaptées à un genre de vie très particu- lier et y donnent de bons caoutchoucs, deviennent ailleurs, pour ainsi dire, subitement inproductives. Cette modification s'observe aussi quelquefois pour la même variété, dans son pays d'origine quand elle s'écarte du centre de son aire de dispersion (ZTwea). De même les Agaves à pulquéetà mezcal (.1. Salmiana) et les Agaves textiles {A. aurea) qui, dans certaines pro- vinces du Mexique, donnent des produits renommés, n'ont plus, d'après M. Diguet, à la suite de leur transport dans les provinces voisines, qu'un rendement très faible ou sans valeur. La culture du Camphrier (Z,a;roie aos de muscle très frais de cheval ou de chien. On ajoute 2'°' d'eau, o5, 3o de sulfate ferreux, os,6o de laclale de calcium et une quantité de catalase telle que 1™' du mélange décompose i5sde peroxyde d'hy- drogène pur. Le tout est mis dans un thermostat à eau réglé à Sy" et l'on fait passer un courant d'air continu, débarrassé de CO^ An bout d'une demi-heure on acidifie, et l'on continue à faire passer le courant d'air pendant i5 minutes. Après avoir traversé le mélange, l'air arrive dans des flacons contenant de la baryte. On fait en même temps une expérience témoin dans un autre appareil, dans lequel on n'ajoute pas de catalase. Nous avons trouvé que le trouble de la baryte est beaucoup plus considérable dans le cas où l'on n'a pas ajouté de catalase. La quantité de CO" qui se dégage varie d'une expérience à une autre. Comme chiffres moyens nous pouvons donner les suivants : le mélange auquel on n'a pas ajouté de catalase dégage de 20™' à 3o™' de C0-; le mélange auquel on a ajouté de la catalase dégage de 8'""' à 12'^^°''. Ces résultats nous amènent d'abord à a.liïiettre que dans les tissus ani- maux il se forme du peroxyde d'hydrogène, qui est activé par l'anlicatalase. En outre on peut supposer que la catalase est un modérateur du degré des oxydations dans l'organisme. Elle agirait en empêchant que les oxydations de certaines substances aillent trop loin. C'est une hypothèse voisine de celle de Bach et Chodat qui admettent que le rôle de la catalase serait de régulariser les processus d'oxydation en détruisant l'excès de peroxyde qui pourrait se former. Si l'on considère la richesse en "catalase des différents tissus on constate que la quantité de catalase est considérable dans les organes glandulaires (foie, rein, etc.) et qu'elle est très faible dans les muscles, le cerveau, etc. Or, d'après l'hypolhèse que nous venons d'émettre, les muscles et le cerveau sont pauvres en catalase, parce que ces tissus brûlent directement les Io46 ACADÉMIE DES SCIENCES. substances organiques, car leur rôle principal est celui de transformer l'énergie chimique en d'autres formes d'énergie. Les tissus glandulaires au contraire ont surtout pour fonction de transformer les substances orga- niques en d'autres substances plus ou moins complexes et non de les oxvder totalement. L'oxydation complète serait empêchée par l'intervention de la ca ta la se. Conclusions. — 1. La catalase diminue les oxydations produites par le sulfate ferreux en présence de l'émulsion de tissus animaux. 2. Ce résultat vient à l'appui de l'hypothèse qui admet la formation du peroxyde d'hydrogène dans les tissus animaux. 3. On peut supposer que le rôle de la catalase dans l'organisme est de s'opposer aux oxydations trop avancées des substances organiques. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur quelques composés minéraux qui peuvent jouer le rôle de la diaslase liquéfiante du malt. Note de M. J. Woi.fk, pré- sentée par M. E. Roux. Dans une Note antérieure {Comptes rendus, 22 mai igoS) nous avons montré, M. Fernbach et moi, l'influence importante de certaines substances minérales et, en particulier, de leur réaction, sur la viscosité des empois de fécule. J'ai observé que l'état de l'amidon joue dans les phénomènes de cet ordre un rôle capital en étudiant une modification de la fécule crue^ qu'on obtient en la soumettant à l'action de certains oxydants. Voici un mode de préparation de ce produit : 25s de fécule, aussi pure (]ue possible, sont traités à froid par So""' d'une solution de permanganate de potasse à i pour 1000, renfermant de 10 à i5 pour 100 d'acide sulfurique ou de G à 7 pour 100 d'acide clilorhydrique. Au bout de i heure 3o minutes à 2 heures, le liquide est devenu incolore. On lave la fécule à l'eau distillée et on la sèche à 3o°. J'ai obtenu le même produit en employant comme oxydant un chromate, ou un bi- chromate, ou le chlore. La fécule ainsi traitée conserve en apparence toutes ses propriétés. Ni son poids ni son aspect microscopique n'ont varié d'une façon appréciable. Elle fournit avec l'eau distillée des empois qui, à 5 pour 100, sont à peine moins visqueux que ceux qu'on obtient avec la fécule primitive. Les deux formes de fécule donnent aussi les mêmes produits lorsqu'on les traite par SÉANCE DU II DÉCEMBRE IQoS. ZO^'] le malt ou les acides; les empois de fécule traitée peuvent également subir la coagulation diastasique et la rétrogradation. Toutefois, le nouveau produit présente une particularité curieuse : ses empois se liquéfient instantanément vers 70° lorsqu'on les met en contact avec une quantité minime d'une substance à caractère basique, telle que : ammoniaque, oxydes des métaux alcalins et alcalino-terreux, carbonates de ces métaux et même phosphates secondaires (alcalins à l'hélianthine). Le même effet peut être obtenu en préparant l'empois avec de l'eau ordi- naire, qui agit par ses carbonates alcalino-terreux. Par contre, dans les mêmes conditions, les acides, les sels neutres, les phosphates acides n'ont aucune action sur ces empois. L'effet liquéfiant des substances qui viennent d'être mentionnées est presque nul à froid ; il augmente rapidement avec la température, en attei- gnant son maximum vers 'jO"--]5°, ce qui permet de le rapprocher, jusqu'à un certain point, de l'action liquéfiante de l'extrait de malt, dont il ne diffère que parce qu'il persiste au-dessus de 80°. Les empois obtenus avec de l'eau distillée sont légèrement acides à la phtaléine et l'on peut se demander si la liquéfaction ne coïncide pas exac- tement avec la neutralité vis-à-vis de ce réactif. Il n'en est rien : la liqué- faction peut se produire dans un empois légèrement acide ou légèrement alcalin; elle dépend essentiellement de l'énergie plus ou moins grande du traitement oxydant auquel on a soumis la fécule primitive. Les empois liquéfiés, abandonnés à eux-mêmes à la température ordi- naire, reprennent peu à peu et très lentement l'état gélatineux. La gelée formée se retlissout très facilement à chaud, même un mois après sa forma- tion, en donnant une solution limpide. Cette gelée se forme d'autant plus lentement que l'oxydation de la fécule a été plus énergique, et l'influence du degré d'oxydation se fait également sentir sur la vitesse de rétrograda- tion, ainsi que sur la solubilité de l'amylose précipitée après saccharifica- tion (me servant de la dénomination adoptée par M. Maquenne pour dési- gner l'amylocellulose). Le traitement auquel la fécule a été soumise la débarrasse d'une grande partie des sels minéraux qui l'accompagnent. Toutefois, cette disparition de matières minérales ne suffit pas pour expliquer les phénomènes de liquéfaction indiqués plus haut, car ils n'apparaissent pas si l'on se contente, en traitant la fécule par l'acide chlorhydrique seul, de lui enlever la même proportion de sels. Après ce traitement, ainsi que nous l'avons montré. Io48 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Fernbach et moi {loc. cit.), l'action de la chaleur sur la fécule sèche a pour effet de produire de l'amidon soluble. l^aiis le cas que j'étudie, l'in- tervention d'une action oxydante donne naissance à une niodificalion moins profonde, puisque le produit obtenu reste encore capable de fournir de l'empois, de se coaguler et de rétrograder ('). CHIMIE PHYSIOLOGIQUE , — Sur l liydrolyse. chaslasique de la xylane. Note de M. Gaston Seiluère, présentée par M. A. Dastre. Les recherches faites par divers auteurs, en vue d'obtenir, hors de l'or- ganisme vivant, l'hydrolyse de la xylane par une diastase d'origine animale, n'ont en général donné que des résultats négatifs. Pourtant Biedermann et Morilz (-) ont signalé que, dans la digestion de certaines membranes cellulaires par le suc intestinal de l'escargot, il y avait production, à côté des hexoses, de pentoses, la présence de ces dernières étant inférée delà seule réaction colorée fournie par la phloroglucine chlor- hydrique. Nous avons donc repris la question et étudié l'action du suc digestif d'escargot sur la xylane. Celle-ci a été préparée suivant le procédé indiqué par Maquenne (^), ou suivant la méthode de Saikowski (^). Les résultats obtenus ont été ensuite étendus à un certain nombre d'Invertébrés. C'est cette série d'essais, dont quelques-uns ont fait l'objet de Notes à la Société de Biologie (^), que nous résumons ici. Nous avons employé d'alioid le suc contenu dans le tube digestif d'escargots com- muns {H. pomatia L.), maintenus à jeun depuis plusieurs semaines. Ce liquide, qui est Béci'élé par riiépatopancréas, et Où nous n'a\ons pas trouvé de sucres réducteurs, a été dilué de son volume d'eau, puis additionné de xylane. Il était préservé de l'inter- vention des microbes par le chloroforme ou le toluène. (') On trouve actuellement dans le commerce un produit breveté sous le nom à^amidon soluble, obtenu en oxydant la fécule par le permanganate de potasse; ce produit diflFère cependant sensiblement, par son mode de fabrication et ses propriétés, de celui qui a été décrit dans la Noie ci^dessus. (2) Pfliiger's Archiv, t. LXXIII, i8g8, p. 286. (') L. Maqueivne, Les Sucres, p. 728. (*) Zcitschrift fiir physiol. Chem., t. XXXIV, 1901, p. 162. (^) Séances du 4 mars, du 3 juin et du i"' juillet igoJ. SÉANCE DU Tr DÉCEMBRE igoo. lO/ip Après 2/4 heures d'étuve à 35°, les digestions étaient précipitées par l'alcool et défé- quées parle sous-acétate de plomb et rhjfdrogéne sulfuré. Nous avons obtenu ainsi des liquides réduisant fortement la liqueur de Fehling, et donnant d'une manière intense, avec la phloroglucine et l'orcine chlorhydriques, les réactions des penloses. La phénylhydrazine a fourni une osazone cristallisée en longues aiguilles flexibles, fusible vers 160° et très soluble dans l'alcool, l'acétone et aussi dans un grand excès d'eau bouillante. Bien que le point de fusion de cette osazone soit situé quelques degrés plus bas que celui de la xylosazone pure (fusible à 166° d'après G. Bertrand), son aspect caracté- ristique, sa solubilité et sa teneur en azote (trouvé, 17, o3 pour 100 au lieu de 17,07 pour 100, calculé) concordent parfaitement avec celles de cette dernière. En employant un suc chaufl'é pendant 10 minutes au bain-marie bouillant, la re- cherche des sucres réducteurs a été, au contraire, complètement négative. H n'est d'ailleurs pas nécessaire que la xylane soit isolée au préalable pour qu'elle puisse être hydrolysée par le suc gastro-intestinal à^Helix. En faisant agir celui-ci, dans les mêmes conditions que plus haut, sur du bois de hêtre en sciure fine, il y a eu attaque partielle de la matière végétale. En outre du glucose et du maltose, il s'est formé du xylose que nous avons caractérisé par ses diverses réactions. Le liquide qui, sous l'influence des vapeurs de chloroforme, s'écoule de l'hépato- pancréas, hydrolyse aussi la xylane; mais la diastase, qui produit cet efl'et, n'est pas localisée uniquement dans l'orgnne hépatique et ses sécrétions; elle se retrouve aussi dans les glandes salivaires oùPacault (•) l'a signalée en même temps que nous. Outre Hélix pomatia, beaucoujj d'aulres pulmonés terrestres nous ont fourni la même diastase. Nous citerons : Hélix aspersa Miill., //. nemo- ralis L., H. carthusiana Mûll., Limax variegatus Drap., L. arborum Bouch. , Arion ru/us L. Parmi les Gastropodes non pulmonés, Palella vulgata L. , Liltorina lil- torea L., L. lilloralis \j. nous ont donné des résultats aussi positils que les Hélix; mais ici la disposition du tube intestnial ne permettant pas commo- dément de recueillir le suc digestif pur, nous avons employé soit le liquide qui s'écoulait de l'hépatopancréas sous l'influence des vapeurs de chloro- forme et d'un vide partiel (méthode de M. Dastre), soit la pulpe même de cet organe réduit en bouillie. Les algues dont se nourrissent les Patelles et les JJttorines sont, pour la plupart, très riches en pentosanes; ce fait concorde bien avec l'existence, chez ces Mollusques, d'une diastase capable de digérer ces hydrates de carbone. (') Comptes rendus de la Société de Biologie, séance du 1'^^'" juillet igoS. C. R., 1905, 2» Semestre. (T. C\LI, N" 34.) l37 lOJO ACADEMIE DES SCIENCES. Enfin f]ans le tube digestif d'une larve xylophage, celle du Phymatodes i^ariabilis, Coléoptère de la famille des Cerambvcides, nous avons pu aussi constater la présence d'une diastase très active sur la xvlane. Il est probable que la même diastase doit se retrouver chez la plupart des larves qui attaquent le bois; c'est ce que nous cherchons à vérifier tant par des essais de digestion in vitro que |)ar des dosages de pentosanes dans les excréments de ces larves et le bois dont elles se nourrissent. En résumé, nous pensons avoir montré qu'il existe chez beaucoup de Mollusques non carnassiers et chez certaines larves d'insectes, une diastase qui hydrolyse la xylane avec formation de xylose. Cette diastase pour la- quelle nous proposons le nom de xylanase joue certainement, dans la nu- trition de ces êtres, un rôle qui n'est pas négligeable. GÉOLOGIE. — Sur les charriages des Pyrénées ariégeoises et orientales. Note de M. Léox Beutravd, présentée par M. Michel Lévy. Mon maître M. Michel Lévy et moi avons mis en évidence, en 1900 (Comptes rendus, t. CXXX, p. 1736-1739), l'existence de contacts anormaux très importants, se poursuivant sur le bord des Pyrénées occidentales, depuis les environs de Bagnères-de-Bigorre jusqu'aux falaises de Biarritz; par leurs divers caractères, ces accidents rentrent dans la définition ac- tuelle des charriages. Une nouvelle étude des environs de Biarritz m'a con- firmé dans l'opinion que l'apparition du Trias y est due à des phénomènes de cette nature et, depuis lors, l'importance des nappes charriées dans les zones plus internes des Pyrénées occidentales a été mise en |)leine lumière par les travaux de MM. Garez et Bresson pour les Hautes-Pyrénées et par ceux de MM. Termier et Fournier pour les Basses-Pyrénées; M. Termier vient même d'étendre leur rôle à la formation de la Cordillère cantabrique dans la province de Santander. Les études que je poursuis depuis plusieurs années dans la partie orien- tale de la chaîne m'ont aussi amené à généraliser les constatations qlic j'avais faites au voisinage de l'Océan et ell(>s me permettent de 'accoutumance des abeilles et la couleur des fleurs 988 CORRESPOIVD AIVCE . M. le Secrétaire perpétuel signale deux Volumes et un .\llas de « Documents scientifiques de la Mission saharienne, Mission Foureau-Lamy », par F. Foureau. 99^ M. P. Salet. — Observations spectrosco- piques faites pendant l'éclipsé totale du 3o août 190.5 994 M. G1ACOBINI. — Sur la nouvelle comète Giacobini 995 M. H. Pade. — Sur la convergence des fractions continues régulières de la fonc- tion F (A, I, h', «) et de ses dégénéres- cences 997 M. \V. Stekloff. — Sur le problème du mouvement d'un ellipsoïde fluide homo- gène dont toutes les parties s'attirent sui- vant la loi de .Newton 999 M. A. Boulanger. — Théorie de l'onde soli- taire qui se propage le long d'an tube élas- tique horizontal looi M. L. .Malassez. — Évaluation du pouvoir grossissant des objectifs microscopiques.. ioo4 M. Geohgks Meslin. — Sur la coexistence du paramagnétisme et du diamagnétisme dans un même cristal 1006 M. Henri Pellat. — Action d'un champ magnétique sur les rayons de Goldstein ( Kanalstrahlen ) 1008 M. Albert Nodon. — Disposition nouvelle permettant d'obtenir une image oiono- chromalique des sources lumineuses lOio M. Marcel Delépine. — Sur la dissolution du platine par l'acide sulfurique ioi3 M. A. DuBoiN. — Sur deux iodomercurates de lithine ioi5 M. Paul Lebeau. — Sur un nouveau com- posé : le fluorure de brome Br F^ 10 18 M. L. Franchet. — Recherches sur la for- mation des reflets métalliques à la surface des poteries 1020 M. L. Ouvrard. — Sur les bromoborates de calcium 1022 Bulletin biblioqraphique Errata M. Albert Colson. — Sur les états limites de quelques sels chromiques dissous M. E. Berger. — Action du pentachlorure de phosphore sur le fl-naphtol M. Marcel Godchot. — Sur quelques dérivés de l'octohydrure d'anthracéne et sur le perhydrure d'anthracéne M. G. Blanc — Synthèse de l'acide dihydro- camphorique .... M. Georges Léser. — Sur l'acétylcyclo- hexanone MM. D. Bois el I. Gallaud. — Modifications anatomiques et physiologiques provoquées dans certaines plantes tropicales par le ch angement de milieu M. Jules Lefèvre. — Premiers essais sur l'influence de la lumière dans le dévelop- pement des plantes vertes, sans gaz carbo- nique, en sol artificiel amidé M. Ernest Gourdon. — Les roches éruptives grenues de la Terre de Graham recueillies par l'expédition antarctique du D' Charcot. M. Maurice de Rothschild. — Exploration de rXfrique orientale MM. Piettre et Vila. — L'hématine cris- tallisée. M. F. B.iTTELLi et M"» L. Stern. — Action mo- dératrice de la catalase sur les oxydations produites par les extraits de tissus animaux. M. J. WoLFF. — Sur quelques composés mi- néraux qui peuvent jouer le rôle de la diastase liquéfiante du malt M. Gaston Seillière. — Sur l'hydrolyse diastasique de la xylane M. Léon Bertrand. — Sur les charriages des Pyrénées ariégeoises et orientales MM. E.-.\. Martel et Le Colppey de la FoREST. — Sur Fontaine-l'Évéque et les abîmes du Plan de Canjuers ( Var ) MM. KiLiAN et Paulin adressent, de Grenoble, une dépêche relative à une secousse sis- mique enregistrée le 8 décembre 1024 1027 1028 io3o 1082 io33 io35 io3*j loSg io4i io44 1046 1048 io5o io53 io55 >o55 io56 PARIS.— IMPRlMiîKlE GAUTHltR-VILLARS. Quai des Grands-Auguslins. bi . Lt Gérant : (iAUTHIBH-VlLLARS. SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLl. N' 25 (18 Décembre 1905). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES , Quai des Grands-Auguslins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDU ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1870 Les Co/r/pfes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétrangerderAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notés ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Article 5. Tous les six mois, la Commission administ fait un Rapport sur la situation des Comptes re\ après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. déSer^^'tVrÏarfaHu'it uÎdTes'T^ef ""' '^-^P^-ter leurs Mémoires par MM. les Secréta.res perpétuels sont priés secrétariat au plus tard le Samed, qui précède la séaace, avaat 5^ Aut.eoieut la présautatioa sera remise à la séauce suH Rapports relatifs aux prix décernés ne le son tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séi .blique ne font pas partie à&s^Comptes rendu Article 2. - Impression des travaux des étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pe qui ne sont pas Membres ou Correspondants d demie peuvent être l'objet d'une analyse ou sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces, Mémoir tenus de les réduire au nombre de pages rec Membre qui fait la présentation est toujours!) mais les Secrétaires ont le droit de réduire cel autant qu'ils le jugent convenable, comme ih pour les articles ordinaires de la correspondan cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êtr. à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plt le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être 1 temps, le titre seul du Mémoire est inséré ( Compte rendu actuel, et l'extrait est renv( Compte rendu suivant et mis à la fin du cahie Article 4. — Planches et tirage à pa) Les Comptes rendus ne contiennent ni pla ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures se autorisées, l'espace occupé par ces figures con pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais di leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappc les Instructions demandés par le Gouvernemen ACADEMIE DES SCIENCES. SÉ4NCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 18 DÉCEMBRE 190o, PRÉSIDÉE PAR !\I. TROOST. M. Troost prononce rallocution suivante : Messieurs, « En ouvrant cette séance, le Président a, suivant une pieuse tradition, le devoir de rendre un dernier hommage à ceux de nos Confrères que la mort nous a enlevés dans le courant de l'année et de rappeler au moins briève- ment quelques-uns des progrès dus à leur activité scientifique. )) Depuis notre dernière réunion annuelle, l'Académie des Sciences a perdu M. Potier, Membre de la Section de Physique; M..Bichat, Corres- pondant de cette même Section, et M. le baron de Richtholen, Correspon- dant de la Section de Minéralogie. » M. Potier, né à Paris le 1 1 mai i84o, entrait à l'Ecole Polytechnique à I 7 ans et passait, 2 ans après, à l'Ecole des Mines. » En i8G3, il était attaché au sous-arrondissement minéralogique de Paris. ). Nommé ingénieur à Chartres en 18G4. il était chargé de terminer la carte géologique du département d'Eure-et-Loir commencée par Laugel. » Quelques années après, lorsque Élie de Bcaumont et de Chancourtois fondèrent le Service de la Carte géologique détaillée de la France, carte à grande échelle, comparable à la Carte d'État-Major à ^^, les qualités dont M. Potier avait déjà fait preuve le désignèrent pour faire partie du Service dès son origine, et spécialement pour les études topographiques souter- raines. » Il eut occasion de tirer parti de ces études pendant le siège de 1870 : nommé capitaine auxiliaire du Génie, il dirigea la marche en avant qui précéda le combat de Bagneux. Connaissant les moindres replis du terrain C. R., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N° 25) ' '^ Io58 ACADÉMIE DES SCIENCES. et les carrières de celte partie des environs de Paris, il avait successive- ment tourné et fait occuper Arcueil-Caclian et la maison Millard. » Une nuit, il eut même la témérité de traverser les lignes ennemies pour aller visiter une carrière souterraine de g'ypse et reconnaître s'il serait possible de la miner et de la faire écrouler en entraînant une des batteries qui menaçaient le plus les forts de la rive gauche. » Ingénieur des Mines, doué d'une prodigieuse activité jointe à une éru- dition qui était légendaire, M. Potier a fait de nombreux relevés sur le ter- rain, et la Géologie lui est redevable de résultats d'un grand intérêt : » Ainsi, il a publié un important travail sur les failles de l'Artois et sur les affleurements houillcrs sous les terrains secondaires du Nord de la France. » Après ses explorations dans le Nord et dans le bassin de Paris, M. Potier s'est attaqué à l'un des problèmes les plus difficiles que le Service de la Carte géologique ait eu à résoudre : il s'agissait de la constitution et du mode de formation de la Chaîne des Alpes. » M. Lory étudiait avec succès la partie nord des Alpes françaises, dans le Dauphiné et en Savoie; M. Potier a pensé que par une étude de la partie plus au Sud, dans la région des Alpes-Maritimes, on pourrait peut-être arriver à se faire une idée nette de l'ensemble de la Chaîne. » Il s'est attaché à déterminer la constitution minéralogique, le gisement et l'âge des roches éruptives et des assises stratifiées des départements du Var et des Alpes-Maritimes. M Les résultats de ce travail ont été vérifiés et consacrés par la Société géologique dans la réunion extraordinaire qu'elle a tenue en 18'j'j à Fréjus et à Nice, et dont il avait été chargé de guider les principales excursions. » En faisant ainsi connaître les grands traits de la géologie de ce pays, M. Potier a fait disparaître quelques-unes des difficultés du problème alpin, dont une solution plus approfondie ne devait être donnée que 10 ans plus tard par la découverte géniale de notre Confrère M. Marcel Bertrand. >) Lorsqu'il fut question, vers 18-4? de relier la France et l'Angleterre par un tunnel sous-marin, on reconnut que les renseignements provenant de l'examen des falaises constituées par les terrains crétacés du cap Blanc- Nez en France et de Folkestone en Angleterre, étaient insuffisants pour résoudre la question de la continuité de ces terrains entre les deux rives du détroit, et pour décider s'il serait possible de maintenir le tunnel dans une même couche sensiblement imperméable, sans que le tracé présentât des inflexions gênantes pour l'exploitation. L'exjdoralion géologique du fond SÉANCE DU iH DÉCEMBRE IQoS. loSg du (li'-troit fui, reconnue indispensable; clic fut confiée à line Commission composée d'un Ingénieur hydrographe, M. Larousse, et de deux Ingénieurs des Mines : M. de Lapj)arent, qui avait formulé le principe scientifique de la recherche, et M. Potier, jugé plus apte que tout autre à en assurer le succès. » De nombreux sondages furent pratiqués en 1870 et surtout en 1876, le long d'une série de lignes parallèles très rapprochées, suivies par M. La- rousse, entre les deux rives du détroit. I/examen et la détermination, par les deux Ingénieurs des Mines, des échantillons obtenus dans ces sondages leur donnèrent la certitude qu'il serait possible de conduire à bonne fin et sans dépenses extraordinaires une enti'eprise destinée à développer dans une proportion considérable les relations commerciales et la prospérité de la France et de l'Angleterre. » A la suite de ces constatations, une Compagnie se chargea de creuser sur la côte anglaise et sur la côte française des puits profonds et des galeries d'étude pénétrant sous la mer pour permettre de se rendre compte expéri- mentalement des conditions dans lesquelles une des couches inférieures de la craie, dite craie de Roiirn, pourrait être attaquée, et comment elle se comporterait, notamment au point de vue des infiltrations. 1) Du côté français, i35o°^ de galerie ont été poussés sous la mer à partir d'un puits creusé à l'extrémité du promontoire du cap Blanc-Nez, sui' la plage du village de Sangatte. Dans le même temps, du côté anglais, la ■ galerie d'expériences atteignait 700"^; elle conduisait aux mêmes prévisions cjue du côté français, en ce qui concerne l'innocuité des infiltrations et la facilité que présenterait le travail. » C'est à ce moment que se produisit l'opposition anglaise au tunnel, opposition cjui fut officiellement confirmée par une Commission royale réunie en i883. » La cjuestion en est restée là depuis 22 ans. » On a pu ci'oire tout dernièrement qu'elle allait être examinée de nou- veau. » En effet, depuis que l'entente cordiale entre la France et l'Angleterre est devenue un fait réel et que l'opinion pubhque dans les deux pays s'est orientée du côté de cette entente, la question du tunnel a été agitée. » L'application des progrès scientifiques récents, notamment en électri- cité, aurait considérablement facilité la construction d'abord et, ensuite, l'exploitation du tunnel sous-niarin. » C'est ainsi que le dégagement des gaz et des fumées par les machines à vapeur qui, il y a 22 ans, faisait de l'aération du tunnel un problème Io6o ACADÉMIE DES SCIENCES. très difficile et plein d'aléas, était complètement snpprimé par l'emploi de la traction électrique. » Le moment paraissait donc propice pour la discussion. Des Ciiambres de commerce ont, des deux côtés du détroit, insisté sur l'intérêt matériel et moral considérable de cette œuvre qui faciliterait les échanges économiques et qui, en rendant plus fréquents les heureux rapports fondés sur la commu- nauté des intérêts des deux nations, contribuerait à leur prospérité mutuelle. » Un membre important de la Chambre des Communes a fait annoncer dans les journaux qu'il interpellerait son Gouvernement pour poser de nouveau la (piesliou du tunnel devant l'opinion publique anglaise; mais on n'a pas tardé à reconnaître que cette opinion n'a pas encore fait tous les progrès que beaucoup d'esprits éclairés d'Angleterre souhaiteraient. » Satisfaite de sa situation complètement insulaire, l'Angleterre hésite encore à renoncer, suivant l'expression poétique de Shakespeare, « à la » ceinture de son ruban d'argent qui l'entoure de toutes parts ». » L'examen de la (jueslion est donc ajourné, jnais les résultats du travail de nos deux Confrères, MM. Potier et de Lapparent, et les déterminations qui ont fixé la constitution géologique du détroit du Pas-de-Calais, œuvre à laquelle le nom de Potier demeurera toujours attaché, sont définitive- ment acquis; ils serviront de guides le jour plus ou moins éloigné où l'exé- • cution du tunnel sous la Manche sera définitivement résolue. » Jusqu'au moment de sa mise à la retraite comme Inspecteur général des Mines en 1902, M. Potier est resté attaché au Service de la Carie géo- logique et a été, avec Munier-Chalmas, le conseil le plus compétent et le plus écouté au point de vue stratigraphique. » Mais ses travaux de prédilection, ceux auxquels il s'est plus spéciale- ment consacré, et qui devaient lui valoir une réputation universelle, sont SCS travaux de Physique mathématique et de Physique expérimentale. » (_)n lui doit de belles recherches sur la théorie mécanique de la cha- leur, sur l'entrainement des ondes lumineuses par la matière pondérale en mouvement, sur la relation entre cet entraînement et la polarisation rota- toire magnétique, et enfin sur diverses autres questions se rattachant à la lumière polarisée. » Il s'est occupé avec passion des applications de l'Électricité et, à l'Ex- position internationale de 1881, il a pris une part très active aux travaux de la Commission chargée d'étudier les conditions de fonctionnement des appareils magnéto et dynamo-électriques, et de déterminer les moyens de mesurer l'énergie dépensée par ces machines. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE igoS. I061 » M. Potier qui, depuis 1867, professait la Physique à l'École des Mines, fut naturellement désigné par ses études pour faire les conférences qu'à partir de 1887 l'Administration jugea utile d'instituer à cette Ecole sur les applications industrielles de l'Électricité; son enseignement se montra si efficace et si nécessaire qu'on y créa pour lui, en 1893, une chaire d'Elec- tricité industrielle. » Répétiteur de Physique à l'École Polytechnique en 1867, il y était devenu professeur en 1881. » En 1891, M. Potier succéda à Edmond Becquerel comme Membre de la Section de Physique de l'Académie des Sciences. L'activité de son intelligence ne s'est pas ralentie depuis, malgré les souffrances physiques qui ne tardèrent pas à l'éprouver, et il continua à exercer une très profonde et très heureuse influence sur le développement de l'industrie électrique. » En 1900, il a présenté au Congrès international de Physique un rap- port magistral sur les courants polyphasés, leur production, leurs transfor- mations et leur utilisation. » C'est sa dernière grande contribution à l'exposé et à la solution des dif- ficiles problèmes soulevés par les applications industrielles de l'Electricité. » Mais on a fait justement remarquer qu'on aurait une idée très incom- plète de son rôle scientifique et de son influence sur les progrès de la Phy- sique, si on les mesurait exclusivement aux Mémoires qu'il a publiés. » Pendant plus de vingt ans, M. Potier a dirigé, par ses précieux con- seils et par ses encouragements, les travaux des ingénieurs électriciens. Qui pourrait dire le parti qu'ont tiré de son érudition, de sa critique si bienveillante et si suggestive, tous ceux qui, savants ou industriels, sont venus l'entretenir de leurs projets ou des problèmes dont ils ne trouvaient pas la solution, ou de leurs découvertes encore insuffisamment mises au point? Au cours de ces entretiens, dans lesquels il s'absorbait, M. Potier oubliait ses souflrances et dépensait sans compter l'énergie qu'il mit jusqu'à son dernier jour au service de la Science. » M. Bichat, admis à l'École Normale supérieure en 1866, en sortait, trois ans après, premier agrégé des Sciences physiques. » Reçu docteur en 1873, avec un important Mémoire sur la polarisation rotatoire magnétique, il publiait des travaux sur l'induction en 1875, et sur le pouvoir rotatoire magnétique des liquides et de leurs vapeurs en 1879. » Il avait été chargé, dès 1876, du cours de Physique à la Faculté des Sciences de Nancy^ qu'il n'a plus quittée; il y était attiré par sa profonde affection pour ses parents qui habitaient la Lorraine. 1062 ACADÉMIE DES SCIENCES. )) On lui doit d'intéressantes recherches qu'il a exécutées soit seul, soit avec M. Blondlot, sur les questions les plus variées d'Optique et d'Élec- tricilé. » Les suffrages de ses collègues, et ceux de ses concitoyens, le firent successivement éhre Doyen de la Faculté des Sciences, Membre du Conseil municipal de la ville de Nancy, et Membre du Conseil général de Meurthe- et-Moselle, qu'il fut appelé à présider. » Grâce à la légitime innucnce que M. Biehat n'avait pas tardé à acquérir dans ces assem])lées et auprès des représentants de la grande industrie de la région^ grâce à l'appui efficace qu'il a trouvé chez notre Confrère, M. Liard, alors Directeur de l'Enseignement supérieur, grâce, enfin, à l'infatigable ardeur de notre Confrère, M. Haller, son collègue de Chimie, la Faculté des Sciences de l'Université de INancya pu mener à bien, et dans un temps relativement court, la construction de son Institut de Chi- mie, de son Ecole de brasserie et de son Institut électrotechnique. » La fin prématurée de M. Bichat ne lui a pas permis d'assister à la réa- lisation de l'Institut de Physique, dont il s'occupa jusqu'à ses derniers moments avec sa compétence spéciale et son inlassable activité. » L'ensemble des professeurs des Facultés des Sciences des diverses Uni- versités l'avait envoyé siéger au Conseil supérieur de l'Instruction publique et il avait été, en 1893, élu Correspondant de l'Académie des Sciences pour la Section de Physique. )) Celle trop brève énumération suffit à montrer l'heureuse impulsion que le savant a contribué à donner aux études, et la grandeur des services qu'il a rendus à la Science et à son pays. » M. le baron Ferdinand de Richthofen, Professeur de Géologie à l'Uni- versité de Berlin, a été nommé Correspondant de l'Académie des Sciences pour la Section de Minéralogie, le 3i décembre 1894, en remplacement de Nicolas de Kokscharow. » A l'âge de 27 ans, il s'était fait connaître par la publication d'un im- portant Mémoire sur le Tyrol méridional. Cette région pittoresque est l'une des plus curieuses du Globe. C'est là que se dressent les pics dolomitiques, dont les formes hardies sont si admirées par les touristes, et dont l'origine a exercé la sagacité des géologues. Après avoir étudié les terrains stratifiés et les roches éruplives de la Hongrie et de la Transylvanie, il se rendit en Amérique pour appliquer son expérience et son activité à Ffinalyse des roches volcaniques de la Californie. » En 18(37, ^^^ portes de la Chine, qui, depuis des siècles, étaient restées SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE IpoS. Io63 rigoureusement fermées, furent enfin ouvertes aux Européens. M. de Riclit- hofen entreprit immédiatement de faire eonnaîtrc la constitution géolo- gique de cet immense empire. Il y exécuta la grande exploration qui a illustré son nom. De 1868 à 1872, il parcourut la Chine en tous sens. En 1873, il rapportait, avec ses carnets d'observation, des collections consi- dérables et se livrait à la laborieuse coordination des matières accumulées. » Les résultats en sont consignés dans un magnifique Ouvrage, dont l'apparition a été un véritable événement scientifique. Pour la première fois, une des plus importantes et des plus considérables contrées de la Terre livrait aux géologues une partie de ses secrets. )) On y trouve la très remarquable synthèse de l'orographie du conti- nent asiatique, synthèse qui n'avait jamais été tentée depuis la publication de VAsie centrale, par Alexandre de Humboldt. » L'une des révélations les plus intéressantes que contienne cet Ouvrage est celle de l'énorme étendue que le terrain houiller occupe en Chine. » Parmi les nombreux bassins houillers qu'il fait connaître, on peut citer, en particulier, celui de la province de Shen-si, où les gisements s'étendent sur près d'un million de kilomètres carrés. » Dans la vallée du \ang-Tse, le long des berges du fleuve, émergent des dépôts de houille qui se prolongent au nord jusque dans la région mon- tagneuse; et, pour se procurer le combustible dont ils ont besoin, les habi- tants n'ont qu'à gratter la surface des couches ou à détacher avec un pic des blocs de charbon. » M. de Richthofen a, de plus, constaté que presque partout d'abon- dants minerais de fer accompagnent la houille. » On peut juger par là de la puissance industrielle considérable que ce pays pourra acquérir le jour où il sera pourvu des moyens de transport qui lui sont nécessaires. » Celte expioralion de la Chine a marqué une date dans Thistoire de la constitution minéralogique de notre Clobe. Elle a classé son auteur parmi les plus éniinents géologues. M Président depuis de longues années de la Société de Géographie de Berlin, le baron de Richthofen jouissait d'une grande influence duc à son caractère autant qu'à sa science. )) Il en a recueilli le témoignage en 1 899, lors du Congrès de Géographie de Berlin, où il exerça la présidence avec autant d'autorité que de distinc- tion. » Nous sommes douloureusement impressionnés par les pertes que nous IOÔ4 ACADÉMIE DES SCIENCES. avons subies, mais la Science continue à progresser : nous avons souhaité la bienvenue parmi nous à M. P. Curie qui nous a fait connaître les pro- priétés si imprévues du Radium; et, pour occuper les places devenues va- cantes parmi nos Correspondants, par la mort de WiJliamson et de Gibbs, nous avons élu le professeur L. Henry, de l'Université de Louvain, et le professeur Van't Hofî, directeur de l'Institut physique de Gharlottenbourg. » J'ai, en terminant, l'agréable devoir de vous signaler le grand succès que vient de remporter l'un de nos Confrères. » L'Académie de Budapest a fondé un prix international de loooo cou- ronnes (environ io5oo''') en mémoire du grand mathématicien hongrois Jean Bolyai. » Ce prix doit être attribué tous les cinq ans à l'œuvre mathématique la plus remarquable, produite pendant ces cinq années. II est décerné, pour la première fois, au mois de décembre 190.5 le jour du centenaire de la naissance de Bolyai. )) Le jury est international, comme le prix à décerner; il est composé de deux membres hongrois et de deux membres étrangers. » Les membres hongrois du premier jury ont été : MM. Kœnig et Gustave Rados, tous deux professeurs à l'École Polytechnique de Buda- pest; les deux membres étrangers étaient : M. FéUx Klein, professeur à l'Université de Gœttingue, et M. Gaston Darboux, Secrétaire perpétuel de notre Académie des Sciences. M. Darboux a été élu président du jury. )> Après une discussion approfondie, dans laquelle elle s'est attachée à distinguer entre une foule d'excellents travaux ceux qui ont eu la plus grande influence sur le développement des recherches mathématiques, la Commission s'est arrêtée à une décision qui a été prise à Funanimilé : elle a attribué le prix Jean Bolyai à notre éminent Confrère, M. Henri Poin- caré. Saisissant celte occasion pour féliciter notre sœur l'Académie hon- groise du service qu'elle a rendu à la recherche scientifique en instituant un prix en l'honneur d'un des savants dont les travaux honorent l'huma- nité, je suis heureux de présenter au premier lauréat du prix Jean Bolyai les félicitations de l'Institut tout entier, et d'applaudir au triomphe (jue lui doit la Science française dans ce tournoi international de la pensée humaine. » SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE IQoS. Io65 PRIX DÉCERNÉS ANNEE 1905. (.EOMETUIE. PRIX FRANCOEUR. (Commissaires : MM. Jordan, Poincarr, Appell, Painlevr, Hiimbert, Maurice Lcvy, Darboux, Boussinesq; Kmile Picard, rapporteur.) Le prix est attribué à M. Stoitk pour Teiisemble de ses travaux mathé- matiques. L'Académie adopte cette proposition. 3IECAIVIQUE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Boussinesq, Deprez, Léauté, Sebert, Vieille, Haton de la Goupillière, Schlœsing, Poincaré; Maurice Levy, rapporteur.) Le prix Montyon de Mécanicjue est décerné à M. ^Ies.vager, pour ses travaux théoriques et expérimentaux sur la théorie de l'élasticité et la résis- tance des matériaux. L'Académie adopte cette proposition. C. B., igoS, 3' Semestre. (T. CXLI. N» 25.^ '-^9 t066 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX FOURNEYRON. (Commissaires : MM. Boussinesq, Dcprez, Léaiité, Sebert, Vieille, Haton de la Goupillière, Schlœsing, Poincaré; Maurice Levy, rapporleur.) Le prix n'est pas décerné. La Commission maintient le sujet du prix pour le concours de 1908 : Recherches théoriques ou expérimentales sur les turbines à vapeur. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX PONCELET. (Commissaires : MM. Boussinesq, Deprez, Léauté, Sebert, Vieille, Haton de la Goupillière, Schloîsing, Poincaré; Maurice Levy, rapporteur. ) La Commission, à l'unanimité, décerne le prix à M. Lai.lemasd, Ingénieur en chef au Corps des Mines, Directeur du Nivellement général de la France, pour l'ensemble de ses travaux sur la figure de la Terre et des perfectionne- ments qu'il a apportés aux instruments relatifs aux nivellements et aux mesures géodésiques. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. NAVIGATION. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. (Commissaires : MM. Maurice Levy, Bouquet de la Grye, Grandidier, Boussinesq, Deprez, Léaul,é, Bassot, Guyou, Sebert, Hatt; Vieille, Bertin^ rapporteurs.) Sur la proposition de la Commission, l'Académie attribue un prix de quatre mille francs à M. le Colonel Gossot et M. l'Ingénieur en chef SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE I9o5. 1067 Liouvii-Li;; un [ui\ de mille francs k ^I. Cari':, Lieutcnanl d»; vaisseau, pour perfectionnement à la manœuvre en profondeur dans la navigation sous-marine: un prix de mille francs à M, SIeklu, Mécanicien en chef. Rapport sur les travaux de MM. Gossot et Liou ville, par M. Vieille. M. le Colonel Gossot et M. l'Ingénieur en chef Liouville apportent, dans un Mémoire étendu, une étude complète des effets balistiques des poudres B. Les auteurs ont tenu à rappeler que les éléments de leur étude se trouvent à peu près tous dans les premiers travaux de M. Sarrau; mais, si les bases de leur analyse, et en particulier l'équation différentielle du mou- vement du projectile, sont empruntées aux travaux de notre illustre confrère, la méthode qu'ils ont suivie est entièrement oiiginale et mérite de retenir l'attention. Les auteurs ne demandent, à l'équation. différentielle, que de faire con- naître les variables entre lesquelles peuvent exister des relations numé- riques, c'est-à-dire des relations toujours vérifiées, quelles que soient les données particulières relatives au choix des poudres et des bouches à feu. L'homogénéité spéciale que présente l'équation différentielle permet d'aflirmer que des fonctions connues de la vitesse initiale ou de la pression maximum et des éléments du tir ne dépendent que de deux variables for- mées par des groupements connus a priori des éléments qui définissent le canon, le chargement et le mode de combustion de l'explosif. Si donc pour des tirs actuellement réalisés on parvient à chiffrer la valeur des variables, on pourra expérimentalement construire les surfaces représen- tatives des fonctions liées aux vitesses initiales et aux pressions. Une représentation analytique correcte de ces surfaces expérimentales fournira ensuite les formules cherchées des vitesses et des pressions en fonction des éléments du tir. Telle est la tâche entreprise par MM. Gossot et Liouville. Plus de 4ooo conditions de tir ont servi à la détermination expérimentale des sur- faces, et ces conditions ont varié dans une amplitude telle qu'il y a lieu de considérer la forme de ces surfaces comme connue jusqu'aux l'égions extrêmes susceptibles d'utilisation balistique. Elles restent en tout cas toujours révisables et prêtes à recevoir les points résultant de nouvelles conditions de tir. lo68 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour mettre en œuvre leur méthode, les auteurs font appel à toutes les données expérimentales que les progrès de l'étude des explosifs ont permis d'acquérir. C'est ainsi que la loi de variation des vitesses élémentaires de combustion avec la pression, que le coefficient dans lequel se résume pour chaque type de poudre l'influence de la forme du grain et de sa durée de combustion, sont empruntés aux expériences de laboratoire, au lieu de subsister dans les formules comme des éléments arbitraires destinés à assurer la représentation des effets balistiques. En substituant, à des symboles de signification incertaine, des données précises empruntées aux mesures expérimentales directes du fabricant d'explosifs, MM. Gossot et Liouville ont rendu possible pour la première fois la prévision correcte, même pour les plus gros calibres, des effets balis- tiques d'une poudre n'existant qu'à l'état d'échantillons de cjuelques grammes, insuffisants pour le tir. Inversement, leurs formules permettent de déduire du tir des données relatives à l'explosif possédant une significa- tion pratique pour l'usine. Une des plus importantes parties du Mémoire est consacrée à la discussion des problèmes balistiques multiples, que ces formules permettent de résoudre. Les variables, en balistique intérieure, sont au nombre de huit entre lesquelles ont été établies seulement deux relations : celles (jui donnent la vitesse et la pression en fonction des autres éléments. Dans les études de bouches à feu, trois éléments peuvent être regardés comme fixés par des raisons de service. Il reste donc encore trois variables arbitraires, dont l'indétermination laisserait inextricable la discussion des diverses conditions de tir. Pour fixer une variable de plus, les auteurs ont eu recours à certaines conditions de maxima ou de minima auxcjuelles il est en effet naturel d'astreindre certains éléments tels que vitesse, pression, longueur de la pièce, etc. Grâce à cet artifice, les résultats utiles peuvent être classés dans des Tables à double entrée. C'est ce travail énorme qu'ont effectué INIM. Gossot et Liouville : les Tables qui figurent dans leur Mémoire épargnent aux praticiens de longs calculs et leur donnent le moyen de choisir telle ou telle solution, en vue d'avantages particuliers, connus à l'avance par la nature de la Table choisie. En résumé, le Mémoire de MM. Gossot et Liouvuxe marque une étape importante dans le développement de la balistique intérieure, et votre Commission attribue à l'unanimité aux auteurs de ce Mémoire les deux tiers du prix extraordinaire de la Marine, soit quatre mille francs. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE lQo5. I069 Rapport sur les travaux de M. Merlu, par M. lÎERTiN. Depuis quelques années, et surtout à la suite de l'adoption de chaudières nouvelles, très sensibles à l'état de chargement des grilles et d'intensité des feux, la marine de guerre a repris et môme généralisé l'emploi de la chauffe méthodique autrefois préconisée par M. le contre-amiral Labrousse. Divers appareils ont été proposés pour donner automatiquement aux chauffeurs le signal des chargements à exécuter. Parmi ces appareils, le plus complet et le plus ingénieux parait être celui de M. le Mécanicien en chef Merlu. Des commissions d'essai, à bord de la Dévastation et du Suffren, ont rendu un compte favorable des expériences faites avec cet appareil. Toute- fois son emploi ne se généralisera probablement que si son auteur y intro- duit quelques simplifications. Le soin apporté par M. Merlu à ses recherches et l'intérêt de la question qu'il se propose de résoudre au point de vue de la marche des navires de guerre méritaient à la fois une récompense et un encouragement. La Com- mission attribue donc à M. Meulu une somme de mille francs sur le prix extraordinaire de six mille francs. L'Académie adopte les conclusions de ces Rapports. PRIX PLUMEY. (Commissaires : MM. Maurice Levy, Bouquet de la Grye, Grandidier, Dcprez, Léauté, Bassot, Guyou, Sebert, Hatt, Vieille; Bertin et Boussinesq, rapporteurs.) Rapport sur les travaux de M. Maurice; par M. Bertin. La chaudière récupérative inventée par M. Maurice, Ingénieur en chef delà Marine, jouit de la propriété de continuera fournir de la vapeur pendant plusieurs heures après l'extinction des feux. Le principe de la récupération de la chaleur consiste dans l'emploi d'un mélange de sels à grande chaleur spécifique entourant la plus grande partie lOyo ACADEMIE DES SCIENCES. du faisceau tubulaire; la température de ces sels s'élève à /jSo" environ pendant la chaufTe. Le résultat constitue une solution nouvelle, avec écono- mie de poids et denconibrenient, du problème autrefois résolu par lem- ploi de réservoirs d'eau surchauffée. Après l'épuisement de la chaleur accumulée, au cours de la marche feux éteints, la réaccumulation se fait rapidement avec les feux rallumés. Le résultat des premières expériences faites à Cherbourg permet d'espérer des résultats favorables d'une application actuellement à l'élude. L'originalité des recherches de M. Maurice et la persévérance mise à les poursuivre justifient l'octroi du prix Plumeyde deux mille cinq cents francs. Rapport sur les travaux de M. de M.vupeou ; par M. J. Iîou.ssivesq. Parmi les Mémoires de Mécanique appliquée que nous avions à examiner pour le prix Plum"y, nous n'avons pu nous empêcher .d'en remarquer deux ayant pour titres, lun : Défotynalions des solides sous l'action de forces parallèles, l'autre : Les théories du choc et l'expérience. Ce dernier surtout, complété par de récentes expériences de lauteur relatées à la suite, nous a frappés, notamment par la judicieuse comparaison, et la confrontation avec les faits, qui s'y trouvent effectuées, des deux théories connues sur le choc des corps élastiques. La première de ces théories, qui remonte à Huygens, repose sur l'assi- milation des deux corps qui se heurtent à deux points dont l'action mutuelle ne serait fonction que de leur distance : elle revient, au fond, à supposer les surfaces en regard assez convexes, ou les couches contigues des deux corps assez légères et flexibles, pour que les déformations notables produites par le choc restent localisées à deux fractions de ces corps très petites, c'est-à- dire de masses insignifiantes ou d'inerties négligeables comparativement au reste ; en sorte que ces déformations, de nature statique, ne fassent varier laclion totale des deux corps qu'avec le rapprochement de leurs centres de gravité. L'énergie vive ou actuelle, et l'énergie potentielle ou de ressort, y sont donc séparées; ce qui simplifie au plus haut point la question. Au contraire, dans la théorie nouvelle, due à Newmann et de Sainl^ Venant, il est tenu com[)te de la répartition effective de ces énergies ou, en d'autres termes, des inerties et des déformations, dans toute l'étendue des corps, ainsi que, par suite, de la propagation des ébranlements sur toute la longueur; mais les difficultés d'intégration, devenues énormes, ne per- SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE IQoS. IO7I mettent guère d'aboutir que dans le cas du choc longitudinal de deux prismes homogènes, de même axe et de sections égales, à bases parfaitement équarries. Les observations de M. de Maupeou montrent que, si la théorie ancienne est presque suffisante pour les légers chocs, où les forces de ressort n'entrent guère en jeu que dans les parties des deux corps momentanément contiguës, la théorie nouvelle devient indispensable, et s'applique à fort pou près, dans les chocs à grande vitesse comme sont ceux des projectiles contre les plaques de blindage : résultat d'un véritable intérêt. Aussi votre Commission est-elle d'avis d'attribuer une somme de mille francs, sur les arrérages du prix Plumey, à l'auteur des deux Mémoires et des expériences, M. de Maupeou d'Abi.eiges, Directeur du Génie maritime à Lorient. L'Académie adopte les conclusions de ces Rapports. ASTRONOMIE. PRIX PIERRE GUZMAN. (Commissaires : MM. Janssen, Lœvvy, Wolf, Radau, Deslandres, Bigourdan, Poincaré, Lippmann; Darboux, rapporteur.) Le prix n'est pas décerné. Conformément aux conditions de la fondation, la Commission décerne, sur les arrérages, un prix de douze mille francs à M. Pekrotix, en son vivant Correspondant de l'Académie des Sciences, pour l'ensemble de ses travaux astronomiques. (Voir aussi Prix Damoiseau.) L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. 1072 ACADÉMIE DES SCIENCES, PRIX LALANDE. (Commissaires : MM. Janssen, Lœwy, Wolf, Radau, Deslandres, Poincaré, Lippmann, Darboux; Bigourdan, rapporteur.) Depuis plus de 2.5 ans M. William-He\ry Pickeri^g, astronome à l'Ob- servatoire d'Harvard, a public un grand nombre d'observations intéres- santes : celte longue série de travaux vient d'être couronnée par une dé- couverte brillante, celle de deux nouveaux satellites de Saturne, le neuvième et le dixième. Déjà, en 1888, M. W.-H. Pickering, avait tenté, sans succès, de décou- vrir, par la Photographie, quelque nouveau satellite autour de cette planète. Plus tard, armé d'une lunette plus puissante, don de miss Bruce, il reprit ces essais et, le i4 mars 1899, trois clichés, obtenus à Arécjuipa les 16, 17 et 18 août 1898, lui révélèrent un astre extrêmement faible, de grandeur i5,'), qui accompagnait Saturne dans son mouvement. Le nouveau satellite reçut le nom de Pliœhc, une des sœurs du dieu Sa- turne; il avait d'ailleurs été trouvé à la dislance énorme de 26' de la pla- nète, bien loin de la région où, jusqu'ici, on était tenté de chercher quelque satellite inconnu. Pendant des années, il ne fut plus question du nouvel astre; aussi l'éton- nement qui avait accueilli l'annonce de sa découverte fit bientôt place au doute. Mais M. W.-H. Pickering ne se décourageait point. Et c'est seulement en 1904 que, au prix d'un labeur obstiné, il a pu représenter par une seule orbite les .49 positions fournies par des clichés obtenus de 1898 à 1904 : la réalité de la découverte se trouvait ainsi complètement hors de doute. Jusqu'ici Japet était le satellite le plus éloigné de Saturne; maintenant, c'est Phœbé, dont le grand axe est près de quatre fois celui de .Japet. Pour cette raison, le nouveau satellite donnera la masse de Saturne avec une pré- cision inespérée, quand on connaîtra suflisamment son orbite. Pins récemment, M. W.-H. l'ickering a découvert un dixième satellite de Saturne, qui présente cette particularité intéressante d'avoir son orbite très voisine de celle d'Hypérion. SÉANCE DU l8 DKCEMBKE I()()5. lOyS La Coinniission propose, à runanimité, de décerner le prix Lalande à M. W.-H. PlCKERIXO. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRIX VALZ. (Commissaires : MM. .lanssen, Lœwy, Wolf, Radau, Deslandres, Poincaré, Lippniann, Darboux; Bigourdan, rapporteur.) L'étude des comètes, de leurs apparences pliysiques et de leurs mouve- ments, nous a donné, sur la constitution de l'Univers, des aperçus que nous demanderions vainement à d'autres corps célestes. Aussi, la découverte d'une comète est toujours un événement astronomique. Mais la recherche de ces astres est longue, pénible et bien rarement fruc- tueuse, car ils parcourent tout le ciel; il faut les chercher le matin comme le soir, et, parfois, il s'écoule des années avant que cette recherche soit cou- ronnée de succès. Parmi les astronomes qui s'adonnent à ces travaux très utiles, mais in- grats, M. (îiACOBixi est un des plus laborieux et des plus heureux : atta- ché à l'Observatoire de Nice depuis i8 ans, il a, depuis i8()G, découvert neuf comètes, toutes très faibles, de sorte que, sans lui, elles auraient pu passer inaperçues. La dernière de ces comètes, celle du 26 mars de cette année, a une pé- riode d'environ joo ans. Deux autres sont plus intéressantes encore : leur période est de 6 à 7 ans et elles appartiennent au groupe de Jupiter. Ajoutons que M. Giacobini a calculé les orbites de ses neuf comètes, tout en prenant part à d'autres travaux de l'Observatoire. La Commission propose de décerner le prix Valz à M. Gia.cobixi. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. C. \i., lyo.i, 2- Semestre. (T. CXLl, N« 2&.) i/io I074 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX G. DE PONTÉCOULANT. (Commissaires : MM. Janssen, Wolf, Radau, Deslandres, Bigourdan, Poincaré, Lippmann, Darboux; Lœwv, rapporteur.) M. Jacobus-Corxelius Kapteyx, Directeur du Laboratoire astronomique de Groningue, ne possède pas d'instrunienls lui permettant de se livrer à l'observation du Ciel, mais il a, dans d'autres domaines, rendu à la Science des services signalés. Il a consacré une grande partie de son activilé à étudier quelques-uns des problèmes les plus ardus et les plus attachants de la Cosmogonie. Dans le but d'asseoir ces recherclies délicates sur une Ijase plus sûre, il a accompli de nombreuses séries de mesures de clichés cl de calculs préliminaires qui ont conduit à une riche moisson de nouvelles données, concernant les tra- jectoires, les distances et l'éclat des astres. Il convient de mentionner sous ce rapport rénorme travail consigné dans trois volumes relatifs à l'exploration photographique céleste effectuée à l'Observatoire du Cap entre — 28" et le pôle Sud. De l'ensemble des clichés réalisés dans cet Observatoire, M. Kapleyn a déduit les coordonnées appro- chées de toutes les images stellaires Cj[ui y figurent. La comparaison de ces résultats avec ceux contenus dans tous les autres catalogues lui a permis de mettre en lumière la variabilité d'éclat et les mouvements projjres de beaucoup d'astres. C'est lui qui a découvert l'étoile animée du mouvement propre annuel de 8",'^ en arc de grand cercle, mouvement propre le plus considérable constaté jusqu'à ce jour. A l'aide des deux amas stellaires de Persée, et de 248 astres entourant l'étoile BD -I- 35,/|oi3, photographiés par M. Donner à l'Observatoire de Helsingfors, réduits et mesurés par M. Kapteyn, ccl astronome a déterminé ou supputé la parallaxe de plusieurs centaines d'étoiles. Il a fait en même temps connaître un plan général très rationnel pour l'étude en grand des parallaxes, plan qui est actuellement mis en pratique dans plusieurs éta- blissements. Disposant ainsi successivement de nombreuses données plus modernes et plus exactes, et utilisant en outre les renseignements fournis par l'analyse spectrale, M. Kapleyn s'est livré à l'examen de quelques questions impor- tantes relatives à la structure de l'univers sidéral. SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE l()o5. IO75 Il est parvenu à mettre en évidence des dilîérences notables de constitu- tion physique entre les étoiles les plus rapprochées du Soleil et celles qui doniincnl presque exclusivement dans ragglomération galacticpie. Les premières ont une action photographique relativement faible, des mouvements propres sensibles; celles du second groupe se distinguent par un spectre de lignes brillantes et un pouvoir photogénique bien supérieur. Il a signalé en même temps les rapports si curieux qui existent entre les valeurs moyennes des parallaxes, des mouvements propres et des grandeurs, et a montré qu'il n'est pas permis de considérer les étoiles de même gran- deur comme étant à la même distance moyenne. M. Kapteyn, dans plusieurs Mémoires, en se plaçant à un point de vue nouveau, a exposé ses recherches relatives à une déterm-ination plus exacte de l'apex solaire. Toutes les investigations antérieures sur le même objet sont basées sur l'hypothèse d'une distribution uniforme des mouvements particuliers des étoiles. M. Kapteyn a imaginé une méthode qui satisfait mieux à cette condition fondamentale; mais, avant d'aborder d'une manière définitive la solution, il a tenté d'obtenir des valeurs plus précises de plusieurs éléments importants qui entrent en ligne de compte. Il a ainsi recherché les correc- tions qu'il convenait d'appliquer à la constante de la précession et celles des mouvements propres en déclinaison du Catalogue de Bradley. M. Kapteyn a ensuite traité le problème de plusieurs manières, afin de faire connaître l'incertitude cjui, de ce fait, plane encore sur les conclusions, Il est toutefois remarcjuable que les six déterminations de M. Kapteyn le conduisent à des valeurs très concordantes pour les positions de l'apex. Dans un autre Mémoire, M. Kapteyn a fait connaître nue nouvelle valeur de la vitesse de translation du système solaire cju'il a trouvée égale à i6'"",7 par seconde. Ces travaux d'une nature si élevée et si complexe, basés sur un vaste savoir et exécutés avec l'esprit critique le plus judicieux, fournissent un résumé précieux de ce que l'Astronomie moderne peut nous apprendre sur ces questions si attrayantes de la philosophie naturelle. La Commission est unanime à vous proposer de décerner à M. J.-C. Kaptf.vx le prix G. de Pontécoulant. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. JO76 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX DAMOISEAU. (Commissaires : MM. Janssen, Lœwy, Wolf, Radaii, Deslandres, Bigourdan, Lippmann, Darboux ; Poincaré, rapporteur.) L'Académie avait proposé, comme sujet de ce concours, l'étude des comètes à orbite hyperbolique ; ces astres sont relativement rares, et il s'agissait de savoir si leur orbite, primitivement elliptique ou parabolique, était devenue hyperbolique par l'effet des perturbations ou si au contraire elle était déjà hyperbolique au moment où la comète est entrée dans le système solaire; dans le premier cas, on devait conclure que la comète se rattache par son origine au système solaire ; dans le second cas, au contraire, que c'est un hôte étranger venu d'un système lointain. Deux Mémoires ont été présentés au concours, l'un dû à M. Faykt, astronome à l'Observatoire de Paris, l'autre à M. Fabrv, astronome à l'Observatoire de Marseille. M. Fayet a étudié environ i5o comètes dont l'excentricité a été trouvée supérieure à 0,9979. Il a calculé pour chacune d'elles les perturbations de Jupiter et pour quelques-unes celles de Saturne et d'Uranus, et il est arrivé à cette conclusion que le caractère hyperbolique n'existait pas avant l'entrée de l'astre dans le système solaire. Une seule comète semble échapper à cette règle; mais, si nous considérons que les observations sont anciennes, réparties sur un espace de temps très court et faites dans l'héuiisphère austral où à cette époque les observatoires étaient peu nombreux, nous ne nous arrêterons pas à cette apparente exception, due sans doute à l'insuffisance des observations. M. Fabry a examiné 10 comètes par une méthode élégante, plus rapide quoi(iue moins précise que celle de M. Fayet, et il est arrivé aux mêmes conclusions. (Jes deux Mémoires sont l'un et l'autre remarquables. M. Fayet a dû fournir une somme colossale de travail et a d'ailleurs montré un esprit iusénieux et une «rande sûreté de méthode. D'un autre côté, M. Fabry a été conduit à des remarques intéressantes et a découvert avec beaucoup de saaacité la cause de l'erreur d'un de ses devanciers dont les conclusions étaient contraires aux siennes. La Commission estime en conséquence que les deux Mémoires doivent être récompensés l'un et l'autre et elle accorde SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE IQoS. IO77 à M. Fayet le prix Damoiseau et à M. Fabry un prix prélevé sur les fonds Guzman. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. MÉDAILLE JANSSEN. La médaille d'or Janssen ne doit être décernée qu'en 1906. Toutefois, sur la proposition de M. Janssen, l'Académie décerne une médaille en vermeil à M. G. Mili.ociiau, Aide-astronome attaché à l'Observatoire de Meudon, pour ses travaux de Physique solan-e. GEOGRAPHIE. PRIX GAY. (Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, Grandidier, Bassot, Hatt, Bertin, de Lapparent, Perrier, Van Tieghem; Guyou, rapporteur.) En décidant que, cette année, le prix Gay serait attribué à un explora- teur du continent africain cjui aurait déterminé avec une grande préci- sion les coordonnées des points principaux de ses itinéraires, l'Académie a voulu attirer l'attention des voyageurs de cette partie du globe sur la né- cessité de s'attacher désormais plutôt à la précision qu'à la quantité des déterminations géographiques. Tant d'explorateurs ont sillonné l'Afrique, que nous possédons aujourd'hui des descriptions approchées de la plupart des régions. Le moment est venu de préciser nos connaissances; l'explora- teur doit faire place au géographe. Le voyageur dont l'œuvre géographique répond le mieux aux conditions édictées par l'Académie est le D'' Curkau, actuellement administrateur en chef des Colonies. Cette ojuvre comprend trois séries de déterminations 1078 ACADÉMIE DES SCIENCES. ■ géographiques effectuées dans notre colonie du Congo : l'une aux environs de Brazzaville et sur le cours de la Sanga (1891-189.5), une autre dans la région où se fait le partage des eaux entre le bassin du Congo par le Haut- Oiibanglii et celui du Xil par le Bahr-el-Ghazal (1895-1899), enlîn une troi- sième série comprend les opérations de délimitation entre le Congo français et le Cameroun allemand. Le D'' Cureau était chef de la mission française (1901-1902). L'oîuvre du D'' Cureau, déjà imporlanle [lar son étendue, se distingue surtout par sa précision. La Commission a pu se renseigner d'autant mieux à ce point de vue que l'auteur, par un scrupule dont on désirerait trouver de plus fréquents exemples, a demandé que ses cahiers d'observa- tions et de calculs fussent soumis au contnMe et à la vérification du Bureau des Longitudes. Ces cahiers sont des modèles pour l'ordre, la netteté et la précision; tous les calculs en ont été refaits et trouvés exacts. Théoricien aussi expert qu'habile observateur, le D'" Cureau a appliqué à ses déterminations les méthodes d'observations et de calculs les plus précises. Les latitudes ont été obtenues par des séries souvent nombreuses de circum- méridiennes d'étoiles, les longitudes par des hauteurs égales de Lune et d'étoiles, par des culminalions lunaires et des occultations. Enfin, le plus souvent, les diverses valeurs obtenues pour un même lieu ont été combinées entre elles par la méthode des moindres carrés. Les coordonnées géogra- phiques déterminées par le D'' Cureau offrent donc toutes les garanties de précision que l'on peut demander aux résultats obtenus avec les instru- ments portatifs d'Astronomie; aussi le Bureau des Longitudes n'a-t-il pas hésité à insérer dans la Connaissance des Temps celles des stations les plus importantes de ses itinéraires. Le D'' Cureau a complété son o:*uvre géographique par deux études non moins remarquables publiées dans la Revue générale des Sciences, en 1901 et 1904. T/une d'elles est relative à la structure orographique et à la géo- morphogénic des régions équatoriales du continent africain; il y décrit les caractères particuliers des cours d'eau, leur origine bien spéciale sur les plateaux du centre et conclut à la dénudation, l'usure et la transformation fatale en déserts arides de ces contrées élevées. L'autre, intitulée Essai de Psychologie des Races nègres de l'Afrique tropicale, décrit les côtés les plus saisissants du caractère nègre, la manière dont il réagit vis-à-vis de l'éducation et indiipie les leçons que nous pourrions en tirer au profit de notre colonisation. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE IQoS. IO79 La Commission est unanimo à décerner le prix (jay à l'auteur de ce remarquable ensemble de travaux. Une autre candidature a cependant retenu notre attention. Lu explora- teur anonyme a adressé de Tanger à l'Académie, sous la devise : Pour la Pa/rie, les Sciences el la Gloire, une liste de nombreuses déterminations géographiques (environ i5o) effectuées de 1899 à 1902 dans la région du Maroc comprise entre Tanger, Fez, Marrakech, Mogador et le Httoral de l'Océan; à cette liste sont joints le cahier des observations et une note indiquant succinctement les méthodes et les instruments employés. Ce travail ne remplit pas exactement les conditions imposées pour le prix Gay cette année, car les positions ont été déterminées par les méthodes les plus expéditivcs de l'Astronomie de campagne (latitudes par la polaire et les hauteurs méridiennes du Soleil, longitude par les transports de temps, avec une seule montre pendant la moitié de la campagne, puis avec quatre montres). Mais il parait bien fait. La Commission a essayé de se rendre compte du degré de confiance que pouvaient offrir les longitudes en étu- diant les valeurs données par l'auteur, aux diverses stations, pour l'état absolu de la moiilre ou des montres. Elle a relevé ainsi quelques anomalies, au moins apparentes, que l'insuffisance des renseignements ne lui a pas permis d'éclaircir. Jl lui est impossible, pour cette raison, d'émettre un avis ferme sur la valeur du travail; mais, en raison de son importance au point de vue de l'étendue des régions visitées et des garanties d'exactitude qu'il paraît offrir, elle propose de le reporter au concours du prix Binoux pour 1906, en invitant l'auteur anonyme à adresser en temps utile à l'Académie les indications complémentaires nécessaires pour contrôler les marches de ses montres. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX TCHIHATCHEF. (Commissaires : MM. Grandidier, Bassot, Guyou, Hatt, Bertin, de Lappa- rent, Perrier, Van Tieghem; Bouquet de la Grye, rapporteur.) L'Académie, en accordant le prix Tchihatchef au commandant Massenet que la mort vient de frapper tandis qu'il dirigeait la mesure de l'arc de Quito, récompensei^a un officier de grande valeur et accomplira en même temps une Ijonne action. Io8o ACADÉMIE DES SCIENCES. Le commandant Massenel, alors capitaine, a été envoyé en Indo-Chine en 1901 et pendant 3 ans il a' conçu, exécuté ou dirigé une grande triangu- lation réunissant le Tonkin à l'Annam et se reliant au réseau cpie les Anglais avaient poursuivi dans l'est de la Birmanie. Ce travail dont l'étendue dépasse 2000*"" embrasse les positions données par les hydrographes en Cochinchine et les diverses liaisons se sont faites avec une exactitude inespérée. Ce levé, par sa difficulté, la haute montagne annamite passant comme impénétrable pour les Kuropéens, fait le phis grand honneur à son auteur et rentre dans les données du prix en question, puisqu'il s'agit d'une explo- ration en Asie ayant pour objet une branche des sciences naturelles, phy- si(jues ou mathématiques. Le capitaine Massenet, géodésien et astronome, a fait une exploration mathématique et physique. L'Académie, en attribuant la valeur du prix à la veuve du comman- dant Massexet, dont la situation est digne d'intérêt, ne s'écartera pas du libellé de Fauteur du prix Tchihalchef. L'Académie adopte les conclusions de ce Kapport. PHYSIQUE. PRIX HÉBERT. (Commissaires : MM. Mascart, Lippmann, Becquerel, Amagat, Berthelot, Poincaré, Maurice Levy; VioUe, rapporteur.) Le prix Hébert est décerné à M. Jumau pour son Ouvrage Les accutnu- laleurs électriques, qui est à la fois un traité précieux des piles réversibles et un exposé intéressant des recherches personnelles de l'auteur sur une question plus que jamais à l'ordre du jour. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE igoS. 1081 PRIX HUGHES. ((Commissaires : MM. Mascarl, Lippmann, Becquerel, Violle, Amagat, Berthelot, Poincaré, Maurice' Levy; Curie, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. (ïeorges Uubain. M. G. Urbain s'occupe depuis 10 ans de la chimie des terres rares et dans ses patientes recherches il est arrivé à faire faire des progrès à cette question, l'une des plus compliquées de la Chimie, à laquelle s'étaient déjà consacrés des savants tels que Marignac, Demarçay, MM. Lecoq de Boisbaudran, Auer de Welsbach et Crookes. M. Urbain a d'abord donné une nouvelle méthode de fractionnement des terres rares basée sur la cristallisation des éthylsulfates. Puis, en colla- boration avec M. Lacombe, il a utilisé une uiéthode dont le principe est nouveau, et qui est fondée sur l'isomorphismc des sels de bismuth avec ceux des terres rares. Dans cette méthode, on mélange les sels des terres rares avec les sels de bismuth correspondants, on effectue ensuite le fraction- nement; le bismuth joue le rôle d'élément séparateur, il s'intercale entre deux terres voisines, le samarium et l'europium, et produit entre elles une séparation rigoureuse. M. Urbain est parvenu à isoler le terbium qui n'avait jamais été séparé des autres terres. 11 a précisé les caractères des spectres d'étincelle, de phosphorescence cathodique et d'absorption du terbium et du gadolinium. En opérant sur la matière provenant de plusieurs tonnes de minerai, il a réalisé une collection de terres rares à l'état pur qui est aujourd'hui unique. Ces corps purs lui ont permis de faire de nouvelles déterminations très pré- cises des poids atomiques. Ils ont été aussi utilisés par divers physiciens pour des études de spectroscopie. Les propriétés optiques de ces corps sont fort curieuses. M. Urbain s'efforce actuellement d'apporter un classement rationnel dans la série des terres rares qui forment une famille bien homogène comprenant au moins quinze corps simples. Il y a lieu d'espérer aujourd'hui que les recherches qu'il poursuit permettront de préciser exactement le nombre et les propriétés de ces corps. La question offre un intérêt tout spécial, car les terres rares ne trouvent pas leur place dans la classification périodicjuc des éléments. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. C. R., igoS, 2- Semestre. (T. CXLI, N° 25.) ''M 1O02 ACADEMIE DES SCIENCES. rmX GASTON PLANTÉ. (Commissaires : MM. Mascart, Lippmann, Becquerel, Amagal, Berlhelot, Poincaré, Maurice Levy; Violle, rapporleur.) M. Henri Abraham a débuté dans la Science, dès sa sortie de rÉcole ÏVor- male, par des recherches relatives à des questions demandant surtout une mise en œuvre simple et correcte de procédés connus, méthode excellente pour se former à Part de Texpérimentation et trop souvent dédaignée par les débutants qu'attirent des questions dont ils ne savent pas mesurer les ditficultés. Dans cette première période de son activité scientifique, M. Abraham étudie, avec M. Chassagny, certains couples thermoélectriques usuels, pré- cise différentes mesures électriques, et comltine à cet effet un galvanomètre et, en collaboration avec M. Lemoine, un électromètre absolu d'un usage très commode. Il procède à une nouvelle détermination du rapport c entre les unités C.G.S. électromagnétiques et électrostatiques; et ce travail excellent, sujet de sa thèse de doctorat, n'a pas été sans contribuer à la certitude où nous sommes aujourd'hui qu'il n'y a pas un millième d'écart entre ce nombre v et celui qui exprime la vitesse de la lumière. Nous devons encore signaler les considérations ingénieuses par lesquelles il montre que l'on peut regarder la température absolue comme ayant mêmes dimensions qu'une différence de potentiel. On trouve à un égal degré élégance et précision dans la solution qu'il donne du problème difficile : « inscrire fidèlement les variations rapides d'un courant ou d'une différence de potentiel ». L'inertie de l'organe mobile tend à fausser complètement les indications du système inscripteur. D'éminents électriciens, au premier rang desquels se place M. Blondel, avaient déjà réussi à surmonter la difliculté par l'emploi d'organes mobiles extrêmement légers. M. Abraham apporte une solution nouvelle : La force d'inertie de la pièce mobile est proportionnelle à l'accélération, c'est-à-dire à la dérivée seconde du déplacement de cette pièce. Si donc la force motrice est, elle- même, proportionnelle à la dérivée seconde de la fonction que l'on veut étudier, cette fonction sera représentée exactement par le déplacement de la pièce mobile. On prend, électriquement, la dérivée seconde soit au moyen d'inductions mutuelles, soit à l'aide de condensateurs. L"appareil, construit })ar M. Caipcnlier, avec son habileté coutuinière, allie la robus- SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE 1906. Io83 tesse à l'exactitude, et, grâce à la dimension du miroir dont il est pourvu, se prête aisément aux projections. Serait-ce trop demander à l'auteur que le solliciter d'affranchir son rhéographe du réglage un peu délicat qu'il exige aujourd'hui et de l'amener au point de simplicité économique que réclame l'industrie? D'études délicates sur la décomposition des courants à haut potentiel en une série de décharges disruptives, M. Abraham a tiré une importante application à la stérilisation industrielle des eaux potables par l'ozone. Avec M. Marmier, il a établi la possibilité d'obtenir en grand une stérili- sation complète pour une dépense minime. Leurs ozoneurs à électrodes liquides ne sont qu'une transformation de l'ozoneur tubulaire classique de M. Berlhelol, dont les deux électrodes deviennent le siège d'une circulation permanente d'eau arrivant et partant goutte à goutte. La ville de Cosne achève actuellement d'installer son alimentation complète en eau stériUsée par l'ozone suivant les procédés Abraham et Marmier. En commun avec son savant collaborateur M. Lemoine, M. Abraham a imaginé une nouvelle méthode de mesure des durées infinitésimales d'après la longueur du chemin parcouru parla lumière dans le temps à évaluer, et il a pu analyser ainsi la disparition des phénomènes électro-optiques. Au moyen d'un miroir tournant, M. Blondiot avait montré que ces phéno- mènes ne présentent pas un retard de ^^ de seconde sur la cause élec- trique qui les produit. MM. Abraham et Lemoine ont beaucoup reculé cette limite, établissant que le retard en question, s'il existe, ne dépasse pas un milliardième de seconde. Leur méthode consiste à produire brusquement, à l'aide d'une décharge électrique, d'une part le phénomène électro-optique, d'autre part une étincelle servant à l'observer. On retarde l'époque de l'observation en faisant parcourir à la lumière de l'étincelle un chemin de plus en plus long, ce qui permet d'étudier la variation du jshénomène avec le temps. Bientôt tout eil'et disparaît, et l'on en conclut que le phéno- mène, ainsi que l'étincelle, comme la décharge elle-même, ont cessé en un temps moindre, avons-nous dit, qu'un nniliardième de seconde. A cet ensemble de travaux vraiment dignes d'éloges, M. Abraham a su ajouter encore des titres sérieux à la reconnaissance des physiciens par l'Ouvrage sur les Ions, électrons et corpuscules qu'il vient de publier avec M. Langevin, et, plus encore peut-être, par les deux Volumes du Recueil d'expériences élé mentalités de Physique, qui est entre les mains de tous nos professeurs et dont une traduction allemande est déjà sous presse. Io84 ACADÉMIE DES SCIENCES. Aussi, votre Commission est-elle unanime à vous proposer de décerner le prix Gaston Plante à M. Hknri Abkaiia>i. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX LA GAZE. (Gommissaires : MM. Mascart, Lippmann, Recquerel, VioUe, Amagat, Berthelot, Poincaré, Maurice Levy; (Jurie, rapporteur.) Les premiers travaux de M. Gouy (18^6 à 1880) sont relatifs à létude spectrophotométrique des flammes colorées par les sels métalliques. M. Gouy a surtout étudié la transparence des flammes colorées pour leurs propres radiations. Il a montré que la lumière qui correspond à une raie étroite du spectre ne se comporte pas comme une radiation unicjue, contrai- rement à Topinion répandue à cette époque. Pour réaliser les mesures, M. Gouy a créé un spectropliotomètre précis et un dispositif permettant d'obtenir des flammes colorées bien homogènes. Les physiciens qui s'oc- cupent de spectroscopie utilisent souvent les appareils et les nombreuses observations qui se trouvent décrits dans ce travail. Vers la même épocjue, M. Gouy, en commun avec L. ïhoUon, a publié diverses observations de physique céleste, notamment des mesures de déplacement des raies du sodium dans le spectre de la grande comète de 1880; ces mesures fournissent une des vérifications les plus remarquables de la formule Doppler-Fizeau. M. Gouy a introduit en optique des considérations nouvelles sur les mouvements lumineux. (3n sait que, quelle que soit la nature de ces mou- vements, on peut, au moyen des formules de Fourier, substituer au mou- vement réel une infinité de viljrations sinusoïdales. M. Gouy démontre que rintensité de la lumière sera la somme des intensités dues aux diverses vibrations sinusoïdales considérées comme indépendantes les unes des autres. On voit ensuite que toute source lumineuse est complètement carac- téi'isée par la connaissance de la loi de distribution de léncrgie dans le spectre. Cette connaissance est la seule chose que nous puissions déduire des expériences d'optique, et il est impossible de résoudre certaines ques- tions que l'on s'était posées sur la régularité des mouvements des particules qui émettent la lumière. La lumière blanche, par exemple, peut être con- SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE ir^oS. Io8) stituée par des vibrations loul à fait irrég-ulièrcs et produire, cependant, à l'aide du spectroscope, des interférences à grandes différences de marche. Avec une source de lumière dite homogène, l'intensité des radiations simples équivalentes n'a une valeur notable que pour des fréquences voi- sines les unes des autres; la loi de répartition de l'intensité en fonction de la fréquence suffit pour prévoir la grandeur de la différence de marche à partir de laquelle les franges d'interférences ne seront plus distinctes. Ces vues de M. Gouy ont été généralement adoptées et plusieurs physiciens s'en sont servis pour discuter des questions délicates de l'Optique. Dans un Mémoire consacré à la vitesse de la lumière, M. Gouy montre qu'il y a lieu de distinguer, dans le cas des phénomènes lumineux, la vitesse de propagation des ondes et la vitesse de propagation de l'intensité de la lumière. Celte dernière grandeur est celle mesurée par les méthodes usuelles. Dans les milieux dispersifs, elle n'est pas égale au quotient de la longueur d'onde par la période, mais elle est donnée par une formule plus complexe. Ainsi, le rapport de la vitesse de la lumière dans le vide et dans un milieu dispersif n'est pas égal à l'indice de réfraction. Dans le cas du sulfure de carbone, la différence du rapport des vitesses et de l'indice est assez forte et les expériences de Gouy et de Michelson ont montré l'accord des mesures avec les prévisions de la théorie. Le rapport des vitesses de la lumière dans l'air et dans l'eau est cependant sensiblement égal à l'indice, comme l'avait vu Foucault, parce que l'eau est un milieu très peu dispersif. Dans un Mémoire sur la polarisation rotatoire, M. Gouy montre que l'hypothèse des deux vibrations circulaires inverses de Fresnel n'est pas nécessaire pour expliquer la double réfraction circulaire du quartz, et il donne une explication nouvelle, confirmée par une curieuse expérience synthéliquc : une sorte de parquet constitué par des bandes étroites de lamelles cristallines d'une demi-onde, d'orientations diverses, juxtaposées dans un même plan, produit, comme le prisme bicirculaire de Fresnel, le dédoublement d'un rayon de lumière naturelle en deux rayons circulaires inverses. On doit encore à M. Gouy la théorie des effets simultanés du pouvoir rotatoire et de la double réfraction agissant ehsemble dans un même milieu optique. Les formules qu'il a données ont été vérifiées expérimentalement par divers physiciens et donnent une explication satisfaisante des propriétés du quartz et des corps analogues. Dans un autre travail, M. Gouy montre qu'il doit exister une propaga- tion anomale des ondes lumineuses, se manifestant au voisinage des foyers Io86 ACADÉMIE DES SCIENCES. OU des lignes focales, et produisant une avance de phase d'une demi-onde ou dun quart d'onde. Ces conséquences inattendues de la théorie ont été vérifiées, à l'aide de délicates expériences d'interférences, par M. Gouy et par d'autres physiciens. Les recherches sur la propagation anomale des ondes ont éclairci certaines questions théoricjues; elles ont fait disparaître des difficultés qui existaient depuis Fresqel dans l'application du principe d'IIuygens, La diffraction de la lumière a été aussi l'objet d'un Mémoire où M. Gouy, par une méthode nouvelle, met en évidence l'existence de rayons fortement déviés par la diffraction. Du côté de l'ombre géométrique, ces rayons montrent une polarisation normale au plan de dillraction; du côté opposé la polarisation est dans le pian de diffraction. En outre, la substance de l'écran intervient pour donner des colorations intenses. Dans l'ceuvre de M. Gouy, on trouve donc un ensemble remarquable de travaux d'optique, l'un des plus importants qui aient été produits depuis Fresnel. L'activité de M. Gouy s'est aussi portée dans d'autres domaines. En Thermodynamique, on lui doit des remarques intéressantes sur le mou- vement Brownien et une étude sur l'énergie utilisable où se trouve for- mulée une loi générale sur le sens des effets des transformations. On lui doit, en commun avec ^L G. Chaperon, une étude théorique précise de la pression osmotique et de la concentration des dissolutions sous l'action de la pesanteur. M. Gouy s'est occupé de l'état critique et, en faisant usage d'une étuve d'une grande perfection, il a pu suivre les phénomènes présentes par les tubes de Natterer au voisinage immédiat de la température criticjue. Il a montré, en particulier, que la densité du fluide est difTérente aux divers points du tube et que ce fait est une conséquence de rénorme comprcssi- bilité du fluide au voisinage de l'état critique. En électricité, M. Gouy a montré que l'influence du milieu ambiant sur le coefficient de la loi de Coulomb, résulte de la théorie classique des diélectriques. On lui doit une étude de l'électromètre à quadrants et la formule complète pour le fonctionnement de cet instrument. Il a réalisé et étudié un élément de pile étalon qui a été longtemps l'un des meilleurs à employer dans les mesures précises de difTérences de potentiel. Enfin les derniers travaux de M. Gouy sont relatifs aux phénomènes électrocapillaires découverts et d'abord étudiés par notre collègue M. Lipp- mann. Il a fait sur ces phénomènes délicats toute une série de patientes SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE tgoS. I087 recherches comportant un nombre considérable de mesures précises dont une partie seulement a été publiée. Dans ce grand travail, M. Gouy montre que la fonction électrocapillaire qui lie la tension superficielle à la différence de potentiel (mercure-électrolyte) dépend de la nature de l'électrolyte et il étudie cette fonction pour diverses solutions électrolytiques. Dans le cas où la solution est un mélange de corps électrolysables, l'état d'équilibre à la surface du mercure met un certain temps à se produire et l'on a un phéno- mène de viscosité électrocapillaire. M. Gouy étudie encore les effets curieux dus à l'introduction de petites quantités de matières organiques dans la solution électrolytique. Les résultats de ce travail nous donnent des ren- seignements sur les actions entre les particules ionisées ou non ionisées qui interviennent dans les phénomènes électrocapillaires; ils permettent de discuter la question si importante des différences de potentiel au contact; ils montrent que, contrairement à une opinion souvent adoptée, la diffé- rence de potentiel entre le mercure et l'électrolyte n'est pas nulle quand la fonction électrocapillaire a sa valeur maximum. La Commission rend hommage à l'œuvre de M. Gi>uy et lui décerne le Prix La Caze, de Physique, pour l'année igoS. L'Académie adoj^te les conclusions de ce Rapport. CH13IIE. PRL\ JECIvER. (Commissaires : MM. Troost, Gautier, Moissan, Ditte, Lemoine, Berlhelot, Schlœsing, Carnot; Haller, rapporteur.) L'étude des effets [catalytiques d'un certain nombre de métaux à l'état divisé a été abordée à plusieurs reprises par les auteurs les plus divei's. Mais aucun d'eux ne l'a poursuivie avec autant de sagacité et de persévé- rance que M^L Sabatier et Sexderexs. Aucun d'eux n'a su tirer, des faits observés, une méthode pratique et sûre qui permît de réaliser avec écono- Io88 ACADÉMIE DES SCIENCES. mie soit des synthèses, soit des dédoublements, soit des transformations de fonctions. En étudiant Faction cataly tique spéciale qu'exerce sur les composés vola- tils, en présence de l'hydrogène, le nickel très divisé par exemple, MM. Sa- batier et Senderens ont doté la Chimie d'une méthode d'hydrogénation, aussi simple qu'élégante, des carbures non saturés, des carbures aroma- tiques, des cétones, des aldéhydes, des phénols, des composés nitrés, etc. Grâce à cette méthode, ils nous ont même fait entrevoir la possibilité de transformer industriellement l'oxyde de carbone et l'acide carbonique en un gaz combustible, le méthane. En poursuivant leurs recherches avec le cuivre divisé, ils ont, d'autre part, mis à notre portée un procédé tout aussi simple et tout aussi élégant de déshydrogénation qui, appliqué aux alcools primaires et secondaires, nous permet de retourner aux aldéhydes et aux cétones. La mise au point de leurs méthodes, leur Aérification sur les corps les plus variés, l'analyse rigoureuse et la caractérisation des produits obtenus ont nécessité un labeur soutenu et ininterrompu de près de huit ans. Aussi, en raison des très beaux résultais oljlenus, et par suite du carac- tère de généralité et de la fécondité que présentent les procédés cju'ils ont mis généreusement à la portée des chimistes, la Commission a-t-elle décidé, à l'unanimité, d'accorder le prix Jecker à MM. Saiiatier et Se.vdeukns. L'Académie adopte les conclusions de ce Rap[)ort. PRIX CAHOURS. (Commissaires : MM. Troost, Gautier, Ditte, Lenioine, Haller, Berthelot, Schlœsing, Carnot; Moissan, rapporteur.) Le prix Cahours est partagé, cette année, entre M. Bi.\et du Jasso.neix et M. Ki.ixG. L'Académie adopte cette proposition. SÉANCE DU iS DÉCEMBRE 1903. 1089 PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). (Commissaires : MM. Troost, Gautier, Moissaii, Lemoine, Haller, BertheloL. Sclilœsing-, Carnol; A. Dittc, rapporlcur.) Votre Commission avait à examiner, parmi les pièces et documents cjui lui ont été soumis, un travail de M. Doxakd relatif à un appareil depuis longtemps connu dans l'industrie sous le nom de séchoir Donard cl Boulet; M. Donard a fait une application de son appareil à la dessicca- tion du sang- des abattoirs et au Iraitement des résidus animaux de la bou- cherie; le procédé, adopté dans l'usine d'Aubervilliers depuis 1898 par l'Union de la Bouclierie en gros de Paris, présente l'avantage considérable de supprimer complètement les odeurs nauséabondes qui constituaient les mauvaises odeurs qui se répandaient sur Paris; cet instrument industriel, qui se prête non seulement au travail du sang sans y introduue de uiatu'-res étrangères, est appliqué également au liaitement de tous les résidus de la boucherie et à celui des animaux morts; les matières sont prèles à être livrées au commerce au bout de 10 et de i'-\ heures, alors qu'auparavant il fallait de 3o à 35 jours pour le sang et une année entièro pour les autres résidus animaux. On évite, par ce moyen, l'accumulation de près de 1000 tonnes d'une marchandise qui, par ses altérations (fermentations pu- trides, mouches charbonneuses, etc.), causait un danger permanent et fort grave pour le personnel ouvrier. La cuisson dans le séchoir de M. Donard permet d'obtenir, au bout de 'i\ heures au plus, un engrais sec, inodore, et indéfiniment couservable. Le métier qui a pour objet la transformation des résidus animaux est, grâce à M. Donard, devenu moins insalubre et les dangers qu'il faisait courir aux ouvriers ont été non seulement diminués, mais complètement supprimés. Le travail de M. Doxard a paru, à votre Commission, suffisamment im[)ortant et intéressant pour (pi'elle vous propose à l'unanimité de décer- ner à son auteur le prix Montyon (Arts insalubres) pour l'année 190 >. La Commission a examiné également un travail présenté par M. Cari.ks, professeur agrégé libre de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bor- deaux, Correspondant de l'Académie de Médecine, lauréat de l'Académie des Sciences en 1898. Le Mémoire de M. Caries, soumis à notre examen, a pour titre : Trans- C. R., ii)o5, -2' Semestrv. (T. C\LI, N° 25.) ^^'^ 1090 ACADÉMIE DES SCIENCES. forinatioii direcle des larlvates de la rcndange, des lies et des vinasses en crème de tartre riche. La traiisforniation des lartres et des lies de vin a Tavantage de pouvoir être faite eu Lout temps, leur conservation étant de longue durée, tandis qu'en principe la transformation des marcs ne peut guère attendre; .l'opé- ration, telle ([ue la décrit M. Caries, a l'avantage de se faire exclusivement à froid, sans matériel spécial, et permet d'obtenir du premier jet de la crème de tartre riche. J^es tarifâtes naturels sont traités successivement par l'acide sulfurique et par le carbonate de potasse, et l'on peut trai- ter séparément le bitartrate seul, le tartiate de chaux également seul, puis le mélange de crème de tartre et de tartrate de chaux, tel qu'on le trouve dans les résidus de la vendange et même du vin. La même opération méthodique permet de traiter les marcs, les vins, les vinasses; le procédé permet d'obtenir des tartrates à haut litre, présentant un degré apparent de 89" à 99", 5 déterminé par l'acidimètre, les titres les plus riches étant fournis par les marcs, alors que les titres les plus faibles sont présentés par les lies. Les crèmes de tartre riches constituant la forme principale d'emploi de l'acide tartrique, la méthode nouvelle de préparation indiquée par M. Caries a paru à votre Commission de nature à justilier l'attribution d'une récom- pense en faveur de son auteur; elle vous propose, en conséquence, de dé- cerner à M. Carles, sur la fondation Montyon (Arts insalubres), une men- tion de quinze cents francs. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PRL\ LA CAZE. (Commissaires : M\L Troost, Gautier, Moissan, Ditte, Haller, Berthelot, Schlcesing, Carnot; Lemoine, rapporteur.) M. Albert Colso.v, professeur à l'Kcole Polytechnique, a fait de nom- breuses recherches dans toutes les branches de la Chimie : nous rappelle- rons seulement les principales. En Chimie organique., ses premières découvertes lui ont valu, en 1886, la moitié du prix Jecker. fl a obtenu cinq alcools nouveaux de la série aro- matique : trois en partant du mésitylène, deux en partant du xylène. Il a préparé et étudié l'élher cyané, produit de substitution du cyanogène SÉANCE DU î8 DÉCEMBRE I9o5. 1 «9 I dans l'éther ordinaire et il l'a comparé au cyanhydrate d'aldéliyde. Il en est résulté la production des monoclilorhydrates d'amides et une nouvelle synthèse des clilorures, bromures et fluorures des acides organiques. En Cliiinir minérale, on doit à M. Colson des expériences méthodicpies sur le IransporL des solides dans les solides. L'aciéralion est un cas parti- culier de cette sorte de diffusion : dès la température de 200", le fer, placé dans une masse de carbone, s'y transporte à des distances notables, et inversement le carbone passe dans le fer. M. Colson a établi la loi de ce transport : le fer se propage en quantités inversement proportionnelles aux distances ]iarcourues. Il a étendu ces observations à la difl'usion du silicium dans le platine, de l'argent dans les chlorures. La diffusion des solides est ainsi un fait général qui exige une certaine affinité entre les corps en pré- sence et qui rappelle les phénomènes de dissolution. Au cours de ces recherches, M. Colson, soit seul, soit en commun avec Schiitzenberger, a obtenu des composés de silicium, de carbone et d'oxy- gène qui dérivent d'un radical carbo-silicié, isolé depuis au four électrique sous le nom de carboraiidiun. On sait que, dans certains sels de chrome, les caractères ordinaires des acides et de la base sont partiellement dissimulés : jusqu'ici cette dissimu- lation semblait généralement corrélative de l'action de la chaleur. M. Colson l'a observée sur de nouveaux sels préparés à froid : il l'explique par un changement chimique produit sous l'influence des réactifs employés. Une nouvelle préparation des acétates dérivés du bioxyde de plomb mé- rite également d'être mentionnée. En Chimie industrielle, des éludes analytiques sur la rétrogradation des superphosphates ont conduit à certaines modifications dans leur fabri- cation. Elles ont contribué ainsi à accroître la consommation de l'acide sulfurique. La Chimie physique a beaucoup occupé M. Colson. Déjà, en Chimie organique, il avait déterminé les principales constantes physiques de ses .alcools nouveaux et de leurs dérivés : dans les trois séries xyléniques iso- mères, la différence des températures de fusion des composés semblajjles est constante : les glycols xyléniques à l'état liquide ont le même coefficient de dilatation : les isomères de position donnent un nombre constant pour le produit de la chaleur spécifique par la densité et pour le quotient de la chaleur de fusion par la température absolue : les bromures des trois gly- cols xyléniques ont la même limite d'éthérification. 1092 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Colson a ('•liulié le pouvoir rotaloire de différents corps et notamment des dérivés que l'acide lartrique forme avec l'acide acétique. Il a montré que la variation de température suffit |)Our y changer momentanément la valeur et même le sens du pouvoir rolatoire. I^es discussions intéressantes provoquées par ces observations ont fait voir surtout avec quelles réserves il faut appliquer les théories sléréochimiques lorsqu'on mesure le pouvoir rotatoire, non pas sur les corps liquides, mais sur leurs solutions. Parmi de nombreuses déterminations de Thermochimie, il faut mention- ner celles qui se rapportent aux alcalis organiques. Pour l'éthylène-diamine, les deux fonctions basiques se distinguent par les quantités de chaleur dé- gagées avec les acides, très dillérentes pour le premier et pour le second sel. Pour la nicotine, des déterminations semblables ont conduit à des compa- raisons intéressantes avec les bases de la série grasse et de la série pyridique. Pour une solution saline, il existe une température, signalée par M. Ber- thelot, où la dilution ne produit ni échaullement, ni refroidissement : M. Colson trouve que cette température est fixe, avec une même solution, quel que soit le degré de dilution, si le sel y est à l'état anhydre. En s'appuyant à la fois sur des expéiùences de Thermochimie, sur la cryoscopie et sur les réactions chimiques, M. Colson a conclu que les sul- fates de cuivre et de zinc ont, à l'étal dissous, une molécule double de celle (jui est ordinairement admise. Jiludiant les équilibres chimiques, M. Colson a démontré le déplacement partiel de l'acide sulfurique des sulfates métalliques par l'acide chlorhy- drique gazeux : il s'est occupé aussi du déplacement des bases minérales par les bases organiques. Il a cherché à relier ces phénomènes aux lois de la Thermodynamique. En élendant ces recherches, il a vu que l'hydrogène déplace complètement dès joo" l'oxygène de l'oxyde d'argent : cette expé- rience frappante conduit à un dosage très sinqdc de l'hydrogène dans les mélanges gazeux où il existe avec différents gaz hydrocarbonés. L'importance et la variété de ces divers travaux, poursui\ is sans interrup- tion pendant 25 ans, déterminent la Commission à [uoposer d'accorder à M. Albert Colsox le prix La Caze (Chimie) pour l'année if)o.j. Les conclusions de ce Rajiportsont adoptées ]»ar l'Académie. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE igoS. lo;)3 PRIX BORDIN (SCIENCES PHYSIQUES). (Commissaires : MM. Troosl, Gautier, Ditle, Lemoinc, Ilaller, Berthelot, Schlœsing, Carnot; Henri Moissan, rapporteur.) L'Académie avait propose pour le prix Bordin de 1903 le sujet suivant : Des siliciui'cs et de leur rôle dans les alliages industriels. Deux Mémoires ont été présentés au Concours : l'un, anonyme, portant pour devise : La Chimie esl une science expérimenlale ; l'autre par M. Paui, LnuiiAU. Le premier, long- Mémoire manuscrit, traite de la préparation et de l'emploi des différents siliciures. Mais ce Mémoire, bien qu'écrit avec soin, n'est qu'un exposé des travaux publiés sur cette question et ne renferme aucune expérience nouvelle de Fauteur. M. Paui, Lebeau nous a remis une série de Mémoires comprenant l'en- semble de ses recherches sur les siliciures métalliques. Les travaux effectués par cet auteur comprennent : I" L'étude des composés définis que peut former le silicium avec les mé- taux de la famille du fer; 2° L'application de cette élude à la préparation des produits siliciés industriels et à la détermination de l'état sous lequel le silicium existe dans les principaux produits siliciés de la métallurgie. Dans la première partie de son travail, M. Lebeau s'est attaché à trouver une méthode qui lui permit de préparer à l'état de pureté les composés dé- finis que peut former le silicium avec un même métal. Il a rencontré dans le siliciure de cuivre en fusion un précieux dissolvant du silicium et des sili- ciures métalliques, dans lequel il a pu faire réagir, sur un poids donné d'un métal, des proportions croissantes de silicium. Il est facile de préparer ainsi une série de culots dans lesquels peuvent cristalliser pendant le refroidisse- ment un ou plusieurs siliciures définis. On peut éliminer le siliciure de cuivre et aussi le silicium en excès, dans le cas de la préparation des sili- ciures riches en silicium, par des traitements alternés à l'acide azotique çt à la lessive de soude. 11 en résulte la possibilité de déterminer entre quelles limites on doit faire varier les proportions de silicium pour un poids donné I/vo7-/ et doivent être placées à la base de la cristallographie. (') Bulletin de la Société de l'Industrie minérale de Saint-Étienne. igo'i (tirage à part, I vot. in-8° de 485 pages) {fUill. Soc. Min. de France, igoô). 1096 ACADÉMIE DES SCIENCES. On les a énoncées sous deux formes : l'une esl la loi des troncatures ration- nelles d'Haiiy, qui doit, pour justifier l'iiypollièse d'un réseau crislalliu, être complétée par une loi d'observation indépendante (égalité des para- mètres de deux arêtes symétricjues), el qui, tout en suffisant alors à légi- timer le réseau, en laisse cependant la forme indéterminée. L'autre, plus précise et conduisant à l'entière détermination du réseau, est la loi de Bravais sur la relation qui existe entre l'importance des faces et des clivages et le nombre de nœuds du réseau qu'ils contiennent. Les travaux de M. G. Friedel démontrent que l'application de cette loi fait connaître, avec une précision surprenante, les l'éseaux d'une foule d'espèces cristallines. Dès lors, la connaissance de la structure périodique accjuierL une base solide et il devient impossible de cboisir arbitrairement les para- mètres de cette période, au profit de telle ou telle tbéorie. L'élude des macles montre qu'elles sont toutes déterminées par la symétrie ou la pseudo-symétrie du seul réseau, cette symétrie pouvant d'ailleurs appartenir aussi bien à une maille multiple ([u'à la maille simple la plus petite; après rotation, la maille simple ou la maille multiple sont rétablies ou a()proximalivement rétablies. M. (r. Frieilel étend ainsi à toutes les macles les considérations de Mallard sur la mériédrie ou la pseudo-mériédrie, et fait disparaître les exceptions, qui étaient plus nombreuses que la règle. Bien plus, la fréquence relative des divers types de macles peut être, en vertu de cette théorie, prévue a priori; elle explique la prédominance des macles à 60°, à 90° et à 54" 44'? cjui) désormais, ne supposent plus nécessai- rement une pseudo-symétrie sénaire, quaternaire ou cubique du réseau, ni de la particule. Mais le plus souvent elle est motivée par la pseudo-symétrie d'une maille multiple, dont la rencontre affecte surtout un caractère acci- dentel. Les macles, les groupements d'espèces différentes, les syncrislallisalion-s isomorphes n'ont donc pas un lien direct et apparent avec la structure intime du cristal; il faut aborder le polymorphisme et les glissements méca- niques pour se procurer (juelques notions sur la répartition de la matière dans l'intérieur du réseau cristallin. Par contre, la nouvelle théorie permet l'étude des surfaces d'accoleinenl; c'est ainsi que l'auteur a pu rendre compte de la macle du péricline, expliquer les surfaces courbes, etc. La profondeur des vues originales, aperçues par l'auteur, leur liaison avec les découvertes de notre illustre confrère Mallard, la netteté des déve- loppements géométriques et philosophiques auxquels M. G. Friedel est SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE l9o5. 1 097 arrivé sans eftbrt après avoir quitté le terrain plus ingrat de la critique, ont frappé votre Commission, ainsi que plusieurs de nos confrères de la Section de Géométrie. . La Commission estime que, conformémenl au texle du donataire, il y a lieu, celte année, de décerner le Prix Delesse à M. G. Friedel, pour l'en- semble de ses travaux de Minéralogie. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX FONTANXES. (Commissaires : MM. Bertrand, Michel Lévy, de Lapparent, Lacroix, Barrois, Zeiller, Moissan, Perrier; Albert Gaudry, rapporteur.) Comme l'éminent fondateur du prix dont nous avons à faire l'attribution, M. Gustave DoLLFus s'est voué à l'étude des coquilles tertiaires, et, comme lui aussi, il en a tiré un admirable parti pour la Géologie. Collaborateur principal dans le service de la Carte géologique de France, dirigé par notre Confrère M. Michel Lévy, il a donné les feuilles de Paris, Rouen, Évreux, Chartres, Meaux, Melun, Beaugency, et la feuille d'en- semble du bassin parisien jusqu'en Belgique. On sait combien les assises du bassin parisien sont nombreuses. Pour les déterminer, il faut un paléon- tologiste qui possède une connaissance approfondie des cocjuilles fossiles. Cette connaissance est poussée si loin chez M. DoUfus, qu'avec des fragments de coquilles engagés dans les échantillons provenant de sondages de puits artésiens, il a maintes fois indiqué la couche qui a été atteinte. En ce moment, où l'on comprend l'utilité de l'étude géologique des eaux souter- raines pour l'hygiène, il offre de précieux: secours par la netteté avec laquelle il désigne les terrains où les eaux ont passé. Depuis trente années, il mérite la reconnaissance des industriels et des ingénieurs aussi bien que des géologues pour les services sans nombre qu'il leur rend. Outre ses recherches dans le bassin parisien où il a une autorité incon- testée, il a fait sur les fossiles de divers pays d'importants travaux, publiés principalement dans les Recueils de la Société géologique de France, VAn- nuaire géologique universel, le Journal de Conchyliologie, la Revue cri- tique de Paléozoologie. l\ a eu plusieurs fois M. Dautzenberg pour collaborateur. L'association de savants comme M. Dautzenberg, si expérimenté dans la Conchyliologie G. B., 1905, 2' Semestre. (T. CXLI, N" 25.) •''l^ 1098 ACADÉMIE DES SCIENCES. (lu monde acliiel, el M. DoUfus, si expérinienlé dans la Conchyliolog'ie du inonde passé, a produit des œuvres qui réunissent toutes les garanties d'exactitude pour comparer .la marche des êtres à travers le temps et à travers l'espace. Ainsi, M. Dollfus a appris qu'à l'époque du Tertiaire inférieur les mol- lusc[ues du bassin de Paris ont eu des affinités avec les formes actuelles de la mer Rouge, de la merdes Indes et des Philippines. Au contraire, ceux du Tertiaire moyen de la Touraine et de l'Autriche en ont eu avec les formes actuelles du cap Vert, du Sénégal et de la Guinée. Ceux du Tertiaire supé- rieur du Cotentin, de la Belgique et de l'Angleterre en ont eu avec les formes actuelles de la Méditerranée. A son mérite scientifique, M. Gustave Dollfus joint celui du désintéres- sement le plus absolu; il n'a jamais sollicité une récompense pour tant de beaux travaux qu'on lui doit. Votre Commission, à l'unanimité, propose de lui attribuer le Prix Fon- tannes. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX ALHUMBERT. (Commissaires : MM. (laudry, Bertrand, Michel Lévy, Lacroix, Barrois, Zeiller, Moissan, Perrier; M. de Lapparent, rapporteur). Pour répondre avec succès à la question posée en vue du prix Alhumbert, c'est-à-dire la détermination de Tàge des dernières éruptions volcaniques de la France centrale, il convenait de joindre, à une connaissance appro- fondie de toute la région, la science d'un pétrographe, le coup d'œil d'un homme rompu aux difficultés de la stratigraphie, l'habileté d'un paléonto- logiste, enfin la compétence d'un préhistoricien. Par surcroît, en présence des appT'écialions divergentes des auteurs, la sagacité d'un critique n'était pas moins nécessaire. Par une heureuse rencontre, cet assemblage de conditions s'est trouvé réalisé chez l'auteur du Mémoire que récompense l'Académie. Enfant du pays, dont il connaît les moindres recoins, et où depuis longtemps le Ser- vice de la Carte géologi((ue de France utilise son activité, M. Marcelllv Boule a mené de front, sous la direclion de M. Michel Lévy, l'étude micro- scopique des l'oches et celle de leurs relations sur le terrain. Devenu, après SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE 190.'). IO99 son maître M. Gaudry. le chef de ce beau laboratoire de FaL'oiitologie du Muséum, dont la Science française a le droit d'être fîère; directeur d'une publication anthropologique qui lui assure un des premiers rangs parmi les maîtres de la préhistoire; mesuré dans ses conclusions autant t[ue pronqit à l'enthousiasme pour les choses vraiment démontrées, il a de plus ac(piis, de son fréquent contact avec la nature, un sens très affiné de la signifi- cation des formes topographiques. Il eût prescjue suffi à M. Boule, pour répondre au programme du prix, de présenter la collection de ses travaux antérieurs. Il a fait mieux, en rédi- geant tout exprès un Mémoire qui débute par un remarc[uable résumé de riiistoire volcanique du Massif central, coniprenanl à la fois l'Aulirac, le Cantal, le Mont-Dore, la chaîne des Puys, le ^'elay et le Vivarais. Élimi- nant ensuite les deux premières régions, où l'activité éruptive n'a pas sur- vécu au pliocène, l'auteur établit cjue les volcans à cratères du Velay, ainsi que celui de Gravenoire, sont vraisemblablement contemporains de l'élé- phant antique, tandis que les laves du Vivarais, épanchées dans des condi- tions semblables à celles du Puy, devraient, comme ces dernières, dater pour la plupart de l'époque moustérienne du mammouth, les plus récentes, notamment la coulée du Tartaret, étant sorties avant la fin de l'époque du llenne. Si donc l'homme paléolithique a certainement vu fumer les derniers volcans du Massif central, en revanche l'hisloLi'e proprement dite n'a rien connu de ces éruptions, quoi qu'on ait cru ])Ouvoir déduire de certains textes, dont M. Boule rétablit le vrai sens. Cette démonstration, à laquelle on pouvait èti'c tenté de consacrer des volumes, M. Boule a su la condenser en un petit nombre de pages convain- cantes, ajoutant le mérite de la sobriété à celui dune précision qui fait de son Mémoire une œuvre de haute valeur. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. : ino ACADEMIE DES SCIENCKS. BOTAIVIOÏJE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Guignard, Bonnior, Prillieux, Zeiller, Pcrrier, Criard, Chatin; Bornet, rapporteur.) De Bary, ses élèves et ses continuateurs ont fait connaître, chez les ( Ibampignons Ascomycètes, des organes précurseurs de la formation des périthèces. Ces organes diffèrent beaucoup les uns des autres. Les plus par- faits ont une grande ressemblance avec l'appareil sexuel des Oomycètes et en particulier des Péronosporées. Le couple se compose alors de deux rameaux jumeaux semblables ou dissemblables. Dans ce dernier cas, elpar analogie, on a désigné l'un sous le nom d^oogonc etTautre par celui à'anthé- ridie. Le plus souvent cet organe n'est représenté que par une portion de filament mycélien droite ou contournée. Chez les Lichens le filament s]jiral(!' se prolonge en un poil saillant hors du thalle. Dans les Ascomycètes les plus relevés on ne trouve aucune trace d'appareil initial. Regardée comme vraisemblable dans les formes pourvues de cet appareil (jui sont les plus rapprochées des Champignons où la fécondation est indu- bitable, la réalité de cette fécondation n'avait jamais été démontrée et l'on tenait les Champignons supérieurs comme dépourvus de sexualité, les Asco- mycètes aussi bien cjue les Basidiomycètes chez lesquels, du reste, on n'avait jamais aperçu d'organe précurseur de la formation du fruit. Un nouveau point de vue surgit pendant les années 1892-1893. M. Rosen, puis M. Wager trouvèrent que la jeune baside de certaines Agaricinées contient un noyau formé par la fusion de deux ou plusieurs noyaux pré- existants. De son côté M. Dangeard découvrait, avec son collaborateur M. Sappin Trouffy, qu'une fusion nucléaire existe normalement dans la téleutospore des Urédinées. Puis il étendit ses recherches aux Ustilaginécs, aux Basidiomycètes, aux Ascomvcètes, retrouva partout les mêmes phéno- mènes et put ainsi élablir ((uc le noyau de la baside, comme celui de l'asque, est le produit de la fusion de deux noyaux. Pour lui cette karyo- gamie intracellulaire est la reproduction sexuelle depuis si longtemps cherchée dans les Champignons supérieurs. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE igOO. ilol Cette découverte et celle conclusion de M. Dangeard suscitèrent de nom- breuses recherches et d'âpres controverses. A quelques détails près les faits furent reconnus exacts. L'accord ne se fit pas sur l'interprétation que M. Dangeard en donnait. La plupart refusèrent de voir une véritable fécon- dation dans cette karyogamie intracellulaire, d'autres lui accordèrent l'équi- valence physiologique. « Peut-être analogue, non homologue », disait M. P. Groom. M. Harper, en 1890, reprenait l'étude du Sphaerotheca Caslagm'i dont l'appareil initial ressemble à celui de certaines Péronosporées, et il annon- çait ([u'enlre l'oogone et l'anlhéridie s'établit une communication par laquelle le noyau mâle va se fusionner avec le noyau femelle. En 1900. le même auteur fit une observation semblable chez le Pyronema conjluens. Dans un Mémoire très développé sur le Sphaerotheca Castagnei. M. Dangeard conteste la réalité de la copulation dans cette espèce. Il ne Ta jamais rencontrée et lui oppose deux objections qui valent dans tous les cas semblables. On trouve des anthéridies dont le contenu est dégénéré avant toute anastomose et^d'autres chez lesquelles le noyau est très net lorsque le jeune ascogone montre déjà deux noyaux et commence à s'entourer de fila- ments recouvrants. \in présence de ces assertions contradictoires et dans l'espoir de provo- quer la découverte de faits nouveaux permettant de résoudre l'intéressante et difficile question de la sexualité chez les Champignons supérieurs, le sujet suivant fut mis au concours : Rechercher et démontrer les divers modes de formation et de dévelop- pement de l'œuf chez les Ascomycètes et les Basidiomy cèles . Un seul envoi est parvenu au Secrétariat. Il a été adressé par M. P. -A. Dangeard, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences de Poitiers. Il comprend plusieurs Mémoires et Notes déjà publiés et un Atlas de 49 plan- ches inédites où sont représentés, avec une abondance et une continuité rare- ment égalées, les divers stades de développement dans les différents groupes dAscomycètes. Des préparations mises par l'auteur à la disposition de la Commission ont montré que les dessins les reproduisent fidèlement. 23 espèces appartenant à 1 7 genres y sont figurées. C'est un travail considé- rable qu'un observateur expérimenté, rompu aux méthode de culture et d investigation usitées dans les meilleurs laboratoires, pouvait seul conduire à bonne fin. On sait en effet que l'élude cytologi([ue des Champignons est une des plus difficiles. L'Atlas contient des figures de 7 espèces dont les Iloii ACADEMIE DES SCIENCES. organes qui président à la formation du périthèce sont représentés pour la première fois. D'autres figures complètent Thisloire histologiqne des divers stades de développement de deux genres insuffisamment connus à cet égard. Dans la question proposée pour le concours l'expression formation de l'œuf est prise dans le sens qu'on donne ordinairement au mol fécondation : la combinaison de deux corps protoplasmiques pourvus de noyau. Les observations de M. Dangeard n'ont pas apporté de faits en sa faveur, et sous ce rapport n'ont pas répondu à la question. Bien au contraire ces observations appuient l'opinion que cette sorte de sexualité n'existerait pas chez les Champignons supérieurs. En tout cas elle y serait réduite à un fort petit nombre d'exemples. D'autre part la fusion nucléaire d'où résulte la formation de la baside et de l'asque est assez différente de la fécondation ordinaire pour qu'on la désigne sous un autre nom. C'est en particulier ce (pi'a fait M. R. Maire, auteur de recherches spéciales sur la cytologie des Champignons supérieurs et qui, pour le reste, est d'accord avec M. Dan- geard. Ces réserves faites et laissant à l'avenir la tâche de concilier les apprécia- tions divergentes qui existent en ce moment, il est juste de reconnaître que la karyogamie intracellulaire découverte par M. Dangeard, « la fusion de Dangeard », comme écrit M. Juel, est, par sa généralité, d'un intérêt incontestable. « Comme elle se produit à un stade défini de la vie de l'individu, à la période qui précède immédiatement la formation des spores et qu'il ne semble pas y avoir d'exception, il est évident que ce phénomène est d'une importance considérable dans la vie des Champignons supérieurs » fWager). Que cette fusion soit une mixie (Maire), une fécondation réduite (Blackman) ou une apogamie ressemblant beaucoup à un procédé sexuel (Davis), il reste acquis qu'en la faisant connaître, M. Dangeard a mis une notion positive à la place de la doctrine négative qui prévalait avant lui. Ajoutons que M. Dangeard dirige depuis i6 ans une publication pério- dique, Le Botaniste, presque entièrement occupée par ses travaux person- nels dont beaucoup ont fourni d'utiles renseignements sur des questions peu étudiées. Pour ces motifs la Commission décide d'attribuer à M. Dangeard le Grand prix des Sciences physiques pour iqoS. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE igoS. IIo3 PRIX DESMAZIERES. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Guignard, Bonnier, Prillieux, Zeiller, Perrier, Giard, Chatin; Bornet, rapporteur. ) Parmi les Ouvrages adressés au concours pour le prix Desmazières la Commission a distingué l'envoi de M. FEnoisANo Renauld comme particu- lièrement remarquable. R se compose d'un Volume intitulé : Prodrome iVune Flore hryologique de Madagascar, accompagné d'un Atlas faisant partie de l'Histoire physique et naturelle de Madagascar, publiée par M. Alfred Gi'andidier et d'une Étude manuscrite sur l'anatomie, la classi- fication et la distribution géographique des Leucoloma. La Flore bryologique de Madagascar, quand elle n'était pas encore im- primée, a valu à M. Renauld un prix en 1895. A cette date, l'Atlas n'était pas pubhé. R a paru en quatre parties : de 1898 à 1901. Les planches, au nombre de i3o, sont remplies de figures anatomiques dessinées par l'au- teur. On voit qu'il s'agit d'une œuvre considérable. Le travail manuscrit est une étude préparatoire à une monographie dun genre de Mousses assez vaste puisqu'il comprend plus de 200 espèces. L'auteur s'est appliqué à déterminer les caractères les plus propres à dis- tinguer des sous-genres et des sections; ces coupures, quand elles sont éta- blies, permettent de rédiger les descriptions sur un plan uniforme, en les allégeant des caractères de groupe. L'emploi des caractères anatomiques fournit des moyens diagnostiques précieux. M. Renauld a été conduit à transformer en genres les trois sous-genres qu'il avait établis antérieurement dans le Prodrome delaFlorebryologique de Madagascar. Les différences que présente la disposition des éléments anatomiques du limbe de la feuille suffisent, à elles seules, pour distinguer chacun des trois genres, et ces caractères concordent avec les caractères carpologiques. Après avoir décrit les caractères anatomiques et morphologiques des genres, des sous-genres et des sections dans lesquels les espèces sont répar- ties, M. Renauld en fait connaître la distribution géographique. D'une ma- nière générale, les Dicrajiolorna ont leur centre de végétation dans le bas- sin austral du Pacifique; ils paraissent manquer au bassin de l'Atlantique. Les Leucoloma occupent le bassin de l'Océan Indien avec un centre secon- daire dans la mer des Antilles. Enfin, les Dicnemolonia ont leur principal IIO^I ACADÉMIE DES SCIENCES. centre de végétation en Australie; ils n'ont pas encore été trouvés dans l'Océan Indien. Pour ces deux travaux, la Commission attribue le prix Desmazicres à M. F. Re.vauld. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX MONTAGNE. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Bornct, Bonnier, Prillieux, Zciller; Guignard,, rapporteur.) La Commission avait à examiner, d'une part, une série de publications faites par M. L. Lutz sur l'emploi des substances organiques comme source d'azote pour les végétaux, d'autre part, un Mémoire de M. Is. Gallaud sur les mycorhizes endotrophes. L Au cours de ces vingt dernières années, la nutrition azotée des végé- taux, supérieurs ou inférieurs, a vivement attiré l'attention. Mais la plupart des travaux dont elle a été l'objet ne visent que la fixation directe de l'azote atmosphérique, soit par les plantes, soit par les micro-organismes, soit par le sol, ainsi que l'assimilation de l'azote provenant des nitrates ou des sels ammoniacaux. Jusqu'à ces derniers temps, on pensait cjue, pour être assi- milables, les substances organiques azotées devaient subir deux fermenta- tions successives, la première les transformant en sels ammoniacaux, la seconde en nitrates directement assimilables. M. Miintz a montré récem- ment que celte transformation des sels ammoniacaux en nitrates n'est pas nécessaire. Ce fait étant bien établi, M. Lutz s'est proposé de rechercher si les ammoniaques composées (aminés et sels d'ammoniums composés), les amides, les nitriles, les alcaloïdes, pouvaient servir de substances nutri- tives sans que leur azote eût été préalablement transformé en azote ammoniacal ou nitrique. Les expériences ont été faites dans des conditions d'asepsie aussi rigoureuse que possible, et de telle sorte qu'aucune action, soit fermentaire, soit fixatrice d'azote libre, ne pût être déterminée par les agents extérieurs. Elles ont conduit aux résultats suivants : 1° Les phanérogames, les algues et les champignons peuvent emprunter 1 azote qui leur est nécessaire à des composés organiques appartenant à la SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE \cjo5. IIOO classe des aminés, employés sous forme de sels. Cette assimilation peut avoir lieu sans transformation préalable âf l'azote aminé en azole nitrique ou ammoniacal. Elle est subordonnée à cette condition que les aminés appartiennent à la série grasse et qu'elles proviennent de la substitution, à l'hydrogène, de radicaux dont la grandeur moléculaire ne soit pas trop élevée : c'est ainsi que les mélhylamines, par exemple, sont d'excellentes sources d'azote assimilable, tandis que la benzylamine est insuffisante. Les aminés phénoliques agissent comme des toxiques puissants. Les algues peuvent s'accommoder de milieux un peu plus complexes que les phanérogames; cependant, les aminés phénoliques se conduisent encore vis-à-vis d'elles comme des substances toxiques. Les champignons ont fourni des résultats encore plus précis, en ce sens que l'on a pu mesurer, pour ainsi dire, le degré d'assimilabililé des diverses aminés. Les poids de champignons obtenus dans les cultures étaient d'autant plus élevés que la grandeur moléculaire du radical substitué à l'hy- drogène l'était moins. 2" Les alcaloïdes sont inassimilables directement. Mais il n'en est plus de même si on les ajoute à un milieu nutritif contenant de l'azote assimilable. Grâce à cet artifice, on peut faire alisorber aux champignons des doses considérables de ces substances, et celle absorption se traduit par une notable augmentation de poids du végétal recueilli. En outre, les mêmes règles, qui gouvernent l'assimilabililé des aminés, gouvernent aussi celles des alcaloïdes : plus la grandeur moléculaire de ces corps est élevée, moins ils sont assimilables. 3° En raison de leur instabilité, les amides n'ont été essayées que sur les algues et les champignons. Elles se comportent comme les aminés, celles de la série grasse étant directement assimilables par ces végétaux, tandis que celles de la série aromatique sont impropres à tout développement. Mais leur assimilabilité n'est plus soumise à la loi de gradation observée dans le cas des aminés. 4° Les nilriles sont à peu près inassimilables directement; mais, si on les ajoute à un li<{uide nutritif azoté, au liquide Raulin par exemple, on voit se reproduire, quoique avec une intensité moindre, les phénomènes observés pour les alcaloïdes et certaines aminés en présence des sels ammoniacaux. Les données qui résultent des expériences précédentes ont permis ensuite de comparer l'assimilabililé relative des aminés, amides et nilriles. De cette comparaison se dégage la conclusion suivante : les amides sont, de tous ces corps azotés, les plus assimilables, et même, dans le cas des champignons, C. R., 1905, 2« Semestre. (T. CXLI, N" 25.) l44 rio6 ACADÉMIE DES SCIENCES. les rendements fournis par les termes inférieurs de la série sont supérieurs à ceux obtenus sur liquide Raulin, c'est-à-dire avec les sels ammoniacaux; les aminés occupent le deuxième rang et les nilriles le troisième. Ces résul- tats concordent avec les prévisions que Ton |)Ouvait tirer de la constitution chimique de ces divers composés. Il paraît donc à peu près prouvé aujourd'hui qu'un assez grand nombre de substances organiques sont directement assimilables par les végétaux. Cette propriété n'est pas sans intérêt, car elle permet de réduire à de plus justes proportions le rôle que l'on attribuait jusqu'ici aux transformations que la matière azotée devait subir avant d'être assimilable. La succession des fermentations, ammoniacale d'abord, nitrique ensuite, supposait en cfTet, dans l'action des engrais organiques naturels, une lenteur qui ne con- cordait pas avec ce que l'on constate dans la pratique. En ce qui concerne plus spécialement les alcaloïdes, il semble bien que l'on ne puisse plus les considérer exclusivement comme des substances de déchet. En tout cas, sur ce point comme sur d'autres, les l'echerches de M. Lutz, déjà confirmées par divers expérimentateurs, ouvrent de nouveaux horizons à l'étude du problème si important de l'assimilation de l'azote. II. Chez un grand nombre de végétaux, les racines sont associées à des champignons avec lesquels elles constituent ce qu'on appelle des myco- rliize.s. Que le chamjngnon soit extérieur à la racine et l'entoure simple- ment d'une gaine mycélienne (mycorhizes ectotrophes), ou qu'il végète dans les cellules mêmes de cet organe sous forme de pelotons filamenteux (mycorhizes endotrophes), cette association a été considérée comme une véritable symbiose par les premiers auteurs qui l'ont étudiée. Dans le pre- mier cas, la gaine mycélienne se substituerait aux poils i-adicaux dont elle remplirait les fonctions; le champignon absorberait, pour les céder à la plante, les sels minéraux et les aliments organiques azotés renfermés dans l'humus, où les mycorhizes ectotrophes prennent leur plus grand dévelop- pement ; en retour, la plante céderait au cliampignon des matériaux hydro- carbonés. Dans le second cas, la plante se procurerait des aliments azotés en digérant le champignon qu'elle renferme. Cette théorie sur le mode de nutrition des plantes à mycorhizes, en par- ticulier des arbres des forêts, a été défendue principalement par Frank, et, comme il était à prévoir, elle a suscité de nombreuses recherches. Sans abandonner entièrement les idées de ce savant, les auteurs qui ont étudié à nouveau les mycorhizes ectotrophes ne leur accordent plus aujourd'hui SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE igoo. II07 une aussi grande importance. Quant aux niycorhizes endotrophes, qui n'ont avec l'extérieur que des relations peu nombreuses et irrégulières, le rôle qui leur avait été attribué pouvait paraître quelque peu problématique. Pour cire fixé à cet égard, ccitains observateurs, Stahl et N. Bernard par exemple, ont eu recours à des études de biologie comparée; d'autres, tels que Janse, Magnus, Sliibata, etc., ont plus spécialement porté leur atten- tion sur les caractères liistologiques et les réactions mutuelles de l'endo- phyte et de la cellule (]ui l'héberge. Mais ces derniers travaux n'ont eu poiu- objet qu'un petit nombre de plantes, alors que les mycorhizes endotrophes se rencontrent chez beaucoup de végétaux. M. (lallaud a pensé qu'il était bon d'étendre les observations à des cas plus nombreux. 11 a été amené à constater qu'en dehors des types de mycorhizes endotrophes déjà connus il en existe d'autres plus ou moins compliqués, que l'on peut ranger en séries distinctes. Après avoir étudié les caractères des endophytes, il a essayé de savoir dans quelle mesure la plante influe sur le champignon et le champignon sur la plante. Il a cherché ensuite, par des expériences de culture, à isoler les champignons des mycorhizes et à reproduire l'infection; s'il n'y est point parvenu, il a du moins montré que ceux de ses prédécesseurs qui croyaient avoir obtenu un résultatpositif n'avaient pas mieux réussi: seul, N. Bernard a fait con- naître récemment un Jiyphomycète qui semble bien être l'endophyte de plusieurs Orchidées. Pour les autres plantes, la nature du champignon reste encore à déterminer. En ce qui concerne le rôle des endophytes, il ne parait pas non plus avoir été exactement interprété antérieurement : au lieu d'une symbiose harmonique entre le champignon et la plante hospitalière, il s'agirait plutôt d'un saprophytisme interne, le champignon empruntant seulemenl aux racines des éléments nutritifs non vivants. La plante hospitalière se défend, grâce à la puissance digestive de ses cellules, et récupère de la sorte une partie des éléments qui lui oui été enlevés par le champignon. En résumé, ces observations délicates, accompagnées de recherches expé- rimentales bien conduites, nous font mieux connaître certaines particula- rités anatomiques et biologiques des endophytes des mycorhizes. La (Jommission est d'avis de décerner à M. Lutz un prix de mille francs et à M. Gallaud un prix de cinq cents francs. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. IIOS ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX THOUE. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Borncl, (îuignard, Prillieux, Zeiller, Perrier, Cliatin, Giarcl; G. Bonnicr, rapporleur.) Parmi les Mémoires présentés pour le Prix Tliore, la Commission a dis- tingué l'ensemble de six travaux relatifs à divers Champignons qui attaquent les vignes cultivées en Europe. Ces recherches sont ducs à M. nu Itsvaxffi, professeur à l'Université de Buda-Pesth, et sont illustrées de nombreuses planches dont l'exécution est très remarquable. Le plus important de ces travaux est une étude détaillée, cl encore iné- dite, du Rot-gris (Botrytis cÀnerea). Dans la première Partie de ce Mé- moire, l'auteur étudie l'action de la température sur la germination des spores et Tapplicalion pratique de cette étude, montrant la supériorité de remploi du l)isullite de soude sur le traitement par la bouillie bordelaise dans le cas où l'on veut empêcher le développement des spores sur les grappes. M. de Itsvanfti examine aussi l'influence de la dessiccation sur la vitalité des spores de Botrytis et fait voir que riiumeclation et le desséche- menl alternatif des spores s'opposent presque complètement à leur germi- nalion. L'auteur compare à ce propos, et aussi d'après ses recherches sur 1 action du froid, les traitements généraux du Rot-gris par la bouillie bor- delaise, par chacune des diverses substances qui la composent et par Taction d'un mélange d'argile et de bisuHite de soude ; les résultats obtenus montrent que ce dernier traitement serait le meilleur. La seconde Partie de ce Mémoire est consacrée à divers points de l'étude moi'phologique du parasite. L'auteur suit, en particulier, la formation des sclérotes du Champignon, à l'état naturel, dans les diverses régions de la Vigne. Cette description est complétée par l'examen de l'évolution du Champignon en diverses cultures dans des milieux artificiels. Les autres travaux présentés par M. de Itsvanffi et publiés tout récem- ment (1904-1903) sont relatifs à rhivcrnage du Mildiou, à l'Oïdium, à deux Champignons signalés par l'auteur comme de nouveaux parasites de la Vigne et enlin à la maladie des vignobles causée par un autre Champi?- gnon (Phyllosticta) dont l'étude avait été jusqu'alors très incomplète. Toutes ces recherches, exécutées au triple point de vue de la description mycologique détaillée, de la physiologie et de l'évolution des espèces para- SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE igo5. I 1 0() silos, de remploi ralionnel des meilleurs remèdes à adopter pour combattre les maladies causées par ces Champignons, ont paru à la Commission digues d'une nouvelle récompense. l'^n conséquence, la Coiuniission décerne IcprixThore à M. DElïsvAXFn, déjà I^auréat de l'Académie. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. AIVATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX SAYIGNY. (Commissaires : MM. Ranvier, Cliatin, Giard, Delage, Bouvier, Grandidier, Laveran, Lannelongue; Perrier, rapporteur.) La (Commission propose d'attribuer le pri\ Savigny à M. CiiAKi.K.s Gravieu, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, qui a entrepris à ses irais l'exploration de la baie de Tadjourali et d'où il a rapporté une ma- giiifKjue moisson d'Hydroméduses, de Coralliaires, de Vers, de Mollusques, (!<• Poissons, tons admirablement conservés et qui constituent la plus belle série de pièces qui aient été recueillies dans cette région. Toutes les collec- tions sont, pour l'élude, confiées à des spécialistes : 8 espèces d'Hydroïdes, '|S de Coralliaires, 29 d'Ecliinodcrmes, une centaine d'espèces de Vers dont plus de 70 nouvelles; 18 espèces de Tuniciers dont 8 nouvelles; environ ■'.00 espèces de Mollusques et 32 de Poissons, voilà le bilan sommaire de celle récolte. Des types perdus de Savigny ont été retrouvés; des espèces ard a, chemin faisant, redressé des erreurs (interprétation de la diazoréaction d'Ehrlich), perfectionné les moyens de dosage des colorants indoxyliques, de manière à les approprier aux besoins de la Physiologie et de la Médecine. Il a, en résumé, ramené à quelques lignes précises et simples un chapitre obscur et très chargé de la Chimie médicale. La Commission décerne un prix à M. Albert 3Iai,iii:kbe pour ses recherches sur le Saixome. Rapport de M. Gvvox. M. le D'' Albkbt Malherbe, professeur à l'Ecole de Médecine de Nantes et directeur de celte Ecole, a soumis au jugement de l'Académie le résultat de ses recherches sur le Sarcome. Ce travail donne le résultat d'investiga- tions analomo-patholog^iques qui ont eu pour matériel i3i cas observés par l'auteur; elles ont été |X)ursuivies pendajit 23 ans. Une observation aussi prolongée et aussi étendue a permis à l'auteur de formuler dans son Ouvrage des. principes de définition et de classification, et d'appuyer ses descriptions sur des faits et des figui'es qui font de son œuvre l'une des plus complètes et des plus originales puljUées sur cet impartant sujet. L'incertitude et la confusion qui régnent encore aujourd'hui sur la nature, l'origine et les limites de cette classe de tumeurs justifient la néceS' site de vues générales et font sentir la nécessité d'une définition précise. I I I 2 ACADEMIE DES SCIENCES. M. Malherbe prend nettement parti en définissant le sarcome : « une tumeur résultant de la prolifération, avec altération du type, des cellules des tissus conjonctifs »; il considère que le sarcome est « la forme maligne primitive de toutes les ncoplasies de la substance conjonctive ». Cette manière de voir, déduite de faits longuement et soigneusement étudiés, élargit les théories pathogéniques proposées jusqu'à présent et parait leur être supérieure. La classification des sarcomes en cincj espèces est la plus complète que nous connaissions. M. Malherbe a depuis longtemps pris parmi les chirurgiens anatomo- pathologistes une place importante; il a, le premier, donné la description de Vrpithelioma calcifié de la peau, du myélome des glandes tendineuses et fourni une théorie nouvelle des tumeurs mixtes des glandes salivaires. La Commission propose à l'Académie d'attribuer un prix Montyon à M. le professeur Albert I^ïai.iierbe, de Nantes. Un prix est accordé à M. A. Le Play pour ses recherches expérimen- tales sur les Poisons intestinaux. Rapport de M. Boiciiard. J'avais démontré et mesuré expérimentalement la toxicité du contenu de l'intestin et montré par la clinique que cette intoxication, soit aiguë, soit chronique, retentit sur la vie de la jJupart des cellules de l'économie, en particulier sur le système nerveux, sur le foie, sur les reins, sur la peau, sur les os. M. Le Play, dans diverses Notes dont plusieurs ont été faites en collaboration avec M. Charrin, mais surtout dans son important travail intitulé : Les Poisons intestinaux, a repris cette question et, par l'alliance de l'expérimentation et de la clinique, ajouté aux faits déjà connus d'autres faits d'un très haut intérêt qui permettent de mieux compi'endre le méca- nisme des auto-intoxications. L'extrait des matières fécales des enfants est toujours toxique. Il l'est moins qu'à l'état normal chez les athrepsiques; il l'est plus qu'à l'état normal dans l'entérite aiguë. On intoxique un animal par ses propres poisons intestinaux, soit en lui injectant leur extrait sous la peau, soit en ralentissant la marche des matières par une ligature plus ou moins serrée placée sur le cojcum. On peut faire par ces deux méthodes des intoxications aiguës et des SÉANCE DU iS DÉCEMBRE i;)o5. Ml3 intoxications chroniques. On peut obtenir des lésions du foie, des reins, du système nerveux, des os. Si l'intoxication porte sur un lapin en croissance, il se produit une dystrophie généralisée comparable au nanisme. C'est sur le squelette que les altérations sont le plus marquées. C'est d'ailleurs tout l'ensemble de la nutrition qui est en souffrance chez ces animaux. La désassimilation azotée est ralentie tant pour la quantité que pour la qualité : moins d'albumine détruite; destruction de cette albu- mine arrêtée à un degré où elle reste imparfaite. Au contraire, il y a exagé- ration dans l'élimination des substances minérales. L'auteur conclut de son étude que la muqueuse digcstive défend norma- lement l'organisme contre la pénétration des poisons formés dans la cavité de l'intestin, poisons qui sont abondants, surtout dans le segment moyen de l'intestin grêle. Si la muqueuse devient malade, les poisons peuvent être résorbés. II. — Mentions. La Commission attribue trois mentions : A MM. H. Guillemixot, J. Bei.ot, Edmoxd Loisox. Rapport de M. d'Arsowal. M. le D'" GuiKLEMixoT a présenté un traité d'Éleciricili' médicale qui offre nombre de points originaux, notamment les suivants : 1° Description d'appareils nouveaux, imaginés par l'auteur tels que : les spirales de haute fréquence; un ozoneur construit avec ces spirales; un réducteur de potentiel à plaque chauffante pour cautère; un orthodia- graphe. En second lieu l'auteur a développé, dans cet Ouvrage, certains points spéciaux de la Physique théorique susceptibles d'applications ou de déduc- tions médicales importantes. La partie médicale est fort bien traitée. Sous la rubrique de chaque maladie, en particulier, l'auteur a étudié expérimentalement les divers modes d'intervention de l'Électrothérapie. Il a donné une méthode de mensuration de l'aire du cœur, décrit les applications du traitement élec- trique à la cure des maladies arthritiques et de l'obésité, en appliquant les données formulées par son maître, notre confrère M. Bouchard, dans le laboratoite duquel tous ces travaux ont été poursuivis. C. K., i(,o5, ■•• Semestre. (T. C\.L1, N- 25.) ^4^ IIl4 ACADÉMIE UES SCIENCES. M. Guilleminot, en somme, a su allier, avec un rare talent, les connais- sances du physicien aux qualités de l'expérimentateur et du clinicien. Votre Commission, en conséquence, vous propose de lui décerner une mention pour le prix Montyon (Médecine et Chirurgie). Rapport de M. d'Arsoxval. L'Ouvrage présenté par M. le D"" .1. Iîei.ot traite exclusivement de l'application des rayons Rôntgen au traitement des maladies. Après un exposé très bien fait des divers procédés physiques pour l'obtention des rayons X, l'auteur s'est surtout attaché à doser scientifique- ment ces rayons, tant au point de vue de leur qualité que de la quantité absorbée par les tissus. Cet exposé est capital et constitue une partie vrai- ment originale de l'œuvre de l'auteur. Cette étude précise du dosage en radiothérapie, cette posologie des rayons Rôntgen difl'érencie nettement le tiaité du D' Belot des traités analogues parus tant en Amérique qu'en Allemagne. Dans une troisième partie, la plus développée et la plus importante au point de vue pratique, l'auteur passe en revue les diverses applications de la Radiothérapie. Il y fait œuvre personnelle en indiquant, pour chaque affec- tion traitée, les résultats de sa pratique et en insistant tout spécialement sur le mode d'administration et sur la question capitale du dosage. Les affections cutanées y tiennent une grande place, puisque, suivant l'expression de son maître, le D'' Brocq, la Radiothérapie domine, en ce moment, la thérapeutique dermatologique. Mais l'auteur montre en même temps que la Radiothérapie s'étend bien au delà des limites de la dermatologie et que les néoplasmes, par exemple, ou certaines affections plus générales de l'organisme sont justiciables de ce nouveau mode thérapeutique. L'Ouvrage de M. le D'' Belot est certainement, à l'heure actuelle, l'exposé le plus complet et le plus original traitant de la thérapeutique par les rayons X. Aussi votre Commission vous propose-t-elle d'accorder à M. Belot une mention du prix Montyon (Médecine et Chirurgie). La Commission décerne également une mention à M. Edmoxd Loisox pour son important Ouvrage intitulé : Les rayons de Rôntgen, appareils de production, modes d'utilisation, applications chirurgicales. SÉANCE DU 18 DÉCEMBRE igoS. IIIJ m. — Citations. La Comniissioii attribue des citations : A M. Luciex Butte, pour un travail sur le Trailenreitl du lupus par le permanganate de potassium; à M. Adolphe Javal, pour une série de travaux sur La cure de déchlo- ruration; à M. Maxime Lah;.vei.-Lavasti\k, pour un Volume intitulé : Recherches sur le plexus solaire; à M. Ch. Dujarkikr, pour un Volume intitulé : Analomie des membres; à M. P. ]Xobécol'rt, pour un ^ olunie intitulé : Les infections digestiies des nourrissons. Les conclusions de ces Rapports sont successivement adoptées par l'Aca- démie . PRIX BARBIER. (Commissaires : MM. Bouchard, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran, Dastre, Roux, Delage, Perrier, Brouardel, Cliauveau et Guyon. ) La Co-mmissi^ti' partage le prix Barbier entre M. J. Déchery et VI. ^.• Rosexthai,. Rapport de M. €iiai'veau. M. Déchery est récompensé pour l'instrument auquel il a donné le non* (Xaphyso-cautère et qui est une iieureuse modification du cautère Pa- quelin. Cette modification consiste dans une très intéressante et tjrès ingéiliieuse substitution dn principe d'appel au principe de refoulement, pour la circu- lation de Fair chargé des vapeurs d'éther dont la combustion entretient Fin- candescence de l'appareil. Plus de soufflerie : d'où le nom iVaphyso-caulère. L'opérateur, tout en se passant d'aide, conserve la liberté de ses deux mains. L'appareil a, de plus, Favantage de pourvoir à plusieurs exigences. Il peut à volonté être employé comme couteau chirurgical, comme flambeur et comme cautère ordinaire. Au point de vue prati(|ue. l'instrument a fait largement ses pi'euves. Cette utilisation originale du principe de Ciffard a donc introduit, dans Farsenal de la médecine opératoire, une innovation et un progrès qui méritent d'être récompensés. IIl6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Bappofl dp M. firvox. M. le D'' Georges Rosextiiai,, de Paris, a soumis au jugement de la Commission une série de publications destinées à déterminer les règles de la gymnastique respii'atoire. Il en a précisé la technique et établi les indi- cations en s'appuyant sur la physiologie normale et pathologique. Lesobser- -valions qu'il a pu recueillir depuis trois ans lui ont permis d'indiquer les résultats qu'il est possible d'attendre de l'application d'une méthode ration- nelle aux maladies de l'appareil respiratoire, et aux états morbides qui peuvent être heureusement influencés par les exercices respiratoires. Il étudie l'inlluence exercée sur la complète pénétration de l'air dans l'appareil pulmonaire par l'insuffisance nasale, l'insuflisance thoracique et l'insuffisance diaphragmatique. Il démontre que la voie physiologique que l'air doit nécessairement suivre pour circuler dans des conditions normales est la voie nasale. Pour déterminer son appel il recourt uniquement aux l'espirations volontaires exécutées d'après un rythme déterminé et à l'aide de mouvements réglés par le médecin lui-même; il rejette absolument l'emploi des machines. Il a contrôlé les résultats physiologiques obtenus par la mesure précise de l'amplialion thoracique, faite par un procédé personnel, et les résultats thérapeutiques par de nombreuses observations. Elles ont trait à l'appli- cation de sa méthode dans les affections aiguës de l'appareil respiratoire, dans leur convalescence, dans la propliylaxie de la tuberculose pulmonaire post-pleurétique, dans les convalescences, dans l'insuffisance thoracique et dans les maladies du rhino-pharynx. La Commission accorde une mention à M. Scrini pour son Mémoire intitulé : De l'emploi des alcaloïdes en solulioii huileuse en thérapeu- tique oculaire. L'Académie adopte successivement les conclusions de ce Rapport. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE igOO. ni' PRIX BRÉANT. (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Lannelonofue, Delage, Perrier, Chauveau, Brouardel; Roux et Laveran, rapporteurs.) La Commission partage les arrérages du prix entre MM. Vincent, Martel et Remlisger. M. le D'' ViNCEXT, professeur à l'Ecole du Val-de-Gràce, a adressé à l'Acadéniie un ensemble de travaux sur l'infection fuso-spirillaire. M. Vincent a dégagé, de l'ensemble confus des angines ulcéro-membra- neuses ou diphtéroïdcs, une forme particulière d'angine simulaut parfois la diphtérie, due à un bacille fusifonne souvent associé à un spirille, d'où le nom A' angine fuso-spirillaii-e. Cette maladie est aujourd'hui universelle- ment connue sous le nom ^angine de Vincent. D'après les recherches de M. Vincent, la stomatite ulcéro-mcmbraneuse, l'ulcère phagédénique des pays chauds et la pourriture d'hôpital seraient également des manifestations de l'infection fuso-spirillaire. Les travaux de M. Vixce.nt constituent une importante contribution à l'histoire de ces maladies, comme à celle des angines ulcéro-membraneuses. M. Martel a présenté au concours pour le prix Bréant un important Ouvrage sur le Bacillus anlhracis. C'est un sujet qui a déjà été beaucoup étudié, cependant l'auteur a su y découvrir des faits nouveaux et intéres- sants. Nous signalerons ceux qui se rapportent aux modifications morpho- logiques que subit la bactéridie charbonneuse sous diverses influences. Le Chapitre qui traite de la variation de la virulence est surtout original. En inoculant le Bacillus anlhracis à des chiens enragés, M. Martel a pu, par des passages successifs, obtenir une race capable de faire périr du charbon les chiens les plus résistants. M. le D"' Remlixger a envoyé pour le concours du prix Bréant une sérii- d'opuscules sur la rage. L'auteur a constaté qu'une bougie Berkefeld très poreuse, à grand débit, laissait passer le virus rabique. Comme les obsef- vateui's qui précédemment avaient étudié cette question, M. Remlinger a IIl8 ACADÉMIE DES SCIENCES. VU que les bougies Chamherland, moins poreuses (jue la bougie Berkefeld employée par lui, ne laissaient pas passer le virus. Ces recherches confirment Topinion de Pasteur sur Fageul de la rage il s"ag'it évidemment d'un microbe très petit, ultra-microscopique. L'Académie adopte successivement les conclusions de ce Rapport. PRIX GODARD. (Commissaires: MM. Bouchard, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran, Dastre, Roux, Delage, Perrier, Chauveau, Brouardel; Guyon, rapporteur.) M. le D'' Alberi- Hogge, de Liège, a soumis à Texamen de la Commis- sion l'exposé de ses recherches sur les muscles du périnée, les glandes dites de Cowper et leur développement. Ce long et laborieux travail repose sur une série d'examens destinés à éclairer les points restés obscurs dans une (juestion auatouii(jue complexe; l'auteur les a poursuivis pendant lo années. Comme matériaux d'études, le D"' Hogge a utilisé des fœtus de différents âges qu'il a étudiés par la méthode des coupes sériées portant sur le bassin complet et non pas seulement sur son contenu. L'étude du développement des miUiscles du périnée, de la prostate, des glandes génitales accessoires a été faite sur des coupes d'embryons humains de 23""" à î-uju) J,^ longueur et de fœtus de i'''",5 à lo"^"",.) de longueur. Ces coupes ont été coinparées à celles de fœtus plus âgés. Le D'' Hogge arrive ainsi à des résultats précis dans leur ensemble et dans leurs détails; il confirme plusieurs des points déjà acquis et ajoute des faits nouveaux aussi bien à la description que dans l'étude du développement. Sa conception du muscle uro-génital et du dia- phragme pelvien principal ou rectal, lui permet de présenter dans un cadre approprié tous les détails descriptifs. Certaines descriptions sont très person- nelles et neuves. La description du sphincter rectal, du noyau fibreux cen- tral du périnée, des glandes intra-bulbaires sont de ce nombre. La Commission propose à l'Académie d'attribuer le prix (iodard à M. le D"^ Albert Hogge, de Liège. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE tgoS. l l 19 PRIX DU BARON LARREY. (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Laveran, Dastre, Roux, Delaj^e, Perrier, Chauveau, Brouardel; Lannelongue, rapporteur.) La Commission décerne le prix du Baron Larrey à M. H. jVijiikr, pro- fesseur au Val-de-Grâce, pour son Ouvrage intitulé : Blessures du crâne et de l'encéphale par coup de feu. Une Mention très honorable est décernée à M. Makix, médecin-major de i" classe au 'icf d'artillerie à Toul, pour son Mémoire intitulé : De l'étiologie et de la prophylaxie de La Jièvre typhoïde dans les milieux militaires. L'Académie adopte les conclusions de la Commission. PRIX BELLION. (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Roux, Delage, Perrier, Chauveau, Brouardel; Laveran et Dastre, rappor- teurs.) La Commission partage le prix entre M. Pressât et MM. Alquier et Drouineau. M. le D'' Pressât, qui a adressé à l'Académie pour le prix Bellion un Ouvrage intitulé : Le paludisme et les moustiques, a dirigé à Ismaïlia l'expérience d'assainissement par la destruction des larves de moustiques qui a eu comme on sait un plein succès. La partie du livre de M. Pressât qui est consacrée à la relation de cette expérience constitue un des docu- ments les plus intéressants que nous possédions aujourd'hui sur la prophy- laxie du paludisme. L'Ouvrage de MM. J. Ai.quier et A. Drouineau (Glycogène et alimen- tation rationnelle au sucre) est une étude qui intéresse à la fois la physio- logie pure et l'hygiène dans ses ra[)ports avec l'alimentation. La première Partie est consacrée au rôle physiologique du sucre dans II20 ACADEMIE DES SCIENCES. rorganisme animal. On y trouve un résumé et une mise au point des nom- breuses études exécutées dans cette partie de la physiologie par les expéri- mentateurs les plus récents. Elles y sont appréciées avec un véritable sens critique. A côté des notions déjà classiques sur les hydrates de carbone de l'économie, sur les sources et les modes de formation de ces hydrates et sur la manière dont ils sont utilisés, les auteurs ont présenté avec prudence celles qui sont encore controversées. Enfin, ils ont donné, dans le Chapitre relatif au travail musculaire, un résumé simple des idées nouvelles intro- duites par notre collègue M. Chauveau dans ce domaine de la Biologie. La seconde Partie met en lumière les conséquences pratiques qui dé- coulent des faits précédemment exposés. Ces conséquences sont relatives au rôle des aliments hydrocarbonés et des sucres dans Falimentation de l'homme et du bétail, et dans la production du travail mécanique qu'ils sont appelés à accomplir. Après avoir rappelé les résultats que les expériences de V. Harley, de Mosso, de Langemeyer et Lechensen, de Schumburg ont établis, les auteurs ont l'occasion d'introduire le récit des observations personnelles qu'ils ont faites sur ces questions et qui les qualifiaient pour les présenter au public. De tout cet ensemble se dégage une conclusion pra- tique d'un haut intérêt, c'est à savoir que le sucre peut et doit avoir une place large et constante dans l'alimentation de l'homme. Au point de vue du rendement énergétique le sucre occupe dans l'alimentation la première place, à la condition qu'il soit employé sous une forme appropiùée non seu- lement à l'espèce animale mais à la production que l'on exploite. Le travail étendu, consciencieux, informé, original en quelques parties, présenté par MM. Ai.quier et Dhouineau a paru à la Commission remplir exactement le vœu de la Fondation Bellion. L'Académie adopte successivement les conclusions de ce Rapport. PRIX MEGE. (Commissaires : MM. Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran, Dastre, Roux, Delage, Perrier, Chauveau, Brouardel; Bouchard, rapporteur.) Le prix Mège, arrérages, est accordé à M. Bexi-I-arde pour son livre intitulé : Exposé de la mélhode hydrolhèrapique . Ce livre, qui résume l'observation de toute une vie consaciée à ce mode spécial et fort important de l'action thérapeutique, sera un guide précieux SÉAxNCE UU iS DÉCEMBRE 190,). I 1 2 [ pour ceux qui veulent se consacrer à cette branche de l'art de guérir. L'au- teur passe en revue tous les procédés mis en usage pour provoquer par Teau appliquée extérieurement des réactions salutaires de l'organisme. La tech- nique est faite de façon très soigneuse et très détaillée. Les indications sont formulées avec une précision ([u'autorise la grande compétence de l'auteur. L'analyse des effets thérapeutiques est faite de façon très délicate. Dans une œuvre aussi vaste on trouvera encore à ajouter dans le domaine des inter- prétations physiologiques, mais on pourra considérer comme solides et défi- nitives la plupart des conclusions qui reposent sur l'observation. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX DUSGATË. (Commissaires : M.\L Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Launelongue, Laveran, Dastre, Roux, Delage, Perrier, Chauveau ; Brouardel, rap- porteur. ) M. Oxisii's adresse à l'Académie un Mémoire dans lequel il examine les signes de la mort antérieurement préconisés et montre qu'ils sont incer- tains. Pour M. Onimus, la contractililé électrorausculaire présente des phé- nomènes tellement nets pendant les premières heures qui succèdent à la vie, que l'on peut à coup sûr affirmer non seulement la mort réelle, mais même l'époque à laquelle elle remonte. M. Onimus reconnaît tout d'abord que, si la mort a été rapide, comme chez un décapité, ou si elle a été précédée d'une longue agouie, les phé- nomènes ne sont pas identiques; d'autre part, la perte de la contractiUté ne se produit pas en même temps pour tous les muscles. Pour les courants induits, la perte de la contractilité se manifeste d'abord dans les muscles de la langue, puis dans ceux de la face excepté le niasseter, environ 2 heures et demie après la mort. Dans les muscles des membres, les extenseurs cessent d'être contractiles avant les fléchisseurs. Les muscles du tronc conservent leur contractilité 5 ou G heures après la mort. Les courants continus déterminent une contraction au début et à la ces- sation du courant; mais, à mesure que l'on s'éloigne du moment de la mort, la coutracliou n'est plus brusque, elle est lente. G. K., iijo3, 2' Si:meslre. (T. CMJ, N° 25.) 14^ II 22 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Onimus décrit avec soin les difîérences observées sous l'influence des courants continus pendant la \ie et après la mort. M. Onimiis conclut en disant que la contractilité est le signe le plus manifeste de la vie et que l'on peut affirmer que tout animal dont les muscles ne se contractent plus sous Finflucnce des excitants électriques est absolument mort. Enfin l'ordre dans lequel les muscles perdent leur contractilité permet d'indiquer à quel moment remonte la mort. M. Onimus cite un cas dans lequel il fut appelé à décider si la mort était réelle. Les règles précédentes se montrèrent sans une seule défaillance. M. Onimus insiste ensuite sur le mode d'emploi. L'auteur pense que ce procédé est très simple, à la portée de tous et propose que dans toutes les mairies il y ait un appareil induit, composé d'une simple boJnnc, mise en mouvement par une source d'électricité quel- conque. Je suis convaincu qu'entre les mains d'un physiologiste et d'un élec- tricien aussi habile que M. Onimus, les i^ésultats qu'il a mis en évidence seront toujours les mêmes. Mais bien des médecins n'ont pas cette habileté et les profanes seront fort embarrassés pour se servir de ces appareils. Je ne vois d'ailleurs pas où, dans les mairies de campagne ou au domicile du défunt, on trouvera une source d'électricité. Mais M. Oxi.nus a bien précisé les règles auxf|uelles obéit la contraction musculaire post morlem. Dans des cas spéciaux, mais probablement bien exceptionnels, ses recherches pourront être mises à profit. La Commission propose de lui accorder une mention très honorable, L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX SERRES. (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, d'yVrsonval, Lannelongue, Laveran, Dastre, Delagc, Perrier, Chauveau, Brouardcl; Ciard, rapporteur.) Le prix est décei'né à M. F. He.wegiv. M. F. Henneguy a publié, depuis a6 ans, une série ininterrompue de travaux relatifs à la Cytologie et au développement des Invertébrés et des SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE [•((l'ï. I I -^3 Yri'iéhrc'S. Le progrès de nos acquisitions dans ce domaine nouveau de ri*,ndiryogcnie, pendant le dernier quai'l du xix*" siècle, a été si rapide qu'il importe, pour bien apprécier l'œuvre d'im travailleur, de se reporter très exactemeiiL à l'état de la Science au moment précis de ses diverses publica- tions, surtout lorsf[ue ce travailleur a été, comme c'est le cas pour M. lleu- neguy, un ouvrier delà première heure, souvent même un initiateur dans l'étude de questions complexes et en partie non encore entièrement résolues aujourd'hui. A la suite des découvertes d'Ant. Schneider, de Butschli, de O. et R. Hcrtwig, les embryogénistes, frappés de l'importance des cléments nu- cléaires dans les curieux processus de la caryoldnèse, avaient une tendance à négliger un peu trop l'étude des autres parties de la cellule et à attribuer au noyau seul la formation des corps directeurs découverts par E. von Beneden et désignés sous le nom de ceiitivsomes. Un des premiers, M. Henneguy s'est attaché à montrer le rôle du cyto- plasme dans la division cellulaire indirecte : d'après lui, le centrosomé, d'origine cyloplasmique, se divise, dans les cellules en voie de profiléra- tion active, dès le stade de plaque équatoriale pour donner les deujt Centro- somes qui orienteront la future division des noyaux-fdles, jusqu'alors à l'état virtuel. Ces noyaux-fdles ne suivent pas toujours le schéma classique indiqué par Flemming; ils peuvent résulter de l'accolement et de la fusion de chromosomes indépendants c£ui se sont renflés en vésicules. Ces faits ont été confirmés depuis par de nombreux observateurs et vérifiés sur un matériel très varié. L'étude des mitoses multipolaires a conduit M. Henneguy à mettre en évidence le rôle des centrosomcs vis-à-vis des éléments nucléaires chroma-- tiques, qui se dirigent vers eux suivant des lois analogues à celle de la gravi- tation. Ces mêmes centrosomcs ne sont pas seulement des centres cinétiques tenant sous leur dépendance'les mouvements cjui Se manifestent à l'intérieur de la cellule pendant sa division; ils doivent être cotisidérés aussi comme centres cinétiques des mouvements des plaslidules externes de l'organisme cellulaire (cils vibratiles, flagelles, etc:). Dans les cléments spcrmatiques, ils sont en rapport intime avec le filament moteur de la cellule. La situation des corpuscules basaux des cils vilu'atilcs el leur ressemblance au point de vue de la forme, de la dimension et de la colorabilité avec les centro- somcs, ont conduit M. Henneguy, d'une manière indépendante et un peu avant von Lenhossek, à consid('rer ces cor[)usciiics basaux comme des cen- trosomcs et des centres moteuis d<'s cils. La théorie aujouidhui connue II2/i ACADÉMIE DES SCIENCES, SOUS le nom de Théorie d' Henneguy-Lcfihossek a provoqué de nombreux travaux et d'intéressantes discussions. Au cours de ses recherches d'Embryogénie proprement dite, M. Hen- neguy a étudié le corps encore énigmatique connu sous le nom de noyau vilellin ou vésicule de Balbiani^ qu'on trouve dans les œufs ovariens de la plupart des animaux. Il a pi-ouvé que ce corps, qui paraît être constitué par de la substance nuciéolaire, est un organe ancestral qui, avec les éléments nucléolaires de la vésicule germinative, correspond au macronucléus des Infusoires ciliés, le micronucléus étant représenté par le réseau chromatique nucléaire et prenant seul part au processus de la fécondation. Aux divers modes déjà connus de régression des œufs ovariens non fécondés, M. Henneguy en a ajouté un nouveau, la dégénérescence par segmentation, dans lequel le vitellus se divise en un certain nombre de masses qui rappellent les blastomères d'une véritable morula. Chacune de ces masses renferme un fragment du noyau qui peut donner des figures mitosiques rudimentaires. Ces faits prennent une signification nouvelle depuis les recherches récentes deLœb sur la parthénogenèse expérimentale par action physico-chimic|ue. Dans ses recherches sur le développement de la Truite, M. Henneguy a montré que ce qui caractérise l'ontogénie des Poissons osseux, c'est ce qu'il a appelé le développement massif. Tandis que, chez les autres Vertébrés inférieurs, les différents organes (système nerveux, tube digestif, etc.) se forment par invagination des feuillets blastodermiques, chez lesTéléostéens les organes prennent naissance par un épaississement local ou sous forme de bourgeons pleins de ces feuillets. L'embryogénie des Poissons osseux est donc condensée ou cœnogénétiquc. Elle concourt, avec les données four- nies sur l'anatomie comparée, à prouver que ces animaux représentent une branche très spécialisée et, jusqu'à un certain point, un type dégradé du phylum des Poissons; les Cartilagineux ont conservé le développement explicite (palingénétique) de la lignée ancestrale. C'est une intéressante application de la loi que nous avons formulée de la façon suivante : « Lorsque dans l'évolution d'animaux voisins un même organe prend naissance, tantôt par invagination ou reploiement d'un feuillet cellulaire (processus wolfien), tantôt par formation d'une masse cellulaire pleine qui plus tard peut se cliver ou se creuser d'une cavité, ce dernier mode de for- mation doit être considéré comme une condensation du premier. » On a généralement admis, à la suite des recherches d'Alex. Kowalevsky SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE IQoS. 112.5 et do Mctchnikoff, que les phagocytes jouaient un rôle important flans rhistolyse des tissus larvaires, pendant la nymphose, chez les Insectes à métamorphose complète. A. Berlese a nié récemment l'intervention de la phagocytose dans l'histolyse. M. Henneguy, dans son Ouvrage sur les Insectes, f|ui est une mise au point, accom]iagnée de nomhrenx documiMits originaux, de ce que l'on connaît sur la reproduction et le développement de ces animaux, a exposé les résultats de ses recherches personnelles sur la métamorphose des Musci'des. Il a reconnu ([uc c'est, en effet, à tort que la phagocytose a été considérée comme le processus principal de l'histolyse. Elle n'intervient qu'à la fin de la métamorphose, cjuand les tissus sont déjà très altérés. C'est ainsi que les cellules des corps adipeux qu'on croyait dévorées de bonne heure par les phagocytes persistent au contraire durant toute la nymphose et ne sont jamais envahies par les leucocytes. Ces cellules fonctionnent comme organes de nutrition, assimilant les substances albumi- noïdes provenant de la destruction des tissus larvaires, pour les transmettre, après les avoir élaborées, aux tissus de nouvelle formation. La phagocytose n'est donc pas un processus général de destruction des organes larvaires, et comme nous avons été amené à le dire nous-même, par l'étude des méta- morphoses de nombreux animaux terrestres ou marins, elle n'est qu'un processus spécial cœnogénétique toujours précédé par un état pathologique des éléments appelés à disparaître et qui ne s'observe que dans le cas d'his- tolyse intense et rapide. M. Henneguy n'a pas négligé l'étude des êtres unicellulaircs. On lui doit des recherches très intéressantes sur la reproduction des Vol.vox, dont il a fait connaître le développement de l'œuf. Il a découvert de nouveaux types d'Infusoires ciliés dont un, Fabrea saliiia, vivant dans les marais salants, présente une remarquable facilité d'adaptation aux changements brusques de la teneur saline du milieu. Il a décrit également un nouveau genre de Myxosporidies, parasites des muscles des Crustacés, dont une espèce joue un rôle considérable comme cause de la peste des Écrevisses. Tous ces travaux de M. Henneguy portent le caractère d'une remar- quable précision, due en grande partie à la perfection de la technique employée. En vulgarisant, dans un Traité pratique publié en collaboration avec Bolles-Lee, les méthodes de coloration les plus délicates et les perfec- tionnements les plus récents de l'art niicrographique, M. Henneguy a rendu à la science des services dont il serait injuste de ne pas lui tenir compte. 1120 ACADÉMIE DES SCIENCES. Par là encore il a cotitribué de là façon la plus sérieuse aux progrès de l'Embryogénie et formé toute une école de jeunes cytologistrs qui pour- suivent son œuvre dans ses diverses directions. En présence de pareils titres, votre (Commission, par un vote unanime, attribue à M. Henxeguv le prix fondé par M. Serres pour récompenser les travaux d'Embryogénie pure et appliquée. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires: MM. d'Arsonval, Cbauvcau, Boucbard, Lavcran, R0UX5 Dastre et Giard, rapporteurs.) La Commission partage le prix entre M. J. Lefèvre et M. J. LAriiËNt. M. »I. Lefèvke a publié, depuis dix ans, sur la cbaleur animale, une suite d'études qui se sont imposées à l'attention des pliysiologistes. La Commis- sion a distingué dans cette œuvré une série de sept Mémoires sur la Dislri- bution des températures chez les animaux supérieuPs dits à température constante ou homéothermes. L'ensemble constitue, tant au point de vue critique qu'au point de vue expérimental, une œuvre remarquable (jul a pris, dès à présent, sa place dans les répertoires physiologiques et qui a fait de son auteur le savant le mieux qualifié dans cet ordre de questions. Jusqu'au moment où M. Lefèvre a commencé son travail, le problème de la Topographie thermique n'avait été étudié que dans le cas particulier o(î l'animal à sang chaud est placé dans des conditions normales, danrt un milieu tempéré. C'est à ces circonstances que se rapporte le célèbre travail de Claude Bernard. M. Lefèvre a envisagé le cas général. Il a voulu livei' la loi (|ui règle le SÉANCE DU I(S DÉCEMBRE IfjoS. II27 jeu des températures dans les conditions ambiantes les plus diverses, sous TelTet de réfrigérations de plus en plus considérables. L'hoinéotherme réagit d'abord à l'excitation du froid en forçant sa pro- duction tbcrmogénétique. M. Lefèvre a déterminé l'étendue et le degré d'efficacité de cette production par laquelle l'équilibre thermique se trouve maintenu. Les Tableaux calorimétriques du premier Mémoire révèlent l'extraordinaire puissance thermogénétique développée par l'organisme dans ces conditions. — En second lieu, lorsque les causes de refroidissement l'emportent et aboutissent à la mort de l'animal, l'auteur suit pas à pas, avec le secours des moyens physiques les plus précis, la distribution des températures dans les différents tissus, de manière à connaître la part de chacun dans cette sorte de résistance de l'organisme au refroidissement. Le grand nombre de résultats nouveaux, constatés au cours de cette étude, dont quelques-uns sont inattendus et contraires aux prévisions ou aux en- seignements des biologistes, n'en permet pas ici un exposé détaillé. Il faut se borner à en signaler seulement quelques-uns. On voit, par exemple, dans des réfrigérations durant 20 à 3o minutes, l'organisme perdre jusqu'à 3oo^*' et le corps conserver, malgré cela, ses températures initiales. Seule, la peau subit un abaissement de température tout en résistant elle-même énergiquement à l'invasion du froid. M. Lefèvre nous fait connaître la marche du refroidissement depuis l'équilibre initial entre la perte et la production des calories. Les lois du refroidissement sont 1res différentes de celles que des études incomplètes avaient conduit divers expérimentateurs à formuler prématurément. — Dans ses derniers Mémoires, l'auteur étudie la marche et les lois du réchauffement. Il montre, en particulier, que la perte de calorique dans un milieu (bain) qui se réchauffe lentement dépend surtout de la température initiale de ce milieu ( loi des lempéralures initialcn). L'auteur n'a pas traite seulement un important problème de Physique biologique. On trouve, au milieu de cette série de déterminations phy- siques, des déterminations physiologiques non moins précises et souvent aussi inattendues, relativement aux phénomènes vaso-moteurs qui accom- pagnent les réactions thermiques. La Commission a saisi avec empressement l'occasion d'appeler l'attention de l'Académie sur une œuvre d'un mérite considérable poursuivie, à travers beaucoup de difficultés et pendant des années, avec une précision physique irréprochable, par un savant aussi distingue que désintéressé. II28 ACADÉMIE DES SCIENCES. Depuis plus de lo ans, M. J. Lacrext s'est fait connaître par des travaux nombreux et importants sur des points très délicats de Physiologie végétale. Jusqu'en ces derniers temps on admettait généraleuienl, avec Liebig et Boussingault, que la totalité du carbone assimilé par les plantes vertes a le gaz carbonique pour origine, tandis que les végétaux sans chlorophylle uti- lisent exclusivement les matières organiques; il y aurait eu ainsi opposition complète entre les deux groupes, au point de vue de leur nutrition carbonée: l'application du principe de continuité permettait cependant de supposer que la dilTérence ne doit pas être aussi tranchée et que certaines substances organiques tout au moins peuvent servir d'aliments aux deux catégories de végétaux. Et, en effet, à l'aide de méthodes variées, par des procédés expérimentaux très précis et d'une grande élégance, M. J. Laurent a établi que le glucose, le saccharose et la glycérine sont utilisés soit directement, soit indirecte- ment par les végétaux à chlorophylle; il a montré, en même temps, que le glucose et le saccharose favorisent la formation de la chlorophylle. L'huniate de potassium intervient dans la nutrition de la plante, en activant la fonc- tion chlorophyllienne. Enfin, les plantes vertes sont incapables de sécréter les diastases nécessaires à la digestion externe de la dextrine et de l'amidon. En cela, elles semblent différer essentiellement des Champignons; mais, si nous admettons, avec Brown et Morris, que cette sécrétion externe des diastases se manifeste comme un procédé de résistance à l'inanition, on f)eut penser qu'en assurant la nutrition carbonée de la plante, la chloro- phylle arrête la sortie, peut-être aussi la production de ces diastases et que ce caractère, une fois établi héréditairement, ne peut plus être modifié expérimentalement que par des cultures nombreuses dans des conditions toutes différentes de milieu. Tous ces résultats ont été successivement vérifiés par d'autres expérimen- tateurs soit en France, soit à l'étranger. D'ailleurs, dès 1897, dans son Traité de Pliysiologie végétale, Pfeffer admettait, sans démonstration rigoureuse, la possibilité pour les plantes vertes d'utiliser la nourriture organique et seuls les esprits qui s'attardent à admettre un dualisme dans les êtres vivants ont pu être surpris de voir tomber leur dernière illusion. Au cours de ces importantes recherches, l'attention de M. J. Laurent fut naturellement attirée sur l'influence morphogène des matières organiques dans la croissance et la structure anatomique des végétaux. Il fut ainsi amené à employer ces substances relativement concentrées; puis, pour éviter des causes d'erreurs dépendant de la concentration du milieu, à réa- SÉANCE DU iH DÉCEMBRE 1905. I I -Ji) liser dos cultures sur des solutions isofoniques de concentration progressi- vement croissante en glucose et glycérine d'une part, NaCl et AzO^K d'autre part. Ces nouvelles expériences conduisirent d'abord à une vérification des lois établies antérieurement par Stange; mais, en outre, elles permirent à M. Laurent de constater des faits d'une haute signification au point de vue morphogénique : i" A mesure que s'élève la turgescence, la vitesse de croissance en lon- gueur de la tige et de la racine augmente tout d'abord, passe par un maximum et diminue ensuite ; le diamètre des mêmes organes croit, au con- traire, d'une façon continue avec la pression de turgescence. 2° L'augmentation de turgescence modifie la croissance de la cellule qui tend vers la forme sphérique. 3" Pour une même pression osmolique du milieu extérieur, la forme et la structure de la plante dépendent de la nature spécifique des substances actives. 4° Les cultures sur glycérine établissent que les divisions cellulaires dépendent à la fois de la pression osmotique interne, de la nature des sub- stances actives et des propriétés spécifiques du protoplasme qui réagit. 5" Les matières sucrées provoquent la lignification. En joignant à ces constatations expérimentales, d'une part l'influence des sels minéraux sur la fonction chlorophyllienne, d'autre part l'influence de la température sur les échanges gazeux, il est possible, comme l'étabUt M. Laurent dans un travail récemment publié, de coordonner un grand nombre d'observations qui semblaient indépendantes les unes des autres et d'en donner une interprétation rationnelle. Nous n'insisterons pas sur l'intérêt que présentent, au point de vue agri- cole, les travaux de M. Lacrext et sur le parti qu'il a pu en tirer pour les applications à l'Agronomie. Le précédent exposé justifie amplement, ce nous semble, les décisions de votre Commission. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. C. K., 1905, 2» Semestre, i T. CXLI, N» 25.) 1^7 l3o ACADÉMIE nES SCIENCES. PRIX PHILIPEAUX. (Commissaires : MM, d'Arsonval, Chauveau, Bouchard, Laveran, Roux, Giard; Daslre, rapporteur.) La Commission, en décernant le prix à M. Victor Henri, a voulu signaler le mérite des études publiées par ce savant, depuis quelques années, sur les applications à la Biologie, des méthodes nouvelles de la Chimie ph^^sique. M. Victor Henri, qui est un physicien et un chimiste en même temps qu'un biologiste, a appliqué les ressources qu'offrait le développement des procédés nouveaux à la connaissance de diverses questions très controversées en Biologie générale : actions des diastases, l'agglutination, l'hémolyse. — Dans ses recherches sur les diastases, M. V. Henri a surtout déter- miné les vitesses de réaction, et cette détermination présentait ici des diffi- cultés particulières résultant précisément des changements que subit l'activité diastasique au cours de l'opération. Surmontant ces difficultés au moyen d'hypothèses vraisemblables et appropriées à la nature du problème, l'auteur a établi une loi générale qui relie la vitesse initiale c d'une réaction diastasique à la concentration a du corps transformé f Krt \ T- V = 7 tv et m étant deux constantes. \ 1 H- t7ia j Les conséquences de cette loi ont été vérifiées expérimentalement et elles sont iuq^ortantes. On voit, en particulier, que, pour de faibles concentrations du corps, la vitesse d'une réaction diastasique varie avec cette concentration. Au contraire, pour des concentrations moyennes ou fortes, celte vitesse devient presque indépendante de la concentration. L'expérience montre que cette loi s'applique à l'action de l'invertine, de l'émulsine, de la maltase, de l'amylase et de la trypsine. De plus, elle s'ap- plique, dans certains cas, au phénomène de l'hémolyse. — M. V. Henri a exécuté une série importante de recherches sur le phénomène de l'hémolyse des globules sanguins. Il a établi les analogies et les dissemblances de ce phénomène avec le phénomène diastatique. Il a déterjniné les lois de vitesse de ces deux catégories d'actions. Il a trouvé un parallélisme complet entre la vitesse d'hémolyse et la vitesse de péné- tration de la substance active, l'hémolysine, dans le globule rouge. — L'auteur, enfin, a réussi à ramener le phénomène de l'agglutination à une réaction de colloïdes en présence des sels. Le caractère de cette œuvre est son développement logique, rigoureux, SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE I9o5. II-3l à partir des lois physiques élémenlairr-s. L'auteur s'est proposé le but ultime de la connaissance biologique qui est de ramener le fait organique au fait physico-chimique. Sur quelques points, il est bien près de l'avoir atteint, et c'est un mérite que l'Académie voudra récompenser. Une mention est accordée à M. Luciiîx Butte, pour son Mémoire inti- tulé : Recherches sur les fonctions glycogcniques du foie. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRL\ LALLEMAND. (Commissaires : MM. d'Arsonval, Chauveau, Laveran, Roux, Giard; Dastre, Bouchard, rapporteurs.) La Commission partage le prix Lallemand entre M. et M"'* Lapicque, d'une part, et M. Jules Voisin, d'autre part. Elle accorde une mention très honorable à M. Croizon, pour son Volume intitulé : Des scléroses combinées de la moelle. Le travail de M. et M"^ Lapicque lire sa valeur de l'importance du pro- blème traité, qui est, en même temps, l'un des plus ardus de la Physiologie générale. Il s'agit de l'excitabilité des nerfs et des muscles et de la manière dont elle est mise en jeu par l'électricité. L'électricité sous la forme de cou- rant continu suscite la fonction vitale du nerf et cette évocation artificielle est considérée comme le substitut parfait du fonctionnement naturel. Mais comment le fonctionnement du nerf est-il lié aux facteurs du courant élec- trique? Du Bois-Raymond avait posé une loi célèbre qui rattachait l'excita- tion du nerf aux seuls changements brusques de l'intensité de l'excitant : c'était la période variable du courant (ouverture, fermeture du circuit) qui intervenait : la durée du passage était indifférente. Cette erreur du célèbre physiologiste a été réformée parles observations successives de Fick, d'En- gelmann, de Dubois (de Berne) et finalement de Hoorweg et de G. Weiss. Ce dernier a donné, sous le nom de Loi de V excitation électrique, la formule de la dépendance des éléments électriques {q quantité d'électricité et t durée du passage) qui doivent intervenir pour susciter l'élément physiologique (excitation minima, seuil d'excitation). M. et M""= Lapicque ont fixé, par leurs expériences, les conditions dans lesquelles la loi de Weiss, q — a-\-bt, est exactement vérifiée, et les circonstances dans lesquelles elle s'écarte de la réalité de manière à nécessiter l'introduction d'un terme de correction. I l32 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ces physioloi;isles onl saisi là l'intervention d'une condition d'ordre ])hysi()logi(|ue, à savoir la rapidité plus ou moins grande du processus de fonctionnement du tissu musculo-nerveuv (processus d'excitation). Il y a des muscles rapides; il y a des muscles leiiis; il y a pour chaque muscle un paramètre caractéristique, une constante que l'on peut aj)peler le leinps [jhysiulo inique de ce muscle. M. et M"'" Lapicque ont déterminé ces temps pour un certain nombre de cas et trouvé des valeurs qui varient de 3 mil- lièmes à 3 dixièmes de seconde (gastrocnémien de grenouille; manteau de l'aplysie). Pour les muscles de la première catégorie, il faudrait substituer à la loi linéaire de G. Weiss une formule du second degré. — Il semble donc que l'on ait désormais un moyen de comparer les activités vitales des tissus nerveux différents en dosant exactement l'excitant employé. La loi d'excitation électrique offre un tel intérêt que le commentaire et les recti- fications de détail qu'y apportent M. et M""^ Lapicque les désignent sans conteste au choix de l'Académie. Une partie du prix est attribuée à M. Jui.es Voisix pour ses travaux sur VEpilcpsic. Le Volume de M. Jules Voissx et les vingt-neuf Notes qui l'accompagnent représentent un travail de [)lus de dix années pendant lesquelles l'auteur a appliqué à son étude les moyens les plus divers de la recherche modei'ue. L'étude clinique est faite de façon très complète. La pathogénie et le trai- tement sont traités avec un égal soin. De même les Chapitres relatifs à l'assis- tance des épileptiques et à la médecine légale seront consultés avec profit. Je signale particulièrement les recherches très oi'iginales relatives aux modifications de la nutrition en dehors de la crise et pendant la crise, pen- dant le traitement ou en dehors du traitement, les particularités de la sécré- tion urinaire, les changements hématologiqucs. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. PKIX POUKAT. (Commissaires : MM. d'Arsonval, Bouchard, Lavei'an, Roux, Giard, Dastre; Chauvcau, rapporteur.) Question posée : Les origines du glycogèiie musculaire. VI. MAUixox est le seul candidat qui ait entrepris d'y répondre. La Com- juission lui décerne le prix. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE I905. Il33 Il y a deux points à envisager dans le Mémoire que M. Maignon a envoyé au concours : 1° Les faits qu'il introduit sur la production autochtone du glycogène musculaire et les conditions de cette production; 2" Ceux qu'il apporte à la question de l'origine chimique de ce glycogène musculaire. Sur ce dernier point, M. Maignon n'ajoute rien aux résultats des recherches antérieures, surtout à ceux de MM. Bouchard etDesgrez, qu'il confirme. Mais, en ce qui concerne le premier point, il y a dans le travail de M. Maignon abondance de documents nouveaux sur la distribution du gly- cogène dans les diverses régions du muscle; sur les influences saisonnières qui en font varier la quantité; sur la comparaison du taux du glycogène dans les muscles et le foie, lorsque les animaux sont alimentés ou en état d'inanition; enfin et surtout sur les nu)difications qui surviennent dans ce taux du glycogène au sein des muscles, quand ceux-ci ont été simultanément anémiés et énervés d'une manière totale. C'est dans cette dernière série que M. 3Iaig\ox a pu saisir fugitivement la production autochtone du glycogène, aux dépens des autres matières constitutives du muscle. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. STATISTIQUE. PRIX MO^TYON (Statistique). (Commissaires : MM. de Freycinet, Brouardel, Alfred Picard, Haton de la Goupillière, Laussedat, Carnot, Rouché.) La Commission décerne le prix Montyon de Statistique à M. Edmond Gaix. Elle accorde une mention très honorable à M. Jules Fleuiiy. II 34 ACADÉMIE UES SCIENCES. Rapport de M. Ad. Caiixkt, sur la brochure intitulée : » T^ariations de la fleur et lictèroslylic de Pulmonaria officinalis », par M. Edmond Gain. La Statistique a été souvent mise à profit par les anlhropologisles, comme méthode propre à l'étude de certaines questions ou de certaines lois ualu- l'elles. M. EuMOiVD Gai\ s'est proposé de donner un exemple, le premier peut- être en France, de son utilisation en Botanique, pour l'étude d'un phéno- mène de biologie végétale. Le Mémoire de M. (iain contient Go ligures et graphiques, déduits de plus de 5ooo mensurations relatives aux variations d'un type végétal en diverses localités de France. Il s'agissait de dégager de ces mensurations des données numériques pré- cises sur le type moyen de chaque organe de la fleur de Pulmonaria offi- cinalis (L.), qui est une fleur hétéroslylée, sur les longueurs relatives du style et de Tétamine et sur l'étendue de leurs variations possibles. L'auteur voulait, en outre, établir si, en des localités diiïérentes de sa station habituelle, le type floral subit des modifications orientées dans un sens déterminé. L'emploi des méthodes de la Statistique et des formules mathématiques de Gauss l'a conduit à un certain nombre de conclusions intéressantes. Aussi projette-t-il de donner une suite à ce travail, en étudiant de môme d'autres plantes bélérostylées. Cette application de la Statistique à des questions de biologie végétale est une nouveauté que la Commission a trouvée digne de récompense. Rapport de M. Brocardel sur VOuvrage de M. .Jules Fleury, rédacteur au Bureau de Statistique de la ville de Roue/i. Démographie. Nosographie (i8()o-i()o/|). — Cet album gra})lii([ue, très soigné, comprend i6 Tableaux. Les résultats les plus saillants sont ceux-ci : Natalité : elle tombe de 2900 (1890- 1896) à 2625. Mariages : ceux-ci passent de 85o à 900. Les divorces montent de 3o à 60. SÉANCE DU I(S DÉCRMBRE IQOD. Il35 T^a iiiorlfililé loinbe de 8670 à 3i5o. La mortalité par tuberculose s'élève légèrement. La mortalité des enfants avant i an, après avoir dépassé Goo, tombe à 400. La mortalité par diphtérie, après avoir atteint 70 en iSç)], ne dépasse plus le cliifl're de 10. Le travail exécuté par M. Fi.euhy est très consciencieusement fait; il mérite d'être encouragé. L'Académie adopte les conclusions de ces Rapports. HISTOIRE f)ES SCIEIVCES. PRIX RINOUX. (Commissaires : MM. Rerlhelot, Rouquet de la Grye, Granilidicr, Guyou, Poincaré, de Lapparenl; Darboux, rapporteur.) A l'unanimité, la Commission décerne le prix à l'ensemble des travaux historiques de Paul Taxmcry. L'Académie adopte cette décision. PRIX GEi\ERAUX. MÉDAILLE LAYOISIER. (Commissaires : MM. Troost, Poincaré, Darboux; Berthelot, rapporteur.) M. Adoi.f Lif.bex, membre de l'Académie des Sciences de Vienne, est un chimiste éniinent qui, par un labeur de cinquante années, a puissamment concouru à l'évolution de la Chimie organique. Ses découvertes les plus Il36 ACADÉMIE DES SCIENCES. imporlantes onl porté sur les aldéhydes et sur les produits de leurs trans- formations, qui sont devenus entre ses mains Tune des classes d'agents les plus importants et les plus féconds dans le développement des méthodes synthétiques. Au cours des progrès incessants de la Chimie, il y a justice à proclamer le mérite des recherches qui leur ont servi de point de départ. Le Bureau de FAcadémie lui propose de décerner à M. Adoi.f Lieben la médaille Lavoisier pour 190). L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. MEDAILLE BERTHELOT. Sur la proposition de son Bureau, l'Académie décerne la médaille Ber- thelot aux savants suivants : MM. Sexderens (prix Jecker); DoNARD (prix Montyon, Arts insalubres) ; Lebeau (prix Bordin); Ju.MAU (prix Hébert); Urbai.v (^prix Hughes); Abraham (prix Gaston Planté); Gouy (prix La Gaze, Physique); CaNOVEITI / iTiTM 1 _- prix Wilde. LiEDUC ) ' Une médaille spéciale est décernée à M. Aihu.k Lierez, S DKCliMBHlî I()o5. n45 PRIX BORDIN (3ooof'). t/Académie a mis an con( oiirs, |io:ir l'année 1907, la qneslion suivante : Reconnaîlre d'une manière gènériile si les coordonnées des points (Fane surface algébrique pemenL s'exprimer en fonctions abéliennes de deux para- mètres, de telle sorte cjuà tout point de la surface corresponde plus d'un sys- tème de valeurs des paramètres (aux périodes près). Étudier en particulier le cas où l'équation de la surface serait, de la forme z^-=f{x,y), f étant un polynôme, et donner des exemptes explicites de telles surfaces. Les Mémoires devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" janvier iQoy. PRIK VAILLANT (4ooo'''). L'Académie a mis au concours, pour l'année 1907, la question suivante : Perfectionner en un point important le problème tV Analyse relatif à l'équi- libre des plaques élasàques encastrées, c'est-à-dire le problème de l'intégration de l'équation d'il d^ u d'il j., N avec les conditions que la fonction u et sa dérivée suivant la normale au con- tour de la plaque soient nulles. Examiner plus spécialement le cas d'un contour rectangulaire. Les Mémoires devront être envoyés au Secrétariat avant le y'^ janvier 1907. PRIX PONCELET (2 0oo''''). Ce prix annuel, fondé par M'"'= Poncelet, est destiné à récompenser alternalivemeiit l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathé- matiques pures ou applicpiées, publié dans le cours des dix années qui auront [jrécédé le jugement de l'Académie. C. R., 1905, 2» Semeslre. (T. CXLl, N° 25.) ^49 £l46 ACADÉMIE DES SCIENCES. Une donation spéciale de ^P" Poncelet permet â l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des OEuvres complètes du Général Poucelet. Le prix Poncelet sera décerné en 1908 à un Ouvrage sur les Mathéma- tiques pures. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Prix du Budget : 3 ooo'^ ) L'Académie met au concours, pour l'année 1908, la question suivante : Réalise]- un progrés important dans l'étude de la déformation de la surface générale du second degré. Les Mémoires devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i''^ janvier 1908. MECANIQUE. PRIX MONTYON (7oo''^). Ce prix annuel est fondé en faveur de « celui qui, au jugement de l'Aca- » demie, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant » des instruments utiles aux progrès de l'Agriculture, des Arts mécaniques » ou des .Sciences ». PRIX PONCELET (2000"). Décerné alternativement à un Ouvrage sur les Mathématiques pures ou sur les Mathématiques appliquées (roir p. i i45). Le prix Poncelet sera décerné en 1907 à un Ouvrage sur les Mathéma- tiques appliquées. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE ipoS. Il47 PRIX FOURNEYRON (looo"). L'Académie met de nouveau au concours, pour 1908, la question sui- vante : Étude théorique ou exvérimentale des turbines à vapeur. PRIX VAILLANT (4ooo"). L'Académie met au concours, pour l'année 1909, la question suivante : Perfectionner, en un point important, V application des principes delà dyna- mique des fluides à la théorie de l'hélice. NAVIGATION. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATURE A ACCROÎTRE l'eFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle. PRIX PLUMEY (/jooof'). Ce prix annuel est destiné à récompenser « l'auteur du perfectionne- » ment des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le » plus contribué au progrès de la navigation à vapeur ». II 48 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. PRIX PIERRE GUZMAN (looooo"). j^jme ygjjve Guzmon a légué à rAc;idcmie des Sciences une somme de cent mille francs pour la Fondatiou d'un prix qui portera le nom de prix Pierre Giizman, en souvenir de son fils, et sera décerné à celui rpii aura trouve le moyen de communiquer avec un astre autre que la planète Mars. Prévoyant que le prix de cent mille francs ne serait pas décerné tout de suite, la fondatrice a voulu, jusqu'à ce que ce |)rix fût gagné, que les inté- rêts du capital, cumulés pendantcinq années, formassent un prix, toujours sons le nom de Pierre Gtizman, qui serait décerné à un savant français, ou étranger, (pii aurait fait faire un progrès nn))oriaiit à l'Astronomie. Le prix quinquennal, représenté parles intérêts du capital, sera décerné, s'il v a lieu, en 1910. PRIX LÂLANDE (5/io'>). Ce prix annuel doit être attribué à la personne qui, ,en France ou ailleurs, aura fait l'observation la plus intéressante, le Mémoire ou le travail le plus utile aux progrés de l'Astronomie. PRIX VALZ (^/(Go'--). Ce pvi\ annuel esl décerné à l'auteur de l'observation astronomique la plus intéressante qui ain-a été faite dans le courant de l'année. PRIX G. DE PONTÉCOULANT (700"). Ce prix biennal, destiné à encourager les recherclies de Mécanique céleste, sera décerné dans la séance puldique annuelle de 1907. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE IQOÔ. Il 49 PRIX DAMOISEAU (aooo''--). Ce |)rix est triennal. L'Académie met au concours, pour 1908, la ques- tion sniviinte : Théorie de la planète basée su r toutes les observations connues. PRIX JANSSEN. Ce prix biennal, qui consisLe en une médaille d'or destinée à récom- penser la découverte ou le travail faisant faire un progrès important à l'Astronomie physique, sera décerné en igo8. M. Janssen, dont la carrière a été presque entièrement consacrée aux progrès de l'Astronomie physique, considérant que cette science n'a pas à l'Académie de prix qui lui soit spécialement affecté, a voulu combler celte lacime. GEOGRAPHIE. PRIX GAY (iSoof--). L'Académie a mis an concours ponr sujet du prix Gay, qu'elle doit décerner en 1907, in question suivanle : Etude des conditions naturelles dons les régions polaires. FjPs Mémoires devront être envoyés au Secrétariat de l'InslituL avant le \^^' janvier 1907. PRIX TCHIHATCHEF (3ooof). M. Pierre de Tcliihatchef a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs. ^^*° ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans son testament, M. de Tchihatchef stipule ce qui suit : « Les intérêts de cette somme sont destmes à offrir annuellement une .. reeompense ou un eneouragement auœ naluraUstes de toute nationalàé qui >> se seront le plus distingués dans l'exploration du continent as.at.ql.e (ou lies limitrophes) notamment des régions les moins connues et. en « conséquence, a 1 exclusion des contrées suivantes : Indes britanniques .. Siber,e proprement dite, Asie Mineure et Syrie, contrées déjà plus ou » moins explorées. J 1 '^'=' i^-' « Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque » ^^^Sciences naturelles, physiques on mathématiques. '. Seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles » que : Archéologie, Histoire, Ethnographie, f^hilologie, etc >- Il est bien entendu que les travaux récompensés ou encouragés « devront être le ru.t d'observations faites sur les lieux mêmes, et non Ses » œuvres de simple érudition. » PRIX BINOUX (2000'^). Ce prix annuel, attribué alternativement à des recherches sur la Géogra- phie ou la Nmngation et à des recherches sur XHistoire des Sciences sera décerne, en 1908, à l'auteur de travaux sur la Géographie ou la Navigation PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU (1000^'). Ce prix biennal sera décerné en 1908 c< au voyageur français ou au savant » gui, l un ou l autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la » bcience ». PRIX GAY (iSoof'-). L'Académie a m,s au concours pour sujet du prix Gay, qu'elle doit décerner en 1908, la question suivante : Études géographiques sur le Maroc. Les Mémoires devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i"-" janvier 1908. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE iqo5. Il5l PHYSIQUE. PRIX HÉBERT (iDoof-^). Ce prix annuel est destiné à récompenser l'auteur du meilleur Traité ou de la plus utile découverte pour la vulgarisation et l'emploi pratique de l'Electricité. PRIX HUGHES {iBoo^'). Ce prix annuel, dû à la libéralité du physicien Hughes, est destiné à récompenser l'auteur d'une découverte ou de travaux qui auront le plus contribué au progrès de la Physique. PRTX GASTON PLANTÉ (Sgoo^'). Ce prix biennal eut réservé à l'auteur français d'une découverte, d'une invention ou d'un travail important dans le domaine de l'Electricité. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, en 1907. PRIX L. LA GAZE (10 000"). Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de 1907, à l'au- teur, français ou étranger, des Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Physique. Il ne pourra pas être partagé. PRIX RASTNER-BOURSAULT (2000^). Ce prix triennal sera décerné, s'il y a lieu, en 1907, à l'auteur du meilleur travail sur les applications diverses de l'Électricité dans les Arts, l'Industrie et le Commerce. 11.32 ACADEMIE DES SCIENCES. CHIMIE. PRIX JECRER (loooo'^'-). Ce piix annuel e^l destiné à récompenser les travaux les |)lus projjres à hàtei' les progrès de la Chimie organique. PRIX CAHOURS (3ooof''). M. Auguste Cahoiirs a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs. Conformément aux vœux du testateur, les intérêts de celte somme se- ront distribués chaque année, à titre d'encouragement, à des jeunes gens qui se seront déjà fait connaître par quelques travaux intéressants et plus particulièrement par des recherches sur la Chimie. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). (Un prix de 2000'^'' el une menlion de i ôoo'^''.) Il sera décerné chaque année un prix et une mention aux auteurs qui auront trouvé les moyens de rendre un arl ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire i-emarquer que les récompenses dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions qui diminueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été jjroduite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaitie que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE IQoS. I 1 5.-} PRIX L. LA GAZE (10000^). Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de 1909, à Tail- leur, français ou étranger, des meilleurs travaux sur la Chimie. Il ne pourra pas être partagé. PKIK ALIIUMBF.RT (1000"). L'Académie met au concours, pour sujet de ce prix quinquennal à décerner en 1910, la question suivante : Étude expérimentale sur les propriétés électriques des alliages métalliques. !>IlIVÉKALO(i!E ET GEOLOGIE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Pri\ du Budget : 3 ooof^) L'Académie met au concours, pour l'année 1907, la question suivante : Les abîmes et les cavernes, étude générale des eau v souterraines, notamment au point de vue de l'hygiène. PRIX DELESSE (i4oo"). Ce |)rix biennal, ton. lé p ir M'"^ V"* Delesse, sera décerné, dans la séance publique de l'année 1907, à l'auteur, françiis o.i étranger, d'un travail concernant les Sciences géologi([ues, ou, à défaut, d'un travad concernant les Sciences minéralogiques. PRIX FONTANNES (aooof). Ce prix triennal, attribué à l'auteur de la meilleure publication paléonto- logique, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de 1908. G. K., 1905, 2- Semestre. (T. CXLI, N° 25.) ^'^'^ Il54 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX BORDIN (3ooof'-). L'Académie a mis au concours, pour l'année 1908, la question suivante: Étude des poissons fossiles du bassin parisien. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Prix du Budget : 8000'''. ) L'Académie met au concours, pour l'année 1909, la question suivante: Les stades d'évolution des plus anciens quadrupèdes trouvés en France. BOTANIQUE. PRIX DESMAZIÈRES (lôoo*^'). Ce jirix rt^rtur/ est attribué «à l'auteur, français ou étranger, du meil- » leur on du plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente, » sur tout ou partie de la Cryptogamie ». PRIX MONTAGNE (i ooof). M. C. Montagne, Membre de l'Institut, a légué cà l'Académie la totalité de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année, sur les arré- rages (le la fondation, un prix de idoo'"' ou deux prix : l'un de 1000''', l'autre de Soo'^'', au choix de la Section de Botanique, aux auteurs, Irançais ou naturalisés français, de travaux imjioitants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la description des Crvptog.imcs infé- rieures (Thallophytes et Muscinées). SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE IQoS. Il55 PRIX THORE (ooof)- Ce prix annuel est attribué alternativement aux travaux sur les Crypto- games cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'ana- tomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. (Voir page ii56.) Il sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de J907, au meilleur travail sur les Cryptogames cellulaires d'Europe. PRIX DE COINCY (900^^). M. A. -H. Cornut de Lafonlaine de Coincy a légué à l'Académie des Sciences une somme de joooo'''', à la charge par elle de fonder an prix pour être donné chaque année à l'auteur d'un Ouvrage de Phanérogamie écrit en latin ou en français. PRIX DE LA FONS-MÉLICOCQ (900^^). Ce prix triennal sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de 1907, « au meilleur Ouvrage de Botanique, manuscrit ou im[)rinié, sur » le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas- » de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de V Aisne ». ECOIVOMIE IIURALE. PRIX BIGOT DE MOROGUES (1700^^). Ce prix décennal sera décerné, dans la séance annuelle de igiS, à l'Ou- vrage qui aura fait faire le plus de progrès à l'Agriculture de France. 1 1 56 ACADÉMIE DES SCIENCES. AIVATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX SAVIGNY (l'^oo»'''). Ce prix annuel, fondé par M"' Jjelellier pour |)er|)étuei' le souvenir de Le Lorgne de Savignv, ancien Membre de rinslitiit de France el de l'Insti- tuL d'Egypte, sera employé à aider les jeunes zoologistes voyageurs ([ui ne recevront pas de subvention du Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. PRIX THORE (aoof'). Voir page 1 155. Ce prix alternatif sera décerné, s'il y a lieu, en 1908, au meilleur travail sur les mœurs et l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. PRIX DA GAMA MACHADO (1200"-). Ce prix triennal, attribué aux meilleurs Mémoires sur les parties colo- rées du système tégumentaire des animaux ou sm- la matière fécondante des êtres animés, sera décerné, s'il y a lieu, en 190c). MEDECINE ET CIIIUUUGIE. PRIX MONTYON. (Prix de 2000'^'', mentions de iSoo'^''.) Conformément au testament de M. A. de Montyon, il sera décerné, tons les ans, un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des décou- vertes qui seront jugés les plus utiles à Varl de guérir. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE igoS. ï i )j L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément ponr objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Cliirurgie. Les pièces admises an Concours nauront droit an prix qn'antant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite j)ai' l'auteur, d devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée tle l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit c[ue le prix est donné. PRIX BARBIER (200c/'). Ce prix annuel est attrdnic à « l'auteur d'une découverte précieuse dans » les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans la Botanique » ayant rapport à l'art de guérir ». PRIX BRÉANT (100 000''). M. Bréaut a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fondation d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé » le moyen de guérir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes » de ce terrible fléau ». Prévoyant que le prix i\(^. cent mille Jrancs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix fût gagné, que l'intérêt du capital tût donné à la personne qui am-a fait avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin cpie ce prix pût être gagné par celui ([ui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres ou ce qui les occasionne. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : i°Pour remporter le prix i\c. cent mille francs, il faudra : « Trouver une » médicationqui guérisse le choiera asiatique dans l'immense majorité des cas » ; Ou : « Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique, de » façon qu'en amenant lasuppiession de ces causes on fasse cesser l' épidémie » ; Il58 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ou enfin : « Découvrir une prophylaxie certaine el aussi évidente que l'est, » par exemple, celle de la vaccine pour la variole » . 1° Pour obtenir \q prix annuel, rejH'ésenté par l'intérêt du capital, il faudi-a, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur étiologie. PRIX GODARD (1000^^). Ce prix annuel serA donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la phy- siologie et la pathologie des organes génito-urinaires. PRIX DU BARON LARREY (ySo^). Ce |)rix annuel sera décerné à un médecin ou à un chirurgien des armées de terre ou de mer pour le meilleur Ouvrage présenté à l'Aca- démie et traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiène mili- taire. PRIX BELLION (1400^)- Ce prix annuel, fondé par M"* Foehr, sera décerné aux savants « qui B auront écrit des Ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la » santé de l'homme ou q l' amélioration de l'espèce humaine ». PRIX MÈGE (loooo'-). l^e D'' Jean-Baptiste Mège a légué à l'Académie « dix mille francs à donner » en prix à l'auteur qui aura continué el complété son Essai sur les causes qui )> ont retardé uu favorisé les progrés de la Médecine, depuis la plus haute anli- » quité Jusqu'il nos Jours. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE igoS. II 5g » L'Académie des Sciences pourra disposer en encouragements des inté- » rets de cette somme jusqu'à ce qu'elle pense devoir décerner le prix. » PRIX CHAUSSTER (loooo'^'). Ce prix sera décerné tous les quatre ans au meilleur Livre ou Mémoire qui aura paru pendant cette période quadriennale, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pratique, et aura contribué à leur avancement. L'Académie décernera le prix Ciiaussier en 1907. PRIX SERRES (7 5oof^). Ce prix triennal « sur l'Embryologie générale appliquée autant que possible )) à la Physiologie et à la Médecine » sera décerné en 1908 par l'Académie au meilleur Ouvrage qu'elle aura reçu sur celte importante question. PRIX DUSGATE (^Soo^'). Ce prix quinquennal sera, décerné, s'il y a lieu, en 1910, à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhumations précipitées. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON (75o'''-). 1/Académie décernera annuellement ce prix de Plivsiologic expérimen- tale à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra répondre le mieux aux vues du fondateur. Il6o ACADÉMIE DES SCIENCES. FRIK PHII.ll'EAUX (900^'). Ce prix annuel est destiné à rccoin[)cnser des li'av:nix de Physiologie expéiiiiieiilale. PRIX LALLEMAND (1800"^). t]e prix annuel est destiné à « récompenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots ». PRIX POURAT (looof'). (Queslion proposée pour l'année 1907.) Utilisation des penlanes dans les organismes animaux . PRIX L. LA CAZE (10 000'^'). Ce prix biennal sci'a décerné, dans la séance publique de i<)07, à l'au- tmu', français ou étranger, du meilleur travail sur la Phvslologic. Il ne pourra pas être partagé. PRIX MARTIN-DAMOURETTE (i4oo"). Ce prix biennal, destiné à récompenser l'auteur d'un Ouvrage de Phy- siologie théraoeulirjue, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance |iul)li(jue annuelle de r 90S. PRIX POURAT (looof' ). (Question proposée pour l\innée 1908.) La ilestinalion immédiate de V énergie consacrée à l'entretien de la vie chez o les sujets à sang chaud. Déterminer, en vue de l'étude expérimentale de cette question, l'influence de la soustraction de l'organisme animal à toute déperdition calorique sur sa dépense énergétique, appréciée d'après les échanges respiratoires. ^ÉANCE DU l8 DÉCEMBRE ipoS. Il6( Les moyens ri' empêcher les déperditions de chaleur sont laissés au choix des expérimentateurs . On recommande toutefois l'emploi de l'étude chauffante à air salure d' humidité utilisée par Delaroche et Claude Bernard dans leurs recherches sur la mort par échauffemenl. Les Mémoires devront êlre envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" janvier 1908. STATISTIQUE. PRIX MONTYON (Sco^'). L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Statistique de la France, celui qui, à son jugement, contiendra les recherches les plus utiles sera couronné dans la prochaine séance publique. Elle considère comme admis à ce concours annuel les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et publiés, arrivent à sa connaissance. HISTOIRE DES SCIENCES. PRIX BINOUX (2000"-). Ce prix alternatif sera décerné, en 1907, à l'auteur de travaux sur \' Histoire des Sciences. Voir page i i5o. C. R., 1905, 2' Semestre. (T. CXLI, N° 25.) l5l 1(1 62 ACADÉiWfi DES SCIENCES. PRIX (iENJvRAlIX. MEDAILLE ARAGO. L'Académie, dans sa séance du 14 noveml)i-e 1887, a décidé la fondation d'une médaille d'or à l'effigie d'Arago. Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. MEDAILLE LAVOISIER. L'Académie, dans «a séance du a6 novembre 1900, a décidé la fonda- tion 4'.une médaille d'or à l'effigie de Lavoisier. Cette médaille sera décernée par l'Académie, aux époques que son Bureau jugera opportunes et sur sa proposition, aux savants qui auront rendu à la Chimie des services éminents, sans distinction de nationalité. Dans le cas où les arrérages accumulés dépasseraient le revenu de deux années, le surplus pourrait être attribué, par la Commission administrative, à des recherches ou à des publications originales relatives à la Chimie. MÉDAILLE BERTHELOT. L'Académie, dans sa séance du 3 novembre 1902, a décidé la fondation d'iiiie médaille qui porte pour titre : « Médaille Berthelot ». Chaque année, sur la proposition de son Bureau, l'Académie décernera un certain nombre de « Médailles Berthelot » aux savants qui auront obtenu, cette année-là, des prix de Chimie ou de Physique ; a chaque Médadle sera joint un exemplaire de l'Ouvrage intitulé : La Synthèse chimique. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE lQo5. 1 l63 PRIX TRÉMONT (i loo"). Ce prix annuel est destiné « h aider dans ses travaux tout savant, ingé- nieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France ». PRIX GEGNER (3 800''). Ce prix annuel est destiné « à soutenir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveui- des progrès des Sciences positives ». PRIX LANNELONGUE (2000^'). Ce prix aiuuwl. fondé par M. le proiesseur Lannelongue. Membre de l'Institut, sera donné, au c/ioix de l' Académie et sur la proposition de sa Commission administrative, à une ou deu-r personnes au plus, dans f infortune, appartenant elles-mêmes ou par leur mariage, ou par leurs père et mère, au monde scientifique, et de préférence au milieu scientifique médical. PRIX WIEDE. ( Un prix tle 4ooo''' ou deux prix de aooo'"'. ) M. Henry Wildeafait donation à l'Académie d'une somme dece«/ trente- sept mille cinq cents francs. Les arrérages de cette somme sont consacrés a la fondation à perpétuité d'un prix annuel qui porte le nom de Prix Wilde. L'Académie, aux termes de cette donation, a la faculté de décerner, au lieu d'un seul prix de quatre mille francs, deux prix de deux mille francs chacun. Ce prix est ilécerné chaque année par l'Académie des Sciences, sans distinction de nationalité, à la personne dont la découverte ou l'Ouvrage sur l'Astronomie, la Physique, la Chimie, la Minéralogie, la Géologie ou ht Ilfi4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mécanique cxpèrunejilale aura été jugé par l'Académie le plus digne de récompense, soit que celte découverte ou cet Ouvrage ait été fait dans l'année même, soit qu'il remonte à une autre année antérieure ou posté- rieure à la donation. PRIX SAINTOUR (3 000^'). Ce prix annuel est décerné par l'Académie dans l'intérêt des Sciences. PRIX PETIT DORMOY. (Deux prix de loooo'^''. ) T/ Académie a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Oi- moy, elle décernera tous les deux ans un prix de dix mille francs pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille francs pour les Sciences naturelles. Elle décernera les prix Petit d'Ormov, s'il v a lieu, dans sa séance publique de 1907. PRIX LECONTE (5oooo"). 'le prix doit être donné, en un seul prix, tous les trois ans, sans préférence de nationalité : 1° Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales; 2" Aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. L'Académie décernera le prixEeconte, s'il v a lieu, en 1907. PRIX PIERSON-PERRIN Ç^oiW). Ce nouveau prix biennal, destiné à récompenser le Français qui aura fait la plus belle découverte physique, telle que la direction des ballons, sera décerné, pour la première fois, à la séance publique de 1907. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE I9o5. I l()5 PRIX FONDÉ PAR M'°* la Marquise de LAPLACE. Ce prix, c[iii consiste clans la collection complète des Ouvrages de Laplace, est décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. PRIX FÉLIX RIVOT (2 5oo'''). Ce prix annuel sera partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'École Polytechnique avec les n°' 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. PRIX JÉRÔME PONTI (3 5oo"). Ce \)yW biennal s^TA accordé, en 190S, à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement serontjugés importants pour la Science. PRIX HOULLEVIGUE (Sooo"^'). O prix est décerné à tour de rôle par l'Académie des Sciences et par l'Académie des Beaux-Arts. 1/ Académie le décernera, en 1908, dans l'intérêt des Sciences. PRIX ESTRADE-DELCROS (Booo'^'). M. Estrade-Delcros a légué toute sa fortune à l'InstituL. Conformément à la volonté du testateur, ce legs a été partagé, par portions égales, entre les cinq classes de l'Institut, pour servir à décerner, tous les cinq ans. un prix sur le sujet que choisira chaque Académie. Ce prix ne peut être partagé. Il sera décerné par l'Académie des Sciences, dans sa séance publique de 1908. PRIX JEAN-JACQUES BERGER (iSooo'^';. I,e prix Jean-Jacques Berger est décerné successivement par les cinq Académies à l'OEuvre la plus méritante concernant la Ville de Paris; il sera décerné, par l'Académie des Sciences, en 1909. 1166 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX CUVIER (i5oo"-). Ce prix triennal, attribué à rOuvragc le jjIus remarquable sur la Piiléontologie zoologique, l'Anatomie cooiparée ou la Zoologie, sera décerné, dans la séance annuelle de 1909, à l'Ouvrage qui remplira les conditions du concours, et qui aura paru depuis le i*' janvier igoC). PRIX PARRIN ( ;/,oo")- Ce prix trie/mal esl destiné à récompenser des recherches sur les sujets suivants : « 1° Sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus » particulièrement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans » le choléra, les différentes formes de fièvre et autres maladies; » 2° Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies » épidémiques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des » ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. « J.e testateur stipule : « 1° Que les recherches devront être écrites en français, en allemand » ou en italien ; » 2° Que l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro- » près frai^ et en présentera un exemplaire à l'Académie dans les trois » mois qui suivront l'attribution du prix; » 3° Chaque troisième et sixième année le prix sera décerné à un tra- » vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuvième année à un » travail sur le dernier desdits sujets. » L'Académie ayant décerné pour la première fois ce prix en i^g'], attri- buera ce prix triennal, en l'année 1909, à un l rainait sur le premier desdits sujets, conformément au vœu du testateur. PRIX ROILEAU (rSoo'''-). Ce prix ^/Ve/z^a/ est destiné à récompenser les recherches sur les mou- vements des fluides, jugées suffisantes pour contribuer au progrès de l'Hydraulique. SÉANCE DU l8 DECEMBRE 19o5. 1167 A défaut, la rente triennale échue sera donnée, à titre d'encouraffement, à un savant estimé de l'Académie et choisi parmi ceux qui sont notoire- ment sans fortune. L'Académie décernera le prix Boileau dans sa séance annuelle de 1909. PRIX JEAN REYNAUD (10 000"). ^^/[me yve Jean Rcjuaud, « voulant honorer la mémoire de son mari el perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera suc- cessivement décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans » . « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- » nale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. » Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. » Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun » Ouvrage ne semblerait digue de le mériter entièrement, sa valeur sera » délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire, ou artistique. » L'Académie des Sciences décernera le prix Jean Reynaud dans sa séance publique de l'année 1911. PRIX DU BARON DE JOE.ST (2000"). Ce prix, décerné successivement par les cinq Académies, est attribué à celui qin', dans l'année, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus utile au bien public. Il sera décern»^ par l'Académie des Sciences dans sa séance publique de 191 i . ii(hS académie des sciences. CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les pièces manuscrites ou imjirimées destinées aux divers concours (Je l'Académie des Sciences doivent être directement adressées parles auteurs au Secrétariat de l'Institut, avec une lettre constatant l'envoi et indiquant le concours pour lequel elles sont présentées. Les Ouvrages imprimés doivent être envoyés au nombre de deux exemplaires. JjCS concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellen l le jugement de l'Académie. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ou^ rages ou Mémoires envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Le même Ouvrage ne pourra pas être présenté, la même année, aux concours de deux Académies de l'Institut. Par une mesure générale, l'Académie a décidé que la clôture de tous les concours aura lieu /e 31 décembre de l'année qui précède celle où le concours doit élre jugé. Le montant des sommes annoncées pour les prix n'est donné qu'à litre d'inilication subordonnée aux variations du revenu des fondations. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. Nota. — L'Académie a supprimé, depuis l'année 1902, la formalité qui rendait obligatoire l'anonymat pour certains concours, avec dépôt d'un pli cacheté contenant le nom de l'auteur. CeUe formalité est <\e.\t\vxe facultative. SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE igo5. 1 169 LECTURES. M, Gaston Dakboix, Secrétaire perpétuel, lit une Notice historique sur Charles Her.>ute, Membre de la Section de Géométrie. M. B. et G. D. C. K., 1900, 2° Semestre. (T. CXl.l, N» 25.) l5'. I lyo ACADEMIE DES SCIENCES. TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PROPOSÉS DANS I.A SÉANCE DU LUNDI 18 DÉCEMBRE 1905. TABLEAU DES PRIX DECERNES. ANNÉE 1905. GÉOMÉTRIE. Prix Francœur. — Le prix est décerné à M. Stoiiff , lotiS MÉCANIQUE. Prix Montyon. — Le prix est décerné à M. Mesnager ioG5 Prix Fourneyron. — Le prix n'est pas dé- cerné io(i5 Prix Ponoelet. — Le [irix est décerné à i\I. Lalleinancl iii6ij :iNAVIGATIOIV. Prix EXTRAOROfNAIRE DE SIX MILLE FRANCS. — Un prix de quatre mille francs est décerné à M. le Colonel Gossot et i\L l'In- génieur en chef Liouville; un prix de mille francs it iM. Carc ; n][ prix de mille francs A M . Merlu i otifi Prix Plu.mey. — Le prix est décerné à M. Maurice. Une récompense de mille francs est attribuée à M. de Maupeou ci 'Ableiges 1 069 ASTRONOMIE. Prix Pierre Guzman. — Le prix n'est pas décerné. Un prix de douze mille francs est ilécerné, sur les ari'éra!;e5, à Al. Per- rotin 1071 Prix Lalande. — Le prix est décerné à M. William-Henry Pickering 1 1)71 Prix Valz. — Le prix est décerné à M. Gia- cobini 1117S Prix G. de Pontécoulant. — Le prix est décerné à M . J.-C . Kapleyn 107'! Prix Damoiseau. — Le prix est décerné à M. Fayet. Un prix de mille francs, pré- levé sur les fonds Guzman, est décerné à M. Fabry 107(1 MÉDAILLE Janssen. — Une médaille en ver- meil est décernée à M. G. Millockau 1077 GÉOGRAPHIE. Prix Gay. — Le prix est décerné à -M. le D' Cureau '077 Prix Tciiiiiatchef. — Le prix est décerné au Commandant Massenet J071J PHYSIQUE. Prix Hebeut. — Le prix est décerné à M. Jumau 1080 Prix Hugues. — Le prix est décerné à M. Georges Urbain 1081 Prix Gaston Planté. — Le prix est décerné à .M. Henri Abraham 1083 Prix La Caze . — Le prix est décerné à M. Gouy 1084 SÉANCE DU [8 DÉCEMBRE Kjn.). I 17 I CFIIMIF.. Prix Jecker . ^ Le prix est décerné à MM. Sabotier cl Senderena 10S7 Prix Cahouhs. — Le prix e«t partage entre M. /iinei du Jassoneix et M. Kling loSS Piiix MoNTYON (Arts insaluhres). — Le prix est décerné à M. Donard. Une mention est accordée à I\L Car/es loSy Prix I,a Caze. — Le pri\ est décerné à M. Albert Colson 1090 Prix Bordin. — Le prix est décerné à M. Paid Lebeau 109.! MlJVKRALOr.IK ET GEOLfXUK. Prix Delesse. — Le prix est décerné à M. G. Friedel log.i Prix Fontannes. — Le prix est déeeiné à M. Gustave Dollfin 1097 Prix Alhhmbert. — Le prix est décerné à M. Marcellin Boule 1098 BOTANIQUE. Grand Prix des Sciences physiques. — Le prix est décerné à M. P.-A. Dangeard . .. iioo Prix Desmazières. — Le prix est décerné à M. Ferdinand Renauld io3 Prix Montagne. — Un prix est décerné à M. L. Lulz; un autre prix à M. Is. Gal- laud no'i Prix Thore. — Le prix est décerné à M. de Itsvanjffi i loS ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Prix Savigny. — Le prix est décerné à M Charles Gravier 1 109 MÉDECINE ET CHIRURGIE. Prix Montyon. — Des prix sont décernés à MAL L.-C. Maillard, Albert Malherbe, Albert Le Play. Des mentions sont accor- dées à MM. IL Guitleminot, J. Belot, Ed- mond Loison. Des citations sont accor- dées à M.\L Lucien Butte, Adolphe Javal, Maxime Laignel-Lavastine, Ch. Diijar- rier, P. !\'obécourt Prix ISarbier. — Le prix est parlai;;c entre M. Déchery et AL Georges Rosenthal. Une mention est accordée à AL Scrini Prix Ureant. — Le prix n'est pas décerné. Le prix annuel, constitué par les arrérages de la fondation, est parlagé entre M. lin- ceul, AL Martel et M. Bemlinger Prix Godard. — Le prix est décerné à AL le D' Albert Hogge ;■ 1 1 18 Prix du baron Larbey. — Le prix est dé- cerné à M. H. Nimier. Une mention très honorable est accordée à AL Marix 1 1 19 Prix Bkllion. — Le prix est partagé entre AL le D' Pressât et AlAL ./. Alquier et A. Drouineau 1 1 19 Prix Mèqe. — Le prix, sur les arrérages, est décerné à M. Beni-Barde 1 120 Prix Dugaste. — Le prix n'est pas décerné. Une mention très honorable est accordée à M. le D' Onimus irai Prix Serres. — Le prix est décerné à M. F. Henné guy 1 122 PHYSIOLOGIE. Prix Montyon. — Le prix est partagé entre AL J. Lefèvre et AI. J. Laurent i iî() Prix Piiilipeaux. — Le prix est décerné à M. Victor Henri. Une mention est accor- dée à AI. Lucien Butte 1 1 io Prix Lallemand. — Le prix est partagé entre AL et Al'" Lapicque et AI. Jides Voisin. Une mention très honorable est accordée à M. le D' O. Crouzon ir3i Prix Pourat. — Le prix est décerné à AI. Moignon ii32 STATISTIQUE. Prix Montyon. — Le prix est décerné à AI. Edmond Gain. Une mention très ho- norable est accordée à AI. Jules Fleury... i3.S HISTOIRE DES SCIENCES. Prix Binoux. — Le prix est décerné à AI. Paul Tannery ii35 PRIX GÉNÉRAUX. AlÉDAiLi.E Lavoisier. — La médaille Lavoisier est décernée à AI. Adolf Lieben n3S AIÉDAILLE BeRtiielot. — Des médailles Ber- thelot sont décernées à AIM. Senderens, Donard, Lebeau. .fumau, Urbain, Abra- ham, Gouy, Canovetti, Leduc. Une mé- daille spéciale est décernée A AI. Adolf Lieben i i3S Prix Trémont. — Le prix est décerné à M. Charles Frémont 1 130 Prix Gegneh . — Le prix est décerne a M . J.-H. Fabre ■ ■ ^v Prix Lannelongue. — Le prix est partagé entre M"»° Beclard et M'"» Cusco 1 137 Prix Wilde. — Le prix est partagé entre M. Canovetti et M. Leduc 1 137 1 1 1- ACADEMIE DES SCIENCES. Prix Saintoxjr. — Le prix est parlagé entre M. Edouard /'ie/le et M. Hlarchis 1 1.19 Prix Petit h'Ohmoy (Sciences mallicnia- tiques). — Le prix est décerné à M. Emile Borel I ■ lO Prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles). ~ Le pii\ esL (li'-rerné à M. Julien Cii^- tantin 1 1 4" Prix de Lai'lace. — Le prix est décerné à AL Louix-Ei-ncxt Forlier ii.'|3 Prix Féi.ik PiIvot. — Le prix est partagé entre MM. Louis-Ernest Portier et Pierre- Eranrois-Nicolas ftodhain. et MM. Jean Frontard et Marcel-Fernond-Ilenri-Désire Le franc 1 1 '1 '1 SÉANCE DU l8 DÉCEMBRE igoS. 117: PRIX PROPOSES pour les années 1907, 1908, 1909, 1910 et 191 1. GEOMETRIE. 1907. Prix Francœur "ii 1907. Prix Boudin. — lieconnaiu-c d'une manière générale si les coordonnées des points d'une surface alsébrique peuvent s'exprimer en fonctions abéliennes de deux paramètres, de telle sorte qu'à tout point de la surface corresponde plus d'un sys- tème de valeurs des paraméues (aux pé- riodes près). Étudier en particulier le cas où l'équa- Lion de la surface serait de la forme f élant un polynôme, et donner des exemples explicites de telles surfaces ii'ii 1907. Prix Vaillant. — Perfectionner, en un point important, le problème d'.Xnalyse re- latif à l'équilibre des plaques élastiques encastrées, c'est-à-dire le problème de l'in- tégration de l'équation d'il ùx"- ày"- 1 |J avec les conditions que la fonction u et sa dérivée suivant la normale au contour de la plaque soient nulles. Examiner plus spé- cialement le cas d'un contour rectangu- laire 1908. Prix Poncelet 1908. Grand prix des Sciences mathk.ma- TIQUES. — Réaliser un progrès important -, mit 4 eingedruckten Abbildungen. Brunswick, Friedrich Vieweg et fils, igoS; i vol. in-8". (Hommage de l'éditeur.) Bacteria in relation to plant diseases, by Eriivin-F. Smith. Vol. 1 : Methods of work and gênerai literalure of Bacteriology exclusive of plant diseases. Washing- ton, publ. par la Carnegie Institution, 190); i vol. in-4°. Bulletin of the United States Fish Commission, Vol. XXIH, for igoS, parts 1 and H. Washington, Government printing Office, igoS; 2 vol. in-4°. ■l8o ACADÉMIE DES SCIENCES. OuVaAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE IQoS. Noie sur des bois fossiles de Madagascar, par M. F. Fliche, Correspondant de l'Iiis- liliit. (E\lr. du Bulletin de la Société géologique de France, 4« série, t. V, p. 3^6, année igoS.) i fasc. in-8". Les progrès de l'aviation, depuis 1891, par le vol plané, par F. Ferbeu, avec 44 fi^. dans le texte; 2= édition. Paris et Nancy, Berger-I.evraull, igoS; i fasc. in-8°. (Pré- senté par M. Deslandres. Hommage de rauteiir.) F/" Congresso internazionale di Chimica applicala, in Ronia, sotto l'allopalro- iiato dis. M. il Re d'Ilalia. Rome, 1904; 1 fasc. in-8". Regolaniento del VI° Congresso internazionale di Chimica applicata, Roina. 1906. Rome, igoS; i fasc. in-8''. Projeta' une exploration systématique des régions polaires, par Henryk Arctowski. Bruxelles, igoS; i fasc. in-8°. L'Ethiopie et la question éthiopienne, par Georges Porquier. Paris, igo."^; 1 fasc. in-8". Nouvelles orientations scientifiques, par Fernando Alsina, traduit du catalan par.J. l'iN Y SoLER. Paris, s. d.; i vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Catalogue of current periodicals received al the public library of Victoria. iMelbourne, igoS; i vol. in-8°. Nova lei do systema do Mundo. Mudança periodica da posiçâo da Terra, por Alvës de MagalhÂes. Porto, 190 j; i vol. in-8". Das Urprincip aller Rewegung, ailes Lebens ; die Trias der Weltmechanik : dai Heil der Menschheil, von J. Lind, Blankenese, 1908; i fasc. in-8°. Das Wellall, seine F.inheil und Harmonie, von V. Etges. Stuttgart, igoô; I vol. in-S". ISergens Muséums aarbog. 1900 ; udgivet afBergens Muséum, vedD'-J. BnuNCHORSr. Bergen, igoS; i vol. in-8°. Silzungsberichle der kgl. bohm. Gesellschafl der Wissenschaften : Mathematisch- naturwissenschaftliche Classe 1904. Prague, igoS; 1 vol. in-8". On souscrit à Paris, chez GAUTHLEH-VILLAR5. Quai des Grands-Augustins, n° 55. epuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils furinent, à la fin de l'année, leux voIu.ubs m-.v'. Doux les, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abouiiemenl est annuel art du i" Janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit: Paris : 30 fr. — DépaMemonts: 40 fr. — Union jiostale: 44- fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : n Ferran frères. Chaix. îr Joiirdan, ' Ruir. ens Courtin-Hecquet. , Germaia et Grassia. ' Siraudeau. onne Jérôme. nçon Marion. ( Feret. ieaux j Laurens. ' Muller(G.) •ges Renaud. Derrien. ' F. Robert. ' Oblin. Uzel frères î Jouan. nbéry Perrin. bourg . Henry. ( Maryuerie. . _ , Delaunay. mont- Ferr . ■ \ „ ■' I Uouy. / N(juiTy. ^ Ratel. ! Rey. • \ Lauverjat. I Degez. Drevet. GratieT et C'r Foucher. Bourdignon. Dombre. Tailandier. Lenoir. oble !ochelle . . Lorient. Lyon. chez Messieurs : 1 Baumal. ' ( M»" Texier. Cumia et Masson. \ Georg. Phily. Maioine. Vitte. Nantes . Marseille Ruât. l Valat. Montpellier j c^^iet et fils. Moulins MaïUal Place. ÎBuvignier. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Dugas. Veloppé. l Barma. ^'ce I Appy. Nîmes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. iBlanchier. T i ■ Lévrier. Hennés Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"- ). Laiinlois. Lestringant. S'-É tienne Clievaliei'. i TostcilBurles. Alté. Rouen . Toulon. . . Toulouse . ^ Gimct. I Privât. / Biiisselier. Tours \ Péricat. ( Bousrez. Valenciennes \ Giard. / Lemaitre. On souscrit à l'étranger, A msterdam . . chez Messieurs : , Feiicema Caarel - ■ ' ' sen et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et G'°. Dames. Berlin Fricdlander et fils. Mayer et Millier. Berne Francke. Bologne Zanichelli.- . La mer lin. Bruxelles Mayolez et Audiarte. ! Lebègue et C'°. Sucharest . Solcheket C°. ) Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deightoa, Bell et C". Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fiU. Florence Seeber. Gand Hoste. Cènes Beuf. , Eggimann. Genève ) Georg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. \ Bcnda. I Payot et C". Bartli. Brockhaus. Leipzig < Kœhler. i Lorentz. Lausanne . Liés'e . Twietineyer. Desoer. Gnusé. chez Messieurs: I Dulau. Londres Hachette et C" ' Nutt. Luxembourg . . . . V. Biick. Ruiz et C". \ Romo. Madrid. Milan . A'aples Capdeville. F. Fé. Bocca frères. Ilœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius Pellerano. Dyrsen et l^I'eifler. New-Vork Slechert. Lemclce et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G''. Palerme Reber. Porto Ma.çalhaos et MonU Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. ■'^«""^ I Loescher et O'. Rotterdam Kramcrs et fils. Stock^^'^'n Nordiska Boghiadel l Zinserling. S'-Pétersoourg . ■ wollT. ' Bocca frères. \f Brero. ^»"'" j Clausen. I RosenbergetSell. Varsovie (îcbethner et Wolt» Vérone Drucker. t Frick. '''«""« JGer.dd etC". Zurich Mf'vcr et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DÉ L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 ;i 3i Décembre i85o.) Volume in-4°; i853. Pri.\ 25 fr. Tomes 32 à 61. —( i" Janvier tS5i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 Ir. Tomes 62 a 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4°; 18S9. l'rix 25 Ir. Tomes 92 a 121. — (1" Janvier i.S8t à 3i Décembre 1895.) Volume in-',"; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ne I. — Mémoire surquelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBEset A.-J.-J.Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent jmètes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des res grasses, par M. Claube Bernard. Volume in-4°, avec 82 planches; i856 ■'5 Ir. ne II. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une ré|ionse à la question de Prix proposée en i85o par l'Acadérnii: des Sciences le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dillcrcnts terrains imcntaires, suivant l'ordre deleur superposition. --Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rccherc^ierla .ure des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organiqueetscsétats antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-|°, avec 7 planches ; 1S61 . . A la même Librairie Jes Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. 25 fr. W 25. TABLE DES ARTICLES. "" (Séance publique annuelle du 18 décembre 1903.) io65 1,44 Pages. Allocution de M. Troost '°^7 Prix décernés Prix proposés Tableau des prix décernés "7" Tableau des prix proposés "7^ Tableau par année des prix proposés • • • ■ "!•' Bulletin bibliographique "79 PARIS.— IMPRIMEKIB G A UT H I K K - V I L L A K S. Quai des GranH«-Augustins. 56. le Gérant ; (jADTHIBR-VlLL A RS. 1.^.^^ 1905 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPETUELS. TOME CXLl. N^ 26 (56 Décembre 1905). ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE OES COMPTES KENDUS DES SÉANCES OE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1905 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS Adopté dans les sPAivri.« T.t.o „? ,,- *<-"-' iiuiiuuk^ ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES ^3 JUIN 1862 ET 2 '\ MAI 1875 Les Compfes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoii'es ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 4» pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". _ Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétraagerdeTAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes 7-endus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a ete remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqué^par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales q o''' trouve uue dose presque double de carbone; tandis que l'hydrogène a été réduit au tiers, l'oxygène au neuvième, l'azote au sixième environ. En d'autres termes, la matière organique aurait perdu la majeure partie de son oxygène SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE IQoS. II 85 à l'état d'eau et d'acide carbonique et autres composés carbonés volatils, en conservant une fraction d'hydrogène supérieure à la perte proportion- nelle en oxygène. Les relations empiriques suivantes donnent une image de ces pertes : Matière organique du foin C-'(H^O)'^H''Az Matière organique du charbon lavé aux acides forts C'-<'(H-0)H''*Az'''" Mais je n'insiste pas sur ces relations, dernières traces d'une série de transformations pyrogénées. § 3. — Essai de doubles décompositions salines. 1. On a fait réagir une solution étendue d'acétate dépotasse, suivant les mêmes rapports et conditions que dans les expériences faites sur les matières humiques et sur le foin. On a opéré sur du charbon noir lavé à chaud par l'acide chlorhydriqiie étendu. On a obtenu, avec l'acétate de potasse, agissant à froid, État initial SiO o, 12 K^O 0,06 + 2,2 CaO o,3i Etat final : Pi-oduit insoluble. Produit soluble, SiO- O1O9 petite quantité K'0 0,06 2,2 CaO o,3o 0,01 5 Charbon Icn'é à froid par H Ci étendu. Etat initial : SiO o, ID K^O 0,10-1-2,2 CaO 0,3 Etat final : Produit iiisolulile. Produit soluble. SiO^ 0,10 petite quantité K=0 0,09 2,1 CaO 0,24 0,01 Il résulte de ces analyses que la dose de potasse insoluble contenue dans le charbon demeure sensiblement la même après contact et réaction II 86 ACADÉMIE DES SCIENCES. de l'acétate de potasse, ou de l'acétate de chaux; et que la dose de chaux insoluble n'éprouve également que de très petites variations. 2. Acétate de chaux agissant à froid. Charbon lavé à froid par U Cl étendu. Etal inilial : SiO^ 0,1.5 K=0 o,io CaO o,3o4- 1 ,34 Élat final : Produit insoluble. Produit soluble. SiO^ o,o8 petite quanlilé K^O o,o8 o,o3 CaO o,3i 1,34 Charbon lavé à chaud par IICl étendu. État inilial : SiO'- 0,12 K"-0 o,o6 Ca O o , 3 1 + 1 , 34 État final : Produit insoluble. Produit soluble. SiO' o,o8 petite quanlilé K^O o,o5 o,03 CaO 0,28 ■ 1,34 Il résulte de ces analyses que la dose de la chaux insoluble est demeurée sensiblement constante en présence de l'acétate de chaux; tandis que, en présence de ce même acétate de chaux, la potasse insoluble éprouve des variations réelles, mais minimes. En résumé, la réaction de l'acide chlorhydrique étendu, soit à froid, soit à chaud, sur le charbon de bois noir a bien décomposé les sels de potasse et de chaux formés par un acide insoluble, comparable, à certains égards, à l'acide humique engendré dans la réaction du même hydracide concentré sur le sucre; mais avec des différences essentielles. A la vérité, les sels originels de l'acide humique pyrogéné du charbon de bois, de même que les sels SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igoS. I187 de l'acide humique dérivé du sucre, sont susceptibles de produire des doubles décompositions avec équilibres, en réagissant sur les dissolutions des sels alcalins des acides faibles, tels que les acétates de potasse et de chaux. Mais les expériences que je poursuis établissent, entre l'acide inso- luble, dérivé du sucre, et l'acide insoluble pyrogéné, contenu dans le charbon de bois, cette différence, que l'acide dérivé du sucre, une fois isolé en présence de l'acide chlorhydrique concentré, conserve ses apti- tudes aux doubles décompositions faciles; tandis que l'action de l'acide chlorhydrique, même étendu, a fait disparaître, ou tout au moins forte- ment diminué cette aptitude dans le corps dégagé de ses combinaisons avec les alcalis contenus dans le charbon de bois. Comme ledit corps n'a été éliminé ni sous forme gazeuse, ni sous forme soluble, on se demande : qu'est donc devenu l'acide pyrogéné qui concourait à former ces combi- naisons? L'explication la plus vraisemblable consiste, ce semble, à admettre que cet acide humique spécial a été détruit, au moment même où l'acide chlor- hydrique étendu s'est emparé de la potasse qui le saturait. D'après les analogies, cette destruction peut être attribuée à ce que l'acide pyrogéné du charbon de bois noir éprouverait, au moment où il est dégagé de sa combinaison saline par un acide fort, même étendu, une déshydra- tation non réversible immédiatement; c'est-à-dire que cet acide donnerait naissance à une lactone, engendrée et probablement jjolymérisée sous l'in- fluence de l'acide fort : ce qui lui en lèverait les qualités et les aptitudes des acides proprement dits. Ajoutons, pour compléter cetlv, caractéristique des acides et sels inso- lubles contenus dans le charbon de bois, que nous avons, au début de cette Note, signalé en outre la persistance en petite quantité de sels potas- siques insolubles plus stables et résistant à l'action de l'acide chlorhydrique étendu. Il existe donc dans le charbon de bois noir deux ordres de composés alcalins (et d'acides) inégalement stables : les uns destructibles immédia- tement par l'acide chlorhydrique étendu, les autres qui résistent davantage à cet agent. Ces propriétés et affinités diverses rappellent celles des classes différentes de silicates artificiels et naturels, attaquables d'une façon si inégale par les acides. Il est intéressant de retrouver des phénomènes ana- logues dans les corps carbonés pyrogénés : il y a là tout un ordre d'obser- vations nouvelles en Mécanique chimique. Il 88 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Sur un étalon de lumière. Noie de M. J. Vioi.i.e. Les très intéressantes recherches que M. Moissan poursuit sur h» vola- tilisation des métaux dans notre four électrique m'incitent à soumettre à l'Académie des expériences que j'avais entreprises il y a déjà plusieurs années et que la privation de mon laboratoire m'a contraint d'interrompre. Ces expériences avaient pour but d'établir un nouvel étalon de lumière d'après le principe qui m'avait conduit à l'établissement de l'unité de lumière, à savoir l'utilisation d'un point fixe de température pour assurer la fixité et la constance de la radiation. Sans toucher en rien à l'étalon fondamental, qui utilise, comme l'on sait, la solidification du platine, il m'avait paru intéressant de mettre également à profit l'ébullition normale d'un métal convenablement choisi pour maintenir constante la température d'une enceinte chauffée par la vapeur de ce métal. A cet effet, je disposais une sorte d'éprouvette en charbon au-dessus du métal amené à l'ébulli- tion dans le four électrique. La vapeur enveloppait tout le fond et une sssez grande longueur de l'éprouvette qui se prolongeait par un tube permettant de viser à l'intérieur de cette enceinte à température constante. J'ai essayé plusieurs métaux, notamment Targent et le cuivre. J'ai donné successivement différentes formes au vase dans lequel se produisait la vapeur de façon à réaliser une double enveloppe de vapeur autour de l'éprouvette. J'ai modifié en conséquence la disposition intérieure du four et les conditions du chauffage électrique, employant à cet usage divers modes de courant : les courants alternatifs répartissent mieux la chaleur et usent moins vite les creusets. On a ainsi réussi à établir et à maintenir la constance de la radiation. H ne restait plus qu'à surmonter encore quelques difficultés pour amener l'étalon à la forme pratique que nous avions en vue et sous laquelle il aurait utilement pris place à côté de l'étalon fondamental. MINÉRALOGIE. — Sur un nouveau type pètro graphique représentant la forme de profondeur de certaines leucotéphrites de la Somma. Note de M. A. Lacroix. L'une des plus intéressantes questions que soulève l'étude des roches éruplives est celle des variations de composition minéralogique des produits SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igoS. 1 1 89 qu'un même magma peut fournir, suivant les conditions diverses de sa mise en place. Les magmas susceptibles de donner des roches volcaniques à leucite sont particulièrement iuiporlants à considérer à ce point de vue ; les relations qui lient certaines roches de profondeur ou do fdon à biotite et orthose et les leucitites à olivine d'cpaïuhement sont en particulier bien connues depuis les recherches synthéticjues de MM. Fouqué et Michel Lévy, et les observations de M. Iddings ainsi que de beaucoup d'autres; il en est de même des magmas qui peuvent donner naissance soit à des roches à néphéline et orthose, soit à des types leuciliques. Dès 1893, j'ai rencontré (') des enclaves de monzonite à olivine dans les tufs de la Somma et j'ai émis l'hypothèse qu'elles constituent la forme de profondeur des leucotèphrites qui les accompagnent; plus récemment, j'ai confirmé (-) ces premières vues en donnant l'analyse de l'une de ces roches, désignées par moi sous le nom de sommaïtes. Au cours de l'été dernier, je me suis préoccupé de traiter plus à fond cette question; à cet effet, j'ai exploré méthodiquement les ravins entail- lant les flancs extérieurs de la Somma et particulièrement ceux qui des- cendent vers Pollena, S. Anastasia et Oltajano. Dans tous, j'ai rencontré les roches cherchées, non pas à l'élat d'accident minéralogique, mais en blocs anguleux fort nombreux et souvent énormes. Les sommaïtes sont des roches holocristallines, à grains moyens on à gros grains, ayant l'aspect de gabbros de couleur claire; elles sont parfois traversées par des filons minces de même composition, mais finement gre- nus. A l'œil nu, on distingue dans toutes ces roches de l'olivine et île l'au- gite au milieu d'éléments blancs qui, dans certains cas, paraissent entière- ment feldspathiques, mais parmi lesquels apparaissent quelquefois des cristaux nets de leucite. L'examen microscopique fait voir la composilioii suivante : apatile, litanomagnétite, olivine, augile, un peu de biotite, leucite, plagioclases et orthose. La leucite forme des Irapézoèdres distincts ou des plages globulaires; l'olivine et l'augite sont parfois auto- morphes; les plagioclases le sont toujours, ils sont un peu aplatis suivant ^'', zones, la partie dominante atteint la bytownite que bordent des types moins basiques. L'apatite est le minéral le plus ancien, l'olivine vient ensuite, puis les plagioclases; la leucite est, au moins en partie, postérieure à ceux-ci, il en est de même pour l'au- gite, qui est souvent associée ophitiquement aux. plagioclases; la biotite joue le même (') Les encUn-es des roches volcani/jues^ p. âio. (-) Nouvelles ArchU'es du Muséum, 4° série, t. 1, 1902, p. 189. C. R., 1903, 2\ Semestre. (T. C\LI, N» 26.) 'S5 Jigo ACADEMIE DES SCIENCES. rôle vis-à-vis ceux-ci. Enfin, tous les minéraux précédents sont enveloppés par de grandes plages d'ôrthose (macle de Garlsbad). Cette structure est celle qui caractérise la monzonite du Tyrol. La somntaïle constitue donc un type pétrographique nouveau, une monzonite leu- ciLique à olivine, dans laquelle la teneur en leucite est variable et, comme on va le voir, liée à celle de l'olivine. Les analyses suivantes ont été faites par M. Pisani : sur une sommatte à gros grains, pauvre en leucite, riche en olivine (a), sur une sonimaïte plus leucitiqueet plus augi- tique (Z)), entin sur un filon à grains fins, dans lequel abondent la leucite et l'au- gite (c). J'y joins l'analyse d'une leucotéphrite niicrolitique en filon dans les tufs de l'Atrio del Cavallo et par suite tout à fait superficielle, due à J. Roth (fi?), enfin, celle de la monzonite (slioshonose) du Highwood Peak (Montana), due à M. Hurlburt (in Pirsson) (e). a. b. c. d. e. SiO- 5o,io 5o,2o 5 1,65 5o,39 5i,oo TiO- 0,97 1,19 1,19 n. d. o,i3 APO^ '0)93 18,80 igjSg '9)43 '7,3' Fe^O^ 2,65 1,79 0,93 3,83 2,4i FeO 4,65 4,62 6,23 7,10 4)23 MgO 6,60 5,55 4,24 2,33 6,19 CaO 9,75 8,77 8,02 9,i3 9,i5 Na^O 2,o3 1,71 2,38 2,45 2,88 K'0 4)21 6,07 4,90 4)9' 4)93 P-0^ 0,57 o,3i G, 4' n. d. o,63 H^O 0,75 1,37 1,38 0,80 0,33 101,21 (') 100,38 100,82 100,37 99>6o(-) Ces analyses montrent la constance de conoposition chimique des divers types de sommaïte et, d'autre part, l'identité chimique existant entre ces roches et une leucotéphrite microlitique du même gisement; la monzonite du Montana est tlépourviie de leucite. Il n'existe aucun doute sur l'identité du magma qui a fourni les sommaïtes et la leucotéphrite étudiée, mais ces deux roches, minéralogiquement et structurellement dilïérentes, en représentent deux formes minéralogiques distinctes, l'une de profondeur, l'autre d'épanchement. La comparaison de leur composition minéralogique virtuelle met d'ailleurs bien en évidence (') Traces de chlore, qui m'avaient fait penser autrefois que cette roche pouvait contenir normalement une certaine quantité de sodalite, ce que n'a pas confirmé létude ultérieure. (-) Y compris : BaO, o,34; SrO, o, i4; S0% o,o3. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1905. tIQI celte opinion. Je donne ci-contre, en a, b, c, d, les résultats du calcul, en supposant que la plus grande partie possible de potasse est combinée sous forme d'orthose. Dansa', h', c' , d' , au contraire, la plus grande partie possible de potasse a été calculée à l'état de leucite; on voit que ces deux compositions inrtaelles correspondent imlividnellement aux deux formes réelles (sommaïte et leucotéphrite) que décèle l'étude minéralogique. Orthose . . . 25,02 ) Albite ifi,77 ' 71,8. Anorlliitc. . 3o.o^ 1 Leucite .. CaSiO».... G,. 5 • MgSiO'... n.70 : 'i,98 Kc'SiO'... o,i3 ) Mg'SiC... ii,iiO j i4,:>4 l'VSiO'... 3,47 ) > 28,54 Magnclile.. liméuile. . . 3.7, ) ..gS ) 5,6g Apatitc. . . . .,34 Orlhosc . . . >9i>S \ ri. Albite 20,41 ; 67,.! Anortliilf. . 27.52 ) 74.77 Leucite 7, «3 CaSiC... 7.4^ MgSiO'... J> KeSiO'.... Mg'SiO'... /,,"5 1 ,,.Gg 2^.(i8 Fe-SiO'... 7. 64 ) Magnétitc. 5,5, Ilménite.. . » Apalite. . . . 1) " 1 27,52 ) 3,89 ' 16,77 ■'16.79 20,44 75.97 ) 20,44 52,34 .30,02 ' 19,62 66,41 28,01 ' ! 1,0g ] ","<> 28,01 ' 19,62 6,15 ) 3,71 , 3,71 15,50 26,01 » 10,59 22,67 1,36 » 8,57 0,70 0,20 0.90 3:î.O'! 7,4^' i 6,64 i i4,o6 22,45 » » 3,71 1,08 5,69 1,34 d'. 2,28 ) 3,67 1,01 1 II. 1,39 2,28 3,67 1,01 0,5G 23,4. j » 20, ii 18,. 52 ,4,. 5 63, 14 14,15 39,73 27,52 1 22,21 70,76 25,58 ) 9.99 . :3„3 25,58 28,34 7,42 6,76 \ 6,76 5,80 23,12 » 13,22 24,76 9,90 , )i 4,78 » 28,69 9,73 1 3,88 i 1 i3,6i 25,87 0,18 0,19 0.67 5, .57 J 2,55 j 2,28 i 4,83 ' 0,67 1 2,55 2,28 4,83 0,67 71,96 27,55 68,07 30,93 Ce Tableau fait sai.sir en outre la cause du balancement (constaté par l'observation et retrouvé par le calcul) entre les proportions d'olivine et d'orthose d'une part, de pyroxène et de leucite de l'autre; il est une consé- quence de l'égalité suivante : Si^O" AlK 4- SiO' (Mg, Fe)* = (SiO')=AlK Orthose. divine. Leucite. 2[SiO'(Mg,Fe)], Pyroxène. lemétasilicate de chaux calculé se mélangeant isomorphiquement avec les métasilicates ferromagnésiens pour donner un pyroxène monoclinique. En résumé, dans les deux ty|)es pétrographiques que je discute, les pla- gioclases et les minerais constituent le pivot constant, qui s'observe dans II92 ACADÉMIE DES SCIENCES. les diverses formes que peut prendre le magma par cristallisation profonde ou superficielle (fusion purement ignée), tandis que les autres éléments blancs (orthose et leucile) et les éléments ferromagnésiens (olivine et py- roxène) varient suivant l'une ou l'autre des conditions de mise en place. On peut donc bien affirmer que la forme granitoïde de certaines (') leuco- lépbrites microlitiques de la Somma, dépourvues d'orthose ou ne conte- nant que peu de ce minéral, est une monzonile à olivine, pouvant admettre, sans changement de composition chimique, des proportions croissantes de leucile, à mesure que l'olivine rétrocède devant l'augite, et que l'orthose diminue. Un léger abaissement de la teneur en silice dans le magma ayant fourni les roches en question, accompagné d'un accroissement de chaux, conduit à des roches dans lesquelles la production de l'orlhose, au moins en quantité notable, n'est plus possible. J'ai, en effet, trouvé, en même temps que les sommaïtes, des roches holocrisLallines et grenues, essentiellement consti- tuées par des plagioclases, de la leucile et de l'augite : ce sont desleucoté- phrites granitoïdes. Voici la composition chimique de l'une d'elles : SiO= TiO- Al^Qi Fe-C FeO MgO Ca 0 Na=0 K-0 P-0'' H-0. 47,61 1,26 16,12 o,gi 6,22 ^,27 12,45 1,76 4i75 o,38 i,5o = 100, 38 Le calcul de la composition minéralogique virtuelle fait par les deux pro- cédés indiqués plus haut donne 3,o3 d'orthose et 19,40 pour 100 de leu- cile dans un cas et 21 de leucile dans un autre. Je considère ces roches comme un faciès de variation du magma; j'ai recueilli toute une série de transition entre elles et les sommaïtes. Quel est maintenant le rôle géologique joué par les sommaïtes? Je ne les ai rencontrées nulle part en place; leur abondance dans tous les ravins de la Somma ne permet pas d'admettre qu'elles proviennent de quelque gisement isolé, ayant échappé à l'observation, mais indique clairement qu'elles ont été arrachées en profondeur. L'étude des Highwood Mounlains, faite par MM. Weed et Pirsson, est importante à rappeler à ce sujet; dans cette région profondément érodée, il existe en effet de nombreuses roches grenues à orthose, parmi lesquelles se trouve la monzonile, dont il a été question plus haut. On y rencontre en outre la missourite, roche grenue à leucile, qui est aux leucilites à oli- (' j Les leucotéplirites qui constituent les laves modernes du Vésu\eont une compo- silion chimique un peu dillérenle. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE IQoS. I igS vine ce que ma leucotéphrite granitoïde est aux leucotéphrites d'épan- chement. Ces divers tvpes pélrographiques forment des laccolites, des massifs, des dykes profonds, aujoiinrhiii décapés, associés à des roches leucitiques franchement volcaniques. Les observations qui font rol)jet de celle Note portent à penser que, si une érosion très inlense permettait de pénétrer dans l'anatomie intime de la Somma, elle y mettrait à décomert, aussi bien que dans le Montana, des massifs ou des dykes de roches grenues. La sommaïte, si l'on en juge par l'abondance de ses blocs, doit constituer la plus importante d'entre elles. La démonstration de l'existence de roches monzonitiques en place dans les profondeurs du massif, que couronne aujourd'hui le Vésuve, acquiert un intérêt encore ])Uis grand, quand on songe aux innombrables blocs de calcaires métamorphiques accompagnant ceux de sommaïte, blocs de cal- caires qui ont rendu célèbres les tufs delà Somma et qui, depuis bien long- temps, ont été, à juste litre, comparés, au point de vue de leur composition minéralogique, aux sédiments triasiques, métamorphisés au contact de la monzonite de Predazzo. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Nouvelles observations sur la formation et les variations quantitatives du principe cyanhydrique du Sureau noir. Noie de M. L. GuiGXARD. On admet généralement que, chez les plantes à feuilles caduques, les substances nutritives accumulées dans celles-ci émigrent peu à peu, vers la fin de la période végétative, dans les organes vivaces. Mais, si la plupart des auteurs sont d'avis que la feuille se vide, en général, de presque tous les éléments minéraux ou organiques qui sont encore utilisables, quelques- uns (') pensent, au contraire, qu'une partie, souvent très notable, des matériaux de ce genre est en réalité perdue pour la plante. Quant aux composés parliculicrs, lels que l'amygdaline ou les glucosides analogues, qui semblent devoir participer des proprièlés nutritives des hydrates de carbone, on ne sait pas encore ce qu'ils deviennent, à l'arrière-saison, dans les feuille;- caduques des espèces arborescentes. (') En j)arliculier C. Weiimeh, Dia dein LaiibfalL vorausgchcnde vermeinllichc Blallcnllecriing {lier. d. deutsch. Ijol. Gesellsck., 1892). II94 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le Sureau noir, dont les feuilles renferment la majeure j)artie du ghi- coside cyanhydrique de la plante, pouvait se prêter facilement à cette recherche. Les expériences mentionnées dans ma première Note (') ayant été faites pour la plupart en juin, il était nécessaire de les pour- suivre jusqu'au terme de la végétation, |)our connaître les variations quan- titatives du principe cyanogénétique aux différentes époques de l'année. En même temps, il n'était pas inutile, pour les raisons qui vont suivre, de revenir sur une question dont je m'étais déjà occupé : à savoir la présence générale, dans les plantes à glucoside cyanhydrique, d'une enzyme capable de dédoubler ce glucoside. Dans ces dernières années, MM. Diinstan el Henr}- (') ont trouvé de l'éinulsine dans les graines du Phaseolus limatus. même quand le principe cjanogénélique, la plia- séohinatine, a disparu sous riniluence de la culture. Un ferment analogue accompagne la Idtiisine du Lotus arabicus el se retrouve encore dans la plante âgée, qui ne ren- ferme plus de glucoside; il coexiste aussi avec la dliurrlne dans les organes verts du Sorghum vulgare. J'ai constaté de même t(ue les feuilles du Pangiuin cdule. du Glyceria aquatica, de V Aquilcgia vidgaris, qui fournissent de l'acide cyanliydrique, renferment une enzyme analogue. Au mois de décembre, longtemps après la fin de la végétation, les liges el les feuilles sèches et décolorées du Sorghum vulgare et du S. halepense, étaient encore pourvues d'émulsine, en proportion beaucoup plus considérable que celle ([ui peut suffire pour décomposer les traces de glucoside cyanhydrique qu'elles avaient conservées. Chez ces deux, espèces, la graine ne contient pas de principe cyan- hydrique, mais elle n'en possède pas moins, comme je m'en suis assuré, le ferment observé dans les organes végétatifs. Il en est de même pour la graine du Glyceria aquatica, également dépourvue de glucoside. Les résultats mentionnés dans ma première Note sur le Sureau concor- daient entièrement avec les faits déjà connus, comme avec ceux qui viennent d'être rappelés, car non seulement l'on constate, chez cette plante, la coexistence du glucoside et de l'émulsine dans les feuilles et les autres organes verts, mais le ferment se retrouve aussi dans des parties, telles que la racine, où le glucoside fait défaut ('). (') L. Glignard, Sur l'existence, dans le Sureau noir, d'un cojuposé fournissant de l'acide cyanhydrique {Comptes rendus, 3 juillet iQoS). (-) R. DuNSTAN et T. -A. Henry, Cyanogenesis in Plants {Procccd. Royal Soc. sept. 1901, sept. 1902, juin igoS). ( ') Plus récemment, j'ai montré qu'il en est de même chez les Groseilliers {Comptes rendus, 4 septembre 1900). SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igoS. IigS Cepeiulant, à en juger jiar un travail publié à la même date par MM. Bourqueiot et Danjou ('), on pouvait penser qu'il en est autrement et que le Sureau fait exception à une règle qui, jusque-là, paraissait abso- lument générale. En effet, ces auteurs se croyaient autorisés à dire que, si le glucoside de cette plante était resté si longtemps inaperçu, c'est parce que les feuilles « ne renferment pas il'émulsine », d'où la nécessité d'en ajouter pour obtenir de l'acide cyanhydrique. Dans une publication ultérieure (-), ils reconnaissent, il est vrai, que, « en réalité, les feuilles de Sureau, comme les fleurs et les fruits (verts), renferment de petites quantités d'émulsine » ; mais, comme ils continuent à en ajouter, on est naturellement porté à croire que cette addition est in- dispensable. De plusieurs dosages, ils concluent ensuite que « le rende- ment en acide cyanhydrique des feuilles fraîches du Sureau noir, cueillies dans les conditions indiquées (') et traitées par lémulsine, se rapproche de oK, 16 par kilogramme ('') ». Dans leurs premières observations, le taux moyen de l'acide cyanhydrique était de os, 126 pour 1000. Par distillation directe, c'est-à-dire sans addition d'émulsine, j'avais obtenu environ os,o[o pour 100, ce qui montrait déjà que cette addition n'avait guère d'influence. En outre, les feuilles employées dans mes expériences provenaient en partie d'un arbre âgé, peu vigoureux, et non taillé depuis plusieurs années; elles étaient plus pauvres en principe cyanhydrique que celles des rameaux développés (') Em. Bourquelot et Em. Danjou, Sur la présence d'un glucoside cyanhydrique dans les feuilles du Sureau {Comptes rendus, 3 juillet igoo). — Même Note présentée l'avanl-veille à la Société de Biologie. (-) Sur la présence d'un glucoside cyanhydrique dans le Sureau et sur quel- ques-uns des principes immédiats de cette plante {Journ. de l'harni. et de Chini., 6" série, t. XXII, 16 août et i='' septembre igoS). (') Il s'agit, en réalité, comme il est dit dans le texte (p. an), non des feuilles en- tières, mais des folioles séparées du pétiole, cueillies sur des rameaux de Tannée dans la seconde quinzaine de juin. (*) L'addition d'émulsine n'a pas, à mon avis, d'autre avantage que celui d'activer le dédoublement du glucoside. Durant les premières heures de la macération, les feuilles contusées ne cèdent à l'eau que la faible proportion d'émulsine mise en liberté par les cellules qui ont été brisées; les autres, qui constituent souvent, malgré le soin apporté à la contusion, des fragments de plusieurs millimètres carrés de surface, restent vivantes pendant un certain temps. On en a la preuve en les plasmolysanl sous le microscope : la plasmolyse ne cesse de se produire que lorsqu'elles sont mortes, et c'est seulement après leur mort que l'enzyme, vraisemblablement fixée sur le proto- plasme, peut diffuser et exercer sur le glucoside une action qui, d'ailleurs, n'est pas instantanée et varie d'intensité suivant la température. flQÔ ACADÉMIE DES SCIENCES. après la laille sur des pieds vigoureux. D'ailleurs, quelques semaiiies j)lus lar(J ('), la variété du Sureau noir à feuilles laciniées me donnait, pour loo, 0",oi.| d'acide cyan- liydrique, celle à feuilles panachées qs, oi 5, celle à feuilles tiifoliolées 08,017. On \erra, dans un instant, qu'il y a aussi de notables diil'érences suivant l'âge des feuilles pri-es sur un même rameau. Mes nouvelles ex[)ériences, relalives an dosage de l'acide cyanhydriqiie, ont porté sur les feuilles plus ou moins âgées et sur l'écorce verte de la tige; la présence de l'émulsine a été recherchée en outre dans l'écorce de la racine et les fruits du Sureau noir et dans plusieurs organes de quelques espèces voisines (^). Avec un même lot de folioles contusées avec soin et divisé en tiois parties, addi- tionnées chacune de quatre fois son poids d'eau distillée et mises à macérer pendant 24 heures à -+- 28°, on a dosé l'acide cyanhydrique, soit directement, soit après addition d'émulsine d'une part, d'amygdaline d'autre part, de fuçoii à savoir si la feuille con- tenait moins ou plus d'enzyme qu'il n'en fallait pour dédoubler son propre glucoside. Les précautions d'usage étaient prises pour empêcher toute action des microorga- nismes sur l'araygdaline. L'émulsine, dont l'activité avait été éprouvée, a été ajoutée, soit au commencement de la macération, soit au lésidu de la distillation, qu'on laissait macérer de nouveau pendant 24 heures à -+- 28°. Dans le premier cas, cette addition n'a pas permis d'ob- tenir une quantité d'acide cyanhydrique supérieure à celle que donnait la distillation directe; dans le second cas, il n'y a pas eu formation d'acide cyanlivdri([ue. L'amygdaline ajoutée a toujours subi un dédoublement, qui ne pouvait être dû qu'à l'action de l'émulsine propre à la feuille. Celle-ci conlenait donc une projjortion de ferment plus grande que celle qui suffisait à liydrolyser son glucoside, la sambunigrine de MM. Bourquelot et Danjou. La difierence entre les chill'res fournis par la distillation directe (t"'" colonne du Tableau suivant) et ceux, obtenus après l'addition d'amygda- line (3= colonne du Tableau) représente la quantité d'acide cyanhydrique provenant du dédoublement de cette dernière. On sait qu'à os,oi d'acide cyanliydri(|ue formé coirespondent, à peu de chose près, os, 20 d'amygdaline dédoublée. J'ajoute que les chillres des Tableaux représentent, pour chaque dosage mentionné, la moyenne de plusieurs expériences. L — FelILLES l'LlS ou MOI.XS AtiÉKS, l'KlSKS SIR DE LO.XGS HAMEAUX NÉS AU IMUMEMPS. Ces rameaux vigoureux, développés sur pieds âgés de 6 à 8 ans, croissant dans les mêmes conditions de milieu et taillés au printemps. (') Comptes rendus, 24 juillet igoS. (-) J'ai étudié aussi, aux mêmes points de vue, les feuilles séchées dans différentes conditions. Il en sera question dans un exposé plus détaillé qui paraîtra dans un autre Recueil. SÉANCE DU 2G DÉCEMBRE igoS. 1 iç^-j avaient atteint vers la fin de septembre une longueur de i'",5o à 2""; ils portaient en moyenne 12 a i5 paires de feuilles. On a recherché la propor- tion d'acide cyanhydrique fournie par des feuilles d'âge différent, à des époques également différentes. Sur la partie inférieure des rameaux, les feuilles offraient encore, pour la plu[)art, jusqu'au milieu d'octobre, une teinte vert sombre; vers la fin du mois, après les premières gelées, elles se détachaient facilement des rameaux et présentaient une teinte plus pâle ou même un peu jaunâtre sur les bords des folioles. Elles comprenaient, pour 100 parties, en moyenne 67 parties de folioles et 33 parties de pétioles primaires. Sur la partie supérieure des l'ameaux, on a pris seulement les trois ou quatre paires voisines du sommet, plus jeunes, moins développées, et dont l'épiderme et les tissus internes étaient moins cutinisés et moins li- gnifiés que dans les feuilles sous-jacentes. Dans 100 parties il y avait, en moyenne, 72 parties de folioles et 28 parties de pétioles primaires. Acide cyanhydrique foui'ni par loo parties de feuilles ou de folioles aprrs adtlilion par distillalion »» 1 — -^ — ^ — directe. d'éiiiulsinc. d'aniygdaline. A. — Par lie inférieure des rameauj. 10 août Feuilles enlières. . . o,oi33 Folioles seules 0,0166 - , l Feuilles enlières... o.or.'.G 25 septembre „ ,. . . ,. ( rolioles seules u,oio2 , \ Feuilles enlières. . . 0,0120 10 octobre r^ ,. , I roholes seules o,oijb Feuilles enlières. . . 0,0112 Folioles seules o,oi3.J 25 octobre 0, ,01 ) [64 0 ,0255 1) 0 ,01 (65 0 ,0264 )) 0 0: ,01 id; 0 ,0239 » ) ) 0. ,01 36 0, ,025l B. — Partie supérieure des rameaux. ( Feuilles enlières. . . o,oi6q » » 10 août r r I , ^ ( roholes seules 0,0200 » » , l Feuilles entières. . . 0,0170 » » 20 seplembre { „ .. , , ( rolioles seules o,o2ij » » , l Feuilles enlières. . . 0,0192 » » 10 octobre ,-.1.1 1 ( roholes seules 0,0212 0,0210 0,0279 25 octobre Folioles seules 0,0221 « » 2 novembre Folioles seules o,o223 0,0226 0,0282 G. R., igo5, 2» Semestre. (T. C\IA, N° 26.) i56 I)g8 ACADEMIE DES SCIENCES. A poids égal, les feuilles présentent donc, suivant l'âge, une différence assez notable dans leur teneur en principe cyanhydrique. Mais cette diffé- rence, au profit des feuilles jeunes, provient beaucoup moins d'une dimi- nution réelle du glucoside dans les feuilles âgées que du fait de l'épaississe- menl el, par suite, de l'augmentahon de poids de leurs membranes cellulaires, ainsi que du dépôt de substances minérales insolubles, telles que l'oxalate de calcium. Si l'on comparait, à nombre égal, les feuilles jeunes, mais déjà pourvues de tous leurs éléments cellulaires et de leurs corps chlorophylliens, avec les feuilles même avancées en âge, on verrait sans doute qu'entre les unes et les autres, il n'y a, en valeur absolue, que fort peu de différence dans la teneur en principe cyanhydrique. Les folioles récoltées le aS octobre au sommet des rameaux ne semblaient pas avoir souffert des premières gelées; mais celles du 2 novembre étaient les seules qui fussent restées sur les rameaux, dont elles se détachaient par une légère secousse; une partie fut même ramassée à terre. Le Tableau montre qu'elles contenaient autant, si ce n'est même un peu plus, de principe cyanhydrique qu'un mois auparavant. Toutefois, comme elles avaient perdu une petite quantité d'eau après l'arrêt de la végétation et les premières gelées, la proportion de l'acide cyanhydrique obtenu se trouvait être légèrement supérieure à celle qu'elles auraient fournie quelques semaines plus tôt. Il n'en est pas moins manifeste qu'elles avaient conservé, au moment de leur chute, la presque totalité de leur glucoside. C'est seule- ment dans les feuilles anciennes de la base des rameaux que le principe cyanhydrique paraît diminuer vers la fin d'octobre; encore faut-il tenir compte du dépôt plus marqué de l'oxalate de calcium dans ces feuilles à l'arrière-sîn'son. II. — Feuilles jkunes, prises sur des rameaux encore peu développés. Les premières feuilles formées au printemps n'ayant pas été examinées, on a provoqué vers la fin de juillet, par une taille sur le vieux bois, la for- mation de nouveaux rameaux comparables à ceux du début de la végé- tation. Deux mois après, ces rejetsatteignaient en moyenne ^5'=™ de longueur et portaient 4 :' ^ paires de feuilles tendres et luisantes. Elles ont donné les résultats suivants : SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE ipo.T. II 99 Acide cyanhydriqiie oblenti avec 100 parties de folioles. Par Après atltli tioii distitlalion —a -_- — - -- ■■Ll-ll (lii-ecle. tl'émulsine d' amvg.Iaiiiie. ( 0,0224 0,0281 0,0292 ( 0,0226 0,0225 0,0286 \ 0,0228 0,0280 0,0289 \ 0,023l 0,0284 0,0288 20 septembre 3o septeinl)re Par conséquent, ces folioles, sembhibles à celles du printemps, renfer- maient très sensiblement la même quantité de glucoside et d'émulsine que celles du sommet des rameaux âgés de 5 ou 6 mois. 111. — Feuilles prises sir ln ardre âgé et i'eu vigoureux. Cet arbre est celui dont il a été question précédemment; il végétait dans un sol pauvre et n'avait pas été tr.illé dans ces dernières années. A la fm de septembre, les rameaux de l'année n'atltignaient en moyenne que So*^™ de longueur dans la partie supérieure et 25*^'° à la périphérie de la couronne. Les folioles, coriaces, étaient près d'une fois plus petites que celles des longs rejels formés au printemps sur des pieds recépés et plus jeunes. On a pris à la fois celles de la base et celles du sommet des rameaux. Comme l'indiquent les chiffres suivants, elles étaient beaucoup plus pauvres en glucoside et en émulsine que les feuilles précédemment étudiées. Acide cyanhydrique fourni par- 100 parties tie folioles par disLillation après addilioQ (lircilc. d'amygdaline. .5 août, 0,0071 0,0102 20 septembre 0,0068 0,0091 20 octobre 0,0073 0,0108 IV. — Autres organes du Sureau koir et de quelques espèces voisines. Il avait déjà été constaté, dans mes premières expériences, que l'ému 1- sine existe aussi dans des organes qui no contiennent pas de [Jiincipe cyanhydrique, non seulement chez le Sureau noir, mais encore chez le Sureau à grappes et l'Hièble. Les chiirres suivants confirment cette obser- vation et donnent une idée de l'action de ces organes sur l'amygdaline. I200 ACADEMIE DES SCIENCES. Acide cyanhyclrique fourni par 100 parties par dislill.'itioii après addition directe. d'aniygdaline. A. — Sanibucus nigra. 1° Ecorce fies longs i-ameaux du printemps (dosage fin juin) o,oo3i 0,0190 1° Ecorce des jeunes rameaux nés fin juillet (dosage fin septembre) 0,0064 0,0182 3° Ecorce des longs rameaux apiès la chute des feuilles (5 novembre) o,ooia 0,0071 4" Bourgeons ( dosage i. 5 décembre) 0,0011 5° Ecorce des racines âgées de i à 4 ans (dosage en juin et novembre) o 0,0110 6° Suc des fruits mins, frais o o 7" Graine-i mûres, récentes o o.oooo B. — Sainbiiciis racemosa (dosages fin septembre). 1° Folioles o o.oo^S 3° Ecorce de la tige o 0,0091 3° Ecorce de la racine o 0,0162 C. — Samhiicus Ebulus (') (dosages fin septembre.) 1° Folioles o 0,0017 2° Ecorce de la lige o 0,0089 3° Ecorce de la racine o o,0232 Dans le Sureau iioii', l'écorce îles rameaux renferme donc, à poids égal, d'autant moins de principe cyanhydrique qu'ils sont plus âgés. Mais celte différence provient de ce que, avec l'âge, l'épaississement de l'écorce et (') J'avais cru d'abord que les feuilles de l'IIiéble fournissaient de l'acide cyanhy- drique, mais seulement en très minime proportion, car on n'aurait pu le doser dans l'eau distillée obtenue, même avec un poids assez élevé de folioles. Comme ces folioles avaient été récoltées en même temps que celles du Sureau noir, sur des pieds situés côte à côte dans le jardin botanique de l'Ecole de Pharmacie, il y avait lieu de contrôler ce résultat, en emplo3ant de préférence de jeunes feuilles, dont il était facile de provoquer le développement par la taille de la plante. J'ai reconnu alors, comme MM. Bourquelot et Danjou, que l'Hièble ne fournit pas d'acide cvanhydrique. Quelques folioles du Sureau noir s'étaient sans doute trouvées mélangées à celles de rilièble lors des premières observations. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1905. I 20 r rallongement intercalaire des entre-nœuds deviennent plus considérables. Dans l'écorce, comme dans les feuilles, la proportion du glucoside paraît être en relation avec celle de la chlorophvUe. Elle n'est pas plus grande dans les bourgeons que dans l'écorce, au commencement de l'hiver. Les fruits en voie de développement contiennent le glucoside aussi long- temps qu'ils, sont encore verls; mais il disparaît entièrement à la matu- rité. Le suc frais, retiré de 5"*^ de fruits bien mûrs, n'a pas donné trace d'acide cyanhydrique; il ne contenait pas non plus d'ému Isi ne. Par contre, celle-ci a été retrouvée dans la çraine mûre. En résumé, si l'on envisage seulement la question qui fait l'objet |)rin- cipal de cette Note, à savoir les variations quantitatives du glucoside cyanhydrique dans les feuilles du Sureau noir aux différentes périodes de leur existence, on constate que ce principe n'y présente, avec i'àge, qu'une faible diminution. Vers la fin de la période végétative, il n'émigre pas en nature dans la tige et reste dans la feuille qui tombe. Toutefois, si, dans le cas actuel, ce glucoside ne semble pas être une substance de réserve, au même titre que divers hydrates de carbone aux- quels on aurait pu le comparer, il n'en est pas moins permis de supjjoser, par comparaison avec ce qui se passe chez d'autres plantes à acide cyanhy- drique, que, dans le cours de la végétation, il subit une métamorphose de nature encore inconnue, au fur et à mesure qu'il est élaboré dans les tissus chlorophylliens. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Influence de quelques facteurs sur la parthénogenèse expérimentale. Note de M. Yves Delage. Malgré les très nombreux essais faits depuis quelques années pour découvrir le mode d'action des agents de la parthénogenèse expérimentale, on n'est pas arrivé encore à le déterminer d'une façon certaine. Les agents les plus divers permettent d'obtenir des résultats équivalents, et il n'en est aucun qui soit efficace pour les œufs de toutes les espèces soumises à l'expérience. Même une pression osmotique supérieure à celle de l'eau de mer, bien qu'ayant une efficacité Ijien plus générale que les autres agents, n'est pas indispensable, ainsi que l'ont montré mes expériences sur le développement des œufs d'Astéries par l'acide carbonique dans une eau de mer diluée, hypotonique par rapport à l'eau de mer naturelle. D'autre part, il s'en faut de beaucoup que la nature des sels par lesquels on obtient l'hypertonie soit indifférente. Cependant on ne peut se défendre de l'idée que, malgré leur diversité, I202 ACADEMIE DES SCIENCES. les agents de la parthénogenèse interviennent par une action commune qui reste à déterminer. Il faut donc multiplier les expériences et comparer leurs résultats. C'est pour ce but que j'ai entrepris la série de recherches, encore loin d'être terminées, dont je donne ici quelques résultats provisoires. Une (les plus graves difficultés de la question consiste en ce que, tandis que les agents physiques et chimiques employés sont toujours identiques à eux-mêmes, la substance vivante à laquelle on les apj)lique (les œufs vierges) présente, d'un individu à l'autre, et même d'un œuf à l'autre de la même ponte, des différences que rien ne permet de recoauaître, si ce n'est la différence des résultats obtenus. Deux réactifs donnent un jour un certain résultat, on le noie et l'on détermine, i)Our chacun d'eux, le pourcentage des œufs développés, par rapport aux œufs non développés : on leur donne à chacun un coefficient d'efficacité. Le lendemain on recommence la même expérience avec des œufs en apparence identiques à ceux de la veille et au même état de matu- rité : le pourcentage n'est plus le même, les coefficients sont modifiés et le réactif le plus efficace la veille se trouve être le moins efficace le lende- main. Jl faut multiplier les expériences et talder sur des moyennes. Le fait même que de tous les œufs soumis dans une même expérience, à un même réactif, un certain tant pour loo se développe, tandis que le reste, en apparence identique avant l'expérience, ne se développe pas, suffit à montrer qu'il y a entre les œufs d'un même ovaire des différences individuelles mipossibles à reconnaître, qui suffisent à renverser le sens du résultat obtenu. Lorsque des œufs d'un même ovaire sont répartis en deux lots A et Bque l'on traite par deux réactifs différents, si l'on obtient 20 pour 100 de développements dans A comme dans B, il est impossible de dire si les œufs qui se sont développés dans A sont les mêmes qui se seraient développés si l'on avait interverti les lots et traité A par le réactif de B et B par le réactif de A. Eu d'autres termes, y a-t-il dans un lot donné d'œufs un tant pour 100 d'individus ayant une tendance supérieure à se développer parthénogénétiquement et qui se développeront de pré- férence aux autres quel que soit le choix du réactif? ou y a-t-il des œufs sensibles à un réactif, d'autres sensibles à un autre, se développanl chacun quand on applique le réactif approprié? La question serait intéressante à résoudre, et elle semble absolument insoluble. Après ces préliminaires, indiquons les résultats des expériences. 1° Température. — L'intluence de la température sur le développement des œufs d'animaux à sang froid est depuis longtemps connue, mais peut- SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1900. T2o3 être n'a-l-on pas remarqué à quel point l'action He ce facteur est précise : une différence de 2" à 3° en pins ou en moins suffit, aux environs de cer- taines limites, à modifier complètement le sens des résultats. Des expé- riences qui avaient réussi pendant toute la belle saison cessèrent brusque- ment de donner des résultats, lorsque à l'automne la température ambiante se trouva abaissée de quelques deorés. Les résultats redevinrent immédia- tement favorables dès que j'eus pris soin d'échauffer au moyen d'un poêle l'atmosphère du laboratoire. La température opiima est d'environ 18°. A i5°, tout développement cesse (j'entends le développement parthénogé- nétique) par les réactifs dont il va être question ci-dessous. Une température de 20° à 21", appliquée au début de l'action du réactif, donne des résultats encore meilleurs, mais il ne faut pas qu'elle soit main- tenue au delà d'une heure on deux. Le meilleur procédé consiste à appli- quer le réactif à 20° ou 21°; dans une atmosphère à 18°, le réactif se mettant, en 2 ou 3 heures, en équilibre de température avec l'atmosphère du laboratoire. 2° Réaction du liquide. — On a jusqu'ici considéré que l'acidification lé- gère de la liqueur, principalement par les acides chlorhydrique et acétique, était une condition adjuvante, parfois même indispensable. Cela est vrai pour les œufs d'astérie et sans doute pour les œufs de diverses autres espèces. Mais, en ce qui concerne l'oursin S/rongylocen(rotus, j'ai constaté cette année que les acides étaient franchement défavorables an dévelop- pement parthénogénélique. Sous leur influence, même à doses minimes, les œufs subissent la dégénérescence vésiculaire, deviennent noirs, et aucun d''eux ne se développe. L'acide carbonique ne fait pas exception. Au contraire, j'ai obtenu des résultats satisfaisants en alcalinisant la liqueur soit avec l'ammoniaque, soit plutôt avec la soude. Si, au lieu de soude, on emploie un sel sadique chimiquement neutre au point de vue de la saturation de l'acide par la base, mais alcalin à la teinture de tournesol, tel que le phosphate trisodiqueoii le sulfite de soude, les résultats sont encore bien supérieurs. C'est encore la soude qui fournit l'alcalinité dans ces derniers cas, si du moins on admet l'explication ingénieuse qui a été fournie de cette réaction et d'après laquelle l'alcalinité de ces sels résul- terait de ce que l'ionisation du sulfite de soude par exemple est j)lus grande pour la soude que pour l'acide sulfureux, en sorte que les molécules sodiques libres, etpar conséquent efficientes, sont plus nombreuses que les molécules d'acide sulfureux. En outre, ces molécules sodiques sont sans doute dans un état qui les rend plus actives, en qualité de catalyseur, que celles qui proviennent de la soude libre. I2o/i ACADÉMIE DES SCIENCES. Le réactif qui, après de très nombreux essais comparatifs, m'a donné le medieur résultat était composé de la manière suivante : eau de mer, 3'""'; solution de NaCl pur à 2^ molécules par litre, 45'°' : eau distillée, 72""'; sulfite de soude, Sgouttes; cequidonne, pour la concentratiou moléculaire: ensemble des sels de l'eau de mer normale, o,oi3; NaCl, 0,907; en tout 0,960. A remarquer la i'aible pro[)ortion tl'eau de mer normale dans ce réactif. Il m'a fourni jusqu'à 840 pour 1000 d'éclosions, tandis que le même réactif, sans sulfite de soude, n'eu fournit en général que quelques millièmes. J'ai obtenu aussi des résultats intéressants par le nomlire et la belle apparence des blastules en traitant les œufs pendant i heure par une solution de sucre à une concentration moléculaire de 0,100 à 0,400 dans l'eau de mer à la concentration de o,520, avant de les soumettre à l'action du réactif indiqué plus haut. Le réactif sucré employé seul ne fournit aucune éclosion. Les larves obtenues par ces movens et |)ar d'autres analogues m'ont fourni des pluteus qui ont vécu de 2 à 6 semaines, nageant dans l'eau et se nourrissant, sans qu'aucun d'eux cependant ait montré le moindre indice du développement de la forme adulte à son intérieur. Je profite de l'occasion de cette Note pour signaler que, en ce qui con- cerne les Astéries, j'ai pu pousser l'élevage des larves parthénogénétiques obtenues par l'acide carbonique au même stade que les années précédentes, mais i^as au delà. L'une des larves a vécu 4 niois et [9 jours, montrant nettement le disque calcaire pentagonal dorsal de l'adulte sans trace de la rosette aquifère pentagonale ventrale, bien que les vésicules entérocœ- liennes de la larve se soient normalement développées. Cela montre que les deux systèmes en question ne sont pas liés l'un à l'autre par une corré- lation ontogénétique nécessaire, comme le sont, par exemple, les bras et le squelette calcaire du pluteus des Oursins, d'après les expériences de Chabry. PATHOLOGIE. — - De Vidcnlilé du Surra el de la Mbori. Note de M. A. Laver Ax. M. Cazalbou, vétérinaire nulilau-e, a décrit sous le nom de Mbori une trypanosomiase qui est commune au Soudan français (Sénégambie-Niger) et qui sévit |>rinci[:)alemenl sur les dromadaires (' ). (') A. I^AVEii.vx, Ijullelin de l' Académie de Médecine, séance du 26 avril 1904. SÉANCE DU 26 DECEMBRE IpoS. I2o5 M. Cazalboum'a envoyé, au commencement de 1904, unchieninfeclé de Mbori; le chien est arrivé vivant à Paris, ce qui m'a permis de faire une étude très coniplèlc de celte trypanosomiase. J'ai constaté que, au point de vue morphologique et au point de vue de l'action pathogène sur les différentes espèces animales, le trypanosome de la Mbori présentait la plus grande analogie avec le trypanosome du Surra, la virulence du trvpanosome de la Mbori étant seulement un j)eu plus faible que celle du Trypanosoma Evansi provenant de l'île Maurice. Pour résoudre la question d'identité ou de non-identité de ces trypano- sonies, j'ai pensé qu'il y avait lieu de rechercher si des animaux ayant une immunité solide pour l'un des virus étaient encore sensibles ou non à l'autre. En 1904, MM. Vallée et Panissel ont fait, à ma demande, et avec des virus que je leur avais donnés, les expériences suivantes à l'Ecole vétéri- naire d'Alfort : trois Bovidés, ayant une immunité solide pour le Surra, ont été inoculés avec le trypanosome de la Mbori. Deux de ces animaux ont montré la même immunité pour la Mbori que pour le Surra, le troisième a eu une infection très légère et très courte. MM. Vallée et Carré ont conclu avec raison, de ces expériences, qu'on devait admettre, sinon l'identité absolue, au moins une étroite parenté du trvpanosome de la Mbori et du Trypan. Evansi^ '). Il était important, comme contre-épreuve aux expériences de MM. Vallée et Panissel, de rechercher si un animal ayant acquis l'immunité pour la Mbori jouissait de l'immunité pour le Surra. L'expérience suivante ne me paraît laisser aucun doute à cet égard. Le 16 avril 1904, un jeune l)oue pesant 26''s est inoculé sous la peau avec le trypano- some de la Mbori (sang dilué de cobaye). La réaction fébrile est faible. La température prise du 16 avril au i5 mai ne dépasse pas 89", 4; elle atteint ce chiffre le 22 et le 23 avril. L'examen liistologique du sang du bouc est toujours négatif, mais une série d'animaux inoculés du 38 avril 1904 au 6 février 1900 s'infectent. 28 avril 1904. Un rat reçoit, dans le péritoine, a"""' du sang du bouc; il s'infecte en 6 jours. Traité par l'acide arsénieux et le trypanrolli, ce rat a guéri. 3o mai. Un rat reçoit, dans le péritoine, 2"'"'' du sang du bouc ; il s'infecle en 7 jours. Traitement par l'acide arsénieux et le Irypanroth, guérison. 28 juin. Le bouc se porte bien, il augmente de poids; 28''s,6oo le 28 juin. 21 juillet. Un rat reçoit, dans le péritoine, 2""' du sang du bouc et un cobaye en reçoit 4*^'"'. Le rat s'ini'ecte en 6 jours; traité par le trypanrotli. il guérit. Le cobaye (' ) Vallée et Pamsset, Sur les rapports du Surra et de la Ml/ori{Co/iiples rendus, séance du 21 novembre 1904). C. P,., 190D, 2» Semestre. (T. C\L(, N° 26.) iS" I2o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. ne montre flans son sang des trvpanosomes que le 4 septembre; il meurt le 6 no-, vembre 1904. 9.6 juillet. Le bouc qui ne piésente aucun symjîlôme morbide pèse 32''S,3oo. 17 août. Un cobave reçoit, dans le péritoine, 5'"'' du sang du bouc. Le 10 sep- tembre, on trouve des trypanosomes rares dans le sang du cobaye qui succoniiie le 12 septembre à une complication. 32 aoùi. Le bouc pèse 34''s,5oo. 17 septembre. Un cobaye reçoit, dans le péritoine, 4'"'' 'lu sang du bouc. Le 2 oc- tobre, le cobaye est Infecté; mort le 12 janvier 190J. 3 octobre. Le bouc pèse 3.5''6, 000. 18 octobre. Un cobaye reçoit, dans le péritoine, 4^°'' du sang du bouc: il meurt de pleuropneunionie le 20 décembre sans avoir montré de trypanosomes. 8 novembre. Le bouc pèse 36^°. 17 novembre. Un cobaye reçoit, dans le péritoine, 4'""' du sang du bouc. Le 21 dé- cembre on trouve, dans le sang du cobaye, des trypanosomes rares ; mort le 20 mars igoô. 29 novembre. Un cobaye reçoit, dans le péritoine, 4''"'' du sang du bouc; il meurt de pneumonie le 3i janvier igoS, sans avoir montré de trypanosomes. 28 décembre. Deuv cobayes reçoivent chacun, dans le péritoine, 6'™' du sang du bouc; ces cobayes ne sïnfectent pas. 6 janvier 190.5. Un chien reçoit, dans le péritoine, 20"'°'' du sang du bouc. Le 32 jan- vier on trouve, dans le sang du chien, des trypanosomes nombreux; mort le 24 janvier. 6 février igcj. Un chien reçoit, dans le péritoine, 20'''"' du sang du bouc; le i3 fé- vrier, on trouve des trypanosomes rares dans le sang du chien ; mort le 8 mars. Le bouc pèse 07''"'. iD mars igoS. Un chien reçoit, dans le péritoine, 20°™' du sang du bouc. Ce chien qui a été suivi jusqu'au i.5 août 190.5 ne s'infecte pas. Il est à remarquer <(ue, sauf une légère réaction fébrile au début, le bouc n'a pas présenté de symptômes morbides; sa croissance a été régulière. Les animaux, d'épreuve ont seuls permis de suivie la marche de l'infection; à partir du mois d'octobre, le sang du bouc est devenu de moins en moins virulent. Le 16 avril igoS, le bouc est inoculé de nouveau avec le trypanosome de la Mbori (sang dilué de cobaye). Le poids du bouc est de iy^s. Le bouc ne se réinfecte pas. Un chien inoculé le :='• mai avec 20'"°' du sang du bouc (dans le péritoine) n'a jamais montré de trypanosomes; ce chien a été suivi jusqu'au a août igoS. Le i4 juin tgoâ, le bouc est inoculé, sous la peau, avec le sang dilué d'un cobave infecté de Surra de Maurice. A la suite de cette inoculation, il se produit une réaction fébrile assez marquée; la température, du 19 juin au r" juillet, reste aux environs de 40°; elle atteint trois fois 4o°,S. L'examen histologique du sang du bouc, fait à plusieurs reprises, est toujours négatif et les animaux d'épreuve ne s'infectent pas. Le 3o juin on inocule, sur le bouc, i chien et 2 souris. Le chien reçoit 20'="° de sang dans le péritoine, les souris reçoivent chacune o""', 5o de sang. Ces animaux n'ont jamais montré de trypanosomes; le chien a été suivi jusqu'au 23 septembre igoo. Les résultats de cette expérience confirment cetix des expériences ftiites SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1903. I 207 à l'Ecole d'Altort par MM. Vallée et Panisset et permettent de conclure que les trypanosomes du Surra et de la Mbori appartiennent à la même espèce; le trypanosome de la Mbori constitue seulement une variété de Trypan. Evansi un peu moins virulente que le try|)anosome qui a produit la grave épizootie de Maurice ( ' ). En bactériologie on admet que des échantillons de microbes pathogènes qui confèrent l'immunité l'un pour l'autre, (\mseiJaccinenf réciproquement, sont de même espèce; cette règle doit s'appliquer également aux trvpa- nosomes. M. Armavd Gautier, faisant hommage à l'Académie de la troisième édi- tion de sou Cours de Chimie organique, s'exprime ainsi : Cette édition est publiée avec la collaboration de M. Marcel Delépine, agrégé de l'Ecole de Pharmacie de Paris, dont l'Académie connaît bien le nom et les travaux. Parmi les additions ou modifications importantes de cette troisième édi- tion, je signalerai les chapitres relatifs à la stéréochimie et aux isoméries physiques et géométriques, aux composés cvclomélhvléniques, à leurs rela- tions avec les dérivés des térébènes, caniphènes, camphols et essences naturelles, aux corps à noyaux hexagonaux ou pentagonaux à chaînons azotés, sulfurés ou oxygénés, enfin aux méthodes de reproduction des corps organiques, en particulier des alcaloïdes naturels. M. Michel Lévy présente à l'Académie la deuxième édition de la Carte géologique de la France à l'échelle du millionième. Cette Carte, destinée à servir de tableau d'assemblage à la Carte géolo- gique au I : 80000*, résume les études faites jusqu'à ce jour sur toute l'étendue du territoire français dont quelques feuilles seulement restent à explorer dans la région du sud-ouest et dans l'ile de Corse. La comparaison de cette deuxième édition avec la première fait ressortir les progrés considérables réalisés dans l'étude géologique du sol, notam- ment en Bretagne, dans le Plateau Centrai, dans les Alpes et les Pyrénées. La coonlination des explorations a été faite sous la direction de M. Michel Lévy, par un Comité composé de : MM. Barrois, Bergeron, L. Bertrand, Marcel liertranJ, Bigot, Boule, ( ' ) A. Laverax, Remarri lies au sujet de la Note de MM. Vallée et Pamsski' {Comptes rendus, séance du 21 novembre 1904 )• I2o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Bresson, L. Bureau, Garez, Delafoiid, Dépéret, Dollfus, Douxami, L. Foui- nier, Gosselet, de Grossouvre, Glangeaud, Haug, Kilian, I>acroix, de Laiinay, Le Cornu, Le Verrier, Lugeon, de Margerie, Muiiier-Clialmas, OEhlert, Roussel, Sennes, Termier, V^isseur, Vélain, Welsch, Zûrcher. Les travaux grapliiques ont été exécutés sous la direction de M. H. Thomas. M. VvES Dei.aue fait hommage a l'Académie de la huitième année de y Année biologique, publiée sous sa direction. CORRESPOIVDAIVCE . [j'AtADÉMiE IMPÉRIALE DES SciExcEs DE ViEN'XE. qui est actuellement directrice de l'Association internationale des Académies, fait connaître qu'une réunion du Comité de l'Association aura lieu à Vienne, le 3o mai 1906, au Palais de l'Académie. iVL\L Henri Abraham, Alouier, Marcellin Bovlle, Caxovetti, Albert CoLSON, CuKEAr, Dax«;eai!d, Fabre, Loris Fabuy. Gastox Fayet, Fleury, Friedel, E. Gaix, Giacobini, Gorv, Ch. Gravier, IIex\e(;uy, Albert UOGGE, AXDRÉ KlIXG, Ch. LaLLEMAXD, LaUREXT, Î*. LeBIîAIT, Le PlAY, Ed. Loisox, Ledi'c, F. Maigxox, L. Maillard, Albert AIaliierbe, L. I^IaRCHIS, h. 3fARTEL, DE MaIPEOI d'AbLEHJES, 3lArRICE , MESNA«iER , MiLLocHAu, Ni.MiER, F. Rexaild, iloDHALv, LiRBAiv, H. VixcEXT adressent des remercîments à l'Académie pour les distinclions accordées à leurs travaux. M"'^ Lons Massexet et M">*= P. Taxxery adressent également des remercîments à l'Académie. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon {èqiiatorial Urunner de o",iG d'oiivcr-tui-e) pendant le pr-ernier- tri- mestre de 190J. Note de M. .1. Giillaime, présentée par AL MascarL Il y a eu 47 jours d'observation pendant ce trimestre, et les principaux f.iits qui en résultent sont les suivants : Taches. — On a noté 48 groupes de taches au lieu de 4^. niais leur sur- l'acc totale est presque double (8018 millionièmes au Heu de 4i*^7)- Cet accroissement considérable est «lu aux grands groupes des mois de SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE rgoS. 1 20() février et mars qui, à eux seuls, représentent plus de la moitié de l'aire tachée de ce trimestre. Ces groupes ayant fait l'objet de nombreuses Com- munications relatées aux Comptes rendus, il n'y a pas lieu d'entrer dans beaucoup de détails à leur sujet, nous remarquerons seulement en passant que le groupe de février, à iS" de latitude australe, est un des plus impor- tants parmi les grandes formations observées depuis un demi-siècle. Régions d'activité. — Le nombre des groupes de facules enregistrés a notablement diminué : on a, en effet, 98 groupes avec une surface totale de io3,7 millièmes, au lieu de 121 groujies et 122,0 millièmes notés précé- demment. Leur répartition entre les deux hémisphères est de 5i groupes au Sud au lieu de 56, et de 47 au Nord au lieu de 65. Tableau I. — Taches. Dates Nombre Pass. l.atiludes Dioyennes Surrncps exlréuies d'obscr- au rin'f. ^* — -^ — ^""^ ~ moyennes U'ubserv. Talions, central. S. N. réduites. J anviei- 19 )5. — 0, 00. Février (suite.) '5-10 - S, 2 I- 45 ^ ' 16 4-12 4 9,9 +22 36 7-1-4 1 1 ,G — ij 6-12 3 ">,9 -t- 8 8 7-' 1 ■7 11,7 +12 3o 8-18 6 I t,0 -t-21 282 7-' 1 ^ I ■}. , çi + 18 68 '5,9 3o ' 12-18 5 — 13 7- ■ 1 1 J,(i ^2 1 1 10 1) 1 13,8 — Cl G 12-1S 5 iG,i) -f-i 1 •'7 3 18 i 20 , t -i-iG 5 12-1 1 '1-7 -1-20 21 16-25 5 5 5 1 0- 1 .'1 5 i5,8 -1- 9 -+-i3 483 21,0 — 22 iG i4-a3 3 18,1 14 l5-2 j 1 8-2 ) 21,9 23,1 — '4 + '9 4 i5 l4-23 3 20,0 +21 38 26,5 3oS 20-2 3 4 -^ 7 \\-rj 4 I 20,0 22 , 2 — I ■}, — 12 297 6 rj 9.1-28 6 27,0 — lO 28 iGj. — 10", 2 -M4",5 2 5- 2 5 28,3 — 17 21 20 I ■^•9 1 1 — 10 3 Mar5. — 0,00. 25-2!S ^ 3o,(i — I ) 3o 3,7 5, G 8,0 28 1 3 I : 9 — 20 5 i 2.1- 9 6-10 6-1 3 3 3 5 — 18 -+-■7 -f-10 43 1 71 '7J- — i4°,t; + .6°,. 1 i25 (■> I 8,3 / 56 Kévrier. — 0,00 10 l6-2I t > i3,5 i9,<"> — 10 -f-i4 12 io5 I [ 1,8 -1-20 3 1 4-2.3 5 20 , 4 — 22 79 28- 8 7 4,2 — lî 27 i 3 2I-3o 5 25, G — 17 3o 1 1 7.8 — i j 2 2) I ■-'5,9 -+-21 i3 2-12 G 7,9 -)- 1 2 39G 28-31 4 26, 1 -h3i 2i 8-12 2 8,(3 — 7 5 23 27,4 -!- 9 5 12 I 8,9 —14 2 25- 4 8 3l,2 -i5 285 8-i5 4 4 9.° 9,4 + 9 i38 4-12 — 9 9 1 i j- -tî°,8 -■8", 7 3-i5 7 9,3 —28 lOi Dale'^ Nombre Pass. I.allliides moyennes Surfaces exiréuies d'obser- au mrr. - — -^^ — i»^ — - raoycnnes dobserr. valions. cetilraL S. N. réduites. t2IO ACADEMIE DES SCIENCES. .lanviei' Fé\rier Mai's .. Totaux . . Tableau II. — DhlribiUion des taches en latitude. 30\ 20^ 10°. 0°. Somme. Somme. 0". 10". 20". 30". I) » I 7 » » 2 .1 » » I 5 1) » 4 1 5 7 I lo j t (i 2 1 23 6 I. ~_ Totaux !p0". 90". mensuels. I » '7 19 J2 Surfaces totales rêiluîlcs l'24l 1223 2 354 •Sois Tableau III. — Distribution des facules en latitude. 190:i. Janvier . . Février . . , Mars TotaviN . I". 40". 30". 20". 10". 3 10 2 iS 781 18 291 i5 12 4 \orcl. Somme. 0" . 10 ". 20". 30". 40". ■JO". 20 ■_2 i3 5 » » 16 3 9 3 1 » ! I 1 7 2 I )) -^_ — _ _ 31 6 29 SurratC! Tulaux totale» lotisuels. réduite^ 38 ■5; 9 ^4 4o,<) 26 25,8 98 io3,7 GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les surfaces isothermiques el sur une classe d'enveloppes de sphères. Note de M. A. De-moili-v. Etant données deux surfaces isothermiques associées dans le problème de Chnsloffel, les plans tangents en deux points correspondants de leurs dévelop- pées harmoniques sont parallèles (') et il en est de même des plans tangents aux secondes nappes des enveloppes de leurs sphères harmoniques. De celte ])ro|)osition générale résulte immédiatement un théorème dii à M. Raffy {Comptes rendus et Annales de l'École Normale, igoS) et concer- nant les surfaces de M. Thybaut et les surfaces dont la développée harmo- nique est un plan isotrope ; la surface qu'il convient d'associer à une quel- conque de ces surfaces pour obtenir une solution du problème de Christoffel est une surface de même nature que la surface considérée. Cette propriété appartient également aux surfaces dont la développée harmonique est un plan non isotrope. (' ) Réciproquement, lorsque deux sur/aces ayant me/ne représentation sphérique de leurs lignes de courbure sont telles que les plans tangents en deux points corres- pondants de leurs développées harmoniques soient parallèles, ces surf aces sont néces- sairement isothermiques. SÉANCE DU 2(3 DÉCEMBRE igoS. I 2 I I I^e [)roblème de Christoffel peut êlre généralisé comme il suit : Déterminer de la manière la plus générale un couple de surf aces ayant même représentation sphérique de leurs lignes de courbure, la correspondance ainsi établie entre ces deux surfaces étant telle que les trajectoires isogonales de leurs lignes de cou/ bure se correspondent. Les coordoanées (a;, j, :;), (a',,j,,z,) de deux points correspondants, exprimées en fonction des paramètres des lignes de courbure, satisfont au système ait ou àv yi' dans lequel k désigne une constante et a une fonction convenablement choisie. Les éléments linéaires des deux surfaces sont donnés par les formules ds' = a' ' - '■ du- + V - '• dv^ , rf.v; = X~ ~ chr -4- i- 1^' dv- . Leurs rayons de courbure principaux sont liés par la relation R' ~ R, ■ Si l'on fait X' = — i, on retrouve les formules relatives aux surfaces isothermiques. La question qui vient d'être traitée suggère la suivante : Déterminer de la manière la plus générale une enveloppe de sphères à deux paramètres de telle manière que ses deusu nappes se correspondent avec conser- vation des lignes de courbure et de leurs trajectoires isogonales. Pour résoudre ce problème, nous appliquerons nos méthodes de Géo- métrie anallagmatique intrinsèque (voir, dans les Comptes rendus, nos Notes des 5 juin et 3i juillet iQoS). Il s'agit d'intégrer les formules (A) de notre Note du 3i juillet, auxquelles on joindra les équations A, =:)iA, C, = ^XC, dans lesquelles k désigne une constante et X une fonction a déterminer. Les éléments linéaires des deux nappes de l'enveloppe sont donnés par les formules ds' =-. M ( a' ~' du"" -h X"^ dv' ) , ds\ =: M , ( ^ ■ "^ dir + k' a"^ dv- ) , dans lesquelles M et M, sont des facteurs inconnus. 121 2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les vitesses r et r, ont pour expressions I — /.■ dv I — k du et les inconnues q, p,, 1 satisfont au système Ce problème, comme le précédent, dépend d'une équation aux dérivées partielles du quatrième ordre. Les A. des sphères principales des deux nappes de l'enveloppe satisfont à la relation Si X- = I, les deux nappes sont inverses l'une de l'autre (alors a = const.); si X- = — I, ce sont des surfaces isothermiques et l'on retombe sur le pro- blème résolu par M. Darboux, en 1899, (\3in?,\e&Co?7iptes rendus {voir ay^s?.\, dans les Comptes rendus, notre Note du 4 septembre igoS). Il nous reste à examiner une question intéressante. Une des nappes de l'enveloppe, 1 par exemple, peut-elle être une sphère? Il convient de répondre par l'affirmative. Les vitesses q, /;, ont alors pour expressions, m désignant une constante, i_ /. q = ml '"*, p, = mV'^. Quant à la fonction 1, elle satisfait à l'équation ôv ) ' Ou \' Ou La sphère mobile est la sphère anharmonique de paramétre k de la nappe E, de son enveloppe. J'appelle sphère anharmonique de paramètre k d'une sur- face, en un point M de celle-ci, la sphère qui est tangente à la surface en ce point et dont le centre est un point C^ tel qu'on ait (M, Q, C, C) = k, C et C désignant les centres de courbure principaux en M. Cette sphère est conservée dans V inversion. La surface i, doit être considérée comme une généralisation de la sur- face de M. Thybaut ; on retrouve celte dernière en faisant X = — i , l'équa- tion ci-dessus se réduit alors à celle des surfaces minima. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE IQoS. 12l5 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — SuT- quelques généralisations du théorème de M. Picard. Note de M. C. Carathéodory, présentée par M. Emile Picard. Le théorème de M. Picard qui a trait an nombre de valeurs qu'une fonc- tion entière peut ne pas atteindre, a reçu de M. E. Landau une extension fort remarquable ('). Les résultats tle ce dernier auteur peuvent être géné- ralisés de la façon suivante : Soit (i) Y =f{x) 1= (7o -t- <7| r + a.:.x- 4- . . . une série de puissances représentant aux environs de l'origine une fonctioit qui ne possède pas d'autres singularités que des pôles à l'intérieur d'un cercle de rayon i. Soient «, p, y trois nombres complexes quelconques dif- férents de a„ et m, n, p trois entiers positifs tels que l'inégalité I r I . 1 h - < I m n p soit vérifiée. Nous supposerons, en outre, que les fondions ( >' — <>'-)'"► 1^ 1 (y — p)" et (^y — ^(Y sont régulières aux environs de toute valeur de x dont le module est inférieur à l'unité et à laquelle correspond une valeur finie dej. Je dis que, sous ces conditions, la valeur absolue du coefficient a, sera au plus égale à une quantité, qui dépend des seules grandeurs rt„, a, [i, y, /«, n, p et que nous allons déterminer. Considérons à cet effet, d'une part, dans un plan w, un triangle curviligne A'B'C dont les côtés sont des arcs de cercle et les aneles au sommet respectivement — , —, — ; ' *^ m II /)' d'autre part, la portion T du plan des y contenant «o, qui est limitée par le cercle pas- sant par a, p et y- Faisons la représentation conforme de ces figures l'une sur l'autre; il sera toujours possible, en remplaçant au besoin A'B'C par son symétrique, de faire correspondre les points A', B', C respectivement aux points a, [3 et ■(■• Au point a^ correspondra alors un point 0' du triangle A'B'Cl'; les prolongements des côtés de ce ( ' ) Ueber cine Verallgenieinerun^ des Picard' >iclien Satzes {Sitzungsber. d. LSerl, Akad., t. XXXVIII, 1904, p. 11 18). C. K., 1905, 2« Semestre. (T, CXLI, N' 26.) I j^ laiij ACADEMIE DES SCIENCES. triangle sont d'ailleurs coupés orlliogonalement par un cercle réel D. On peut donc, au moyen d'une transformation par rayons vecteurs réciproques et d'un rabattement, ramener le point O' à l'origine des coordonnées et faire coïncider le cercle D avec le cercle de rayon i concentrique à cette origine. La représentation conforme de la por- tion T du plan des y sur le triangle curviligne AIJG dans sa nouvelle position sera réalisée par une fonction (<() ) quotient de deux fonctions liypergéoniélriques dont l'étude a été faite par M. Scliwarz ('). Une brandie de celle fonction u'(y) s'annule pour y = «0 et possède en ce point une dérivée iv'(«„) finie et différente de zéro. On voit maintenant facilement que la fonction "[/(.r)] est régulière pour toutes les valeurs de | c | ;= i et que son module e^l pins petit que l'unité. Comme on a d'ail- leurs (i-[/(o)] = (v(rt„) = o, la fonction — '—— — - sera également régulière ])our les mêmes valeurs de .r et, le maximum de "•[./(.'•)! n'élant atteint que sur la circon- férence pour laquelle | a- | =: i et [ (r/(,r) | .ï i , on pourra poser d'une façon générale (2) \H'[/{a:)]\<\.v\. On tire de cette dernière inégalité o satisfait à toutes les conditions imposées à /{x). La dérivée de cette dernière fonction pour x r= o est d'ailleurs égale à- ^ — — -, d'où l'on conclut que la limite (3) est vraiment la (I + O"''(«o)' limite supérieure de | a^ |. La condition que nous avions imposée à «„ d'êli'e différent de c<, fi, y peut être levée. Soit, par exemple, a,r=c<; la série (() prendra alors la forme )' = 2 -H «,,, X" et l'on aura, en suivant une marche analogue à celle du cas général ,.^5( I m'" „■"!('«-)) „/'« I Les valeurs particulières a = o, p = i, y = xi, ;n = /2=/> = 30 nous ramènent au problème étudié par M. Landau. Dans ce cas, /(.x) devra (') Gesammelte Abhandlungen, t. Il, \).i\ i. — Cf. Fic.vrd, Cours d'Analyse, t. 111, Ghap. XUL SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igoS. I2l5 être une fonction holomorphe pour | ^' | ": i et ne prenant pas dans ce cercle les valeurs zéro et un. Prenons dans le plan desj' un point b différent dea„; à ce point corres- pondront dans le plan des w au moyen des diverses branches de la fonc- tion (^'(j') une infinité de points. Soit X le minimum de la distance de ces points à l'origine des coordonnées; \ sera différent de zéro. On en conclut au moyen de l'inégalité (2) que la fonction ( i) ne prendra yamaw la valeur è pour toutes les valeurs de | >r | <; X. Le théorème que M. P. Boulroux a établi (') pour le cas d'une fonction holomorphe, évitant les valeurs zéro et un, se démontrera en partant de l'inégalité (2) avec la même facilité que le précédent chaque fois oii l'on aura x = m = oc. Les considérations qui précèdent peuvent être facilement étendues à d'autres cas v.i\ le nombre de points singuliers tels que a, 8, y est plus grand que trois. Il suffira de remplacer dans la démonstration la fonc- tion a les carrés de demi-axes de l'ellipsoïde. Le mouvement dont il s'agit se décompose en mouvement d'entraîne- ment se réduisant à la rotation de l'ell.psoïde, comme s il était an corps W.«f. [système (A)], autour de son centre et en mouvement relatif du liquide par rapport au système (A). 1. Moicvert^ent crcntrainement. - Soient ;>, q, r les projections sur les axes ç, -n, C de 1 ellipsoïde de la vitesse angulaire Q. du corps (A), c. la pro- jection de Q. sur le plan équatorial de l'ellipsoïde. ^ La composante r de i2, suivant l'axe l de révolution de l'ellipsoïde, peut être donnée à l'avance en fonction arbitraire de t. La composante co reste constante pendant le mouvement, mais doit être comprise dans l'intervalle La constante positive co = co„ étant donnée de la manière indiquée, la torme de la surface libre du liquide sera complètement déterminée. L équation transcendante V=<-^)(--.)(^logi^-3), qui n'admet qu'une seule racine réelle ,„ dans l'intervalle (+ i, ^), déter- mine la valeur du rapport T - • v/c — a J-es équations uo étant une constante donnée à l'avance, déterminent les demi-axes sja = y è et v'cde l'ellipsoïde. Les composantes p, q, r s'expriment en fonctions de l comme il suit : ou P oj„cosT, y=:_^.u„MnT, /•= fonction donnée de/, ■^ = q: rdt -h const. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE ipoS. . 1217 Pour déterminer complètement le mouvement d'entraînement, il ne reste qu'à trouver les expressions des cosinus a.,, ^,, y/ (j=i, 2, 3) des angles des axes mobiles E, v), ^ avec les axes fixes, ce qui se réduit à l'inté- gration d'équations bien connues de Cinématique. 2. Mouvement relatif par rapport au sys/cme (A). — Les composantes u^, Vr, Wr suivant les axes t, -n, i^ de la vitesse relative d'un point quel- conque (E, r,, 'Ç) du liquide s'expriment en fonctions de / comme il suit : -T- = u,. = rr, rp C -' SUIT, dt -''• - '-^ ' ,„ ''"-'•• if =„■.= ^:^^(r,cosT±?sinTi. L'intégration de ces équations linéaires, qui admettent l'intégrale 1 = COIlSt., a c donnera les expressions de c, r,, ^ en fonction de t. Outre ce cas du mouvement, il en existe un autre que j'indiquerai idté- rieurement. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une transformation de certaines ec/uations linéaires aux dérivées partielles du second ordre. Note de lAL tî. Ci.airix, présentée par M. Appel!. Toutes les lettres ayant leur signification ordinaire, les équations j :-7', + o-zpz, = ^j.{.x,y)p- + 2).(.r, y)zp + Vi{x\ y)z-, \ G-r/, -f- 2;y;, = B(.r, y)r/- -f- 2 ;7.( x'.j^sr/ + '^{x,y)z' définissent une transformalion de Backlund de troisième espèce qui fut correspondre à toute intégrale de j 2[s-7> - '^q + (A - [y. )rji- -f- _^- + a^X _ ,,jyjy _ ^ (f- I2l8 • ACADÉMIE DES SCIENCES, une infinité d'intégrales d'une autre équation s, -+- V(x, V, -,, p,-Ç,) = '1 et réciproquement. On obtient sans difficulté cette dernière équation en résolvant le système (i) par rapport à ^ et ^ et en écrivant que les expres- sions trouvées satisfont à la condition d'intégrabilité, mais F(.r,v, -,,/>,,(/,) ne laisse pas d'avoir une forme assez compliquée. On peut disposer des fonctions oc, (3, >,, ;;., M, N de (elle sorte que (2) se réduise à une équation linéaire. Si la transformation considérée est définie par les équations -p, + ■2zp:., = e K^, y) 2 dr dy >(oc,r) H(x, y) et iù(x, y) satisfaisant à la condition * '^.)^-o.(a-,v)e'<-^^^^S (3) Oy f,-m, y) '^^'^'•'') l-^i:['^(^'J')e^-'M = o. l'équation (2) s'écrit I 6/0 . Jusqu'ici je n'ai pas pu obtenir sans aucun signe de quadrature les expressions de toutes les fonctions de x et de y qui satisfont à l'égalité (3), mais on aperçoit aisément des classes assez étendues d'équations linéaires auxquelles s'applique la transformation précédente. En |)articulier, on peut supposer H(x, y) nulle, (ù(x, y) étant une fonction de la seule variable .r -h y. La transformation z'p, + -izpz, = f - (o(.r -h y)z\ z'-q^ + -izqz^ = q- — w(.r + y)z- permet alors de passer de l'équation à invariants égaux (4) s + co(.a7 + y)z = o SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igo5. 1219 à l'équation I i, + 2 vjw, H- -; -H w(.r + y) y^i + s; -|- a)(a; 4- .7) f + 2s,[/;, -H ^, + ï;-i- '(x -h y) = o. En choisissant oi(x -h Y) de telle sorte que l'intégrale générale de (4) puisse s'exprimer à l'aide de deux fonctions arbitraires, on arrive à une équalion (5) inlégrable par la méthode de M. Darboux et l'on forme ainsi de noMvolIfs équations aux dérivées partielles du second ordre intégrables. Considérons par exemple l'équation s — TT, :; = o, dont l'intégrale générale esl .V -h y X désignant une fonction de la seule variable x et Y une fonction de la seule variable j, la formule =• fx"-dr-+- fx"^dY donne l'intégrale générale de l'équation (5) quand to(a;-+-x) est égale PHYSIQUE. — Réclamation de priorité an sujet d'un appareil de M. Nodon qui permet d'apercevoir en tout temps les protubérances solaires. Note de M. AxToixE Savve. (Extrait.) Dès le mois d'avril 1904 j ai publié la description d'un appareil, qui ne diffère de celui de M. Nodon (') que par quelques détails, le principe étant le même, savoir de déplacer, par le moyen d'un miroir oscillant, (') Comptes rendus du 4 décembre igoô. I 220 ACADEMIE DES SCIENCES. l'image du Soleil sur la première fente d'un spectroscope, en déplaçant simultanémenl l'image virtuelle de la deuxième fente donnée par un autre miroir fixé sur le même axe que le premier (Memorie délia Société degli Spettroscopisti italiani, Vol. XXXIII, anno 1904, dispensa 3", Spettroelio- scopio). J'emploie un miroir oscillant de mince épaisseur dont les deux faces sont réfléchissantes. Le faisceau lumineux donne l'image du Soleil sur la première fente du spectroscope, après une première réflexion sur le miroir oscillant et une deuxième réflexion sur un miroir fixe. Les rayons qui sortent de la deuxième fente se réfléchissent sur l'autre face du miroir oscillant et sont renvoyés dans une lunette. Le spectroscope est une légère modification de celui qu'emploie M. Haie pour son spectrohéliograplie. Dans le Mémoire cité j'indique aussi le moyen de faire osciller le miroir d'une façon rapide et régulière. OPTIQUE. — Sur ta propagation de la lumière dans un système en trans- lation et sur l'aberration des étoiles. Note de M. G. Sagxac, présentée par M. G. Lippmann. I. Loi de l'effet de momement. — En considérant les particules d'un mi- lieu ojjtique comme des centres de réflexion en tous sens, plongés dans l'éther du vide, j'ai expliqué d'une manière simple le phénomène d'entraî- nement apparent des ondes lumineuses par la matière que Fizeaii décou- vrit en i85i (Comptes rendus, t. CXXIX, p. -56 et 818; Société française de Physique, année 1899, p. 162; Journal de Physique, 3* série, t. IX, p. 177 ). J'ai ramené l'effet Fizeau à la superposition de deux effets dont l'un (effet de masse) est évident, et l'autre (effet de mouvement) suit cette loi simple : L'influence de la translation uniforme d'un cylindre, de longueur défi- nie /, sur la durée t de propagation de la lumière le long de l'axe du cy- lindre, consiste en une variation A; de cette durée qui ne dépend pas de la nature du milieu (matière quelconque ou éther du vide) intérieur au cy- lindre. L'effet de mouvement A^ se calcule en considérant le cas du cylindre vide, d'après la vitesse Vo des ondes dans le vide et d'après la composante ((' = «cosç) de la vitesse u de translation du cylindre, comptée suivant SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igoS. 12-21 Iv l'axe du cylindre dans la direction de propagation. On tronve AZ = ^v en supposant -^ faible vis-à-vis de l'unité et négligeant les quantités de l'ordre de :^- J'ai montré comment la valeur précédente de Aï doit être complétée si la translation ilu cylindre altère la période des vibrations incidentes. Mais la valeur précédente de A; subsiste et la dispersion de la matière du cylindre, pas plus que son indice de réfraction, n'influent sur At si la source est entraînée avec le cylindre (./. de Phys.. loc. cit., p. 184 )• II. Le théorème de Vellmann. — La durée de propagation d'une vibration élémentaire de Huygens-Fresnel le long d'un contour fermé quelconque invariablement lié à un système optique quelconque en mouvement ne dépend pas de la vitesse de translation du système optique. En effet, la variation de durée de parcours du contour fermé, due à une translation de vitesse u dans l'étber, est la somme des effets de mouve- ment At relatifs aux divers éléments de longueur / du contour Or la longueur llcosa^ est nulle comme projection d'un contour fermé sur un axe parallèle à la vitesse u. J^a valeur de l'effet de mouvement est donc la même pour deux chemins ouverts différents, de même origine S et de même extrémité V. En parti- culier, si F est le foyer conjugué du point lumineux S, les divers chemins lautochrones SF que parcourent les diverses vibrations élémentaires, issues du point lumineux S et superposées en F, demeurent lautochrones et le même point F du système demeure le foyer conjugué de S que le système soit en repos ou en translation. III. Rotation des ondes dans un système optique en translation. — Soit ab {fig. i) une surface tl'onde produite [)ar le point lumineux S dans le système eu repos. Soient deux chemins lautochrones S...<3rt, S ■ . ,/0 joi- gnant le point S à deux points différents a et h de l'onde ab du repos. Quand le système optique se meut, entraînant avec lui le coutoiu- fermé S . . .eabf. . .S, l'effet de mouvement est nul sur ce contour; par suite, les durées de parcours des deux chemins S. . .ea, S. . ./h, égales dans le cas du repos, différent dans le système en Iransialion, par la valeur A^ de l'effet de mouvement sur la distance i«i qui réunit leurs extrémités. L;i valeur G. K., 1905, 3° Semestre. (T.;C\LI, N-^Zô.) • ^9 1222 ACADÉMIE DES SCIENCES. , abv 111 •^' = v-^ ^^^ """^ avance de la vibration en a sur la vibration en h si r dé- * ti signe la composante de la vitesse u de translation du système dans l'éther comptée sur ab de a vers b. Alors ab n'est plus surface d'onde. La nouvelle onde A/>, passant par ô, est telle qur, pour venir la toucher en A, l'onde élémentaire issue de a doit parcourir un chemin supplémentaire «A et éprouver un retard de durée ~, précisément égal à l'avance \t, île ma- nière à rétablir le synchronisme des vibrations en A et b. Fi g. I. Le petit angle abk a ainsi pour valeur a aK ^ ou, dans le cas du vide, ■^- Si les surfaces d'onde sont planes, l'angle des deux plans d'onde est a, si VA sa plus grande valeur, c'est-à-dire si v est la projection de la vitesse u dr translation sur le plan d'onde ab. IV. L' aberration des étoiles est un effet indirect observable de l'effet pré- cédent qui n'est pas observable. Soit kb {fig. i) un plan d'onde que pro- duit dans le vide la lumière d'une étoile avant de pénétrer dans un système optique terrestre achromatique, d'ailleurs quelconque. Le foyer F de l'étoile dans ce système achromatique coïncide avec le fover F d'un point lumineux terrestre qui produirait dans le vide le même plan d'onde kb. Ce point lumineux terrestre, supposé dans le vide loin de kb, doit être dans une direction ae [)erpendiculaire à l'onde ab qu'il produirait dans le vide si la Terre était immobile dans l'éther. La direction apparente de l'étoile esf donc la direction ae, inclinée, d'après III, dans le sens du mouvement de la IVrre, sur la normale AaE aux ondes de l'étoile, de l'angle % = —■ Dans cette formule ¥„ est la vitesse de la lumière dans le vide, bien que le fover F SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igoô. 1223 (le l'étoile puisse se trouver dans un milieu quelconque. La vitesse c, déjà définie, est encore wsinS, en appelant S l'angle que fait la direction de l'étoile avec celle de la vitesse a de translation de la Terre dans l'éther. La partie annuellement variable de l'angle a., c'est-à-dire l'aberration fournie par les observations astronomiques, dépend suivant la même loi de la vitesse u de la Terre sur son orbite. Les raisonnements faits, comme la théorie de l'effet de mouvement dont ils dépendent, supposent que l'éther du vide n'est pas sensiblement en- traîné par la matière. PHYSIQUE. — 5///' le mécanisme de production et la nature des pulvérisations cathodiques . Note de M. Ch. Mauraix, présentée par M. Mascart. On sait depuis longtemps que les cathodes des tubes à gaz raréfie projettent des particules qui viennent former un dépôt sur les parois des tubes; de nombreux physiciens ont utilisé ces dépôts, mais on n'a presque aucun renseignement sur le mécanisme de production et la nature des j)ulvérisations. Mécanisme de production. — Il semble résulter de mes expériences que ces particules sont détachées delà cathode par suite de l'arrivée sur celle-ci des centres chargés positivement, constituant l'afflux cathodique de M. Villardou rayonsa, c'est-à-dire que les circonstances de leur production sont les mêmes que celles indiquées par M. Villard pour la production des rayons cathodiques; elles sont projetées, à partir d'un même point de la cathode, dans toutes les directions. l^ar exemple, lorsqu'on place vis-à-vis d'une cathode plane une lame de verre ou de mica destinée à recevoir le dépôt, on ii'oblieni aucun dépôt quand cette lame est très voisine de la cathode (ce fait a déjà été signalé plusieurs fois); quand cette lame est plus éloignée de la cathode, et que ses bords sont éloignés des parois du tube, on obtient un dépôt qui est le plus abondant sur les bords; si Ton incline la lame par rapport à la cathode, de manière qu'une de ses extrémités la touche et que l'autre en soit à une dislance de S"""' à 6""" ou davantage, on n'obtient de dépôt que sur la partie de la lame qui était la plus éloignée de la cathode, et ce dépôt est le plus intense aux points les plus éloignés de celle-ci. L'espace obscur s'étendait, dans ces expé- riences, au delà de la lame; Taftlux cathodique ne pouvait arriver à la cathode que des points compris entre la lame elle-même et la cathode, et aussi, sur le bord, de l'espace périphérique; les résultats montrent donc que le dépôt était toujours le plus abondant aux points de la lame situés près des points de la cathode où l'aflliix callio- di(jue pouvait arriver d'une région plus étendue. 1224 ACADEMIE DES SCIENCES. Si l'on ))lace parallèlement à la cathode deux lames, l'une A, à 5™" ou 6"^™, percée d'un ou deux trous circulaires de 3™"» à 8""" de diamètre, et l'autre B plus éloignée, à 10™"" par exemple de A, on obtient sur A un dépôt qui est le plus abondant sur les bords de la lame et autour des trous; plus le trou est large, plus l'excès d'épaisseur du dépôt autour de lui est marqué: sur B on obtient un l'aible dépôt dans les régions situées en face des trous de A, mais sur une surface bien plus grande que celle des trous. Dans ces expériences, comme dans les précédentes, il n'est pas possible de maintenir la pression constante pendant tout le temps nécessaire à l'obtention des dépôts; mais cette pression était toujours assez faible pour que l'espace obscur com- prit toute la région où se trouvaient les lames; l'afflux, cathodique arrivait donc à la cathode d'abord du petit espace compris entre la cathode et la lame A, et, seulement par les trous, de l'espace plus i;rand compris entre A et B; il en arrivait aussi de l'es- pace périphérique; les jiarties de la cathode où la pulvérisation était la plus active étaient donc, dans ma manière de voir, celles situées en face des trous et sur les bords, ce qui explique bien les résultats obtenus. Action d'un champ magnétique . — J'ai cherché à obtenir des renseigne- ments sur la nuttire des pulvérisations en étndia*iit l'action d'un champ magnétique. Un champ magnétique faible, tel cependant qu'il dévie forte- ment les rayons cathodiques, n'a pas d'action sensible sur les pulvérisa- tions. Il faut donc employer des champs assez intenses; après avoir essayé plusieurs dispositifs qui n'ont pas donné de résultats nets, j'ai utilisé le suivant : Le tube est cylindrique, de 4^'"™ à 5o™™ de diamètre, et la cathode est une tige de 2""° de diamètre placée suivant l'axe du tube; celui-ci est disposé entre les pôles plats, de ro°"" de diamètre, d'un électro-aimant Weiss; le champ magnétique employé était d'environ 2200 gauss; la cathode est ainsi normale au champ, qu'elle traverse; dans ces conditions, la luminosité dans le tube est, comme on le sait depuis Pliicker, localisée en une lame qui a pour base la cathode et qui est parallèle aux lignes de force du champ. Ln deuxième tube identique au premier, en communication avec lui et en série dans le circuit des déchaiges, est placé loin de l'électro-ainiant. Les dépôts obtenus par pulvérisation de la cathode dans le tube témoin sont uni- formes; au coniraire, dans le tube soumis au champ magnétique, l'aspect du dépôt révèle une action certaine du champ, quel que soit le métal constituant la surface de la cathode (cuivre, bismuth, nickel). Avec le bismuth, qui est un des métaux dont la pulvérisation est le plus rapide, les traces, sur le tube de verre, de la lame lumines- cente, sont indiquées par un dépôt abondant; aux points voisins de ces traces le dépôt est faible, presque nul; il va en augmentant d'épaisseur jusqu'aux régions du tube situées dans un plan diamétral normal au champ magnétique. Avec le cuivre, même aspect; les traces de la lame luminescente sont cependant moins nettement marquées. Avec le nickel, la faiblesse du dépôt rend les dill'érences peu sensibles entre les régions autres que les traces de la lame luminescente, lesquelles sont très bien marquées par un dépôt plus épais qu'aux autres points. Tous ces dépôts sont solubles dans l'acide azotique. * SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE IQoS. 1220 L'interprétation naturelle du fait qu'un grand nombre de particules se déposent sur les traces de la lame luminescente est que ces particules sont chargées électriquement et, par suite, soumises à l'action du champ magné- tique, qui leur fait parcourir des trajectoires resserrées autour des lignes de force; les particules qui se déposent dans les régions voisines du plan diamétral normal au champ pourraient être supposées non chargées et, par suite, non soumises à l'action du champ; il me paraît plus probable que toutes les particules projetées sont chargées, mais avec un — (sans doute variable) assez petit pour que l'action du champ magnétique soit faible et entraîne surtout vers la direction du champ les particules qui sont projetées dans des directions peu inclinées sur celui-ci. En résumé, les pulvérisations cathodiques paraissent être constituées par des particules déjà assez grosses, arrachées à la cathode par le choc des rayons a, projetées dans toutes les directions, et chargées électriquement, mais avec un — beaucoup plus petit que pour les projectiles constituant les rayons cathodiques. PHYSIQUE. — Sur les mobilités des ions des vapeurs salines. Note de M. G. Moreau, présentée par M. Mascart. Quand on veut calculer d'après la théorie cinétique des gaz la mobilité d'un ion qui se déplace dans un gaz sous l'action d'un champ électrique, on doit tenir compte, dans l'évaluation des quantités de mouvement trans- mises à l'ion par le choc des molécules, de l'attraction électrique de l'ion sur ces molécules. Si cependant l'ion est gros vis-à-vis d'une molécule du gaz, l'attraction électrique ne modifie pas notablement la trajectoire de celle-ci au moment du choc et la transmission des quantités de mouvement se fait par des chocs élastiques. Dans ce cas, si la densité des ions est faible et si : ^ et e désignent la mobilité et la charge d'un ion ; CT et p la pression et la masse du gaz par unité de volume; X le rapport du diamètre de l'ion à celui d'une molécule pris égal à s, on déduit de la théorie de Maxwell (0 i^=—^^a/— 1 1220 ACADÉMIE DES SCIENCES. D'après Langevin {Annales de Chimie et de Physique, juin igoS) celte valeur de k doit être multipliée par |. C'est la formule (i) ainsi corrigée, que je veux appliquer au calcul des mobilités des ions des vapeurs salines. I. Un courant d'air traverse une solulion d'un sel de potassium où il se charge d'une masse de sel proportionnelle à la concentration de la solution. 11 parcourt ensuite un tube chaufl'é au rouge dans lequel le sel se vaporise et s'ionise. A la sortie du tube on peut, à des températures décroissantes, mesurer la densité des charges électriques séparées. On trouve qu'elle est proportionnelle à la racine carrée de la concentration de la solution. La niasse saline ionisée étant supposée proportionnelle à la concentralicjn, la masse d'un ion variera comme la racine carrée et son diamètre ou ,r comme la racine sixième delà concentration. (Jr, pour les gros ions, d'après la formule(i), /i variant comme —;, il suit que la mobilité variera sensiblemeiit en raison inverse de la /'acine cabiijue de la concentration du courant gazeux ou de la sululion. II. J'ai déterminé à différentes températures comprises entre 170" et ta" les mobilités de ces ions par un procédé indiqué antérieurement (Comptes rendus, t. CXXXIX). Voici par exemple les résultats obtenus pour IvCI avec diflerentes concentrations de la solution que traverse le courant d'air. Celles-ci sont exprimées en molécule M du sel par litre d'eau. Les nombres disposés en face des concentrations dans le Tableau suivant représentent en centimètres, pour un champ de i volt: cm, les mobilités des ions positifs et négatifs qui sont toujours égales : Concentrations. 170°. 110°. 100°. 70°. 15». M 0,89 0,16 0,16 0,10 o,oi5 ■7- 0,65 0,27 0,24 o,i5 0,024 M / , / . —Y 0,90 0,47 0,40 0,24 o,o5t m 0,33 0,38 o,3i o,3o 0,87 Ao OjSg 0,16 0,16 0,10 0,01 55 A chaque température, la formule ^ = -^ représente bien les observa- tions pour les concentrations indiquées. Les valeurs de m et k^ sont in.s- crites dans les deux dernières lignes du Tableau. La moyenne de m^^ o,il\. Pour les sels de potassium qui s'ionisent le mieux et avec lesquels j'ai fait jusqu'ici les mesures les plus précises, j'ai obtenu pour m : KL I\CI. I\Br. Iv.\zO'. m 0,42 0,34 0;39 o,4i SÉANCE DU --16 DÉCEMBRE 1905. I227 I.a moyenne générale est 0,89 exacte à j près. On voit que ce non:ibre est très voisin du chiffre o,33 fourni par !a formule i. III. De la même formule, on déduit la grosseur des ions. On pose : 27; T 2-3 t ,3 X 10-^ X -;— (T = lempératui-e absolue). et l'on donne à k les valeurs observées pour les quatre sels entre 170" et 70°. Pour les concentrations précédentes, les mobilités sont comprises entre o'^",9 et o*''",o8 pour i volt : cm ou, en unités électrostatiques, entre 270 et 24. On trouve ainsi que x varie entre 5 et i5. Lésions se comportent donc comme s'ils étaient formés d'un centre électrisé de la grosseur d'une molé- cule de gaz, entouré de 2 à 7 couches de molécules. Ils sont plus gros que ceux des gaz ordinaires : pour ceux-ci, les mobilités observées par Zelenv dans l'air sec à la pression atmosphérique et à la température ordinaire fournissent pour x une valeur intermédiaire à 2 et 3, c'est-à-dire qu'une seule couche de molécules suffit à constituer leur masse (Langevin, loc. cit.). Pour les températures inférieures à 70", .r augmente rapidement. A iS", les mobilités variant entre i5 et 4, alors x croit de 20 à 4o> d'où 10 à 20 couches de molécules autour du centre de l'ion. Celui-ci paraît être une véritable goutte qui résulte sans doute de la condensation de la vapeur d'eau ou du sel autour du centre électrisé. SPECTROSCOPIE. — Sur tes spectres respectifs des différentes phases de l'étin- celle oscillante. Note de M. G. -A. Hejisalech, présentée par M. G. Lipi>- mann. Dans une Note antérieure ('j, j'ai décrit un dispositif qui permet d'étudier facilement les différentes phases de l'étincelle oscillante, à savoir : la décharge initiale, la vapeur métallique et les oscillations. A l'aide de cette méthode et grâce à l'immobilité du phénomène, j'ai pu photographier séparément et à la fois les spectres correspondant à ces phases. ( ') Comptes rendus, t. CXL, igo5, p. iio3. 1228 ACADEMIE DES SCIENCES. L'étincelle oscillante était procluile par la décharge d'un condensateur (capacité : o,oo3 microfarad) à travers une self-induclion de o,o4 lienry. Le condensateur était en dérivation sur un transformateur Rociiefort alimenté par le courant alternatif à iio volts et 5 ampères. La décliarge initiale éclatait entre les fils de platine et les oscillations entre les bords aiguisés des plaques de cuivre du dispositif spécial {loc. cit., fig. i). La distance entre les fils de platine était de 3'"'" et la fréquence d'osciJIatlon de i3 8oo par seconde. L'étincelle, décomposée dans ses constituants à l'aide d'un courant d'air, fut pro- jetée sur la fente d'un speclrographe en verre. On disposa l'appareil de telle sorte que les images de la décharge Initiale et d'un certain nombre d'oscillations tombèrent toutes sur la fente, cette dernière formant la bissectrice de toutes ces images. On obtint alors sur la plaque photographique une série de spectres correspondant à la décharge initiale et aux difTérentes oscillations. La photographie reproduite ci-dessous a été obtenue après une pose de deux heures. - . '. . X-: ■' -. . ■m- ^ il; / 1 1 Le premier spectre, très mince, en haut de la planche est celui de la décharge Ini- tiale. La série de cinq spectres pareils représente les spectres des cinq premières oscil- lations. Superposé aux spectres des oscillations on remarque un troisième spectre qui consiste en raies longues traversant les oscillations et les espaces entre elles; c'est le spectre de la vapeur de platine produite j)ar la décharge Initiale. L'examen minutieux de cette |)hotogi'aphie nous l'évèle des faits intéres- sants. La décharge initiale donne le spectre de lignes de l'air; c'est un fait assez remarquable, car on sail(') que, lorsque l'étincelle n'est pas soufflée, l'introduction d'une self-induction dans le circuit de décharge a préci- sément pour effet de .««/yj/'/we/' complètement ce spectre de lignes. Il est probable que le courant tl'air frais et non ionisé (l'air parcourt un tuyau en plomb relié à terre) rend très difficile l'ionisation de l'espace entre les deux électrodes et que par conséquent cette ionisation doit s'effectuer brus- quement et presque instantanément (je n'ai jamais obtenu une déviation de la décharge initiale). I^'air ionisé par la décharge initiale est entraîné p:ule courant d'air et traversé successivement par les oscillations, lesquelles (') Comptes rendus, t. CXXIX, iSgg, p. 285. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1905. 13 2.) le maintiennent ionisé. Ainsi les oscillations ne dépensent presque pas d'énergie pour rendre l'air conducteur et par conséquent leurs spectres diffèrent de celui de la décharge initiale; elles donnent le spectre de bandes négatif {\eVazole tel qu'on l'obtient ordinairement dans l'étincelle oscil- lante avec certains métaux ('). Les principales bandes commencent à 1 = 4278,4 et X = 3914,4- En résumé la décharge électrique donne lieu au spectre de lignes dans l'air non ionisé et au spectre de bandes dans l'air ionisé. La traînée de vapeur métallicjue qui traveise les oscillalions tlu haut en bas donne les raies caractéristiques du platine; mais son spectre diffère de celui de l'arc ou de l'étincelle ordinaire. Un grand nombre de ces raies augmentent d'intensité aux endroits oîi elles sont rencontrées par les oscillations, d'autres ne sont pas influencées du tout. Connaissant la fréquence d'oscillation (i3 800 par seconde), il est facile de calculer la durée de luminosité de la vapeur métallique pour une raie quelconque. Dans notre cas, la distance entre deux oscillations successives correspond à 7,26 Xio~* sec. et la distance entre la décharge initiale et la première oscillation à 4-28 xio^^ sec. Ainsi la raie X^3g23,i parcourt d'abord le chemin entre le fil de platine et la première oscillation et ensuite encore 4,5 oscillations; par conséquent, sa durée totale est de 3,7 x io~'sec. Pour la raie 1 = 4^64,6, on obtient 2,06 X io~^ sec. Il est à remarquer que, pour la plupart des raies, la durée de luminosité est à peu près proportionnelle à l'intensité; parmi les exceptions, citons les raies faibles \ = 5369, 2 et >. = 5890,0 qui subsistent aussi longtemps c[ue leurs voisines brillantes à X = 5227, 8 et \ = 5477,4' Dans le spectre de la vapeur métallique on trouve aussi des raies dues au cuivre et au calcium. Les raies du cuivre apparaissent seulement par moment et n'ont pas pu être photographiées dans les conditions énu- mérées. Mais, si l'on projette l'image d'une seule oscillation sur la fente, la direction de l'oscillation étant parallèle à cette dernière, on constate que les raies du cuivre sont très marquées près de l'endroit où l'oscillation prend naissance. Une seule oscillation est donc capable de produire et de rendre lumineuse de la vapeur rnélallique. Mais celte vapeur de cuivre ne semble pas être entraînée par la décharge; ce sont seulement les deux raies (') Comptes rendus, t. CXXXII, 1901, p. 1040. G. R., igoS, 2- Semestre. (T. CXLI, N° 26.) 160 I23o ACADÉMIE DES SCIENCES. les plus fortes qu'on peut suivre par moment jusqu'au milieu <]e l'étincelle et il me semble qu'il y ait plutôt projection qu'entraînement. Quant aux raies du calcium, elles sont très fortes près des bords aiguisés des plaques de cuivre, le calcium se trouvant comme impureté dans ce métal. Les raies H et K, bien visibles sur la photographie reproduite plus haut, montrent des maxima d'intensités très marqués; mais leurs masima ne coïncident pas avec les oscillations comme ceux des raies du platine I e premier maximum de H et R est situé un peu amnt la première oscilla- tion, d ou il résulte que la vapeur du calcium est projetée des électrodes avec une vitesse plus grande que celle de l'oscillation même qui l'a produite En faisant la mesure, on trouve que la vapeur du calcium arrive au milieu de 1 étincelle environ r^iw^'e seconde avant les particules de l'azote qui trans- portent le courant électrique. CHIMIE MINÉRALE. - Les sulfates de samarium. Note de M. Camille Matigxon. J'ai déjà signalé l'existence des sulfates acides et basiques de praséodyme et de neodyme, indiqué leurs procédés de préparation et étudié quelques- unes de leurs propriétés ('). ^ i Le sulfate de samarium peut aussi dans des conditions convenables donner naissance à un sel acide et à un sel basique. Ce sulfate, additionné d'un excès d'acide sulfurique et évaporé dans le voisinage de 200°, laisse un résidu formé par de fines aiguilles du sel basique. On peut encore le préparer en dissolvant le sulfate neutre dans 1 acide sulfurique bouillant; par refroidissement on obtient quelques a.gu.lles, mais la solubilité du sel à chaud est moindre que celle des sulfates de praséodyme et de néodyme. Ces aiguilles, séparées de l'acide sulfurique par décantation, puis étalées sur une lame de porcelaine dégourdie aban- donnée dans un milieu sec, perdent peu à peu l'acide qui les imprègne Le produit (SO^H)3Smou(Sœ)3Sm»3SO^H^ calciné pour être transformé en sel neutre a fourni les pertes suivantes : Trouvée : Calculée. I. jj Perte[(S0*H)3Smen(S0')'Sm-^] 33,33 36,23 33,90 (') Comptes rendus, l. CXXXIV, 1902, p. tiSy. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1905. I23l Les analyses I et II correspondent au même produit traité l'un après un mois, l'autre après huit mois de séjour sur la plaque de porcelaine. On voit que l'acide ne disparaît que lentement. Le sulfate neutre chaufFé vers 1000° se transforme en sel basique Sm-O'SO' ou SO''(NdO)'', sel stable dans un intervalle de température assez étendu pour se décomposer ensuite au chalumeau en laissant un résidu d'oxyde. 0^,4881 de sulfate normal ont laissé un résidu de sel basique de o^, 354 1, soit une perte de 0^,1 34o : Trouvée. Calculée. Perte : Nd''(SO')'' en SO*(NdO)- 27,4 27,2 Le sulfate basique est une poudre amorphe, très faiblement jaune, inso- luble dans l'eau et dans l'acide sulfurique étendu à froid. Lti transformation du sel neutre en sel basique constitue une excellente méthode de détermination du poids atomique. L'invariabilité des poids du sulfate neutre et du sulfate basique aux températures de 5oo° et 1000" rend la méthode d'une sûreté remarquable et, par suite, d'une grande pré- cision. J'en ai fait l'application au samarium. Le sulfate anhydre pesé après calcination au rouge sombre est ensuite décomposé vers 1000° dans un four électrique à résistance maintenu à température constante. 08,7825 de sulfate maintenus à 910" ont laissé un résidu invariable de oS, 5335. On en déduit pour le poids atomique la valeur i5o,6(0 ^16). Le même produit transformé à nouveau en sulfate neutre, puis en sel basique, a donné les mêmes nombres. La vitesse de décomposition du sulfate est variable avec la température. A 910", la décomposition de la quantité précédente a exigé 5 heures; elle est proportionnelle au temps. A 81 4°, le sel n'est pas encore décomposé. D'autre part, d'après des études thermochiuiiques inédites, j'ai reconnu qu'il existe entre les chaleurs de formation des sulfates de deux éléments rares voisins une difl'é- rence d'environ 1 1''"', excepté pour le praséodymo et le néodyme, où la dilTérence e^t plus faible. Si l'on envisage les deux, réactions suivantes relatives à deux éléments voisins (SO*)^*Nd^ sol.= SO*{NdOr- sol. 4-2S0^+0'-+-Q (S04)''Sm2sol.= SO'(SmO)-sol.-t-2SO^+OM-Q', on peut prévoir entre les deux valeurs Q et Q' une différence voisine des | de 1 1*^"', soit 7''»',3. Les deux systèmes précédents se dissociant en émettant trois molécules de corps gazeux devront présenter une dill'érence de '^ ' x3o"=73'' environ entre Ï232 ACADÉMIE DES SCIENCES. leurs températures de dissociation sous la pression atmosphérique (')• Ce calcul approché suppose l'anhydride sulfurique complètement dissocié aux températures de décomposition. Si le même écart se maintient enlre les tempéralures de décomposition commençante, on peut prévoir, en travaillant à température constante, la possibilité de faire ainsi une analyse systématique d'un mélange de sulfates et d'en faire, en outre, la séparation grâce à la solubilité des sulfates neutres et à l'insolubilité des sulfates basiques. J'ai commencé quelques essais dans cette voie en me servant d'un four électrique à résistance identique à celui employé par M. Berlhelot Ç'). La matière à décomposer est placée au centre du four dans une nacelle dont la longueur ne dépas.se pas 3^™, 5, elle se trouve alors dans une zone étroite ou la température est pratiquement la même en tous ses points. Malgré l'insuffisance des appareils de réglage utilisés dans mes premiers essais, j'ai pu constater que le sulfate de néodvme se décompo,se déjà a 84o« alors que le sulfate de lanthane ne l'est pas encore. L'application du travail à température constante k l'étude comparée des composes des métaux rares me parait devoir être l'occasion de progrès dans leur analyse et leur séparation. CHIMIE MINÉRALE. - Sur l'oxyde salin de nickel. Note de M. H. Baubigny, présentée par M. Troost. Comme conséquences de leurs recherches sur les oxydes de nickel dont 1 exposé est précédé d'un résumé des travaux parus sur ce sujet, Bellucci et Clavan (^) concluent : i» qu'en outre du protoxyde, le nickel ne forme qu un oxyde supérieur NiO- 2» que l'existence du sesquioxyde N.= 0^ et celle de I oxyde salin N.= 0", souvent affirmées, doivent être baumes de la littérature, parce qu'on ne doit les considérer que comme des méian^^es du protoxyde de NiO et de l'oxvde supérieur NiO^ ^ Ayant été le premier à obtenir l'oxyde salin de mckel, et à donner les conditions de sa formation {^), je crois devoir réfuter l'erreur de Bellucci et Clavan, au moins en ce qui concerne ce composé. (') G. Matignon, Comptes rendus, t. CXL, 1900, p. 5i3. {-) Comptes rendus, t. CXL, jgoS, p. 819. \2 i'"'^^- ^'^'"'^' ^^'^'«C"; 5' série, t. XIV, Chap. II, p. 214. Rome. ( ) Comptes rendus, t. LXXXVII, 1878, p. 1082. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igoS. 1233 Comme je l'ai montré, lorsqu'on chauffe du clilorure de nickel vers 35o''-4oo° dans un courant d'oxygène, tout le ciilore est déplacé et il se forme toujours un produit cristallisé en octaèdres, a^'ant rigoureusement la composition de l'oxyde salin Ni'O* et de même allure générale que ceux de fer, de manganèse et de cobalt, qu'on peut préparer également par le même procédé. Ces oxydes salins de fer, de manganèse et de cobalt, Bellucci et Clavari ne les nient pas et ne sauraient les nier. Or l'existence du même composé de nickel est tout aussi justifiée; car la formation régulière d'un corps cristallisé et de composition constante Ni'O*, par une méthode applicable de façon générale à la préparation des oxydes salins de tous les métaux du groupe, est une preuve plus que suffisante que, pour le nickel également, le produit obtenu est un composé défini et non pas un mélange. La seule différence entre l'oxyde salin de nickel et ceux des autres métaux, c'est qu'à une température élevée, le composé du nickel est détruit et transformé en protoxyde, sans retour possible à un degré supérieur d'oxydation. D'ailleurs, Bellucci et Clavari, dans leurs essais de préparation des oxydes supérieurs de nickel, n'ont étudié que l'action des oxydants (persulfate, hypochlorite, etc.) sur le protoxyde du métal en milieu alcalin (soude ou potasse). Comme on ne saurait établir aucune corrélation entre ce procédé et celui que j'ai donné, leur affirmation de la non- existence de l'oxyde salin de nickel est sans aucune valeur. CHIMIE. — Action de V acétylène sur l'acide iodique anhydre. Noie de M. Geoboe-F. Jaubert, présentée par M. H. Moissan. L'acide iodique anhydre PO' est un oxydant énergique susceptible, dans certaines conditions et en présence de certaines substances, de perdre de l'oxygène avec mise en liberté d'iode. Tel est le cas de l'oxyde de carbone, dont l'action sur l'acide iodique a particulièrement été étudiée; elle a lieu suivant l'équation PO' 4-5CO = P+SCO^ MM. Albert-Lévy et Pécoul ont basé sur cette réaction un procédé de dosage colorimétrique de l'oxyde de carbone qui consiste à faire passer l'air à analyser d'abord au travers d'une couche d'acide iodique anhydre, contenu dans un tube en U chauffé au bain-marie, puis à faire barboter l'air s'échappant du tube dans du chloroforme, qui dissout l'iode mis en liberté, et se colore en rouge. L'intensité de la teinte est appréciée aii moyen d'une gamme de liquides colorés. Il était intéressant de rechercher si le gaz acétylène aurait une action quelconque sur l'acide iodique anhydre. 1234 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les essais ont été faits en prenant comme témoin la même expérience faite avec de l'air. Voici le dispositif employé, qui est du reste analogue à celui de MM. Albert-Lévy et Pécoul : Un tube en U contenant quelques grammes d'acide iodique anhydre est chauffé à 80° environ au bain-marie, et le gaz à examiner le traverse aspiré au moyen d'une trompe. Entre la trompe et le tube en U on interpose un tube barboteur contenant du chloro- forme destiné à recueillir l'iode. Un premier essai fait avec de l'air puisé à l'extérieur du laboratoire, pour éviter toute erreur, ne donna aucune réaction; le chloroforme se teinte en rose à peine visible. Le même essai fait avec de l'air contenant quelques bulles d'acétylène donna instan- tanément non seulement une coloration carmin foncé, dans le tube à chloroforme, mais encore un abondant dépôt d'iode cristallisé sur les parois du tube en U contenant l'acide iodique. U ressort de toute une série d'essais que l'acétylène réagit énergiquenient avec l'acide iodique anhydre et le réduit quantitativement suivant l'équation PO=+C^H2=P+2CO^-+-n'-0. 1''°' d'acétylène agit donc sur l'acide iodique avec la même intensité que 5*°' d'oxyde de carbone. Dans ces conditions, il sera bon, avant de conclure à la présence d'oxyde de carbone, dans une atmosphère où l'on aurait fait la recherche de ce gaz toxique au moyen du procédé de MM. Albert-Lévy et Pécoul, de vérifier avant tout si des traces d'acétylène ne sont pas venues fausser l'analyse. CHIMIE. — Action du glucose sur l'acide sélénieux. Noie de MM. OEchsxer DE CoxixcK et Chauvexet, présentée par M. H. Moissan. Nous mélangeons deux solutions aqueuses de glucose et d'acide sélénieux, et nous évaporons doucement; la liqueur prend une teinte rouge, et, finalement, il se sépare un sélénium rouge brun très divisé; lorsque l'évaporation a été conduite un peu plus vite, le sélénium prend parfois une teinte rouge hyacinthe. Nous avons observé les mêmes particularités en traitant, dans les mêmes conditions, une solution d'acide sélé- nique (rf =: i ,33). Le sélénium ainsi produit est dans un état de division remarquable; il passe à travers des filtres doubles ou triples, et ne se dépose qu'avec une extrême lenteur. La liqueur est dichroïque, verdâtre par transparence, d'un rouge brun par réllexion. Quand tout le sélénium a été déposé, nous avons décanté une partie de la liqueur, bien limpide et colorée en jaune clair. Au bout de quelques jours, celle-ci a laissé déposer un sélénium rouge brun très peu dense. Nous pensons que c'est du sélénium I SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE ipoS. 1235 colloïdal; il se redissout partiellement dans l'eau, en efTel, et la liqueur prend une teinte rouge prononcée, ressemblant à la solution d'une matière colorante. Il s'agglo- mère peu à peu, et alors sa faculté d'émulsion va en diminuant. Si l'on évapore à feu nu le mélange des deux solutions de glucose et de SeO^H^, et qu'à un moment donné, on surcliauflé légèrement la liqueur, le sélénium se dépose tout à coup; il se ramollit alors, sans précisément fondre, et se boursoufle énormément, en prenant la consistance de la cire à cacheter fondue. Dans cet état, l'eau froide le durcit sans l'attaquer; par contre, il se délaye dans l'eau chaude en se ramollissant de nouveau, puis il se divise en particules extraordinairement ténues, et s'émulsionne dans l'eau. Il est insoluble dans le sidfure de carbone pur à la température ordinaire. La lumière diffuse est sans action sur cette émulsion; une insolation de quelques heures n'a eu aucun effet apparent. Nous avons chauffé, à 8.5°-90° pendant plusieurs heures, l'émulsion aqueuse de sélé- nium; celui-ci ne s'est pas altéré. Mais, en portant la liqueur à l'ébuUition pendant quelques minutes, nous avons vu se déposer un peu de sélénium noir. Ce dernier est microcristallin et ne se dissout pas dans le sulfure de carbone pur; mais, au contact de ce véhicule, il prend des reflets rougeàtres. La lumière diffuse ne l'a pas altéré. Conclusion. — Dans la réduction de l'acide sélénieux par le glucose, il se produit une variété de sélénium rouge amorphe, insoluble dans le sul- fure de carbone pur, dont l'état physique paraît tout à fait voisin de l'état colloïdal, et qui se transforme partiellement, vers 100°, en sélénium noir. CHIMIE MINÉRALE. —.4c/io« du gaz ammoniac sur le tribromure et le triiodure de phosphore. Note de M. C. Hugot, présentée par M. A. Ditte. Action du gaz ammoniac sur le tribromure de phosphore. — Cette réaction a lieu à très basse température. On la réalise en faisant agir le gaz ammo- niac sur le tribromure de phosphore à ime température un peu inférieure à — 70°. L'ammoniac est introduit dans l'appareil en très |)etite quantité à la fois, afin d'éviter tout échaulfement. L'opération dure plusieurs heures. Le tribromure se transforme en une substance solide composée de par- ties jaunes et de parties blanches. De l'ammoniac est alors condensé dans l'appareil. Les parties blanches se dissolvent et il reste un corps jaunâtre amorphe. Le liquide qui surnage est décanté dans la seconde branche de l'appareil; puis le corps jaune est lavé avec le gaz ammoniac liquide comme cela a été indiqué dans des com- munications antérieures ('). (') Hugot, Ann. de Chirn. et de Phys., j" série, t. XXI, 1900, p. 5. 1236 ACADÉMIE DES SCIENCES. Des analyses de ce corps jaune et de la masse blanche abandonnée par le gaz ammo- niac liquide, il résulte que, dans l'action de ce gaz sur le tribromure de phosphore, il s'est foimé de Vamidurc de phosphore jaune et du tribromure d'ammonium ammo- niacal, signalé par M. Troost ('). Dans les limites de températures indiquées plus haut on aurait donc la réaction iSAzH'+PBr^— 3(AzH*Br, 3AzIP) -^V{kzW-y. Le lavage doit être fait très rapidement, car ce corps jaune n'est stable qu'à de très basses températures. En elTet ce corps, bien isolé et lavé, abandonné à lui-même, à une température voisine de —25°, devient rapidement grisâtre. Cette teinte est due évidemment à la présence de deux corps. Puis, à o», il commence à brunir, et, au bout de 24 heures, la transformation est complète. Elle est accompagnée de perte de gaz ammoniac. Des pesées faites avant et après cette transformation donnent le poids de gaz ammoniac dégagé. Ce corps brun est traité par l'acide azotique étendu dans des conditions telles qu'aucune trace de phosphore et d'ammoniac ne peut échapper. Le phosphore, trans- formé en acide phospliorique, est dosé à l'état de pyrophosphate de magnésium; l'ammoniac est déterminé par les méthodes ordinaires. Cette analyse directe du corps brun donne des nombres qui oscillent autour de ceux correspondant à la formule P''(AzH)'. On aurait donc là de Vimidiire de pliosphore, qui proviendrait de la décomposition spontanée de l'amidure d'après la réaction 2P(AzH=)3=P2(AzH)3-(-3AzH^ Sous l'action de la chaleur, l'imidure de phosphore se décompose lentement. On le constate en le chaufTant à l'abri de l'air. Dans le vide, la transformation est plus rapide. Il ne se dégage que de l'ammoniac. Entre aSo" et 3oo° il donne un corps rougeâtre qui, à son tour, se décompose partiellement, au rouge sombre, en phosphore et azote. La destruction n'est jamais complète. En ouvrant l'appareil à ce moment, on perçoit nettement l'odeur de phosphore, et l'on constate l'existence de fumées blanches d'anhydride phospliorique. Action du gaz ammoniac sur le triiodure de phosphore. — Le triiodiire de phosphore ne parait |)as être attaqué par le gaz ammoniac à des tempéra- tures inférieures à — 65°, mais il devient déliquescent et disparait peu à peu dans l'atmosphère précédente lorsqu'on laisse la température s'élever lentement au-dessus de —65°. La substance prend, avant de se dissoudre, une teinte jaunâtre, qu'elle communique au licpiide épais dans lequel elle baigne. A ce moment, on fait condenser de nouveau du gaz ammoniac. Celte addition ne modifie pas la coloration du liquide et ne lui apporte aucun trouble. (') Troost, Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 578. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE IQOD. 123'J Abaiiflonné à la température ordinaire, le liquide brunit. Après 10 ou 12 heures, il laisse déposer une poudre très fine, brune, qui paraît un peu soluble dans le liquide et lui communique sa coloration. Lorsque tout l'ainmoniac qui poul partir i'i la température ordinaire s'est dégagé, on a un liquide épais tenant en suspension le corps brun. En faisant le vide dans l'ap- pareil, on provoque un nouveau dégagement de gaz ammoniac, et il reste dans la branche qui contenait le liquide une masse composée du corps brun et d'une sub- stance blanche. Le corps blanc est de l'iodure d'ammonium; le liquide stable à la tem- pératui'e ordinaire est l'iodure d'ammonium ammoniacal de \L Troost. Le corps jaune, qu'on entrevoit au moment de l'attaque du Iriiodure de phosphore et qu'on peut faire apparaître en provoquant la prise en masse de l'iodure ammoniacal AzII'I.S AzH', est de l'amiilure de phosphore. Ce liquide jaune brunit aussi très rapi- dement et laisse déposer une poudre brune qu'il est fort difficile, par des lavages, de séparer de l'iodure ammoniacal. Conclusion. — En résumé, l'amidure de phosphore jaune, qui se forme lorstpie l'ammoniac réagit sur le tribromure et letriiodure de phosphore à très basse température, n'est pas soluble dans le bromure d'ammonium ammoniacal. Il peut être isolé et donne, par décomposition lente, de l'imi- dure de phosphore. Il est, au contraire, très soluble dans l'iodure d'am- monium ammoniacal. Sa décomposition au sein de ce liquide s'effectue lentement et provoque la précipitation de l'imidure moins soluble que lui dans le même dissolvant. CHIMIE MINÉRALE. — Sur les procédés employés par les Arabes pour obtenir des reflets métalliques sur les émaux. Note de M, L. Fraxchet, présentée |iar M. H. Moissan. J'ai indiqué récemment par quelles méthodes les reflets métalliques pouvaient s'obtenir sur les poteries en introduisant des sels d'argent, de cuivre et de bismuth dans des couvertes ou des émaux soumis à l'influence de gaz réducteurs, mais ce procédé ne paraît pas avoir été connu des Arabes qui, au ix^ siècle, fabriquaient des porcelaines et des fa'iences à reflets, dans leurs atebers de Syrie, d'Egypte et de Perse. Ils employaient des procédés particuliers qu'ils transmirent par la suite aux Maures d'Es- pagne, dont les chefs-d'œuvre nous furent révélés par les remarquables travaux du baron Davillier. A la fin du moyen âge, il exista en France des fabriques mauresques à Narbonne et à Poitiers; mais où les Maures eurent leurs meilleurs élèves, ce fut en Italie où la fabrication des reflets métal- C. R., 1905, 2" Semestre. (T. CXU, N- 26.) l6l 1238 ACADÉMIE DES SCIENCES. liques parvint, au xvi* siècle, à son apogée. Aujourd'hui encore, c'est aux Italiens que nous sommes redevables des faïences à reflets qui se font dans les fabriques du midi de la France. Les procédés arabes et italiens nous ont été transmis en partie par deux manuscrits, dont l'un est au British Muséum et l'autre au Musée de South Kensington. Les Arabes n'incorporaient pas les sels métalliques dans leurs émaux, mais ils appliquaient un composé spécial sur l'émail préalablement cuit. Ces anciennes formules traduites en Chimie moderne correspondent à : Formule arabe. Sulfure de cuivre 26,87 Sulfure d'argent i , i5 Ocre rouge 71 ,98 Formule italienne. Sulfure de cuivre 24;74 Sulfure d'argent i ,o3 Sulfure de mercure 2^ i74 Ocre rouge 49>49 Les proportions d'argent et de cuivre, agents actifs des reflets, se trouvent donc sen- siblement les mêmes dans chaque formide, mais les Italiens avaient diminué l'ocre rouge qu'ils remplaçaient partiellement par le cinabre, celui-ci jouant toujours, au moyen âge, un grand rôle dans les préparations chimiques : son action ici est nulle et n'empêche pas d'assigner aux deux formules une origine commune. Peut-être aussi l'emploi du cinabre résidait-il dans une ancienne tradition des Maures d'Espagne, qui ont pu en faire usage, primitivement, puisqu'ils en avaient abondamment autour d'eux. Les mélanges de sulfures et d'ocre étaient broyés avec du vinaigre, ce qui en faci- litait l'emploi, puis appliqués au pinceau sur l'émail déjà cuit. Celle tiTidition s'est perpétuée jusqu'à nos jours et, actuellement encore, les |)otiers italiens qui travaillent dans les faïenceries de Provence considèrent l'emploi du vinaigre comme indispen- sable, quoiqu'une matière visqueuse quelconque lui soit bien préférable. C'est aussi dans la méthode employée pour la réduction des luéLaux que nous retrouvons une similitude absolue qui démontre inconteslable- ment une même origine. Les Arabes faisaient usage du genêt vert dont les rameaux peuvent produire une fumée abondante : l'emi^loi de ce combu- stible s'est toujours continué en Espagne et en Italie; aujourd'hui il est exclusivement employé en Provence où la cuisson des reflets s'opère encore, comme il y a plusieurs siècles, dans une sorte de boîte cylindrique en terre, dont les parois sont percées d'une multitude de trous. Piccol[)assi (1548) nous a laissé une bonne gravure de ce curieux appareil qui peut être avantageusement remplacé par nos moufles modernes. Si les mélanges métalliques sont appliqués sur un émail de faïence, cuisant à 970° SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1905. 1239 (montre 09 de Seger) environ, leur cuisson doit se faire à 65o° (montre 020), c'est- à-dire à une leni|iérature inférieure à celle du ramollissement de l'émail, car, si la température esl trop élevée, le mélange ocreu\ se soudera et ne pourra plus être déta- ché de la pièce. La réduction se fait ensuite, exactement comme pour les couvertes irisées; mais, lorsque les pièces sont retirées du moufle, elles se trouvent recouvertes d'un enduit ferrugineux qui s'enlève par frottement et laisse ainsi apparaître les reflets dans tout leur éclat. Les reflets métalliques sur émail exigent donc deux feux : 1° feu de cuisson de l'émail; 2" feu de cuisson du mélange cuivreux ou argentifère et réduction, tandis que les couvertes irisées que j'ai décrites n'en demandent qu'un seul. J'ai composé, suivant la inélhoile arabe, diverses formules qui, em- ployées séparément ou combinées entre elles, permetlenl d'obtenir des gammes irisées, extrêmement variées : N° 1. Carbonate de cuivre 3o Ocre rouge 70 Carbonate de cuivre 28 Carbonate d'argent 2 Ocre rouge 70 N° 3. Carbonate d'argent 3 Sous-nitrate de bismuth 12 Ocre rouge 85 N" 4.. Oxalate de cuivre 5 Carbonate d'argent i Sous-nitrate de bismuth 10 Ocre rouge 84 N» 5. Sulfure de cuivre 20 Protoxjde d'étain 25 Ocre rouge 55 N" 6. Carbonate de cuivre gS Carbonate d'ar<;ent 5 Le chlorure d'argent peut être substitué au carbonate et l'ocre jaune J'ai broyé chaque mélange, séparément avec un peu de gomme adragante diluée dans l'eau et j'en ai fait l'application sur des faïences émaillées avec des émaux de composition différente dont le point de vitrification est de 990". J'ai lécliauffé ces pièces ainsi décorées, à 65o°, et j'ai procédé à la réduction par les trois méthodes que j'avais employées pour mes couvertes irisées. J'ai obtenu des reflets métalliques iden- tiques à ceux des Arabes et des Italiens et ces expériences m'ont permis d'observer que la présence du soufre libre ou combiné n'est pas nécessaire. J'ai, en outre, constaté que tous les sels inorganiques et organiques de cuivre et d'argent peuvent être employés; que l'addition d'ocre n'est pas indispensable (formule n° 6), et que le cinabre est sans action; que contrairement au principe admis par les céramistes, toute matière orga- nique visqueuse peut être substituée au vinaigre, de même que l'emploi du genêt est I24o ACADÉMIE DES SCIENCES. absolument facultatif. Quelque soit en elTet le mode de production des gaz réducteurs, les reflets se forment avec la même intensité. Celle intensilé et la lonalilé des irisations dépendent de la durée de la réduction et de la nature de l'émail sous-jacent. Les émaux à base colo- rante de cuivre, de fer, d'antimoine et de nickel, surtout en présence d'élain, sont les plus favorables au développement des reflets. La nature des irisations varie suivant la juxtaposition ou la superposition des différents mélanges métalliques. CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouveau mode de préparation du baryum. Note de i\l. Gc.ntz, présentée par M. Hailer, J'ai montré, il y a quelques années (' ), que par calcinalion ménagée de l'amalgame de baryum dans le vide on pouvait obtenir un métal contenant 98,5 pour 100 de baryum. J'ai varié depuis, de bien des manières, les conditioiis de cette prépara- tion, sans cependant arriver à un état de pureté plus satisfaisant. La disso- ciation de l'hydrure de baryum pur chauffé dans le vide vers 1200° permet au contraire d'obtenir le métal chimiquement pur. Voici comment il faut opérer : l'amalgame de baryum est chauffé dans le vide avec les précautions indiquées pour préjiarer le métal aussi peu- (|ue ])Ossible; on laisse alors rentrer lentement de l'iiydnii^éne pur el sec que le métal absorbe rapidement : on maintient pendant plusieurs heures une température d'environ 900°, puis on chauHe plus fortement en s'arrèlant à la fusion de l'hydrure, ce qui arrive vers 1200°. Si l'on a soin d'employer une nacelle en fer à fond plat, et un jjoids de métal au plus d'une vingtaine de grammes, on obtient un hydi-ure exempt de iriercure qui est très difficile à préparer autrement. L'hydrure de baryum, sorti de sa nacelle, est placé dans un tube de fer fermé à une de ses extrémités que l'on chaulfe progressivement jusqu'à 1200", dans un tube de porcelaine où le vide est fait d'une façon continue. Vers 900° l'hydrogène commence à se dégager avec abondance, par suite de la dissociation de l'hydrure, mais la volati- lisation du métal ne commence qu'après le dé|jart des dernières traces d'hydrogène, el sa condensation se produit sur le tube jjrotecteur en nickel d'où l'on ne peut le dé- tacher à cause de son adhérence. Pour arriver cependant à le recueillir facilement, j'ai employé l'artifice suivant : devant l'extrémité du tube de fer chaullé et sans le toucher, à l'endroit où se dégagent les vapeurs, on place un tube en acier poli refroidi par un courant d'eau; le baryum (') Comptes rendus, t. CXXXIII, 1901, p. 872. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igoS. I24l s'y dépose par siihlimation lente, à l'état cristallisé et peut alors être détaché faci- lement. On obtient ainsi du baryum d'un éclat blanc d'argent qui est alors absolument pur. J'ai triiuvé dans divei'ses analyses : Ba 99j56 pour 100 Ba 99 ) 46 » sans hydrogène dissous. La densité du métal ainsi obtenu est de 3,-8. On peut remarquei- que la densité du métal est inférieure à celle de son hvdrure qui est 4i'^i- Ce fait se présente également comme je l'ai vérifié pour le lithium et son hydrure. La méthode de préparation que nous venons de donner pour le barvum nous a permis, avec la collaboration de M. Rœderer, de préparer également le strontium pur. Nous comptons l'appliquer à la préparation d'autres métaux. CHIMIE ORGANIQUi;]. — St/r f/iie/ques nouveaux dérivés de l'acide phosphorique penlabasique P(OH)'. Noie de M. P. Le.moui.t. La recherche de dérivés pentasubstitués du phosphore m'a déjà conduit à l'obtenlion d'une série de composés du type R' — O — P(AzIIR)' (avec R'=CIJ'' ou C^H^ et R = o.tolyl ou as. «^.xylyl) constituant les élhéro- bases phospho-azotées (Cowp/e.? /-e/if/i^^, t. CXXXIX, p. 409). L'action sur elles des acides organiques, en particu lier de l'acide acétique (/oc. «>., p.4i i) produit une transformation importante qui se traduit, sans |)erte d'aminé, par la substitution au groupe alcoyle R' d'un groupe acidvle R"— CO : les composés formés, qui sont du type général R" — CO — O — P(AzHR)* entraînent en général, en cristallisant, de l'acide R"— CO-H, comme les étliéro-bases entraînent de l'alcool R'(OH). Ces nouveaux composés, extrêmement peu solubles dans l'alcool, inso- lubles dans le benzène et l'éther sont très bien cristallisés, mais ont une tendance très marquée à perdre, même à température ordinaire, une partie de l'acide de cristallisation; à 100" cette perte est ra|)ide et il ne reste que l'acide combiné. En contact avec de l'eau, ils lui cèdent de l'acide et se transforment rapidement, avec perte de i"""' d'amide R — AzH-, en dérivés acylamidésde l'acide o. phosphorique PO(AzHR)^; avec les alcalis, cette dé- composition est plus rapide encore. Traités parHCl, ces composés acidylés reproduisent les chlorhydrates des bases phospho-anilidées et la compa- 1242 ACADÉMIE DES SCIENCES, riison des deux formules Cl -P^(ÂzHRy', R"_CO — O- P = (AzHR)^ montre que l'on peut envisager comme des sels organiques (acétates ou propionates) de ces bases, les composés qui font l'objet de cette Note et dont voici le détail : 1° CH'-CO^-P = [AzH -CW-CHty, CH^* — CO^H = 574 (o. lohiidiiie et acide acéliqiie). Dans 35'^"'' d'acide acélique cristallisable bouillaiil, on introduit peu à peu los de rélh3lo-base toluvlée (point de fusion 114°); chaque addition donne lieu à un déga- gement tumultueux de vapeurs d'alcool et d'acétate d'éthyle; la liqueur limpide dépose, en refroidissant, de très beaux cristaux incolores qu'on sépare et lave avec de l'étlier anlivdre. Rapidement sécliés dans le vide, ils fondent à 221° et leur composition cor- respond à la formule ci-dessus (Ex. : Az tiouvé, 9,98 ;. calculé, [9,75); inodores au début, ces cristaux dégagent peu à peu l'odeur d'acide acétique; celle-ci devient très forte si l'on porte à 100° et au bout de 10 à 12 heures le poids de la substance, qui di- minuait régulièrement, reste fixe; la perte totale est alors 10, 55 pour 100 du poids initial (Théorie : 10, 45 pour 100). 20 C'^H''— CO^— P[AzH — CH^— CH,^]*, G^H»- GO^H = 602 (o.toluidine et acide propionique). Ge composé s'obtient comme le précédent, mais avec l'acide propionique; la cristal- lisation au cours du refroidissement est beaucoup moins abondante, toutes proportions égales, on la facilite par des additions ménagées d'éther anhydre; on obtient ainsi de petits cristaux fondant à 2o3°, contenant 9,5o pour 100 d'azote (théorie 9,80), se décomposant vers 100° en jierdant lentement de l'acide propionique. En employant l'acide monochloracélique, au lieu des précédents : acétique et pro- pionique, la réaction présente les mêmes apparences, mais à froid la masse entière se solidifie et l'extraction du produit formé exige de très longs lavages à l'éther qui en- traînent tout l'acide non combiné et ne laissent qu'une masse confusément cristalline dont la teneur en azote s'élève à 10, 35 alors que la formule CH^ Gl — GO- — P = [ AzH, — G« H • — GH^]' = 548, 5 exige 10,21 pour 100. 3° CH»- C0-— P = rAzH, — C''H'(^j^|j^l\i,5CH»- CO-H (as. /«.xylidine et acide acétique). Si, comme on l'a indiqué plus haut, les composés étudiés ici résultent du SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1903. 1243 remplncemenl du groupe R' (jar un groupe R" — CO, on doit obtenir le même corps avec deux éthcrobases, par exemple méthylée et éthylée déri- vant d'une même aminé. Cette conception a été particulièrement vérifiée sur les éllîérobases correspondant à l'iis. /;;.xyliditie : lo^ de métliylobase (point de fusion, 98°) d'une part, lo^ d'éthylobase phospho-xylidée ( [joint de fusion, 107°) d'autre part, sont introduits dans So*""' d'acide acétique bouillant; la réaction a lieu comme au n" 1 et l'on trouve à froid dans les deux cas de belles paillettes incolores de j)lusieurs millimètres de dimen- sions, légèrement nacrées et fondant séparément ou ensemble à 210°, après lavage à l'éther et dessiccation. Les analyses correspondent à la formule donnée ci-dessus. Trouvé : C : 67,2g el 67,08; H : 7,63 et 7,48; Azi 8,69 et 8,38; P : /^,8g et 4» 76- Théorie : 67,2, 7,42, 8,48, 4>69. Dans aucun desdeux cas, l'action tie l'acide acétique ne libère d'as, m.xy- lydine, mais lesjjroduits obtenus donnent sous l'action de l'eau cette aminé et le composé PO(AzHC*'H')'; point de fusion, 225". 4° et 5° CH'- CO--P = [AzH-C''H^]' et C^H^- CO--P = [AzH — C°H=]^ (aniline avec acides acétique et propionique). Les éthérobases anilidées n'existant pas, le procédé ci-dessus ne peutêtl-e appliqué ; mais par contre, on connaît la base elle-même C° fF — Az = P ^(AzHC H')' (Comptes rendus, t. CXXXVL p- 1666); celle-ci mise en contact avec un des acides cités donne un sensible dégagement de chaleur, mais la liqueur ne cristallise pas; j'ai pu toutefois obtenir des composés cristallisés en liqueur acéto- benzéno-éthérée : 5^ de base sont dissous dans lo^ d'acide acétique et l'on fait bouillir quelques instants, on étend de 5o""' de CH" et l'on filtre, puis on ajoute So'""' d'éther anhydre; la cristallisation commence au bout de quelques instants et se poursuit très lentement; on en règle la vitesse, et les dimensions des cristaux, par des additions d'éther. Le composé acéto- anilidé fond à 2o6°-207° et contient 12,21 pour 100 d'azote (théorie : 12, 23); le composé propiono-anilidé fond à 240° ; chauffés à l'air libre, par exemple au bloc Maquenne, ces deux corps deviennent opaques, perdent leur acide et finissent par fondre à 230° (point de fusion de la base généra- trice : 232°). En résumé, à la première série de composés éthérobases R'— O-P(AzHR)", 1244 ACADÉMIE DES SCIENCES. correspond une seconde série de composés R" — CO- — P(AzHR)\ série plus étendue que la première puisque les termes R = C°H^ ont été obtenus seulement dans le deuxième cas. CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèses dans la série de l'heptanetriol symé- trique 1 .4.7- Note de M. J.-L. Hamoxet, présentée par M. G. Lemoine. J'ai montré (') que les éthers-oxvdes bromes ou ioilés RO(CH-)"X donnent des dérivés magnésiens RO(CH-)"MgX, si h> 2. .l'ai indiqué le parti qu'on en peut tirer pour diverses synthèses, en particulier pour passer d'un glvcol biprimaire normal à son homologue supérieur. Eu voici une nouvelle applicatii(iio), /i'(ioo), ^'■'(oio) et les pointements t-(oi2). Ils sont souvent bien terminés. (') i. D^vviXt, L'origine de la protogine de Corse {Comptes rendus, séance du lojudlet igoS). la'ÏO ACADÉMIE DES SCIENCES. Le pléochroïsme bien net donne : «g. = vert |iiile, «„, = jaunâtre, «p = jaune rou- geâtre clair; il est cependant peu intense, indiquant une variété voisine de la broiizile. Les extinctions sont longitudinales; la biréfringence ne dépasse pas o,oi3. Ces carac- tères empêchent toute confusion avec Jes pyroxènes momicliniques. Ij'hypersthène s'observe dans la plupart des tracliytes cari)onifères d'Osani; parfois cependant cet élément fait défaut. Dans certains types la roche est uniquement formée de sanidine; c'est le cas de filons observables sur la route de Vico au col de Sévi et près de Gradella (golfe de Porto). Je signalerai en même temps un trachyte à riébec- kile intercalé dans les trachyles à hypersihène d'Osani, mais la riébeckile qui se montre en pliénocristaux corrodés paraît faire partie d'enclaves arrachées en profon- deur et ne doit pas entrer dans la véritable composition de la roche. Les tracliytes à hypersthène d'Osani passent à des variétés andésitiipies par adjonc- tion dans la pâte de microlites de plagioclase parfois abondants; mais nous ne pouvons nous occuper ici de ces formes de passage. En résumé, la présence de roches volcaniques à pvroxène rhombique dans le carbonifère de Corse paraît un fait assez intéressant. Nous rappel- lerons que des gisements également paléozoïques de roches analogues ont été signalés en quelques points. Ain^i dans le Tyrol méridional, près de Rlausen, on a signalé des porphyrites à enslatite('); dans le Houiller de la Nahe (-) des types similaires ont été constatés. Aux environs de Figeac, M. Michel Lévy a décrit des basaltes à bronzite (méiaphyres) houillers('). Enfiii dans le Paléozoique des Iles Britanniques on a signalé une série d'andésites à hypersthène, notamment les laves anciennes des Stapeley Hills (Shropshire) (*), du Vieux Grès rouge des Cheviots Hills (^), de Carn Boduan (Caernarvonshire), du Fifeshire ("), etc. On peut également en rapprocher l'andésite à enstatite dite pierre de Bourran dans le bassin houiller de Decazeville, étudiée par M. Gentil et signalée par divers auteurs ('). (') TELt.ER et V. Joim, Jalirb. k. k. geol. /?., t. XXXIl, 1882, p. 589. (-) LossEN, Jahrb. k. preuss. geol. Landesansl., Berlin, i884- (^) Michel Lévy, Comptes rendus, t. CVIIl, 1889, p. 597. (*) Watts, Quart. Journ. geol. Soc. of London. t. XLI, i885, p. 539-543. — Proceed. geol. Assoc, t. XI II, 1894, p. 337-339. (5) Petersen, Kiel, i88'i- — Teall, geol. Mag.. i883, p. 102-106; i46-i52; 252- 254. (') GuDi), Quart. Journ. geol. Soc. oj London. t. XLIII, 1886, p. 425-427. C) BoRGKRON, Jardel et PicANDET, Etude géologique du bassin houiller de Deca- zes-ille (B. S. G. F., 3'^ série, t. XXXVIII, 1900, p. 739. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE (goS, I25l BOTANIQUE. — Le Raphia Ruffia, palmier à cire. Note de M. Hexri Jumelle, présentée par M. Gaston Bounier. Les Raphia sont des palmiers qui, au point de vue économique, sont déjà, depuis longtemps, intéressants à plusieurs titres. Les jeunes inflorescences du Raphia vinifera de la côte occidentale d'Afrique fournissent un vin de palme, et des pétioles de la même espèce on extrait un piassava. Dans \q Raphia Ruffia de Madagascar, la partie la plus importante et la plus connue actuellement est l'épiderme supérieur des jeunes feuilles. Les faisceaux fibreux qui restent adhérents à la face interne de cet épiderme, lorsqu'on les sépare des autres tissus foliaires, lui donnent la résistance qui le fait utiliser sous forme de bandes ou de filaments. Il serait possible que ce ne fût pas là encore tout l'intérêt de ce Raphia Ruffia. Ses fruits contiennent, dans leur péricarpe, une substance grasse qui a été étudiée récemment par M. Heckel ; et nous pouvons, en outre, le signaler aujourd'hui comme un palmier à cire, qui, comme tel, serait à placer à côté de Ceroxylon andicola, ainsi que du Copernicia cerifera, qui donne la cire de Carnauba. C'est M. Perrier de la Bathie qui vient d'avoir l'idée de préparer à Madagascar une assez grande quantité de cette cire. Il l'a obtenue sur les segments foliaires qui ont été débarrassés de leur épiderme supérieur pour la préparation du raphia. Ces segments ont été desséchés, puis battus dans une grande toile, et il s'en est détaché la fine poussière blanche qui couvrait la surface. Cette poussière a été tamisée, puis jetée dans l'eau bouillante où elle s'est prise en masse. Les deux pains que nous avons reçus, et qui pesaient chacun Soo^ en- viron, étaient l'un brun et l'autre jaunâtre. La substance est sèche, un peu brillante, légèrement grasse au toucher, assez facilement cassante, et alors à cassure nette et non granuleuse, mate. Tout en n'étant pas friable, elle est pulvérisée sans difficulté dans le mortier. Elle a bien l'aspect d'une cire végétale et, en particulier, de la cire de Carnauba du commerce, et n'offre, par contre, aucune ressemblance avec ^-^^ ■ ACADÉMIE DES SCIENCES. le produit ,1e sécrétion de VOp/nocauhn/lrmgalavense que nous avons décrit autrefois, et que nous continuons à considérer comme une résine, bien plus que comme une cire, tout en nous réserviint de revenir plus tard sur sa localisation dans la plante. nous nSvT' ''"'' ^"fr"""' ''' '""'"' '''^^^'-^««'-^ q- nous avions pu examiner nou n a >ons pu, en ellet, consta.er autrefois de substance d'eKcrélion ni dans les cel- on' a.n^ r;"-^ r''""' '' "^"^ ^^'°"^' -^^^ '°'-^' ?-- ^-- '« --- devait a o.pagnerletanu, dans les no.nbreuses cellules sécrétrices internes. Mais les échan- t,i ons un peu plus complets que nous avons étudiés depuis cette époque ont modifié not e op.n.on et nous ont pennis de nous assurer que les cellules à tanin internes ne ont.ennent pas de rés.ne. La substance sécrétée peut donc très bien être superfic elle :'a:o:r;r;ur." '''-''- '- '^ ^-''^ '-'^-^ - --^-^-^^^ ^^ -« ^^^^> .- -ou^ de!' ctLlire' '"l ""■ " "," '^ •" ''^"'''' d'^/'/'--"'- ./înn:,ala.cnse n'a aucun des^aracte.es ordmazres des c:res; et il en est tout autrement de celui du 7?.;,/„« tions^d^r/r^'^"" "^' '.""'"r"'^' "' ^--^---"' P- -'"ble (dans les propor- tions de : 6 pour .00) dans le chloroforme, Téther sulfunque, l'éther de pétrole Si 1-: 7:â '1;;'':;;' "^'' 'V,'""",' ""^ ^"^ " '''■^'^'P'^^ P^"^^"' '« refroidissement, b on jette le tout sur un filtre, ,1 reste alors sur ce filtre une masse très blanche nui a la consistance de l'axonge. Mais, par la dessiccation, cette sorte de gell devien u,^ substance granuleuse et friable, conservant, du reste, sa blancheur. '"^^'^"^""^ La fusion lu, redonne une coloration brune et la cire, fondue plusieurs fois est marron fonce, brillante à la surface, de nouveau compacte et à cassure net^i; ' La densité est de 0,930 environ et le point de fusion de 82° Approchée d'une flamme, cette cire fond sans s'enflammer, comme la cire de Car nauba La partie qui n'a pas encore coulé reste dure; la partie en fusio se Lia '^ mal et s'eflrite plutôt entre les doigts, sans viscosité Les acides chlorhydrique, azotique et sulfurique sont sans action. Ce produit d'un palmier d'une de nos colonies françaises est-d réelle- ment ut,l,std.le •? Des essais industriels pourraient seul.; nous rensJ! er avec cert.tu e a cet égard. Mais il offre, par ses caractères ,énérauK,^une telle ressemblance avec les cires végétales déjà employées qu'on peut l'es- perer. Et notts ct^oyons qu;.] était d'autant plus à signaler qu'il peut être obtenu aisément, puisqu'il est retiré de feuilles qu. sont déjà récoliées pour la préparation du raphia, et qui ne représentent plus, actuellement, qu'un déchet, quand ce raphia a été détaché. SÉANCE DU 2G DÉCEMBRE ïpoS. >25.^ BOTANIQUE AGRICOLE. - Sur une variation importante du tubercule du Solanum Maglia Schlecht. Note de M. Edou.r» Hecke.., présentée par M. G. Bonnier. Dans une précédente Communication (2. novembre 1904) j'ai fait con- naître comment M. Labergerie a obtenu, à Verrières, dans le departemen de la Vienne, du Solanum Commersoni Dunal, que p cull.va.s depu.s 6 années consécutives, au jardm botanique de Marseille, sans -d.ficat.on du type spécifique, des variations rapides et profondes, tant dans e sys- tème légétat.f que reproducteur; le tubercule, notamment, ava.t ete pr - fondement modifié dans ses dimensions, sa couleur sa saveur et sa vest,- ture- .1 était devenu comestible et, finalement, ,1 s éta.t forme quatre tar,étés v,olette, jaune, rose et blanche issues du tubercule jaune ini- L ( ' ). La plus remarquable est la variété volette, où certains agriculteurs crurent à toit voir une var.été du Solanum tuberosum, connue sous le nom Tinte bleue. Et cependant longine de cette variété ne fait pas de doute pou^r moi qui ai vu so.-Ur, au prd.n botan.que, des ---''-' ;1.;^;;' violette, des pieds reproduisant le type Commersom le plus pur par un re Tur b.en nat rel et qui ai vu, a Verrières, chez M. Labergene sur les pieds t'Lformés tous les passages du fru.t cordiforme de Sol. Commersom au fruit sphénque de Sol. tuherusum. Poursuivant mes recherches sur les variations et leurs causes^ el bien q^e j'eusse r„„4... i ce ,„e ;;». «-;::;;:::,„•:,::;::.,:; r. sri: vZ: .f;,::r::t :r r:^f r;^.,;^ --... ^^. <^.— :::i: G. K., 1900, 2* Semesire. (T. CXLI, r«° 26.) I2~>] ACADEMIE DES SCIENCES. un cari-é de terre où j'avais déjà cultivé depuis l'année précédente et où vivaient à ce moment un certain nombre de pieds connus sous le nom de Sutton discoi'ery, A'orl/i Star et Edouard VII, toutes variétés de la pomme de terre ordinaire dont j'avais besoin, à raison de la fécondité de leurs antliéres, pour opérer des croisements (qui ont parfaitement réussi) entre Solanum tLiberoxtim père et S. Commersoni mère. Les courtillières et des accidents divers ne me laissèrent subsister qu'un pied de Maglia issu d'un tubercule jaune. Au mois de novembre dernier, ce pied m'a donné, groupés à sa base, sans stolons, cinq tubercules en état de profonde variation et tous de couleur violet rouge. Tandis que les tubercules plantés pesaient 4^ à os et mesu- raient 2""", 5 de long, ceux que j'ai recueillis mesuraient entre S'™ et g"^'" et pesaient de 3o" à I 3oB, les lenticelles ont disparu; la chair a cessé d'être aqueuse et amère ou sans saveur, elle est devenue plus compacte, plus chargée de fécule, les yeux se sont déve- loppés, le tubercule est comestible. En un mot, cette variété de Maglia rappelle tout à fait celle obtenue à Verrières, en igoi, du Solanum Commersoni, dont j'avais envoyé les tubercules jaunes types à M. Labergerie. Ce résultat, que je n'avais jamais obtenu durant mes cultures dans une terre vierge, me conduit à admettre que c'est au voisinage des tubercules de Sol. tuberosum et à leur influence sur la terre ambiante, qu'il faut attribuer ces variations. Il est évident qu'il y a ici une action d'ordre non cultural et que, selon toute probabilité, il s'est produit le même phénomène symbio- tique rappelé récemment par M. Bonnier, à la Société nationale d'Agriculture de France, au sujet de la pomme de terre ordinaire, dont Clusius ne put obtenir des tubercules, sur des pieds venus de graines, qu'avec l'aide d'un peu de la terre environ- nant ces tubercules. Je vais continuer, sur toutes les espèces sauvages tubérifères que je pourrai me procurer, la même expérience que je poursuis du reste sur les tubercules en état de variation et je serais heureux que les détenteurs de mêmes espèces tubéri- fères voulussent bien répéter mes essais pour les soumettre, à raison de leur impor- tance et de leur signification, à un contrôle sérieux et multiple. M.M. de Vilmorin et Sutton sont bien placés pour les renouveler. En lout cas, telle qu'elle est, du moins, mon expérience servira it justifier l'opinion d'A. de Candolle, qui voyait (ce dont il a été beaucoup critiqué), dans S. Maglia du Chili et du Pérou, l'espèce sauvage dont était issue notre pomme de terre cultivée. Le fait n'était cependant pas douteux historique- ment, au moins en partii-, et aujourd'hui je l'ai prouvé expérimentalement. Il est probable que le tubercule, objet de la variation qui lait la matière de cette Note, ressemble à quelque variété connue et cultivée de notre pomme de terre ordinaire, comme il en 'est advenu pour la variété violette du Sol. Commersoni. Ce fait n'a rien de surprenant, car il n'est plus douteux (et la preuve en est hiite maintenant) pour la plupart des auteurs qui se sont occupés de la partie, au point de vue historique, que les deux espèces S. Commersoni et S. Maglia ont contribué à la formation des nombreuses variétés cultivées de la j)omme de terre attribuées toutes indifféremment, jusqu'à ce jour, au S. tuberosum L. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igoS. 1255 CHIMIE AGRICOLE. — Sur V emploi favorable du manganèse comme engrais. Note de M. Gabriel Bertrand, présentée par M. E. Roux. Mes recherches sur les oxydants et, d'une manière phis spéciale, sur la constitution chimiijue de la laccase ont dcuiontré l'importance physiolo- gique du manganèse ('). Ce métal, dont la présence chez les végétaux et, à plus forte raison, chez les animaux oià il est encore moins abondant, était considérée comme fortuite ou accessoire par la majorité des physiologistes, est rentré depuis dans la liste des éléments indispensables au fonctionne- ment de la cellule vivante. Une conséquence d'un intérêt pratique peut-être consiilérable est ré- sultée de cette notion nouvelle. Je l'ai fait connaître au Congrès interna- tional de Chimie appliquée, tenu à Berlin en 190^ : c'est l'emploi du man- ganèse comme agent fertilisa teur du sol (■). Il ne suffit pas, comme Sachs l'avait déjà fait observer ('), de fournir à un végétal des éléments nutritifs quelconques pour obtenir le maximum de récolle. Il faut lui donner à la fois tous les éléments nécessaires et dans une [)roportion convenable. L'absence ou l'insuffisance d'un seul arrête ou diminue la croissance. Cette observation, que la pratique agricole vérifie d'une façon si évi- dente lorsqu'il s'agit des éléments : carbone, azote, phosj)hore, potas- sium, etc. qui entrent en grande quantité dans la composition chimique du végétal, c'est-à-dire des éléments plastiques, doit être vraie également pour ceux, comme le manganèse, dont on ne trouve que des traces et qui, en raison de leurs fonctions spéciales, peuvent être appelés les éléments caïa- lytiques. On est ainsi conduit logiquement, par la connaissance de la laccase, à essayer les combinaisons du manganèse comme engrais. Des expériences de laboratoire, dans des solutions nutritives, des pots ou (') J'ai développé cette idée dans une conférence au laboratoire de M. Moissan : Le manganèse dans la nature, publiée par la /iet'iie générale de Chimie, t. VIII, 1905, p. 205-217. {''-) Derich. inl. Kongress zu Berlin, t. III, p. 889. (') Physiologie végétale, édition française, Paris, 1868. 1256 ACADÉMIE DES SCIENCES. des casiers de petite surface, ont déjà fait ressortir l'influence favorable du manganèse introduit dans les milieux de culture. Elles ont été publiées, au cours de ces dernières années, par I,œ\v et quelques-uns de ses élèves : Aso, Nagaoka et Sawa ('), par Ranter (^), par Hill ('), par Gossl (*), par Passerini (^). Ces expériences, entreprises soit avec des moisissures, soit avec des plantes phanérogames, ont, en outre, vérifié ce fait, prévu théori- quement, qu'il suffit d'employer une proportion extraordinairement petite de métal pour obtenir des résultats appréciables. C'est même là, en se plaçant au point de vue économique, uu caractère très intéressant du nouvel engrais; il permet d'espérer, avec une dépense très réduite, une augmentation importante de la récolte. Par contre, on peut se demander s'il ne tend pas à limiter le nombre de cas où son application peut être efficace. Toutes les terres arables ren- ferment, d'après les analyses de Leclerc (°), une proportion notable de manganèse. Peut-on compter, dès lors, retirer un bénéfice quelconque de l'addition de quelques nouveaux millionièmes de métal? C'est ce que l'expérience, faite dans les conditions de la grande culture, permet seule de résoudre. Je m'en suis préoccupé cette année et voici les résultats encou- rageants que j'ai obtenus avec le concours d'un agronome éclairé, M. L. Thomassin. Il s'agit d'une culture d'avoine, commencée en fin février. La couche arable, d'une grande profondeur, était formée de terre argileuse, très faiblement calcaire, dans laquelle j'ai dosé, par trois épuisements à l'acide chlorhydique concentré et chaud, o,o57 pour loo de manganèse. Une partie seulement de ce manganèse était soluble dans l'acide acétique bouillant au centième : 0,024 pour 100. L'expérience a été faite sur deux surfaces carrées, égales à tous points de vue, de 20 ares chacune. Ces surfaces ont reçu les engrais habituels, dans les mêmes propor- tions, mais l'une d'elles a reçu, en plus, une quantité de sulfate de manganèse desséché, correspondant à 5o''ô par hectare. Ce sulfate, exempt d impuretés, pour avoir plus de certitude dans les résultats, renfermait 3i,68 pour 100 de manganèse. Chaque mètre carré de terre avait donc reçu environ 16,6 de métal. (') Bull, of the Collège of Agriculluie of Tokio, t. V et VI, igoS et 1904. (-) Thèse, Saint-Pétersbourg, 1908. (') Journ. of the royal agricultural Society of En gland, t. LXIV, 1908, p. 348. (') Beiheft. Bot. Centralblalt, t. XVIII, p. 119-182. (■■) Bollctino deir htiluto agrario di Scandicci, 2° série, t. VI, 1906, p. 1-14. ('') Comptes rendus, t. LXXV, 1872, p. 1209-1214. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE l()o5. l^Sj La récolle a eu lieu au commencemenl du mois d'août. Jusque-là l'aspect des deux surfaces est resté sensiblement le même : les pesées seules ont accusé de notables dif- férences. On a, en efTel, obtenu : Sans manganèse : Poids total 1 290 soit à l'hectare 645o . , , i i^rains 5i8 » 25qo Apres haltaoe .,, , ,, „„ „„, ^ ' I paille et balles 768 » 384o Avec manganèse : ks ks Poids total 1 58o soit à l'hectare 7900 . , , 1 grains 608 » ScAo Apres battage -, ^ ... , ,, ^„ ,„; ^ " ( paille et balles 968 » 484o Les différences en faveur du manganèse sont donc : Pour l'ensemble de la récolte 22 ,5 pour 100 (' ) Soit pour le grain 17,4 » » la paille 26,0 » L'examen comparatif des grains a donné les cliifTres suivants : Sans manganèse. Avec manganèse. Poids de l'hectolitre 44''= 46''=', 5 Eau à +110" 17,48 pour 100 16, 85 pour 100 Cendres 2,82 » 2,88 » Manganèse o,ooooo4 o,ooooo4 Azote total 1,61 i,58 Ces résultais, qui sanctionnent d'une manière si inattendue mes recherches sur la laccase, ne sont pas seulement encourageants au point de vue de l'emploi agricoh^ du manganèse. Ils indiquent une nouvelle voie à suivre dans l'élude des causes auxquelles est atlribuable la fertilité du sol et autorisent à essayer, au même litre que le manganèse, tous les éléments rares : bore, zinc, iode, etc., dont on est en droit de supposer le rôle phy- siologique (-). (') Dans les expériences d'Aso, exécutées avec du riz, les augmentations de ren- dement ont monté jusqu'à 42 pour 100. (^) J'ai proposé pour ces engrais le nom cVcngrais coinpléinentaii es ; on pourrait tout aussi bien les appeler engrais caLalyLlques. 1258 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE. — L'assimilation de. l'acide carbonique par les chrysalides de Lépidoptères. Noie de M"" Maria vo\ Lixdex, présentée par M. Alfred Giard, En i883, Engelmann trouva une Vorticelle difTusément colorée en vert, qui avait la faculté d'absorber et de décomposer l'acide carbonique contenue dans l'eau et qui dégageait de l'oxygène sous l'influence de la lumière. C'était pour la première fois qu'on voyait une cellule animale assimilant l'acide carbonique de la même manière que les plantes, mais sans être aidée de cellules végétales, connue cela a lieu dans de nombreux cas de symbiose de Protozoaires avec des Algues. Un hasard m'a poussée à des recherches sur ce sujet. J'avais trouvé que les chrysalides de Lépidoptères (Vanesses) supportaient facilement un séjour dans une almos|)hère d'acide carbonicjue même concentrée, qu'elles y jjerdaient moins de leur poids que dans des conditions normales, qu'elles devenaient même plus lourdes, tandis que l'acide carbonique diminuait de volume. Je me demandais si les chrysalides pouvaient profiter de l'acide carbonique à la manière des végétaux. De nombreuses analyses(cnviron 4oo) des produits respiratoires de chrysalides et de chenilles de divers Lépidop- tères m'ont amenée à la solution de cette question intéressante. J'ai expérimenté avec les chvysixWdcs de Papilio podalirius, Sphinx euphor- biœ de Lasiocampa pini cl avec les chenilles de Botys iirticata et de Vanessa urticœ. La respiration de ces insectes a été éliuliée clans des pipettes de forme cylindrique de difTérentes grandeurs, les pipettes étaient allongées en tube aux deux bouts et por- taient des robinets en verre qui fermaient lierniétiquernent. Les insectes furent intro- duits dans la pipette par une ouverture à la partie cylindrique de l'appareil qui se fermait hermétiquement par un bouction en verre. Les chrysalides ou chenilles pas- sées dans la pipette, celle-ci fut mise en communication avec le gazomètre contenant le mélange de gaz désiré. Aussitôt que l'air dans la pipette fut déplacé par le mélange de gaz entré sous pression, une pipette graduée de Hempel fut mise en communica- tion avec l'autre bout de la pipette respiratoire. Après avoir recueilli loo^"'' du mé- lange de gaz contenu dans la pipette respiratoire, je fermai les deux robinets, je supprimai la communication avec le gazomètre et avec la pipette graduée, et j'aban- donnai les chrysalides à rex])érience, ayant auparavant établi dans la pipette respira- toire la pression barométrique normale en rouvrant un des robinets pour une seconde. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE rgoS. 1239 L'analyse du gaz recueilli dans la pipelle graduée répondait à la composition procen- laire de Palmospliére au milieu de laquelle se trouvaient les chrysalides. En rappor- tant les résultats obtenus sur 100'^"' au volume entier dans la pipelle respiratoire et à la température, pression et tension normale, il était possible de dire combien l'atmo- sphère dans la pipette respiratoire contenait de O, de Az, de CO- au commencement de l'expérience. La différence de ces résultats avec ceux obtenus de la même manière à la fin de l'ex- périence indiquait le changement que l'atmosphère de la pipette avait subi par suite de la respiration des chrysalides. Pour la plupart des expériences, je me servais d'un mélange d'air atmo- sphérique et d'acide carbonique de 5 à 3o pour 100. Les chrysalides res- taient enfermées pendant 2 à 24 heures dans la pipette. Le volume de gaz à leur disposition avait presque toujours diminué à la fin de l'expérience et les changements dans la composition île l'atmosphère respirée étaient les suivants : lorsqu'on se servait de l'air atmosphérique pur, j'ai trouvé que la production d'acide carbonique par les chrysalides était plus grande la nuit que le jour. Le rapport entre l'oxygène consommé et l'acide carbonique exhalé était pendant la respiration de jour -ç— = 0,664 en moyenne, o,56i en minimum et 0,730 en maximum; pendant la nuit -jr^ := 0,76 en moyenne, o,644 «n minimum et o,844 en maximum. Pendant l'hiver, j'ai même trouvé pour la respiration journalière le rapport -=tt- = 0,6 — 0,0 (chrysalides de P. podalirius), ce qui veut dire qu'en hiver la production de CO" peut complètement taire défaut. Quand V atmosphère contenait de l'acide carbonique, on observait souvent une absorption de ce gaz accompagnée au printemps suivant d'une exhala- tion d'oxygène. En hiver, en 1 13 expériences, CO" a été absorbé 37 fois, mais il n'y eut que 4 fois un dégagement d'oxygène. En 116 expériences au printem[)s (mars-juin) il y avait 63 fois absorption de CO" et 60 fois exha- lation de O. Ce processus d'assimilation eut plus souvent luai le jour que la nuit. En 1 7 expériences de jour les chrysalides de P. podalirius, série H, absorbèrent 5*""', 36 de CO". En 18 expériences de nuit elles absorbèrent 2™',5o. L'exhalation d'oxygène était dans le jour io''"'',7 » » la nuit i'^"'',4' La respiration était au contraire plus forte la nuit que le jour, i^es clirysa- lides avaient consommé en oxygène en 17 expériences de jour ©"^"'.ao. I26o ACADÉMIE DES SCIENCES. Eli i8 expériences de nuit, iS''"'. Elles avaient exhalé 4'"' >3i d'acide carbonique le jour; Elles avaient exhalé ii'^°',46 d'acide carbonique la nuit. Pour une seconde série j'eus les données suivantes : .■piiî Absorption de CO- en i3 expériences de jour io,34 » » 8 » de nuit i ,24 Exlialalion de O en i3 expériences de jour 8,56 » » 8 » de nuit 2 , 70 ■Absorption de O en 1 3 expériences de jour 9.41 )) » 8 » de nuit 2 r ,34 Exhalation de CO- en i3 expériences de jour 9)00 » » 8 11 de nuit 21 ,02 Le rapport entre l'acide carbonicpie absorbé et l'oxygène exhalé était CO^ CO- pour la série II, -ç—- = 0,812; pour la série III, -j—- = 1,028. Le rapport entre l'oxygène absorbé et l'acide carbonique dégagé était pour la série II, 0,998; pour la série III, 0,986. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur le parallélisme entre le phototropisme et la parthénogenèse artificielle. Note de M. Georges Bohx, présentée par M. Alfred Giard. M. Giard a provoqué la parthénogenèse de certains œufs (Astéries) en les desséchant avec du papier buvard et eu les re|)Iaçant ensuite dans l'eau ('), et a montré que les solutions salines et l'acide carbonique agissent également comme déshydratants. La privaliou d'eau, fju'elle soit obtenue par un [jrocédé physique ou par un procédé chimique, détermi- nerait un état de ralentissement vit;il de l'œuf ou à'anhydrobiose, après lequel l'action excitante de l'eau deviendrait maxiin i et [jourrait pro luire la parthénogenèse. Les animaux supra-littoraux, lorsque la mer reste à des niveaux peu élevés, peuvent subir eux aussi, soit une dessiccation |)hysique, soit une déshydratation chimique, et entrer ainsi dans un état iV anhydrobiose, dont ils sortent lorsque la mer revient jusqu'à eux : les manifestations ( ' ) Giard, Sur la parthénogenèse artificielle par dessèchement pliysiqae ( Comptes rendus de la Société de Biologie, 16 avril 1904). SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igoS. 1261 vitales deviennent alors excessivement intenses, les attractions par les surfaces d'ombres sont très prononcées, et il en résulte un phototropisme négatif des plus marqués. 1° Les Litlorina radis subissent, en été, pendant les périodes de morle-eau, sur les rochers supra-littoraux de Wimereux fortement insolés, une dessiccation très intense, sous rinfluence de laquelle ces Mollusques s'enfernaent dans leurs coquilles pour y mener, sous l'opercule, une vie ralentie en milieu confiné. Cet élat d'anhydrobiose cesse dès que la mer vient recouvrir les rochers, c'est-à-dire au début des grandes marées (•). Les Litlorines sortent alors de leur torpeur, se mettent à ramper sur les rochers humides, subissent, sans pouvoir s'y soustraire, les attractions des surfaces d'ombre, suivent des chemins qu'on peut tracer à l'avance en appliquant les règles de la composition des forces en mécanique, se dirigent fatalement en quelque sorte vers les régions les plus obscures. 2° Les Hedisle diversicolor, des estuaires saumâtres du Boulonnais, se comportent de même, mais sous l'influence des variations de salure de l'eau. 3° Les llarpacticiis fiih-iis (Fischer) subissent, en été, pendant les périodes de morte-eau, dans les mares supra-littorales de Concarneau, dont l'eau non renouvelée est le siège de putréfactions organiques (débris de poissons), une intoxication intense, par CO- et d'autres produits de désassimilatioii animale, sous l'influence de laquelle les mouvements de ces Crustacés se ralentissent beaucoup. Cet état cesse dès que les vagues des grandes marées viennent balayer les impuretés et renouveler l'eau. Les Copépodes se mettent alors à nager très activement et en quelques instants se portent en masse du côté opposé à la surface la plus éclairée : dans un cristallisoir disposé devant une fenêtre, on les voit s'assembler à l'extrémité du diamètre perpendiculaire à cette fenêtre et tourbillonner sur place; on les voit également se grouper dans les ombres portées sur le fond en tourbillonnant {"). Ainsi donc, chez ces Mollusques, Annélides et Crustacés supra-littoraux, qui ont subi, certains la des.siccation physique, d'autres la déshydratation parle sel, d'autres la déshydratation par CO", etc., les phénomènes sont essentiellement les mêmes : au moment de la reprise de Taclivité vitale sous l'influence de l'eau, les mouvements excessivement actifs de ces ani- maux sont uniquement d'origine oculaire, se font suivant des lois précises vers les ombres, et peuvent être prédits un peu à la façon des phénomènes astronomiques. Il y a plus : ces phénomènes eux-mêmes sont liés d'une façon absolue à la périodicité vitale déterminée par les oscillations de la marée : si l'on isole (') BoH.N, L'aiiliYdrobiosc et les Iropismes (Comptes rendus, 14 novembre 190:^). (^) BoHN, L'injluence des varialiuns du degré de pureté de l'eau sur le phototro- pisme {Comptes rendus de la Société de Biologie, iG décembre 190J). C. K., 1900, 2' Semestre. (T. C.\U, N" 26.) '^4 1302 ACADÉMIE DES SCIENCES. les animaux de leur habitat naturel, on les voit, dans les cristallisoirs, au moment précis où les vagues viennent recouvrir, après la morte-eau, cet habitat, bien que l'eau pure n'arrive pas dans ces cristallisoirs, bien que la dessiccation ou l'intoxication y persistent, on les voit sortir de leur torpeur et se diriger, avec une précision mathématique, vers les ombres. Les idées de M. Giard sur l'anhydrobiose, qui ont jeté une vive lumière sur beaucoup de phénomènes biologiques, qui ont permis de comprendre en particulier le mécanisme de la parthénogenèse artificielle, s'appliquent donc utilement à la question du phototropisme, et permettent d'établir un parallèle complet entre la parthénogenèse artificielle et le phototropisme. C'est sans doute sous l'influence de ces idées que Lœb, l'an dernier ('), a essayé l'efifet sur l'héliotropisme de l'alcool, de l'acide carbonique, c'est- à-dire des déshydratants. Or, les Harpacticus Julvus de Concarneau réalisent dans la nature l'expérience tentée par le célèbre physiologiste américain. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur V indépendance de la métamorphose ins-à-ins du système nerveux chez les Batraciens. Note de M. P. Wixtrebert, jjré- sentée par M. Alfred Giard, Lœb, en 1896 (-), étudia l'influence du système nerveux sur la métamor- phose d'AmblystOT?ia; il sectionna la moelle cervicale et constata dans la tête et le tronc les changements chronologiques habituels de la transfor- mation. Cette expérience démontre seulement l'indépendance de deux parties du corps vis-à-vis l'une de l'autre dans la métamorphose, et non l'indépendance de chacune d'elles vis-à-vis de son système nerveux parti- culier. Il est nécessaire, pour obtenir ce dernier résultat, d'extirper un ruban de moelle avec les ganglions spinaux correspondants, et d'observer ensuite la métamorphose des territoires paralysés. C'est ce que j'ai pu réaliser sur les Urodèles; chez les larves d'Anoures, j'ai suivi la régression de la queue en dehors des centres médullaires. I. Urodèles : Salainandra inaculosa Laur. — Opération. — Le 16 juillet igoS, j'enlevai à 10 larves, longues de 35°"" à 48°"", juste en arrière des membres postérieurs, gmm ^ io""a de moelle caudale, et, dans cette même région, je cherchai par le raclage (1) LoEB, The control of heliotropic reactions infresk water Crustaceans by clie- micals {Unif. Cali/ornia Publ., t. II, p. i-3). (-) Archiv. fur Entwicklgsmech., 4, Bd. 3, Hfi., p. 5o2-5o5. SÉANCE DU 2G DÉCEMBRE igoS, 1263 laléral des corps vertébraux à détruire les ganglions spinaux; ces larves, dont la méta- morphose avait été reculée par l'action persistante du froid, présentaient à ce moment des liouppes branchiales très développées. Suites. Résultais. — Sauf 3 larves, qui moururent rapidement, les opérés se méta- morphosèrent sans qu'on puisse remarquer dans la région paralysée de la queue une difl'érence ou même un retard dans les changements de coloration habituels; la perte des limbes survint au même moment que dans les territoires voisins. Le iS septembre, •?, Salamandres opérées survivaient; l'une, volumineuse, bien pigmentée de taches jaunes sur fond noir bleu, présentait encore à la base de la queue une ceinture insen- sible de 4""™ à 6™™ de largeur; en arrière de celle-ci, la queue se mouvait à toute solli- citation, mais physiologiquement isolée et pour ainsi dire en dehors de l'animal lui- même; l'autre Salamandre, plus petite et moins bien colorée, présentait, malgré sa croissance amoindrie, une régénération nerveuse manifeste qui la rendait céphalique- ment sensible à une piqûre profonde de la queue. Examen liistnlngirjue. — Les deux larves présentent une régénération de la moelle venue de l'avant : gaine mince de substance blanche entourant une région cellulaire centrale au centre de laquelle se trouve le canal épendyniaire ; chez la première larve, la moelle régénérée se termine en pointe à la distance d'un corps vertébral environ du renllement fusiforme formé par la moelle postérieure. Du côté droit, les ganglions racliidiens sont altérés ou détruits: la coque du premier ganglion caudal ne contient plus aucune grosse cellule ganglionnaire caractéristique et les ganglions spinaux correspondant aux quatre racines caudales suivantes sont totalement absents; chez la seconde, les connexions entre les bouts coupés sont rétablies à la fois par la substance blanche et par le canal épendymaire. II. Anoures : 1° Rana viridis. — Régression immédiate de la queue après l'opéra- tion faite au temps de la métamorphose. Opération. — Le 27 août igoS, la moelle de la région sacrée et de la partie antérieure de la queue fut extirpée à sept larves sur le point de se métamorphoser : cette ablation suffit, comme je l'ai montré auparavant, à supprimer les centres nerveux de toute la queue rassemblés à la base derrière les centres des membres postérieurs ('). Suites. Résultats. — La régression des queues paralysées s'eli'eclua en tous points de la même façon qu'à l'état normal. Les longueurs delà queue et du tronc furent con- signées périodiquement chez les opérés et chez des témoins normaux pris comme terme de comparaison. I^a queue met de t5 à 20 jours à disparaître depuis le moment où le membre antérieur gauche fait issue par le spiraculum. Une rapide diminution de longueur s'effectue vers le milieu de la période régressive, quand la fonte préalable des parties molles et particulièrement celle des myotomes a préalablement réduit l'épaisseur de la queue. La persistance dernière du squelette dans la dégénérescence doit être rapprocjiée de son apparition précoce dans la régénération (-). Son rôle est celui d'un tissu de soutien (*) Comptes rendus de la Soc. de Biologie, 26 mars i9o4- (^) Comptes rendus, 16 août 1904. 1264 ACADÉMIE DES SCIENCES. aulour duquel naissent, s'agencent ou disparaissent les éléments nobles fonctionnels. 2° Aljtes obstetiica/is. — Ucgression caudale après une longue période de paraly- sie. Opération. licsuUat. — I^e ag juinigoS, un lot de larves fut opéré dont les membres postérieurs avaient 5""" et 7""'" de long; la résection médullaire fut poussée très avant, de sorte que l'insensibilité n'affectait pas seulement la queue et les membres posté- rieurs, mais remontait sur le tione. Vingt-tiois jours après l'intervention, deux larves commencèrent leur métamorphose qui s'efTectua ensuite régulièrement. La régression de la queue paralysée fut plus rapide que chez les témoins: la queue atrophiée et sque- iettique était devenue transparente; la chorde axiale s'observait comme une bande plus claire; la régression, par suite de l'atrophie des parties molles, commença d'em- blée, pour ainsi dire par la deuxième période, celle de la réduction chordale, et la longueur diminua rapidement dès les premiers jours. Au mois d'août igoS d'autres ablations médullaires permirent encore l'observation de métamorphoses analogues. Je dois mettre en relief, à côté de la disparition rapide des queues paralysées au temps de la métamorphose, leur persistance constante malgré l'atrophie des myolomes tant que dure la période larvaire. Bien plus, ainsi que je l'ai déjà signalé, elles sont susceptibles, en cet état alrophique, d'une régénération active ( ' ). Examen histologique chez les Anoures. — Chez Rana viridis l'ablation médullaire porta sur la région urostviaire; des altérations importantes existaient da'ns la région iomliosacrée chez deux larves dont les membres postérieurs furent lésés. Chez les ,\lyles l'extirpation fut poussée très loin. On constate chez Jiana un foisonnement de cellules épendymaires antérieures qui pénètrent la cicatrice. Le bout antérieur de la moelle chez les Alytes est enclos dans un capot fibreuK cicatriciel et n'a pour ainsi dire pas régénéré. Conclusions. — 1° L'ablation de la moelle et de.s ganglions spinaux démontre, chez Salamandra maculosa Latn*, l'indépendance connplètede la métamorphose vis-à-vis du système nerveux. ■2° Malgré l'absence de ses centres médullaires, la queue des larves de Rana et à' Alytes présente les phénomènes normaux de la régression. 3" Chez les larves (X Alytes opérées très tôt on n'observe pas de régres- sion prématurée de la queue dont la forme est conservée; l'atrophie, ré- sultant de la paralysie, détermine seulement une dégénérescence et une disparition plus rapides de l'organe au temps de la métamorphose. (') Comptes rendus, 9 novembre igoS. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE IQoS. 126c PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur V inoculation (lu cancer. Note (le M. Mavet, présentée par M. Chauveaii. Depuis la Note présentée à l'Académie le 5 juin tgoo j'ai obtenu trois nouveaux cas de cancer chez des chiens, avec l'injection des produits sohibles des tumeurs de l'homme par un mode opératoire nouveau. La macération, filliée au filtre de porcelaine clans le but d'éliminer plus sûrement encore tout élément solide, est centrifugée à plus de 2000 tours, la moitié supérieure du liquide étant seule employée, puis l'injection est faite avec une aiguille creuse très fine, et très lentement dans l'épaisseur du parenchyme hépatique. Dans le premier cas, le liquide employé pour la macération a été un mélange avec \ d'eau stérilisée du sérum du chien qui a reçu l'injection et qui avait été saigné à la jugulaire 8 jours avant; dans les autres, de l'eau stérilisée. Les néoplasmes expérimentaux obtenus, développés dans les ganglions du mésen- tère dans les trois cas, ont présenté, dans le premier, un volume supérieur à un ouf avec végétations surajoutées; dans les deux autres, égal à une petite noix. Le tissu était celui d'un cancer encéphaloïde. Les tumeurs employées pour la préparation étaient un sarcome récidivé, un enchon- drome de la parotide, un cancer du sein. Le tissu du foii> ne présentait aucune alté- ration au point oii avait été faite l'injection. Si l'on lient compte du nombre de ces cas positifs, comparé aux échecs si fréquents par d'autres procédés, et du volume du néoplasme du premier animal, témoignage d'une activité de prolifération prédominante, on peut dire : L'injection dans le parenchyme du foie des produits solubles des tumeurs et la dissolution in vitro de ces produits dans le sérum de l'animal mis en expérience paraissent être des conditions favorisantes de l'action excita- trice, chez le chien, de prolifération cancéreuse par les principes solubles des néoplasmes de l'homme. PATHOLOGIE COMPARÉE. — Nature pathologique des canalicules de Holmgren des cellules nerveuses. Note de M. R. Legexdke, présentée par M. Alfred Giard. Depuis quelques années, un grand nombre d'auteurs ont décrit, dans le protoplasma des cellules nerveuses de divers animaux, des formations 1206 ACADÉMIE DES SCIENCES. (réseaux internes, canalicules, lacunes, vacuoles, etc.) auxquelles ils ont souvent fait jouer un rôle important dans la nutrition de la cellule. En 1900, Holmgren (') a consacré une Etude aux Saf/kanalchen des cellules nerveuses à'IIelix pomatia. Par une mélhode spéciale, il vit que les cellules nerveuses des ganglions buccaux sont entourées d'un riche réseau formé par la fusion des prolongements ramifiés des cellules interstitielles. De ce réseau partent des prolongements qui pénètrent dans le protoplasma des cellules nerveuses, s'y ramifient, s'y dilatent et s'y dissolvent, formant des Saftkandlchen qui auraient un rôle nutritif. J'ai répété les préparations de Holmgren, en employant toutefois une autre méthode qui m'a semblé préférable : fixation au liquide D de Laguesse, puis coloration à la safranine suivie de vert lumière. Voici les résultats que j'ai obtenus : IjCS cellules nerveuses A^Heli.r n'ont pas do memlirane d'eiiveiKiipe, leur MirCace externe est entourée par des lilanienls de névroijlie qui renserreul étniileriieMl. Ces filaments très fins sont les prolongements des cellules interstitielles dont le noyau ovale ou allongé est entouré d'une très mince couche de proloplasma. T^'aspect général de ces cellules rappelle celui des astrocvles des Vertébrés. Dans toutes les prépara- lions, un certain nombre de cellules nerveuses montrent, dans la zone externe de leur protoplasma et surtout dans la région d'origine du cylindraxe, des vacuoles plus ou moins régulières, parfois disposées en chapelet, ou des lacunes irrégulières, de dimen- sions très variables, communiquant entre elles, les plus externes s'ouvrant parfois à la surface, dans les espaces péricellulaires. Ces lacunes sont sans parois propres et ne contiennent aucune granulation. Elles semblent avoir un rôle excréteur. Très rarement, on voit dans la région d'origine du cjlindraxe, au niveau de noyaux de névroglie logés dans des dépressions de la surface de la cellule nerveuse, de minces filaments qui pénètrent dans le protoplasma nerveux et parfois s'y ramifient; ils se terminent à peu de distance de la surface, et l'on ne peut déceler aucun canalicule sur leur parcours. En asphyxiant des Ilelix par immersion, on voit les filaments et les novaux de névroglie intracellulaires devenir beaucoup plus fréquents. Les cellules névrogliques s'accumulent autour des cellules nerveuses et pénètrent dans leur protoplasma. Autour des filaments névrogliques intrajjrotoplasmiques, il y a toujours un espace clair semblable à un canalicule qui s'agrandit en vacuole autour du noyau névro- glique; le protoplasma nerveux semble désagrégé autour de cette cellule interstitielle. Tout autour, sur une grande étendue, le protoplasma nerveux a souvent un aspect hyalin. La méthode de INissl montre simultanément une chromatolyse intense. J'ai vérifié ces résultats chez Hélix aspersa, Arion ru/as. Accra bullata. Doris (') Analomisclier Anzcii,'er, Hd. XVIII. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE IQoS. I267 tuberculata. Philine aperla, Rulla hydalis. el j'ai remarqué que la cellule nerveuse peut être finalement détruite. Cette pénétration de la névroglie est semblable à celle que les histo- pathologistes ont décrite sous le nom de neuronophagie. Elle a été signalée par divers auteurs dans un grand nombre d'infections et d'intoxications du système nerveux des Mammifères : rage, tétanos, myélite aiguë, paralysie générale, diabète insipide, botulisme, anémie expérimentale par ligature de l'aorte abdominale, etc. On ne peut donc accepter l'hypothèse de Holmgren sur le rôle de ces canalicules. Holmgren distingue deux sortes de cellules, des cellules d'une grande dignité physiologique, hautement organisées, dont l'organisation Irophique est confiée à d'autres cellules moins nobles dont elles dépen- dent. Pour lui les Saftkanâlchen, le trophospongium servent à nourrir la cel- lule nerveuse. Mes observations montrent au contraire que les cellules névrogliques, quand la cellule nerveuse est dans un état pathologique, ont un rôle phagocytaire et qu'elles la détruisent. De plus, le fait que les canalicules de Holmgren ne sont pas morpholo- giques enlève à la théorie de Fragnito sur l'origine pluricellulaire des cel- lules nerveuses un important argument. Ce fait montre aussi l'importance qu'il y a à n'étudier que des animaux non seulement vivants, mais encore parfaitement sains, les très rares canalicules que j'ai observés sur des animaux vivants provenant vrai- semblablement de conditions pathologiques créées par la captivité ou l'ina- nition. Enfin, le diagnostic histologique de la rage n'est pas spécifique, comme l'ont d'ailleurs déjà montré Marinesco, Crocq, Debuck et Demoor. La neuronophagie est un phénomène très général, puisqu'on la rencontre dans les états pathologiques les plus variés et chez des animaux très diffé- rents. Si des expériences ultérieures montrent que les canalicules décrits par Holmgren dans d'autres sortes de cellules sont également pathologiques, on ne pourra plus considérer les Saflkandlchen que comme un processus de phagocytose. 1268 ACADÉMIE DES SCIENCES. PALÉONTOLOGIE. — Sur la découverte (F Amphibiens dans le terrain houiller de Commentry. Note de M. Armand Thevexin, présentée par M. Albert Gaudry. Les plus anciens quadrupèdes trouvés jusqu'à présent en France, étudiés surtout par M. Albert Gaudry, provenaient du Permien inférieur d'Igornay, près d'Autun. Nous en connaissons maintenant qui sont un peu plus anciens ; ils ont été découverts dans le Stéphanien supérieur de Commentry (') et donnés au laboratoire de Paléontologie du Muséum par M. Fayol, l'éminent directeur général de la Société de Commentry-Fourchambault et Decaze- ville. On a recueilli une soixantaine d'empreintes de petits Atnphibiens qui montrent au premier coup d'œil la forme extérieure de l'animal, se détachant en noir sur le fond gris de la roche et rappelant beaucoup celle d'un Triton actuel. La longueur totale est d'environ So™", la queue est moyennement développée (20"""'), les membres antérieurs sont un peu plus courts que les postérieurs, les jialtes de devant ont quatre doigts, celles de derrière en ont cinq, comme chez la plupart des Urodèles actuels. Contrairement à ce qui a lieu le plus souvent pour les fossiles, il est plus facile de connaître l'aspect du corps que d'étudier le squelette, mais j'ai pu, sur une trentaine de spécimens mieux conservés, voir le squelette ou les téguments et reconnaître que ces animaux sont génériquement identiques avec ceux qui ont été nommés Protriton et Pleui onoiira en France, Braiichiosaarus en Bohème et en Saxe et à qui, d'après les régies de nomenclaluie zoologique et paléontologique, on doit donner le nom de Protritoit. Ils sont nettement caractérisés : 1" par la forme des vertèbres constituées par un délicat manchon osseux, composé de plusieurs pièces difficiles à interjjréter (/'/y 7- lospondyli de Credner), mais aussi clairement visibles sur les échantillons de Com- mentry que sur ceux d'.Vulun, de Bohême ou de Saxe; 2" par le crâne tronqué en arrière sans condyles occijiitaux ossifiés; 3° par le carpe et le tarse cartilagineux; 4° par les côtes courtes et droites; enfin, chez l'adulte, par la présence d'un anneau sclérotique et d'une cuirasse ventrale formée d'écaillés arrondies. I^es Protriton de Commentry présentent des caractères spécifiques dilTérents, et je propose de les nommer /-'. Fayoli en l'honneur du savant ingénieur qui les a dé- couverts. (') Si je considère les fossiles de Commentry comme plus anciens que ceux d'Igor- nav, c'est d'après les indications qu'a bien voulu me donner M. Zeiller; on sait combien la limite de l'Aulunien et du Stéphanien est difficile à préciser. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE IQoS. 1269 On sait que M. CreHner a pu suivre le développement de Branchiosaurus salamandroides de Saxe. J'ai pu voir aussi la métamorphose de Protriton Fayoli, mais d'une façon moins complète. Je ne connais pas les premiers slades, et les spécimens les plus jeunes que j'aie observés sont au slade Pleuronoura; ils ont déjà des côtes caudales, des vertèbres identiques à celles (le l'adulte et un revêtement dermique assez résistant pour que sou em- preinte subsiste lors de la fossilisation, sans pourtant qu'on puisse y distin- guer des écailles. Leur différence capitale avec l'adulte est la présence de branchies dont on voit les parties ossifiées sous forme de petits organes coniques, formant trois séries linéaires à droite et à gauche du cou. Un peu avant que la larve ne passe à l'état adulte, elle acquiert un anneau sclérotique. Le revêtement dermique se modifie : chez la larve, il avait un aspect chagriné à la face dorsale comme à la face ventrale; on voit apparaître des écailles en rangées régulières disposées en V renversé pour former un plastron ventral; l'ossification de ces écailles a lieu d'abord sur la région thoracique et s'étend ensuite sur l'abdomen. La ceinture sca- pulaire se complète en même temps que cette armure dermique, la plaque pectorale médiane (p/JW^fr«H//i) apparaissant en dernier lieu. Les échantillons de Commentry les plus parfaits présentent les mêmes caractères que les spécimens adultes de Saxe, mais il les présentent à un degré moindre. Leur taille est plus faible, les os du crâne sont moins sculptés, l'anneau sclérotique n'est pas entouré d'une série d'autres petites plaques osseuses, l'épisternum est plus mince el les écailles ventrales sont beaucoup moins distinctes parce qu'elles sont moins ossifiées. On pourrait attribuer ces différences à la diversité d'âge géologique et dire que les Pro- triton de Commentry plus anciens sont, même à l'état adulte, moins évo- lués que ceux de Saxe plus récents; mais je crois qu'une telle conclusion serait prématurée et qu'il faut attendre d'autres découvertes à Commentry. L'analogie de forme entre les Prolrilon et les Triton implique des conditions de vie analogues; les adultes se traînaient dans les lieux humides ombragés au bord des marécages où vivaient les larves; il est remarquable que ces conditions soient celles que les géologues croient avoir été réalisées à Com- mentry à l'époque houillère. En même temps que les Amphibiens il y avait des Reptiles, et je ferai connaître prochainement un Reptile trouvé à Blanzy par iM. Coste. Puis, je décrirai la forme adulte de Protriton petrolei que j'ai observée parmi la faune d'Autun. G. R., igoâ, i' Semestre. (T. CXLl, N» 26.) l65 1270 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations magnétiques de VOhseivaloire de CEbre à l'oceasion de l'éclipsé de Soleil du 3o août igoS. Note du P. Cikera, présentée par M. Mascart. Parmi les observations faites à l'Observatoire de l'Ebre à l'occasion de l'éclipsé 1903 nous avons attaché une importance spéciale à l'étude des variations magnétiques. La section magnétique de l'Observatoire fonc- tionnait régulièrement depuis la fin de 1904 sous la direction immédiate du P. E. Merveille. Cette section contient deux séries d'appareils de va- riation de M. Mascart installés dans une cave à température presque constante. Les courbes des appareils enregistreurs développent un peu plus de 2*^" à l'heure : chaque millimètre dans le sens des ordonnées cor- respond à i' pour la déclinaison et à o,oooo5 C.G.S. pour les deux composantes. Pour les observations absolues nous employons le magné- tomèlre Dover Kew Vaitern et l'inducteur terrestre modèle de Potsclam. Les valeurs absolues observées avant l'éclipsé étaient, pour la décli- naison, le igaoùtà i5''3o'", i3"56' Ouest; pour la composante horizontale, le i5 août à 9'', 0,23199; pour l'inclinaison, le \L\ août à 17'', 58°9',4- Le magnétomètre Dover pouvant nous indiquer les variations de la déclinaison a été envoyé à Alcosebre quelques jours avant l'éclipsé et confié au P. A. Willot, qui l'avait au préalable comparé à l'Observatoire avec notre unifilaire. Un autre magnétomètre Dover appartenant à l'Observatoire de Manille, comparé aussi à notre Observatoire, a été observé à Palma par le P. Sallaberry, agrégé à une mission dirigée par le P. Algue, Directeur du Bureau central météorologique des îles Philippines. L'Observatoire de l'Ebre se trouve environ à 4o"49'i2 latitude Nord et i'58",4 lon- gitude Est de Greenwich ; Alcosebre à 40° 17' et o'5o" Est; Palma à 39''34' et io'48" Est. La durée de la totalité a été à Tortosa de 2 minutes S secondes; à Palma de 3 minutes et à Alcosebre de 3 minutes 7 secondes. Les trois stations étaient au nord de la ligne centrale : mais Alcosebre tout jjiès de celte ligne. Les courbes photogrnpliiques de Tortosa montrent que les 2g, 3o et 3i août ont été jours de trouble niagnélii[ue. Cependant la conaparaison de nos trois stations entre elles et des observations du jour de l'éclipsé indique pour la déclinaison une diminu- tion de la déviation de l'aiguille vers l'Ouest, ce qui a contribué à diminuer l'amplitude de l'oscillation diurne. A Tortosa l'amplilude moyenne du i"^' août au 20 septembre a été II ',8. La moyenne des deux jours qui précédaient a été 12', 2; celle des jours sui- vants 1 1',6, tandis que le jour de l'éclipsé l'oscillation n'a été que de 8', 5. Celle-ci est la plus petite observée à rObser\atoire de l'Ebre depuis le 1'"' août jusqu'à l'équinoxe de septembre. SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE igoS. I 27 l 11 y a aussi à ramarquer l'allure de la courbe du 3o août comparée avec celle de la courbe moyenne diurne depuis le i4 août jusqu'au i5 septembre. Celle-ci accuse depuis II a. m. à i p. m, une augmentation de 2', 4 : mais le jour de l'éclipsé à Tor- losa elle n'augmente que de o',j, quantité égale pour Palma; à Alcosebre l'augmenta- tion n'est que de 0,1. Cet écart de la courbe moyenne s'est manifesté donc plus fort à la station plus près de la ligne de la totalité. A partir de i p. m. et après la phase totale l'aiguille, le jour de l'éclipsé, ne revient pas comme d'ordinaire vers l'Est, mais elle marche encore lentement vers l'Ouest, et ne commence son retour qu'après 3 p. m. Ce phénomène est encore plus remarquable à Alcosebre. Ce même jour riieure du maximum a été comme d'ordinaire avant 1^ dans les sta- tions magnétiques situées loin de la zone de totalité, comme nous le voyons dans les courbes que nous avons reçues de Paris, Stonyliurst, Polsdam; tandis qu'à Tortosa le maximum n'arrive point avant a'' : la courbe indique pour 2''25™ une valeur quelque peu plus grande. Pour la composante H nous remarquons aussi une diminution dans le maximum qui se produit vers 1 p. m. En prenant la moyenne d'un mois, quinze jours avant et quinze jours après l'éclipsé, le maximum tombe entre i et 2 p. m.; mais le jour de l'éclipsé à la même heure la composante descend rapidement. La courbe qui avait commencé son allure ordinaire vers g^ du matin (heure du minimum) augmente assez rapidement, s'arrête après 10''; puis il y a mouvement en arrière et, après diverses oscillations, le maximum ne dépasse pas la valeur moyenne du jour. Remarquons que les jours qui précèdent et suivent, malgré l'état de perturbation, la valeur de la com- posante H à midi a été toujours supérieure à la valeur moyenne du jour ; ce qui n'arrive pas le jour de l'éclipsé. Pour la composante \ erticaie qui d'ordinaire, d'après les moyennes de quinze jours avant et quinze jours après l'éclipsé, a son minimum un peu avant midi, ce jour-là, à cette même heure, elle augmentait déjà rapidement et à 2'' elle avait atteint la valeur moyenne du jour. Un autre point qui frappe dans les trois éléments en examinant nos courbes, parti- cularité remarquée d'ailleurs dans notre courbe des courants telluriques, c'est le calme relatif pendant la totalité et le temps de plus grande obscurité, depuis i''5"' p. m. jusqu'à i''33™ approximativement, état de calme précédé et suivi par un état de conti- nuelles et petites oscillations. Notre conclusion serait donc qtie, malgré les troubles du 3o août, on remarque dans les trois éléments de varia/ion des phénomènes parliculiers, et notamment une tendance générale à revenir dés le début de l'éclipsé à la valeur moyenne; ce que nous croyons pouvoir attribuer |)robablement à l'in- fluence de l'éclipsé. Ce résultai d'ailleurs est conforme avec des théories probables sur l'oscillation diurne. Je voudrais remercier ici les PP. Willot et Merveille du concours dévoué qu'ils m'ont apporté pour les travaux magnétiques. 1272 ACADEMIE DES SCIENCES. 1\J. Vir.oiRorx adresse une Note intitulée : Remarques au sujet d'une Communication de M. P. Lehcau intitulée : — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXL des Comptes rendus il" semestre igoJ) esl eu distribution au Secrétariat. . . 977 — M. le Président du VI" Congres inter- national de Chimie prie l'Académie de vouloir bien se faire représenter à ce Congrès à liome 936 — L'Académie impériale des Sciences de Vienne fait connaître qu'une réunion du Comité de l'Association internatio- nale des Académies aura lieu à Vienne le io mai 1 90(1 1 208 — M. le Président annonce à l'Académie que, en raison des fêles de Noël, la C. R., 1905, 2" Semestre. (T. CXLL) Payes, séance du lundi ■>'> décembre sera remise au mardi afi décembre 977 — M. le Président annonce à l'Académie (|u'en raison du nouvel an la séance du 1°'' janvier est remise au mardi 2 janvier 1181 Voir Commémoration de Savants, Com- mission administrative. Décès de Membres et de Correspondants, Ecole Polytechnique, Mémoirei lus, Nominations, Plis cachetés, Pri.r, .VciuKs ûRG.VNiQUES. — Synthèse de l'acide diliydrocamphorique; parM. G. Blanc. 10 !(> — Transpositions moléculaires et migra- tion de carboxyle dans la déshydra- tation de certains acides-alcools; par MM. E.-li. Biaise et A. Couriot 7'> i — Sur les acides aldéhydes 7; par .MM. E.-E. Blni.ie et A. Courtoi \\. — Sur le diiactide droit; par MJI. E. Juny,- flciscli et M. Godchot 1 1 [ Voir Camphres, Lactones, Stcri^mato- cystis nigra. AciKiis. — Constitution et propriétés des iG(i 1274 TABLE DES MATIERES. aciers à raliiniiniiim ; par M. Lron Guillet 'j D — Comparaisons des proi>riétés, essais et classificalion des aciers ternaires: par M. Léon Guillet 1 07 — Influence de la fragilité de l'acier sur les effets du cisaillement, du poinçon- nage et du brochage dans la chau- dronnerie; par M. Cil. Frcinont Vi't Voir Meta llurgie . Acoustique. — Sur un mégaphone: par MM. G. Lnudet et /,. Giiwnont lit) Acoustique physiologique. — Contribu- tion à l'étude de l'organe de Corli : |)ar M . Mnrage 71) — Pourquoi certains sourds-muets enten- dent mieux les sons graves (pie les sons aigus : par M. Mamgr 780 ACTINOMÉTUIE. — VoIr ÉclijlSeX. Agriculture. — Voir Mécaniijiie ngrieole. Air. — Voir Cliangeinent'< d'état. Az.BUMi.\oÏDEs. — Sur les unités physiques de la matière albumino'ide et sur le rôle de la chaux dans leur coagulation ; par M. G. Malfitano )0j — Sur l'influence des sels intimemenl liés aux albuminoïdes et aux matières dias- tasiquesdaus la prol.éùlyse; par M. G. ISlalfitano t) 1 2 Voir Bactériologie, Graive.i. Alcalo'i'des. — Sur la spartéine. Action de l'iodiire d'éthyle; par MM. Cliarles Mourcii et Amanâ Valeur 4i| — Sur la spartéine. Caractère symétrique de la molécule: par MM. Charles Mnureu et Amand Valeur 117 — Sur la spartéine. Hydrates de mélhyl-, diméthyl- et triméthylspartéinium; par MM. Cliarles Mourcii et Amand Va- leur ■±i.\\ — Sur la constitution de la spartéine; par MM. Charles Moureu et Amand Va- leur i ),S — Sur l'isostrychnine: par MM. A. liaco- {•esco et Ame l'ictet )(i). Alcools. — Nouvelle mélhode de synthèse d'alcools monoatomiques et polyato- miques ; par M. r . Grignard /, j — Sur la préparation do l'alcciol amvlique racémique; par .M.M. /'. Freundler et /;'. Dainond 8 î!o — Synthèses dans la série de l'heplane- triol symétrique i.4-7; par M. J.-L. Hamoiiet 1 24 /( — Sur la décomposition des alcools niéta- et para-nitrobcnzyliques sous l'in- fluence de la soude aqueuse et de la soude alcoolique, par M. P. Carre.. — Dérivés d'hydrogénation du cai'xacrol ; par M. y.éon Bninel — Action du pentachlorure de phosphore sur le ji-naphtol ; par M. E. Berger. . — Sur des dérivés benzylidéniques de l'anthrone ou anthranol; par .MM. A. Haller et t'adova Voir Chimie orgaiii<[ue, Cyelohexane. Aldéhydes. — Action du sulfite de soude sur l'cthanal; par MM. SeyctK'etz et Bardin Voir Antisepsie, Chimie organique. Aliments. — Voir Farine. Alizés. — Le régime des contre-alizés; par M. F. Maseart — Sur les preuves directes de l'existence du eonlre-alizé; par MM. Lawrence Rotcli et Béoii Teisserenc de Bort.. . Voir Attnosphère. Alliages. — Constitution des alliages cuivre-aluminium: par M. Léon Guil- let — Sur le diagramme d'équilibre des allia- ges fer-carl)one; par M. Georges C/iarpy Voir Aciers. Alumixothermie. — Préparations de com- posés binaires des métaux paralumi- nothermie ; par M. A. Colani — Sur la préparation des composés lu- naires des métaux par l'aluminother- mie; par MM. C. Matignon et R. Trannoy Amidon. — Cause de la présence de quan- tités anormales d'amidon dans les pommes meurtries; par M. G. Wnr- eollier — Quelques actions liquéfiantes et sac- charifiantes sur l'empois d'amidon; par M. P. Petit 1 Aminés. — Sur l'hydrogénation des ccloxi- mes. Synthèses d'aminés nouvelles: par M A. Mailhe — Action de l'élhylamino et de l'isobutyla- raine sur le cîcsium ; par M. E. Hen- gade Voir Ammoniums, Cctoiies. /iquiliOres chimiques. Analyse mathématique. — Siir la con- vergence de la Table des réduites ">94 I i i ) 1027 857 2J9 i'yi fiO) 3i I()0 403 113 1 1)6 TABLE DES MATIERES. Pages, d'une fraction rationnelle; par M. H. l'adé 2 1 1 — Sur la conver.ïence des fractions continues régulières de la fonction F(/i, I, //, u) et de ses dégénéres- cences; par M. //. Padé 997 — Sur les fractions continues algébri- ques ; par M. Jiiric 3 5 j — Sur la généralisation des fractions con- tinues algébriques; par il. Aiiric. . . . 499 — Sur de nouvelles séries de polynômes; par M. J. Bulil 307 — Sur le problème de Monge; par \1. '/.it- i'OX . . . I Mil — Sur les ensembles discontinus: par M. Frédéric Hiesz 6 '10 — Les ensembles de courbes continues; jiar M. Maurice Frécliet 873 — Sur les relations récurrentes conver- gentes ; par M. Pierre Boiitroujc .... 70 i — Sur la divergence et la convergence noii-unifornie des séries de Fourier; par M. H. Lebesgue 871 — Sur quelques généralisations du tliéo- rème de M. Picard; jiar M. V. Carn- théodory 121 ! Voir Equations diU'crcnticllcs. ponc- tions. Croupes, Maliiéinntiques. Annélides. — Modifications et rôle des organes segineutaires chez les formes épitoques d'Annélides Polychètes; par M. Louis Page (i 1 — Sur un prétendu cas de reproduction par bourgeonnement chez les Anné- lides Polychètes: par M. Cli. (Gravier 901 Anthropologie. — Ethnogénio des Dravi- diens : Prédravidien de type nègre Pages, et Prodravidien de type blanc ; par .M. A. Lapicque 124 Voir Jones (Paul). Tsiganes. Antisepsie. — Propriétés antiseptiques des fumées : essais de désinfection avec les vapeurs dégagées du sucre par la chaleur; par M. A. Triltat . . . ^A't Arithmétique. — Sur les nombres trans- cendants; par M. PaI. Maillet '|iS Voir Mathématiques. ASTRONOMIE. - Sur le jour sidéral; par M. .^. /"««.sici/. 342 - Observations de la planète Y. \\.(Cœrlz) faites au grand équatorial de l'obser- vatoire de Bordeaux; par M. E. Es- claugon 341 N'oir Comètes. Éclipses, Mécanique céleste. Observatoires. Réfraction, So- leil. Atmospuèbe. — Sur les lancements de bal- lons-sondes et de ballons-pilotes au- dessus des océans; par S. A. S. le Prince de .}Piniico 49^ — L'oxploralion de ratmos|)hère libre au- dessus de l'Océan Atlantique, au nord des régions tropicales, à bord du yacht de S. A. S. le Prince de Alonaco en 1905 ; par .M. H. HergcscU 788 \ oir Alizés, Pliysiquc du globe. Aviation. — Sur le cocrticient d'utilisation des hélicoptères ; par M. Edgar Paf- foureau 878 AzoÏQUES. — Voir 'PherniocUunie. B BACTÉRIOLOGIE. - De la décomposition des albumino'i'des par les C Indotliri.r { Jctinom\ ces); par M. E. Macé I 1" Voir Nitrification. Batraciens. — Sui' i'indépciidaucc de la métamorphose vis-à-vis du système nerveux chez les Batraciens: par M. P. fVintrehert \ii'y> BIOLOGIE ANLXLVLE. Hhéolropisnic do quelques Hydro'ides polysiplionés; par M. Paul Huilez. . . 727 lUiéotropismo de quelques Hydro'ides monosiplionés et des Jhigula : par M. Paul Hallcz 840 L'accoutumance des abeilles et la cou- leur des fleurs; par M. Gaston Bon- nier 988 Sur le parallélisme entre le phototro- pisme et la parthénogenèseartificielle; I ijCi TABLE DES MATIERES. Pages . par M. Georges Bolm i ■>f)o Voir Physique bio/oifiriiie. ZooloL^ir. •,c,4 BIOLOGIE VÉGÉTALE. - Sur le niutle de propagation du quel- ques pl;mles aquatiques; par .^L Loni': François - ModificaliuMS anatomiques et pliysiolo- giques provoquées dans certaines plantes Iropicales par le changement de milieu; par AL\L D. Bois et 1. Gallaiid loi Voir B(>tani(jiic. BioMÉTniQiii;. — Sur la eioissaiieo on poids du poulet; par -M"' jl/. .SV(?/rt«o(i'.f/irt. AV) — Reclierches statistiques sur l'évoluiinn de la taille des végétaux; par M"' M. Pages. Stefniioivskii (ioo — Itecherches statistiques sur révolution de la taille du Lin; par M'" M. Sirfa- iiowska et W. Henri Chrétien 900 liOÏAMOUE. - Contribution ii l'étude cytologique des Cyanophycées; par M. ./. GiiiUier- niond - Observations relatives a la morpliologie des bulbilles; par .\L Marcel Duharcl. \o\ï Biologie vrgélale, Caféier. Caout- chouc. Cultures, Hydrologie, Para- sites. Physioloirie vé"élale. ' BlI.LETlN BIBLlOlillAl'HIQLf. — J.S, 286, .'l'i-i, iy'i, 5i5, )24, j'^i), 608, 634, <>7'i 696, 744, 791, 975, 10)5, 1179. 'fK c Caféier. — Un nouvel ennemi des Caféiers en Nouvelle-Calédonie ; par .M. I. Gallaud S.jS Voir Chiinie végétale. Caoutchouc. — Observations relatives à quelques- plantes à caoutchouc; par .M. -/. Cheenlier 6S i — Sur l'exisienee des laticifères à caout- chouc dans un genre ■>■ — Sur l'appliciilion de la liquéfaction par- tielle de l'air avec retour en arrière à la séparation intégrale de l'air en oxy- gène pur et azote pur : par M. Georges Claude 8 '. î — Surla distillationdu cuivre; parM. Henri Mois.ian — Sur la distillation de l'or, des alliages d'or et de cuivre, d'or cl d'élain et sur une nouvelle préparation du pourpre de C.assius ; |iar .\l. Heuri Moissan Chimie agricole. — Classification el no- menclature des terres arables d'après leur constilulion minéralogique ( agri- cole); par M. H. Lagalu — Nitrates el nitrilcs pour engrais; par M. //;. Schlœsiu» (ils 7^5 — Sur l'emploi favorable du manganèse comme engrais; par M. Gabriel Ber- trand 12^1 Chimie bioi.ogiqle. — Voir Chimie phy- siologique, Dinstases, Sterigmatocys- tis nigra. V(jir Farine, Résines. 85 \)i; 3G; CHIMIE ANALYTIQUE. Action de l'acétylène sur l'acide iodique anhydre; par M. George-F. Jauhert. \?.'ys Chimie gknér.vle. — (^)xydases chimiques; par M. G. Baudran 33o '- Oxydases chimiques agissant en pré- sence d'eau oxygénée; par M. G. Baudran Si) 1 — Sur quelques composés minéraux ipii peuvent jouer le rôle de la diastase liquéfiante du malt; par M. /. H'ol(f. loifi Chimie industrielle. — Voir Farine. CHIMIE INORGANIQUE. - Al. Sur différents états d'oxydation delà poudre d'aluminium ; M. Koiui Jbrest. \i'i Voir Aciers, Alliages, Si. .Vu. Voir Cliangements d'état. .\7.. Voir Densité des gaz. Changements d'état, Nitrifieation. ' Ba. Sur un nouveau mode de prépara- tion du baryum; par M. Guntz 1240 Bo. Voir Tli. - C. Influence de la vapeur d'eau sur la réduction de l'anhydride carbonique par le charbon ; par M. O. Boudouard. y.yi Voir Alliages, Densité des gaz. - Ca. Sur les chloroborates de calcium; par M. L. Ouvrard 15 1 - Sur les bromoborates de calcium; par M. L. Ouirard 1 022 - Cse. Sur une nouvelle préparation du rubidium et du ciesium; par M. L. Hachpid lofi Voir Aminés. Cr. Voir Chimie physique. Cu. Voir Alliages, Changements d'état, Chimie physique. - F. Sur un nouveau composé : le fluo- rure de brome BrF^; par M. Paul Lebeaxi 1018 - Fe. Sur le sulfate ferrique hydraté. Transformations moléculaires; par M. A. Recour a 108 Voir Fer. - K. Sur un iridochloroniiritc de potas- sium ; par M. L. Quennessen ?. J8 Voir Si. - Nd. Thermoehimic du néodyme; par M. Camille Matignon ")3 - Ni. Sur l'oxyde salin de nickel; par .M . //. Baubigny 1 l'Si 0. Voir Changements d'état. 1278 TABLE DES Pages. — P. Sur un sous-iodure de phospliore el sur le rôle de ce corps dans la trans- formation allotropique du phosphore; par M. 7>. liouloncli 236 — Action du gaz ammoniac sur le tri- bromure elle triiodure de phospliore; par M. C. Hugot , i235 \'oir Cliimie organique. — Pt. Décomposition du sulfate d'ammo- nium par l'acide sulfuriquc à chaud en présence du platine; par M. Marcel Deiépinc 886 — Sur la dissolution du platine par l'acide sulfurique; par M. Marcel Delêpine. ioi3 Rb. Voir Cœ. — Se. Action du glucose sur l'acide sélé- nieux; par MM. ÛEclisner de Coni/tck el Cliaui'Ciiet 1 234 — Si. Étude d'un cuprosilicium indus- triel ; par M. Paul Lcbeau 889 — Sur la réduction des oxydes et sur un nouveau modede préparatiun par l'alu- minium du composé binaire SiMn^: par M. Em. J'igouroux 722 — Action du chlorure de silicium sur le fer; par M. F.ni. FigouroiLt 828 — Action du silicium sur l'aluminium pur; son action sur l'aluminium im- pur : silicoaluminures ; par .M. Em. J'igourouj: 931 Errata relatifs à celte Communication. io56 — Sur l'extension à l'oxyde dezinciinne méthode de reproduction de silicates de potasse et d'autres bases ; par M. j. Duboin 254 Voir Minéralogie. — Sm. Les sulfates de samarium: par M. Camille Matignon i23o Sn. Voir Cliangcments iCétat. — Te. Sur l'isolemeut du lerbium; par M. G. Urbai/i 5ai — Th. Sur la réduction par le bore amorphe de l'oxyde de thorium et sur la préparation de deux borures de thorium : par M. Binet du JassonneLr. 191 Zd. Voir Minéralogie. Voir Ahuninothermic, Carbures d'hy- drogène. Céramique, Cyanures, Phos- phorescence, liadioacliiité. MATIERES. Pages, l'acide phos|ihorique pentabasiquo P(OH |5 ; par M. P. Lemoult 124 1 — Action des éthers chloracéliques sur les dérivés halogénoma.snésiens de l'or- thotoluidine; par M. F. Bodroux... igj Voir Acides, Alcaloïdes, Alcools, Aldé- hydes. Amidon, Aminés, Azoujues, Camphres. Carbures d'Iiydrogène, Cétones, Cyanures, Cycles mixtes. Cyclohexane, Diastaxes, Equilibres chimiques, Éthers. Farine, Ghicn- sides, Lactones. Lcucine, X/ipthol, Organométalliques . Phiirmncologie, Résines, Sucre. CHIMIE PHYSIOI.OGIUUE. • Fixation des substances chimiques sur des cellules vivantes: par Mil. Char- rin et Le Play - L'activaleur de la philocatalase dans les tissus animaux; par M"' /,. Stem.. - Oxydation des substances organiques par le sulfate ferreux en présence d'extraits de tissus animaux; par .\L /'. Battelli et M"' L. Stem - Action modératrice de la calalase sur les oxydations produites par les extraits de tissus animaux; par M. /'. Battelli et M'" L. Stem \'y\\ - L'assimilation de l'acide carbonique par les chrysalides de Lépidoptères: par M"*^ .Maria von Li/iden 1 358 Voir Acides, Diastases, Bématine, Lac- tation, Vitrification, Pancréatique {Suc), Respiration, Sang. 39 916 CHIMIE ORG.VNIQUE. — Sur quelques nouveaux dérivés de CHIMIE PHYSIQUE. Sur un sulfate chromique dont l'acide est partiellement dissimulé; jiar M. Albert Colson i ig Sur les variations de la fonction basique dans les sels de chrome; par .M. .Al- bert Colson J 3 1 •Sur les états limites de quelques sels chromiqui^s dissous; par M. Albert Colson 1 024 Sur la chaleur spécifique des solutions de sulfate de cuivre; par M. P. bail- lant 658 Kéfraclion moléculaire et dispersion TABLE DES MATIERES. Pages iiKili'culaire des composés à loncUon ac6l.yl(niii]i]c; par M. C/iartcs Moureu. Voir .'tlhiiiniiioidcs, Jlliages, Cliange- menlt d'clal. Chimie générale. Den- sitr, Disli/lation, Ethcrs, Mctiiux, Pin siz/iif biologique. 89'. CHIMIE VÉGÉTALE. - Recherches sur les composés alcalins insolubles l'ormés par les substances huniiques d'origine organi(|ui; el leur rôle en physiologie végétale et en agriculture; par .\I. Berllidot i>'5 - Recherches sur les composes alcalins insoluliles contenus dans les tissus végétaux vivants; par M. liertlielot. . 71)3 - Recherches sur les composés potas- siques insolubles contenus dans les nialiéres huniiques ; par .\1. Bertlielol. 1 182 - Sur la présence d'un glucoside cyan- hy(iri(iue dans les iéuiiles de sureau, Sambiirii.t nigra L.; par -MM. Jim. Bourijuelot et £m. Dnnjoii ')() - Sur la jirulaurasine. glucoside cyan- hydriquo cristallisé retiré des feuilles de Laurier-cerise ; par M. //. Ilérissey. gOy - Quelques faits relatifs à l'histoire de l'émnlsine; existence générale de ce ferment chez les Orchidées; par M. L. (iuigiiard G jj - Nouvelles observations sur la forma- tion et les variations quantitatives du principe cyauhydrique du Sureau noir ; par M. L. Guigiiard i iij3 - Sur les cafés sans caféine; par M. Cu- liriel Bertrand ^iog - Consoniuiation de produits odorants penilant l'accomplissement des fonc- tions de la lleur ; par MM. Etig. Clui- rnbot et .llex. Hébert ~~'i. - Sur la dessiccation absolue dos ma- tières végétales; par M. L. Mmiuenne. 609 Voii' Amidon, Cnoutcliouc, Glucosides, (jrnine. Résine. Chirurgie. — Traitement, des fractures par le mouvement; par M. /. /.ums- Cliampionniére 95 Colloïdes. — Sur la composition du cul- loïde hydrochloroferrique en fonction delà teneur en 11 Cl du liquide inter- micellaire; par M. G. Matfuano ()6o Voir Albuminoldes. CoMÈTHS. — Sur la nouvelle couiiqc Gia- col)ini ; par M. Giacohini Commémoration de savants. — M. le Maire d'Aurillac informe l'.Vcadémie d'un projet de monument à la mé- moire A' Emile Duclaux et demande à .VI. le Président de l'.Vcadémie de vouloir bien faire jiartie du Comité d'honneur Commission admlnisthative. — .MM. Bor- iiri et Maurice /.evr sont élus mem- bres de la Commission administralive pour 1906 CoNSTRiCTiON. — Sur lo caicul d'une arche en maçonnerie; par .M. Auric = 79 âge». 9'.|5 MINÉRALOGIE. Crustacés. — Sur les épipodites des Crus- tacés Eucyphotes; par M.//. Coiilière. — Sur quelques points de la morphologie des Schizopodes ; par .M. //. Coutière. — Sur les affinités multiples des Hoplo- phoridae; par M. //. Coutière — Sur les crevettes du genre Carieyphus provenant des collections de S. A. S. le Prince de Monaco ; par M. //. Cou- tière — Sur les Crustacés décapodes (abstrac- tion faite des Carides ) recueillis par le yacht Princesse- A lice an cours de la campagne 1 905 ; par M.Ji.-J.. Bouvier. — Sur les Macroures nageurs (abstraction faite des Carides j, recueillis par les expéditions américaines du Hasslcr et du Blake; par M. E.-l.. Botn-icr. — Sur les Thalassiuidés recueillis par le Blake dans la mer des Antilles et le golfe du Mexique; par M. K.-L. Bou- vier — La calotte cervicale chez les Nauplius de XArtemia salina: par M. Nicolas de '/^f'grnf Voir Phototropisme. iiS iiXi G'.i CRISTALLOGIUPIIIE. - Sur un nouveau cas de mcriédrie à sy- métrie restreinte et sur les macles oclaédriques ; par M. Préd. Il 'allerant. 72(1 - Sur la constitution des corps cristal- lisés; par M. Prcd. Il idlcranl 7(18 Voir Dissolutions, Magiiclisine. 04 i-'-7 '■>9 .67 044 7I6 S02 I 20O TABLE DES MATIERES. Pages. CiLTURES. — Sur deux cas de greffe; par M. Lucien Daniel " 121 — Sur une variation importante du tuber- cule du Solanum ^fnglia Sclileclit; par M. Edouard lleckel 12 J3 Voir Cojrier. Cyam;i\es. — Combinaisons des acides fer- rocyanliydrique et sulfurique. Sub- stitution sulfonée dans la molécule des cyanures complexes. Les oxyfer- rocyanures; par W. Paul Chrétien. . 17 Cycles mixtes. — Basicité de l'oxygène Pages. pvranique. Combinaisons lialogénées du dinaphtopyryle avec les métaux et les métalloïdes; par MM. R. Fosse et y,. Lesagc Ga") Voir Chimie organique. CvcLOHEXANE ET DÉRIVÉS. — Svnthèse des trois diméthylcyclobexanols tertiaires et des liydrocarbures qui s'y ratta- chent; par .MM. Paul Snbntier el ./. Mailhe 20 — Sur quelijues dérivés du cycloliexane; par .M.M. P. Freundler et E. Domond. 69) D DÉCÈS DE Membres et ue Correspox- D.iNTS. — M. le Président annonce la mort de M. le baron de Richthofen, Correspondant étranger J69 Densité. — Sur les liqueurs denses à base d'iodomercurales alcalins; par M. Duboin '385 — Sur deux iodoraercu rates de lithine; par M. J. Duboin. ioi5 Densité des gaz. — Densités del'anhydride carbonique, du gaz ammoniac et du protoxyde d'azote , par M.M. Philippe- A. Guye et Alexandre Pintza 5i — Densité de l'oxyde azotique; poids atomique de l'azote; par MM. Phi- lippe-A. Guye et Ch. Dcit.-ila 826 DiASTASES. — Sur l'hydrolyse diastasique de la xylane; par M. Gaston Seillière. 1048 Voir Cliimie physiologique, Colloïdes... Diélectriques. — Contribution à l'étude des diélectriques liquides; par M. G. Gouré de f'illemontée i 79 - Passage de l'électricité à travers les couches gazeuses de grande épais- seur; par il. E. Jjouly 3r2 — Sur le pouvoir inducteur spécifique de la benzine el do l'eau: par M. F. Boidard 056 Différence de potentiel al cont-\ct. — Recherches expérimentales sur l'elTet des membranes dans les chaînes li- quides ; par M. M. Chanoz i» i — Sur le phénomène électrique créé dans les chaînes liquides symétriques pour les concentrations, par la formation d'une surface fraîche de contact: par M . M. Chanoz 7 J9 — Recherche de la pureté des éleclro- lyles. Fixation d'une limite su|)é- rieure au degré d'Iiydrolyse des dis- solutions salines concentrées par l'emploi de chaînes liquides symé- triques présentant une surface fraîche de contact; par M. M. Chanoz SSi DissoLLTioNS. — Sur la vitesse de cristal- lisation des solutions sursaturées; par .M. (.'h. Leenhardt 18S DYN.V.MIQLE DES GAZ. — Sur l'impossibilité des ondes de choc négatives dans les gaz : par M. Gyôzô Zemplén 710 — Remarque au sujet de la Note de M. Gyôsô Zemple'ii: ]iar M. Ilada- mard 7 1 'i — Sur l'impossibilité des ondes de choc négatives dans les gaz; par M. P. Didiem 811 E Eclipses. — Appareil à éclipses artifi- cielles de Soleil; par .M. Ch. André. — Spectres ultra-violets de la couche renversante pendant l'éclipsé totale du 28 mai 1900; par M. //. Des- landres — Sur l'éclipsé solaire totale du 3o août 168 109 190') ; par M. Janssen Éclipse de Soleil du in août 190J ob- servée à Paris; par M. Lœivy Mesures actinométriques effectuées pendant l'éclipsé du io août 190J; par M. /. Violle Dépêches relatives à l'éclipsé de Soleil 446 TABLE DES MATIERES. 1281 l'ages. du 3o août 1905 4 >G Observalionde l'éclipseduîoaoùt 1903, à Alcala de Cliisberl (Espagne): par M. Marcel More 1 J8 Sur l'éclipsé de Soleil du 3o aoùl 190J ; par M. li. MaiUial 'ô* Sur l'influence de l'éclipsé solaire du 3o aoùl 1905 sur le champ magné- tique terrestre à Paris; par M. Th. Moweaux i 7 • Sur la polarisation du ciel pendant l'éclipsé du Soleil : par M . Piluchikoff. 47'^- Errata relatifs à cette Communication. 792 L'éclii>se totale de Soleildu3o août i9o5; par M. G. Rayet I9" Sur l'éclipsé du 3o août igoâ et sur la polarisation de la couronne solaire ; |)ar M. Genroes Mesliii 'i93 Sur les observations météorologiques faites à Constantine pendant l'éclipsé du 3o août igoj; [lar MM. Henry de la Faulx et Joicpli Jauhert ^r? Sur le phénomène des ombres volantes; par AI. lAicien JJbert 3 1 3 Note préliminaire sur l'observation de l'éclipsé totaleduSoleildu 3o août 1903 à Burgos; par M. //. Deslandres. . . . 3i- Surl'iiilensité lumineusedela couronne solaire pendant récli|)se totale du 3o août 1903; par M. Charles Fahry. 870 Sur l'éclat intrinsèque de la couronne solaire pendant l'éclipsc du 3o août 1903; par M. Charles Fabry gjo • Observation dei'éclipsedu3oaoûti9o5; par M. //. Andoyer 319 • Observation de l'éclipsé solaire du 3o août igoS à Athènes; par JI. D. Egiidiis 3 >.(> ■ Observation de l'éclipsé totale du 3o août 1905 faite à Robertvillc (Al- gérie) ; par .M. Salel 5-28 - Sur les observations de l'éclipsé totale de Soleil du 3o août igoâ, faites à Guelma par la mission de l'Observa- toire d'Alger; par M. Cil. Trépied.. 33 1 - Résumé des observations de l'éclipsé totale de Soleil du 29-30 août igoS, faites à Sfax (Tunisie i; par M. G. Bi- ^ourdan 5 '1 1 - Observation de l'éelipse de Soleil du 3o août igoî, à l'Observatoire de Mar- seille ; par M. Stephan 55>. - Observation de l'éclipsc totale de So- leil du 3o août igoS à Guelma (Algé- C. K., 1905, 1' Semestre. (T. CXLI.) rie) ; par M. £". Sicplian — Observation de l'éclipsé totale du 3o août igoS à .\lcosebre (Espagne); par M. J. Janssen — Kecherches spectroscopiques pendant l'cclipse du 3o août 1905 à Alcosebre (Espagne); par M. Milan Slefànlli.. — S\ir l'observation de l'éclipsé totale du 3i) août 1905 à Alcosebre (Espagne); par M. G. MilUwhau 586 et — Noie préliminaire sur l'observation de l'éclipsé totale de Soleil du 3o août igoD, observée à Guelma; par M.M. Bouri^et et Montangerand .... — Observations sur l'éclipsc totale du So- leil du 3o août 1903; par M. /. Co- mas Sold — Observation de l'éclipsé de Soleil du 3o août 1903 à Aoste (Italie); par Uom F. Jehl — Sur l'éclipsé totale du Soleil du 3o août 1905 à Tortosa; par M. Ch. André.. — Mesures de l'intensité du champ élec- trique terrestre et l'ionisation de l'at- mosphère pendant l'éclipsé totale de Soleil du 3o août igoO; par .M. G. Ae Cadet — Sur certaines expériences relatives à l'ionisation de l'atmosphère, exécutées en Algérie à l'occasion de l'éclipsé to- lole du 3o août 1903 ; par M. Charles Nordrtiann — Observations spectroscopiques faites pi-ndantréclipsetotaledu3oaoùtigo5; par M. T. Salct — Ol>servations magnétiques de l'Obser- vatoire de lEbre à l'occasion de l'éclipsé de Soleil du 3o août 1905 ; par le P. Cirera Voir Astronomie, Physiologie végétale. ÉCOLE Polïtkchmqit:. — M.M. Maurice Leij et Bowjtiet de la Grye sont dé- signés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytech- nique iges. ■J79 569 8i5 (it4 G 16 G48 867 gsS 994 1270 584 ÉLECTRICITÉ. ■ Sur le pouvoir inducteur spécifique des métaux dans le cas des ondes calori- liques et lumineuses; par M. André Broca ** Sur un phénomène de refroidissement observé dans les fils d'argent plongés 167 1282 TABLE DES MATIERES. Pages. dans l'eau et parcourus par des coii- ranls électriques ; par M. E. Ro- fiOCt/if • ■ . Voir Colloïdes. Diéloctriques, Diffé- rence de potentiel au coït tact, Elec- tvodjnamique . Electro^tes , Etin- celle, Ions, Ondes électriques, Rayons catliodiqiies. Rnvons X, Sclcnium. fyy.1. Électbicitk ATMOspuÉiiiQUE. — Paraton- nerre à cornes dentelées; par M. (',.- M. Stanoïévitcli — Sur la dissyniétrie de la déperdition électrique en pays de montagne : rôles comparés de l'altitude et du re- lief; par MM. Bernard Rrunlies et Alherl Baldil — Observalioas d'électricité atmosphé- rique sur la Terre do Graham; par M. /. Rey Voir Éclipses, Physique du Globe. Electrodïnamique. — Inertie des élec- trons; par M. Marcel Brillouin Électhoma&kétismk. — Acliond'un champ magnétique sur les rayons de (jold- stein (Kanalslrahlen): par M. Henri Pclku ÉLECTRK.iTii MÉDICALE. — Voir Rayons X. lÎLECTROLïTES. — Vûir Colloïdes. J)ifle'- rence de potentiel au contact, Etiters. EuBRYOGÉNiE. — Formation du vitellus chez le moineau; par ^1. Dubuisson.. — Recherches sur une prétendue ovu- lase des sperniatozo'ides; par M. Jn- toine Pizon — Embryogénie des Hexactinides, leurs rapports morphologiques avec les Oc- lanthides, le Scyphislome des Mé- duses et les Tetracorcdlia : par M. L. Faurol Voir Hémoglobine, Toxiques. 6'i ti03 S5o 9i2 1008 908 Pages. Énergétiove biologique. — Voir Mo}~ bisques. Équations différentielles. — Sur l'éva- luation des erreurs dans l'intégration approchée des équations différen- tielles; par M. Emile Coiton 177 — Sur une équation différentielle du qua- trième ordre; par .M. Gaston Dar- bou.v .-i I ■) et .183 — Sur quelques équations dilférenlielles linéaires du second ordre; par M. Ri- chard Fuchs 555 — Sur une transformation de certaines équations linéaires aux dérivées par- tielles du second ordre: par M. /. Clairin Voir Mathématiques. Equilibres chimiques. — Equilibre clii- mique du système : gaz ammoniac et chlorhydrate d'isoamylamine pri- maire; par M. Félix Bidet Errata. — 79, 1 56, 400, 636, 794, io">(i. 1-272. Éthers. — Nouveaux dérivés des éiliers mésoxaliques; par _\1. Ch. Schmilt. . . — Sur ([uelques éthers pliénoliques :i chaîne pseudoallyliqueAr((',lP)=Cll=; par ALM. Béhal et 'Piffeneau — ^iéthode générale de synthèse d'éther» glycidiques a^ substitués et de cé- tones; par M. Geor^^cs Darzens — Sur la conductibilité moléculaire des éthers phospboriques ; par .M. P. 1217 -.64 48 596 766 7<î1 Carré Voir Chimie organique. Ètincblle. — Sur les spectres respectifs des différentes phases de l'étincelle oscillante: par .M. G.-A. Hemsalech. 1227 Exploration. — Exploration de l'Afiiquo orientale; par M. Maurice de Roth- schild I oîg Voir Pétrographie, Tarine. — Influence des éléments de la farine bise sur l'extraction du gluten et sur la panification; par MM. Lindet et L. Animann Fer. — Propriétés magnéto-opti(|ues du fer ionoplastique : par .\L\1. L. Iloulle- vigue et H. Passa — Les propriétés mécaniques du fer en 56 cristaux isolés; par .MM. /''. Usmond et C/i. Frémnnt 36i Voir Aciers, Métallurgie. Flore tropicale. — Le Raphia Ruffia. palmier à cire; par M. Henri Jumelle . i >.5i Voir Botanique, Café, Caoutchouc. Fluorescence. — Sur la fluorescence ; par M. C. Camichcl 18 5 et 249 TABLE DES MATIERES. 1283 Pages. Frottement. — Sur lo fi-ottcment de glis- sement ; par M. de Sparre 3 lo — Sur les lois du frottement de glisse- ment: par M. Paul Painlevc. 4oi et 546 Fonctions. — Sur les propriétés d'une fonction holomorphe dans un cercle où elle ne prend pas les valeurs zéro et un; par M. Pierre Boulroux. — Sur les fonctions ayant un nombre fini de branches: par M. Geor^e.i Hr- mouridot — Sur le développement d'une fonction analyti(|Uo uniforme en produit infini; ii (iiJS par M. Zoretti y')'\ - Sur les réduites d'une certaine caté- gorie de fonctions: par .M. H. Pndr. 708 - Sur les développements en fractions continues de la fonelion F(7^ I, //, II) iM la généralisation de la théorie dos fonctions sphériques ; par M. H. Pndr. 819 - l'ormulo d'interpolation des fonctions périodiques continues; par AI. Mau- rice Frécliet 818 Voir Mathémaiiquea . GÉODÉSIE. — Sur les triangulations géo- désiques complémentaires des hautes régions des Alpes françaises (troi- sième campagne); par M. P. Hel- broiiiifr GEOLOGIE. par ■ L'évolution du relief terrestre; M. --/. de Lappareiii Sur l'orientation cpie prend un corps allongé pouvant rouler sur les fonds dans un courant liquide; par M. E. Noël Sur l'existence ornin 78/1 - Sur la structure géologique du Sahara central ; par M. Emile Hong 37 J - Sur la géologie du Sahara; par M. />'. Cliudeau 5fi9 Sur deux systèmes cycliques parlicu- liers; par M. A. Demoulin '\\)^'i 69 — Sur les surfaces isothermiques cl sur une classe d'enveloppes de sphères; par M. A. Demoulin 1 ' 1 o 135 — Sur les surfaces minima; par .M. .V. Jlernsteiu 558 918 — Sur les congruences île cubiques gau- chos ; par M. Slun-aert 75o Voir yfatliématiriucs. 148 Gli'cosides. — Sur l'existence dans le 1284 TABLE DES MATIERES. Pa^jes. Sureau noir d'un composé fournis- sant de l'acide cyanhydrique; par M . L. Guignard i (i Sur la nature du glucosidecyanliydrique du Sureau noir; par MM. /.. Guignard et /. Hondas 236 Sur l'existence, dans certains Groseil- liers, d'un composé fournissant de l'acide cyanhydrique: par M. L. Giii- gnard 448 Sur la sambunigrine, glucoside eyan- liydrique nouveau, retiré des feuilles de Sureau noir; par MM. Eni. Bour- quelot et Em. Danjoii J98 Sur la genliopicrine; par .M. (,eorge P.i(;es. Tanret 207 — Sur la gentiine; par M. Georges l'anrel. ■>&''> Voir Chimie végétale. Graine. — Influence de diverses radia- tions lumineuses sur la migration des albuminoides dans le grain de blé ; par M. y. Diimonl 6S6 — Sur le développement de l'amylaso pendant la germination des grains; par M. Jean Jiffront 626 Gravit.\tion. — Uecherclies sur la gravi- tation; par M. /'. Crémieu.. 653 et 713 Groupes. — Groupes contenant plusieurs opérations de l'ordre deuxième; par M. G.--4. Miller ")9i H Hématine. — L'hémalinc cristallisée; par MM . l'ieltre et ï'ila 1 04 1 Hémoglobine. — Recherches sur la for- mation de l'hémoglobine chez l'em- bryon; par MM. L. /Jtigoufien(j et Jlbert Morel 8 jS Histoire des sciences. — Sur les ori- gines du principe des déplacements virtuels; par M. P. Duhem 52-3 Histologie. — Sur la réparation des plaies des cartilages au point de vue expéri- mental et histologique; par .MM. V. Cornil et Faut Cnudray 870 Houille. — Sur la découverte de la houille à Abaucourt ( .Meurthc-et-.Mo- selle); par René Nie/dès 68 — Observations relatives à une Note de M. il. Nicklès; par M. R. Zeiller 68 HvDRODïNA.Mioi'E. — Propagation des ondes le long d'une colonne liquide compressible, se composant de filets à vitesses inégales et remplissant un . tuyau élastique horizoulal, sans ten- sion Inngiludinale; par .M. ,/. Boiissi- nesfj 8 — Calcul, pour les diverses contexlures et épaisseurs de paroi possibles, de la résistance élastique (|u'iin tuyau sans tension longitudinale op[)ose au gonllement de la colonne liquitle le remplissant; par M. J. £niissine\-o3 Leucine. — Sur la synthèse d'une nou- velle leucine ; par ALM. L. Bom-eauk et René Locquin 11") M Magnétisme. — Mesure de coefficients d'aimantation et étude du champ ma- gnétique; par M. Georges McsUn... . loi — Variations thermiques de l'aimantation de lapyrrholine et deses groupements cristallins; i)ar MM. Pierre If'ciss et y. Kunz i8'2 — L'hystérèso d'aimantation delà pyrrho- tine ; par M. Pierre Weiss 24a — Sur la coexistence du paramagné- lisme et du diamagnélisme dans un même cristal; par M. f^en/'ijc? \fcslin. looti Magnétisme tebresthe. — Sur la direc- tion de l'aimantation permanente dans une argile métamorphique de Pont- farein ("Cantal); par .M. Bernard Brunhes 56" Voir Ei-lipscs. Magnéto-optique. — Sur le phénomène de .Majorana; par MM. .•/. Cotton et //. Mouton 317 - Sur la biréfringence magnétique. Nou- veaux liquides actifs; par MM. .4. Coltoii et //. Mouton 3 '19 Voir Fer. MATHÉMATIQUES. Voir Jnaly.te niatheinatiijuc, Jnth- inetique. Calcul des prol/ahilites Géométrie. MÉCANIQUE. Sur un frein dynamométrique destiné à la mesure de la puissance des mo- teurs, qui permet l'utilisation, sous forme électricjue. de la majeure partie 1286 TABLE DES MATIERES. Pages, (lu (l'avnil dévfloppc: par M. J. Krehs yS; Voir Con.itructioit, Frottement, Méca- nique rationnelle, Métallurgie, Mr- tau.r. MÉCANIQUE AGRICOLE. — Mesure du tra- vail mécanique fourni par les bœufs de la race limousine; par M. Hiugel- innnn 628 Voir Mouliii'i à veitl. MÉCANiQi E CÉLESTE. — Sur la loi do Bode el les inclinaisons des équaleurs pla- nétaires sur récliptique; par M. /;. Belot çf'ir MÉCANIQUE RATIONNELLE. — UoclierclieS des intégrales algébriques dans le mouvement d'un corps solide autour d'un point fixe; par M. Edouard Hussnn 100 — Sur un lliéorème de M. Poincarc. rela- tivement au mouvement d'un solide pesant; par M. Edouard Husson.... 821 — Sur lo problème du mouvement d'un elli[)soïde fluide liomogène dont toutes les parties s'attirent suivant la loi de Newton; par M. W. Ste/dqlf 999 — Sur le mouvement non stationnairc d'un ellipsoïde fluide de révolution qui ne change pas sa figure jiendant le mouvement; par M. //'. Sie/,lo(f.... ru 5 Voir Dyuainique des gaz. Histoire des Sciences. Hydrodynamique. MÉDECINE. Voir Cliimie. Pathologie, Rayons X, Sérothérapie. To.i lues. MÉMOIRES LIS. — Traitement des frac- tures par le mouvement; par M. /. Lucas-Championnière (p — Emploi des fusées contre la grêle; par M. E. f idal 98 ^MÉTALLURGIE. — Modification de la qua- lité initiale du 1er et de l'acier em- ployés à la fabrication des rivets après que ceux-ci ont été posés à cliaud ; par M. Ch. Freinant 39 - Modification de la qualité du métal des rivct.s par l'opération t'u ri?etage; par .M. Charpy 327 Pages. MÉTAUX. — Les figures de pression ou do percussion sur les métaux plastiques crislnllisés; par MM. F. Osmond et (^. Cartaud 1 2>. Voir Fer. MÉTÉOROLOGIE. — Emploi des fusées contre la grêle : par M. E. Vidal. . . . 98 — Sur la chute de grêle du 16 juil- let 1905 à .Maisons-Laffitle: par M. ,V. Bergel )3-,). — Trombe du ■!8 août 190J à Saint-Maur et à Champigny ( Seine i; par .M. '/'h. Motireaii.r j i o — Sur la trombe du 4 juillet 1905 dans l'Orléanais : par ,M. Maillard 742 \ou' jllizés, Atmo.iplicrc, Éclipses. Hy- drologie. MINEItALOGIE. - L'origine de la/)ro^o^'/;R' deCorse; |iar M. Deprat i 5 1 - Observations sur le mode de formation des amas blondcux encaissés dans les terrains stratifiés; par M. ./. Lodiii 337 - f^a dissolution directe des silicates de la terre arable et les expériences de Daubrée ; par M. A. Cayeu.x 5oi) - Diffusmn du baryum et du strontium dans les terrains sédimen tairas; épi- génies: druses d'a[)parenec orga- niciue ; |iar M. A. Collot 832 - Les syénites néphéliniques des îles de Los (Guinée française); par M. .7. fMcroi-x: 984 Voir i'iiiinie agricole. Cristallographie. Magnétisme. Physique du globe. Mollusques. — Sur la production du tra- vail mécanique par les muscles ad- ducteurs des .\cépliales ; par M. /■'. Marceau •.),78 — Sur la structure des muscles du man- teau des Céphalopodes en rapport avec leur mode de contraction: par M. F. Marceau 279 Moulins a VENr. — Sur le travail méca- nique fourni par les moulins à vent; par M. Ringelinanii 688 TABLE DES MATIERES. 128' N Pages. Nappes oe charriage. — Sur la structure géoliji,'ique de la Cordillère canta- bri(|uc dans la province deSanlander; par M. Pierre 'fermier 920 — Sur la structure géologique des Pyré- nées occidentales; par M. Pierre Terinier Ql^*' ~ Sur les charriages des Pyrénées arié- geoises et orientales; par M. Léon Bertrand 10")" — r.ontribulion à la toolonique des Car- patlics méridionales; par M. G.-M. Mw^oci 71 — Sur l'existence d'une grande nappe de recouvrement dans les Carpatlies mé- ridionales; par M. (i.-M. Miiri^oei... 33; — Sur Tàgo de la grande nappe de cliar- Pages. riage des Carpathes méridionales; par M. C.-M. Murp;oci 469 Voir Géologie. Naphtol. — Sur le décaliydronaplitol-a et l'octoliydrure de naplUaline-A ; par M. Henri Leroux 953 NiTRiFicATioN. — Uecheixlics sur la iii- trification intensive; par MM. Mântz et E. Laine 86 1 Voir Chimie agricole. No.MiNATioNS. — M. P. Curie est élu .Membre de l'Académie à la place va- cante, dans la Section de Physique, par le décès de M. A. Potier •>.t\ — M. ./. Cliaui'eau est élu Vice-Prési- dent de l'Académie pour l'année 1906. n8( o Observatoires. — Sur le premier Vo- lume du « Catalogue photographique du Ciel » publié par l'Observatoire de Bordeaux ; par M. Lomvj '>73 Voir Jstronomie. Océanographie. — Distribution des sédi- ments fuis sur le lit océanique; par M. J. Thoulet (J6() Ondes électriques. — Le détecteur élec- Irolytique à pointe métallique ; par M. C. Ferrie 3i3 Voir Plis caelietés. Optique. — Sur le pouvoir grossissant des objectifs microscopiques, sa défi- nition ; par Al. A. U(ilû<.rez 880 — Évaluation du pouvoir grossissant des objectifs microscopiques; par M. L. Malr(ss-ez 1 004 — Sur la propagation de la lumière dans un système en translation et sur l'aberration des étoiles; par M. G. Sagncic 1 220 — Disposition nouvelle permettant d'ob- tenir une image monochromatique des sources lumineuses; par .M. Alhert Norton ■ loio — Revendication de priorité au sujet d'un appareil de M. Nodon. qui permet d'apercevoir en tout temps les protu- bérances solaires; par M. .Inloine Sauve I '■ 1 9 Voir Chimie physique, Elcclricité, Étincelle, Fluorescence. Magnéto- optique, Photographie, Photométrie , Speriroscopie. Optique physiologique. — Sur \in Stéréo- scope dièdre à grand champ, à mi- roir bissecteur; par .M. Léon Pigeon. ■'.47 — Sur les rôles respectifs de l'accommo- dation et de la convergence dans la vision binoculaire; par M. Léon Pi- geon 379. Ougaxomctalliques (Co.mposésj. — Sur une réaction secondaire des composés halogènes orgauomagncsiens ; par l\M. Paul Sribotier ai A. Mailhe 298 Voir Chimie orguniquc. Crêtes mixtes. Pain. — Voir Farine, Paléontologie animale. 'évolution P des Mammifères tertiaires. Képonso aux observations de .M- Boule; par 1-288 TABLE DES MATIERES. Pages. M. Ck'irlex Depéret ni — L'évohilion des .Mammifères tertiaires, imporlaiice des migrations; par M. Cliarles Dcpérct 702 — Errata relatifs à celle communication. 792 — Sur les attitudes de quelques animaux tertiaires de la Patagonie; par AI. Al- bert Gaudry 806 — I.e gisement de Verléljrés fossiles de Maragha; par M. de Mecquenem . . . . 924 — Sur les fossiles dévoniens de l'Ahenet occidental recueillis par M. Noël T'illatte; par M. Emile Haug 970 — Sur la découvert!! d'Amphibiens dans le terrain houiller do (lonimeatry; par M. Armand Tlicrenin i2(38 PALKONTOI.Olili; VÉGÉTALE. — Sur IcS graines de Spheiiopteris et sur l'extrême variété des « graines de fougères »; par -M. Grand' Eury ... . 812 Pancréatique (Suc). — Aclivation du suc pancréatique pur, sous l'influenco combinée des colloïdes et des élec- trolytes; par M. Larguier des Baii- cels I j 4 — Sur la maltase du suc pancréatique de sccrétine; par !\IM. H. Bierry et E.-F. Terroine 1 46 — .4ctivation du sucre pancréatique par les sels de calcium; par JI. C. Dele- zeiiiie 781 — Sur le rôle des sels dans l'aelivation du suc pancréatique; spécificité du calcium; par M. C. Delezenne gi j Parasites. — Sur une hémogrégarine des gerboises; par M. A. Laveran 295 — Les Eccrinides, nouveau groupe de Protopliytes parasites; par MAL L. Léger et 0. Duhnscq 42 J — Sur un nouveau Flagellé jiarasite du Bnmby.v mori { Herpetoiiiono'! bom- bycis); \\d.\- AL C. Lei'adili 63 1 \'o\t Pathologie, Trypanosomiases , Zoo- logie. Parthé.nogexése. — Influence de quelques facteurs sur la parthénogenèse expé- rimentale; par AL J'cev Delage 1201 Pathologie. — Le clignement vibratoire des paupières et les ati'ections ré- nales ; par AL G. Ullmcinn 5o8 — De l'identité du Surra et de la Mbori ; par M. A. Laveran 1 204 — Sur l'inoculation du cancer; par AL Mayet i265 Pages. — Nature pathologique des canalicules de Holmgren des cellules nerveuses; par AL R. Legcndre laliï V'oir Médecine, Trypanosomes. Pathologie animale. — Sur l'anémie in- fectieuse du cheval; par AL\L H. Carré et //. Vallée 396 Voir Parasites. P.VTHOLOGiE EXPERIMENTALE. — Recher- ches sur les acides gras. Lésions expé- rimentales; par ALM. Jean Camus et P/i. Pagniez -'i-i Pathologie végétale. — Voir l'iticul- ture. PETROGRAPHIE. Examen pétrograpliique de ([uelques roches volcaniques des ilesTuamotou et do l'ilo Pilcairn; par Al. tlberl Mi- chel- f.évy 895 Les roches éruptives grenues de la Terre de Graham recueillies par l'expédition antarctique du D' Cliar- COt ; par AL Ernest Gotirdon io36 Sur un nouveau type pélrographique représentant la forme de profondeur de certaines leucotéphrites de la Somma ; par AL A. Lacroix 1 1 88 Sur la présence de trachytcset d'andé- sites à hypersthène dans le carboni- fère de Corse; par AL Deprat 1249 Pharmacologie. — Sur le juglon: par AlAL Brissemorel et R. Combes 838 Phosphorescence. — Sur le vietorium et la phosphorescence ultra-violette du gadolinium; par AL G. Urbain 934 PiioTOGRAi'HiE. — Méthode pour établir des écrans colorés, destinés à isoler certains groupes de radiations spec- trales; par AL F. Monpitlard 3i — Recherches sur l'irradiation; par AL Adrien Guébliard 420 — Errata relatifs à cette Communication. 636 — be l'importance du rôle de l'irradiation enspectrophotographie; parM. Adrien Guébliard 'fii — Vérifications expérimentales de la forme ondulatoire de la fonction photogra- phique; par AL Adrien Guébhard. . . 559 TABLE DES MATIERES. Pages. l'iiOTOMÉTnii:. — Sur un élalon de lumière; par M. J. VioUe 118^ rnoTOTROPisME. — SuF Ic pliototropisme (leslarvesdeHomardiparM. G.Bohn. gOS PHYSIOLOGIE. - Physiologie du placenta ; par SLM. Char- riii et Goupil -Sgi - La rate et la sécrétion biliaire; par M. y. C. l'atilesco 846 - Influence des liaules altitudes sur la nutrition générale; par MM. //. Guil- leinard et H. Moog 84'3 Voir Upliqttep/ijsio/ogiq'"-'- Pathologie. Physique biologique, Respiration. Toxiques, .Sang. 6(i/i 1289 Pagos. — Sur la régénération de la lésée; par M. P. Ixdou.c... radicule 26 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Sur le développement des plantes vertes à la lumière, en Fabsencc complète do gaz carbonique, dans un sol artificiel contenant des amides ; par M. Jules I.cfi-irc 211 Nouvelles recherches sur le dévelop- pement des plantes vertes, en ina- nition de i;az carbonique, dans un sol artificiel amidc ; par M. Jules Lc- fèi'rc Sur l'accroissement du poids sec des plantes vertes développées à la lu- mière, on inanition de gaz carbo- nique, dans un sol artificiel amidé; par M. Jules I.efévre 81'i Premiers essais sur l'inllueuce de la lumière dans le développement des plantes vertes, sans gaz carboni(iue, en sol artificiel amidé; par M. Jules Lefèvre - Culture pure des plantes vertes dans une atmosphère confinée, en présence de matières organiques; par M. Mi>l- linrd - Intluenee de l'éclipsé du 3o août kjcj sur quelques végétau.x; par Al. Kd. Jlureau 3O4 - Sur la sensibilité de l'appareil chloro- phyllien des plantes ombrophobes et onibroi)hiles; par M. W. Lubimeuko. 533 - Sur les fruits parthénocarpiques; par Th. Solacolu 89; C. B., 1905, 2' Semestre. (T. CXLl.) io3' 38o PHYSIQUE. Sur une méthode propre à l'élude d'un phénomène lumineux d'intensité variable avec le temps. Application à la détermination do la vitesse instan- tanée d'un miroir tournant et à l'élude de l'étincelle de Hertz; par M. J. Tur- pain Voir Acoustique, Cluilcnr. Change- ments d'état, Chimie physique. Den- sité des gaz. Électricité. Hydrody- namique, Gravitation. Magnétisme, Métau.v, Optique. !\iï PnvsiQUE BioLOGiQiE. — Gemiinatiou el croissance de la cellule artificielle; par -M. Stéphane Leduc 280 PHYSIQUE UU GLOliL. ■ Vérification des altiludes baromé- triques par la visée directe des bal- lons-sondes; par M. L. Teissercne de „ , 1 33 hort - Les mouvements généraux de l'almo- sphère eu hiver; par M. Paul Garri- gou- Lagrauge •••■•■ '>-^' - L'aurore boréale du u novembre et les perturbations magnétiiiucs des 12 et i5 novembre igoV, par M. 'Ih. Moureaux • ■ ' '•* - Effets magnétiques de la foudre sur les roches volcanicpics; par MM. Gaetauo Plniania et Giovwini Plutania 97 i \-oir Magnétisme terrestre, Météoro- logie. Séismes. PilvslQtE MATUÉMATium:. — Voir Hydro- dynamique . Vui CACHETÉS. - Examen d'un pli cacheté de M. J- Lefrnnc contenant I indica- tion du mov'en de diriger à distance, au moyen de la télégraphie sans fil, tout appareil muni d'un moteur sur terre el sur mer ■ • • ■ ■ Poids atomiques. - V.iir Densaedesgnz |C)8 GiS I 2()0 TABLE DES MATIERES. PlUK DKCI'RXKS RT PnOPOSKS — Errata relatifs à un prix proposé. l'iioTozo.MRES. — !,es spliéniles tropli Pages. . io65 . 1 272 Pages. plasmiques des infusoires ciliés; par MM. /. Kiuistler et Ch. Ginesle 907 \o\v Parfaites. w Radioactiv[té. — Sur quelques expé- riences relatives à l'activation par l'uranium; par M. Henri Becquerel. — Sur les gaz produits par l'actiniura; par M. .-/. Debieriie — Sur quelques propriétés des rayons -j. du radium: par .M. Henri Becquerel. RAPPORTS. — Rapport sur un Mémoire do M. Bachelier intitulé : « Les proba- iiilités continues u ; jiar AL //. Pnincaré Ravoxs nATHODtQUKs. — Surla ditîércnco de potentiel sous laquelle soûl |>roduits les rayons cathodiques; par M. Jean Ma lassez — Sur le mécanisme de production et la nature des pu Ivériïiations cathodiques; par M. Cil. Maiirain Voir Electromagiu'tisme . Rayons X. — Appareil de uiesuredes fac- teurs pénétration et quantité de S; 383 48-. 6'.: rayons X, et totalisateur radiopholo- métrlque ; par M. G. Conlremouliu.f. 26 — Étude des côtes par l'orthodiascopie; par M. //. Guilleniinot 9.2.4 — Élude du diapliragme par l'orthodia- scopie; par M. //. GuÙleminrit 281 RÉFRACTio.x. — Nouvelle méthode iiourla détermination directe delà réfraction à toutes les hauteurs; parM. Lœwj. 1 j- — Étude de la réfraction à toutes les hauteurs. Formules relatives à la détermination des coordonnées des astres; par M. Lœwy 28g RÉSINES. — Sur quelques réactions de la résine de gaïac ; par MM. P. Petit et Maycr i (|i Respiuation. — Les combustions intra- organiques mesurées par les échanges respiratoires ne sont pas modiCées par un séjour prolongé à l'altitude de 4350'" ; par M. G. Kiiss 7.73 Sang. — Numération des globules rouges du sang humain faite pour la première fois au sommet du mont Blanc, le 20 août 1904 ; par M. Raoul Bareux — Sur la préparation et les propriétés d'extraits proloplasmiques des glo- bules du sang; par i\L\l. Juguste Lumière, L. Lunïwre et /. Ciiei-rotier. — Sur la réi)artitiondes matières sucrées entre le plasma et les globules du sang; par JLM. R. Léplne eX Bmdud . — Sur l'acide glycuroniquo du sang : par MJ\L R. Lépine et Bouhid — De la nature des pigments du sang: par MM'. P lettre et Fila — Expériences de lavage mécanique du sang ; par M. Cli. Répin Voir Hcniatiiie, Hémoglobine , Sèrotlic- rapie. Séismes. — Dépèches de M.M. Kilian et Paulin relatives à des secousses sis- i'3î I I y -> I miques enregistrées à Grenoble : le 9 juillet 1900 i'^'^ — Le 24 juillet ... 283 — Le i3 août joo — Le 8 septembre 5 1 4 — Le 8 décembre io5 J — Dépêche relative à un mouvement microséismique constaté le 23 juillet à Tortosa, adressée par le P. Cirera. nSj — Sur le tremblement de terre ressenti le 8 septembre à Stromboli et sur l'état actuel de ce volcan ; par AL ./. Lacroiv ',-'i Sélénil'm. — Sur la conduetibililé élec- trique du sélénium: par AL Maurice Coste 715 Sérothérapie. — Étude du sang dans un cas (l'hémophilie; par JL P.-F.mile ff'eil 6o3 — Sérothérapie de l'Iiémophilie: par M. P.-Èmilc Weil i;i(l7 TABLE DES Pages. Soleil. — Étude de ralmosplière solaire aiitoui' des taches; par M. //. De.itandres ijj — Ueniarques sur l'étal aeluel des rc- clierelies solaires et sur les moyens de les améliorer; par M. //. De.ihindrcf, i 77 — Sur la crL-ation d'une associaliou iiiler- Datioiiale pour les études solaires ; pur M. /. Janssen Ô7i — Sur la lumière polarisée de la couronne solaire; par M. J.-J. Lmidercr 389 — Observations du Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon (équatorial Brunner de o"',i6 d'ouverture) pendant le premier trimestre 190"); par M. J. Guillaume 1 20S Voir Éclipses, O/iliffue. Sources. — Sur l'emploi des pressions MATIERES. 1291 Cages. hydrostaiiques dans les captages de sources lliermales; par JI. L. De Launay 7SG Voir Hydrologie- Si'iîcTRoscopiE. — Sur le spectre d'absorp- tion des sels manganeux ; par M. P. Lambert 357 — Spectres d'absorption ultra-violets des purines: par M. Oi. Dhéré 711,1 Voir Optique, Soleil. ST.\TisriQUE. — Un critérium po\ir l'ap- plication de la loi de mortaliié de Gompertz-Makeham; par M. Chailex Coldzilu-r ('177 SrERiG.M.vrocïSTis >'IGHA. — Sleiiguuilo- cyslis nigra et acide oxalique; par M. P.- G. Cliarpeiuier JG7 et J2<) Sucre. — \o\\: Antisejisie. T ToxiiNEs. — Sur la préparation de la toxine cholérique; par iM.M. Brau et Denier. 397 Toxiques (Actions) divehsks. — Les poi- sons intestinaux (actions, variations, répartition, naturel; modes de défense ; par MU. Charrin et Le Play . 1 36 — Sur la présence du venin dans les œufs d'abeilles; par M. C. Plmali.i- •27') — Produit toxique extrait de la substance cérébrale ; par M. A. Marie 394 — Expériences sur la toxicité des œufs; par .M. Gustm'e iMisel 73o — Toxicité du liquide séminal et consi- dérations .générales sur la loxioitc des produits génitaux : par M. Gustave I.oisel 910 Tmkrmociiimie. — Thermocbimie des hvdrazoncs; par Ph. Landrieu 3J8 Voir Jlumiuotliermir. CIdmie inorga- nique (S/n). TnïPANOsoMES. — Sur le traitement des trvpanosomiases par l'acide arsénieux et le trypanrotli ; par M. ./. Laveran . 91 Tsiganes. — Analyse de quelques gran- deurs du corps de lliomnie et de la femme chez les Tsiganes; par M. Eugène Pillard CG5 u UrANIL'M. Voir Radioactivité'. Viticulture. — Sur le rougcot do la vigne ; par .\l.\!. /.. Ravaz et L. lioos 3(i6 — Sur la cause du dépérissement des vignes de la Tunisie, de l'Algérie et du .Midi Ravaz . . Volcans. — Scismes. de la France; par .M. /.. Voir l'Iiysique du glolie, jS I 2()2 TABLE DES MATIERES. z ZOOLOGIE. l'ages. Les organes segmeiitaires an mompiu de la iiiatupité sexuelle chez les llésio- niens et les Lycoridieiis ; par .M. f.mii^ Fi'i^e I jo Le recul de la Ijoiiclie cliez les Clié- lopodes ; par .M. C. Figuier ivi Sur la i^yslcmalique desChétognathes; par M. l'/iii! .Ibric -xx.?. Comparaison des cycles évolutifs des Ortlionectides et des Dieycmides; par MM. F. Mesnil et M. CauUery 774 Sur l'organe rétro-cérébral de certains Pages. Rotifères; par M. P. Marais H'i~ .\RSONVAL (n'). — Raiiport sur le con- co\irs du prix Montyon (Médecine et (Chirurgie) 1 1 1 1 AUDIN (Marus) et SAINT-I.AGER (J.) adressent une Note intitulée : <' In- fluence des ox viles de manganèse du sol sur la production des éthers dans le \ in » 'i')'' .VURIC. — Sur les ti'actions continues algébriques 3 1 i — Sur la généralisation des fractions con- tinues algébriques 199 - Sur le calcul d'une arche en maçon- nerie ''il B BACOVESCO (A.) et PICTET (Amé). — Sur l'isostryehnino '>li> B.VLDIT (A1.RIÎRT) et BRUNIIES (Bernard). — Sur la dissymétrie de la dé|ierdi- lion électrique en pays de montagne ; rôles comparés de l'altitude et du re- lief fio'J BARDIN et SEVEWETZ. — Action du sul- lilc de soude sur l'éthanal -'.59 BATTEI.LI (F.) et STEliN (M'° L.). — E'activateur de la philocalalase dans les tissus animaux 1 '9 - (;)xydalion des substances organiques par le sulfate ferreux en [irésence d'extraits de tissus animaux 91O — .Vclion modératrice de la calalase sur les oxydations produites par les extraits do tissus animaux loj 1 BAUlilGNY (II.). — Sur l'oxyde salin de nickel i232 129'i TABLE DES AUTEURS. MM. l'oj;es. ItAUDUAN i G.). — Oxydases chimiques.. 3'3o — Oxyda.'ies chimiques agissant en pré- sence d'eau oxygénée 891 BAYEUX ( Uaoul). — Nunioralion des globules rouges du sang humain faite ])Our \a première foi.'i au sonimol du mont lilanc, le 20 août 1904 i3 i BEAULAHD ( F. ). — Sur le |>ouvoir induc- teur spécifi(|ue de hi lînnzinc et de l'eau G)(> BÉCLARD (M""'). — Une partie du prix T.annelonguc lui est attribuée 1 1 J; BECQUEREL (Henri). — Sur quelques expériences relatives à l'aclivation par l'uranium 87 — Sur quelques propriétés des rayons y. du radium {8J BÉIIAL et TIl'TENEAU. - Sur quelques éthers pliénoliques à chaîne pseudo- allylique ArC (CH^ ) = CH^ 59^ BELUTi.E.). — Sur \a loi de Bodo et les inclinaisons des équateurs planétaires sur l'écliplique 917 BELOT (S.). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie). . . 1 1 i.j BENLBAHDIi. — Le prix Mège, arrérages, (Médecine et Cliirurgic), lui est dé- corné I I 10 BERGER (E.j. — Action du peutachlo- rure de pliosphoro sur le 3-napiUol. 1027 BERGET ( A.). — Sur la chute de grêle du 16 juillet 1903 à Maisons-LafTiUe /i-j. BERGH ( lluD.) fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage intitulé : i< Die Opis- thobranchiata der Siboga-Expedi- lion >' 749 BERNSTEIN (S.). — Sur les surfaces mi- nima . 5>8 BERTHELOT. — Recherches sur les com- posés alcalins insolubles formés par les substances humiques d'origine organi([ue et leur rôle en physiologie végétale et en agriculture 4 ij — Recherches sur les composés alca- lins ins(dubles contenus dans les tissus végétaux visants 795 — Recherches sur les composés potas- siques insolubles contenus dans les matières Immiques 1182 — Ra()port sur le concours de la mé- daille Lavoisier 1 j 30 — Annonce la mort de M. Eniesl liidiat. Correspondant de l'Académie pour MM. p. la Section de Pliysiquc — Donne lecture de dépèches relatives i'i l'éclipsé de Soleil du 3o août 190J. M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance : Calcul des probald- lités, sa portée objective et ses prin- cipes, par Pnul Matmon; Coorde- nadas geogràficas de puntos com- preudidos eu la zona de la lolalidad del éclipse de sol de 3o de agoslo de igoj, publié par la Direccion gê- nerai del Instituto geogrâfico y esta- distico de Madrid; 1/invasiou du criquet pèlerin en Egypte (1904), par Maurice Boiiileau Jiey ; Emploi des fusées contre la grêle, résultais obtenus, par E. T'idal : Traité général do Viticulture, Ampélographie, pu- bliée sous la direction de P. T'iaUi, 99. — Tome premier de la « Revue des Sciences |)liotograpliiques », 24'- — 0 The Amana Météorites of Fe- bruary, 12, 1H7') », par G.-D. Hin- ric/is,^5ii. — L'é solution de la matière, par Gus/yn'e Le Bon, 5")). — Tables et cartes d'occultations, par Charles Trépied: Études sur les sources, par Lcon Pochet. 6r3. — Le Tome I de " l'Histoire des Mathémati(|ues », par W.-W. RoiiKe Sali; Deux fascicules du II Traité de l'hysique », de (J.-D. Cln\ oison ; Les quantités élémentaires d'électricité, Ions, Electrons, Corpus- cules, Mémoires réunis et publiés ]>ar Henri Alirahnin et Paul Laii^cvin: Lettres américaines à' Alexandre de Huinboldt (1798-1807), 677. — Acci- dent du Cliatham (septembre 190J). Note, vues et |)lans, 749. — La céra- mique industrielle, par Albert Gran- yer, 870. — Documents scientifi([ucs de la .Mission saharienne, par F. Foiireaii — .\nnonceà l'Académie «pie le 'l'omeCXL des Comptes rendus {i" semestre 1903) est eu distribution au Secré- tariat RERTLN. — Rapports sur les concours : du Prix extraordinaire de six mille francs (Navigation ; — Du Prix Plumcv (Navigation) BERTRAND (G.\I!iÛei, ). - Sur les cafés sans caféine ;î<'s. 3oi 436 9'J-I 9:: 1 06G 1069 209 TABLE DES MM. Pages. — Sur l'ciiiplui lav(ir;ible du manganèse pomnie eiiL^rais i'^ J ' BERTRAND((;AnRiKi,)cl I.ECAUME (Je.\n)- — Sur l'ctiit do ia matière au voisi- nage du poinl critique 3',o BERTUAND (i.icoN) Sur les charriages des Pyrénées ariégcoises el orientales. . . lojo BICHAT ( EnNKsr). — Sa mort est annon- cée à l'Académie ^oi BIDET (FÉLIX). — Équilibre cliimique dn système : gaz ammoniac el chlor- hydrate d'isoamvlaniine primaire. ... 26! BIERRY(H.)etTERROINIC (E.-I'.). —Sur la maltose du suc pancréatique de sécréline • i*^ BIGOT (A.). — Sur l'àse dn granité de Vire 7^9 BIGOURDAN (G.). — Résumé des obser- vations de l'éclipsé totale do Soleil du ?.9-'5oaoùt igoj, faitesàSfax(Tunisic). 54i — Rapports sur les concours : du prix Lalande ( Astronomie ) roj j — Du prix Valz (Astronomie ) 1073 BIiNET DU JASSONXEIX. — Sur la réduc- tion par le bore amorphe de l'oxyde de thorium et sur la préparation de deux borures de thorium 191 — Une partie du prix C.ahours (Chimie) lui est attribuée 1088 BLAISE (E.-E.) et COURTUT 1 A). — Sur les acides aldéhydes y 4 ' — Transpositions moléculaires et migra- tion do carboxyde dans la déshydra- tation de certains acides-alcools.... ~?.\ BLANC (G. ) — Sur la 3 ,3 dimélhylbutyro- lactone '.ioS — Synthèse de l'acide dihydrocampho- rique lojo BLANC (G.) et LIAI. LER (A.). — Sur les dérivés à fonction mixte do l'acide campliori(iue droit et sur la [j-cam- pliiilid(! (igj BODUOUX (F.). — Action des élhers chlo- racétiques sur les dérivés halogéno- raagnésiens de l'orthotoluidine igîi BOIS (D.)et GALLAUD (1.). — Modilica- tions anatomiques el pliysiologi(pies provoquées dans certaines |)!antes tro- picales par le changement de milieu. io33 BOllN (Geoiiges). — Sur le phototropisme des larves de Homard ij03 — Sur le parallélisme entre le phototro- pisme cl la parilicnogenèse artifi- cielle I -iCo AUTEURS. 1290 MM. Pages. BONNlliR (Gasto.n i. — L'accoulumance des abcille.s el la couleur des (leurs.. 988 — Rapport sur le concours du prix Tliore (Botanique) 1 loS BORDAS (L.). — Glandes annexes ou ac- cessoires de l'appareil séricigènc des larves d'/o Irenc Boisduval 'oç)o BOREL. — Le prix Pelil dOrmoy ( Sciences mathématiques) lui est décerné ■ i "io BORNET. — Rapports sur les concours du Grand Prix des Sciences piiysi- cpies ! lo" — Du |irix Desmazières ( Botani(|ue) 1 io3 — Du prix Petit d'Ormoy ( Sciences natu- relles) ■ 1 I" — Est élu membre de la Commission administrative pour 1906 1181 BOUCHAIID.— Rapports sur les concours ; du prix Monlyûu (Médecine et Chi- rurgie) H12 — Du prix Mège (Médecine et (;hirurgie). 1120 — Du prix Lallemaud ( Physiologie 1 ii'li BOUDOUARD (0. ). — Inlluence de la va- |ieur d'eau sur la réduction de l'an- hvdride carbonique jtar le charbon... 25''. I30ULAXGER (A.). — Théorie de l'onde solitaire qui se pro|)age le long d un tube élastique horizontal i'>oi — /.'/•/•rti« relatil's à celle communication. 1272 BOULE. — Le prix Alhumbert (Minéra- logie et Géologie) lui est décerné. . . logg BOULOUCH (R.). — Sur un sous-iodure de phosphore el sur le rôle de ce cor|is dans la Iraiislormalion allotro- pique du phosphore '-56 BOULUD et LÉPINE (R.). — Sur la répar- tition des matières sucrées entre le plasma el les globules dn sang 17a — Sur l'acide ghcuronique dn sang.... 153 BOUQUET DE L.V GItYE. — Présentation du Xn^ Vuluinr: du « Mémorial du Dépôt général de la Guerre i' (h 2 — Rapport sur le concours du |irix Tchi- halchef (Géographie) 1079 — Est désigné pour faire partie du Con- seil de perfectionnement de l'École Polvlechnique ')W4 lîOURGËT el MONT.UNGERAiM). — Note préliminaire sur l'observation de l'é- clipse totale de Soleil du 3o août 190J, observée à Guclma

.'\ RROUAliDEL. — Rapports sur les con- cours : du prix Dusgate (Médecine et Chirurgie) 1 123 — Du prix .\lonlvon (Statistique) 1 i3'i BRUNEL (LÉON). — Dérivés d'hydrogé- nation du carvacrol 1245 BRUNHIiS iBeuxaud). — Sur la direction de l'aimantation permanente dans une argile métamorpliique de l'ontfarcin (Cantal ) 'id- BRUNHES(BEn.\ARU) et BALDIT { Albert). — Sur la dissymétrie de la déperdi- tion électrique en pays de montagne : rôles comparés de l'altitude et du relief 1)93 RUHL (A.). — Sur de nouvelles séries de polynômes 3o7 BUREAU (En.). — Iniluencc de l'éclipsé du 3o août 1903 sur quelcpies végé- taux J04 BUTTE (Li'ciExi. — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montyon ( Médecine et Chirurgie 1 .... 1 1 15 — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Philipeaux (Pliysio- loL'ie ' 1 1 3u c C.\BREIRA ( Antonio j adresse une Note •c Sur l'extraction de la racine carrée I des facteurs premiers » 400 C.VLMETTE ( A. ) fait hommage à l'Acadé- TABLE DES AUTEURS, 1297 MM. l'ag.s. mie du premier Volume de ses " Recherches sur l'épuralion biolo- gique et chimique des eaux d'égout ». Sij CAMÏCIIEL ( G. ). — Sur la fluorescence. . i8â — Sur la fluorescence 2^9 CAMUS (,)EA\) et PAGNIEZ (Pu. ). — Re- cherches sur les acides gras. Lésions expérimentales 737 CANOVETTI. — Une médaille Berthelot lui est décernée 1 1 36 — Un prix Wilde lui est décerné 1 1 37 CAPITAN et PAPILLAULT. —Identification du cadavre de l'amiral américain Paul Jones, 1 13 ans après sa mort il 8 CAUATIIÉODORY 1 C. ) — Sur quelques généralisai ions du théorème de M. Picard , r.ii3 GARÉ. — Une partie du Prix extraordi- naire de six mille francs (Navigation) lui est attribuée 10G9 GARNOT (Ad.). — Rapport sur le cou- cours du prix Montyon (Statisli(iue). ii34 GAULES. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix .Montyon (Arts insalubres) 1090 CARRÉ (H.) et VALLÉE (H.). — Sur l'a- némie infectieuse du cheval jqG CARRÉ (P.). — Sur la décomposition des alcools meta- et para- nitrobenzyliques sous rinfluence de la soude aqueuse et de la soude alcoolique jgi — Sur la conductibilité moléculaire des éthers phosphoriques 7()4 CARTAUD (G.) et OSMOND (F. ). — Les figure.", de pression et de percussion sur les métaux plasticpics cristallisés, im CAULLEKY (M.) et MESNIL (F.). - Com- paraison des cycles évolutifs des Or- llionectides et des Dicyémides G.IYEUX (L.) — Les minéraux des eaux de sources de Paris — La dissolution directe des silicates de la terre arable et les expériences do Djubrée CII.ANOZ i.M.}. — Recherches expérimen- tales sur l'effet des membranes dans les chaînes liquides 184 — Recherches expérimentales sur l'effet des membranes dans les chaînes liquides -243 — Sur le phénomène électrique créé dans . les chaînes liquides symétriques pour les concentrations, par la formation d'une surface fraîche de contact 7^9 C. U., 190.Î, :î' Semestre. (T. C.XLL) /4 229 J09 uni. Pages. — Recherche de la pureté des électro- lytes. Fixation d'une limite supérieure au degré d'hydrolyse des dissolutions salines concentrées par l'emploi des chaînes liquides symétri(|ues présen- tant une surface fraîche de contact.. . X81 CH.ARABOT (Eio.) et HÉBERT (Alrx.). — Consommation de produits odorants pendant l'accomplissement des fonc- tions de la fleur 772 CIIARPENTIEK (P.-G.). — SterigmcUo- cfstis nigra et acide oxalique. ...;.. — Steriifiiialorys/ri nigra et acide oxa- lique GHARPV (Georges). — .Modificalion de la qualité du métal des rivets par l'opération du rivetage — Sur le diagramme d'équilibre des alliages fer-carbone CHARRIN et GOL'PIL. — Physiologie du placenta CHARRIN et LE PLAY. — Fixation des substances chimiques sur des cellules vivantes — Les poisons intestinaux (actions, varia- lions, répartition, nature: modes de défense) CHAUVE AU (A.). — Rapports sur les concours du prix Barbier (Médecine et Chirurgie ) — Uu prix Pourat (Physiologie) — Est fin Vice-Président do l'Académie pour l'année 1906 Gn.\UVENET et tECHSNER DECONINCK. — Action du glucose sur l'acide sé- lénieux CHEVALIER (A.) — Observations rela- tives à quelques plantes à caout- chouc CHEVROTIER (J.), LUMIÈRE ( Auguste) et LUMIÈRE (L.). -- Sur la prépara- tion et les propriétés d'extrails pro- loplasmiques des globules du sang. . CHOFF.Vr (P.). — Pli-faille et chevau- chements horizontaux dans le Mésc- zo'fqui' du Portugal CHRÉTIEN (P.\iiL). — Combinaisons des acides ferrocyanhydrique et sulfu- rique. Substitution sulfonée dans la molécule des cyanures complexes. Les oxy-ferrocyanures 37 CHRÉTIEN (Henri) et STEFANOWSKA (\i"e)_ _ ijecherches statistiques sur l'évolution de la taille du Lin 'joo 169 :)G7 429 3-27 948 391 r36 r I I I I t32 I 181 1234 r,s3 142 335 1298 TABLE DES AUTEURS. Pages. 85 MM. CHUDEAU (li.i. — .-^ur la ijéologie du Sahara 56G GHŒRA (le Père) adresse de Torlosa une dépêche relative à un niouvemenl mi croséismique constaté le a3 juillet. . — Observations mat;noliques de l'Obser- vatoire de l'Elire à l'occasion de l'éclipsé de Soleil du 3o août 1905. . . 1970 CLAIKIN (J.). — Sur une transformation de certaines équations linéaires au dérivées partielles du second ordre. 1717 CLAUDE (Georges). — Sur la liquéfac- tion de l'air par détente avec travail extérieur -(iw — Sur l'application de la liquéfaction par- tielle de l'air avec retour en arrière à la séparation intéi;rale de l'air en oxygène pur et azole pur 823 r.HÉMIÈU (V.i. — Kecherches sur la gravitation 653 — Recherches sur la gravitation 71 3 COLANI (A.). — Préparations de com- posés binaires des métaux par alumi- nothermie 33 COLLOKL.). - DifTusion du baryum et du strontium dans les terrains sédi- mentaires; épigénies; druses d'appa- rence organique 83'i r.OLSON (Albert). — Sur un sulfate chro- niique dont l'acide est jiarliollement dissimulé uq — Sur les variations de la fonction basique dans les sels de chrome • . — Sur les étals limites de quelques sels chromiques dissous \ox^ — Le pri.x La Caze (Chimie) lui est dé- cerné COMAS SOL.-V (J.). - Observations sur l'é- clipse totale du Soleil du 3o août ioo5. CO.MBES (R.)et BRtSSE.MOltET. - Sur le juglon CON'trEMOULINS (G.). - Appareil dé mesure des fadeurs pénétralion et quantité de rayons X et totalisateur radiopholométrique at; C0RNIL(V.) etCOUDRAY (Paul). -Sur 33i 1091 G 1 6 838 MM . p, la réparation des iilaies des cartilages au point de vue expérimental et his- tologique COSTANTIN (.luLiEN). — Le prix Petit d'Ormoy (Sciences naturelles) lui est décerné COSTE (Maurice). — Sur la conductibilité électrique du sélénium COTTON (A.) et MOUTON (IL). — Sur le phénomène de Majorana — Sur la biréfringence magnéticpic. Nou- veaux liquides actifs COTTON (Émiliî). — Sur l'évaluation des erreurs dans l'intégration approchée des équations différentielles COUDUAY(PAui,)el CORML (V.). — Sur la ré)iaration des plaies des cartilages au point de vue cxpérimenhil et his- tologique COURTOT (A.) et BLAISE (E.-E.). — Sur les acides aldéhydes 7 — Transpositions moléculaires et migra- tion de carboxyle dans la déslivdra- tation de certains acides-alcools COUTIÈRE (IL). — Sur les épipodites des Crustacés Eucypholes — Sur quelques points de la morphologie des Sehizopodes — Sur les affinités multiples des IIo]ilo- phorida:' — Sur les Crevettes du genre Caricrp/iiK provenant des coUeclions de S. A. S. le Prince de Monaco CROUZON. — Une mention très honorable lui est accordée dans le concours du prix Lallemand (Physiologie) CUREAU. — Le prixGay (Géographie) lui est décerné CURIE (Pierre) est élu Membre de l'Aca- démie à la place vacante, dans la Sec- tion de Physique, par le décès de M. J. Potier — Rapports sur les concours : du prix Hugues I Physique ) — Du prix La Caze f Physi(|ue ) CUSCO (M""'). — Une partie du prix Lariue- longuc lui est attribuée iiges. 370 1140 71 i 317 3-i!» 41 7^1 64 127 ■'. I (, ■>.(jy I 1 i I 107;» inSl 1084 ll37 D UAMOND (E.) et FREUNDLER ( P.). - Sur quelques dérivés du cycloliexane SgS — Sur la préparation de l'alcool aniylique racémique 83o DANGEARD. — Le Grand Prix des Sciences Physiques lui est décerné i ma TABLE DES AUTEURS. 1299 MM. ■ Pages. DANIEL (LiciEN). — Sur deux cas de greffe 21', DANJOU (Eji.) cl BOUHQUELOT (Em.). - Sur la présence d'un glucosido cyan- hydrique dans les feuilles de sureau, Sambucus riigra L ^9 — Sur la sambunigrine, glucoside cyan- liydrique nouveau, relire des feuilles (lu Sureau noir jgS DARBOUX (Gaston') fait lioramago d'une iraduclion anglaise de sou « Étude sur le développement des mélliodes géométriques » 1°^ — Sur une équation différentielle du qua- trième ordre 1 '5 — Sur une équation différentielle du qua- trième ordre 'i^^ — Ra|iports sur les concours : du prix Pierre Guzman ( Astronomie ) J071 — Du prix Binoux (Histoire des Sciences). ii35 — Du prix Trémonl 1 13(> — Du prix Gegner "37 — Du prix Lanuelongue 1 1 37 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : Legons sur le froid indus- triel, par M. L. Marchis , 24. — Recherches sur les Lémuriens dis- parus et en particulier sur ceux qui vivaient à Madagascar, par G. Gran- ilidier, 3o.>.. — Alission Emile Lau- rent (1903-1904), |iar K. de ]Vil- dcmann; Conflits do 'préséance et excitations inhibitoires chez les vé- gétaux, |)ar L. Errera, /iiiS. — Bul- letin de la Société normande d'études préhistoriques (t. XII, année 1904); Festschrifl zur Eeier des lunfzigjiih- rigen Bestchens des eidg. Polytechni- kums. Erster Tell : Geschichte der Grlinduug des eidgenijssischcn Poly- technikums mit einer Lebersicht sei- ner Eutwickelung iSJJ-iyoâ, vou IFilheiin OHc/isli, yij. — Uecherches sur les maladies de la vigne : Antra- chnose. Il, par I'. Via/a et P. Pa- coftet; Note historique sur l'emploi de procédés matériels et d'instruments usités dans la géométrie pratique au moyen âge (x'-xiu" siècles), par l icior Mortel, 584. — Cours de Chimie phy- sique, par /-Vf/or //en/v; (Catalogue des plantes nouvelles de la forêt de Ram- bouillet, par W Mar>^uerile Beleze; VIM. P"(î«'- Les grandes plâtrières d'Argenteuil, par Jug. Dollot, P. Godbille et G. Ramoiid, 8i5. — Procès-verbal du Congrès de '< l'Association interna- tionale pour l'étude des régions po- laires », tenu à Mons en septembre 1905 ; Los progrès de l'aviation de- puis 1891 par le vol plané, par M. F. Fcrher'. 9^7 — Annonce à r.-Vcadémio que le Tome CXXXIXdes Comptes rendus (2° se- niosiro 1904) est en distribution au Secrétariat ''■^" — Annonce à l'Acadéniie que le Tome XLVIII des Mémoires de l'Académie est en distribution au Secrétariat 793 — Ueclifie l'énoncé de la ((uestion pro- posée pour le prix Damoiseau en 1 908. 1 1 82 — Présente un Volume intitulé : « Obser- vations faites au cercle méridien en 190A et 1903 »; par MM. l'erxclmffel, Lahourcade, Sow^arrel, Bergarn et Sorreguieta, publiées par M. l'abbé rcrxclmffel '"^■^ DARZENS (Georges). — .Méthode géné- rale de synthèse d'élhers glyci - diques ap substitués et de cétones. . 7'^*' DASTRE. — Rapports sur les Concours : du prix .Montyon (Médecine et Chi- rurgie) "'" — Du prix Bellion(Médeciue et Chirurgie). 1119 — Du prix .Montyon (Physiologie) 1 126 — Du prix Philipeaux (Physiologie) ii3o — Du prix Lallemand (Physiologie) ii3i DAUPHIN (J.). — Nouvelles recherche.-; sur l'appareil reproducteur des .Mn- • ■ ^^^^ cormces •"' DAVILA (Ch.) et GUYE (Puii.ipi-e-A.). — Densité de l'oxyde azotique; poids atomique de l'azote ^^'^b DEBIERNE. (A.i. — Sur les gaz produits par 1 actmmm ''■ ^ DÉCIIEHY (.1.). — Une partie du prix Barbier (Médecine et Chirurgie) lui est attribuée " ' ^ DELAGE (Yves). — Influences de quelques facteurs sur la parthénogenèse expé- rimentale .• '2"i — Fait hommage à l'Acadéniie de la hui- tième année de r « Année biolo- giipie » DE LA VAULX ( Henuv 1 et JAUBEKT ( Jo- sEPn). — Sur les oliservations météo- rologiques faites à Constanline pen- 1208 i3oo TABLE DES AUTEURS. MM, Pages, danl l'éclipsé du 3o août igoS u? ni? LAUNAY (L.). — Sur l'emploi des pressions hydrostatiques dans les caplagcs de sources thermales 786 DIÎLÉPINÉ (Marccl). — Décomposition du sulfate d'ammonium par l'acide sulfurique à chaud en présence du plaiine 886 — Sur la dissolution du platine par l'acide sulfurique 101 3 DELEZENNE (V..). - Activalion du suc pancréatique par les sels de calcium. 781 — Sur le rôle des sels dans l'activalion du suc pancréatique; spécificité du calcium (ji4 DEMOULIN (A.). — Sur la théorie des surfaces et des enveloppes de sphères en Géométrie anallagmalique Boa — Sur les enveloppes de sphères dont les deux nappes se correspondent avec conservation des angles 459 — Sur deux systèmes cycliques particu- liers ; igC — Sur les surfaces isolherraiques et sur une classe d'enveloppes de sphères. . 1210 DENIEK et liRAU. - Sur la préparation de la toxine cholérique 397 DEPÉRET (Charles). — L'évolution des Mammifères tertiaires. Réponse aux ohservalions de M. Boule ■)., — L'évolution des Mammifères tertiaires, importance des migrations 70;' — Errata relatifs à cette communi(^i- tion . 79' DEPRAT. — L'origine de la protoi^iiie de Corse I 3 1 — Sur les dépôts carbonifères et per- micns de la feuille de Vico (Corse) et leurs rapports avec les éruptions orthophyriques et rhyoliliques 922 — Sur la présence de trachytes et d'an- désites à hyperslhène dans le Carbo- nifère de Corse 12J9 DESLANDRES (IL). - Etude de l'atmo- sphère solaire autour des taches 877 — Spectres ultra-violets de la couche r.'nversante pendant l'éclipsé totale du 28 mai 1900 409 — Remarques sur l'état actuel des re- cherches solaires et sur les movens de les améliorer 4-y — Note préliminaire sur l'observation de l'éclipsé totale du Soleil du 3o août 1905, à Burgos 517 MM. Pages. DHÉRÉ (Ch.). — Spectres d'absorption ultra-violets des puiines 719 DINESMANN (Adolphe). — Condensa- tion du chloral avec les hydrocar- bures aromatiques sous l'influence du chlorure d'aluminium 201 DIT'fE fait hommage à l'Académie de son Ouvrage intitulé : « Etude générale des sels » 870 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Arts insalubres l 1089 DOLLFUS (Gustave). — Le prix Fon- tannes (Minéralogie et (Jéologie) lui est décerné 1097 DONARD. — Le prix Monlyon (Aris in- salubres) lui est décerné 1089 — Une médaille Berthelot lui est dé- cernée 1 1 36 DOUILHET (Albekt) adresse une Note « Sur la transmission électrique du mouvement à vitesse variable » 400 DOUVILLÉ (Robert). — Sur les Préalpes subbétiques aux environs de Jaen. . . 69 DROUINEAU (A.) et ALQUIER (J.). — Une partie du prix Bellion (Méde- cine et Chirurgie) leur est attribuée. 1 1 19 DUBARD (Marcel). — Observations rela- tives à la morphologie des bulbilles. 770 DUBOIN (A.). — Sur l'eitension à l'oxyde de zinc d'une méthode de reproduc- tion de silicates de potasse et d'autres liases 254 — Sur l'exlension à l'oxyde de zinc d'une méthode de reproduction de silicates de potasse et d'autres bases 254 — Sur les liqueurs denses à base d'io- domereurates alcalins >8i — Sur deux iodomercurates de lithine. . . ioi5 DUBOIS (Raphaël) adresse une Note « Sur les cultures minérales et les éobes » 78 DUBOSCQ (0.) et LÉGER (L.). — Les Eccrinides, nouveau groupe de Pro- tophytes parasites 42^ DUBUISSON. — Formation du vitellus chez le moineau 776 DUIIEM (P.). — Sur les origines du prin- cipe des déplacements virtuels 525 — Fait hommage du Tome I" d'un Ou- vrage intitulé : « Les sources des théories physiques. Les origines de la Statique » 527 — Fait hommage à l'Académie d'un Ou- vrage intitulé : « La théorie physique. TABLE DES AUTEURS. l3oi MM. Pages. SoQ objet et sa stiuctiire » ()-l7 — Sur l'impossibilité des ondes de clioe négatives dans les gaz 8u DUJARRIER (Ch.). — Une citation lui est attribuée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Cliirurgie). . . iii5 DUMONT (J.). — Influence des diverses MM. Pages. radiations lumineuses sur la migra- tion des albuminoïdes dans le grain de blé .'. ... 68(5 DUVAL (H.). — Essais de réduction dans la série des composés du dinitro- dipliénylmélhane 1 98 EFFRONT (Jean). — Sur le développe- ment de l'amylase pendant la germi- nation des grains ÉGINITIS (E.). — Ob.servation de l'éclipsc solaire du 3o août 1905 à Alliènes . . . E 626 ESCLANGON (E.). — Oliservations de la planète Y. R.(G(Ertz) faites au grand équalorial de l'Observatoire de Bor- deaux 3 1 1 FABRE (J.-H.). — Le prix Gegner lui est décerné 1 l'îy FABRE (L.-A.). — La végétation spontanée et la salubrité des eaux Jîy FABRV ( Cmaiimîs ). — Sur l'intensité lumi- neuse de la couronne solaire pendant l'éclipsé totale du io août 1906 870 — Sur l'éclat intrinsèque de la couronne solaire pendant l'éclipsé du 3o août 190') 9 je FABRY (EuGÈNiî ). — Un prix prélevé sur les fonds du prix Pierre Guzman (As- tronomie) lui est attribué 1077 FAGE (LoL'is). — Modifications et rôle des organes segnientaires chez les formes épitoques d'Annélides Polyclièles.. . . (ii — Les organes segmentaires au moment de la malurilé sexuelle chez les Hésio- niens et les Lvcoridiens i3o F.\GET DE CASTËLJAU (G. de) adresse une Note « Sur l'application des lois mathématiques à la Graphologie >i.. . ■l'ii FAUROT (L.). — Embryogénie des llexac- tinides, leurs rapports morpholo- giques avec les Octanthides, Io Scyphistome des Méduses et les Te- tracoraUia 778 FAVE'r. — Le prix Damoiseau (Astro- nomie) lui est décerné 1071; FERRIE (G.). — Le détecteur éleclrn- lytique à pointe métallique 3i5 FICHEUR (E.) et SAVORNIN (J.). — Sur les terrains tertiaires de l'Ouennougha et de la Medjana (Algérie) i48 FINGA (JoAN-R.) adresse une Note en langue roumaine " Surl'Aérostalion ». i56 FLEURY (Jules). — Une mention très ho- norable lui est accordée dans le con- cours du prix Montyon (Statistique). u33 FORTIER (Loiis-EiiNEST). — Le prix La- place lui est décerné 1 1 13 — Une partie du prix Félix Rivot lui est attribuée 1 14 1 FOSSE (R.)et LESAGE (L.). — Basicité de l'oxygène pyranique. Combinai- sons halogénées du dinaphtopyryle avec les métaux cl les uiétalloïdes. . . 62 J FOURNEAU et TIFFENEAU. — Krraia relatifs à une communication du ij juin 190J sur ([uelques oxydes d'élhylènc aromatiques monosubsti- tués 79 — Sur quelques oxydes d'étliylène aro- matiques (l(v2 FRANCIIET (L.). — Recherches sur la formation des reflets métalliques à la surface des poteries 1020 — Sur les procédés employés par les Arabes pour obtenir des reflets mé- talliques sur les émaux 1 217 FRANÇOIS (Louis). — Sur le mode de propagation de quelques plantes aqua- tiques i''>4 FRÉCHET (Maurice). — Formule d'inter- polation des fonctions périodiques continues 818 — Les ensembles do courbes continues.. 873 FRÉMONT (Ch.). — Modification de la qua- I 302 TABLE DES AUTEURS. MM. 1> lilé initiale du fer et de l'acier em- ployés à la fabrication des rivets a|)rés que ceux-ci ont été posés à chaud.. — Influence de la fragilité de l'acier sur les effets du cisaillement, du poin- çonnage et du brochage dans la chau- dronnerie — Le prix Trémnnt lui est décerne l'RliMONT l'en.) et OSMOND ( F.;. - Les propriétés mécaniiiues du for en cris- taux isolés 1 13('> 3Gi MM. I\n;es. FKEUNDLKI! i P. ) et DAAIOND i E. i. — Sur quelques dérivés du eyclohexaue.. . . SgB — Sur la préparation do l'alcool ninvliciuo racémi^ple 83o ERIEDEL (G.). — Le prix Delesse (.Miné- ralogie et Géologie) lui est décerné. ioy5 FROiNT.'iltD (Jean). — Une partie du prix Félix Rivot lui est attribuée 1 144 FUCUS (lirruMiu). — Sur (|uelquL's équa- tions dilférenlielles linéaires du second ordre i Vj G.\IN ( EuMoNDj. — Le prix .Monlyon iSla- lislique) lui est décerné ii 13 G.4LL.\UD (Is.). — Un nouvel ennemi des caféiers en Nouvelle-Calédonie 898 — Une partie du prix .Montagne (Bota- nique) lai est attribuée 1 106 G.VLLAUD (Is.) et BOIS (I).). — .Modilica- tions analomiques et physiologiques provoquées dans certaines plantes tro- picales par le changement de milieu. io33 GAURKiOU-L.VGRANGE fP.4.ULi. — Les mouvements généraux de l'atmo- sphère en hiver 283 GAUDRY (Aldeut). — Sur les altitudes de quelques animaux tertiaires de la Patagonie 806 — Rapports sur les concours : du prix Fontannes (Minéralogie et Géologie). 1097 — Du prix Saintour 1 1 39 G.XU.MOiNT (L.) et LAUDET (G.). — Sur un mégaphone 3i;) G.XUTIER (AkjMANd) fait hommage (i l'Aca- démie de la 3° édition de son <■ Cours de Chimie organique» 1207 GIACOBINI. — Sur la nouvelle comète Giacobini 993 — Le prix Valz (Astronomie) lui est dé- cerné 1073 (iL\RD (.\.) fail hommage à r.\cadéiiiie île trois brochures intitulées : « i" La Pœcilogonie: 2" Les tendances ac- tuelles do la Morphologie et ses rap- ports avec les autres Science»; 3° Sur la prétendue nocivité des huitrcs.... 177 — Rapports sur les concours : du jirix Serres (Médecine et Chirurgie 1 1 12', — Du prix Montvon (Phvsiologie ) U2G GI.NESTE (Cil.) ci KUNSTLERiJ.i. — Les sphérules trophoplasmiques des infu- soires ciliés 907 GODCHOT (xM.vRCEL). — Sur quelques dé- rivés de l'ocloliydrure d'anihracène et sur le perhvdrure d'anihracène 1028 GODCHOT (M.) et .lUNGFLEISCII (E.j.— Sur le dilaclidc droit m GOLDZIIIER (Ch.vulks). — Un critérium pour l'application de la loi de la niur- lalité de Goniperlz-Makcham.*. G77 GOSSOT et LIOUVILLE. — Une partie du Prix extraordinaire de six mille francs (Navigation! leur est attribuée 10G7 GOUPIL et CIIARRIX. — Physiologie du placenta 391 GOURDON ( Eknest). — Les roches érup- tives grenues de la Terre de Graham recueillies par l'expédition antarc- tique ilu D' Cliarcot rj3(i GOURÉ DE VILLE.MOXTÉE ( G.). — Con- Iribulion à l'étude des diélectrii|ups liquides 1 79 — AVrrt/a relatifs à cette commuiucation. io5(J (iOUY. — Le prix La Caze ( Physique) lui est décerné 1 o8.i — Une médaille Berthelot lui est di>- cernée 1 rj6 GRAND'JiURY. — Sur les graines de Sjj/iefioptcris, sur l'allribution des Cctlo/iospermum et sur l'extrême va- riété des " graines de fougère >• 812 (iR.XNDIDIER (A.) présente la carte de la Russie d'Europe au deux-millionième dressée par .M. le colonel Jules dcScliO' kalsh 94 GRAVIER (CuARLiis). — Sur un prétendu cas de reproduction par bourgeonne- ment chez les Annélides Polychètes. 9o5 — Le prix Savigny (Analomie el Zoologie) lui est décerné 1 109 TABLE DES AUTEURS. 3o3 MM. Pacos. GUIGNARD (V.)- — Nouvelle mélliode de syiitlièsc d'alcools monoatomiqiies et polyalomiqucs i î GUÉIÎIIÀRD ( AoniEN). — Reclierelics sur l'irradiation 4'^o — De l'importance du rôle de l'irradiation eu speftro-photoi,'rapliie IG:». — Vérifications expérimentales de la forme ondulatoire de la l'onction pho- to^rapiuque ijt) — Errata relatifs à cotte comnmiùcation. ()36 GUÉGUEN (F.). — Sur la structure et l'évolution du i{//rrcorf««« cellare . . . S iG GUÉPIN (A.) adresse une jNote sur le « Traitement rationnel de l'hypcr- tropliic prostatique sénile » S;'', GUICHARD (O- — Sur les proiiriétés iiifniilésimales de l'espace non-eucli- dien 170 — Sur la déformation des quadriques. 982 GUIGNARD a.. I. — Sur l'e\istence dans le Sureau noir d'un compose fournissant de l'acide cyanliydrique 16 — Sur l'existence, dans certains Gro- seilliers, d'un composé fournissant de l'acide cyanhydrique 44** — Quelques faits relatifs à l'histoire de l'émulsine; existence générale de ce ferment chez les Orchidées 63" — Nouvelles observations sur la forma- tion et les variations quantitatives du principe cyanhydrique du Sureau noir 1 193 GUIGNAUD ( L.) et HOUDAS (.1.). - Sur la nature du glncoside cyanhydrique du Sureau noir 2 16 GUILLAUME (.J.). — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon (équalorial Brunner de o"',iC d'ou- M\l. Pagos. vertnre) pendant le ]>remier trimestre de 1 905 1 20S (iUlLLEMARD (11.) et MOOG ( IL). — lu- flueuee des hautes altitudes sur la nulrition générale 84) GUILLEMINO'T (H.). — Étude des côtes par l'orthodiascopic s-iî — Élude du diaphragme par l'orlhcidias- copie 281 GUUXEMINOT (ILj. — Une mention lui est attribuée dans le concours du prix Montyon (Médecineel Chirurgie). 1 1 1 > GriLLET(LÉox ). — Constitution et pro- priétés des aciers à l'aluminium 3') — (Jomparaisons des propriétés, essais et classirication des aciers ternaires. 107 — Constitution des alliages cuivre-aluuii- ninni [64 GUILLIKRMOND ( A.i. -Contribution à l'étude cytologiquo des Cyanophy- cées 427 GUNTZ. — Sur un nouveau mode de pré- paration du barvum 1240 GUYE (Pnit.ipi>K-A.'i et PINTZA fALiîx.i — Densités de l'antiydride carbo- nique, du gaz anmioniac et du pro- towde d'azote ■) i GUVE (PniLiPi>E-A.)et DAVILAlCii. ). — Densité de l'oxyde azotique; |)oids atomique de l'azote ^^26 GUVON. — Rapports sur les concours : du prix Montyon ( Médecine et Chi- rurgie) iiii — Du [U'ix Rarbier (Médecine et Chi- rurgie) 1 1 i(J — Du (irix Godard (Médecine et Chi- rurgie j '■ 1 1 1*) GUYOU. — Rapport sur le concours du prix Gay (Géographie) 1077 H IIACHET-SOUPLET (P.) adresse une Note sur « Un nouveau procédé expéri- mental en Psychologie zoologique ». i5) HACKSPILL( 1,.). — Sur une nouvelle pré- paration du rubidium et du CiPsium.. . lofi HADAMARD. — Remarque au sujet d'une Note de M. Gyôzo Zeinplc'n 7 1 3 IIALLER ( k..). — Sur les acides campho- acétique et p-camphopropiouique. ... i3 — Rapport sur le concours du prix Jecker ( Chimie 1 1087 IIALLEIÎ (A.) et BLANC (G.j. — Sur des dérivés à fonction mixte de l'acide cauipholique droit et sur la p-cam- pholide 697 IIALLER (A.) et PADOVA. — Sur des dé- rivés benzylidéniciues de l'anthrone on authranol 857 IIALLEZ fP.vuL). — Rhéotropisino de quelqnes Ilydro'ides polysiphonés. . . 727 — Rhéotropisme de quelques Hydroïdcs monosiphonés et des liuguta 840 Pages. MM. ''°' TABLE DES AUTEURS MM. HA.MONET(J.-L.;._ Synthèses dans la série^ de l'hoptanetriol symétrique HAUG ( ÉM.LE ,. - Sur là VlnVcture' géolo- gique du Sahara central '. . - Sur les fossiles dévoniens de'rAhe'net 3-4 occidental laite. i-ecueillis par iM. Noël Vil- HÉBEKT (Alex.) etCHAR.ABOT (Eu'g ) - Consommation de produits odorants pendant 1 accomplissement des fonc- tions de la fleur HECKEL (Édoi:ard ). - Sur une variation importante du tubercule du .Solanium Mni^hn Sohlecilt.. HELBRONNEIUP.). -SuVies'lnangula:' tions geodésiques complémentaires des hautes régions des Alpes fran- HRV.Qif.Vi'/"!-?'^'"'' campagne ) H£.MSALtCH,G.-A.)._ Sur les spectres respect, s des dilTérentes phases de 1 étincelle oscillante.. HENXEGUV,F.,-LeprhSer;.;;;Mé: HENR ,v,çTon). -Le prix Philipeaux „P <'J'y?'oJog'e) lui est décerné.. . HER&ESELL, H.). -L'exploration de ra't: mosphere libre au-dessus dp l'Océan Atlantique, au nord des régions tropi- cales, abord du yacht de S. A S le u^^ur.'"'"'''''''"^'™''coen.<,o5... ' ' HÉR SSEY (H.). - Sur la'../^,;;. V;,' glucoside cyanhydrique cristallisé re- 772 1227 I 1 3o tiré des feuilles du Laurier-ceri'^e HINRICHS(G.-D.) adresse une N^teTsu;- le nouveau poids atomique probable cie I azote > HOGGE (ALBEnr;.' - Le' 'prix' Godard (Médecine et Chirurgie) lui est dé cerné '' ' 97o|HOUDAS (J.; et GUIGNARD a.V ':: Sui- a nature du glucoside cyanhydrique au Sureau noir . HOULLEVJGUE (L. , et' PASsV Vil V 'Il Propriétés magiiéto-opiiques du' fer lonoplastique.. IlOULLIER.- De rinfluence 'des 'pluies estivales sur le débit des sources de plaines.. . . HUGOKC). _ Ac't'ion'dù sur le tribromure et pliosphore HUGOUNE.V0,L.,et'.Mo'R'EL'('A;.BEr;.'. - Roelierches sur la formation de HUNGER (F.-VV.-T.) adresse une « Noul velle théorie sur l'étiologie 'de la Nielle des feuilles de Tabac « HUSSO.V (Edouard;. - Recherché 'des intégrales algébriques dans le mou- vement d'un corps solide pesant au- tour d un point fixe - Sur un théorème de M. PoincàréVrela- tivement au mouvement d'un solide pesant Pages. Ô'Jf) ■-> !(') gaz ammoniac Je triiodure de 113') H,',H 79' 100 821 ITSVANFFKoE). _ Le prix Thore , Botanique; lui est décerné 1108 JANSSEX. - Sur léolipse solaire totale du 3o août 1905 o, -Observation de Teclipse "i;t'ai;"du ^oaout '9o5àAlcosebre(E,«pagne). - Sur la création d'une .Vssociation in- J4UBFRtT P°';''''''^'"''«^«'^'ai'-es. JAU/fÏt fï ''''^''°''"'"'^«"''y'J'■e••• JAUBEliT MosEPH) et DE LA VAULX ( IlExnv,.- Sur les observations mé- leoro ogiques faites;. Constantine pen- dant l'eclipse du 3o août. 903.. _ 5G9 572 I2'i3 J JAVAL (Adolphe 1. _ Une citation lui est accordée dans le Concours du prix Montyon , .Médecine et Chirurgie, . . . , ,, ', .IEHL(DomKK -Observation de Téclipse 273 L LACROIX (A.). — Sur le tremblement de terre ressenti le 8 septembre à Stromboli et sur l'étal actuel de ce volcan 575 — Les syéniles népliéliniques des iles de Los (Guinée française) 984 — Sur un nouveau type pétrographique représentant la forme de profondeur de certaines leucotéphrites de la Somma 1188 LAGATU(H.). —Classification et nomen- clature des terres arables d'après leur constitution minéralogique (agri- cole) 363 L.\IGXEL-LAVASTINE ( Maxime ). — Une citation lui est accordée dans le con- cours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) m J LAINE (E.) et MÏJNTZ. — Recherches sur la nutrification intensive SOi LALLEMAND. — Le prix Poncelet (Mé- canique) lui est décerné loGG LAMIiERT (P.). — Sur le spectre d'ab- sorption des sels manganeux 3^7 LANDERER (.L-J.j. — Sur la lumière po- larisée de la couronne solaire SSg C. R., 190,5, 2' Semestre. (T. CVLI.) LAXDRIEU (Ph.). — Thermochimie des hydrazones 358 LANNELONGUE. — Rapport sur le con- cours du prix du baron Larrey (Mé- decine et Chirurgie) "19 LAPICQUE (L.). — Ethnogénie des Dra- vidiens : Prédravidien de type nègre et Protodravidien de type blanc 124 LAPICQUE (M. et M"""). — Une partie du prix Lallemand (Physiologie) leur est attribuée ii3i L.APPAREM(A. de). — Lévohili(.ii du relief terrestre 808 — Rapport sur le concours du prix Alhunibert (.Minéralogie et Géologie;. loijS LARGUIER DES BAXCELS. — Activation du suc pancréatique pur sous l'in- fluence combinée des colloïdes et des électrolvles LAUDET (G')elG.\UMOXT (L.). - Sur un mégaphone LAURENT (J.). — Une partie du prix Montyon (Physiologie) lui est aiiii- Iniée LAVAUX (JA.MES). — Errata relatifs à une ciiinmuiiicalion du 2 janvier igoj no .41 319 1126 i3o6 MM. TABLE DES AUTEURS. Pages. sur la séiiarationde trois dimétliylan- Ihracenes obtenus dans l'action du chlorure de méthylène et du chlo- rure d'aluminium sur le toluène. ... 79 — Action du télrabromure d'acétylène et du chlorure d'aluminium sur le toluène 204 — Etude sur la constitution du dipara- ditolyléthane dissymétrique, du di- hydrure de 2.7.9 'o tétraméthylan- thracène et du 2.7 diméthylanthra- cène ". 354 LAVER.\N (.\.). — Sur le traitement des irypanosomiases par l'acide arsénieux et le tr\paTirolh 91 — Sur une hémogrégarine des ger- boises "l... 295 — Contribution à l'étude de la répartition des mouches tsétsé dans l'Ouest afri- cain français et dans l'État indépen- dant du Congo 90g — De l'identité du Surra et de la Mbori. 1204 — Rapports sur les concours : du prix Bréant (Médecine et Chirurgie) 1117 — Du prix Bellion (Médecine et Chi- rurgie) 1 119 LAVER.^N' (A.) et LUCET. - Doux hématozoaires de la perdrix et du dindon 673 LEBE.\U(Paul). — Étude d'un cuprosi- licium industriel 889 — Sur un nouveau composé : le fluorure de brome BrF' 1018 — Le prix Bordin (Sciences physiques) lui est décerné 1093 — Une mcdaille Berthelot lui est dé- cernée ii36 LEBESGUE (H.). — Sur la divergence et la convergence non-uniforme des sé- ries de Fourier 873 LEBON envoie un travail permettant de reconnaître rapidement si un nombre est premier 78 LE CADET (G.). — Mesures de l'inten- sité du champ électrique terrestre et de l'ionisation de l'atmosphère pen- dant l'éclipsé totale de Soleil du 3o août 1905 926 LEC.AHME (Jean) et BERTR.AND (Ga- briel). — Sur l'état de la matière au voisinage du point critique 820 LECLERE (E.) adresse un Mémoire « Sur le mouvement dans les milieux homo- gènes a 524 MM. l'ajes. LE COUPPEV DE LA FOREST et M.4RTEL (.A.). — Sur Fontaine-l'Evéque et les abîmes du Plan de Canjuers (Var) io53 LEDOUX (P.). — Sur la régénération de la radicule lésée 264 LEDUC (.4XVT0LK). — Un prix Wilde lui est décerné 1 1 37 — Une médaille Berthelot lui est dé- cernée 1 1 36 LEDUC (Stéphane). — Germination et croissance de la cellule artificielle.. . 280 LEENH.\»DT (Ch.). — Sur la vitesse de cristallisation des solutions sursatu- rées 188 LEFÈVRE ( JiLES). — Sur le développe- ment des plantes vertes à la lumière, en l'absence complète de gaz carbo- nique, dans un sol artificiel conte- nant des amides 211 — Nouvelles recherches sur le dévelop- pement des plantes vertes, en inani- tion de gaz carbonique, dans un sol artificiel amidé 664 — Sur l'accroissement du poids sec des plantes vertes développées à la lu- mière, en inanition de gaz carbo- nique, dans un sol artificiel amidé.. . 834 — Premiers essais sur l'influence de la lumière dans le développement des plantes vertes, sans gaz carbonique, en sol artificiel amidé io35 — Une partie du prix Montyon (Physio- logie ) lui est décernée 1 126 LEFR.\jS'C( A.). — Examen d'un pli cacheté contenant l'indication du moyen de diriger à distance, au moyen de la té- légraphie sans fil, tout appareil muni d'un moteur sur terre et sur mer.. 648 LEFR.VNC ( .Uarcel-Fernand-Henri-Dé- siRÉ). — Une partie du prix Félix Rivot lui est attribuée 1144 LEGEXDRE ( R.). — Nature pathologique des canalicules de Holmgren des cel- lules nerveuses 1265 LÉGER (L.) et DUBOSCQ (0.). — Les Eccrinides, nouveau groupe de Pro- tophytes parasites 425 LEMOINE. — Rapport sur le concours du - prix La Caze (Chimie) 1090 LEMOULT (P.). — Sur quelques nou- veaux dérivés de l'acide phosphorique pentabasique 1241 LÉPINE (R.) et BOULUD. — Sur la ré- TABLE DES MM. Pages. parlitioii des matières sucrées entre le pl;isnia et les globules du sang. . . lyS — Sur l'acidité glycuronique du sang. . . 453 LE PLAY (Albeiit). — Un prix Monlyon (Médecine et Chirurgie) lui est dé- cerné 1110 LE PLAY (Albert) et CILXRKIN. - Fixa- lion des substances chimiques sur des cellules vivantes yS — Les poisons intestinaux (actions, va- riations, répartition, nature, modes de défense ) 1 36 LEROUX (Henri). — Sur la décahydro- naphtylcélone-P et la décahydionaph- tylamine-^ 4*' — Sur le décahydroiiaplitol-a et l'octo- hydrure de naphtaline A 953 LESAGE (L.) et FOSSE (R.). — Basicité de l'oxygène pyranique. Combinaisons halogénées du dinaphtopyryle iivec les métaux et les métalloïdes 625 LESER (Georgijs). — Sur l'acétylcyclo- hexanone io32 LESPIEAU. — Synthèse de la laclone de l'acide érythrique 4^ LEVADITl (C). — Sur un nouveau Fla- gellé parasite du Boinbj .>: rnori { Her- petomonai bomhycis) 63 1 LEVY (Maurice). — Rapports sur les concours : du prix Montyon (Méca- nique) io65 — Du prixFourneyron (Mécanique) .... io66 — Du prix Poncclet (Mécanique) in66 — Du prix Wilde 1 1 37 — Est désigné pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique 584 — Est élu membre de la Commission administrative pour 1906 1181 LÉVY (.Michel). — Présente à l'Académie la deuxième édition de la Carte géo- logique de la France à l'échelle du millionième lioy — Rapport sur le concours du prix De- lesse (Minéralogie et Géologie) 1095 Voir MICHEL-LÉVY. LIBERT ( Lucien ). — Sur le phénomène des ombres volantes âi 3 LIEBEN ( AnoLPHE). — La médaille Lavoi- sier lui est décernée 1 1 36 — Une médaille Bcriholot lui est décernée. 11 39 LINDEN (M"" Maria vo.x). - L'assimila- AUTEURS. 1 307 MM. P^iges. lion de l'acide carbonique par les • chrysalides de Lépidoptères i258 LINDETet AMMANN (L.). - Influence des éléments de la farine bise sur l'extrac- tion du gluten et sur la panification.. 56 LIOUVILLE et GOSSOT. — Une partie du Prix extraordinaire de six mille francs (Navigation) leur est attribuée 1067 LOCQUL\'(René) et BOUVEAULT (L.). - Sur la synthèsed'une nouvelle leucine. ii5 LODIN (A.). — Observations sur le mode do formation des amas blendeux en- caissés dans les terrains stratifiés . . . 339 LOEVVy. — Nouvelle méthode pour la dé- teimination directe de la réfraction à toutes les hauteurs 157 — Étude de la réfraction à toutes les hau- teurs. Formules relatives à la déier- minalion des coordonnées des astres. 289 — Éclip.se de Soleil du 3o août 1905 ob- servée à Paris 446 — Sur le premier Volume du « Catalogue photographique du Ciel » publié par l'Observatoire de Bordeaux 573 — Rapport sur le concours du prix G. do Pontécoulant (Astronomie) 1074 LOISEL (Gustave). — Expériences sur la toxicité des œufs 730 — Toxicité du liquide séminal et considé- rations générales sur la toxicité des produits génitaux 910 LOISO.X (Eomonu). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix .Montycm (Médecine et Chirurgie) ... 1 114 LORTET fait hommage à r.\cadémie de la deuxième série de son Ouvrage inti- tulé : « La Faune momifiée de l'an- cienne Egypte ) 703 LUBI.MEXKO(W.). — Sur la sensibilité de l'appiireil chloruphyllien des plantes onibiii|ihnbes et oiiibruphiles 535 LUCAS-CllAMPIONNIÉliE 1 .1 ). — Trailc- tement des fractures par le mouve- ment 95 LUCET et LAVER.\N (A.). — Deux héma- tozoaires de la perdrix el du dindon. 673 LUMIÈRE (AtGiSTE), LUMIÈRE (L.) et CIIEVROTIER (.!.). — Sur la prépara- tion et les |iropriétés d'extraits pro- loplasmiques clos globules du sang. . . 1 42 LUTZ (L./. — Une partie du prix Mon- tagne (Botanique) lui est attritjuée.. . 1104 i3o8 TABLE DES AUTEURS. M MM. Pages. MACE (E.). — De la décomposition des albuminoïdes par les Cladotlirix (Ac- tiiiomyces) 1 4; MAHEU (Jacques). — Sur l'existence de laticiléres à caoutchouc dans un genre de Ménispermacées : Tinomiscium Miers 958 MAIGNON. — Le prix Pourat (Physiologie) hii est décerné i ija MAILIL\T Cit.). — Sur l'éclipsé de Soleil du 3o août igoâ 458 MAILHE (A.). —Sur l'hydrogénation des cétoxinies. Synthèse d'araines nou- velles 11,3 MAILHE (A.) et SABATIEK (Paul). — Synthèse des trois diméthylcyclo- he\anols tertiaires el des hydrocar- bures qui s'y rattachent ao — Dédoublement catalytiquo des dérives monochlorés forméniques au contact des chlorures méiallique.s anhydies.. '.iSS — Sur une réaction secondaire des com- posés halogènes organo-magnésiens. . 298 MAILLARD. — Sur la trombe du 4 juil- let 1905 dans l'Orléanais -\i MAILL.VRD (L.-C). — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est dé- cerné I I I o MAILLET (Ed.). — Sur les nombres trans- cendants 418 MAIRE DE LA VILLE D'AURILLAC (M. le) informe l'Académie d'un projet de monument à la mémoire à' Emile Dii- daux et demande à M. le Présidcnl de l'Académie de vouloir bien faire partie du (.lomité d'honneur 41S MALASSEZ (Jean). — Surla différence de potentiel sous laquelle soûl produits les rayons cathodiques 884 MAL.4SSEZ (L.). — Sur le pouvoir gros- sissant des objectifs microscopiques, sa définition 880 — Évaluation du pouvoir grossissant des objectifs microscopiques 1004 MALÉCOT (L.) adresse des « Notes complé- mentaires sur la Navigation aérienne». 539 MALFITANO (G.). — Sur les unités physiques de la matière albuminoïde et sur le rôle do la chaux dans leur coagulation 5o3 — Sur la composition du eoUo'ide hydro- chloroferrique en rapport avec la teneur en HCl du liquide intermicel- laire 680 — Sur la composition du collo'i'de liydro- ehloroferriquo en fonction de la teneur en IICI du liquide intermicellaire 660 — Sur l'influence des sels intimement liés aux albumino'ides et aux matièies diastasiques dans la proléolyse 912 MALHERBE (Albert). - Un prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 1 1 10 M.-VQUENXE (L.). — Sur la dessiccation absolue des matières végétales 609 MARAGE. — Contribution à l'étude de l'organe de Corti -32 — Pourquoi certains sourds-muets enten- dent mieux les sons graves que les sons aigus ^80 MAHAIS DE BEAUCH.\MP (P.). - Sur l'organe rétro-cérébral de certains Rotifères g6i .\L\RCEAU (F.). - Sur la production de travail mécanique par les muscles ad- ducteurs des Acé[)hales 278 — Sur la structure des muscles du mau- t;_-au des Céphalopodes en rapport avec leur mode de contraction 279 iM.\HCHIS. — Une partie du prix Saiutour lui est attribuée 1 iSo JIARIE (.\.). — Produit toxique extrait de la substance cérébrale 3g4 ILARIX. — Une mention très honorable lui est accordée dans le concours du prix du baron Larrey (Médecine el Chirurgie) mg M.\RTEL lE.-A.,). — Sur une nouvelle exploration du gouffre du Trou- de- Souci (Côte-d'Or) 227 M.\RTEL (E.-A.) et LE COUPPEY DE LA FOREST. — Sur Fonlaine-l'Evéque el lesabîmesdu Plan de Canjuers( Var) io53 -MARTEL. — Une partie du prix Bréant (Médecine et Chirurgie) lui est atiri- Iniée 1117 M.\SC.\RT. — Le régime des contre-alizés. 452 — Fait hommage de deux Volumes et d'un Fascicule des « Annales du Bureau cenlraKmétéorologique » 61 3 TABLE DES AUTEURS. i3o9 MM. Pages. MASSENET. — Le prix Tchihatchef lui est décerné '°^<' MATIGXON (Camille). — Tliermoehimie du néodyme 53 — Les sulfates de samarium '23o MATIGXON ( C.) et TRAXNt )Y ( R.). — Sur la préparation des composés binaires des métau.x par l'aluminotliermie 190 MAUPEOU D'ABLEIGES (de). — Une somme de mille francs lui est attri- buée sur les arrérages du prix Plumey (Navigation) '071 aL^UR.\lN (Ch.). — Sur le mécanisme de production et la nature des pulvéri- sations cathodiques '223 MAUIUCE. — Le prix Plumey (Navigation) lui est décerné '069 MAYER et PETIT (P.). — Sur quelques réactions de la résine de gaïae 19^ MAYET. — Sur l'inoculation du cancer . . 1265 MECQUENEM (de). ^ Le gisement de Ver- tébrés fossiles de Maragba 924 MERLU. — Une partie du prix extraor- dinaire de six mille francs (Navigation) lui est attribuée '069 MESLIN (Georges). — Mesure de coeffi- cients d'aima!itatio;i et élude du champ magnétique 102 MESLIN (GiîonGES). — Sur l'éclipsé du 3o août 1905 et sur la polarisation de la couronne solaire 49^ — Sur la coexistence du paramagnétisme et du diamagnétisme dans un même cristal 1006 MESN.\GER. — Le prix Montyon (Méca- nique) lui est décerné. io63 MESNTL (F.) et CAULLERY (,M.). - Com- paraison des cycles évolutifs des Or- tboneclides et des Dicyémides 774 MICHEL-LEVV (Albert).'— Sur l'exis- tence des couches à Clyménies dans le Plateau central (Morvan) 69-2 — Examen pélrograjihique de quelques roches volcaniques des lies Tuamolou et de l'ile Pitcairn «9^ Voir LÉVV (Michel ). MILLER (G.-A.i. —Groupes contenanl[)lu- sieurs opérations de l'ordre deuxième. 591 MILLOCIIAU (G.). — Sur l'observation de l'éclipsé totale du 3o août igoS à Al- cosel)re ( Espagne ) 586 — Sur l'observation de l'éclipsé totale du 3o août rgoî à Alcosebre (Espagne).. 8i5 — Une médaille Janssen lui est décernée. 1077 MM. Pages. MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE (M. le) adresse une ampliation du décret approuvant l'élection de M. P. Curie dans la Section de Physique, à la place laissée vacante par le décès de M. J. Potier 81 — Communique à l'Académie deux Rap- ports relatifs aux tremblements de terre de igoS en Sicile et en Calabre. 555 MOISSAN (H.) fait hommage du fasci- cule II (t. II) et du fascicule II (t. IV) de son « Traité de (Jbimie minérale ». 527 — Sur la distillation du cuivre 853 — Sur la distillation de l'or, des alliages d'or et de cuivre, d'or et d'étain et sur une nouvelle préparation du pourpre de Cassius 977 — Rapport sur les concours : du [>rix Cahours ( Chimie) 1088 — Du prix Bordin (Sciences phjsique>^). 1093 MOLLIARD. — Culture pure des plantes vertes dans une atmosphère coùfînée, en présence de matières organiques. 389 MONPILLÂRD (F.). — Méthode pour éta- blir des écrans colorés, destinés à isoler certains groupes de radiations spéciales 3 ' MONTANGElîAND et BOURGET. — Note préliminaire sur l'observation de l'é- clipse totale de Soleil du 3o août 1905, observée à Guelma 6i4 MOOG (R.) et GUILLEMARD (H.). — In- fluence.des hautes altitudes sur la nutrition générale 843 MORE.VU (G.). — Sur les mobilités des ions des vapeurs salines 1225 MOREL (Albert) et HUGOUNENQ (L.). — Recherches sur la formation de riiémoglo'.iine chez l'embryon 8|8 MOUTON (H.) et COTTON (A.). - Sur le phénomène de Majorana 317 — Sur la biréfringence magnétique. Nou- veaux liquides actifs 349 MOUREAUX (Th.). — Sur l'influence de l'éclipsé solaire du 3o août igo5 sur le champ magnétique terrestre à Paris. 47' — Trombe du 28 août igo5 à Saint-Maur et à Champiguy (Seine) 5io — L'aurore boréale du i5 novembre et les perturbations magnétiques des 12 et 1 5 novembre 849 MOUREU (Charles). — Réfraction molé- culaire et dispersion moléculaire des composés à fonction acétylénique 892 [3 lO TABLE DES AUTEURS. MM. 1 MOUIIEU (Charles) et VALEUR (Armand). — Sur la spartéino. Action de i'iorliire d'(Hhyle — Sur la spartéine.Caraclère symétrique de la molécule — Sur la spartéine. Hydrates de métlui- diméthyl- et triméthylspartéinium. . — Sur la constitution de la spartéine. . . . MOYEiMarcel). — Observation de l'écIipse du 3o août 1905, à .\lealade Cliisbert ( Espagne) 'âges. 19 2()I 3-28 i5S âges MM. l'i .\IUXTZ et LAINE (E.). — Recherclies sur la nulritieation intensive S6i MURGOCI (G. -M.). - Coiilribuiion à la tectonique des Carpathes méridio- nales -I — Sur l'existence d'une grande nappe de recouvrement dans les Carpathes njé- ridionales 337 — Sur l'âge de la grande nappe de char- riage des Carpathes méridionales. 169 NÉGRIS (Pli.). — Émersion crétacée en Grèce çiiS NICKLÈS f IlE.NÉ). — Sur la découverte do la houille à Abaucourt (Meurthe-et- Mosello I 66 NIMIER (IL). — Le prix du baron Larrey (Médecine et Chirurgie) lui est dé- cerné Il Kl NOBÉCOURT (P.). - Une citation lui est attribuée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1 1 1 > XODOX ('Albert). — Disposition nouvelle permettant d'obtenir une image mono- chromatique des sources lumineuses. NOËL (E.). — Sur l'orientation que prend un corps allongé pouvant rouler sur les fonds dans un courant liquide . . . NORDM.VNX (Charles). — Sur certaines expériences relatives à l'ionisation de l'atmosphère, exécutées en Algérie à l'occasion de l'éclipsé totale du 3o août 1905 lOIO 968 945 CECHSXER DE CO.MNCK et CH.VUVEXET. — •\ction du glucose sur l'acide sélé- nieux OXI.MUS. — Le prix Dusgate (.Médecine et Chirurgie) lui est décerné OSMOND (F.), et CARTAUD(G.). - Les figures de pression ou de percussion o I2d4 sur les métaux plastiques cristallisés. 122 (iSMOXD (F.) et FRÉ.MUM (Ch.V — Les propriétés mécaniques du fer en cris- taux isolés 36i OUVRARD (L.). — Sur les chloroborates de calcium 3ji — Sur les bromoborates de calcium 1022 I' P.\DÈ ( IL). — Sur la convergence de la Table des réduites d'une fraction ra- tionnelle 24 1 — Sur les réduites d'une certaine caté- gorie de fonctions 708 — Sur les développements en fractions continues de la fraction F(/(, i, //, u) et la généralisation de la théorie des fonctions sphériques 819 — Sur la convergence des fractions continues régulières de la fonclion F(/i, I, //', II) et de ses (iégénéres- eences 997 PADOVA et HALLER (A.). —Sur des dé- rivés benzylidéniques de l'anlhrone ou anthranol 837 PAGXIEZ ( Pu.) et CAMUS ( .Ie\n). — Re- cherches sur les acides gras. Lé- sions expérimentales 737 PAIXLEVÈ (Pai'l). — Sur les lois du frot- tement de glissement 401 — Sur les lois du frottement de glisse- ment 546 PAPILLAULT et CAPITAN. - Ideuiifica- tion du cadavre de l'amiral américain Paul Jones ii3 ans après sa mort.... 218 TABLE DES MM. PaRes. PANSIOT (A.). — Sur le jour sidéral 34^ PASSA (H.), et HOULLEVIGUE (L.). — Propriélés magnélo-optiques du fer ionoplastique • 29 PAULESCO ( N. -(',.)• — La rate et la sécré- tion biliaire 846 PAULIN et K1LL\N adressent une dépêche relative à' une secousse sismique res- sentie à Grenoble le 9 juillet 1905... ii5 — Le 24 juillet 285 — Le 1 3 août 4oo — Le S septembre 5 14 — Le 8 décembre io55 PELLAT (Henri). — Action d'un cliamp magnétique sur les rayons de Gold- stein ( Kanalstralilen) 1008 PERRIEK (Edm. ). — Rapport sur le concours du prix Savigny (Anatomie et Zoologie ) 1 1 og PERIiOTIX. — Un prix de douze mille francs lui est décerné sur les arré- rages du prix Pierre Guzman (Astro- nomie) 1 07 1 PETIT (P.) et MAYER. — Sur quelques réactions de la résine do gaïac 193 PETIT (P.). — Quelques actions liqué- fiante*; et saocliarifiantes sur l'empois d'amidon 1247 PHISAUX. (C). — Sur la présence de venin dans les œufs d'abeilles 273 PICARD (Emile). — Sur une inégalité re- lative à la connexion linéaire et sur le calcul du genre numérique d'une sur- face algébrique 5 — Fait hommage du Tome II de la « Cor- respondance d'Hermite et de Stielljes » publiée par B. BaiUaud et H. Bour- gel 6 1 3 — Fait hommage à l'Académie d'un Vo- lume ayant pour titre : « La Science moderne el son état actuel » 705 — Rapport sur le concours du prix Fran- cœur (Géométrie) io65 PICKERIXG rWiLi.iAM-HENRï). — Le prix Lalando ( Astronomie) lui est décerné. 1072 PICTET (A.MÉ) et BACORESCO (A.). — Sur l'isost[ ychnino 562 PIETTE (Édoi ard). — Une partie du prix Saintour lui est attribuée 1 139 PIETTRE et VILA. — Errata relatifs à une AUTEURS. l3ll MM. Pages, communication du 26 juin igoS sur l'oxyhémoglobine de cobaye 80 — De la nature des pigments du sang. . . 734 — L'hématine cristallisée 1041 PIGEON (Léon). — Sur un stéréoscope dièdre à grand champ, à miroir bis- secteur 247 — Sur les rôles respectifs de l'accommo- dation et de la convergence dans la vision binoculaire 372 PILTSCHIKOFF. — Sur la polarisation du ciel pendant l'éclipsé du Soleil 472 — Errata relatifs à cette communication. 792 PINTZA (Alex.\ndre ) el GUYE ( Philippe- A.). — Densités de l'anhydride car- bonique, du gaz ammoniac et du pro- toxyde d'azote 5i PITTARD (EuGÈNK). — Analyse de quelques grandeurs du corps de l'homme et de la femme chez les Tsi- ganes 665 PIZON ( Antoine ). — Recherches sur une prétendue ovulase des spermato- zoïdes Qf'S PLATANL\.(G.\ETANo)etPLAT.L\IA (Gio- vanni). — Effets magnétiques de la fomlro sur les roches volcaniques. . . 974 POINCARÉ (II.j. — Rapport sur un Mé- moire de M. Racheiier intitulé : « Les probabilités continues » 647 — Rapports sur les concours du prix Da- moiseau (Astronomie) 1076 — Du prix l'élit d'Ormoy (Sciences mathé- matiques). ' >4o PORCHER (Ch.). — Sur l'origine du lac- tose. De l'ablation des mamelles chez les femelles en lactation 73 — Sur l'origine du lactose. Des effets des injections de glucose chez les femelles en lactation 467 POZZl-ESCOT (Emm.) adresse une Note intitulée : « De la stérilisation du lièue « 340 PRÉSIDENT DU Vl" CONGRÈS INTERNA- TIONAL DE CHIiMlE (LE) prie l'Aca- démie de vouloir bien se faire repré- senter à ce Congrès, à Rome 936 PRESSAT. — Une partie du prix Rellion (Médecine et Chirurgie) lui est attri - buée • i'58 l'3l2 TABLE DES AUÏEUKS. MM. Pages. I WM. QUENNESSEX (L.). — Sur un iridochln- inniti'ite de polassiiim. Pages. . 258 H RAV.4Z (I..). — Sur la cause du dépéris- sement des vignes de la Tunisie, de l'Algérie el du Midi de la France. . . . "18 RAV.AZ (L.) et HOOS (L.). — Sur le roti- geot de la vigne Bl'iG RAVËAU (Cl. — Sur l'état de la matière au voisinage du point critique 34(i RAYET (G.). — L'éciipso totale de Soleil du 3o août igoO 4<)o RECOURA (A.). — Errata relatifs à une Communication du 19 juin igoS sur un sulfate ferriquo basique 80 — Sur le sulfate ferriquo hydraté. Trans- formations moléculaires 108 REMLINGER. — Une partie du prix Bré- liant (Médecine et (^liirurgie) lui est attribuée 1117 RÉMOUNDOS (Georges). — Sur les lone- tions ayant un nombre fini de bran- ches 618 RENAULD (F.). — Le jirix Desmazières ( Botanique) lui est décerné 1 10 j RENGADE (E.). — Action de l'étliylamine et de l'isubulylamine sur le caesium. 196 RÉPIN (Cil ). — Expériences de lavage mécanique du sang '27 1 lîEY (.L). — Observations d'électricité atmosphérique sur la Terre de Gra- ham S5o lilCHTHOPEX ( Baron de). — Sa mort est annoncée à l'Académie 569 RIESZ ("FitÉDÉRir). — Sur les ensembles discontinus 65o RIXGELM.VNX. — Mesure du travail mé- canique fourni par les bœufs de race limousine 628 — Sur le travail mécanique fourni jiar les moulins à vent 688 RODHAIX (i'iERIlE-FRANÇOIS-XlCOLAs). — Une partie du prix Félix Rivnt lui est attribiu''e ... 1 144 ROGOVSKY (E.). — Sur un [ihénomène de refroidissement observé dans les fils d'argent [ilongés dans l'eau et par- courus par des courants électriques. 62-2 ROOS (L.) et R.\VAZ (L.). — Sur le rou- geot de la vigne 366 ROSEXTHAL (G."). — Une partie du prix Barbier (Médecine et Chirurgie) lui est attribuée i ii5 ROTCH (Lawrence) et TEÎSSEREXC DE BOKT ( Léon). — Sur les preuves di- rectes de l'existence du contre-alizé. 6o5 ROTHSCHILD (Maurice de). — Exiiîora- tion de l'Afrique orientale loBg ROU.K. — Rapport sur le concours du prix BréanI ( .Médecine et Chirurgie). 11 17 SABATIER (Pavl) et MAILHE ( A.). - Syn- thèse des trois dimétliylcyclohexanols tertiaires et des hydrocarbuns qui s'y rattachent 20 — Dédoublement catalytique des dérivés monochlorés formeniques au contact des chlorures métalliques anhydres. 238 — Sur une réaction secondaire des com- posés halogènes orsanomagnésiens.. 298 SABATIER (Pail) et SÈXDEREXS. — Le prix Jecker (Chimie) leur est décerné. 1088 S.\GNAC (G.). — Sur la propagation de In lumière dans un système en trans- lation et sur l'aberration des étoiles. 1220 S.UNT-L.\GER (J.) et AUDIN (Mariis) adressent une Xoie intitulée : n In- fluence des oxydes de manganèse du sol sur la production des éthers dans le vin » 696 SALET. — Observation de l'écliijse totale du 3o août 1905 faite à Robertville ( .\lgérie ) 528 — Observations speclroscopiques faites pendant l'éclipsé totale du 3oaoûti 905. 994 TABLE DES AUTEURS. i3i3 MM. PauRS. S.VUVE (Antoine). — Revendicalioii de priorité au sujel d'un appareil de M. Nodon qui permel d'apercevoir en tout temps les protubérances solaires. 1211J SAVORNIN (.1.). — Sur la tectonique du sud-ouest du Cliott el llodna 784 SAVORNIN fJ.) et FICHEUR (E.). — Sur les terrains tertiaires de i'Ouen- nouglia et de la Medjana (Algérie). . . 1 |8 SCHLŒSING nis (Th.). — Nitrates et ni- trites pour engrais 74^ SCHMITT (Cri.). — Nouveaux dérivés des éthers niésoxaliques 4^ SCHOKALSKV (Jli.es de). — Carte de la Russie d'Europe au deux-millionième. 91 SEILLIÈRE (GA.STON). - Sur l'hydrolyse diastasique de la xvlane 104S SENDERENS. — Une médaille Berllielot lui est décernée ii3'' SENDERENS et S.\BATIER. — Le prix Jecker (Chimie) leur est décerné . . . 108S SEYEWETZ et B.\RDIN. — Action du sul- fite de soude sur l'éthanal 259 SOL.\COLU (Th.). — Sur les fruits iiar- thénocarpiques ^97 SOL"VAY (Ernest). — Errata relatifs à une communication du iô juin 1905 sur le problème dit du travail éta- tique . i")6 SPARRE (de). — Sur !o frottement de glissement 3 10 SPIESS (Camille). — Sur la présence de pigments biliaires chez la sangsue médicmale 333 — Sur l'évolution du foie , 5o6 STANOIÉVITCH (G.-M.). — Paratonnerre à cornes dentelées f>24 STEFANIK (.Milan). — Kecherches spec- troscopiques pendant l'éclipsé du MM. Pages. 3o août 190') à Alcosebre (Espagne). '385 STEFANOVVSKA (.M"^M.). — Sur la crois- sance en poids du poulet 2G9 — Recherches statistiques sur l'évolution de la taille des végétaux 600 STEFANOWSKA (M"« M.) et CHRÉTIEN (Henri). — Recherches statistiques sur l'évolution de la taille du lin. . . . 900 STEKLOFF (W.). — Sur le problème du mouvement d'un ellipsoïde fluide ho- mogène dont toutes les parties s'atti- rent suivant la loi de Newton 999 — Sur le mouvement non stationnaire d'un ellipso'i'de fluide de révolution qui ne change pas sa figure pendant le mouvemeni l'^iS STEPH.\N. — Observation do l'éclipsé de Soleil du 3o août 190"), à l'Observa- toire de Marseille 552 — Observation de l'éclipsé totale de So- leil du 3o août igoS à Guelma (Algé- rie) 579 STERN(M"'L.)etBATTELLI(F.). — Lac- livateur de la philocatalase dans les tissus animaux "39 — Oxydations des substances organiques par le sulfate ferreux en présence d'extraits de tissus animaux 916 — Action modératrice de la catalase sur les oxydations produites par les ex- traits de tissus animaux io44 STODOLKIEWICZ (A.-J.) adresse une Note « Sur une certaine équation dif- férentielle » 408 — Adresse une Note « Sur la théorie des équations différentielles totales » . . . . 473 STOUFF. — Le prix Francœur lui est dé- cerné io65 STUYVAERT. — Sur les coiigruences de cubiques gauches 7^0 T TAFFOUREAU (Edgar). — Sur le coef- ficient d'utilisation des hélicoptères.. 878 TANNERV (Paul). — Le prix Binoux (Histoire des Sciences) lui est dé- cerné ' i3 3 TANRET (Georges). — Sur la genliopi- crine 207 — Sur la genliine ■''-63 TEISSERENC DE BORT (L.). — Vérifica- tion des altitudes barométriques par C. R., 1903, 2" Semestre. T. CXLI. ) la visée directe des ballons-sondes . . i53 TEISSERENC DE BORT ( Léon) et ROTCH (Laurence). — Sur les preuves di- rectes de l'existence du contre-alizé. (>o5 TERMIER (Pierre). — Sur la structure géologique de la (llordillière canta- brique dans la province de Sanlander. 920 — Sur la structure géologique des Pyré- nées occidentales 966 TERROINE (E.-F.) et BIERRY (H.). - 171 l3l 'i TABLE DES MM. l'aies. Sur la mallose du suc pancréatique di- séerélino i i6 THÉ VENIN (Arjiand). — Sur la décou- verte d'Aniphibiens dans le terrain • houiller de Comnientrv iîOS TIIOULET (J.). — Distribution des sédi- ments fins sur le lit océanique Glig TIIOVEUT (,!.). - Détermination de la conductibilité calorifique 717 TIFFENEAU et BÉHAL. — Sur quelques éthers pliénoliques à cliaine pseudo- allylique ArC(CH3) = CH2 596 TIFFENEAU et FOURNEAU. — Errata relatifs à une communication du i3 juin igoS sur quelques oxydes d'éthylène aromatiques monosubsti- tués -9 — Sur quelques oxydes d'étliylène aro- matiques 6O2 TOMMASI (D.^ adresse une Noie « Sur une nouvelle lampe électrique de sûreté » 408 TRANNOY (R.) et .MATIGNON (C). - Sur la préparation des composés bi- AUTEURS. MM. Pages, naires des métaux par l'alumino- thermie iqo TUÉl'IED (Ch.). — Sur les observations de l'éclipsé totale de Soleil du 3o août igoj, faites à Guelma par la mission de l'Observatoire d'Alger 53 1 TRILLAT^.V.). —Propriétés antiseptiques des fumées : essais de désinfection avec les vapeurs dégagées du sucre par la chaleur 21 5 TIIOOST est élu membre de la Commission de contrôle de la circulation moné- taire 749 M. le Président annnonce la mort de M. le baron de Ricinliofen, Corres- pondant étranger 369 TURPAIN (A.). '- Sur une méthode propre à l'étude d'un phénomène lu- mineux d'intensité variable avec le lem|is. Ap[ilicalion à la détermina- tion de la vitesse instantanée d'un miroir tournant et à l'étude de l'étin- celle de Hertz 422 u ULLMANN (G.) adresse une Note « Sur le clignement vibratoire des paupières et les affections rénales » 43 1 — Le clignement vibratoire de< paupières et les affections rénales 5o8 URBAIN (G.). — Sur l'isolement du ler- bium 521 Sur le victorium et la phosphorescence ultra-violette du gadolinium 954 Le prix Hughes (Physique) lui est dé- cerné 1 08 1 Une médaille Berthelot lui est dé- cernée 1 1 36 VAILLANT (P.). — Sur la chaleur spéci- fique des solutions de sulfate de cuivre ()58 VALEUR (Amand) et MOUKEU (Chaules). — Sur la spailéine. Action de l'iodure d'éthyle 49 — Sur la spartéine. Caractère symétrique de la molécule 117 — Sur la spartéine. Hydrates de métliyl-, dimétliyl-et triméthylspartéinium. . . . 2O1 — Sur la constitution de la spartéine. . . . 3>.8 VALLÉE (H. ) et CARRÉ (H.). — Sur l'ané- mie infectieuse du cheval 396 VIDAL (E.j. — Emploi des fusées contre la grêle 98 VIEILLE. — liapport sur le concours du Prix extraordinaire de six mille francs (Navigation) loGO VIGOUROÙX (E.M.). - Sur la réduction des oxydes et sur un nouveau mode de préparation par l'aluminium du composé binaire Si .Mn* 722 — ,\ction du chlorure de silicium sur le fer 828 — .\ction du silicium sur l'aluminium pur; son action sur l'aluminium impur : silicoaluminures 95 1 — Errata relatifs à cette communication. lo'iO — Adresse une Note intitulée : « Remar- ques au sujet d'une Communication TABLE DES AUTEURS. i3i5 MM. Pages. de M. p. Lebeau intitulée : « Étude d'un cuprosilicium industriel >■. Sur certains cuprosiliclunis industriels. ». 1272 VIGUIER (C. ). — Le recul de la bouche chez les Chétopodes 1 32 VILA et PIETTRE. — Errata relatifs à une communication du 26 juin igoS sur l'oxyhémoglobine do cobaye 80 — Do la nature des pigments du sang. . . 734 — L'héraatine cristallisée 104 1 VhNCEiNT. — Une partie du pri.x Bréant (Médecine et Chirurgie) lui est atlri- MM. Pages, buée 1 1 ' 7 VIOLLE (J.). — Mesures actinométriques effectuées pendant l'éclipsé du 3o aoûl 1905 447 — Sur un étalon de lumière 1 188 — Rapports sur les concours : du |irix Hébert (Physique) 1080 — Du prix Gaston Planté (Physi(iuo). . . 1082 VOISIN (Jules). — Une partie du prix Lallemand ( Physiologie ) lui est attri- buée 1 1 3 1 W WALLERAKT (Fred). —Sur un nouveau cas de mériédrie à symétrie restreinte et sur les macles oetaédriques 72G — Sur la constitution des corps cristal- lisés 768 WARCOLLIER ( G. ). — Cause de la pré- sence de quantités anormales d'ami- don dans les pommes meurtries 4o5 WEIL (E.MiLii-P.;. — Élude du sang dans un cas d'hémophilie 6o3 — Sérothérapie de l'Iiémophilie IÎ67 WEISS (PiEttRE) et KUNZ (J.). — Varia- tions thermiques de l'aimantation de la pyrrliolinc et de ses ;.^roupements cristallins 182 — L'hyslérèse d'aimantation de la pyrrho- tine 245 WIEGAND (Karl) adresse plusieurs Mémoires « Sur le système du monde » et « Sur la navigation aérienne »... 791 WINTREBERT ( P. ). — Sur l'indépendance de la métamorphose vis-à-vis du sys- tème nerveux chez les Batraciens. . 1262 WOLFF ("J.). — Sur quelques composés minéraux qui peuvent jouer le rijle de la diaslase liquéfiante du malt. . . 1046 ZEILLER (R.,). — Observations relatives à une Note de M. Nicklès ZEMPLÉN (Gïiizb). — Sur l'impossibilité des ondes de choc négatives dans les gaz ZERVOS. — Sur le problème de Monge.. 68 710 5oi ZOGRAF (Nicolas de). — • La calotte cervi- cale chez les Nauplius de I ' Jrtemla saliiiii 903 ZORETTI. — Sur le développement d'une fonction analytique uniforme en pro- duit infini 753 atUTHIFR-VILLARS, IMPRISIKUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SËANCKS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. 3«,iG Puris. — Oiiai des Grands-Augustin*, 5i Il!!|l|l{!il| Il 3 2044 093 254 3 Date Due *f lirfChi - ^ :^-V^r vv '*i3'-< Pa}^ x^ ^ •> '\u ..,- ^<> ^"*r- -f-^ /'-S' ^%-"" c^'^^. ... r^ r i■2r^ ^■y^S:i>' A% J»^^ %. V-%' >