■^ \«, rSs*; -^'^ N 4^^« V*^ !S^ vri. ^.^'■.^-; i ^:^ .*.!^ > f^ .:#%: V '^- ;^-r^>- /:»t-'Wi| "^-\>' ^■4 #^- :P;';^: \v *4^ HARVARD UNIVERSITY. LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY. GIFT OF ALEXANDER AGASSIZ. \.\^')^-ikxiYoà: l,\>\ SEF 1 1908 COMPTES RENDUS HEBD0MADA1HES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PARIS. — IMPRIMERIE GAl'THIER-VILLABS, QDAl DES GBANDS-AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE EN DATE DU 13 JUILLET 1835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT QUARANTE-SEPTIEME. JUILLET — DÉCEMBHE 1908. PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai des Grands-Auguslins, 55. 1908 ■{\ SEP 1 iSl» 1908 DEUXIÈME SEMKSTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DR L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. iT j (6 Juillet 1908) ^PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADËMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS Adopté dans les séances des 23 I II ri ri lUIN 1862 ET 24 MAI 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de L'Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 4H pages ou 6 feuilles en moyenne. ■x^\ numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"^. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3ri pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le son tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en sée blique ne font pas partie des Comptes rendu i| Article 2. — Impression des travaux des ' étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'^ demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tJ le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être reui temps, le titre seul du Mémoire est inséré dar Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plancl ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serai autorisées, l'espace occupé par ces figures compi pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor' les Instructions demandés par le Gouvernements Article ô. Tous les six mois, la Commission administri fait un Rapport sur la situation des Comptes rem après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du \ sent Règlement. jj. Les Savants étrangers à 1 Acadàmie qui désireat faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus taru le Samedi c;ui précède la séance, avant 5°. Autrement la présentation sera remise à la séance siuvl ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI (> .JUILLP:T l«J08. PRESIDENCE DE M. BOUCHARD. MEMOÏÏIES ET COM;»HJNICATIO.\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE LWCADÉMIE. M. le MixisTRii; de i/IxsiuiciiDX l'uni.ioL'E adresse une ampliation du décret par lequel M. le Président de la lîi'jiiihlique approuve réleclion que rAcadéniie a laite de M. Henri Uecqucrcl, pour oecuper le poste de Secré- taire perpétuel pour les Sciences pliysicpies, vacant par suite du décès de M. .1. de Lapparent . Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Henri Becquerel prend place au Bureau de l'Académie. M. IlicxKi lîiîCQuiciiEi-, en prenant pince au Bureau coninie Secrétaire perpétuel, adresse ses reniercimenls à l'Académie. PHILOSOPHIE DES SCIENCES. — Sur une liypotlièse fondamentale, implicile- meiU admise dans notre enseignemcnl classique de l'Astronomie. Note de _M. J. BiiussixESQ. I. Il ne me parait pas que les auteurs des Cours d'Astronomie aient remar- qué le rôle capital conservé encore implicitement, dans notre enseignement de celte Science, par l'antique double li\[)olhèse de la circu'arité cl deViini- fornntè des mouvements planétaires, du moins sous la forme élargie cpii consiste à admettre pour toute planète, dans son mouvement par rapport au C) ACADEMIE DES SCIENCES. Soleil, une trajectoire/(?/-/?zee et décrile périoliquemenl. Cette double hypo- thèse était évidcinmciil indispensable, pour obtenir une représentation un peu précise, aux anciens qui, sans elle, faute de pouvoir apprécier à l'uni nu les changements du diamètre apparent d'une planète, n'auraient su où la situer, à chaque instant, le long du rayon visuel suivant lequel ils la perce- vaient. Mais, même pour nous armés d'instruments perfectionnés, et ceux-ci fussent-ils en état de nous renseigner exactement sur les diamètres apparents successifs de chaque planète ou, par suite, sur les variations relatives de son rayon vecteur émané de notre 03il, le diamètre effectif (censé invariable) de l'astre reste inconnu et laisse mdéterrniné le rayon vecteur de la planète à l'époque choisie comme origine des temps. Or, exception faite pour la Lune, l'Astronomie attribue à ce rayon vecteur initial, par pure hypothcse, une valeur qui, amenant au voisinage du Soleil la situation moyenne de la pla- nète, fait effectuer à celle-ci ses mouvements, par rapport au Soleil, dans une orbite fermée e\ périodiquemeni ; de manière que la vitesse de l'astre, après une rc'volulion, redevienne la même en chaque point de l'orbite. Il se trouve que, pour toute planète, une telle orbite, parcourue ainsi pé- riodifpiement, et qui est une ellipse avec le Soleil pour foyer, décrite confor- mément à la loi des aires, existe à fort peu près, en lanl que possible, durant les intervalles de temps qui ne comprennent pas un nombre trop grand de révolutions, ou abstraction faite des perturljationsdues aux actions mutuelles des planètes. Or cette circonstance, de la double possibilité d'une orbite fermée (et même plane) décrite périodi(iuement, constitue une simplification du problème tellement capitale, tellement saisissante pour la raison, que rintelligence y voit d'instinct un caractère moralement certain de réalité, et qu'elle accepte l'orbite en question comme orbite vraie, ou le rayon vecteur initial et le diamètre qui y conduisent, comme étant les rayon vecteur et diamètre effectifs de l'astre. C'est également le principe de simplicité qui nous fait admettre à notre insu deux autres hypothèses, plus naturelles encore, et indispensables. Je veux dire, en premier lieu, la localisation de toute planète suivant la direc- tion où elle nous paraît être (à part les légères déviations de sa lumière attribuables, dans chaque plan vertical, à l'atmosphère terrestre); en deuxième lieu, l'invariabilité des dimensions, spécialement pour le Soleil, dont les variations apparentes cfe grandeur nous renseignent, par suite, sur la forme de l'orbite terrestre. II. Les quelques mesures de parallaxes résultant de la comparaison des observations effectuées simultanément de divers points de noire globe n'ont SÉANCE DU 6 JUILI.ET 1908. 'j pu, par elles-mêmes, suppléer à aucune des précédcnlcs suppositions; car on n'en a déduit, jusqu'ici, les distances mutuelles des divers corps du sys- tème solaire, comparativement au rayon de la Terre, qu'en s'appuyant sur la connaissance préalable de leurs rapports, c'est-à-dire sur la forme du système à chacjue instant, censée déjà détertninée. Toutefois, de précieux contrôles de la distance de la Terre au Soleil ainsi obtenue sont fournis : i" par la concordance de la vilesse de la lumière qu'ont mesurée les physiciens sur notre i^lobe et de la vitesse avec laquelle les rayons venus des satellites de Jupiter i)arcourent un diamètre de l'orbile terrestre, double de cette distance; i>" par le rapport (qui se déduit encore de celle-ci) de la vitesse de la Terre dans son orbite à celle même de la lumière, trouvé tel que le donne l'observation de l'aberration annuelle des étoiles fixes. Mais l'explication de ces pliénomènes optiques introduit elle- même de nouvelles et assez nombreuses hypothèses, très naturelles il est vrai; de sorte qu'il faut accepter justement le principe de simplicité consi- dère ici, pour voir dans ces concordances des preuves suffisantes de la réa- lité des explications données. Et l'on pourrait en dire autant, quoique à propos d'hypothèses différentes, de la confirmation de la môme valeur pour la distance du Soleil, qui résulte, dans la Mécanique céleste, du calcul de certaines perlurballons planétaires, directement observables d'aulrc part. Sans doute une exirême vraisemblance, pratiquement équivalenle à la certitude, résulte de telles vérifications empruntées à des sources r//^é'/-e«/e,v, ou dérivant d'inductions suggérées par plusieurs ordres distincts de phéno- mènes. Mais, mathématiquement, la démonstration reste incomplète ; et elle ne cesserait pas de l'être, quand même les vérifications dont il s'agit seraient moins rares et plus précises qu'elles ne le sont en réalité (' ). Car on s'aper- (') D'ailleurs leur introduction dans l'enseignement classique de l'Astrouoniie, dès l'exposé même des observations fondamentales sur lesquelles s'édifie la théorie du sys- tème solaire, compliquerait et alourdirait trop la démonstration pour qu'il n'y eût pas avantai^e à recourir encore, du moins dans une ])reiiiiére étude, au\ deux suppusitions d'orbites fermées et décrites périodiquement, sans compter les deuK autres liypotlièses mentionnées, savoir l'invariabilité, pour chaque astre, de ses dimeni-ions et l'absence, dans les espaces interplanélaircx, de tout milieu réfringent qui jiourrait dévier les rayons lumineux. Quant à l'absence de tels milieux réfringents dans les espaces inleistellaircx, il ne serait pas indispensable de l'admellre. Car \e^ points de repère que nous fournissent les étoiles, pour déterminer les directions dans le ciel, continueraient à exister et à nous rendre le même service, si les rayons lumineux émis par chaque étoile décrivaient 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. çoit, en y réfléchissant, qu'elles portent en bloc sur une nuillitude rriiypo- ihèscs, presque inslinctives pour la plupart, et qu'on n'a pas même encore déaasiées nettement, bien loin qu'on soit en mesure de fixer le degré de confirmation de chacune par les constatalions à'ensemhle énumerees. 111. La fermeture de rorjjite des planètes autour du Soleil et la pério- dicité de leur translation dans cette orbite ont donc été jusqu'ici, en quelque sorte, comme un résidu toujours subsistant, ou /ou/ours indispensable, de la double supposition des anciens sur la natiue circulaire et uniforme du mou- vement des astres, hypothèse qu'il a fallu à plusieurs reprises élargir, à mesure que les observations devenaient plus exactes. A la vérité, la condition de fermeture de l'orbite déterminant, grâce à des observations assez multipliées faites durant chaque période, toutes les positions de la planète durant cette période, le premier des deux carac- tères suffirait, si les diamètres apparents pouvaient être obtenus avec une (q-ande précision. Mais, comme il s'en faut de beaucoup qu'on en soit là, l'hypothèse de la périodicité peut, une fois la période déterminée, dispenser delà mesure des diamètres apparents, en permettant de voir de plusieurs points de l'orbile terrestre une planète en un même point de son orbite propre, après une ou plusieurs révolutions, et de construire ainsi des triangles déterminant ce point dans l'espace. C'est ainsi, comme on sait, cju'a procédé Kepler pour l'orbite de Mars, la plus excentrique des prin- cipales orbites planétaires et qui était, par suite, la plus propre à révéler leur forme elliptique. IV. En résumé, la moins imparfaite des Maihémaliques appliquées, l'Astronomie, n'a pas pu encore, malgré la longue durée, plus de vingt fois séculaire, qu'a demandée son élaboration, se passer d'hypothèses très ÎT' axaiU lit; parvenii- dans nos l'éyions. des c>iui-I)es qiielconf[iies au lieu de lignes droites, pourvu que ces courbes a H'eclassent une suf(i~ante Ç\\\vè ul, par suite, en nous alleignant, une orientation invariable. De fait, le petit pouvoir dlspersif des espace; c^leHes, pour le spectre visible des radiations émises |iar cerlaiiies étoiles à lumière périodiquement et rapidement variable, pouvoir que pnraît avoir récemment constaté M. Charles Nordmann {Comptes rendus, t. CXLVl, lo et 2/, févrie.r 1908, p. iOe et 383), semblerait indiquer la pré- sence d'une matière pondérable transparente, disséminée çà et là, dans des régions étendues de ces espaces. Car l'on liésile à attribuer, s'il existe, ce pouvoir dispersif, mali; ré sa petitesse {(\\i&\(\uc c\iois comme. 1 demi-millionième), à Vétlicr libre, qui s'est montré jusqu'ici le tjpe idéal de la simplicité et de l'uniformitédans ses propriétés élastiques, en tant qu'agent de transmission des ondes calorifiques et lumineuses. SÉANCE bU 6 JL11,I,ET 1908. g simples sans cloute, mais nullement évidentes, ni même démontrées en toute rigueur par l'accord de leurs conséquences (vérifiables) avec les faits. Car non seulement la fermeture approchée des orbites et la périodicité du mouvement en leurs divers points ne semblaient pas devoir être, par elles- mêmes, des circonstances inévitables, mais les deux hypothèses, plus natu- relles, de rayons lumineux partout rectilignes dans les espaces interplané- taires, et de dimensions constantes pour chaque astre, ne s'offrent pas non plus à l'esprit comme certaines, rien ne prouvant a priori que, loin de la Terre, l'espace soit vide de lout milieu réfringent apte à dévier la lumière, ni mémo que les astres soient incapables de changer rapidement de volume el de foiine. Mais il suflit que de telles suppositions nous paraissent compliquées et invraisendjlables pour que le bon sens les écarte purement et simplement, en l'absence de faits palpables qui obhgeraient à les intro- duire. . Et il sied à l'astronome de se monlrcr aussi accommodant que le bon sens, puisque une plus grande exigence de sa part, au lieu de produire plus de lumière, entraînerait des doutes impossibles à lever et empêcherait d'accepter des lois fécondes, belles, utiles, que l'observation n'a jamais démenties. V. C'est une chose vraiment admirable que la facilité naturelle de l'esprit à accepter les vraisemblances pour des certitudes, sans même se douter de la confusion ainsi produite, tant que l'expérience ne vient pas la mettre en vue. Privés de cette facilité, il nous aurait été impossible d'ac- quérir les connaissances indispensables à la conservation de notre vie. Et l'on voit que, même dans les études spéculatives, nous n'aurions pu pousser tant soit peu loin l'exploration des idées et des phénomènes, sans l'humble acceptation, au moins provisoire, des simples vraisemblances, tant sont bornées nos lumières et imparfaits nos moyens de connaître. Le principe de simplicité suffit au bon sens, dans bien des cas essentiels, pour exclure toute possibilité sérieuse d'erreur et produire en nous le senti- ment de la certitude. (Jie principe se confond alors avec celui même d'économie ou de moindre effort, en tant que nous appliquerions ce dernier à nous-mêmes, à notre propre action, puisqu'il faut d'autant moins de peine à notre intelligence, pour saisir et retenir les faits et les idées, que nous les concevons plus simples. Seul, l'esprit critique, aiguisé et mis eu défiance par la constatation des multiples erreurs échappées à la précipitation de nos jugements, souffre d'avoir à se contenter de preuves aussi peu rigoureuses. Et il est cependant C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N° 1.) 2 lO ACADÉMIE DES SCIENCES. oljligé de le faire pour les assertions fondamentales que ne dément pas une longue expérience. En efl'el, s'il ne se résignait pas humblement à les accepter mal-ré les difficultés qui y subsistent, son attitude équivaudrait à refuser la seule lumière que comporte notre nature; et il arriverait bientôt à un aveuglement total, aucune base pour ses raisonnements, aucun principe à sa portée, n'étant assez indépendantdes points douteux pour n'être pas ébranlé plus ou moins par l'incertitude dont ceux-ci sont atteints. C'est surtout du colé des principes qw^ Vhomme de science et le philo- sophe doivent se résigner à ne fouiller qu'avec une discrétion, une délica- tesse de touche extrêmes; car il n'y a pas, je crois, d'exemple que le raison- nement ait jamais pu y réédifier ce qu'il avait un instant mis en doute. La tentation est, à la vérité, presque irrésistible, de savoir d'où nous viennent, à la fois, et nos idées claires, et les lueurs inspiratrices confuses, plutôt senties que vues, du milieu desquelles surgissent ces idées, comme émerge jusqu'à la lumière, du sein d'une mer insondable et sans bornes, une île perdue. Mais toutes ces notions, claires ou obscures, ne trouvent sans doute leur unité, leur source commune, qu'à des profondeurs inacces- sibles à nos esprits, puisque nos recherches pour l'apercevoir n'aboutissent qu'à nous donner le vertige. Comme on l'a dit sinon en propres termes, du moins à peu près, creuser sous les racines de la Science, c'est l'arracher, et non la cultiver. VI. Une exploration attentive des bases de nos autres sciences physico- mathématiques fait voir que le rôle du principe de simplicité n'y a pas été moindre qu'en Astronomie. Partout son emploi fréquent s'est trouvé néces- saire pour suppléer à l'imperfection, aux énormes et innombrables lacunes de l'expérience, et pour permettre de formuler des lois, d'unifier le divers sans le fausser. Et partout cet emploi a réussi, au moins dans une large me- sure, à manifester la beauté des choses, c'est-à-dire à montrer leur unité profonde, leur étroit enchaînement, au sein d'une variété inépuisable où la distinction n'empêche pas l'harmonie (' }. (') On trouve l'examen détaillé tlonl il s'agit ici, à partir de la Géométrie où inter- vient aussi, mais à uu tout autre point de vue, le même principe, dans une longue Note en petit texte, complétant (p. loi à iiS) ma Théorie approchée de l'écoulement en cléiersoir, insérée au Tome L des Mémoires de l'Académie, et dans les Additions qui suivent (p. 121 à 12^ et i33 à i34). Cette Note est intitulée : Complément aux consi- dérations du n° 43 (du Mémoire) 5//r les lois d'économie et de simplicité; importance de ces lois en tant que principes directeurs de l'esprit. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. lï Or, vu le caractèff' forcément hypothrliquc du principe de simplicité, principe en outre peu précis, non quantitatif, mais appréciable au sentiment seul, son application demande de la délicatesse de jugement et un certain esprit de docilité ou, pour ainsi dire, àc foi, se contentant du degré moyen de lumière suffisant pour appeler la conviction sans la contraindre. PHYSIQUE. — Sur la iriboliiminescence des composés racémiques. Note de M. D. Gernez. Diverses tentatives ont été faites en vue de trouver une relation entre la constitution moléculaire de certains corps et la propriété qu'ils ont d'émettre, lorscpi'on les brise, de la lumière perceptible à l'œil. Les rcclier- ches ont principalement porté sur les matières organiques, par la raison que leur constitution a été l'objet d'étudi:'s plus avancées cjne celles qui sont relatives à la structure des corps métalliques. M. Andreocci (') a étudié avec soin, sous ce rapport, un certain nombre de combinaisons nouvelles du groupe sanlonique. l^es faits qu'il a observés l'ont conduit à formuler plusieurs conclusions qui, ne reposant cpie sur un nondire très limité de faits, ne semblent pas devoir preudre un caractère sérieux de généralité. A l'appui de l'une de ces conclusions, M. Tschu- gaeir(-) a mis en évidence quekjues remarques résultant de la comparaison des composés racémiques avec leurs constituants symétriques : il les a réunis dans le Tableau suivant, dans lequel le signe + indique un corps Iriboluminescent et le signe — un corps (|iii ne l'est pas. Droit. Gauche. Racémique. Cainpiioroxime C'^H'^AzO + -f- — Suifhydiale de carvone C"Mli-ir-S + 4- — Acide tarlrique + » — Taitrale droit acide de polassiiim C'Il^i\<_)'. ..... -t- » — • Cliloranilide meiUlioli(|ue C^H'.CHx, „,,,, /-.n," » + ■ — ' \0( 'II — (Ai^ Acide maliqueCOOH- CHOU— CH'-—COOH. » + — (') Gazella chiinica italiana, t. XXIX, 1899, p. 5i6. (') Bcvicliie der deulschcn cheinischen Gesellscliaft. t. .XXXIV, 8 juin 1901, p. 18.J0, el Société pliysico-ciiimique russe, t. XXXVI, 8 février 1904, p. i245-i263. 12 ACADÉMIE DES SCIENXES. Si l'on considère seulement les camphoroximes et les siilfliydrales de carvone, on voit qne les deux antipodes opliques sont lril)oIuniinescenls et que le racémique qui résulte de leur combinaison à poids égaux ne l'est pas. Tel est le fait que M. Tschugaeft'a essayé de généraliser en disant : lorsque les deux constituants sont triboluminescenls, le racémique résultant de leur union ne l'est pas. Mais le reste du Talileau qu'il donne à l'appui de cette proposition est incomplet. Laissons de côté les chloranilides menlholiqucs et les acides mali(pies dont les variétés droites n'ont pas été étudiées, et examinons le reste du Tableau. M. TscliugacH' n'a pas expérimenté sur l'acide tartrique gauclie; l'acide droit est triboluminescent ; i! n'est pas certain, a priori, qne le gauclie le soit aussi. Je me suis proposé de compléter le Tableau en ce qui concerne les composés tartiiques. J'ai profité pour cela de ce que j'avais jadis préparé pour INI. l'asteur de l'acide tartrique gaucbe, en utilisant une provision d'acide racémique qui n'était pas épuisée. Je me suis servi de ce qu'il en restait, après avoir purilié par plusieurs cristallisations successives la ma- tière première et m'étre assuré qu'elle ne contenait pas trace d'acide tar- tricpie. .l'ai reconnu que l'acide tartrique gaucbe, sur lequel M. Tscliugaefi' ne s'était pas prononcé, est nettement triboluminescent, ce qui vient à l'appui de la remarque suscitée par les observations sur les campboroximes et les sulfhydrates de carvone. En ce qui concerne les tartrates acides de potassium, j'ai préparé le sel uicbe sur lequel on n'avait pas encore expérimenté et l'ai trouvé tribolu- minescent. Si je m'en étais rapporté aux indications ci-dessus, oi'i le racé- mate figure comme n'i'laiil pus triboluminescent, la règle pioposée était confirmée par un ipialrième exemple. Mais j'ai jugé nécessaire de contrôler, par mes observations personnelles, les indications précédentes : j'ai préparé du racémate acide de potassium et l'ai trouvé triboluminescent, comme ses constituants, contrairement à l'affirmation de M. TscliugaefT, admise plus tard par M. Trautz. La règle proposée se trouve donc en défaut en ce qui concerne les tartrates acides de potassium. En poursuivant cette étude j'ai préparé le racémate neutre de potassium et j'ai constaté qu'il n'est pas triboluminescent. Or, j'ai indiqué antérieu- rement que le tartrate neutre droit l'est; de plus, l'expérience m'a montré qu'il en est de même du tartrate neutre gaucbe : c'est donc un nouvel exemple à ajouter aux trois autres en faveur de la pioposition de M. Tscbu- & SÉANCE DU 6 JIJILLKT 1908. l3 gacfT, De plus, j'ai trouvé nn cinquième groupe de trois corps se comporlanl de la même manière : le racémate neutre d'ammonium qui n'est pas tribo- luniinesccnl, tandis que les tarlrates neutres d'ammonium droit et gauclie le sont tous deux. Enfin j'ai rencontré uu sixième groupe dans lequel les deux constituants peuvent être considérés pour des positions particulières, dans la molécule, des deux métaux qu'ils contiennent comme formant par leur coudnnaison un racémique : ce sont les tartrates droit et gauche de potassium et sodium, tous deux triboluminescents, susceptibles de donner par leur union le racé- nuale double de ces deux métaux, l'un di's sels de Scacchi, que je n'ai pas trouvé triboluminescent. Je n'ai pas réussi à obtenir d'autres groupes confirmant la proposition de M. TschugaefV. I. Racém.vtes MÉTATxniuEs. — Lcs racéma tcs métalliques, dou t la cousl i- tulion se rapproche le plus de celle de l'acide racémique, sont les racémates neutres : les deux atomes d'hydrogène des groupements acides y sont, eu efTet, tous deux remplacés par deux atomes du même nuHal. \" Racémates neutres. — J'ai préparé les racémates neutres de lilliiuin, de rulndium, de sodium et de thallium, el les ai trouvés tous tribolumines- cents. J'ai préparé aussi les tartrates neutres droit et gauche de chacun de ces métaux, et voici le résultat des expériences.. Les tartrates neutres droit et gauche de lithium n'ont pu élic obteuus que sous forme d'une masse pulvérulente dout les grains n'apparaissaient cristallisés qu'au microscope. Le frottement de celte poudre n'a pas donné de lumière perceptible, d'où il résulte que le composé racémique est tribo- luminescent et que ses constituants ne le sont pas. Le tartrate neutre droit de rubidium est très nettement triboluminescent; les cristaux peu abondants de larlrate gauche que j'ai obtenus n'étaient pas triboluminescents. Dans ce cas le racémique est triboluminescent, ainsi qu'un seul de ses constituants. Quant aux tartrates neutres droits et gauches de sodium el de thallium, ils ont été tous triboluminescents, comme les racémates de ces métaux. 2° Hacèinates acides. — J'ai préparc les racémates acides d'ammonium, de potassium, de rubidium, de sodium el de thallium, et les ai trouvés tous triboluminescents. J'ai obtenu par les procédés ordinaires leurs constituants respectifs droits el gauches, et les cristaux de tous ces corps ont émis de la umière lorsqu'ils oui été brisés. 3" Racémates doubles. — J'ai utilisi' i^ ipii me restait de matières pre- l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. niières pour préparer un certain iioiiil)re de racémales qui n'avaient pas encore été étudiés à ce point de vue. Ce sont les racémales d'auimoniiiiu et litliiuni, d'anlinionyle el polas- sium, de cœsium et lilhiuiii, de lilliiiiin el polassiiun, de liliruiiii r| niiii- diiim ('), de litliiuin el sodium, de lilliiuin cl liialliiim, de rni)idium ri sodium et de sodium et tliallium. Tous ces corps sont tril)oluminescents; il en est de même des larlrates droits (les seuls que j'ai préparés) correspondant à quelques-uns d'entre eux et qui sont les tartralos droits d'anlimonyle et potassium, de lilliiiim et rubidium, de lithium el tliallium d de sodium et lliallium. II. R.vcÉMATES DE BASES oRGANiQLKs. — Pour couqiléter cctlc éludc, j'ai jugé à propos de préparer les racémales et les tartrales de quelques bases organiques. M. TscluigaeIT avait reconnu que le tarlrate neutre droit de ([uinine est tribolumincscent; j'ai préparé le tarlrate neulre gauche et le racémate neutre de cette base en dissolvant dans Talcool à 9G pour 100 les poids d'acide et de base nécessaires à um- réaction complète, et j'ai oblenu des cristaux qui, après refroidissement de la solution et évaporation de l'alcool, ont été très brillamment triboluminescents, comme le sulfate droit de quinine. De* même j'ai préparé le racémate acide de cinchonine en dissolvant dans l'eau chaude de l'acide racémique et y ajoutant le poids de cinchonine strictement nécessaire pour obtenir le sel acide. Il se produit, par refroi- dissement, des cristaux qu'on fait de nouveau cristalliser pour les purifier et qui, après dessiccation, sont Iribolumiiiescenls à la rupture. En procédant de la même manière avec les acides tartriques dioil el gauche, j'ai obtenu de beaux cristaux nacrés en étoiles rayonnées qui, après dessiccation, étaient triboluminescents. Pour varier les expériences, j'ai préparé avec la strychnine d'abord le racémate acide, comme ci-dessus, et j'ai obtenu des cristaux tribolumi- nescents. Les tartrales acides droit et gauche de strychnine obtenus d'une manière analogue ont été aussi triboluminescents. J'ai transformé ces trois composés en sels neutres en leur ajoutant les poids de strychnine" égaux à (') La luminescence très brillaïUe de ce sel double a été signalée pour la première fois par M. Wyroubon' (Bulletin de la Socictc ininéralogique de France, l. VI, p. Gi). Elle n'est pas fugitive, comme on le pensait alors : les cristauK que je conserve depuis plusieurs années ont conservé leurs propriétés initiales. SÉANCE DU () JUILLET 1908. î5 ceux (jii'ils contenaient et les divers cristaux obtenus étaient tous Iriljolu- niinescents. Knfin j'ai opéré sur la brucine en faisant d'abord directement les trois sels neutres : racéniate, tartrate droit et tarlrate gauche, puis, directement encore, les trois sels acides, et tous ces six composés ont été manifestement triboluminescents. Je crois pouvoir conclure de toutes ces expériences cju'il ne paraît pas y avoir de relation générale de cause à effet entre la triboluminescence des corps et leur constitution dissymétrique ou symétrique. ASTRONOMIE. — L'écHpse de Soleil du ■iQj'uin 1908 à l'Obsena/oire de Lyon. Note de M. Cit. Amjbé. Jusfpi'i'i 10 minutes avant la sortie le ciel a été beau, mais les nuages ont gêné rojjservalion du dernier contact. A oici les résultats obtenus : i" Obsen'ation des conlacls. — Les heures sont données en temps moyen de Paris. Observaleurs. Insh'uiiients. KnlfL'e. Sortie. m II m s II Qi s M. Luiz.et li(nialoii;il coiulé (o,i5, i;r.:=365) 5.23.47 & .■>■-) ."il M. Giiillaiinie . . 1. Brunner (0,18, gr.= ioo) o.aS.So 6.27.16 M. Merlin. » Gantier (0,18, gi'.^=iio') 5.23.53 6.27. 4 MM. Guillaume et Merlin observaient [>ar projection et M. Luizet direc- tement. 2" Mesures de cordes et d'angles de position. — En ce qui concerne les mesures de cordes et de leurs angles de position, les résultats sont très satisfaisants. M. Luizel en a ol^lenu 81 M.Guillaume » i32 M. Merlin 0 52 Toutes ces mesures seront réduites et combinées entre elles d'après la méthode que nous avons suivie pour l'éclipsé totale de i^ob; les résultats de cette discussion seront communiqués à l'Académie. l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIii ORGAXIQUE. — Action des oxydes />u'tal/i//ues sur les alcools j/n- maires (cas des oxydes réductibles). Noie de MM. I'aul SAniTiER et A. Mailhk. Ainsi que nous l'avons indiqué dans une récente Note, beaucoup d'oxydes métalliques agissent au-dessous de 400° sur les alcools primaires cpi'ils oxydent, et sont eux-mêmes réduits soit à l'état de métal, soit à l'état d'oxydes inférieurs. i" Le cas le plus simple est celui où l'oxydation se borne à une formation d'eau et d'aldéhyde, sans cpi'il y ait oxydation consécutive de cette der- nière, et aussi sans que la matière qui provient de la réduction exerce aucune décomposition catalytique sur l'alcool. C'est ce qui a lieu avec les oxydes d'antimoine Sb^O' ou Sb-0% ainsi qu'avec l'oxyde de bismiilli Bi- O'', qui, à 3Go", sont ramenés peu à peu à l'état métallique par les vapeurs d'alcool élhylique : il n'y a aucun dégagement gazeux ni aucune formation d'acide. Les poudres semi-métalliques qui résultent de la réduction incom- plète ne possèdent à 3Gi)° aucun pouvoir catalyseur appréciable. 2° Une plus grande facilité dans la réduction de l'oxyde a comme consé- quence l'oxydation partielle de rafdéhyde, qui tend à donner soit l'acide forménique correspondant, soit de l'eau et de l'aniiydride carbonique. Ainsi l'oxvde mercuii(iue HgO est, dès «50°, réduit par les vapeurs d'alcool élhy- lique : il y a production d'élhaiial, mais surtout dégagenienl abondant d'anhydride carbonique. iVous n'avons constaté aucune formation d'acide acétique, méuie à 200°. Le mercure qui prend naissance ne jouit d'ailleurs d'aucune aptitude catalysante: aussi l'action sur l'alcool cesse quand il ne reste plus d'oxyde à réduire. Le bioxyde de manganèse MnO-, agissant sur les vajieurs d'élhanol vers 200", les Iransforme en aldéhyde sans dégagement de gaz, et se change en ses([uio\yde brun stable à cette température. En opérant de même vers 25o", on atteint le sesquioxyde, mais la production d'aldéhyde e-l accompagnée d'un dégagement gazeux d'anhydride carlionique, et il y a formation d'acide acétique. 3" Le plus souvent, la réaction ne tarde pas à être modifiée très profon- dément dans son allure, parce que le métal ou l'oxyde inférieur qui pro- viennent de la réduction jouissent de la propriété de décomposer catalyli- quement les alcools primaires à la lempérature oii l'on opère; par suite, celte décomposition catalytique vient se super[ioser à la première ivaelion, elson importance va sans cesse en augmenlanl. SÉANCE DU G JUlLLirr 1908. 17 C'est ainsi qu'avec l'alcool élliyliqiie vers Sôo", les oxydes de nickel NiO, de cobalt GoO, les divers oxydes de plomb PbO\ Pb'O', PbO, les oxydes cuivreux Cu-O et ciiivrique CuO sonl rapidement ramenés à l'étal de métal divisé, qui constitue un catalyseur plus ou moins apte à dédoubler les alcools en aldéhydes et hydrogène. On voit donc que l'action de l'oxyde sur l'alcool fournira, en même temps que de l'aldé- hyde et de l'anhydride carbonique, des proporliuns de plus en plus grandes d'hy- drogène. Il n'y a d'abord pas de formation d'acide acétique dans le cas des oxydes de cuivre; il s'en produit, au contraire, avec les oxydes de nickel ou de plomb. Le sesquioxyde de manganèse est réduit à 33o° par les vapeurs d'éthanol, avec pro- duction d'aldéhvde et d'anhydride carbonique, et se change peu à peu en oxyde man- ganeux vert pâle MuO, qui, dès cette température, dédouble les alcools à la manière des métaux en hydrogène et aldéhyde. L'anhydride tungstique jaune Tu O' est réduit facilement à 350° par les vapeurs d'alcool éthylique : il v a dégagement d'anhydride' carbonique, formation d'éthanal et d'acide acétique, et l'on obtient un oxvde bleu de composition intermédiaire entre TuO-et TuO\ qui ne se modifie plus, mais qui constitue vis-à-vis des alcools un catalyseur énergique de déshydratation ; par suite, on observe un dégagement d'éthy- lène de plus en plus abondant, et qui devient à peu près constant quand il ne demeure plus d'anhydride tungstique. De la même façon, certains oxydes réduits par les vapeurs d'alcools fournissent des oxydes inférieurs irréductibles, qui sont des catalyseurs mixtes, superposant les deux réactions de décomposition, déshydrogénation et déshydratation. L'oxyde uranique jaune orangé UO', chaulTé vers 'il\o° dans les vapeurs d'éthanol, fournit de l'aldéhyde et de l'anhydride carbonique, et se transforme en uranyle noir U0^ qui est catalyseur mixte et fournit à la fois de l'aldéhyde et de l'hydrogène, de l'éthyléne et de l'eau. L'oxyde vauadique jaune d'ocre V^0° conduit dans les mêmes conditions, avec for- mation d'anhydride carbonique, d'éthanal et d'acide acétique, à l'oxyde noirV-O^ qui n'est plus modifié et qui constitue, lui aussi, un catalyseur mixte. Dans ce cas, comme dans ceux qui précèdent, le terme de la réduction est indiqué par la disparition de l'anhydride carbonique dans les gaz dégagés. 4° Parmi les oxydes réductibles par les alcools, il en est plusieurs qui sont capables d'exeixer sur ces derniers une décomposition catalyticpie. Celle-ci se produit tant qu'il reste de l'oxyde primitif; elle est difficile à apercevoir si sa réduction est très rapide ; au contraire, elle est très ma- nifeste quand l'oxyde n'est réduit qu'avec lenteur. L'oxyde ferrique Fe-0^ est, à la manière de l'alumine, un catalyseur de déshydra- tation; par suite, soumis aux vapeurs d'alcool éthylique vers S^o", il fournit de l'éthy- léne. Mais il est réduit assez vite en oxyde ferreux FeO, puis en fer métallique, qui intervient aussitôt comme catalyseur déshydrogénanl, donnant de l'aldéhyde et de l'hydrogène, qui aide à réduire ce qui reste d'oxyde. De là l'allure un peu compliquée de la réaction. C. R., 1908, 2" Semestre. (T. CXLVII, N" 1.) -^ l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Apiès quelques minutes de passage, le gaz dégagé conlient, pour loo : vol 20 d'anhydride carbonique, II d'élhylène, 69 d'hydrogène. 10 minutes après, \a proportion d'éthylène n'est plus que de 6,5 pour 100. Après un nouvel intervalle de 10 minutes, on recueille: vol i5,5 d'anhydride carbonique, 2,0 d'éthylène, 82,5 d'hydrogène. D'ailleurs l'oxyde ferreux, dans sa réduction lente, ne donne lieu qu'à un dégagement d'hydrogène mêlé d'un peu d'anhydride carbonique sans éthylène. L'oxyde de cadmium CdO, qui n'est réduit que très lentement à 34o° par les vapeurs d'alcool à l'état métallique avec dégagement d'anhydride carbonique, constitue, tant qu'il subsiste, c'est-à-dire très longtemps, un catalyseur assez puissant de dédou- blement en aldéhyde et hydrogène. Il en est de même de l'oxyde stanneux brun SnO, auquel amène rapidement la réduction de l'oxyde slannique SnO'. Aussi les oxydes stanneux et de cadmium méri- teront-ils d'èlre examinés comme catalyseurs à côté des oxydes irréductibles que nous nous proposons d'étudier dans une prochaine Communication. M. Darboux fait hommage à l'Académie d'tme brochure intitulée : Les origines, les méi/ioi/es et les problèmes de la Géométrie injimtésimale, Confé- rence lue à Rome, au palais Gorsini, le 7 avril 1908, devant le 1\* Congrès des Mathématiciens. ELECTIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Vice-Prési- dent en remplacement de M. Bouchard qui passe de droit à la présidence, par suite de l'élection de M. Henri Becquerel, Président, aux fonctions de Secrétaire perpétuel pour les Sciences physiques. Le ^ ice-Président devra être choisi dans l'une des Sections des Sciences inatiiémaliques. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 35, M. Emile Picard réunil l'unanimité des suffrages. SÉANCE DU 6 JUILLKT 1908. I9 M. Émii.e Picard, ayant réuni runanirnilé des suflVages, est élu Vice- Président de l'Académie. Sur l'invitation de M. le Président, M. Emile Picard prend place au Bureau. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission de deux Membres qui sera chari^n'e de la vérification des comptes de l'année 1907. MM. Emile Picard et A. MiisTZ réunissent l'unanimité des suffrages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Correspon- dant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Asaph Hall, décédé. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 28, M. George-E. Haie obtient 2,5 suffrages M. J.-C. Kapteyn » 2 » Le R. P. Hagen » i » M. George-E. Hale, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé élu. MÉMOIRES LUS. HYGIÈNE. — Batellerie fluviale et santé publique; par MM. Chante.messe et Pomès. L Lorsqu'une maladie transmissible éclate sur un des innombrables bateaux fluviaux, péniches, chalands, etc., qui sillonnent les canaux de France, personne n'est chargé de s'occuper de la contagion (pie le marinier sème çà et là, à travers le territoire, et personne ne s'en occupe. La loi d'hygiène de 1902 a oublié la batellerie fluviale. Et cependant ces maisons flottantes constituent des types d'habitations insalubres plus dangereuses que tout autres, puisque leur mobilité les sous- trait à l'observation et aux mesures de prophylaxie. Dans la transmission d«s maladies contagieuses, leur rôle est considérable et inapprécié. Comment a été importée la scarlatine (pii pendant tant de mois a ravagé 2() ACADEMIE DES SCIENCES. Paris? On l'ignore. Voici cependant un cas où, à travers les méandres des canaux du nord de la France, la scarlatine a cheminé trâncjuillcment, à j'insu de tous, de Belgique à Paris. La péniche qui portail les malades s'est arrêtée successivement sur plusieurs quais de la grande ville ; elle a reçu à son bord, sans que personne se doute de la présence de la maladie, des visi- teurs, des ouvriers qui déchargeaient le charbon, des fournisseurs, etc., et son équipage fréquentait un débit de boissons où un enfant n'a pas tardé à être frappé de scarlatine. Quelle a été la conséquence de ce nouveau foyer urbain, nous l'ignorons; nous sommes mieux fixés sur le point de départ de l'importation belge. Le bateau en question s'appelait La Vague. Il était nionlé par cinq personnes et, au mois de mars dernier, il apportait du charbon de Rouen à Paris, l^endant son voyage il s'était arrêté à l'ile Saint-Denis, où séjournent beaucoup de péniches. Ses habitants étaient allés rendre \ isite à une autre famille de mariniers montant la péniche Le Nabab où la scarlatine sévissait. Ce second bateau venait de Béthune, mais 11 n'avait pas été infecté à son point de départ. Il avait renconi ré dans sa course, à Crèvecœur ( Oise), un troisième chaland, La Ligue, qui portait la scarlatine depuis Charleroi et qui la lui a communiquée. Dans ce cas comme dans d'autres faits de maladies transmissibles, la scarlatine a pu se répandre clandestinement par la faute des mariniers que la loi n'oblige pas à une déclaration de maladie contagieuse et dont la première préoccupation est d'é\iter toute visite administrative. Pendant le séjour du bateau à Paris, au quai des Grands-Augustins, le médecin appelé a imposé presque la désinfection. On a passé à l'étuve municipale quelques objets de literie; mais dès le lendemain matin, pour se soustraiieà toute visite impor- tune, le bateau fuyait et allait s'amarrer plus loin. C'est ainsi que les choses se passent régulièrement dans les habitudes des bateliers fluviaux. Sans discipline hygiéni(|ue, sans précautions, sans contrôle, les bateaux se soustraient à l'observation, essaiment en liberté leurs germes virulents et vont jilus loin. II. Il est d'observation certaine que les chalands, surtout quand ils sont anciens, renferment tous des rats qu'ils reçoivent des autres chalands ou qu'ils prennent directement dans les ports. Rouen et Anvers en fournissent beaucoup à la batellerie. Si la peste était importée au Havre par un navire, elle arriverait facilement, grâce aux péniches chargées de rats, à Rouen d'abord et ensuite à Paris; et peut-être pourrait-elle frapper des hommes dans la capitale, alors que sa présence, cantonnée dans le monde souterrain des rats à Rouen, passerait encore inaperçue. L'un de nous, avec le D"" BorcI, a fait connaître le rôle de la batellerie fluviale dans le transport du choléra de la mer Caspienne jusqu'à Berlin et Hambourg en 1905, par le Volga, le Dnieper, le canal de Btig, la Vistule, SÉANCE DU 6 JU1LLI:T 1908. 21 l'Oder, la Sprée et l'Elbe. A cette époque, le choléra n'a pas gagné l'Occi- dent parce que le réseau oriental des canaux allemands ne communique pas avec le réseau franco-])elge. L'envahissement du réseau occidental alle- mand par le choléra serait, grâce aux péniches, le signal de l'envahisse- ment de notre propre lerriloire. Si le transport du choléra par les bateaux fluviaux est un phénomène rare, la transmission d'autres maladies contagieuses (scarlatine, variole, typhus, fièvre typhoïde, etc.) s'observe beaucoup plus souvent et ne ren- contre l'obstacle d'aucune mesure administrative spéciale. Habitations insalubres où les maladies importées se renforcent et se mul- tiplient, tel est le caractère de ces bateaux. Il siiflil d'en visiter quelques-uns pour se convaincre. Ils présentent d'ordinaire un tonnage brut deSoo' à 4oo' el ils portent en nioxeiinecinq à siv personnes : père, mère, trois ou quatre enfants et un pilote. Au logement sont réservées trois cabines, (leu\ très petites à l'avant et à l'arrière pouvant à peine contenir un lit, el une cabine cen- trale mesurant, dans les !j;raiuls bateaux, une longueur de 3™, 5o sur une hauteur de 2" et une largeur de 5™,5o. Cet espace exigu contient deux lits oii toute la famille prend place; deux chaises, deux armoires, une table. Il sert à la fois de cuisine, de salle à manger, de salle de réunion, de dortoir. Aux conditions défectueuses d'une telle promiscuilé s'ajoute, pour favo- riser l'éclosion des maladies, l'action du froid et de l'humidité. On conçoit quel terrain de propagation y rencontre la venue d'une maladie trans- missible. III. Le danger de ces habitations insalubres s'accroît par le fait des pé- riodes de chômage que subit la batellerie chaque année. La principale de ces périodes se montre en été et dure de quelques jours à quelques mois. A ce moment les bateaux s'agglomèrent en divers points et en nombre variable. Aucune règle sp(''ciale ne préside au choix des lieux de chômage et ne permet la préparation de mesures de prophylaxie. Beaucoup s'instal- lent au hasard près des écluses de certains canaux; d'autres se rendent à des stations plus importantes, par exemple à Douai, Béthune, Lille, Valen- ciennes, Rouen, Pontoise, Conllans. Là les bateaux s'assemblent au nombre de 800 à i5oo. Encore ce chiffre varie-t-il chaque année; l'écluse de Pon- toise a été presque délaissée en 1908. ( hielques-unes de ces stations sont assez fréquentées pour (juc l'initiative privée y ait créé des écoles spéciales, où les enfants des mariniers ne sont pas en contact avec les enfants indi- gènes. Telle est l'école de M"'' Fanien, à Pont-Aventin. On comprend quel terrain fertile les maladies infectieuses rencontrent 22 AGADKMIE DtlS SCIENCES. dans ces aj^g'lomérations. Si certaines municipalités s'occupent de l'hygiène de ces bateliers, la plupart s'en désintéressent et ce qui se passe sur les bateaux est ignoré. Les mariniers redoutent la venue des médecins qui, au nom de rhvgiène, pourraient venir s'immiscer dans leurs affaires. Ils dissi- mulent leurs maladies et ils deviennent eux-mêmes victimes du sentiment qu'ils ont ressenti et qu'ils inspirent à leur tour. Beaucoup nous ont fait la confidence des difficultés qu'ils éprouvent à trouver un médecin lorsqu'ils en ont besoin. Des bateliers installés à Suresnes ou au Port-à-l'Anglais sont réduits à chercher jusqu'au centre de Paris des médecins qui ont la répu- tation de venir, quand ils sont mandés, le jour et la nuit à leur bord. IV. Les faits que nous venons de citer montrent que l'hygiène de la batellerie lluviale se meut en dehors et à côté de la loi de 1902. Cette loi qui a oublié les mariniers des ileuves et des canaux doit revenir vers eux. Quelques mois nous séparent à peine de l'époque où les grands navires français et étrangers ayant pénétré dans nos ports de commerce, après avoir reçu libre pratique du service de la Santé, se livraient à leurs occupations, indépendants désormais du service de la Santé qui avait prononcé sur eux et du service d'hygiène de la municipalité, qui ne considérait pas ces navires comme des habitations faisant partie de la ville. Une maladie contagieuse (variole, scarlatine, etc.) pouvait se déclarer et évoluer à bord, contaminer le personnel, les ouvriers, les visiteurs, sans que personne s'en occupât et fût chargé de s'en occuper. Après l'épidémie de Dunkerque, où la variole fut apportée en ville par un bateau venant d'Oran, l'un de nous obtint la prise d'un décret qui désormais maintient sous la surveillance du service de la Santé les navires pendant toute la durée de leur séjour dans le port. Le capitaine est chargé de signaler au directeur de la Santé tout cas d'appa- rition de maladie fébrile à bord. Ce décret a déjà donné d'excellents résultats; c'est pourquoi nous deman- dons que des mesures analogues soient prises à l'égard de la batellerie fluviale. V. En i()o5, au moment où le choléra pénétrait le long des canaux de la Prusse orientale, la loi allemande imposa aux patrons des radeaux ou chalands l'obligation d'arborer un drapeau jaune chaque fois qu'ils avaient un malade à bord et de subir des visites médicales et prophylactiques à leur passage à travers certaines écluses. Ne ponrrait-ou pas instituer des mesures prophylactiques semblables pour les chalands qui portent des malades le long des canaux de France"? Une surveillance médicale serait facile à organiser dans les régions où SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 23 s'ag-y;loinèrenl les Jjateaux pendaiil le chômage et dans les grands poi-ls comme celui de Paris, où stalioiment les péniches. Elle rendrait des services précieux aux mariniers autant qu'aux citadins. En tête de ces mesures doit se placer In plus importante de toutes, celle qui est réclamée depuis longtemps [)ar tous les hygiénistes et par tous les médecins, celle qui seule permettra la déclaration généralisée et la lutte efficace contre les maladies transmissibles, c'est-à-dire la modification de la loi de 1902, afin que non seulement le médecin soit tenu à la déclaration obligatoire de certaines maladies, mais avec lui le chef de famille ou le logeur. A cette modification devra se joindre une organisation de la surveillance hygiénique de la batellerie fluviale qui fait encore défaut et dont la néces- sité nous a inspiré ce travail. CORRESPONDAIVCE. M. Heubeiit-Ham. TiRXER, élu Correspondant pour la Section d'Astro- nomie, adresse des remercîments à l'Académie. M. le Ministre nu Commerce et de l'Industrie invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats à la cliaire de Chimie générale dans ses rapports avec l'industrie, vacante au Conservatoire national des Arts et Métiers, par suite de la démission de M. Jungfleisch. (Renvoi à la Section de Chimie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Zur Erinnerung an Henri Moissan, von D'' A. Gutbier. 2° Mission scientifique au Dahomey, par Hea'ri Hubert. (Présenté par M. A. Eacroix.) 3° Expédition antarctique française (1903-1905), commandée par le D'' Charcot. — Géographie physique. Glaciologie. Pétrographie, par Ernest GouRDON. (Présenté par M. A. Lacroix.) 24 ACADEMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Sur diverses parllndarités nouvelles des étoiles imriahles à courte période; méthode permettant de distinguer leurs effets de ceux de la dispersion dans le vide. Note de M. Ciiahkes j\(>ri»iax.\, présentée par M. H. Poincaré. Dans une Note récente (Comptes rendus, t. CXLYI,p. 1254) M. Lebedcff, pour expliquer l'existence, qui paraît résulter de mes recherches et de celles de M. Tikhoff, d'une différence entre les époques des minima de certaines étoiles variables relatifs à diverses longueurs d'onde, a invo(jué la possibilité d'une dissymétrie physique dans l'atmosphère du satellite de ces étoiles, et telle que l'absorption sélective y changerait de caractère du côté soir au côté matin du satellite. Je me propose de montrer aujourd'hui, sans faire aucune hypothèse jjhy- sique de ce genre, et par la seule considération de la gravitation et de la viscosité de ces astres, qu'il existe, dans l'étoile principale elle-même aussi bien que dans le satellite, des causes très générales qu'on ne soupçonnait pas et qui tendent à produire des décalages entre les minima des diverses courbes de lumière monochromatiques de ces systèmes. Je montrerai ensuite que, dans le cas général des étoiles du type Algol, la (( méthode des images monochromatiques » (Comptes rendus, t. CXLYI, p. 266 et G80) permet de séparer nettement les effets combinés de ces causes nouvelles de décalage, de l'effet de la dispersion dans le vide. I. Je n'examinerai, pour commencer, que ce qui concerne l'étoile prin- cipale, 2, de la variable dont je désignerai le satellite par o-. J'ai établi tout d'abord le principe général suivant : Toute différence entre la vitesse de rotation de l'étoile principale et la vitesse angulaire de révolution du satellite, ainsi que toute variation relative de ces deux vitesses, doit, toutes choses égales d'ailleurs, produire un décalage entre les minima des courbes de lumière de l'étoile relatives à des régions diffé- rentes du spectre. Celle proposilioi) se détiioiUre aisément en leinarquanl : 1° (jue de telles dilTérenees ou variations de vitesses ont pour efTet que la marée produite par 1 sur a (et ciHle marée est sans doute généralement considérable dans ces sj'stèraes, vu la grandeur et la proximité des masses en présence) {') se trouve, par suite de la viscosité de 1 (') Rappelons, par exemple, (jue les masses d'Algol et de son satellite sont respecti- vement 1,1 et 0,5 fois celle du Soleil, et que la distance de leurs centres n'est que trois fois le diamètre d'Algol, qui est à peu près égal lui-même à celui du Soleil. (André, Astronomie stellaire, t. II, p. 2o3.) SÉA^CE DU (3 JUILLET 1908. 25 (s'il s'agit de difterences constantes de ces vitesses), ou par suite uniquement de la tendance de la rotation de 1 à rester uniforme (s'il s'agit de variations de ces vitesses), décalée par rapport à la ligne des centres; 2° que le minimum apparent, relatif à une certaine radiation de l'étoile, a lieu quand la projection de la ligne de visée sur l'orbite de (7 vient en coïncidence avec une certaine droite qui est la résultante de deux vec- . leurs centrés suri: l'un, représentant l'obscurcissement maximum dû à l'interposition de a, est dirigé suivant la ligne des centres au moment où l'éclipsé est centrale; l'autre, dont la direction est celle de la protubérance atmosphérique due à la marée et dont la grandeur dépend de la radiation considérée, figure l'absorption maxima de cette radia- tion de l'étoile par sa propre atmosphère; 3° que, par suite, la direction de celte résultante diffère avec la longueur d'onde considérée, ce qui conduit à l'énoncé précé- dent, c. Q. F. D. On en déduit facilement diverses conséquences nouvelles, dont voici quelques-unes que les limites de celte Note m'obligent à donner sans leurs démonstrations (le lecteur les retrouvera d'ailleurs facilement et elles paraîtront ainsi que diverses applications numériques dans un Mémoire détaillé). Soient m-,^ et m,^ les époques des minima de l'étoile relatifs à deux radia- tions A, et X. ; et supposons, pour fixer les idées, que son atmosphère absorbe davantage X, que 'k.,. Trois cas peuvent se présenter : i" Si la durée de révolution du satellite a est plus courte que la rotation de l'étoile 1, on trouve que m,^ précède /»> ; li" Si la révolution de t est plus longue que la rotation de 1, on li ouve que ni)^ précède m-f^ ; 3" Si ces deux durées sont égales (et ce cas doit être à peu près le plus général et le plus stable dans les systèmes binaires à courte période, comme le montre la théorie), on trouve que l'excentricité de l'orljite (elle est géné- ralement notable dans ces systèmes et, par exeaiple, voisine de 0,1 5 poiu- Algol) produit le résultat suivant : l'oibite de l'étoile est divisée en deux régions inégales et de propriétés tout à fait différentes, et, selon que le minimum apparent de la variable a lieu dans la première qui renferme le périastre ou la seconde qui renferme l'apoastre, m;, précède /n>,^ ou a lieu après lui. Ces régions sont séparées par deux points de l'orbite tels que mi^ coïncide avec m,, si le minimum est observé en ces points. On ann'e ainsi à cette conclusion inattendue que le minimum observé dans le rouge pré- cédera ou suivra le minimum du bleu pour une même étoile, selon i orientation de son orbite dans l'espace. 11. Si l'on analyse de la même manière les effets produits sur les courbes de lumière par les marées que provo([ae l'astre central lui-même sur le c. R., 1908, i' Semestre. (T. CXLVII, IN" 1.) \ 26 ACADÉMIE DES SCIENCES. satellite, on trouve que, qualitativement, tous les résultats précédents sub- sistent, mais changés de signe (c'est-à-dire qu'il faut substituer, partout en ce qui concerne l'effet des marées du satellite, X, à Ao et réciproquement). Au point de vue quantitatif, diverses causes tendent à rendre prépondérants, selon les cas, soit les effets produits sur les courbes de lumière par la marée de l'étoile principale, soit ceux de la marée du satellite. Je me propose d'y revenir en même temps que j'examinerai ce que produisent les phénomènes pi'écédenls dans le cas des étoiles variables qui ont non seulement des mi- nima mais des maxima (étoiles à variation continue). III. Il est un cas très général où la « méthode des images monochroma- liques » (loc. cit.) permet de séparer l'effet combiné de ces causes de décalage et de celle invoquée par INI. Lebedeft', de l'effet de la dispersion dans le vide : c'est celui des étoiles du type Algol à variation régulière. Le principe de cette séparation repose simplement sur la remarque suivante : Le retard ou l'avance relatifs de dcu.v radiations, produits par la disper- sion dans le vide, pour une étoile donnée de ce type a évidemment la même durée, quelle que soit la phase de variation de l'étoile; le décalage ainsi produit entre les deux courbes de lumière correspondantes commence et cesse brusquement avec la variation lumineuse ; au contraire le décalage que peuvent produire les autres causes invoquées dans le système même de l'étoile décroît progressivement de part et d'autre du minimum pour s'annuler au début et à la fin de la imriation lumineuse. Géométriquement, l'étude des courbes monochromatiques obtenues permet donc, en général, de séparer ces effets. Considérons, pour prendre un exemple simple, le cas (qui paraît être celui des étoiles que j'ai obser- vées ) d'une variable du type Algol où l'auqjlitude et la durée de la variation soient les mêmes pour deux régions (par exemple : bleue et rouge) du spectre, et dont les deux rainima correspondants sont décalés de dx. Soient respectivement /„ et /^ les lieux des poids équidislants des points d'égal éclat des deux courbes, et soient y^i Ji les ordonnées du minimum et de la constance d'éclat. Selon que, en passant de jo à ji, la dillërencedes abscisses des deux lignes /„ et /,; : i" ou bien reste constante pour s'annuler brusque- ment en j, ; 2" ou bien diminue pour s'annuler progressivement en r, ; 3° ou bien varie pour arriver en j', avec une valeur dx différente de dx., on en d(''duira généralement que le décalage est produit : dans le premier cas par la dispersion seule, dans le second cas par une autre cause et, dans le troisième, par l'effet combiné de cette autre cause et de la dispersion [dont l'effet propre produit ici un décalage égal à ± {dx — dx')\. SÉANCE DU 6 JUILLET I908. 27 En ce qui concerne les quelques observations des courbes monochroma- tiques de certaines étoiles, déjà obtenues par M. Tikhofl et par moi, et qui s'accordent à mettre en évidence l'existence probable de décalages entre ces courbes, j'estime qu'elles sont encore trop peu nombreuses pour pouvoir leur appliquer dès maintenant le critérium précédent. 11 est nécessaire (pie d'abord des observations, suffisamment nombreuses et répétées, aient fixé avec une plus grande exactitude la forme exacte, en leurs diverses parties, de ces courbes monochromatiques. IV. En résumé les étoiles variables semblent être le siège, dans des conditions à la fois très variées et très générales, de certains phénomènes, non encore signalés, qui tendent à décaler les époques des points tropiques de leurs courbes de lumière relatives à diverses i-égions du spectre; la méthode des images monochromatiques est susceptible de mettre en évidence les effets de ces phénomènes et de les séparer nettement, pour une classe nombreuse d'étoiles, de ceux de la dispersion dans le vide. ASTRONOMIE. — Sur les variations de la durée du crépuscule. Note de M. Euxkst Escl.wgon, présentée par M. Deslandres. On regarde habituellement la durée du crépuscule comme liée à la hau- teur du Soleil au-dessous de l'horizon. Lorsque le Soleil atteint la hauteur négative de i5" on aperçoit généralement dans le ciel tous les détails percep- tibles, la voie lactée, les nébuleuses, etc., en un mot la nuit devient aussi complète que possible. Cette règle, applicable en moyenne, souffre des exceptions nombreuses et, en réalité, la durée du crépuscule dépend, à un très haut degré, d'autres facteurs qui, par des temps également beaux en apparence, peuvent retarder ou prolonger le crépuscule dans des propor- tions considérables. Tout d'abord il est utile de remarquer ([ue la visibilité des objets célestes,, étoiles, amas, nébuleuses, est un moyen défectueux d'observation, car cette visibilité dépend de deux facteurs : d'une part, de Véclat apparent duciel^ d'autre part, de la transparence de l'air. Sans doute il existe une relation entre ces deux facteurs, mais cette relation est mal connue quantitativement, et il est préférable, pour apprécier la durée du crépuscule, de se borner à l'observation de Véclat du ciel dans une région bien déterminée, fixe par rapport au Soleil. L'éclat photomélrique du ciel dépend, toutes choses 28 ACADÉMIE DES SCIENCES. éoales d'ailleurs ('), de la distribution et des dimensions des corpuscules (gouttes d'eau, cristaux de glace, poussières) en suspension dans l'atmo- sphère, et l'on conçoit dès lors que la durée du crépuscule puisse être essen- tiellement variable. Je me propose de montrer, par une observation caractéristique, que cette influence est réellement considérable. Le I" juillet 1908, à Bordeaux, le crépuscule a atteinl une durée tout à fait anor- male, el qui du reste a été particulièrement remarquée par les habitants des cam- pagnes. A 9'' du soir le ciel paraissait normalement beau. A 9''4o"', frappé par la lon- gueur inaccoutumée du jour, j'eus l'idée de déterminer aussi exactement que possible l'instant où en plein air, à l'Observatoire de Fioirac et dans un endroit bien dégagé, on cessait de pouvoir lire aisément. A g'-SG"' (2) on lisait encore sans difficulté l'heure à une montre placée horizontalement à So'^"' de l'œil. Je préférais ce genre d'observation qui dépend seulement de l'éclat du ciel à celui qui consiste à noter les heures d'appa- rition des astres de diverses grandeurs et qui fait intervenir, en outre, la transparence de l'air. Le lendemain, 2 juillet, le ciel avait le même aspect, et je répétai dans les mêmes conditions les observations de la veille. Je constatai qu'à g"" i5'" le ciel se trouvait dans le même état d'éclairement que la veille à 9''56"'. Ainsi, en ces deux jours consécu- tifs, par un ciel de même apparence, la durée du crépuscule «latY varié de plus de 4o minutes. On peut tiouver une explication de ce phénomène dans les considérations suivantes : Le 1"^' juillet, après le coucher du Soleil, une lueur rose assez vive éclaira un instant le ciel dans un angle vertical de 45° dans l'azimut du Soleil. Ces lueurs sont dues, ainsi que j'ai pu l'établir (^), à la présence, dans les régions élevées de l'atmo- sphère, de nuages très ténus, invisibles aussi bien le jour que pendant la nuit, mais visibles nettement et colorés en rose pendant un instant très court (10 minutes) lorsque l'éclairement du ciel prend, en diminuant graduellement pendant le crépus- cule, une valeur déterminée. Avant aussi bien qu'après l'apparition de ces lueurs, le ciel paraît parfaitement pur. De telles lueurs crépusculaires sont assez fréquentes à Bordeaux, mais se montrent d'une façon très irrégulière. Le 2 juillet, le ciel, d'une pureté apparente analogue à celle de la veille, ne montra pas de lueurs crépusculaires, et le crépuscule eut une durée normale. Il semble que ces nuages invisibles, qui provoquent l'apparition des vives (') CiiR. ^^'IE^ER, Abh. d. Kaiserl. Leop. Carol. AAad. JYora Acla, t. LXXill, n° 1 ; Beibl., 1901, p. 271-279. (^) A Paris l'heure correspondante serait, pour une même hauteur négative du So- leil, io''29™. (') Comptes rendus, 17 novembre 1902 et 4 mai 1908. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 29 lueurs roses après le coucher du Soleil, soient aussi la raison du prolonge- ment anormal de la durée du crépuscule. L'accroissement de la période cré- pusculaire doit être d'autant plus grand que le Soleil, après son coucher, descend plus lentement sous l'iiorizon; il atteint sa plus grande valeur au moment des solstices, ce qui expliquerait la durée tout à fait anormale du crépuscule du i"" juillet. Enfin, se basant sur la théorie de Lord Rayleigh concernant la dispersion atmosphérique, on peut en conclure que, l'état du ciel se trouvant augmenté dans les conditions qu'on vient d'indiquer, le coefficient d'absorption se trouve augmenté également; par suite, la visibilité des objets célestes s'en trouve ainsi diminnèe par une double raison. En un mot, un accroissement anormal dans la durée du crépuscule, par un ciel sans nuages, est l'indice d'un ciel peu favorable aux observations astronomiques. ASTRONOMIE. — Éclipse partielle de Soleil observée à l'Observatoire de Besançon le 2Sjuin 1908. ^ote de MM. Brvck, Chofardet et Pernet, présentée par M. B. Baillaud. M. Briick : l'observation a été faite à l'équatorial droit de o">,25 dia- phragmé à o™,o6. Grossissement 58. Ciel pur. Très bonne image jusqu'à la fin. Le premier contact a été probablement noté un peu trop tard. La Lune n'a été vue ni avant l'entrée ni après la sortie par aucun des trois observa- teurs. Vers le milieu il a semblé parfois que la circonférence du disque lunaire se prolongeait un peu au delà du bord solaire, mais c'est une sensa- tion très fugitive et nullement une certitude. M. Chofardet : équatorial coudé de o"', 38, diaphragmé à o"\o6. Grossis- sement 66. Images calmes au début, assez agitées vers le deuxième contact. Cela doit provenir de l'écl^auffement considérable de l'instrument. M. Pernet : équatorial photographique de o'", 11, diaphragmé à ©""lOS. Grossissement 3o. Images très calmes au début, très agitées vers la fin. Heures des observations. Premier contact. Temps Temps moyen sidéral local. de Paris. Il m s h m s Briick 12.6.58 5.26.47 Chofardet.... ia.6.56 5.26.45 Pernet 12.6.55 5.26.44 Dernier contact. Temps Temps moyen sidéral local. de Paris. h m s Il ni i i3.o.4i 6.20.21 1 3.1. 16 6.20.56 i3.o.33 6.20. i4 3o ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE. — Observation à V Observatoire de Marseille de V éclipse partielle de Soleil du 28 juin 1908. Note de M. Henry Bourget, présentée par M. B. Baillaud. Malgré rintérèt restreint que présente ce phénomène, l'éclipsé partielle de Soleil du 28 juin 1908 a été observée à l'Observatoire de Marseille par MM. Borrelly, Coggia et Esmiol. Ces astronomes ont observé les heures des deux contacts : i" M. Borrelly, à l'équatorial Eichens. Distance focale = BiS*""; ouver- ture diapbragmée = iS'^'"; grossissement 120 : Premier conlacl 5''23'"i-\3 I j n ■ ^ ., ^100 -A ■ temps moyen de Pans Deuxième contact 6''33™o8%7 \ ^ "^ Images ondulantes. 2" M. Coggia, au chercheur de comètes. Distance focale = 21 S*""; ouver- ture diaphragmée = S*^^"", 5 ; grossissement 80 : Premier contact 5'' 23™ 25' ) in- temps moyen de Pans Deuxième contacl 6''o4"' o' ) Images convenables. 3*» M. Esmiol, au télescope Foucault. Distance focale =45o*"-, ouver- ture réduite à une couronne centrée de rayons de iS'^" et 20""; grossisse- ment 220 : temps moyen de Paris Premier contact 5''23™ i3» Deuxième contact 6''34™20' Images ondulantes, surtout à la fin de l'éclipsé. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un problème relatif à lu théorie des équations aux dérivées partielles du type hyperbolique. Note (') de M. A. 3IvLLER, présentée par M. Appell. M. I. Bendixson a démontré, dans Arkiv for Matematik, Band III, le théo- rème suivant : ÈtajU données, pour o<.r')"=°- La solution de cette équation, qui prend sur les axes des x et des y res- pectivement les valeurs [/-(x) et v(j), satisfait, comme on le sait, à une équation intégrale dont la" solution peut être écrite sous la forme (6) i,{x,y) = ix{x)-h f A-,(,r,j;ç),/(ï)r/-: + 7r(7)-(- / A-,(.r, y ; ^ 7r(?) f/t, OÙ Considérons -(y) comme donné et cherchons à déterminer iJ.(x) à con- dition que u(x.i y) satisfasse à la condition (2). Il faut, pour cela, déri- ver (6) par rapport à x et, après, remplacer 7 et ^ respectivement par fi{x) et p^(x). En désignant '-^^ par iJ-'(x), on obtient, après quelques transformations, une équation intégrale en a' (a;) qu'on peut écrire sous la forme p,{x) — in{x)i:.{o)-^lJ.'{x)-^l A, (^S i) p-' U) c?ç + / /(^(.r.ïjTtL A(l)]dc. 32 ACADÉMIE DES SCIENCES. C'est une équation de M. Volterra dont la solution a la forme (7) fx(x) = F(.r) + ,/(o)G(.r)+ r U(jr,>)T:[/,a)]dl On obtient de la même manière (8) 7i(x) = M(.r)+ r P{a:,c)lJ.[/,a)]dl «^0 En éliminant ■k(x) entre (8) et ("]) et en mettant /(a?) =/. |/, (r)], on a un résultat de la forme lJ.(jr) = E(x) + J(.v)iJ.{o) + f K(.r, ;')^ [/(;)] f/;. C'est une équation qui rentre dans le type étudié par M. Picard (Comptes rendus, mai 1907). La solution a la forme pL(x)r=S(^-)-hfx(o)T(^). Cette valeur mise dans (8) donne 7r(x) = U(j-) + ,u(o) V(.r). Ces valeurs de [^(a?) et "^(y) introduites dans (6) donnent un résultat de la forme En faisant a? ^aro,^x = ^^0 etw^a,,, on aura une équation pour détermi- ner [J(-(o). Cette dernière opération n'est pas possible si le coefficient de [x(o) est zéro. Alors la courbe $(a:-, j) = o sera le lieu des points caracté- ristiques et, pour ces points en général, les conditions (2), (3), (4) ne peu- vent être remplies. En écbange on a une infinité de solutions caractéris- tiques C(.2;. y) dont les dérivées sont nulles sur les courbes données et «„ = o au point aTojjn. Dans le cas spécial où, ^o» Jo étant un point carac- téristique, u„ a la valeur W(x^, >'„), a(o) reste indéterminé, et alors le problème posé admet une infinité de solutions dépendant d'un paramètre l = lx(o) : u(:r,y)=W{.v,y)-hl^(x,y). Dans le cas de l'équation (i), la solution u{x^y) satisfait à une équation contenant u(x, y) sous les signes / et / / . Une telle équation a été trans- formée par M. Volterra (Atti dei Lincei, 1896) dans une des formes ordi- SÉANCE DU 6 JUlLr.KT 1908. 33 naires dont la solution a la forme ii{x, y)=:P(x,y) -i-Q(.7-, j)9(.r) + H(.r, /) ■]/(/) Cette formule analogue à (6) nous conduira, de la même manière, aux mêmes résultats, avec la différence qu'on n'aura plus de solutions caracté- ristiques tant que d(x, y) est différent de zéro. L'analogie avec le cas ellip- tique est remarquable. MÉCANIQUE. — Nouvel inlégromé/re. Note de M. Jacob, présentée par M. Maurice Levy. L'appareil que j'ai présenté à l'Académie dans la séance du 11 mai 1908 permet en somme d'intégrer l'équation lorsqu'on connaît une solution particulière de cette équation. Le même appareil, légèrement modifié, permet de s'ail'ranchir de cette restriction. On sait que le mouvement de la lame coupante le long de la base est réglé par une coulisse qui constitue l'une des parties essentielles de l'appareil. Dans le modèle déjà présenté, cette coulisse est disposée sur un transpor- teur qui la déplace parallèlement à elle-même; son mouvement est, par suite, entièrement déterminé, lorsqu'on fait suivre à la pointe traçante une courbe dite directrice, dont les coordonnées sont calculées à l'aide des coef- ficients de l'équation par des opérations ne comportant que des quadra- tures. Pour arriver à l'intégration de (i), il suffit de permettre à la coulisse un mouvement de rotation autour de l'axe de la pointe traçante. Ce mou- vement est déterminé en faisant en sorte qu'une droite fixe du plan de la coulisse louche constamment une courbe dite courbe d'appui, tracée sur la feuille de dessin. A l'aide des coefficients de l'équation, et par de simples quadratures, on calcule d'une façon analogue à celle précédemment indiquée les coordonnées de la directrice. G. R., 1908, 3° Semestre. (T. CXLVII, N° 1) ^ 3/t ACADÉMIE DES SCIENCES. Les coordonnées de la courbe d'appui se calculent alors sans nouvelle quadrature. Ces deux courbes étant tracées, ori matérialise la courbe d'appui d'après les procédés en usage dans les salles à tracer à l'aide de réglettes en bois de poirier maintenues par des plombs suffisamment rapprochés. L'opérateur décrit la directrice à l'aide de la pointe traçante et fait les lectures exactement comme avec l'appareil déjà présenté, mais un aide doit faire en sorte qu'une règle faisant corps avec la coulisse touche constamment la courbe d'appui ainsi matérialisée. L'appareil construit permet donc l'intégration de l'équation générale- quelles que soient les fonctions A, B, C, D. AÉRONAUTIQUE. — Sur le poids Utile des aéroplanes. Note de M. Rodolphe SoREAu, présentée par M. Deslandres. Amplifions un aéroplane donné, expérimenté avec succès. Soient, pour l'aéroplane originel, P le poids total, Il le poids moteur-propulseur, P^ le poids de l'aéroplane proprement dit, P„ le poids utile. Soient P', H', P^, P„ les poids correspondants de l'aéi'oplane agrandi. Enfin, soient x le rapport de similitude, r le rapport des vitesses, z- le rapport des poids utiles. Les aéroplanes envisagés ne peuvent être semblables que comn\Q formes, mais les épaisseurs des voilures, les diamètres des haubans, etc., ne doivent pas croître simplement comme x. En négligeant l'augmentation de la vitesse, on risque de construire des appareils qui se briseraient sous les nouveaux efforts développés. Il faut déterminer les éléments d'après les règles de la Résistance des matériaux ; on peut ainsi calculer P', IF, P^ en fonction de x et de j, et substituer leur valeur dans l'équation = P„=P'-n'-P„, ce qui donne une fonclion z =y(^, j/). En la représentant par des courbes de niveau a; = X, on verra nettement : 1° les diverses solutions (a;, y) qui donnent un poids utile déterminé; 2° les maxima relatifs pour chaque agrandissement X ; 3° le maximum absolu du poids utile. Le problème consiste donc à calculer les efï'orts qu'auront à supporter les SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 35 divers organes, suivant le mode de construction de l'aéroplane originel. C'est une question d'espèce, qui ne peut être complètement traitée ici. Pour fixer les idées, étudions un cas simple, en admettant : 1° que la surface du disque ayant même résistance à l'avancement croisse proportion- nellement à la surface de la voilure (hypothèse sensiblement exacte); 2° que les haubans et les autres pièces travaillant à la traction, au lieu d'être calculés isolément, le soient de façon que l'ensemble de leurs sections croisse proportionnellement à P. Quant aux pièces travaillant àja llexion, comme la voilure, leurs épaisseurs sont proportionnelles à \/V. Décom- posons P« en A, poids des pièces travaillant à la flexion, et B, poids des pièces travaillant à la traction ; désignons par A' et B' les poids corres- pondants dans l'aéroplane agrandi. Dans ces conditions, P' = P^- v% A'= Aor'j, B'= Bx\y-. Quant à II', il est proportionnel à P'V', d'où 11' = II.t-j*. La fonction caractéristique est alors zP„=P.r-y-— n.r-y-'— \x^y—\i.z\r'- Posons -^ = w, r^ r= n. Le maximum absolu du poids utile a lieu pour )• = o,2«i — o,7 7i -I- v/(o,2»( — 0,7 ';)'-r 0,8/nn, n 2 ;h — 3 r ■^■=^77 '" y ■ B 2 y -+- /i Application. — Les aéroplanes actuels de M\\. Voisin peuvenl enlever deux pas- sagers, à la \itesse d'environ 5o'^"' à l'heure, quand le moteur fournil 5o chevaux. Par- tant de ces données, je prendiai un aéroplane qui ait, en kilograninjes, P=:()oo, n = ioo, A = 25o, B=ioo, P„=i5o. L'abaque ci-contre donne la représentation de ce cas particulier. On voit qu'au delà de ,r = 1,7,5 le poids utile serait inférieur à celui de l'aéroplane originel, quelle que fût la vitesse. Le maximum absolu de poids utile est donné par ^ = 1 ,1 , avecy = 2,96. Les dimensions de l'aéroplane originel sont donc très sensiblement celles du maximum, avec cette forme d'aéroplanes : pour atteindre ce maximum, il faudrait construire un aéroplane semblable très peu agrandi, mais 1res renforcé, de façon qu'il pîit sou- tenir les efforts correspondants à la vitesse de iJo''"' à l'heure. On aurait alors P' = 636o, n'=3i4o, P;, = 2i5o, d'où P;, = io7o''5. Pour ne pas exagérer la vitesse, il conviendra de ne pas pousser jusqu'au maximum de charge utile, en profitant de la propriété des fonctions de varier assez peu dans le voisinage de leur maximum, comme le montre 1 abaque. En pratique, le poids 11' obtenu pour le moteur serait moins élevé, car le poids par 36 ACADÉMIE DES SCIENCES. cheval, supposé constant pour les aéroplanes d'une même famille, diminue en réalité avec la puissance. J'ai obtenu des résultats analojj;ues en partant de Paéroplane de iM. Esnaull-Pelterie, dont le type est tout ditTérent. Les divers poids ci-dessus, calculés à titre d'indication, néces^^iteraient l'emploi d'autres matériauv que dans l'aéroplane originel, ce qui amènerait probablement des modifications dans la construction. Il conviendra donc de faire ultérieurement de nou- veaux calculs, en parlant des aéroplanes qui auront été créés dans le but cherché, et qui auront donné de bons résultats. Fis- I. Bapport (Jei 2,5 3 t^iàesses fj^) ()uoi qu'il en soit, il résulte de cette Note que, lorsqu'on voudra cm- porler des charges notables, il faudra recourir moins à l'amplification des aéroplanes actuels qu'à leur renforcement, en vue de les armer progressive- ment pour des vitesses croissantes, qui pourront être utilement triples des vitesses actuelles. Si l'on ne veut pas atteindre de telles vitesses, qui ne seront pas sans danger, il faudra niulliplier les voilures. Dès maintenant, on peut prévoir la prochaine substitution des tri-plans aux bi-plans actuels, pour augmenter le poids utile avec des vitesses relativement modérées. De là deux voies diftërenles pour la construction des aéroplanes à grande capacité de chargement. Pour les faibles capacités, les mono-plans auront toutes mes préférences, dès qu'ils seront dotés de stabilisateurs aulomati([ues. SÉANCE DU 6 JUILLET I908. 3'] En résumé, l'aéroplane de l'avenir ne sera pas d'un lype déterminé. En raison même de sa sensibilité en hauteur, on sera amené h créer divers types, suivant la valeur de ces deux caraclérisliques essentielles de tout appareil de transport : la vitesse et le poids utile. PHYSIQUE. — Sur l'emploi de détecteurs sensibles d'oscillations électriques basés sur les p/iénomènes t/iernio-électri(/ues. Note de M. C. Tissot. Mon attention a été appelée récemment sur l'introduction dans la lech- ni(]ue de la télégraphie sans fil de certains détecteurs constitués par des corps solides (certains cristaux) en contact. Ces délecteurs seraient très sensibles et permettraient d'obtenir, par lecture au son, la réception des signaux de T. S. E. en les associant simplement à un récepteur télépho- nique sans emploi de source auxiliaire. En essayant de réaliser des détecteurs analogues, j'ai été conduit à donner au phénomène une interprétation simple et générale qui m'a permis de le reproduire à volonté avec des corps très divers, mais méthodiquement choisis. Le fait que le détecteur fonctionne sans source auxiliaire exclut l'idée d'un rôle joué par une variation de résistance, mais pourrait être rapproché (lu phénomène apparent de soupape que présente un voltamètre à électrodes inégales (détecteur (''lectrolytique) employé sans force électromotrice auxi- liaire. Toutefois, la production d'un tel effet au contact de corps solides suppo- serait l'intervention d'un phénomène nouveau dont l'existence est, a priori, peu vr;iisemblable. J'ai donc recherché tout d'abord si l'on ne pourrait reproduire de pareils effets en faisant appel à quelque phénomène bien connu. L'idée la plus simple était d'examiner si l'effet ne pourrait être produit par une force électiomolrice thermo-électrique développée au point de contact. Bien (|ue divers expérimentateurs se soient servis de couples thermo- électriques comme détecteurs d'oscillations électriques, ils n'en ont guère fait usage que pour des mesures de laboratoire, et l'on ne parait pas jusqu'ici avoii- signalé leur utilisation couime détecteurs sensibles, capaliles de permettre la lecture de signaux à grande distance. On conçoit que, [)our essayer de tirer parti d'un ellèt thermo-électrique susceptible de prendre 38 ACADEMIE DES SCIENCES. naissance par passage des oscillations dans un contact, il convienne tout d'abord de réaliser un contact de surface très réduite, de manière à localiser en un point l'énergie mise en jeu. Partant de cette idée, j'ai cherché à constituer des détecteurs en faisant reposer l'un sur l'autre, par une arête vive ou une pointe, des corps de pouvoirs thermo-électriques différents et suis arrivé très aisément à obtenir le résultat voulu. On arrive en effet à constituer un détecteur avec deux corps à peu prés quelconques, pourvu que ces corps soient suffisamment éloignés l'un de l'autre dans la chaîne thermo-électrique. L'expérience montre d'ailleurs nettement que les résultats sont d'autant meilleurs que les corps choisis occupent des rangs plus éloignés. C'est ainsi que l'on peut citer comme corps éminemment propies à être utilisés: 1° Les diflerentes variétés de pyrites de cuivre (chalcopyrile, ptiillipsite, covel- line. etc.), et le bioxyde de manganèse cristallisé (pyrolusite), associés à un métal quelconque (tous les métaux, étant fortement électro-positifs par rapport à ces sub- stances). 2° Le sulfure de cuivre naturel (chalcasine), le sulfure de cuivre artificiel fondu, le sélénium (') et le tellure, associés à un métal quelconque (tous les métaux étant fortement électro-négatifs par rapport à ces substances). Et a fortiori, bien entendu, l'association d'un corps fortement électro-positif avec un corps fortement électro-négatif donne-l-elle des résultats satisfaisants. Par des artifices très simples on arrive assez facilement à donner au con- tact une surface suffisamment réduite pour obtenir des détecteurs d'une sensibilité comparable à celle des meilleurs électrolytiques. C'est ainsi qu'avec le concours de M. F. Pellin nous avons pu réaliser des détecteurs permettant de lire à Brest les signaux échangés entre les postes d'Alger et des Saintes-Mariés. Dans l'appréciation de la sensibilité, il convient d'insister sur un point essentiel. Selon les corps choisis et la pression exercée, la résistance du contact présente des valeurs fort différentes. Selon que cette résistance est très grande (cas de certains corps cristal- lisés) ou faible (cas général des contacts avec pointes métalliques), il faut (') Il convient île noter que M. le lieutenant de vaisseau Colin avait précisément été conduit, au cours d'une série d'expériences intéressantes, à utiliser un contact séléniuin-mélal comme délecteur. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 3g disposer le détecteur, soit ii un Aontre de /ension, soit à un ventre de courant dans le système récepteur d'accord. Quant à Tinterprélation que j'ai dojuirc du phénomène, elle se trouve justifiée par Texpérience suivante : Qn dispose deux contacts, Vun pyrite de cuivre-pointe de cuivre, l'autre tellure- pointe de cuivre (comprenant l'un un corps plus éieclro-négatif, l'autre un corps plus éleclro-posilif que le cuivre), en dérivation aux bornes d'un galvanomètre. Par le jeu d'un couiniutaleur, ces contacts peuvent être intercalés à tour de rôle dans une antenne qui reçoit à dislance les émissions d'un poste. Ces émissions sont également l)ien reçues au téli'-plioneà l'aide de chacun des contacts. Or, on constate que les oscillations produites dans l'antenne réceptrice font dévier le galvanomètre dans un sens ou dans l'autre, selon qu'on fait usage de l'un ou l'autre contact. C'est bien en effet ce qui doit se produire dans les conditions de l'expé- rience (où le cuivre de chaque contact se trouve relié à la même borne du galvanomètre) si l'effet est de nature thermo-électrique. PHYSIQUE. — Recherches sur les gaz ionisés. Note de M. A. Bla.vc, transmise par M. Mascart. Les mobilités ont été mesurées par une méthode qui dérive directement de celle du champ alternatif de Kulherford ( ' ). Un plateau métallique A, entouré d'un anneau de garde, communique avec l'élec- tromètre : il est d'abord au sol et on l'isole pour faire une mesure. Eu face de A, à la distance a, est une toile métallique B et derrière B un autre plateau C. On établit entre B et C une dift'érence de potentiel constante produisant un clianip dirigé par exemple de C vers B si l'on veutmesurer la mobilité des ions positifs. Entre B et A on crée un champ alternatif de période T : pendant une demi-période une différence de potentiel \ produit un champ dirigé de B vers A; pendant la demi-période suivante une différence de potentiel V, égale ou supérieure à V et de signe contraire, produit un champ de A vers B. On ionise le gaz entre B et C à l'aide d'un faisceau étroit de rayons liôntgen; les ions positifs traversent la toile métallique quand le champ alternatif est dirigé de B vers A. Le plateau A commence à recevoir des charges quand V a la valeur V'o telle que C) HuTiiËRFORD, La décharge des corps élcclrisés par la lumière ultra-violette {Ions, électrons, corpuscules, I. Il, p. 672). 4o ACADEMIE DES SCIENCES. On fait varier V en laissant V constant et l'on mesure l'intensité recueillie par l'électromètre; on obtient, en fonction de \, une droite qui coupe l'axe des abscisses pour la valeur V,; on en déduit la mobilité /.,. a était égal à 2'^'",9o et T a varié de o',6 à o*, i4. Cette méthode a servi à mesurer les mobilités des ions dans des mélanges à pression constante d'air et de gaz carbonique, de gaz carbonique et d'hy- drogène; ces gaz étaient préparés et desséchés avec le plus grand soin. Les résultats obtenus sont contenus dans les Tableaux suivants, où k, est la mobilité des ions positifs, yfj des négatifs. I. — Gaz carbonique et hydrogène. Rapport Rapport de de 1 a pression 1 a pression de l'hydrogène de l'hydrogène à la pression I . ù la pression 1 . totale constante. k,. -X..K totale constante. k,. j- X 10' 0 25o 4oo 0 3o8 325 l8,2 288 347 8,2 325 307 34,7 342 292 20, 1 372 268 54,6 456 219 40, 1 492 203 79 736 i36 61 734 i36 90 1069 93>4 77-3 I 100 9' 100 1600 62,5 87,2 100 i33o 3ooo 73 33 II. Air et gaz carbonique. Rapport Rapport de la pression de la pression du CD' du CD' à la pression I à la pression 1 totale constante. k,. J- X 10'. totale constante. A,. 7— X to A-, 0 38o 263 0 600 .67 i5,9 36o 278 8,7 577 173,3 . 4i,9 3.7 3i5 19,3 534 187,3 59.9 287 345 28,9 494 202,4 83,9 271 369 48,3 4.9 238,6 100 25o 4oo 54,1 4io 244 67,6 387 258,4 79.9 348 287,3 100 3o8 325 Les courbes qui représentent les irn'erses des mobilités en fonction de la près- SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. ^I sion de l'un des deux gaz dans le mélange sont des lignes droites dans tous les cas. Soient p' et p" les densités des deux gaz dans le mélange, p, la densité des ions considérés, a, la vitesse de ces ions sous l'action du champ X; les quantités de mouvement échangées dans lunité de temps par les ions avec les molécules des deux gaz sont A, p'p,», el k\fç^^u^. On en déduit faci- lement ■^ = '!!:l{k\m'n'-\- .v;m"«"); n! et /i" sont les nombres de molécules des deux gaz par centimètre cube, ni et ni les masses de ces molécules; m^ est la masse d'un ion et e sa charge. Les résultats que j'ai obtenus pour 7- montrent que les produits A',/?/ m, et A"m"/n, sont sensiblement constants quand la composition du mélange varie. Si l'on prend pour A', l'expression donnée par Langcvin (') dans le cas où les chocs entre ions et molécules ont une importance négligeable, on en déduit que la quantité t / , "' ' — est à peu près invariable. Cela exige, si la masse m^ dépend de la composition du mélange, que cette masse soit notable par rapport à ml : l'ion doit donc être formé par un groupement de molécules (résultat déduit déjà par Langevin de la valeur même des mobi- lités). On peut se demander ce que devient le groupement quand l'ion est transporté d'un gaz dans un autre, du gaz carbonique dans l'air par exemple. Le plateau C est placé au fond d'un cristal lisoir qu'on remplit jusqu'au bord de gaz carbonique; la grille B et le plateau A sont au-dessus du niveau du gaz carbonique, dans l'air; les ions sont produits dans le gaz carbonique, amenés dans l'air entre A et B, où l'on mesure leur mobilité comme d'ordi- naire. La mobilité dans l'air d'un ion produit dans le gaz carbonique est très exactement la même que si cet ion avait été produit directement dans l'air. Cela est vrai pour les ions des deux signes. Ce résultat pourrait encore s'expliquer par la constance des pro- (') Langevin, V ne formule fondamentale de théorie cinéliijue {A/tu. de Cliim. et de Phys., 8° série, t. V, igoS). C. K., 1908, !■ Semestre. (T. CXLVII, N» 1.) ^* /|2 ACADÉMIE DES SCIENCES. duils A,ww,, ... (en fonction desquels s'expriment les mobilités), donc par la grosseur notable des ions. Mais il est probable aussi que le groupe- ment qui constitue l'ion échange constamment des molécules avec le gaz ambiant, de sorte qu'il se détruit en passant du premier gaz dans le second, pour se reformer avec des molécules de celui-ci. PHYSIQUE. — Influence de la température sur la force électromotrice des éléments au cadmium. Note de M. R. Jouaust, transmise par M. Mascart. En 1901, Jager et Lindeck montrèrent que la force électromotrice des éléments étalons au cadmium à électrolyte saturé pouvait être représentée en fonction de la température par la relation E,:= E20 — o,oooo38 {t — 20) — o, 00000065 {t — 20)^, celte formule étant valable jusqu'à 0° C. pour les éléments ayant comme électrode négative un amalgame contenant de laàiS pour 100 de cadmium. Certains des élé- ments contenant un almagameà i4 pour 100 de cadmium présentaient des irrégularités au voisinage de zéro, c'est-à-dire que leur force électroniotrice dépassait de plusieurs dix-millièmes la valeur indiquée par la formule. Plus récemment Smith a donné j)0ur les éléments à amalgame de 12, 5 pour 100 et 10 pour 100 une relation identique entre la force électromotrice et la température, cette relation n'ayant été établie qu'entre 10° et 20° C. Dans des expériences faites récemment au Laboratoire central d'Electri- cité, nous avons constaté pour tous les éléments contenant un amalgame à 12,5 pour 100 que, quelle que fût leur provenance, la formule citée plus haut représentait très sensiblement leur force électromotrice à o" en fonction de leur force électromotrice à 20°, l'accroissement observé étant en moyenne de -pj^ plus faible que celui déduit de la formule. 11 n'en est plus de même pour les éléments contenant un amalgame à 10 pour 100 de cadmium. Au voisinage de zéro les forces électromolrices de ces éléments qui concordaient très bien jusque vers 10° difl'érent entre elles de plusieurs dix-millièmes. Elles sont toutes supérieures aux valeurs déduites de la formule de quantités qui peuvent atteindre ythût ''^ voXi. De plus, lorsqu'on refroidit Inusquement ces éléments, leur force électromotiice croît instantanément de "-^ environ, puis décroit lentement et n'atteint f|u'au bout de plusieurs jours une valeur constante. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 43 Pour les éléments à amalgame à 12,0 pour 100 au contraire la force éleclromotrice croît lentement et atteint en quelques heures une valeur constante. Ces anomalies ne s'expliquent pas dans l'hypothèse faite pour expliquer les irréj^ularilés des ('léments avec amalj^ame à i4 pour 100. On avait admis que ranialgame de cadmium se composait de deux phases, l'une solide, l'autre liquide, qui cessaient de coexister à zéro dans l'amalgame à i4 pour 100, mais coexistaient encore dans l'amalgame à 12, 5 pour 100 et a fortiori dans l'amalgame à 10 pour 100. Des recherches nouvelles sont nécessaires pour éclaircir ce point; mais d'ores et déjà il semble prudenl, dans les mesures de précision, d'éviter l'emploi des éléments avec amalgame à 10 pour 100 ou tout au moins d'éviter que leur température descende au-dessous de 10" C. OPTIQUE. — Franges d'interférences produites par les photographies en couleurs. Note de M. E. Rothë, présentée par M. Lippmann. Lorsqu'on regarde par réflexion, du côté du verre, une photographie in- terférentielle éclairée par la lumière blanche, on sait qu'on aperçoit sou- vent des franges dans toute l'étendue du spectre, depuis le rouge jusqu'au violet. Quand l'émulsion sensible a été coulée sur une glace rigoureusement horizontale, les franges sont disposées à peu près parallèlement aux raies spectrales. Lorsqu'au contraire la couche de gélatine n'a pas partout la même épaisseur, les franges sont plus ou moins inclinées par rapport aux raies ('). On peut étudier plus facilement ces franges dans les épreuves obtenues sans miroir de mercure, parce que les couleurs sont moins éclatantes que celles des photochroraies mercurielles ; elles présentent alors des colora- tions, le violet du côté de la région rouge du spectre, le rouge de l'autre côté. Je me suis proposé de faire une élude systématique de ces franges dues au-r dépôts d'argent par les ondes stationnaires. {') Ces franges ont été appelées yfl(/Me.sy'/r/«j,'e.v de Talbol. Voir : Wiener, Wied. 4nn., 1899, p. 5o4. — Lkhmann, Beilràge ziir Théorie und Praxis der direkten Far- benpitolographie : Freiburg, 1906. — Il ne faut pas les confondre avec les franges des spectres superposés (Ze«Aer5c7ie Streifen) oiitenuespar Valenta, Neuhauss et étudiées par Pfaundler, Anii. Drude, 4" série, t. XV, 1904, p. 871, et H. Lehmann, Ann. Driide, 4° série, t. XX, 1906, p. 728. 44 ACADÉMIE DES SCIENCES. Considérons d'abord une plaque sensible transparente, recevant par la face verre un faisceau de lumière monochromatique de longueur d'onde A. Supposons l'émulsion assez sensible cl l'épaisseur de la gélatine assez faible pour que des plans d'argent distants de X se forment dans toute l'épaisseur depuis la surface de la gélatine jusqu'au verre. Si la surface de la gélatine est rigoureusement parallèle au plan de la glace, on ne peut apercevoir du côté verre qu'une teinte uniforme, due à la lumière rélléchie par l'ensemble des strates de longueur d'onde A comme la lumière impres- sionnante, à laquelle s'ajoute, en lumière blanche, la lumière réfléchie par la lame mince comprise entre la glace et le dernier plan d'argent. Pratiquement il n'en est jamais ainsi, parce que la surface de la gélatine n'est jamais rigoureusement parallèle à celle de la glace, et les plans d'ar- gent coupent la surface de la glace. INous examinerons simplement la section par un plan perpendiculaire à la plaque. Les traces des strates sur ce plan coupent la trace du plan du verre en un certain nombre de points. En chacun des points de rencontre l'épaisseur traversée est un multiple entier de - et l'on voit briller au maximum la radiation de longueur d'onde A. Entre deux points de rencontre l'intensité est moindre : il existe en effet, entre le verre et le dernier plan d'argent, un coin de gélatine dont l'épaisseur varie de o à - et, par suite, ce coin éteint entre les deux points de rencontre la lumière de longueur d'onde A. Regardée par réflexion, en lumière de longueur d'onde À, la plaque présente des franges, alternativement brillantes et o'jscures dans la région im]>ressionnée, prolongées dans toute la plaque par des franges plus pâles traçant les surfaces de niveau de l'épaisseur de la gélatine. Ces franges coïncideraient exactement avec les premières si l'on pouvait négliger la dilTérence de phase due à la réflexion sur le premier plan d'argent. En lumière blanche, les franges apparaissent bordées du côté du sommet du coin de teintes de longueur d'onde inférieure à \. Si les strates n'occupent pas toute l'épaisseur de la gélatine, il existe entre le dernier plan d'argent et la lame de verre un coin de gélatine pré- sentant en lumière blanche les franges bordées de violet du côté du sommet, de rouge de l'autre côté. Dans ces franges colorées, on verra briller au maximum la radiation de longueur d'onde A réfléchie par l'ensemble des strates. On peul obtenir aisément toutes ces apparences en éclairant, à l'aide d'un brûleur à sodium, une ouverture placée dans le ])lan focal d'une seconde lentille servant SÉANCE DU 6 JUILLKT 1908. 4^ d'objectif. Les frangej sont d'autant plus serrées que l'angle formé par la glace et la surface de la gélatine est plus grand. J'ai réalisé des plaques sensibles à épaisseur variable : dans ce cas les franges ne sont plus équidislantes; elles sont d'autnnt plus serrées que l'épaisseur de la gélatine est plus grande. Ce dispositif permet donc de pholograpliier en quelque sorte les courbes de n'neaa d'une lame de gélatine. Ces photochromies, obtenues par la méthode de M. Lippmann, mais sans miroir de mer- cure, permettent donc de projeter dans un cours des franges de coin, qu'il serait assez difficile de réaliser autrement. Supposons maintenant la plaque sensible placée dans le plan focal de l'objectif d'un spectroscope. Chaque région de la plaque est impressionnée par une radiation monochromatique différente. Dans chaque région, les stratifications formées par l'ar- gent réduit sont à des dislances dillerenles. Elles sont inclinées les unes par rapport aux autres, si bien que les lignes d'intersection avec la glace du cliché ne sont plus équidistanles. Il en résulte qu'on aperçoit un système de franges brillantes entre les- quelles les couleurs du spectre sont alTaiblies ou modifiées. Les photographies en couleur du spectre, faites sans mercure et regardées du côté du verre, permettent d'apercevoir optiquement les intersections du plan de la glace et des ondes stationnaires. Dans l'expérience de Wiener on obtenait les intersections d'une lame très mince de gélatine sensible avec les ondes stationnaires formées dans l'air. Le dispositif actuel permet de voir très simplement, sur le fond peu coloré du cliché, des franges d'interférences disposées comme les stries des photographies de Wiener. PHYSIQUE. — Antobalislique répéliteur. Note de M. A. Guili.et, présenléo par M. G. Lippmann. I. La méthode de rèpélilion, consislanl à agir sur un mobile (équipage de galvanomètre par exemple) animé d'un mouvement sinusoïdal amorti au moyen d'impulsions identiques rythmées sur ses oscillations et à lire l'am- plitude de régime A, n'est pas entrée dans la pratique des laboratoires. Elle présente pourtant, à divers points de vue, un réel intérêt; en particulier sa sensibilité la rend précieuse : si les impulsions surviennent au passage du mobile par sa position d'équilibre, à l'aller et au retour, la déviation A vaut (i — e ' j fois la déviation A, , duc à une impulsion unique tirant le mobile du repos. Ainsi, pour un amortissement X = o,oo4 et une période T = 2 secondes, le pouvoir multiplicateur serait d'environ aSo. IL Si la méthode de répétition se prrte difficilement à des mesures pré- cises (' ), cela tient vraisemblablement à ce que le régime permanent n'est (') Mascart, L'Électricité et le Magnétisme, t. II. /J6 ACADÉMIE DES SCIENCES. atteint qu'après un grand nombre d'impulsions, proportionnel d'ailleurs au pouvoir multiplicateur de l'appareil, et à ce que l'opération reste laborieuse alors même qu'on se placerait d'emblée, par artifice, au voisinage de l'état de régime. Il est d'autre pari impossible de provoquer les impulsions, à la main, à l'instant précis où le mobile se trouve dans les mêmes condi- tions électromécaniques. Ces difficultés disparaissent par l'emploi d'appa- reils disposés de façon à produire automatiquement l'impulsion et à la ré- péter chaque fois que le mobile passe par la même figure. III. Pour ces raisons j'ai construit, il y a quelques années, avec l'aide de M. Victor Guillet, divers types d'autobalistiques répétiteurs à rotation et à translation. Voici la description d'un type d'autobalistique répétiteur à torsion d'une construction rapide : Au fil de torsion clioisi, serré par son extrémité supérieure dans un porte-foret, solidaire d'un bâti massif muni de vis calantes, est suspendue, toujours au moyen d'un porte-foret en laiton, une masse cylindrique solidaire d'un équipage constitué soit par un cadre galvanométrique, soit par un système asiatique d'aimants. Un petit disque, mince et léger, engagé suivant son axe sur le fil, lui est invariablement fixé ; un fil de cocon partant de la périphérie du disque est relié par son extrémité libre au pôle mobile d'un contact délicat. Si, à l'équilibre, le fil de cocon est tendu et le con- tact fermé, celui-ci s'ouvrira ou restera fermé, suivant que la torsion se produira dans le sens de l'enroulement dj cocon sur le disque <>u en sens inverse. Le disque est placé prés du point d'attaclie du lil de torsion; le déplacement du pôle mobile du contact (petit pendule armé d'une lame élastique, légère lamelle fixée à un fil fin tendu, etc.) est invisible et la perturbation exercée sur le mouvement est négli- geable. Le pôle fixe est constitué par l'extrémité d'une pointe d'argent qu'une vis à large tète permet de déplacer micrométriquemenl par translation. Si l'on désire s'affranchir du cocon, on suspend le fil de torsion à une plaquette mé- tallique, libre de se mouvoir entre deux butées 1res voisines, suspendue elle-même au bâti de l'appareil par un ou plusieurs fils sans torsion; dès que l'équipage franchit sa position d'équilibre, la plaquette appuie contre l'une des butées de façon à fermer le circuit inducteur, et l'équipage continue sa route comme si le point d'attache du fil de torsion était désormais fixe. Au retour, la plaquette est entraînée en sens opposé et le circuit s'ouvre au passage du mobile par sa position d'équilibre. Au moyen du fil lui-même et d'un fil auxiliaire (paillon recuit) qui le prolonge, on conduit au cadre galvanométrique les courants induits, au moment de l'ouverture et de la fermeture du contact, dans un transformateur approprié. Comme le cadre est disposé soit entre les branches d'un large aimant en U, soit dans une bobine alimentée par un courant auxiliaire dont l'axe est perpendiculaire au plan du cadre, les impul- sions motrices se produisent dans les conditions indiquées plus haut. Dans certains cas, dans l'étude de la torsion par exemple et en vue de la suppression du fil de cocon, il est avantageux de faire usage du système asiatique et de conduire les cou- SÉANCE DU 6 JUILLET IQoB. 4^7 ranls induits à la bobine fixe. Avec le conlacL à butées, le fil se trouve ainsi entière- ment libre de toute liaison. Afin de supprimer les actions perturbatrices provenant du conlacl, il est indispen- sable que ses deux pôles ne présentent jamais qu'une très faible dill'érencede potentiel. On est ainsi conduit à utiliser un relais spécial très sensible, commandé par le con- tact et chargé d'ouvrir et de fermer le circuit inducteur aux instants prévus; le relais que j'ai construit permet, de plus, de ne laisser le circuit induit fermé qu'aux instants où l'induction se produit et de supprimer par suite, en très grande partie, l'edetLenz, ce qui simplifie la théorie de l'appareil. IV. Le système peut être établi dans des conditions telles que Tampli- tude de régime ait pour valeur A=:— e '"'sincaVi — f *"/ £ -),.' avec, dans le cas du cadre, e = v ' .; ? (' )• Des déterminations auxiliaires fournissent, s'il est nécessaire, les valeurs des différents paramètres qui figurent dans ces équations : eu, X, L'autobalistique répétiteur s'adapte tout spécialement à l'étude de la tor- sion et de tous les phénomènes dans lesquels intervient un amortissement (frottement intérieur, courants de Foucault dans des disques conduc- teurs, etc.). H se prête à l'étude magnétique des fers et aciers dans des conditions où le chaïup magnétisant est établi et supprimé un grand nombre de fois avant que la déviation A soit atteinte, etc. En généi\il le coefficient A n'est pas constant, il augmente avec l'ampli- tude des oscillations; de plus, si l'effet Lenz n'est pas supprimé, ou rendu négligeable, l'équation de l'appareil se complique encore. On tourne la diffi- culté en ramenant la déviation à une même valeur choisie A, en faisant va- rier par exemple la résistance du circuit induit, et l'on exprime qu'alors une même quantité d'électricité g s'écoule à chaque impulsion. Si, par exemple, r et r' sont les résistances du circuit induit, qui corres- pondent à une même valeur de A et du courant inducteur, le transformateur étant vide, puis renfermant le noyau de fer étudié, on aura Ainsi employé, l'appareil n'intervient plus que par sa sensibilité. (1) Éleclrobalislique [Journal de Physique,, août 1907). 48 ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉLECTRICITÉ. — Machines dynamo- électriques génératrices sans collecteur. Note de M. C. Limb, présentée par M. Lippmann. Toutes les machines employées jusqu'à ce jour pour transformer l'énergie mécanique en énergie électrique, sous forme de courants alternatifs ou con- tinus, se classent en deux catégories : les magnétos et les dynamos. A part quelques applications restreintes qui ne nécessitent qu'une puissance minime, les premières sont aujourd'hui abandonnées, précisément à cause de leur trop faible puissance massique. Or l'organe indispensable à toutes les dynamos est le collecteur, tout au moins celui de leur excitatrice, s'il s'agit d'alternateurs, étant bien convenu que l'on ne fera appel qu'à une source d'énergie mécanique. Même le redresseur de la machine de Clarke, ou de ses dérivées, est un colleclcur, le plus simple de tous, à la vérité, puisqu'il ne comporte que deux lames isolées électriquement; mais cepen- dant encore un collecteur. Dans une Note récente ('), j'ai eu l'honneur d'exposer à l'Académie quelques expériences sur l'auto-excitation des alternateurs au moyen de soupapes électrolytiques. Ces machines, ainsi équipées, constituent des dynamos génératrices, à courants alternatifs, où tout collecteur est absolu- ment supprimé. Comme les soupapes sur lesquelles elles travaillent donnent des courants redressés, aussi peu ondulatoires qu'on le désire, on peut donc considérer également ces machines, au moins au point de vue théorique, comme des génératrices à courant continu, sans collecteur. Ainsi ce merveilleux organe, véritablement découvert et mis au point par le génie de Gramme, cet organe qui, on peut le dire, est seul cause du développement extraordinaire des applications industrielles de l'électricité, deviendrait désormais inutile, au moins théoriquement (je n'ose encore dire pratiquement). Peut-être pourrait-on cependant, sans trop de prétention, prévoir d'ores et déjà la construction de génératrices, même à courant continu, pouvant rendre des services dans la pratique. On sait que la plus grande difficulté dans la construction et dans l'emploi des dynamos puissantes à courant con- tinu réside dans le collecteur et dans les frotteurs ou balais destinés à capter le courant. Les génératrices employées dans les stations centrales, et plus encore dans les usines électrochimiques, génératrices qui débitent (') Comptes rendus, i8 mai 1908, p. ioi4. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 49 plusieurs milliers d'ampères, sont munies de monstrueux collecteurs et d'une véritable armée de balais frolteurs. Pour l'exploitant, l'entretien de ces organes est une préoccupation constante et, pour le constructeur, c'est là toute la difficulté. 11 faut en effet, })our éviter les étincelles ou cra- chements aux balais, qui sont la principale cause de leur usure et de la rapide destruction du collecteur, étudier les formes des pièces polaires, l'induction magnétique, fractionner convenablement l'induit, etc., afin d'obtenir une bonne conimutation sans étincelles; mais il reste toujours une incertitude à ce sujet, les calculs pratiques sur la commutation étant, il faut l'avouer, encore bien douteux. Avec notre .système, il suffirait de prévoir les soupapes avec des surfaces assez grandes; mais il est mieux encore d'en augmenter le nombre en mul- tipliant les prises de courant sur l'enroulement induit, fixe de préférence, l'inducteur étant mobile. On augmente ainsi sans difficulté le nombre de pbases, ce qui diminue les ondulations du courant redressé. Le résultat est absolument le même, à ce point de vue, que celui qu'on obtient en augmentant le nombre des lames d'un collecteur, c'est-à-dire le fraction- nement de l'induit. Quant aux génératrices à courant continua très haute tension, 20000^°"'* ou .^onoo™"" et même davantage, elles deviennent d'une construction relativement facile, le collecteur étant supprimé. Dans ce cas il faut rem- placer une soupape simple par un nombre suffisant de petites soupapes eu tension : celles à clapet d'aluminium construites actuellemen t peuvent retenir jusqu'à i5o^""'' environ. J'ai supposé l'emploi de soupapes électrolytiques, mais toute autre pourrait vraisemblablement convenir. C'est en perfectionnant cet organe qu'on obtiendra un rendement satisfaisant, ainsi qu'un bon fonctionnement de ces génératrices sans collecteur. ÉLECTRICITÉ. — La slaJiilité de l'arc alter/iatif. fonction du poids atomique des métaux-électrodes. Note de i\lM. C.-K. Guye et A. Biiox, présentée par M. A. Lippmann. Dans une précédente Note(' ), nous avons fait ressortir le rôle capital que peut jouer la période d'evtinction sur la valeur de la différence de potentiel [') C.-ii. Glvk el A. BftO.v, DiU'rrunce de ijotenliel et stabilité de l'arc altcrnalif entre métaux {Comptes rendus, séance du 2.5 niiii 1908). C. R., 1908, !" Semestre. (T. CXLVII, N° 1.) 7 no ACADEMIE DES SCIENCES. aux électrodes d'un arc alternatif entre métaux, même lorsque cet arc a toutes les apparences d'une grande stabilité. Ces conditions nous paraissent éclairer d'un jour nouveau les résultats de recherches antérieures, résumées dans le Tableau ci-après. Contrairement aa\ expériences de la Note précitée, ces expériences ont été elVec tuées (/rt«.v des cundilinjts où la période d'e.rlinclion n'était certainement pas négligeable. Il est donc intéressant de les comparer avec celles de la Note précitée, où nous avions atteint les conditions d'eatréme stabilité. f)i(l'creiices de potentiel aux électrodes [volts efficaces) obsercées par MM. C-\l. Guye el Ij. iMonascli {Eclairage électrupie, 28 fcvi-ier, 14 mars et 4 avril igoS). C. Mi;. Kc. M. Cu. As- Cd(*). Pt. Au. rnin ^ ^ r/ 7t= 3 . . ^^^^^. ... n » » Sgo 65o 060 aSo 770 790 i — :, » » )) 770 825 S3o 65o 920 goo t = o,o5 aniji. eflicaces ::r ^ •> o » 960 10 lO 1000 81O lOOO » ' d^^i » 5oo 65o 65o 690 710 55o 83o S80 1 — ;"> ()^o 700 85o 85o 870 900 725 1000 1070 ■ 1=0,04 » rr: -7 » 8go io5o io5o 1070 1 100 890 I lôo 1270 ' r/=:o » 600 6go 7.'io 780 790 780 » J07Û 1 = 5 » 820 910 gSo 980 990 900 » iSao ■ l = o,o3 » :rr - » lo'io I 1 3o II70 II 80 I2IO 1 080 » » .' t'oids aloiiii(iiies. 12 i'a 56 Tjg 63 108 m 194 '97 On voit qu'à l'exception du cadmium qui émet d'abondantes vapeurs, la dilTéience de polentiel efficace est d'autant plus grande que le poids atomique du niétal-électi ode est plus élevé; les dilTérences sont cependant trop petites, les expériences insuffisam- ment nombreuses, et surtout le phénomène est trop complexe pour qu'il soit permis de tirer de ces observations une relation numérique quelconque. Nous retnarquons cependant, en nous appuyant sur les conclusions do la Note précitée, que les diilerences de polentiel, pour une même longueur d'arc el une méiïie intensité de courant, peuvent être attribuées à la durée plus ou moins grande de la période d'extinction, qui serait d'autant plus prolongée que le poids atomique du métal-électrode est plus élevé. En d'autres mois, pour (jiie l'arc puisse se rétablir à chaque alternance, il faut que la différence de potentiel (pd précède imniédialement l'allumage atteigne une vcdcur d'autant plus grande epic le poids atomique du métal-électrode est lui-jucmc plus grand. lîeste à expliquer le pourquoi de cette corrélation. L'explication (|ui nous paraît à la fois la plus simple et la plus probaJjle doit être recherchée, nous semble-t-il, dans la loi de Dulong et Petit. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. ■"> l La chaleur spécifique étaut en raison inverse du poids atomique, i\ ou résuUe que rabaissement de température qui se produit à chaque extinction à la calliode est d'autant plus grand que le poids atomi([uc est |iliis .'I^'M'. Il n'est donc plus surprenant que le réallumage de l'arc nécessite alors une dilTérence de potentiel et par conséquent une durée plus grande de la période d'extinction ('). Dans les conceptions actuelles sur le mécanisme de l'arc, on [lourrail admettre aussi que les électrons projetés par la cathode incandescente et qui sont la condition nécessaire à l'établissement de l'arc doivent prendre une vitesse d'autant plus grande que la vapeur métallique adjacente (pi'ils doivent ioniser a un poids atomique plus élevé. Cette vitesse étant précisément déterminée par la différence de polenliel, la conséquence serait également une prolongation de la période d'extinclion. Les deux explications ne s'excluent d'ailleurs qaas l'une raulr( re. PHYSIQUE. — Sur i orientation des cristaux jiar le champ magmHiquc. Impor- tance, au point de vue de la symétrie cristalline, des propriétés optiques des liqueurs mixtes. Note de MM. A. Cotto.n et H. Mourox, i.'rrseutée par M. J. YioUe. L Les expériences de Faraday et la théorie des pliéniiménes magnéio- cristallins ont conduit à admettre que, dans un champ magneticpie uniforme, un fragment cristallin tend à prendre une orientation qui ne dépend ni de sa foiTOe ni du milieu qui l'enloure (les métaux ferro-magnétiques et leurs sels étant exclus). Dans une Note récente, M. Meslin {- ) arrive à la conclu- sion que cette opinion classique serait inexacte dans certains cas. Nous nous proposons d'abord de montrer que le calcul de M. Meslin, d'ailleurs exact, ne conduit pas à modifier en (juoi que ce soit les conclusions admises depuis (') CBlte manière de voir suppose que les conililioiis de refroidisseiiieiU soiilseiisi- blemenl les niéines dans une même série horizunlale. Ce devait cire approximative- meiU le cas dans ces expériences. Les électrodes métalliques élaienl en ell'el très courtes et fi\ées toujours aux exlrémilés de deu\ mêmes liges decuivre. lui outre, aux très hautes températures, le refroidissement par rayonnement (approx. loi de Stefan) doit être prépondérant et peu différent d'un métal à l'autre. D'aulre part, la conduc- tibilité calorifique des métaux diminue avec la température, ce qui contribue à assurer encore la prépondérance au refroidissement par rayonnement. (^) Meslin, Comptas rendaa, t. CXLVI, 'j.! juin 1908, p. i3oy. 52 ACADÉMIE DES SCIENCES. B'aradav, si l'on tient compte de l'ordre de i^randeur des quantités qui entrent enjeu. Considérons, avec M. Meslin, un ellipsoïde ciislallin mobile autour d'un de ses aves c el placé dans un champ nuignélique uniforme. Soient a, b les longueurs des deux aulres axes, /,,, A., les valeurs correspondantes de la perincabilité, k la perméa- bilité du milieu ambiant. M. Meslin trouve que, si Ion a a > 6, k^ haudier, l'étude des phénomènes magnéto- et électro-optiques. Les propriétés magnétiques d'un cristal sont représentées (en première approxima- tion) par un ellipsoïde K,„ dont le grand axe tend à se placer dans la direction du champ magnétique. Les propriétés électriques sont représentées par un autre ellip- soïde E,, dont le grand axe se dirige aussi suivant les lignes de force, si les cristaux ne sont pas trop allongés. Enfin les propriétés optiques, pour une radiation donnée, sont représentées par un troisième ellipsoïde £„. On ne peut rien dire actuellement de général sur les relations de ces trois ellipsoïdes, sinon que les éléments de symétrie du cristal leur appartiennent à tous trois. En poursuivant l'étude des propriétés optiques des liqueurs mixtes, on peut préciser ces relations dans certains cas, et l'on pourrait même parfois reconnaître les éléments de symétrie eux-mêmes. Les observations sur les dicliroïsmes magnétique et élec- trique suffiraient déjà à diviser les cristaux en deux groupes : ceux où les grands axes de E„, et E^ coïncident, et ceux où il en est autrement. Dans le premier cas, les deux dichroïsmes ont le même signe et la même valeur à saturation : M. Chaudier en a rencontré des exemples, l'iaçons-nous dans le second cas; on pourrait distinguer une substance orlhorhombique d'une substance uniaxe en faisant agir sur la liqueur simultanément deux champs à angle droit, l'un magnétique, l'autre électrique. Tons les petits fragments qu'elle contient se trouveraient en effet complètement orientés de la même façon. Observons successivement la liqueur dans les directions des deux champs : si la matière en suspension est uniaxe, on trouvera que pour l'une de ces deux directions la liqueur mixte reste isotrope. On voit ainsi comment l'étude des liqueurs mixtes peut renseigner sur les propriétés des cristaux microscopiques qu'elles renferment, propriétés que dans bien des cas il serait impossible d'étudier autrement. PHYSIQUE. — Les phénomènes de liose et les lois de V éleclrisalion de contact. Note de M. Edouard Guili.aumk, présentée par M. J. VioUe. M. .J.-C. Bose (Calcutta) a signalé la propriété suivante ( ' ) : Un fil métallique tordu brusquement au sein d'un éleclrolyte manifeste un (') J.-G. Bose, Response in the Living and non-Lii'ing, Calcutta, 1902, et 7. de Phys., 4° série, t. I, 1902, p. 48i. 54 ACADÉMIE DES SCIENCES. phénomène électrique momentané (réponse électrique) décelé par un galva- nomètre balistique. Si Ton tord le fd plusieurs fois de suite, l' intensité du phéno- mène diminue; en laissant le /il se reposer, les décharges réapparaissent à la torsion. C'est ce phénomène que M. Bose nomme la fatigue de la ma- tière. Une étude expérimentale m'a conduit aux résultats suivants : 1° Un fil mè\A\\\(\ne parfaitement propre, tordu au sein d'un électrolyte qui ne l'attaque pas, ne donne aucun phénomène électrique. 1° Si le métal est altérable (Cu, Zn, etc.), on pourra, en tordant brus- quement le fil après l'avoir laissé quelque temps dans l'électrolyte, observer un phénomène électrique momentané. Le fil s'est recouvert d'une mince couche grisâtre et : a. La déviation du galvanomètre est touj o u rs f/ + .36,0 Sans action -3LKOH - 42,4 5VKOH-+-yôTHrI'a(N03)3 — 2,5 Affaibl' considérable yJ^KOH +^'nïLa(N03):, -+- 1,2 Changem' de signe Le phénomène de Bose se rattache donc, par un mécanisme encore ine.xpliqué, à des propriétés connues; il est inutile d'attinbuer à la matière minérale certaines propriétés de la matière vivante. PHYSIQUE. — Le phénomène de Bose-Guillaume et l'èleclrisalion de contact. Note de M. Jean Peruin, présentée par M. ■). VioUe. L'analyse expérimentale par laquelle M. Guillaume a relié aux règles , d'électrisation que j'ai données (') un phénomène jusqu'ici resté isolé peut se résumer comme il suit : i" Si Ton plonge dans un électrolvtc deux fils d'un même métal dont l'un est habillé d'une gaine poreuse et si l'on tord ce dernier, il cesse d'être au même potentiel que l'autre. La force électromotrice ainsi développée par une torsion donnée disparait très rapidement. . (') Conhptes rendus, igoS, et surtout Journal de Cliimie pliysiijue de Genève, I 903-1904. 56 ACADÉMIE DES SCIENCES. 0." Le sens et la grandeur de cette force électromolrice sont détermines par la pnisence de certains ions, même en quantités très petites. Ce sont précisément les ions dont j'ai montré qu'ils déterminent le sens et la gran- deur de l'électrisation que prend un diélectrique par contact avec l'éloc- trolyte. De façon plus précise, les ions 11"^ et OH~ agissent très fortement, en sens inverse l'un de l'autre, mais sonl para Irsés par les ions polyvalents du signe opposé. La corrélation est frappante et le Tableau numérique donné par M. Guillaume présente un parallélisme évident avec ceux que j'ai publiés. Reste à tiouver le mécanisme qui explique celte corrélation. Je propose l'explication suivante : I^a gaine spongieuse du fil en expérience, imbijjée par la liqueur, se cliarye au contact de celle-ci tout le long de rénorme surface de ses replis. La liqueur qui l'im- prt'gne contient donc un e\cès de charges du signe inveise (couche double de Quincke- Helmholtz). Si alors on tord le (il, ce qui tord la gaine spongieuse, un peu de ce liquide chargé suinte de cetle éponge veis Télectrol^te extérieur, d'où lésulte une différence de potentiel entre les deux fils qui se trouvent de part et d'aulie de la gaine. Cetle diffé- rence de potentiel sera donc déterminée par les causes qui agissent sur l'élecliisation de contact entre la matière de la gaine et la liqueur. Il est aisé de voii- que ceci est en 1res bon accord avec chacun des résultats de M. Guillaume. Le pbénoinène peut être rapproclié de celui qu'on obtient en faisant filtrer un électrolyte au travers d'un diapbragme poreux : l'enlrainemeiil de charges de contact par la liqueur produit de part et d'autre du dia- phragme une différence de potentiel notable {fuive électromotrice de filtra- tion^. PHYSIQUE. — Sur it/ic relation entre les propriétés magnétiques et les propriétés chimiques de sels complexes dérivés du fer. Note de M. P. Pasc.4i., [)ié- sentée par M. 1). Gernez. Dans le travail que je résume ici, j'ai déterminé la susceptibilité magué- lique de diverses solutions, contenant toutes le même poids de fer au centi- mètre cube, mais à di\ers états, .le me suis servi dans ce jjut de la méthode bien connue de la dénivellation dans un tube en U, dont une branche est dans l'entrefer d'un électro-aimant, et l'autre à l'extérieur du champ magné- SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. Sy tique ('). D'ailleurs, par mesure de précaution, j'ai constate!; que les réactifs servant à la préparation des solutions ne modifiaient pas, de façon appré- ciable, les propriétés magnétiques de l'eau, au moins au dei^ré de dilution où je les employais. Mes expériences ont porté sur des solutions de chlorure FeCl% de ferri- cyanure de potassium Fe-(CAz)'^K", de ferripyrophosphate de sodium Fe^(P^O')' \a°, de ferrimétaphosphate Fe'''(PO')'"Na'^, cl aussi sur une solution ammoniacale de pyrophosphate ferrique contenant des sels com- plexes encore à l'étude. Toutes ces solutions contenaient 2«, 85 de fer par litre. En prenant pour valeur de la susceptibilité magnétique de l'eau — 7,5. io~' C.G.S. à la température des expériences, soit 3ob" absolus, j'ai trouvé, pour susceptibilités des diverses solutions : Ferricyanure de potas^iinn — 6,55 . lo"'' Solution ammoniacale de pyrophospiiale ferrique . . . — 3 , ■j 1 .io~' Ferripyrophosphate de sodium — 2 , 89 . io~' Ferrimélaphosphate de i^odium — 0,660. io~' Chlorure ferrique — 1 ,20 . lO"" On voit donc que le diamagnétisrae de l'eau est fort peu diminué par le ferricyanure, davantage par le ferripyrophosphate, beaucoup plus et presque au même degré par le ferrimétaphosphate et le chlorure ferrique. Or les caractères analytiques des solutions correspondantes peuvent être résumés dans ce Tableau : Sels Ferriniéta- I-'erripyro- Sel ferriques. piiosphale. |iliospliate, ammoniacal. Ferricyanures. AzH^HS... précipité précipité précipité précipité décoloration NaOH » coloration rouge coloration rouge rien lien FeCy^K''. . . » coloration bleue rien » » On constate donc une variation parallèle des caractères magnétiques et analyti([ues du fer dans ces divers composés. 11 élait intéressant, comme vérification, de détruire dans une des solutions le complexe ferrique par un acide, pour voir si le retour vers les sels ferriques ordinaires serait accompagné d'un paramagnétisme croissant. Voilà les résultats concluants obtenus sur ce point. (') Les champs employés ont varié de 4ooo à 20000 gauss. G. R., 1908, 3° Semestre. (T. CXLVII, N° 1.) 58 ACADÉMIE DES SCIENCES. Une solution ammoniacale de pyrophosphale ferrrique à 2», i de fer par litre a une susceptibilité égale à — l\,G3. io~'. Quand on forme une solution ayant même titre en fer et ammoniaque, mais contenant en plus -^ de HCl, on trouve pour susceptibilité — 2 , Sa . lo" " . De plus, la solution acide pré- sente alors les caractères atténués des sels de fer. On a donc eu à la fois accenlualion du paramagnétisme et des caractères ferriques, sans être cependant, même à chaud, revenu à Fétat de sels ferriques ordinaires, ce qu'indique d'ailleurs la coloration encore verdàtre de la solution. Inversement, l'addition de potasse à un ferripyrophosphate a relevé le diamagnétisme de la solution, comme l'aurait fait l'ammoniaque. Il était à prévoir la formation d'un dérivé complexe, et non une rétrogradation du sel complexe initial ; c'est en effet ce que montrent les réactifs ordinaires du fer. // semble donc bien (lémonlré que, dans cette famille de composés complexes du même type, la dégradation des propriétés chimiques du fer, au point de rue ancdytique. s'accompagne d'une dégradation parallèle de ses propriétés d'élément magnétirpie. J'ajouterai que ces solutions présentent, comme l'eau, le phénomène de la polarisalion rotatoire magnétique. De plus on constate sur le ferriméta- phosphate et surtout sur le ferripyrophosphate, le phénomène de la biré- fringence magnétique (Q. Majorana, Cotton et Mouton), dont le chlorure ferrique semble privé aux concentrations employées. PHYSIQUE. — Note sur les c/ialeurs cV échaufjément de la harytme, de la wilhcrite'et de la chaux fondue. Note (') de M. Latsche.xko, présentée par M. H. Le Chatelier. Ces expériences ont été entreprises dans le but de rechercher si les varia- tions de la chaleur d'échauffement des corps aux températures élevées pou- vaient donner l'explication de quelques difficultés rencontrées dans cer- taines applications des lois de la Mécanicpie cliimique, à la dissociation du carbonate de chaux, par exemple. L'échantillon du corps étudié était chauffé dans un petit creuset, fermé par un couvercle, percé d'un trou pour laisser passer le thermomètre. On (') Heçue dans la séance du 29 juin 1908. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. Sp maintenait la température fixe pendant 10 minutes, puis on prenait le creuset avec une pince pour le porter au-dessus du eakirimètre et l'on ren- versait brusquement le corps dans l'eau du calorimètre. On s'est assuré que pendant le transport il n'y avait pas de changement appréciable de tempé- rature à l'intérieur du creuset, sa surface extérieure se refroidissant seule. Le calorimètre était du modèle de Berthelot, avec un vase intérieur en pla- tine d'un demi-litre de capacité. Les poids de corps employés ont varié, suivant la température initiale et suivant la nature du corps, de 3*-' à -j^, de façon à avoir toujours dans le calorimcLre une élévation de température supérieure à i". Baryline. — Une première série d'expériences a porté sur le sulfate de baryte naturel, corps ne présentant aucun changemenl moléculaire, au moins jusqu'à 1000°, limite supérieure des températures étudiées. Le Tableau numérique ci-dessous et la courbe annexée donnent les valeurs des chaleurs spécifiques moyennes à partir de la température de i5o°: Chaleui- Chaleur Température, spécifique. o 5oo O, 129 890 o, l32 io5o o, 129 La chaleur spécifique de la barytine croît ilonc d'abord régulièrement jusqu'à Soo» environ et ensuite reste sensiblement constante depuis .Soo" jusqu'à loSo" avec la valeur moyenne de 0,1 3. Wilhérile. — On sait que le carbonate de baiyte présente vers 800° une transfor- mation moléculaire accompagnée d'un changement calorifique important. Les mesures faites ont confirmé l'existence de cette transformation et montré qu'elle était accom- pagnée à réchaulTement d'une absorption de 19 petites calories par is de matière, soit 3,75 grandes calories pour un poids moléculaire ^ 197^' Le Tableau ci-dessous et les courbes donnent les chaleurs d'échauU'ement observées et la chaleur spécifique moyenne brute, calculée en divisant cette chaleur d'échauU'ement par l'écart des tem- pératures. Clialeur totale Température. d'écliaulïemenl. Chaleur spécifique. o Cal 200 26,9 520 63,3 720 91,0 800 io3, 3 810 ii3,4 85o 1 2:4 , 4 900 i38,7 975 i53.2 io3o i63,2 Température. spécifiqui 0 i5o 0,Il4 .70 G , I I 0 3oo 0, I2Ô 0, Cal 116 0, 126 0, i3o 0, 0, 0, i3o 143 i5i 0, i58 0, 161 0, 163 (JO ACADEMIE DES SCIENCES. Chaux fondue. — Les expériences ont élé faites sur de la chaux fondue au four électrique. On avait espéré pouvoir, en raison de la compacité de cette chaux, employer la mélhode calorimétrique ordinaire consistant à plonger directement le corps dans l'eau d'un calorimètre. Mais les expériences ont montré que, si cette supposition était exacte avec un morceau de chaux employé |pour la première fois, il n'en est plus de Fig. I. 1,1' J;i o,'> --i** ÎS 3S- même après des chauflages répétés. La chaux se fendille peu à peu et acquiert une plus grande aptitude à l'hydratation rapide, et la chaleur résultant de cette réaction avec l'eau du calorimètre fausse les mesures. Voici les chaleurs successives obtenues en répétant l'expérience plusieurs foissu£ le même échantillon à la température de 4oo° : Première Deuxième Troisième Qviiitriénie expérience. expérience. expérience. expérience o, i8o 0,182 0, 190 0,199 Les expériences ont été finalement faites avec le pétrole comme liquide calorimé- trique. Le Tableau ci-après et les courbes résument les résultats des expériences. On en a rapproché quelques chilTres obtenus avec l'eau dans des expériences où le morceau Cha leur totale en Température. d'écl laulTtriient. caloiies-gram 0 190 28,4 0,171 225 35, 1 » 290 * 49-8 -'-'79 375 G3,4 » 4oo 67.9 0,181 /li5 74,4 n 45o 80,9 0,191 5 00 9'. 3 )) 590 109, a » 680 i2G,5 )i SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 61 de chaux servait pour la première fois. Les résultats, dans ce cas, sont identiques avec les deux liquides. Calorimètre à l'eau Calorimètre au pétrole en calories-grammes. 0,172 0,174 0,'79 0,l8t 0,181 0,190 0,191 0,192 0,193 0,193 Ces expériences conduiraient à admettre l'existence d'un changement moléculaire se produisant à 4o5°-4io° accompagné d'une absorption de chaleur latente assez faible, 5 petites calories pour 1»' ou 0,28 grande calorie pour un poids moléculaire de 56?. Ce résultat demanderait à être confirmé par l'élude d'autres propriétés physiques de la chaux. RADIOGRAPHIE. — Sur le (léveloppemeiit des clichés en radiographie. Note de M. Maxime Ménard, présenlée par M. Edmond Perrier. Le développement des clichés en radiographie joue un rôle des plus imporlanis. Si je m'en rapporte à mes expériences personnelles, un cliché trop développé ou au contraire insuffisamment poussé ne reproduira pas tous les détails anatomiques d'une région méthodiquement radiographiée, la technique employée étant la même pour chacune des épreuves à com- parer. Première expérience. — Si je considère, par exemple, les radiographies 1, 2 et 3 (reins dont les artères sont injecti'es avec une solution contenant en suspension de la craie et du sulfure rouge de mercure), je remarque que le parenchyme rénal est net- tement visible sur la radiographie ji" 3, tandis qu'il l'est à peine sur la radiographie n" I, pour ne plus l'être du tout sur la radiogra|)hie n" 2. Deuxième expérience. — Les radiographies 4 et 5 représentent les deux genoux du cadavre d'un enfant de 6 ans. Sur l'épreuve n" 0 nous voyons le quadriceps crural et son tendon, le tendon rotulien, etc. ; toutefois les condyles du fémur et du tibia sont à peine visibles. La radiographie n° 4, dont le développement est un peu ■pWxi poussé que celui de la 62 ACADÉMIE DES SCIENCES. précédente, nous permet au contraire de voir plus parfaitement le squelette. En revanche, les masses musculaires et tendineuses sont moins visibles que sur l'épreuve n" 5; certaines même ont complètement disparu. Troisième expérience. — Les épreuves n"^ 6 et 7 représentent les f inférieurs de la jambe d'un enfant de 8 ans atteint d'une fracture du tibia. La radiographie n° 6, incomplètement développée, ne laisse pas apercevoir ni même soupçonner la moindre solution de continuité du tissu osseux. L'épreuve n° 7, dont le développement est suffisant, montre très nettement le trait de fracture de même que certains détails d'architecture du tibia et du péroné. Quatrième expérience. — Les radiographies n" 8 et 9 sont celles des deux genoux d'un homme de 35 ans. La radiographie du genou gauche, insuffisamment développée, ne donne pas trace de la rotule, visible au contraire sur la radiographie du genou droit. La technique suivie ayant été la mèi^ie pour les différentes radiographies de chacune des séries de mes expériences, le développement seul des clichés ayant varié, je crois pouvoir conclure que : i" .\vec un même bain de développement on peut, en radiographie; modifier V énumération des détails anatomiques visibles et même en supprimer un certain nombre, cela en poussant plus ou moins le développement du clic/ié. 2" L'anatomie est donc un guide précieux pour qui est appelé à développer un cliché radio graphique . PHYSICO-CHIMIE. — Influence du milieu sur les mouvements browniens. Note de M. Victor He\ri, présentée par M. A. Dastre. Dans la séance du i8 mai, j'ai indiqué la technique de la mesure des mou- vements browniens et les premiers résultats relatifs à ces mouvements dans Teau distillée. J'ai entrepris l'étude des phénomènes de coagulation et d'ag- glutination en faisant des cinématographies microscopiques d'émulsions très fines additionnées de quantités vaiiables de l'agent coagulant. Les résultats que je présente ont été obtenus avec le latex de caoutchouc dilué environ 5oo fois; la grosseur des grains est en moyenne de i'''. Dans une Note antérieure (23 février 1907) j'avais montré cjue le latex de caoutchouc est coagulé par des acides et que ce même latex est agglutiné par l'addition d'alcalis; dans le premier cas, les granules se réunissent entre eux en formant un réseau à mailles très fines; avec les alcalis, au contraire, on obtient des amas de granules irréguliers ne présentant aucune structure définie. J'ai fait des microphotographies cinématographiques avec un grossisse- SÉANCE DU 6 JUILl.F/r I908. G'î mjent de 600 diamètres de latex dilué additionné de quantités croissantes d'acide chlorhydrique ou acétique, de soude, d'urée et d'alcool, et j'ai étudié les images obtenues pour des doses de ces corps qui ne produisent pas de coagulation. L'urée a été choisie comme type d'un corps qui ne coagule pas le latex et qui n'est pas un électrolyte; l'alcool est un coagu- lant. Résultats. - Les mouvemenls browniens sont ralentis par l'addition d'un agent coagulant avant le phénomène de coagulation. En présence d'alcali, ces mouvements sont deux fois plus lents, et e/t présence d'acide ils sont neuj lois plus faibles que dans l'eau distillée. Les Irois figmes suivantes représeutent les trajectoires des mouvements des gra- Fis. I. nules dans l'eau distillée, dans la soude -^ normale et dans l'acide clilorhjdrique ■— normale; ces trajectoires sont tracées à la même échelle et l'intervalle de temps entre deux, positions successives d'un granule est égal à y^ de seconde. 64 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les mesures des déplacements correspondant k^de seconde ont donné en moyenne : V- Dans l'eau distillée 0,62 » la soude -j^N o,3i » HCl 3LN 0,07 Ces nombres sont des moyennes des déplacements moyens pour 10 granules dans la solution alcaline et 12 granules dans l'acide; voici les valeurs de ces déplacements moyens : [J. [J. (j. [ji p. |j. y. [j. |j. [j. [j. [J. lîau distillée .. . o,58 o,55 0,62 o,56 0,70 o,64 0,67 0,71 o,55 0,70 » . » Alcali 0.27 0,37 0,28 0,25 o,3i o,38 o,37 0,27 0,27 0,37 » » Acide o,o5 0,06 o,o5 0,07 0,06 0,06 0,07 0,10 0,08 0,00 0,08 0,08 Avec de l'acide acétique, on obtient le même ralentissement, seulement on est obligé de prendre de l'acide beaucoup plus dilué, égal à j—o normale; remarquons Fis. 2. ^ je ^ que l'acide acétique coagule le latex pour une dose bien plus faible que l'acide cblor- liydrique. Je me suis demandé si ce ralentissement des mouvements browniens, qui se produit avant la coagulation n'était, pas dû à des variations d'électrisa- tion des granules produites par les ions H ou OH; pour examiner cette question, j'ai fait des cinématographies de latex additionné d'alcool. Dans ce cas, on trouve avant la coagulation un ralentissement tout aussi intense que celui obtenu avec l'acide. Enfin, l'addition d'un corps comme l'urée qui ne coagule pas le latex ne change p&s les mouvements browniens. Il semble que l'on doive chercher l'explication de ces phénomènes dans l'adsorption de l'agent coagulant par les granules du latex; en effet des mesures d'adsorption m'ont montré que ces granules adsorbent un peu les SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. <35 alcalis et qu'ils adsorbent très fortement les acides; il se formerait donc autour de chaque granule une zone d'adsorption contenant des molécules l'ig. s. ! de Fagent coagulant, qui sont retenues par le granule, et c'est cette liaison entre les granules et le coagulant qui produirait le ralentissement des mou- vements browniens. CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouvel iodure de titane, t'iodurc titaneux Til". Note de MM. Ed. Defacqz et H. Copaux, présentée par M. A. Haller. 11 n'avait été isolé jusqu'alors qu'un seul composé d'iode et de titane, le tétraiodure préparé et étudié par Hautefouille ('); il s'obtient en faisant agir l'acide iodhydrique gazeux sur le tétrachlorure de titane. En poursui- vant l'étude de quelques propriétés de cette combinaison, nous avons con- staté que le mercure et l'argent, agissant soit par voie humide, soit par voie (') Hautefeuille, Bull. Soc. chiin., 2= série, l. \ II, 1B67, p. 201 G. K., 1908, 1' Semestre. (T. CXLVII, N» 1.) ()() ACADÉMIE DES SCIENCES. sèche, élaienl capables de la réduire pour donner naissance à un nouveau composé, le biiodure; le procédé qui nous a donné les meilleurs résultats est fondé sur la voie sèche. Préparation. — On prépare d'abord le tétraiodure par le prficédé décrit par Haulefeuille ('), puis, dans un lube de porcelaine de S*^" de dianièlre environ, au bout duquel on place des récipients destinés à recevoir les produits volatilisés, on di:^- pose à la suite l'une de l'autre deux nacelles; dans l'une on introduit du mercure et dans l'autre, qui se trouve du côté des récipients à condensation, le tétraiodure de titane. L'appareil est traversé par un courant d'hvdrogéne sec; quand l'air est complète- ment chassé par l'Iiydrogène et tout en continuant le courant de gaz, on chaulTe dou- cement la partie du tube où se trouve la nacelle qui contient le tétiaiodure, puis celle qui contient le mercure; on élève graduellement la température; il se forme un sulilimè qui conlienl de l'iodure de mercure el du tétraiodure qui n'a pas réagi; quand le tube a atteint la température du rouge sombre, on cesse de chauflèr et on laisse l'appareil se refroidir dans le courant d'hydrogène. La préparation est très délicate à réaliser: généralement les nacelles sont vides et le biiodure formé se trouve à l'état cristallisé près de la sortie du tube et non loin de la nacelle (|ui avait contenu le tétraiodure. Propriétés. — Quand l'opération a été bien réussie, l'iodure titaneux 7 La substance contenue dans une nacelle est pesée à l'abri de l'air; on la place dans un tube de verre dont une extrémité est étirée et recourbée à angle droit, de manière à plonger dans une solution d'acide sulfureux contenue dans un tube à boules sem- blable à celui de Will et WarrLMitrapp; la matière est légèrement chauflFée en même temps que l'appareil est traversé par un courant d'air lent; l'iode qui résulte de la décomposition se transforme dans la solution d'acide sulfureux en acide iodhydrique; on y dose l'iode à l'état d'iodure d'argent; le résidu de la nacelle, porté ensuite au rouge, est de l'anhydride titanique que l'on pèse. Nous avons ainsi obtenu les chillres suivants : (;alculé pour 1. II. m. IV. riU(Ti = 48). Titane i5,74 iô.45 i5,65 16,07 '3.89 Iode 83,97 83,00 83, 10 82,72 84, 10 En résumé l'action de la vapeur de mercure sur la vapeur d'iodure tita- nique, dans une almosplière d'iiydroi^ène, donne naissance, au rouge sombre, à un nouvel iodure de titane : Tiodure titaneux Til-. CHIMIE GÉNÉRALE. - Chaleur de neiUralisalioJi de l'aride pirrique par dweises bases aromatiques en milieu heiizénique. ?Sotc de MM. Lfio Vnixox et EviEUx, présentée par M. A. Haller. ]\ous avons montré, dans une Communication précédente, que l'acide acétique et l'acide benzoïque étaient dépourvus de fonction aci'de par rap- port à l'aniline, en solution benzénique. L'acide picrique au 'contraire se combine avec énergie avec un grand nomlu-e de bases aromatiques. Voici les expériences que nous avons faites sur la formation de ces combinaisons : Chaleur de dissolution moléculaire de C acide picrique dans la benzine |i""'' G"ir^(N0-)301l dissoute dans 8' CMl'' vers 20"] : — 3'"'', 80. La solution benzénique est à peine colorée; sa coloration est li'ès faible par rapport à une solution aqueuse beaucoup plus diluée (1 pour 100). Acide picrique-aniline (i'»"' de chaque composant dissous dans 8' C''I1'', vers 20"). Le mélange des deux solutions benzéniques donne un dégagement de chaleur considé- rable, correspondant à -+- 14*^"', 70 (sel précipité en petits cristaux jaunes). Ces cristaux sont solubles dans l'eau en jaune intense (o,54 pour 100 eau), solubi- lité dans le benzène (0,078 pour 100, CH" à 22"). Acide picrique et toluidines : Les solutions d'acide picrique et les toluidines réa- 68 ACADÉMIE DES SCIENXES. gissent également 'en donnant des picrates précipités, avec de forts dégagemenls de chaleur (i™"' de chaque composant dissous dans 8' CH", vers 20"). CliaU'ur de saturation moléculaire. Cal ^ Acide picrique + n-toliiidine -i- 16, 45 (Sel solide) » + /«-tohiidine +15,98 » » -(- />-toluidine -i-i8,i5 » Le picrate d'o-toluidine se précipite en llocons jaune orangé se transformant en 20 ou 3o secondes en cristaux blanc jaunâtre. Les deux autres picrates sont cristal- lins jaune clair. Acide picrique. méthyle et éthylaiiiline : (1"'"' de chaque composant dissous dans 8' C«H* vers 20°). Picrate de inonomclhylanilinc : -t-ii'-'',07 (sel solide). Poudre cristalline jaune d'or, point de fusion : 134°. l'icrate de diméthylaniline : H- i4'"',io (sel solide). Poudre grenue jaune, point de fusion : 142°. f'icrole de monocthylaniline : 12"^"', 60 (sel solide). Poudre cristalline jaune clair, point de fusion : 182°. Acide picriqite-dirnéthylorlliololuidine ii"'"' de chaque composant dissous dans 8' CMI^ vers 20°). l'icrate-di/nélhyl-o-toluidine : +9*^^', 45 (sel dissous). Solution jaune d'or : 24 heures après le mélange, des cristaux jaune clair se déposent, point de fusion : ii6°-ii7°. Solubilité : i,35 pour 100 dans Cil" à 25". Le poids moléculaire a été déterminé par la cryoscopie. Calculé pour pour les éléments Trouvé. le sel. séparés. Poids moléculaire 332,4 182 867 Acide picrique-phénylltydrazine (i"»»' de chaque composant dissous dans 8' C^H", vers 2.5°). Acide picrique -f- phénylhydrazine +i9''"',o3 (sel solide) (dissous dans C*H^ vers 24°). Poudre jaune vif, point de fusion : i48°-i49°. Acide picriqiie-o-nilraniline. — Chaleur de dissolution moléculaire de CIP/^'-*' (o) C 11 \^,„, (o), (1'"°' dans 81 C'H% vers 22°) : — 5"-'',5i. Chaleur de neutralisation : acide picrique (dissous) +o-nitraniline (dissous) SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 69 — o''°',35 (dissous). — Le picrate d'o-nilraniiine a élé préparé par fusion el mélangé à 80° des composanls secs. On obtient, après refroidissement, une poudre cristalline rouge brique, fusible à 73''-74". Ce corps a été dissous dans 16' C*H«, il a donné un abaissement de température correspondant pour 1"'°' à — 8^"', 4», d'où l'on lire : l'iemière série. Dissolution o-nitraniline [a) ... — -5,51 » acide picrique ( A). . — 3, 80 Mélange (a) el (b) — o.3â [loiir les iir le sel. éléments séparés 36; .83.5 Deii.rièine série. Acide plcrique + o-nitraniline . œ Oissolulion piciale d'o-nilrani- line — 8,4 — 9,66 -r — 8,4 a-=8,4 — 9,66 — - l'-^'.a. Détermination du poids moléculaire, par la tnélhode cryoscopique : (Calculé Trouvé. Poids moléculaire. . ... i65,6 il n'y a pas de combinaison de l'acide picrique el de l'o-nitraniline. La foniialion de [)icrales en solution l)enzénique, avec de forts dégage- ments de clialeur, leur précipitation, constitue un exemple de formation sa- line, en dehors de l'ionisation. La conductibilité électrique des solulions benzéniques employées, soit avant, soit pendant, soit après le mélange, n'est pas appréciable. Nous avons constaté d'autre part qu'il n'y avait pas de réactions entre les solutions jjenzéniquesde phénol C H' .OH, de mono et de7«-binitrobenzène et deyo-toluidine. On doit conclure de ces déterminations et de celles de notre précédente Communication : i" Que la formation de sels peut avoir lieu dans le benzène; cette for- mation diffère de celle qui se produit dans l'eau ; lî" Que le benzène, ne possédant pas de pouvoir ionisant appréciable, se prête, dans des conditions particulièrement avantageuses, à l'étude ther- mique de la formation de certains sels. C'est ainsi qu'il atténue et annule, par rapport à l'aniline, les fonctions acides caractérisées par OH, ou CO^H, unis à un radical hydrocarboné; 3" La présence de plusieurs groupes NO" dans le radical uni à OH (acide picrique) fait apparaître la fonction acide avec une très grande intensité; ■70 ACADEMIE DES SCIENCES. V l^'acitlilé de l'acide picrique devient nulle vis-à-vis de certaines bases telles que To-nitralinine. Nous avons constaté enlin que d'autres corps, tels que l'acide trichloi-acé- tiqiie, d'n\[ le caractère acide est renforcé par la substitution de 3C1 à 3H, se comportaient comme l'acide picrique. CfUMIE ORGANIQUE. — Transfurmalioji direcle du hornèol en acides campho- lique et isocainpltulique. Note de M. Marcel GuEuuiir, présentée jiar M. A. Ha lier. Dans l'étude que j'ai faite de la condensation à haute lempéralure de l'alcool caprylique avec son dérivé sodé ( '), condensation produisant la soudure de 2'""' ou 3"'°' de cet alcool avec formation de soude, j'avais observé la production d'une petite proportion des acides œnanthylique et formiipie. Ur Dumas et Stas (-) ont montré que les alcools primaires, chaullés vers 2 00° avec la soude, se transforment en sels de soude des acides correspon- dants. J'ai dès lors pensé que les acides œnanthylique CH^— (Cir-)^— CO^H et formi(|ue H-COMI provenaient d'une oxydation analogue effectuée par la soude sur l'alcool caprylique Cil'- (Cli^)^- CHOU - 0\\\ celui-ci se dédoublant en deux acides à cause de la nature secondaire de sa fonction alcoolique. Je poursuis en ce moment l'étude de cette action des alcalis sur les alcools secondaires. Dans la série grasse, elle amène bien l'oxydation partielle de ces alcools avec scission de la molécule en deux acides; mais ce n'est pas là la réaction principale. Chauffe-t-on, au contraire, à 25o°-28o"en tubes scellés le bornéol avec la (') GuKRBET, Comjiles rendus, t. GXXXII, 1901, p. 685. (-) Dusi.vs el Stas, Ann. de Chim. et de Phys., 2' série, t. CXXUl, i8/io, p. ii3. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. ■j I potasse récemment fondue, on le transforme presque intégralement en acides campholique et isocampholique suivant la relation C'»ll'»0-(-K0H = C,"'H'"K02+ W-. Ce résultat expérimental peut s'interpréter en disant que, sous l'action de la potasse, l'un des noyaux du bornéol s'est ouvert de deux manières dilïérentes correspondant : l'une à la formation de l'acide campholique, l'autre à celle de son isomère, l'acide isocampholique : \CHOH \CO-H l'.ornéol. Ac cainplioli((iic. Ac. isocampholique. l'nur obtenir celte transformation, 011 prépare une série de tubes scellés contenant chacun 3s de bornéol et 5s de potasse récemment l'ondue, et Ton cliauHe les tubes pen- dant 24beures consécutives à 25o°-'3y5°. Les tubes n'éclatent jamais durant la chaufl'e; maïs, à cause de l'attaque du verre par la potasse fondue, la plupart se brisent en gros fragments durant leur refroidissement. Ils renferment une matière solide blanc jau- nâtre surmontant un peu de potasse solidifiée. Lorsqu'on ouvre ceux qui ont résisté, il se dégage seulement de riiydrogéne. Que les (ubes soient brisés ou non, on les réduit en menus fragmenls et on les liaite par l'acide clilorhydrique étendu et par l'étlier, qui dissout à la fois les produits neutres (bornéol, etc.) et les acides formés. La solution éthérée est décantée et agitée avec une solution de soude qui dissout les acides. On sépare la liqueur éthérée, on Ja lave à l'eau et on la distille; elle abandonne comme résidu un produit pâteux contenant du liornéol et un peu de composés huileux, qui n'ont pas été étudiés. La solution alcaline contient principalement les acides campholique et isocampholique : on les sépare par la iiK'-thode que j'ai donnée antérieure- ment (' ) et qui est basée sur les proprièl(''S dilïérentes de ces deux acides. Tandis que l'acide isocampholique se comporte comme un acide fort, l'acide campholique est précipité de ses solutions alcalines par l'acide carbonique et n'est pas éthérifié par l'acide chlorhydrique et l'alcool. Pour séparer l'acide campliolique, il suflit d'ajouter à la liqueur alcaline assez d'acide sulfurique pour qu'elle rougisse faiblement la phtaléine du phénol, puis de faire passer un courant prolongé d'acide carbonique en refroidissant par l'eau glacée. L'acide précipité est recueilli, lavé et purifié par cristallisation dans l'alcool à So". Il présente alors les propriétés de l'acide campholitjue. (') GuERBhT, Comptes rendus, t. CXIX, iSq'i, p. 278. 72 ACADEMIE DES SCIENCES. sauf que son pouvoir rotatoire a|,= -f- /|6°,6 est un peu inférieur à celui trouvé par de Montyolfier( ' ), aj, = 4- 49°>^j et que j'ai eu d'ailleurs l'occa- sion de vérifier. l'our séparer l'acide isocampholique, il suffit d'aciduler par l'acide sul- furiqne la liqueur d'où l'on a déjà précipité son isomère. On le purifie en faisant crislalliser deux fois son sel de calcium dans l'alcool absolu, puis en soumettant à la distillation fractionnée son éther éthylique. La partie prin- cipale de celui-ci distille «utre 228° et iî'32°, tandis que j'avais trouvé anté- rieurement que l'isocampholate d'éthyle bout à 228''-229". I^'amide préparé en passant par l'acide et le chlorure d'acide fond à 1 i3"- I i5" au lieu de 1 16°, point de fusion de l'amide isocampholique. En opérant sur 30^ de bornéol, j'ai obtenu ainsi 26*'', 5 d'acide campho- lique brut précipité par l'acide carbonique, i*»', 10 d'acide isocampholique et 3», 3o de bornéol et de produits neutres huileux. Cette transformation si nette du bornéol en acide campholique est inté- ressante en plus d'un point. Elle est probablement le type de l'action de la potasse à haute température sur les cyclanols secondaires, et c'est elle qui fournit sans doute l'acide campholique produit dans les divers modes de préparcàtion décrits jusqu'ici pour cet acide. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Iti préparation des éthers benzoylacédques . Note de M. A. Waul, présentée par M. A. Haller. Ayant eu à préparer une certaine quantité de benzoylacétate d'éthyle qui me servit de matière première pour l'obtention de l'éther benzoylgly- oxylique correspondant (^Comptes rendus , t. CXLIV, 1907, p. 212), j'ai fait, au sujet de cette préparation, quekjues observations qu'il est peut-être intéressant de signaler ici. Le benzoylacétate d'éthyle a été obtenu par Claisen {Anii. (hem., t. CCXCl, 23- 2j) en décomposant par l'ammoniaque le benzoylacétylacé- tate d'éthyle, ou encore en condensant entre eux le benzoate et l'acétate d'éthyle. Cette condensation s'efl'ectue sous l'influence de l'éthylate de sodium desséché à 200" dans un courant d'hydrogène, mais les auteurs mentionnent dans une annotation que le résultat est sensiblement le même (') De MoNTGOLFlEH, Inii. (le Cliim. et de Phys., 5» série, t. \I\ , p. 101. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 78 si Ton opère avec du sodium métallique ( Claisen et Lowman, D. Chem. G., t. XX, 1887, p. (35i, et brevet allemand n° 40747). C'est à ce dernier pro- cédé que je me suis adressé. Si Ton chauffe au bain-raarie un mélange d'élher benzoïque el de sodium auquel on ajoute un léger excès d'élher acétique bien sec, il se déclare une réaction d'abord lente, puis très violente; à plusieurs reprises même, la violence de la réaction a été telle, qu'une partie du produit a été projetée hors du réfrigérant, tandis que celle qui restait dans le ballon était partiellement carbonisée. En cherchant la cause de ce phé- nomène, j'ai constaté que le sodium réagit, même à froid, sur le benzoate d'élhyle sans addition d'éther acétique, pour donner une masse pâteuse brune déjà signalée dans un travail de Lœwig et Werdurann {Anit. de Poggendorff, t. L, p. gS). Ces auteurs n'ont isolé qu'une substance résineuse mal définie, et à laquelle ils ont donné le nom d'acide hypobenzoyleiix . J'ai réussi à obtenir un coips parfaitement défini el cristallisé en opérant dans les conditions suivantes : 3oS de benzoate d'élhyle, iob de sodium coupé en lanières el 5oS d'élher anhydre ont été abandonnés en flacon bien bouché el agités de temps en temps pendant environ 3 mois (■). Il s'est formé alors un précipité brun pâteux sans qu'à aucun moment il y ait eu dégagement d'hvdrogène. La masse séparée du sodium en excès est mélangée à de l'élher el acidifiée par de l'acide acétique glacial; le produit se décolore, il est versé dans l'eau, el la solution élhérèe lavée, au carbonate de sodium pour en séparer l'acide benzoïque, est finalement évaporée. Le résidu ne tarde pas à cristalliser, les cristaux essorés el purifiés par recrislallisalion dans l'alcool se présentent sous forme d'aiguilles blanches fondant à i32°-i33<'. L'analyse leur assigne la formule C'^H'^'O' de la benzoïne. Les eaux mères dislillées dans le vide fournissent du benzoate d'élhyle inaltéré el une nouvelle portion de benzoïne, enfin il reste un résidu fortement coloré en jaune brun lluorescent; le rendement en benzoïne n'atteint que 10 pour 100 du poids d'élher benzoïque mis en œuvre. La formation de benzoïne dans ces conditions est absolument analogue à celle des acyloïnes signalée par MM. Bouveault et Locquin dans Faction du sodium sur les éthers-sels de la série grasse {Comptes rendus, t. CXL, 1900, p. iSgS), et l'explication d'après la théorie de ces auteurs est donnée par les équations Cqp-COiOC'H» Na^Na C«H^— G — ONa + =2(CMI^0Na)-t- il C«H^_ GOIOC^H^ NaÎNa C«H^-G-ONa C^Hô-G-ONa CMP-C-OH G«H^-GO Il +2H20=i2NaOH-H 11 -^ I CiH^-C-ONa C«11='-G-0H G«H^-CHOH (') Exactement du 3i octobre 1906 au 8 février de l'année dernière (1907). C. R., 1908, 3" Semestre. (T. CXLVII, N" 1.) ^^ ^4 ACADEMIE DES SCIENCES. Il résulte de ces fails que, si Ton met en présence du benzoate d'éthyle et du sodium, il doit se produire simultanément trois réactions : celle du sodium sur l'élher acétique, qui donne de racélylacétate d'éthyle; celle du sodium sur l'éther benzoïque, qui conduit à la benzoïne; et enfin celle du sodium sur le mélange des deux élhers, qui fournit le benzoylacétale d'éthyle. Pour que cette dernière soit la réaction prédominante, il faudrait se placer dans des conditions expérimentales telles que Téther benzoïque ne se trouve pas en contact avec un excès de sodium, tout en s'arrangeant de manière que le métal ne se rencontre pas avec un excès d'éther acétique. L"'expé- rience m'a montré que si l'on se rapproche autant que possijjle de ces con- ditions, le rendement en éther benzoylacétique est sensiblement plus élevé cjue celui obtenu par Claisen en utilisant l'éthylate de sodium desséché dans riiydrogène. En collaboration avec M. Yoshisaka, nous avons vérifié que la condensa- tion du benzoate et de l'acétate de méthyle conduit, dans ces conditions, facilement au benzoylacétate de méthyle. Cet éther, dont les constantes ne sont pas indiquées dans la littérature chimique, est un liquide ambré bouil- lant sans décomposition à i52° sous i5™'"; sa densité est d^ = 1,173. Nous avons caractérisé cet éther par un certain nombre de dérivés cristallisés. Son sel de cuivre forme une poudre cristalline vert jaunâtre fondant à 200"- 201°; le iiilrosoheiizoylac.étate de méthyle forme des prismes incolores fon- dant à i/jo", le benzène-azohenzoylacélale de méthyle cristallise en prismes jaunes fondant à '^6°, [e paranitrobenzène-azobenzoylacélate de méthyle cris- tallise en paillettes jaunes fondant à i48°-i49°; l'acide correspondant, c'est-à-dire V acide paran itrobeiizène-azobenzoylacétique CH'— CO-C-COOH H N — NH . C^ H' — NO^ forme des aiguilles jaunes fondant à 225''-226'* en se décomposant. Le benzoylacétate de méthyle permet de préparer les éthers de l'acide benzoyl- acétique avec les alcools plus élevés, par simple déplacement, comme dans le cas des éthers acétylacétiques ( Peters, Aiin. Chem., t. CCLVII, p. 354)- Ainsi, par ébuUition, avec un excès d'alcool isobutylique, il distille de l'alcool méthylique, et le produit fractionné dans le vide fournit le benzoyl- acétate d'isobutyle, qui est un liquide légèrement jaune, bouillant à 160° sous 12°". Ces éthers serviront à la préparation des benzoylglyoxylates correspondants. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 75 CHIMIE ORGANIQUE. — Suj- V ergostérine et la fongistérine . Note de M. C. Tanrkt, présentée par M. L. Maquenne. A la suite de nouvelles recherches sur l'ergostérine, je viens de voir qu'elle se trouve accompagnée dans le seigle ergoté d'un autre corps cristallisé très voisin. Comme celui-ci parait se rencontrer aussi chez d'autres champignons, je proposerai de l'appeler /"ort^i^/eVv/îe. Telle que je l'ai décrite précédemment ('), l'ergostérine contenait un neuvième du n-ouveau principe; sa revision s'impose donc. Séparation de l'ergostérine et de la fongistérine. — Cette séparation repose sur la difTérence de soluhilité des deux corps dans l'éther, l'ergostérine étant le moins soluble des deux. En principe, on dissout à plusieurs reprises un excès de l'ancienne ergostérine, ayant [«j,, = — 1 1 4°, dans de l'élher chaud d'où, par refroidissement, elle se dépose partiellement chaque fois avec un pouvoir rotatoire qui s'élève de plus en plus jusqu'à atteindre [«]i,^ — 126"; oh a alors l'ergostérine pure. D'autre part, on concentre convenablement les eaux mères éthérées et l'on obtient toute une série de cristallisations dont le pouvoir rotatoire va en s'abaissant jusqu'à [a]n= — 22°, 4. Arrivé à ce point on a \a fongistérine. Quant aux cristallisations dont le pouvoir rotatoire était compris entre — 126" et — 22°, on les soumet méthodiquement à de nombreuses dissolu- tions et recristallisations dans Féther chaud jusqu'à ce cju'on les ait parta- gées en deux parties ayant chacune un des deux pouvoirs extrêmes, soit en ei'gostérine et en fongistérine, sans qu'aucun des termes intermédiaires refuse de se dédoubler. L'une et l'autre, reprises par l'alcool à qS" bouillant, s'en déposent en belles paillettes nacrées. Ergostérine. — L'ergostérine, cristallisée de Talcool à gô" bouillant ou de l'éther hydraté chaud, répond à la formule C"H"0, H-0. l^^lle n'est pas efflorescente et ne se déshydrate complètement qu'à io5°. Replacée anhydre à l'air libre, elle y reprend rapidement son poids primitif. Elle cristallise dans l'alcool en larges lamelles et dans l'éther en fines aiguilles qui, d'après l'examen qu'en a bien voulu faire M. Lacroix, appartiennent les unes et les autres au système monoclinique. L'ergostérine est soluble dans 36 parties d'alcool à gô" bouillant et dans 520 parties à fioid; dans 5o parties de chloroforme à 18° elquelques parties à chaud (avec déshy- (') Comptes rendus, t. CVIII, 1889, p. 98. 'j6 ACADÉMIE DES SCIENCES. dralation partielle); dans 28 j3ailies d'étlier anhydre bouillant et 5o parties à 20"; dans 5o parties d'étlier hydraté bouillant et 113 parties à 20°. L'ergostérine fond au bloc Maquenne à 165° (à l'état brut 154°). L'ergostérine a dans le chloroforme le pouvoir rotatoire [a]i,z= — 126° (au lieu de — 1 14°) et dans i'éther [a]u=— loS^S. Les constantes de ses éthers doivent être ainsi rectifiées : pour l'éllier acétique C'ni"(C-IPO--), [ a ]u= — 91°, 8 (au lieu de —80°) et F = iSo^So (au lieu de 176°); pourrétherformiqueC^-H"(GH02),[a]i,= — 97",9(aulieude — 93°,4)etF=i6i'\5 (au lieu de i54'')- Foiigistérine. — La fongislérine cristallise également hydratée. Elle a pour for- mule C'^H^^O, H-0. C'est donc rhomologue inférieur de l'ergostérine. Comme celle-ci, elle ne se déshydrate pas à l'air ordinaire, mais sur l'acide sulfurique elle relient son eau de cristallisation moins énergiquement que l'ergostérine. Elle cristallise avec les mêmes apparences et, d'après M. Lacroix, dans le même système cristallin que l'ergostérine. La fongistérine est plus soluble que l'ergostérine dans les différents solvants. Elle se dissout dans 18 parties d'alcool à gS" bouillant et dans 187 parties à froid; dans 23 parties d'éther anhydre à 22°. Le chloroforme la déshydrate en donnant une liqueur laiteuse; mais quand elle a perdu 0,90 de son eau de cristallisation dans l'air sec, elle s'y dissout complètement dans 10 parties (à 20°). La fongistérine fond au bloc Maquenne à i44°- Elle a pour pouvoir rotatoire [«]),— - ^2°, 4 dans le chloroforme additionné de 2 pour 100 d'alcool absolu, et [«Jd =^ — ' 2'',9 dans I'éther. Comme l'ergostérine, la fongistérine est un alcool monoatomique. Son éllier acé- tique C"IP^(C-H-^0'-) fond à 158°, 5 ; il donne [«]d = — i5°,9 dans le chloroforme et — 10°, 8 dans I'éther. Les léactions que j'ai indiquées pour l'ergostérine brute {loc. cit.), au moyen soit de l'acide sulfurique monohydralé et du chloroforme, soit de l'acide azotique fumant, peuvent également servir à distinguer la fongistérine de la cholestérine. L'acide sulfu- rique à 90 pour 100 de SO*H- permet de la diilerencier de l'ergostérine. Une parcelle de fongistérine projetée sur quelques gouttes de cet acide se colore en rouge rubis après quelques secondes, puis, en quelques minutes, l'acide passe au rouge violet. Avec l'ergostérine rien de tel : une coloration rouge sale n'apparaît qu'au bout d'une minute. L'ergostérine et la fongistérine s'oxydent lentement en se colorant et de\enant odo- rantes; aussi doit-on les conserver à l'abri de l'air dans CO^. Conclusion. — Jj'ei^goslérine et la fongistérine ne paraissent pas so trouver seulement dans le seigle ergoté; leur clillusion serait beaucoup plus grande. M. E. Gérard (') en eilet a retiré de diverses familles de Cryptogames, hasidiomycètes, myxomycètes, ascomycètes, oomycètes et lichens, descho- (') Comptes rendus, t. CXIV, 1892, p. 1.544; l- CXXI, 189.), p. 720: t. CXXVl, 1898, p. 908. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 77 lestérines bien distinctes de la cliolestérine animale et de la cholestérine des végétaux supérieurs (phytostérines). « Elles se rapprochent, dit-il, parleurs propriétés particulières de l'ergostérine de Tanret ; ([uelques-unes sont même identiques à cette dernière. C'est ce qui me conduit à dire que les cholesté- rines existant dans les végétaux inférieurs appartiennent toutes à un groupe bien spécial, le groupe de Tergostérine. » Or des recherches, entreprises depuis de divers côtés, ont confirme la gé- néralisation de M. Gérard. Ces corps ont des points de fusion et des pouvoirs rotatoires différents, de même ([ue les cristallisations fractionnées qui con- duisent à la séparation de Tergostérine et de la fongistérine; ils donnent aussi les mômes n'-actions caractéristiques. On peut donc admettre, jusqu'à preuve du contraire, que ceux ([ui ont un pouvoir rolatoire compris entre — 22° et — 126° (anhydre — i32°), et c'est le plus grand nombre, ne sont également constitués que par de la fongistérine et de l'ergostérine. CIILMIE BIOLOGIQUE. — Iliade sur le rôle, des levures dans l' al déhydiji cation de l'alcool. Note (') de MM. Trh,lat et Sauton, présentée par M. Roux. Nous avons indiqué précédemment (-) que les levures, en dehors de la fermentation normale, étaient susceptibles de former en quelques heures des doses notables d'aldéhyde acétique aux dépens de l'alcool et de la faire ensuite disparaître peu à peu. A propos de ces résultats, on pouvait se demander : i" si la production d'aldéhyde était bien due à la cellule vivante ; 2° si elle était attribuable à la cellule ou à une diastase oxydante provenant de la levure; 3" si le phéno- mène était spécifique, c'est-à-dire si l'oxydation avait lieu avec d'autres alcools; 4" si l'action s'arrêtait au terme aldéhyde. Nos essais ont consisté, comme les précédents, à agiter, dans une bon- bonne bien aérée, des levures en suspension dans des liquides alcoolisés. I. Nos expériences antérieures ont déjà montré que les levures vivantes agissaient plus énergiqucment que les corps poreux ou les levures stérilisées par la chaleur. Mais on pouvait objecter ipie la chaleur changeait la texture physique des cellules. (') Présentée dans la séance du 39 juin 1908. (^) Comptes rendus, 11 mai 1908. 78 ACADÉMIE DES SCIENCES. Nous avons répété nos expériences en présence d'antiseptiques; les résul- tats sont encore dans le même sens. Aldéhyde acéLique pour ion d'alcool à 100° (en milligrammes). J^evures vivantes 1 100 à 130° <;ioo Levures tuées Aldé- hyde formée. formol traces ac. salicylique. )) . I ifto 1) » 5op. toc. 600 2000 » » . 100 » )) pur 000 L'alcool en excès agit comme antiseptique. Une proportion très élevée de levures ne favorise pas l'aldéhvdification ; c'est l'inverse qui se passe avec les corps poreux. II. Pour savoir si le phénomène devait être attribué uniquement à la cel- lule de levure ou au suc qu'elle contient, nous avons fait deux expériences. A. Dans le but de tuer la cellule, sans détruire complètement l'action de ses dias- tases, nous l'avons soumise à l'action du cldoroforrae. Après avoir chassé les vapeurs chloroformiques, les levures ont été mises en suspension dans un liquide alcoolisé à 10 pour 100 et agitées. Nous n'avons constaté, dans ces conditions, que des traces d'al- déhyde acétique. B. Nous avons broyé des cellules de levures dans l'appareil Borrel. Le liquide a été filtré pour séparer les cellules et le filtrat clair contenant le suc des levures a été agité avec de l'alcool. Nous n'avons obtenu, dans cette expérience, que des traces d'al- déhyde acétique. III. En opérant dans les mêmes conditions que précédemment, mais avec les alcools méthylique, propylique, Imtylique, isobutylique et amylique, l'aldéhyde correspondante ne s'est jamais formée. Ainsi l'expérience faite en agitant pendant 4 iieures de l'alcool méthylique à 10 pour 100 avec 5 pour 100 de levures ne nous a pas permis de déceler l'aldéhyde formique (') Comptes rendus. iuiWel 1907. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. 79 dans les liquides alcooliques, même eu utilisant les méthodes d'analyse les plus sensibles. IV. En procédant au dosage immédiatement après l'agitation du liquide alcoolisé avec les levures, on ne trouve pas d'éllier acétique; en revanche la proportion d'aldé- hyde y est élevée. On trouve au contraire une dose élevée d'éihers dans le liquide, si, après agitation, on le laisse en contact prolongé avec les levures; à ce moment l'aldé- hyde a presque complètement disparu. Élhers . . . Aldélij'de. Dosage Dosage iiprcs l'agUalion. après 4 jours néant 3l6'"B 1 1 00"'» < /oo'"- Le maximum d'élhei's correspond donc au minimum d'aldéhyde. On peut en donner une explication en faisant remarquer que l'acide acétique néces- saire à l'éthérification est fourni par une oxydation ultérieure de l'aldéhyde. Ce résultat est en conformité avec les travaux de MM. Kayser et Demolon qui, en se plaçant dans des conditions d'expériences différentes des nôtres, ont aussi remarqué cet antagonisme. Cette formation rapide des éthers a fixé notre attention. Nous avons effectué quelques essais pour rechercher si les levures n'agissaient pas comme agents favorisant l'éthérification. Dans ce but, nous avons laissé en contact, d'une part, de l'alcool et de l'acide acétique, et d'autre partie même mélange contenant des levures en suspension. On a dosé après quelques jours, par la méthode perfectionnée de M. Duchemin (*), l'éther formé dans ces liquides, en même temps que l'acidité libre. Nos essais ont démontré qu'il y avait une accélération dans la vitesse d'éthérification en présence des levures, ce qui était confirmé par une diminution correspondante de l'acidité libre. Cette observation était intéressante à signaler, etnous nous proposons d'étudier plus complètement, dans un prochain travail, les conditions de ce phénomène et de le vérifier sur d'autres exemples. Disparition. — Nous avons effectué quelques expériences relatives à la disparition rapide de l'aldéhyde sous l'inlluence deslevures. Ce phénomène, que nous avons signalé dans notre dernière Note, se produit sous l'influence des levures vivantes; il n'a pas lieu en présence des levures mortes. La for- mation et la disparition de l'aldéhyde, dans nos expériences, sont donc soumises aux mêmes conditions. En résumé nos expériences démontrent que l'aldéhydification de l'alcool (') Bulletin de L' Association des c/dinisles de sucrerie, 190a. ACADEMIE DES SCIENCES. alleintson maximum quand la cellule est vivante; le phénomène diminue considérablement quand la levure est tuée par la chaleur ou les antisep- tiques. L'oxydation de l'alcool n'est pas produite par le suc retiré de la cellule de levure. Dans nos expériences, la réaction s'est montrée comme étant spé- cifique pour l'alcool éthylique. Nos essais démontrent en outre que la présence des levures a augmenté la vitesse d'étliérilicalion. BOTANIQUE. — IjiJluenGe des vapeurs d' acide formique sur la végétal ion du Rhizopus nigricans. Note de M. He.vri Coupin, présentée par M. Gaston Bonnier. • On sait que les fourmis dites champignonnistes confectionnent à l'intérieur de leur nid une sorte do terreau sur lequel se développent les champignons dont elles font leur nourriture. Ceux-ci offrent cette curieuse particu- larité de ne se présenter dans les nids qu'à l'état de mycélium et de ne se couvrir d'appareils sporifères que lorsqu'on les en retire. A quoi faut-il attribuer la non-fructification du champignon? Est-elle due, comme le disent certains naturalistes, à l'industrie des fourmis qui lui feraient subir un traitement spécial, ou bien reconnait-elle pour cause la présence de vapeurs spéciales provenant soit de la fourmilière, soit des fourmis elles- mêmes? Pour me rendre compte de la possibilité de cette dernière hypo- thèse, je me suis adressé, non au champig-non cultivé par les fourmis, que je ne possède pas, mais à diverses autres espèces de champignons élevés en cultures pures. Les résultats varient d'une espèce à l'autre, mais ils ont été particulièrement nets avec le Rhizopus nigricans, cette moisissure si commune sur diverses substances végétales en décomposition. Ils peuvent être résumés ainsi : lorsqu'on cultive le Rhi- zopus nigricans dans une atmosphère contenant une quantité suffisante de vapeurs d'acide formique, il ne fructifie pas, c'est-à-dire reste à l'état de mycélium ('). Si, après l'avoir laissé à cet état pendant un temps plus ou moins long, on met le tube de culture à Tair, c'est-à-dire loin des vapeurs d'acide formique, il se couvre, quelques jours après, de bouquets de sporanges. C'est, on le sait, tout à fait ce qui se passe pour (') Ce mycélium, d'ailleurs, quoique très abondant, est un peu affecté aussi, ce qui se reconnaît, au microscope, à la présence de quelques cloisons transversales, anor- males, par conséquent, le long des filaments mycéliens, et à l'aspect coralloïde de quelques filaments rhizoïdes. SÉANCE DU 6 JUILLET 1908. Si les champignons des fourmis, dont le mode de végétation, serable-l-il, doit provenir de la même cause ou d'une cause analogue, à laquelle le caractère industrieux des fourmis n a rien a voir. Je dois cependant ajouter que les résultats que je viens d'exposer ne sont obtenus que lorsque l'acide formique se trouve en quantité suffisante dans la cloche sous laquelle sont les tubes de culture. Si les vapeurs sont moins denses, le mycélium s'y couvre de quelques sporanges, mais ceu\-ci sont non seulement très raies, mais encore isolés (comme cela a lieu dans d'autres Mucorinées) et, en général, plus petits qu'à l'état normal. Si l'on diminue encore la proportion d'acide formique, les bouquets de sporanges se forment bien normalement, mais ne mûrissent pas, ce qui se reconnaît à ce qu'ils gardent leur couleur blanche. En résumé la présence de vapeurs d'acide formique a pour conséquence de troubler la végétation du llhizopus nigricans en agissant surtout sur l'appareil reproducteur, qu'elle arrive même à faire disparaître complète- ment, mais sans tuer le mycélium. BIOLOGIE. — Sur la mémoire des marées chez Convoluta Koscoffensis el son alléraùon. Note de M. Louis Martin, présentée par M. Yves Delage. J'ai répété mes expériences de constatation de la mémoire des marées chez Convoluta Roscoffensis , dans des conditions de milieu différentes, avec un égal succès. * Ces expériences ont été semblablement concluantes en ce qui concerne l'inhibition nocturne du mouvement oscillatoire des C. en synchronisme avec le mouvement de la mer, inhibition normale signalée dans ma Note à l'Académie de septembre 1907. Si, durant la nuit, les C, (juel que soit l'état de la mer, ne restent pas à la surface du sable, elles se répandent, quelque soit l'état de la mer, sur tout le pourtour et toute la hauteur des parois du vase ainsi qu'elles font lorsque, durant le jour, on les ])longe dans une nuit artificielle. Parmi les troubles de mémoire expérimentalement provoqués que si- gnalait cette Note, plusieurs ont fait à nouveau l'objet de semblables expé- riences qui ont été suivies d'un semblable résultat. J'ai notamment pro- voqué, et à plusieurs reprises, l'apparition d'une amnésie immédiate, totale c. K., 1908, :!" Semestre. (T. CXLVII, NM.) ' ' 82 ACADEMIE DES SCIENCES. Cl déliiiitivc, en plongeant les C'., durant tout ou partie du jour, dans Toi)- scurité. Je me suis atlaclié, en particulier, à varier la composition de l'eau de mer artificielle ou de solutions salines dans lesquelles étaient placées des C, et me suis servi, à cet effet, de toute une série de milieux différents de ceux dont on avait déjà fait emploi. Le résultat général est demeuré le même; les C. manifestent la plus grande sensibilité à l'altération cliimique du milieu où elles vivent; elles ne sauraient la supporter sans manifester un très grand trouble psychologique et physiologique le plus souvent suivi d'une mort rapide; mais, tandis qu'elles se montrent au plus haut point réfraclaire à l'excès de salure, elles manifestent une grande aptitude à s'ac- climater à une diminution notable de la salure ; elles s'accommodent aussi bien d'un état d'hypotonie qu'elles s'accommodent mal d'un état d hy- pertonie. Parmi les divers facteurs nouveaux dont j'ai étudié l'action psychopa- thogène, il convient de signaler l'influence amnésiante des courants élec- triques. Si l'on fiiil ai;ii- le courant électrique proiliilt par une machine à courants altei- natii's, on constate chez les C. R. un trouble de la mémoire des marées. Cette altération mnémonique est plus précoce et plus profonde lorsque le courant agit sur la masse liquide dans laquelle les C. ont été préalablement placées, que lorsque le courant est lancé dans une masse li(|uide à laquelle on ajoute, après le passage du courant, les C. La mémoire est d'autant plus perturbée que plus grande a été la durée ou l'intensité du courant. Avec une durée et une intensité faibles, le mouvement oscillatoire des Convolutes en expérience est très voisin du mouvement oscillatoire des Convolutes du lot-témoin. On note seulement un léger retard des C. électrisées; elles disparaissent sous le sable du cristallisoir lo à i5 minutes après l'heure à laquelle les C. de la plage Cl celles du lot-témoin ont achevé leur disparition; et elles commencent à réappa- raître environ i5 minutes trop tôt. Celte divergence s'accentue à mesure que la force du courant est accrue ou le teiups pendant ler[uel il passe. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on obtienne, au début même de l'expérience, une inhibition du jeu du souvenir. L'altération ou la suppression du phénomène de mémoire des marées n'est pas seu- lement contemporaine du courant électrique. Elle survit au courant. L'effet psycho- palhiqne produit par l'électricité est définitif. I^es C. s'éloignent un peu de l'électrode positive. Il arrive qu'elles meurent à son contact ou à son voisinage immédiat. Elles ne s'écartent pas de l'électrode négative; quelques-unes même courent à sa surface en manifestant une activité normale. Il semble préférable de désigner sous le nom de pallirimnésie le pliéno- SÉANCE DU (j jriLIJCT 1908. 8.') mène de mémoire des marées, ]ilal(jt que sous celui Ôl (tmbodtnnésie. Le mol grec -aAipioia désigne en effet, chez les auteurs anciens, à la fois la marée montante et la marée descendante auxquelles Tune et l'autre s'ap- pli(jue la faculté du souvenir chez les C. R. HISTOLOGIE. — Sur la contingence de la bordure en brosse et la signification probable des bâtonnets de la cellule rénale. Note de M. L. Bkuxtz. pré- sentée par M. \ ves Delage. Deux points intéressant la fine structure de la cellule rénale sont parlicu- culièrement discutés : la contingence de la bordure en brosse et la signiii- calion des bâtonnets. Chez les Thysaiiouies, il existe de véritables reins d'une analomie simple, ils sont essentiellement constitués chacun pai' un sacciite communiquant avec un labyrinthe •qui débouche à Texlérieur. Le saccule est une vésicule terminale à parois minces, le labyrinthe est un tube pelotonné dont la structure est complètement analogue à celle du tube contourné des reins des Mammifères, en un mot présente la structure de la cellule rénale (Prenant et Bouin, 1904 )• Chez jUachilis niaritinia. le labyrinthe est un ex.cellent matéi-iel d'étude, car celte partie du rein forme un canalicule uni([ue qu'on peut suivre sur des coupes sériées et constater ainsi facilement les diverses variations d'aspect présentées par la cellule rénale suivant les différentes phases d'activité glandulaire. Contingence de la bordure en brosse. — En ce qui concerne la cellule rénale, les avis sont partagés sur la nature, le rôle et la persistance ou la contingence de la bordure en brosse. La plupart des auteurs reconnaissent cependant, sur les coupes, des mo- difications d'aspect qu'ils interprètent diversement. Mais, pour quelques- uns seulement, Disse (1892), Gurwilsch (1902), Retterer (1906), Prenant et Bouin (i9o'(), etc., les bordures en brosse peuvent à certains moments disparaître complètement. Au contraire, pour d'autres, Lorenz (1889), van der Stricht (1891), Nicolas (1891), Sauer (1895), Meves (1899), Monti(i9o:)), Fen-ata (i9o5), Regaud et Policard (1904;, Théohari (1900), Rathery (i9o5), Policard (1908), etc., les bordures en brosse sont des formations constantes. ( )r, l'étude du labyrinthe rénal des Machilis m'a permis de constater 84 ACADÉMIE DES SCIENCES. indiscutablement que la bordure en brosse de la cellule rénale est une forma- tion contingente. En effet, sur des coupes, on observe des images cylologiques ditTérentes qui correspondent à diverses périodes de l'aclivilé glandulaire pendant lesquelles Vépù hélium possède ou non une bordure en brosse. Je distingue : i" Une période de sécrétion pendant laquelle on reconnaît l'existence d'une bordure en brosse. On peut encore remarquer deux phases de raclivilé sécrétoire, caractérisées, l'une par un épitliélium bas, une lumière glandulaire large et une bordure en brosse de faible épaisseur, presque homogène et peu acidophile ; l'autre par un épitliélium haut, une lumière glandulaire rétrécie et une bordure en brosse de grande épaisseur, striée et franchement acidophile. 2° Une période d'excrétion pendant laquelle i épithélium est complètement privé de bordure en brosse. Celle-ci a totalement disparu sans laisser de traces; il semble qu'elle soit entrée en dissolution, ce qui peut laisser croire qu'elle représente, elle-même, une excrétion. Lorsque la bordure en brosse a disparu, les petites vacuoles de la zone de cyto- plasme qui forme le toit cellulaire peuvent dé\erser leur contenu dans la lumière glandulaire. Donc, contrairement à ce que de nombreux auteurs ont décrit chez les Vertébrés, la bordure en brosse du rein des Tliysanoures apparaît et disparait suivant les périodes d'activité glandulaire. Le produit de la sécrétion rénale ne filtre pas à tra- vers la bordure, mais est mis en liberté par la disparition de celte dernière. Signification probable des bâtonnets. — Les avis des auteurs sont égale- ment partagés en ce qui concerne la constitution (') et le rôle des bâton- nets de la cellule rénale. D'après Renaul (1889) et Benda (1900 ), les bâtonnets posséderaient un rôle moteur. Ce dernier auteur a émis riiypothèse que les bâtonnets, en se contractant, attirent le toit cellulaire vei^s la base et, par ce mécanisme, forcent le produit de sécrétion à filtrer à travers la bordure en brosse. Au contraire, pour Ribadeau-Dumas (1902), Prenant et Bouin (1904), Policard (190.5), les bâtonnets représenteraient des formations ergasloplas- miques. (•) \'riir Foi.lCAlll) (190.5). SÉANCE DU G JUILLET 1908. 85 J'émettrai' une troisième hypoliièse basée sur l'étude du labyrinthe rénal des Machilis. A mon avis, les bâtonnets possèdent un rôle mécanique et représentent des formations de soutien. En effet, la membrane basale du labyrinthe est doublée extérieurement de fibrilles de soutien formant un puissant réseau autour du tube j^landu- laire. Ce réseau, électivement colorable, est comparable à celui que Mail (1891), Ruhle (1897) et Disse (1902) ont signalé autour des tubes con- tournés des reins des Mammifères. Plusieurs préparations, particulièrement démonstratives, m'ont permis de constater que les bâtonnets des cellules rénales venaient s'insérer direc- tement sur les fibrilles de soutien qui doublent la membrane basale. Il semble donc que les bâtonnets, en prenant sur des fibrilles extérieures un solide point d'appui, doivent servir, eux aussi, de filaments de soutien. Du reste, dans les cellules des canaux excréteurs des reins, qui ne pos- sèdent pas de fonction glandulaire, on rencontre des formations analogues que j'ai antérieurement assimilées à des tonofibrilles. En résumé il semble que les hàtonnels de la cellule rénale jouent un rôle mécanique passif de formation de soutien. ANATOMIE COMPARÉE. — Sur la première circulation veineuse du Cyprin r/ore (Carassius auratus L.). Note de M. P. Wintrebert, présentée par M. Yves Delage. L'observation sur le vivant des larves transparentes de Carassius auratus permet de suivre avec précision le trajet des premiers vaisseaux et d'éta- blir, par la direction des globules à leur intérieur, le sens de la circulation. La disposition anatomique constatée se trouve en opposition avec les idées générales suggérées par les travaux antérieurs ('). On considère, en effet, que chez les poissons la voie primitive de retour du sang veineux vers le cœur est formée par la veine caudale, la veine sous-intestinale, le système veineux du sac vitellin et le sinus veineux (Ziegier, 1887). On admet. (') Voir in Handbucli der vergleichenden und ejcperimentellen Ent^vukeliiiigs- hreder Wirbelliere, les Mémoires de S. Mollier (1 l'.cl.,'i. T., ill.) et de Hocli- leh slelter (III. Bd., 3. T.), 1906 (SG ACADÉMIE DES SCIENCES. d'autre part, depuis Hochsteller (1887 ) que les Téléosléens, au contraire de tous les autres Vertébrés, possèdent une circulation vitelline purement veineuse. Ces deux règles se trouvent en défaut chez Carassius auratus. I. Au début de la circulation (3 jours 16 heures environ, à une température moyenne de 16°), quand l'anse terminale de l'aorte ne se prolonge pas au delà du pre- mier tiers antérieur de la queue, le trajet du sang veineux s'accomplit par la veine caudale, une veine sus-intestinale, qui n'est autre que la veine médiale principale du tronc (Stanmirene de Ziegler) bifurquée vers l'avant pour former les veines cardinales postérieures et les canaux de Cuvier. Il n'existe pas de veine sous-intestinale faisant suite à la veine caudale : celle-ci, derrière le rectum, monte vers le niveau transversal du bord inférieur des myotomes où commence |la Slammvene; la voie est donc, jusqu'au sinus veineux, entièrement embryonnaire. La circulation vitelline, à celte période primitive, est constituée par une vaste lacune développée à la surface du vitellus entre les canaux de Cuvier et l'oreillette. Levitellus est alors divisé en deux parties : l'une antérieure globuleuse, l'autre postérieure allon- gée qui accompagne le tronc dans sa croissance. Les canaux de Cuvier, ouverts en forme d'entonnoir, s'avancent verticalement sur la boule vitelline antérieure, juste au- devant de son méridien transversal. Les globules, pressés les uns contre les autres sur toute la surface vitelline, sont mobiles, mais ils ne présentent de véritable circulation qu'en avant, où ils se trouvent entraînés en deux courants curvilignes à concavité anté- rieure, allant des canaux de Cuvier à l'oreillelle; celle-ci, placée sur la partie anté- rieure et gauche du vitellus, plonge pour ainsi dire dans la lacune et aspire les glo- bules à chaque diastole. La larve étant couchée sur le côté, la lacune se profile comme une bosse sanguine de couleur jaune orangé. Entre les bords de l'orifice auriculaire et la paroi antérieure des canaux de Cuvier, se précise bientôt une mince menilnane qui les réunit. En arriére, la limitation de Taire globulaire est bien plus tardive; elle est fonctionnelle avant d'être anatumique- ment réalisée, en ce sens que tous les globules venus des canaux de Cuvier sont rassemblés dans les deux courants qui aboutissent à l'oreillette el que ces courants sont eux-mêmes isolés, sans qu'aucun cloisonnement de la lacune existe encore. La pression d'un instrument mousse permet, à ce stade ( .> jours 9 heures), de déplacer, d'un côté à l'autre, les globules pris au courant el de les refouler en arriére jusqu'à la partie postérieure de la boule vitelline. II. Le sixième jour, la tête se redresse; la région vitelline antérieure diminue de volume, s'allonge et laisse libre en avant la chambre péricardique ; les canaux de Cuvier encerclent presque complètement la limite antérieure du sac vitelline. La veine caudale s'élargit derrière l'anus et forme une sorte de sinus triangulaire à base anté- rieure, qui se déverse toujours uniquement dans la veine médiane du tronc. Les artères métamériques sont visibles et, dans la partie moyenne du limbe dorsal, on voit de petits arcs vasculaires dépasser les myotomes. A ce moment proche de l'éclosion, (elle a lieu de 12 à 24 heures après), sur chacune des parties latérales du sac vitellin, apparaissent, l'un derrière l'autre et successivement, des vaisseaux transversaux, à SÉANCE DU G JUILLET 1908. 87 trajet parallèle légèrement oblique en arrière. Arrivés à mi-hauteur du vitellus, ils se recourbent en avant et s'anastomosent de façon à constituer un vaisseau longitu- dinal commun qui mène le sang en avant dans la veine cardinale postérieure corres- pondante et en arrière dans la partie terminale de la veine caudale. La nature arté- rielle de ces vaisseaux est attestée par la direction primitive de leur trajet et, pour les branches antérieures, par la progression très nette des globules en ondées successives synchrones aux pulsations aortiques. Ils ne paraissent pas pourtant émaner direc- tement de l'aorte, mais venir d'une artère mésentérique longitudinale, dorsale à l'intestin. 48 heures après Féclosion, le nombre de ces vaisseaux s'est beaucoup multiplié : 27-29 de chaque côté ; les cinq derniers seulement conduisent le sang vers la veine cau- dale. D'autres vaisseaux très nombreux, issus probablement de la même origine, cir- conscrivent transversalement l'intestin et versent le sang dans une veine longitudinale sous-intestinale, en communication sur plusieurs points de son parcours avec la veine vitelline du même côté, dans laquelle elle se termine à ses deux extrémités. En tra- versant le foie, la veine vitelline latérale commence à présenter quelques divisions capillaires, mais elle conserve longtemps une voie principale qui aboutit directement au canal de Cuvier correspondant. A aucun nicmient on n'observe sur le \itellus de vaisseaux sortant du foie. Quand le vitellus est résorbé ( 1 3" jour), chacune des veines vilellines persiste, en contact avec la partie latéro-ventrale de l'intestin, et les contractions de celui-ci en font varier le cours du sang, déterminant son arrêt ou même un retour des globules antérieurs vers la veine caudale. Conclusions. — 1° le sang, qui revient de l'aorte caudale au coïur, chez Carassius auralus L., passe, dès le début de la circulation, par la veine mé- diane du tronc (Stamnivene), les veines cardinales postérieures et les canaux de Cuvier. Entre ceux-ci et roreillette est interposée, en place du sinus vei- neux, une très vaste lacune sanguine qui s'étale sur toute. la surface du vitellus. Il n'existe pas de veine sous-intestinale. 2° La première circulation vitelline est donc entièrement veineuse; mais ensuite Carassius auratus L., à l'inverse des Téléostéens étudiés jusqu'ici, et cojiinie tous les autres \ertébrés, possède une circulation vitelline secon- daire d'origine artérielle. MÉDECINE. — Élude sur l'action immunisante des dérivés bacillaires chlorés. Note de MM. Moussu et Goupil, présentée par M. d'Arsonval. Dans des Notes précédentes nous avons indiqué quelle était l'action du chlore sur le bacille tuberculeux, étudié les propriétés physiologiques des 88 ACADÉMIE DES SCIENCES. bacilles fortement chlorés et signalé les effets éloignés des injections de ces dérivés bacillaires sur la résistance de certains animaux d'expérience à l'in- fection tuberculeuse expérimentale. Les résultats étant intéressants, nous avons cherché à serrer le proljlème et à préciser davantage les conditions dans lesquelles ces bacilles chlorés pourraient avoir un effet utile. Lorsqu'au lieu de se servir de bacilles chlorés à saturation, on emploie au contraire des cultures faiblement chlorées, les effets sont différents et peuvent même varier suivant la durée d'action du chlore. En injections sous-cutanées, ces cultures chlorées, après neutralisation de leur acidité, ne sont plus aussi facilement résorbées ([ue celles à saturation. Elles sont irritantes, nécrosantes et se comportent au poinl de vue des effets à peu près comme les inoculations de bacilles tués par un procédé quelconque, provoquant la formation d'un abcès et l'apparition d'un ulcère longtemps rebelle à la cicatrisalion. Cependant, ces bacilles sont suffisamment modifiés pour être rapidement phagocytables, car si l'on emploie ces mêmes émulsions en injections intra- veineuses, on ne retrouve plus trace de ces injections dans les poumons quelques jours ou quelques semaines après. Si toutefois on utilise des doses massives pour ces injections intra-veineuses, des effets toxiques immédiats peuvent être obtenus, et il est possible de tuer instantanément ou en quelques minutes de petits animaux d'expériences. Le lapin est particu- lièrement sensible aux dérivés de cultures de tuberculose bovine. Avec des doses moindres, on n'a pas d'effe.ts mortels immédiats, on ne produit pas l'évolution de tuberculose expérimentale, mais on provoque à volonté une forme spéciale de pneumonie avec hépatisation grise, toujours la même, et dont nous poursuivons une étude a])profondie. Il était dès lors indiqué de rechercher ce que devenait la résistance de l'organisme des animaux d'expérience après une, deux, ou plusieurs injec- tions intra-veineuses, de ces dérivés bacillaires faiblement chlorés. Le cobaye étant dans les laboratoires exposé à trop de causes imprévues de mortalité, pour pouvoir être avec certitude conservé pendant longtemps, ces essais furent tentés sur le chien et le lapin. Le chien prend en ellet, avec la jsius grande lacililé, la tuberculose humaine, el le lapin la tuberculose bovine. Dans ces condilions, nous avons remarqué qu'une seule inoculalion de bacilles faiblement chlorés ne donnait en général pas de résistance marquée à la tuberculose SÉANCE DU G JLII.Lirr 1908. H9 expérimentale, même en laissanl s'écouler un lomps très long entre cette inoculation et l'inoculation d'épreuve. Lorsque, au contraire, on pratique plusieurs inoculations à I ou 2 mois d'intervalle, et qu'après un repos de 2 mois (délai qui nous paraît indis- pensable), on soumet ensuite ces animaux d'expériences à des inoculations virulentes, les eflets vaccinants nous ont paru liés évidents. Sur des séries de lapins soumis aux. injections inlra-veineuses de tuberculose bovine, dans tous les cas, les témoins prirent une forme grave, et sans exception les sujets traités ne présentèrent que des lésions très minimes et quelquefois absolument nulles. Chez les chiens, avec la tuberculose humaine, les résultats furent identiques; tous les témoins contractèrent une forme grave et quelques-uns succombèrent dans des délais très courts, les animaux pi-éparés ne présentèrent à l'autopsie (|ue des lésions insignifiantes. Sans vouloir produire pféiiialurénienl une affxrmalion grosse de consé- quences, nous estimons que par le procédé des bacilles chlorés, et dans des conditions éminemment plus commodes et moins dangei^euses, on peut obtenir chez les petits animaux (chiens et lapins), au point de vue immu- nisation contre la tuberculose expérimentale, au moins autant qu'avec les procédés de vaccination jusqu'à ce jour signalés. GÉOLOGIE. — Sur les alluvions quaternaires de la Loire el de l'Allier. Note de M. E. Ciiaput. Les alluvions anciennes de la Loire et de l'AUier, entre Gien et Moulins, deviennent rares dès qu'on s'élève à une trentaine de mètres au-dessus des vallées et l'on admet souvent que, depuis le Pliocène, le niveau des deux fleuves n'a subi que de faibles variations. En réalité on peut suivre, sur les plateaux dominant l'Allier ou la Loire, divers lambeaux d'une nappe d'allu- vions quaternaires oïli se trouvent associés des éléments volcaniques et des graviers provenant de sables tertiaires remaniés. La surface de ces alluvions forme, à 55'"-Go'" au-dessus du thalweg, une terrasse très régulière, suivant rigoureusement la pente des vallées. 1" Entre Cosne et Gien, les coteaux des bords de la Loire sont formés de sables jaunes bien stratifiés, avec lits de galets à la partie supérieure. Ces sables ont été regardés jusqu'ici comme pliocènes, mais M. Dollfus les a considérés récemment comme contem- porains des sables de la Sologne (Miocène inférieur). Leur surface forme une terrasse à 58"" au-dessus du fleuve. Mais en diflerents points (au nord de Briare, à l'ouest de Thou, entre Neuvj et Cosne, etc.), on trouve au sommet de la terrasse, sur une épais- C. H., iijoS, 2' Semestre. (T. CXLVII, N° 1.) ^^ Qo ACADEMIE DES SCIENCES. seur d'au moins 2'", des sables dillerents. Par la variété de couleur de leurs éléineuls, ces sables supérieurs sont comparables à ceux des alluvions modernes et bien distincls des sables tertiaires uniformément jaunes. Malgré la petitesse des éléments, on peut V reconnaître par divers procédés un grand nombre de grains basaltiques. (L'électro- aiuiant sépare facilement les basaltes, et l'on peut également les reconnaître à la couleur violette qu'ils prennent si l'on dissout la patine d'oxydation qui les recouvre. Leur densité mesurée par les liqueurs lourdes est la même que celle des basaltes des alluvions modernes; enfin on y trouve au microscope des cristaux d'olivine.) Par l'abondance des basaltes {-^ du poids total), ces sables sont quaternaires; on peut donc affirmer que la terrasse de 60'" a été formée ici à l'époque quaternaire, par remaniement des sables tertiaires sous-jacents et apports nouveaux d'éléments volca- niques. 11 est impossible de suivre cette teirasse en aval de Gien, l'érosion ayant démantelé les coteaux d'altitude comparable, pour ne laisser subsister que la terrasse de 36'", entre Gien et Dampierre. ■ 9." Entre Moulins et V'arennes-sur-AUier, les jdateaux de 60'" au-dessus de l'Allier sont généralement formés par les sables miocènes (sables du Bourbonnais) fossilifères à Givreuil. Mais M. de Launay a indiqué depuis longtemps que la surface de ces sables avait dû être remaniée à l'époque quaternaire. En suivant le plateau perpendiculaire- ment à l'Allier, entre le pont de Chaseuil et Montoldre, on trouve (aux Salnins, par exemple), dans les sables du sommet de la terrasse (58») de nombreux graviers d'un blanc mal, identiques aux trachytes du Puy-de-Dôme aussi bien par l'aspect extérieur que par la structure microscopique. Lorsqu'on s'éloigne de l'Allier ces sables dispa- raissent et l'on ne rencontre plus que les galets i-emaniés du Miocène. Ici encore, la terrasse de 60"', bien que fréquemment formée par des éléments empruntés au Mio- cène, doit être considérée comme quaternaire, par l'abondance des graviers volcaniques dans les sables supérieurs. D'après ces observations, on doit attribuer au Quaternaire, même si l'on ne retrouve pas de graviers volcaniques, la nappe caillouteuse de remanie- ment qui forme presque partout la terrasse de 60™. Il en est de même dans la haute vallée de la Loire en amont de Nevers : Cette terrasse existe nettement, par exemple dans le lloannais, entre Briennon et Riorges, et vient rejoindre obliquement, au nord du ravin de Villerest, à 57"' au- dessus du thalweg, les défilés creusés par la Loire dans le plateau carbonifère de Neu- lise. Les plateaux de Nervieux et de Poncins prolongent le terrasse précédente à travers le Forez et l'on y voit apparaître progressivement les basaltes. Enfin, plus au Sud, quelques banquettes en ])leine roche établissent la liaison avec les terrasses de Saint-Vincent-sur-Loire et du Velay. Au nord du Puy, la najipe caillouteuse de 5.5" passe sous le basalte de Montredon; elle est certainement quaternaire, la vallée du Pliocène supérieur s'étendanl à 200™ au-dessus du lit actuel. (Les sables à Masto- dontes, contenant à la base VElepIias meridionalis, forment à leur sommet une ter- rasse typique de aoo'" sous la coulée basaltique de la Garde de Taulhac.) Cette régularité des terrasses de la Loire et de l'Allier est faite pour sur- SÉANCE DU (j JllIJ.ET igo8. (,I prendre au premier abord, la Loire actuelle étant très éloignée de son profil d'équilibre cl traversant une série de défilés à pente rapide entre des bassins à pente plus faible. La constance des niveaux d'alluvions montre que ces variations de pente, déterminées par la nature des roches sous-jaccntes, existaient déjà au (Quaternaire et cpie nulle différence fondanienlale nap- parait dans le creusement des deux vallées. M. GiULio CosTAxzi adresse une Noie intitulée : Sur la modification de l'équilibre élastique de la Terre. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. H. B. BUM.KTIN BIBLIOUKAPHIQUE. OlJVRACKS RKÇUS DANS LA SÉANCE DU 22 JUIN igoS. Marcelin Berthelol, Conimeniorazione lelta neJI' adunanza a Classi Unile dell 8 niarzo 1908 dal socio IciLio Guareschi. (Extr. des Memorie délia Reale Accademia délie Scienze di Torino, 2" série, t. LTX.) Turin, Carlo Clausen, 1908; i fasc. in-zj". (Hommage de l'auteur.) Minislère de rinstruclion publique et des FJeaux-Arts. Inventaire général des richesses d'art de la France. Province. Monuments civils ; t. VIII. Paris, Plon-Nourrit el G'% 1908; 1 vol. 10-4°. Carte des gisements de coquilles comestibles : 1° De la cote nord du Finistère; 2° De la côte du Morbihan comprise entre la Vilaine et la rivière d'Auray (la Carte représente l'état des gisements en décembre 1907), dressée par M. L. Joubin. Paris, Erliard lières; 2 feuilles in-plano. (Présenté par S. A. S. le Piince de Monaco.) L'évolution souterraine, par E.-A. Martel, avec 80 figures. {Bibliothèque de Philosophie scientifique.) Paris, Ernest Flammarion, 1908; i vol. in-i2°. (Hommage de l'auteur.) Géologie, par Stanislas Meunier. Paris, Vuibert et Nony, 1908; i vol. in-4°. (Hommage de l'auteur.) r)2 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'iuits, rh'ières el sources, par P. Garrigou-Lagrange. (Exlr. des publ. de L'Arbre et l'Eau: Congrès de Limoges, 1907.) Limoges, Ducourdeux el Gou, 1908; 1 fasc. iii-8°. (Hommage de l'auteur.) L'Arbre et l'Eau. Société Gay-Lussac; Premier Congrès, Limoges, 1907 ; fasc. 1 ei2. Limoges; 2 fasc. in-Sî". Les races de l'Europe : \. La taille en Europe, par J. Denirer. (Assoc. franc, pour l'av. des Se; Congrès de Lyon, 1907.) Paris, 1908; 1 fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Recueil des Notices et Mémoires de la Société archéologique du département de Constantine; 4' série, l. X, année 1907. Paris, R. Roger; Alger, Jourdan, 1908; i vol. in-8». The study of steliar eiolution, an account 0/ sortie récent methods of astro- physical research, by George Ellkry Hale. {The decennial publications of the Uni- i'ersily of Chicago; 1° série; t. X.) Chicago, 1908; i vol. in-8". (Hommage de l'auleur.) ERRATA. (Séance du 22 juin 1908.) JNole de M. Valloi, L'ablalion de la mer de glace de Chamonix pendant I j ans et pendant jo ans : Page i356, lignes 12 et 11, en remontant, supprimer lesallitudes i-M"^ et 325o". (Séance du 29 juin 1908.) Note de M. A. Lacroix, Sur une nouvelle espèce minérale et sur les miné- raux qu'elle accompagne dans les gisements tourmalinifères de Mada- gascar : Page 1367, ligne 6, en remontant, au lieu de 1889, lisez 1899. Page 1871, ligne i4, au- lieu de de ses minéraux, lisez des minéraux. Note de M. Gouy, Mesures électrocapillaires par la méthode des larges gouttes : Ai\<;i":. M. IIerbert-Hall Turner, élu Correspon- dant pour la Section d'Astronomie, adresse des remerciments à l'-Vcadénjic M. le Ministre du Commerce et de l'Indus- trie invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats à la chaire de Chimie générale dans ses rapports avec l'industrie, vacante au Conservatoire na- tional des .\rls et Métiers M. le Secrétaire perpétuel signale diver^^ Ouvrages de MM. A. Gutbier, Henri Hubert, Ernest Gourdon .M. Charles Nobdmann. — Sur diverses particularités nouvelles des étoiles va- riables à courte période: méthode per- mettant de distinguer leurs effets de ceux de la dispersion dans le vide .VI. Ernest E.sclangon. — Sur les varia- tions de la durée du crépuscule 23 M.^L Bruok, Chofardet et Pernet. — Éclipse partielle de Soleil observée à l'Observatoire de Besançon le 28 juin i()o8 29 M. Henry Bourget. — Observation à l'Ob- servatoire de Marseille de l'éclipsé par- tielle de Soleil du 28 juin igoS 3o M. .A. Myller. — Sur un problème relatif à la théorie des équaticms aux dérivées partielles du type hyperbolique 3o .M. Jacob. — Nouvel intégromèlre 33 M. Rodolphe Soreau. — Sur le poids utile des aéroplanes '4 M. C. TissOT. — Sur l'emploi de détec- teurs sensibles d'oscillations électriques basés sur les phénomènes tliermo-élec- Iriques ^1 M. A. liLANC. — Recherches sur les gaz ionisés ^9 N" 1 SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. V \ X Pages. M. R. JOUAUST. — Influence de la tempéra- ture sur la force électroniotrlce des élé- ments au cadmium 4- M. E. KoTiiÊ. — Franges d'inlerfé^ences produites par les photographies en cou- leurs 43 M. A. GuiLLET. — Autobalistique répétiteur. l\o M. C. LiMB. — Machines dynamo-électriques génératrices sans collecteur 4*^ Mm. C.-E. Guye et A. Bhon. — La stabilité de l'arc allernalif, fonction du poids ato- mique des métaux électrodes 4o MM. A. CoTTON et H. Mouton. — Sur l'orien- tation des cristaux par le champ magné- tique. Importance, au point de vue de la symétrie cristalline, des propriétés opti- ques des liqueurs mixtes '>i M. Edouard Guillaume. — Les phéno- mènes de Bose et les lois de l'électrisa- tion de contact 53 M. Jean Perkin. — Le phénomène de Bose- Guillaume et l'électrisation de crjntact... 35 M. P. Pascal. — Sur une relation entre les propiiélés magnétiques et les pro- priétés chimiques de sels complexes dé- rivés du fer Jp M. Latsgiienko. — Noteisur les chalem'S d'écliaull'emcnt de la barylino, de l.i \v.- thé ri le et de la chaux fondue jy M. Maxime Mkxakd. — Sur le développe- ment des clichés en radiographie 61 M. Victor Henri. — Iniluence ilu milieu sur les mouvements browniens O2 MM. Ed. Defacqz et H. Copaux. — Sur un nouvel induré île titane, l'iodure litancux Tir.... Ii5 Pages. MM. LÉO Vjgnon et ÉviEux. — Chaleur de neutralisation de l'acide picrique par di- verses bases aromatiques en milieu ben- zénique 67 M. Marcel Guerbet. — Transformation di- ^ recte du bornéol en acides campholique •' et isocampholique .^.. . . . 70 ,VL A. VVaiil. — Sur la préparation des éthers benzoyiacétiques 72 M. C. Tanret. — Sur l'ergostérine et la fongistérine 75 MM. Trillat et Sauton. — Étude sur le rôle des levures dans raldéhydificatiun de l'alcool ).., .' 77 M. Henri Coupin. — înfliience de^ vapeurs d'acide formique sur la vyégétation du Rhizopus nigricans. 80 M. Louis .Martin. — Sur la mémoire des marées chez Convoluta Roscojfensis et son altération Si M. L. Bruntz. — Sur la contingence de la bordure en brosse et la signification pro- bable lies bâtonnets de la cellule rénale.. 83 M. P. Winthebert. — Sur la première cir- culation veineuse du Cyprin doré ( Ca- rasiiua auratus L.) 85 .MM. Moussu et Goupil. -- Étude sur l'ac- tion ininiunisante des dérivés bacillaires chlores 87 M. E. CiiAi UT. — Sur les alluvions quater- naires de la Loire et de l'Allier 89 M. GiULio CosTANZi adresse une Note inti- tulée:» Sur la modification de l'équilibn' élastique de la Terre » 9' %.. Bulletin bibliogr.\phi(jue EliRATA Il' 9'^ PAKIS. — IM PKIM Eli IK G AU T 11 II. U - V I 1. 1. A M S , Quoi des Grands-Augu^lins, 55. La fiernnt : (i aI'TRIHB-V!LI..^rs. 1. ^^^ 1908 DEUXIÈME SEMESTRE. COMPIES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. T 2 (13 Juillet 1908 >p, >AH1S, GAUTHIEK-VILLARS, IMPlilMEUR-LIBlUlRE CES COMPTES KENDUS DES SÉANCES DE. L'ACADÈM ! E DES SCIENCES, Quai des Grands-Aiignstins, ô5. 1908 RÈGLEMENT REimF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 ruiN 1862 et 24 mai 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie ?,Q composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des SavaiUt étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 6. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendm\ après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à rAoadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do les déposer au Secrétariat au plus tara la Samedi 5ui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 15 JUILLET 1908. PRÉSIDENCE DE M. BOUCHARD. MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Notice sur Alpho>se Peron (('orn'spondanl dr l' Aai demie), décédé le i juillet 1908 à Au-rerre, par M. Douvili.é. Alphonse Peron est né à Sainl-Fargeau (Yonne) en 183/4; il entra à rÉcole de Saint-Çyr en i8.j3 cl fit la plus i^rande partie de sa carrière dans l'Intendance; malgré les lourdes occupations de ses fonctions, il a pris rapi- dement goût à la Géologie sous rinflnence d'un autre de nos Corres- pondants, Cotteau, qui avait su créer autour de lui, à Auxerrc, un centre d'études scientifiques. Ses résidences diverses l'amenèrent successivement à Lyon, en Corse, en Algérie où il resta (5 ans, à Montauban, à Troyes, à Joigny, à Bourges et enfin à Châlons-sui-Marne. Partout il s'est occupé de Géologie avec zèle et succès, relevant les coupes de terrains, recueillant de*s fossiles avec lesquels il a patiemment constitué une collection considérable. Ses premiers travaux remontent à i8Gj; ils sont relatifs aux environs de son pays natal, Saint-Fargeau, et surtout à l'Algérie qu'il avait explorée à fond; un peu plus tard, en i883, il a résumé nos connaissances sur ce pays dans un travail des plus remarquables par sa concision et sa clarté sous le titre de Essai d'une description géologique de l'Algérie; il fut couronné par l'Académie (grand prix des Sciences physiques) et est resté depuis le vade- mecum de tous ceux qui s'intéressent à la Géologie de notre colonie. U prenait en même temps une part etfective à la Description des Eclnnides d'Algérie, publiée de 1879 à 1891, en collaboration avec Cotteau et Gau- C. H. tQoS, ■:>- Semestre. (T. C\LVII, N' 2.) ^^ q\ ACADÉMIE DES SCIENCES. ihiiT. Il élail chargé princîpalement de la jiarlie géologique; c'csl ainsi (lu'il inonlrait que le Sahclien de Pomcl ne pouvait être conservé et qu'il était constitué, en réalité, par un assemblage de couches hétérogènes, apparte- nant les unes au Miocène supérieur et les autres au Pliocène. l'ius récemment, en 1896, il publiait, dans les Mémoires de la Socié/é géo- logique, une importante monographie des Ammonites du Crétacé supérieur de l'Algérie. Jl s'intéressait tout particulièrement à ce dernier terrain qui avait été l'objet de ses premières études aussi bien dans l'Yonne que dans le nord de l'Afrique. Les fossiles de ses divers étages lui étaient devenus familiers et il avait ])U reconnaître ainsi que la partie supérieure des couches à Hippurites des Pyrénées, qui représentaient pour Hébert le Turonien supérieur, appar- tenaient au contraire au Sénonien. La Note qu'il publia à ce sujet, en 1 S;('), provoqua une discussion longue et acharnée qui dura plusieurs années: les nouvelles études qu'elle occasionna établirent le bien fondé de cette ma- nière de voir qui est aujourd'hui admise par tous les géologues; les bancs à Rudistes sont de simples accidents intercalés à tous les niveaux. On connaît les fructueuses explorations de M. Philippe Thomas dans le sud de la Tunisie ; on sait que c'est à. ce géologue qu'on doit la découverte des riches gisements de phosphates aujourd'hui si largement exploités, mais ce qu'on sait moins, c'est le noble désintéressement avec lequel il a abandonné à son pays tout le bénéhce de cette découverte d'une impor- tance considérable au point de vue industriel. L'explorateur avait recueilli de très nombreux mat<''riaux paléontologiques : Peron se chargea de décrire ceux qui provenaient des terrains crétacés et il publia à ce sujet, de 1889 à 1893, un Mémoire d'un grand intérêt pour la coimaissance des faunes qui se développaient dans la Mésogée proprement dite à la fin des temps secondaires. Sous son impulsion et sous celle de Cotteau et de ses élèves, la Société des Sciences historiques et naturelles d(^ r\onne était devenue un foyer d'activité scientifique; Peron publia, dans son niilletin, des Mémoires im- portants : en 1887, des Notes pour servir à VHisloire du terrain de craie dans le sud-est du bassin anglo-parisien : rn 1897, une question de Géogra- phie rétrospective à propos d'une récente trouvaill<' pah'ontologiquf^; en 1899, une description des Céphalopodes et dastropodes des terrains néo- comiens; en 190?., Les Nérinéidés des terrains jurassiques ; enfin, en 1903, Les Pélécyj>odes rauraciens et séquainens. Vers la niênie époque, il nous faisait connaître le résultat de ses éludes sur le Crétacique supérieur des Alpes Maritimes (1901) et sur le terrain SÉANCl' DU li Jlll.l.KT 1908. <):'> jurassi([ue des environs de Bourges (i<)0-2) qu'il avait étudié longtemps auparavant lors de son séjour dans cetle ville. On voit que rien ne lui était étranger lorsqu'il était question de Géo- logie; les sujets les plus divers ont été pour lui l'occasion de travaux, impor- tants, toujours remarquables par les qualités de méthode, de clarté et de précision qui le distinguaient. Partout où il a passé il a laissé sa trace, éclaircissant les questions difficiles et nous faisant mieux connaître tous ces êtres si variés et si curieux qui ont habité la Terre pendant les périodes géo- logiques. L'Académie l'avait admis au nombre de ses Correspondants en kjoo, et la Société géologique de France l'avait nommé son président en igoS. Depuis ([u'il était passé au cadre de réserve, il s'était consacré tout entier au rangement de ses chères collections amassées peu à peu pendant 4o années de voyages et d'excursions et considérablement augmentées par le legs que lui avait fait son ami Cotteau. Du reste, il les avait toujours mises avec une obligeance charmante à la disposition des travailleurs, com- prenant l)ien que le champ à défricher était si vaste qu'il n'y aurait jamais assez d'ouvriers; non seulement il commimiquait libéralement ses échan- tillons, mais encore il vous faisait bien volontiers profiter de sa grande connaissance des fossiles, lorsqu'on avait recours à lui pour quelcjue déter- mination difficile; nous savons tous, pour les avoir mises à contribution, que sa complaisance et son obligeance étaient sans limites. Depuis quelque temps sa santé s'élail altérée; il avait pu encore présider Tannée dernière, avec sa conqîétence et sa ])ienveillance habituelles, la Sec- lion de Géologie lors de la réunion à Reims de l'Association française [lour l'avancement des Sciences; mais, depuis cet hiver, il se sentait gravement atteint. Il y a un mois, il me faisait pari de son mauvais état de santé et il me demandait de lui renvoyer quelques échantillons ({u'il m'avait commu- ni(piés, désirant, ajoutait-il, laisser sa collection bien en ordre. Je pensai d'abord (pie c'était une sinqjle formule pour faire rentrer les objets prêtés, et c'est seulement en apprenant sa mort que j'ai compiis qu'il avait à ce moment pleinement conscience de la gravilé de son état. Pérou était de ces savants consciencieuv et persévérants dont les travaux font avancer la Science sans bruit, mais sûrement. Son amour désintéressé pour la Géologie, son empressement et son obligeance à aider ses confrères par tous les moyens, son extrême affabilité l'avaient fait estimer et aimer de tous; il sera profondément regretté; par ses travaux, il vivra toujours dans notre souvenir. 9*) ACADÉMIE DES SCIENCES. PHILOSOPHIE DES SCIENCES. Sur une hypothèse qui pourrait , dans rensei- gnement de r Astronomie , dispenser de considérer les diamètres apparents du Soleil pour obtenir les %'ariations de son rayon vecteur. Note de IVl. .1. 6oUSSI\ESQ. I. Notre éminent confrère, M. H. Poincaré, à qui j'avais communiqué, il y a quelque temps, la substance de mon dernier article sur les hypothèses implicitement admises parles astronomes (' ), remarqua qu'on pourrait se dispenser de mesurer les diamètres apparents du Soleil, ou obtenir sans cela les variations de son rayon vecteur, à la condition de faire les deux hypothèses de la fermeture de l'orbite et de la périodicité de la vitesse en ses divers points, non seulement pour la planète dont on veut déterminer le mouvement autour du Soleil, mais aussi pour le Soleil lui-jnême dans sa translation apparente autour de la Terre. Voici de celte proposition, que M. Poincaré me paraît avoir vue géométriquement (-), une démonstration analytique simple, pouvant offrir quelque intérêt. On admet, bien entendu, que les deux périodes respectives Tet T' des mouvements de la planète et de la Terre autour du Soleil aient été préala- blement déterminées, grâce à d'assez longues observations. II. Appelons .r, y, z les trois coordonnées de la planète, à l'époque /, par rapport à un système d'axes rectangulaires menés par le centre du Soleil el de direction invariable, c'est-à-dire constamment orientés vers les mêmes points de la sphère céleste : et soient, d'une part, a, [i, y les trois cosinus directeurs, donnés en fonction de / par l'observation, de la droite inconnue et variable o allant de la Terre à la planète; d'autre part, IJ la droite, également inconnue, menée du Soleil à l'observateur terrestre; enfin A, B, C ses trois cosinus direcleurs, fonctions de / fournies, comme a, p, Y, par l'observation. Les trois projections de B sur les axes seront AD, BD, CD ; et celles de o, ao, j3o, yo. Il en résultera immédiatement (i) x = \n + aQ.. j=:BD + (3o, .- = CD-+-yô. Or, soient A,, B,, C,, a,, [i,, y, les valeurs connues que reçoivent A, (') Voir le précédent numéro des Comptes rendus, \i. 5. (-) 11 m'affirme l'avoir, en ellet, vue ainsi. (2) SÉANCE DU t3 JL'IM.ET 1908. 97 B, C, a, p, Y quand t croît de T, ou que .r, j, z redeviennent les mêmes, et D,, 0, ce que deviennent alors D, S. Nous aurons I AD + ao — Â,D, -a,o, = o, Bl.) + |3 â — B,D, — (3i <5, =: o, ( CD + ■/ 0 — CiDi~ y, i5i = o, système de trois équations homogènes en D, S, D,, o, propres à déterminer les rapports mutuels de ces quatre inconnues et, par conséquent, en parti- culier, le rapport ,; soit pendant une première révolution T, ou de / = o à ï = T, soit durant la révolution suivante, de / = T à / = 2T où ce rap- port est-jrr-- On continuera ainsi de proche en proche (par l'application des formules aune nouvelle révolution), jusqu'au bout d'un temps //iT, multiple de la période de la planète assez élevé pour comprendre (très sensiblement) un nombre exact n d'années T', après lequel se reproduiront les valeurs anté- rieures de A, B, C, a, fi, y et aussi, par suite, celles de j^- III. Ainsi, pendant toute cette durée de n années ï' ou de m révolu- tions T de la planète, et ensuite durant un temps indéfini, on connaîtra le rapport -r-- Et il ne restera désormais que 1) d'incoimu, dans les seconds membres des formules (i) devenues (3) ,r=o(A+a^), / = D(^B -f S f^ ), . :_. D (^C + y ^ Mais, en appelant D^, par exemple, la valeur initiale de l)(pour t ^= o), et D,, Do, l).i, ..., iJ,„_, les valeurs de D aux époques /=T, / = 2T, / = 3T, . . ., / = (rn — i)T, séparées par des révolutions entières de la pla- D, , , D, D, ]-)„,, , , nete, le rapport j- et, de même, =-> ï=r-j ■• •> j: se trouveront également donnés, de proche en proclie, par le système homogène (2) ou ses ana- logues relatifs aux périodes T successives; et l'on en déduira les valeurs ^^ fT' n"' TT' ■■■' A' ' • ^^l'î en raison de la période annuelle ï' de la fonction D, ces valeurs sont précisément, à l'ordre près, celles du rap- port -jY aux époques équidistantcs très voisines __ T' _iT _ rr _ (/» — i)T' m m m m réparties sur toute l'étendue d'une année T'. ,j,S ACADÉMIE DES SCIENCES. En eiïel, prenons comme unité de temps, [lour fixer les idées, la ///"""' partie de l'année T'; en sorte qu'on ail 1" = /// cl, par suile, T= //. Alors !!!!, 1!j, !^^ lll, ..., 1^ serom les valeurs de la lonclion r- pour ^ = o, 1 = 11, t=-?.>u < — 3/i, ..., t = {in — \)n. Ramenons, par la suppression des multiples de T' ou de m, ces valeurs de 1 à tomber dans Fintervalle de la première période T'; ce qui ne change rien à la fonction ^r-- Les restes des divisions de //, 2/?, 3//, . . ., {ui — \)ii par w seront tous distincts; car, si deux d'entre eux, ceux, par exemple, des divisions de pn et de qn, étaient égaux, la différence {q — p)n se trou- verait divisible par m, alors que le plus petit multiple commun de n et de m est, par hypothèse, mit . Donc les m — i restes considérés, tous inégaux, seront, sauf interversion, i, 2, 3, ..., (m - i); et les /// quantités connues 5î, Çl, ?!!, ..., ^"'"', une fois rangées suivant l'ordre de grandeur croissante de ces restes, constitueront bien les m valeurs, pour p 7' T' m III de la fonction cherchée ^r- • \ Or ces valeurs sont assez rapprochées, ou en nombre assez grand, [)0ur permettre de construire en entier, avec toute l'approximation désirable, celle fonction continue, qu'auraient précisément fait connaître, presque sans calculs, les diamètres apparents successifs du Soleil. IV. Comme, très probaldement, la période T de la planèle et l'année ï' sont incommensurables entre elles, leur plus jielit multiple commun trouvé mT ourtT' aura, en réalité, une durée trop grande, pour que les pertur- bations planétaires laissent si longtemps invariables les deux orbites, avec une approximation suffisante. Mais la démonstration fait voir que, sans attendre, à beaucoup près, l'accomplissement de la longue période in'\\ on connaîtra, par les valeurs de D au bout des temps T, 2T, 3T, ..., après qu'on aura soustrait de ceux-ci les multiples de T' qui y seront contenus, des rayons vecteurs de l'orbite terrestre indifféremment disséminés, dans son plan, un peu partout, suivant les diverses directions autour du Soleil. SÉANCE DU l3 JUILLET 190S. • ()<) MINÉRALOGIE. — Sur la lave de la récente éruption de l'Etna. Noie do M. A. Lackoix. Au coins de la ivccnle rruplion de rJilii.i, j'ai poursuivi les recherches entreprises à la Monlai;ne Pelée et au Vésuve sur les variations de tout genre qu'un même magma peut présenter en fonction des divers phéno- mènes qui caractérisent sa venue au jour. La lave de 1908 appartient, comme celles des éruptions précédentes, à la grande famille hasaltique. Au point de vue des conditions de rémission du magma dont elle provient, il y a lieu de considérer (') : i" une coulée d"une longueur d'environ 4'^'"; 2° des projections, problablement émises par des phénomènes hawaïens localisés au voisinage immédiat de la fissure d'où est sortie la lave; 3° des projections strondxAiennes, ayant rejeté des scories légères extrêmement scoriacées qui ont été entraînées au loin. Les matériaux émis dans ces diverses conditions ont, comme je vais le montrer plus loin, la même composition chimique; au point de vue minéra- logique, ils présentent tous le caractère commun de renfermer les mêmes phénocristaux, qui, par suite, sont incontestablement d'origine intralellu- ri([ue; ce sont surtout des plaglioclases, accompagnés d'une faible quantité d'augite, de magnélite et d'une quantilé [ilus fail)le encore d'olivine. Les plagioclases sont très maclés suivant la loi de l'albite, parfois aussi suivant celle de Carlsbad; ils appartiennent à une série basique (labrador à bytow- nite); leurs zones sont peu nombreuses cl correspondent généralement à des types de composition voisine; ils sont très riches en inclusions vitreuses, irrégulièrement distribuées. Les seules variations que présentent les laves émises dans chacune des conditions énumérées plus haut portent sur la nature de la pâte. Le type le plus cristallin a été recueilli dans la partie centrale de gros blocs provenant de divers points de la coulée. Us ne renferment que peu de verre; on y distingue des microlites d'augite et d'olivine, ayant sensiblement la même taille, des microlites de labrador de grandes dimensions, et enfin un feutrage de cristaux [ihis petits de )ilagioclases, un peu moins basiques que les précé- dents, et d'augite souvent liliformc, qu'aceom[)agnent de nombreux grains ou cristallites de titanomagnétile. (') Comptes rendus. lOO . ACADÉMIE DES SCIENCES. Volivine microlitique doit spécialement appeler raltention; elle offre, en effet, toutes les parlicularilés de forme et de slrucliire fallontîenient suivant l'axe vertical, avec ^^(120) et p{ooi) comme iurmes dominantes et par- fois e' (o 1 1 ) ; richesse en inclusions vitreuses à bulles ; parfois développement squelettiforme] des microlites du même minéral, (pii, d'après les observa- tions de M. Michel Lévy, caractérisent certaines andésites et labradorites augitiques de la Chaîne des Puys. L'examen des types refroidis brusquement permet d'apporter quelque précision dans la détermination de l'ordre de cristallisation des microlites. Malgré Leur apparence fort vitreuse, les scories légères des explosions strombolieunes couliennent déjà de très nombreux microlites de plagio- elases, d'augite et d'oliviue ; par contre la magnétite y est à peu près absente; ces minéraux sont disséminés dans du verre brunâtre, qui, sur les parois des cavités scoriacées, prend une coloration plus foncée. Ces scories datent du début de l'éruption; elles proviennent par conséquent de la partie supérieure du magma, arrivant de la profondeur à une baute tempé- rature. Leur abondance à la siu-face, non fondue, des névés prouve qu'elles ont été refroidies rapidement et ne permet pas d'admettre qu'aucune cris- tallisation s'y soitproduite après leur venue au jour. Une portion impor- tante des microlites s'est donc formée dans la cheminée du volcan. Les bombes scoriacées huileuses et les fragments de toutes sortes rejetés sur les bords immédiats de la fente par des explosions hawaïennes ou strom- bolieunes sont déjà plus cristallins que les scories précédentes. Des échan- tillons encore très riches en verre ont été aussi recueillis à l'extrémité de la coulée en des points où un éclusage, produit après l'arrêt presque complet de la lave, a donné naissance à des masses cordées et riches en cavités stalacliformes, à parois vernissées. Ce sont des portions de magma ayant conservé une haute température, sous la carapace sohditiéede la coulée et qui, une fois éclusées, se sont refroidies très rapidement à cause de leur faible volume; on comprend dès lors qu'elles aient la même structure microscopique que les blocs de projection, mais que cependant les gros microlites d'oliviue, d'augite et de plagioclases y soient plus nombreux; la magnétite microlitique y est toujours presque absente. De ces différentes observations, on peut conclure que la cristaUisation du magma microlitique s'est faite en deux phases : une première, commen- cée dans les canaux du volcan, continuée pendant l'épanchement, a fourni de gros microlites et une quantité infime de la magnétite. Le refroidissement moyennement rapide de la surface de la coulée a interrompu cette cris- SIÎANCK DU l3 JUILLET I908. lOI tallisation et a brusqué la consolidation driinitive du magma par produc- tion de la presque totalité de la magnétile, accompagnée de cristallites d'augite et de feldspaths de petites dimensions. La cristallisation de l'olivine microlitique est donc comprise entre deux venues d'augite et de feldspaths. D'après la nomenclature pétrographique française, la roche qui nous occupe n'est pas un basalte, puisqu'elle ne contient qu'une proportion infime de phénocristaux d'olivine, mais une labradorite augitique et péri- dotique. On sait que les laves de l'Etna correspondent à des types miné- ralogiques assez variés, les uns riches en phénocristaux d'olivine et d'augite, alors que d'autres n'en contiennent que peu ou pour ainsi dire pas du tout. Il serait intéressant de rechercher si l'olivine existe toujours en microlites quand elle manque en phénocristaux, si cette particularité minéralogique est indépendante de la composition chimique et seulement liée, comme cela a lieu pour la leucite, dans les laves du Vésuve, aux conditions phy- siques de l'éruption, ou bien si ces variations dans la manière d'être de l'olivine sont la conséquence de différences chimiques constantes. Composition chimique. — Afin de voir s'il existe quelque diffférence sys- tématique de composition chimique entre les divers produits étudiés plus haut, j'ai prié M. Pisani de faire l'analyse : a) de la lave la plus cristalline, recueillie dans la coulée, au pied de la Serra Giannicola Grande; b) des scories légères des explosions stromboliennes; c) d'une bombe très scoriacée des explosions hawaïennes. Si 02 49,75 APO= 18, 3o Fe-0^ 2,85 FeO 6,28 MgO 3,45" CaO 9,76 Na^O 4,96 K°-0 1,89 TiO^ 2,45 P^O^ o,o3 Ferle au feu ... o,4o b. c. Moyenne. 49.7' 5o,4o 49,95 18, 4o 18,90 18,53 ' ,93 2,65 2,48 6,96 5,82 6,35 3,45 2,99 3,29 9,80 9.4' 9,65 5,i3 0,20 0,12 1,73 .,54 1,72 2,58 2,58 2,54 0,02 o,o3 o,o3 0,00 0, 10 0,17 100,12 99,70 99,62 99,83 On voit qu'il n'existe entre ces nombres que de faibles différences, ce c. H., 1908, 1' Semestre. (T. CXLVK, N° 2.) l4 I02 ACADEMIE DES SCIENCES. qui était à prévoir d'ailleurs, si l'on fait étal des résultats fournis par l'étude des laves émises par la Montagne Pelée et le Vésuve, au cours d'éruptions ayant fourni une niasse de matériaux beaucoup plus considérable et, dans le premier cas, ayant eu une longue durée. Certaines de ces données correspondent assez bien avec celles des ana- lyses de laves de l'Etna antérieurement publiées ; elles sont par contre assez différentes pour quelques éléments; la teneur en alcalis notamment et sur- tout en titane y est plus considérable, celle en fer moindre, mais les ana- lyses, dont il s'agit, étant anciennes, on ne doit pas conclure à l'existence de variations aussi grandes, avant d'avoir procédé à quelques nouvelles recherches analytiques sur les laves d'éruptions antérieures (' ). Cendres des explosions vulcaniennes du cratère. — Au cours de l'éruption, le cratère central n'a fourni que des explosions vulcaniennes. Il me reste à montrer que la poussière fine rejetée par celles-ci n'est pas constituée par du magma neuf. Les cendres du 29 avril (recueillies sur l'Observatoire), que je dois à l'obligeance de M. Ricco, ne diffèrent de celles du 20 mai qu'en ce qu'elles ont un grain plus grossier et que leur couleur est rouge, au lieu d'être d'un gris blanchâtre. L'étude minéralogique ne prouve rien pour ce que je veux démontrer, puisque tous les matériaux constituant le volcan sont composés des mêmes minéraux; il n'en est pas de même pour la com- position chimique. L'analyse suivante a été faite sur la cendre du ao mai : SiO^ Al-O'. Ke^O'. FeO. MgO. Ca G. Na'O. K'O. Ti G'-. P. au f. 5 1,8 18,45 4,97 3,96 2,99 7,55 3,52 1,61 2,45 3,00=100,33. Elle se distingue de celle du magma neuf par une teneur moindre en chaux et en soude, par une ])roportion assez élevée de produits perdus au rouge (comprenant un peu de soufre) et par l'oxydation plus grande du fer ; enfin elle contient environ 0,10 pour 100 de produits solubles, surtout consti- tués par du sulfate de chaux, des chlorures alcalins (y compris celui d'am- monium). Cette cendre est formée par de la poussière des roches formant la paroi du cratère, attaquées par les fumerolles acides et concassées par les explo- (') Quelques essais permettent de constater que pour le titane en particulier l'ab- sence ou la faible quantité de ces corps, qui caractérisent les anciennes analyses, sont dues à des imperfections analytiques. SÉA^•CE DU l3 JUlI.IJiT 1908. io3 sions(')- A ce point de vue, il m'a paru plus intéressant d'analyser cette cendre (jue la cendre rouge du début, car elle s'est produite après le net- toyage de l'intérieur du cratère par les premières explosions et par suite ses éléments doivent être moins altérés. Ces conclusions, concernant la nature des cendres fines des explosions vul- caniennes, sont du même ordre que celles que j'ai formulées à l'occasion de l'éruption du Vésuve; si, dans ce volcan, la composition chimique des cendres vulcaniennes est plus dilTérente de celle des produits strombolicns qu'à l'Etna, cela tient à ce que sa constitution pétrographique est plus hété- rogène que celle du grand volcan sicilien. PARASITOLOGIE. — Sur une hèmogrégarine de la Couleuvre argus. Note de M. A. Laveran. J'ai eu l'occasion récemment d'étudier chez trois Couleuvres argus (Morelia spilotes Lacépède), venant d'Australie, une hèmogrégarine qui est intéressante. Cette hèmogrégarine est probablement la même que celle qui a été signalée par MM. Sambon et Seligmann sous le nom de //. ShatlockiÇ-), mais ces auteurs n'ont vu que les formes endoglobulaires du parasite et ils n'ont donné de ces formes elles-mêmes qu'une description incomplète. Je décrirai successivemeiU : r° les formes endoglobulaires; 2° les liémogrégarines libres; 3° les formes de multiplication endogène. 1° Formes endoglobulaires. — Ce sont les seules formes qu'on observe dans le sang examiné aussitôt après sa sortie des vaisseaux. Dans le sang frais, les liémogrégarines forment des taches claires allongées, ova- laires, dans les hématies parasitées; elles ont été notées comme très rares chez une des couleuvres, non rares chez les deux autres. Dans les frottis de sang desséché, fixé et coloré par le liquide de Gieinsa, les hérao- grégarines se montrent sous les aspects qui sont représentés dans les figures i, 2,3, 4- A une première phase de développement, le parasite a une forme allongée, cylin- drique, un peu incurvée d'ordinaire; les deux extrémités sont arrondies (fig. i) ou (•) Toute différente est la cendre tombée sur Acireale le 29 avril, que j'ai pu étu- dier grâce à l'obligeance de M. G. Platania : elle est constituée par un mélange de poussière de scories noires récentes et de débris rubéfiés provenant des parois de la bouche de sortie. (^) P. Manson, Tropical diseases, 4° édit., p. 816. Io4 ACADÉMIE DES SCIENCES. bien une des exlrémltés est arrondie, tandis que l'aulre s'effile légèrement {fig. 2). Vers la partie moyenne, on voit un noyau arrondi ou ovalaire. A une pliase plus avancée, le parasite a la forme d'un vercnicule cylindrique dont une des extrémités, nettement effilée, est repliée comme l'indiqua la figure 3. Le noyau ovalaire est situé vers la partie movenue, le protoplasme est homogène ou contient de fines granulations chromatiques. Une même liémalie contient parfois deux hémogrégarines {fig. 4)- Les parasites endoglobulaires mesurent de loS^à jai^de long sur 3!^de large environ. On distingue d'ordinaire, autour des hémogrégarines, un petit espace vide, et cet espace vide est sou\eut limité, du côté du protoplasme de l'hématie, par une ligne rose très fine qui est surtout très apparente lorsipie le vermicule esl replié (3), ce qui a pour efiet d'augnjenter félendue de l'espace clair du côté de la concavité du para- site. Il ne paraît p;is douteux qu'il s'agisse d'une mince gaine entourant le parasite et non d'une simple condensation du protoplasme de l'hématie refoulé par le développe- ment de l'hémogrégaiine. (^uaud l'hématie est détruite, le parasite reste souvent enve- loppé dans sa gaine comme I indique la figure 5. Les hématies ))ai-asitées sont peu altérées; elles s'allongent et mesurent parfois i8H- et 2iS^ de long, alors que les dinjcnsions normales des hématies de la Couleuvre argus sont : l'j^V- à iSS'- de long sur gl^ de large. Les noyaux des hématies sont refoulés, tantôt vers une des extrémités (2), tantôt latéralement (3, 4); le noyau est parfois allongé, aplati, rarement il est augmenté de volume. Le |u<)toplasme des hématies parasitées a son aspect normal. 1, 2, 3, Hématies contenant chacune une hcinogrégarine. — 4, Hématie contenant deux hémogréga- rines. — 5, Hcmogrégarine libre, encore encapsulée. — (i, Hémogrégarine libre, dépliée et débar- rassée de son enveloppe. — 7, Élément parasitaire en voie de division dans un vaisseau capillaire du poumon. — 8, 9, Stades plus avancés de ladivision. - 10, 4 niérozoïtes arrivés à leur déve- loppement complet dans un vaisseau capillaire du poumon. Grossissement : i3oo D environ. 2" Hémosrésnrincs libre:;. — Lorsqu'on examine du sang fiais qui a été retiré des vaisseaux depuis une heure environ ou mieux du sang qui a ete mélange a de 1 eau physiologique citratée, on constate qu'un certain nombre d'hémogrégaiines sont SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. lOJ devenues libres. Les parasites se présentent sous l'aspect de vermicules d'ordinaire incurvés, animés de mouvements variés et assez vifs. Les vermicules s'allongent et s'amincissent, ou bien ils se rétractent et s'épaississent, ils circulent au milieu des hématies, parfois ils se fixent par une de leurs extrémités sur la lame de verre porte- objet ou sur- la lamelle couvre-objet et ils tournoient autour de ce point fixe en entraî- nant les hématies voisines. L'une des extrémités est d'ordinaire plus arrondie que l'autre. Un vermicule observé entraînait à sa suite un débris qui était très problable- ment un reste de la gaine déchirée. Vers la partie niojenne des vermicules, on dis- tingue souvent un petit espace clair qui correspond au noyau. En faisant des frottis avec le sang mélangé depuis une heure ou deux à de l'eau physiologique cilratée, on obtient des préparations qui, après fixation et coloration, permettent d'étudier la structure des hémogrégarines libres. La longueur des vermicules varie, suivant qu'ils ont été fixés à l'état de rétraction ou d'allongement, de iil^ à i8H- ou 2ot*. Les éléments les plus allongés sont aussi les plus minces, ils n'ont que il^ à ilJ-,.oode large; une des extrémités est d'ordinaire plus effilée que l'autre. Les ver- micules sont incurvés. Le noyau cylindrique, allongé, est en généi-al plus rapproché de l'extrémité arrondie que de l'extrémité effilée (tj). 3° Formes de multiplicalion endogène. — Ces formes n'ont jamais été vues dans le sang de la grande circulation. C'est sur des coupes histologiques du poumon colo- lées avec le liquide de Giemsa que j'ai réussi à les voir; je ne les ai pas trouvées sur des coupes de foie. L'hémogrégaiine qui est sur le point de se diviser prend une foime sphérique et augmente sensiblement de volume. Le noyau se divise en 2, 4, 8, 16 karyosomes. La figure 7 représente une hémogrégarine à un des premiers stades de la division dans un capillaire du poumon. On dislingue 4 karyosomes disposés régulièrement à la périphérie. A une phase plus avancée, les éléments en voie de multiplication prennent une forme ovalaire (8, 9); ils mesurent de i5i^ à i8i^ de long, quelquefois davantage. Lorsqu'ils se présentent transversalement, sur les coupes, leur forme est arrondie et l'on ne distingue qu'un petit nombre des éléments composants. Lorsque la division nucléaire est achevée, le protoplasme se divise à son tour et l'on distingue de petits éléments, sphériques d'abord, de 5|J- de diamètre environ, puis de forme ovalaire, munis chacun d'un karyosome ariondi. Les éléments de nouvelle formation augmentent de volume et s'allongent; ils atteignent 8!^ à lol^ de long sur d^ de large; l'une des extrémités est souvent plus arrondie que l'autre. Chaque élément possède un karyosome qui est souvent de forme allongée et disposé transversalement par rapport au grand axe du mérozoïte. Le protoplasme finement granuleux est plus ou moins coloré en bleu, suivant que la |)réparation a séjourné plus ou moins longtemps dans le liquide colorant. La figure 10 représente 4 mérozoïles libres dans la lumière d'un capillaire du poumon. Dans des frottis fiais du poumon, j'ai \u quelques mérozoïtes mobiles. Les mérozoïtes vont se loger dans des hématies et le cycle de l'évolution de l'hémogréga- rine dans le sang de la Couleuvre recommence. I^e cycle de l'évolution en dehors de la Couleuv re n'est pas connu. Les ixodes qui se Io() ACADEMIE DES SCIENCES. fixent souvent entre les écailles des Serpents interviennent probablement. J'ai cherché vainement des ixodes sur les trois Couleuvres argus qui font l'objet de cette Note. C'esl une règle à peu près génér.le que les formes de miiltiplic;ilinu des hémogrégarinesne se rencontrent pas dans le sang de la grande circulation. J'ai montré, dès 1898 ('), que les formes de multiplication de //. Stepa- noai se trouvent principalement dans le foie de Cistudo europœa ; le même fait a été établi depuis pour d'autres hémogrégarines des Chéloniens : H. slepanowiana de Dainoitia Reevesii, H. mauritanica de Testudo inauri- lanica. C'est aussi dans le foie qu'il faut rechercher les formes de multiplication de l'hémogrégarine de la Gerboise, H. Balfouri {^). L'hémogrégarine du Chien, H. canis, qui se développe dans les leuco- cytes, a ses formes de multiplication dans la moelle osseuse ('). Chez les Ophidiens, c'est dans les capillaires du poumon que paraît se faire principalement la multiplication des hémogrégarines. Lutz a signalé l'existence dans les ca2:iillaires pulmonaires dC Eunecles miirinus infectés d'hémogrégarines, de formes de multiplication qu'il a décrites sous les noms de kystes à macrosporozoïtes et de kystes à microsporozoïtes (''). Chez les deux Couleuvres argus que j'ai sacrifiées, les formes de multi- plication se trouvaient seulement dans les capillaires pulmonaires. Il ne parait pas douteux cjue les éléments décrits plus haut et figurés (7, 8, g, 10) représentent les formes de multiplication endogène (schizogonie) de l'hémo- grégarine de Morelia spiloles. CHIMIE ORGANIQUE. — Action des oxydes inélalliquessur les alcools primaires {cas des oxydes irréductibles). NotedeMM. P,\uLSABATiEKet A. 31ailhe. Ainsi que nous l'avons annoncé dans une précédente Note {^Comptes rendus du 29 juin), beaucoup d'oxydes irréductibles par les vapeurs d'alcools (') A. Laveran, Soc. de Biologie, 8 octobre 1S98. (-) A. Laveran, Comptes rendus, 3i juillet 1900. — A. Balfolr, Second Report 0/ the Wellcome Besearck Laboratories, Khartoum, 1906, p. 97. (^) Christophers, Scientif. Mem. by Offic. of the med. a. sanil. Dep. of the Gov. of India, Calcutta, Mém. "26 et 28. {*) A. Lutz, Centralbl. f. Bakter., erste Ableil., t. XXIX,. 1901, p. Sgo. SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. IO7 primaires jouissent de la propriété de les décomposer catalytiquement au- dessous de 360". Pour quelques-uns, cette décomposition a lieu à la manière des métaux divisés, avec formation d'aldéhyde etd'hydrogène. Pourd'autres, elle consiste en une déshydratation, mettant en liberté le carbure éthylé- nique. Enfin un troisième groupe d'oxydes fournit simultanément les deux réactions. Afin de permettre la comparaison des aptitudes catalysantes des divers oxydes, nous rapportons tous les résultats consignés ci-dessous aux condi- tions expérimentales qui ont été précisées dans notre Note du 29 juin dernier. Les volumes de gaz indiqués sont ceux obtenus par minute, avec l'alcool éthylique, à des températures voisines de 3'io''-35o°. Notons comme indi- cation utile que le cuivre réduit léger, employé dans ces conditions, fournit 110""" d'hydrogène par minute. I. Oxydes catalyseurs dés hydro gênant s. — C'est à ce groupe, peu nom- breux, qu'appartient Voxyde manganeur vert pâle MnO, obtenu soit en réduisant par les alcools les oxydes supérieurs de manganèse ('), soit en chauffant vers 4 5o° le carbonate manganeux dans un courant prolongé de vapeurs d'alcool. Il catalyse les alcools primaires à la manière du cuivre, mais bien moins vite : à 35o°, il y a seulement par minute 3""', 5 d'hydro- gène dégagé. C'est à cette catégorie qu'il convient de rattacher certains oxydes qui ne sont que lentement réduits par les alcools, savoir l'oxyde stanneux SnO et l'oxyde de cadmium CdO. Voxyde stanneux OTAXi^è, obtenu en réduisant rapidement l'oxyde stan- nique SnO- par les vapeurs d'alcool, fournit 45'"' d'hydrogène, contenant seulement de petites proportions d'anhydride carbonique issu de la réduction lente à l'état de métal. Après 12 heures de passage, des globules d'étain apparaissaient nettement dans l'oxyde, le dégagement gazeux était abaissé à 22"'"'' par minute. Voxyde de cadmium est réduit plus vite que l'oxyde stanneux : mais le cadmium métallique produit, qui communique à l'oxyde une teinte ver- dâtre, et qui se subhme en partie, possède lui-même un pouvoir catalyseur analogue à celui de l'oxyde. La formation d'aldéhyde demeure donc à peu près constante. Au début, il y a 20™' de gaz dégagé dont ri""', 2 d'hydro- gène et 8™', 8 d'anhydride carbonique. 10 minutes après, il se dégage par (") Voir notre Note du 6juillel. Io8 ACADÉMIE DES SCIENCKS. minute 12""' de gaz renfermant 10""', 7 d'hydrogène et seulement i'"'', > de gaz carljonique. II. Oxydes catalyseurs désliydratants. — iNous trouvons dans ce groupe, à côté de [''alumine précipitée et desséchée à 3oo°, la t/iorine, et Voayde bleu de tungstène, préparé en réduisant l'anhydride tungstique Tu O' parles alcools (voir notre Note du G juillet). Avec l'éthanol, au-dessus de 280", on obtient un dégagement d'éthylène pur, avec seulement des traces de dédou- blement aldéhydique. A 34o°, les doses respectives de gaz dégagé étaient : cm' Pour l'alumine 21 Pour la thorine 3 1 Pour l'oxyde bleu de Tu 57 Ce pouvoir catalyseur se maintient longlemps, mais va toutefois en dimi- nuant peu à peu. Les autres alcools primaires forméniques se comportent de même et fournissent le carbure éthylénique correspondant, sans production notable de carbure condensé. Pourtant avec Valcool isobntyligue, nous avons con- staté la formation d'un peu de diisobutyléne ( ,'„ au plus). Ayec Valcool benzyligue, les catalyseurs de déshydratation donnent lieu à la réaction «C«H^CiI-011 = /itP0 (C^tP.GH)". Il y a production d'une matière résineuse brun jaunâtre de formule brute C'H'', qui forme sur l'oxyde un dépôt volumineux très caractéris- tique. III. Oxydes catalyseurs mixtes. — Beaucoup d'oxydes donnent lieu simultanément aux deux réactions, produisant à la fois de Thydrogène et l'aldéhyde, de l'eau et le carbure éthylénique. Pour un même alcool, la proportion des deux i^éactions varie selon la nature de l'oxyde, selon la manière dont il a été préparé, et aussi suivant la température où est con- duite la catalyse : l'élévation de température a pour effet d'augmenter les vitesses des deux réactions, mais surtout celle du dédoublement aldéhy- dique. Les oxydes de silicium, chrome, titane, zirconium, gluciniam, zinc, pro- venaient de la dessiccation à 3oo° des hydrates. U'oxyde noir d'uranium UO-, Xoxyde bleu de molybdène Mo-0% Y oxyde noir de vanadium Y- O^ avaient été préparés en réduisant par l'alcool, vers 350", les oxydes UO', MoO% V^0= »5 SÉANCE DU l3 JUILLET I9i;orlanle au sujet du mode d'évolution des ciixjucs. On est ainsi fondé à dire qu'il existe un type arclitjue, cs(juissé dans les zones éfjuatoriales et tempérées par la survivance plutôt exceptionnelle de sillons conjugués, représenté dans le voisinage du pôle austral par beaucoup de Iragments épars, mais par très peu de spécimens entiers. Nous sommes donc réduits à demander à l'observation d'une région restreinte la clef de ces deux problèmes, sans doute difficiles : Pourquoi, dans une vaste case limitée par dessillons, l'intérieur se déprime-t-il plus aisément fjue les bords ? D'où vient que ces compaitiments se sont mieux conservés que par- tout ailleurs, sans excepter la région du pôle Sud? T^a réponse à la première question nous sendjle devoir être cherchée dans une voie où s'est déjà engagé Mellard Ueade, à la suite d'études faites sur les chaînes de montagnes les plus récentes du globe terrestre. Admettons qu'à un certain moment la croûte planétaire possède déjà fjuelque consistance, et que les couches profondes, jusqu'à une distance de la surface comprise, par exemple, entre 20''"' et 6o'~"', présentent une tem- pérature plus haute et un état de fluidité relative. Cette croûte tend à se déformer sous l'action de causes multiples. On peut citer comme les plus généralement l'cconnues : les marées internes, dues aux attractions changeantes de la Terre et du Soleil, le taux du retroi- disscmeut, variable avec la profondeur, les dégagements locaux de gaz, amenant une réparlilion nouxelle de la pression interne. Sans examiner la part qui doit être faite équitablement à chacune de ces causes, on doit admettre comme résultat d'observation que les tensions pro- duites ont souvent dépassé la limite de cohésion de la croûte. Celle-ci a été sectionnée par de nombreux sillons disposés en séries parallèles, l'étendue embrassée par chaque sillon étant communément plus grande c{ue l'intervalle cjui le sépare de ses voisins. Il s'est ainsi formé un grand nombre de cases juxtaposées, dont la forme la plus fréquente est le losange. Ce sectionnement rend possible la déformation réclamée par les forces extérieures. Mais, dès que la déformation est accomplie, les injections du licjuide interne rétablissent entre les cases voisines une liaison temporaire. L'écorce lunaire se trouve ainsi dans la situation d'une voûte relativement mince, formée de voussoirs plus ou moins Jiien cimentés. Cette voûte est .incapable de se soutenir sans ap[iui. Le jour où la pression interne vient à baisser ou à se répartir autrement, certains voussoirs cèdent et manifestent un affaissement relatif. sÉANCi': DU 11 ju]lli:t i(j()>S. ii5 'J'aiil (|in' la voùlc l'sl faible, la sollicilaLioii est prumph.'iiieiil suivie d'effet et un voussoir unique, s'aiTaissant sans se déniveler, relève dans un certain rayon autour di? lui la pression inlerne. L'observateur placé au dehors voit se former un bassin quadi'anj^ulaire isolé. Plus rarement un massif se trouvera déchaussé et mis en relief par rcITondrcment successif de ses voisins. Il constituera ce que les géologues allemands appellent un horst. Restons dans le cas où c'est un seul voussoir qui s'afîaisse. Mis en contact avec un liquide plus chaud, il se dilate. Mais cette dilatation est entravée dans le sens horizontal. L'espace manquant pourrait être regagné par un plissement opéré sur une large hande. Il le sera, au prix d'un moindre travail, par la formation d'un bourrelet sur le contour. La faiblesse relative de la pesanteur sur la Lune conduit, en ellét, à demander plus aux mou- vements dans le sens vertical et moins à la résistance moléculaire. Ce bour- relet peut être formé soit aux dépens du coaqiartiment qui s'affaisse, soit aux dépens de ses voisins, contre lesquels il réagit. Mais l'existence d'un déversement peu rapide vers l'extérieur montre que c'est d'ordinaire la seconde alternative qui se réalise. Dans une période ultérieure, où la résistance de la croûte sera devenue plus grande, elle pourra faire face, avant de se disjoindre, à une insuffisance de pression intérieure plus forte et répartie sur une plus grande étendue. Plusieurs compartiments entreront en jeu à la fois et les régions animées d'un mouvement relatif dans le sens vertical cesseront d'être limitées par les sillons anciens. La grande majorité des accidents du relief lunaire, en dehors de la calotte boréale, se rattache à- cette seconde phase. En résumé, la région arctique oll're à notre étude les seuls exemplaires distincts du mode régulier de déformation d'une croûte mince, mode pré- dominant autrefois sur la Lune entière, mais aujourd'hui oblitéré presque partout par les éruptions volcaniques et les grands affaissements circulaires. Les environs du pôle boréal avaient depuis longtemps conquis un équi- libre durable alors que tout le reste de la planète cherchait encore sa figure. Discuter la raison de ce privilège serait une entreprise difficile à réaliser dans le cadre d'une Communication insérée aux Comptes rendus. Conten- tons-nous de signaler cette inégalité comme l'application d'une loi qui s'im- pose à la fAine comme à la Terre. Sur l'une et l'autre la dénivellation moyenne est fonction de la latitude. Mais cela ne veut pas dire que deux régions situées aux antipodes l'une de l'autre aient la même histoire. Sur IlG ACADÉMIE DES SCIENCES. les deux planètes c'est le contraste et non la symétrie, l'opposition et non la correspondance diamétrale, qui résume le mieux la dislrijjiilion des écarts entre la fij^ure idéale et la figure vraie. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certains systè/ties d'équalions (lijff^renfit'/lfs. Note de M. Edmond Maim.et, présentée par M. Jordan. Soit le système déquations différentielles da:, djr,. OÙ X'-= X,-l- Y,= 9,(.T,, . . ., a;,) +Y, ne dépend que de a-,, . . ., .r,-, où o,- est un polynôme homogène de degré entier/; >> i, \, une fonction d'ordre infinitésimal supérieur à p quand a,, . .., .r, sont infiniment petits du jirc- niier oidre (par exemple, un polynôme ou une série de Mac Laurin dont les termes sont de degré >/J, etc.). Soit encore le système auxiliaire (2) rf< = — -=...=::— -. Ce système (2) admet les solutions, quej'appelle simples oudéternunnnifs, ■a";=p,(« + 0'", '" — ~Z~~,' OÙ a est un paramètre arbitraire, et où les p, sont donnés par les n équa- tions (3) wp,= 9,(pi. pi p,)- J'appelle .vo/w//o// stable de (i) ou (2} une solution a?,, ..., x„ qui lend vers l'origine a;, =. . .^ a;„= o quand / croit indéfiniment et Z^'o. Je prends encore le coefficient — (3,- de x^ dans X, différent de zéro quel que soil i. On a les propriétés suivantes : 1. Cas où p est impair ^ i . — Les conditions p, ^ o, . . ., S„> o sont les conditions nécessaires et suffisantes : 1° pour que toutes les solutions réelles simples de (2) soient stables; 2° pour que toutes les solutions réelles de (2) soient stables; 3° pour que les solutions réelles de (i) dont les positions ini- tiales sont assez voisines de l'origine soient stables. SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. "7 Dans ces divers cas, cliaqiie système de solutions stables réelles est de la forme a^o, lim£^. = 0 pour / = + co [p, = o, ..., Pj=o, pj+,, ..., p„ est une solution réelle de (3)]. De plus, pour ces solutions, lorsque X; contient a;, en facteur, ce,- garde le même signe quand I varie de o à + ^. On a encore des résultats analogues pour le système (2), quand on y sup- pose les coefficients des X, légèrement variahles avec x,, . . . , a?,- et même t, pourvu que les | p,- 1 restent > y (y fixe > o) et que les coefficients aient une limite pour :r, = . . . = ^„ = o, / = + ce. Les formules (4) se conservent, les Pi étant une solution du système (3), où l'on remplace les coefficients des X, par leurs limites. Si ces coefficients remplissent les conditions ci-dessus pour tout l'espace (à n dimensions), les conditions pi>Y) •••) p„> Y sont les conditions nécessaires et suffisantes pour que toutes les solu- tions soient stables quelles que soient les valeurs initiales. II. Cas où/) est pair. - On a des énoncés semblables pour les solutions de valeurs initiales {t = o) positives >o, si a-,, . . . , x,, restent positifs. C'est le cas lorsque, quel que soit /, X'. est à la fois de la forme X, + Yj- et l'^ + x/i". (% indépendant de a-, et ^o pour .r,, ..., a-,_, positifs). Enfin, si les Y,- sont holomorphes dans le domaine de l'origine, que/? soit pair ou impair, les t,, peuvent se calculer, en général, quand on a /j > 2 et t assez grand, grâce à un théorème de; M. Poincaré. III. Généralisations et applicalinns. — On peut aussi supposer X', = ^/j X'. fonction de r,, . . . , xr, U;=: U,H- R,, U, élaiit un polynôme homogène de degré />,, R,- étant formé de termes de degré >/?,; Y,- = a;;''( i -F- Z'.), liinZ.= o pour .r, = . . . = a?, = o; />,, p\ entiers; /7,-/>, >i. Dans des cas étendus, on obtient alors des résultats analogues aux précédents. On rencontre des systèmes d'équations différentielles de ce type (' ) dans l'étude du régime de certains systèmes de n réservoirs, cylindriques ou non. Des méthodes semblables s'appliquent à l'étude du régime de sys- tèmes S,, ..., S„ de n réservoirs, cylindriques ou non, remplissant les conditions ci-après : chacun se vide dans un ou plusieurs des suivants; les exutoires d'un même réservoir sont tous des déversoirs non noyés de lar- geur assez peu variable et de crête horizontale au même niveau, ou tous » (') Bull, de la Soc. inalk., t. XXXIII, igoS, p. i3i, 137. C. li., njus, 2» Semestre. (T. CXLVII, N- 2.) ï" Il8 ACADÉMIE DES SCIENCES. des ajutages de sections assez petites et dont les centres de gravité sont au même niveau; enfin, si un réservoir S, ne reçoit de l'eau d'aucun des autres réservoirs, il est alimenté par un déJjiL permanent A.- 7^ o (en particulier A, ^ o). Le régime est alors défini par les n équations dz ;.fl/=B, + *„s'î. + ...+ i,,,_,^?:.V-^',/4 ('= >,2, ..., «); dt bii et l'une des quantités B,-, 6,-,, . . ., />,,,_,, positives ou nulles, restent > y (Y fixe > o), et tous ces coefficients sont limités supérieurement, 0,- ^ i ou 3. On vérifie qu'il y a un ou plusieurs régimes permanents limites (un en général) de toute solution. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les produits canoniques de genre infini. Note de M. Arnaud Dexjoy, présentée par M. H. Poincaré. Dans une Note du 29 juin dernier, j'ai énoncé quelques résultats concer- nant les facteurs primaires. Voici les applications que j'en ai faites à la théorie des fondions entières de genre infini. Relations entre l'ordre de grandeur et la croissance de la suite des zéros pour un prodidt canonique de genre infini. Soit " / - \ — + + — (— V" le produit canonique considéré, dont nous supposons donnée la suite des modules des zéros et arbitraire la distribution des arguments. Le choix de l'exposant />„ a été expliqué dans une Note du i3 janvier 1908 et d sera précisé ci-dessous. Soit /•„= |a„|. Nous posons logr„ = a;„, log/i = j„, et nous interpolons de façon à avoir une fonction j(a;) continue et croissante, telle que j(a-„) = j„. Posons \z.\ = r = é^ et j(X)=Y. Nous supposerons l'interpolation telle que y soit munie de dérivées continues, au moins jusqu'à l'ordre deux. Si nous exigeons que y' {ce) soit une fonction non décroissante, le fait que la suite r„ soit de genre infini équivaut à limj' = oo. Les hypothèses qui permettent d'obtenir des évaluations précises sont à deux degrés. Hypothèse A : y' simplement non décroissant, ou j"io. SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. II9 Hypothèse supplémentaire A' : sia:, = x+ ■^,, h élanl finimenl grand, le rapport-^ le! que ^fe - i)io lend vers i. (^Hypollièse en parti- ilier réalisée si ^ tend vers i cul Hypothèse B, plus précise : si a?, = ^ H- ^> '^ tend vers r . Celte coii- dilioii entraîne lim4î = o, mais n'est pas incompatible avec une croissance y \ , accidentée de y puisque y" peut coïncider avec des tondions ^^ _ j,y> si voisin que a-< a soit de rt, pourvu que les b de ces fonctions tendent vers ■ zéro. S'il est impossible de trouver une fonction interpolatrice y satisfaisant à l'une ou l'autre de ces hypothèses, on comprend/ entre deux fonctions 7, et y., y satisfaisant. Il est possible de trouver r, et y., touchant y en une infinité de points s'éloignant à i'inlini. Dans tout ce qui suit, i sera un nombre positif qui tend vers zéro avec :^, et a un nomI)re fixe arbitrairement petit. A. Maximum de log | F( z)\pour | ; | — e^. — La limite supérieure de ce maxi- mum est P,(X):=e^''[£XlogX...log} + «X + (2-i-£)LogY',l. Cette formule convient à l'hypothèse A, et, quel que soit l'ordre de crois- sance donné à l'avance d'une suite de zéros, on peut en choisir les modules et les arguments de façon que le produit canonique correspondant surpasse (i — a) P|(Xj, sur une infinité de cercles infiniment grands. L'hypothèse B contient toutes les conditions (remplies par les fonctions très régulières) pour que la limite supérieure puisse être déterminée asynip- totiquement d'une façon exacte. On trouve, pour limite supérieure, /, Y' Jn I n,(X) = ev.sx logx. . .iog;,^«x + (2 + £) e^'. y^^ ^ 7F En changeant i en — a dans le second terme, on a une expression qui peut être dépassée pour une infinité de valeurs de x, avec une répartition convenable di's arguments, quelle que soit la suite des modules des zéros, supposée donnée et satisfaisant à l'hypothèse B. Valeur de l'exposant de coxveugence : \° Hypothèse A. — P, s'obtient I20 en définissant /> par ACADEMIE DES SCIENCES. y œ \o-^rr- , Fu/H'tions 1res régulières et à croissance ra/iide. — Exemples : l'our des fonctions à croissance très régulière (telles que des combinaisons d'expo- nentielles et de logarithmes), on a r' = y'^^, y = _>'''"■'. Nos formules de- viennent 11, (X ) = (i -f- £)«L2« [à remarquer que P, donne déjà la li- mite (2 -H £ )/; \..n\\ p= y' ( I ± , ^ ); Q..(X) = ( i — i)n X ' ,,°'^' ' 1^ Ainsi, soit /„ = ( logv«)'^; si e,, est la fonction inverse de log;;, on a p = alog/j .. . log;;/; ( I ± p et le module maximum est inférieur à SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. 121 0,.(>-)e,,,(r-)(i + t) et supérieur à ^^ e,_.(r-)^/.!!.,(/-)^-" ^^'' ^"'' mules sont valables même pour X; = i, eu faisant e_, = log«. Ces fonctions ont déjiî été étudiées par M. Boutroux, quia remarqué que, pour/(- = i, l'exposant de convergence h \ogn donnait la croissance miiiima pour h = 7. Minimum. — Si l'on exclut des zones entourant les zéros et (elles que : 1° les couronnes circulaires concentriques à l'origine, possédant au moins un point exclu et intérieures à |2| = 1\, aient une épaisseur totale infini- ment petite par rapport à li ; 2" à l'intérieur de chacune de ces couronnes, la totalité des régions exclues soit vue de l'origine sous un angle infini- ment petit, pour tout point non exclu, on a logjF(::)|> — (i + ^)^\^), P = P, dans riiypolhése A' (peut-être A suffit-elle), P = II, dans Thypo- thèse B. On pourrait remplacer a par t à la condition que eLV (liypothèsc A') Y' OU £L-7= (hypothèse B) fût inliniment grand. Dérivées logarithmiques. — Dans les mêmes zones, la dérivée logarith- mique première est inférieure en module à ^P(X) et a son maximum supérieur à -l-^0^(\) sur tout cercle. La dérivée logarithmique w'"'"' y mn+1) est, toujours dans les mêmes zones, inférieure à e'"^' ' ^_,„ — et a son maximum supérieur sur tout ccrcie a — >- -^ v-j- La première de ces limites peut être considérablement diminuée si l'on exclut un système de zones telles que celles intérieures au cercle 1;| = R ont une aire totale infiniment petite par rapport à celle de ce cercle, sans qu'on soit assuré que ni Tune ni Taulrc des propriétés de la première exclu- sion soient conservées. Les limites deviennent -^^e' \\^ . M. P. Bou- troux avait déjà obtenu des résultats très précis dans cette dernière question. PHYSIQUE. — Sur les électrons positifs. Note de JNL Jk.w lÎECQUEUEr,. Dans une Note précédente ( ' ), j'ai brièvement décrit quelques expériences que j'ai interprétées en admettant l'existence à' électrons positifs libres. Il est (') Jean Becqukkel, Comptes rendus, 22 juin 1908. 122 ACADÉMIE DES SCIENCES. nécessaire, pour justifier celte conclusion, de montrer que les rayonnements acUiellemcnt ronnns ne paraissent pas suffire à expliquer les faits nouveaux observés. Les rayons canaux issus d'un orifice percé dans la cathode c d'un liilie de Crookes (figure de la Noie précédente) pénètrent dans une ampoule B au milieu du faisceau calliodiqne émané de la même cathode. Une caliiode secondaire c' , formée d'une petite toile métallique ou d'une boucle de i-^-^.S, attire les charges positives et les fait pénétrer dans une ampoule D, dans laquelle on dispose un écran recouvert de willemite. On a vu que, si le vide est suffisant et si les rayons calhodiques arrivent jusqu'en c', il suffil d'approcher un petit aimant vis-à-vis de r' ou en face de l'ampoule B entre les deux, cathodes c et c' pour reconnaître l'exislence d'un faisceau attiré par c' et fortement dévié normalement au champ magnétique dans le sens correspondant à un llux de charges positive-. De plus, ce faisceau cesse d'être sensible à l'aimant dès (ju'il a traversé la cathode c' . Le ravonnement positif attiré par r' et dévié par l'aimant est distinct des rayons canaux émanés de c'. En elTet, si l'on relie l'écran ir à la cathode, on voit apparaître sur cet écran une nouvelle tache qui, lorsqu'on approche un aimant de r.\ n'est déplacée que d'une quantité extiêmemenl petite, dans le même sens que les rayons cathodiques allant de B vers D. Cette tache est produite par un rayon canal insensible à un faible champ magnétique et dont le très petit dép'a:eHicnt est dû à une légère déformation du champ électrique. La tache des rayons canaux est à peine perceptible lorsque l'écran w n'est pas chargé négativement, sans doute k cause de la perte de force vive que subissent les ions positifs en s'éloignant de c' Au contraire, la tache mobile due au prolongement du faisceau déviable ne change ni de position, ni d'intensité, ni de forme, que l'écran soit ou non relié à la cathode. Si l'on louche la paroi de D, celle dernière tache n'est pas modifiée, alors qu'au contraire la larhc des rayons canaux e^t déformée et déplacée. Le faisceau prolongeant le rayon déviable semble donc ne pas être éleclrisé. Pour expliquer l'existence d'un rayon jiosilif déviable par Tapproclie d'un aimant, on peut émettre diverses bypotlièses. 1° Le déplacement des rayons cathodiques peut produire au voisinage de c' une déformation du champ électrique, qui oriente les trajectoires des ions positifs. Il est facile de se rendre compte que la déviation des Payons calhodiques doit entraîner un déplacement du faisceau positif du côté où les charges négatives sont transportées sur les parois, c'est-à-dire du côté oii sont déviés ces rayons cathodiques : c'est précisémenl le sens du léger déplacement observé pour le rayon canal. Au couLtaiie, le faisceau très mobile est dévié dans le sens op[)Osé. On peut d'ailleurs prouver autrement que le champ électrique n'est qu'à SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. 123 peine modifié par les déplacements du faisceau cathodique. Avec un aimant placé en c', on amène les rayons cathodiques issus de celte cathode à former sur la paroi de B une tache située à quelques centimètres de r'. Si l'on approche de la cathode c un second aimant déplaçant le faisceau principal sans ao-ir sensiblement sur le rayon issu de c', on constate que la tache formée par ce dernier rayon reste immobile et ne change pas de forme. 2° On peut penser qu'une partie des rayons canaux passe tantôt par une région de la boucle c', tantôt par une autre, et qu'il en résulte un change- ment de direction des corpuscules. Or, dans l'un des tubes employés, il y avait précisément une grande instabilité dans l'orientation des rayons canaux : ces rayons passaient tantôt par le centre de c, tantôt par les bords entre la boucle et les parois. On voyait donc (principalement sonsFinfluence du déplacement du faisceau cathodique) la tache des rayons canaux sauter brusquement à' nn point à un autre, mais la région dans laquelle se déplaçait cette tache (''lait fixe et limitée à une figure reproduisant une image déformée de la boucle. A côté des rayons canaux, il y avait toujours un autre faisceau, se déplaçant au contraire progressivement sous l'influence d'un champ ma- gnétique. 3° L'hypothèse que le faisceau dévié pourrait être dû à des ions de faible vitesse est inadmissible si l'on 'remarque, encore une fois, qu'à côté du fais- ceau molnlc on observe un rayon canal non dévié ayant franchi la même chute de potentiel. 4" Enfin le fait que le prolongement du rayon sensible ne parait pas élec- trisé suggère l'idée d'une combinaison des ions positifs avec les électrons né- gatifs. Mais M. A. Righi (' ) vient de montrer ([ue les systèmes formés par un électron gravitant autour d'un ion forment des rayons magnétiques capa- bles de se déplacer non pas normalement, mais parallèlement aux lignes de force . 5" N'ayant pu réussir à expliquer les observations à l'aide des phéno- mènes connus, j'ai été amené à considérer le rayonnement dévié comme formé A^ électrons positifs mis en liberté par l'action des rayons cathodiques sur les rayons canaux. Le mécanisme par lequel sont libérés les électrons positifs nous échappe pour l'instant. Toutefois on peut faire les remarques suivantes. M. Lilien- feld (-) a déjà émis l'hypothèse que les électrons positifs, groupés au centr e C) A. l{iGin, Atti Ace. Lincc-i, A, t. XXMl, p. 87. (') J.-C. LiLiE.NFELU, Verh. ci. deiilsch. p/iys. Gesell., t. IX, 22 mars 1907, n" 7. 124 ACADÉMIE DES SCIENCES. de l'atome, peuvent êlrc amenés à la surface et ensuite rendus libres par l'attraction de ralmosphère de corpuscules cathodiques. J'ajouterai que les chocs de ces corpuscules sur les ions formant les rayons canaux doivent jouer un rôle important : en clTet, les électrons négatifs, qui possèdent une faible masse animée d'une grande vitesse, sont, à égalité de force vive, les corpuscules les plus aptes à briser les atomes matériels, vis-à-vis desquels ils agissent comme des projectiles. Un résultat remarquable est la rapidité avec laquelle les électrons positifs disparaissent dès qu'ils sortent de l'almosphèie de corpuscules cathodiques. Ce fait, d'ailleurs très surprenant, étant admis, il est naturel que le fais- ceau observé au delà de la cathode c' ne soit plus chargé : ce faisceau doit être un flux de matière neutre dont la formation est corrélative de la dis- parition des électrons positifs libres. Les électrons positifs ont pu se recom- biner avec le gaz du tube; mais, si l'on songe que l'isolement des deux sortes d'électrons constitue la complète désintégration de la matière, il est permis d'émettre une hypothèse plus hardie : les électrons positifs se combinent peut-être directement avec des électrons négatifs qu'ils rencontrent libres ou qu'ils arrachent à la malière, et la question se pose de savoir quelle est la substance qui peut ainsi se former. Ne pourrait-on chercher dans celte combinaison la principale origine de l'hydrogène, qui se manifeste toujours dans les décharges à l'intérieur des tubes de Crookes? '»"- PHYSIQUE. — Remarques à propos delà Note de M. Tissât a Sur l'emploi de délecteurs sensildes d'oseillalions électriques hases sur les phénomènes thermo-électriques », présentée à la séance du G juillet. Note de M. Edouaud Branly. Je fais usage depuis plusieurs années dans mon laboratoire, comme récepteurs d'ondes, de radioconducteurs tellure-acier, tellurure d'argent, d'or, de mercure-acier. Les pointes de tellure ou de tellurure ont la forme de trépied reposant sur un disque d'acier poli. Ces trépieds-disques sont employés au téléphone (circuit récepteur comprenant un élément de -^ de volt, un trépied-distpie et un téléphone). Je n'ai pas cru qu'il y avait lieu de faire intervenir un rôle thermo-électiique. Des pointes d'acier, trempées et polies, reposant sur un disque d'acier poli, étaient antérieurement utilisées par moi dans les mêmes conditions au téléplione; mais les pointes de tel- lure et de tellurure étaient inliniment plus sensibles et plus régulières. Au SÉANCE DU li JUILLET 1908. 12:") laboratoire, elles étaient préférables aux détecteurs électrolyliciues. Autre- fois, en 1891, j'avais déjà signalé des tubes à limaille où la limaille était un mélange de sélénium et de Icllure. Ces tubes avaient la propriété de reprendre leur résistance sans choc après Faction d'une onde électrique et leur emploi au téléphone était, par cela même, avantageux. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le Ttu'caïusme de synthèse des cycles azotés. Action du pyruvatc d'éthyte sur la paratoluifline. Note (') de M. L.-J. Simo.v. Les mêmes motifs qui m'ont déterminé à reprendre l'action de la parato- luidinc (^) sur l'acide pyruvique m'ont conduit à répéter également la réaction de son éther sur la même aminé. I. Cette réaction peut se formuler de la manière suivante : 2 CH-3- CO - CO-CMl' + 2 C ir - Mir- = C- 1I"N^0' + CnPOII 4- 2 H^O. Le corps obleiui a déjà clé décrit ainsi que tiuelques-unes de ses propriétés ('). C'est une suijstance blanc jaunàlre bien cristallisée insoluble dans Teau, peu soluble dans l'alcool bouillant et dans les autres solvants organiques. Celte substance, le corps A, fond à igSo-ig/l" sans décomposition; elle se dissont dans l'acide sulfurique concentré en lui communiquant une coloration rouge foncé : en projetant sur glace, on obtient un corps absolument blanc, un peu plus soluble dans l'alcool et fondant à 152°. L'acide sulfurique (l'acide chlorhydrique concentré agit de même) pro- voque l'élimination d'une molécule de paratoluidine C"H"NM3^H-H-O=:C'"'H''N0'+C"II'.\H-. Cette nouvelle substance, le corps B, se dislingue très nettement de la première par des propriétés énoliques et céloniques. Tandis f(uc le corps A eU insoluble dans les alr^dis aqueux, même à rébuUilion, le corps B y est soluble à froid; les acides dilués le précipitent de ses solutions alcalines. 11 colore en rouge le chlorure ferrlque alcoolii|ue. Ses propriétés cétoniques sont manifestées par les réactifs babil uels de cette foncliou. Il ren ferme en outre un groupe carboxélliyle CO-C'll' : l'action de la potasse alcoolique en provoque la sapo- nification el l'acide résultant a conservé les propriétés énoliques de son éther. (') Présentée dans la séance du 6 juillet 190S. (-) Comptes rendus, t. CXLVI, 1908, p. i4oo. (») Aiin. de Chini. et de Phys., 7= série, t. IX, p. ^go; Comptes rendus, t. CXXXIV, p. io63, et t. CXXXV, p. 63o. C. R., 1908, 2= Semestre. (T. CXLVII, N» 2. ) ^7 126 ACADEMIE DES SCIENCES. Enfin en présence de l'air et de l'ammoniaque le corps B s'altère en produisant une liqueur rouge foncé, d'où l'on peut extraire une matière colorante presque noire reprenant en présence d'ammoniaque aqueuse la structure colloïdale. L'éther A n'est ni dissous ni modifié par les alcalis aqueux, même à l'ébullidon ; par contre, la potasse alcoolique le saponifie et en outre lui arrache un groupe CO- C22H2V]\j203+2KOH = C'nP''N20-HCO'K=+CUl»OH. La nouvelle substance obtenue, que nous désignerons par la lettre C, fond à 190", c'est-à-dire à peu jirès comme celle d'où elle provient; elle n"a ])oint acquis de pro- priétés nouvelles, mais elle a conservé la propriété de se dissoudre en se colorant en rouge brun dans l'acide sulfurique concentré; de cette solution on peut la régénère sans altération en projetant sur glace. La constitution de ces trois substances serait représentée par G'H'N = C GO s (A) GH-^ C/CH3 \CO^C=fP N.G'H' CO GO GH^ G' 'GH^ ,goh;-m-I5 N.G'ir G' W IN = G (C) GH- GOv JGH- N . G' M' GH' Comme conséquence de celte manière de voir, il serait utile de passer de ces substances à la mélhyltoiylcétopyrrolidone que j'ai signalée récemment (^loc. cit.)-^ la stabilité relative du corps C vis-à-vis de l'acide sulfurique, ou du corps B vis-à-vis de la potasse, ne m'a pas permis jusqu'ici de jeter ce pont entre les deux réactions : le passage inverse de la méthyltolycétopyr- rolidone au corps C sera sans doute plus facile à idéaliser directement. Tout ce qui pix'cède s'applique également à l'action du pyruvate d'éthyle sur l'aniline; je me suis en outre assuré pour le corps correspondant au corps A qti'il se formait de la diphénylurée sous Faction de la chaleur. II. Outre le corps A dont il vient d'être (piestion, j'ai pu isoler dans la même réaction une autre substance plus soluble dans les solvants et fusible à \[\'i". D'après les données analytiques et des mesures cryoscopiques en solution acétique, cette substance aurait la composition C^^H'°]N-0'' et pourrait être considérée comme un produit de polymérisation du toluylpy- ruvate d'éthyle : GO^G^H» GH'— G-GO^G^H^ II N — G'ir GH' I G GIP-G 1 II JNH-G'H' N GO'-G^H'. G'Il" Cette substance est-elle, comme on est amené à se le demander, intermé- diaire entre les constituants et la substance A précédemment étudiée? Jus- SÉANCE DU l'3 JUILLET 1908. 127 qu'ici je ne puis l'affirmer. L'action prolongée des acides concentrés ne m'a point conduit à la substance B espérée. La potasse aqueuse est sans action; quant à la potasse alcoolique, elle conduit à un acide isomère de l'acide 2.(5-dimétliylquinoléinecarbonique {loc. cit.) se décomposant comme lui à 265°, mais s'en distinguant par ses rapports de solubilité; selon toute vraisemblance ce doit être l'acide 4.G-dimétbylquinoléinecarbonique encore inconnu : CtP C'H'-NHC — CO^G^H^ I \ I CH' \ Cff \ ^ G — CO^C^Hi^ \/ N / CO^II. Le passage de cette substance de transition aux dérivés cétopyrrolido- niques d'une part et aux dérivés quinoléiques d'autre part, rapprocbé de mes conclusions précédentes sur la formation des cycles azotés, serait extrê- mement important à préciser d'une manière définitive. CHIMIE ORGANIQUE. — Sitr la sparléine . Passage de l'isospartéine à l'iy.-méthYlspartétne. Note de M. Asiaxd Valeur, présentée par M. A. Haller. Si l'on cliaull'e à l'ébullition une solution d'a-métbylspartéine dans l'acide sulfuri(jue étendu, jus(iu'à ce que le pouvoir réducteur, vis-à-vis du per- manganate de potassium, soit devenu très faible ou nul, et que l'on ajoute à cette liqueur de l'iodure de baryum, on obtient l'iodbydrate d'iodomé- thylate d'isospartéine C'^H-^N^CIPLHL MM. Ch. Moureu et A. Valeur, qui ont fait connaître cette réaction {Comptes rendus, t. CXLY, 1907, p. II.S4), ont émis l'bypothèse que le sulfate d'a-méthylspartéine s'isoméri- sait, dans ces conditions, en sulfométbylate d'isospartéine. J'apporte à cette hypothèse une vérification expérimentale. J'ai pu, en effet, isolei- le sulfoinéthylale d'isospartéine. Ce sel s'oblienl très faci- lement par évaporalion, dans le vide, de la solution sulfuriqne d'a-méthylsparléine isoniérisée par l'action de la clialeur. Il forme des cristaux volumineux de composition C''H'i'N=(Cri^)(SO''lI) + 9H-O possédant en solution aqueuse à 10 pour 100 un pouvoir rotatoire de [a]u=z — i3°,65. Le sulfométhylate d'isospartéine présente une réaction neutre; il fait la double décomposition avec les chlorure, bromure et iodure de baryum, en donnanl; respecti- 128 ACADEMIE DES SCIENCES. vement le chlorhydrate de chlorométhylate d'isospnrtéine C'^IP'N' (CIl'CI) (HCl), Je hromhydrate de hroniornéthylale d'isosparléine ( 1' 'H-" N-(CIP Br) ( H Br) el Viod- liydralc d'iodomélhylale d'isosparléine C' = H"N-(CIIM) (Hl) + ll-Q déjà décrit pai- MM. Cil. Moiirea el A. Valeur [loc. cit.). 11 en résulte que le siilfoméllnlate pos- sède la formule CH^— N - G' ni"" NU. \ / Si l'on ti-aite le sulfométlivlate d'isospartéine par la soude à froid, puis par l'iodure de potassium, on obtient l'iodométhylate d'isospartéine. 1! semblerait que, dans cette réaction, le sulfométbylate d'isospartéine se soit transformé en sel de sodium, sur lequel agiiail l'iodure de potassium pH3\ CH'" 1/ i\C'^H^«N. Il n'en est rien; la soude, la potasse et la baryte décomposent, en réalité, le sulfomé- tliylate, avec formation d'hydrate de métliylisosparléïniuni et du sulfate métallique correspondant. Le phénomène est particulièrement net avec la baryte, qui précipite directement, à froid, du sulfate de baryum CIP \S0'/ H + Ba(0H)2=S0*Ba+ ^ ^NCMI^MN + M^O. La solution d'Iiydrate d'ammonium quaternaire ainsi obtenue précipite directement, par addition d'iodure de potassium, en donnant l'iodométliylate d'isospartéine : HO/ NC'^H^^N -i-Kl = KOII I )C'^H^'N. Il était intéressant de soumettre à l'action de la chaleur cet hydrate de méthyliso- spartéïnium. La décomposition s'effectue très aisément, dans le vide au-dessous de 100°, et fournil avec un rendement (/«a/i'-dimélhylpipéridine, dont le chlor- hydrate se cyclise en chloroniélhylate de diniéthylpyrrolidine; et l'hydrate d'ammonium correspondant à ce dernier sel se décompose, à son tour, en régénérant la N-diméthylpipéridine dont il dérive. De même, la spartcine conduit successivemenl par des réactions du même ordre à l'x-métliylspar- téine et, de là, à l'iodométhylate d'isospartéine, à partir duquel on revient par la méthode d'Hofmann à l'a-méthylsparléinc. CHIMIE MINÉKALE. — Recherches sur (jnclques suif aies acides de potassinm. Note de M. L. Akzai.iek, présentée par M. A. Haller. Reprenant les expériences faites isolément par Jacquelain ('), Mari- gnac(^), Schuitz ( ^), Berlhelot ( ') et Lcscœur (^), je me suis proposé de déterminer les conditions de formation des différents sulfates acides de potassium qu'ils ont décrits. I. Action de l'acide ndjuiique sur le sulfate de potassium en solution aijueuse. — Contrairement aux observations de Marignac, je n'ai pas constaté la formation de cristaux de sulfate neutre de potassium en évaporant une solution aqueuse étendue de sulfate de potassium et d'acide sulfurique pris à molécules égales. J'ai (dHenu immé- diatement lies cristaux rlioniboédriques d'un sulfate acide de formule 3S0'lv-,S0'H- (Marignac). Imi poussant la concentration des eaux mères plus loin, il se dépose deux sortes de sels : sur le fond de la capsule des tables hexagonales qui sont une variété crislallogra- phique du corps précédent, déjà décrites par Marignac, et sur les parois, des cristaux ayant l'aspect de prismes rectangulaires de composition 7S0'K'-, 6S0'H-, H-0. Une nouvelle évaporalion donne naissance à des cristaux de formule 4SO'K^3SO••H•-, 11^0 (') Jacql'elaix, Ann. de Cliiin. et de Phys., t. LXX, 1889, p. 3i i. (') Marignac, Ann. Min., ô" série, t. IX, i856, p. 6. (3) SciiuLTZ, Ann. Ph. Cliem. Pogg., t. CXXXlll, 1868, p. 187. (*) Bi;iiTiiKLOT, Ann. de Chini. et de Pliys., [\' série, t. XXX, 1873, p. 442. (') LiiscoEiiR, Comptes rendus, t. LXXMll, 1874, p. io44. l3o ACADÉMIE DES SCIENCES. qui ne diirèrent du corps déciil par Berlhelol (|ui3 par i™"' d'eau en plus. Ces cris- taux se forment jusqu'i'i ce que les eau\ uières aii;iit atteint une composition repré- sentée sensiblement par la formule SO'K-, 3S0'II-, 5oH-0, à la température de ig"; à ce moment il se dépose des cri-tauK de SO'K^ SO'H-. En parlant d'une solution contenant un excès d'acide sulfurique on n'obtient pas le composé 3S0*K-, SO'H-, mais immédiatement des cristaux de 7S0*K^ 6S0''H-, H^Oi puisde4S0'KS SSO'IP, H^'O et enfin de SO'K%SO'IP. Ce deinier corps se forme lorsque les eaux mèies ont la composition déjà indiquée. II. Action de l'acide sidfuriqae concentré sur le sulfate neutre de potassium. — Le procédé de préjiaration donné par Scliultz ne permet pas d'obtenir le corps SO''K^, 3S0*H^ à l'état pur, car la masse qui se forme par refroidissement est très dure et ne peut être essorée. J'ai préparé ce corps par déshydratation à iSo" dans un courant d'un gaz inerte sec du sel SO'k^, 3S0'H% 3II-0 obtenu sous forme de cris- taux prismatiques en abandonnant au rejios, pendant plusieurs jours, la dissolution de 1™°' de sulfate neutre dans 6'"°' d'acide sulfurique pur du commerce à 98 pour 100 d'acide vrai. En employant G"""' d'acide sulfurique vrai, il se forme des lamelles nacrées de for- mule .SO*K% SSO'H-, H-O. III. Etude thermifjue des composes obtenus. — a. Chaleurs de dissolution. — Les mesures calorimétriques ont été faites à 19°. SO* K^ iSO*H* — sTsSg SO'KMSO'H^ (-) — 5,718 SO^KS SO*H^ — 7,28 ,S0'K%3S0'H-^ -i-21,4.53 4SOMv2. 3S0'HS IPO -28,9.55 S0'K%3S0'H-, IPO +i5,945 SO'KS3SO»HS3H^O -h 5,193 b. Chaleurs d hydratation (déduites des nombres précédents) : 4SO•K^3SO*H-sol.-(-H■Osol +5,383 SO-K = ,3SO'H-sol.+ 3H-Osol +16,26 SO■•K^3SO*lI-sol.+ H^Osol + 5,5io Ces résultats montrent que Tliydrate S0*K%3S0' H-, II-O n'est pas un composé défini; le nombre obtenu pour la fixation de la molécule d'eau étant sensiblement égal au J- de celui qui corres|)ond à la fixation de 3'""' d'eau dans SO* K-, 3S0MP, 3I1-0 et devant lui être supérieur. D'après la relation ^ =3o(-). l'hydrate 4S0' Iv-, 3S0'H% 11M3 doit perdre son eau (') Oblenu par déshydiatation à i6o° de 4S0'ls.-, 3S0'H-, H'=(J dans un courant d'un gaz inerte. , (') De Forck.^nd, Comp.tcs rendus, t. GXXXIN , 190a, p. 768, ,, / SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. l3l à 228" et riiydrale S0'K^3S0'H^ 3H-0 à la terripéraHire de 229°. ExpérimeiUale- ment, Lescœm- avait trouvé 235° pour ce dernier composé. c. Chaleurs de neutralisation [action de n molécules d'acide sulfurique dissoutes (jmol— . ^1) su,. |moi (jg SO* K" dissoute dans 8'] : SO'lv-dissous+ JSO^H- dissous —0,670^ SOMv^-t-fSO'Il^ —1,118 SO'K^+SO'-H- — I:?.42'l S0'K^+3S0'H'^ —1,727 d. Chaleurs de jixation de n molécules d'acide sulfuriqueprisà l'état solide sur i""' de sulfate de potassium (iléduites des nombres précédents) : SO'K'+ISO'hPsoI. SO'K^-t- fSO-IPsol. SO'K^+SOMFsol.. S0'K-+3S0'H-^sol. Rapporté à 1"°' de SO'H= solide. 7,36-2 4-21 ,801 1 I ,062 + 14,75 16,69 + 16,69 2 1 ,53 + 7, '8 Conclusions. — L'existence du composé SO'K-,ySO''FP n'esl pas prouvée thermiquement; la quantité de chaleur dégagée par la lîxalion de^SO'H* sur SO*K^ devrait être en effet supérieure aux ^ de la quantité de chaleur dégagée parla fixation dune molécule d'acide sulfuri({ue; elle lui est un peu inférieure. Ce composé ne se forme qu'à l'état hydraté en présence de l'eau, et cela grâce à la chaleur d'hydratation (+ 5,383). Il parait impossible a priori qu'un composé plus acide que SO'' K-,3 SO' H^ puisse exister, car les molécules d'acide sulfurique qui viendraient se sur- ajouter devaient dégager moins de i^'^\^i, nombre qui représente la cha- leur de fixation d'une molécule d'acide sulfurique sur le sulfate acide SO'K'jSO'H-. Le corps obtenu dans ces conditions serait très instable. CHLMIE PHYSIQUE. — l'ression osmoliqiie et niouvement hroiv/tien. Note de M. Jacques Duclaux, présentée par M. E. Roux. L'existence d'une pression osmotique dans les suspensions très fines, ou dans les solutions colloïdales, a été démontrée expérimentalement : on a cherché à en établir la théorie, en s'appuyaut sur des considérations d'ordre très différent. Les premières, exclusivement cinéticpes (Ramsay, Einstein, Smolu- l32 ACADÉMIE DES SCIENCES. chowski, Langevin), déduisent la grandeur de cette pression osmotiqued'un facteur unique, la dimension des particules. Toutes les particules de même diamètre exercent la rnème pression et ont le même mouvement brownien dans des milieux de même viscosilé. Si Ton calcule, dans cette hypothèse, le chemin moyen parcouru par une particule pendant un certain temps, on obtient des nombres qui sont du même ordre de grandeur que les nombres expérimentaux, tout en restant syslémaliqucment plus faibles (Svedberg, V. Henri); ainsi, l'accord avec rexpérience n'est pas absolument satisfai- sant de ce côté. Dans une direction différente, les recherches très originales et très inté- ressantes de M. Perrin ont conduit à une concordance presque absolue entre l'expérience et l'hypothèse cinétique, et semblent trancher le débat d'une manière définilive. Mais la description, nécessairement très courte ('), qui a été donnée de ces recherches, laisse place à quelques objections qui infirment en partie la conclusion de M. Perrin. Les premières sont d'ordre expérimental. La gomme-giille qu'emploie M. Perrin n'est pas insoluble et, dans l'émulsion qu'il 'prépare, une partie de la substance est à l'état de solution réelle, ainsi qu'on peut s'en convaincre aisément par une fillration sur col- lodion : en opéranl avec une émulsion de concenlration voisine de celle qu'emploie M. Perrin (o,52 pour loo au lieu de 0,57), j'ai trouvé que la proportion de substance réellement dissoute était de 2.3 pour 100. La densité trouvée pour les particules est, par suite, trop forte : une solution concentrée sur coUodion m'a donné, dans deux expé- riences concordantes, le cliiflVe 1 ,24 au lieu de 1 ,35, nombre de iM. Perrin (-). Le cal- cul refait avec cette nouvelle donnée conduit au nombre final 43o au lieu de 36o (théo- riquement 343). En raison de cette solulnlité, il n'est pas sûr que les particules conservent leur dimension ni leur densité quand on dilue l'émulsion de beaucoup d'eau : il faudrait donc faire toutes les mesures sur l'échantillon le plus étendu, ce qui semble bien difficile. Légalité de ces particules n'est pas démontrée avec une précision suffi- sante par la simple observation ultramicroscopique : enfin, le procédé employé pour obtenir leur masse, comportant l'observation de la chute libre et l'application de la formule de Stokes, semble bien hasardeux : la nuni'-ration directe serait préférable, et il y a aucune difficulté à l'elTectuer par un procédé que j'ai étudié en collaboration avec M Russenberger, et qui consiste à diluer une goutte de l'émulsion dans la gélatine à 8 ou 10 pour 100, filtrée à chaud sur collodion, qui arrête le mouvement brownien et permet d'observer et de dénombrer les particules avec exactitude. ■ (') Complet rendus, t. CXLVI, 1908, p. 967. {'•) Il est vrai que les échantillons de gomme étaient dilïérenls, mais un aussi grand *cart est peu vraisemblable. SÉANCE DU l3 JUILLET I908. l33 Ail point de vue lliéoviquc aussi, il y aurait des observations à faire : le mode de calcul j)arait un peu simple et, par exemple, il fait intervenir la dérivée -nr de la concentration exprimée en fonction de la liauteur : il ne semble pas qu'on puisse, sans autie explication, traiter cette concentration comme une fonction définie et continue en chaque jjoint, surtout alors que la position de chaque particule est réglée par des lois de probabilité : il est à craindre que la simplicité du raisonnement ne nuise à sa justesse. Il Y a donc encore des réserves à faire en ce qui concerne la concordance prescjiie absolue trouvée par M. Perrin. Mais, môme si des expériences plus précises ou une théorie plus complète doivent la détiMiire, il semble bien que ce ne sera qu'en partie, au moins dans le cas des grosses particules comme celles de la gomme gutte : et, autant qu'on en peut juger, la théorie cinétique donnera encore ici Tordre de grandeur des phénomènes, sans en fournir la mesure evacte. I^'étude des colloïdes véritables, et non plus des suspensions, conduit à envisager la question d'une manière toute différente. I^'énergie cinétique des particules ne serait plus la seule grandeur à considérer dans le calcul de la pression osmotique, mais il faudrait aussi, et peut-être surtout, tenir compte de Iciu' charge électrostatique. Cette théorie rend compte, beau- coup mieux que l'autre, des propriétés des colloïdes (Zsigmondy, .1. Du- claux); en particulier, du phénomène de la coagulation qui est, dans la théorie cinétiipie, presque inconcevable; car on ne peut s'expliquer com- ment des particules qui s'entre-choquent et se repoussent dans un hydrosol peuvent être amenées au contraire à s'attirer par la simple addition d'un sel, dont l'unique effet est de changer leur état d'ionisation ou, si l'on veut, leur charge électrostatique, sans modifier sensiblement leur grosseur. 11 semble nécessaire que cette charge intervienne dans le phénomène pour une part importante, et nous pouvons chercher à nous en rendre compte de la façon suivante. Une hypothèse simple consistera à admettre que la pression osmotique d'une solution colloïdale est la même que celle d'une solution ordinaire ren- fermant les mêmes charges électriques libres à l'état d'ions. Cela revient à admettre qu'un ion exercera la même pression osmotique, qu'il soit libre ou bien fasse partie de la couche extérieure d'une micelle (celle-ci étant formée d'un granule et d'un revêtement extérieur d'ions). On peut connaître cette charge électrique par la conductibilité propre des micelles, mesurée approximativement comme la différence entre la conduc- tibilité du liquide total et celle de l'intermicellaire extrait par une filtration G. R., 1908, J° Semestre. (T. CXLVU, N» 2.) ï" l'5/i ACADÉMIE DES SCIENCES. sur coUodion; ce mode de mesure ne prête à aucune objection grave lorsque le liquide intermicellaire est suffisamment pauvre en électrolyles. Connais- sant de plus la vitesse du transport électrique des granules, on a tous les élé- ments pour déterminer leur charge, le nombre d'ions extérieurs de la mi- celle et la'pression osmotique qu'exerceraient ces ions s'ils étaient libres. Voici la comparaison entre les nombres ainsi calculés et les nombres observés, pour plusieurs solutions d'hydrate fcrrique de préparation et de propriétés dilTéi-cntes : Pressions observées 117 i3o 83 iio 46 74 8' 'o4 9 28 » calculées 170 109 ii3 i63 5i 106 194 '70 19 4'^ Rapport 1,45 1,22 1,36 1,48 ",io i,43 2,4o 1 ,6\ 2,10 1,74 Ce mode de calcul donne donc, tout aussi bien que la théorie cinétiipic, l'ordre de grandeur du phénomène, et il présente sur elle cet avantage que les expériences ont porté sur de véritables colloïdes et non sur des suspen- sions dont les propriétés, en dépit de quelques analogies, ne sont pas les mêmes. Il n'y a d'ailleurs pas incompatibilité entre les deux modes de raisonne- ment, et la théorie cinétique, si elle est correctement traitée, aboutit exacte- ment à l'autre, comme j'espère pouvoir le montrer bientôt. L'écart apparent provient de ce que, sous sa forme actuelle, elle traite un problème (jui ne correspond à rien de réel. Elle considère les particules comme flottant dans un liquide sans en altérer rhomogénéité. Elle néghge l'existence de la couche double plus ou moins continue qui entoure ces particules, et la pres- sion osmotique qu'exercent les ions extérieurs de cette couche double. Or il semble Ijien qu'il faille en tenir compte, au moins quand les particules ne sont pas trop éloignées les unes des autres, et l'on retombe alors sur la théorie électrostatique exposée plus haut. CHIMIE ANALYTIQUE. — Analyse physico-chimicjue des vins. Note de MM. Paui- Dutoit et Maiicel Dupou.v, présentée par M. L. Maquenne. Nous nous proposons de préciser \i\ définition de l'acidité des vins et d'établir qu'une seule opération, la neutralisation suivie par des mesures de conductivité électrique, permet de déterniiner simultanément les sulfates, l'acidité totale et les matières tannantes. On ajoute an vin, par petites portions, une solution concentrée d'alcali et l'on. note SÉANCE DU 1 J. JUriJ.ET I()o8. [35 la cmi(liicli\ili' lin iinMange après cliaqnc afiilitlon. I,es \ a leurs, jidi-U'es sur un gru- Ijliique, donnent une courl)e naractéristique \■' Le point G présente cette particularité de correspondre à une concentration d'ions hydrogène très voisine de lo-' gramme par litre, c'est-à-dire à celle des solutions neutres. Gela résulte de l'examen de la courbe des concentrations des ions II pendant la neutralisation (fig. 2), telle qu'on l'obtient en déterminant les difl'érences de potentiel à une électrode saturée d'hydrogène et plongeant dans le vin. L'ordonnée du point G est bien voisine de iq-'. A cette concentration virent i36 ACADEMIE DES SCIENCES. quelques indicateurs (louriiesol, alizarine, cvanine), dont le lournesol est seul utilisé couramment. La quantité d'alcali Oc {fig. i), déterminée par la méthode des conduc- tivilés, doit donc correspondre exactement à la quarililé nécessaire pour faire virer le tournesol; c'est en elTet ce qui a lieu. I>es indicateurs qui, comme le méthylorange, \ireiil à la concentration lo ' ou, comme la phénolplilaléine, à lo^* conduisent à des valeurs de l'acidité totale d'un vin trop faibles ou trop fortes. Cela aussi ressort clairenien' diî l'examen du grapliique. Fig. 2. La délcriniiialion siinullanéc des sullales, de Facidilé totale el des lualières tannantes est une opération qu'on peut aisément ellectuer en moins d'une heure. Le Tableau suivant contient quelques résultats d'ana- lyse, donnés à titre d'exemple : Nature du \ m. Lavaux, blanc, 18S4. )) » 1 898 . » » I 906 . » rouge, igoo. » - » 1906. Dôle, 1893 Vin plâtré 2,48 Sulfates ru t rammcs de Iv'SO'. Gruvi- Conduc- n lé trie. tivités. oUs 0.49 G, 63 0,62 0,61 0,60 )) 0,33 0,53 o,5i 0,43 0,42 2,48 2,46 Acidile en g ranimes .Malières d'acide lartriquc. tannantes Tour- Conduc- en grammes. Conduc- nesol. tivités. tivités. 5,75 4,8 K 5>77 4,55 4,4 3,2 5,25 5,18 2,6 5,85 5>77 5,8 5,77 6,83 5,63 6,94 4,5 3,2 » » )) Le dosage des sulfates est plus sensible et aussi exact que par la meil- SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. iS"] leure opération gravimétrique. Celui de l'acidité est beaucoup plus précis; il est indépendant de la couleur propre du vin et donne des résultats tou- jours comparables, tandis que les indicateurs conduisent à des résultats qui dépendent du mode d'opérer et de la nature de l'indicateur. Quant au dosage des matières en solution colloïdale, il n'avait pas encore été effectué. Les méthodes chimiques usuelles ne décèlent qu'une partie de ces substances. Nos expériences, qui portent actuellement sur une cinquantaine de vins blancs et rouges, montrent de façon certaine que la teneur en matières tan- nantes d'un vin naturel n'est jamais inférieure à -2^,5 par litre et peut dépasser 6'', alors que les méthodes d'analyse usuelles indiquent moins de o^, 5 chez la plupart des vins blancs. Les matières en solution colloïdale doivent jouer un i-ôle important dans la conservation des vins, en agissant peut-être comme mordant des ions H et en diminuant ainsi le goût acide. BOTANIQUE. — Le nucelle stigmatifère el la pollinisation chez le Saxe-Gothea conspicua. Note de M. A. Tisox, présentée par M. Guignard. Yaucher, Delpino, Strasburger, Wordsdell, Schumann, Fujii, Sevsard et miss Ford ont signalé plusieurs procédés employés par l'ovule des Conifères pour retenir le pollen apporte par le vent. 1° Chez les Conifères à ovules dressés (j'ai pu personnellement constater qu'il en est de même chez le Sciadopilys verlicitlaUi et le Séquoia scnipe/xire/is), il y a production d'une gouttelette collectrice légèrement mucilagineuse qui, venant perler hors du micropyle, arrête le pollen, puis, par contraction ultérieure, l'entraîne jusque sur le sommet du nucelle. 2° Chez les Abiétinées, ce sont les lèvres du micropyle qui, d'abord lar- gement ouvertes, retiennent le pollen sur leurs bords au moyen d'une faible sécrétion liquide, puis, en se resserrant, l'entraînent sur le nucelle. 3" Chez les Araucaria, le sommet du nucelle s'allonge en un bec légè- rement proéminent hors du micropyle; et ce bec remplit à peu près les mêmes fonctions qu'un stigmate. C'est cette dernière disposition que montre également le Saxe-Gothea, mais avec une caractérisa,tion beaucoup plus grande que chez les Araucaria. Les écailles strobilaires fertiles présentent à leur base, un peu au-dessus de leur aisselle, une dépression dans laquelle est logé leur uniijuc ovule. Celui-ci, tout d'abord i'î8 ACADÉMIE DES SCIENCES. dressé perpemlk'ulntrenient » la surface de l'écnillej lorstjue le cùiie esl liés jeune, .se renverse ensuite de lionne heure vers l'axe du slrobile. Au iiiomenl où il deviuiil aple à recevoir le pollen, son renversenienl est complet cl il e;t déjà couché sur l'écaillé. Son organisation est alors la suivante: Il n'est attaché à l'écaillé ovalifère que par sa base, et celle-ci se trouve placée dans l'aisselle d'une lamelle plus courte que lui (tégument e^terlie de certains auteurs, arille dés atilres), qili l'enveloppe intirtlOUientj mais partiellenient. Le nucelle, libre du tégument ovulaire presque jusqu'à sa base, s'allonge par son sommet et pénètre dans le micropjle qu'il obstrue complètement. Il le traverse de part en part, puis s'avance à l'extérieur et s'y élargit au point d'y former un plateau qui déborde légèrement les bords du tégument et dont la surface sécrétante est un peu bombée. '^ En sortime, si l'on se stipposait placé dans l'axe du cône, on verrait au sommet de l'ovule le plateau nucellaire, de couleur claire, ovale dans le sens transversal et recou- vert d'une légère sécrétion liquidé ; puis, en arriére, la partie supérieure du tégument qui est vert foncé ; enfin, près de la base de l'ovule, une sorte de croissant large, bombé, de couleur claire, qui représente le tégument externe ou l'arilledes auleurs. Tel est l'état de l'ovule au moment où il est pi'èt pour la pollinisalion. A cette même époque, les pièces appendiculaires du cône sont largement écartées le? unes des autres au point de laisser apercevoir facilement les ovules et de permettre par suite le libre accès du polleft entre elles. De même ijue chez les Araucaria, ce [jollcn, arrivant porté par le vent jusqu'au contact du stighiate nucellaire, y est retenu par le liquide sécrété. Le temps pendant lerjuel l'écartement des écailles permet ainsi au pollen d'accéder au stigmate est assez court, 8 jours environ. Passé ce délai, une hypertrophie des pièces appendiculaires se produit immédiatement en dessus des ovules et le cône se ferme. Il y a lieu de remarquer que, contrairement à ce qu'on pourrait suppo- ser, le stigmate nucellaire continue à s'accroître après la pollinisation, de telle sorte que, i mois après, le plateau primitif s'est transformé en un bouton iorlemenl sphérique. A deux reprises différentes, en 1906 et en ii)o8, j'ai pu constater que la maturité des organes mâles ne concordait pas exactement avec celle des organes femelles. Au moment où les élamines commençaient à s'ouviMr, les cônes femelles du mêuiê pied étaient déjà presque refermés. Je suppose donc que le Saxe-Gothea est dichogame. Cela expliquerait aussi pourquoi des coupes en séries faites dans une trentaine d'ovulés provenant de trois cônes femelles développés sur le même pied, à côté d'un grand nombre de cônes mâles, ne m'ont montré qu'un seul grain de pollen sur l'un des stig- mates. SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. I ^9 Du reste, ce grain était en train d'y germer. En résumé, le Saxe-Gnlhea offre la particularité d'avoir un nacelle allongé pour recueillir le pollen ; en cela, il ressemble aux Araucaria dans la nature actuelle, aux Ptcridospermées, aux Bennettitées et peut-être à certaines Cordaïtées parmi les plantes fossiles. Mais, chez lui, cette particu- larité est notablement plus caractérisée que chez aucune des plantes précé- dentes, puisque le bec nucellaire s'y élargit en un plateau visqueux. Le Saxe-Gothea est, en outre, probablement dichogame. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de la concentradon des solutions de quelques sucres sur la respiration. Note (') de MM. A. Maige cl (i. Nicolas, présentée par M. Gaston Bomiier. Cette question a faitjusqn'à présent l'objet de recherchespeu nombreuses. Les travaux de Kosinski, Palladine et M"'" Komleff, Kostytschew, ont montré que les solutions de concentration faible de différentes substances organiques, notamment les sucres, augmentaient les intensités respiratoires normale et intramoléculaire; Purievvitsch el Lubimenko ont -constaté qu'il en était de même pour le quotient respiratoire. Les variations brusques de concentration étudiées sur la respiration normale par Kosinski, Palladine et M"'" Komleff exercent aussi une influence ; l'énergie respiratoire diminue si la concentration augmente, et s'accroil au contraire si la concenlration devient moindre. Nos recherches ont porté sur rinOucnce de la concentration de divers sucres : glucose, lévulose, saccharose, inaltose, lactose, sur la respiration intramoléculaire. Nos expériences sur la respiration normale onloté faites avec des germes de haricots privés de leurs cotylé*dons et développés à l'obscurité sur du buvard humide jusqu'à épuisement de leurs réseirves, et avec des bourgeons étiolés de fève, sur lesquels nous avons uniquement expérimenté, pour nos recherches sur la respiration intramolécu- laire. Les lots en expérience, aussi comparables que possible, étaient pesés, puis placés sur les solutions de diverses concentrations, où ils séjournaient pendant un temps qui variait entre i5 et 23 heures. Au bout de ce temps ils étaient retirés des solutions, pesés de nouveau, et leur respiration normale ou intramoléculaire était étudiée par la méthode de l'atmosphère confinée. Les variations de poids subies par les diflérenls lois permettaient de se rendre compte des variations de turgescence qu'ils avaient (') Présentée dans la séance du G juillet 1908. l4o ACADÉMIE DES SCIENCES. t'proiivées à la suite de leur séjour sur les solutions. Nous avons limitL' notre étude, dans la série d'expériences auxquelles se rapporte cette Note, à l'inlluence des concentrations qui ne produisent aucune diminution de poids, c'est-à-dire pour lesquelles la turgescence des cellules n'a pu que croître ou rester constante. Il en résulte que, pour les bourgeons étiolés de fè\e, la concentration a varié de o à lO pour roc (o, I, 5, lo) pour tous les sucres, et avec les embryons de haricot de o à 3 pour loo (o, 1,3) pour le glucose et le lévulose, et de o à 5 pour loo (o, i, 5) pour les autres sucres. D'autre part l'évaluation du pois sec a montré que la quantité de pois sec par gramme de pois frais primitif va en croissant avec la concentration ; on peut en conclure que l'absorption des sucres, ce qui ne veut pas dire leur assimilation, va en s'ëlevanl à mesure que la teneur en sucre s'accroît à l'extérieur des cellules, et il est assez naturel de supposer que la concentration des sucres à l'intérieur des cellules suit la même progression. L'intensité respiratoire a été évaluée pai- la quantité d'oxvgène absorbé (respiration normale) ou d'anhydride carbonique ( lespiration intramoléculaire) dégagée par is de pois frais primitif pendant i heure. Voici les résultats oblenus : a. Respiration normale. /> 'intvnsilc respiratoire va sans cesse en croissant avec la concentration pour fous les sacres, sauf pour le lactose où elle sélèi e un peu de oà \ pour \ oo pour décroître ensuite légèrement. Le quotient respiratoire croit également pro- gressivement avec la concentration, tout en restant inférieur à i ; la rapidité d'accroissement soit de l'énergie, soit du quotient respiratoire, varie dans une même plante avec le sucre considéré. h. Respiration intramoléculaire. L'énergie respiratoire croit progressivement avec la concentration ainsi que le rapport ^- La rapidité de croissance varie naturellement avec les différents sucres utilisés. t En ce qui concerne les variations brusques de concentration (fève : i et lo pour loo, haricot : o,5 et 3 pour loo pour le glucose et le lévulose, i et 5 pour loo pour les autres sucres), nous avons obtenu les résultats suivants : 1. Le transport sur une solution plus concentrée détermine une élévation de l'intensité respiratoire normale, du quotient respiratoire, de l'intensité respira- toire intramoléculaire et du rapport -^ ■ 2. Le transport sur une solution plus étendue augmente notablement l'in- SÉANCE DU l3 JUILLET I908. l4l tensilé respiratoire normale, et le quotient respiratoire diminue, ^ , et ne change pas sensiblement l'intensité respiratoire intramoléculaire qui augmente légère- ment avec certains sucres (h'vulose, lactose) et s'abaisse Jaiblement avec rf'a«/re^ (saccharose, glucose, mallose). Les résultais préc<'Hlenls se comprennent facilement si Ton remarque que l'action des solutions de diverses concentrations sur la respiration des cellules comporte deux influences antagonistes (agissant soit par les modi- fications qu'elles provoquent dans la nutrition et la croissance des cellules, soit par tout autre mécanisme); ce sont : i" l'accroissement de turgescence des cellules, qui est d'autant plus faible que la concentration est plus élevée; 2° la pénétration des sucres dans les cellules, qui est, au contraire, d'autant plus active que la concentration est plus forte. Ces deux facteurs, comme le montrent nos expériences, exercent une action favorable sur les intensités respiratoires normale et intramoléculaire et sur le quotient respiratoire, mais leur action varie en sens inverse lorsque la concentration augmente, lui général, l'influence favorable de la concentration prédomine et se traduit, lorsque croit celle-ci, par une élévation des intensités respiratoires normale et intramoléculaire et du quotient^; mais, pour l'énergie de la respiration normale sur les solutions de lactose, il n'en est pas ainsi et c'est, au con- traire, l'influence delà turgescence qui l'emporte aux concentrations supé- rieuresà i pour 100, où l'on observe une faible diminution dans l'absorption do l'oxygène. Cette explication de l'influence des solutions de lactose sur l'énergie respiratoire normale est confirmée par les expériences de variation ■ brusque de concentration que nous avons efl'ectuées avec ce sucre. En transportant sur une solution à 10 pour 100 des bourgeons de fève qui avaient séjourné sur une solution de lactose à i pour 100 nous avons constaté, parla pesée, qu'au bout d'une heure il ne s'était produit aucune diminution de turgescence et que l'intensité respiratoire avait augmenté notablement par suite de la pénétration plus active du lactose dans les cellules. Les expériences de transport des solutions concentrées sur les solutions étendues montrent que les variations de turgescence ont une influence beau- coup plus faible sur la respiration intramoléculaire que sur la respiration normale; on comprend par suite aisément que pour certains sucres l'aug- mentation de turgescence qui résulte du transport sur des solutions plus étendues ne puisse compenser l'action contraire que tend à produire la dilu- C. K., 1908, 2' Semestre. (T. GXLVII, N° 2.) ^9 1,12 ACADEMIE DES SGIE.XCES. lion plus grande du sucre à linlérieur de la cellule dans celle-ci, ainsi que ramoindrisseinent de la pénéiralion du sucre qui survient à la suite du changement de concentration. BOTANIQUE. — Sur la greffe de quelques rariétés de Haricots. Note (') de M. Lucien Damel, présentée par M. Gaston Bonnier. Il y a quelques années, j'ai étudié avec M. V. Thomas les changements provoqués par la greffe dans la nutrition des Haricots de Soissons à rames et des Haricots noirs de Belgique (-). Pour cela nous avons analysé les résidus de ces plantes élevées en solutions de Kuop, au bout d'un même temps de végétation pour les francs de pied et les greffes et nous avons constaté des différences sensibles entre l'absorption de la plante à l'état de symbiose et celle de la plante autonome (' ). Ces expériences avaient révélé une particularité intéressante. Les deux races de Haricots étudiées s'étaient chlorosées par suite de la concentration assez élevée de la solution, mais elles l'avaient fait d'une façon inégale. Le noir de Belgique s'était montré beaucoup plus sensible à cette affection. J'ai repris cette année l'étude comparée de ces Haricots greffés et francs de pied, mais en me servant d'une solution de Knop moins concentrée. Les résultats ont été particulièrement nets et démonstratifs. Le Haricot de Soissons ne s'esl pas chlorose d'une façon sensible; il a atteint sa taille normale, il est de coloration bien verte et aujourd'hui en fleurs. Le noir de Bel- gique s'est ciilorosé de bonne heure; ses feuilles, décolorées et recroquevillées, sont tombées en grande partie; quelques pousses latérales ont apparu avec des bourgeons à fleurs qui ont avorté; les feuilles nouvelles sont chlorotiques et la plante dépérit. Les témoins élevés dans la mousse humide ne se chlorosent pas. J'ai greffé, toutes conditions égales d'ailleurs avec les témoins, le Haricot noir de Belgique sur le Haricot de Soissons et inversement; j'ai observé (') Présentée dans la séance du 6 juillet 1908. (-) L. Daniel et V. Thomas, Sur l' utilisation des principes minéraux par les plantes greffés {Comptes rendus, 1902). (^) A l'aide d'une autre méthode, M. Ch. Laurent a obtenu des résultats analogues dans diverses plantes grefl'ées, ce qui montre que, dans les cas étudiés, les cliimismes quantitatif et qualitatif subissent des variations tant dans le sujet que dans le grefl'on. (Cii. Laurent, Etude sur les modifications chimiques que peut amener la greffe dans la constitution des plantes, 1908.) SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. l43 des changements prononcés sur ces plantes. Les noirs de Belgique greffés sur Soissons sont devenus d'un beau vert et bien vigoureux, quand au con- traire les Soissons greffés sur noirs de Belgique se sont tous chloroses à des degrés divers. En outre, ces Soissons greffés sont restés de taille plus petite que les témoins ; leurs feuilles sont moins développées ; leur floraison est retardée. Voulant conserver par la photographie les différences d'aspect des feuilles, j'ai détaché au même moment des feuilles des témoins et des greffés. Les feuilles du Soissons greffé se sont fanées beaucoup plus rapide- ment que celles des témoins. A ces dillërences dans les gieffons et les témoins correspondent des valeurs différentes du raciiiage des sujets. En outre, on observe d'importantes variations de structure. Les cellules du parenchyme du limbe sont bien vivantes et riches en chlorophylle dans le Soissons franc de pied ; elles sont mortes, ou mourantes, ou affaiblies dans le Soissons greffé et pauvres en chlorophylle. Le système conducteur libéroligneux n'offre pas le même développement dans les nervures ou le pétiole de leurs feuilles. Rnfin, à ces changements s'ajoute une variation marquée dans la résistance des Hari- cots aux pucerons. Ces insectes ont envahi à un certain moment mes cultures et j'ai dû les écraser à la main, à plusieurs reprises. Les francs de pied élevés daus la mousse humide et les Soissons francs de pied des solutions nutritives n'ont pas été attaqués d'une façon sensible. Au contraire, tous les greffés l'ont été plus ou moins, et ce sont les Soissons greffés sur noirs de Belgique qui ont été envahis de la façon la plus pro- noncée. De ces expériences on peut conclure que la chlorose a été provoquée par une absorption de certaines substances minérales contenues dans la solution nutritive employée, puisque les témoins élevés dans la mousse humide restent bien verts. Vis-à-vis de ces substances, les deux races de Haricots ne se comportent pas de la même façon et manifestent une capa- cité d'absorption propre, telle que le noir de Belgique se chlorose quand le Soissons reste sain. Au point de vue spécial de la chlorose ainsi produite, la greffe de ces deux races de Haricots de capacité spécifique différente comme absorption détermine une influence très nette du sujet sur le greffon. C'est ainsi que le Soissons sujet atténue considérablement ou supprime la chlorose du noir de Belgique greffon et que, dans la grelle inverse, le noir de Belgique sujet détermine chez le Soissons gt^effon une chlorose plus ou moins pro- noncée. La seule diflërence qui existe entre chaque greffon et le témoin franc de pied consiste dans le changement d'appareil absorbant, puisque toutes les conditions sont égales d'ailleurs. Cet appareil conserve donc, après la l44 ACADÉMIE DES SCIENCES. greffe, plus ou moins son caractère spécifique d'absorption; la sève brute qu'il transmet au greffon diffère de celle que celui-ci puiserait à l'aide de ses propres racines. Ainsi se comprend l'influence si nette du sujet sur le greffon consultée dans les greffes réciproques que je viens d'étudier. Ces modifications ne peuvent s'expliquer avec l'hypothèse de la conser- vation du chimisme propre et de l'autonomie des plantes greffées. CHIMIE VÉGÉTALE. — Le mécanisme du partage des produits odoranls chez la plante. Note de MM. Kug. Cuvrabot et G. Lai.oue, présentée par M. Haller. Les recherches antérieures, dont nous avons eu l'honneur de soumettre les résultats à l'Académie, ont établi que des causes différentes, indépen- dantes, et souvent d'effets opposés, sont susceptibles de présider au partage des produits odorants entre les divers organes de la plante et de favoriser leur accumulation en tel ou tel point du végétal. En particulier, les phénomènes de circulation et ceux qui président aux Iransformalions chimiques modifiant la composition des huiles essentielles ajoutent leurs effets, lorsque les substances qui se forment principalement dans l'inflorescence sont des constituants relativement solubles et, par con- séquent, particulièrement aptes à se rendre dans cet organe. Si, au contraire, les transformations de l'huile essentielle qui s'opèrent dans l'inflorescence donnent naissance à des constituants relativement peu solubles, les effets de la circulation sur la composition des essences des divers organes seront inverses de ceux que produiront les métamorphoses chimiques, puisque ce sont surtout les principes solubles qui se déplacent de la feuille vers la fleur. Quel est alors de ces deux phénomènes à effets inverses celui qui prédominera'? Nous avons montré, en étudiant la formation d la circulation des pro- duits odorants chez l'absinthe {Comptes rendus, t. (]\.LIV, p. i52 et 4^5), que la thuyone est au nombre des constituants les moins solubles, et c'est principalement pour cette raison que, malgré la tendance que possède le thuyol à se convertir en thuyone dans l'inflorescence, par voie d'oxydation, nous avons constaté que l'essence de feuilles était plus riche que l'essence d'inflorescence en principe cétonique. Le phénomène de répartition des corps d'après leur solubilité relative masquc-t-il toujours entièrement, par sa prééminence, l'influence qu'exer- SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. l45 cent sur cette répartition les modifications chimiques que subit la matière? Le cas particulier que nous allons examiner montrera qu'il n'en est rien. Nous avons distillé un loi de 2oo''s de menthe poivrée el recueilli 200' d'eau dont nous avons extrait l'essence au moyen de l'étlier de pétrole. Nous avons analysé sépa- rément, d'une part l'iiuile essentielle non dissoute et séparée par décantation, d'autre part l'essence extraite des eaux. La première est plus riche en élher, moins riche en menthol libre el en menthol total, plus riche en menthone que la seconde. En d'autres termes, les principes relativement peu solubles sont les éthers et la menthone, tandis que le menthol est particulièrement soluble. Or l'essence d'inflorescences est plus riche que l'essence de feuilles en menthone, el c'est malgré une circulation de menthol, principe soluble, de la feuille vers l'inflorescence, ([iie ce dernier organe renferme une essence parliculièremenl riche en menthone. Il faut donc bien que le menthol s'y soit converti eu menthone par voie d'oxydation. Les différences de composition entre les deux essences non dissoute et dissoute dans les eaux de distillation montrent bien, si on les compare à celles qui existent entre les essences de feuilles et d'inflorescences, que le partage des principes odorants entre la feuille, organe de production, et la fleur, organe de consommation, tend à se faire d'après leur solubilité rela- tive. Mais cette tendance peut être entravée; elle peut, par contre, être favorisée par les luétamorphoses chimiques que subissent les substances en tel ou tel point de leur itinéraire ou en tel ou tel de leurs centres d'accu- mulation. C'est ainsi que, dans le cas présent, quelques-uns des principes les moins solubles, les éthet^s du menthol, sont plus abondants dans l'es- sence de feuilles, tandis qu'un autre, la menthone, appartenant à la même catégorie, enrichit l'essence d'un organe oit vont cependant les portions les plus solubles. C'est que cet organe constitue un milieu dans lequel la for- mation de ce principe est particulièrement active. L'étude qui vient d'être faite met les conclusions relatives à l'évolution des composés odorants à l'abri des objections qu'aurait pu soulever le fait de l'échange de ces principes entre les différents organes. Elle précise des mécanismes déjà décrits et montre, en même temps que la concordance de ces mécanismes avec les faits d'observation, quels peuvent être les eftets de leur fonctionnement simultané. l/jG ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Élude chimique de la mdliiralion du Lycopersiciiin esculenliini {Tomate). NoIl- (') cIl- \[. F. -M. Ai.BAiiAnv, présciiléc par M. Armand Gautier. Pour se rendre compte des trausformalioiis chimiques qui se succèdent dans les fruits pendant leur maturation, il est essentiel de doser tous leurs principes au cours des différents stades de leur évolution. Mais il convient de n'employer à cet eftet que des nK'thodes d'analyses susceptibles d'isoler ces principes sans les détruire ou les transformer. Il faut aussi que la matière première ou ses dérivés ne soient pas exposés à subir des fermentations ou d'oxydations au cours de recherches. C'est ce que notre méthode d'analyse déjà publiée (-) nous semble réaliser. Le fruit que nous avons choisi pour cette première élude est celui du Lycopersicum esculentum dans les trois états successifs de sa maturation : l'-'le fruit vert avant l'apparition de la graine dans la pulpe; 2" le fruit vert au moment où la graine esl complètement formée; 3° le fruit rouge arrivé à sa pleine maturation. Nos analyses, faites sur les deux premiers stades de développement, l'ont été sur les fruits d'une même plante. Le fruit mûr était celui dun autre pied. Il nous a paru plus exact de noter la ([uantit.édel'azote trouvé séparément dans chacun des principes azotés du fruit, que de multiplier le chiffre d'azote total par 6,2.5 et de calculer ainsi théoriquement la quantité de matières azotées totales. Nous avons pu, en effet, isoler trois variétés de ces substances : les albumines, les nucléines et les substances azotées non pro- téiques. Or, si ce coefficient 6,20 peut être appliqué aux albumines propre- ment dites, il n'en est pas de même pour les nucléines et les amido-acides par exemple. Dans le Tableau suivant, pour faciliter la comparaison, nous disposons en chaque cas les résultats de nos analyses du fruit de Lycopersicum dans trois colonnes. La première contient les chiffres indiquant les quantités des diffé- rents principes en grammes; dans la seconde se trouvent les chiffres calculés (') Présentée dans la séance du 6 juillet igo8. C^) Comptes rendus, t. CXLV'I, p. 336. 1 SÉANCE DU l.J JUILLET 1908. 147 iiour loos de substance fraîche, la troisième donne les quantités de ces mêmes principes calculés pour [oo« de matière sèche : Fruit TiTt tniiiil U ;;riiino. Fniil veil. l;i iirûiii-' fniiiii'C. Truil mûr. l'our 100 Pour 100 Pour 100 Pour 100 Pour 100 Pour loo Fruit (lu fruit du fruit F'ruit «lu fruit ilu fruit Fruit du fruit du fruit naturel. entier. sec. tiaturel. rialurel. sec. naturel. naturel, sec. Matière fraîche 1420° » » 3.5ij 0 » i546 n » Eau i329,Co gS.fiS » 338,46 94,27 » i4î8-3i r)4,3() » Substances vohitilcs.... 0,4^ o,o3 >. 0,48 o,i3 « i,iH o.oS >. Extrait alcoolique !o,3.5 1,42 "' i3,.io 3,7(1 » 0(1,34 4.1'^ Graisser o,0J o,o.'|G 0,72 o,aS o,oS i,4o 1,70 0,11 i,()>5 Acides organiques fixes. i,65 0,116 1,83 2, "S o,ô8 10,40 6,58 0.42 7,65 Sucres 9,3o o,6S 10,33 7,43 a, 07 37,15 32,78 2,12 38,12 Sucres après hydrolyse. 3,82 0,29 -i,2'i 4,93 i,i4 21,05 24,74 i,G.i 28.77 Substances azotées non protéiques 0,2,) 0,02 0,32 o,3i 0,09 1,55 1,42 0,09 1,65 Cendres soltil.les 2.o3 o,):') 2,25 i,6'| (i,45 S, 20 5,87 o,3S 6,70 Résidu sec 6g, 6^ 4'!)f> » 6,5o i ,8i » 16,76 i,oS ,1 Extrait acide 2g, 54 2,uS » 2,75 0,76 » 12,48 o,So » Azote protéique 4,^1 o,,'g 1,67 0,28 0,097 '-30 0,93 0,06 1,08 Albumine 2,07 0,18 2,85 0,08 0.04 0,10 0,60 o,o38 0,60 Nucléine 1,64 0,12 1,83 o,ig 0,06 0,95 o,38 0,024 0,3C Sucre glycoside 0,74 o,o5 0,82 o,3i 0,09 i,55 i,i3 0,07 1,29 Amidon i,o4 0.07 1,15 i,5S o,4i 7,40 5,57 o,36 6,10 Cellulose 10, 5i 0,75 11,68 i,i5 o,32 5,75 4,17 0,27 4,85 Cendres insolubles 2,08 0.11 2,31 o..')i o,i4 2,55 2,9'| 0,19 3,38 Ainsi, à mesure que progresse la maturation, on constale une augmenta- tion notable des acides organiijues, des sucres, de l'amidon et des matières azotées non protéiques, tandis ([ue les quantités de protéides et de cellulose diminuent fortement, pour rester sensiblement stationnaircs vers la fin de la maturation. Ces observations nous permettent de conclure (et cela sans vouloir géné- raliser) que, cliez le Lycopersicum, il y a probal)lement tout d'abord formation de substances protéiques et de cellulose. A un certain moment du dévelop- pement les protéides se dissocient pour élaborer, en premier lieu, les amido- acides el les acides ensuite; la présence des amido-acides qu'on retrouve couramment parmi les produits de dissociation des matières protéiques cor- robore cette hypothèse. Nous avons constaté d'autre part que l'acidité du fruit chauffé pendant quelque temps à 110° augmente sensiblement l'acidité avec perte d'une quantité dosable d'azote. Les acides ainsi formés, secondés par la chaleur ambiante et par la lumière solaire, transforment progressivement la cellulose en amidon puis en sucre, ce qui explique la diminution de la cellulose dans la pulpe et l'augmentation concomitante et parallèle des sucres. l48 ACADÉMIE DES SCIENCES, CHIMIE BIOLOGIQUE. — Influence du nitrite d'amyle sur les globules rouges du sang. Note de M. Gr. Slavu, présentée par M. E. Roux. On sait que le nitrite d'amyle agit immédiatement sur la matière colo- rante du sang, il est admis que l'oxyhémoglobine est tout d'abord réduite en hémoglobine avec libération d'oxygène, puis que l'action se poursuit par une transformation de la matière colorante en méthémoglobine. Dans le but d'étudier d'une manière précise le mécanisme de l'action du nitrite d'amyle sur le sang, nous avons fait agir in vitro et in vivo cette sub- stance rectifiée par plusieurs distillations fractionnées (E = gS^-pG") sur les globules rouges. Tout d'abord, afin de comiaitre la dose iiilinma de nitrite nécessaire pour obtenir une action évidente, il a été ajouté à un même volume de sang fluoré (cheval) des quantités croissantes de réactif; l'observation speclroscopique nous a montré qu'à partir de o5,3 pour 100'^°'' de sang, son action est marquée par la présence d'une bande à >. = 634, qui n'apparaît que lorsque l'oxyhémoglobine se trouve être libérée des globules par hématolyse. De plus, la couleur du sang vire brusquement et devient brun foncé, sans que pour cela on puisse constater une altération des globules. Les expériences qui suivent ont été réalisées à l'aide des appareils spéciaux, utilisés par MM. Piettre et Vila du laboratoire du professeur k. Étard, à l'Institut Pasteur, dans leurs études sur les gaz du sang. Ils permettent d'extraire et de transporter, à l'abri de l'air, les liquides de l'organisme ou les solutions à étudier et de retirer de ces liquides, sous l'action du vide barométrique d'une trompe à mercure, la totalité des gaz qu'ils contiennent. Les premiers e~sais comportent l'extr.Tclion des gaz contenus dans les globules du sang fluoré (cheval), lavés deux fois avec 3'"' de solution isotonique. Première Deuxième expérience. expérience. Volume de l'émulsion de globules. 100'"'" loo""' iVilrile d'amyle ajouté 26,25 oS Résidu de 100"=°" 23,28 25,26 20' cm' O à 760"""" et 0° i3'^"',6 CO^ 2.5,2 17 Az 2 2 Dans la première expérience, l'émulsion des globules était placée dans une éprou- velte sur la cuve à mercure et agitée avec le nitrite, puis introduite à l'abri de l'air dans l'appareil à extraire les gaz. Cette extraction était rendue totale par l'addition de 60''"'' d'une solution d'acide tartrique à 5 pour 100. exemple de gaz. Les quantités SÉANCE DU l3 JUILLET 190^. l49 d'oxygène obtenues dans les deux cas montrent que, malgré Li dose massive de nilrite, la méthémoglobinisation ne s'est pas produite dans le sens qu'on attache à cette modi- fication, puisque de l'oxycjène dissociable s'est dégagé. En outre, l'action de ce médi- cament se découvre très dilTérente de celle de certains corps, tels que CO qui se fixe sur le globule en déplaçant l'oxjgène combiné. Pour les expériences qui suivent, le sang (luoré (cheval) et ni trité (o", 70 pour too™') a été introduit, à l'abri de l'air, dans des flacons complètement remplis. Dans ces mêmes flacons on a opéré, par cenlrifugalion, la séparation en deux parties (plasma exempt de globules, globules contenant un peu de plasma), puis, à l'aide d'une pipette spéciale, on a distribué, sans contact avec les gaz extérieurs, chacune de ces parties dans l'appareil d'extraction, de façon à déterminer à part les gaz du plasma et ceux des globules du même sang. Troisième expérience Quatrième expérience (plasma). (globules). cm" cm* Volume du liquide 100 loo O à 760""' et o'^ 1,2 9 GO^ 23 36 Az 2 I Les volumes d'oxygène, mesurés dans les deux positions difl^érentes du sang, montrent nettement la répartition de ce gaz. Afin d'établir parallèlement les mêmes constatations in viro, un chien a été soumis à des inhalations de niliate d'amyle. L'intoxication ayant été conslalée, on a pu, quelques minutes avant la mort, lui faire une piii^e de sang à la carotide. Ce sang, fortement coloré en brun, fut reçu à l'abri de l'air dans une solution de fluorure de sodium à 3o pour lOo et centrifugé comme pour les expériences trois et quatre. Cinquième expérience Sixième expérience (plasma). (globules), cm* cm=' Volume du liquide lOO 100 O à 760""" et 0° I 8 CO^ 23 36 Az 2 I Conclusions : a. L'oxygène trouvé dans le sang influencé i/i vitro et in vivo par des doses massives de nitrite d'amyle était fixé sur les globules et ne provenait nullement de la partie liquide du sang, oîi Ton a prétendu qu'il se trouvait libéré; b. Les doses toxiques de nitrite d'amyle n'empêcbant pas le sang de contenir encore une quantité notable d'oxygène dissociable sous l'action du vide, on peut en déduire que la mort n'est pas due uniquement au mc^nque d'oxygène. C. R., 1908, 3° Semestre. (T. CXLVII, N» 2.) 20 l5o ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Du rôle de la fermentation de l'acide malique dans la vinification. Note de M. A. Roskvstiehl, présentée par M. Roux. (Extrait.) Dans deux Notes précédentes ('), j'ai montré que les levures ne sont pas seulement les facteurs de la fermentation alcoolique, mais qu'elles agissent sur un principe immédiat, substance anthophore, propre au raisin et caractéristique des cépages. Elles le transforment en produits parfumés, dont les propriétés organolcptiques ont une si grande influence sur les qualités et la valeur du vin. Dans le courant de mes opérations de vinification en grand, j'ai dû m'occuper d'une troisième réaction, non moins importante pour le résultat final, et dont nous ne sommes pas encore maîtres : c'est la fermentation de l'acide malique. Elle a été signalée par Moenlinger (-) en igoS, qui en donne l'équation CMI=0«=CO"--^C^H'0='. Ce dédoublement eu acide carbonique et en acide lactique est normal, et l'œuvre, d'après Alfred Koch (3), d'une bactérie que Seiffert (*) a étudiée de plus près et qu'il appelle Micrococcus malolaclicus. Avant Moenlinger, R. Ivuntz {^) a montré que l'acide lactique est un composant normal du vin et qu'il en constitue l'acide dominant. Le travail de Moenlinger a porté spécialement sur le dosage de l'acide malique du vin. sur sa disparition successive et son remplacement pai' l'acide lactique. C'est un travail exclusivement de laboratoire. Mes observations personnelles apportent à ce travail la confirmation par les opérations en grand et portent spécialement sur les métamor- phoses de l'acide malique dans les vins provenant de moûts stérilisés. Elles montrent le rôle qui revient à l'acide carbonique, dont l'acide malique est la source, dans 1 conservation et le vieillissement du vin ("). Dans les vins provenant de la fermentation de moûts stérilisés sous l'action de levur la ■e (•) Comptes rendus, t. CXLVl, p. 1224 et 1417. (-) Zeitschrifl f. Unlersuchung der Nahrunfçsmittel, 1901, p. 1121. (=') A'I.'V'' deutsc/ier Weinbau-Kongress, sept. 1900, p. 22. (*) Zeitschr. f. Landw. Versucliswesen in Ocsterreicli, 1901, p. 980, et igoS, p. 567. (5) Zeilsclir.f. Unlersucliung der I\alirungsmittcl. 1901, p. 673. («) Bulletin de la Société des Sciences, Agriculture et Arts de la Basse-Alsace, 1904, p- 210. SÉANCE DU l3 JUILLET 190K. 131 pure, l'acide nialiquese conserve, il ne se forme pas d'acide lacllque. Mais dès que les vins ont élé soumis aux opérations de cave, tels que l'ouillage et le soutirage, ils sont contaminés par les bactéries des eaux de vinification. Et aussitôt la fermentation de l'acide malique commence; le plus souvent elle est lente et insensible; quelquefois elle s'accentue de manière à troubler le vin; elle peut même devenir tumultueuse. On oliserve alors une diminution subite de l'acidité; le vin devient d'un goût fade, son bouquet de fermentation a disparu. Chimiquement, le phénomène est caractérisé par une diminution de la quantité d'acide malique et l'augmentation équivalente de la teneur en acide lactique. La conservation de l'acide malique doit, dans certains cas, être considérée comme un avantage. Le rapport des dégustateurs dit, en parlant des vins avec moûts sté- riles (') : « Ces vins avaient, il est vrai, une acidité prononcée, mais loin d'être nui- sible, cette acidité mordait la langue d'une façon agréable », et plus loin : « Les vins traités gardent un goût frais et sont pétillants à la dégustation, grâce à un dégage- ment fort appréciable d'acide carbonique ». Voici les données analytiques relatives à ces vins : Vin provenant de moùl stérilisé : Après 6 mois Vin fermentation. plus tard. témoin. Acide malique 7jo8 5,53 2,04 » lactique » 0,76 i ,64 » tartrique » IjSq ''^^ )) succinique » o,']^ 0,70 Acidité totale 9,70 8,93 5,77 On voit que la diminution d'acidité est due à la transformation partielle de l'acide malique bibasique en acide lactique monobasique. Le vin témoin, qui a fermenté avec les microorganismes naturellement déposés sur le raisin, a subi simultanément mais partiellement seulement la fermentation malolactique. Il lui reste un peu d'acide malique, qui, peu à peu, se dédoublera à son tour. Par sa présence il maintient dans le vin la dose d'acide carbonique nécessaire pour le défendre contre l'action oxydante de l'air et le vieillissement prématuré. Sous ce rapport, le vin témoin est plus près de sa déchéance finale que le vin fait avec moût stérilisé, qui renferme dans ces 5^,55 d'acide malique une source lente d'acide carbonique. La proportion d'acide malique appa- raît ainsi comme un facteur important pour le développement ultérieur. Sous ce rapport, les vins du pays situés le long- du Rhin sont favorisés. (') Lac. cit., 1907, p. 172 et suiv. l52 ACADÉMIE UES SCIENCES. L'acide nialiquc paraît être l'acide dominant, et Alfred Koch cite des vins qui ont perdu 8 pour louo d'acide, ce qui correspond à une quantité double d'acide malique. Pour de pareils vins, la rétrogradation rapide de l'acidité est avantageuse, tandis que pour les raisins du Midi où, d'après les analyses de M. Mestrezat (' ), la quantité d'acide malique est de o.^ à 3^ au litre de moût, quantité qui tombe dans le vin à ok,i5-iS,43. Ces faibles doses correspondent à une maturation plus parfaite du raisin dans les climats méridionaux; elles impliquent aussi un vieillissement plus rapide. Les vins vieux, d'après les analyses de Moenlinger, ne renferment plus d'acide malique. La fermentation malo-lacti({uo, qui s'établit même dans les vins préparés avec des moûts stérilisés après les premières manipulations de cave, prouve que la bactérie vient toujours de l'extérieur. Et cet ensemencement se fai- •sant i)ar iiasard nous empêche de régler cette fermentation. Il est essentiel que l'introduction de ces organismes n'ait lieu qu'en fort petite quantité, ce qui n'est réalisé que par l'extrême propreté observée dans les manipu- lations de cave. L'emploi raisonné de l'acide sulfureux et des moyens de clarification sont les moyens propres à ralentir la décomposition trop rapide de l'acide malique. La possibilité d'un ensemencement en masse, qui a pour conséquence la décomposition rapide de l'acide malique, dojit j'ai vu des exemples frappants, empêche de considérer comme un vin de tout repos un vin renfermant encore une certaine proportion d'acide malique. Elle montre la nécessité, pour bien conduire un vin à sa perfec- tion, de connaître la proportion d'acide malique qu'il renferme et de sur- veiller sa disparition successive. En envisageant l'ensemble des faits, on voit que le vin n'est pas le pro- duit de la seule fermentation du sucre contenu dans le jus de raisin. Deux autres principes immédiats subissent une transformation profonde : l'acide malique, ainsi que Moenlinger l'a signalé, et la substance anthophore, dont la présence dans le jus de raisin et le rôle dans la vinification sont démon- trés par le présent travail. Ces réactions sont l'œuvre de deux microorga- nismes, savoir : i" les levures, dont ces recherches donnent le moyen de régler l'action sur le jus de raisin; 2" les bactéries du type Micrococcus malolaclicus, de Seiffert, dont nous savons bien arrêter l'action par la pas- (') Communicalion laite au Congrès de Bordeaux, 8 juillet 1907. SÉANCE DU l3 JUILLET igoS. l53 teurisation, mais que nous ne savons ni mettre en œuvre, ni régler; si cette lacune dans nos connaissances était comblée, une des grandes diffi- cultés de la vinification serait vaincue. HISTOLOGIE. — Sur le rôle physiologique des granulations leucocytaires. Note de M. Kollmaw, présentée par M. Edmond Perrier. On semble à peu près d'accord pour considérer les granulations leucocy- taires comme des produits de ségrégation; l'opinion d'Arnold qui voudrait y voir des microsomes, faisant partie du réticulum protoplasmique, est évi- demment insoutenable. Mais nous n'avons guère de données précises con- cernant le rôle physiologique de ces formations. J'ai fait quelques expé- riences qui me semblent apporter un peu de lumière sur ce sujet obscur. Carcinus inœnns Penn. possède de fort beaux leucocytes bourrés de granulations amphopliiles avec affinités acidophiles assez marquées. Je suis parvenu à faire des numérations hématologiques assez précises et j'ai pu ainsi constater que le nombre absolu des leucocytes granulés varie, suivant les conditions physiologiques, dans d'assez grandes proportions. La principale de ces conditions paraît être l'état de nutrition de Tanimal. Si l'on sou- met, en effet, un crabe à un jeûne rigoureux, on constate que le nombre des leuco- cytes granulés diminue progressivement et régulièrement; de 5o pour loo au début, (au maximum), il peut tomber à 3 ou 4 pour loo au bout de 20 à 25 jours environ. Cette disparition des leucocytes granulés est le résultat d'un processus de dissolution des gianulations qui s'opère à l'intérieur même des leucocytes et dont on peut suivre aisément toutes \q^ phases. Les individus inanitiés étaient ensuite abondamment nourris. H se produisit alors une active multiplication des globules non granulés du sang. De plus le nombre des leucocytes granulés remonta dans une proportion certainement considérable, sans que je puisse, en raison des circonstances expérimentales, préciser dans quelle mesure exacte. On observe alors de nombreux stades de développement des granulations. Au moment de la mue, le nombre des granulés s'abaisse dans une proportion consi- dérable. Ces éléments commencent à se vider dans les derniers jours qui précédent l'exuviation et le processus se continue dans les jours qui suivent. De plus, environ 48 heures après le rejet du tégument, il se produit une multiplication très active des leucocytes non granulés. Ce double phénomène est sans doute susceptible d'une expli- cation assez simple. Gomme le montre l'observation, un crabe qui va muer cesse de prendre toute nourriture plusieurs jours avant le rejet de sa carapace et ne recom- mence à s'alimenter que quand ses téguments ont acquis une résistance suffisante. Il passe donc par une période de jeûne qui explique la disparition des granulations. D'autre part, un crabe qui sort de sa carapace augmente brusquement de volume, la quantité de sang n'ayant pas varié, tout se passe comme si Ton avait saigné l'animal. l54 ACADÉMIE DES SCIENCES. Oi-, on sail qu'une sai-née provoque une prolifération corapensalrice des globules du sang. Les granulations des leucocytes de Carcinus mœnas disparaissent donc quand Tanimal est privé de nourriture et se reforment quand on lui fournit une alimentation abondante. Ces expériences et ces observations semblent indiquer que les granulations leucocytaires peuvent être considérées comme constituées par une substance de réserve. La littérature contient quelques faits qui plaident dans le même sens. Blumentbal (') a été amené par l'expérience à considérer les éosinophiles des Vertébrés comme des cellules chargées de réserves. Stéphan(-) a constaté que les granulations éosinophiles du protoptère disparaissent pendant Thivernage, et qu'elles reparaissent ensuite dans les mêmes cellules. L'auteur conclut en disant que les leucocytes éosinophiles du protoptère se comportent comme des glandes mérocrines à sécrétion interne. Caullery et Mesnil (') ont vu les granulations acidophiles des Cirratuliens disparaître au fur et à mesure du développement des produits génitaux. Dans ce dernier cas, la nature de réserve des granulations parait être bien évidente. Lutin, GuiUicrmond et Mawas ont récemment (*) signalé l'analogie des granu- lations des Mastzellen avec les grains de volutine des levures. Or, ces derniers sont habituellement considérés comme des produits de réserve. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Découverte de plantes fossiles dans les terrains volcaniques de l'Aubrac. Note de M. Axt. Lauby, présentée par M. R. Zeiller. Jusqu'à ce jour, les géologues ont été fort embarrassés pour déterminer l'âge des éruptions volcaniques de l'Aubrac. Sur les conseils de M. Boule, qui vient d'en publier la Carte géologique, j'ai entrepris des recherches sur les gisemenls de plantes fossiles qui se trouvent presque toujours subordonnés aux produits de projection dans les régions volcaniques. (') ArchU\ di FisLoL, 1904. ('-) Comptes rendus de la Société biologique, 1907. (3) A lin. Univ. Lyon, 1898. (*) Comptes rendus de la Société biologique^ 1908. SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. l55 Ces recherches ont porté sur tout le district éruptif de FAubrac et ont duré 3 ans; j'ai trouvé et fouillé des gisements sur les versants Est et Ouest. I. Versant Est. -- Deux niveaux à plantes fossiles affleurent sur ce versant depuis Gouteille jusqu'au delà de Montfermier,près de Saint-Urcize; ils sont séparés par une épaisse coulée de basalte. Le niveau inférieur m'a été signalé par M. Boule; il est constitué par une cinérite argileuse, gris verdâtre, compacte, qui est bien développée sous le basalte de la cascade dite du Saut-de-Jujieu ; les espèces y sont rares, mais bien conservées. Le niveau supérieur, constitué par une cinérite argileuse jaunâtre, schis- toïde, s'intercale entre le basalte précédent et une deuxième coulée basal- tique que coupe la cascade dite de Panouval. Ces coulées appartiennent à la série des liasaltes dits inférieurs ([3i_„) de la Carte géologiîjue détaillée, laquelle est elle-même recouverte par la série des andésites augitiques et des basaltes supérieurs. 1° Satil-de-Jiijieu. — Parmi les espèces fournies par ce gisement, je citerai : des Diatomées, qu'on retrouve dans les gisements d'Andeiat, de Chambeuil, de Fraisse- Bas et de Moissac ; des Conifères, parmi lesquels des écailles de Cèdre semblables à celles de Panouval; puis : Acer trilobatum A. Ur., de l'Aquitanien de Manosque, Alnus Ke/ersteiniiVn^., bien semblable au type de Wetteravie; Dryophyllum De^val- graej Sap. et Mar., qui s'étend depuis le Crétacé jusqu'à l'Oligocène supérieur; Ficus tiliœfolia lleer, bien identique au type et très répandu dans le gisement de Menât; Zelkova Ungeri^\.\..,Celastrus elœaus Ung., Ulnuis BronniiUng. (feuilles et fruits), Carpinus grandis Heer, espèces très répandues depuis l'Oligocène jusqu'au Miocène supérieur. M. F. Meunier a bien voulu examiner des empreintes d'ailes de Formicidœ de ce gisement; il les rapporte au genre Caniponotus Mayr et les range dans l'Aquitanien. 2° Cascade de Panouval. — Les Diatomées de ce gisement se retrouvent en partie dans ceux des Egravats et de Djernaes (Suéde). Les Conifères sont représentés par des écailles très nombreuses et très bien conservées d'un Cèdre très voisin du Cedrus ailanlica Manetti et par le Glyplostrobus europœus Heer. On y trouve aussi : Fagus pristina Sap., tout à fait identique à celui de Manosqiie ; Ostrya atlantidis Ung., très répandu dans le gisement; il en est de même da Zelkova Ungeri Kll. et de Beiula prisca Ett. ; VAcer decipiens Heer, signalé dans le tripoli de Ceyssac, y est rare; des feuilles de Fagus sp., qu'on retrouve dans d'autres gisements miocènes du Massif central. II. Veksant Ouest. — L'intérêt de ces premières observations m'a incité à parcourir les vallées profondes qui sillonnent le versant ouest du Massif T,")6 ACADEMIE DES SCIENCES. del'Aubrac, afin de m'assurer si d'autres niveaux fossilifères confirmeraient ces résultats. J'ai découvert au mois d'octobre dernier, à Fontgrande, près de Marcastel (Aveyron), des argiles ligniteuses à spicules d'épongés d'eau douce ; deux fouilles faites à ce niveau, dont l'une de i2"\5o de profondeur sur '^"' de large, m'ont permis de mettre au jour une flore excessivement riche et variée. Le dépôt est constitué par des lits alternant de lignite (dont un de 3™ de puissance), d'argile et de cinérite grise; ces derniers renferment des scories . ponceuses rouges; la formation repose sur des schistes à séricite; elle est recouverte par des brèches, des cinérites argileuses de couleur brune, stériles, surmontées elles-mêmes par une table de basalte. Parmi les très nombreuses espèces recueillies, je signalerai d'abord : toute une série de Diatomées, dont les espèces se retrouvent dans divers gisements oligocènes ou mio- cènes du Massif central, de la Hongrie, de l'Allemagne, elc. Puis des Conifères en grand nombre; si je n"ai rencontré qu'une écaille pouvant être rapportée au Cèdre de Panouval, le Pinus LopaCini tlter, de la Siljérie orientale, s'y trouve; et il y a abondance de cônes dont les plus répandus ont quelques analogies avec le Larix sibirica Ledeb. Enfin des feuilles, des écailles, des cliàtons de Pinus pa- lœoslrobus Sap., du gypse d'Aix, qui ne va que jusqu'au Miocène et qui semble bien caractériser ce niveau; quelques Abies abscondila Sap., du gypse d'Aix, Podocarpus Pcyriacensls Sap., de l'Oligocène, et de rares Glyptostrobus europœus Heer. Parmi les Angiospertnes, une espèce très abonriante dans ce gisement est le Ptero- •carja americana Lesq., de iMiddle Park, qui s'étend de l'Eocène au Miocène ; je citerai ensuite, par ordre de IVéquence, Pt. denliculata Heer; Betula oxydonla Sap., de l'Aquitanien de Manosque, P>ois d'Asson, etc.; Salix gracilis Sap., des mêmes <^iie.- menls; Andromeda Saportana Heer, de l'Oligocène moyen de Rixlioefl; Populus Zaddachi Heer, de l'Aquitanien de Manosque. Oslrya hitmilis Sap., des gypses d'Aix; Vitis teiitonica A. Br., de l'Oligocène supérieur de Salzliausen; Dombeyopsis Decheni Weh., de l'Aquitanien d'Orsberg; fihus juglandoffene Sap., de VOligocène supérieur d'Armissan; Sapindus angustifolius Lesq., de l'Alaska, du Colorado, etc., espèce répartie de l'Eocène au Miocène; 5. salicifoliusBeer, d'OEningen; Neritinium longifolium Ung., du Miocène inférieur de Radoboj ; Ulmus Bronnii\]us,. ; Carpinus agrandis \] h g.; Populus tremulœfolia Saip.; Salix minuta Kr. ; Alnus nosli aluni Ung. ; Grewia crenala Heer; Platanus aceroides Gopj), qu'on trouve jusqu'au Miocène supérieur. J'ai été, en outre, assez heureux pour recueillir dans ce gisement quel(|ues empreintes d'un poisson, que M. Priem a très obligeamment étudiées et qu'il a rapportées au Piolebias Brongniarti Ag., espèce très fréquente à Menât. De l'examen de ces matériaux il résulte que le gisement de Fontgrande peut être considéré comme oligocène et semble d'âge aquilanien; les ciné- SÉANCE DU l3 JUILLET 190S. 137 rites du Saul-de-Jiijieu oui avec lui des espèces commuues et, bien que ce dernier gisement puisse appartenir au même horizon, il me paraît être un peu plus récent que celui de Fontgrande ; enfui le gisement de Panouval, intercalé entre les deux premières coulées basaltiques, est nnncène ; Tabon- dance dans ce dépôt de VOstrya allantidis Ung., du Miocène inférieur de Sagor, de Radoboj ; du Miocène moyen de Léoben ; celle de Betida prisca du Miocène d'Islande, sembleraient indiquer que l'éruption cinéritique a eu lieu au Miocène moyen. Il y avait donc sur remplacement actuel de l'Aubrac des bassins lacustres ou fluviatiles qui ont été comblés peu à peu par des éruptions successives de cendres, de scories, de brèclies et de coulées. Ce serait à l'époque miocène, probablement au Miocène moyen, que les premières éruptions basaltiques de l'Aubrac se seraient produites. Il est intéressant de noter que, dans le relevé géologique de celte région, M. Boule, sans connaître ces données paléophytologiques, a entrevu, à l'aide de l'examen straligraphique seulement, l'âge réel des premières érup- tions de ce district volcanique. A /) heures, lAcadémie se forme en Coiuité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. Itl I.LkTIN' ISIlil.KXiliAPIlIQlK. Givrages reçus dans la séance du 29 juin 1908. La Montagne Pelée après ses éruptions, arec observations sur les éruptions du Vésui'e en 79 et en 1906, par A. Lacroi.v, Membre de l'inslitut; Ouvrage pulilié par l'Académie des Sciences. Paris, Masson et C'°. 190S; i vol. in-^". Les reproductions artificielles de roches ei ilt- niinéraujc. par A. Michel Lêvv, Membre de l'Acadéniie des Sciences. (Ex.lr. de la Ltevue i^énérale des Sciences du i5 mai 1908.) Paris, Ainiand Colin, 1908; 1 f;i?c. in-S". (Homm.ige de l'auteur.) Les découvertes modernes en Physiijue, leur théorie et leur rôle dans l'hypotiièse de la constitution électrique de la matière, par 0. Manville. Pari-, A. Hermanii, 190S; 1 vol. in-8°. (Présenté par M. Viojle.) C. B., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVII, S- Z ) 21 l58 ACADÉMIE DES SCIENCES. Geologische Karte der Simplon-Griippe, j-^-^ni, von C. Scbmidt und H. Pkeiswerk, 1892-190.5, mit Verwertung der Aufnahmen von \. Stella, 1898-1906. {Beilràge zur geologischeii Karte der Scluveiz, l-if. XXVI, Spezialkarte n» 48.) Zurich, 1908; 1 feuille iii-plano. (Présentée, ainsi que les deux brocliures suivantes, par le prince Roland Bonaparte.) Erlàulerungen zur geologischen Karte der Sirnplon-Gruppe in 50WÔ, von G. SciiMior und H. Preiswerk (1892-1905), mit Verivertung der Aufnahmen von A. Stella (1S98-1906); mil zwei Prolillaleln (Il und III), Uebersichlskarte in -^j^, (IV) und fiiuf Tafeln (V-IX); Texl und Tafein Il-IX von C. Schmidt und H. Preiswerk. {Geologixche Karte der Scinveiz. 11° (j, mars 1908.) Zurich, Bern, A. Francke, 1908; I fasc. in-S". Die Géologie des Siniplongebirges und des Simplontunnels, von C. Schmidt. Bàle, Friedrich Heinliardl, 1908; 1 fasc. in-4°. Observatoire météorologique du Puy de Dôme. Sa fondation. Son inauguration. Le 25' anniversaire de sa fondation. Découverte du temple de Mercure à la cime du Puy de Dôme en 1872. Notice biographique, par E. Alllard. Clermond-Ferrand, typ. G. Mont-Louis, 1908; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Twelfth Report of the section for the observation of.lupiter. {Mem. of tlie British Astr. Assoc, t. XVI, partie 1.) Londres, a4 j"'n 1908; i fasc. in-8''. Le climat de la Grèce; i" Partie : Climat d'Athènes; 2= Partie : Climat de l'Atlique, par D. Eginitis. Athènes, Sakelarios, 1908; 2 vol. in-S". [En langue grecque.] (Hommage de l'auteur.) The f ails of Niagara, their évolution and varying relations to the Great Lakes; characteristics of the power, and the effects of its diversion, by Joseph-William WiNTHROP Spencer, 1905-1906. Ottawa, S.-E. Dawson, 1907; i vol. in-S". Geological Survey of Canada. General index to Reports 1885-1906, compiled by F.-J. Nicolas. Ottawa, Government Prinling Bureau, igo8; t vol. in-8°. Flora Ratnva. Figures et descriptions des plantes néerlandaises, commencées par feu Jan Kops, continuées par feu F.-W. Van Eeden et L. Vuycc; livraisons 3o3-3o6. Haarlem, Vincent Loosjes, 1906; 4 fasc. in-4°. Ueber die Physiologie des Flugs der Tiere, von D'' Walcher. (Exlr. des Jahres- hefte des Vereins filr vaterl. Naturkunde in Wurtt., 1908.) 1 fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Report of the Commissioner of Fisheries for the fiscal y ear 1906, and spécial papers. VV'ashington, Government Printing Office, s. d.; i vol. in-S". Oi;vRAGi:s REÇUS dans la séance du 6 JUILLET 1908. Zur Erinnerung an Henri Moissan, von D"' A. Gutbikr. Erlangen, Max. Mencke, 1908; I vol. in-S". (Hommage de l'auteur.) Lord Kelvin, obituary Notice. {Proceedings of the Royal Society, Série A, t. LXXXl, n» A, 543.) Londres, 1908; i fasc. in-8''. • SÉANCE DU l3 JUILLET 1908. iSq Les ori'naes, les méthodes el tes problèmes de la Géométrie irijinitésimale. par M. Gaston Darboux. (Conférence lue à Rome au palais Gorsini, le 7 avril 1908, devant le IV" Congrès des Malliémaliciens.) Paris, Gaulhier- Villars; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Mission scientifuiue au Dahomey, par Henry Hubert. Paris, Emile Larose, 1908; I vol. in-8°. (Présenté par M. Lacroix.) Expédition antarctique française {\^o'i'i()07>), commandée par le D-^ Chakcot : Géo- graphie physique: Glaciologie; Pétrographie, par Ernest Gourdom. Paris, Masson et C', 1908; I vol. in-^". (Présenté par M. Lacroix.) Sur une Table d'éléments donnant les facteurs premiers des nombres Jusqu'à cent millions, par Eknest Lebon. (Extr. du Bull, de la Soc. philomathique de Paris, 9« série, t. IX, n" -2; séance du 20 avril 1908.) Paris; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) Deskriptivni Géométrie promitiini parallelniho, nap'al J. Sobotka. Prague, 1906; I vol. in-8'>. Note on ihe éléments 0/ Jupiler's Galilean satellites, by Thaddeus Banacuiewicz. Saint-Pétersbourg, Imprimerie de l'Académie impériale des Sciences, 1908; 1 fasc. in-4''. (Hommage de l'auteur.) The Earlh as a heat-radiating planet, by J.-M. Schaeberle. (E\tr. de Science, n. s., t. XXVIl, 11° 688, 1908.) Ann Arbor; 1 fasc. in-8». Das Zodiakallicht, ein Versuch zur Lôsung der Zodiakallichtfrage, von Friedrich ScHMlu. Leipzig, W. Engelmaun, 1908; 1 fasc. 111-8°. Atli délia Societa italiana per il progresso délie Scienze ; prima riunione, Parma, seltembre 1907. Rome, 1908; 1 vol. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du i3 juillet 1908. Œuvres complètes de Christiaan Huygens, publiées par la Société hollandaise des Sciences; t. XI : Travaux mathématiques, i645-i65i. La Haye, Martinus Nijhoff, 1908; I vol. in-4° (Exemplaire offert par les Directeurs de la Société hollandaise des Sciences. ) Anecdota cartographica septentrionalia, ediderunt Anthon Bjornbo et Carl-S. Petersen. Hauniae, sumptibus Socieiatis Regise Scientiarum Danicœ, MGMVIII. i fasc. in-f°. (Présenté par M. Darboux.) La prophylaxie de la maladie du sommeil, par MM. Layeran et Kermoruant. (Extr. du fUill. de la Soc. de Pathologie exotique, t. I, n» 6, 1908.) Paris, Masson et C'^; I fasc. in-8°. (Hommage des auteurs.) Anntomie et patliologie des séro-appendices, parR. Robinson. Paris, Alfred Leclerc, 1908; I fasc. in-S°. (Hommage de l'auteur.) Contribution à l'étude de l'assimilation du phosphore et de la chaux pendant la vie embryonnaire du poussin, par E. Carpiaux. Bruxelles, Hayez, 1908; 1 fasc. in-S". Notice sur les travaux scientifiques de M. Léon Brunel. Paris, Gaulhier-Villars, 1908 ; 1 fasc. in-S". iGo ACADEMIE DES SCIENCES. Départemenl de IpAire. Rapports du Conseil déparlemental d' hv giène publique et de salubrité et des Commissions sanitaires, année 1907. Evreux. Ch. Hérissey, igoS^ I fasc. iii-8°. Annales de l'Institut agronomique (École supérieure d'Agriculture); 2' série, l. VIII. fasc. 1. Paris, J.-B. Baillière el fils, 1908; i vol. in-8". Annales de la Faculté des Sciences de Marseille, l. XVI, avec deux suppléments. Marseille, P. Piual, 1908; 1 vol. \n-[\°. Archives de Médecine et de Pharmacie militaires; t. LI. Paris, les fils Rozier, 1908; I vol. 111-8°. ERRATA. (Séance du G juillet 1908.) Note de MM. Léo Vignon el Évieur. Chaleur de neutralisation de Facide pi crique par diverses bases aromatiques en milieu benzénique : Page 68, ligne 3o, a» lieu de Poids moléculaire 332,4 182 367 lisez Poids moléculaire 333,4 ^67 182 Page 68, ligne 33, lisez -i- pliényihydrazine ( C'' H\ MI. NH' ). On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. spuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux les l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel art du i" Janvier. Pru: de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : n Ferran frères. Chaix. jr ', Jourdan, ' RuIT. ens Courtin-Hecquel. ^ Germaia et GrassÎQ. ( Siraiideau. Jérôme. Marion. Ferel. ers ■ . onne inçoii ieaux i Laurens. ' Muller (G.) rge% Renaud. , Derrien. ' F. Robert. i Le Borgne. 1 Uzel frères. n Jouan. mbéry Darde! et Bouvier. Henry. Marguerie. Delaunay. Bouy. Greffier. •■bourg mont- Ferr . Ratel. Rey. !Lau Deg verjat. ez. noble |Drevet. I Gratier et C". Rochelle Foucher. Havre Bourdignon. Dombre. Tallandier. Giard. Lorient. Lyon. chez Messieurs : ( Baumal. i M-' Texier. Cumia et Masson. I Georg. Phily. Maloine. Vilte. Marseille Montpellier j Moulins Nancy. Nantes . Nice Nîmes . . . Orléans . Poitiers. Rennes . . . . Rochefort . Rouen S'-Étienne . Toulon Toulouse . Tours . Valenciennes .... Ruât. Valat. Goulet et fils. .Martial Place. Buvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Dugas. Veloppé. Barma. Appy Debroas-Duplan. Loddé. Blanchier. Lévrier. Plihon et Hommals, Girard (M»"). Langlois. Leslringant. Chevalier. Figard. Allé. Gimet. Privât. Boisselier. Péricat. Bousrez. Giard. Lemaltre. On souscrit à l'étranger. Amsterdam . Bucarest . chez Messieurs : Feikema Caarel- sen et G'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. ! Asber et G". ] Friedlander et tils. ^^'l'" Kuhl. ( Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLamerlin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et G''. , Sotchek et G". ( Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C°. Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenliague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. 1 Eggimann. Genève ) Georg. ( Burckhardt. La Haye Belinfante frères. iPayol et G'*. Rouge. Sack. / Barth. I Brockhaus. Leipzig ( Lorentz. J Twietmeyer. ' Voss. \ Desoer. ^'«'ë'« I Gnusé. Chez Messieurs : l Dulau. Londres ) Hachette et C^' ' Nutt. Luxembourg .... V. Buck. Y Ruiz et C". Romo. Dossat. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri diGius. Pellerano. Madrid. Milan . Naples ' Dyrsea et PfeifTeT. New- Vork I Stechert. ' Lemcke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'*. Palerme Reber. Porto Magalhaes et Moniz. Prague Rivnac. Rio- Janeiro Garnier. ! Bocca frères. Loesclieret C-. Rotterdam Kramors et fils. Stockholm Nordiska Bogbandel Zinserling. S'-Pétersbourg . . ^^y^^ff Turin . Bocca frères. Brero . Rinck. Rosenberget Sellier Varsovie Gehethoer et Wolff. Vérone Drucker. ( Fricb '''««"«' I Gerold et O". Zurich Rascher. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4'' ; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i%i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — (["Janvier (866 à 3i Décembre 1S80.) Volume in-4°: 18S9. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — d" Janvier 1881 à 3i Décembre 1895.) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : )me I. — Mémoire surquelques points de la Physiologie des .\lgues,par MM. A. DERBEset.V.-J.-J.SoLiER. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent Comètes, par M. Hanskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique cfans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des iéres grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 02 planches; i856 25 Ir. )me 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedkn. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences r le concours de i85.5, et puis remise pour celui de i85(i, savoir : «Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains dimentaires, suivant l'ordre deleur superposition. —Discuter la question .le leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la iture des rapports qui existent entre l'état actuel du règneorganiqueetsesiiljts antérieurs», par .M. le Professeur Bronn. Iq-J", avec 7 planches; i85i. '= '" A la même Librairie les Mémoires de l' Aoadécnie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académia dM Sciences. 25 fr. N° 2. TAULE DES AirnCLKS (Sea.. ce du 15 Juillet 1908. MEMOiUES ET C031MUMCAriOi\S t)RS MKMURKS ET DKS CORUESTONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. DouviLLÉ. — Notice sur Alphonse Pérou (Correspondant de l'Académie), décédé le 2 juillet K|oS à Auxerre 98 M. J. BoussiNiiSQ. — .Snr une liypoiliése qui pourrait, dans renseignement de l'As- tronomie, dispenser de considérer les tlia- mètres apparents du Soleil pour obtenir les variations de son rayon vecteur 96 M. A. Lacroix. — Sur la lave de la récente éruption de l'Etna M. A. Laveran. — Sur une héinogrégarine de la Couleuvre argus MM. Paul Sabatikr et A. Mailhe. — Action des oxydes métalliques sur les. alcools primaires (cas des oxydes irréductibles). M. Laveran fait hommage à l'Académie d'un « Rapport sur la prophylaxie de la TiKilailic du sojnmcil » Pages. 99 io3 106 coKiii:si»oi\i)A.\(ji:. M. le SECnÉTAiRE rEiiPÉTUEL signale divers Ouvrages publiés par la Société hollan- daise des Sciences, par MM. Axel-Anthon Bjornbo et Carl-S. Petersen, par M. /?. Robinson Les HERITIERS DE M. MaRTIN rRllUWA.NGER demandent l'ouverture d'un pli cacheté contenant la descriijlion sommaire d'un aviateur à hélices M. Cirera. — L'éclipsc partielle de Soleil du 28 juin 1908 observée à l'Observa- toire de l'Ebre ( Espagne) M. Robert Jonxkreere. — L'éclipsé de Soleil du 28 juin 1908 observée à l'Ob- servatoii'C de Strasbourg M. F. CoURTY. — Observation de l'éclipsc partielle de Soleil du 28 juin 1908 à l'Ob- servatoire de Bordeaux AL P. PuiSEUX. — Sur l'hisloire du relief lunaire. M. Edmond Maillet. — Sur certains sys- tèmes d'équations différentielles M. Arnaud Denjoy. — Sur les pioduits canoniques de genre inilni M. .)e.\n Becquerel. — Sur les électrons positifs M. Branly. — Remarques i> propos de la Note de M. Tissot « Sur l'emploi de dé- tecteurs sensibles d'oscillations électri- ques basés sur les phénoiiiénes thermo- électriques » M. L.-J. Simon. — Sur le mécanisme de synthèse des cycles azotés, .\ctiori du pyruvate d'éthyle sur la paratoluidine.. . 116 iiS i^'l M. Amand Valeur. — Sur la spartéine. f*assage de l'isosparléine à l'a-méthylspar- téine M. L. Arzalier. — Recherches sur quelques sulfates acides de potassium iM. Jacques Duclaux. — Pression osmo- tique et mouvement brownien MM. Paul Dutoit et Marcel LIuboux. — .\nalyse physico-chimique des vins M. .V. Tiso,N. — Le nucelle sligmatifère et la pollinisation chez le Saxe-Gothea cons- piciia M^L A. Maige et G. Nicolas. — Influence de la concentration des solutions de quelques sucres sur la respiration .M. Lucien Daniel. — Sur la grelTe de quelques variétés de Haricots MM. EuG. Charabot et G. Laloue. — Le mécanisme du parlage des produits odo- rants chez la plante.. M. l'.-NL Albahary. — Étude chimique de la maturation du Lycopersiciiin esculen- lurn (Tomate) M. Gr. Slavu. — Influence du nitrite d'amyle sur les globules rouges du sang .M. A. BosENsTiEiiL. — Du rôle de la fer- meulation de l'acide malique dans la vi- nilicalinn M. KuLL.MANX. — Sur le rùle physiologique des granulations leucocytaires .M. Ant. Lauey. — Découverte de plantes fossiles dans les ter-rains volcaniques de l'Aubrac 129 i3i .3', 1 3() i:,2 i48 i53 134 Bulletin bibliograthique Errata iGo PARIS. — 1 M PMIM KH li; C. m; m I II! - \ I l.l. \ i;S yuai des Grands-Augu-liiis, io. /.(.' Ijt'runt : G AUrUIIiB-VlLLAR^ ^"^^ 1908 DEUXIEME SEMKSÏRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIKES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. rOME CXLVII. N^ 3 (20 Juillet 1908 ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Auguslins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 28 juin 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*^ — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétrangerdeFAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes | qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remisa temps. le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi (jui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivaDts. ÂUG • ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 JUILLET 1908. PRÉSIDKNCK DE M. BOUCHARD MÉMOIRKS ET COMMIJIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MINÉRALOClE. — Sur les minéraux des fumerolles de la récente éruption de l'Etna et sur l' existence de l'acide borique dans les fumerolles actuelles du Vésuve. \otc de M. A. Laciîoix. L'une des particularités de la récente éruption de l'Etna a consisté dans la faible intensité des phénomènes de fumerolles. Les dégagements gazeux importants n'ont duré que pou de jours le long de la fente éruptive et les quelques vapeurs qui s'élevaienl de la coulée au lendemain de son arrêt étaient localisées en des points très limil('s, que j'ai trouvés encore actifs, lors de uion arrivée dans le Val de! Bove. ( ^ette pauvreté en fumerolles ré- sulte non seulement de la brièveté des phéuomènes explosifs et oH'usifs (' ), mais encore de ce fait que le magma, naturellement pauvre en produits vo- latils, s'est écoulé rapidement sur une pente fort raide, pour s'étaler ensuite en couche de médiocre épaisseur sur une surface peu accidentée, circon- stances qui ont entraîné son rapide refroidissement. L'absence de pluie ayant permis la conservation sur place de toutes les sublimations de sels solubles formées depuis le début des phénomènes, il m'a paru intéressant de recher- cher si, dans une éruption de ce genre, la réduction de l'inq^ortance des fumerolles entraînait quelque particularité spéciale dans leur distribution (') Il semtile résulter des observations de Silvesiii que l'éruptiou de i883, compa- rable par sa brièveté à celte qui m'occupe ici, a été, elle aussi, très pauvre en fume- rolles. C. R., it)o8, )" Semestre, (r. CXLVIl, 1\° 3.) 22 l62 ACADÉMIE DES SCIENCES. el dans lour nature. Il n'en est rien. Tous les types habituels ont été repré- sentés, avec cette réserve cependant que je n'ai trouvé aucun sel de cuivre dans les fumerolles les plus chaudes ( ' ). Fumerolles à chlorures alcalins. — C'est seulement sur les bords de la fente efiusive que j'ai rencontré en petite quantité des dépôts cristallisés (-) attrihuables aux fumerolles ne s'élevant cjue de la lave incandescente; ils consistent en cubes cristallitiques (groupés suivant un axe ternaire) de chlorure de sodium, avec un peu de chlorure de potassium et traces de carbonates et de sulfates. Bien qu'en ce point la température de la lave consolidée fût encore de quelques centaines de degrés au moment de mes observations, il ne s'y pro- duisait plus ni sublimation ni dégagement gazeux appréciables; c'est là un exemple typique d'une fumerolle refroidie sans avoir évolué. Fumerolles chlorhydriques. — La fissure effusive ne présentait pas d'autres fumerolles que celles qui viennent d'être signalées. Par contre, des fume- rolles chlorhydriques étaient nombreuses aux alentours des bouches explosives, qui jalonnent la fissure entre les deux Serra Giannicola. Elles ne dégageaient qu'une très faible quantité d'un mélange suflbcant de vapeur d'eau et d'acide chlorhydrique; la température la plus élevée était voisine de celle de la fusion du zinc (4 12° C). Leur orifice était recouvert d'abon- dantes sublimations d'une couleur rouge orangé; l'examen de celles-ci m'a permis de déterminer sous quelle forme minéralogique le chlorure de fer se trouve à l'Etna. Il y existe à l'état de chlorure double ammoniacal (Fe Cf, 2 AzH' Cl, H^O) de krémersile, minéral qui n'avait été jusqu'ici observé qu'au Vésuve : il se trouve en cristaux ou en croûtes cristallines, seul ou associé à un peu de salmiac. Les cristaux, peu distincts, sont orlhorhombiques; ils possèdent les formes, la couleur, l'absence de pléochroïsme, la forte biréfringence de Fèrythrosidérite. 11 est donc possible de vérifier, par l'observation directe du minéial naturel, l'inexactitude de son attribution au système cubique et de coutirmer ainsi les constatations faites sur le produit artificiel, qui est iso- morphe de fèrythrosidérite, le sel potassique correspondant; quelques échanlillons renferment d'ailleurs une petite quantité de potassium. (') Ceux-ci ne paraissent se produire que dans les fumerolles avant quelque durée. (■■') Sur quelques points de la coulée s'observaient cependant des enduits blancs pulvérulents, constitués par un méhinge de chlorures el de sulfates alcalins; mais je n"ai pu en recueillir en ([uaiilité suffisante pour en faire une élude complète. SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. l63 Au voisinage de ces fumerolles, il en existait d'autres, moins cluuides, ne foiiinissani (jue du salmiac et du soufre, généralement fondu; elles repré- sentent le passage normal d'une fumerolle chlorhydrique au type sulf- iiydrique. Fumerolles à chlorure d'ammonium seul. — La température des fumerolles rencontrées sur la coulée ne dépassait pas 200" C. et était généralement voisine de 100°. Elles étaient complètement dépourvues de soufre, mais donnaient d'assez abondantes sublimations de chlorure d'aminoiiuim en cristaux petits, mais nets \câ (211) et rarement p (ooi)|, incolores ou jau- nâtres. Presque toutes dégageaient un peu d'eau, à réaction alcaline, dont la condensation a permis de mettre en évidence une petite quantité de carl)0- nate d'ammonium, corps déjà constaté par Fouqué et Silvestri sur la lave de l'éruption de i86j. J'ai observé en outre, au bas de la coulée nord de la Serra Giannicola grande, et presque en contact avec les fumerolles précédentes, un point où les vapeurs étaient légèrement acides (température un peu inférieure à celle de la fusion de l'étain) et où, çà et là, quelques cristaux de krémersite tein- taient d'orangé des croûtes peu cristallines de salmiac. La dissolution d'une dizaine de grammes de salmiac m'a permis dy mettre en évidence une quantité notable de/luor, y existant proijablement sous forme de fluosilicate alcalin; c'est la première fois que ce corps est constaté dans les fumerolles de l'Etna. L'origine profonde du chlorure d'ammonium de toutes ces fumerolles est incontestable. L'absence complète de végétation dans la région où s'est pro- duite l'éruption élimine complètement l'hypothèse d'une origine superfi- cielle, qui est vraisemblable pour une partie des sels ammoniacaux des érup- tions dans lesquelles (i8G5) la lave s'est épanchée dans la région boisée du volcan. Cette origine profonde est confirmée encore par l'existence de ce même sel dans les cendres des explosions vulcaniennes (') du cratère (■J.O mai). Fumerolles du Vésuve. — .l'ai profité de mon voyage en Sicile pour étudier au retour les modilications de tout genre que le Vésuve a subies depuis l'éruption de 1906. Le liane nord-est du cône terminal renferme toujours un champ de fumerolles assez actives, s'étendant depuis sa base jus- (') Une faute d'impression s'est glissée dans ma Note précédente (p. 102) : la teneur en -els solubles (gypse dominant) de ceUe cendre n'est pa> de o, lO, mai- de 10 pour 100; l'analyse que j'ai donnée a été laite sur la cendre debarras-ée de ses produits solubles. l64 ACADÉMIE DES SCIENCES qu'aux bords mêmes du cratère, qui conliiiuenl à s'ébouler dans la cavité béante. Ces fumerolles jalonnent une petite coulée, datant de içjo'i, qui est encore cachée sous les matériaux solides rojetés par les grandes explo- sions de ce même paroxysme; les divers types à chlorures alcalins, à acide chlorhydrique abondant et à hydrogène sulfuré s'y observent sans disposi- tion régulière. Parmi les premières, il en est qui ne présentent à leur émergence que des cristaux de chlorures de sodium et de potassium, tandis que d'autres four- nissent de la cotuniiite (PbCl-) et que d'autres enfin, souvent bonlées d'enduits de chlorures alcalins, teintées de vert par du chloiure de cuivre, sont caractérisées par de délicates lamelles de ténorite (CuO). Une fumerolle en voie de refroidissement, voisine des bords mêmes du cratère, m'a fourni la matière d'une observation intéressante. Les fumerolles chlorhydriques voisines étaient riches en cristaux et en croûtes d'érylhrosi- dérite, mélangée à un peu de chlorures alcalins. Les lapilli scoriacés que recouvrent ces minéraux étaient à peine attaqués ; mais, à o", 5o au-dessus de l'une de ces fumerolles, en un point où le sol n'avait plus qu'une température d'une centaine de degrés, la roche était profondément altérée et transformée en opale blanche, imprégnée de chlorures solubles à réaction acide, indis- tincts au point de vue minéralogique. Dans cette gangue, j'ai trouvé en petite quantité un minéral, la sassolile, qui semble extrêmement rare au \ ésuve. Dans son Catalogue en eil'et, A. Scacchi signale que l'acide borique n'a été rencontré qu'une seule fois dans le cratère, en 1817, par Monticelli et Covelli ; je n'ai pas connaissance d'observations ultérieures sur ce sujet. La sassolite constitue des amas de petites lames blanches; celles-ci, grâce à leur minceur, à leur légèreté et à leur éclat plus nacré, se distinguent facilement au pn'mier abord du gypse lamelleux (qui abonde au voisinage dans des lapilli altérés). La forme hexagonale, les propriétés optiques (bissectrice aigué négative, presque normale aux lames : 2E = 8° à ()") et les piopriétés chimiques sont celles de l'acide borique normal. Ce mode de gisement montre que le minéral s'est produit dans un type de fumerolles acides, moins chaudes que celles fournissant l'érythrosi- dérile. Cette opinion peut s'appuyer sur les conditions dans lesquidles la même substance se formait à ^ ulcano, avant l'éruption de 1888-11^89, qui en a fait disparai Ire le gisement. Elle ne se rencontrait alors qu'en petite quan- tité dans les fumerolles à -.loo" ('.., mais était surtout abondante dans celles à 100", qui déposaient du soufre. L'existence d'un conqjosé boié dans les fuu)erolles du Vésuve, rappro- SÉANCE DU 20 JUILLET t()o8. lG5 clice de celle du fluor, qui y a élé maintes fois constatée, a un i^rand inté- rêt ttiéorique. Les explosions paroxysmales de 1822, de 1872 et de i<)o6 ont en effet permis de constater que, dans la masse même du cône et par suite à une faible distance de la surface, les tufs volcaniques subissent d'in- tenses modifications métamorphi(|ues (' ), dues à des actions pneumaloly- tiques et comparables à celles qui accom[)aj;nent si souvent la mise (M1 place des mafjmas inlrusifs. Pour la démonstration de la continuité de ces phéno- mènes mélamorpliiques presque superficiels et de ceux produits en profon- fleur, il est impoitaiit de constater à la bouclie même du volcan la présence de deux des minéralisatcurs, dont le rôle paraît avoir élé des plus éner- gi(jues au voisinage des roches granitiques en voie de consolidation. CHIMIE MINÉRALE. — Sur tes hydrates de stronliane et de baryte. Note de M. de Fokcrand. J'ai indiqué récemment comment s'efleclue la déshydratation progressive • de la lithine par l'action de la chaleur, avec formation d'hydrates condensés. Pour étudier de la même manière la déshydratation de la strontiane et de la baryte hydratées, j'ai pris comme point de départ les combinaisons connues S.O + gH^O et BaO + cjH-O. La composition de ces deux hydrates, qui a donné lieu à quelques dis- cussions, est bien celle représentée par ces formules lorsqu'on a soin d'éviter la formation de carbonate et d'éliminer un peu d'eau mère interposée. 1. Strontiane. — Dans le vide sec, à -h 10" environ, rhyie^ par les blocs mélamorphiques de l'éruplion de 1906 est mis en évidence par hi présence de ce corps daii-. leur ain- pliiliole el dans leui- biotite iiéogène-. Il n'esl p,i^ impossible ([uOn leucontie toi ou lard la tourmaline dans de semblables coiulilions. l6(3 ACADÉMIE Ui:S SCIKNCES. 11 y a donc ccrlaiiiement un hydrate à -iM-O (bien que son existence ail été mise en dente); mais il possède déjà à -t- 5o" et même à + lo" une ten- sion d'efflorescence qui permet d'arriver lenleinent au nionoliydrate, de sorte que son existence n'est prouvée (]ue par un lalenlissenient de la déshy- dralalion, et non par une limite à poids conslant. Enfin, si l'on chaulVe immédiatement à 9 )" 1 hydrate à gH-O dans le cou- rant d'hydrogène, on obtient en 1 heures le inonohydrate. Ce dernier composé résiste ensuite ius(|u'à plus de 5oo°, après avoir fondu, sans se déshydrater, à 375°. (Je n'est qu'à Vio", dans le couraut d'hvbogène, qu'il cètle de l'eau. Après 7 ou 8 heures, on aboutit à une nouvelle limite qui eoirespond à un oxyde />re5^«e anhydre. Sa composition varie un peu suivant la vitesse du cou- rant d'hydrogène et est comprise entre SrO + o,22H-0etSi() -i-o,o()H-(). La moyenne serait SrO -l- o,i4H-0. Il est probable qu'il se forme des mélanges de divers hydrates condensés, ayant des tensions de dissociation assez voisines, et que plusieurs auteurs ont considérés comme SrO anhydre. En réalité il est impossible de dépasser SrO + o,o(3HM3, à 54o°el même* à -00". Pour revoir la strontiane rigoureusement anhydre, il faut élever la température à Hto" et prolonger l'expérience pendant plusieurs heures. L'oxyde anhydre est une masse blanche volumineuse, amorphe. IL Baryte. — Les phénomènes sont, au début du moins, assez ana- logues. Dans le vide sec à froid, on obtient, au bout de 10 jours, le bihy- diate BaO, 2l:P0, mais cette fois c'est une limite véritable; son poids ne varie plus lorsqu'on prolonge l'expérience pendant plusieurs semaines. Le même bihydrate s'obtient encore à -f- 45" dans 'e courant d'hydro- o-ène. Il faut environ i5 heures pour obtenir un poids constant et la conï- position est alors BaO + 2H-O. A qo^-qS", dans le courantd'hydrogène, en parlant soit du bihydrate, soit de BaO,9H-0, on prépare en (pielqnes heures le monohydrate BaO,H-0, dont le poids reste ensuite constant. Çç monohydrate fond à 325", mais sans changer de composition. On peut ensuite le chauffer jusqu'à plus de 600" sans qu'il se modifie. Ce n'est qu'à 660° qu'une nouvelle élimination d'eau se produit, très lente d'ailleurs, mais il faudrait plusieurs journées pour préparer l'oxyde anhydre qu'on obtient en 2 ou 3 heures si l'on porte la température à 780°. Dans le cas de la baryte, il ne semble pas se produire de composés inter- SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. 167 inrdiaii-ps enlro le monoliydrale et l'oxyde anliydfe. Il n'y a pas d'arrêt dans la désliydralation. III. Déterminai ions Ciilorimétriques. - La dissolution directe de ces composés dans l'eau étant trop lente, j'ai dû les dissoudre dans l'acide chloihydrique étendu, en tenant compte des chaleurs de neutralisation. .l'ai trouvé ainsi, pour la chaleur de dissolution dans l'eau, à + i5° (SrO dans 20' et BaO dans 12') : Cal • Cal SrO + gH-^O — i4,27(') BaO + gH^O -i4,5o(») SrO-H2H20 -H 5,26 BaO-i-2H»0 4- 7,06 SrO+H-O -i-io,33(') BaO-l-H^O +ii,4o(^) SrO-t-o.i^HM).. +26,10 SrO +29,760 BaO +35,64 D'où l'on déduit, \)onv une molécule d'eau liquide fixée : Cal Sr O+jH^O V Si o + ii-o Si ■0 + 0,14 \v- ■0 Si ■0 Bi J0 + 2HMJ Bi îO+Hn3 Bi lO sur Si< > + 2 ll'U priiir (Iniiner ; Sr<)+9H-0 + 2,79 SrU + 2H-0 + 5,06 SrO + H'^O +18,34 SrO + o,i4H20.. +26,14 BaO+9lP0 + 3,08 BaO+ 2H'0 + 4,34 T) BaO + H"0 +24,24 IV. Discussion. — Ces résultats explitpient d'abord un fait qui surprend à première vue : c'est que le passage de SrO+ H-0 à SrO (bien qu'il cor- responde seulement à 29, 76 — 10,. '33, soit 19^"', 43) est en réalité plus difficile que lepassagede BaO + H-0 à BaO, lequel donne 2'|*^*',2'|. Cette anomalie est due à ce que, pour la baryte, le phénomène a lieu sans inter- médiaire, tandis que la strontiane fournit d'abord plus facilement un ou plusieurs hydrates (voisins de SrO -I- o, i/| H-0), dont la déshydratation complète exige ensuite une température plus élevée. \a\ composition de ces hydrates intermédiaires montre d'ailleurs que ce sont des hydrates condensés. Par suite il est très probable (jue la strontiane anhydre n'est pas SrO, mais (SrO)-', et par analogie on doit admettre aussi que la baryte est (BaO/', c'est-à-dire un polymère de BaO. (') Berthelol avait trouvé : — i4,6o et + 10, 10; Thomsen : — i4i64 et + 1 1 ,64- (2) Berthelol avait trouvé : — i4,io et + 10, 3o; Thomsen : — i5,2i et + 12,26. (■•') Ce iiDinljie doit être substitué, après correction, à celui que j'ai publié anté- rieurement : +3o''=',8o (Comptes rendus, l. CXi^VI, 1908, p. 217). iThS académie des sciences. Bien plus, ces mêmes données montrent que la condensation commence déjà à des températures relativement basses et s'effectue progressivement pour les deux bases. Ainsi les nombres 2,-9 et '^,m8, très voisins d'ailleurs, ne sont pas normaux, en ce sens qu'ils indiquent que les deux hydrates à qH^O devraient se dissocier respectivement à h- r '[■/' et -+- i52" C. Or il est cer- tain que la température de dissociation réelle est beaucoup plus basse, environ + 102" et + 107" d'après les expériences de M. Lescœur ('). L'écart, de \o" à f\^°^ ne peut s'expliquer que par une condensation endo- thermique de la molécule, lorsque ces hydrates à 9H-O se changent en hydrates à a H-0. Pour le passage suivant, de 2a i H-O, le même raisonnement conduit à la même conclusion : nouvelle condensation endothermique dans les deux cas. En réalité, les hydrates que nous appelons «or/nai^-r, parce que leurs plus simples formules peuvent s'écrire M (OH)*, sont des polymères produits avec absorption de chaleur aux dépens des hydrates à 2 H-0 déjà polymérisés. Et il est probable que les mêmes phénomènes se poursuivent encore pour aboutir à SrO ou BaO, avec ou sans formation d'hydrates extra- ordinaires, de sorte que ces oxydes seraient (SrO)" et (BaO)"', bien que la discussion devienne plus difficile dans ce cas, les calculs étant de moins en moins certains à ces températures élevées. Il est certain d'ailleurs que, lorsque l'hydrate de chaux ordinaire CaO + H-'O se transforme en CaO, des phénomènes analogues se pro- duisent. L^ température de dissociation de cet hydrate, calculée d'après sa chaleur de formation (4- \^^^\i), serait en effet de -f- 552" C, tandis que l'expérience directe a donné à M. Le Chatelier + 45o° environ, soit un écarl de luu" à peu près, qui correspond à une condensation endothermique de 3^^"' pour CaO. La manière dont se comportent tous ces oxydes anhvdres en présence du gaz carbonique (carbonates basiques de Raoult) confirme d'ailleurs ces conclusions. Je compte y revenir prochainement. Plus généralement ces faits rappellent la condensation des hydrates de Zn O, de Si O-, de AP 0% les résultats obtenus par MM. W\ rouboif et Verneuil avec les oxydes des métaux rares, etc. (') Ann. dt' Cliiin. el de Phys., 6« série, l. XIX, 1890, p. 65. SÉANCE DU 20 JUILLET I908. 1G9 Ainsi que le disait dès 1879 M. Henry, la plupart des oxydes métal- liques que nous connaissons sont des oxydes condensés. Il y a lieu de croire, pour les oxydes des métaux polyvalents au moins, que ces condensations progressives, avec déshydratation partielle, se pro- duisent par un mécanisme analogue à celui de la formation dos anhydrides et des éthers, ou bien des hydrates de carbone de la Chimie organique. M. H. Le CiiATEi.iKR fait hommage à FAcadémie de l'Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre : Leçons sur le carbone, la combustion, les lois chimiques, professées à la Faculté des Sciences de Pans. PRESENTAT IONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devra être présentée à M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie pour la Chaire de Chimie générale dans ses rapports avec l'Industrie, vacante au Conservatoire national des Arts et Métiers par la démission de M. Jungfleisch. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de pre- mière ligne, le nombre des votants étant 27, M. Job obtient 2j suffrages. Il y a 2 bulletins blancs. Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du candidat de seconde ligne, le nombre des votants étant 26, M. Brunel obtient 2j suffrages. Il y a I bulletin bianc. En conséquence, la liste présentée à M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie comprendra : En première ligne M . Job En seconde ligne M. Brunel C. R., 1908, 3- Semestre. (T. CXLVil, N» 3.) ^3 l'jo ACADEMIE DES SCIENCES. CORIIESPONDANCE. M. le Rectfuu dk l'Université de Bekxe invite l'Académie à se faire reprcscnlcr à rinauguration du monument éri^é en Flionneur cVAlber/ de llaller et aux fêtes destinées à commémorer le deux-centième anniver- saire de la naissance du célèbre physiologiste. M. le Se<:rétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant : Traité de V aliment alion et de la nutrition à l'état normal et pathologique, par le D'' E. Mauhfx. (Présenté par M. Bouchard.) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Remarques sur la Note de M. Lebedevv : La dispersion apparente de la lumière dans l'espace interstellaire. Note (') de M. G. -A. TiKiioFF, présentée par M. Deslandres. La Note de M. Lebedew sur la dispersion apparente dans l'espace cos- mique est toute récente (Comptes rendus, t. CXLVI, i5 juin iqoH, p. ii^\)\ elle peut être ramenée aux quatre points suivants : 1° Si l'on explique les observations de M. Nordiuann et les miennes par la dispersion coswiique, on la trouve comparable à la dispersion de l'air atmosphérique à 7""" de pression et à o" C. ; 2" L'explication par la dispersion n'est pas admissible, parce qu'elle est contraire aux théories régnantes; 3" Il est possible de donner une autre explication basée sur les propriétés physiques des étoiles variables ; 4" La méthode de l'observation des minima dans les rayons difl'érenls ne peut pas servir à la recherche de la dispersion. (') Présentée dans la séance du i3 juillet 1908. SÉANCE DU 20 JUILLET igo8. 17I Pour estimer la valeur de ces objections ('), je suis conduit à présenlei' les résultats que je viens d'obtenir à Poulkovo sur la parallaxe de l'étoile UT Persée, et à préciser les idées qui m'ont guidé dans les recherches sur la dispersion cosmique. 1. M. Ivostinsky a liien voulu préparer, sur ma demande, au moyen de Fasliograplie de i3 pouces de Poulkovo, une épreuve pour la détermination de la parallaxe de RT Persée, par la mélliode de JNI. Kapteyn, avec deux images, à ciiacune des époques suivantes : i3 février, 5 et 1 1 septembre 1907, a'i février 1908. J'ai mesuré sur cette épreuve 128 étoiles et j'en ai choisi 4i c[ui sont toutes plus faibles que RT Persée au maximum. Pour l'erreur moyenne d'une parallaxe de ces 4i étoiles de comparaison, j'ai obtenu ±:o",oi8. Trois mesures de RT Persée ont donné les valeurs suivantes de sa parallaxe ; — o", 0.36; — o",o3o; — o",o39. En adoptant, pour son erreur moyenne, la valeur ±0", 028 : \/3 =: ± o",oi6, on obtient ainsi TT ^ — o", o35 ± o", 016. L'erreur systématique ne peut pas dépasser quelques centièmes de seconde d'arc, parce que l'éclat de la vaiiable difl'ère peu de celui des étoiles de comparaison (de o,3 à 1,4 grandeur). Il en résulte que la parallaxe de RT Persée est insensible. On peut donc adopter pour cette variable, c{ui est au maximum de la dixième grandeur, la distance moyenne des étoiles de cette grandeur, ce qui fait, d'après M. Kapteyn, 740 années de lumière. Or j'ai trouvé que le décalage entre les miniina de 4301^1* et DÔo'^i'' est de 4 minutes, ou, en passant aux ondes individuelles, 80 secondes. La dilTérencc des vitesses de ces rayons, si le décalage en question était dû à la dispersion cosmique, serait donc 80 I 740. 365 X 24 X 60 X 60 de la vitesse de la lumière, ou i" par seconde. Or la différence des vitesses de ces rayons dans l'air égale 870'° par seconde. (') Déjà, en 1906, M. Lebedew a présenté des objections à l'explication simple delà dispersion cosmique présentée par Beiopolski et TikhofT, pour les décalages observés sur |3 Cocher |)ar la méthode spectrale. M. Lebedew les attribuait à une différence de pression qui s'établit sur chaque composante dans la partie tournée vers l'autre com- posante et dans la partie diamétralement opposée. L'objection de Lebedew et la réponse de Beiopolski ont été publiées en russe dans le Rullelin de l'Académie de Saiiil^ Pélersbourg (1906). 1^2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Voilà donc une étoile qui ne donne déjà que 0,00 1 de la dispersion atmosphérique pour le milieu interstellaire. D'ailleurs, l'incertitude dans la parallaxe et les erreurs possibles des décalages trouvés conduisent à con- sidérer ces comparaisons comme seulement provisoires. 2. L'histoire des travaux sur la dispersion donne la conviction absolue que l'idée de l'absence de la dispersion dans l'étlier (ou. plus exactement, dans le milieu inter- stellaire) a son origine dans les observations astronomiques. Pour ne citer cette fois ipi'un exemple, je donne l'extrait suivant du Livre de Lord Kel\in : flaltimnre Lrtliircx (London, 1904, p- iil : « We knovv tlie luminiferous ellier belter llian \ve kno\\ anv oilier kind of matter in some particulars. We know it for its elaslicity; we know il in respect to the cons- lancv of tlie velocity of propagation of lij^lit for diUerenl periods. Take tlie éclipses of Jupiter's satellites or sometliing fare more telling jel, tlie waxings and wanings olf self-!uminous slars Thèse phenomena prove lo us with tremendously searching lest, lo an excessively minute degree of accuracy, ihe constancy of the velocity of propagation ofall the ravs of visible lighl ihrough the luminiferous ether. » Il est donc très important d'entreprendre des observations de plus en plus précises sur la dispersion cosmique et les propriétés des rayons lumineux dans le milieu interstellaire. En fait le problème de la dispersion cosmique n'est pas encore résolu définitivement, et d'autre part la théorie de la lumière n'a pas encore dit son dernier mot. o. En ce qui concerne l'explication des décalages observés, donnée par M. Lebedew, je dois remarquer d'abord que nous envisageons la question de façon très difl'érenle. A mon avis, le nombre des étoiles observées et des régions étudiées dans leur spectre n'est pas encore assez grand pour permettre une critique utile; et il me semble prématuré d'imaginer des explications plus ou moins arbi- traires des faits en question. Si d'ailleurs l'explication de M. Lebedew était juste en principe, on pourrait rappli([uer avec le signe contraire et admettre aussi justement que l'influence de l'asymétrie de l'atmosphère du satellite diminue l'effet dû à la dispersion et que les décalages observés sont plus petits que ceux dus à l'influence de la dispersion. D'autre part, si l'explication de M. Lebedew était applicable aux étoiles RT Persée, Algol et À Taureau, oi'i une éclipse est certaine, il en faudrait imaginer d'autres pour W (îrande Ourse (avec la variation continue de l'éclat) et pour ^ Cocher, observée speclroscopiquement. 4. La dernière objection de M. Lebedew est la plus facile à écarter. Il est possible, dans certains cas, de reconnaître et de séparer des influences différentes dont nous observons seulement la somme algébrique. SÉANCE DU 20 JUM LET 1908. 17^ Il y a deux propriélés importantes des décalages qui proviendraient de la dispersion cosmique : i" ces décalages doivent être proportionnels aux dis- tances des étoiles; 2° pour chaque étoile, ils devraient se représenter par une fonction continue de la longueur d'onde, la même pour toutes les étoiles. (Nous laissons pour le moment de côté les inégalités possibles dans les différentes parties de l'espace.) Ainsi on peut indiquer dès maintenant les difficultés de concilier les décalages trouvés au point de vue delà disper- sion. D'après les parallaxes, il est presque certain que RT Persée est plus distante de nous que Algol, tandis que, d'après les décalages des minima, RT Persée devrait être trois fois plus près que Algol. On voit donc déjà qu'il y a là une influence différente de la dispersion, mais il convient surtout, non de rechercher les explications, mais d'aug- menter le nombre et la précision des observations. GÉOMÉTRIK INFIMTÉSIMALE. — Sur les surfaces réglées. ■ Note de M. Tzitzéica. M. Denioulin vient de faire une Communication intéressante sur les sur- faces réglées. Comme j'étudie depuis quelque temps les lignes flecnodales de ces surfaces, je demande la permission à l'Académie de faire quelques remarques concernant les résultats de M. Demoulin. 1. Le théorème de M. Demoulin, relatif au centre de l'hyperboloïde osculaleur à une surface réglée ayant une ligne flecnodale plane à l'infini, est un cas particulier du suivant : Soient S une surface réglée, g- une de ses génératrices rectilignes, H l'hy- perboloïde osculateur à S le long de g, (y mie branche de la ligne flecnodale de S, F le point flecnodal de celte ligne sur g, P le point de l'arête de re- broussement de la surface développabie circonscrite à S le long de C^- et qui correspond à F. Alors, P est le pôle par rapport à H du plan osculateur en F de Cj-. L'énoncé est long, mais les éléments géométriques qui s'y présentent sont simples et clairs. 2. Parmi les surfaces à cône directeur, qui admettent comme lignes flec- nodales la ligne de striction et la courbe de l'infini de chaque surface, dont parle M. Demoulin dans sa Note, il y a une classe remarquable, celle des surfaces réglées dont le cône directeur est de révolution. J'ai démontré qu'une telle surface est un hélicoïde réglé ordinaire, engendré par une droite 174 ACADÉMIE DES SCIENCES. soumise à un mouvement hélicoïdal autour d'un axe et non perpendiculaire à cet axe. 11 est intéressant de voir que cette propriété caractéristique deriiélicoïde ordinaire remplace la délinition métrique habituelle par une définition projective. En oll'et, les faits (]u'une des branches de la ligne flecnodale est une courbe plane à l'infini, ([ue l'autre branche est la ligne de striction de la surface, enfin que le cône directeur de la surface est de révolution, sont des propriétés projeclives en relation particulière avec le cercle imaginaire de l'infini. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions algébriques de deux rariahles. Note (' ) de M. H.-W.-E. Juxg, présentée par M. E. Picard. Considérons un domaine algébrique K défini par l'équation (,) F(.:r, r,.^) = o de degré n en z. A chaque courbe irréductible 51 sur la surface (i), on adjoint un diviseur premier % (-). Un diviseur est entier, si tous ses diviseurs premiers ont des exposants positifs. On appelle en outre diviseur de ranùficaiion le produit de tous les diviseurs premiers de ramification, chacunpris avec la puissance égale à son ordre, et on le désignera par 3. Nous supposons dans ce qui suit, pour abréger, qu'il n'y ait qu'une seule courbe de ramification et que ses points multiples soient de telle sorte que les courbes adjointes sont identiques avec les courbes sous-adjointes. Soient % un diviseur premier et A(j;, j) = o la projection de la courbe Jjl sur le plan de a;, y. Si A(y;, j) est du degré a, h en ;r, r et si /points de %, corres[)ondent à un point de A ^ o, nous appe- lons/le degré, (rt, Z») l'ordre et 0,/^») le rangde 51. Soit €X = 5lt'5tt=..-5l^ un diviseur quelconque et soient/, le degré, (rt,-^,) l'ordre du diviseur pre- mier %i. Nous appelons alors {ï.a.ifiŒi^'ï.o.ifihi) le rang de €l. En parti- culier, soit ((r,,n,) le rang du diviseur 3. Dans ce qui suit le symbole (€X,, Clj) signifie un nombre ne dépendant que des deux diviseurs €1,, ^.. (') Présentée dans la séance du (3 juillet igo8. (-) tiENSEL, Ueher einc nette Théorie der al^ehraischcn Funklionen zweier Va- riablen {Acia inalhcinalica, t. \XII1, 1900. p. 339-4 16). SÉANCK DU 20 JUILLET I908. 175 On compte deux diviseurs dans la même classe, si leur quotient est une fonction de K. C'est le nombre des diviseurs entiers linéairement indépendants d'une classe qu'on appelle la dimension de la classe. Nous désignei'ons la dimen- sion d'une classe (€1) par | ([à {. Soient ®. un diviseur et (q, ,(/■■) son rang. Soient de plus $ le dénomina- teur de X et JH celui de y. On trouve (■2) •^.U^a^-off^-^o-a + of^^,.: j _(p. + o(^ + 7.) + ^(Q-Q) + ^(Q.-^) + /- + ^' où k est une constante du domaine K. Dans cette formule le nombre t est nul, si simultanément '5 Ce dernier résultatprovientdela circonstance que, autrement, le théorème correspondant des fonctions algébriques d'une seule variable ne serait pas vrai. C'est un résultat qui est identique avec un théorème que M. Picard a démontré par une voie détournée ('), d'après lequel les adjointes d'une surface d'ordre m, (|ui sont d'ordre supérieur ou égal à m — 2, donnent sur un plan arbitraire le système complet des adjointes du même ordre de la section plane. Le genre géométrique dérive de (a) pour X = [x = — 2, €X = 3 ' ; il est donc, si nous désignons le nombre z correspondant par 0 — i. /,^== I 3-£-^iH-= j = « - ^ - !p + A + 0 Le nond)re 0 représente le nombre des différentielles totales linéairement indépendantes de piemière espèce de M. Picard. Nous avons donc, pour le geni-e numérique, /'« = /V' — 0 = " — — ^ — + '' — ■ • Le nondire 0 a encore une autre signification. Soient 51 un diviseur premier, 5t' le produit de ses conjuguées. (') E. PifiARD, Sur /es fonelions algébriques de deux variables indépendantes {Journal de Crelle, t. 1-20, p. 37.5) el Théorie des fonctions algébriques de deux variables, t. II, p. 438. I^G ACADÉMIE DES SCIENCES. Toutes les fonctions de la forme «a ,. . . , W-)„ = — ^ (où 6 est un diviseur entier), qui deviennent nulles d'un ordre convenable pour ces points de % corres- pondant aux points multiples de A = o, sont des fonctions adjointes au diviseur premier 3^. Pour la courbe gauche ^, les difVérenlielles dy dx ne deviennent infinies que pour x^y infinis, de l'ordre A — « -h 2 = A', [ji — t + 2 = [x'. Soient rxy le nombre des difîérentielles de cette sorte Hnéairemenl indé- pendantes, et /v^ le nombre des fonctions ^\^ linéairement indépendantes relativement à la courbe %. En posant '•),>• — 'V|x- = '5>,>( vl), je trouve, conformément au résultat de M. Picard, ô„o(^)z=ô, ôx.p,.(a) = o (pourÀ'>o, ^t'>o). Nous pouvons écrire (2) sous la forme suivante : Soient F un diviseur et (/,, /.>) son rang. Alors on a pour t, >iv, — 2, 1.,'P'W., — 2 i F ; = -1 ( F, F) - i ( F, 3 ) 4- /, + /, + /y„ + I . ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les points d'équilibre d'un fluide en mou- vement. Note de M. Popovici, transmise par M. Painlevé. La présente Note est une contribution à l'étude des équations dilléren- tielles et des conditions initiales qui donnent aux coefficients différentiels la forme - • Mais, pour plus de clarté, je regarderai ces équations comme défi- nissant les mouvements permanents d'un fluide autour d'une position où la vitesse s'annule (qu'on ap^ieWe position d'équilibre), les composantes de la vitesse étant supposées connues en chaque point x, y, z. Je me suis servi SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. 177 des ihéorèmes de MM. Poincaré (') et Liapounofr(^) sur la stabilité, et j'ai abordé aussi l'étude d'un cas de doute qui a été traité par M. Painlevé (') pour quatre équations canoniques (deux variables avec fonction de forces). C'est le cas de deux racines imaginaires pures avec une racine nulle, qui n'est pas traité dans l'admirable et ^rand Mémoire de M. Liapounoff publié récemment (Annales de Toulouse), et qui est très intéressant comme étant le seul cas de stabilité pour les fluides à densité analytique et non nulle : la stabilité doit être entendue en ce sens qu'une particule du fluide qui est voisine de la position d'équilibre à l'instant t„ en reste indéfiniment voi- sine. Supposons un tel fluide soumis à un régime permanent. La première chose qu'on se demande est le nombre des positions d'équilibre dans une région R. Ce nombre sera donné parle résidu de l'intégrale de Kronecker si la région R n'est pas coupée par la surface s =: ,^"' ' ' "^ = o, «, i^, ir dési- gnant les vitesses supposées analytiques. Supposons que l'origine soit une position d'équilibre. On aura d^ , 'ly , ,, , — = ax + ^y + c; +. . ., -^ = a! X + b y -h c'c +. . ., dz — =a"x+b"y + c"z+.... dl -^ Parmi nos résultats, nous allons énoncer ces théorèmes : I . Toutes les positions d' équilibre d' un liquide ou d'un gaz à densité analy- tique et non nulle sont instables, sauf celles qui peuvent se trouver sur la surface S = o. 2. Le mouvement général d'u/i liquide (ou gaz de la nature indiquée) ne peut jamais être développé en série de produits de puissances «,6^', a.,e*'', a^e'"', les a étant tous différents de zéro. Ces deux propositions résultent de ceci : que la somme des racines de l'équation déterminante A, + X^ + ''^3 doit être nulle si la densité ne s'annule pas. (') Journal de Lioin'ille, 1881, 1882, i885. (^) Id., 1897. — Annales de Toulouse, 1907. (^) Voir plusieurs Noies : Comptes rendus. 1897 et igoS. Pour les équations de Lagrange, voir le Mémoire de M. Bohl {Journal de CreÙe, i9o4). C. R., 1908, ■!' Semestre. (T. CXLVII, N» 3.) l[^ l'jS ACADÉMIE DES SCIENCES. 3. // existe quelques trajectoires particulières stables (') qu'on obtient en prenant a,- = o pour | e'-' | > i . 4. Lorsqu'il existe un potentiel des vitesses toutes les positions d'équilibre sont instables, car, le tourbillon à l'origine étant nul, les solutions île l'équa- tion déterminante seront réelles et n'auront pas le même signe (on suppose a, b,c, ..., C'z^o). Reste à étudier le cas de doute. C'est celui où l'équation déterminante a une racine nulle. Dans ce cas, S = \ ahc ] -h . . . s'annule aussi à l'origine. Il y aura une droite, l'axe des tourbillons, qui, pour les positions d'équilibre, joue un rôle double (^). JNous avons deux cas à distinguer : I" S/Zc" — c'b"<^ o. On aura instabilité. L'origine jouera le rôle analogue à un col. 2° I.b'c" — cb""^ o. Les racines seront imaginaires pures. Nous pouvons, par une transformation linéaire, obtenir un mouvement de la forme qui, en tenant compte des termes du premier ordre seulement, nous don- nera encore le mouvement d'un liquide, dont le tourbillon à l'origine sera H = 7) = o, "C = I , mais qui, en tenant compte des termes d'ordre supérieur, peut représenter le mouvement d'un fluide dont la densité peut même s'annuler. On peut cliercber s'il y a de petites surfaces holomorphes F jouant le rôle d'un vase enfermant le fluide sur les parois duquel s'écoulent les filets. On constate que c"= o est une condition nécessaire de l'existence de ces surfaces fermées et qu'elles auront la forme s = ^'+Y'-i-cz--i-F,-\-F,-i-... ; c sera déterminé en même temps que F3. Soit c> o. Si l'on peut calculer la suite des F convergente, l'oriafine sera un centre et l'on aura stabilité à la Poincaré et Poisson (^stabilité réversible, trajectoires /er/ne'e^, parcourues périodiquement ) . (') Nous considérons la stabilité à la Liapoiinod' ( seulement pour t croissant). (-) Pour les racines communes, multiples, à plusieurs équations, voir les Notes de MM. Davidoglou et Tzitïéica {Comptes rendus, 1901) et Picard {Analyse, t. II, 1905, p. 2i4).- SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. l'jg Dans le cas contraire, on sera arrêté aprùs un terme F,„, qu'il soit de rang pair ou impair. Suivant que m = in ou m ^= 2n — i, on pourrait déter- miner Fj,,^., ou F^„ tel que — -■ ' -m T^ - ' j „_i)-t-. . --1- *• !(,-(-..., a?(F„ + ...4-F„) = A- Pj,. -H 5-^ P.,(„-„ -H . . . -h =-" P, les P étant des polynômes homogènes en r et j' de degré égal à leur indice. Les termes de degré impair en œ et v pourront toujours être réduits. Soit 7tï = 2 /f — I. Si le cône X:I\,-|- -"P^ „_, -h ;'"P|, = o est imaginaire, et cela peut toujours se voir par la discussion d'une équation numérique, car on peut rendre P^,„_^^ = r-'""'*' (r- = a-- + i-- ) après cette opération, si Ton trouve k <^ o, on aura stabilité ( ' ) ; si X- ^ o, instabilité (ce cas n'arrive pas pour les liquides). Si le cône est réel ou si m = in^ on aura en général des trajectoires stables et instables qu'on pourrait séparer. Voici un exemple où l'on aura toutes les solutions stables. Supposons qu'on soit arrêté au terme F3. On peut déterminer F== t^^x- -\-y--\-cz- -\- F3 tel que dt = — 2 : [( crt " 4- 2 e ) x- -t- ( c6" -I- id' )y- ] Supposons que a"x'- + . . .+ if'xy soit une forme quadratique négative e d' . . . . -,. , . et que ;; = c, et — — , = c, soient positifs et différents. Sis„ est négatif, le mobile descend lentement tout en restant à l'intérieur de la petite surface ellipsoïdale £ = .•r- -1- y- h- c, :;- 4- F., et à l'extérieur de la petite surface £ = a;- -I- y- -H c.,z'^ -1-F3, c, <^C2. Si z^ est positif, l'inverse arrive; le mobile, s'approchant du plana;Oy, pourra le traverser, pour s'approcher de l'axe des :; négatifs. Le fluide s'allongera, formant un petit cornet autour de l'axe 0-. (') Il ne peul pas exister de cycles liniiles F^ + . . . + F^,,^ a ^ o à rintérieur de loul ellipsoïde x' -\- y''- -\- c z- r^ z ni même à l'extérieur à toute distance finie. L'origine sera un foyer. l8o ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les solutions périodiques d'une équation fonctionnelle linéaire. Note de M. Eu.xest Esclaxgox, transmise par M. Painlevé. Dans une précédente Note (') j'ai montré que l'équation fonctionnelle (i) 6{x-ir na) -t-Ai9[.r'-i-(/i — i)a] + . . . + A„ 9( j:) = o(x), OÙ 0 est la fonction inconnue, A,, ..., A„ des constantes, {x) est une fonction connue de période b. Parmi les équations de cette dernière forme, celles où p = ± i jouent un rôle prépondérant et se ramènent d'ailleurs l'une à l'autre. Envisageons donc l'équation (-) (3) B{x + a)-d{x) = ^{x-), dans laquelle on ne fait d'autre hypothèse que la continuité de la fonction donnée cp(a;), supposée périodique de période b. Nous nous bornons d'autre part aux solutions 0 continues. Deux cas seidement peuvent se présenter : ou bien toutes les solutions 0 sont bornées, ou bien toutes sont illimitées, puisque deux solutions quel- conques diffèrent seulement d'une fonction de période a. Il est intéressant de savoir si, dans le premier cas, il n'existe pas une solu- tion périodique, auquel cas toute solution 0 est de la forme g = ii(x)-h ('(a'), (') Comptes rendus, 20 janvier 1908. (-) Ce problème a été envisagé dans le cas des fonctions analytiques et notamment des fonctions entières. SÉANCE DU 20 JUILLET ipo^^. 181 Il étant une fonction quelconque de péiiode a, v une fonction déterminée de période b qui a nécessairement pour expression , . n (Dix) -+- (n — I ) s ( ,r -+- r/ ■) -H . . . -H œ r j:' + ( « — I ) rt 1 r ( JT ) = — 1 1 m — •■ ' '■ Je me propose d'établir les deux pro[iosilions suivantes : 1° S'il existe une solution bornée R(r 1, uniformément continue dans l'in- tervalle — ce à -t- ce, il existe une solution périodique. 2" Dans tous les cas, lorsque les solutions sont bornées, l'intégrale indéfinie de toute solution 0(.r ) se met sous la forme U(x) + V(,r) M- A-a- (/,=consl.), U étant une jonction de période a, V une fonction de période b. En effet : 1° si R(a') est uniformément continue dans l'intervalle — ce à -I- 00, les fonctions ''/,(-^)= — : sont limitées dans leur ensemble et également continues (' ). D'après un théo- rème de M. Arzela, elles admettent donc au moins une fonction limite continue v(^x). Les fonctions ('„ satisfaisant toutes à l'équation (3), il en est de même de v{x). De plus, v(^x) est périodique et de période b puisque R-(i?) est bornée. ('(■J") a donc nécessairement pour expression , , ,. /i cp(.r) H- ( « — 1) o( JT + fl) +■ • .H- œf.r + (« — i)«l ('(x) :=: — Il m — ' '-^ -, „ = - n ce qui assure l'existence de la limite du second membre de cette formule et montre que les fonctions r„ n'admettent (\vv une fonction limite. 1° Faisons la seule hypothèse que Il(iJ est bornée. On en conclut que les fonctions a)„(x) = a)(jr)-i-(p(j;-l-a) + ...H-9[j:- + (/i — i)a] sont bornées dans leur ensemble. Cette condition exige que 9(j?) ait une (') Suivant ujie nolion introduite par Ascoli dans l'élude des eusembies de fonc- tions. l82 ACADÉMIE DES SCIENCES. moyenne nulle. Si Ton pose alors on peut déterminer C de façon que $(«•), qui est périodique,. ait une moyenne nulle également. Dans ces conditions, les fonctions „(a;) = ( j:) H- {x 4- o) 4- . . . -1- [x + (/i — i)(7] sont bornées également dans leur ensemble, comme on le voit aisément ('). On en conclut immédiatement que les fonctions périodiques ,, , , iH-«I>,-l-...-t-^ n(i>{x) + (n—i)(^{jc + a)^...-^ bornées dans leur ensemble ainsi que leurs dérivées, sont également conti- nues et admettent au moins une fonction limite V. Cette fonction est pério- dique et satisfait à la relation V(x-ha) — V(.r)=il>(a;). On en conclut que toute solution 0 de Téquation fonctionnelle (4) 0(.r + a) — 0(x) = „ est une fonction périodique à moyenne nulle; on obtient toutes ses valeurs en faisant varier j: de o à 6. Puisque | ©„ | < A, on a / ?« ( -^ ) fZ-f c'est-à-dire que 0 est de la forme U 4- V, et, par suite, 0,= U + V-t--x, a U et V désignant deux fonctions périodiques continues de périodes respec- tives a Q\. b. MÉCANIQUE. — Sur le calcul des tensions dans les systèmes articulés à trois di- mensions. Note (') de M. B. Mayor, présentée par M. Maurice Levy. La méthode de Culmann ne permet d'obtenir les tensions dans un système articulé à trois dimensions que dans le cas très spécial où il est possible de diviser ce système en deux parties distinctes à l'aide d'une section qui ne rencontre que six barres sans passer par aucun nœud. Il peut donc y avoir quelque intérêt à signaler une méthode qui comprenne cette dernière comme cas très particulier et qui soit, en conséquence, susceptible d'applications beaucoup plus nombreuses. Considérons, dans ce but, un système articulé libre dans l'espace et en équilibre sous l'action de forces extérieures concentrées en ses nœuds. (') Présentée dans la séance du 6 juillet u l84 ACADÉMIE DES SCIENCES. Admettons qu'il possède un groupe P de /; barres, qui seront dites /?r/«a- pales, satisfaisant aux conditions suivantes : Il existe /? sections S,, So, ..., S,-, ..., S„ dont chacune divise le système en deux parties distinctes en rencontrant toutes les barres principales. De plus, chaque section telle que S, rencontre encore un groupe Q,de qi barres dites barres auxiliaires, les divers groupes Q; étant supposés n'avoir en commun aucune barre. Sous certaines réserves qui résultent de la suite, il est possible de déterminer géométriquement les tensions des barres princi- pales et auxiliaires, lorscjue les nombres/», y, et n vérifient la relation n (i) p+'^cji^&n. En effet, désignons d'une manière générale par A, et B, les deux parties en lesquelles le système se trouve divisé par la section S,, et, pour préciser ces notations, remarquons que chacune de ces sections sépare les nœuds situés sur les barres principales en deux classes qui ne dépendent pas de l'indice /. Nous admettrons alors que les diverses parties A, contiennent en commun tous les nœuds de l'une de ces classes; de plus, nous désignerons par F,- le système constitué par les forces extérieures agissant sur A,. Si l'on applique alors à chacune des sections S,- le raisonnement dont on fait usage dans la méthode de Culmann, on obtient un système de 6« équations qui permet, en général, le calcul des tensions des barres principales et auxiliaires, lors- qu'on suppose véritiée la relation (i). En outre, les considérations suivantes conduisent à une détermination géométrique de ces mêmes tensions. Tout d'abord on peut admellie que qi e^t inférieur ou au plus égal à 5; car, s'il en élail autrement, il y aurait avantage à supprimer la section S, ([ui introduirait un nombre de tensions auxiliaires supérieur ou égal à celui des équations qu'elle fournit. D'autre part, on peut encore supposer que p est au plus égal à 6. Car, si l'on avait /^> 6, ou voit sans aucune difficulté qu'on pourrait, par exemple, continuer la section S, avec cliacune des suivantes, de manière à constituer un nouveau sjslèrae de (/i — i) sections conduisant à un ensemble de6( n — i) équations entre des inconnues dont le nombre se trouverait diminué de plus de six unités. Ces diverses conditions étant supposées remplies, la relation (i) montre que n est au maximum égal à 6, et la détermlnalion géométrique des tensions devient pos '.'c\2. Les barres du groupe Qi peuvent être considérées comme les directrices de 7, cm- plexes spéciaux définissant, en général, un système linéaire de complexes dont le sys- tème complémentaire possède 6 — ^, termes. Choisissons, dans ce dernier, (3 — 71 com- plexes n'appai-tenant pas à un système dont le nombre de termes soit inférieur à (6 _ ^j)^ et répétons celte opération pour chacune des sections S,. On est ainsi conduit SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. l85 à définir une suite de complexes que nous désignerons par F,, F.,. . . ., (Tp) et dont le nombre est précisément égal à p, d'après la relation (i). D'autre part, les barres principales peuvent à leur tour èlre considérées comme les directrices de p complexes spéciaux. Elles définissent donc un système de complexes linéaires à p termes, que nous désignerons par C et qui possède, en général, un com- plex.e et un seul qui se trouve simultanément en involution avec les {p — i) complexes r,, r3, . . ., r^; soit alors F, ce complexe. De même, désignons par F,, le complexe de C qui est en involution avec F,, F,, F;, . . ., F,,, et ainsi de suite jusqu'à F^,. Cela posé, imaginons qu'on décompose, ce qu'il esl possible défaire d'tme manière et d'une seule, chaque système de forces tel que F, en deux sys- tèmes dont l'un, F'-, admette T] pour complexe d'action, et dont l'autre soit en involution avec F,-. Si l'on désigne alors par F' le système résultant de tous les F], on peut démontrer sans aucune peine que, pour obtenir les tensions des barres principales, il suffit de décomposer F' suivant ces barres, ce cju'il est toujours possible de faire d'une manière et d'une seule. D'ail- leurs, les tensions principales ayant ('té ainsi déterminées, on en déduit facilement les tensions des ])arres auxiliaiies en considérant séparément chacune des sections S,-. Je dois encore ajouter que le procédé de représentation dualistique de l'espace dont j'ai indiqué ici même le principe (décembre 1902 et jan- vier 1903) permet d'effectuer graphiquement toutes les opérations que nécessite l'application de la méthode ([ui vient d'être décrite, comme je me propose de le montrer ailleurs. ÉLECTRICITÉ. — Appareil de sécurité rontic des étincelles periurhalrices inin- terrompues, en télémécanique sans fil. ^ole de M. Edouard Braxi,y. Tant qu'un accord rigoureux et exclusif ne sera pas réalisé entre deux postes, on devra venir en aide à la syntonisation pour se préserver des manœuvres à contre-temps. J'ai décrit (') un interrupteur rotatif de protection contre les étincelles accidentelles; en préservant des étincelles perturbatrices prolongées, l'ap- pareil actuel, construit à mon laboratoire, complète la solution. Le nouvel appareil se compose de solénoïdes de même axe, aspirant des tronçons de fer doux espacés sur une tige non magnétic{ue (pii les supporte (') Comptes rendus du 22 octobre et du 5 novembre 1906. C. R., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVII, N" 3.) ^3 l86 ACADÉMIE DES SCIENCES. et glisse dans Taxe commun des solénoïdos. Je le supposerai adapté à un dispositif qui commande une opération déterminée. Pour établir un lien entre mes Communications sur ce sujet, je l'adapte ici à mon système de réception à axe distributeur tournant (' ). On sait que cet axe, entraîné par un moteur électrique, est installé sur la face supérieure d'une cage métallique qui abrite le radioconducleur et son circuit. Actionné à l'occasion d'une étincelle, un relais, contenu également dans la cage, ferme un circuit extérieur. L'axe distributeur remplit son rôle à l'aide de disques à circonférence conductrice, centrés sur son axe géométrique. Une première série comprend 7 disques qui appuient par des secteurs en saillie sui- des goupilles flexibles émergeanl légèrenieiU du plafond de la cage. La pression d'un secleur sur une goupille complète un circuit extérieur si le relais de la cage établit en même temps un contact. Ces disques sont : 1° un disque à 5 secteurs égaux, alternant avec des vides; à chaque tour de l'axe, les secteurs relient le radioconducteur à l'anlenne réceptrice pendant les 5 inlervalles de temps égaux où ils appuient sur la goupille. L'antenne devient antenne d'émission pour les Sinlervalles où les vides sonlen facedela goupille. 2° Un disque à 5 secteurs identiques aux précédents et occupant la même position à tout instant. A ce disque (disque commun) aboutissent 5 circuits extérieurs. 3° Cinq disques à secteur unique; chacun de ces secteurs a la même position que l'un des secteurs des deux premiers disques. A chacun des cinq disques aboutit un des circuits extérieurs qui se réunissent au disque commun. Chacun des circuits peut actionner un déclancheur. Une seconde série de 6 disques (ceux-ci sans communication avec l'intérieur) com- prend : 1° un disque des temps qui offre sur son pourtour 5 groupes équidislants de dents étroites (i pour le i'"' groupe, 2 pour le 2", ..., 5 pour le 5>=); l'intervalle 2-3 est le temps qui sépare le frottement des groupes 2 et 3 contre un ressort latéral; 2° Quatre disques de contrôle ayant chacun deux larges dents situées, Tune au commencement d'un intervalle, tel que 2-3, et l'aulre à la fin; 3° Un disque commun, auquel se réunissent .j circuits partant des ressorts qui frottent contre les dents des disques des temps el des contrôles. Afin d'éviter des étincelles qui useraient dents et ressorts, à l'échappement des dents, les 5 courants des temps et des contrôles sont faibles el actionnent un relais extérieur qui ferme le primaire d'une bobine d'induction, lors des contacts des dents avec les ressorts. La bobine donne des étincelles, qui sont des signaux pour le poste de transmission. L'antenne du poste de réception a en ce moment son rôle d'émission, car les dents des temps et des contrôles correspondent aux vides des secteurs i et 2 de la première série. (') Comptes rendus du 20 mars et du 26 juin igoS. SÉANCE DU 20 JUILLET I908. 187 Au poste de transmission, l'antenne est d'émission quand ropéraleur fait éclater des étincelles, elle est de réception pour les signaux, des temps et des contrôles. Mise en marche de Cnxe distributeur. — Un électro-aimant vertical, fixé sur le dessus de la cage métallique, sert à mettre en marche à tout instant le moteur qui fait tourner l'axe distributeur. A cet effet, le noyau de l'élec- tro-aimant est mobile; il porte à sa parlie inférieure un anneau en ébonite qui repose par trois pointes métalliques sur trois goupilles émergeant légè- rement du plafond de la cage. Une des goupilles relie le radioconducleur à l'antenne. Les deux autres livrent passage au courant qui ferme le déclan- cheur du moteur quand le relais intérieur fonctionne, à l'occasion d'une étincelle. Dès que le moteur tourne, le courant qui l'entraîne passe aussi dans la bobine de l'électro-aimant verticai, soulève le noyau et maintient les pointes écartées des goupilles pendant la marche du moteur. Afin d'éviter des mises en marche fortuites, l'interrupteur rotatif de pro- tection contre les étincelles accidentelles est intercalé dans le circuit qui fait déclencher le moteur. Description de i appareil de sécurité à solénoïdes. — Nous supposons trois solénoïdes : deux pour l'avance, un pour le recul. Leurs circuits ne sont jamais fermés que séparément. La tige aspirée est formée de trois tronçons d'ébonite alternant avec deux tronçons de fer doux. Deux des solénoïdes b^ et 63 la font avancer dans un sens, le troisième h., la fait reculer en sens con- traire à son point de départ. La tige peut prendre trois positions : 1, II etlll. La position I est celle de départ; è, aspire de I en II, b^ de H en III ; 6^ ra- mène de II en I et de III en I. b^ agit par un flux d'étincelles éclatant dans l'intervalle 1-2; b.^ peut agir dans les intervalles 2-3 et 4-3; b,^ dans l'intervalle 3-4; l'intervalle 5-i est réservé à l'arrêt du moteur. Fonctionnement normal. — Le moteui' ayant été entraîné par le llux d'étincelles qu'exige l'interrupteur à rotation, on lance dans l'intervalle 1-2 un llux qui amène la tige de 1 à II ; une étincelle de contrôle en prévient. On laisse passer l'intervalle 2-3. Dans l'intervalle 3-4, on va de II à III par un nouveau llux; il y a ensuite ime étincelle de contrôle. Un courant spécial, que ferme la tige amenée en III, produit l'effet com- mandé. Sa réalisation est connue par une étincelle de contrôle. Dans l'intervalle 4-5, on ramène la tige de III en I par Z*,; on arrête le moteur dans l'intervalle 5-r. Fonctionnement troublé par des étincelles accidentelles. — ' L'interrupteur rotatif part et revient automatiquement. Si, par hasard, le moteur se met à tourner, on opère comme dans le cas d'étincelles prolongées. l88 ACADÉMIE DES SCIENCES. Fonclionnement troublé par des étincelles prolongées. — L'opérateur du poste de transmission est prévenu de la rotation du moteur et de l'axe dis- tfil)uteur par une sonnerie et par l'inscription des signaux du disque des temps. Un signal de contrôle fait savoir que la tige a pris la position 11; l'opérateur ne sait pas si la perturbation va persister dans l'intervalle 2-3, mais il lance lui-même un flux dans cet intervalle pour ramener à I. Alors la position 111 ne peut plus être prise, alors même qu'un flux éclate dans l'intervalle 3-4, car l'action de b^ n'est efficace que si la tige est déjà dans la position II ; en etfet, la longueur des tronçons de fer a été réglée pour que la tige, en position 1, n'obéisse pas à l'effort exercé par b^. En résumé, la position de repos est assurée par l'opérateur ou par les étincelles de perturbation elles-nlêmes. Dans la description précédente, il y a 5 déclencheurs; i pour le moteur, I pour l'effet commandé et 3 pour les solénoïdes. On supprime aisément ces derniers en réduisant le poids de la tige mobile. Le rôle des discjues dis- tributeurs reste le même; la différence consiste en ce que le courant, fermé par le relais intérieur, qui se partageait entre la bobine du frappeur (frap- peur du radioconducteur) et l'électro-aimant d'un déclencheur de solénoïde, actionne directement le solénoïde en se partageant actuellement entre la bobine du frappeur et le solénoïde lui-même. SPECTROSCOPIE. — Sur tes spectres de flamme du calcium. Note de MM. G. -A. Hemsalech et C. de Watteville, présentée par M. Lippmann. Ayant, dans des Notes précédentes, exposé avec les détails nécessaires les méthodes que nous avons employées au cours de nos recherches rela- tives aux spectres du fer, nous nous bornerons à présenter aujourd'hui le Tableau ci-dessous c{ui renferme les résultats de l'étude que nous avons faite du calcium, dans les mêmes conditions et au moyen des mêmes appa- reils speclrographiques. C'est exclusivement à l'aide d'une étincelle de capacité, placée sur le parcours de l'un des gaz combustibles, et qui éclatait entre des électrodes de calcium métallique, que nou^ avons obtenu, dans le cas présent, la désa- grégation de ce métal. Avec la flamme du chalumeau oxhydrique, le spectre a une plus grande intensité lorsque l'étincelle éclate dans l'oxygène, mais il présente les mêmes éléments que lorsqu'elle se trouve dans l'hydrogène. Les intensités SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. 189 relatives des raies données par cette flamme correspondent à peu près à celles déterminées dans l'arc par MM. i>\ner et Haschek. Le spectre de raies du chalumeau est accompagné de bandes qui n'existent pas dans la flamme de l'hydrogène et de l'air. Aux spectres donnés par les cpiatre flammes étudiées, nous avons ajouté dans la dernière colonne du Tableau, à titre de comparaison, celui qu'on .obtient par la méthode du pulvérisateur (avec la flamme air-gaz d'éclai- rage) ('). On verra que ce spectre renferme des raies plus nombreuses et plus fortes que celui de la première colonne, produit avec une étincelle placée sur le trajet du courant d'air. Ceci lient, sans doute, à ce que le pulvérisateur fait passer dans la flamme des quantités plus considérables de matière, et à ce que l'emploi d'un brûleur à plusieurs flammes élémen- taires, dont les intensités s'ajoutent, augmente la quantité de lumière uti- lisée. Intensités relatives. ^^~~ Méthode du Longueurs d'onde. Mctl iode élecLiii i|ue. pulvérisateur Marnmes Arc, Air-gaz Air- (.ae >T dLlCVilIC j air-gaz { Hemsalech et ( Kayser et d'érlaira^e. hyd rogéne. Oxygéne- gaz d'éclairage. Oxygène- liydrogéne. c{ l'éclairage. deWatleville). , Kunge). Cône. Flan)nie. Cône. Flamme. Cône. l'Iamnie. 3933,8 33,83 1 0 0 10 ]5 4 3968,6 68,63 0 — 00 00 8 12 4 — 3973,8 73,89 — — — — — 1 2 — — 4226,9 26,91 20 20 3o 20 3o 5o 5o 5o 4283,2 83, 16 _ _ iJ — 2 3 — — . 4289,5 89,01 — — I — 2 3 — — 4299,2 99. '4 — — 1 — 'i 2 — 43o2,8 02,68 — — 3 — 5 6 7 4307,7 07,9' — — ■■1 — II 3 43.8,7 18,80 — • ; J — 2| 4 8 4425,6 25,61 _. I — 4 3 8 4435,. 35, i3 1 ■> 2,1 — 3 6 12 4454,9 54,97 1 — 4 — 4 7 i5 4455,9 56, 08 — — — — 0 I — 4578,8 78,82 — — — — — 00 1 458i,5 81,66 — — — — 0 I 4586,2 86,12 + — — — — 1 2 I 4878,2 78,34 — — — — 0 — (') G. Di; Watteville, Pliil. Trans., série A, t. CGIV, 1904, |>. i't2. 190 ACADÉMIE DES SCIENCES. Comme on le voit, ces spectres de flamme du calcium sont beaucoup plus liohes en raies que ceux qui avaient été décrits jusqu'ici. Par exemple MM. Eder et Yalenta, dans la flamme du gaz d'éclairage et de l'air, et M. Hartley, dans celle du chalumeau oxliydiique, trouvent uniquement la raie 4226,9. On remarque, d'après le Tableau ci-dessus, que cette raie est la seule cjui soit visible dans toute la hauteur de la flamme. Nous attirerons l'attention sur les variations d'intensité des raies H et Iv, par rapport aux autres raies. Tandis que dans la flamme du gaz d'éclairage, ou celle de l'hydrogène, mélangés à l'air, H et K sont très faibles par rapport au triplet bleu, ces raies deviennent, abstraction faite de la raie 4226,9, les plus fortes du spectre, lorsqu'on substitue l'oxygène à l'air. M. King n'a pas trouvé les raies H et Iv dans son four électritjue, au sein d'une atmo- sphère d'hydrogène, mais il les a vues apparaître en se servant de combi- naisons de calcium où ce métal n'existait qu'à l'état de traces ( '). Il con- clut de ce fait cjue la haute température de son four, en dehors de toute action chimique, ne sufflt pas seule à faire apparaître ces raies, et ceci est peut-être vrai également pour les flammes. OPTIQUE. — Variations des franges des photochronnes du spectre. Note de M. E. Rothé, présentée par M. Lippmann. Dans une Note précédente (^) j'ai montré que les franges des photo- chromies du spectre pouvaient être assimilées à des franges de coins et non à des franges de Talbot. Cette explication s'accorde avec tous les résultats d'expériences cjue je décris ci-dessous et qui sont faciles à réaliser lorsqu'on n'emploie pas de miroir de mercure. Ces expériences prouvent qu'on doit attribuer les franges aux ondes stationnaires, comme Wiener l'a admis le premier ('). 1° La glace n'intervient pas dans la for/nation des franges. — Celles-ci subsistent dans les pellicules détachées du verre. 2° Ce ne sont pas des franges ordinaires de lames minces. — L'épaisseur de la gélatine est trop grande pour que celle-ci donne des franges en lumière blanche. En lumière jaune du sodium, on voit simultanément les deux sys- (') A. -S. Ivi.N(;, Aslraphysical Journal, t. WVII, igo8, p. Soj. (-) Comptes rendus, t. CXLVII, 1908, p. 43. (') Lehmann, Beilràge zur Théorie und Praxis der direkten Farbetiphotographie . Freiburg, igo6. — Wieaer, Wied. Ann., 1899, p. 5o4. SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. If)I tèmes de franges. Celles de la gélatine sont plus pâles que les autres et ne coïncident pas avec elles. 3° Chaque spectre a ses franges propres. — On le montre en impression- nant une même plaque par deux spectres identiques placés Fun au-dessus de l'autre, mais décalés, le rouge du premier étant au-dessus du vert du second. Les franges de ces deux spectres ne sont pas en prolongement. Elles dépendent donc, pour un même point de la plaque, de la radiation qui Ta impressionnée. \° Le nombre des franges dépend de l'épaisseur de la gélatine. Supposons en efTel que la gélatine ail ses faces rigoureusement parallèles et que toute son épaisseur soit occupée par des strates. L'examen au microscope de coupes au inicrotome m'a permis de m'assurer qu'il en était bien ainsi pour les plaques d'éjjaisseur moyenne qu'on utilise en général. Dans les régions du rouge et du violet, on observe des strates dont les nombres p et q satisfont aux égalités et il en résulte que le nombre des ondes stationnaires affleurant à la surface du verre 11:=. (j — p z= •?. e ■ '/.,X Le nombre des franges comprises entre deux laies de longueurs d'onde /.,. et 1^ est d'autant plus considérable que l'épaisseur de la lame de gélatine est plus grande, ou, ce qui revient au même, dans l'hypothèse précédente, que le nombre des strates est plus élevé. Cette conclusion a été soumise à de nombreuses vérifications. En coulant l'émulsion très fluide et faisant tourner très rapidement les plaques à la tournette, j'ai pu réduire les affleurements des ondes à deux ou trois et j'ai obtenu ainsi de larges franges colo- rées où l'on aperçoit nellemeat le brun des anneaux de Newton. Les plaques ordinaires coulées sans tournette présentent quinze à vingt franges entre le brun des anneaux de Newton. Des plaques épaisses, préparées spécialement en vue de ces recherches, ont présenté une cinquantaine de franges entre le rouge et le bleu. Dans ce cas, les strates d'argent ne sont plus visibles au microscope dans toute l'épaisseur de la gélatine. 5° Le nombre des franges ne semble pas dépendre de la dispersion. Si Ton produit sur une même plaque, l'un au-dessus de l'autre, deux spectres inégalement dispersés, on constate que le nombre des franges comprises entre deuv raies déterminées du spectre est sensiblement le même. Elles sont seulement plus serrées dans le spectre le moins dispersé. G" Lorsqu'on expose la plaque gélatine en avant, il se produit à la surface ICfl ACADÉMIE DES SCIENCES. de séparation de la gélatine et du verre une faible réflexion dépendant de l'indice du verre employé. J'ai pu obtenir ainsi des couleurs nettes dans quelques clichés, et il existe alors des ondes stalionnaires qui coupent la surface gélatine-air. Dans ce cas, on peut apercevoir les franges du cùlé gélatine. 7° En plaçant le verre en avant et appuyant un miroir d'argent sur la gélatine, on peut obtenir des franges côté verre et côté gélatine. L'étude de ces franges d'interférences présente un intérêt pratique au point de vue de la photochromie interférentielle. Pour avoir une représen- tation fidèle, il faut se débarrasser de tous ces phénomènes accessoires. Il est nécessaire que la gélatine soit suffisamment épaisse pour que les franges n'apparaissent pas par transparence du côté gélatine. Les plaques épaisses sensibilisées dans la masse conviennent mieux, parce que le nombre des strates y est plus grand et les phénomènes de réflexion précédemment décrits n'interviennent plus que faiblement. Les couleurs sont surtout vives et vraies du côté du verre, uiais on est malheureusement gêné par la visibi- lité de franges d'interférences très serrées. Pour une épaisseur suffisante de la gélatine, les franges disparaissent complètement; on a alors du côté du verre des couleurs éclatantes où le rouge est particulièrement beau et vrai. Les autres teintes sont moins belles parce que, en couche épaisse, l'argent réduit a une teinte jaune brun qui nuit à la visibilité du bleu et du violet. Ces expériences m'ont conduit à penser qu'on obtiendrait une représen- tation plus fidèle en se servant d'une couche épaisse qui resterait incolore au développement . Ce^i ainsi que j'ai été amené à la méthode suivante de pré- paration des plaques qui m'a semblé donner de bons résultats. On coule d'abord sur les glaces de la gélatine pure à 5 pour loo en couche épaisse. Quand les plaques sont sèches, on les recouvre d'une couche d'émulsion sensible qui peut être aussi mince qu'on voudra (quelques microns). On réalise ainsi une couche de gélatine épaisse empêchant la production des phénomènes d'interférences parasites, et la couche est assez mince pour que sa couleur propre n'intervienne pas. C'est sur des plaques de ce genre que j'ai obtenu les photographies de spectres que je présente à l'Académie. Les couleurs réfléchies par les strates sont pures : elles sont la reproduction exacte des couleurs spectrales, lorsqu'on a supprimé tes réflexions accessoires. Aucune méthode, autre que celle de M. Lippmann, n'a encore permis d'atteindre ce résultat. SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. I03 PHYSIQUE. — Hircfringence magnélique et électrique de la nitrobenzine. Variation avec la longueur d'onde. Note de MM. A. Cottox ol H. MouTo.v, transmise par M. .1. A iolle. Nous avons signalé anlérieuremenl rexislence de la biréfrigence magné- tique dans les composés purs de la série aromatique pris à l'état liquide ( ' ). Nous ne nous occuperons aujourd'hui que de la nitrobenzine. En pour- suivant nos recherches nous avons, pour ce coi^ps, étudié d'une part la manière dont ce phénomène magnéto-optique varie avec la longueur d'onde et fait, d'autre part, des mesures parallèles sur la biréfringence électro-optique (phénomène de Kerr). 1. Dispersion de double réfraction magnélique. — Les mesures des angles 3, qui fixent les valeurs de la biréfringence C-), ont été faites au moyen de l'appareil à pé- nombres qui nous a servi aulérieuremenl pour la lumière jaune : toutefois la lame demi-onde était remplacée par un prisme de Lippich et Ton se servait de lames quart d'onde soigneusement étudiées pour les diverses radiations employées. Celles-ci ont été les raies jaune, verte et indigo du mercure et les deux raies C et F de l'hydrogène. Nous nous sommes astreints à comparer pour chaque radiation la valeur de (3 avec celle qu'on obtient, dans les mêmes conditions, pour la lumière jaune du mercure. Cette manière de procéder était nécessaire pour deux raisons : nous avons dii employer des tubes de diflerenles longueurs, et d'autre part l'inlUience de variations, même petites, de la température, comme celles qui se sont produites au cours de nos expériences, n'est pas négligeable (^). Les résultats ont été les suivants : Longueurs tl'unde. (J50 ônS ^ aleurs de [j 0,87 1 Valeurs de ;3/ 071 078 On voit que les valeurs de p pour la nitrobenzine croissent régulièrement quand la longueur d'onde diminue, et un peu plus vite que l'inverse de la lon"ueur d'onde. En d'autres termes, la dillcrence des indices ordinaire et extraordinaire du liquide placé dans le champ magnétique (différence qui 54G 480 i.3G 1,08 1 ,26 '-47 589 6i3 64 < C) Comptes rendus, t. CXLV, juillet 1907, p. iag, et nov. 1907, p. 870. (■-) Annales de Chimie et de Physique, t. XI, juin 1907, p. i55. (^) L'angle p, mesuré en lumière jaune à diverses températures autour de 20°, diminue de 0,012 de sa valeur quand la température s'élève de 1°. C. R., 1908, !- Semestre. (T. CXLVIL N' 3 ) 2*3 194 ACADÉMIE DES SCIEN'CES. est proporlioiinelle à [3a) varie dans le même sens, mais un peu plus vile (lu côté des courtes longueurs d'onde, que la dilTérence des deux indices principaux du quartz. Cette variation se fait d'une façon régulière d'un bout à l'autre du spectre visible. Spring ayant signalé que la nilrobenzine, sous une très grande épaisseur, montre des bandes d'absorption dans l'orangé, nous avons cherché si leur influence sur la courbe de dispersion était sensible dans les conditions où nous opérions. En projetant sur la fenle d'un speclroscope la frange d'un coiupensaleui- ilc Habinet, nous avons observé le déplacement de la frange produit par la biréfringence étudiée. Ce déplacement, bien net ( le relard était de l'ordre de jL j^ longueur il'onde), se fait régulièrement du rouge au violet. II. Comp( irai son m'ec le phénomène èlectro -optique . — Dans la nilroben- zine, comme l'a nionlré AV . Schmidt, le phénomène de Kerr est exception- nellement grand : de l'étude de mélanges de ce corps avec le sulfure de car- bone, il a conclu que la biréfringence électrique de la nitrobenzine devait être au moins Go fois plus grande que celle du sulfure de carbone. Nous avons repris cette comparaison en employant les deux liquides purs et trouvé pour la valeur du rapport relatif à la lumière jaune du mer- cure, et à 22°, le nombre 97. Gela permet d'étudier, avec nos appareils, la nitrobenzine en employant de faibles différences de potentiel. Les voltages alternatifs qui nous ont servi le plus souvent étaient compris entre iio et (ioo volts efficaces : les résultais ont été d'accord avec la loi de Iverr. Les mesures de dispersion ont été faites comme précédemment. Elles sont un })eu plus malaisées parce que, malgré ces faibles voltages, le liquide s'échauffe lors([u'on électrise le condensateur. Elles nous ont conduit au résultat sinqile suivant : Dans la limite de précision de nos expériences, la dispersion de biréfringence électrique de la nitrobenzine est la même que la dispersion de la biréfringence magnétique ( ' ). Le coefficient de température, que nous n'avons pas encore mesuré avec précision, est du même ordre de grandeur que celui trouvé pour la biréfringence magiiétique. III. Inlerprélation de ces résultats. — Ces deux phénomènes étudiés pour la nitrobenzine paraissent ainsi avoir une origine commune. Or nous avons été amenés, par l'ensemble de nos recherches sur la biréfringence magné- (') Les écarts entre les valeurs trouvées dans le champ éleclrostati([ue et celles indiquées plus haut sont en plus ou en moins et inférieurs à 2 pour 100: ils atteignent près de 5 pour 100 pour la lumière rouge, avec laquelle ces mesures polarimétriques sont très difficiles. a SÉANCE DU lo JUILLET 1908. 19.^ tique des liquides aromatiques, à l'expliquer par un phénomène d'orienta- tion : en effet il y a, à l'appui de cette hypothèse, des raisons convaincantes. Nous sommes ainsi conduits à admettre que, dans le cas de la nitrohenziue au moins (M, le phénomène de Kerr s'explique aussi, en totalité ou pour 1; plus grande part, de la même manière. Reste à préciser la nature des élénienls qui s'orientent: ce ne sont certai- nement pas des particules accidentelles. L'hypothèse d'après laquelle ce seraient les molécules elles-mêmes est la plus simple et s'accorde le mieux avec l'ensemble des faits expérimentaux. PHYSIQUE. — Sur un cas de dispersion rolatoire anomale; application des mesures de dispersion rotaioire à l'étude de la composition de l'essence de térébeni/iine. Note de M. Eugène Dakmois, transmise par VI. .T. VioUe. L'essence de térélienthinc française est lévogyre, ses propriétés sont sen- siblement constantes; sa rotation est en moyenne de — f)3° sous 3o'™ pour la lumière jaune du sodium. On suppose qu'elle contient le pinène gauche. Les essences étrangères sont en général dexlrogyres, leur rotation est très variable ; elles sont censées renfermer le pinène droit. •J'ai étudié la dispersion rolatoire de l'essence gauche et de diverses essences droites. Voici les résultats des mesures faites pour les raies sui- vantes (H, Na, Hg ) : Longueurs d'onde. I. Ess. 1. [ajo — — 35°,9. . II. Ess. d. [a]u = -h 2°, 58. m. Ess. d. [a]D = H- 12°, 9. . I^a dispersion est normale, mais varie dune essence à Tautre. Un mélange de deux essences I el II doit donner des rolalions intermédiaires. La formule de Biot [a] -h/>, [a], +/'o[a], permet de calculer, au moyen des valeurs I (') Outre la grandeur e\.ce|)lionnelle du phénomène, il faut signaler qu'AecUeriein [Phys. Zeil., t. VII, 1906, p. 600) a trouvé, en étudiant séparément les relards des deux vibrations principales dans la nilrobenzine, des résultats en désaccord avec ceux que Kerr avait obtenus avec le sulfure de carbone. Les résultats d'Aeckerlein sont exactement les mêmes que ceux que nous avions obtenus en étudiant les colloïdes d'hydroxyde ferrique {Comptes rendus, t. CXLl, 1900, p. 817, et Ann. de Chiin. et de Phys., toc. cit.). (iôd 589 578 5i(; 492 'i:i(i 0,75 I i,o4 1,18 .,44 1,84 0,45 I 1 , 12 1 ,5i 3,57 .) , a.> » I 1 ,o5 1,24 1,58 2,46 6â(i 580 57, s 54G 'ifl2 .'i3li a oIjs . O - 3,2 o — 2,5 - 2^28 0 - 1.4 0 4- 1,43 0 + 9-4'T a obs . - 7,48 - 8,?.3 - 8,3.-) - 8,20 — 6,70 - .,87 a. cale. - 7,42 - 8,19 - 8,23 — 8,40 — 6,5o — 1,82 a obs . — 10,77 — 12,71 — i3,07 -i3,63 — 13.70 -11,08 196 ACADÉMIE DES SCIENCES. el II, le pouvoir rotaloire d'un mélange ilélerminé, pour toutes les radiations em- ployées (*). I,es valeurs calculées concordent avec les valeurs mesurées, dans les limites des erreurs d'expérience. Le Tableau suivant se rapporte à trois des six mé- langes étudiés { rotations sous 3o"") : IMél. n" I Mél. n° 3 iMél. n" 3 Certains des mélanges étudiés ont une dispersion anomale : i" La rotation s'annule pouF une couleur du spectre; 2° La rotation passe par un minimum pour une autre couleur. On peut reproduire ces mélanges avec une essence droite cjuelconcjue ( -); leur dispersion anomale tient à la présence de deux constituants actifs de signe contraire, à dispersion dinerente. J'ai vérifié la loi des mélanges de façon plus simple. On a en ed'et p,:=i — pi, c'est-à-dire Pour lin mélange donné,/;, est fixe, les [a] \arient a\ ec la longueur d'onde. Les courbes [a] =:_/"(),) sont les courbes de dispersion rotatoire des corps I, 11 el du mélange. Appelons A, B, C les points où une même ordonnée coupe ces trois courbes : CA =:«, — «, CB = a,- - CA_i-/j, CB - -/;, CA Le rapport yrn ne dépend ([ue de pi\ il est constant pour toutes les ordonnées; celles-ci sont divisées par les trois courbes dans le même rapport. Il est facile de voir que ce résultat subsiste pour trois courbes quelconques de la série. De plus, sous cette forme, la règle ne s'applique qu'à deux composants. Ils peuvent d'ailleurs (ce qui est le cas ici) être eux-mêmes des mélanges, car, si II contient deux corps, on a [a]=/J,[6(]|-i-y'o[a]o-^-/;:,[s!]:,, 0(1 p.y el/Jj varient proportionnellement; le résultat subsiste. La règle permet enfin de construire les courbes de la série à partir de deux quelconques d'entre elles, (') Dans cette formule, [a] désigne le pouvoir rotatoire spécifique, y,, p-i repré- sentent la teneur par gramme du mélange en corps 1 et II. (-) Voir à ce sujet les expériences anciennes de Von ^^ yss {Wied. Aiin., t. WXIII, 1888). SÉANCE DU 20 JUILLET ipciS. 197 D'après ce qui précède, on voit que les deux essences ne sont cerlainemenl pas deux corps actifs symétriques ; elles ne sont ni Tune ni l'autre des espèces chimiciues définies. J'ai retiré de l'essence gauche un carbure cristallisable : c'est le pi né ne gauche. J'étudie ses pi'opriétés. Son pouvoir rotatoire [a]„ est voisin de — ^'2°, la rotation correspondante étant de — 108" sous So*^"'; le rapport de dispersion pour la raie 43'J est i,85. J'ai cherché à retirer de l'essence droite un corps symétrique; je ne l'ai pas encore obtenu cristal- lisé; mais j'ai des raisons de croire qu'il y existe. Si l'on clistllle une essence droile, on constate que la rotation du produit recueilli varie d'un bout à l'autre de la distillation. Exemple : [Ess. III (allemande), ai,r=H-33°. A la première dislillalion, x^ varie J(, _)_ 5-7" à — 27°. L'essence pour laquelle ai)= o n'est pas réellement inactive, sa flis- persion est anomale; on retrouve sur ce liquide et ceux qui le suivent dans la distilla- tion les particularités observées sur les mélanges synthétiques. iH d'essence en ?,o fractions (a pour So'^") : >.. 589 578 .Vifi 43G Fraction n" 2. . . . 53, o5 57 , 5o 65,63 r 16,00 Disp. normale » n"18... — 10, i3 - 9. «5 - 8,76 -!- 11,70 n anomale » n-^d... --27,50 —27,90 — 28,60 ~ — iS,33 » » Les mélanges à dispersion anomale se produisent donc au cours de la distillation d'une essence droite quelconque. L'étude des courbes de dispersion montre de plus qu'i^lles ont enlre cUes la relation indiquée plus haut; l'essence droite contient donc deux consti- tuants actifs de signe contraire, le constituant droit ayant une dispersion plus forte. On peut séparer par rectification des mélanges plus liches en corps droit; leurs courbes de dispersion se placent d'elles-mêmes dans la série précédente; on aurait pu les prévoir à l'avance. On peut alors chercher si, parmi ces courbes qu'on peut construire a priori, se trouve la symétrique de celle du pinène gauche. Le calcul montre qu il existe une courbe de dispersion pour laquelle ^^^i,85, la rotation a,, correspondante étant + 109°,) sous 3o'^'". On peut donc espérer trouver dans l'essence droite le corps symétrique du pinène gauche. Il est accompagné dans cette essence par un corps gauche moins dispersif pour lequel le rapport de dispersion ne saurait dépasser 1,60; en particulier, ce carbure n'est certainement pas le pinène gauche. Les résultats précédents montrent que l'étude de la dispersion rotatoire est capable de donner, sur la composition de certains mélanges, des rensei- gnements que la mesure de C0^H-C0-CH2— CH--GOMI. Cet acide est solide et fond à i i2"-i i3"; il jouit de toutes les propriétés des fonctions qu'il renferme, et sa fonction cétonique, en particulier, réagit avec une grande facilité. Dans le but d'obtenir les homologues de l'acide cétoghitarique, nous avons cherché à préparer les homologues de l'éther oxalsuccinique résul-' tant de la suljslitution, dans cet éther, des atomes d'hydrogène a ou a' par des radicaux alcooliques. Nous avons, dans ce but, condensé le pyrotar- trate et l'oxalate d'éthyle au moyen de l'éthylate de sodium. On obtient ainsi, avec d'excellents rendements, l'éther a'-méthyl-a-oxalsuccinique, sans qu'on puisse constater la formation d'éther a-méthyl-a-oxalsuccini([ue. L'étlier n'est pas distillable sans décomposition, mais on peut le ])urifier facilement par dissolution dans les carbonates alcalins et reprécipitation au moyen d'un acide, il est vraisemblable que la saponification de cet éther conduira à l'acide a'-méthyl-a-cétoglutarique et que les homologues plus élevés pourront être obtenus par un procédé analogue : ^^'^'!'j!~.^*^')cn - C!I( CIP) - CO^GMl^ ^co-ti — GO — Gir- — (::;n(Cii*) — go-ii. Nous avons, d'autie part, tenté d'alcovler l'éther oxalsuccinique en fai- sant réagir l'iodure de propyle sur le dérivé sodé de cet éther. Mais l'expé- rience montre qu'on obtient exclusivement l'éther oxyde propylique corres- pondant à la forme énolique de l'oxalsuccinate d'éthyle : G^H^-0\ /GO-^G-II» GO»G^-H'/ \G1I^— GO^GMl'' (') WisLicENUS, Uericlite, t. X\Il, p. 885. - Wislicenijs el Nassaleii, Lieh. An/i. t. GGLXXXV, p. 3. 20() ACADEMIE DES SCIENCES. Ce corps bout à 202°-2o3° sous 20""", sans décompositions. En le saponi- fiant au moyen de l'acide bromhydrique, on ol)tient du bromure d'éthyle, du bromure de propyle et de l'acide a-céloglutarique, dédoublement qui établit sa constitution. Cette alcoylation de l'oxhydrile énoliquc est assez curieuse, mais elle rend impossible, comme on le voit, la préjiaration des acides ^-alcoyl-a-cétoglutariques. Nous avons enfin dirigé nos recherches vers l'éther dioxalsucciniquc ( ' ) dont la saponification pouvait conduire à l'acide aa'-dicétojjlutarique. J^a saponification par l'acide chlorliydrique concentré, à la température ordi- naire, et le dédoublement consécutif, par ébullition de la solution aqueuse de l'acide intermédiairement formé nous ont conduits à un produit tout à fait diftérent de celui cju'on pouvait attendre. ÎNous avons en effet obtenu, avec un rendement de 65 pour 100, un composé acide, colorant le perchlo- rure de fer en vert, ne donnant aucune réaction cétonique et répondant à la formule C*H■'0^ Cet acide, chauffé au bain métallique, vers 200°, perd facilement i"""' d'anhydride carbonique en donnant naissance à un produit distillant sans décomposition, se solidifiant par refroidissement et possédant la composition C^H'O'. Nous avons identifié par toutes ses propriétés ce composé à l'acide isopyromucitjuequi se forme en distillant l'acide mucique avec le bisulfate de potasse (^). En particulier, le mélange des deux acides fond au même point que chacun d'eux et il en est de même pour leurs éthers acétiques. Ces résultats, dont l'exposé détaillé fera l'objet d'une Note ulté- rieure, établissent avec certitude la constitution de l'acide isopyromucique, constitution d'ailleurs conforme à celle que M. Chavanne avait déduite de ses recherches ('). L'acide isopyromucique n'est autre que la p-oxy-a-pyrone et l'acide résultant de la saponification directe de l'éther dioxalsucciniquc en est le dérivé a -carboxylé. Cette réaction intéressante nous amènera, d'autre part, à modifier les conclusions de Wislicenus relativement à la con- stitution des dérivés de l'éther dioxalsucciniquc. Nous pensons qu'en étendant nos recherches aux éthers cétoniques résul- tant de la condensation de l'éther oxalique avec les éthers des acides biba- siques supérieurs, il nous sera possible d'obtenir les cétodiacides plus élevés dans la série. (') Wislicenus el Boeckler, Lieb. Anii., l. CCLXXX\ , p. 11. (-) Simon, Comptes rendus, t. CXXX, p. a55. — I.imi'hicht, Lieb. Ann.. t. CLX\ , p. 25- et 298. (') Chavanne, .Ann. de t'him. et de Phys.. 8'' série, l. III, p. 'i-\. SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. 20 1 CHLMIE ORGANIQUE. — Un nouveau sucre cristallisé, le perséulose, à sept atomes de carbone. Note de M. Gabriel Rertra.vd, pré- senlée par M. L. Maquenne. Si l'on examine l'ensemble des résultais obtenus dans l'étude des sucres, on voit qu'en debors de l'allodulcite, dont la syntbèse exigera certainement beaucoup de travail, tous les alcools plurivalents prévus par la théorie dans les séries à moins de 7"' de carbone sont actuellement connus. On connaît aussi la plupart des sucres réducteurs, aldébydiques ou cétoniques, qui cor- respondent à ces alcools. Il n'en est pas de même lorsqu'il s'agit des séries supérieures. Ainsi la plus accessible et aussi la plus étudiée de ces séries, celle des sucres en C% n'est encore représentée que par deux alcools natu- rels, d'origine végétale, la perséite et la volémite, et par quelques produits artificiels dus à E. Fischer. En poursuivant mes recherches sur la bactérie du sorbose, j'ai réussi à obtenir, à partir de la perséite, un nouveau sucre cristallisé, sans doute de nature célonique, que je vais décrire aujourd'hui. C'est le sucre dont j ai donné autrefois le mode de formation et que j'ai désigné sous le nom àc per- séulose, nom qui rappelle à la fois ses relations avec la perséite et sa ressem- blance chimique avec le lévulose (' ). On obtient ce nouveau sucre en oxydant la perséite à l'aide de la bactérie du sor- bose. L'opération est conduite exactement comme s'il s'agissait d'oxyder la sorbite ou la glycérine (-). Il n'y a qu'une précaution particulière à prendre : c'est d'employer une bactérie très active. Quand la Isaclérie est atténuée par le temps ou des milieux défa- vorables, l'oxydation s'arrête dès qu'il y a quelques centièmes de perséulose; elle peut même n'avoir pas lieu. J'ai été arrêté dans mes reclierclies pendant des années à cause de cette circonstance. La bactérie dont je me servais, qui donnait de bons résultats avec d'autres alcools, arrivait avec peine à oxyder plus de 10 pour 100 de la perséite, de sorte que le sucre produit, mélangé aux substances solubles du bouillon, refusait de cristalliser. En me servant d'une nouvelle bactérie, obtenue par ensemencement spontané de jus de sorbes, l'oxydation a pu atteindre environ [^b pour 100 de la perséite mise en culture et la cristallisation du sirop est devenue possible. Une expérience réussie a porté sur 470" de perséite. Après 3 semaines de culture, (') Comptes rendus, t. CXXVI, 1898, p. 762. (-) Annales de Chimie et de Physique, 8" série, t. lll, 1904, p- 181-288. G. H., 1908, 2° Semestre. (ï. CXLVII, N" 3.) ^7 2()2 ACADÉMIE DES SCIENCES. on a régénéré, par détecalioii plombique et concenlration, 260s de substance non oxy- dée. Les eaux mères, concentrées autant que possible, ont été épuisées par /i' d'alcool à 90° bouillant. Le perséulose s'est dissous et, après avoir été ramené à l'état de sirop, il a cristallisé en niasse dans l'espace de quelques jours. Les cristaux ont été séparés à la presse et purifiés par deux nouvelles cristallisations dans l'alcool à gS". Le perséulose ressemble beaucoup au glucose par son aspect, mais il donne des cristaux plus nets. Sa saveur est franchement sucrée. Assez peu soluble dans l'alcool fort à la température ordinaire, il s'y dis- sout abondamment à l'ébuUition. Un demi-lilre d'alcool à 93" bouillant a suffi, dans une expérience, pour dissoudre loS^ de perséidose; il aurait pu en dissoudre davantage si j'avais eu plus de substance. Les cristaux sont anhydres et répondent à la formule C' H' ^ O' : Trouvé. Calcule. (Carbone 3g, 85 4o,oo Hydrogène 6,84 6,66. Eu opérant sur So""' d'une solution à 5 pour 100, j'ai trouvé, par la mé- thode cryoscopique : Poids moléculaire 209 , i au lieu de 2 1 o Comparativement, le sorbose, essayé dans les mêmes conditions, m'a donné : Poids moléculaire i73,7 au lieu de 180 Le perséulose cristallisé n'a pas de point de fusion net, car il se décom- pose très facilement quand on le chauffe. Au bloc Maquenne, sa tempéra- ture de fusion instantanée est voisine de 1 10"- 1 15°. C'est un sucre fortement lévogyre et doué, comme les autres sucres réducteurs, de la multirotation. Au moment où l'on vient de le dissoudre, il possède, dans l'eau, à la concentration de 10 pour 100, un pouvoir rotatoire d'au inoins 90° à gauche; ce pouvoir ro.tatoire tombe rapi- dement et se fixe, après quelques heures, à — 81° (la température étant de +25°). Le pouvoir réducteur du perséulose est notablement inférieur à celui du lucose, mais il est plus fort que celui du sorbose. En opérant suivant la » SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. 2o3 technique que j'ai indiquée (' ): 25 de perséulose réduisent /| i , i de cuivre 5o » >> 81,2 » ■ 100 11 « 137,3 I' au lieu de 49,6 95,4 ei 177,8 réduits par le glucose et de 38, o 74,2 et 142,8 réduits par le sorbose. Chauffé avec l'acétate de phénylhydrazine, le perséulose donne, avec de bons rendements, une osazone cristallisée en belles aiguilles soyeuses, fondant au bloc Maquenne, après recristallisation dans l'alcool, vers -+- 233°, et répondant à la composition C'''H-^N''0' : Trouve. Calculé. Carbone .J8,8o 68,76 Hydrogène I>,42 6,18 Azoïe i'i,35 i4>A3 Cette osazone est très peu soluble dans les alcools méthylique et cthylique (environ 5« dans i' d'alcool ordinaire à 90° à la température d'ébuUition). Elle permet de caractériser très facilement le perséulose en dissolution dans un liquide complexe. Le perséulose est le premier sucre réducteur à 7*' de carbone produit par une cellule vivante, qu'il ait été possible d'isoler.' L'étude de ses produits d'hydrogénation, sur laquelle je reviendrai plus tard, promet d'être très intéressante pour élucider la structure de certaines heptites et, en parti- culier, de la perséite. CHIMIE PHYSIQUE. — Formation de composés dans les solutions d'acide tartrique et de molybdate de sodium. iNote de M. P. Quinet, pré- sentée par M. D. Gernez. M. Gernez (' ), étudiant la rotation «i, que font éprouver au plan de pola- risation de la lumière jaune du sodium des liqueurs titrées contenant sous (') Bull. Soc. chini., 3° série, t. XXXV, 1906, p. 1285. ('-) Journal de Physique, 2' série, t. VI, 1887, p. 383. 2o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. le même volume un poids fixe d'acide tartrique droit et des poids variables/? de molybdate de sodium, conclut de l'allure discontinue de la courbe a = fip) à la formation dans la liqueur de composés définis. J'ai étudié des solutions identiques à celles de M. Gernez et j'ai cherché si des propriétés physiques autres que celle de la rotation du plan de pola- risation ne conduiraient pas au même résultat. J'ai déterminé : 1° Les densités des solutions par la méthode du flacon; 2" Les rotations a„ au polarimètre Landolt à l'aide d'un tube de lo™'; 3" Les résistances électriques; 4° Les abaissements des poinls de congélation. Les expériences ont été faites à la température 2o",5±o°, 5 sur des solutions contenant toutes pour 5o""' : i«,25 d'acide tartrique droit et des quantités croissantes de molybdate de sodium. Les résultats obtenus figurent dans le Tableau suivant : Molécules Poids de ce sel Abaissements (le inolybilat ■ poiif 1""'^ iJensilcs des points de sodium d'à iJe lies li.italioiis Résistances de congélation 1<- l,iiMi(,u;. sjliiiions. ai,. n. C. 0 0 1,010 0 / 0. 19 38,70 0 -0,33 o,o84 I 12 1 ,0116 0.46 33,2 1 — 0,34 o,i68 I 6 1,0118 1.14 3o,39 —0,348 0,336 2 6 1 ,oi35 2.10 25, o3 —0,354 o,5o4 3 6 1,0149 3. 8 21,98 -o,36 0,672 4 6 1 ,0186 4. 6 .9,82 — 0,366 o,84o 5 6 1 ,020 5. 2 18, 86 —0,37 0,924 » 1 ,022 5.28 18.64 —0,372 1 ,008 6 6=' 1 ,02.5 5.58 18,21 -0,374 1,092 )) 1 ,026 6.3o .7.8' — o,356 I, 176 7 6 1,027 7. 6 '7.49 — o,338 544 s 1.029 8.12 16,70 — o,3o6 SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. 203 Molécules Poids de ce sel lie molybdate pour i"'"' Densités de soilium d'acide des P- tartriquc. solutions 1; 1 , 5 I 2 9 6 t ,o3i ],68o 10 1 ,o33 >,849 T I ,o35 2,016 12 "6" ^ ) ,o38 2,187 i3 6 1 ,089 2,353 .4 6 1 ,o4i 2,521 i5 6 1,043 Abaissements des points otaliuns Késistances de congélatiiiii a,,. \\. C. H 1 9-'4 .6, .4 0 —0,272 10.28 1 5 , 60 — 0 , 242 11.28 i5,oo 0,2 1 12.28 i4,8o — o,.8 11.58 .3,30 — 0,24 1 1 .5o I 1 ,25 — 0,3. ...48 10,3; — o,38 On peut traduire ces résultats par des courbes en portant en abscisses les 36,70 -o'ie' Poids de MolybdstQ de Sodium poids de molybdale de sodium et en ordonnées les rotations, les résistances 2o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. et les abaissements des points de congélation; la courbe des rotations repré- sentée par des traits discontinus et relative aux solutions étudiées est en tous points identique à celle obtenue par M. Gernez. On constate que les trois courbes présentent un point anguleux très net sur une ordonnée dont l'abscisse correspond à 2*^,016 de molybdate de sodium (' ), ce qui indique la formation d'un composé résultant de la com- binaison entre i"""' d'acide tarlrique et 2™''' de molybdate de sodium. D'autre part, tandis que l'allure des courbes représentant les rotations et les résistances des solutions ne permet pas d'affirmer nettement la formation d'un composé entre 1™°' d'acide tartrique et 1'°"' de molybdate de sodium, le point anguleux présenté par la courbe de cryoscopie montre bien l'exis- tence de ce composé. Je poursuis ces recherches. MINÉRALOGIE. — Le granité alcalin des nappes de la Corse orientale. Note de MM. Pierre 'Fermier et Jacques Deprat, transmise par M. Michel Lévy. Le granité, plus ou moins laminé, souvent même complètement broyé jusqu'au point d'être méconnaissable, joue, dans la constitution des nappes de la Corse orientale, un rôle si important qu'il nous a semblé utile de faire connaître les caractères pétrographiques essentiels de cette roche, consi- dérée dans son type le plus habituel. Ce type est celui qui a été distingué et décrit par M. Nentien sous les noms de granulite protoginique et de protogine (-), et dont on trouve de beaux exemplaires dans les gorges de la Restonica, duTavignano, du Golo, de l'Asco et dans les escarpements qui dominent le village de Castirla. C'est lui qui forme, presque exclusivement, les montagnes granitiques des yEgriates et du Tende, lui encore qui reparaît à l'est de Saint-Florent, près d'Oletta, et jusqu'au voisinage de Bastia. C'est un vranile alcalin, largement cristallisé, très riche en quartz (enfiimo ou (') La cour])e des densités, non figurée ici, présente également une discontinuité pour cette teneur. O E. Nemien, Étude sur la constitution géologique de la Coi se (Mémoires pour servir à l'e.rplication de la Carte géologique de la France, p. 64, Paris, 1897). SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. 207 légèrement violacé), très pauvre en blotile. On y distingue, à l'œil nu, deux feld- spalhs : l'un blanc, ou blanc jaunâtre, ou blanc rosé, ou enfin rose, qui est le plus souvent très frais; l'aLilre verdâtre, cireux et évidemment très altéré. Au microscope, le premier de ces deux feldspaths s'affirme comme une microperlhite, à fond d'or- those; le second, comme un plagioclase très voisin de l'albile pure et fortement kao- linisé. La biotite est toujours plus ou moins décomposée, soit en mica blanc, avec séparation d'un peu de sphène; soit en clilorite, avec séparation d'un peu d'épidote; soit, enfin, en un minéral inconnu, déjà signalé par M. Nentien (fines aiguilles brunes, très polycliroïques et très biréfringentes), et qui est en cristaux trop petits et trop disséminés pour qu'on puisse l'isoler et le définir. Çà et là, on trouve du zircon et de l'allanite. Voici l'analyse, par M. Pisani, d'un échantillon moyen, très frais et à peu près épargné par le laminage, provenant des gorges de la Restonica. Nous mettons en regard la moyenne de six analyses (par M. le D-- Rust, de Genève) de granité du Pelvoux : Granile Sicr- TiO^ APQi Fe^O' FeO MgO CaO K'O Na'O Perte au feu. lie (lu a Restonica. Pelvoux. 77, 3o 76,20 0,06 non dosé II ,80 i2,7'3 0,41 1,85 0,72 non séparé de Fe^O 0 , 6.5 0,52 0,39 0,85 .',,.8 4,66 3, 10 3,35 1,90 0,78 Total 100,71 100,94 Le gi-anite de la Restonica est donc un granité alcalin, fort semblable au granité du Pelvoux. Sa composition rninéralogique, d'après l'analyse ci-dessus, est à peu près la suivante, sur 100 : 2^ orthose, 26 albite, 2 anorthite, 'j kaolin, i biolite, 4 clilorite, |0 quartz. La plus grande partie de l'albite est comprise dans la microperlhite. A côté de ce type dominant, il y en a d'autres, le plus souvent apliliques ou pegma- toïdes, et qui sont aussi, le plus souvent, des granités alcalins. Le plus important de ces autres types est celui qui forme les deux rives del'Asco, au nord de Ponte-Leccia, et la région de Piedigriggio et de Popolasca. C'est un granité pegmatoïde à micro- perlhite lose et rouge, parfois avec microcline où intervient l'oligoclase, avec de rares cristaux de biotite, riche en zircon; il est à peu près identique comme composition à 2o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. la ^ranulite des Calanques entre Piana et l'orto ('). D'autres types, beaucoup plus rares, s'écartent des précédents; ainsi quelquefois (pont sur l'Asco au nord de Ponte- Leccia), on trouve des granités laminés à muscovile, ou des types riclies en hornblende et biotite (Scala de Santa Regina, Scala du Monte Renoso). Ainsi que l'un de nous l'a montré en igoS ('), la bande de roches grani- tiques plus ou moins laminées que M. Nenlien a englobées sous le nom de protogine est loin d'être homogène, surtout près de sa terminaison méri- dionale. Le caractère commun est donné par le laminage, plutôt que par la constance de la composition minêralogique et de l'aspect. Il nous semble donc qu'il vaut mieux ne plus se servir du mot protogine, quand on par- lera des roches de Corse. Si l'on veut désigner le granité dominant des nappes corses, qui est bien celui cjne M. Nentien avait en vue quand il a distingué la protogine, il convient, suivant nous, de l'appeler granité alcalin de la Restonica, ou granité alcalin des nappes de la Corse orientale. PHYSIOLOGIE. — Sur Turoliypertensine. Note de MM. J.-E. Abelous et E. Bardier, présentée par M. Bouchard. Dans une Communication antérieure (i8 mai igo8), nous avons montré qu'on pouvait séparer par l'acide oxalique, de l'extrait éthéré d'urine humaine normale, un préci[)ité qui, repris par l'eau, fournil une solution douée d'un pouvoir vaso-constricteur énergique. L'étude que nous venons de faire de cette action nous a conduits aux résul- tats suivants : 1° L'élévation de la pression artérielle est en rapport avec la quantité de substance dissoute, c'est-à-dire proportionnelle à la quantité d'urine traitée ; 2° Cette élévation de pression se manifeste tout aussi intense après la sec- tion du bulbe et des nerfs vagues; 3° Elle se reproduit avec les mêmes caractères et la même intensité quand, après la section du bulbe, on a détruit la moelle épinière par un cou- rant d'eau chaude (méthode de M. E. Gley); (') J. Deprat. Huit. Carte géol. Fr., n" 119, t. XVIII, mai 1908. C^) J. Deprat, L'origine de la protogine de Corse {Comptes rendus, t. CXLI, p. i5i). SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. 209 40 Enfin, si Ton administre au sujet (chien) une très forte dose de chloral qui, comme Ta montré M. P'rançois-FrancU, paralyse les ganglions nerveux, on obtient encore une élévation de pression manifeste, quoique bien moins marquée qu'avant l'intoxication chloralique. 11 résulte de ces faits que l'action vaso-constrictive est principalement d'origine périphérique. La substance hypertensive agit en excitant les gan- glions périphériques du grand sympathique et aussi, bien qu'à un moindre degré, les fibres musculaires des vaisseaux. Nous proposons de donner à cette substance le nom d'uro/iype/tensine, sans vouloir préjuger de sa pureté, car le précipité obtenu dans l'extrait éthéré d'urine par l'acide oxalique possède, à côté de l'action vaso-constric- tive, un effet manifeste sur les centres respiratoires (polypnée) ainsi que sur certaines sécrétions ( salivaire, lacrymale et nasale). Ces effets complexes sont-ils dus à une seule substance ou, comme nous le pensons, à plusieurs agents distincts? C'est là ce que des expériences en cours nous permettront, comme nous l'espérons, d'élucider. PHYSIOLOGIE. — La gramleur relatue de l'œil et l'appréciation du poids encéphalique. Note (') de M. Louis Lapicque, présentée par M. Dastre. 1" Chez les Vertébrés inférieurs, j'ai trouvé, avec M. Laugler, qu'il existe entre la grandeur de l'œil et le poids de l'encéphale une relation évidente sans calcul. Exemples : Rana esculenta et Rana fusca présentent à peu près le même poids du corps ; elles ne paraissent pas se distinguer l'une de l'autre quant à la complexité de leur vie de relation ; or rencéphale de R. esculejHa csl plus lourd (jue l'encéphale de R. fusca, de 20 pour 100 environ; le diamètre transversal de l'u'il varie de l'une à l'autre à peu près dans le même rapport. L'encéphale de Lace/ta viridis est presque triple (en poids) de celui à' Anguis fragilis ; le diamètre de l'œil du premier est un peu plus que double de celui du second. Une Dorade, Pagelh/s centroHontus, se distingue parmi les Sparidœ par les dimensions considérables de ses yeux ; son encéphale l'em- porte d'un tiers (toujours à poids du corps égal) sur celui d'une espèce voi- sine à u'il plus petit. (') l'résentée dans la séance du 1 3 juillet igo8. C. H., 1908, r Semestre. (T. C\LVII,N" 3.) ^" 2IO ACADÉMIE DES SCIENCES. Réciproquement, Alvtes obstetricans et Hyla arborea, avec des poids du corps dont l'un est presque le douJDle de l'autre, ont des yeux à peu près égaux ; leurs poids encéphaliques sont aussi à peu près égaux ( ' ). La surface rétinienne a donc, sur le poids de l'encéphale, une influence prépondérante par rapport aux autres surfaces somatiques. 2° (_]elte prépondérance se retrouve chez les Mammifères; mais ici, pour s'en rendre compte, il faut d'abord déterminer la loi suivant laquelle la grandeur de l'œil varie avec la grandeur du corps entre animaux semblable- ment organisés. Il est classique que « la grandeur frelative) de l'util est en raison inverse de la grandeur du corps » (Haller); c'est-à-dire que les dimensions de l'œil varient moins que les dimensions homologues du corps en général. Il est assez difficile de trouver les éléments d'un calcul précis. J'ai mesuré : chez le Chat domestique, pour un poids corpoi-el de V"^, un diamètre oculaire transversal de 20*""'; chez la Panthère, pour un poids de 40""", un diamètre oculaire de 28""". En calculant sur ces chill'res, ou trouve que la surface réti- nienne varie moins vite que la racine carrée et plus vite que la racine cubique de la surface corporelle; une telle relation n'a pas de signification géométrique; d'autre part, les données expérimentales sont généralement, comme ici, le poids du corps et le diamètre oculaire; il est donc préférable d'établir la relation directement entre ces données : on trouve alors que les diamètres oculaires sont entre eux sensiblement comme les racines hui- tièmes des poids corporels. Cette relation, essayée sur tous les chiirres que j'ai pu me procurer, m'a paru convenable au moins comme première approximation. Nous appellerons coefficient oculaire d'un animal le quotient de son dia- mètre oculaire transversal moyen (en millimètres )/>r//- la racine huitième de son poids corporel (en grammes). Remauqi'i;. — Dans l'espèce Chien dotncstiijue (et, généralement, dans l'intérieur d'une espèce donnée), le poids encéphalique varie moins \ite que la puissance o,56 du poids corporel (loi de Dubois); il varie comme la puissance o,25 de ce poids (Lnpicque) (■'). Dans l'espèce Cliien domestique, le diamètre oculaire ne varie que de 20'""' à 23"'" qudud le poids du corps varie de Ô'^s à 4o''", soit comme la racine quinzième de ce poids; c'est-à-dire que Vexposaiit de relation oculaire est diminué, par rapport à ce qu'on observe entre espèces dictinctes, dans la même proportion (eu égard à la précision de nos mesures) que l'exposant de relation encéphalique. (') Voir Lapicqle et Lacgier, Société de Biologie, 20 juin 1908. (-) Société d^ Antltropologie de Paris, 6 juin 1907. SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. 211 3" Si maintenant l'on compare le coeflicienl oculaire défini ci-dessus au coefficient céphalique (quotient du poids encéphalique par la puissance o,:")() du poids corporel), la relation dont nous parlions devient facilement appa- rente. Voici quelques exemples chez les Mammifères : Poids Cneflicicnt Poids de Diamctie de Coefficient d II corps. l'encéphale. oculaire. céplial. 10-. oculaire. Musaraigne 8,8 0,1;; 1,0 5 0,8 Rat 370 2,3o 5,5 8 2,6 Gerboise 295 2,56 ro 11 4)9 Marmotte 3ooo 12,0 16 i3 5,9 Lapin de garenne. . . i46o 10, 5 17 19 '3,9 Clial 3ooo 29 20 33 7,4 Panthère 4oooo i33 28 35 7,5 Renard 55oo 47 '9 ^^ ^'^ Chien (moyen) 17000 87 22 37 6,0 Chameau GaSooo 65o 43 38 8,1 Gazelle 68000 216 4» 43 'o Cheval 368000 532 5o 4i 'o Homme 66000 i36o 23 278 ■),7 La famille des Rongeurs est particulièrement significative; dans ce groupe, en effet, le coefficient céphalique présente de grandes divergences que K. Dubois a signalées comme une énigme. Pour les espèces citées ici, on voit que ces divergences suivent presque exactement les diflercnces dans les dimensions relatives de l'œil. Le coefficient céphalique extrêmement bas des insectivores coïncide avec un extrêmement petit coefficient oculaire. Inversement, au grand œil des Herbivores, nettement exprimé par le coefficient oculaire, correspond un encéphale relativement très pesant; la liaison des deux grandeurs est soulignée par le cas du Chameau, dont le coefficient oculaire un peu moindre est accompagné d'un coefficient cépha- lique moins élevé. 4° Puisqu'il en est ainsi, la considération de ce facteur rétinien modifie no- tablement la signification du coefficient céphalique (coefficient de céphali- sation de Dubois). Assurément, l'acuité sensorielle est un élément non négligeable de l'intelligence; il est même remarquable, à ce propos, de voir, dans un groupe où les hémisphères cérébraux ont pris un tel développement, la relation quantitative entre l'œil et rencé|)halc total restée aussi étroite que chez les Poissons, où les lobes optiques font le quart et même le tiers de l'encéphale. Mais ce qu'on avait espéré trouver dans le coefficient céphalique. 212 ACADÉMIE DES SCIENCES. c'était la mesure de la coordination nerveuse supérieure, abstraction faite de toute question de grandeur somatique. On est d'accord maintenant sur ce point, qu'une telle mesure doit être exprimée par un cocflicient, non par un terme additif; mais le coeflicienl de Dubois ne donnait cette mesure qu'autant que la richesse relative de cliaque espèce d'innervation, sensorielle ou motrice, resterait constante en passant d'un animal à un autre. Nous venons de voir que la richesse relative en innervation visuelle, d'une part, varie beaucoup, d'autre part, influe considérablement sur le développement quantitatif total de l'encéphale. 11 y a donc, de ce fait, une correction parfois importante à introduire avant que d'apprécier la supériorité intellectuelle par le coefficient en ques- tion. Sans essayer actuellement d'effectuer numériquement cette correction, on voit facilement, par l'examen des deux dernières colonnes du Tableau, qu'on obtiendrait ainsi une amélioration notable de l'appréciation des espèces. Le Lapin n'est pas deux fois et demie plus intelligent que le Rat; de même, la supériorité des Ruminants sur les Canidés est visuelle, non inlellectuelle. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Contribution à l'étude de la constitution des nucléo- proléides. Recherches sur les constituants de la pepsine. Note de MM. L. HuGouNE.vQ et A. AIoHEL, transmise par M. Armand Gautier. Nous nous sommes proposé non pas d'étudier la constitution de l'agent protéolytique à l'état de pureté, mais de rechercher quels sont les corps chimiquement définis qu'on peut retirer de la pepsine extractive. Cette ma- tière nous intéressait en tant que source de nucléo-proléides glandulaires; car, si la constitution des nucléo-prot('ides du sperme, du thymus, des leu- cocytes a été élucidée par de nombreux chimistes, on n'en pourrait dire autant des protéides nucléaires élaborc'S par des glandes proprement dites. Un travail de Pekelharing avait bien signalé la présence de la xanthine et des sucres réducteurs dans les produits d'hydrolyse de la pepsine; mais aucune recherche d'ensemble n'avait été effectuée sur la nature des albumines soudées dans ce cas à l'acide nucléique. La méthode que nous avons décrite dans notre dernier Mémoire ( ' ) nous a permis d'étudier les corps azotés constitutifs de la pepsine, en opérant (') L. HuGOUNENQ et A. MoREL, Comptes rendus, juin 1908, p. 1291. SÉANCE DU -20 JUILLET 1908. 21 3 sur '1'''^ de matière mis gracieusement à notre disposition par les éta^îlisse- ments Byla, de Gentilly, auxquels nous adressons tous nos remercîments. Cette pepsine exlractive avait élo obtenue par digestion de la muqueuse rouge de la grande courbure du porc dans quatre fois son poids de H Cl à 2 pour 1000, au bain-marie, à 5o°. Après concentration en extrait, le titre est de 200. La consistance est celle d'un extrait mou et poisseux qui retient encore aS pour 100 d'eau et 8,72 pour 100 de cendrés. L'analyse immédiate permet d'en extraire, à l'état libre, o,45 pour 100 lie lyrosine el 0,8 pour 100 d'un mélange de leucine et de valine qui cristallisent quand on neutralise la soluliou aqueuse de la malière. La pepsine a été hydrolysée en plusieurs fractions de i"*? chacune, soil par SO'H- à 5o pour 100, soit par MCI à 3o pour 100, à l'ébullilion ; soit par II FI à aS pour 100, au bain-marie, méthode bien préférable aux précédentes, ainsi que nous l'avons dé- montré. Nous avons étudié les produits d'hydrolyse sous forme de cristaux ou de dé- rivés cristallins. Le Tableau suivant fait connaître les proportions de conslituanis que nous avons recueillies. Pour ion (lu produit sec ( ccnilres dcduiles). Tyrosine 1 ,j Alanine 3,2 N'aline 7,5 Leucine 1 1 , 4 Phénylalanine 2,2 Pseudo-histidine (' ) 0,4 Ly si n e 6,5 Pseudo-lysines (-) o,5 Arginine 2,0 Adénine o, 5 Xanthine moins de 0,01 pour 100 Guanine 0,2 Glucosamine i ,4 Nous pouvons résumer comme suit les faits précédents : 1° La pepsine extractive contient, à l'c^-tat libre, quelques acides mono- amidés, formés par autodigestion probablement. 2° Nous n'y avons trouvé aucun des termes suivants : glycocoUe, acides aspartique et glulamique, serine, proline, cystine, acide diamino-dodé- canoïque. 11 est bon d'observer néanmoins que cette constatation n'a que la portée d'un fait négatif. 3° La proportion des corps monoamidés par rapport aux diamines est plus forte que dans les protamines et les histones. (') Composé nouveau. (^) Voir plus loin pour ce qui concerne ces corps. 2j4 académie des sciences. 4" Nous n'avons pas l'encoiilré dliistidine, mais du groupe de diamines précipitables par l'argent nous avons isolé un corps en C'H^Az^O- que nous avons analysé en nature et à l'étal de dérivé benzoylé. C'est cette substance que nous désignons sous le nom de pseudo-hislidine. Nous l'étudie- rons prochainement. 5" Dans l'alcool mère du picrate de lysine, nous avons trouvé deux picrates très bien cristallisés en prismes volumineux. L'un d'entre' eux, fusible à :2 lO", est le dérivé d'un corps en C ' 1I-' Az' O' qui paraît être une dipeptide provenant de l'union de la lysine avec l'acide glutamique C» II'2 Az 0-' . Az H — CO . C H« Az O'. Dans un précédent Mémoire ('), nous avons déjà appelé l'attention sur ces peptides cristallisés obtenus en petite quantité au cours de l'hydrolyse des matières protéiques et analysé des dérivés de l'arginine avec la proline et l'acide aspartique. L'existence de ces peptides paraît être un fait assez général. 6° La pepsine, en se dédoublant, fournit des bases puriques, mais pas de xanthine en quantité appréciable, lorsqu'on évite au cours des opérations d'oxyder la guanine et l'adénine, seuls corps puriques séparés par nous. 7° Nous n'avons pas trouvé de corps pyrimidiques (thymine, uracyle, cytosine j. 8" Comme sucre azoté, nous avons extrait la glucosamine, isolée à l'état de combinaison avec l'isocyanate de phényle. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la signification séiniologique de iindoxyle urinaire. liechei'che de l'indol dans le pus. Note (^) de M. Ch. PoiiciiEi!, présentée par M. Dastre. Il est classique de dire que le symptôme indoxylurie peut être Ué à l'existence d'une collection purulente en un point quelconque de l'or- ganisme (^). Celte notion est, à première vue, logique, car dès l'instant où il est démontré que la production de l'indol est, dans l'intestin, sous la dépen- dance effective d'un processus bactérien qui s'allaque à certaines substances (') L. HuGOUNENQ et J. Galimari), Comptes rendus, aS juillet 1906. (-) Présentée dans la séance du i3 juillet 1908. (^) Consulter pour la bibliograpliie la Tlièse de mon élève, M. Hervieux : Recherches biochimiques sur l indol et l'acide glycuronique, Paris, Sorbonne, juin 1908. SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. 2l5 protéiques, on peut concevoir également, que cet indol puisse apparaître partout, conscquemment dans des régions autres que l'intestin, où pullu- leront des germes capables de décomposer les matières albuminoïdes : c'est le cas dans les collections purulentes. Toutefois, une rectification a priori est ici nécessaire. La production de l'indol aux dépens des substances protéiques est, en effet, une propriété qui n'est nullement dévolue à tous les microbes, quels qu'ils soient. C'est aujourd'hui un fait bien établi, d'ordre expérimental, qui ne peut donc cadrer avec l'opinion classique rappelée plus haut, laquelle admet la pré- sence de l'indol dans tous les pus indistinctement, quelle qu'en soit la nature. Il était, au surplus, facile de résoudre la question, et pour cela la recherche systématique de l'indol dans les pus les plus divers s'imposait. Voici la tecliiiiqiie que j'ai suivie pour déceler l'iiulol : 25'="'' à 50''"'' de pus sont dilués dans i' d'eau; on ajoute 4™' à S""' de lessive de soude, puis on distille dans un courant de vapeur d'eau. Les eaux d'entraînement (on en recueille i' à i',5) sont épuisées deux fois successivement par io""° à i5""' de benzène très pur et l'indol est recherché dans le mélange des deux extraits benzé- niques avec le réaclif si sensible d'Ehrlich, la p-dimélhjlaminobenzaldéhyde ('). On peut encore opérer en faisant l'extraction directe de l'indol soupçonné au moyen du benzène. Le pus, non dilué celle fois, est agité pendant quelques minutes, à la température de [\0° à 5o°, avec du benzène. On a pris soin d'ajouter quelques gouttes de lessive de soude dans le cas où le pus serail trop é|)ais. On |)orle ensuite à la centrifu- geuse pour disloquer l'émulsion et séparer le benzène dans lequel on recherche l'indol. Certains pus abandonnant au benzène des pigments plus ou moins jaunâtres qui peuvent fausser ou gêner la léaction colorée que donne la /j-diméthylaminobenzal- (lèhvde, i'estirne, par l'examen comparatif que j'ai pu faire des deux méthodes dont il vient d'être pailè, que la première est préférable à la seconde. Elle ofl're, en outre, plus de sécurité. C'est qu'en elTet, la réaction d'Ehrlich n'est nullement spécifique de l'indol; mais il faut bien reconnaître toutefois que les conditions dans lesquelles on opère ici restreignent singulièrement le choix que l'on est amené à faire des corps susceptibles de réagir avec la /j-dimélhjiaminobenzaldéliyde, et il n'est pas douteux que l'indol est le seul d'entre eux (la présence du scatol n'ayant pas encore été signalée dans le pus) qui puisse passer à la distillation lorsqu'on utilise la première méthode (entraînement à la vapeur d'eau après alcalinisation de la dilution purulente). Au surplus, il m'a été possible, avec quelques pus qui contenaient de l'indol, de caractériser celui-ci par une réaction qui ne laisse aucun doute quant à la nature chimique du corps entraîné par la vapeur d'eau. Par l'emploi île l'eau oxygénée, réaction que j'ai été le premier à signaler, j'ai pu transformer la fort petite quantité d'indol contenue dans l'extrait benzénique, après, bien entendu, distillation préalable du benzène, d'abord en indoxyle, puis en indigo (-). C'est là un fait des plus inté- (') Noir la Thèse d'IIervieux, p. 7. (-) Dali. Soc. chim., 4' série, t. III, 1908, p. 239. 2l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. . ressants et de très liante valeur, car l'indol est le seul, entre les composés qui donnent des réactions colorées avec la /?-dimétliylaminobenzaldéhyde, qui soit capable de fournir de l'indigo dans les circonstances qui viennent d'être rappelées ('). En possession d'une technique que je pense devoir donner toute satisfac- tion, j'ai recherché l'indol dans les collections purulentes les plus diverses comme espèces animales (cheval, chien, chèvre, porc, vache), comme siège (abcès sous-culanés, abcès de la mamelle, des poches gutturales, du four- reau, abcès ganglionnaires, arthrites purulentes), comme nature (aflections streptococciques, staphylococciques, colibacillaires). Sans entrer dans le détail des 25 observations que m'ont procurées les animaux, je dirai que 9 fois seulement la recherche de l'indol a été positive; i3 fois elle fut négative et 3 fois le résultat fui douteux, car l'anneau coloré qui caractérise la réaction d'Ehrlich fut lent à se produire et extrêmement peu marqué. Somme toute, les pus ne contiennent pas tous de l'indol et il semble rationnel d'admettre que la qualité du pus, au point de vue qui nous occupe, doit être sous la dépendance absolue du microbe qui a provoqué le dévelop- pement de l'abcès. En d'autres termes, il y a lieu de penser que l'on ne devra rencontrer d'indol dans une collection purulente que lorsque celle-ci sera due à un germe capable de donner de l'indol dans les cultures iii vitro. J'ajouterai que, lorsqu'il m'a été donné de rencontrer de l'indol dans le pus, cela n'a jamais été qu'en quantités extrêmement faibles (fractions de milligramme); il s'agit là de doses qui ne pourraient vraiment pas suffire à provoquer une indicanurie marquée. On ne saurait donc rattacher avec raison une élimination exagérée d'in- doxyle à une fonction pyogénique s'exerçanl en un point quelconque de l'économie. Il ne faut pas oublier que l'intestin est un lieu de constante pro- duction d'indol et que le moindre trouble dans son fonclionnement peut amener un excessif développement des putréfactions microbiennes, juxta- posées aux processus diastasiquesde la digestion normalequ'elles entravent, et conséquemment une fabrication exagérée d'indol. En un mot, c'est toujours du côté de l'intestin qu'il faut regarder pour trouver l'explication d'une indoxylurie qu'on juge anormale. (') L'étude du spectre d'absorption de la solution aqueuse de la couleur rouge lonnée par l'indol avec la ;D-diniétliylaminobenzaldélijde est également d'une grande râleur (voir la Thèse d'IIervieux). SÉANCE DU 20 JUILl.KT 1908. * 217 PHARMACODYNAMIE. — Recherches sur l' action phanmicoclynamùiuc du cyclo- hevanc el de quelques-uns de ses dérivés. !\olo de MM. A. Rrisse.moret et J. Chevalier, présentée par M. Guigiiard. Ces rechi-rches ont été entreprises pour vérifier le principe énoncé par l'un de nous (Brissemoret, C. IL S. B.. t. LKIV, 1908, p. 2,53) : « Le sens de l'action pharmacodynamique d'un composé organique non azoté est orienté par la fonction de support, c'est-à-dire par l'hydrocar- bure. )) Pour celte vérification, nous avons utilisé de préférence la série du cyclo- hexane, parce que des alcools de cette série, la querelle el les inosites, existent chez un grand nombre d'êtres vivants, et nous avons Icnlé de carac- t<îriser Taction sur le cœur de divers représentants de celte série, parce (pie l'inosite, élément normal de la fibre musculaire, esl plus abondamment con- tenue dans le muscle cardiatpie. Nous avons emplové, pour nos recherches, le cyclohexane C"H'* en solution aqueuse saturée, le cyclohexanol r/H"OH en solution aqueuse saturée, la quercite C°H'( OH)' en solution aqueuse à o,5 et à i pour 1000, l'inosite /, C''H°(OH)'', en solution aqueuse à o,5 el à i pour 1000 ; nous avons opéré sur le cœur de lapin, isolé par la méthode de Langendorff et irrigué avec du sérum de Locke auquel nous ajoutions les substances à expérimenter. Dans ces conditions, la f|uercite et l'inosite / en solution à o,5 pour 1000 déter- minent l'accélération des mouvements cardiaquei et augmentent leur énergie. En solution à 1 pour 1000, après une phase analogue de 1 enforcemenl, ces deux corps produisent du ralentissement du cœur, des irrégularités, une tendance à la contrac- ture, des périodes d'accélération, avec systoles incomplètes et finalement l'arrêt du cœur en systole, dur, contracture, inexcitable. Avec le cycloliexane et sui tout le cyclohexanol, la |)rédomiMance des phénomènes nerveux déterminant les irrégularités esl assez accentuée pour masquer presque com- plètement les manifestations musculaires que nous avions constatées avec les alcools précédents. L'expérimentation faite avec le cyclohexane (4o''"'' de solution a(|ueuse saturée dans i' de sérum de Locke) met très nettement en relief les caractères communs à l'action pharmacodynamique de ces difl'érentes substances : contracture du myocarde, phéno- mène contemporain d'une période d'accélération cardiaque el qui amène l'arrêt du cœur en systole; apparition prévue d'irrégularités cardiaques se traduisant par une dissociation du rythme des contraclions auriculaires et venlriculaires, les premières C. R., 190S, 2' Semestre, (T. C,\LVII, N» 3.) '-9 2Islitue le cyclohexane à la quercite et à l'inosite / et le cyclohexanol au carbure. Va\ fosuim'", le L-ycloliexane excile forteinciil les appai'eils net-veux inti-a- cardiaques et contracture le myocarde ; le cyclohexanol agit plus forlenieiit encore que le cyclohexane sur le système nerveux cardiaque et contracture prématurément le myocarde; au contraire, les manifestations musculaires produites par la (juercite et l'inosite i sont plus apparentes parce- que leur action nerveuse est plus atténuée que celle des deux corps précédents. L'ac- tion qu'exercent sur le cœur le cyclohexanol, la quercite et l'inosite i est donc due au squelette hydrocarbure qui leur est commun, mais Tintroduc- tion dans l'hydrocarbure d'un seul groupement fonctionnel alcool exagère l'action nervine ; par contre l'accumulation dans le cyclohexane de plusieurs groupements fonclionnels alcool diminue la toxicité, l'irritation nerveuse et favorise l'action loni-myocardique. Ces résultats n'ont pas seulement un intérêt théorique; l'existence delà quercite et des inosites dans le monde vivant permet d'envisager leur rôle biologique en recherchant d'une part dans quelle mesure ils président au fonctionnement des organes qui en renferment, d'autre part quelles modi- lications ils peuvent imprimer à l'organisme animal à titre d'agents pharma- codynamiques. Cette partie du rôle biologique de la quercite et des inosites seule peut être discutée actuellement : nos expériences montrent, en effet, que ces corps, considérés juscju'ici comme des substances inertes, possèdent une toxicité qui n'est pas négligeable. Pour la quercite, il semble que certains des phénomènes morbides connus en pathologie vétérinaire sous le nom de mal de brou lui soient imputables. L'inosite existe dans beaucoup de pro- duits utilisés en médecine comme stimulants de l'activité musculaire : l'ex- trait de viande, l'extrait de feuilles de noyer, l'extrait de gui, la cochenille. 11 faut, croyons-nous, dans l'action sur la libre musculaire de ces différentes substances, et notamment de celle du gui, réserver unepart à l'inosite. Cette action permettrait d'expliquer pourquoi la dépression de l'activité caiv SÉANCE DU 20 JUILLET 1908. 219 diaque prodiiilc par la saponine du ^ui est allénuée lorsqu'on emploie l'extrait de gui et pourquoi cette dcrni<'M-e préparation est susceptible de fournir des résultats thérapeutiques dans les cas d'inertie utérine. PHYSIQUE DU GLOBE. — Recherches sur la présence des gaz rares dans l'alniosphère à diverses hauteurs. Note de îNI. L. Teissekenc de Iîokt, Iransuiise par M. Mascart. L'étude de la haute atmosphère m'a conduit à rechercher la présence des gaz rares, particulièrement de l'argon, du néon et de l'hélium dans l'air recueilli à diverses hauteurs. L'intérêt de cette étude est encore augmenté par l'opposition qui existe entre les caractères de la ciiculalion atmo- s'îhérique à diverses altitudes; tandis que la composition des couches basses et moyennes tend à être régidarisée par le brassage permanent de l'air dû aux mouvements tourbillonnaires, la zone dite isotherme qui s'étend au- dessus est formée d'un feuilleté de courants superposés assez indépendants les uns des autres. Je dois nippeler .[u'en 1897 M. Gaillelet a, le prenùer, procérlé à des expériences à l'aide d'un appareil qu'il établit pour recueillir auloriiatiquenienl de l'air. Ce dispo- sitif, porté par V iérophile de MiM. llermite et jiesaiiçon, a permis à M. Miintz de déterminer la composition de l'air à grande haviteur et à M. Théodore Schlœsing de mesurer sa teneur en ari;on dans la prise du i8 février 1897 (voir Comptes rendus du 8 mars 1897). Depuis cette époque, les découvertes de Sir William Kamsay ont montré l'existence dans l'air au niveau du sol de quatre nouveaux gaz qui accompagnent généralement l'argon. Comme les ballons-sondes employés couramment sont d'assez petit volume, au plus une centaine de mètres cubes, j'ai cherché à établir un appareil beaucoup plus léger que celui que pouvait enlever VAérophile, me proposant aussi d'obtenir une certitude complète, tant au point de vue de l'altitude à laquelle est puisé l'air que de la pureté de la prise. L'appareil ne comporte en efl'et aucun robinet, graisse ou produit chimique servant à l'obturation. Pour cela j'ai disposé des lubes ou des petits ballons de Verre se terminant à une extrémité par une tubulure fermée qui sert au retour à puiser l'air dans le récipient, tandis qu'à l'autre extrémité le tube porte une pointe effilée fermée au chalumeau après que le vide a été fait. A ce récipient, convenablement abrité et suspendu, est fixé un mécanisme déclenché électriquement qui brise la pointe eflilée au moment N 220 ACADEMIE DES SCIENCES. voulu; quelques instants après, un second contact envoie le courant d'un petit accu- mulateur dans un fil de platine entourant la base de la pointe effilée. Ce fil porté au rouge fond le verre et scelle ainsi la prise d'air. Les contacts sont réglés par un baromètre, si la prise d'air doit être efi'ectuée à une hauteur donnée, ou par le mouvement d'Iiorlogerie d'un enregistreur oïdinaire porté par le ballon, si l'on se propose de recueillir l'air le plus liaul possible. Les premièi-es observations ont été faites avec des tubes de quelqties centimètres cubes seulement au mois de juillet 1907; des tentatives iX'pétées ont eu lieu à bord de VOlaria, pendant Tété dernier, par les soins de mes collaborateurs pour rapporter de l'air des régions élevées intertropicales. Mais l'atmosphère saline de la mer a etnpêché les contacts de fonctionner; au contraire, à Trappes, nous avons pu recueillir une série d'échantillons de l'air des hautes régions dont le volume à ^Go'"'" variait entre 200""' et 400'^'"'. Dans ces échantillons, j'ai recherché par le spectrôscope la présence de l'argon et de ses compagnons, et cela par deux méthodes dillërentes. Les prises ont été divisées en deux parties : l'une dont on a extrait d'abord l'ar- gon et les gaz rares par le calcium ('); Fautive qui a été soumise à l'action du charbon refroidi dans l'air liquide, absorbant l'ox^'gène, l'azote et l'argon de l'air, et laissant ainsi paraître les spectres de l'hélium et du néon. Bien (jue cette étude doive être poursuivie assez longuement, je crois utile de résumer les résultats obtenus jusqu'à ce jour. Dans toutes les prises, et quelle que soit leur hauteur, on constate, comme on devait s'y attendre, une proportion notable d'argon. L'hélium, caiacteiisé surtout par sa raie jaune et ([uelques raies vertes el bleues, a été observé dans les prises faites depuis les couches basses jusqu'à 10''™ de hauteur. Au contraire, dans les échantillons recueillis au\ environs de 14'"'", nous n'avims pu encore constater la présence de l'iiélium, alors qu'en opérant sur le même volume, â la même pression et dans le même aj)pari'il, on retrouve d'ordinaire des traces nettes de ce gaz dans l'air au voisinage du sol. Le néon (-), bien caractéiisé par sa raie jaune el ses principales raies rouges, se voit nettement dans toutes les prises d'air traitées par les deuv méthodes. (') Celte métliddc est due à M. iMoureu el remplace avantageusement l'absorplion de l'azote el de l'oxygène par le magnésium, employée par Lord Rayleigh et Sir ^\ illjam Ramsay. (-) Pour conserverie néon dans les tubes d'analyse spectrale, j'ai substitué aux. élec- trodes d'aluminium généralement en usage des électrodes de cuivre qui l'absorbent peu, tandis qu'avec l'aluminium le spectie de ce gaz ne laide pas à disparaître, si le néon est en petite quantité dans le tube. SÉANCE UU 20 JUILLET 1908. 221 Ce résultat semble justifier l'identificatiVin de plusieurs des raies observées dans le spectre des aurores boréales avec celles du néon, sous cette réserve que la raie jaune X =: 5852 n'a pu être retrouvée dans l'aurore, alors qu'elle est très brillante dans les divers échantillons d'air. Je saisis cette occasion pour remercier Sir William Ramsay des conseils qu'il a bien voulu me donner lorsque je lui ai exposé, en janvier dernier, mes premières recherches. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et quart. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OuVHAliKS RKÇUS DA^S LA SÉANCE DU 20 JUILLET I908. Institut de France. Académie des Sciences. Rapport de la Commission chargée de proposer pour l'année 1908 la répartition des siibrenlions du Fonds Bonaparte, pré- senté dans la séance du 29 juin 1908 par M. G. Darboux. (Extr. des Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, t. CXLVI, p. i43i.) Paris, Gauthier-Villars; i fasc. in-4°. Leçons sur le carbone, la combustion, les lois chimiques, professées à la Faculté des Sciences de Paris, par Henry le Chatelieh, Membre de l'Institut. Paris, Dunod et Pinat; A. Hermann, 1908; i vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Traité de Valimenlalion et de la nutrition à l'état normal et pathologique, par le D'' E. Maurel; T. 1. Nos aliments : Origine, évolution, minéralisation, élimina- tion. T. II. La ration à l'état normal : Ration moyenne d'entretien de l'adulte; ration de croissance et après l'âge adulte. Paris, 0. Doin, 1906 et 1908; 2 vol. in-8". (Présenté par M. Bouchard.) Observations sur les cours d'eau et la pluie centralisées pendant l'année 1906, sous la direction de M. Maurice Levy, par MM. Nouailhac-Pioch et E. Maillet; Résumé et Atlas. Paris, Ponts et Chaussées, Service hydrométrique du Bassin de la Seine; 1 fasc. in-4° et 1 fasc. in-f°. Annales de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et Belles-Lettres du déparlement de la Loire; 2' série, t. XXVIll, i" livraison. Saint-Étienne, J. Thomas, 1908; 1 fasc. in-8°. 222 ACADEMIE DES SCIENCES. Le Centre médical el pharmaceutique ; i ')" année, n" 1. i='' juillet 1908. Com- menlry (Alliai); i fasc. in-8". Mémoires de la Société nationale d' Agriculture, Sciences el Arts d'Angers; 5" série, l. X, année 1907. Angers, Germain et G. Grassin, 1907; i vol. in-8°. The American Epliemeris and Nautical Almanac for Iheyear 191 1. Washington, Bureau of Equipment, 1907; i vol. in-4°. Francis Drake, on Ihe noi'lhwest coast of America in Ihe vear 1179, l)v Gkorcjes Davidson. ( Transaction and proceedings of ihe geographical Society of t/ie Pacific; 2" série, t. V, 190S.) San Francisco; i fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) Geodetic Survey of South Africa; t. \ : Reports on tlie geodetic Survey of Ihe Transvaal and Orange Bi^er Colony, execiiletl by colonel sir W.-G. Moiinis, and of ils connection, by captain H.-W. Gordon, trith Ihe geodetic Survey of Southern Bodesia, with a préface and introduction, by sir David Gill. Londres, Harrison et fils, 1908; i vol. in-f". A sketch of the geography and geology of the Himalaya mounlains and Tibet, by colonel S. -G. Buhrard and H. -H. Hayden. I : The high peaks oj Asia. II : The principal mountain ranges oJ Asia. 111 : The rivcrs of the Himalaya and Tibet. Calcutta, Superinlendent Government prinling, India, 1907; 3 fasc. in-q". Annals of Ihe astronomical Observalory of Harvard Collège; t. L : Bevised Har- vard photometry , a Catalogue 0/91 10 stars; t. LXI, Part I : Besearches of the Boy- den department, by William-H. Pickering ; Part II : Obsei\ations madc al the auxi- liary stations 1892-1895. Cambridge, Mass., 1908; 3 fasc. in-4"'. Annals of the astrophysical Observalory of the Smithsonian InsUhilion : t. 11 : by C.-G. Abbot and F.-E. Fowel. Washington, igo8; i vol. in-4°. Bulletin mensuel de r Observatoire météorologique de l'Université d'Upsala; l. XXXIX, année 1907, par F. Akerblom. Upsala, 1907; i vol. in-4°. Magnelische und meteorologische Beobachtungcn an der k. k. Stermvarte zu Prag im Jahre 1907, herausgegeb. v. L. Weinek; Jahrgang 68. Prague, 1908; i fasc. in-4°. Bapporto annuale dello I. B. Osservatorio marittimo di Trieslc, conlenente le nsservazioni meleorologiche di Triesle e di alcune altre stazioni adrialiche. per Canno 1904, redalto da Edoardo Mazei.le ; t. XXI. Trieste, 1908 ; i fasc. in-4°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n' 55. is i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin do l'année, deux volumes ia-4'. Doux l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : chez Messieurs : . Ferra n frères. , Chaix. Baumal. M— Texier. . j Jourdan, (Ruff. \ Georg. , Courtin-Hecquet. ( Germain et Grassio. ( Siraudeau. Lyon { Phily. 1 Maloine. Vitte. e n . Jérôme. . Marion. Marseille Montpellier Ruât. Valat. Goulet et fils. / Feret. . Laurens. Muller (G.) Martial Place IX Nancy Buvignier. Grosjean-Maupin Renaud Wagner et Lambert. Dugas. . Derrien. 1 F. Robert. / Le Borgne. ' Uzel frères. Jouan. Nantes Nice Veloppé. Barma. Appy- . Dardel et Bouvier. \ Henry. ( Marguerie. Debroas-Duplan. T ^ Blanchier. Lévrier. it-Ferr. ( Delaunay. ( Bouy. / Greffier. Bochefort Girard (M»"). • [ Ratel. Langlois. Lestringant. l Lauverjat. ■ / Degez. l Drevet. S'-Étienne Toulon Chevalier. Figard. Allé. " ( Gratier et O'. . Foucher. Toulouse Gimet. Privât. Boisselier. Bourdignon. Tours j Péricat. Dombre. ( Bousrez. Tallandier. Giard. Valenciennes Giard. Lemaltre. On souscrit à l'étranger. Amsterdam. , Berlin . Bucarest , chez Messieurs : j Feikema Caarel- ( sen et G'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et G". Friedlander et fils. Kuhl. Mayeret Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLamertiti. Mayolez et Audiarte. Lebègue et G''. Sotcheket C». Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et G». Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gênes Beuf. I Eggimann. Genève ) Georg. ( Burckhardt. La Haye Belinfante frères. Payot et O*. Lausanne Rouge. Sack. Barth. Brockhaus. Leipzig < Lorentz. I Twietmeyer. ' Voss. I Desoer. ^'«'^« ' Gnusé. Chez Messieurs : / Dulau. Londres I Hachette et G'* ' Nutt. Luxembourg . . V. BUck. Ruiz et C'*. Madrid. (Kuiz I Romo l F. 'ossai, Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri diGius. Pellerano. Milan . Naples ;' Dyrsen et Pf«ifr«>. New- York ! Stechert. ' Lemckd et Buachaer Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'*. Palerme Reber. Porto Magalhaes et Moniz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. l Bocca frères. ^°'^' • jLoescheret. G'-. Botterdam Kramors et fils. Stockholm Nordiska Boghandel 1 Zinserling. S'-Pétersbourg . . | ^^iff Bocca frères, Brero. Rinck. Rosenberg et Sellier Varsovie Gehethner et Wolff. Vérone Drucker. { Frick ^''■«""«' |Gerold etCv Zurich Rascher. Turin . iLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix . 25 fr. Tomes 32 à 61. —( i" Janvier i8§i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91 . — ( i '^'' Janvier 1 866 à 3 1 Décembre 1 88o. ) Volume in-4° : 1 8S9. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — d" Janvier i88i à 3i Décembre 1895.) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. 'PLÉHENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : I.- Mémoire surquelques points de la Physiologiedes Algues, par MM. A. DKRBEsetA.-J.-J.SoLiER. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent tes, par M. Hanskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rcMe du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 02 planches; i856 25 fr. l Mémoire sur les vers intestinaux, par .M. P.-J. Van Benedkn. —Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences loncours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir: «Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTerents terrains ntaires, suivant l'ordre de leur superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur -lisparitien successive ou simultanée. — RecliercheiMa des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs», par M. le Professeur Bronn. In-')", avec 7 planches; 1861. Berne Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Soieaoes. 25 fr. N° 3. TAn(>E DKS ARTICLES (Séance du 20 Juillet 190a.l MEUOIUES ET COMMUrVICAlTOrVS DES MlîMimRS ET DES COUlîESPONDANTS OE L'ACADÉMIE. Pages. M. A. Lacroix. — Sur les minéraux des fumerolles de la récenle éruption de l'Etna et sur l'existence de l'acide borique dans les fumerolles actuelles du Vésuve M. Di; FoRCRAXD. — Sur les lijdrates de i6i Pages. strontiane et de baryte i65 IM. H. Le Chateliïr fait hommage à l'Aca- démie de ses : « Leçons sur le carbone, la combustion, les lois chimiques, pro- fessées à la Faculté des Sciences de Paris». 169 PRESENTATIONS. Liste de candidats présentée à M. le Mi- nistre du Commerce et de l'Industrie pour la Chaire de Chimie générale va- cante au Conservatoire national des Arts et Métiers par la démission de M. Jung- Jleisch : 1° i\l. Job, 2° M. Brunel 169 COI4lii:SI»Oi\l)Ai\CE. M. le Recteur de l'Université de Berne invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration du monument érigé en l'honneur A^ Albert de Haller . M. le Secrétaire reri-etuel signale le « Traité de l'alimentation et de la nutri- tion à l'état normal et pathologique », par le D' E. Maurel M. G.-A. TiKHOFF. — Remarques sur la Note de M. Lebedew : « La dispersion apparente de la lumière dans l'espace interstellaire » M. TziTZEiCA. — Sur'les surfaces réglées... M. H.-W.-E. YuNG. — Sur les fonctions algébriques de deux variables ... M. Popovici. — Sur les points d'équilibre d'un fluide en mouvement M. Ernest Esclangon. — Sur les solutions périodiques d'une équation fonctionnelle linéaire M B. Mayor. — Sur le calcul des tensions dans les systèmes articulés à trois dimen- sions M. Edouard Branly. — Appareil de sécu- rité contre des étincelles perturbatrices ininterrompues en télémécanique sans lil MM. G.-A. Hemsalech et C. de NA'atte- viLLK. — Sur les spectres de flamme du calcium M. E. RûTHE. — Variations des franges des photochromies du spectre MM. A. CoTTON et H. Mouton, — Biréfrin- gence magnétique et électrique de la ni- trobenzine : variation avec la longueur d'onde M. Eugène Dar.mois. — Sur un cas de dis- 170 170 170 .73 .74 177 180 i83 i85 188 190 .93 persion rotatoire anomale; application des mesures de dispersion rotatoire à l'élude de la composition de l'essence de térébeulhine M. Marcel Delepine. — Sur la réduction oxalique des chloroiridales alcalins .MM. E.-E. Blaise et H. G.iult. — Recher- ches sur les cétodiacides M. Gabriel Bertrand. — Un nouveau sucre cristallisé, le perséulose, à 7 atomes de carbone M. P. QuiNET. — Formation de composés dans les solutions d'acide tartrique et de nuilybdate de sodium MJL Pierre Termier et Jacques Deprat. — Le granité alcalin des nappes de la Corse orientale MM. J.-E. Ahelous et E. Barbier. — Sur l'urohypertensine M. Louis Lapicque. — La grandeur relative de l'œil et l'appréciation du poids encé- phalique MM. L. Hugounenq et A. Morel. — Con- tribution à l'étude de la constitution des nucléo-proléides. Recherches sur les constituants de la pepsine M. Ch. Porcher. — Sur la signification sémiologique de l'indoxyle urinaire. Re- cherche de l'indol dans le pus MM. A. BnissEMORET et i. Chevalier. — Recherches sur l'action pharmacodyna- mique du cyclohexane el de quelques- uns de ses dérivés M. L. Teisserenc de Bort. — Recherches sur la présence des gaz rares dans l'atmo- sphère à diverses hauteurs. 193 2o3 206 208 209 2l4 217 219 Bulletin bibliographique PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER Quai des Graods-Augustins, bb. Le Gérant VILLA RS, Gauthieb-Villars. uu 3 4 195?! '^û'Oii^ 1908 DEUXIÈME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DR L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOlfE CXLVII. y i i^l Juillet 1908). "^PAKIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, .^5. 19US RÈGLEMENT RELiTIF Ail COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS I.ES SÉA.XCES DES 23 lUIN 1862 ET 24 MAI 1870 . a 9 a r-n—i'-=— Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de t' Académie iQ composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l". — Impression des travaux de r Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus^ mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savon étrangers à l' Académie . Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ao demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis ' Membre qui fait la présentation est toujours nomraj mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extn autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance »i cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plustar le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être reniii temps, le titre seul du Mémoire est inséré dani Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé il Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plandif" ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serais autorisées, l'espace occupé par ces figures compU pour l'étendue réglementaire. Le tirage à pari des articles est aux frais des» teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernemenl. Article ô. Tous les six mois, la Commission administrati j fait un Rapport sur la situation des Comptes rem | après l'impression de chaque volume. | Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pi 1 sent Règlement. Les Savants étrangers à lAoadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels "ont priés J» déposer au secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise a ,a séance .«.« ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 JUILLET 1908. PRÉSIDENCE DE M. BOUQUET DE LA GRYE. MEMOIRES ET COMMUrVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHILOSOPHIE DES SCIENCES. — Sur la nécessité de faire intervenir les trois dimensions de l'espace, pour que les directions successives des deux droites mobiles joignant le Soleil et une planète à la Terre déterminent, d'une manière simple, les variations relatives de grandeur de ces droites. Note de M. J. lioUSSI.VRSQ. I. J'ai montré récemment (') que, si Ton admet, pour une planète et pour la Terre, dans leurs mouvements relatifs autour du Soleil, deux orbites fermées et décrites périodiquement, avec périodes données T, T', les deux droites D et S joignant respectivement le Soleil à la Terre et la Terre à la planète ont dès lors leur rapport mutuel à chaque instant, et les varia- tions relatives de chacune d'elles d'un instant à l'autre, complètement déter- minés par la suite de leurs directions dans l'espace, ou de leurs cosinus direc- teurs respectifs (A, B, C) et (a, [3, y). Ma démonstration suppose toutefois que le plus petit multiple commun mï = nT' des deux périodes T et T' contient un assez grand nombre de fois la première T pour que les valeurs de D aux instants T' 'f f yi ni ni m ni suffisent à déhnir la fonction continue et péiiodique D. (') \oir Comptes rendus du i3 juillet 1908, p. 96. C. R., iijnS, 2- Semestre. (T. CXLVII, ^•' 4.) 3o 224 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mais elle suppose surtout, et j'aurais dû l'observer, que les trois corps ne restent pas clans un même plan fixe, ou que la planète se meut hors de l'écliptique; car si un plan fixe, qu'on pourrait prendre pour celui des xy, contenait sans cesse les trois corps, l'on aurait y = o, C == o; et il ne sub- sisterait, des trois équations (2) de la Note citée, que les deux distinctes (i) (AD- A,D,) + (ao-c<,o,) = o, (BD - B, D, ) h- ([3o - ,3,ô, ) = o. Il faudrait donc se donner, par exemple, le rapport j^^ c'est-à-dire connaître les lois du mouvement de la Terre autour du Soleil, pour pouvoir déduire les rapports mutuels de 0, 0, et D, ou obtenir les lois du mouvement de la planète, aussi simplement que nous l'avons fait. II. C'est, du reste, ce qu'on voit géométriquement, en appelant, par exemple, S le Soleil (fixe) et O, O, les deux positions de la Terre, c'est- à-dire de l'observateur, aux époques respectives /. / -t- T oùil voit la planète en un même point P de son orbite. Quand les deux plans SOP, SO, P où se font, en O et O,, les deux observations, sont distincts, leur intersection est une certaine droite, dont le point P commun avec le premier rayon vecteur géocentrique 0 = OP de la planète, de direction connue, doit être aussi le point d'aboutissement du second rayon vecteur 0, = O, P, de direction éga- lement connue; ce qui rend solidaires les deux points O, O, et détermine le rapport -ëTY> c'est-à-dire -j^- La forme du quadrilatère gauche SOO,P se trouve ainsi complètement définie par les directions des droites SO, OP, SO,, <), P, ou D, 0, D,, 0|. Mais lorsque, les deux plans SOP, SO,P se confondant, leur intersection disparait, on peut se donner à volonté les deux points O, O, sur leurs droites respectives SO, SO, prolongées indé- finiment; et la figure s'achève en tirant, dans les directions données du plan, les droites OP, 0,P, qui s'y couperont toujours quelque part, en un point P. Le rapport -^< ou —, est donc laissé arbitraire par cette con- struction, et les directions respectives de D, 0, D,, 0, ne déterminent plus la forme de la figure. La question parait donc devenir indéterminée, par la suppression de la coordonnée z, à peu près comme l'auraient éti'', dans le problème de l'orbite de Mars, les triangles qu'y considérait Kepler, si la période T de cette pla- nète s'était trouvée ou multiple, ou moitié de l'année T', et que, par suite, avec une orbite terrestre sensiblement circulaire, l'angle des deux droites 0, 0,, menées de la Terre à Mars aux deux époques t et t -{-T, eût été infini- ment voisin soit de zéro, soit (exceptionnellement) de deux droits. SÉANCE DU 1- JUILLET 1908. 225 III. On ne remédie pas à rindétermination du rapport -^^ en considé- rant toutes les situations, O, O,, O,, . . ., 0,„_,, 0„, ou O, de Tobscrvateur terrestre, aux époques successives /, / -^ T, /-1-2T, ..., / + (/n — i)T, ^-t-^nT, où la planète passe par le point F, jusqu'à l'instant où la Terre revient à sa première position O, et en essayant de faire entrer simultané- ment, dans les rapports à établir, tous les rayons correspondants D, D,, Da, ..., D„.,, et D„, ou D, de l'orbite terrestre, avec les rayons vecteurs géocentriques analogues 2, o,, S^i •••! ^^-m ^^ °m o^i '^1 ^e la planète. On introduira de la sorte, il est vrai, pour les joindre à (i), les équations (2) j (A,D,— A,D,) + (c(,o, — a^o,) — o, (B,D,-B,D,) + (3,a,— (3,02) = o, (A„,_2D„,_2— A„,_,D,„_, ) -H (3(,„_2 5,„_2— a„,_,â„,_i) =0, (B,„_oD,„_2— B„,_iD,„_i) -+- ( (3„,_2(5„,_2— (3„,_iâ,„_,) = o, en même nombre que les nouvelles inconnues (Do, Oj), ..., (D,„_|, o,„„|), et enfin, sans autre inconnue, les deux relations (A,„_,D,„^,— AD) -t- (3î„,„,'î,„_,— aô) =0, (B„,_,D„,^,-BD) + (p,„_,o\,_,-pô) = o. Mais ces dernières ne sont pas distinctes, car elles résultent évidemment de l'addition, memlji'e à membre, des préc(''dentes (1) et (2). Par conséquent, le nombre des équations liomogènes dont on dispose est, comme précédem- ment, inférieur de deux unités à celui des inconnues, et le rapport -j^ reste, de ce cbef, indéterminé. IV. Il n'en est plus de même quand, mettant en jeu la périoiliciié du mouvement de la Terre et non plus seulement celle du mouvement de la pla- nète, on considère, outre la situation P de celle-ci et les positions corres- pondantes O, 0|, O2, O,, ... de la Terre, aux époques /, / -1- T, / -h 2T, i 4- 3T, . . ., la situation P' de la planète aux époques / -H T', / -(- T -1- T', t -\- 2T H- T', / H- 3T -H T', . . . où la Terre se trouve revenue aux mêmes points. Appelons (?,"^) les coordonnées de O, (^,,Tj|) celles de O,, (^2)^2) celles de O^; et soient toujours (^, y) les coordonnées de P, mais (;r', y) celles de P'. Comme on connaît les nM >., ^3 0| Sî S3 ^* O5 Og = 0, où X,, X2, À., sont des paramètres arbitraires. Deux de ces surfaces, caracté- risées par les paramètres X,, X., X3 et (x,, \t..,, [JL3, se coupent encore suivant le cercle >,, |i., S, S4 2 '^5 >., i,, S ^3 Pî et ce cercle coupe la courbe y^ en quatre points. On a ainsi, sur y», une double infinité de (quadruples cycliques. Au réseau de cyclides circonscrites à y^, appartient le faisceau de surfaces cubiques circulaires représenté par l'équation «i+Arti a,+ ha-, a^+ ha^, Si 02 33 S4 S. La base de ce faisceau se compose de la courbe y„, du cercle de l'infini et d'une droite q, quadrisécante de y^, annulant la matrice rt, «i S, Si «2 '?:; S.2 S5 «:i «6 S, Se — o, 234 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les trois relations suivantes, où k est un paramètre arbitraire, I 0| Oj 03 A ''i ''5 '^6 :0, représentent une infinité simple de couples de points de y». Un quadruple cyclique et un couple de points de y^ sont toujours sur une même sphère représentée par X] ^2 ^3 o P-1 P-1 Pi o S4 S, Se . Réciproquement, toute sphère ou tout plan mené par un couple coupe en- core y^ suivant un quadruple cyclique. Les plans des quadruples cycliques enveloppent une surface cubique réglée R, circonscrite à y,., qui est aussi le lieu des cordes de couples : on trouve, pour l'équation de cette surface, Ï5l ^^4 n, «4 S. S5 a. «5 S3 S. «:i C(. s, S4 «1 a s, S5 «2 a S3 Sa «3 a La surface R3 a pour droite double la quadrisécante q de y^ ; elle possède encore, outre ses génératrices rectilignes, une droite simple d rencontrant y„ en deux points D, et Do ; ces deux points forment, avec tout couple de y,,, un quadrilatère inscriptible dans un cercle. Parmi les cas particuliers de la courbe y„, on peut citer : 1° le lieu du point dont les distances à trois points donnés sont entre elles comme ses distances à trois autres points ; 2" la transformée par rayons vecteurs réci- proques d'une cubique gauche. La transformée par rayons vecteurs réciproques de la courbe y,, quand le centre d'inversion se trouve sur la courbe même, est une courbe gauche du cinquième ordre annulant une matrice de six éléments : les éléments d'une ligne sont les premiers membres des équations de trois plans, ceux de l'autre sont les premiers membres des équations de trois sphères. L'étude de celte quinlique parait intéressante et facile, en raison de son analogie avec la cubique gauche d'une part et la courbe y„ d'autre part. SÉANCE DU 27 JUILLET 1908. 235 HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur le nom de Fleurieu dans la (ièograjthie. Note de M. de Fi.kuiueu, présentée par M. Bouquet de la Grye. Le citoyen Charles-Pierre Claret de Fleurieu eut l'honneur d'être nommé, le 26 frimaire an IV, membre de l'Institut national, Section de Géo- graphie et de Navigation. 11 n'était pas un inconnu pour la docle Assemblée qui l'accueillait dans son sein; dès 176.5, l'Académie s'était inléressée à un projet d'horloge marine présenté jiar le jeune Fleurieu, et lorsque, encore simple enseigne, il dirigea, pour l'essai des montres de Bertlioud, la campagne de Vlsis, qui devait donner de si brillants résultats, il était accompagné par le savant abbé Fingré. Ce fut sa première collaboration avec un membre de l'Institut. En 1790, le chevalier de Fleurieu présentait à l'Académie des Sciences son Ouvrage : I^es découvertes des Français dans le sud-est de la Nouvelle-Guinée, et obtenait que l'Angleterre remplaçât dans les Salomon les noms anglais par ceux donnés pri- mitivement par Surville et Bougainville. Directeur des Ports et Arsenaux, il réorganise notre Hotte et fait tous les plans de la guerre d'Amérique; il ne quitte ce poste que pour devenir ministre de la Marine (1790), puis pour être chargé de l'éducation du jeune dauphin, ce qui lui valut pendant la Terreur un emprisonnement de \l\ mois. Le voyage de Marchand, qu'il publiait en 179S, contenait, sur la division hydro- graphique du globe, des observations dont l'Académie des Sciences proclama la jus- tesse et qu'elle approuva pleinement, émettant l'idée que la Géographie doit être claire, intelligente, facile, logiijue et honnête. Si l'Institut avait été suivi entièrement par les autres grandes nations, le globe ter- restre serait divisé en grades; il n'y aurait plus de noms anormaux et, sans doute, on seiait arrivé à ce qui nous paraît presque une utopie, à l'unité géographique, si dési- rable. C'est une gloire de la France de l'avoir tenté. En qualité de directeur des Ports et Arsenaux, de ministre, de président de la Section de la Marine du Conseil d'Etal, M. de Fleurieu eut à rédiger les instructions nautiques remises à La Pérouse (1785), d'Entrecasteaux (1791) et Baudin (1800). Initiateur des voyages de découvertes de son époque, il n'est pas éton- nant que son nom ait été souvent donné à plusieurs points du globe. Ce nom semble à l'heure actuelle presque oublié des cartographes. 11 suf- firait sans doute que l'Institut, bon gardien de la mémoire de ses membres et du patrimoine national, s'intéressât à la question pour que le nom de Heurieu reprenne sur la mappemonde la place à laquelle il a droit. La baie Fleurieu, située sur la côte est de Tasmanie, derrière l'Ile Schou- ten et la presqu'île de Freycinet, a été découverte, le 25 février 1802, par 236 ACADÉMIE DES SCIENCES. Faiire et Bailly de l'expédition Baudin. Tasman (1642), Furneaux (1773), Flinders (1798) avaient passé trop loin pour l'apercevoir. Cook, Marion, Bligli, Hunier et Cox s'étaient toujours tenus plus au Sud. Le grand golfe, inscrit sur les Cartes anglaises sous le nom de Fleurieu ou Oyster Bay, sur les Cartes australiennes seulement sous ce dernier nom, ne peut être confondu avec la baie des Huîtres, découverte snr la côle inté- rieure de l'île Maria par le capitaine Cox, en 1789. La véritable Oyster Bay porte du reste toujours ce nom que lui ont reconnu tous les navigateurs, que lui donnent toutes les Cartes, et il paraît étonnant de voir deux baies des Huîtres à quelques milles de distance, quand il n'en a jamais été découvert qu'une, impossible à confondre avec la baie Fleurieu. La rivière Fleurieu, située aussi en Tasmanie, a été baptisée par Peron, naturaliste de l'expédition Baudin, le 1 5 janvier 1802. Elle est située au fond du port des Cygnes qu'avait visité, le i3 février 1793, M. de Welle, envoyé par le vice-amiral d'Entrecasteaux. On ne peut guère attribuer qu'à l'ignorance de l'un des premiers colons le nom d'Agnès Rivulet qu'elle porte aujourd'hui. Les Français donnent aussi le nom de Fleurieu à une île située au nord de la Tasmanie et appelée par les Anglais tantôt Hunter ou West Hunter, et Barren parles Australiens. Découverte par Flinders en 1798, dans l'archipel appelé par lui Hunter, l'île en question ne porte aucun nom ni sur ses Cartes, ni dans le Livre qu'il publiait à Londres en 1801. Il y est même dit : « Je considère comme une île le long morceau de terre qui se trouve entre l'île Albatrosse et celle des Trois Mandrains », mais ce n'est pas une certitude, et il ajoute plus loin « sur la côte est de cette terre (que je suppose une île) ». Quand Flinders, dans l'Ouvrage paru en 1814, voulut lui donner le nom de Barren, les Français l'avaient déjà reconnue et baptisée. Flinders découvrit le 23 mars 1802, au sud de l'Australie, contre l'île des Kangourous, une presqu'île que termine le cap Jervis. Il ne lui donna aucun nom. Baptisée par Baudin, le 9 ou 10 avril de la même année, elle ne porte le nom de Fleurieu ([ue sur les (Partes françaises. Le cap Fleurieu a été découvert par La Pérouse sur la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord, le 10 août 1786. C'est l'extrémité d'une île fort élevée, qui forme l'entrée est du canal d'Hector, en face du cap Hector (St. James de Dixon, 1787). La Carte du navigateur français comporte aussi un groupe d'îles Fleurieu SÉANCE DIT 27 JUILLET 190S. 237 derrière l'archipel de la Reine Charlotte; ce seraient celles désignées à pré- sent sous le nom de Price, Aristozable, Estevan, Banks, etc. Il y a aussi un mont Fhmrieu. Mais, malgTè des droits incontestables, les noms français sont rares sur la Carte nord-ouest de l'Amérique du Nord. Ne serait-il pas de toute justice de demander leurs inscriptions sur les Cartes? Le tournant de Fleurieu, un vaste espace du grand Océan où les eaux sont toujours calmes et la mer sans courant, se trouve dans l'onest-sud- ouest de San Francisco, par ^a".-')' de latitude Nord et i/',4°48'23" de longitude Ouest de Paris. ÉLECTiUCITÉ. — Du mode différent dont se comportent, comme détecteurs d'oscillations électriques, les contucls imparfaits à variation de résistance et les contacts thermo-électriques. Note de M. C. Tissor. Dans une récente Communication ( ' ), nous avons signalé toute une classe de détecteurs d'oscillations électriques que l'on peut réaliser par le contact de corps de pouvoirs thermo-électriques différents. Comme cette Communication a été l'objet de certaines remarques, nous craignons que la sécheresse de notre courte Notice ait pu laisser subsister quelque doute sur son interprétation. Peut-être n'avons-nous pas suffisamment insisté sur le fait que les phé- nomènes que nous avons indiqués ne sont nullement des phénomènes de contacts imparfaits. Ils en diffèrent, tout d'abord, par le point essentiel qu'ils prennent nais- sance dans un circuit qui ne contient pas de pile, c'est-à-dire de force éleciro- molrice auxiliaire. Si l'on intercale dans ime antenne réceptrice l'un des contacts que nous avons précédemment mdiqués, ce conta< t étant d'ailleurs employé ^ew/ et sans pile, et que l'on dispose en dèriK^ation sur le contact un galvanomètre, on observe (jue le galvanomètre dévie tant que l'antenne est le siège d'os- cillations électriques. Il V a donc production ôl une force électromotrice et non d'une simple va- riation de résistance dans le contact sous l'effet des oscillations. (') Comptes rendus, 6 juillet 1908. Ii38 ACAnihlTE DES SCIENCES. L'expéiiéiice plus counilèlc que nous avons ciiée à la fin de uotiv précé- dente Note ne laisse subsister aucun doute à ce sujet el cadre de la manière la plus nette avec l'interprétalion que nous avons donnée du rôle joué dans le phénomène par les effets thermo-électriques. Nos détecteurs thermo-électriques diffèrent aussi des contacts imparfaits à variation de résistanci' par le fait qu'ils sont sensibles, non pas à Varnpli- tude du potentiel comme le sont la plupart des auto-décohérenls, mais à Vénergie moyenne. CVst ce dont nous nous sommes assuré par le procédé très simple (que nous avons déjà eu l'occasion de signaler à diverses reprises) qui consiste à comparer les effets exercés sur le détecteur aux effeis exercés sur un bolo- niètie intercale dans l'antenne et qui donne la mesure de l'intensité efficace des oscillations dans cette antenne. On peut noter en passant que le procédé fournit un critérium, sinon plus commode, du moins autrement sûr que la plupart de ceux qui ont été ima- ginés par divers expérimentateurs pour comparer la sensibilité de détec- teurs différents, puisqu'il donne la valeui' même de l'énergie mise en jeu dans le système récepteur. Si l'on fait l'expérience avec l'un des détecteurs thermo-électriques que nous avons cités, on constate que les déviations du galvanomètre en dériva- lion sur le contact (toujours employé sans pile) sont exactement propor- tionnelles aux déviations du galvanomètre du bolomètre. Rien de pareil ne .se produit, avec les aulo-décohérents à variation de résistance. Une autre différence enfin, capitale, elle aussi, pour le mode de mon- tage, résulte de ce que les détecteurs thermo-clcctriques sont susceptibles d'être utilisés, selon la valeur élevée ou basse fie leur résistance, soit comme détecteurs de différence de potentiel, soit comme détecteur.^ d'intensité, et doivent par suite être métho liquemmt placés, soit à un ventre de tension, soit à lin ventre de courant, dans le système réce|)teur accordé. Les contacts imparfaits auto-décohérents ne présentent pas, en général, celle élasticité. Ce n'est pas fortuitement que nous avons emp'oyé des contacts où ligure du tellure. La raison en est que le tellure occupe l'une des extrémités de la chaîne thermo-électrique. Son emploi ne paraît pas d'ailleurs plus avanta- geux, en Tespèce, que celui de la chalcosme (sulfure de cuivre naturel) ou du sulfure de cuivre fondu, qui sont comme lui fortement électro-positifs, el dont les propriétés ihermo-électriques ont été mises autrefois en lumière par Edmond Becquerel. SÉANCE DU 27 JUILLET 1908. 289 Tout r(''cemmenl (iicore, nous avons pu constater on elTel qu'un conlact platinoïdc-chalcopyrilcou a//mge de liecquerel-chalcosine permellait de re- cevoir adaiirablenient à Bre^t les signaux de la tour Eiffel. (Et pour se rendre compte de la raison qui a dicté dans le second cas le choix de l'alliage connu loHi + i Sb, il suffit de se reporter à réchelle des pouvoirs therino- clectriqiies. ) Si nous avions connu l'usage que M. Branly a faitdcs contacis à tellure, fail que nous ne savons pas avoir été publié, nous l'aurions signalé d'au- tant plus volontiers qu'il vient apporter une nouvelle conlirmnlion à notre thèse. Il nous paraîtrait intéressant, notamment, de voir comment se compor- tent les détecteurs trépieds à pointes de tellure quand on sup[)riine la force électromotrice de ,'„ de volt qui leur est appliquée. Si ce sont des contacts imparfaits à variation de résistance, ainsi que semble l'estimer M. Branly, celte suppression doit entraîner rindifîéreucc complète du détecteur. Il en sera autrement s'ils rentrent dans la classe des déteclcurs thermo- électriques et, en pareil cas, l'addition d'une force électromotrice auxiliaire deviendrait inutile, sinon nuisible. Pour revenir aux détecteurs thermo-électriques, nous ferons observer qu'ils partagent avec le bolomètre la propriété que possèdent les détecteurs thermiques d'être sensibles à Veffet total, ce qui les rend particulièrement aptes soit à assurer des effets sélectifs, soil à se prêter aux applications de téléphonie sans fil. SPECTROSCOPIE. — Sur le spectre ultra-violet du silicium. Note ■ de MM. A. DE GiiAMoxT et C. «k Watteville, présentée par M. G. Lippmann. Les résultats que nous avons obtenus, indépendamment l'un de l'autre, en étudiant le spectre de l'étincelle oscillante du silicium, et celui de la flamme de ce métalloïde, sont si voisins, qu'il nous semble opportun de les faire connaître simultanément. L'un de nous (') a déjà indiqué, en les comparant à celles des spectres stellaires, les raies du silicium qui, émises dans la partie la moins réfrangible, (') A. DE Gramont, Comptes rendus, t. CXXXIX, 18 juillet 1904, p. 188. C. R., 1908, 2» Semestre. (T. CXLVII, N" 4.) ■^^ ■2'\0 ACADÉMIE DES SCIENCES. et eu parliciilier dans la région visiljlc à l'œil, pcrsislenl dans rétincelle lorsqu'elle devient oscillante. Il a également obtenu, en se servant d'un prisme de quartz, un spectre ultra-violet du silicium, comprenant des raies et des bandes, produit par l'étincelle oscillante éclatant entre des fragments de silicium (octaèdres ou paillettes), avec des condensations qu'il a fait varier entre o,oo4 et 0,0 1 7 microfarad, et des self-inductions allant de 0,0006 à o,o3 henry; une coupure était ménagée dans le circuit de décbarge. Les expériences répétées dans un tube à fenêtre de quartz, parcouru par un cou- rant d'hydrogène sec, à la pression ordinaire, donnent les mêmes lignes et bandes; on a de plus, dans ce dernier cas, l'avantage de ne pas avoir à tenir compte du spectre des éléments de l'air, et l'on s'assure ainsi que le spectre de bandes du silicium n'est pas. dû à un composé oxygéné de celui-ci. On obtient une flamme contenant du silicium en faisant brûler du gaz d'éclairage mélangé à de l'air sec qui a simplement passé près de la surface de chlorure de silicium contenu dans un flacon à deux tubulures. Au bout de 4 à 6 heures de pose, cette llamuie, qui a une teinte rose violacée, donne, à l'aide d'un spcclrographe en quartz, un spectre très marqué qui renferme des raies et des bandes, et qui est émis exclusivement par le cône intérieur de la flamme, celui qui est au voisinage immédiat du cône bleu. Les Tableaux suivants contiennent les éléments du spectre du silicium que nous avons observés : I. Raies. {Longueurs d'ondes mesurées dans le spectre de l'étincelle.) IiUensités. Longueurs Étincelle d'ondes. oscillante. Hanime. 2123,0 7 2208,8 8 221 I ,0 8 2212 ,0. 8 Traces? 2217,2 9 ' 2218,7 ^ Traces 2219,5 I 23o3,8 6 2435,6 10 4 2439,4 ^ 2443,5 5 2452,0. 8 i5 95o6,8 '. 9 'o 25i4,3 9 20 2.5i6,o 10 10 SÉANCE DU 27 JUILLET 1908. 24l Intensités. Longueurs Ktincellu d'oiitlrs. oBcillantc. Klanime. 2519,2 9 '■' 2624,3 10 i5 2629,0 10 2533 ,0 4 2535,0 2 256g, o 6 2881,7 '^ '^ 2987,8 7 II. Bandes. {Lon loueurs d'ondes mesurées dans le spectre de la flamme.) Flamme. Traces de baiules exuèmeroenl faibles a. Bande très faible parlant à peu près de. b. Tête de bande dégradée vers le rouge. . c. » » d. >■> » e. » » /■ » » o- » » /) . )) » h' . 1) » i . » » k . » » l. » » /' . » » ni . )i » H. » » o . » '' p. » » q. » » r. » » s. y » t. » » u . » » c . » » X. » >' J. » » Longueurs Etincelle d'ondes. Fréijuenres. Intensités. oscillante, )) » » » 2216 45126 0,25 2237 44702 o,5o 0,25 2267 44307 I 2277,5 43908 o,5o 2299,0 43497 2 I 2321 ,4 43077 I 2342,3 42693 4 2343,9 42664 4 2 2364,6 42290 4 2365,8 42270 1 .,5 2388,1 41876 3 I 24i3,8 4i43o 8 6 2437,4 40693 2 2458,8 40671 4 2482,1 40288 3 1,5 2486,9 402I I 10 6 25lO, I 39839 3 2557,5 39100 2 2563,9 39003 8 2 258i,4 38738 3 2087 , 4 38648 8 1 2644,8 37810 4 0,5 2668,9 37469 8 0,5 2693,7 37.24 7 0,25 2755,6 36289 6 2780,6 35963 6 3 242 ACADÉMIE DES SCIENCES. Si l'on considère les nombres exprimant les fréquences, ou inverses des longueurs d'ondes, inscrits dans la quatrième colonne du Tableau ci-dessus, on peut remarquer que quelques-uns de ces chiffres présentent entre eux des différences qui paraissent systématiques et le seraient peut-être encore davantage si certaines tètos de bandes n'étaient pas très mal définies, et si la précision de nos mesures de longueurs d'ondes n'était pas limitée à une ou deux unités de l'ordre du cinquième chiffre. On trouve /' — p =1571, p — / = 2Xi 568, o — s =1191, s — f<=rii79, u — j:-=:ii8o, et y], [o,*,m et x\, \d^g\k, n,f/ et ^J appartiennent donc peut-être à trois séries différentes. PHYSIQUE. — Remarque su?- la susceptibilité magnétique des solutions. Note de M. P. Pascal, présentée par M. D. Gernez. En étudiant la susceptibilité magnétique des dérivés des métaux ferro- magnétiques, Wiedemann (')a montré que, lorsque le métal faisait partie de l'aniou, les propriétés magnétiques différaient complètement des pro- priétés propres aux sels ordinaires. Il a montré de plus qu'on pouvait suivre l'hydrolyse d'une solution ferrique par la diminution de son parama- gnétisnie. Sans vouloir reprendre tout ce travail, j'ai mesuré, par la méthode du tube en U, la susceptibilité magnélitiue de solutions salines, dans le but de chercher une relation entre les piopriélés magnétiques el chimi(jues de ces solutions. En me bornant alors aux cas étudiés, je peux formuler la règle suivante : Toutes les fois que dans une dissolution aqueuse l' ion-métal d'un sel passe avec sa valence dans un ion complexe ou dans un composé colloïdal, on con- state une diminution des propriétés magnétiques ou diamagnètiques surajoutées au diamagnétisme de l'eau par l'ion-métal simple. Il peut même y avoir inver- sion du rôle magnétique du métal sur la solution. Ces phénomènes se retrouvent encore quand le métal passe d'un ion complexe dans un autre plus complexe. (') \Vif.i)i;man.n, Pogg. A/iit.. i. CWV, p. i el 177. SÉANCE DU 2- JUILLET 1908. 243 Si cette règle est susceptiljle de généralisalioii, elle fera du champ magné- tique un moyen délicat de caractériser un groupement complexe, de même que la rotation du plan de polarisation caractérise un carbone asymétrique. On pourra même grouper des composés de même type par ordre de com- plexité et donner une définition numérique de cette complexité. Tous les cas examinés par Wiedemann rentrent dans la règle précédente; j'y ajoute les résultats suivants, qui donnent à 22° la susceptibilité des solutions, celle de l'eau étant prise égale à 7,5.io~% celle du vide étant nulle ('). Sels ferriques. — Voir une Noie précédente ( Com/>8 pour 100 environ, a„=— . 137°. 254 ACADÉMIE DES SCIENCES. magnésium. Ce sel, cristallisé. par évajjoration jorllelle de sa solulion aqueuse el séché à l'air, à la tempéraUire de +35°, répond à la formule (C*H*0')"-Mg + aH'-O. Trouvé. Calculé. Eau de cristallisation (par cliaufTage à -t-i3o"). .. . 10,02 9,89 Magnésium (dosé à l'état de sulfate) 6,56 6,09 Dissous dans une petite (luantilé d'eau, en présence d'un léger excès d'acide sulfii- rique, il permet, par agitation avec l'étlier, de régénérer quantitativement l'acide pliényiglycoliqne pur (os, ^odesel ont donné os, 33 d'acide, le calcul indiquant os, 336). L'acide ainsi obtenu, parfaitement incolore et cristallisé, fond à -H i3?,°-i33° au bloc Maquenne. C'est, d'après le sens de son pouvoir rolatoire, de l'acide phénylglyco- lique gauche. Dans l'eau, à la concentraliou de i pour 100 environ, [5f]i,=: — 153°,3 (température : H- 18°). D'après les données de Walden ('), l'acide /-phényiglycolique pur a comme point de fusion +i3i°-i32° et, comme pouvoir rotatoire, [c(]i):= — i33'>,o6. La vicianine est donc, comme Tamyg-tlaline, un dérivé du niliile pliényl- glycolique gauche. Nous montrerons prochainement qu'elle dilVère de ce glucoside par la nature du sucre qui est engagé dans sa molécule. MINÉRALOGIE. - La fonnulion de lajadcilc el les provinces miner alogiques sadiques dans les schistes cristallins. Note de M. Co.\.st.-A. Kte.vas, pré- sentée par M. A. Lacroix. Lorsque, dans des conditions analogues, il y a association d'un minéral avec un autre, dont la genèse est connue, ce fait peut quelquefois conduire à reconnaître la tnanière de formation du premier. Un exemple caractéristique nous en est fourni par la jadéite (NaAlSi-O") qui, comme nous l'avons démontré dans un travail précédent (-), est ré- pandue dans les schistes cristallins de Syra( Arcliipel grec). Elle s'y trouve comme minéral essentiel : I . Dans le gahbro saussuritiséjadéilique avec saussurite (agrégat d'épidote, de zoisite et de clinozoisile, avec albite el paragonite), qui est le produit (') Zeilscli. physik. Chfiii., t. XN'II, iSgJ, p. 7o5. (■) Ktf.nas, Tschcrmaks miner, iind petr. Mittciliingeii, t. \\\1, Meft i. SÉANCE DU 'i- JUll.tJÎÏ KJU.S. a:'):") fl'allrralioii crun feldspath calcosodicjuc hasiquc, avec rulilc, spliènc et clilorile comme minéraux accessoires. 2. Dans {ixjadéitite, qui présente un agrégat compact de jadéile, associée (jiielquefois à de grands cristaux de tourmaline, avec les mêmes éléments accessoires. Il y a passage entre ces deux roches, cpii d'autre part sont accompagnées d'un gahbro saussuritisc Anixlof^uc au précédent, mais dans lequel la jadéitc est remplacée par le diallage ou par ses produits d'altération, qui sont l'ac- tinole, la trémolite ('), la glaucophane, la clilorile. Le diallage donne naissance d'autre part |)ar la diminution de la saussurite à des pyroxénolites i^diallagiles). On voit donc que la jadéite, qui est aussi un pyroxène, comme Des Cloizeauv l'a reconnu le premier, jonc le r(Me du diallage et donne nais- sance à des roches analogues. On en doit conclure qu'elle esl aussi cnslalksée d'un magma, et ta présence de la tourmaline à grands cristaux rend éxident l'intervention des minéralisateurs pendant sa formation. La comparaison des dilTérents gisements de jadé'ile montre une grande n'gularitc dans la nature des minéraux qui l'accompagnent; plusieurs d'entre eux sont des silicates de sodium et d'aluminium, d'autres contiennent une grande quantité de ces mêmes éléments. En Indo-Chine la jadéite est associée à des roches à glaucophane et à albite, et la nèpJièline s'y trouve associée (- ). On retrouve la même association à^t pyroxènes sadiques avec V albite et la glaucophane dans les Alpes piémonlaises ( '). Syra eniiii, où l'on constate maintenant la présence de la jadéite, de Y al- bite et de tourmaline, est depuis longtemps connue comme le gisement clas- si({ue de la glaucophane et de la paragonite. Il existe dune dans les schistes cristallins des provinces minéralogiqucs (') Nous devons faire remarqLiei- ici que l'aclinote el la Irémolile secondaires forment quelquefois des agrégats compacts, qui ont les caractères de la néphrite; c'est pour cela que l'opinion de Kalkowsky, qui admet, dans un travail contenant d'ailleurs des détails très iiaèressanls (Zeitschr. d. deuiscken geol. Gesellschaft, 1907, p. 007), que la néphiite de la Ligurie dérive de la serpentine par l'aclioii du dynamométamor- phisme, me paraît fort liypolhéliqne. (-) Max lÎALEit, Neites Jahrijucli f tir Miner., Geol. uiul Pal., t. I, 1896, p. 628. (^) Franchi, Boit. coin, geol., 1900, I, el Za-.ibomni, \AiIl R. Accad. dei IJiicei, t. X, i"' sem., p. 24. C. R., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVll, N° 4 j ^4 2dG académie des sciences. sadiques, qui sont en quelque sorte analogues aux provinces minéralogiques éruptives alcalines des formations sédimenLaires. Mais quelle est la cause de cette association? Parmi ces minéraux, les uns, comme la glaucophane et la paragonile, sont considérés, à juste titre, comme éléments des schistes cristallins; ils se trouvent quel(|ucfois dans les roches éruptives basiques, mais toujours comme produits d'altéi^ation. L'albite n'est pas rare dans les roches d'ori- gine interne, mais elle est particulièrement fréquente dans les schistes cristallins. Quant à la jadéite, elle est formée, comme nous avons vu, par la voie ignée, ainsi que la néphéline, tandis que la tourmaline esl par excel- lence un des minéraux de formation pneumatoliti(]ue. Il n'existe aucun rapport génétique entre la jadéite et la glaucophanite, comme le démontrent, outre leur examen microscopique, la constitution chimique de la première ('). Qu'une partie des roches à glaucophane est née de la transformation de gahbros et d'autres roches basiques est un fait bien connu; mais qu'il existe d'autre part des associations glaucophanitiques qui n'ont aucun rapport avec des roches éruptives, c'est ce qui ressort de la constitution chimique du schiste à glaucophane ( Ktenas, lue. cit., p. 4-1) • Si02 55,4o; Al-^0'9,3o; Fe'-O^ 6,70; Fe0 4,26; Ga05,55; MgO 10,92; Na=06,89. Pendant l'injection des roches jadéitifères et des autres roches d'origine interne qui les accompagnent, les sédiments argileux doivent donc avoir été enrichis localement en sodium en proportions diverses apportées par des fluides et des vapeurs (-). Outre la tourmaline, la présence de Vapatite, associée par places à la glaucophane, milite en faveur de celle opinion. Si l'on doit attribuer en grande partie à l'action de ces fluides la cristal- lisation des sédiments, ce qui est très probable pour l'Archipel, c'esl ce que nous apprendra l'examen minéralogique de ses couches. Termier a accepté cette manière de voir pour les Alpes occidentales ('). En tout cas, ces fluides et vapeurs furent, localement et dans le voisinage des roches jadèi- tiques, assez sodifères pour donner naissance à des silicates sodiques. (') Voir Becke, Dcnkschr. ci. kais. Àl<. ]] ien, t. LXXV, igoS, el Grihenmaan, Die Lristallinen Schiefer, t. I, \). 60. (-) 11 ne peut eue que&lion ici d'un « mélamoiphisme de contact », puisque la plu- part de ces minéraux ne se trouvent pas au contact immédiat des roches éruptives. (•^) Comptes rendus, g'^ Session du Congr. intern. Vienne, t. I. SÉANCE DU 27 JUILLET 1908. ■l^'] BOTANIQUE. — Folotsy et Voharanga, deux Asclépiadées nouvelles de Madagascar. Noie de MM. Costaxtix cl lîois, présentée par M. Kd. Perrier. En publiant Tan dernier un travail sur les plantes envoyées de Madagascar par M. Geay et cultivées dans les serres du Muséum (') nous avons men- tionné, sans y insister autrement, deux plantes curieuses qui y sont désignées par leurs noms malgaches de Folotsy et de Voharanga. Ce sont deu\ Asclé- piadées donl nous nous proposons ici de préciser les caractères. Folotsy (■). — Celle plante est connue des Malgaches qui se servent de son latex comme d'une sorte de glu pour prendre les oiseaux. Ce lait est coagulé sur la main, puis roulé et étendu en lanières autour des branches qu'on passe au feu ; ces rameaux sont ensuite attachés aux parties supérieures des arbres et c'est à la matière résineuse qui les couvre que les oiseaux se prennent. Le latex contient donc un caoutchouc très résineux dont la facile transformation en matière agglutinante a été ainsi utilisée par les indigènes. Ils l'emploient, d'après M. Jumelle (■'), pour frauder l'Intisy. Aspect extérieur. — Le port de celte Asclépiadée, qui n'a pas encore lleurî dans nos serres, est étrange. C'est un arbuste sarnienleux, irrégulièrement ramifié, s'ap- puyant autour des supports sans présenter de volubilité caractérisée; son tronc, à la base, est grisâtre, couvert de lenlicelles allongées, noueux, de a"^™ de diamètre ; les par- lies les plus jeunes sont charnues, lisses, vertes et légèrement glauques, articulées (articles de 5''" à 14"'" de long). Les feuilles manquent, sauf à l'extrémité des jeunes pousses où elles se montrent sous forme de petites écailles dressées, promptement caduques, de forme triangulaire, à peu près sessiles, glabres, de 6"'" à 8""" de long, sur 4"'" de large, avec une glande pectinée-palmée à leur aisselle. (') Comptes rendus, juillet 1907; Bévue horticole, novembre 1907. (') Cette plante a été rencontrée dans la région de Tuléar entre le Fihéréna et rOnilaliy, depuis la base des collines calcaires jusqu'au mont Vohibé. (') M. Jumelle {Plantes à caoutchouc, 2" édition, p. i84) s'exprime ainsi à ce sujet : « Il importerait, dans la mesure du possible, de réprimer les fraudes des indi- gènes, qui ne consistent pas seulement dans l'addition de pierres ou d'impuretés de toutes sortes au caoutchouc, mais dans le mélange du latex A^Inlisy avec les laits de Laro et de Folotsy. Ces deux plantes sont bien également des Euphorbes, mais à pro- duit sans valeur. » Cette dernière opinion est exacte pour VEuphorhia Art/'o Drake del CastlUo {Bull, du Mus., 1899, p. 807), mais non pour le Folotsy. D'après M. Geay, le latex de Folotsy, à l'abri des oxydases, pourrait fournir un caoutchouc, de qualité inférieure il est vrai. 258 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce port rappelle beaucoup celui d'uu certain nombre d'espèces de Mada- gascar, surtout du Sud-Ouest, où l'absence de feuilles et la carnosité des tiges sont à peu près la règle pour beaucoup d'Eupborbiacées (Eiiphorhia Lai-o, Decorsei, slenodada. etc.) et d'Asclépiadécs (\S'arco5/f/??/?2rt, etc.). Nous verrons (jue ce port se retrouve dans le Voharanga. (^es uessemljlances frappantes de ces piaules sont évidemment des caractères d'adaptation à un climat très spécial de ces espèces éloignées, appartenant à des familles distinctes. Les mêmes tiges cbarnues, articulées, de i5""" de diamètre, se retrouvent dans la partie florifère. Les fleurs sont insérées en étages successifs à la hau- teur des nœuds; il y a en général, à chaijue nceud, deux gloniémles ombel- liformes de nombreuses fleurs à pédicelles grêles, atteignant jus(ju'à 2"", insérés sur des épaississements courts en forme de coussinets. L'élude de la fleur (conservée dans le formol) permet de 'constater c[u'il s'agit d'une plante nouvelle pour hupielle nous créons un genre nouveau, Fololsia, de la tri!)u des Cyuanchées, (pie nous désignerons sous le nom de F( ilolsia sa rcoslemmoides . Fleur. — Le calice est glabre, court, en coupe, à divisions triangulaires, larges, terminées par une glande jaiuiàtre; entre ses divisions et sur la face interne s'obser- vent égalenfienl d'aulres glandes de même couleur jaune. La corolle, de couleur blanclie sur le fi-ais, légèrement en cloche, a 5'"™ ù 6""" de longueur; elle est profondément divisée en lobes triangulaii-es, un peu cliarnus. La coronule naissant à la base de la corolle est unique, ayant à peu près la même longueur que la corolle, à base bosselée, dont les parties saillantes correspondent au\ divisions qui sont au nombre de dix ; cinq d'entre elles un peu en saillie à l'extérieur sont linéaires, avec la poinle inlléchie en haut vers l'intérieur de la Heur; cinq autres ]jlus intéi-ieures et plus larges sont sacciformes dans leur paitie inférieure, coudées dans leur partie médiane et en forme de fer de (lèche (sagittées) au-dessus de ce point, l'extrémilé très élroile étant inflé- chie vers l'extéiieiir. Le stigmate e-t très saillant au-dessus des élamines en un long appendice cjlindriqne, obtus au sor.in>el, un peu plus court que la coronule. Ce genre nouveau se place à côté des Sarcosletnma et des Decanema. Il se distingue du premier par la prér^ence d'une seule coronule adhérente à la corolle au lieu de deux ('); il y a une seule coronule, il est vrai, à dix dents (5 plus externes et 5 plus internes) dans les Decanema, mais, dans ce der- (') Un SarcosLeinma n'a (|u"une seule coronule, mais on en a fait un genre distinct (Monosteiiuna ïurczaninow ou Sarcocypkida Harvej) et la coronule est tout à fait dillerente de celle du Fololsia. L'élude des autres représentants du genre Sarcosleinina nous a permis de constater une organisation florale très uniforme. SÉANCE DU 27 JUILLET 1908. oSg nier genre, les cinq lobes internes sont opposés au\ étamines; de pins, les divisions de la eoroiinle des Decanema se terminent en longs appendices filiformes conrbés en haut et le stigmate n'est pas plus saillant. Voharanga ('). — Le Yoharanga est également une plante d'aspect très bizarre; nous en possédons au Muséum plusieurs jeunes exemplaires, issus de graines, qui ne peuvent être mieux comparés qu'à un morceau de bois mort couvert de verrucosités verdàtres ou noirâtres, lichéniformes. Le plus grand exemplaire que nous possédions a o'", 70 de hauteur. La lige, d'abord sim|)le, se ramifie au-dessus d'une brisure el la partie nouvelle s'est redressée pour prolonger la tige première. Le diamètre est de i''"' dans la partie la plus épaisse. Celle tige s'eflile vers le haut et poile au sommet, sur ses parties jeunes, un peu colonneuses, des feuilles extrêmement réduites, de 3™"' à 4'""' de long, courle- menl pèliolées, ovalaires, dressées el appliquées sur la lige; ces feuilles rapidement caduques sont accompagnées à droite et à gauche de deux glandes slipulaires. Des liges (loiales, récoltées par M. Geay à Madagascar et conservées dans le formol, sont ramifiées; elles sont noueuses et mesurent 6""" de diamètre. Les (leurs, en glomé- rules ombelliformes, naissent aux articulations sur des soi tes de coussinets luberculi- formes. Le pédoncule a de 2""°' à 4'"™ de longueur. Fleur. — La fleur est glabre, de 3™"' de longueur. Le calice est à divisions nette- ment triangulaires, présentant dans les sinus, à l'intérieur, une ou deux glandes. La corolle, peu ouverte, se divise profondément en lobes triangulaires-lancéolés. La coro- nule esl unique, formant un cylindre ventru à la base, se divisant supérieurement en dix lobes : cinq plus exleines dressés, à sommet un peu infléchi vers l'axe; cinq ])lus internes complètement rabattus vers le centre. Vus de la face interne, ces dents se dédoublent en deux étages superposés. Les appendices triangulaires qui terminent le connectif se rapprochent en cône qui recouvre et cache le stigmate peu saillant, conique, se lerminanl en deux parties. La position inférieure des poUinies par rapport au rétinacle indique (jue cette plante est encore une Cynancbée affine aux Decanema et aux Sarco- stemma; elle se distingue du premier genre par sa coronulc unique el du second par les divisions de la coronule prolongées en appendices filiformes. La structure de cet organe est très différente de celle du Fulotsia; aussi désignerons-nous cette dernière Asclépiadée sous le nom de Voharanga madagascariensis , en créant pour elle le genre nouveau : Voharanga. (') Même distribution géographique que le Folotsy. 20o ACADÉMIE DES SCIENCES. CRYPTOGAMIE. — Furmalion normale cl formalion désordonnée des conidies chez les Aspergillacées. Noie de M. L. 3Iaxgin, présentée par M. Guignard. La distinction des espèces est fondée sur les caractères qui paraissent garder, à travers les modalités diverses du milieu, le plus grand degré de constance. Les appareils reproducteurs, développés temporairement sur Fappareil végétatif et se nourrissant à ses dépens, semblent satisfaire à cette condition; aussi fournissent-ils les caractères fondamentaux de la classifica- tion. Chez les Champignons, la faible différenciation de l'appareil végétatif d'une part et, d'autre part, les formes variées de l'appareil reproducteur ont imposé, plus étroitement que chez les autres groupes de végétaux, la nécessité de recourir aux appareils reproducteurs pour l'établissement des diagnoses. Ces appareils ont-ils tous la même valeur à ce point de vue? J'ai été amené à étudier cette question, encore indécise, en essayant d'identifier certaines formes d'Aspergillacées ; je me propose, dans cette Note, d'établir que, par la culture dans des milieux variés et aux divcises températures, l'appareil conidien des formes de cette famille varie dans des limites parfois très étendues. Les données suivantes établissent nettement ce fait, dont l'importance en Systématique n'est pas douteuse. 1° Influence de la température. — Dimensions des conidies développées sur le même milieu, exprimées en p. : Aspergillus glaucus y. 9° à 10°. 23°. 30°. 3,-.-) 4,70 •j ,6 (') , (j 6,6 7.5 7,5 8;4 9,4 X 6,6 4,7 1 5 , 9 X 5,6 5,6 i5,9 X 7,5 S, 1 i3, 10 X 10,3 9,4 i 1,2 12,2 SÉANCE DU 27 JUILIJÎT 1908. 261 A spci "gillus g la lie a s À. 35° lO". 23»-24». .- _— — 5,6 4,7 3:7 9>4 7.5 5,6 5,6 10,3 10,3 8,4 6,6 11,2 X 10 ,3 4,7 X9 ,4 7,' 12,2 X 10, .4 7,5 Aspergillus g/aticiis z. 3r,5. 21>»-23". 5,6 9-4 5,6 5,6 5,6 X 1 3 , 1 7,5 11,2 4,7 6,6 10,3 8,4 12,1 5 ,6 X 6; ,6 7: 7,5 ,5X9 ,4 8,45 X 5,6 Sterigmalocystis nigra a. 10". ^,^„^^ 25°. 37°, T- 4,7 2,8 2,8 2,8 5.6 7,5 3,7 3,7 3.7 4,7 2° Influence du milieu. — Conidies développées à la même température, dimen- sions exprimées en p. : Aspergillus glaucus (3. CaroUo imi'c, 10". CiirttUe sucrée, in°. 4,7 4,7 7,5 5,6 9,4 - 6,6 • 10,3 7,5 Aspergillus glaucus tt. Pomme de terre, 23°. ,, , Carotte pure, 23°. 5,4 X 8,4 10,3 6,6 6,6 i3, 1x10,3 7,5 6,6x8,4 12,2x11,2 5,6 Ces données monirent qn'unc certaine loi pi'éside, chez les Aspci'gillacées, à la foi^raalion des conidies. 2(12 ACADÉMIE DES SCIENCES. Lorsque la culture a lieu à l'optimuni de tenipéralure cL dans le milieu le plus favorable, les conidies sont presque toutes semblables par leur dimension et leur forme, et cette dimension correspond au minimum de taille, l'écart observé étant très faible ou au moins plus faible qu'à toutes les autres températures. Cette phase constitue ce que je désigne sous le nom de formalion normale. Lorsqu'on s'écarte de roptimum, en deçà ou au delà, ou que le milieu est peu favorable à la végétation, la taille des conidies augmente, mais en même temps les dimensions varient beaucoup, car, à côté de foruies géantes qui atteignent jusqu'à lài* et 18"^, on trouve des conidies normales de :\^ à 7''-. (Jl'est cette phase que je désigne sous le nom de formalion désor- donnée, presque toujours couqiliquée d'une modification de forme; les va- riétés à conidies sphériques donnant des conidies elliptiques et inversement. La formalion désordonnée s'accentue à mesure qu'on se rapproche des tem- pératures limites de la croissance ; elle constitue le premier terme et le plus constant des déformations de l'appareil fructifère et de l'appareil végétatif signalées, par de nombreux auteurs, aux confins de la végétation. La dimension et la forme des conidies ne sont pas les seuls éléments va- riables; la grandeur des basides, le diamètre des têtes fructifères, la lon- gueur des filaments fructifères, subissent aussi d'importantes modifications. Les ornements des conidies, auxquels les descripteurs attachent souvent une importance exagérée, se modifient également, et j'ai olUenu, avec la même forme à' Aspergillus, suivant la température, des conidies fortement échinées, ou seulement verruqueuses, ou entièrement lisses. Ces phénomènes ne sont pas spéciaux aux Aspergillacées et j'insisterai ultérieurement sur leur généralité. Dès maintenant on peut, sous forme de conclusions, formuler les propo- sitions suivantes : la diagnose d'une espèce de cette famille devra être logi- quement fondée sur les caractères qu'elle possède à l'optimum de végétation ; si cette diagnose est complétée par l'indication des variations observées pen- dant la formalion désordonnée, on aura les éléments d'une description pré- cise de l'espèce. Toutefois, dans mainles circonstances, on se trouve en présence de moisis- sures qu'il n'est pas possible, pour des raisons diverses, de cultiver. Dans ce cas, il sera nécessaire de signaler exactement, avec la diagnose, les con- ditions de température et de milieu dans lesquelles l'observation a été faite. Ces propositions, indispensables au travail d'identification, permet- traient, si elles étaient adoptées, de simplifier les cadres de la classification, SÉANCE DU 27 JUILLET jr)oH. 263 froi) soiiviMil (Micoiiihn'cs; (ruii i;i-aii(l iiornbrt' d'es|)èces dites noiivrllc.s, (|ui lie sniit (|iic les loiines OU les variétés d'espèces déjà connues, ol>seivées à (li's [rinjx'ialiiifs cl dans des milieux différents. l'iiYSiOLfiGiE. — Vonliihiilioti à l'cliide dit sérum des animaux rlliyroïdés. Note(')deM. L. Lau\«»y, présenU'c par M. l\ou\. Du lahleau 1res parlicidier des accidents consécutifs à l'ahlalion com- plète de l'appareil thyroïdien, tableau qui rappelle celui d'nue iiilovicatiou par un poison du système nerveux, certains auteurs ont cru pouvoir con- clure qu'après l'extirpation complète des thyroïdes et des parathyroïdes, il s'accumule dans le sang une substance toxique, normalement détruite ou neutralisée par la sécrétion thyroïdienne. I^es recherches de Colzi qui démontrent qiu^ chez le cliie}i, les accidents de la thyroïdectomie s'atténuent par la transfusion du sang d'un animal normal et surtout celles de Golovvitsch ont grandement contribué à faire accepter cette hypothèse. En effet, d'après Golowitsch, par la transfusion du sang d'un aninud éthyroïdé à un animal thyroïdectomisé depuis peu, on détermine immédiatement les accidents aigus, symptomaliques de l'athy- roïdie. Cette expérience est de grand intérêt; mais Ughetti et Mattei qui l'avaient exécutée avant Golowitsch n'en avaient obtenu aucun résultat positif. D'autre part, de ses études sur la toxicité pour certaines espèces étrangères ( grenouilles, cobayes, lapins) du sérum de chien éthyioïdé, (iley ne conclut pas de façon expresse à une augmentation de la toxicité normale de ce sérum et Baldi refuse toute toxicité spéciale au sérum des chiens éthy- roïdés. La question est donc controversée; nous eu avons repris l'étude d'une façon systémaliijue en nous adressant au sérum de chien et recherchant l'action de ce sérum sur les animaux de même espèce. Nos reclieiclies onl porté d'une pari sur des Hiiiniaux sains, d'autre part sui des animaux ayant subi depuis quelques heures la llivici-parattivroïdeclomie bilatéiale. Dans d'autre séries d'expérience-, nous avons également étudii- l'action du sérum de ctiien éthyroïdé sur des animaux de même espèce, dont on (aidait varier l'état thyroï- dien. iJans ces expériences, la prise de =ang a toujours été faite à la période d'acmé des accidents slrumiprives. D'une façon générale nous laissons le caillot exsuder son sérum, à la chambre noire, à la température ordinaire; après a/J heures, on décaïUe et l'on centrifuge. (') Présentée dans la séance du 20 juillet 1908. C. R., 1908, V Semestre. (T. CXLVII, M» 4.) -^5 264 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans certaines expériences, nous nous sommes également servi du sérum olitenu rapiilemeiil par centrifugalion, sans conlacl prolongé avec le caillot. Le sérum recueilli était conservé à la température de la glace fondante et employé dans les 24 ou 48 heures. Dans les Tableaux ci-dessous, nous résumons les résultats de nos deux premières séries de recherches, les seules dont nous voulons nous occuper dans cette Note. Poids de ranimai injecté, en grammes. Q 7o5o. 1° Action de L'injection de doses massives de sérum de chien élhyroïdé à des animaux normaux. Sérum prélevé n heures après l'altlaliun des en Voie glandes. cenlimélres cubes. d'introduction. Observations. Ô 12000. Ô 1 2 000. Ô 7 4oo. 90 ô i3ooo. . 120 I 22 122 ç i4 3oo. . 98 1 22 96 Q uantité de sérum injecté en centimètres cubes. 65 d'emblée 65 Id. 120 en 6 injections à 3 minutes d'interv. 5 en 10 minutes Inlra-veineuse Id. Id. 9JUin,200 Aucun phénomène parti- culier. Quelques mouvements fibrillaires, très pas- sagers , des muscles dorso-lombaires. Courte agitation; mou- vements fibrillaires des f muscles de l'épaule. Intra-cérébi aie Aucun phénomène. Id. Id. / Mouvements fibrillaires i généralisés, faible de- gré de paresse du train postérieur. La durée I de ces phénomènes ne dépassepas loininutes. Id. Id. Très légère secousse de quelques muscles dor- so-lombaires. Hyper- esthésie cutanée en- Id. / core marquée 2 heures après l'injection. L'ani- mal qui depuis le 29 mai a reçu |6oo'™" de sérum, pèse i6''6, 5oo. 29 mai, 200 Intia-péritonéale 18 juin, 200 SÉANCE DU 27 JUILLET 190H. 265 2° Action de l'injeclion de doies inaxsU'es de sérum de chien éthy roulé à des ani- maux de même espèce, complètement étliyroidés, n'ayant pas encore présenté de symptômes d'athyroïdie. Seruni prélevé n heures après l'ablalion Quantité Poids des de de Éi ijroïdé glandes sérum l'animal Icpuis el des injecté Vi)ic injeclé. « heures. glaiiilules. en rin^. li'iiitio'hicl on Ô 7 25o. 96 i55 Inlra-veineuse Ô 7 100. .24 63 M. Ô 8 4oo.. 19 90 85 Id. 9 ■4 7': 79 125 Inlra-pi'rilODéale Observations. Quelques secousses fibril- laires des muscles de l'épaule; dyspnée, étal d'IiébéluHe; accidents loul à fait passagers. 3o minutes après Tinjec- lion , secousses très nettes de quelques fi- brilles musculaires (é|)aules et cuisses). Phénomènes passagers. Les accidents d'athj- roïdie sont à leur dé- but. La démarche de l'animal est mal assu- rée, titubante. Pas de mouvements convulsifs après l'injection de sé- rum, mais état psychi- que assez particulier. Pas de mouvemeiiis fibril- laires; étal d'hébétude, stupeur; l'animal a re- pris toute sa vivacité 10 à i5 minutes après l'injection. Va\ résumé, la lecture des expériences indiquées dans les deux Tableaux ci-dessus nous démontre que : 1" Chez les chiens normaux, on peut injecter d'emblée de grandes quan- tités de sérum de chien éthyroïdé sans provoquer aucun des phénomènes, mémo primitifs : polypnée, paralysie des extenseurs, frémissement muscu- 2G6 ACADÉMIE DES SCIENCES. laire des masséters et des temporaux, etc. (|iii sont caiactéiisti<{ues, cliez le chien, du début des accidents, rapideiucnl mortels, d'athyioïdie. A fortiori, on ne remai(jue aucun accident ai-u, li'llc (juc ciise couMilsive généralisée. Le seul fait à noter consiste dans l'apparition de mouvements librillaires localisés, immédiatement après ou (juelqucs minutes après l'injection; 2° L'injection rapide, intra-veineuse, d'une grande quantité de sérum de chien éthyroïdé à un animal également éthyroïdé ne détermine pas d'attaques convulsives. Gomme dans le cas précédent, nous avons noté quelques contractions fibiillaires et l'apparition d'un étal psychique ( hébé- tude, stupeur) assez particulier, qui se rapproche de l'état d'immobilité et d'indifférence aux excitations extérieures présenté par les myxœdéma- teux; 3° Chez les chiens thyro-parathyroïdectomisés, l'injection d'une grande quantité de sérum de chien éthyroïdé n'accélère par l'apparition des symp- tômes d'athyroïdie; elle n'abrège pas la survie de ces animaux et ne fait pas apparaître dans leur sérum de propriétés toxiques particulières. PHYSIOLOGIE. — De l'influence des ferrocyanures et des ferricyanures alcalins sur la coagulation du sang. Note de M. J. Larguier des Bamcels, pré- sentée par M. Dastre. On sait que le sang, additionné d'un citrate alcalin en proportion conve- nable, perd la propriété de coaguler spontanément. Le mécanisme de ce phénomène est demeuré obscur. La plupart des auteurs supposent que les citrates interviennent au cours delà formation du « iibrinfernient ». Pour les uns, ces sels représentent des décalcitiants particuliers (Sabbatani); pour les autres, ils exerceraient une action proprement physique, comparable à celle d'une paroi vaselinée, par exemple ( Arthus). 11 est permis de se demander si l'intluence des citrates n'est pas d'un ordre différent. Les citrates, sels d'un radical acide plurivalent, sont en état, comme tels, de faire obstacle à la précipitation des colloïdes négatifs et l'on peut supposer qu'ils déterminent l'incoagulabilité du sang en stabilisant tel ou tel des constituants de ce liquide. 11 m'a paru intéressant de rechercher, de ce point de vue, si des électroly tes, fonctionnellement comparables aux citrates, ne donneraient pas lieu à des effets analogues. Les expériences dont on trouvera le résumé dans la présente note ont porté sur le ferrocyanure de potassium et le ferricyanure de potassium. J'ai 2. 4 » 4 :i. 6 )) 2 » k. 8 » » » .'». 2 gouttes fer ricy. . pol. -, m + 6 goutles eau.. . 6. 4 )> 4 " ■•■ 7. 6 » a » 8. 8 » » » SÉANCE DU 27 JUILLET [908. 2G7 constaté que ces sels, introduits /// 7'i/ro dans le sang-, en petite quantité, letardeiit la coagniation natufelle de celui-ci dans une mesure considérable. Il sulïit ({ue la concentration atteigne environ „'„ m en ferrocyanure et ,'„ m en ferricyanure pour que l'incoagulabilité soit définitive. Toutes choses égales, l'action du ferricyanure est, on le voit, sensiblement plus puissante (|uc celle du ferrocyanure. ' Voici, à lilre d'exemple, les résultais d'une expérience (26 mai 1908). Chien anes- lliéslé à la morpliiueel au chloroforme. La carolide esl découverte; 9''"', 5 de sang sont introduits à S"" dans des tubes contenant respectivement: A 3V3o°. Le 27, à S'-So". 1. 2 gouttes ferrocy. pot. J m + 6 goutles eau.. . Coagulum mou Caillot rétracté Pas de coagulation Caillot rétracté Pas de coagulation Pas de coagulation Pas de coagulation l^as de coagulation ('oagulum mou Caillot rétracté Pas de coagulation Pas de coagulation Pas de coagulation Pas de coagulation Pas de coagulation Pas de coagulation Dans les tubes tétnoins, contenant du chlorure de sodium, la coagulation se produit en f[uelques minutes. Les ferrocyanures et les ferricyanures alcalins, en vertu de l'ion négatif tétravalent (Fe Cy'^sii) ou hexavalent (Fe^Cy'^a) qu'ils apportent, stabilisent très netlemenl, en général, les colloïdes négatifs vis-à-vis des agents capables de les précipiter, il est facile de s'en assurer à l'aide d'une suspension d'encre de (Jhine, par exemple, dont on détermine la floculation au moyen d'un sel de calcium en présence ou non du ferro- cvanure ou du ferricyanure. Ces sels se comportent à cet égard à peu près comme It-s citratesdont les propriétés stabilisatrices ont été bien mises en lumière par Arthus. On ne saurait guère admettre, d'autre part, que les ferrocyanures et les ferricyanures alcalins interviennent à titre de décalcihants. On ne comprendrait pas, en effet, dans cutte hypothèse, pourquoi l'action du ferrocyanure de potassium qui donne lieu à une précipitation partielle dans une liqueur contenant des sels solubles de calcium est moins puissante que celle du ferricyanure qui ne précipite point ces mêmes sels. L'action des ferrocyanures et des ferricyanures alcalins sur le sang une fois établie, j'ai recouru, pour préciser les conditions du phénomène, à une solution de fibrinogène, dont j'ai étudié la coagulabilité en présence de ces sels. Le lilirinogènea été préparé aux dépens du plasma fluoré de cheval, précipité par un égal volume de chlorure de sodium à oo pour 100. Les tlocons, recueillis immédia- leniciU, sont dissous dans du chlorure de sodium à 8 pour 1000. La solution de (ibri- 2G8 ACADÉMIE DES SCIENCES. nogène oblemie de la snrie ne cnagule pa- ^|]iiiilaii(;nii'iit. iiirme au Itoiii di' |ilii^lciirs jours. L'addition d'une petite quantité de sérum provoque la coa!;idation d'une solution de iibrinogène préparée comme il vient d'être dit. F^a présence dans la liqueur du ferrocyanure ou du ferricyanure de potassium, comme celle du citrate de potassium, retarde considérablement dans ces conditions la coagulation du fibrinogène. Toutes choses égales, elle est d'autant plus efficace que la teneur en fibrinogène est plus faible. L'action du ferrocyanure ou du ferricyanure, d'autre part, est plus puissante, en général, que celle du citrate; elle oppose, dans certains cas, un obstacle permaiuMit à la coagula- tion de la solution de fibrinogène par le sérum. On observe aisément ces effets, en opérant sur des liqueurs dans lesrpiclles la concentration du ferro- cyanure, du ferricyanure ou du citrate atti'inl ,.', m environ. En résumé, l'addition au sang, ou plus généralement à une liqueur fibii- nogénée, d'une petite quantité d'un électiolyte comportant un ion négatif plurivalent fait obstacle à la coagulation spontanée ou provoquée de cette liqueur. Il semble légitime de rapporter cette action auv propriétés stabi- lisatrices d'un tel ion. Cette hypothèse apparaît, provisoirement, comme la plus simple et la plus naturelle. PHYSIOLOGIE. — Sur le dédouhlement diaslasique du lactose, du mattose el de leurs dérivés. Note de MM. H. liiEiuiv et J. (ii.uA, présentée par M. Dastre. Nous avons recherché si, dans les réactions hydrolysantes produites [lar la lactase ou la maltase, il existait une relation entre l'activité du ferment soluble et la fonction ou la structure chimique de la substance soumise à la digestion. Dans ce but, nous avons étudié comparativement sur le lactose, le mallose ou leurs dérivés, l'action de la lactase ou de la maltase animale provenant de deux sources différentes : i° intestin ou pancréas des Mammi- fères; 2" suc gastro-intestinal des Mollusques. L Lactase. — Nous avons préparé l'acide lactobionique que nous avons ti-ansformé en lactone. Pour cela, nous avons suivi le procédé de E. Fischer et Mayer (' ), en le modifiant dans quelques-uns de ses détails, de manière à augmenter le rendement. (') Fischer el Mayeh, liericlite d.d. chein. Gcscll., t. XXII, 18S9, p. 36i. SÉANCE DU 27 JUILT.ET I()o8 269 Sur celle laclone (simplemenl dissoute dans l'eau, ou dissoute et puis aeulralisée incomplèlemeni pnr le carbonate de calcium, ou bien neutralisée complètement par un alcali) et sur le lactose, nous avons fait agir comparativement la lactase obtenue par macération d'intestins de fœtus (vache ou brebis) et la lactase du suc gaslro-intestinal A'IIeli.r pomalia. Les macéralions d'inteslins de fœtus, liltrée- nu non sur bougie Berkefeld, avec des anliseptifiues divers, au bout de 2 jours el même de 5 jours, n'exercent qu'une action très faible sur l'acide lacloi)ionique ou ses sels, alors que rapidement, dans les mêmes conditions, le lactose est complètement hydrolyse. Il en est tout autrement du suc digestif de rescargol, qui produit une transformation marquée en donnant du galactose et de l'acide gluionique; il sufiit également d'ajouter ce même suc à une macération d'inteslins restée presque inactive pour voir apparaître le oalaclose au bout de 12 ou ili heures. Il s'agit bien là d'une action diastasique due à la lactase, car le suc perd tout pouvoir hydroiysanl sur l'acide iaclobionique el sur le laclose après chaulTage à 70°. Cette action ne saurait être rapportée à l'émulsine (|ui existe également, comme nous l'avons constaté, dans le suc gastro-intestinal d'Neh.r, mais qui garde son activité après ciiauflage à celle même température. L'hydrolyse la plus intense s'observe avec le suc d'escargot et la laclone elle-même simplement dissoute dans l'eau. On voit que la nature de la fonction cliiiiiique exerce une influence mar- quée sur la réaction lactasique. Voulant voir jusqu'où se poursuivrait l'aclion hydrolysante sur les dérivés du lactose, et l'importance que pourrait pré- senter l'introduction d'une chaîne latérale dans un dérivé, nous avons fait agfir le suc (V If elix pomalia sur la lactosazone elle-même et nous avons con- staté qu'elle était dédoublée avec mise en liberté de i;alactose. E. Fischer a montré que l'acide chlorhydrique fumant transforme la phé- nyllactosazone en lactosone, aldocétose que, l'ébullition avec les acides étendus dédouble en glucosone et galactose-rf; il a montré en outre l'oxydation du lactose en présence d'eau bromée, sa transformation en acide Iaclobio- nique et le dédoublement par les acides de ce produit d'oxydation en galac- tose et acide gluconi(iue. C'est en se fondant sur ces considérations que le chimiste allemand a proposé de considérer le lactose comme un galactoside du glucose. Ces faits nouveaux que nous apportons viennent appuyer celte manière de voir. II. Mallase. — Nous avons préparé également la laclone de l'acide malto- bionique (' ), sur laipaMIe nous avons l'ait agir comparativement le suc à'v^Q^ùi A^ Heti.v pomalia et la macération d'intestin grêle de chien. Tout se passe comme pour l'acide Iaclobionique : l'hydrolyse extrêmeirient faible (') FiscHEU et 1. Mayhr, BericiUc d. d. chcin. GesclL, t. XXU, 1889, p. 1941- 270 ACADÉMIE DES SCIENCES. avec la macération d'iiilestin grêle de chien est marquée avec le suc digestif de l'escargot. Dans les mêmes conditions, la macération d'intestin de chien dédouble cependant très rapidement le mallose. On aurait pu supposer que l'intestin des Mammifères sécrétait de petites (|iiantités d'un ferment spécial capable d'hydrolyser l'acide maltobionique, tandis que ce ferment, différent de la maltase, se trouvait assez abondam- ment dans le suc digestif des Mollusques. Il n'en est rien, l'action doit être ra|)|iortée à la maltase; en ell'i't, le suc pancréatique du chien, qui ne ren- ferme que de l'amylase et de la maltase ( ' ) à l'exclusion des autres ferments des hydrates de carbone, exerce également une action très faible conipa- raiile à celle des macérations intestinales. Ce même suc est, par contre, tota- lement inactif sur l'acide lactobionique. Le suc digestif à'' Hélix pomatia dédouble aussi la maltosazone avec mise en liberté de glucose et formation de glucosazone. Ce dernier fait vient compléter les recherches de E. Fischer et Arm- strong (-), qui avaient déjà vu que les ferments sécrétés par la levure de bière sont capables d'agir sur un autre dérivé du maltose, la maltosone. Ces faits montrent l'influence que peuvent avoir la fonction ou la struc- ture chimique sur les réactions hydrolysantes produites par la lactase ou la maltase et permettent d'établir des degrés dans la spécificité decesdiastases animales. La lactase et la maltase des Mollusques sont moins spécifiques et leur action n'est pas seulement limitée au lactose ou au maltose, elle s'étend à tout un grou[ie de composés définis. ANTHROPOMÉTRIE. — Sur rinegalilé de volitnw des glandes nuimniaircs chez- la femme. Conséquences physiologiques. Note de MM. (j. Vahiot et P. Lassablièkk, présentée par M. Dastre. Il résulte d'une statistique portant sur :)5o nourrices de la campagne, examinées à l'hôpital des b]nfants-Assistés de Paris, que l'inégalité dans I volume des deux seins n'est pas une excepliou, comme ou a pu le croire. Au contraire, l'asymétrie des glandes mammaires en lactation est plutôt la règle. e (') BiERRY el Trrroine, Comptes rendus. ipoS; Bieiiry, 1908. (■-) Em. Fischer el Arusironc;, Hericlile d. d. clieni. GeselL, l. XXXV, 1902, p. 3i43. SKAiNCE DU 27 JUILLET I90S. 27I Sur 500 noiiirices examinées à ce point de vue, on a relevé i3i fois seulement Pégalité des deux, seins et 419 fois une dilTéreuce dans leur volume. La différence observée a été le plus souvent en faveur du sein gauche, soit 2S1 sur 55o. Le sein droit l'a emporté i38 fois seulement, soit pour : 1° Prédominance du gauche rii pour 100 2° » du droit 25 » 3° Egalité 24 » La différence de volume des seins apparaît généralement à première vue. iVous l'avons appréciée -par des coefficients arbitraires allant fie i (différence minima) à 5 (diffé- rence maxima). Ce mode de mensuration approximatif a été reconnu exact par l'éva- luation rigoureuse de la surface cutanée du sein, ellectuée chez 9 nourrices. On a pu ainsi distinguer, par l'addition des coefficients donnés pour le sein gauche et pour le sein droit, que non seulement il y a plus souvent excès de volume du sein gauche, mais que cet excès est plus marqué que. celui du sein droit quand il existe. La moyenne des excès de volume donne un coefficient de 1,9 pour le sein gauche et de i, 4 pour le sein droit. La difTérence de volume des seins a des conséquences immédiates sur la sécrétion lactée, en particulier sur la quantité et la composition du lait sécrété qui varient dans chaque sein. Parfois la quantité de lait sécrétée dans deux seins qui n'offrent extérieu- rement qu'une faible diffcMcnce de volume peut varier du simple au double. Mais, lorsfjue Tinégalité de volume est très prononcée, la glande, dans le sein le plus petit, seml)le atrophiée et peut ne fournir c[u'une quantité de lait tout à fait minime relativement à l'autre sein, qui s'hypertrophie. Sur 40 nourrices dont les glandes ont été épuisées complètement, la quan- tité de lait contenue dans chacun des deux seins variait suivant la différence de volume entre 4o™' et 335™' de lait. L'asymétrie des seins peut avoir comme conséquence des variations notables dans la composition du lait de chaque glande. Alors que la com- position du lait du sein le plus développé reste, ou à peu près, normale, celle du sein le plus petit peut être plus ou moins modifiée. Sur fj nourrices dont l'analyse du lait a été faite séparément pour chaque sein, soil sur 34 analyses, on a constaté que la composition chimique différait peu lorsque l'inégalité de volume des glandes était peu marquée, mais que la proportion des principes fixes variait beaucoup chez la même femme lorsque le lait était sécrété par des seins inégalement développés. C'est sur le beurre que les variations les plus considérables ont porté. Dans les cas où la différence de volume des deux seins était accentuée, la proportion du beurre dans C. R., 190S, 2- Semestre. (T. CXLVII, ^' 4.) 36 272 ACADÉMIE DES SCIENCES. le sein le plus petit était plus ou moins augmentée (soit 52, 61, 98 et même 120 pour 1000 dans les cas extrêmes). Les variations peuvent porter également sur la teneur en lactose, qui est faiblement abaissée (67, 56, 5o et même 4 dans un cas isolé), et sur la teneur en caséine, qui est augmentée (2,8, 4,5 pour 1000). L'anormalité de la composition du lait explique très bien la répulsion des nourrissons à prendre le sein le plus petit. L'asymétrie en est accrue, une véritable atrophie peut en résulter et la nourrice est réduite à un seul sein pour rallailenient. La différence de volume des seins, chez les oSo nourrices examinées par nous, a paru en rapport avec l'activité sécrétoire indépendamment de toute autre lésion locale ou de voisinage. Nous n'avons pas relevé des lésions du sommet du poumon du côté correspondant ; quelquefois seulement l'atrophie partielle du sein était la conséquence d'abcès ou de mamelon. La prédominance habituelle du volume d'un sein, du gauche le plus sou- vent, était due manifestement à ce que les nourrices, pour raison de com- modité ou d'habitude, le donnaient plus souvent au nouiTisson. La sécrétion devenait plus faible dans l'autre sein parce que la succion y était moins fré- quente et moins prolongée. L'asymétrie des glandes mammaires est probablement transmissible par l'hérédité, car M™" Pellut Edwards nous a affirmé l'avoir constatée 4o fois sur 5i jeunes filles, avec prédominance du sein gauche 55 fois sur 100. Pour remédier à l'inégalité des seins et à ses conséquences, on conseillera aux nourrices de donner d'abord le sein le moins volumineux. On devra tenir compte de l'asymétrie des seins dans l'analyse du lait de femme. Il est nécessaire de prélever et d'analyser séparément le lait de chaque sein. Sinon on est exposé à considérer un lait comme anormal dans sa composition (trop riche en graisse par exemple), alors que c'est seu- lement celui d'un sein qu'on atira examiné et que la sécrétion sera normale du côté opposé. PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Étude expérimentale de la transmmibilité de la tuberculose par les crachats desséchés. Note de M. U. Kuss, transmise par M. Chauveau. Le danger de contagion tuberculeuse par les crachats desséchés, affirmé par Villemin, puis par R. Koch, établi par Cornet, Straus, Nocard, admis SÉANCE DU 27 JUILLET 1908. 273 avec restrictions par Fliigge, a été contesté et même nié par Petersson (d'Upsal) (ir)oo), par (^adéac (ipoS et 1907), par Calmette (1906 et 1907). Ces trois expérimentateurs ont fait respirer des cobayes dans des atmosphères contenant des quantités énormes de poussières tuberculeuses desséchées virulentes; ayant vu presque tous leurs animaux rester indemnes, ils ont conclu que, quelque soit le mode de conlaminalion, les sujets soumis à l'inhala- tion de poussières tuberculeuses desséchées ne deviennent qu'exceptionnellement tuberculeux. M. Cadéac affirme de plus que « la dessiccation et la perte de virulence marchent de concert; on ne remplit pas une indication prophy- lactique capitale en recommandant de laver les parquets au lieu de les balayer ». Les présentes recherches ont eu pour but de vérifier si ces résultats expérimentaux sont bien exacts. Dispositif expérimental. — Comme matériel d'études, j'ai choisi des crachats tuberculeux, riches en bacilles et présentant une virulence notable et invariable. Ces crachats, étalés en couche mince sur des surfaces lisses (verre, zinc) ou sur des tissus épais (molleton, moquette) ont été abandonnés à la dessiccation naturelle, à une température de i5° à 10°, dans une pièce obscure ou très faiblement éclairée. Au bout de 3 à 18 jours, les crachats desséchés étaient étudiés : 1" au point de vue de leur ^//"«/ertce (par inoculation sous-cutanée et par inhalation); 1" an point de vue de la facilité avec laquelle ils pourraient êtie convertis en poussières fines, par raclage ou par trituration au mortier, ou par brossage et balayage. Ces manipulations ont |)u être exécutées sans danger, grâce à l'emploi de la soupape respiratoire de MM. Chauveau et Tissot, permettant de respirer de l'air extérieur non contaminé. Les expériences d inhalation ont été faites dans une caisse de tôle de 1.52', pourvue de vities de mica; la paroi inférieure était recouverte d'un tapis de molleton bien tendu, qu'on pouvait brosser à l'aide de brosses mises en mouvement, de l'extérieur, par des tiges de fer.  Sa'''" au-dessus du tapis, deux ouvertures laissaient pénétrei la tèteide deux cobayes. Au même niveau, un tube d'aspiration pourvu d'un filtre aérien imperméable aux poussières peimettait de puiser dans la caisse un volume déterminé de l'atmosphère poussiéreuse et de recueillir toutes les poussières en suspension dans cette masse gazeuse. Les poussières ont été produites : 1° par trituration au mortier des crachats dessé- chés et projection à l'aide d'un pulvérisateur situé sur la même paroi de la caisse que les animaux, ceux-ci étaient donc soustraits au jet direct du pulvérisateur; 2" par brossage avec des brosses de fil d'acier; 3° par brossage avec des brosses de chiendent. Chaque expérience comportait une seule séance d'inhalation, d'une durée de t, 1 ou 3 heures, le brossage ou la pulvérisation ayant lieu toutes les i5 ou 3o minutes, pendant i minute. La quantité de crachats frais étalés sur le tapis a varié de 20""' à iSo"^"''; la quantité de crachats secs pulvérisés a été de i5 à 28 par séance. Résultats des expériences. — La virulence des crachats desséchés à l'obscu- 274 ACADEMIE DES SCIENCES. rite était, au bout de i4 jours, conservée à peu près intéj^ralement; au bout (le i8 jours, elle était fliminuée clans une faible mesure; le plus souvent, elle restait encore très i;rande à cette période. La durée de dessiccation nécessaire pour que les crachats se réduisent facilement en poussières dépend de beaucoup d'éléments; la dessiccation une fois obtenue, la facilité de pulvérisation est entièrement suboi-donnée à l'état hygrométrique actuel. Quand l'air est sec, les crachats desséchés se pulvérisent avec une ti'ès grande facilité; j'ai obtenu dès le quatrième jour de dessiccation, soit par trituration, soit par brossage, des poussières très fines, très facilement mobilisables, el très virulentes. Tous les cobayes, soumis à Vinhalalion 'le crachats pulvéris• Semestre. (T. CXLVII, X" 4. ) ^7 1>8() ACADÉMIE DES SCIENCES. des l'cuillcs, dos i^rains tic semoule qu'on a disposés sur sa l'oule, on la voit, suiloul jiciidantla l'cptalioii à la surface où robservation est grandement facililce, continuer son chemin juscju'à ce que le bord antérieur du pied louche ces di\erses substances et se replier alors sur elles ou parfois les agglomérer avec le mucus sécrété par ses glandes pédieuses et se retourner de i8o" pour, dans les deux cas, se mettre à les absorber. Lorsque les matériaux rencontrés sont inertes ou nocifs, elle continue son chemin en les laissant glisser, ou les évite en soulevant son pied lorsqu'elle est sur un corps solide, ou en se redressant et en se renfonçant dans l'eau lorsqu'elle rampe à la surface. En déposant sur le pied de la Limnée en reptation des corps divers sur les difl'érentes régions, on constate que seule la région tout à fait anté- rieure du pied possède ce pouvoir de discrimination qu'on est tenté d'ap- peler gmtalive. Or c'est également cette région qui possède la sensibilité chimique la plus fine pour les excitations à distance de corps émettant des effluves odo- rants, sensibilité qui ne paraît jamais se manifester dans l'eau, mais seule- ment dans l'air liumide où vit très bien la Limnée, alors même qu'on ne peut incriminer des vapeurs corrosives ou délétères ( avec des essences d'anis, d'ail, de menthe; des poudres de benjoin, de camphre, elc). Mais cetle sensibilité olfactive parait répandue sur une plus grande sur- face que la sensibilité de discrimination alimentaire; elle se manifeste un peu sur les bords du pied jusque dans la partie postérieure, plus nettement dans toute la région céphalique, et avec une grande évidence dans la région de l'osphradium où les odeurs empêchent l'ouverture du pneumostome et, s'il est ouvert, provoquent sa fermeture, lorsque la Limnée est à sec. 11 semble donc que ces deux ordres de sensibilité chimique, même en l'absence d'appareils spécialisés, comme ce parait être jusquici le cas pour les Limnées en dehors de l'osphradium, ne puissent être entièrement con- fondus, malgré cette coïncidence que la région physiologiquement spécia- lisée pour la discrimination alimentaire est en même temps parliculière- ment sensible à l'action des odeurs. GÉOLOGIE. — Sur la classification des terrains tertiaires de la région de Guelma (^Algérie). iNote de M. J. Daresie de la Chava.we. Eocène. — Surmontant les calcaires du Sénonien supérieur à Inoceramus Cripsii, l/iocerarniis resiularis et Echinocoivs, et une assise, peut-être en SÉANCE DU 27 JUILLET KJ08. 2.S1 partie dailicnne, do iviarnes cL inarno-calcaii-es gris bleu, riùicùnc débulc par une formation d'argiles noires, paraissant être en continuité de sédimen- tation avec le Crétacé. Ces argiles, d'épaisseur variable, sont feuilletées vers le haut, où elles s'intercalent de bancs calcaires durs et de bancs marno-calcaires gris bleu plus tendres. Au-dessus, vient une zone de calcaires et marno-calcaires noi- i-àtres, légèrement phosp])atés et à odeur bitumineuse, avec lits de silex noirs. Ces différentes assises, avec une partie des calcaires à silex qui les sur- montent, représentent vraisemblablement le Landénien. La partie supérieure des calcaires à silex contient des bancs de calcaires gris noirâtre à OpcrcuUna cf. amrnonea, associées au couple Niimmuhtes plniudatas-i'legaiis. Ces calcaires, dont certains bancs sont pétris de Polypiers cl de Cardites, renferment, vers le haut, trois ou quatre bancs plus tendres gréso-sal)leux phospbatésavec une faune à l'état de moules internes : Cardila, Crassalella, PecUinculus, Pinda. Chenopiis, Bostellaria, Fusus, Xennphora, Terehratulina. Osirea midlicostnta. Aturia z-ig-zag. Polypiers et dents de Squales. La faune de Nummulites permet d'attribuer ce niveau à l'étage yprésien. A peu de distance vers le Sud, c'est-à-dire en se rapprochant-du centre du géosynclinal, ces calcaires noirs, vaseux, siliceux, en hancs bien lités, changent de faciès. Ils deviennent plus clairs, plus compacts et en bancs plus épais. Les Operculines sont remplacées exclusivement pardes Nummulites. Ici les ai'giles noires inférieures sont surmontées de calcaires grisâtres plios- phatifères très pauvres, avec intercalations marneuses. Puis vient une assise de calcaires en bancs plus épais, gris noirâtre, renfermant uniquement le cou[)le Nurninuliles planulatits-clegans, associé à une faune nouvelle {^Denla- liwn, Serpida, Lucina, Cardila, Fusus, Natica, Solarium et plusieurs espèces de Céritilidées et de Pleurotomidées). Enfin la masse se termine piar des calcaires gris clair, grossiers, subcrislallins, caractérisés par une deuxième faune de Nummulites : Nummulites irregularis et Nummulites Wollamh. Le niveau à A'^. planulatus correspondant à l'Yprésien, il suit que le niveau supérieur à .V. irregularis devra être rapporti'' au Lutétien inférieur. Au-dessus des calcaires à N. planulatus et à Operculines, et en concordance de stratification avec ceux-ci, vient une formation très puissante de marnes brunes, un peu feuilletées, avec intercalation de lumachellesà Ostrea stricti- plirata, de cordons de gâteaux de calcaires siliceux et de bancs de calcaires gréseux jamiâtres. Cette formation, superposée partout aux calcaires à Num- mulites (Yprésien et Lnléliin inf(''rieur ), doit représenter la plus grande partie du Lutétien, et peut-être même aussi le Barlonien. 282 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cet Éocène, affecté de plissements intenses, se présente même refoulé en écailles, par suite de poussées tançentielles venues du Nord. En discordance très accentuée sur ces dernières assises, repose le ilysch, formation argilo-gréseuse à la base et gréseuse au sommet (Medjanien au Sud, Medjanien et Numidien au Nord). Ce flysch, généralement sous forme de synclinaux, recouvre indistinclement tous les terrains antérieurs (Per- niicn. Trias, Lias, Crétacé, l'^ocènc inférieur et moyeu), sur lesquels il s'est déposé, après la production de mouvements tectoniques très intenses, postérieurs à rEocène moyen, il pourrait représenter TÉocène supérieur, et peut-être même une bonne partie de l'Oligocène. Miocène. — La série miocène est complète dans la région de Guelma. On y observe du Burdigalien marin (Carlennien de Puuiel), pincé dans des synclinaux éocènes ou crétacés, et localisé au sud de Guelma, soit en se rapprochant du centre du géosynclinal. Cet étage est représenté, à la base, par des grès grisâtres assez grossiers à Pecten com'e-rior, intercalés de lils de poudingues contenant parfois des galets roulés de calcaires à Mummulites. Ces grès sont surmontés d'une assise de marnes jaunes. Vers le Nord, le faciès change un peu. Ces grès deviennent glauconieux, verdâtres et renferment du lignite. Ils sont intercalés de bancs jaune roux et de lits de poudingues à petits éléments. Ils sont caractérisés par d'abon- dants Pecten convexior et sont surmontés par des marnes bleues et gris ver- dàtre à Ptéropodes et à dents de Poisson. Cette dernière assise représente, à mon avis, le Burdigalien supérieur. Le Miocène moyen est en transgression très accentuée sur le Burdigalien vers le Nord, c'est-à-dire dans la direction du massif ancien, où il repose directement sur l'Eocène et le Crétacé. Il débute par une formation de mol- lasse jaune sableuse avec intercalation, vers la base, de grès à Hélix. Cette assise passe, vers le haut, à des argiles gypseuses, intercalées en certains points de plaquettes gréseuses friables et gréso-calcaires. Cet cnsemi)le représente l'Helvétien et le Tortonien, c'est-à-dire le Vindobonien. Quant au Miocène supérieur (Sahélien), il devient nettement lagunaire avec le Sarmatien. Cet étage, encore transgressif vers le Nord sur le Miocène moyen, se compose de marnes gypseuses, parfois même sulfogypseuses à squelettes de Poissons (Palœochromis) et à empreintes de végétaux, avec intercalation vers le haut de marnes blanches à Bythinies, Limnées, Pla- norbes, Ancyles. Enfin le Pontique est représenté par une formation de couches rouges marno-gréscuses à allure continentale de plus en plus accenlueje, et se ter- minant ordinairement par des poudingues rouges. SÉANCE DU in JUILLET I()o8. 283 Pliocène. — Comme témoin des dépôts pliocènes dans la vallée de la Seybouse on trouve une formation alluvionnaire, donnant lieu à une terrasse dominant de 170"' environ la vallée actuelle. Ces dépôts correspondent sans doute à la période rie maximum de remblaiement des vallées, qui accom- pagne le début du Pliocène supérieur. Ravinant cctLe formation, on peut distinguer une terrasse de 90" environ et paraissant se rattacher à une nappe de travertins calcaires, (jue l'allilude et la faune {Hélix subsemperi Tiiomas, Hetix du groupe Pomalia, llip- parion sp. et empreintes de feuilles) permettent de rapporter à la lin du Pliocène supérieur. Pléistocéne. — Enfin le Pléistocène est représenté par trois terrasses emboîtées et correspondant à la vallée actuelle. La plus ancienne domine le lit de la Seybouse de (io'", la seconde de 3o"' à 35'", et la troisième de i5™ ('). PHYSIQUE DU' GLOBE. — Sur le tremblement de terre calabrais du 23 octobre 1907. Note de M. G. Mekcai.m, présentée par M. A. Lacroix. Deux années après le grand tremblement de lerre calabrais du 8 sep- tembre 1900, une très violente secousse a frappé la même région, le 23 oc- tobre 1907. Je ne pense pas que ce nouveau séisme soit une réplique du précédent, car son aire mésoséismique se trouve à 5o'-'" de l'aire de grande destruction de 1905. Mais il me semble probable que le phénomène d'il y a deux ans et ses nombreuses répliques ont été la cause occasionnelle du réveil de l'activité d'un centre séismique, situé sur le versant ionicjue de l'Aspromonte, centre dont j'ai étalili antérieurement l'existence (^). Le tremblement de terre c[ui nous occupe a été précédé d'un calme séismique de près de trois mois. Tandis qu'en effet, du 8 septembre 1906 au 3i juillet 1907, 32^ secousses ont été ressenties dans la Calabre et dans le Messinese, 6 seulement ont été constatées entre le !<="■ août et le 22 oc- tobre 1907. (') Celte Noie a élé rédigée à la suite de nie^ explorations pour le Service de la Carte géologique d'Algérie. (-) 1 lerremoti delta Calabria e del Messinese, 1897, p. !45. 2.S4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le 2'î orlohn', les secousses préliminaires, bien hu-alisi'i's, oui r[(' au nombre de ."); elles ont. élé lé<;ères, à l'exceplion de la dernière (9''29'" soir), qui a rlé assez forte pour effrayer les habitants de Bianco et Branca- leone. La secousse dévastatrice s'est produite à 9''32'". Sa durée a été de lo à 12 secondes, c'est-à-dire environ quatre fois moindre que celle du 8 sep- tembre iQof). Le mouvement a été continu et d'intensilé assez uniforme. Le grondement précurseur a élé si peu sensible que bcaucoiip de personnes affirment ne l'avoir pas entendu. En avril dernier, j'ai f;iit sur place les observations suivantes : Le tremblement de lerre a eu une aire épicentrale bien définie et res- treinte (quelques kilomèlres carrés); elle comprend le pays de Ferruzzano où beaucoup de maisons ont été détruites clou 1 58 personnes, sur 19G7 ha- jjilants, ont péri. La situation du boin-in-, placé en haut et sur les flancs d'une hauteur isolée, ainsi que la nature ('bouleuse du sol ont aidé au dé- sastre. A Bruzzano Zeftirio (situé à 2'"" plus loin), qui ne se trouve pas dans de meilleures conditions, aucun(î maison ne s'est écroulée et il n'y a pas eu de victimes. Quant à celles faites eà et là, leur infortune a été sou- vent due moins à la violence du séisme qu'à leur défaut de prévoyance ou à des circonstances malheureuses ('). il faut élre Iri's prudent dans les déductions à tirer des dommages éprou- vés par les maisons pour la détermination de l'intensité des secousses, car les constructions avaient été fort endommagées par les tremblem(Uits de terre du i() novembre 1894 et du 8 se[>tembre 1900, et aucune d'elles n'avait élé depuis lors sérieusement réparée. L'aire de moindre dommage s'étend assez régulièrement à environ 20'-'" au nord et à l'ouest de Ferruzzano, qui doit être considéré comme situé au centre de la région secouée. Cette opinion est confirmée par cette observa- tion qu'au voisinage de Bianconovo la mer, qui était dans un calme parfait au momenl de la secousse, s'est avancée sur le rivage sur environ 3o"', puis s'est retirée dans ses limites ordinaires; ce petit raz de marée a été ressenti sur environ lo"^'" entre le cap Bruzzano et le fleuve Carren. Les isoséistes commencent à devenir très dissymétriques par rapport à l'épicentre dans la région où a été conslalé le degré V-VI de mon échelle (') A S. llaiio del Jonio, par exemple, luic |)ctile habitation liasse, formée d'un rez-de-chaussée, a élé écrasée sous les déblais d'une haute maison voisine très délal)rée; cinq personnes y ont élé tuées et trois ont élé blessées; les constructions similaires du voisinasîe ont été seulement lézardées et aucun acoideiU de per^onnes ne s'v e-l |.r(idiiil. SÉANCE DU 2- JUIIJJCT 1908. l>85 .séisniii|iii' : la (li^s^ iiu'liic s'acceiilin' i[iiaiil5l«KSI»OM)AA(;i:. Le Conseil de l'L niveiisitp; de Cambkidoe invite l'Académie à se faire représenter aux cérémonies du Centenaire de la i.iaissancc de Charles Darwin 228 M. le Secrétaire PEnpÉTUEL signale les « Leçons sur les fonctions définies par les équations dilférenliel les du preinierorilre», par M. Pierre Boutroux, avec une Note de M. Paul Painlevé 22S .M. J. Stein. — La dispersion ap[)arente de hi lumière dans l'espace interstellaire et l'iiypothèse de .M. Lebcdew 228 .M. Jules Bullaud. — >fouvelle étoile va- riable à très Courte période découverle à l'Observatoire de Paris 23o M. Stuyvaert. — Une sexiique gauche circulaire 232 M. de Kleurieu. — Sur le nom de I-'luurieu dans la Géographie 335 M. C. TisSOT. — Du mode différent dont se comportent, comme délecteurs d'oscilla- tions électriques, les contacts imparfaits à variation de résistance et les contacts thermo-électriques 287 MM. \. DE Gbamont et C. de Watteville. — Sur le spectre ultraviolet du silicium. 239 M. P. Pascal. — Remarque sur la suscepti- bilité magnétique des solutions t'^-i M. G. Bklloc. — Gaz occlus dans un acier au nickel spécial 244 M. E.MM. Pozzi-EscoT. — Nouvelle méthode de dosage des acides fixes et des acides volatils dans les vins 24^ MM. H. CouSI^ et H. Herissey. — Oxyda- tion de risoeugénol. Sur le iléliydrodi- isoeugénol 24- M. J. BouCtAult. — Nouveau mode de pré- paration d'anhydrides mixtes d'acides organiques 24y MAL Gabriel Bertrand et G. Weisweiller. — Sur la constituticm de la viciaiiine.. . . 262 .M. CoNST.-.\. Ktexas. — La formation de la jadéite et les provinces minéralogiques sodiquesdans les schistes cristallins 254 M.\L Costaxtin et Bois. -- Folotsy et Vo- haranga, deux .\sclépiadées nouvelles de Madagascar 267 .M. L. .Mangin.— Formation normale et for- mation désordonnée des conidies chez les Aspergillacées 260 M. I^. Lalnoy. — Contribution à l'étude du sérum des animau.\ éthyroi'dés 263 M. ,1. Larguier DES Bancels. — De i'in- lluence des ferrocyanures et des ferricya- nures alcalins sur la coagulation du sang. 266 MM. 11. Bii-RRY et J. GiAjA. — Sur le dé- doublement diastasique du lactose, du maltose et de leurs dérivés 268 .MM. i;. Variot et P. Lassablière. — Sur l'illégalité de volume des glandes mam- maires chez la femme. Conséquences physiologiques 270 .M. (;. Kuss. — Elude expérimentale de la liansmissihililé de la tuberculose par les crachats desséchés., 272 MM. Louis Roule et I. AuDiGÉ. — Sur le rein des Poissons osseux 273 M. R. RoBiNsON. — Recherches expérimen- tales sur les corps adipeux des Amphi- biens 277 M. Henri Piéron. — La localisation du sens de discrimination alimentaire chez les Limnées 27y M. .1. Dakeste de la CiiAVANNE. — Sur la classification des terrains tertiaires de la région de Guelma ( Algérie) 280 M. G. .Mercalli. — Sur le tremblement de terre calabrais du 23 octobre 1907 283 M. A. Goupil adresse une iSote « Sur le jilanement des oiseaux ».. - 286 .M. KiiiMiN Larrùque adresse six Notes rela- tives à différentes questions de Physique et d'.Vstrourmiie 286 PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS, ijuai lies Grands-Augii-tiiis, JS. /.e h''raiii : (j AL rnii;B- V;llah~ ^ 1908 DEUXIÈME SEMESTRE. COMPTES KENDUS HEBDOMADAIKES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS TOME CXLMI iT 5 (3 Août 1908). ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIiMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Aiigustins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 'juin 1862 et 24 mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de t' Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Com,ptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. -i6 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article I'''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. 'Jn Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5(> pages par année. 1 oute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangèie ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les m pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séam blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des S^ étrangers à L'Académie. Les Mémoires lus ou présentés pardespersi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de . demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire! tenus de les réduire au nombre de pages requ Membre qui fait la présentation est toujoursno mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet' autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondant > cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plui le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être r temps, le titre seul du Mémoire est inséré c Compte rendu actuel, et l'extrait est renvo Compte rendu suivant et mis à la fin du cahiei Article 4. — Planches et tirage à pat Les Comptes rendus ne contiennent ni p ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures se autorisées, l'espace occupé par ces figures coa pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais d teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappc les Instructions demandés par le Gouvernemen Article 5. Tous les six mois, la Commission administii" fait un Rapport sur la situation des Compte: après l'impression de chaque volume. ■ Les Secrétaires sont chargés de l'exécution àÈ sent Règlement. I Les Savants étrangers à l'Académie qm désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés déposer au Secrétariat an plus taru le Samedi qui précède la séance, avant S". Autrement la présentation sera remisa à la séance suû ACADEMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 AOUT 1908. PRÉSIDENCE DE M. BOUQUET DE LA GRYE. MEMOIRES ET COMMdlVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Se«:uétaire perpétuel annonce à rAcadcmic que le Tome CXLV des Comptes rendus ( 2*^^ semestre (907) est en distribution au Secrétariat. GÉOMÉTRIE INFIMTÉSIMALE. — Sur un prohle'me re/atif à la théorie des systèmes orthogonaux et à la méthode du triédre mobile. Note de M. Gasto.v Darbodx. I. Les méthodes d'étude et de recherche des systèmes formés de trois familles de surfaces orthogonales reposent sur la considération d'un trièdre Irirectangle (T ) formé par les normales aux surfaces des Irois familles qui passent en un point quelconque de l'espace. Si, conformément aux notations de Lamé, on désigne par p, p,, ç., les paramétres des trois familles qui for- ment le système triple, les composantes, relatives aux axes du Iricdrc (T), des translations et des rotations infiniment petites que prend ce trièdre quand on fait varier successivement p, p,, pj, seront, comme on sait, données par les formules il=\\, m =0, Ç =0, (1) I £, =:0, Y),= II,, Ci=0, ' £., = o, Y).2 = 0, r, = H2, ,/j=o, 7 =(320, '■=— fîio, {■>■) |y^i=— ,3-21, f/i^o, /•, = (3oi, '/'•2=(3,2, r/^r^— p„j, r^=o, C. li. ignS, T Semestre. (T. CXLVII, N" 5.) "'^ 288 ACADÉMIE UES SCIENCES. OÙ H,, Tj,, 'Ci désignent les composâmes de la translation et/j,, ,, /,, x„ '>„ /. liés |)ar des relations bien connues que nous ne rappellerons pas. On peut même supposer que les sens des normales aient été choisis de telle manière que les trièdres (T ) et (!„ ) aient le même sens, c'est-à-dire soient superpo- sables. Les cosinus X,- se rallacInMit direclemenl aux ^,7, par les formules (6) {^T7-= P>oX, _._ -p,„\-|.,.X„ ^- ^„A„ 1^- ''^' " àp-2 0^1 -i V " - — P. Y ft V SÉANCE DU 3 AOUT I()i)8. li8<) aiiMiueiles i! fiiiil joindre celles qu'on obliendrait en reni[)la(;aul X, X,, X, successiveinenlpai'Y, Y,, \o cl par Z, Z,, Zj. Si l'on adoptait les notalions de Lamé, en désignant par la lettre u un quelconque des axes fixes et par U, Ui, Uo les cosinus directeurs des angles que font avec cet axe les normales aux surfaces coordonnées, toutes les formules précédentes se résumeraient dans les deux suivantes : («') ,p,o, X,= >.(3,„, où À est une inconnue auxiliaire. Eu substituant ces valeurs dans les équations '^'^. _ S \ ^ - Q X — _p„x,, ^^^ -fi,,X, Q=- -Y, lP20+-V,p,o, R =.-Z,(3,„-+-Z,(3,„, Q,- ^ Hsi — 1 2P0I) H,= Z Psi — Zj(3oi, Q, = - -Y [3,j+ Y,f3o„, H, = -Z |3n+Z,(3o,. SÉANCE DU 3 AOUT 1908. 291 et tenant compte des équations ( 7 ), il viendra dp 2 c(p, Nous écarterons w/ie fois pour toutes les hypothèses où l'une des quan- tités ^,A serait nulle : elles ne conduisent, on le sait, qu'à des systèmes triples bien étudiés et dont une famille serait foruiée de plans ou de surfaces paral- lèles. Les équations précédentes nous donnent alors >> = /(p); je dis même qu'on peut prendre En effet, écrivons l'expression de X, : X, = /(p)P,o ou X,rfp = /(p)(3,„'^/p. Lorsqu'on remplace p par une fonction de p, on ne change pas le système triple. D'autre part, X, et %„d^ demeurent invariants. Il suffira de rem- placer p par / -^r^ = p' pour réduire la fonction /à l'unité. On pourra donc poser ce qui, par des permutations, donne le système (X,= (3,„, Y,=--(3,„ Z=(3„.„ ^"^ ix,=:|32o, V=p„„ Z,= i3„. Portant ces valeurs des ^^ dans les formules (11) et tenant compte des relations entre les 9 cosinus, on trouvera ( P =0, Q =(3„,, R =-(Soi. (.3) P, = -;3,„ Q, = o, R,= p,o, ( P2=:|3„, Q, = -p.,«, R,= o, c'est-à-dire que, si l'on adopte, pour le mouvement du trièdre (T„), les mêmes notations que pour celui du trièdre (T\ en accentuant seulement toutes les lettres, on aura (l4) P'/t^PA,- 2()2 ACADÉMIE DKS SCIl-N'CES. Si Ton remplace ensuite les valeurs des ,3,7, clans les formules (jui donnenl les dérivées des g cosinus, on aura, toujours en tenant compte des relations entre les cosinus, le système suivant. Oo^ dp dX, do = XX„ = xx,. (15) ^ =xv, I dp \^^X.Y. dp ^ ^XZ, do dZ, dp d'A, do X,Z, x,z. rfX, dpi dX, àp, dY_ àpi ^ àpi dp, dp, -^^'^" :X,Y„ :Yf-^ dX àp, d^ dp, dX, do., = X,Z, x,z„ x,z„ <9Y, do.. = Z,Y,_, Y, Y,. ^-ZY do.. dZ dp, do.. = Z,Z„ ffZ, dp. = Z, Y„ ^=z^ qu'il y a lieu d'intégrer. Ces équations montrent d'abord qu'on a <)X _ (^ d\^_<ÏZ^ dZ,, _ dX dp, dp . .dp, - dp, dp dp,' et, par conséquent, on peut considérer X, \ ,, Z. comme les dérivées d'une même fonction que, pour la commodité des calculs, nous désignerons par — logW. On posera donc X = I d\\ ____!_ (MV W dp ' '~ W dp, z, = 1 dW w do. Sulistituant ces expressions dans les formules qui donnent -;-, -r-^» -r-S on ^ '- (ip do, ()o. aura d'abord (.6) d'W d'-\\ d'W dp' do' D'autre part, les équations dX, dp = XX„ dol dX^ dp. W. SÉAXCE DU 'i AOUT 1908. 298 nous donnciil X,W=ff,, a., désignaiil une fonction de la seule variable p.^. On aura de même les autres cosinus; de sorte qu'on pourra constituer le Tableau suivant, X-- \ = b, w Z =: «1 w a. I W (h, b W ) \,=: 6, W' Y,= a W Z, — - I dW w ào. (•7) {V= ^, Y,= Z, = r/,, />, ne dépendant que de p,. Mais ce Taiileau lui-même n'est [)as délinilif et peut être simplifié. MÉCANIQUE. — Contiilii(li()/i à l'étude clyii(imi(jiii' des moteurs. Noie de M. A. Wriz. Si l'on supprime instantanément la puissance motrice d'une machine tournant à sa vitesse de régime, elle continue à se mouvoir, en épuisant l'énergie accumulée dans son volant et dans ses organes en mouvement, et elle effectue un certain nombre de révolutions, dans un temps déterminé, avec une vitesse angulaire décroissante, dont les variations obéissent à une loi (pii dépend de la constitulion du mécanisme et caractérise sa valeur et son état. li'observation du fait fournil d'importantes données relatives à la dynamique du moteur. J'ai poursuivi de noiiibieux essais sur les varialioiis de la vitesse an;;uliiiie dans les CDiidilions susdites, à l'aide d'un enrei;islreur éleclrique, marquant pour cliai|ue lour de la machine un point sur la bande de papier d'un récepteur Morse animé d'un niou- venienl uniforme; en relevant des séries de tracés sur un même moteur, on constate une concordance dans les indications obtenues qui démontre l'exisLeiice d'une loi sim2>le. I^es vitesses exprimées par le nombre de tours /; ellectués dans l'unité de temps, au bout d'un temps /compté à partir de la suppression de l'impulsion motrice, sont données par une relation de la forme ii^^at- — bt -\- c, dans laquelle r/, 6 et c sont des paramélics, différents d'i:n moteur à l'autre, rpi'il est aisé de déterjniner dans cliacjue cas. V.n efTet, au temps initial zéro, on a <■ r= /(^„ /(„ étant la vitesse du lancé; lorsque le moteur s'airéte, après avoir elléctué l\ révolutions, au bout d'un temps />,, // est devenu égal à zéro et l'on a o ^ rt<| — bly,-\- c; il sufllt donc de connaître une seule vitesse n, au temps t, pour posséder les éléments du calcul de «, b et c. Mais la valeur de a est toujours petite et elle est quelquefois raèm.e négligeable, de 294 ACADÉMIE DES SCIENCES. sorte qu'on peut faire emploi do réqualion linéaire « = — b' t + c, auquel cas on c a c = /i|, et 6'=: — ; il suffit alors d'observer la \itesse initiale du lancé et la durée ty du mouvement. Les deux formules donnent même valeur de /; pour < = o et t=zly; le paramètre b' est lié à 6 par la relation b = h' -\- aty. La construction des lignes qui correspondent auv deux formules (une droite et une courbe tournant sa convexité vers Taxe des leirips, a3'ant leurs extrémités communes) montre que la vitesse réelle est toujours moindre que celle qui est donnée par l'équa- tion linéaire. Celle-ci suppose que tous les frottements sont proportionnels aux vitesses ; or cette liypothèse, admissible pour les résistances passives dans les paliers et articulations, n'est plus exacte pour les frottements dus au déplacement de l'air, lesquels varient proportionnellement au cube des vitesses linéaires des masses en mou- vement. Ces résistances, dues à la ventilalioii, interviennent d'abord plus énergi- quement dans larrêl progressif du système abandonné à lui-même. Cet eflet est peint aux yeux, sur le graphique portant les deux lignes, par la difTéreoce des ordonnées et des sous-normales correspondant à un temps donné. En particulier, le rapport des sous-normales fournit une intéressante donnée relative à la variation des résistances passfves avec la vitesse; la convexité de la courbe en constitue le critérium; le frotte- ment de l'air en est le piincipal facteur, quoique d'autres influences se manifestent par le même ellet. L'étude du graphique permet une analyse très fouillée des conditions de fonctionnement des machines à divers régimes de vitesse, des moteurs à gaz à com- piession diPTérente; dans une dynamo, on séparera les résistances dans les paliers de celles qui sont produites par la ventilation et l'on analysera les pertes par hystérésis et courants de Foucault ; on pourrait aussi évaluer le-; frottements des disques de turbines dans le milieu, etc. La méthode que je propose est particulièrement intéressante pour la dé- termination du rendement organique dos puissantes machines, laquelle présente de grandes difficultés et laisse beaucoup d'incertitudes ; on est souvent porté à regretter l'énorme dépense de travail qu'ont nécessitée des expériences et des calculs dont il est diflicile de garantir la rigueur absolue, et qui sont contesiés pour le seul motif qu'ils conduisent à des résultats estimés invraisemblables. L'observation du volant est au contraire très facile; elle ne nécessite aucun dispositif spécial et comporte une précision très satisfaisante. On calcule la puissance f absorbée au temps / par les résistances de toute nature par la formule <£ = —r- = Kw-t- =: K =-: — /( -r- = K.o,oiG07T, dt dt 3boo dl > ^/ ' dans laquelle K est le moment d'inertie des pièces mobiles, w leur vitesse angulaire, « le nombre de tours effectués par minute et T la sous-normale correspondante mesurée sur le graphiqtie. Mais on peut se contenter souvent de l'approximation donnée par l'équation linéaire, et alors on n'a qu'à re- SÉANCE DU 3 AOUT 1908. 293 lever le nombre de lours «„, qui définit la vitesse du lancé, et à mesurer le nombre de révolutions N effectuées et le temps (^ mis par le moteur pour s'arrêter complètement. L'énergie W possédée par les masses en mouve- ment est / K 'jj <-l'- Il faut alors et il suffit que l'équation différenlicUe (i) ait une intégrale générale indépendante de //, ce qui exige ,, à\ . ôG (2) G^ A-T- = o. '' ' ôa au Cette relation, qui est linéaire et homogène en ^, Tj, ...,/•, doit avoir lieu quelles que soient les valeurs de m, v, t. Elle est de forme classique. Nous allons la discuter. Premier cas. — \, fi, ..., rsont proportionnels à des constantes ^„, y]„, ...j/'q- On a alors un mouvement hélicoïdal. La surface (S) doit satisfaire à l'équa- tion (3) G— Ao-T— = 0, ^ ' ()it an d'où G = A„V, V étant une certaine fonction de c, qu'on peut d'ailleurs supposer égale à i, en choisissant convenablement l'argument c. De sorte que le problème se ramène, dans ce cas, à la recherche d'une surface S qui, rapportée à ses lignes de courbure, satisfasse à la relation (4) G = A„. On doit évidemment avoir aussi la relation obtenue en échangeant a et r; mais la relation (4) suffit à elle seule. Remarquons encore que la rela- tion (3) est la traduction analytique d'un théorème dû à M. Petot et que nous n'énonçons pas, pour abréger. Disons enfin que l'équation (i) devient alors (' + < = const., 2()8 ACADÉJHE DES SCIENCES. ce qui iloiuic sans calculs les surfaces i;. On aurait de même la troisième famille du syslcme triple. Deuxième cas : les Ho, H|, ... étant des constantes et les A des fonctions de /. Le mouve- ment est alors un mouvement que j'ai déjà étudié en détail et que j'ai a[)[)elc un mouvement (i. La surface S doit alors satisfaire aux équations sui- vantes : G = A„V„==A,V, et aux deux équations analogues. On en déduit aisément le théorème sui- vant, dont la réciproque peut s'établir géométriquement d'une manière très élégante : TnÉoRÈME. — Pour qu'une surface S engendre une famille de Lamé dans u.'t momrment G de directrices A et A', il faut et suffit que les tangentes à S normales à toute ligne de courlnue le long de cette ligne appartiennent à un complexe linécnre conjugué par rapport à A et A'. Bien entendu, ce complexe peut varier quand on passe d'une ligne à la suivante. Je n'ai pas encore cherché toutes les surfaces S qui satisfont à ce théo- rème, .fe n'ai obtenu que des cas particuliers dont voici les deux plus inté- ressants, que j'énonce sous forme de théorèmes : TnÉORKMK. — Soit S une cyclide de Dupin dont les axes A et \ ne se ren- contrent pas. Soit r le cercle tangent à A et d'axe A'. Soit y une courbe à cour- bure constu/ile dont Y est un cercle de courbure. Si Y rient preiulre successive- ment la position de tous les ce'cles de courbure la quantité où /(j/j, . . ., fj, sont les cocf(i(;ienls du frollement, i\,, Nj, . . ., N^, les va- leurs absolues des réactions normales, /•, , ;v., . .., r^, les valeurs des vitesses de glissement relatives des points malériels au contact dans les divers corps frottants associés dcu\ à deux. M. Appell a dénionlré que la qiiantilL' i> dt doit rester finie, ce qui donne une indication sur le mode de variation de 4>. C'est à cette re- marque que se rattachent les résultats que je me propose de communiquer ici. (') N" 8, octobre 190:}, ACADEMIE DES SCIENCES. I. rVOLis démoiilrons qu'il cxisie toujours uue suite de valeurs de l .satis- faisant à l'inégalité Ce résultat est particulièrement intéressant dans le cas où la suite (S) de valeurs de temps t a comme point limite l'infini, puisque alors nous avons un renseignement sur le mode (ou sur la rapidité) de variation de $, qui tend vers zéro lorsque le temps t croît indéfiniment. Dans le cas où $ varie en oscillant, M. Appell (Note citée) dit qu'on ne peut rien dire a priori de sa limite supérieure. ÎNous établissons le résultat suivant concernant la variation de la limite supcrieure.de . Si nous désignons par T la demi-force vive, H le potentiel des forces inté- rieures, U le potentiel des forces extérieures, qui reste inférieur à une limite fixe L, nous avons le théorème suivant : II. L'étendue d'un inter\^aUe de temps commençant par la râleur t = /„ et dont aucune râleur ne satisfait à l'inégalité doit être inférieure à la ijuanlité * <^ - ) reste fini, ce qui donne un renseignement intéressant sur l'étendue de ces intervalles et sur la façon dont le travail dû au frottement varie avec le temps. '^^ Nous remarquons aussi que chaque intervalle exce[)tionnel diminue el peut être i-endu aussi petit qu'on voudra, lorsque la constante A croit. Si nous considérons donc une valeur t ^ t^ du temps, nous pouvons choisir le nombre A assez grand pour que l'intervalle de temps commençant à /„ et SÉANCE UU 3 AOUT 1908. 3oi ne salisfaisanl pas à rinégalilé .<^ cle\ienne aussi pclll qu'on vomira. ÉLECTRICITÉ. — Su)- les détecteurs à pointes de tellure el de tellarures. Noie de M. Edouard Brani.y. Les détecteurs trépieds à pointes de tellure ou de tellurures sur acier poli, tels que je les emploie, appartiennent au groupe des radioconducteurs et fonctionnent par variations de résistance. En effet, la force éiectromo- trice qui leur est appliquée est nécessaire et sa suppression entraîne leur indifférence. Ne peut-on pas penser que, si le tellure occupe l'une des extré- mités de la chaîne thermo-électrique, il n'en résulte pas nécessairement que toutes ses propriétés se rattachent à son rôle thermo-électrique? Il est vrai que déjà l'an dernier M. Auslin, comme M. Tissot actuellement, guidé par le classement thermo-électrique du tellure, l'avait utilisé, dans des recherches suivies, pour former des détecteurs thermo-électriques. Ces détecteurs agis- saient par production de forces électromotrices et non par variations de résistance sous l'influence des oscillations. On voit cependant que, dans les conditions où je me suis placé, le tellure agit par variations de résistance et d'une façon avantageuse. ÉLECTRICITÉ. — Conditions et durée d' auto-excitation des dynamos. Note de M. Swyxgedalw ( '), présentée par M. II. Poincaré. Dans la théorie de l'aulo-excilation habituellement donnée dans les cours, on suppose d'une part qu'il existe une aimantation rémanente, et (') La théorie de raulo-excilation, que je demande à TAcadéinie d'exposer ici, a élé professée en mars de celte année à l'Institut éleclrotechnique de Lille; elle a des points de ressemblance avec celle que M. Girault a donnée dans une Noie aux Comptes rendus (4 mai 1908), intitulée Comparaison des durées d'auto-excUalion des dynamos shunt el série, mais elle a sur celle-ci Tavanlage de n'introduire que des données expérimen- tales. M. Giraull fait, en elTet, reposer sa théorie sur l'idée un-peu ai tificielle de faire correspondre au iliix rémanent un courant «„ et une réiuclance l^^ dont la valeur s'in- troduit dans les formules et n'est pas accessible à l'expérience. Apparemment, il y aurait une exception pour la foimule que M. Giraull donne de la xitesse critique ; mais celte formule est obtenue par une sorte de divination que ne permettent point ses prémisses. 3o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'aiilre part on applique le théorème d'IIoplvinson comme si le circuit magnétique était en ter parfaitement doux sans aimantation rémanonle. On peut lever cette contradiction et faire la théorie de rauto-excitalion en commençant par généraliser le théorème d'Hopkinson au cas de l'aiman- tation rémanente. Désignons par $ le llux (jui traverse un Ironron du circuit magnétique de section s quand le courant qui traverse les spires magnétisantes est ?', et soito le flux rémanent; '^ = $ — „ est le flux dû au courant seul. B =: - est l'induction duc au courant seul; si 11 est le champ créé par le courant, a = -rr est la définition généralisée de la jierméabilité. On voit dès lors que la démonstration classique du théorème dTIopkinson donne, avec ces nouvelles définitions de B, cp, u., c où / et s sont les longueurs et les sections d\m des tronçons du circuit fermé, o le flux dû au courant seul, u. la perméabilité correspondante, mi les ampères-tours enroulés sur le circuit, V la somme des termes — ^ étendue au circuit magnélique C. Théorie de iauto-e.rci talion. — Désignons par q le nombre des spires enroulées sur chacun des circuits magnétiques d'une machine à ■2j) pôles, m =^ pq le nombre total des spires inductrices, R, et R les réluctances du circuit inducteur et du flux utile, et 7 le coefficient de fuites de la dynamo. On peut écrire (1) ./',7:7( = (crR,+ IV)(«I> -4>„). Désignons d'une [)art par an le nombre de jjranches de courant de l'in- duit, par 71 le nombre de spires de l'induit, par/- la résistance du circuit par- couru par le courant inducteur, par / le temps. Eu négligeant la réaction d'induit, on peut écrire {2) ^rtNO — ma^=/7. lu De (i) et (2) on déduit l'équation SÉANCE DU 3 AOUT I908. 3o3 A. Si - — est positif, c'esl-à-dire si la dynamo tourne dans le sens pour am 0- ^ ' ' ' lequel le llux est renforcé par le courant induit, le flux croit et atteint la valeur maximum ■' a/((7R,-hH) (c-R^-f- R) étant la valeur des réluclances pour le flux (p,,. Lorsque la dynamo donne son voltage normal, $„ égale environ 5o à Go fois le flux rémanent; on pourra écrire sensiblement (5) 4Tr^7«N:zr/-((7R,4-R). B. Si, au contraire, FinduiL tourne dans le sens qui désainianle la dynamo, le flux diminue et tend vers une limite, ('>) *«,= '- T^ *,n ( aR,+ H )y étant la riMuctance cori'espondanle à ,„; cette valeur est sensi- blement constante, à j^ près. Durée de l'aïUo-excitalion. — On peut calculer la durée nécessaire pour faire passer le flux de sa valeur rémanente (!•„ à une valeur $ correspondant à un point situé sur la première [)arlie rectiligne de la caractéristique, voisin (lu coude de cette dernière. Dans ces conditions, les réluctances sont constantes et la durée de Tauto- excitation est donnée par la relation (7) 1 = £„i\(,_/,) L "*■» J a Cette formule est entièrement vériliable par l'expérience, -j- := ^^ est le rapport des forces éleclromotrices induites par les flux et O^ à une même vitesse /•(crR(-HR) («) A--= / p L\r. —on a N C. R., 1908, i' Semestre. (T. CXLVII, N" 5.) A^ 3()4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans ie cas de la perméabilité constante, > ^lll '-'0 A_— p , OÙ E,„ et Eo sont les forces électromolrices induites à la même vitesse con- stante quand on fait fonctionner successivement la machine en désexcitation pour la résistance /• du circuit inducteur et Sous le ilux rémanent „. L'expérience vérifie la formule (7) à ,'„ près; elle donne une valeur plus forte que la théorie, parce que la perméabilité n'est pas absolument con- stante au voisinage du (lux r(''manent, et est un peu plus faible que sur la partie droite de la caractéristique. Théoriquement, une dynamo dans la(juelle /i = r3(i, /«=i972, ]\r=iooo tours par minute, /•=32 ohms, passerait du flux rémanent à un flux 38 fois plus grand en un temps égal à 9', 9; l'expérience donne lo"*, 4. Auto-excitation à per/néabi/ité consUui/r. — L()rs(]ue k<^i, on a (<)) (1 — /,)(!) = „le"""^ le lUix tend vers l'infini; la dynamo demanderait une puissance infinie; le fonctionnement stable en auto-excitation serait impossible. Il en est de même pour /■ ^ i. L'auto-excitalion ne tend vers un régime stable que par l'augincntation de la réluctancc à partir du coude de la caractéristique; la condition A' -< 1 . satisfaite pour la portion rectiligne de la caractéristique, indique que la machine s'amorce franchement; elle rappelle la condition d'auto-excitation de S. Thompson. , ÉLECTRICITÉ. — Arc électrique entre une électrode solide et un liquide. Note de JM. G. Atii.vxasiadis, transmise par M. Lippmann. Il est impossible d'entretenir un arc enire une cathode refroidie et une anode qui peut s'échauffer, mais on l'oblient entre une anode froide et une cathode portée au l'ouge blanc ('). Par de nombreuses expériences nous avons cherché à préciser les condi- (') J. Stark uiul L. <"AsrTO, l^liysik. Zcil . l. V, loo'i, p. a64. SÉANCE DU ') AOUT 190H. 3o5 lions de la naissance et de l'cnlielien d'un arc entre un (Mectrolyle et une électrode solide de charbon on de métal. Nous avons en outre étudié l'induence d'un condensateur et d'une boliiue d'induction disposi'-s en dérivation sur les deux électrodes comme dans l'ex- périence de Duddell. Nous avons utilisé parmi les électrolytes de préférence les solutions des sels phosphoreux et surtout l'eau acidulée à i5-2o pour 100 d'acide sulfu- rique. L'une des électrodes était constituée d'une plaque de charbon, plon- gée continuellement dans le li(piide, et l'autre d'un bâton de charbon ou de nii'tal. dont nous avons fait varier le diamètre et l'immersion dans le liquide. La difl'érence de potentiel entre les électrodes était portée à 220 volts. Influence de l'épaisseur et de i immersion de l'électrode. — (^uand on em- ploie comme anode un fil de cuivre d'un petit diamètre (i'"'"-i'"'°, 5 envi- ron), plongé de 4"'"-^''"' dans l'électrolyle, on observe que l'inlensité du courant peut atteindre 6 ampères par une diminution de la résistance du circuit; mais alors l'intensité baisse brusquement à o,5 ampère, l'électrode venant à être polarisée. L'extrémité du fil devient phosphorescente et, en même temps, il se pro- duit un son aif^u ou plutôt un sifilement, l'intensité du courant restant inva- riable, quoique la cbilérence de potentiel puisse être portée jusqu'à 220 volts. La polarisation se fait plus facilement quand la portion du fd immergé dans le liquide diminue. Une fumée blanche échappe en même temps de l'anode, par suite de la déconqjosition de l'acide sulfurique. Mais en renversant les pôles le fil devient incandescent et il se fond rapi- dement par la formation de l'arc. On obtient les mêmes phénomènes avec les fds de Fe, Sn, Al, etc., ainsi que par des bâtons de charbon. Si l'on utilise des fds plus gros en cuivre (diamètre 3"""- 'i""»-)^ |jj polarisation se fait en portant d'abord le fd (l'anode) en contact avec le liquide et en le plongeant ensuite progressivement jusqu'à o'^-S""" et davantage. La polarisation est alors conservée, ainsi que la phosphorescence de l'extrémité du fil. En renversant de nouveau les pôles nous obtenons un arc autour de la partie plongée du 111 qui devient incandescent et enfin se fond. Un son ti'ès fort accompagne la formation de l'arc, tandis qu'autour de Téleclrode le liquide passe à l'état d'ébullition et des gouttes sont vivenieni lanc(''es au dehors. En augmentant la dilTérence de potentiel jusqu'à 220 volts, le phé- nomène devient plus intense, tandis que l'intensité du courant, qui dépend 3c)G ACADÉMIE DES SCIENCES. de l'immersion, varie entre i et 8 ampères. Le courant est toujours inter- mittent. On doit remarquer que, si la durée de l'arc se prolonge et augmente davantage l'in- candescence du fil, l'intensité baisse graduellement. L'intensité du courant ainsi que celle du son augmentent quand l'anode plonge davantage dans le liquide. Pour obtenir la formation de l'arc à j'"' ou 6"'° dans le liquide, on doit d'abord le produire en met- tant en contact le fil et le liquide et en plongeant ensuite graduellement le fil afin que la cathode devienne incandescente ('). Mais il faut augmenter la dillérence de poten- tiel pour maintenir l'arc dans une profondeui' plus grande. Si l'on renverse brusquement les pôles, en rendant ainsi anode l'électrode déjà in- candescente, la polarisation se fait immédiatement, même lorsque le fil est plongé à 5'^'"-6''™, et l'intensité baisse alors à o,5 ampère. 11 en résulte que la condition né- cessaire pour maintenir la polarisation est l'échauHement de l'anode jusqu'à un degré suffisant. Influence de la capacité. — Si nous disposons un condensateur de grande capacité (10-20 microfarads) en dérivation stir Tare, cet arc devient plus brillant et le son plus aigu, mais un peu strident, et acquiert une intensité remarqual)le, tandis que le liquide est violemment lancé de tous côtés. Le courant alternatif qui passe dans le circuit du condensateur est d'une inten- sité de 0,20-0,35 ampère. En augmentant la capacité du condensateur, le phénomène devient plus intense. Mais par contre cette capacité n'a aucune infltience sur le phénomène de la polarisation, le fil fonclionnant comme anode. Le son produit devient plus intense quand le vase contenant le liquide est ouvert. Mais dans un vase clos, par exemple dans un flacon de Wooiff, le son est influencé par la cavité sonore du vase. Influence de la self-induclion. — Si l'on intercale enfin dans le circuit de l'arc une bobine S, et une seconde Ijobinc S^ dans le circuit du conden- sateur, on observe que linlluence du condensateur sur l'arc diminue à me- sure que la self-induction des bobines S, et S., augmente. Nous obtenons le plus grand effet en réduisant aunéant cette self-induclion. Mais, si l'on inter- cale dans le circuit principal le primaire d'une bol)ine de Rulimkorfi', on obtient des étincelles de 9'"'- 8''"' de longueur, l'arc fonctionnant déjà comme un interrupteur Wehnelt. La fréquence des interruptions, mesurée à l'aide d'un miroir tournant, varie entre 5o et 180 par seconde. Nous concluons de ces expériences que : 1° l'expérience de Duddell (') W. \\\-ïv^f.\\\TCR^ Journal de la Sociétc physico-c/iimù/ue ritssc, t. XX.W, 1908, p. 675. SÉANCE DU 3 AOUT 1908. 807 peut réussir même quand l'arc se produit entre une anode li({Liide et une cathode solide ; 2° l'arc formé entre un électrolyte et une électrode solide comme cathode peut être produit même sons une immersion de y"" et plus, la dilléicncc de potentiel étant portée jusqu'à 220 volts; 3° cet arc peut donner dans certains cas les effets de l'interrupteur Wehnelt, mais avec une intensité moindre; 4" •' est impossible de produire un arc entre une anode solide et un électrolyte comme cathode même sur un voltage de 220 volts, mais on peut obtenir toujours la polarisation de l'électrode solide, quel que soit son prolongement dans le liquide. SPECTROSCOPIE. — Sur les indications quantitatives qui peuvent être fourmes par les spectres de dissociation : Argent. .\ote ( ') de M. A. de Gbamo.vt, présentée par M. A. Haller. Par leur nombre et leur intensité, les raies de l'argent, obtenues dans les spectres de dissociation des minéraux conducteurs, sont en relation directe et constante avec la teneur de ce métal dans les échantillons ainsi soumis à l'étincelle condensée, simple ou oscillante. J'ai antérieurement décrit (Comptes rendus, t. CXLV, 22 juillet 1907, p. 23 1) les dispositifs spectro- graphiques (|ui me servent pour ces recherches dont je présente ici les résultats. Ils ont été obtenus avec quatre séries de matériaux : i" galènes de provenance connue et de teneurs en argent établies par la coupcliation; 2° plombs d'u'uvre correspondants; 3" alliages de plomb additionné d'ar- gent; 4" alliages d'étain additionné d'argent. Les alliages ont été préparés en décroissant à partir de 5o pour 100 d'argent, jusqu'à 0,0001 pour 100 (un millionième de Ag); k-s alliages au-dessous du centième étant faits par dilution, dans le plomb ou l'étain, d'un alliage titré voisin de 10 pour 100 de Ag. J'ai reconnu ainsi qu'avec des conditions expérimentales déterminées, la persistance ou la disparition des raies de l'argent est constante pour une même teneur en argent, quelle que soit la série considérée d'alliages ou de minéraux. Pour établir une correspondance tout à fait complète entre les dilfércntes séiies de matériaux, j'ai juxtaposé en coïucidences sur le même cliché les spectres soit des alliages plomb-argent et étain-argent, soit des galènes argentifères entre deux des alliages plomb-argent de teneurs les (') Présentée dans la séance du 27 juillet 1908. es a les a to- 3o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. plus voisines ('). D'autre part et afin de rendre les indications quantita- tives comparables, six spectres de ternies consécutifs de chaque série étaient photographiés sur la même plaque, par déplacement vertical de celle-ci, le milieu do la fente restant éclairé sur une même hauteur par une doubli" lentille condensalrice cylindrique en quartz, donnant une imaiie linéaire de rétincelle. Des bo!)iues d'iuduclion de tailles dilTéieiites, pouvant donner 5"", lo'"" ou i5'"" délincelle libre, ont été employées en inleicalanl dans le circuit secondaire les capacités de o,oo5 à 0,011 microfarad. J'ai aussi ajouté des self-inductions de o, 00060 à 0,0062 heniy, dont la présence n"a pas paru influer sur la persisUuice des raies de l'aigent qui résistent à la self-induction. La constance du voltage du courant qui parcourt le primaire de la bobine, la largeur d'ouveiture de la fente et le temps de pose sont, au contraire, les facteurs d'importance principale dans ces l'eclierclies (luantitatives. J'ai opéié en général avec une fente à o"'"',025 d'ouverture et des poses de 4 à 6 minutes, identiques bien entendu, pour chaque suite des spectres comparer, mais j'ai obtenu les mêmes résultats avec une fente de o™"';05o et d poses de 45 secondes. Les spectres ultra-violets ont été obtenus soit avec un spectro grapbe à paitie optique enlièrement en quartz, déjà décrit, soit avec un ajipareil similaire à prisme en spath calcite dont le rayon ordinaire était seul utilisé et dont I translucidilé s'étendait jusqu'à Xai'jo. La partie visible du spectre était phol graphiée sur loule son étendue avec un spectrographe à prisme llutherfurd et d plaques Wratten, et concurremment étudiée oculairement avec un spectros"ope à vision directe à deux prismes. La place me fait malheureusement défaut ici pour donner les Tableaux de disparition des raies de l'argenl; ils seront publiés ultérieurement dans un autre Recueil. La litnite d'apparition totale est basse et probablement comprise entre 5 et 10 pour 100. Je n'ai pu l'établir, car j'ai reconnu, au cours de ces recherches poursuivies aussi sur d'autres corps, que les spectres d'étincelle sont notablement plus riches en raies fines et faibles que ne pourraient le faire supposer les listes de leurs longueurs d'ondes publiées jusqu'ici. Voici quelques données quantitatives des raies principales de l'argent qui ont disparu pour des teneurs déterminées (alliages ou minéraux); les chiiTres plus gros coiTCspondent aux raies visibles, ceux entre parenthèses corres- pondent à des conditions de sensibilité plus grandes avec une fente plus (') Je remercie spécialement ici M. H. P>lquord pour son concours dans la prépa- ration des alliages et la prise des speclrogrammes. SÉANCE DU 3 AOUT 1908. SoQ large et des poses de 10 minutes : A 1 pour 100 de Ag : V311,'i.; SgSi ,8; 3g85,2; 3542,7. A 0.5 pour 100 : .'}'i0:!,8; '^87'^.,'^; W08,"; 2902,2; 2896,6. A 0,1 pour 100 : o'i.71,7; i2l2,0; 3y38,6; 2934, 4; 2929,5; 2896,6; 2756,7; 35o6,7; 2462,3; 2453,4; 2448,8; 2375,0; 2365, 8; 2364, t; 2362, 3; 2359,0; 2236, 3; 2186, 9; 2145,7; 2120,5; 2113,9. A 0.05 pour 100 : 22l8,8; 2229,7. A 0,01 pour 100 :.520!),-2; 2767,6; 2712,2; 2473,9; 2.358, o; 2309,7; 2280,1. A 0,005 pour 100 : 5'i.6.o,6; 2448,0; 233i.5; 24i3,3. A 0,001 pour 100 : (24i3,3); 2437,9. \ 0,0005 pour 100 : (2437,9). .S. 0,0001 pour 100 : 3383,0 (tandis que 0280,8 persiste encore très faiblenieni ). On voit ainsi la manière de déterminer iinmédialement, par l'examen cVun cliché d'analyse spectrale directe, oiï l'on a fait coïncider le spectre de l'argent et celui d'une galène, le rendement industriel possible de celle-ci. Les galènes sont considérées comme riches entre o, i et o,5 pour 100 de Ag; l'examen oculaire des raies vertes y 5/(71,7; a.5.'i65,6; [î 0209, G pourra donc fournir sur elles des indications préliminaires que j'avais autixfois signalées ( Analyse s peciralc directe des minéraux, p. (jç); Paris, i8()j), mais qui sont maintenant beaucoup siniplifiées avec l'emploi de la self-induction, car celle-ci élimine les raies du soufre, de l'air, et cerlalnes lignes du plomb. On peut, dans certains cas, obtenir des évaluations plus précises encore que celles de la classification précédente. Par exemple, deux galènes de filons dilîérenls de la rnine de Pierrefitte (Hautes-Pyrénées) ont été spectrographiées en coïncidence : l'une à Oj'îiSAg pour 100 donne encore les raies 2938,6; 2934,4; 2453, 4; 2448,0; l'autre à 0,109 Ag pour 100 ne les donne plus. Les séléniures et tellurures offrent des résultats semblables; ainsi pour la zorgite (Pb, Cu-)Se, l'examen du cliché me fait prévoir de 0,2 à o,5 pour 100 d'argent. H est bon de se mettre en garde contre les erreurs cau- sées par certaines raies étrangères, 2767,6 du fer notamment, It-ès sensible, et coïncidant avec une raie de l'argent. Il faut aussi tenir compte de l'éclipsé possilile de (piehjues raies de ce mcHal par le halo d(' fortes lignes voisines de l'étain et du plomb. On se souviendra enfin que les raies voisines des bords du cliché subissent un affaiblissement qui diminue la sensibilité de leur réaction. J'espère pouvoir donner prochainement les résultats similaires que j'ai obtenus pour d'autres corps simples par les mêmes procédés. 3lO ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE. — Sur un nomeau procède de fabricalion de l hydrogène pur. Note de M. Maukiciieau-Iîeaupké, présentée par M. le général Seberl. Le nouveau procédé de fabrication de Tliydrogène pur que nous avons l'honneur de soumettre à l'Acadéniic est basé sur la décomposition de l'eau, prise à la température ordinaire, par de raluminiuui spécialement préparé. Nous prenons de Taluminium, en limaille fine, et nous lui ajoutons une petite quantité de biclilorurc de mercure et de cyanure de potassium pul- vérisés. 11 se produit alors un léger échauffeinent de la masse. Celte pré|)a ration se présente sous foinie (l'une poudre métallique grossière. Sa den- sité apparente est de 1,42. La durée de sa conservation est, indéfinie, dans tout récipient (|ni la préserye du contact de l'humidité de l'air. Sa propriété la plus rernai- ([uable est son action sur l'eau. Un kilogramme de cette préparation, traité |)ai- un excès d'eau, dégage environ i3oo' d'hydrogène à la température de i5° et à la pression de 760"'™. Il suffit donc de 8oo5 pour produire i"'';enfin 1'''"' de cet te préparation donne environ 1770' d'hydrogène. A cause de cette propriété, nous lui avons donné le nom à^liydrogénile. Conditions de préparation de l' hydrogène. — Nous [jlaçons ce produit dans un récipient permettant de recueillir le gaz mis en liberté, et nous le traitons par une petite quantité d'eau, environ i' [)Our i'^". Au bout de (piel([ties secondes, la réaction commence et se manifeste par un écliaullemenl pro- gressif. Nous utilisons ce dégagement de chaleur pour régler la rapidité de la décomposition, qui est d'autant plus grande que la température des pro- duits en réaction est plus élevée, à condition toutefois de ne pas dépasser cSo". Nous arrivons à ce résultat en intt^oduisant dans l'appareil générateur une quantité variable d'eau, que nous déterminons d'après la température que nous voulons avoir. Nous agissons ainsi, très simplement, sur le débit d'hydrogène. En maintenant la température aux environs de 70", la quantité d'aluminium contenue dans l'appareil est complètement oxydée en 2 heures environ. Les indications qui précèdent sont essentielles pour obtenir le rendement total en hydrogène. Celui-ci n'est jamais atteint si la température s'élève jusqu'à 100°, ou si, au contraire, la préparation est noyée, dès le déinu, dans une grande masse d'eau. La réaction se fait avec un très grand dégagement de chaleur, suivant l'équation AP-h6H'0 = A|20'-+-3H20 + 3fP, SÉA.NCE DU J AOUT 1908. 3ll 1(111 coiresponJ à 184"', 6 et montre que la décomposition de l'eau par 1 '-k de la pré- paration donnera environ SSoo'''''. Cet hydrogène, produit en milieu non acide, est pur et possède, par le fait, son maximum de force ascensionnelle. La réaction ne laisse qu'un résidu neutre, coiistiuié par de raluuiiiie livdratée très pure. La appareils gêné rat eu l's peuvent donc être construits avec tous les matériaux usuels. Application à l' Aéronautique. — Le biil, principal de nos recherclics a clé d'obtenir un procédé de prodticlion de l'iiydrogone applicable en Aéro- nautique. A ce point de vue, notre prépaiiition est intéressaiile par les avantages suivants : Le mode d'utilisation est d'une grande simplicité. L'iiydrogène est dégagé à l'étal pur, directement. Le rendement en hydrogène, d'un poids ou d'un volume donnés de produit, est très élevé. C'est pour cette raison, de toutes les sources d'iiy- drogène connues, celle dont le transport serait le plus avantageux. PllYSIOUOGlE. — Sur la réalisation in vivo et in vitro de précipitines pour l'ovalbumine à parti/- d'antigènes chimiquement déjinis. >»ote de MM. Akdké Mayf.k et (ieokges Sch.kffer, présentée par M. Daslre. On sait que normalement le sérum de lapin ne précipite pas l'ovalbu- mine. Cependant, dans un très petit nombre de cas, le sérum de certains lapins présente celle propriété (précipitines naturelles). Nous nous sommes demandé s'il n'était pas possible de faire apparaître à volonté celte propi-iété, sans recourir au moyen classique d'injection intra-péritonéale d'oval- buniine. iS'ous avons pu y réussir dans les cas suivants : En laissant des lapins <à Vinanition complète pendant 5 à 6 jours, et en lecueillant leur séium au moment où la perte de poids est d'environ un tiers du poids initial, et où l'urine est franclienient acide, on voit que ce sérum piécipite l'ovalbumine. La même propriété ap|)arait dans l'intoxication chbuoformique pai- ingestion ré|)élée de chloroforme dissons dans l'huile. De même enc(ue, l'alimentation carnée chez le lapin, la foimation d'abcès et de péritonites aseptiques par la térébenthine, en provoquent l'apparition. Dans tous les cas, le sérum chauil'é à 60° perd ses propriétés précipi- tantes. Nous avons pensé que dans ces états, qui sont toujours accompagnés soit C. R., iç)o8, 2- Semestre. (T. CXLVII, N° 5.) 4^ 1l2 ACADEMIE DES SCIENCES. d'une deslruclion de tissus, soit d'une cytolyse importante dans certains organes, cytolyse que les examens histologiques mettent en évidence dans le foie et le rein notamment ( '), il y avait mise en liberté dans l'organisme de produits d'autolyse. C'est à l'existence de ces produits que nous pensons devoir faire remonter l'origine de la propriété précipitante. iMous avons recherché si notamment les acides gras saturés, si fréquents dans certaines autolyses aseptiques (-), ne jouent pas un rôle dans l'apparition de la pré- cipiline. A. Expériences in vivo. — I. Nous avons, en opérant aseptiqiiement, fait, à des lapins, des injections des acides gras suivants : prnplonique. butyi'iquc, valérianique, caproïque, caprylique, sléariqiie, paimitiqiie, el d'un acide gras non saturé, l'acide oléique. Par exemple, des injections intra-péritonéales étaient répétées au nombre de 6 à lo, à de courts intervalles, à la dose de 7 à 8 gouttes d'acide pur en suspension dans 20""' d'eau salée à 8 pour 1000. Le sérum de coagulation, recueilli el centrifugé aseptiquement, était ajouté en quantité croissante dans des tubes stériles à des quan- tités toujours les mêmes d'ovalbumine (blanc d'o'uf dilué six fois dans l'eau distillée el filtré très soigneusemenl). Dans ces conditions, les sérums des lapins ayant reçu les acides propionique, butyrique, valérianique, caproïque et oléique se sont montrés très netlentenl précipitants. L'acide caprjlique donne une très faible précipitine, tandis que les acides sléarique el palmilique n'en donnent pas. Des animaux témoins, injectés dans des conditions analogues avec les acides chlor- hydrique, lactique et succinique, ne présentent pas la propriété précipitante. L'acide acétique donne des résultats inconstants (^). Caractères de cette précipitine. — Celte précipitine, qui est à notre connaissance la première obtenue en emplovaut des antigènes chiniiquemenl définis, présente les caractères sui\anls : 1° elle paraît spécifique pour l'ov albumine; le sérum des lapins préparés ne précipite pas les sérums de lapin normal, de chien ou de cheval; nous aurons d'ailleurs à examiner en quoi cette spécificité esl liée aux conditions de milieu ; 2° le précipité formé est soluble dans un excès de l'un ou de l'autre des deux corps réagissants; il ne se forme pas si l'on ajoute une petite quantité de l'un des deux corps à une grande quantité de l'autre; ce phénomène, qui se reproduit pour toutes les précipilines connues, est pour nous un cas pai tlculier de ce qui se passe, comme nous (') Comptes rendus de la Société de Biologie, 2.5 juillet 1908. (^) iNIagnus Levy, Ueber die Saiirebildung bei dcr Àutolyse der Leber [llofmcis- ter's Beitrdge, t. II, 1902, p. 261). (■^) Une seule injection d'une dose massive (r de centimètre cube par kilogramme) suffit parfois pour provoquer en ^î[^ heures l'apparition d'une précipitine active, qui dis- paraît 8 jours environ après l'injection. Les injections sous-cutanées et inlra-veineuses donnent des résultats bien moins nets que les injections dans le péritoine. Les injections d'acides gras au chien ne provoquent pas l'apparation d'une précipitine chez cet animal. SÉANCE DU 3 AOUT 1908. 3l3 l'avons montré au cours de la formation de tous les complexes colloïdaux ('); on sait que, dans ce cas, il y a toujours un maximum de précipilalion avec redissolution dans un excès de l'un ou de l'autre des corps réagissants; 3° le sérum précipitant chaufTé aux environs de 60° perd sa prcjpriélé précipitante. II. Les savons de soude de la série d'acides gras que nous venons d'examiner, injectés 7 ou 8 fois à la dose de o?,25 dans le péritoine, font également a|!parailre, quoique [)lus faiblement, la même propriété précipitante dans le sérum du lapin. La précipitine olitenue a les mêmes caractères. 11 en est encore de même si l'on injecte les clhersclhy- liijiœs des acides de cette même série, mais dans ce cas la propriété précipitante est très faible. L'examen liistobjgique des organes des animaux injectés montre qu'il existe des lésions dont nous aurons à parler ailleurs (-). B. Expériences in vitro. — Nous avons essayé de reproduire ces phénomènes sans passer par l'animal, c'est-à-dire en ajoutant in vilro au sérum normal du lapin les dif- férents corps que nous venons d'énumérer. Nous abandonnions le sérum à lui-même pendant 24 heures, puis nous examinions ses propriétés |irécipilantes, en opérant tou- jours avec une asepsie rigoureuse. I. Lorsqu'on additionne le sérum normal de lapin d'rtc/f/e^ ^7Y« (butyrique, propio- nique, valériani<[ue, caproïque) à la dose de 2 à /) gouttes d'acide pur pour 100"^™', ce sérum devient précipitant pour l'ovalbumine. Cette propriété disparaît difficilement par clianfrage; il faut parfois chaufTer jusqu'à 65° et la disparition n'est pas constante. IL Le sérum normal additionné des savoas de soude de ces mêmes acides, à la dose de 7"'S environ jionr 100'^'"", acquiert la propriété précipitante, d'une façon moins marquée que si l'on additionne d'acide. Le chauffage à 60" fait toujours disparaître cette pro- priété. III. Le sérum normal, additionné des élhers élhyliques (') de ces acides gras (cas qui peut se ramener à une introduction ménagée d'acide par saponification progressive de l'éther) et soigneusement (illré, devient précipitant et celte propriété disparaît toujours par chandage à .5.5°. Conclusions. — i" Xou.s avons oblenu une précipitine pour Tovalbumine et pour elle seulement en injectant au lapin certains acides gras, leurs savons ou leurs éthers; cette précipitine a tous les caractères de celle qu'on obtient en injectant au lapin de l'ovalbumine; 2° il est possible de donner in vitro au sérum du lapin cette même propriété précipitante destructible par chauf- fage, en lui ajoulatiL direclemenl les mêmes corps chimiquement définis. (') Comptes rendus de la Société de Biologie, novembre 1906. (") Comptes rendus de la Société de Biologie, 20 juillet 1908. (') Ces étliers ne sont pas miscibles avec le sérum; on les laissait, à la dose de G gouttes pour ■(d'"'", lornier une couche très mince surnageant le sérum. 3l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. EMBRYOLOGIE. — Mdiurdiion de l'œuf Cl cYtodierése des hlastomèrcs de ParavorU'x candii. Noie de M. Paul Hali.ez, présentée par M. \ ves Delaere. o JNoiis n'avons encore aucune donnée sur la maluration de l'œuf et la division initosique des l)lastomères des lihahdocœles . Maluration de l'œuf. — (l\\çz Paravortex , l'œuf, au moment de l'encapsu- lement, esl un ovocylc de premier ordre pourvu d'un gros noyau ovoïde présentant un fin réseau de linine et un nucléole dans lequel se trouve con- densée la presque totalité de la chroniatine. Après la pénétration du sperma- tozoïde, le noyau présente à sa surface une partie concave qui correspond à la spliène. Les deux sphènes étant constituées possèdent chacune un corpus- cule central dont l'un a la forme d'un bâtonnet plié en V, l'aulre la forme d'une tête de flèclic. Le premier globule polaire renferme quelques caryo- mérites agglomérés qui doivent être au nombre de huit, car, après l'émis- sion du premier globule polaire, l'ovule présente huit caryomérites disposés par paires et qui ne tardent pas à former quatre groupes binaires. Le deuxième globule polaire contient quatre caryomérites disposés en arc de cercle à concavité tournée vers l'œuf. Après l'émission de ce deuxième globule polaire, le noyau ovulaire n'est plus composé que de deux chromo- somes en forme de \ , ce qui permet de croire que les cjuatre carj'omérites du globule résull(Mit de la dissociation des cpialre branches des deux V qui le constituent. Le spermalozoïde se présente d'abord dans l'ovule sous forme d'un bâtonnet entouré d'un halo. Le proiuicleus mâle esl constilué â peu près comme celui des Trémalodes (Halkin et Goldschmidt). C'est en effet un noyau lobule présentant des grains de chromatine de grosseur variable. A côté se trouve une sphène avec radiations et conte- nant deu\ centrosomes en forme de bâtonnets courts et grêles. Cette spliène est telle- ment éloignée du noyau ovulaire, fjue son origine maternelle doit être écartée. Le noyau ovulaire, en se transformant en pronucleus femelle, affecte une structure semblable à celle du pronucleus mâle, dont il ne se distingue que par de plus faibles dimensions. Cytodiérése des blastomêres. — (^uand la pla(juc équalorialc esl définiti- vement constituée, les chromosomes en forme de V ou d'U sont au nombre de quatre, avec leurs sommets dirigés vers le centre de l'dMif. (]es chiomo- somes se divisent longitudinalement. Au début de l'anaphase, on retrouve aux deux pôles du blastomère quatre chromosomes en ^ , puis quatre ca- SÉANCE DU î AOUT 1908. 3l5 ryomérites arrondis disposas on croix et contenus en totalité ou en partie dans un espace clair vésiculiforme. La séparation du cytoplasme en deux cellules sœurs ne s'opère rpra[)rés ce stade. Les quatre caryom(''rites se réu- nissent en un seul olol)ul(% puis la vésicule agrandie présente un fin réseau de trabécules, tandis cjue le globule de chromatine se divise en deux par- ties inégales. (]elte phase est le prélude de la forme lobulée du noyau. Ce dernier est caractérisé par une sorte d'éniiettement de la clnomaline'en grains de (liinciislon variable, dont un gi''iiéralement plus gros, et surtout par la forme iiréguliére, lobulcuse, que prend la membrane nucléaire. On a l'impression que ce noyau doit être amo'lioïdc. La pliasc (lu nojaii loliiilé so rcnconire fréi|iienimeiil dans les coupes jusqu'aux stades de 1 jo à 200 blaslonioies. Au moment de la propliase, la membrane du novau se (lélruU et l'on f>ijs;'rve, disséniini's dans le cvtnjdasme, huit à dix. caryomériles ; en même temps la spliène réapparaît, d'abord indivise. Huit seulement de ces caryomé- rites serviront à la constitution du fuseau de division. Il arri\e parfois qu'il n'y en a que li'.iil, mais j"ai rencontré des blastomères oii il v en avait neuf et dix. Dans ce cas, les grains supplémentaires de chromatine gagnent la périphérie de la cellule et doi- vent être rejetés au dehors, car on en rencontre souvent libres entre les diveis blasto- mères. De semblables éliminations ont été observées chez les Tiiclades (Mattiesen) ; elles difTèrcnl des éliminations observées par Boveri chez Ascaris uim'alens en ce qu'elles précédent la formation de la plaque équaloriale. Les huit caryomérites for- ment quatre groupes binaires qui se disposent en cercle à l'équateur et chaque groupe binaire se transforme en un chromosome. Cette Iransformalion donne lieu à des formes variées de la chromatine : formes de virgule, d'haltère, de bâtonnet renflé au milieu ou aux deux bouts, foimes d'arc ou de filament plus ou moins sinueux et finalement forme de V ou d'il, ce qui nous ramène au stade de la plaque équatoriale. Certaines préparations heureuses à riiématoxylinc au feu mettent bien en évidence la structure de la sj)hène, qui présente un corpuscule central entouré d'un halo clair sur le contour duquel on remarque quatre points noirs extrêmement petits. J'ai dit que les noyaux lobules se rencontrent justjue dans les stades de i5o à 200 blastomères. Une autre forme de noyau doit nous occuper main- tenairt. C'est le noyau au repos, noyau sphéniquc avec un réseau siq^erficiel présentant aux nœuds des grains de chromatine et parfois un petit nucléole. Ce noyau est rare d'abord, mais il devient vraiment la figure dominante à partir des stades à une centaine de blastomères. On remarque en outreque, dans les stades à 65 ou 70 blastomères, ce sont les niacromères qui ont un noyau lobule, tandis que le noyau au repos se trouve surtout dans les inicro- mères. La dimension des noyaux de ces diiriicrs, même dans les stades de 3i6 ACADÉMIE DES SCIKNCES. i5o à 200 blasiomères, est encore plus que double (^^ à 6>')de]a dimension des noyaux de l'embryon (/i^-). On ne i)eul donc pas considérer ces noyaux comme ayant épuisé la série de leurs divisions, et l'on arrive à la même con- clusion si Ton compare leur nombre. Jl est possible que les ])lus gros de ces noyaux se multiplient encore par mitose. J'en ai observé qui présentaient la structure d'un spirème, et il se peut que ces stades-spirèmes soient le prélude d'une division mitosique. Maisles dernières divisions sont directes. Le noyau s'allonge, s'étrangle et se sépare en deux. Alors il n'y a plus de limites cellulaires, la masse embryonnaire est un plasmode multinucléé. GÉOLOGIE STRATIGRAPHIQI'E. — Composiliun de la nappe charriée du Péloponèse au mont Ithonie {Messénic). Note de M. P. Néc.kss, présentée par M. H. Douvillé. Dans un Mémoire précédent j'ai eflleuré cpielques traits de la géologie du mont Ithome. Une nouvelle excursion plus prolongée, que j'ai faite en compagnie de M. C. Ktenas, et la découverte du Trias et du Crétacé dans les couches des sommets, du Nummulitique dans les couches de base, nous permettent de reconnaître encore ici la nappe de charriage du Péloponèse et d'en fixer la composition. En effet, les couches du mont Ithome se composent de deux parties bien distinctes : une série inférieure, dont le terme le plus jeune est nummuli- tique, et une série supérieure, celle des calcaires lithographiques des savants de l'expédition scientifique de Morée. La série inférieure se subdivise elle-même en deux, parties. On a à la base une lor- malion puissante de grès, qui est masquée vers le haut par le Pliocène de la Messénie el des alluvions plus récentes. Puis à partir de 100™ à 200"" d'altitude apparaît une formation de llysch argileux, avec bancs de calcaire gris foncé, souvent bréclioïde : la formation débute par un banc de cette nature avec Nummulites. On ne saurait dire si ces bancs calcaires représentent Ions des couches distinctes, ou si cerUiins d'entre eu\ n'appartiendraient pas à une même couche prise dans les plis du flvsch. Sur le llysch reposent des lambeaux: de calcaire lithographique, pareil à celui des sommets, par l'intermédiaire d'une brèche, à fragments dominants de ce calcaire, avec quelques fragments du calcaire gris. Quelques bancs de calcaire lithographique pris aussi dans les plis du llysch pourraient appartenir au calcaire des sommets. La série supérieure charriée repose d'une manière continue sur le llysch à partir de la cote de 270" à 3oo™. Elle est composée des trois éléments principaux suivants : d'une formation G de grès, puissante, séparée par endroits du llysch par des jaspes, puis d'une formation P de calcaires en plaquettes et jaspes dominants qui passent à des SÉANCE DU 3 AOUT 1908. il'] jaspes avec calcnires en plaqueltes domiiiants. Les formalions G et I' ^e répètent \ ers le haut dans un ordre renversé, de manière qu'on retrouve, à pailir des calcaires en plaquettes, des jaspes et la grande formalion de grès; cette dernière, qui monte ici jusqu'à 5oo"' et Goo"' d'altitinh', présente toutes les particularités de la for- mation G, notamment un banc intercalé de calcaire de o"',25 d'épaisseur, accompagné d'un banc de jaspe, et un banc de grès conglomératique, à grains de quailz, caracté- ristique : la répétition de ces bancs dans un ordre renversé ue peut laisser aucun doute sur l'existence d'un pli couché, formé par les formations G et P. C'est dans la moitié supérieure de ce pli et dans les calcaires en plaquettes avec jaspes que M. Klenas a découvert un gisement de Daonelles parmi lesquelles Halobia styriaca Mojs. et Ila- lobia cassiana Mojs., déterminées par M. Th. Scouphos. Le troisième élément de la partie charriée est le calcaire lithographique des sommets. Ce calcaire est généralement jaunâtre, mais devient souvent violet, particulièrement à la partie inférieure, et présente cjuelques intercalations de jaspe plus nombreuses vers le bas. C'est lui qui serait représenté à l'est du mont Ithome par les lambeaux de cal- caire lithogra|jhique déjà mentionnés. Il semblerait donc que ces lambeaux repré- sentent le flanc inférieur du pli, tandis qu'aux sommets on aurait le flanc supérieur. Si l'on observe cependant qu'à l'Ouest la partie inférieure de la nappe, formée par les couches G et P, présente des ])lis répétés isoclinaux, in(lé|)enilants du calcaire supé- rieur, qui n'est que par intervalles pris dans ces plis, il se pourrait que, même à l'Iist, le calcaire se soit détaché de son substratum naturel pour déborder sur le tlysch. Cela rendrait compte de la brèche que nous avons constatée sous le calcaire lithographique des lambeaux et qui serait ainsi une brèche de friction. Il est à remarquer qu'un banc bréchoide termine généralement le calcaire supérieui' vers le bas, même aux sommets. L'âge du calcaire des sommets a pu être déterminé par un fragment d'IIippurite, reconnu dans la brèche, et qui appartient visiblement au calcaire llthbgra|)liique. Ainsi donc la nappe charriée s'étend du Trias au Crétacé. Une particularité reiiiarquahlc (jue pré.seiite la nappe plis.sée, c'est une surélévation en travers du chaînon, surélévation masquée par Téchancrure qui sépare les deux sommets. Cette surélévation de la nappe répond au pli O.N.O., dont il est cjuestiou dans mon précédent Mémoire, et à l'émer- sion duquel on doit attribuer quelques lambeaux de conglomérat épars dans les horizons supérieurs du flysch : le conglomérat ne tenant aucun des éléments de la nappe, le pli O.N.O. serait antérieur au charriage. Quant à l'échancrure, elle serait due à la déviation des plis plus récents N.N.O. contre le pli O.N.O., déviation qui provoqua la fracture des plis et leur démantèlement, au point cju'à l'échancrure il ne reste de la nappe reployée cjue la moitié inférieure, dans laquelle on reconnaît la stratification N.N.O. déviée vers le N.O. Cependant, au Sud-l'lst de cette partie transversale surélevée, on reconnaît la direction O.N.O., qui passe à TE.O., l'Ii.îN.E. et 3l8 ACADÉMIE DES SCIKNCES. le N.E. Ceci n'a pas lieu de nous étonner. En effcl, nous savons par le Mémoire précédent que le pli O.N.O. nununulitiquc a été précédé par un pli crétacé N.E.; contre ce dernier le premier a dû se dévier en prenant les directions intermédiaires ci-dessus, et la nappe a dû se mouler sur ces directions diverses, (pii prennent de l'iuiporlancc aussi bien sur le sommet Sud que sur les lambeaux lilhographiques de l'Est. C'est à cette circonstance qu'est due ici la concordance apparente entre la nappe et son substratum. Le charriage que nous venons de reconnaître au montithome se retrouve à l'est de Kalamœ dans un effondrement où la nappe a été conservée; cela est très net entre Giannitza et Chanakia, cjuoique ici Philippson ne signale que du tlyscli. La nappe repose encore sur du flysch argileux, avec calcaire à Nummulites. Le calcaire nuniiiiuliti(jue parait souvent érodé, ce qui n'a pas lieu de nous étonner, carila fourni les éléments au conglomérat dont il a été (jueslion plus haut. A l'est de Kalama^ la nappe n'est pas renversée, mais présente de simples ondulations >i.E., 0..\.0. et N.N.Û. et des déviations de l'une à l'autre, ce qui trahit en profondeur les plissements N.E., O.N.O. et N.N.O., tels que nous les avons reconnus plus intenses au 'mont Ithome. MÉTÉOROLOGIE. — Le premier crépuscule G lard. Lyon. Baumal. / M"* Texier. Cumin et Massoo. Georg. Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. \ Valat. Montpellier <^ . , , „, ■^ / Coulet et fils. Moulins Martial Place. / Buvignier. Nancy ' Grosjean-Maupin. ( Wagner et Lambert. Nantes . Nice Dugas. Veloppé. Barma. Appv Poitiers. Rouen . Nîmes Debrnas-Dupliin. Orléans Loddé. iBlanchier. Lévrier. Rennes PUhon et Hommais. Rochefort Girard ( M»" )■ Langlois. Lestringanl. S'-Étienne Chevalier. Toulon I^'S^--''- I Allé. Toulouse . \ Gimel. ) Privai. On souscrit à l'étranger. Amsterdam . Bucarest . iBoisselier. Péricat. Bousrez. J Giard. / Lemaitre. Valenciennes . . chez Messieurs : 1 Feikema Caarel- ) sen et G'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. !.\sher et G'*. Kriedlaiider et flls. Kuhl. Mayer et Millier. Berne Francke. Bologne Zanic'ielli. iLarnertin. Mayolez et Audiarte. Lebégue et G'*. Sotchek et G°. ) Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C». Christiania Gammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. , Eggimann. Genève 1 Georg. ' Burckhardt. La Haye Belinfante frères. Payot et G'*. Lausanne Rouge. Sack. Barth. I Brockhaus. Leipzig < Lorentz. ï Twietmeyer. Liège . Voss. Desoer. Gnusé. Londres , Luxembourg . Chez Messieurs : j. ette et G'* / Dulau. ' Hacheti ' Nutt. V. Buck. Ruiz et G'*. Madrid. Milan . Naples I nuiz ei ) Ronio. J Dossai. ' F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. Dyraea et Pfeiffei. New- York ! Stechert. ( Letncke et Bueciioer Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'V Palerme Reber. Porto Magalhaes et Maiiiz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro . . .. Garnier. \ Bocca frères ^O"»" j Loescher et C-. Rotterdam Kramors et fils. Stockholm NordisL.i BoghauOel l Zinserling. S'-Pétersbourg . . j yyoïff, ! Bocca frères. Brero. Rinck. Rosenberg et Sellier yarsovie Gebethner et VVolff. Vérone Drucker. l Frick i'ienne | Cerold et Q*'. Zurich Rascher. ABUS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août r835 à Si Décembre i85o.) Volume ia-4° ; i853. Prix Î5 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier iS5i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( ["Janvier 1866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-l": 18S9. Prix ^5 fr. Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier 1881 à 3i Décembre 1895. ) Volume in-^; igoo- Pri" 25 fr. OPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : : e L- Mémoire surquelques points de la Phvsiologiedes Algues, par MM. A. DKRBEset A.-J.-J.Soukr. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent nétes, par M. H.ïnskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rûle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion aes les grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 3i planches; i856 ^ ''• le concn nen ire par l'Académie des Sciences ' "■ ■ ' '--.s a la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par diver» Savants à l'Académie des Sciences. N" 5. TABLE l)i:S ARTICLES (Sëance du 3 Août 1908.) MElUOlKES I7r COMMUrVICATIOIVS DKS MEMURKS et I)KS COH 11 RS pondants de L'ACADÉMIE. Pages. M. le Seouétaire pertetiikl annipiire ii l'Acatlémieque le TomcCXLV îles Cnmptes rendus (2' semestre 19117) esl en dislri- Inuion au Secrétariat 287 iVI. Gaston Uarboux. — Sur un problème Pages, relalif à la. théorie des systèmes orlliogo- naux et à la iiiélliode du trièdrc mobile.. 2Sy VI. A. WiTZ. — Contribution à l'élude dyna- mique des moteurs 29Î COliltESl'ONOANCE. M. le Président de la Societf. d'encoura- GE.MKNT DE LA CULTURE DES ORGES DE brasserie en France adresse des remer- Cîments à l'Académie pour l'attribution, sur le fonds Bonaparte, d'une subvention à M. f.. Blaringhem 296 M. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de M. A.-O it'/ieeler et de M. le colonel Jacob 296 M. J. Haag. — Sur les familles de Lamé composées de surfaces égales 396 M. Georges Rémoundos. — Sur la tendance des systèmes matériels à écbapper au frottement 299 M. Edouard Branly. — Sur les détecteurs à pointes de tellure et de tellurures 3oi M. SWYNGEDAUW. — Condilions et durée d'aulo-excitation des dynamos 3oi M. G. Athanasiadis — Arc électrique entre une électrode solide et un liquide. 3o4 M. A. DE Gramunt. — Sur les indications quantitatives qui peuvent être fournies par les spectres de dissociation : Argent. 807 Bulletin bibliographique Errata M. Mauricheau-Beaupré. — Sur un nouveau procédé de fabrication de l'hydrogène pur MM. André Mayer et Georges Scn.ïFFER. — Sur la réalisation in vivo et in vitro de précipitines pour l'ovalbumine à partir d'antigènes cliimiquemeiit définis M. Paul Hallez. — Maturation de l'œuf et cytodièrèsedesbiastomères de Paravortex candii M. P. IN'egris. — Compositirin de la nappe charriée du Péloponèse au mont Ithonie (Messénie) M. E. Durand-Gréville. — Le premier cré- puscule du matin et le second crépuscule du soir . M. D' Gkosclaude adresse une Note inti- tulée : Il Propulseurs hélice pour ballons dirigeables » M. Gabriel Voisin adresse une « Note sur l'aéroplane Voisin, expérimenté par MM. Farman et Delagrange » 3io 3ii 3i6 3i8 321 327 321 322 PARIS. — IMPRIMERIE G AUT H I E R- VILL A R S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gautbieb-Villahs. sti- '. ISOS i-oM 1908 DEUXIÈME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. N° 6 (10 Août 1908) ^PAKIS, GAUTHIliR-VlLLARS, IMI'RIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Augustins, !i5. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans hes séances des 23 ruiN 1862 et 2/4 mai 1870 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de L'Académie ^Q composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article I*"'. — Impression des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéio. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5() pages par année. l'oute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangrre ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages pai' numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séanj blique ne font pas partie des Comptes rendus: Article 2. — Impression des travaux des S h étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perioij qui ne sont pas Membres ou Correspondants de j demie peuvent être l'objet d'une analyse ou dni sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire joi tenus de les réduire au nombre de pages reqsit Membre qui fait la présentation est toujours ni irai mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ttB autant qu'ils le jugent convenable, comme ilsîfj pour les articles ordinaires de la correspondan cielle de l'Académie. | Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êtr e; à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au pli U le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être mi temps, le titre seul du Mémoire est inséré in^ Compte rendu actuel, et l'extrait est renv 'é Compte rendu suivant et mis à la fin du cahii Article 4. — Planches et tirage à pc'. Les Comptes rendus ne contiennent ni pLcM ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sa autorisées, l'espace occupé par ces figures ce pJ pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais :s teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapjrt les Instructions demandés par le Gouvernemet. Article 5. Tous les six mois, la Commission admini ratii fait un Rapport sur la situation des Comptes ;«' après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution ip" sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont prii i' déposer au Secrétariat au plus taru le Samedi Eini précède la séance, avant S**. Autrement la présentation sera remise à la séance i*'"^ f^of. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI H) AOUT 1908, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LEVY. MEMOIRES ET COMMUN ICATIOIVS DKS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'AGADÉMIK. M. le Président s'exprime en ces termes : Mkssieuhs, Le hasard, en me procuranl l'Iioinieur de présider cette séance, m'impose la douloureuse oblij^alion d'avoir à vous annoncer la mort de notre cher confrère Alfred Giard. Je ne saurais malheureusement prétendre à vous rappeler, même de loin, son œuvre scientihijue. Elle vous sera présentée plus tard avec les développements dont elle est si digne, par son futur suc- cesseur. Mais, sans être naturaliste, chacun de nous a pu apprécier l'élcndue de sa culture et la hauteur de vues qu'il apportait en toutes choses. C'est par là que se distinguent ses travaux et son enseignement. Entré à lEcole normale en i8()7, il a pris, dès i8()9 et en une seule année, les trois licences es sciences mathématiques, es sciences physiques et es sciences naturelles. En 1872, il conquit le doctorat es sciences naturelles qui répondait à sa vocation et décida de sa carrière. Après quekjues fonctions remplies dans l'enseignement supérieur il fut, en 1880, appelé à la chaire de Zoologie de la Faculté des Sciences de F_/ille. Il était bien fait pour l'enseignement supérieur et non pour la simple pédagogie : « Il n'y a pas, disait-il, de pédagogie dans l'enseignement supérieur, ou plutôt toute pédagogie consiste dans l'exemple du maître travaillant sous C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N" 6.) 43 324 ACADÉMIE DES SCIENCES.' les yeux de ses élèves et les initiant aux efforts de sa pensée créatrice sans leur rien cacher de ses prévisions, de ses doutes, voire même de ses défaillances. » Ce sont là les paroles d'un vrai maître. Joseph Bertrand n'eût dit ni mieux, ni autre chose. Dans l'historique des luttes soutenues pour le transformisme en France où pourtant il est né par le génie de Lamarck, on trouve le passage suivant : « Les jeunes générations d'étudiants sont trop habituées à une besogne dosée et soigneusement préparée pour une assimilation facile. Elles ont, peu à peu, perdu de vue la nécessité de l'effort personnel sans lequel on peut former peut-être des érudits, mais non des hommes capables de faire avan- cer la Science. Il m'a semblé que nos futurs embryologistes trouveront un exemple et un encouragement dans le récit des luîtes qu'ont dû soutenir leurs devanciers. Les erreurs même commises par leurs maîtres ne peuvent qu'être d'utiles leçons. » C'est pourquoi dès sa prise de possession de la chaire de Zoologie à la Faculté de Lille, il crut bon de commencer son enseignement par un exposé des idées si fécondes du transformisme et de la conception purement méca- nique de la nature. Aussi, lorsqu'en i888 le Conseil municipal de Paris eut décidé la créa- tion d'un cours d'Évolution des êtres organisés, M. Giard réunit-il toutes les voix des professeurs de la Sorbonne où le nouvel enseignement devait être donné. Là, il a pu répandre dans la jeunesse française la connaissance des grands principes introduits dans la Science par Lamarck et Darwin et qui étaient destinés à avoir une si grande répercussion sur l'esprit humain et la conscience humaine. La tâche était déhcate en raison des contacts d'un enseignement de cette nature avec les dévotions de cliaque membre de l'auditoire auquel il s'adresse. "M. Giard a pu la remplir avec la parfaite correction de langage néces- saire pour ne froisser personne et rester strictement dans le domaine de la Science expérimentale et de l'observation. La mort de ce maître est une perte inestimable pour la Science, l'Acadé- mie et l'Enseignement. Je lève la séance en marque de deuil. SÉANCE DU lO AOUT 1908, 32?) GÉOMÉTRIE INFIXITÉSIMALE. — Sur un i)robléme relatif à la théorie des systèmes orthogonaux et à la méthode du trièdre mobile. Note de M. Gastox Dareocx. ;}. En exprimant d'abord que les relations (i5) sont vérifiées, on a des relations telles que les suivantes, doopi \N^ dp dp et toutes celles qu'on en déduit par des permutations circulaires. Si nous utilisons les relations entre les cosinus, telles que les suivantes, Y, = ZX, - XZ, , Z, = YX^ - XY,., il vient encore «, (72 + 0 — T — = a VV, b. b, + a ^r— = IA\ ; dp dp d'où, en comparant aux équations (18), on déduit 6'= a, a'= b, ce qui donne b"—b, a"=a. On aura de même 6'i=ra,, a', = 6,, iÇ''î=&i, a", = rt,, t>'„r:=.a,, a'^^=: bi, blz=b,, a", = a.2. Ces relations permettent de faire disparaître entièrement les fonctions b et de remplacer le Tableau (17) par le suivant : (19) la fonction W satisfaisant à des relations toiles que les suivantes : dp dpi \\ ^ dp ' ' dp et toutes celles qu'on en déduit par des permutations circulaires. X = - W dW dp' x,= a. x,= Y = y V, = - I dW w dp, ' Y,^ a W Z = «1 W ) z, = W Z,=- I dW W do., 326 ACADÉMIE DES SCIENCES. Quant aux fonctions a,, elles sont assujetties à vérifier les équations dillé- rentielles (21) «":=«, a\=z(ii, a\^a.i. Mais ces relations ne sont pas les seules auxquelles elles doivent satisfaire. Les formules nous conduisent à de nouvelles conditions, à la fois pour la fonction W et pour les fonctions a, : La comparaison nous donne ce qui entraîne les i\ouvelles relations (22) al — (1^ =: a\— a- =2 a^ ~ a\-=: h'', où h- sera nécessairement une constante positive, nulle ou négative. Ainsi on pourra joindre aux équations (16) et (20) la suivante : (23) ■ (^y+a\-i-al-h/r = W\ (|ui contribuera à déterminer W. Si h n'est pas nulle, Télimination de ^— entre les deux dernières équa- tions (20 ) nous donne pour W la valeur très symétrique (24) /i-W:=aaia.,^a'a\i-i',. Si /> est nulle, les équations (22) nous donnent les signes étant réglés par la condition (24), qui donne ici aUiOi^ a', a' a,,. à\\ Pour avoir w, il faudra éliminer -r— entre la dernirre équation (20) et l'équation (23), ce qui donnera (25) w = ^^+^4-^. 2« 1(1, irt., SÉANCE DU lO AOUT 1908. 827 Pour ce ([iii concerne la délciinination des fonctions «,, il faut distinguer suivant les valeurs de h. Si Ir est positive, on pourra prendre (26) a<-= -(e?i + e-Pi)- «4.= - (eP* — e-Pi ) i si h^ est négative, on aura (26)' rt;^=— (ePk — e-P»), a'= — (ePi -f-e-Pi). Enfin, si h est nulle, on pourra prendre (27) «/,= £??», a\.=ze?^. Au reste, nous n'avons pas besoin de ces expressions et nous nous bornerons à utiliser les relations données plus haut entre les fonctions a, et leurs dérivées. On vérifiera aisément que la valeur de W relative au cas où h est nulle est la limite, quand /? tend vers zéro, de la valeur de W relative au cas 4. 11 reste maintenant à déterminer le système orthogonal. Cette déter- mination se fait ('légammenl comme il suit : Remarquons que, d'après les formules (19) et les relations ( 20), on a a,^ — «., Z = o. a,«,-H « -7— if^' '' viendra ^("ij — «2-) =0. (28) / -^(r<.,: — «'.r) = — a (.1- — H), -r- (a.c — a\ y) = a' {x — H). En faisant des permutations circulaires sur la première de ces équations, 328 ACADÉMIE DES SCIENCES. on obtient les deux suivantes : -^—(a.yZ — «',r)=:o, -T — (ax — « y)^o. âpi âp-, '■ DilTérenlions respeclivemont par rapport à p, et à p, les deux dernières équations (28). Si Ton lient compte des précédentes, il viendra (29) — ^^-^j ^ = 0, — ^^î ^=0, ^' àp, ' dp, 37 — H sera donc une fonction de p, que, pour la commodité des calculs ulté- rieurs, nous mettrons sous la forme 0(p) — 0"(p) Ecrivons donc, en introduisant de même des fonctions 0,(pi), ^^(pa), , X _ H = 9 — 6", (30) L_H,= 9,-9'1, ce qui donnera, par des permutations circulaires effectuées sur les équa- tions (28), (a,y — a^z) = o, L'intégration est immédiate et nous donne (3i) «ly — «2- = «16, — a\ 6\ -+- ffoô', — a'.,0.2 + C. C désignant une constante. On aura de même, par des permutations, l a^z — a'x = «2 5, — a'^B',-^ a 9' — a' 6 -h G,, j a a: — a\y = aô — n' 6' -t- «, 6\ — a\ 9, -t- G,. (32) Mais les fonctions 0, n'ayant été introduites que par les combinaisons ô,- — 6Jne sont pas pleinement déterminées. Il est clair qu'on peut ajouter à 0, l'expression A,rt/-l- B,a^où A, et B, désignent des constantes. En fai- sant cette opération, on verra qu'on peut remplacer G par C +{A,-4-B,)/iS C, par C,4-(A2+B ) h\ G, par G, + (A -+-B,)h\ SÉANCE DU lO AOUT 190H. 329 On pourra donc disposer do A,-, B, de manière à faire disparaître les con- stantes C, C,, Co. Notre raisonnement suppose, il est vrai, que h est différente de zéro, mais nous avons déjà vu qu'on peut rattacher le cas où h est nulle au cas général, par le passage à la limite. D'après cela, les équations (3i) et (32) sont réductibles à la forme plus simple , «,(/-5,)-«;(s -9,) = a,5; — a',9',, (33) . «,(- _ô,)-rt'(^-9 ) = « S' — a;e',, ( a {x — 9) — a\ {y —9i)— a, 9\ — a' 9' . Va\ les résolvant, on aura dp ^ ' W ^ ' W ou, sous'une forme plus élégante, x = 9 -h5'x + 5;x,+ 9;x,, (35) ) j- =: Ô, + Ô'Y 4- 9\ V, + 9', Y,, I s = 9, + 5'Z + 9\ Z, + 9', Zj. Les valeurs correspondantes de H, H,, H^, données parles équations (3()), seront / H =ô" + 5'\ + ô;Xi + ô,x„ (36) ) H,= &\ + 9'Y + 9\\, + 9',\,, { ll,= 9l-^9'Z -^9\-L, +ô;Z,. A ces expressions nous aurons besoin de joindre celles des coordonnées de l'origine par rapport au trièdre (T), c'est-à-dire les distances de cette origine aux plans tangents des surfaces coordonnées. Ces dislances 1', l*,, P^, données par les relations déjà signalées (37) F,z=X,a--HY,,r-hZ,:;, se déduisent sans difficulté des formules (33) et des relations entre les neuf cosinus. On a ici / P =Ô'4-5X -1-9, Y H-ÔoZ, (38) P,=:9; + 9X,-(-Ô,Y,-+-9,Z,, ( P2=9;-H9X,+ 5,Y2-i-9,Z,. 33o ACADÉMIE DES SCIENCES. PHILOSOPHIE DES SCIENCES. — Complcmenl à une précédente Note, sur la manière dont les changements de grandeur des deux droites joignant le Soleil et une planète à la Terre sont liés à leurs changements de directwn, quand la planète se meut dans le plan de l'écliptique. Note de M. J. BoUSSINESQ. 1. A première vue, le problème dont il s'agit ici, et que j'ai abordé dans la séance du 27 juillet (Comptes rendus, p. 223), paraît devenir beaucoup plus compliqué, quand le plan de l'orbite de la planète se confond avec celui de l'orbite terrestre, que lorsqu'il en est distinct. Car si l'on considère, en général, les deux positions O, O, de l'observateur terrestre aux deux époques consécutives ^, / + T où la planète occupe un même point 1^ de son orbite, les deux rayons vecteurs SO, SO,, ou D, D,, de l'orbite terrestre, à cosinus directeurs connus (A, B, C), (A,, B,, C,), et les deux rayons vecteurs géocentriques correspondants 0, S, de la planète, à cosinus direc- teurs (a, j3, y), (a,,p,,Y,) également donnés, sont liés par les trois équations linéaires bomogènes I AD + 3tô— A, D|— a,o, =r o, (!) BD + pa-B,D,-|3,ô,=:o, ' CD -1-70 — c,n, — 7,0, = 0, suffisantes pour déterminer les rapports mutuels de D, D,. 0 et o,, tant (]u elles restent distinctes. Mais lorsque ces trois équations sont réduites aux deux premières, par l'hypotlièse de mouvements efTeclués dans le plan unique des .xy ou annulant les troisièmes cosinus directeurs C, C,, y, y,, elles ne déterminent plus le rapport j^; et l'on a vu dans ma précédente Note qu'il devient alors nécessaire de considérer aussi, non seulement la troisième position O. de la Terre, à l'époque / + 2T où la planète se retrouve encore en P et où les rayons vecteurs respectifs sont D,, 0,, à cosinus directeurs observés (A.jB.), (oc,, [3,), mais même une seconde position P' de la planète, aux époques t^-T', l + i1 + r, / + 3T-HT', où l'observateur terrestre est revenu aux points O, O,, O,. La détermma- lion relative du second rayon vecteur D,, c'est-à-dire l'évaluation du rap- port ^, exige donc la mise en œuvre de bien plus d'éléments. SÉANCE DU lO AOUT 1908. 33 I PSéanmoins, un examen un peu attentif de la question montre que les calculs n'en sont pas, pour cela, rendus plus longs que dans le cas de l'es- pace, tant s'en faut : et comme on détermine du coup les deux rap- ports -j^, -jY^ au lieu du rapport unique ^, le travail marclie, rien que de ce chef, deux fois environ plus vite; en sorte qu'il y a, de toute manière, simplification et nnn complication des opérations à effectuer, quand on passe du cas de l'espace au cas du plan. II. Ne nous occupant d'abord que des situations O, O,, O^ de la Terre et P de la planète, appelons a, h, c les trois angles (compris entre — -neliz) que font dans le plan, avec les x positifs, les trois droites respectives D, D,, Do émanées du Soleil S (pris pour origine) ; et soient e, /, g les trois angles analogues, pour les droites correspondantes 0, 0,, c., joignant la Terre à la planète. Les deux premières équations (i) seront ( D cosrt — D, cos6 H- â cose — ôi cosy= o, j Dsinrt — D, sin ^ H- i5 sine — iîisin/ = o; (2 et Ton aura de même ( D, cos b — D2 cose + ô, cos /' — Oj cos,o':= o, j D, sine — • D, sine -H ô, sin /' — Ojsin^'^o. Éliminons 0 entre les équations (2) et 0., entre les équations (3). Il vient D sin(fl — e) — D,sin(Z> — e) + (3, sin(e — /) =0, D2slii(f —ff) — rj, sin(ft — ^) — ô, sin(/— ^') = 0, et l'élimination de o, entre celles-ci donne enfin j Dsin(rt — c)sin(/— ^) + D, -in (c — ^) sin ( e — /) ^^ ( — D,[sin(6 — e)sin(/— ^) -Hsin(6 — ^)sin(e -/)]=o. Or, les deux identités presque évidentes coy>esin(f— s) -+- cosf s\u(g— e) -+- cos^sin(e — /) = o, sin esin(/— ^■) H- sin/sin(5'-— e) + sin^sin(e — /) = 0, multipliées respectivement par sini, — cosh et ajoutées, donnent s\u{b — c) ^\n(f — g) -h sin(b - /) sin ( °- — c) H" «'" ( * — é') siii(f — /) = 0, formule d'où résulte une réduction immédiate du coefficient total de D, dans (/J). G. R., i<|o8, 1' Semeslie. (T. CXLVU. ^• 6.) 'i4 332 ACADÉMIE DES SCIENCES. En définitive, l'élimination de S, o, et o, entre (2) et (3) conduit, pour les inconnues D, D, et D,, à la relation linéaire, homogène et très symé- trique, ( DsiD(« — e) sin(/— ^) ^^ I -1-D,sin(è— /)sin(^— e)-)- Djsin(c — ^)sin(e-/)=o. III. Considérons maintenant les trois mêmes positions O, O,, Oo de la Terre, mais la nouvelle situation P' de la planète; et soient e',/', g' les azimuts, analogues à e, /, g, des trois rayons géocentriques correspon- dants 0', o' , 5;, de la planète. On aura entre D, D, et D,, pareillement à (5), ( Dsin(a~e')^in(/'-o-') (°) I -t-Disin(/>-/')sin(^'-e')-l-D., sin(c-^')sin(e' — /')=o. Les rapports mutuels cherchés de D, D,, Do résulteront évidemment des deux équations linéaires et homogènes (5), (G). Or, dans le cas de l'espace, TéUmination de 0, entre les trois équations (i) fournirait précisément, pour D, D, et 0, deux équations analogues à ( 5) et à (6), c'est-à-dire de la forme (7) LD-hMDi-+-Nô = o, L'D + x\rD, + N'ô=:o, ou donnant D _ Di _ ^ (^) MN'— NM' ~ NL'-LN' ~ LM'— ML'' et dans lesquelles les coefficients L, M, N, L', MVN', exprimés au moyen d'angles commodes, présenteraient beaucoup plus de complication que les coefficients de D, D,, D^ dans les précédentes (5), (6). IV. Fixons par exemple, la direction de D au moyen d'un azimut 0 et d'une hauteur (angulaire) A, telles qu'on ait (9) A =: cos}v cos9, B = cos/sinÔ, C = sinX; et soient, respectivement, (0,,X,), (l,?), ('InÇi) les coordonnées angu- laires analogues de D,, 0, 0,, donnant i Ai = cos}., cos9,, Bi=: cosX, sinéi, C,= sin>>,, (10) ■ a =cos9 cos'j;, P =costp sinij', y =sin(p, ' a, ^ coscp, cosij;,, (3i = coscp, sinijj,, y, ^sincpi. SÉANCE DU lO AOUT Ii)o8. 333 Il viendra, vu les équations (i) d'où Ton part et entre lesquelles on éli- mine 0, pour avoir (7), (L = Ay, — Ca,, M=Cia, — A,y,, N=a)'i— ya,, ^"^ * L'=By,-G|3,, M' = C,(3,-B,y„ N'= |3y,- yi3,. Chacun de ces coefficients sera donc, d'après (9) et (10), la difTérence de deux produits de trois facteurs sinus ou cosinus indépendants, tandis que les coefficients de D, D,, Dj dans les équations (5) et (6) sont seulement des produits de deux sinus. Ainsi, les calculs efléclifs comporteraient beaucoup plus de longueur dans le cas de l'espace, malgré l'extrême simplicité qu'affecte alors le point de départ des raisonnements. V. Remarquons, en terminant, l'étroite analogie ou, pour mieux dire, l'identité de la question traitée avec un problème usuel de l'Hydrographie qu'on pourrait appeler le problème des sio^ points. Il s'agissait ici, en défi- nitive, après avoir mesuré les neuf azinmts [— a, e, e'), (— b, /, /'), (—c,g,g') suivant lesquels un observateur unique, en prenant successi- vement les trois positions O, O,, O^, aura visé chaque fois trois points fixes S, P, P', de faire servir ces neuf angles à déterminer la forme et l'orientation de la figure plane ayant comme sommets les six points ainsi considérés. Or, dans le problème géodésique dont il est question. S, P, F', d'une part, deviennent trois points marquants d'une côte, tandis que, d'autre part, O, O,, O2 sont, en mer, trois positions d'où l'on voit ces points et où l'ingénieur hydrographe fait arriver successivement le navire ou l'embarcation qui le porte. Il y a parité complète ( ' ). (') C'est précisément révidente analogie du problème géodésique des six. points, duquel il avait préalablement connaissance, avec le problème astronomique dans le cas du plan, qui a suggéré à M. I^oincaré son idée sur la possibilité de déteixniner la grandeur relative des divers rajons vecteurs de l'orbite terrestre sans se servir des dia- mètres apparents du Soleil, mais en admettant la périodicité des mouvements tant pour la Terre que pour une planète. Et cette idée, qui était dès lors admissible dans le cas où l'orbite de la planète serait couchée sur l'écliptique, s'est trouvée juste aussi, on peut même dire bien moins cachée (d'après ma démonstration), dans le cas d'une orbite planétaire quelconque. 334 ACADÉMIE DES SCIENCES. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Enregistrement de la couche supérieure du calcium dans l'atmosphère solaire. Note de MM. H. Desi.andkks et Là. O'AZAMBUJA. L'un de nous a fait connaître, il y a longtemps déjà, de 1891 à 1894, le parti à tirer des raies nombreuses (brillantes et noires) du spectre solaire pour déceler et enregistrer sur le disque entier les vapeurs diverses de l'atmosphère solaire et les couches diverses de ces vapeurs ('). 11 a préco- nisé et employé dans ce but des spectrographes enregistreurs ou spectro- enregistreurs qui relèvent séparément les formes et les mouvements des va- peurs; à savoir : le spectro-enregistreur des formes ou spectro-héliographe, à mouvement continu, qui donne une image monochromatique de la vapeur, et le spectro-enregistreur des vitesses, à mouvement discontinu, qui relève la vitesse radiale de la vapeur, ses formes générales, et aussi la longueur et l'intensité variables de la raie correspondante. En même temps, l'attention était appelée sur les raies noires exception- nelles H et K, qui sont les seules à offrir trois renversements successifs bien distincts. Leurs trois composantes H,K,, HJv,, H3K3, de largeur décrois- sante, annoncent trois couches superposées de la même vapeur. Or, les images de H, et K,, H. et K, ont déjà été obtenues et étudiées en détails; mais l'image de la couche K3, à cause de la faible largeur de la raie, n'a pas encore été isolée et séparée de Fimage des deux autres. Nous nous sommes proposé de la rechercher et de reconnaître avec soin les formes et les mouvements dans cette couche particulièrement intéres- sante, qui occupe la partie supérieure de la chromosphère. La recherche a été poursuivie dans des conditions difficiles. L'Observatoire traverse une période de transition; il se transforme, se réorganise, et doit, avec un personnel insuffisant, faire face aux multiples travaux de sa spé- ciahlé. D'autre part la persistance du mauvais temps, depuis le commen- cement de l'année, a apporté une gêne sérieuse. Enfin le grand sidérostat à miroir plan de i"", commandé en 190G, nous manque encore ; le construc- teur, qui devait le livrer en juillet 1907, ne sera en état de l'installer que dans les premiers mois de 1909. Il a fallu se contenter d'un cœlostat de (') Voir en parliculier la Note iiuitulée : Images spéciales du Soleil données par les rayons simplesjjui correspondent aux raies noires du spectre solaire, par Des- landres (Comptes rendus, l. CXIX, 1894, p. i^S), et aussi une Noie insérée dans V Astronomie el le Journal des speclroscopistes italiens (décembre 1894). SÉANCE DU lO AOUT 1908. 335 fortune, organisé tant bien que mal avec de vieux instruments du passage de Vénus en 1874. Les spectro-enregistreurs employés, déjà décrits en partie dans les Mé- moires antérieurs (voir Co/nyo/e^ rendus, t. CXLIII, 1906, p. 1210, et Bulletin aslrononiique, igoS, p. 3o5 à 3-j, et 1907, p. 433 à 444)» sont les suivants : 1° Un petit speclro-liéliographe de faible dispersion, en service depuis iSgS, à un seul prisme et à chambre de !■", qui donne à volonté l'image de la couche K2 ou de la couche Ki (diamètre de l'image depuis 1899, 8"", 5); 2° Un spectio-enregistreur des vitesses, marqué c sur la figure 2 du Mémoire de 1907, avec collimateur de o",8o et chambre de S'-iSo, employé soit avec un réseau, soit avec un train de trois prismes (diamètre de l'image, i4'""); 3° Un grand speclro-hélio}>iaphe de forte dispersion, long de i4"'- représenté dans les figures 2 et 3 de la Noie de 1906, et marqué e dans la figure 3 du Mémoire de 1907. 11 est à trois fentes et formé de deux spectrographes qui se suivent, de manière à donner une image entière de l'astre, débarrassée de toute la lumière difTusée dans l'appareil. Le premier spectiographe, employé avec un réseau ou un train de trois grands prismes, a un collimateur de 1'", 20 et une chambre de 7"", munie de la seconde fente. L'image de celle fente est reprise et diminuée par le second spectrographe qui a un colli- mateur de 7™, un prisme de 3o° et une chambre de longueur variable ( i">,3o ou 2'", 60), avec une troisième fente ou se forme l'image monocbromatique du Soleil, (diamètre l^'"^ ou S"^"*). L'objectif astronomique de projection et la plaque photographique se meuvent séparément et simultanément, entraînés par deux, vis, deux, transformateurs de vitesse à galet mobile, et deux moteurs électriques synchrones. Ce dispositif, qui a été présenté comme une solution générale du speclro-héliographe, a bien fonctionné ; il a l'avantage de se prêter à tous les changements, et c'est ainsi qu'on peut employer prismes ou réseaux, et des chambres finales de longueur quelconque. De plus, comme les images du premier spectrographe de l'appareil, derrière la seconde fente, étaient pleines de détails, ce premier spectrographe a été disposé de manière à se transformer instantanément en spectro-enregistreur des vitesses. Les mouvements discontinus nécessaires sont seulement faits à la main, avec le concours de deux observateurs. En fait l'appareil n" 3, qui est le plus puissant, a donné les résultats les plus nets et les plus probants; et nous l'avons employé le plus souvent pos- sible, soit pour avoir de belles épreuves qui décèlent les vitesses radiales, les intensités el les largeurs de Iv^ et K3, soit pour avoir des images monocliro- matiques avec une très petite portion de longueur d'onde qui, dans certains cas, a été inférieure à 0^^,03 ('). On peut ainsi isoler la partie centrale de K3, (') La portion de longueur d'onde calculée correspond à l'intervalle des joues de la fenle au milieu de leur épaisseur. Mais l'appareil n'a pas encore toute la perfection désirable : les angles des joues ne sont pas assez vifs, et les prismes qui sont trempés donnent un peu d'astigmatisme. La portion de longueur d'onde qui passe est en réalité plus grande. 336 ACADÉMIE DES SCIENCES. puis l'une des deux composantes de K, et K,, et avoir sur la même plaque les images des trois couches séparées. Le petit spectro-héliographe n° 1, comme la plupart des spectro-hélio- graphes en service dans les Observatoires, isole la raie K^ entière, c'est- à-dire les deux composantes de K^ et la raie noire K3 qui les sépare (lar- geur de la seconde fente en Angstrôms, i"^ à i'\3). Il donne l'image des deux couches réunies ou plutôt l'image de la couche K„ qui, notablement plus intense, masque en général l'autre couche. D'ailleurs la couche plus haute et plus faible, K3, comme l'a remarqué justement Haie en 1903, laisse parfois, et d'une manière assez nette, sa marque spéciale dans l'image, aux points particuliers qui sont les flocculi noirs du calcium. Haie admet comme très probable que, en ces points, la raie K3 est ou particulièrement faible, ou agrandie aux dépens de Ko, d'où la plage relativement noire qui est observée ('). Les épreuves nombreuses faites à Meudon avec les spectro- enregistreurs des vitesses (voir Comptes rendus, t. CXLI, 1903, p. 382) nous permettent d'affirmer que cette explication est en général la vraie. Ces flocculi noirs du calcium sont de deux sortes : les uns ont la forme de fils plus ou moins longs et larges, plus ou moins droits, et ont été appelés par nous yilaments ; les autres sont des plages noires ou relativement noires, assez larges, qui entourent les gros flocculi brillants reliés aux facules de la surface et aux belles taches, et que nous appellerons anneaux faculaires ou circumfacules . Ces noms nouveaux ont l'avantage de faciliter l'exposition des faits. Les filaments noirs du calcium ont été jusqu'ici présentés brièvement, comme assez courts et assez rares, et sans autre commentaire; or, ils nous paraissent avoir une réelle importance, et nous leur avons prêté une grande attention. Nous en avons relevé un nombre relativement grand, surtout au moment du maximum des taches, sur la longue série d'épreuves de Ko commencée en 1893 avec le spectro-héliographe n° 1 . Ils sont plus apparents sur les épreuves d'un diamètre plus grand, faites depuis 1899, et lorsque la pose et le développement de l'épreuve ont été poursuivis de manière à faire ressortir les petits contrastes. Parmi les épreuves de Meudon reproduites en héliogravure (^Mémoires de. 1905 et 190'-), je citerai celles du 1 1 mars 1904, des 20 et 21 juillet iQoS, qui montrent des plages circumfaculaires très nettes, et aussi de grands filaments. Sur les deux dernières, on aperçoit un filament près du pôle (') Il arrive parfois aussi que, en ces points, la raie K, est diminuée en intensité. SÉANCE DU lO AOUT I908. 33'] nord, et un autre, double et très long, qui traverse le Soleil entier d'un bord à l'autre en côtoyant une grande facule ('). D'une manière générale, ces filaments apparaissent à toutes les latitudes et sont plus nets près des bords; ils durent quelquefois plusieurs jours, en subissant des changements rapides et souvent ils aboutissent du côté ouest à une facule. Les plus nets offrent parfois de chaque côté des filaments parallèles, bril- lants et noirs alternativement; car il y a aussi des filaments brillants, a priori aussi intéressants que les noirs. L'ensemble de ces filaments paral- lèles fait penser aux plissements de la surface terrestre et à l'aspect de cer- taines chaînes de montagnes. Fig. I. Fi g. 2. i 1 /, Déplacemenls des raies K3 par rapport aux raies Kj dans les filariierits. Quelques exemples (le filaments. Direclions générales des alignements. Dessin schématique. Enfin, ces filaments ont une autre propriété curieuse : ils sont le siège de mouvements radiaux notables, d'autant plus qu'ils sont plus noirs. Tel est, en particulier, le cas de l'un des deux filaments visibles le 24 mars dernier dans le quadrant sud-est, sur l'épreuve du petit spectro-héliographe. L'épreuve des vitesses faite le même jour par M. Burson, astronome assistant, avec le spectro-enregistreur n" 2, montre les raies K3 fortement inclinées ou déplacées par rapport aux raies Kj, les vitesses radiales atteignant 40""" par seconde. Lorsque la fente du spe.ctrographe coupe le filament dans sa longueur, la raie K3 devient sinueuse (voir la figure i (') Ces longs filaments de juillet igoS, qui ont l'aspect de cassures ou de failles, sont relativement peu nets et peu noirs. Parmi les filaments qui sont à ce point de vue. plus accentués, je citerai ceux relevés les i!\, 29 et 3o mai, 3o novembre 1906, 12 avril, 26 et 27 juin, 12 au 29 juillet, 26 au 29 septembre 1906 et, en remontant plus haut, les filaments relevés du 2 au 9 avril 189/1, les 16, 19, 21, 27, 28 et 3o juin, 5 juillet 189/4, 16 mars iSgS, 28 mars et 4 novembre 1897, 16 mars 1898, I4 décembre 1899, le 17 mars et 20 avril igoS, le 20 octobre, les 12 et i4 novembre rgo^- 338 ACADÉMIE DES SCIENCES. ci-contre). Avec le grand spectro-enregistreur n" 3, ces mouvemenls radiaux sont encore plus nets (' ). Or on a écrit souvent que, sur le disque, les déplacements et mouve- ments radiaux de H, et K, étaient insignifiants. Cela est vrai dans une certaine mesure pour les points ordinaires du disque; mais il y a exception tout au moins pour ces filaments noirs, et cette découverte augmente encore l'intérêt qui s'attache à ces objets singuliers. Cependant, sur les épreuves de vitesse radiale, on reconnaît aisément les fdaraents noirs révélés par le petit spectro-héliographe n" 1, en suivant simplement les points où la raie K, est faible; et, en même temps, sur la surface entière, on distingue d'autres alignements qui ont la même propriété à un degré moindre. Nous avons été ainsi conduits à rechercher avec le grand spectro-héliographe n" 3 l'image monochromatique de K, ; et nous l'avons obtenue avec une fente large de 0^^,03 à ')'^,o4 et des poses variant de 20 à '3o minutes. L'image de K3, comparée à celle de K^, a des différences caractéristiques. a. Les filaments décelés parle petit spectro-héliographe sont beaucoup plus noirs et des filaments nouveaux, non reconnus avec K^, apparaissent à toutes les latitudes, en affectant parfois, plus que les premiers, la forme courbe (voir la figure 2). Par exemple, le 23 juillet dernier, alors que l'épreuve de K^ ne montre qu'un seul filament noir, celle de K^ en a quinze dans la moitié ouest. b. Les plages noires circumfaculaires sont beaucoup plus étendues. c. Les protubérances sont photographiées en même temps que la partie centrale du Soleil, avec le même temps de pose. Parfois le bord du Soleil manque à la base de la protubérance, qui se confond avec l'image du disque; ce qui annonce une protubérance située au bord même de l'astre. D'où un moyen de déterminer la longitude des protubérances plus exactement qu'on ne l'a fait jusqu'alors. d. Les grandes plages brillantes des facules ont à peu près les mêmes formes générales qu'avec K^, mais diffèrent notablement dans les détails. C'est ainsi qu'elles offrent de petits points très brillants qui correspondent aux parties où les composantes de K^ se resserrent. e. Les plages circumfaculaires, qui ne sont que relativement noires, pré- (') La figure i ne re|iiébente pas l'aspecl réel des deux raies K, el K.,. La raie K, esl déplacée par ra|iporl à R^; ou, si K2 est déplacée, K3 l'est beaucoup plus; et la composante de Kj du côté du déplacenienl esl ou diminuée ou supprimée. Ces varia- tions des composantes de Kj sont mal indiquées sur le dessin. SÉANCE DU lO AOUT 1908. 339 sentent de petits filaments eourhes, très noirs et très fins, qui ont parfois la forme de spirales. f. Sur répreuve, les principaux détails de l'image K., apparaissent, mais atténués, et en plus on distingue des alignements droits ou légèrement courbes, jusqu'alors insoupçonnés. Les filaments noirs et brillants sont les principaux de ces alignements. Or, à certains jours, les alignements peuvent être ramenés à deux grandes directions, qui sont marquées par les traits pointillés du dessin schématique de la figure 3 et qui rappellent les grandes directions des alizés et contre-alizés de l'atmosphère terrestre. Aux pôles, où les flocculi sont plus faibles, les noirs et les blancs de l'image se groupent de manière à donner l'aspect des veines de certains bois. Tels sont les premiers résultats de cette étude, qui sera continuée. Les filaments, qui forment le caractère principal de la couche supérieure, sont, liés évidemment à la circulation générale des vapeurs dans la haute atmosphère, aux variations accidentelles de leur vitesse de rotation et pro- bablement aussi à la formation ou à la dissipation des facules, et d'une ma- nière générale à tous les phénomènes des couches plus basses. Celte étude peut éclairer plusieurs points importants relatifs à l'atmosphère solaire et même, par analogie, à l'atmosphère terrestre. CORRESPOi\l)Ai\CE. M. Geor«e-E. Hale, élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse des remercimenis à l'Académie. M. Jka\ CiiAKCoT, au moment de partir pour son expédition française au pôle Sud, adresse ses remercimenis à l'Académie des Sciences qui a bien voulu lui accorder son haut patronage el aussi rédiger des Inslriiclions pour les membres de l'Expédition. L'Académie l'accompagne de ses vœux. Le succès atteint par la première expédition lui est un sur garant que la seconde saura justifier sa confiance et oV)lenir des résultats de haut intérêt. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant: Noire flotte aérienne^ par Wili-iud dk Fonviki.i.e el (Ieorges Besançon. C. R., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVII, N° 6.) 4^ 34o ACADÉMIE DES SCIENCES. AgTRONOMii]: PHYSIQUE. — Sur la rotation du Soleil. Note de M. A. I'ebot, présentée par M. Deslandres. Deux méthodes principales ont été mises en œuvre pour étudier la rotation du Soleil : l'une est basée sur l'observation des phénomènes superficiels; elle s'adresse soit aux taches, dont le mouvement a permis à Carrington et à ses continuateurs de recon- naître l'accélération équatoriale, soit aux flocculi de l'hydrogène et du calcium révélés par les speclro-héliographies; c'est ainsi que récemment M. Haie a pu annoncer que le mouvement d'ensemble des flocculi de l'hydrogène est difl'érent de celui des taches et uniforme de l'équateur au pôle; ce procédé est très délicat d'emploi à cause des mou- vements propres et dos déformations. La méthode speclroscopique, d'autre part, fondée sur la mesure de la variation de longueur d'onde des raies du spectre solaire quand on passe d'un bord à l'autre du Soleil, peut en principe s'appliquer indifféremment à toutes les raies et semble la plus puissante; elle a été mise en œuvre tout d'abord par M. Duner dans un magistral travail, poursuivie par M. Haie qui trouva des résultats très intéressants, perfectionnée par M. Adams grâce à l'emploi de la photographie, qui lui permit de reconnaître que les vapeurs de carbone et de lanthane ne tournent pas suivant la même loi que les vapeurs de fer et d'autres métaux, et ensuite de découvrir indépendamment la loi spéciale de rotation de l'hydrogène, énoncée ci-dessus. Enfin M. Deslandres a appliqué récemment une autre méthode de mesure basée sur l'incli- naison des raies et employée par lui autrefois pour l'étude de la rotation des planètes; cette méthode offre ceci de particulier, qu'elle fait intervenir non plus deux points opposés du bord, mais un diamètre ou un parallèle entier de l'astre. Il m'a paru intéressant d'essayer les méthodes et les instruments de spec- troscopie interférentielle imaginés par M. Fabry et moi-même, qui nous ont permis de mettre en évidence les erreurs systématiques qui se sont glissées dans le beau travail de Rowland sur le spectre solaire. Ce sont les premiers résultats de celle élude que j'ai l'honneur de sou- mettre à l'Académie. L'appareil, analogue comme disposilions générales à celui que nous avons employé à Marseille, mais plus ramassé et plus commode, se compose d'un spectroscope à grande dispersion, à réseau plan et miroirs concaves; la lu- mière d'une région déterminée du Soleil, dont l'image a 36"'° de diamètre, isolée par une fente de 3"'" sur o"""", 5, est reçue sur la fente du spectroscope ; elle produit un spectre qui tombe sur une fente séparatrice qu'un mouve- ment très lent permet de déplacer; on isole ainsi une raie déterminée avec un peu de lumière continue de part et d'autre; l'ensemble, traversant un double système afocal de lentilles cylindriques, tombe sur un étalon inter- férentiel en acier-nickel, dit ««ca/-, et pénètre enfin dans la lunette d'observa- SÉANCE DU lO AOUT 1908. 3/(1 tion, réglée pour l'infini, mobile autour d'un axe horizontal et munie d'un oculaire micrométrique. Grâce aux lentilles cylindritiues, on voit dans la lunette une image du réseau allongée verticalement, rétrécic horizontale- ment, dans laquelle la lumière serait homogène si l'étalon n'existait pas et sur laquelle viennent se peindre en noir les anneaux dus à la présence de la raie étudiée dans la portion de spectre isolée par la fente séparatrice. L'angle d'incidence sur Télalon, correspondant à un anneau déterminé, mesuré par le diamètre de cet anneau, est donné par la relation 2 ne cos i =^ A X ou, i étant très petit, H désignant l'indice de l'air, e l'épaisseur de l'étalon, k le numéro d'ordre de l'anneau, /. la longueur d'onde. Si l'on considère un anneau déterminé d'ordre k et qu'on change la région du So- leil reçue sur la fente du spectroscope, i prend une nouvelle valeur i^, par suite de la rolalion du Soleil, correspondant à la nouvelle valeur )., de la longueur d'onde ; la re- lation liant 3o,2 5349,0 Ca ' i5,f i4,2 28,8 25,6 6o65,7 Fe 14,9 12,2 2^,1 29,6 «122,4 Ca 14,7 '4,2 24,4 25,6 Il semble d'après ces nombres que Taccélération équatoiiale soit très peu marquée pour les deux raies du calcium étudiées, tandis qu'elle se présente comme absolument normale pour les deux aulres raies; le calcium serait intermédiaire entre l'hydrogène et les métaux peu volatils, tels que le fer, ce qui confirme les résultais obtenus par les observateurs de Ycrkes et du mont Wilson sur la couche moyenne du calcium (raie H^). J'ai l'intention d'étendre ces recherches et de perfectionner l'appareil en employant les procédés photographiques. ALGÈBUE. — Sur les équations aycinl loitU's leurs racines réelles. Note de M. A. Pei.let, transmise par M. Appell. 1. Soil ■ 1,2.../; une telle équation. Les m — -i quantités c définies par la formule ^"- — '^^ — ~ 7^' sont négatives ou inférieures à i dans le cas où elles sont positives, de sorte que les quantités h„ sont réelles et nous les supposerons prises posi- tives. Avec les segments égaux à deux h consécutifs, h,, cl /(„_n, et l'unité on peut construire un triangle; autrement dit les trois inégalités sont satisfaites. SÉANCE DU lo AOUT igo8. 343 Considérons trois quantités h consécutives et posons La somme 0 + 0 lend vers zéro lorsque h„ tend vers l'infini. 2. L'équation où q est une quantité supérieure à \/5 et C, une quantité réelle comprise entre — i et + i , a toutes ses racines réelles. CINÉMATIQUE. — Sur (jucUiues Dioiivc/iienls letnarquable.s. Note de M. Ha.u;, présentée par M. P. Painlevé. L Dans une Note récente ('), M. Darhoux étudie une certaine corres- pondance entre deux courbes C et C, telle que la figure formée par deux points homologues M et M' et les tangentes en ces points à C et C soit inva- riable. Dans une élude géométrique sur les surfaces réglées, j'ai été amené à étudier la même (juestion, ce qui m'a conduit à des résultats de Cinéma- tique qui me semblent intéressants. Proposons-nous, d'une façon générale, d'étudier le mouveinciU d une figure F, lel que les vitesses des dijf'èreitt s points de cette figure aient une direc- tion fixe par rap[>orl à V. Supposons daliord que F ne comprenne (pie deux points M, et iVL. Si les vitesses de ces points sont obliques par rapport à M|\L, les plans normaux à ces vitesses se coupent suivant une droite A formant avec F une ligure invariable que nous appellerons encore la figure F. Considéions alors les deux hyperboloïdes de révolution H et H' ayani pour axe et pour génératrice, le premier A et M|M,, le second M|iVLet A. Soient d'autre part S et S' les surfaces réglées engendrées par M,]\L et A. 11 est facile de voir que dans le mouvement de la figureF, H se raccorde constam- ment à S et IL à S'. 1 >'où l'on conclut aisément que S et S' sont applicables sur les deux )iypeiboloïdes, qui sont évidemment égaux. Déplus, tout point fixe M de M, .\L décrit une courbe C provenant par déformation du paral- lèle de H auquel cette courbe est constamment tangente. De même un point (') Comptes rendus, 27 avril 1908. 344 ACADÉMIE DES SCIENCES. fixe M' de A décrira sur S' une courbe analogue C. En particulier on re- trouve le résultat établi par M. Darl)ou\ (jue /ev deuv points M, et AL décri- vent les déformées de deux parallèles d'un même hyperholoïde. On voit en outre que, dans le cas actuel, il y a une infinité de points dont les vitesses ont des directions fixes. Supposons maintenant les vitesses de M, et M^ normales à MjM^. Dans ce cas, A coïncide avec M, NL et le raisonnement précédent est en défaut, l'.n'ec- tivement, M. Darboux a prouvé que le point M,, par exemple, pouvait décrire une courbe arbitraire C,. La courbe C^, sera alors une trajectoire sous un angle constant des lignes de courbure d'une surface canal dont la ligne des centres de courbure serait C,. ( >n dcduil de cette simple remarque que si deux courbes Co et C., sont tangentes en un point et correspondent à une même courbe C,, elles coïncident. Or, si nous revenons au mouvement de tout à l'heure, on voit immédiatement que les courbes C et C sont dans la correspondance actuelle. Je dis qu'f/? déformant la surface réglée (R) en- gendrée par M ^ Mo, on peut amener C, et C.,à être dans la position des courbes C et C En effet, traçons un cercle V tangent en M, à C, et considérons un liyperboloïde de révolution (H,), dont l'axe passe par IVL, dont une généra- trice passe par M, et soit perpendiculaire à la tangente en Mj à C^, et enfin (jui contienne le cercle T. Un raisonnement intuitif montre qu'on peut dé- former à la fois (H, ) et (R) de façon que les deux courbes C, et F viennent coïncider. Or F devient une courbe C, et le point JN'L décrit une courbe C'. En s'appuyant sur la remarque faite plus haut, on en déduit que Cj vient précisément coïncider avec C, car ces deux courbes sont tangentes en Mj. On peut voir qu'il y a dans le choix de la surface (H,) plusieurs arbi- traires et en profiler pour que les courbes C et C' proviennent par défor- mation de deux parallèles d'une même surface gauche situés à des distances arbitraires du cercle de gorge. En particulier, ces deux paz'allèles peuvent être confondus avec le cercle de gorge. Alois les courbes C et C sont deux courbes de Bertrand associées et l'on retrouve un résultat de M. Darboux. Supposons maintenant que la figure F se compose de plus de deux points. J'énonce simplement les résultats : Si l'on a trois points en ligne droite à vitesses obliques, on est dans le cas du premier mouvement étudié. Si l'on a trois points en ligne droite à vitesses normales, ils décrivent des courbes provenant par déformation de trois hélices d'un hélicoïde gauche à plan directeur. La droite qui les porte est donc constamment binormale d'une courbe à torsion constante. SÉANCE DU lo AOUT 1908. 345 Si Von a trois points forman/ un triangle M, M, M, et si toutes les intesses sont obliques au plan de ce triangle, le mouvement est hélicoïdal. Si les vitesses de M, et M, sont obliques et celles de M^ normale au plan, on a le niouvemcnl du début, Mj élanl un poinl quelconque de la droite A. Si enfin les vitesses de M, et M. sont normales, on tombe sur le cas des trajectoires orthogonales d'une famille de plans. Le cas où Ton aurait plus de trois points se ramène immédiatement aux précédents. [iemarque. — Revenons au premier mouveiuenl coiisidéié dans celte Note pour examiner un cas particiiiiei- intéressant. 11 peut arriver que la droite \ soit perpendi- culaire à MiMj. Alors riiyperboloïde H se réduit à la portion du plan du cercle F ayant pour axe A et langent à M,M2, extérieure à ce cercle. Les génératrices de H sont les tangentes à T, les parallèles sont les cercles concentriques. Mêmes remarques au sujet de M'. Les surfaces S et S' sont alors développables. On reconnaît immédiate- ment que A est l'axe de courbure de la courbe C provenant sur S de la déformation de r. Donc, dans le /uouvemeul, T est constamment le cercle de courbure de C, qui est donc une courbe à courbure constante ('). En considérant de même la courbe C analogue à C, on retrouve touLes les propriétés du cas particulier des courbes de Bertrand étudié par Mage. Si l'on remarque enfin que le cas actuel est le seul où la droite M,lM.2 engendre une dé\eloppable (les vitesses étant obliques), ou en déduit le théorème suivant, facile à établir directement : Si sur une surface développable il y a deux courbes interceptant une longueur constante sur toutes les génératrices et coupant celles-ci sous des angles aigus con- stants, l'arête de rebroussement de cette surface est une ligne ci courbure constante. RADIOACTIVITÉ. — Action de l'émanation du radium sur les solutions des sels de cuivre. Note de M"* Curie et M"" Gleditsch. MM. llamsay et Cameron ont annoncé il y a un an, dans diverses publi- cations, qu'ils avaient observé la production de métaux alcalins et de lithium dans les solutions de sels de cuivre soumises à l'action de l'émanation du radium. Ils ont conclu qu'en présence de l'émanation le métal cuivre éprouve une dégradation en éléments de la même famille et de poids atomique infé- rieur : potassium, sodium, lithium (°). (') Ceci peut se déduiie de la proposition plus générale suivante : Si l'on déforme un plan en conservant rectilignes les tangentes à une courbe F, la courbure de cette courbe est conservée. (') Nature, juillet 1907. — Chem. Soc, septembre 1907. — Comptes rendus, 1908. — Archives de Genève, avril 1908, etc. 346 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ces résultats importants ont vivement attiré l'attention et il paraissait désirable de les reproduire dans les laboratoires qui possèdent une quantité suffisante de radium. Voici en quoi consiste l'expérience : L'ne solulion de sel de cuivre (sulfate ou azotate) est placée dans un petit ballon de verre dans lequel on introduit une forte quantité d'émanation qu'on la"isse s'y détruire spontanément. Ensuite on sépare le cuivre; la solution restante est éva- porée à sec, et l'on examine le résidu. Les mêmes opérations font elléctuées avec une solulion du même sel de cuivre qui n'a pas subi l'action de l'émaiialion. Les expéiiences ont été répétées plusieurs fois. Le lésidu consiste surtout en sel de sodium (avec un peu de K et de Ca ) ; dans les qualie expériences décrites, où l'on a fait agir l'émanation, la présence du liililuni est observée à l'aide du spectroscopc ; dans les expériences té- moins, le résidu est notablement inférieur, et l'on ne constate pas la présence de lithium. MM. Ramsay et Cameron ont fait un essai de détermination de la (piantité de lithium observée, et ils indiquent le présence d'environ o"'S, 00017 ''"^ lithium dans le résidu qui pèse i"'S,67 pour 00,27 de cuivre employé (os,8i5 d'azotate de cuivre), tandis que dans l'expérience témoin correspondante le résidu est seulement de o™s, 79 ('). Nous avons cherché à reproduire l'expérience dans des conditions de sé- curité aussi grande que possible. L'expérience est, en effet, délicate et com- porte plusieurs causes d'erreur dont la principale est l'emploi d'un vase de verre, ainsi que M. Kamsay l'a fait remarquer lui-même. Nos expériences préliminaires ont inontré qu'il est extrêmement difficile d'avoir des produits chimiques exempts de lithium. On en trouve dans l'eau distillée, dans presque tous les réactifs; si un réactif n'en contient pas et qu'on le laisse séjourner dans un vase de verre, il eu contient des traces après quelque temps. L'expérience suivante a été faite : l'eau qui a été distillée dans un alambic en platine et conservée dans une bouteille de platine ne laisse aucun résidu visible après évaporalion de aSo'^"'" dans une capsule de platine, et la dernière goutte résultant de la concentration ne donne pas le spectre du lithium. .Mais si de l'eau obtenue de la même manière est conservée dans un llacon de verre pendant 24 heures, on peut constater après évaporalion l'exislence d'un petit résidu constitué principalement par un sel de sodium, mais contenant aussi une trace de lithium. Tl nous a paru indispensal)le de remplacer le verre par une autre matière. Nous avons constaté qu"il était également dangereux d'employer le quartz, (') Cette quantité de lithium métallique ne correspond pas à la teneur indiquée par le mélange de sels de sodium et de lithium qui a servi pour la comparaison, et il doit V avoir une erreur de rédaction que nous n'avons pas pu préciser. SÉANCE DU lO AOUT ipirH. 347 matière que M. Hainsav emploie acluellement, parée que les vases de quarlz du commerce conliennent du lithium. Nous avons traité par de Facide fluor- hydrique exempt de lithium un débris d'une capsule de quarlz opa(|ue et un morceau d'un tube de quartz transparent; dans le résidu, on pouvait con- stater la présence de lithium en proportion notable; le quartz transparent en contient bien plus que le quarlz opaque. Nous avons alors pris la déci- sion d'employer des vases de platine. L'appareil ([ni nous a servi se compose d'un lécipient cylindrique en platine placé horizontalement, ayant 7'™, 5 de lonj;ueur, i"",5 de diamètre extérieur; ce récipient porte à une extrémité un petit tube de i)latine ver- tical, par lequel on peut introduire la solution. Le petit tube reçoit un cou- vercle de platine qui protège la solution, mais ne constitue pas une fer- meture étanche. Un tube de verre est soudé extérieurement sur le tube de platine; il est muni d'une tubulure latérale à robinet. La solution est intro- duite dans l'appareil au moyen d'un siphon de platine; elle est retirée par le même procédé et ne se trouve à aucun moment en contact avec le verre de l'appareil. L'eau et les acides nécessaires pour l'expérience ont été redistillés dans un alambic de platine et conservés dans des bouteilles de platine; nous avions constaté en eflct que tous ces réactifs contenaient du lithium, surtout l'acide sulfurique. Après le traitement de purification, on ne pouvait plus constater la présence du lithium dans le résidu d'évaporation de 80'"'' d'acide azotique, de 2")""' d'acide sulfurique, de ^5""' d'acide iluorhydri(pie et de 25o""' d'eau. Ainsi que M. Ramsay l'a l'ail remarquer, les sels de cuivre juns du commerce contiennent des quantités notables de lithium. Nous avons essayé dilléieiiU jnocédés de pmilicalioii : piécipilalion lépélée par l'Iiydro-èiie sulfdré, dépôt de ciilvie par félectrolyse, crislallisalion fraclioiinée ; nous avons fînalemenl e(nployé du sulfate de cuivre qui avait subi un grand uomljre de cristallisations dans une capsule de |)latine, la dissolution étant cliaque fois faite avec de Teau pure. Ce traitement est d'abord très efficace, mais il est au contraire très dif- ficile, sinon impoisible, d'enlever les dernières traces de lithium. Quand la purifica- tion a été arrêtée, on pouvait avec beaucoup de peine découvrir le lithium dans le résidu de traitement de 5o" de cuivre, mais on ne pouvait plus du tout constater sa présence dans le résidu de traitement de ■î" de sel. L'émanation était fournie par une solution qui contenait 0*^,19 de radium (oe,25 RaCl''). Elle était d'abord condensée dans un serpentin plongé dans l'air liquide, puis aspirée dans l'appareil d'expérience. Pour connaître C. R., 1908, a« Semestre. (T. CXLVII, N» 6.) 4*^ 348 ACADÉMIE DES SCIENCES. avec certitude la quantité d'émanation introduite, nous mesurions le rayon- nement pénétrant de l'appareil par comparaison avec celui d'une ampoule conlenanl une quantité de radium connue. Pour cette mesure, on employait un condensateur à plateaux de grandes dimensions spécialement construit. Deux expériences en tout point analogues ont été effectuées. On intro- duisait dans l'appareil environ 7™' de solution de sulfate de cuivre pur ; ce liquide préseiilait une grande surface libre relativement à son volume. On fermait l'appareil à la lampe. L'émanation était introduite à plusieurs re- prises; pour assurer sa dissolution, on agitait la solution en inclinant 1 ap- pareil placé dans la glace fondante; celte opération était renouvelée fré- quemment. Les poids de métal cuivre employés étaient 0*^,26 et o''',i4- I-'a quantité d'émanation introduite en tout était mesurée dans les deux cas par l'émanation saturée de ob,3- de radium; la quantité d'émanation qui s'était effectivement détruite dans l'appareil était un peu inférieure; elle était me- surée par l'émanation saturée de o», 27 Ra. Quand l'expérience est considérée comme terminée, on transporte la solution de l'appareil d'expérience dans un creuset de platine, et on l'additionne de quelques gouttes d'acide azo- tique. Dans ce même creuset, on introduit une électrode de platine sur la- quelle on fait déposer le cuivre. La solution privée de cuivre est évaporée à sec dans le creuset et chauffée juste assez pour chasser l'acide sulfurique; le résidu est dissous dans quelques gouttes d'eau et traité par l'hydrogène sul- furé pour enlever les traces de cuivre encore présentes. Le liquide, liltré à l'aide d'un petit entonnoir de platine, est recueilli sur un couvercle de pla- tine de poids connu et évaporé à sec à température très modérée. Le résidu très faible est pesé. On soumet au même traitement 7™' d'une solution de sulfate de cuivre pur qui n'a pas subi l'action de l'émanation. Les résidus finalement obtenus sont examinés au spectroscope. Leurs poids étaient 0^,0004 et os,ooo5 pour les expériences directes et 0(^,0003 et ()''',ooo2 pour les expériences témoins. On peul remarquer que la quantité de cuivre employée est voisine de celle employée par M. Hamsav. La quantité d'émanation utilisée est aussi approximativement la même (i"""°,85 d'émanation suivant la base d'évaluation de M. Ramsay). Toutefois, le résidu finalement obtenu est beaucoup plus faible. L'examen spectroscopique a monlié que ce résidu contient principale- ment du sodium et un peu de potassium; la présence de lithium n'a pas-pu être constatée. Une expérience faite avec des mélanges de sulfates de sodium et de lithium a montré qu'on peut encore, bien qu'avec peine, constater la présence de la raie rouge du lithium avec un mélange qui contient SÉANCE DU lO AOUT 1908. 349 loooo parties de SO'Na^ pour une partie de SO'Li^ et qu'il est facile de voir cette même raie avec un mélange contenant 3ooo parties SO''Na- pour une partie SO'Li". Par suite, la quantité de métal lithium qui pouvait être présente était inférieure à o"^^,6. io~\ Avec les mômes quantités de cuivre et d'émanation MM. Ramsay et Cameron indicpient la présence de i"'e,7.io ' de lithium. Si par suite d'une erreur de rédaction, ce chiffre représente du chlorure de lithium, la quan- tité de métal lithium serait encore égale à S'"». io~'. Le résidu que nous obtenons est dans tous les cas beaucoup plus faible que celui obtenu par MM. Ramsay et Cameron, et ceci résulte probable- ment de la suppression de l'emploi du verre. La différence des poids des résidus obtenus par nous dans les expériences directes et dans les expériences témoins est très faible (o"'s, i à o'"«,3); elle s'explique probablement par le fait que, dans l'expérience faite avec l'émanation, la rentrée de celle-ci peut amener l'introduction de traces de matières étrangères. Dans l'expé- rience la plus complète de MM. Ramsay et Cameron cette même différence est o'"«,88 et nous pensons qu'elle peut être attribuée à l'attaque plus éner- gique du verre par la solution en présence de l'émanation. L'expérience de contrôle suivante a été faite : Dans une solution de sulfate de cuivre contenant 08,27 de cuivre, nous avons intro- duit une quantité de sulfate de lithium correspondant à 1 "'5,7.10-'* de LiCl; cette solution a ensuite été traitée de la même manière que dans les expériences précédem- ment décrites. Avec le résidu (inalement obtenu, il était très facile d'apercevoir la raie rouge du lithium, ce qui prouve que le lithium n'a pas été perdu au cours du traitement. En résumé, nous pouvons dire que nous n'avons pas réussi à confirmer les expériences de MM. Ramsay et Cameron. Il nous est évidemment impos- sible d'affirmer qu'il ne s'est forme dans l'expérience aucune trace de sodium ou lithium; nous pensons toutefois que le fait de la formation de ces élé- ments ne peut pas être considéré comme établi. TÉLÉGRAPHIE HARMONIQUE. — Stiru/ic applicalioti noiwelle de la superposition sans confusion des petites oscillations électricjues dans un même circuit. Note de M. E. Mekcadieii. J'ai déjà eu l'honneur de communiquer à l'Académie les résultats obtenus en superposant sur un même circuit télégraphique plusieurs courants alter- 35o ACADÉMIE DES SCIENCES. nalifs ou ondulatoires de faible intensité et de périodes différentes. J'ai montré par exemple : i" qu'en produisant des signaux avec des courants al- ternatifs à l'aide à'' élecl rodiapasons , et les recevant à l'extrémité d'un circuit dans des moiwtèléphones dont les plaques vibrantes sont exactement accor- dées avec les éleclrodiapasons, on obtenait un système de télégrapbie bar- moniquc, dit multiplex, dans lequel les signaux émis à l'aide d'un manipu- lateur Morse étaient reçus sans confusion par l'oreille armée d'un tube dont l'extrémité était placéa à une 1res petite distance des plaques réceptrices; 2° qu'on pouvait ainsi superposer dans le même circuit, dans les deux sens et simultanément, les signaux provenant de douze électrodiapasons et reçus par douze monotélépbones, et cela sur des lignes de j'~"' à 700'"" de longueur. En ajoutant quelques organes simples à ce dispositif, nous sommes par- venus, mon collaborateur M. Magunna et moi, à réaliser la multiplication des signaux émis et reçus sans confusion par des appareils tciégrapbiques dont les indications sont inscrites et même imprimées sur des bandes de papier mobiles, tels que les appareils Morse et Hughes. A cet ell'et il a suffi de supeiposer convenabtemeiil an disque d'un monotéléplione un levier très léger et très mobile, oscillant à longue période autour d'un axe, et dont une extrémité repose en contact mélailique sur le disque. Ce levier est repoussé, dès l'arrivée d'un signal provenant d'un diapason, pai- les vibrations très rapides du disque accordé sur ce diapason et reste soulevé pendant la durée du signal, permettant ainsi au courant continu d'une pile locale ordijiaire de traverser les éieclro-ainiants de récep- teurs Morse ou Hughes, par l'intermédiaire, si c'est nécessaire, d'un relais dillerentiel 1res sensible. Les monotéléphones armés d'un tel levier, dont la pression sur leur disque est con- venablement réglée à l'aide d'un contrepoids, transforment ainsi des signaux piodnils par des courants alternatifs intermittents en courants continus de même intermit- tence; ils constituent ce qu'on peut appeler des relais monotéléphoiwjiies. Un premier essai de ce système a cU- l'ait l'an dernier sur tics circuits, entre Paris et le Havre, de 2Jo'"" de lotigui'iu-, avec un plein succès, en uti- lisant à chaque extrémité quatre appareils Hughes, et en dépensant seule- ment l'énergie fournie par deux accumulateurs. Mais récemment, en opérant entre Paris et Marseille, sur un circuit en fd de jjronze dont la résistance est d'environ i ohm par kilomètre, et dont la longueur est de 900*"'" h peu près, nous avons pu, pendant le mois de juillet dernier, échanger des dépêches télégraphiques simultanément, dans les deux sens, à l'aide de six appareils Hughes indépendants les uns des autres, animés par six électrodiapasons vibrant sous l'action de la même batterie de six accumulateurs seulement, et placés dans chacun des deux SÉANCE DU lo AOUT 190H. 35 I postes de Paris et de Marseille. En nv'me temps, deux autres appareils Hughes ou deux appareils Baudot (piadrupics, disposes dans le même cir- cuit à l'aide de l'un des dispositifs connus servant à produire la uMégraphie et la téléjihonie simultanées, échangeaient des dépêches en employant les courants d'une pile ordinaire à courant continu. 11 est inutile d'insister sur l'intensité du travail qu'on peut obtenir sur un seul circuit tcléïraphique même très long à l'aide d'un tel système dépen- sant une si faible énergie, et permettant l'utilisation simultanée dans les deux sens de plusieurs transmetteurs dont le nombre dans chaque poste n'est nullement limité à sept. D'autre part, au point de vue de rappli'^'" et rectiligne, il y a encore un peu d'odeur, mais si l'on coude ce tube, les charges électriques pouvant mieux rencontrer la |iaroi, il n'y n plus trace d'odeur. Le phénomène que nous signalons se rapproche d'un autre, intéressant les filets nerveux guslatifs : c'est celui de la production d'un goi'it spécial, par application sur la langue de deux métaux réunis, cuivre et zinc par exemple. L'un de nous (-) a démontré que ce goût résulte de l'excitation par le courant, quoique très faible, de nos terminaisons gustatives. PATHOLOGIE. — l/ïtraderDio-i'éaclion de la tubcrculine. Note de M. Cil. Mantoux, présentée par M. E. Roux. Sous le nom ^ inlradermo-rèacdon à la tuberculine nous désignons les réactions provoquées par l'injection dans l'épaisseur du derme fl'une quan- tité dosée de tuberculine. Sa technique est d'une extrême simplicité. L'instrument se réduit à une seringue de Pra\az slérilisable, à tige graduée et munie d'un curseur, c'est-à-dire du modèle cou- (') Société de Physique, i5 mai 1908. (2) IL Boiuuiit, Phénomènes giistalifs el. salivaires prodniLs par le couranL élec- triques {Archives d'Kleclr. médicale, iSgg, p. 7,5 1). C. R. hgolS, ;.- Semestre. (T. CXLVH, N" 6.) 4? 356 ACADÉMIE DES SCIENCES. raiil, et à une aiguille fine. Nous employons une solution à i pour 5ooo, obtenue en diluant une ampoule de i''"'' de solution mère de tubercuiine de l'Institut Pasteur dans 4o™' d'eau physiologique. Nous en injectons une goutte, soit jJ-j, de milligramme, à la face antérieure de la cuisse. Après avoir plissé la peau, on enfonce l'aiguille presque paralièlemenl à sa surface; on a soin que le côté biseauté de sa pointe soit tourné vers le haut et regarde par conséquent vers l'épiderme, non vers i'iiypoderme, quand l'ai- guille est en place. Chez les sujets à tégument très fin, il faut enfoncer franchement l'aiguille, puis sa pointe étant dans l'hvpoderme, la relever légèrement et aborder le derme par sa face profonde; on risque autrement de le traverser de part en part. A ce petit tour de main près, l'opération est absolument analogue à une injection traçante de cocaïne; l'aiguille bien fixée, on pousse le liquide qui forme une petite boule d'œdème, rapidement résorbée. La réaction, quand elle est positive, est dune extrême netteté. Mlle apparaît au bout de quelques heures sous forme d'une inliltralion seulement perceptible au palper, ou déjà visible, et de couleur blanche ou rosée. Au bout de 24 heures, rinliltration, très accrue, est rose ou rouge vif, parfois blanche, œdémateuse, avec une surface légèrement granitée. Tout autour apparaît un halo rosé d'érythème. Au bout de /|8 heures, la réaction alteint son acmé : nodule central et halo périphérique se sont encore développés ; parfois, une zone intermédiaire les sépare et accentue encore l'aspect en cocarde de la réaction. Les dimensions de la région infdtrée, rarement inférieures à une pièce de 5o centimes, dépassent souvent celles d'une pièce de a'"". Avec le halo périphérique, la réaction peut atteindre la surface d'une paume de main. A son niveau, la peau est chaude, un peu sensible à la pression. La réaction régresse dès le deuxième jour : le halo disparaît vite ; le nodule infiltré prend une teinte violacée ou bistre et se résorbe lentement : il est souvent encore visible au bout de plusieurs semaines. Parfois, l'épiderme desquame à son niveau. Les phénomèiaes généraux sont habituellemeiil nuls : deux de nos ma- lades ont cependant présenté une réaction thermique à 39" et à 38", 3 le surlendemain de l'injection. Quand la réaction est négative, on observe parfois au niveau de la piqûre une légère vaso-dilatation, un petit point d'induration. Surtout perceptibles quelques heures après l'injection, ces phénomènes s'atténuent rapidement et ont presque toujours disparu au bout de 2 jours, alors que la véritable réaction est à son acmé : il n'est donc guère possible de les confondre avec celle-ci. Nous avons pratiqué l'intradermo -réaction chez (J2 sujets, âgés de 5 mois SÉANCE DU lO AOUT 1908. 357 à i5 ans, dans le service de notre maître le professeur Hutinel, à la clinique des Enfants-Malades; elle a été comparée chez Sa à la cuti-réaction. Tous les enfants, au nombre de '^.j, qui avaient réaj;i à la cuti ont réagi à Tiiitra- dernio; chez 8 dont la cuti avait été négative ou douteuse, l'inlradeimo s'est nionlrée positive. Un de ces sujets était un tuberculeux pulmonaire, un autre un tuberculeux péritonéal ; un troisième, atteint de néphrite, a fait une réaction ihermique de 38", 3 à l'injection sous-culanée de tuberculine. Par contre, l'intradermo a fait défaut, comme la cuti, chez deux tuberculeux pulmonaires cachectiques et chez un méningitique moribond. Nous sommes donc en droit de conclure que l'intradermo-réaction pré- sente sur la cuti-réaction, à simplicité d'exécution et à innocuité égales, l'avantage d'une netteté bien plus grande et d'une plus vive sensibilité. En présence de ces résultats, nous avons entrepris à l'Ecole d'Alfort, avec le professeur Moussu, des expériences sur les animaux qui les confirment entièrement. BACTÉRIOLOGIE. — Culture in vitro du virus de la peste cmaire. Note de M. E. Marciioux, présentée par M. E. Roux. On connaît aujourd'hui une vingtaine de maladies de l'homme et des animaux qui sont produites par des germes imiùbles. Par iiwisibles il faut entendre des germes qui traversent les bougies filtrantes et qui sont impossibles à distinguer par les moyens optiques dont nous disposons. Si nous mettons à part le miciobe de la péripneumcmie qui, d'ailleurs, reste à la limite de la visibilité, on n'est pas encore parvenu à cultiver in vitro un seul de ces virus ('). On ne pourra cependant les bien étudier que si on les obtient en cultures pures. Parmi les microbes invisibles, un certain nombre se multiplient sûrement dans le sang; ceux de la fièvre jaune, de la horse sickness, de l'anémie pernicieuse du cheval, de la peste bovine, de la fièvre calarrhale des ovidés, de la maladie des jeunes chiens, du hog-choléra, de la peste aviaire, sont dans ce cas. Ce caractère commun ne suffit évidemment pas à établir entie eux un lien de parenté. Peut-être aulorise-t-il l'espoir de leur appliquer les mêmes méthodes de culture. De tous ces virus celui qui produit la maladie des poules découverte par (') Nocard et Koux ont cultivé le virus aphteux dans le trayon de la vache. Mar- choux et Simond ont obtenu des cultures du virus de la fièvre jaune chez le Ste- gomyia. 358 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cenlanni est le plus facile à manier et celui qui se prèle le mieux aux recherches de laboratoire. C'est à lui que je me suis adressé pour mes essais. Il était tout indiqué d'employer le sang de poule défibriné pour cultiver des germes qui se mulliplient dans le sang. C'est en effet dans ce milieu, légèrement modifié, que je suis parvenu à obtenir une culture évidente. Trois remarques, faites au cours de recherches préliminaires sur la con- servation du virus, m'ont plus particulièrement guidé. 1° Enfermé en ampoule scellée à la lampe, le sang de poule, morte de peste aviaire, conserve sa \irnlence |>lus longtemps à la glacière à 7"-io" qu'à la température du laboi'aloire et surtout ;i celle de l'éluve. Cette action de la température suggère l'idée que, dans le sang virulent, des anticorps, dont Factivité est suspendue à froid, allèrent les germes et en gênent le développement. J'ai i)rofilé de cette observation pour réduire autant que possible la quantité de sang \irulent inlroduite dans le milieu de culture pour le premier ensemencement. 9." K la glacière, le snng reste viiulenl moins longtemps en tube ouvert qu'en am- poule fermée. On pouv.iit donc croire que ro\\gène libre evercait sur les germes de la peste aviaire une action néfaste. Aussi tous mes premiers essais ont-ils été faits dans des ampoules closes renfermant 2™" de sang défibriné ou d'un autre milieu, ensemencés avec un fil de platine très fin. En poursuivant mes recherches, des essais répété'^ m'ont montré que le \ irus se garde 3 mois au moins en ampoule simplement fermée à l;i lampe, tandis que, sous le vide, il devient inactif en 3 jours. En sacs de collodion, dans le péritoine du lapin, le virus meurt en moins de 4 jours. Ces observations m'ontconduit à abandonner les ampoules pour les tubes bouchés au colon. 3" L'addition de glucose et de jieplone, en proportions variables, m'a plusieurs fois permis d'obtenir la conservation de la virulence dans des ampoules maintenues à 3;" et même à 5i°, alors que des ampoules témoins avaient perdu toute activité. J'en ai conclu que le sang défibriné possédait, pour les germes de la peste aviaire, une valeur nutritive insuffisante. Finalement je me suis arrêté à la méthode suivaiile : Sur de la gélose peptonée sucrée (glucose 2 poui' io(),peplone i pour loo) en couche de lo"", dans un tube de 20™'" de diamètre, j'ai déposé io™° de sang de poule défibriné. Ce sang a été ensemencé avec un fil de platine très fin plongé sur une longueur de i'''" dans du sang virulent. Par suite des échanges qui se produisent entre le sang défibriné et la gélose, il y a tou- jours dans le tube une zone 011 le virus trouve les (piantités de sucre et de peptonc qui lui sont favorables. Dans ces conditions j'ai obtenu dix repi(jiiages actifs, en ensemençant suc- cessivement une goutte du tube précédent dans le tul)e suivant. Les poules SÉANCE DU lO AOUT 1908. 35g sont morles en 2 jours, après avoir reçu sous la peau \ de centimètre cube du liquide de cidture conservé à l'étuve à 37° pondant 3 jours. Il ne peut, en ce cas, être question de dilution du virus. Cette dilution serait représentée par 5 suivi de 24 zéros. Cela revient à dire qu'on pourrait infecter une poule avec l de centimètre cube provenant d'une masse de liquide qui égalerait 5 000 000 de fois le volume de la Terre et dans laquelle aurait été répandu i''"' de sang virulent. La moindre impureté interrompt la culture. GÉOLOGIE GÉNÉRALE. — Contnhiitio/i à l'étude (ht fades eonlinenlal : les éhoidis p.iléozoïqiies. .Note de M. Stanislas Meuxier. Le grand progrès récent de la Géologie a été de nous révéler, dans les traits actuels de la surface terrestre, les résultais, d'ailleurs transitoires, d'une évolution continue. Des caractères nets et précis ont permis de recon- naître durant les époques antérieures à la nôtre, et grâce aux faciès con- servés en diverses localités, l'exercice des fonctions qui sont encore à roi-uvre sous nos yeux. En attendant qu'on arrive à réaliser le rêve, jusqu'ici chimé- rique, d'établir des cartes géographiques pour les différentes périodes du développement planétaire, on est dès maintenant édifié sur l'existence à chaque moment de continents et d'océans, de zones littorales et de zones profondes dans ces derniers, de régions montagneuses et de pays où s'exer- çait le transport de matériaux par les cours d'eau ou par les vents. De leur côté, les fossiles, en même temps qu'ils donnent le moyen d'apprécier les caractères climatériques, ou plus exactement thermométriques de chaque époque, permettent, parla couq)araisou des êtres des différents âges, d'af- firmer, en présence de leur anatomie si constante, que leur physiologie sup- posait la satisfaction des mêmes besoins et que, depuis qu'il existe sur le globe des manifestations biologiques, les conditions générales du milieu ont très peu changé. Parmi les vestiges dont l'étude procure la connaissance des faciès, il faut citer, comme les moins nombreux et les moins nets, ceux qui proviennent des régions exondées ou suitaéricnnes et qui permettent de reconnaître les points continentaux. Aussi doit-on attacher le plus grand intérêt à tous les faits qui peiineltent de les mieux définir. Or, en étudiant à ce point de vue la surface actuelle de la Terre, on est frappé de la colossale importance des éboulis dans les pays de montagnes et 3Go ACADÉMIE DES SCIKNCIÎS. l'on se demande si ces formations clasliqucs n'ont pas dû laisser des témoi- gnages de leur ancienne existence. Il est clair que toutes les brèches, si fré- quentes à tous les niveaux, peuvent toujours être comparées aux éboulis, et il est bien certain que la cimentation des egraçats, si constants sur tous les tlancs des vallées abruptes du Jura, des Alpes et des Pyrénées, donnerait des produits comparables à ces formations parfois anciennes. Cependant, comme il peut y avoir d'autres causes que l'intempérisme pour réduire des roches en petits blocs anguleux ou roulés accumulés sans ordre, on a le droit de laisser la question sans solution précise. Aussi est-on bien aise de constater que les éboulis vrais présentent en certains cas des traits particuliers qui permettent de les reconnaître. Parmi ces traits, le plus carastéristique sans doute consiste dans la présence de cailloux non seulement polis, mais encore couverts de stries tout à fait remarquables. Chose curieuse, les stries dont il s'agit ont été d'abord attribuées à des agents qui sont complètement étrangers à leur production, c'est-à-dire aux glaciers. L'observation impartiale montre que, dans les formations glaciaires venant de se produire, il n'y a pratiquement pas de galets striés. Il est vrai que si l'on examine des moraines quelque peu anciennes, quaternaires ou même plus récentes, on y voit abonder les pierres burinées; mais on découvre que la striation est très postérieure au dépôt et qu'elle résulte entièrement du phénomène pluviaire. J'ai insisté sur ces faits que beaucoup de géologistes admetteiil maintenant (' ) et je n'ai pas à y insister. Il me faut cependant leur apporter un complément qui sera d'application directe au but que j'ai en vue en ce moment. Il importe en effet de bien insister sur ce fait que si les roches calcaires sont les plus aptes à acquérir des stries par le mécanisme souterrain, beaucoup d'autres roches subissent la même modification dans des conditions favorables. Dans les placages boueux du pays de Yaud, que j'ai spécialement étudiés, on trouve des galets striés de serpentine, de diorite, de protogine, de schiste, etc. Le fait s'explique par le poids suffisant du terrain qui se tasse. En outre, j'ai reconnu la striation dans des terrains sans calcaire, pourvu qu'il s'y trouve de fines particules argileuses que la circulation des eaux peut .extraire : la diminution de volume primitif, quelle qu'en soit la cause, suffit à déter- miner le phénomène. (•) Bulletin de la Société d'Histoire naturelle d'Autun, i. W, 1902. SÉANCE DU lO AOUT I908. 36l On conçoit d'ailleurs que les blocs striés puissent ensuite, quand le tassement sest arrêté, être cimenlés les uns avec les autres par l'inter- position d'une matière conjonctive. Si la cimentation intéresse des galets calcaires, ceux-ci peuvent être soustraits à loute dissolution ultérieure et conserver leurs stries et leur poli au même titre que des tests de coquilles conservent tous les détails de leur ornementation. Dès lors, rien ne s'oppose à ce que des amas déjjnulis en partie striés soient compris dans des forma- tions géologiques d'âge quelconque; et l'on voit quelle erreur on com- mettrait si l'on voulait, de la trouvaille des stries dans leur masse, conclure l'existence de glaciers paléontologiques. Lin des exemples les plus célèbres a été fourni par le conglomérat carboiiifère de Dwika dans la Colonie du Cap, et le D'' Stapff a protesté le premier contre la signilication gla- ciaire qu'on lui attribuait. Depuis lors, des remarques analogues ont été laites à des niveaux encore plus anciens et spécialement dans le précandjrien de la Norvège par M. Slrabam, de l'Australie par M. David et de la Cliine par M. Bayley Willis. Les localités chinoises ont fourni des échantillons identiques à ceux qu'on extrait du (juaternaire alpin. Tout le monde reconnaîtra le vif intérêt de ces constatations qui per- mettent d'affirmer que déjà aux époques sédimentaires les plus anciennes les continents, pourvus d'un modelé très accentué, subissaient de la part de l'atmosphère les phénomènes d'érosion qui sont si actifs aujourd'hui dans toutes les régions montagneuses. GÉOLOGIE. — Les roches kaolinifêres du bassin du lac Népiguii (Canada). Note de M. F. Romaxet du Caii.laud. 1-e lac Népigon est un lac de deuxième grandeur du (Canada. Il est situé au nord du lac Supérieur; son émissaire, la rivière Népigon, est le princi- pal tributaire de ce lac. D'après M. (bleman, ingénieur des mines de la province d'Ontario (' ), les roches des bords de la rivière Népigon et de la chaîne de la côte est du lac Népigon s'étageraient comme suit : i Eruptif moderne, Archéen : Bas Jfuronien, ' Kee^vatin. (. ' ) Si.rlccntli anuual Report of thr lUircau of Minex, 1907, Tonmlo, 11)07. !'• "^'' el suiv. 362 , ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans ces roches se trouvent de nombreux feldspalliirlcs. Tous ces feld- spathides, dit M. Coleman, sont décomposés en malières incertaines, ayant apparemment les caractères du kaolin ('). Enaoùl 1907, comme un prospecleirr canadien, M. I-'remlin, m"av;ilulil avmr trouve sur la côle sud-esl du lac Népii;on une loclie l)lanche qui avait l'aspect du kaolin, j'allai avec lui et un autre prospecteur, M. Haycroft, explorer ce gisement. Nous remontâmes en canot la rivière Népigon, faisant portage au\ chutes et ra- pides. A peu près au milieu de son cours, c'est-à-dire vers le 'ii' mille, cette rivière est bordée d'énormes palissades, hautes de plus 200"= en certains endroits. Le gisement de la roche blanciie que nous cherchions se trouve dans la première et la deuxième haie à l'ouest du bras occidental de l'issue de la rivière Népigon. Les explorateuis ont appelé, de leurs noms, la première baie Baie du Caillaiul. la seconde Baie Frcmlin : le cap qui sépare les deux baies a reçu le nom de Coj> Ronianel. La roche blanche en question est une roche argilo-calcaire stratifiée à peu près horizontalement. Sa limite ouest est dans la baie Fremlin à envi- ron i*"" du cap Romanet; là elle est encaissée du côté de l'ouest par un gra- nité rouge brun, qui, au moment où ladite roche blanche paraît en palis- sade devant le lac, semble s'enfoncer perpendiculairement. De ce point à l'est, vers le cap Romanet, sur une longueur ap[iro\irnative de i"*™, le bord du lac est formé par une palissade de lave à failles perpendiculaires d'environ 4o™ de haut. Sous la lave, la roche blanche parait deux ou trois fois. A 5oo"' du cap Romanet, la couche visible de cette roche blanche a environ 10'" d'épaisseur; il est probable qu'elle a encore une grande profondeur au-dessous du niveau du lac. En ce point, sur le contrefort de la palissade produit par les éboulements, on trouve un amas de terre blanche, semblable comme aspect et toucher au kaolin de Sainte ricix, quoique un peu {)lus grise, et mélangée de nodules d'une pierre dure, du quartz probablement. Le cap Romanet tourné, sur le bord occidental de la baie du Caillaud, la rive est plate, la lave s'élant arrêtée à certaine distance et ayant seulement envoyé quelques petits ruisseaux jusqu'au rivage. Mais le dépôt de roche blanche s'élend jusqu'au rivage et même au delà. Soit au bord, soit dans l'eau, il est visible en quatre ou cinq endroits. Des échantillons de la roche blanche furent emportés par moi à Limoges; leur analyse montre que c'était une argile de la composition du kaolin, mais additionnée de calcaire en proportions variables, 32, 5o pour 100 de (') Ibid., p. 129. SÉANCE DU lO AOUT 1908. 363 calcaire dans les parties hautes, 7 pour 100 seulement an niveau du lac. En outre, cette roche contient de l'oxyde de fer non magnétique, parfois jus- qu'à o,5o pour 100. J/échantillon de terre blanche semblable au kaolin de Sainl-Yiicix, que j'avais pris à la baie Fremlin, ne put être analysé; il avait disparu pendant notre voyage de retour sur la rivière Népigon. 11 est possible que dans ses parties plus profondes, la roche blanche en question se dépouille presque complètemenlde son calcaire et devienne une argile plastique analogue à la terre à porcelaine du Limousin. La superficie de ce dépôt argilo-calcaire semble être d'au moins 100''*. Son origine serait sédimentaire, si l'on considère sa stratification à peu près horizontale. D'autre part, il est possible cpi'une masse de feldspath ait été décomposée sur place, probablement par des phénomènes thermaux, fort naturels en ces terrains éruptifs ('). Puis le sommet de cette masse de feld- spath décomposé aurait été couronné par un dépôt calcaire qui se serait mélangé à l'argile en proportion décroissante avec la hauteur. Lnfin sera venue une invasion éruptive de lave, qui recouvrit le dépôt argilo-calcaire jusqu'à la baie Fremlin et jusqu'au cap Romanet et s'arrêta à 200*" environ du centre de la côte ouest de la baie du Caillaud. La vaporisation des éléments liquides du dépôt argilo-calcaire amena des craquelures dans la lave, y entraînant d'une part du carbonate de chaux, qui s'y déposa en cristaux à facettes; d'autre part de l'argile, qui y forma des veines, parfois mêlées à des gouttelettes de lave, aujourd'hui solidifiées en billes de diverses couleurs. Les couches inférieures de la lave ont été veinées par la pénétration de l'argile et, sur la rive du lac, on trouve des- morceaux de lave à marbrure multicolore. Cette lave contenait certains principes métalliques; des échantillons pris au hasard ont donné, les uns 16 pour 100 de fer, d'autres des traces de zinc, avec du nickel et du chrome en quantité plus appréciable. A sa surface, le dépôt argilo-calcaire a subi les efTets de la chaleur de la lave, comme ont fait les Porcelanites du mont Cezallier (^). A ma présente Communication je joins des échantillons de ce dépôt (') Cf. La théorie rapportée, par A. «le Lapparenl, in Traité de Géologie, édition de i885, p. ii3i. (') A. DE Laphahent, op. et erf. cit., p. 1828. ■ C. R., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVII, N« 6.) 48 364 ACADÉMIE DES SCIENCES. argilo-calcaire pris à dilFérentes hauteurs, depuis le niveau du lac jusqu'à lo™ au-dessus, des cristaux calcaires inclus dans la lave jusqu'à plusieurs mètres de haut, un croquis topographique, des photographies, enfin une carte du nord de rOnlario, où se trouve le lac Népigon. M. DE .^Iaynari) adresse quelques tiges de chêne dont les feuilles sont atteintes d'une maladie produite par un champignon. (Renvoi à l'examen de M. Frillieux.) M. W. DE FoNviKi.i.K adresse une Note Sur l'absence de corps dedèchirure dans les ballons du système Zeppelin. (Renvoi à la (Commission d'Aéronauli(jiie.) M.He.\ri Cacco.x.mek adresse un Mémoire intitulé : Rôle des différents nuages dans la production de la pluie. (Renvoi à l'examen de M. VioUe.) La séance est levée à 4 lieures. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la sÉA^CE nu 3 août 1908. Intégromètre à lame coupante, par M. le colonel Jacob. Paris, Laboratoire ceiilral de la Marine, 1908; i vol. in-4°. (Hommage de l'auleur.) Théories des phénomènes électriques avec extension à la chaleur, l'optique et l'acoustique, et de la mécanique baséessur l'influence, par René Picard du Chaihbon. Paris, Lahure, 1908; 1 vol. in-8°. (Hommage de raulciir.) The Selkirk range, by A.-O. Whkeler ; Vol. I : Te\ic; Vol. H : Cartes. Ottawa, Governinenl printing Bureau, igoS; i vol. et 1 étui in-8°. (Offert par M""' Laussedat.) SÉANCE DU lO AOLT 1908. 365 Expédilion anlarctique belge. Résultais des voyages du S. Y. Belgica en 1897- 1898-1899. Rapports scieiilifif|iies : Physique rlu globe. Mesures pendulaires, par G. Lecointe. — Océanographie. Relations llierniiques. Rapports sur les observations thermométriques faites aux stations de sondages, par Henkyk Arctow.ski cl Hi;gh Robert Mii,r.. — Géologie. Glaciers actuels et vestiges de leur ancienne extension, par Henryk Arctowski. — Zoologie. Cirripedia, by P.-P.-C. Hoek; Pennatulidien, von Hector-F.-E. Jungersen; Scaphopoden, von L. Plate; Turbellarien, von Ludwig BôuJiiG. Anvers, 1907-J908; 7 l'asc. in-4°. Observations océanographiques et météorologiques dans l'océan Indien : sep- tembre, octobre, novembre 1856-1904. Tableaux et planches. Ulrecht, koninklijk neederlandsch meleorologisch Institut, 1908; 1 fasc. in-.'i° et 1 fasc. in-4° obloiig. Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par A. Angot ; année 1904. 1: Mémoires. Paris, Gaulhier-Villars, 1908; t vol. ili-4''. On the rainfaU in Java. Results 0/ the observations at more than sevenhundred stations in the period 1879 till 1905, by D'' W. Van Bemmelen. Batavia, 1908; i fasc. in-r°. i\eue Unlersuchungen iiber die Reifung und Befruchtung, von F. Vejdovsky, mil 9 Tafein une! 5 Textfiguren. Prague, 1907 ; 1 fasc. in-f°. Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse; 2« série, l. VII. Toulouse, 1907; i vol. in-8°. Revue scientifique, paraissant le samedi; i'^ série, t. IX, n»» 7-25, i"' semestre 1908, et t. X, n"» 1-5, 2" semestre 1908. Paris, 1908; 23 fasc. 10-4°. Revue des Questions scientifiques, publiée par la Société scienlifique de Bruxelles; S"* série, l. XIV, 20 juillet 1908. Louvain ; i vol. ln-8''. (JUVIIAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU lO AOL'T igo8. Comptes rendus des séances de la deuxitime réunion de la Commission perma- nente et de la première Assemblée générale de l'Association internationale de Sis- mologie, réunie à la Haye du 21 au 25 septembre 1907, rédigés par le secrétaire général H. dk Ivovesligethy. [Budapest, imp. V. Hornyansky, 1908]; i vol. in-4''. Notre flotte aérienne, par Wilfrid de Fonvielle et Georges Besançon. Paris, Gauthier-Villars, 1908; i vol. in-S". Les problèmes de Plateau, de Dirichlet, de Gauss, etc. généralisés et résolus à l'aide de la théorie des pseudo-surfaces, par l'abbé Issaly. Bordeaux, chez l'auteur, s. d.; I fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) A geological Map of Arme nia and ils border-ranges willi indications of minerais and minerai springs, drawn and hand-coloured by Ffinx Oswald. Noltingham, E.-L. Kent et fils, s. d.; 1 feuille in-plano. (Acquisition.) Explanatory notes lo accompany a geological Map of Armenia, by Félix Oswald. Londres, Dulau et C'", 1907; i fasc. in-8°. Geography and Geology of a portion of southweslern Wyoming, wilh spécial 366 ACADÉMIE DES SCIENCES. référence to coal and oil, by A.-C. Veatch. (Uniled States geological Survey. Profes- sional paper, n" 56.) Washington, 1907; 1 vol. in-4°. The Ceralopsia, by John-B. Hatcher, based on preliminary sludies by Othniel-C. Marsh, edlled and compiled by Richard-S. Luli. (Monograplis of tlie United States geological Siirvey; t. XLIX.) Washington, 1907; i vol. in-^". Éludes de systématique et de géographie botanique, sur la flore du bas et du moyen Congo, par Ed. de Wildeman; fasc. 3, p. 22 1-368; planches LXIX à LXXXIX. {Annales du Musée du Congo : Botanique, 5' série, t. II.) Bruxelles, 1907-1908; I fasc. in-f». TuberkuloseschïUzimpfung der Rinder mit nichlinfekliôsen Impfsloffen, von l'rof. D'' Ki.niUEn. Leipzig, J.-A. Barth, 1908; i faso. iii-S". (Hommage de l'auteur.) ERRATA. (Séance du 27 juillet 1908.) Note de M. P. Pascal, Remarque sur la susceptibilité magnétique des solutions : Page 243, ligne 21, au lieu de — 1 ,95 lisez -t- 3, 12. Même page, ligne 22, au lieu de — 2,95 lisez -)- 2,3o. On souscrit à Paris, chez (iAUTHIEK-VlLLAKS, Quai des Grands-Augustins, n' 55. , i ig|!35 le» COMPTES RENDUS hebiloraadaires paraissent régulièremotit le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes 10-4°. Deux l'ieparordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel d i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : Ferra n frères. Chaix. , Jourdan, ' Ru(T. Courlin-Hecquet. , GerDiaia et Grassio. ' Sirautleau. Jérôme. Marion. , Ferel. Lorient. Laurens. Muller (G.) Hcnaud. / Ferr . Derrien. ' V. Koberl. . Le Borgne. U/.el frèr-es. Jouan. Dardel et Bouvier. 1 Henry. ' Marguerie. i Delaunay. ' Bouy. iGroffier. Ratel. Rey. I Lauverjal. I Degez. l Drevet. î Gratier el G'". (7« Foucher. J Bourdignon. ( Dombre. chez Messieurs : I Baumal. I M"* Texier. Cumia et Massou. Georg. Lyon { Phily. Maloine. Ville. Marseille Ruai. \ Valal. Montpellier | Coulet et fils. Moulins Martial Place. / Buvignier. Nancy ] Grosjeaa-Maupin. ( Wagner et Lambert On souscrit à l'étranger. Amsterdam . Nantes . Nice Dugas. Veloppé. Barma. Appy Nîmes Debroas-l)n|iNiii. Orléans Loddé. Poitiers. Rouen . Blanchier. Lévrier. Rennes Plihon et Hommais . Roc/ie/orC Girard (M"" ). Langlois. LestringaïU. S'-É tienne Chevalier. Toulon ^f^'S^'''- / Allé. Toulouse . \ Gimet. I Privai. I Tallandier. I Giard. iBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes . \ Giard. / I^emailre. chez Messieurs : 1 Feikema Caarel- ' sen et G'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. / Asher el G". 1 Friedlander et Bis. *«'•''■« Kuhl. f Mayer el Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. j Larnerlin. Bruxelles \ .\Iayotoz et Audiarte. ' Lebègue el G'*. Sotchek et G°. /Bucarest j Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Doighton, Bell et C". Christiania Gammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôsl et fds. Florence Seeber. Gand llosle. Gênes BeuL 1 Egginiann. \ "" Genève j Georg. ' Burckhardt. La Haye Belinfanle frères IPayot et G'-. Rouge. Sack. Barth. I Brockliaus. Leipzig I Lorenlz. I Twietineyer. Dcsoer. ^''«ê'« Gnusé. Londres Luxembourg Madrid. Ghez Messieurs : / Dulau. I Hachette et G" ' Nuit. V. Buck. / Ruiz el G". ) Romo. Dossai. i Dossai. ' F. Fé. Milan . .\aples Bocca frères. Hoepli. .Moscou Taslevin. Margliicri diGius. Pellerano. Dyt'sea et PfoilTet , A'eiv- York ! Slechert. ( Lemcke et Buechner Odessa . Rousseau. Oxford Parker el G'-. Palerme Reber. Porto MagalUaes et .\loniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro .. .. Garnier. I Bocca frères ^o"'* j Loescheret. C-. Rotterdam Kramors et fils. Stockliolm NordisU.i Boghandel ( Zinserling. S'-Pétersbourg .. j Wolfl'. ! Bocca frères. Brero. Rinck. Rosenberg et Sellier Varsovie Gebethner et VVolff. Vérone Drucker. J Frick 'tienne | Gerold elOv Zurich Rascher. :.ES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i.s io. ) Volume in-4°; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i85i à 3i Déceinbro i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( 1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1S80.) Volume in-4°: 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — d" Janvier r88i à 3i Déceinl)ro i8cj>. ) Volume iii-T; 1900. Pri^ 25 fr. ?LÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : — Mémoire surquelques points de la Phvsiologiedes Algues, par MM. A UERBEset A.-J.-J.Solibb. — Mémoiresur le Gakul des Perturbations qu'éprouvent =5, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc p.incréatique lians les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des jrasses, par M. Ci.audb Bernard. Volume in-4°, avec 33 planches: rSî^ 25 fr. I. - Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Bbnedkn. — Essai l'uue réponse à la question de Prix proposée en i8io par T Académie des Sciences )iicours de i8d3, el puis remise pour celui de i856, savoir : «Etudier le* lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTerenls terrains ilaircs, suivant l'ordre de leur superposition. —Discuter la question ie l-ir apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher^la les rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organiqueel ses et jts antérieurs», par \L le Professeur Bronm. In-}", avec 7 planches; 1861. .. même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divert Savants à l'Académie des Sciences. 25 fr. N" 6. TABLE DES ARTICLES (Séance du lO Août 1908.) MEl>10IRES ET COMMUiXICATIOIVS DES MEMRKES ET DKS CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. If CiiKsiDKNT annonce la mort de M. A. GiarcI, Membre de la Section d'Anatomie et Zoologie M. Gaston Darboux. — .Sur un problème relatif à la tbéorie des systèmes orthogo- naux et à la méthode du trièdre mobile. M. J. BoussiNESQ. — Complément à une précédente Note, sur la manière dont les 333 335 Pages, changements de grandeur des deux droites joignant le Siileil et une planète à la Terre sont liés à leurs changements de direc- tion, quand la planète se meut dans le plan de l'écliptique 33o MM. H. Desi.andres et L. dWzambuja. — Enrei;islrement de la couche supérieui'e du ryb-ium dans l'atmosphère solaire. .. . 3'i'| CORREîSPOIVDANCE . M. Georoe-E. Haie, élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse des remerclments à l'Académie 339 M. Jean Chahcot, au moment de partir pour Sun expédition française au pôle Sud, adresse ses remereirnents à l'Aca- démie des Sciences 339 M. le Secrétaire perpétuel signale l'Ou- vrage suivant : « Notre flotte aérienne », par Wilfrid de Fonvielle et Georges Be- sançon 339 M. A. Perot. — Sur la rotation du Soleil. 34o M. A. Peli.et. — Sur les équations ayant toutes leurs racines réelles 343 M, Haao. — Sur quelques mouvements remarquables 343 M" Curie et M"" Gleditsch. — Action de l'émanation du radium sur les solutions des sels de cuivre ?,45 M. E. Mercadier. — Sur une application nouvelle de la superposition sans confu- sion des petites oscillations électriques dans un même circuit 349 MM. Paul Dutoit et Marcel Duboox. — Bulletin bibliographique Errata .\nalyse physicocliimique des vins MM. U. BoRDiER et T. îNogier. — Recherches sur la cause de l'odeur prise par l'air soumis aux radiations ultra-violettes émises par la lampe à vapeur de mercure. M. Ch. Manioux. — Intradermo-réaction de la luberculine M. E. Marchoux. — Culture in vitro du virus de la peste aviaire M. Stanislas Meunier, — Contribution à l'étude du faciès continental; les éboulis paléozoïques M, F. RoMANET DU Caillaud. — Les roches kaolinifères du bassin du lac Népigon (Canada ) M. DE Maynard adresse « quelques tiges de chêne dont les feuilles sont atteintes d'une maladie produite par un champignon ».. M. W. DE Fonvielle adresse une Note « Sur l'absence de corps de déchirure dans les ballons du système Zeppelin » M. Henri Bacconnier adresse un Mémoire intitulé : « Rôle des différents nuages dans la production de la pluie » 331 354 355 357 3j9 36 1 3G4 304 364 364 366 PARIS. — IMPRIMERIE GAUT H lER-VILLA RS, Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Gérant : Gautbieb-Villars. 3 b ^\ 1908 DEUXIÈME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. r 7 (17 Août 1908 PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Aiigustins, 'ô. fc,v, 190.S RÈGLEMENT RELATIF AIX COMPTES RENDUE Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875 I M y» \ Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants- de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:^. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le son in tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séa^^ blique ne font pas partie des Comptes rendu Article 2. — Impression des travaux des >m étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés pardespeom qui ne sont pas Membres ou Correspondants dl'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoir. tenus de les réduire au nombre de pages recis. Membre qui fait la présentation est toujoursimn mais les Secrétaires ont le droit de réduire ce îiU autant qu'ils le jugent convenable, comme il ei pour les articles ordinaires de la correspondaie( cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êti Fe|| à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au pi le jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être temps, le titre seul du Mémoire est insère Compte rendu actuel, et l'extrait est ren Compte rendu suivant et mis à la fin du calu Article 4. — Planches et tirage à pi. Les Comptes rendus ne contiennent ni [1 ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures ■<" autorisées, l'espace occupé par ces figures C' 1 pour l'étendue réglementaire. j I Le tirage à part des articles est aux frais w leurs; il n'y a d'exception que pour les Rap'fk les Instructions demandés par le Gouverneniit. Article ô. Tous les six mois, la Commission adniini -i fait un Rapport sur la situation des Comptes a ' après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution jp' sent Règlement. ■ Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter lears Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont prii '« déposer au Secrétariat au plus taru le Samedi qui précède la séance, avant 5». Autrement la présentation sera remise à la séance "" ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 17 AOUT lî)08. PRÉSIDENCE DE M. BOUQUET DE LA GRYE. MEMOIKES ET C03IMUIVIC AXIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur un problème relatif à la théoiie des sysle'mes orlhogonaux et à la méthode du Irièdre mobile. Note (' ) de M. Gaston Darbolx. 5. Toutes les intégrations sont effectuées. Nous n'avons plus qu'à l'evenir à la question posée : quelle est la condition pour que le système orthogonal soit réversible, c'est-à-dire pour que le mouvement du trièdre (T^) par rap- port au trièdre (T) engendre un système orthogonal? Il faudra que x, y, z jouent, par rapport à ce mouvement, le rôle des quantités P, P,, Po dans le système primitif, c'est-à-dire qu'on ait des équations telles que les sui- vantes : dx dx , _ ou, en tenant compte des formules (12) et ( i4), àx . .. ôx (39) ^^=:P,.,J = X.y, ;^-X.... Or, si l'onsuhstiluelcsvaleurstrouvéespoura;, V, s en tenant compte des équations (i5), on trouve qu'on doit avoir X,(6'i-0,) = o, X,(ô;-Ô,) = o. Ainsi les fonctions 0 doivent satisfaire au\ équations (40) 9 = 9", 9,=: 9;, 5,= 9;. (') Voir les Comptes rendus îles 3 et lo aoùl i<)o8, p. 287 et Sao. C. K., 1908, V Semestre. (T. CXLVII, N° 7.) 49 368 ACADÉMIE DES SCIENCES. Et aloi-s il devient évidcnl sur les équations (38) que le résultat cherché est obtenu. Car, en vertu des relations précédentes, les formules (38) dérivent des formules (35) où l'on aura remplacé les fonctions arbitraires 0 et les fonctions rt, par leurs dérivées, qui satisfont aux mêmes équations et aux mêmes relations diiVérentielles. Il suffira simplement de changer le signe de la constante h^. La question que nous nous étions proposée est donc entièrement résolue. 11 n'y a plus qu'à interpréter la solution. Pour le faire avec simplicité, nous remarquerons que, d'après les for- mules (33), toutes les surfaces qui composent le système général sont à lignes de courbure planes dans les deux systèmes. Eu effet, la première de ces équations, par exemple, ne contenant pas la variable p, représente un plan qui passe par l'intersection des surfaces de paramètres p,, p.- l^^s con- clusions analogues s'étendent aux deux autres équations (33). Ainsi : Le sysléme général défini par les formules (33) ou par les siiivanfes (3/|), (35) et (3()) est formé de surfaces à lignes de courbure planes; quelles (pie soient les fonctions arhilrtnres 0, 0,, Oj, il a sa représentation sphérique définie par les formules (19). 6. Examinons maintenant le cas spécial où les fonctions 0, satisfont aux équations (4li\ ' ax — fl, j = y /r, qui permettent de l'étudier complètement. On peut aisément, en utilisant la condition obtenir l'équation de chacune des familles qui composent le système triple. On aura, par exemple, h-j-=(a'^z -+- a h- y- — {a.r — y/t-)- et, après quelques transformations, il viendra J'2-l-/--+-2^+(-/--sc=— |3'')/(^— 2(,3«'-f- ya).r = 2oca'^z. On se servira des relations pour éliminer p^; et l'on obtiendra l'équation de la famille de paramètre p sous la forme : (48) [j:'-i-y--hz'—(P>-+7r--y-)h^—2{^a' + ya)a-y = f,x^-[(a'a- + ^/r-y-—/,^:'']. Si l'on avait dirigé autrement l'élimination, on aurait obtenu cette même équation sous une autre forme : (49) [^■= + j=H-=-+(a=-hy--(3^)/i--2((3a' + -/rt)jr] = 4a5[(«^-y/i')-^4-/i5v=]. L'une et l'autre de ces deux équations mettent en évidence une famille de cyclides de Dupin. C'est ce que montrent aussi les formules qu'on obtient en substituant dans les formules générales les valeurs de 0, 0,, O3 qu'on peut réduire, nous l'avons vu, à ^a', ya',, aaj, respectivement. On aura ainsi, d'après les formules (^35), a' a', . an, a. a -"=H,= «^-h;3-^ +7^' SÉANCE DU 17 AOUT 1908. Syi el les expressions des rayons de courbure deviendront (5.) R„, = — a— -!• — (3rt —y Cl', Ri'-=— p-^ — y«i— ««,, R,o = — p^ yai— an,, R,o = — y — — —y-a,— pa,, «1 R-2i=— y^ ca,— pa,. On voit que les deux rayons de courbure alîérents à chaque ligne d'inter- section demeurent constants sur cette ligne, qui est donc nécessairement un cercle. Mais les formules précédentes conduisent encore à d'autres remarques. La forme linéaire des équations nous montre que le système obtenu résulte de la composition de trois autres systèmes, dans lesquels on conser- verait seulement les termes contenant une des constantes a, (3, y. Considé- rons, par exemple, le premier de ces systèmes, celui qu'on obtiendrait en faisant P = y=:o. Les autres s'en déduiraient par des permutations circulaires. Les formules (5i) nous donnent alors R,2=R,o=: — an',, R2o = R2i^ — -«a,- Cela signifie que les surfaces de paramètre p, et de paramètre p^ sont des sphères. Au reste, des permutations effectuées sur l'équation (4^) nous donnent les équations mêmes de ces deux familles de sphères, qui sont ( X- -H K-+ ;--+- a-/j- — iafliVr^o, (•■52) " [ x--\-y-+z^ — y.- h- — iy.a^zz=zo. Quant à la famille des surfaces de paramètre p, elle aura pour équation (53) (a;^+j2_^^2_5(2/i2)2_/j5t2(a'2^2_/j2-î)_ 372 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les cyclides qu'elle représente ont pour points coniques fixes les deux points dont les coordonnées sont a' = o, : = o, y^±xli. Si l'on fait une inversion ayant l'un de ces points pour pôle, on transforme le système triple en celui qui engendre les coordonnées polaires et qui est formé par une famille de sphères concenfriques, une série de cônes de révo- lution ayant pour axe un diamètre fixe de ces sphères, et enfin une famille de plans passant par ce diamètre. Les systèmes que nous avons rencontrés ici et qui sont définis par les formules générales (35) sont donc identiques à ceux que nous avons signalés au n" lO.'iO de nos Leçons sur la théorie générale des surfaces et les applications du Calcul injinitcsirnal. Si h'^ était négatif, on venait facilement qu'il faudra prendre pour pôle de l'inversion l'un des points dont les coordonnées sont a- = 0. y—0, y. h i. Le cas particulier que nous venons d'examiner offre l'avantage de nous conduire à une construction élégante et précise de nos systèmes orthogo- naux les plus généraux. Pour plus de sim[)licité, bornons-nous au cas où h est positif. Alors, si l'on soumet les trois familles représentées par les trois équations (^a) et (53) à l'inversion définie par les formules X y — ah : ly.'/i- elles se transforment, comme nous l'avons indiqué, dans les trois familles représentées par les équations suivantes. (.5.^) ' /=s'i(eP.-e-P. 2 a;'-^-^j"-=^(e?-c-?ya-'% qui engendrent le système des coordonnées polaires. Et, comme nos systèmes orthogonaux ont tous la même représentation sphérique, on voit qu'une simple inversion pourra faire dériver, du trièdre (T„) relatif aux coordonnées polaires, un trièdre afférent au système orthogonal obtenu par l'inver- sion (54) et qui aura même orientation que le trièdre (T ) de nos systèmes triples les plus généraux. Ce point étant acquis, le reste ne présente plus SÉANCE DU 17 AOUT igo8. 378 aucune difficulté. Caries formules (35 ) expriment qu'on ohtieiiL l'origine de (T ) en composant deux vecteurs dont Tun a pour projections sur les axes fixes 0, 0,, 0;, et l'autre a pour projections sur les axes du trièdre moijile 0, 0',, Oj. En d'autres termes, pour obtenir l'origine de (T) il suffira d'im- primer à rorigine des coordonnées une première translation, dont les com- posantes relatives aux axes fixes seront 0, 0,, ôj, puis une seconde trans- lation, dont les composantes relatives aux axes du trièdre (T) seront 0', 0 , 0!,. Ainsi, au point de vue géométrique, deux translations et une inver- sion suffisent à la construction du système orthogonal. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la recherche (fane classe particulière de rayons qui peuvent être émis par le Soleil. Note ( ' ) de M. H. Deslandres. A la dernière séance M. Durand-Gréville a présenté une Note fort inté- ressante sur le phénomène du second crépuscule qui a été reconnu d'abord en montagne au coucher du Soleil et a été étudié de divers côtés depuis un siècle. M. Durand-Gréville, qui est un observateur très délicat, annonce que le phénomène est général et qu'il est visible pour un œil exercé en plaine sur les brumes du ciel, tous les jours et à toutes les latitudes. Il conclut à l'existence d'un conoïde lumineux, qui pénètre à l'intérieur du cône d'ombre, et réillumine la partie est du ciel i 5 à 20 minutes après le coucher de l'astre. D'autre part, l'explication du phénomène est toujours pendante. Si l'on se borne aux principales idées qui ont été émises, les uns attribuent la réillumination à une réfraction spéciale déterminée par la vapeur d'eau et la diminution de température ; les autres invoquent une réflexion des rayons solaires sur les couches supérieures de l'atmosphère. M. Durand-(îréville semble se rallier à cette dernière opinion, et il indique comme couche réflé- chissante possible la couche d'inversion de température qui a été découverte par M. Teisserenc de Bort. La seconde explication est évidemment à retenir, et cependant je crois devoir en indiquer une autre, basée sur des hypothèses a priori moins simples. Mais ces hypothèses, une fois admises, expliquent aussi bien les choses, autant que je puis juger, et de plus ont l'avantage, pour moi no- (') Frésentée dans la séance du 10 août 1908. 3'74 ACADÉMIE DES SCIENCES. table, de su^^gérer des recherches nouvelles, utiles pour la reconnaissance complète du rayonnement solaire. Le rayonnement solaire, constaté à la surface de la Terre, s'étend, comme on sait, de la longueur d'onde lo'' environ dans l'infra-rouge à oi^,3 environ dans rullra-violel. Ces limites lui sont imposées d'un côté par l'ab- sorption de la vapeur d'eau, et de l'autre par l'absorption des gaz perma- nents. Mais ces bandes d'absorption ne doivent pas s'étendre indéfiniment; du côté ultra-violet, par exemple, à une certaine distance de oi^,3, l'atmo- sphère peut redevenir transparente. A ce propos, je rappelle que M. Blondlot a annoncé, en 1 908, l'émission parle Soleil de rayons analogues à ses rayons n dont la longueur d'onde est voisine de oi^,oi.La manifestation de ces rayons n'a pas, il est vrai, été admise par plusieurs physiciens ; mais personne n'a mis en doute la possibilité de l'émission de semblables rayons dans l'ultra- violet. Dansl'ullra-violet, la bande d'absorption, d'après les recherches de Schu- mann, s'étend au moins jusqu'à oi^,i; mais, au delà, on peut admettre l'exis- tence de rayons capables de traverser notre atmosphère; on peut supposer de plus qu'ils ont un indice de réfraction plus grand (jue les rayons connus; d'ailleurs, aux environs des bandes d'absorption, la dispersion anomale est à prévoir ; et, sur une bande plus ou moins étendue, les indices sont beaucoup plus grands ou beaucoup plus petits. Pour ces rayons, si le rapport ^^^ (n étant l'indice et d la densité du gaz) est cinq à six fois plus grand qu'avec les rayons lumineux, le coucher du Soleil aura lieu environ i j minutes après le coucher du Soleil observé avec notre œil. Si, de plus, on admet que ces rayons excitent la phosphorescence des particules atmosphériques, ce qui est une supposition assez naturelle avec les rayons ultra-violets, le phénomène du second crépuscule peut s'ex- pliquer par leur intervention ( ' ). Ces considérations sont exposées longuement, parce qu'elles suggèrent une méthode simple pour la recherclie directe des nouveaux rayons sup- posés et des rayons similaires. En réaUté, l'atmosphère terrestre agit à l'égard des rayons solaires comme un prisme dont l'angle augmente avec la distance zénilbale du Soleil; elle (') La phosphorescence provoquée par ces rayons deviendrait a|)parente seulement lorsque l'éclairement crépusculaire est diminué suffisamment par l'abaissement pro- gressif du Soleil au-dessous de l'horizon. SÉANCE DU 17 AOUT 1908. 375 les dévie inégalement et peut les séparer. N'est-il pas indiqué d'utiliser ce prisme naturel pour rechercher directement les rayons solaires encore inconnus, qui ont un indice notahlement plus grand ou plus petit que les rayons connus? Tous les rayons inégalement déviés par l'atmosphère ont la propriété commune d'être contenus dans le vertical du Soleil, c'est-à-dire dans le plan passant parla verticale de l'observateur et le Soleil. L'appareil de recherche devra donc se mouvoir dans ce plan vertical et être porté par un cercle azimutal plus ou moins grossier, qui permette de le maintenir dans ce plan, même lorsque le Soleil est couché pour notre œil. L'appareil lui-même réunira tous les moyens d'investigation connus pour la reconnaissance des rayonnements invisibles; il comprendra en particulier la plaque photographique, la série nombreuse des corps phosphorescents et les instruments qui mesurent la conductibilité de l'air et la déperdition des corps électrisés. L'observation sera d'ailleurs poursuivie en montagne ou même en ballon. Si l'on s'élève, l'absorption par l'atmosphère est en effet moindre, ce qui est un avantage ; mais par contre la dispersion diminue, ce qui est un inconvénient. Comme le phénomène du second crépuscule n'est visible qu'au delà de 1600'", il convient dans une première étude de s'élever au moins jusqu'à 2000"; et, au coucher du Soleil (comme à son lever), les rayons à rechercher peuvent être, pendant quelques minutes, séparés des rayons ordinaires, et gênés seulement par la lumière diffuse du ciel. On peut espérer les déceler et découvrir une propriété qui permette ensuite de les séparer en plein jour, à midi, du rayonnement normal, et donc de les étudier en toute commodité. La recherche de ces rayons particuliers qui peuvent être émis par le Soleil s'impose à l'astrophysicien; et l'Observatoire de Meudon l'aurait organisé déjà, s'il avait un personnel et un budget suffisants. ÉLECTRICITÉ. — Sur un orage à grêle ayant suivi le parcours d'une ligne d'énergie électrique. Note (') de M. J. Violle. Notre savant confrère, M. Fagniez, m'a écrit du château de la Bonde (Vaucluse) que, le 26 juin dernier vers 5''3o™ du soir, la région où il (') Reçue dans la séance du 10 août 1908. C. K. rgoS, 1' Semestre. (T. C\LVII, N" 7.) 5o 376 ACADÉMIE DES SCIENCES. rt'side une partie de raiinée a été victime d'un orage de grêle dans des conditions particulièrement intéressantes : « L'orage a sévi sur une longueur de i^""" environ et sur une largeur approxi- mative de 2''". Or on a remarqué que sa direction a correspondu à une ligne d'énergie électrique qui fonctionne depuis moins d'un an et où le courant, triphasé, circule sous une tension atteignant 4'">ooo volts. Le Iracé de cette ligne est assez sinueux parce qu'il n'a pu être établi qu'avec l'autorisation des propriétaires. Il est à peu près paral- lèle à une chaîne de montagnes de 1000" à 1100'" de hauteur, nommée le Lubéron, qui jusqu'à présent passait pour attirer la grêle. La ligne elle-même est à une alti- tude comprise, pour la région, entre 200" et 4oo"". Elle est distante du Lubéron de S""" à 5""" vers le Sud. De celte chaîne partent un certain nombre de vallées assez étroites que la ligne coupe perpendiculairement en gravissant les coteaux qui les limitent. On a observé que l'orage de grêle reuconlrant, à son début, une de ces vallées qui le con- duisait vers le Lubéron, terme habituel des orages, s'y est d'abord engagé, puis qu'il a franchi l'enceinte de cette vallée sur un point où elle s'abaisse, pour reprendre le par- cours de la ligne électrique, qu'il n'avait pas d'ailleurs complèlement quitté, et le suivre dès lors dans tous ses détours jusqu'à la fin de sa durée. 11 a donc commencé exactement sur la ligne et il y est définitivement revenu. » Les dégâts les plus importants se sont produits dans le voisinage immédiat de la ligne pour décroître à mesure qu'on s'en éloigne à droite et à gauche et pour cesser à 800" ou iooo°> de chaque côté. Au centre de la zone frappée, dans le tracé et sui- vant les contours des câbles électriques, la grêle est tombée sans pluie pendant près d'un quart d'heure, tandis que des deux côtés elle était accompagnée d'eau. » Dans la région, les orages viennent généralement dans un sens opposé à celui que le dernier a suivi et sans amener de grêle. » Les observations précédentes donnent à penser que, par suite de l'action du courant, l'orage a pu être attiré et dirigé d'une certaine façon. » La cjucstion soulevée par notre confrère est double : 1" la ligne d'énergie électrique a-t-elle attiré l'orage? 2° l'a-t-elle conduit? Le deuxième point semble mis hors de doute. Sur le premier on ne saurait guère qu'émettre des conjectures. Si, en effet, l'usage des lignes télégra- phiques a montré depuis longtemps que des conducteurs aériens peuvent amener l'électricité des orages jusqu'aux appareils mêmes, les lignes qui transportent l'énergie à haute tension et dont l'emploi ne remonte qu'à quelques années n'ont pas été, que je sache, plus particulièrement touchées par la foudre. Il est d'ailleurs bien établi que ces lignes ne constituent par elles-mêmes aucun danger pour les objets qui ne sont pas situés dans leur voisinage immédiat ('). Faut-il conclure de là qu'elles ne peuvent en aucun (') Comptas rendus, t. C\\IV, 1897, p. 121 i. SÉANCE DU 17 AOUT 1908. 377 cas agir sur un nuage de grêle? Je ne le pense pas. Entre le nuage et la ligne s'établit un champ électrique essentiellement variable, signalé par des effluves puissants. Et l'on conçoit qu'en un tel champ puissent se produire des actions à longue distance, comme des changements de potentiel capables de provoquer des chutes de grêle. Notons encore une circonstance curieuse et bien instructive de l'orage qui nous occupe : « Un des propriélaireS de la région où a commencé l'orage, placé à ^oo™ de la ligne, a remarqué dans le voisinage de celle-ci trois boules grosses deux fois comme une tête d'homme, qui sont restées un moment en suspension, et dont l'explosion a été suivie immédialement par la chute de grêle. » Toutes ces choses se tiennent. Nous devons souhaiter que la précieuse observation de M. Fagniez, éta- blie avec tant de soin, en suscite d'autres également capables de nous faire pénétrer plus à fond ces phénomènes d'un si vif intérêt. CORRESPONDAIVCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions périodiques. Note de M. P. Cousi\, transmise par M. Appell. 'è)if{x,y') désigne une fonction méromorphe triplement périodique pour laquelle les trois systèmes de périodes conjuguées n'ont pas des valeurs par- ticulières entraînant une réduction possible soit dans les périodes, soit dans le nombre des variables, on peut supposer, sans restreindre la géné- ralité, après cn'oir effectué sur les périodes une transformation convenable du premier ordre et sur les variables une substitution linéaire déterminée, que "*« { OC y\ • la fonction /(.r,j') est le quotient de deux fonctions entières ° ' qui, toutes deux, satisfont aux équations fonctionnelles suivantes, [gk{a:,y^i.i%) =gi,{x,y) \ -2,li7t ^^(j?-(-co', J+J(3')=e "' ■ gk{3c,y) dans lesquelles p et p' sont réels, non tous deux commensurables avec -n; [A est un entier, positif si la partie imaginaire de — est positive; 9(7) 378 ACADÉMIE DES SCIENCES. et '\i(y) sont deux fonctions entières de y satisfaisant aux identités ^"^ i 9(j + «-(3')- 9(7) = J.(y + t-i3)- 4/(7). L'expression générale de f(x, y) dépend ainsi de la recherche de toutes les fonctions entières satisfaisant aux équations (i). On peut toujours trouver une fonction entière G(x,y) satisfaisant aux relations (1), où nous supposerons pour plus de simplicité u=; i, lorsque çp(7) et '!( y) sont deux fonctions entières arbitraires satisfaisant aux iden- tités (2). Pour y parvenir, on pose F(7) = ^ [&)il>(7 -+- i(3) - w' 9(7 + «P')] et Ton forme une fonction entière, convenablement déterminée, qui s'an- nule lorsqu'on y remplace x par l'une quelconque des valeurs données par les relations a;=: - -+- mw + nco'-h F( r — wj|3 — «i[3')j où m et n prennent toutes les valeurs entières, positives, nés^atives ou nulles. De ce résultat on conclut : 1" que dans les équations fonctionnelles (i) on ne peut pas, dans le cas le plus général, en multipliant g^{x, y) par une fonction entière qui ne s'annule pas, faire disparaître cp(j) et <];(j) des expo- sants de e sans compliquer par ailleurs ces exposants ; 2° qu'on peut toujours faire disparaître ces deux fonctions, sans que les exposants de e soient modifiés par ailleurs, en multipliant par une fonction entière qui s'annule. Car, 9(7) et '\{y) satisfaisant aux identités (2), il en sera de même de — ?(y)'et — 'Kj)- O" P*^^^ ^^^'^ trouver, d'après ce qui précède, une fonc- tion entière G, (a-, y) pour laquelle on ait Gi(a,7-i-2i7r) =:G,(x, 7), Gi{^-Ho., 7-h«i3) =e-?o-)G,(^, 7), _,l V -— r G,(:c-hw', 7-f-!p') = e '■'■" '■'■G,(^, 7). Les produits H, (.r, y) et Yl,{x, y) de g, {x, y) Q\.g^{x, y) par G, (.r, y) satisfont alors aux équations ,,, , H,(a-4-o), 7-h(,3) =H/,(.r, 7), ', (/,_-^,,2). H,.(.r-h(.3', 7 + /;3') = e '" H^.(.r,7) ' SÉANCE DU 17 AOUT 1908 SyQ H (x y) ■ ■ ■ La recherche de l'expression générale de /(a-, j) = ii[(^^]yy ^'^«^ ^^^^^ sous forme d'un quotient dont les ternies ne sont pas premiers entre eux, revient à la recherche des fonctions entières satisfaisant à (3), et c'est là un problème dont la solution ne présente pas de difficultés sérieuses. RADIOACTIVITÉ. - Sur la formation de brouillards en présence de l'émanation du radium. Note (') de M"« Curie. Dans un travail antérieur j'ai montré que la présence de l'émanation du radium a pour effet de provoquer la condensation de la vapeur d'eau saturante ou non saturante, ainsi que celle d'autres vapeurs. Cette conden- sation se manifeste par un brouillard persistant, visible à la lumière d'un arc électrique (^). J'ai montré que les centres de condensation ne peuvent être ni les ions formés dans le gaz, ni les molécules d'émanation. On pouvait supposer que ce sont les particules de radioactivité induite suspendues dans le gaz agis- sant soit par l'attraction électrostatique de leur charge, soit par affinité chimique. On pouvait aussi penser que sous l'action de l'émanation il se forme dans le gaz des composés chimiques susceptibles d'absorber la va- peur jusqu'à formation de gouttelettes. L'expérience est surtout favorable à cette deuxième manière de voir, et les expériences faites avec la vapeur d'eau sont particulièrement concluantes à ce sujet. Les expériences étalent effectuées dans des ballons de verre scellés de i5o™' conte- nant le liquide ou solide à expérimenter et le gaz chargé d'émanation (air, gaz carbo- nique ou hydrogène). Pour Tobservalion, chaque ballon était placé dans un bain d'eau et éclairé par un faisceau de lumière convergent provenant d'un arc électrique. La quantité d'émanation était approximativement la même dans les diverses expériences; c'était la quantité limite pouvant être fournie par o8,o3 de chlorure de radium. Des expériences témoins étaient faites avec des ballons ne contenant pas d'émanation. Les brouillards dus à l'émanation sont persistants et se distinguent facilement de ceux qui sont produits par des inégalités de température. Ils peuvent durer plus d'un mois et ils disparaissent peu à peu, par suite d'une diminution progressive du nombre des gouttes en même temps que l'émanation se détruit. Avec l'eau pure et l'air chargé d'émanation, un brouillard persistant est (') Reçue dans la séance du 10 août 1908. (') Comptes rendus, décembre 1907. 38o ACADÉMIE DES SCIENCES. observé; toutefois ce brouillard est faible; sa durée est de quelques jours. Si Ton remplace l'air par le gaz carbonique, on n'observe pas du tout de brouillard persistant. Mais si, au lieu d'employer de l'eau ])ure, on emploie un mélange d'eau et d'acide sulfurique à poids égaux, on obtient, aussi bien en présence d'air qu'en présence de gaz carbonique, un brouillard intense généralement très fin au début; ce brouillard peut être observé pendant plus d'un mois. La formation du brouillard est donc grandement facilitée par l'addition d'acide sulfurique à l'eau, alors que la pression de la vapeur d'eau est fortement diminuée. Dans ces expériences les particules de radioactivité induite ne doivent donc pas servir directement de noyaux de condensation; ces particules existent en effet dans le gaz carbonique comme dans l'air ; de plus, leur action devrait être plus énergique avec la vapeur d'eau saturante qu'avec celle non saturante. Il est assez naturel de penser que, si l'on opère avec de l'eau et de l'air, les centres de condensation sont les composés nitrés qui se forment dans l'air en présence de l'émanation. Si l'on opère avec le mélange d'eau et d'acide sulfurique, on est conduit à faire la supposition, qui peut paraître étrange, cjuedes particules d'anhydride sulfurique se trouvent dans le gaz à la suite d'une action de l'émanation sur le liquide. Un brouillard très per- sistant est d'ailleurs obtenu dans un ballon qui contient de l'acide sulfurique concentré et de l'émanation dans du gaz carbonique; ce brouillard dure plus d'un mois, tandis que les brouillards bien plus intenses (ju'on peut pro- duire dans un ballon témoin par échaufTement local durent moins d'une journée. Des expériences variées ont été effectuées pour mettre en évidence le rôle des réactions chimiques. Si un ballon qui conlienl de l'eau et de l'air chargé d'émanation n'est pas scellé, mais fermé avec un bouchon de caoutchouc, le brouillard obtenu est beaucoup plus dense et persiste beaucoup plus longtemps; on peut penser qu'en ce cas la formation des centres de condensation résulte de l'attaque chimique du bouchon avec oxydation de la ma- tière organique et du soufre. Celte supposition est confirmée par l'expérience suivante : un ballon de verre scellé contient de l'eau, de l'air chargé d'émanation et une tige de verre portant un fragment de soufre fondu qui ne plonge pas dans l'eau. Un brouillard fin est observé dans le ballon et persiste pendant un mois; après l'expérience on con- state dans l'eau la présence de traces d'acide sulfurique. Des brouillards très intenses au début et persistant pendant un mois ont été observés avec de l'étlier de pétrole et du sulfure de carbone en présence d'air chargé d'émana- tion; dans le second cas l'altération du liquide a été très rapide et s'est manifestée par la formation de pellicules brunes. L'éther anhydre en présence de gaz carbonique SÉA^CE DU 17 AOUT 1908. 38 1 et d'émanation donne aussi un brouillard persistant. II s'agit probablement dans tous ces cas d'une attaque de ces corps oiganiques. J'ai aussi examiné certains corps solides, et j'ai obtenu des brouillards épais et de très longue durée en employant l'iode dans du gaz carbonique chargé d'émanation et du camphre dans de l'air chargé d'émanation. Au contraire, si l'on emploie l'iode avec de l'air et de l'émanation, le brouillard ne persiste que quelques jours. Pendant la durée du brouillard intense des dépôts visibles se produisent sur la paroi de ces ballons qui ne contiennent pas de liquide. On peut observer un brouillard avec l'actinium en présence d'eau et de gaz carbonique. J'ai examiné l'action d'un champ électrique sur le brouillard formé en présence de l'émanation. J'ai employé pour cela un ballon d'un litre dans lequel se trouvaient deux plateaux parallèles formant électrodes. Le brouil- lard était obtenu à l'aide d'un mélange d'eau et d'acide sulfurique ; le volume étant grand, il a fallu employer beaucoup plus d'émanation cjue précédem- ment. J'ai constaté que, dans leur ensemble, les gouttelettes se comportent comme si elles n'étaient pas chargées. Elles sont, il est vrai, violemment entraînées vers les électrodes, de sorte que le brouillard se trouve rapidement supprimé; toutefois, ce n'est là qu'un effet de déplacement de particules non chargées dans un champ non uniforme ; l'entraînement se fait vers les bords des deux électrodes, et l'aspect du déplacement est indépendant du sens du champ. La formation de brouillard dans un vase qui contient de l'émanation peut être considérée comme indice de réaction chimique. Quelques essais ont été faits dans mon laboratoire par M. Hirszfmkiel pour déterminer les produits des réactions qui ont pu avoir lieu dans les ballons ayant servi pour mes expériences. Les résultats les plus certains sont les suivants : formation d'un peu d'oxyde de carbone aux dépens du gaz carbonique (réaction déjà si- gnalée par MM. Ramsay et Cameron), formation de composés nitrés dans l'air, formation de traces d'acides sulfurique et sulfureux en présence de soufre et d'air. M. Barkow a étudié récemment la condensation de la vapeur d'eau sous l'influence des rayons Rontgen, de la lumière ultra-violette et des rayons pénétrants du radium. Il obtient fréquemment la condensation avec détente faible et l'attribue à la formation dans le gaz de certains composés chi- miques tels que les composés nitrés ( ' ). (') Annalen cl. Physik, 1907. 382 ACADÉMIE DES SCIE^'CES. Les brouillards que j'observe sont composés de goutteleltes fines et mo- biles entraînées dans les mouvements lents qui se produisent au sein du gaz. Quand un tel brouillard n'est pas visible, on croit souvent voir dans les bal- lons qui contiennent de l'émanation un brouillard bien plus lin encore dont l'existence n'a pu être démontrée avec certitude. Une concentration assez forte en émanation est nécessaire au début pour la production du brouillard, lequel cependant peut persister ensuite pendant un mois, alors que la concentration de l'émanation est réduite dans un rapport de 200 environ. BOTANIQUE. — Recherches anatomicjiies sur l'appareil végétatif des Géraniacées. Note de M. x\bei, Legaui.t, présentée par M, Gaston Bonnier. Il résulte de l'ensemble de mes reclierchcs que la famille des Gérania- cées présente des particularités anatomiques très nettes qui contiibuent à en faire un groupe parfaitement homogène. Les tiges, pétioles et pédoncules floraux possèdent un épidémie formé d'éléments généralement arrondis et à membrane très épaissie. Certaines cellules sont allongées pour donner des poils subulés unicellulaires ou plu- ricellulaires et des poils capités. Ces derniers comprennent un pédicelle formé d'un à quatre éléments et une cellule terminale sécrétrice arrondie ou ovalaire plus large que les autres. Les éléments très collenchymateux de l'assise sous-épidermique sont disposés régulièrement et se distinguent net- tement du parenchyme cortical proprement dit. Ce dernier tissu comprend des cellules arrondies dont les dimensions vont en augmentant de l'extérieur vers l'intérieur et contient souvent des réserves amylacées ou des cristaux maclés d'oxalate de calcium. Le péricycle forme dans la tige et le pédoncule floral un anneau ligneux entourant les autres tissus du cylindre central. Dans le pétiole de quelques espèces, il n'est différencié qu'en face des faisceaux où il se montre cellulo- sique ou ligneux. Les rayons médullaires et la moelle sont constitués par de très grandes cellules arrondies et renferment souvent de l'amidon ou des cristaux maclés d'oxalate de calcium. Les faisceaux libéro-ligneux, toujours nettement séparés dans la structure primaire par de larges rayons médul- laires, ont une forme ovalaire ou triangulaire, et il existe, entre le liber et le péricycle, des fibres plus ou moins lignifiées qui s'enfoncent parfois au milieu des éléments libériens. La section du pétiole présente à la base la forme SÉANCE DU 17 AOUT r^oS. 383 d'un triangle. Trois faisceaux libéro-ligneux passent de la lige dans cet orfi^ane et se placent aux trois sommets du triangle. Le limbe possède un épiderme supérieur comprenant des cellules plus grandes et pourvues de membranes plus épaisses que celles de la face infé- rieure. En tare des nervures, le tissu palissadique et le tissu lacuneux sont remplacés par du collenchyme. Chaque nervure entourée par un endoderme spécial comprend du bois ayant généralement une face convexe inférieure recouverte par le liber sur lecjuel se trouve appliqué un tissu à éléments polyédriques d'origine péricyclique. L'assise subéreuse de la racine con- tient, vers la moitié de son épaisseur, un réseau ligneux disposé longitudi- nalement. Dans la structure primaire, la racine possède deux faisceaux ligneux réunis au centre et deux faisceaux libériens alternant avec les pre- miers (quelques rares espèces ont trois faisceaux ligneux au centre de la racine et trois faisceaux libériens). L'assise génératrice libéro-ligneuse qui fonctionne de bonne heure donne des éléments ne se différenciant pas, au moins dans la première péiiode de l'activité de l'assise, en bois et liber secondaires en face des pointes des faisceaux ligneux primaires. L'assise génératrice subéro-phellodermique apparaît entre l'écorce externe etl'écorce interne ou au-dessous de l'assise subéreuse. La structure racine existe dans toute la longueur de l'axe hypocotylé. On peut caractériser non seulement l'ensemble de la famille par sa struc- ture histologicjue mais aussi les genres et pième les espèces. Genre Gera/iiiim. — Dans les plantes de ce genre, les cristaux maclés d'oxalate de calcium sonl rares. Les deux faisceaux latéraux de la base du péliole se dédoublent; une moitié de chaque côté continue le faisceau primitif et les deux autres se rappro- chent en suivant le côté supérieur du triangle et se réunissent pour former un faisceau médian supérieur. I^a fu-ion a lieu assez loin de la base, vers le milieu de l'organe. Les faisceaux intercalaires sonl rares à la caractéristique ('). L'anneau péricyclique du pédoncule lloral présente une faible épaisseur et le nombre des faisceaux libéro- ligneux de cet oigane est toujours restreint. Genre Erodiuni . — Dans les espèces de ce genre, on trouve ciimmunénienl des cris- taux maclés d'oxalale de calcium. Les faisceaux supérieurs provenant du dédoublement des deux latéiaux du pétiole se réunissent à la base pour former le faisceau médian supérieur et il existe presque toujours des intercalaires à la caractéristique. L'anneau péricyclique du pédoncule floral est faible et le nombre des faisceaux libéro-ligneux est toujours restreint dans cel organe. (') J'adopte le nom de caraclêrislique, proposé par M. Petit, pour désigner' la coupe transversale faite dans le péliole au voisinage du limbe. C. R., 1908, 2" Semestre. (T. CXLVII, N» 7.) 5l 384 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les autres genres Monsonia, Pelargoniiim, etc. auraient des caracléris- tiques analomiques analogues. La classification des Géraniacées n'a été établie jusqu'à présent qu'en tenant compte uniquement des caractères tirés exclusivement de la morpho- logie extérieure, particulièrement de la fleur et du fruit. Si l'on compare les résultats obtenus par ce classement à ceux que donne la classification anato- niique, on constate d'une manière générale qu'il existe une concordance remarquable enire ces deux manières de traiter la description des Gérania- cées. Toutefois, il est important de remarquer que la classification anato- mique se suffit à elle-même el, dans plusieurs cas, se montre plus précise que celle tirée de la morphologie externe. En outre, les caractères histologiques permettent de reconnaître si un fragment quelconque de plante appartient au groupe des Géraniacées et bien souvent suffisent à eux seuls pour déter- miner le genre et parfois même l'espèce. Par exemple, on peut, avec un fragment de l'épidermc inférieur de deux espèces à'Efodiiim les distinguer nettement l'une de l'autre alors que l'appareil végétatif de ces deux plantes présente extérieurement les plus grandes ressemblances {Erodium Chiitm et E radium malacoides). D'autre part, la classification anatomique des Géraniacées fait entrevoir certaines affinités qui ne pourraient être indiquées par la morphologie externe. C'est ainsi que le genre Monsonia qui, par l'aspect extérieur de ses espèces, semblerait plus voisin du genre Erodium que du genre Pelar- gonium, est au contraire visiblement plus rapproché de ce dernier genre lorsqu'on examine sa structure histologique. On voit donc que la famille des Géraniacées peut constituer un exemple typique à l'appui de ce fait général que, pour étudier les relations des végétaux entre eux, pour recher- cher leurs affinités, il est nécessaire de faire appel à tous les caractères, aussi bien à ceux de la structure interne des tissus qu'à ceux de la forme exté- rieure des organes. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur l'origine de la couleur des raisins rouges. Note de M. Philippe Malvezin, présentée par M. Gaston Bonnier. Le 2g juin dernier, M. J. Laborde, de Bordeaux, indiquait, dans une intéressante Communication à l'Académie, qu'il était facile d'obtenir la coloration rouge du vin en opérant de la façon suivante : « Si l'on prend des raisins verts de cépages rouges ou blancs et qu'on SÉANCE DU 17 AOUT '.goS. 385 Iraile leurs éléments solides par de l'eau chlorhydrique à 2 pour 100 d'acide chlorhydrique, à l'autoclave à 120", pendant 3o minutes, on obtient un liquide magnifiquement coloré en rouge vineux et les parties insolubles du mélange renferment encore une grande quantité de couleur qu'on peut extraire par l'eau alcoolisée. » Nous avons repris ces expériences en collaboration avec mon collègue Saunier, et voici ce que nous avons constaté : nous avons placé, dans un matras dont le col était laissé ouvert, quelques graines vertes d'un cépage médocain rouge et après y avoir ajouté de l'eau distillée bien neutre, sans addition d'aucune autre substance, le matras a été placé sur un bain-marie à 85°. Au bout de 17 heures, nous obtenions une coloration jaune assez intense qui, au bout de 24 heures, se transformait en une belle coloration rouge vineux. Pensant (|ue cette formation de couleur rouge pouvait bien être attribuée à une oxydation par l'air chaud, nous fîmes l'expérience suivante : Un lul^e à essai recul plusieurs graines verles provenant de la même grappe ([ue celles qui me servirent dans l'expérience rappoitée plus haut. Après avoir introduit dans le tube de l'eau distillée récemment bouillie, il fut scellé à la lampe après que l'air en eut été chassé. Ce tube fut alors porté au bain-marie à 85°, comme le matras de l'expéi ience précédente. Voici ce que nous vîmes : 17 heures après, une coloration jaune assez intense com- mence à apparaître; 5 heures plus tard cette coloration jaune se précise, mais sans apparition de teinte rouge; enfin 17 heures plus laid, la coloration jaune était toujours dans le même état. La pointe du lube fut alois brisée, puis nous le laissions refroidir pour faciliter l'accès de l'air et le reportions ensuite au bain-marie à 85°. Au bout de 8 heures la couleur rouge commence déjà à apparaître pour se préciser ensuite et prendre une belle teiiile vineuse quelques heures plus tard. L'interprétation de celte dernière expérience semble aisée : à 85" l'inter- vention de toute fermentation, même diastasique, est inadmissible; on ne peut donc que conclure à une oxydation par l'air à chaud, comme l'expé- rience du tube le montre clairement. J'ai répété les mêmes expériences avec des i;iaines verles de muscat blanc et j'ai obtenu la coloration rouge dans des conditions identiques à celle obtenue avec des graines provenant de cépages rouges. D'autre pari, j'ai placé, dans des matras ouverts, des feuilles, pampres, etc. et je les ai chaufTés au bain-marie dans les conditions déjà exposées, pendant des temps variant de 46 à 65 heures, sans qu'il ne fût possible d'obtenir autre chose qu'une coloration jaune assez intense et paraissant de même nature que celle qui précédait la couleur vineusf tlans les autres expériences. Enfin la matière colorante rouge ainsi obtenue, comme d'ailleurs celle obtenue par la méthode 386 ACADÉMIE DES SCIENCES. indiquée par M. J. Laborde, est absolument instable à l'air, ainsi que mon ami Saunier et moi nous en sommes assurés à maintes reprises. L'adrlilion d'acide tartrique et d'alcool même à hautes doses n'a pu diminuer l'ac- tivité o\ydante de l'aii-. D'aulie part, en reportant au bain-marie à Si" la solution colorée déjà oxydée et cassée, on observe très rapidement la redissolution de la ma- tière colorante déjà maintes fois observée dans la pasteuiisation des vins cassés et la réapparition de la couleur vineuse. Toutefois celte action n'est pas durable et, au bout de quelques-unes de ces alteinatives de casse et de redl-solution de la matière colo- rante, celle-ci se précipite définitivement et il est alors impossible de lui lendre sou éclat primitif. Conclusions. — Il semble (ju'on puisse restituer les faits précédents de la manière suivante : i" Si Ton rapproche ces expériences de celle indicjuée par Maumené : «... cueillez des raisins noirs quelques jours avant l'apparition de la couleur, lorsqu'ils sont encore franchement verts; laissez-les sécher à l'air par un temps chaud et sec; vous les verrez se colorer en peu de temps et devenir tout à fait noirs après la dessiccation complète. Faites la même épreuve en plaçant vos raisins dans le vide et ils se dessécheront en gardant leur couleur verte pure. » Si l'on se souvient que Duclaiix n'a jamais adtnis la présence de plusieurs matières colorantes, mais bien d'une seule se transformant continuellement, je crois être autorisé à penser comme ce savant et à conclure à la présence d'une unique matière chromogène qui, dans mes expériences, s'est trans- formée uniquement sous l'influence simultanée de l'air, de la chaleur et probablement aussi de la lumière et qui, dans la nature, se transforme sous les mêmes influences mises en univre par la présence de diastases appro- priées. 2" Cette production de couleur rouge que j'ai montrée possible avec les grains de cépages blancs, dans les conditions de mes expériences, est im- possible dans la nature, probablement à cause de l'absence dans ces cépages des diastases spécifiques. 3" La substance chromogène semble exister déjà dans les feuilles et les rajiieaux, mais encore insuffisamment parfaite pour se transformer sous l'influence des agents : chaleur, lumière et oxydation. 4° Enfin, la matière colorante rouge peroxydée, cassée, peut se redissoudre par élévation de température en rendant à sa solution sa couleur rouge brillante primitive, mais cette possibilité cesse au bout de quelques alter- natives d'oxydation et de redissolution. SÉANCE DU 17 AOUT 1908. 387 cniMŒ BIOLOGIQUI'. — Radioactivité de certaines sources goitrigêiies. Note de M. Répix, présentée par M. Maquenne. On admet généralement, depuis les travaux de la Commission sarde de 1848 et de la (Commission française de 1861, que le goitre endémique est causé par l'ingestion de certaines eaux de sources qui posséderaient à cet égard une propriété spécifique et constante. Cette opinion est corro- borée par un grand nombre de faits précis et d'observation journalière, sur lesquels nous ne pouvons nous arrêter ici. Quant à la nature de l'agent goi- trigène, elle restait complètement inconnue et les hypothèses les plus variées ont été émises à ce sujet. Au cours de plusieurs voyages d'études en Savoie, en Auvergne et dans l'Oise, nous avons pu éliminer au moins deux de ces hypothèses : celle d'un microbe et celle d'un élément minéral rave ou nouveau qui serait présent à l'état de traces. En revanche notre attention fut particulièrement attirée sur un phénomène singulier, à savoir la disparition spontanée de la pro- priété goitrigène de l'eau sous la seule action du temps, et d'un temps qui semble parfois très court. Il existe en effet des cas, de plus en plus nom- breux à mesure que de nouvelles localités sont pourvues de canalisations d'eau, où l'on constate qu'une eau notoirement goitrigène à son point d'émergence cesse de l'être lorsqu'elle a effectué un parcours un peu long, soit dans des conduites, soit surtout à l'air libre, ou encore lorsqu'elle a sé- journé dans des réservoirs. Inversement, il y a d'autres cas où, comme à Saillans, le goitre fit son apparition après que la captation, placée aupa- ravant à quelques centaines de mètres au-dessous de la source, eût été re- portée au griffon même. Jusqu'à ces derniers temps, celte extinction spontanée de la propriété goitrigène ne pouvait être comparée à rien de connu. Mais depuis la décou- verte, par Curie et Laborde, de la radioactivité des eaux minérales, due à l'émanation du radium dont la durée n'est que de quelques jours, une ana- logie apparaissait entre les eaux goitrigènes et les eaux minérales. Reprenant donc nos reclierches dans celle diicclion, nous avons |)rélevé, avec les précaulions voulues, dans les environs de Sainl-Jean de Maurieniie, qualie échanlillons d'eaux, donl Irois de sources sûrement goitrigènes et un d'eaux de ruissellement pro- venant des mêmes terrains. M. Danne, préparateur au laboratoire de M">« Curie, a bien voulu se charger d'examiner ces eaux au point de vue de la radioactivité ; nous l'en remercions vivement. 388 ACADÉMIE DES SCIENCES. Voici les résultats de cet examen exprimés en unités Curie-Laborde : Source de Villard-Clément n° 1 A = o,o3i Source de Villard-Clément n° 2 A = o,oi i Source de Sainl-Panrrace A = o,oi 4 Puisard peu profond près Saint-Pancrace A = pas appréciable En tenant compte de l'âge de l'eau au moment de l'examen (4 jours), ces cliifTres signifient que la source de Villard-Clément n° 1 possède une radioactivité approxima- tivement égale à celle des eaux de Contrexéville; la source de Villaid-Clément n° 2 et celle de Saint-Pancrace sont comparables aux eaux de Dax. La source que nous désignons sous le nom de Villard-Clément n° 1 est celle même, citée par plusieurs auteurs, où les conscrits venaient autiefois boire pendant quelques semaines avant le tirage au sort afin de prendre le goitre et de se créer ainsi un cas d'exemption. L'efficacité de cette eau est encore mise en évidence par ce fait que depuis plusieurs années elle ne sert plus à l'alimentation du village et qu'à la suite de ce changement le goitre a disparu. La source de Villard-Clément n°2, qui se trouve à Soo™ de la précédente, est certai- nement goitrigène aussi, quoique sa réputation soit moins bien établie. La source de Saint-Pancrace alimente un village dont la population renferme une très forte proportion de goitreux. Quant au puisard, il est situé comme les sources précédentes dans des terrains cal- caires et gypseux, mais il ne reçoit que des eaux de ruissellement qui ne sont d'ailleurs pas potables. En résumé, les trois sources goitrigènes examinées sont radioactives au même degré que des eaux minérales bien caractérisées. Si l'on se rappelle que la propriété goitrigène s'évanouit dans un laps de temps qui ne dépasse pas quelques jours, il est permis de se demander si celte propriété n'est pas, directement ou indirectement, sous la dépendance de la radioactivité. Nous nous proposons d'étudier la question de plus près par de nouvelles recherches sur place et aussi en nous aidant de l'expérimentation sur les animaux qui sont, comme on le sait, sujets au goitre endémique. PHYSIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les propriétés optiques de quelques éléments contractiles. Note (') de M"* Doris-L. 3Iacki\.vox et M. Fred Vi.fs, pré- sentée par M. Yves Delage. Nous avons poursuivi, au laboratoire de Roscoir, sur différents organes contractiles, la comparaison des phénomènes de biréfringence et de dépo- (') Présentée dans la séance du lo août igoS. SÉANCE DU 17 AOUT 1908. SHg larisation commencée récemment par l'un de nous ( ' ). >iOs recherches ont porté sur : i" divers éléments moteurs des Infusoires ciliés (cils, myo- nèmes); 2° des flagelles de Spermatozoïdes; 3° des palettes natatoires de Cténophores; 4° 'e corps et la membrane ondulante, à structure si discutée, de Trypanosoma {Spirocha'lu) Balbianii. ("(^rtes. l^e procédé de différencia- tion des deux phénomènes optiques a été, comme précédemment, l'immer- sion de la préparation dans des séries de liquides à indices de réfraction croissants. Nous rappelons que cette méthode consiste essentiellement à examiner si réclairement de l'objet est fonction de l'indice de réfraction du milieu extérieur et, en particulier, si cet éclairement disparaît (dépolarisa- tionj ou non (biréfringence) quand l'objet est plongé dans un liquide de même indice que lui. 1° Cils des Infusoires ciliés. — L'examen a porté sur de gros Stentors et sur des Vorticelles. Il a mis nettement en évidence les plu'nomènes de dépolarisa{ion. L'éclai- rement des cils s'éteint dans ur) lli|ui(le d'indice voisin de N^ i,5i. pour reparaîtie dans un indice supéiieur ou inférieur. 2° Myonèmes. — Nous avons étudié l'éclairement faible, mais net. du pédoncule de gros Carchesium (gaine et cordon). L'expérience d'immersion n'a montré aucune variation notable de l'éclairement, aussi bien pour la gaine du pédoncule que pour le cordon mvophanique qu'elle entoure. Ces éléments doivent donc être considérés comme biréfiingents. 3° Flagelles des Spermatozoïdes. — L'éclaireinenl faible, mais net, des flagelles de gros Spermatozoïdes de Triton cristalus l.aui-. doit être considéré comme de la dépo- larisation. Il est à noter que l'indice du liquide dans lequel s'éteignent ces éléments est un peu plus élevé que celui des cils vibraliles ( N ;= i , 56 au lieu de 1 , 5 1 ). 4° Palettes natatoires de Cténophores (Cydippe pluniosa Cliun). — L'éclairemeni est dû à de la dépolarisation (extinction dans un liquide d'indice N ;= i ,54). 5° Trypanosoma (Spirochœta) Balbianii Certes. — Le corps de T. Balbianii et sa membrane ondulante (surtout \ii Jilament bordant) donnent une faible réaction entre niçois croisés. Cet éclairement est de la dépolarisation (extinction dans un liquide de N = i,56)(^). ( ' ) Frei) Vles, Sur la biréfringence apparente des cils vibratiles [Comptes rendus, janvier 1908). (') Ceci n'est pas sans intérêt à propos d'une discussion récente sur la nature des stries de renforcement, qui forment le filament bordant de cette membrane. Funtham (1908) les considère comme des myonèmes. Leurs propriétés optiques semblent cependant les éloigner de ces éléments et les rapprocher plutôt des flagelles. Sgo ACADÉMIE DES SCIE.N'CES. La dessiccation agit sur les cils des Infusoires de la même manière que sur les cils épithéliaux, en détruisant l'éclairement, ce qui confirme encore Itiy- pothèse d'une dépolarisation. Ces résultats, confirmant et étendant ceux précédemment exposés, montrent que les éléments contractiles paraissent se diviser en deux groupes au point de vue de leurs réactions entre niçois croisés : l'un dont Téclaire- mentestdû à de la biréfringence (éléments musculaires en général), l'autre dont l'éclairement est dû à de la dépolarisation (cils-flagelles). HISTOLOGIE. — Destinée des noyaux des cellules lé cit ho gène s des Rhabdocœles Note (') de M. Paul Hallez, présentée par M. Yves Delage. Les observations ont été faites sur Paravorlex. Les jeunes cellules lécithogènes ont dans le voisinage du noyau 6 à lo gra- nulations qui présentent tous les caractères des mitochondres. A mesure que la cellule grandit, les granulations deviennent de plus en plus nom- breuses et l'on remarque qu'elles sont reliées entre elles par un filament sinueux. Dans la cellule mûre, ces chondromites forment une trame qui s'étend dans tout le cytoplasme. Après la formation du cocon, les cellules lécithogènes, qui sont au nombre d'une centaine, ne tardent pas à diffluer et l'ectolécithe est alors constitué par une masse protoplasmique tenant en suspension les noyaux et les granulations ergatoplasmiques des cellules léci- thogènes. L'ergatoplasme disparaît graduellement à mesure que le dévelop- pement de l'embryon avance. Au début, les noyaux vitellins sont irrégulièrement répartis dans toute la masse vilelline, mais bientôt la plupart gagnent la périphérie du lécithe, tandis que les autres restent dans la couche centrale qui sépare les deux œufs en segmentation. Un certain nombre de noyaux subissent une nécrobiose granuleuse et disparaissent, mais la plu- part persistent. Après une période d'inactivité caractérisée surtout par des déforma- tions de leur surface, ils semblent se réveiller. La membrane nucléaire redevient sphé- rique, le nucléole disparaît, la chromatine se dispose en spirème, les noyaux se multiplient par division directe. Le nucléole réapparaît au centre du noyau et la chromatine forme un réseau superficiel. Ces noyaux méritent dès lors le nom de noyaux migrateurs. A ce moment rectolécithe se sépare en deux parties : une qui continue à (') Présentée dans la séance du 3 août 1908. SÉANCE DU 17 AOUT 1908. Sgi prendre les colorants du protoplasme et dans laquelle sont inclus les noyaux migra- teurs, l'autre (jui ne se colore plus que par l'éosine et se présente sous forme de grosses gouttelettes avec vacuoles. Les noyaux, après s'être entourés d'une atmosphère protoplasmique, façonnent ces gouttelettes en bulles vitellines granuleuses qui, dès lors, ne se colorent plus, et ils vont ensuite constituer la plus grande partie de l'épi- dernie et le syncyliuni intestinal. Ces faits sont intéressants au double point de vue embryologique et cyto- logique. Il semble qu'aucun auteur n'ait osé s'arrêter à l'idée d'une utilisation pos- sible des noyaux vitellins comme noyaux des tissus de l'embryon. Mattiesen lui-même, qui a constaté, chez les Triclades, la multiplication des noyaux vitellins incorporés dans le syncytium de l'embryon, ne semble pas s'être demandé quel rôle ces noyaux sont appelés à jouer. L'idée qui paraît admise tacitement par tous c'est que la seule différence qui existe entre un œuf ectolécithe et celui de l'Hydre, par exemple, c'est que le premier n'utilise sa réserve nutritive qu'au fur et à mesure des besoins, tandis que le second se gorge, avant tout développement, de la totalité de son matériel de cons- truction. Ce qui me parait avoir retardé nos connaissances sur l'histoire des noyaux vitellins, c'est qu'on est habitué à considérer la chromatine des noyaux de tous les tissus comme dérivant du premier fuseau de division. La participation de noyaux étrangers à l'œuf dans la constitution des tissus de l'embryon est un fait nouveau. Le développement de Paravortex ressemble plus à un phénomène de rédintégration qu'à un développement normal. Au point de vue cytologique, l'histoire des noyaux vitellins n'est pas moins intéressante. A la vérité, les cellules vitellines doivent être consi- dérées comme des cellules glandulaires et, comme telles, si elles ne meurent pas nécessairement après l'élimination de leur produit de sécrétion, elles doivent se régénérer ad integrum^ mais pour continuer à jouer le même rôle que précédemment. Or, en devenant des cellules de revêtement, elles remplissent une fonction toute différente. On connaît des cellules bipolaires, comme la cellule hépatique, qui élaborent simultanément une double sécré- tion. On sait par les travaux de Laguesse que le noyau de la cellule pancréa- tique peut, tour à tour, faire partie d'une cellule exocrine et d'une cellule endocrine. Les expériences classiques de Yves Uelage, sur la mérogonie, ont mis en évidence que le noyau spermatique peut être le point de départ de la segmentation d'un ooplasme anucléé. Le cas des noyaux vitellins des Rhabdocœles ne peut être ramené à aucun des exemples précédents. G. R., 1908, j° Semestre. (T. CXLVII, N" 7.) 32 392 ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — Sur la persistance du prnnèphros chez les Tèlèosiécns ( ' ). Noie de M. Fi!Édlric Guitei,, Iransniise par M. Yves Delage. Emery a le premier signalé la persistance du pronéphros chez deux Téléosléens adultes, le Fieras/er (1880) et le Zoaices (1882). Nous avons pu confirmer ces deux faits et montrer en outre (.4/r/<. ZooL exp., 1906) que le pronéphros subsiste dans neuf espèces de la famille des Gobiésocidés : Lepadogasler Gouanii Lacépède, bimaculaliis l^ennanl, WlldciiowiiY'àiio, inicrocep/iahis Brook, CandolliiKi>M>, Cail- lai chus mœandricus Girard, Gobiesox cephalus Lacépède, Chorisocltismus deiUcjL- Pallas et Syciases fasciatits Feters. Ces cas ne sont pas isolés et la présente Note a pour objet d'ajouter un certain nombre de formes aux précédentes. Quatre espèces de Callionymus ont pu être étudiées au point de vue qui nous occupe, ce sont les C. fyra L., maculalus Rafinesque, dracuncidus Rondelet et belenus Rondelet. Le C. fyra nous servira de type. Les deux reins dépassent lé£;érement en avant le niveau du premier ligament inter- vertébral; mais ces organes ne se terminent pas en réalité dans cette région. En effet, lorsqu'on examine sous un grossissement suffisant des reins extraits avec tout le soin voulu et colorés en masse, on aperçoit, partant de leur bord interne, à uue très petite distance de leur extrémité céphaiique, un canalicule extrêmement grêle (cp) qui se porte obliquement de dehors en dedans et d'arrière en avant, pour aller rejoindre le carrefour artério-veineux où il se dilate en une capsule renfermant un peloton vascu- laire artériel (gp)- Une injection poussée dans l'uretère permet de constater qu'aussitôt après avoir pénétré dans le rein, ce canalicule se contourne en un peloton extrêmement compliqué situé à la partie tout à fait antérieure de cet organe (/*), puis se continue à plein canal avec l'uretère. La capsule et son contenu représentent le glomérule géant du pronéphros. Le canalicule qui lui fait suite n'est autre chose que la partie pronéplirétique du canal segmentaire (uretère) comprenant ici deux segments, l'un extra-rénal à peine sinueux, l'autre intra-rénal et formant le peloton compliqué dont il a été question plus haut. La même disposition se trouve réalisée, aux détails près, dans les deux sexes du C. maculatus. Elle a été aussi constatée dans le mâle du C. dracun- (') Ce travail a été fait avec des matériaux fournis par les laboratoires de Hoscoll et de Banyuls-sur-Mer. Eu outre quelques exemplaires de Callionymus lyra adultes m'ont été aimablement envoyés de Plymouth, par mon collègue, le D' E.-W. Holt, de Dublin. SÉANCE DU 17 AOUT 1908. 3ç)3 culus et dans la femelle du C. belenus; mais je n'ai pu jusqu'ici me procurer ni C. (Iracunculus femelle ni C. helenns màie adultes. Reins d'une femelle gravide de Callionyiuus maculatus de eS""" de longueur, vus par leur face ventrale, fl, aorte; asc, artère sous-clavière; cp, partie initiale du canal pronéplirétique située en dehors de la masse du rein ; gp, glomérulc pronéplirétique droit; ;», artère mésentériquc; n, partie antérieure du rein gauche occupée par le peloton pronéphrétique: vb, veines liranchialcs. Grossissement : 16 diamètres. Trois Gobiiis de nos côtes, les G. ininulus Pennanl, Ruthensparri Euphra- sén el paganeHits L., ont pu être examinés. Le premier nous servira de 394 ACADÉMIE DES SCIE^^CES. type. Dans celte espèce, le rein se termine anlrrieurenient en une partie renflée, ovoïde, dont l'extrémité antéro-in terne se bifurque en deux masses appendiculaires. L'une de ces masses se dirige de dehors en dedans, l'autre d'arrière en avant. I^es injections montrent qu'elles contiennent l'ensemble du peloton pronéphrètique. La première renferme la partie initiale du canal pronéphrétique incluse dans une épaisse masse de tissu lymphoïde. Dans le rein gauche, son extrémité interne s'effde en une fine pointe au sommet de laquelle se trouve située la capsule du glomérule pronéphrétique. Dans le rein droit, cette masse appendiculaire interne est extrêmement réduite, mais elle présente avec la capsule pronéphrétique le même rapport que celle du côté opposé. Les mêmes dispositions se retrouvent, aux détails près, dans les G. Rut/ierisparri et paganeUiis adultes des deux sexes. Dans un certain non)l)re d'autres Téléostéens, nous n'avons pu encore pratiquer d'injections dans le but de déterminer le domaine exact du peloton pronéphrétique; mais nous avons pu constater la persistance du ijloiiiérule du pronéphros, ce qui en- traîne nécessairement l'intégrité du canal qui lui fait suite. Les espèces dans lesquelles cette constatation a été faile sont les suivantes : Colins gobio L., biibalis Euplirasén, Aspidophorus calaphraclus Shonevelde, Trachinus vipcra Cuvier, Blennias pho- lis L., Centronotns gunnellus Willugliby et Atherina presbyter Duhamel. Dans cette dernière forme, la femelle seule a pu être examinée. En résumé nous avons trouvé le pronéphros persistant jusque chez l'adulte dans quatorze espèces de Téléostéens appartenant à huit genres dif- férents CaUiojiymus , Gohius, Cottus, Aspidophorus, Trachinus, Blenniiis, Cen- tronolus et Atherina. Si l'on ajoute ces quatorze espèces aux deux étudiées par Emery et aux neuf Gobiésocidés dont il a été question plus haut, on voit que le pronéphros se montre persistant dans un nombre de Téléostéens qui, actuellement, n'est pas inférieur à vingt-six. Ces vingt-six espèces sont réparties dans quinze genres qui représentent au moins neuf familles : Fieras- féridés, Alhérinidés, Gobiidés, Cottidés, Agonidés, Trachinidés, Callio- nymidés, Gobiésocidés et Blcnniidés. Ces faits nous semblent d'autant plus dignes d'intérêt qu'on donne généralement le mésonéphros des Téléostéens comme constituant le seul rein fonctionnel de ces animaux à l'état adulte. Le cas du Fierasfer et celui du Zoarces sont bien cités quelquefois, mais considérés à tort comme douteux par beaucoup d'auteurs. SÉANCE DU 17 AOUT 1908. SgS PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la flore fossile de Lugarde (Cantal). Note de M. P. Marty, transmise par M. 11. Zeiller. L'objet jde la présente Note est de faire connaître l'existence d'une florule fossile récemment découverte à Lugarde, canton de Marceiiat, arrondisse- ment de Murât (Cantal) ; d'indiquer la composition et les caractères de cette florule et d'en déduire l'âge des basaltes recouverts par l'argile qui la renferme. La découverte de la florule de Lugarde a été faite en 1906 par MM. Ma- laval et Rieuf. J'en ai étudié les éléments peu après. En juillet 1908, j'ai élucidé la stratigraphie du gisement, .l'aborde l'exposé de ces re- cherches. Les trois volcans du Mont-Dore, du Cézallier et du Cantal sont disposés en amphithéâtre autour d'une haute pénéplaine que borde à l'Ouest la Dordogne. Sur le terrain primitif de cette pénéplaine, à l'altitude moyenne de iooo"\ s'étendent de vastes nappes de basalte descendues des trois volcans, ainsi que des formations glaciaires. Une de ces nappes de basalte, probablement issue du Cézallier, couvre le plateau de Lugarde. Elle porte, sur la feuille de la Carte géologique au ^^„ dressée par Fouqué, la notation ^' qui corres- pond au Pliocène supérieur à Elephas meridionalis. A l'altitude de 10 1 3™ et à environ 600"' au sud-est de la station de Lugarde, sur la ligne de Neussargues à Bort, nouvellement ouverte à la circulation, j'ai relevé la coupe suivante : 4° Glaciaire, à gros blocs erratiques de basalte et de granité. Puissance : environ 2™. 3° Alluvions sensiblement horizontales, argiles rousses, feuilletées, à empreintes végétales; schistes blancs, à Diatomées, lignite, bois silicifié et rognons de pyrite de fer. Puissance : environ 4'"- ■2° Basalte très feldspathique. Puissance : environ 5". 1° Gneiss normal, pendant à 45° vers le Nord-Ouest. l'armi les empreintes végétales de Lugarde, j'ai reconnu : Marsilia sp.; Equiselum sp. ; Lihocedrus salicornioides Ung. ; Typha latissima Al. Br. ; My- rica lignitum Ung.; Populussp., cf. P. lewe Ung.; Ulmus sp. , cf. U. Ion- gifolia Ung.; Planera Ungcri Kov.; Cinnamomum Scheuchzeri Ung.; 396 ACADÉMIE DES SCIENCES. Trapa horealis Heer; Gleditschia allcmanica Heer; Rohinia arvernensis, Laur.; Fraxinus (?) sp.; Parrotia prislina Elt. Robiiiia arvernensis et Planera Ungeri voni du Miocène supérieur au Plio- cène inférieur du Canlal. Li/wcedriis salicornioides esl hien représenté dans le Miocène supérieur de Schossnitz et de Sinigaglia, Gleditschia allemanica dans celui d'OEningen, Parrotia prislina dans celui de Schossnitz et de l'Ardèclie. Myrica lignitum et Cinnamomuni Scheiichzeri. les deux formes dominantes de I.ugarde, ont leur principale expansion au Miocène moyen. Trapa horealis est une espèce burdigalienne. Comparée à la flore tertiaire en général, la florule de Lugarde se rattache nettement au Miocène supé- rieur, tant par son ensemble que par ses formes les plus abondantes et les plus caractéristiques. Kile tend même plutôt vers le Miocène moyen que vers le Pliocène inférieur, et cette tendance est encore accentuée par le fait cju'il s'agit d'une florule altitudinaire dont aucun mouvement orogénique ne parait avoir surélevé le gisement depuis l'époque de son dépôt. On peut la comparer utilement aussi à deux florules cantaliennes et voi- sines, celle du Miocène supérieur de Joursac, à 800'" d'altitude, et celle du Pliocène inférieur de GoUandre, à 1000'" d'altitude. 11 convient de remar- quer tout d'abord que le complexe lithologique de Lugarde est identique à celui de Joursac. Les formes végétales communes aux deux gisements sont : Typha latissima, Uhmis, Planera Ungeri, Myrica lignitum, Cinnamomnm Scheuchzeri . Gleditschia allemanica, Rohinia aivernensis el Parrotia pristina. C'est donc 8 des i4 espèces de Lugarde qui se retrouvent dans le Pontien de Joursac. Mais, bien que l'altitude de Lugarde excède de 200™ celle de Joui'sac, on n'a pas trouvé jusqu'ici dans le premier de ces gisements les formes tempérées ou froides, Abies, Fagus, Betula, qui dominent dans le second. Ce caractère tend à accentuer encore l'archaïsme relatif de la florule de Lugarde. Elle ne possède en commun avec celle du Plaisancien de Collandre, qui lui est parfaitement comparable au double point de vue de sa proximité et de son altitude, qu'une forme spécifique. Planera Ungeri, et deux formes génériques, Populus cf. Icuce et Ulmus. La florule de Lugarde difl'ère plus encore de celle de l'Astien de Ceyssac et du Sicilien de Durfort. C'est donc avec la flore du Miocène supérieur en généi-al et avec celle du Miocène supérieur du (Santal en particulier que la florule de Lugarde montre le plus d'affinité. Et, comme les argiles qui contiennent cette florule SÉANCE DU 17 AOUT 1908. 897 recouvrent la coulée de basalte de Lugarde, il en résulte que ce basalte est non un basalte du Pliocène supérieur à Elephas ineridionalis, comme on l'avait cru jusqu'ici, mais un basalte du Miocène supérieur à HippanDn gracile. MM. Bardix, E. Desiiayes, L. Lecomte, de Pourtalès adressent des renseignements rclalil's à la maladie du cliène signalée dans la pi'écédente séance et des écliantillons de feuilles contaminées. (Renvoi à l'examen de M. Prillieux.) La séance est levée à 3 heures trois quarts. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séan'ce du 17 août 1908. Rapport du Conseil stipàrleur des habUatioits à bon marché. Année 1907. Paris, Imprimerie nationale, 190S; i br. in-8°. Compte rendu des séances du Conseil d'hygiène publicjue et de salubrité du dépar- tement de la Seine, juillet 1908. Paris, imprimerie Chaix, 1908; 1 br. in-S". Mémoires de la Société soologique de France, année 1907. Tome XX. Paris, siège de la Société zoologique de France, i vol. in-8°. Commission polaire internationale, session de 1908 : Procès-verbaux des séances, présentés par G. Lecomtk. Bruxelles, Hayez, 1908; i vol. in-S". Annuario publicado pelo observatorio do Rio de Janeiro, para o anno de 1908. Anno XXIV. Rio de Janeiro, imprensa national, 1908; 1 vol. in-8°. Essai d'une division biologique des Vertébrés, par M. DofXLO-JuRADO. EUienos Aii es, Coni frères, 1908; i br. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Museu Paulista. Notas preliminares editadas pela redacçao da revisla do Museu Paulista, t. I. fasc. 1, Sào Paulo, 1907; i br. in-8°. 398 ACADÉMIE DES SCIENCES. Calalogos da Fauna brazileira editados pelo Museu PauUsla, Sâo Patilo (Brazii), t. I. Sâo Paulo, Ij'pographia do Diario officiai, 1907; i vol. in-S". Bulletin du département de l'Agriculture aux Indes néerlandaises, 11° l(j. Buiten- zorg, imprimerie du département, 1908; i fasc. iii-8°. Prolococcacées et Desmidiées d'eau douce, récoltées à Java et décrites par Cil. Bernard. Batavia. Landsdrukkerij, 1908; i vol. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. )i i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremeiu le Dimanche. Us fonneiu, a la fln de l'année, deux volumes in-4°. Deux g une par ordre alphabétique des matières, l'auire par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel riiu i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Déparlements : 40 fr. — Union postale: 44 Tr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : Ferran frères. . Chaix. j Jourdan, iRulT. ri Courtin-Hecquet. ^ Germaia st (jrassia. I Siraudeau. 1 Jérôme. ç Marion. / Ferel. !i r ! Laurens. ' Muller (G. ) »■ Renaud. I Derrien. F. Robert. Le Borgne. ' Uzel frères. Jouan. ly Dardel et Bouvier. \ Henry. I Marguerie. 1 Delaunay. i Bouy. Greffier. Ratel. Rey. ( , '>'S 'I t-Ferr. ILauverjat. Degez. j , \ Drevet. j Gratler et C". c elle FoucLer. ) Bourdignon. I Donibre. I Tallandier. 'Giard. Lorient. chez Messieurs : j Baumal. j M"" Texier. Cumia et MassOD. Georg. Lyon { Phily- Malolne. Ville. Marseille Ruât. iValal Coulel et fils. Moulins Martial Place. Buvignier. Nancy Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. iDugas. Veloppé. iBarma. Appy- Nîmes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Nice Poitiers. Blanchier. Lévrier. Hennés Plihon et Homm.ua . Rochefort Girard ( M"" ). D \ Langlois. Houen J " ( Lestringant. S'-É tienne Chevalier. Toulon i ''''"''• Allé. Toulouse . \ Gimet. ' ' ■ I Privât. IBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes . . . J Giard. / Lemaitre. On souscrit à l'étranger. Amsterdam . chez Messieurs : j Feikema Caarel- I sen et G'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. / Asher et C". ] Friedlander et fils. *«'""« Kuhl. ( Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLamertin. Mayolei et Audiarte. Lebègue et G''. , Sotchek et G». Bucarest j Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C'. Christiania Gammemieyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. I Eggimann. Genève ) Georg. ( Burckhardt. La Haye Belinfante frères. Payol et G''. Lausanne Rouge. Sack. Barth. Brockliaus. Leipzig. \ Lorenlz. 1 Twietineyer. Voss. 1 Desoer. -^'«S'« i Gnusé. Chez Messieurs / Dulau. I Hachel Naples Londres I Hachette et G'* ' Nutt. Luxembourg .... V. Buck. / Ruiz et C'». , . 1 Romo. Madrid ,. i Uossai. \ F. Fé. ,,., [ Bocca frères. Milan >■,, ,. j Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. 1' Dyrsea et Pfoiffei. Stecherl. Leincke et Buechoer Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'. Palerme fieber. Porto Magalhaes et Moniz. Prague Rivnac. Rio- Janeiro Garnier. i Bocca frères. ^<""« JLoeschere' G'-. Rotterdam Kramcrs et lils. Stockholm Nordiska Boghandel IZinserling. Wolir. ( Bocca frères. Brero. Rinck. ( Roseaberg et Sellier Varsovie Gebethoer et VVoIfF. Vérone Drucker. Frick Gerold et G". Zurich Rascher. Turin . Vienne l'iLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. —( 3 Août i835 à 3i Décembre iSîo. ) Volume in-/,*; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. —( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1S80.) Volume in-4°; 18S9. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — d" Janvier r88i à 3i Décembre 1895.) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. > 'PLËHENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: 11. -Mémoire surquelques points de la Physiologiedes Algues, par MM. A. IJERBKselA.-J.-J.SoLiER. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent ' tes, par M. Hansïn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion^ des r grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4", avec 02 planches 25 fr. a l.—;Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benkden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iSio par 1 Académie des Sciences 1 :oncours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilterents terrains ■ntaires, suivant l'ordre de leur superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Kecherchec 1» l'état actuel du règneorganiqueetsesétuti antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-J», avec 7 planches; 18B1. . . a tt ' des rapports qui existent entre 1 ^i même Librairie les Mémoires de l'Académie des Scieaoes, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° 7. TABLE DKS ARTICLES (Séance du 17 Août 1908.) ME>I<>IUES KT COMI^IlJMCAriOAS HKS MKMIIRHS ET DRS CORltESPONDANTS IJE L'ACAnfiMIK. M. Gaston Darboux. — Sur un problème relatif à la théorie des systèmes orthogo- naux et à la mélliode du triédre mobile. M. II. Rf.slandbe.s. — Sur la recberclie d'une classe particulière de rayons qui Pages. ?,6' Pages. peuvent être émis par le Soleil 3-^'i M. J. VioLLE. — Sur un orage à grêle ayant suivi le parcours d'une ligne d'énergie électrique o-jS COlilUvSPOlXDAiXCK. M. P. Cousin. — Sur les fonctions pério- diques 377 M"" Curie. — Sur la formation de brouil- lards en présence de l'émanation du radium 379 M. Abel Legaui.t. — Keclierclies analo- niiques sur l'appareil végétatif des Géra- niacées 3S2 M. Philippe Malvezin. — Sur l'origine de la couleur des raisins rouges 38^ M. RÉPIN. — Radioactivité de certaines sources goitri gènes 387 M"' Dopis-L. Mackinnon et M. Fred Vles. Bulletin BiBHoaRAPHiQUE — Sur les propriétés optiques de quelques éléments contractiles M. Paul Hallez. — Destinée des noyaux des cellules lécithogènesdes Bhabdocœles. M. Frédéric Guitel. — Sur la persistance du pi'onépliros chez les Téléostéens M. P. Marty. — Sur la llore fossile de Lugarde (Cantal ) MM. Bardin, E. Deshayes, L. Lecomte, de PouRTALKS adressent des renseignements relatifs à la maladie du chêne signalée dans la précédente séance et des échantil- lons de feuilles contaminées 388 390 392 395 397 397 PARIS. — IMPRIMERIE G AUTH lE R- V 1LL.\ R S , Ou;m (les Grands-Augu^lins, 5.i. Le Gérant : (jAUTHiER-ViLLAns. 1908 DEUXIÈME SEUIESTRE. COMPTES KENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVn. N° 8 (24 Août 4 908). PAIIIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, .'•5. 1908 IS l RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUE Adopté dans i.es sé.^nces des 23 fum 1862 et 24 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou iNotes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou, numéro des Comptes rendus Sl 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 2f) numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"^. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un AssociéétrangerderAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Noies sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces iNotes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les sont ■(' lis. I, niint Rapports relatifs aux prix décernés ne le sonqu'j tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en sécMn, blique ne font pas partie des Comptes rendu Article 2. — Impression des travaux des ivmit- étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pi,onii qui ne sont pas Membres ou Correspondants c l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou un;' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoi > tenus de les réduire au nombre de pages n Membre qui fait la présentation est toujours mais les Secrétaires ont le droit de réduire c* extra autant qu'ils le jugent convenable, comme i lefo pour les articles ordinaires de la corresponda ;e oia cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaijue Membre doit ê! remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au p s tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'êlrtemisi temps, le titre seul du Mémoire est insér( lans i Compte rendu actuel, et l'extrait est reriyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cal r. Article 4. — Planches et tirage à i''t- Les Comptes rendus ne contiennent ni \ nclie- ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures iraieii autorisées, l'espace occupé par ces figures c npter pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frai^lesa! teurs; il n'y a d'exception que pour les Raports- les Instructions demandés par le Gouvernennt. Article 5. ' Tous les six mois, la Commission admiiitratu fait un Rapport sur la situation des Compicenii après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécutioi du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à I Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuel» sont p: ' '"' déposer au Secrétariat au plus tara le Samedi îjui précède la séance, avant S*". Autrement la présentation sera remise à la séanc îw"" L \- ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 24 AOUT lî)08. PRÉSIDENCi' DE M. BOUQUET DE LA GRYE. MEMOIRES ET COMMUNICA^TIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOMÉTRIE INFIMTÉSIMALE. — Sur un problème relatif à la ihéorie des systèmes orthogonaux et à la méthode du tiièdre mobile. Note (') de M. Gasio.v Darbocx. 8. Au lieu d'obtenir le système réversible par la construction précé- dente ou par la composition de trois systèmes tels que celui dont nous venons de donner la définition, on peut essayer de l'étudier directement. Reportons-nous aux équations (48), (49) qui définissent les cyclides de la première famille. Nous voyons d'abord que, si l'on y fait x = o, tous les termes variables en f disparaissent et il reste l'équation (A) (j^-4-5'')2-+-2B2-— aCy^— A = o, où l'on a posé, pour abréger, 1 A = ( S' + y- — a- ) /i- I Ainsi toutes les cyclides de la première famille passent par la courbe (A) du plan des yz. Mais cherchons aussi le lieu des points coniques de ces cyclides, points coniques qui sont mis en évidence sur les équations (48), (49)- (') Voir les Comptes rendus des 3, lo el 17 aoùl 1908, p. 287, 325 et 367. C. R., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVII, N° 8.) 53 4oO ACADÉMIE DES SCIENCES. Les premiers sont défuiis par les équations (57) z=o, x=:-t^, y^+j,-+\ = 2-/ax. L'élimination de p nous conduit à la courbe plane ou (C) {r- + J"-)^+2Âr-— 2Bx=— A=o. En prenant de même les deux autres points coniques définis par les équations (58) 7 = 0, a.r = yh-, a-'-H-;-— Â-F2l3a';r = o, on trouvera qu'ils sont sur la courbe ayant pour équation dans le plan des xy ÇB) (J'-H- z-y-h2C.r'-— 2Xz-—A = 0. Les trois courbes planes situées dans les trois plans coordonnés et dé- finies par les équations (A), (B), (C) forment un ensemble grâce auquel nous allons obtenir le résultat cherché. 11 résulte en effet de ce qui précède que les cyclides de la première famille passent par la courbe (A) et ont leurs points singuliers situés deux par deux sur les courbes (B) et(C). Il résulte même des formules (07) que, pour en- gendrer une des cyclides, il suffit de prendre deux points de ( C ) situés symé- triquement par rapport au plan des xz ou, si l'on veut, par rapport à l'axe j = o, et de construire les cercles qui passent par ces deux points fixes et les divers points de (A). On engendrera ainsi les surfaces de la première famille. On pourra les engendrer encore en utilisant les formules (n8) et en faisant passer, par deux points de B situés symétriquement par rapport au plan des œy ou à l'axe ;; = o, des cercles assujettis à rencontrer (A). Si Ton remarque maintenant que les courbes (A), (B;, (C) se déduisent les unes des autres par des permutations circulaires effectuées sur x, y, :■ et sur les constantes A, B, C, on voit immédiatement que les deux modes de génération obtenus pour la première famille s'étendent par des permutations circulaires aux deux autres familles de surfaces orthogonales. Ainsi les cyclides de paramètre p, passeront par (B) et auront leurs-points coniques sur (A) et sur (C); les cyclides de paramètre p. passeront par (C) et auront leurs points coniques sur (A) et sur (B). SÉANCE DU 24 AOUT 1908. Zjoi De cette triple génération il n'est pas difficile de déduire une relation fondamentale entre les trois courbes (A), (B), (C). 9. C'est une proposition connue, et d'ailleurs facile à vérifier, que le point-sphère ayant pour centre un point conique de la cyclide de Dupin touche cette surface suivant deux droites isotropes (*). Il résulte de là que ce point-sphère est coupé par un plan quelconque, suivant un cercle langent en deux points à la section de la cyclide par ce même plan. Ainsi les points coniques de la cyclide de Dupin sont des foyers pour toutes les sections planes de celte surface. Si l'on rapproche cette proposition générale des résultats obtenus, on reconnaît immédiatement que les trois courbes planes (A), (B), (C), qui sont des cycliques ou, suivant une dénomination plus commune, des quar- tiques bicirculair-es, sont les focales les unes des autres. Dans mon Ouvrage Sur une classe remarquable de courbes et de surfaces algébriques et sur la théorie des imaginaires, j'ai étudié complètement les propriétés focales de ces courbes et, plus généralement, des courbes qui ré- sultent de l'intersection d'une sphère et d'une surface du second degré. Cette théorie est aujourd'hui bien connue. On sait que chaque courbe de ce genre admet quatre focales. Les cinq courbes ainsi obtenues sont les lignes doubles d'une développable isotrope, c'est-à-dire circonscrite au cercle de l'infini; de sorte que chacune d'elles admet les quatre autres pour focales. On sait aussi que ces courbes sont respectivement sur cinq sphères qui sont deux à deux orthogonales. Il y a là une belle généralisation des propriétés focales des surfaces du second degré. Si, considérant un tel ensemble de cinq courbes, on le soumet à une in- version dont le pôle est à l'intersection des sphères contenant trois d'entre elles, ces dernières se transforment nécessairement en trois courbes planes situées dans des plans orthogonaux. On obtient ainsi les trois courbes que nous avons appelées (A), (B), (C). Les deux autres focales se transforment en deux coniques sphériques situées sur deux sphères dont le centre commun est le point d'intersection des plans des courbes (A), (B), (C). y\insi, on peut dire encore que ces trois courbes sont les focales planes d'une conique sphérique. C'est, au reste, ce que l'on peut vérifier comme il suit. C) CeUe propriété est évidente pour le cône de révolution. L'inversion permet de l'étendre immédiatement à toute cyclide de Dupin. (59) 4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ecrivons les équations d'une conique sphérique sous la forme l A'.r'-t-B'j--hC':^=o, ) x''-ir y'-h z-—R-^=o. Un des cylindres passant par la conique aura pour équation (60) (A' - C ).r2 + ( B' - C')/= -+- C R- = o. Le plan tangent à ce cylindre en un point (-t', ,}') aura pour équation Xx(A'— C) + Yy(B'— C) -(- C'R^ = o. Cherchons la sphère de rayon nul passant par Tintersection de ce plan et de la sphère qui contient la conique. Il faudra écrire que l'équation X^-h Y^-H Z- -H 2AXx(A'— C) -h 2>,Yj'(B' — C) -H 2/C'R^= o représente une sphère de rayon nul. On aura ainsi les équations X-t-/,x(A'-C')=o, Z=:o, Y + >,j(B' — C') = o, >,X.r(A'— C') + ).Yv(B'-C') + (2XC'— i)R''=:o. L'élimination de ce, y, X entre ces équations et l'équation (58) conduit au lieu des foyers défini par les deux équations Z = o, (X^ + Y=)^-2R^^;^-2R-^g^+R^=o. Si nous comparons cette équation à celle de la courbe (C), on voit que nous devrons avoir (60 A = R^|;±£;, B=R-^^', R^ = -A. La considération des autres cylindres nous conduira à joindre aux précé- dentes Tunique condition B'+ A' Ces équations nous donnent A -4- R'- _ B' B + R- _ C C + R- _ A' A — R^ ~ C ' B — R" " A' ' C — R^ ^ B' ' d'où résulte la condition ( A + R^) (B -t- R=) (C H- R-) = (A - R=) ( B — R'^) (C — R') SÉANCE DU 24 AOUT 1908. 4o3 qui donne * R' = — AB — AC— BC = - A, ce qui est bien d'accord avec la dernière équation (Gi). Les deux signes différents qu'on peut prendre pour R= donnent les deux coniques sphériques qui complètent avec (A ), (B), (C) l'ensemble des cinq focales. 10. La connaissance des propriétés géométriques précédentes permet de donner une grande précision à la définition du système orthogonal réver- sible. Soit (D ) la développable isotrope contenant les cinq focales et soit m un point quelconque de (13), par exemple. Parmpassent deux génératrices isotropes de (D) qui vont couper le plan de (C) en deux points p, p' symé- triques l'un de l'autre par rapport au plan de (B). Par p et p' passent deux génératrices de (D) qui vont se couper au point m' de (B) symétrique de 771 par rapport au plan de (C). On a ainsi formé un quadrilatère va- riable mpm'p' dont tous les côtés sont de longueur nulle. La cyclide de Dupin ayant les quatre sommets de ce quadrilatère variable pour points coniques et passant par (A) engendre une des familles du système étudié. Ses cercles de courbure passent les uns par p et^', les autres par m et m'. La cyclide contient d'ailleurs les côtés du quadrilatère mpm'p'. Les autres familles s'engendrent de même, en échangeant les courbes (A), (B), (C). Remarquons d'ailleurs que les cyclides, passant par (A) par exemple, admettent pour plans de symétrie les plans des deux autres courbes et que leurs cercles sont normaux à l'un ou l'autre de ces plans. Il résulte de toutes ces remarques que le système orthogonal peut être encore défini de la manière suivante : Soit(r) une cyclide de la première famille, passant nécessairement par la courbe (A). Les cyclides des deux autres familles admettent toutes, nous l'avons vu, le plan (P) de (A) comme plan de symétrie et se coupent sui- vant des cercles normaux à ce plan. Comme le plan (P) occupe une position quelconque par rapport à (F), nous serons ainsi conduit à cette génération nouvelle du système triple : Donnons-nous arbitrairement une cyclide de Dupin (F) et un plan (P). Les cercles normaux à la fois à (P) et à (F) engendrent un système cyclique, c'est-à-dire qu'ils sont normaux à une famille de surfaces (qui sont néces- sairement des cyclides) et peuvent se grouper de deux manières différentes en deux familles de surfaces orthogonales (qui sont encore des cyclides). L'ensemble de ces trois familles constitue notre système réversible. 4o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. La proposition précédente suffit à montrer que ce système dérive par une simple inversion du système le plus général qui soit formé de cyclides de Dupin. Il résulte en eiïet, des développements donnés aux n°'35, 36, 144, 145, 146 de nos Leçons sur les systèmes orthogonaux, que ce système le plus général se construit précisément à l'aide de cercles normaux à une cyclide de Dupin et à une sphère quelconque. Il nous suffira d'une inversion quel- conque transformant cette sphère en un plan pour être ramené au cas spécial du système réversible. Réciproquement, on olitient, en soumettant le système réversible à une inversion, une génération nouvelle du système le plus général. Pour obtenir un tel système, il suffira de construire trois cycliques (A), (B), (C), planes ou sphériques, qui soient les focales les unes des autres. Les cyclides de Dupin qui composeront chaque famille du système triple devront passer par l'une de ces courbes et avoir leurs points coniques sur les deux autres. Par exemple, les cyclides de la première famille passeront par ('A) et auront deux de leurs points coniques sur (B), les deux autres sur (C); elles seront anallagmatiques par rapport aux deux sphères contenant les courbes (B) et (C), et leurs cercles de courbure seront normaux respectivement à ces deux sphères. On voit que le système des cinq cycliques focales peut donner lieu à dix systèmes triples différents. Comme, sur les cin(j sphères qui contiennent les focales, il peut y en avoir quatre réelles, se coupant trois à trois en des points réels, on voit que quatre de ces dix systèmes pourront, par une inver- sion réelle, être transformés en un système réversible. H. Après avoir défini le système réversible, nous avons à caractériser le système inverse, enoendré par le mouvement relatif de (T„) par rapport à(T). Ici ce senties quantités P, P,, P^ qui jouent le rôle des coordonnées rec- tangulaires. Elles sont définies par les équations (38), où les ô doivent satis- faire aux équations (4o). Et il suffit de les comparer aux formules (35) pour reconnaître qu'on passe du système réversible à son inverse en chan- geant a, en à-, 9,- en 0'^. et h^ en — h-. (?.ela reviendra simplement à changer le signe des constantes A, B, C ou encore à remplacer dans le système primitif se, y, z par ix, iy, iz. Cette simple remarque suffit à définir complètement le système inverse. 12. Dans ce qui précède, nous avons laissé de côté systématiquement le SÉANCli UU 24 AOUT 1908. 4o5 cas où la constante A- serait nulle. Le lecteur pourra l'étudier et il verra que, dans ce cas, les courbes (A), (B), (C) se réduisent aux trois coniques qui sont les focales d'une même quadrique. Le système triple se réduira de même à celui qui a été trouvé par William lloberts et que j'ai étudié d'une manière très complète aux n"' ;55 et '.i6 de mes Leçons sur les systèmes orlho- gonaux. Quant aux systèmes généraux analogues à ceux qui sont déter- minés par les formules (35), ils deviendront identiques à ceux que j'ai fait connaîti-e il y a plus de l\o ans et auront mèiue représentation sphérique que le système triple déduit par inversion de trois familles de plans rectangu- laires et composé de trois familles de sphères orthogonales. CHIMIE ORGANIQUE. — De la métiiylation dans les dérivés élhyléniques au point de vue de la volatilité. Note de M. Louis Hexby. Il m'a paru intéressant de comparer l'influence exercée par une methyla- tion plus ou moins complète sur la volatilité des composés èthyléniqnes XCH- — CH-X, proprement dits, de diverses sortes. L Des dérivés hydroxylés ou des glycols et des hydrocarbures éthyléniques. — Le remplacement de l'hydrogène, fixé sur le carbone dans les radicaux des composés fonctionnels, par le groupement — CH', en augmentant le poids moléculaire, diminue la volatilité du composé primitif et en élève le point d'ébuUition. C'est ce qu'on constate uièrae dans les séries des alcools monoatomiques aliphatiques C"H-""^' — OH. Il n'en est pas ainsi dans le groupe des glycols qui constituent la série de métiiylation du glycol éthylénique (H0)(];H- — CH-(OH). A mesure que l'hydrogène est remplacé par — CH', et qu'ainsi le poids moléculaire s'élève, on constate que le point d'ébuUition s'abaisse et que la volatilité aug- mente. (HO)CH^-CH^(CH) th. igy-igS». raie. Série bili H'G — CH -cm Éb. 188" CH3 _CH— GH— CH3 Éb. 184» OH OH {VVCy—C. -CH-Éb. 1-8" ' (CH')^ — c —G — (CH^)' Éb. 174° Série unilatérale. Série bilatérale. -GH -Gm Éb. 188" CH3 -CH— GH— GH3 Éb OH OH -G -CH- Éb. 1-8" (GH')^- C —G — (CH^)' Éb OH OH OH OH Inlermédiaire (CH')^- _C — CH -CH' Éb. 178°. OH OH 4o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Cette influence de la méthylalion, qui s'exerce avec une véritable régu- larité dans les dérivés hydroxylés, paraîtra d'autant plus étrange que la même substitution opérée dans Véthyléne lui-même H-C = CH- y déter- mine un effet contraire. Le point d'ébuUition des hydrocarbures méthylo- élhyléniques s'élève, avec régularité et d'une manière constante, par le remplacement successif de H par — CH'. tFCi=CH2 Kb. —102». Série unilatérale. Série bilatérale. H3C — en = CH'- Éb. - 50° H^C — GH = GH — CH' Éb. i» à 2° {WCf-C =CH=Éb. -6° (H'C)^— G =G - (GH^)^ Éb. 72° Mixte (H'C)^- G = CH - GH' Éb. 36°. On sait que les hydrocarbures sont des composés mono-moléculaires , même à l'état liquide, comme les gaz, et où le coefjicienl d' associalwn est nul. Cela étant, il est aisé de se rendre compte du fait, en apparence anormal, que présente la série des glycols méthylo-éthyléniques. Il suffit de se rap- peler ce qui se passe dans la série de méthylation de Valcool mélhylique, l'alcool par excellence : \VC - OH P. M. 32 Éb. 66° H' G -Gir^-OH 46 78°/ (H3C)2 — GH -OH 60 82°/"^ '*" (H'G)^— G —OH 74 82°/—"° Ces composés hydroxylés, à l'instar de l'eau H — OH, leur prototype, ne sont mono-moléculaires, comme l'exprime leur formule ordinaire, qu'à Vétal gazeux. On sait que, dans leur état naturel, ils sonl moléculairement associés et leur coefficient d'association, inférieur à celui de l'eau elle-même, est d'autant moins élevé que l'hydrogène fixé sur le carbone est remplacé d'une manière plus complète par — CH'. L'influence exercée par l'augmentation du poids moléculaire se trouve ainsi successivement affaiblie par la simpli- fication de la molécule primitive (CH^ — OH)"; le travail de drsagrégation moléculaire nécessaire pour amener l'état moléculaire et la chaleur nécessaire pour amener l'état gazeux deviennent par là de moius en moins considérables. De< circonstances de même natuie mais plus puis>aiite3 dans leurs effets se rencontrent dans les dérivés constituant la série de tnétlivlation du glycol éthvlénii|ue, dérivé bihjdroxj'lé et susceptible à ce titre de subir deux fois cette influence volatilisante. H. Des rapports inverses de volalihlé se constatent dans les séries des \_L ,20 SÉANCn: DU 24 AOUT 1908. /|07 dérivL's correspondants où celle circonstance de la sini|)lification molécu- laire, par suite de la métlivlalion successive, ne fait pas sentir son action, à savoir les bichlorhydrines et les oxydes. A. Bichlorhydrines. — Les éthers chlorhydriques sont, comme les hydro- carbures eux-mêmes, des composés rnono-inoléculaires à l'état liquide, tout au moius leur coefficient d'association est presque nul; de là vient que le remplacement de — OH par Cl dans les alcools s'accompagne d'un abais- sement notable dans le point d'ébullition. Dans les dérivés chlorhydriques des glycols, on observe des relations de volatilité relative du même genre. Mais, quel que soit leur degré de méthy- lation, leur volatilité diminue et leur point d'ébullition s'élève à mesure que l'hydrogène disparait dans le radical primitif H- C — CH- pour être rem- placé par — CH'. Voici les faits : Cl - CH^- CFP- Cl Éb. 84». CH^ -GH — CH- Éb. 98° CIF — CM - CH - CH^ Éb. 112" I I I Cl Cl Cl Cl (CH5)=-C -CH^Éb. 108° (CH»)-— C — C -(CH^)- solide fus. 160» (') I ! Il Cl Cl Cl Cl (CH')^-C -CH — CH' Éh. lia. CI Cl On remartpiera que les différences de volatilité entre les dérivés hydrorvlrs et leurs chlorhydrines sont d'autant plus considérables que la méthvlalion est moins avancée. Il en doit être ainsi. B. Oxydes. — La série des oxydes forme un groupe à certains égards plus intéressant encore. En voici les divers termes : H-C = CH^ Éb. -+-i4°. O H'C — CH — CH- Éb. 33° CH» -CH-CH — CH' Éb. .jG" .0 0 (I13C)2_ C — CH^Éb.Sa" (CH»)2- C — C — (CH»)^ Éb. 90" O O (CH»)^— C — CH — CH' Éb. 75°. O (M L'analogie autorise à croire que le point d'ébullition de ce corps est fort ra|)- proclié du point de fusion. G. R., 190S, !" Semestre. (T. CXLVII, N" 8.) 54 4o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. (_)n est autorisé à croire que les oxydes de même que les chlorhydrines sont des composés mono-molécidaii-es ou tout au moins très faiblement associés. Ici aussi les points d'ébullition vont en s'élevanl à mesure que le poids moléculaire augmente, c'est-à-dire que la méthylation est plus avancée et cela a\ec une certaine régularité : — CH = en CH'— CH — majoration + 21°, CH3— CH=: en (CH5)2 = C = majoration 4- 19° à + 20°. Le phénomène de l'ébuUition n'a donc pas partout la même signification au point de vue moléculaire. a. Dans les composés mono-moléculaires à l'état liquide, il nest qu'un acte pure- ment physique, nécessitant seulement reff'9 Voici, dans Tordre où ils se présentcnl, la succession des phénoijiènes qu'on peut observer assez fréquemment : Lorsque le Soleil, après son coucher, atteint la hauteur négative de 3", une Illumination rose ou rose pourpre se développe dans le ciel; la courbe qui la limite est à 45" de hauteur à l'Ouest dans l'azimut du Soleil, lorsque cet astre est à 4" sous l'horizon. L'illumination passe par un maximum et disparaît en quelques minutes. Cette illumination rose, quoique très fréquente, peut manquer entière- ment ou liien atteindre une intensité considérable et attirer alors l'atten- tion générale. Telles sont les lueurs de 188) et de 1902 qu'on attribua, un peu hâtivement peul-ètre, aux éruptions volcaniques. A l'illumination rose, très éphémère généralement, succède une illumi- nation jaunâtre, plus faible mais plus persistante, et dont la courbe limite passe par 45" de hauteur lorsque le Soleil est à 8" sous l'horizon. Elle peut varier beaucoup d'intensité; elle a été particulièrement vive en juillet der- nier, et surtout dans les premiers jours du même mois. Elle paraît exercer une certaine action sur la quantité de lumière polarisée existant dans le ciel ('). Enfin, à l'illumination jaunâtre succède une coloration bleu verdâlre, plus faible, et s'éteignant lentement. La courbe qui la limite est à 45° de hauteur lorsque le Soleil est à i3" sous l'horizon. C'est elle qui limite, par sa dispa- rition, le crépuscule astronomique. On peut tirer des observations des conclusions assez précises sur la hau- teur des couches atmosphériques dans lesquelles se produisent les phé- nomènes. Lueurs roses. — Les lueuis roses sont celles qui se produisent dans les conditions les plus invariables ; quelle que soit leur intensité, les couches atmosphériques qui leur donnent naissance ne dépassent pas i6'<"> d'altitude, au moins dans les circonstances où, depuis 1902, j'ai pu observer avec soin et très fréquemment le phénomène. Les couches les plus efficaces paraissent être entre g""" et iS"*" de hauteur; les couches plus basses (5''"' à 7''"') peuvent d'ailleurs produire aussi l'illumination rose, et ce sont même les seules qui interviennent lorsque la coloration e— j 3- i3 8- 9 3- 9 ii|oi^. Avril. 1,3 •■•/'■ 6/, — 17 — 9 — 17 — 15 — ' i -t- s 1(15 i-i 1 2.18 in-i i 3 9-1"' il'i 22-23 6 I \-1>- •'.Il ■>.1 Dates Niimbre Pass. Latitudes moyennes Silrlaees extrêmes d'nbscr- au mer. - — ■» — ^- — —- — -- moyennes d'iibserv TGiions. central. S. .\. réduites. 12 5 ■'■18 9' Avril (suilp) 1 0 , () — 9 i3,i II, G / •7:7 - 8 '9,1 ^iC) ■>.-A , ■>, — 12 /i /il 2 ACADEMIE DES SCIENCES. Ualos cxirt^mos Nombre Pass. I.alilutlos uioyaniios Supfuce* dobscr- au mer. - — — --^-^ moyennes valions, ceniral. S. N. rcilnilcs. \\ lil ( suilc). ■j.>.-->.y > 2 ',7 — i a3 1 2i,9 — 9 2'>-'în : 24,8 — 8 ■'9 1 •.(),; — 3 ■J.'.>-ïi'< 1 '8,0 — iX .8j. Mai. 24- 5 7 1,0 •'■9- 7 ■ ■>.-- S 9 1 I 2,4 ■i,I 3o- 1 1) 1:' 29- 9 ■>.()- 0 I 1 S 4,2 i , ■> 29- 9 I 1 4,« 7- 9 (i- y 3 4 5- S 3 4 7'7 1 1 > , () fi- 9 '1 ii,r, (i-ii ') II. 7 K-lC, 0 14,4 I ',-■.! 5 2t)-3o 9 19,1 2 5,7 23-27 2 ■'7^1 23-27 2 27,8 I- 2 2 3<),4 — 9 - 4 -+- 7 — 9 '4 75 •J6 3(i iS G 3 14 1 96 i3 î 1 8'j iG I ") I2(i 33 187 7 S Halos Nombre Pass, LalUudos Dioyetmes Kurfarc» e\liè:iie5 d'Dlpser- au dut. ^^ — " — ^ — - nujjcniirs d'ib^erv. T.iliuits. contrai. S. N. réliiiitos. '(i- 7 2?. -->() 23,3 — 20 >- 27,9 28 28,4 — lO 24- .'1 II 28,8 — 2 •M- 4 1 1 30,-, I ) M J- 8 "1 00 9 10 482 r I ^ i (J-roy/X c'a ^(3 ^ dp do. ÛOL dj3 M^ ^^l Oad^ Désignons par I le point dont les coordonnées sont 0,, O^, 0., et par (I) la surface décrite par ce point. Le rayon vecteur (_)I est parallèle à la normale en M et égal à y'À; en raison de ces propriétés, nous donnerons à la sur- face (I) le nom cV indicatrice de la courbure totale de la surface (M). La surface (M) n'étant pas développable, la surface (I) n'est pas un cône de sommet O et le déterminant 0 = 1 ± 0, -r-^ -r^ est différent de zéro (' V ()y. yp ^ ' ,,. c- 1 I ' r • à logâ , ô \o"o (' ) blgnalons tes égailles p =: — ■—- , q' =: — -^ ■ ( Op 0>i' rf(3 ^ Oa ' ùq Or , Ok à'fi ''' ~ 07. . Or' 4l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. En exprimant que le système des équations (3) et ( 'i ) admet trois solutions ^Ki '^in ^3 jouissant de eettc propriété, on obtient les relations suivantes : ÔA , Lorsqu'elles sont vérifiées, le système des équations (3) et ( 4 ) est com- plètement intégrable, et, si l'on prend pour 0,, 0,, 0^ trois solutions de ce système pour lesquelles le déterminant o est dillérent de zéro, les for- mules (2) définissent une surface dont les coordonnées satisfont au système (i) ( '). Cette proposition est susceptible de nombreuses applications; en voici une des plus intéressantes : Soil à déterminer les valeurs de k, p, q, r, p' , q' , /' qui conviennent aux. surfaces réglées. Si les lignes j3 = const. sont les génératrices rectilignes, ^ = o; le système (6) s'intègre aisément et l'on retrouve les résultats obtenus en 1896 par M. Goursat {Bull, de la Soc. math, de France). iJ'aulres conséquences se tirent de celle analyse, parmi lesquelles nous citerons la détermination, par des formules ne renfermant que des quadratures, des surfaces réglées dont les deux branches de la ligne ilecnodale coïn- cident. En éliminant k, r ei r' entre les équations (6). on obtient trois relations dilTéren tielles entre/), '/,/>', ('/. "', u". .. .,«'"") = o. les fonctions A,(;) (dont une, au moins, est transcendante) étant entières et Q(m, u', u", ..., lé'"') désignant un polynôme quelconque par rapport à u, m', f/', . . ., ié"'K Considérons une intégrale u = '^(2) de notre équation (2), qui satisfait (') Thèse de Doctorat : Sur les zéros d'une classe de fonctions transcendantes. Gaulliiei'-Villais, 1906, et Annales de la Facallé des Sciences de Toulouse, 'i" série, t. VIII. SÉANCE nu 24 AOUT 1908. 417 aussi à d'aulrcs équations ,l'=g,{ll), l,"=:g,iu), „"'=g,{l,), ..., «>•"" = i',„(.0, Q{ii,n', il" «'"") =r \-(„), OÙ les fondions ff,{u),g.,(u), . . . , ^•,„((/), K(m) sont bien déterminées pour chaque intégrale n = a-(3). Si la fonction F(") n'existe pas dans tout le plan, désignons par(D) le domaine de l'existence de cette fonction, qui coïncide avec le domaine de l'existence de l'inverse de l'intégrale w = !7(3); appelons aussi valeurs exceptionnelles parfai/es les valeurs de u que rintégrale u = 7(2) ne prend à distance finie que pour :; =: o. Cela posé, nous démontrons que les seuls cas qui peuvent se présenter sont les suivants : a. Ou bien l'é(juati(>n A„(;)-+- A, (;)«+.. ..-t-A„_i(c) «" ' + «"+;;Fl«)r=Q n'esl pas irréductible, c'est-à-dire qu'elle ne dclerrriine pas une seule fonc- tion u = '7(3), mais plusieurs distinctes. b. Ou bien dans le domaine ÇQ) l'intégrale u = u(z) jouit de la propriété exprimée par le théorème (T) à condition d'exclure les valeurs exceptionnelles non par faites ; autrement dit. le nombre des râleurs exceptionnelles non par- faites du domaine (D) ne saurait dépasser in — \ {l'infini non compris). Un au moins de ces faits aura lieu; c'est là une extension aux intégrales d'une classe étendue d'équations différentielles du célèbre théorème de M. Picard. Dans l'équation (2 ) la fonction Q(«, m', . . . , f/'"*') peut être aussi trans- cendante par rapport à u, u', . . . , m''"'. Dans le cas où F(m) est une fonction multiforme, les valeurs exception- nelles doivent être des points critiques de cette fonction. Il est bien entendu que l'extension aux intégrales des équations différen- tielles considérées du théorème des fonctions à un nombre fini de branches est aussi vraie pour toutes ses généralisations. Un résultat analogue est obtenu par M. Painlevê pour les intégrales des équations différentielles du premier ordre, algébriques par rapport à u et :•('). Au contraire, les équations de ce travail sont nécessairement trans- (') Leçons de Slockholni. p. 233 bis. 284, 335. 4l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. cendantes par rapport à z. La démonslration du théorème que nous venons d'énoncer ici se fait par la même méthode d'éhmination que celle du théo- rème (T) et s'appuie sur le théorème fondamental de M. Borel plusieurs fois cité dans mes travaux antérieurs sur les zéros des fonctions transccn- dantes(voir, par exemple, ma Thèse : Gaulhier-Villars, \CjoÇ>, ci Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse, i' série, t. VIII). CINÉMATIQUE. — Sur la viriation de deux surfaces réglées. Note(') de M. Haag, présentée par M. P. Painlevé. On sait que tout mouvement d'un corps solide peut être réalisé par la viriation d'une surface réglée Z sur une autre surface réglée 'L' . Les deux surfaces se raccordent constamment le long de l'axe central du mouvement, de sorte que la correspondance ainsi établie entre les deux surfaces est telle que dewv génératrices homologues aient même paramétre de distribution (en grandeur et en signe). On peut penser à première vue qu'en établissant une telle correspondance entre deux surfaces réglées quelconques, on pourra les faire virier l'une sur l'autre. Mais, si l'on appelle y et y' les indi- catrices sphériques des génératrices de i et l' et V et V les lignes de striction correspondantes, on voit aisément i\uil faut et il suffit que deux axes homo- logues quelconques de y et de y', ou, ce qui retient au même, de Y et V , aient même longueur (-). Pour étudier cette question d'une façon précise, il est nécessaire de donner des signes aux différentes grandeurs qui vont se pré- senter. A cet effet, nous commencerons par fixer un sens positif sur chaque génératrice G de 'L. Soit \x. le point homologue de y. Prenons ensuite une origine des arcs et un sens positif arbitraire sury. Soit u.\ la demi-tangente positive de cette courbe. Soit aZ le prolongement du rayon qui aboutit au point (ji, et soit enfin piX la demi-droite telle que le Irièdre aXYZ soit tri- rectangle et positif. Ce trièdre définit, comme on sait, un sens positif de rotation autour de chacune de ses arêtes et dans chacune de ses faces. Adoptons enfin sur F un sens positif et une origine arbitraires. Ceci étant, nous appellerons / l'abscisse curviligne de pL sur y et s celle du point central correspondant M siii- P. iSous appellerons a l'angle de p-Z (') Présentée dans la séance du lo août 1908. (-) On déduit iniinédialenient de là les théorèmes classiques sur les cas où l'axe instantané a une diieclion fixe, ou bien est fixe, par rapport au corps solide. SÉANCE DU 2^1 AOUT 1908. 4 19 avec la demi-tangente positive de T au point M, angle compté positivement dans le plan ([xZ, ;J.X), qui est parallèle an [)lan central. Nous désignerons par k le paramètre de distribution atlecté d'un signe tel que, si s désigne la cote d'un point quelconque m de G par rapport au point M et à la demi- droite L/.Z et si w est l'angle de [jlZX avec le plan tangent en m, on ait en grandeur et en signe zz=i k lango). Ou vérifie de suite l'égalité du (,) ^ = ^^"'=^- Nous appellerons enfln p, le rayon de courbure normale de F sur 1, ce rayon de courbure étant mesuré sur uY, et tang^J; le rayon de courinire géodésique de y au point j;., ce rayon étant mesuré sur u.X. Un raisonne- ment géométrique simple donne la formule (2) P,= ^- sin« sin('| — a) Soit maintenant < r' la génératrice de 1' homologue de G. Fixons sur G' un sens positif qui soit le même que pour G, quand G' vient coïncider avec G dans la virialiou. Nous en déduisons l'image sphéri(pie a'. Si l'on peut faire virier 1 sur i', on pourra choisir sur y' une origine et un sens positif tels que les abscisses curvilignes des points homologues a et [x soient constamment égales. Aussi les désignerons-nous toutes les deux par la même lettre /. Quant aux autres quantités, on les définira pour 1 comme pour X et nous les désignerons par les mêmes lettres affectées d'accents. Ce seront toutes des fonctions de la même variable t. Ceci posé, pour que la virialiou soit [)Ossible, il faut et suffit (ju'on ait (3) A'=/,, ou encore (4 ) ds' sin a' zzz ds sin a. Introduisons maintenant le pas du mouvement, c'est-à-dire le rapport/; entre les mesures algéljriques sur aZ (') d(; la translation instantanée et du (') Ou sur fx'Z', car dans la viriation les deiiv Irièdces |/\YZ el ij.'X'Y'Vj' coïn- cident. Remarquons encore que les courbes y el y' roulent évidemment l'une sur l'autre. 420 ACADÉMIP DKS SCIENCES. vecteur inslantçiné de ratatioii. On déiiioiilro |>iu' la ( iL'oiii(''lrie la formule suivante, ,^, 2sin((!t — a') si n s: si 11 a' (•'■>) P — -r-^, ■ . , ■ ' sin-a siii-3! Pi pi ou encore, en tenant compte de (2) et de (3 j, siiia sina' sin('J;' • <«> ^ = n sui'l sin = o et, par suite, a = a'. D'où l'on peut déduire un énoncé donnant les conditions nécessaires et suffisantes pour que deux surfaces réglées soient applicaliles. Laissons de côté pour l'instant ces applications, et voyons comment on peut obtenir les équations des surfaces S qui correspondent à une surface 1' donnée et à un pas également donné pour chaque génératrice de Z'. Donnons-nous arbitrairement la courbe y (c'est-à-dire le cône directeur de 2), et prenons-y un système quelconque d'abscisses curvilignes t. Nous connaissons alors en fonction de / les quantités suivantes : a', ■];', /., ^ et p. L'équation (6) nous donne ensuite tanga. Nous sommes donc ramenés au problème suivant : Déterminer une surface réglée connaissant son indicatrice, son paramètre de distribution et l'angle de chaque génératrice avec la ligne de striction. Soient a, b, c les cosinus directeurs de ulZ; a', b' , c' ceux de jj.Y; a", />", c" ceux de [xX. Ces cosinus se calculent aisément en fonction de /, dès qu'on se donne y. Soient alors x^, Vo, -„ les coordonnées du point central de la génératrice correspondante. On a 1 .r(,=; / /i(rt"+ ocotiinga) r/<, (7) { yo= / /'(^"H- ^colang«) (//, I r I z„ ^= I k{c" -1- c cotanga) itt. Appliquons ceci au mouvement de glissement d'un hyperboloïde de révolu- tion sur une surface applicable. Soient 2 V le demi-angle au sommet du cône SÉANCE DU 24 AOUT KjnS. \:\i as\ m|)lole cl 3 R le raycjii du cercle de gorgtî. Ln surface 1 es/ ici un rnnnïfic de iHùeker, d'cqualion c = 2 U sin 2 V — -. X'- + y-- On a alors />■ =: — 2 H sill2 V COS2<, 3!'r=^-4> d*' ^ 2 2 d'où, en applliiuaiil la formule (6), • laiij; a colangdi = 1 + ,'i U sin 2 V C0S2 / P Or 011 trouve, par quelques considérations géomélriques, ... ,. . , ,, , • , , />■ R sin 4 V /) := 2H sin 2 V sin(< — V ) sin(< + \ ) ^— ■ — i , 22 d'où 2C0S2< COS2V + 3cOS2< tanga cotaiig']; =r i -\- %\n{t — V) sin (/ J- V) C0S2 V — cos 2 l Il suffira alors de se donner arbilrairemenl une courbe sphérique y et d'a[i pliquer les formules (7). P)lvsinrK. — L'hélium liquide. Noie ( ') de M. H. Kameki.iivgh OnxES. Le premier pas vers la liquéfaction de riiêlium, d'après la théorie de M. van der Waals, a élé la détermination des isothermes, particulièrement de celles qui correspondent aux basses températures qu'on peut obtenir à l'aide de l'hydrogène liquide. Elles donnaient (Communication n" 102 du Laborat(jire de Leyde, l()o-), pour la lempéiature critique de l'hélium, V' à G° sur l'échelle de Kelvin. Or, disposant du cycle d'hydrogène liquide qui est établi à Leyde (Communication n"94, 1906) pour les mesures de pré- cision prolongées et qui permet de continuer un refroidisseuienl à i5" K. aussi longkMups qu'on le désire, d'après un théorème développe dansja Com- munication n° 23, 1896 (^), on pouvait liquéfier staliquemenl un gaz ayant la tetttpérature critique de l'hélium par une circulation prolongée dans un cycle conforme à ce cycle d'hydrogène liquide et travaillant dans des cir- constances corrcspondanies. La méthode, la construction des appareils et ( ' ) Reçue dans la séance du 17 août 1908. (^) Je m'occupais al<>r3 dfe liquéfier staliquemenl l'Iiydïogène. /j22 ACADÉMIE DES SCIENCES. les expériences qui ont servi à atteindre ce but sont décrites en détail dans le Supplément du procès-verbal de la séance du 27 juin dernier de TAcadé- niie d'Amsterdam, où j'ai signalé aussi l'importance qu'ont eue pour le succès, à côté de la théorie de M. van der Waals, les moyens que M. Dewar a mis à la disposition des physiciens. Je prends la liberté de pré- senter un extrait de ce Mémoire. 200' d'hélium très pur sont mis en circulation à raison de i4oo' normaux par heure, aussi longtemps qu'on le désire, par un compresseur de Cailletet à plongeur de mercure, modifié comme cela a été décrit dans les Commu- nications n"** 14 et 54 (1894 et 1900) ('), et précédé du compresseur auxi- liaire. L'héHum, comprimé jusqu'à 100*'"' avant d'entrer dans le régéné- rateur à robinet d'expansion, est refroidi jusqu'à iS" K. par l'hydrogène liquide s'évaporant sous la pression de (i'"' dans un réfrigérateur, où il est admis d'après les indications d'un verre gradué et d'un thermomètre indicateur de niveau. L'tiélium liquide est recueilli dans le fond non argenté d'un verre évidé à douhie paroi, argenté pour le reste. La partie transparente est entourée par de Thydrogène liquide dans un verre évidé à double paroi, entouré lui-même d'un verre semblable rempli d'air liquide, qui est entouré à son lour par un verre à alcool qu'on lient un peu cliaufie par une circulation. L'appareil restait parfaitement transparent jusqu'à la fin de l'expérience (5 heures après la mise en marche de la circulation d'hélium). L'expérience a commencé le 10 juillet à 5''45°' du matin, 73' d'air liquide ayant été préparés d'avance à l'aide de la cascade de cycles à régénérateurs dii laboratoire (Com- munications n° ik, 1894, II" 9'i, f. XIII, 1906, el Supplément n" 18, 1907). A i''3o'", 20' d'hydrogène liquide étaient prêts. A 4''20'", l'hélium commençait à circuler. A 7''3o"', l'hélium liquide fut observé pour la première fois. La formation de la pre- mière quantité a échappé à l'observation; mais, après, on a vu la surface du liquide se déplacer sous le souflle de l'hélium sortant du robinet el le liquide s'accu- muler. La surface du liquide transparent el incolore était rendue bien visil)le parréllexion en l'éclairant d'en bas. La surface, une fois observée, ne fut plus perdue de vue. On la voyait traversée par les fils du couple thermométrique. En regardant à travers les trois verres, on voyait à la fois les ménisques de l'air liquide, de l'hydrogène liquide et de l'hélium liquide. La différence de ce dernier liquide exceptionnel avec les autres sau- tait aux veux. La capillarité de l'hélium est extrêmement petite ; la surface de l'hélium • _^_ (• ) J'ai appliqué le compresseur Cailletet aussitôt qu'il a été connu, il y a 25 ans. Depuis lors je m'en suis servi régulièrement pour comprimer les gaz extrêmement purs en travail continu. Les excellents services que le compresseur à plongeur de mercure m'a rendus dans le cycle d'IicUum m'ont récompensé du travail que j'ai consacré à réaliser la belle idée de constructii>n de M. Cailletet. SÉANCE DU 2'i AOUT 1908. /r23 liquide s'applique contre les parois comme ia lame d"un couteau. Elle ressemble tout il fait à un ménisque d'acide carbonique dans un ttibe Cagniard de la Tour; seulement, dans le cas présent, le diamètre du tube était de Ti"". L'hélium est resté à l'état liquide pendant plus de deux lieuies. Lorsqu'il y en avait encore 6o™\ on a recueilli séparément le gaz qui s'en dégageait. La densité du liquide a été trouvée 0,1 r)4. Le point d'éhullition, déterminé avec un thermomètre à hélium, fut trouvé 4", 3. II faut encore y appliquer les corrections à l'échelle Kelvin à l'aide de l'équation d'état de l'hélium, ce qui fera probablement environ 4", 5 K. A part quelques points de différence importants, les propriétés de l'hélium ressemblent d'une manière frappante à l'image que M. Dcwar, en se fondant sur différentes supposi- tions, en a donnée dans son adresse de 1903. Le rapport de la densité du liquide à celle de la vapeur est de 1 1 à t. ( )n peut en déduire (pie la tempé- rature critique n'est pas beaucoup au-dessus de 5''K et la pression critique pas beaucoup au-dessus de 2''''"",3. Des isothermes on déduit plutôt une pression d'environ 3""°, encore bien plus petite que celle des autres corps. Il s'ensuit qu'en soumettant l'hélium à de hautes pressions on peut tra- vailler avec des pressions réduites bien plus hautes qu'on ne les peut réaliser avec d'autres substances. Ce qu'on peut oljteiiir sous ce rapport en appli- quant une pression de Sogo'''" à l'hélium surpasse ce qu'on atteindrait en soumettant l'acide carbonique, par exemple, à ioogoo"'"". L'hélium ne s'est pas solidifié lorsque la pression de vapeur a été dimi- nuée. La communication avec la grande pompe à vide n'était pas assez bonne cette fois, mais il est certain que je suis allé jusqu'à 1"°, peut-être même jusqu'à 7""". Le liquide, à cette température, était encore extrêmement mobile. S'il se comportait comme le pentane, il ne deviendrait solide que vers i°K. Pour la force de cohésion a de van der Waals, on a trouvé la valeur extrê- mement petite de o,oooo5 par un calcul provisoire. Toutes ces mesures et calculs sur les propriétés de l'hélium liquide ne sont naturellement que pro- visoires. Dans le Supplément n" 9 des Communications (1904), ji'i exposé l'im- portance des recherches aux très basses températures. L'intérêt de ces températures a été encore bien augmenté par le parti que M. Jean Becquerel en a tiré dans l'étude de l'absorption de la lumière, qui l'a conduit à tant de données sur les électrons dans les composés des terres rares et à sa découverte des électrons positifs. C. K., if)oS, 2» Semestre. {T. CXLVII, N° 8.) ^" /|2'| ACADEMIE DES SCIENCES. Ce qu'on peut dire des Leinpéralures 1res basses qu'on [xmvail olilcuir jusqu'ici s'appliciuc a forliori \x celles (pi'oii pourra obleuir avec l'hélium liquide. Naturellenienl, il sera plus difficile de faiie des recherches avec Thélium liquide qu'avec l'hydrogène liquide. Mais il ne faut pas mesurer les difli- cullés par celle de la première liquéfaction. Une fois les conditions pour obtenir l'hélium liquide bien connues, la plus grande difficulté est levée, et l'on peut concentrer ses efforts sur l'emploi du nouveau gaz liquéfié. La circulation d'hélium dorénavant pourra travailler au Laboratoire de Leyde d'une manière continue simultanément avec le cycle d'hydrogène, de sorte que des mesures même prolongées seront possibles et pourront donner lieu à des collaborations, d'après l'illustre exemple de Moissan et Dewar. CHIMIE MINÉRALE. — Aclion du chlorure d'arsenic el de l'arsenic sur le cobalt . Noie de M. F. Ducelijez, transmise par M. flaller. Les travaux relatifs aux arséniures de cobalt se rapportent généralement aux substances naturelles; la plus répandue, la smaltine Ce As-, a été repro- duite [)ar Durocher ( ' ). Le chlorure d'arsenic agissant sur le cobalt transforme ce métal en chlo- rure, avec formation d'un arséniure d'autant plus riche que l'opération est eflécluée à une température .plus basse, sans qu'il soit possible toutefois de dépasser la teneur correspondant à CoAs\ La limite inférieure d'arsé- niuration est définie par le composé Co'As'-. Les alliages d'arsenic et de cobalt, substitués au métal, amèiienl à des résultats identiques. Ainsi, dans des expériences successives, où nous avons maintenu le cobalt ou certains arséniures de ce métal, toujours à l'état pulvérulent, en contact avec le chlorure d'arsenic, jusqu'à conqjosition constante, nous avons été amené à des résultats, variant dans certains intervalles de température, que nous nous sommes efforcé de déterminer. Au début et à la fin des opé- rations, le produit a été isolé dans un gaz inerte : hydrogène ou anhydride carbonique. (') Durocher. Coinplcs rendus, l. \XX1I, i85i, p. 8'?,3. SÉANCE DU 2/| AOUT 1908. V-i^ De Soo" à I '|O0", le cobalt ou l'arséniure à 89 pour 100 crarsenic (') se transfoiineiiL en Co'As^ qui, loi'sque l'opération est faite au-dessus de 1000", présente l'aspect de lingots brillants, perdant de l'arsenic au voisinage de k'|00°. D à o"=r 7,82. De 600" à 800", le cobalt ou l'arséniure Co^\s- absot-bent de l'arsenic; le produit obtenu répond à la formule CoÂs. Cet arséniure est constitué par une poudre gris clair, clistalliiie, se ternissant légèrement à l'air; cliaullé dans un léger courant d'hy- drogène, il abandonne de l'arsenic à partir de 800" avant de fondre. D à 0"= -/n. De 4oo" à 600", le tricblorure commence à réagir sur la poudre de cobalt bleu réduite, vers 4do". L'analyse assigne au composé obtenu finalement une teneur voisine de 65, 60 pour 100 d'arsenic. Dans ces conditions, CoAs atteint la même teneur en arsenic, qui correspond à Go-As^ Ce corps commence à se décomposer à (ioo" et a pour densité à 0° : 7,35. Au-dessous de I00", le corps précédent se transforme lentement en CoAs^, composé qu'on n'obtient pas directement, à ces températures, par l'action du tricblofure sur le cobalt. Ce produit est une poudre grise, s'oxydant à l'air, se décomposant un peu au-dessus de 400". D à 0° 1=6,97. Pour celles de ces expériences faites à une température supérieure à 600", il y a mise en liberté d'un peu d'arsenic; la quantité de ce métalloïde isolé croit avec la température; de plus, dans une même série d'essais faits dans un intervalle de tempé- rature déterminé, la quantité d'arsenic libérée augmente à mesiire qu'on se rapproche de l'arséniure à obtenir, tandis que la quantité de chlorure de cobalt diminue. L'arsé- niure étant élaboré, l'action du chlorure d'arsenic continuant, la masse du composé diminue, et il y a formation constante de chlorure de cobalt et mise en liberté d'arse- nic. Dans les deux dernières séries d'expériences il ne se dépose pas d'arsenic, et la production de chlorure de cobalt s'arrête après la formation de Co^As^ ou de CoAs^ Des mélanges d'arsenic cl de cobalt, chautl'és en présence de l'hydrogène, jiis(|ii'à poids constant, dans les limites de température antérieurement iiuli([ti(''cs, amènent à l'obtention de la même série d'arséniures. Ces corps se forment encore, dans les mêmes conditions de température, lorsqu'on fait passer sur le cobalt pulvérulent des vapeurs d'arsenic, entraî- nées par Un léger courant d'hydrogène. Le composé Co''As-, particulièrement fixe, se produit également par la réduction (gort"), au moyen de l'hydrogène, de Tarsénite ou de l'arséniate de cobalt. Le fort dégagement de chaleur ([ui accompagne ces réductions provo((ue la volatilisation d'une partie de rarsciiic et, par suite, empêche la formation de CoAs. Aucun des arséniures cités n'est attirable à Taimant; leurs densités, de (') Nous avons obtenu ce corps comme résidu du traitement à l'acide chlorhydrique de culots cobalt-arsenic, contenant moins de 38,86 pour 100 d'arsenic [Procès-ver- baux Soc. se. ph. nat., Bo., 20 février 1908). /(2G ACADÉMIE DES SCIENCES. beaucoup supérieures à celles trouvées par le calcul, indiquent que la for- mation de ces corps est accompagnée d'une forte contraction. Les réactifs chimiques ont sur eux des ellels comparables. ]*]n particulier : le chlore, l'oxygène, le soufre réagissent vivement; l'acide azotique et l'eau régale les mettent facilement en solution; l'acide chJorhydrique, même concentré et cliaud, a fort peu d'action, l'acide sulfnri(pie agit encore moins; les alcalis et les carbonates alcalins en fusion les attaquent lente- ment. CHIMIE MINÉRALE. — Action du Iricidoiiirc d'arsenic sur le nickel et sur les arsénionickels . Note de M. Em. Vigouroux, transmise [)ar M. lialler. Les minéralogistes ont signalé deux arséniures naturels principaux : la rammelsbergite Ni As- (') et la nickeline Ni As, rouge cuivre, dont les formes cristallines ont été reproduites par Durocher (-). Les chimistes n'ont guère étudié, comme composé artificiel, (|ue l'arséniure rouge, mais ils lui attriljuenl généralement la forauilc M-'As". Ainsi \\ ôhler (') a rencontré ce dernier, de couleur rouge tombac et souillé de soufre, fer, cobalt, cuivre, dans les fours à verre bleu des fabriques de smalt. Des- camps (') l'a préparé en réduisant, à l'aide du cyanure de potassium, l'arsé- niaLe ou un mélange d'areenic et d'ovyde de nickel. Le nickel réduit, de l'oxalate, traité par le trichlorure d'arsenic, a permis à MM. Granger et Didier ( ^) d'obtenir, vers 600°, un corps rappelant le même arséniure Ni' As'- trouvéparWuhler, se présentant sous forme de grains rougeâtres et décom- posable par la chaleur. L'action du même trichlorure, s'exerçant sur une plus grande échelle de température, soit sur le nickel, soit sur ses arséniures, nous a permis de réaliser deux corps : Ni As, rougeàtre comme le produit naturel, et Ni'As^, blanc brillant, indécomposable dans les foyers ordinaires. Le trichlorure (') Hoffmann, Ann. Pli. Cldin. Pog,^,-^., t. XXV, 1882, p. 485. — Rose, Ann. Pli. Chi/n. Pogi(., t. XWIIl, i833, p. 435. — G. Rammelsberg, Ber. c/iem. Gesetl., t. VII, 1874, p. 1 J2. C) DuROCiiER, Comptes rendus, l. XX\I1, i8.5i, p. 823. (^) WiiHi.KR, Ann. Cil. Pli., 2' série, l. Ll, i832, p. 208. (*) Deskamps, Comptes rendus, t. LXXXVI, 1878, p. 1022-106.). (") GitANCER et Didier, Bull. Soc. c/diii . S"" série, i, XXIll, 1900, p. .506. SÉANCE DU 2/1 AOUT 1908. '127 d'arsenic, contenu dans une cornue, est dirigé, à l'état de vapeurs, à l'inté- rieur d'un tube horizontal chauffé, contenant une nacelle en porcelaine chargée de la substance à traiter qu'on continue à attaquer jusqu'à ce qu'elle se fixe à une composition constante : il y a apparition de chlorure métallique et d'arsenic lil)re. Quelquefois, un courant de gaz carbonique purgeait l'appareil avant et après chaque opération, comme dans les inté- ressantes expériences de MM. Granger et Didier. I. Le nickel réduit, pulvérulent, préparé par nous aussi pur que possible et surtout exempt de cobalt, qui se comporte différemment dans ce cas, ne subit pas d'attaque sen- sible au-dessous de 4oo° ('). Kntre 4oo" et 600", il se transforme, dans la nacelle, en une masse qui, dépouillée du chlorure métallique qui l'imprègne, par un lavage à l'eau, répood à la formule NiAs. De 600° à 800°, le corps élaboré présente également la composition précédente. Enfin la même expérience, réalisée entre 800" et i4oo°, nous a donné le composé Ni'As^. II. Une gamme d'arsénionickels, indiiierents à l'aimant, est aisément obtenue, dans un courant d'hydrogène, par saturation du métal à l'aide de l'arsenic, soit en dirigeant ses vapeurs sur le nickel, soit en chaufiant le mélange des deux corps pulvérulents, ce qui entraîne généralement l'incandescence. Les proportions centésimales d'arsenic ab- sorbées sont voisines de 72 lorsqu'on opère entre Soo" et 4oo°, de 65 entre 4oo" et 600", de 56 entre 600° et 800°, de 46 au-dessus de 800"; enfin un arséniure à 39 pour 100 est abandonné par des alliages titrant autour de 38, 24 et 11 pour 100, après leur attaque par l'acide suifurique étendu suivie de l'élimination d'une substance atti- rable à l'aimant. Tous ces corps, traités isolément par le Irichlorure, engendrent faci- lement les deux, composés précédents. Ainsi, entre 400" et 600°, l'arsénionickel à r)6 pour 100, qui en présence de l'arsenic libre en absorberait, conserve sa teneur et ré- pond toujours à la formule NiAs. De 600° à 800°, ces alliages tendent également vers NiAs, soit par perle, soit par absorption d'arsenic. Entre 800" et i4oo°, tous ceux que nous avons essayés s'y sont transformés en Ni' As- (en pacticulier les arsé- nionickels à Sg et à 46 pour 100). L'arséniure MAs, de couleur rouge clair, se présente, suivant sa température de production, sous la forme d'une poudre constituée par de petits cristaux à éclat niè- talli(|ue ou en masse légèrement fritlèe; densité à o" : 7,5" (théoii([ue : 6,87). Ni'As^ est une substance pulvérulente, grisâtre, à éclat métallique, (jui fond vers 1000° et se présente alors sous les apparences d'un lingot dur, brillant, blanc d'ar- gent, se fragmentant facilement en lames sous le choc; densité à o" : 7,86 (théo- rique : 7, 10). La chaleur enlève de l'arsenic à NiAs à partir de 100° et l'amène à l'état de Ni'As'^ Ce dernier, particulièrement fixe, ne commence à subir une décomposition légère que (') Les températures étaient approxinialivemenl appréciées à l'aide d'une pince Le Chalelier dont l'exlrémilé plongeait dans un peu de magnésie entourant l'extérieur du tube au niveau de la nacelle. 4^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. vers i4oo". InversemeiU, cliauflFés eu présence tle l'arsenic, dans un coiiranl il'liydro- gène, à des lompératiires décroissantes, ces corps siibi>senl une arséniuralion crois- sante, et, au-dessous de /too", la proportion de mélalloïde absorbée est telle qu'ils sont transformés en une poudre grisâtre de formule NiAs-. Le ciilore, à chaud, les attaque très vivement. L'oxygène, dès le rouge sombre, les brùle avec production d'une flamme pâle et dégagement de fumées blanches. Le soufre en Vapeurs les transforme en sulfures fondus. L'acide azotique et l'eau régale les amènent rapidement en solution. Les acides chlorhvdrique et sulfurique, même con. centrés et chauds, ne produisent que fort peu d'elTet. Le chlorate et l'azotate de potas- sium en fusion les désagrègent en formant de l'arséniale de potassium, le premier avec iticandescence. Leur attaque à l'aide des alcalis ou des carbonates alcalins n'a lieu que lentement. Conclusions, — L'action du chlorure d'arsenic sur le nickel nous a permis d'obtenir, avec Ni^As- souvent mentionné^ le corps NiAs trouvé dans la nature. Le biarséniure naturel, correspondant à i\iAs^ dont nous poursuivons l'étude, a été également reproduit par nous. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur deuiT des procédés de préparation de la monométhylamine. Note de M. 3lAriiicF. François, transmise par M. H. Le Chatelier. Dans des Notes précédentes (') j'ai donné un procédé permettant la sépa- ration exacte des aminés très volatiles et de Tammoniaque ; ce procédé est basé sur l'action de l'oxyde jaune de mercure ([ui absorbe l'ammoniaque en totalité sans le combiner aux aminés. J'avais laissé entrevoir que les pro- cédés de séparation existants, à l'exclusion du procédé .de M. Jarry, devaient être inexacts. Le fait a été précisé depuis par M. Berlheaume (-), qui a montré que le traitement par l'alcool absolu d'un clilorhydrate de méthylamine souillé de chlorhydrate d'ammoniaque laisse dans le chlorhy- drate purifié 8,5o pour loo de chlorhydrate d'ammoniaque. J'ai montré moi-même (^) que la séparation de l'ammoniaque à l'état de phosphate ammoniaco -magnésien était complèlemenl ina[)plicable aux mélanges iPam- moniaque et de monométhylamine. (') Comptes rendus, t. GXLIV, p. 567 et 857. (') Comptes rendus, t. CXLVI, p. i2i5. (') Comptes rendus, l. CXLVI, p. 1284. SÉANCE DU 24 AOUT I908. 4^9 Le procédé à Toxydc jaune de mercure a l'avanlage, outre son exac- lilude, de penneltre d'éviter complètement Temploi de l'alcool absolu et de fournir à l'état de monométhylamine exempte d'ammoniaque la totalité de la monométhylamine contenue dans le produit hrut à purifn^r. Mais, pour appliquer ce procédé, qui élimine l'ammoniaque et rien autre chose, il est de toute évidence qu'il faut prendre comme point de départ une mé- tliylamine brute qui ne contienne que de lananoniaque et de la monomé- thylamine à l'exclusion de toute autre base azotée. Il y a donc lieu d'exa- miner à ce point de vue, ainsi qu'au point de vue du rendenuMit, quelques procédés de préparation de la monométhylamine. Parmi ceux-ci, deux surtout, caractérisés par leur bon rendement, ont été très en faveur : celui d'Hoffmann par l'acétamide brome ('), et celui de MM. Brochet et Cambier(^) par le formol et le chlorhydrate d'ammo- niaque. 1° Préparation par le chlorhydrate d'ammoniaque cl le formol. — Dans ce jM-océdé, le produit brut est un mélange de clilorliydrale de raonométiiylaniiiie, de clilorliydrate d'ammoniaque, de formol, de clilorliydiate de triméllijllrimélhvlène- iriaraine, etc., les deux derniers corps en quantité considérable. On ne peut évi- demment pas songer à employer ce produit brut à la préparation de la monométhyl- amine pure ; mais, se résignant à employer ralcool absolu, peut-on se servir du chlorhydrate qui résulte d'une première cristallisation du produit brut dans l'alcool absolu? une partie des impuretés très abondantes ne passe-t-elle pas dans les cristaux.? Pour résoudre la question, il suffit de trouver quelques réactions caractéristiques de la principale impureté. J'ai observé que les solutions chlorhydriques moyennement concentrées de triméthyltrimétliylène-U-iamine décolorent une solution d'iode dans l'iodure de potassium, puis laissent déposer, par une nouvelle addition de réactif, un periodui-e brun formé de spliérules observables au microscope, et qu'une solution d'iodure mercurique dans l'iodure de potassium v d.'termine un précipité jaune pâle également formé de spliérules microscopiques. Enfin le chlorhydrate de Irimélhyl- triméthylène-trlamine est facilement soluble dans le chloroforme pur. Le chlorhvdrate de mononiélh\laniine préparé suivant la Miéthode de MM. Brochet et Cambier, et purifié par une seule cristallisation dans l'alcool absolu, étant soumis à ces léactions, se comporte comme il suit ; os,5o dissous dans :>,""' d'eau et additionnés de i^'"' de solution décinorraale d'iode donnent un précipité couleur chocolat apparaissant au microscope formé de globules, o5,5o dissous dans 2'='"" d'eau précipitent abondamment, par addition de i'™' de solution d'iodure mercurique (HglS loos; Kl, 75s pour i litre); le précipité se montre (') Deutsch. cheni. Gesellsch., 1877, p. 2226. (-) Bulletin de la Société chimique, 1890, p. 533. 43o ACADÉMIE DES SCIENCES. au microscope formé de globules. Enfin as sont |Milvéi-isés et mt'lés à ^os de sable quartzeux ; le mélange est séché sur l'acide sulfurique, introduit rapidement dans une très petite allonge et épuisé à fioid par du chloroforme privé d'alcool par agitation avec l'acide sulfurique et récemment distillé. Le chloroforme laisse par évaporation un résidu qui, séché à 70''-8o", pèse os,o66, soit 3,3 pour loo du chloihydrate. Ce résidu dissous dans l'eau présente les réactions de la trimélhyllrimélhyléne-triamine. Traité parallélemenl el dans des conditions idenli(|ues, un échantillon de chlorhy- drate de monomélhylamine préparé par l'acélamide brome n'a donné aucun précipité par les réactifs ci-dessus el n'a rien cédé au chloroforme. Le chlorhydrate de monométhylamine préparé par le chlorhydrate d'ammoniaque el le formol retient donc, après une première cristallisalioii, 3 pour loo environ de tri- inéthyllriméthylène-lriamine; je ne crois donc pas qu'il puisse servir quand on a en vue de préparer de la monométhylamine pure. 2" Préparation par l'acctamide brome. — Dans l'épuisement par le chloroforme du chlorhydrate de monométhylamine préparé par l'acétamide brome, rapporté ci- dessus, le chloroforme ne dissout pas irace de matière. Les chlorhydrates de di- et de Iriméthylamine élanl solubles dans le chloroforme, cela signifie d'une manière certaine que ce chlorhydrate est exempt de bases secondaires el de bases tertiaires. Le pro- duit brut de la préparation est uniquement un mélange d'ammoniaque et de monomé- thylamine; il se prête très bien et directement à la purification par l'oxyde jaune de mercure. Ainsi purifié, il donne un chlorhydrate pur, bien exempt d'ammoniaque, fon- dant à 226° et contenant le cliilTre théoiique de chlore. C'est donc bien la préparation par l'acétamide brome ffu'on doit choisir lorsqu'on a en vue la préparation de la nlonomélh^ lamine pure. Malheureusement, ce procédé est loin de fournir le rendement que lui attribuait son auteur, llofl'manii a annoncé qu'il obtenait pour ,595 d'acétamide .52S,6o de chlor- hydrate de monométhylamine. 11 établissait ce rendement en épuisant le chlorhvdrate brut, mélange de chlorhydrate d'ammoniaque et de chlorhydrate de méthylamine, par l'alcool absolu bouillant; il est 1res vraisemblable qu'il prolongeait l'aclion de l'alcool pour enlever tout le chlorhydrate de monométhylamine et que, dans ces conditions, il disssolvait la presque totalité du chlorhydrate d'ammoniaque et le comptait comme chlorhydrate de méthylamine. En suivant en ell'et très exactement le procédé donné par HoflTmann, et en parlant de Sgf-', une molécule d'acétamide bien pur, j'ai à plusieurs reprises constaté que les chlorhydrates produits pesaient environ 5o8,46 el étaient formés de 235,78 de chloi- hydrate de monométhylamine el de 268,68 de chlorhydrate d'ammoniaque. Dans ces conditions, le rendement n'est' plus que 3.5,22 pour 100 du rendement théorique et 14,92 pour 100 de l'azote ne se retrouvent pas sous forme basique. Ils ont disparu en grande partie sous forme d'azote libre. SÉANCE DU 2^1 AOUT 1908. V^ I BOTANI(,)UIl. — Siff le mode de régétalion de la Morille. Niilc de M. Louis MATUutiioT, préscnlre par M. (iaslon P.oniiier. La germination des spores de Morille, signalée déjà par de Seynes, réa- lisée à nouvean parBrefeld, puis par Costanlin et moi (' ), donne naissance à un mycélium dont nous avons intli(]ué sommairement les principaux ca- ractères. Ce mycélium a été obtenu depuis par divers autres expérimenta- teurs, en particulier par Répin, Molliard, Fron ('); les deux premiers ont réussi à observer la l'ormation des appareils reproducteurs; d'autre part. Molliard a montré que la forme conidienne de Morchclla esculenta est la Mucédinée antérieurement découverte et décrite par moi(') sous le nom de Coslantinella cristata. Le cycle complet du développement de la Morille est donc aujourd'hui bien connu ('). Mais nous sommes encore assez mal renseignés sur le mode de végétation de ces Champignons dans la nature. Or, dans nos éludes sur le mycélium de Morille, Costantin et moi avons les premiers signalé et décrit des productions très caractérisli(pies, sovlQS de masses scléroti/ormes, consliluécs pai' des agglomérations de fila- ments, dont la nuance varie du brun clair ou jaunâtre au brun noirâtre, et qui nous avaient paru être des ébauches de li iictifications. Ces productions ont été observées à nouveau par llépin et par Molliard; leur existence est constante dans les cultures artificielles des diverses espèces de Morille. Une étude attentive de ces masses scleroti/armes en milieu artificiel m'ayant (') CosTAM'iN et Matiiuchot, S/ii' la production du mycélium des Champignons supérieurs {Comptes rendus des séances la Société deBioiogie, 1 1 janviei- 1906). ('-) Cf. Réi'In, La culture de la Morille {Revue générale des Sciences. i5 juillet i90i,el Comptes rendus, l.CXL, ipoS, p. 1274). — Molliaru, Mycélium et forme coni- dienne de la Morille {Comptes rendus, l. CXXXV III, février 190/1) et Forme coni- dienne et sclérotes de Morcliella esculenta Pcrs. {Revue générale de Roiani." à la lumière ; 3° à la température ; 4° à l'humidité ; 5" à l'époque des semis. Les spores germant sur miheu nutritif pauvre donnent des prothalles ru- dimentaires qui peuvent rester en l'état près d'un an et reprendre leur déve- loppement si on les place dans des conditions favorables. Lorsque le milieu est peu concentré comme les liqueurs de Knopp ou de Detmer diluées, la croissance des prothalles est lente ; les organes mâles apparaissent normalement, tandis que les organes femelles n'apparaissent qu<.' tard et souvent avortent complèteuient même dans les espèces (jui, comme les Polyslichum Oreopteris, lilechnuin Spicanl, Polypodium vulgare, ne manifestent aucune tendance à l'unisexualité. Lorsque le milieu nutritif ne renferme pas d'azote, les prothalles sont gé- néralement unisexués mâles. Prantl avait déjà réussi à euqjècher la forma- tion d'archégones sur le prothalle d^Osr/ionc/a regalis en le CLillivaut sur liquide dépourvu d'azotate. Au contraire, les milieux riches en azote don- nent eu majeure partie des prothalles hermaphrodites. Peut-être faut-il voir là une nouvelle activité donnée au cloisonnement de la cellule génératrice par apport 'd'azotates, qui favorisent, comme on le sait depuis les travaux de Palladine, l'assimilation chlorophyllienne. La lumière a une action prépondérante sur la formation des organes n;- producteurs. Les prothalles de Polypodiacées demandent pour se développer dans de bonnes conditions une demi-obscurité correspondant comme inten- sité au quart de la lumière solaire directe. L'apparition des organes repro- ducteurs est facilitée par la lumière faible ; les prothalles cultivés à la demi- SÉANCE DU 24 AOUT 1908. 435 ol).sciirilé sont généralement hermaphrodites, à l'inverse de ceu\ (jui, cultivés en pleine lumière, sont le plus souvent uiiisexués mâles. L'action des difl'érentcs sortes de lumière est fort variahlc : les rayons bleus donnent des cultures de végétation moyenne, les rayons jaunes des cultures rabougries avec de nombreux protlialles unisexués, les rayons rouges des cultures exubérantes avec giande tendance à l'unisexualité, les rayons violels favorisent à la fois le développement et le verdissement. La température oplima pour le développement des protlialles est voisine de a,")"; une température plus basse ralentit la croissance, une température plus élevée favorise le développement rapide de l'appareil végétatif et augmente le nombre des prothalles unisexués. liluimidité est indispensable à la croissance des prothalles, l'eau enlrant dans leur constitution pour les j de leui' poids environ. A l'air sec, les prothalles se ratatinent et passent à l'étal de vie ralentie, attendant des ciiconslances plus favorables pour reprendic leur développement. L'époque des semis a aussi son importance : les meilleures cultures nous ont été données par les semis de printemps; le^. semis d'été et d'automne semblent favoriser l'unisexualité des protlialles. En résumé, l'influence des conditions extérieures sur le développement et la sexualité des protlialles de Polypodiacées est manifeste et indiscutable; aussi ne doit-on pas considérer comme des formes fixes et nettement définies celles (jue l'on obtienl jiar les culliiies en serre ; il serait donc imprudent de l'aire état de ces formes pour chercher à établir par les protlialles une classification rationnelle des l'(ily|)odiacées. liOTA NIQUE. — litiuhi physiologique sur le dé^'eloppeffiefU des fruits et des graines. ÎN'ote de M. W. I^ubimekko, présentée par M. (iaston Bonnier. La transformation de l'ovule en graine exige, comme on le sait, certaines conditions jthysiologiques dont l'ignorance a cmiiêché juscpi'à présentd'ob- tenir hors du sac embryonnaire le dèvelopjK'ment de l'œuf fécondé en em- bryon normal. 11 m'a paru intéressant de communiquer à ce sujet quelques résultats d'expériences sur le développement di's fruits et des graines que j'ai effectuées au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau. Tout d'abord j'ai essayé d'éclaircir le rôle que joue le péricarpe dans la physiologie des échanges gazeux des graines. 4^(i ACADÉMIE DES SCIENCES. I.'alinosplière inlérieiirc au pr-ricarpe, cl (|iii ciiloun' ces dcniicrcs, comme FouL montré mes expériences sur les jeunes fiuils de Colulca arho- /•e«'e/«5 (Baguenaudier), possède une pression plus grande (de o, 1 5 à o,2() d'almosphère) que celle de l'air extérieur. L'analyse montre, d'autre part, que la composition du gaz contenu dans 1(> finit diffère, en général, de celle de l'air normal et que la dill'usion, hors du Iruit, du gaz carbonique prove- nant delà respiration des graines ne s'accomplit que très lentement. On s'en assure facilement en plaçant à l'obscurité des jeunes fruits de Colutea arhn- rescens détachés de la ])lante; au bout de 3 à 4 heures, on constate une aug- mentation considérable de gaz carbonique à l'intérieur du fruit. Ainsi, à la température de 25° j'ai trouvé qu'au bout de \ heures l'almosphère inté- rieure des fruits renfermait de 2,20 à 2,.')o pour 100 de gaz carbonique. Remarquons en outre que des échantillons témoins exposés à la lumière du jour pendant le même temps ne renfermaient que de 0,2") à o,3o pour 100 de ce gaz. On voit donc que les parties vertes du péricarpe décomposent à la lu- mière le gaz carbonique provenant de la respiration des graines et empêchent pour la plus grande partie son accunudalion à l'intérieur du fruit. Mais l'expérience montre que, même à rol)Scurité, cette accumulation ne dépasse pas une certaine limite. Ainsi, au bout de 20 heures et à une température variant entre 23° et 20°, l'analyse n'a décelé que de 2, 13 à 2, 3o pour 100 de ga/> carbonique à l'intérieur des fruits placés à l'obscurité, c'est-à-dire des nombres sensiblement voisins de ceux obtenus dans la première expérience au bout de '\ heures seulement. On voit d'après ces données qu'il se produit une lente diffusion de gaz carbonique hors du fruit, même à l'obscurité. En tous cas, ni cette diffusion, ni la décomposition du gaz carbonique par le péricarpe ne suffiseni en général pour maintenir ratmos[)bère inté- rieure du fruit dépourvue d'une proportion très appréciable de ce gaz. Si l'on sectionne les parois du péricarpe de manière à établir, au moyen d'une large fente, une communication directe entre l'air extérieur et celui qui entoure les jeunes graines, le développement des graines s'arrête chez le Pisum salà'um, le Colutea arborescens et le Lathyrm latifolius. et les fruits ainsi opérés londjent au bout de 6 à H jours. Les graines restent vivantes beaucoup plus longtemps si l'on préserve les fruits opérés contre une des- siccation rapide en les enfermant dans des tubes de verre bouchés ou dans des sacs d'étoffe de façon à réduire la transpiration au minimum, mais la croissance des graines s'arrête néanmoins. J'ai aussi, par une section longitudinale, supprimé la moitié du péricarpe SKA>cii: uu 2'| AOUT if)o8. 437 de très jeunes fruits, alors qu'ils sont encore assez jeunes pour (jue les deux faces internes du péricarpe soient encore accolées l'Une à l'autre (Pisum salivum ou Lalliyrus latifolitis)\ il se forme alors rapidement une nouvelle soudure et les graines poursuivent leur dévelo|)pement normal. On obtient dans ce cas, au moment de la maturité, des fruits deux fois moins larges que les fruits normaux et renfermant des graines qui ont une forme cylindrique, ce qui s'explique par la compression que les graines exercent les unes sur les autres ou subissent de la part des parois du péricarpe. Le poids sec de ces graines est à peu près deux fois moindre que le poids sec de celles des fruits normaux. Ces dilTérents faits montrent que le développement normal des graines exige une atmosphère confinée et que l'une des fonctions du péricarpe con- siste à maintenir à cette atmosphère une composition d'une certaine sta- bilité. Les expériences de sectionnement des fruits prouvent, d'autre part, que l'on peut, par une simple action mécanique, modifier considérablement la forme et le poids sec des graines. PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le blanc du Chêne. Note de MM. Giuffo.v et Maiblanc, présentée par M. Prillieux. Depuis le commencement de l'été, les Chênes sont attaqués dans une grande partie de la France par une moisissure blanche du geiu'e Oidiiim. La lapidiié avec laquelle ce cliampignon s'est répandu, l'extension qu'il a prise, les dégâts inquiétants qu'il â causés et l'Uspecl farineux insolite des pousses atteintes ont attiré sur lui l'attention des forestiers et des agriculteurs. L'an dernier ('), la maladie avait débuté tardivement, vers le mois d'août, et seuls les jeunes rameaux de un ou deux ans avaient été atteints dans les taillis et sur les arbres d'émonde. Mais, cette année, il n'en est plus de même ; le blanc est apparu beaucoup plus tôt et s'est développé même sur les feuilles des rameaux âgés; dans le courant des mois de juin et de juillet, beaucoup de ces feuilles malades se sont desséchées et sont tombées et, surtout dans les régions de l'Ouest où la maladie a beaucoup sévi, il n'était pas rare de rencon- trer de grands arbres dépouillés de presque tout leur feuîîlage. Certains de ces rameaux sont morts; d'autres, plus vigoureux, ont donné de nouvelles feuilles qui n'ont pas tardé à être elles aussi envahies par le champignon. On peut se demander si ces arbres, (') Plusieurs personnes nous ont affirmé avoir constaté le blanc du dhêne depuis 4 ou 5 ans déjà. 438 ACADÉMIE DES SCIENCES. déjà afl'aihlis. ])ourraient résister à de nouvelles attaques aussi graves se renouvelant pendant plusieurs années consécutives. La Station de Pathologie végétale a rerii r■ MiMiiN. Ihie invasion redoulahle du hlanc du Chêne {Journal d'Agriculture pratique, iiwHet 190S). SÉANCE DU 24 AOUT T908. ZfSg comment une espèce indigène et peu répandue aurait pu prendre un développement si considérable et surtout si brusque ; il y a, au contraire, en ce qui la concerne, des ca- ractères qu'on retiouve toujours lors de l'introduction de parasites étrangers; il en a été ainsi notamment pour l'Oidiuni de la Vigne et plus récemment pour celui du Fu- sain du Japon. Et, fait qui viendrait encore appuver l'hypothèse d'une importation du blanc du Chêne, les Oidium exotiques introduits se reproduisent, en général, par conidies, sans donner de périthèces; ces organes sont rares pour l'Oidium de la Vigne et ont été longtemps introuvables; on ne connaît pas encore ceux de l'Oidium du Fusain du Japon. La lutte contre l'Oidium du Chêne est, on le comprend, difficile; le soufre et les polysulfures alcalins, vraisemblablement efficaces, sont d'un emploi peu pratique; d'autre part la grande extension du parasite et l'abon- dance avec laquelle se forment les conidies rendent pour ainsi dire illusoire tout traitement partiel. S'il s'agit d'une forme indigène devenue subitement dangereuse, il est possible que, grâce à certaines conditions météoriques, ses ravages s'atté- nuent et disparaissent, mais si, au contraire, il s'agit bien d'une forme exo- tique introduite, il n'en va plus nécessairement de même et, dans ce cas, on serait peut-être contraint un jour de reconnaître qu'il s'agit bien d'un mal qui pourrait compromettre l'avenir de nos taillis de Chênes. BACTÉRIOLOGIE. — Sur la structure fine des sporozoïtes de Plasmodium relictum Grassiet Feletti (:= Proteosoma). Note de MM. Edmond Sergent et Etienne Sergent, transmise par M. Roux. Grassi (') et Schaudinn ('-) décrivent les sporozoïtes du Plasmodium du paludisme humain comme possédant un noyau unique, composé de plusieurs corpuscules chro- matiques. « ' Gnusé. / Riiiz et C}'. \ Roiiio. I Uossai. ' F. Fé. t Bocca frcres. ( Uœpli. l'aslevin. Marghicri diGius. Pellcrano. Dyrseo et HfoitTei. New- York | Slechert. ( Lemcke et Buechner Odessa Rousseau, Oxford Parker et C". Païenne Keber. Porto • .Magalhaes et Muniz. Prague Kivnac. Rio-.faneiro . . .. Garnier. l Bocca frères. fome j Loescher et C- . Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghandel l Zinserling. S'-Pétersbourg . . j yyoKi- / Bocca frères. j Brero. ^«'"''' JRinck. ( Rosenberg et Sellier Varsovie Gebethoor et Wolff. Vérone Drucker. \ Frick Vienne | Ocrold et O". Zurich Rascher. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 ù 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-^"; i853. Prix . 35 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier iSâi à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix « r- 15 !>. 25 fr. Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°: 1889- Pri'f • Tomes 92 à 121. -- d'^' Janvier 1881 à 3[ Décembre 1895.) Volume m-i"; t )oo- Prix SUPPLÉMENT AOX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: „ , . „,<.„, Tome I.-Mémo.re surquelquespoiutsdela Physiologiedes Algues par MM.ADcRBEsetA.J.4S0L.ER/-Mémo^^^^^^^^^^^^^ les Comètes, par M. HansIn. - Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc p.increatique dans les phénomène» digestifs, P^'^'-"""'-";"*"' "■;.. °.. 25 fr. matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4", avec 32 planches Tome 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedbn. — Essai d'unf pour le concours de i85.3. et puis remise pour celui de i856, savoir : «Etudier les Ic" » sédimentaires, suivant l'ordre deleur superposition. —Discuter la question Je leur » nature des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organiqueetsesétats antérieurs», par A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par direr. Savants à l'Académie de» Sciences N" 8. TABLE DES ARTICLES (Séance du 24 Août 1908.) MEMOIRES ET COftlMUIVICATIOlVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Gaston Darboux. — Sur irn pniblt-ine iclalif à la théorie des systèmes orlliogo- iiaux et à la métljode du triédre moliilc. ^99 M. Louis IIkniiy. — De la methylalion dans les dérivés étiiyléniques au point de vue de la volatilité Pages. lo5 CORRESPONDAIVCE . M. Krnest liscLANGON. — Sur les illumina- tions cré|:iusculaires M. J. Guillaume. — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon pendant le deuxième trimestre de igo8 I\L \. Demoiilin. — Sur la théorie des lignes asymploliqucs M. Georges Kémoundos. — Sur les zéros des intégrales d'une classe d'équations différentielles M. Haao. — Sur la viriation de deux sur- faces réglées M. H. Kamerlingr-Onnes. — L'hélium liquide M. F. Ducelliez. — Action du chlorure d'arsenic et de l'arsenic sur le cobalt M. Em. 'Vigouroux. — Action du Irichlorure d'arsenic sur le nickel et sur les arsénio- nickels M. Maurice François. — Sur deux des procédés de préparation de la monomé- BULLKTIN bibliographique Errata ',0S /il. 418 421 4^4 426 thylaminc IVL Louis Mathuchot. — Sur le mode de végétation de la Morille M. G. Perrin. — Influence des condilious extérieuri's sur le développement cl la sexualité des prollialles de Polypodiaiées. M. VV. LuBlMENKO. — Étude physiologique sur le développement des fruits et des graines MM. Griffon et Maublanc. — Sur le Idanc du Chêne MM. Edmond Sergent et Etienne Sergent. — Sur la structure fine des sporozoïtes de Plasmodium veUclum Grassi et Fe- letti ( = Proteosoma ) M. E. BU Rn.ux adresse une Lettre relative à « une pompe pour la compression des gaz M. A. DoEV adresse « des feuilles de chêne et une feuille de fusain atteintes de la maladie du blanc » 408 \:u 44, 44, 44. 44a PARIS. — IMPRIMERIE GAUTHIER- VILLARS, Quai des Graods-Augustins, 55. Le Gérant : Gauimieh-'Villars. ^'="'\ 1908 DEUXIÈME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACAnÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SBCRËTAIHES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. iT 9 (31 Août 1908). PAHIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPKIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances dés' "23 juin 1862 et 24 mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de L' Académie sç^ composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des siivants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 2(1 numéros comji.Jc -ni un volume. Il y a deux voiumss i..ir année. Article i". — Impression des travaux de l' Académie . Les extraits des Mémoires présen tés par un Membre ôuparun AssociéétrangerdeFAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus on communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner , plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personm qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aci demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r< sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sor tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nomme mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance off cielle de l'Académie. Ariicle 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tare le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans 1 Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article \. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraien autorisées, l'espace occupé par ces figures compter; pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au leurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 6. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendui après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savaats étrangers à 1 Académie ^m désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do les déposer au Secrétariat au plus taru le Samedi 5ni précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. DlSllOUilS l'KO.\Oi\CÉS AUV I lliMîKAILLKS DE 11. \\U\\\ BECQIIEliEL. DISCOURS DE n. GASTON DAUBOUX, SECRETAIRE l'ERPÉTUEL, AU NOM DE LACAIllMlE. Messieurs, Lorsque, le 29 juin dernier, Henri Becquerel était élu, par un vote pour ainsi dire unanime de l'Académie, secrétaire perpétuel pour les Sciences physiques, qui de nous eût pu croire, en le voyant rayonnant de jeunesse et de santé, que moins de deux mois s'écouleraient avant qu'il nous fût enlevé par une mort aussi rapide cju'imprévue. C'est à coups redoublés que cette mort impitoyable a frappé sur notre Académie. Mais de tous ceux, choisis parmi les plus illustres, qu'elle a marqués pour les enlever à notre affection, aucun ne paraissait aussi assuré de l'avenir que le Confrère auquel nous venons rendre les derniers devoirs. Né le i5 décemi^re i852, dans cette tranquille maison du Muséum où son grand-père Antoine Becquerel, où .son père Edmond Becquerel, ont vu s'écouler leur existence, tout entière con- sacrée à la recherche et à l'étude, Henri Becquerel était à peine âgé de 55 ans. Professeur au Muséum et à l'École Polytechnique, membre de notre Académie depuis près de 20 ans, lauréat du prix Nobel, qu'il avait partagé avec M. et M'"*' Curie, tout semblait sourire à sa jeunesse, tout semblait lui C. R., 190S, 2" Semestre. (T. CXLVII, IN-» 9.) ^9 444 ACADÉMIE IJES SCIENCES. promettre un glorieux avenir. Heureux de voir siéger à mes côtés celui dont j'avais guidé les premiers pas dans la carrière des sciences, je prenais plaisir d'avance à l'initier au rôle et à la mission particulière qu'ont à remplir les Secrétaires perpétuels. Il avait toujours vécu dans le milieu académique, il connaissait nos traditions, il était jaloux plus que personne de la bonne répu- tation de notre Compagnie. Assuré, depuis longtemps, que chez lui l'esprit de pondération et la finesse sauraient s'allier à une ardeur exceptionnelle pour la recherche, je m'apprêtais à seconder de mon mieux mon élève de jadis, devenu notre confrère illustre et glorieux. Tous ces espoirs viennent, hélas ! se briser devant un cercueil. Le moment n'est pas venu d'analyser en détail l'œuvre de celui que nous pleurons. En le confiant à mes soins, il y a 38 ans, son grand-père m'avait dit : « Il ira loin ». Le petit-fds avait justifié ce jugement. Reçu en 1872 à l'École Polytechnique, entré en i8'74 à l'Ecole des Ponts et Chaussées, il n'avait pas attendu la fin de ses années d'études pour commencer des re- chei'ches originales. Ses premiers travaux sur la polarisation rotatoire magné- tique furent, à la suite du rapport d'un juge difficile, M. Fizeau, insérés dans notre Recueil des Savants étrangers. De nombreux Mémoires suivirent sans trêve, tous inspirés par les vues théoriques les plus élevées, tous contenant quelque découverte précise comme celle du pouvoir rotatoire magnétique dans les gaz, tous aussi mettant en évidence une habileté expérimentale qui a été rarement égalée. Après lui avoir attribué toutes les couronnes dont elle dispose, l'Académie n'avait pas tardé à l'appeler dans notre Section de Physique où il entra le 27 mai 1889 à l'âge de 36 ans, succédant à Marce- lin Berthelot, élu Secrétaire perpétuel. Cette suprême récompense, que d'autres auraient pu considérer comme le couronnement de leur carrière, avait encore stimulé son ardeur. Inspiré sans doute par le désir de compléter la plus belle découverte de son père, il avait entrepris une série de recherches sur la phosphorescence, et, lorsque parurent les bel les découvertes de Lenard et de Rôntgen, il se trouva admirablement préparé à en poursuivre l'étude dans une voie qui lui appartient exclusivement. C'est ainsi qu'il s'éleva sans effort à la découverte de ces rayons émis par l'uranium et ses composés auxquels la reconnaissance des savants a donné le nom de rayons Becquerel, et qui lui ont valu l'iionneur d'être salué par les maîtres les plus autorisés comme l'inventeur de la radioactivité spontanée. L'Académie saura rappeler, le moment venu, les titres de celui qui a ainsi ouvert aux physiciens tout un monde, tout un ordre nouveau et fon- damental de recherches dans lequel il a été suivi par M. et M""" Curie. Ce SÉAACE UU 3l AOUT I(jo8. 4'p qu'il faut dire dès à présent, c'est que, dans sa vie trop courte, Becquerel nous a donné une grande et belle leçon. Bien rares sans doute sont ceux qui sont capables d'inventer; il a été de ceux-là, au plus liaut degré. Mais n'oublions pas que, s'il a fait une découverte qui préservera à jamais son nom de l'oubli, c'est en accomplissant un devoir filial, eu s'attachant à poursuivre et à développer l'œuvre que son père et son grand-père lui avaient transmise et, en quelque sorte, confiée. Henri Becquerel nous a ainsi montré quels résultats merveilleux peuvent donner des recliercbes poursuivies avec désintéressement et persévérance durant plusieurs générations. Ce noble exemple ne sera pas perdu. La carrière des Becquerel ne saurait se terminer au moment où elle brillait de son éclat le plus vif. Notre Confrère laisse un héritier de sa pensée dont l'Académie a salué les premiers travaux. Fils, petit-fils et arrière-petit-fils de quatre académiciens, il saura justifier la confiance que nous avons en lui. Que la noble et dévouée compagne qui s'associait à tous les travaux de notre Confrère, qui avait su lui faire la vie si douce et si belle, reçoive aussi l'expression de notre respectueuse sympa- thie ! Si quelque chose pouvait adoucir la douleur que nous partageons avec elle, ce seraient les lettres, les adresses, les télégrammes de condo- léance qui nous parviennent de toutes parts. La Société Royale de Londres, cette sœur aînée de l'Académie des Sciences, a tenu à se faire représenter ici et à honorer, une fois encore, celui qu'elle venait, il y a quelques mois à peine, de s'associer comme membre étranger et auquel elle avait décerné, il y a quelques années, une de ses plus belles médailles. DISCOURS DE M. IÎDM<)\D PERRIER, AU NOM DU MUSEUM D'UISTUIHE NATURELLE. M ESSIELRS, Il y a quelques années, à gauche de la cour d'honneur du Muséum, ache- vait de se ruiner une petite maison grise, humide, d'aspect presque misé- rable; c'est là que s'est déroulée pour une large part l'existence de toute une théorie do physiciens illustres : Gay-Lussac et les quatre Becquerel. A cette place où tant de souvenirs glorieux [lour la Science française viennent naturellement à l'esprit, on verrait volontiers se dresser pour l'avenir une sorte de pyramide que dominerait l'image de Gay-Lussac et dont les quatre 446 ACADÉMIE DES SCIENCES. faces rappelleraient que quatre- générations successives de savants d'une même famille avaient travaillé sans relâche à l'enrichissement de nos con- naissances. Les découvertes d'Henri Becquerel étaient assez retentissantes pour qu'il ne parût pas excessif de les céléhrer-de son vivant sur ce monu- ment familial : elles lui avaient valu une réputation universelle consacrée par le prix Nobel. Une seule chose pouvait arrêter, c'est qu'on en espérait d'autres encore. C'est avec une douloureuse stupeur que nous voyons se clore aujourd'hui une liste de travaux qui semblait hier encore bien loin de sa fin. Depuis quarante ans, j'ai eu l'honneur d'être le protégé, le collègue, le confrère ou l'ami des quatre Becquerel, (^u'il me soit permis de joindre l'expression de ma profonde douleur personnelle aux témoignages de sym- pathie que, sur cette tombe si prématurément ouverte, j'apporte au nom de l'établissement où cette noble lignée a tenu une aussi grande place. L'œuvre scientifique des Becquerel occupe presque toute l'étendue du xix^ siècle; elle a reçu, au commencement du xx*", une récompense inter- nationale des plus enviées, et nous avons la certitude que cette mort si soudaine, si imprévue, si injuste, ne l'a pas interrompue, que d'autres succès, dans un domaine de la Science dont l'exploration commence seule- ment, viendront s'ajouter à l'éclat d'un nom déjà si glorieux. Près de deux siècles de découvertes dans une même science, par les membres d'une même famille se succédant de père en fils, c'est un fait presque unique dans les annales de la Science et qui rappelle le nom de Cassini. La mort d'Henri Becquerel, l'un des membres les plus illustres de cette lignée, n'en est que plus douloureuse pour la maison qui était fière de ses ascendants, fière de lui, où, parmi ses collègues comme parmi ses Con- frères de l'Académie des Sciences, il ne comptait que des amis, où il repré- sentait de la plus directe façon les traditions de ces grands créateurs de la Science que furent dans les branches les plus diverses les Tournefort, les de Jussieu, les du Fay, les Buffon, les Haiiy, les Lamarck, les GeofTroy- Saint-Hilaire, les Cuvier, les Brongniart, les Gay-Lussac, les Claude Bernard, les Chevreul, les Milne-Edwards, les Decaisne, les Frémy, les Daubrée, les de Quatrefages, les d'Orbigny et tant d'autres dont la liste est si longue qu'aucun établissement scientifique français ne saurait se parer d'une pareille phalange, revendiquer une pareille action sur les progrès de la Science, ni prétendre à une pareille renommée. Que le présent soit digne du passé, il est permis de dire qu'en ce cpii concerne l'œuvre d'Henri Bec- SÉANCE DU 3l AOUT 1908. /|47 querel, les témoignages universels d'admiration qu'elle a reçus ne per- mettent pas de le contester. I^e peuple même de Paris, ce peuple qui semble, au premier abord, porter toute son attention ailleurs que vers les choses de la Science, l'a bien prouvé. Depuis la détermination de la nature, toute spé- ciale, des rayons émis par l'uranium, depuis la découverte du radium qui en avait été la conséquence, le nom d'Henri Becquerel avait si bien pénétré dans les masses, qu'il y a trois ans, l'annonce d'une conférence de lui sur la radioactivité et la matière fit affluer trois mille personnes aux portes du grand amphithéâtre du Muséum et y conduisit inopinément le chef de l'Etat. Dans le banquet de conférences qu'en igoa le Muséum oiïrit à un de ses grands amis, le roi Carlos de Portugal, celle d'Henri Becquerel était des plus attendues. Hélas ! des noms inscrits au tableau de cette journée mémorable, tout à la gloire de la Science française positive, dont le Muséum fut l'initia- teur, quatre ont déjà disparu : Moissan, Curie, Henri Becquerel sont morts, et le roi Carlos lui-même est tombé dans une sanglante tragédie. Avec la charmante modestie qui était chez lui si sincère et si naturelle, Henri Becquerel se refusait à prendre pour lui seul la gloire, la popularité que lui apportaient ses découvertes : « Elles sont, disait-il volontiers, les filles de celles de mon père et de mon grand-père ; elles auraient été impos- sibles sans elles. » C'était là sans doute une filiale exagération; mais elle exprimait toute l'importance de la continuité dans les recherches scienti- fiques. Dans le même laboratoire exigu, où dominaient comme autant de reliques scientifiques vénérables et inspiratrices, les instruments, les maté- riaux, les produits relatifs à une longue série de recherches, aucune idée ne mourait. Les recherches étaient reprises à mesure que les circonstances le permettaient; la pensée toujours présente, mais incessamment élargie de ceux qui les avaient inaugurées, inspirait celui qui les reprenait, et c'est ainsi qu'une chaîne ininterrompue de découvertes relie les recherches sur l'électricité, sur la phosphorescence, sur la fluorescence du grand-père et du père à ces découvertes sur la radioactivité de la matière qui remettent en question les idées regardées jusqu'ici comme fondamentales sur l'immuta- bilité des atomes, sur leur pérennité, et ouvrent des vues nouvelles sur l'ori- gine de tout ce qui se pèse et ses rapports avec l'impondérable. Vous êtes, vous aussi, mon cher Jean, dans cette voie ouverte par vos ancêtres; vous y avez obtenu de rares succès. En vous revit pour ainsi dire l'àme de votre père. Vous êtes tout pénétré de sa science et, s'il vous faut renoncer aux manifestations extérieures de sa tendresse, son esprit continue 448 ACADÉMIE DES SCIENCES. à converser avec le vôtre. ^ ous êtes, en cela, un {)rivilégié jtarmi ceux qui pleurent. Laissez-moi, en présence de ce cercueil, vous souhaiter, an nom de tous ceuv qui ont aimé vos parents, tous les succès que vous méritez. En vous se réunissent deux lii^nées de physiciens, celle de Jamin et celle de Becquerel ; c'est d'un heureux augure pour la Science française. Votre seconde mère, qui a été pour votre père la digne réparatrice d'un de ces malheurs qui paraissent irréparables, sera consolée par vous, par votre brillante carrière, comme elle a su consoler votre père. C'est notre vœu à tous. DISCOURS DE M. VIEILLE, AU NOM DE l'école rOLYTECHNlQUE. MESSiEVRS, J'ai reçu la douloureuse mission, au nom du corps enseignant de l'Ecole Polytechnique, d'apporter à Henri Becquerel la dernière expression de notre respect et de notre affection. Nul n'a plus mérité que lui, par ses travaux et ses découvertes reten- tissantes, la reconnaissance de l'Ecole qu"il a illustrée; nul, par sa bonté native et l'aménité de son caractère, n'a conquis plus de sympathies. Il a partagé toute sa vie entre les deux grandes institutions du Muséum et de l'Ecole Polytechnique, où il était reçu élève en 1872. A peine sorti de l'Ecole Polytechnique en 1874 dans les premiers rangs comme ingénieur des Ponts et Chaussées, il y rentrait dès 1876 comme répé- titeur de Physique, prenant place dans un corps enseignant qu'il ne devait plus cjuitter. En 1892, il était chargé de la suppléance du cours de Physique qu'une grave maladie obligeait M. Potier à abandonner, et en 1896 il devenait titulaire de cette chaire qu'il a conservée pendant treize années. Bien que les tendances naturelles de son esprit fussent dirigées vers les recherches expérimentales cjui devaient le conduire à de si remarquables découvertes, il avait au plus haut degré le don et le goùl du professorat. Devant un auditoire aussi affiné et aussi exigeant au point de vue de la rigueur que celui de l'École Polytechnique, l'enseignement de la Physique exige des préoccupations particulières. Il ne s'agit pas, en effet, d'exposer dans tous leurs détails les recherches innnombrables dont s'enrichit tous les jours la Science, mais de choisir avec un sûrjugemenl dans cet ensemble SÉANCE DU 3l AOUT 1908. 449 les faits expérimentaux susceptibles d'être groupés par des théories qui constituent de véritables outils que le maître doit donner à cette jeunesse qui formera les chercheurs de demain. Le perfectionnement de son cours était pour Henri Becquerel une préoccupation constante, et il apportait dans l'exposition des qualités de clarté et de facilité d'élocution qui lui donnaient sur les élèves une action particulière. Un professeur expérimenté et possédant la passion de son enseignement sait tirer des impressions mêmes observées sur l'auditoire d'utiles indica- tions sur le perfectionnement de son exposition. Henri Becquerel aimait à dire quel fruit il avait pu recueillir dans cette sorte de collaboration entre les élèves et le maître retrouvant sa jeunesse au milieu de ses jeunes cama- rades. Il était entré à l'Institut dès 1889 et menait de front les recherches expérimentales et la lourde tâche que lui imposait la préparation de son cours. D'autres voix vous ont rappelé éloquemment ces découvertes qui le fai- saient le digne héritier d'un nom illustre, mais il appartenait au corps enseignant de rappeler que la mort d'Henri Becquerel ne prive pas seule- ment la science d'un de ses représentants les plus éminents, mais que l'Ecole Polytechnique perd avec lui un véritable éducateur dont l'influence sur les jeunes générations a été considérable. Qu'il me soit encore permis d'ajouter à ce dernier hommage de l'Ecole où il a si longtemps professé l'expression du profond chagrin que nous cause la perte d'un véritable ami, et d'offrir à sa famille si cruellement éprouvée le témoignage de notre respectueuse sympathie! DISCOURS DE M. LOUIS PASSV, MEMBRE DE l'aCADEMIE DES SCIENCES )IÛHALES ET POLITIQUES, AU NOM DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE d'aGBICULTURE. Messieurs, C'est avec une véritable douleur que nous prenons part à la cérémonie funèbre d'Henri Becquerel. Jusqu'à ces derniers jours, il était plein de vie, et toute sa personne reflétait l'agrément de son esprit et la distinction de son cœur. Son clair regard vous faisait pénétrer dans sa belle intelligence et dans la loyauté de son caractère. Tel il était quand il entra dans notre 45() ACADÉMIE DES SCIENCES. Compagnie, à la mort de son père, notre confrère Edmond Becquerel, tel il fut tant que nous eûmes le bonheur de le posséder. Quel singulier hasard ! c'est notre confrère Mascart, auquel nous allons rendre à l'instant même les derniers devoirs, qui le présenta à nos suffrages. Mascart fit un brillant éloge de ses travaux personnels, détachant heureusement sa personnalité des personnalités célèbres d'Antoine-César Becquerel, son grand-père, et d'Edmond Becquerel, son père. Antoine-César avait associé, dans ses méditations, les problèmes de la Physique et les expériences de l'Agriculture. D'une part, il avait inauguré, au Jardin des Plantes, un cours de Physique végétale, et à ce titre il s'était préoccupé des circonstances qui influent sur le développement atmosphé- rique des plantes et sur le caractère des climats. Edmond Becquerel reprit la tradition paternelle; Henri, son fils, la suivit et tous deux s'appliquèrent, sous nos yeux, à déterminer les influences de la température sur la terre et sur les végétaux. Si nous pouvions distinguer, dans une série de notices où chaque sujet serait classé à son rang, nous verrions une succession d'efforts qui se relient, de père en lils, pour la recherche de la vérité. Mais, aujourd'hui, combien il est plus naturel de confondre, dans le même deuil et la même reconnais- sance, le grand-père, le père et le lils; de revendiquer, avec l'Académie des Sciences, dont nous accompagnons et prévenons si souvent le jugement, l'honneur d'avoir compté successivement parmi nos confrères Antoine- César, Edmond et Henri Becquerel. Henri, cependant, eut une grande fortune, qu'il sut exploiter admirablement. L'étude approfondie des radia- tions de l'uranium le conduisit à la découverte de la radioactivité et aux mystères de ses influences. La renommée d'Henri Becquerel éclata avec le prix Nobel; il devint populaire; l'Europe savante l'applaudit. Comment n'aurions-nous pas applaudi à notre tour, en l'invitant à prendre la prési- dence de notre Société? Il en fut heureux et nous plus encore. Et voici que, dans un ciel serein, éclatent sur nos têtes deux coups de foudre. L'Académie des Sciences avait perdu Berthelot, elle lui donne, pour successeur dans le secrétariat perpétuel de l'Académie, un de nos plus chers et un de nos plus éminents confrères : de Lapparent. Lapparent meurt tout à coup; l'Académie choisit Henri Becquerel, et, avant même qu'il ait pu commencer son règne scientifique, il meurt tout à coup. La double et subite disparition de Lapparent et de Becquerel nous frappe avec une telle violence et une telle rapidité, qu'on demeure anéanti. En SÉANCE DU 3l AOUT 1908. 45 I présence rie pareilles morts, on ne peut tenter d'esquisser un élog-e scienti- iique; on ne peut que faire éclater des regrets douloureux, en mémoire de nos grands et nobles amis. Oue leur bon souvenir demeure au milieu de nous et nous entretienne dans la volonté de les imiter et dans l'espérance de les égaler! El puis, par un retour de profonde émotion, pensons à ceux qui restent et qui pleurent, pour leur offrir nos. respectueux hommages. SÉANCE DU LUNDI 51 AOUT 1908. PRÉSIDENCE DE M. BoUCllAUD. ME^ÎOIUES ET COMMlirVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADlilMIE. M. le Président s'exprime en ces termes : Messieurs, L'Académie est cruellement éprouvée, (^uand, après la mort de de Lap- parent, Becquerel recueillait sa succession, qui nous eût dit que, dans le même mois, trois autres confrères nous seraient enlevés et, parmi eux, celui-là même sur lequel s'étaient portés nos récents suffrages? ( 'e fut Giard, d'abord, frappé en pleine gloire, en pleine jeunesse, dans la force d'une santé qui semblait défier tout soupçon. L'un de nos doyens s'est fait pour lui l'interprète des regrets de l'Académie; il me permettra d'adresser aussi mon hommage à cette grande mémoire. Puis ce sont deux nouveaux coups, et, chose inouïe dans l'histoire de l'Académie des Sciences, nous menons, dans un même jour, le deuil de deux confrères C. R., i.)o8, 2" Semestre. (T. CXLVII, N° 9.) 6o 452 ACADÉMIE DES SCIENCES. La mort ne frappe plus ceux que l'âge lui désigne; elle vise les têtes les plus hautes, celles vers lesquelles se tournent et notre orgueil et nos espé- rances. Becquerel a ainsi subi ses coups inopinés en pleine gloire — et quelle gloire! — en pleine jeunesse — et quelle jeunesse fut aussi riche de promesses! — en pleine santé, dans le bonheur de sa récenle élection, joyeux comme il l'avait clé le jour du prix Nobel. M. Darboux vous a dit devant son cercueil ce qu'a été l'œuvre de ce disciple qui a été son ami et qui est devenu son collègue; mais ce qu'il n'a pas dit et ce que je puis affirmer, c'est que Beccjuerel aurait été le secrétaire perpétuel modèle; n'avait-il pas son modèle à ses côtés? Il réunissait à un haut degré ces qualités que nous aimons à voir réunies dans ces hautes fonctions : la science, l'affabilité, la courloisie, une distinc- tion native, l'autorité que donnent le caractère et les sem'ices rendus, enfin, ce qui ne gale rien, un grand nom, grand dans les annales acadé- miques. Il avait reçu de son père, de son grand-père, un héritage qu'il a enrichi de ses propres travaux et de l'éclat d'une découverte immorLelle. Il en transmet le dépôt à son fils qui sent peser sur ses épaules les destinées de deux grandes lignées de physiciens. Mascart n'a pas été frappé à l'improviste; la mort lui a multiplié ses avertissements au cours d'une longue, douloureuse, inexorabhi maladie. Il l'a reconnue, il l'a vue avancer graduellement, mais il a lutté contre elle avec courage, avec obstination, comme il convient à tout être qui a reçu le précieux dépôt de la vie. Puis un jour il a été établi que tout ce qui était possible avait été fait et, stoïque, il a attendu que l'heure fût venue. Sa mort a été un grand exemple, comme sa vie aussi avait été un exemple de travail et d'honnêteté. Mascart a été le savant consciencieux et parfois hardi. Partout, dans ses publications, dans son enseignement, dans ses fonctions administratives, il a été l'homme de devoir. 11 emporte l'es- time, l'affection, l'admiration de ses confrères. PATHOLOGIE. — Au sujet de Trypanosoma congolense (firoden). Note de M. A. Laverax. Dans une première Note ('), après avoir indiqué les difficultés du dia- nioslic dilférenliel de Tr. congolense et de Tr. dimorphon, j"ai résumé une (') Comptes rendus, séance du 21 avril igoS. SÉANCE DU 3l AOUT 190H. 453 expérience tendant à montrer que ces trypanosomes appartiennent à des espèces distinctes. Une chèvre inoculée avec Tr. congolense le r5 novembre 1906 est guérie en juin-juillet 1907 de l'infection produite par ce trypanosome. Réinoculée avec Tr. congolense le 22 août, elle s'infecte de nouveau, mais cette deuxième infection est légère; la chèvre est guérie au commencement du mois de novembre 1907. Deux inoculations nouvelles de Tr. congolense faites le 20 décembre 1907 et le () février 1908 n'ayant pas produit de réinfection, ou peut dire que la chèvre avait acquis l'immunité pour Tr. congolense. Le i"' avril 1908, la chèvre est iuoculée avec Tr. dimorphon qui provoque une infection des mieux caractérisées, infection qui s'est terminée par la mort, survenue le i 1 juin 190S. L'observation suivante conlirme les résultats de la première expé- rience. Un clievreau du poids de i3''s est inoculé le 6 décembre igoO, sous la peau d'une des oreilles, avec quelques gouUes du sang d'un rai infecté de Tr. congolense, diluées dans de l'eau physiologique cilralée. Du i6 au 28 décembre, on constate à plusieurs reprises l'existence de Irjpanosomes rares dans le sang du chevreau. 3i décembre, examen du sang négatif. Poids : i4''»,70o. 17 janvier igoy, trypanosomes très rares. i"'' février. Poids : i 4'*^'- Du ■îô janvier au 25 février, les examens du sang sont né- gatifs. 17 février. Le chevreau pèse 17''*''. 2Ô féviier. On inocule trois souris; chacune d'elles reçoit, dans le péritoine, 0''"'% 2.5 du sang du chevreau. Les souris s'infectent et meuienl de trypanosomiase. 3 mars, trypanosomes rares dans le sang du chevreau. Du 8 au 23 ninrs, les examens sont négatifs. Le 4 mars, le chevreau pèse iS''!-'. 28 mars, trypanosomes très rares. Du 3 au 23 avril, lus examens du sang sont négatifs. 27 avril, trypanosomes très rares. Du 2 au 27 mai, examens du sang négatifs. Le i'"' mai, le chevreau pèse 2r''s et le 16 mai in^i. Les examens du sang faits au mois de juin sont négatifs. Le 27 juin on inocule à un chien, dans le péritoine, aS'^"' du sang du chevreau; le chien est infecté le 9 juillet, et il meurt le 18 juillet. Poids du chevreau les i"' et 1 5 juin : 24"*^'. 22 août. Un chien inoculé s'infecte et meurt de trypanosomiase. 10 octobre. Un chien inoculé (3o""' de sang dans le péritoine) ne s'infecte pas. i3 novunibie. Le chevreau est réinoculé sur un cobaye infecté de Tr. congolense. Le chevreau, (|ui est devenu un bouc, pèse 2'4''i;. 28 novembre. Un chien reçoit dans le péritoine ao""'' du sang du bouc; il s'infecte el meurt de trypanosomiase. 454 ACADÉMIE DES SCIENCES. [3 jari\ier igoS. Un cliien reçoit, d;iiis le péritoine, So'™' du sang du bouc; il ne s'infecte pas. Au mois de février 1908, le bouc, qui incommode le voisinage par ses cris, est castré. 4 mars. Le bouc est réinoculé sur un cobaye infecté de Tr. congolense. Poids : 26'~s. 19 mars. Un chien reçoit, dans le péi'itoine, 3o""' du sang du bouc; il ne s'infecte pas. 2 avril. Le bouc pèse 27''^, 22 avril. Le bouc est réinoculé sur un cobaye infecté de Tr. congolense. La tempé- rature du bouc, prise du 22 avril au 17 mai, reste normale et les examens du sang faits à plusieurs reprises sont négatifs. 7 mai. Un chien reçoit, dans le péritoine, 3o''"'' du sang du bouc. Le 1" mai, le bouc pèse 32'''-', et le 16 mai, 33'*^'. Le 7 mai, un chien reçoit, dans le péritoine, 3o""'(lu sang du bouc. Le !'■'' juin, le bouc pèse 33''», et le i5, 33''fc',700. 28 juin. Le ciiien inoculé le 7 mai ne s'est pas infecté; j'inocule le bouc avec le Tr. dimorplion (virus du laboratoire de l'Inslilut Pasteur). OLielques gouttes du sang d'une souris ajant des trjpanosomes très nombieux sont diluées dans de l'eau physio- logique citratée et injectées sous la peau d'une des oreilles. Du 23 juin au i'^'' juillet, la température du bouc se maintient entre 38", 3 et 38°, S (normale). A partir du 2 juillet, on observe des poussées fébriles (89°, 4 les 3 et 8 juillet, 39°, 7 le 10 et 39", S le 12 juillet). Le bouc est moins vif; il maigrit un peu; le 2 juillet, il pèse 3i''*-',4oo. Le 4 juillet, je noie, à l'examen du sang du bouc, des try- panosomes très rares. Les 7 et 9 juillet, les examens sont négatifs; 11 et i4 juillet, trypanosomes très rares. Les 19 et 29 juillet, poussées fébriles; la température s'élève à 4o°i 2 et 4o°!3. Les examens du sang faits les 19, 21, 24, 29 et 3i juillet sont négatifs. Le 1'^'' août, trois souris blanches sont inoculées; chaque souris reçoit, dans le péri- toine, o^"'\25 de sang du bouc; les trois souris s'infectent en 7 ou 8 jours. Le 3 août, l'examen direct du sang du bouc révèle l'existence de trypanosomes très rares. Les examens du sang faits les 6, 9 et aS août sont négatifs. Pendant le mois d'août, le bouc a encore des poussées fébriles, mais ces poussées sont moins fortes qu'en juillet. Du 4 au 6 août, la température se maintient à 89", 4 ou 39", 6; du 12 au 3 1 août, elle s'élève à plusieurs reprises à Sg", 2 ou 89°, 4- Le bouc, qui avait maigri, augmente de poids; il pèse, le i<^'' et le i5 août, 35'^». En dehors des poussées fébriles, on n'observe aucun symptôme morbide. L'observation de ce bouc présente une j^iaiide analogie avec celle de la chèvre qui fait l'objet de ma Note antérieure. Les deux animaux, inoculés avec Tr. congolense , se sont infectes et la maladie, sans gravité apparente, s'est terminée par guérison; la durée de Tiiifeetion a été .seulement plus longue chez le bouc ( to mois) (pie chez la chèvre (^G mois). Les deux animaux, réinoctdés une première fois avec Tr. congolense, ont eu des rechutes légères, de courte durée, après quoi deux réinoculations du SÉANCE DU 3l AOUT 1908. ^55 même virus sont restées sans effet; la chèvre et le bouc avaient donc acquis une immunité solide pour Tr. congolense. L'inoculation de 7"/-. dimorphon faite alors a produit, chez les deux ani- maux, une infection typique, identique à celle qu'on observe chez des chèvres neuves, infection qui s'est terminée dans un cas par la mort; dans le second cas, l'infection est en cours et le pronostic est incertain. Ces deux faits démontrent que des Caprins ayant acquis une immunité solide pour Tr. congolense s'infectent par Tr. dimorphon et présentent des accidents graves, voire même mortels, d'où l'on peut conclure que Tr. con- golense et Tr. dimorphon constituent deux espèces distinctes. Il serait intéressant de faire la contre-partie de ces expériences et de montrer que des animaux ayant acquis l'immunité pour Tr. dimorphon s'in- fectent par Tr. congolense comme des animaux neufs. Malheureusement les animaux qui résistent à l'infection par Tr. dimorphon n'acquièrent que bien rarement l'immunité pour ce virus; on peut même citer ce fait parmi les caractères distinctifs de Tr. congolense et de Tr. dimorphon. CORKESPONDAIVCE. S. A. S, LE Pri.\ce i>e Mo.\aco, dans une dépêche datée de Thamshavn, exprime à l'Académie la douleur que lui cause la nouvelle perte qu'elle vient de faire en la personne de Henri Becquerel. La Société Royale de Londres exprime à l'Académie la part qu'elle prend au deuil qui la frappe en les personnes de Henj-i Becquerel et E. Mas- cart. Elle a tenu à se faire représenter aux obsèques de nos deux confrères, tous deux membres étrangers de la Royal Society. M. le Sénateur Blaserna, en son nom et au nom de V Académie royale dei Lincei, dont il est Président, du Comité international des Poids et Mesures, dont il est Secrétaire, s'unit au deuil de l'Académie pour la double perte si douleureuse qu'elle vient d'éprouver. Le Président, les officiers et le Coxseil de la Société chimique de Londres adressent une dépèche dans laquelle ils déplorent la perte que la Science et leur Société ont faite en la personne de Henri Becquerel. 456 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. le Professeur P. Lenard envoie ses compliments de condoléance pour la perte du grand chercheur qui a découvert la ladioaclivité. La Société photographique italienne adresse également Texpression de ses sentiments de profonde sympathie à l'occasion de la mort de Henri Becquerel. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sw le problème de Pfaff. Note de M. A.-J. Stodoi.kievicz. J'ai eu l'honneur de puhlier deux Notes dans les Comptes rendus (') tou- chant la question mentionnée. A présent, je montre une méthode générale d'intégration. Soit (l) Xi d.l\ 4- X.2 djc, + . . . + X.,„ r/.r,„=:= o l'équation différentielle où le nomhre des variahles est pair et les coeffi- cients X ne remplissent aucune condition. Ecrivons (a) r/x„+,.= A„+,.,irfr, + A„+,.,2flfx,-t-. . .-f- A„+,.,„ c/.r„ (rr=i,2, ...,«) un système d'équations différentielles ordinaires qui répondent au système des intégrales. Les coefficients A satisfont aux conditions nécessaires (3) (A„+,,,)*=(A„,,,,),- ( .w.z';, ';;;;; ^), (, A pour toutes les comhinaisons deux à deux. La signification du symhole est s~n < " = £-2 A„ .5=1 En outre, lorsqu'on remplace d'abord les ^x'„+,, dx„+.,, ..., dx.^„ dans l'équation (i) par leurs valeurs (2) et qu'on égale ensuite à zéro tous les coefficients à cause de l'indépendance de tfo,, dx.,, . .., dx„, on a (4) X,--t-X„.t-I'^«+l.l + ^n+2A„+2,,-t-. . .+ X2„A,3„,,= 0 (i =1, 2, . . ., n). (') Comptes rendus, n" 17. 1° semestre 1892, et 11° 11, 2" semesir'. 1894. SÉANCE DU 3l AOUT I908. 437 Nous éliminons maintenant-les quantités A.,,,,, A,,,,,., . . ., A.„ „ des équa- tions (3) à l'aide des liaisons (4), puis nous chassons les différences du système (3); il vient, après réduction, (/, A-_i, 2, ..., H — l) ^ A„+,,,(2«, « + /■, X)— ^ A„^_,,/, (•.?«, « + /-,0 r=l '=1 (5) \ +^{\n+„,i,-^n+,j- A„+;,,,A„+,,,,,)(2«. n + V, n+jO -{in, /,-, /) = o A-> (' i A-, i—i, T, . . ., /t I pour toutes les combinaisons deux à deux. Le symbole signifie , , ^. [dX„ àXA .- fdX, âX„\ fd\a d\i,\ Il faut éliminer de (5) toutes les quantités A sauf les A„+/,,, A„+,,., . . ., A„+/,„; on obtient alors n{n — i) équations (jue voici : A„+,-.,(2/i,2« — I, ...,3, 2) — A„+,,,(2/i, 2/t— I, .. .,3, I) + A„+,-,3(2/i, 2/; — I, . . ., 4, 2, i) — . . . (7) i -~{—iY+'k„+i,n(.in,in-\ /i-+-i,/i — I, ...,2, I) i =(— i)'+''+'(2«, 2n — i), . . ., « -t- t + i, « 4- <■ — I, . .., 2, i) 1 (i = I, 2, ...,« — 1). Les symboles ( ) désignent des fonctions de Pfafï'qui sont formées de la manière suivante : {a, h, c) est la même chose que (G); si l'on pose des nombres naturels a, è, c, cl, e,f, g h, i, . .., on a (a,b,c,d,e) = {a, b, c) {a,d, e) — {a, b, rl){a,c,e) + (r^ b, e) (a, c, d); («, b, c, d, e,/, ^') = («, 6, c) («, d, cf. A') — {a, b, d) {a, c, t\f, g) + (a, è, e) (a, c, r/./, ,ir) - («. b,f) {a, c, d, e. g) -\- {a, b, g) {a, c,d, e,/); (a, b, c, 0?, e,/, g, h, i) = (a, 6, c) (a, (/, e,./\ g. h, i) - (<7, /^ d) («, f, e,/, ,ç, /(, /) + (rt, ;>, e) (rt, c, û?,/, A', /(, 0 - (rt. />,/)(«, (% f/, e, ^, /(, 0 + (a, è, g) {a, c, c?, e,/, /(, 0 — (a, b, h) («, c, d, e,/, g, i) + (a, 6, j) («, c, c^, t',/. g, h), et ainsi de suite. 458 ACADÉMIE DES SCIENCES. Pour aller plus loin, nous observons qu'on peut, dans les équations (7), pernmler les indices 2/1, 2/? — i, an — 2, . . ., /* -I- 2, n -h i qui répondent aux indices des variables dépendantes. Kn efTet nous pourrons remplacer réciproquement tous les indices de la manière suivante. Le premier indice dans les parenibèses prend la place du second elvice versa; puis le premier se remplace réciproquement par le troisième, le premier se met plus loin à la place du quatrième, etc.; on met enfin l'indice n -\- i ainsi que le pre- mier dans les parenibèses l'un à la place de l'autre. ()n voit que nous ne remplaçons que le premier indice. Nous aurons ainsi, outre les ( 7), A„+,-,,(2« — I, 2« 3. 2) — A„+,..>(?.« — I, 2/i, .... 3, 1) -+- A„+/,3(2« — I, 2/;, ..., 4, 2, i) — . . . ^'' ' ' — (— l)" + 'A„+,-.„i2«-I. 2« «-hl./i— I 2.1) ^ ( — I )'+" + ' (2/i — I, 2 /( /i + /h- I, /i -i- / — I 2. l). .... enfin Aj„,, ( /J 4- <■, 2 /( — I , . . , 2 « 2,1) — A2„,2(/i + /, 2/1 — I, . . ., 2« 3, l) (9) [ -I- A,„,3(/i +«', 2/( — I, ..., 2/i. . . .4.2,1)—... — (— i)"^' A.,„ „(/i + (, 2/1 — 1 2/i n -h I, n — i, . . ., 2, i) = (—1 )'■+»-*-'(/» -+- /, 2/i — I, . . ., /i H- i+l, /i +J — I, . . ., 2, l). Ainsi, nous obtenons un système de n- équations linéaires (/J), (7), (8), (9) renfermant rr quantités inconnues A „+,.,,, d'où nous pourrons tirer tous les coefficients A dans le cas de n impair. Mais, si le nombre n est pair, alors le système devient indéterminé parce que le déterminant de celui-ci sera égal identiquement à zéro. Par conséquent, tous les coefficients demandés A sont alors des fondions linéaires d'un seul d'entre eux, de A.n,™, par exemple. Ainsi donc, quand n sera pair, on a Il — : / J =: I, 2, . . . Il (10) A „+,-,;[.=: (5 ,(A2„,„) (/;■ — ] 2', Il Après avoir tiré du système (1), (7), (S), (9) toutes les valeurs (10), nous les porterons dans les équations (A,„,,),= (A,„,,);. (/• = !, 2, ....n), et nous obtiendrons de cette manière un système linéaire d'équations aux dérivées partielles d'une seule fonction A.,„„. 11 est à propos de remarquer que, lorsque l'équation donnée (i) contient SÉANCE DU 3l AOUT 1908. 459 un nombre impair des variables à n intégrales- X, dx^ + X., rf.rj + ...-+- X2^_, dx^n-x = 0, nous appliquons la même méthode en prenant dans (i) X,,, = i et posant enfin après l'intégration finale x.,,^ =■ const. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions périodiques . Note (') de M. P. Cousin, transmise par M. Appell. On peut obtenir toute une classe particulière de fonctions méromorphes triplement périodiques au\ périodes (o, aiir), (w, i'^), (w', i^') [ces nota- tions ayant le même sens que dans notre précédente Note (voir Comptes rendus, 17 août i<)o8, p. '^77 )| et qui sont des fonctions rationnelles de e^, les coefficients étant des fonctions 0 de la seule variable x. Trois quel- conques de ces fonctions sont liées par une relation algébrique ; en parti- culier, une telle fonction est liée à ses deux dérivées partielles du premier ordre par une relation algébrique. Nous avons recherché si cette dernière propriété est caractéristique de telles fonctions et nous avons pu démontrer le théorème suivant : Si une fonction inéromorphe triplement périodique ( et non quadruplement périodique^ est liée à ses deux dérivées partielles du premier ordre par une rela- tion algébrique, en effectuant sur les variables une substitution linéaire conve- nablement choisie on ramène ladite fonction à une fonction rationnelle de e^, les coefficients étant des fonctions 0 de la seule variable x. Soity(a;, y) la fonction satisfaisant aux conditions de cet énoncé. On dé- montre tout d'abord qu'il existe une fonction méromorphe p(a^, y), liée kf(x,y) et à -p par une relation algébrique (>) -(-/•l)-" et toile que : i" -r-, est une fonction rationnelle de ç, / et -p; 2" à un sys- tème de valeurs de cp, y et -^ vérifiant la relation (i) ne correspond qu'un système de valeurs de x cl y [abstraction faite des sommes de multiples des (') Reçue dans la séance du 24 août 1908. C. U., 1908, r Semestre. (T. CXLVII, N« 9.) ^I 4^0 ACADÉMIE DES SCIENCES. périodes (o, 2?'-:;), (w, /'[iJ), (w', i'^')]; 3" ce système de valeurs de ,r et y est donné en fonction de o, /, ^ par deux intégrales de différentielles totales exactes rationnelles en o, /, j- attachées à la relation (r). Soient I^ et I^ ces deux intégrales. On démontre facilement (piel, n'a pas d'autres singularités que des singularités logarithmiques simples. Ensuite on montre par une autre voie qu'il en est de même de I^. En outie, pour une courbe logarithmique des intégrales I^ et I^, le rapport des résidus respectifs des deux intégrales est le même quelle que soit celle des courbes loga- m M -t- n r,i rithmiques que l'on considère. Ce rapport est de la forme ., r r, m, n et p étant trois entiers. T l-te- T W (,) + «(,)' - -..11 La ditlerence !_,, — - — ^— — -^^ ■ 1 est une mtegrale de première espèce, d'après ce qui précède. On pose alors m[i-+- «(3'+ 2p-K' La fonction /{x, y) est alors une fonction rationnelle de e^, les coeffi- cients étant des fonctions 0 de la seule variable X. Si l'on pose . . m oj + n fij' 1 71 "^^ ~ m.(3 + «(3'+2/>7i '■'■' l'intégrale de première espèce J^ a deux modules de périodicité seulement, auxquels correspondent pour Jy deux périodes cycliques; Jy a en outre une période polaire égale à 2i-. CHIMIE. — Sur la température de dissociation de l'ainmoniaque et de l'oxyde de carbone. iNote de M. Hekman-C. Woltereck. Dans la littérature sur la décomposition de l'ammoniaque ('), il n'y a pas de données précises sur la température à laquelle commence la disso- ( ' ) Deville et Troost, Comptes rendus, l. LVI, p. 895. — Ramsav et Yoii>(i, /. Cliem. Soc., t. XLV, p. 88. — Perman et Atkinson, Proc. Royal Soc, t. LXXIV, p. 110. — White et Melville, /. Am. Chem. Soc. t. XXXVII, p. 378. SÉANCE DU 3l AOUT I908. 4^^* cialion de rammoniaquc, soit par l'aclion de la chaleur seule, soit en con- tact avec d'autres corps. A roccasion de mes recherches sur la synthèse de l'acide cyanhydrique, j'ai fait une série d'expériences sur ce point précis. Dans toutes les expériences, le gaz ammoniac était préparé de manière à garantir sa pureté, l'absence de tonte matière organique, et sa dessiccation est à peu près absolue. Le tube de verre d'Iéna, par lequel le gaz passait à raison de 1' en i5 minutes (bar. 760™", 15° C), était placé dans un bain d'air dont la température était contrôlée par un pyromètre système Le Cliateliei". Le tube avait 100'™ de longueur et 16""" de diamètre intérieur. Les premières traces de la dissociation furent observées à 620" C. Le mélange de gaz émanant du tube devint explosif au-dessous de 630° C. MiM. Wliite et Melville avaient trouvé celte phase à 45o" C. Mes expériences faites pour contrôler ce fait ont prouvé que l'animonlaquc absolu- ment sec et piii- ne donne pas de trace de dissociation au-dessous de 620" G., mais que la moindre ((uantilé de matière organique ou de vapeur d'eau peut abaisser considé- rablement la température nécessaire. J'ai aussi étudié la dissociation de l'ammoniaque par le fer métallique et oxydé, en employant un rouleau de toile métallique d'une longueur de 22*"" et d'un diamètre de i4""". I-a décomposition de l'ammoniaque par le fer métallique commence à 320° G. La décom]iosition de l'ammoniaque par l'oxyde de fer ne commence qu'à 420° G. Gomme il n'y a pas de données sur la dissociation de l'oxyde de carbone par la chaleur, j'ai fait des expéinences avec un appareil analogue et dans des coiiditions pareilles. La dissociation de l'oxyde de carbone commence entre 670° C, et 58o° G. Elle n'est pas possible même aux températures les plus élevées en présence d'une trace de vapeur d'eau. PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Le blanc du dune et f Erysiphe (^uercus Mérat. rSote de M. Rouoier, présentée par M. l'rillieux. Déjà, il y a plus de (Jo ans, Mérat, dans sa Revue de la flore pari- sienne (p. 459), a décrit ou plutôt désigné sous le nom di'Erysiphe Quercus un Erysiphe trouvé aux environs de Paris sous les feuilles de chêne. Cette 462 ACADÉMIE DES SCIENCES. espèce ne serait-elle pas celle dont la forme conidienne est si abondante cette année? Je ne sais, mais il m'a paru utile, en présence de cette invasion si subite et si considérable de cette forme conidienne, de signaler cette indication. J'ajouterai que jamais, dans ma longue carrière mycologique, je n'ai vu pareille intensité. J'avais déjà observé plusieurs fois antérieurement quelques taches conidiennes, et encore rarement, sur feuilles de chêne. Cette année je reçois ce parasite non seulement des environs de Paris, mais aussi de bien des points de la France : Moulins, Laval, etc., des Ardennes, du Doubs, du Jura, etc., et, dans certains endroits, celte espèce paraît avoir fait de grands ravages. De Laval j'ai vu des feuilles entières, et même de jeunes rameaux, noircis et mortifiés par le parasite. De Charle- ville, M. Harlay me signale qu'en certains endroits la quantité en est telle que, quand on secoue les branches des jeunes chênes sur la lisière des forêts, il en tombe une farine blanche abondante. En présence de cette apparition si considérable et qui a ému déjà nombre de propriétaires forestiers, j'ai pensé qu'il était utile de faire connaître le premier indice que je connaisse sur l'état de fructification probable de cette espèce. PATHOLOGIE. — De l'action du sérum humain sur Trypanosoma Pecaudi Laveran. Différenciation c?^ Tr. Pecaudi d'avec Tr. gambiense. Note de MM. A. Thiroux et L. d'Anfreville, présentée par M. Laveran. Laveran a établi (') que le sérum humain, injecté à des doses suffisantes à des souris et à des rats, atteints de Nagana, de Mal de caderas ou de Surra, faisait disparaître, au moins temporairement, les trypanosomes de la grande circulation. Dans quelques cas, il a même pu guérir des souris du Nagana et du Mal de caderas par dos injections de sérum humain; il fait remarquer que, dans les cas où la guérison a été obtenue, elle l'a été après une ou deux injections de sérum, jamais chez les animaux qui ont été traités longtemps. L'activité du sérum décroît très lentement et l'on peut traiter avec succès des animaux pendant 2 et 3 mois. (') Laveran, Comptes rendus, i" avril 190? el 6 juillet 1903. SÉANCE DU '3l AOUT 1908. 4^3 Oswald Gœbel a démonlré récemment (') que le sérum humain avait aussi des propriétés préventives vis-à-vis de Tr. lirucei. D'après cet auteur, le pouvoir préventif du sérum humain ne se manifeste chez le cobaye que lorsque le mélange sérum-virus a été gardé au moins 8 heures à 87° avant d'être inoculé sous la peau. Nos expériences avaient été instituées dans le but de rechercher les rap- ports qui pouvaient exister entre Tr. Pecaudi et Tr. gamhlense. En effet, nous avions trouvé dans des préparations de Tr. gambicnse, provenant de six malades différents, de petites formes courtes, larges, à flagelle libre très court. Ces petites formes de Tr. gambiense, qui viennent d'être signalées par Minchin (^), rappellent beaucoup les petites formes de Tr. Pecaudi. Nous avions aussi remarqué, comme l'avaient déjà fait Gray et Tulloch (' ), qu'une forte mortalité sur les chiens indigènes, due à Tr. Pecaudi, coïncidait le plus souvent avec une endémicité grave de la maladie du sommeil chez les indi- gènes. Notre but était de rechercher l'action préventive du sérum des ma- lades atteints de trypanosomiase humaine, inoculé mélangé avec Tr. Pe- caudi, comparativement à l'action du sérum humain normal injecté dans les mêmes conditions. Quatre Cercopitliecus ruber furent inoculés sous la peau ou dans le péritoine a\ec du sang citrate, riche en Tr. Pecaudi, additionné de 6""' ou 12""'' de sérum de malades du sommeil; deux de ces animaux ne s'infectèrent pas. Sur deux témoins, inoculés avec du sans; citrate riche en Tr. Pecaudi, additionné de 6™' ou 12'"'' de sérum humain normal, un seul s'infecta. La durée d'incubation a été de 8 à i3 jours, sans qu'il y ait une difterence marquée en faveur du sérum des malades atteints de maladie du sommeil. Le sérum humain a donc, dans trois cas sur six, empêché le développement de Tr. Pecaudi chez les ani- maux inoculés. Chez les singes infectés, la période d'incubation semble avoir été légèrement allongée, car trois autres Cercopitliecus ruber inoculés avec Tr. Pecaudi sans sérum ont été contaminés en 5 jours. Conlrairemenl à ce qui a été observé par O. Gœbel pour le Nagana, le sérum s'est montré actif, quoique inoculé aussitôt mélangé avec le virus. Ce dernier a été recueilli par l'un de nous sur un chien dans la région de la l'etite-Côle, au Sénégal, et identifié par M. le Professeur Laveran. (') Oswald Gœbel, Pouvoir préventif et poucoir curalif du sérum humain dans l'infection due au trypanosomc du Na^'ana (Ann. Jnst. Pasteur, t. XXI, 20 no- vembre 1907, p. 882-910). (^) Tlie Quarterly Joura. of mie rose, sciences, mars 1908. (') Sleeping-Sickness Commiss. of llie R. Soc, n" VIII, février 1907. /|64 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les animaux qui ne se sont pas infeclés avec le mélange virus-sérum luimain ne possèdent pas i'immunilé et s'infectent facilement. Il restait à sa\oir si le sérum humain j)ossé(lait, vi^-ii-\is de Tr. Pecaiidi, la même action curalive que celle qu'il possède vis-à-vis de Tr. Hriicci. Deux C. n/ber nrùicn- tanl des Irypanosomes nomljreux furent inocules dans le péritoine avec i a*^"' de sérum humain normal; chez tous les deux, les parasites disparurent en 24 heures (pour 12 jours chez le premier et poui- 8 jours chez le second). Afin de savoir si l'action du sérum s'affaiblissait rapidement el s'il ne se formait pas assez vite des races sérum-résistantes, nous avons renouvelé les injections de sérum humain. Une seconde injection a amené une seconde disparition des parasites; de même, une troisième et une quatrième chez un seulement des deux singes, sans qu'il se soit produit une diminution notable de l'activité du sérum ou une résistance particulière de /'/■. Pecaudi. Des faits qui précèdent nous pouvons conclure que le sérum humain a, vis-à-vis de Tr. Pecaudi, une action préventive et curalive manifeste, sem- hlahle à celle qu'il possède vis-à-vis de Tr. Urucei, Tr. Ei'ansi et Tr. equinum, et que celte action ne s'alTaiblit que trè.s lentement. Le sérum des malades atteints de maladie du sommeil, que l'un de nous a démontré (') être préventif contre Tr. gainbiense, n'influence Tr. Pecaudi que comme le sérum humain normal. D'autre part, Tr. ij^ainbiense n'étant pas influencé par le sérum humain normal T' ), fait que nous avons de nou- veau vérifié pour les virus de Tr. gambiense que nous possédons, il y a lieu dépenser, malgré certaines ressemblances morphologiques, ipie Tr. Pecaudi el Tr. gambiense constituent deux espèces bien distinctes. M. L. Hi.iiKERA annonce (ju'il a obtenu la reproduction macroscopique du scinlûlemenl du radium dans le spintariscope de Crookes avec une solution de phosphore lucide dans un mélange d'èther et de chloroforme. La séance est levée à 3 heures trois quarts. G. D. ( ' ) Thiroux, 5m/" /m propriétés préventives dit séritni de deux malades atteints de trypanosomiase Inimaine {forme maladie du snnuneil) {C. R. de la Soc. de lliot.. 4 mai 1906). (^) Laveran, Action du sérum humain sur r/uelrjues trypanosomes pathogènes (C. /?., 22 février 1904). SÉANCE DU 3l AOUT 1908. 465 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvragés keçus dans la sêanck m; 3i août 1908. Le haciile de Kovh n'esi pas l'affe/U pathogène de la luberciilose, par le Professeur D' H.-^^. MiDDENDOitP. Bruxelles, 1908; i fasc. iii-S". Travaux aslronomùjues et géodesiques ea-éciilés en Suisse (suite de la publica- lion : Le réseau de Iriangulalion suisse), pui)lit-s par la Coumiissioii géodésique suisse (t. XI : Mesure de la base géodésique du tunnel du Siniplon). Zurich, 1908; 1 vol. in-4°. Système silurique du Portugal, par J.-F. Neky Delgado. Lisbonne, 1908; i vol. in-4''. Icônes mycologicœ, par Bouuieh (4' série, 20 planches). Paris, 1907-1908. Bibliographical Memoir of Asaph Hall (1829-1907), by George- William Hill. Washington, 1908; i fasc. iii-S". Rendiconto délie tomate e dei lavori dell' Accademia di Anheologia, Lettere e Belle Arti (nuova série, anno XXI ). 2 fasc. in-S". Al-Ballani, siée Albatenii opus astronomicuni, ad fideni Codicis escurialensis arabire edituin latine versum. adnotationibus instrucluni a Carolo Alphonso Nalllno (Pars seciinda). Mediolani insuirum, 1907; 1 vol. in-4''- Commissâo geograpliica e geologica do Estado de S. Paulo. E.rploraçdo do Rio Ribeira de Iguape. S. Paulo, 1908; 1 fasc. in-f°. Atti délia reale Accademia délie Scienze fisiche e malematiche (série seconda, t. XIII). Napoli, 1908; I vol. in-4°. Elenco dei menibri et soci del R. Istiluto Veneto di Scienze. Lettere ed Arti (anno accademico 1907-1908). Venezia, 1907; i fasc. in-8°. Atti del R. Istilulo Veneto di Scienze, Lettere ed Arti (anno accademico igoS- 1906), t. LXV, LXVI, LXVII; 25 fasc. in-8°. I •ai 466 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du 24 août 1908,) Note de M. Ém. Vigouroux, Action du trichlorure d'arsenic sur le nickel et sur les arsénionickels : Page 427, ligne 87, au lieu de à pailir de 100", lisez à partir de 800". On souscrit à Paris, chez GAUTHIEK-VILLAKS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. (epuis i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us fonnenl, à la Bn de l'année, deux volumes in-4°. Deux lies, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphab.jtiqiie des noms d'Auteurs, terminent chaque volumu. L'abonnement est annuel jart du i" Janvier. PrLr de iahnnnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. \ On souscrit dans les départements, \ens •ers . onne . mcon . chez Messieurs : ■n Ferran frères. . Chaix. er ( Jourdan, ' Ruiï. Courtin-HecqueL. ^ Germaio at (Jrassin. < Sirauileau. Jérùiiie. .Marion. / Ferel. ieaux | Laurens. ' Mu lier (G.) ''ges Renaud. Derrien. F. Holnîrt. 1 Le Borgne. ' Uzel frèics. î Jouan. mbéry Dardel et Bouvier ( Henry. ( Marguerie. i Delaunay, ( Bouy. ' Greffier. Ratel. Rey. Lauverjat. Uege/.. ■bourg mont- Ferr . . Drevet. Gralierel C". loble lochetle Foucher. 'avre Bourdignon. Dombre. Tallandier. Giard. Lorien t . L yon . chez Messieurs : I BaumaL / M"" Texier. Cumia et Massoo. I Georg. Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. Montpellier. Moulins Martial Place. t Valat. f Goulet et fils. Nancy. Nantes . Nice Buvigniei'. Grosjean-Maiipiri. Wa^rner et l,aml)ert Dugas. Vcloppé. l lîarrna. I Appy. Nîmes Debroas-Dupkin. Orléans Locidé. Poitiers. Blanchier Lévrier. Bennes Plihon et Hommais . Bochefort .■ Girard ( M"" ). Langlois. Lestringant. S'-É tienne Chevalier. rd. Bouen . Toulon . . . Toulouse . l Figar( I Allé. Tours . Valenciennes . . Gimet. ' Privât. Boisselier. Péricat. . Bousrez. j Giard. / Lemaitre. On souscrit à l'étranger. Amsterdam Berlin . chez Messieurs : 1 Feikema Caarel- ■ ' I sen et C'*. Athènes Beck. 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Garnier. l Bocca frères. ^<""* JLoescheret C. Botterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghandel l Zinserliiig. S'-Pétersbourg .. yvolir. ! Bocca frères. Brero. Rinck. Roseaberg et Sellier Varsovie • Gebethaor et \Vol£f. Vérone Drucker. l Frick ^'«""« jGerold etOv Ziirich Rascher. Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — ( 3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier i8>5i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — (["Janvier 1866 à 3i Décembre i.Sfio. ) Volume in-4°; 1889. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — ( 1" Janvier 1881 à 3i Décembre 1895.) Volume in-i"; 1900. Prix 25 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES -RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: me \. — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBEselA.-J.-J.SoLiER. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent Jinétes, par M. Hanskn. — Mémoiresur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique itans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des îres grasses, par M. Claude Bbhnard. Volume in--}", avec 02 planches; i8j6 25 fr. me 1.^ Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedkn. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Acadérnir des Sciences le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTcrents terrains • • ' ■ ■ . . ..... - ■ 1. • — Recliercherla imenlaires, suivant l'ordre del ure des rapports qui existent en tfur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou siitiiillanéa. — Rechercher la utre l'état actuel du règneorganiqueetsesétats antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-'j', avec 7 |>lanchcs ; 1861 . . . 25 fr V la même Librairie les Mémaires de l' Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Acadénaia des Sciences r 9. TABLE DES ARTICLES (Séance du 51 Août 1908.) DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES DE M. HENRI BECQUEREL. Pages. Discours pronuiicé aux funérailles de iM. Henri Becquerel, au nom de l'Aca- déipiie des Sciences, par M. Gaston Dah- BOUX, Serrétaire perpétuel 443 Discours de M. Kdmond PEBniiili, au nom du Muséum d'Histoire nalurelic V'fS Discours de M. Vieille, au nom de l'Ecole Polytechnique Discours de M. Louis Passy, Membre de rAcadémie des Sciences morales et poli- tiques, au nom de la Société nationale ) Plusieurs tourbillons horizontaux semblent possibles, jtarce que chaque dépres- sion comprend une partie inférieure et une partie supérieure qui ont des vitesses de directions dill'érentes, ce qui augmente le nombre des combinaisons. 4^4 ACADÉMIE DES SCIENCES. acceptée, elle devra être soumise à de multiples vérifications. De toute façon, ces premiers résultats sont fort curieux et font ressortir le très grand intérêt de la question; ils laissent même entrevoir une application utile aux grands problèmes de la Météorologie terrestre. COKRESPOIVDAIVCE. Dans une lettre adressée à M. le Président, S. A. S. le Prince i»e 3Io.\Aco exprime toute la part que I'Institut océanograpiikjue prend à la perle à' Henri Becquerel, qui était président du Conseil de cet Institut. La Société de Physique et de Médeci.ved'Erlaxgen envoie à l'Académie, à l'occasion de la mort à' Henri Becquerel, l'expression de sa plus vive sym- pathie. M. le Skcuétaiue perpétuel annonce la mort de M. Alluarcl, qui fonda au Puy de Dôme le premier Observatoire météorologique de montagne. ASTRONOMIE. — Sur la nouvelle comète Marehouse. Note de M. Giacobixi, présentée par M. Bassot. J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie trois observations de la comète (1908 c) Marehouse faites à l'équatorial coudé de o"',4o d'ouver- ture : Obsen'ations de la comète. Dates. Temps moyen Nombre 1908. de Nice. Aa. A'J. de compar. ■*. Il Sept. 3 10.52.53 — 3.5i,i2 + 0.14, 5 12: S 1 » 4 10.38.59 -i-4-4',69 -t- 9.25,5 12: 8 2 5 io.22.5i +6.54,32 — 12.53,0 12: 8 3 Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1908,0. Ascension Réduction Dislance Héduction droite au polaire au Étoiles. Autorités. moyenne. jour. moyenne. jour. Il m 5 . . ., 1.... 2 obs. des zones de Clirisliaiiia 3.23.20,44 -t-2,o3 22.43.44iO -l-9iO 2.... 3 obs. des zones de Christiania 3. 11. 22, 46 +3,17 22. i. 7,4 + 8>4 3.... 2 obs. des zones de Cfirisliania 3. 5. 19,03 +3,35 2i.49-i3,i + 7,8 SÉANCE DU 7 SEPTEMBRE 190H. 4?^ Positions apparentes de la comète. Ascension Dates. droite Log.facl. Distance polaire Log. fact. 1908. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Sept. 3 Il m â 3. 19.37,2.5 OjoSg/i 22.44. 7i5 0,248« » 4 3.16. 7,32 0,0.53/; 22. IO.4I )3 0,271 /t » 5 3. 12 . 16,70 0 , 067 /( 21 .36. 27,9 o,3oi n La comète a Taspect d'une nébulosité arrondie de 11" à 20" d'étendue avec un noyau mal défini. Fail:>le condensation. On croit distinguer une petite queue dans l'angle de position de -i^n". En éclairant le champ, la comète disparaît avec les étoiles de onzième grandeur. PHYSIQUE. — La loi de Stokes et le mouvement hron'nien. Note de M. Je.4x Pkuri.v, transmise par M. .T. ^ iollc. I^a force qui s'oppose au mouvement (iiine sphère dans un liquide vis- queux est, d'après un calcul de Stokes, égale à G-aar, si \j. désigne la vis- cosité du fluide, a le rayon de la sphère, et c sa vitesse. Quand la sphère tombe d'un mouvement uniforme sous la seule iniluence de la pesanteur, on a donc, D et û? étant les densités de la sphère et du fluide, -T.a'^ g(Ti — d) T=:6r.ixat'. Ces formules classiques, couramment vérifiées pour des rayons de quelques millimètres, ont été récemment utilisées pour déterminer des rayons beau- coup plus petits. Par exemple, J.-J. Thomson a dû les admettre pour déter- miner la masse de gouttelettes condensées sur des ions, masse qu'il lui fallait connaître pour obtenir la charge électrique d'un corpuscule. Le rayon de ces gouttes était de l'ordre du micron. Les travaux de M. Langevin ou de ses élèves sur les gros ions de l'atmosphère supposent la loi de Stokes exacte, dans l'air, jusqu'à un rayon cent fois plus petit encore. D'autre part, dans mes expériences sur le mouvement brovsnien (') j'ai admis la même loi pour trouver le rayon de granules ultramicroscopiques en suspen- sion dans l'eau. Or, en ces trois cas, et surtout dans les deux derniers, un mouvement (') Comptes rendus, t. (JLWI, 1908, p. 967. C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVIF, N» 10.) J-^^ l^'^Q ACADEMIE DES SCIENCES. brownien très actif agite irrégulièrement les granules étudiés, et l'on est bien loin des conditions de continnilé admises par Stokes. II reste, bien entendu, possible que le déplacement moyen d'un granule soumis à une force constante vérifie encore la loi, mais ce n'est plus là qu'une hypothèse, et, comme l'a dit .T. Duclaux dans une crilicpie amicale et approfondie de mon travail (' ), on est parfaitement fondé à trouver alors bien hasardeuses les applicalions de la loi de Stokes. J'ai donc lenlé un contrôle expérimental direct. Ce conliùle nva été facilité parle fait (]ucn inilieii faiblement acide (jJ,-,i normal) les granules de gomme gutte se collenl tous très rapidomoiil sur les parois de verre de la préparation où on les observe. On peut alors compter combien de granules sont collés (par exemple par centième de millimètre carré) sur les bases du cylindre très aplati que forme une préparation de hauteur connue (par exemple loo microns) provenant d'une émulsion titrée de gutte (moyen I). On peut, d'autre part, si les granules sont assez gros, et profilant de ce qu'ils se disposent parfois côte à côte sur les parois, mesurer à la chambre claire la longueur moyenne d'une file de 5 à 6 granules (moyen II). Enfin on calculera le diamètre qu'indiquerait la loi de Stokes (moyen 111). Les grains d'une même préparation doivent être à peu près de même taille. On y arrive par cenlrifugation fractionnée. On peut obtenir avec précision leur densité, que je crois égale, à -j-inni pi'ès, à 1,207 (chiffre rectifiant mes premières mesures). Les nombres suivants indiquent, en centièmes de micron, les rayons trouvés pour quatre préparations difierentes, par les moyens 1, Il et 111 : 1. II. m (loi de Stokes). Première préparation » 45,5 44:3 Deuxième » 3i 3o 29 Troisième » ai » ai , i Quatrième « i/i;5 » i5 La loi de Stokes est donc certainement vérifiée pour des rayons de Tordre du dixième de micron, et il devient permis de présumer qu'elle Test encore bien au delà. CHIMIE ORGANIQUE. — Fixation de l' acétophénone su?' l'acide henzoylacrylique. Note de M. J. Bougault. En poursuivant mes recherches sur l'acide benzoylacrylique qui ont déjà fait l'objet de plusieurs Notes ("), j'ai observé que les alcalis, à froid, (•) Comptes rendus, t. CXLVII, 1908, p. i3i. (-) Comptes rendus, t. GXL\ 1, 1908, p. 140, 4ii et 906: t. CXLVII, iyo8, p. 249. SÉANCE DU 7 SEPTEMBRE 1908. ^f77 décomposent cet acide d'une façon curieuse, en donnant l'acide diphénacyl- ac.Mique (C" H'' - CO - CH=V = GH - CO^H. La formation de cet acide m'a amené à penser que l'acétophénone devait pouvoir se fixer sur l'acide benzoylacrylitpie, à la façon de l'acide cyanhydi'i(|ue {loc cit.), ce que des expériences directes ont confirmé. Von Pechmann (*), qui a découvert l'acide benzoylacrylique, avait déjà reconnu que les alcalis, à l'ébullition, le dédoublent rapidement en acide glyoxylique et acétophénone. Mais, si l'on se contente de dissoudre l'acide à froid dans un léger excès de lessive de soude, la réaction est différente. En acidulant par l'acide acétique, après 24 heures de contact, on obtient un précipité sirupeux qui cristallise bientôt. Le produit obtenu, purifié par cristallisation dans le benzène, est un acide fondant à i33" qui s'identifie par les résultats d'analyse (dosages de G et H, titrage acidimétrique) et par les propriétés générales (solubilités, réactions) avec l'acide diphénacylacétique déjà connu. L'équation do la réaction peut s'écrire : 2 { C« 11^ — CO — CH = CH ^ COM^ ) + H' O = CHO — CO' H + (C«II'~ CO - CH2)-= CH - CO-ll. Il est très vraisemblable que le dédoublement de l'acide benzoylacrylique en acide glyoxylique et acétophénone s'effectue également à froid comme à chaud, mais plus lentement dans le premier cas, et est accompagné de la fixation de i'""' de l'acétophénone formée sur 1""' d'acide benzoylacrylique non encore décomposé. Ge qui appuie cette manière de voir, c'est ipie l'addition d'acétophénonc à la solution alcaline d'acide benzoylacryli([ue augmente beaucoup le ren- dement en acide diphénacylacétique. Ainsi o», 5o d'acide benzoylacrylique décomposés à froid par un excès de soude n'ont donné que o^^, 27 d'acide diphénacylacétique, tandis que, dans une autre expérience ne différant de la première que par l'addition préalable de 2*^' (l'acétophénone, le rendement a été de o*'',70. Si l'on considère que o", jo d'acide benzoylacrylicpic (hydraté) ne peuvent donner, au maximum, fjue ds,38 d'acide diphénacyl- acétique, tandis que j'en ai obtenu o*'', 70 avec addition d'acétophénonc, on est bien obligé d'admettre que racétophénonc se fixe directement sur l'acide benzoylacrylique. L'inspection de la formule de l'acide dij)hénacylacétique montre que la (') Ber. d. li couché, séparé de sa racine, repose sur le Campanien à Thécidées. Un peu plus au Sud, un petit témoin i>olé du même pli, le lambeau de recouvrement crétacé et éocéne du sujl du Man^oura, est superposé à l'anticlinal triasique et sénoiiien du Bon Pasteur. A la même latitude et à 27*^" à l'Ouest, au sud de l'Akhal, un autre paquet marneux, comprenant surtout du Barrémien, vient en discordance sur le Néocomien dolomitique et le Sénonien. La zone sur laquelle s'est étendu ce chevauchement paraît limitée, au Sud, par une ligne sinueuse OE passant par l'Akhal et El Aria. Plus au Nord, les faciès de la série B apparaissent, dans une sorte as fenêtre, à l'Akhal, au Kef béni Hamza, au kheneg, au Bergli, au Kelal, au Sala, au Sidi Mcid. Au nord-est de ce dernier rochei-, le pli couché de l'Ouach, replié (') L. JoLEAUi), Comptes rendus, 1" juin igo8. /|.S2 ACADÉMIE DES SCIENCES, en cascades, et légèrement dévié, dessine des boucles très réduites, orientées NO-SE. Ces boucles ont été transformées en plis imbriqués, par des plis-failles, le long des- quels sont alignés des lambeaux de poussée de calcaires ou de grès, permiens. liasiques, suessoniens, etc. Toutes ces roches émergent, comme des klippes, au milieu des marnes du chevauchement. Ce dernier a été faiblement replissé: il forme, par exemple, entre Sidi Mcid et la Pépinière du djebel Ouacli, un large anticlinal dirigé SO-NE, à léger plongement périclinal. Malgré leur caractère nettement transgrcssif, le Sénonien, l'Eocène infé- rieur et moyen de la série B ne semblent pas avoir été précédés par des mouvements tectoniques ayant un caractère général, car sur nombre de points on observe la superposition concordante de ces divers étages, au-dessus de sédiments plus anciens. Par contre, FEocène supérieur est toujours indépendant des dépôts antérieurs; dans le djebel Ouach, il repose même sur les terrains charriés. Les principaux plissements de la région se sont produits à partir de TEocène moyen; le chevauchement de grands plis couchés semble d'ailleurs y dater de la fin de FEocène moyen. Les grès de FEocène supérieur de l'Ouach dessinent, à leur tour, des ondulations SE- NE, orientées comme les plis du substratum et, aussi, comme les replis secondaires de la nappe de recouvrement. (]]es ondulations témoignent des efTorts orogéniques post-lutétiens qui ont afl'ecté la contrée. La série des discordances observées de l'Oligocène et du Miocène permet de penser cjue des mouvements tectoniques ont continué à se produire dans le nord-est de FAlgérie, jusqu'au Pliocène. M. lloDRiorK GoLiESco adrcssc deux Mémoires Sur le mécanisme etlemou- v:'menl dynamique du vol des volatiles. , (Renvoi à la Commission d'Aérouauti(jue.) La séance est levée à 3 heures trois cpiarts. G. D. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLAKS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. puis .835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièretneiu le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes .n-4» Deuj 38, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel irt du I Janvier. Prix de l'abnnnement : ParisjSO fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : Ferran frères. , Chaix. • j Jourdan, ' RufT. ns Courtin-Hecquei. 1 Germaia et (jrajmin. rs f Siraudeau. nne Jérùme. çon Marion. ; Ferai. laux Laurens. ' Millier (G.) jes Henaud. Derrien. F. KohtTt. Le Borgne. ' l'zel frèies. Jouan. Darde! et Bouvier. I Henry. / Marguerie. l Delaunay. 1 Bouy. ' Greffier. Ratel. Rey. I Lauverjat. ' Degez. •béry. ont- Ferr . bit. l Brevet. I Gralleret C'" •chelle Foucher. ■vre. \ Bourdignon. ( Dombre. î Tallandier. I Giard. chez Messieurs : Lorient I Baiimal. > M"' Texier. ^ Ciimia et Massoo. ^ Georg. Lyon ( Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. \Valat. ^°"'^^"'^'' I Goulet et fils. Moulins Martial Place. iBuvignier. Grosjean-.Maiipin- \Vaf,'iier et Laiiihert D.l! Nantes . Nice l Diigas. ) Velnppé Harma. Appy, iVimes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Poitiers . Blanchier. \ Blanchi ( Lévrier Rennes Plihon et HommaU Rocliefort Girard ( M"" ). Bouen | Langlois. ( Lestringanl. S'-Étienne Chevalier. Toulon S P'S"''- Allé. On souscrit à l'étranger. Amsterdam Berlin. Toulouse . i Gimet. ' " i Privât. i Boisselier. Tours Péricat. ( Bousrez. Valenciennes . . Giard. Lemaitre. chez Messieurs : ) FeiUcma Caarel- " ' sen et G". Athènes Beck. Barcelone Verdasuer. Asher et C'°. FriedlaiiJer et fils. Kuhl. Mayer et Millier. Berne Francke. Bologne Zanichelli. ILarnertin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et G'". , Sotchek et C°. Bucarest ! Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deigluon, Bell et G". Cliristiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague liôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. I Eggimann. Genève j Georg. ' Burckliardt. La Haye Belinfanle frères. iPayot et G'*. Rouge. Sack. Barth. Brockhaus. Leipzig ( Lorentz. Twietrrieyer. Voss. , Desoer. ^'^Se Gnusé. Londres Luxembourg . . . Madrid Milan Naples /Du! ' Hac Chez Messieurs : Dulau. clietle et G'* ' Nutt. V. Biick. / Ruiz et G". \ Romo. i Dussai. ' F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri diGius. Pellerano. Dyrseo et l'foifTei. New- York ] Stechert. \ Lemcke et Buechoer Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'". Palerme Reber. Porto .Magalhaes et .Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro . . .. Garnier. Bocca frères. Loescher et. C". Rotterdam Kramers el fils. Stockliolm Nordiska Boghandel Zinserling. Rome. S'-Pétersbourg . . 5 yy^Kf Bocca frères. Brero. Rinck. ( RoaenbergetSelIier l^arsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. l Frick } Gerold et O*. Ziirick Rascher. Turin . Vienne . ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août t835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Pri,\ 25 fr. Tomes 32 à 61. —( i" Janvier iS-Si à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4°; 1870. Pn,-i 25 fr. Tomes 62 à 91. — (1" Janvier (866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4°: 18S9. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (("Janvier 1881 à 3i Décembre 1893.) Volume in-4''; 1900. Prix 25 fr. UPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : nél',.'"'"'^"^''?/'"''''"^'''"'^^'"''"'^''^'^ ''''y^'°'°Siedes Algues, par MM. A. DKRBESetA.-J.-J.SouBR. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent aeies, par M. Hanskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des jes grasses, par M. Claude Bernard. Volume ia-4°, avec 3a planches; i856 25 fr. lel. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedbn. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l' Académie des Sciences e concours de i8o3, et puis remise pour celui de i856, savoir : «Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTércnts terrains nentaires, suivant l'ordre deleur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simuiianée. — Rechercher la re des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organiqueetsesétats antérieurs», par M. le Professeur Broni». In-}', avec 7 planches; 1861. .. 25 fr 1« même Librairie les Mémoires de l' Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par dirers Savants à l'Académie des Sciences r 10. TABLE DES ARTICr.ES (Sëance «iu 7 Septembre 1908.) MEMOIRES ET C03IMUI\ICATI0IVS DES MEMBRRS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. H. Deslandres. Pages. I Pages. Grands alignements | et loiiihillons de l'atmosphère solaire !)6-j CORRESPOND AÎVCE . s. A. S. le l'uiNCE DK Monaco exprime toute la part que I'Institut oceanogba- PHiQtjE prend à la perte A' Henri Becquerel qui était président dn Conseil de cet Institut 474 La Société de Physique et de Médecine d'Eri.axgen envoie à l'Acadciuie, à l'occa- sion de la mort ài'Henri Becquerel, l'ex- pression de sa plus vive sympathie 474 M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de M. AUuard, qui fonda au Puy de Dôme le premier Obseivatoire météo- rologique de montagne 474 M. GiACOBiNi. — Sur la nouvelle conièle Marehnuse 474 M. Jean Pekrin. — La loi de Stokes et le mouvement brownien 4"^ M. J. BouGAULT. — Fixation de l'acétoplié- none sur l'acide benzoyiacrjlique 476 M. P. Marty. — Sur l'àge des basaltes des environs de Massiac (Cantal) 47S M. L. Joleaud. — Sur l'existence d'une nappe de charriage dans le nord-est de l'Algérie 4^0 M. HoDRiGUE GoLiEsco adresse deux Mé- moires « .Sur le mécanisme et le mouve- ment dynamique du vol des volatiles u.. 4'^^ PARIS. — IMPRIMERIE G AUTH 1ER- VILL A RS , Quai des Grands-Auguslins, 55. Le Géranl : Gauthier-Villars. o ^^ 1908 DEUXIEME SEMESTRE. COMPTES KENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. N° H (14 Septembre 1908) ^PAKIS, GAUTHIËR-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustios, 55. 1908 RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans f.es séances des 33 juin 1862 et 24 mai 1873 _ I Mil» I I Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des exliaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers a l'yVcadémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. aH numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus' 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'A-cadémie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'ai tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan. étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn( qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l' Acf demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sor tenus de les réduire au nombre de pages requis. I Membre qui fait la présentation est toujours nomme mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance off cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tare le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans 1 Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraier autorisées, l'espace occupé par ces figures compter pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativ fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat an plus tara le Samedi (jui précède la séance, avant S*". Autrement la présantatioa sera remise à la séance suivante ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI li SEPTEMBRE 1908. PRÉSIDENCE DE M. BOUCHARD. 3IEMOIRES ET COMMlirVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président donne lecture de la lettre suivante : Monsieur le Président, J"ai l'honneur de vous informer que mon père a désiré laisser à l'Aca- démie des Sciences la somme de cent mille francs. Voici d'ailleurs dans quels termes il a constitué ce legs : « Je lègue à l'Académie des Sciences de l'Institut de France la somme de cent mille francs, en mémoire de mon grand-père et de mon père, membres comme moi de cette Académie; je lui laisse le soin de décider le meilleur usage qu'elle pourra faire des arrérages de ce capital, soit pour établir une fondation ou un prix, soit dans la manière dont elle distribuera périodiquement les arrérages dans le but de favoriser les progrès des sciences. » Permettez-moi, Monsieur le Président, de vous dire que je suis de grand cœur en harmonie avec la volonté de mon père en ce qui concerne ce legs, et j'exprime le vœu que celte donation puisse contribuer à l'avancement des sciences. Je vous prie. Monsieur le Président, de vouloir bien agréer l'expression de mes sentiments les plus respectueux et les plus dévoués. Jew Becquerel. C. R., 1908, 2" Semestre. (T. CXLVK, N° 1 1. ) ^4 484 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. le Président, après lecture de la lettre de M. Jean Becquerel, pro- nonce l'allocutioii suivante : Mes chers (Confrères, votre émotion est certainement celle que j'ai ressentie quand j'ai lu cette lettre pour la première fois. Vous admirez l'âme généreuse, la noblesse et la hauteur des sentiments de notre Confrère. Henri Becquerel avait un culte fait d'amour et de respect pour la Science, pour l'Académie, pour le nom illustre qu'il avait reçu et qu'il transmet glorieux. 11 a jeté dans le monde des découvertes qui ont été et qui seront pendant des siècles génératrices de découvertes. Sa piété filiale les rattachait à l'œuvre de son père et de son grand-père. C'est en leur nom commun qu'il confie à l'Académie le soin d'écarter les obstacles qui barrent souvent la route aux travailleurs. 11 a voulu, par sa munificence, que, pendant un avenir indéfini, les hommes de Science pussent librement s'engager dans les voies du progrès, sous l'égide de l'Académie, en invoquant le nom des Becquerel. Vous m'autoriserez à exprimer au fils qui s'associe si noblement à cette libéralité les sentiments d'admiration, de respect et de gratitude qu'elle nous inspire. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Détermination des systèmes triples orthogonaux qui comprennent une famille de cyclides de Dupin et, plus généi-alement, une famille de surfaces à lignes de courbure planes dans les deux systèmes. Note de M. (iASTosi Darboux. Dans un des derniers numéros des Comptes rendus (séance du 3 août 1908, p. 296) un jeune géomètre, M. Haag, a donné une élégante construction d'un système triple orthogonal dont M. E. Cosserat avait, le premier, si- gnalé l'existence; ce système est engendré par une cyclide de Dupin qui se meut dans l'espace en demeurant invariable de forme et de dimensions. Cette recherche particulière m'a donné l'idée d'étudier une question plus générale et d'essayer de déterminer tous les systèmes triples orthogonaux dont une famille au moins est composée de cyclides de Dupin, celles-ci n'étant plus assujetties à demeurer toujours égales à elles-mêmes. L'intérêt que présente celte étude est plus grand qu'on ne serait tenté de le croire au premier abord; elle nous conduira, on le veria plus loin, à la détermination de tous les systèmes triples orthogonaux qui comprennent une famille de surfaces à lignes de courbure planes dans les deux systèmes. SÉANCE DU l4 SEPTEMBRE 1908. 485 Considérons les cleu\ courbes du second degré qui sont focales Tune de l'autre et sont définies par les équations (O (2) /y- ;o, y -^ o, C étant liée à a et à b par la relation (3) c'-=a'— h'. Il y a, comme on sait, une famille de cyclides parallèles dont les nor- males rencontrent les deux courbes. La plus générale d'entre elles est l'enveloppe, soit de la sphère (S) définie par l'équation ( 4 ) ^-^ + y* -h 3- — a ( a.i' -4- ck ) cos © — > by sin (p --t- b'^ — /,- = o, soit de la sphère (S, ) définie par l'équation (5) X- + y'^ + z- — 2 ( f.r -I- ak) cos cp, — ■?. hiy sin cpi — h- — k- :-= o. Les centres de ces deux sphères sont les centres de courbure principaux de la cyclide, c'est-à-dire les points où la normale à la surface rencontre les deux coniques focales. Leurs rayons sont les rayons de courbure principaux. Us ont pour expressions ( R = c cos 9 -+- k, ) R, = a coscp, 4- A". (6) Les coordonnées d'un point de la cyclide sont données par les formules (7) X a c ^coscp-^,- ,.-cp, J 1 R ^ r; ^ y h . -s.ncp 1 1 R ~ r; bi . -j^s.ncp, I 1 R ~ RT /,86 ACADÉMIE DES SCIENCES. et son élément linéaire a pour expression (8) '''--- — rx\-w--ë R R,j ce qui est bien d'accord avec les notions acquises sur l'élément linéaire d'une surface rapportée à deux séries de cercles géodésiques orthogonaux. Remarquons une fois pour toutes que, pour faire disparaître toute appa- rence d'imaginarité, il suffirait de remplacer 9, par i(p,. Après ces remarques préliminaires, arrivons au problème que nous avons en vue et proposons-nous de déterminer tous les systèmes triples orthogo- naux qui comprennent une famille de cyclides. Voici d'abord une méthode à laquelle on pourrait songer. Considérons une surface dont l'équation dépende de N paramètres. Pour obtenir la fa- mille la plus générale formée avec de telles surfaces, il suffit de supposer que ]\ — I de ces paramètres sont fonctions de celui qu'on aura exclu. Cette famille dépendra donc de N — i fonctions d'une seule variable . En exprimant qu'elle satisfait à l'équation aux dérivées partielles du troisième ordre qui caractérise les familles de Lamé, on aura les conditions nécessaires et suffi- s;mtes auxquelles doivent satisfaire les N — i fonctions. Ces conditions, qui contiennent les dérivées premières des fonctions, pourront d'ailleurs être incompatibles. Cette méthode, qui pourra être d'une application difficile, offre l'avantage de donner des notions précises sur le degré de généralité de la solution. Celte solution, si elle existe, s'obtiendra en intégrant un système d'équa- tions dilTérentielles auxquelles devront satisfaire N — i fonctions d'une seule variable. Quand on connaît les lignes de courbure de la surface considérée, il existe une autre méthode que j'ai déjà appliquée avec succès dans mon Mémoire sur la théorie des coordonnées curvilignes et des systèmes orthogonaux (Annales de l'École Normale, 1878) et qui conduit rapidement au but dans le cas pré- sent. Voici en substance quelle est celte méthode. On prend les lignes de courbure (C) d'un seul système des surfaces (S) qui composent la famille et l'on exprime qu'on peut grouper ces lignes de courbure de manière à obtenir des surfaces normales aux diverses surfaces (S). D'après la réci- proque du théorème de Dupin que j'ai établie en 1864, les conditions ainsi exprimées sont à la fois nécessaires et suffisantes. Je n'entrerai pas ici dans le détail des calculs ; mon Mémoire paraîtra SÉANCE DU l4 SEPTEMBRE I908. /187 dans le Recueil de l'Académie. Je vais me borner à consigner le résultat de la recherche. Les axes coordonnés auxquels sont rapportées les deux coniques focales de la cyclide forment évidemment un trièdre mobile (T). Je désigne par l, ri, l^ p, q, r les translations et les rotations infiniment petites de ce trièdre, qui sont évidemment des fonctions du paramètre p^ de la famille. Les para- mètres de forme a, h, c, k de la cyclide sont évidemment des fonctions de p.. Je désignerai leurs dérivées par des lettres accentuées. Cela étant, on ob- tiendra les conditions suivantes : ^9^ ) hH'i, = acbb'-+-k'-(ar^ca'). La variable ^ sera une fonction de p et de q.,, qui devra satisfaire à Té- quation dw bi) cb' . La constante arbitraire introduite par Fintégration sera le paramètre p d'une des familles du système triple. On aura de même pour ip, l'équation d(Oi bit, ab' . (m) -t^ = r + TT"'"?" ^ ' <)p.2 ak bk et ici la constante arbitraire introduite par l'intégration sera le paramètre p, de la troisième famille orthogonale. La solution que nous obtenons est, on le voit, assez étendue. Les para- mètres de forme de la cyclide, «, 6, ^, peuvent varier comme on veut et sont des fonctions quelconques de p^. Quant au mouvement du trièdre (T), qu'on peut appeler le trièdre principal de la cyclide, il est assujetti seu- lement aux quatre conditions (10), de sorte (ju'il dépend de deux fonctions arbitraires. Cela fait en tout cinq fonctions arlntraires; mais, comme on peut remplacer pa par une fonction quelconque de p^, on voit qu'il y a en réalité quatre fonctions distinctes dans la solution que nous obtenons. Or, la famille la plus générale de cyclides ne dépend que de huit fonctions arbi- traires d'une variable. On ne pouvait guère s'attendre à un résultat aussi général. Avant d'étudier cette solution, il est bon d'indiquer un cas dans lequel elle est en défaut. C'est celui où l'on a A = o. 488 ACADÉMIE DES SCIENCES. Alors la quatrième équation (9) ne détermine plus ^. Elle nous donne b' — o. Les cyclides pour lesquelles la constante k est nulle se distinguent de toutes les autres en ce qu'elles ont tj-ois plans de symétrie au lieu de deux seulement. Elles sont, par exemple, les inverses d'un cône de révolution par rapport à un pôle d'inversion pris dans le plan de symétrie du cône per- pendiculaire à l'axe de révolution, ou les iuverscs d'un tore par rapport à un pôle pris sur la sphère qui a pour diamètre le segment intercepté par le tore sur son axe de révolution. Dans ce cas spécial, les équations (q) nous donnent : (12) P=-o, -n — o, Ç — o, b'—o, et les équations (10) et (11) se transforment dans les suivantes : ào br t . -p- = 1 sincp, (.3) ) ô^i a a opî c c ^ L'interprétation géométrique de la solution est d'ailleurs très simple. D'après les formules (12), tout point du plau des js du trièdre (T) a sa vitesse perpendiculaire à ce plan. Ce plau roule donc sans glisser sur une développable quelconque, et le centre commun de l'ellipse et de l'hyper- bole focales décrit une des trajectoires orthogonales de ce plan. Les tan- gentes de cette courbe sont les différentes positions de l'axe focal commun aux deux coniques. Les deux axes non focaux enveloppent deux développées de la courbe. Nous obtenons ainsi la généralisation de la proposition signalée par M. Haag dans le cas spécial où la cyclide demeure invariable de forme. Remarquons encore que les quatre points doublée de la cyclide décrivent des trajectoires orthogonales du plan des j3. HISTOLOGIE. — Sur que/(/nes formes ini.rtes d' altérations nucléaires. Note de M. Joannes Chati.v. Nos connaissances sur le noyau de la cellule ont progressé fort lentement : sa première mention semble dater de 1781 et être due à Foutana, qui le représente « comme un corps ovoïde avec une ou plusieurs taches claires en SÉANCE DU l/j SEPTEMBRE 190H. 4^9 son milieu ». Cette conception simpliste se maintint durant plus d'un siècle, car, en i8, nous voyons Hanstein se borner à présenter le noyau comme un corps éni gmalique . Ce fut donc très laborieusement, en s'aidant des perfectionnements apportés à Tinstrumentalion et des progrès de la technique, qu'on parvint à déceler les secrets de la structure du noyau. On dut alors reconnaître que le corpuscule ovoïde de Fontana représentait, dans la cellule et pour la cel- lule, un organe ou plutôt un a[)pareil des plus complexes. Après de minutieuses reclierches et de nombreuses controverses, on réussit à scruter et à dénombrer ses diverses parties : membrane nucléaire, formation nucléinienne, nucléoles, pseudonucléoles, karyoplasma. Puis vint la discussion des faits relatifs à l'électivité spécifique et chromatique du noyau, avec l'analyse comparative de la longue chaîne des nucléines. On voit que l'énigme de Hanstein ne fut pas facile à résoudre; elle pro- voqua une longue série d'efforts qui se succédèrent durant un quart de siècle et qui, seuls, permirent d'élucider les divers détails de la constitution, puis du fonctionnement du noyau. Ce fut seulement après avoir ainsi édifié ce qui représentait, en quelque sorte, l'anatomie et la physiologie normales de l'appareil nucléaire qu'on put rationnellement tenter d'aborder ce qui avait trait à sa pathologie. Au cours des multiples investigationsdont je viens de résumer brièvement les principales étapes, on avait parfois noté des altérations nucléaires; mais ces observations demeuraient éparses et imprécises. Ce fut un de mes anciens élèves, le D'" Jean Maumus, qui, le picmier, réussit à grouper, sous im petit nombre d'espèces principales, les diverses formes de dégéné- rescence nucléaire. Ce savant observateur en énumère cinq : 1° disparition simple du noyau ; 2'^ caryolyse ; 3° caryorhexie ; 4° vacuolisalion ; 5° pycnose. Ces termes caractérisent suffisamment les modalités qu'ils représentent et dont on trouvera la description dans la Thèse du D'' Jean Maumus; j'ajoute que ces processus de dégénérescence sont d'autant plus intéressants qu'on peut les observer dans la cellule végétale comme dans la cellule animale. Mais nous savons qu'en Biologie il n'y a pas de distinctions immuables : les types que nous énumi'-rons et que nous sérions, pour la clarté de nos exposés ou pour renchainement de nos recherches, sont rarement séparés d'une façon absolue; en réalité, ils se trouvent presque toujours reliés par des états de passage ou par des formes mixtes. C'est précisément ce qui se produit ici, comme j'ai pu récemment le constater. 490 ACADÉMIE DES SCIENCES. Jj'an dernier, dans une Communication présentée à l'Académie ('), j'ai montré que, dans les glandes nidoriennes de la Genetle, le noyau disparaît par caryolyse. Cette conclusion était d'accord avec ce qui s'observe dans les glandes sébacées auxquelles se rattacbent étroitement ces glandes nido- riennes, comme je l'ai montré antérieurement (-). Mais le fait est-il con- stant? Ne peut-il se modifier? Quelles formes revêt alors la dégénérescence nucléaire? Pour répondre à ces questions, j'ai repris les mêmes rechercbes sur un type assez voisin, au double point de vue zoologique et sécrétoire, sur l'appareil nidorien de la Civette {Viverra Civeltd). On sait que ce Carnivore présente des glandes nidoriennes très développées dont le produit a tenu jadis une grande place dans l'ancienne matière médicale, qui employait ce viverreum comme antispasmodique. La glande nidorienne de la Civette offre une structure assez complexe que j'ai décrite autrefois; aussi me bornerai-je à résumer ses modes de dégénérescence nucléaire : la caryolyse est encore ici fréquente; mais, dans certaines cellules, on constate que la fonte progressive de la cliromatine, la désagrégation du réseau de linine, etc., sont souvent interrompues et tra- versées par des épisodes qui ne s'observaient pas chez la Genette; dans bien des cas, la masse nucléaire est ponctuée par de nombreuses vacuoles, de sorte qu'on est en présence d'une altération nucléaire tenant à la fois de la vacuolisation et de la caryolyse. Ailleurs, on voit la chromatine se réunir en une masse centrale d'où émergent quelques filaments, et l'on trouve ainsi rapprochées certaines phases de la pycnose et de la caryolyse. Ces exemples de modalités mixtes se multiplieront vraisemblablement avec les nouvelles et fécondes recherches qu'appelle encore le noyau considéré dans sa constitution et son fonctionnement, comme dans sa dégénérescence qui amène fatalement la mort de la cellule. CORRESPONDAIVCE. L'Académie royale des Sciences exactes, physiques et natureli.ks de HIadrid adresse à l'Académie l'expression de ses sentiments de profonde sympathie à l'occasion des décès de M. Henri Becquerel et de M. Mascart. (') Comptes rendus, séance du 2 septembre 1907. {- } Annales des Sciences naturelles : Zoologie, 1873-187^. SÉANCE DU l4 SEPTEMBRE 1908. 49I M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL doniic lecUiio des deux dépèches suivantes : Guernesey, 5 septembre. Temps 1res beau; partons aujourd'hui; tout bien. CH.iRCOT. Funclial (Madère), la sej-itembre. Tout bien; nous allons tous très bien à l)ord et la bonne entente règne partout. Charcot. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant: Chronométrie ; par J. Andrade. ASTRONOMIE. — Observations de la nom elle comète 1908 c. faites à l' Observatoire de Marseille avec l'équatorial d' Eichens (o'", 26 d'ouver- ture). Noie de M. Iîorrelly, transmise par M. Baillaud. Étoile Comète. — Étoile. Nombre Dates. de — -^ — ^^— de 1908. comparaison. \:l. Ao. comparaisons. m s ru Sept. 3 c — 4. 19,04 +4-32,3 5:5 » 4 b H-3.36,62 ■ — 16.32,3 4:4 » 6 c — 1 . 48 , 1 5 — 2.6,9 5:5 » 7 d — 5.40,00 -t- 2.17,7 5:5 » II e — i.22,i3 — 2.55,7 '^:6 Position des étoiles de comparaison. Autorités. 0795 An. de Menne 36i8 An. de Vienne 3559 An. de Vienne 3532 An. de Vienne 3091 .\n. de \ ienne 65 Ascension droite Déclinaison * Gr. moyenne 1908,0. Hèiliiclinn au jour. moyenne 1908,0. Réduction au jour. a b 8 7 Il m S 3.23.24.82 3.12.17.35 s +2,92 +3,18 0 , -1-67. 16. 1 5. +68. 7.25. . 5 , 5 —9.0 —8,5 c d e 8 9 7'5 3. 8.52,28 3. 7.48,45 2.39.47,99 +3,45 +3,61 -4,48 +69. 7. 9 -+-69.38. 16 -1-7 I .57.36. ,4 ,4 ,6 -8,1 —8.0 —5,8 c R., 1908. 1' Semestre. (T. CXLVII, N° 11. 492 ACADÉMIE DES SCIENCES. Positions apparentes de la comète. Dates. Temps moyen Ascension droite Log. fact. Déclinaison Log. fact, 1908. de Marseille. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe, epi. 3.. h m s i3.55.22 Il m s 3. 19. 8,70 T,843/; +67%o'.38',8 0,88; .. 4.. 10.47.45 3 . 1 5 . .57 , 1 5 0 , 06 1 « +67.50.44,7 0,207 )> 6.. . .4.35. 4 3. 7. 7,58 T , 664 n +69. 4-54,4 0,895 » 7.. . .4.39.46 3. 2. M, 76 T , 607 n -1-69.40.26, 1 0,896 » II.. . 8.42.16 2.38.30,34 0, i4' n -(-71 .54.35, 1 1,985 Remarque. — Celle comèle, découverle eu Amérique le 1''' septembre, a élé trouvée aussi le 3 septembre à Marseille. Elle est de dixième grandeur; la faible condensation centrale est entourée d'une chevelure et une queue d'une dizaine de n)inules est à l'opposé du Soleil. ASTRONOMIE. — Obseri'ation de la nomdle comète 1908 c, faite à l'Observatoire de Besançon avec l'équatorial coudé. Note de M. P. Chofardet, transmise par M. Baillaud. Date. 1908. * Temps moyen de Besançon. AJI. A.Miis établi le lliéoi-ème suivant : Pour que les deux branches de la ti g ne flecnodale d'une surface réglée soient à l'infini, il faut et il sujfit que ses quadriques osculalrices aient même centre. En rappro- chant ce théorème et ie théorème énoncé dans le texte, on obtient la propriété caracté- ristique des surfaces T réglées que M. Tzitzéica a fait connaître dans sa Note du 9 dé- cembre 1907. 496 ACADÉMIE DES SCIENCES. surfaces (S) et les surfaces (!') attachées à une surface qui est T, relative- ment à un point O, sont elles-mêmes T, relativement au même point. Cette remarque a été faite par M. Tzitzéica, qui a, en outre, énoncé {Comptes rendus, 23 janvier 1908) une condition nécessaire et suffisante pour qu'une surface non réglée soit T. Cette condition se ramène aisément à celle qui a été obtenue plus haut. AÉRONAUTIQUE. — Le vol plané sans force motrice. Note de M. Erxest EscLAXGON, transmise par M. P. Appell. Le vol plané durant un temps indéfini et sans force motrice est-il pos- sible? M. Marcel Deprez a montré, dans des Notes récentes (') publiées aux Comptes rendus, que le vol plané de certains oiseaux pourrait s'expliquer aisément par le jeu des pressions de l'air sur les différentes parties du corps de l'oiseau, en supposant toutefois que l'air est animé d'une vitesse ascen- dante. Les observations météorologiques ne mettent pas en évidence de vitesse verticale de l'air continue et de même sens, même en moyenne et pendant "un temps de quelque durée, mais il semble qu'on puisse généra- liser la conclusion de M. Deprez, s'affranchir de l'hypothèse d'une vitesse ascendante et montrer que toute variation géométrique dans la vitesse du vent, par rapport à sa vitesse horizontale moyenne, peut être, en principe, utilisée comme force motrice par un oiseau planeur ou un aviateur. Prenons en effet, comme système d'axes, un système animé d'un mouve- ment de translation horizontal et uniforme égal à la vitesse horizontale moyenne du vent, et étudions le mouvement d'un aviateur par rapport à ce système. Il est clair que c'est bien là le mouvement, c'est-à-dire le mouve- ment par rapport à l'air environnant, qui doit êlre envisagé dans le pro- blème de l'aviation. En supposant l'axe O:: vertical et désignant par M la masse de l'aviateur, supposé dépourvu de toute source propre d'énergie, par z son altitude, on a, en appliquant le théorème des forces vives, (i) > l-M^3 = tor-i- const., 6r désignant la somme des travaux des réactions de l'air sur les différentes parties de l'appareil. (') Comptes rendus, i3 avril, iS mai, 22 juin 1908. SÉANCE DU l4 SEPTEMBRE 1908. l^Ç)■J Il est clair que, si 5,. allait constamment en diminuant, l'aviateur ne sau- rait, en aucune manière, se maintenir indéfiniment dans l'atmosphère. Or on peut montrer que, quelles que soient la vitesse du vent et celle de l'avia- teur à un instant donné, on peut imas^mer pour l'aviateur, supposé de forme convenable, une orientation telle que le travail élémentaire de la réaction de l'air soit positif. Soient, en eftet, Va le vecteur représentant la vitesse de l'aviateur, Vj, le vecteur représentant la vitesse du vent et V,. le vecteur représentant la vitesse relative de l'air par rapport à l'aviateur ; on a (2) (V,)=(Va) + (Vv). Donnons au\ trois vecteurs V^, V^, \V une même origine 0 correspondant au centre d'un élément de surface de l'aviateur. On en conclut, en vertu de la relation géométrique (2), qu'on peut donner à l'élément de surface de l'aviateur une orienta- tion telle que les trois vecteurs considérés soient d'a/î même côté par rapport à ce plan, et cela puisque les trois vecteurs Va, V3, V^ sont compris dans un angle moindre (au plus égal) que 180°. Or la réaction N de l'air, sur cet élément de plan, dépend uniquement de V,.; elle sera (au frottement près) dirigée suivant la normale au plan et du même côté que les trois vecteurs Va, V^, V,.. L'angle de Va avec N étant aigu, le travail élémentaire de la réaction sera positif. Rien n'est plus facile de conce- voir l'aviateur construit de façon que la somme algébrique de tous ces travaux élémentaires soit positive ; la réaction- de l'air deviendra ainsi agent moteur et l'énergie totale de l'aviateur croîtra. On peut remarquer de plus que la vitesse V^ sera toujours faible (puisqu'en définitive V^ est seulement la vitesse relative de lair par rapport à sa vitesse horizontale moyenne); l'angle de Va a\ec VV restera voisin de 180°, de sorte que l'orientation à donner au plan de l'aviateur restera voisine d'une direction com- prenant celle de sa vitesse propre. C'est pour cette raison, sans doute, que chez les oiseaux planeurs on n'observe ni déformation ni changement d'orientation brusques. Le raisonnement précédent est toutefois en défaut dans les cas suivants : la vitesse V^ du vent a même direction que Va, mais est de sens opposé, ou bien, si elle est de même sens, elle lui est inférieure en grandeur, ou enfin V^ est nulle. Mais outre que, dans ces cas, on pourrait toujours réduire le travail de la réaction au seul travail de frottement en orientant le plan de façon à comprendre la direction Va; il faut remar- quer, en outre, que ces circonstances sont nécessairement de très courte durée; le vent variant constamment de vitesse et V^ changeant continuellement d'orientation et de grandeur. En définitive, on voit que toutes les variations (en grandeur et sens) de la vitesse du vent par rapport à sa vitesse horizontale peuvent être utilisées comme force motrice en augmentant l'énergie totale du système. Il reste toutefois à savoir si cet accroissement d'énergie peut être indifféremment transformé en accroissement de vitesse ou accroissement de hauteur, ou /|f)8 ACADÉMIE DES SCIENCES. plus généralement si Ténergie d'un aviateur peut indifFéremment être trans- formée soit en énergie cinétique, soit en énergie potentielle d'altitude. C'est là une autre question que je n'envisage pas ici et qui paraît, du reste, comporter une réponse affirmative. Il semble donc, en se bornant au seul point de vue auquel je viens de me placer, que si l'on veut réduire au minimum l'énergie propre nécessaire (et qui sera toujours indispensable) à la propulsion des aviateurs, il faudra aborder séparément les deux problèmes suivants : 1° Savoir transformer, au moins à certains moments et avec faible perte d'énergie, la vitesse en altitude et réciproquement; 2." Construire des aviateurs qui puissent s'adapter, ainsi que doivent le faire instinctivement les oiseaux, aux circonstances de chaque instant, de façon à utiliser à leur profit, à la façon cju'on vient d'indiquer, les variations continuelles de la vitesse du vent. La réalisation de cette dernière condition présentera incontestablement, au point de vue pratique, les plus grandes difficultés. MINÉRALOGIE. — Sw les cristaux liquides des éthers-sels de l'ergostérine. Note de M. Paul Gaubeiit, présentée par M. A. Lacroix. L'ergostérine, découverte et étudiée par M. C. Tanret('), est un genre tout à fait particulier de cholestérine; aussi était-il intéressant de voir si ses composés possèdent les propriétés physiques remarquables de ceux de cette dernière : présenter entre certains intervalles de température une et même deux phases liquides biréfringentes (O. Lehmann). Je dois à l'obligeance de M. C. Tanrel quelques éthers-sels de ce corps, dont l'étude m'a fourni les résultats suivants : Propionate d'ergoslérine. — Alors que le propionale de cholestérine fournit un excellent exemple de cristaux liquides (0. Lehmann), le propionate d'ergoslérine semble, au premier examen, ne pas présenter de phase liquide biréfringente; celle-ci existe cependant, mais les deux points de fusion sont si rapprochés l'un de l'autre que le liquide isotrope passe parfois directement en se refroidissant à la phase solide. En examinant les dilTérenles plages d'une préparation microscopique, on n'observe en général de liquide cristallin que sur quelques plages, si la température est voisine du premier point de fusion, loo". Celui-ci montre de petits cristaux à contour losangique s'éteignant suivant les diagonales, se déformant sous l'inOuence de la moindre action (') Comptes rendus, t. CVIII, i 88r), p. 98, et t. ' Semestre. (T. CXI.Vll. N' 11. "" 5oo ACADÉMIE DES SCIENCES. rine.des composés monlranl une phase liquide anisoliope, ayant les mêmes caractères que celle de ceux de cette dernière substance, mais les cristaux sont un peu moins plastiques. Quand l'acide glycolique ou la glycérine sont en excès, il y a production de sphérolites mous, discoïdes, lenticulaires ou vermiformes. Ils se distinguent de ceux des élhers correspondanls de la cliolestérine produits dans les mêmes conditions par leur instabilité et ne peuvent pas être du tout conservés à la température ordinaire. Composés de la cholestérine et de l'ergostérine avec l'orcine. — La cholestérine et l'ergostérine cliaulTées avec l'orcine donnent chacune un composé dont l'existence n'a pas encore été signalée et intéressant, parce qu'il donne un liquide cristallin ayant les mêmes caractères que ceux du glycolate de ces deux corps. Fonsislérine. — J'ai examiné seulement les composés obtenus avec ce corps et l'acide glycolique, la glycérine et l'orcine. La phase lif|nide anatrope qu'ils présentent possède les mêmes caractères que celles des étliers correspondants de l'ergostérine. En résumé : i° les éthers de Fergostérine présentent une phase liquide anisotrope, mais avec le propionate et l'acétate cette phase est assez difficile à mettre en évidence, contrairement à ce qui a lieu pour les mêmes éthers de la cholestérine; 2° les cristaux liquides des éthers de l'ergostérine sont plus visqueux que ceux des composés correspondants de la cholestérine, aussi sont-ils plus individualisés ; 3° la cholestérine, l'ergostérine et la fongistérine chaufiees avec l'orcine donnent un composé non encore signalé, donnant un liquide cristallin; 4° enfin, une goutte d'ergostérine et de fongistérine, soHdifiée après fusion, sur une lame de verre, et recouverte d'un couvre-objet, ne donne, dans aucun cas, des sphérolites à enrou- lements hélicoïdaux, ce qui permet de distinguer facilement ces deux substances de la cholestérine et de la phytostérine. PATHOLOGIE. — La inrulence des bacilles dans ses rapports avec la marche de la tuberculose pulmonaire. Note de MM. A. Rodet et l>. Delanoë, présentée par M. A. Chauveau. La marche si variable de la tuberculose pulmonaire a-t-elle sa cause, unique ou principale, dans l'inégalité de résistance des sujets? Ne faut-il pas penser que, conformément à une loi absolument générale en Pathologie infectieuse expérimentale, un rôle important, sinon prépondérant, revient à l'inégale virulence des bacilles? Nous avons voulu apporter une contribu- tion à ce problème en recueillant les bacilles chez le plus grand nombre possible de tuberculeux et en dosant leur virulence. Nos recherches ont porté sur 28 malades, atteints des formes les plus diverses de SÉANCE DU l4 SEPTEMBRE 1908. 5oi tuberculose pulmonaire, depuis les cas les plus aigus jusqu'aux formes les plus pro- longées, tous porteurs de bacilles dans les crachais. Pour mesurer la virulence des bacilles, nous les avons d'abord obtenus en culture pure, après inoculation des crachats au cobaye, et nous avons injecté ces cultures, en (juantité rigoureusement semblable, à des cobayes et à des lapins : les cobaj'es ont été généralement conservés jusqu'à leur mort, les lapins sacrifiés après 2 mois environ. Nous avons pu ainsi étudier complè- tement les bacilles de 26 malades sur 28. Dans deux cas, les crachats, quoique ayant donné un résultat positif à l'examen microscopique, n'ont pas tuberculisé le cobaye et n'ont délerminé chez lui que des lésions insignifiantes qui n'ont pas permis d'isoler le bacille. Deux faits saillants ressortent de notre étude. I. La virulence des divers bacilles s'est montrée très inégale. Sur le lapin, conformément aux résultats classiques jadis obtenus par M. Arloing avec les tuberculoses chirurgicales, les diU'ércnces ont été très tranchées, permettant d'établir une échelle de virulence, depuis les bacilles déterminant dans cette espèce à la fois des lésions locales et de graves lésions pulmonaires, jusqu'à ceux qui ne provoquent pas même de lésions locales, tout en étant susceptibles de tuberculiser le cobaye. Sur le cobaye, les bacilles se sont encore distingués nettement les uns des autres par la rapidité de l'infection. Le parallélisme entre la virulence de nos bacilles pour le cobaye et leur virulence pour le lapin n'est pas absolu; il n'es! cependant pas complètement en défaut. Les deux échelles de virulence concordent presque absolument dans les degrés extrêmes; ceux de nos bacilles qui ont été les plus virulents pour le lapin ont été aussi, sauf un, d'activité maxima pour le cobaye; les bacilles sans action sur le lapin ont tous présenté le miniinum d'activité pour le cobaye. La concordance est très inconstante dans les degrés inter- médiaires. 2. Les bacilles étant classés, soit d'après leur aptitude à tuberculiser le lapin, soit d'après la moyenne de leur activili' pour les deux espèces, nous constatons une relation manifeste entre leur virulence et la marche des cas d'où ils proviennent. La concordance est à peu près parfaite, si l'on consi- dère les degrés extrêmes de l'échelle : aux bacilles occupant le preiriier degré dans l'échelle de virulence moyenne correspondent presque unique- ment des formes très aiguës (tuberculose amenant la mort en quelques mois); aux bacilles de très faible activité pour le cobaye et sans action sur le lapin correspondent exclusivement des formes très prolongées. Pour les bacilles occupant les degrés intermédiaires de l'échelle de virulence, la con- cordance est moins rigoureuse, tout en se relrouvanl dans nombre de cas. L'interprétation la plus simple de ces faits, qui est aussi la plus probable, 5o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'après certaines données générales et d'après quelques-uns eux-mêmes des cas de noire élude, c'est que le bacille, avec son degré de virulence, entre comme facteur important dans le déterminisme de la gravité de l'affection qu'il cause. Et nous pensons pouvoir formuler comme suit les enseigne- ments qui ^e dégagent de nos recherches : L'organisme humain, attaqué par un bacille tuberculeux très actif, subit presque toujours une infection à marche rapide; contre les bacilles tn's virulents (du moins reçus en quantité suffisante et par une voie favo- rable), il ne sait pas se défendre efficacement. Sous l'action d'un bacille peu virulent, au contraire, il ne réalise jamais que des infections chroniques. C'est en présence des bacilles de virulence moyenne que s'accusent les différences individuelles. En fin de compte, pour expliquer la marche si variable de la tuberculose pulmonaire, il ne suffit pas d'invoquer la résistance individuelle, l'inéga- lité du terrain; il est nécessaire de faire la part la plus large à la virulence du bacille infectant. Et, si l'on songe en outre à l'influence du nombre des bacilles, de la répétition des infections, à rinlluence aussi de l'état d'immu- nité qui peut succéder à une première alteinlc, simulant une résistance ini- tiale, il paraît permis de conclure que, en matière d'évolution de la tuber- culose pulmonaire, le facteur virulence prime le facteur prédisposilion. PATHOLOGIE ANIMALE. — Sur l'intra-dermo-réaction à la tuberculine chez les animaux. Note de MM. G. Moussu et Ch. Maxtoux, présentée par M. Bouchard. Sous le nom A" i ntra-dcrmo-rèaction à la tuberculine, l'un de nous a dési- gné l'épreuve qui consiste à injecter dans l'épaisseur de la peau une quan- tité dosée de tuberculine. Chez l'espèce humaine, à la dose de j^ de milli- gramme de tuberculine, les résultats de cette injection ont été absolument démonstratifs pour les cas de tuberculose latente ou douteuse ('). Chez les animaux, la méthode est applicable à toutes les espèces domes- tiques et ses résultats positifs soni caractérisés par des signes facilement appréciables. (') Ch. Mantoux, Intra-dermo-réaclion à la tuberculine (Comptes rendus, loaoût 1908). SÉANCE DU l4 SEPTEMBRE 1908 5o3 Chez les sujets de l'espèce bovine atteints de tuberculose avérée, de tuberculose douteuse ou de tuberculose latente, l'injection intra-derraique de i'« de tuberculine détermine, dans le délai de 48 heures, l'apparition d'une plaque œdémateuse circulaire dont les dimensions varient de celles d'une pièce de cinq francs à celles de la paume de la main, et dont l'appréciation à la vue et au toucher reste toujours d'une extrême facilité. Pratiquée dans l'épaisseur d'un pli sous-caudal, région que nous considérons comme la région d'élection par excellence pour cette épreuve, celle injection intradermique, faite sans aucune manœuvre préliminaire, donne dans les cas de réaction positive une infiltration œdémateuse locale qui double, triple ou quadruple l'épaisseur normale du pli. Celte réaction locale prend assez souvent l'aspect d'un renflement du volume d'une amande ou d'une noix, et, par comparaison avec le pli sous-caudal symétrique, la diffé- rence peut être enregistrée par les personnes les moins averties. Cette inlra-dermo-réaction ne provoque pas de poussée thermique géné- rale, ne trouble pas l'état de santé des sujets, ne provoque pas ou peu de perte de lait chez les laitières, peut en somme se faire sans que le mode d'utilisation des animaux soit en rien modifié. Elle a les avantages de Tinjection sous-ciitanéede tuberculine sans en pré- senter les nombreux inconvénienls (immoliilisalion des sujets à éprouver, prises multiples de température, pertes de lait ou de travail, danger des poussées de généralisation tuberculeuse, etc.); elle n'expose pas aux mêmes erreurs (jue l'opbtalmo- ou la cuti-réaction et nous semble devoir être la méthode de choix de l'avenir pour la recherche des cas de tuberculose cachée chez les animaux de l'espèce bovine. Chez les animaux sains, l'injection intra-dermique reste toujours sans effets. Chez les animaux de l'espèce caprine, la recherche de cas douteux de tuberculose peut être exécutée exactement comme chez les Bovidés et avec des résultats absolument identiques. Les cas de tuberculose expérimentale, par bacilles bovins ou bacilles humains, provoquent des réactions locales identiques à celles provoquées parles cas de tuberculose naturelle. Il en est de même chez les animaux de l'espèce ovine. Chez les sujets de l'espèce porcine, pour lesquels on n'avait pas encore trouvé de méthode pratique de recherche de la tuberculose, l'intra-dermo- réaction est d'une application aussi facile que chez les Bovidés et se montre encore aussi certaine dans ses résultats. • Pratiquée vers la base de l'oreille, l'injection intra-dermique donne lieu, dans les cas positifs, à une réaction locale très visible qui apparaît dans les ,5o/| ACADÉMIE DES SCIENCES. heures qui suivent l'inoculation et atteint son acmé en 36 à 4^ heures. Cette réaction se traduit par la formation d'une plaque d'œdènie en forme de macaron, avec, à sa partie centrale, une tache hémorragique qui est successivement rouge vif, rouge brun, rouge violacé, puis noirâtre. La résorption et la disparition de la plaque d'œdème se fait progressivement à dater du troisième jour; mais la plaque hémorragique persiste de lo à i5 jours. Chez les animaux non tuberculeux, la même injection reste sans effets. L'appréciation de la réaction positive est d'une extrême facilité, elle saute aux yeux. Il y a là, pour les animaux de l'espèce porcine, un procédé tout nouveau, qui est appelé à rendre de très grands services dans les exploitations d'éle- vage en grand, puisque aucune des méthodes jusqu'ici utilisées n'avait réel- lement de valeur pratique. L'épreuve de l'intra-dermo-réaction ne gêne pas les effets d'une injection sous-cutanée de tuberculine pratiquée dans les jours qui suivent; par contre, l'injection sous-cutanée (qui correspond à une dose massive si on la compare à celle utilisée dans l'intra-dermo) entrave l'évolution de la réac- tion locale lorsque cette intra-dermo-réaction est cherchée à la suite de l'injection sous-cutanée. En résumé, la recherche de l'intra-dermo-réaction à la tuberculine nous paraît plus simple, plus pratique, moins dangereuse dans ses effets ulté- rieurs que l'injection sous-cutanée, dont elle conserve cependant tous les avantages. Elle n'a pas les inconvénients des ophtalmo- et cuti-réactions et n'expose pas aux mêmes erreurs. C'est une méthode qui nous semble devoir se substituer aux autres. PHYSIOLOGIE. — Sur quelques propriétés physiologiques des muscles des Invertébrés. Note de M. Ja.\ Sos.xowski, transmise par M.Yves Delage. Pendant mon séjour à la station biologique de Roscoff j'ai eu l'occasion d'étudier quelques propriétés physiologiques des muscles des Invertébrés. Mes observations portent surtout sur Mya arenaria et Sipunculus nudus; j'ai fait aussi quelques expériences sur les muscles de Phascohsoma et de Mytilus. Pour enregistrer les courbes j'ai employé un simple myographe à poids et un signal électromagnétique de Desprez. J'ai excité toujours avec la bobine SÉANCE DU l4 SEPTEMBRE 1908. 5o5 d'iiuluclion (grand modèle de Cli. Verdin); comme source d'électricité je nie suis servi d'une batterie d'éléments de Leclanché, dont le voltage était à peu près égal à 12 volls. f^'intensité du courant dans la bobine primaire était /\o millianipères (la résistance des piles était très grande). Les élec- trodes étaient toujours en lil de platine, enveloppé dans une couche de ouate mouillée d'eau de mer pour protéger le tissu musculaire contre l'alcali et l'acide qui se développent à la surface des électrodes métalliques. La propriété la plus remarquable de tous les muscles étudiés par moi, c'est leur fatigabilité rapide; il suffit d'exciter une fois un muscle pour qu'il se fatigue et pour que, dans l'espace de plusieurs secondes, la contraction suivante soit très affaiblie. Si les excitations se répètent en rythme de plu- sieurs secondes, les contractions disparaissent bientôt; le nombre des con- tractions dépend des intervalles entre elles. Un siphon séparé de Mya, chargé de 5o^; le seuil d'excitabilité, gS""". Excitations en rythme de 5 secondes avec la bobine mise à iiS'""". La première secousse produit une élévation de la courbe égale à 9""", la seconde 6""". Pendant la septième contrac- tion, l'élévation de la courbe atteint son maximum; ensuite le muscle s'allonge peu à peu et répond seulement à treize secousses. Il est très facile de démontrer qu'il s'agit ici de la fatigue de l'excitabilité, pas de contractilité : si nous avons un muscle de Mya qui ne répond plus aux excitations électriques, les excitations mécaniques ne tardent pas à produire une contraction violente. Pendant la durée de l'excitation méca- nique et de la contraction le muscle se repose et, bien que raccourci, cesse d'être réfractaire aux secousses électriques. Je crois que nous avons ici des phénomènes du même ordre que ceux décrits par Jennings (') sous le nom acclimatization to stimuli. Les excitations électriques très faibles, qui ne produisent aucune contrac- tion musculaire, sont suffisantes pour fatiguer le muscle, c'est-à-dire pour élever le seuil de l'excitabilité. Pendant la tétanisation, le muscle se fatigue très rapidement et alors commence à s'allonger, ce qu'a vu et décrit de Varigny (-), sans cependant donner une explication exacte de ce phénomène. Si le muscle est déjà assez fortement fatigué, la cessation d'excitation ne produit aucun effet sur la courbe musculaire; dans le cas contraire, le (*) Jennings, Behaviour of ihe Lower organisms, 1906. (-) Arcli. de Zool. ejcpér., 3» série, t. III, Suppl. 5ob ACADEMIE DES SCIENCES. muscle s'allonge plus vile qu'auparavant. Si les excitations ne sont pas suf- fisamment fréquentes, on voit au commencement le tétanos incomplet, qui peu à peu devient complet. Dans le travail de de Varigny on trouve un bon nombre de courbes pareilles. Il s'agit ici aussi du phénomène de la fatigue. On peut le démontrer, si l'on cesse d'exciter le muscle pour quelques mo- ments ; le recommencement de l'excitation ne produit aucun effet, même si le muscle s'est déjà sensiblement allongé. On peut voir les mêmes phéno- mènes de la fatigue sur les muscles non séparés du corps. De cette fatigabilité extrêmement rapide il faut toujours tenir compte au cours des expériences sur l'excitaltilité musculaire. En comparant les divers muscles des Invertébrés, on peut dire que plus la contraction musculaire est lente, plus vite la fatigue se produit. La séance est levée à 3 heures trois quarts. G. D. ERRATA. (Séance du 3i août 1908.) Discours de M. Edmond Perrier: Page 447i ligne lo, au lieu de banquet, lire bouquet. (Séance du 7 septembre 1908.) Note de M. H. Deslandres, Grands alignements et tourbillons de l'atmo- sphère solaire : P;ige 468, ligue 8, au lieu de Or l'iuiage de la couche k^ a été obteuue, lisez Or l'image de la couelie moyenne K^ a été obtenue. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands- Augustins, n» 55. jpuis i835 les COMPTES RENOOS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la un de l'anaée, deux volumes in-4''. Deui (68, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel srl du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Déparlements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : Ferrai» frères. , Chaix. r Jourdan, ' Ruiï. ',ns Courtin-llecqiiel. ( Germdta ot Grassiii. ( Siraudeau. mne Jérôme. içon .Vlarion. . Ferel. eaux Laurens. ' Muller (G.) ges I Henauii. Uerrien . F. Robert. Le Borgne. Uzel frères. .louan. ibéry Dardel et Bouvier. , Henry. ' Marguerie. I Delaunay. ' Bouy. Greffier. RaleL Rey. bourg nont- Feir ^ Lauverjat. / Degez. Me , [ Drevet. / Gratier et G". ochelle Foucher. wre . \ Bourdignon. ' Dombre. \ Tallandier. ( Giard. Loiie/it. chez Messieurs : ( Batimal. I M"' Texier. Ciimia et Masson. Georg. Lyon { Pliily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. Valat. Goulet et fils. Moulins Martial Place. iBuvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. DiiKas. Veloppé. Montpellier . Nantes . /Vice Bar ma. Appy ftouen . Toulon . Nîmes Di^broas-lliiplan. Orléans Lodilé. „ \ Blanchier. Poitiers. < , , . ( Lévrier. Rennes Plihon et Homninis. Rochefort Girard ( M"" ). Langlois. Lestringanl. S^-É tienne Chevalier. Figard. Allé. Toulouse . ( Gimet. i Privai. IBoisselier. Péricat. Bousrez. i Giard. / Lemaitre. V'alenciennes On souscrit à l'étranger. Amsterdam . chez Messieurs : j Feikema Caarel- I seii et G'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. iAsher et G". Friedlander et (ils. Kuhl. Mayer et Muller. flerne Francke. Bologne Zanicbelli. iLamertin. Mayolez et Audiarte. Lebégue et G'". , Solchek et G°. /Bucarest ] ^kalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C". Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otlo Keil. Copenhague Hôsl et fils. Florence Seeber. Gand Iloste. Gênes Beuf. 1 Eggimann. Genève Georg. ' Buickhardl. La Haye Belinfanle frères. iPayol et C^'. Rouge. Sack. Barlh. Brockliaus. Leipzig < Lorenlz. I Twielmeyer. ' Voss. , Dcsoer. ^'«'ê'« Gnusé. Londres Luxembourg . . . Madrid Milan i Do ' F. Chez Messieurs : /Dulau. ■ . I Hachette et C ' Nuit. V. Biick. ; Ruiz et G'*. ) Ronio. Dossat. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Taslevin. \ Margliieri di Gius. Nantes i r, I, ' j Pellerano. Dyrsen et PfoifTei. New- York Sleclierl. ( Lemcke et lîuechaer Odessa Rousseau, Oxford Parker et Ci*. Palerme r■ mêles, par M. IIamskn. —Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, parliculiorement dans la digestion des ■I l'es niasses, par M. Claude Bernard. Volume in-'i". avec .>2 planches: iS56 25 tr. Tie i. - Mémoire sur les vers intestinaux, par .M. P.-J. Vav Bknedbn. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en 18 jo par l'Académie des Sciences lole concours de 1853, et puis reiniiC pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les dilTcrenls lerrains SI iiicruaires, suivant l'ordre de U-ur superposition. — Disculer la question de leur apparition ou de leur ilisparilion successive ou simultaueiî. — llechcrcher la n ire des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et ses états antérieurs», par VL le Professeur Bronm. In-'i', av.-c 7 planches ; iSbi .. . 25 Ir > la même Librairie les Mémoires 4e l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N° H. TABLE DES ARTICLES (Séance du 14 Septembre 1908.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MIÎMBRRS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Paf;es, M. l6 PnÉsiDENT donne lecluie d'une lellre de M. Jean Becquerel, annonçant nn legs de looooo'' fait par son père à l'Aca- démie des Sciences M. Bouchard prononce ensuite une courte allocution en remerciant, au nom de l'Académie, MM. Becquerel pour cette libéralité 'iS'i Pages. M. Gaston Dabboux. — Délcmiination des systèmes triples orlliosonaux qui cfim- prennent une famille de cyclides de Dupin et, plus généralement, une famille de surfaces à lignes de courbure planes dans les deux systèmes 484 M. .loANNEs Chatin. — Sur quelques formes mixtes d'altérations nucléaires /j^S CORRESPONDANCE. L'ACADÉMIF. nOYALK DFS SclF.NCES EXACTES, PHYStQUES ET NATURELLES DE MaDRID adresse à l'Académie l'expression de ses sentiments de profonde sympathie à l'occasion des décès de M. Henri Becquerel et de M. Mascart 49" M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de deux dépêches adressées par M. Jean Charcot 49' M. le Secrétaire perpétuel signale l'Ou- vrage suivant : u Chronométrie », par M. J. Andrade 49i M. BoBRELLY. — Observations de la nou- velle comète 1908 c, faites à l'Obser- vatoire de Marseille avec l'équatorial d'Eicliens (o"',36 d'ouverture) 49' M. P. Chofardet. — Observation de la nou- velle comète iqo8 c, faite à l'Obsei- vatoire de Besançon avec l'équatorial coudé M. A. Demoulin. — Sur la quadrique de Lie M. Ernest Esolangon. — Le vol plané sans force motrice M. Paul Gaubert. — Sur les cristaux liquides des étliers-sels de l'ergostérine.. MM. A. Rodet et P. Delanoë. — La viru- lence des bacilles dans ses rapports avec la marche de la tuberculose pulmonaire.. MM. G. Moussu et Cii. Mantoux. — Sur riulra-dermo-réaclion à la tuberculine chez les animaux M. Jan Sosnowski. — Sur quelques pro- priétés physiologiques des muscles des Invertébrés Errata. 492 493 496 498 5o2 5o6 PARIS. - IMPRIMERIE GAUTH lER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthieh-Villahs. 1908 DEUXIÈME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LKS SBGRâTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. iT 12 (21 Septembre 1908) ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie ^Q composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes pai' année. Article l"'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéio. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de lo pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:î pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes , qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le | Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. ^ Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendm après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pre sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les 1 sent Règlement. Les Savants étrangers à TAcadémie qni désirent faire prés.nte7lears Mémoires par MM. les Secrétaires P^-'P»^'»»^» ""^ //"^jÎ*.!; déposer au Secrétarfat au plus tara le Samedi ^m précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à. a séance s«,vanU JL\ ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 21 SEPTEMBRE 1908. PRÉSIDENCE DE M. liOUCHARD. MEMOIRES ET COMMUiXICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉIMIE. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Détermination des systèmes triples orthogo- naux qui comprennent une famille de cyclides (t, plus généralement, une famille de surfaces à lignes de courbure planes dans les deux systèmes. Note de M. Gasto.v Darboux ('). Après avoir traité le cas particulier où la cyclide a trois plans de symé- trie, revenons au cas général. Il est facile de reconnaître que les familles de Lamé composées de cyclides de Dupin et les systèmes triples correspondants peuvent toujours être obtenus par de simples quadratures. Voici la con- struction géométrique la plus simple. Prenons arbitrairement deux courbes gauches (C), (G'), se correspondant point par point de telle manière que la tangente à l'une des courbes soit perpendiculaire au plan osculateur au point correspondant de l'autre. Soit (A) et (A') les tangentes des deux courbes, qui sont nécessairement perpendiculaires. Leur plus courte dislance sera l'axe des x du trièdre (T). Pour avoir ce trièdre lui-même, il suffira de prendre arbitrairement un point O sur cet axe des x et de mener par le point des parallèles à (A) et à (A'). Alors la figure donnera immédiatement les paramètres k et- de la cyclide, et le paramètre l> s'obtiendra par une simple quadrature. Les droites (A) et (A') seront les axes qui contiennent les quatre points doubles de la cyclide ou, ce qui revient au même, les axes par lesquels passent les plans des lignes de courbure. (') Voir les Comptas rendus du i4 septembre 1908, p. 484. C. R., 190S, 2' Semestre. (T. CXLVII, N' 12.) ^7 5oH ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans le cas spécial étudié par M. Haag, les deux courbes ( C), (C) sont ces deux courbes à courbure constante conjuguées dont Monge a le premier signalé l'existence. Chacune d'elles est le lieu des centres de courbure de l'autre, et la plus courte distance des deux tangentes est aussi la normale commune des deux courbes. 11 est d'ailleurs très aisé d'obtenir, dans le cas le plus général, deux courbes qui soient dans la relation indiquée plus haut. Par exemple, si l'on choisit la première courbe (C) arbitrairement en prenant pour x, y, z des fonctions quelconques de p,, le plan rfp2 «Pj Cp, J I Opi II 1^1 bi 1'., (,6) 11 = -, 1-> 11, I 1 R ~ r; h" " ïï; et, si l'on introduit les noLaticjns noinclles (•7) T^-T— . 1, il viendra (iS) Hj = I 1 r^rT SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. SoQ On peut encore donner de T et de T, les evpressions suivantes : h/i dp, '^ hA- Op, Les expressions que nous avons ainsi obtenues pour H, II,, H., vont nous permettre de résoudre la seconde question (|ue nous avions en vue, à savoir la détermination des systèmes triples qui comprennent une famille de sur- faces à lignes de courbure planes dans les deux systèmes. En faisant usage d'une proposition que j'ai établie au n" 1060 de mes Leçons sur la théorie générale des surfaces, il est aisé de démontrer qu'ils ont tous même représentation spbérique qu'un système comprenant une famille de cyclides; de sorte que nous sommes ramenés simplement à résoudre le problème de la représentation spbérique pour les systèmes triples ortbogo- naux que nous venons de déterminer. Rappelons d'abord l'une des méthodes générales que l'on peut suivre pour résoudre le problème de la représentation spbérique. Supposons que l'on connaisse dans un système triple les expressions de x, y, z en fonction de p, p,, p^. Ces coordonnées satisfont, comme on sait, aux trois équations linéaires suivantes : (20) Si G est la solution la plus générale de ce système, le système triple le plus général ayant même représentation spbérique que le proposé sera défini par les équations d^u 1 dH, dit I dH, du dpi dp. H, dp, dpi II, Opi dp,_ dhi I dH, du 1 du dpdpt Il dpi dp 'Il dp dpi (21) \ 'Zf + Y ^ + z — = — , dp dp dp dp dx ây dz _ dd api dpi dp, dp, dp, dp, dp, dp. OÙ X, Y, Z désignent les coordonnées courantes et qui, prises isolément, représentent les plans tangents aux nouvelles surfaces coordonnées. Ainsi tout se ramène à l'intégration du système (20). Si l'on applique cette méthode au cas actuel, en prenant les valeurs de H, H,, H^ détinies par les équations (16) et ( 18), on sera conduit à faire la 5lO ACADéMIE DES SCIENCES, subslilution (22) M = II et le système (20) deviendra le suivant : dpàp, ansi {\i fois) ou avec le virus du Togo (i fois). Je donnerai seulement les observations de ces trois cobayes en les résumant. 1° Un cobaye inoculé le 17 mars 1908 avec le lr\panosome du Toi;o a, le 24 mars, des trypanosomes assez nombreux; il pèse 495^- Les 24 et a8 mars, i, 6 el 10 avril, on donne de rémétique à la dose de i'^s,5o (3 fois), jniis de i^i (2 fois). Du 20 mars au 18 septembre, tous les examens du sang sont néi^alifs. Le poids, qui avait diminué soiis l'action du traitement, remonte au mois de mai; le i5 mai, le cobaye ])èse 5ioB; le 4 juin, 5708; le i''' juillet, 613'; 1027 août, 700s; le 18 septembre, 6608. 2° Un cobaye inoculé de Surra le 23 avril 1908 a, le 7 mai, des trypanosomes non rares; il pèse 4958. Les 7, 12, 17, 22 et 27 mai, le cobaye reçoit de l'émétique ( f^'iSo 2 fois, i'8 3 fois). Du 8 mai au 18 septembre, tous les examens du sang sont négatifs. Le cobaye pèse, le i"" juin, 5oo?; le 3 juillet, Sgof-'; le 26 août, 6i5s; le 18 septembre, 675». 3° Un cobaye inoculé de Surra le a3 avril ;i, le 7 mai, des trypanosomes assez nom- breux; il pèse 490''- Les 7, 12, 17, 2a et 27 mai, le cobaye reçoit de l'émétique (i'^<',5o 3 fois; l'^s 3 fois). Du 8 mai au 18 septembre, tous les examens du sang sont négatifs. Le cobaye pèse, le 1"' juin, 465i-'; le 3 juillet, 490*^'; le 2(3 août, 6iot'; le 18 septembre, 625?. II. Cobayes soumis au traitement mixte par l'émétique el l'atoœyl. — i3 cobayes infectés avec Tr. Evansi, Tr. gamhiense ou avec le virus du Togo ont été soumis au traitement mixte par l'émétique et Taloxyl. La plupart de ces cobayes ont été traités d'abord par l'émétique seid et c'est à la suite d'une rechute que le traitement mixte a été institué, dans des conditions moins bonnes que chez des cobayes non encore traités, puisque les trypano- somes avaient pu acquérir une certaine accoutumance pour l'émélique. L'émétique et l'atoxyl ont été donnés par la voie hypodermique aux doses de i''B à i''t>',5o en alternant les médicaments à 3 ou 4 jours d'intervalle. Le plus souvent, les cobayes ont reçu 3 doses d'émétique et 3 doses d'aloxyl ; quelques cobayes ont reçu 4 ou même 5 doses de chacun des médicaments. Un des cobayes (n" 1) a eu une rechute après un premier traitement mixte, il a guéri après un second traitement. Sur 7 cobayes infectés de Surra, 2 ont guéri; sur 3 cobayes infectés avec le virus du Togo, i a guéri; les 3 cobayes infectés par Tr. gamhiense ont guéri; ce qui donne 6 guérisons sur i3 cobayes traités. Je résume les observations des cobayes guéris. 1° Un cobaye inoculé de Surra le aS février 1908 a, le 9 mars, des trypan. non rares; il pè8e43os. Du g au 27 mars, on donne 3 doses d'émétique de i"s,5o (2 fois) ou de i''6 (1 fois) et 3 doses d'atoxyl de i'",5o chaque, en alternant. Tous les examens du sang SÉANCB DU 21 SEPTEMBRE 1908. 5l3 faits du 10 mars au 34 mai sont négatifs. Le ig m:ii, le cobaye pèse 6006. Le 29 mai, rechute, tiypau. rares; on fait un nouveau iraiteiin-nt mi\le (émctique 3 closes, àtoxyl 3 doses). Du 3o mai au 20 septembre, tous les ixaniens du sang sont négatifs- Le cobaye pèse 64os le 5 juillet, 66o5 le 7 août, 64-0» le 20 septembre. 2° Un cobaye infecté avec le virus du Togo a rechuté 20 jours après avoir reçu une dose d'émétique de 3'"s. Le 7 mars, le cobaye a des trypan. non rares; Il pèse 530». Le cobaye reçoit, du 7 au 24 mars, 3 doses d'atoxyl de 1 "», 5o chaque et 3 doses d'émétique de i'^«, jo (2 fois) ou de i'î-' (i fois). Du 8 mars au 18 septembre, tous les examens du sang sont négatifs. Le 4 .iui"> 'e cobaye pèse 545''; le 6 août, ogo>', et le 18 sep- tembre, 520^. 3° Un cobaye est inoculé de Tr. ganibiense le 4 février 190S. Le 23 mars, il a des trypan. nombreux; il pèse 43o»<. Du 23 mars au 10 avril, le cobaye reçoit 3 doses d'atoxyl de i'^b,5o et 3 doses d'émétique (i"s,5o 2 fois, ft' i fois). Tous les examens du sang faits du 24 mars au 19 septembre sont négatifs. Le i"' mai, la cobaye pèse SS.o*-' ; le 4 juin, 545P; le 7 juillet, ogo»; le 19 septembre, (ôC?. 4° Un cobaye est inoculé de Surra le 22 février 1908. Le i4 mars, il a des trypan. non rares; il pèse 68oi~'. Le cobaye est traité d'abord par l'émétique seul (3 doses). Le 7 avril, rechute, trypan. non rares, P = ôGoi*. Du 7 avril au 7 mai, le cobaye reçoit 3 doses d'atoxyl de f», 5o chaque et 3 doses d'émétique (i'''-',5o 2 fois, \'"'' i fois). Du 8 avril au 18 septembre, tous les examens du sang sont négatifs. Le i"'' juin, le cobaye pèse 6.5oB; le 3 juillet, 700^; le 7 août, 780^; le 18 septembre, 820e. .5° Un cobaye infecté avec Tr. gatnbiense est traité d'abord par l'émétique seul; il a une rechute 42 jours après la dernière injection d'émétique. Le 1''' mai 1908, trypan. non rares, P = 665s. Du 1='' au 3o mai, on donne 4 doses d'atoxyl de i*^?, 5o chaque et 4 doses d'émétique (l'SjSo 1 fois, i'k 3 fois). Du 2 mai au 20 septembre, les examens du sang sont négatifs. Le 9 juin, le cobaye pèse 585b ; le 1" juillet, 6858; le 30 sep- tembre, 835i-'. 6° Un cobaye infecté avec Tr. gambiense et traité d'aijord par l'émétique seul (3 doses) a une rechute 79 jours après la dernière injection. Le 21 mai 1908, trypan. non rares, P = 625p. Le cobaye reçoit 3 doses d'émétique et 3 doses d'atoxyl. Du 22 mai au 20 septembre, tous les examens du sang sont négatifs. Le cobaye pèse 65ob le 4 juin, 695» le i" juillet, 8oos le 6 août, 855i? le 20 septembre. Les résultats de ces expériences sont en somme favorables à l'emploi de l'émétique dans le traitement des trypanosomiases. Sur i3 cobayes traités par l'émétique seul, il n'y a eu que 3 guérisons; mais les cobayes qui ont eu des rechutes n'avaient reçu que i à 4 doses d'émétique, alors que ceux qui ont guéri en avaient reçu 5; il n'est pas dou- teux que, si tous les animaux avaient été traités comme ces derniers, les résultats auraient été beaucoup plus satisfaisants. Sur i3 cobayes soumis au traitement mixte par l'émétique et l'aloxyl, 6 ont guéri, ce qui montre une fois de plus l'utilité des associations médi» cainenteuses dans le traitement dos trypanosomiases. Les résultats du Irai* 5l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. tement émétique-atoxyl chez les cobayes ont été toutefois inférieurs à ceux du traitement atoxyl-orpiment, qui, chez ces animaux, .nous a donné, à M. Thiroux et à moi, 7 guérisons sur 7 cobayes traités ('). Il est intéressant de constater que 3 fois sur 3 des cobayes infectés avec Tr. gambiense, c'est-à-dire avec le trypanosonie de la maladie du sommeil, ont été guéris par la médication émétique-atoxyl. Il y aura donc lieu d'ex- périmenter ce traitement dans la trypanosomiase humaine; nous avons vu que P. Manson, Broden et Rodhain étaient déjà entrés dans celte voie. Malheureusement l'emploi de l'émélique en injections sous-cutanées dé- termine, chez l'homme, des douleurs vives, et l'emploi des injections intra- veineuses auquel Broden et Ilodhain ont eu recours semble peu pratique. Broden et Rodhain ont expérimenté sans aucun succès le kermès minéral (oxysulfure d'antimoine); j'ai donné à des cobayes de l\oo^k ooo'^ du soufre doré d'antimoine (pentasuifure d'antimoine) aux doses de 12'''' à i4'^'^, j'ai réussi ainsi à faire disparaître les trypanosomes mais seulement pour un temps très court. L'activité de ce médicament m'a paru trop faible pour être utilisée dans la pratique. CORRESPONDAIVCE. L'Umveusité iMPKKiAi.E DE Saixt-Pkteusbouhg, par l'organe de son rec- teur, adresse à l'Académie l'expression de sa profonde condoléance à l'occa- sion des pertes douloureuses (|u"elle a éprouvées dans les personnes de MM. Henri Becquerel et Mascart. M. le SE«:itÉrAiRE perpétuel annonce la mort de M. Dominique Clos, Cor- respondant de l'Académie pour la Section de Botanique. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant: Eléments d'aviation ; par Victor Tatin. (') A. Laverai el A. Thiroix, Comptes rendus, 4 novembre 1907, et Annales de l'Institut Pasteur, février igo8. Les guérisons annoncées dans ces travaux se sont maintenues. SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. f>i5 ASTRONOMIE PHYSIQUK. — L'impossibiliU' (le démontrer l'existence d'une dispersion appréciable de la lumière dans l'espace interstellaire par la mé- thode Nordmaiin-Tikhoff. Note de M. I'if.rre Leredrw, présentée par M. H. F'oincaré. Dans une Note récente {Comptes rendus, t. CXLVII, 20 juillet 1908, p. 170), M. G.-A. TikhofF donne la distance de RT Persée, qui me man- quait pour démontrer l'insuffisance de la méthode Nordmann-Tikhoff. D'après M. Tikhoff, la distance de RT Persée (10*' grand, stell.) est 74" années de lumière et le décalage des niinima pour 01^,56 et o^^\'i est 4 minutes. M. Nordmann (') trouve pour [3 Persée (2,3 grand, stell.), dont la distance est 60 années de lumière, le décalage des minima, pour 0^^, 68 et 01^,43, de 16 minutes et, pour oi*,5i et 01^,43, de 9 minutes; pour l'inter- valle oi^,56 et oî^, 43 on aurait 11 minutes (-). Le rapport des valeurs de la dispersion trouvées par M. Nordmann et par M. Tikliolïest ^ : -7->3o:i. 00 740 Il est évident qu'une méthode de mesure qui donne pour la même con- stante physique des valeurs aussi différentes doit être fausse en principe. J'ai démontré dans une Note précédente ('), et M. Nordmann (') est du même avis, que le décalage des minima s'exphcjue sans difficulté si l'on cherche les causes dans les propriétés physiques des étoiles variables; les observations de 3 et de RT Persée nous donnent une preuve éclatante que ces propriétés produisent un effet de décalage beaucoup plus grand que la dispersion soupçonnée. Les propriétés physiques sont individuelles pour chaque astre, et les obser- vations des minima monochromatiques d'un grand nombre d'étoiles variables ne peuvent donner d'autres résultats que les observations de [5 et (') Comptes rendus, t. GXLVI, p. 384- (') Dans ma Note [Comptes rendus, t. CXLVl, p. i254). pa>" erreur la dispersion calculée par M. Nordmann est comparée à celle de l'air atmosphérique à 0° et 7™™ de pression au lieu de 107"" de pression. (^) Comptes rendus, t. CXLVl, p. 1254- (*) Comptes rendus, t. CXLVII, p. 24. C K., 1908, 2" Semestre. (T CXLVII, N° 12.) 68 5l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. de RT Persée; il me paraît donc absolument impossible de démontrer une dispersion appréciable de la lumière dans l'espace interstellaire par la méthode de Nordniann-Tikhoff. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Les spectres des grosses planètes photographiées en 1907 à V ObserK'Uloire Flagstaff. Note de M. Percivai. Loweli-, présentée par M. Deslandres. (Traduction.) En 1907, M. V.-M. Slipher a obtenu à FiagstatT, à l'aide de plaques (Seed 23), spécialement plongées dans un mélange de pinacyanol, pina- verdol et dicyanine, des spectres de la Lune, de Mars, .lupiter, Saturne, Uranuset Neptune, et ces spectres s'étendent bien plus loin dans le rouge qu'on ne pouvait l'espérer. On y aperçoit la région allant de C jusqu'au delà de A, région qui, dans l'élude de l'atmosphère des planètes, est la plus im- portante. Ainsi, pour Mars, la bande a est sensiblement plus forte que pour la Lune, à égale hauteur, ce qui montre la présence de la vapeur d'eau dans l'atmosphère de cette planète ; les autres raies de la vapeur d'eau ne per- mettent cependant pas de rien affirmer, ni pour ni contre ; aussi était-on jusqu'à présent dans l'incertitude. Les résultats concernant Mars ont déjà été publiés ; nous nous occuperons cette fois des grosses planètes. Nous donnons ici une comparaison de leurs spectres avec celui de la Lune, avec les identifications que nous avons pu faire. M. Slipher publiera bientôt sur le même sujet une iNote plus détaillée. En ce qui touche la perfection des épreuves, nous dirons seulement que dans Neptune nous avons facilement pu compter i 3o raies entre k \iJo et la raie solaire A, mais toutes ne seront pas données ci-dessous. SPECTRES DE GROSSES PLANÈTES (comparés avec celui de la Lune à la même distance zénilliale). Jupiler. Longueui' d'onde. Désignulion. Descriplioii. Identification. ' , \ J.i La bande la plus sombre du spectre. Vapeur d'eau. '722 ) ' > J.2 Celle iiui vient après. » 717 I 706 ) 1 11 O ^ ■ J.4 Baiitlc de inojeniie largeur. Napeurdeau: 6i8 i.i SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. 5l7 Longueur ,donde. Désignation. Description. Identification. 695, .5 J.7 Raie (ou raies) large. Vapeur d'eau. 6^,q J.6 Bande faible estompée vers le bleu. ? ( La y bande en intensité (va de ). 614 ( , ) à I617.). \ i La 4" bande en intensité commence avec j ,543 ,J..5 ' une raie à .543,5 et s'estompe vers le ? ' bien jusqu'à 54o. 4.58,5 .1.8 Bande étroite. ' Remarque. — Les seules raies et l)an(ies lionnées plus haul sont celles (iiii dillëi-eiit des raies lunaires prises dans b^s niènies conditions. Elles indiquent par suite une différence de composition ou d'intensité entre ratinosphère de .Inpiter et la nôtre. Saturne. Longueur d'onde. Désignation. Description. Identification. -3o ( g, ( La bande la plus sombre du spectre, plus ) yapeur d'eau. ^24 ) ' ' \ sombre que chez Jupiter. ) 722 ( g^ La 2" en intensité plus sombre aussi que j Vapeur d'eau. -i^ j j chez Jupiter. ) 70^ [ S. 4 Bande faible estompée vers le rouge. Vapeur d'eau? 700 ) .695,5 S. 9 Faible raie simple ou multiple. Vapeur d'eau. 5-,i S. 6 Faible bande estompée vers le bleu. 649? • ( La 3" en intensité : bande allant de 61 3 6,8 S. 3 ■ à 624, plus large et plus forte que chez ' Jupiter. Bande irèsfaible, nette du côté du rouge, estompée vers le bleu. , Bande moyenne un peu |ilus forte que 1 .543 S 5 celle de Jupiter et plus large, de 545 , ? ' à 540. / 5oi,5 S. 8 Bande faible. Hélium? ? 578 S. 7 Vranus. ^39 Baie renforcée. 710 , U3 La 3= bande en intensité. Vapeur d'eau? 697 ) ^ , 690 Raie. Oxygen snfc. 5l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Description. Ideulilication. Raie large. i Raie sombre estompée jusque vers 672 ) ,,,,. „ ■{,,,, I J -1 y t. Hélium.' ( (He). ) Raie. ( Raie estompée à travers toute cette ( région jusque vers 656. C renforcée. Hydrogène. Raie renforcée. I La bande la plus noire du spectre va j de 6i3 à 625. Bande étroite. Raie forte. Hélium? Raie renforcée (He). Hélium? Raie renforcée. Raie renforcée. Raie. Raie renforcée. Bande allant de 369 à 078. Bande étroite. Raie renforcée. ( La 2" bande en intensité allant de oSq,.} \ à 547. Bande allant de 535,5 à 587. Raie étroite. Bande étroite. Bande hélium? (He). Hélium (?) Raie F renforcée. Hydrogène. Neptune. Rande sombre. Vapeur d'eau. La 4'' bande en intensité. La S"" bande en intensité Raie à G68 (He?) Hélium? Raie C renforcée. Hydrogène. Raie renforcée. Bande très étroite. ( La bande la plus sombre et la plus large ) va de 61 a à 63o. Raie sombre. Raies renforcées. longueur d'onde. Désignation 683,5 U.7 668 U.4 665,5 664,5 656 U.io 649 618 U.i 608,5 595,5 587,5 58i,5 578 577 575 574 U.5 566 U.ii 556 544 U.2 536,5 534 U.9 5ii,o U.12 502,O 486,0 U.6 710 1 1 700 j 690 1 680 j I «4 676 662 j ■ N.3 656,5 649,5 642,5 N.12 618 N.i 608 598 N.ii 533, 53 3 SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. Sig Longueur d'onde. Désignalion. Description. Identilication. [ Apparaissent 596 N.io Raie sombre très élroile. | chez Uraiiuset ( Jii|)iler. 594,5 Raie renforcée. 587,5 Raie reiiforcée de rhéliinn ( He). Hélium? 58 1 ,5 Raie renforcée. 577 Raie noire, plus noire rpie chez Uranus. ^ Raies ou lîaniies .'■ombres, plus noires I que chez Uranus. ( Onlre d'une bande sonibie allant de i 57 I , 5 à 58i , 5. Raie sombre estompée vers le bleu (can- nelée). 556 Raie renforcée. 5'i3 N.2 La 2'' bnnde en intensité; va ombre. Dans les spectres d'Uranus et de Neptune, il v a un assombrisseinenl général de )i 680 aux extrêmes limites phcHographiées un peu au delà de A. Mais ceci est princi- palement dû à l'impossibilité de donner à cette partie le temps de pose voulu, soit plu- sieurs jours. Le fait le plus remarquable est raccenluati(jn progressive des bandes à la fois en tonalité et en variété quand on s'éloigne du Soleil; il suftil pour le voir de ranger les spectres dans cet ordre. (Jette progression est, à pre- Sao ACADÉMIE DES SCIENCES. mière vue, frappante sur les épreuves que je souuiets à l'Académie ('). Notamment les deux bandes >. 6i(S et 7^ 543, absentes chez la Lune, appa- raissent chez Jupiter et deviennent de plus en plus foncées et de plus en plus larges chez Saturne, Uranus et Neptune. Deux autres A 672 et À 578 apparaissent chez Saturne pour augmenter chez Uranus et chez Neptune. D'autres, plus nombreuses, commencent dans Uranus pour s'assombrir chez Neptune. En ce qui concerne la vapeur d'eau, ces speclres montrent tout il'abord que les bandes situées au delà de 690 sont bien plus fortes chez Jupiter que chez la Lune el bien plus encoie chez Saturne que chez Jupiter. Pour Uranus et Neptune, elles conti- nuent probablement à s'accentuer, quoique là le défaut de lumière empêche de se pro- noncer aisément. En second lieu, on peut constater que les raies de la vapeur d'eau près de D^ et entre D et B, sont sans contredit très exagérées en intensité dans l'échelle de Rowland. Car, tandis que les grandes bandes de la vapeur d'eau entre B et A sont fortes dans le spectre de la Lune et constituent les caractères les plus sail- lants des spectres de Jupiter et de Saturne, par contre, les autres raies attribuées à la vapeur d'eau n'apparaissent dans aucun de ces trois spectres. Ceci est d'accord avec ce qu'on observe chez Mars. Il est clair que les bandes les plus réfrangibles ont eu leur intensité exagérée, parce qu'on les voit plus facilement et qu'elles sont en réalité trop faibles dans les spectres planétaires y compris celui de Jupiter pour qu'on puisse rien en inférer. D'après les détails visibles sur nos spectres et vu la sécheresse de l'air attestée par la faiblesse des raies de la vapeur d'eau plus réfrangibles que B même dans le spectre de la Lune, sécheresse qui rend les autres spectres relativement plus distincts, l'ab- sence des raies en question montre que, si on les avait constatées antérieurement, elles étaient dues seulement à l'humidité de notre atmosphère. L'identification des bandes situées entre B et A montre ainsi qu'il y a de la vapeur d'eau dans l'atmosphère de Jupiter et plus encore dans celle de Saturne. Il n'a pas encore été possible d'identifier les autres bandes de leurs spectres. Dans le spectre d'Uranus F et C sont toutes deux renforcées. Or ce sont des raies de Thydrogène, et, comme dans cette partie du spectre elles sont les seules qui appartiennent à ce gaz, elles indiquent la présence de l'hydrogène libre dans l'atmosphère d'Uranus. Dans le spectre de Neptune ces deux raies sont encore plus renforcées, de sorte que l'hydrogène libre doit exister en plus grande quantité encore dans l'atmosphère de Neptune. (') Ces épreuves, malheureusement, n'ont pas pu être reproduites dans les Com/'ici rendus. Leurs détails sont trop délicats. SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. 521 L'apparition de D, et de la raie A 668 semble montrer la présence de riiélium dans les atmosphères de ces deux planètes. La vapeur d'eau, d'après l'aspect des spectres entre B et A, semble aussi s'y trouver. Ainsi ces épreuves indiquent que les gaz les plus légers se rencontrent dans les atmosphères planétaires en quantités d'autant plus grandes qu'on s'éloigne davantage du Soleil. Quand on songe que les masses des planètes ne croissent pas dans le même ordre, mais sont irrégulièrement distribuées, ce résultat est d'un grand intérêt et il soulève d'intéressantes questions de Cosmogonie, puisque la distance du Soleil est le seul facteur en jeu. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les différences réciproques. Note de M. E. Norlund, présentée par M. H. Poincaré. Dans un Mémoire récent (Bulletin de i Académie royale des Sciences de Danemark, i()o6, p. i V^-iti) M.T.-N.Thielr a introduit certaines fonctions qu'il ai)pelle différences réciproques et qui semblent être d'un grand intérêt. Dans certains problèmes difficiles d'interpolation elles peuvent rendre un service utile mais certainement elles sont d'une importance beaucoup plus grande au point de vue théorique ; ainsi, par exemple, on peut espérer qu'une étude approfondie de ces fonctions entraînerait des progrès sérieux dans la théorie des fractions continues. Je vais désigner la différence réciproque d'ordre n d'une fonction ï- {x) par p"[cp(a;)] ou bien par f(x„,x,, ...,x„)\ celle-ci, ainsi que la ditlérence divisée de Newton, est une fonction de n arguments arbitraires x'„, x^, ...,x-„ et des valeurs de fonctions correspondantes ^„, ç,, . . ., 9,,, et se définit par la relation de récurrence r."-t- 1 i n''-rilr r r 1 — h O" ' (-i'o, -^j • • • ■ 1 ■' »-' )' P (.J^oi "fil ••■) •'«+!) — ., , ,. - r 7 1 __ o"/ /■ 7 ri " \ 111 ] ou p»{a;o) = (p,„ p'(-i-o, -''1) = -:' ?o Le cas où tous les arguments coïncident est particulièrement intéressant. J'appelle la limite vers laquelle tendra alors p"[îp(a:^)] le coefficient diffé- rentiel réciproque d'ordre //, et je désigne celle-ci par ' ^^'^ en analogie de 522 ACADÉMIE DES SCIENCES. 'f ^'^ • Ainsi (1110 l'a fait voir M. Thiele, la lelation de récurrence prend dx" ' ' ^ pour ce c:is la forme OÙ /•"-' o(a;) /■ a ( .7- ) ^

„ x„ .r,o, x'I ', x'I ' (B„ j;;' Pour le cas limite où tous les arguments coïncident, on trouve /■'-" 9 ( .r ) _ /j„.„^, /•-"-"' 9 C-^) _ P^» (4) ou nous avons pose Pin Pl.n + t (5) pr.n-hi '- a, (/,.+, ",.-,M "/ I d" 'Si(x) 'n~\ dx" Les différences réciproques peuvent se représenter de beaucoup d'autres manières par des déterminants dont quelques-uns sont de formes assez cu- rieuses. Pourtant je n'insisterai pas ici sur ce point, mais je me bornerai à faire voir quelques-unes de leurs propriétés les plus élémentaires. 1mi substituant dans (3) et (3 èw), à cp,. ip,- ->r a où a est une constante, on trouve facilement que (6) p"'" [9(a;)-l-a] = p"' [9(j:-)] -h a, p'-'"+'[9(a") + «] = p^"-" [9(jr)], car si l'on retranche, dans ces déterminants, de chaque colonne contenant les valeurs de fonctions la colonne qui ne contient que les arguments de la SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. 323 même puissance, a disparait complètenieiil de p"""^', tandis que le déter- minant numérateur de p-" se laisse décomposer en deux dont l'un est le dé- terminant dénominateur multiplié par a. De même on déduit les formules suivantes : (7) f"[a. l'o(l — C0S2'.)<) — k\l —- J ) 2 w.i' rr: sin À COS/. ri,( 2(,) l — sin2oj<) -) {1 — C0S2t. ( 2 l'o XrA, . . ., z = ç^t— - kû — i t,i' <^ COS» >, ( 2 (•„ — ^ /r A, 526 ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans notre expérience, les termes en co', . . . sont négligeables, mais non ceux en w'; pourvu que t soit suffisamment grand, la déviation x (vers le Sud) devient observable. Expérience. — Un tube en laiton, de lo'^" de diamètre extérieur et de 3™ de haut, entouré d'une gaine isolante ^î prolongé à sa partie inférieure par un manchon de verre de 20'^'", a été fixé verticalement, à 5o''"' de distance, au mur d'un souterrain du château de Lausanne. La stabilité est assurée. Un fond étanche, vissé à un reljord métallique, ferme le manchon ; quatre robinets y sont fixés excentriqiiement, suivant les diamètres nord, sud, est, ouest, déterminés à la boussole (déclinaison, 12°); une pointe de 5"^'" de long est vissée au centre du fond: avec un fil à plomb, elle permet de vérifier la verticalité du lube. Le fond même est horiz.ontalisé au moyen de quatre petits niveaux sphériques fixés entre les robinets. Sur le lube, une plaque de verre. L'ap|iareil, construit avec le plus grand soin, a été utilisé pour deux variantes de l'expérience. I. A la pointe centrée du fond, on fixe un fil de cocon (lo'''" à i:j"") qui retient une très légère bulle de verre (S™"" à lo™"" de diamètre). Quand le tube est rempli d'eau, on a un petit ballon captif. Si on ouvre l'un des robinets placés côté nord et côté sud, ou préférablement les deux ensemble, de façon à vider le tube en 1 5 minutes au moins, on observe qu'au moment où le liquide est descendu à son niveau, la bulle, devenue libre, est entraînée vers l'Est par le mouvement de la couclie superficielle. La dévia- tion initiale est facile à constater, la bulle se déplaçant derrière deux petits fils à plomb disposés près du mancbon, l'un au Nord, l'autre au Sud. Si l'eau continue à s'écouler, la bulle flottante et décentrée est attirée par les bords et, au bout de quelques secondes, elle va .se coller au mancbon. Une bande de papier graduée permet d'apprécier à i" ou ■>" près la position finale. Des essais préliminaires sont indispensables: on verse dans le tulie 1' ou 2' d'eau seulement; l'équilibre établi, on ouvre, dans un ordre déterminé, l'un ou l'autre des robinets. Une bulle bien arrondie, bien équilibrée et bien attachée doit se déplacer dans une direction quelconque. Les petits ballons dont les essais révèlent des allures systématiques sont écartés. Une série de 20 expériences adonné les résultats suivants : Déviations : vers l'Est 18 Déviations : vers l'f.tuest. ... o » veis le Sud .... 16 » vers le Nord. ... a (2 expériences nulles.) Les résultats fournis par d'autres séries sont tout à fait concordants. T^a résultante est à 20" au Sud-Est. pour une durée moyenne de 20 minutes. SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. 527 II. On peut éviler l'emploi délicat des bulles de verre en plaçant sur l'eau de petits flotteurs en paraffine, de h""'' à 8""' de diamètre, roulés dans un moule circulaire, et pesant quelques centigrammes. Une pièce mobile, percée d'un trou centré, permet de placer le flotteur. Une série de 18 expériences, confirmée par d'autres, a donné : Déviations : vers l'Est 17 Déviations : vers l'Ouest. . 0 vers le Sud . . . . i5 » vers le Nord ... 2 (2 expériences nulles.) Les déviations vers le Sud sont mesurées, à partir de l'Est, par les angles suivants : —10° (Nord); +3o°, 35°, 20", 10°, 45°, 15", 25", 3o°, 10", 35", 25°, 5", i5°, 10°, i5°. Moyenne, environ 20°, pour une durée moyenne de 20 minutes. La contre-épreuve monlre que si l'eau n'est pas tout ;i fait tranquille, si sa hauteur est trop faible, si le débit est trop rapide, la déviation initiale est nulle; bulle et flotteur sont entraînés directement du côté d'un orilice ouvert. La valeur théorique de x, pour t = 20 minutes; K = i"",5; t'„= 3o'''", est La distance finale du centre de la bulle ou du flotteur au centre du fond est de 3'™ à 4""; pour /• = 3,5, x = 18°, 7. Nous ne nous sommes pas placés dans les conditions d'une expérience de précision, mais les résultats quan- titatifs peuvent être considérés comme satisfaisants. ÉLECTROMAGNÉTJSME. — Sur une forme parlicuUère à laquelle on peut réduire les équations différenlielles des trajectoires des corpuscules électrisés dans un champ magnétique. Note de M. C. Stoioikii, présentée par M. Poincaré. Dans trois Notes précédentes(') nous avons traité les équations générales des trajectoires des corpuscules électrisés dans un champ magnétique. Dans la présente Note, nous allons développer une forme remarquable de ces mêmes équations, forme rappelant les équations canoniques de la Méca- nique. (') Comptes rendus des 2, 9 et 28 mars 1908. 538 ACAUÉMIU: DlîS SCIENCES. Parlons des (-(juations en coordonnées cartésiennes /^= Z^ - Y — , ds- ' ds ds ; . d'-y ^. dz r, d-i: ^ ' ds' ds ds I . d-z- ., dx ,. dv \ ds- ds ds OÙ X, Y et Z sont les composantes de la force niaynélicfue, le loni;- des axes de coordonnées; x, j et z les coordonnées d'un point de la trajectoire, et s l'arc de Celle-ci ; enfin A est une constante dépendant dr la nature du cor- puscule. Nous supposons vérifiée la condition ■ ^ — — — o ' ' dx Oy àz ' ce qui aura lieu en particulier si le champ niaj^nélique dérive d'un poten- tiel newtonien. Alors, comme on le sait (' ), X, Y el Z peuvent s'exprimer à l'aide de deux autres fonctions U et W de la manière suivante : _ dV 6)W Ô\J àW ' " Oy dz dz ôy ' dx ()y Oy Ox Les lignes de forces du champ magnétique sont alors les lignes d'intersec- tion des surfaces V = const. et W = const. En introduisant ces valeurs, le système I devient : /'x OW dV ÔV dV^ ds- ôx ds dx ds . d'-y OW dV OU dW ds- - Oy ds Oy ds . d'-z OW dV OV rfW ' ds^- - Oz ds Oz ds (I') Cela posé, introduisons des variables curvilignes quelconques r/,, (/,, q, en suivatit le procédé ordinaire pour établir les équations de Lagrange. Avec (') \'oir, par exemple, Jac.obi, Thcnria iia^i inii/ti/diiri/n/is œqual. dljf. [Crelle, t. 27, p. 224). SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. les nolalions de ma Noie du 2 mars, on trouNc alors le système 329 (IV) d/ÔT\_ ds\ôq,l (ÏV _ àW dd ()l âW à'I.. ^ à(/i ds ()>/, ds (< = 1,2,3). En choisissant en parlienlier 72= U, qi=\\\ il viendra (V) d_ /dT\ _ ^_^^ ds\à'j'J ikjt ~"' ds\d. àpi ' 53o ACADÉMIE DES SCIENCES. ayant la forme cette équation représentera une surface sur laquelle les trajectoires corres- pondantes sont des lignes géodésiques. En effet cette surface est engendrée par des lignes de force du champ magnétique et, comme la normale prin- cipale de la trajectoire est normale à la tangente et à la force magnétique, elle sera normale à la surface, ce qui démontre la proposition ('). PHYSIQUE. — L origine du mouvement brownien. Note de M. Jeax Perri.v, transmise par M. J. VioUe. J'ai indiqué un moyen de juger par l'expérience (-) l'iiypotlièsc qui fait l'agitation moléculaire cause du mouvement ((louy). Je résume ici les recherches que j'ai continuées dans ce sens. J'ai opéré sur diverses émulsions de gomme gulte, formées chacune de grains ;i peu près égaux, dont j'ai mesuré le rayon, la densité et la concentration en différents niveaux. Comme je l'ai dit, cette concentration décroît de façon exponentielle en fonction de la hauteur. J'en avais donné un exemple où la concentration passait de 2 à i . En voici un plus étendu où se marque de façon bien accusée la décroissance exponentielle. Il se rapporte à une émulsion dont les granules avaient pour rayon 01^,2;. Le dénombrement de ces granules aux quatre niveaux Il II + 4oH- /* -H 8o(^ h + I20H- a donné les nombres 100 4? 22,6 12 pratiquement égaux aux nombres 100 48 23 11,1 qui sont exactement en progression géométiique. Il s'agit ici d'émulsions diluées. Il va de soi que si, par exemple, à un cer- tain niveau la concentration des grains pi^écédents était telle que le volume (') Cf. la Note de M. Poincaré (Comptes rendus, t. CXXIII, p. 980), traitant le cas d'un seul pôle magnétique. (^) Comptes rendus, t. CXLVI, 1908, p. 167. SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. j3i des grains lut le quart du volume intergrannlaire, on ne trouverait pas une concentration huit fois plus grande 1 20 inicions plus bas. De même, la pression osmotique due au mouvement brownien des gra- nules, proportionnelle à leur concentration dans les émuisions étendues, cessera de l'être pour les émuisions concentrées. Or c'est seulement pour des solutions colloïdales concentrées qu'on a pu déceler (Malfitano) et mesurer (J. Duclaux) des pressions osmotiques. Mes calculs de pression s'appliquent aussi peu à ces cas que la loi de Mariotte à l'air quand il a la densité de l'eaif (Amagat). Il se peut qu'une généralisation plus ou moins analogue à celle de Van derWaals donne un jour par voie cint'lique la pres- sion osmotique des émuisions concentrées, mais je n'ai pas étudié ce point. Pour les émuisions diluées, la pression osmotique sera kn, n étant la con- centration des granules. Si la théorie cuiétiquc est exacte, cette pression est égale à celle que produiraient dans le même volume le même nombre de RT molécules d'un gaz parfait quelconque, c'esl-à-dire à n ^> H étant la con- stante des gaz, T la température absolue, et N le nombre de molécules con- tenues dans 1 molécule-gramme quelconque. Les diverses évaluations de N, encore notablement différentes, mais concordantes comme ordre de gran- deur, se placent de part et d'autre de G. 10". Le coeflicient k doit donc être indépendant de la nature des granules et voisin (à la température de 2-2°) de /lO.io""^. Or j'ai monlré comment la connaissance de la répartition des granules permet de calculer /,. En première approximation j'avais lioiivé la valeur 36. 10". Mais j'avais fait quelques erreurs, en particulier sur la densité des granules (comme J. Duclaux l'a très justement fait observer, sans en donner je cruis la raison exacte qui a son intérêt et que j'expliquerai). Toutes rectifications faites, ma première èmulsion donne pour A la valeur 4'-J)5.io~'* qui a bien l'ordre de gi:iiideur prévu, et correspond à N =5,7.10". Pour comprendre la sensibilité de cette vérification, il faut songer qu'avant expérience ou pouvait aussi bien supposer que sur ioom- de hauteur la chute de concentration serait négligeable (ce qui eût donné pour k une valeur pratiquement injinie) ou que tous les granules finiraient par se ras- sembler au fond (ce qui aurait donné pour k une valeur nulle). L'accord est donc extrêmement frappant, mais en raison du jeu qui sub- siste pour la constante N, il est désirable de voir si d'autres grains con- duisent aux mêmes valeurs ou seulement à des valeurs du même ordre de grandeur. G. R., 1908, 2° Semestre. (T. CXLVII, N° 12.) 7^ « 532 ACADÉMIE DES SCIENCES, J'ai donc préparé une nouvelle éniulsion, où les granules élaienl environ 8 fois plus lourds que les précédents. Leur élude m'a donné pour k la valeur \o,f\. io~^' (et par suite pour \ la valeur 6,0. lo--'). Une émulsion de grains plus gros encore, à peu près 27 fois plus lourds que les premiers, a donné 44- io~'' pour /c (et par suite 5,4- 10" pour X). Ces granules sont si gros qu'il suffit de s'élever de 81^ dans l'émulsion pour que leur concentration tombe au quart de sa valeur (il faut la""" dans l'atmospliére pour obtenir la même raréfac- tion). On peut, en abrégeant, dire que ce sont les molécules d'un gaz parfait dont la molécule-gramme pèserait environ 3ooooo' (H^z^as). Au soleil, on peut les voir grouiller dans l'émulsion avec une forte loupe. LeschiflVes précédents concordent, dans les limites de précision des expé- riences. Cette concordance ne peut g-uère laisser de doutes sur l'exactitude rigoureuse de la théorie cinétique du mouvement brownien. Mais un résultat nouveau s'obtient dès lors par surcroît : reprenant avec autant de soin que possible une expérience analogue aux précédentes, on pourra déterminer, avec une précision que je crois inconnue jusqu'ici, la constante universelle ?S et diverses constantes qui en dépendent, parmi les- quelles la charge de latome d'électricité ou corpuscule. THERMO-ÉLECTRICITÉ. — Sur la thermo-électricité du cobalt. Note de M. H. Pécheux, transmise par M. J. Violle. Jai réaUsé un couple cobalt-cuivre avec un lil prismatique de cobalt à peu près pur (carbone et silicium, 0,2 pour 100; traces de fer) et un fil cylindrique de cuivre électiolvtique. Les soudures ont été faites au chalu- meau et les deux fils parfaitement isolés à l'amiante. Ce couple était disposé, parallèlement à un couple pyromélrique platine-platine iridié, dans un tube de porcelaine de iS™"* de diamètre, chauffé horizontalement dans un four à gaz Mermet, les soudures des deux couples étant très voi- sines et séparées par une feuille d'amiante. Chaque couple était relié à un galvanomètre Deprez-d'Arsonval; les précautions étaient prises pour éviter les forces électromotrices parasites. J ai soumis les couples à six expériences, à des intervalles de temps différents; chaque expérience durait 4 heures et était poussée jusqu'à yoo". Les forces électromotrices du couple cobalt-cuivre étaient relevées de 4"° en 40°, les températures étant fournies par le couple platine-platine iridié. SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. 533 Les chiffres obtenus au refroidisseinenl, aussi lent que possible, ont seuls été conservés (' ). La courbe des forces électiomolrices F, piéseiile, à 55o", un imiIiU d'inlle\ioii ; sa concavité, de 20" à 55o°, étant tournée vers l'axe des forces éleclroinolrices. H existe, dans cette courbe, trois régions distinctes : La première, de 30" à 380", se confond très sensiblement avec la parabole ( E^ ^ force éleclrouiotrice thermo-électrique entie 0° et t" ) (j) lî'„ = 2o,5i< ^-o,o•.!7<^ les écarts obtenus ne dépassant pai' les erreurs possibles d'expérience. La seconde, de 280" à 550°, dans laquelle la force électroraolrice croit moins rapide- ment ; elle se confond, mais de 34o" à SSo" seulement, avec la parabole (2) !"](, = 24,75^ 4-o,oi35<-. La troisième, de 55o" à 900", se confond de 58o' à 900" avec la parabole (3) E'„ = — 1 0,3 14 + 62,59 < — 0,02 17 <^ Il existe donc deux températures auxquelles le cobalt subit uue transformation moléculaire, la première à 280°, la seconde à 55o° ('). De 900" à io4o°, c'est-à-dire jusqu'à la fusion de la soudure du couple, la force électromotrice cobalt-cuivre continue à varier paraboliquement. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur /'oleuropéine, nouveau principe rie nature gluco- sif/ir/ue retire de l'Olivier (OieacuvopiVd L. ). Note de MM. En. Bourquelot et J. VlXTILKSCO. Les feuilles et l'écofce d'Oliviec, employées autrefois en médecine comme fébrifuges, ont fait l'objet de recherches chimiques nombreuses, (') J'ai expérimenté aussi â\ec le pyromètre nickel pur-cuivie qui préseute, sur le précédent, l'avarUage d'être comparable au couple cobalt-cuivre, quelle que soit la vitesse de refroidissement. (■-) De 280° à ,340° d'abord, de dSo" à 580° ensuite, les forces électromotrices du couple cobalt-cuivre sont peu éloignées de celles fournies par les paraboles (1) à (2) et (3), mais les écarts obtenus dépassent sensiblement les erreurs de lecture au galva- nomètre. 534 ACADÉMIE DES SCIENCES. efTecluées surtout avec l'espoir d'en extraire un principe immédiat, alca- loïde ou f,^lucoside, auquel on pût rapporter leurs propriétés médicamen- teuses. Ces recherches, en ce qui concerne l'existence d'un tel principe, n'ont abouti jusqu'ici à aucun résultat. Cependant, en 1888, G. Kôrner(') émettait l'hypothèse que l'olivile, composé cristallisé retiré de la gomme de l'Olivier, devait provenir du dé- doublement d'un glucoside existant dans la plante; il fit, mais sans succès, quelques essais pour étudier cette hypothèse. Plus lard, le même chimiste établit les liens qui rattachent, à la coniférine, la syringine, glucoside du Lilas et du Troène commun, Oléacées voisines de l'Olivier, l'ius tard en- core (1903), K(")rner et Vauzetti montrèrent qu'il existe une parenté éloi- gnée entre l'olivile et le noyau conit'érylique, ce qui rattachait intermédiai- rement l'olivile à la syringine et, en même temps, reportait l'esprit vers l'hypothèse ancienne de Kiirner. Nous avons donc pensé qu'il y avait intérêt à reprendre la recherche d'un glucoside dans l'Olivier. Mais, pour ne pas travailler au hasard, nous avons, avant toute tentative d'isolement, appliqué à cette plante la mé- thode biochimique imaginée par l'un de nous en 1901 (-), méthode suscep- tible de renseigner rapidement sur l'existence, dans un végétal, d'un gluco- side hydrolysable par l'émulsine. Cette méthode nous a révélé l'existence, dans toutes les parties de l'Olivier (écorce, feuilles, fruits) d'un glucoside en proportions assez éle- vées et variant avec l'époque de la végétation. C'est ainsi qu'en faisant agir l'émulsine sur une solution extractive, dont roo''"' représentaient loo^ d'or- gane frais, on a observé un retour vers la droite du plan de polarisation de : i"32.' pour des feuilles cueillies à Hyères le 6 avril 1907 ; 4"34' pour des olives cueillies à Hyères le 3o juillet 1907 ; 44' pour des olives cueillies à Hyères le 8 novembre 1907. En même temps il s'était formé, pour 100™' de solution : dans le pre- mier cas 0^,700; dans le deuxième, 2''',oio; dans le troisième, o*'',3ot de sucre réducteur. Pour extraire le glucoside, nous avons traité, ainsi qu'il suit, les organes (') Gazz. chim. ilal., I. WIII, p. 20g. (■\) Em. Bourquelot, Recherches, dans les végélau.i-. du sucre de canne à l'aide de l'invertine et des i;liicnsidcs à l'aide de l'émulsine {Comptes rendus, l. CXXXIII, p. 690). SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. 535 dans lesquels, d'après ces résultats, il otnit le plus abondant, feuilles et jeunes olives. Avec 2000S de jeunes olives fraîches et rie Talcool à gS" bouillant, on prépare un extrait alcoolique (Book) qu'on épuise, à chaud, à dix reprises, par de l'élher acétique saturé d'eau, en employant chaque fois Soo""' do dissolvant. On distille la solution éthérée et l'on obtient environ 80^= d'extrait (ju'on reprend par l'eau distillée chaude jusqu'à ce que les liquides d'extraction soient inactifs sur la lumière polarisée. On obtient ainsi acoo"^"' de solution aqueuse qu'on distille, sous pression réduite, en consis- tance d'extrait nif)u. On purifie cet extrait en l'épuisant d'abord à froid par de l'alcool à 9.5°, ce qui donne une solution qu'on distille. On reprend le résidu par de l'éther acétique sec, on distille et l'on reprend ce nouveau résidu par de l'alcool absolu. Enfin, on évapore la solution alcoolique au bain-marie; on achève la dessiccation dans le vide et l'on réduit en poudre. Le produit pesait /Jo*- t)ans les mêmes conditions, 20000 de feuilles fiaîches en ont fourni i.5s seulement. Bien que ce glucoside, que nous désignons sous le nom cVoleuropeïne, n'ait pas été obtenu à l'étal cristallisé, malgré de nombreux essais, on peut cependant le considérer, tel que nous l'avons préparé, comme relativement pur, car, retiré des feuilles ou des olives, il possède à peu près les mêmes propriétés. L'oleuropéine ainsi obtenue se présente sous forme d'une poudre légère- ment jaunâtre, assez soluble dans l'eau froide et dans l'alcool chaud; inso- luble dans l'éther. Sa saveur est franchement amère. Son pouvoir rolatoirc est très voisin de — 127" «„ = — 127°,9 (i' = i5o'-'"'; 1=1; /> = 3k,026; a =:— 5", 166). Ses solutions aqueuses sont colorées en jaune par les alcalis, en rouge sang par l'acide sulfurique concentré et en vert par le perchlorure de fer dilué. Elles réduisent la liqueur cupro-potassique. La réduction est plus forte après hydrolyse par l'acide sulfurique dilué. L'oleuropéine est incomplètement précipilable de ses solutions aqueuses par le sous-acétate de plomb. Elle est bydrolysée par l'émulsine et par l'acide sulfuritpie dilué bouillant. Le sucre qui se forme dans celle hydro- lyse a été séparé à l'état pur et cristallisé, et identifié avec le glucose cl. L'oleuropéine est donc, comme tous les glucosides hydrolysables par l'émul- sine, connus jusqu'ici, un glucoside lévogvre dérivé du glucose ordinaire. Ajoutons que nous avons constaté, dans les feuilles d'Olivier et dans les olives, la présence de l'émulsine, c'est-à-dire d'un ferment agissant sur l'amygdaline, la salicine et sur le glucoside de l'Olivier lui-même. 536 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIOLOGIE. — Hèle du système nenritv dans les cJian^ements de coloration chez la grenouille. Note de M. E. Sollaud, présenléfi par M. (Gaston Bonnier. On sait que les grenouilles, comme un grand nombre d'autres vertébrés inférieurs, jouissent de la curieuse propriété de changer rapidement de co- loration. Ce phénomène s'explique par le jeu de gros chromoblastes noirs, doués de mouvements amiboïdes, qu'on trouve répandus en grand nombre dans l'assise supérieure du derme; tantôt ils émettent de longs pseudopodes ramifiés, et l'animal revêt alors sa livrée sombre; tantôt ils se rétractent en petites masses plus ou moins sphériques, et l'animal prend une coloration claire due à la présence dans le derme d'autres éléments chrouiatiques : chromoblastes jaunes immobiles, et iridocystes réfléchissant fortement les rayons lumineux. Divers facteurs, lumière, chaleur, etc., peuvent agir directement sur les mouvements des cellules pigmentaires noires ; mais on a reconnu depuis longtemps que ces mouvements étaient soumis en outre à l'intluence du système nerveux. Certains auteurs (Goltz, etc.) pensaient (jue cette in- fluence était indirecte, et ils invoquaient des variations dans la circulation périphérique, dues à l'action des vasomoteurs; cette hypothèse fut aban- donnée lorscjue Ballowitch découvrit les terminaisons nerveuses pigmen- taires chez les poissons osseux. J'ai réussi à mettre en évidence, par la méthode de l'or, des terminaisons analogues chez la grenouille : un chromo- blaste reçoit, en général, plusieurs fibres, qui se ramifient à son voisinage immédiat en filets nerveux délicats, d'aspect noduleux, fréquemment anas- tomosés; malheureusement l'opacité du [)igment noir ne permet pas d'aper- cevoir les terminaisons réelles au contact même de l'élément. Les agents les plus divers sont capables de provoquer, par réflexe, une réaction motrice de la part des cellules pigmentaires; mais la manifestation la plus intéressante de la fonction chromatique consiste en ce qu'on a appelé Vhornocliromie mobile, par laquelle le ton de l'animal, grâce aux mouve- ments d'expansion ou de retrait des chromoblastes noirs, s'harmonise plus ou moins avec celui du fond. Ce phénomène est sous la dépendance directe des impressions visuelles, ainsi que Ta établi Dutartre en reproduisant sur la grenouille les expériences réalisées précédemment par Pouchet sur les SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. 537 poissons osseux; mais cet auteur admeUait une seule sorte de nerfs chro- matiques, provoquant le retrait des chroniol)lastes. Plus tard, Carnot émit riiypothèse que les mouvements pigmentaires étaient commandés par deux ordres de nerfs. Mes expériences, qui ont porté sur deux espèces, Rana esculenla et R. temporaria. ont confirmi' celte dernière manière de voir : riiomochromie mobile résulte de la mise enjeu de deux réflexes, tous deux à point de départ rétinien, l'un chromo-constricteur, ou chromo-excitateur, qui parvient seul jusqu'aux éléments colorés mobiles de la peau; l'autre chromo-dilatateur agissant par inhibition et permettant à ces éléments de revenir à l'état d'expansion, qui correspond àleurétat normal chez l'animal vivant. Plusieurs auteurs avaient reconnu le rôle important de l'appareil sym- pathique dans la transmission de l'influx nerveux chromo-constricteur; mais ce n'était là qu'une indication assez vague. A la suite de nombreuses expériences, qui ont consisté principalement en sections portant sur diffé- rents points, soit de l'axe cérébro-spinal, soit des nerfs rachidiens ou de l'appareil sympathique, je suis arrivé à établir d'une façon précise la voie suivie, de l'encéphale à la périphérie, par chacun des deux réflexes. Voici les résultats de ces recherches : Les fibres chromo-e\cilaLrices quittent l'axe cérébro-spinal au niveau du plexus brachial, par les deuxièmes et troisièmes nerfs rachidiens, puis passent direcletnenl, de chaque côté, dans le cordon du sympathique. Celles qui se rendent à la tête re- montent par cette voie jusqu'au ganglion de Gasser, pénétrante nouveau dans la cavité crânienne; elles en sortent avec le trijumeau. L'-s autres descendent le cordon sympa- thique en !-ens inverse, puis pénètrent, par les rameaux communi(iuauls, dans les nerfs mixtes de la région dorsale et des membres postérieurs; l'excitation de ces nerfs déter- mine un éclaircissement des paities corresponilantes du corps. Les fibres chromatiques d'arrêt quittent lencépliale par le trijumeau pour gagner le ganglion de Gasser; chez une grenouille dont le trijumeau droit, par exemple, a été sectionné à l'intérieur du crâne, en amont du gaiii;lion de Gasser, la moitié gauche du corps seule est susceptible de s'assombrir sur fond noir. Les fibres inliibitrices qui se rendent à la région céphalique pénètrent dans le^ luanches du trijumeau. Les autres de^cendent dans le cordon sympathique cervical, mais Tabandonnent bientôt pour ga- gner la paroi des vaisseaux du système aortique et se ramifier avec eux à la périphérie de tout le corps; j'ai constaté notamment leur pi é->ence dans la paroi de l'artère iliaque, en les détrui^ant par la chaleur ou par écrasement du vaisseau. Le centre du réilexe chromo-couNtricteur occupe la partie postérieure du bulbe; il exerce un tonus constant sur les chromoblastes. Le centre d'arrêt parait situé entre les couches optiques et les lobes optiques; une .'538 ACADÉMIE DES SCIENCES. excitation violente portée en ce point déleiiiiine un assonibrissenient immédiat de tout le corps. Il est intéressant de rappeler que Setsclienow a sii;naié la présence, à peu près dans la mèiue région de l'encépliale, d'un centre inhibiloire des mouvements mus- culaires ; on connaît d'ailleurs l'influence inliibitoire exercée d'une façon générale par les centres supérieurs sur l'activité réflexe bulbo-méduliaire. PATHOLOGIE EXPÉRlMiîNTALE. — De la prèlendue action ahortwe du tabac. Noie de M. It. Hobi.nso.n, présentée par M. Daslre. C'est une idée répandue parmi beaucoup de médecins que l'intoxication tabaj^ique exerce une iniluence abortive. J'ai montré, par une expérience cliez la chienne pleine, (ju'il n'en était rien : L'animal, empoisonné par une quantité considérable d'extrait fluide de lumbeki (tabac persan), piésentail des symptômes graves d'une intoxication violente, tels : le vomissement, la diarrhée sanguinolente, la paralysie du train postérieur, sans que la giavidité fût interrompue. A la vérité, quelques expérimentateurs ont obtenu un résultat contraire en répétant des expériences analogues cliez la lapine et la cobaye. Cela montre seulement qu'il y a une difTérenco très notable entre les difl'érentes espèces d'animaux : la chienne avortant difficilement, tandis que la lapine et la cobaye sont très disposées à le faire, même à la suite d'un léger traumatisme. Le tabac que j'ai employé est très actif; on ne peut le fumer qu'à l'aide d'un appareil spécial, le nargliilc. dans lequel la fumée, en passant dans un récipient d'eau, y laisse la plus grande quantité de la matière toxique contenue dans le tabac. A côté de la chienne, on peut placer la jument pour sa résistance particulière à l'action du tabac. Chez les bêtes de cette espèce, lorsqu'elles présentent les symp- tômes d'une obstruction intestinale, les vétérinaires d'Orient introduisent dans le rectum une canule adaptée à un producteur de fumée de tabac. Les mouvements res- piratoires dé l'animal permettent à la fumée de pénétrer dans le côlon, oii elle s'ab- sorbe et produit de violentes contractions intestinales et souvent la débâcle. Or la jument pleine n'avorte jamais dans les conditions indiijuées. Enfin je viens de répéter la même expérience chez une chatte pleine, qui, intensé- ment intoxiquée par la fumée de tabac dans une cage, n'a pas avorté. Si l'on passe à l'espèce humaine, on constate que les résultats se rap- prochent des précédents. La femme n'avorte pas par le tabac. J'ai fait une enquête en Orient chez les femmes qui fument du narghilé, ou des cigarettes en très grande quantité (3o à 4^ P''"' jo"'")) je "'ai pas trouvé un seul cas d'avortement qu'on puisse attribuer au tabac. Les auteurs qui ont tendance à accepter l'opinion contraire s'appuient SÉANCE DU --U SEPTEMBRE I908. SSp sur la fréquence des cas abordfs observés dans les manufactures de tabac. Mais ces faits sont loin d'avoir une valeur probante. La femme saine résiste facilement aux causes d'avortement. Elle se comporte à cet égard comme les espèces animales, canine, équine, féline. Au contraire, des lésions minimes des organes reproducteurs sont susceptibles d'interrompre la ges- tation à la suite d'un accident insignifiant. Or les ouvrières des manufactures de tabac sont en gi''néral suspectes à cet égard; en outre, elles sont mal nourries, mal aérées, assez souvent infec- tées par le gonocoque ou le spirochète. En réalité, l'action du poison est dissociée suivant l'espèce animale. Tandis que le lapin mange impunément une grande quantité de belladone sans être incommodé, quantité capable de tuer plusieurs- hommes, d'autre part une petite quantité de tabac peut produire l'avortement dans cette espèce, tandis qu'elle serait insuffisante pour produire l'avortement dans une espèce diffé- rente. En outre, l'innervation utérine de la lapine est en corrélation ]jeut- être plus intime avec le système nerveux général (jue cela n"a lieu dans l'espèce bumaine. Ce fait, aujourd'bui accepté, explique couunent dans un cas raction du poison peut donner naissance à un phénomène, pendant que ce dernier n'a pas lien dans un auLic organe pourvu d'une innervation indépendante. MA'.XEi is.viE TEKRESTRE. — Sur /a cause des orages magnétiques. Note de M. K. Iîirki^land. Dans un ()uvrage The Nonvegiaii Aurura Polaris E.xpediliuii 1902-190J, dont le premier Volume, On ihe cause of magnetic storms and ihe origine of terresirial niagnelisni, paraîtra dans un mois, j'ai exposé les résultats auxquels je suis arrivé en étudiant des enregistrements magnétiques simul- tanés de vingt-cinq stations autour du globe terrestre parmi lesquelles mes propres stations à Island, au Spitzberg, à la Nouvelle-Zemble et à Fin- marken. Nous avons d'abord traité les phénomènes les plus simples, que nous avons appelés les orages élémentaires et que nous avons classés en cinq espèces différentes. Ensuite nous avons montré que Xe^à orages complexes peuvent être regardés comme composés par les différentes espèces d'orages élémentaires. C. li., 1908, 2= Semestre. (T. C.XLVII, ^M2.) 7I 54o ACADÉMIE DES SCIENCES. Les orages élémentaires se partagent surtout en quatre catégories : orages équatoriaux positifs et négatifs, orages polaires positifs et négatifs. • La coniposanle de la force de perturbation sous l'orage éqiiatorial est dirigée per- pendiculairement à l'équateur magnétique, vers le Nord dans les orages positifs, vers le Sud dans les orages négatifs. La composante est presque constante autour de l'équa- teur et elle devient plus faible vers les plus hautes latitudes. Le champ horizontal magnétique de perturbation sous un orage po/aire élémentaire peut se représenter typiquement par le diagramme L qui s'établit par une sorte de pro- Fig. I. jection zénithale des vecteurs sur un plan langent à la Terre au centre dorage C. Les lignes continues sont les lignes de force perturbatrice horizontale, les lignes en pointillé sont des lignes que nous appelons lignes de courant. L'axe principal du système AG est dirigé le long de la zone maximum des aurores polaires, pour les orages positifs vers l'Est, pour les orages négatifs vers l'Ouest. Dans le centre d'orage C, la force perturbatrice horizontale est donc dirigée vers le Nord dans le premier cas, vers le Sud dans le second. Le champ de perturbation se meut pendant l'orage toujours de sorte que son axe principal glisse le long de la zone des aurores. SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. 54l Quant à la cause de ces perturbations éléftientaires, j'ai réussi à concilier avec tous les faits observés ma théorie de succion magnétique par la Terre des corpuscules électriques, provenant du Soleil. J'ai retrouvé d'une manière surpren.uilr'. par mes expi''riences avec une petite sphère (^terrella) magnétique dans un grand tube de décharge, une répartition des rayons cathodiques autour de la sphère qui correspond tout à fait bien, dans les différents cas, aux différentes espèces d'orages magnétiques observés sur la Terre. D'abord l'orage éqaalorial négatif s'explique jini- la formation d'un anneau de rayons cathodiques autour de l'équateur magnétique de la sphère (voir fig. 1). Les rayons Fig. 1. viennent sur le côté d'après-midi, passent en tnurnant par le côté de nuit au côté de jour et ainsi de suite.' L'orage érjualorial positif s'explique par une série d'expériences, dont je ne repro- duis ici qu'une photographie {Jig- 3). La sphère est munie d'un écran phosphorescent comme elle pour les rayons. Les expériences montrent que la grande masse des rayons tournent en changeant de sens devant la sphère, ce sont ces rayons qui se manifestent sur l'écran du côté opposé à la cathode. Ce sont des rayons qui correspondent à peu près aux valeurs de y comprises entre — o,3 et — 0,9 sur la figure a de la belle Note de M. Slornier [Coinples rendus, t. CXLIII, p. i'>i)). Les rayons tournant ainsi devant la Terre expliqueront les forces perturbatrices pendant l'orage équatorial positif. Les orages polaires positifs s'observent généralement sur le côté de l'après-midi de la Terre, tandis que les orages négatifs ont leur centre sur le côté de nuit. On voit souvent aux stations polaires, pendant les oiages complexes de longue durée, que l'orage positif se change brusquement en orage négatif quand la station en question entre, par la rotation de la Terre, sur le côté du soir. 542 ai:aijémiiî des scii^nces. J'explique les orages polaires positifs comme les ^équaloriaux correspon- dants par des rayons cjui tournent à peu près de i8o° devant la Terre et l'on voit bien même sur la figure 3 comment les rayons qui descendent dans la zone d'aurores de la sphère sont en rapport intime avec les rayons qui tombent sur l'écran. Fig. 3. Les orages polaires négatifs sont les grands orages sur le côté de nuit et je les explique en renvoyant aux expériences représentées (Jig. l\a eljïg. l\b). La figure 4« montre la descente des rayons sur le coté de l'après-midi tandis que la figure ^h de la même expérience montre comment les rayons tournent autour de la sphère sur le côté de nuit. Le plan moyen de l'écran correspond à 6'' du matin. Je m'imagine donc les rayons s'approchant de la Terre et puis s'en allant pendant des orages polaires négatifs et positifs de la manière qu'in- diquent respectivement les schémas Sa et 5 b. Nous avons montré comment une telle descente des rayons donne lieu approximativement au champ magnétique représenté {Jig. i ). SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. 543 Il est constaté d'une manière concluante et décisive par nos enregistre- ments qu'une telle descente des rayons produisant un orage rapproché de Fig. 4 a Fig. 4 b. nos quatre stations norvégiennes est accompagné de forts courants tellu- riques d'induction qui passent par zéro, en cliangeant de signe quand l'orao-e Fie. 5 a. Fig. 5 b. Terre. Terre. est au maximum. Ces courants telluriques se répartissent certainement sur tout le globe terrestre en donnant naissance à des perturbations magné- tiques secondaires. 544 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Gaston IJardoit adresse un Mémoire relatif à la Navigation aérienne. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) M. D. Brisset adresse un travail relatif aux Propriétés de l'éther. La séance est levée à 3 heures trois quarts. G. I). BULLETIN niBMOGRAPIIIQlTE. Ouvrages reçus dans la sêaxce du 7 septembke 1908. Le mode planétaire, par Vincem ârnoulu. Bruxelles, 1908; i fasc. in-8°. Mémoire de l' Académie de Stanislas ( 1907-1908), iSS'^année, 6" série, l. V. Nancv, 1908; I vol. in-i2. -''- •" D'une rive à l'autre du Sahara, par le lieutenant Mairicic Cortier. Paris, 1908; 1 vol. in- Mémorial de l'Artillerie navale, 3' série, 1. II. Paris, 1908; i vol. in-12. Annuario da Universidade de Coimbra \anno lectivo de 1907-1908). Coimbra, I vol. 1907 ; in-12. Annuaire statisti'jue de la ville de Buenos-Ayres, par \\\\. Charles-T. hk Alviar el Albert-B. Martinez, 17= année, 1907. Buenos-Ayres; i vol. in-8°. Die Théorie der Drehunf; der Erde, von D' L. de Ball. Wien, 1908; 1 fasc .in- 4°. Jahrbi'icher der k. le. Zentral-Anstalt fi'ir Météorologie und Geodynaniil,. Jahrgang 1906. Wien, 1908; 2 fasc. in-^". Beitràge sur geologischen Karte der Schwei:., neue Foige, XXIl. Leiferung, Bern, 1908; 1 fasc. in-4°. SÉANCE DU 21 SEPTEMBRE 1908. 545 Ouvrages reçus dans la séance du 14 septembre 1908. Cours de Chimie inorganique, par Frédéric Swarts. Paris, 1908; i vol. in-8°. Chronomélrie, par J. Andrade. Paris; i vol. in-12. La loi de l'attraction universelle considérée comme base fondamentale de l' Uni- vers, par le D'' Marcel Monier. Anvers, 1908; i fasc. in-12. The mind : Its poaer in the cure of consum.pt ion andother diseuses, through lung Iraining, voice production and life waves, by Mr. VernON Drew. Kingston-on-Thames, I vol. in-12. Veber Beziehungen der Thermo- und Triboelektrizitdt zur Elektrophysiologie, von Hermann Studte. Berlin-Ghailottenburg, 1908; i fasc. in-12. Outrages reçus dans la séance du ar septembre 1908. Mikroskopische Physiographie der Mineralien und Gesteine, von H. Rosenbusch ; Bd. II. Massigen Gesteine; Hàlfte 2 : Ergussgesteine; vierle neu bearbeitete Auflage, mit 4 Tafeln. Stuttgart, E. Schweizerbart, 1908; i vol. in-8°. (Hommage de l'au- teur.) Éléments d'aviation, par Victor Tatin. Paris, H. Dunod et E. Pinat, 1908; i fasc. in-8°. * Flora montana Formosœ, an enumeration of tlie plants found on mount Morrison, the central chain, and other mountainous régions of Formosa at altitudes of 3ooo ft.- iSooo ft., by B. Hayata, with li plates and 16 woodcuts. {Journal of the Collège of Science. Impérial University, Tokyo, .Japan; t. XXV, article 19.) Tokyo, 1908; I vol. in-4°. La bialgèbre, par Emmanuel Grigoras. Bucarest, Grigore Luis, 1908; 1 fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Festschrift zur Erôffnung des Neubaues der Handelshochschule Coin, 26 oc- tobre 1907; Cologne, Paul Neubner; i fasc. in-S" oblong. Geological literature added to the geological Society' s Library, during the year ended december ?>\^\ 1907- Londres, 1908; i vol. in-S". E. Merck Annales. Exposé des acquisitions nouvelles dans le domaine de la pharmacothérapie et de la pharmacie; ix" année, 1907. Darmstadt, Eduard Hœther, 1908; j vol. in-8<'. Kepublica de Gliile. Anuario del Servicio meteorolojico de la Direccion del terri- 5^6 ACADÉMIE DES SCIENCES. torio maritimo: lonio oclavo, correspondienle al ano iqoô. Valparaiso, 1908; 1 vol. in-Zi -A". Annales de l'Observatoire royal de Belgir/ue, publii'cs aux frais de l'Etal; nouvelle série : Annales météorologUiues ; t. XX, fasc. IV : Cahier 1. Nouvelles recherches sur la température climatologique, par J. Vincent. Ciliier 2. Atlas des nuages, par J. Vincent. Bruxelles, Hayez, 1906-1907; 2 Hisc. in-4''. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Auguslins, n* 55. pni8i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la Ba d« l'année, deux volumes ift-4*. Deui )8, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel ,rt du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : Ferran frères. I Chaix. r j Jourdan, ' Rull. 5ns Courtin-Hecquel. 1 Germain «t (jrassîu. J/-5 r Siraudeau. mne Jérôme. nçon .Mariori. / Ferel. leaux ! Laurens. ' Muller(G.) Lorie/U . Lyon. ■ges lîenaud. . Derrien. ' F. Robert. , Le Bnrgne. Uzel frères. 1 Jouan. mbé'y Dardel et Bouvier ( Henry. ' Marguerie. j Delaunay. i Bouy. Greffier. Ratel. Rey. rbourg .... mont-Ferr chez Messieurs : I Baumal. I M"* Texier. Cumia et Masson. I Georg. Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. iValat. Goulet et fils. Moulins Martial Place. ÎBuvIgnier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. 1 Dugas. { Veloppé. On souscrit à l'étranger. Amsterdam Nantes . Nice Barma. Appy Nîmes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Poitiers. Blanchier, Lévrier. \ Lau /Deg verjat. gez. Drevet. Gratier et C". noble Bochelle Fouclier. Havre ^ Bourdignon. I Dombre. Tallandier. Giard. Hennés Plihon et Hommais . Roche/ort Girard ( M"" ). \ Langlois. Rouen l " . / Lestnngant. S'-É tienne Chevalier. Toulon iFigard. Alté. Toulouse . i Gimet. ■ ■ ■ I Privât. IBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes . . ^ Giard. ( Lenialtre. chez Messieurs : j Feikeiiia Caarel " ) sen et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. [ Asher et G'*. ] Friedlandor et fils. Berlin KuIiI. ( Mayer et Millier. Berne Francke. Bologne Zanichelli. ILamertin. Mayolei et Audiarle. Lebègue et C'*. , Solchek et C°. Bucarest ] Alcalay. Budapest Kiliaii. Cambridge Deighton, Bail et C". Christiania ■ Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. I Eggimann. GenèMe ) ^''"^°- ' Burckhardt. La Haye Beliufante frères. Payot et C'". Lausanne Rouge. Sack. I Bartli. l Brockhaus. Leipzig < Lorentz. i Twielrneyer. Londres Luxembourg . . Madrid Milan Naples /Du I Ha Liège . Voss. , Desoer. Gnusé. Chei Messieurs : Dulau. ichette et C" ' Nutt. V. Buck. / Ruiz et C'*. ) Romo. i Dossai. ' F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. ' Dyrsea et l'failToi. Neiv- York j Stenbert. ' Lemcko et liuechnet Odessa Rousseau. Oxford Parker et Ci». Palernie Reber. Porto Magiilhaes et Moniz. Prague Rivnac. Rio- Janeiro . . .. Garnier. l Bocca frères Pome ) Loescher e' C-. Rotterdam Kramors et fils. Stockholm Nordiska Boghandel 1 Zinserliug. S'-Pétersbourg .. j wolIT. i Bocca frères. Brero. Riuck. Roaenborg et Sellier Varsovie Gebethnar et Wolfl. Vérone Drucker. [ Frick yienne | Gcrold et O'. Zurich Hascher. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31 — (3 Août i8S5 à 3i Décembre i8ôo. ) Volume in-4°; i853. Prix Tomes 32 à 61. - ( ■" Janvier i85i à 3i Décembre i8fi^.) Volume m-i°; 1870. Prix -- ■■ Tomes 62 à 91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre iS8o. ) Volume \n-\°: 1889. Prix " 'r Tomes 92 à 121 — ( i" Janvier 1881 à 3i Décembru i8(m.) Volume m-',»; 1900. Prix ^^ " 25 fr. 25 fr. Tomes 92 à 121. — (1 SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: tières grasses, par M. Claude Bbrnard. Volume m-',-, avec 3. planches: .Sah. . ■■■^■■^ ''''''' ^'^ l^^^ „,„ l'Académie des Sciences sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent •ome 1.- Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-.I..VxN B.NK.DBN.-Essa, ^^['''^•^ ZT^^^l^Zî^n^Jlor'l^ C^Î^M^^dl^d^l^^^ te"ra"i" de i853. et puis remise pour celui de i85fi, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corp. or,anise^ '"'«lies ua^ ,_ ^ n„.i.„.,-herl; suivant l'ordre deleur superposition. — Discuter la 1"«*'-'"'".'^^.',"^^'J,*^P' ature des rapports q édimentaires, su ultanée. — Rechercher la 25 fr. ir le concours de i853. et puis remise pour celui de 1836, savoir : « Etudier k» ''^"Jf , , ,u.-_|tion successive ou simultanée. - rvcunc suivant l'ordre deleur superposition. -Discuter la question de leur apparition ou de leur dr^^^^^^^^^ orts qui existent entre l'état actuel du règne organiqueetsesetais antérieurs... par \1. le Professeur Bronm. In , , 7 pia de r Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divert Savants à l'Académie des Sciences. A la même Librairie les Mémoires N" 12. TABLE DES ARTICLES (Séance du 21 Septembre 1908.) MÉMOIKËS ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Gaston DtRBOUx. — Délemiiiiation des systèmes triples orthogonaux qui cuni- prennent une famille de cjciides et, plus généralement, une famille de surfaces à lignes de courbure planes dans les deux Pages. Pages. systèmes 5o7 M. A. Laveban. — De l'emploi de l'émé- tique dans le traitement des trypanoso- niiases 5io CORRESPONDANCE . L'Université impériale dk Saint-Péters- bourg adresse à l'Académie l'expression de sa profonde condoléance à l'occasion de la inort de MM. Henri hecquerel et Mascart M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de M. Dominique Clos, Correspon- dant de l'Académie pour la Section de Botanique M. le Secrétaire perpétuel signale l'Ou- vrage suivant : « Eléments d'aviation >>, par Victor Tatin M. Pierre Lebedew. — L'impossibilité de démontrer l'existence d'une dispersi pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de FAca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan: étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l' Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1 Membre qui fait la présentation est toujours nomme mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance ofl cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tare le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans 1 Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraien autorisées, l'espace occupé par ces figures compten pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à lAcadémia qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 SEPTEMBllK I î)OH. PRÉSIDENCK DE M. BOUCHARD. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEIMBRKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. * PHYSIQIE MATHÉMATIQUE. — Sur r/cu.v applicalions de l'n/iialion de Fred/iohn à des piohlémes de l'/iysique miilhétnati(fue. .Note de M. Emile Ticakd. On sait combien d'exemples ont été donnés de questions de IMiysique mathématique résolues à l'aide de l'équation fonctionnelle de Fredholm. (^uand on a pu ramener le problème à une telle équation, il reste en général à examiner si l'on se trouve ou non dans un cas singulier; il peut arriver cependant que des circonstances plus complexes se présentent, soit parce que le problème comporte, outre les fonctions, certaines constantes incon- nues, soit parce qu'une discussion est nécessaire pour étudier la nature des fonctions en quelque point singulier. Je me propose d'indiquer ici deux exemples très simples de ces circonstances; j'en ai indicpjé les points essen- tiels dans mon Cours de l'année dernière. I. Divers auteurs ont déjà étudié une loi d'attraction correspondant à un potentiel plus général que le potentiel nevvtonien, je veux parler du potentiel de la forme et l'on peut notamment consulter à ce sujet le Livre de C. Neumann ('}. Si donc on suppose que la loi des attractions électriques corresponde à la (') C. Nei'MANN, Allgemeine Unlersiichuiii;eri liber das Nenton'xche Priiicip iler Fermvtrkungen (Leipzig), 1896. C. R., 1908, V Semestre. (T. (ALVII, N° 13.) . 7^ 54B ACADÉMIE DES SCIENCES. fonction de la dislance d fe-'"\ . 1 — an lieu de • — i d, l'- on peut reprendre tous les problèmos relatifs à la distribution de l'élec- tricité; c'est ce qu'a fait Neumann dans le cas des conducteurs sphériques. Il est facile de voir que le problème général de la distribution électrique correspondant au potentiel (i) se ramène à une é(|uation de Fredbolm. Pour abréger, prenons simplement un conducteur C isolé et possédant une certaine charge. Il y a ici à trouver une couche superficielle sur la surface du conducteur et la distribution ii l'iidèrietir A(r ce conducteur. Nos inconnues sont donc une densité superficielle p, et une densité de volume p. pour rinléricur de C Le potentiel total V est donc exprimé par la formule V=V,+ V., en posant -Sh''-^"" '--Uh-^" la première intégrale étant étendue à la surface S du conducteur, et la seconde au volume de celui-ci. Or on démontre de suite que l'on a dans le conducteur (a) AV = /.-^V — 47r,3„ formule qui généralise la formule de Poisson. Comme, à l'intérieur de C, le potentiel est nécessairement constant, il résulte de cette formule que p^ est une ronslante. Kappelons-nous maintenant que, si l'on pose on a pour la dérivée normale intérieure -~- de ce potentiel de simple couche en un point s de la surface dn où '\i désigne l'angle que fait avec la normale intérieure en s la droite joi- gnant le point s à rélément . \V élanl le volume du conducteur et () la cliarge donnée. Le problème est ainsi complètement résolu. Il l'autcependanl moiilreiMiue le eoeflieiciit de p^ dans la dernière é(piation ne [)ent être nul. On aurait, dans le cas coulraire, en prenant pour p. nne constante arbitraire, un équilibre pour lequel la cbarge serait toujours nulle, et il est aisé de voir qu'on est conduit à une contradiction, l'^n effet, le potentiel total V satisfaisant à l'écpiation (-i) à l'intérieur du conducteur et — étant nul à la surface, il en résulte que \ a la valeur constante ^-^ à an '■ l'intérieur et sur la surface. .4 l'exléneur V satisfait à l'équation " A\ =/.n. Supposons ])our fixer les idées p., et par suite V positifs sur la surface S; il résulte de propriétés élémentaires de l'équation précédente que la dérivée normale limile exiérieure (rapportée à la direction de la normale inlé- rieitre), —j--, est positive. Or on a d\'. >/\, , , •A TTp', ; d\\ r/V, dn dn d\. d\. dn dn comme ,/\ . d\.. ■ o, on arri\e à la conclusion ^ - 7^ = ^~?\ - «"'' P'i'^qu»-' ~ = o, il en résulte que la densité superlicielie p, est partout positive (ou nulle). Comme d en est de même de la densité de volume p., la masse électrique totale ne peut cire nulle; ce qui est contradictoire. 2. i'renons, comme second exemple, l'équation à'-e ()-o _ ' <^ 5i^ "^ 6(7^ "" C àr' SÉANCE DU 28 SEPTEMBRE 1908. 55 1 C élaul une conslante positive, rencontrée par M. Boussinesq dans l'étude du pouvoir refroidissant d'un courant fluide sur un solide, et étudions à son sujet la (juestiou suivante qui me fut posée, il y a f[uelques années, par notre ('ininent confrère : Tramer l'intégrale de celle équalion continue à /'kxtkiukur d'un contour F, firenant des râleurs données sur ce contour et s' annulant à l'infini. lOut dahord en posant e — e^v, on a pour v l'équation En choisissant convenablement les unités, on peut supposer (jue 2C ^ 1. Il s'agit donc de trouver une intégrale de l'é(juation prenaut des valeurs doimées sui' T, et telle ipie le proiluit (6) erv soit nul à l'inlini. Nous avons besoin de considérer une intégrale particulière de l'équa- tion (5) correspondani à l'équilibre calorili(jue d'une plaque isotrope indé- finie rayonnant au dehors, avec une seul(> source el nulle à l'inlini. Cette solution w, dépendant seulement de la distance r à la source, peut éti'e repré- sentée par /•"' e^'>lz comme je l'ai montré autrefois; elle devient infinie à l'origine comme log > et de plus u\'re' el -7-\lre'' ilr tendent vers des limites finies pour r=y^. Ceci rappelé, nous allons exprimer l'intégrale cherchée sous la forme d'une sorte de potentiel de double couche (7) 1' = ^ / 0 -j- cosi /■, /l) (/ij, où r désigne la dislance de l'élément (h de T au point {.v,)-), et {r,n) SSa ACADÉMIE DES SCIENCES. Faiigle formé \)»v cotte direction /■ avec la iiotinale intérieure. On a évi- demment c^ désignaiil la valeur de c en un [joint s de F, et v' la valmir limite extérieure d(> (• en ce point. De là se tire l'éqnation fonctiomielle donnant p; elle peut sY'crirc 0(H / 0r7-r- cos( /•,«) f/a := fonclion donnée. T.Jy' dr C'est une équation de Fredholm; on n'est pas dans un cas singulier (' ), et pour sa résolution ell'ective on pourrait utiliser une remarque analogue à celle que nous avons faite dans la note du n" 1. La fonction v{x,y^ que nous venons de tiouver est pour le point ( J', v) s'éloignant indéfuiiment de l'ordre de en désignant par U la distance du point (•r,j') à un point fixe du plan, l'ori- gine par exemple; cela résulte de la propriété rappelée plus liant de la fonc- tion «('■). Il est maintenant évident que l'expression (G) s'annule à l'infini, de quelque manière que (-t, r) s'éloigne indéfiniment. Nous avons donc trouvé une solution 0 de l'équation initiale, prenant les valeurs données sur F, et s'annulant à l'infini. La façon dont 0 s'annule varie avec la direction suivie par (a;, y) en s'éloignant indéfiniment. Nous nous eu rendons compte très aisément sur cet exemple simple; dans d'autres problèmes de même nature, où figurent des singularités essentielles, on pourra rencontrer, à cet égard, de sérieuses difficultés. (') l'dui l'éuiljllr, Il siiflit lie I emai'quer t|iie, dans le cas contraire, on pourrait trouver un poteiUiel (7) de double couche, à densité p non nulle, pour lequel la valeur limite extérieure c' sur la courbe F serait nulle. 11 est clair qu'alors c serait par- tout nul à lextérieur. Donc, à cause de la continuité des dérivées normales pour le passage par la courbe, on aurait sur la courbe l" pour l'intérieur d^ _ dii Or, une intégrale de (5), définie à rintéiieur de F, et pour lai|uelle celle condition est vérifiée, est identiquement nulle. Les limilei iiUéricuie et extérieure de f sur la courbe F étant nulles, la densité 0 est nécessairement éyale à zéro, ce qui est contra- dictoire a\ec riivpolliése faite. SÉANCli: DU 28 SEPTEMBRE H)o8. 553 BIOLOGIE GÉNÉRALE. — La parifirnogenèse e.rpèrimenlale par les charges èlertriq tics. "Noie di- M. Yves Ihîi.AOK. Guidé jiar une idée théorique, que j'indiciuerai dans un instant, j'ai fait l'expérience suivante : J'ai fabriqué de petites cuvettes lari^es et peu profondes dont le fond était formé d'une mince lame de mica, sur hKpielle étaient collés, d'un côté un anneau de verre formant la paroi verticale de la cuvelle, de l'autre une feuille d'étain. Si l'on emplit la cuvelle d'un liquide électrolylique et qu'on metle ce liquide et la feuille d'élain en communication avec les pôles d'une pile, on réalise un petit condensateur éleclri(jue dont l'éleclrolyle constitue l'armature interne. La charge de la feuille d'étain attire celle de l'élec- trolyte et la condense au ras de la lame de mica. Si l'on mélange des œufs au liquide électrolylique, ceux-ci se déposent au fond de la cuvelle en une mince couche horizontale, dans la région où la densité électricjue est maxima, et sont en quelque sorte dans un bain élec- trique. D'ailleurs il n'y a pas électrolyse, puisipi'il n'y a pas de courant. Un coinmutateur permet de changer inslanlaïK'uient le signe de la charge de l'électrolyle. Si, dans un éleclrolyle approprié (formé de : solution de NaCl isotonique à l'eau de mer, /jn; solution de saccharose isotonique à l'eau de mer, 4o; eau de mer, 20), on soumet des œufs vierges de Paracentrotus {Strongylo- ceiilrolits) Ikidiis à un hain électrique d'abord positif de 3o minutes, puis négatif de i heure ij minutes dans le condensateur-cuvette ci-dessus décrit, alimenté par une pile fournissant eiivirou i5 volts, et qu'on les reporte ensuite dans l'eau de mer, on obtient des larves nageantes qui, dans le délai normal, se transforment eu l'iuleus, tout comme celles provenant de la fécondation normale ou des procédés chimiques de parlhénogenèsc expéri- mentale. Inutile de dire que des œufs placés pendant le même temps, dans le même véhicule et dans le même appareil, mais sans communication avec la pile, ne fournissent aucune larve. J'ai été amené à concevoir cette expérience par des considérations théo- riques très siuqiles, mais je l'ai tentée sans grande confiance et j'avoue que, lorsque je l'ai vue réussir, mon él(juneme]il n'a pas été moindre que ma satisfaction. J'ai expliqué dans mes Notes de l'année dernière quelles considérations 554 ACADÉMIE DES SCIENCES. ihéoriques iiravaienl conduit à loiilcr d'obtenir la iiailliénogencse expéri- mentale par l'application successive d'un acide agissant comme coagulant, puis d'un alcali agissant comme li(|ué(ianl de certains des colloïdes ovulaires. Je n'y reviendrai pas (voir Comntes reiidiis, t. CKLV, p. 2ao, séance du 22 juillet 1907). Les acides et les alcalis, si l'on met à pari ceu\ qui sont toxiques, ayant à peu près tous la même action, il semble naturel d'attribuer leur action commune à ce qu'ils ont de commun, c'est-à-dire à l'ion H ou à l'ion OH et non à l'élément on an groupe chimique qui complète, avec ces ions, les acides ou les alcalis. Dès lors il était permis de se demander si le résultat n'était pas imputable à la charge -l- de l'ion H et à la charge — de l'ion OH. De là l'idée do tenter de remplacer l'acide par un bain électrique positif et l'alcali par un l)ain négatii. Dans le procédé chimique, l'alcali devant agir après l'acide et plus long- teuqjs que celui-ci, j'ai soumis les oîufs à l'action d'une charge d'abord positive, puis négative, celle-ci plus prolongée : ce procédé dicté par la théorie m'a immédiatement réussi et c'est lui que les expériences conq:)a- ratives ultérieures ont montré le meilleur. \ olci (iiielfjiies iiulicalions sur le délail di-s expériences. J"ai opéré erilre les lirniles de o à 35 volls environ el j'ai oblenii des blastules de 3 à 3o volls, optimum pour i5 volts environ. Je n'ai pu mesurer la charge, opération délicate réclamant un oulillage qui me faisait défaut. La durée d'action des charges compatibles avec l'obtention de larves a varié de 5 minutes pour la charge + el 20 minutes pour- la charge — à 45 minutes pour la charge + el 1 heure !\h minutes pour la charge — . Comme véhicule électroh'ti(|ue, je n'ai pu employer le inélauge optimum que j'avais déterminé l'an dernier (solution isoLonique de saccharose, 70; eau de mer, 3o), parce qu'en raison de sa densité, les œufs y llollenl, au lieu de gagner le fond de la cuvette où la charge est accumulée. J'ai constitué le liquide convenable indiqué plus hiuil, moins efficace que l'eau de mer forlemenl sucrée, mais suffisant et compatible avec les nécessités de l'expérience. Les œufs s'y déposent lentement mais complètement, et il est parfaitement stérile, en ce sens que les œufs ne s'y développent jamais sponta- nément, c'est-à-dire sans addition de réactifs ou sans a|»plicalion de charges élec- tri(iiies. Je n'aurais pu me contenter d'augmenter la proportion d'eau de mer dans le premier liquide, car, à la dose où il fût lallu la porter, l'eau de mer est inhibitrice, d'où la nécessité de la diluer a\ec la solution isotoni(|ue de .\aCI. (_)ii trouvera les autres détails relatifs à ces expériences dans le Mémoire in extenso qui va paraître incessaiiuuenl dans les .\otes ri Reiiie des Archives de Zoologie expé- rimentale. J'ajouterai seulement ici que, l'idée de les entreprendre m'étant venue lard dans la saison, je n'ai pas eu le temps, surtout avec l'oulillage rudimentaire et jieii maniable dont je disposais, de varier suffisamment les conditions pour obtenir un optimum certain. Il y a là plusieurs variables indépendantes : voltage, signe des charges SÉANCE DU 28 SEPTEMBRE 1908. -^55 et .Mi]j»l(il (le celles de riiii el l'aiitie signe, isolément ou succes-^ivernenl et snivnnl Tnn ou l'autre ordre d'alternance, durée d'applicalion de chacune d'elles, composition du véliicnle électrolytique, température (très iniportanle), etc., et l'on sait comliien leurs combinaisons presque infinies demandent de temps pour être réalisées el comparées. Aussi, suis-je loin d'avoir conduit le procédé électrique au même point de perfection que celui au tanin et à l'ammoniaque. Le pourcentage des larves développées par iap[»ir t aux œufs non influencés ou aux larves arrêtées dans leur développement est reste faible, au plus i pour 100. Mais ce I pour 100 représente encoie une quantité assez, grande de larves, environ 80 dans une pipeltée prise au liasard dans une cuvette d'élevage où l'on aurait pu en recueillir vingt autres pareilles, tandis que la cuvette témoin ne fournissait pas une larve. En outre, la proportion des œufs ayant commencé à se développer était souvent très con- sidérable, jusqu'à 60 pour 100, el il est permis de penser qu'une amélioration légère du processus expérimental leur aurait permis de poursuivre leur développement jus- qu'au bout. Le procédé est à perfectionner, mais d'ores el déjà il esl établi que le bain d'élec- tricité statique permet de déterminer la parthénogenèse expérimentale. Quelle explication donner à la parthénooenèse élecLi'ique? Connue pour le pfocédé au\ acides on an tanin, le fait (juc rexpéfience a suivi la théorie vient à l'appui de la théorie qui avait inspiré l'expérience et prévu les résultats; mais, pas plus que putir le procédé aux acides ou au tanin, il n'y a là une preuve complète de la validité de la théorie : cette concordance peut n'être qu'une coïncidence. Assurément on peut concevoir que la charge -+- précipite, comme les acides ou le tanin, certains colloïdes négatifs de l'œuf et détermine ainsi la formation de la membrane vitelline, et que la charge négative, comme les alcalis, fait disparaître la membrane nucléaire en dissolvant des colloïdes positifs précipités dont cette membrane serait formée. Mais il y a place pour d'aulres explications, d'autant plus que celle-ci a contre elle, comme je l'ai déjà fait remarquer, le fait que l'ap- parition de la membrane vitelline et la disparition de la membrane nucléaire ont lieu, non dans les réactifs acide ou tannique et ammoniacal, ni dans le l)aiii électrique, mais seulement après que {"(euf a été reporté depuis quelque temps (au moins 2 ou 3 heures) dans l'eau de mer nattirelle. Parmi les autres explications possibles de ces phénomènes, une se pré- sente à mon esprit avec des caractères de probabilité ([ui retiennent mon attention. La charge électrique doit modifier la tension superficielle au contact entre l'œuf et le liquide ipii le baigne; et cette modification peut retentir sur la nature, ou tout au moins sur la vitesse des échanges osmoticpies et surtout dialylitpies entre l'œuf et le li(piide ambiant. Je dis surloul dialytùjm's parce C. K., lyriS, r Semestre. (T. C\(.Vll,i\'' 13. J 1^ 556 ACADÉMIE DES SCIENCES. que l'osmose n'inhMvient que comme co-phénomèiie nécessaire de la dia- lyse, l'utilité de modifications de la teneur en eau me semblant exclue par les innombrables expériences où j'ai montré que la partliénogenèse s'ac- complit en milieu isotonique à l'eau de mer et par conséquent à 1 œuf. L'eau de mer pure est absolument inefficace comme agent de parlhénoge- nèse. Cela tient sans doute à ce qu'elle diflére peu ou point des éleclrolytes qui imbibent les colloïdes constitutifs de l'œuf et cpii sont eux-mêmes inlii- bilem-s de la parthénogenèse, puisipie l'œuf (je parle toujours du l'aracrn- trolus) n'est pas naturellement parthénogénétiquo. Pour rendre l'o-uf auto-parthénogénélique, il faut peut-êlre modifier dans un certain sens la composition de ce milieu électrolytique intérieur, enlever certains consti- tuants ou diminuer leur proportion, en introduire d'autres ou augmenter leur quantité relative. Pour cela il faut placer lœuf dans un milieu dillerent de Teau de mer et constitué de telle façon qu'il puisse, par des échanges dialytiques, amener le suc électrolytique intérieur de l'o'uf à la composition convenal)le. Telle est sans doute la raison pour laquelle, dans toutes les expériences de parthénogenèse expérimentale, on enqiloie de l'eau de mer considérablement modifiée dans sa constitution ( ' ). Mais cela ne suffit pas. Il faut encore que ces' échanges se fassent assez rapidement, car, hors de l'organisme maternel, l'reuf meurt en peu de temps s'il ne rencontre pas les conditions (spermatozoïde ou agents expé- rimentaux) (pii le font se segmenter. Dès lors on peut concevoir (jue les charges électricpies, en modifiant la tension superficielle, accélèrent les échanges dialytiques entre les électrolytes intérieurs de l'œuf et ceux du milieu artificiel ambiant. Il se pourrait aussi (pie l'action spécifique du nickel et du sulfite de soude, que j'ai fait coimaltre il y a deux ans, celle des acides ou du tanin et de l'ammoniaque, et d'autres encore, se ramènent, pour une part au moins, à une influence de cet ordre. (' ) .lai souveiili- d'une expéiieiice, tlnnl je ne puis en ce niomenl i elrouver l'origine, où in partliénogenèse aurait été ol)tenne en eau de mer concentrée. Cette expérience isolée aurait besoin d'être confirmée. Pour ma part je l'ai souvent tentée sans aucun succès. J'avais employé le sucie à titre de substance inerte pour diluer les électiolytes de l'eau de mer sans changer la pression osinotirpie totale. Mais je crois anjourd'liui que son rôle est plus actif, spécifique, car dans tle nouvelles expériences, faites cette année, toutes les substances par lesquelles j'ai essayé de le remplacer se sont montrées nuisibles ou inefficaces (mannile, urée, glycérine, alcool, glycocolle, acétamide). SÉANCE DU 28 SEPTEMBRE 1908. 557 Ces agents spécifiques de la parlhénogenèse, chimiques ou physiques, seraient alors des catalyseurs d'une sorte particulière, en ce sens qu'ils seraient, par une action sur la tension superficielle, des accélérateurs des échanges dialy tiques nécessaires. Ainsi reviendrait sur l'eau, sous une forme nouvelle et plus précise, la théorie des catalyseurs dont Loeb a faiL usage pour expliquer la parthénogenèse expérimentale. L'explication que je viens d'émettre n'est rien moins que certaitie et, dans le Mémoire in extenso, j'élève moi-même contre elle diverses objections. 11 me suffit qu'elle ne soit pas absurde et que sa vérification soit accessible, dans une certaine mesure, à l'expérience. Dès lors il vaut mieux expéri- menter que discuter. C'est ce que je compte faire dès qUe les circonstances me le permettront. Je profite de l'occasion de cette Noie pour dire où en sont mes tentatives d'élevage de larves parlhénogénétiques. Les deux Oursins qui me restaient l'année dernière de mes expériences de l'été précédent et qui mesuraient, la dernière fois que j'en ai parlé {Comptes rendus, séance du 9 décembre 1907), l'un 3"^'°, 5 et l'autre 4"™, ont beaucoup grossi : le premier mesure aujourd'hui environ i?.""" et le second 18""" de diamètre, sans les piquants. Us sont l'un et l'autre en parfait état. J'espère qu'ils ;ltteindront l'été prochain la maturité sexuelle. J'ai refait cette année des tentatives nouvelles d'élevage, mais beaucoup moins assidues que l'année dernière. Les Pluteusen élevage ne m'ont fourni qu'un nouvel Oursin, mais j'ai encore deux larves à terme qui vont peut-être se fixer. Les Brachiolaria cVAslerias glacialis m'ont fourni sept fixations, mais encore si jeunes que je dois attendre (pielques jours avant de me prononcer à leur égard. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la stabilité relative des groupements poljcarhonés cycliques. Note (' ) de M. Louis Hexry. Dans ma Note du 1 1 mars 1907 (-) je me suis occupé de la déshydra- tation directe du diméthylisopropylcaibinol (FPC)-= G — CH = (CH')\ OH C'est au fond la question générale de la différence de stabilité des (') l'résenlée dans la séance du 21 seplemljre 1908. (^) Comptes rendus, t. CXLIV, p. 552. V')8 ACAIJÉMIK IJES SCIENCES, systèmes ^ >c-CH< c"'\r_ ei cii'/r OH ,',H vis-à-vis des agents déshydratants. 11 a été constaté, contrairement à mes j^'évisions, que lélimination de Feau se fait en deux sens, aux dépens du groupement alcool tertiaire > C — , OH avec les groupements voisins > Cil — et CH' ^ — pour donner les deux hydrocarbures non saturés, isomères C'H''^ : Le télramélhyléthylèn e CH'\ „/CH= ^, et le mèthylisopropylèthylène CH „„, .CH — CH = CH^ Eb. : Sô^-dS", CH'/ ] dans la proportion approximative des \ du premier et de \ du second de ces hydrocarbures, donc une préférence marquée, mais non exclusive^ pour la déshydratation dans le système le moins carixmé > C — (^H <;. Ôh 11 était intéressant de savoir comment se conqiorterail dans les mêmes conditions l'alcool tertiaire correspondant, renfermant le groupement H-C\ ^ H^C\ cyclique i yCH, équivalent au groupement isopropylique „.|^ CH — du diméthylcyclopropykarhiriol : H-C\ /CH' I )CH-CH(, ■' Kb. : 1240. OU C'est la question (|u'a résolue avec succès un de mes élèves, M. Pierre Bru\lants, au cours de recherches entreprises, à mon invitation, sur les composés cycliques en C, de diverses natures, qui se groupent autour du nitriie élhyleno-acèiique /CH — Ci\. Je ne m'occuperai ici d»"S fruc- CH^/ * SÉANClî DU 2.S SKI'TEMllRK I()o8. 559 tueuses el iiiLéressanles études de M. Bruylauts qu'en ce qui couceiiie la question formulée plus liant. La conclusion générale qui les résume, (juant à celle-ci, c'est la stabilité CHV nettement apparente du système cyc%/e i )CH, par rapport au système isopro/iylù/ue^^J^l^CH -. stabilité qui se reflète même dans la molécule totale du composé alcool tertiaire. Voici divers faits, constatés pour la plupart par M. Bruylants, qui en sont la preuve : 1° Action de l'anhydride acétique. — Alors que ce réactif suffit à transformer le composé isopropylique ^]J3/CH -CC^J:"' en ses deux hydrocarbures, complé- tement, le compo,é cyclique ^ru^}^-^^^C^^^ '"''^'' ^ '°" "''''""• Conlrairemenl I CH- OU aux alcools tertiaires ordinaires, il en est transformé en son acétate : C|;;\c_CH<^"' Éb.:i59"-.6o". OAc Pour réaliser la déshydratation directe de l'alcool cyclique il faut s'adresser à un agent plus énergique, le plus énergique même, à savoir l'anhydride phospho- rique P^O^. 1" Action de l'acétate potassique sur les étkers hroinliydriques. — Chauffé dans un appareil à reflux, le bromure d'isoproprlcarl>i>tol se transforme, comme je l'ai in- diqué précédemment, en ses deux hydrocarbuf-es isomères C'-ti^^. Dans les mêmes conditions, le bromure du diméthylcyclopropylcarbinol "'C\(._(.„/CH= j.,^^ ,53o-,54° H'C/ I Br C"^ fournil presque instantanément l'acétate correspondant. 3" Action de la potasse caustique sur les élliers Iialoidcs et notamment sur les éthers bronihydriques. — Celte réaction avait déjà été réali^ée, mais d'une manière indirecte, par M. Couturier ('), à l'aide du hronture de l'alcool piiuicolique. de ( ' ) Contribution à l'élude de la pinacone el de ses déricés (Ann. de Clam, et de Phys.. t. XXVI, 6" série, 1891, p. 4^3 et suiv.). 56o ACADÉMIlî DES SCIENCES. Friedel : , (H3C)'C — CII-CIP. Br On sail, à présent, (jiie les élheis liiiloïiles de cet alcool s^'somérisent. par la chaleur, en se Iransfonnanl en élliers du (iiinélliylisoproprlrarhinol (C.Pr-.:ii-c<^»;. X Dr il résulte des expéiiences de M, Coutuiier qu'on obtient, dans ces conditions, un mélange des deux. Iivdrocarbures C'II'''', uii abonde, en une proportion très pré- pondérante, le U'LramélhyU'Lhylène (Cll')=— G = G — (Cli^)^ Kb. 72°. Sous l'action de ramnioniaque aqueuse, il ne se formerait même, selon M. Goulu- rier, (]ue cet hydrocarbure seul. Au surplus, cette réaction du biomure du dimélhylisopropylcarbinol (GH')^=G-Gli(GlI-*j" 15 r a été effecLi'.-ement réalisée par iM. Bru^lants, avec la potasse caustique alcoolique, et elle a fourni un mélange de produits divers où prédon)ine, aussi et notablement, le tétraméthyléLh\lène (Gli^)-— G = C — (GH')'. Mais les choses se passent t'uil autrement en ce qui concerne le broinuie itu ditné- ihylcycloisopropylcarbinol ^];:>c-Gii<:-"\ Br La réaction, nécessitant d'aboid une température plus élevée, s'opère moins facile- ment. GhaulTé en tube scellé, à 170" pendant 8 heures, avec un excès de potasse caustique pulvérulente et sèche, cet éther bromhydrlque se transforme en un hjdrocarliure qui, dès la première distillation, selon M. Bruyiants, bout fixe à 77°. Il leste une faible quantité d'éther non altérée. Le rendement de cette opération est de 72 pour 100 en hydrocarbure. Gelui-ci répond à la formule G"H", et il n'est autre (pie le composé cyclique cor- respondant au diincthylisopropyléthylène, c(nnme l'exprime la formule GH-\ I )GH-G = GH^ GH^/ 1 GH' Le même hydrocarbure se forme sous l'action de l'anhydilde phosphorique sur l'alcool lui-même, mais le rendement est moindre. SÉANCE DV 28 KKI'TEMI'.RE I908. 56l Je crois iiuilile de rapporter ici raclion de la poiasse caustique alcoolique; cette opération se complique de la foniintioii d'iiri proiluit accessoire oxy-élliyié fort iiilé- ressaut. Il résulte de là que la réaclion qui était arcessoirc, alors qu'il s'agissait de composés isopropyliqucs, à savoir réliiniiialion de H — OH ou de HBr aux dépens du système -C, ^j^, ou - L. ^^j^,, devient la reaction prin- o'h' Br cipale, el peut-ptre même evdusive, alors (]ue, dans le voisinage de ces grou- pements, se trouve le système cyclique ^, 1, , CH — qui reste intact. Le fait mérite évidemment d'être noté, parce qu'il constate, d'une manière remarquable et certaine, la dilFérence d'aptitude réactionnelle des sys- tèmes p,.._, yCW et [^ ^ 'CH- ainsi que leur inégale stabilité. Je ferai remarquer en terminant que le méthyllsopropyléthyléne Cil' bout à SG^-dH"; l'hydrocarbure cyclique I )CI1-C = GII« Eb, : 77°, H' G/ I obtenu par M. Bruylants. bout ainsi à 20" plus haut. Ces rapports de vola- tilité sont tout à fait réguliers. CORRESPOIVDAIVCE. GÉOMÉTRIE INFIMTÉSIMAI.E. — Sur les systèmes de /'(tinilles de surjaces se coupant suùaiU des lignes conjuguées. Note tic M. S. Carris. l^a (lélerniinalion des systèmes de coordoiniécs curvilii;ncs, à // \iiiiables, tels (jue les surfaces du système se coupent iniiLuelleinenl suivant des lignes conjuguées a été ramenée par M. Darbou.v aux opérations suivantes : 562 ACADÉMIE DES SCIENCES. i" l.;i clrltMiiiiiiiilIoii de fonctions [i,^ salisfaisaiil aux «'•i|iialioiis :>:' L'intéj^ralioii des équations délcrniinant les fonctions H,, l î/;, (') P''-h:. "i^' ^'""= re- cette intégration inlnjduit chaque fois ( les |ii,;i étant données) // nouvelles fonctions arbitraires d'une varia])le; ')" L'intéi;ratioii de i'i'ipiation aux dillV^reulielles totales (3) r/.r:^ ll,U,r/&,H- ll,U,(/û, + ...+ H„U„<)o„. Si Ton prend n solutions distinctes .r,, .r.. ...,.r„ correspomlanl à lui même système de fonctions H,-, mais à // systèmes distincts de solutions l ,, on obtient le système conjugué . Si, (Fautre j)art, conservant les fcnictions [i,/, et les mêmes //- fondions ti*, ou prend deux systèmes de coordonnées correspondant à deux systèmes dillVrents de fonctions H,, ces deux systèmes se correspondent avec plans taui^cnts parallèles. F^a détermination des systèmes conjugués (jue nous avons en vue résulte des remarques suivantes : f-es fonctions p,^. étant supposées ctninues, on |)eul établir une écpiation assez simple ne renfermant qu'une seule des fondions àdéterminer H^ ou U/,.. On a en effet u _ ' «^H' u - ' "*"* u - ' ^"y p'k a^i t^ji. àoj p,j dp,- Kn éliminant entre ces trois relations H,, 11^, on obtiendra (4) on obtiendrait de même IV^juation ... ,m,_^jii dp. On voit la grande analogie qui existe entre les deux systèmes d'équations SÉANCE DU 28 SEPTEMBRE 1908. 563 déterminant, les H et les V, analogie dont nous déduirons plus lard quelques conséquences. L'écjuation ijui détermine H^ pourra s'inté'^rer une fois par rapport à p, si le rapport ^ est indépendant de p,. Si cette condition est renq^lie (juels (|ue soient les indices /, k, . . ., nous dirons que l'indice i appartient à la première classe. De inêiue V équation, qui détermine I ^ pourra s inléi^rer une fois par rap- port à p, si le rapport \^— est indépendant de p,. H/' Si celle condition est remplie (|ueis que soient les indices/, /•, . . ., nous dirons que l indice i appartient à la seconde classe. On peut se proposer de recliciclier : i" Les systèmes tels ([ue tous les indices i appartiennent à la première classe ; 2° Les systèmes tels que tous les indices i appartiennent à la seconde classe; 3" Les systèmes tels qu'un certain nombre d'indices t, y', X-, ... soient de la première classe, tous les autres appartenant à la seconde classe. Premier problème. — Tous les indices appartiennent à la premiéi'e classe. Cetle condition permet de délertninei' coiuplètement, dans le cas de plus de trois variables, les fonctions 3,;; et le système conjugué correspondant. On en déduit aisément tout d'abord cpie le rapport ^ ne peut dépendre que P'V de py, Pa et qu'on peut poser des relations de la forme A- les fonctions s*, çi{ ne dépendant que de p^, p^ En ap[)liquant la relation ci-dessus à trois indices /, /', k, on aurait de même Si, des trois relations écrites, on pouvait déduire H,, H^, H^, la fonc- tion H,, par exemple, ne pourrait dépendre que de p,-, py. p^j-, et par suite, si n est supérieur à 3, les indices y, k devenant des indices quelconques, H,- ne dépendrait que de p,. Ce cas est connu et nous l'écartons. Le déterminant des coefficients de H,, Hy, H^ doit donc être nul, ce qui donne la relation C. K., 190e, a- Se/Hes<;e. (T. CXLVn, ^" 13.) 7^ 5^M ACADÉMIE DES SCIENCES. on on drcliiira alois ([n'oii peul poser d'une faron générale H^=/ + IA, les m fonctions d'nne variable /, y. /•, ..., I, .1, K, ... el la fonction A des n variables p,, p^, . . ., p„ étant jusqu'ici arliitraires. Exprimons (jue ces fonctions H, satisfont aux équations qui rentrent dans le type (Darboux, Syst. nrih.. p. i(')5) 'f'Wj i_dlh,mj 1 dUj dHj _ ûpi ()p, 11^ Op, i)pi,. H, ôoi, do, En substituant à 1I„ 11^, H/^ leurs valeurs, il viendra (6) A„=A,A,(.j-JL_ + ^^V / -hlvA /-h lA, La fonction A doit donc satisfaire à nu svstènie de '—^ — équations aux 2 ' dérivées partielles que nous allons intégrer. U Posons A = 1^ et voyons si Ton peut satisfaire à l'équation ci-dessus, U, V désignajil denv fonctions contenant séparément les variables p,, p;;.. On verra facilement (pi'il siiflitde poser U,__£ Hi__A V,~ l' \,~ K' A = — est alors solution générale de Féqualion au\ dérivées partielles (6). Si nous tenons compte maintenant de toutes les équations analogues à ((>), nous pouvons dire que la solution générale de ce système s'obtient en posant X, + Xj-i-. . . + \„ Y, + V2-1-. . .+ V„ les fondions X/,, \^ étant des fondions de la seule variable p/, assujetties à la seule relation /. ,., ^--./k^'^ d p/. Mats on peut faire disparailre tout signe de (iitadiatiiie de la sulution. U sulfil de substituer les fondions quelconques X/, aux autres fondions arbi- SÉANCE DU 28 SEPTEMBRli: I()o8. 565 traires /•. La valeur générale de H^. s'écril alors, en cliaiiyeaiil léj^èremcrit nos notations, / x; x. + x, + ...+ x,. Z,f.v 3« fondions X,-, \y, Z,, *Ort/ niainU nant cornpkHemenl arbitraires. On aura ensuite (8) ?..-- ^^ ''' Z, Y,+ Y, + ...+ Y„ GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — S^ur qaelqnis propriétés des surfaces courbes. Note de M. A. !)i.;>ioulix. Le ihéorèriie de Soplius Lie, que nous avons invo(jué dans notre Note du I '1 se[)lembi"e 1908, a été énoncé, sans dc'nionslralion, par Fillustre géo- mètre, en iS8-2, dans les i^o/'/irt/zV/m^e/- di' ( ".hristiania. Mous l'avons établi par deux méthodes difl'érentes ipie nous allons indiquer rapidement. PitEMiKHE MÉTHODE. — Elle cousiste à prouver qm; les deux systèmes linéaires à trois termes de complexes linéaires qui renferment respective- ment les demi-quadriques (O) et (Q') sont en involution. Deuxième méthode. — La surface (1) étant définie par les équations ., dx ., ôy ,, Oz l'équation diiférentiellc de ses asymptotiques est dp = — ^r/[i5. On déduit de là l'équation du lieu des tangentes asymptotiques de (S) relatives aux diffé- rents points de ;. Si l'on prend comme axes des X, des Y et des Z les droites /, /' et m, cette équation est , , XY Z /, .,, V Ë et \fG désignant les longueurs des vecteurs (.<,,ra, -«): (■'^[i:}''?, -'^)- En procédant de même à l'égard di' la surface (S), on constate que, rap- porté aux mêmes axes, le lieu des tangentes asyniptoticpies de cette surface relatives aux ditlérents points de /' est également défini par Téquation (l). 566 ACADÉMIE UES SCIENCES. Le lliéorème de Lie csl dès lors démontré et Ion obtient, en ontre, l'équa- tion de la qnadri([iie de Lie sous une forme remarquablement simple. Nous avons formé aussi Téquation de la quadrique de Lie en la rappor- tant au trièdre dont les arêtes sont les tangentes Ma?, My aux lignes de courbure c = const., u = const. qui se croisent en M, et la normale M:; en ce point. Dans leg formules qui vont suivre, nous conserverons toutes les notations de M. Darboux (Leçons, ]V Partie). L'équation générale des quadriques (jui renferment les lang;entes / et t' est (2) X- %\n-r,i — y- cos-'o -h a :■- -h 2 b.rz -h icyz -+- 2 ch ^o. Si l'on pose I 6)RR' I JRR' , RR' b = 4(R — R') A6/« 4(R — R'jCtyc P, — R et qu'on laisser arbitraire, l'équation (2) délinit une infinité simple de (jua- driques qui se raccordent aux surfaces (1) et (S') suivant les génératrices t et /'. Leurs centres sont distribués sur la droite j:'sin-(.j rcos'cj Parmi ces quadriques se trouve la quadrique de Lie; elle correspond à la valeur suivante de a (') : a : sV,) ~ 2 ( R — R' ) L\R "^ IV sin'o) cos-f.) 2(n — K ) | \n H / ysm-ro cos-ro 1 1) I h C0S6) (_. dl' \COS&)/ J siii i,i A On Yiîiii fji^ Si l'on a[)plique au tli(''(iréme de Lie la transformation de Lie, cpii cliange (') Des valeurs tle h et tie c-, on déduit ces lliéoit'iiies : Pour que le centre de la quadrique de Lie relative à un point quelconque M d'une surface soit situé dans un plan principal, le plan a^Ms, par exemple, il faut et il suffit que les lignes d'égale courbure totale soient les lignes « = const.; alors la quadrique est symétrique par rapport au plan x M z. Pour que la quadrique de Lie relative à un point quelconque M d' une surface admette ce point comme somniet, il faut et il suffit que la courbure totale de cette surface soit constante : alors In quailriiiue csl symétrique par rapport aux plans xMz^ /M;. SÉANCE DU 2i'ii''l<''S des snrf;ices; nons allons les exposer ainsi ([ue d'anli'es qui nr iisultenl pas dudit ihéorèrne. Soient, en un point M d'une surface (M) rapportée au réseau (11, t') de ses lionnes de courbure, C et C les centres de courbure principaux, C corres- pondant à la ligne de courbure (M,,) et C à la ligne de courbure (M„) ( ' ). Si M décrit (M,,), C décrit une courbe (C[.) dont la tangente coupe la tan- gente à (M,,) au centre de courbure géodésique r-i'dc(M„). Si M décrit (M„), (] décrit une courbe (C„) dont la tangente rencontre la tangente à (M,,) au centre de courbure géodésique G de (M.,). Soient to et to' les plans oseula- teurs des courbes (C„) et C^) '"^'^ points (1 et C', et r/ leur droite d'inter- section. Ces plans sont rectangulaires et les tangentes en ( r et (r' au,r courbes (G„) et {Ci\,) sont respectivement situées clans les plans m et co' et perpendicu- laires aux plans • M-; 3-4 juillet); le Grand Perron des Encombres ( iiS'iH'" I']. M.; 5-8 juillet); le Mont Brequin (3ig4'" E. M.; g juillet); le Goléon (3^i2g" E. M.; 12- 22 juillet); le 7'//a/vor ( 3 1 8 1 ™ E. M.; 25-26 juillet). Ces stations ont été elléctuées identiquement à celles de 1907 avec un des grands théodolites réitérateurs de 15runner, du Service géographique de l'Armée; il y fut fait vingt réitérations à quatre lectures. Les bonnes conditions alniospliériques Inreni îles plus diflîciles à obtenir et nons avons suIm, pendiml celte piemière péiioiie, plus de quinze orages; l'un d'entre eux, notamment dans la nuit du J2 au i3 juillet, à S'" sous le sommet de l'Aiguille du Goléon, nous mil dans une situation critique; plusieurs décharges électriques secon- daires frappèrent la tente, qui ne résista au vent tourbillonnaire que grâce aux So'"" de neige fraîche qui la recouvraient. Oiioi qu'il en soit, cette chaîne de précision de Savoie s'est exécutée jusqu'au bout, suivant le programme exposé dans notre Communication du ^ octobre 1907, sauf au sommet du Trélod ( i"' septembre ) où il a été fait simplement une station de ratUiclieinent entre l'ancien signal démoli et le nouveau signal que nous v avions lait construire. En eilet. les liaisons île notre chaîne avec le réseau suisse avaient été reconnues snflisanles par les sommets des (^irnetles de Bise, des Voirons, de la Dent d'Oclie, de la Dole et du iMolU Tendre. SÉANCE DU 28 SEPTEMBRE 1908. ^^9 Cette chaîne, qui s'étend sur environ i5o'-" tlu Nord au Sud et sur une moyenne de '5o'"°de l'Est à l'Ouesl, coniproiiii donc, en résumé, 32 stations occupées et (3 points intersectés. Les directions émanées de ces stations sont au nombre de 2,So. l'allés forment des polygones à diai;(iriales très iiom- l)reuses dont nous nous proposons d"evt''ciilrr prochainement les compen- sations algébriques. Ces (lirecUons se répartissent ainsi : 3 stations à 12 directions: i a 11; 3 à 10; '1 à 9; 9 à 8; 3 à 7; 2 à b; .} a 3 ; I à 1; • à 3. La deuxième i)artie de la campa;;ne( ji juillet au 3 septendjrej fut consa- crée à la préparation des triangulations de détail de la Haute-Maurienne, par un réseau de stations primaires étudié à Favance. Les visées furent faites avec le théodolite qui nous servit dans nos quatre premières campagnes de triangulations complémentaires ( i()o3-i()o(J) et furent réitérées également vingt fois. Les sommets occupés ont été la Pointe de lu Sana (S^jo" E. M.); le (irand Roc Noir (environ 3 J4<)'", port<'' à tort sur la Carte de rKlal-Major comme inférieure à la Pointe dn Vallonel); la Poinle de nonce(3G-2o"'E.M. italien; non cotée sur l'Hlat-Major fran(;ais qui ne cote que le signal du Grand Mont-Cenis, contrefort ouest de ce sommet); la l>(>in/p de C/iarho/iel (3760'" L. M.); la Poirilr de l' Allxiion (3(;<;()'", appelée à tort Pointe de Chalanson sur l'État-Major); la Pointe de Méan-Martin (332t)"' l^. M.); la Levanne occidentale {'Mm-j'" E. M.) ; \eSigii(ddn Mojit Iseran (324'" V.. M.). En ces 8 stations, une fois terminés, les 20 tours d'horizon sur les signaux de notre réseau primaire, nous avons exécuté une grande quantité de visées secondaires sur les nombreux signaux construits dans celte région, soit pour le cadastre, soit pour les levés du Service géogra[)hique de l'Armée, soit eniin pour les éludes glaciaires de M. (iirardin; commençant ainsi les triangulations complémentaires de détail (pie nous nous proi)()sons d'efl'ecluer en Savoie dans les canqjagnes prochaines, indépendamment des visées issues des 8 stations primaires, nous avons, dans ce but, occupé une dizaine de stations secondaires, principalement dans la région de Bonneval. Comme à l'ordiriaire, tant dans nos stations de la grande chaîne de préci- sion de Savoie que dans nos stations du réseau do la llaule-Maurienne, nous avons e.véculé, sur toutes nos stations, des tours d'horizon photographiques conqjlels; le nondjre des clichés pris dans celte caiiqiagne s'élève à 4<3 douzaines et comprend un certain nombic de télépliotographies. -^7^' ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Sur r interrupteur de Wehnell. Noie de M. I'ail Iîakv, transmise par M. d'Arsonval. Ouoique la drrouvcile de Welinelt remonte à 1H99, il n'a pas encore été fourni de théorie complète du phénomène utilisé dans cet a|)pareil. Il est hicn certain aujourd'hui que l'éleclrolyse n"v joue cpruii rôle tout à fait secondaire, puisque la disposition employée par Simon, de rélranglement du courant par un pelil orifice, reporte l'action en dehors des électrodes, el (|ue l'appareil de Caldwell fonctionne aussi bien avec le mercure comme conducteur qu'avec une solution électrolylique ; l'étude des gaz dégagés à l'anode a d'ailleurs montré que leur composition n'était pas celle due à l'éleclrolyse. (J. Humphrevs, Arniagnat.) M. Th. Simon a cherché à attribuer le phénomène à reflet Joule produit au passage du courant, du fil de platine au liquide, et M. E. Ivliipalhy, à l'ellet Peltier; parmi les difîérenles objections faites à ces théories, on peut remarquer que ni l'une ni l'autre n'explique le fonctionnement de l'inter- rupteur Caldwell dans le mercure. L'élude des phénomènes de striction électromagnétique, que je poursuis depuis plusieurs années, m'a conduit, en ce qui concerne le phénomène do Wehnelt, à une explication que je crois satisfaisante, el qui, en tous cas, permet de prédéterminer l'influence des différentes variables : force élec- tromolrice, résistance, self-induclion, pression et température. J'ai Aècr'n (Eclairage électrique, i3 avril 1907 ) les mouvements qui se prodiii-enl au passage d'un couianl de grande densité dans un couducleur liquide, mouvements dus à la pression que crée, au centre du conducteur, le passage même du courant ; j'ai élalili que cette pression P était donnée par la relation T.d- en appelant I l'intensité du courant et d le diainèlre du conducteur su[)posé cylindrique. Dans un interrupteur à orifice, genre Simon, d sera le dia- mètre de l'orifice. On conçoit que, lorscpie l'intensité I du courant s'établit dans l'orifice, la pression, rapidement croissante, en refoule le liquide avec une vitesse trop grande pour (pi'il soil inslanlanémenl remplacé par d'autre; il se forme alors une chambre de vapeurs el il \ a interruption du courant avec étin- celle; dès que le courant est nul, la chambre de vapeurs disparait, el le cou- SÉANCE DU 28 SEPTEMBRE 1908. J;! ranl se rélaljlit et augnicnle jus<[ii'à ce (|ifil ail alli'lnl la valeur F ([iii pro- duit à nouveau la rupture. En appelant H la pression extérieure sur le liquide au niveau de rorifice etP sa tension de vapeur à la température de l'expérience, on peut poser, pour la valeur du courant 1 qui produira l'interruption, 4" a étant une constante propre à l'appareil. Or, le temps nécessaire pour que le courant I atteigne sa valeur est donné par la formule connue De ces deux relations on peut déduire la valeur de la fréquence X de Finterrupteur, en supposant nul le temps pendant lequel se produit et dure la rupture. On a alors --1 1 li 1 '■^ 1:- - A[A(H-P)| où R, L, E sont respectivement la résistance, le coefficient de self-induction et la force électromotrice du circuit, cl A un coefficient. En fait, le temps de rupture, supposé nul et que les courbes de Wehnelt et Donath montrent très petit, n'est réellement négligeable que pour les faibles valeurs de N; dans les autres cas, il y a lieu d'ajouter au temps / (période d'établissement") un temps t' (période de déplacement du liquide ) qui est constant pour un ap[)areil donné, à une températin-e lixe. Cette tbéorie, appliquée aux résultats d'expériences que j'ai publiés pré- cédemment {Comptes rendus, t. CXWIII, 1889, p. 92.5), rend compte de toutes les oljservations faites. Elle expli([ue également la conclusion si juste, tirée par M. I^loudel de ses expériences, d'après laquelle le fonctionnement de l'interrupteur peut être comparé à un bélier hydraulicpie ou à un pulso- mètre. PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Effets de /'Oïdium quercinum sur différentes espèces de Chênes. Note de M. Ko. Iîukeai). La maladie qui sévit actuellement sur les Cbènes, et qui est causée par VOïdium quercinum, a pris des développements inquiétants pour l'avenir de C. K., 1908, 1' Semestre. (T. CXLVII, >'• 13.) 7^ 572 ACADÉMIE DES SCIENCES. nos foic'Ls. Dans l'été de 1907,011 l';i r('iiiar(|uée seulement sur les repousses (le (|uel([ues taillis (jui avaient été ahalliis à la lin de l'hiver. Celte année, ce ne sont pas les jeunes pousses seulement, mais les arbres de tout âge, même centenaires el plus, qui sont atteints. Dans le nord du département de la Loire-Inférieure, où je me trouve en ce moment, les futaies ont pris une teinte grise (pii leur donne un aspect étrange. Si l'on y entre par un beau jour, on n'y trouve pas la IVaicheui- habituelle; le soleil y pénètre à travers le feuillage recroquevillé et la -chaleur y a quelque cliose d'étouffant. On pense involontairement à ces forêts à' Eucalyptus australiens, qui ne donnent pas d'ombre et que le soleil transperce en raison de la position verticale du limbe des feuilles. L'étude de VOïdium qucrr.inum a été faite par de très distingués crvpto- gamistes, mais il m'a semblé qu'un côté de celle élude relevait plus parti- culièrement de la Phanérogamie et qu'il y a\ail lieu de chercher la réponse aux questions suivantes : \JOïdunn quercinuin attaque-t-il toutes les espèces de Chênes? Les espèces atteintes le sont-elles au même degi'é et de la même manière? Le parasite peut-il se fixer sur d'autres arbres que les Chênes? Et, dans ce cas, les affinités naturelles des arbres entre eu\ paraissent-elles être en rapport avec l'aptitude de ceux-ci à ètrelifrectès? Me trouvant dans un pays forestier et au voisinage de propriétés où ont été introduites, il y a plus ou moins longtemps, des essences exotiques, il m'a semblé c|ue je pourrais faire quelques observations utiles à la solution de ces questions. Un des Chênes les plus i eniaïquabtes de l'Ouesl est le Chêne doux (Qiiercus Tozza Bosc), dont l'aire de dispersion s'éleud du Nord au Sud depuis rille-et-Vilaine jusqu'au Maroc, sur une 1res faible largeur lî.-O. Il est atleint par VOïJiiiin. ainsi que Ta indiqué M. Gadeceau dans VExpress de l'Ouest (i3 septembre 1908). Je puis ajouler que c'est res|)éce la plus malade de toutes. Comme dans les autres, les nou- velles pousses sont particulièiement atteintes; mais, en outre, toutes les feuilles de l'arbre le sont plus ses de printemps i\u (hierciis pediai- cuttiUi. Les deux espèces dont je viens de parler : Ouerciis pedunciilata et Oucrcas sessili- llora. ont un port bien dill'érent. Tandis que le Oi/erciis pcdunciilala, en raison de l'absence de pétiole de ses feuilles, les a tournées dans tous les sens et formant en (|uelque soi'te des bouquets, le Oiieixii.i sessili Ihna a des feuilles plus ou moins lon- guement pétiolées, et dont le limbe s'étend horizontalement, la face sujiérieure ver:i la lumière, l'inférieure vers le sol. Les feuilles s'étalent ainsi parallèlement, et la physio- nomie de ces deux arbres est tellement dilt'éienle qu'on peut les reconnaiti'e de loin. Or il est curieux de voir ipi'un Chêne de l'Amérique du Nord {Qiierciis rub/ri), qui a à peu près le même port que le tjuercus xessiliflora, c'esl-à-dire dont les feuilles sont longuement pétiolées et étalées, se comporte absolument de même au point de vue de la résistance à la maladie : son aspect n'est pas modifié, les vieilles feuilles ne 574 ACADÉMIE DES SCIENCES. porleiil pas de traces de cli a m pi gnon; seuls les jeu nés lauieaux ont leurs feuilles al teintes et les perdent l'une après l'antre. Le (jtiercu.s palnstri.s. aussi de l'Aniéricpie septejiliionale, est plus lésislant encore et n'oflVe i]ue rarement des jeunes pousses dénudées. Ceci ne s'accorde i;uère avec l'opinion qui regarde VOïi/iiint i/iierciniiiii comme étant d'origine américaine et attaquant de préférence les Chênes ipii proviennent du nouveau monde. Cela ne s'accorde guéi'e ikjii [ilns avec l'idée que les Oiu'iciim\\.\\. reuilles des leunes pousses seules ! ,^ , ■* ' ' (J. rubra. attaiiuées „ , ' J U. paluslris. ' Fagus syUatica L. . (hiercus Cerris L. Toutes les feuilles attaquées i '^" l'cdunculala Khrh. ' 0. Tozza liosc. SÉANCE DU 28 SEPTEMBRE 1908. 575 SlSMOLOGll':. — Sur un seis/»ogiaphe à enregisireineni gahanomé trique à dislance. Noie de M. li. Gai.it/.ine, pirsenlée par xVl. Bigourdan. l'our réliide des ébranlements de la surface terrestre, occasionnés par des treinblemeiils de terre éloignés ou voisins, on se sert, dans la grande majorité des cas, de pendules horizontaux; et actuellement on se ])orne à étudier seulement les mouvements oscillatoires, réguliers, du sol, caracté- risés [)ar une ceilaiue période T^, et une amplitude x,,,. Soit X Félongationd'un point de lasurface du sol par rapport à sa position d'équilibre dans un azimut qu(;lcon([ue ; on peut alors poser (4) .v=.r,„i'\n['iT.T7^-\-o Un pendule horizontal enregistreur, convenablenienl placé, accusera ce mouvement par une courbe, qui répond à Téciualion diirérentielle suivante : (2) ^"+3c5'+//^eH-y5("=0, où 0 est Fangie d(,' déviation du pendule, /la distance du centre d'oscillation à l'axe de rotation, n une constante, qui dépend de la période propie T du pendule sans amortissement [n = ^j> et £ une autre constante, (pii dépend de Famortissement de l'appareil. Or, quoi(pie le mouvement du sol ait été supposé excessivement simple, le pendule horizontal décrira une courbe beaucoup plus compliqu(-e, ce qui provient de Finilucnce du mouvement propre de l'appareil. Pour éliminer autant que possible cette influence perturbatrice, qui nuit excessivement à la leclui'e des séismogrammes, il faut augmenter autant que possible Famortissementdu pendule, en poussant mèmejusqu'à l'apériodicité (£ = «)• Dans ce cas, on obtient des séismogrammes qui correspondent tout à fait aux mouvements du sol, fait qui a été v('rilié expérimentalement à l'aide d'une plate-forme mobile ('). J'obtiens ce fort amortissement au moyen d'une plaque en cuivre fixée au bras du pendule, et qui- se meut entre les pôles ( ' ) Voir Zur Methodil; der scisnioinelrisclien Bcohaclitungen el Ueber die Mellioden ziir BeobaclUung von Neiiiung.wcllen (Comptes rendus des séances de la Commis- sion sismit/iic permanente de Saint-Pétersbourg, l. 1, Livr. 3, et l. 11, Livr. 2). 576 ACADÉMIE DES SCIENCES. opposés (le (leiiv petits aimaiils pennaneiUs en fera cheval ('). Cet ainor- lisseur est très simple el très eommode; il peut être appliqué à loules sortes de séismograpiies et, en réglant la distance des pôles des aimants, on peut variera volonté la grandeur de Tamortissement. Il possède encore l'avan- tage de laisser un espace libre assez grand entre la plaque de cuivre et les pôles des aimants, de sorte qu'il n'exige pas le réglage délicat des amor- tisseurs à air ; en outre, cet amortissement magnétique est véritablement proportionnel à la vitesse angulaire du pendule, en accord avec l'éipiation dilïerentielle (1). Le seul désa\aiil,age d'ini loi-t amortisseiiienl c'est qu'il diminue la seiisibllilo du pendule. Je remédie à cet inconvénieiU en em|ilovanl la métliode d'enresjtslrement lialvanoiuéliique, ce qui permel de convenir un pendule horizontal, même apériodique, en un appareil d'une très liante sensibilité et sans avoir recours aux leviers, qui, dans la pratique, sont très incommodes et introduisent de nouveaux éléments d'erreur. A cet ell'et j'emploie ipialre peliles bobines d'induction, convennlilemenl reliées entre elles et placées entre deux plaf|ues de mica, le tout fixé au bras du pendule. Deux autres petits aimants permanents forment le champ magnétique dans lequel les bobines se déplacent quand le pendule est en mouvement. Ces bobines sont reliées à un galvanomètre apériodique très sensible du tvpe d'Arsonval. En réglant convena- blement la résistance exléiieure, je mets ce galvanomètre exactement à la limite de l'apéiiodicilé {''). Or chaque |)elil mouvement du pendule donne naissance, dans les bobines, à un courant induil ijul est immi-diatement accusé jjar le galvanomètre; le mouvement de celui-ci est eniegislré par la méthode optique sur du papier photo- graphique, enveloppant un cylindre touinant. Cette méthode est excessivement sen- sible et, dans la pratique, très simple. Soient o la déviation angulaire du galvanomètre, T, sa période propre sans amortissement, //, = ~, et/- un facteur (pii dépend des éléments de con- struction du [lenilule et du galvanomètre ('); alors 0 doit satisfaire à l'équation dinérentielle suivante : (3) 9"+ 2/i|Cp'+ «'f 9 + A-5'= o. I ' .) Voir Ueber die inagnelische Ddnipfiing von lloriznnlalpendcln (llitllelin de l'Académie impériale des Sciences de Saiiil-Pétershourg, n" 8, iyo8). (-) N'oir Die electromagnclisclie Regisli ici méthode [Comptes rendus des séances de la Commission sisini(]ue permanente. Sainl-Pélershourg. t. 111, Livr. 1). (') La détermination exj>éi-imentale de k n'ollVe aucune dil'lîcullé. Consulter à ce sujet la Note précédente et alls^i : Ueber die liesliinmung der Conslanlen von starl< gedàmpften llorizontalpendeln (Bulletin de l' Académie impériale des Sciences de Saint-l'éLersbourg, n" 9, 19. à 4" pages, quelquefois de 80 à 120, ils forment, à la fin de l'année, deu.r I^olumes\n-\ (28-23), ensemble de 2400 à Sooo pages. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de noms d'auteurs, terminent chaque volume. Pri.r pour un an (52 numéros) : Paris 3o fr . Départements 4° fr . Union postale 44 fr ■ L'abonnement est annuel et part de janvier. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS des Séances de l'Académie des Sciences. Par ordre de matières et par ordre alphabétique de noms d'auteurs. 4 VOLUMES lN-4 ( 28-23), SAVOIR : Tables des Tomes 1 à 31 (i835-i85o). Tn-4 (28-23);i853. . 25 fr. Tables des Tomes 32 à 61 (i85i-i865). In-4 (28-23;; 1870.. 25 fr. Tables des Tomes 62 0 91 (1866-1880). In-4 (28-23); 1888.. aj fr. Tables des Tomes 92 à 121 (1881-1895). In-4 (28-23); 1900 25 fr- SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS des Séances de l'Académie des Sciences. Tomes 1 et II, i856 et i86[, séparément 25 fr. MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES IX-4 ; TOMES I A L, 181G A 1908. Chaque volume, à l'exception des Tomes ci-après indiqués, se vend séparément i5 fr. Le Tome XXXUI, avec Atlas, se vend séparément 25 fr. Les Tomes VI et XX.I ne se vendent pas séparément. Tables générales des travaux contenus dans les Mémoires de l'Académie. 1"= Série. Tomes I à XI'V (an VI-i8i5), et IP Série, Tomes I à XL ( 181G-187S ); 1881 G fr. MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS à l'Académie des Sciences (Scu-ants élrans^ers). 2° SÉRIE. lN-4 ; TOMES I A XXXH, 1827-1902. Chaque voUinie se vend séparément . : \\ fr. Tables générales des travaux contenus dans les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie. I™ Série. Tomes I et II (iSofi-iSii). ol W Série, Tomes I à XXV (1827-1877); i88i 2 fr. 5o NOTICES NÉCROLOGIQUES Lues à l'Académie (iSS'i-iSgo). In-8 (35-i6) ; iSgi.. 2 fr. 50 Notice sur J.-C. Boiqlet, par G. -H. Halplien. — Notice sur L.-F.-C. Bhegiet. par de Jonquières. — Notice surL.-R. Tllasne, ' par E. Bornet. — Notice Siir E. Laguerhe, par H. Poincaré. — Notice sur G. -II. Halphen, par E. Picard. — Notice sur E. Phillips, par H. Léauté. PASSAGE DE VÉNUS Recueil de Mémoires relatifs à l'observation dii passage de Vénus sur le Soleil, en 1874. Tome I. — I"' Partie : Procès-verbau.i- des séances tenues juir la Commission . In-4 (28-23) ; 1 877 1 2 fr. 5o.c . — Il» Partie : Mémoires divers. In-4 (28-23), avec 7 planches; 1876 12 fr. 5o c. Tome II. — I"' Partie : Mission de Pékin (Fleuriais). — Mission de Saint-Paid (Mouchez), ln-4 (28-.!3), avec 26 pi; 1878. 25 fr. — \V Partie : \/isfion de .Saint-Paul ( Rochefort et Ch. Vélainj. — Mission du Japon (.lanssen. Tisserand, Delacroix et Picard). — Mission de .Saigon (Héraud). — Mission de Nouméa (André). In-4 (28-23). avec figures et 36 planches ; 1880 25 fr. Tome III. — J"= Partie : Mission de l'Ile Campbell (Bouquet de la (irye). ln-4 (28-23), avec 6 planches ; 1882. ... 12 fr. 5o c. — II« Partie : Mis.iion de Vile Canipbell (H. Filliol;. In-4 (28-23), avec atlas de G8 planches; i885 25 fr. — III" Partie : Mesures des plaques pliotographiqucs. In-4 (28-23), avec 2 planclies ; 1882 12 fr. 5o c. Annexe : Discussion des résultats obtenus avec les épreuves da- giierriennes de la Commission française, par Obrecht. In-4 '(28-23); 1 890 '....'. 2 fr. 5o c. MISSION DU CAP HORN (i882-i883). TcME I : Histoire du Voyage, par L.-F. Martial. In-4 (28-23), avec 12 planches ; 1888 25 fr. TcME II : Météorologie, par.I. Lephaï. In-4 (28-23), avec 12 planches ; i885 (Rare). TOiME III : Magnétisme terrestre, par E.-O. Le Cannellier. — Re- cherches sur la constitution chimique de l'atmosphère., d'après les expériences du D' Hyades, par Muntz et Aubin. In-4 (28-23), avec II planches ; i88(3 (Rare). Tome IV : Géologie, par le D'- P. Hyades. In-4 (28-23), avec 33 pi.; 1887 'i'i f''- Tome V: Botanique. In-4 (28-23) de 400 pages; 1889 25 fr. To.me VI : Zoologie. Ce Tome est publié en 12 fascicules. /'■« Partie : In-4 (28-23) de 486 pages, avec 23 pi. ; 1891. . 4 J fr- Mammifères [A.Mllixe-Edwards); 10 fr.— Oiseaux (E.Oustalet); 2J fr. — Poissons (L. l'aillant): 4 fr. — Anatomie comparée {H. Gervais); 6 fr. IP Partie: In-4 (28-23) de 43o pages, avec 29 pi.; 1891 [Rare). Insectes (L.Fairmaire, Signoret, J.Mabille. P. Mabille, J.-M.-F. Bigot): 20 fr. — Arachnides (E. Simon) (épuise). — Crustacés (Mdne-EcUvards): 11 fr. —Mollusques {de Rochebrune et /. Mabille): 10 fr. m<: Partie : ln-4 (28-L.3) de 376 pages, avec 36 pi.; 1891 . . 35 fr. PriapuUdes (,/. de Giierne): 2 fr. - Bryozoaires (J. Jullien)-, S fr. — Ecldnodermcs {E. Perrier): 20 fr. - Protozoaiies (A. Certes): ■> fr. Tome Vil: Anthropologie. Ethnographie: pnr le D' P. Hyades et J. Denikeb. In-4 (28-23), avec 34 l'I. et i carte en couleur; jSgK La colleclion des sept Tomes en neuf volumes 27J Ir. N° 13. TABLE DES AHTICEES (Séance .lu 28 Septembre 1908.^ AIEMOIIIKS ET COMMUi\ICATlO\S DES MEMURES et des COnRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Emile Picard. — Sur deux applications de l'équalion de Fredholm à des problèmes de Physique malhématique 547 M. YvF.s Uei.age. — La parlhénogencse Pages. expérimentale par les charges électriques. 553 M. Louis Henry. — Sur la stabilité relative des groupements polycarbonés cycliques. 057 COIlUESPO.\I)Ai\CE. M. S. Carrus. — Sur les systèmes de fa- milles de surfaces se coupant suivant des lignes conjuguées 56i .M. \. Demoulin. — Sur quelques propriétés i1l-s surfaces courbes 565 M. Paul Heldronner. — Sixième campagne jîéodésique dans les hautes régions des .\lpes françaises 568 M. Paul Bary. — Sur l'interrupteur de Welinelt 5-0 iM. Ed. Bureau. — Effets de l'Oïdium cjuer- ciiiuin sur différentes espèces de Chênes.. 571 M. B. Galitzine. — Sur un séismographe à enregistrement galvanométrique à dis- tance 5-5 M. Louis .Maillard adresse une Note « Sur la loi de .Newton et les hypothèses cosmo- goniques » 5-^ M. Jules Charvot adresse une Noie (• Sur la destruction du phylloxéra » 5-8 M. Ch. Nicolas adresse une Note intitulée : « Observation d'un phénomène consis- tant en productions d'électricité lumi- neuses et continues pendant une heure et demie, au cours d'un orage » 5-8 PAKIS. — I.MPKIMEKIE 0 AUT II I K H - \ I 1. 1. A H S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le (jetant : GALTHitR- Villars 19(18 DEUXIEME SEi^IESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMAlKIliES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. • TOME CXLVII. iT 14 (5 Octobre 1908) ^PAKIS, GAUTHIEK-VILLARS, liMl'lUMEUR-LIBRAlRE DES COMPTES HENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-\iit;ustin8, 55. 1908 RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des a3 juin 1862 et 24 mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se. composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. ^6 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impression des travaux de V Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5<> pages par année. Toute Note manuscrite d'mi Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangôre ne pourra pa- raître dans le Compte rendu delà semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus^ mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à rAcadimie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétneU sont priés do les déposer au Secrétariat an plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI ii OCTOBRE 1908. PRÉSIDENCE DE M. Emile PICARD. MEMOIUES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORHESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur un changeinenl siuveim récemment dans l'aspect de la comète 1908 c (Morehouse-Borrelly). Note de M. G. Bigourdax. L'aspect de cette comète a subi, du 3o septembre dernier (io''4o'" t. m. Paris) au lendemain, un cbangement profond : le 3o septembre elle était accompagnée d'une queue bien visible, à peu près opposée au Soleil, et d'au moins i5' de long; même la veille, 39 septembre, elle était estimée de 20'. Cette queue, très difl'use, était droite et de largeur à peu près uniforme, 2' à peu près. Le 3o septembre l'éclat de celte (jucue ne diminuait pas réguliè- rement à partir de la tête : on voyait par places des régions plus brillantes, des accumulations de matière diffuse. Mais le lendemain i*"'" octobre (io''24'") celle queue avait disparu; la tête de la comète parut moins brillante aussi. Depuis, l'aspect ne s'est pas modifié considérablement, quoique des traces de queue aient été entrevues le 3 octobre sur une longueur de 4' à 5'. Ces observations ont toujours élé faites avec la même lunette et avec le même oculaire. BACTÉlilOLOGlE. — Sur les microbes de ta puirèfaction intestinale. Note de M. Eliiu Metciixikoff. La doctrine qui a été formulée sur ce sujet enseigne que notre lube digestif est le siège de la décomposition des matières albuminoïdes dont certains produits sont capables de nuire à noire santé. N'étant pas appuyée c. ii., içinS, ■>• Se»i«7/'e. (T. CXI.VII, NM4.) 7^ 58o ACADÉMIE DES SCIENCES. sur des données inrt'uUiljlcs, elle a donné lieu à des criliques nombreuses, de sorte que dans ces dernières années une tendance s'est manifestée de l'ejeter complèteuient la théorie des putréfaclions toxiques du tube digestif. Après avoir établi (jm^ les intoxications alimenlair'es sont dues en grande majorité à rinfectiou [lar des microbes paratyphiques qui n'ont rien à faire avec les phénomènes de putréfaction, certains auteurs, parmi lesquels il faut surtout mentionner plusieurs savants belges, ont proclamé que les putré- factions intestinales ne présentent pas d'importance au point de vue patho- logique. D'un autre côté, on a émis la proposition que notre tul>e digestif à l'état normal n'est point le siège de putréfactions et qu'il ne renferme même pas de microbes putréfiants proprement dits. (Test Bienstock, auquel est due la découverte du principal microbe de la putréfaction, liacilliis pulrijicits, qui soutient l'absence constante de ce microix' dans le contenu intestinal de l'homme. Il pense même qu'il est détruit dans ce milieu par d'autres mi- crobes. Or, comme la vraie putréfaction est, d'après lui, ra:'uvrc du Bacillus piUriJicus, son aiisence chez l'homme indique cjue notre tube digestif n'est pas le siège d'une décomposition des albuminoides par les microbes. Critiquant l'affirmation de Passini, d'après lequel le B. putrifîcus se ren- contrerait dans la flore intestinale de l'homme, Bienstock pense à la confu- sion avec un autre microbe qu'il désigne sous le nom de B. psendopulrijïcus . (k'iui-ci a été retrouvé par Bienstock chez un certain nombre de personnes; mais, comme il fait fermenter les sucres, son rôle serait plutôt d'empêcher les putréfactions intestinales. Dans le courant de cette année, Rettger, à IVew-York, a contesté la valeur de cette objection. En confirmation des données de Passini, il a retrouvé, dans les matières fécales de plusieurs personnes normales, le vrai B. put ri- ficus. iVous avons pu, avec l'aide de M. Yungano, confirmer ce fait, en consta- tant, dans les déjections normales de personnes bien portantes, des bacilles en baguettes de tandjour, mobiles, à spores, qui poussent dans le lait sans le coaguler, mais en digérant la caséine, caractères du vrai B. pulrifictis. Beaucoup plus fréquents daus le contenu intestinal de l'homme, sont deux autres bacilles de la putréfaction, le Bacillus aerogenes de ^^ elch et Nutlall (/y. perfringens des auteurs français ) et un bacille mobile que nous croyons identique au Bacillus sporogenes de Klein. Ces deux microbes sont des hôtes presque constants de l'intestin humain. Ils se trouvent sous forme de bâton- nets se colorant pai- la méthode de (iraiu, donnant des spores. On les trouve non seulement dans les matières fécales, mais aussi dans le contenu du colon, de l'appendice vermiforme et de la partie inférieure de l'iléon, SÉANCE DU ") OCTOBRE IQoS. 5Hl Le fait estclonc certain. Le tube digestif de l'homme renferme trois espèces de microljes de la putréfaction, liss'y rencontnMit non seulement sous forme de spores, mais aussi à leur état végétalif de bâtonnets. Phisieurs faits nous indiquent qu'en dehors de ces trois bacilles, il se trouve dans notre intestin encore quelques autres microbes, capables de faire putréfier les substances albuminoïdes. Végétant dans les intestins, les bacilles de la putréfaction sécrètent les produits de leurs échanges. Contrairement à l'opinion que l'on exprime souvent sur l'innocuité de ces microbes, nous pouvons afiirmer qu'ils sont capables de fabriquer des poisons. Le nMe pathogène du bacille de Welch dans la production de la gangrène gazeuse est généralement admis. 11 a été rendu très proljable, par les recherches de Herler et celles de Lissier sur la diarrhée des nourrissons, que ce bacille intervient dans plusieurs maladies intestinales. Dans le^ expériences sur l'appendicite expérimentale des chimpanzés que nous avons faites en collaboration avec les chirurgiens MM. Doyen et Gosset, nous avons obtenu un seul résultat positif : c'était précisément avec le bacille de Welch et Nuttall. En cultivant ce microbe dans un mélange stérile de viande hachée et d'eau, nous avons obtenu des produits toxiques, mortels pour les lapins. Ces poisons passent à travers le fdtre en porcelaine et ne sont pas détruits par la température de ioo°. Us exercent leur action toxique non seulement lorsqu'on les injecte dans les vaisseaux sanguins, mais aussi par introduction dans le gros intestin. Les deux autres bacilles de la putréfaction, le Bacillus piitn'ficus et le Baril/lis sporogenes. donnent dans les mêmes conditions également des pro- duits toxiques. Leurs poisons traversent aussi le fdtre et résistent à la tem- pérature de l'ébuUition de l'eau. Le pouvoir toxique des trois bacilles de putréfaction du contenu intestinal humain est très variable. Nous n'avons pas pu jusqu'à présent découvrir qucKiue règle fixe à ce sujet. Les poisons du bacille de Welch sont un peu plus actifs que ceux des deux autres microbes. Qu'il soit isole chez des enfants, des adultes ou des vieillards, le bacille de Welch sécrète ses poisons sans la moindre constance. Les faits que nous venons de relater démontrent d'une; façon précise que notre tube digestif contient des microbes de la putréfaction, capables de fabriquer des poisons très actifs. Mais les espèces mentionnées par nous ne sont pas les seules en cjuestion. Lorsqu'on ensemence dans le mélange d'eau et de viande, non pas des cultures pures des microbes intestinaux, mais un 582 ACADÉMIE DES SCIENCES. peu de matières fécales humaines, on voit se développer simultanément plusieurs espèces bactériennes, parmi lesquelles les trois bacilles ci-dessus mentionnés ne constituent qu'une minorité. En filtrant ces cultures, on obtient des liquides beaucoup plus toxiques que ceux que contiennent les produits des trois bacilles de la putréfaction. Parmi les producteurs de ces poisons, nous devons mentionner le colibacille, si répandu dans nos intestins. Tl n'est donc pas possible de mettre en doute ce fait fondamental que nous renfermons dans noire tube digestif et surtout dans le gros intestin une flore de microbes malfaisants, producteurs de plusieurs sortes de poisons. Pour se défendre contre leur action mor!)ide, l'organisme se sert de plusieurs moyens dont l'étude peut être facilitée par la connaissance plus détaillée de la nature des poisons intestinaux. Les recherches dans cette voie sont en exécution dans notre service à l'Institut Pasteur. Il faut espérer que les données expérimentales sur la flore intestinale projetteront une lumière sur tout l'ensemble des maladies du tube digestif, maladies si nombreuses et si importantes, mais dont la connaissance est encore si peu avancée à Iheure actuelle. M. Maikice IIamv fait hommage à l'Académie d'un Mémoire qu'il vient de publier : Sur l'approximation des fonctions de grands nombres. CORRESPONDANCE . La Société scientifique Antomo Alzate adresse à l'Académie l'expres- sion de ses sentiments de profonde sympathie à l'occasion du décès à^ Henri Becquerel. M. E. Trouessart prie l'Académie de vouloir bien le compter au nombre des candidats à la place vacante, dans la Section de Zoologie, par suite du décès de M. Alfred Giard. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : Air liquide, oxygène el azote, par M. (jeorges Claude, avec une préface de M. d' Arsonval. Les Zoucécidies des plantes d'Europe et du Bassin de la Méditerranée, par M. C. HoiAHD. Tome I. (Présenté par M. E.-L. Bouvier.) SÉANCE DU ■) OCTOBRE I(^o8. 583 ASTRONOMIE. — Observations de la lâche grise tropicale de Jupiter. Note de M. José Comas SolÀ, présentée par M. Bigourdan. Cette tache ou région grise allongée, de structure complitjuée et doni j'ai pu observer la formation en 1901 (Aslronomische Nachrichten, n° :5772), se trouve, comme on le sait, à la latitude jovigraphique de la tache rouge, mais sa vitesse de rotation est plus rapide d'environ 20 secondes. Farces rai- sons, il est de la plus grande importance, pour l'étude de la physique de Jupiter, d'observer soigneusement les phénomènes qui peuvent se présenter lors des conjonctions de ces taches, d'autant que la tache rouge ne parait avoir été jamais recouverte par aucun détail de l'atmosphère de Jupiter; même elle semble refouler les détails atmosphériques de la planète, comme on le voit constamment dans la grande bande équatoriale australe : la ma- tière de celle-ci a sa rotation, en général, un peu plus courte, de quelques secondes, que celle de la tache rouge. En 1902 eut lieu une conjonction de ces deux détails, et je pus alors observer pour la première fois que la tache grise passait entre la tache rouge et la planète (équatorial Grubb de iSs'""'). Cette observation fut confirmée par moi pendant la conjonction suivante (iyo4), au moyen du même ins- trument. En 1906 eut lieu une autre conjonction qu'il me fut impossible de bien observer, à cause de la position désavantageuse de la planète. Pendant l'opposition de 1907-1908, j'ai répété les mêmes observations au moyen de l'équatorial Mailïiat de 38'"' de l'Observatoire Fabra. Quoique les bonnes soirées aient été rares, j'ai pu proliter de quelques images tout à fait excellentes. Ma première observation de celle région de la plynèle esl du 20 novembre 1907. La conjonction des deux taches avait déjà commencé, et une partie de la tache grise était cachée par la taclie rouge. On voyait jikis sombre la région immédiate à la pointe sui- vante de la tache rouge, ce qui paraît manifester déjà une certaine compression ou un frottement de cette matière grise par la tache rouge; cette matière ne glissait ni parle nord, ni parle sud de la tache rouge. Toutes les observations que j'ai faites postérieu- rement ont confirmé ces remaïques. Je n'ai pas pu voir la sortie complète de la matière grise, Jupiter se couciiaril trop tôt à l'époque où cela eut lieu. La partie de cette zone grise sortie par derrière la tache rouge ne paraît pas avoir souilert la moindre altération dans sa structure, lin efifet, celte zone grise est, en réalité, composée par deux, chapelets de taches très petites, dont l'un se trouve au cou- 584 ACADÉMIE DES SCIENCES. lad apparent du bord sud de la giande bande tropicale, et dont l'autre se trouve tout près, mais pas en contact, du bord nord de la bande mince tempérée. Ces petites taches foncées sont liées obliquement par une série de traînées grisâtres qui, lorsque l'image n'est pas parfaite, ont l'aspect d'une région grise uniforme. Dans les deux extrémités de cette taclie grise sont placées deux taches rondes très blanches. Or, tous ces détails ont subsisté intacts et à la même latitude après avoir traversé la tache rouge. Ces observations, que j'ai confirmées longuement, démontrent, à mon avis, l'exis- tence, dans l'atmosphère de Jupiter, de plusieurs courants superposés. Les courants appartenant au système II seraient d'autant plus rapides qu'ils seraient plus profonds. En revanche, le courant équalorial du sjsième I serait plus haut; enfin, la tache rouge seiail une sorte de nuage flottant placé vers la région intermédiaire, correspon- dant au minimum de vitesse, dans le sens direct, des deux systèmes de couiants. J'ai développé une tliéorie de ce mécanisme dans les Astrononiisc/ie NacliriclUcn, n"'4-18.ï et /flf»!). .T'ai calculé la rotation moyenne de l'extrémité .suivante de la tache grise, en divisant les observations en deux périodes, et voici les résultats ol)tcnus : I>(iréc Rotations. rie rotation. Il Ul » I. 1907. Novembre 20. — 1908. Janvier 24 ... . 1.57 9.5.5.27,2 II. 1908. Janvier 24. — 1908. Avril 2 167 9.55.22,8 La différence, comme on le voit, quoique faible, n'est pas totalement altri- buable aux en'eurs d'observation. La tnoyenne des deux périodes, en sup- posant à chacune d'elles le même poids, est 9'' 55'" 34% 7. Ln 1901 (période sans conjonction avec la tache rouge et comprise entre le 17 juillet et le 25 septembre : six observations de passages), j'avais trouvé 9''55'"i 1',G. ,Ie crois qu'il résulte nettement de ces résultats que la tache rouge oppose une résistance au mouvement direct de la tache grise, d'autant plus que dans la période du 24 novembre 1906 au 20 novembre 1907, en partie affectée de la conjonction des deux taches, je trouve 9'' 55'° 2,3", 4 et que, en 1904 (période en partie avec conjonction aussi), j'avais calculé 9''55'"2i% 8, tou- jours pour la même extrémité suivante de la tache grise. Enfin ces conclusions sonl confirmées encore par le calcul de la rotation de la tache rouge, quoique dans cette dernière opposition je n'aie pu obtenir que deux bonnes observations de passages par le méridien central de la pointe suivante, qui est la partie la mieux délimitée de cette tache rouge. En effet, la rotation moyenne de cette tache, correspondant à la période com- prise entre le iG janvier et le 2 avril 1908, donne 9''55'"37%7 qui est sensi- blement inférieure à 9''55'"4i%i fournie par la période du 22 octobre 190G SÉANCE DU 5 OCTOBRE igo8. -^85 au 16 janvier itjoS, el à 9''55'"43* que j"avais trouvée avant qu'il y eùl conjonclion. La poussée ou frottement de la tache grise sur la tache rouge, de niénie que la différence de niveau entre ces formations et enfin l'existence de plu- sieurs courants superposés dans l'atmosphère de Jupiter sont donc, à ce qu'il me semble, des faits bien démontrés. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — S(ir la convergence des fractions continues. Note de M. E. 1\oui.u.\d, présentée par M. H. Poincaré. La recherche de la convergence d'une fraction continue et l'étude de la manière dont se comportent, pour des valeurs très grandes de la variable indépendante, les intégrales d'une équation linéaire aux différences finies, sont au fond deux problèmes équivalents. Si, en effet, on part de ré([uation aux différences (l) U(«+ 2)-+-P(«)U(« + l) + 0(/i)U(/i)=:0, on déduit facilement l'identité ' _U,(/- + ')U,(/- + /0-U2(/- + i)U,(/- + /0 '~ U,(/-)U,(r4-/0-U,(/-)U,(r + /0 Q(0 Q(/+2) P('--t-i) p(,.^_2)-.. Q{r-+-/i — 2) ' F(/-h/t — 2)' \J,(n) et \J.,(n) sont ici deux intégrales, linéairement indépendantes, de l'équation ( i ). En faisant tendre n vers l'infini dans (2) on voit que la conver- gence de la fraction continue dépend de la limite limU, (/• + ") : \J..(r-hn). ;i — » Pour étudier la valeur asymptoti(iue de r(>; ) on peut appliciuer les mêmes méthodes dont on s'est servi jusqu'ici pour l'élude de la valeur de l'intégrale d'une équation différentielle aux environs du point x. Considérons par exemple l'équation où les coefficients sont des polynômes en /(. En applicpiant une méthode semblable à celle dont M. H. Poincaré s'est servi pour l'étude des intégrales 586 ACADÉMIE DES SCIENCES. irrégulii'ics d'une ('■(|iiiilioii didèrenheUe (Acfa mal/ie/na/ira, t. VIII, p. '.(jS) on peut démontrer qu'il existe k intégrales, linéairemiMil indépendantes, de la forme suivante Vd»)^Y%a^^^"^ r(n -l-(3,+ i) 4- («■=1,2, ...,/.). Malheureusemenl, ces séries de factorielles sont généralement divergentes, mais elles représentent l'intégrale asymplotiquement. T^es intégrales se comportent donc asymplotiquement comme où c,-, [j.,, rt,, p, soni des constantes indépendantes de //. Considérons maintenant la fraction continue (2) et aussi la suivante K.= . Ui('-)U2('--'0-LU(/-)LÎ. ('•-«) U,(/--t-i)LI,(/'-/0- LJ,(/-4-i)U,(/- P(._0 9i!-^) P(,-2) '^^'•^'^ i^('--3)-.. p(. et supposons que V(7i) et Q(/i) soient des fonctions rationnelles de n mais des fonctions arbitraires d'un paramètre j^ (|ui est, {)ar conséquent, la variable entrant dans les fractions continues. Nous pouvons alors choisir U,(rt) et Uo(«) telles que, pour des valeurs très grandes positives et néga- tives de n, elles se comportent respectivement comme ij.i et u-o sont deux nombres qui se déterminent par les degrés des polynômes numérateurs et dénominateurs dans l\n) et Q(/i), tandis que «1,^/0, j3, et j^o sont des fonctions de la variable x. Faisons maintenant croître n vers 3D dansK, et Kj et étudions la convergence. Si [j., > a., K, tendra vers Llo(/--i-i); Uo(/') et K^ vers U,(/-): U,(/'+ i) dans toiif le plan. Au contraire, si ij., = [Xo, K, tendra vers U,(/ + i ) : U, (r) ou vers \J..{r-+- I ) ; U.(r) suivant que |«, : a., \ sera plus petit ou plus grand que un. Ainsi la valeur de la fraction continue saule sur certaines courbes (pii se déterminent par l'équation |ai| = |«a|. (,)uant à K., il tend vers la valeur réciproque des susdites fonctions et se comporte d'ailleurs de la mèine SÉANCE DU .5 OCTOliHK r<)o8. 587 manière, mais, bien entendu, de sorte que, K, tendant vers LJ,(/ -l- i):L) ,(/•), K, tendra vers \J-2(r) : U.(/- -f- 1) et inversement. K, et K., sont donc généralemenl convergents et ils intègrent ensemble l'équation ( i ) complètement dans tout le plan sauf sur certaines courbes singulières {\a, | = |«J ), rnais ils convergent dans diverses parties du plan vers diverses fonctions analytiques. Pour (|ne les fractions continues soient diverji;enles, il faut et il suffit (ju'en même temps |rt, [=: [rtol et A([i,) = A(j32) sans ([ue a, = a., et [3, = p.. Il faut menlioimer que divers cas d'exception peuvent se présenter, mais il dépasserait les limites de cette Communication d'entrer en détail sur ce point. iiemarcpions encore qu'on peut de la même manière étudier des fractions continues plus générales de la forme T(/-) S(.) ^ P(.) ïi'-+') S(.-.o-^Q^'- ?(/• + ■)-.. ■ 9 en parlant du système d'équations aux différences finies U(« + i) + F(/OV(//-M) + Q(«)U(/0 = o, V(« + i)-(-S(«)U(/0 +T{n)\{n) = o, où P(/î), Q(«)i '^(") ^^ '^("■) ^°"'' ^^^ fonctions rationnelles de n, et l'on serait conduit à des résultats analogues aux précédents. ÉLECTRICITÉ. — Les ondes dirigées en télégraphie sans fil et la recherche delà syntonie. Note de M. Turpai.v, présentée par M. 11. Poincaré. MM. Hellini el Tosi ont indiqué dans une Noie des Comptes rendus du r 1 mai der- nier un système fort ingénieux de télégraphie sans fil par ondes dirigées qui nous engage à présenter les quelques remarques suivantes. Le principe de ce système nous parait avoir, ainsi que ceux de plusieurs autres dispositifs syntoniques plus anciens, une parenté immédiate avec les phénomènes d'interférence des champs hertziens que nous avons été le pre- mier, il y a plus de dix ans, à étudier et même à appliquer {Comptes rendus, 28 mars 1899; Soc. Se. phys. et nat. de Bordeaux. 3i mars 1898). C. R., 1908, V Semestre. (T. CXLVll, IN" 14.) 77 5,S8 ACADÉMIE DB6 SCIENCES. I.cs résullals de ces éludes publiés en frai^inenls ont élé réunis el puljliés eu iHqq en un Volume {Recherches expcriincnlales sur les oscillai ions élec- triques, p. 58-74 el 147; Paris, A. Hermann ) et dans un Chapitre de la 1'" édition de notre Ouvrage i^Les applicmions pratiques des ondes élec- triques; Paris, (1. Naud, 1902). En 1901, M. Slabypidjlia plusieurs articles et brochures faisant connaître des dispositions originales qu'il aurait trouvées par une voie purement théo- rique et confirmée tout d'abord au laboratoire par de nombreuses mesures. Il suftit de rapprocher nos publications, antérieures de près de deux ans à celles du professeur allemand, pour se convaincre que M. Slaby n'a eu qu'à transporter dans le domaine de la télégraphie sans fil les principes expéri- mentaux que nous avons établis. On retrouve encore riUilisalion de champs lieriziens inlerférents dans les dispositifs synlones de M. Arton (,(/// délia Jieale iccndemia de IJncci, 1 ."> mars igoo), d.ms ceux de M. Magri, enfin dans ceux plus récents de Mi\I. lîellini et Tosi, qui tons uti- lisent avec plus ou moins de succès un champ interfèrent produit au moyen de deux antennes, soit convenablement éloignées, soit convenablement inclinées, soit encoie convenablement excitées. Il v a une parenté immédiate entre l'état électrique dans lequel on met deux antennes dans ces dispositifs el Tétai électrique que nous avons le premier imaginé de donner aux deux fils de concentration du champ hertzien ordi- naire pour le transformer en ce que nous avims nommé alors chuinp interféient. dont nous avons fait de nombieuses applications, en pailirulior à la solution générale de problèmes de télégraphie. \'A\ présentant cette réclamation de priorité, nous tenons à rendre justice à toute l'ingéniosité des expéinences de nos successeurs et à tout l'intérêt que présentent leurs essais, de la plus grande importance pratique. Nous ferons remarquer (jue dès 1894» c'est-à-dire bien avant M. Mar- coni, nous avons songé à l'application des ondes électriques à la télégraphie, inème à la télégi\Tphie sans fil. C'est ainsi que notre résonateur à coupure, dans la coupure duquel nous introduisions un téléphone, et qui nous per- mettait de déceler les ondes d'un oscillateur à plusieurs mètres de distance à travers portes et murs, fut présenté à la Société des Sciences de Bordeaux le 4 ''ivril i8q5. Le regretté doyen de la Faculté des Sciences de Bordeaux, iJruncl, qui suivait alors avec intérêt nos expériences que la maladie inter- rompit durant deux ans, signala naguère cette priorité. On peut en effet schématiser un poste récepteur actuel de télégraphie sans iil par une antenne, un résonateur à coupure (véritable cohéreur à contact unique suivant l'ex- pression même de M. Tissot) et un téléphone. SÉANCE DU 5 OCTOBRE igo8. 3«9 lîADlOTÉi.ÉGliArHIlL. — Jùiu/cs sur l'associdlion en série cl en pis imluils K„ l-',,, K„ ..., I',„ suiU gioupéi cii série et en nombre plus ou moins grand en enfonçant i fiche en a, p, •;', .... B', Uoljine servant aux mesures, dont /'est l'cnruuiemcnL indiieleur à fil lin n li.n^. h" rciuoiileinent à fil gros elronrt, mobile sur la règle graduée It. T. ti'léphunes. Le scliéma ci-dessus indique un dispositil' addil lonnel qui a élé nécessaire pour que toutes les mesures puissent s'opérer dans les liniiles d'écart possibles entre les deux (') \'(ilc l'i'iHie dans la séance du 22 juin lyo!^. (-) Compter rendus. >éance du 1.5 juin 1908. SpO ACADÉMIE DES SCIENCES. bobines du disposuif de mesure; nous tenions, en e(Tet, à opérer avec une émission à laquelle on ne loucherail aucunemonl pour modifier sa puissance pendant les essais, car il aurait été très difficile, sinon impossible, de rétablir l'émission dans les mêmes conditions. Les émissions étaient alors commandées automaticiuement, et, suivant la place occupée par la ficlie du commutateur, nous pouvions graduer l'action sur l'appa- reil de mesure de façon à obtenir l'extinction du son dans les limites d'écart dont on disposait sur l'échelle graduée. Dans ces conditions, malgré la grande difFérence de sensibilité des pointes étudiées, les mesures ont toujours pu se faire avec facilité. Voici d'ailleurs le résumé des observations ainsi faites sur l'association en série et en parallèle des détecteurs éleclrolyliques. Des nombres recueillis au cours des essais il résulte très nettement que Tassocialion en série de deux ou plusieurs électrolyliques est toujours nuisible pour la sensibilité. L'ensemble présente, en elTet, une sensibilité inférieure d'une vingtaine de milli- mètres à celle du moins sensible des détecteurs associés. Dans ces éludes, évidemment, nous avions soin de choisir convenablement la source primaire de façon à appliquer toujours la tension critique qui variait sensiblement proportionnellement au nombre des détecteurs électroljliques groupés en série. L'étude de l'association en parallèle est beaucoup plus intéressante, car elle nous ap- prend que c'est le plus sensible des délecteurs associés qui détermine la sensibilité de l'ensemble. Autrement dit, l'association en parallèle des détecteurs donne une sensibi- lité de réception de l'ensemble au moins égale à celle du plus sensible des détecteurs associés. Celte fois la tension critique reste la même et par conséquent la source pri- maire, elle aussi. Le montage en parallèle de deux ou plusieurs éleclrolyliques peut, semble-t-il, être employé avantageusement dans la pratique, car on peut ainsi compter sur une bien plus grande constance de sensibilité pour la ré- ception; en effet, si un des détecteurs associés vient à baisser forluitement de sensibilité, il résulte de la propriété précédente ((ue la sensibilité générale delà réception n'en sera aucunement allèctée, et, pour qu'il en soit toujours ainsi, il suffira qu'un seul de tous les détecteurs associés soit resté intact. On suppose évidemment qu'on a eu soin de grouper des détecteurs de sensibi- lité à peu près égale. De plus, le montage en parallèle des détecteurs présente encore cet avan- tage assez sérieux de voir les pointes d'électrolytiques bien plus rarement brûlées par des ondes trop puissantes émises par exemple par l'émission du poste lui-même. L'explication du phénomène semble être la suivante : tant SÉANCE DU f) OCTOBRK 1908. ïpl que les actions siu' la léception sont extrêmement faibles, c'est le plus sensible des détecteurs associés (jui fonctionne seul; mais, quand l'action est plus puissante, les autres électrolytiques fonctionnent en même temps et en nombre d'autant plus o^rand que l'action est plus puissante. L'énergie reçue est alors répartie sur les diverses pointes des électrolytiques en foTictionne- ment et ainsi se trouve sufllsamment affaiblie dans bien des cas pour empê- cher ces pointes d'être brûlées. J'exposerai en outre quelques applications du procédé de mesure signalé : il pourra être utile pour permettre de faire un choix parmi les électro- lytiques fournis par un constructeur; on pourra les classer et les trier, on pourra même en choisir ayant une sensibilité égale à celle de ceux qui sont déjà utilisés pour un service donné, lequel risquerait parfois de ne plus fonctionner par le simple fait de remplacer le détecteur par un autre moins sensible. Ceci est appréciable pour les postes <[ui établissent des communi- cations aux portées maxima des énergies utilisées. PHYSIQUE. — Analyse des gaz de rat/nosj)/iére non liquéfiables dans l'air liquide. Note de MM. F. Bordas et ïouplaix, transmise par M. d'Arsonval. L'appareil que nous avons indiqué dans une Note précédente pour rechercher les faibles quantités de gaz contenues dans les minerais nous a servi, en apportant quelques modilications, à faire l'analyse des gaz qui s'échappent lors de la liquéfaction de l'oxygène et de l'azote obtenus par distillation de l'air liquide. Ces gaz nous ont été fournis par M. Claude et ont été obtenus dans le fonctionnement normal de séparation de l'air en ses éléments. A part l'intérêt qu'il y avait à déterminer la nature de ces gaz, il était important aussi d'établir d'une manière précise leurs lignes spectrales. La technique que nous avons employée nous a permis de séparer nettement tous les gaz les uns des autres. Elle consiste dans l'emploi de l'appareil à distillation dans le vide qui nous a servi antérieurement à rechercher l'hélium dans différents mine- rais ('). (') Comptea re/ii/ds. I. (AI.N'l, n. fxS. 392 ACADÉMIE DES SCŒiNCES. Nous iiijjpiiloiis (|iie le |>riiicipc iii;ucin> d'onde Intensités du nènn cl do i'héliuni Inlcnsilcs ironvées. relatives. d'après B.ily. relatives. ~'î6j oj » 1) 7082 Ile o » )) 7o5o I » » 6943 I » » 6-02 3 » » 6690 Jle 3 G()i)0 Ile » 66 1 o 2 » » 6.572 o » » 6535 6 » • » 6.509 ' ° " " 6402 Ne 12 64o2 Ne 10 638o Ne 8 6383 Ne 8 6329 Ne 8 6328 Ne 6 63o3 Ne 4 63o5 Ne 8 6262 Ne 8 6267 Ne 10 6212 Ne 4 6217 Ne 8 6180 Ne 000 6182^\c 10? 61 60 Ne 5 6 1 G-'i N e 10 6143 Ne 13 6143 \e 10 61 35 Ne 000 6129 Ne 8 609 1 .Ne 8 6096 Ne 10 6069 Ne 8 607.5 Ne 10 6028 Ne 4 6o3o Ne i o 5972 Ne 4 5976 Ne 8 5975 Ne 6 5943 Ne 10 594'^ Ne 10 Sgoô 00 5882 Ne S 58yo 4 " » SÉANCE DU 5 OCTOBRE iqoH. 593 Longiiciii'3 d'oiulc IiUciisilcs IriMivi'cs. fckilivcs. 5875 Ne i5 5852 Ne v5 5820 I 58o8 o 0765 5 5750 I 5722 o 5694 5609 2 5569 I 544 1 o 5407 6 5348 8 5336 6 5189 à 5o38 (système de 5 l)atKles peu nelles L(|iii- dislantes) » 5oi9 Ile i5 492411e 4 4713 lie 2 4469 Ile 10 Loiimiciir^ dDinli' du lu'on cl de l'IiL-liiiiii d',i|in'S Biilv. 5876 He. 5853 Ne . Irilensilés reliilivc:. 5o!6 He . 4922 Ile . 4713 Ile . 447. Ile. 4260 Ne . D'après ce l'ableau, toutes les longueurs d'onde que nous avons trouvées comportent celles du néon et de l'hélium indiquées par lîaly. Mais nous constatons qu'il existe, en outre, une série de laies que nous attribuons au néon et qui n'ont pas encore été signalées. Va\ effet, nous avons pu séparer complètement l'hélium du néon, et le spectre du néon pur comprenait cette série de raies nouvelles dont les longueurs d'onde sont les suivantes : Lon"tieuts (ronde. Pioiige. 7267 7o5o G943 G732 6()io 0572 6535 65o9 Oiance. \ 390 ■> 5890 I 5820 Jaune. ■ 58oS I 5765 ,' 5700 Vert. / •-'«94 5650 5569 544 1 5407 5348 5336 594 ACADÉMIE DES SCIENCES. I']n résumé, les j;az de ralmosplièrc non liquéfiables dans l'air liquide sont constitués par du néon et de l'hélium, et notre procédé nous a permis de trouver des lignes nouvelles dans le spectre du néon pur. PHYSIQUE. — Grandeur des molécules et charge de l'électron. Note de M. Jean Pekrix, transmise par M. J. Violle. Le nombre N de molécules que contient toute molécule-gramme, la charge c de l'électron et le quotient a de l'énergie moyenne d'une molécule par sa température absolue T sont des constantes universelles qui sont con- nues dès qu'une d'elles est connue. En effet, dans l'électrolyse d'un sel mo- novalent, 96550 coulombs sont transportés par N atomes, ce qui donne Ne = 3. ;o'.g6 55o =: 29. 10'' (unités éleclroslalic|ues C. G. S. ), et, d'autre part, d'après la théorie cinétique, le produit 3RT mesure la force vive de translation que possèdent à un instant quelconque les N molé- cules d'une molécule-gramme, en sorte qu'on a 2Na = 3R = 3.83,2.iu''. Lii théorie cinétique donne au moins l'ordre de grandeur de N en s'aidanl de consi- dérations qu'on peut, je crois, résumer comme il suit : d'une part, dans un liquide, les molécules (qu'on suppose sphériques) ne peuvent être plus serrées que des boulets dans une pile de boulets, et de là résulte que N doit être plus grand que 4- 10"; d'autre part, le volume vrai des molécules ne peut qu'être supérieur à celui des sphèves parfactement conductrices qui, substituées à ces molécules, donneraient la même constante diélectrique au fluide, et de là résulte que N doit être plus petit que 204. 10-^; enlin, d'après la théorie de Van der Waals, le volume vrai de N molécules est le douzième du volume critique de la molécule-gramme, et de là résulte pour N la valeur 60. 10", déjà sans doute assez approchée, sans qu'on puisse dire au juste à com- bien près (un écart de 4o pour 100 en plus ou en moins n'étonnerait pas). Les recherches du deuxième groupe utilisent le pouvoir qu'ont les ions d'un gaz de condenser la vapeur d'eau (C. -T. -H. Wilson). On peut alors obtenir e. soit en divi- sant la charge présente dans le gaz pur le nombre de gouttelettes qui la |jorterU (Townsend, J.-J. Thomson), soit en observant l'action d'un champ électrique sur ces goulteletles chargées (llarold A. Wilson). Townsend a ainsi trouvé, en unités électro- statiques C. G. S., 3. 10-'» (ions des gaz de l'électrolvse) ; J.-J. Thomson a trouvé 3,4.10'» (ions des deu\ signes dus au radium) tt 6,8.10 "> (ions négatifs produits par la lumière) ; Harold A. Wilson a trouvé 3,1.10-'" (ions négatifs produits par les rayons X). Les valeurs correspondantes de N sont comprises entre 43. 10'"- et 96. iQ-'. Je discuterai ailleurs ces expériences qui, livanl nu ordre de grandeur inconnu, ont SÉANCE DU 5 OCTOBRE 1908. SgS imposé la iioUon capitale de corpuscules bien |)liis petits que les atomes (J.-J. TI10711- son), mais qui, je ci'ois, n'ont pas pu être très précises ('). En Iroisième lieu je dois citer les résultats de Max Planck et H. -A. Lorenlz. Le premier, dans sa belle lliéorie électromagnétique du rayonnement noir, a trouvé pour Cf., à partir des mesures de Kurlbaum, la valeur 2,02.10"', qui fait N égal à 61.10--; mais, à partir des mêmes mesures, par une théorie difl'érente, Lorentz a trouvé N égal à 77. 10''. J'ai suivi, pour délerniiuer N, une méthode qui me semble directe et sus- ceptible d'une précision illimitée. Elle se fonde sur ce que des grains égaux se répartissent dans une émulsion étendue comme feraient des molécules de même masse obéissant aux lois des gaz parfaits (-). Cela entraine l'équa- tion : 2,31og,o-^-= j^ -^^T.a^ g(_d—r!)il où // et «0 désignent les concentrations des grains en des niveaux distants (le //, a le rayon des grains et {d — 1) l'excès de leur densité sur celle de l'eau. Trois séries d'expériences in'ayant prouvé, comme je l'ai dit, que des grains de tailles très différentes conduisaient sensiblement à la même valeur de N, je me suis efforcé d'en faire une particulièrement soignée, dont je donnerai ailleurs le détail; Tétait égal à 273-4-20, h à '3o'S (rf—cr) à 0,2067, a à o'^,.!i2; enfin, pour avoir — > j'ai compté un à un i3ooo grains en 16000 lectures. En conséquence de ces mesures, je crois pouvoir donner N=:71.I0", ce qui entraine pour l'élection e := 4,1 . 10 '" et pour la constante d'énergie moléculaire a=:l,7.io "■. b (') Enfin Uutlierford, en un beau Mémoire (août 1908) qui vient seulement aujour- d'hui à ma connaissance, obtient pour e, par deux groupes de mesures de radioacti- vité, deu\ nombres qui placeraient N entre 62. lo" (qu'il regarde comme le plus pro- bable) et 72.10-- (ceci en admettant égale à 2000 ans la constante de temps du radium). (-) Comptes rendus, t. CXLVI, 1908, p. 967; t. CM-VII, 1908, p. 53o. C. lî., lyoS, 2= Semestre. (T. CXLVIl, N° 14.) 1" 596 ACÀDÉMiÈ trÈS SCIENCES. La masse d'une molo'cnle on d'un atonie quelconques s'obtient de façon évidente avec la même précision. Par exemple, la masse -^ de la molécule d'oxyf^ène est oS,/p.io"-- ; celle de l'atome d'hydrogène est i, 'lO.io -'' ; celle du corpuscule enfin est o, y5. io~'-'. Si 0,9 est la densité de l'oxygène liquide et 0,00019 la viscosité de l'oxy- gène gazeux, le diamètre de la molécule d'oxygène, au sens où la théorie ciflétique entend ce mot, est 2, 6. io~' ; celui de la molécule d'hélium, la plus petite de toutes, est 1,7.10"*. Les diverses grarideiu's moléculaires que la théorie cinétique fait intervenir se calculent aussi aisément. CHIMIE ANALYTIQUE. — Réactions microchimiques de l'arsenic applicables en Médecine légale. Note de M. G. Dexigès. La plupart des combinaisons salines insolubles que fournit par double décomposition l'arsenic salifié se déposent à l'état amorphe dans les condi- tions où l'on se place habituellement pour les obtenir. C'est ce qui explique la pénurie de réactions microchimiques rehitives à cette substance et la difli- culté, pour le chimiste légiste, de se servir ou de présenter, comme pièces d'identification dans un cas d'empoisonnement par Tarsenic, des prépara- tions microscopiques spécifiques de ce métalloïde. En observant scrupuleusement la techniipie ci-dessous, on obtiendra le plus facilement du monde des cristaux très caractéristiques avec des traces de produits arsenicaux amenés à l'état d'acide arsénique et traités directe- ment, sur lame, par divers réactifs dont l'un nouvellement employé : l'azo- tate mercureux, et les autres depuis longtemps utilisés pour la caractérisa- tion chimique ou la séparation de l'arsenic : l'azotate d'argent et la mixture magnésienne. Je m'occuperai de ces derniers dans la présente Note en faisant remarquer que je me suis servi d'azotate d'argent en solution à 3 pour 100 additionné, dans un cas, du dixième de son volume d'acide acétique pur et, dans un autre, du cinquième de son volume d'ammoniaque sept à huit fois normale. Le procédé consiste essentiellement à opérer, non point sur une goutte plus ou moins concentrée de la solution arsenicale, ee qui fournit toujours des produits amorphes ou ne donne pas de résultat, mais sur le résidu sec d'une gouttelette de celle solution sur une lame porte-objet. Cette gouttelette ne devra pas s'étaler sur un diamètre supérieur à 5™"', et, pour la réussite certaine de l'opération, contiendra, au plus, o™s,o25 d'arsenic. On l'évaporera SÉANCE DU 5 OCTOBRE I908. 597 lenteaienl en passant la Jame, par un mouvement circulaire Jent, à i'"' environ au- dessus d'une flamme très surbaissée de lampe à essence, de façon à n'échaufTer que la zone annulaire extérieure concentrique à la goutte. Quand celle-ci est réduite au tiers de son diamètre primitif, on cesse de chauffer; l'ëvaporation s'achève alors seule et on laisse complèlement refroidir. Cela fait, on dépo&e a.u centre du résidu et par contact direct une gouttelette de réactif prélevée avec un .agitateur de 3"™ à 4""" de diamètre, à ^out arrondi, et plongé de quelques millimètres dans le réactif, de façon que la gouttelette que ce dernier abandonnera au résidu ne le déborde pas, même après s'être étalée sur lui, et présente un ménisque aplati et non élevé. Après un contact d'à peu près 3 minutes, temps nécessaire pour que cesse la snrsa- tu ration du mélange, et sans couvrir d'une lamelle, on examine la préparation au mi- croscope (.d'.abojd de 3,o à .5o diamètres, p.uis d£ 100 à i5,o) en .explorant, en pr.emjer Jieu, la zone limitante externe où se trouvent d'habitude les cristaux les plus volumi- neux. Avec le nitrate d'argent ammoniacal, on oiiserve des cristaux rouges, hexagonaux ou rhombiques, souvent groupés, et parfois des tétraèdres. Ces cristaux se voient encore très nettement lorsque, au bout d'un temps suffisant, la préparation s'est com- plètement desséchée à l'air. Us se conservent ainsi fort longtemps et peuvent servir de pièces à conviction. Avec le nitrate acétique on aperçoit en outre, et plus fréquemment, des cristallites à trois branches dérivés du dodécaèdre rliomboïdal. Avec la mixture magnésienne on observe des cristallites affectant la forme d'X ou de feuilles de fougère, comme le phosphate ammoniaco-magnésien. Pour l'identification médico-légale de taches ou anneaux d'arsenic, on les dissout dans quelques gouttes d'acide nitrique concentré chaud, on évapore avec précaution, à peu près à sec, dans une petite capsule, au-dessus d'une faible flamme. On ajoute encore quelques gouttes d'acide nitrique^ on évapore encore et l'on reprend par 0""'", i, ou même moins, selon l'importance de la tache, d'acide nitrique au dixième en volume. Des goulleleltes de cette solution, évaporées sur lame de verre comme il a été indiqué précédemmenl, serviront à effectuer les réactions plus baut décrites. On décèle ainsi, sûrement, moins de o"'8,ooi d'arsenic. On pourra s'exercer à reproduire ces réactions avec une solution arsenicale à os,4o ou o*-',5o pour 100 d'arsenic obtenue en faisant bouillir, dans un tube, os,6o d'acide arsénieuxet S'^"'" d'acide nitrique (D = i .Sg) jusqu'à disparition de vapeurs rouges et diluant avec loo™'" d'eau. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides piiinniques ei pi niques actifs. Note de MM. Vn. Barkieu et V. (iRiGXAiiD, présentée par M. Haller. Le.s recWdies sur l'o^ydaLiçii per;ftangaHu,|ue dii pinèiie, dues principa- letîie;U à Tie,çgi9au, à liy^yec., k W.agaer et Kntsc,b.iJk.o\yslti, n'ont pe^rOTS 'ir)^ ACADÉMIE DES SCIENCES. d'isoler, comme premier lermc acide, que l'acide pinonicjue racémique, à côté d'un acide huileux faiblement actif. Nous avons pensé cjue ce résultat était dû, au moins en partie, à ce que les savants précités onl toujours opéré sur des pinènes droit ou gauche ne présentant qu'un faillie pouvoir rola- toire. Aussi, après nous être assurés que l'oxydation du pinène racémique conduisait uniquement à de l'acide pinonique racémique (abstraction faite, bien entendu, des autres produits d'oxydation dont nous ne nous occupe- rons pas ici), nous avons étudié l'oxydation du pinène gauche et du pinène droit fortement actifs. Oxydation du pimne gauche. — La portion iSS"-! ^n° du pinène français employé présentait un pouvoir rotatoire de — 37°, 2; la portion i57°-i6o°, environ cinq à six fois moins importante, possédait des constantes phvsiqucs peu différentes de la première, sauf le pouvoir rolatoire qui n'était plus (pie de — 32°, 3. Nous avons cependant réuni ces deux fractions pour l'oxyda- tion qui a été conduite de la manière suivante : On place dans un llacon une solution de aSS"-' de permanganate de potassium dans 2' d'eau et l'on y introduit, par petites portions, une émulsionde 100^' de pinène dansôoo'-' d'eau; on agite fortement en maintenant sous un courant d'eau froide. On obtient ainsi par la technicpie habituelle un poids d'acides qui représente environ 87 pour 100 du poids du pinène. t)n en sépare d'abord les acides volatils, puis l'acide pinonique à l'état de sel de sodium, très peu soluble dans l'eau, et Ton soumet le reste à la distillation fractionnée dans le vide. La portion la plus importante passe, après deux rectifications, à iSg^-ifp" sous 18"™; c'est la seule dont nous nous occuperons ici. Abandonnée à elle-même, elle ne larde pas à cristalliser partiellement en longues aiguilles barbelées perpendiculairement à leur direction et qu\>n sépare par essorage. En faisant recristalliser dans un mélange d'élher et de ligroïne légère, on obtient de gros cristaux fusibles à 67°-69'^ qui constituent, comme on le verra, l'acide pinonicpie gauche. L'acide huileux séparé du piécédenl a été agité pendant a heures avec du bisulfite de soude ])our séparer une très faible quantité d'acide pinoyiformique. L'acide ainsi purifié cristallise de nouveau en beaux cristaux massifs, fusibles à lo^o-ioS", qui sont de l'acide pinonique racémique. L'huile restante, soumise ensuite à un froid assez vif, a abandonné une iiou\elle quantité d'acide gauche. Il reste finalement une faible pro- portion d'huile que nous n'avons pu faire cristalliser, mais qui paraît être à peu près uniquement constituée par de l'acide pinonique gauche mélangé d'un peu de racémique, ainsi que cela résulte de l'examen des oximes. L'acide pinonique gauche, de formule C'^H'^O', fond à 67°-G9''; il est fiicilenienl soluble dans l'eau et dans lélher, assez soluble dans le chloro- forme, à peu près insoluble dans la ligroïne légère. Son pouvoir rotatoire. SÉANCE DU 5 OCTOlîRE 1908. 5gg déterminé clans le chloroforme, a été trouvé égal à [«„].,,.= — 90", 5. Son étude cristallographiquc est en cours. Traité en solution aqueuse par le chlorhydrate d'hydroxylamine et la potasse, il se transforme intégralement en un mélange d'oximes qu'on sépare aisément grâce à leur différence de solubilité dans l'éther. L'une, très peu soluble dans ce solvant, y cristallise en petits glomérules micro- cristallins fusibles à i89"-i9i'': elle est dextrogyre; l'autre, facilement so- luble et lévogyrc, cristallise en grosses tables fusibles à 128". Nous nous trouvons donc en présence des y et {i oximes obtenues par Ba^yer avec l'acide pinonique huileux, à cette différence près que les pouvoirs rotatoires sont intervertis; ceci est d'ailleurs tout naturel, car l'acide huileux étudie par le savant allemand était dextrogyre; il a donc obtenu, comme nous le verrons tout à l'heure, les oximes de l'acide pinonique droit. L'oxydation de l'acide pinonique gauche par Thypochlorite ou l'hypo- bromite de soude nous a conduits à un acide huileux difiicilement cristalli- sable, mais qui, après deux rectifications dans le vide, bout à 225" (non corr.) sous 17'"" et se prend assez vite en une masse dure qu'on a fait recristalliser dans un mélange d'éther et de ligroïne légère. On obtient des buissons de prismes fusibles à iBS^-iSG", facilement solubles dans l'eau et dans l'éther, assez solubles dans l'acétone, peu solul)les dans le chloro- forme et le benzène, à peu près insolubles dans la ligroïne légère. Nous avons trouvé dans l'acétone [a„],„, = + 7°, i . Cet acide de formule C II' ' O '' ne peut donc être que l'acide pinique droit. Oxydation du pinéne droil. — L'essence de myrte nous a fourni, par soigneuse purification de sa portion terpénique, un pinène fortement dex- trogyre dont la portion i j5"-i.')8" a présenté les constantes suivantes : (/„= 0,8745; ^1^ = 0,8635; «,,= 1,46977; [a,,] =: -r 39<',4- Traité comme le précédent, ce pinène nous a fourni un acide pinonique brut bouillant à i9o''-i92'' sous 17""", cpii abandonne un premier dépôt cristallin constitué par un mélange d'acide racémique et d'acide droit, puis de l'acide actif seul, et il reste un mélange huileux d'acide droit avec un peu d'acide racémique. L'acide racémique se sépare facilement de l'acide droit par cristallisation dans un mélange d'éther et de ligroïne légère dans lequel l'acide racémique est nettement moins soluble. L'acide droit se dépose le dernier et par une nouvelle cristallisation il fond à 67°-68°. Ses propriétés sont sensiblement 6oo ACADÉMIE DES SCIENCES. les luôraes que celles de l'acide gauche, sauf le pouvoir rotatoire, à peu près égal et de signe contraire [a,,],^. = + 89°, o. Par fusion de quantités égales des acides droit et gauche, on obtient im- uiédiatement le racémique fusible à io4°. L'oxiuwtioji de l'acide droit con- duit aux deux oximes (5 et y ideoliques à celles de Bajyer. Nous n'avons pas encoi'e eatr« les aiains une quantité suffisante de cet acide pour le soumettre à l'oxydation qui nous conduira, sans nul dout<;, à l'acide pinique gauche. En résumé, l'oxydation pernianganique des pinènes fortement a-clifs con- duit aJ.sémen.t aux a-cides pinonjques actifs correspoadawts^ de même si^ne rt;spectiv.enîient que le pinène initial et donnant chacun deuxoxiia«s qui sont les j3 et y'oïimes de Ba-yer, L'oxydation de ces acides conduit, autant que nous j)ouvons en juger, à des acide piniques aetif.s, mais de signe contraire. 11 résulte en oulie de ces recherches que l'acide obtenu par ïjeœann en oxydant l'a-campholénate de sodium et eu distillant l'acide «.'dioxydiliydro- campholénicpie, cl décrit comme acide pinoniquc gauclie, n'est pas le véri- ilable acide pinoniquc gauche dérivé du pinène giuichc; il €o diffère en effet par son point de fu-sion, ^f^^-gg"; par son oxime, unique et fusible à i^"]"'-, par son produit d'oxydation qui est l'acide [)inlquc iacémi<^ue. Mais il est possible que ces deux acides gauches soient les isomères cù e.t cis-lrans prévus par la théorie. CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage de l'acide succinicjae dans les vins et dans les liquides fermentes en présence d'acides fixes. Note de M. M.-Emm. Pozzi- Es«;<>T, préseutée par M. A. Carnot. L'acide succiiiique se renco'U'tre dans un très giand iioanbie de produits croticine végiilale, parLirulièremeiil dans les raisins, sinmllanémenl avec un très grand nomljre d"'!aulres produits acides: acides tartrique, citrique, oxalique, malique, etc.; il se pro- •d'Viit enfin dans les fermeutaiions, pa-r sécrétion des agents de feruientation eu\-mêm«s. Les procédés de dosage recommandés par dilTérents aiu leurs sont longs et eiinuveux, à tel point que Duclaux a pu écrire sains ta moindre exagération : « JLes incertitudes du dosage de Tacide succinique, quand il y a des acides fixes, sont telles que beaucoup d'ojiérateurs y ont renoncé, et que les chiffres qu'ils donnent pour l'acide succinique dans leurs TableaUiX d'analyse sont généralement fictifs. » Il m'a paru intéressant, dans ces eouditions, d'établir une métbode qui permette d'effectuer ce dosage avec facilité et cerlitude. Le naode opératoire suivant, très simple, résout le problème : 0*1 pi'.élè.ve un volume counu du liquide, on le neutralise par ra,npjKioniaque, puis SÉANCE DU 5 OCTOBRE 1908. Gai on l'acidifie par un léger eKcès rracide acétique, et l'on ajoute du clilorure de baryum, (le manière à précipiter l'acide oxalique et les acides minéraux, tels que tPI'O' et H'SO'; on filtre et on lave le filtre. On porte le liquide filtré à rébnilition et l'on ajcjuli' un excès notable d'acétale de plomb, (|iii précipite les matières albuminoïdes, les tanins, l'acide lartrique el l'acide citrique, l'^alement les pliospliates s'il y en a ; l'acide malique et l'acide snccinique restent en solution à la faveur de l'excès d'acétate de plomb; on filtre et on lave le liltre avec de l'eau légèrement acétique. Le liquide filtré est traité par l'acide sulfurique d'abord, puis |iar l'hvdrogéne sulfuré, de manière à éliminer tout le plomb, on filtre el l'on porte le liquide à l'ébullrtion pour chasser l'excès d'hydrogène sulfuré. La solution ainsi obtenue renferme l'acide malique et l'acide snccinique, on l'acidnle franchement par l'acide sulfurique et l'on traite à l'ébullilion par un excès de perman- ganate de potassium, de manière qu'à la fin de l'opération la liqueur reste au moins 5 minutes sans décoloration. Dans ces conditions l'acide malique seul s'oxyde complè- tement, de même que les dernières traces d'acide citrique et tartrique qui auraient pu rester en solution; l'acide succinique reste en solution. On ajoule'àla solution bouillante un peu de bisulfite de potasse, de manière à décolorer la solution, puis un léger excès de chlorure de baryum pour éliminer l'acide sulfurique; on filtre. La solution filtrée est concentrée légèrement, rendue ammoniacale et additionnée d'un excès de bromure de baryum alcoolique et de 3"°' d'alcool fort. Il se précipite du succinale de baryte; on le reçoit sur un filtre, on le lave avec de l'alcool légèrement élendu, on sèche et l'on calcine au moufle. 11 se fait du carbonate de baryte qu'on traite à chaud par un excès connu d'acide chlorhydrique décinormal; soit /i le nombre de centimètres cubes de celui-ci utilisés dans cette neutralisation, la quantité d'acide succinique existant dans la prise d'essai est immédiatement donnée par la relation : Acide succinique := /j x o.ooag. On voit facilement que ce procédé de dosage, qui met en œuVre des réactions connues du reste, présente une grande simplicité et peut être exécuté rapidement; j'ai pu ni'assurer qu'il comporte une exactitude parfaitement satisfaisante. H serait certainement intéressant de l'appliquera l'élude des vins et des produits de fermen- tation. C'est là une élude que je me propose de faire. CHlMtË YÉGÉtALE. — EJ^et de la dialyse sur les sucs prémrctnls végétaux. Noie de M. C. (jEfiBER, pféseritée par M. Guignard. Nous avons montré, dans des recherches précédentes sur ht coaguhtlion du lait par les présures végétales^ le rôle important que jouent, dans ce phénotnène, les divers sels contenus aussi bien dans le suc tel qu'on l'obtient par expression de la plante cpie dans le lait lui-même. 6o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il élail nécessaire de compléter ces recherches en opérant sur des sucs dialyses et, par suite, privés de la majeure partie de leurs éléments miné- raux. Nous avons dialyse en eau courante, pendant 24 lieuies, 20"^"'' de deux sucs (Ficus Carica L., Broussonelia papyrifera L.) aussitôt après expression et fillralion. Les volumes sont devenus : 27""° (Figuier) et 28'"'', 5o {Broussonelia). Les liqueurs se sont troublées et la filtration en sépare un précipité plus abondant avec Broussonelia qu'avec Figuier. Quant aux liquides filtrés, ils sont bien moins colorés que les sucs- primitifs. rSous avons étudié comparativement l'action coagulante de ces liquides et celle de 20""' des sucs primitifs ramenés par addition d'eau aux volumes correspondants. Des nombreux chiffres obtenus il résulte (pie, aussi bien dans le cas du lait cru que dans celui du lait bouilli, le suc dialyse est environ quatre fois (Figuier) ou huit fois (fJruussonetia') moins actif que le suc primitif. Les deux précipités, après lavage sommaire à Teau distillée, sont ramenés au volume des liquides dialyses correspondants par addition d'une solution de NaCl à 5 pour 100. Ils se dissolvent en grande paitio et le li([ui(ie obtenu se montre très actif sur le lait. En comparant les temps de coagulation dans le cas des précipités et dans celui des liquides dialvsés addilionués d'une quantité égale de NaCl, on liouve que les premiers sont deux fois (Figuier) ou six fois et demie (Broussonelia) plus actifs que les seconds. D'après le poids du précipité sec contenu dans la solution chlorurée correspondante, il nous a été possible de voir que le précipité est environ cinq cents fois plus actif que le liquide dialyse. Si l'on soumet le liquide déjà dialyse pendant 24 lieures à une nouvelle dialyse de même durée, on observe de nouveau un précipité, une augmentation de volume et une diminution d'activité du liquide filtré; mais l'intensité de ces phénomènes est bien plus faible que dans la première dialyse, montrant ainsi qu'on tend vers un état d'équilibre. Pareils phénomènes se produisent spontanément à la longue dans les sucs présuranls abandonnés à eux-mêmes. Il y a foruiation lente d'un précipité actif lorsqu'on le redissout dans NaCl et diminution concomitante de l'activité du liquide surnageant, celte activité tendant vers une valeur fixe atteinte quand le précipité n'augmente plus. Il était intéressant de rechercher l'efTet de la dialyse sur l'activité d'un pareil suc en état d'équilibre définitif. 20""° de suc de Maclura auranliacaX.., qui, depuis Séjours, n'a plus donné de précipité, a été soumis à la dialyse dans les conditions précédentes. L'augmentation de volume a été de 9"''; le liquide s'est troublé et, après filtration. SÉANCE DU ■) 0CTOBR1-: irjoH. 6o'J son aclivitù est douze fois moins forte que celle ilu ll(|uide prinillif; quant au précipité, il se dissout entièrement dans NaCl et, ramené au volume du ji(|iiide dialyse chloruré, il est neuf fois plu^ actif que ce dernier. De ce qui précède il i-ésulle que le précipité formé pendaiiL la dialyse des sucs présurants végétaux doit être composé en majeure partie parlesglobu- lines dissoutes dans le suc primitif, à la faveur des sels minéraux. Cette pré- cipitation est accon][)a:.;iii''e d'une diniiuiuion considérable du pouvoir coa- gulant du liquide. D'aulrc part, ces globulines se dissolvent dans la solution de NaCl à "> pour loo, et cette dissolution est accompagnée de l'apparition d'un fort pouvoir coagulant. Ces phénomènes s'expliquent par la précipitation de la diastase, soit que les globulines l'entraînent en s'insolubilisaut, soit qu'elle ait elle-même les caractères d'une globuline. Nous avons signalé des phénomènes analogues (') produits par la forte dilution du suc de Broussonelia , l'addition d'une grande quantité d'eau jouant le même rôle que la dialyse en abaissant le taux de minéralisation du suc. Quant au précipité ([ui prend naissance spontanément dans les sucs actifs, nous sommes amené à penser qu'il est dû, le plus généralement, à la cause suivante : lors de l'expression, il y a mélange de sucs de diverses prove- nances cellulaires; les uns ont un taux de minéralisation assez élevé et tiennent en dissolution des globulines; les autres, au contraire, sont faible- ment minéralisés ou possèdent des électrolytes particuliers; ils diminuent la minéralisation des premiers par dilution ou par réaction chimique, d'oiï précipitation lente des globulines. ZOOLOGIE. — Sur la jeune Girafe du Soudan occidental récemmenl arrivée à la ménagerie du Muséum. Note de M. E.-L. Thouessaut, présentée par M. Bouvier. La ménagerie du Jardin des Plantes vient de recevoir, par les soins de M. Combe Morel, rédacteur des Postes et Télégraphes, en mission sur le Haut-Sénégal-Niger, une jeune Girafe capturée dans la région de Tom- (') Coin[>les lendus, 1907. G. lî., 1908, 2' Scmeslre. (T, CXLVII, N» 14 ) 79 6o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. bouctou, c'est-à-dire à la limite nord-ouest de l'iiabitat de l'espèce. C'est très probablement la première fois qu'une Girafe provenant de cette partie de nos colonies est transportée vivante en Europe, toutes celles qu'on a vues précédemment à Paris étant originaires de la Haute-Egypte. Le Muséum n'en possédait plus depuis 1880. Étant donné l'habitat de ce nouveau spécimen, l'étude de ses caractères présente un haut intérêt. On sait que le genre Girafe, longtemps considéré comme ne renfermant qu'une seule espèce, répandue dans toute l'Afrique au sud du Sahara, est aujourd'hui subdivisé en un certain nombre de types spécifiques ou sub-spé- cifiques, caractérisés par la disposition du pelage et la forme du crâne. Les naturalistes anglais et allemands ne distinguent pas moins de onze sous- espèçes, cantonnées dans des régions assez nettement délimitées, la Girafe ne vivant que dans les contrées découvertes où pousse V Acacia giraffœ, dont le feuillage constitue sa nouriiture de prédilection. La plus distincte de ces sous-espèces est la Girafe du Somali {Giraffa cainelnpar- dalis reticulata De Winlon), la plus orientale de toutes, dont les taches sont si cod- lluentes que sa robe semble d'un alezan uniforme recouvert d'un réseau IjJanc de l'aspect le plus élégant. Dans les régions montagneuses du Kilinianjaio et de la contrée des Grands Lacs, on trouve des formes à taches d'un brun fwicé et bien séparées, ce qui leur donne un aspect plus sauvage et plus robuste. Ces taches sont quadrangulaires ou polygonales chez la Giraffa c. rothschildi des environs du Lac Baringo, tandis que chez la Giraffa c. tippekkirchi, du Kilimanjaro, elles sont étoilées ou découpées en feuille de platane. En outre, la première de ces deux sous-espèces a le cràue pourvu, outre la paire de cornes normale et la corne fron,lale impaire, d'une seconde paire de protubé- rances occipitales, rappelant les formes tertiaires telles que Sivatherium et Urniia- therium. Enfin, les sous-espèces de l'Afrique australe ont seules les jambes tachetées jusqu'au-dessous du jarret ('). Mais ce sont les formes du Nord qui nous intéressent ici, en raison de leur hal)itat voisin de celui de la Girafe qui fait le sujet de celte Note; on en a distingué trois : Giraffa c. typica du Soudan égyptien, Giraffa c. aiiCKjuoruin du Kordofan,, et Giraffa c. pcralta de la Nlgérie anglaise (ancien Sokolo). Notre jeune Girafe est un mâle âgé de 9 mois et demi et dont la taille ne dépasse pas 2'",5o de hauteur totale. Par son pelage orné de taches poly- gonales espacées, d'un châtain clair sur un fond d'un blanc jaunâtre, elle se l'approche de la Girafe du Soudan oriental. Comme chez celle-ci, plusieurs C) Pour plus de détails sur ces difféi'entes formes, voir Lydekker, On Ihe sab- species of Giraffa {Proc. Zool. Soc. Loiicl., 1904, t. 1, p. 202, avec figures et 8 planches ^coloriées). SÉANCE DU 5 OCTOBRE 1908. (jo5 des taches du bas du cou et de l'épaule ont dans leur centre un œil ou tache plus claire. Les tach(>s diminuent de diamètre sur le haut des membres, mais en conservant, leur forme polygonale. Les cornes, un peu divergentes, se terminent par une large toufl'e de poils noirs, Le chanfrein et le museau avec la lèvre inférieure sont châtains, les joues Idancliàtrcs avec des taches ponctiformes sous les yeux et sur les joues; des taches semblables existent à la région occipitale. Les oreilles sont entièrement blanches. La forme de la tète est très particulière : le chanfrein est fortement busqué, tandis cjue le museau est aplati en spatule, les narines ne faisant saillie que lorsque Fanimal flaire un objet, et la lèvre supérieure dépasse notalilement l'inférieure. La corne frontale, rudiinentaire, forme une très légère saillie sous la peauj et les protubérances occipitales sont peu pro- noncées. Il n'y a pas de l^andeau ou collier blanc sous la gorge, cette partie étant tachetée comme le reste. Si l'on compare la tête de notre sujet à celle des jeunes Girafes de Nigérie et du Kordofan qui vivent actuellement au Jardin de la Société zoologirpie de Londres, et dont M. Chalmers Mitchell a donné des photographies (*), on constate qu'aucune de celles-ci ne présente un chanfrein aussi busqué avec un museau aussi aplati. Par contre, cette conformation, due à la gracia lité des os nasaux et intermaxillaircs, ainsi (jue j'ai pu m'en assurer par la palpation directe, se retrouve sur le crâne ligure par Lydekker (loc. et/., 1904, p. ^-i*]), comme celui d'une Girafe de Nigérie (G. c. peralla), et sur la figure d'une Girafe du Kordofan {G. c. anllquorum)^ publiée par Jardine, reproduite par Lydekker (loc. cil., p. 206), et qui semble adulte. Cette conformation ne peut donc être attribuée uniquement au jeune âge de l'animal. En résumé, notre Girafe du Soudan occidental présente précisément les caractères qu'on pouvait lui supposer d'après son habitat; mais il était utile de constater le fait, puisque nous savons que la grande majorité des Mammifères de la Sénégambie, notamment les Singes et les Antilopes, sont spécifiquement distincts de ceux de l'Afrique orientale. Notre sujet parait se rattacher, surtout par sa robe, à la sous-espèce de Nubie {(hraffa c. typicci)^ mais nous avons inonlré qu'il présente aussi, par la forme de son crâne, des rapports avec les Girafes de Nigérie et du Kordofan. Sî ces trois ( ' ) l'rric. Zool. Suc, 1905, l. 1, p, 'i/|5, 347! M)"^) *■' ^'j P' '^'J t'I siiiv.- GoG ACADÉMIE DES SCIENCES. formes du Soudan doivent être maintenues comme distinctes, il n'en est pas * moins certain qu'elles constituent un petit i^roupe compact, facile à dis- tinguer à la fois de la Girafe du Somali, de celles du Ivilimanjaro ou des Grands Lacs, et de celles de l'Afrique australe. HYDROLOGIE. — Su/- une loi hydrologique de Minard et Belgrand. Note de M. E. Maillet, présentée par M. Maurice Levy. D'après Minard et Belgrand ('): « La Loire à Saumur, la Saône à Chalon, la Seine à Paris, la Meuse à Sedan ont presque toujours leurs crues en même temps, de novembre à avril inclus (saison froide), et les exceptions, assez rares, n'ont lieu que pour les petites variations de niveau; cette règle se vérifie moins bien de mai à octobre inclus (saison chaude). Donc, les pluies qui produisent les crues des cours d'eau français au nord du Plateau central sont des pluies générales ». Cette loi a été critiquée comme assez souvent inexacte par divers ingé- nieurs (Deglaude, .lollois, etc.) en ce tjui concerne la Loire et ses affluents; mais ils ne font pas la distinction relative à la saison. M. Deglaude, pour la période iSGa-iy^J, donne ce Tableau, cjue je complète en indicjuant entre parenthèses les crues de saison froide : Nombre des crues générales Nombre de crues [ i des six grands affluents (-). non générales ] 2 » auxquelles il a ] 3 » manque Petites Crues Grandes crues. moyennes. crues. 77 (60) 18 (16) 2(1) 19 ('o) 4(2) i » 16 (5) n » 7(3) • (■) )) 6(,) )) » Totaux 125(79) 23(19) 3(r) Les chiffres entre parenthèses montrent dès lors que, pour la saison froide, les crues de la Loire et de ses affluents ont assez habituellement lieu en même temps. J'ai donc jugé utile de reprendre l'étude de la loi au point de vue de cette saison. Dans le Tableau suivant, je considère six stations des bassins précités. (') Belgrand, La Seine, études hydrologie] ues, Paris, Dunod, 1872, p. Sgi. C^) Ce sont la Loire supérieure, l'Ailler, le Cher, la Creuse, la Vienne et la Sarthe. SÉANCE DU T OCTOBRE 1908. 1 "^5 S.S S Ci Saône à Chàicht V5 a crues d'avril. n crue Je novembre. »♦ * ^ * * ■>% * 'T* + rt o 5. I 3 - -1- %t 5 6 7 8 9 10 Garonne à Tonnetiis Ma conclusion, qui est spéciale à la saison froide et qui modifie un peu la loi de Minard et Belgrand, s'énonce ainsi : Une crue sérieuse de saison froide dans un des bassins étudiés est presque 6o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. toujours accompagnée de crues ou de montées plus ou moins importantes dans tes autres bassins. L'accord est moins absolu pour les petites crues, bien qu'il soit encore fréquent (' )• La loi mocliliéc parait pouvoir s'étendre à la Garonne pour les crues sérieuses, comme le montre le graphique ci-contre où figurent tous les niaxima de saison froide d'au moins .5™ à ïonneins de iSSy à 1898. M. TiiouvENY adresse une Note Sur les principes du vol à t^oile. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) M. Alexandhe Sêe adresse une Note intitulée : Le mécanisme du vol à voile des oiseaux. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) MM. Albert et Alexandre Mary adressent une Note intitulée : Hivloaie et Jerrocyan urc de potassium . La séance est levée à 4 heures et quart. G. D. BULLET1X RIRMOGRAPIIIQUE. Ouvrages riîçus dans la séance du 28 septf.mbue 1908. Sur un prntjlcme relatif à la théorie des courbes gauclies, par M. Gaston Darboux. (E\tr. (les Mémoires de l' Académie des Sciences: t. 1^, 11° 3.) I^aris, Gaulhier-Villars, igoS; I fasc. in-^". (') I^a coïncidence des crues est Ideii indindre dans la saisnit chaude, parfois même au voisinage de celle saison, soit à cause de lélendue des terrains perméables du bassin de la Seine el du régime piuvioniélrique particulier du Massif central dans cette saison, soit pour d'autres raisons [exemples : grandes ciues de septembre 1866 (Seine) el d'octobre 1907 (Loire)]. SÉANCE DU 3 OCTOBRE 1908. 609 Grosseur des gréions dangereux pour les oiseaux, par M. I'ail Martin. (L\lr. des Comptes rendus du Congrès des Sociétés savatiies en 1907 : Sciences.) Paris, Impii- merie nationale, 1908; i fasc. in-S". Rapport sur les Iravauj;- des Conseils d'hygiène puOli. iMème page, ligne 5 en remontant, au lieu de Cll'-Cll-CH — CH', \/- O lisez CIP— CH-CH — CH^ \/ O On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n» 55. )ui8i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fia de l'année, deux volumes in-4*. Deui g,rune parordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel rt du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Déparlements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, mne . içon. chez Messieurs : Ferran frères. . Cliaix. ■ Jouriliiii, Rua. ■ns Courtin-Hecquel. ( Germain et Grassia ( Siraudeau. Jérôme. .Marion. / Ferel. eaux j Laurens. ' Muller (G.) ges Uenaiid. Deiiicn. \ F. Kcilierl. /Le Uorsne. Uzel frères. • Jouan. rtbéry Dsrdel et Bouvier. ( Henry. ' Marguerie. Loricnt ~ Lyon. •bourg . . , „ ( Delaunay. mont-Ferr.. ! „ ' I Bouy. Drevet. Gratier el C". toble Hoelielle Fouclier. 'iavre chez Messieurs : l Baumal. I M"' Texier. 1 Ciimîa et Massoa. 1 Gcorg. Phily. Maloine. Vitte. Marseille Kuat. l Valat. Montpellier j Goulet et fils. Moulins Martial Place. (Buvignier. Grosjean-Maupiri. Wagner et Laniiiert Dugas. Veloppé. Barina. Appy On souscrit à l'étranger. A msterdam Nantes . Nice Nîmes DebroasDuplan. Orléans Loddé. Poitiers. Blanchier. Lévrier. Bourdignon. Dombre. Tallaiidier. Giard. Rouen . S'-Étie Toulon . . . Toulouse . Tours Valenciennes . ■ tiennes Plihon et Ffommais. Rochtfort Girard (M""). Langlois. Lestringant. S'-É tienne Chevalier. Figard. Allé. ^ Gimct. i Privai. iBoisselier. Péricat. Bousrez. J Giard. ) Lemaltre. chez Messieurs : ( Feikema Caarel - " \ sen el G"'. Athènes Beck. Barcelone Vcrdaguer. i Asher el C". ! Friedlander el fils. Berlin j Kuhl. ( Mayer el Millier. Berne Francke. Bologne Zaniclielli. !Lamerlin. Mayolez et AiiHiarte. I^ehègue el C'°. , Solchek et G". Bucarest \ Alcalav. Budapest Kilian. Cambridge Deishton, Bell et C". Christiania Cammermeyer. Conslantinople .. Otto Keil. Copenhague Hôst el fils. Florence Seeber. Gand Ilosle. Gènes "euf. 1 Esginiann. Genès^e ) Georï. Burckhardl. La Haye Belinfànte frères Payot et G". Lausanne Rouge. Sack. Rarlli. Brockliaus. Leipzig <' Lorenlz. J Twietineyer. Londres Luxembourg . Madrid Ghez Messieurs : / Dulau. . . ■ ' Hachette el G" ' Nuit. . .. V. BUck. ' Ruiz et G'". (Kuiz e Romo. Milan Dossat. F. Fé. Bocca frères. Liège . Vnss. ( Desner. / Gnusé. Hœpli. Moscou Taslevin. l Margliicri di Giu?. ^'"1'''^' I Pcllerano. I' Dyrseo et PfoilTei. Stecherl. Lemcke et Huechner Odessa Rousseau. Oxford Parker el C". Palerme Reher. Porto Magalhaes et Moniz. Prague Rivnac. Rio- Janeiro . . .. Garnier. i Bocca frères. f^onie j Loescher et C'». Botlerdaii Kramcrs et fils. Stockholm Nordiska Boghandel 1 Zitiserling. S'-Pélersbourg . . j -yvoin- ! Bocca frères. Brero. Rinck. Rosenberg et Sellier Varsovie Gebethner el Wolff. Vérone Drucker. [ Frick Vienne j Gerold et O*'. Zurich Rascher. as fr. 25 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31 — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4*; '853. Prix..... Tomes 32 à 61. — ( r" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume m-4°; 1870. Prix . Tomes 62 à 91. — d" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume m-4»; 1889. Prix " 'r- Tomes 92 à 121. - d" Janvier 1881 à 3i Décembre 1895.) Volume in-',»; iQ""- P""'" •*" "^• S^PPLÈMENT ADK COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: ières grasses, par M. Claude Bernard. Volume \a-\\ avec 32 planches; r8j6. A la même Librairie les Méuioires de lAcaJéoiie des Sciences, et les Mémoires présentés par direri Savants à l'Aoadém.e iesSc.ences. N" 14. TABl.E DES AirnCEES (Séance (lu a Octobre 1908., MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS OES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. G. lijGOiiiuiAN. — Suc- un changement survenu i('ceniment dans l'aspect de la corrièle 1908 e ( Mnrehûuse-Uurrelly ) ^79 M. Ki.[r, Mktchnikoff. — Sur les microbes de la pulréfacliun intestinale 5^9 Pages. M. Mauiuce IIamy fait hommage à l'Aca- démie d'un McniMire i|u'il vient de pu- blier Il Sur ra|>|>io\iuiiition des fonctions de grands nombres > 682 COURESPON D ANC E . La SociÉTR scrENTiFiQi'F. Antonio Alzatk adresse à l'Académie l'expression de ses sentiments de profonde sympalhie à l'oc- casion du décès A' Henri Becquerel 582 M. E. Troijessart prie l'Acadi'mie de le compter au nombre des candidats à l.i place vacante, dans la Section de Zoo- logie, par le décès de M Alfred Giard. 582 M. le Secrétaire PEBrÊTUEi. signale divers Ouvrages de M. Georges Claude et de M. C. Hoiiard 583 M. JosF. Comas Soi.a. — Obscrvalions de la tache grise tropicale de Jupiter 583 M. E. Noiii.UND. — Sur la convergence des fractions continues -585 M. TuRPAiN — Les ondes dirigées en télé- graphie sans lil et la rechitrclie de la syntonie 587 M. Jegou. — Études sur l'association en série et en parallèle des détecteurs élec- trolytiques 589 MM. V. Bordas cl Touphin. — Analyse des gaz de l'atmosphère non liqucHables dans l'air liquide 591 M. .Iean Perrin. — Grandeur des molécules et charges de l'éleclron M. G. Denigks. — Ué.ictions microclii- miques de l'ai'scnic applicables en Méde- cine légale MM. Ph. Barbier et V. Grignard. — Sur les acides pinoniques et piniques actifs. . . M. M.-EwM. Pozzi-EscoT. — Dosage de l'acide succinique dans les vins et dans les li- quides fermentes en présence d'acides fixes M. C. Gerrer. — Elfet de la dialyse sur les sucs présurants végétaux M. E.-L. Tiioues.sart. — Sur la jeune Girafe du Soudan occidenlal récemment arrivée à la ménagerie de Muséum M. E. Maillet. — Sur une loi liydi"ologii|ue de Minard et Bclgraml M. TiioLivENY adresse une Noie n Sur les principes du vol à voile >> M. Alexandre Sêe adresse une Noie inti- tulée : « Le mécanisme du vol à voile des oiseaux » MM. Albkiit et Alexandre Mary adres- sent une Noie intitulée : « Biologie et fer- rocyanure de potassium « Bulletin bibliographioui Errata %4 596 397 600 601 r,„.3 606 O08 608 G08 608 fiio PARIS. - IMPRIMERIE G AUT H I E R - V I LL A R S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthier-Villars. ^ 1908 DEUXIEME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. iV 15 (12 Octobre 1908). -^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, fô. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et il\ mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie s& composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 36 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1"^. — Impression des travaux de r Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associéétrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires ; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3m pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savanii étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leors Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés do les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S**. Autrement la présentation sera remise A la «éance suivante. 0'. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES FONDS RONAPxVRTE. L'Académie rappelle que le prince Roland Bonaparte, par une lettre en date du 29 février 1908, publiée dans les Comptes rendus de la séance du 2 mars, a déclaré vouloir mettre à la disposition de l'Académie des Sciences, pour l'encouragement des recherches scientifiques parmi les tra- vailleurs n'appartenant pas à cette Compagnie, quatre annuités de vingt- cinq mille francs. Ces subventions ont exclusivement pour but de provoquer des découvertes en facilitant la tâche de chercheurs qui auraient déjà fait leurs preuves en des travaux originaux et qui manqueraient des ressources suffisantes pour entre- prendre ou poursuivre leurs investigations. L'attribution de la première annuité a déjà été faite par l'Académie sur le Rapport d'une Comnfission spéciale, inséré aux Comptes rendus des Séances de l'Académie des Sciences à la date du 29 juin 1908, Rapport auquel les concurrents sont invités à se reporter et où ils trouveront des indications pour la rédaction, l'exposé et la date de leur demande. L'attribution des trois annuités suivantes sera faite par l'Académie tout entière, sur le Rapport de la Commission, et aura lieu aux dates sui- vantes : 15 juillet 1909, 15 juillet 1910, 15 juillet 1911. Aucune subvention ne devra être inférieure à deux mille francs. Conformément aux dispositions arrêtées dans le Comité secret du 2 mars 1908, les personnes qui désireraient recevoir une part de ces subventions devront se conformer aux conditions suivantes : C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N» 15.) 8o 6l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les demandes de subvention, qui pemenl être présentées par les candidats, soit directement, soit par l'intermédiaire d'un Membre de V Académie, de^Tont être adressées à l' Académie , chaque année, avant le 1^' janvier. Ces demandes devront contenir un exposé précis des trru'auv pour les- quels la sulwention est demandée et indiquer la somme jugée nécessaire pour les réaliser. Les béw'ficiaires de subventions devront adresser, dans les 12 mois, à l Aca- démie un' Rapport succinct, relatif à la manière dont ils auront employé les ressources mises à leur disposition et aux résultats qu'ils auront obtenus. Tout bénéftciaiie qui n'aurait pas fourni de Rapport dans les délais voulus sera exclu du droit de recevoir de nouvelles subventions. La primeur des découvertes, sous quelque forme que ce soit, sera réservée à r Académie. La non-observation de cette clause entraînerait pour l'auteur la perte du droit de recevoir de nouvelles subventions. SÉANCE DU LUNDI 12 OCTOBRE lî)08. PRÉSIDENCE DE M. BOUCHARD. 3IEMOIIIES ET COM.MUMCATlOMs DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉDECINE. — Applications à l'homme d'un sérum antituberculeux. Noie de MM. La.xnelo.vgle, Ach.vkd et Gaillard. Les expériences de sérothérapie antituberculeuse que nous avons rappor- tées dans des Communications antérieures (') montraient que, chez les cobayes inoculés de tuljerculose et traités par notre sérum, la survie ( ' ) Essai de sérolliérapie aiUilabcrculeuse {Congrès international de la Tubercu- culose, Paris, octobre 1900, t. II, p. 1; Bulletin médical, 4 octobre 1900, p. 834). — Sur le traiteinenl de la tuberculose pulmonaire par la sérothérapie (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1^ juin 1906; Bulletin médical, 27 juin 1906, p. 579). SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1908. 6l3 moyenne était plus longue que chez les témoins. Ces résultats nous parais- saient légitimer rapplication de cette sérothérapie à l'homme tuberculeux. Mais on ne saurait, dans ce genre de recherches, s'entourer de trop de précautions, car dans une maladie dont les formes sont si nombreuses, la marche si variable, la durée souvent longue, il est fort difficile d'apprécier sainement la valeur d'un procédé qui n'agit pas à la manière d'un remède héroïque et ne peut, à lui seul, procurer une guérison prompte. Aussi nous avons cru préférable de confier ces tentatives thérapeutiques à plusieurs médecins autorisés qui nous transmettraient les conclusions de leur pratique : MM. les D'* Comby, Le Noir, Legry et Kûss ont bien voulu se charger de ces essais : ils y ont apporté, pendant une année, un soin auquel nous avons le devoir de rendre hommage. Grâce à eux, l'expérience thérapeutique a porté sur un assez grand nombre de malades, tuberculeux avérés et soumis depuis un certain temps à l'observation médicale. Ces malades étaient des enfants et des adultes, atteints de formes diverses de tuberculose et placés dans des milieux dilTérents, puisqu'ils se trouvaient dans des hôpitaux généraux de Paris et au Sanatorium d'Angicourt. L'expérience a donc pu se poursuivre dans des conditions variées. Rappelons que notre sérum provient d'animaux (ânes et chevaux) soumis à l'action d'une toxine que nous extrayons du bacille tuberculeux par chauffage dans l'eau à 120°, précipitation par l'acide acétique et redissolu- tion dans le carbonate de soude. Les essais chez l'homme ont été faits exclusivement avec du sérum d'âne. Les doses ont varié : les habituelles ont 'été de 5™' ; les plus fortes ont atteint 10™', par exception 12'""° et une fois 20™' par semaine. 11 convient de remarquer qu'elles sont restées toujours pi'oportionnellement très infé- rieures à celles que nous injections aux cobayes dans nos expériences, car la dose maxima de 3"°° par semaine que recevait un cobaye de 700*! corres- pondrait à Soo""' chez un homme de ^o'^^. Une Note limitée comme le sont celles de l'Académie des Sciences ne saurait entrer dans l'examen des questions soulevées par le traitement de cinquante sujets, étant tous au moins au second degré d'une tuberculose pulmonaire, quelquefois plus avancés encore. Ce sera l'objet de la publica- tion successive, par leurs auteurs, des divers Mémoires avec les observa- tions des malades. Nous devons nous borner à donner aujourd'hui les con- clusions de ces Mémoires telles que chaque observateur les a formulées. Conclusions de iVl. le D'' Comby. — D'après les dix-huit observations que nous venons de résumer, nous pouvons tirer les conclusions suivantes : le sérum antitu- berculeux semble sans efficacité dans les cas de tuberculose avancée (3"= degré), de 6l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. cachexie tuberculeuse, de méningite et de granulie. Mais il paraît avoir une réelle efficacité dans les cas de tuberculose pulmonaire au premier el au deuxième degré. Tous les malades de cette catégorie, au nombre de dix, ont été améliorés ou guéris. Un autre (le 1 1") est mort subitement après avoir été amélioré. Au début, nous avons emplojé le sérum à la dose de 3""', 4'"'"° ou 5""', en répétant les injections tous les 2 ou 3 jours. Plus lard, nous avons augmenté la dose (lo*^"') pour ne faire qu'une injection par semaine. En elTet, l'érythème induré de la paroi abdominale, qui se produit souvent après l'injection, empêche de la répéter trop fré- quemment. Le sérum est bien toléré, il ne détermine que des réactions locales (érjthème, œdème, parfois engorgement ganglionnaire) bénignes. Il ne provoque pas de fièvre. Les enfants augmentent tous de poids. Chez plusieurs malades, nous avons noté une somnolence assez prolongée après chaque jiiqîire. Sur un total de 2i4 piqûres, nous avons relevé cinq abcès qui ont, d'ailleurs, parfaitement guéri après incision (2 pour 100 environ). De celle série de faits une impression favorable se dégage. Conclusions de M. le D'' Kiiss. — En résumé, parmi les tuberculeux à grosses lésions fibro-caséeuses que nous avons traités simultanément par le sérum et par des cures sanatoriales prolongées, la plupart de ceux qui étaient apyrétiques sont arrivés à un étal de très grande amélioration avec régression marquée des lésions et retour de l'aptitude au travail. Dans la production de ces ell'ets favorables, quelle est la part qui revient au sérum, quelle est la part qui revient au traitement sanatorial? Nous ne saurions le dire étant donné que nous n'avons pas relevé d'action spécifique du sérum sur les lésions tuberculeuses. L'emploi du sérum à doses moyennes prolongées nous a paru favoriser l'évolution régressive chez des sujets dont la tendance évolutive se montrait déjà favorable et constituer, par suite, un adjuvant du traitement diététo- hygiénique. Conclusions générales de MM. Le Noir et Legry. — 1° Les injections de sérum antituberculeux sont absolument inolTensives; elles n'ont jamais été suivies d'accidents sérieux. Les très rares incidents qui ont été signalés sont absolument sans importance et inhérents à toute méthode sérothérapique, 2° Jamais les injections n'ont paru précipiter la marche de la maladie; elles n'ont provoqué aucune modification de In température, ni aucune réaction fâcheuse soit pulmonaire, soit générale; chez les malades qui avaient eu antérieurement des hémo- ptysies, elles n'ont provoqué aucune hémorragie pulmonaire. 3° Sur cinq malades observés par M. Le Noir, assez longtemps, elles ont paru avoir une influence très heureuse : guérison par sclérose dans un cas et favorables dans deux deux autres cas, indifierente dans un cas et douteuse dans un autre cas (lenteur de l'évolution, mais jnogrès cependant de la maladie). Les seize malades de M. Legry ont donné des résultats analogues à cenx de M. Le Noir el .M. Legry accepte les conclusions générales de M. Le .Noir. Il a remaïqué assez souvent chez ses malades une augmentation de poids, la diminution de l'expec- toration et des modifications favorables de l'état local. En résumé, dit M. Le Noir, mes observations personnelles sont trop peu nombreuses pour me permettre d'avoir une opinion ferme; mais elles m'encourageraiejit à perse- SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1908. 6l5 vérer dans l'usage du sérum antituberculeux. Il conviendrait cependant, à notre avis, d'adopter une autre méthode, maintenant que nous avons la certitude de l'innocuité absolue de ces injections et que l'observation journalière des malades est moins indis- pensable. Au lieu de ne choisir que des malades cliniquement et bactériologiquement tuberculeux, on devrait s'adresser à des sujets peu atteints, mais présentant cependant des signes nets de tuberculose à l'auscultation, sans exiger la présence des bacilles dans les crachats, ce qui fait une sélection à 1 ebours. On pourrait aussi se dispenser d'hospitaliser les malades tout en s'eiTorçanl de les mettre dans les meilleures condi- tions hygiéniques possibles. Quant au tiaitement lui-même les doses de 5'^'"' m'ont paru trop faibles; il serait utile de faire les injections plus fréquemment et plus fortes. De l'ensemble de ces résultats il rossort que notre sérum a été employé chez l'homme sans danger et qu'il a paru, même dans les cas encore acces- sibles au traitement, un adjuvant utile (hins la thérapeutique habituelle. De plus il paraît résulter de quelques observations de M. Kiiss que les bacilles, sous l'influence du processus de régression, diminuent de nombre et peuvent même disparaître, ce qui semblerait indiquer que les facultés génératrices ou de multiplication du bacille sont amoindries. BOTANIQUE AGRICOLE. — Sur les mutations gemmaires culturales du Solanum Maglia. Note (') de M. Edouard Heckel. Dans de précédentes Communications, j'ai fait connaître l'obtention pre- mière d'une mutation gemmaire du Solanum Maglia et des conditions expé- rimentales dans lesquelles j'ai pu la réaliser. Mes expériences continuées sur cette espèce, de manière à obtenir des produits de seconde (1907) et de troisième génération (1908 récolte), m'ont confirmé dans ma première manière d'interpréter les causes de ce phénomène brusque et dans ma confiance en la persistance de la mutation quand elle s'est produite une première fois . J'en apporte les preuves matérielles à l'Académie des Sciences, en lui montrant les résidtats de la récolte de 1908. La mutation, qui, dans Solanum Maglia, a complètetnent changé par voie gemmaire(en plantant le tubercule sauvage violet), une plante bien connue par les tentatives aussi nombreuses qu'infructueuses faites en vue de la transformer en plante culturale, se manifeste par la disparition dans sa partie souterraine des stolons innombrables qu'elle produit et dont quelques- uns se terminent par un petit tubercule, couvert de lenticelles, à chair aqueuse, restant compacte à la cuisson, peu féculente et non comestible (') Présentée dans la séance du 5 octobre. 6l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. (amer), puis par raccroissemenl de ses lobés foliaires dont le médian reste dominant par ses dimensions, par la formation de lobules interfoliolaires, très nombreux, enfin par le cliangement de couleur de sa fleur dont la corolle passe du blanc au violet, avec atténuation de la couleur vieil or de ses étamines; enfin elle ne noue plus de fruits. Tous les tubercules accrus dans la plante mutée deviennent féculents, perdent leurs lenticelles et sont comestibles : tous sont ramassés non à l'extrémité de longs stolons, mais au bas même de la lige en une masse serrée ou peu lâche, enfin issus d'un tubercule violet; ils revêtent par mutation toutes les couleurs : violet, jaune, blanc fil rosé, souvent sur le même pied. 11 se produit, en somme, mais un peu différentes, les mêmes modifications morphologiques déjà observées sur le Solanum Commersoni. Une fois obtenue, cette mutation, si l'on plante les tubercules qui en proviennent, se maintient uniformément. Pendant mes expériences faites en 1907 et 1908 en vue de rechercher la persévérance de cette mutation subite, je n'ai constaté qu'un seul retour partiel à l'état sauvage dans une mutation cullurale et encore les stolons persistants étaient-ils plus courts et plus épais que dans l'espèce sauvage (type) et terminés non par un seul, mais par deux et trois tubercules, petits il est vrai et non comestibles, mais de couleur différente. Un seul retour partiel sur une centaine de pieds mutés de troisième génération peut permettre d'affirmer, je crois, que la mutation est fixée. J'ai déjà fait connaître que ces mutations culturales ne pouvaient être obtenues que sous l'influence d'une fumure intensive : mes nouvelles ob- servations concordent avec cette assertion. Mais il est de première impor- tance de remarquer que je n'ai jamais pu oblenir de mutations dans mes cultures (faites en pot pour résister à la destruction des courtillières qui abondent dans mon champ d'expérience) avec le concours des engrais chi- miques seuls. Il a toujours été nécessaire d'introduire du fumier de- ferme et même, pour le Solanum Maglia, le fumier privilégié a été celui de pou- lailler : ni celui des équidés, ni celui des bovidés n'a pu suffire. Je crois être autorisé à conclure de ces résultats positifs et négatifs à la probabilité de l'origine symbiotique du tubercule féculent et comestible. Dans l'espèce type qui se maintient sans aucune mutation sous l'influence de la culture ordinaire ou sans culture spéciale, je n'ai jamais observé la plus petite mo- dification de forme, de même sous l'influence des engrais chimiques seuls. Dans une terre normale stérilisée au feu et fortement additionnée d'en- grais chimiques (superphosphates, chlorures et nitrates), je n'ai observé SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1908. G17 que le maintien intégral de l'espèce type, telle qu'elle nous vient du Chili littoral. Dans la même terre stérilisée et fumée aux engrais chimiques et au fumier de poulailler, la mutation s'est produite. Un fait important à relater est relatif à la résistance de ces pieds mutés à l'action parasitaire. Alors que mes pieds de Solanum tuberosum ordinaire, mis en culture comparée dans les mêmes conditions que les Solanum Ma- glia mutés, étaient fortement atteints par le mildew, ces derniers y résis- taient sans qu'il fût nécessaire de les soumettre au traitement cuprique et la récolte en tubercules comestibles était abondante. En somme, le 5. Maglia muté constitue une acquisition culturale intéres- sante par les faits biologiques qu'elle ajoute à ceux déjà indiqués en ce qui touche la mutation du S. Commersoni, et par ce côté plus pratique qu'il introduira dans la consommation publique une bonne pomme de terre de culture facile, car elle n'exige pas, comme le N. Commersoni , des terrains hu- mides et résiste à la sécheresse; qu'elle s'accommode des terrains fortement argileux et calcaires; qu'elle donne toutes les formes et toutes les couleurs connues au tubercule de la pomme de terre ordinaire; enfin qu'elle résiste mieux que cette dernière aux influences si redoutables des parasites végétaux. M. É.MiLK I*ic;ard fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage intitulé : De la méthode dans les Sciences, par MM. H. Douasse, Pierre Delbet, E. Durk- HEiM, A. GiARD, A. Job, ¥. Le Damec, L. Levy-Bruhl, G. Moxod, P. Paixlevé, Emile Picabd, Th. Ribot, J. Tannery, P. -F. Thomas. M. Fked Wali.era.nt fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage qu"il vient de publier sous le titre : Cristallographie. Déformation des corps cristallisés, Groupements, Polymorphisme, Isomorphisme. ELECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'une Commis- sion qui sera chargée de dresser la liste des candidats au poste de Secré- taire perpétuel pour les Sciences physiques, vacant p;ir le décès de M. Henri Becquerel. Cette Commission, qui se réunira sous la présidence de M. le Président 6l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. de FAcadémie, doit comprendre six Membres de la division des Sciences physiques. MM. Gaiidrv, Th. Sciilœsivg, ïroost, Rorxet, Guyox, Perrier réu- nissent la majorité des suffrages. COIIRESPOIVDAIVCE. L'Académie impériale des Sciences de Vienne, I'xVcadémie royale des Sciences de Sr«»cKiioLM expriment à l'Académie leurs sentiments de pro- fonde sympathie à l'occasion des nombreux deuils dont elle a été récemment frappée. Le Président du Comité d'organisation de la Commémoratio.n du troi- sième centenaire de la naissance de Torricelli invite l'Académie à se faire représenter aux fêtes qui auront lieu les il\ et 25 octobre prochains à Faenza. INL Charles Janet, ^L P. Marchal prient l'Académie de vouloir bien les compter au nombre des candidats à la place vacante dans la Section de Zoo- logie par le décès de M. A. Giard. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Contribution à V histoire strati graphique et tectonique des Pyrénées orien- tales et centrales, par Léon Bertrand. (Présenté par M. Michel Lévy.) 2° Contribution à l'étude des Annélides polychètcs de la Mer Rouge, par M. Charles Gravier. (Présenté par M. Edmond Perrier.) 3° Touring-Club de France. Manuel de l'eau, par Onésime Reclus. ASTRONOMIE. — Sur la comète Tempel^-Swift. Note (') de MM. Javelle et GiAcoBiNi, présentée par M. Bassot. Le 29 septembre, l'un de noii^, Javelle, a retrouvé la comète Tempelj-Swift au grand équatorial de 0^,76 d'ouverture. (') Présentée dans la séance du 5 octobre 1908. SÉANCl' DU 12 OCTor.RE IÇ)o8. 619 ï'^lle a pu être observée ;i |)nrtii- ilii ■). oclohic par M. Giacoliini à réquatoiial coudé de o"',4o d'ouverture, .\otis donnons ci-après le délail des observations. Les lettres ,1 et G désii;ne]il respectivenieni les observateurs Javelle et Giacobini. Ohsci\alion de la cnnèle. Nombre Duies. Temps moyen de 1908. de Nice, h m s Aï. m s Af. compar. Étoiles Obs Septembre 29.. i5. 9.2.5 +o.3i ,3i +4 Us','» 16: 10 ! J Septembre 3o. . 12.59.11 — 1.42,57 +4.12,4 1 5 : 10 2 J Octobre 2 . . 1 5 . 1 3 . 56 -HI .55,89 + 1 . 1 5 , 4 i4: 10 3 .J » 2. . 16.17. 3 -T-2. 8,0[ + i.47>5 8: 6 4 G » 3 . . 16. 8.29 +3.49,19 +3.5i , 1 .4: 7 5 J » 3.. i5.46. 2 +3.45,28 +3.44,9 m: 8 6 G Posiliofis moyennes des étoiles de lomparaison pour 1908,0. Eloilcs. 1 . . . 2 . . . 3... 4... 5. . . 6... Ascension lli-iluclion Dislance HeducUun droite au polaire an Vutorilé".. moyenne. jour. moyenne. jour-. Leydo 2832 Il m s 6.43.4>,82 s -t-i,4â 57:. 7'.. 6 5 + 4,2 Leyde 2883 6 . 5o. 1 9 , 1 0 + 1,45 .57.25.57 3 +4,4 D. .M. +32M',66 •( ) 6.56.32, 16 + 1,46 57.49.41 8 +4,6 » )} + 1,46 )) +4,6 Bonn, g (Kiistner) 3 109 6.59.25,67 + 1,47 57.58.17 ,9 +4,6 » » + 1,47 » +4,6 Positions apparentes de la comète. Dates. I'J(I8. Ascension droite apparente. Log. facl. Déclinaison Log. facl. parallaxe, polaire apparcnle. parallaxe. Septembre 29 6. 4'i . i4 , J8 Septembre 3o 6.48.37,98 Octobre 2 6.58.29,01 » 2 6.58.41 ,63 » 3 7 . 3. 16,33 » 3 7. 3. 12 ,42 î , 556„ 1,695,, T,55o„ î,386„ ï.4i7t ï,47S. 4,2 07.00. i4 ,0 57.51. 1,8 57.51 .33 ,9 58. 2.i3,6 58. 2. 7,4 0,433,, o,646„ o,436„ o, 338,, 0,355,1 o,388„ Remarques. M. Javelle. — Septembre 29 : La comète se présente sous la forme d'une nébulosité vaguement ronde, de i' environ d'étendue, faible et sans condensation. Octobre 2 : La comète apparaît comme une nébulosité mal définie, de i',5 envi- (') Rapportée à Leyde 2928. C. lî., ttjo^, ■>.' Semestre. (T. CMAII, N° 15 ) 81 G-20 ACADÉMIE DES SCIENCES. ron ; elle semble iin peu plus brillante dans sa partie centrale; son éclat parait aug- menter. Octobre i : La comète paraît plus étendue que les jours précédents; elle est de- venue certainement plus brillanle. M. GiACOBiNi. — Octobre i : Observation difficile. Octobre 3 : La comète a l'aspect d'une nébulosité, sans noyau et sans condensa- tion, de forme elliptique, de aS" environ dans le sens du grand axe. ASTRONOMIE. — Remarques sur une Note de M. Lebcdew relative à la disper- sion dans le ride interstellaire. Note de M. Charles IVord.man.v, présentée par M. Poincaré. La dernière Noie de M. Lebedew (ce Volume, p. 5x5) ne contenant d'autres arguments que ceux qtii ont déjà été réfutés (voir ce Volume, p. 24-27), je ne crois pas utile d'y répondre. II est cependant une assertion de cet auteur contre laquelle je dois m'élever : c'est celle d'après laquelle je serais « du même avis » que lui pour l'interprétation des décalages des étoiles varial)les. Il suffit, pour être assuré du contraii^e, de se reporter aux ternies de ma Note du 6 juillet dernier. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les systèmes de familles de surfaces se coupant suivant des lignes conjuguées. Note ( ' ) de M. S. Caruus. Dans une Note précédente, nous avons établi la formule , __z, y; l^'*^ Z, D ■ Déterminons en passant les systèmes orthogonaux qui entrent dans ce groupe. Il faut encore que les fonctions jî;/;- satisfassent au deuxième groupe de formules dont le type général est -j 1 ; H Pi.PiA-l-. . .-f- p„,,j«< — o- I ,) ^;, En l'exprimant on verra qu'il faut ({ue toutes les fonctions 77-) — > ;^ se (') Reçue dans la séance du 21 septembre 1908. SÉANCE DU 12 OCTOBRE I908. 621 réduisent à une même constante et que par suite on peut poser Les n- fonctions U^ = X^. sont alors complètement délcrminées. On trouve aisément Il est alors possible d'intégrer les équations cU',— II, X', rfp, -f IIjX'j dp, + . . . -h H^.Xi- f/p/, -t- Comme on a ,, V I «^ X| + X; + ...4-X„ il viendra X,4-X,H-...H-X„ La fonction E,(p, ) est déterminée par la quadrature Mais nous pouvons encore faire disparaître tout signe de quadrature en substituant aux fonctions arbitraires i|^, les fonctions ?,. La solution se présente alors sous la forme (^.-g,);; _ {x,-h)'z'; _ _ i^n-DE, _ Xi + x,+... + x„ X', - x; x'„ ^ 4 im C'est la généralisation du système triple ortbogonal que nous avions obtenu dans notre Thèse et qui avait d'ailleurs été obtenu précédemment par M. Darboux. C'est le système le plus général pour lequel toutes les lignes de courbure sont planes. Reprenons l'étude des systèmes conjugués. Les fonctions [ï^ que nous avons déterminées satisfont aussi aux conditions P« _ ^ Xi — F'' p,v z, y; Donc, dans le cas où il y a plus de trois variables, si tous les indices i sont de la première classe, ils sont aussi de la seconde classe. La réciproque est d'ailleurs vraie. Dans ce cas, les problèmes I et 2 se confondent. 622 ACADÉMIE DES SCIENCES. A ces fondions p,;, corrospondeni des fonctions H,= Z, -^' x; Xi + x., + . ■ ■ + y;. y, + ¥, + ...+ solution générale avec n nouvelles fonctions arbitraires du système j_^^_z, y; H, dp, Z, Y, + Y, + ... + Y„' 11 faut maintenant déterminer les fonctions U/( satisfaisant aux équations ^^' ^"~ Z, Y,+ Y, + . . . + Y„ -^ U, l)^* Pour intégrer rapidement ce système, faisons le changement de fonctions ^'=% (10) Z/ L'équation ci-dessus devient I d\i, K, y; Uj (^p, Ç, Y,+ Y, + ... + Y„ Le système (lo) est alors identique à celui qui déterminait les fonc- tions H,. La solution générale de ce système est donc u,_„| v;+Y, + Y, + ...+ Y„ ■•M ~.-i^ ,, ç„ désignant n fonctions arbitraires d'une variable. Si maintenant nous remplaçons 'C^ par sa valeur, nous voyons que la solution générale du système (9) est Tj ^\ ( Xi , ti -t- ?2 -I- • • • -H c« z,v y; y, + Y2 + ...-)-y„ En résumé, on peut donc poser avec X=X, + ...-f- \„, ^ = 4, + ?, + ... + ;„, D = Y, + Yj + . . . + Y„. On peut alors intégrer l'expression x. Posant ex= Fîx — R, il vient _dVK (JR d'où finalement e = io(,rex-t-/Cv-l- ze-,, + . . .). C'est l'équation d'Hinrichs. Pour la commodité du calcul, ce dernier évalue e, ex, ey, ... en unités du cinquième ordre décimal : a-, y, z sont exprimés en unités de poids atomique. Hinrichs restreint de suite le problème en employant la méthode gra- phique : il remarque que, par rapport aux coordonnées x, y, z, l'équa- tion (i) représente une droite pour deux variables, ou plus exactement un faisceau de parallèles, et pour trois variables un faisceau de plans parallèles. Il en déduit deux méthodes de détermination des poids atomiques : i'' Si deux éléments entrent dans deux réactions différentes, ne renfer- mant qu'eux seuls, l'intersection des droites représentatives donnera les valeurs vraies de œ et y ; de même pour trois éléments. Celte méthode est séduisante a priori, mais elle donne en général des résultais faux; elle conduit analytiquement à résoudre un système de n équations du premier degré à n inconnues, /; pouvant être supérieur à 3. Mais ces équations ne sont pas compatibles, car .r, y, z, . . . représentent les écarts des valeurs vraies des poids ato- miques avec les valeurs usuelles, augmentés d'une erreur variable avec la méthode et l'opérateur, et par suite variable d'une équation à l'autre. C'est donc à tort qu'on regarderait .r,y, z comme ayant la même signification dans tontes les équations du système, et les résultais obtenus par cette méthode sont souvent discordants. « 1° Hinrichs admet que les valeurs vraies de .r, y, z correspondant à une droite ou à un plan sont les coordonnées de la projection de l'origine sur SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1908. 63 I la droite ou le plan, car, dil-il, « elles représentent l'écart minimum de l'expérience de la valeur absolue ». Celle convenlion géométrique, forcément limitée aux réactions où interviennent deuv ou trois éléments, est facilement généralisable; il suffit de remarquer qu'elle revient à supposer x' + y'--^ ;- minimum. Pour n éléments, il suffira d'écrire la con- vention analogue. On a ainsi e (i) a:ex-4-/eY4- :ez-|- «eii + . . .= — > (2) j:-«-)-j = -t- ;^4- ;/2— niinimufli, d'où en différentiant ( 3 ) exdx + t'v dy -h e/, d: + c, du +. . .^=0, (4) X dœ + ydy+ zdz+ 11 du + . . .^o, ex, Cy, ... sont différents de zéro, ainsi qu'une nu moins des quantités x, y, :, . . -, soit X par exemple; multiplions (3) par x et (4) par —ex en ajoutant (xes— yex)dy -h{xe/,— ze^) dz +...=: o. Toutes les variables restantes étant indépendantes, on aura xe^ — ye^^^o, xcz — z e^Tzi o. ou finalement L — L e\ ev e-i et, par suite, xe\ + ye\+ ze/,~h ■ . ■ el-^e{^ei-h. . . io(e5- es. y = io(ei + eî + ...) fï io(esH- ei + . ■ •) X e, X e, Ces équations résolvent le problème; elles permettent le calcul simultané des écarts x, y, z. ... pour tous les corps qui figurent .dans une réaction déterminée. L'avantage de cette méthode est de fournir les écarts apparents pour chaque procédé de mesure; en combinant les résultats de plusieurs auteurs, on pourra supprimer l'erreur personnelle à chacun; enfin, en combinant les résultats ainsi corrigés des diverses méthodes pour un seul corps, on pourra 632 ACADÉMIE DES SCIENCES. calculer récart vrai et, par suite, le poids aloiiiiqne absolu et l'écart dû à chaque méthode particulière. Avec la généralisation elles modifications que nous y avons apportées, la méthode d'Hinrichs permettra donc de calculer de façon vraiment scienti- iique les vraies valeurs des poids atomiques. MINÉRALOGIE. — Sur une des causes modifiant les formes dominantes des cristaux, et sur les solutions solides. Note de M. Paui. Gaubert, présentée par M. A. Lacroix. J'ai montré que les cristaux peuvent, pendant leur accroissement, absor- ber des matières cristallines étrangères en solution dans l'eau mère. La syn- cristallisation se fait de deux manières différentes : i° elle a seulement lieu quand le liquide laisse déposer, à la fois, les cristaux des deux substances et il s'agit alors d'une association régulière de cristaux de nature diflerente ; 2° il y a partage suivant une certaine loi de la matière étrangère entre le cristal et le liquide. Dans ce cas, il y a production d'une véritable solution solide, dont la composition varie avec les pyramides ayant pour base chaque sorte de faces, et les molécules de la substance étrangère sont sous le même état dans le cristal et le liquide ('). Le fait est facile à démontrer par l'emploi de matières colorantes, ajoutées à l'eau mère. Le but de celte Note est de montrer cjue non seulement les molécules d'un corps cristallisé peuvent passer dans le réseau cristallin d'une autre substance, en modifiant les formes de celle dernière, mais aussi que les molécules d'un liquide ajouté au dissolvant et celles de l'eau mère elle-même possèdent les mêmes propriétés. J'ai encore employé l'acide phtalique hydraté, dont les cristaux sont remarquables par la facilité avec laquelle ils peuvent, pendant leur foi'ma- tion, absorber des matières étrangères. J'ai constaté que beaucoup de corps liquides ajoutés, même en petite quan- tité, à une solution chaude d'acide phtalique modifient, comme les matières colorantes cristallines, la forme des cristaux obtenus parx-efroidissement. Les alcools éthylique, méthylique, propylique, la glycérine, l'aldéhyde, etc., produisent des modifications identiques : les cristaux, très allongés suivant (') Comptes rendus, l. CXXXll, 1906, p. 986. SÉANCE DU 12 OCT015RE 1908. G33 l'axe vertical, sont prismatiques, limités latéralement par la forme A''(210 ) et souvent terminés en pointe et fusiformes par suite du développement et de la courbure de (/^' /*''/(-) (212). La face 4'' (010) est très peu développée ou même mancjue complètement, cjuand la ipiantité d'alcool est assez élevée, alors que c'est la forme dominante dans les cristaux de l'eau mèi-e pure ou additionnée de matières colorantes dont Taction a été étudiée ('). C'est, en somme, la forme des cristaux obtenus par refroidissement d'une solu- tion alcoolique pure et étudiés par MM. Muthmann et Ramsay. On est naturellement amené à supposer que, comme pour les matières colorantes, c'est à l'absorption de molécules liquides que sont dues les modi- fications des formes dominantes, modifications qui ne peuvent pas être attribuées à d'autres phénomènes physiques, tels que la variation des actions capillaires entre le liquide et les différentes faces du cristal, car ces modifi- cations sont, en outre, suivies d'un changement dans la taille des cristaux, changement provoqué par l'absorption et qui a lieu alors même que la quan- tité de liquide ajouté est très faible (j^ ). Du reste cette supposition est con- firmée par la détermination quantitative des substances liquides étrangères existant dans le cristal. Par la mélhode très sensible de dosage de quelques matières organiques, imaginée par M. M. Nicloux, j'ai pu évaluer les quantités d'alcool élhylique existant dans les cris- taux. Ces derniers ont été choisis avec soin de façon à éliminer autant que possible ceux contenant des inclusions. La détermination a été faite sur 20s d'acide plilalique desséché à 100", dissous en- suite dans 120'^°'' d'eau et la distillation avec l'appareil de Schlœsing a été poussée jusqu'à ce que So*^""' aient été recueillis. Le dosage volumétrique a été fait sur ce li- quide et les résultats obtenus sont les suivants : Alcool contenu Alcool contenu dans dans l'eau mère. les cristaux. 0,95 0,0025 o , 60 0 , 0020 o , 3o o , 00 1 2 0,20 o , 00 1 I 0 , 1 .5 o , 00 1 o 0,10 o, 00088 o , 09 o , 00085 (') Comptes rendus, t. CXXXII, 1906, p. 219, et BuUelin de la Société française de Minéralogie, t. XXVIII, 1900, p. 286. 534 ACADEMIE DES SCIENCES. Alcool contenu Alcool onlenu dans dans l'eau mère. '<^s cristaux. 0,08 0,00080 0,07 0,00077 0,06 0,00071 o,o5 0,00061 o,o3 0,0002 0,02 0,0001 L'alcool des cristaux a deux origines. Une partie est, pour ainsi dire, en dissolution dans le cristal et l'autre se trouve dans les inclusions d'eau mère existant dans ce dernier. Aussi, à cause de cette complexité, les mesures, pour être comparables, doivent être faites sur des cristaux préparés dans les mêmes conditions (identité de volume et de forme des vases et même vitesse de refroidissement, l'absorption de l'alcool variant avec la température). Si toute la quantité d'alcool existant dans les cristaux était due à des inclu- sions, elle serait proportionnelle à celle contenue dans le liquide; or, il n'en est rien; elle augmente plus rapidement que celle qui est dans l'eau mère au début et cela correspond au changement de la forme du cristal avec 0,02 à o,o3 d'alcool; les faces A' sont relativement peu développées, alors qu'elles limitent presque entièrement le cristal déjà avec o,o5 de ce liquide. En outre à partir de 0,10 d'alcool dans l'eau mère la quantité de ce dernier trouvée dans les cristaux n'augmente plus autant ('). Donc une très faible quantité d'alcool peut modifier les formes d'un cristal; cette quantité est encore plus faible que celle des matières colorantes agissant de la même manière, mais comme ces dernières substances ont un poids atomique beaucoup plus élevé et comme la modification doit être produite par ce nombre de molécules, cette différence dans les proportions des quantités absorbées pour produire le même phénomène paraît naturelle. Un autre fait peut être expliqué par l'absorption. Si l'on ajoute à l'eau mère de l'alcool éthylique et du bleu de méthylène, ce dernier, en propor- tions convenables, empêche le développement des faces A'(2I0) des cristaux d'acide phlalique et favorise la production des faces g' (010); le dosage de l'alcool montre que la quantité de ce corps est plus faible que dans le cas où l'eau mère est seulement alcoolisée, les proportions étant naturellement (') Je fais des expériences pour déterminer le coefficient de solubilité de l'alcool dans les cristaux d'acide phtalique. SÉANCE DU Ili OCTOBRE 1908. G35 les mômes dans la solution. Il y a encore concordance entre le développe- ment des faces /i^(2\0 ) et la quantité d'alcool absorbée ('). On est donc amené à admettre que, lors([ue les cristaux d'une substance montrent un faciès particulier dans un dissolvant déterminé, fait dont quelques exemples sont bien connus, c'est vraisemblablement à l'absorption des molécules de ce dernier que sont dues les modifications des faces. En résumé, il résulte de ce travail : r" que les cristaux peuvent absorber, pendant leur accroissement, non seulement les molécules d'une substance cristallisée, ajoutée à l'eau mère, mais que les molécules de cette dernière ou d'un liquide miscible avec elle peuvent aussi pénétrer régulièrement dans le cristal et la conception des solutions solides doit être élargie; 2" par suite, cette absorption peut changer les formes dominantes des cristaux. BOTANIQUE. — KcUafa, (ieaya et Macrocalyx, trois plantes nouvelles de Mada- gascar. Note de MM. Costaxtin et H. Poisson, présentée par M. E. Perrier. Les trois végétaux signalés ici ont été rapportés par M. Geay et repré- sentent, les deux premiers, des types aberrants de Dicotylédones (familles nouvelles); le troisième, un genre nouveau de la famille des Malvacées. Katafa crassisepalum, n. gen., n. sp. — Le Katafa est une plante qui joue un rôle important dans la « Fanafody » (médecine indigène) malgache. Il contient un principe amer et aromatique, employé contre les fièvres et beaucoup d'autres maladies. C'est l'écorce de la racine qui est utilisée pour faire des infusions et des fumigations. Arbuste à tige très ramifiée, brandies grisàlies ou biun roussàlre, à cicatrices arroudies (3""° X 4"'") résultant de la chute des feuilles; quatrième cicatrice généra- lemenl superposée à la première. Feuilles composées pennées (i4'^"-i6'™ de long) à folioles pétiolées alternes ou opposées (4''™-5''"' X 13™"), caduques; aussi le pétiole dép(5uillé peut subsister seul ; pas de foliole terminale. Inflorescences petites, entre les feuilles, en grappes composées ou simples, 2-6 pédoncules à Textrémité des branches (') L'examen microscopique des lames de clivage des cristaux de nitrate d'urée, colorés à la fois par le bleu de méthylène et l'acide picrique, montre que chacune de ces deux substances colorantes est surtout absorbée sur les secteurs correspondant aux faces dont elles provoquent la formation. C. K., i.)oS, >• Semestre. (T. CXLVII, N° 15.) 83 636 ACADÉMIE DES SCIENCES. (3''"'-5'^"' de long); une iiillorescence présente 8 à 20 boulons lloraux de 2™™ fermés ('). Fleur à i'élal de l)oulon ovoïde; 5 sépales en prélloraison quinconciale, exlrêmemenl charnus (leur section longitudinale révèle l'evistence de grandes cellules sécrétrices à contenu jaune); 5 /)ctate indépendants les uns des autres, non visibles extérieurement, à prélloraison valvaire, à sommets aplatis et appli(|ués l'un sur l'autre, très poilus exté- rieurement: 5 étaniines oppositisépales, presque sessiles, anthère à deux loges poilues ainsi que les filets; ovaire peu développé, supère à 5 loges épisépales, placentation axile, avec au moins 2 ovales pendants par loges, courbés (campylotropes?). un style court dont le sommet est légèrement échancré au milieu. Ces caractères placent le Katafa (nom vulgaire) parmi les dialypctalcs isostémones à ovaire supère, par conséquent dans les Célastrales (-), c'est- à-dire au voisinage des Célastracées et des Ilicacées. Un caractère anato- mique commun à ces deux familles est la présence dans le parenchyme cortical du pétiole de cristaux d'oxalate de chaux. Or le Kalafa n'a pas de cristaux ; il se distingue des Célastracées par ses ovules pendants et non dressés, des Ilicacées par ses ovules non solitaires, ses feuilles composées et non simples. Il appartient à une famille nouvelle ou à une tribu aberrante des Célastracées. Habitai : Sud et Sud-Ouest de l'île, en terrains argileux, dans des cuvettes formées par la décalcification des roches des plateaux calcaires. — Échantillons : Herbier n^SSBO, province de Tulèar, massif de la Table; n^ôOSl, monts Maïna ; Alcool, n" klkl. Geaya piirpwea, n. gen., n. sp. — Cette plante, par son aspect étrange, donne l'idée d'une espèce saprophyte ou parasite. Tige comme desséchée, aspect de bois mort, très légère, à moelle énorme, persistante , haute de 5o™ à i™, simple ou ramifiée dans le haut avant les fleurs ou pour porter les fleurs. Feuilles rapidement caduques en spirale, ou en pseudo-verticille de 3-4, de forme étrange; pétiole vert aplati, ridé, charnu (6"" de long x 2""" de large), terminé par 5-6 petits lobes (2™n'-4'""' de long) simulant des folioles avortées en gouttière à la base, terminées en pointe. Inflorescence : cyme tripare ou à ramification bifurquée à deux rameaux inégaux trifurqués plus haut. Fleurs pourpres au nombre de 20-100 par pied, 2'=™ à 3""' de long; calicç gamosépale, à 4 dents pointues, pourvu de 4 côtes; corolle gamopétale, tubuleuse, pourprée, à 4 lobes terminaux petits de i"^. à nervures latérales se ramifiant en fourches à angles très aigus, sommet des pétales raucroné ; 8 étaniines insérées sur la corolle au-dessous du milieu, anthères courbées, filet dorsi- fixe non inséré au milieu, ni à la base; 4 carpelles presque complètement libres, sauf (') A deux reprises, en janvier et en avril, les fleurs ont été récoltées à cet état de boutons fermés. (') \'an Tieghem, Éléments de Botanique, t. II, 3*^ édit., p. 42 1-448- SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1908. (J^y dans leurs parties internes qui sont soudées; '| styles filiformes longs; chaque loge contient plusieurs ovules et plus tard plusieurs graines à tégument parcouru par des nervures longitudinales saillantes. On peut rapprocher cette plante des Eiicales; elle s'en distingue par ses étamines adhérentes à la corolle. C'est un genr'e tout à fait aberrant d'Éri- cacées ou le type d'une famille nouvelle. Habitat : Au milieu des Graminées sur So"""' envir'ob de terrain calcaire, au voi- sinage des argiles, par groupes de i5 ou 20 individus très vigoureux, très florifères. Altitude So^-aoo™. Plante de région sèche, mais où la rosée nocturne est très abon- dante. Entre Beloha et le Faux Cap (environs de l'ancien poste de Manlovotsitra). Échantillons : Herbier n°* G372-6335, Nord du cap Sainte-Marie; n" 633C, Nord du Faux Cap. Macr()caly.r tomentosa, 11. gen., n. sp. ( Malvacée). — Cet arbre possède un bois très dur qui est employé dans l'industrie indigène. On en fait des clous pour assembler les planches molles des pirogues. T^ge à tomentum blanc légèrement rosé, d'un jaune citrin à l'intérieur. Feuilles blanches, simples, petites (limbe i'^'", 5 x 12"""), ovales et entières, longuement pétiolées (12™™ à 16"""), placées au sommet des branches, généralement verlicillées par 5. Fleur à grand calicule blanc rosé, papyracé de S'i^j-Sx^"" avec 5 lobes soudés en bas; calice à 5 sépales étroits, lancéolés (i'™), presque losangiques; corolle S"^" ; clamines nombreuses et soudées en une pièce jaune foncé légèrement recourbée au sommet, de 4'^™-5^'™ de haut; ovaire supère à 5 logris, surmonté d'un style unique; graines anguleuses. Par ses grosses bractéoles, par son fruit à ^ loges, cette plante se place dans la tribu des Hibiscées, mais se différencie nettement du genre Gossypium par 5 pièces au calicide au lieu de 3. Habitat : Province de Tuléar, massif de la Table. — Ecluintillons : u° 5293 el n° 3301, ZOOLOGIE. — Sur le stjuelelle du membre antérieur de Bradypus torquatus///. Note de M. A. Menegaux, présentée par M. Yves Delage. La famille des Bradypodidés, avec ses types si curieux, a toujours inté- ressé les naturalistes. Malgré les travaux d'Analomie et de Biologie aux- quels les Paresseux ont donné lieu, les questipns à élucider sont encore nombreuses. Ainsi le squelette de Bradypus torquatus 111. n'a encore été ni figuré, ni étudié avec détails, malgré l'incontestable intérêt que présenterait (l'iiS ACADÉMIE DES SCIENCES. un pareil liavail. .l'ai rcrii en cnnununication, il y a quelque lemps, le squelelle du membre antérieur d'un adulte âgé et celui d'un jeune presque adulte. J'ai pu ainsi en préciser les caractères ostéologiques et le comparer avec celui de Br. tridaclvlus L., Br. c;/c;///?'o'er Wagler et de Cholœpns didac- tylus L. et hoffmanni Peters. LdiiKiplale, qui possède aussi le foramen coraco-scapulaiie, sullonge d'arrière en avant et sa forme générale rappelle plutôt celle de Bradyputt que celle des Unaus. La crête épineuse, placée très oliliquement, se soude à un court acromion, qui se pro- longe, même chez Tadulle, par nn ligament jusqu'à rapo])liV'^e coracoïde. Cette dispo- sition existe cliez Bradypus et non chez Cholœpus. où cet arc osseux est complet. Je n'ai pas eu l'occasion d'examiner la clavicule. L'humérus rappelle celui de Ur. Iridactylus L. par sa forme, ses arêtes longitudi- nales peu développées et par l'élargissement de l'extrémité antérieure qui se fait sur une longueur moitié moindre que chez Cli. didactylus L., où, en outre, les bords sont plus aplatis. Le trou susépitrochléen signalé par Wagner en i85o {Wiegniann's Archiv, p. 38o) a un diamètre plus faillie (4"""') que chez (h. didactyliis (7"™). Les os de Pavant-bras ont la forme et la disposition de ceux des Bradypes. Les radius et surtout le cubitus sont arqués et, par suite, éloignés l'un de l'autre; ils dèli- tnilenl une ovale chez Br. torqualus qui a i?,""" en son milieu, 16™'" chez Br. tridac- tylus, tandis que cet écart interosseux n'est que de 4""" chez C h. didaclylus, et ce dans la moitié postérieure de l'avant-bras seulement. La lubérosilé bicipilale est beaucoup plus prononcée que chez Cli. didactyliis. Kst-ce une indication que le biceps est plus puissant ? La longueur lelalive do l'humérus et des os de l'aNanl-bras varie dans ces diverses espèces. llr. lorquatiis. ,^__^^__,. ^ . Br IrU/acly/iis. Cli. c/iclac/yliis. Ilurnérns ij"^, j'iv. i55 1 84 174 Radius 173, juv. i4o iS5 188 Cubitus 178, juv. i4â ig-î 198 Dans rUnau, l'avanl-bras est donc beaucoup |)lus long proportionnellement au bras que dans les Brailypes. Le car])e est formé de sept os disposés en deux rangées. La première rangée com- prend le scaphoïde, le semi-lunaire et le pyiamidal qui poi le un pisiforme tout à fait interne et assez descendu vers les métacarpiens. Le scaphoïde rappelle celui des Bra- dypes et est entièrement difl'érent de celui de C/i. didaclylus dont les deux apophyses si accentuées sont caractéristiques. Les quatre os de la rangée antibrachiale sont : le trapèze adossé au premier méta- carpien et au trapézoïde; le trapêzoïde qui s'appuie sur le deuxième métacarpien et un peu sur le troisième; le grand os qui répond au troisième métacarpien et se loge dans une échancrure de la lête; enfin, V unciforme qui touche le bord du troisième métacarpien et le quatrième réduit; il ne touche pas le cinquième. A cause de la réduction du piemier doigt, le rôle du tra])rze est moins important. SÉANCE DU T.- OCTOBRE 1908. Ci3g Aussi se fail-i) une soudure avec le luilimeiU du premier métacarpien et avec le deuxième, mais celte soudure est laniive, puisque chez le jeune spécimen que j'ai examiné (dont l'humérus avait iSS""", tandis que celui de l'adulte avait 170""") elle n'est pas encore complète; elle paraît l'être chez l'adulte, car la ligne de suture n'est plus visible. Cette disposition rappelle celle du carpe de l'Unau, si l'on admet que le trapèze se soude au rudiment du pouce, mais elle dilTère de celle observée chez les Br. cuculliger et tridacLylua, où celte rangée ne présente à première vue, chez l'adulte, que deux osselets. Par ébiillilion, j'ai réussi à isolor le trapèze du premier métacarpien chez Br. cuculliger. D'autre part, si l'on y examine les connexions des deux os du carpe avec les métacarpiens, on arrive à la conclusion que le premier est un os magno-trapézoïde provenant de la soudure du grand os el du Irapézoïde, et qui les remplace tous deux. Chez un jeune que j'ai disséqué au laboratoire, j'ai encore vu une indication de suture. Cuvier avait déjà admis cette soudure précoce. Alors la patle des Bradypes rentre dans le type normal. D'ailleurs, ces soudures carpiennes, plus ou moins hâtives, n'ont (pic [)eu d'importance. Ainsi, chez \r vieil adulte de Br. torquatus, outre la soudure du trapèze, il y a soudure latéralement du trapézoïde et du grand os, et il est probable qu'à un âge plus avancé la soudure devient aussi complète que chez Bradypus. Cette constatation me permet de dire qu'il faut être très circonspect cjuand ou veut utiliser les os du carpe pour établir des rapports de parenté. Chez un adulte CA. didactylus àa la Guyane, le ti\apézoïde de la main gauche est soudé aux deux métacarpiens, tandis que sur la main droite rien de semblable n'apparaît. A la grandeur des os près, le métacarpe est celui de Bradypus. Le premier métacarpien est plus grand que le cinquième, le troisième est plus gros et le quatrième est plus réduit que le deuxième, ce qu'on trouve déjà chez d'autres espèces. Ces métacarpiens sont courts (22™"'), aplatis dans le sens latéral, à crêtes et arêtes vives, très prononcées, sauf chez les jeunes; chez ceux-ci le quatrième métacarpien est aussi grand que les deux autres, tandis que chez l'adulte il est un peu plus court, mais il est toujours beau- coup plus mince (G""" près de la phalange, le troisième a 9"^""). La soudure de la première phalange y est moins avancée que sur les autres doigts. La première [)lialange, sans apophyses récurrentes, rappelle celle de Bradypus (7"'"). La deuxième phalange du petit doigt est plus courte que celles des deux autres doigts qui ont la même longueur (34""" ). Les griffes sont très fortes et ont une anqjlitude de mouvement l'emarquable ; leur poulie d'articulation leur permet de faire un angle aigu avec l'axe du doigt. 6l\0 ACADÉMIE DES SCIENCES. Elles ont 67""", 74""" et 54""" de longueur ( pour la corde de Tare sous-tendn). Si, à ces caractères, on ajoute ceux des dents qui sont celles du Rra- ((vpits, celui du maxillaire inférieur, de la colonne vertébrale (9 vertèbres cervicales, i4 dorsales, 4 lombaires, 0 sacrées, 10 caudales) et des côtes (14), on sera convaincu que Br. torqualuslW. est une espèce qu'il est im- possible anatomiquement de séparer du genre Bradyptis, bien qu'elle pré- sente quekjues caractères propres et d'autres qui la ra])prochent de Cit. di- daclylus L. ZOOLOGIE. — Les phénomcnes de pliagocylose et d'aïUodigestion au cours de la régression des ascidiozoïdes chez les Diplosomidées (^Ascidies composées). Note de M. Antoine Pizon, présentée par M. Yves Delage. Les cormus des Diplosomes i^Diplosoma Lisleri et D. Spongiforme) ren- ferment trois sortes d'ascidiozoïdes dont j'ai fait connaître les rapports et l'évolution générale dans un travail antérieur (' ) : des ascidiozoïdes mono- thoraciques possédant une luanchie, une anse digestive et un cœur; des a. bilJwraciques qui ont deux branchies, deux œsophages et deux rectums, et enfin des a. bilhoraciqiies et biveiitriques formés de deux monothoracicjues embranchés l'un sur l'autre. Certains organes des a. bithoraciques ont une existence éphémère; les deux thorax ne restent simultanément en activité fonctionnelle que pendant 12 à 18 heures, tout au moins pendant la belle saison, après quoi le plus ancien de ces thorax (branchie, œso|)hagc et rectum) entre en régression et disparaît totalement en trois ou quatre jours. L'ascidiozoïde bithoracique se trouve ainsi ramené à une forme nionothoracique, qu'un nouveau bour- geonnement transformera quelques jours plus tard soit en ascidiozoïde bithoracique, soit en ascidiozoïde bithoracique et biv(;ntrique. Je complète aujourd'hui l'étude de l'évolution de ces Tuniciei'sen faisant connaître dans leurs grandes lignes les processus de la régression des parties nécrosées (branchie, œsophage et rectum) des ascidiozoïdes bitho- raciques. Ces processus sont caractérisés par la part très active qu'y prennent les organes digestifs restants; il se fait une véritable autodigestion (') A. Pizos, Evolulioii des Diplosomes {Aichivcs de Zoologie expérimentale, fasc. I, oct. 190J). SÉANCE DU 12 OCTOnRE 1908. 0/(1 coiicuiTcminciil avec une phagocytose non moins active qu'exercent de nombreux ainibocytes. La plus ancienne branchie se contracte ets'all'aisse; les éléments de ses parois se dissocient soit par petits fragments, soit par cellules; toutefois les cellules épidermiques deviennent au contraire plus hautes, plus serrées et isolent la masse en régression de la tunique environnante. D'autre part, les amibocyles du sang qui circulaient dans les espaces interstigmatiques au moment de la mort persistent avec toute leur vitalité au sein des éléments nécrosés. Ceux-ci, pour disparaître, suivent trois voies différentes : I" CeuN qui se trouvent au voisinage imnudiat du rectum s'engagent pour la plu- part dans ce dernier en franchissant Torifice rectal béant; ils s'y mélangent à la longue avec les éléments des parois rectales qui se dissorient de leur côté et tombent dans la lumière centrale; le rectum n'est bientôt qu'un |H:lil cordon plein constitué d'éléments en régression et qui finit de s'isoler par étranglement du reste de l'intestin. 1° Une autre fraction beaucoup plus importante des éléments de la branchie émigré vers la partie inférieure du corps et va s'accumuler dans les espaces sanguins, princi- palement autour de l'estomac et de l'anse inteslirjale. Ces éléments y forment le plus souvent une masse compacte dont une face est adjacente à l'épiderme, tandis que l'autre est couverte de très nombreux amibocyles de grande taille qui exercent une phagocytose des plus actives : ceux de ces microphages qui sont au contact immédiat des éléments en dégénérescence sont gonflés, bourrés de granulations fortement chro- mophiles, tandis que ceux qui sont plus en arriére ou épars dans les cavités sanguines sont à contenu très clair et très finement granuleux. 3° Enfin le reste des éléments de la branchie descend dans l'estomac en s'engageanl dans l'œsophage qui fait suite à la branchie morte et dont la régression sera un peu plus tardive. Caullery ( ') a déjà signalé des estomacs de D. ffelalinosiim ainsi remplis d'éléments en régression. Parfois même ce sont des petits fragments de la branchie encore couverts de cils vibratiles qui pénètrent d'un seul bloc dans l'estomac, où ils se dissocient ensuite. Deux processus concourent ici à opérer la disparition des éléments cellu- laires; il y a à la fois digestion et phagocytose. Les cellules glandulaires de l'estomac se montrent en effet, encore à ce moment, très hautes et gonllées de liquide, tandis que des macrophages identiques à ceux des cavités sanguines entourent lescléments en régression. Ceux-ci forment à un moment donné une masse homogène à peine colorable et sans membranes, au sein de laquelle sont inclus de très petits noyaux en régression ne montrant plus guère que des contours épais et fortement éry- throphiles. Les gros amibocytes poussent parfois dans celte espèce de (') Caullrhv, Contributions à l'étude des A. composées {Thèse de Doctoral, iSgS). (')/|2 ACADÉMIE DES SCIENCES. plasmode nécrosé des pseudopodes qui y pénètrent à la façon de suçoirs. Ils sont descendus dans restomac en même temps que les éléments bran- chiaux avec lesquels ils étaient mélangés; il n'est pas impossible d'ailleurs que certains d'entre eux soient venus directement des cavités sanguines en franchissant l'épithélium stomacal; en tout cas, on en observe des traînées qui s'étendent depuis la cavité stomacale jusqu'aux lacunes sanguines en s'infiltranl à travers les parois de l'estomac, et il est manifeste que ces élé- ments retournent dans le sang après avoir exercé leur phagocytose dans le tube digestif; d'ailleurs on les observe un peu partout dans le corps, associés à d'autres amibocytes cinq ou six fois plus petits; ils forment même des petits amas irréguliers dans la tunique au contact immédiat des organes en BIOLOGIE GÉNÉRALE. —Les croisements cliez les Amphihiens au point de vue cylologique. Note de M. E. Bataillon, présentée par M. Yves Delage. Dans un travail antérieur (') j'ai marqué un fait essentiel à la base de ces études sur les croisements : Tous les œufs mûrs employés dans mes combi- naisons i^Rana fusca, Bufo vulgaris, Bufo calamila, Pelodytes putictatus, etc.) ont leur deuxième figure polaire en métaphase à la périphérie quand je les mets au contact du sperme. Si le matériel vierge reste dans l'eau, cette deuxième figure se retrouvera inerte au même point jusqu'à vacuolisation de l'onif. Quel que soit le cas considéré (car les cas possibles sont nombreux comme on va le voir), la division ne commence que si le noyau femelle rétrogade vers le centre. Ce retour, avec un état particulier du plasma qui en est la condition, paraît suffire à la mise en branle, la conjugaison avec le pronucleus mâle étant quelque chose de surajouté. Je ne vise pas la parthéno- genèse artificielle comme on pourrait le croire, uuiis bien les croisements en question, dont les résultats concordent merveilleusement avec ceux de la parthénogenèse. Le croisement alxjutit à des larves dans les combinaisons suivantes : Bufo calainita cf Bufo vulgaris cf Pclotlytes punclatus cf Bufu vulgaris ç Bufo cal. Q Bufo vulg. ç ( ' ) E. BataillOiN, Sur l'cinissiuii des globules polai rus citez l^ana l'usca { C. B. de la Soc. de Biologie, 18 mai 1907). SÉANCE DU 12 OCTOBRE I908. 64-^ Il n'en est pas de même si l'on imprègne Biifo vulg. Q ou Biifo cal. ç avec le sperme de Ranafusca. La segmentation est ici d'une grande régularité, mais se heurte à un obstacle invincible, à la gastrulation. 11 y aurajlieu de rechercher les conditions de cet arrêt. Mais dans tous les cas qui précèdent j'ai pu suivre la pénétration du spermatozoïde et l'émission du deuxième globule, la formation du spermaster, le cheminement des deux pronuclei et leur fusion sur la première figure cinétique. Cette étude sera détaillée dans un Mémoire d'ensemble dont les matériaux s'accumalent depuis 3 ans. Arrêtons-nous sur des associations plus curieuses, entre Urodèle et Triton alpestris cf Triton alpe?2M/er des déplacements, des déformations, des lésions ou, au contraire, les masquer. Les radiographies, sur le cadavre et surlevivanl, que nous avons l'honneur, de présenter, nous paraissent démontrer de la façon la plus manifeste ce que nous avançons. Première déinonstralion. — Voici d'aijoid les radiographies du bassin d'un même sujet. L'épreuve n° 1 figure, aussi bien pour le côlé gauche que pour le côté droit, des détails analotniques comparables entre eu\ au double point de vue de leur forme et de leur architecture. Il n'en est pas de même pour l'épreuve n° 2, prise en fausse orientation anatomique et donnant à s'y méprendre I aspect d'un type de bassin oblique ovalaire. Enfin l'exa- men des cols des deux fémurs sur l'épreuve n" 1 démontre qu'ils >ont normaux; sur l'épreuve n° 2, le col du fémur gauche paraît écrasé, comme s'il avait été fracturé et s'était consolidé en position vicieuse. Deuxième démonstralion. — Les lésions simulées sur la radiographie n° 2 peuvent paraître faciles à obtenir avec une région aussi vaste que le bassin. Pour prévenir cette objection, nous avons expérimenté sur le poignet qui semble, par sa faible épaisseur, son étendue restreinte et l'adhérence presque immédiate de son squelette à la plaque, ne pas permettre la simulation d'une lésion quelconque. Si nous comparons les radiographies n°= 3 et h, nous constatons que la première représente une main et un poignet normaux. La seconde est celle de la main et du poignet de la même personne. Sur cette dernière, on reconnaît des modifications importantes, siégeant sur l'extrémité proximale des deuxième, troisième et quatrième métacarpiens; sur la deuxième rangée des os du carpe; sur l'extrémité inférieure du 646 ACADÉMIE DES SCIENCES. ciibilus, qui paraît volumineuse el altérée dans sa texture; enfin sur la configuration de la cavité glénoïde du radius. Troisième démonstration. — Les radiographies 5 et 6 concernent une fracture de la phaiangine de l'auriculaire avec un double déplacement dans le sens antéro-postérieur el htéral. La radiographie n° 7 nous montre cette même fracture avec un très léger déplacement et simulant Tankjlose de la phalange et de la phaiangine. Quatrième démonstration. — Les radiographies 8 et 9 sont celles de la même épaule d'uu enfant de 6 ans. L'épreuve 8 ne présente rien d'anormal, tandis que l'épreuve 9 simule une luxation de la tète humérale. Sans insister davantage, nous estimons que, dès à présent, nos recherches nous au- torisent à formuler les conclusions suivantes : Qu'il s'agisse d'anatomie normale ou d'anatomie pathologique, la repro- duction d'un organe, d'un viscère ou d'une région à l'aide des rayons X n'est pas une simple photographie; elle constitue, en réalité, pour être appli- cable à la clinique et à la médecine légale, une opération très complexe. Elle exige pour son exécution , non seulement des notions de Physique, mais aussi des connaissances très précises, dont on n'a pas tenu jusqu'à ce jour un compte suffisant el qid concernent : le développement anatomique du cliché ('), le centrage anatomique (-), enjîn l' orientation anatomique. PHYSIOLOGIE. — Contribution à l'étude de l'audition. Note de M. AIarage, présentée par M. Yves Delage. Les différentes théories émises pour expliquer l'audition peuvent se ra- mener à deux : 1° Pour Relmhollz et ses disciples, certaines parties du limaçon ne peuvent être influencées que par un seul son de hauteur déterminée; lorsqu'il se pro- duit une vihration complexe, l'oreille en fait l'analyse comme en Mathéma- tiques on fait l'analyse d'une courbe périodique continue, au moyen de la série de Fourier. Malheureusement le limaçon n'existe pas chez les oiseaux qui sont des chanteurs excellents et qui, cependant, entendent et s'entendent chanter; de plus cette hypothèse ne s'est pas trouvée conGrmée par les expé- riences que j'ai faites sur les Mysis au Laboratoire de Roscoff ('). 2° Pour d'autres auteurs, tous les filets nerveux seraient également impres- (') Maxime Ménard, Comptes rendus Au 6 juillet 1908. (') Maxime Ménard, L'épaule en radiographie {Re\ue d'Orthopédie, juillet 1907). (') Comptes rendus, 6 novembre igoS. SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1908. 6^7 sionnés et ce seraient des centres nerveux difl'érents situés dans le cerveau qui réagiraient différemment. Je vais chercher aujourd'hui si cette deuxième hypothèse concorde avec les faits d'ordre anatomique et pathologique que nous connaissons. I. Faits d'ordre anatomique. — L'oreille interne ne se compose pas seu- lement, comme on l'enseigne dans beaucoup d'ouvrages classiques, du vesti- bule, des canaux semi-circulaires et du limaçon avec les terminaisons ner- veuses qui s'y trouvent; il faut comprendre dans ce terme oreille interne Fig. .. Prfmièrf [tttp* HA. NEOr UfstIBUlAIflt R.P. NERf C0Cm.tA{«C Oeuxtème Oêpe. Voies auditives de oremie^ ordre Brûlis Voies auditives de deuxième ordre Irgiiième [tape Voies récurrentes Vibrations, musicales Parole Schéma des voies auditives centrales. les terminaisons réelles dans le cerveau des deux branches veslibulaire et cochléaire qui constituent le nerf auditif; le nerf vestibulaire qui corres- pond à la racine antérieure se termine dans le noyau de Deiters et dans le noyau vestibulaire; la racine postérieure ou nerf cochléaire est beaucoup plus complexe, elle aboutit par diverses branches à huit noyaux différents. Bechterew a divisé ces différents rameaux en voies auditives centripètes de premier et de second ordre qui font communiquer, soit entre eux, soit directement avec le limaçon, les différents centres; de plus, il existe des voies récurrentes ou centrifuges qui font communiquer entre eux les diffé- rents noyaux cellulaires ; le schéma ci-dessus montre l'importance énorme de 648 ACADÉMIE DES SCIENCES. ces différenls centres cérébraux par rapport aux terminaisons nerveuses du îimaçon. 2. Faits d'ordre pathologique. — Comme il était impossible de faire des expériences directes, j'ai réuni, depuis 8 ans, un grand nombre d'observa- tions, plus de 700, sur des mesures d'acuités auditives. On peut maintenant, avec les appareils que j'ai déjà présentés ici, déter- miner exactement la hauteur, le timbre et l'intensité des sons que l'oreille peut entendre. Je vais résumer, en quelques lignes, les résultats obtenus : a. On rencontre souvent des sujets qui entendent les bruits les plus faibles, mais qui sont complètement sourds pour la musique et pour la parole. b. On en rencontre d'autres qui entendent les bruits, la musique et la parole, en tant que vibration musicale, produite par le timbre de chaque voiv, mais qui ne la comprennent pas. Ces deux sortes de surdité sont provoquées le plus souvent par des méningites diag- nostiquées avec les méthodes précises dont on dispose aujourd'hui dans les labora- toires. c. Il existe d'autres sujets, généralement atteints de syphilis, chez lesquels la sur- dité a évolué rapidement, de manière à devenir absolue en 2^ heures; chez un malade par exemple, la surdité a évolué de la façon suivante : la surdité commence à ii'' du soir par la disparition de l'audition de certains instruments d'un orchestre, les vio- lons ; 2 heures après, aucun son musical n'est entendu, mais la parole est très bien comprise; 8 heures après, la surdité est complète pour toutes les vibrations, bruits, musique, parole. d. Lorsqu'on développe l'acuité auditive par des moyens appropriés, les phénomènes inverses se produisent: toutes les vibrations ne recommencent pas à être entendues en même temps, et l'amélioration se produit comme s'il s'agissait de différenles oreilles qui ne sont pas sensibles aux mêmes sons. Explication. — On peut expliquer ces phénomènes de la façon suivante : lorsqu'une vibration de nature quelconque se produit à l'extérieur, toutes les terminaisons nerveuses sont impressionnées par l'intermédiaire de la périlymphe et de l'endolymphe et, suivant qu'il s'agit d'un bruit, d'une vibration musicale ou de la parole, ce sont des centres nerveux de la pre- mière, deuxième ou troisième étape {fig. i ) qui sont impressionnés. Si le centre nerveux de la première étape existe seul, le sujet n'entend que les bruits, même les plus faibles ; c'est ce qui se présente à l'état normal chez les animaux inférieurs. De même si le centre de la troisième étape est le seul à être lésé, le sujet entendra toutes les vibrations, mais il ne comprendra pas la parole. SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1908. 649 Le degré de perfection de l'audition est donc lié, non pas tant à l'organe oreille qu'aux centres auditifs et par conséquent au cerveau. Enfin les voies récurrentes expliquent le retard dans l'audition qu'on ob- serve chez certains sourds-muets. 3upposons, en effet, que le corps trapé- zoïde doive réagir et que les conducteurs centripètes allant à ce centre n'existent plus, la perception du son peut cependant se faire par l'intermé- diaire des voies auditives de premier ordre allant aux tubercules quadriju- meaux et des voies récurrentes qui reviennent des tubercules au ruban laté- ral et de là au corps trapézoïde i^fig- i ). Résumé. — La deuxième théorie des centres auditifs est conforme à nos connaissances anatomiques et pathologiques les plus récentes. De plus, elle explique facilement les phénomènes que nous observons. Pour que cette hypothèse devienne une certitude, il faudrait avoir un grand nombre d'au- topsies montrant toujours dans le même centre la lésion correspondant au genre de surdité observé ; ces recherches exigeront beaucoup de temps, mais elles ne semblent pas impossibles. PHYSIOLOGIE. — Résistance à 100° des hèmolysines des sérums préparés. Séparation de l'alexine et de la sensibilatnce par filtration sur sac de collo- dion.-^ote de M. Albert Froii\, présentée par M. Dastre. Bordet a établi que les sérums hémolytiques d'animaux préparés ren- ferment deux substances : l'alexine et la sensibilisatrice. L'alexine est détruite par un chauffage d'une demi-heure à 56°, tandis que la sensibilisatrice résiste à cette température. Pour étudier la température de destruction de la sensibilisatrice, et la nature même de cette substance, j'ai chauffé des sérums hémolytiques d'ani- maux préparés à 80°, 85° ou 90° pendant 5 minutes. Le coagulum formé est divisé et mis en contact pendant 48 heures avec de l'eau salée renfermant 9*-' de NaCl par litre. La quantité d'eau salée employée pour l'épuisement du coagulum correspond à la quantité de sérum mis en œuvre. Une partie de Thémolysine passe en solution. Dans plusieurs expériences faites dans ces conditions avec du sérum chauffé à 85", 2'"' de l'eau salée qui a servi à épuiser le coagulum hémolysent les globules sensibles dans le même temps que o'°'',4 de sérum initial. Pour éviter sûrement l'action hémolytique possible des savons ou de divers corps (loo ACADÉMIE UES SCIENCES. gras qui existent dans le sérum, j'ai saturé ce sérum de sel avant de le coaguler à 85" ou 90°. Le coagulum a été mis en contact avec de l'eau salée à i5 ou 3o pour 100 pendant 48 heures. Le liquide de macération est ensuite dialyse, tout d'abord en présence d'eau di>-- lillée pour le débarrasser rapidement de l'excès de sel, puis en présence d'eau salée à qs par litre. Le liquide dialyse possède un pouvoir hémolytique très marqué. Dans d'autres expériences, dans le but d'extraire une plus grande quantité d'hémo- lysine, j'ai ajouté au sérum saturé de iVaCI de la glycérine dans la proportion de 1 à 10 pour 100 avant de coaguler ce sérum à 85°. Le coagulum est mis en contact avec de l'eau saturée de NaCl pendant 48 heures. Le liquide provenant de l'épuisement du coagulum, dialyse sur eau distillée, puis sur eau salée, possède un pouvoir hémoly- tique très net. Ces faits prouvent que l'alexine et la sensibilisatrice résistent pendant 5 minutes aux températures de 85° et 90". Déplus, cette hémolysine, extraite des coagulums et dialysée, peut être chauffée pendant 10 minutes à 100° sans perdre son pouvoir hémolytique. Cependant elle se détruit en 6 ou 8 jours à la température du laboratoire sous l'influence de l'air et de la lumière. Les hémolysines extraites des sérums préparés et saturés de sel avant la coagulation sont rigoureusement spécifiques, c'est-à-dire qu'elles n'agissent que sur les globules pour lesquelles l'animal a été préparé. Les hémolysines extraites de ces mêmes sérums par l'adjonction de gly- cérine ne sont pas spécifiques, on peut même extraire des hémolysines des sérums normaux. Toutes ces hémolysines se différencient des hémolysines des sérums frais par leur résistance à 90° ou à 100°. J'ai pu les identifier avec les hémolysines des sérums frais par filtration sur sac de coUodion. Quand on filtre un sérum hémolytique sur sac de collodion, sous une pression de lo*'™ à 20^'" de mercure, le filtrat n'a aucune action hémoly- tique; mais il peut acquérir cette propriété par l'addition d'une petite quantité de sérum normal. Dans les sérums hémolytiques, la sensibiUsalrice seule traverse la paroi de collodion, l'alexine reste à l'intérieur du filtre. Il en est de même des sérums normaux. Si l'on filtre du sérum normal sur sac de collodion, le filtrat ne peut pas réactiver un sérum hémolytique chauffé à 56°; tandis que la partie qui reste sur le filtre possède cette propriété réactivante. Les extraits des coagulums formés par la chaleur dans les sérums hémoly- SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1908. 65 I tiques se comportent coiiiine les sérums héiiiulyliques dont ils proviennent, c'est-à-dire que, filtrés sur collodion, ils perdent l(Mir pouvoir hénioly tique : la sensibilisatrice seule traverse la paroi de collodion. En effet, le filtrat peut être réactivé par Faddition d'une petite (juantité de sérum normal. PATHOLOGIE. — TraitemenI des trypanosomiascs chez les chevaux par r orpi- ment seul ou associé à l'aloxYl. Note de \1M. A. TiiiRorx et L. Trppaz, présentée par M. Laveran. Les résultats rapportés dans celte Note concernent seuleinenl la Souma et la trypanosomiase des chevaux de Gambie, dans le traitement desquelles nous avons obtenu des résultats concluants. D'autres trypanosomiases des chevaux sont à l'étude, dans lesquelles le même traitement sendjlc devoir donner également des succès. Nous espérons que la méthode pourra être considérée comme générale dans les trypanosomiases des chevaux. La médication employée est celle qui a donné à M. le Professeur Laveran et à l'un de nous des résultats excellents sur les cobayes ('). 1° Médicalion mlxle : orpimenl-aloxyl. — L'aloxyl a été administré en iujeclions de 5s sous la peau de l'encolure. L'orpiment a été donné à doses croissantes de 15- à 25b en bols ou en électuaires. Les bols sont de grosses pilules composées d'orpiment, de mélasse et d'une poudre inerte, lycopode, réglisse ou farine. On les porte à la ba^e de la langue en les enfonçant légèrement au bout d'une baguette llexible. Lorsque les chevaux sont difficiles, on donne le médicament en élecluaire, sorte de confiture composée de mélasse et d'orpiment dont on enduit la langue de l'animal jusqu'à ce qu'il ait tout absorbé ('-). Les chevaux soumis au Irailemenl mixte ont reçu i5» d'oipiment le 1='' jour; 5- d'atoxjl le 3'^^; 20» d'orpiment le 5=; 5" d'atoxyl le 7"; 25-' d'orpiment le 9"; 5« d'atoxyl le ii^; aS» d'orpiment le i3'=; 5» d'atoxyl le iS"; 25s d'orpiment le 17'; 5k d'atoxyl le 19'' jour. Les deux premiers chevaux traités ayant présenté une rechute 10 et i3 jours après la dernière dose d'arsenic, nous avons institué un second traitement chez ces animaux et nous avons fait chez les suivants deux traitements séparés par 8 jours de repos, ( ' ) Laveran et Thirolx, Reckerclies sur le Irailemenl des trypanosomiases {Comptes rendus, 4 novembre 1907, et Ann. de l'insliltil Pasteur, février 1908). (') Les aniuuuix qui prennent l'orpiment en élecluaire en perdent souvent une petite quantité qui peiU être évaluée à 5- au maximum; aussi peut-on, lorsf(ue le mé- dicament est bien supporté, leur donner jusiju'à 3i)^ d'orpiment. C. R., 190S, r Sfunc^trc. (T. CM.VH, N" 15.) '^ ' (552 ACADÉMIE DES SCIENCES. sans îitlendre la reclmte. Les premières doses (rorpimenl occasidiiiienl quelquefois une légère dianliée qui obligea suspendre momenlanément reni|ilfii du mi'dicament ou à le lemplacer par une injection d'atoxyl. ■?.° Traitement par l'orpiment seul. — Nous avons suivi, dans ce traitement, une marclie analogue à celle que nous avions adoptée pour le traitement mixte; les inges- tions d'orpiment étant cependant séparées par 3 jours d'intervalle pour ménager la sus- ceptibilité intestinale de l'animal : i" jour, !5« orpiment; 4% 20^'; 7% aâs; 10% aS*-'; iS" 23^; 16% 2.51-'; 19'', aS»-'. 8 jours de repos et second traitement. Doux Irypanosomiases difl'érentes : Souiiia {Tr. Cazalhoni) et ti\ypanoso- niiase des chevaux de Garni )ie (Tr. dimorplion) ont été traitées avec succès clicz les chevaux par la médication mixte : urpimenl-aloxyl ; 3 chevaux sur 3 ont été guéris. 11 est probable que la M'bori est également curable par ce traitement. Deux chevaux atteints de Souma ont été Lraités avec succès par l'orpi- ment seul; nous pensons que ce médicament, d'un prix peu élevé, suffira pour traiter les Irypanosoiriiases des chevaux, sans avoir recours à Taloxyl, dont la valeur, en raison des doses qu'il faut administrer, rendrai! la médication beaucoup plus onéreuse. Les expériences que nous sommes en train de poursuivre sur un cheval et un dromadaire atteints de M'bori et sur un cheval atteint de Baléri, nous donneront d'utiles renseignements sur la possibilité d'étendre à toutes les trypanosomiases des chevaux le traitement par l'orpiment seul. La première dose de i5s d'orpiment suffit, généralement, pour faire dis- paraître en 24 heures les trypanosomes de la circulation. Les animaux gravement atteints sont encore le plus souvent curables; mais ils ont une convalescence assez longue, qui peut durer 2 mois. Au contraire, les animaux dont l'état général n"a pas encore beaucoup soull'ert peuvent souvent fournir, aussitôt après la première moitié du traitement, un travail normal. GÉOLOGIE. — Sur la persistance, à travers toute la Corse, d'une zone de contacts anormaux entre la région occidentale et la région orientale. Note de M. Depiîat, présentée par M. Michel Lévy. Poursuivant des recherches entreprises depuis plusieurs années sur la ligne de contacts anormaux qui séparent la Corse occidentale éruptivc de la SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1908. 653 Corse orientale sédinientaire, comme je l'ai montré (' ), j'ai récemment achevé l'élude de cette zone sur les feuilles de Corte S.-K. et de Bastelica N.-E. et S.-E. Actuellement, ayant suivi celte ligne de contact d'un bout à l'autre de la Corse, je résumerais les faits observés de la manière suivante : Sur la feuille de Bastia, toute la région orientale sédinienlaire surplissée a, comme M. Maury y a insisté, confirmant ainsi mes théories, subi un mou- vement de déplacement horizontal. Il y a eu contre la Corse cristalline un refoulement intense provoquant l'écrasement total ou partiel des granités et granulites de bordure; en même temps les formalions sédimentaires charriées entraînaient dans leur mouvement des masses de roches grani- toïdes alcalines (-) qui subissaient un sort analogue; je considère ainsi la masse des granités et granuUtes de la clialnc du Tende conime n'étant pas en place et formant un vaste lambeau laminé. Puis, plus au Sud, sur la feuille de Corte, la ligne de contacts anormaux se poursuit nettement, ces phéno- mènes prenant une ampleur considérable; la trace du plan de charriage passe dans la Scala de Santa Regina, puis traverse le massif du Holondo dont la moitié orientale est entièrement formée des mêmes granités alcalins broyés et laminés avec intensité; sur le revers oriental du col de Manga- nello, on recueille des granités transformés localement en schistes par lami- nage; puis la ligne de contact passe par le massif du Monte d'Oro toujours formé en majeure partie des mêmes granités alcalins, avec îlots de types amphiboliques; de là elle oblique au Sud-Est pour contourner le massif du Monte Renoso et longe le flanc ouest de la haute vallée duTaravo, de sorte que toute la ligne des hauteurs considérables des monts de Verde, dont l'al- titude moyenne est de 2000", appartient à des masses déplacées suivant des mouvements de translation horizontale; toutes les coupes qu'on peut relever à travers la vallée du Taravo sont proltaiites à cet égard : la chaîne du Renoso est formée de granités normaux à mica noir et hornblende, ainsi que le fond de la vallée ; mais, sur le liane oriental de la vallée, les masses de gra- nité précitées supportent (ioo™ de granités et granulites complètement écrasés à la base et dont la partie supérieure, moins laminée, laisse nette- ment reconnaître les types alcalins à mica noir très mélangés à des types où (') J. Depkat, L'origine de la prologine de Corse {Comptes rendus, t. CXIJ, p. i5i); Observations sur la prologine de Corse {Bull. Soc. géol. fr-, conipie rendu sommaire, décembre 1906). ('^) P. Termieii et J. Dei'Rat, Le granité alcalin des nappes de la Corse orientale {Comptes rendus. îo juillet 1900). 654 ACADÉMIE DES SCIENCES. intervienl du mica l^lanc. Le plan de charriage oblique ensuite par le col d'Agnone (1(374"') jusqu'au col d'Asinao (1682'°) avec des conditions sem- blables. C'est du reste au col d'Asinao que j'ai observé la coupe la plus remarquable : sur la masse des aiguilles de Bavella repose, à ipSo™ d'alti- tude, un énorme paquet charrié de calcaires blancs pétris de fossiles (Ortho- phragmines, Ahéolines, Nnnvnidites) contre IimjuoI s'appuient des couches schisto-gréseuses, avec poudingues intercalés de ilysch, presque verticales; ces couches reposent sur leur tranche sur un plan incliné de granités appar- tenant au socle de la Corse cristalline par l'intermédiaire d'une brèche d'écrasement; mais ce qui est le plus typique, c'est une énorme lame de gra- nité alcalin (P"' Mufrareccia iSpS"') venant de l'Est, charriée sur cet Eocène. Ainsi, sur toute la longueur de la ligne de séparation de la Corse cristal- line et de la Corse orientale, j'ai pu retrouver les mêmes contacts anormaux et vérifier ce fait que nulle ixiil on ne peut constater la présence d'un contact stratigraphique normal; la théorie que j'émettais ici même jadis et à laquelle j'ai vu récemment se rallier les suffrages (' ) se trouve donc pour moi établie d'une façon certaine, à savoir que la Corse orientale entière a été charriée contie le massif cristallin occidental, la poussée étant toujours venue de l' Est ; quant à l'amplitude du mouvement de translation, je ne crois pas qu'il s'étende sur une très grande longueur; il faut admettre que les racines peuvent se trouver parfois au large à une distance difficile à supputer, mais il serait impossible, et du reste l'hypothèse ne s'impose nullement, de les chercher dans l'Apennin. PHYSIQUE DU GLOBE. — Perturbations dans la charge terrestre. Note de M. Albert Nodon, présentée par M. Wolf. J 'ai signalé à l'Académie des Sciences ( Notes du 1 6 septembre et du 23 dé- cembre 1907) une nouvelle méthode expérimentale qui permet d'étudier les variations de la charge superficielle du sol. Cette méthode m'a permis de constater le 2 octobre dernier, dans mon Observatoire de Bordeaux, des perturbations importantes dans la charge terrestre. {') V. Ter>iiki!, lii'marques sur la direction des plissemcnls et des cliarriages dans la Corse orientale {Hall. Soc. géol. fr., If série, t. VII, 1907, p. !^i\). E. Maury, Sur la présence de nappes de recoin-renicnt au nord et à l'est de la Corse {Comptes r.enilus. t. CALVl, 190S, p. p^i)- SÉANCE DU 12 OCTOBRE I908. 655 A S"" du matin, les perturbations électriques étaient de i5n volts par seconde et à midi elles atteig;naient 3oo volts en moyenne. Ces perturbations dans la charge terrestre ont concordé avec un passage d'activité solaire à la date du 2 octobre, ainsi qu'avec de forts champs élec- triques observés par M. Marchand à l'Observatoire du Pic du Midi. Elles ont, en outre, précédé un violent cyclone qui a dévasté la Guade- loupe du 2 au 3 octobre, et elles ont également précédé de notables perlur- ba/ions magné/ù/ues enregistrées le 3 octobre à 2'' du matin par le sismo- graphe de l'Observatoire du Parc Saint-Maur. L'installation prochaine, dans divers Observatoires, d'appareils enregis- treurs de la charge terrestre va permettre de généraliser l'étude de ce nouveau mode de prévision des troubles atmosphériques et sismiques. PHYSIQUE DU GLOBE. — Variations des hilitudes et tremhlemc.nls de terre. Note de M. de Montessus de Bali.oke, transmise par M. Barrois. On sait comment, il y a quelques années, d'éminents sismologues, Milne, Cancani, de Kôvesligethy, etc., ont constaté un certain parallélisme entre les maximums et les minimums d'une part des petites variations de latitudes, et ceux d'autre part des nombres annuels de mégaséismes, de 1892 à 1902, c'est-à-dire de ces grands tremblements de terre qui, ébranlant la masse ter- restre tout entière, se font enregistrer aux sismographes sensibles de toutes les stations qui en sont munies. Une telle corrélation entre les deux phéno- mènes, corrélation d'ailleurs bien plutôt suggérée qu'affirmée, s'explique- rait par des déplacements locaux de masses, produits par ces mégaséismes, et qui entraîneraient des déplacements correspondants des axes principaux d'inertie du globe terrestre. Or on peut faire à cette manière de voir deux objections : l'une de principe, l'autre plus convaincante encore, basée qu'elle est sur des faits d'observation. On notera d'abord que les mégaséismes qui se produisent chaque année, au nombre de quelques dizaines, ont leur siège en des points différents et très distants des deux grands cercles d'instabiUté maxima. Ainsi, en 190G et 1907, sur le cercle circumpacifique, l'ile de Formose, l'Alaska, la Cali- fornie, le Mexique, la Jamaïcjue, la Colombie occidentale et le Chili ont été successivement ébranlés. Par conséquent, pendant cette période, les dépla- cements polaires correspondants devant se composer suivant la règle ordi- naire, leur résultat final sera bien près d'être nul. 656 ACADÉMIE DES SCIENCES. Mais, en outre, le IrembleineiU de lene de Californie du iS avril 1906 permet de préciser au moins l'ordre de i;randeur du déplacement polaire correspondant. Un sait que ce mégaséisme est résulté de ce ([ue deu\ compartiments terrestres ont rejoué le lon^ de la faille .Steven's Greek-Portolà, sur une longueur d'environ Sso*"" entre Point- Arenas et Chittenden. La revision de la triangulation exécutée par le Coast and geo- delic Survey a. démontré que les deux compartiments ont participé au mouvement, les déplacements dill'érenliels vertical et horizontal avant aUcint respectivement i'"2o et 6"', au maxinnim. Ces déplacements diminuaient rapidement à mesure qu'on s'éloigne de la faille, de sorte que. par exemple à l'Est, le compartiment compris entre elle et celle parallèle de San José n'a pas été tout entier déplacé. Quoi qu'il en soit, ce sera, si nous nous occu- pons seulement de ce compartiment oriental, se mettre ilans des conditions exagéré- ment favorables à ladite corrélation que d'attribuer le déplacement à tout le comparti- ment, soit sur une largeur de a^i"". Quant à la troisième dimension, l'épaisseur du bloc, elle est parfaitement inconnue. On sait toutefois que le tunnel de Wrighl's, situé à 700 pieds au-dessous de la surface, a été aplati et désorganisé. Toute la sismologie moderne plaide contre les profondeurs exagérées attribuées aux foyers séismiques et déduites des anciennes méthodes de Mallet et de ses continuateurs. Prenons cependant une profondeur, ou une épaisseur du bloc, de l'ordre de grandeur auquel conduisaient ces méthodes, soient 100'"^, et appliquons au mouvement vertical de ce bloc les for- mules de Tisserand (J/ec. ce/., t. 11, ch. XXIX). Le déplacement polaire résultant sera de 282" X io-«. C'est un infiniment petit par rapport aux erreurs d'observation des latitudes, et le déplacement horizontal difTérentiel des deux blocs conduisait à un résul- tat du même ordre de grandeur. Ainsi, indépcndaminenL de Tobjeclion depi'iticii)e opposée plus luml à la possibililr d'une corrélation entre les petites variations de latitude etlafré- (juence des mégaséismes, la théorie appliquée aux faits d'observation con- statés au tremblement de terre du 18 avril 1906, celui qui cependant a pro- duit sur le relief terrestre les plus grandes perturbations reconnues jusqu'à ce jour, est tout à fait contraire à la suggestion dont il s'agit, et il y a lieu de considérer le parallélisme des graphiques des deux ordres de phénomènes, entre 1892 et 1902, comme une coïncidence fortuite, puisque IcseiTets cal- culés sont négligeables devant les erreurs d'observation dans la détermina- tion des latitudes. A 4 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. G. D. SÉANCE DU 12 OCTOBRE 1908. 667 BULLETIN BIBLIOGRAPHIorE. Ouvrages reçus uans la séance ou 12 octobre 1908. De la mélhude dans les Sciences, par MM. les professeurs H. Bouasse, Pierre Dle- bet, E. Durkheim, a.. Giahu, A. Job, F. Le Dantrc, L. Léw-Rrubil, G. Monou, P. Pai.nlevé, Émii-E r^icARD, Th. Kibot, J. Tannery, P. -F. Thomas. Paris, Félix Alcan, 1909; I vol. in-12. (Hommage de M. Emile Picard.) Cristallographie : Déformation des corps cristallisés, groupements, polymor- phisme, isomcrie, par Fred. Wallerant, Membre de l'Instilut. Paris, Ch. Béranger, 1909; 1 vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Contribution à l'histoire stratigraphique et tectonique des Pyrénées orientales et centrales, par Léon Bertrand. Paris, Ch. Béranger, 1908; i vol. in-S". (Présenté par M. Michel Lévy. Hommage de l'auteur.) Thermodynamique à l'usage des ingénieurs, par Aimé Witz, Correspondant de l'Institut, 3'= édition. Paris, Masson et C"; Gaulliier-Villars, 6. d.; i vol. in-12. (Hom- mage de l'auteur.) Contribution à l'étude des Annélides Polychètes de la mer Rouge, par M. Charles Gravier. (Suite : 4" Partie.) (Extr. des Nouvelles Archives du Muséum d'Histoire naturelle, t. \, 1908.) Paris, Masson et G'"; i l'asc. 'in-[f. (Présenté par M. Edmond Perrier.) Notice sur les travaux scientifiques de M. Jean Becquerel. Paris, Gaulliier-Villars, 1908 ; I fasc. in-4''. Notice sur les travaux scientifvjues de M. Charles Janet (accompagnée d'un Supplé- ment manuscrit). Lille, Le Bigot frères, 1902; 1 vol. in-4''. M. Charles Janet adresse également l'enseiiible de ses dernières publications. i3 fasc. de divers formats. Notice sur les travaux scientifiques du D' E.-L. Trouessart. Lons-le-Saunier, Lucien Declume, 1901; 1 fasc. in-4°. Notice complémentaire sur les travaux scientifiques publiés, de 1901 à 1906, par le D' E.-L. Trouessart. Lons-le-Saunier, Lucien Declume, 1906; i fasc. in-4''. Spectre du fer, par ÏNLM. H. Buisson et Ch. Fabry. {Annales de la Faculté des Sciences de Marseille, t. XVII, fasc. 3, 1908.) i fasc. in-4°. (Hommage des auteurs.) Le Service géographique de l'Armée adresse 9 feuilles de diverses Cartes éditées en 1908 : France au 5oooo= en couleurs : Lunéville ; Bayon. Tunisie au looooo" : Oglat Merteba; Gafsa; El Hamma; Douz. Algérie au 200000= : Bou Tlialeb. Maroc au Sooooo'' : Oudjda; Oued Charef. Manuel de l'Eau, suite et complément du Manuel de l'Arbre, pour servir à renseignement sylvo-pastoral dans les Écoles, par Onésime Reclus. Paris, Touring-Club (558 ACADÉMIE DES SCIENCES. de Fiance, s. tl.; i vol. in-4°; exemplaire 11° 273. (Houiiiiai;e de M. Abel Ballif, pn- sident du Touring-Cliib de Fiance.) Essai sur les principes des Sciences mathématiques, par Louis Délègue. Paris, ^'uiberl el Nuny, 1908. (JIornniai;e de l'auteur.) Rapports sur l'Industrie et l' Enseignemeat industriel, par (). Piequet. Rouen, Léon Gy, 1908; i fasc. in-8'\ La taille chez les criminels, par Charles Perrier. Lyon, k. Rey, 1908; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) La voix de la vérité, par Lucien Ferry. Nantes, 1908; i vol. in-12. Report of the Impérial Department of A,^'ricullure for thc years igoS-igoô and 1906-1907. Galculta, 1908; 1 fasc. in-8"'. ERRA TA . (Séance du 28 septembre 1908.) Note de M. Louis Henry, Sur la stabilité relative des groupements poly- carbonés cycliques : Page 559, ligne 4i c" remontant, au lieu de instantanément, lisez exclusivement. t> ^a r r , ^^«'V /■ Cll'\ Page 5do, ligne 21, au lieu de /-.ii.,/^ — lisez ,,..3 L. — , Br Br Page 56i, ligne i[\, au lieu de pj,, xCIl lisez /Cil. PUBLICATIONS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES En vente à la Librairie Gauthiek-Villaiis, 55, quai des Grands-Aiigustins, Paris. COmPTES RENDUS HEBDOPHADAIRES DES SÉANCES de l'Académie des Sciences. Publiés par MM. les Secrétaires perpétuels. In-4 (28-28), HEBDOMADAIRE. Collection complète, de i835 à 1907 ; i45 volumes i8i5 fr. Chaque année, sauf i845, 1878 a 1892, 1896 à 1898, ^e vend séparément 25 fr. 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In-4 (28-23); 1900 25 fr. SUPPLÉPIIENT AUX COfflPTES RENDUS des Séances de l'Académie des Sciences. Tomes 1 et II, i856 et 1861, séparément 25 fr. mÉfflOIRES DE L'ACADÉiniE DES SCIENCES IN-4 ; TOMES I A L, 1H16 A 1908. Chaque volume, à l'exception des Tomes ci-après indiqués, se vend séparément i5 fr. Le Tome XXXIII, avec Atlas, se vend séparément 25 fr. Les Tomes VI et XXI ne se vendent pas séparément. Tables générales des travaux contenus dans les Mémoires de l'Académie. I" Série, Tomes I à WN (an VI-i8i5), et IP Série, Tomes I à XL (1816-1878); 188 1 6 fr. nÉinOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS à l'Académie des Sciences {Savants étrangers). 2» SÉRIE. IN-4 ; TOMES I A XXXII, 1827-1902. Chaque volume se vend séparément 1 5 fr. Tables générales des travaux contenus dans les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie. \" Série, Tomes 1 et II (i8o6-i8u), et W Série, Tomes I à XXV (:827-i877); 1881 2 fr. 5o NOTICES NÉCROLOGIQUES Lues à IWcadémie (1886-1890). In-8 (25-16); 1891, 2 fr, 50 Notice sur J.-C. Boiquet, par G. -H. Halphen. — Notice sur L.-F.-C. BnEGLET, par de Jonquières. — Notice sur L.-R. Tulasne, |iar E. Bornet. — Notice sar E. Laguerue, par H. Poinctiré. — Notice sur G. -H. Halphen, par E. Picard. — Notice sur E. Phillips, par H. Léauté. PASSAGE DE VENUS Recueil de Mémoires relatifs à l'observation du passage de Vénus sur le Soleil, en 1874. Tome I. — \" Partie : Procès-verhau.x des .'Séances tenues par la Commission, In-4 (28-23); 1877 12 fr. 5o c. — II« Partie : Mémoires divers. In-4 (28-23), avec 7 planches; 1876 12 fr. 5o c. Tome II. — I" Partie : Mission de Pékin (FIcuriais). — Mission (/e .S'a/zi^-Pf»// (Mouchez), ln-4 (28-23), avec 26 pi: 1878. 25 fr. — Il' Partie ; Miss-ion de Saint-Paul{ Rochefnrt et Ch. Vélain). — Mission du Japon (.lansseu. Tisserand. Delacroix et Picard). — Mis.fio/i de .'iaïgon (Héraud). — Mission de Nouméa (André). In-4 (28-23), avec figures et 36 planches : 1880 23 fr. Tome III. — I" Partie: .Mission de l'ile Campbell (Bouquet de la Grye). ln-4 (28-23), avec 6 planches; 18S2 ... 12 fr. 5oc. — ir Partie : Mi.f.sion de l'île Campbell (H. Filhol). In-4 (28-23), avec atlas de 68 planches ; 1 885 25 fr. — III" Partie : Mesures des plaques photographiques. In-4 (28-23), avec 2 planches ; 1882 12 fr. 5o c. Annexe : Discussion des résultats obtenus aVec les épreuves da- guerriennes de la Commission française, par Ohrec/it. In-4 (28-23); 1890 '. 2 fr. Soc. MISSION DU CAP HORN (1882-1883 ). ToMji I : Histoire du Voyage, par L.-F. Martial, ln-4 (28-23), avec 12 planches ; i888 .^ 25 fr. Tcmë II : Météorologie, par J. Lephay. In-4 (28-9.3), avec 12 planches ; iS85 (Rare). To.me III: Magnétisme terrestre, par E.-O. Le Cannellier. — Re- cherches .sur la constitution chimique de l'atmosphère., d'après les expériences du D"^ Hyades, par Muntz et Aurin. In-4 (28-23), avec II planches; 1886 {Rare). To.me IV : Géologie, par le D'^ P. Hyades. In-4 (28-23), avec 33 pi.; 1887 ^5 fr. Tome V: Botanique. In-4 (28-23) de 400 pages; 1889 25 fr. Tome VI : Zoologie. Ce Tome est publié en 12 fascicules, l'-^ Partie: In-4 (28-23) de 486 pages, avec 23 pi. ; 1891.. 45 fr. Mammifères (A.Milne-Edwards); 10 fr. — Oiseaux {E.Oustalet); 25 fr. — Poissons {L. l'aillant): 4 fr. — Anatonue comparée {H. Gervais); 6 fr. Il" Partie : In-4 (28-23) de 43o pages, avec 29 pi.; 1891 {Rare). Insectes (L. Fairmaire, Signoret, J. Mabille. P. Mabille, J.-M.-F. BigotV, 20 fr. — Arachnides (E. Simon) (épuisé). — Crustacés (Milné-Edwards); 11 fr. —Mollusques {de Rochebrune et /. Mabille); 10 fr. ni' Partie : In-4 (28-23) de 376 pages, avec 36 pi.; 1891 . . 35 fr. Priapulides ( ./. de Guerne); 2 fr. - Bryozoaires {J. Jullien); s fr, — Echinodermes {E. Perrier); 20 fr. — Protozoaires (A. Certes): 5 fr. Tome VII : Anthropologie. Ethnographie ; i)ar le D' P. Hyades et J. Dexiker. In-4 (28-23), avec 34 pi. et i carte en couleur; .891. 25 tr. La collection des sept Tomes en neuf volumes 275 fr. N° 15. TABl.E DES ARTICLES (Séance ANCE. L'Académie impériale des Sciences de Vienne, I'Academie royale de.s Scienxes DE Stockholm expriment à l'Académie leurs sentiments de profonde sympathie pour ses deuils récents G18 Le Président du Comité d'organisation de LA Commémoration du troisième cente- naire de la naissance de Torricelli invile l'Académie à se faire représenter aux fêles de Faenza 618 M. Charles Janet, M. P. Mauchal prient l'.\cadémie de les compter au nombre des candidats à la place vacante dans la Sec- tion de Zoologie par le décès de M. A. Giard 618 M. le Secrétaire perpetlki, signale divers Ouvrages de M. Léon Bertrand, de M. Charles Gravier et de M. Onésime Becliis 618 MM. .Iavklle et Giacobini. — Sur la comète Tempelj-Swift 618 M. Chaules Nordmann. — l!cinari|ues sur une Note récente île M. Lelieilew relative à la dispersion dans le vide interstellaire. 620 M. S. Carru.s. — Sur les sy-^t'mes de fa- milles de surfaces se coii|ianl suivant des lignes conjuguées fi20 M. Georges Claude. — Sm- l'extraction des gaz rares de ralmosphère 624 M. Kdouard .Salles. — Recherches sur la diffusion des ions gazeux G27 M. Louis DuRREUiL. — Méthode de calcul des poids atomiques, - 629 M. Paul Gacbert — Sur une di-s causes ■ modifiant les formes dominantes des cris- Bulletin bibliographique Errata taux, et sur les solutions solides M.\l. Costantin et H. Poisson. — Katafa, Geaya et Macrocalyx . trois nouvelles plantes de Madagascar M. k. Menegaux. — Sur le squelette du membre antérieur de Bradypus tor- qiiatus III 1|L .\ntoine Pizon. — Les phénomènes de : phagocytose et d'aulndigestion au cours ; de la régression des ascidiozoïdes chez les Diplosomidées (Ascidies composées) M. E. Bataillon. — Les croisements chez i les .\niphibiens au point de vue cytolo- \ giqu<^ MM. A. RiEFFEL et Maxime Menard. — Sur l'orientation analomique en radiographie. M. Maraoe. — Contribution à l'étude de l'audition M. .\lbert Krûuin. — Résistance à loo" des hémolysines des sérums préparés. Sépara- tion rie l'alexine et de la sensibilisatrice par filtration sur sac de collodion MM- --V. Thiroux et L. Teppaz. — Traite- ment des trypanosomiases chez les che- vaiix par rm'pinjrnt seul ou associé à l'atoxyl M. Deprat. — Sur la persistance à travers toute la Corse d'une zone de contacts anormaux entre la région occidentale et la région orientale M. Alhert Nodon. — l'crturbalions dans la charge terrestre M. DE MoNTESsrs de Ballore. — Varia- tions des latitudes ei. tremblements de lerre 632 ti35 637 64o 642 645 646 64'J 65 1 6,'i2 63 '1 655 607 es PARIS. - IMPRIMERIE G AUT II I ER- V I LL A M S . Quai des Grands-Augusiiiis, 55. Le Ijùranl : Gauthier- Villahs. 30 V-T 1908 DEUXIEME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. N^ 16 (19 Octobre 1908). ^PAKIS, GAUTHIER-VILLARS, IMI'UIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES KENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, Sb. 1908 RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 3.3 juin 1862 et 24 mai 1873 I * — — il Les Comptes rendus hebdomadaires des séances Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont (\\x\\ii- de l' Académie se. composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à FAcadémie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*''. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre nuparun Associéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3i>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les tant que l'Académie l'aura décidé. fli Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remise temps, le titre seul du Mémoire e?l inséré da. Compte rendu actuel, et l'extrait eft rciivov Compte rendu suivant et mis "• h fin Hi- iSier Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches, ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendm après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétnelf sont priés de lei déposer au Secrétariat au plus taru le Samedi qui précède la séance, avant S"". Antrement la présentation sera remise ila séance suivante ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 19 OCTOBRE 1908. PRESIDENCE DE M. BOUCHARD. MEMOIRES ET COMMUIVICAÏIO.IVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire PERPÉTUEL, en présentant à rAcadémie la VP Partie des Souvenirs de Marine de l'Amiral Paris, s'exprime en ces termes : Notre cher et excellent confrère l'Amiral Paris, que nous avons perdu il y a quinze ans, le 8 avril i8f)3, avait consacré les loisirs de sa verte et active vieillesse à enrichir les collections de notre Musée de Marine, dont il avait été nommé Conservateur en 1871. Passionnément attaché à notre Marine, dont il avait suivi toutes les transformations dans sa longue et glorieuse carrière, il consacrait toutes ses ressources à faire construire de beaux modèles, exposés aujourd'hui dans les galeries du Louvre, et à publier la collection des Souvenirs de Marine conservés, dont la première Partie a paru en 1882, la deuxième en 1884, la troisième en r88(), la quatrième en 1889 el la cinquième en i8{)2, un an à peine avant sa mort. Dès 1889, il avait assuré à l'Académie les moyens de continuer sa publication, en définissant de la manière suivante la mission que ses Confrères se sont empressés d'accepter : « L'Académie des Sciences devra recevoir les plans et les éléments (des » bâtiments de toutes sortes et de toutes nations) qui lui seront adressés, » quelle que soit leur provenance. » Elle décidera quels sont ceux de ces documents qui méritent d'être » reproduits, pour faire suite aux 284 planches qui ont déjà paru. » L'Amiral exprime le désir que, sous la direction de l'Académie, l'exé- » cutiou cl le débit des nouvelles planches soient confiés à M\L Gauthier- » Yillars et fils, imprimeurs des Comptes rendus de V Académie des Sciences, » qui ont déjà publié les premières Parties de l'Ouvrage. C. R., 1908, r Semestre. (T. CXLVII, >° 16 ) ^(j 6Go ACADÉMIE DES SCIENCES. » Dans le cas où ces plans et éléments viendraient a manquer, la rente » donnée par M. l'Amiral Paris serait employée d'une manière assortie au » but qu'il se propose, et l'Académie des Sciences pourrait faire l'acquisi- » tion de livres ou gravures des plans exacts de navires, lesquels livres, » propres à maintenir le souvenir de ces constructions, seraient donnés par » l'Académie des Sciences aux bibliothèques des ports maritimes du Com- 2) merce ou de l'Etat. » .Jusqu'au dernier moment, l'Amiral Paris a veillé à l'exécution de l'œuvre qu'il avait fondée. Après lui, l'Académie, jalouse de remplir dans toute son étendue la tâche si intéressante qui lui avait été confiée, a eu la bonne fortune d'obtenir le concours de deux de ses Membres, deux autorités dans cette belle Science des constructions navales à laquelle elle attache tant de prix. M. de Bussy a donné les sept planches qui portent les n°' 343 à 349. Les huit planches qui terminent le Volume ont été préparées par M. Emile Berlin. Toutes les 45 autres avaient été recueillies et gravées par les soins de l'Amiral Paris. A l'avenir, M. Emile Bertin demeurera seul chargé de la publication. Sous sa direction, nous en sommes assuré d'avance, elle fera le plus grand honneur à l'Académie des Sciences et rendra tous les services qu'en attendait le bon Amiral. CHIMIE. — Sur la silice précipitée. Note de M. Hexry Le Chatelier. L'existence d'hydrates de la silice est admise par la plupart des chi- mistes ; on donne même parfois à ces hydrates des formules précises, celle de l'acide orthosilicique par exemple, SiOS2H-0. Mais, lorsqu'on recherche les faits expérimentaux servant de base à ces affirmations, on n'en trouve aucun. On indique bien des teneurs en eau cor- respondant à l'acide orthosilicique, mais on en trouverait bien plus encore conespondanl à des formules voisines de 3SiO=n-0 et de 6SiO'H«0. En fait, comme l'a montré M. \'an Bemmelen, on tiouve, suivant les conditions où l'on se place, toutes les proportions d'eau, depuis ,V de molécule jusqu'à 200 molécules. SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 66 I La qiiantilé d'eau fixée ainsi par la silice dépend d'un grand nombre de circonstances extérieures, de la tension de la vapeur d'eau dans l'atmosphère ambiante, de la lem- péralure et en outre de l'histoire antérieure du coips, c'esl-à-dire des cycles de trans- formation qu'il a traversés avant d'arriver à son étal actuel. Ce sont là des propriétés assez singulières pour un hydrate, propriétés qui ne se rencontrent même pas dans les zéolites, car leur teneur en eau est entièrement déterminée par les conditions actuelles de température et de tension de vapeur. L'état gélatineux de la silice n'est pas moins singulier pour un hydrate. Tous ceux que l'on connaît en chimie minérale sont soit solides et cristallisés, soit entièrement liquides. Enfin il est un fait très remarquable, signalé par M. Van Bemmelen, auquel ou n'a peut-être pas accordé l'attention voulue. Il a montré, en interprétant ses expériences au moyen d'explications assez plausibles, que la matière constituant le réseau micel- laire des gelées de silice devait avoir une densité notablement supérieure à a, 3, voi- sine peut-être de celle du quartz. Dans tous ces faits, il n'y a pas une seule preuve expérimentale de l'existence d'hydrates de la silice, à moins d'admettre également que le charbon de bois humide est une combinaison chimique d'eau et de carbone, ce que personne n'a songé à faire jusqu'ici. J'ai cherché si l'on ne pourrait pas arriver à établir l'existence de véri- tables hydrates de silice en utilisant une propriété bien connue des hydrates salins. La silice perd toute son eau par dessiccation à 100° sous la pression atmo- sphérique ou dans le vide à la température ordinaire. Ses hydrates, s'ils existent, sont donc très peu stables. On sait, d'autre part, qu'un hydrate, dans les conditions de température où il est stable, a une tension d'efflores- cence inférieure à la tension de vapeur de l'eau pure ; mais cette tension de vapeur croît plus vite que celle de l'eau, et à une certaine température, d'au- tant moins élevée en général que l'hydrate est moins stable, ce corps et l'eau ont exactement la même tension de vapeur. Au-dessus de cette température, l'hydrate n'est plus stable ; il se détruit nécessairement, même au sein de l'eau liquide. Ce phénomène se produit par exemple pour le sulfate de soude à 32°, pour le sulfate de chaux à i5o'\ Il devrait se produire également pour les hydrates de silice à une température relativement peu élevée. Pour vérifier s'il en est ainsi, j'ai pris des fragments d'une gelée de silice, purifiée aussi complètement que possible de toute trace d'acide chlorhydrique et de chlorure de sodium par un lavage prolongé par diffusion dans l'eau distillée, et j'ai chaulVé celle gelée de silice pendant 6 heures en tube scellé à la température de 32o°. La destruction d'un hydrate se serait manifestée certainement par un changement d'aspect de la matière, par la précipitation sans doute de quelque matière pulvérulente. L'expérience a été absolument 662 ACADÉMIE DES SCIENCES. négative; la gelée de silice a conservé exactement la même apparence et la même consistance après chauffage à 32o° qu'avant Texpérience. Dans létat actuel, la seule hypothèse plausible est donc d'admettre que la silice ne forme pas d'hydrates, mais existe toujours à l'état anhydre. Il y a d'ailleurs d'autres acides, comme l'acide chromique, qui ne donnent pas d'hydrates en présence de leau. La silice précipitée serait dans un état d'extrême division et posséderait toutes les propriétés habituelles des corps très ténus; elle formerait ainsi avec l'eau des pâtes de consistance variable; elle serait beaucoujj plus rapidement attaquable aux réactifs chimiques, aux solutions alcalines, par exemple, que le sable quartzeux en raison seulement de sa très grande finesse. Pour le même motif, elle passerait facilement à tra- vers les filtres même après plusieurs évapora tions successives, phénomène bien connu en analyse chimique et difficile à expliquer quand on admet l'existence d'hydrates plus ou moins solublcs. On serait ainsi conduit à considérer la silice, non plus comme un corps soluble dans l'eau, mais au contraire comme un corps rigoureusement insolujîle, dont l'insolubilité même expli- querait l'extrême finesse. L'existence dans les gelées de silice d'une matière aussi dure que la silice anhydre devait pouvoir être mise ea évidence en employant cette pâte pour le polissage de corps durs, comme les métaux; l'expérience a confirmé cette prévision. On a poli facilement du bronze en employant delà silice gélati- neuse, obtenue par la décomposition du fiuorure de silicium dans l'eau et lavée à l'eau distillée sans la dessécher, ce qui aurait pu donner naissance par agglomération à des grumeaux plus durs. Enfin, si cette hypothèse est exacte, la silice précipitée doit vraisembla- blement être identique à l'une des variétés anhydres, cristalhsées ou amorphes, déjà connues, et il doit y avoir moyen-de mettre en évidence ces analogies. L'étude de la dilatation, si particulière pour chacune des variétés de silice, permettra sans doute de résoudre le problème ainsi posé. CHIMIE BIOLOGIQUE. "— Influence du chauffage des urines sur la toxicité urinaire. Note de MM. Cii. Iîoichard, BAi/riiAZARn et Jea\- Camus. Dans des expériences déjà anciennes, l'un de nous avait cherché à appré- cier l'influence du chauffage des urines sur la toxicité urinaire. Il nous a paru intéressant de reprendre cette élude en profitant des progrès qui ont été faits dans la mesure des toxicités par injections intra-veineuses, grâce à SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 663 l'élimination des erreurs dues au défaut d'isotonie et à la pléthore. Pour efîectuer ces corrections, nous nous soiaines servis des courbes que nous avons données dans notre étude sur la toxicité urinaire au Congrès interna- tional de Médecine de 1900 (Section de Pathologie générale). Les urines étudiées ont été des urines normales, émises 3 ou 4 heures après le repas de midi et provenant du mélange des urines de plusieurs individus. Ces urines ont été injectées en nature dans la veine marginale du lapin, de façon que la mort survienne en div minutes environ, puis la même expérience a été répétée avec les urines chauffées pendant 20 minutes à 57°. Expériences. — 1° Un lapin de 2100s menit en 11 minutes après avoir reçu iio'^"'' d'urine non chaurt'ée (myosis extrême, convulsions), soit 54'''°', 5 par kilogramme. Il faut 160'^°'' d'urine cliaulTée pour tuer en i3 minutes un lapin de 2100S, soit 76'^'"', 2 par kilogramme. Le point de congélation des deux urines est le même et égal à — 1°,66. Après correc- tions, on trouve que 100""' de l'urine non chauffée contiennent i',54 et 100'°'' de l'urine chaufTée i',o6 (toxie, f, quantité de poison susceptible de tuer un kilogramme). 2° Un lapin de 2160s est tué en i3 minutes par igS™' d'urine non chaufTée, soit 90"'"', 3 par kilogramme. Il faut 254'""' d'urine chauffée pour tuer un lapin de 22105, soit I ly"^"' par kilogramme, l'oint de congélation : — i°,3o. 100""°° contiennent donc pour l'urine non chaullee o',88 et pour l'urine chauffée o',7i. Quatre autres expériences ont été faites dans les mêmes conditions, dont nous jugeons inutile de reproduire les détails; nous relaterons les résultats dans le Tableau suivant : Toxies contenues dans 100"»' d'urine ^, ^ Réduction pour 100 non chaufTée, a. chaulTée, b. X 100. a t t I 1,54 1,06 3 1,1 II 0,88 0,61 3o,7 III 1,87 Ii27 32 IV i,i6 0,82 29,3 V 1,10 0,78 29,1 VI 1,46 1,00 3i,5 On voit donc qu'il existe dans l'urine des substances toxiques que détruit l'action de la chaleur à S^", ou qui du moins sont rendues inactives après ce chauffage. Il est même remarquable de constater combien est régulière la diminution de toxicité consécutive au chaulTage, puisque dans nos expé- riences cette réduction a oscillé entre 29,1 et 32 pour 100 de la toxicité initiale (nous parlons de toxicité vraie, c'est-à-dire après correction d'iso- tonie et de pléthore). 664 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il résulte de nos expériences que la pari de la toxicité qui revient aux substances thermolahiles (au moins lorsque les urines sont émises après le repas de midi et proviennent de sujets normaux) est égale presque au tiers de la toxicité totale. Il est peut-être excessif d'invoquer seulement l'influence du chaufi'age pour expliquer la diminution de la toxicité, car rexpérience nous a démontré qu'un autre facteur intervient : l'oxydation de certaines substances uri- naires, à hante et même à basse température. CORRESPOIVDAIVCE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur l'action de l'anneau de Saturne. Note (') de M. P. Stk(»obant, présentée par M. B. Baillaud. On peut assimiler l'anneau de Saturne à une surface de révolution engen- drée par la rotation, autour de Taxe polaire de la planète, d'une courbe plane symétrique relativement au plan de l'équateur de Saturne, que nous pren- drons comme plan fondamental. Soient M un élément de masse de l'anneau, M, sa projection sur ce plan, 0 le centre de Saturne, OM, = m, S un satellite situé dans le plan fondamental, OS = /• et MOS = 9. Désignant par /la constante de l'attraction, par p la densité de l'anneau et par s = ±/(") l'équation de la courbe méridienne, le potentiel d'un élément de masse sur le satellite sera p do II du dz \lii'-+ r^— 2(;/coscp -i-s- Le potentiel de l'anneau entier sera, en appelant w, et u., le plus petit et le plus grand rayon de l'anneau, / / («*+/•" — 2«/coso + 2^) '■ d'^u dudz. En développant, en désignant par t',°' et /j^" les coefficients de Laplace ( - < i j et en remarquant que, comme il faut intégrer par rapport à 9 entre o et 37:, les termes en (') Présentée dans la séance du 5 octobre 1908. • SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. cos«(j) disparaissent, on aura 665 Soil W la partie perturbatrice du potentiel; en remplaçant hf' et è|' par leur valeur, on obtiendra W = 27r/p|^ I r"' I /■"' 3 1 -- / a'f{u)du-- j u/{u) du\ en s'arrêlant aux. termes en -^. En remplaçant /-' et ?^' par leur valeur tirée de r = a| I — ecos(«i + £ — ro) — — [cos2(«< + £ — w) — '] 1 on aura, en se bornant aux termes séculaires de la fonction perturbatrice, W = 2n/p\a-'(i + -eA\^ j u\/\ a ) du - ^ j u/(a) du\ + «-=(. + 5e"-) fi ff)' r>r'Au)da-^/^ f \i^JUr)d d'où en substituant (•^) dans les équations de Lagrange, M étant la masse de Saturne, + _L r^ r"'^ „^ /•( u ) du - 5 r ' «^ .700 du i) du L'éclat des diirérentes zones de l'anneau et les observations effectuées lors de sa dispai-ilion ont montré que sa masse semble concentrée dans le tiers extérieur de l'anneau moyen, où il présente une épaisseur relativement grande. On peut assimiler la courbe méridienne à une ellipse dont le grand axe coïnciderait avec le plan moyen de l'anneau et dont le centre serait à une distance «„ du centre de Saturne. On a ainsi /(«i)= ê ^/a'-'— (;/ — w,)-, «, = ;/„ — «, u.,= u,,+ a, et, en posant « = «„ + /, les intégrales qui figurent dans les expressions précé- 666 ACADÉMIE DES SCIENCES. dentés prennent la forme {m pair) ■dl. aM"o-t-0"'-^' ,, /^^ * («0 -H /)'"+' <2 En développanl et remarquanl que V'a- — ^- /^"^* <'«<^< 1.3.5. .. (m — i) /•*" /"'+'fl'/ J_^ .J^T^' 2.4.6. ..m J_^ v/«^-r- on trouve / iP f{u) du ^-^TZ uAul + -a.- \ =-J-7i«„ki, "H, " ^ 4 / r"' . , a;3 / . à , , 3 5 ,\ «s ^. /■ u J\u) du =: ;; a3^;L«o, D'où, en substituant et en introduisant la niasse de l'anneau on trouve dm 3 m n , ~ j .. i „,\ i5 i / i ,. n<,i-(\~l Les observations donnent, en prenant pour unité le rayon équatorial de Saturne, i/o= ' 5881, a = 0,077 et [3 = 0,007. Nous croyons (pic l'expression obtenue pourrait être avantageusement employée pour le calcul de la masse de l'anneau en se basant sur le mouve- ment du grand axe déduit de l'observation des satellites, d'autant plus que la dernière disparition de l'anneau a donné l'occasion de mesures nouvelles. ASTRONOMIE. — Sur le spectre de la comète 1908 c (Morehouse). Note (') de MM. A. de La Baume I*luvi.\ei. et F. Iîaldet, présentée par M. Hamy. L'un de nous a signalé, en 1902, les avantages que présente l'emploi du prisme-objectif pour l'étude du spectre des comètes faibles. Un appareil très (') Présentée dans la séance du 12 octobre 1908. SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 667 lumineux composé d'un prisme de 20° 1 8', placé en avant d'un objectif double de o"\o8 de diamètre et de o",3o de foyer, a été employé pour photogra- phier le spectre de la comète 1902 ^^ (' ). Le même instrument nous a servi, l'année dernière, pour étudier le spectre de la comète d (Daniel), et enfin il nous a permis, ces jours-ci, d'obtenir le spectre de la comète c(Morehouse). Les spectres des comètes Daniel et Morehoiise ont été photographiés tous les deux sur des plaques an pinacyanol fournies par la maison Wratten et Wainwright. On a donc opéré, pour ces deux comètes, dans des conditions aussi semblables que possible, ce qui permet de tirer des conclusions vala- bles de la comparaison des résultats obtenus. Disons tout de suite qu'ilexiste des différences très profondes entre les spectres des deux comètes. La comète Daniel avait tlûniié un spectre continu intense s'étendant du rouge à l'ultra- violet, et présentant trois condensations principales très marquées, dont deux corres- pondaient à des bandes du spectre des hydrocarbures et une à la troisième bande du spectre du cyanogène). 388. Dans le spectre de la comète Morehouse, au contraire, on ne trouve aucune trace de spectre continu, mais on aperçoit sept images monochro- matiques bien distinctes de la comète. Ces images sont comprises dans les parties bleue, violette et ultra-violette du spectre. La comète Morehouse, contrairement à la comète Daniel, n'émet donc que des radiations très réfrangibles, et sa teinte générale doit être bleue. L'absence de spectre continu semble indiquer que la comète ne réllécliit pas de lumière solaire, car le spectre continu qu'on observe dans certaines comètes est plu- tôt un spectre solaire dont les raies noires sont trop fines pour être visibles, qu'un spectre d'émission. Quant aux sept images luonochromatiques de la comète, nous en donnons ci-dessous la description. Les longueurs d'onde indiquées sont nécessai- rement assez incertaines, car le spectre étudié a des dimensions très réduites et les images de la comète sont relativement larges. , f faible image sans queue. 458 ) 448 image plus intense, avec queue. 421 image la plus intense du spectre, fine, avec (|ueue très étendue. Sgy noyau et queue un peu moins intenses que dans l'image précédente. 388 i nébulosité très étendue, se dégradant nettement du côté du violet. Queue 385 j confuse. ( imase faible, avec queue visible seulement sur le cliché du 5 octobre, et invi- \ sible sur celui du 7 octobre, qui est cependant le plus intense. 367 point à peine visible. (') Comptes rendus, séance du 23 mars igoS. C. R., 1908, î» Semestre. (T. CXLVII, N- 16.) "7 (i(;,S ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce qui frappe tout d'abord dans ce spectre, c'est l'absence des raies du spectre des liydrocarbures. La comèle Morehouse semble donc faire exception à la règle générale, car on sait que les spectres cométaires présentent toujours les bandes des hjdrocar- iMires. Si ces bandes avaient existé dans le spectre de la comète, elles auraient apparu sur nos clichés, altenilu qu'en opérant dans les mêmes conditions, nous avons obtenu avec la comète Daniel des images très intenses correspondant à ces bandes des hydro- carbures. Si le spectre des iiydrocarbures fait défaut, le spectre du cyanogène se trouve au complet. Les trois premiers groupes de ce spectre (X 46o-45o, X l\2i-^i5, 1 388-385) sont représentés, et, si les quatrième et cinquième groupes sont invisibles, c'est qu'ils se trouvent dans une région du spectre trop réfrangible pour impressionner les plaques orthochromaliques que nous avons employées. On voit donc que toutes les radiations du spectre du cyanogène qui pouvaient être photographiées dans les conditions où nous avons opéré ont donné des images visibles sur les clichés. Mais ces images ne présentent pas toujours l'aspect qu'on aurait pu prévoir d'après les caractères des spectres obtenus dans les laboratoires. C'est ainsi que l'image correspondant à la bande 421 est très étroite au lieu d'avoir la largeur qu'occupe la bande dans le spectre. Au contraire, l'image correspondant à la bande 368 est étalée autant que la bande des spectres des sources terrestres. Remarquons que la présence des deux premiers groupes de raies du cyanogène dans le spectre d'une comète est assez anormal; en général, la bande 388 seule est représentée. On trouve dans la comète Morehouse, ainsi d'ailleurs que dans les deux autres comètes que nous avons étudiées, une radiation qui a pour longueur d'onde 897. La nature de cette radiation est inconnue. En tout cas, il est difficile d'admettre qu'elle soit émise par un composé de carbone (hydro- carbure, cyanogène, oxyde de carbone), parce que sa présence dans le spectre de ces corps romprait l'harmonie de la distribution des bandes. Enfin, au delà de la radiation 388, une image cométaire très faible, mais non douteuse, apparaît à la longueur d'onde 37G, et une autre image, à peine visible, à la longueur d'onde 3G7. Il est intéressant de rappeler que M. Evershed a signalé la présence, dans le spectre de la comète Daniel, de deux radiations ayant à peu près les mômes longueurs d'onde : X378, X369. Les images monochromatiques de la queue de la comète Morehouse s'étendent à une grande distauce du noyau, tandis que les images des queues de la comète Daniel étaient assez courtes, malgré l'intensité relativement grande du noyau. On distingue nettement les images de la queue de la comète Morehouse jusqu'à 34' du noyau. Au delà, les images monochro- matiques empiètent les unes sur les autres et l'on voit, sur le cliché, une SÉANCE DU If) OCTOBRE If)o8. 669 masse nébuleuse qui s'étend jusqu'aux limilesdu champ de l'appareil, c'est- à-dire à G° du noyau. En substituant au prisme de 20" 18' un piisme de 60°, nous avons obtenu un spectre plus étalé sur lequel on constate nettement que les images de la comète sont toutes doubles. L'image correspondant à la radiation A 448 est même triple. Ce résultat confirme pleinement les observations de M. Chré- tien sur la comète Daniel. Les clichés qui nous ont servi pour l'étude du spectre de cette comète ont été obtenus les 4, 5 et 7 octobre. La durée de la pose la plus longue a été de 2 heures 35 minutes. Grâce à l'obligeance de M. C. Flammarion, nous avons pu monter notre spectroscopc sur l'équatorial de l'Observatoire de Juvisy. iNous sommes heureux de remercier M. Flammarion de son hospitalité, et nous adressons aussi nos remercîments à M. Quénisset, qui a collaboré à l'obtention des clichés. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur quelques propriétés des Surfaces courbes . Note de M. A. Dkmoulin. Nous nous proposons d'établir par la Géométrie la propriété des développées des surfaces que nous avons fait connaître dans notre Note du 28 septembre 1908. Soient a et a' les plans osculateurs des lignes de courbure (M„) et (M,,) en M. Le plan a étant perpendiculaire à [(J'G' est parallèle au plan normal à (Cî,) en C ; par suite, lorsque M décrit (M^), la caractéristique ^ de <7 est parallèle à la caractéristique du plan normal. Cette dernière droite étant l'axe de courbure de (C^) est perpendiculaire à co' ; donc g est perpendi- culaire à co'. On démontrera de même que, lorsque M décrit (M„), la carac- téristique ^ de g' est perpendiculaire à w. Or les droites g et g' sont orthogonales (') ; donc les plans w et to' sont rectangulaires. Le plan a est tangent en G à la surface (G) décrite par ce point. Si M décrit (M,,), G décrit une courbe (G,,) dont la tangente est GM et la carac- téristique g du plan «7 est la tangente conjuguée de GM, c'est-à-dire la tangente à la courbe (G„). De même la droite g' est la tangente à la courbe (G[,). (') HiilCAlil), l\oin'eUc'S Annales, 4" série, l. III, igoS, p. Sjg. ();() ACADEMIE DES SCIENCES. La droile g a le poinl G eu commun avec le plan co ; or elle est parallèle à ce pian comme étant perpendiculaire à w' ; donc g est dans o). De même, g' est dans co'. En réunissant tous ces résultats, on obtient la première partie du théorème : Les plans w et w' sont rectangulaires, et les tangentes aux courbes (G„) et (G[,) sont respectivement situées dans les plans oj et cd' et perpendiculaires aux plans co' cl co. Par la droite CG, menons un plan cjuelconque t: et, par la droite C'G', un plan -n' perpendiculaire au premier. Désignons par i l'intersection de ces deux plans. Soient (F) la trace sur - du cône isotrope de sommet C et (F') la trace sur tï' du cône isotrope de sommet C. Il existe, dans t:, une conic[ue (Iv) tang'ente en G à CG, symétrique par rapport à «et bitangente au cercle (F), et, dans rJ , une conique (K') tangente en C' à C'G', symé- Irique par rapport à i et bitangente au cercle (F'). Les coniques (K) et (K') sont focales l' une de l' autre . Déterminons en effet la focale de (^\s^) qui est située dans le plan rJ . Cette conique, que nous désignerons par ( K"), admet i comme axe de symétrie, est bitangente à (F' ) et passe par C Soit C'T' sa tangente en ce point. En vertu d'une propriété des coniques focales, les plans CC'T' et C'CG sont rectangulaires ; or les plans CC'G' et C'CG sont également rectangulaires ; doncles plans CC'T' et CC'G' coïncident, et il en est de même de leurs intersections C'T' et C'G' avec le plan ti'. La conique (K") est dès lors définie par les mêmes éléments que la conique (K') et coïncide par suite avec elle. Les coniques (K) et (K.') sont donc bien focales lune de l'autre. Complétons à présent les notations de notre précédente Note. Soient Ma?, Mj les tangentes aux lignes de courbure (M,,), (M„), et M:; la normale à la surface (M). Désignons par (C) et (C) les nappes de la développée de (M) décrites par les points C et (.'/. Soient CN etC'N'les perpendiculaires à Ms respectivement situées dans les plans xMz et jMz. Ces droites coupent respectivement C'G' et CG en des points A et A' dont les projections sur le plan x^\y seront désignées par B et B'. Soit (-)la cyclidc de Dupin dont les normales s'appuient sur (K) et(K') et qui touche en M la surface (M). Pour cette cyclide comme pour la sur- face (M), les droites CG, C'G' sont les axes de courbure des lignes de cour- bure qui passent par M. Désignons par (K^,) et (K^) les projections des coniques (K) et (Tv') sur le plaUirMy. Ces couches constituent les contours apparents des deux nappes de la développée de la cyclide (1) projetées sur SÉANCE DU If) OCTOBRE 1908. 67 1 le plan xMv] donc, on vertu dun théorème dû à M. Mannheim (Comptes rendus, 7 décembre 1874) ('), les centres de courbure des coniques (K^) et (K^) en M sont les points 13 et B' {^). Faisons coïncider les plans ir, 71' respectivement avec les plans w, co' et désignons par (K„), (K^) les coniques (K), (K') qui correspondent à cette position particulière des plans u, ~'. Nous allons démontrer que ces coniques ne sont autres que les coniques (F) et (F'). Envisageons le cylindre circonscrit à {C) dont les génératrices sont paral- lèles à M s et la normalie développable dont (M„) est la directrice. La nor- malie touche (C) suivant (C„), et la courbe de contact du cylindre et de (C) est tangente en G à (C„) ('). Coupons le cylindre par le plan osculateur cj de (C„) ; la section plane (P) ainsi obtenue et la courbe ((Z„) auront enCmême centre de courbure. En effet, comme l'a fait observer M. Maindieim (loc. cit.), la normalie et le cylindre ont en C un conlactdu second ordre. La courbe (P) et la conique (Kg) sont situées dans le même plan et sont tangentes en C. Elles ont en ce point un contact du second ordre. Pour le démontrer, il suffira de prouver que leurs piojections sur le plan x M/ ont en M même centre de courbure. Or la projection de la courbe (P) est le contour apparent de la nappe (C);d()nc, en vertu du théorème de M. Mannheim, rappelé ci-dessus, son centn; de courbure en M est le point B. C) Ce théorème est le suivanl: Les contours apparents des nappes (C) et (C) de la développée d'une surface (M), projetées sur le plan tangent en M, ont pour centies de courbure en ce point les points B et B'. M. Mannheim paraît avoir eu en vue le cas général, celui où les nappes (C) et (C) sont des surfaces ; mais, si l'on définit les points B et B' comme nous l'avons fait, le théorème et sa démonstration s'appliquent aussi aux périsphères et à la cyclide deDupin. (■-) On peut déduire de là une construction des centres de courbure des coniques ( K) et (K' ) en C et C. Occupons-nous, par exemple, de la conique ( K ). Soit ( H ) le cylindre qui la projette en (K^) sur xWy. La section droite de ce cylindie qui passe par le point C a pour centre de courbure en ce point le point A. En vertu du théorème d'Euler, la section du cylindre (H) par le pian GCN a pour centre de courbure en C un point P situé sur CN et défini par l'égalité CPcos-CGM = CA. (Pour construire le point P, il suffit de porter sur M.x un segment MGi égal à MG ; la perpendiculaire à CGi menée par le point d'intersection de cette droite et de AB coupe CN au point P.) Enfin, en vertu du théorème de Meusnier, le centre de courbure de la conique (K) sera la pro- jection du jjoint P sur le plan tt. (^) Pour la brièveté du discours, on a supposé que (C) était une surface, mais le raisonnement qui va suivre s'applique aussi au cas où (G) serait une courbe. 672 ACADÉMIE DES SCIENCES. Et d'autre part, d'après ce qu'on a vu plus haut, le centre de courbure en M de la projection de la conique (K,,) est également le point B. Les courbes (C„) et (K„) ayant en G même centre de courbure que la courbe (P) ont même centre de courbure en ce point. On démontrera de même que les courbes (C,, ) et (K'„) ont même centre de courbure en C. Il est clair maintenant que les coniques (K„) et (KJ ) coïncident respectivement avec les coniques (f) et (F'). Comme elles sont focales l'une de l'autre, la seconde partie du théorème est démontrée. Tous les résulials précédents sont confirmés par le calcul; faute de place, nous ne pouvons le montrer ici. Toutefois, nous définirons analytiquement les directions des plans oj et oi'. Si l'on prend comme trièdre de référence mobile le trièdre llxyz el qu'on conserve toutes les notations de M. Darboux {Leçons, II" Partie), on trouve que les normales à ces plans ont pour paramètres directeurs drr Or du r /•, '1. r r, ih- r 'llh '7 /'i P>' ?/'i QPi 7 ()r\ âr, ^ . „ , .,;•/■] du ai' ,, Dans ces expressions ne ligurent que les quatre quantités —, — , , — - ; celles-ci ' 56 676 ACADÉMIE DES SCIENCES. laquelle elle est inversement proporlionnelle . Elle est indépendante de la densité de courant et de la nature de l alcali. Applications numériques. — Si nous prenons (à 18°) deux solutions renfermant 20 pour 100 de chlorure de potassium ou de sodium et la solution saturée de chlorure de sodium, on trouve ( /on = '74) ■ KCl •/, 8 =0,2677 G=:i NaCl o, 1907 . 1 NaCl (sat.) ... o,2i56 1 Comme dans les procédés à diaphragme, on voit qu'il y a avantage au point de vue rendement à fabriquer de la potasse de préférence à la soude. Etant donnée la solution de chlorure de sodium saturée à 18", si nous utilisons une densité de courant de i ampère par décimètre carré, l'application des formules pré- cédentes nous conduit aux résultats suivants : I. Vitesse de déplacement du liquide dans la cloche : o"^™, 3oi par heure. H. Vitesse d'écoulement du liquide : 3o'^"'',i par heure et par décimètre carré de surface horizontale de cloche. ni. Cliule de tension dans la cloche (vers l'anode) : o,o46 volt par centimètre. 11 suffit dans un cas quelconque de multiplier une de ces trois valeurs par la densité de courant pour obtenir la valeur réelle. fn/!iie/ice de la température. — L'aclion de la température est la même sur la conductibilité équivalente, la conduclivité et la mobilité. Dans le cas présent, conduc- tivité et mobilité se rapportent à des composés différents, mais dans les conditions où l'on opère : solution alcaline étendue, solution de chlorure concentrée, les coefficients de température ont sensiblement la même valeui', environ 2 pour 100 par degré, aussi bien dans le cas de la potasse que dans celui de la soude. L'iuiluence de la température est donc insignifiante au point de vue de tout ce qui touche au rendement. Bien entendu, au point de vue de la dilTérence de potentiel aux bornes et de la dépense d'énergie, on a intérêt à opérer à chaud. CHIMIE ANALYTIQUE. — Nouvelle méthode d'attaque des ferro-alliages et en particulier des ferrosiliciums. Note de M. Paul Nicolardot, présentée par M. H. Le Chatelier. La nécessité où l'on se trouve, pour attaquer les ferrosiliciutns, fie les por- phyriser et de les maintenir longtemps au contact d'un mélange de sels SÉANCE DU If) OCTOBRE 1908. G77 alcalins en fusion, rend leur analyse fort ennuyeuse. Il n'est pas rare non plus de voir les creusets de platine se désagréger promptement tant sous l'action des sels alcalins que du silicium. Enfin, il serait avantageux de pouvoir effectuer les analyses de manières différentes. Après avoir vainement essayé de tous les agents d'attaque, j'ai dû renon- cer à l'action du chlore sur l'alliage porté au rouge, parce qu'il est impos- sible, dans le cas du ferrosilicium, d'arrêter tout le chlorure de silicium; mais à l'aide d'un réactif fort employé dans l'industrie du caoutchouc, le chlorure de soufre industriel, j'ai pu attaquer très facilement les ferro-alliages les plus réfractaires à l'action des réactifs. Si, en effet, on chauffe du ferrosilicium pulvérisé, même très grossière- ment, avec du chlorure de soufre, on voit des bulles gazeuses se dégager vers 70° en très grande abondance. L'attaque s'accélère bientôt et en 3 mi- nutes elle est totale; à 100", elle est violente, mais des fumées blanches se dégagent en abondance, indiquant le départ du silicium à l'état de chlorure. Avec les ferrochromes, l'attaque est beaucoup plus difficile; elle ne se pro- duit qu'au-dessus de 120°; pour les ferrolitanes, elle commence à 70°. Au point de vue analytique, il suffit pour recueillir tous les chlorures peu volatils de munir l'appareil (un gros tube à essai) d'un bouchon traversé par un réfrigérant à reflux ; mais il n'en est plus de même avec les ferrolitanes ni surtout avec les ferrosiliciums. La valeur de ces alliages étant établie d'après leur teneur en silicium ou en titane, il est nécessaire de peser la silice ou l'acide titanique. Mes essais antérieurs sur l'attaque des alliages au rouge par le chlore m'ont prouvé qu'il ne fallait pas songer à absorber le chlorure de silicium. Il aurait été nécessaire en efFet d'employer beaucoup de chlorure de soufre, dont l'odeur est fort désagréable. A l'aide du mode opératoire suivant, il est possible d'attaquer les ferrosiliciums, même à très forte teneur, avec un poids de chlorure de soufre à peine supérieur à trois fois leur poids, dans un appareil en verre de 25o™', entièrement clos. Mode opéraloire. — Dans un ballon à fond rond de 35o™', bien soc, on introduit os,5 de ferrosilicium grossièrement pulvérisé; le ballon est fermé par un bouchon en caoutchouc (paraffiné ou non) traversé par un lube en verre muni d'un robinet. La partie inférieure du lube dépasse de quelques millimètres le bouchon et est terminée en sifflet pour assurer l'écoulement complet du chlorure de soufre. Au-dessus du robinet, le lube est formé de deux cylindres de diamètre diflerent; la partie la plus étroite d'une contenance de 4""' est graduée par demi-centimètres cubes; la partie la plus large a un diamètre et une hauteur suflisanls pour introduire facilement un bouchon. Quand l'appareil est ainsi monté, on y fait le vide jusqu'à ao™' de mercure et l'on G78 ACADÉMIE DES SCIENCES. lerme le robinet. On verse 2*^"' de chlorure de soufre qu'on introduit avec précaution sans laisser rentrer d'air. L'excès de chlorure de soufie est enlevé. On chautle et, dès que l'attaque commence, on cesse de chauller. Après refroidissement, le chloruie de soulie qui n'a pas réagi se condense et, en plongeant la partie inférieure du ballon dans l'eau froide, on rend le contact plus intime. En chaull'ant une seconde fois, l'attaque est terminée. Dès ([ue l'appareil est refroidi, on introduit quelques gouttes d'eau ammoniacale, d'abord avec précaution, car la réaction est très vive, lorsqu'il reste du chlorure de soufre, puis en assez grande quantité. On continue ensuite à remplir le ballon, au fur et à mesuie qu'il se refroidit, avec de l'eau pure. Quand l'opération a été bien conduite, le ballon est presque totalement rempli et pas une seule trace de chlorure de silicium n'a pu s'échapper. En retournant le ballon, le robinet étant toujours fermé, on assure la décomposition totale du chlorure de sili- cium. Il est curieux de voir ces alliages si réfractaires s'attaquer ainsi en moins d'un quart d'heure et de trouver enfermés en vase clos tous les produits de l'attaque. Le lavage des divers éléments est exécuté suivant les mélhodes ordinaires. Toute la silice se détache aisément à l'aide d'un agitateur garni de caoutchouc, après lavage avec quelques gouttes d'ammoniaque. CHIMIE ORGANIQUE. — Transposition phénylique. Migration du groupe napJityle chez les iodhydrines de la série du naphtalène. Noie de MM. TiFFENEAu et Daudei,, présentée par M. A. Haller. Les aptitudes (') migratrices que pi'ésenle le noyau aromatique, au cours de Faction de I + HgO sur les dérivés aromatiques à chaîne étliylé- nique, ne pouvaient manquer de se retrouver intégralement chez les dérivés correspondants du naplitalène. Nous avons en effet réussi à effectuer celte vérification avec les dérivés non saturés les plus typiques : allyl-, isoallyl-, pseudoallyl- et vinyl- naphtalène. a-allylnaphlalènc (-) C'^H'— CH^— CH ^ Cil-. — Ce carbure (éb. 265''-267'') a été obtenu par action du bromure d'allyle sur l'éthérobiomure d'a-naphtylmagnésium. (') Ces aptitudes sont multiples; parmi les princijiales citons : 1° dans l'addition de lOH, l'aptitude à fixer OH sur le carbone voisin du noyau aromatique; 2° lors de l'élimination de ill, ajUitude à éliminer HI sur un même caihone ; 3° au cours de la transposition, aptitude à émigrer de préférence à tout autre radical aliphatique. (^) La préparation de ce carbure et l'étude de ses produits de transformation font partie d'un Mémoire spécial sur la synthèse des chaînes allyliques qui paraîtra pro- chainement au Bulletin de la Société chimique. SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 679 Sous l'aclion de HgO + I dans Félher aqueux, ii fixe l'acide hypoiodeux en donnanl l'iodhydiine C'H'CH-— CHOU— CH-I; le nitrate d'argent enlève à celle-ci tout sou iode à l'étal d'iodonitrate d'argent, mais sans formation directe de composé aldéliy- dique. y.-isoaUylnaphlalène {propénylnaphlalène) C'H'— CH =: CH — CH'. — Ce car- bure résulte de l'isomérisation du précédent par ébullition avec la potasse alcoolique (éb. i47°-i49° sous iD™"", i-7>''-i'j%" à la pression ordinnire avec polymérisation par- tielle). L'action de HgO-l-al sur une molécule de ce carbure en solution dans l'étlier aqueux conduit directement à Vy.-naplilyl-i-propanal C"'H'CH(CH') — CHO qu'on isole et purifie par l'intermédiaire de sa combinaison bisulfitique. Cette aldéhyde déjà décrite par Darzens ( ') l)onl à i;^-!;!'' sons i\""» {d^:^ \ ,11^), elle colore le réactif de Schift'; sa semicarbazone fonda 210°; l'acide correspondant, mélhyl-y.-naphtylacéliqae, obtenu par oxydation argentique, fond à 145°; la structure ramifiée de celte aldéhyde indl([ue qu'il y a eu transposition du naphlyle. y.-pseudoallylnaplitalèiie (a-mélhovinylnaplilalène) C'H" — C(CH')r=CIP. — Ce carbure a été préparé en suivant exactement les données de Grignard (-). Soumis en solution éthéro-aqueuse à l'action de HgO + 1,11 fournit directement, par transposi- tion du naphtyle, Vx-nap/itylpropaiione C'»!!' — CH= - CO — CIF ; celle-ci ne co- lore pas le réactif de Schiif, mais elle donne avec le bisulfite de soude une combinaison cristalline que l'eau chaude dissocie ; aussi on la purifie par lavages à l'élher. La semicarbazone recristallisée dans le benzène fond à 2o5°. X'Vinylnaphlalène C'^H^ — CH ^nCH^. — L'action de l'aldéhyde éthylique sur le bromure de a-naphtylmagnésinm fournit divers produits parmi lesquels la distillation dans le vide permet d'isoler après deux fractionnements une portion iSSo-ioS" sous lo™"", riche en a-naphtyléthylène. L'action de HgO-t-al sur la solution éthéro-aqueuse de ce carbure (1"°') con- duit, direvlemenl et sans faire intervenir l'azotate d'argent, à V x-naphtylélhanal C'H'CH- — CHO qu'on isole et purifie par l'intermédiaire de sa coml)inaisou bisul- fitique. Celte aldéhyde colore le réactif de Schilf; éb. leS^-iôS" sous iS'"". Sa semicar- bazone fond à 208°; oxydée par AgOH en liqueur alcaline, elle fournil l'acide a-naph- t)lacétique (^), fusible à iSi". En résumé, chez les dérivés naphtaléniques, la migration pliényhque s'ef- fectue exactement dans le même sens que cliez les autres composés aroma- tiques ; on constate en effet les mêmes transpositions Ar - CHOH - C :HI - CH'-^CHO - CH - CH^ 1 Ar Ar-COH-CH Hi:-^CH^-CO-CH^— Ar. CIP (') Dauzens, Comptes rendus, I. CXLV, p. i342. (■-) GmijXARD, Ann. de Cliim. et de Phys., -" série, t. XXIV. p. 486. (^) Boss.NECK, Berichle, t. XVI, p. 64i. G8o ACADÉMIE DES SCIENCES. Par analogie avec ce qui se passe pour le styrolène (' ), il faut également admettre qu'avec le naphtyléthylène, la réaction s'accompagne également d'une migration du naphtyle G"Mr— CHOH — CHfHfi-^CHO — ClI^— C'"H'. Toutefois il convient de remarquer que, tandis que HgO seul ne parvient pas à réaliser la transformation de l'iodhydrine dérivée du styrolène en phénylacélaldéhyde, la transformation analogue est possible avec l'iodhy- drine dérivée du naphtyléthylène ; même observation avait déjà été faite par l'un de nous pour le />.-méthoxystyrolène(^). Il s'ensuit que, dans le cas des iodhydrines, les substitutions dans le radical migrateur facilitent (^) nota- Ijlement la transposition, vraisemblablement en diminuant la stabilité de riialogène. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une modificaiion de la préparation de la mono- méthylamine par l'acétamide brome. Noie de M. Maurice François, pré- sentée par M. H. Le Chatelier. Dans une Note précédente j'ai essayé de démontrer que la préparation de la monométhylamine par l'acétamide brome était la méthode qui con- venait le mieux lorsqu'on a on vue d'obtenir de la monométhylamine pure; j'ai également montré que le rendement dans cette préparation n'atteignait que 35 pour loo du rendement théorique. La présente Note a pour but de faire connaître une modification de cette méthode donnant un rendement qui atteint 72 pour 100 du rendement théorique. On sait que la méthode donnée par Hofmann consiste à préparer, par action d'une solution de potasse à 10 pour 100 sur le mélange de 1"°' d'acé- tamide et de 1'"°' de brome, une liqueur (solution d'acétamide brome) qu'on fait réagir sur 3"'^' de potasse employée sous forme de solution à 3o pour 100 et maintenue à 6o°-70° pendant toute la réaction, qu'on exprime ainsi : CH'— CO — AzHBr + 3K0H — CH3ÂzH=+ CO'K--i- KBi-t- IPO. (V) TiFFENEAU, A/i/t. de Chim. et de Phys., 8° série, l. X, p. 8/47. C') TiFFE>'EAU, Ann. de Chiin. et de Phys., 8= série, l. \, p. S^g. (') TiFFENEAU, Bull. Soc. chïm., Z" série, t. XX VII, p. 642. SÉANCE DU 19 OCTOBRE I908. 681 Si Ton chauffe brusqucinenl jusqu'à FcliuUition, avec de la potasse à 3o pour 100, une petite quantité des cristaux qui se déposent par refroidis- sement de la solution d'acétaniide brome préparée suivant les indications d'Hofmann, tout l'azote passe à l'étal de monométhylamine sensiblement exempte d'ammoniaque. C'est là un fait très important. Il n'en est plus du tout de même, comme on l'a vu, lorsqu'on suit la méthode indiquée par Hofmann, c'est-à-dire lorsqu'on remplace les cristaux par la solution. On peut attribuer cette différence à trois causes : 1° La solution d'acétaniide iDromc contient une forte quantité d'acétamide non brome, qui, par le traitement ultérieur à la potasse, donnera évidemment de l'ammo- niaque. En effet, si Ton prépare une solution d'acétamide brome avec Sgs d'acétamide (!"">'), 1600' de brome (1'°°'), 1'"°' de potasse à 10 pour 100, et si l'on refroidit à o", il se dépose abondamment de l'acétamide brome brut cristallisé (20s environ). On le sépare par le filtre. A la liqueur filtrée on ajoute 60" de brome environ, ce qui rend la liqueur brune sans produire ni effervescence, ni échaufferaenl, ni cristaux, puis de la potasse à 25 pour loo jusqu'à coloration jaune pi'de; on refroidit de nouveau à o". 11 se dépose une quantité d'acétamide brome au moins égale à celle qu'on avait recueillie en premier lieu. Le liquide d'où ont été séparés les premiers cristaux en était évidemment saturé pour la température de 0°; celui d'où se sont déposés les seconds était également saturé après leur dépôt; les cristaux déposés en second lieu représentent donc de l'acétamide brome formé par l'action du brome et de la potasse sur l'acétamide demeuré libre. 2° Dans l'action sur la potasse à 3o pour 100, la solution d'acétamide brome réagit au début de l'opération sur de la potasse concentrée ; mais, à la fin, la potasse a presque coniplèteme[it disparu et la solution d'acétamide luoraé ne rencontre plus qu'une so- lution de bromure et de carbonate très pauvre en potasse caustique. Ces dernières conditions sont évidemment mauvaises. 3° La température indiquée par Hofmann pour la réaction de la solution d'acéta- mide brome sur la potasse à 3o pour 100 (60° à 70°) est trop basse. Hofmann l'a con- seillée pour éviter une réaction tumultueuse, explosive et dangereuse; mais on peut constater par expérience, sur de petites quantités, qu'une réaction vive donne tou- jours plus de méth^lamine et moins d'ammoniaque qu'une réaction lente. Me basant sur ces données, j'ai modifié de fond en comble la prépa- ration. La solution bromée est préparée au luoyen de l'acétamide, du brome, de l'eau et du carbonate de chaux, substance n'ayant aucune action sur le brome, incapable par conséquent d'en absorber pour son compte en for- mant des hypobromites ou des bromates. La réaction entre cette solution et la potasse à 3o pour 100 est faite à température élevée. Pour qu'elle soit sans danger, elle s'accompht, d'une 682 ACADÉMIE DES SCIENCES. façon continue et sur de petites portions à la fois, pendant le passage du mé- lange dans un tube à réaction de petit diamètre plongé dans l'eau bouil- lante. On remplace d'ailleurs la potasse par la soude. Préparation de la combinaison bromée d'acétamide. — On place, dans un flacon de i' à large goulot, Sgs d'acélamide et i8o« de brome; lorsque racélamide s'esL com- pjèlemenl dissous dans le brome, on ajoute 4oo'^'"' d'eau et l'on ferme au moyen d'un bouchon à deux, trous dont l'un porte un tube dioit de 15""° de diamètre environ. long de 10""', fermé à la partie supérieure par un petit bouchon; l'autre, un tube abducteur destiné à conduire le gaz carbonique dégagé et le brome qu'il entraîne dans une solu- tion de soude qui les absorbe. Soulevant le petit bouchon, on introduit par le tube droit 5s environ de blanc de Meudon en fragments; on renouvelle l'addition, lorsque l'eflervescence est calmée. Finalement, bien que le carbonate de chaux soit en grand excès, l'elTervescence cesse. On filtre alors au papier et Ton obtient un liquide rouge clair répondant aux mêmes usages que la solution d'acétamide brome d'Hofmann. Lorsqu'on n'emploie que 200'"'' d'eau, la liqueur roui;e dépose de gros cristaux rouges que je me réserve d'étudier. Réaction sur la soude. — La liqueur rouge est versée en filet dans eoo^""' de lessive de soude ordinaire bien froide constamment agitée au moyen d'une baguette de verre, 11 se produit ainsi un liquide blanc, rendu trouble et épais par de l'hydrate de chaux précipité. Ce mélange doit être employé aussitôt. L'appareil qu'on emploie pour le transformer en niéthylamine par une réaction vive ne peut être décrit ici en détail. Il consiste en un tube à réaction ouvert aux deu\ bouts, formé par un tube de verre recourbé plusieurs fois sur lui-même de façon à figurer sensiblement la courbe produite par un diapason sur une surface eu mou- vement. Ce tube est plongé dans l'eau bouillante; il est suivi d'un matras qui recueille les liquides ayant réagi et de laveurs qui retiennent les bases volatiles entraînées. Le produit brut de la réaction est traité par un courant de vapeur d'eau qui entraine la monomélhylamine et l'ammoniaque, puis le liquide distillé est privé d'ammoniaque par agitation avec l'oxyde jaune de mercure dans les conditions que j'ai indiquées (' ). 11 ne reste plus qu'à distiller à nouveau la solution de méthylamine purifiée et à trans- former le produit distillé en chlorhydrate au moyen d'acide chlorhydrique reconnu exempt d'ammoniaque. Le rendement en chlorhydrate de monomélhylamine absolument pur est de 488,00 pour ogs d'acétamide, soit 72 pour 100 du rendement théorique. La quantité d'ammo- niaque contenue dans le produit brut correspond à Ss de chlorhydrate AzH*CI. L'appareil peut fonctionner d'une manière continue et il est possible d'y traiter en un jour successivement quatre à cinq doses semblables à celle pour laquelle les indi- cations qui précèdent ont été données. (') Comptes rendus, t. CXLn , p. 567, SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 683 CHIMIE TlNCïORlAT>E. — Etat de matières colorantes en solution. ÎNole de MM. L. I*ei.et-Jolivet et A. Wii.d, préseiilée par M. A. Haller. Les soliUions de matières colorantes sont assimilées tantôt à des solutions colloïdales, tantôt à des électrolytes; il importe de fixer exactement levr nature. Dans ce but, nous avons étudié diverses solutions colorantes par la méthode des conductibilités et au moyen de l'ultramicroscope. Les solutions de colorants basiques, fuchsine, bleu de méthylène, violet cristallisé, safranine. etc., sont des électrolytes ; on doit admettre, en solu- tion suflisamment diluée, leur dissociation complète en deux ions, l'ion inor- ganique Cl, et rion organique formé du reste de la molécule. Le bleu de méthylène au volume équivalent 8200 à 25° donne une con- ducli]:)ililé moléculaire de 1 13 (unités en ohms réciproques). Nos résultats conhrmenl ceux obtenus précédemment par Miolali (' ) et Hantsch (-). L'hypothèse d'une hydrolyse même faible doit être éliminée; la recherche de la présence d'ions hydrogène libres par la méthode de BredigC) avec l'éther éthyldiazoacétique conduit, pour les colorants basiques, à des résul- tats négatifs. Les colorants acides constituent également des électrolytes. ÎNous avons trouvé pour quelques-uns de ces produits les conductibilités suivantes : \oluirie Conductibililé équivalent, niolêculaire à 2,3". Acide du ponceau cristallisé 8200 369,9 Sel de .^Ja 1 600 89 , a Sel de Mg 2000 8 1 , 3 Acide du jaune iiaplitol S Saoo 364,6 Sel de Na 8200 ii3,i Sel de Ms 3200 i25,4 Dans une étude récente, L. Vignon ( ') a obtenu pour quelques colorants acides des résultats analogues. (') Berl. Bericiite. l. \XMII, p. 1696. (2) Berl. Berichte, t. XXXlll, p. 762. (') Cheniische Kinelik des diazoessigeslers, elc, lleitleUjerg, 1907. (*) Bull. Soc. chim., t. I, 1907, p. 274. C. R., 1908, 1' Semestre. (T. CXLVU,N° 16.) "',) G84 ACADÉMIE DES SCIENCES. Comme type de colorant direct pour coton, nous avons choisi le rouge Congo (sel de sodium). Ce produit est également un électrolyle; toutefois les mesures de conductibilité sont moins précises; ce fait peut s'expliquer par la présence de traces d'électrolytes difficiles à éliminer, électrolytes qui seraient retenus et adsorbés par les micelles du rouge (^ongo. L'acide du rouge Congo forme, lorsqu'il est suffisamment purifié, une solution col- loïdale de couleur bleue; ce produit ne possède pas, tout au moins à froid, de pro- priétés tinctoriales; il présente une conductibilité spécifique excessivement faible, due probablement à la présence de traces d'électrolytes. L'acide du rouge Congo ne contient pas d'ions hydrogène libres, et l'on doit admettre qu'il n'y a pas dissociation. A l'ultramicroscope, l'étude d'un grand nombre de solutions colorantes nous amène aux conclusions ci-après : les colorants suivants : fuchsine, roccelline et les colorants direcis pour coton, rouge Congo, benzopurpurine, etc., présentent à la concentration de 4 pour looo un nombre de micelles suffisants pour qu'on puisse les considérer comme existant à l'état de fausses solutions. Ces résultats diffèrent quelque peu des recherches analogues d'autres observateurs; c'est ainsi que nous n'avons pas constaté de micelles dans le bleu alcalin, produit dont la solution serait très colloïdale d'après Teagiie et Buxlon ('). En général, la plupart des colorants additionnés de solutions salines et étudiés à l'ultramicroscope permettent de vérifier les règles de coagulation des colloïdes ('). Suivant la concentration, on constate la formation de micelles ou d'amas granuleux. Dans quelques cas (fuchsine additionnée de sels) on distingue l'accroissement des micelles, et ces micelles, de moins en moins mobiles, se déposent sous forme de cris- taux réguliers. Cette dernière observation peut servir d'appui aux vues de P. -P. von Weimarn (') sur l'état cristallisé de la matière. Toutefois l'addition d'un électrolyle à une solution colorante peut aussi provoquer une réaction chimique par double décomposition, ce qui rend les observations plus difficiles à interpréter. Enfin l'addition de sels possédant un ion commun à celui du colorant, tels le chlorure de baryum et le bleu de méthylène, déterminera une diminu- tion de solubilité, ce qui est contraire aux règles de précipitation des colloïdes. Kn résumé, les matières colorantes existent h l'état dissocié; cjuelques-uncs affectent en même temps l'état coUo'idal. L'addition d'électrolytes, par l'ac- tion des ions de signes contraires, favorisera le passage de la solution colorante à l'étal de fausse solution. Les matières colorantes en solution et dissociées forment des ions de dimensions inégales; l'un, l'ion inorganique Cl, K, (') Zcilsclirift phys. Chcin., 1907; voir aussi I'relndlich et Nai'jianx, Kolloid- Zeitschrijt, t. III, 1908. (-) Maeyeb, Sciieffer et Terroi.ve, Comptes rendus, \" sem. 1908. (") Kolloid-Zeitschrift, 190--190S. SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 685 Na, etc., est toujours petit relativement à l'ion organique très gros (poids moléculaire des matières colorantes > 3oo environ). Ces ions disparates, si l'on tient compte des règles de réleclrisation de contact de J. Perrin (*), doivent nécessairement jouer un rôle en teinture. Ces propriétés paraissent être les caractères distinctifs des solutions de colorants; ces dernières constitueraient on quelque sorte les termes de pas- sage entre les solutions salines ordinaires et les solutions colloïdales. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Cultures suprophytiqiies (le Cuscuta monogyna. Note de M. Maui.v 3Ioi.i.!.vkd, présentée par M. Gaston Bonnier. On sait que les différentes espèces de Cuscute présentent, à partir de leur germination, une phase de vie libre à laquelle succède une vie parasitaire; si la jeune plante ne rencontre pas d'hôte sur lequel elle puisse effectuer son développement normal, elle ne subit (pi'un allongement plus ou moins considérable de sa tige qui dépérit et se flétrit dans sa région inférieure, au fur et à mesure que les matériaux nutritifs émigrent vers la partie termi- nale; ce n'est que tout à fait accidentellement, ainsi que Ta constaté Mirande (-)pour le Cuscuta europœa, que des suçoirs peuvent commencer à se différencier dans de telles tiges, et dans ce cas ces organes apparaissent dans des régions qui se trouvent au contact de supports solides; on n'a, d'autre part, jamais signalé de formation d'organes floraux dans cette pre- mière période du développement de ces Phanérogames parasites. Nous savons que les plantes vertes peuvent effectuer leur cycle normal d'évolution individuelle quand on substitue au gaz carbonique de l'air des substances sucrées comme source de carbone; il était donc intéressant de se demander comment se comporteraient à cet égard des végétaux parasites, tels que les Cuscutes, lorsqu'on vient à leur offrir comme éléments nutritifs des substances organiques analogues à celles qu'ils vont puiser dans les plantes hospitalières. J'ai à cet effet entrepris une série de cultures de C. monogyna dans des milieux à la fois minéraux et organiques; dans les premières expériences, la partie fusiforme renflée de la plantule, qui avait été mise à germer sur de l'ouate humide, était introduite dans des milieux géloses ou dans du coton (') ./ou mal de Chimie phy<:i(]ite, t. H, p. 6ûi; t. lit, p. 5o. (-) Recherches physiologiques el anatoiniques sur les Cuscutncées, 1900. G8G ACADÉMIE DES SCIENCES. hydrophile imbibé de solutions nutritives; dans ces conditions le dévelop- pement avait, à très peu de chose près, la même allure que dans la phase libre des individus germant naturellement; la plante se flétrissait assez vite dans la région qui était en contact avec le milieu nutritif et en devenait, par suite, indépendante; dans certains cas seulement, l'extrémité de la tige retombait sur le substralum et témoignait par la formation d'un renflement accentué, dont la vie se prolongeait, d'une certaine utilisation locale des substances mises à la disposition de la plante. Pour rendre l'absorplion des substances nutritives plus intense, j'ai songé à laisser la tige en contact permanent dans toutes ses paiiies avec le liquide nourricier; les cultures ont été faites alors dans des tubes remplis de solutions nutritives sur une hau- teur de lo"^'". Rien n'était modilié dans le développement de la Cuscute lorsque la solu- tion était exclusivement minérale; on n'observait qu'une longue tige verdàtre, très faiblement rosée, à écailles à peine visibles à l'œil nu; mais si l'on ajoutait de 5 à lo pour loo de glucose, la lige devenait beaucoup plus épaisse, d'un rouge intense, son développement en longueur était ralenti, les feuilles-écailles étaient plus appa- rentes, le llétrissemenl de la partie inférieure était très retardé; je reviendrai aillenis sur le détail de ces modifications, ainsi que sur celles qui intéressent l'anatomie et qui sont de même ordre que celles que j'ai signalées pour d'autres plantes, cultivées dans des conditions analogues. Le fait sur lequel je veux attirer plus particulièrement l'attention consiste dans l'apparition de suçoirs sur les tiges qui se développent en présence d'une quantité de glucose voisine de lo pour loo, ou mieux encore sur celles qui ont à leur disposition une solution contenant, outre des sels miné- raux, 5 pour loo de glucose et i pour loo de peptone on d'asparagine. Ces tiges sont hérissées, alors qu'elles n'ont encore, par exemple, que 5"^™ de long, d'une série de petites émergences papilleuses, les p?-ésuçoirs de Peïrce -^ ils sont disposés d'une façon absolument irrégulière et il est intéressant de noter que leur emplacement ne dépend pas ici d'un phénomène d'irritabi- lité dû à un contact et qu'on se trouve en présence dune excitation d'ordre chimique. Des plantnies ont pu rester ainsi plus de deux mois dans des solutions nutritives sans subir de début de flétrissenient, ce qui s'explique par une utilisation des maté- riaux extérieurs, utilisation qui est d'ailleurs corroborée par une augmentation notablr du poids sec; mais cependant les tiges linissaient par s'airranchir du liquide et mou- laient à la surface interne du tube de cnllure, à la(|uelle elles adhéraient grâce à l'in- terposition d'une mince couche liquide; plusieurs, parmi les échantillons dont les tiges se sont ainsi développées en partie dans l'air, se sont terminées par une ou plusieurs llfurs; ce fait est à rapprocher de celui que j'ai signalé pour VIpoinœa purpurea LmK, SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 687 dont les fleurs apparaissent à un stade beaucoup plus précoce, au point de vue mor- phologique, en présence de glucose. « Jiisqu à présent, je n'ai pu obtenir de graines à partir de ces llenrs, mais du moins, et c'est la conclusion essentielle de cette Note, mes expériences montrent qu'on peut prolonger la vie saprophytique de la Cusiutc et rem- placer jusqu'à un certain point l'hôte de ce parasite par des substances orga- niipies appropriées, mises directement à sa disposition. BOTA>"iQLE. — Les Secamone du nord-ouest de Madagascar. Note de MM. Hexri Jumi'Li.k et H. Peukikr de la Batiiie, présentée par M. Gaston Bonnier. Le nord-ouest de Madagascar (Boina et Ambongo) est riche en Asclé- piadées, qui, d'ailleurs, sont presque toutes des lianes ou des plantes volubiles. Quelques espèces seulement, telles que le Gomphocarpus fruticosus, si ubiquiste, sont dressées. C'est aussi une tige droite qui s'élève du tuber- cule napiforme féculent du Pycnoneurum sessiliJJorum Ane, ou encore des tubercules plus ou moins discoidaux de ccrlains Ceropegia lels que le Ceropegia scahra nov. sp. des forêts du Haut-Bemarivo. Mais déjà la pluparl de ces Cei-opegia, qu'ils soient, ou non, à tubercules, sont des lianes, comme le Ceropegia saxatilis des bois rocailleux et calcaires. Parmi les Secamone, le Secamone ligustrifolia Dcnc est lùen, dans ses parties liasses, un arbuste, mais ses rameaux tendent souvcnl à être grimpants. Et tous les autres Secamone de la région, puis les Camplocarpus, les Ponlopetia, les Sarcostemma, les Decanema, les Marsdenia, etc. sont des lianes. Toutes ces plantes ont des habitats très divers. Les bois sablonneux secs sont les endroits préférés par le Camplocarpus Jiojeri noh., par le Decanema Bojerianum Dcne, bane sans feuilles, par certains Secamo/ie, par le Pergu- laria africana Br. A la lisière des bois moins secs croit le Gymnema rufescens Dcne; et dans les bois où l'humidité devient plus grande^ on ren- contre le Tylophora Bojeriana Dcne, plante sans latex, très amère, à souche pivotante et charnue. Au voisinage des rivières et dans les sables, est commun le Leptadenia madagascariensis Dcne. Sur les rocs secs et découverts, le Sarcostemma implicatum nov. sp., aphylle comme le Sarco- stemma viminale Br., couvre les buissons de ses innombrables rameaux intricpés. Sur les rochers aussi, mais au bord de la mer, esl VAstephanus 688 ACADÉMIE DES SCIENCES, cernuus Dcne ; dans les terrains salés du uicnie bord est le Pentatropis madagascarie.nsis Dcr^e, liane herbacée sans latex. Partout, sur tous les sols, croissent, d'autre part, le Cynanchum Eurychiton K. Sch., volubile et annuel, et le Marsdenia truncata nov. sp., dont les rameaux grêles s'étendent sur tous les buissons, aux alentours des bois. Mais le genre qui spécifiquement semble le plus largement représenté, et celui dont nous voulons principalement nous occuper ici, est le genre Seca- mone, dont nous connaissons pour le moment neuf représentants dans le Boina et l'Ambongo. Sur ces neuf espèces, deux seules jusqu'alors ont été décrites, car elles feraient partie aussi de la flore de l'Imerina étudiée par Decaisne; ce sont le Secamone ligustrifolia Dcne et le Secamone hicolor Dcne. Dans le nord- ouest, les deux plantes semblent, du reste, d'allure plus vigoureuse que sur le plateau central. Le Secamone ligustrifolia . que les Sakalaves d'Andriba nomment tam- honono (c'est-à-dire excès du sein) et qu'ils emploient en décoction pour augmenter la sécrétion lactée, pousse sur les rocs gneissiques des bords de l'Ikopa. Le Secamone hicolor, à follicules très grêles, croît dans les bois sablonneux secs d'Ankirihitra. Ce Secamone bicotor est à stigmate long et grêle, profundéiiienl liifide. C'est le même stigmate que présente le Secamone deflexa nov. sp., très commun aussi dans beaucoup de bois sablonneux du Boina. Dansée Secamone, les feuilles sont largement ovales, la fleur est rotacée, avec de longs lobes corollaires, les appendices staminaux. sont des languettes épaisses et étroites qui se recourbent eu crochet au-dessus des anthères. Le style et le stigmate forment dans leur ensemble une sorte de colonne presque régulièrement cylindrique jusqu'au sommet, qui est bilobé, chez le Secamone bracliy- sligma nov. sp. et le Secamone petiolata nov. sp. Le Secamone brachystigma habite les bois humides des alluvions silico-calcaires; c'est une liane à feuilles ovales étroites, à Heurs petites, avec un tube corollaire de I™"" environ et des lobes aigus de 3"™ au-dessous de chacun desquels le tube porte intérieurement deux lignes obliques de poils, qui se rejoignent vers le bas en un angle aigu; les appendices sont des lamelles dont le bord supérieur lobé n'atteint pas le sommet des étamines. Chez le Secamone petiolata, au contraire, ces lamelles se recourbent au-dessus des anthères, qu'elles dépassent; l'intérieur du tube corollaire est garni d'une couronne de poils courts. Les feuilles, ovales aiguës, ou arrondies et brusquement acuminées, ont un pétiole relativement long. Les deux lignes anguleuses de poils de la corolle du Secamone brachvslignia se retrouvent, à la base de chaque lobe, dans le Secamone cristata nov. sp. des bois secs d'Ankarafantsika ; mais une des particularités de cette dernière espèce est la petite SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 689 ciète, terminée en crochet un peu lecoiirbé, que jiorle dorsalemenl chaque appendice en gouttière. Les poils ont même disposition générale mais sont plus abondants et forment une plage triangulaire dans le tube corollaire du Secarnone alba nov. sp., à fleurs blanches, des causses de l'Ankara. Ici les appendices sont des lames se recourbant au-dessus des anthères; le stigmate est en forme de massue bilobée, plus haute que large. Inversement, le stigmate est plus large que haut. dans le Secarnone pachystignui nov. sp., qui a les mêmes appendices que le Secarnone alba. Les feuilles de cette espèce ont aussi, comme celles du 5. alba, les ponctuations très nettes que Decaisne a signalées jadis dans plusieurs espèces du genre, et qui sont de grandes cellules oxali- gènes, visibles par transparence. Le Secarnone j>achyphy /la noY. sp. a les mêmes appendices étaininaux que les deux Secarnone précédents, mais le style court s'élargit rapidement en un stigmate bilobé, à sommet légèrement arrondi, presque plan. Les feuilles sont coriaces, pétiolées et ovales. En plusde cesSec(7wo«e nous connaissons actuellement dans le nord-ouest de Madagascar trois To.x-ocarpus^ le T. tonientosus, le T. ankarensis et une espèce à grandes fleurs jaimes du Haut-Bemarivo, le T. sidfureus nov. sp. On sait que les Toxocarpus et les Secarnone sont actuellement les deux seuls genres de la tribu des Sécamonées, caractérisée par ses quatre polli- nies pour un rétinacle; mais ajoutons encore ici que la flore de Madagascar a amené l'un de nous à créer un troisième genre, Secamonopsis , pour une plante chez laquelle les paires de poUinies sont fixées aux extrémités de caudicules allongés (alors que ces caudicules sont presque nuls dans les deux autres genres). 11 s'agit d'une liane à caoutchouc, qui est Xevahimainly d'Andranopasy et Vangalora du sud-ouest, mais qui est donc botauique- ment le Secamonopsis madagascûiiensis . BIOLOGIE GÉNÉRALE. — L' assimilation pigmentaire chez les Actinies. iNote (') de M. Geouges Iîohn, présentée par M. Edmond Perrier. En 1898, à Arcachon, j'ai reconnu (- ), grâce à des analyses faites, avec la pompe à mercure, sous la direction du Professeur Jolyet, que certains Crustacés marins absorbent de l'acide carbonique et dégagent de l'oxygène. (') Présentée dans la séance du 11 octobre 1908. (-) Comptes rendus de la Société de Biologie, 4 novembre 1898. (jijo ACADÉMIE DES SCIENCES. Depuis sont venues les expériences de la comtesse Maria von Linden sur rassimilalion du carbone de l'air par les chrysalides des Papillons. Mais il y avait déjà longtemps que ( jeddes avait constaté que des Actinies, les Anlhea cereus, dégagent de l'oxygène à la lumière; dans ce cas, le fait s'explique aisément par la présence d'algues symbiotes. Dans mes travaux sur les Actinies (' ), j'ai été conduit à l'hypothèse suivante : Le pigment verl des Actinia equiiia insolé aurait un rôle assimilateur, comme le pigment des Anlhea cereus (p. 3i).... Le? Actinies des flaques à Ulves, héliophllex, présentent une vitalité maxinia vers 3'' de l'après-midi et semblent, du moins les vertes, utiliser les radiations solaires (p. 35). . .. A l'appui de celte hypothèse, je n'apportais pas encore de preuves convaincantes; mon opinion était basée sur un faisceau de probabilités. J'avais employé la méthode de l'inanition progressive : dans une eau constamment privée d'aliments (filtrée à chaque renouvellement), mes Actinies vivaient sans dépérir pendant des temps très longs (plusieurs mois ), mais cela seulement dans certaines conditions. En effet, un état de misère physiologique, qui conduisait parfois l'ani- mal à la mort, était infailliblement provoqué par l'insuffisance, soit de la lumière, soit de l'acide carbonique. Les Actinia equina, disais-je, ont besoin de lumière pour vivre. Celles qui s'épa- nouissent la nuit le font d'autant mieux qu'elles ont été plus convenablement éclairées dans le jour. Celles qui s'épanouissent sous les rayons du soleil, placées dans une obscurité continue, souflrent, surtout le jour, du manque de lumière, et se ferment. . . . A l'obscurité complète, les Actinies s'étiolent en quelque sorte ; des insolations ménagées, graduées, rendent la vitalité aux Actinies afl'aiblies. En éclairant pendant une série de jours de façons diverses les Actinia equina, on modèle de façons diverses leur matière \ivante, on crée des états physiologiques divers (p. 4o). Voilà pour l'influence de la lumière. L'influence de l'acide carbonique ressort également bien de mes expériences, (^uand on renouvelle l'eau très fréquemment de manière à y empêcher l'accumulation de cet acide, malgré la lumière, le dépérissement ne tarde pas à se produire. Cette année encore, à Arcachon, des Actinia, placées, à partir du 20 aoiit, dans une mince couche d'eau, très souvent renouvelée et constamment aérée, ont subi un dépérissement progressif, et sont mortes avant la fin de septembre. Au (') Les étals physiologiques des Actinies {Bulletin de l'Institut général psycho- logique, 1907). SÉANCE DU If) OCTOBRE igo8. 691 contraire, les Actinies conservées dans un milieu confiné, bien que privées de nourriture, se sont portées très bien. Dans le laljoratoire du D'' Jolyet, avec le précieux concours de M. Delau- nay, j'ai entrepris l'étude des échanges gazeux; les mesures ont porté sur le dégagemenl de l'oxygène, et la méthode de dosage a été celle d'Albert Lévy et Marboutin (par le sulfate de fer ammoniacal et le bichromate de potasse). Un loi de cinq Àctinia erjitina, d'un brun verdàlre, recueillies sur les pierres du bassin d'Arcaclion, héliophiles, a été placé dans i' d'eau, sous une couche de 10'^°' ; pendant dix jours de suite (septembre 1908), pins de 60 mesures ont porté sur l'eau, renouvelée dans les conditions les plus diverses. Vu moment du renouvellement, la température étant de 17° à 20°, la teneur en oxygène était de S"» à 7"f-', 5 (état de saturation). A l'obscurité, quel que soit le taux initial de l'oxygène (au-dessus d'un certain mini- mum cependant, 3™s environ), mes animaux provoquaient un épuisement d'oxygène presque invariable, o"», 5 en moyenne par heure; aussi la nuit, ou le jour sous un voile noir, le taux de l'oxygène baissait rapidement (par exemple de 7"s,.5 à i'"î-',3). A la lumière, les choses se passaient difTéremmeni : l'épuisement de l'oxygène était moindre ou nul, parfois même il se produisait un enrichissement en oxygène. Ces faits venaient à l'appui de l'hypothèse de la superposition de deux phénomènes : i" respiration; 2° assiinilalion pigmentaire sous l'influence de la lumière, en présence de CO". J'ai fait alors une série d'expériences calquées sur celles des physiologistes des plantes vertes. 1° In/hience de l'obsvurilé. — J'ai déjà dit que la nuit il se produit un épuisement rapide de l'oxygène. Le jour, l'influence du voile noir se montre dans tous les cas manifeste. Expérience. — 11'' du matin, eau vient d'être renouvelée (7"», 5 d'oxygène) ; de 11'' à 4'', sous voile noir, appauvrissement en oxygène, o"'e,56 par heure; de 'a^ à 6'', à la lumière, appauvrissement en oxygène, o™s,i5 par heure (bien qu'il y ait encore 4"'i-',7 d'oxygène); à partir de 6'', nuit, appauvrissement en oxygène, o"b, 5o par heure. Expérience. — 6'' du matin, eau non renouvelée (3">er,7 d'oxygène); de 6'^ à 11'', à la lumière, enrichissement en oxygène, o^^'.a par heure; de 11'' à 2'', sous voile noir, appauvrissement en oxygène, o^^J\ par heure. 1° Influence des anesthésiques. — J'ai fait une seule expérience en ajoutant du chlo- roforme à l'eau jusqu'à ce que les Polypes commencent à se fermer; malgré cela, en pleine lumière, l'eau a perdu o™?, 6 d'oxygène par heure, comme s'il y avait obscurité. S'il est possible de supprimer l'assimilation pigmentaire, il est impossible de supprimer la respiration. Mais on peut réduire beaucoup celle-ci; mes Actinies pouvaient vivre, superbement épanouies, dans des eaux ne renfer- mant plus guère cjue i^e d'oxygène; or, l'aération de l'eau se faisant très C. R., irjoS, 2' Semestre. (T. CXLVIt, N- 16.) 9^^ 692 ACADÉMIE DES SCIENCES. lentement, \n respiration se trouvait alors très réduite; en revanche l'assi- milation l'emportait. C'est ce qui a eu lieu toutes les matinées; pendant celles-ci, l'eau s'enrichissait en oxygène. Point de dépari : i"s,7 d'oxygène; enrichissement en ce gaz : o^s-iS par heure; Point de départ : 3""», 6 d'oxygène; enrichissement en ce gaz : o""», i à o™p, 2 par heure. On ne peut pas attribuer cet enrichissement à des organismes vivant dans l'eau ou sur les Actinies; j'ai employé des eaux stériles et j'ai fait des expé- riences témoins avec la même eau sans animaux (variations de ± o"^^, i en plusieurs heures); dans le mucus des Actinies vivaient des Diatomées; j'ai nettoyé les Actinies en les frottant dans l'eau et j'ai constaté d'ailleurs que l'eau de lavage dégage des quantités insignifiantes d'oxygène. Il pourrait se faire que le phénomène, que j'ai pu constater aussi chez la Sagartia erylhrochila, soit dû à la présence d'algues symbiotes, déjà signalée chez certaines races à'Actinia equina; je ne suis pas encore fixé à cet égard. Mais, que le pigment soit animal ou végétal, les faits précédents, rap- prochés de ceux récemment rapportés par M. Gravier, sont susceptibles de modifier nos idées sur la biologie des animaux inférieurs. BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Le subslralum chromatique héréditaire et les ' combinaisons nucléaires dans les croisements chez les Amphibiens. Note de M. E. Bataillon, présentée par M. Yves Delage. Avec les idées courantes sur le rôle du noyau dans l'hérédité, sur la fixité du nombre et même sur l'individualité persistante des chromosomes, l'étude cytologique des croisements chez les Amphibiens se complique d'un pro- blème préalable. Ici, en effet, les processus essentiels de maturation de l'œuf sont controversés. Pour Carnoy et Lebrun, le subslratum chromatique de la vésicule germinative est représenté exclusivement par les nucléoles, lesquels subissent des métamorphoses variées, qui disparaissent et reparaissent, qui prolifient à tel point qu'on en comptera des milliers avant la résolution dernière, « un tout petit nombre d'entre eux » inter- venant dans la première division polaire. C'est repousser non seulement la thèse de l'individualité des chromosomes, mais même celle de la permanence du subslratum colorable. H. Iving, chez Bufo lenliginosus, admet, à la suite de Riickert, la persis- tance des anses qui, couplées au centre de la vésicule de l'œuf ovarien, se retrouvent à l'équaleur du premier fuseau. J'ai tenu à me faire une opinion en scrutant soigneusement la période de maluration SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 6c)3 surtout chez Rana fiisca. li faut remarquer d'abord que, pendant la saison printa- nière et sur les types les plus divers {Rana fusca. Pelodyles p.. Bufo v., Bufo c), la raélliode de Fiiématoxyline ferrique révèle conslaminent, sur une zone de plus en plus distincte, de niieuv en mieux déblayée, de plus en plus réduite (répondant à ce que Carnoy et Lebrun appellent ilnaleinent plage fusoriale), le matériel chroma tique bien distinct des nucléoles. Ce sont d'abord des filaments ondulés et baibelés ; puis, les ramifications se tassant sur l'axe devenu plus épais, des cordons qui s'accolent deux par deux, souvent tordus comme les deux brins d'une cordelette. Aucune transition n'in- diqite qu'il y ait là le début d'une transformation régressive des nucléoles devant envahir tout le système. Sur ce point essentiel, la description de Carnoy et Lebrun pour la Grenouille comporte des lacunes et demandera à être discutée en détail. Un second point capital de l'argumentation de ces deux savants se trouve dans l'étude de certains œufs proches de la déhiscence avec leur vésicule déprimée à la périphérie au contact de la/o('e«. « En dehors des nucléoles, écrit Lebrun, il n'était pas possible de discerner la moindre trace d'élément nucléinien ni le moindre fragment d'élément nu- cléolaire. » Or, à ce stade, j'ai constamment retrouvé la plage plasraatique délicate avec ses éléments chromatiques associés. Je conclus fermement pour ma part à l'existence chez les Amphibiens des couples rappelant ce qu'on appelle ailleurs le stade synapsis. Cette consta- tation n'a du reste rien à voir avec la doctrine rigide de l'individualité. La formation des couples est un phénomène cinétique à débrouiller comme les autres. Dans le cas de la Grenouille, le nombre des associations est variable : les tortillons doubles peuvent être très longs; quelquefois je n'en trouve que deux, peut-être même un scid. Quand nous approchons de la consti- tution des fuseaux, ces éléments vont se lasser en masses informes réduites quelquefois à une ou deux, sur une plage radiée extrêmement exiguë, et les chromosomes sortiront de leur émiettement. Ainsi le nombre des chromo- somes peut différer de celui des couples. Mais signi/ie-t-il quelque chose au point de vue des résultats d'un croisement? Autant qu'il m'a été permis d'en juger, la valeur numérique des stocks conju- gués n'a rien à voir avec la régularité du développement. A l'équateur de la première figure polaire, nous comptons le nombre spécifique de chromosomes réduit de moitié : ce sont les couples des théoriciens, lesquels vont se scinder dans une division réductrice vraie. La numération peut être faite soit là, soit sur la deuxième figure, soit même sur le pronucleus femelle rétrogradé vers le centre au début d'une évolution parthénogenésique. Mais si, sur le cas classique de la Gre- nouille, il y a désaccord entre les observateurs, on comprendra que, même après avoir repéré et étudié des centaines de figures, j'hésite à être trop affirmalif pour des formes comme le Pelodyte, le Calamité, sur lesquels la bibliographie est muette. Le nombre réduit m'a paru être, dans les cas les plus nets : 6 chez Pelodyles punctatus, 12 chez 694 ACADÉMIE DES SCIENCES. Bufo calamila (ce nombre est certainement un minimum), 8 ou 9 chez Btifo viil- garis (ce sont les nombres de Garnoy et Lebrun), 12 chez la Grenouille (c'est l'indi- cation de V. Rath; Garnoy et Lebrun donnent 10 ou même moins). Avec les deux savants belges, je ne crois pas, chez les Amphibiens, à une fixité absolue; mais, grosso modo, les nombres difl'èrent sensiblement d'un type à l'autre. Voyons donc les résultats des croisements en laissant de côté les imprégnations effectives, mais non suivies de conjugaison nucléaire. Les , . . Pelodvlea cf Rtifo c. Cj /info ('• cf , .• i . , • 1 combmaisons -j--^ > ^ 77^7 r aboutissent toutes a des lames; et pourtant les nombres de cliiomosomes mis en cause sont bien différents. Inversement, le croisement '""," avec deux stocks numéri- ' J'iijo c. ç> quement semblables aboutit à des sléréoblastulas. Je signalais dans la combinaison ,t ^'r'^ tles blastulas hétérogènes ^ niijo r. g ° avec deux moitiés différant énormément par la taille respective des cellules et des noyaux. Or, sur les petits éléments je ne corii|)l.^ pas [)ius de 6 chromosomes; sur les gros il y en a certainement ])lus d'une dizaine. Dans ce croisement, j'ai suivi pas à pas le transport et la conjugaison des deux noynux inégaux jetant leur matériel sur la pre- mière figure de division. Mais je crois que les blastulas eu question répondent à un cas spécial. Il est impossible de distinguer les chromosomes et de suivre leur destinée dans la première cinèse. .Mais, à supposer même que les deux matériels se soient sim- plement isolés l'un de l'autre sur les deux blaslomères, le nombre des chromosomes dans les gros éléments serait encore trop élevé. 11 arrive, d'autre part, que le pronu- cleus femelle se montre en relard sur le mâle dans son clieminemeiit. On pourrait donc logiquement émettre ici l'hypothèse d' une demi-amp/ii- mixie inverse de la fécondalion partielle de Boveri, le premier clivage étant régi par le pronucleus mâle, et l'un des noyaux-fils combiné secondairement avec le pronucleus femelle. Cette mosaïque hétéroclite donnerait-elle un produit viable, et que serait le produit? Avec les stocks numériquement différents dont il a été question plus haut, que se passerait-il à l'origine de la deuxième génération? On conçoit l'intérêt que présentera l'étude des formes soit larvaires, soit adultes. Cette année encore, encombré de maté- riaux et dépourvu de l'installation nécessaire, j'ai vu péricliter accidentel- lement des lots de têtards qui, dans ma pensée, devaient atteindre la méta- morphose. Au printemps prochain, je compte donner tous mes soins à l'élevage et à l'étude des hybrides. SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 6gS ZOOLOGIE. — Gradation et perfectionnement de l'instinct chez les Guêpes solitaires d'A/ric/ue, du genre Synagris. Note de M. E. Roubaud, présentée par M. E.-L. Bouvier. Les Guêpes solitaires de la tribu des Euménides pourvoient, en général, à la nourriture de leurs larves, en murant dans une cellule de terre, avec un œuf prêt à cclore, une ample provision de chenilles vivantes qu'elles ont paralysées et rendues inertes par des coups d'aiguillon. La croissance de leur progéniture s'effectue ainsi d'une façon indépendante, alors qu'au con- traire, chez les Vespides sociaux, les larves sont nourries et soignées au jour le jour par les femelles ou les neutres. Les connaissances biologiques actuelles sur les Vespides ne sont pas encore venues combler le fossé qui existe, sous le rapport de l'éducation des larves, entre ces deux types de Guêpes : les uns, simples pourvoyeurs, mettant tout leur art à paralyser leurs victimes, comme les Eumenes, les Odynerus, les Discœlius; les autres, véritaijles nourrices, distribuant à la becquée une pâtée d'insectes broyés à leurs jeunes, comme les Vespa, les Icaria, les Belonogaster, etc. Il existe au Congo plusieurs espèces d'Euménides, appartenant aux genres nliYncliium Spin. el Synagris Latr., qui nidifient sur les murs et sous les toits des haljilations. En cherchant à préciser leurs moeurs el leur histoire, j'ai pu reconnaître que si les premiers (/?. synagroides) partagent les habitudes des Guêpes de leur tribu, les Synagris, qui pourtant leur sont très voisines, présentent sous ce rapport, entre les espèces, des différences des pkis remar- quables, à ce point qu'on y peut suivre les étapes principales d'une évolu- tion insoupçonnée de l'instinct des solitaires vers celui des Guêpes sociales. La moins répandue de ces Euménides, S. calida L., construit des nids en terre jaune, volumineux et informes, renfermant une douzaine de loges. Le seul nid encore occupé dont j'ai pu faire l'étude renfermait dans une loge murée une provision de chenilles desséchées d'Hespérides, avec une larve encore très jeune, également morte et desséchée. La biologie de cette espèce, aperçue à la lueur de ces restes, rentre donc dans le cadre général de celle des Euménides : c'est un approvisionnement banal suivant le type ordinaire ( '). (') Maindron a d'ailleurs étudié la nidilication de cette espèce, ce qui confirme cette observation (Monit. du Sénégal et Dép., i5 avril 1879, coinnuiniqué par M. KiiDckel d'Herculais). 6g6 ACADÉMIE DES SCIENCES. 5. sicheliana Saiiss. fait preuve, elle, d'un inslincl piu« subtil et plus éclairé. Celle espèce, dont le nid ressemble à celui de la première, mais dont le nombre des loges plus réduit ne dépasse guère huit, construit son alvéole de terre, y dépose un œuf, puis attend, sans hâte, le moment d'approvisionner. Peu de temps avant l'éclosion elle introduit dans la cellule quatre ou cinq chenilles immobilisées d'Hespérides. La larve grandit en s'alimenlant aux dépens de celle petite provision, que la Guêpe accroît au fur et à mesure de la consommation, tout en demeurant elle-même fré- quemment au nid pour protéger sa progéniture dans l'intervalle de ses sorties. Ce n'est que lorsque celle-ci a pu atteindre les trois quarts de sa taille qu'elle se décide à murer l'entrée de la cellule, non sans y avoir introduit le complément de chenilles qui lui paraît nécessaire. Elle construit alors, à côté de la précédente, une nouvelle loge, pour y entreprendre un autre élevage dans les mêmes conditions. Ce mode d'approvisionnement progressif, presque comparable à celui dont font usage les Beinbex, parmi les Hyménoptères fouisseurs, réalise un progrès marqué sur les habitudes ancestrales; la Guêpe suneille eUe-même la croissance de sa larve : mais ce perfectionnement de l'instinct va trouver son expression la plus parfaite chez une troisième solitaire du même genre, S. cornât a L. Le nid de celle Guêpe témoigne déjà dans sa construction même, vis-à-vis de celui des espèces précédentes, d'un talent plus sûr et plus raffiné. Chaque loge a la forme d'une petite coque ovalaire de terre jaune, pourvue d'un ori- fice tantôt terminal, tantôt latéral; elles différentes loges, au nombre de quatre ou cinq* en général, qui ont été construites à des époques différentes, sont unies entre elles par un crépissage général, qui masque leur individualité. L'ensemble forme un amas beau- coup moins lourd, les parois des alvéoles sont beaucoup plus minces : il y a économie notable d-e la matière première qui s'y trouve mieux, utilisée. Mais c'est surtout dans le mode d'élevage de ses larves que la cornuta s'écarte des autres Synagris. Elle ne se contente plus d'introduire dans la cellule des chenilles entières en plus ou moins grand nombre, simplement immobilisées : elle nourrit elle-même, directement, sa larve, en lui apportant avec une sollicitude extrême de petites boulettes faites de chenilles malaxées, qu'elle dépose à portée de sa bouche, à la face ventrale du thorax. Plusieurs fois par jour, la Guêpe part à la recherche des provisions, ne prolongeant guère ses sorties, pour revenir en hâte au nid nourrir et surveiller sa larve : elle ne l'enclôt dans sa cellule de terre que lorsque la nourriture et les soins ne lui sont plus nécessaires. Cette intéressante espèce réalise donc un type de passage des plus curieux entre les Vespides solitaires qui approvisionnent et les Vespides sociaux qui élèvent au jour le jour leur progéniture. 11 suffit dès lors de concevoir que de jeunes femelles, nées des premières loges d'un nid de S. cornuta, viennent construire leur propre nid à la suite de celui qui leur a donné naissance, SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 697. pour se représenter ce qu'a pu être la forme primitive des colonies de Guêpes sociales. Or les associations de nids sont assez fréquentes, aussi bien chez 5. siche- liana que chez S. cornula; ])ien qu'il soit difficile de dire si ces nids groupés sont édifiés par des adultes issus d'une même femelle, le fait, a priori, n'a rien d'impossible : ce serait là le prélude accidentel des groupements plus étroits, plus harmonieusement spécialisés des sociétés de Guêpes ( Vespa, Polisles, Icaria, etc.). Quoi qu'il en soit, une telle gradation de l'instmct chez trois espèces du même genre est un fait assez inattendu pour mériter d'attirer d'une façon toute particulière l'attention des bioloi;islos. ZOOLOGIE. — Sur l'affection connue sous le nom de Botrj'omycose et son parasite. Note ( ' ) de MM. Gustave Bureau et Alphonse Labbé, présentée par M. Yves Delage. La Botryomycose humaine, primitivement attribuée à un champignon," puis, à la suite des travaux de l'Ecole de Lyon, à un Coccus spécial, semblait avoir perdu ces dernières années tout caractère spécifique, lorsque récem- ment LetuUe ('), revenant sur ce sujet, lui attribue une origine amibienne. Un cas de Botryomycose typique du doigt, observé à Nantes en mai 1908 chez un jeune garçon, nous a permis de reconnaître la véracité de l'assertion de Letulle, et d'étudier forganisation et l'évolution d'un curieux Amibe parasite dont le stade d'agglutination, sous le nom de liotryomyèes , était seul connu jusqu'ici. L'histologie de la tumeur montre les caractères ordinaires souvent décrits (prolifé- ration de tissu conjonctif et néoforraation vasculaire considérable sous une membrane pyogénique) sur lesquels nous n'insisterons pas. Les Amibes et leurs kystes sont accu- mulés en nombre énorme au pédicule de la tumeur, nageant dans du pus et du sérum épanché, au milieu de polynucléaires et de débris cellulaires. Quelques-uns seulement se montrent isolés en plein corps de la tumeur. Structure. — On peut distinguer quatre formes d'Amibes, sensiblement de même taille, 5o!^-6ol^, différentes de structure, mais présentant; entre elles des formes de passage. (•) Présentée dans Ja séance du 12 octobre 1908. (2) M. Letui.le, La Botryomycose {Journal physiol. pathol. gén., l. X, 1908, p. 256-266). 698 ACADÉMIE DES SCIENCES. Forme a. — Sphériqtie ou spliéroïde, parfois aplatie comme une feuille; allongée ou iri'égulière à l'étal de mouvement; à pseudopodes lobés. Ectoplasme mince. Ento- plasme fibrillaire à fibrilles onduleuses à l'étal de repos, reclilignes comme des myo- nèmes à l'étal de mouvement, formant quelquefois des tourbillons annulaires autour de la zone nucléaire; l'entoplasme renferme en outre des granules chromatiques et parfois du pigment. Noyau grand, irrégulièrement vésiculeux avec un corps central de linine et un fin réseau de chromaline. Forme très active et très phagocytante. Forme b. — Plus régulièrement arrondie que la précédente, souvent aplatie. Ecto- plasme épais. Entoplasme bourré de poussière chromatique qui semble représenter la masse chromidiale (au sens de R. Heriwig et de Scliaudinn ). Noyau négatif, achroma- tique ou disparu. C'est celte forme que Lelulle a vue former les amas mi'iriformes. Mais elle peut aussi être isolée. Elle dérive sans doute de la précédente, marquant la fin du stade végétatif. Forme c. — Aplatie, irrégulière, partiellement ou totalement en dégénérescence hyaline ou pigmentaire : forme de régression des précédentes. Forme cl. ■ — P"usiforme, grégariniforme. Ectoplasme mince. Entoplasme finement granuleux avec peu ou point de fibrilles. Noyau condensé, très chromatique, ovoïde allongé ou en biscuit. Reproduction. — 1° Il peut y avoir simple division transversale, le noyau se divi- sant par amilose. Mais des divisions milosiques se \oient dans la forme f/, ce qui indique vraisemblablement un phénomène sexuel. 1° Les amas mùriformes, anc. Botryomyces, constituent une plaslogamie, se pro- duisant à la fin du stade végétalif et, par conséquent, à un stade tardif de l'évolution de la tumeur aux dépens de la forme 6, par fusion des plasmas et probablement échanges de la substance chromidiale, sans caryogamie vraie ('). 3° La forme a, surtout et peut-élre exclusivement, peut s'enkyster et foimer des cchinocyslcs, en majorité piriformes à pointe aigué. Ils sont formés d'une double membrane : l'une, interne, mince, se colore par les colorants basiques ; l'autre externe, d'apparence chitineuse, résistant à la potasse et aux acides forts, se colore par les co- lorants acides; celle-ci est formée d'alvéoles polygonales régulières et présente exté- rieurement des épines régulièrement espacées dont les pointes sont reliées par une fine membrane, reste de la membrane cellulaire. Ces échinocystes sont quelquefois fusionnés par leur coque externe acidophile. A l'intérieur, l'amibe se rétracte, en même temps que le noyau émet un nombre considérable de chromidies. De nombreuses vacuoles se creusent au centre et se réu- nissent pour former une cavité centrale, tandis que le plasma se condense de plus en plus contre la paroi du kyste. Chaque chromidie devient le centre d'un petit amas protoplasmique étoile ; dans chacune de ces petites cellules, la chromidie s'organise en noyau, se divise par mitose en deux, puis encore en deux, et chaque cellule primaire (') C'est donc bien un processus sexuel si l'on admet, avec Schaudinn, que le chro- midium représente la chromatine sexuelle, homologue du micronucleus des Infu- soires. SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. G99 aboutit ainsi à la formation de quatre Amibes-filles de 3:-^-^!^, qui ne nous ont point montré de llagelles. Nous reviendrons ullérieui ement sur ces processus qui se rap- prochent de ceux observés chez d'autres Rhizopudes, par exemple chez Polyslomella. Nous n'avons point vu la déhiscence des kystes ni la copulation des Amibes-filles (si elle existe). Il est peu probable que ce soit un mode de reproduction endogène. En outre des échinocystes, on trouve, plus rarement, d'autres kystes avec une simple enveloppe basophile sans coque épineuse acidophile, à cytoplasme clair et noyau vési- culaire, qui semblent provenir de la forme cl. Aucun n'était en voie d'évolution. L'étude de ce seul cas de Botryomycose el l'absence d'observations sur le vivant nous empècbent de déterminer la suite complète de l'évolution endogène. Les formes b et c semblent dériver de la forme a; celle-ci aboutit d'une part aux écbinocystcs, d'autre part, par l'intermédiaire de la forme h, à la plastogamie. Le dimorphisme sans doute sexuel des formes a el d reste énigmatique. L'évolution exogène est absolument inconnue et l'bypothèse d'un bote intermédiaire n'est pas inadmissible. Les observations ultérietires auront à résoudre ces problèmes quand il nous sera possible de rencontrer un cas nouveau de cette ctirieuse et rare affection. La Botryomycose redevient donc une maladie cliniquement et liistologi- quement spécifique; ce n'est point une mycose, mais une amœbiose dont l'ancien Botryomyces n'est qu'un stade plastogamique. ZOOLOGIE. — La proton éphri die des Salinacines et Filogranes adultes (Annélides Pulychètes). Note de M. A. Mal.4qvi.v, présentée par M. Yves Delage. Les recbercbes récentes sur les organes segmentaires des Annélides, et notamment celles de E. Meyer, Goodricb, Fage, ont démontré que ces organes peuvent être composés de deux sortes de productions : la népbridic proprement dite et le pavillon génital, tantôt unis au moment de l'émission des produits sexuels (Phyllodocides, Syllides, etc.), tantôt distincts et éloignés (Capitellides, Oligocliètes, etc. ). Un certain nombre de Polycliètes adultes (Pbyllodocides, Glycérides, Nephthydes, etc.) ont, ainsi que l'ont montré Goodrich et Fage, un appa- reil néphridien clos vers l'extrémité interne ou cœlomique, laquelle porte des so/énocytes ilagellifères. Ces protonépbridies closes à solénocytes sont celles qui se rapprocheraient le plus des néphridies larvaires et transitoires. Toutefois il est bon de remarquer que ces dernières ont leur flagellum inséré c. H., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVll, N" 16.) 9^ 700 ACADÉMIE DES SCIENCES. directement sur les parois internes du lube intracellulaire, comme chez les Plathelminthes, les Dinophiliens, etc. L'élude de l'appareil néphridien des Serpulides adultes appartenant aux genres Filograna et Salmacina révèle une structure d'une simplicité remarquable et plus grande encore que celles des Phyllodocides, Glycé- rides, etc. Les Serpulides ont, comme on le sait, leur appareil excréteur situé tout à fait antérieurement ; il débouche, en cflet, par un orifice unique, dorsal et céphalicjue ; mais, chez les formes étudiées, les tubes excréteurs possèdent deux entonnoirs cœlomiques qui leur donnent le caractère des néphridies permanentes. Chez les SalniacincË les deux lubes excréteurs sont contenus en grande partie dans le segment sétigère qui suit inamédiatement le céphalique branchifère ; ils sont placés tout entiers dans l'espace blastocœlien et ne présentent aucune communication avec le cœlome. Ces deux tubes se terminent, en arrière, par une partie arrondie, légèrement dilatée et en caecum. Cette région terminale postérieure est à direction longitudinale; puis les deux lubes se recourbent dorsalement, prennent une direction transversale vers la ligne médiane et viennent se fusionner sous l'épiderme en un tube dorsal unique qui passe au-dessus du cerveau et s'ouvre par un pore à l'extrémité céphalique antérieure. Les éléments qui constituent leurs parois ne pi'ésenlenl aucune limite cel- lulaire distincte ; ces parois sont elles-mêmes bouriées de sphérules urinaires, inégaux en taille, dont la couleur peut aller du jaune clair jusqu'au brun. Dans chaque tube néphridien existent iro'is JJagellums, épais à leur base et fibrilles en long, comme si chacun d'eux se composait de plusieurs flagelles soudés dans leur longueur de même que les flammes vibratiles. Le plus postérieur, assez court et plus grêle, s'insérant dans le fond du cul-de-sac néphridien, présente des mouvements plus rapides. Le deuxième flagellum, très long, s'insère latéralement, à peu de dislance du premier, et s'étend, en se reployanl à angle droit, dans la branche ascendante et transverse du tube. Enfin, le troisième naît très en avant, dans la branche transverse. Les deux flagellums symétriques pénètrent dans le lube néphridien unique dorsal et s'y meuvent par longues ondulations parallèles, sans se confondre. Celte structure est celle des proto/tcphric/ies des larves des Annélides et plus exactement encore celle des Plathelminthes. Ces protonéphridies sont du reste la continuation directe des organes qui s'observent chez la larve des Salmacinœ. A la limite de la tète et du mélamère suivant, deux grosses cellules, une à gauche et une à droite, appa- raissent ; elles ont un seul flagellum intracellulaire ; puis ces deux cel- lules prolonéphridiennes s'accroissent par l'adjonction de deux nouveaux groupes flagellifères et deviennent directement les deux protonéphridiesMe l'adulte. SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 701 Or, (le même qu'il ne se développe pas rreiUonnoii- cœlomique néphrl- dien, il ne se développe pas non plus d'entonnoir génilal pour l'évacualion des produits sexuels, comme cela se produit chez les autres Serpuiides étu- diés à ce point de vue. Les cellules génitales mûres sortent par rupture des parois du corps. Dans les segments à gonades mâles, en particulier, les spermatozoïdes sont contenus dans des poches saillantes lat(''ro-Yentrales. Les parois de ces dernières sont formées par les téguments amincis, où cuti- cule, épiderme, couche musculaire sont confondus en une membrane excessivement mince, ayant perdu tout caractère histologique, et qui se rompt le plus souvent dans le cours de Tobservation des individus mûrs. En résumé, l'appareil uéphridien des Salmacines et Filogranes aduilt^s représente une protonéphridie dont les rapports morphologiques et la structure histologique, avec leurs flagelles insérés directement sur la paroi interne, rappellent l'appareil protonéphridien des larves des Annélides, des Mollusques, etc., et dont elles sont la persistance directe. ZOOLOGIE. — Les genres actuels de la famille des liradypodidés. Note de M. A. 3Ip:\egaux, présentée pai' M. \ves Delage. Comme suite à mon étude des caractères ostéologiques du memlire anté- rieur de Bradvpus torqualus III., j'ai recherché ses rapports avec les types voisins et j'ai été amené à étudier les diverses formes de la famille des Bra- dypodidés ainsi que leur répartition générique. Unné, ne connaissant que les deux espèces tridaclylus et didaclylus, les avait réunies dans le genre liradypus: mais Illiger, en 181 1, en sépara les Paresseux à deux doigts sous le nom de Choleepus. Cette division fut admise jusqu'au milieu du siècle précédent, au moment où Gray, en 1849 {P'-^ool. Soc, p. 65), se basant sur des caractères crâniens et sur la présence de ptérygoïdes renflés et huileux, crut devoir démembrer le genre linnéen et isoler l'espèce B. torquatus II), dans le genre Bradypus. tout en attribuant aux autres espèces alors connues le nom d'Arclopithecus. Bui-meister, en i854 (iu Sys/. Uebers. Thiere Bras., p. 2(')j ), [proposait aussi une division spéciale pour l'espèce Br. torquatus, dont les caractères saillants et connus étaient : 1" une perforation à Xépicondyle interne de riiumérus; 2" des ptérygoides renflés, buUeux, comme chez L'h. didactylus ; 3" trois doigts aux pattes antérieures, l'externe étçuH le plus petit. En 18G4, l'eters (in Ber. Verh. Akad. lierlin, p. 678, note) reprit cette 702 ACADÉMIE DES SCIENCES. idée et la précisa en proposant le nom de genre Scaeopiis pour cette espèce, et en se basant sur la structure particulière du crâne, de l'os hyoïde, de riiumcrus et sur les autres caractères différentiels admis pour Br. torquaUis. Malgré l'opinion et l'autorité de ces divers naturalistes, on était convenu de n'admettre dans cette famille que deux genres reconnaissables extérieu- rement à la présence aux membres antérieurs de trois ou de deux doigts bien développés (Trouessart, Cat. Mammaliiim). Pourtant récemment, dans une Communication faite à l'Académie des Sciences (^Comptes rendus, 29 janv. 190O), à la suite de la dissection d'un jeune Bradypodidé de localité inconnue, le D'' Anthony crut devoir créer le genre Hemibiadypus placé entre les genres Bradypiis et Cholœpus, et il donna le nom d^ Hemibradypus Mareyi à l'espèce-type du genre. « Son corps était couvert de poils longs, d'une couleur uniforme jaune assez clair.... Les ptérygoïdes étaient d'ailleurs arrondis, gonflés et vésiculaires . . . . Mais, outre ces caractères, il en présentait deux autres extrêmement particuliers : » [" Une perforation s us-épilrochléenne ; » 2° Une réduction marquée du doigt IV aux extrémités antérieures. » C'est la première fois, je crois, que de semblables caractères aient été signalés chez les Paresseux à trois doigts » {Arch. Zool. expérim., 20 février 1907, p. 39 et [\o). L'auteur ajoute (p. 47,) : « Cette espèce est vraisemblablement provisoire, car,- en me basant sur la note de Pelers, il me semble presque certain que, lorsqu'on connaîtra mieux la morphologie de Dr. torquatus 111., on pourra l'identifier avec V Hemibradypus Mareyi \i\U\.., (jui deviendra ainsi VHemi- hradypus torquatus IL » Seulement on se demande pourquoi l'auteur a hésité à faire lui-même l'identification de //. Mareyi avec Br. torquatus, puisque les caractères qu'il atlrilnie à sa, nouvelle espèce sont ceux qui appartiennent à l'espèce Br. torquatus, établie par lUiger en 181 i . En ellet, 1° la présence d'un ti'ou susépiconilylieii à l'Iuiniérus a déjà été signalée par ^^'agner in Wiegmann's Archiv, i85o, p. 38i, et in Sc/ireOer's Sâiigelhiere, J'' Supp-, i855, p. 167, par Burmeister in Syst. Uebers. Tliiere Bras., i854, p. 265, par Weber {die Sâugethiere, 1904, p- 4">4), et 2° la réduction du doigt externe ou quatrième, par Temmintc (d'après le prince de Neuwied) in Ann. Gen. Se. Phys., 1820, p. 2i3 et 216, par Max. von Neuwied in Beitr. Naturg. Bras., 1826, p. 491- Tschudi, in Fauna peruana, i844, ?• 202, dit textuellement : «... dass zwar drei Zelien an den Vorderfiissen vorhanden seien, die àusserste aber sehr kurz sei. » 3° La forme des ptérygoïdes a été indiquée pour la première fois par de Blainville en i84o ( Osléographie des Paresseux, p. 28), et ensuite i)ar Grav en 1849 {Pr. Zool. Soc., p. 65), par Weber {die Sâugethiere. 1904, p. 454)> etc. SÉANCE DU If) OCTOBRE 1908. 7o3 Enfin Ternniink (p. 2]3) el iVeuwied (p. 49^) donnent la description du jeune Br. tor/juatus III. Tous les éléments du problème étaient ainsi parfaitement connus. Il est donc infiniment probable que le D'' Anthony a disséqué un jeune Br. torquatus Ili. Il est certain que le genre d'Ilemihradvpus n'est pas basé sur des caractères nouveaux, que la nouvelle espèce //. Mareyi Anth. a été indûment établie, même comme e.'^pèce provisoire, et que ce nom doit être laissé de côté ou peut-être tomber en synonymie, puisque Hemibra- dypiis Mareyi Anth. := liradypus torquatus 111. Comme je l'ai montré {Comptes rendus, 12 oct. 1908), l'espèce torquatus doit rester incluse dans le genre liradypus à côté du genre Cholœpus. En somme, la famille des Bradypodidés, si homogène aux points de vue biologique et morphologique, en dehors des formes fossiles, doit rester limitée aux deux genres liradypus et Cholœpus. Le premier, comprenant cinq espèces : castaneiceps Gray, infuscatus Wagl., tridaclylus L., cucul- liger ^^agl., torquatus 111., et six formes, a pour caractères constants d'avoir | dents sans émail, dont les antérieures sont les plus petites, des intermaxillaires rudimenlaires, 9 vertèbres cervicales, i4-it> dorsales, 3 doigts munis de fortes griffes à tous les membres. Seul Br. torquatus a un trou épicondylien à l'humérus et des ptérygoïdes huileux. Le deuxième est le genre Cholœpus, comprenant deux espèces : didactylus L. et hoffmanni Peters avec deux formes; il se reconnaît à ses -j dents sans émail dont les antérieures sont grosses et caniniformes, à ses 7 ou 6 vertèbres cervicales et ses 23- 2 'i dorsales, à ses 2 doigts aux membres anté- rieurs et 3 aux postérieurs munis de fortes griffes, à ses ptérygoïdiens hui- leux. Chez Ch. didactylus l'humérus est perforé. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Nouvelles recherches sur la radioactivité des sources goitrigènes. Note de M. IIépiv, présentée par M. Roux. Nous avons signalé précédemment (') l'existence de propriétés radio- actives dues à l'émanation du radium, dans les eaux de trois sources goitri- gènes de la Maurienne. Il y avait lieu d'étendre ces recherches à un plus grand nombre de sources et à d'autres substances radioactives, notamment à celles du thorium. Dans ce but, nous avons adopté une métliode qui con- siste essentiellement à faire couler l'eau en nappe, pendant plusieurs heures, (') Comptes rendiix, 17 août 1908. 7o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. à rinlérieur d'un cylindre déperdilcur dans lequel plonge une éleclrode chargée négativement et reliée à la feuille d'or d'un électroscope. L'appareil étant placé tout près de la source, l'air du cylindre arrive à se saturer d'émanation, même si cette émanation est celle du thoi'ium, dont la durée est très courte; en outre, l'électrode doit se recouvrir d'un dépôt persistant de radioactivité induite. 11 faut seulement observer : i° que l'écoulemcal de l'eau est susceptible de donner lieu par lui-même à la production de gros ions, et par conséquent déterminer la correction qu'il convient d'apporter de ce chef aux lectures, en essayant d'abord l'appareil avec une eau indifle- rente; i° que l'on ne saurait demander à celte méthode des déterminations quantitatives, parce qu'on ignore quelle proportion de sa radioactivité l'eau abandonne dans l'appareil. Mais ces déterminations n'étaient j^as nécessaires à l'objet spécial que nous avions en vue. Nos examens ont porté : ■1° Sur quatorze sources situées dans les départements de la Savoie et de la Haute- Savoie, notamment dans les localités suivantes : Saint-Jean-de-Maurienne, Saijit- Julien, Villard-Clément, Hermillon, Saint-Pancrace, Saint-litienne-de-Cuines, Bozel, Saint-Bon, Villard-le-Goitreux et Evian-les-Bains; 2° Sur un puits dans le voisinage de Bourg-d'Oisans ; 3° A titre de terme de comparaison et de contrôle, sur des eaux non goitrigèrtes, principalement des eaux de torrents. Les sources qui manifestent le plus nettement des propriétés goitrigènes se pré- sentent dans des conditions de gisement à peu près uniformes : elles -se tiouvent géné- ralement à la base des grands massifs montagneux et viennent au jour par l'une de ces failles qui séparent les divers étages des plis coucliés dont l'entassement forme les chaînes alpines. Ce sont donc des eaux qui, s'étant engagées dans ces failles à direc- tion inclinée, ont descendu jusqu'à des profondeurs qu'on peut souvent évaluer à aoûô"" et plus, avant de pouvoir s'échapper par quelque fissure ouverte sur la paroi d'une vallée. Leur cas est en somme celui des sources minérales et thermales, si nombreuses dans les mêmes régions. Elles sont fréquemment chargées de sels calcaires et magnésiens dissous à la faveur de l'acide carbonique (jui, en se déposant aux environs du grilTon, donnent naissance à de puissants amas de tuf. Toutes ces sources, examinées à l'aide de l'appareil décrit plus haut, ont donné des signes de radioactivité se traduisant par une chute de la feuille de l'électroscope qui variait de i4° à 24° à l'heure (sur un quart de cercle divisé en 90°), alors que des eaux indillérenles, dans les mêmes conditions de débit, donnaient régulièrement 6° à 7°. Le puits qui se trouve au hameau des Alberges, près de Bourg-d'Oisans, présente un intérêt particulier. En effet, ce puits sert depuis une vingtaine d'années à une famille de quatre personnes dont trois sont goitreuses et la quatrième est en train de le de- venir, alors que le goitre est complètement inconnu soit à Bourg-d'Oisans même où l'on ne boit que l'eau de la rivière la Rive, soit dans des hameaux encore plus rappro- chés cil l'on boit l'eau de la Romanche. Ce puits, creusé dans le granit où il rencontre r SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908'. 7o5 sans doute une diaclase par laquelle se fait la venue d'eau, est assimilable à une source d'origine profonde. L'eau de ce puits provoquait dans notre appareil une cliute horaire de 17°. Par contre, des eaux de surface voisines, provenant des infiltralious de la Romanche endiguée, n'ont pas montré trace de radioactivité. Disons de suite qu'il en a été de même pour tous les torrents, grands ou petits, alimentés par les glaciers et les névés, ou plus rarement par les eaux de ruisselle- ment. L'eau de ces torrents n'est pas goilrigène, mais elle est habituellement limo- neuse; lorsque, par exception, elle est limpide, les populations riveraines l'adoptent de préférence aux eaux de sources et sont exemptes de goitre; fait qui, mal interprété, a donné cours à l'opinion erronée que les eaux limoneuses seraient la cause du goitre. ISfoiis avons cherché à déterminer la durée de la radioactivité que possèdent leseaus goitrigénes. L'eau, puisée dans un seau et abandonnée 36 à [\o heures sans être agitée, s'est montrée au bout de ce temps dépourvue d'action sur l'éleclroscope. D'autre part, aussitôt apfès chaque épreuve, à la source, l'appareil a été vidé, séché et ventilé à fond, puis l'électrode? chargée à nouveau. La vitesse de chute s'est alors montrée sensiblement la même que pendant le passage de l'eau; au bout de 11 heures, cette vitesse avait diminué de moitié et, en moins de 24 heures, l'appareil était revenu à l'état normal. Il y avait donc eu dépôt d'une radioactivité induite dont la loi de décroissance se rapproche, autant que nous avons pu le constater par des moyens grossiers, de celle qui caractérise la radioactivité induite développée par la conversion de l'émanation du thorium (thorium A). Nous croyons pouvoir conclure que les eaux goitrigénes des Alpes pré- sentent constamment une radioactivité notable et que cette radioactivité est atlribuable, au moins pour une grande part, au radiolhorium. Ce résultat, rapproché des constatations analogues faites chaque jour sur des eaux plus ou tiioins minéralisées, conduit à se demander si la radio- activité n'est pas un attribut commun à toutes les eaux remontant d'une grande profondeur et qui se sont trouvées en contact prolongé avec des roches éruptives, dans lesquelles le radium et le thorium sont disséminés à l'état de traces. S'il en est réellement ainsi, et si cette radioactivité, comme nous le supposons, est pour quelque chose dans la pathogénie du goitre endémique, on s'explique parfaitement pourquoi l'endémie goitreuse, dans toutes les parties du monde, sévit avec une intensité toute particulière dans les contrées montagneuses et disloquées, tandis cju'elle ne se montre que discrètement dans les plaines aux stratifications d'allure tranquille et s'ar- rête net à la limite des zones cristallines homogènes (Cotentin, Bi^elagne). On s'explique aussi les succès récemment obtenus dans le traitement du goitre par plusieurs médecins anglais (Uayne, Brook, Stevenson) rien qu'en soumettant les malades à l'usage exclusif de l'eau distillée, et bien d'autres particularités de l'histoii^e du goitre sur lesquelles nous ne pouvons nous arrêter ici. 7o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. / CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur l'influence accélératrice de la magnésie dans la Iransformation du saccharose. Note de M. J. Tribot, présentée par M. Yves Delage. On connaît l'action accélératrice de certaines impuretés sur la transfor- mation du saccharose par i'invertine. En vue de vérifier des considérations récentes de M. Ernest Solvay sur les réactions entre corps absolument purs (' j, nous avons entrepris des recherches sur les fermentations, en éli- minant systématiquement l'impureté qui est toujours associée au catalyseur dans les recherches courantes. O'Sullivan et Thompson obtenaient des sucrases très actives, mais très impures. i\ous avons étudié l'action des sucrases purifiées par rapport à l'action d'une sucrase commerciale sur le saccharose pur. Nos expériences ont porté sur la sucrase commerciale et sur la sucrase préparée par nous de la façon suivante : on prend de la levure de bière fraîche qu'on broie avec du sable fin dans le but de dilacérer les cellules. On ajoute un peu d'eau chloroformée et on laisse reposer pendant d^nix ou trois jours à température constante. On filtre, et le filtrat est précipité par l'alcool absolu; on centrifuge; le précipitées! recueilli et séché dans le vide. On obtient ainsi une première sucrase que nous appelons sucrase A. En dissolvant une partie de cette sucrase A dans l'eau et reprécipitant par l'alcool, on a une nouvelle sucrase B. Nous avons ainsi obtenu des sucrases C, D, E. Nous avons analysé le résidu minéral obtenu par calcination de ces sucrases. Les résultats obtenus sont les suivants : Sucrase commerciale : Donne 40,76 [loui' roo de résidu minéral, constitué par 89,5 pour 100 d'AI-0^; 3,5 de Fe-0^; 1,8 pour 100 de MgO el des traces de cliaux. Sucrase A : Donne 12 pour 100 de résidu minéial, dont 10,913 de MgO, traces de fer et de cliaux. Sucrase B : Donne 7,52 pour 100 de résidu minéral, dont 6,882 de MgO, traces de fer el de chaux. Sucrase C : Donne 3,48 pour 100 de résidu minéral, dont 3,17 de MgO. Sucrase D : Donne 1,988 pour 100 de résidu minéral, dont ),83odeMgO. Sucrase E : Donne 0,785 pour loo de résidu minéral, dont 0,690 MgO. On voit donc que le résidu minéral diminue constamment en même {') ERiNEsr Solvay, Physico-chimie el liiologie {Revue générale des Sciences, 3o juin 1908). SÉANCE DU If) OCTOBRE 1908. 707 temps que la magnésie; les traces de fer et de chaux restant sensiblement les mêmes. L'expérience nous a prouvé que plus on purifie la diastase, moins celle-ci est active et que plus la quantité de MgO est considérable, plus l'action de l'invertinc est grande. Au cours des expériences dont les résultats suivent, nous avons toujours mis en présence une même quantité des diverses sucrases et une quantité constante de saccharose, pendant le même temps et à température con- stante. Siicrase commerciale. Pour ion. Saccliarose transformé après 3o minules 5i9° » 60 » 10,94 » 100 « i4.'-4 Sucrase A. Saccharose transformé après 3o minutes f\,go » 60 » 9 , 90 » 1 00 11 1 3 , 1 o Sucrase H. Saccharose transformé après 3o minutes 4,5o » 60 » 9 ' 3o » 100 » 12,82 Sucrase C. Saccharose transformé après 3o minutes 3,85 » 60 » 7)7^ » 100 » 91^2 Sucrase D. Saccharose transformé après 3o minutes 3, ib ,, 60 » 4 > 53 » 100 » ......... 6,35 Sucrase E. Saccharose transformé après 3o minutes i ,33 a 60 » 2,09 » 100 » 2,8.") Nous poursuivons cette étude en cherchant quelle est la dose de magnésie pour que la sucrase présente son maximum d action. c. R., 1908, 2" Semestre. (T. CXLVII, N° 16.) 9^ 7o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — La pre.mrc des Crustacés décapodes. Note (' ) de INI. C. Gehbeu, présentée par M. Dastre. La facilité avec laquelle on peut obtenir, en abondance et assez pur, le suc digestif des Crustacés décapodes permet de s'étonner qu'on ait mis si longtemps à constater ses propriétés physiologiques et, en particulier, à si- gnaler son action présurante (^). Nous avons appliqué à l'étude de cette présure la méthode qui nous a servi antérieurement pour les présures végétales et celles des Mammifères. L'utilisation directe du suc stomacal et celle du produit de macération des glandes hépatiques dans l'eau salée à 2,5 pour loo nous ont donné des résultats identiques; aussi prendrons-nous ici, comme exemple, le macéré hépatique dialyse du Crabe enragé (Carcinus mœnas Pennant). 1° Ac/ïon de la température du lait sur sa l'àesse de coagulation. — Cette action est bien différente suivant qu'on opère sur le lait cru ou bouilli. a. La limite inférieure de température de caséificalion est beaucoup plus basse avec le premier qu'avec le second. Le lait cru, en eflet, coagule encore à 20", tandis qu'au- dessous de 35° on ne peut pas obtenir de caséification avec le lait bouilli. l>. En revanche, déjà à So", la loi de proportionnalité ne s'observe plus dans le cas du lait cru, et l'on n'obtient de bonnes coagulations que lorsque celles-ci se produisent en moins d'un quart d'heure, cet intervalle se rétrécissant très rapidement quand la température s'élève. Au contraire, à 65° la loi de Segelcke et Storck est encore appli- cable au lait bouilli si longue que soit la coagulation; celle-ci se fait encore très bien en trois quarts d'heure à 70°, en un quart d'heure à 75°, et il faut atteindre 80° pour n'obtenir que des coagulations très rapides ne dépassant pas 2 minutes. L'absence de coagulation du lait bouilli, au-dessous de 35°, est due à l'abaissement du taux de minéralisation du lait par la précipitation du phosphate de chaux à l'ébul- lition. Il suffit en effet de restituer la chaux sous forme de CaCI- par exemple pour obtenir à 3o°, à 25° et même à 20° des coagulations normales avec le lait bouilli. C-. Mais le fait le plus important consiste dans l'élévation considérable de la tempé- rature du maximum d'action. L'optimum est compris en effet entre 70° et 75° pour les deux sortes de lait. Nous sommes loin des 4i° de la présure de veau et nous nous rap- prochons singulièrement des présures végétales. 2° .Action de la chaleur sur l'activité des solutions présurantes. — Les faits précédents nous permettaient d'espérer que les solutions pures de présure (') Présentée dans la séance du 5 octobre 1908. (') J. Sellier, Existence de la présure dans le suc digestif des Crustacés {Ass.fr. Ai\ Se. Lyon, 1906, et Com/>tes rendus Soc. Biol., t. XI, 1906, p. 23). SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 709 résisteraient aux températures élevées. Il faiii atteindre oo° pour constater, après une demi-heure de chauffe, une diminution très légère de Tactivité du suc (tV); dans le même temps, à 55'', la diminution est de i; à 65°, la pré- sure est devenue huit fois plus faible et, à 70°, quatre-vingts fois ; mais il faut chauffer à 80° pour lui voir perdre toute propriété présurante. 3" Action des sels neutres des métaux alcalins et alcalino-terreux sur la coa- gulation du lait. — Ces sels sont tous accélérateurs à dose faible et moyenne, retardateurs à forte dose, et cela aussi bien avec le lait bouilli qu'avec le lait cru. La seule différence entre les deux sortes de lait consiste en ce que la phase accélératrice est plus accentuée dans le cas du premier que dans celui du second. C'est une différence de même ordre qui distingue les sels des métaux alcalino-terreux des sels des métaux alcalins. Ces faits ressortent nettement de l'expérience suivante, dans laquelle on a fait agir, à 3o°, sur 5™' de lait cru, une même dose de présure (o''°'',32) en présence d'un nombre croissant de molécules-milligrammes de NaCl et de CaCl'-, évalué par litre de lait : Moli'xules-millierammes de sel. 0. 6. 12. 24. '18. 96. 192. 384. ms ms ms ms ms ms ms qis NaCl.. 9.00 7.20 7.00 7.80 8.10 9.20 12.40 21.20 GaCl-. . 8.5o 5.40 4- 00 4 -Se 5. 00 6.4o 8.20 i2.3o 4° Action des acides sur la coagulation du lait. — Elle est différente avec le lait cru et le lait bouilli. a. Lait cru. — Les acides se comportent comme les sels neutres vis-à-vis du lait cru. Ils sont accélérateurs à dose mojenne, retardateurs à forte dose. Très souvent la phase accélératrice est précédée d'une phase retardatrice pour les doses faibles; mais cette dernière phase est toujours peu accentuée, ainsi qu'on en peut juger par les chill'res suivants, obtenus dans les mêmes conditions que ceu.\ de l'expérience pré- cédente, mais avec o^'"',io de présure : Molècules-milligrainmes d'hvdrogène acide. 0. 0,218. 0,875. 1,75. 3,50. 7. 14. 20. 26. uis m s tu s ms ms ma ai> ms cas H Cl.... 24.20 25. 5o 26.40 24.50 24.00 21.40 23, 5o 35.40 52. 3o 29.40 29.00 27.40 2:j.2o 22.40 16.60 29.43 4''.oo 127.00 \ons avons déjà signalé cette première phase retardatrice, mais beaucoup plus accentuée, avec la plupart des présures végétales; elle, ne se manifeste pas avec les présures des. Mammifères. -j • ^lo ACADEMIE DES SCIENCES. b. Lait bouilli. — Dans le cas du lail bouilli, la phase relardalrice due aux fortes doses d'acide disparaît; elle est remplacée par une phase accélératrice, continuation et accentuation de la phase accélératrice moyenne du lail cru, ainsi qu'on peut le voir dans les chifTres suivants, obtenus à 5o"> avec o™',o3 (HCI) et o''™', 02 (CH'^OV) de présure : Molécules-milligrammes d'hydrogène atide. 0. 0,218. 0.875. HCI m s . 22. 30 m s 24.20 24.50 G'H'O» • 37. 10 37.20 38. 3o 1,75. 3, .50. 7. 14. ÎO. m • m s m s m s lu s 23. 00 i8.5o i3.4o 7.50 « » 38. 5o 33.10 22.20 II. 5o 5.4o En résumé : La présure des Crustacés décapodes se distingue des autres pré- sures animales connues par sa résistance à la chaleur et l'action particulière des acides. Elle se rapproche des présures végétales et obéit beaucoup mieux que toutes les présures étudiées jusqu'ici aux lois des actions diastasiques. Elle con- stitue donc un matériel de choix pour l'étude des actions présurantes. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Détermination numérique de l'excrétion urinaire de l'azote sous dii'erses formes chez- l'homme normal. Note de M. L.-C Maillard, présentée par M. A. Gautier. Malgré les innombrables déterminations analytiques effectuées sur l'urine, et si étrange que cela puisse paraître, nous ne connaissons encore que d'une manière insuffisante la composition normale de l'urine humaine. Je ne parle pas seulement des nombreux constituants qui apparaissent dans ce liquide en quantité trop minime pour se prêter commodément au dosage, mais aussi du chiffre véritable et des proportions relatives exactes des con- stituants les plus abondants et les mieux connus. C'est ainsi que les Tableaux qui dans les Traités représentent la composition de l'urine normale n'ont pu être obtenus qu'en juxtaposant, assez arbitrairement, les valeurs moyennes des divers constituants déterminées souvent par des observateurs différents, et en général sur des urines dilTérentes. C'est pour remédier à ce grave inconvénient qne MM. G. Donzé et E. Lambling (') ont exécuté, il y a quelques années, par des méthodes précises, le dosage simultané de l'azote total, de l'urée, de l'acide urique, des (') G. Donzé et E. Lambling, Sur ta grandeur du « non dosé » organique de l'urine normale {.Journ. de Physiol. et Pathol. gén., t. V, igoS, p. 223 et p. 1061). SÉANCE DU I() OCTOBRE 1908. 711 purines basiques et de la créatiiiiiie. Leur travail a donné des résultats fort inléressanls, provenant d'uue vingtaine d'nrines émises par six sujets adultes et deux enfants, et recueillies à des dates assez diverses, alors que les sujets usaient d'une alimentation mixte, mais non déterminée. Leur travail étant à peu près seul en son genre, il m'a semblé qu'il ne serait pas inutile de faire connaître les résultats d'une série d'analyses exé- cutées, non plus sporadi([ueinent, mais pendant G jours consécutifs sur 10 hommes de 22 à 20 ans, vivant de la vie militaire et recevant une alimen- tation mixte délerminée et constante. Chacun des chiffres c[u'on va lire est donc la moyenne de soixante déterminations homogènes; j'ai d'ailleurs constaté que cette moyenne ne varie pas si l'on prend seulement jo analyses au lieu de (Jo, c'est-à-dire que les légères oscillations individuelles sont com- plètement amorties dans l'ensemble: la légitimité de cette moyenne est donc mathématiquement prouvée. Les analyses ont été faites par les meilleures méthodes actuellement con- nues. On en trouvera l'exposé, ainsi que tous les chiffres individuels, dans une publication plus étendue. Voici les résultats définitifs, indiquant la composition moyenne, en 24 heures, de l'urine de mes sujets : Voluene 18 10""' g Acidité (en hydrogène) o,o4:) Ammoniaque ( AzH') 1,11 Urée 37 , 64 Acide urique 0,68 Puiines basiques (en xaiuliine) 0,10 Azote lolal. '3,87 Azote ammoniacal 0,91 Azote d'urée 12,90 Azote purique total ( novau ) o, 262 Azote d'acide urique o, 22^ Azote des bases puriques (noyau ) o,o35 Azote précipilaiije par l'acide silicolungstique 0,090 Part de AzH^ pour 100 de Az total 5,73 Pari de l'urée pour 100 de Az total 81 , 29 Part des purines pour 100 de Az total . i ,65 Part de l'acide urique pour 100 de Az total i ,43 Part des purines basiques pour 100 de Az total 0,22 Part des silicotungslates pour 100 de Az total 0,57 -712 ACADÉMIE DES SCIENCES. e Fraction déterminée pour 100 de Az 88,85 Fraction indéterminée pour 100 de \z 11, i5 Ac. phosphorique (en P-0^) 2, ig P des phosphates 0.96 Rapport atomique PlAz 1 137,9 Le Tableau ainsi arrêté ne diffère que de peu de celui qu'on dresserait à l'aide des analyses de MM. Donzé et Lanihling; je pense néanmoins que l'on pourra adopter de préférence les valeurs actuelles, comme résultant d'un ensemble plus nombreux, dont la moyenne a été contrôlée mathéma- tiquement. L'examen des chiffres détaillés montrera de plus que le travail muscu- laire paraît sans influence notable sur l'excrétion totale de l'azote, tandis qu'il détermine une augmentation indéniable du phosphore phosphatique et aussi de l'azote ici indéterminé (qui comprend la créatinine, le groupe des acides oxyprotéiques et de l'urochrome, l'acide hippurique, les amino- acides, etc.). A cette auginentation de la créatinine et des acides oxypro- téiques correspondrait une légère diminution de l'urée. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Aclion des produits de la réaction sur le dédouble- ment des graisses par le suc pancréatique. Note de M"* L. Kalaboikoff et de M. Emile Terroine, présentée par M. Dastre. Nous avons étudié l'action des produits de la réaction (acides gras, savons, glycérine) sur le dédoublement des graisses par le suc pancréatique. Une telle recherche n'a pas été faite jusqu'ici systématiquement. Technique. — Nous avons fait agir du suc pancréatique de sécrétine recueilli et conservé aseptiquement sur des graisses neutres et des éthers. Les mélanges étaient agités à la main toutes les dix minutes pendant les six premières heures. La digestion s'ellectuail à 36°. Elle était mesurée par des dosages d'acidité faits à différents moments sur des prises de lo'^'"' à l'aide de soude N/io, l'indicateur étant la phénoiphtaléine. Tous les dosages ont été faits en présence d'une grande quantité d'alcool; la présence d'alcool rend, en effet, le mélange plus homogène en dissolvant les acides gras et, par suite, les graisses neutres, et en empêchant l'hydrolyse des savons formés au cours des dosages. I. Action des acides gras et des savons. — L'addition d'acide butyrique à un mélange de bulyrate d'éthyle et de suc pancréatique, l'addition d'acide SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 7l3 oléique à un mélange d'huile d'olive et de suc, ou bien de crème et de suc, diminuent considérablement la vitesse de dédoublement de ces corps et peut même Fempêcher totalement : Accroissement de l'acidité après li'ôO». 6'' 10-. 20"^"" huile H- S"^""' suc paner. -I- lo"^"'' eau 6,1 9,4 90™' huile + 5™' suc paner. 4- 8™' eau + 2""' acide oléique . . 3,2 4- 1 Mais ces résultats sont ambigus, l'acidité pouvant par elle-même ralentir le dédoublement. Nous avons donc étudié Faction, non plus de l'acide, mais de son sel de soude qui se forme également au cours de la digestion. L'ad- dition de butyrate de soude à du butyrate d'élhyle, d'oléate de soude neutre à de l'huile d'olive, diminue considérablement la vitesse de dédou- blement de ces corps par le suc pancréatique : ^ ' ^ Acidité après 6'' 40°. 20'=°'' huile 4- 5"'"' suc paner. -+ 10""' eai 8,0 ao"""' huile -t- 5'''"' suc paner. +10""' oléate de soude à i pour 100 3,5 Il doit être noté ici que la graisse saponifiée du premier mélange repré- sente environ ^ de la quantité introduite. II. Action de la glycérine sur la digestion pancréatique de l'huile. — L'ad- dition de glycérine neutre à un mélange de suc pancréatique et d'hude préalablement émulsionnée ou non détermine une accélération considé- rable de la vitesse du dédoublement, que le suc pancréatique soit employé tel quel ou qu'il soit activé par addition de sels biliaires. Acidité après li'30". 4''30". 22''30°. 20™' émulsion huile-H 5'^^™" suc paner. + 10""' eau 4>o 4,5 7,1 20™' émulsion huile + 5™' suc paner. -+- 10""' glycérine . 8,8 10, 4 i3,5 20"="' émulsion huile -h D*^^"*' sue bouilli -t-iC^^"'' eau alcalin 20™' émulsion huile -\- 5™' suc bouilli + ro""' glycérine alcalin Cette accélération peut s'observer également sur d'autres graisses : huile de coton, huile de ricin, etc. Elle est beaucoup plus importante si l'on emploie, pour l'étude de la digestion, de l'huile non préalablement émul- 'Jll^ ACADÉMIE DES SCIENCES. sionnée : Acidité après li'55". 24'. 10'="' huile 4- 3™' suc paner. + lo"^"' eau 1,2 2,6 10'^"'' huile + 5""' suc paner. + 10'^°"' ylycérine 6,0 11,0 Ce résultat (accélération du dédoublement de l'huile en présence de glycérine) était inattendu; comment devait-on le comprendre? Plusieurs hypothèses pouvaient être envisagées : la glycérine exerçait une action spécifique, ou bien elle influait sur la ré- partition du fermenl entre la phase aqueuse et la phase huileuse, ou bien encore elle horao-'énéisail le mélange en digestion, augmeiilanl ainsi la surface de contact du corps à digérer avec le fermenl. C'est ce dernier point qui nous a semblé le plus important et que nous avons soumis tout d'abord à l'expérimenlation. .Si celle dernière hypo- thèse est exacte lorsque la surface de contact de la graisse à digérer ne peut pas varier, l'addition de glycérine ne doit pas modifier sa vitesse de digestion; d'autre part, l'addi- tion d'un corps quelconque susceptible de rendre plus homogène le mélange du sue et du corps à digérer doit, comme la glycérine, accélérer la vitesse de digestion. Nous avons étudié ces difTérents points. III. Action de la glycérine sur la digestion pancréatique d'un éther dissous, des émulsions naturelles parfaites, d'une graisse solide. — Pour que Faddi- lion de glycérine ne puisse pas modifier la grandeur de la surface du corps à dio-érer, nous avons pris soit des solutions de monobutyrine, soit des émulsions naturelles parfaites telles que la crème et le jaune d'œuf, soit une graisse solide telle que des cubes de graisse de porc. Dans aucun de ces cas la glycérine n'a provoqué la moindre accélération; les chiffres ci-dessous viennent à l'appui de cette affirmation : Acidité après ,1. onm OOh S"" 5". 5'' 30 20'"'' crème + 5'™' suc paner. 4- ao"^""" eau 8,7 11,0 i3,2 ao"""' crème 4- 5™' sue paner. +10™' eam- 10™' glycérine. . . 8,3 ii,3 12,9 ao"^^""' émulsion jaune d'œuf-h.5™" suepaner. 4-20™' eau » ii,~ 16,7 20'^^"'' émulsion jaune d'œuf + 5™' suc paner. H- icf^' eau 4- 10™' glycérine * '^''^ '^''^ Pour des quantités plus considérables de glycérine, on observe même un léger retard du dédoublement. IV. Action de substances ayant une viscosité ^analogue à celle de la gly- cérine sur le dédoublement des huiles. — Nous avons employé des solutions très épaisses de diverses gommes ou des sirops de sucre. Les mélanges en SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 7l5 digestion contenant ces corps étaient beaucoup plus homogènes que les mé- langes témoins et le dédoublement y était considérablement accéléré : Acid iié après Oh. 6'- 40"". 5,8 8,9 4o,. ?.o""' d'huile d'olive -I- 5*^™' suc paner. + lo"^"' eau 20™' d'huile d'olive + 5*^"' suc paner. + 10™' sirop de sucre. 1,'ensemble de ces faits montre donc que, sans exclure l'intervention pos- sible d'autres facteurs, l'accélération par la glycérine du dédoublement de l'huile par le suc pancréatique doit être rapportée, pour une part très impor- tante, à l'augmentation de la surface de contact du corps à dédoubler avec le ferment. MÉDECINE. — De la tonalité du son de percussion. Note de M. Gabriel Arthaud, transmise par M. Lannelongue. La percussion digitale du thorax reste encore, malgré toutes les méthodes nouvelles, le moyen le plus pratique, le plus simple et le plus sûr d'explo- ration du poumon. Mais, pour enlever à ce procédé la tare empirique qui le déprécie, il convient de donner à l'élude du son de percussion la précision nécessaire à l'établissement d'une base normale sans laquelle les variations pathologiques ne peuvent être utilement appréciées. C'est dans ce but qu'ont été poursuivies les recherches qui font l'objet de ce travail. A l'état normal, la percussion digitale du poumon fournit un bruit presque dépourvu de caractère musical. Cependant, si, à l'exemple des anciens et suivant la technique si admirablement précisée par Woiilez dans son Traité d'auscultation, on pratique la percussion dite profonde, on arrive avec un peu de pratique à obtenir un son suffisamment prolongé et à caractère musical assez tranché pour qu'on puisse le soumettre à l'analyse acoustique au point de vue de ses caractères essentiels : tonalité, intensité, timbre. Donc, pour mettre en évidence la tonalité du son de percussion, il con- vient de percuter avec force, de manière à prolonger la durée et à aug- menter l'intensité, conditions favorables à l'appréciation de la hauteur du son qu'il s'agit de mesurer. Nous avons employé deux méthodes techniques de mesure : C. R., 190S, 2' Semestre. (T. CXLVII, N» 16.) 9^^ 71^ ACADÉMIE DES SCIENCES. 1° La compnra^on avec des boîtes de résonance étalonnées par Lancelot et vérifiées par nous, et dont la percussion fournit une note fixe; 1° La reclierche du maximum de résonance dans un résonnateur dit iinirersél con- slruit pour cet usage. Les résiillals obtenus ont été très constants et nous ont conduit aux con- clusions suivantes : 1° La tonalité du son pulmonaire est fonction linéaire de la taille et dépend uni- quement de la longueui' du tuyau bronchique. 2° Cette tonalité correspond à un son moyen d'environ 900 vibrations doubles chez l'adulte, c'est-à-dire au la de la troisième octave et assez voisine du si];^, qui représente le vocable de la voyelle «. 3° Cette tonalité, contrairement à une opinion courante, est la même pour toute l'étendue du thorax. Des dill'érences légères d'intensité et de timbre expliquent les divergences qui se sont produites dans l'appréciation auriculaire de cette tonalité. Des lésions légères ou graves du sommet, dont la fréquence anatomo-pathologique est de 5o pour 100 à l'Age moyen, augmentent encore la cause d'erreur. Ces constatations montrent qu'à l'état normal, le son de percussion représente le son fondamental du tuyau bronchique, dont la longueur nor- male serait d'environ 20''° chez l'adulte, tuyau fermé commençant au larynx et se tet^minaiil dans le parenchyme. Le tuyau de 40'^^'" ouvert que représente l'ensemble des voies respiratoires n'intervient que comme ren- forcement, car la fermeture de la cavité buccale ne fait qu'affaiblir le son, sans altérer sa tonalité. A l'aide de ces bases normales, if est facile de comprendre et d'inter- préter les phénomènes pathologiques. L'expérience montre que dans tous les états pathologiques la tonalité se modifie. Dans deux lésions seulement cette tonalité diminue et ce sont justement celles dans lesquelles la longueur du tuyau bronchique est augmentée, c'est-à-dire l'emphysème ivWdeLaennec et le pneumo-thorax. En outre de la variation de tonalité, il se produit d'ailleurs une augmentation sensible de l'intensité et une altération profonde du timbre. Dans tous les autres cas qui, au contraire, par inflammation, congestion ou sclérose, diminuent la longueur du tuyau bronchicpie, l'augmentation de la tonalité est la règle. La relation entre la diminution de longueur du tuyau bronchique et l'augmentation de tonalité est d'ailleurs si étroite, qu'il est facile de constater que dans les lésions chroniques de toute origine qui s'accompagnent de sclé- rose ascendante des bronches, la tonalité devient fonction du temps d'évo- SÉANCE DU 19 OCTOBRE igo8. 717 lution et que, comme nous l'avons signalé depuis longtemps, cette tonalité est caractéristique de l'âge d'une lésion. Ces dilîérences de tonalité entre les diverses régions du poumon ne sont pas extrêmement étendues; elles ne correspondent qu'à des écarts qui ne dépassent pas une tierce majeure. Cet inlervalle représente une variation de longueur qui est de ^'"" tout au plus, ce qui montre la sensibilité de cette technique et les ressources qu'elle peut fournir. Malgré les intervalles relativement petits qu'il s'agit d'apprécier, ces nuances sont néanmoins parfaitement perceptibles, car elles s'accompagnent de variations décroissantes et sinudtanées d'intensité et de durée, ainsi que de différences de timbre qui les rendent très sensibles, même à une oreille peu exercée. GÉOLOGIE. — Sur l'existence dhme nouvelle fenèlre de terrains i)rèpyrènèens au milieu des nappes nord-pyrénéennes, aux environs d'Arhas (Haute- Garonne), Note de M. Léon Bertrand, présentée par M. Michel Lévy. Dans les Cartes géologique et structurale qui accompagnent mon récent Mémoire sur les Pyrénées (' ), j'ai figuré, aux environs d'Aspet et Arbas, principalement d'après des documents qui m'avaient été communiqués par M. Carez, un important affleurement primaire (massif de Milhas), apparais- sant à la base des couches secondaires inférieures de la nappe nord-pyré- néenne que j'ai désignée par la notation B, et appartenant aussi à cette même nappe. J'indiquais, d'autre part (p. i ji), que la surélévation corres- pondante de la nappe B se place dans le prolongement de l'anticlinal, com- mun aux diverses nappes pyrénéennes, auipiel est due l'apparition des ter- rains prépyrénéens dans les deux fenêtres d'Oust-Massat et de Rabat. En figurant ce massif primaire, j'avais admis, avec M. Carez, et sans avoir personnellement étudié les environs d'Arbas, que tout l'espace compris à l'intérieur du contour qui délimite la base des terrains secondaires de la nappe B est bien occupé par des terrains primaires. Je connaissais eflfectivemenl ceux-ci aux environs d'Aspet et de Millias, ainsi que sur une étroite bande au sud de Herran et de l'ougaron, que j'avais suivie en longeant la base des couches secondaires qui forment la crèie de la forêt de Buzan. Quant aux (' ) Bull. Serv. Carte géolog. fr., n° tl8, |S3 p., ^o fig. et 5 pi. l^aris, décembre 1907. yiH ACADÉMIE DES SCIENCES. environs d'Arbas, le grand Mémoire de M. Garez sur la Géologie des Pyrénées fran- çaises (p. t3o5) les mentionne de la manière suivante: « Dans la partie centrale, au contraire (environs d'Arbas et de Fougaron), le Primaire ne présente pas d'intrusions de roches éruptives, ce qui l'a fait méconnaître et classer dans le Secondaire ( ' ). Il est constitué par une alternance de schistes noirs et gris foncé, devenant jaunes par alté- ration, el de bancs de calcaire dur presque noir, généralement peu épais; il y a aussi quelques grès et, entre Herran et Ârbas, des brèches noires à gros éléments. Ces couches sont plissotées, sans direction générale de plissements. Leur âge est encore mal déterminé : elles semblent se rapporter à l'Ordovicien ou au Dévonien inférieur. » M. Garez s'étant fait une spécialité de l'étude des couches secondaires pyrénéennes, je n'eus pas de doute que ces couches, qu'il rejetait de la série secondaire, fussent effec- tivement primaires; comme, d'autre part, j'avais rencontré du Golhlandien el de 1 Or- dovicien au sud-est de Fougaron, et comme la région entre Aspet et Arbas montre des schistes séricileux plus anciens, j'avais adopté, ijrovisoirement el sans délimitation précise, mais en pensant rester dans une approximation très suffisante, un âge ordovi- cien ou plus ancien pour les couches en question des environs d'Arbas. Aussi, dans les courses que je viens de faire récemment au voisinage de cette localité, pour l'achèvement de la feuille géologique de Bagnères-de- Luchon, je fus ti^ès étonné de rencontrer, tout alentour d'Arbas et de Fou- garon, un très beau développement de dalles gréseuses jaunâtres, extrème- menl régulières et fortement psaininitiques, qui servent à faire les clôtures des champs. Ces grès^ sont incomparablement plus développés que la des- cription précitée permet de le penser et, d'autre part, ils sont identiques à ceux du Crétacé supérieur qui se montrent dans les fenêtres de Rabat et d'Ousl-Massat. Quant aux couches avec lesquelles ils alternent, ce sont de véritables marnes ayant une structure plus ou moins schisteuse, mais qui ne ressemblent, à ma connaissance, aux schistes d'aucun niveau primaire pyrénéen. Les calcaires, qui s'intercalent çà el là en bancs peu épais et tou- jours subordonnés aux grès, introduisent, il est vrai, une légère différence de faciès avec la composition des couches des fenêtres ariégeoises; mais, lorsqu'ils deviennent plus abondants vers la base de la formation, en dessous de Herran, ils s'associent aux brèches très grossières et polygéniques qu'in- dicpie M. Garez et oîi il est facile de retrouver des fragments des couches secondaires nord-pyrénéennes. Ces brèches me semblent identiques à celles qui se rencontrent dans le Cénomanien prépyrénéen et la détermination de l'âge précis de la série gréseuse supérieure ne peut donner lieu qu'à la même (') En particulier par M. Caralp, qui les avait assimilées à ton JJysch de la Bellon- gue; mais celui-ci n'est, en réalité, qu'un complexe hétérogène, qui comprend des couches primaires el d'autres d'âge secondaire variable. SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 719 discussion que pour les deux feiièlres ariégcoises, c'est-à-dire qu'ils seraient probablement sénoniens et, en tout cas, au moins cénomaniens. Je ne puis m'expliquer que l'âge de ces couches ait été méconnu, malgré leur faciès bien caractéristique, qu'à cause de leur situation tout à fait anor- male et entièrement inexplicable si l'on ne fait pas appel à la notion des charriages. C'est qu'en eflet, dans la région à l'est d'Arbas et Herran, elles occupent la même situation stratigraphique apparente que les terrains pri- maires aux environs d' Aspet et Milhas ; le long du bord nord-est de leur affleu- rement, elles s'enfoncent sous la série secoiidaireinférieure B avec une com- plète indépendance de direction et d'allure, <[ui les a fait considérer comme ayant été le substratum originel des couclu's de cette série, alors qu'elles ne sont pour elles qu'un substratum d'occasion. D'ailleurs, lorsqu'on suit le contact de ces deux séries de couches, on voit qu'en certains points au nord- est et au sud d'Arbas, la série secondaire B est incomplète à sa base, les do- lomies jurassiques y reposant directement sur les grès crétacés. Par contre, à l'ouest d'Arbas, on voit reparaître les terrains primaires à la base de la nappe B, au-dessous des couches secondaires inférieures, et le Crétacé supé- rieur s'enfonce alors sous ces schistes gneissiques comme ailleurs il dispa- raissait sous les couches secondaires. De même, au sud de Herran et de Fougaron, la lame ordovicienne et golhlandienne dont j'ai précédemment parlé se montre à la base de la nappe B; celle-ci apparaît donc, là comme partout où j'ai pu étudier sa base, pourvue ou non de couches primaires et, dans ce dernier cas, les couches secondaires inférieures peuvent elles-mêmes manquer : c'est bien l'allure générale que j'ai mise en évidence pour les . nappes nord-pyrénéennes. D'autre part, dans la région de Herran, une lame plus ou moins épaisse de calcaires secondaires marmorisés et accompagnés de roches intrusives basiques s'intercale entre les schistes primaires de la nappe B et le substra- tum de Crétacé supérieur. Au premier abord, il semble naturel de penser que c'est un témoin de la nappe inférieure A qui se montre vers le bord mé- ridional de la fenêtre d'Arbas. Mais j'ai pu reconnaître que ces couches sont renversées, ce qui est d'accord avec leur marmorisation et leur cortège de roches basiques pour me faire penser que c'es,t un fragment de la région frontale de la nappe B qui est resté en arrière et laminé sous celle-ci. Quelle que soit d'ailleurs l'opinion qu'on ait à cet égard, la localisation d'un témoin de A sur le seul bord méridional de la fenêtre ou l'absence de tout témoin de cette nappe inférieure constituent une vérification de Ihypothèse que j'ai émise {loc. cil. . p. i32) relativement au débordement de la nappe B 720 ACADÉMIE DES SCIENCES. par rapport à A à l'ouest du Salât, et l'on constate la superposition directe de la nappe B aux couches prépyrénéennes ([ue j'avais prévue dans mon Mémoire. En résumé, la découverte de la nouvelle fenêtre d'Arbas permet de faire une série de constatations de grande importance, venant toutes à l'appui de l'interprétation que j'ai donnée de la structure du bord pyrénéen septen- trional. SISMOLOGIE. — Perturhalion sis/nique du i3 octobre if)o8. Note de M. Alkhed Angot. Une perturbation sismique importante a été enregistrée, le i3 octobre, à l'Observatoire du Parc Saint-Maur (sismographe photographique Milne à deux composantes). Elle parait correspondre à un tremblement de terre qui, d'après les journaux, aurait été ressenti à Mexico. Les mouvements, très nets mais de faible amplitude pour la composante W-E, sont beaucoup plus grands pour la composante N-S. Nous indiquerons seulement les principaux résultats relatifs à cette composante, en rapportant les heures au temps moyen civil de Greenwich, conformément aux usages internationaux. La vitesse de déroulement du papier (4""") 2 par minute) et surtout les irrégularités du mouvement d'horlogerie ne permettent pas d'évaluer le temps à plus de 10 ou 12 secondes près; les heures des secousses sont donc données en minutes et dixièmes de minute, la fraction de minute ne pouvant être garantie à plus de ± o",2. Le tracé, absolument calme toute la nuit, monlre, àpartir de S'Mq'", 7, un frémissement très appréciable qui a pei'sisté jusque vers 8'' 10'". Dans cet intervalle de près de 3 heures, on distingue au moins 16 périodes d'agita- lion plus grande, dont les principales sont les suivantes: Premié/-e période : déhul k 5''25™,8; amplitude i^i'^S. Cinquième période (principale): début à 5''53'", 5; amplitude maxi- mum, G'""S2 à G''i"'. Sixième période : début à 6''8'",7; amplitude, i™"',9. Neuvième période : début à 6''25'°,4; amplitude, o°"",9. Quinzième période : début à 7''28'",i; amplitude maximum, i"'",o vers 7 ''34'". Les constantes du sismographe, pour le jour de l'observation, sont les sui- SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 721 vantes : durée d'oscillation du pendule N-S, i7%5; du pendule W-E, i5%8; un déplacement de 1°"" sur la courbe d'enregistrement correspond à une dénivellation de o",48. L'instrument ne possède aucune disposilion pour amortir les oscillations qui, après une seule impulsion, restent perceptibles pendant plus de 10 mi- nutes; on ne peut donc indiquer actuellement avec quelque certitude que l'heure du début des secousses. Des mesures immédiates seront prises pour remédier à cet inconvénient; mais il est à souhaiter que l'Observatoire soit doté promptement d'un sismographe plus sensible et surtout qui permette d'évaluer le temps avec une plus grande exactitude. En attendant, le sismo- graphe actuel sera maintenu en fonctionnement régulier à l'Observatoire du Parc Saint-Maur, grâce au dévouement de M. Moureaux, qui a bien voulu accepter temporairement cette charge nouvelle. HYDROLOGIE. — Sur l'érosion des grès de Fonlainebleau. Note de M. E.-A. Martel. Dans une Note du 22 juin 1908 j'ai expliqué comment les roches pédon- culées et ruiniformes des calcaires sont dues à l'érosion des eaux tourbil- lonnantes torrentielles. Il résulte des observations que j'ai accumulées de 1904 à 1908 que cette règle est applicable aussi aux grès de Fontai- nebleau. La fissuration naturelle de ces grès les a, en effet, prédisposés tout spé- cialement à l'action des érosions hydrologiques tant superficielles que sou- terraines. Sept caractères morphologiques établissent comment se sont réalisées ces érosions : i" Les trois gouffres de Clair-Bois sont de vraies bouches d'absorption des eaux, anciennes par les fissures mêmes du grès, arrondies en avens circulaires; celui de la Malemonlagne représente un entonnoir d'effontlrement, ayant crevé le calcaire de Beauce, au-dessus d'une zone sablonneuse afl'ouillée et entraînée par l'eau souterraine. 2° Les cavernes (Augas, du Parjure, Saint-Hubert, etc., et celles des Voleurs et du Diable à Larchanl, prés iNemours), absolument naturelles aussi, présentent des reliefs intérieurs ostensiblement frapjjés au coin d'une véritable érosion souterraine, tout pa- reils aux accidents du calcaire; érosion mécanique bien entendu, puisque la réelle corrosion (chimique) a dû être nulle sur ces grés à ciment siliceux. 3" Les roches percées abondent partout, horizontales sur les crêtes et dans les ■2-2 ACADEMIE DES SCIENCES. — > I I a.x SÉANCE DU 19 OCTOBRE I908. 728 fonds; obliques sur les pentes où elles ont bascnlé pai" suite de renlèvement du sable s'ous-jacent. J'en énumérerai et figurerai les principaux types, fort suggestifs, dans un travail spécial. Les plus topiques sont l'avaloire de Gargantua, l'éléphant de Barbizon, la marmite du Diable ou Éléphant, à Larchanl (près Nemours), énorme et avec trois arcades, etc. /J" Les couloirs sous-roches, ou rainures horizontales, ont aussi le même profil que dans les calcaires rabotés par des rivières. 5° Les marmites de géants ne sauraient être dues à la stagnation d'eaux aci- dulées, puisque le ciment des grès est reconnu maintenant comme siliceux. Les plus remarquables sont à la mare du Mont-Ussy, près de la caverne d'Augas, à Recloses, etc. 6° Les champignons ou roches pédonculées d'Apremont, de l'éléphant de Bar- bizon, etc. rappellent à s'y méprendre l'amphore de Montpellier-le- Vieux, etc., et surtout le champignon du Verdon (voir ma Noie du 22 juin) que les torrents seuls ont pu amincir au pied. n° Je viens de rencontrer (2 octobre) des galets roulés en grès (dont on contestait jusqu'ici l'existence) à Larchant, dans le sable obstruant une ancienne marmite der- rière l'éléphant. Les figures ci-contre affirment suffisamment que des roches ainsi détou- rées fournissent la preuve matérielle du passage d'anciennes eaux cou- rantes. Ce n'est donc pas le travail des eaux de pluie, des simples ruissellements locaux qui doit expliquer la capricieuse morphologie des grès de Fontaine- bleau. Malgré les derniers et savants travaux dont les grès de Fontainebleau ont été récemment l'objet, il faut revenir à l'hypothèse de Belgrand sur l'action des courants violents ; toutefois M. Douvillé a eu parfaitement raison de contester que les alignements des grès soient uniquement dans la direction de ces courants « déterminée elle-même par la pente générale du bassin ». On observe en effet des sens divers, parfois même opposés, dos à dos ( gorges du Houx et de Franchard ) dans les ravinements : ceux de Larchant vont du S.-O. au N.-E. Il est probable que les écoulements, pour des causes qu'on ne saurait préciser (mais dont la principale est le creuse- ment des vallées et l'approfondissement du niveau de base), ont changé plusieurs fois de direction pendant la longue période (fin du Miocène au début du Pléistocène sans doute) oti ils se sont manifestés; ils se sont abaissés peu à peu 'de 60" à ^o", depuis le sommet des 7W07?z.y jusqu'au fond des gorges qui accidentent aujourd'hui toute l'aire des grès de Fon- tainebleau, si étrangement burinée par iTindiscutables érosions très puis- santes. G. R., 190S, 2" Semestre. (T. CXLVII, N° 16.) 9^ 724 ACADÉMIE DES SCIENCES. PALEOBOTAMQUE. — Sur la présence des genres Salvinia Mich., Nymphœa Tourn. et Ponlederia Linn. dans les argiles sparnaciennes du Montais. Note de M. P. -H. Fritel, présentée par M. R. Zeiller. A la base des argiles plastiques grises exploitées à Gessoy (Seine-et- Marne), il existe un banc noirâtre renfermant de nombreuses empreintes végétales d'une belle conservation. Ce gisement, à la suite de recherches personnelles, m'a procuré des restes se rapportant indubitablement à une Rhizocarpée du genre Salvinia. J'ai, de plus, constaté la présence des genres Nyfnphœa et Ponlederia dans une série d'empreintes, provenant de la même localité, qui m'a été remise par M. Marin, directeur d'écoles à Chelles. Les deux premiers de ces trois genres sont nouveaux pour la flore éocène et le dernier n'a pas encore été signalé à l'état fossile; leur présence dans les argiles sparnaciennes de Cessoy constitue donc un fait intéressant pour la paléobotanique de la région parisienne. Le genre Salvinia n'est représenté à l'état fossile que par un nombre très restreint d'espèces qui appartiennent toutes à l'Oligocène et au Miocène ; seule une espèce américaine, 5. elliptica Newby, a été rapportée, mais avec quelque doute, au Crétacé supérieur ('). L'espèce de Cessoy, que je désigne sous le nom de S. Zeilleri, se distingue de ses congénères fossiles par ses dimensions et par la forme de ses feuilles; les caractères qu'elle présente tendent, au contraire, à la faire considérer comme extrêmement voisine d'une espèce actuelle, le 5. auriculala Aublet, du Brésil. En Amérique, le genre Nymphœa paraît faire son apparition dès la fin de l'époque crétacée, dans les sédiments du Montana group de Dutton Creek, Wyoming, où il est représenté par le Castalia? Duttoniana Knovvlt., espèce d'ailleurs douteuse, vu l'état défectueux de l'empreinte, à en juger du moins par le dessin qui en a été donné (^). En Europe, l'espèce la plus anciennement connue jusqu'à ce jour était le N. Boris Heer, du Ludien de Bovey-Tracey (Angleterre), toutes les autres espèces citées datant de l'époque aquitanienne. (') Newberrv, mss. Hollick (Bull. Tor. Bot. Club, vol. XXI, 1894. p- 255, Pl.CCV,f,ff.i^-jà). (^) Knowlton, fi. 0/ the Montana formation {Bull. U. S. Geol. Suri,'ey, 1900, n" 163, PI. A:m,fig. 7). SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1908. 725 Le Nvmphœa de Cessoy doit donc être considéré comme le plus ancien représentant du genre en Europe, puisqu'il recule son apparition au début de rÉocène; il se différencie d'ailleurs des autres espèces fossiles par les caractères que peuvent fournir les cicatrices pétiolaires et radiculaires qui ornent son rhizome. Dans ce type, que je distinguerai spécifiquement sous le nom de Nvm- phœa Marini, la disposition des radicules est surtout bien différente de celle qui se montre sur les rhizomes des espèces déjà connues. Elles sont relati- vement plus petites, plus espacées, et forment à la base du coussinet deux rangées presque parallèles, beaucoup plus régulières que dans les espèces plus récentes. Quant au genre Pontederia, inconnu jusqu'à ce jour à l'état fossile, il est représenté dans les argiles sparnaciennes de Cessoy par des empreintes qui ne laissent subsister aucun doute sur leur attribution générique. Elles résultent de la fossilisation de feuilles d'assez grande taille, très pro- bablement ovales-lancéolées et hastées à la base, mais de la forme exacte desquelles il est difficile de se faire une idée précise par suite de la confusion des empreintes qui représentent le plus souvent des organes repliés sur eux- mêmes et empilés, en plus ou moins grand nombre, les uns sur les autres. La partie médiane du limbe est occupée par une nervure primaire assez forte et constituée par un faisceau de veinules qui s'en écartent sous des angles variables, le plus souvent assez aigus. Ces nervures secondaires montent ensuite obliquement vers la marge, qu'elles atteignent en se rele- vant presque parallèlement au bord. Elles sont fines, parallèles, légèrement flexueuses et réunies entre elles par des trabécules transverses, un peu plus fines qu'elles. Ces trabécules, peu apparentes sur les feuilles vivantes, sont au contraire bien accusées sur les empreintes fossiles. Comparée aux espèces vivantes c'est avec le P. cordata Ln. sp. de la Louisiane et du Mexique et plus particulièrement avec la variété sagiUata Presl. que l'espèce de Cessoy présente le plus d'analogies. Je propose de désigner la forme fossile sous le nom de Pontederia mon- tensis, qui rappelle celui de la région (le Montois) dans les gisements spar- naciens de laquelle cette espèce paraît très répandue. A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. G. D. 726 ACADÉMIE DES SCIENCES. BCI.LETIX BIBI.IOGRAPIIIQL'E. OUVKACES REÇUS DANS LA SÉANCE DU I9 OCTOBRE Î908. Souvenirs de Marine. Collection de plans ou dessins de ncuires et de bateaux anciens ou modernes existants ou disparus, a'.'ec les éléments numériqua néces- saires à leur construction, par le Vice-Amiral Paris; publication continuée par les soins de l'Académie des Sciences, 6' Partie, planches 301 à 360. Paris, Gauthier- Yillars, 1908; I vol. in-f°. Le Cacaoyer dans l'Ouest africain, par M. Aug. Chevalier. {Les végétaux utiles de l'Afrique tropicale française ; fasc. IV, juin 1908.) Paris, Augustin Challamel; I vol. in-8°. (Présenté par M. Edmond Perrier, ainsi que l'Ouvrage suivant.) Novitates florœ africanœ. Plantes nouvelles de V Afrique tropicale française, décrites d'après les collections de M. Aug. Chevalier. Paris, Paul Klincksieck, 1907- 1908; 2 fasc. in-8"'. Sur les variations de la température d^ébullition de l'eau à Panama, par M. CiRO L. Urriola, avec un graphique ms. h. t. S. 1. n. d.; i fasc. in-8°. Annales de l'École nationale d' Agriculture de Montpellier; nouvelle série, t. VIII, fasc. 1. Montpellier, 1908; i fasc. in-8°. Informe preliminar sobre la zona pelrolifera del norte del Perù , por V.-F. Mas- TERS. {Boletin del Cuerpo de Ingénieras de Minas del Perù; n° 30.) Lima, 1907; I vol. in-S". Recursos minérales del departamento de Apurimac, por A. Jochamowitz. {Boletin del Cuerpo de Ingenieros de Minas del Perù; n° 58.) Lima, 1908; 1 fasc. in-8°. Yearbook of the United States department of Agriculture, 1907. Washington, 1908; I vol. in-8''. Annual Report of the board of scientific Advice for India, for the year 1906-1907. Calcutta, 1908; I fasc. in-8° Bulletin of the Bureau of Standards; t. V, n° 1. Washington, 1908; i vol. in-S". Universal-Archiv fiir Wissenschaft und Literatur; r\' 1, i5 October 1908. Berlin, E. Lowenthal; i fasc. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n* 55. nai8i835 le» COMPTES REMDOS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la Sa de l'année, deux volumes in-4*. Deui a 98 l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel t irt du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements; 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, i.'-r chez Messieurs : . Ferran frères. Chaix. . Jourdan, ' Ruiï. chez Messieurs : i {eru Courtin-llecquel. ^ Germain et (rrassio. A -ers , _ . , ( Sirauueau. , 1 Baiimal. Lortent ! . ^ . I M-« Texier. S onne . 9 inçoii . Jérôme. Marion. Ferel. B deaux { Laurens. Muller (G.) fi 'Tges Renaud. Derrien. * F. Robert. t st , „ Le Borgne. Uzel frères. (m Jouan. i imbéry Dardel et Bouvier. l Henry. ' Marguerie. I Delaunay. I Bouy. Groffier. ( trbourg < rmont- Ferr . Ratel. Rey. \ Lauverjat. / Degez. Drevet. Graller et G" enoble .... ' Rochelle Foucher, Havre .... Ile ; Cutnia et Masiou. 1 Georg. Lyon l Phily. i Maloine. f Vitte. Marseille Ruât. l Valat. Montpellier Jcouletetlils. Moulins Martial Place er. Nancy ÎBuvignie Grosjean Wagner et Nantes . Nice n-Maupin. Wagner et Lambert. Diigas. Veloppé. ÎBarma. Appy Nîmes Debroas Duplan. Orléans Loddé. Poitiers. Blanchier. Lévrier. Rouen . Rennes Plihon et Homniais. Rochefort Girard ( M"" ). Langlois. Lestringant. S'-É tienne Chevalier. Figard. Alté. \ Bourdignon. ( Dombre. Tallandier. Giard. Toulon . . . Toulouse . ^ Gimet. i Privât. Boisselier. Tours i Péricat. Bousrez. Valenciennes . . \ Giard. / Lemaltre. On souscrit à l'étranger. Amsterdam chez Messieurs : ( Feikenia Caarel- "1 sen et G'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. ÎAsher et G'". Friedlander et fils. Kuhl. Mayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. ILaiTiertin. Mayolel et Aiidiarle. Lebégue et G'*. , Solchek et C°. Bucarest ] Mcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deightoo, Bell et C». Christiania Gammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenliague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. 1 Eggimann. Genève ) <^«'"'-- ' Burckhardt. La Haye Belinfante frères. IPayot et G". Rouge. Sack. SBarth. Brockhaus. ^,.j, Lorentz. I Twielineyer. Londres Luxembourg . Ghez Messieurs : /Dulau. . . ' H.->cbette et G" ' Nutt. . . . V. Buck. ■ Ruiz et G'». Madrid- Milan . Naples Liège . Voss. I Desoer. • Gnusé. (Ruiz et Romo. i Dossat. ' F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. ' Dyraen et Pfeiffei. New-Vork [ Slecliert. ( Lenicke et Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'*. Palerme Reber. Porto Magalhaes et MunJz. Prague Rivnac. Rio- Janeiro . . .. Garnier. [ Bocca frères Rome j Loescher et G- . Rotterdan Kramrrs et fils. Stockholm NordUka Boghandel IZinserling. VVoIlT. / Bocca frères. 1 Brero. Turin j Rinck. ' Roseobergel Sellier Varsovie Gebethoer et Wolff. Vérone Drucker. K Frick Vienne j Ccrold et O". Zurich Rascher. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume ia-4*; i853. Prix 25 Ir- Tomes 32 à 61. - ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Jolume m-^"; 1870. Pnx • • « j.r- '.'.'.'.'.'.'.'.. 25 fr. (i" Janvier t866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-j": 18S9. Prix - d" Janvier 1881 à 3i Décembre 1895.) Volume in-T; 1900- P""'" sur te Galcul des Perturbations qu'éprouvent Tomes 62 à 91. Tomes 92 à 121. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: Tome I.-Mémo.re surquelquespointsde la Physiologiedes Algues par MM. K. D-^KBHSet.^J.-J.SoUHR.-Mémoiresur te Calcul^ s Comètes, par M. Hanskn. 1 Me^moire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement a s ^5 ,r. atières grasses, par M. Glaudk Bernard. Volume in-4', avec 32 planches: iSjb •• .••■•• ''"'",,1' „,r fA.-aHémie des Sciences Tome 1.- Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J, Van Beneden. -Essai d'"?": réponse à la question de Prix P;:°P»?«|Xjle/danV les différents terrains .ur le concours de .853, et puis remise pour celui de .85e, savoir : .< Etud,, .■ les lois de la en(e à l'Académie la sixième Partie des « Sou- venirs de Marine « de l'amiral Paris.... IW9 M. Henri Le Chatei-Ikh. — Sur la silice Pages. précipitée 660 MM. Ch. Bouchard. Balthazabd et Jean Camus. — InlUience du chauflage des urines sur la toxicité urinaire 6fia COUUESPONDAJXCE . M. P. SrROOBANT. — Sur l'acli'iii de rariiieau de Saturne 'l'j'l MM. A. DE La Baume Pluvinel et !•'. Baldet. — Sur le spectre de la co- mète 1908 c ( Morehouse) (ififi M. A. Demoulin. — Sur quelques pro- priétés des surfaces courbes 669 M. A. Blondei.. — Les ondis dirigées en téléu;rapliie sans fil 673 M. André Brochet. — Industrie de la soude électrolytique. Tliéorie du procédé à cloche 674 M. Paul NioolaRDOT. — Nouvelle méthode d'attaque des ferro-alliages et en particu- lier des ferrosiliciums 676 MM. TiFFENEAU et Daudel. — Transposi- tion pliénylique. Migration du groupe naphtyle chez les iodhydrines de la série du iiaphlalène ^~^ M. Maurice I'rançois. — Sur une modifica- tion de la préparation de la monornéthy- lamine par l'acctamide brome 'iSo MM. L. Pelet-Jolivet et .\. Wu.ti. — Klat de matières colorantes en solnlinn (i*<3 M. Marin Molliard. — Cultures saprophy- tiques de Cuscuta monogyna liHï MM. Henri Jumelle et H. I'errifr uv. la Bathie. — Les Secarnone du iior feuilles en moyenne. ■?à\ numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. I Membre qui fait la présentation est toujours nommi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extrj autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance ofl cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé a Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planchei- ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraien autorisées, l'espace occupé par ces figures compter pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais des au leurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativi fait un Rapport sur la situation des Comptes rendu. après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le: déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi (jni précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera renùse à la séance suivante ACADEMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 OCTOBRE 1908. PRÉSIDENCE DE M. BOUCHARD. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. lo Skcrétairk PERPÉTi'Ei. présente à l'Académie les Observations faites au cercle méridien en 1907, ii V Observatoire d' Abbadia, par MM. Vehschaffel, Lahourcade, SorHeguieta, Beigbeder, Dupouy, publiées par M. l'Abbé Verschaffel, Directeur de l'Observatoire. M . Desi.andrp.s présente un nouveau Tome des Mémoires relatifs à la Phy- sique, publié par MM. //. Abraham et P. Langevin, aux frais de la Société française de Physique. Le Tome est consacré à l'œuvre entière du regretté Pierre Curie. Il permet de suivre les phases successives de ses grandes découvertes. L'intérêt du Livre est donc exceptionnel, d'autant qu'il est rehaussé par une préface de M""' Curie, la digne compagne de la vie du maître, de ses travaux et de sa gloire. 11 faut signaler un portrait inédit de Pierre Curie, qui le représente dans une pose méditative, et à la fin plusieurs vues du petit laboratoire, si mal pourvu à tant d'égards, où il a poursuivi ses principales recherches. HISTOIRE DES SCIENCES. — M. Jri.Es Tan.xery s'exprime en ces termes : J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie de la liste des travaux de mon frère. La liste des travaux qui regardent spécialement les Mathéma- tiques avait déjà été publiée par M. Eiiestrom dans la Bibliotheca malhe- matica (3* série, t. YI). La présente liste, qui est très longue, a été dressée, avec un soin pieux, par M™'" Paul Tannery; elle est extraite du Tome IV de la b"" série des Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de C. R., .908, 3« Semestre. (T. CXLVII, N° 17.) gS 728 ACADÉMIE DES SCIENCES. Bordeaux. L'Académie connaît l'importance de ce Recueil, qui contient un urand nombre des travaux de mon frère. M. Duhcm a bien voulu écrire qucl(jues pages sur les deux séjours de Paul Tannery à Bordeaux et sur son rnlc à la Société des Sciences physiques et luUurcllcs; Vl""" Paul Tannery a désiré que la Notice que j'avais rédigée, sur- la demande de M. Claparède, pour le Volume ([ui contient les Rapports et Comptes rendus de IP Congres international de Philosophie, tenu à Genève en hy^\, figurât en léte de la présente publication. .l'ajoute que Vl-^'Paul Tannery s'occupe activement de réunir les œuvres de son mari, éparses dans un grand nombre de périodiques; M. Zeuthen et VI. Heiberg lui oui oflèrl de diriger la publication de ces œuvres. Je ne sau- rais dire assez la reconnaissance que nous éprouvons, ma belle-sœur et moi, pour ces deux savants : elle sera partagée par tous ceux qui s'intéressent à l'histoire des Sciences. ÉLECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Secrétaire perpétuel pour les Sciences physiques, en remplacement de M. //. liecquerel, décédé. Au premier tour de scrulin, le nombre des votants étant 5o, M. Van Tieghem obtient 49 suffrages Il y a I bulletin blanc. M. Vax Tieghem, ayant réuni l'unanimité des suffrages exprimés, est proclamé élu. Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la Répu- blique. CORRESPONDANCE. L'Académie impériale oe Saint-Péteuskoirg adresse l'expression de ses sentiments de vive condoléance à l'occasion du décès de M. E.-L. Mascart, Membre correspondant depuis 1891. M. le Secrétaiue perpétuei, signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Observatoire d'Alger : Catalogue pJiolographique du Ciel. Coordonnées reclilignes. Tome VI. Zone — 2" à 0°. Deuxième fascicule : de 4'' 36'" à ?.3''56'". SÉANCE DU 26 OCT(JBRt: 1908. 1° Commission permanente internationale d'Aéronautique 729 Prucés- verbauv et Comptes rendus de la Session extraordinaire tenue à Bruxelles du 1 2 au i^ septembre 1907. (Présenté par M. le Prince Roland Bonaparte.) 3" Espèees et rariétés, leur naissance par mutation, par Hugo de Vries. Traduit de l'anglais par L. IUviunghem. (Présenté par M. (t. Bonnier.) ASTRuNoMIL:. — Observations de la conuHe kjoS c, fcdtes à l'Observatoire de Bordeaux avec l'équatorial de o"' ;\^. Note ( ' ) de M. Lr«: Picaut. Kloilcà Coinéle. — ihoile. Nombre Dates. de -~^-~~ ■ — — ^ 'I'' 1908. comparaison. AE. AI'. compuraisoiis. III S » Octobre 7 " H-'^-4o,39 —7.18,4 i6:4 10 i> — i.47''2 -(- i.27,:î 24:6 12 c —2.28,51 +4- '.(5 24:6 ^:^ d - 3.14,67 -f- 4-34,8 24:6 ,- c - j.38,.56 -f- i.38,9 24:6 a 7 , : J 1, 9,3 c 8,6 tl 9 > o c 8,2 Positions des étoiles de comparaison. Asc. droiLe moyenne 1908,0. Kétiuclion au jour. 20 • . 34 , 4' ^, 1" ■0,94 -0,93 -0,68 19.37.57,20 +0,63 19.22.44,61 -1-0,56 19. .30.41,0 19.41 .24, 05 Ui.slanre polaire Kéduction moyenne 1!)0.S,0. 2G. 33. 39,6 3(.i2. 0,7 34.36.47,4 36. 14. 8,7 43.i3.3i,6 au jour. — 2 1,5 — 27,9 — 22,9 -22,6 — 21 ,4 Culalogue. A(i llelsingf. 1 1 1 2 ') HD -t- dS", 11° 2002 AG Helsiiigf. 10742 \G Cambridge 6i4o AG Bonn 12964 Positions apparenWs de ta comète Temps Ascension Dates. moyen droite Log. fact. 1908. de Bordeaux. apparente. parallaxe, hms Unis _^-, Octobre 7 9.30.29,3 20. 8.15,79 ',738 10 9.i4.i5,2 19.48.54,77 "',721 12 8. 7.10,2 19.39. 6,72 T,539 i3 8.36.34,1 19.34.43,2. T,635 . 17 7.57.24,7 19.21. 6,61 T,536 nislanee polaire Log. fact. apparente. parallaxe. 0 , 26.25.59, 7 0,200 3i.i3. 0,6 T,369 34.40.26,1 0,022 . 36.18.20,7 T,365 43. 17-49' ' T,689„ (') Présentée dans la séance du 19 octobre 1908. 73o ACADEMIE DES SCIENCES. Remarques. — Le 7 el le 10 oclobi's, la comète apparaît coiiiine une faible neliulo- sité, sans condensation, ce qui rend les pointés difficiles; le 12, avant le lever de la Lune, se montre une queue assez large, d'une longueur d'au moins deux degrés: il est impossible de distinguer des détails dans la tête; le i3, la comète présente la forme habituelle : une aigrette en éventail se recourbant ensuite vers la queue; ces détails sont très visibles sur une photographie prise par M. Courty à l'équalorial photogra- phique. Le 17, la comète présente l'aèpect d'un têtard; la queue a diminué de largeur, tout en restant assez longue. ASTRONOMIE. - Observations de la comète 1908 c, faites à l'Observatoire de Marseille à l'équatorial d' Eichens de (i"',2() d'ouverture. Note de M. BoKKKi.LY, présentée par M. Baillaud. Comète 1908 c. Nombre Dates. Temps moyen de Log. fac. Log. fac. 1908. de Marseille. A]R. ti ni s ui aT. compar. a^ appar. parallaxe. '-£ apparente. parallaxe. * Sept. t>. . 7.45.40 +1.23 67 — 3.3o 0 6:6 2.30.44,96 — 0, l32 17.31 .36,3 -T,44o a l:j . 7.49-12 +2.54 40 — 1 .22 2 5:5 2. 0.37,92 — o.<97 1 5 . 5o . 7,6 — T,86S b i5 . 8.36. 5 +2.32 11 — 2.3l 6 5:5 2 . 0. i5,63 — 0,202 i5.48.58,2 -0,1.4 b 16 . 7.. 52. 52 —1.20 79 + 12. 24 6 10:10 ..48.r5,47 — 0 , 2 I 5 15.19. 3,5 —0,089 c 17 . 8.14.26 —2.23 21 + i4-5o 6 7:7 1 .34.21,27 —0,227 14.50.17,1 — 1,943 d Ocl. 2 . . 8. 6.43 +0. I 07 + 4.3i 1 5:5 20.58.53,25 -2,544 19.27.48,7 —0,599 e 3 s. 0.42 +2.41 9' + 5.59 5 5:5 20.46.43,91 +3,892 20.40.06,7 —0,596 f Positions des cloiles de comparaison. l^cdnclion Kéduclion .U moyeiuie au ^ moyenne au if Gr. 1908,0. jour. 1908,0. jour. Aulorilés. a 5.5 2.29.16,53 +4,76 17.35. 1,2 +5,1 777 B. A. L. b 7.8 1.57.37,99 +5,53 i5. 51.27, 7 +2,1 2256.57 An. de Vienne c 7 1.49.30,42 +5,84 '5. 6.37,6 + 1,3 2091 An. de Vienne ,1 7 1.36.38,37 +6,11 14.35.26,5 0,0 261 Kasan c 7.8 20.58.49,98 +2,20 19.23.40,1 —22,5 2874.75 An. de Vienne /• 6.7 20.44. o,i5 +1,85 20.35. 0,1 —22,9 Zones de Christiania Remarques. — Le i5 septembre, la comète a augmenté d'éclat (8= grandeur ); la queue mesure 1° 2'; un Irail assez brillant part de la têle et se termine par on petit panache. Le 16, l'aspect de la comète est sensiblement le même, mais elle parait moins brillante à cause de la brume. Le 2 octobre, la comète est très belle. Le 3 octobre, la comète est superbe, plusieuis queues se montrent en éventail à l'opposé du Soleil. SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1908. 7,31 Au moyen d'un objectif triple des Henry, de o'", 16 d'ouverture et de C^jgô de longueur focale, on a pris sept clichés de la comète, du 20 septembre au 3 octobie. Cliché 1. — 20 septembre, plaque Lumière violette, 2 heures de pose; la couièle offre l'aspect en petit de la grande comète de i858; la queue, d'une longueur de plus de 3°, est divisée en deuv branches, une recliligne. l'autre recourbée. Cliché 2. — 25 septembre, plaque ^iolette, 9. heures de pose; les deuv branches de la queue sont plus rapprochées. Cliché 3. — 26 septembre, plaque violette, 2 heures de pose; à 8''o™ la comète passe sur une étoile de y'-io" grandeur; la traînée indique une légère absorption. Cliché i. — 28 septembre, 3 heures de pose, plaque violette; la comète est très belle, la queue double mesure plus de 5°, la traînée d'une étoile dans le voisinage de la léte indique aussi une légère absorption. Cliché o. — i'^'' octobre, plaque violette, 2 heures de pose; les deux branches de la (|ueue se réunissent et à une certaine hauteur la queue parait coupée. Cliché C. — 2 octobre, 2 heures de pose, plaque Sigma (Lumière); la queue appa- raît triple, mais beaucoup moins longue que la veille. Cliché ~. — 3 octobre, 3 heures de pose, plaque Sigma; la comète est superbe, on distingue cinq queues en éventail; la traînée d'une étoile près du noyau indique une légère absorption. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Première série de photographies de la comète Morehouse obtenues avec le grand télescope de Meudon. Note de M. L. R.\B0UKDiN, préseiilée par M. Deslandres. J'ai riioiineur de présenter à l'Académie une série de photographies de la comète Morehouse, obtenues pendant les soirées des i4, 16, 17, 20, 22 et 23 octobre, avec le grand télescope de i™ d'ouverture de l'Observa- toire de Meudon. Cet instrument m'a déjà servi en 1897, 1898 et 1899 pour effectuer des travaux, pho- tographiques sur les nébuleuses et les amas d'étoiles. Il est excellent pour ces sortes de recherches, mais il ne possède pas de pointeur et ne permet pas de suivre la pose d'un objet doué d'un mouvement propre. D'ailleurs la mobilité du miroir dans sa monture rendrait souvent illusoire l'emploi d'une lunette auxiliaire. Pour les astres entraînés par le seul mouvement diurne, on surveille en effet la pose en retirant hors du centre le prisme à vision directe, qui donne une image des astres sur le côté du téles- cope; ce qui démasque la plaque sensible, et permet de choisir une étoile guide dans la partie du champ extérieure à la plaque. 7^2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Malgré ces difficultés, M. Deslandres m'ayaut conseillé de chercher à obtenir des photographies de la comète Morehouse, j'ai pu y parvenir grâce aux deux particularités suivantes : i" la comète a un éclal juste assez grand pour donner une bonne image, avec ce miroir, lorstpie la pose est réduite à quelques minutes; i° le déplacement de la comète par rapport aux étoiles est, dans ce temps 1res court, relativement faible. Ces deux conditions m'ont permis d'oblenir, en laissant l'instrument sans contrôle sous la seule impul- sion du mouvement d'horlogerie pendant ^ minutes, des images fort belles (pii révèlent de curieux détails et des cliangements successifs et incessants dans l'aspect tie la comète. .T'ai fait usage de placjues rapides 2 Lumière de dimensions 8x8 impo- sées par la pelitesse du champ. Les images ainsi obtenues ne donnent pas le développement entier de la comète, mais elles donnent les parties les plus intéressantes, qui sont le noyau et la première partie de la queue. D'une façon générale, la comète présente une tête formée d'un noyau plus dense et d'une queue principale fourchue avec de très longues aigrettes en nombre variable, qui s'étalent en éventail sous un angle peu ouvert. De plus, ce noyau central apparaît entouré de plusieurs enveloppes ayant chacune leur |)rolongement du côté opposé au Soleil, de telle sorte que la queue elle-même est formée d'un certain nombre de gaines superposées et de plus en plus divergentes. Parfois les variations sont très grandes en ■i\ heui-es el même sont notables dans l'intervalle d'une seule heure ; sur plusieurs épreuves quelques- uns des jets apparaissent curieusemenl ondulés. L'étude détaillée de ces transformations sera l'objet d'une (]ommuuIcation ultérieure. Ces premiers résultats sont fort encourageants el montrent bien l'utilité d'un enregistrement continu de ces phénomènes, proposé l'année der- .nière par M. Deslandres, avec l'appoint d'une entente internationale. Pour toutes ces raisons, nous avons pensé, AL Deslandres et moi, qu'il conve- nait d'organiser aussitôt que possible l'addition d'une lunette pointeur au télescope et la fixité du miroir dans sa monture, de manière à pou- voir augmenter à volonté la pose des astres qui ont un mouvement propre . Nous obtiendrons ainsi un instrument (|ui, avec ses rares c|ualités optiques, sera des plus précieux pour éiudier avec succès l'évolution des comètes. SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1908. 733 PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur l'exflicalion ihéorique des expé- riences de M. Birkeland. Note (') de M. Caki, Stormek, présentée par M. H. Poincaié. Dans une Note récente Sur la cause des orales magnétiques (-), M. Birke- land a publié quelques expériences très intéressantes sur les rayons catho- diques sous l'action d'un petit globe mag'néti(|ue. Comme je l'ai déjà fait voir dans mon travail sur les trajectoires des cor- puscules électrisés sous l'action du magnétisme terrestre, publié dans les Archù-es de Genève, 190-, l'Analyse mathématique suffit pour expliquer théo- riquernent tous les traits essentiels des phénomènes observés par M. Birke- land. En renvoyant le lecteur soil au travail cité, soit à ma conférence au Con- grès international à Rome cette année, j.' me restreins à reproduire ici quelques modèles construits d'après des intégrations numériques et gra- phiques et correspondant aux expériences de Mi Birkeland. Kie. >. Ici la figure i est une ptiotogiapliie sléréoscopiriue d'un modèle de fils i-ej)résenlanl un faisceau oaliiodique sous l'action d'un petit ;;li>l)e rnagiiélif|ue ; celui-ci e?t placé avec son plan inagiiélique équalnrial parallèle à la l)ase du modèle. (') Présentée dans la séance du 19 octobre 1908. (^) Comptes rendus, t. CXLX'II, p. 589. n34 ACADÉMIE DES SCIENCES. On remarque un anneau situé dans ce plan éi|ualorial. La théorie fait voir qu'aux environs de cet anneau il y a une infinité de trajectoires, venant de la cathode à droite et s'approchant asvmploliquement des trajectoires périodiques. L'ensemble de ces tra- jectoires donne une explication naturelle de l'anneau, dilTuse dans l'expérience de M. Birkeland (voir sa Nole,yi^. 2). Sur notre modèle on voit seulement des trajectoires dont les points de départ sur la cathode sont situés au-dessus dA plan magnétique équalorial. Aussi les trajectoires arrivant jusqu'au globe sont omises. Sur la ligure 2, au contraire, on voit des trajectoires arrivant jusqu'au globe. Ce sont les mêmes que celles que j'ai publiées dans ma Note sur l'aurore boréale (Comptes l'Ij;. rendus, t. CXLIII, p. 140). Elles émanent de deux points différents, l'un situé dans le plan magnétique équatorial et l'autre un peu au-dessus de celui-ci. Les trajectoires frappent le globe en des endroits distincts correspondant aux taches lumineuses qu'on voit sur la figure 4 dans la Note de M. Birkeland. Ici, sur la figure 3, on peut constater la ressemblance frappante entre la théorie et l'expérience. Enfin, la figure 4 représente un modèle correspondant à peu près à la figure 3 dans la Note de M. Birkeland. Les deux trajectoires qui frappent le globe dans l'hémi- sphère nord et au côté d'après-midi et du soir (le point de départ étant supposé repré- senter le Soleil et le globe la Terre) iront à coïncider si leur point de départ s'abaisse SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1908. 735 davantage au-dessous du plan magnétique équatoiial. Ce sont précisément de pareilles situations qui sont favorables à la formation des Jjandes aurorales ihéoriques (voir mon Mémoire de Genève, § 19), et l'on voit aussi une pareille bande très forte dans V\s. l'expérience indiquée. Sa largeur diminue vile quand le magnétisme du globe au^ mente. I-ig. 4. Comme on le voil, les expériences de M. Bii'keland, repi'ésentées sur les figures 3 et 4 dans sa Note, établissent une vérification expérimentale des calculs théoriques dont j'ai déjà publié le résultat ( ' ) en iç|oG. (') Voir la figure de ma Note dans les Complet rendus, t. TALIII, p. iqo, et aus^i la figure 10 dans mon Mémoire de tienève, 1907. C. R., 190S, 2' Semestre. (T. CXLVII, N" 17.) f)*» 736 ACADÉMIE DES SCIENCES. OPTIQUE. - Co/i/ri/nilion à l'étude des lentilles. Note de M. G. Maltézos, présentée par M. .T. Violle. Un rayon lumineux, venant d'un point et entrant dans une lentille par une de ses faces, se divise sur l'autre face en un rayon réfracté et un autre réfléchi. Ce dernier, rencontrant la face d'entrée, se divise aussi en deux, l'un sortant par réfraction et l'autre subissant une deuxième réflexion. On a ainsi, après la sortie de la lentille, un faisceau de rayons qui ont subi deux réfractions et qui forment l'image (réelle ou virtuelle) bien connue, un autre faisceau de rayons qui ont subi deux réfractions et une réflexion, un autre faisceau ayant subi deux réfractions et deux réflexions, et ainsi de suite, d'où, comme on sait, des images successives du point lumineux. Le but de cette Communication est de faire connaître les équations entre les distances à la lentille du point lumineux et de ses images secondaires, dans le cas des lentilles sphériques, placées dans l'air ou dans un même milieu homogène transparent. Lentilles infiniment minces. — Nous examinerons d'abord les lentilles en négligeant leur épaisseur. En désignant par/? et/9, les distances à la lentille du point lumineux, placé sur l'axe, et de son image, par R, R' et F, les rayons de courbure des faces et la distance focale principale, et par n l'in- dice de réfraction de la substance de la lentille par rapport au milieu ambiant, on a l'équation connue La face de sortie de la lentille réfléchit en partie la lumière incidente; elle sert donc pour le rayon réfléchi comme un miroir sphéricpie concave (nous supposons, pour fixer les idées, la lentille biconvexe). On peut donc écrire l'équation de ce miroir, en supposant son ouverture très petite. En dési- gnant paryj' la distance à la lentille du point où le prolongement du rayon incident sui' la face de sortie rencontre l'axe de la lentille, et par/;', la dis- tance du point où le prolongement du rayon réfléchi rencontre le même axe, on aura donc I I 2 En désignant paryj^ la distance du point de rencontre du rayon sorti par la face d'entrée avec l'axe, c'est-à-dire la distance de l'image secondaire du SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1908. 787 point lumineux, on a I II n Pi. P\ ^ De ces deux dernières équations on tire 1 I , / I I \ 2 I 2 3 (^) 7; + 7;: = ^(«-'MR + fvj + K^ = F: = F;+R'- Si les rayons incidents sont parallèles à l'axe, le point lumineux étant à l'infini, on a un foyer secondaire (réel dans les lentilles convergentes), dont la distance à la lentille est F,. Or, l'équalion (2) nous apprend que ces nouveaux foyers ne sont pas à la même distance de part et d'autre de la lentille (excepté le cas où R = R'). En répétant les mêmes raisonnements pour les rayons qui, après deux réflexions dans la lentille, sortent par la face ile sortie, et en désignant par />3 la distance à la lentille de la nouvelle image (image de troisième ordre), on trouve (^) ^ + ^ = (^"-')(ïï + ïï^) = f;' F3 étant la distance du nouveau foyer. De l'équation (3) on voit que les foyers du troisième ordre sont à égale distance de part et d'autre de la len- tille. Remarque. — On pourrait ainsi trouver des équations entre /; et les distances des images ou des foyers d'ordre plus grand que le troisième, mais dans la pratique nous n'avons pas rencontré de foyers d'ordre supé- rieur. Des équations (i) et (3) nous tirons _ F,-F3 (4 F,-3F3 La valeur de n calculée par cette formule n'est qu'approchée. F Si dans l'équation (2) nous posons p = ^, nous en tirons R'= -ip.,, et, en retournant la lentille, R = ip'y Cette méthode peut aisément être appliquée avec les lentilles convergentes F' où les images secondaires du point situé sur l'axe à la distance —^ sont réelles. Nous l'avons appliqué à deux lentilles, l'une biconvexe (lentille de projection) et l'autre plan-convexe. Les rayons de courbure de la lentille biconvexe, mesurés par le levier optique de Cornu, sont R = 3o8'"'", 3, R' = 3 1 2""!', 84. La distance focale principale mesurée (dans la lumière verte) est F, =300"'". n3iS ACADÉMIE DES SCIENCES. Par la méthode proposée nous avons mesuré (') R = 3o8°"",4) R' = 3i2">'",4. Le rayon de courbure de la lentille plan-convexe n'a pas été mesuré par le levier, mais au moyen d'une vis micromélric|ue (en mesurant l'épaisseur de la lentille, aussi exactement que possible, à différentes distances connues du milieu de sa face plane), cl il a été trouvé ainsi égal à 97""", i . La distance focale principale mesurée (dans la lumière verte) est F, — iSS""". En posant le point lumineux sur l'axe, à 94"""' de la lentille (devant la face plane), j'ai trouvé (°)par la méthode proposée R = 97""'^ 5. L'approximation dans les deux lentilles étudiées a donc été très satisfaisante, TÉLÉGRAPHIE SANS FIL. — MonotéUphone de grande sensibilité et à note réglable. Note de M. Henri Abraham, présentée par M. J. Molle. Le monotéléphone créé par M. Mercadier est une sorte de téléphone dans lequel, au lieu d'une mince feuille de tùle, on emploie comme armature vibrante un fort disque en acier trempé. Le son propre de ce disque est pur et peu amorti, et Tappareil résonne très fortement lorsqu'il reçoit des courants ayant la période même des vibrations propres du disque d'acier. Cette propriété de résonance franche fait du monotéléphone un instru- ment très précieux pour un grand nombre d'expériences; et l'on sait la belle application que M. Mercadier en a faite à la télégraphie multiplex. En télégraphie sans fil, comme l'a signalé notamment M. Rlondel, si l'on pouvait disposer d'un monotéléphone aussi sensible que les téléphones ordi- naires, on pourrait augmenter beaucoup la portée et la sécurité des trans- missions, en employant des émissions rythmées qui seraient reçues au son avec un monotéléphone accordé pour la même fréquence. (') Les mesures oui élé effecluées sur le banc d'oplique de l'Ecole Polytechnique d'Alliènes. Nous placions, pour ces mesures, sur un support une bougie allumée, à la hauteur de la lentille, et sur un autre support l'écran où se formait l'image de la llamme. Comme l'image secondaire (du deuxième ordre) se forme dans les cas de la len- tille étudiée presque à la même distance que la bougie, et que les écrans en papier pre- naient feu, nous a^ons fait usage d'un écran de cuivre, blanclii à la craie, formant la base plane d'un cylindre de cuivre porté horizontalement par le support. (■-) Ici l'écran était un petit disque de cuivre blanchi à la craie, lequel, par un long bras fivé sur un cylindre de cuivre porté par le support, se déplaçait entre la bougie et la lentille, tandis que le support portant ce système d'écran se posait plus loin que le support portant la bougie. Cette disposition est nécessaire à cause des longueurs des patins. SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1908. 739 Malheureusement, les monotéléphones à grand disque d'acier manquent de sensibilité. De plus, ce sont des instruments à sons fixes dont la note caractéristique ne peut être changée que par le remplacement du disque vibrant. L'appareil que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie a été construit sur mes indications par MM. Ducretet et Roger en utilisant un tëléphune ordinaire cl' un modèle quelconque auquel ou a fait subir des modifications peu importantes. La membrane de tôle ayant été retirée, l'armature vibrante est formée par une lamelle de fer qui couvre juste l'électro-aimant. Cette armature est portée par deux fils d'acier tendus parallèlement qui la maintiennent à la distance voulue des pôles. Ce système de suspension, analogue à celui du fréquencemètre Pierre Weiss, a une excellente élasticité, en sorte (|ue la vibration propre de l'appareil donne nettement un son musical. On fait variera volonté la hauteur de ce son en agissant de l'extérieur sur la tension des fils d'arier au moyen d'une vis de réglage aisément accessible. .J'ai comparé la sensibilité de ce monotéléphone avec celle de téléphones ordinaires du même modèle, mais non transformés. Les deux types d'appareil avaient des sensibilités de même ordre, excepté quand on les actionnait avec des courants rythmés à l'unisson avec le son propre du monotéléphone; cet appareil avait alors une sensibilité beaucoup plus grande que celle des téléphones ordinaires. Il est donc facile de réaliser à peu de frais un monotéléphone dont la fréquence caractéristique peut être réglée instantanément avec précision à telle hauteur qu'on veut, et dont la sensibilité pour des courants de cette fréquence est largement supérieure à celle des meilleurs récepteurs télépho- niques (' ). (') Pour les expériences faites en séance devant l'Académie, les courants alternatifs étaient produits à l'aide d'un montage analogue à celui de la bobine de RuhmkorlV, et qui mérite peut-être d'être signalé une fois de plus en raison de l'extrême facilité avec laquelle il fournit des forces électromotrices alternatives dont on peut faire variera volonté l'amplitude, la période et l'amortissement. Les enroulements primaire et secon- daire sont sans noyau de fer. Le circuit primaire, compact, sera par exemple une self étalon de 1 henry; et le circuit secondaire pourra être réduit à quelques tours de fil. Avec un condensateur de J, de microfarad en dérivation sur le i)ri maire la période des oscillations est d'environ ^^ de seconde. Le courant continu du circuit primaire étant coupé avec un interrupteur à main, on obtient après la rupture des oscillations électriques d'une grande pureté. ']^0 ACADÉMIE DES SCIENCES. ÉLECTRICITÉ. — Sur r induction et la cause probable des aurores polaires. Note de M. P. Villard, présentée par M. J. Violle. Soit NS {Jig. i) un aimant cylindrique autour duquel peut tourner un cadre conducteur C relié soit à un galvanomètre, soit à une pile, au moyen de deux godets à mercure ^disposés sur l'axe de Taimaut; celte disposition, qui sera utile dans la suite, équivaut, au point de vue de l'induction, à fer- mer complètement le cadre et dispense de considérer le reste du circuit; aucune ligne de force, en effet, ne passe dans l'intervalle des godets. Si, comme on le voit figure i, le cadre C présente une coupure avec con- tacts glissants n' (rigoles à mercure) réunis par un conducteur fixe c, on sait que la rotation du cadre produit un courant continu; inversement le passage d'un courant fait tourner le conducteur mobile, et cette dernière expérience suffit pour prouver que le mouvement de l'appareil donne nais- sance à une force électromotrice induite. Rendons maintenant solidaires l'aimant NS et le conducteur (] : les résul- tats ne sont pas modifiés, et l'appareil fonctioime encore indifféremment comme générateur ou comme moteur. Certains auteurs supposent qu'en pa- reil cas les lignes de force tournent avec l'aimant et que l'induction se pro- duit alors dans la partie fixe c du circuit. Vaschy admet au contraire que le champ reste immobile comme si l'aimant ne tournait pas; c'est cette ma- nière de voir qui est exacte, et cela est presque évident; les lignes ou les tubes de force ne sont pas des objets matériels susceptibles de tourner avec l'aimant comme les rayons d'une roue, et, d'une manière générale, quand on déplace un pôle, c'est la modification du milieu, et non le milieu lui-même, qui suit le déplacement ; les lignes de force ne se transportent pas avec le pôle, elles disparaissent en un lieu pour se. former en un autre et, si un ai- mant de révolution tourne autour de son axe, le champ reste identique à celui d'un aimant fixe. On peut d'ailleurs vérifier que, dans l'expérience de la figure i, la rotation du cadre C autour de l'aimant ne tend pas à entraîner celui-ci. Ce n'est pas entre le conducteur mobile et l'aimant, mais entre ce conducteur et la partie fixe c du circuit que s'exerce la réaction prévue par la loi de Lenz. On peut démontrer qu'il en doit être ainsi : Soil ABCD (fig. 4) "1 cadre conducteur placé dans le champ uniforme d'un large pôle P, et dont le côté BD peut glisser dans le sens de la flèche /par exemple, ce qui produit un courant induit. 11 est évident que les courants égaux et inverses qui cir- culent dans les cotés AC et BD du cadre exercent sur le pôle P des actions F et F' dont la somme est rigoureusement nulle. C'est entre AC et BD que s'exerce, par Fin- SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1908. 74 1 termédiaiie du champ, la réaction de Lenz. Il n'v a tendance au déplacement de l'ai- mant inducteur que si ce déplacement fait varier le flux embrassé par le circuit. Du cas de la figure 4 on passe aisément à celui d'un aimant de révolution et l'on comprend que, l'aimant n'étant l'objet d'aucune réaction, son mouvement ou son immobilité soient choses indifférentes. J'ajouterai que, dans l'expérience de la figure i, on peut remplacer le barreau NS par un solénoïde sans fer, tournant ou non avec le cadre mobile. Dans le cas de la figure 2, le conducteur mobile ne présente d'autre cou- pure que celle des godets g qui est sans effet, et la rotation de ce cadre fermé ne donne lieu à aucun phénomène d'induction. Mais, si nous remplaçons une partie du conducteur métallique par un arc électrique aa' (Jig. 3), Fig. I. Fig. Fig. 3. Fig. ',. I r aussitôt l'appareil, même lié à l'aimant, se met à tourner sous l'action du courant qui le traverse, produit un travail, et par conséquent est le siège d'une force électromotrice induite. Ce résultat s'explique aisément : les ions qui constituent la flamme de l'arc ne peuvent donner lieu à la production d'une force électromotrice, la présence de l'arc équivaut par suite à une coupure, et la somme des forces électromotrices élémentaires étendue à tout le circuit mobile n'est pas nulle. D'autre part les ions sont chassés par le champ perpendiculairement au plan du cadre, et celui-ci, se comportant comme un tourniquet hydraulique, tourne dans le sens opposé par un effet de réaction. On voit ici qu'un circuit fermé de forme invariable, partiellement formé par des ions, est le siège d'une force électromotrice induite quand on le fait tourner autour de l'axe d'un aimant, même s'il est invariablement lié à cet aimant. 742 ACADÉMIE DES SCIENCES. Considérons maintenant la Terre tournant, avec son atmosphère toujours ionisée, dans son propre champ magnétique. Ce sont à peu près les condi- tions de la figure 3. La rotation de la surface terrestre conductrice produit une force éleclroinotrice dirigée de l'équateur vers chacun des pôles et dont la valeur est de looooo à iSoooo volts. L'atmosphère ionisée constitue, comme Tare de la figure 3, un circuit de retour ne donnant pas lieu à la pro- duction d'une force électromotrice neutralisant la précédente. D'autre pari, la loi de Paschen fait prévoir qu'à une hauteur suffisante (loo''"' à i5o''"') la pression est assez basse pour qu'une différence de potentiel de rooooo volts produise une décharge entre deux points situés à une distance d'un qua- drant terrestre. La jyression étant, à celte hauteur, notablement moindre que dans une ampoule de Crookes, les rayons cathodiques produits pour- ront parcourir de très grandes distances; en leur présence il n'y aura d'ail- leurs pas de lumière anodique. Ces rayons s'enrouleront dans le champ terrestre et formeront la nappe luminescente qui possède, comme je l'ai montré, la structure et les propriétés de l'aurore polaire. Quant à là com- munication qui doit exister entre le sol et la couche atmosphérique siège de décharge, elle est fournie par l'ionisation normale de l'air et se trouve ainsi sous la dépendance des conditions météorologiques et de l'activité solaire. L'origine de l'aurore polaire est ainsi expliquée sans qu'il y ait lieu de faire intervenir des causes extra-terrestres, et la hauteur calculée est voisine de celle qu'on attribue généralement à ce météore. PHYSICO-CHlMlE. — Sur les propriétés magnétiques des radicaux rnétatlùjues oxygénés. Note de M. P. Pascal, présentée par M. D. Gernez. Un certain nombre de métaux peuvent se combiner à l'oxygène pour donner des radicaux jouant le rôle d'anion ou de cation. Dans ces grou- pements, l'oxygène, élément très nettement paramagnétique, paraissait devoir influer sur les propriétés magnétiques du radical. C'est cette relation, encore peu étudiée, qu'il m'a paru intéressant de préciser. J'ai, dans ce but, mesuré la susceptibilité moléculaire y de solutions salines, pour en déduire la susceptibilité moléculaire •/,„ du sel dissous. Pour rendre les résultats immédiatement comparables, j'ai mis •/,„ sous la forme r/A; a étant le nombre d'atomes du métal dans la molécule, A la part (pii revient sensiblement à chaque atome-gramme du métal. Voici les SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1908. ^43 principaux résultats obtenus à 2'3" : Sels (teneur au litre). 10' y. '"V.,i- Sulfate de manganèse SO^Mn ( is,5deMn) —3,3 -f-i5oo Permanganate MnO*K (53sdesel) —6,28 H- 25,5 Alun de chrome (SO')''Cr-, SO'K-{ 5s, 2deCr) — 1,10 4- 2x629 Acide clitomique CrO' (200s d'acide | — 6,28 — 0,0 Chlorure de vanadium VaCI^ ( io?,2de\'a) —4,87 -+- iSg Métavanadate VO^Na ( 108,2 de Va) — 7,91 — 3o,2 De plus, on constate que les molybdales et les ferrâtes sont diamagné- tiques, au contraire des sels de molybdène et de fer. Dans tous ces cas, relatifs au passage d'un métal d'un cation simple à un anion oxygéné, le groupement de l'oxygène avec le métal a entraîné une diminution notable du magnétisme propre au cation. L'uranium et le vanadium donnent des résultats nouveaux :■ Sels (ioB,2 de Va au litre). 10'/. '"^'An- Chlorure de vanadium VaCl' — 41^7 +'39 S«ilfale de divanadyle S0''{ Va-0') dans SO'*H'(/ = — 7,9). — 6,21 -+- 2Xii5 Tétrachlorure livdrolysé (:= V'^0') — 6,01 -I- 66,2 Vanadale de sodium VO'Na — 7,91 — 3o,2 Contrairement à ce qu'on pouvait penser, les propriétés magnétiques de l'ion Va s'effacent au fur et à mesure que croit la proportion d'oxygène dans le radical oxygéné, que ce radical soit d'ailleurs un anion ou un cation. On a de même, avec l'uranium : Solutions il 3iB,9 d'Ur au litre à 17°. 'o'Z- 'o^Zm- Sulfate uraneuN. (S0*)2U dans SO*H''(x = — 7,58) —4,47 +^20 Sulfate d'uranyle S0'(U02) dans S0'H2(X = — 7,59) —7,82 — 5,57 On peut, à ce propos, réaliser une expérience jjarticulièrement démonstrative. Une solution acide saturée de sulfate uraoeux faiblement diamagnétique par suite de la présence des ions U est oxydée par quelques gouttes d'eau oxygénée concentrée et pure. Elle devient aussitôt plus diamagnétique que l'eau, par suite de l'entrée du métal dans l'ion uranyle UO^. Toutes ces remarques ne sont au fond que des cas particuliers d'une loi que j'ai déjà énoncée (Comptes rendus, t. CXLVIIjn"" 1 et 4), et elles lui donnent un caractère de généralité croissante. En somme, les propriétés chimiques et magnétiques d'un métal forment bloc dans ses dérivés. Quand, par son entrée dans un ion complexe ou dans un colloïde, les propriétés chimiques d'un métal C. n., 1908, ;.' Semestre. (T. CXLVII, N° 17.) 97 744 ACADÉMIE DES SCIENCES. deviennent masquées, il en est de même, et au même degré, des propriétés magné- tiques qu'il a dans ses sels normaux. Voici alors un exemple d'application de celle loi. L'anhydride vanadique donne a\ec SO'H- une solulion de couleur variable. Rouge dans l'acide concentré, elle jaunit, puis se décolore quand on étend l'acide, même pour une teneur constante en vanadium. Or on a : Solutions à loB, 2 de Va au lilrc. V'-O-' dans S04I- (D = i , 5, ■/ = — 7,9) rouge V-0' dans SO'*H- (D :zri , 12, ■/ z^ — 7>63) jaune clair . V-O' à l'état de mélavanadale incolore '"'/.■ '<♦ /...■■ -8,93 -3 x85,7 -8,0- —2 X 3i ,5 -7'9i —2 X 3o,2 Par suite de ces variations brusques de la susceptibilité moléculaire, il est permis de supposer qu'il se forme dans les solutions fortement acides des composés complexes sulfovanadiques rouges, qui seraient dissociés et déco- lorés par l'eau avec retour vers l'acide vanadique incolore et vers le diama- gnétisme plus faible du radical plus simple Va- O'. Parmi ces complexes, il faudrait sans doute ranger le composé V=0 ',350' = (SO'')''(VO)% dit sulfate de vanadyle, de Berzélius; le composé V^0',3S0''H* de M. Ditte; et"lesel4S0%V^0% K=0 de Gerland. CHIMIE ANALYTIQUE. — L' azotate mercureux réactif microchimique pour l'arsenic. Note de M. G. De.\igès. Dans une précédente ÎNote (') j'ai indicpu- avec quelle facilité on pou- vait directement obtenir, sur une lame de verre destinée à l'examen microscopique, des cristaux caractéristiques avec l'arsenic amené à l'état d'acide arsénique et soit l'azotate d'argent ammoniacal ou acétique, soit la mixture magnésienne. En modifiant très légèrement la teclmique donnée dans cette jNote, on peut aussi se servir d'azotate mercureux comme réactif microchimique de l'arsenic. Le réactif est préparé en iriluranl 10- d'azotate mercureux cristallisé avec 10™' d'acide nitrique (D = 1,39) et ajoutant 100'^"'' d'eau distillée. Le produit arsenical, transformé en une solulion aqueuse ou hydro-nitrique d'acide arsénique, est déposé par gouttelettes sur une lame de verre, et l'on évapore à une (') Comptes rendus. .5 octobre 1908, p. 096. SÉANCE DU 2G OCTOBRE 1908. 745 douce chaleur en se reportant textuellement, pour ce premier temps de l'opération, à mon premier travail. On dépose ensuite, sur le résidu, une goutte d'ammoniaque et l'on évapore complètement à nouveau. Le résidu définitif étant absolument refroidi, on y dépose, au centre, une gouttelette de réactif mercureux de volume tel que ses bords n'atteignent pas tout à fait ceux de l'enduit et que son ménisque soit très peu élevé. Après 2 minutes de contact et avec la pointe trè^ effilée d'un agitateur de verre, on étale le réactif sur toute la surface du résidu arsenical en ayant soin que l'agitateur frotte constamment, sans toutefois la rayer, la surface du verre, en promenant la pointe d'un mouvement circulaire continu, dans la zone humectée, pendant 20 à 3o tours. Cela fait, on attend encore 2 minutes et, sans recouvrir la préparation d'une lamelle mince, on l'examine au microscope à un grossissement de 4o à 5o, puis de 100 à i5o diamètres. On aperçoit alors, dans le cas de la présence de l'arsenic, outre des niacles épaisses et des crislallites souvent disposés en double éventail et de teinte jaune brunâtre, des groupements se présentant sous l'aspect de tiibles presque incolores dont les deux extrémités seraient arrondies. Quand le résidu est de très minime impoilance, il est nécessaire que le réactif soit déposé sous un volume extrêmement réduit. On le prélève, pour cela, soit avec un tube capillaire, soit avec l'extrémilé très effilée d'un agitateur, et le diamètre de la gouttelette déposée ne doit pas excéder 1"'™ à 2""". L'observation de lnus ces détails est indispensable pour la réussite certaine de l'opération. CHIMIE. — Sur quelques phénomènes oxydasiques pi ovoqués par le ferrocyanure de fer colloïdal. Note de M. J. Wolff, présentée par M. L. Maquenne. Dans une première étude sur les propriétés du ferrocyanure de fer col- loïdal ('), j'ai montré les relations étroites (jui existent entre ce composé et les peroxydiaslases. J'ai constaté depuis qu'en milieu faiblement alcalin ce sel fonctionne comme une oxydase vis-à-vis de l'hydroquinone. Loisqu'on met dans une solution saturée d'hvdroquinone de l'ammoniaque à la dilution de nnreîTïï avec du fer à la dilution de -j-jTn'jnroi ^'"'^ forme de ferrocyanure de fer, on obtient au bout de i 2 à i5 minutes d'abondants cristaux de quinhydrone. On favorise beaucoup l'oxydation en agitant le tube où la réaction a lieu. Avec les faibles doses indiquées ci-dessus on est encore loin d'avoir atteint, en ce qui concerne le fer, la limite de sensibilité. On peut, en effet, abaisser encore aS fois la dilution de ce (') J. Wolff, Comptes rendus, t. CXLVl, p. 142, 781 et 1217. 7:'|(> ACADÉMIE DES SCIENCES. mêlai, à la condition d'employer une solution alcaline à jTffinï) et observer des effets encore très sensibles. La réaction est d'une intensité très grande lorsque, dans i"^™' d'une solution d'Iiydroquinone à 6 pour loo, on ajoute o"?, 002 de fer, toujours sous la même forme, et 0""^, 5 de NH'. On obtienlalors au bout de 2 minutes, en agitant vivement la liqueur, des cristaux de quinhydrone en grande ([uanlité. En filtrant de 5 en 5 minutes, on voit la réaction se poursuivre d'une façon ininterrompue pendant très longtemps. Le liquide d'un tube témoin sans fer, agité en même temps, se colore en brun sous l'influence de l'alcali seul et ne donne naissance qu'à quelques rares cristaux. Dans une expéiience où j'ai fait agir sur une solution de is, 4 dliydroquinone dans 2.5="'' d'eau 5'"^ d'ammoniaque et o'"s,o4 de fer à l'état de ferrocyanure, j'ai obtenu après une heure d'agitation 267"'s de quinhydrone, ce qui représente 6675 fois le poids du fer mis en œuvre. Le poids d'oxygène nécessaire à celte transformation est de ig™», 22 et son \olume de i3'''"',7. Une expérience, conduite parallèlement avec la même proportion d'alcali, mais sans fer, n'a fourni que de 3"'8 à 4'"? de quinhydlone; avec du fer sans alcali il ne se produit rien. Si la dose d'alcali ajoutée (ammoniaque ou soude) est li'op grande, si elle atteint par exeiiiple i poi;r 100, l'oxydation par l'air se poursuit trop vite et il ne se forme plus de cristaux. Ces phénomènes, par leur rapidité, leur caractère de continuité et la dis- proportion entre la cause et l'etret, peuvent donc être assimilés aux actions diastasiques les plus énergiques. On peut les expliquer par linfluence de l'alcali qui favorise l'oxydation du phénol et, par suite, son attaque parle ferrocyanure de fer, agissant alors comme oxydase. Cette manière de voir semble justifiée par les faits, car, si l'on décompose le phénomène en lais- sant l'action de l'alcali se poursuivre quelque temps avant d'ajouter le col- loïde, on n'obtient plus de quinhydrone. L'intensité de la réaction étant pro- porlionnelle, toutes choses égales d'ailleurs, à la quantité d'alcali mise en O'uvre (dans les limites indiquées plus haut), on peut prévoir que les oxydes alcalino-terreux et les sels à alcalinité faible, tels que les bicarbonates alca- lino-terreux ou le phosphate disodique, exerceront une action oxydante beaucoup moins énergique, mais encore considérable. C'est ce que j'ai observé, par exemple, avec toutes les eaux calcaires, comme l'eau ordinaire du laboratoire et même une eau très peu minéralisée comme l'eau d'Evian. Il suffît de faire dissoudre l'hydroquinone dans l'une ou l'autre de ces eaux pour obtenir par addition du colloïde, à raison de o'^^^oi de fer par centi- mètre cube, des phénomènes d'oxydation comparables à ceux qu'on ob- serve avec des doses massives des sels de manganèse les plus actifs. Le phosphate disodique, à la dose de 2"'*-', 8, produit, dans 1""' d'une solution à 6 pour 100 d'hydroquinone et en présence de la même quantité de sel de fer (o"''^,oi), des effets analogues. SÉANCE DU -iC) OCTOBRE I908. 74? On voit donc que l'alcalinité de la liqueur joue un rôle capital dans ces phénomènes d'oxydation. Il y a peut-être là un rapprochement à faire avec les sels de manganèse à acides faibles dont M. Gabriel Bertrand, dans un travail resté classique ('), a découvert les effets oxydants sur l'hydroqui- none, cl Ton est en droit de se demander s'ils ne doivent pas, en partie, leur activité à leur réaction nettement alcaline. En effet, lorqu'on examine la solution aqueuse de ces divers sels, on trouve qu'elle est toujours alcaline à l'alizarine sulfoconjuguée, à l'hélianthine, et souvent même au tournesol. Ce qui est certain, c'est qu'il suffit d'ajouler à ces solutions une (luantité de fer, sous forme de ferrocyanure, 100 fois moindre que la quantité de manganèse qu'elles renferment pour tmr doubler leur mtesse de réaction et leur activité vis-à-vis de i hydroquinone . Ce qui est non moins certain, c'est que les solutions aqueuses de sulfate de manganèse (neutres à tous les réac- tifs), qui dans les conditions habituelles sont à peu près inactives, voient leur activité croître dans des proportions considérables, lorsqu'on les addi- tionne de traces de pyridine. Cette base faillie, comme je m'en suis assuré, ne précipite pas le manganèse de ses solutions salines. Je me propose d'analyser de plus près quelques-uns de ces phénomènes en précisant les conditions où l'on peut le mieux les observer. CHIMIE ORGANigUE. — Action du brome sur V éther : aldéhyde monobromée . Note de M. Cii. Maikuix, présentée par M. A. Haller. L'action du brome sur l'élher ordinaire (oxyde d'éthyle) a été étudiée" par Lôvvig (^), Vôlckel ('), Schiitzenberger {"). Ces chimistes se sont tous servis d'élher sec et de brome sec. J'ai examiné ce qui se passe en présence de l'eau. Un mélange d'éther, de brome et d'eau, exposé à la lumière, se décolore, et j'ai pu avec un poids donné d'éther décolorer un poids double de brome. L'intensité de la lumière exerce une influence considérable sur la vitesse de la réaction. Au soleil, la décoloration est très rapide. (') G. Bertrand, Ann. da Chiin. cL de Pliys., -' série, t. \II, 1897. (') Lôwir., Poggendoiff's Annalen, t. XVI, p. 876. (') Voi.CKF.L. Artn. Liebig, t. XLI, 1842, p. i i<). (*) ScHiJTZEîsBERGER, liiill. Soc. c/itni.. 2" série, l. XIX, 187.3, p. 8. 748 ACADÉMIE DES SCIENCES. (^)iialre mélanges identiques d'éther (6o*-'), de brome (lo*-') et d'eau {3o-) diflTé- remmenl éclairés ont fourni les résultais suivants : I. Au soleil, en juillet Décoloré en i heure II. A une lumière moins éclatanle. . . « en 3 heures III. A l'intérieur du laboratoire » en 3 jours IV. A l'obscurité Non décoloré après 3 semaines A égale intensité de lumière, la décoloration semble se faire d'autant plus vite qu'il y a plus d'eau, au moins dans certaines limites. 6o d'étlier, lo de brome, i5 d'eau se sont décolorés en 2 heures 6o » 10 » 10 » » 8 » 6o )' I o » 5 » » I ■? » La réaction terminée, on se trouve en présence de deux couches liquides parfaitement incolores. La couche inférieure aqueuse est, comme on pou- vait s'y attendre, très chargée d'acide bromhydrique. La couche supérieure éthérée réduit la liqueur de Fehling et recolore la fuchsine décolorée. Elle renferme donc une aldéhyde ('). Le problème d'isoler un tel corps, naturellement altérable, eût été, sans doute, plus délicat si un hasard heureux ne m'avait permis de le résoudre, grâce à Taplilude de l'urélliane à se condenser avec les aldéhydes. La solution éthérée, additionnée d'uréthane et évaporée, laisse un résidu solide, blanc, cristallisé, qu'on peut obtenir en quantité notable parla tech- ni(jue suivante : i"*!-' d'élher est additionné de 3oo6 d'eau, de gos d'uréthane et, en refroidissant, de i6o"' de brome. Le tout est exposé à la lumière solaire jusqu'à décoloration complète. La couche éthérée et la couche aqueuse sont traitées séparément par de la potasse étendue. Il se sépare immédiatement une portion notable du corps cristallisé qu'on essore. La solution éthérée, séchée sur le chlorure de calcium, évaporée, fournit une nouvelle récolle. Le tout, rassemblé et cristallisé dans un mélange en parties égales d'eau et d'alcool, pèse 70s. Le corps ainsi oittenu fond à i/jC)". H est peu solublc dans l'eau bouillante, moins encore dans l'eau froide, assez solublc dans l'alcool, l'éther, le chlo- roforme, la benzine, l'acétate d'éthyle. Les données analytiques et cryosco- piques lui assignent la formule suivante : C''H'''0'' N" Br. Cette formule ~ ■ — ■ » — (') Schiitzenberger axait déjà obtenu du bronial et de la dialdéhyde Iribroraée (?) en chaud'anl à 100" l'éther bromure (/oc. cit.). SÉANCE DU 26 OCTOBRE I908. 7/(9 est celle du produit de condensation de l'aldéhyde monobroniée avec l'uré- thane : Ce corps n'est pas nouveau. Bischofi" (') Ta obtenu dans l'action du brome sur une solution alcoolique d'acide cyanhydrique, Hantzsch (-) dans l'action de l'amalgame de sodium sur une solution éthéréc d'uréthane dibroniée. Ces auteurs lui attribuent le point de fusion i42"-i4:^°- Bien que le corps que j'ai obtenu fonde un peu plus haut, il semble bien être iden- tique au leur. Au surplus, j'ai pu en extraire l'aldéhyde monobromée, ce qui établit avec sûreté sa nature. Il suffit pour cela de le chauffer avec de l'acide sulfu- rique à 10 pour 100 dans un appareil distillatoire. On recueille ainsi l'aldé- hyde monobromée en solution aqueuse. Cette solution a une odeur piquante très prononcée, rappelant un peu celle du formol. Elle réduit très énergiquement la liqueur de Fehling. Elle est neutre aux réactifs colorés et ne précipite l'azotate d'argent à l'état de bromure qu'après traitement par les alcalis. Pour l'identiHer plus complètement, j"ai répété avec cette solution le travail de Fischer et Landsteiner (') : transformation en aldéhyde glyco- lique par la baryte, puis en osazone du gl\<)xal par la phénylhydrazine : CH^Bi- CH^OH CH^N.NH.C'H^ CHO CHO CM = N.NH.G«H'. Les résultats obtenus ont été de tout point conformes à ceux des auteurs allemands. L'osazone obtenue, bien cristallisée, est identique à la leur et, en particulier, fond au point indiqué (''), 169"- 170". En résumé, le brome réagit très nettement à froid sur l'étlier aqueux et la lumière exerce sur la réaction une iniluence notable. Cette réaction permet de se procui-er aisément l'aldéhyde monobromée, et, à cet égard, elle mériterait d'être généralisée- (') BiscHOFF, lit-r. (1er d. cli. G., l. \ , 1873, p. 85. (") Hantzsch, Ber. ckrd. cli. G., l. XXVII, 1894, p. i253. (') FiscHFli et La.nustkiiser, lier, der d. ch. G., l. XXV; 18911, p. aSoa. ('•) FiscuKit, Ber. der d. cli. G., l. XVII, 1891, p. 575. 75o ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE VÉGÉTALE. — Nouvelles recherches sur la hakankosine. Note de MM. En. Bolrquelot et H. Hérissey. Lorsque l'année dernière nous avons publié (') nos premières recherches sur la bakankosine, glucoside que nous venions de retirer des graines d'un Strychnos désigné par les indigènes des environs de Majunga (Madagascar) sous le nom de liakanko, nous étions sans renseignements précis sur l'ori- gine botanique de ces graines. Nous finies seulement remarquer que ce mot de- Bakanko présentait une certaine ressemblance phonétique avec le mot Vacacona, dont Bâillon avait fait la désignation spécifique d'un Strychnos provenant également de Madagascar, mais d'une région plus septentrionale de cette île, et dont il n'avait pu donner qu'une description incomplète, n'ayant pas eu à sa disposition de fruits arrivés à maturité. Sur la tin de l'année dernière, M. le professeur Jumelle, grâce aux envois de M. Perrier de la Bathie, a pu faire l'étude botanique du Bakanko, et ses recherches, dont il a bien voulu nous communiquer le résultat, l'ont con- duit à identifier complètement le Bakanko avec le Strychnos Vacacoua de Bâillon. Il nous écrit, en particulier : «... Ce qui est certain, c'est que la plante dont vous avez étudié les graines est l'espèce de Bâillon, que j'ai vue dans l'herbier du Muséum, en la comparant avec mes échantillons. » On doit donc considérer, ainsi que nous le faisions [)ressentir, les mots Vacacoua et Bakanko comme se rapportant à la même plante ( -). D'autre part nous avons ro(;u de Majunga, en mai 1907, un envoi impor- tant de fruits mûrs de Bakanko, et M. Perrier de la Bathie, qui nous les avait expédiés fin mars, nous informait, ce que nous avons pu vérifier par comparaison (^), que les graines que nous avions soumises antérieurement à l'analyse, et que nous devions déjà à son obligeance, provenaient de fruits non encore complètement arrivés à maturité. Le fait bien connu aujourd'hui, que chez beaucoup de plantes certains (') Comptes rendus, t. CXLIV, 1907, p. 073. (2) Voir d'ailleiiis : H. Jumelle et H. I'errier de la Bathie, Notes sur la flore du nord-ouest de Madagascar {^Ann. Musée colon, de Marseille, lô" année, 1" série, 5'' volume, 1907). (') 100 graines mûres, simplement sécliées à l'air, débarrassées de leur coque, pèsent 875,5, ce qui donne, par graine, un poids moyen de 0^,875, tandis que le poids moyen des graines non mûres qui ont fait l'objet de notre premier travail était de o?, 785. . SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1908. "M principes immédiats des fruits et des graines disparaissent ou se transforment pendant la maturation, nous obligeait à rechercher : i" si les graines mûres renfermaient encore un glucoside; 2° le cas échéant, si ce glucoside était identique à celui que nous avions retiré des graines non mûres. Relativement au premier point, des essais pratiqués avec l'émulsine nous ont montré que les graines mûres de Bakanko renferment, comme les graines non mûres, un glucoside dédoublable par ce ferment. C'est ainsi que l'émul- sine, agissant sur une solution dont 100""' représentaient loo*-' de graines, a déterminé un retour vers la droite du plan de polarisation de iS^oCÇ/ = 2). D'autre part le glucoside a été extrait à l'état pur par un traitement semblable à celui que nous avons décrit pour les graines non mûres (^^emploi de l'alcool). On a obtenu ainsi un produit cristallisé présentant toutes les propriétés de la bakankosine retirée, dans nos premières recherches, de ces dernières grames. En particulier, la détermination du pouvoir rotatoire, elTectuée siu- un produit purifié par cristallisation dans l'eau et desséché à l'air, a donné ai, = -'iy6°,S(r = i5""', / = 2, /> =; os,5o8, 5: := — i3°2• Semestre. (T. CXLVll, N» 17.) 98 7^2 ACADÉMIE DES SCIENCES. I partie de bakankosine anhydre se dissout à 10" dans sensiblement 3 164 parties d'éther acétique anhydre, 55 parties d'alcool éthylique à 95°, 12 parties d'eau distillée, '\ parties d'alcool méthylique. La bakankosine n'est pas racémisée par le baryte, contrairement à ce qui se passe avec d'autres glucosides azotés, tels que l'amygdaline, l'amygdo- nitrileglucoside et le sambunigrine. La cryoscopie de la bakankosine, effectuée dans l'eau, donne M = i8,5x -^ =359. 0,195 (Eau = 24'', 35; substance anhydre = o«,92'j; A = o°,ig5.) Voici les résultats de l'analyse organique du produit cristallisé, c'est- à-dire hydraté : L os,2585 de produit ont donné o^',4834CO- et o^, 1576H-O; soit, pour 100, C, 5i ; H, 6, 77. IL 0^,2359 de produit ont donné o''',4433CO- et o''',i465 H^O; soit, pour 100, C, 5 1,24; H, 6,89. IIL 0^,4545 de produit ont donné os,oi653 N, soit, pour 100, N, 3,63. Ces données, jointes aux déterminations antérieures de la perte en eau, nous conduisent à considérer la bakankosine ciùstallisée comme possédant la formule C'"H-^3^\ + H^O. Calculé pour Trouve. C'«H"0»N i-U=0. . Poids moléculaire 837-1- '^ ^^9 (pour le produit anhydre). Eau de crislallisalion 4)8° po"'' 'oo 4j74 4,88 4)79 G 5 1,20 » 5i ,00 .5 1,24 H 6,66 » 6,-7 6,89 N 3,7.3 .. 3,63 Quant à l'équation représentant l'action de l'émulsine ou de l'acide sulfu- rique étendu sur la bakankosine, on ne pourra la donner avec certitude que lorsqu'on connaîtra la nature de ou des produits de dédoublement qui accompagnent le glucose c/ antérieurement isolé. Provisoirement, puisqu'il ne peut vraisemblablement se former qu'une seule molécule de glucose, on peut écrire : C'«H-30»i\ -f- II-O = Cll'M^»-!- C'»H'30-'i\ ? SÉANCE DU 26 OCTOBRE I908. 'fSS CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les transformai ions de la matière chromogène des raisins pendant la maturation. Note de M. J. Laborde, présentée par M. Guignard. Dans une Note précédente (' ), j'ai montré que la coloration des pellicules des raisins rouges a pour origine une transformation de l'œnotanin ou matière chromogcne, transformation que Fou peut réaliser artificiellement par l'action de l'acide chlorhydrique à 2 pour 100 à l'autoclave à lao"^. Le mécanisme naturel de l'apparition delà couleur est encore inexpliqué, ainsi que l'absence de coloration chez les cépages blancs dont la pellicule permet également une production artificielle de couleur. C'est en vue d'ar- river à résoudre ces questions que j'ai fail les recherches suivantes. En essayant d'abord de doser la totalité des matières tannoïdes contenues dans les pellicules vertes, j'ai constaté l'existence de deux formes principales de ces matières : i" une forme soluble dans l'alcool fort ; 1" une forme inso- luble dans ce dissolvant, et dont la proportion est bien supérieure à la pré- cédente ; elle parait être une forme de réserve plus insoluble que le phloba- phène rencontré par MM. Aimé Girard et Lindet, principalement dans la rafle. Pendant la véraison, la forme insoluble diminue pendant que la forme soluble augmente, ainsi que j'ai pu l'observer par la méthode suivante : Dans 5o'''"' d'alcool à 90", on faisait macérer pendant plusieurs jours 5s de pelli- cules fraîches; on décantait ensuite l'alcool, on rinçait les pellicules avec de l'alcool chaud, on chassait par l'eau et l'ébullition la plus grande partie de l'alcool de ces liquides d'épuisement réunis, puis le volume du liquide restant était amené à Sc^™' après addition de i» de HCI. Cette solution de tanin, ainsi que les pellicules épuisées sur lesquelles on avait mis 5o'^°^' d'eau chlorhydrique à 2 pour 100, étaient alors portées à l'autoclave à 120" pendant une demi-heure. Dans les deux vases qui en sortaient, on avait un liquide fortement coloré en rouge sur lequel on ajoutait aussitôt Sc"'" d'al- cool. On agitait, on filtrait et l'on complétait exactement à 100° après refroidissement. Puis ces solutions colorées étaient examinées au colorimètre, où l'on plaçait comme liqueur type une solution de rouge de Bordeaux à i pour 100, dont l'intensité de coloration était prise pour unité et dont la nuance était absolument identique à celle des solutions à comparer. Le Tableau ci-après donne les résultats obtenus avec des pellicules (') Comptes rendus, 29 juin 1908. 754 ACADÉMIE DES SCIENCES, vertes et de plus en plus colorées par la maturation Itaisins vcrls. Malîère cliromosène C(.'iia?cs. soliihic. Hisnhihlc. Inlalp, ( Cabernct-Saiivignon. o.^S i , 'lo i.!P » aisins xcrés. 11 aisinâ uiûrs. M H lu -Tf flironio;;' ènc lolalf. Malié solublc. 'Si* clironiog insoliil'lp. f'[ie iolul.lc insoluble. tolalc. C), .).J I . ■->- .') I . 111 I ,7 J I ,25 0,90 o,5o 1 .40 0,20 *j^9' I . 10 n,(j() 0,48 ' . ' '1 0,28 o,83 I , 1 1 0,35 0,02 0,87 n.33 0. "" 1 , 10 0,.S2 ",'|3 o,|(5 n,i-i 0 . fio O.S3 0.^2 0,:'|3 o,H.i Kouges. ■, Merlol o,4i i,3.j i,So ( Grapul 0 , o j 1 , 00 • 1 , (J5 ; Chasselas 0,2.5 1,20 1,45 lilancs. • Sémiliori » » 1,45 ' Sauvignon » » i,3.') Par conséqucnl la matiore clironiogrnc do la pellicLde qui est sous la forme insoluble à l'état vert se solubilise de plus en plus au cours de la ma- turation, et c'est pendant celte modificalion que prend naissance la matière colorante cliez les cépages rouges. On remarque aussi une certaine diminu- tion de la quantité totale de matière cbromogène, plus sensible pour les cépages blancs que pour les rouges. Pour ces derniers, il existe dans la partie soluble, à partir de la véraison, de la matière colorante et de l'o-mo- lanin non transformé, ainsi qu'on peut le constater en mesurant l'intensité . coloraiile de la solution clilorhydrique avant el après traitement à l'auto- clave : on trouve, par exenqjle, les cbifTres suivants : Cabeniet-Sauvi£;Mon Avant Iraiteinenl. .... o,(i6 ..\pr, ■s Iraitcmcnt Merlol u . 00 0,66 Grapul 0,45 Après nialuralion comjjlèlc, ces différences n'existent pas, en général, ou sont beaucoup plus faibles; la pellicule ne renferme que de la matière colo- rante soluble el une petite quantité de matière cbromogène non transfor- mée et à l'étal insoluble. Ce sonl donc les autres parties solides de la ven- dange, pépins el ralles, el le moût lui-même, (pii cèdent au vin l'oMiolanin qu'il contient à côté de la matière colorante. Dans les pellicules de raisins blancs très mûrs, non seulement la quaiitilt' totale de matière chromogène a diminué, mais la partie soluble ne donne plus, à 1 auloclave, qu'une matière colorante rouge brun insoluble, comme les solutions d'œnotanin fortement oxydées. La solubilisalion des matières tannoïdes de réserve (' ), chez les deux (') CeUe loniie do réserve est pidbalilcinenl un gliicoside iusoluljle (lui est sidubi lise el dédoublé en glucose el O'nolanin pendant la nialuralion. SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1908. 755 sortes (le cépages, a lieu vraisemblablement par une action diastasique, comme pour d'autres produits de réserve, lorsqu'ils doivent être utilisés par la plante. Y a-t-il aussi une diastase qui transforme l'œnolanin en cou- leur rouge chez les cépages rouges alors ijue cette diastase est absente dans les blancs? C'est ce qu'on peut supposer, mais je dois dire que la recherche directe de cette diastase ne m'a donné aucun résultat. Le procédé Albert, notamment, qui permet de mettre en évidence l'existence de la zyma.se de Buchner, a été appliqué sans succès. Cependant, faits certains tendent à démontrer l'existence d'une action diaslasique on tout au moins l'influence d'une action catalytique tout à fait analogue. BOTANIQUE. — Sur /e Cedrelopsis. Note de MM. Costantix et H. Poissox, présentée par M. Edmond Perrier. Le groupe des Cédreloïdées (Harms) est placé par les auteurs dans les Méliacées. Un caractère important cependant l'en distingue, l'indépendance des étamines isostémones, et une pareille particularité peut justifier l'isole- ment d'un groupe autonome qu'on pourrait même envisager comme un caractère de famille. Ce groupe, qui comprenait jusque dans ces derniers temps trois genres: Cedrcla, Toona, Pteroxyhm, a été enrichi par Bâillon d'un genre nouveau curieux, le Cedrelopsis. Bâillon n'a d'ailleurs pas dit dans quelle famille il plaçait ce genre nouveau, car il s'est contenté de le figurer sans le décrire dans l'Atlas de Madagascar (Pi. CCLVII); le dessin ne représente d'ailleurs que les feuilles et fruits de la plante et l'analyse de la fleur manciue. Malgré les conditions fâcheuses dans laquelles la mise en lumière de cette plante a ele faite, M. Hœckel, professeur à la Facuhé des Sciences de Marseille, a pu l'identifier à une plante rapportée de Madagascar par M. le D'" Besson et connue des indigènes sous le nom de Katafa; il est parvenu à laire ce rapprochement, grâce aux fruits et surtout aux graines ailées qui ont été en sa possession. lien a confié l'étude à M. Courchet qui a fait sur ce sujet un excellent travail ('). (,') Annales de ilnsLlLuL colonial de Marseille, 1906, p. 3o el 3i. — La dissémi- nation des travaux concernant les plantes économiques tropicales est considérable, et ce travail avait éciiappé à nos reclierclies bibliograpliiques cependant étendues, mais faites dans une autre voie. ^56 ACADEMIE DES SCIENCES. L'étude entreprise récemment par nous (' ) sur un type indigène demême nom a été faite à l'aide de matériaux mis à noire disposition par M. Geay ; malheureusement les échantillons étaient dépourvus de fruit et de graines; nous n'avons pu examiner que des fleurs en boutons, aussi notre tâche a été rendue très difficile. Notre attention ayant été attirée d'une manière bienveillante par M. Ha3ckel, nous avons repris l'étude complète de notre plante anatomique- ment, et nous sommes parvenus à cette conclusion qu'il y a des affinités gé- nériques incontestables entre la plante décrite par nous et le type de Bâillon, si bien étudié par M. Courchct. La structure du bouton floral est la même : même calice à sépales charnues et à cellules glandulaires, mêmes pétales valvaires ; la tige a les mêmes cellules sécrétrices dans l'écorce et la moelle, les mêmes arcs de fibres péricycliques. Dans la feuille il y a un anneau aplati de faisceaux Ubéro-ligneux avec des îlots de fibres péricycUques, de grandes cellules glandulaires corticales; la moelle a de grandes cellules tiraillées, allongées dans le sens dorso-ventral. Nous conclurons donc que notre plante est le Cedrelopsis de Bâillon ou une espèce voisine. AGRONOMIE. — Sur la conservation de la noix de coco. Note de M. Dybowski, présentée par M. Miintz. Le produit conmiercial du cocotier, désigné sous le nom de coprah, est chaque jour plus demandé par le commerce et l'industrie. Depuis un petit nombre d'années, les applications de cette matière première se sont, en effet, singulièrement étendues. L'huile de coco que fournit le coprah n'était, au début, utilisée que pour la fa])rication des savons, le grais- sage, etc. Mais on a reconnu la possibilité de l'utiliser dans l'alimentation humaine, où il commence à jouer un rôle important. Dès ce moment le coprah, trouvant une application aussi importante, a vu ses cours s'élever et l'Administration des Colonies a, par tous les moyens en son pouvoir, aidé à la propagation de la culture du cocotier. A Madagascar, en Afrique occidentale, en Indo-Chine, au Congo, on a créé des stations ow l'on a réuni toutes les meilleures variétés du cocotier. Des distributions de graines faites par l'Administration ont per- mis aux indigènes et aux colons d'établir d'importantes plantations. Sous peu d'an- (') Comptes rendus, 12 octobre 1908. SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1908. 757 liées il existera, sur certains points de nos colonies éloignées, des forêts formées de millions d'aibres. La France qui importe annuellement 1 10 000 tonnes de coprah, venues presque en totalité des colonies étrangères, peut donc espérer trouver bientôt dans ses propres colonies une partie importante de ce produit. Actuelleiiient le coprah arrive sur le marché européen après avoir subi sur les lieux de production une préparation qui consiste à fendre le fruit et à laisser Palbumen se dessécher par l'exposition à l'air, au soleil ou parfois à la chaleur du feu; de l'extraire alors de la coque dont il se détache aisément après celte dessiccation sommaire. Ce mode opératoire présente le grave inconvénient de permettre aux microorganismes de se développer à la surface de l'albumen, d'en pénétrer bientôt la masse et d'amener, par leur action, une détérioration partielle de la matière grasse. Une grande partie du coprah débarqué des navires est couverte do moisissures et répand une forte odeur de rancc. 11 résulte de son état imparfait de conservation un déchet considérable et l'obligation d'une purification de l'huile extraite. Nous avons pensé qu'il serait possible d'arriver, par un traitement appro- prié, à slériHser, après la récolte sur place, la surface du coprah de façon à empêcher l'action des microorganismes, dont le développement com- promet si gravement la qualité du produit. Dans ce but, des expériences ont été entreprises au Jardin colonial, dès 1903, en utilisant l'acide sulfu- reux. Des échantillons conservés depuis cette époque, c'est-à-dire depuis 3 ans, sont restés sans présenter la moindre altération, alors que les produits non traités s'al- tèrent profondément dans l'espace de peu de semaines. Partant de ces premières indications, et dans le but de confirmer ces données par une expérience sur une grande échelle, un lot de 3ooo noix de coco a été importé de Malaisie, au Jardin colonial, au mois de juin dernier. Les fruits, après avoir été fendus en deux, ont été, dans un local approprié, soumis à l'action des gaz sulfureux produits par l'appareil Marot. Les opérations renouvelées sur des lots successifs ont démontré que, sous l'action sté- rilisante de ce gaz, le coprah ne subit plus d'altération. Les produits obtenus par ce procédé sont blancs, dépourvus de rancidité et de toute odeur, exempts de moisis- sures et peuvent, comme le prouve l'échantillou obtenu en igoâ, se conserver indé- finiment. La plus-value de ce produit sur le coprah ordinaire est considérable, et il n'est pas douteux que l'application de celte méthode favorisera la culture si importante des cocotiers dans nos possessions lointaines. 758 ACADÉMIE DES SCIENCES. ZOOLOGIE. — Sur les Pluniulariidœ de la collection du Challenger. Note de M. Armand Billard, présentée par M. Edmond Perrier. Je donne dans cette Note les premiers résultats des recherches entre- prises, grâce à la subvention que l'Académie a bien voulu m'accorder sur le fonds Bonaparte, ce dont je lui suis très reconnaissant ainsi qu'au généreux donateur. Je ne saurais trop remercier M. R. Kirkpatrick, du British Muséum, qui avec la plus grande obligeance a mis à ma disposition son laboratoire et les collections dont il a la charge. J'ai trouvé, chose curieuse, dans la collection d'Hydroïdes du C/>allenger une espèce et une variété nouvelles dont voici les descriptions succinctes : Plumularid Kirkpatricki n. sp. — Tige polysiphonique à branches opposées polysiphoniques, sauf aux extrémités; hydroclades portés aussi bien par la tige que par les branches ; pas d'hydrothèque à la base des hydroclades, mais un mamelon basai ouvert, flanqué de deux dactylothèques; hydroclades divisés en articles hydrothécaux seulement ( longueur : SSo^^ à /po'^ ). Chaque article porte une dactylothèque médiane inférieure, deux médianes supé- rieures el deux latérales pédonculées. Ces dactylothèques mobiles et bitha- lamiques sont largement échancrées. T^es hydrothèques sont presque cylin- driques à bord plan (liauteur : looi^ à l'jb^-^ largeur à l'orifice : lôo^^à i6oi^). Cette espèce était dans un llacon étiqueté à tort l'iuinularia laxa et provient sans doute de la même localité; elle était à l'état de fragments dont le plus long atteint G*"". Thecocarpax m Yiiophyllum elongalus n. var. — Caractérisée par sou port parliculier dû à l'écarlement des liydroclades, par ses corbules très allongées, atteignant jusqu'à 17""\5, avec un pédoncule comptant de 7 à i6 articles hvdrolhécaux ; ces corbules sont fermées avec la première ou les deux premières côtes libres. L'hydrothèque est du type de celle du T. myriophyllnin orientalis niihi ('). Les hydroclades atteignent jusqu'à aS™"' el la hauteur de l'échantillon unique est de 26'^'". Localité : station 212, îles Philippines. Dans l'exposé ci-après je suivrai autant (jue [>ossible l'ordre du Mémoire d'Allman (-), je compléterai ses descriptions et je discuterai la valeur de certaines espèces dont les noms doivent disparaître. Tout d'abord, je (') Arch. Zoo!. E.rp., 4" série, t. VIII, 1908, p. i.xili. (■-) Report Scient. Hestilts « Challenger ». t. Vil, i883. SÉANGi; DU 2G OCTOBRIi If)oH. 759 n'ai rien à ajouter sur les espèces suivanles : Aglaophenia acacia Allm., A. calamus Allni., ,1. coarctata Allm., Lytocarpus Ion gicornù (Busk), Strepto- caulus pidcherrimus Allm. Qnant aux Plumularia stylijera Allm., Antemut- laria fascicularis \\\m. Aglaophenia attenuala Allm., ell(?s n'exislent plus dans la collection. Chez le Pliimiilarid llabelliim Alliii. la daclvloliièque médiane inférieure s'insèie entre les deuv épaississemenls inférieurs et les dacljlollièques latérales immédia- tement au-dessous de l'épaississement correspondant nu liord de riiydrotlièque ; la dactviothèquc de l'article intermédiaire est située entre les deu\ épaississemenls de Faiticle; enfin, le bord dorsal d'insertion de l'hvdrotliéque avec l'Iiydroclade, vu sous un angle favorable, n'est pas régulier mais présente deux courbures à concavité dorsale. Le P. insi\^'ins montre celte même parliculaiité, et si le nombre des épaissis- semenls peut s'élever jusqu'à huit, on en trouve pai'fois six placés comme chez le P. flahetli/iii: les hvdrothèqnes ^ont un peu plus allongées ( 255!^- à 285H- au lieu de igoS'- à 200!'). Quiuit an /-". abictina, il est difficile à séparer des deux formes précé- dentes dont il possétle les mêmes caractères; seuls les épaississemenls sont un peu moins marf|ués; la hauteur des hydrollièques i r>,3o!'-255t') est intermédiaire entre celle des deux formes précédentes. Ces trois formes possèdent des caractères sem- blables, elles proviennent des mêmes régions et leurs difl'érences peuvent être dues à des conditions d'habitat un |)eu dill'érentes. La dilïérence de port est plus grande entre le P. Jlabidluni et le P. inxii^nh qu'entre celle-ci et le P. abietina; mais la première a été draguée à une profondeur moindre et ce fait, est suffisant pour expli- quer cette dilTérence. Je propose donc de conserver son nom au P. iiisignifi et de faire des deux autres formes des variétés de cette espèce sous les noms de P. insignis flabellum et de P. insignis abietina. Le P. taxa Allm. est bien identique an P. caiiijninula Busk, comme Baie (') l'a déjà signalé. Chez le P. arniata !a dactylothèque médiane inférieure n'est pas aussi longue que le figure .\llman ; elle est du même type que celle du P. cainpaiiiila. .le suis de l'avis de Kirkpatrick (-) qui considèi-e le Sciurella indù'isa Allm. comme synonyme àWntennularia cYli/idricaBale, le noiii d'AUman ayant la priorité. Les daclylolhèques latérales, comme les (îgnre Baie (^), sont plus courtes que la dactylothèque médiane, bien qu'Allman les repré- sente égales; de plus dans les préparations de l'espèce t}pe que j'ai exami- nées la partie dislale des ooaolhèques est lohéc (trois lobes), au lieu d'être entière. Ces gonotbèques ont ainsi une forme irrégulière, elles sont de plus concavo-convexes et non planes. Je ne doute pas cju'on puisse un jour réunir (') Tr. roy. Soc. Victoria, l. \XI11, 1886, p. 22. {"-) Scient. Proceed. roy. Dublin Soc, t. VI, 1886, p. 609. (') Catalogue of tlie a iislr. Ifydroid Zoophytes, Sydney, 1884, PL .\\ Jig. -. C. R., içinS, 2' Semestre. (T. CXtAII, N° 17.) 99 7()0 ACADÉMIE DES SCIENCES. à cette espèce le P. dolichothcca dont on ferait une variété, lorqu'on aura à sa disposition des foi'mes plus dévelo|)pécs que celles du Challenger et possédant lenr gonosome : les caractères des hydroclades de ces deux formes sont les mêmes et Ton y rencontre une particularité curieuse, non signalée : c'est que les deux dactylolhèques latérales s'insèrent un peu en dedans et au niveau du bord de l'hydrothèque. La seule différence consiste dans l'existence chez le P. dolichotheca d'articles à deux hydrothèques avec seu- lement une dactylothèque médiane au-dessous de la première hydrothèque seulement. Comme je l'ai indiqué ailleurs ('), le nom àWcanthella effiisa ( Busk) doit tomber en synonymie et être remplacé par le nom de Phunidaria scabra Lamarck. PATHOLOGllî EXPÉRIMENTALE. — Mobilité et dissémination des poussières infectantes dues au balayage de crachats tuberculeux desséchés. Note de M. G. Kiiss, présentée par M. A. Cliauveau. Dans une Note antérieure, nous avons montré que, dans des conditions expérimentales déterminées, les poussières tuberculeuses sèches transmet- tent facilement la tuberculose. Mais, pour apprécier l'importance du danger de contagion par ces pous- sières, d'autres points sont à élucider, en particulier celui-ci : les poussières sèches bacillifères sont-elles, comme le dit Fliigge, des poussières peu mobi- lisables, qui retombent immédiatement sur le sol dès la fin du balayage"? Ou bien ont-elles, comme le pense Cornet, une grande puissance de dissémi- nation? Dans une expérience restée unique. Cornet a exposé des cobayes, dans une chambre de 76™', au balayage d'un lapis contaminé; ces cobayes ont tous contracté la tuberculose. Mais Cornet s'était placé dans des conditions expérimentales très exceptionnelles : dessiccation rapide des crachais dans une atmosphère extrêmement sèche (E = 3i à 3G pour 100), balayages précoces dès le deuxième et le quatrième jour, animaux accumulés dans des caisses et exposés à la projection directe des particules virulentes. J'ai cru iiliie de refaire l'expérience de Cornet en écartant ces causes (') Ann. Se. nat. Zool., ^^ série, t. V, 1907, p. 011. SÉANCE DU 2f> OCTOBRE 1908. 761 d'erreurs, non pas dans l'intention de reproduire exactement les conditions de la contagion naturelle (ce qui est impossible dans une expérience de courte durée), mais pour étudier le mode de dissémination des poussières infectantes, lorsque des crachats de phtisiques, lentement desséchés à l'obscu- rité dans les conditions mêmes de la dessiccation spontanée, sont soumis pendant peu de temps au balayage. Dispositif expérimental. — L'e\périence a été faite dans une chanil)re de 3o""'. Sur un premier tapis de i53'=™ X 63'="', on a étalé quotidiennement la,"/'"' de crachats les treizième, douzième et onzième jours avant le balayage. Un second tapis de iiC^'^^X 5o"" a reçu 20'='"' de crachats le sixième jour avant le balayage. La chambre. Fig. .. (Échelle fs.) Fig. 3. (Échelle ^^.) à^ w ^ w ô A* ¥ ^ A* T é a BalcDCige du premier tapis fortement coiHaminé. Balayage du second lapis faiblement conlaminé- Les cercles iinires figurent les cobayes contamines et morts do tiiherculose; les cercles blancs figurent, les cobayes restés indemnes. En A, aspiration de l'air à travers un filtre imperméable aux poussières. — I', II', premières positions des lapis, balayés; \", II", deuxièmes positions des lapis pour hallage. laissée d'abord dans l'obscurité, a été exposée les cinq derniers jours à une faible lumière difl'use; la température a varié de i5'' à 20°, l'état hygrométrique de 88 à 60 ])Our 100. Les cobayes étaient suspendus isolément en di\eis points d'une surface murale de 3"" de largeur, à des hauteurs variant de ■;,>■■» à 17.5"", les places respectives étant repré- sentées evacleinenl dans les figures ci-jointes (échelle j^). Le. balayage a été elTeclué sans danger, grâce à l'apiiareil respiratoire de M. J. Tissnl; l'opérateur, muni de cet appareil, était de jilus recouvert d'une cagoule pro- tectrice avec vitre de mica. L'expérience a comporté les phases suivantes : i''Les 18 cobayes représentés figure i et figure 3 étant mis en place, le premiei- tapis a été balayé avec un balai de sorgho, puis 762 ACADÉMIE DliS SCIENCES. dressé veiticalemeiU el battu avec le manclie du balai, le tout, avec iiUervalies de repos, durant 20 miiuiles. 2° Les 9 cobayes de la figure i ont été sortis de la chambre et remplacés par des cobayes neufs, placés comme l'indique la figure 2. 3° Pendant 12 minutes, à plusieurs reprises, balayage et battage du deuxième lapis, placé successivement sur le sol et sur les genouv de l'opérateur. Fi«. :i. (Édiellc 3',.) '¥ A* I' Cobayes exposés : i" aux balayages des deux tapis; 2" aux poussières dis-éniinées dans la charnlire par les mouvements incessants de l'opéraleur revêtu de la cagoule pendant 20 minutes d'inter- valle entre les balayages du premier et du second tapis. Les résultats de l'expérience sont indiqués dans les figures i, 2, 3. On voit (Jïg. i) que le balayage et le battage du [iremier ta[)is ont produit, au voisinage immédiat du tapis, des poussières capables de contaminer facile- ment les cobayes (tuberculoses graves entraînant la mort en 2 à 4 mois). Les poussières infectantes n'ont été projetées qu'à une faible distance; Go litres-d'air, aspirés en A, renfermaient des bacilles virulents assez nom- breux. La figure 2 montre que le deuxième tapis, faiblement contaminé, a pro- duit très peu de poussières bacillifères mobilisables; '-o litres aspirés en A renfermaient des bacilles virulents assez nomi^reux. Les cobayes de la figure 3, exposés au balayage des deux lapis, ont été luber- culisés dans des proportions et à des distances des tapis bien plus grandes qu'on n'aurait pu s'y attendre d'après les résultats précédents ; cela est dû sans doute aux remous aériens provoqués, dans l'intervalle de 20 minutes entre les balayages des deux tapis, par les mouvements incessants de l'opé- rateur revêtu de sa cagoule : d'où dissémination des poussières produites par le premier balayage. SÉANCE DU 26 OCTOBRE 1908. 76.3 Pour vérifier cette hypothèse, nous avons recherché, à l'aide delà caisse d'inhalations décrite dans une Note précédente, si les poussières tubercu- leuses de balayage peuvent rester en suspension plus de 10 minutes dans un air absolument calme. A cet effet, un tapis contaminé était lialayé énergi- quement, les cobayes n'étant mis en rapport avec l'air de la caisse que 10 minutes après la fin du balayage (à plusieurs reprises). Tous ces cobayes ont contracté des tuberculoses graves. Nous sommes ainsi amenés aux conclusions suivantes : Conclusions. — i" Quand un tapis est contaminé par des crachats tuber- culeux desséchés restés virulents, un seul balayage de quelques minutes, suivi de battage, produit des poussières infectantes pour le cobaye qui les respire. 2° La quantité de ces fines poussières infectantes est très minime par rap- port à la quantité des crachats. 3° Ces poussières sont projetées par le balayage et le battage à une faible distance du tapis, mais elles sont suffisamment légères pour rester en sus- pension dans l'air pendant un certain temps Tio à i5 minutes), et pendant ce temps elles peuvent être transportées à distance par les courants d'air et les remous aériens. PATHOLOGIE. — Sur une infection à corps de Leishman {ou organismes voisins) du gondi. Note de MM. C ]\icolle et L. Manceaux, présentée par M. Laveran. Le gondi (^Ctenodactylus gondi Pjallas, 1778), rongeur nord-africain de la famille des Octodontidés, présente fréquemment dans son sang un héma- tozoaire endoglobulaire que l'un de nous a di'crit sous le nom de Piroplasma quadrigeminum ( ' ). Il semble que l'infection s'étende à toutes les parties de la Tunisie où habite le gondi. Nous l'avons rencontrée, en effet, sur des échantillons cap- turés aux Malmata, dans le Djeiid et aux environs de Gafsa. Ce piroplasme se caractérise par son mode de multiplication (quadripar- (' ) C. NicoLLE, Société de Biologie, séance du 27 juillet 1907. •764 ACADÉMIE DES SCIENCES. tilion) et par la présence fréquente de deux corps chromatiques : grand et petit karyosomes. Il semble constituer un intermédiaire entre les piro- plasmes proprement dits et les corps de Leishman. Nous venons de rencontrer chez la même espèce animale un parasite plus voisin encore des Leishmania. Malheureusement, les deux gondis sur les- quels nous avons constaté sa présence étaient morts depuis plusieurs heures au moment de notre examen. Il a pu en résulter, nos recherches ayant été faites pendant la saison chaude, une légère altération du parasite. D'autre part, ces conditions défavorables ne nous ont permis de pratiquer ni inoculations ni cultures. L'un de ces gondis (n°I), capturé en mai, présentait des piroplasmes rares dans son sang aux dates suivantes : 5, if, 12 et 1 5 juin; nous n'en avons pas retrouvé sur le cadavre (sang du cœur, du foie, de la rate, 28 juin). L'autre gondi (n" II) capturé en juillet, mort le 2 octobre, n'a montré de piroplasmes ni pendant la vie, ni sur le ca- davre. Les lésions constatées à l'autopsie furent : pour le n° I, une hypertrophie énorme de la rate, la congestion des poumons et un léger épanchement pleural; pour le n° II, une hypertrophie splénique légère. Les deux, gondis provenaient des Matmata. Les constatations microscopiques faites sur eux ont donné des résultats sensiblement ider.tiques; nous ne les séparerons pas. Frottis de la rate. — Nombreux parasites libres ou inclus dans des cellules ou des débris cellulaires (gangues). Chez le gondi I. la majorité des organismes est libre; chez le II, ils sont, en général, intracellulaires. Les éléments parasités sont toujours des cellules mononucléaires, de dimensions variables, quelquefois énormes. Jamais on ne trouve de protozoaires dans les globules rouges ou les polynucléaires. Nous avons compté jusqu'à 3o corps dans une cellule. L'aspect des éléments avec leurs parasites est exactement celui que présentent les mononucléaires porteurs de Leishmania dans le Kala-.\zar infantile ou le bouton d'Orient. Les gangues, dans lesquelles on recon- naît facilement des débris du protoplasme cellulaire, contiennent un nombre plus ou moins grand de parasites. Ces protozoaires présentent une forme variable; ils sont tantôt ronds, tantôt et le plus souvent ovales, tanlôjt allongés. Leurs extrémités, ordinairement arrondies, peu- vent s'effiler; l'une d'elles e=t dans ce cas généralement plus effilée que l'autre. Le parasite donne alors l'image exacte (abstraction faite des ilagelles) d'une Leishmania en culture; celte ressemblance est rendue encore plus frappante par suite de l'aspect alvéolaire du protoplasme. Les dimensions de ces organismes sont en moyenne de 51^ à 51^,5 sur 2l^,5 à 41^ (pour les formes libres; les parasites intracellulaires sont toujours moins gros); les formes libres les plus petites et par conséquent les plus jeunes ne mesurent pas moins de 4^^ sur 2!^, 5; il y a par contre des individus volumineux pou- vant atteindre 'jV- sur oV-. 11 n'existe pas de noyau vésiculeux comme chez les piroplasmes, mais un noyau véri- SÉANCE DU 2(3 OCTOBRE 1908. 765 table, rond, siégeant dans le protoplasme en un point variable, ne fiiisant jamais partie de la courbure de rélément; ce noyau est formé d'un réseau chromatique assez làclie, dont le dessin est variable; il mesure de nV- à a\'-. Un parasite sur vingt environ présente un second corps chromatique (centrosome?), tantôt en bâtonnet (l'identité, dansée cas, du parasite avec une f^ecshmania esl complète), tantôt et le plus souvent très réduit, même ponctiforme. Les conditions défectueuses dans lesquelles ont été faites nos préparations nous obligent ici à une grande réserve. Les formes de multiplication par bipartition sont fréquentes. Frotlis du foie. — Parasites nombreux, moins nombreux cependant que dans la rate. Libres, intracellulaires ou dans des gangues. Nous en avons compté jusqu'à 12 dans une cellule. Les éléments parasités sont toujours des mononucléaires; on ne ren- contre jamais de protozoaires dans les globules rouges, dans les polynucléaires ni dans les cellules du foie. Fréquence des figures de division. Les formes allongées, même effilées, sont nombreuses. Moelle osseuse (examinée sur le gondi II seulement). — Parasites exceptionnels. Sang- cardiaque. — Chez le I, présence de protozoaires exceptionnels groupés dans des débris cellulaires (gangues). Nature de ces parasites. Leurs rapports avec Piroplasma quadrigeminuni et les Leishmania. — Les parasites que nous venons de décrire ne peuvent être considérés comme des formes de P. quadrigeminitm. La coexistence de la piropiasmose n'a été constatée que chez un de nos deux gondis. D'autre part, plusieurs gondis infectés par P. qiiadrigeminum ne nous ont pas montré de formes analogues. Enfin, on peut donner pour séparer les deux para- sites les caractères suivants : — Dimensions : -i^- en moyenne pour le P.; 5^ k 51^,5 sur 1^,5 à 41^ pour l'autre protozoaire. Les formes jeunes de P. ont \^ de diamètre au maximum; nous n'avons pas trouvé pour notre micro- organisme de formes mesurant moins de 4'^ sur 2^,^}. — Noyau : Le noyau de P. est vésiculcux avec un karyosome constant, compact, faisant partie du contour du parasite, et un petit karyosome inconstant. Le noyau de notre protozoaire est un noyau véritable, arrondi, siégeant dans le protoplasme, ne faisant pas partie du contour cellulaire et constitué par une substance cbromatique non compacte, mais disposée en réseau. — Cenlrosome : Question à réserver. — Mode de dim;ion : La quadripartilion est le mode ordinaire pour P., la bipartition pour l'autre microorganisme. — Habitat : P. est un parasite des globules rouges; le nouveau protozoaire un parasite des globules blancs mononucléaires. Il y a des formes libres dans les deux cas, mais elles sont toujours très rares pour P.; au contraire, elles peuvent être très fréquentes pour notre protozoaire. — P. est un parasite du sang, l'autre un parasite de certains organes (rate, foie). ■766 ACADÉMIE DES SCIENCES. S'il nous paraît impossible cridenlilier le nouveau protozoaire avec P. quadi-igejiiirmm, nous trouvons au contraire les plus grandes analogies entre lui et les Leislunania : habitat, morphologie, dimensions, tout les rapproche. Un seul caractère les différencie : la présence constante du centrosome chez les Leislimania, sa rareté chez notre microorganisnie. S'il ne s'agit pas d'une Leishrnaiiia, il y aura lieu de créer pour le parasite nouveau un groupe particulier qui viendra prendre place entre les piro- plasmcs et les corps de Leishmann Si, au contraire, l'identité avec les Leishmania est prouvée, on pourra se demander si la leishmaniose du gondi n'est pas en Tunisie au boulon d'Orient ce que la Icihsmaniose spontanée du chien de Tunis est au Kala-Azar infantile. L'un de nous a déjà fait remarquer {loc. cit.) que dans l'Afrique mineure, gondi et bouton d'Orient ont une même distribution géographique, — En attendant, et à titre provi- soire, nous proposons de désigner ce nonveau {)rotozoaire sous le nom de Leishmania aondii. RADIOGRAPHIE. — Sur le rôle prépondèranl de la Géomélrie dans les examens topo graphiques . Note de M. <]o\TiiEMOVMXs, présentée par M. Edmond Pcrrier. Si la Radiographie est devenue un moyen d'étude des plus précieux en Anatomie, parce (ju'elle traduit la forme, la contexlure même des milieux traversés en fonction de leur opacité aux rayons X et de la nature de ces derniers, elle ne peut les définir avec exactitude que si la recherche est elFectuée suivant des règles précises. L'image obtenue est en effet le résultat de la superposition des images élémentaires que donnerait chacun des plans de l'organisme ou de la pièce étudiée, si l'on avait fait au préalable des coupes de ces objets et qu'on les ait radiographiés isolément dans la position (pi'ils occupent par rapport à l'ensemble. Si ces coupes ont été effectuées parallèlement au plan de projection, cha- cune des images obtenues sera semblable à l'objet, c'est-à-dire que les rap- ports des différents points constituant la figure projetée seront les mêmes dans la projection et dans la coupe. S'il s'agissait simplement de projeter une coupe (faite suivant un plan), il suffirait donc de choisir le plan de projection parallèle à celui de la coupe SÉANCE DU i>() OCTOliHE 1908. '](>- tuiMi' (|ii"il soil j)i)ssil)li' d'inti^rpre'/e/- le ii'siilial; 011 |)(imr;iit en ell'cl r/'aliseï' rùpiiro dans l'fspace correspouclanl à la projection obtenue si Ton connais- sait l'incidence normale, la distance du foyer radiogcne à la phujue récep- trice et au pian de la coupe. Mais cette tecluiic|ue devient insuffisante lors- cju'on se trouve en présence d'une série considérable de plans superposés, et c'est ainsi ipie le problème se présenli' pour la radiograpbie de l'orga- nisme, il faut en outre tenir compte du pliénomène du flou croissant. Le foyer du tube de Crookes étant constitué par une petite surface et non par un point idéal, les projections obtenues sont de plus en plus lloues au fur et à mesure que les parties projetées s'éloignent du plan récepteur. Celle pro- priété est d'ailleurs précieuse, car elle perniel, à la lecture des épreuves, de connaître l'ordre de succession des plans et de déduire approximativement la situation d'un corps étranger, par exemple, en fonction do certaines parties de l'organisme radiographié. La techni(pie radiographique doit donc tenir compte des considérations qui précèdent et être établie conformément aux lois qui régissent les pro- jections coniques afin qu'on puisse étudier les résultats avec toute la préci- sion désirable. Pour connaître, au moment de rinterpr(''liition, les positions qu'occupent dans l'espace les élémenls de la projection, il est en général nécessaire et suf- fisant d'elFectuer deux radiographies de l'objet dans des conditions d'expé- riences définies : soit, par exemple, deux radiographies suivant deux plans de projection fornujul entie eux un angle de 90", toutes les fois que cela est possible (membres cl tête); soit deux radiographies obliques dans les autres cas ('). On peut alors réaliser l'épure dans l'espace si l'on connaît la dis- tance du foyer radiogène à la plaque et Tincidence normale (-). La conséquence naturelle de ce qui précède c'est la nécessité, en pra- tique, d'elTectuer toutes les radiographies, en adoptant une distance con- stante du foyer radiogène à la plaque sensible, et d'inscrire automatique- ment l'incidence normale au cours de l'examen (par une étoile métallique fixée sur le châssis porte-plaipie). L'observation constante de ces règles, (|ui montrenl (pie la radiographie topographique est sous la dépendance des lois géométiiipies, est indispensable pour l'-viter les erreurs d'interprétation. Mais, en outre, il faul eu |)iall(iue sVIToi'cei' de rendre les images des mêmes cas (') Comptes rendus, 22 noveinljie 1897; 22 avril 1901. (•') Inlerseclion du rajoo normal à ia plaque avec celle-ci. C. R., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVII, N" 17.) lOO 768 ACADÉMIE DES SCIENCES. crmiparaltles entre elles, et pour cela il est nécessaire : i" lorsqu'on a fait un choix ju- dicieux du repère auatomique correspondant à une rei^ion, de le conserver pour toute recherche du même genre, ainsi que je l'ai préconisé depuis 1898 ('); 2° de déter- miner l'att.ilude du sujet avec le plus grand soin (-). Pour le choix de cette altitude, il faut tenir compte non seulement de la position qui permet d'obtenir la région examinée avec le plus de détails, mais encore de la plus DU moins grande facilité avec laquelle on peut à coup sûr faire occuper cette atti- tude à tout sujet, et adopter de préférence celle que tout malade peut conserver pen- dant l'examen avec le minimum de fatigue et le maximum de stabilité, lin général, on place les sujets de telle sorte que les images obtenues rappellent, toutes les fois que cela est possible, la symétrie de l'organisme; celte précaution permet fréquemment d'étu- dier le côté malade par comparaison directe avec le côté sain; exemple, le thorax et le bassin pour lesquels l'attitude adoptée est le décubitus dorsal ou ventral. L'examen des membres et de la tète comporte deux radiographies : l'une anléro-poslérieure ou inversement; l'autre lalérale, qui est pour les membres interne-externe ou inverse- ment et pour la tète, droite ou gauche. Il serait donc logique de mentionner sur les épreuves l'attitude suivant laquelle le sujet a été examiné (^). Les principes généraux que nous venons crénonccr ne sont jamais un obstacle à l'adoption d'une technique spéciale coirespondant à une recherche particulière, mais celle-ci ne devrait être appliquée qu'après un examen fait au préalable conformément aux règles précitées. Je crois être autorisé à conclure par cet exposé que, l'absence de défini- tion en ce qui concerne les conditions opératoires pouvant causer les plus graves erreurs dans l'interprétation des résultats, il y a lieu de se conformer toujours aux règles suivantes pour l'exécution des radiographies : 1° La distance du foyer radiogéne à la plaque sensible doit être constante pour tous les examens. L'expérience m'a conduit à adopter yS"^", distance à laquelle le sujet ne court aucun risque d'érjtlième ni autre, ainsi que plus de vingl-slx mille examens' elîeclués à Necker me l'ont démontré. 2° L'incidence normale doit être inicrile aulomaliquenent . au cours de l'examen, sur la plaque. {') Projet soumis à MM. les chefs de service des hôpitaux de Paris et publié ensuite dans La Radiographie dans les hôpitaux, Gautherin, imprimeur, 1899. (-) Annales d' E leclrobiologie el de Radiologie, n" i. 190.Ï. et 3o avril 1906. — Revue scientifique, 28 et 3o décembi'e 1905 et 10 janvier 1906. (^) Annales d' Electrobiologie et de Radiologie, 3o avril 1906. SÉANCE DU 2.0 OCTOBRE 1908. 769 3° L'attitude siin'ant laquelle le sujet a été radiographié doit être mentionnée sur l'épreuve. '1" Toutes les fois que cela est possible deux radiographies, suivant deux jdans de projections formant entre euv un angle de ()0°, doivent être exécutées (membres et tête). A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. G. D. BULLETIX BIBIJOtiRAPIIKjUE. OUVIIAUES REÇUS DANS LA SÉANCE DU îô OCTOBRE 1908. liisliliit de France. Académie des Sciences. Otiseï valoire d'Aljhadia. Observations. Tome VU : Observations faites au cercle méridien en 1907; pnr MM. Verschaffel, Laholrcade, Sorreguieta, Beigbeder, Dlpouy, publiées par .M. l'Abbé Verschaffel, directeur de l'Observatoire. Hendaye, imprimerie de l'Observatoire d'Abbadia, 1908; I vol. in-4°. Œuvres de Pierre Curie, publiées par les soins de la Société française de Physique. Paris, Gaulhier-Villars, 1908; i vol. in-8°. (Présenté en hommage par M. Des- landres.) Liste des travaux de Paul Tannery, précédée de Notices nécrologiijues, par Jules Tan.nery et Pierre Duhkji. (Kxtr. des Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, t. IV. 6" série.) Bordeaux, G. Gounoullhou, 1908; i vol. in-8°. (Hommage des auteurs.) L'unité de la matière et ta délernunalion des poids atomiques, par GsoRiiES Lehoiise, Membie de l'instilut de France. ( Exlr. de la Revue des Questions scientifiques, juillet 1908.) Bruxelles, Joseph Polleunis; i fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Traité d' Hygiène pratique, méthodes de recherches, par Fr. Schoofs; avec 216 lîg. intercalées dans le texte, t^aris, J.-B. Baillière, 190S; i vol. in-8''. (Présenté par M. A. Gautier.) Espèces et variétés, leur naissance par mutation, par Hugo de Vries; traduit de l'anglais par L. Blaringhem. Paris, Félix Alcan, 1908; i vol. iii-8". (Présenté par M. Gaston Bonnier.) -~0 ACADEIÎllE DES SCIENCES. Kludes crilitjues el expérimentales sur la mécanique respiratoire comparée des licpliles. I : Chéloniens (ToiUie gfecqiie), par Cii.-A. François-Fraxck. { Are/lires t/c Zoologie expérimentale et générale, 4'^ si'rie, I. IX. jj. Si-iSj.) l'aris, A. ScIjIuz, 1908; I vol. in-S°. (PitseiUé jinr M. Dastre.) Commission permanente internationale d' Aéronautitjue. Procès-verbaux et Comptes rendus des travaux de la Session extraordinaire tenue à Bruxelles du 12 au i^ septembre T90-. Paris, H. Dunod el E. Final, 1908; 1 vol. in-S". (Présenlé par le Prince Roland Bonaparte.) Mémoire sur le problème d'Analyse relatif à l'éf/iiilibre des plarjues encastrées, par .Iacqles Hauamaru. (En.Ii-. des Alémoiies présentés par divers savants ci l'Acadé- mie des Sciences de l'Institut de France; l. XXXIII, n" 4.) Paris, Imprimeiie natio- nale, 1908; I fasc. in-4°. Essais sur les axiomes des Alalliématiijues, par C. Sautreaux. Grenoble, .\. Gratier et J. Hej, 1909; I fasc. in-8''. Observatoire d'Aller. Catalogue photographique du ciel. Coordonnées rectilignes. Tome VI : Zone — 2" à 0°; 2" fascicule : de 4'' 36'" à 28'' 56'". Paris, Gautliier-Villars, 1908; I vol. in-S". Codex medicamenlarius gallicus. Pharmacopée fiançaise, rédi!,'ée par ordre du Gouvernement. Paris, Masson et C''=, igo8; i vol. in-8°. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bon.mer, Membre de l'Institut ; t. XX, livraison du i5 octobre 1908, n" ^38. Paris, Libraiiie générale de l'Iùiseigne- ment; 1 fasc. in-8'^. Annales de la Société académique de iXantcs et de la Loire-Inférieure, l. IX de la 8'= série, 1"'' semestre 1908. Nantes, C. Melllnet: 1 vol. in-S". Publications de l' Observatoire privé Lucien Libert; nou\ elle série, n°l. L'éclipsé partielle de Soleil du 28 juin 1908. Le Havre, H. Micaux.; i fasc. in-8°. ERRATA. (Séance du 2 mars 1908.) Note de M. Cad Stôrmer, Cas de réduction des équations différentielles de la trajectoire d'un corpuscule éleclrisé dans un champ niagnéticjuc : Page 463, lignes 2 et 3, au lieu de On voit un cas d'iutégrabililé des équations (I), si les niij,. sont tous indépendants de Milieu 37q,2, jusi|u'à 4" dans la queue. 2 070,4 ) I 368 Jusqu'à 1" dans la queue. I 356 Jusqu'à 2° dans la queue. 0,5 333? Le Tableau ne montre pas le spectre de bandes complet du cyanogène, annoncé par de La Baume-Pluvinel, mais simplement les deux premières tètes du groupe ultra-violet du cyanogène, ordinairement très intense dans les comètes, qui commence à X 388. Par contre, on relève trois doublets de raies ou bandes, qui dans la queue sont les plus intenses et s'étendent le plus loin. Les longueurs d'onde des milieux de ces doublets sont respecti- (') Les intensités, comptées de 10 à 1 (l'intensité 10 étant la plus forte), ont été relevées sur une épreuve faite avec le grand piisine; de plus, les longueurs d'onde des raies plus réfrangibles que X 378 ont été déterjninées seulement sur les épreuves avec le petit prisme, plus transparent, et, comme elles ont été obtenues par extrapolation, elles ont une valeur bien moindre que les autres. Les rapports des intensités sont à peu près les mêmes dans la queue. SÉANCE DU 2 NOVEMliRE 190H. 777 vement \^yG,\, '126,7, V>'?3, et sont très voisines des lonj^ueurs d'onde moyennes ]ïf), ^26, 402 de trois radiations coniétaires nouvelles, que nous avons signalées les premiers l'année dernière dans la comète Daniel, et qui ont été aussi reconnues par Chrétien, à Nice et par Evershed à Kodaï- kanal ('). De plus. Chrétien, qui opérait avec un appareil pUis puissant, les a obtenues doubles; or, comme on le voit dans le Tableau ci-dessus, les radiations correspondantes dans la comète de cette année sont aussi doubles avec le grand prisme. Il est donc extrêmement probable que ces radiations nouvelles, d'origine encore inconnue, développées surtout dans la queue, et qui ont été le caractère principal de la comète Daniel, se retrouvent aussi dans la comète Morehouse, et même beaucoup plus intenses et avec une extension encore plus grande. Kn outre, les intervalles des trois doublets, mesurés par Chrétien dans la comète Daniel, sont égaux respectivement en longueurs d'onde à 3,9, 1,7 et 0,9; alors que dans la comète Morehouse, d'après le Tableau ci-contre, ils sont égaux à 2,2, 2,3 et 2,0. Les intervalles seraient variables si, comme il est probable, on ne peut expliquer les dill'érences par les erreurs qu'en- trahie la chambre prismatique, et l'on est conduit à supposer des radiations simples qui subissent soit un effet Zeeman, soit un effet Doppler, soit un phénomène nouveau, spécial aux comètes (="). Il est regrettable qu'on n'ail pas encore appliqué à ces comètes et à leurs queues les spcctrographes à fente qui exigent des poses plus longues, mais assurent des mesures plus précises. Ces premiers résultats font ressortir la nécessité de poursuivre la re- cherche commencée sur la comète actuelle et aussi l'organisation de l'étude physique complète des comètes. (') Voir Deslaxdres et Bernard, Comptes rem/us. t. CXLV, p. 445; Chrétien, Comptes rendus, t. CXLV, p. 549, el Evebshkd, Montlily Notices, Vol. LXVIIl, p. 16. (■-) A notre avis, toutes les radiations ne sont pas doubles comme l'a annoncé de La Baume-I^luvinel; ainsi, la radiation À 391,4 serait simple, el, comme elle est assimilée à une bande, elle ne subirait pas l'eilet Zeeman. D'autre part, l'effet Doppler, égale- ment supposé, serait analogue à celui constaté p:n- Slark avec les rayons-canaux de Goldslein traversant le gaz, hydrogène. Les intervalles des doublets peuvent ne pas être les mêmes dans la tète et dans la queue; mais ces différences ne seront bien dècelées que par les spectrograplies à fente. ^y8 ACADÉMIE DES SCIENCES. MINÉRALOGIE. — Les ponces du massif volcanique du Mont-Dore. Note de M. A. Lacroix. L'extrême complexité pétrographique du volcan du Mont-Dore a été établie par l'étude de ses nombreuses coulées et de ses liions, sur la nature desquels les travaux de M. Michel Lévy ont jeté une vive lumière. Par contre, les matériaux de projection, dont l'accumulation constitue l'ossature du massif, ont été peu étudiés. M. Michel Lévy les a seulement divisés en deux séries géologiques, basées plutôt sur la considération des roches en coulées, qui s'y trouvent intercalées, que sur leur composition intrinsèque. L'une de ces séries, appelée cinérite supérieure, est prédominante, alors que l'autre (^cinérite rhyolitique) est localisée à la base du système et connue jusqu'ici seulement aux alentours immédiats de la Bourboule. Je poursuis l'étude détaillée de ces formations en vue d'une monographie du Mont-Dore, entreprise en commun avec mon maître et ami. Je me suis proposé le double but de chercher à définir pétrographiquement les produits qui les constituent et d'élucider leur mode de formation, en m'appuyanl sur les données recueillies au cours de quelques éruptions récentes. Le problème est beaucoup plus complexe qu'il ne le paraît au premier abord; en effet, les dépôts résultant de l'accumulation des matériaux rejetés parles explosions ont rarement conservé leur structure originelle. La plus grande partie d'entre eux a été remaniée par des phénomènes torren- tiels ou dégradée par des phénouiènes de ruissellement. Les premiers ont produit des laves boueuses, dont la consolidation a fourni des tufs ou des conglomérats, à structure chaotique, qui se trouvent à tous les niveaux; les cinérites à blocs en sont un faciès extrêmement fréquent; au milieu d'elles, sont intercalés des lits stratifiés, produits par des phénomènes aqueux, moins violents. Les cinérites à blocs sont peu instructives pour la solution du problème minéralogique posé, car elles résultent du mélange des roches les plus diverses; elles ne peuvent donc guère servir qu'à dater l'âge mininmm de chacune d'entre elles. Les lits stratifiés sont plus démonstratifs; ils sont en effet assez homogènes au point de vue pétrographique pour qu'on puisse supposer qu'ils représentent souvent les uiatériaux d'une même éruption. SÉANCE DU a NOVEMBRE 1908. 779 Malheureusement, leurs éléments sont très altérés dans la plupart des vallées de la partie centrale du massif. Je me suis donc rabattu sur la périphérie de celui-ci, en me limitant cette année à ses portions nord et est. J'ai pu y étudier une série d'affleure- ments de couches ponceuses, qui font plus particulièrement l'objet de cette Note. Quelques-unes d'entre elles ne sont certainement pas remaniées, alors que d'autres ne présentent qu'un faible mélange avec des matériaux anté- rieurs. Toutes sont essentiellement constituées .par des ponces blanches, légères, au premier abord assez analogues, mais en réalité très différentes suivant les gisements, puisque les unes sont de nature rhyoliluiue et les autres trachylique. Ces ponces sont relativement fraîches et non agglo- mérées; leurs dépôts paraissent souvent dater d'hier. Ponces rhyoUtiques. — Ces ponces sonl constituées par des fibres rectilignes, paral- lèles, pouvant atteindre 5"™ de longueur; elles se dissocient aisément, sous la pression du doigt, en petites aiguilles acérées. Elles possèdent un éclat soyeux très vif, qui leur donne l'apparence du gypse fibreux. Exceptionnellement (Sauvagnat), elles ont un aspect froissé et rappellent certaines ponces de Lipari. L'examen microscropique montre qu'elles sont formées presque exclusivement par du verre incolore, étiré. On n'y trouve qu'exceptionnellement quelques pliénocrislaux d'anorthose cerclés d'or- those. Ces ponces forment des fragments, dépassant rarement la grosseur du poing et ayant généralement des dimensions beaucoup moindres; ils sont distribués dans une poussière fine de même nature, lenfermant, en outre, des débris de sable granitique et de rhyolile. Enfin, il existe des fragments anguleux de quelques roches volca- niques; celles qui prédominent sont des rliyoliles vitreuses ou sphérolitiques et des tracliytes quartzifères, holocrislallins, d'un type dont je ne connais en place que deux filons, l'un a la Bourboule et l'autre à Yoissière. Il faut signaler aussi des fragments de basalte et de granité. Les analyses suivantes, dues à M. Pisani, montrent l'identité de composition chi- mique de ces ponces et des rhyolltes qui les accompagnent; elles sont semblables aussi aux rhyolites en place à Lusclade. Il n'y a donc aucun doute que ces ponces ne soient les produits de projection correspondant aux rhyolites massives (a, ponce de Ludières; &, ponce de Sailles; c, rhyolile en galets à Perrier). SiO^ APO^ Fe'O'. FeO. MgO. Ca G. Na-0. K-0. TiO=. H-0. a..... 73,90 10,9.5 0,08 1,06 1,08 1,58 4,08 4.60 » 3,35=100,68 b 73,90 11,93 o,i5 0,87 o,i3 0,34 4i'0 4,62 tr. 4,oo = ioo,o4 c 75, 5o i3,5o 0,95 » 0,39 0,99 4i35 4ii5 tr. 0,37=100,20 Ponces Irachytûjiies. — Tout autres sont les ponces trachytiques. Elles ne sont pas régulièrement fibreuses, mais seulement huileuses. Leur vilrosité est souvent moindre; on y trouve, en eilèt, non seulement des phénocristaux d'orlhose et d'anor- C. R., 1Ç108, 2« Semestre. (T. CXLVII, N" 18.) ^"2 7*^0 ACADÉMIE DES SCIENCES. those, avec un peu de Ijiolite et d'augite, iii;ils souvent aussi de longs iniciolites d'orthose ayant une tendance à se grouper en rosettes. Les fragments non ponceux, qui ]es accompagnent, sont constitués par des tracliytes à grands cristaux de sanidine, des trachyles à pvroxène, et enfin des Irachvtes phoiiolitiques à haiiyne, avec aussi quelques déliris de basalte. L'analyse suivante montre que ces ponces, beaucoup moins acides que les précé- dentes, sont à rapporter à des tracliytes, remarquablement hololeucocrates : SiO=. Ar-o\ Ve-OK FeO. MgO. Cil 0. I\;. ■0. K=0. Ti 0'. H=0. 60, 5o 18,20 1,20 1,08 • 0,26 0,68 ■i, 10 5,23 0,39 7,00 Ces obsefvalions conduisent à une sri-ie de conclusions importantes : 1° Elles viennent en premier lieu légitimer, sur une base minéralogique et chimi(pie, une conclusion formulée jadis par M. Michel Lévy, à l'aide d'arguirients d'un autre ordre : il existe bien une cinérite inférieure. Mais, bien loin d'être localisée au voisinage de la Bourboule, celle-ci a une très grande extension. Les ponces rhyolitiques sont en effet d'âge fort ancien ; le conglomérat de Perrier repose sur des graviers tluviatiles du Pliocène moyen; ceux-ci sont d'abord uniquement constitués par des galets ou du sable quartzeux et granitique; les premiers débris volcaniques qui y apparaissent sont non seulement constitués par des galets de basalte, depuis longtemps constatés, mais encore par de plus nombreux galets roulés et polis de rhyolite. C'est plus haut seulement qu'a[)paraissent les ponces rhyolitiques qui, dans le conglomérat proprement dit, sont mélangées à des débris des autres roches du Mont-Dore (trachytes, andésites, basaltes). Sur le versant oriental du volcan, il s'est donc produit dès le début des phénomènes éruptifs, des épanchements ( ') et des projections rhyolitiques, ce qui est en harmonie avec les observations faites près de la Bourboule. Les couches de ponce peuvent être constatées par points sur les flancs de tous les plateaux aujourd'hui découpés par l'érosion, cjue recouvre le conglo- mérat, dit de Perrier, désigné sur la feuille de Clermont par la nota- tion/j'g- (en particulier aux environs de Mareuges, Ludières, Boissières, Sailles, Farges, Sauvagnat, Bessolles, etc.). Des fouilles faites sur les pla- teaux eux-mêmes à travers ces conglomérats ont mis souvent en évidence ces ponces rhyolitiques (près les Arnals, village de Saint-Dierry-le- (') L'abondance des galets de rhyolite dans les graviers de Perrier est telle qu'il faut admettre ces épancliemenls, bien que je n'aie pu encore les trouver en place, soit parce qu'ils ont été érodés, soit parce qu'ils sont cachés sous des roches plus récentes. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908. 7S1 Haut, etc.), de telle sorte qu'on est conduit à penseï- qu'elles ont dû former à la surface du granité, substratum du volcan, un revêtement continu sur toutes les pentes orientales dn massif, entre le parallèle de Saulzet-le- Froid et de Saint-Dierry. On s'explique dès lors la cause de l'abondance des ponces fibreuses dans les conglomérats de cette région, qui peuvent être suivis jusqu'à la vallée de l'Allier. Dans tous les affleurements cités plus haut, j'ai pu étudier le mode de desti'uction de ces couches ponceuses qui, sous l'influence d'érosions progressives, ont fourni d'al)or(l un tut con- stitué surtout par leurs déiiris, puis le conglomérat à blocs lui-même, quand toutes les roches des parties hautes du massif ont été entraînées à leur tour ( ' ). Au point de vue purement minéralogi({ue, l'existence dans les fragments et dans les débris microscopiques de rhyolites, accompagnant les ponces, des nombreuses variétés de sphérolites décrites par M. Michel Lévy dans les rhyolites en coulées de Lusclade, démontre que ces sphérolites n'ont pas une origine secondaire. 2° Je n'ai encore rencontré les ponces trachytiques que sur le plateau de Saint-Dierry (à I.achaux); le dépôt épais qu'elles forment me parait un peu remanié; il est recouvert par une coulée de basalte (P')- Il est important de constater qu'à l'inverse de ce cjui se passe pour les rhyolites, ces ponces n'ont strictement la composition d'aucune des roches massives qui les accompagnent, pas plus (pie celle du type moyen des tra- chytes à grands cristaux (-) de sanidine, dont les coulées sont caractéris- tiques de la cinérite supérieure. Elles appartiennent à un type pétrogra- phique distinct, remarquable par sa pauvreté en chaux; mais elles se rapprochent beaucoup de certains trachytes connus en filons dans la haute vallée de Chaudefour et à l'est du Puy Gros (trachyte domitique). Elles (') Je signalerai en passant qu'à la partie supérieure du conglomérat de Perrier, riche en ponces riiyolitii|ues, se trouve, à Veyre-Monton, une couclie stratifiée, qui est exclusivement constituée par des ponces trachytiques. (^) Je puis préciser la nature des produits de projection des éruptions ayant fourni les épaisses coulées de ces trachytes à grands cristaux. Ils sont constitués par des cendres vulcaniennes, peu (les Égravals) ou pas ( Riveau-Grand) ponceuses, toujours riches en produits cristallisés, et ayant la même composition que la roche des coulées. A r\i veau-Grand, il existe une couche de ce genre, chaotique, incohérente, renfer- mant'de gros blocs anguleux au milieu d'éléments menus; sa structure rappelle celle des brèches d'avalanches sèches du Vésuve. Les bombes craquelées y abondent; qutdques-unes d'entre elles sont minuscules, elles n'ont pas plus de i"" de diamètre. 782 ACADÉMIE DES SCIENCES. ne leur sont cependant pas identiques, car ces derniers sont plus siliceux et plus calciques. Peut-être l'étude détaillée, que nous poursuivons, per- mcttra-t-elle de trouver au Mont-Dore des coulées de roches aussi leuco- crales; mais il est fort possible aussi que, comme les ponces de l'éruption de 79 au Vésuve (les ponces de Pompéi), celles qui nous occupent cor- respondent à un stade exclusivement explosif de l'histoire du volcan. 11 me reste à démontrer l'identité de ces ponces et de celles qui se trouvent dans la cinérite supérieure du centre du massif. Les quelques essais faits sur des échantillons, malheureusement trop altérés pour permettre une con- clusion définitive, ne laissent guère de doute sur la vraisemblance de cette identité. ELECTIOIVS. M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à désigner deux de ses Membres qui devront faire partie cette année du Conseil de perfectionne- ment de l'Ecole Polytechnique. MM. Maurice Levy et Bouquet de la Grye réunissent l'unanimité des suffrages. CORRESPOi\DAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance. 1° Due insigiii autograji di Galileo Galilei e «/i Evangelista Torricelli. (Hommage de la Bibliothèque nationale de Florence au second Congrès de la Société italienne pour l'Avancement des Sciences.) 2° La Flore bryologique des terres magellaniques, de la Géorgie du Sud et de l' Antarctide , par .Iules Cardot. (Présenté par xVl. Bornet.) 3° Chimie agricole : I. Chimie végétale, par Gustave André. (Présenté par M. Muntz.) 4° Manuel d'analyse des urineset desèméiologie urinaire, par MM. P. \ von et Ch. Michel. (Présenté par M. Roux.) SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908. 788 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la valeur de l'invariant p pour une classe de surfaces algébriques. Noie de M. L. Uemy, présentée par M. Emile Picard. Cette Note a pour objet la dêterminalion de l'invariant relatif p de M. Pirard (' ) pour les surfaces S dont les points admettent une correspon- dance univo([uc, sans point fondamental ni courbe exceptionnelle, avec les couples de points (a?, 7), {x\ y' ) d'une courbe algébrique C, d'équation Considérons sur la surface S les deux courbes particulières .J et L„ qui correspondent, la première aux couples de C formés de deux points confondus, et la seconde aux couples formés d'un point variable et d'un point fixe (xa, jo), et montrons d'abord (pi'il ne saurait exister d'intégrale de différentielle totale de la forme ayant seulement J et L^ pour courbes logarithmiques. Les périodes de Fintégrale / K dx ne doivent pas dépendre du para- mètre a?'; en particulier, le résidu relatif au point logarithmique {x ^ ce' , y=^y'^ est une constante cpi'on peut supposer égale à -H i. Ceci posé, envi- sageons la surface de Pùemanu qui çorrr?,pond à l'équation algébrique J\x,y) = o, supposé de genre/) (non nul) : on sait qu'on peut faire en sorte que les deux premiers feuillets de cette surface soient réunis par (p-hi) lignes de croisement ««', bl/ , Traçons sur le premier feuillet un cycle y enveloppant les deux points de ramification a et a', et donnons au point (x',y') une position voisine du point a, mais extérieure au cycle y. Si l'on fait tourner le point (x',y') autour du point /; sans rencontrer le cycle y, le paramètre y prend une autre détermination v", sans que d'ailleurs le cycle y soit altéré ; on en conclut, en désignant respectivement par w' et w" les valeurs de l'intégrale / Rdx pour les déterminations y et j" du paramètre, (') Théorie des fonctions algébriques de deux variables, t. II, cliap. l.V. 784 ACADÉMIE DES SCIENCES. Si d'autre pari on fait tourner le point {.r-', y') autour du point a, v' se change de même en y", mais le cycle y se déforme, fuyant en quelque sorte devant le point (.r, y'), et prend une position y'; de là on déduit aisément la relation Dès lors l'intégrale dont nous avions admis l'existence ne saurait exister. Eu second lieu, considérons une courbe irréductible quelconque F de la surface S : elle définit une correspondance algébrique entre les points (.v, y) et {-r, y' ) de la courbe fondamentale C. <-)n doit à Hiirwitz une étude de ces correspondances (') dans laquelle est établi le résultat suivant, qui est fondaniciilal pour notre objet: « Étant donnée une correspondance quel- conque entre les points (-r, ,v) et (.v',y'), on peut former une fonction ra- tionnelle 1' (t, y; x'jY') qui n'admette comme lignes de zéros ou d'infinis, en dehors de la correspondance considérée, que la correspondance .t = x\ y=y\ ainsi que les correspondances associant respectivement à un point variable certains points fixes (a?,, j,), . . ., (.r^, yu)- » Ce résultat suppose toutefois que la courbe /(,r, y) = o n'est pas une courbe singulière. Il résulte du théorème précédent que l'expression I = LogP(x, /; x\ y') -+■ I>ogP(,r', /; x, y) est une intégrale de différentielle totale de la surface S ayant pour courbes logarithmicjues les courbes F, J, L,, ..., \-.k- D'autre part, si l'on désigne par /Gu/(.r, y) dx l'intégrale normale de troisième espèce attachée à la courbe C et relative aux points (£r„, y^) et (r,, y,), il est manifeste que l'intégrale I„, = fG,u{x. y)dx+- G,„(.r', y')d.r' a pour courbes logarithmiques Lo et L,. Dès lors il est possible de former une combinaison linéaire des intégrales I et !„,, ..., I„j. qui n'admette pas, en dehors de F, d'autres courbes logarillnin(pi('s (pic les courbes .1 l't L„. D'où cette conclusion : L' invariant relatif p est égal à deux pour les sur- fares dont les points admettent une correspondance univoque, sans point fondamental ni courbe exceptionnelle, ai-ec tes couples de points d'une courbe algébrique non singulière, et non unicursale. (') Mathematische Annalen, t. XXVIII, p. 56r. SÉANCE or 1 NOVEMBRE 1908. 785 Ce résulliit parait au premier abord en contradiction avec un théorème de M. Picard, d'après lequel l'invariant p est égal à un pour les surfaces hvperelliptiques qui correspondent point par point, sans exception, au prismatoide des périodes : en réalité, la correspondance entre une telle surface et la courbe de genre deux possède un point fondamental qui répond aux couples découpés sur la courbe par ses adjointes d'ordre m — 3, et la valeur de p est, de ce fait, diminuée d'une unité. PHYSIQUE. — Influence de la pression sur l'ionisation produite dans les gaz par les rayons X. Courant de saturation. .\ote de M. E. Rotiié, présentée par M. Lippmann. Au cours d'expériences destinées à mesurer le coefficient de recombi- naison des ions, j'ai été conduit à étudier l'influence de la pression sur les phénomènes d' ionisation d'une façon générale. Le récipieiU ronlt'iiant le gaz sons pression esl un large cylindre de laiton à parois épaisses, à l'intérieur duquel sont deux plateaux de condensateurs rectangulaires A et B, distants de 4"" et isolés à la paraffine. Entre ces deux plateaux on fait arriver un faisceau de rayons X, ne les touclianl pas, afin de ne pas introduire les complications dues aux rayons secondaires (') {fig- i). Ce faisceau pénètre dans le cylindre à travers Kig. I. Sal une lame mince d'aluininium. La liase opposée du cylindre est fermée par un couvercle mobile portant un robinet pour l'admission des gaz, une tubulure à écrou, pour mano- mètre métalli(|ue, et deux tubes II' |)our le passage des fils servant à établir les com- munications électriques. Ces fils sont noyés dans de la paraffine faisant prise dans les (') HoTHÈ, iss. fr. l'otir l'cuanc. des Scienàcs. Congrès de Reims, 1907. 786 ACADÉMIE DES SCIENCES. tulles E et E' sur des spirales mélalliques. Ce système de fermeture m'a permis de maintenir dans l'appareil, sans fuites importantes, une pression supérieure à 5="", tout en réalisant un bon isolement des plateaux (' ). Courant de saturation. — M. J. Perrin a le pretnier montré que Tionisa- tion était proportionnelle à la pression et non à la racine carrée de la pres- sion, dans les limites de o"'™, i à i""",?. La connaissance exacte de la loi de variation du courant de saturation avec la pression présente un intérêt particulier, parce que sa mesure inter- vient dans celle du coefficient de recombinaison. Si l'on veut tenir compte de la dilTusion des ions, qui, comme l'a montré M. Langevin (-), introduit de graves causes d'erreurs dans les expériences faites jusqu'ici, on est obligé de compliquer les dispositifs expérimentaux. On introduit une sim- plification notable en admettant que l'intensité du courant est proportion- nelle à la pression. C'est pourquoi il était intéressant, pour le but que je me proposais, d'étendre les mesures de M. Perrin et d'étudier expérimentale- ment, indépendamment de toute hypothèse, la loi de variation de l'intensité du courant de saturation en fonction de la pression. J'ai employé la métbode ordinaire : le plateau supérieur A est chargé par le pôle positif d'une batterie de petits accumulateurs, dont l'autre pôle est au sol. Le plateau inférieur B communique avec l'une des paires de qua- drants d'un éleclromètre Curie. On établit entre les plateaux A et B une différence de potentiel de plusieurs centaines de volts, très supérieure à celle qui produit la saturation, B étant maintenu ainsi que les quadrants au potentiel du sol. On produit les rayons de Rôntgen et, au bout de quelques secondes, quand le régime permanent est établi, on isole B et les quadrants. Le potentiel de B varie, mais ses variations inférieures à 2 volts sont négligeables par rapport au potentiel de A (600 à 800 volts). Les déviations de l'équipage de l'électroinètre dans l'unité de temps fournissent une mesure de l'intensité du courant produit entre les plateaux. Mais il n'est pas possible de comparer directement, sans modifications du dispositif, les intensités du courant de saturation depuis la pression de -^ d'atmosphère jusqu'à 5"'", car les vitesses de déplacement sont trop différentes dans ces conditions (elles varient de i à 5o). J'ai préféré fractionner les mesures et ramener toujours les vitesses de déplacement à des valeurs voisines. En (') J. Pkrrin, Tlièse de Doctorat, p. 43. Pans, Gaulliier-Villars, 1897. (^) Langevin, Ttièse de Doctorat, 190-2, et Joiirn. de Plivs., igoô. SÉANCE DU 2 NOVl'.MBRE 1908. 7.S7 particulier, pour les pressions élevées, j'ai moditié la métliode ordinaire eu opérant par influence. Le plateau B coniiunnique avec une des armatures d"un condensatein- auxiliaire, de capacili' variable, donl la seconde arma- ture est en relation avec l'électromètre. Les exemples ci-dessous sont tous rclalils à l'air puise dans la cour, privé de poussières en même temps que de vapeur d'eau et de jj;az carbonique par deux séries de tubes purificateurs à l'entrée et à la sortie de la pompe de compression. Premier cveniplr. l'iessionen centimètres de mercure i r ,3 Intensité du courant (unités arbitraires). 10,:") 3.,i 25.3 3o,3 3.5 1,20 21,2 2:),l 20,3 Deiuièine p.rcniple 1,5 Jy> 46,^ 5. ,2 55,3 64 68,6 7^,3 44 5o 54 62,5 67 73 '■",5 _ f /4 3 10,3 89 l'roisièine e.i 42,3 1,70 >o', ■iple. )3 . 1 4,0 60,6 2 ir-,6 68,5 Les points figuratifs se rangent sensiblement sur des droites passant par l'origine. Ou peut donc admettre que depuis o'"'", \ jusqu'à 5""" lintensitèdu courant de saturation croit proportionnellcrnenl à la pression. La pro[)orlionnalité. (jui nest pas rigoureuse, me parait néanmoins suffi- samment démontrée en raison des difficultés expérimentales dues à l'incon- stance de la source des radiations. J'ai dû croiser les expériences et pi'cndrc des moyennes entre de nom- breuses séries d'observations. J'ai pu d'ailleurs obtenir une régularili'' satisfaisante grâce aux précau- tions suivantes : Le tuljc de Crookes est aliiueiilc par une Inibine d'iniluction, avec inlerriipleiir à mercure animé i)ai' uu mnleur (iranime, l'étlnrclli' de rupture se faisant dans un jet d'eau dirigé cojistammenl à la surface du mcrcuie. On ne fait fonctionner le tuijc que pendant des lem|)s égaux, à des intervalles rie temps égaux. On ne commence la me- sure du courant de saturation que lorsque le tube a fonctionné penilanl un nombre de secondes déterminé. Le régime permanent est ain-i établi et, dans chaque exjiérience, )e tube fonctionne dans des conditions identlipies. .l'ai de plus utilisé des radiations C. H., i()oS, ■■• Semestre. (T. CM.Vll. \' 18.) K'^' 7^"'^ ACADÉMIE DES SCIENCES. de pénétrations très diverses sans nbservei- di' dinéiences irnpnrlnnles dans la loi de vai'ialion. Les pliénomènes sont loiil (lifTéronts poiii' los coiii\'inls d'ionisation pro- duits par les champs faibles. ÉLECTRICITÉ. — Electromctres el elerlroscopes à compensai ion. Note de M. HuRMUzEscu, présenli'e j)ar M. G. Lippniann. L'élude des substances radioactives a donné une grande actualilé aux électroscopes et éleclroniélres symélri([iies. On sait, en ell'et, que la niétliode la meilieure et la plus généralement employée dans ces recherclies se réduit à mesurer la déperdition électiique d'un corps électrisé à un certain potentiel, au commencement de re\|)éiience. Cette perte de charge est me- surée, de préférence, par la cliute du potentiel en méthode idiostatique, à laide d'un éleclromètre symétrique relatif, ou mieux encore, au point de vue pratique, à l'aide d'un électroscope. Pour un électroscope à feuilles métalliques (lexihles ou autre, de capacité inva- riable, l'angle de divergence des feuilles dé])end seulement du potentiel du système. Ainsi qu'en mesurant ces angles c/. des feuilles, on a des valeurs relatives du potentiel, et par conséquent, la charge étant M = CV, la perte de charge, pendant un temps dl, due à l'action des substances radioactives, sera (/M = Cf/V, ou, en valeurs finies, Mo-M,=:C{V„-V,). La méthode revient donc à mesurer les deux positions f/g et r/, ou c<„ — a,, l'instru- ment ayant été étalonné au préalable avec des potentiels connus. Dans la mesure de ces différences («(, — -oti), il y a à considérer, d'une manière géné- rale, deux causes d'erreur, assez importantes, lorsque («„ — a,) est petit : d'abord l'erreur de parallaxe, les divisions auxquelles on rapporte les angles des feuilles ne se trouvant pas dans le même plan que celles-ci; la seconde cause d'erreur, el celle-là plus importante, c'est que les feuilles, à cause de la difficulté de les suspendre bien parallèlement ensemble, en divergeant, tournent sur elles-mêmes, de sorte que les arêtes, mises au point une fois, ne se trouvent plus l'être après une nouvelle diver- gence. C'est en cherchant à suppiMiner ces inconvénients, que les différents phy- siciens qui ont eu à utiliser ces appareils y ont apporté diverses modifica- SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908. 789 lions, ce ([iii nous donne aujourd'liui un ij;nind nombre de modèles : les uns à lecture directe, d'autres en employanl la hinelle, la loupe ou le micro- scope pour la mesure de l'angle des feuilles. D'autres savants, enfin, toujours dans \o même but, ont remplacé les feuilles métalliques (or l)altu, aluminiuin ])attu ) par des fds de quartz argenté. Ayant eu l'occasion, dans mes reclieiclies sur la Radioactiçitè des pé- troles et des eaii.r minérales de Roiuname ( ' ), de me servir d'un tel appareil, au lieu de mesurer les variations de l'angle a pour avoir les dilVérences du potentiel, j'ai ramené, par une méthode de rompensalion. la valeur de a à sa valeur initiale par une variation symétri(pie et linéaire de la capacité de l'électroscope, à l'aide d'une vis micromélri([ue dont la tête avait un tam- bour divisé en // divisions égales. \Ln ed'el, après un temps dl, lorsque M a varié de dM^Qd\ :=:Ckda, on ramène les feuilles à Tangle a„ initial correspondant à \„ initial, en faisant varier la capacité de dC telle qu'elle est donnée par la relation \dC-\-Cd\ :^o, car la charge étant constante pendant ce temps (/\I ^o, donc dM — V dr. Supposons deuv cjlindres circulaires de loiif;ueur commune / concentriques, les diamètres respectifs étant D et rf. La capacité électrostatique du système est C = alog^ lîieclrisons le cylindre extérieur à une charge M, à un potentiel Vo, le cylindre intérieur étant au sol; la présence des corps radioactifs produit pendant le temps dl une dispersion de charge dM = Cd\. En dé|daçant, suivant l'axe commun, le c\lindre intérieur de c//, la capacité a diminué de d/ dC I '^ 2l0g^ M' étant constant, comme la capacité diminue, le potentiel doit augmenter. Au moyen d'un déplacement continu, on peut facilement arriver à ce que le potentiel prenne la valeur initiale \„. (') Voir Annales scientifiques de l'Université de Jassy, t. V, fasc. 1 et 3, igo8. 7!)o ACADÉMIE DES SCIENCES. \)q celte manière on peul connailre direclcment la peilc de charge, ou Ton peut oiicore graduer Tappareil diHerniiiiant en volts le déplacement d'une division du tambour. La variation de capacité doit être faite de telle manière qu'il n'en résulte aucune modification de position entre les diffé- reJiles pièces métalliques et les feuilles mobiles de Féleclroscope. (Je modèle m'a donné des résultats excellents, on peul le construire pour des sensibilités di'lerminées; on peut ainsi avoir facilement ,|;„ el |,'„ de vf»ll. l^;i llyare ci-dessous nous inonlre l'appareil lel iiuil se lioii\e emplojcj (') dans les reclierclies de ladioactivité dans notre laboratoire, a\ec le disj)erseui- cylindrique. Le Fis. I. système éleclrisé est supporte el isolé par un bouchon de diéleclriiie, il est composé dans sa partie inférieure d'une fourche verticale formée de deux lames minces métal- liques / distantes de :?""" environ; sur le côté droit à l'extérieur se trouve collée une (eudic d or battu, dont les diverijences sont mesurées avec un micioscope à micro- mètre oculaire. Ce système électrornélriqne est abrité à l'intérieur d'une cage métal- lique'de forme cylindrique à axe horizontal, ayant une ouverture de 7"" de diamètre et une profondeur de X"'"'. I^e point d'insertion de la feuille d'or se lrou\e un peu au-dessus du centre de la ( ') Construit dans l'atelier du Laboralniie de Physique de rUni\ei-silé de .lassy. SÉANCE DU 2 NOVKMBRK 1908. 79I section normale du cylindre, de manière (Hie. jiendant récarlemenl de la feudle fiui se produit dans le plan de cette section, l'action des parois de la cage métallique sur la feuille soit la même; de plus l'arc de cercle S a pour but de compléter ce réglage. Dans le pied de l'appareil se trouve cacliée une tige métallique l beaucoup moins large que les lames / en contact métallique avec la cage, qui se trouve être mise à la terre; de l'extérieur, à l'aide d'une vis ou crémaillère R, on peut faire monter cette tige / et la faire pénétrer entre les deux lames / sans les loucher; c'est le système com- pensateur. La tête de la vis est divisée en 100 parties égales. r^our certains angles d'écartement de la feuille corre?j)Ondant au\ divisions 011-60 du micromètre oculaire du microscope, une variation d'une division est compensée par un tour complet de la vis, c'est-à-dire par les cent divisions du tambour et, comme celle variation correspond à 2 volts, on a —^ de volt. En appréciant la moitié de la division sur le tambour de la vis, ou avait, à l'aide de ce moyen de compensation, des valeurs du potentiel de l'ordre de 0,01 de volt et ainsi de suite on peut obtenir encore des valeurs plus petites. RADIOTÉLÉGKAPHIE. — Appareil polir la réceplioii des sii^naiix horaires radiolélègraphiques à bord des hàliments. Nolo de MM. C Tis.sot et Fklix Pelmn, présentée |i;ir M. Lippinann. Dans les expéiicnees (jiii otit l'té exécutées par Ititi île nous, en décembre J 907, pour t-echercher le degi'é d'approximation (pi'on ponvait obtenir dans la détermination de Tétat absolu d'un chronomi'tre, par Tob- servation de signaux horaires radiotélégrapliiciues émis par le poste de la Tour Killel, nous avons employé avec succès un modèle simplifié de récep- teur électrolytique cjue nous avons présenté au Bureau des Longitudes dans sa séance du 22 janvier igo8. A la suite de ces expériences nous avons été annenés à apporter à ce modèle quelques perfectionnements de détails susceptibles d'en rendre l'usage plus commode pour les bâtiments de commerce. C'est ce modèle mis au point que nous plaçons aujourd'hui sous les yeux de l'Académie. Une première simplification résulte du t'ail qu'il s'agit ((mi l'espèce) de recevoir non toute une gamme de longueurs d'ondes différentes, mais des ondes de longueur parfaitement déterminée et toujours la même (nous avons supposé, en principe, que ce sont des ondes émises par la Tour Eiffel). Le dispositif d'accord a donc été simplement établi de manière à per- 79^ ACADÉMIE DES SCIENCES. mettre d'accorder sur la longueur d'onde de la Tour, soil 1800'" environ, une antenne à branche horizontale ( ii un seul, ou à deux conducteurs paral- lèles) d'une longueur totale de 5o'° à 100'", c'est-à-dire telle qu'on pourra toujours l'obtenir aisément sur les différents bâtiments. Le couplage a pu être choisi assez serré : rétablissement d'un service de signaux lioraires suppose en effet, en principe, (pi'il y eût eu une entente préalable entre les différentes stations capables de venir les troubler. Bien qu'on ait prévu l'emploi possible de l'éleclrolytiquc (sous la forme d'élec- trode à la Wolldslon qui se trouvait réalisée dans l'appareil présenté au Bureau des Longitudes et rend l'anode à peu près inutilisable), le détecteur utilisé est l'un des délpcleurs thermo-électriques que nous avons signalés récemincnl. L'emploi de pareils détecteurs apporte une grande simplification au récep- teur par la suppression de la pile et du réducleur de potentiel destiné au réglage de la force électromotrice. L'appareil permet d'ailleurs de faire usage, soit de détecteurs à faible résistance, soit de détecteurs de résistance notable. Avec les détecteurs de faible résistance (tellure-métal par exemple), le montage se trouve encore simplifié puis([u'il suffit de disposer le détec- teur à un ventre de courant et d'intercaler une self convenable dans l'antenne pour obtenir l'accord. Il paraît toulcfois préférable de se servir de détecteurs de résistance élevée, à pyrite de cuivre ou à chalcosine, dont la sensibilité est en général plus grande, et de conserver le solénoïde secondaire d'accord, de manière à placer le détecteur à un ventre de tension. Un dispositif très simple assure la protection complète du détecteur en le mettant en courl-circuit quand on ne s'en sert pas. L'appareil peut, bien entendu, être utilisé avec un chronomètre ou un compteur quelconque. Il est clair toutefois (pTil ne saurait présenter un réel intérêt au point de vue économique que si son emploi permet de suppléer à l'achat d'un chronomètre coûteux. Si l'on observe que l'usage d'un appareil suppose l'existence d'un service régulier de signaux horaires permettant d'opérer toutes les 24 heures au moins la détermination de l'heure du méri- dien fondamental, il doit suffire, à un bâtiment muni du dispositif de récep- tion radiotélégraphique, de posséder une bonne montre pour atterrir en toute sécurité. On a donc adjoint à l'appareil récepteur un chronographe Le Roy qui facilite l'oliservation des comparaisons et donne toute sécurité comme garde-temps journalier. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908. 793 PHYSIQUE. — Détermination nmn'elle de l'équivalent mecaîàque de la chaleur. Note de MM. V. Crèmieu cl L. Hispaii,, |)t'ésentéc par M. H. Pi)int'aré. Dans les déterminations diiecles de .1, une cause d'erreur importante provient de ce qu'on n'opère pas à température constante. Pour éliminer celte difliculté, nous avons 1 éalisé une expérience dans laquelle la transfor- mation de chaleur en travail est produite dans le nioulle d'un calorimètre Bunsen, dans le(juel on peu' conserver, pendant plusicuis heures, une tem- pérature rigoureusement égale à eellc de la glace fondante. P>n appelant a le poids de mercure absorhé par le calorimètre Bunsen pour une petite calorie versée dans le moutle, NOVEMBRE 1908. 799 tablettes donnent 2 x 3'2 = 6^1 = 2" =4% V hexaïde double de 4= 2= de côté. Ainsi de suite pour les éléments que nous avons nommés les monades (True Atomic Weights, 1894. p. 216-226). Fis. I. it>o 0 /W? La. forme aeoinctriquc ' (les vs ^ni iv / ^■'^ ^ -/■■ / n ^ ■so ■ 60 ^. * / • ^/ \ / ■ ■< / 9"/ \ • ■■10 ^^0 6 / / 9' ' ' 1 otc voL5t.^a^C du. 7eVo ctbsoUi. y G.Hinrichs.igoS 0^'' : -f '." . '' ♦ *63ç;. fl . '/' H ^^ Ho Aï 0 n Mi. Groupements secondaires par soudure de ces formes primitives ( indi- quée déjà dans un pli cacheté déposé en 1891, ouvert en séance le i4 jan- vier 1907). Un corpuscule 16 (pour 0= 16) dominant tous ces groupe- ments donne la limite de ces juxtapositions ( voir Proximate Constituents of ihe Chemical Eléments; Saint-Louis, 1904, p. 3o-47 ). IV. Calcul de la valeur t., poids atomique du pantogène. Toutes les 8oo ACADÉMIE DES SCIENCES. déterminations du poids atomique de l'hydrogène (voir xitpj-a) donnent H = (128 + i) en unités de pantogène ir = i ; d'où 0 = 16x128 = 2048 = 2" et C = i2 X 128 = 1 536 = 3 X 2'. Pour l'hélium on aura ' He := 4 X 128 =: 5 I 2 := 2'. Donc le poids atomique du pantogèiie est 7^^ de notre unité absolue, soit 0,007813. L'excès sur H =; i de la râleur i-raie du poids atomique de l'hydrogène est précisément le poids atomique du pantogène pour 0 = iG ou, mieux, pour C = i2, diamant. V. Précision de celle valeur. La déviation de la moyenne de Morlev est • — o, 000 1 ( ) et celle de Noyés est +0, 00006 ; c'est — 2 et + ^ centièmes de -. Notre Valeur théorique est donc plus précise que les meilleures expériences. M. On peut, par la même méthode, représenter les corps rigides des éléments Az, O, FI comme des prismes de base 8 x 8 et de hauteurs 20, 32 et 37, surmontés par des hexaïdes 4" en nombre égal à leur valence chimique (Programme der Atom-mechanik, 18G7, p. 17). Par la duplication, on peut obtenir d'autres formes pour les mêmes poids atomiques. VII. Mais pour chaque forme, on peut déterminer par le calcul les valeurs du volume atomique et les températures de fusion et d'ébuUition, les der- nières étant fonction respectivement des moments d'inertie mini ma i et maxima I (Comptes rendus, t. LXXVI, 1873, p. i357, 1408, 1592). Pour les gaz, les données critiques de température et de pression offrent encore les moyens de déterminer les dimensions des atomes rigides des éléments (voir les exemples donnés dans les Comptes rendus, l. CXII, CXIII, 1891 et t. CXIY, CXV, 1892 el Pro.T. constit. chcni. Eléments, 1904). VIII. Les calculs étant faits en unités de poids et de mesure du pantogène, on trouve (fig. i) que les valeurs criticjues de l'hélium [où i molécule = I atome] tombent entièrement en dehors des lignes déterminées pour H, Az, O, FI [où I molécule = 2 atomes].... Cette anomalie est une confir- mation... de ce (jue la forme géométrique de la masse rigide de l'hélium est 8% cubique [par duplication]^ et celle de H, Az, O prismatique. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908. Hoi CHIMIE MINÉRALE. — Sur les phosphures de zinc. Note de M. Pierre. Tombois, présentée par M. H. L" Chatelier. De nombreux travaux ont été publiés sur les combinaisons du zinc et du phosphore, parmi lesquels il convient de rappeler ceux de Schrutter ('), Vigier (-), Renault (■*), Emmerling ('')., Hvoslef ('^). Les composés décrits avaient pour formule Zn'P-, ZnP. Ziv'PS ZiiP-, ZnPi. Il nous a paru intéressant de reprendre ces travaux eu nous limitant à l'étude de l'action directe des corps simples. Nous avons réussi à préparer de grandes quantités d'un alliage titrant jusqu'à i5 pour loo de phosphore en vi-rsant du zinc fondu sur du phos- phore rouge bien sec tassé au fond d'un creuset de terre. On place le tout dans un four Pcrrot et on le chauffe jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de vapeur de phosphore. En faisant sur un fragment du culot une surface polie, on aperçoit de grands cristaux beaucoup plus durs que le zinc et entourés eux-mêmes de zinc. Afin d'isoler ce composé, nous avons tenté plusieurs essais qui ont réussi. On peut volatiliser l'excès de zinc clans le vide à 600"; le phospliure reste dans la nacelle. On oblient le même produit, mais moins pur et souillé d'oxyde (en plus grande quantité, il est vrai), en chaulTant le culot primitif au four à vent dans un creuset brasqué au charbon de sucre; le zinc en excès distille. Une seconde méthode est basée sur la grande solubilité du métal dans le mercure. Ce dernier laisse lephosphure intact; on le lave avec du mercure chaud et l'on en vola- tilise l'excès dans un courant d'hydrogène à 400°. Enfin, on peut isoler ce composé par l'action sur les culots concassés de l'acide azo^ tique fumant. En prenant la précaution de refroidir le mélange à 0° et en évitant toute élévation de température, le zinc se dissout beaucoup plus vile que le phos- pliure. (') SciUioTTER, ]\ ien. Akad. Ber., 1849, p. 3oi. (^) Yi(ai;n, Bull. Soc. cliiin., 1861, p. 5. (') IAenault, Aitn. Phys. Chiin., 4= série, t. I\, p. 162. (') Emmebling, Ber., t. XII, 1879, p. i52. (') HvosLEF, Ann. Pliarm., t. C, p. 99. Ho2 ACADÉMIE DES «CIENCI-S. Quelle que soit la Icueur des ciilols doiil nous soninn's parus el quelle que soit la uiélhode employée, nous sommes toujours parvenus à un com- posé de formule sensiblement constante. Analyse du produit séparé par \0'?I : '1 hcorlc pinii- Zii'^ F*-. I' a3,32 pour loo ^-4,01 ''•" 76,21 » 7'5'99 (l'est d(inr le eorps décrit par Vigier, Uenaull, llvoslet' {loc. cil. ). La plupart des propriétés importantes de ce corps ont été signalées par les auteurs cités précédemment. Sa densité a été trouvée égale à 4,55 à i3°. M. \\'alleiant, qui, avec une grande bien\ eillauce. a examiné les plus beaux cristaux provenant de nos préparations, a reconnu qu'ils étaient formés d'octaèdres réguliers à escalier dérivés du cube. Il nous a été impossible, soit de fondre ce corps, soit de le dissoudre dans le zinc. En essayant de refondre à l'ahri de l'air le culot à 16 pour 100, le zinc seul est devenu liquide et il est resté un S{|uelette de Zn'P- souillé de zinc, l.e pliospliure Zn'P- distille dans l'hvdrogéne vers iioo". Nous avons examiné en détail l'action des acides. Comme cela a déjà été décrit {)ar Renault {loc. ciL), l'acide chlorhydrique étendu ou concentré donne de l'hydrure de plios})liore gazeux PH^. Nous avons analysé le gaz dégagé qui est absorbable par CuCI- à 0,02 pour 100 près de son volume total et qui est donc très pur. Déplus, le liquide ne contient pas de phosphore après dissolution com- plète du produit. La réaction peut donc s'écrire quantilatixemenl Zn3 P'- + 6H Cl = 3 Zn œ -h 2 \'HK Nous avons vérifié que le volume gazeux correspondail au poids de phos- phure traité. L'acide azotique étendu donne le même gaz dans un état de pureté com- parable. /'Jiiide i/(.'s cni/i/iosés plds p/ios/i/iori'S. — i'.u riii>;inl agir dans le vide la \'aj)eur tle pliosplioie sur ce composé à la tempéi'alure de 400°, on obtient une niasse brune non fondue, et la nacelle qui conlenait le produit a augmenté de poids. Il est difficile de dépas-,er ajn'^i la teneur de 3o pour 100 de pliospliore. Imi tiaitaiU ce produit par l'acide clilorlijdrique étendu, on obtient une poudre noire dont la composition fut trouvée constante quelle que soit la concentration de l'acide employé, depuis i pour 100 jus(|u'à ri;i pour kmi d'acide concentré pour 100 d'eau. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908. 8o3 Les analyses ci-dessous Zn P . Théorie pour ZnP-, 52,04 5o, I 5 1,0 01,6 47->7 49,6 49.3 48,4 montrent que c'est là le composé décrit par Hvoslef et Renault (loc. cit.). La masse brune trouvée dans la nacelle était donc un mélange de ZnP- et deZn^P-, ce dernier n'ayant pas subi l'action du phospliore. Pour lé mettre en évidence, nous avons isolé du produit contenu dans la nacelle, au mo3en de l'acide nitrique fumant et refroidi à 0°, le composé Zn'P-. Le corps répondant à la formule ZnP- n'a pas l'apparence cristalline. Sa densité est 2,97 à là". Il commence à se dissocier à ooo" en phospliore et en P-Zn^. A liOO", il ne lixe pas de phos|)liore; une nacelle qui eu contient 349™» "^ cliange de poids, à i"? prés, ni dans le vide, ni dans la vapeur de phosphore à cette température. De même que pour le précédent composé, nons avons étudié l'action des acides sur le corps ZnP^ L'action de l'acide azotique a été décrite par Renault. Il reste inaltéré dans l'acide sulfurique concentré. L'action de l'acide chlorhvdrique concentré est lente; il se produit dans cette réaction PH' pur et de l'hydrure solide P^H. Nous avons fait l'analyse de ce dernier au moyen du procédé classique décrit par Amat ('). Le \olume d'hydrogène dégagé au cours de celle analyse a été trouvé à i pour 100 près égal au volume théorique. Le produit était jaune clair et ne contenait pas de zinc même à l'état de traces. En résumé, nous avons décrit des méthodes permettant d'obtenir à l'état de pureté les composés Zn'P- et ZnP-. Dans ces recherches, nous n'avons pu trouver les composés ZnP et Zn''P\ qui ne se forment certainement pas par union directe du phosphore et du zinc aux températures indiquées. L'action de l'acide chlorhydritjue concentré sur le phosphure le plus riche nous a fourni un nouveau mode de préparation de l'hydrure de phos- phore solide. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur l'hydrolyse du pcrchlurure de fer; influence des sels neutres ('-). Note de MM. G. Malfitano et L. 3Iiciiei., présentée par M. Houx. Dans les solutions de FcCP additionn(-cs de KCl, quelle que soit la concentration respective des deux sels, les phénomènes caractéristiques de (') Amat, Ann. de Chim. et de Pliys., 6'= série, t. XXIV, 1891, p. 36o. ('-) Comptes rendus, t. CXLV, p. i85 et 1276; t. CXLVI, p. 338. C. R., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVII, N° 18.) Io5 8o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'étal colloïdal, l'hôtérogénéité optique surlout, apparaissent toujours plus vile et deviennent plus prononcés que dans les solutions de FeCP seul. On porte clans une éliive à 4o° des solutions de la composition suivante : FeCI'':5o, FeCl': 5o + KCl: loo, FeCF': 5o + KCl : 5o, FeCI' : 5o + KCl : a. Elles deviennent opalescentes respectivement après 96, 48, 24, 16 heures. Est-ce que FeCP se décompose plus rapidement et davantage en pré- sence de KGl? Dans les graphiques ci-dessous, nous avons indiqué les variations de la conductibi- lité électrique en fonction du temps à la température de So" de solutions FeCI^-t- kGl comparativement avec celles de FeCP seul et au même titre. Pour chacune de ces solutions, la valeur mesurée au début, une fois la température atteinte, a été marquée o et prise comme point de départ. L'augmentation de la conductivité électrique est due à la formation de liCl dans la réaction FeCl''4- « H^O =_ Fe(OH)''CF— « -1- « H Cl, et l'on peut ainsi se rendre compte de la vitesse et de Fintensilé de l'hydroUse. Nous avons pu constater (jue, lorsque dans les solutions le rapport FeCI': KCl est supérieur à l'unité, l'augmentation de la conductivité est généralement plus rapide et atteint un niveau plus élevé que dans les solutions de FeCI' seul et au même lUre. Inversement, lorsque ce rapport est inférieur à l'unilé, c'est-à-dire la concentration en KCl l'emporte sur celle de FeCl', l'augmentation, même dans le cas où elle delnUe plus rapidement, atteint toujours, ensuite, un niveau plus bas. Dans le Tableau suivant, nous avons indiqué, à côté de la composition des solutions, la valeur de l'augmentation de la conductivité K.iq-" mesurée à 18° avant et après cliaufTage à 100° pendant i5 minutes, et les modifications amenées par le chaullage dans l'aspect des liquides : Aussitôt après Après Après chauffage. 16 heures. 48 heures. Aspec^des liquides. FeCl':3o i6,/l98 i5,868 14,968 Rouge brun, opalescent. FeGl':3o-i-KGI : 1000 i6,68a 16,172 10,422 Id. FeCP : 3o H- KCl : 000. 16,892 16,862 1.3,602 Bouge jaunâtre, très opalescent. FeCP:3o-|-KCl: 100. 16,680 i6,i4o i5,48o Id. FeCl' : 3o -1- KCl : 5o. . 16,910 i6,o4o i.5,2io Rouge jaune, opaque. FeCP : 3o -+- KCl : 2. . . 11 ,25o ii,25o 1 i,2.jo Jaune rougeàtre, précipité. On voit ([ue Taugmenlalion de la conductivité ei parlant la quanlilé de FeCI' dé- composé est plus grande en présence de KCl, si toutefois ce sel n'est pas à une con- centration plus éle\ée que FeCI'. De plus, la tempéralure restant constante à 18°, la conductivité des solutions hydrolysées à 100" tend à diminuer; HCl réagit sur les com- posés Fe(OH)"Cl'~", qu'il tend à ramener à l'étal de FeCI'. C'est la rétrogradation; elle est d'autant plus faible que les mélanges contiennent plus de KCl. Nous savons déjà que, lorsque l'hydrate forme des micelies plus volumineuses, il est moins facile- ment attaqué par lICl. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908. 8o5 L'hydrolvse de FeCp en présence de KCl est soit plus active, soit plus lente selon les proportions respectives des deux sels. Quel que soit l'effet sur la marche de l'hydrolyse, l'hydrate tend à former des micelles d'autant plus volumineuses que la quantité de KCl est plus grande. Non seulement l'état de division de la matière colloïdale est affecté, mais aussi sa composi- tion Crapport Fe : Cl) et sa qualité. Dans les solutions où il devrait se former le produit rouge hrun tr.ès stable, c'est un produit rouge jaunâtre ou même jaune ocreux qui apparaît en présence do doses suffisantes de KCl, et ce colloïde tend à se déposer. Nous nous sonmies cependant assurés que KCl n'entre pas dans la composition des micelles et qu'on le retrouve en entier dans le liquide intermicellaire. Les autres chlorures NaCl, NH'Cl, BaCl-, MgCF se comportent d'une manière analogue, quel que soit le radical positif qu'ils renferment; les va- riantes qu'on constate peuvent être attribuées à leur différent coefficient de dissociation électrolytique. D'autre part, HgCl% qu'on peut considérer comme un non-électrolyte, n'a pas d'influence sensible sur la marche de l'hydrolyse, et les changements qu'il amène sont d'un ordre différent. Nous avons également étudié l'influence de Ki\0% laquelle, grosso modo, est comparable à celle des chlorures. Par contre, les sels dont le radical négatif est polyvalent, K-SO'', K-HP.0% agissent d'une manière toute différente. Ils entravent toujours l'hydrolyse et à des doses d'autant plus faibles que la température est plus basse. Ce sont, en somme, les mêmes phénomènes que nous avons exposés à propos des acides polyvalents. Kn présence de doses croissantes de sels, le nombre d'ions Fe diminue, la formation de I"e(OH)^ est entravée, si toutefois la proportion de sel ajouté n'est pas suffisante à diminuer l'ionisation et, par conséquent, l'activité antagoniste de l'autre produit de l'hydrolyse, l'acide. Cela explique pour- quoi, selon la proportion respective des deux sels, l'hydrolyse puisse être des fois activée et d'autres fois ralentie. Dans tous les cas, le nombre d'ions Fe, centres d'attraction autour des- quels vont se grouper les molécules Fe(OH)', étant moindre, les micelles sont plus volumineuses; par conséquent aussi, l'hydrate est mieux à l'abri de l'action rétroactive de l'acide, et l'hvdrolyse peut ainsi se poursuivre. Mais, en présence d'un excès d'anions monovalents ou dune quantité suffi- sante d'anions polyvalents, les micelles ne pouvant pas rester dissociées pré- cipitent et d'autres ne peuvent plus se former; la décomposition de FeCl' 8oG ACADÉMIE DES SCIENCES. est alors airèlée. Cela explique pourquoi, selon les proportions respectives des deux sels en présence, la (piantité de FeC.l' déconqiosé peut être soit plus grande, soit plus faible. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur iciloésnl, phénol à fonction complexe prépare à l'aide de certains aloés. Note de M. E. Légeb, })résentée par VI. Armand Gautier. En ajoutant du chlorate de potassium à la solution des aloès bruts du Cap et de l'Ouganda dans l'acide chlorhydriquc concentré, j'ai obtenu un mélange d'aloïiies chlorées et un corps ciislallisable en aiguilles anhydres, presque incolores, répondant à la formule C ' H' CI' O' (' ). J'admis d'abord que celle formule est celle d'une oxyméthylnaphtoqui- none tétrachlorée. L'étude ultérieure de ce corps m'a montré qu'on ne saurait le ranger parmi les cjuinones. Un de ses atomes d'oxygène apparte- nant à un OH phénolique, je le considérerai comme le dérivé tétrachlorc d'un phénol encore inconnu auquel je donnerai le nom à'aloésol. h^doésol tétrac/iloré (-) se sépare facilement des composés qui l'accom- pagnent en mettant à profit son insolubilité presque complète dans l'alcool chaud; les aloïnes chlorées sont au contraire très solubles dans ce dissolvant. Le produit brut, de couleur rose, est purifié par cristallisation dans l'acide acétique bouillant, après traitement des solutions au noir animal. L'aloésol télrachloré est complèlement insoluble dans l'eau. Peu soluble dans l'élher, il se dissout mieux dans le toluène, à chaud, et peut cristalliser de ces deux dissolvants. La solution de carbonate de sodium le dissout à chaud; il en est de même de Tauj- moniaque à froid, ainsi que des solutions alcalines caustiques étendue-. Il se forme, dans ce dernier cas, des combinaisons qu'un excès d'alcali précipite à l'élat de masses gélatineuses, formées d'aiguilles microscopiques. Tandis que les solutions acétiques du composé pur sont incolores, les solutions alcalines sont jaunes; par addition de H-0-, elles deviennent rouge vineux. La solution ammoniacale donne avec BaCl" un ]3rici])ilè jaunâtre d'une combinaison barylique. L'acide sulfurique dissout, à froid, l'aloésol télrachloré sans réaction apparente. L'acide nitrique (densité 1,40 l'attaque, à chaud, avec production d'acide oxalique et de (') Comptes rendus, t. CXLV, p. 1179. ("-) Les analyses des corps décrits dans celte Note seront publiées ailleurs. SÉANCE DU 2 NOVE.MBRE 1908. 807 quiiione perclilmùe. Il ne sf f(]riiie pas d'acide |iic-iir|iie, mais le produit de la réaclion prend l'odeur siilTocanle de la chloropicrine. L'aloé^ol lélracliloré rédnll le nitrate d'argent ammoniacal et le permanganate de potassium. Si l'on verse de l'acide sulfuriqiie sur un mélange d'aloésol tétracidoré et de bichro- mate de potassium, une réaction violente se déclare; il se dégage des vapeurs rouges d'acide clilorochromique; tout le carbone est transformé en CO'. Distillé avec Zn en poudre, l'aloésol tétrachloré ne fournit que des quantités extrê- mement faibles d'une huile à odeur d'huile lourde de houille, enlrainnjjle par la vapeur d'eau. L'aloésol tétrachloré obtenu de l'aloés du Cap fond à 26'^°, 7 (corrigé) ; celui qui est donné par l'aloés de l'Ouganda fond à 268", 9 (corrigé); les deux produits sont donc identiques. Chaufle un peu an-des-usde son point de fusion, ce corps se volatilise, puis cristallise à nouveau par condensation des vapeurs. L'acélylaloi'sol léLiachloïc C"IP(C-H^O) C1*0', obtenu à l'aide du chlorure d'acé- tyle, forme des pri-mes assez volumineux, anhydres, fusibles à laS" (corrigé), qui conservent une légère teinte jaune. Très soluble dans l'acide aci''ti(|ue bouillunl, ce corps cristallise par refioidissement des solutions. Nydroa/ocsol bic/iloré C''il^C\''0^. — Ce composé s'obtient en traitant par le zinc la solution de l'aloésol tétrachloré dans l'acide acétique bouillant. Il y a, non seulement remplacement par 2 H de 2 Cl, mais aussi fixation de deux autres atomes d'hydrogène. L'hydroaloésol bicliloré se dépose par refroidissement de la solution acétique. On le purifie dans le môme dissolvant. Grains cristallins qui, au microscope, ont l'apparence d'aiguilles incolores, anhydres, fusibles à i-jS" (corr.), peu solubles dans l'acide acé- tique froid. Comme l'aloésol tétrachloré, l'hydroaloésol Ijichloré se dissout dans l'ammoniaque étendue et dans les alcalis dilués; mais, dans ce cas, les solutions sont incolores. Un excès d'alcali précipite la combinaison sous forme d'aiguilles microscopiques. La solution chaude de carbonate de sodium se comporte de même. L'hydroaloésol bichloré présente plus de stabilité que l'aloésol tétrachloré, lequel perd facilement une partie de son chlore, soll dans les recristallisations, soit par l'action des alcalis étendus. 11 ne réduit pas le nitrate d'argent ammoniacal et n'est pas attaqué iuslnntanément par le permanganate de potassium comme il arrive avec l'aloésol tétrachloié. La combinaison barylique (C"H''Cl-0')-Ba prend naissance quand on traite par BaCl- une solution ammoniacale bouillante d'hvdioaioésol bichloré. Llle se dépose sous forme de longues aiguilles incolores, insolubles dans l'eau. L'hydroaloésol bichloré fournit un dérivé acétylé qui peut être incolore ou coloré en jaune. Vacétylliydroaloésol bichloré C" ll''(C- H^O) CI-0^ (variété incolore) s'obtient à l'aide de l'anhydride acétique. Belles aiguilles prismatiques, billlantes, anhydres, très solubles dans l'acitle acétique et le chloroforme, moins solubles dans l'alcool, inso- lubles dans l'eau, fusibles à i. îc-i 5 1" (corrigé ) en un liquide incoloie, volalilisable sans décomposition apparente. Son |ioids moléculaire, déterminé par cryoscopie dans C-H'O-, a été trouvé égal à 280; calcidé 3oo. La variété jaune du corps précédent s'obtient a\ec le chloiure d'acétyle; ses pro- priétés sont les mêmes que celles du dérivé incolore, le point de fusion est semblable. 8o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Lliydi'oaloésol bichloré (variété jaune) se prépare en ajoutant à la solution alcoo- li([iie chaude du dérivé acétylé jaune la quantité tiiéorique de Na à l'état d'éthylate. La snponilic.ilioM est instantanée; il se forme un volumineux précipité jaune qu'on purilie par cristallisation dans l'acide acétique. Mêmes propriétés que le dérivé incolore. Constitulioii de l'aloésol tëlrachloré et de V hydroaloésol hichloré. — L'exis- tence d'un OH phénolique dans ces deux corps est suffisamment démontrée par la propriété qu'ils possèdent de se dissoudre dans les alcalis et de don- ner des dérivés inonoacétylés. La transformation de Taloésol tétrachloré en quinone perchlorée grâce à NO' H permet d'aflirmer que ce corps renferme un noyau benzénique, à la fois bichloré et hydroxylé, sur lequel viendrait se fixer, par un ou deux atomes de carbone, le reste C° H- Cl" O^ de la molécule. C'est la décomposi- tion de ce reste par NO'H qu fournira les 2 Cl nécessaires à la formation de la quinone chlorée, par un mécanisme analogue à celui que j'ai observé dans la transformation du Irichlorophénol OU ( ) Cl (2.4.6), en perchloro- quinone, à l'aide de NO'H additionné de HCl ('). Je n'ai pas encore déterminé la nature du reste C^H-CPO", mais l'étude des propriétés de l'aloésol tétrachloré permet d'affirmer que ce reste ne renferme aucune des fonctions suivantes : alcool, acide, anhydride d'acide, éther-oxyde, quinone. L'hydroaloésol bichloré, qui est un corps neutre comme l'aloésol tétra- chloré, ne possède aucune des fonctions précédentes. On ne saurait non plus le considérer comme l'anhydride du composé (]' ' H'"CPO% lequel devrait exister dans les combinaisons métalliques. Le dérivé barytique d'un tel corps renfermerait 16, S8 pour 100 de Ba au lieu de 20,67 'l"^" ^^^ trouvé. Je continue ces recherches. CHIMIE TIINCTORIALE. — Fixation de différents dérivés d'un même colorant et explication de la teinture. Note de MM. L. Pelet-Jolivet etj\. A.ndeksex, présentée par M. A. Haller. Dans une Note récente, M. Wild et l'un de nous ( -) considèrent les solutions de matières colorantes comme des électrolytes à ions disparates. Si cette hypothèse est fondée, une solution de matière colorante pure, sans (') Comptes rendus, t. CXLN'I, p. 69^. (-) Comptes rendus, séance du 19 octobre 1908, p. 683. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE T908. 809 addition d'aucun sel ou acide, jouera, en présence de la laine ou d un adsor- bant convenablement choisi, le rôle d'un électrolyte, et la fixation du colorant se réalisera suivant les règles de Télectrisation de contact (' ). Pour étudier cette action des colorants, nous avons préparé quelques dérivés décolorants basiques ou acides; une solution équivalente de chaque composé est ensuite placée en présence d'une même quantité de laine. Nous avons trouvé que le chlorure de safranine teint moins, toutes conditions égales, que le sulfate ; celui-ci moins que le phosphate ; l'hydrate de safranine donne une teinture comprise entre celles du sulfate et du phosphate. Pour les colorants acides, le ptjnceau cristallisé sel de. sodium produit des teintures plus claires que celles du ponceau cristallisé sel de magnésium et celui-ci se fixe en quantité plus petite que le sel d'aluminium du même colorant; l'acide du ponceau cristaUisé donne une nuance intermédiaire entre celles du ponceau sel de magnésium et le sel d'aluminium. Il devient maintenant possible de donner une explication rationnelle de la teinture; celte explication confirme d'ailleurs entièrement les vues déjà émises par Freundlich et Loser (-) en ce qui concerne les colorants acides et basiques. Cn;neuses, agissant fortement sur la lumière polaii^ée. On décante les eaux mèies; le précipité cristallin est ain-^i jfolé. C. R., iç,oS, !• Semestre. (T. CXIAII, N» 18.) I06 8l2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ce Iraiterneiil de la bile est lenoiivelé plusieurs fois, oicllnairemenl cinq à six fois. Ciiaque nouvelle opération donne une production de substance cristallisée. Lorsque la densité de la lif[uenr est devenue d -^ 1 1 1?. à li = i i i5, on n'oblii-nt pins de cristallisation. Les diverses récoltes de cristaux sont réunies, dissoutes dans un volume convenable d'eau distillée chaude, puis soumises à des cristallisations fractionnées. Dès la troi- sième opération, on obtient un beau produit parfaitement blanc. Les filtrations doivent être faibles sous faible vide, à cause de la finesse des cristaux; elles exigent l'emploi d'un tlouble filtre en toile et en papier. Cette méthode donne des rendements excellents. On isole aisément (io pour loo de l'acide glycocholicjue de la bile dn porc; avec des soins on peut porter ce rendement à -jj pour loo. Elle permet d'éviter l'entraînement d'autres acides biliaires, en particulier de l'acide taurocholique, qui se produit toujours avec les procédés devenus classicjues à l'acétate de plomb, au perchlorure de fer ou à l'alun, etc. La physiologie peut ainsi compter sur un corps défini pour étudier une des fonctions les plus importantes de l'organe hépatique, la sécrétion bi- liaire. II. On obtient l'acide g'lycocholic[ue en dissolvant son sel alcalin dans de l'alcool méthylique et versant par petites (piantités cette solution dans un grand volume d'eau distillée tiède, additionnée de lopour loo d'acide chlor- hydrique pur et constamment agitée. L'acide précipite en très fines particules qui bientôt se rassemblent en une pâte blanche, molle, se laissant étirer à chaud en longs filaments soyeux. L'acide glycocholique est une substance blanche, sans odeur, de sa- veur à peu près nulle quand il est pur; il craque sous la dent en donnant l'impression d'une véritable résine. L'amerlume signalée par les auteurs tient à la présence de traces d'acides biliaires et surtout d'acide taurocho- lique. Il est neutre au tournesol. 11 fond à i5o" en se ramollissant. En solution éthylique, son pouvoir rotatoire spécifique est Ag ^ -l- 'i", "i; pour des concentrations voisines de 4*^ ^^ ^'"1 pouvoir rotaloire molécu- laire = 4- 21".") 4'. III. Analyse : C. H. N (Ivjeldahl). >' (Dumas). 1 68, 3i 9,37 2,69 2,7.5 11 , 68,64 9,44 2,72 2,70 correspondant à la formule brute C-"H*^NO°. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908. 8r3 Soumis à l'hydrolyse, les résultats varient suivant les méthodes : Avec l'acide sulfuriquc ou oluienl des cliillVes très concordants en glyco- colle. Sur I >' d'acide glycocholique en solution acétique, au bain d'huile à iSS" pendant 10 heures, on a : Concenlrations (SO'H'-). 10. 20. 30. .50. Gl^ycocolle ''^,73 '",72 i°i74 '^.y^ En solution barytiquc, l'attaque est le plus souvent incomplète. Dans les eaux, on ne retrouve qu'une faible quantité de giycocolle : 0^,85, 0^,80, os,83 dans trois expériences, et l'acide cholalique est mêlé d'acide glycocholique non hydrolyse. Avec les alcalis caustiques, il ne se produit aucune action à la pres.sion normale; sous pression l'attaque est complexe et dépasse les limites d'une simple hydrolyse. IV. Au point de vue Inologique nous avons recherché, en collaboration avec M. G. Levèque, le pouvoir toxique du glycocholate de soude. Chez les animaux supérieurs, la toxicité varie suivant la voie d'intro- duction. Pour le cobaye, par exemple, la dose toxique est de o, i4 par 100^ d'animal, après injection intra-péritonéale, et de 0,18 par la voie sous-cutanée. Les êtres inférieurs sont très sensibles. Des lymnées {lymnea paluslris et U/nosa ), des planorbes (^phinorbis cornua et iirnbellata) meurent en 3 jours dans une solution à i,(3h pour 1000 de gly- cocholate de soude. Des sangsues (hirudo mediciiialis et glossiphonia) sont tuées en 4 jours dans une solution à 5 pour 1000. CHl.MiE P.10L0GIQUE. — Sur les propriclvs colloïdales de l'amidon et sur l' uidlè de sa eonstitulioii. Note de M. Eugènk Fou.iisd, [U'ésentée par M. Koux. * Dans une Communication précédente (')j'ai indiqué que l'amidon d'une pseudo-solution à géllfication réversible, iillrée à ti'avers une membrane de (') Voir Comptes rendus, t. CXLVI, p. 28."). 2l4 ■ 84,4 21,8 0,865 173 .84,3 >4>9 o,85o 170 •84,2 10, I 0:84l 168 184,2 5 0,825 i65 184,3 S'il existait un résidu fixe insoluble, son coefficient de partag;e étant nul. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE I908. 8l5 la courbe couperait l'axe des restes ; celle de l'expérience ne le rencontre pas, du moins juscju'à l'extrême limite où elle s'arrête. Cependant, la variation descendante du coefficient de partage montre un élat variable de la matière des restes consécutifs, et la constance du nombre (ai,) révèle l'uniformité d'un terme de dissolution du colloïde. II. L'observation d'une inertie croissante des derniers restes du fraction- nement, dans leur gélilication spontanée, précise les conclusions précé- dentes. On sait que la vitesse de cette transformation dépend de l'acidité minime présente ( '), vestige des phosphates minéraux de l'amidon. Or, l'exemple type ci-dessous prouve une répartition inégale des acides du colloïde, expri- més en grammes d'acide phosphorique par kilogramme d'amidon de cha- cune de ses parties, séparées par une membrane de coUodion : Acidités. Colloïde Hùsidu total. Filtrai. colloïdal i-,4o 10,67 00,82 2=,l8 20,61 i^go Au méthylorange A la pliénolphtaléiiie 20, L'acidité perdue par la fraction colloïdale, surtout sensible au méthylo- range, indicateur de l'acide libre, s'est déversée dans la solutio a parfaite; donc, elle diminue dans les restes successifs, ainsi cpie leur coefficient de partage. Mais l'acidification des phosphates du colloïde n'a été que partielle dans la purification primordiale ( ' ), et le dernier reste, presque neutre, contient les sels échappés à la déminéralisation de l'amidon total; le même traite- ment ('), renouvelé sur ce résidu, y fait ap[)arai[re, en effet, une double acidité de 1^,64 et 2^,60 d'acide PO'H^ par kilogramme de son amidon, contrôlée par un dosage ultérieur de phosphore dans ses cendres. Avec le départ des bases, le coefficient de partage du dernier reste se relève de ~^„ à ~^^, égal à celui du colloïde entier; l'amidon de son filtrat présente toujours le même pouvoir rotatoire et peut reprendre, par le pro- cessus connu (-), la forme primitive de colloïde gélifiablc. Alors disparaît toute distinction entre le dernier reste et l'amidon total, base de l'hypothèse de pluralité. Ainsi s'affirme la conclusion synthétique : L'amidon est une (') Voir Complus rendue, t. CXLIV, p. 'yoi. (^) V^oir Comptes rendus, t. CXLVI, p. 978. 8l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. espèce chimique unique, susceptible d'une transformation pliysiqu", totale et réversible, i^ers un état de solution parfaite. Mais de cette démonstralioii surgit le rôle capital du milieu salin, siège d'une force de liaison dont les ions R-*- sont les antagonistes. L'amidon est donc la forme variable de concrétion d'une seule molécule élémentaire, dépendant de la réaction du plasma amhiant; celle-ci varie sous diverses influences, telles (jue l'âge de la cellule de localisation, modifiant la perméa- bilité osmolique de sa membrane; elle produit les divers agrégats molécu- laires, de l'ésislance variable, reconnus dans les coucbcs superposées du grain naturel. C'est ce qui explique la multitude des spécifications relatives à l'amidon, différentes avec chaque auteur, différentes avec chaque méthode de désagrégation de cet édifice complexe. PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur l'Oïdium du Chêne. Note de M. Paul Hariot, présentée par M. Bornet. J'ai signalé pour la premièi-e fois X Oïdium du (^hène en France à la lin de l'année 1907 {Bulletin de la Société mycologique de France, 19117, p. iSy). Cette année-là il avait fait son apparition vers le mois de juillet sur quelques points seulement, particulièrement dans le Centre, l'Ouest et aux environs de Paris. Depuis on Ta sign;dé à peu près dans tous les départements. Tardif en 1907, l'Oïdium du Chêne a paru en 1908 dès le milieu du mois de mai, environ quatre mois plus tôt que l'année précédente. Tout d'abord localisé dans les taiUis d'un an, il a envahi les taillis plus âgés et il n'est pas rare de le rencontrer sur des arbres dont il attaque les feuilles de l'extrémité des rameaux. Quelle est la cause de l'extension considérable qu"a prise ce parasite? En 1907, l'apparition de VOïdium du Chêne semble avoir coïncidé dans certaines parties de la France avec des vents prédominants et prolongés de Nord-Est et parait avoir été favorisée par la sécheresse persistante. Des plantations faites sur les pentes d'un vallon présentaient cette parti- cularité que le versant ouest avait profondément souffert, tandis que le versant est et le fond du vallon étaient sensiblement moins attaqués. Des observations de ce «enre ont été faites dans l'Yonne par M. Fliche et dans la forêt de Compiègne par M. le professeur Mangin. Il est. à remarquer que les Erysipliacées ont été particulièrement abondantes en Champagne pendant SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908. 817 les automnes très secs de 190G el de 1907. Peiit-on invo([uer la même raison en i^dcS? Il n'est guère possible de le faire, les conditions climalériqucs avant été toutes différentes. \.'()ïfliiim du (Ihène a agi de façon désastreuse en 1908 et causé de véri- tables dégâts dans les taillis de i à 4 ans. Tous les Cliènes indigènes peuvent être allaqués, (|u'iis aient les feuilles marcescentes : Oiiercus pedanculata, sessili/loia et sa variété pubescens, Toza. Cerrix; ou le feuillage peisisLant : Otierriis Ilex, coccifera (renseignement communiqué par M. Foëx, Suber (cultivé clans un parc du déparlement de l'Orne d'après M. J^emée). Mais les diverses espèces ne le sont pas également. Les Ouercus Toza %\. pedanculata uni tout particu- lièrement soufiVrt tandis que le Ouercus sessiU/lora a été moins endommagé dans l'ouest de la France, d'après M. Bureau. Les Ouercus coccifera et Suber n'ont été (|ue très peu alteints. Les Cliênes américains ont peu soud'ert; la plupart du temps ils ont même été épar- gnés. M. le professeur Mangin a vu, dans le Jura, des exemplaires de Ouercus rubra absolument indemnes au milieu de Chênes indigènes malades. i\l. Lapeyrère a fait la même constatation dans les I^andes et m'écrivait récemment : J'ai vaiiieinenl essayé de propager la maladie sur les Chênes d'Amérique en secouant à plusieurs re- prises des branches malades venant des Chênes voisins et je sais une allée où ils alternent avec des Chênes pédoncules qui sont tous très fortenienl atteints. Quelle est l'origine de VOidiurn du Chêne? Faut-il croire à une impor- tation comme pour l'Oïdium de la Vigne ou pour celui de VEronymus Japo- nictis'^ C'est l'opinion exprimée avec réserve toutefois par M. (îard qui, en juillet 1908, a publié une .Note intéressante sur ce redoutable parasite; par MM. Griffon et Maublanc (aoiit 1908). L'immunité à peu près absolue dont jouissent les Chênes améincains plantés en France ne me semble pas corroborer celle opinion. D'ailleurs, la présence de ÏOidiiim du Chêne en France est-elle bien nou- velle? Des naturalistes dignes de foi m'ont afftrmé que ce champignon avait déjà été observé il y a un certain nombre d'années, mais toujours en petite quantité. \j Oïdium du Chêne doit être rapporté à VOïdium quercinum Thiimen, si- gnalé dans le Portugal sur le Quercus racemosa. .lusqu'ici on n'en a pas encore vu les périthèces. On a signalé sur les Chênes des Erysiphacées appartenant aux genres Phyllactiiiia et Microsphœra. Le genre Phyllaclinia doit être écarté, comme pouvant produire Voïdium du Chêne, en raison même des caractères tout spéciaux que présentent ses conidies. C'est à lui qu'il faut rapporter VEry- 8l8 ACADEMIE DES SCIENCES. sipfic Q(/e/c/« Mérat (') et, d'après Lé veillé (/4/î/i. des Sciences natur., i85i, l. XY, p. i48), \'E. Ilicis Cast. et VE. fioboris Cachet, dont j'ai pu voir des écliantillons authentiques. Reste le genre Microsphœra. Au\ ]']tats-Unis, on rencontre assez fré- quemment sur les Chênes les M. quercina, densissima et nbbreviata que M. Sahnon, monographe des ICrysiphacées, a réunis au .)/. Alni. Ce dernier paiait être fort rare en Europe sur le Chêne. Je ne l'ai encore vu que des environs de Genève. En 1907 j'ai émis l'hypothèse (liidl. Soc. inycol. de France, loc. cit.) que ÏOïditim du Chêne pouvait être considéré comme la forme conidienne du MicrospJiœra Alni. Mais, tant que la forme parfaite n'aura pas été rencon- trée, il n'y aura que supposition et il sera impossible de se prononcer avec certitude. Je signalerai, en terminant, la présence d'un Oïdium, qui me semble identique, sur le Hélre. INl. le professeur Mangin l'a rap[)or(('' du Jura et M. Lcm(''e me l'a envoyé des environ d'Alenron. PALÉOMOLOGiE. — Décoiwerle de la houille à Madagascar par le capitaine Colcanap. Note de M. Maucellix Boule, présentée par M. Albeit Caudry. Le 2 mars 1 908 j'ai eu l'honneur d'exposer à l'Académie les premiers résul- tats des recherches paléontologiques effectuées, dans les terrains de base de la série sédimentaire du sud-ouest de Madagascar, par un correspondant du Muséum, M. le capitaine Colcanap. L'étude d'un petit Reptile fossile apparenté aux formes permiennes du continent européen et d'une empreinte de feuille de Glossopteris m'avait per- mis alors d'affirmer l'existence, plusieurs fois discutée, de terrains primaires à Madagascar. J'ajoutais : « Comme l'ensemble de la formation est d'origine continentale, qu'on y observe des débris d'une antique végétation, on peut espérer y trouver des amas de combustibles comme ceux de l'Afrique du Sud. Le problème de la houille, si important pour notre grande colonie, où (') La descrijiliuii doiiiiée par Mérat est aussi peu précise que possible : granules noirs, sphérifjiies, distants, un peu comprimés au sommet, sans apparence de capil- litium à la ttase (MftRAT, Jtevue de ia Flore parisienne, i843, p. 459). SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1908. 819 il n'a guôre occasionné jusqu'à présent que des déboires, se pose cette fois d'une façon rationnelle. » Je suis aujourd'hui en mesure, grâce aux nouvelles recherches faites à ma demande par M. Colcanap, d'annoncer à l'Académie la découverte de couches de houille de o^j'io à o^jSo d'épaisseur à leurs affleurements. Ces couches font partie d'un système détritique occupant le bassin du haut Onilahy (Mang-okyj, aux environs de Bénénitra. Notre savant et dévoué correspon- dant m'a adressé une Carte géologique de la région. Il confirme l'analogie des dépôts de Madagascar avec ceux de l'Afrique australe : c'est ainsi qu'il existe, près de Bénénitra, des conglomérats de base, avec des blocs énormes identiques à ceux décrits par Molengraaf dans le Transvaal. M. Colcanap m'annonce en outre l'envoi d'une caisse d'échantillons du combustible décou- vert par lui, ainsi que de nouveaux fossiles recueillis dans les couches voi- sines. L'importance de cette découverte peut être considérable pour l'avenir économique de Madagascar. Pour le moment, l'Académie me permettra d'insister sur le fait que cette découverte pratique n'est que la conséquence logique d'une série de données dues à la Paléontologie, que l'on considère trop souvent comme une science purement spéculative. M. L. Thouvexy adresse une Note intitulée : Formules et applications relatives au vol à voile. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. C03IITE SECRET. Rapport fait, au nom de la Commission de la télégraphie sans fil de i Académie des Sciences, par M. Bouquet de i.a Grve. Depuis la découverte des ondes hertziennes et des moyens de les utiliser, l'envoi des dépêches par la télégraphie sans fil a fait de tels progrès que des signaux sont échangés journellement entre le Canada et l'Islande, entre la tour Eiffel et le Maroc. G. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N« 18.) IO7 820 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ces progrès ont suscité de vastes espoirs et il était naturel qu'on ait songé à envoyer aux navires en mer l'heure d'un premier méridien pour fixer la Jongitude de leur position. Cette question de la détermination des longitudes en mer est en effet des plus importantes; elle est liée directement à la sécurité de la navigation. Aussi a-t-on essayé de la résoudre de plusieurs manières et tout d'abord par l'observation des phénomènes astronomiques. Si l'on note par exemple l'occultation d'une étoile par le bord de la Lune ou la distance de ce bord à celui du Soleil en notant l'heure du lieu de ces observations, en regardant ensuite dans les éphémérides astronomiques l'heure à laquelle correspond cette distance ou cette occultation dans le lieu où a été calculée l'éphéméride, la différence des heures donne celle des méridiens. Les distances lunaires en mer, les culminations à terre, en plus des occul- tations, ont été longtemps les seuls procédés indiqués pour avoir un des éléments d'une position sur le globe terrestre, et pendant deux siècles les astronomes se sont ingéniés pour en augmenter l'exactitude. Plus tard, c'est-à-dire au commencement du xvni' siècle, des perfection- nements dans la marche des montres marines, auxquels s'intéressa direc- tement l'Académie des Sciences, fournirent un nouveau moyen d'avoir les longitudes, en permettant, toutes corrections faites, de conserver à bord pendant un certain temps l'heure d'un premier méridien. Aujourd'hui, c'est l'unique moyen d'avoir la longitude en mer, les dis- tances lunaires ayant cessé d'être publiées dans notre Connaissance des Temps et dans les autres grands éphémérides. C'est ici que peut intervenir très utilement la télégraphie sans fil. Déjà, en 1908, M. Augustin Normand proposait déplacer près des grands ports des stations chargées d'envoyer l'heure aux navires en mer, procédé qui a été indiqué à nouveau au commencement de cette année par notre con- frère M. Guyou, au Bureau des Longitudes. M. Normand, en 1903, ne pensait pas qu'on pût envoyer des signaux à une distance supérieure à 3oo milles. M. Guyou savait, par les expériences faites avec Casablanca, que cette distance pourrait être portée à 1000 milles marins, mais même avec une telle distance, pour couvrir l'étendue des mers, comme le font les phares sur nos côtes, il faudrait installer une tren- taine de stations, et pour qu'elles puissent donner la même heure méri- dienne, elles devraient être accompagnées de trente observatoires avec la presque certitude d'une confusion dans les signaux. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE I908. 82 I Il en sérail tout autrement si une seule station pouvait rayonner sur tout le globe, et les essais faits à la tour Eiffel, s'ils n'assurent pas un tel résultat, semblent mettre sur la voie de son accomplissement. Si, en effet, avec une antenne de 3oo™ de hauteur, on a pu lancer des signaux à une distance de 1000 milles, à laquelle ne pourra-t-on arriver si la hauteur est décuplée? L'amiral Gaschard pense pouvoir, de la tour Eiffel, cou- vrir tout l'océan Atlantique. M. Becquerel estimait, de son côté, qu'une sta- tion mondiale était admissible. N'y a-t-il donc pas utilité à poursuivre des essais en commençant par la tour Eiffel et d'essayer d'envoyer de ce premier poste des signaux au Sénégal, puis aux rivières du Sud, au Gabon et enfin à Tananarive? Nous disons envoyer et non pas recevoir, car ces ondes auraient une énergie qui manquerait au retour. Si les appareils d'envoi sont très coûteux, il en est autrement de ceux de réception. L'émission de ces signaux précédés d'un avertissement serait fait à minuit, heure à laquelle la transmission est la plus facile et elle consisterait en cinq tops espacés d'une seconde de temps. En ce qui concerne l'approximation de la longitude en mer, elle ne pour- rait dépasser celle de l'heure observée à bord, c'est-à-dire 3 secondes de temps, ce qui serait suffisant pour les besoins de la navigation, mais à terre ces tops pourraient être reçus dans des observatoires de fortune, et comme ils pourraient être répétés, on arriverait à une approximation de-^^ de seconde qui est, pour les longues distances, supérieure à ce qu'on obtient avec la télégraphie ordinaire. La Commission de l'Académie avait, dans une première séance, demandé l'avis du Bureau des Longitudes qui, tout d'abord, avait discuté l'emploi des ondes hertziennes. Cet avis a été ainsi exprimé : « Le Bureau émet l'avis qu'un service de signaux horaires soit installé à titre d'expérience le plus tôt possible à la tour Eiffel dans le but de servir à la détermination des longitudes. » La Commission de l'Académie adhère à ce vœu et demande qu'il soit transmis aux ministères de la Marine et delà Guerre, tous deux intéressés à cette question. Notons que le dernier Congrès géographique, tenu récemment à Genève, avait adhéré d'avance à ce vœu. 822 ACADÉMIE DES SCIENCES. La Section d'Anatomie et de Physiologie, par l'organe de M. Edmond Perrier^ représentant son doyen empêché, présente la liste suivante de candidats à la place vacante par suite du décès de M. A. Giard : „ -, #• 7 / 1 , , . \ MM. Hexxkguy. En première ligne, par ordre alphabétique. ■ ■ -, En deuxième ligne, par ordre alphabétique. . . En troisième ligne., par ordre alphabétique. . Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures et demie. ERRATA. i^ÏAliCHAL. MM. HOUSSAY. L. JOUBI.V. MM. Caullery. Gravier. Chaules Janet. Mesmi,. Pizox. Trouessaiît. Ph. V. T. (Séance du 21 septembre 1908.) Note de M. Cari Stôrmer, Sur une forme particulière à laquelle on peut réduire les équations différentielles des trajectoires des corpuscules élec- trisés dans un champ magnétique : Page 528, ligne 7 en remontant, au lieu de V =; const, et VV = const., lisez U = const. etW = consl. Page 53o, ligne 2, au lieu de T ( ^j, 173) =; o, lisez F (9,, q,) = o. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n* 55. epoi8i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4*. Deui les, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel lart du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. — Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, chez Messieurs : n Ferran frères. 1 Chaix. ir \ Jourdan, Rutr. eus Courtin-Hecquet. i Garmaia «t Grassio. trs ( Siraudeau. inné Jérôme. tçon Marion, / Ferel. eaux j Laurens. ' Muller (G.) fes Renaud. Derrien. F. Robert. I Le Borgne. Uzel frères. Jouan. Dardel et Bouvier. ( Henry. ' Marguerie. II Delaunay. ' Bouy. f Greffier. Ratel. Rey. ibéry Wurg Unl-Ferr.. 'ble. \ Lauverjat. ' Degeï. Drevet. Gratieret C'*. échelle Foucher. Bourdignon. Dombre. Tallandier. Giard. Montpellier . chez Messieurs : Lorienl ( Baumal. I M— Tcxier. 1 Guraîa et Maaioo. 1 Georg. Lyon ^ Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. Valat. Goulet et fils. Moulins Martial Place. fBuvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Dugas. Veloppé. !Barma. Appy Nimes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Nantes . Nice Poitiers. Blanchier. Lévrier. Rennes Pllhon et Hammais . Rochefort Girard ( M"" ). Rouen | Langlois. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. Figard. Alté. Toulon . . . Toulouse . ^ Gimet. i Privât. Boisselier. Tours l Péricat. Bousrez. Valenciennes Giard. Lemattre. On souscrit à l'étranger. chez Messieurs : j ».„>., j I Feikema Caarel- Amsteraani I sen et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. !Asher et G". Priediander et fiU. KnhI. Mayer et Millier. Berne Francke. Bologne Zanichelli. ILamerlin. MaynIez et Audiarte. Lebègue et G'*. / Sotchek et C°. Bucarest ) Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge DeightoD, Bell et C'. Christiania Camniermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. 1 Eggimann. Genè\>e 1 Geors. ' Burckhardt. La Haye Belinfanle frères. Payot et C". Lausanne Rouge. Sack. I Barth. I Brockhaus. Leipzig { Loren tz. i Twietineyer. Liège . Voss. \ Desoer. ' Gnusé. Chez Messieurs : / Dulau. Londres I Hachette et C" ' Nutt. Luxembourg . . . . V. BUck. / Ruiz et C". \ Romo. 1 Dossat. \ F. Fé. Hfadrid Milan l Bocca frères. • 1 Hœpli. :\f0SCOU Tastevin. Naples Marghieri diGius. Pellerano. .' Dyrseo et PfaifTei. New- York . { Stechert. ( Lemcko et Buechoar Odessa . Rousseau. Oxford . Parker et C". Palerme . . . Reber. Porto Magalhaes et Moniz. Prague . Rivnac. Bio-Janeiro . . . . Garnier. Borne Bocca frères. ■ Loescher et G'-. Botterda'n Kramcrs et fils. Stockholm Nordiaka Boghandel S'-Pétersbourg . Zinserling. • Woliï. l Bocca frères. Turin j Brero. ■ 1 Rinck. ( Roseaberg et Sellier , Gebethaar et VVolff. Drucker. Vienne Frick Gerold et 0»'. Zurich Rascher. ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4'; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 81. —( i" Janvier i85i à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4»; 18S9. Prix 25 fr. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier 1881 à 3i Décembre 1895.) Volume in-i"; 1900. Prix 25 fr. OPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : • I- — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .Algues, par MM. A. DKRBESet A.-J.-J.SoLiRR. — Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent ttétes, par M. Hansbn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des es grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4*, avec Si planches: i856 25 (r. 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — ^ Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i35o par I" Académie des Sciences 5 concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains Dentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercherla re des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organiqueetsesétats antérieurs», par M. le Professeur Bronn. In-^*, avec 7 planches; 1861. . . 25 fr. Il même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 18. TAIU.E DKS AHTICI.KS (Séance du 2 Novembre 1908.^ AIËMOIUËS ET COMMUNICATIOIMîS DKS MRMBRKS ET DES CORKESPONDANTS DE L'ACADÊMIK. Pages. i\l. le MiNisTKE iiH l'Instruction publique adresse airipli»lii>n du décret portant ap- probation lie l'éleclion de M. Pli. van Tieghem comme Secrétaire perpétuel pour les Sciences physiques M. PiCAiîu, Président. — Discours de récep- tion de M. Ph. van Tieghem, comme Secrétaire perpétuel M. Ph. van iiEr.HEM remercie l'Académie 77' 77" Pages. de l'avoir élu Secrétaire pcrpéluel 772 \I. Darboux félicite M. Ph. van Tieghem pour son élection au postr de Secrélaiic perpétuel 77^ MM. II.Deslanores et A. liEUNAiiD. — Re- clierrhes spectrales sur la loméle Mo- rebousc c 1908 774 M. A. Lacroix. — Les pcmccs du massif volcanique du Mont-Dore 778 ELECTIONS. M. le MiMSTHE dk la GuEtiiiE invite l'Aca- démie à désij;ner deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de perfec- tionnement de l'Kcole Pulytecliniqnc.. . . 78? MM. Maurioe Levy et Bouquet de la Giue sont désignés par l' Acailémie 782 COURESPONDANCi: . M. le Secrétaire rEiiPÉTUEL signale : « Due Insigni autogjafi di Galileo Galilei e di Evangelista Tnrricelli » et divers Ou- vrages de MM. .fuies Cardot, Gustave André, P. Yvon et Ch. Michel 78J M. L. Remy. — Sur la valeur de l'inv.i- rianl p pour une classe de surfaces algé- briques 78-^ M. E, RoTiiE. — Influence de la pression sur l'ionisation produite dans les gaz par les rayons X, Courant de saturation.. 785 M. HuRMUZEScu. — Électroniétres et élec- troscopes à compensation 788 MM. C. TissOT et Félix Pellin. — Appareil pour la réception des signaux horaires radiotélégraphiques à bord des bàtimenis. 71)1 MM. V. Crémieu et L. Risi-ail. — Détermi- nation nouvelle de l'équivalent méca- nique de la chaleur 7y3 M. Paul Nicolardot. — Séparation de l'acide tungstique et de la silice 79.') M. G.-D. IIiNRicHs. — Sur la détermination du poids atomique de la sulistauce pondé- rable simple, le paulogéiie 7f|7 Sur les pliospbiires M. Pierre Jolibojs. de zinc **oi MM. G. Malfitano et L. Michel. — Sur l'hydrolyse du perchlorure de fer; in- fluence des sels neutres 8o3 M. E. Léger. — Sur l'aloésol, phénol à fonction complexe préparé à l'aide de certains aloés 806 MM. L. Pelet-Jolivet et N. Andersen. — Fixation de différents dérivés d'un même colorant et explication de la teinture 808 M. Maurice Piettre. — Sur l'acide glyco- cholique 810 M. Eugène Fouard. — Sur les propriétés colloïdales de l'amidon et sur l'unité de sa constitution 8i3 M. Paul IIariot. — Sur l'(jïdium du Chêne 816 M. Maroellin Boule. — Découverte de la houille à Madagascar par le capitaine Colcanap 818 M. L. TnouvENY adresse une Note intitulée : « Formules et applications relatives au vol à voile » 819 COMITE SECRET. M. Bouquet de la Grye. — Bapport fait au nom de la Commission de la télégra- phie sans fil de l'Académie des Sciences.. La Section d'Anatomie et de Physiologie présente la liste suivante de candidats à 8.9 la place vacante par suite du décès de M. A. Giard : i" MM. Henneguy, Mar- chai: 2° MM. Houssay, L. Joubin; 3» MM. Caultery, Gravier, Charles Ja- net, Mesnil, Pizon, Trouessarl 822 Errata • 822 PARIS. - IMPRIMERIE G AUTH 1ER- VI LLA KS , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthier- Villârs. ^""^"l 1908 DEUXIÈME SEMESTRE. — jt COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS rOME CXLVII. N° 19 (9 Novembre 1908 PAKIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIBE OKS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, '^S. 1908 RÈGLEMENT REL4TIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉA.NCES DES 23 FUIN 1862 ET 2/4 MAI 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 56 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3t>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- .moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont d' tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séam ^„ blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Stinu étrangers à V Académie . Les Mémoires lus ou présentés par des persinej qui ne sont pas Membres ou Correspondants de Vc». demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'irJ sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoiressoi tenus de les réduire au nombre de pages requ. l Membre qui fait la présentation est toujours no iti-. mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ttri autant qu'ils le jugent convenable, comme ils 1 foi pour les articles ordinaires de la correspondanc oll cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plu; le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être pm temps, le titre seul du Mémoire est inséré eu- Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyai Compte rendu suivant et mis à la fin du cahiei Article 4. — Planches et tirage à par Les Comptes rendus ne contiennent ni plai ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures se autorisées, l'espace occupé par ces figures con l.. pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais d an teurs; il n'y a d'exception q.ue pour les Rappctsfl les Instructions demandés par le Gouvernemen Article 5. Tous les siv mois, la Commission administ fait un Rapport sur la situation des Comptes na'" après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d pf« sent Règlement Les Savants étrangers à lAcadémie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés 9 1» déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qni précède la séance, avant 5-. Autrement la présentation sera remise à la séance sva\ t MCV ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 9 NOVEMBRE 1908. PKÉSIDENCE DE M. BOUCHARD. MEMOIRES ET COMMUIVICA TÏOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président, annonçant à l'Académie le décès de M. A. Ditte, s'exprime en ces termes : Mes chers Confrères, nous sommes toujours cruellement frappés. Chaque semaine nous apporte de nouveaux deuils, à nous comme aux autres classes de l'Institut. Nous ne verrons plus cette grave, cahne, discrète, honnête figure de Ditle que nous étions certains de retrouver à chacune de nos réunions. Il n'a pas manqué à une seule de nos séances jusqu'au jour où la maladie l'a terrassé. Nous ne l'entendrons plus apportant au bureau, en quelques mots sobres et étudiés, l'exposé soit de ses recherches, soit des travaux que lui confiaient des savants étrangers à l'Académie. 11 appartenait par son œuvre à cette Chimie des métaux qui a honoré le milieu du siècle dernier et c|ui compte encore parmi nous un illustre repré- sentant. Il s'était engagé dans la voie cjue lui avait ouverte H. Sainte-Claire Deville. Il a poursuivi avec une constance admirable létude des dissocia- tions, ne l'abandonnant jamais, s'en écartant en apparence, pour un instant, mais y revenant toujours, toujours avec la même fidélité, la même patience, la même probité. Il était, dans le monde de la Science, la person- nification du travail austère; il était chez nous la bienveillance et la cour- toisie; il était au dehors, je le sais, l'abnégation et la bonté même. Je suis l'interprète de tous mes Confrères en disant le chagrin que nous cause sa perte. M. le Secbétaike perpétuel annonce à l'Académie que le Tome L (2" série) des Mémoires de l'Académie est en distribution au Secrétariat. C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N- 19.) Io8 82/| ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produits de la réaction de Varnidure de sodium sur les cétones. Note de MM. A. IIaller el Ed. Bai'er. Parmi les pi'odiiils qui se forment dans Faction de la benzophénone sur le camphre sodé préparé en rhaufîant, au sein d'un dissolvant, de l'amidure de sodium avec le camphre, nous avons souvent isolé, outre le diphényl- mélhylènecamphre (^), de l'acide benzoïque, voire même de la benzamide. La pi'ésence de ces deux derniers composés ne pouvait être attribuée qu'à une action secondaire de l'amidure de sodium, non touché par le camphre, sur la ])enzophénone. Nous avons donc cherché à nous rendre compte de ce qui se passe quand on fait agir de l'amidure pulvérisé directement sur certaines cétones aroma- tiques dissoutes dans des solvants neutres comme l'élher, la benzine, le toluène et leurs homologues. Benzophénone. — (^uand on chauffe à l'ébuUilion une solution benzénique ou toluénique de benzophénone avec de l'amidure de sodium, on observe tantôt la formation d'un al)ondant précipité blanc précédée ou non d'une coloration bleue intense, tantôt la dissolution lente de l'amidure de sodium suivie ou non de la séparation d'un dépôt. Disons tout de suite que la coloration bleue observée est, sans aucun doute, due à l'action de petites quantités de sodium, retenues par l'amidure, sur la benzophénone, car de l'amidure exempt de métal alcalin ne donne pas de coloration avec cette cétone, tandis que le sodium seul chauffé avec une solution benzénique de benzophénone provoque l'apparition d'une colora- tion bleu verdâtre. Nous devons signaler une observation analogue faite récemment par M. Paul Schorigin (^), dans le traitement de la benzophénone par du sodium et les iodures alcooliques. Comme le milieu dans lequel nous opérons ne renferme aucun élément halogène, nous ne saurions nous rallier aux diverses interprétations données sur les causes éventuelles de ce phénomène de coloration, observé d'ailleurs aussi dans la réaction de Wurlz et Fittig. Ainsi ([ue nous l'avons signalé, l'amidure de sodium, chauffé avec de la benzophénone au sein d'un carbure aromatique, tantôt donne lieu à la (') A. IIaklkr et E. Baier, Comptes rendus, l. CXLII, p. yTi. (-) ScHOiiiGi.N, Ber. ek'iil. clieni. Ges., t. XLI, p. 2712. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. ^1^ formation d'un abondant précipité blanc, tantôt se dissout et ne fournit qu'un léger dépôt. Une série d'expériences nous a montré que le précipité se forme surtout quand on n'opère pas dans un milieu absolument anhydre. Il suffit, en effet, quand il tarde à apparaître, d'ajouter au liquide quelques gouttes d'eau pour déterminer son apparition. La réaction dure de r à4beures; on l'arrête quand le précipité n'aug- mente plus. On laisse refroidir et l'on essore. Le produit décomposé par l'eau fournit de la benzamide mélangée d'un peu d'acide benzoïque. Il suffit de dissoudre le tout dans de l'eau ammoniacale pour avoir de la benzamide pure. Au lieu d'essorer le précipité on peut aussi traiter le tout par de l'eau. Dans ce cas l'acide benzoïque passe dans la solution aqueuse tandis que la benzine l'etient la benzamide. L'évaporatiou du carbure permet alors d'ob- tenir l'amide exempte d'acide benzoïque, mais toujours mélangée de petites quantités de benzoph(''none. Ou peut représenter la réaction par la formule suivante : /ONa (i) CH-'.CO.CFP+NIPNa^CII'.C— C«Hs /ONa (2) C«H^C— CH'^ +ir20 = C'''ir'.C(iNIP+C'*H''-4-NaHO. . mr- Si l'on opère en milieu parfaitement anhydre, avec un amidure fraîche- ment préparé et parfaitement jiur, on observe une dissolution de l'amidure sans aucune précipitation. En filtrant rapidement à chaud et en laissant reposer la solution pendant la nuit, on constate la séparation d'une abon- dante croûte cristalline constituée par un dérivé sodé et amidé de la benzo- /ONa jîhénone auquel l'analyse permet d'assigner la formule C"HHJ] — CH'. \N?P Traité par l'eau, ce composé fournit les quantités tiiéoric]ues de soude et d'ammoniaque et régénère intégralement la benzophénone "^ONa p-lolylphé/iylcétone. — Il était intéressant de s'assurer dans quel sens se dédoublerait les cétones non symétriques. 82() ACADÉMIE DES SCIENCES. Trailée dans les mêmes conditions que la henzophénone, la /j-lolylphénylct'lone fournil un mélange à peu près équivalent de benzamide et de /;-toluylamide, si le milieu dans lequel on opère n'est pas complètement sec. On sépare facilement les deux amides en se basant sur la difTérence de solubilité, la benzamide étant plussoluble dans l'eau que son homologue supérieur. Ânisylphénylcélone . — Comme la /j-tolylpliénvlcétone, l'anisylphénylcétone donne lieu à la formation des deux amides anisique el benzoïque. Il semlile toutefois qu'il se forme un peu plus de la première que de la seconde. Fluorénonc. — -Celle cétone, chauffée au sein du toluène avec de l'amidurede sodiiun, diMine quanlitativeinent et du premier jet l'amide de l'acide diphénylorthocarbonique, fondant à 177° : C/'IP C"I1*-C;0NH2 CO + NH^Na + H=0— +NaHO. CMl'"" C'H» Cette amide, étant difiicilement saponiliable, n'est pas souillée par de l'acide comme dans les cas qui précèdent. Celte l'éaclion semble donc générale pour toutes les cétones aromatiques. Elle ne réussit cependant j>as avec l'anthraqninone. Nous l'étudions actuellement sur des cétones mixtes ainsi que sur des dicétones. Elle peut être assimilée, dans une certaine -mesure, à celle observée par M. Semmler avec la fénone. MINÉRALOGIE. — Le mode de formation du Pur de Dôme et les roches qui le constituent. Note de M. A. Lacuoix. J'ai essayé récemment ( ' ) de généraliser mes observations sur le mode de formation du dôme de la Montagne Pelée et recherché la trace de méca- nismes analogues dans la genèse de quelques montagnes volcanicjues. Je me suis proposé, au cours de Tété dernier, de préciser la question en ce qui concerne le Puy de Dôme. Le nouveau chemin de fer, entaillé dans ses parois, foin^iit une longue coupe qui, pour n'avoir entauié que l'épiderme de la montague, n'en est pas moins instructive. On sait depuis longtemps cjue le Puy de Dôme est constitué à la fois par des affleurements de roches continues et par des produits incohérenis; il (') La Montagne Pelée et ses éruptions, 1904, p. i58; La Montagne Pelée après ses éruptions, 1908, p. 58. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 827 y avail intérêt à fixer tout d'abord les relations mutuelles de ces deux ma- nières d'être de la dùmile. Il résulte de mes nouvelles observations que ces manières d'être doivent être distinguées l'une de l'autre, aussi bien au point de vue génétique que minéralogique. Il existe un dôme formé à la façon de celui de la Marti- nique; il est recouvert par des produits de projection postérieurs, rejetés par de grandes explosions. Le dôme. — Je désignerai dorénavant sous le nom de plime peléenne la partie de l'histoire d'un dôme volcanique limitée à la production des phénomènes qui ont caractérisé l'éruption de la Montagne Pelée en 1902- igoS, c'est-à-dire à l'édification d'une ossature continue de roches volca- niques, par extrusion du magma, soit à l'état visqueux, soit à l'état solide; les deux mécanismes pouvant se combiner. La roche continue est peu à peu et partiellement ensevelie sous ses débris, mis en liberté par écroule- ment (continuité de la poussée interne et refroidissement) ou par fracture violente (explosions peléennes). Les projections vulcaniennes normales ne jouent qu'un rôle elTacé ou même nul dans la production d'un semblable édifice. L'ossature du Puy de Dôme est bien constituée par un dôme de ce genre; on y voit en effet des portions continues de trachyte, qui ne sont autres que ces arêtes rocheuses, précipitueuses, caractérisant la topographie de la montagne. Sur les pentes de ces rochers se rencontrent des brèches d'écrou- lement, à structure chaotique, formées par des blocs anguleux de toute taille, réunis par des fragments menus et par de la poussière de même com- position. La caractéristique de cet ensemble consiste dans sa remarquable homo- généité pétrograpiiique. On n'y trouve pas de débris du sous-sol, ou tout au moins je n'en ai [)as observé moi-même. Les couches de projection. — Ce dôme peléen, que par analogie on doit supposer avoir été dépourvu de cratère permanent au moment de sa for- mation, est recouvert du sommet à la base, partout où la pente le permet, par une couche épaisse de ponces d'un blanc jaunâtre, constituées par des • fragments entassés, laissant entre eux des intervalles vides, dans lesquels ne se trouve souvent que peu ou pas de poussière fine. L'hétérogénéité de ces couches ponceuses est frappante; à côté des ponces trachytiques, en effet, abondent tous les t^qjes possibles de bombes vulcaniennes trachytiques (bombes en croûte de pain à centre ponceux et surtout blocs simplement fissurés par retrait sur toutes leurs faces), des blocs anguleux simplement 828 ACADÉMIE DES SCIENCES. brisés de trachyte et de brèches ignées trachytiques, enfin des frag-ments d'une roche volcanique phis ancienne (basalte) et des débris du substralum non volcanique (granité, schistes métamorphiques, etc.). La nature et la disposition de ces matériaux ne laisse aucun doute sur leur mode de mise en place. Ils ont été accumulés par des explosions; non point par des explosions ouvrant une porte aussitôt obturée dans les flancs d'un dôme dépourvu de cratère (rupture et pulvérisation de lave récente déjà consolidée), comme celles qui se sont certainement produites au cours de l'édification du dôme (*), mais par des explosions produites à l'ouverture d'un cratère et entraînant non seulement du magma neuf (les ponces, les bombes à centre ponceux), mais des débris de la clieniinée et des portions du même magma consolidées dans celle-ci (les blocs anguleux de trachyte, les bombes simplement fissurées, les brèches ignées), et enfin des débris du vieux sol. L'étude minéralogique intime de ces divers produits permettra de préciser. Ces deux formes distinctes de dynamisme: émission d'un dôme minéralogiquement homogène et projections violentes de matériaux hétérogènes, sont-elles le résultat des phases successives d'une seule et même éruption, ou bien ont-elles caractérisé des paroxysmes distincts? A cette question, il paraît possible de répondre à l'aide d'argu- ments géologiques et d'autres minéraloglques. Partout où les deux formations sont en contact, il existe à la base des ponces une couche noirâtre, paraissant être un vieux sol végétal, et dans lequel MM. Brunhes et David m'ont signalé l'existence de débris de charbon de bois, dont ils m'ont donné des échantillons; il semble donc que le dôme était couvert de végétation, quand se sont produites les projections ponceuses, et que. par suite, un intervalle de temps assez long a dû s'écouler entre son édification et les phénomènes explosifs. L'étude minéralogique montre en outre qu'il existe des différences notables entre les matériaux du dôme et ceux des couches ponceuses. Il n'y a rien à ajouter à la description minéralogique' générale des dômites, don- née jadis par M. Michel Lévy (^) : trachytes à microlites d'orthose, associés à des phénocristaux d'orthose et d'anorthose (avec un peu de plagioclases) et, en moindre cjuantité, de biotite et de hoimblende, avec accessoirement un peu de magnétite, d'apatite et de zircon. Mais il est possible d'établir quelques variétés particulières parmi ces dùmites et de montrer qu'aucune d'entre elles n'est distribuée d'une façon quelconque dans la montagne. Tout ce qui constitue le dôme proprement dit est formé par un trachyte à biotite, dépourvu de hornblende, d'une cristallinilé médiocre. L'abon- dance de la tridymite est constante. J'appellerai rattenlion sur une variété (') Les produits mis en liberté par ces explosions doivent se confondre avec celles des brèches d'écoulement, riches en poussière fine. (») Rutl. Soc. géol. France, t. XVIII, 1890, p. 716. & SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 829 de cette roche, qui peut prêter à confusion : il s'agit d'un type friable, s'émiettant sous la pression du doigt et présentant en relief, sur les parties exposées à l'air, des portions plus cohérentes, qui pourraient faire croire au premier abord à des lapilli distribués dans une couche de cendre. Il s'agit d'une dômite originellement poreuse, dont la cohésion a été partiellement détruite par la transformation de son verre en tridymite. En tamisant cette roche avec précaution, il est possible d'en isoler des lamelles hexagonales de tridymite, ainsi que les microlites feldspathiques, à l'état de parfaite pureté. Ces derniers ont la forme des lamelles aplaties suivant «'(OiO), décrites par M. Michel Lévy dans les types vitreux de dômite; on y constate la fréquence des macles de Carlsbad, formées par le groupement de petits cristaux (""', p, m, a^) assez allongés suivant l'axe a. L'angle d'extinction dans g^ peut être mesuré avec précision; il est de -1-9°; c'est celui d'une orthose sodique ('). Les ponces, les brèches ignées, les bombes et la plupart des blocs corres- pondent à une dômite à biolite et à hornblende, dans laquelle on voit de grandes variations de cristallinité. Les blocs sont souvent holocristallins et Iridymitifères; ils renferment parfois des cristallites filiformes d'augite; ce sont des débris de portions du mag'ma lentement consolidées dans la che- minée. Les ponces se distinguent nettement de celles du Mont-Dore, que j'ai décrites récemment, par l'abondance des microlites feldspathiques, et la proportion beaucoup moindre du verre incolore. Les microlites ne sont pas moins abondants dans le ciment obsidiennique des brèches ignées; ils sont accompagnés çà et là par quelques microlites de biotite et de hornblende (- ). Les fragments englobés dans ces brèches sont constitués par tous les types des Irachylcs précédents, par du basalte et surtout par du granité; parfois les débris de ce dernier sont en telle abondance qu'il faut admettre que le (') Les fissures du dôme ont été parcourues par des fumerolles chlorhydriques, qui y ont laissé les magnifiques cristaux d'hématite el de magnétite, bien connus des minéralogistes. Des fumerolles diffuses ont aussi localement altéré ces roches, et il existe des points où le trachjle est plus ou moins complètement transformé en opale. La trace de semblables phénomènes n'existe pas diins les couches ponceuses : ils se sont par suite produits avant la formation de ces dernières. ('^) On y voit aussi parfois des ébauches de diflférenciations, sous forme de traînées, dans lesquelles se concentrent de grands cristaux de labrador englobant des baguettes de hornblende : c'est une étape vers la productioji d'enclaves homœogènes plésio- morplies du type de celles de l'andésite de la Montagne Pelée. H'îo ACADÉMIE DES SCIENCES. magma trachytique, assez fluide, a envahi des arènes granitiques; celles-ci ont été nécessairement arrachées près de la surface, car leurs feldspaths sont criblés de produits de décomposition atmosphérique (muscovite). Le magma n'est pas resté longtemps en contact avec ses enclaves, à l'état fluide, car il ne les a souvent môme pas fondues; ipiand elles l'ont été partielle- ment, leur mélange avec le verre a arrêté la cristallisation de celui-ci : dans aucun cas, je n'ai observé de recrislallisation (' ). 11 est à remarquer que ni les ponces, ni ces types obsidienniques ne ren- ferment de tridymite, ce qui s'explique aisément par les observations sur la genèse de ce minéral que j'ai faites au cours de l'éruption de la Montagne Pelée; c'est là une preuve nouvelle que ce minéral est toujours d'origine posthume; il se produit seulement dans des roches refroidies sur place avec cjuelque lenteur et soumises longtemps à des phénomènes d'autopneuma- tolyse (-); ces conditions ont été certainement réalisées dans le dôme. Les analyses suivantes, dues à M. Pisani et faites sur des roches spéciale- ment choisies, montrent que la composition chimique des dômites est un peu difTérente de celle que laissaient supposer les anciennes analyses publiées par divers auteurs (') : «, dômite à biotitc; />, (blocs) et c, (bombes) dômite à hornblende; cl, ponces; r/', analyse d, calculée en faisant abstraction de l'eau : Na'O. K=0. TiO". P-O'. P. F. Total. 5 , So 4 , 60 0 , 4o 0,06 n 99 , 92 (),rJS 4, '8 0,68 0,07 >) 99,72 (),Gi 4,3o 0,53 0,06 » 100,12 (j,2.j o.So 0,46 o,o5 5,62 99,57 6,66 4,o4 0,49 o,o5 » 100,00 Malgré la teneur assez élevée en silice et grâce à leur richesse en alcalis, (') Ces liièches ignées Irachytiques soiU accompagnées dans les couches ponceuses par des blocs de brèches ignées plus anciennes, de nature basaltique; elles renferment aussi du sable granitique, mais ce dernier présente d'intenses phénomènes de recris- lallisation, résultant du mélange des enclaves et du magma basique. ('^) La roche b est riche en tridymite; c en renferme peu; d{ir) pas du tout. L'existence de la tridymite dans les dômites, pas plus que dans les andésites de la Martinique, n'implique donc pas une teneur en silice plus grande que celle des roches du même gisement, ne renfermant pas ce minéral qui résulte de la transformation du verre sans apport. (^) Dans la classification chiraico-minéralogique, les dômites se rapportent à la laurvikose (1.5.2.4)- SiO=. Al- 03. Fe= 0'. l''eO. MgO. CaO. a . . . . 66,70 1 6 , 60 2 ,33 0,87 1,08 1,48 h.. . . 65 , 55 16,81 ■>. , 26 I . I 1 0,4. 2,07 c . . . 65,10 '7.70 .,44 1,27 0,79 2,32 d... . 60,10 •7'9'> 1,34 1,53 0,26 2 , 20 d'. . . ■ 63,97 19,1 1 1,43 1,63 0,28 2,34 SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 83 1 ces roches ne renferment qu'une petite quantité (environ 5 pour 100) de silice libre, virtuelle. Les différences de composition chimique existant entre les types à biotite seule et ceux à hornblende sont faibles; elles semblent cependant indifjuer que le magma a subi, avec le temps, de légères varia- tions en sens inverse dans les teneurs relatives en chaux et en magnésie, et ce sont elles, probablement, qui entraînent l'existence ou l'absence d'am- phibole. Une étude plus minutieuse sur le terrain permettra peul-éiic d'établir des subdivisions dans les couches ponceuses et certainement de lixer la position du cratère d'explosion situé, selon toute vraisemblance, au sommet de la montagne. .Je ne me suis pas préoccupé de ces détails, m'étant seulement proposé de montrer que le Puy de Dôme n'a pas été édifié par un phénomène unique. l'Ai résumé, si l'on veut le comparera un autre dôme de structure connue, il faut le rapprocher dans son ensemble, non pas de celui de la Montagne Pelée, qui ne représente qu'une phase de son histoire, mais de celui de la Guadeloupe, dont les rochers continus sont j)artiellement cachés sous des projections plus récentes, dont (pielques-unes datent de la période histo- rique. Chacun des dômes, qui constiluent la chaîne des Puys, a dû avoir une histoire particulière, qu'il importera de traiter d'une façon distincte. M. PoixcAiiÉ fait hommage à l'Académie de la deuxième édition de son Cours de Thermodynamique. Cette édition contient quelques additions rela- tives à la démonstration du théorème de Clausius. M. P. Hatt fait hommage à l'Académie d'un Mémoire intitulé : Exposé des opéra/ions géodésiques exécutées de 1884 '' 1890 sur les côtes de Corse. ELECTIOi\S. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre de la Section d'Anatomie et de Zoologie, en remplacement de M. A. Giard, décédé. C. R., 1908, V Semestre. (T. CXLVII, N» 19.) I^T) (S32 ACADÉMIE DES SCIENCES. Au premier lour de scrulin, le nombre des volants étant .53, M. Henneguj obtient 87 suffrages M. Houssay « i ") » M. Ma reliai » i suffrage M. Henxeguv, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé élu. Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la Répu- blique. CORRESPONDAIVCE. L'Académie uoyale des Sciences de PitussE, par l'organe de ses cjuatre Secrétaires jterpéluels, adresse à l'Académie l'expression de ses sentiments de sympathie à l'occasion du décès de MM. H. Becquerel, E. Mascarl el À. Giard. The Institutio.v of Electrical Engixeers adresse à l'Académie ses con- doléances à l'occasion de la mort de M. E. Mascart. qui fut son Membre honoraire. M. le Professeur Giovaxxi Capei.laxi, Président du Comité chargé d'ho- norer la mémoire à' Aldnwandi à l'occasion du troisième centenaire de sa mort, adresse à l'Académie un exemplaire de l'Ouvrage suivant : Onoranze a misse Aldrovandi, nel lerzo centenario délia sua morte celebrate in Bologna, nei giorni XI, XII, XIII giugno MCMVII, ainsi qu'un exemjilaire de la médaille frappée en l'honneur de ce centenaire. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Cours d' Astrononne, par H. Andoyek. Seconde Partie : Astronomie pratique. 2° La Télégraphie sans fd, par M. Albert Turpain. (Présenté par Mjj H. Poincaré.) SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 833 ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Obsen'cil ions physiques de la coiiièle 1908, faites à l'OJiseival aire de Lyon. Note de M. J. Guillaume. D'après la dépêche de l'Observatoire Yerkes, cette comète avait au moment de sa découverte, le i^'' septembre, une longue queue visible, et celle de l'Observatoire de Marseille, du 3, annonçait /ai'è/e condensation, petite queue. Le 5 septembre, je l'ai notée sans queue; le 7, elle en avait une de 1 5' dirigée vers 236°, mais le 8, celle-ci avait disparu. A mon observation sui- vante, le i/|, on voyait une queue de 18' vers 217°. Ensuite, je n'ai pas constaté de grands changements; le 24, queue de 25' vers lôo"; le 2"), elle a 25' vers iSg"; le 28, 4"' vers i35°. Mais le 29, l'aspect de la queue, orientée vers i36°, s'était modifié d'une façon considérable : sur toute sa longueur, les deux tiers de sa largeur, du coté occidental, avaient disparu. Le 3o, la condensation centrale de la tête est plus large, plus brillante et mieux limitée que la veille, elle est incurvée au Sud-Est et se prolonge par une aigrette d'environ 10' excentrée vers l'Ouest, par rajaport à l'axe prin- cipal de la queue. Celle-ci, redevenue bien visible, s'épanouit en éventail sur environ 5o' vei's 128°. La comète est à la limite de visibilité à l'œil nii, et avec une jumelle on suit la queue sur une étendue de i''3o'. Le i" octobre, la condensation centrale de la tète est plus nette et moins large, l'ai- grette qui la prolonge est moins longue et se trouve maintenant dans l'axe de la queue qui est droite, vers lag". Le 3, la comète paraît circulaire, d'environ l'oo' de diamètre, condensée au centre avec, peut-être, un très petit noyau slellaire fiS" grandeur). Au chercheur de la lunette, on entrevoit, par instants, une queue rectiligne, 1res étroite, d'environ i5'; mon collègue M. Luizet l'a vue nettement avec une jumelle à 8'' de t. m., mais vers it'' nous n'avons pas pu la revoir. Le 4, la condensation de la tête a augmenté en éclat et en étendue; queue droite d'environ 3o' vers iiS". Le i4, la comète est très belle; la queue, dont la largeur est moindre au commen- cement qu'à la fin, est brillante sur 3o' et se prolonge ensuite, plus faible, d'au moins !°3o'; la tête, sensiblement circulaire, est plus large de deux tiçrs que la queue à sa naissance, et la condensation, qui est très marquée, entoure un petit noyau granu- leux. Le i5, il n'y a pas de changement notable dans la tète, mais la queue a subi une transformation considérable : depuis la naissance, la forme rectiligne de la veille est encore reconnaissable sur environ 3o', malgré qu'elle se soit incurvée du côté austral, mais ensuite une sorte de nœud plus brillant que les parties précédentes et suivantes 834 ACADÉMIE DES SCIENCES. se prolonge par une queue ondulée qui va en s'élaigissant ; a\anl le iianid, sa direction est à 86", tandis qu'après elle est à 78". Le 16, la queue a repris la forme droite qu'elle montrait le i4- La matière de la tète, comme celle de la queue, est très diluée, car je vois à travers cette matière des étoiles de iZ" grandeur; le passage du noyau près d'une étoile de 12'= grandeur gênait beaucoup mais n'a pas empêché de voir constamment celle-ci. Noyau granuleux de 11" gran- deur, mais dont la dimension apparente est comparable au petit disque d'une étoile de 9,5 à 10'^ grandeur. Le diamèlie de la tète est d'environ 4', la largeur de la queue est de i' à sa naissance et ne dépasse pas !^' vers la fin. La comète se voit encore à l'oeil nu, mais de toutes façons elle a diminué depuis hier. Le 19, le noyau occupe une position excenti-lque vers le Sud par rapport à l'axe de la queue orientée vers 76° environ, et cette situation est plus accentuée relativement au centre de figure de la tète. Le 20, le noyau se retrouve dans l'axe de la queue et au centre de la tête. Avant le i!\ oclobrc les observations ont été faites à réqualorial Bininner et, à partir de cette date, à l'équatorial coudé. NAVIGATION. — Sur remploi des compas de i^rand moment magnétique. Note de M. Louis Dusover, transmise par M. E. Giiyou. I. Quand un compas a été écarté de sa position d'écpiilibre, le couple qui tend à l'y ramener est proportionnel au produit de son moment ma- gnéticjue par le champ extérieur. C'est donc une idée bien naturelle de chercher à augmenter ce moment, quand le compas est destiné à servir dans un champ magnétique faible, couime c'est le cas pour les compas sous cuirasse. Comme les lois du frottement solide entraînent l'existence non d'une position d'équilibre unique, mais bien d'une yo/ao-e d'équilibre, dau- tant plus grande que le frottement est plus grand, on perdrait au moins partiellement l'avantage résultant de cette augmentation du couple direc- teur si l'on ne diminuait, par un moyen convenable, la pression que la rose, nécessaii'ement plus lourde, exerce sur le pi^ot. Le moyen le plus simple d'atteindre ce résultat est d'adjoindre à la rose un flotteur auquel est fixé la chape et de remj)lir complètement d'un liquide la cuvette du compas; les dimensions du llotteur, le poids de la rose et la densité du liquide sont choisis de manière que la pression de la chape sur le pivot se réduise à quelques grammes. C'est le principe des compas liquides, imaginés d'abord dans la marine américaine et jouissant aujourd'hui dans certaines marines d'une grande faveur. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 835 Sans insister ici sur divers avantages et inconvénients que cette disposi- tion présente, je me propose d'analyser l'efTet que produit iincluction ma- gnétique des correcteurs de fer doux sous l'influence de ces compas dont le moment magnétique est généralement compris entre 2000 et .iono C.G.S., tandis que le moment des roses Thomson est d'environ 200 C.G. S. Archibald Smitli el Evans (') s'étaient déjà préoccupés de cette réaction avant que lord Kelvin n'eût imaginé son admirable compas, à une époque où des aiguilles longues el fortement aimantées étaient d'un usage général. Leur travail n'a qu'une valeur purement qualitative. Récemment, la question s'est posée de nouveau aux marins italiens (^) à la suite de l'adoption du compas Magnaglii (M ^ Saoo C.G. S.) comme compas étalon. La table numérique qui sert à la compensation de ce compas est fondée sur une théorie élé- mentaire ap])rocl)ée qui part d'hypothèses difficilement justifiables. Le caractère réel du couple produit sur le compas par cette réaction n'est d'ailleurs pas reconnu. II. Soient O le milieu de l'axe magnétique du compas, de longueur 2/, M son moment magnétique, b la distance de O au centre A d'une sphère de fer doux creuse, de rayon extérieur a, intérieur ci' . Soient S un point de coordonnées polaires u et ç par rapport à l'origine O et à un axe Ox, Y(i/,cp) le potentiel magnétique en ce point. Le moment par rapport à O de la force exercée parle champ correspondant sur une masse magnétique m placée au point S est Si R et 13 sont les extrémités du compas dirigées vers le Nord el vers le Sud, l'équation d'équilibre du compas est donc )9 '.> ^?/n La détermination du potentiel V peut se faire par la méthode générale donnée par Poisson ('). On a (') Philosopliical Transactions, l. GLI, 1861, p. 161. C') Ricci, liU'ista niaritlima, igoS. — Santi, Rivista niartltinia, igoS. — Coii- BARA, Tratlato sut magnetismo délie navi in ferro e sulle biissole marine, 1907, p. 3 \[\ et suiv. (^) Poisson, Mémoires de l'Institut, 1824. — Maxwell, Traité d'Électricité et de Magnétisme. 830 ACADÉMIE DES SCIENCES. U poleiiliel dû au raagnélisme extérieur à la splière, iî. potentiel dû au magnétisme induit dans la sphère. Pour un angle donné du champ terrestre et du compas, U est une fonction donnée de II et (p. Si l'on désigne par ii, la valeur de i^ à l'intérieur de la cavité, par Î2, les valeurs de i2 dans la masse du métal et par i2, les valeurs de il à l'extérieur de la sphère, on a les équations : Sur la surface intérieure de la sphère (susceptibilité magnétique /), dii., f/i>, , '/U AT. y.) et, sur la surface extérieure, (i + 4-/.)-^ ~ ^ '\r./. . , — (i + 4-n:x)-r^-t- —, irx-— =0. ^ dv itr dr Déplus, i2 doit être partout lini, continu, s'annuler à l'infini et satisfaire en tout point à l'équation de Laplace. Ces conditions déterminent U dont on peut aisément obtenir un développement en fonctions spliériques en rem])laçant, dans les équations précédentes, U par son déve- loppement en fonctions sphériques. La partie du potentiel U qui est due au magnétisme terrestre conduit aux résultats bien connus sur lesquels est fondée la compensation du compas Thomson. La partie de U qui correspond au champ créé par le compas conduit aux termes de l'équation d'équililjre qui représentent la réaction sur le compas de la spiièrc aimantée par lui. Ce résultat est susceptible d'une interpréta- tion géométrique très simple, analogue à celle cpi'a donnée M. le comman- dant Guyou ( ' ) pour l'autre partie de U : l" action mutuelle de la sphère et du compas est équivalente, au point de vue des déviations du compas, à l'exis- tence d'un champ uniforme, équipollenl à la projection sur la ligne qui joint le centre du compas au centre de la sphère d'un vecteur constant dirigé suivant l'axe magnétique du compas. La grandeur de ce vecteur est en posant o'' a- ,„ a :(«—!) 2 « -T- 1 I IH- - I /i(/i +1) V !iT.v.J knv- ^ _ /V a (') \l. GuYOi:, Description cl usage des instriinients nautiques. 18S9. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 887 L'approximation de ce résultat est du même ordre que celle du théorème l- de M. Guyou : on néglige les termes en -, et les puissances supérieures. Nous avons soumis ce résultat au contrôle de l'expérience sur un compas de moment magnétique M = 23oo C.(i.S. et des sphères de 216"'" de dia- mètre extérieur. La concordance des courbes de déviation théoritjues et des courbes expérimentales a lieu avec un écart maximum de o°,6 à o",8, facilement imputable à la vitesse de variation de notre terme correctif avec b. La théorie qui ne tiendrait pas compte de l'action mutuelle du compas et de la sphère donnerait dans le même cas des divergences de i4". La déviation maxima o,„ que peut produire une paire de globes ou leur puissance compensatrice est déterminée par Féqualion / c\a" . ^ ^ r/^ , M rt' ■9^«'n^J«-+3r,--coso,„+ -^ ^ Mais il faut remarquer : i" Que la force introduite par nous n"a la même loi de variation avec le cap qu'aucune des forces produites par raimanlation du navire (perma- nente ou d'induction) et qu'elle rend, par suite, une compensation rigou- reuse impossible. 2° Que cette force est constante, tandis que les forces produites par le champ terrestre sur le navire et les correcteurs en fer doux sont variables avec l'intensité de ce champ ('). On peut calculer aisément, d'après notre énoncé, les variations considérables que subiraient les indications d'un compas, ainsi compensé, suivant la latitude magnétique. CINÉMATIQUE. — Sur tes applications geoutéiricfues de certains mouvements remarquables. Note de M. J. Haag. .1^! me propose d'indiquer rapidement toute une série de problèmes de Géométrie, où l'on est conduit à considérer certains mouvements remar- quables, dont j'ai déjà eu l'occasion de parler dans de précédentes Notes. Phoblème L — Déterminer les sur/aces sur lesquelles il y a une famille de courbes égales, les développables circonscrites le long de ces courbes étant aussi égales. Soit (T) un trièdre mobile, dont la position dépend du paramètre v. Soit C une courbe invariablement liée à ce trièdre. Elle engendre une sur- (') (.eci avait été déjà remarqué par Poisson. ACADEMIE DES SCIENCES. face S. Soient a, p, y les cosinus directeurs de la normale à S en un point 1\I de C, de coordonnées x, y, z. Les six quantités a-, r, z, a, j3, y ne doivent dépendre que d'un seul paramètre w, indépendant de v. Écrivons que (a, p, y) est normale à S ; il vient (r) la + Yi(3 + Çy -^/'(yj — (3-) + 7(aj — y.r) -h r{l^j: — ay)-=o, équation de forme classique, que nous allons discuter. Premier cas : OÙ X(, est une certaine fonction de i' et ^^, y]„, . . ., /■„ sont des constantes. On a un rnouvemenl hélicoïdal &\. la solution est évidente. Deuxième cas : £ = /.oto+ )vi|i, -n^=^'^-o'fia + '>\'ni, •■., /• = /.„/•(, + >.,/■,. On a «/i mouvement G, du moins dans le cas général. L'équation (i) donne alors S J(,o! =: o, Si, a = o, ce qui se traduit de la façon suivante : Théorème. — Soit un mouvement G de directrices 1 et 1' . Soit II une sur- face réglée dont les génératrices s'appuient sur \ et A'. Soit C une trajectoire orthogonale de ces génératrices. Dans le mouvement G, lu courbe C engendre une surface dont les normales le long de C sont les génératrices de R. Troisième cas : ç=:XoÇ„+X,£, + ).,;% Le mouvement est un nouveau mouvement que j'étudierai plus tard. Il dépend de deux fonctions arbitraires'dune variable et est en quelque sorte une généralisation des mouvements G. Dans ce cas, la courbe C doit être une trajectoire orthogonale des génératrices d'un système d'une certaine qua- drique. (Ici encore, je laisse de côté les cas particuliers.) Quatrième cas et suivants. — Ils ne donnent plus que les surfaces-canaux et les surfaces réglées à paramètre de distribution constant. Applications. — On obtient des cas particuliers du problème précédent dans les questions suivantes : ■ Problème. — Trouver les surfaces qui admettent une famille de cercles geo- désiques égaux et de même courbure géodésique. ^ SÉAiNCl- DU () XOVEMBRli IQOiS. S3g La recherche do la courbe C est alors ramenée à l'intégration irun sys- tème différentiel ([lie je n'écris pas, pour abréger. Comme cas particulier, on peut supposer que les cercles se rédinsml à des "éodésiques égales. Je me propose de revenir sur ces problèmes. Phouliomi:. — Tromer les surfaces qui adme.Henl une famille de lignes asyniptoticjues égales. Ce problème se ramène aussi évidemmeiil à celui que nous avons traité plus haut. Ici encore, on a à intégrer un système différentiel que je n'écris pas. D'ailleurs, cette, question a été récemment étudiée par M. Rouquet. Dans un ordre d'idées analogue, je nie suis demandé si une surface pou- vait avoir une famille de cercles géodésiques égaux, à courbure géodésique variable. J'ai résolu la question parla négative, en exceptant le cas de cer- taines surfaces enveloppes de sphères, dont les lignes de courbure circu- laires sont égales, et peut-être aussi d'autres cas particuliers fpn ont pu m'échapper. De même, quelles sont les surfaces qui admettent une famille de lignes de courbure égales? Imi suivant toujours la même méthode, on trouve que, sauf le cas des bélicoïdes et peut-être quelques cas particuliers, ceci est im- possible si les lignes en question ne sont pas planes. On retombe alors sur un pro])lème résolu par M. Caronnet, et qu'il est d'ailleurs facile de traiter par notre méthode. Remarquons, pour terminer, qu'on peut reprendre les 'problèmes précé- dents, en y rcnq)lnrant le mol égales par \v mol semblables. llYDHùinNAMlQlE EXI'ÉRI.ME.NTALIL . — lùirmation de centres de giralion à l'arriére d'un obstacle en mouvement. NUle (')de M. Hexri Iîéxaki>, présentée par M. J. VioUe. La périodicité longitudinale des mouvements giratoires produits par des conditions uniformes, dans le régime hydraulique, a déjà été signalée par O. Reynolds (-) et par M. Rrillouin ( '). (') Présentée dans la séance du 2 novembre 1908. {^)Phit. Trans., i883, p. 942 ; en parliculier, la figure i5 de la planche "il. (•■') Leçons sur la viscosité des liquides et des gaz. l'^Pariie, p. 2?,^ Paris. Gant h ler- \illars, 1907. CI',., HjoS, 1' Semestre. (T. CM.VII, N" 19.) ^'" 84o ACADÉMIE DES SCIENCES. Le succès avec lequel j'ai déjà, dans un autre travail (' ), employé une méthode optique voisine de la méthode des retouches locales de Foucault ou de la méthode des rides, pour l'étude des petites déformations d'une surface liquide presque plane, m'a conduit à utiliser une méthode analogue pour photographier les entonnoirs éphémères produits à l'arrière d'un obstacle qu'on déplace à travers une nappe liquide tranquille. Dans la nécessité d'opérer avec une durée de pose très courte et d'obtenir de nom- breuses images en peu de temps, j'ai dû employer un montage cinématographique. D'autre part, j'ai dû réaliser un dispositif mécanique donnant à l'obstacle une vitesse aussi uniforme que possible. L'appareil, installé depuis 1904 dans une cave de la Faculté des Sciences de Lyon, dans des conditions particulièrement favorables pour éviter les trépidations perturba- trices, sera décrit en détail ailleurs. Il permet l'étude olironophotographique complète des remous produits par le mouvement uniforme d'obstacles solides de formes variées. Les résultats de la présente Note se rapportent exclusivement aux solides cylindriques verticaux, ayant un plan de symétrie vertical parallèle aux géné- ratrices et à la direction de translation, et terminés à l'avant par un dièdre plus ou moins aigu. Tous les solides étudiés étaient immergés sur une lon- gueur de 6*^" environ et n'émergeaient que de quelques millimètres. Pour une vitesse suffisante, au-dessous de laquelle il n'y a pas de tourbil- lons (cette vitesse limite croît avec la viscosité et décroît quand l'épaisseur transversale des obstacles augmente), les tourbillons produits périodiquement se détachent alternativement à droite et à gauche du remous d 'arrière qui suit le solide ; ils gagnent presque immédiatement leur emplacement déjiniti f, de sorte qu à l'arrière de l'obstacle se forme une double rangée alternée d'enton- noirs stationnaires, ceux de droite dextrogyres, ceux de gauche lévogyres, séparés par des intervalles égaux ( ^ ) . La presque parfaite superposabilité des centres giratoires, dans les longues séries d'images d'une même pellicule, montre avec quelle exactitude ces centres sont très vile stationnaires, quand on a pu éviter les mouvements perturbateurs. D'ailleurs, à un moment donné, les tourbillons alignés sur une même rangée, tous d'âges diilérents, sont d'autant plus près de s'éteindre qu'ils sont plus éloignés de l'obstacle; le peu de largeur du champ (6''"',4)n'3 pas permis de photographier simultanément les longues rangées de 20 ou (') Ann. de Chiin. et de Phys., 1901. ('-■) Les écarts individuels dépassent r;ii ejnenl ,'„ de rin(er\idle moyen. SÉANCE DU () NOVEMBRE 1908. 84 1 3o tourbillons visibles à la fois à l'œil nu, mais les images successives données par le cinématographe y suppléent. Quand les vitesses de rotation sont faibles (faible vitesse de l'obstacle ou forte vis- cosité du liquide, et, dans tous les cas, tourbillons près de s'éteindre), les entonnoirs sont sensiblement de révolution. La méthode optique, qui équivaut à dessiner le relief de la surface liquide en l'éclairant sous une incidence presque rasante, les enregistre nCs demi-circulaires, estompés à l'intérieur (partie supérieure de lu par des croissa figure, à droite) l""i?i- -^m @ (Q) @ @ c c C ( Quand les vitesses de rotation sont plus grandes (grande vitesse de l'obstacle ou faible viscosité du liquide), les entonnoirs des deux rangées se déforment muluelle- menl; leur contour prend une forme de raquette; les cavités sont plus abruptes du côté intérieur et leur bord y est rectiligne. Si la lumière quasi rasante arrive par exemple dans la direction indiquée par la flèche poinlillée, ou à 180°, elle dessine les cavités en forme defau.r (partie inférieure de la figure, à droite) ( '). Lois de l'équidislanre (-), ou intervalle entre deux tourbillons d'une ran- gée : 1° Pour un obstacle donné, Véqaidistancc est. indépendante de la vitesse (les vitesses employées ont varié de o'",o4 à o"", 22 par seconde). 2" Si l'on compare des prismes de même dièdre à l'avant, de même épais- seur transversale, mais dont les méplats latéraux ont des dimensions longi- tudinales différentes, l'équidistancc est sensiblement la même ; elle ne dépend pas non plus de la forme de l'arrière, ([ui peut être indifféremment C) La flèche en traits pleins indique la direction du mouvement de l'obstacle. Sur les épreuves positives, les croissants sont naturellenienl en clair sur fond sombre. Je compte reproduire ailleurs quelques pellicules en photogravure. (-) Les mesures micrométriques, qui ont porté sur plus de qoo clichés isolés et une centaine de pellicules comportant chai une de 5 fi 3o images mesurables, seront données en détail ailleurs. 8V-i ACADÉMIE DES SCIENCES. OU bien une t'aco verticale normaleau déplacement ou bien un biï^oau comme l'avant ; autrement dit, Vet/iiidistance ne dépend que de i épaisseur /ra/isversa/e du coin enfoncé dans le liquide par robslacle. 3° L'équidistance croit dans le même sens que l'épaisseur transversale (approximativement comme la racine carrée) : IIMl) 1 Obstacles de i, o d'épaisseur Kquid. 0,89 l'^aii (leiiipér. \oisine de 1^") . » 2,0 » » i ,3o ' )) 4 ! o " " I ! 7 6 4° L'équidistance croit dans le même sens que la viscosité, mais bien plus lentement : Liquides Viscosilc Éqiiid. pour Équid. pour ( tempér. comprises entre 17" et i<)°). approximative. ■>"'"' d'épaisseur. /("""d'épaisseur.. eai cm Métaxylol 0,006 1,28 1,66 Eau ■ 0,010 i,3o ',"](} Eau sucrée G ^ 20», 3 pour 100"''.. 0,020 i,5i 1,9.5 Eau sucrée G ^ 37e, .5 pour 100™°. . o, o4o 1,-5 2,34 ÉLECTRICITÉ. — Ionisation par le phosplioie el pitospliorescence. Note de MM. LÉON et Er«iifesE Iîi.och, présentée par M. H. Poincaré. Dans sa Thèse Sur la conductibilité électrique de l'air produite par le phos- phore, l'un de nous (' ) a mis en évidence les faits suivants : i" L'air qui a passé sur le phosphore est le siège d'une véritable ionisa- tion. 2" Les ions [iroduits sont des ions de faible mobilité (gros ions). Les expériences qui ont conduit à ces conclusions ont été faites avec des courants d'air de faible débit (quelques centimètres cubes par seconde ). Lorsqu'on augmente progressivement la \itesse du couranl gnzeux, on constate une moJification notable de la pliosphorescence du plio^phoie. Getle phospliorescence, •d'abord iiinilée au pliosphoie, s'allonge dans le sens du courant gazeux, et, pour un débit suflisanl, elle finit par se séparer du pliosphorc. laissant entre elle el lui un intervalle parfaitement obscur. Généralement le plio-pliore lui-même garde une plms- phorescence faible, qu'on peut faire disparaître à son tour en augmentant encore le débit. On n'observe plus alors dans le tube qu'une colonne phosphorescente isolée qui se déplace, sans grande diminulioii d'éclat, en suivatit les variations du débit. Avec (') \'oir E. Bloch, Ann. de Cliim. et de Phys.. 8'' série, t. IV, igoâ, p. 25-i45. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE ipo.S. 8/(3 1111 lube siiffisammenl long, on pent régler le débit de façon ((ne celle eulnnne se trouve à une distance de plusieurs luèlres du pliosphore. Nous avons clierclié si, paiallélenient à ce déplacement de la région de pliosplio- rescence, on pouvait saisir un déplacement : i" de la région où se produit l'ionisation, 2° de la région où se produit l'ozone. Un condensateur cylindrique relié à un éleclromètre est intercalé dans le tube. Dans tous les cas, ce condensateur recueille des charges importantes dos (iea\ signes s'il est placé dans la phosphorescence ou au delà. S'il se trouve avant la phosphorescence, réleclroniètre reste au zéro. De même un papier ozonoscopique bleuit rapidement s'il est placé dans la phospho- rescence ou au delà. Il reste rigoureusenient blanc s'il est placé dans la zone obscure qui précède la phosphorescence. Nous concluons de là que : 1° Phosphorescence, ionisation et ozone se produisent dans la même ré- gion. 2° Cette région peut être séparée du phosphore quand le courant gazeux est sufiisamment rapide. Ces faits indiquent que la phosphorescence, l'ionisation et l'ozone ne se produisent pas par l'oxydation directe du phosphore solide, mais par l'oxy- dation d'une substance émanée du phosphore et entraînée par le courant gazeux. On peut songer soit à la vapeur de phosphore, soit à l'anhydride phosphoreux. Les expériences de Jungfleisch ('), de Ii. Schenk, F. Mihr et H. Bau- thien (-), et quelques expériences personnelles, montrent qu'il faut se ranger à la deuxième explication. Nous ne citerons que l'observalion suivante, qui fournit un nouvel argument en faveur du rôle de l'anhydride phosphoreux dans les phénomènes de phosphorescence : Le débit étant assez fort pour que le tube reste obscur dans toute sa longueur (6™ environ), si l'on coupe brusquement le coui'.int gazeux, on constate la formation spontanée, en dilTérents point*, de bulles phospiiorescenles qui se mettent lentement en marche dans des sens opposés. Ces bulles disparaissent lorsqu'elles se rencontrent, plus rarement elles s'éteignent d'elles-mêmes. Le phénomène s'explique très biçn si l'on admet que le tube demeuré obscur contient de l'anhydride phos|)horeux non encore oxydé. Ce corps est spontanément inllanimable, et le mouvement des bulles lumineuses n'est que la propagation d'ondes explosives. De l'ensemble des faits il nous parait ressortir que la phosphorescence, ^ (') E. Jungfleisch. Sur la phosphorescence du phosphore {Comptes rendus, igoS, p. 444). ( = ) Ber., t. XXXIX, 1906, p. i5o6; C. B., t. 1. 1906, p. 1774. 844 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'ionisation et /'ozone ne proviennent pas de l'oxydation du phosphore, mais de celle de l'anhydride phosphoreux. L'anhydride phosphoreux se forme di- rectement, comme Ta montré Tungfleisch ('), aux dépens du phosphore, et la zone obscure qui précède la phosphorescence serait celle où l'anhydride pliosphoreux n'est pas encore transformé en anhydride phosphorique. Cette transformation est une combustion vive, et l'on doit s'attendre à ce cjue les ions produits soient de même nature que dans les autres cas de com- bustion. L'un de nous (^) a déjà fait ressortir l'analogie qui existe entre les gros ions formés par le phosphore et les gros ions des gaz de la flamme. Cette analogie a été signalée aussi par Harms ('), qui a constaté un accrois- sement des mobilités lorsqu'on se rapproche du phosphore. Nous avons vé- rifié le résultat de Harms et obtenu comme lui, en nous plaçant près du phosphore, des mobilités s'élevant jusqu'à o'"™,!. Mais il est possible d'obtenir des mobilités beaucoup plus grandes encore. Il suffit pour cela de placer après le phosphore un tampon de coton qui re- tient les fumées formées sur le phosphore. On trouve ainsi, pour les ions des deux signes, des mobilités allant jusqu'à plusieurs millimètres (2"™ ou 3"™ environ). Ces mobilités diminuent lorsqu'on s'éloigne du phosphore, mais restent bien supérieures à ce qu'on aurait en l'absence de tampon. Il semble bien que les ions du phosphore soient produits par la combustion de l'anhy- dride phosphoreux et rapidement alourdis par la présence de particules li- quides ou solides. PHYSIQUE. — Sur la radioactivité des gaz de l'eau thermale d'Uriage (Isère). Note de M. G. Massol, présentée par M. d'Arsonval. L'eau thermale sulfurée et chlorurée sodique d'Uriage est captée dans l'in- térieur d'un massif montagneux de roches schisteuses, à l'extrémité d'une galerie de 3oo"? de longueur, creusée en ligne droite, dirigée sensiblement de l'Ouest à l'Est, et terminée par un puits de 9"' environ de profondeur. Un gros siphon part du fond du puits, suit la galerie et amène directement l'eau (') E. JuNGFLEiscH, Sur l'oxydation directe du /dwsp/iore {Comptes rendus, '907)- ('^) E. Bloch, toc. cit., et E. Bi.dc.n et P. LA>(iEViN {Comptes rendus. 1904. p. 792)- (^) Voir Harms, Pfiys. Zeilsch.. t. V, 1904. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. H4'> dans un réservoir en maçonnerie, recouvert dune voûte cimentée, de 400"' de ca- pacité. Dans tout le parcours de la galerie et à roiilîce même du puits, on est surpris de ne percevoir qu'une faible odeur sulfhydrique; c'est qu'en effet le gaz qui se dégage spon- tanément de l'eau, à son orifice d'émergence, ne renferme que des traces d'hydrogèue sulfuré. Pendant le passage de l'eau à travers le siphon, il se produit un dégagement de gaz assez abondant (par suite de la diminution de pression), et, afin d'éviter le désamorçage, un aspirateur hydraulique automatique les extrait et les rejette au dehors. Un essai rapide m'a donné ponr leur composition centésimale : Gaz absorbables par la potasse 7"''(C0- et H^S) Gaz non absorbables par la potasse. . gS"^"' (Az et congénères) J'ai prélevé plusieurs échantillons de ces gaz, que je me propose d'ana- lyser plus complètement au laiîoratoire. Le volume ainsi dégagé étant assez considérable, j'ai essayé de le mesurer ; mais j'ai constaté qu'aux diverses heures de la journée il présentait de grandes variations. Le siphon réunit en réalité deu.v vases communicants : le puits de la source et le bassin-réservoir; et ledébit varie à chaque instant, suivant les prélèvements faits pour le service de l'établissement thermal. Une expérience faite le 20 août, de o'' à 4'' de l'aprèi^-niidi, m'a donne pour la pre- mière demi-heure 538' de gaz et pour la deuxième demi-heure 724'; soit au total 1262' à l'heure (à ce moment le siphon débitait un assez grand volume d'eau). Il n'est mal- heureusement pas possible de se baser sur ce chillVe pour calculer le débit quotidien; mais il n'en est pas moins certain que ce débit est considérable. J'ai mesuré sur place la radioactivité de ces gaz à l'aide de Téleclroscope, système Curie, modèle de MM. Laborde et Chéneveau. (M. Besson, ingénieur, mesurait en même temps celle du gaz resté dissous dans l'eau de la buvette et des bains.) Les résultats rapportés à 10' de gaz (t—20" et 11=745'"'") et exprimés en milli- grammes-minute (action égale à celle produite par l'émanation provenant de n milli- grammes de radium par minute) sont les suivants : mg: m Première expérience o , 1 5o Deuxième expérience o, i44 Moyenne o,i47 Ces résultats ne sont [)as ab.solument comparables avec ceux qu'a obtenus M. Besson, car les gaz spontanément émis et ceux restés dissous ont une composition chimique différente. D'après mon analyse sommaire les gaz du siphon renferment 98 pour 100 8/(6 ACAUÉMIfc; DES SCIEN'CES. d'azote el aulres gaz non absorhables par la potasse, tandis que les gaz dissous dans Feau en renferment seulement G^i,6 pour loo (' ). Si cependant on calcule la radioactivité pour des volumes égaux de gaz, on trouve, en rapportant dans les deux cas à lo' : Gaz du siphon o"'°"'.l47 Gaz dissous dans l'eau 0°" "".Soo (M. Besson a trouvé o™^'",ni5 en moyenne pour les gaz de 10' d'eau. ) Il résulte de ces expériences que les gaz restés dissous dans l'eau ont une radioaclivité environ quatre fois plus grande que celle des gaz qui s'échap- pent spontanément dans le siphon, diiTérence due à la solubilité de l'éma- nation dans l'eau. Cette matière radioactive s'évapore en même temps que l'eau ; j'ai con- staté que le résidu salin d'un demi-litre d'eau évaporée au bain-marie est complètement inaclif. Il en est de même pour le dépôt très riche en soufre et silice gélatineuse et en matière organique (dont je poursuis l'analyse com- plète) qui se forme dans le bassin-réservoir. La roche d'où émerge l'eau minérale ne présente aucune radioactivité à l'appareil; des fragments de schiste noir et des fragments de calcaire blanc compact ( intercalé en couches minces dans le schiste ), détachés au marteau à l'orifice du puits et essayés une demi-heure après à l'électroscope, ont été entièrement inactifs. PHYSIQUE. — Sur la jxjlarisalion de l'hoiniue vhant soumis à l'action du courant continu {intensité et dissipation). Note de M. M. Ciiano/:, présentée par M. d'Arsonval. Les tissus de l'homme vivant préalable me m parcourus par du courant continu sont capables de débiter une certaine quantité d'électricité. L'indi- vidu ainsi traité constitue donc une sorte à' accumulateur électrique particu- lier ayant une certaine force électromotrice 1% de sens contraire à la force électromotrice E, du couvànl polarisant (jui l'a engendrée. La polarisation des tissus, envisagée déjà par du Bois-Beymond, a été esti- mée antérieurement, chez l'homme, supérieure à 0,2 volt (M. G. Weiss). {') D'après Leforl, i' d'eau d'Urioge contient : CO" liljre, 3''°'', 2 ; H'^S, 7""', 44; Azote, i9''"'',5; soil nn volume total de 3o'"'',i4. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 8/17 Dans le bul do préciser la nature intime de cette polarisation et tFen rechercher l'importance au point de vue biologique et médical, nous avons entrepris une série d'expériences. Voici les premiers résultats obtenus à ce jour : i*^ sur l'intensité de la polarisation globale de l'homme vivant; 2" sur la dissipation de cette polarisation tissulaire. Pour mesurer Ej seule de l'individu en expérience et connaître sa valeur à chaque instant à partii' de la suppression du courant polarisant E,, nous opérons ainsi qu'il suit : Les deux, extrémités utilisées du palient (main et main ou main et pied, etc.) plongent chacune dans un bain d'eau réuni par une électrode métallique à la batterie de 120 volts du laboratoire de M. Gouy. Quand le courant d'intensité L (réglé par un rhéostat liquide) a passé durant le temps voulu t, on enlève des bains les électrodes métalliques : le courant polarisant est sup- primé. Des électrodes iiupolarisables au calomel, convenablement disposées à Tavance, [)er- mettent de réunir très rapidement les bains considérés à un électromélre capillaire de Lippmann connecté avec un potentiomètre Cai'pentier. lin utilisant la méthode de compensation on' peut alors, à partir de ce moment, con- naître à chaque instant, et avec une approxinuition de y^-fru-o de soit, la force électro- motrice E, du sujt'l-accinniildleur en expérience. Résultats. - l. Les tissus de l'homme vivant se polarisent. La polarisation ainsi obtenue par l'action du courant continu se dissipe dans le temps, rapi- dement d'abord, puis de plus en plus leiïtemenl ensuite suivant une courbe à peu près hyperbolique. 2. La vitesse de dissipation de la polarisation tissulaire de l'homme vivant paraît entièrement indépendante de la résistance ajoutée au circuit des tissus polarisés ; cette vitesse est la même que le circuit extérieur aux tissus soit ouvert ou fermé. 3. Pour des conditions données (sujet et trajet du courant polarisant) le degré Eo de polarisation croît avec Yinle/isitc, croît avec la durée du courant polarisant, mais non suivant la proportion simple. 4. Il est très probable qu'il existe un véritable maximum de la polarisa- tion des tissus (comme pour la polarisation des électrodes). Peut-être ce maxi/num j)ossib/e esl-'û nUeïnl dans certains accidents industriels; on ne doit pas l'obtenir, sendjle-t-il d'après nos essais, dans la pratique galvano- thérapique oi!i l'on utilise des densités électriques relativement faibles. Nous avons expérimenté avec des intensités de courant polarisant variant de o, 5 à 3i,a milliampères ; la durée des applications s'est étendue de quelques secondes à 100 minutes; la plus grande force électromotrice E, de polarisation, notée 3o secondes a R., icjoS, î' Semestre. (T. CXLVII, N» 19. ) m Hl\S académie des sciences. après la rupture du courant polarisant, a été dans nos essais de 0,70 volt environ. Dans cette même expérience, on a noté dans le temps les valeurs suivantes de E^ : o,7ai après 2.5 secondes o.aji » 5 minutes 0 , 466 » 10 » 0,202 » 5i » 5. La polarisation de l'homme vivant rroît avec la /o/jo^/^w des tissus traversés par le courant continu. (Expériences : sujets mis en série, grands et petits sujets ; courant allant d'une main à l'autre, d'un pied à une main.) Mais elle ne dépend pas seulement de la longueur des tissus. 6. Si la polarisation dépend de la quantité q d'électricité utilisée pour polariser les tissus, elle dépend aussi de la façon dont q traverse le circuit. La polarisation tissulaire (dans les limites de nos essais tout au inoins) est d'autant plus forte que la durée du flux électrique est plus petite : par exemple un courant 5 fois plus fort polarise davantage (près de 2 fois plus) qu'un courant "> fois moindre mais de dur<'e quintuple. PliYSlQUi::. — nadioactivité des eaux- d'Uriage-les-B =; :z, on trouve qui est la formule connue poui- les rayons centraux (voir .1. N loi.i.i:. Optùiuc, i). '|(Jol. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. - H)I H faul iioLer ({lie dans ces équations les distances se mesureni depuis le point considéré (point lumineux, image ou foyer), jusqu'à la face de la lentilli^ la plus proche de ce point. En posant dans ces équations c = o, on retrouve les équations (1), ( 2 ) et ( 3) des lentilles inliniment minces. Remarque. — L'usage des fractions conlinues limitées dans le prol)lèuie qui nous occupe donne, ainsi cpi'on le voit, une généralisation remarquable de ces équations. La fraction contient trois réduites, la fraction - en ccm- 1 /j, Pi tient cinq, la fraction — en contient sept, et ainsi de suite. Vérification expérimentale. — Nous avons dit précédemmenl que nous avons expé- rimenté avec deux lentilles en crown. Tune biconvexe el l'aiilie plan-convexe. L'épais- seur de la première a été trouvée égale à g"'", 3 et celle de la seconde à 9""", 85. Avec la lumière verte nous avons calculé, par l'équatioii (1) (voir la précédente Couimunica- tiou). l'indice (approximatif) de ces verres. Nous avons mesuré les distances aux len- tilles des images et des foyers, et d'autre part nous avons calculé les mêmes distances avec les équations (2 ), (3) el (2') et (3') ('). Les résultats de cette recherche sonl con- signés dans le Tableau suivant : F»- par Ii;ir mesurer \ 3 .. (3'l. Ili-miH-exe . . . i.ôi-o 3o" -fi.S 76,57 7('),-27 76 76,03 75,8;) 13, . el4'(, i (- ) 43,7 4i.3el4i,'| (' ) Plan-convexe (face d'en tn-e convexe).... i.'iiGS i8s ,|S,5 94 117, '( » « » 26,6 27/1 23. çp Plan -coin'exe (face d'enlrér " plane) i,r)i(iD iSS „ » « 28,8 32 28,6 27,7 27/, 3',, 02 De ce Tableau résulte i[ue les valeurs des F., F',, calculées par (2'). concordent presque avec les nombres mesurés directement, tandis que celles de F^, ([ui, par le calcul I par l'équation (3')| se trouvent presque identiques de part et d'autr.- de la len- tille, montrent, par la mesure directe, une did'érence marquée. En outre, les nombres calculés par l'équation (3') sont toujours moindres que les nombres mesurés directe- ment. Ces désaccords, surtout le premier, pioviennent, comme tout porte à le croire, des irrégularités dans le travail de ces verres. [Voir Ch. Féhy, Constantes des lentilles {Journal de Physi(iue, 1903).] (') Les nombres tirés de ces deux dernières é(|ualions ont été corrigés de la distance dn milieu des faces de la lentille au plan passant par le point de re|ière du patin por- tant la k'iuille. (') Fn retournant la lentille. ,Sj2 - ACADÉMIE DES SCIENCES. Grandeur des images. — Pour calculei' la grandeur des images des petits objets situés dans la direction de l'axe de la lentille, je considère les len- tilles comme infiniment minces, et je néglige la marche des rayons dans l'intérieur de la lentille ( ' ). Le rapport des grandeurs linéaires de l'image du premier ordre à Tobjel est donné, comme on sait, par la formule (1, — p^^ — i. De même celui des images du deuxième ordre à l'objet est donné par G, = -p^ — i et G!,= ^ — I. Et celui de Timage du troisième ordre par Gj = p^ — i. La discussion de ces formules se fait sans difficulté. On pourrait peul-èlre utiliser ces images secondaires, ou plutôt celles du troisième ordre, qui pour des distances convenables de l'objet sont 1res grandes, à observer des objets microscopiques et faire construire ainsi un microscope spécial; mais il faudrait un éclairemeul très intense de l'objet. ÉLECTRICITÉ. — Sur un monotélcplione à note réglable. Note de M. A. lÎLoxDEL, présentée par M. J. YioUe. La récente présentation par M. Abraham du monotéléphone de haute sensilnlité et à note réglaljlc qu'il a imaginé (-) a rappelé l'attention sur l'application, que j'ai signalée autrefois ('), du monotéléphone dans la télé- graphie sans, fil, pour le triage facile des coinmunications venant simulta- nément de différents postes. Je crois donc intéressant de présenter, à cette occasion, à l'Académie le modèle de monotéléphone réglable que j'avais imaginé et fait construire, il y a quelques années, pour l'application de cette méthode de syntonie acoustique, en m'inspirant des travaux classiques de M. Mercadier, et tout en suivant une voie différente. L'appareil consiste en tuie étroite lame rectangulaire en tôle de fer ou (') On conçoit que, si cela est permis pour les images du premier ordie, il n'est qu'une faible approximation pour les images du deuxième ordre, et une approxima- tion gros>iére pour les images du troisième ordre. Par exemple avec la hmtille plan- convexe, en plaçant devant la face plane, à la dislance de iSô™"", un objet lumineux, nous obtenons une image réelle du deuxième ordre, dont l'agrandissement linéaire est calculé égal à 2,i4, tandis que l'expérience nous l'a donné égal à 2,36. (-) Comptes rendus, 26 octobre 1906. {^) S(ir la syntonie dans la télégraphie sans fil (Comptes rendus, 21 mai 1900). SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 853 d'acier, ou d"un métal quelconque, munie, à son extrémité libre, d'une mince plaquette defer('). Une des extrémités de la lame est fixée ; l'autre est libre et placée eu regard d'un petit électro-aimant parcouru par le courani du récepteur électrolytique ou analogue. La lame est en outre pincée en uu point intermédiaire entre deux plaquettes serrées l'une contre l'autre paruu ressort puissant et qu'une vis sans fin permet de déplacer parallèlement à elles-mêmes au moyen d'un guidage convenable. On peut ainsi faire varier H volonté le point d'encasti'ement effectif et la longueur de la lame vibrante jusqu'à l'obtention de la résonance correspondant au premier liarmoniquc de la lame encastrée (-). Cet appareil, Inen que moins sensible que le monotéléphone de M. Abraham, a l'avantage d'une grande robustesse, et peut à ce point de vue être utilisé aussi comme fréquencemètre, en graduant convenablement une règle sur laquelle on lira les déplacements des plaquettes de serrage. PHYSIQUE. — La réaction de iélher sur la matière co/nnie cause de l'attraction univei'selle. Note (') de M. O. Keli.er, présentée par M, G. Humbert. La matière pondérable est constituée, en dernière analyse, par des atonies primordiaux, tous égaux, que nous nommons atomuks, caractérisés par un mouvement incessant d'une nature particuHère. Ils vibrent avec une rapidité analogue à celle de la lumière, présentent de la stabilité et sont des sources d'énergie. Ils se distinguent nettement des atomes impondé- rables de l'étber qui, étant d'un ordre tie grandeur plus |)etit, occupent leurs intervalles et remplissent le luoude immatériel. De ce que l'élher incohérent est soustrait à l'attraction nniverselle, on peut induire qu'il en est riudispensable agent et que c'est de lui que dérive lu gravité. Les mouvements des atomes se communiquant à de grandes distances (') L'emploi d'un mêlai à hiilsle amollissement tel que le bronze permet une réso- nance plus uetle que le fer ou l'acier. La possibilité de changer le métal de la lame permet d'utiliser ce même appareil pour des fréquences plus variées qu'on ne les obtiendrait avec un seul métal. (^) On peut aussi employer un électro-aimanl porté par les plaquettes mobiles et agissant sur la plaque vibrante prés du point d'eiicaslrement ; disposition avantageuse aussi pour le fréquencemètre dont on parle ci-dessous. (') Présentée dans la séance du a novembre 1908. 854 ACADÉMIE DES SCIENCES. produisent ce qu'on appelle des radiations. Une radiallon élhérée conslitue une force : née d'une force matérielle à son point de départ, elle en mani- feste une à son point d'arrivée, ce qui veut dire au contact de la matière. L'expérience journalière confirme pleinement cette déduction qui est de la plus liante iiuporlance. On a reconnu, en elïet,que toutes les radiations, lumineuses, thermiques, électriques, magnétiques, etc., exercent une action sensible sur les corps qu'elles viennent frapper. Bien dilFérent des gaz en ce qu'il n'est susceptible que d'une très faible compressibilité, l'éther transmet presque instantanémeni les efforts que lui impriment les vibrations matérielles, comme le démontre la propagation de la lumière. De ces efforts, par l'intermédiaire de la série de chocs qui se communiquent les uns aux autres suivant une direction donnée, les atomes éthérés rigides, il résulte la transmission d'une pression dont l'in- tensité dépend du choc initial et que vient subir tout atome matériel se trouvant sur le trajet de la radiation considérée. L'existence d'une pression éthérée a été prévue par Maxvsell ; elle a été confirmée, même en dehors de la théorie électromagnétique relative à l'émission de la lumière, par M. Larmor, en s'appuyant sur les principes de la Thermodynamique ; elle a été démontrée par M. Lebedew en faisant tomber un faisceau de lumière électrique sur un radiomètre à déflection et, plus récemment, mesurée par MM. INichols et HuU à l'aide d'un bolomèlre spécial. On est ainsi porté à admettre que des pressions radiantes sont exercées sur l'éther par les mouvements incessants des atomes et en parti- culier des atomules. Suivant quelle loi se propagent-elles? Considérons comme étant isolé dans l'espace un atomule duquel émane une pression radiante égale en tous sens, analogue à un rayonnement. Soit F la totalité de cette force. Son intensité diminue à mesure qu'elle agit sur des atomes d'éther plus éloignés. Elle se répartit, en effet, sur des sphères d'éther, de diamètre croissant, cpi'on peut imaginer concenlriquement à l'atomule et se réduit, en passant de l'une à l'autre, en raison inverse de leur surface et, par suite, du cai'ré de leur rayon. Ainsi, à une distance x de l'atomule, la pression Y à laquelle est soumis l'éther n'est plus qu'une fraction de F donnée par l'équation 47t.*' C'est celle d'une hyperbole du troisième degré dont les branches ont pour SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 855 asymptotes les deux axes rectangulaires des coordonnées. Au contact de l'atomule, de rayon p, on a D'autre part, pour x = :c, Y = o. La pression diminue d'une façon con- tinue à partir de l'atomule, d'abord très rapidement, puis d'une manière beaucoup moins sensible jusqu'à l'infini. Ceci posé, nous examinerons le jeu de l'éther entre deux atoniules, A, B, séparés par une distance R et doués chacun d'une pression radiante égale, F. Prenons pour axe des œ la ligne AB passant par leurs centres, pour axe des y la perpendiculaire menée par A, et traçons une seconde perpendiculaire au point B. Se développant à droite et à gauche de A et de B, quatre branches d'hyperbole du troisième degré, ayant pour asymptotes ces perpendicu- laires d'une part et la ligne des a? de l'autre, figureront les courbes des pres- sions dont l'éther est affecté suivant cette ligne. Les deux branches situées entre A et B sont de direction contraire et se coupent à mi-dislance en un point projeté en C où les pressions se font équilibre. En un point quel- conque P situé entre A et C, à la distance x de A, la pression Y émanée de l'atomule A est contrebalancée dans une certaine mesure par la pression j émanée de B. La résultante est Y — j. Pour un point P', symétrique de P, du côté opposé de A, il en est tout autrement. La pression y' émanée de B étant de même sens que celle provenant de A, laquelle a la valeur ^ comme précédemment, s'ajoute à cette dernière. Leur résultante est \ -\- y' ■ En conséquence, l'atomule A se trouve actionné par des atomes d'éther exerçant sur ses deux faces opposées des pressions qui sont égales à celles que nous venons de calculer, en vertu du principe de l'égaUté de l'action et de la réaction. La résultante/ n'est autre que y' + y et a pour valeur F r l I 1 _ 1- R'-H-i:.-- Au contact de l'atomule, où x — p^ cette valeur se réduit à •^ ~" 2 7rp' R- Car p- est tout à fait négligeable au regard de R- si R est grand. La force /tend à pousser A vers B. Les deux atomules sont donc soumis à une force altraclive qui est proportionnelle à leur demi-force radiante élémen- taire et en raison inverse du carré de leur distance. c. R., 1908, 1' Semestre. (T. CXLVll, N- 19.) I • '-^ 856 ACADEMIE DES SCIENCES. De la passons à deux corps sphériques homogènes A et B, dont les masses sont respectivement M et M . On démontre (pi'ils s'attirent comme si leur masse entière était concentrée en un point. Comme ces masses représentent des nombres proportionnels d'atomules, la force attractive s'accroît suivant la valeur de M pour le corps X et se multiplie par M' pour le corps B. Elle satisfait aux deux parties de la loi de Newton et opère exactement comme l'attraction universelle. Sa formule générale est 2/=K-ô^ avec K — 21ïp' Si l'on calcule le coefiicient K en partant de la valeur de g, en assimilant la terre à une sphère et en prenant 3,67 pour sa densité, on trouve que K égale à peine o^'",65 divisé par 10 milliards. Telle est l'expression du double de la radiation élémentaire. Si l'attraction universelle n'éprouve aucune altération avec le temps, son coefficient est constant. C'est dire que les atomes matériels primordiaux émettent des pressions radiantes invariables, qu'ils conservent leur énergie. La matière elle-même est à la fois la cause et l'objet de l'attraction univer- selle avec l'éther pour agent. CHIMIE. — Le vrai poids atomique de l'argenl d'après les expériences deStas. Note (') de Mi Louis Dubrelil, présentée par M. D. Gernez. Les considérations développées dans ma précédente Communication (Comptes rendus, t. CXLVH, p. (129) démontrent que, contrairement à l'opinion admise jusqu'ici, il est généralement impossible de déduire la va- leur véritable d'un poids atomique de la mesure d'un seul rapport analytique. J'ai montré comment rapplicalion de la méthode des moindres carrés permet de déterminer pour chaque expérience la valeur la plus probable de tous les poids atomiques qui y figurent. C'est seulement en comparant les valeurs ainsi déterminées pour un même corps qu'on pourra calculer son poids atomique vrai : le résultat sera d'au- tant plus probable que le nombre de méthodes utilisées sera plus grand : le poids atomique véritable devient ainsi une sorte de limite (ju'on atteint pratiquement parla comparaison d'un nombre extrêmement grand de dé- (') Présentée dans la séance du 2 novembre 1908. SÉANCE DU () NOVEMBRE 1908. «Sjy lenniiialions; inversement, une fois celte limite atteinte, il est possible d'en déduire les erreurs constantes dues à la méthode et à rexpérimentateur, les autres erreurs devant être obtenues par une discussion particulière dans chaque cas. La connaissance du poids atomique de l'argent présente une importance considérable, ce métal ayant été pris comme terme de comparaison dans un grand nombre de mesures. Je me propose d'établir ici sa valeur, telle qu'elle résulte des déterminations de S tas publiées dans ses Œin'res complètes. J'indique ci-dessous, à titre d'exemple, le calcul complet pour un seul rap- port analytique. Pour les autres, je me borne à donner le résultat corres- pondant au nombre moyen déterminé par Stas. Soit par exemple le rapport cr^^T^^ déterminé par Stas en réduisant un poids connu de sulfate d'argent {OËiwres. t. J, p. l\\o). Avec les notations de ma Note précédente, on a Posons D 2'^ ai K =: -s — = 0,bq? .50-. ai2 ■ ' Ag z= 108 -h "f, 0 = i6-f-)-, S = 32 -1- 5, 216,2 216 r, ~ / r 0 6^.=: TT— =: 0,002 OOj — O , ()Q2 307 =: O , 000 107, 3 12, 2 3 12 " ^ ' •" 216 2 I G e, = 7; ; ■;-— = o,6qi 421 — o.(i(i2 3o- ^ — 0,000 886, ' 3 1 2 , 4 3 1 2 ■ ' ai6 216 , ,„ .1 — T^ = 0,692 08.3 — 0.(>l)2 307 =: — 0,000 222. 3l2, I 3 12 l'in exprimant toutes les quantités e en unités du cinquième ordre décimal, l'équation d'Hinrichs (') devient 197 J? — 886 >• 222G=:e. La condition x- ^ y- -\- z- =^ minimum nécessite, comme je l'ai montré, X )' z '97-i' — 8SGy — 222 5 e T97 " — 886 ~ — 222 ~ 2 , ■^^^ ^ — ;-" ~ 873 08a' ^' 107 + Ô50 + 222 ■' -f ■ (') Dans uni' ietlre récente, M. Hinriclis ni'inioiriie fjii'il a\iiit déjà fait subir à son éqniitiiiii (le CDiidilion une correction éffuivalente ;'i celle ([lie j'j ai apportée-. Je Ini ilonEie tre> volontiers acte de sa réclamation : au cours de mou travail la modilicalion en question m'avait écliappé. 858 d'où ACADEMIE DES SCIENCES. y=~ 19-e 873 089 886 e 873 089 222e 878 089 0,000 22.) e. h. = — 0,001 0114e. ^ — 0,000 254e. Stas donne comme valeur moyenne du rapport pour six délorminalioiis 0,69203, les valeurs extrêmes étant 0,69197 et 0,69207, soit pour e les va- leurs — 27, — 33, — 23, d'où : -27(1110}'.) —0,006075 0,027878 o, 006808 -33(max.) —0,007425 0,033462 0,008382 -28 (min.) — 0,005175 0,028822 0,005842 Ag, G. S. 107.995925 16,027878 32,oo6858 107,992575 16.088462 82,008882 107,994825 16,023822 32,oo5842 Tous les rapports énumérés ci-dessous ont été soumis au même mode de calcul : les résultats ont été conservés jusqu'à la quatrième décimale en for- çant cette dernière si la cinquième est supérieure à 5 : lîapport I l'arsenl. Référence (Stas). T. I, p. 335 AgCl T. I, p. 339-341 AgCl. I Agi Ag=S T KCI KCI KCI AzH*CI T. I, p. T. I, p. I, p. T. 1, p. T. I, p. 58 1 58 1 349 363-364 777 T. III, p. 516-539 T. I, p. 378-478 KCI AzO'Ag' AzH'Gl AzO'Ar" AgCl CIO' As' T. I. p. 38 1 T. I, p. 882 T. I, p. 643 Moyenne générale Résultai moyen. 108,0086 108,0077 io8,o28[ io8,o3i3 107,9788 107,9622 107,9580 107,9578 107,9988 107,9925 '07. 999'' 107,9986 Rapport à l'arucnl. Référence ( Slas). NaCI T. I, p. 370 '^aCI T. I, p. 729-779 UCI T. 1, p. 710 KBr T. I, p. 747 NaBr T. I, p. 801 AzH'Hr T. I, p. 806 AzO'Ag T. I, p. 346 AzO'Ag fondu. T. I, p. 346 S04Ag2 T. I. p. 4 10 AgBr BrO^Ag Agi lO'Ag T. I, p. 633 T. I, p. 623-628 Résultat moyen. 107,9894 107,9918 ■07.9979 '07.9^^9 107,9758 107,9952 107,9953 107,9961 ' 07 > 99^9 ' 07. 9991 ' 07. 9990 '992 1 L'examen de ce Tableau montre immédiatement que les valeurs du poids atomique de l'argent ainsi déterminées sont extrêmement voisines de 108 : les écarts les plus considérables sont en dix-millièmes 3i3 en plus pour le SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. HSg rapport Agi : Ag et 55i en moins pour le rapport KBr: Ag ; mais la grande majorité est inférieure à 100 en plus ou en moins. Conclusion. — Etant donné ({ue tous ces résultats sont empruntés à un même expérimentateur, et que l'écart change de signe en passant par zéro, il n'est pas téméraire d'affirmer que le vrai poids atomique de l'argent est 108, dont l'écart n'est que + 0,0079 ^'^ '^ moyenne générale des résul- tats de Stas. Ce résultat est d'ailleurs d'accord avec les déterminations faites par d'autres expérimentateurs, et dont l'examen fera l'objet d'une Commu- nication ultérieure. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les alliages de silicium et d'argent. Note (') de M. (i. Arrivaut, présentée par M. II. Le Cliatelier. Divers composés contenant du silicium et de l'argent ont été signalés par plusieurs auteurs. Dès 1836, Wolilcr ('), en faisant agir l'hydrogène silicié, qu'il venait de découvrir, sur le nitrate d'argent, obtint nue substance noire précipitée (pi'il dit être un siliciurc d'argent mêlé d'argent. IMus tard, Warren (^) prépara des régules de « siliciurc d'argent » bien fondus; enfin, de Chalmot (''), au four électrique, estime avoir formé une véritable combinaison cristallisée. Cependant, contrairement à ces assertions, Percy('') et plus récemment Moissan ( °) et Vigouroux (') ont affirmé à plusieurs reprises que le silicium et l'argent ne se couibinaient pas. En présence de ces divergences, il m'a paru bon de soumettre bupieslion à des recherches systématiques, ce que j'ai essayé de faire par la méthode de l'analyse thermique du professeur Tammann. (' ) Fiésenlée dans la séance du 2 novemljre 1908. (') F. WôiiLER, Sur r hydrogène silicié [Bull, de la Soc. royale de Gottingen, i858; Aiin. Cli.p/iys. 3« série, t. IJV, iS58, p. 222). (') Wariien, Action of silicon on Llie meiols : gold, silver. platinuni and mercury [Chem.News, l. LX, 1889, p. 5; t. LXVII, iSgS, p. 3o3). (') De Chalmot, On silicides. {An>. (Jhem. ,/., 1. WlIIf 1S96, p. g5). (■') Percv, Silvcr and Gold. l. L, j). i3r. (°) Moissan, Action du silicium sur le fci. le chrome et l'argent [Comptes rendus, t. CXXl, 1895, p. 62.5). Moissax et .Siemkns, Elude de la solubilité du sili- cium dans l'argent (Comptes rendus, t. CXXX\ tll, p. 1299). (") E. ViGoriioiix, Action du tétrachlorure de silicium sur l'argent et le cuivre [Comptes renihis, L CXLIV, 1907, |), \'2\t\). H6n ACADÉMIE DES SCIENCES, Les résultais obtenus sont résumés dans le Tableau ci-dessous et repré- sentés graphiquement dans la figure ci-contre. Température Durée de la de la , Poids cristallisalion Si première Température de l'alliage cutectique pour 1011. crislallisation. eulectique. en grammes. en secondes. o gSo 2 . , goD 83o 20 go 4 870 83o 20 i4o .5 g/jo 83o 20 160 7 )o35 83o 20 1 20 10 I i3o 825 20 100 20 1255 820 20 go 3o lago 820 18 85 40 i32o 820 16 75 5o i34o 820 14 07 60 i35o 825 1 3 46 70 i365 820 12 33 80 i38o 83o 1 1 20 go 1 3g5 » 11 » g5 1 4o5 )> 10 » gS 1 4 1 o >) 10. » 1 00 1 4 1 5 » B » Comme on le voit, le liquidus se compose de deux branches de courbes partant respectivement des points de fusion de Targent (ySo") et du sili- cium (i4i5°) et se coupant vers 800" en un point correspondant à une concentration voisine de j pour 100 de silicium. Le solidus ne conq)rend que la droite horizontale passant par le point eutectique et s'étendant de o à 90 pour 100 de silicium. Le silicium et l'argent ne donnent donc point de combinaison. Quant à la miscibilité à l'état solide, la considération des durées de cris- tallisation eutectique conduirait à admettre l'existence de cristaux mixtes de silicium et d'argent, 'saturés à partir de 10 pour 100 d'argent. Mais l'analyse des cristaux isolés de l'alliage à 'îo pour 100 ne paraît pas confirmer cette prévision. Remarque. — Dans les fusions riches en silicium (4o, 5o, 60 pour 100), j'ai remarqué sur le régule une petite perle blanche se détachant nettement SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. H6î sur le fond i;ris bien du silicium légèrement oxydé. Ceci peut s'expliquer par une autimeulalion de volume du silicium au moment de sa solidification, ù jû Fig. ,. Ikiu 1^00 . ^^ i ' ^— *-^ i ^ UiW / ^ i""""^ 1 iho ; { 1 1 /Oihf / 1 1 > J t 1 1 1 ioo t. ^ }oo Coo ! - -— " Ton } "^ J^tfÛ /4f^ io So Au sa oc /^ l>o ^* Si la partie demeurée fluide, c'est-à-dire l'eutectique, se trouvant alors chassée au dehors. L'analyse de cette perle donm^ en elFet Si = '1,80, Ag= 9.^1, 85 pour 100. 862 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'identité de l'alcool iliciquc avec l'amyrine-y.. Note de MM. E. Ju.n^fi.kisch et H. Leroux. J. Personne a isolé dans la glu des oiseleurs, fournie par le houx coni- niun, un principe cristallisé dont l'élude a été poursuivie par M. J. Per- sonne lils (Comptes rendus, t. XCVIII, 1884, p. i585). Ce principe a été caractérisé comme un alcool et la formule C-^H''''0 lui a été attribuée; un éllier acétique a été décrit. [>a glu est surtout constituée par divers éthers de cet alcool. Le rapprochement de l'alcool ilicique avec les principes des résines forme l'objet de la présente Note. Les produits du travail de MM. Personne étant restés dans la collec- tion de M. Jungfleisch, il a été possible tout d'abord de constater que l'as- pect et les propriétés rapprochent beaucoup l'alcool ilicique des amyrines qui se rencontrent dans diverses résines. Les compositions données sont un peu différentes; mais les écarts entre les chiffres d'analyse pouvant pro- venir des difticultés particulières que présente la combustion de ces com- posés, il nous a paru utile de comparer l'alcool ilicique avec les amyrines. L'alcool ilicique |)iéparc i)ai- l'eisonne conslilue de Ijelles aiguilles incolores, fu- sibles à 1-5", ayant l'apparence commune aux deux amjrines. Après deux ou trois cristallisations dans ralcool, la tenipératuie de fusion s'est fixée à i8i°-i8i", 5, point de fusion de l'amyrine-^. Le pou\oii' rolaloire. observé sur une solution benzénique à 4e pour loo"'"'', est «d^^ -4-91", S ; dans les mêmes conditions, l'amyrine-st, qui a donné à M. Vesterbeerg au^r-l- 91", 6, nous a fourni ties valeurs semblables. L'analyse de l'alcool ilicique nous a donné -^jfJr ''^ carbone et -^j^- d'hydrogène, alors que les moyennes des chiffres trouvés par M. Personne fils sont 83,36 et 12,60. Nos résultats correspondent ainsi à la formule C'»H"'0, qui est celle des amy- rines (C =: 84,5o; H =^ 1 1 ,73). Us sont d'ailleurs confirmés par l'analyse du benzoate d'ilicyle; celui-ci nous a donné, à la combustion, 83,63 de carbone et 10,37 d'hvdro- gène, alors que la formule C"'H" — C0-— CIP exige 80,77 de caibojie et 10,19 d'hy- drogène. La composition de l'alcool ilicique et celle des amyrines sont donc identiques. L'identité de l'alcool ilicique avec l'amyrine-a est, en outre, établie par la comparaison des éthers acétiques et des éthers benzoïques de ces alcools. Véther acétique de l'alcooL ilicique, préparé }iar l'action de l'anhydride acétique sur cet alcool en présence d'acétate de sodium, fond à la mèrue température, :!20°, que l'élher acétique de l'amyrine-a. Le point de fusion tlonné par M. Personne fils, pour l'acétate d'ilicyle, est 2o4''-2u6°; mais, un échanlilloii d'élher jiréparé par lui ayant été soumis à des cristallisations dans l'élher de pétrole, le point de fusion a atteint 220". SÉANCE DU () NOVEMBRE 1908. 863 iJans les fleu\ cas, les élliers crislallisenl en lames trop niiiices |)oiii- qu'on puisse les délei miner géométriquement. M. Wyrouluiir a pu cependant examiner leurs |iro- priélés optiques; il les a trouvées seml)lables. Les pouvoirs rolaloires des étiieis des deux origines sont égaux : acétate d'ilicyleen solution à 3s, 6 pour loo''""' dans la benzine, «[,= +77,9; acétate d'ani\ ryle-sc, dans les mêmes conditions, an^^-h 77,0. ]A't/ier bf/izoi'i/i/L' i/c l'alcool ili. novembre lijoS. (^) Report on the Geoloify of the Kastern dcscrl of Eifvpt. Cairo, 1898. 868 ACADÉMIE DES SCIENCES. unii'erselte est surmontée de schistes ardoisiers, entremêlés de bancs de schistes gré- seux, de sciiistes rouges et même de calcaires marmoréens (G. Urf). Au milieu de ces sédiments se trouvent des bosses et des filons de microgranites, de micropegmalites. de diorites, d'andésites et de labradorites. Le granité et les fiions de microgranites, de rhyolites et de diabases qui l'accompagnent sont nettement posté- rieurs à la série éniptive qui précède. Microgranites et micropegmalites antérieurs au granité. ■ — Ces roches se trouvent en bosses dans les schistes en différents endroits de la crête principale du Doukhan. Les premières sont assez variées de composition. On y distingue en général des phénocrislaux de quartz, d'orthose. d'albite-oligoclase (AbeAn,) et de hornblende verte. Les microjiles sont de môme nature. Les feldspalhs des micropegmalites sont des associations microperlhitiques d'orthose et d'anorlhose. L'analyse chimique de ces deu\ roches donne les résultats suivants : SiO^ AV-OK Fe-0^. FeO. Ti 0-. MgO. CaO. Na=0. K=0. P-0\ P.P. Total. 67,4 16,2 0,8 1,8 0,6 l.l 2,4 6,6 3,2 n.d. 0,6 100,7 :6,5 11,0 1:3 0,3.5 0,3 0, I tr. 6,6 5, 1 0,0 0,2 101 ,35 Diorites et microdiorites. — Les diorites et les microdiorites forment des bosses ou des filons dans les schistes; on les trouve aussi en enclaves dans le granité. Elles sont constituées par de l'apatite, de la lilanomagnélite partiellement décomposée en sphène, de la hornblende actinolitique vert pâle, peu biréfringente, provenant de la décom- position d'une hornblende jaune brun plus ferrifère; le feldspath est de l'oligoclase- andésine (AbsAn,); la biotite y est rare. On > trouve aussi de l'augite partiellement oiiralitisée. Il existe une diorite à feldspath plus basicpie, constituée uniquement par du labrador AbjAu;. Les microdiorites sont en filons dans les diorites ; elles ont la même composition minéralogique, mais leur feldspath est également du labrador AbjAn... Toutes ces roches sont quartzifères. Voici l'analyse de ces deux types de diorites : SiO^ AFO^ Fe-0=. FeO. TiO'. MgO. CaO. Na=0. K=0. P=0\ P.P. Total. 64,4 i5,5 ^ ï ' 2,5 1,2 2,1 3,6 7.0 2,9 n.d. 0,5 99>6 58,3 18,0 4,5 2,0 I ,0 2,3 5,5 5,4 '>7 n.d. 1,8 100,5 Andésites. — Ces roches, qui sont des andésites amphiboliques à hornblende, ont des phénocristaux de hoinblende verte et de feldspath andésine automorphes. Les micro- lites sont de Tandésine et de la hornblende. Ouant au quartz, il est, comme dans les labradorites, d'origine secondaire. Voici la composition chimique d'une de ces roches: Si0=. APO\ Fe-03. FeO. TiO=. MgO. CaO. Na=0. K=0. ç,^0'-. P. F. Total. 64,3 16,4 1,85 2,5 0,45 3,0 4,7 4,3 2,0 n.d. 0,6 igo,i C'est à cette famille qu'appartient le porphyre rouge anti(|ue. Labradorites. — Les labradorites sont très variées d'aspect : tantôt compactes, tantôt porphyriques; généralement, des phénocristaux allongés jusqu'à atteindre a''"' à S"™, et constitués par du labrador AbjAnj, se délacheut sur une pâte noire ou ver- SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 869 dâlre, très cristalline, el composée de microliles allongés de labrador AbiÂn, et d'au- gite très ouralitisée. L'apaùte, la litanomagnélile el le sphènesont en grande abondance. Quant à la biotite, elle résulte de l'allération de l'amphibole. Composition chimique : SiO-. AI-0'. Kc=0'. FeO. TiO=. MgO. CaO. Na^O. K=0. P=0\ P.V. Total. 57,0 18,1 4,3 1,9 I,'. 2, .5 6,0 6,2 2,7 n.d. 0,8 100,7 Granités. — La série éruplive précédente repose sur un granité à gros grain, rose pâle, qui, avec quelque peu d'apatile, de zircon ei. de sphène, contient de la biotite et de l'allanite donnant à leur contact de larges auréoles polychroïques. En certains points du massif, on y trouve de la hornblende. Les feldspaths sont constitués par des perlhites d'ortliose et d'anorlhose, par de l'albile el de rares cristaux d'oligoclase. Le quartz y est transparent, contrairement à ce qu'on voit dans un faciès de variation de cette roche, représenté par un granité rouge brique, à quartz laiteux, hololeucocrate (rares cristaux de biotite et d'allanile) : dans cette dernière roche, les feldspaths sont des perthites d'orthose et d'anorlhose englobant quelques petits cristaux d'oligoclase. Ce granité couvre de grandes étendues dans les montagnes de la Mer Rouge. Ces deux granités ont respectivement la composition chimique suivante : .Si 0^ Ar-o=. Fe'O^ FeO. TiO'. MgO. CaO. Na=0. K'O. P^O». P. F. Total. 7'. 7 .4,0 0,6 1,1 o,.5 0,3 1,0 6,0 4,9 n.d. 0,2 100,3 73.9 i3,6 1.4 0,5 o,a 0,3 0,4 4,4 4,4 0,0 o,.5 99,6 SiOv \\-0K Fe=0^ FeO. Ti 0=. 76,7 '1,7 I ,0 0,6 0,2 Microgranites el rhyolites postérieurs au granité. — Ces roches forment des filons; elles sont indépendantes ou associées, la seconde formant dans ce dernier cas les salbandes de l'autre. Elles sont extrêmement variées de couleur, de structure et de composition minéralogique. Les éléments colorés, biotite et hornblende, s'y trouvent en faible quantité. Les feldspaths, phénocristaux ou microliles sont constitués par de l'orthose ou des perthites d'orthose et d'anorlhose seuls ou associés à de l'albile ou à de l'albite-oligoclase. Le quartz est grenu ou globulaire. Composition chimique de ces roches : MgO. CaO. Na-0, K-O. P. F. Total. tr. tr. 6,5 4,5 0,2 ioi,4 ANTHROPOLOGIE. ~ Découverte d'un squelette humain quaternaire, chelléo- moustérien. Noie de M. Emile Kivièrk, présentée par M. Bouchard. Le !"■ octobre 1906, j'annonçais au Coni^rès préhistorique de France, dont j'avais l'honneur de présider, à Périgueux, les premières assises, la découverte, dans rAhri-sous-Roche du Mouslicr-de-Peyzac (^Dordogne), la découverte, dis-je, d'un squelette humain préhistorique, quaternaire, à peu près entier, un squelette de femme. 870 ACADÉMIE DES SCIENCES. La Noie, très courte, que je présentais alors, avait seulement pour but de prendre date. J'estimais, en effet, que de nouvelles fouilles dans le gisement où il avait été trouvé, ainsi qu'une étude minutieuse de ce milieu, de sa faune et de l'industrie paléo- lithique qu'il renfermait, élaieiil indispensables pour déterminer, en toute certitude, la période des temps primitifs à laquelle ces restes liumains appartenaient. Ces nouvelles fouilles, je viens de les faire, grâce à la Commission des recherches scientifujucs, qui, sui' la demande de M. le professeur Bouchard, président de l'Aca- démie, a bien voulu me les faciliter. Je les ai faites en des points diflerents du gise- ment. Les résultats étant absolument les mêmes dans chacune de ces fouilles, je les résume ainsi qu'il '~nit. Le sol élail absolument vierge de loutes recherche.s ({iiaiid j'en ai com- mencé l'exploralion. Il n'avait jamais subi non phis aucun remaniement de cjuclcjuc nature c{u'il fût. Il était identiquement le même dans la couche du squelette que dans son voisinage le plus proche on le plus éloigné, quelles que soient la profondeur (i'",i5) que mes fouilles aient atteinte et la distance les séparant, l^o microscope et l'analyse chimique y ont montre la présence de matières charbonneuses, de cendres et de minuscules frag- ments osseux provenant certainement des ossements d'animaux dont j'ai recueilli quelques diaphyses brisées et fendues par la main de l'homme. La faune y est des plus rares comme débris et surtout coinme espèces animales. Elle y est représentée : 1° Par un Pachvderme, le Rhinocéros tichorhinus ou le Rhinocéros Merckii: le fragment de dent molaire inférieure qui en provient est trop incomplet pour nous avoir permis, à M. Boule, professeur de l^aléonlologie au Muséum, et à moi, de le déterminer exactement. Par contre, cependant, le D' Ewald Wust, |irivat-docent de. Géologie et de Paléontologie à l'Université de Halle, qui, se trouvant de passage au Moustier lors de mes fouilles du mois d'août dernier, a vu et examiné celte dent, l'a considérée comme celle, 1res probablement, d'un Rhinocéros Merckii; 1° Par deux Ruminanls : le lias primigcniits et le Ccrvus e/ap/ius: '.i° Par un I^iongeur du genre Lepus. L'industrie des silex taillés esl très nettement et sans contestation possible chelléo-moustérienne, les armes et outils étant les uns de forme amygdaloïde ou en amande et retaillés sur leurs deux faces, les autres des pointes et des racloirs du type moustérien le plus pur. Quant an squelette h'amain, c'est celui d'une femme adulte à qui le tibia, par sa longueur (o™, 3G), assigne une taille de i"',Go. 11 est à peu près entier, car les seules pièces qui manquent sont six vertèbres, quelques os des pieds et des mains et un péroné. Les ossements sont, en général, en bon état de conservation. Enfin la tète est entière, et les mâchoires supérieure et infé- SÉAKCIi DU () NOVEMBRE 1908. ' H71 rieure, munies de presque toutes leurs dents, sont maintenues écartées par un hloc de terre brécliiforme auquel elles sont encore adhérentes, terre absolument semblable à celle (pii encroûte et les ossements d'animaux et les sile\ taillés recueillis dans le même gisement. Il était complètement étendu sur le dos à o'",55 au-dessous de la surface du foyer, les liras le long du corps, la tête au même niveau que celui-ci. Quant à l'élude anatomique de toutes les pièces dudit squelette et des caractères ethniques qu'elles présentent, elle fera, dès qu'elle sera terminée, l'objet d'une seconde Note. En résumé, il ressort de l'ensemble de mes recherches à l'Abri-sous-Roche du Moustier, Abri-Bourgès, du nom du propriétaire du terrain : 1° Que cet abri n'avait jamais été l'objet d'aucune exploration scientifique avant la découverte du squelette humain que j'ai annoncée officiellement pour la première fois, le i"'' octobre 190J, au premier Congrès préhisto- rique de France; 2° Que son sol était absolument vierge aussi de tout remaniement; 3° Que, par suite, ce squelette est, en loule cerlilude, contemporain du gisement où il a été trouvé, c'est-à-dire de la faune, dont les débris y ont été mis à découvert, et de l'industrie primitive du silex, dont j'ai recueilli aussi les produits; 4" Que de par ces restes de la faune et de l'industrie, trouvés partout les mêmes, tant à la partie supérieure qu'à la partie moyenne et à la base du foyer, le sol de l'Abri-Bourgès appartient à une seule et même époque, c'est-à-dire au quaternaire inférieur, géologiquement parlant, et à la période des temps paléolilhiques dite chelléo-moustérienne; -)'' Que la femme, dont le squelette est le sujet de ma Communication, se trouve ainsi datée comme ayant vécu à l'époque quaternaire, chelléo-mousté- rienne; 6° Que son squelette est, par suite, d'une période des temps primitifs de l'humanité plus ancienne que celle des sir squelettes humains que j'ai dé- couverts de 1872 à 18-J, en Italie, dans les grottes des Baoussé-Roussé, dites de Menton, squelettes (jui appartienuenl à la deuxième des races humaines fossiles de MM. de Qualrcfages et llamy, iilus ancienne notam- ment que celle du premier de ces scpieletles, surnommé à l'époque l'Homme fossile (le Menton, que j'ai mis à découvert, il y a trente-six ans, le 26 mars 1872, alors que j'étais en mission scientifique officielle du Ministère de l'Instruction publique, squelette enfin qui figure depuis celte épocjue dans C. I!., 190S. T Semestre. (T. ^.\I.VII.^■ 19.) ' '1 8^2 ACADÉMIE DES SCIENCES. la galerie (rAiilhropologic du Muséuiu d'Histoire naturelle de Paris, auquel je l'ai rapporté et donné dès le premier jour ; 7" Que le squelette du Moustier est ainsi, si je ne me trompe, de par son âge chelléo-moustérien, le plus ancien des s([uelettes humains fossiles, toute question de race réservée, ircmvès jusqu'alors en France et trouvés enliers : 8° Enfin, que par la rareté extrême des ossements d'animaux (pTil ren- fermait et par le nombre, au contraire, des outils et surtout des éclats de silex qui s'y trouvaient, l'Abri-sous-Roche Bourges me paraît avoir été bien plus un atelier quaternaire de silex taillés qu'un véritable lieu d'habitation des hommes primitifs. Je crois devoir ajouter cpic cette anti(piité de la femme du Moustier-de- Peyzac se trouve heureusement confirmée encore par la découverte, faite au mois d'avril dernier (avril 1908) par M. Hausor, dans un gisement contigu au mien, à' nn squelette d'homme contemporain de mon squelette de femme ^ de par son milieu, quels que soient les caractères néanderthaloïdes que son crâne présente et que le mien n'offre pas. Mais celui-ci, je le répète, est un crâne du type féminin, et l'on sait que de ( hiatrefages et Hamy ont insisté, dans leurs Crania elhnica, au Chapitre de la première race humaine fossile, sur les différences qui existent entre les crânes du type masculin et ceux du type féminin. MÉDECINE. — De certaines taches cutanées résistant au radium et disparaissant par l'étincelle de haute fréquence. Note de M. Foveau de Courmei.les., présentée par M. d'Arsonval. Les nœvi, les lupus, les cancroïdes cèdent au radium, comme d'ailleurs aux étincelles de haute fréquence (Bergonié, Foveau, 1902). Dès 1898 (^Annales d' Electrolnologie, i.') novembre) j'ai différencié l'action lumineuse de l'effluve, de l'action révulsive provoquant de la sérosité, le ramollisse- ment et la chute des tissus frappés par l'étincelle de haute fréquence; aussi j'appliquai celle-ci à des taches noirâtres et jaunâtres de la peau où de longues séances de bromure de radium (o<'s,5 à 1 000000; 3 heures) avaient échoué. Ces lâches de mélanose et d'éphélides, criblées par des étincelles de 2"" à travers mon électrode à verre bleu (cinq cas similaires) cédèrent à trois applications de 5 minutes de durée : les tissus s'irritèrent, SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 873 suintèrenl, se durcirent en croûtes et s'éliminèrent. Ceci est à rapprocher du xélanthélasina ainsi soif^né par Bordier. Les résultats esthétiques sont parfaits, la peau esl blanche et lisse comme celle du voisinage. ZOOLOGIE. — A propos des caractères anatomiques du Bradypus torquatus ///. iNote de M. Anthonv, présentée par M. Yves Delage. Au cours de deux Communications à l'Académie des Sciences (*) et d'un Mémoire plus étendu publié dans les Archives de Zoologie expérimentale, en février 1907, j'ai étudié en détails les principaux caractères de deux exem- plaires jeunes de Paresseux à trois doigts qui avaient attiré mon attention, en raison des difl'érences essentielles qu'ils présentaient avec les autres ani- maux du même groupe. J'ai même proposé de les considérer comme les représentants d'un genre spécial auquel j'ai donné le nom à'Hemibradypus. A ce genre, disais-je le 39 janvier 1906, doilêlre identifié, à mon avis, le genre /i/a- dypus établi par Gra\ d'après les senls caractères ciàniens. Le Muséum dliistoire naUirelle de Paris ne possédant pas de squelette de Bradypus torquatus III., la seule espèce conslituant vraisemblablement ce genre, et aucune figuration n'en existant, à mon su du moins, riilenlification abscdiimenl certaine ne peut êtie faite. La question ne sera délinitivemenl tranchée que lorsqu'on connaîtra le squelette du membre anté- rieur de Bradypus lonjuatus III. Le desideratum que j'exprimais explicitement dans cette phrase vient d'être rempli par M. A. Menegaux (^). Bien qu'il ait omis de citer mon nom au cours de sa Communication, cet auteur est absolument d'accord avec moi sur les caractères anatomiques essentiels du Bradypus torquatus lU. | dents dont les antérieures sont les plus petites. Ptérygoïdes buUeux. Présence d'un trou sus-épitrochléen à l'humérus. Soudure du trapèze chez l'adulte avec le premier rayon digité. Réduction du rayon digité IV de la main dans le sens transversal. C'est seulement à propos du nombre des os de la deuxième rangée carpienne qui est de trois, ainsi que je l'ai signalé ('), alors (pie chez les autres Paresseux à trois doigts, il est de deux (l'os le plus interne résultant vraisemblablement de la fusion du trapézoïde et du grandos), que M. A. Menegaux et moi (') Séances du 29 janvier 1906 et du 28 janvier 1907. (-) A. Meniîgal'x, Sur le squelette du memljre antérieur du Bradypus torquatus ///. {Comptes rendus, séance du 12 octobre 1908). (■') Arcli. de ZooL expériiiieni ., 1907, p. 48 et [\vi eljii;. 2 8-4 ACAUEMIK DES SCIENCES. sommes en désaccord : cet auteur signale en eflet qu'il aurait constaté sur un vieil individu, entre autres synostoses, la soudure latérale du trapézoïde et du grandos, laquelle, malgré Tàge avancé du sujet, ne paraît pas d'ailleurs avoir été complète. On n'a pas lieu de s'étonner des soudures observées par M. A. Menegaux lorsqu'on sait la prédisposition générale aux synostoses qui caractérise la vieillesse dans tous les groupes de Mammifères, et ce fait ne diminue en rien l'importance du caractère anatomique du carpe du /y. tonjualiis 111. Le point capital est que chez cet animal, comme chez le Choloepiis, le grandos et le trapézoïde sont individualisés, alors que chez les autres Paresseux à trois doigts il n'existe, et cela dès le plus jeune âge, avant même l'ossification, que deux os à la deuxième rangée carpienne. M. A. Menegaux s'est d'ailleurs rendu compte que cette disposition anatomique qui paraît résulter de la fusion du grand os et du trapézoïde s'établit d'une façon tout à fait précoce, puisque chez un jeune individu il n'a pu voir sur l'os interne (\\\iine indication de suture . Le magno-trapézoïde des Pares- seux à trois doigts (si c'est bien ainsi que doit être interprété l'os interne de leur deuxième rangée carpieime) semble donc avoir chez eux, au point de vue de la caractéristique, une signification comparable à celle du canon des Ruminants qui résulte de la fusion des métacarpiens (ou métatar- siens) III et IV au moment où ils sont encore à l'état de cartilage. J'ai déposé à ce propos, dans les collections d'Anatomie comparée du Muséum, les trois pièces suivantes : i° le squelette de la main d'un jeune Bradypus tonjualus 111. présentant trois os à la deuxième rangée du carpe; 2° le squelette de la main :«, à' nn Bradypus \\tm\CAU-n(t d'une autre espèce; />, d'un fœtus du même animal. Sur ces deux dernières pièces, entière- ment cartilagineuses, on voit seulement deux os à la deuxième rangée du carpe. Ajoutons enfin, et cet argument me parait avoir une très grande importance, que chacun des éléments du carpe diffère essentiellement au point de vue de la forme chez un liradypus toicjuatus III. et chez un autre Paresseux à trois doigts; et, cela, à un point tel que la soudure du trapézoïde el du grandos chez le premier de ces animaux aijoutirail à la constitution d'un os cpii n'aurait aucune ressemblance morphologique avec ce que l'on convient de considérer comme un magno-trapézoïde chez le second. En 1849, Gray, se basant seulement sur les caractères de la peau et du crâne, jugea déjà à pro[)os de séparer le B. torqitalus 111. des autres Paresseux à trois doigts. En i8G5, Peters pensa de la même façon et pro- posa pour lui le nom générique de Scaeopus. Après l'étude anatomique plus approfondie que j'ai faite de l'animal en (pjeslion, j'ai adopté comme des SÉANCE Ut' 9 NOVEMBRE 1908. 87,5 plus légitimes le principe de celte coupure géïK^rique, et, c'est pour de simples raisons de nomencliilurc (pie j'ai cru devoir donner au i;enre constitué par l'animal cpii nous occupe le nom à'Hemibradypns. Dans sa Communication déjà citée du 12 octobre 1908 ainsi d'ailleurs que dans une autre Communication du 19 octobre suivant, où il rappelle cette fois mes travaux antérieurs, M. A. Menegaux se refuse à admettre la légitimité de cette coupure générique. Il y a là une question d'appréciiation personnelle de la valeur des caiactères qui iie nie parait avoir rpie peu d'im- portance et sur laquelle je n'insisterai pas. Toulcfins, il est indéniable qu'alors que l'ensemble des Paresseux à trois doigts forme un groupe très bomogène caractérisé par des ptérygoïdes minces et étroits, l'absence du trou sus-épitrocbléen, l'égalité des trois doigts de la main dans le sens transversal, la présence de deux os seulement à la deuxième rangée car- pienne, le li. lorqiialus III. seul présente des ptérygoïdes bulleux, un trou sus-épitrochléen, trois os à la deuxième rangée carpiennc (caractères com- muns avec le Clwloepus) et enfin une réduction transversale considérable du doigt IV, caractère qui lui est absolument particulier et qui le rapproche des formes fossiles ancestrales. Indépendauiment de loute^ autres, notam- ment de celles cpii concernent le pelage, ces [)arlicularilés me semblent plus que suffisantes pour légitimer ma manière de voir. GÉOLOGIE. - Sur la présence de calcaires à Pnjduelusgiganteus àla Nouvelle- Zemble. Note de M. G.-W. Lee, présentée par M. Henri Douvillé. Je dois à l'obligeance du D'' VV.-S. Bruce de pouvoir communicjuer cette \ote basée sur l'étude de fossiles récoltés par lui, lors d'une croisière scien- tifique faite dans la mer de Barents en 1898, à bord du yacht lilencathra el en compagnie de M. Andrew Coals. Ces fossiles, récoltés in situ, proviennent d'un banc de calcaire aflleurauL sous forme de falaise au cap Cherney, situé au sud-ouest de la Nouvelle- Zemble par 7o°49' latitude Nord et 56° 37' longitude Est. La roche est un calcaire d'odeur remanpiablement fétide, de couleur grisâtre et pétri de fossiles, principalement des Coraux, des Brachiopodes et des fragments de tiges de Crinoïdcs; ces derniers sont par places si abondants que la roche pourrait être qualifiée de brèche échinodermique. Un des faits les plus curieux touchant cette faune c'est l'extrême mulli- 87(1 ACADÉMIE DES SCIENCES. plicilé dos espèces, et cela en dépil du petit nombre d'éclianlillons rap- poi-lés : ainsi, les Coraux, dont je dois la détermination à M. R.-G, Carruthers, dn Service géologique d'Ecosse, se répartissent en huit espèces appartenant à sept genres, bien que dix échantillons seulement aient été étudiés. La liste des es|)èces que j'ai observées est la suivante : Ampieacus Âu/igtiiv/isis 'Slurl'.i.'nliev'^-, C((m/><>ji/iy//ii//i cï. rcrinicularc Stuc- kenberg; Carci/iophvllnm i^p.; Clisiophyl/um C^) sp.; Cyatophyllum Çl) sp. (à septa carénés); AulophylUun sp. ; Dlhunophyllwn sp. Nondtreux fragments de Crinoides indéterminables. Serpula sp. (douteux I). Cf. Polypora papiUata M'Coy; Siciiopora (?) sp.; Bryuzoaire Ql) (indé- terminable). Chonetes aff. huchiana de Konink; Ch. papilionacea Phill.; Ortholeles crenistria Phill.; Produc/us gigan/eii.sMnrt.-, Pr. /ojiffispini/s .\. ?no^raphie de M. Th. Tscher- nysrhevs' ( ' )• PALÉOBOTANIQUE. — Sur un iiom^eaii type de pétiole de Fougère fossile. Note de \l. Fer.naxd I'ki.ourde, présentée par M. R. Zeilh'r. Je me propose, dans la présente Note, de décrire sommairement un frag- ment de pétiole silicifié qui a été recueilli à Esnost, près d'Autun, dans des couches rapportées à l'étage du Culm. Une coupe traus^(M■sale prati(piée dans cet échantillon m'a permis d'ob- server les faits suivants : A la périphérie du pétiole, on remarque la partie externe de l'écorce, qui se trouve seule conservée, et qui comprend d'abord plusieurs assises de sclérenchyme, comme chez beaucoup de Fougères actuelles; puis, en de- dans de ce sclérenchyme, vient une zone parenchymateuse. L'ensemble de ces tissus a été déchiré par suite de phénomènes de pression cjui ont aplati le pétiole perpendiculairement à son plan de symétrie, et qui ont modifié la position relative de ses divers éléments. Le reste de l'écorce est représenté seulement par des débris de cellules gommeuses, qui constituent des amas plus ou moins importants, ou bien des bandes allongées et sinueuses. A l'intérieur de la coupe, j'ai constaté l'existence de cinq faisceaux ré- duits à leur partie ligneuse, et que j'ai désignés par autant de' numéros dans la figure ci-contre. Deux de ces faisceaux (n"* I et 5) se distinguent à pre- mière vue des trois autres par leur forme, qui est celle d'un triangle dont la pointe supérieure se prolonge par un appendice assez court; cet appen- dice est recourbé en dedans, de façon à être sensiblement parallèle au côté interne du triangle. (') Th. TscHERNYSCHKW, Die obercarbonischeii Rrachioijoden. des Ural und des Timan {Méin. Coin. géol. de Russie. 1902, p. 679-6Sr). ^7^^ ACADÉMIE DES SCIENCES. I.e faisceau n" 2 est incomplet, et une grande partie de ses vaisseaux ont dispaiu ; on remarque néanmoins à sa droite une concavité qui peimet de conclure qu'il avait primitivement une forme d'arc ouvert du côté supérieur. Dans les faisceaux 3 et \, on remarque également une concavité 1res nette, (|ui est rejelée latéralement ; car ces faisceaux ont été coupés obliquement, ce qui est également le cas des faisceaux 2 et 1. Cleci explique d'ailleurs que la trace de ce dernier soit sensiblement plus grande que celle du faisceau n" o. qui est coupé normalement. Fiï. 1, Tous ces faisceaux sont plus ou moins déplacés par rapport à la position qu'ils occupaicul durant la vie de la plante à laquelle ils ont appartenu; au- trefois, ils étaient ordonnés suivant un arc ouvert eu haut. Durant la fossili- .sation, cet arc s'est modifié de façon à devenir la ligne sinueuse que j'ai tracée en pointillé sur la figure, pour indiquer les rapports morphologiques que les divers faisceaux présentaient entre eux. Le plan de symétrie du pétiole traversait évidemment le faisceau n" ii ; il lais.«ait à sa droite les fais- ceaux 4 et 5, et à sa gauche les faisceaux 1 et 2. Il n'existe, à ma connaissance, aucun pétiole fossile possédant une struc- ture semblable à celle qui vient d'être décrite. Par contre, cette structure rappelle tout à fait celle que possèdent, dans leur parue inférieure, les rachis principaux des espèces appartenant au genre vivant Aspidiurn (' ). Chez ces espèces, en effet, on sait qu'il entre dans la feuille un plus ou moins grand nombre de faisceaux dont les deux supérieurs sont toujours construits sui- vant le même plan que les faisceaux l et ,5 du pétiole fossile qui fait l'objet (') Voir, au sujet de ce genre : Ann. Se. luil.. Bol., (f séiie, t. IV', p. 3i6. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 87.9 de cette Note; quant aux autres, ils ressemblent absolument aux faisceaux 2, 3 et 4. Cette analogie, qui est particulièrement ncLle quand on considère certaines formes telles que les Aspidiiim Filix-Mas, cristaturn, spinidosiim, angulare, etc., m'a paru très intéressante à signaler, bien qu'elle ne puisse évidemment pas permettre à elle seule de lixer les affinités de la Fougère à laquelle a appartenu le pétiole que je viens de signaler. Je propose dès maintenant, en attendant la publication d'une étude plus détaillée, de designer ce i)éliole sous le nom de Flicheia esnostensis, nov. gen., n. sp. OCÉANOGRAPHIE. — Contrihulion à l'élude de la Iransformalion des dépôts sédimentaircs en roches sédimentaires . Note de M. J. Tiioulet. J'ai pensé à mesurer et à comparer entre elles les densités apparentes dans l'air et dans l'eau de dépôts sédimentaires anciens el actuels. Les pre- miers étaient des calcaires, les seconds des écliantillons de fonds marins récoltés par le Prince de Monaco dans l'Atlantique Nord. Les fonds marins avaient été recueillis au moyen du tube sondeur Buclia- nan, cylindre qui les avait découpés comme à i'emporle-pièce dans le sol sous-marin. On les avait ensuite laissé se dessécher librement à l'air et ils avaient, par conséquent, conservé leur forme cylindritiue tout en subissant une conlraclion variable selon l'échantillon. Comme on connaissait le dia- mètre du cylindre découpeur et qu'on pouvait mesurer au -^ de millimètre, avec un pied à coulisse muni d'un vernier, les dimensions des cylindres ou boudins desséchés, il devenait aisé d'évaluer la contraction suite de la dessic- cation à l'air. Afin d'évaluer le volume des calcaires, on les avait taillés en forme de parallélépipèdes quadrangulaires droits aux arêtes mesurables à l'aide du pied à coulisse. Chaque éclianlillon a été ensuite analysé : le carbonate de chaux, a été dosé par la méthode ordinaire: attaque par l'acide cliorhydrique étendu et pesées donnant par difl'érence le poids de l'acide carbonique dégagé. Dans le résidu, on a isolé et pesé séparément l'argile et le sable, ce dernier uniquement sous forme de (ins-fins dans les fonds marins et presfpie uniquement dans les calcaires. Les cylindres provenant de boudins étaient laissés intacts latéralement, mais ils étaient taillés au couteau sur leurs deux bases, de manière à rendre celles-ci bien planes 'et parallèles entre elles; leur hauteur était d'environ 30""". Le diamètre rlu tube son- C. R., 190S, :i' Semestre. (T. CXLVII, N- 19. > lï ^ 88o ACADÉMIE DES SCIENCES. deur Buclianan élant de 36'"™, la mesure directe du cylindre desséché de récliantilion donnait la contraclion suijie. et l'on supposai!, pour calculer le volume ([u'occupait ce cylindre lorsqu'il était au fond de la mer, que la contraction de dessiccation avait été la même dans tous les sens, de sorte que la hauteur était dans l'eau celle mesurée du cylindre sec augmentée proportionnellement à la contraction connue subie par la base. Les pesées étaient faites après complète dessiccation à l'étuve. Sur le Tableau suivant contenant les résultais des analyses, les numéros de 1 H U, sauf le n° 2 qui est un marbre blanc, se rapportent à des calcaires jurassiques lorrains, de structure et d'aspect aussi variés que possible; le n'' 12 est une craie de Varcngeville (Seine-Inférieure); les numéros suivants sont tous des échantillons de fonds marins : Hensité Densité Carlionale Sable N"' Profoiidcui- apparente apparente de cl d'ordre. en mètres, dans l'eau. dans l'air. choux. fins-fins. .\rgile. I » » î!,5l 8.5, I 0,7 1^,2 '2 » » 2 , 60 1 00 , o 1) » •> » » '^j27 !)8,6 0,1 j,3 ■1 » » 3 , 4o 9'-2 > 5 1,7 .5,8 5 » » f,87 99 16 0,3 0,1 (i » » ■2,59. 88,9 8,8 2,3 7 « » 2,36 80,6 0,9 iS,.5 8 » » 2,53 87,3 0,7 12,0 9 « .. 2,52 84,6 0,8 14,6 10 » _ 1) 2,24 98,4 0,2 1,4 Il " » 2,53 89,5 1,3 9,2 1 z » » ',-!■> » » » 13 i455 1,01 1,35 33,6 27 > 9 38,5 Il i3go 0,76 ' 1 4s 12,3 72,5 i5,2 lo 800 i,o3 1,38 33,9 49 16 16,5 H> 794 1,19 '-ja '7'*3 21,9 60, .5 17 1723 i,3i 1,28 4f)4 24,6 35,0 18 1288 0,86 0,90 66,6 !,i 32,3 lit 3670 0,66 0,94 61,1 2,4 36,5 La densité apparente moyenne des échantillons marins est de 0,97 dans Feau et de i,3o dans l'air; celle des calcaires dans Tair est de 2,48. A poids égal, les volumes sont dans chaque cas comme les inverses des densités appa- rentes : = 1,0^^, — 7- ^ 0,7'-, — — = o,4o. En prenant le volume dans 0,97 ' ' i,3o '^ ^' 2, |^ i SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 88 I l'eau = 100, les volumes à poids égal des échantillons marins et calcaires dans l'air seront respectivement de ^j et de 39. Il en résulte qu'un fond occupant dans l'eau le volume 100 subit une contraction de 23 pour 100 par simple dessiccation à l'air et de 60 pour 100 environ quand il a pris l'état d'un calcaire géoloi^ique. La densité apparente dans l'air de la craie rapproche cette roche des fonds marins simplement desséchés à l'air. Ni la densité apparente dans l'eau ni la densité apparente dans l'air ne manifestent une relation quelconque soit avec la profondeur, soit avec le pourcentage de carbonate de chaux, de fins-fins ou d'argile. Il semble que ces données dépendent, non de la composition de l'échantillon, mais de cir- constances physiques ou mécaniques qui ont agi sur lui postérieurement à la déposition. Toute théorie de l'induration des fonds sédimentaires et de leur trans- formation en roche géologique devra tenir compte des considérations précédentes. SISMOLOGIE. — Mouvements sismiques du G novembre 1908. Note de M. Alfred AxGOT. Le sismographe de l'Observatoire du Parc Saint-Maur (voir même Volume, p. 720) a enregistré, le 6 novembre dernier, deux groupes dis- tincts de secousses, dont le premier a été de beaucoup le plus important. Nous donnons ci-dessous les époques des phases principales, en temps moyen civil de Greenwich. Composante Est-Ouest (pendule i\S) : début des oscillations 7'' 02™, 3. La période des grandes oscillations a duré de 7'' 56"', 5 à 8''2i"',o et quatre maxima principaux se sont produits à 7'' 58"", i (amplitude 3""",o), 8'' i",2 (amplitude 6""",o), 8''5'",o (am- plitude 5™"', 3) et 8'' 9", 2 (amplitude 3'"'", 6). Les oscillations, beaucoup plus faibles, ont persisté jusqu'un peu après 9''. Composante Nord-Sud (pendule EW) : début des oscillations 7''32'",8. La période principale a duré de 7'"55">,:4 à 8'' 22'", 7 et a présenté des maxima très nets à 8'' 2™, 3 (amplitude 4'""',i), 8'' 5"% 2 (amplitude 5""",o) et 8'' 7"', 4 (amplitude 3™'", 2). Les oscillations ont persisté jusque vers g*" 5'". La seconde période de mouvements s'est produite dans l'après-midi, 882 ACADÉMIE DES SCIEiNCES. après i4''3o'". La composante Est-Ouest présente plusieurs secousses dont les deux principales ont débuté respectivement à i4''34"',H et i4''43'",8. Les époques du début des deux secousses principales pour la composante Nord-Sud sont i4''34"\9 et i4''37'", /[. L'amplitude maximum de ces mou- vements n'a pas dépassé i""",o. Les durées propres d'oscillation, le jour de l'observation, étaient de 17% 3 pour le pendule NS cl de i4S5 pour le pendule E^^ . L'absence d'amortissement empêche d'étudier ces perturbations dans le détail. Un amortisseur à huile est en construction et sera installé dans quelques jours. HYDROLOGIE. — Sur la rivière souterraine de La Grange ( Ariège). Note (' ) de M. E.-A. Mautei., présentée par M. Albert (laudry. D'après les indications fournies par M. le D'Dunac (de Foix) nous venons de reconnaître (le 2 novembre), avec MM. Fauveau, inspecteur adjoint des forêts, le D' René Jeannel et Lucien Rudaux, une nouvelle rivière souter- raine dans l'Ariège, qui présente les particularités suivantes : A G'"" au nord-ouest de Foix, entre Yernajoul et Baulou, un peu à l'est du hameau de la Grange et sous la ligne du chemin de fer de Saint-Girons, un petit ruisseau se perd, vers 400™ d'altitude, dans une grotte assez large, à 70™ en dessous de la voie ferrée et de la route de Foix au Mas-d'Azil. Pendant 200'" on peut suivre sans peine une large galerie que le ruis- selet (à 7" G.) n'occupe qu'en partie. Puis on arrive à une autre galerie remplie par une rivière plus importante, dont la première n'est qu'un affluent. R y a donc là, comme à Planina (Carniole), à Marble-Arch (Irlande), à Douboca (Serbie), etc., un véritable confluent souterrain, très imposant, où Ton accède fort curieusement par une perte. La rivière principale est à 12°, 8 G. en amont et à 1 1° G. en aval du con- fluent. Gela indique, en cette saison, qu'elle vient de loin, que sa partie aval est refroidie par l'affluent, beaucoup plus faible, et qu'une même grotte peut renfermer des eaux à diverses températures, comme je l'ai établi depuis longtemps. (') Présentée dans la séance du 2 novembre 190S. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. o8j La porllon aval de la rivière principale peul être suivie aisément pendant aSo™ jiis- (in'à une \oùte mouillante, qui fait siplionnement. La fluorescéine que nous avons jetée là est rapidement ressortie aux résurgences ( imjiénétrables) d'un vallon sans nom, à une toute petite dislance à l'Est. Nous l'avons constaté nous-même. En amont du coniluent il nous a fallu employer un bateau de toile démontable pour remonter le courant sur près de 5oo"'. Nous avons franclii quatre gourx ou barrages naturels de stalagmite et de roches et nous nous sommes arrêté au pied d'un cinquième, au delà duquel la rivière se prolonge encore; faute d'aides et de matériel, nous n'avons pu continuer la recherche pour celle fois. Le dernier bief reconnu à l'amont (entre les quatrième et cinquième gours) mesure environ 3oo'" sans obstacles: au milieu, cependant, la voûte s'abaisse à o'",6o au dessus de l'eau (exceptionnellement basse le 2 novembre); ici un siphon doit s'amorcer, lors des grandes crues, ainsi que l'indiquent des traces d'écou- lement et des dépôts divers sur les parois du coidoir et même sur les belles stalactites qui pendent des voûtes. Ces grandes crues sont beaucoup plus rares que les petites, puisque, dans leurs intervalles, les concrétions de carbonate de chaux ont pu se déposer. D'après la récente Carte géologique de M. Léon Bertrand (1907) au 320000", celte circulation d'eau souterraine serait établie dans le Sénonien. Elle utilise des joints de stratification très fortement redresses sur Tliorizon. Son origine est inconnue : nous comptons la rechercher et compléter l'ex- ploration l'an prochain, en continuant l'étude hydrologiciue souterraine des Pyrénées que nous a confiée le Ministère de l'Agriculture. A l'Ouest, indé- pendamment du Mas-d'Azil, on connaît déjà une rivière souterraine au Portel. Toute cette région semble criblée de pertes et d'entonnoirs et nous réserve assurément d'autres trouvailles hydrologiques intéressantes. La dimension des galeries déjà reconnues à la Grange (près de i"*"') varie, en largeur comme en hauteur, de 3'" à 12'". Les profondeurs d'eau atteignent à 3'". Le D"' Jeannel y a recueilli des animaux cavernicoles. Il y aura lieu d'étudier aussi les alluvions, gt^aviers et galets roulés de rem- plissage. A 120'" du siphon d'aval, dans la partie accessible à pied, une coulée d'argile sur la rive gauche remonte haut vers des trous de la voûte, sièges d'anciennes infiltrations extérieures ; nous y avons vu l'empreinte des pas d'un précédent visiteur. La résurgence de sortie était à ii^C, température des deux ruisseaux réunis. Elle varie certainement avec les saisons et ne saurait être captée pour l'alimentation. Une fois de plus nous prouvons que cette fausse source n'est pas alimentée par une nappe d'eau. 884 ACADÉMIE DES SCIENCES. M. Albfht Ti-RPAi-v adresse une Note iiilitulée : Les ondes dirigées en télégraphie sansjil. ( Renvoi à l'examen de la Section de Physique.) M. Eii. ViAL adresse une Note relative à Une expérience de M. Boiity sur r ionisation des gaz, (Renvoi à l'examen de là Section de Physique.) A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. • G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 2 novembre tgoS. Ter/.o cenlenario délia nascita di Evangelista Torricelli. Due insigni aiuograji di Galileo Galilei e di Evangelista Torricelli, a facsimile dagli oiiginali délia Biblioleca nazionale centrale di Firenze. Oniaggio délia Hiblioleca al secondo Congresso délia Scienze, Firenze nell' otlobie de 1908. Florence, 1908; i fasc. in-^". La Flore hryologique des terres magellanirjues de la Géorgie du Sud et de l'An- tarctide, par Jules Cardot, avec 1 1 planches ( Wissenschaftliclie Ergebnisse der Scluvedischen Sild-polar-Expedition itioi-igoS. luUer Leiliing von D'' Otto Nor- iienskjôld; Bd. IV, Lief. 8.) Stockolm, 1908; i vol. in-4°. (Présenté par M. Bornet.) Chimie agricole. 1 : Chimie végétale, par Gustave Andué. Paris, J.-B. Baillière et fils. 1909; I vol. in-i2. (Présenté par M. Miintz.) Manuel d'analyse des urines et de séméiologie urinaire, par P. Yyon et Ch. Michel, avec 5- figures dans le texte et 9 planches, dont une en couleurs hors texte; 7^ édition. Paris, Octave Doin, 1909; i vol. in-12. (Présenté par M. Roux.) Statistique du personnel médical et pharmaceutique de France et d'Algérie, année 1908. Ministère de l'Intérieur, Direction de l'Assistance et de l'Hygiène publiques, 4' Bureau. Salubrité publique et Hygiène générale, i fasc. in-4'>. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1908. 885 Noniogranis for dediicini; nUitude and azimuth and foi- star identification and finding course and distance in great circle sailing, by lieutenant Radlkr de Aquino. (Extr. des United States Naval Institute Proceedings: t. XXXIV, n° i>.) Washing- ton, 1908; I fasc. in-S". (Hommage de rauteur.) Besondere Bchandlung des Einfhtsses der Atmosphdre: Refraktion und Exlinii- tion, von A.Bemporad. (Extr. de Encvclopàdie d. mal/iematischen Wissenschaften; VI,, Heft2.) Leipzig, B.-G. Teubner; i fasc. iri-8°. (Hommage de Fauteur. ) Elenco Inbliografico délie Accademie. Società, Istituti scientifici, Direzioni di periodici, ecc, corrispondenti con la Reale Accademia dei Lincei. e Indicidelle loro pubblicazioni perveniite alV Accademia sino a dicemhre 1907. Home, 1908; i vol. in- 12. Ouvrages reçus dans la séance du 9 novembre 1908. Mémoires de l'Académie des Sciences de l'Institut de France: 2'^ série, Tome L. Paris, Gauthier-Villars, 1908; i vol. in-i"- Institut de France. Académie des Sciences. Rapport au nom de la Commission de la Télégraphie sans fil de l'Académie des Sciences. (Extr. des Coni/Ues rendus des séances de l'Académie des Sciences, t. CXLVII, p. 819; séance du 2 novembre 1908.) Paris, Gauthier-Villars; i fasc. in-4°. Onoranze a U lisse Aldroi'andi nel lerzo centenario délia sua morte celebrale in Bologna nei giorni u, 12, i3 giugno 1907. Imola, P. Galeati. 190S; 1 vol. in-'j". (Adressé par M. le professeur Giovanni Gapellani, président du Comité chargé d'ho- norer la mémoire d'Aldrovandi.) Mémoire sur les refoulements qui ont plissé l'écorce terrestre et sur le rôle des déplacements horizontaïur, par Marcel Bertrand. (Extr. des Mém. de l'Acad. des Se, t. L, n° 2.) Paris, Gauthier-Villars, 1908; i vol. in-4''. Cours de la Faculté des Sciences de Paris. Cours de Physique mathématique. Ther- modynamique, par H. PoiNCARÉ, Membre de l'Institut, rédaction de J. Blondin; 2" édition, revue et corrigée, l^aris, Gauthier-Villars, 1908; i vol. in-8''. (Hommage de l'auteur.) Exposé des opérations géodésiques exécutées de iSS.'i à 1890 sur les côtes de la Corse, par M. P. Hatt, Membre de l'Institut. (Service hydrographique de la Marine. n" 808.) Paris, Imprimerie nationale, 1907; i vol. in-4°. (Hommage de l'auteur.) La Télégraphie sans fil et les applications pratiques des ondes électriques, par Albert Turpain; 2° édition. Paris, Gauthier-Villars, 1908; i vol. in-8". (Présenté par M. Poincaré.) Faculté des Sciences de Paris. Cours d'Astronomie, par H. Andoyer. Seconde Partie : Astronomie pratique. Paris, A. Hermann et ses fils, 1909; i vol. in-8''. Les erreurs de la Science, par Louis-CHARLES-EjirLE Vial; 3« édition, l'aris, chez l'auter.r, 1908; i vol. in-8''. 886 ACADÉMIE DES SCIENCES. Icônes tnycologicœ. Série V, livraison 21. Paris, Paul Klincksieck, 1908; i fasc. iii-4". The Danish Ingolf-Expedilioii : l. III, part 2. Contents: Cruslacca malacoslraca. by H.-J. Hansin. Copenhague, II. llagernp, 1908; i faso. in-4°. Impérial UnkersUy of Tokyo. The c«/e/ef/a/-25G7-2a68 ( 1907-1908). Tokyo, 1908; I vol. in-8''. ERRATA. (Séance du 2 novembre 1908.) rSole de MM. C. Tissol el Félix Pelliri, Appareil pour la réception des signaux horaires radiolélégraphiques à bord des bâliments : Page 79-2, ligne 10, an lieu de : Bureau des Longitudes rend l'anotle à peu près inuti- lisable, lire : inusable. CBLICATIONS !(E L'ACADÉMIE DES SCIENCES En venle it hi Libiuirie (i \i TifiKit-\ ili.aks, j:}, quai de-. ( iriinds-Auguslins. I'aius. COMPTES RENDUS HEBDOIHIADAIRES DES SÉANCES de l'Académie des Sciences. Publiés p.ir MM. les Secrétaires perpétuels. In-^ (2S-j3), hkbixim \iiaire. ■ action complète, (Je i835 ii 1907; i45 vuliimos I«i5 fr. l'jue a/iiiee. sauf i845, 1S78 à 189-2, 1896 à 1898, se iid séparément '^'' '1 '■ i|iie volume, siiul les Tomes 20, 21, 76 à 108, 110, 2, 114, 115, 122, 127, se vend séparément i5 fi'. s Comptes rendus paiaissenl régulièremenl cliaque semaine ■lis le ■>' senioslro île i835, en un cahier de ii à 4o paires, iquefeis d(! 80 à 120, ils t'ormenl, à la lin de l'année, cleiir mc*in-i f>.8-'23), ensemble de -2400 à 3i)oo pai,'es. Deux Tables, 1 par oi-di-e alpliabétique de noms d'aulenrs, terminent cIku|uc 1(118 Prix pour au an ( yi nlméros) : Paris ^" tV- Départements 4o fi' • Union postale 4'i Ir- L'abonnement est annuel et part do janvier. TABLES GÉNÉRALES DES COmPTES RENDUS des Séances de l'Académie des Sciences, ordre de matières et par oriire aliiludjétique de noms d'auteurs. 4 VOLUMKS IN-4 (2S->3). SAVOIR : les des Tomes 1 à 31 (i835-i85o). lu-4 (28-23 ) ;iS53. . 25 fr. lesdes Tomes 32 A 61 (i85i-r865). In-4 (28-23 ); 1870.. 25 fr. les des Tomes 62 /( 91 (1866-1880). In-4 (28-23); 1888.. 25 fr. les des Tome': 92 à 121(1881-1895). In-4 (28-23): 00 25 fr. SUPPLÉIKIENT AUXi COfflPTES RENDUS des Séances de l'Académie des Sciences. les 1 et II, i856 et 1861, séparément 25 fr. HlÉfllOIRES DE L'ACADÉiniE DES SCIENCES 1n-'| ; TÔMKS I A L, 1816 A 1908. que volume, à l'exception des Tomes ci-après indiqués, ! vend séparément i5 fr. fome XX.KIII, avec Atlas, se vend séparément 25 fr. Tomes VI et XXI ne se vendent pas séparément. ables générales des travaux contenus dans les Mémoires de l'Académie. série, Tomes I à XIV (an VI-181 5), el 11" Série, Tomes I XL (1816-1878): 1881 6 fr. HÈMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS à lAcadémie des Sciences (Savants étrangers). 1' SÉRIE. lN-4 ; TOMES I A XXXII, 1S27-1902. ipie viilunie se vend séparément 1 5 fr. blés générales des travaux contenus dans les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie. iérie, Tomes I et II ( iSoii-iSi i ), el II'' Série, Tomes I XXV (1S27-1877); 1881 2 fr. 5o NOTICES NÉCROLOGIQUES Lues à l'Académie (1880-1890). I11-8 (25-i6) ; iSgi 2 fr. 50 Notice .sur .l.-C. Boiiqikt, par C.-fJ. Halphen. — iN'otice sur L.F.-C. BuEGUiiT, par de Joitquières. — iNoliee surL.-R. TuLiSNE, [lar E. Bornct. — Notice sur E. Lagukruh, par //. Poinc/tré. — Notice sur G. -H. Halphen, par E. Picard. — Notice sur E. l'iiiLLlPS, par H. Léanié. PASSAGE DE VÉNUS Recueil de Mémoires relatifs à l'observation du passage de Vénus sur le Soleil, en 1874. Tome I. — I"' I'artik : Procès-fe-bnit.r des séances tenues par In Commission . In- 4 ( 28-23) : 1 877 12 fr. 5o c . - Il" Partie : Mémoires dii-'ers. I11-4 (28-23), avec 7 planches; 1876 12 fr. 5o c. Tome II. — 1'" Partie : Mission de Pékin (Fleuriais). — Mission de Saint-Pdcd (Moi\d\ez]. ln-4 (28-23), avec 26 pi; 1878. 25 fr. — Il' Partie : Mistion de Saint-Pau/ ( liocliefurt etCli. Vélain). — Mission du Japon (.lanssen. Tisserand, Oelacroix et Picard). — Mis.fion de Saïffo/i ( Héraud ). — Mission de Nouméa (André). In-4 (28-23), avec figures et 36 |ilanclies : 1880 25 fr. Tome III. — I'" Partie: Mission de iile Campbell (Bouquet de la (irye). In-i (28-25), avec 6 planches; 1882 ... 12 fr. 5oc. — IP Partie : Mir.finn de Pîle Camp/>ell {H. Filhol). I11-4 (28-231, avec allas de 68 |ilauclies ; 1 885 25 fr. — IIP Partie : Mesures des plaques p/iotograp/ii/jne\. In-4 (28-23), avec 2 planches ; 1882 12 fr. 5o c. Annexe : Discussion des résultait ot/tenus avec les épreuves da- i^uerriennes de la Commission française, par Ohrecltl. In-i (28-23); 1890 2 fr. 5o e. miSSION DU CAP HORN (i882-i883). Tome I : Histoire du Voyage, par L.-F. Marti vi.. I11-4 (28-23), a\ee 12 planches; 1888 25 \\\ Td.ME il : Météorologie . par .1. Lephav. In-4 (28-23), avec 12 planches ; i885 (Harc). I 051E III : Magnétisme terrestre, par E.-(). Li: Cannei.mer. — P\e- cherclie-: sur la constitution chimique de l'atmosphère, d'après les expériences du !)' Hyades, par Muntz et Aurin. In-4 (28-21), avec II planches; 1886 (Rare). Tome IV : Géologie, jiar le D'- P. Hvades. lu-4 (28-23), avec 33 pi.; 1 887 iî fr. Tome V: Botanique. In-4 (28-23; de 4<>o pages; 1*^89 25 fr. Tome VI : Zoologie. Ce Tome est public en 12 fascicules. l" Partie: In-4 (28-23) de 486 pages, avec 23 pi. ; 1891.. 4J fr- Mammifères [A. Milne-Edwards) \ 10 fr. — Oiseaux (E.Ouslalet): 25 fr.' — Poissons (L. Vaillant); 4 fr. — .inatomie comparée {H. Gervais); 6 fr. //'■ Partie : In-4 (28-23) de 43o pages, avec 29 pi.; 1891 (Rare). Insectes (L. Eairniaire. Signoret. J. Mabille, P. Mabille, J.-M.-F. Bigot\ in 11-. — .Arachnides (E. Simon) (épuisé). — Crustacés (Milne-Edwards); li fr. —Mollusques (de Rocliebrune et ./. Mabille); 10 fr. ///" Partie : In-4 (28-23) de 376 pages, avec 36 pi.; 1891 . . 35 fr. Priapulides (./. de Guerne); 2 fr. — Bryozoaires (J. Jullien); S fr. — Echinodermes (E. Perrier); ia fr. — Protozoaires (A. Certes); 5 fr. Tome VU : Anthropologie. Ethnographie; par le W P. Hvadks et J. Denikeh. hi-'i (28-23), a\ec 34 pi. et 1 carte eu couleur ; 1891. 2 5 Ir. La i-ollection des se[)i T(]uies en neuf \olumes 27> fr. N° 19. TAIU.K DKS AHTICLES (Séance du î> Novembre 1908.) i\lË>l<>IUi:S KT COMUlUNICATIOrVS DES MlîMltRF.S ET DKS CORRESPONDANTS DE LACADÊMIK. Pages. M. le PiiKsiDENT annonce à l'Académie la iiiorl (le M. A. Ditte M. le SECRETAruE PEiîFÉTUEL annonce que le Tome L (rieuxième série) des « Mé- moires de rAcadcmie » est en distribu- lion au Secrétariat MVI. A. Haller et Ed. Bauer. ~ Sur les produits de la réaction de l'amidure de sodium sur les cêtoties M. A. Lacroix. — Le moile de formalion 823 823 du Puy de Dùme et les roches qui le con- sliluenl M. PofNCARE fait hommage de la deuxième édition de son « Cours tie Thermodyna- nii(|ue » M. P. Hatt fait hommage d'un Mémoire intitulé : « Exposé des opérations géodé- siques exécutées dt 1SS4 à 1890 sur les côtes de Corse » Pages. 8j6 83 1 ELECTIONS. M. IIenneguy est élu Membre de la Sectio!! d'Anatomie et de Zoologie, en remplace- ment de M. A, GUtrd. 83 1 COHIïKSPONDAiXCI]. L'Académie royale des Sciences de Pnt'ssE adresse l'expression de ses senlimenls de sympathie pour le décès de MM. H. Bec- querel, E. Mascarl et .4. Giard The Institution of Electrical Enuinekhs adresse ses condoléances pour la morl de M. E. Mascart M. Giovanni Capei.i.ani adresse un Ouvrage et une médaille concernant le 3' centenaire A'Aldrovandi M. le Secrétaire l'ERrETUEi. signale divers Ouvrages de M. H. Andoyer cl de ^L Albert Turpaiii M. J. Guillaume. — Observations physiques de la comète 1908, faites à l'Observatoire de Lyon M Louis Dunover. — Sur l'emploi des compas de grand moment magnétique... M. J. Haag — Sur les applications géonié- Iriques de certains mouventenis remat- <{nahles M. Henri Bénard. — Formation de centres de giralion à l'arriére d'un obstacle en mouvement MAL Léon et Eugènk Blocr. — loiiisatimi par le phosphore et phosphorescence M. <;. Massoi.. — Sur la radioactivité des gaz de l'eau thermale d'Uriage (Isère) .. M. M. Chanoz. — Sur la polarisation ih- l'homme vivant soumis à l'action du cou- rant continu ( intensité et ilissipation ).. . M. Paul Besso.v. — Badioactivité des eaux d'Uriage-lcs-Bains ( Isère ) M. C. .Maltkzos. — Contribution à l'étude des letililles M. A. Blondel. — Sur un monoléléphone à note réglable M. O. Keller. — La réaction de l'éther sur la matière comme cause de l'attrac- tion universelle M. Louis Dubreuil. — Le vrai poids ato- BULLEVIN BIBLIOORAruiODK EnItATA 832 832 832 832 833 83.', 837 83o 842 ■SV. S/|6 848 Sôo 852 853 mi(|ue de l'ar-gent d'après les expériences de .Slas M. G. Arrivaut. — Sur les alliages de sili- cium et d'argent MM. E. .luNGFLEiscH et H. Leroux. — Sur l'identité de l'alcool ilicique avec l'amy- rine-2 M. Amand Valkur. — Sur la sparléine. Nouveau mode de cyclisation de l'ot-mélhyl- spartéine par l'action de l'iode M. CouYAT. — Sur les roches érupdves du Gebel Doukhan (Mer Bouge) M. Emile Rivière. — Découverte d'un sque- lette humain quaternaire, chellèo-mousté- l'ieu M. F'ovKAU DE Courmellks. — De certaines taches cutanées résistant au radium et disparaissant par l'étincelle de haute fré- quence M. Anthony. — A propos des caractères analojniqucs du Bradypus forgiiatux III " M. G.-W. Lee. — Sur la présence de cal- caires à Productus giganteus à la Nou- velle-Zemble M. Eernand I'elouriie. — Sur un nouveau type de pétiole de Fougère fossile M. J. Thoulet. — Contribution à l'étude de la transformation des dépots sédimen- la ires en roches sédimen ta ires M. Alfred Angot. — Mouvements sismi- ques (lu 6 novembre 1908 M. E.-A. Martel. — Sur la rivière souter- raine de La Grange (Ariége). M. .\lbeut Turi'ain adresse une Note inli- lulée : « Les ourles dirigée^ en télégra- phie sans fil » ■.. M. Em. Vial adresse une Note relative à « Une expérience de M. Bouty sur l'ioni- sation des gaz» 851) 859 80 2 86.', 86; 869 8-; 2 875 «7- 79 87 88 1 88:! 884 884 884 886 PAIttS. - IMPMIMEIilK G \U TU IKH-Vl I.L \ i;S, "Uiai lie., GraQds-.Vugn-iiiis, 55. Le Côraiil : (Uutuieii-Villabs 3b ^«^ 1908 DEUXIEME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. IV^20 (16 Novembre 1908). ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Àugustias, 55. ' 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopte dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétrangerderAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à'chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3'i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont u'i tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séar» blique ne font pas partie des Comptes rendus Article 2. — Impression des travaux des Sc sont nécessairement connus; soient donc in — l\ coordonnées à déterminer au moyen des 3« mesures d'angles obtenues. Chacune des mesures donnant lieu à une étpiation de condition entre quelques-unes des coordonnées, on doit obtenir par l'élimi- nation de ces dernières quantités un ensemble de /z + 4 équations néces- saires entre les mesures ou plutôt entre leurs corrections. Pour la formation a priori de ces équations, Gauss indique^ trois espèces de conditions : 1° Somme des angles des triangles égale à 2 droits (les figures sont censées planes); ■2" Somme des angles formés autour duu point égale à ^ druils ; 3° Rapport des sinus des angles adjacents aux côtés communs égal au rapport inverse des longueurs de ces côtés. Ici les relations de la première espèce sont au nombre de «; il n'y en a 890 ACADÉMIE DES SCIENCES. aucune do la deuxième espèce; une seule de la troisième en considérant l'ensemble du réseau et le retour au côté de départ; il reste donc 3 condi- tions à trouver pour compléter le chiffre de n + l\. Il nous faut recourir à de nouveaux j^enres de relations en exprimant qu'après le circuit complet : 1° et 2" Les abscisses et ordonnées du point de départ reprennent les mémos valeurs; 3" La direction du côté de départ redevient la même. Fig. I. Soit BH le côté de départ dont l'orientation, comptée positivement dans le sens direct et à partir d'une parallèle à Oj, ait pour valeurs V„, sa lon- gueur étant représentée par a„. Soient de même a, , V, la lonji^iieur et l'orien- tation du deuxième côté HD ; Cj, V, la longueur et l'orientation du troisième côté DP, etc. Désignons par 3, 6, 9, ..., en général par un multiple de 3, l'angle opposé au côté libre du triangle tel que BD ou HP, etc.; il viendra siii 5 sin I sin4 et V,= Vo-3-m8o°, V2 = V,h-6-i8o°=Vo— 3-1-6, ¥3= Vo— 9 -h 180°= V„ - 3 -H 6 - 9 -(- 180», V4 =: V3 -I- I 2 — 1 80" = \'o — 3 -H (j — 9 -1- I 2, Désignons par ;, •/] les différences de coordonnées correspondant aux valeurs a, V, il viendra ^ = a sin V, Y) := a cos V, d\^ da',\vi'\ + t\ dS ; d{\ 7= da cos V — i t/V ; en prenant les logarithmes dans le système népérien on a loga =r loga„4- loy sin 1 — log sin 2 -t- loy siii^ — log xin.') -I- . . . , SÉANCE DU iG NOVEMBRE 190S. 891 d'où — =r col I d i — col a '/a + col '\d \ — col5f/5 + . . . . a D'autre part, on a d\ — — di-hd6 — d[) -+- Par suite, il viendra di =^ (col idi — col'2di ~h. ..) + ri i^di + dCi —dg -i-. . .)> dt] = r,(cot \di — coi2d-î ^. . .) — r {~d3 -hd6 — dç) +. . .). Désignons par ^o v„ la position initiale du point H et par .r„,v„ la position obtenue après le circuit complet, et appelons ar„, oy„ les différences a7„ — x„, y„ — j„; l'équation aux abscisses sera de la forme dt,i -t- f/^î + . . . + dçn + §^0 = o. Or on a d^t= t,(cOl I dl — C0l2rf2) -h •/)!(— (fi), dE,=ili{col id\ — cot2^/2 + col4<^4 — rolSdb) -h ri.i{— dj, + — d^), î d'où, par addition, (col 10? 1 — 0012 6^2) (ti-H. . .-h £„) + (col4ûf4 — col5rf5)(^.,4-. . .-t-2„) -4-- . . — 6?3(rj,-i-. . .+ -0,,) + c?6 ( YI2 + . • • + "0,1 ) + . . . + oj"„ = o. D'autre part, 2, + ... + ç„ = 0, |,-|-.. .-H J„= J^o — -t'i, li + ... + ln=-3-o—.X-i, ..., "Oi-l-. . . + ï)„=0, V)2-f-. . .+ Yl„ = yo — Ji, et, si nous désignons par x' , y' les coordonnées relatives au point de départ, il vient, pour Técpialion aux abscisses, — y, (0014^4 — col5rf5) — a'2(col7f/7 — colS(/8) — j;'''(rot 10^ 10 — col 1 i (/ 1 1 ) — y'i dCi ■+- Kj d() — y 3 f/ 1 2 -I- ... + dx^ -=- o. On aurait de même, pour l'équation aux ordonnées, — y\ (col4(^4 — col5(5?,5) —72(0017(^7 — colSt/S) — y3(coliO(/io — coli \d\\) + . . .-\- x\ d'à X,_ 6^9 H- J?3 '/ 12 -H . . . + O/i, =: o. 892 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il convient de remarquer que les expressions œ'., y) désignent les coordon- nées des points d'où partent les vecteurs H,+,, y)/^., et que toutes les direc- tions ne sont pas comprises dans cette énumération. Ainsi, pour les points tels que A ou li, on passe de la direction MA à la direction AU, ou de AB à la direction BA„; de sorte que dans l'équation aux abscisses, par exemple, on aurait le même facteur, — a;^, pour les différences coti6rfi6 — coV\']d\'j el coligr/ig — cot20(/2o, et, d'autre pari, le facteur — y'^ multiplie la somme di?> + dii. On verra bien aisément que l'équation aux directions sera la suivante : — d?i -^ d& ~d^ + dii —. . . + âVo= o, oVo désignant la différence V„— V„. Quant à l'équation aux sinus elle est, comme on le sait, de la forme COt Ifl I — COl2rf2 -(- COt^rfa — COlO^O -I-. . .-I 2_^ 5L_2 =0, iVl ' log désignant le logarithme vulgaire et M le module. Les équations conditionnelles aux fermetures de triangles sont toutes de la forme di -1- t?2 -1- f/3 = o, (^4 + <^5 -H f/6 = o, Tous les angles ont dû, en effet, être corrigés de l'erreur de fermeture pour le calcul des points. Cette correction préalable constitue une première compensation partielle et l'on se trouve amené ainsi à procéder par deux étapes consécutives à la compensation générale. D'après un théorème de Gauss, cette pratique est entièrement conforme à la théorie des erreurs d'observation, car les deux compensations ont pour base le principe des moindres^carrés. On sait que pour la solution il faut introduire autant d'arbitraires qu'il y a d'équations conditionnelles en exprimant chacune des inconnues f/i, rfa, . . . par la somme des produits du coefficient de l'inconnue et de l'arbi- traire correspondante. Ces expressions étant introduites d;wis les é(|uations conditionnelles, on obtient autant d'équations finales qu'il y a d'arbitraires. A cause de la forme particulière qu'ont ici les équations conditionnelles, il y a lieu d'éliminer, au préalable, les arbitraires concernant les équations aux fermetures de triangles. SÉANCE DU l6 NOVEMBRE 1908. 898 Considérons en particulier les trois corrections que, pour abréger, nous désignerons par 10, 11, ra. Elles figurent dans une équation à fermeture 10 + 1 1 4- 12 = o, dans l'équation aux abscisses avec les coefficients 3C,.I0 -H a.2.1 I -H ^3.12, dans l'équation aux ordonnées avec les coefficients [3|.I0 -H S2.I I -I- 3:|.I2, dans l'équation aux sinus avec les coefficients y,. 10 4- 72.1 r; enfin, dans l'équation aux directions, ne figure que l'inconnne 12 avec le coefficient -+- i . Introduisons les arbitraires/, n, o, p, m, nous écrirons 10 — /+ «a, + o[3i-|-/jy,, 11 = / 4- n tZj + o j3, + /) y2i I ■? =r/ + /i cz, 4- o Ps + «i ; ajoutons ces valeurs et, après avoir divisé la somme par 3. retranchons ce quotient de chacune des expressions ci-dessus; il vient la\ , /„ 1?>\ , /.. ly ).»(?,- ^ ,0 = «(«,--j-l+»ip,--3-l+,MV,- j m («) < !!:=.«(«,- ^ ) +0(P.,- ^ ) +p{y V. l?l 3 / ' V' 3 ,/ ' ' V' 3 / 3 On voit (jue, dans chaque triangle, la somme des coefficients de n, o, p ou m est nulle. La substitution de ces valeurs dans les quatre équations aux abscisses, ordonnées, sinus et directions donnera quatre équations finales contenant les quatre inconnues n, o, p, m, ce qui résout le problème de la compensa- tion générale du réseau. Plusieurs vérifications se présentent dans le courant des calculs numé- riques : 1" Lorsqu'on aura formé les trois coefficients tels que ia 2a 2a «,__, «.--3-, «3- -3-, 894 ACADÉMIE DES SCIENCES. leur somme devra être nulle, c'esl-à-dire que la somme de deux d'entre eux est égale en valeur absolue au troisième. C'est une vérification presque indispensable si, comme on a intérêt «à le faire, on calcule ces coefficients au moyen des logarithmes de Gauss. 2° En formant les coefficients des équations finales, il y a lieu de remar- quer leur disposition symétrique quand on additionne les trois coefficients de même espèce dans un triangle. Introduisons dans l'équation aux abscisses les expressions (a) des corrections 10, 11 et 12, et formons ainsi la somme a, . 10 + Kj . 1 1 + a3.i2; il viendra, toutes réductions faites pour les termes en n et en o, ■ ^[{a,- (3, ce qui est le cas habituel. En Aj la poussée F passe d'une valeur positive à la valeur nulle, tandis qu'en A,, lorsque l'incli- naison a été dirigée vers l'extérieur du cercle de giration, la poussée est négative avant de s'annuler. Dans l'inclinaison vers l'intérieur du cercle, de T en A^, l'incidence i va constamment en croissant, d'où l'on peut conclure de suite que la poussée sustentatrice augmente d'abord, cosy diminuant très lentement, et qu'elle passe par un maximum avant de décroître, puis de s'annuler en A.,, pour m = -)- 90° avec j := 6 + p. Dans l'inclinaison vers l'extérieur du cercle de giration, l'angle d'inci- dence i va en diminuant à partir de T, et s'annule en T, point déterminé en menant de M une tangente à la base du cône; le plan de sustentation est alors parallèle à la vitesse relative de l'air. DeT, en A.> l'angle i est négatif, la pression de l'air s'exerce sur le dos de l'aéroplane. En A, l'angle i est égal à — (6 — ^);ilya chute précipitée. L'angle (p,, pour lequel i est nul, se calcule facilement sur la figure; il est exprimé par la formule tangS (3) sin<ïï, = — -— ^. ^ ' ^ tango L'angle 9, est donc très faible lorsque Ô est beaucoup plus grand que j5 ; la moindre inclinaison du côté extérieur peut alors rendre très dangereuse la giration de l'aéroplane. L'utilité de connaître, au moins approximativement, les valeurs numé- riques de l'angle i et de la poussée F pour diverses valeurs de 6 étant ainsi établie, et l'impossibilité d'obtenir des déterminations expérimentales étant évidente, j'ai entrepris, en mettant à contribution l'obligeance de M. Radi- guer, ingénieur de la Marine, auteur d'expériences intéressantes sur les évolutions des sous-marins, une série de calculs assez détaillés donnant en 898 ACADÉMIE DES SCIENCES. particnlicr la valeur du ma.viinuni de F et celle de rinclinaison rj correspon- daule. Le travail a été exécuté en faisant des hypothèses variées sur la valeur Fig. i. Vitesse relative \l. de jiJ, de 2° à 10°, et sur celle de 6, de 8° à i5". Je citerai seulement ici les quelques chill'res nécessaires pour élucider les questions. La valeur de «en fonction de ^, 0, ç», (jui s'ohlienl par une résolution de SÉANCE DU l6 NOVEMBRE IL)oH. 899 triaiij;lfs s|iIi('m i(|iies ou par la simple géoiiK-liie, est „ . w'ianaS . \ (4) siiii = cosp sin&( - — 2J^ 4- sincp I; on peut tirer de cette expression : soit celle (i) de sini, pour 0 = o, (p = o ; soit celle (3) de siiicp, correspondant k i= o. La détermination des angles est simple alVaire de géométrie, mais, pour la valeur de la force F, on ne peut avoir qu'une expression hypothétique en fonction de la vitesse Y et de l'angle d'incidence i\'). Nous avons adopté la formule usuelle de la pression normale, V='sint, au facteur constant près, qu'il est inutile d'introduire dans les formules sui- vantes. La composante verticale ou poussée est, dans l'hypothèse qui précède, F = V^ sin/cosy, ou, d'après les deux formules (2) et 1^^), (5) F^V^cos^psinScostp^J^ + sin^). En prenant la dérivée de F par rapport à cp et l'égalant à zéro, on a la valeur ip, de cp correspondant au maximum de F, Le signe — correspond à son minimum négatif de F. Au lieu de calculer la valeur maximum F., correspondante, nous pren- drons son rapport K à la poussée sustentatrice de la marche normale (7) Fo= V;-isin|3cos|3, égale au poids P de l'appareil, pour 0 = 0, 9 = o. Nous avons cosfl sinÔcosQ /tangfi . \/V^ (8) R:= ^ . . i ^-HSiiitp ^ (')La pression de l'air sur une surface de toile n'est pas proportionnelle à sin i pour les très petites valeurs de sint, car elle n'est jamais infiniment petite; elle passe brus- quement d'une face à l'autre avec une valeur finie. 900 ACADÉMIE DES SCIENCES Cette expression se simplifie, pour les calculs, en remplaçant cos ^.^ par sa valeur en fonction de sin cp. correspondant au cas particulier de R., ^ ^ ^ \tang9 qui se tire très facilement de l'équation dérivée de (5). Nous avons ainsi On peut tracer, à l'aide de l'équation (8), une courbe complète des valeurs de R en fonction de l'angle ç. Cette courbe, portée en coordonnées polaires à l'extérieur d'un cercle de rayon égal à l'unité, est assez curieuse; mais son intérêt est purement algébrique, en debors de l'arc compris, du côté négatif, entre (p = o, F = P, et ç = (p, , F = o, du côté positif, entre çp ^ o et cp = Ç21 F=:F2. Il est même certain que, du côté négatif, l'aviateur agira sur le gouvernail borizontal, dès que le plan sustentateur menacera de faseyer, et que l'axe longitudinal se relèvera ainsi à l'avant en produisant un effet équi- valent à l'accroissement de jSl. D'autre part, les valeurs de ç^ correspondant au maximum de F sont assez élevées pour qu'un aviateur ne se risque pas à les dépasser, ni même à les atteindre. Pour un rapport de tangO à tang^ égal à 3, qui peut facilement être atteint, l'angle p, vers l'extérieur du cercle, pour lequel la poussée de sus- tentation s'annule, est de 19", ce qui suffit à montrer que la question est d'importance toute pratique. Pour un rapport égal à 6, qui est réalisé pour j3 = 2° et ^ ^12, cet angle descend à 9°, 5, ce qui montre que la ten- dance à s'incliner, comme font en général les navires, vers l'extérieur du cercle constituerait un grave danger. En effet, la valeur de [3 égale à 2° est à peu près celle qui a été indiquée comme donnant le maximum de poussée pour un travail moteur déterminé, et l'angle de dérive de 1 2° doit vraisem- blablement être parfois dépassé. Pour un rapport de tangO à tang [3 égal à 3, avec ^ égal à 5°, la valeur de R- atteint 4)7 et celle de R est par suite de 2,2 dont la racine carrée est 1,45. Ce cbiffre montre que l'inclinaison vers l'intérieur du cercle, obtenue automatiquement par l'effet de la résistance du plan vertical à la dérive, peut servir à maintenir constante la poussée de sustentation, et par suite à éviter tout mouvement de descente pendant la giration. Il ne serait même pas nécessaire, dans le cas considéré, de porter l'inclinaison tp jusqu'à SÉANCE DU l6 NOVEMBRE 1908. 90I la valeur Sj, qui correspond au maximum de F et qui est de 39°,4, car, à en juger par les navires, la vitesse ne sera pas réduite pendant les pirations dans le rapport de i à i.45. 11 serait d'ailleurs très imprudent d'approcher de l'inclinaison statique fr,, tant qu'on ne connaîtra pas la limite de stabi- lité dynami(pie d'un aéroplane. L'examen de la formule (ro) montre (pic, pour obtenir de grandes valeurs de R avec des inclinaisons 9 modelées, il faut donner une grande valeur à 0 ou une faible valeur à (3. Mais les grands angles de dérive donnent de grandes réductions de vitesse, ce qui va à l'encontre du but cherché. Il faut donc adopter de préférence des plans de dérive assez étendus pour modérer l'angle de dérive, et opérer avec de faibles angles d'attaque de l'air (3. Ceci fait, il restera ensuite au constructeur à obtenir l'inclinaison 9 nécessaire pour conserver la poussée constante, en agissant sur le couple de stabilité et le couple d'inclinaison, qui sont,, l'un et l'autre, à son entière disposition. Il est à noter que, contrairement aux navires, les aéroplanes ne sont pas exposés à voir leur couple de stabilité s'évanouir sons certaines inclinaisons, par suite d'une diminution de la hauteur niétacentrique. Pour eux le méta- centre se confond avec le centre de poussée, et le bras de levier de stabilité a est la distance entre le centre de gravité qui ne varie pas et le centre de poussée qui ne varie guère. Par contre, ils sont exposés à un danger inconnu des navires, parce que, dans l'expression de leur moment de stabilité (11) M = Pa sin», le facteur P représente non pas le poids, mais seulement celle des deux forces, poids P et poussée F, qui est la plus faible, lorsqu'elles ne sont pas égales. Par suite, le moment de stabilité s'annule en même temps que la poussée, et l'aéroplane doit chavirer en même temps qu'il viendrait à sombrer. Les formules qui précèdent et les chiffres calculés n'ont aucune prétention à l'exactitude, puisqu'ils ont un point de départ hypothétique et même sûrement inexact. Aujourd'hui, comme il y a 3.t ans, j'ai la conviction que le problème de l'aviation est à résoudre, ainsi qu'il est arrivé jusqu'ici, par l'expérience plutôt que par le calcul. Pour les girations, les équations peuvent servir; surtout le parallèle établi avec les navires est utile, parce que l'absence de tout point de repère au milieu de l'atmosphère rend à peu près impossible toute observation de dérive, de diamètre de giration, de vitesse instantanée, etc. 902 ■ ACADÉMIE DES SCIENCES. Les calculs, même approximatifs, ont d'ailleurs leur intérêt quand ils révèlent l'approche possible d'un danger, et leur excuse quand ils peuvent épargner l'expérience trop concluante d'une catastrophe. Notons en terminant que, grâce à l'extrême simplicité des formes des aéro- planes, les données expérimentales indispensables pour préparer un projet et construire un bon appareil au point de vue évolutif sont relativement simples. Les résistances élémentaires sur une surface plane se combinent vraisemblablement en une résultante unique qu'on pourra connaître exactement, alors que nous soupçonnons seulemenl la position des pressions de l'eau sur les carènes obliques. On n'a pas à craindre non plus, en aucun sens, sur l'aéroplane, le couple d'embardée, dont le fâcheux effet s'est mani- festé souvent au cours des manœuvres de plongée, dans la navigation sous- marine, qui a tant d'analogies avec la navigation aérienne. CHIMIE AGRICOLE. — L'emploi agricole de la cydnamide de calcium. Note de MM. A. Muntz et I*. ]\ottin. L'emploi des engrais azotés ponr la culture intensive se développe de plus en plus, mais les sources auxquelles on les empruntait jusqu'ici ne deviennent pas plus abondantes; il en est même qui tendent vers l'épuisement. Aussi pouvait-on craindre de voir se ralentir l'élan qui a porté l'agriculture vers les engrais chimiques. Ces appréhensions ont été calmées par la possibilité, aujourd'hui acquise, de faire entrer en combinaison l'azote liltre de l'atmo- sphère, source illimitée, et de le donner aux plantes sous une forme qu'elles peuvent utiliser. L'un des procédés usités jiour obtenir cette fixation de l'azote libre con- siste à absorber ce gaz par du carbure de calcium, à une température d'en- viron looo", et à produire ainsi la cyanamide de calcium. Cette opération, déduite des travaux de MM. Frank et Caro ( ' ), est devenue industrielle, et le produit obtenu est actuellement livré à l'agriculture. Il y avait intérêt à étudier les réactions que la cyanamide subit lorsqu'elle est incorporée au sol, la manière dont elle se comporte vis-à-vis des végé- taux aux divers stades de leur développement et son influence sur l'augmen- tation des récoltes. Déjà diverses publications, faites surtout en Allemagne (') Kongresses fïir angei.'i-andte Cheniie zii Berlin, igoS, ei ZcilschriJ't fiir niii^e- vcandte C hernie, igoS. SÉANCE DU iG NOVEMBRE 1908. go3 et en Italie, ont montré que la cyananiidc de calcium ])Ouvait servir d'ali- ment aux plantes et que son action était comparable à celle des cnj^rais azotés usuels. Nous avons cru utile de vérifier les observations déjà faites, mais en les coniplélanl par l'étude de la nitrification de la cyanamide dans le sol. On sait (pic c'est principalement sous la forme de nitrates que l'azote est absorbé, et l'un de nous a montré ( ' ) cpic la rapidité avec lacjuelle les engrais azotés nitrifient peut servii'de iue-~iin' à leur elTicacité. Dans ce but, nous avons incorporé à diilérents lots d'une terre franche de la cyanamid*! dosant 20,07 poui' '<''^ d'azote et des engrais azotés usuels ( sulfate damuioniaque, sang desséché, cuir torrétié). I^es proportions ont été calculées de façon (juc la (pianlité d'azote donnée fût la même dans chaque cas [o^,'2~) par kilograuime de leire). ÎNous avons déterminé les (piantités d'azote nitrifié par kilogramme de terre : Cyananiido. Suif, niniii. Sang. Cuir. s 1; e B Au bout de 8 jours — o,oo3 o,o3() o,oi8 o,oo3 » i5 jours — 0,011 o,i^() 0,111 o,ot4 » 33 jours 0,020 » » » 1) 2 mois 0.06S ^1. H )i » 3 mois i o.2o4 o,'i'\~ " 1 I •"' i i^.ojj Dans cette expérience, la quantité d'azote nitrifié au bout de ) mois a été pour 100 d'azote introduit : Sulfate crammoni;i(|ue 100 Cyanamide de calcium 88 Sang desséché (56 Cuir torréfié 26 Avec les quantités de cyanamide employées, qui sont 10 à 20 fois sujié- rieures à celles de la pratique agricole, nons avons observé an tléliut une action paralysante des organismes nitrifiants et même une légère dénilrifi- calion; mais au bout de peu de temps, les organismes s'étant acclimatés à ce milieu, la nitrification s'est installée normalement. Nous avons pu voir, dans une expérience spéciale, ([ue ce retarfl était dû à la cyanamide elle- même, bien plus qu'à la chaux vive, toujours en excès dans le produit com- mercial. Avec une fumure à la cyanamide correspondant à 4'>''° d'azote [)ar hec- (') MûNTZ et GiiURD, Comptes rendus, t. CXII, p. i458. C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N» 20.) I I^ 9o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. tare, cet arrêt momentané ne s'est pas produit, comme le montrent les chiflres suivants : Azole nitrifié par kilogramme de terre. Au bûul de g jours o,oo5 1) 21 jours o,oi5 » 43 .ioi"'s o,o36 Dans les terres humifères, qui sont le siège d'une activité nitrifiante très qrande, on peut introduire des quantités de cyanamide beancoup plus grandes, sans- qu'il y ait à aucun moment un arrêt ni un ralentissement dans la formation du nitre. On peut même enrichir considérablement le sol par des apports successifs de cyanamide, sans préjudice de son aptitude nitri- fiante, puisque nous avons pu, dans une période de 4 mois et demi, intro- duire progressivement dans une terre plus de 60 fois ce qu'on met d'engrais azoté pour la culture la plus intensive, sans que l'accroissement du nitre ait élè entravé. Au bout de ce temps, la terre renfermait par tonne Sis^ d'azote nitrifié, soit V^» 200 d'azotate de chaux. Les divers résultats obtenus par l'étude de la nitrification nous permettent donc d'affirmer que la cyanamide de calcium se classe parmi les engrais azotés les plus actifs, équivalant sensiblement au sulfate d'ammoniaque. Des essais culturaux ont été institués dans diverses régions pour vérifier les expériences de laboratoire. Voici quelques-uns de nos résultats : I. Freloy (Seine-et-Marne). — Terre très fertile, lîié de printemps. !\o^s d'azote donnés par hectare. Kécolle par hectare. Grain. Paille. kg . kS Cvanamide 3852 520o Sulfate d'ammoniaque 3i4o 4200 Sang desséché '. 3548 4800 Cuir torréfié 3o4o 36oo Témoin (sans engrais azotés) 2964 384© II. Moins (Seine-et-Oise). — Terre fatiguée, sous-sol crayeux. Blé de printemps. [\d^« d'azote donnés par hectare. Récolte par hectare. Grain. Paille. kg ^ ke Cyanamide de calcium i64o 5o4o Sulfate d'ammoniaque i64o 484o Sang desséché i520 4o8o Cuir torréfié i48o 36oo Témoin i5oo 368o SÉANCE DU l6 NOVEMBRE 1908. QoS III. Moins (Seine-et-Oise). — Sables numnuililiques, sous-sol argileux. Blé de mars. ^o^« d'azote donnés par hectare. Récolte par hectare. Grain. Paille. Cjanaraide de calcium 2620 588o Sulfate d'ammoniaque 2400 58oo Sang desséché 2820 6600 Cuir torréfié 2^20 544» Témoin 2200 5ooo IV. Ah'enl (Dordogne). — \ ignés. 4?''''' d'azote donnés par hectare. Poids de raisin à l'hectare en terrain léger, en terrain argileux. Cyanamide de calcium 799° 8585 Sulfate d'ammoniaque 8170 8702 Témoin 683o 7282 V. Ah'enl (Dordogne). — Terrain argilo-siliceux. Prairies naturelles. 4/''° d'azote donnés par hectare. Poids de foin par hectare. Cyanamide de calcium 3690 Sulfate d'ammoniaque 8740 Témoin 3o6o On voit que, dans ces essais cuituraux, l'action de la cyanamide a été sensiblement équivalente à celle du sulfate d'ammoniaque. Y a-t-il inconvénient à faire coïncider l'époque de l'épandage de cyana- mide avec celle des semailles, c'est-à-dire y a-t-il une influence défavorable de cet engrais sur la levée des graines? Pour élucider cette question, nous avons pratiqué comparativement les semailles sur la terre ayant reçu la cyanamide (lepuis i5 jours et sur la terre l'ayant reçue le jour même. Voici les résultais observés à la récolte : Blé. Avoine. Grain par hectare. Grain par lieclare. I. II. I. II. III. Cyanamide donnée le jour k, kg kg ks • k? des semailles 3852 1760 8760 2600 3i8o Cyanamide donnée avant les semailles 8872 i64o 384o 3ooo 3o8o Il n'y a donc pas eu, sauf dans un cas, d'efl'et fâcbeux de la cyanamide ()oG ACADÉMIE DES SCIENCES. sur la levée des graines, lorsqu'on l'a donnée au sol en même temps que ces dernières. Cependanl, il peul être conseillé, par mesure de prudence, de donner cet engrais un peu à l'avance, comme d'ailleurs on le fait générale- ment pour les engrais similaires. La cyanamide peut-elle être donnée en couverture, c'est-à-dire sur les plantes en végétation? Les jeunes plantes sont assez sensibles au conlacL des substances ayant une certaine causticité et leur végétation peut s'en trouver contrariée; il y avait donc lieu de chercher si l'application de la cyanamide au printemps exerçait une iniluence fâcheuse sur les plantes. iNous en avons répandu, à raison de soo'^s à l'hectare, aux mois de mars et d'avril sur le blé, l'avoiue el la prairie naturelle. Lorsque le temps était pluvieux ou seu- lement humide, il ne se produisait aucun fléchissement de la végétation. Mais par les temps secs, surtout lorsque le soleil était ardent, on observait quelquefois, sur les céréales, un jaunissement momentané, qui disparaissait au bout de peu de jours, et, pour la prairie, une flétrissure légère de l'herbe, vile disparue également. Au bout de peu de temps, les plantes avaient repris toute leur vitalité et l'effet stimulant de l'engrais donné ne lardait pas à se manifester. Les rendements des récoltes n'ont pas été alléclés de cette action de courte durée. Cependant, ces observations nous portent à conseiller des précautions dans l'emploi de la cyanamide en couverture; en particulier, de n'opérer que par des temps pluvieux. L'ensemble de nos observatious montre que ce nouveau produit, dont l'azote est tiré de l'air, constitue un engrais très sensiblement analogue au sulfate d'ammoniacpie. BOTANIQUE. — Sur une nouvelle espèce de Sarcocaulon Ssveet de Madagascar Sud (S. Currali nov. species) el sur l'écorce résineuse des Sarcocaulon. Note de M. Edouaud Heckel. On connaiL jusqu'ici cinq espèces de Sarcocaulon (^(iéraniacées), genre démembré avec raison des Monsonia. dont les représentants se distinguent par leur condition xérique, leurs tiges et rameaux couverts de piquants acé- rés, le faible développement de leur limbe foliaire, et, par contre, la forte carnosité de leur écorce ( d'où leur nom générique), enlln, par la soudure à la base de leurs étamines, ensemble de caractères, dont quelques-uns éphar- moniques, qui ne sauraient évidemment les faire ériger en famille distincte SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1908. 907 des Géraniacées, à laquelle elles appartiennent sans conteste de par leurs autres caractères morphologiques. A ces caractères connus s'en ajoute, comme je vais le dire, un autre, re- marquable par sa constance et son importance applicative, et qui, je m'en suis assuré, ne se retrouve à aucun degré, ni dans les genres voisins (Monso- nia, Pelargonium, etc.), ni dans les autres sections de cette famille. C'est la présence, restée jusqu'ici inconnue, dans l'écorce de ces plantes, de plusieurs résines à parfum très agréable el qui se révèle à l'odorat quand on bride cette écorce sèche. Celle-ci s'enflamme très facilement en déga- geant, sans fumée, une odeur très marquée d'encens, bien que ces résines n'aient pas la composition de l'encens. Ces plantes singulières et toutes des régions sèches et pierreuses du Sud africain (Afrique australe extratropicale) se répartissent en cinq espèces : Sarcocauloii ISuiDianni et .S'. L' Herilieri Sweel; S. Pate/soni Eckl. et Zeyh.; S. Marlothi Engler; enlin .S', rigidum Schinz. Ainsi constitué, ce petit genre très localisé vient, comme on pouvait le prévoir d'après les affinités de la flore malgaclie avec celle du continent africain, de s'enrichir d'une nouvelle espèce particulière à Madagascar. Découverte aux environs de Tuléar par M. Coural, agent de la Compa- gnie marseillaise de Madagascar, elle m'a été adressée pour la détermination et pour l'étude par ce correspondant. Elle se trouve assez abondante et en sociétés denses dans les régions sèches et pierreuses, à 10'*'" environ de Tuléar el au nord de cette ville. Il ne s'agil pas ici d'un sous-arbrisseau, comme c'est le cas le plus souvent pour les espèces connues du continent africain, mais bien d'un arbuste pouvant atteindre 2"' de haut (d'après M. Coural). Je nomme cette espèce nouvelle Saivocaulon Currali, du nom de celui qui Fa récoltée le premier et me l'a fait connaître. Je donnerai ultérieurement, en détail, dans les Annales du Musée colonial de Marseille, la diagnose et la description détaillée de cette nouvelle espèce, qui présente le plus grand intérêt tant au point de vue scientificjue qu'applicatif. Elle semble connue des indigènes de la région sous le nom de Mongy ('). L'écorce de cette plante se détache, après dessiccation, 1res facilement de la lige el des rameaux : elle est grise el peu épaisse (i^m ;, 2™°»), très cassante, à cassure rési- neuse. Elle porte sur toute sa surface extérieure la trace des feuilles el des stipules (') Ce même nom est, du reste, donné par les indigènes à d'autres plantes, notam- ment appartenant aux genres Hernandia, Croton. Dombeya, Kalanchoe. C)o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. caduques sous forme de cicatrices ovales allongées, à grand axe transversal par rapport à l'axe du rameau, et présentant au centre (faisceau) une dépression quelquefois per- forée, mais moins souvent que dans l'écorce de S. ligiduni Scliinz, où cette perfora- tion est la règle. Cette dernière écorce, de couleur jaune foncé, est comme un bloc de résine, à cassure conclioïdale, et beaucoup plus épaisse que celle de Madagascar. L'écorce du Sarcocaulon de Madagascar, blanc grisâtre à l'extérieur et brune à l'intérieur, répand en masse, et en dehors de toute combustion, une odeur d'encens. Traitée par l'alcool à 92°, elle donne 16 à 18 pour 100 d'une résine jaune, à parfum discret, doux et agréable, qui rappelle, non plus l'encens, mais le benjoin de Siara, toutefois moins accentué. Après épuisement par l'alcool, la même écorce, traitée par le tétrachlorure de carbone, laisse, après évaporation du dissolvant, 8 à 10 pour 100 d'une résine plus pâle, d'un jaune plus clair que la précédente et répandant le même parfum discret; enfin, après épuisement par le tétrachlorure, la même écorce, traitée par le sulfure de carbone, donne de 2 à 3 pour 100 d'une résine plus pâle encore et peu ou pas odorante. Il j a, en tout, de ces diverses résines, 28 à 3o pour 100. Parmi les espèces connues de ce genre Sarcocaulon, c'est assurément l'écorce de 5. rigidum (originaire d'Angra-Pequena, Afrique allemande du Sud-Ouest), qui est la plus riche en ces résines. Elle en renferme plus de 5o pour 100 et semble, par sa texture, entièrement remplie de ces résines. 11 n'est pas douteux que ces écorces, dont les indigènes eux-mêmes ignorent à cette heure les propriétés, et dont .M. Coural ne soupçonnait ni la constitution ni la valeur quand il me les a transmises pour l'étude, seront l'objel, à raison de leur compo.'^ilion chimique si parliculière et si différente de celle des autres reprèsenlauls de la famille des Géraniacèes('), un jour ou l'autre, d'ime exploitation commerciale et industrielle, peut-être agricole, surtout si, comme on peut le prévoir, leurs résines parfumées peuvent être obtenues sans le secours d'un dissolvant et par -la simple inci- sion de la partie corticale, ('/est ce que nous diront des expériences en cours d'exécution. On obtiendrait alors, sans difliculté et sans dépenses, un succé- dané du benjoin de Siam ou de Sumatra, si employé en parfumerie. M. Uatox de la G0UPI1.LIÈRE fait hommage à l'Académie de la brochure qu'il vient de publier sous le titre : Applicalion auœ mouvements planétaire et cométaire de la recherche du centre de grai'ité et des axes principaux du (■) Ces plantes donnent, surtout par leurs feuilles, des essences, dont (juelques-unes très recherchées par l'industrie de la parfumerie, et objet actuel d'un commerce très iniporlant pour nos colonies françaises (Algérie et la Réunion) sous le nom d'essence de géranium ( fausse essence de rose). SÉANCE DU l() NOVEMBRE I908. 909 temps de parcours. Il rappelle que ces deux théories ont été récemment établies par lui nu point de vue g;énéral (Annacs scientificos da Academia polylechnica do Porto, 1906; Journal de Mathématiques pures et appli- quées, 1908). Cette application aux mouvements astronomiques a pu être elîectuée à l'aide de calculs rigoureux, sans recourir aux approximations, comme cela devient la plupart du temps nécessaire dans les recherches de Mécanique céleste. RAPPORTS. Rapport sur un Mémoire intitulé : Recherches expérimentales sur la résis- tance de l'air effectuées par M. G. EiJ/'el: par MM. Maurice Levy et Sebert. M. G. Eiffel a soumis à l'Académie un important Mémoire, contenant le compte rendu des expériences qu'il poursuit, depuis plusieurs années, pour déterminer la résistance que l'air oppose au mouvement de corps se dépla- çant en ligne droite. Ces expériences, qu'il a exécutées en mettant à profit les conditions favo- rables que présente la Tour de 3oo"' du Champ de Mars, ont porté sur des corps présentant à l'avant des surfaces de diverses formes et se mouvant verticalement, sous l'influence de la seule pesanteur, avec des vitesses com- prises entre 18'" et 4o'" par seconde. ' De nombreuses expériences avaient été cfl'ectuées déjà antérieurement pour mesurer la résistance que l'air oppose ainsi au mouvement de corps, de formes diverses, animés de vitesses croissantes, depuis l'époque où Newton a, pour la première fois, indiqué que, pour des surfaces normales à la direc- tion du mouvement, cette résistance parait croître comme le carré de la vitesse, en restant proportionnelle d'ailleurs à l'aire de ces surfaces. Le coefficient K de la formule R = KSV= représentant cette loi, qui devrait être constant si elle était rigoureusement exacte, a été trouvé variable dans des limites assez étendues, suivant les modes d'expérience adoptés et suivant les formes et les dimensions des corps soumis aux essais. Les valeurs trouvées restent sensiblement les mêmes pour les vitesses relativement faibles, inférieures à 20™, qui sont assez facilement réalisables. Elles deviennent moins concordantes lorsqu'on dépasse ces vitesses, même si on laisse de côté l'élude des lois du mouvement des projectiles, étude qui a donné lieu déjà à tant d'expériences et a mis en évidence, pour ce problème spécial, des phénomènes fort compliqués. 9IO ACADEMIE DES SCIENCES. L'élude de la résistance opposée par l'air ati mouvement des corps animés de vitesses comprises enlre 20" et /jo" présente d'aillenrs une grande importance pratique, car ce sont là des vitesses qu'on est amené aujourd'hui à rencontrer dans la marche des véhicules rapides, tels que wagons de chemins de fer, voitures automobiles ou même aérostats et aéroplanes, ou encore dans l'étude de l'action du vent sur les appareils mis en mouvement par les courants atmosphériques, ou enfin dans l'évaluation des efTorts exercés par les ouragans sur les édifices et les constructions. Les divergences observées entre les résultats obtenus par les didérenls expérimen- tateurs tiennent tant à la difficulté de réaliser ces vitesses, dans des conditions favo- rables aux observations et aux mesures, qu'à la complexité même du problème. On néglige, en effet, une grande partie des éléments qui interviennent dans la question, quand on ne cherciie à déterminer que la résultante d'elTorts qui sont dus, en i-éalité, à l'action individuelle des filets gazeux qui agissent dilféremment sur toutes les parties du corps plongé dans l'air et qui produisent tant des pressions en avant que des contre- pressions en arrière, dans des conditions qui sont d'ailleurs variables suivant la position de ces parties et qui sont aussi fonctions de la nature des déplacements imprimés à ces filets gazeux par le mouvement même du corps considéré. On ne pourrait espérer déterminer, avec une complète précision, la résistance opposée au mouvement d'un corps dans l'air que si l'on savait déterminer chacune des poussées élémentaires existant en ses diflerents points et si l'on pouvait elléctuer la sommation de toutes ces poussées. On conçoit donc qu'en se contentant d'enregistrer expérimentalement, comme on le fait, la seule résultante de tous ces efforts, on doit obtenir des résultats qui diffèienl, pour une même section droite donnée, suivant la forme de la surface antérieure du corps considéré et même suivant la forme des parties de ce corps situées en arrière de la maîtresse section. Les résultats observés peuvent encore être altéiés par des perturbations dues aux mouvements particulaires des filets gazeux, provoqués par le mode expérimental adopté, et c'est ce qui doit arriver notamment lorsque, pour réaliser de grandes vitesses, on a recours à des appareils rotatifs, en forme de manèges, provoquant des mouvements tourbillonnaires de l'air. C'est ce qui explique, ainsi que le rappelle M. Eiffel, que les expérimen- tateurs qui l'ont précédé, en admettant d'ailleurs l'exactitude de la loi du carré, qui n'est pas rigoureusement certaine, aient trouvé, pour la valeur de Iv, suivant la forme de la surface opposée à l'air et suivant le mode d'ex- périence, des valeurs variant depuis 0,070 jusqu'à o, 123, les plus grandes valeurs trouvées correspondant d'ailleurs généralement aux plus grandes surfaces et aux plus grandes vitesses qui, celles-ci, étaient réalisées à raide d'appareils rotatifs. Pour éliminer, le plus possible, ces différonles causes d'erreur et obtenir les modifications susceptibles d'assurer les meilleurs résultats, M. Eifiél a limité ses expériences à des essais de cbute libre, suivant la verticale, de SÉANCK DU l(j NOVEMBRE IQoH. 91 I corps pesants présentunt à l'avanl des surfaces, de forme simple, [)lacées à l'extrémité de supports assez longs pour éviter les réactions variables à l'ar- rière. Ces surfaces ont affecté la forme de disques, de carrés ou de rectangles ajourés en treillis, orientés normalement, ou encorda forme de plans incli- nés rectangulaires, disposés alors symétriquement, à droite et à gauche de l'axe du corps mobile; pour éviter la production d'efforts dissymétriques (|ui auraient faussé le fonctionnement des appareils. Elles ont porté enfin sur quelques surfaces coniques ou de forme concave. Le corps pesant portant les surfaces soumises aux essais tombait verticalement depuis la deuxième plate-forme de la Tour, située à 11 5™ au-dessus du sol et permettant une chute libre d'environ 95'". 11 était guidé, suivant son axe, par un câble métallique tendu bien verticalement et passant liinement dans un canal ménagé au centre de ce corps. Ce câble mélallique, par l'addition d'un dispositif spécial placé à la partie inférieure, permettait d'amortir la vitesse acquise par l'appareil à la lin de la cliule. 11 servait, en outre, pour tout le parcours du poids, de guide a un petit galet s'appuyanl légèrement contre lui, par l'action d'un ressort et communlf|nant un mouvement de rotation, pro- portionnel à l'espace parcouru, à un cylindre noini sur lequel s'enregistraient, d'autre part, le temps écoulé à chaque instant et, l'eflorl correspondant exercé par l'air sur la surface antérieure de l'appareil. Les durées étaient données par le tracé d'un diapason vibrant, battant à peu près le centième de seconde, mis en mouvement au début de chaque expérience. Les efforts étaient directement mesurés par la llexion de ressorts tarés, interposés entre le corps tombant et les surfaces mises en expérience qui étaient montées à cou- lisse sur la partie extérieure de ce dernier; cette llexion était inscrite directement sur le cylindre tournant par un style porté par la partie mobile de la coulisse. Des expériences préliminaires ont permis d'évaluer tous les éléments des résistances passives ou des causes perturliatrices pouvant influencer les mesures et d'en corriger au besoin les effets. Des corrections spéciales ont ramené les résultats obtenus à ce qu'ils auraient été à la température de if)" et la pression de 7G0""". Il a été ainsi reconnu que les seules expériences dont il était possible de tenir compte étaient celles qui avaient pu être effec- tuées par un calme parfait. Des tracés graphiques établis à l'aide des relevés enregistrés par les appa- reils ont permis de reconnaître les essais qui avaient été affectés par des per- turbations nuisibles, et ces essais ont été soigneusement éliminés. <_)n n'a con- servé ainsi qu'un nombre relativement minime des résultats fournis par les multiples expériences qui ont été effectuées et qui ont duré plus de 4 années. Dans ces conditions, on peut admettre que les résultats obtenus par C. R., 11,08, 2» Semestre, (t. CXLVII, N° 20.) ^ '9 r,I2 ACADEMIE DES SCIENCES. M. Eiffel et consignés dans son Ouvrage représentent aujourdliui lesvaleins les plus précises que l'on connaisse pour la mesure de la résistance que Pair oppose au niouvemenl rectiligne de surfaces ayant les dimensions et les formes qu'il indique, pour des vitesses de déplacement comprises entre les limites où il a opéré. On peut donc conseiller, à ceux qui ont besoin de connaître et d'utiliser ces valeurs, de se reporter aux nombres et résultats indiqués dans son Ouvrage, et l'on peut considérer comme établies, avec une suffisante exacti- tude, les conclusions principales qu'il indique et qui peuvent se résumer comme il suit. Dans la limile des mesures effectuées, c'est-à-dire pour des vitesses com- prises entre i8"'et 40*", la résistance de l'air est sensiblement proportion- nelle au carré de la vitesse. Toutefois, dans la réalité, l'exposant de la vitesse parait croître, pour les plaques, d'une façon continue, en passant par la valeur 2 pour la vitesse de 33" environ, mais en restant toujours assez voisin de cette valeur pour qu'on puisse accepter cette propor- tionnalité. Le coefficient K de la formule ainsi admise a été trouvé constamment compris entre 0,07 et 0,08 pour l'air ramené à la température de iS" et à la pression de 760'"™, la valeur étant celle qu'atteignent seulement les plaques d'assez grandes dimensions. Le coefficient augmente graduellement avec la surface de la placjue et avec son périmètre. Deux plaques voisines placées latéralement ont une intluence mutuelle très faible, mais celte influence devient considérable quand les plaques sont l'une devant l'autre, et la résistance totale de deux plaques ainsi disposées peut même devenir inférieure à celle d'une plaque isolée. D'autres conclusions analogues intéressantes ont été tirées de ces expé- riences par M. Eiffel, au sujet des surfaces en forme de cônes ou encore concaves à l'avant, ainsi que sur la résistance éprouvée par des corps cylin- driques ou par des assemblages de plans inclinés obliquement, soit jointifs en forme de dièdres, soit distants l'un de l'autre. Pour ces derniers plans, la résistance normale au plan croit dabord proportionnellement à l'angle que forme cette normale avec la direction du mouvement. A partir de 3o'' jusqu'à 90°, elle peut être, sans erreur sensible, prise égale à la résistance qu'offre le plan normal au vent. Les soins apportés à l'exécution de ces expériences, qui présentaient de grandes difficultés, ont permis d'obtenir des résultats beaucoup moins discordants que ceux dus aux précédents expérimentateurs, bieii que ces SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1908. 9l3 résultats présentent encore dos écarts relalivcment plus considérables que ceux qu'on est amené habituellement à exiger des expériences de Physique expérimentale. On ne peut, dans ces conditions, qu'accorder à ces expériences la con- fiance que M. Eiffel sollicite pour elles el exprime l'espoir qu'il pourra, comme il en a l'intention, compléter bientôt ses travaux par la publication d'un Ouvrage d'ensemble sur la résistance de. l'air, résumant et discutant les résultats obtenus sur cette question par les divers expérimentateurs qui s'en sont occupés. MÉMOIRES LUS. MÉDECINE. — La fm're jaune à Saint-Nazaire, par M. Chantemesse. 18G1 el 1908 sont et resteront, il faut l'espérer, les deux dates mar- quantes de l'histoire de la fièvre jaune en France. Aujourd'hui comme autrefois les faits se sont déroulés dans des conditions à peu près iden- tiques; il est intéressant de les rapproclier. I. Dans sa relation de 18G1 Meslier raconte que le voilier Anne-Marie a des cas de fièvre jaune parmi son équipage 1 - jours après avoir quitté La Havane infectée. Puis tout semble rentrer dans l'ordre et le navire arrive à Saint-^azaire avec deux convalescents, mais aucun malade proprement dit. « Comme plus de 10 jours se sont écoulés depuis le dernier accident, on croit devoir admellre le navire à la libre pratique. » A peine le déchargement est-il commencé que les accidents les plus formiia/jiire le 24 du même mois. Un laps de temps de plus de (j Jours s'élant écouK- depuis le départ de l'escale contaminée et aucun accident de fièvre jaum- ne s'étant manifesté à bord, le navire est déclaré indemne de par le règlement. A peine le décharge- ment est-il commencé que des cas de typhus amaryl se déclarent; en quelques jours, 1 1 personnes sont atteintes el 7 meurent. Les victimes sont des garçons et employés du navire, un journalier de la ville qui était venu travailler à bord, un matelot d'un navire voisin, La Loire. Ql/j ACADÉMIE DES SCIENCES. Kn 1908, comme en i.S(3i, la fièvre jaune est entrée en France règletnen- lairemenl. 11. Meslier, aprè.s avoir étudié dans lous ses détails Tépidémie de Saint- Nazaire (i.SGi), concluait que la maladie n'avait été amenée ni par les mar- chandises, ni par les hommes, et cjue sa cause inconnue avait son siège dans le navire même et plus particulièrement dans les cales. En 1908, les mêmes constatations ont été relevées. Ni les malades frappés de fièvre jaune et soignés çà et là, dans la ville, à la campagne, dans les salles communes de l'hôpital, ni les marchandises livrées dans la ville ou plus loin, ni les linges et objets de literie expédiés aux blanchisseries diverses jusqu'à Bordeaux n'ont fait naître un seul cas de contagion. De nos jours, comme jadis, tout le danger a résidé sur le paquebot et autour du paquebot. C'est le navire qui a été malade. A la cause mystérieuse invoquée par Meslier nous pouvons aujourd'hui, grâce aux travaux modernes, substituer des faits plus précis. Sur le pa- ([uebot La France, le moustique dangereux importé de la Martinique, le Slegomva fasciaia, était présent et encore vivant à Saint-Nazaire après l'éclosion de l'épidémie. .l'ai riionneur de mettre sous les yeux de l'Académie des echantillons.de cet insecte pris sur le navire. De plus, dans la salle d'hôpital où étaient soignés les cas de fièvre jaune même à leur début, j'ai pu saisir, pendant la nuit, de nombreux moustiques. Ce n'était point des Stegomya, mais seulement des moustiques communs. Malgré la chaleur persistante et la durée d'un automne exceptionnel, les ( lulcx de notre pays se sont montrés incapables de transmettre la contagion amaryle. m. Pour éviter le retour de la fièvre jaune en France, nos règlements sanitaires doivent être changés. Il faut que des instructions prophylactiques apprennent aux officiers de la marine marchande, ignorants de toutes ces choses, les moyens de se préserver et de se débarrasser des moustiques dans les pays dangereux et en cours de route. Il faut que nos mesures à l'arrivée soient tx^ansformées. La fièvre jaune n'est pas contagieuse dans les régions septentrionales de la France, mais son importation fait naître une catas- trophe qui est à la fois moins et plus qu'une épidémie. C'est un accident du travail que devrait viser la Caisse de prévoyance des marins français. A l'égard d'une maladie aussi facile à éviter et aussi rare dans notre pays (|uo la fièvre jaune, le devoir sanitaire et le devoir social peuvent être faci- Iciiicnl remplis. SÉANCE DU l6 NOVEMBRE 1908. 9I:J CORRESPONDAIVCE. L'AcADÉMiK noYAi.K DES SciExcEs DE LisB<)XiVE aflrcssc il rAcadéiiilc IVx- prcssioii de ses senlimenls de sympathie à rocoasion de la morl cVA/iloine- Henri Becquerel. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1" Transactions of the international L'nion for Coopération in Solar Research, t. II (Third Conférence). Ce Volume est consacré au Congrès inlernational des Etudes solaires tenu à Meudon du 20 au ■i\ mai 1907, et contient un périrait de feu M. Jansseu. •1" Ricerr/te sperimentali si/i raggi magrietici, Memoria del Prof. Sen. AUGISÏO RlGHl. 3° Leçons d' Eicctrolechniqiie générale, professées à Tl^cole supérieure d'Électricité par P. .jAr^Ex. (Présenté par M. J. VioUe.) 4° Traité de Géologie. II : Les périodes géologiques, par M. Emile Hauc. (Présenté par M. Michel Lévy.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles du troisième ordre dont l'intégrale générale est uniforme. >i()le de M. U. Garnier, présentée par M. Painlevé. Dans une Note précédente (' ) j'ai indiqué les cas où Téquation différen- tielle a son intégrale généi^ale uniforme, les coefficienls h{y) et c{y'\ étant supposés rationnels en y. Je vais résoudre ici le même problème dans le cas plus général où les coefficients renferment algébriquement y. Confor- mément à un résultat énoncé par M. Painlevé, on ne rencontre, comme (') (Comptes rendus, 29 juillet 1907. !)l6 ACADÉMIE DES SCIENCES. intéfj;Tales de ces oqiialions, que les fondions fuclisiennes el des coniljinai- sons de leurs dégénérescences ('). Supposons l'(y) et c(y) exprimés par des fonctions rationnelles i,(y, ;:) et c, ( y, z) de y et d'une nouvelle variable z définie par la relation algé- brique (2) /(j,--) = o. On sait choisir cette relation de telle sorte que l'uniforniité de y entraîne celle de z. Le point analyticfue (y, z-) étant une fonction uniforme de .x, tout autre point (y,,z,) qui se déduit birationncUernent du premier est, aussi, une fonction uiiifoiine de x et satisfait à une équation de la même forme que (i) où l'entier n a conservé la même valeur. Il suffira donc d'étu- dier une seule équation de la classe à laquelle appartient (2). Je démontre alors la proposition suivante : Si l'on a /< = — 2, le coefficient ^( v) doit être nul; le genre/? de (2 ) peut être quelconque et quand l'intégrale de (i) est uniforme, c'est une fonclionf uchsienjie (ou kleinéenne) de genre p. Si 11 est diffirenl de — -i^ p ne peut dépasser l'imité. Considérons d'abord le cas où p = i- Soient "== / '■(;■•. -■)dY l'intégrale de première espèce attachée à (2) et co une de ses jjériodes. L'équation ( i) doit être de la forme (3) \r' et /■" désignant les dérivées de r par rapport à y, prises en tenant compte de (2)1. La constante k doit être égale à o ou à ^^^- ()uant à a, c'est un entier positif dont le maximum est 4 pour « = 1, o pour « = 2, 2 pour n = '5, 5, 00, qui est égal à l'unité pour toute antre valeur de n. Enfin, dans le cas II ^ 5, a := 2, -^ doit être une période. J^intégration de ces équations — . \ v"- Il r .r"y' [( II) /- -^('- 2 /( H- ■:>. \ , / Il -h 1 ' Y''\ (') Bull. Soc. inalh., l. XWIII; Acla inath...l- XXV. lyctude des équations (i) se présente comme un prolilème préliminaire clans l'étude des équations du troisième ordre à intégrale uniforme. SÉANCE DU iG NOVEMBRE 1908. 91; est donnée par les formules suivantes : (4) .r = 9(:^-'ogO'' /' dt — (si /.■ 7^ o) ; [x + Gt^f^' (6) . v = o[(A.r+B)"+'-t-C] (si/,- = o). 9(w) est la l'onclion elliptique définie par l'inversion de «; A, B, C sont les constantes d'intégration. Toutes ces équations se ramènent d'ailleurs à celles qu'on obtient pour n = i. Soit, en effet, v l'intégrale d'une équation (3) (où Ton a « ^ 1); il existe une transformation Y = F(r, j', r"), où F ren- ferme nécessairement y' ou r", et telle que Y satisfait à une équation (3) linéaire en y"- Si/) = o. les équations cherchées se déduisent immédiatement des équa- tions à coefficients rationnels par la transformation (7) .r = p(Y), 3^^(Y), où p et cr sont ralionnellesen Y, et où Y satisfait à une équation à coefficients rationnels. Nous sommes ainsi ramenés au problème qui fait l'oljjet de ma Note précédente. Mais les équations qu'on rencontre se laissent classer maintenant d'une façon plus précise. Un premier groupe de ces équations est formé par certaines des équations précédentes attacliées à des relations (2) de genre un; en effet, dans l'un des cas suivants : a = 4, « = i ; se = 3, n = 2 ; a = 2, « = ao; a = i , // = — 2, ainsi que pour k = o, on peut choisir la relation (2) de telle sorte que la va- riable s ne ligure pas dans les coefficients de l'équation (3), qui est alors rationnelle en y. Un second groupe d'équations (i) à coefficients rationnels se déduit encore de l'étude du cas oùyj = i : il suffit de faire dégénérer la relation (2) en une relation rationnelle et d'effectuer la transformation (7V Toute équation (3) donnera ainsi naissance à une équation à coe/Jicients rationnels. Si 1 on part d'une équation (3) avec /• =y^ o (ce qui exige (jue l'expression r(Y,z)dy admette une période après la dégénérescence j, la fonction j définie par (/() est rationnelle en t;\a simplifiée qu'elle vérifie se ramène donc à celle qui est intégrée par la fonction t(x) de (5). On retrouve ainsi les équations rencontrées dans ma Note précédente pour les valeurs remarquables de n : en totalité, pour n = 3, 5, :«; en partie, pour n = i, 2. 91 8 ACADÉMIE DES SCIEN'CES. Le troisième groupe d'équations {i) k coefficients rationnels n'existe (jue pour 71 ^ i et 2; les nombreuses équations qu'il renferme se ramènent toutes aux équations (s) définies par la condition d'admettre les intégrales (8) (^y=AP3+BP,, pom-n = 2- (9) (^) ^'^^'■^^'''=" Poi"-"-' (P/, polynôme de degré «'; A, B, constanles d'intégration ). Les équatio/is (s) se ramènent, elles-mêmes, à une seule. — Tout d'abord, si y vérilie une équation (8), il existe, comme précédemment, une transfor- mation Y = F(r, y', y") telle que Y satisfait à (9). On peut donc se borner à l'élude du cas oùn ^ i. Or la formation des équations {s) se ramène évi- demment, pour /2 =: I, à celle déquations linéaires du second ordre, dont l'intégrale générale est un polynôme du quatrième degré, et qui admet, par conséquent, six points apparemment singuliers simples, a,, a,,. Soit {s) une simplifiée (s) pour laquelle les a,- sont distincts : toute équa- tion (^) se déduit de [s) par dégénérescence, en faisant coïncider plusieurs «,• en a. Or, en général, si l'on se donne r/,, ..., «,., [c'est-à-dire /^(.x)], la détermination de c(^y) dépend de la résolution d'une équation algébrique du sixième degré. La dégénérescence précédente est donc possible de plusieurs façons ; le point apparemment singulier multiple a pourra être un pôle simple ou double pour c(y), et Ton s'explique ainsi le grand nombre d'équations {s) rencontrées dans l'étude du cas rationnel. Mais c'est l'équa- tion {s) qui jouera le iVjle essentiel dans l'application des simplifiées {s) à la détermination des équations différentielles du troisième ordre dont l'inté- grale a ses points critiques fixes. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la 7-ésistancc des fluides. Les expériences nécessaires. Note de M. Makcei, Ititii.Louix. La construction raisonnée d'appareils d'aviation doués de qualités définies à l'avance exigerait une connaissance approfondie des lois de la résistance des fluides. Aux vitesses moyennes (de i'" à 5o"' par seconde) la résistance est proportionnelle au carré de la vitesse de translation pure; il en est de même pour les vitesses de rotation pure. J'accepterai celle propriété comme point de départ. SÉANCE DU l6 NOVEMBRE 1908. 919 Le mouvement d'un corps rigide au milieu d'un fluide calme esl perma- nent, lorsc|ue les trois composantes t",, c,, v-, de la vitesse de translation V d'un de ses points, pris pour origine, sont constantes ainsi que les trois com- posantes fO|, ojn, 0J3 de la vitesse de rotation Q, les axes étant liés au corps. La réaction du fluide sur le corps est alors constante et peut être définie par les trois composantes /,, /.,, /^ de la force F appliquée à l'origine et les trois composantes c,, c.,, c.j du couple C autour, des axes liés au corps. Ce sont six fonctions de six variables qu'il faudrait déterminer complète- ment pour cliaque planeur rigide en mouvement permanent rectiligne ou hélicoïde. Le caractère résistant est défini par la condition que le travail soit toujours négatif : D'autre part, la loi du carré des vitesses généralisée conduit à penser que ces six fonctions /, c sont des fonctions homogènes du deuxième degré des vitesses c, co; le travail est alors homogène du troisième degré et ne peut conserver un signe constant pour toutes les va leurs des vitesses. Cette compli- cation, bien connue dans le cas particulier du mouvement rectiligne, oblige à employer, pour un même corps, plusieurs expressions distinctes au moins par le signe des coefficients, suivant les directions de la vitesse \ et de la rotation O, et à distinguer les domaines qui conviennent à chacune de ces expressions. Ces domaines sont vraisemblablement d'autant plus nombreux que le corps présente un plus grand nombre d'arêtes vives. Les expériences sur les plans minces, bien que très incomplètes, suffisent à montrer que les fonctions homogènes à employer ne sont pas des poly- nômes à coefficients constants dans chaque domaine ('). Définissons donc les vitesses par leur grandeur et par deux angles de direction, latitude et longi- tude. Les six composantes des forces et couples seront de la forme /, =:«iV-^+ «;<>- + 2 a'; 12 V (i, 2, 3), c,— b.V^ -^- b\9J + ib]9.\ (1,2,3), (') 11 suffirait dans ce cas de Jéteiminer 126 coefficienls constants dans chaque domaine \>onv définir complètement la résistance au mouyemenl permanent du planeur rigide. C. R., 1908, 2» Semestre. (T. CXLVIl, i\" 20.) Ï^O (J20 ACADÉMIE DES SCIENCES. ori les dix-liiiit coefficients r/, h sont des fondions des qiiaire angles de direction et même du rap])ort (£2:\ ). En général, les six coefficients a^, . . ., /?., nedépendronl cfue des angles de direction de V; les six coefficients a\, . . ., />., ne dépendront que des angles de direction de Q; mais les cinq variables Y y compris ^ | subsistent dans les six coefficients a], . .., h'.. Des considérations de symétrie pourront (juelquefois être employées pour réduire le nombre des coefficients distincts, mais seulement lorsqu'on sera assuré que les vitesses symétriques que l'on compare sont dans un même f/ornaine. Pour les planeurs, les coefficients «,, . . ., b^ sont les plus importants; les coefficients a], . . .,'b\ interviennent dans les évolutions et peuvent être con- sidérés comme indépendants de ^; les coefficients a\, .. ., ^3 sont vraisem- blablement sans importance. Pour les hélices, autour de Taxe i, les dix coefficients a.., ..., h^ et à,, ..., h'.j sont probablement les moins importants; pourtant tous devraient être étudiés au moins pour les directions de vitesse voisines de Taxe i, si l'on voulait élucider l'action de l'hélice dans les évo- lutions. 11 ne semble pas que les expérimentateurs même les plus avisés aient aperçu l'étendue des mesures à effectuer. A peine possédons-nous quelques indications, pour les planeurs symétriques, sur les facteurs a,, cfo, dans le plan de symétrie, en fonction de la latitude seule (incidence). Nous ne savons rien sur le rôle de la longitude, rien sur les coefficients mixtes, a'\, . . ., ^1,, et, à rexceplion du plan mince, rien sur les coefficients b. La plupart des observations ont, en outre, été faites au manège, et les bras de levier étaient assez courts par rapport aux dimensions des planeurs pour que les coefficients mixtes a'; , . . ., è; aient joué un rôle notable, malgré des corrections médiocrement justifiées. Remarque. — L'étude compléle d'un planeur cellulaire exigerail en outre la con- naissance des circulations à travers cliaque cellule, ce qui introduirait autant de nou- velles variables indépendantes que de cellules; les résistances/, cet les impulsions totales à travers chaque cellule seraient alors autant de fonctions homogènes du deuxième degré à la fois par rapport aux vitesses et aux circulations; mais il ne semble pas que pour le planeur en air calme ces circulations doivent être réellement indé- pendantes. SÉANCE DU l6 NOVEMBRE 1908. 92 I PHYSIQUE. — Dijférents tracés d'une même royel/e chantée. Note de M. Marage, présentée par M. d'Arsonval. Les voyelles fondamentales OU, O, A, E, I se forment dans le larvnx ; pour qu'elles se produisent, une seule condition est nécessaire et suffisante. Pour A les vilirations doivent être groupées par 3, pour E et O par 2, pour I et OU par i. Ces voyelles laryngiennes sont ou renforcées ou trans- formées par la cavité buccale. Elles sont renforcées, c'est-à-dire bien émises dans les conditions sui- vantes : Si A est émis sur la note //, la cavité buccale doit donner la note 3«; Si E et O sont émis sur la note //, la cavité buccale doit donner la note 2n'; Si 1 et OL sont émis sur la note n", la cavité buccale doit donner n" . Dans ce c[ui vient d'être dit, on ne lient pas compte des harmoniques ac- cessoires qui donnent le timbre spécial à ciia(jue voix. Donc, à chaque voyelle laryngienne bien émise, correspond une forme, et une seule, de cavité buccale pour un sujcl déterminé. Si cette condition n'est pas remplie, la voyelle est mal émise, c'est-à-dire transformée, et la courbe caractéristique n'existe plus. Quand une voyelle A, par exemple, est chantée sur dllférentes notes, il arrive le plus souvent que son tracé varie à chaque note ; la (igure 3 montre bien ce phénomène {fig. 3); il semble donc qu'il y ait autant d'A que de notes pour un même sujet ; je vais montrer aujourd'hui à quoi tient cette complexité apparente des tracés d'une mémo voyelle. Appareit. — J'emploie la sirène à voyelles, le^ lésonnateurs buccaux et l'appareil de photograpliie de la parole jirésenté à l'Académie pai' AI. d'Arsonval au mois de mars dernier (' ). Expériences. — 1° La voyelle synthétique A e-t émise sur dilTéreule^ notes par une sirène à voyelles dont les résonnateurs buccaux, ont été supprimés; le tracé à 3 pé- riodes reste le même sur toutes les notes ( //i'. i el 2, tracé tvpe de A) comprises dans les tessitures (registres pour certains auteurs) de la voix humaine. 1° Bouche conslanle. note variable. — On ajoute à la sirène A le moulage en plâtre de Ja bouche prononçant A et renforçant la note la^ constante; on fait alors tourner la sirène avec des vitesses dilTérentes, de manière a avoir une note fondamentale \a- (') Comptes rendus, t. CXLVl, p. 63o. 922 ACADEMIE DES SCIENCES. riable ; le Uacé change à cha([ue noie el il ne redevient exact, c'esl-à-dire à 3 pé- riodes, que si la sirène donne la note fondamentale -^ ou /e» (J'g- 0; ces tracés d'une voyelle synthétique sont tout à fait comparables à ceux de la figure 3. Si l'on remplace, sur la sirène A, le moulage de A par celui de la bouche prononçant 0 et donnant 40/3, on obtient encore des tracés difl'éienls et le seul tracé exact à 3 pé- riodes est obtenu lorsque la voyelle est émise sur la note fondamentale — ,— ou ul^ {Jig. 2). On obtient des résultats analogues avec le moulage de OU qui, renforçant si,, donne un liacé à 3 périodes lorsque A est émis sur la note fondamentale inii. Fis. I. Ji. ■duthènJ-iLc3L FiK. 2. Ji. 'ôuny'tA&{^au^' L,/0jm.\ I z <^ô t '^{\}\J^ I ( Noie variable, bouche corisLanlc. Ces figures i et 2 nionlrent comment on peut transformer le tracé type de la voyelle synthéli((uo A et obtenir les mêmes résultats que dans la figure 3. 3" Bouche variable, note constante. — On remplace la bouche en plâtre par une bouche en gélatine ou en caoutchouc pouvant prendre des formes dillerentes; la sirène A donne constamment la note fondamentale ut,_, commune aux tessitures de basse, de baryton et de ténor; à chaque forme de bouche correspond une forme spéciale du tracé. 4° Bouche variable, note variable. — Pour que le tracé de la voyelle reste 'e même il faut que, à chaque note, la bouche change de forme suivant la loi ([ue j'ai Indiquée SÉANCE DU l6 NOVEMBRE 1908. 92.3 au début ( fig. 4) ; si la cavité buccale varie d'une façon quelconque, sans tenir compte de la note fondamentale, les tracés se transforment complètement. gci. Sot, aA;/! Si^-, aaA Ut, m Ut, SouA Kig. 3. — A naturel clianlé d'après un tracé de plionooraplie. l''ig. 4- — A naturel chanté avec une bonne diction; la bouche varie de forme à chaque Conclusion . — 1° En faisant abstraction des harmoniques qui donnent le timhi'c de chaque voix et (jue mon appareil n'inScrit pas, on obtient des tracés très simples pour les voyelles fondamentales OU, O, A, K, I lorsque ces voyelles sont bien émises. 2" Ces tracés se modifient à chaque note lorsque la jjouche n'a pas la forme qu'elle doit avoir; c'est pourquoi, une bonne diction étant très rare dans la voix chantée, j'ai dit qu'il fallait d'aliord chercher les tracés carac- téristiques des voyelles parlées. 3° Il arrive cjue certains appareils transforment les tracés, ce qui com- plique encore les résultats. /|° On comprend pourquoi il est si rare de rencontrer des chanteurs ayant une bonne diction : une belle voix dépend uniquement du larynx et de l'oreille, c'est-à-dire de conditions anatomiques; une bonne diction néces- site une série d'études longues et difficiles, que peu de chanteurs ont le cou- rage de faire complètement. q24 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. T Sur la radioacLÙ-itc du sol. Note de M. F. Iîordas, présentée par M. d'Arsonval. Les rayons émis par les produits radifères exercent des actions colo- rantes sur le verre et la porcelaine, comme l'ont signalé les premiers M. et M™*^ Curie ('). Berlhelot a montré en particulier, pour les verres colorés en violet, que cette teinte était due à une oxydation du manganèse par une sorte de cémentation qui faisait pénétrer graduellement l'oxygène dans toutes les parties delà niasse. On sait d'autre part que certains verres sont susceptibles de se teinter en bleu, en violet, sous l'influence d'une insolation prolongée (-). Les différents observateurs qui ont signalé la présence de verres colorés en violet au niveau du sol sur différents points du globe n'ont pu déterminer d'une façon précise le mécanisme de ces colorations. Ayant eu l'occasion, grâce à l'obligeance de M. A. Bertrand, ingénieur des Mines du Chili, d'examiner des verres colorés en bleu, recueillis dans la région des mines de salpêtre de la province d'Aconcagua, nous avons fait un certain nombre d'expériences que nous allons résumer en quelques mots. Les morceaux de verre qu'on rencontre sur le sol de ces hauts plateaux des Andes proviennent presque exclusivemenlde bouteilles en verre blanc ayant contenu de l'o/e- "arlo alba. sorte d'eau-de-vie du pays. L'analyse chimique a montré que ces verres contenaient des traces de manganèse; sous l'influence de la chaleur la coloration bleue disparaissait, les composés manganiques suroxydés s'élant transformés en sels de pro- toxyde. Ayant ainsi la démonstration de leur coloration accidentelle, nous avons fait une première série d'expériences dans le but de déterminer l'inlluence des rayons solaires dans ce phénomène de coloration. Nous avons fait placer des échantillons d'un même morceau de verre sur le sol et sur le toit des maisons du voisinage. Ces échantillons nous ont été envoyés et leur examen a montré que le verre placé sur le sol avait pris une teinte violette, tandis que les fragments exposés aux radiations solaires sur les toits étaient demeurés incolores. Nous nous sommes fait adresser en même temps une certaine quantité de terre recueillie au voisinage des endroits où l'on avait rencontré des verres colorés en bleu. Celte terre blanche, argilo-siliceuse, n'a rien présenté de particulier à l'analyse; sa radioactivité est presque nulle {-^ de l'ura- nium); l'analyse des gaz n'a pas permis de déceler la présence, même à l'état de traces, de gaz rares, comme l'hélium par exemple. (1) Comptes rendus, t. CXXIX, p. 828 (M. et M"'- Curie). (-) Comptes rendus, t. CXLIII, p. 482 (Berlhelot). SÉANCE DU ï6 NOVEMBRE I908. 925 Mais, comme il aurait pu se faire que celte radioactivité naturelle du sol ait été détruite pendant le transport, nous nous sommes décidé à nous servir de plaques photogiaphiques pour enregistrer les phénomènes de radioactivité. ÎVous avons donc préparé un certain nombre de pelites caisses en bois contenant chacune deux plaques en gélatino-bromure séparées entre elles par une lame épaisse de zinc. Ces plaques étaient recou\erles de papier noir sur la surface externe duquel nous avions collé des feuilles d'étain représentant des croix, étoiles, etc. Ces caisses, expédiées de Paris cachetées, ont été placées, au Chili, dans trois en- droits différents : Latilude Longitude Sud. W. Greenvich. n o 1 . Oliciana Eiijénia 24,8 69,58 2. » San-Grégorio 34,12 69,52 3. » Aconcagua 22,57 69,22 Après une exposition dans le sol qui a duré un mois, ces plaques nous ont été retournées et développées à Paris. L'expérience a montré que le sol à rOficiana Eujénia est très radioactif ainsi qu'à San Grégorio, tandis que cette radioactivité est très faible ou presque nulle à l'Oficiana Aconcagua. Les échantillons de verre colorés qui nous avaient été primitivement expédiés provenaient de l'Oficiana Eujénia et de San (jrégorio. Ces expériences préliminaires démontrent que la radioactivité du sol dans la province d'Aconcagua et en particulier dans le canton d'Agnas Blancas est assez intense pour colorer en peu de temps des fragments de verre placés sur le sol. Ces constatations nous conduisent à rechercher les relations qui pourraient exister entre cette radioactivité naturelle et la formation des puissants gise- ments de nitrate de cette partie du Chili. CHIMIE PHYSIQUE. — Composition volumétriq ue du gaz ammoniac el poids atomique de l'azote. Noie de ViM. Pu. -A. (itVE et A. Pi.vtza, présentée par M. G. Lemoine. M. Morley et M. Leduc ont établi la composition volumétrique de l'eau, en oxygène et hydrogène, en déterminant successivement les densités de l'hydrogène, de l'oxygène et du gaz tonnant contenant les deux gaz dans les proportions exactes de la composition de Teaii. 926 ACADÉMIE DES SCIENCES. Lors de nos recherches ( ' ) sur les densités des gaz par la méthode du volumètre, nous avons tenté la même expérience sur le gaz ammoniac; les densités de l'hydrogène et de l'azote étant déjà connues avec précision, nous n'avions à déterminer que la densité du gaz (N- + 3H-) provenant de la décomposition du gaz NH'. Si nous avons tardé à publier d'une façon définitive nos résultats, c'est que nos expériences étaient affectées d'une cause d'erreur que nous n'avons définitivement établie que depuis peu. Fig. I. nlhi p j 1 1 1 § s M • 1 B 1 ^ L'appareil employé est un volumèlre à dégagement formé de trois parties princi- pales. Le volumèlre proprement dit (ballons A et B de 2' et i', 5 de capacité, plus l'espace nuisible I^). relié au manomèlre M, représente le type d'appareil employé à (') Ces recherches ont fait l'objet de plusieurs Notes sommaires dans les Comptes rendus en 1904 et 1900. Elles seront exposées en détail dans un Mémoire actuellement sous presse. La publication partielle pour NH^ a été faite par l'un de nous (A. PiNTZA, Thèse, Genève, 190/i). SÉANCE DU l(j NOVEMBRE 1908. 927 Genève pour les déterminations de densités des iiaz; l'appareil à déf^a^einent, con- slrnit, comme le volumèlre, entièrement en verre soudé, contient en G une cliarge de ciilorure d'ammonium (purifié par les méthodes de Slas) et de chaux, dont on dégage en chaufTanl le gaz NU' ; celui-ci est décomposé en D par une spirale de platine portée électriquement à l'incandescence, suivant un dispositif utilisé dejjuis dans ce labo- ratoire pour d'autres recherches (') ; les gaz tra\ersenl ensuite un tube en U(E), rempli de perles de verre et d'acide sulfurique concentré, et enfin un tube F conte- nant de l'anhydride phosphorique ; l'appareil se termine par un robinet rodé H, suivi d'un joint conique G rodé permettant de le relier au volumèlre. Le gaz sortant ue doit contenir que de l'azote et de l'hydrogène dans les proportions (N- : 3H-). La perle de poids de l'appareil à dégagement, pesé avec un contrepoids de même verre et de même volume approximatif, donne le poids de gaz employé; son volume à o" est donné par le volume des ballons (maintenus à 0° dans la glace), corrigé de l'espace nuisible; la pression (très voisine de i atmosphère) sous laquelle il se trouve est lue au manomètre M. Trois déterminations concordantes efTectuèes sur des poids de gaz variant de o^,"] à \^,!\ ont donné pour poids du litre normal (à 0°, sous i"'", /( = 0 et / ^45°) les résultats suivants, toutes corrections faites pour réduction au vide des poids marqués : o".38o44; oK,38o5j; o",38o46; moyenne : 0», 38o49. De la discussion des causes d'erreur, travail beaucoup plus long que les détermi- nations elles-mêmes, nous concluons que le gaz (N--t- 311-) ne pouvait contenir ni gaz tonnant, ni oxygène, ni vapeur d'eau ou d'anhydride phosphorii/uc, ni gaz NH^, ni excès d'azote ou d' hydrogène sur les proportions répondant à la formule NH^. D'autre part, nous y avons révélé la présence d'une trace de gaz SO'-, et démontré, par voie indirecte, il est vrai, celle d'une trace de gaz SO*. Ces deux corrections ramènent le poids ci-dessus à L := 0-, 37989. Le mélange de l'azote el de Tliydrogène dans les proportions (N- : 3H-) doit se faire avec une très faible dilatation, que nous avons évaluée par des considérations théoriques analogues à celles adoptées par M. Morley; le volume 1, avant le mélange, devient ( 1 -j- e) après; la valeur de £ = -t-o, 00019, moyenne de diverses évaluations comprises entre -l-o,oooi5 et + 0,00028. Combinant avec cette donnée la valeur précédente de L et les nom- bres i«,2.jo'; et 08,08987 [poids du litre normal d'azote et d'hydrogène (-)], on en déduit, par des formules connues, que le rapport volumétrique, à 0° et (') Hiil>Kii et iMiiTTLEii. /. Ch. phys.. t. \'I, ujo."?, p. 137. (-) Journ. de Ch. phys., t. V, 1907, p. 228. C. H., i.joS, 2° Semestre. (T. C.XLVII, N° 20. ) I^I 928 ACADÉMIE DES SCIENCES. SOUS I'''", dans lequel ces deux derniers gaz se combinent pour donner le g-az ammoniac, est (i : 3,00172) ('). Le poids atomique de Fazote par rapport à rhydrogène est alors Ail =; — -—^ = i3,qoQ. 0,08987 .i,OOl7:? ^ ^ Rapporté à 11 = 1,0076 (Morley), soil à O = t(3, ce nombre devient N =14,014. Mais la discussion des causes d'erreur et de leur influence sur le résultat démontre que les valeurs extrêmes 14,002 et 44,022 auraient pu aussi être obtenues. La seule conclusion précise que nous puissions donc formuler, c'est (jue, d'après i analyse volumélriqae du gaz NH^ le poids atomique de l'azote est compris entre 14,00 et 14,02, ce qui est néanmoins une coulirmation nouvelle de la valeur internationale i'\iOi. Nous ajoulons que nous sommes convaincus aujourd'hui que, soit avec le gaz ammoniac, soit avec la vapeur d'eau, la méthode que nous avons suivie est trop indirecte, et comporte trop de corrections, pour donner des résultats aussi précis que des i\ipports gravimétriques directs. Aussi nous avons renoncé à la perfectionner davantage, et nous nous bornons à publier les résultats obtenus. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur quelques principes constitutifs du Sclerostomum equinum. Présence, chez ce parasite, d'un alcaloïde cristallisé éminemment hémolytique. Note de AL Th. Boxdouy, présentée par M. A. Gautier. Scliaumaiiii et Tallqvist ont constaté que l'exliail de l)otriocépliale dissout les hématies du ciiieii, mais n'attaque pas ceux du lapin. Tallqvist a réussi à extraire dw corps de ce cestode un lipoïde hémolytique. D'autie part, Calmette et Breton ont remarqué que les extraits d'ankylostome dissolvent les hématies de l'homme, et Preti a signalé, chez ce parasite, l'existence d'une substance qui devient hémolytique une fois combinée avec la lécitliine. Récemment, Weinberg a constaté que les extraits aqueux et éthéré de sclérostome, parasite de l'intestin du cheval, avaient un pouvoir hémolvlique marqué sur les globules rouges du cheval, du lapin, du cobaye, du bo-uf et du nioL-!on, tandis que les hématies de l'homme sont à peine attaquées. D'après cet (') I^ar les formules théoriques basées sur la compressibilité (D'' Berthelot) ou les constances critiques {Gnye) {.]ourn. de C h. pliys. , t. 111, p. 349), on calcule des valeurs a priori un peu plus élevées. SÉANCE DU iG NOVEMBRE 1908. 929 auteur, l'extrait alcoolii|ue de ce ver serait sans action. L'extrait aqueux obtenu avec les extrémités céphaliques serait bien plus actif que celui qu'on prépare avec le reste du corps de l'animal ('). Rien n'ayant été fait pour séparer les principes actifs de ce ver et les définir, nous avons pensé qu'il serait intéressant de poursuivre ces recherches. a. La pulpe de Sderoslomitm soigneusement desséchée est coniplèlement épuisée par l'éther froid. La solution éthérée est agitée avec un volume égal d'eau distillée dans une ampoule à décantation. La couche aqtieuse est évaporée à une douce chaleur; le résidu, constitué surtout par des savons alcalins, possède un faible pouvoir hémolytique ("). Une portion de la couche éthérée est brassée avec une solution faible de carbonate de soude; la liqueur aqueuse décantée est additionnée d'une solution saturée de chlorure de sodium : il se sépare à la longue un gâteau de savons sodiques; d'oi'i présence d'acides gras libres. L'autre partie de l'éther étant évaporée, abandonne une su bstan-ce grasse, blanc jaunfitre, d'odeur forte, de réaction neutre, presque entièrement soluble dans l'acétone. Cette substance, qui noircit par l'acide osmique, ne renferme pas de phosphore. L'extrait éliiéré ne contient donc pas de lécithine. La présence des savons et des acides gras libres s'explique par ce fait que le parasite se nourrit du sang du cheval dont il est l'hôte (^). Il se peut fet nous nous proposons de le rechercher) que le parasite sécrète un ferment Jipasique et fabrique lui-même aux dépens des graisses de réserve une partie de ces savons héinolytiques. L'extrait éthéré, débarrassé des savons et des acides gras libres, est aussi un peu hémolytique ; mais l'hémolyse est bien moins rapide qu'avec l'ex- trait éthéré initial (intluence des savons et des acides gras). La recherche de la cholestérine a été négative; on sait que la cholestérine a une action empêchante sur le pouvoir hémolytique des savons. h. La pulpe de ces vers, après le traitement par l'éther, est épuisée par (') Annales de l'Institut Pasteur, t. \XI, n" 10. 2-5 octobre igo-. Travail du labo- ratoire du professeur MetchnikofT. (-) Dans toutes nos expériences, nous avons employé une purée globulaire de sang de cheval diluée et lavée trois fois à l'eau physiologique. Les hémolyses ont été faites à Tétuve à 87° G. (^) Noguchi, Iscovesco, Liebermann ont retiré du sérum sanguin des graisses neu- tres, des acides gras et des savons. 93o ACADÉMIE DES SCIENCES. l'eau distillée, à 5o°C. L'exirait aqueux obtenu est évaporé, dans le vide, à une température qui ne dépasse pas 5o"C. Le résidu abondant est repris par de l'alcool à gS", à la température de 4o"C. L'extrait alcoolique possède un très grand pouvoir bénTolytique; celte action hémolysante n'est pas due aux sels biliaires ; la réaction de Petten- koffer a été négative. La partie de l'extrait aqueux non dissoute par l'alcool concentré cliaud n'hémolyse plus; les substances essentiellement hémoly- santes sont donc solubles dans l'alcool et dans l'eau. L'extrait aqueux non dissous par l'alcool à 93° donne les réactions géné- rales des albuminoïdes; les réactions colorées y indiquent la présence de la tyrosine et du Iryptophane. Il renferme de la imtcine et des albumoses. L'extrait alcoolique est repris par de l'alcool absolu bouillant ; une partie reste insoluble. Ce résidu ne renferme plus de phosphore, l'alcool absolu bouillant a enlevé toute la substance phosphorée. Ce résidu est dissous dans l'alcool dilué : la solution précipite par l'éther; ce précipité renferme des hases xanthiques. Mais l'éther entraîne une substance blanche, amorphe, d'odeur forte, rappelant celle de l'essence de géranium rosat, précipitant par les réactifs généraux des alcaloïdes. Il faut certainement rapprocher ce corps des ptomaïnes. c. La partie de l'extrait solubledans l'alcool absolu bouillant a été reprise par l'eau distillée froide. L'émulsion rougeâtre a été agitée avec du chloro- forme. La liqueur chloroformique évaporée abandonne un très minime ré- sidu phosphore ayant un faible pouvoir hémolytique. L'extrait aqueux a été traité à plusieurs reprises par l'éther. Par l'évapo- ration, les liqueurs éthérées ont laissé une substance huileuse jaune citron. Placée dans le vide sulfurique, cette huile se concrète, au bout de trois à quatre jours, en une masse cristalline hygroscopique. Au microscope, les cristaux se présentent sous forme de prismes rectangulaires allongés; ils sont constitués par une substance organique azotée, caractérisée physio- logiquemenl par son très grand pouvoir hémolytique. Une dose inférieure à 1^ de milligramme provoque l'hémolyse en 7 à 8 minutes et l'action hémo- lytique n'est pas empêchée par la cholestérine. La solution acjueuse des cris- taux de cette substance donne des précipités avec tous les réactifs généraux des alcaloïdes (précipités par Hgl-.IK; tanin; réactifs de Dragendorff, de Bouchardat; acide silicotungstique, etc.). Avec l'acide picrique, on obtient un sel double cristallisé. La base réduit à froid le chlorure d'or. Nous nous proposons de déterminer ultérieurement la composition chi- mique de cet alcaloïde. SÉANCE DU l6 NOVEMBRE 1908. Ç)3l CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur ks propriétés colloïdales de l'amidon el sur sa gélification spontanée. Noie de M. E. Fouard, présentée par M. E. Roux. Lorsqu'on isole dans sa fluidité initiale une fausse solution d'amidon partiellement déminéralisé, elle subit un changement interne, continu : en milieu neutre, acide ou alcalin, elle présente une opalescence croissante, jusqu'à la formation d'un coagulum unique, compact, d'une opacité porce- lanique. La variation se poursuit dans le temps, avec une vitesse fonction de la températui'e et de la concentration en ions !!"*■ et 0H~ ('). L Une analyse de cette propriété consiste en l'examen suivant accompli à i5", d'une fausse solution neutre, stérilisée, à 54^,3 d'amidon par litre : des fractions successives, prélevées à diverses époques, filtrées aseptique- ment à travers des membranes d'un même coUodion type, donnent chacune un filtrat dont on mesure l'extrait et le pouvoir rotatoire spécifique (a^) groupés ci-dessous : Diii'éedegélifica- lion en jours . o 2,9 7,7 16,9 29 48,7 98 17-1 Exilait en gr, pour 1000... 27,44 21,65 17,72 14,80 i3,'|8 12,2,5 11,43 11,04 0 2,9 27,44 21,65 188" i84°,i Pouvoir rota- toire («d) 188" 184°, I 182°, 4.5 i8r\3 1800,5 1800,24 1780,2 178" La gélification se poursuit donc pendant pliisieins mois, avec une diminution pro- gressive du taux d'amidon dissous. Ce taux c est relié au temps t par une loi simple (c — 10,5) (< -t- 5,7 ) = 96, 6 représentant une hyperbole équilalére. Les extraits décroissants varient en qualité : leur pouvoir rotatoire s'abaisse de 188° à 178°. En outre, tout filtrat maintenu pendant plusieurs semaines dans un tube pola- rimétrique indique une rotation constante. C'est la confirmation de l'existence déjà prouvée (-), dans le liquide intergi-anulaire, de divers groupements, caractérisés chacun par un pouvoir rotatoire distinct, inva- riable. Mais, pendant la gélification, la même membrane leur livre passage suivant une sélection ordonnée; ceux qui sont arrêtés sont les |)lus actifs sur la lumière polarisée, puisque le pouvoir rotatoire des extraits successifs va en décroissant : ces éléments ont donc subi une condensation ; dès lors, leurs groupements résultants sont retenus par la paroi, devenue, vis-à-vis de ceux-ci, semi-perméable. Enfin, cette réaction ne peut avoir lieu dans tout filtrat isolé qui en contient la matière active, puisque sa rotation (*) Voir Comptes rendus. [. CXLIV, p. 5oi. (-) Voir Comptes rendus, t. CXLVI, p. 978. 6 3o 78 126 27h8 ■29,61 32, i3 35, 5o 88" ise-.s i84",i5 184° qSa ACADÉMIE DES SCIENCES. invariable v nccuse un étal moléculaire constant : il lui faut, pour se réaliser, le colloïde total, dans sa gélifîcalion. Les deux faits sont donc inséparables : la réaclion est un acte essentiel du procès de gélification. II. Cette transformation est réversible : un échantillon de Sôo""' de la pseudo-solution à 048,3 pour 1000, dans sa lluidité inaxima, est mis à 20° en filtration aseptique continue pendant huit jours; après avoir déterminé, au début, le titre d'un filli^at de quelques heures, on a isolé toutes les 24 heures les portions successives de solution filtrée, en évaluant pour chacune d'elles l'extrait et son pouvoir rotaloire spécifique, rapportés comme suit : Durée de la lillration en heures. . . En trait en grammes pour looo.. . . Pouvoir rotaloire (x^) Pendant les premières heures, le titre du li([uide filtré est constant : il définit dans le volume de 36o''"' un poids total de gs, 67, comme substance granulaire immobilisée par le filtre. .Mais celle-ci se concentre dans le résidu colloïdal; de plus, la fausse solution initiale est gélifiable à 20°, à volume constant : de là, il faudrait prévoir une réduction progressive du débit et du taux du filtrat. C'est exactement le contraire qui se produit : le débit croît avec l'extrait. Le reste non filtré de 107""' contient 98,90 d'amidon : c'est à peu près le poids initial des granules ; cependant, le taux d'extraction y est maximum. Les deux fractions primitives ne sont donc pas restées immuables : elles ont réagi dans le sens d'une soliibilisalion spontanée du colloïde; le phéno- mène est donc bien réversible. D'ailleurs l'expérience actuelle, en concentrant les g-ranules, réalise un accroissement de taux de l'amidon total, favorable au renversement de la réaction : le sixième jour en effet, la gélificatiou du colloïde résiduel appa- raît et l'extrait de son fdtrat s'abaisse alors très rapidement. III. La relation hyperbolique établie n'est ainsi qu'une loi de différence des vitesses de deux réactions opposées. Pour connaître la nature de la transformation, il faut donc la suivre dans des conditions où l'une de ces vitesses devient très faible, et négligeable par i^apport à l'autre. Le problème posé revient à étudier l'action du froid, des acides, des bases sur la gélifi- cation et sur la solubilisation du colloïde. Ces expériences montrent que l'amidon, colloïde organique, se résout en solution parfaite par divers procédés réversibles : ce caractère est extrême- ment éloigné de celui de l'insolubilité absolue du colloïde minéral, établi SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1908. 9^3 par les intéressantes recherches de J. Duclanx. Or, la disparition d'un substratum insoluble ne peut être que Uduvre d'une réaction chimique dissolvante, empruntant à rr\iérieur une quantité finie d'énergie, quand elle est disponible; la soltibilisation l'éversible du colloïde oi'jianique, par déformations insensibles, n'exige qu'une dépense infiniment petite d'énergie, toujours réalisable : elle s'harmonise mieux avec la nécessité de circulation continue de la matière organisée, perpétuellement mobile. MINÉRALOGIE. — Obtention de l'ahunine fondue à l'état amorphe et repro- duction de la coloration bleue du saphir oriental. Note de M. Louis Paris, présentée par M. A. Lacroix. Depuis longtenq:)S, de nombreux auteurs ont reproduit laluminr cristal- lisée coloi'ée en rouge au moyen de l'oxyde de chrome et identique au rubis d'Orient, mais jusqu'à présent ils n'ont pu réussir à fixer dans l'alu- mine fondue la coloration bleue du saphir. Lorsqu'on fond au chalumeau oxhydrique de l'alumine ou du rubis naturel, par petites masses ajoutées peu à peu afin d'obtenir un produit transparent, la matière cristallise iumiédiatement, l'épaisseur de la nappe superficielle en fusion n'excédant jamais plus de quelques dixièmes de millimètre; on ])eut s'en rendre compte en touchant, avec un fil de platine épais, la boule lormée. Si l'on saupoudre alors cette nappe liquide d'oxyde de chrome, on peut constater que la coloration rouge produite se diffuse non seulement dans la couche en fusion, mais encore dans la plus grande partie de l'alumine déjà solidifii'-e. Lorsque le globule fondu est suffisam- ment petit, la dilTusion s'étend à toute la masse. Si l'oxyde de chrome possède pour l'alumine une affinité colorante, telle qu'il pénètre profondément une masse déjà cristallisée, on observe un phé- nomène tout différent avec les oxydes capables de fournir une coloration bleue (cobalt, fer, etc.). Ils se montrent, en effet, insolubles dans l'alu- mine cristallisée et, loin de se diffuser, surnagent à la surface de la couche fondue, sans se mélanger avec elle et sans la colorer ( ' ). (') Dans une expéiience failu aiilrel'ois en collaboralion avec M. Diivair, mie pierre bleue d'une leiiile parliculièremenl belle a été oblenue avec l'oxyde de fer comme colorant; celle expérience n'a pu être réussie qu'une seule fois. Il est probable que la fixation de l'oxyde colorant a été réalisée, comme nous le verrons plus loin, grâce à la présence d'une petite quantité d'impuretés, et (Hie l'échanlillon obtenu n'était pas crislallisé; nous n'avons pas eu alors l'idée de l'étudier à ce point de vue. r)34 ACADÉMIE DES SCIENCES. D'ordinaire, après refroidissement, on a un échanlilloa incolore, recou- vert d'une croûte épaisse d'un bleu noirâtre très foncé, formée par l'oxyde de fer ou de cobalt employé. Il semble donc que l'alumine chimiquement pure, ne contenant pas trace de matières étrangères, ne puisse dissoudre aucun colorant autre que le chrome, parmi les corps dont il est question plus haut; parmi les autres oxydes, le nickel jouit aussi de la même pro- priété et colore l'alumine en jaune verdàtre. Si, au lieu d'employer de l'alumine chimiquement pure, on introduit quelques centièmes d'un oxyde étranger (la chaux, par exemple), tout change, et le cobalt, ainsi qu'un certain nondjre de colorants, parmi les- quels le chrome dans certaines conditions, donne une coloration bleue. Mais l'étude des propriétés optiques montre que dans ces échantillons l'alumine, au lieu d'être cristallisée comme dans le cas de l'alumine pure ou colorée en rouge, est amorphe. L'introduelion d'une petite quantité de matière étrangère permet donc d'obtenir ainsi l'alumine fondue, non cristallisée, qui ne paraît pas avoir été décrite jusqu'ici. Seule la croûte terminale des boules obtenues présente une structure cristallitique. Il est facile de comprendre ce qui se passe lors de la fusion de l'alumine chimiquement pure avec l'oxyde de cobalt. Le cristal de corindon, en se formani, élimine peu à peu le colorant qui se retrouve en totalité à la lin de l'opération dans la croûte qui entmire la boule. Dans le cas de l'alumine fondue, non cristallisée, que j'ai obtenue, le cobalt qui présente une grande afiinité colorante pour l'alumine amorphe (réaction analytique) se dissout très bien et des traces donnent une coloration intense. La densité de ralumine fondue amorphe est de 3,48, son indice de réfraction d'en- viron 1,67 el sa dureté légèrement inférieure à celle du corindon. L'écart constaté entre ces valeurs el celles fournies par le saplilr naturel est évidemment dû à la dilTé- rence d'état physique ; il est de l'ordre des diflerences que l'on observe entre les con- stantes physiques du quartz et celles de la silice fondue. Notons en efTet que la quantité d'impuretés introduite dans ces expériences est d'environ 2 pour 100 et peut être plus faible ('). On peut provoquer la cristallisation de l'alumine fondue par un long recuit à haute température. Je mets sous les yeux de l'Académie des échantillons bruts et taillés d'alu- mine fondue amorphe, colorée en bleu par divers oxydes (-). Leur colora- (') Le produit que j'ai obtenu est i)ar suite Ire- ilillerenl des pierres bleues, ayant la composition d'un spinelle, qui sont fabriquées couramment depuis quelque temps. ('-) Tous les échantillons présentés à l'Académie ont été ofl'erts à la galerie de Miné- ralogie tin Muséum d'Histoire naturelle. SÉANCE IJU iG .NOVEMlîlll': If)()cS. Ç;35 lion, d'un bleu |>rofon(l el V(?I()iité, rappelle à lel point la coloialion des saphirs naUirels, que des experts joaillers, n'appréciant que les propriétés extérieures, ont été incapables d'en séparer un saphir naturel qui y avait été mêlé. Il est d'ailleurs extrêmement difficile d'obtenir des pierres présentant ainsi les qualités de couleur, de transparence et d'éclat qui sont r(''alisées ici. Si l'on n'apporte pas des soins particuliers dans la pr(''paration di' la matière première, si la pression et la température nécessaires ne sont pas exacte- nienl réalisées au cours de la fusion, l'écliantillon ol)lonu a une tendance regrcllable à se subdiviser en ime multitude de fragments qui lui enlèvent la plus grande partie de sa transparence et la totalité de sa valeur marchande. Les pierres que l'on peut obtenir atteignent facilement 20 carats en 3 heures cl [)euvent être beaucoup plus grosses suivant la palienc<' et riiabilelé de l'opérateur. A côté de ces pierres, l'Académie peut voir des échantillons bruts de corindon jaune pur (topaze orientale) obtenus sans nickel et des pierres taillées dans une masse vitreuse, préparée par fusion des éléments de la cordiérite, connue en joaillerie sous le nom de saphir (Veau de Ceylan. Sans avoir la valeur du saphir oriental, ces pierres possèdent néanmoins des f|ualités de durcie, de couleur, de feu et de poli (densité = •j,(")5; n = 1,557), "^^l"' ^^^^ permettent de rivaliser avec les saphirs de Ceylan naturels. l'insiOLOGlK VIÏGIlTALE. - Effets comparés de l'alirne/it atnidé sur le déve- loppement de la plante adulte, de la graine el de l'embryoïi libre. Note de M. J. Lefèvrk, présentée par M. G. Bonnier. .l'ai déjà montré ( ' ) que les plantes vertes qui ont atteint une vigueur suffisante sont capables de se développer à la lumière, sans le secours du gaz carbonique atmosphéri(pie, dans un sol minéralisé el amidé à o,5 pour 100 ( tyrosine, leucinc, oxamide, alanine, glycocoUe). Mais ce rôle nutritif du mélange amidé est-il général? Aliments de la plante adulte, les amides sont-elles aussi des aliments de la plantulc en germination et de l'embryon? Il est nécessaire de le savoir. Dans ce but, utilisant des techniques classiques, j'ai réalisé des cultures pures de graines et d'embryons libres en milieu amidé. (') J. I.i-FÈVRE, Comptes rendus, 17 juillet igoa el ir)o5, paisini; Bévue générale de Botanique, 1906. C. li., iftoS, -i' Scnieslrc. (T. C\L\1I, N" 20.) î'Jl'-i 93(i ACADÉMIE DES SCIENCES. Voici les deux groupes de recherches entreprises : 1° Culture des graines de Zea Mays en solution amidée. — Dans deux ballons A et B, slérilisés à l'auloclave avec leurs solutions (' ), on prépare, sur coton hydrophile, des cultures pures de maïs, en mettant les graines entières aseptisées selon le principe de J. Laurent (-) par un séjour de i heure 3o minutes dans le sublimé à 2 pour 1000. A el B sont minéralisés suivant la formule Knoj), mais A est amidé à o,5 pour 100, tandis que B ne Test pas. L'ensemencement ;iyant été fait avec les précautions conve- nables de stérilisation (flambage des pinces, des bouchons d'ouate, du col des ballons), et les graines ayant germé jusqu'à la production de belles plantiiles, les ballons sont mis sous cloche, à la lumière diffuse, en présence de la baryte. La diffusion des gaz se faisant à travers le bouchon ouaté, l'analvse de la cloche A montre qu'il n'y a pas d'assimilation chlorophyllienne et que les planlules, en se développant, absorbent rapidement l'oxygène de la cloche. Au bout de 3 semaines de développement (10 jours de séjour sous cloche), les solutions sont aussi limpides qu'au premier jour et sans trace de mycélium, et l'on constate que le ballon A est rempli par une forte végétation très verte, contenant cinq plantes de 20"^" à 23"^™. Ces plantes étant extraites du ballon et mises à l'étuve avec leurs graines, on con- state qu'elles ont augmenté leur poids sec [depuis i« jusqu'à is,35o(^)]. Au contraire, le témoin B n'a pas augmenté. La solution amidée à o,t pour 100 permet donc la germination de la graine et favorise même le développement de la plantule. 2° Culture de l'embryon libre de Pinus Pinea. — Notre technique est imitée de celle de Lubimenko (*). Trois ballons A, B, C reçoivent chacun loo"^"' de solution nutritive et la quantité suffisante d'ouate hydrophile pour que les embryons soient mouillés sans être inimergés. A, premier témoin, contient seulement une solution minérale Ivnop; B, second témoin, contient en outre 9 pour 100 de saccharose; C, ballon dépreuve, avec la solution minérale, renferme O", 5 de notre solution amidée. Le premier témoin A, privé d'aliment organique, ne donneia lieu à aucun dévelop- jjement des embryons, tandis que le second témoin P> pourra (d'après Lubimenko) étie pris pour type d'un beau développement de plantules. Pour réaliser des cultures pures, les Itallons avec leurs solulions ont été d'abord stérilisés à 120"; puis on dégage asepliquement les embryons, avec un scalpel flambé. (') Cette stérilisation donne l'assurance que l'aliment amidé ne fermente pas. (-) J. Lalrest, Reiue générale de Botanique, 1904. (^) A vrai dire, l'augmentation n'est que tie o",20o, mais il y a o?,i5o de perte par la respiration. (*) LljBIME^KO, Comptes rendus, octobre 1906. SÉANCE DU l6 NOVEMBRE 1908. 937 les mains ayant été lavées dans le sublimé à 2 pour 1000 et essuyées dans les plis d'une serviette repassée au fer très chaud. Chaque ballon est ensemencé en prenant les précautions usitées en bactériologie. La technique employée n'a jamais donné d'insuccès. Au bout de 2 mois, les solutions sont aussi limpides qu'au début et sans mycélium. Les trois ballons enseniencés sont mis à la lumière diffuse sous capuchon de papier blanc. Dès le premier jour, les embryons ouvrent leiu's cotylé- dons et verdissent au troisième jour. Mais, vers la fin de la première semaine, A et C cessent de croître et de verdir, tandis que le second témoin B prend, comme on s'y attendait d'après Lubimenko, une belle couleur verte et un fort développement. La conclusion de ces études s'impose : Contrairement aux solutions sucj-ées (saccharose, glucose), la solution atnidée à o,^ pour 100 est incapable de nourrir l embryon libre, tandis qu'elle alimente la plante adulte et fa^H)rise encore le développement de la graine, même en inanition de gaz- carbonique. ZOOLOGIE. — Sur la présence de Planaria alpina Dana en Auvergne. Note de M. C. Brivaxt, présentée par M. K. Perrier. Les sources qui viennent au jour sur les flancs de nos montagnes d'Au- vergne montrent une gamme de température qui s'étend de 11° jusqu'à 4" et même 3". Les très nomjjreuses observali(jns que nous avons faites à ce sujet aux différentes époques de l'année donnent les moyennes suivantes pour les zones altitudinaires échelonnées de Soo™ en Soo"" : Zone supérieure à ilioo™ 3° à 4° Zone comprise entre 1600"" et i3oo"' 5", 6 M i3oo"' et 1000'" : 7°, g » 1000"" et 700'" 8". I 1) 700'" et 4oo"V ro" Zone inférieure à 'loo™ 11" Cette échelle des températures s'applique ainsi à Tensenible des sources qui émer- gent depuis le niveau de la grande plaine de la IJmagne jusqu'au voisinage des som- mets alpins, groupés autour du Sancy, dans le massif du Mont-Dore. Ces sources constituent un milieu cosmique remarquable par la constance de la température et qui n'a d'analogue, à ce point de vue, que la région profonde des lacs, bien dilTéreule d'ailleurs par les autres conditions biologiques. Dans un travail antérieur, nons avons établi une première list»! d'espèces qui sont les habitants ordinaires de sources de noire région montagneuse et dont la plus carac- i)3.S ACADÉMIE DES SCIENCES. UMisli(Hie c-L l'tilycclis corniita O. Scliinidl. Celte riiiiialre se rcncontie, en ellet, dans toutes les sources de cette région et nos observations ont confirmé, en tous points, les déductions de W. Voigt au sujet de l'immigiation de l'espèce après le retrait des glaciers. Nos dernières recherches oui porté phts spéciah'meiit sur les sources de la zone alpine. Parmi ces dernières, les plus coiuuies sont celles de la Dore, qui, au nonilirc d'une vingtaine, jaillissent sur le versant nord du volcan du Sancy, à une altitude comprise entre idoo'" el 1800'", et dont les tem- pératures sont comprises entre 3° et 5°, 8. Dans toutes les sources oii la température se maintient au-dessous ou au voisinage de [f, les Planaires s-mt représentées par une espèce unique : Pla- naria alpina Dana (sources 1, 2, 3, 9, 10, 15, I6)( '). Dans les sources dont la température est de [\" à 6", nous ohservons soit Planaria alpina Dana (soiu'ce 5), soit Polycelis cnrnula O. Schmidt (source de la Dogue), soil les deux espèces mélangées à des degrés divers (sources delà Couze-Pavin ). Cette ix-partition tient, d'une part, aux con- ditions particulières inhérentes à chaque source et, d'autre part, à la con- currence qui s'établit entre les deux espèces. Enfin nous n'avons pas encore eu l'occasion d'oltserver Planaria alpina Dana dans les sources au-dessus de G". Planaria alpina Dana est ainsi une espèce étroitement stènothcrme- gla- ciale, comme l'a déjà fait remarquer Zchokke. La présence de cette espèce dans nos sources supérieures tend à préciser le caractère alpin de leur faune. Enfin certaines particularités dans la distinbution géographique nous permettent de contrôler les faits mis en lumière par Voigt en ce qui concerne l'extension aux dépens de l'espèce précédente nettement glaciaire de Polycelis cornuta O. Schmidt, immigrée postérieurement. ZOOLOGIE. — Sur les Plunudariidu' de la collection du Challenger. Note (-) de M. Akmaxd Iîii-i.ard, présentée par M. E. Perrier. La description d'Allnian ( ■' ) du Sc/iizotric/ia iin'/iuva/a AUm. est très incomplète. (') La Caite de cette région avec Tindication des sources correspondant à ces numéros sera publiée dans les Annales de la Station limnoloffù/ite, de Besse. {-) Voir Comptes rendus du 26 ocloljre 1908, p. 708. (') Rep. scient. Rcsiilts « Challenger », t. VII, i883. SÉANCE DU l6 XOVKMBRE I()o8. 989 D'iilKiicl il eviile une li> Ji'ollji'M|iie cauliiiaiie avec cleiiv daclylollièi[iies laLiJrales à rai>?>elle des hvdroclade.s. Allman ne les fio;iiie ni ne les signale. L'hydroclade primaire porte un hydroclade secondaire et celui-ci nn livdroclade tertiaire; ces liydroclades de divers ordres débutent loujonrs par un article basai muni d'une à deux^ dactylo- lliéques; la partie pro\iinale du premier article hydrolliécal montie deux à troisdacly- lollièqiies médianes; les dactylollièques de ces articles no sont ni signalées ni figurées [Kir AMman, (]ui nie à tort aussi l'existence des dactylotlièqries latérales de l'iivdro- tliéque placée dans l'angle de la bifrrrcation. Les tiactylotlièques latérales rraissent au nl\eari du liord de riiy/irt>/(jmw, conclusion à laquelle était déjà arrivé Baie. Pour le Diplocheilus mirabilis AWm., Bale( = ) a rectifié avec raison ce qu'il y avait d'erroné dans l'observation d'une duplicature de la paroi de I'hy- drothèque comme avait cru le voir Allman et il a donné de cette espèce une bonne figure. Sur le Cladocarpiis pectiniferus AUm. j'ajouterai seulement que le nombre des épaississeiiients de rhydroclade, situés le lonj; de Ihydrothèque en arrière, peut varier (1) Ànn. Se. nal., 9= série, t. V, 1907, p. 3-26. (2) Traits, roy. Soc. Victoria, t. WIU, i>^S6, \>. 26. (^) Loc. cit. (*) E.i-p. scient. c( Travailleur », etc., t. VIII, 1906, p. aSa. {'-) Proc. Roy. Soc. Victoria, n. s., t. VI, 1898, p. 112. SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1908. 94l de 9 à 12; qu'en oulre il en exisle un faible à la partie dislale de rarticle et deux à trois au-dessous de l'hydrothèque. Les hjdrollièques médianes et latérales possèdent deux orifices : un basai et un terminal. Chez le C. formosiisle bord des dactylothèques médianes et latérales est finement denticulé et, contrairement à ce que dit Allman, la dactviollièqiio médiane de l'article (|iii porte le pliylactocarpe coexiste avec celui-ci. Le nom A' llalicornaria plumosa étant déjà employé, Marktanner a donné à cette espèce celui d7/. Allmani ; cet auteur n'a pas vu l'orifice basai et la dactylolhèque médiane qui existe cependant dans l'espèce type. Les deux dactylothèques axillaires (ventrale et dorsale) sont présentes à la base des hydroclades ainsi que le mamelon Ijasal percé d'un orifice. Quant à V Azygoplonrostrai urn Allm. il a été identifié avec VHalicornopsis avicularis (Kclip. ) et moi-même j'ai montré que cette espèce se confondait avec le ['hiinidaria eleguns de Lamarck et je lui ai conservé le nom géné- rique à^Halicornopsis. ZOOLCXWE. — Un iwmeaii imvasile de la Pyrale de la vigne. Note de M. Hkxki Sicard, présentée par M. E.-L. Bouvier. Nos recherches sur les Tachiuaires parasites des ampélophages nous ont amené à découvrir un Diptère de la famille des Muscidœ dont la larve anéantit, dans des proportions énormes, les chrysalides de la Pyrale de la vigne (OEnoplilira pilleriana Duponchel). Ce nouveau parasite de la Pyrale est uneTachinaire (' ), Pareryn/iin (^Erynnia) ribrissata Rond . , et cette mouche bienfaisante s'est montrée cette année en si grand nombre aux environs de Montpellier qu'elle a détruit 60 pour 100 des Pyrales de la vigne. Bien que nous nous soyons aperçu un peu tard de l'importance de c^tte attaque, et malgré la saison avancée, nous avons été assez heureux pour saisir les principales phases du développement de cette Muscide. Fin juin, lorsque, après leiu- dernière mue, les chenilles à'OEnophlira pilleriana approchent de leur métamorphose, on trouve à la dissection un petit ver blanc hyalin dont la taille ne dépasse pas 3™'". C'est la jeune larve de Parerynnia qui vit à l'état libre dans la cavité générale des Pyrales (-), (') C'est à l'obligeance du Professeur Stein que nous devons la détermination exacte de cette Tacliinaire. (^) Déjà en igon nous avions obtenu quelques images de cette mouclie, et M. Valéry Mayet nous dit qu'il a soumis au D'' Villeneuve un individu de ce même diptère trouvé l'an dernier dans ses élevages de Fyrales. 912 ACADÉMIE DES SCIE>'CES. Malf;ié la présence de ce painsile, l'iiôle termine sa cioissance et entre eu nynipliu-e sans qn'auciin signe extérieur révèle la présence de la larve de Tacliinalre. Au débul, les chrysalides infestées comme les saines conservent les mouvements abdfimiuaii\ caractéristiques de leur vitalité. Le parasite, après être resté quelque lemps lihie au sein de la bouillie liislolvtiqne de la nymphe, ne lardera pas à se fixer. Sa taille s'est augmentée d'un tiers et par suite ses besoins respiratoires se sont accrus dans les mêmes proportions. Il semble que les échanges gazeux à travers la paroi plus fortement chitinisée de la chrysalide ne suffisent pas aux exigences nouvelles du parasite. La laive deTachinaire va puiser directement l'oxvgèno de l'almosplière en ouvrant un orifice sur l'extérieur. C'est à Taide de ses stigmates postérieurs, durcis |iai' une foile chitinisatiou, que la larve parasite perce la partie céphalique de la chrysalide en un point détei'miué, situé vei s l'épistome, entre les yeux et la partie basilaire des palpes labiaux. Cette position est con'-tante et détermine l'abolilion des mouvements de riiôle, sans doute par suite de la destruction Iraumalique des ganglions nerveux de li région frontale. On a|ierçoit, à l'endroit où les tubes stigmatiques viennent afileurer, une tache auréolaire de couleur plus ximbre. Le plus souvent celte teinte noiiàlre s'accentue et envahit progressive- ment toute la peau nvmphale de la Pyrale. La nuance brun clair conservée parles chrvsalides saines permet alors de les distinguer de celles qui sont attaquées. La larve de Tachiuaire ainsi fixée va absorber' loirs les tissus de l'hôte enfermés dans la région céphalotlror'.iciqire. Arrivée au ternie de sa croissance, celle larve de Paie- rynnia occupe complèlenient toute la partie antérieure de la chrysalide et provoque qirelquefoi', par ses mouvements, l'éclatement de la peau iryniphale de son Irùle. Avant de se naétamorphoser-, le parasite se détache el se retourne. Quant à la partie abdo- minale de la chrysalide non consommée, elle se desséchera. Une fois retouimé, le parasite fait saillir au dehors ses stigmates postérieurs, qui divergeront en branches de \ , comme deux petits cornicules, sur la face médiovenlrale de la chrvsalide, dans la partie molle intermédiaire à deux segments, au point où les tarses postérieurs repliés sur le mélaslernum se trouvent en conlacl avec les premiers segments ventraux de l'abdonren. La nymphose de Parerynnia a lieu sous l'enveloppe de son hôte et, au bout d'une semaine, la mouche sort par les ptocédés habituels, soulevant en même temps l'opercule de son tonnelet el l'enveloppe céphalique de la chi-ysalide. i^'éclosion des insectes parfaits commence dès le début de juillet pour se terminer dans la deuxième quinzaine du mois. Nous n'avons pas pu suivre révolution ultérieure de celte Tachiuaire; les mouches s'envolent et il nous a été impossil>le de savoir oîi les feuicllcs vont déposer leurs oaifs el comineul i i mois plus Lard les jeunes larves se retrouvent dans le corps des chenilles adultes. Autant de problèmes cpie la suite de nos recherches nous permettra peut-être de résoudre. Avec Tacliina Iwrlorum Meigen (?) signalé depuis 70 ans par Audotiin, nous aurions donc deux Tachinaires parasites des Pyrales. SÉANCE DU l6 NOVEMBRE 1908. ()^3 Laction utile de l'areiynina vibrissala csl en partie ciilravéc par l'at- taque de deux Clialcidides. L'un appartient au genre P/efomalus ('). Le second n'est autre que Chalcis smintita Linné, signalé jusqu'ici par tous les auteurs comme parasite des Pyrales. Nous avons observé de la façon la plus précise que cet H) inénoptère s'attaque uni(juement aux larves de Parerynnia vibrissala. Il se transforme à Fintérieur de la pupe du Dij)tère et parait sortir de la chi ysalide du Lépidoptère. Loin de nous être utile, ce Chalcidien vit au contraire aux dépens de notre allié. ZOOLOGIE. — L'étendue des changemenls possibles de couleur de Hippolylc varians Leach. Note de M. Romuald Mixkiewicz, présentée par M. Yves Del âge. Ce qui suit n'est qu'une faible partie des résultats obtenus au cours de mes expériences sur le synchroTnalisme de Hippolyte que j'ai faites à Roscoiî en 1906-190-. Pour le reste, je dois renvoyer à mon travail d'ensemble. Toutes nos connaissances à ce sujet se bornaient jusqu'à maintenant aux belles expériences des Keeble et Gamble et à celles de Kornell, dans les- quelles les auteurs anglais arrivèrent à intervertir les couleurs verte, rouge et brune des Hippolyte sur des algues de couleur correspondante. Cependant, la question étant d'uneimportance capitale, il faudrait élargir son champ d'expériences et les effectuer dans de meilleures conditions. Dans mes reciierches, je me suis servi de petits aquariums en verre trans- parent, dont je cou\rais le fond et les parois (jusqu'à une certaine hauteur) avec du papier fort de couleur voulue et que je soumettais ensuite^ à un éclairage uniforme au moyen de la lumière diUuse. J'ai oluemi ainsi de nombreuses Hippolyte des couleurs siiivanles : A. Couleurs simples, c'esl-à-dire où les pigments corresjiondanls sont seuls dilatés: I" rouges (foncés el clairs), 9^° Jaunes (foncés, clairs et blanchâtres), 3° bleus et bleuâtres (transparents). B. Couleurs mélangées : !\" oranges (pigment jaune et pigment rouge), 5° citron tt olii'c (pigment jaune et pigment bleu), 6° )'/o/t'/s (foncés, écartâtes et lilas, pigment rouge el pigment bleui, sans compter les couleurs habituelles, hruns, lirunàtres de toutes nuances (pigment ronge, pigment jaune, pigment bleu) et ce/'^.? plus ou moins foncés. (') Nos exemplaires de Chaicidide? ont été soumis à M. de Gaulle, qui a bien voulu, avec sa com]daisancc habituelle, confiimer l'exartitude de notre détermination. C. R., 190S, T Semestre (T. CXI.VIT. N" 20) 12^ 944 ACADÉMIE DES SCIENCES. Ainsi, j'ai obtenu toutes les couleurs fondamcnlales flu spectre avec de nombreuses nuances, toujours sur le fond de couleur correspondante. Ce qui est frappant dans les résultats ci-dessus, ce sont les couleurs livcs, jaune, bleue et violette, qu'jels rappelleiil qu'ils ont été autant d'énigme-^ pour le célèbre paléobolanisle. Unger regardait les deu\ premiers genres comme des pétioles de Fou- gères et les autres comme des stipes de Lycopodiacées. En 1881, dans sa description de VAsteropleris noveboracensis du Portage groiip {Upper Erian), J. W. Dawson montre que ce fossile est un slipe de Zygoptéridée, puis il ajoute : « The central axis aloiie lias a curions reseniblancc to ihe peculiar stem described by Unger iinder tite name of Cladoxylon mirabile and it is Jiist possible that the latter stem may be Ihe axis of sojiic allied plant, n Dans la même séance de la Société géologique de Londres où Dawsor! présentait son travail, Cariu- thers s'éleva contre les affinités indiquées par le sivant canadien et maintint que les Asteropteris et les Cladoxylon étaient des Lycojioiiiacèes. En reprenant l'étude des échantillons d' Unger, M. le comte de Sulms-Laubach (i8g6) releva de grandes ressemblances entre les cinq gomes cités plus haut. Il admit que les gros exemplaires de Cladoxylon et de Sc/ii:oxylo/i étaient des stipes de Fougères, qu\4 rctopodinm radialuni représentait un état giéle des mêmes stipes, enfin que Syncardia, Hierogramma et A. insigne i.\.A\e.nl des frondes issues de ces stipes. M. de Solms remarqua en outre que les Cladoxylées offraient les plus grandes analo- gies avec le Vôlkelia réfracta Gœppert sp., du Calcaire carbonifère de Falkenberg, avec le MeduUosa {Steloxylon) Ludirigii StenzA, de la sli'|)pe des Kirgliiz, et avec les vraies Médullosées. Dans son Lelirbuch (1897), M. Fotonié range les Cladoxjlées dans son groupe des Cycadofilicinées, c'est-à-dire dans un ensemble de plantes do position systématique indéterminée, offrant des caractères de Fougères, mais se rapprocliant des Cycadées et des Coniféies par d'autres caractères, notamment par l'accroissement secondaire de leur bois. Les cinq genres d'Unger sont tous des stipes de Clepsydropsis. Il semblent se rapporter à deux espèces, mais la variabilité du nombre des masses ligneuses et la mauvaise conservation des tissus superficiels rendent la spé- cification extrêmement difficile : Syncardia est un slipe gfèle avec quatre à six masses ligneuses sans bois secondaire, alors que Cladoxylon inirahile et Schizoxylon lœniatum, qui appartiennent à la même espèce, possèdent de nombreuses masses ligneuses revêtues de bois secondaire. Arclopodium et Hierogramma sont des états intermédiaires entre Syncardia et Cladoxylon. Dans tous ces stipes, le bois primaire est formé de lames rayonnantes, libres ou irrégulièrement conlluentes. L'extrémité de chaque lame, sur la section transversale, est percée d'une boutonnière; c'est sur le pourtour de cette boutonnière et dans son intérieur que se trouvent les éléments de protoxylèine. Ces i)outonnières donnent naissance par étranglement à des SÉANCK DU iG NOVEMBRE 1908. 947 anneaux ligneux, qui s'échappent vers l'extérieur et qui sont probablement disposés en verticilles. La partie intérieure de chaque lame rayonnante agit comme pièce réparatrice simple. Dans les gros stipes les lames ligneuses rayonnantes sont fragmentées en j)lusieurs massifs intérieurs; elles sont tapissées sur tout leur pourtour par une assise de bois sec(4ntlairo très développée. On peut retrouver ce bois secondaire autour des anneaux ligneux sortants. Il semble bien que ce bois secondaire n'est pas le fait . lÎERTlIELOT. Braxly. Broca. A. COTTON. Pellat. Perot. Ph. V. T. BULLETi.V BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 16 novembke 1908. Procès-verbaux des séances du Congrès international des Etudes solaires tenu à Meudon, 20-28 mai 1907 [avec un portrait de M. Jules JanssenJ. ( Transactions of the international Union for Coopération in Solar Besearc/i ; t. H. Tlilid Conférence.) Manchester, llie University Fress, 1908; i vol. in-8''. qSo académie des sciences. Comptes rendus des séances de la deuxième réunion de la Commission pernui- nenle et de la première Assemblée générale de l'Association internationale de Sismologie, réunie à la Haye du 21 au 2.5 septembre 1907, icc!r;;és par le Secrétaire général, H. de Kovesligeteiv. Budapest, V. Uornyansky, 1908; i vol. in-^". (Transmi* par M. le Miiii>li'e de riiislruclioii piiljlli(iie.) Atlas photographique de la Lune, publié par l'Observatoire de Paris, exécuté ] ar M. M. I-QEWV, Directeur lie l'Observatoire, et M. P. Puiskux ; 10" fascicule, comprenant : 1° Eludes sur la topogra])liie et la constitui ion de Técorce lunaire {suite). — 2° Planche j : image obtenue au foyer du grand équatorial coudé. — 6° Planches LIV à LIX : héliogravures d'après les agrandissements sur verre de quatre clichés des années 1902 et 1904. Atlas et texte. Paris, Imprimerie nationale, 1908; 1 fasc. in-f° et I fasc. in-4". Application aux moufcmenls planétaire et cométaire de la recherche du centre de gravité et des ares principaux du temps de parcours, par M. Hatos db la Gou- PILLIÈRE, Membre de l'Institut. ( Extr. du Journal de l'École Polytechnique, 2' série, Cahier n° 13.) Paris, 1908; i fasc. in-4''. (Hommage de l'auteur.) Théorie de l'équilibre d'une lame élastique soumise à une pression uni- forme, p.ir M. Marbec, (Extr. du Bulletin de l'Association technique maritime, n° 18, session de 1908.) Paris, Gauthier-Villars, 1908; i fasc. in-4°. (Présenté par M. Berlin.) Leçons d' Eleclrotechnique générale professées à l'Ecole supérieure d^ Electricité, par J*. Janet, 2' édition, revue et augmentée : Tome 1 : Généralités. Courants con- tinus. — Tome H : Courants alternatifs sinusoïdaux et non sinusoïdaux. Alterna- teurs. Transformateurs — Torae 111 : Moteurs à courants alternatifs; couplage et compoundage des alternateurs; transformateurs polymorphiques. Paris, Gauthier- Villars, 1904-1908; 3 vol. in-8°. (Présenté par M. Violle; hommage de l'auteur.) Traité de Géologie, par Emile Haug; II : Périodes géologùjues; fasc. 1. Paris, Armand Colin, s. d.; i vol. in-S". (Présenté par M. Michel Lévy.) rticerche sperimenlali sui raggi magnetici: Memoria del prof. Augusto Righj. Bologne, 1908; i fasc. in-4''. La Géométrie naturelle, par J. Andradi:; Livre I. Paris. Edouard Cornély et C", 1908; I fasc. in-8". (Hommage de l'auteur.) Lotabiveichungen im Harz und in seine/' weileren Umgebung, mit zwei Karlen, von Piof. ,\n.-.'\. Galle. {Verôffentlichung der liô/iigl. preu.isischen geodïitischen Instiliites; neuu Folge, n" 36.) Berlin, 1908; 1 vol. in-4°. Flusso-rijlusso del mare, centri délie gravita centrifughe, per L. Gucinto Cavazzi. Milan, 1908; I fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Furlher researches on the physics of ihe earth, ... by T.-J.-J. Sek. (Extr. des Proceedings of the American Philosophical Society ; t. XLVII, n" 189, 1908.) i fasc. in-8°. {-4- suivre.) On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n* 55. nig i835 le» COMPTES HENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la &n de l'année, deux volumes ift-4*. Deui 1, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel l du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements: 40 fr. -- Union postale: M fr. On souscrit dans les départements, 1 chez Messieurs : Ferran frères. Chaix. Jourdan, ' Ruff." ( Courtin-Hecquei. ( GarmaÏD et Grassio. ( Siraudeau. le Jérôme. >/) Marion. ( Ferel. ux j Laurens. ' Muller (G.) s Renaud. IDerrien. F. Robert. j Le Borgne. Uzel frères. Jouan. 5>r Dardel et Bouvier. ( Henry. I Marguerie. i Delaunay. f Bouy. ÎGroffier. Ratel. Rey. \ Lauverjat. / Degez. ■^rg nt- Ferr . I Drevet. I Gralier et C" kelle Foucher. \ Bourdignon. ( Dombre. [ Tallandier. Giard. LorieiU. Lyon. chez Messieurs : ( Batimal. ) M"' Texier. Cumia et Masion. I Georg. Phily. I Maloine. Vitte. Marseille Ruât. Montpellier j CouTei et rtls. Moulins Martial Place. fBuvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Nantes . Nice Dugas. Vcloppé. Barma. Appy. Nlnues Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Poitiers. Blanchier. Lévrier. Rouen . Rennes Plihon et Hommais . Rochefort Girard ( M»" ). Langlois. Leslringant. S'-Étienne Chevalier. t: I t Figard. Toulon ... Toulouse . i Figai ) Alté. ^ Gimet. ) Privât. Boisselier. Tours { Péricat. Bousrez. Valenciennes ....j Giard. Lemaltre. On souscrit à l'étranger. Amsterdam , Bucarest . chez Messieurs : l Feikema Caarel- I sen et G'*. At/iénes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et G'*. Frîediaiider et Als. *«'■''■« Wuhl. Mayer et Millier. Berne Francke. Bologne Zanichelli. Iî.atnerlin. Mayolez et Audiarte. Lebègue et G'*. Sotchek et C'. Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C-. Christiania Gammermeyer. Constantinople . . 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BLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉiNCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume ln-4*; i853. Prix 35 fr. Tomes 32 à 61. —( i" Janvier 1 86 1 à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr. Tomes 62 à 91. — (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880. ) Volume in-4'': 1889. Prix .' 25 fr. Tomes 92 à 121. — (i" Janvier i88i à 3i Décembre 1895.) Volume in-4°; 1900. Prix 25 fr. PPLËMENT mx COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: I. — Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DSRBKset.A.-J.-J.SoLiKR. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent :tes, par M. Hanskn. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des . grasses, par M. Glaudk Bernard. Volume in-4*, avec 33 planches; i856 25 fr. 1. — Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedbn. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i8.5o par l'Académiedes Sciences concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sntaires, suivant l'ordre de leur superposition. —Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher I» des rapports qui existent entre l'état actuel du régneorganiqueetsesétats antérieurs», par M. le Professeur Bronn. In-^", avec 7 planches; i86i .. . 25 (r. 1 même Librairie les Mémoires de l'Acadàmie des Sciences, et les Mémoires présentés par dirori Saranti à l'Aoadémie detSoiences. N" 20. TAHLK DES ARTICLES (Séance du 16 Novembre 1908.) AIEAIOIKES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMliRRS ET DES COnilESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. l'ages. !\1. le Ministre dk l'Insthuction publiquk adresse (iniptialtun du décret approuvant l'élection de M. Félix Henneguy, dans la Section trAnatoniie et de Zoologie, à la place vacante par le décès de M. Alfred Giard 887 M. P. Hatt. — Compensation d'une chaîne fermée de triangulation 887 M. Is.-L. BiiiiTiN. — Sur la giralion des aéroplanes .Si|'> MM. A. Mtntz et P. Nottin. — L'emploi Pages. asricole de la cyanamide de calcium 902 Nr. ÉnoUAiiu Hi'XKUL. — Sur une nouvelle espèce de Sarcocaulon Sweet de Mada- gascar Sud ( S. Currali nov. species ) et sur l'écorce résineuse des Sarcocaulon... 906 M. Haton de la Goupillière fait liommage d'une brochure intitulée : « Application aux mouverncnls planétaire et comélaire de la reclicrclie du centre de gravité et des axes principaux du temps de par- cours » 908 RAPPORTS. MM. Maurice Levy et Sebert. ^ P.apporl sur un Mémoire intitulé : « Heclierches expérimentales sur la résistance de l'air eiïcctuées par M. G. liin'cl » 909 MEMOIRES LUS. M. CuANTEMESSE. — La lièvre jaune à Saint-Nazaire 9i3 CORRESPONDANCE. L'Académie royale des Sciences de Lis- bonne adresse à l'Académie l'expression de ses sentiments de sympathie à l'occa- sion de la mort de M. Becquerel . 91 ' M. le Secrétaire perpétuel signale les Rapports de la troisième Conférence des études solaires et divers Ouvrages de MM. Augiislo Biglii, /'. Jane/ cl Emile f/aug ii 1 ^1 AL R. Garnier. — Sur les équations dill'é- renlicllcs du Iroisiéme ordre dont l'inté- grale générale est uniforme M. Marcel ISrillouin. — Sur la résistance des lluidcs. Les expériences nécessaires .. M. Maraoe. — Différents tracés d'une même voyelle chantée M. F. Bordas. — Sur la radioactivité du sol MM. Pu. -A. GuYE et A. Pintza. — Compo- sition voluniétrique du gaz ammoniac et poids atomique de l'azote 9 'i M. Th. Bondouy. — Sur quelques principes constitutifs du Sclerostoinum e/juiniim. Présence, chez ce parasite, d'un alcaloïde cristallisé éminemment hémolytique r|!S M. E. Fouard. — Sur les propriétés colloï- dales de l'amidon et sur sa géliiication spontanée h'm M. Louis Paris. — Oblention de l'alumine fondue à l'étal amorphe et rcproduclion 9' ' 918 9"?i de la coloration bleue du saphir orieiilal. M. J. Lefiîvre. — Effets comparés de l'ali- inenl amidé sur le développement de la piaille adulte, de la graine et de l'embiyon libre M. 0. BiiiJVANT. — Sur la présence de Plci- uaria alpina Dana en Auvergne M. Armand Billard. — Sur les Pltimiila- riidœ de la collection du Challenger... . M. Henri Sicaiid. — Un nouveau parasite de la Pyrale de la vigne M. Romuald Minkievvicz. — L'étendue des changements possibles de couleur de Ilip- polyte varions Leach M. P. Bertiion. — Façonnementrdes ver- sants M. Paul Bertrand. — Sur les stipcs de Clepsydrnpsis M. .•Vlfbed Ancoï. — Perliirbation sismique du 1 1 novembre 1908 M. Alexandre See adresse trois Notes « Sur le vol à voile >• M. D.-G.-C. Heldring adresse une bou- teille contenant un « liquide rouge tombé en pluie (pluie de sang) le i4 .janvier 1908 à Malang ( ile de Java ) » et une INote rela- tive à ce phénomène M. Harold Tarry adresse une Noie inti- tulée : « Prévision des inondations « 933 93.Ï 937 938 9^. 94Î 9'»^ 948 948 948 949 COiMlTE SECRET. Liste de candidats à la place vacante par l'élection de M. H. Becquerel comme Se- crétaire perpéluel : 1° MM. liouty, Vil- BuLLETIN BlBLtOGRArmuUE lard: 2" l\li\l. D. llcrllielol, firanly. Broca, A. Cotlon, l'ellat, Pcrot (/19 949 PARIS. — IMPRIMERIE G AUT H I E R - V 1 LL A R S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le. Gérant : Gauthier-Villars. -5 6^^ 1908 DEUXIÈME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. rOME CXLVII K 21 (25 Novembre 1908) à PARIS, GAUTHIER-VILLARS, LMPRII DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE Quai des Grands-Augus^is, 1908 EUR-LIBRAIRE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, , S5. RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 2/4 mai 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie sç^ composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. II y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associéétrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la |emaine qie si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont s(^umis à h même limite que les Mémoires; mais ils ne sont { as com- pris dans les 5o pages accordées à Chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés pai le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprement au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peu donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein d; l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y (nt pris part désirent qu'il en soit fait mention, ilsdoivent rédiger, séance tenante, des Notes sommairs, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces N)tes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Menbres de lire, dans les séances suivantes, des Notes )u Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Aadémie sont imprimés dans les Comptes rendus, nais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont quu- tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance u- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sai étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de \\ demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui .■ sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires nt tenus de les réduire au nombre de pages requis ^e Membre qui fait la présentation est toujours nom é; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ex lit autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le nt pour les articles ordinaires de la correspondance fi-| cielle de l'Académie. Article 3. > ■ Le bon à tirer de chaque Membre doit être n is à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t d, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être ren à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dai le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoy» ii) Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plane is,| ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures serant autorisées, l'espace occupé par ces figures compw pour l'étendue réglementaire. • if Le tirage à part des articles est aux frais des u- leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor el les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrée fait un Rapport sur la situation des Comptes rer.n^ après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du * sent Règlement. Les Savants étraugers à l'Académie qui désirent faire .résenter lears Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuel» sont priés dUs déposer au Secrétariat an plus tard le Samedi qui précè. la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance sm. ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 23 NOVEMBRE 1908. PRÉSIDENCE DE M. BOUCHARD. MEMOIRES ET COMMlJi\ICATIOi\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaiue perpétuel annonce à l'Académie que le Tome L des Mémoires de l'Académie et le Tome CXLVl (i®'' semestre 1908) des Comptes rendus sont en distribution au Secrétariat. M. le Seckétairi-: perpkïlel présente à l'Académiq le CcUalogue des Manuscrits du Fonds Qwier (T)-a^'aux et Correspondance scientifiques) con- servés à la Bibliothèque de l'Institut de France, qui a été dressé par M. Henri Dehérain, sous-biblioliiécaire à l'Institut. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur le spectre de la comète More/iouse. Note de MM. H. Desi.a\dkes et J. Bosver. Le spectre de cette comète a été étudié à Meudon avec deux appareils distincts, ayant des propriétés différentes, qui sont la cbambre prismatique et le spectrograplic ordinaire à fente. Le premier appareil permet la recon- naissance rapide et générale de la comète entière avec la pose minima, mais les images de raies voisines sont enchevêtrées et confondues. Le second, plus compliqué, ne donne que la portion de la comète qui passe par la fente du spectrogtaphe, mais la donne avec tous les éléments et toute la précision que le spectre peut fournir. Il assure seul une interprétation claire et nou douteuse du phénomène. Les résultats donnés parla chambre prismatique ont déjà été exposés par Deslandres et Bernard dans la séance du 2 novembre (même Tome, p. 77-1). C. R., 1908, 3- Semestre. (T. CXLVII, N' 21.) 1^4 f)52 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le spectre présente les feandcs principales de l'azote et du cyanogène illu- minés électriquement aux basses pressions, et surtout trois radiations de longueurs d'onde moyennes, 'A \^iG,i, .'['lij,-;, \o\,'>, qui ont été reconnues pour la première fois dans la comète Daniel de l'année dernière, et sont plus intenses dans la comète actuelle, et même beaucoup plus développées dans la queue. Ces radiations, d'oriiiine encore inconnue, avaient été signalées comme doubles dans la comète Daniel, sur les épreuves d'une cliambre prismatique; or elles apparaissent encore doubles sur les épreuves similaires de celte année, et même avec cette particularité (jue les intervalles des doublets sont différents. Deslandres et Bernard signalent ce dernier résultat comme probable et avec les réserves que comportent les mesures appuyées sur la cbauibre prismatique, et finalement ils remarquent . (')• (loulili-ls Aa. a 470,00 '!,^4 A77 456,10 !,?-o 4S.S 453,10 î,"o '465 426,7 '.,i6 3o6 4oi,3 1,97 'î'' Les intervalles sont à peu près les mêmes qu'avec la ciiaiiibre prisma- tique, cl il y a en plus un doublet A/i53,io. lui cet endroit, on a noté trois raies avec la chambre prismatique; mais, avec le spectrograplie, la raie médiane est plus large que les deux autres, et même paraît double; il y aurait là deux doublets voisins. D'autres particularités sont à signaler : les raies de la queue ont des incti- naisons dilîérenles dans le spectre; c'est ainsi que le doublet /ijo, lorsqu'on s'éloigne de la tête, est plus porté vers le rouge que le doublet voisin /|3 l'étude critique des solutions trigonométriques usuelles du problème de la droite de hauteur. On arrive, en etlét à cette conclusion assez inattendue (jue celle d(^ ces solutions qui est la plus répandue aujourd'hui ('), au lieu d'être isolée connue sembleraient lindiijuer les considérations qui y ont conduit, n'est, au contraire, qu'un cas particulier d'une infinité de solutions analogues, et que parmi ces solutions il s'en trouve une cjui, tout en présentant les mêmes avantages que la solution classique, est entièrement affranchie des imperfections cju'on a coutume de lui reprocher. I. Considérons, en elï'ct, une sphère terrestre (-); soient 1' et P' ses pôles, QQ' son équateur, CC un cercle de hauteur, A son centre, et, dans le voi- sinage de ce cercle, Z la position approchée du navire déduite de l'estime. Soient, en même temps, sur la Carte marine, ce', a, z les projections du cercle CC et des points A et Z de la sphère. Le point rapprochée est l'in- tersection du cercle de hauteur avec le vertical ZA mené par le point estimé ; la projection i de ce point sur la Carte est donc l'intersection de la courbe de hauteur ce' par la courbe zia suivant laquelle se projette le grand cercle ZIA; c'est par ce point qu'est menée la tangente à ce' qui est prise comme droite de hauteur. Dans la pratique, pour déterminer le point «, on trace sur la Carte, par le point z, une droite faisant avec le méridien un angle égal à l'azimut PZA, ce qui revient à substituer à la courbe. sja sa tangente en s; on porte ensuite sur cette droite la longueur de l'arc ZI; enfin, par le point / ainsi obtenu, on lui mène une perpendiculaire. On commet ainsi deux erreurs : l'une sur la position du point /, l'autre sur (') La solution particulièremenl reconnnandée par Marcq de Saint-Hilaire, et que MM. Yvou Villarceau el de Magnac onl appelée solution par le point rapproc/ié. (2) C'est-k-dire une sphère sur laquelle les lieux terrestres sont supposés placés par leurs latitudes et leurs longitudes. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1908. 907 la direction de la droite de hauteur qui devrait être perpendiculaire à la tangente en i, et non à celle en z. II. Supposons maintenant qu'on fasse glisser sur la (".arlc. iiarallèlement à elle-même et dans le sens des méridiens, la figure formée [)ar la courbe rc et le point z. Dans chacune des positions ({u'elle pourra ainsi occupei-, la position c,c',,=, par exemple, cette figure représentera encore un cercle C|C', de la sphère et un point voisin Z, ; et Tapplicaliou à ce nouveau cas de figure de la solution (jui précède conduira de même à la détermina- tion d'un point rapproché «',, et an tracé par ce point d'une tangente à c,c\. Il est évident (jue l'application de cette nouvelle construction à la première figure conviendra encore au problème priuiitif; par conséquent, pour le calcul des éléments du tracé de la droite de iiauteur, on pourra substituer aux données réelles de l'observation, savoii' : H (hauteur =90° — CA), L (latitude = 90° — PZ), D (déclinaison = 90," — TA; et P (angle au pôle = ZPA), celles de l'une quelconque des figures sphériques telles que (C, C',,Z, ) que peuvent représenter la courbe ce' et le point ; déplacés d'une manière quelconque sur la Carte. III. Les solutions correspondant à ces ligures diverses sont peu diffé- rentes, néanmoins elles sont distinctes; on s'en rend compte iuimédiate- ment en remarquant que les centres A et A, de deux cercles, représentés par la même courbe dans deux positions différentes, se projettent en deux points a el «, difléremment placés par rapport à la courbe; les grands cercles ZIA et Z, I, A, se projettent donc suivant des courlies zia et -,«,«, distinctes. On montre aisément d'ailleurs (pie ces courbes zia supposées réunies sur une même courbe de hauteur, ce' par exemple, représentent les petits cercles de deuxième espèce ( ' ) suivant lesquels la sphère est coupée par les plans menés par la sécante ZT qui joint le |)oint Z au sommet T du cône tangenl à la sphère suivant le cercle CC. Os cercles se coupent en un second point Z' qui est le second point de rencontre de TZ avec la sphère; pai- conséquent, sur la Carte, les courbes telles que zia se coupent en deux points ;: et ='. Ces points sont situés de part et d'autre de la courbe ce'. Les courbes :;j:' sont partagées par la corde commune zz' en deux séries présentant des courbures opposées, et il est clair que le point obtenu en (1) Ce sont les cercles dont les plans coupent l'axe terrestre entre les deuv pôles (voir Les Problèmes de iVaviffalion et la Carte iiiarine). n58 ACADÉMIE DES SCIENCES. substituant à l'une d'elles sa tangente en z sera d'autant plus éloigné de l'inlersectioii ])ar la courbe elle-même que la courbure de l'arc considéré sera plus grande; de même l'erreur commise sur l'azimut en ?' croîtra avec cette courbure. Pour que ces deux erreurs devinssent nulles, il faudrait que la courJje cboisie se confondit avec la corde rectiligne zz' . Or il existe un cas de figure pour lequel cette condition est sensiblement réalisée, c'est celui qui correspond à ta position de ce' pour laquelle le point = est sur réquateur. Dans ce cas, en effet, la courbe zia représente un grand cercle qui coupe réquateur en s, et l'on sait que les courbes suivant lesquelles se projettent les grands cercles présentent des inflexions aux points où elles coupent réquateur. IV. Indépendamment des deux propriétés que nous venons de men- tionner, cette solution offre encore les avantages suivants : La courbure de la courbe de hauteur a pour valeur la cotangente de la hau- teur H,, de sorte qu'au cas où l'on jugerait utile d'en tenir compte, on pourrait en trouver immédiatement la valeur à simple lecture dans une petite Table de quelques lignes ; en outre la grandeur de la dislance H, — H^ ( ' ) du point estimé au point déterminatif est exprimée en unités de la Carte, c'est-à-dire en minutes d'équateur, et non en une espèce d'unités variables avec la latitude. Enfin, et c'est peut-être là le principal avantage de la méthode, elle se prête mieux que toute autre à la construction de Tables donnant presque sans calcul les résultats nécessaires au tracé de la droite de hauteur. Y. Les formules générales qui donnent les valeurs de H, L, D, P sus- ceptibles d'être substituées les unes aux autres dans le problème que nous considérons sont les suivantes : II + D l'r. L\ col lang , -i =; consl., ■2 "VA 2 ' y') 1 cot col --!--= consl., I 2 V4 2/ ( P =; coiist. ; ou encore celles-ci dont les premiers membres se rencontrent déjà dans les (M H, désigne la haiileur qu'aurait l'aslre si on Tobseive du point ^i, sur la ligure rédiiile à l'équaleur. SÉANCE DU 2") NOVEMBRE 1908. gSg formules du calcul de l'angle horaire et de l'azimut sin(S — H) — const. cos{S — A) (i') /sin(S-L) ' (A = Qo"-D; II + L4- A=^-;!S) ^ ' ^ ^ =:cons[. I cosb I P =r const. ; Dans le cas particulier qui nous occupe, la latitude est nulle, et les for- mules (i) deviennent, en réservant les lettres sans indice aux données de l'observation, et en affectant de l'indice i celles qui désignent les données après réduction : II, + D, .H + n /tt L^ i"^2 cot ^ col Une; , (2) H,~D, H + D /t: L\ col = cot col T H • 4 Les valeurs de H, et l), étant détermin/'ps par ces formules, la hauteur estimée et l'azimut estimé H^ et Z^, c'est-à-dire correspondant au point Z, de l'équateur, s'obtiennent par la résolution d'un triangle rectangle; on a ainsi ( sinH,. =cosD, cosP, (3) ( tangZc:= cotD, sinP. VI. Ce qui caractérise les formules (2 ) et (3) au point de vue de la facilité de réduction en Tables, c'est d'abord qu'elles ne contiennent toutes cjue deux données et une inconnue; par suite, elles peuvent être résolues directement au moyen de Tables à double entrée. En outre, l'une des don- nées est soit la latitude, soit l'angle au pôle. Or, ces deux éléments, par un artifice déjà utilisé par M. Souillagoiiet, professeur d'Hydrographie, peuvent être arrondis sans autre inconvénient que le risque d'aggraver l'erreur de l'estime. Ici cet inconvénient est nul, on n'a donc à se préoc- cuper, pour régler l'espacement des valeurs de L et de P, que de l'incon- vénient que pourrait offrir de grands écarts en agrandissant trop les dimen- sions du graphique final. Une première Table, dite Table de réduction à l' êqualear, donnei(H,-f-D|) et |(H, — D, ) pour les valeurs de L espacées de 20 minutes en 20 minutes et celles de H -1- D et H — D de 10 minutes en 10 minutes. Des parties proportionnelles, calculées d'avance, permettent de tenir compte des mi- nutes et dixièmes du second argument. C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N» 21.) 125 (jGo ACADÉMIE DES SCIENCES. Une seconde Table donne, pour les valeurs de P de 20 minutes en 20 minutes, et de D, de 10 minutes en 10 minutes, celles de H^. et de Z^. De même <|ur pour la Table précédente, des parties proportionnelles, cal- culées d'avance, permettent de tenir compte des minutes et dixièmes de l'argument D, . Avec ces Tables, la solution sera ramenée aux opérations suivantes : Former H -i-D, H — D; prendre dans la Table J, sur une même page, les valeurs de .î(H|-f-D,) et ^(H, — D,); en déduire par somme et diffé- rence les valeurs de H, et D,. Entrer avec D, et P dans la Table H où Ton trouve H^, et Z^, doù l'on déduit H, — llp en minutes d'éejuateur. Les Tables 1 et II sont presque entièrement calculées. ÉLECTIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre de la Section de Physique, en remplacement de M. //. Becquerel, élu Secrétaire perpétuel. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 54, M. Bouty obtient 3^ suffrages M. Villard » ç) » M. Branly » S » M. liouTY, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé élu. Son élection sera soumise à l'approbation de M. le Président de la Répu- blique. PLIS CACHETÉS. M. L. Bi.AKc demande l'ouverture d'un pli cacheté, reçu dans la séance du i4 septembre 1908 et inscrit sous le numéro 7382. Ce pli, ouvert en séance par M. le Président, contient une Note intitulée : Sur l'emploi éventuel d'un sel de lilliiutn eoninie révélateur dans le sucre bruL ou raffiné et sur l emploi de l'analyse spectrale pour en déceler la présence en toute dilution rineuse. M. L. Blani: adresse une Note complémentaire sur le même sujet. (Renvoi des deux Notes à l'examen de M. Miintz.) SÉANCE DU 2) NOVEMBRE 1908. 961 CORRESPOIVDAÎVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Osseivazio/u di ascensioni relie eseguite ml R. Osseivalorio di Torino negli anni 1904-1906, rla Giovanni BoccAUDf. (Présenté par M. lîadau.) 2° Exercices el Leçons d'Analyse, par R. d'Adhémak. (Présenté par M. Emile Picard.) 3" Traité de Chimie organique d'apris les théories modernes, par MM. A. Béiial et A. Valeur. (Présenté par M. A. Haller.; ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les surfaces algébriques qui représentent tes couples de points d'une courbe de genre trois. Note de M. L. Remy, présentée par M. Emile Picard. J'ai étudié les surfaces algébrirpies qui représentent les couples de points d'une courbe de genre Irois, à l'aide de leur représentation paramétrique par les fonctions abéliennes de trois variables m, r, w, liées elles-mêmes par une relation de la forme &(;/, c, »-) — o ('). De même que dans la théorie des surfaces hyperelliptiques, il convient de faire une distinction fondamentale suivant qu'à un point de la surface considérée répondent un ou plusieurs couples de points de la courbe. 1. Les surfaces S dont les points admettent une correspondance univoque avec les couples de points d'une courbe de genre trois C sont des surfaces irrégulières dont le genre géométricjue est ('gai à trois et dont le genre numé- rique est nul. Leur système canonique est de degré six el la courbe géné- rale de ce système est de genre sept; parmi les surfaces adjointes d'ordre m — 4; il G" existe une infinité qui rencontrent la surface suivant deux courbes distinctes, de genre trois et de mêmes modules que la courbe fon- damentale C. Dans la recherche des courljes algébri([ues qu'on peut tracer sur une sur- face S, j'ai pris pour point de départ les travaux de Hurwilz sur les corres- (') Voir Comptes rendus, i. CXLIV, 1907, p. '1 1 2 et 6a3. 962 ACADÉMIE DES SCIENCES. pondances entre deux points d'une même courbe algébrique, .et je suis par- venu à la conclusion suivante, dans le cas où la courbe C n'est pas une courbe singulière : Toute courbe aU^èhrique de la surface S peut être repré- sentée par une équation de la forme la fonction &(u, i>, »■) restant toujours finie et vérifiant les équations fonc- tionnelles d'u/ie fonction thêta sous la condition 'è(u, c, m^) = o, et, d'autre part, ne s annulant pas sur la surface en dehors de la courbe considérée, si ce n'est peut -être le long de rime ou l'autre de deux courbes déterminées. A ce point de vue, il existe une diflérencc essentielle entre les surfaces. S et les surfaces liyperelliptiqucs, car il est impossible de représenter indivi- duellement cliaque courbe algébrique d'une surface S par une équation de la forme 0((/, r, »■) =; o, la fonction 0 ne s'annulant pas sur la surface en debors de cette courbe. Le nombre po des intégrales doubles distinctes de seconde espèce des surfaces S peut être déterminé à l'aide de la formule fondamentale de M. Picarde ) p„ = l\' 4- rf —/)/) — ( w - I ) + 2 /■ — ( p — I )• A cet elïel, envisageons la surface définie en coordonnées homogènes par les équations j-,i=0,((/, c, ir) (« = I, 2, 3, 4), &((/, f, (V) = o, où les fonctions 0, sont quatre fonctions ihcta normales de caractéristique nulle et d'ordre A, qu'on suppose ne s'annuler à la fois pour aucun système de valeurs des arguments. L'invariant relatif p est égal à ^e«^ pour une telle surface, en vertu d'un théorème que j'ai établi dans une précédente Note (-). D'autre part, la représentation paramétrique de la surface permet de déter- miner assez simplement les autres éléments de la formule : //( =:Qli\ p z=i/i(/i -(- i) -t- r, \ r=6(3/i--H2/( + 1). (') T/iéorie des fonctions algébriques de deux variables, t. II, Chap. XII. (-) Comptes rendus, 2 no\embre igo8. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE igo8. 968 D'ailleurs c/= o, et d'autre part r= 6. Dès lors, l'application de la for- mule de M. Picard donne, pour les surfaces considérées, 2. J'ai étudié également les surfaces algébriques S liées à une courbe de genre trois C de telle sorte qu'à tout couple de points de C réponde un point (](' S et qu'à tout point de H répondent deux couples de C. On peut d'ailleurs démontrer que les deux couples de points de la courbe homologues d'un même point de la surface sont nécessairement les points d'intersection de cette courbe avec une de ses adjointes d'ordre m — 3. L'étude des courbes algébriques tracées sur une surface il se résume dans la proposition suivante : Tou/e courbe algébrique de la surface est repré- sentée par une équation de la forme 0(«, r, IV ) := o, la fonction 6(w, r, ir) étant paire ou impaire et jouissant des propriétés d'une fonction thêta sous la condition &(w, v, w) =^ o. Ce théorème permet de dé- duire des propriétés des fonctions thêta de trois variables une classification des systèmes linéaires de courbes tracés sur une surface S. La méthode déjà employée pour les surfaces S permet de démontrer également que l'invariant p,, est égal à 1 4 pour les surfaces S; on vérifie, d'autre part, (jue la valeur de cet invariant est encore la même dans le cas particulier où la courbe de genre trois dont dérivent les surfaces S et S est une courbe hyperelliptique. D'où cette conclusion : L'invariant p„ est égal à i4 pour les surfaces algébriques dont les points admettent soit une correspondance univoque, soit une correspondance du type (i, 2), «ecc les couples de points d'une courbe de genre trois, générale ou hyperelliptique. mais non singulière. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les applications géométriques de certains mouvements remarquables. Note de M. J. Haag. Voici un problème très intéressant qui conduit encore aux mouvements remarquables que j'ai précédemment étudiés : Problème. — Trouver deux surfaces applicables admettant chacune une famille de lignes égales, se correspondant dans la déformation, et telles que les lignes des deux familles soient égales entre elles. q64 académie des sciences Soit un trièdre mobile (T), dépendant du paramètre r. Soit C une courbe qui lui est invariablement liée et soit u le paramètre qui fixe la position d'un point sur cette courl»e. La courbe C engendre, dans le mouvement du trièdre, une surface S d'élé- ment linéaire ds'-=(Sx"-)du^+ 2 [S.r'( ç + 7 : - /■.»■)] r/u dv + [S( > + 7 - - /•j)=] dv-. Dans un second mouvement du trièdre T, on aura une surface S, (l'élé- ment linéaire analogue. En égalant ces deux éléments linéaires, on est con- duit aux équations suivantes : (j) '&x'{\ + {)z-\\Y) = o, (2) S(X + Q;-R7)(\, + Q,:-r^,,')=0' où Ion a posé X = ç-2„ X, = H + ?,, Or Téqualion (i) exprime que les tangentes à C appartiennent à un com- plexe linéaire quand r est constant. On en conclut aisément, en nég'ligeant les cas particuliers possibles, qu'on doit avoir X = 2ÂA, Y==2"aB, ..., R = 2/F, X étant une fonction de e et les A, li, . . ., F étant des constantes. Ensuite, l'équation (2), où l'on ferait v — const., exprime que C se trouve sur une certaine quadrique Q. On en conclut encore qu'on doit avoir, les cas particuliers mis de côté, Xi=2/JlA,, Y,= 2p.B,, ..., RiZI= 2fil^',. Par suite, i' = >. + ;j.Â,, -f] = /B-f-/j.Bi, ..., £, = — XA + p.A|, ■/), = — /.B -^- fiB|, Les deux mouvements sont donc des mouvements (î de mêmes directrices. J'ai étudié en détail la correspondance entre ces deux mouvements. Je signalerai seulement le résultat suivant : Dans les deux mouvements, les axes centraux se correspondent d'une faion homographique et involutive sur le conoide de Plûcker qu'ils décrivent tous deux. (^uant à la courbe C, elle doit être une courbe de la quadrique Q, dont les tangentes appartiennent à un certain complexe linéaire. La détermina- SÉANCE DU '2^ NOVEMBRE 1908. 963 tioa de ces courbes dépend d'iuie équalion dillerentielLe de la forme du Il {.\ u + 0) où A, B, C, D sont des polynômes en z de dcj^ré deux au plus. Généralisation. — .Je me suis proposé de généraliser le problème précé- dent, en n'assujettissant plus les courbes de chaque famdle à être égales entre elles, mais en supposant simplement que les cniirhes homologues des deux fa- milles sont deux à deux égales. On peut traiter cette question comme la précédente ; mais on arrive alors à des systèmes d'équations aux dérivées partielles que je n'ai encore étudiés que d'une façon rapide, et qui semblent présenter de grandes difficultés dans le cas général. Voici cependant cjuelques résultats particuliers. D'abord, il est impossible de faire subir à une même surface plus d'une déformation ne déformant pas une famdle de lignes tracées sur la surface, sauf le cas de la flexion des sur- faces réglées. De même, sauf le cas de la symétrie, on ne peut trouver aucune déforma- tion pour aucune surface, qui ne déforme pas une famille de sections planes ou une famille de lignes asymplotiques. De même, on ne peut déformer aucune surface de façon que les courbes d'une famille subissent chacune une translation, a part des cas particuliers évidents que je ne signale pas. Il y a encore d'autres propositions négatives du même genre. Pour terminer, j'indiquerai la solution particulière suivante du problème que je me suis posé. Soit la surface S dont les coordonnées semi-polaires d'un point quel- concfue sont V /■( 2 // + (•) où V est une fonction arbitraire de v et /une fonction arbitraire d'une va- riable. Si à la courbe de paramétre v on fait subir la trcmslation Y parallèle à Oz et la rotation v autour de Os, l'ensemble des courbes obtenues constitue une surface S, répondant à la question. On peut remarquer aussi que les courbes 2f< + c = const. sont symétriques l'une de l'autre par rapport à q66 académie des sciences. des droites rencontrant O^ et perpendiculaires à O::, quand on les prend successivement sur S et sur S, ; de sorte que, dans ce cas, il y « deux familles de courbes qui ne sont pas déformées. J'indique enfin comme exemple les deux surfaces suivantes : S ; w = a, S, \ w,= a -+- c, ( — 2; = e"{H-e^"), ' — aj,-— e''(p^"— i). La première est un cône de sommet O et de base p = — j— dans le plan s = — I. La seconde est un cylindre paralhMe à O: et ayant pour base, dans rOy, la spirale logarithmique p = c'". ANALYSE ET HYDRAULIQUE. — Sur les équa lions différentielles et les systèmes de résenoirs. Note de M. Edmond Maili-et, présentée par M. .lordan. Soit le système d'équations différentielles / est, si l'on veut, le temps, variant de o à + -x, «„ (l) une fonction de / qui reste comprise entre deux limites fixes a;,, al qu'elle peut ne pas atteindre : a„>a„>al; on n'envisage que les valeurs r,, ..., :;^, comprises dans un domaine réel D (ou sur ses frontières ) : 'f„ y est continu, fini quand z,, ..., z„_,, z„ le sont, et fonction décroissante de ;„ f^^oj, et, à tout système de valeurs initiales de ;,,..., :;^ dans D correspond une seule solu- tion de (i); enfin : i° ou bien ç)„ prend, :,,•••> '« . étant finis, les valeurs + CO, pour z„= — yz, et — ^o pour s„= -h -^ : D comprend l'espace à p dimensions; 2" ou bien o„ prend, :,, ..., :„_, étant finis, la valeur -^ pour::„ = + ^-; a'l + o„(z,, ..., :■„_,, o) est > o quand ^,, ..., :„_, sont positifs, et > o quand s,, . . ., z,,-, sont tous > o : D comprend les valeurs de s,, ..., Zj, toutes > o. Ceci posé, soit un secon'd système analogue à (ij : (2) ^=a„(0-t-?«, a'„lc.„la„ (n — 1, a, . . . , p), avec Uni a„ - a„ = o pour / = oc, quel que soit n. SÉANCE DU 2> NOVEMBRE 1908, 967 I. Les solutions du sy sterne (i ), de valeurs initiales comprises dans D, y restent et sont toutes asytnjiloliqiws à l'une d'elles 'et asymploliefues aux solu- tions du système ( 2 ). Je dirai encore que la fonction /(/) admet asymptotiquement la période w si, £ étant un nombre positif arliitrairement petit, on a, dès que / dépasse une certaine limite fonction de i, \f{l + m'.,)-f{L)\ (i) : II. Quand les a„ sont périodiques ou asymptotiquement périodiques, de même période (x>, les solutions de (i), de râleurs initiales comprises dans \), y restent, et sont toutes asymptotiquement périodiques, de période w (et asyinptotiques à l'une d'elles). La propriété II est une consé([uence de la propriété I ipiand on peut reconnaître l'existence d'une solution périodique de (i) dans le domaine D. On y réussit parfois grâce à un théorème déduit des méthodes de M. Poin- caré et applicable môme à des systèmes (i) où cp„ ne serait plus forcément fonction toujours décroissante do =„(les autres conditions suljsislant) : III. Si les a„ sont de la forme e,,-^ u./„{t); oii les e„ sont des constantes, fn(t) des fondions périodiques de même période co, et dont l'oscillation est limitée, u. un paramétre de valeur absolue assez petite, dans des cas étendus, le système (i) admet en général une solution périodique de période w. Il en est ainsi quand les p„ sont développables suivant les puissances des z-q — Yy aux environs de la racine simple y, , . . • , Y,, du système Systèmes de réservoirs. — Tous ces résultats s'appliquent à l'élude du mouvement des eaux du système le plus général àe réservoirs de formes quelconques dont la surface est libre, alimeulés, au moins en partie, de l'ex- térieur ('), et dont les exuloires (déversoirs, oritices de communication, siphons constamment amorc(''s) ne sont noyés à aucun instant à l'aval, quand on néglige l'influence des canaux de communication et le temps que (') Dans les cas que j'ai étudiés antéi-ieuremeril, il n'y avait pas eu général d'ali- mentation extérieure, ou celle-ci était asymptotiquement permanente. C. R., 190S, 2' Semestre. (T. CXLVII, N« 21.) I 2*^ fjGH ACADÉMIE DES SCIENCES. l'eau met à les parcourir. Il suflil de supposer que le débit perdu par chaque réservoir est exclusivement uiu^ fonction croissante, d'ailleurs quel- conque, du niveau \ dans le réservoir : alors, il y a un régime asympto- li(pie iudépendant des conditions initiales (mais fouction de Tallure asym- ptotique desa„), et, si ralimenlation est asymptotiqueuient périodique, le régime est asympl-otiquement périodique; quand Talimentation est scnsi- ])lement permanente, au moins asymptotiquement (a\^ — d\^ << o quand / est assez graçd, â étant ^vf.G assez petit), le régime asymptotique est sensible- ment permanent. Toutefois, dans le cas où les débits fournis de l'extérieur tendent tous vers o avec ^~', la notion de régime asymptotique resterait à préciser, comme je l'ai déjà fait antérieurement dans des cas étendus, par la déter- mination de la valeur principale des débits inliniment petits en fonction de /"', quand ^"' tend vers o. Ce c{ui précède sera établi en détail, avec certaines extensions, dans un Mémoire plus développé. PHYSIQUE. — Sur le rapport de la charge à la masse des électrons : Compa- raison des valeurs déduites de l'étude du phénomène de Zeeman et de mesures récentes sur les rayons cathodiques. Note de MM. A. Cottox et P. Weiss, présentée par M. J. VioUc. Toutes les raies des métaux du deuxième groupe de Mendeleef qui appar- tiennent (comme les trois raies bleues du zinc) aux deuxièmes séries secon- daires, se décomposent dans un champ magnétique de telle sorte cpie la dilférence des fréquences des composantes cr/z-rwei est la même pour toutes ces raies. Une constante unique K = y^^ suffît pour définir complètement dans tous ces cas la grandeur du phénomène de Zeeman (Runge et Paschen). Nos mesures sur le changement magnétique des raies du zinc (*) nous ont donné pour K, en unités C.G.S., la valeur 1,875 x lo"* notablement plus grande (jue celle admise alors (-). L'application du calcul élémentaire de (') Journal de Physique, t. VI, juin 1907, p. 429. — Noie préliminaire {Comptes rendus, t. GXLIV, janvier 1907, p. i3o el 228). (^) On admellait i,8i3. Peu après notre travail, M"' Stellenheimer a donné une valeur i ,901 voisine de la nôtre (écart i ,4 pour 100) {Ànnalen der Physik, t. WIV, novembre 1907, p. 384). SÉANCE UU 23 NOVEMBRE 1908. 969 Lorentz à celles de ces raies qui deviennent dans le champ magnétique des triplets purs, donnerait pour le rapport de la charge à la masse d'un électron, en unités éleclromagnétiques, — = 2T:rK = 3,534 X io"= 3 XI ,767 X lo'. m ' ' Nous remarquions alors que ce nombre, qui nous paraissait comporter une erreur relative inférieure à i pour 100, était bien du même ordre de grandeur, mais ne semblait avoir aucune relation simple avec la valeur déduite des l'echerches sur les rayons cathodiques. A la suite de plusieurs mesures concordantes faites sur ces rayons, on admettait en eil'et à ce moment la valeur 1,878 x 10'. Or M. Classen vient de pubher (') les résultats d'une nouvelle mesure faite avec des rayons cathodiques de faible vitesse. Comme Bestelmeyer (■), il conclut que la valeur admise était trop forte, et il obtient — = I ,773 X lO'. Ce nombre est, à quelques millièmes près, la moitié de celui que nous déduisions de l'effet Zeeman : en d'autres termes, pour toutes les raies de ces deuxièmes séries secondaires, l'écart entre les composantes latérales est exactement double de celui calculé en partant de l'élude des rayons cathodiques ( ' ) . D'autre part, M. Lohmann a étudié réceiinnent ('') les raies du spectre visible de Vhélium qui se rattachent à plusieurs séries. Elles donnent toutes dans le champ magnétique des triplets purs qui ont le même écart dans l'échelle des fréquences. M. Lohmann ayant mesuré directement les champs qu'il employait, a donné la constante Iv lelative à ces raies. Le résultat est K = 0,94 X lO"' : c'est la nmitié de la râleur que nous avions trouvée pour te zinc. On en déduit — = 1,77 X 10' , c'est-à-dire la valeur de Classen. (') Pliysikalische Zeilsclirifl, l. IX, novembre 1908, p. 760. Les rayons étaient oljtenus avec 1000 volts; le rapport trouvé a\ec 4ooo volts difl'érait fie quelques millièmes de la valeur indiquée. (') Bestelmeyer {Annalen (1er Pliysil;, t. WII, mars 1907, p. 429) obtenait environ 1,72 x 10'. (') M. W. Uitz a proposé une explication théori(jue de ce rapport simple (.4«/jrt/e« der Physit:. l. XXV, 1908, p. 660). (*j Physil.. Zeitschrifl. t. 1\, mars 1908, p. i47- 970 ACADÉMIE DES SCIENCES. En d'autres termes, les raies de riiéliuiu doDuenl dos Iriplels dont l'écart est précisément celui prévu par la théorie de Loreiitz et par les expériences sur les rayons cathodiques. Elles fournissent ce triplet normal qu'on a cher- ché en vain dans les raies non sériées qui donnent, comme on sait, des tri- ple ts/;wr^. Si cette concordance numérique remarquable, que l'on constate aujour- d'hui, est confirmée par les recherches ultérieures, le lien que la théorie des électrons établit entre des phénomènes en apparence si différents semblera encore plus étroit. HYDRODYNAMIQUE EXPÉRIMENTALE. — Étude cinématographique des remous et des rides produits par la translation d'un obstacle. Note de M. Hk\ki Bëxaicd, présentée par M. J. VioUe. Dans une précédente Note, j'ai indiqué la périodicité dans la distribution des centres giratoires à l'arrière d'un obstacle qui fend une nappe liquide d'un mouvement uniforme. L'appareil installé pour cette étude se prêtant à une grande variété de recherches, je donnerai quelques détails sm' sa construction : 1° La cuve, longue de i'",35, large de <)'",35, profonde de o"", 12, repose, par un trépied à vis calantes, sur deux piliers massifs isolés de tous les autres supports. 2" Un chariot à moteur électrique, à quatre roues dont deux motrices, pesant 8''s environ, roule sur deux rails rectihgnes parallèlement à la eu ve . Ces rails ont été rabotés avec soin à même une solive en fer, longue de 5'", pesant i5o'*s environ, qui forme le tablier d'un viaduc porté par des piliers. Les profils des rails et des janles réduisent au minimum le jeu transversal du chariot et lui assurent un frottement de roulement très régulier. Sur deux autres rails en cuivre, isolés, s'ap- puient les deux roulettes de prise de courant. Le chariot porte aussi une glace verti- cale enfumée, longue de o™,4o, qui reçoit, dans la portion utile de chaque course, l'inscription des vibrations d'un diapason chronographe. 3° Sur des glissières parallèles aux rails, mais à peine plus longues que la cuve, roule, à l'aide de quatre galets, un second chariot très léger (4oos, tout compris) qui, par l'intermédiaire d'un bras latéral, tient le corps solide partiellement immergé; la position et l'orientation de ce dernier sont réglables. Le chariot moteur porte un butoir (jui vient, pendant sa SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1908. 97 1 marche, pousser le petit chariot, préalablement placé à l'extrémité anté- rieure de sa course, vers l'un des bouts de la cuve. L'enregistrenienl des vitesses, sur toute la longueur de la course, a montré qu'au premier régime, presque uniforme, succède très vite, après le démairage du petit chariot, un second régime également quasi uniforme, à vitesse un peu plus faible : le mouvement relardé n'intéresse que quelques centimètres. Or, l'entrée du plongeur dans le cliamp photographié n'a lieu qu'après un parcours de i"',02 : aussi la vitesse du second régime, pour la portion utile de la course, s'est montrée uniforme à j^ près, dans les cas les plus défavorables. Pour la même' raison, les rides produites par le choc du butoir, au démarrage, ont le temps, grâce à leur plus grande vitesse, de s'amortir par réflexions multiples sur les parois, avant que le plongeur n'arrive dans le champ. Quant aux rides capillaires précédant immédiatement l'obstacle, elles sont naturellement photographiées. Un rhéostat, sur le circuit du moteur (courant con- tinu, 120 volts), permet d'obtenir, pour le second régime, toutes les vitesses com- prises entre 4''"' et 22''"' par seconde. 4° La partie optique comprend trois objectifs ayant leur axe optique commun vertical. Tout en bas se trouve la source, diaphragmée par un trou circulaire (diamètre i'"'",4) situé au foyer (/=o'",97) de l'objectif collimateur. Pour les clichés sur papier fixe, on a pris le bâtonnet d'une lampe Nernst de i ampère, 120 volts; pour le montage cinématographique, un arc à charbons horizontaux, ce qui a permis de réduire la pose jusqu'à o,oo5 seconde. Le fond de la cuve, dans la partie utile, csl formé par une glace à faces optiquement planes et parallèles, exactement horizontale. Au-dessus du liquide, assez haut pour laisser passer les pièces mobiles, est placé le second objectif, identique au premier. Dans son plan focal, un écran à bord recti- ligne, mù par une vis micrométrique, permet d'éclipser l'image réelle du trou lumineux, image qui est parfaitement centrée quand le liquide est tranquille. L'écran a été généralement réglé de façon (|ue la lumière commence à être rétablie pour une déviation des rayons émergents voisins de 5o", ce qui, pour l'eau, correspond à une inclinaison de la surface libre égale à 2'3o". Une plus grande sensi- bilité, facile à obtenir, eût été plutôt gênante. La pièce portant l'écran et sa vis peut tourner autour de l'axe optique; en fait, on n'a utilisé, pour la lumière rétablie, que les deux azimuts à 0° et 180° de la direction de translation. Enfin, tout en haut, est placé l'objectif photographique. Le cinématographe est commandé par un moteur électrique indépendant; la vitesse de l'axe, lue chaque fois sur un compteur de tours, donne de 2.5 à 3o images par seconde, posées de o'',oo67 à o=,oo53. L'image du champ, obtenue à l'échelle 1 : 8,90, t)72 ACADEMIE DES SCIENCES. est un cercle de 16"'™, 4 de diamètre, encadré dans le format 25""" X 19""" des images pelliculaires ordinaires. Pour les clichés sur plaque fixe, robtiuateur était déclenché par le chariot moteur lui-même : le déclic étant mobile sur une lègle divisée, on pourrait régler à volonté l'époque exacte du cliché. CHIMIE. — Sur le poids atomique de l'argeiil. Noie de M. A. Ledic, présentée par M. D. Gernez. M. Dubreuil ( ' ) calcule par la mélhode de M. Hinrichs le poids atomique de l'argent d'après Tensemble des expériences de Stas. Considérant en particulier le sulfate d'argent, pour lequel le rapport ^ ^ = 0,69203 en moyenne, d'après Slas, il trouve pour valeurs les plus probables des poids atomiques des trois composants ; Ag— 107,993925 (=), O = 16,027 378, S = 32,006 858. De ce calcul et d'un grand nombre d'autres semblables, M. Dubreuil conclut qu'il ?i' est pas téméraire d' affirmer que le poids atomique de l'argent est 108. Or il faut remarquer que, d'aj^rès cette seule série, ce nombre 108 cor- respondrait à 16,027 d'oxygène et que, si l'on prend O = 16, on arrive pour l'argent à 107,994 X lO 16,027 Nous sommes donc loin de 108. Si, comme il semble bien, le vrai poids atomique de l'argent est voisin de 107,9 i]^'^ ^^^ conduit à adopter 107,916), et si le calcul est correct, il faut (') Comptes rendus, t. CXLVII. p. 856. (^) 1° Ces nombres comportent au moins deux décimales superflues. 1° Le nombre 107,9959..., inscrit à cet endroit par M. Dubreuil, doit être remplacé par 107,9939..., qu'on trouve plus loin. 3" Il a dû se glisser une petite erreur dans le calcul -, c.ir on trouve, en appliquant les nombres ci-dessus : ^^ ,^ =0,692037, au lieu de 0,69203. Mais celte différence est insignifiante : les nombres entiers donneraient 0,69231. SÉANCE DU 2 3 NOVEMBRE 1908. ()'^3 en conclure que cette série relative au sulfate d'argent laisse beaucoup à désirer, et qu'elle ne doit entrer en ligne de compte qu'avec un faible poids. I/auteur proclame que le résultat est d'autant plus ptobahle que le nombre des métliodes utilisées est plus grand. C'est évidemment à la condition que toutes ces méthodes soient égale- ment bonnes. Et, comme les méthodes excellentes sont rares, il vaut mieux se résoudre à n'en faire intervenir qu'un petit nombre et même une seule si les autres sont reconnues défectueuses. C'est ainsi qu'en présence d'une bonne méthode en poids il faut faire passer au second plan toutes les mé- thodes volumétriques. J'ai déjà insisté sur ce point à propos de la synthèse de l'eau. CHIMIE MINÉRALE. — Les acides borotungstiques. Note de M. H. Copaux, présentée par M. Haller. La recherche du pouvoir rotatoire dans les cristaux d'un borolungstate de potassium, où je soupçonnais l'existence de cette propriété, m'a fait reprendre entièrement la préparation et l'analyse des borotungstates, sels découverts et décrits par Daniel Klein en i883 ('). Klein a fait réagir l'acide borique sur les lungstates alcalins et obtenu deux séries de combinaisons, auxquelles il a donné pour formules générales B^O'.i^TuO^SM^O + aq. et B'^O'-gTiiO^ 2 HM:) -h aq. Ces combinaisons, je les ai reproduites, el j'ai reconnu qu'elles sont, en effet, des borotungstates, bien qu'on en ait douté à l'origine. Quant aux formules de Klein, elles sont inexactes, et cela n'est pas surprenant, car il était impossible à son époque de doser directement les très petites quantités d'acide borique contenues dans les borotungstates, et, pour les doser exacte- ment par différence, il aurait fallu déterminer les autres éléments avec une rigueur qu'on ne trouve pas dans le travail de Klein. Je m'occuperai seulement ici des acides borotungstiques et de leur composition, remettant à un prochain Mémoire l'étude de leurs sels et de leurs propriétés. ■(') Klein, Ann. de Cliim. et de Phys., 5"^ série, l. XXVIII, i883, p. 870. ^jl^ ACADEMIE DES SCIENCES. Les analyses que j'ai faites par les méthodes indiquées plus loin montrent que les acides borotungstiques ont pour formules véritables B2 0^28Tu0^6lPO-l-56aq. et BMl^. 24 TuO^ 5 H^O + 6i aq. Ils dérivent de l'acide métatungstique 4TuO\H-0, et leurs formules le mettent en évidence quand on les exprime par B=0^7(/iTuO').ôH^O + 56aq. et B!i0^6(4TuO^).5H20 + 61 aq. C'est pourquoi je les appellerai acides bornhepta- et borohexamétatung- stiques, suivant la nomenclature très ralionnelle proposée par M. Péchard pour les phospholungstates. Préparation des acides horolun^'stiqites. — Lorsqu'on traite 1 partie de tiing- stale neutre de soude et 1 , 5 partie d'acide borique par une quantité d'eau juste suffi- sante pour dissoudre le tout à l'ébullition, la liqueur, qui précipitait au début par les acides minéraux, cesse d'être précipitable après quelques minutes. L'acide borique a fixé une partie de la soude du tungstale neutre, et l'acide tungstique libéré a formé par condensation un mélange de métatungstate et de liorotungstates de soude, mélange d'autant plus riche en borotungstates que la concentration du liquide en acide borique est plus grande. Si l'on abandonne la solution à elle-même, elle dépose une masse cristalline d'acide borique et de polyborates de soude; puis les eaux, recueillies, concentrées avec addi- tion d'une nouvelle dose d'acide borique, pour assurer la condensation de l'acide tungstique, donnent un second dépôt borique qu'on élimine et des eaux mères qui renferment les borotungstates. On agite ces eaux avec de l'éther et 2*°' ou 3">' d'acide sulfurique pour en extraire les acides borotungstiques à l'état de combinaison éthérée, dense et huileuse; on dé- compose l'huile par l'eau froide, qui déplace l'éther, et l'on a enfin une solution aqueuse des deux acides mélangés, l'un hexagonal, l'autre quadratique. L'acide hexagonal s'obtient par simple évaporation du liquide dans le vide sec et se dépose le premier; pour obtenir l'autre, il est préférable de saturer la solution par un excès de carbonate de baryte, de filtrer le sel de baryum insoluble de l'acide hexago- nal et de cristalliser les eaux. On recueille ainsi, en gros cristaux, un borotungstate de baryum qui, décomposé par l'acide sulfurique, donne, après concentration, de beaux octaèdres d'acide borotungstique quadratique. Ces. opérations, plus longues et plus laborieuses que la préparation des acides phospho- et silicotungstiques, n'ont aussi qu'un rendement plus faible, qui ne dépasse pas 60 pour 100. En somme, l'acide borique s'unit assez péniblement à l'acide méta- tungstique, tandis que la silice et l'acide phosphorique s'y combinent avec une extrême facilité. Composition et propriétés. — Les formules que je donne aux acides boro- SÉANCE DU ■2'i NOVEMBRE 1908. 970 tungsliques sont juslitiées par les analyses suivantes : Acide he.Lagonal. Acide quadratique. Calculé pour Movenne Calcule pour Moyenne B'O^28T^O^02H■O. de 3 analyses. li'O^ u^TuO'.Gfi ll-U. de 3 analyses. B-0=' 70 0,91 0,9', R-0' 70 1,02 I aSTuO'.. 6496 34,57 84, 3i 24TuO''. 5568 Si, 58 81, 45 GaH'-O... 1116 i4,5j i4,52 6611-0.. 11S8 17,40 17, 38 7682 100,00 99-77 6826 100,00 99,83 L'acide boroheptamétatungstique ou acide borotungslique hexagonal est, de tous les acides tungstiques complexes, le plus riche en TuO'; son poids moléculaire, le plus élevé peut-être de toute la Chimie minérale, s'élève à 7682. C'est un corps médiocrement stable, dont les cristaux s'altèrent lentement par conservation à sec, en donnant de l'hydrate tungstique jaune, et sa disso- lution dépose rapidement le même hydrate jaune, lorsqu'on l'évaporé à 100°. 11 est hexabasique; ses sels de potassiuiu, de baryum, de cadmium, contrairement à ceux de l'acide quadratique, se présentent en lins cristaux indéterminables et le sel de protoxyde de incicure est un précipité complè- tement amorphe, même après un long contact avec ses eaux mères. L'acide borohexamétalungstique, un peu plus soluble que le précédent et beaucoup plus stable, cristallise en beaux octaèdres quadratiques, dont la comparaison avec l'acide silicotungstique est intéressante. Les deux corps sont isomorphes; ils ont même forme géométrique, des angles très voisins et les mêmes caractères optiques; au sens rigoureux de risomorphisme, tel qu'on l'entendait autrefois, ils devraient donc avoir des formules correspondantes. Or, l'acide silicotungstique, si l'on double sa formule, correspond bien à l'acide borotungstique par l'hydratation totale, mais non pas par l'eau de constitution : Si-^0*.24Tu0^4H20-h62H^O, B20'.24TiiO^ 5HMD + 61 H^O. Les silicotungstates normaux sont en effet télrabasiques, tandis que les borotungstates normaux de potassium, de baryum, de cadmium con- tiennent exactement 5 molécules de base. Cet exemple montre une fois de plus (pie l'isomorphisme n'a pas une valeur décisive pour l'établissement des ibrmules et qu'il peut exister des G. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, iV 21.) I -7 ()7^ ACADÉMIE DES SCIENCES. difTérences de couiposilioii aolables ealre corps ayanl sensiblement les mêmes caractères optiques et géométriques. Analyse. — Pour établir la formule des acides borolungsliques, il faut y doser l'eau, l'anhydride tungslique et l'anliydride borique. Le dosage de l'eau se fait par calcination simple et perte de poids, ou bien encore par calcination dans un tube garni d'oxyde de cuivre sec et absorption de l'eau dans un tube taré, pour éviter l'erreur possible causée par un départ éventuel d'acide borique; mais le second procédé, plus compliqué, ne m'adonne que des difTérences douteuses avec le premier. Pour doser l'acide tungstique, on détruit la combinaison l)orotungstif[ue en fon- dant 08.5 de substance avec du carbonate sodicopotassique. On reprend par l'eau et l'on acidulé très légèrement par l'acide nitrique, puis on précipite l'acide tungstique par le nitrate mercureux. Le tungstate mercureux ainsi obtenu est exempt d'acide biirique; on le calcine et l'on pèse TiiO'. Lnlin, pour doser l'acide borique, la substance est dissoute dans l'eau et traitée par un excès d'eau de baryte bouillante, (jui la transforme en un mélange de tung-^tale neutre et de borate de baryte. On neutralise exactement le liquide par l'acide chlor- liydrique, en présence d'hélianthine, pour mettre en liberté l'acide borique et laisser à l'état insoluble le tungstate de baryte. Ou ajoute alors de la glycérine et l'on dose l'acide borique par la potasse titrée, en présence de phtaléine. Ce procédé, qui ])eruiet de résoudre exactement un cas d'analyse difficile, est celui que j'ai donné autrefois pour l'analyse des éthers boriques ('). CHIMIE MINÉRALE. — Actiandu trichlorun' d'an limai ne sur le nickel ; formation de INiSb. Note de M. E>i. Vi«iouRoux, présentée par M. Haller. Un corps rappelant l'antimoniure naturel NiSb a été rencontré, pour la pi^emière fois, dans la brasque d'un four à plomb anlimonié (^). Avec ce dernier, d'autres composés ont été signalés par les cliimistes ( '' ). JVous dirigeons, pendant 3 heures environ, des \apeursde iriclilorure d'antimoine chauffé dans une cornue, sur du nickel pulvérulent (los) disposé dans une nacelle en porcelaine à l'intérieur d'un tube horizontal île verre ou de porcelaine chaufTé. Dés que ce dernier a atteint 600", le chlorure métallique apparaît, mais c'est au voisinage (') H. Goi'AL'x, Comptes rendus, t. CXXVll, 1898, p. -36. (* ) Brard, Encyvl. chim. de Fieiny, t. XXIII, p. 2o5. (^) IvORNAKOF el PoDKOPAiEF, Joum. russc.i. XXXVIl, 1900, p. 1280. — LOSSEW, Z, anorg. Cil., t. LXIX, 1906, p. 58. — Polchine, Joum. Soc. pliys. cltini. russe, t^XXXVlU, 1906, p. 609. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1908. 977 de 800° qu'une incandescence vive se manifeste et que la réaction s'accomplit avec |jlus de rapidité. Après un premier passage, le contenu de la nacelle est traité par l'eau qui, en dissolvant le cliloriue de nickel, met à nii l'antimoniure formé. Durant un deuxième, en même temps que le nickel continue à absorber de l'antimoine, son magnétisme diminue et plus faible apparaît la proportion de chlorure métallique qu'on élimine comme précédemment. Dès le tioisiéme passage, le produit de la nacelle, dépouillé de son chlorure de nickel dont la proportion est encore moindre, n'est plus constitué que par de petits cristaux homogènes, à aspect métallique, incapables d'in- fluencer l'aiguille aimantée, renfermant 67,2.5 pour roo d'antimoine, c'est-à-dire répondant à la formule NiSb qui en exige 67,1.5. A partir de celle teneur, l'antimo- niure ne s'eniicliil plus, bien que. si l'on réitère l'action du chlorure en vapeurs, ce -dernier l'attaque peu à peu, jus(prii disparitinn complète, en déposmil du cliloi'ure de nickel et de l'antimoine. Le passage du même chlorure sur le nickel à des températures supérieures à 800" entraîne In formation d'antiinoniures de moins en moins riches avec apparition d'an- timoine libre accompagnant le chlorure mélalli(|uê. Ainsi, on obtenait des corps qui titraient respectivement 5- pour 100 vei'S lOûo", '\h pour 100 autour de 1200" et Sç) à 4o pimr 100 entre 1400" et m-5o'; une action prolongée détruisait l'antimoniure en totalité. Inversement, la proportion d'antimoine capable d'être fixée par le nickel doit augmenter à mesure (|u'on abaisse la température des expériences : un antimoniure obtenu à 1200", .par exemple, et maintenu ensuite à 800°, en présence des va])eurs de chlorure, reforme le composé NiSb. Le corps ainsi oblenu se présente sons la t'ornie d'une pondre inéLallique, brillante, cristalline, de couleur rouge violacé, non raagnétic[ue, de den- sité 7,70 à zéro (densité th. : 7,3i)- Lorsqu'on le chauire au voisinage de 1 100", la chaleur le fait fondre et le culot obtenu est une substance métal- li([ue d'aspect rouge violacé, substance qui commence à se décomposer autour de 1400" en dégageant de l'antimoine. Dès le rouge sombre, le chlore attaque cet antimoniure avec incandescence; il en est de même de roxygène. Le soufre le détruit avant d'avoir alteinl son point de fusion. L'acide clilorhydricjue n'entiviîne pas d'effet sensible, même lorsqu'il se trouve à Félat concentré et brillant. L'acide sulfuri(|ue étendu et à l'ébuUition ne l'allère pas; mais, s'il est concentré et chaud, son action s'exerce avec vivacité et il y a dégagement de gaz sulfureux. L'acide azotique en solution étendue ne réagit pas à froid ; à chaud, il l'allaque avec une certaine vivacité. Le même acide concentré exerce une action très vive, surtout si l'on élève sa température; il y a apparition de vapeurs vitreuses et dépôt d'anhydride antiinonique. L'eau régale le détruit même à froid, avec formation du même anhydride. lixcessivement faible apparaît Faction des alcalis même fondus; celle des carbonates alcalins ne s'exerce guère qu'à la longue; les azotates f)^8 ACADÉMIE DES SCIENCES. _ alcalins se comportenl de même. Le chlorate de potassium l'oxyde avec incandescence au moment de sa décomposition. Nous avons pu reproduire le même autinioniure en laisant agir sur le métal Tanli- moine, soit en vapeurs, soit en poudre. A l'intérieur d'un tube en porcelaine clianUé progressivement jusqu'à i3oo", contenant une première nacelle chargée d'antimoine, passe un courant d'hydrogène qui entraîne ce dernier sur le métal disposé dans une seconde. On favorise la saturation en pulvérisant le cnlot engendré après une première expérience et en réitérant le passage. Ce résultat atteint, on refroidit rapidement !e produit par un courant d'hydrogène exempt de vapeurs d'antimoine. Des mélanges |)nlvérulenls de nickel et d'antimoine, corps qui s'unissent avec incandescence au voisi- nage de :")00°. sont chaudes sur des nacelles placées à l'intérieur de tubes hoiizonlauv parcourus par de l'hvdrogène. Lorsque de tels mélanges, renfermant plus de (17 pour 100 d'antimoine, sont cliaufles jusque vers 1200", la chaleur leur enlève progressivement (le l'antimoine qui se dépose sous forme d'anneau, jusqu'à ce que le culot formé soit constitué par un bel échantillon ronge violacé d'antimoniure XiSb. Analyse. — L'antimoniute est attaqué par rcaii régale étendue et faible en acide azotique. La solution diluée abandonne, par un traitement conve- nable à rhydrogène sulfuré, son antimoine à l'état de sidfure. Ce dernier, traité par l'acide azotique fumant, se transforme en antimoniate d'antimoine, •qui, calciné et pesé, fournit la teneur en antimoine. La liqueur filtrée, à laquelle on iijoute de l'acide sulfurique, est évaporée jusqu'à apparition île fumées blanches, puis étendue, additionnée d'ammoniaque jusqu'à réactinu alcaline, et soumise à l'électrolyse. CHIMIE PITYSIQUE. — Etude des tartrates d'ai)nms grasses et aromalujucs à l'état de dissolution en se servant du pouvoir rotaloire. Note de >LM. J. Mi\(;rix el Henri Woiii.<;K.niTH, présentée par M. Hallcr. Dans des travaux antérieurs, l'un de nous (') s'est servi de délenninations polarimétriques pour étudier la dissociation liydrolytique des sels de stiyclmineet des camphocarbonates d'aminés grasses et aromatiques. Cette fois, nous avons pris l'acide tartinque comme corps actif, et nous l'avons combiné à un certain nombre d'aminés. \" Aminés urasses. — A i:-',5 ( ~ — 1 d'acide tartrique. dissous dans l'eau, on ajouie \ 1 00 / (' I Conipivs re/u/iis. t. (AL. p. 243: I. C\L\ I, p. 287. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE tgoS. 9/9 les quanlités d'aminés oorrespondanles pour foiiiier les sels, et l'on complèle à aS"" avec de l'eau. Il est évident que tout se passe comme si l'on avait formé les sels au préalable. Voici les résultats obtenus, en observant sous une épaisseur de 20'^"' et à une tem- pérature de 10° ('). M Avec acide lartrique seul i^?,.") : P • ' ^- — '"^-1 ' V'oo/ Avec addition de : Prnpylaniinc. Butvlamii.c. o^5o(—) sel acide... « = 3.2' o", 73 ( -i— ) sel acide. . . a =: 3 . 4 ' \ 1 00 / \ ' 00 / ; o M \ , . A 2 M \ , / - ,18 rJllUel neutre.. a = ,'i.2o i,;'|b selneulrc.. a =: _, . 32 \ioo/ \ioo/ 5,74 (excès) a = 4-32 Tricllivloiiunc. 0,-3 ( ) ^el acii \ 1 00 y / M , , . , , , 1,01 ) sel acide... a 1= o . 1 '100 ..'l6( —) sel neutre.. 3! = 4-24 a, 02 ( ^ ) sel neutre . 100 100 4,38 (excès) 3! — 4.22 4,oo(excès) x—f.'M) Si l'on considère les colonnes verticales, on remarque que les tartrates neutres d'aniines grasses ne sont pas hydrolyses, car l'addition d'un excès de base ne fait pas varier la déviation. En regardant les lignes horizontales on aperçoil une fois de plus la vérification d'ui.e loi que nous avons énoncée autrefois ('■'). Les sels neutres ne sont pas bien stables; quand le dissolvant, par évaporation, a presque complètement disparu, le résidu décompose les carbonates, rougit le tour- nesol et tend de plus en plus vers le sel acide dont la stabilité est |)lus grande. Ces corps se présentent sous la forme d'une masse visqueuse ne supp.uiaut pas la distillation. 2" Aminés aroiiialirjues. — Aos,5o ( - — j d'acide lartrique, dissousdaus un mélange d'alcool et d'eau à .5o pour 100, on ajoute les quantités d'amiues aromatiques, eu (') iN'ous pouvons répondre de 4', grâce à un dispositif spécial qui permet d'obtenir un éclairage intense en lumière jaune. {'-) TcHUGAEFF. D. ch. G., t. XXXI, p. 3(]o, 177) et 24.51. — J. Mi.Miii.N ei Gii. dk Bori.FMOT, Comptes rendus, t. CXXXVI, p. 238. r)So ACADÉMIE DES SCIENCES. vue de former les sels acides el les sels neutres. On complète à 25""' et l'on observe . avec un tube de ao'^'"' à la température de i5°. Acide lartrique seul os, .)0 : (^ — | a = o°26' M Acide lartrique seul os, jo : I A\('C addition de : Toliudincs. Vllilllir. . ___^^ ___— ^ ~ Orllin. Mcl.i. PiiiJ. -l—\ o,3i sel acide.. x = \. o {- — o. 85 sel acide. . a=:o.5o c. = i . o y. — \. 4 \3oo/ \ooo ' — ) 0,62 sel neutre. ai^i.iG \%—\ o, 71 sel neutre, -j.^ \ . k a = i . i4 a = 1.25 3oo/ \3oo/ ' — ) 2, .'18 (excès).. . y.~\.m \4--\ 3,5G (excès ). . . a=ri.28 y.— \.'^x\ 3! = i.52 3oo/ \ 000 / î^') G ■. « = ..',6 fl^") ^.,3 a=,.36 y.^^.:,<> insoluble 4^), 2,1 a = i.4S ■ (^).o,69 -=..38 .= ..54 3oo / \ ûoo y Alcool à 95°. Acide tartnque seul os, oo : I :; — 1 a =0° ib Avec addition de : .Monuméllivlaniline. Dimétlivloniline. \ K 0 ' /MX''' " ' -1 0,35 sel acide. . a =0.20 t^ — o,4o sel acide. . a = 0.22 ) / \ 3oo 7 {%—\ 0,-1 sel neutre. x=::o.3o ( t" ) 0,80 sel neutre . x = o.22 \ 3oo / ' ^, 3oo y 8M\ „, , , . , /'loM > ,.,,., ia -; — 2,8o (excès). . . « = 0.42 \— — ( ,o3 (excès) .. . arro.sti 3oo / \ ûoo y {- — -,i3 x=i.o ^ — b.,ob a = o.-i4 V 3oo y ' . \ 3oo y 4; — 14,26 y. — \.'^ [- — 10,12 . = 0.46 3oo / V -Jûo ' DiéUiylaniline. ■r — 0 , 4q sel acide a m o . 42 3ooy /2M\ , . (- — 0,99 sel neutre a = o.t>2 \-Z^) ^'96(e«es) .= i.3o /20M \ 3ooj 9'93 "-^'-''^ 4oM\ , .„ SÉANCE DU 2-5 NOVEMBRE 1908. ()''. il reste en solution une certaine (|uautité d'acide aminé qui échappe à l'oxydation du fait que la liqueur devient acide. La même méthode nous a fourni Vacide c/iloro-'i-!iitroso-2-l;e/izoïqiie; celui-ci cvis- tallise eu paillettes grisâtres, fusibles à ig.S" (déc. 1, très peu solubles dans les solvants organiques froids. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la théorie de Ui préparation de la monométhyl- amine par les solutions d'acétamide bramé. :\ote de M. Maiiîick FitAxr.ois, présentée par M. H. I^e Chatelier. Hofiaann a interprélé la forinalioii de la moiiomélhylaiiiine dans Taction de la potasse sur l'acétaniide broiné ver.s 70", par l'équation CH'— CO — AzIIBr+ NaOll = NaBr + CO'^+ClF- Azll-, et il a admis que la réaction se passe en deux phases : du cyanale de mé- thyle est produit d'abord par perte de HBr; il est ensuite transformé en méthylamine par la potasse. Quelques faits que je vais exposer permettent de considérer les solutions d'acétamide brome comme des solutions d'Iiypobromite et la réaction qui donne naissance à la monoinéthylamine cnmme un simple phénomène d'oxydation, transformant le groupe CO de Tacétamide en (]()- qui s'éli- mine. L'i'quation peut alois être représentée simplement par Cil'— CO — Azll'-h O = Cil'— AzIP-h CO^ Je tiens essentiellement à laisser de côté dans cette discussion la constitu- tion de l'acétamide brome cristallisé, et à ne parler que des solutions. En effet, dans la pratique de la mélhode d'Hofmann pour la préparation de la monoinéthylamine et des aminés, on n'emploie pas de l'acélainide brome cristallisé et isolé, mais une solution susceptible au plus d'en déposer par refroidissement. C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVll, N° 21.) I28 984 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il n'est pas inutile de rappeler ici que racétainide se dissout dans le brome sans dégagement d'acide broinhydriquc, que, dès lors, les deux corps ne réagissent pas par simple contact et que la solution d'acétamide brome ne se produit que lorsqu'on ajoute une solution de potasse, c'est-à-dire dans une réaction semblable à celle qui produit les bypobromites. 1° Solution d'acétamide brome d'iloj'mann. — On pèse exaclement dans une fiole conique ôb^g (-pj de mol.) d'acétamide pui-, on y ajoute i6b de brome (^|y de mol.) pesés très exactement. Après i5 minutes environ, l'acètamide s'est dissous dans le brome; on verse alors lentement et en agitant 5s, 6 de potasse, sous forme de 56"^™" de solution titrée à 10 pour 100. En un mot, on prépare scrupuleusement la solution d'acétamide brome qui sert d'ordinaire de liase à la préjiaration de la monométhyl- amine et qui, refroidie, déposeiait des cristaux d'acétamide brome brut. Le volume de la solution obtenue est de 68'™'. Cette solution a l'aspect et l'odeur des solutions d'li\ pol)romite de soude; elle tn a les propriétés owdanles. Sans l'étendre d'eau, on y dose le brome actif comme on litre le biome actif d'un livpobromite et par les mêmes moyens. Four cela, il suffit de savoir que 10""' de liqueur arsénieuse de Gay-Liresac sont oxydés jjar 00,117143 de brome libre. Un s'aper- çoit vite que la solution d'acétamide brome oxyde des quantités énormes de liqueur de Gay-Lussac. Ne voulant pas étendre la lii|ueur a éluilier, on o])ère en présence de sul- fate d'indigo sur 200''"'' de liqueur de Gay-Lussac; on trouve qu'il faut ô"^"'', 2 de la solution d'acétamide brome pour amener la décoloration en présence de 200"^"' de liqueur de Gay-Lussac, ce qui indique pour la totalité de la liqueur i5s,66 de brome actif. En employant la liqueur de Penot, c'est-à-dire eu opérant en milieu alcalin, on trouve, pour la totalité de la licjueur, i ")*^,8'5 de brome actif. Enfin, en se servant à la place de liqueurs arsénieuses d'une solution titrée de chlorhydrate d'aniline ( ' ), c'est-à-dire en opérant en milieu neutre, on Irouve 15*5,70 de brome actif. Or, le brome actif dosé par les liqueurs arsénieuses est, soit du brome libre, soit du brome à l'état d'hypobromite. Comme la solution étudiée est jaune pâle, que, manifestement, elle ne contient pas de brome libre, il faut nécessairement que tout le brome employé pour la préparer ait été trans- formé en hypobromite. Peu importe d'ailleurs que l'acide bypobromeux formé soit fixé sur la potasse ou sur l'acètamide, comme il est plus jirobable; la solution contient jmoi d'acitJe bypobromeux pour 1'"°' d'acétamide, et, chauffée en présence (') Journal de Pharmacie et de Chimie, 6"^ série, t. IX, p. 621. SÉANCE DU 2J NOVEMBRE 1908. gSS d'un alcali concentré, elle donne naissance dans une réaction très vive et explosive à de la inéthylaniine. Cette réaction et sa nature explosive s'expliquent très bien si l'on admet, comme je l'ai fait au commencement de cette Note, que l'acide hypobi'O- meux se détruit en oxydant le groupe CO de l'acétamide avec production d'anhydride carbonicpie. Cette conception uempèche d'ailleurs, en aucune façon, d'admettre la formation intermédiaire du cyanate de mélbyle. L'expérience suivante prouve qu'elle n'est pas sans fondement; elle con- siste à préparer de la monométhylamine par action à chaud de l'hypobro- mite de potasse sur l'acétamide. On place dans un verre 168^'"' de solution de jjolasse titrée à 10 pour 100 (iGs, 8 KOH =: -i- de mol.). On refroidit vers o" et l'on ajoute, en une dizaine de fois à 5 mi- nutes d'intervalle, i6s de brome. On obtient ainsi un liypobromite de potasse contenant un excès d'alcali, très pâle, tout à fait exempt de brorne libre. D'autre part, on dis- sout 5k, 9 d'acètamide dans 10'^"'' d'eau et l'on mesure 56'='"' de solution de potasse à 3o pour 100 titrée (i6*>',8 KOH = ^ de mol.). On plonge la pointe effilée d'un appareil de Schlœsing dans une liole garnie d'eau et l'on introduit très rapidement dans son ballon, sifccessivemenl, la potasse à 3o pour 100, l'acétamide, puis i'Iiypobromite. On agite, on réunit le ballon au serpentin et on le chauffe aussitôt brusquement au moyen d'un bec Bunsen grand ouvert. Il se produit une réaction très vive; on abandonne i5 minutes, puis on distille comme dans un dosage d'ammoniaque. Le liquide distillé est très alcalin; il précipite très abondamment par le réactif de Nessler en jaune pâle, caractère de la monométhylamine presque exemple d'ammo- niaque. On l'agite pendant i heure avec 20e d'oxyde jaune de mercure en présence de soude et de carbonate de soude pour éliminer l'aininoniaque. On redistille le liquide après fîltration et lavage de l'ox-yde, et l'on recueille la base distillée dans l'acide chlor- hydrique dilué. On évapore la solution chlorhydri((ue. On obtient y",i85 de chlorhydrate de monométhylamine pur, qu'on caractérise par son point de fusion, sa solubilité dans l'alcool absolu, etc. Le rendement théorique eiit été 6^, j5. 2" Solution d'acélamide hrnmé obtenue avec le carbonate de chaux. — Cette solution, dont la préparation a été décrite précédemment ('), est de même nature que la solution d'acètamide brome d'Hofmann et sert aux mêmes usages. Elle en difTère toutefois en ce qu'elle est rouge et contient une certaine quantité de brome libre. Si l'on prépare avec soin cette solution au moyen de 5«, 9 d'acètamide. (') Comptes rendus, t. CXl.N 11, 1908, p. 680. 986 ACADÉMIE DES SCIENCES. i8k de brome, 40™' d'eau el de craie en excès, et (ju'on la titre par les mêmes moyens que précédemmeiil, on trouve 168,2 de itrome actif, tandis qu'elle contient 16^,4 de brome total. Tj'infériorilé de ces chiffres à la quantité de brome mise en œuvre est dne à ce que l'anhydride carbonique dégagé pendant la réaction entraîne des quantités inqiortantes de brome, surtout lorscpion opère sur de petites quantités. Cette solution contient donc tout son brome à l'étal d'hypobromite et de brome libre. Klle contient 1'"°' d'acide hvpobromeux pour 1™"' d'acétamide, et les conclusions sur la formation de la nionométhylamine sont les mêmes que pour la solution d'Hofmann. Conclusions. — Dans les solutions appelées solutions d acètunnide brome qui servent à la préparation de la monomélhylamine, il existe 1'"°' d'acide hypobromeux pour r™°' d'acétamide; le brome n'existe qu'à l'état d'acide hypobromeux et à l'état libre. La formation de la nionométhylamine par chauffage de ces solutions en présence d'un alcali concentré résulte d'une simple oxydation produite par l'acide hypobromeux dans certaines conditions de température et d'alca- linité. CHIMIE. — Sur les maliéres humiques des charbons. Note de M. O. lîouiiouARD, présentée par M. Henry Le Chatelier. L'oxydation des charbons à l'air a pour elfet île donner naissance à des produits bruns, à caractère acide, solublcs dans les alcalis, dont l'ensemble des propriétés rappelle celles des composés humiques; de plus, il semble y avoir une certaine relation entre le pouvoir cokéfiant d'un charbon et sa teneur en ces substances. Au coui's de recherches sur la cokéfication des houilles, j'ai été conduit à étudier les matières humiques qu'on peut retirer des combustibles naturels; ces produits sont unis jiar des relations étroites de dérivation aux hydrates de carbone, et ils sont analogues à ceux qu'on ob- tient en faisant agir à chaud les acides sur les alcools polyatomiques, sur les sucres. D'après Stein, l'ulmine et l'acide ulmicpie auraient la même com- position C-''II'*0". Mulder, au contraire, distingue les produits bruns (humine C'"H-"0" et acide humique C'^H^'O'^) et les produits noirs (ulmine C'^H'-O' ' et acide ulmique C'^H-^O'-). Malaguti propose la formule C'-H'-O". Berthelot et André donnent la formule C'*H'''0''' et SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1908. 987 admettent l'existence d'un hydrate C'*H'*()'; on aurait toujours all'aire à un mélange d'anhydride et d'acide partiellement dissocié, et l'anhydride humique participerait à la fois des anhydrides acides et des anhydrides alcooliques, étant à certains égards comparables aux lactones. Pour obtenir l'acide tiumique contenu dans les cliari)ons, il suffit de les trailer par une solution de potasse, à 5 pour 100 par exemple. La solution brune est ensuite préci- pitée par l'acide chlorhjdrique en excès : l'acide buinique est recueilli sur filtre, lavé et séché à 1 10°. Les expériences ont été faites sur diverses variétés de charbons : an- tliracite (I), Courrières { gras (II), charbon de forge belge (III) et d'origine inconnue (IV), Bruay J gras (V), houille d'origine inconnue ( VI) et lignite (VII). A l'état natu- rel, les échantillons VI et VII seuls contiennent de l'acide humiquedans les proportions respectives de i et 5 pour 100 environ. Après oxydation à 100°, on trouve des traces d'acide humique dans les charbons 111 et IV et des quantités assez grandes dans les échantillons V (5 pour 100) et VI (14 pour 100). Enfin, l'action de l'acide nitrique aug- mente considérablement la teneur en acide humique : i5 pour 100 dans III, 8 pour 100 dans IV, 4o poui' 100 dans V, 5o pour 100 dans VI et 27 pour 100 dans VII; on en trouve des traces dans l'échantillon II. Le Tableau ci-dessoiis donne les résultats analytiques relatifs aux matières humiques obtenues avec les divers charbons (toutes ces matières liumiques retiennent une certaine quantité de cendres dont il a été tenu compte dans le calcul des analyses) : Composition ccritésimale, cendres liédnitos. riailcmenl subi. Couleur. (1. If. U. ConJi-es. Iji'une 60,1)8 4,87 28,1,5 1,77 Ici. 66,ç)6 4,64 58,40 ..L.,94 N". .Nature de< cliarlioiis. 1. Houille (.i'i.n"if;iiic inconnue.. 2. I.l. 3. I.l. 4 5 Id fi Id. 7 8. Houille d'origine inconnue. 9. Cliarljon de forge Ijelge 10. Id. 11. Charbon de forge origine in- connue. . 19 13. Houille d'origine inronnuc. 14. Lignite ( naturelle, traitée pat KOll 1 ( ô potir 100 à froid ) ( naturelle, Irailéc par Kiill , ' '^ pour 100 à chaud ) \ naturelle, Irailée par KiUI ^ ' 2.3 pour 100 à cliaud \ I naturel, trailé par KOH.ip. 100 / / à froid ) I.l. .57, i3 4.80 38,07 ''.24 noire 66,10 4)39 29,51 ',79 1 épuisé par l'alcool, puis traité / to ■> / / ot- oj »■ ' ' ' ' , ., hrune 58,23 4,94 36,83 •..',(16 ( par KOH 2a pour luo à froid ) 1 t ,.>i . M. 64,06 4:7" 3i,24 \ épuisé par l'alcool, puis liailé j I par KOH 23 pour 100 à < hainl ) \ oxydé A 100°, traité par KOll ; . ^ _ . ,„ ; . , . , noue 57,52 3,5i 38,97 "-90 I 5 pour 100 à froid ) " ' '-" -^ Id. Id. .58,21 3, .53 38,26 i,4o ( oxydé par NO' H, traité par / ^ o- ■, ■, 10 on ( KOH 5 pour 100 à froid * Id. M. 58,52 3.5o 37,98 0,68 Id. Id. 58,28 3,86 37,86 t,53 Id. Id. 52, 4o 3,56 44io4 i,i3 Id. Id. 56,76 3,79 39,45 3,39 Id. Id. 53,75 4,00 42,25 3,39 q88 ACADÉMIE DES SCIENCES. Si l'on examine ces résultats et si l'on réunit ensemble ceux qui sont sen- siblement les mêmes, on peut former quatre groupes : Composition moyenne. ™.^^ -^^■^■^ — Formule Groupes. N-. G. M. ii. opprochOc. Auteurs. a. l-->-i-(> 6t),o2 4,6.5 ac),.?:! C'*H"0'^ Berllielol et André b. 3-0 r>7,68 4,87 37,4."; C'»H'M3' _ Malaguti c. 7_8-9- 10-1 1-13. .57,86 3,60 38,.-.^ C'»H''0» " ,/. \l-\\ 53,08 3,78 43.11 C'«H"0" La matière huniique des charbons oxydés artificiellement contient moins de carbone, moins d'hydrogène et plus d'oxygène que celle préexistant dans les charbons naturels. Le groupe a correspond à la formule Berlhclot et André, le groupe h à la formule Malaguti ; les groupes c cX d dérivent facile- ment de la formule Berthelot et André par addition de 3''' ou ï-'"^ d'oxygène. MINÉRALOGIE. — Le porphyre rouge antique. Note de M. .1. Couyat, présentée par M. A. Lacroix. \^e porphyre rouge antique était une des pierres les plus recherchées des Romains, à en juger par le nombre et la variété des objets que renferment les Musées et qui sont taillés dans cette roche. Peut-être même ne fut-il connu que d'eux seuls, car on ne possède actuellement aucun indice per- mettant d'en soupçonner l'emploi par les Grecs ou les Egyptiens. Les gisements en furent longtemps perdus; Burton et Wilkinson les retrouvèrent au début du siècle dernier et, depuis cette époque, ils ont été fréquemment visités par des voyageurs européens, mais ils n'ont pas été l'objet d'une description approfondie, .le me suis proposé d'en faire l'étude pétrographique et géologique dans un travail dont celte Note condense les conclusions. Les carrières sont au nombre d'une cjuinzaine. Elles se trouvent le long de rOuadi Abou Màammel, dans les collines schisteuses qui s'adossent à la partie nord-ouest du G. Doukhan. Cet Ouadi se dirige au Nord et s'ouvre dans l'O. Oum Sidri. 11 est d'un abord difficile; les caravanes romaines, venant de la vallée du Nil, y accédaient par TO. Oum Sidri, après un long détour d'une journée de marche. Il est d'ailleurs possible de suivre leur route, jalonnée de travaux d'art, et semée de blocs àe porphyre. Les roches à la famille desquelles appartient le porphyre rouge antique sont SÉANCE DU 2) NOVEMBRE I908. 989 des andésites amphiboliques à hornblende, dont j'ai récemment indiqué la place au milieu de la série éruptive du G. Doukhan ('). A l'état frais, la couleur du type le plus fréquent varie du uoir verdâtre au noir d'ébène et sur la pâte sombre se détachent les sections blanches et géométriques des feldspaths. (les roches se trouvent en necks au G. Doukhan; au G. Oum Sidri, leurs liions sont si nombreux, si variés dans leur direction, leur incli- naison et leur épaisseur, qu'ils pénétrent d'un réseau compliqué le schiste dans lequel ils s'élèvent. Un énorme dyke de granité, de nombreux liions de microg-ranites, de rhyolites et de diabases les traversent. Ces andésites sont formées de phénocrislaux et de microliles d'andésine et de hornblende; elles contiennent en outre beaucoup d'apatite et de fer oxydulé. L'andésine a une extinction maximum de 17° dans la zone de symétrie; elle est maclée suivant les lois de l'albite et du péricline; les microUtes en sont allongés ou se présentent réunis en plages d'aspect spon- gieux. La hornblende forme des cristaux automorphes à extinction maximum de 22°. Sa biréfringence maximum est d'environ 0,24; elle est fortement colorée en vert et polychroïque dans les tous suivants : iig veri n,„ jaune sale fip jaune pâle De plus, elle est manganésifère, ainsi que le montre l'analyse suivante : SiOv APC. Ve-OK FeO. TiO-, MgO. CaO. MnO. K-O + Na-O. P.K. Tolal. 44,5 12,5 12,2 4,0 1,5 11,1 9,5 0,4 3,9 0,5 iO0,I La roche se rencontre rarement à l'état frais, et le porphyre rouge n'est autre chose qu'un faciès d'altération de celte andésite; il en a d'ailleurs, à peu de chose près, la même composition chimique, comme l'indique la comparaison de leurs analyses : SiO=. AP-O^ Fe=0\ FeO. TiO^ MgO. Cal). MnO. Na=0. Iv=0. P'O^ P. F. Tolal. Andésite. 64,3 16, 4 i,85 2,0 o,45 3,o 4,7 t'"- 4,3 2,0 n.d. 0,6 100,1 P. rouge. 64,4 16,1 3,5 1,0 o,65 2,7 5,o ir. 4,2 1,6 n.d. 1,1 100, 25 Le porphyre rouge se trouve au centre des necks d'andésite, à l'endroit où celte roche, plus cristalline, offre moins de résistance à l'altération; aussi passe-t-il insen- (') Comptes rendus, t. CXLVII, 1908, p. 867. (jr)0 ACADEMIE DES SCIENCES. siblement un pot pli y re noir, la zone inlermédiaire élanl un porphyre l'/o/r/ce également bien connu des archéologues. Sa composilion minéralogique est celle des andésites; mais, par oxydation, l'apatite, qui est ferrifère, s'est colorée en brun; la décomposition simultanée de la hornblende manganésifère et du feldspath y a introduit une grande quantité d'épidote mangané- sifère (withaniite) qui épigénisenl partiellement les phénocrislaux d'andésine et leur communique une coloration rose pâle. Il n'est resté de la hornblende qu'un squelette ferrugineux qui a conservé la forme du cristal disparu. La pâle doit uniquement sa teinte lie-de-vin à l'hématite dont elle est imprégnée et qui résulte en partie de la transformation de la magnétite. Si, en eflet, on l'examine au microscope et ii la lumière réfléchie, on la voit remplie d'un pigment rouge d'hématite qui, au milieu de ses flocons, conserve parfois encore des paicelles non décomposées de fer oxydulé. Sous l'action de la chaleur, le pigment levient ;i l'état de fer oxydulé, ce qui explique pourquoi la roche devient noire par calcination, cmilrairement à ce que dit Delesse à ce sujet. Il faut signaler enfin quelques autres minéraux secondaires : damourite, actinote, biotite. Les brèches rouges, qui ont servi aux anciens à faire tant de colonnes et de vases, proviennent de deux grandes carrières, voisines l'une de l'autre, et situées à l'ouest de rO. Abou Mâanimel, au sommet d'une montagne d'environ i5oo"^ d'altitude. Elles forment la partie nord-ouest d'une bosse andésitique. Kutley les considère comme le résultat d'un écrasement dû à des actions djnamiijues, mais elles me paraissent être des brèches ignées, car les fragments qui les constituent sont plus cristallins que la pâte qui les cimente et de plus ils sont partiellement résorbés par elle. La pâte pré- sentées mêmes altérations que dans le/30//)/;> ve roiti^e. Les fragments qu'elle englobe sont devenus blanchâtres par damourilisalion ; on y voit des phénocristaux allongés de hornblende non décomposée; aussi sont-ils dépourvus de wilharaite. Ces brèches passent insensiblement, comme le porphyre rouge, à une roche de même structure, mais de couleur noire. En résumé, le porphyre rouge n'est pas, comme on Fa cm jusqu'alors, une roche disUncle, consliluant un filon au milieu de pegmatites; c'est un faciès d'altération d'une andésite amphibolique à hornblende, antérieure au granité, et s'élevant en necks au milieu des schistes. De plus, il doit sa co- loration non pas à la withaniite, mais à la grande quantité d'hématile qui l'imprègne inliuicment. CHIMIE VÉGÉTALE. — Contrôle quantitatif (les travail r sur la chlorophylle. Note de M. V. Rrdmk, présentée par M. Armand (iaulier. 11 était important d'introduire un contrôle quantitatif dans les travaux ayant pour objet l'isolement de la chlorophylle pure. Celle qu'on extrait des feuilles vertes par l'alcool contient beaucoup d'autres substances. Pour SÉANCE DU 2.'i NOVEMBRE 1908. 99I s'en débaiTasser on recourt d'ordinaire à divers procédés : méthode de Kraus (extraits alcooliques traités par i'étlier pétroliquc, le sulfure de carbone, le benzol, etc.); méthode de A. Gautier (absorpliou par le noir animal); méthode chromato-adsorbtive de Tswett. Le contrôle de la purilicalion de la chlorophylle peut être exécuté au moyen du spectrophotomètre de Kônig-Martens. La solution benzoliquc de chlorophylle brute, obtenue parla méthode de Kraus, fut pholomélrée en concentration convenable dans diverses régions du spectre et l'on calcula les coefficients d'extinction (t) des diflërentes longueurs de radiations £ = —2 5 — Ë 5_. l^es longueurs de radiation portées sur 1 abscisse et les coefficients d'extinction sur' l'ordonnée marquent, par les points d'in- tersection, la courbe du spectre d'absorption (\on\f/g. i). Kig. 1. 70 1 1 \ ^ 1 ' i 6 i ) 1 \ j f 1 1 '■ 6 \ / \i ] \ / \ \ 1 1 \ \ i r\ i\ \ L / \ \ ; i. .,7 \ rV\ ■J \ V 1 j V/ / ' '\i '^ \ \^ -=^/l/^ \ ' / \ ^ S \ ' i ^ !/ i 'S 1 ! F 1 V / ^ V 1 V / r- ^ '\ -A i A 1 • 1 ; V ^ / \ 1 v/ p- 1 1 i i ! JlO r,'3 t ;: 01 0-0 ;cc 6S0 600 550 soc Courbes d'absorption de lu chloropbylk- en dilléienles solutions concentrées : a = I""', b = 3'='''\ c = '|Cm', c — oi'iii',.') de la solulion primitive benzolique en ■>ïi':<»' de bejizol. D'après la courbe ainsi construite on pourrait préciser peut-être l'échelle d'intensité des bandes I > II > IV > III. Quantitativement on a : I : Il : l\: 111=: 10: 4:. '1:2. On peut juger, grâce à ces courbes, dans quelles proportions les différents rayons de lumière agissent dans la photosynthèse. Elles indiquent aussi par leurs points culminants l'obscurcissemcnl maximum des bandes caracté- ristiques d'absorption dans la partie visible du spectre (voir la figure C, R., iyo8, 2- Semestre. (T. CXLVII, N" 21.) I29 Ç)()1 ACADÉMIE DES SCIENCES. du spectrophologramme) : bande I sur A^Gdf); Il sur A^fiij; III sur X = 569; IV sur A = 53(i. Cette donnée est seule exaclo. Enfin on a trouvé que la solution de la chlorophylle étendue à un volume double et photométrée a donné des coefficients d'extinction moitié plus faibles dans ces points culminants de la courbe, etc. (_)n ne peut faire usage de cette règle ni pour les grandes diflérences de concenlration, ni sur un point quelconque de la courbe, mais uniquement dans les points d'obscurcissemenl maximum ïll '60,7 , ,' -11 • • 1 . , ■ r- vante : I rzr r= - — ^r=io,oQ. Les leuilles ainsi lavées et brovees furent mises a /■ 3.02 -^ digérer dans l'alcool (avec addition d'un peu de carbonate de chaux). Les extraits clilo- ro|i)hy'l'l'iens alcooliques furent agités •a\ec le benzol. L'alcool, d'un aspect jaune, conie- rfâit 'eticôi-è lin peu de chloroplivllé : P'=±: ^— = ■-■-. " ''^- • ±t= o,2'&. La coucîie iiemet- ' ■' /• 40,0007.} sll 3i 1 tique fut délavée (r"^™' : ■20""'' de benzol) et ptiotoniélrée : P = =r ^jj^ =: 49i08. SÉANCE DU 2J NOVEMBRE 1908. 998 Une autre partie île cette solution beii/.oliiiue fut évaporée à 3o"-|0"; le résidu, lavé plusieurs fois à l'eau froide, redissous dans de l'alcool étliylif[ue et af;ilé de nou\eau avec le benzol, fut plioloniétré : P -= r=-. — ^ . =1: -'i,55. ' /■ I . ■)7y9 On en déduit que la dernière préparation est de Jo pour 100 plus riche en chlorophylle pure que la première. Une petite jia rtie de la dernière solution fut évaporée au bai n-marie; le résidu dissous dans le benzol et photométré donna P =^ — ^ — jtt; — r ^'- ■' 1 ,02. ' /• 0,87804 La purification ultérieure de la partie principale fut opérée comme suit : la solution benzolique fut évaporée à 3o° et le résidu dissous dans de l'acétone. La solution fut évaporée (3o"), dissoute dans le benzol et pholométrée : P= — ^= 7^^62,2. r 1^ i /■ I , ao;t3 Tandis que le rapport entre le coefficient d'extinction de la bande 11 à celui de la bande IV de la solution benzolique première était -777 =i -^ ^z , il était dans la ' ' £ IV 23 0,7 , ., , . , sll 3o I dernière solution de — rr- = — ^ • cl\ 27 0,9 L'intensité d'absorption de la bande I\ s'élé\e donc avec l'altéralion tie la chloro- phylle, comme la photographie dn spectre solaire dans la région violette l'a confirmé. On voit, par le contrùlc quaiililalif ci-dessus, que l'ag'ilation de solutions alcooliques de chlorophylle avec le benzol, l'i-vapoi-alion à basse teivipéi-a- ture et le lavage de la chlorophylle brute à l'eau froide sont opportuns, tandis que les opérations ulléiùeures, consistant en évaporations à des tem- pératures plus élevées et en redissolulions dans diiïérents liquides, sont nui- sibles. Peut-être trouvera-t-on que les A = 672, (3/|9, G^o, 620, 603, 585, 57_^l, 53o sont en relation avec diflerents pij;ments de la chloio[)hylle; on pourra alors adopter cette méthode pour ces divers pigments. (^uil inc soit permis de remercier ici M. le professeur K.-K. Martens pour les renseignements qu'il m"a fournis. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur le mécanisme pliysiologique de la coloration des raisins rouges et de la coloration automnale des feuilles. iNole de M. J. Laborde, présentée par M. (juignard. Dans une >.ote antérieure ('), j'ai iiKuilri' que certaines matières tan- niques, traitées par l'acide chlorhydrique à 2 pour 100 à l'autoclave à 120°, (') Sur l'origine de la matière colorante des raisins rouges et autres organes végétauji- [Comptes rendus, juin 1908). 994 ACADÉMIE DES SCIENCES. donnent une matière colorante rouge, tandis que d'autres ne se prêtent pas à cette réaction. Pour le premier cas, le tanin des différents organes de la vigne et surtout des pellicules des raisins fournit un exemple typique; pour le second cas, on peut citer le gallotanin pur. Cependant, avec ce gallotanin, on peut obtenir aussi une magnifique couleur rouge clans des conditions différentes des précédentes et qui con- sistent à exposer au soleil une solution de tanin dans l'eau contenant de l'aride clilorhydrique et de l'aldéhyde formique. L'alliiie de l'action varie un peu sui\aiU la proportion des matières en présence ; je décrirai celle des trois fornuiles suivantes : Pour looc'ii' : N» 1, N" ■.'. N" 3. Ta I. i 11 of,ô os, 5 os, 2 Xim' Acide chlorlivtlrique io""' lo""' Formol ( solution commerciale). . . 5'^"'' i*^™' o'^"'',2 Premier cas. — Il se forme rapidement, par coagulation du tanin, un précipité aliondant qui, au bout de i(uelques jours, est devenu d'un rouge violacé, tandis que le lif[uide est à peu près incolore. Deuxième cas. — Le tanin se précipite partiellement et le rougissement est plus lent: au bout d'une semaine la coloration est très nette et va en s'accentuant parla suite, mais alors le liquide, qui est un peu coloré, dépose, sur les parois du verre, une pellicule adhérente de matière colorante absolument semblable à celle que donne la couleur du vin rouge sur les parois des bouteilles. Troisième cas. — Le liquide reste limpide en se colorant peu à peu; l'intensité de la coloration peut atteindre la moitié de celle d'un vin rouge ordinaire et il y a encore dépôt de matière colorante sur le verre. Dans tous les cas, le rougissement se produit aussi à l'obscurité, mais plus lente- ment; la lumière favorise donc le phénomène, comme elle favorise la coloration des laisins rouges. Le contact de lair n'est pas, non plus, nécessaire; seulement, si la solu- tion de tanin s'est fortement oxydée à l'air avant l'addition des deux réactifs, la nuance de la couleur est jaunâtre et non violacée. Les pellicules el le précipité rouge insolubles dans l'eau clilorhydrique forinolée sont solubles dans l'eau alcoolisée, qui prend une belle teinte rouge vineu.x. Cette cou- leur vire au bleu grisâtre par l'ammoniaque et au vert sale par la potasse ou la sonde; elle s'owde à l'air en jaunissant et s'insolubilisant comme la couleur du vin rouge, mais beaucoup plus lentement que la couleur fournie par l'œnotanin attaqué par l'acide clilorhydrique à 120°. En somme, ces trois matières colorantes présentent entre elles de grandes analogies. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1908. ((QJ L'œnolanin, précipité dans l'eau clilorhydrique formolée, rougit également, mais le précipité est complètement insoluble dans l'alcool comme la couleur du vin précipitée par les mêmes réactifs. Toutes les matières tanniques essayées ont donné une couleur rouge dans les mêmes conditions; celte transformation paraît donc générale pour les tanins. L'action de l'acide clilorhydrique à 120" sur l'œnotanin est inconleslablemenl une catalyse qui agit peut-êtie par liydrolyse comme dans la Iransl'ormation du gallotnnin en acide gallique, par exemple. C'est également une action catalytique qui s'exerce à froid sur un lanin quelconque mis en présence d'ocide clilorhydrique et de formol, car aucun de ces deux corps ne prend part à la réaction, ainsi que le prouve leur dosage avant et après par des méthodes qui sont, comme on sait, très sensibles. Cependant, l'un et l'autre ne jouent pas un rôle équivalent, bien qu'ils ne puissent agir séparéjnent; l'expérience montre, en ellel, (j; Ladenburg et Adam trouvèrent quelque temps après la pseudo- conhydrine; la méthylconicine et la y-conicéine furent isolées un peu plus tard. La conbydrine et la pseudo-conhydrine sont, quant à leur constitution, des oxy-conicines. La première de ces bases, ainsi que Ta démontré un de nous ('), est un dérivé de l'a-méthylpipécolylalkine /H H^C, ,C-Cir^— CH.OH — CIP AzH La constitution de la pseudo-conhydrine n'a pas été encore déterminée, mais cette base doit évidemment contenir Thydroxyle dans la chaîne latérale, car Willstatter (-) obtint, par son oxydation, l'acide a-pipéco- linique. Par la déshydratation de la conhydrine. il se fait une base lévogyre non saturée, la ^-conicéine qui fond à 4i° C. et qui doit être considérée comme une a-allylpipéridine, car elle est identique à l'aHylpipéridine lévogyre que Lôffler et Friedreich (') ont obtenue par la réduction de (M Karl LoFFLEu. HabilUalionsschrift Univ. Ilreslaii. 1907. (M Ber. chem. GeselL, t. XXXIV, p. 3i66. (') Ber. chem. GeselL, 1908. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1908. l'a-pipécolylmétliylalkine. C'est la base CH- "^CH- 997 CH^ H — CH = CH-CH' AzH La pseado-coniiydrine donne également, par l'éliininalion de i""*' d'eau, une base non saturée qui est fortement dextrogyre, mais dont la constitution est différente de celle obtenue par la déshydratation de la conhydrine. 11 s'ensuit que la pseudo-conbydrine ne peut être un isomère optique de la conhydrine, car dans ce cas les deux alcaloïdes devraient amener à la même conicéine non saturée CH- H^C C — CH=:CII.CH-. AzH Il reste donc encore pour la pseudo-conhydrine, les constitutions pos- sibles suivantes : CH^ CH- H / C — CH^ — CH- - cir^. OH H^C ^.H^GH^.OH ou AzH Az \\ \CH» CH- W-C, "' CH= H'^C^ .C -C.OH. AzH \CH' Il serait difficile de déterminer laquelle de ces formules revie n t à la pseudo- conhydrine : si la chaiue latérale est droite, on obtiendiail la coniciue parla substitution de l'hydroxyle par i"' d'hydrogène, tandis que si cette chaîne est ramifiée il en résulterait une isopropylpipéridine. On obtient la conicine-/ par la réduction de l'a-allylpipéridine lévogyre qui dérive elle-même de la conhydrine. La réduction de la base non saturée obtenue par déshydratation de la pseudo-coniiy- drine amène aussi à une base saturée dont la composition correspond à celle de la conicine, mais dont la conslitution n'est pas encore déterminée. L'étude chimique précédente est due surtout à 1 un de nous (iv. Lofller). (,q8 ACADÉMIE DES SCIENCES. Il nous a iiarii inléressaiU crexaminer l'eliel physiologique de ces substances el de comparer eiisuile leurs réactions biologiques par rapport à leur constitution molécu- laire. Le chlorhydrate de conhydriae. injecté à un cobaye à la dose de S™? à io™s et même de 25"'s pour loos d'animal, ne jiroduit aucun ell'et bien caractéri-^tique; il faut arriver à 4o"5 de cet alcaloïde j)0ur produire une réaction physiologique niesural)le. Nous voyons alors la température baisser de i°, i C. aiirés i heure el le train postérieur tombe paralysé à ce moment, i heure et demie après l'injection, la température a diminué de i°,h C. et l'animal, pris de convulsion, tombe complètement paralysé, taudis que le thermomètre baisse toujours; :>. heures après le début de l'expérience, rhypotherniie atteint une difTérence de 2°,9C. Après 5o minutes on voit la température remonter et la paralysie disparaître progressivement sans que l'animal ait manifesté le; moindres symptômes d'asphyxie. Le lendemain, le cobaye paraît être en étal nor- mal et, apiés 8 jours, il continue à se bien porter. Le chlorhydrate à& pseudo-conhydrine produit un effet physiologique absolument identique à la dose de 4o"i^', mais est moins toxique, car l'animal, lout en passant par le même degré d'hypothermie, n'est nullement paralysé et se remet à manger déjà 2 heures après l'injection. Le chlorhydrate de (3-cort«ceï/ie est 1res toxique. Le cobaye, aussitôt après l'injection de S'"» pour loofc', est secoué par des tremblements généralisés; après 5 minutes, le irain postérieur esl paralysé; il y a émission d'urine. Après g minutes, on observe des convul- sions avec symplômes manifestes d'asphyxie, et la mort survient rapidement (i i mi- nutes) avec congestion du poumon el du foie. Le sel de la pseudo-conicéine, à la dose de i5'"- pour loo?, produit un ellet tout à fait identique à 5"'8 de |3-conicéine; il est donc trois fois moins actif que son isomère. Le sel de conicine-d est d'une toxicité moitié moins grande que le sel de |3-conicéine, amenant la mort en 29 minutes avec 5"'6 pour ioqs d'animal, accompagnée des mêmes effets toxiques. Le sel de conicine-l esl absolument semblable à son isomère dextrogyre quant à son effet physiologique, tandis que la conicine obtenue par la réduction de la pseudo- conhydrine el que nous désignerons en attendant sous le nom de pseudo-conicine ne provoque la mort qu'après 43 minutes, bien que les convulsions commencent, comme pour les isomères, exactement 23 minutes après l'injection. Toutes les conicines provoquent une hypertherniie. Elle va jusqu'à o", 7 C. pour la conicine-/. Nous voyons donc que la stéréoisomérie des deux conicines ne comporte aucune différenciation des effets physiologiques. 11 résulte encore de nos expériences que la pseudo-conicine, tout en étant par ses caractères physiques identique à ses deux isomères, ne l'est plus au point de vue physiologique, et ce fait nous laisse entrevoir une différence de constitution entre celte base el ses isomères. De l'action des deux conicéines nous pouvons conclure que la transfor- mation d'un alcaloïde saturé en son isologue non saturé avec introduction SÉANCE DU 23 NOVEMBRE igo8. 999 d'une double liaison exalte refiel [jliysioloj;ique; tandis <{ue l'entrée d'un hydroxylf' dans la molécule produit l'effet contraire, une atténuation très grande de la toxicité, qui, dans notre cas, s'accompagne d'un effet hypo- thermiqne très prononcé. Des recherches ultérieures nous démon Lreront si ces phénomènes com- portent une généralisation. PHYSIOLOGIE. — Nom'clle contrilnitioii à /élude dit sérum des animaux éthyroidés. iNote de M. L. Launoy, présentée par M. Roux. J'ai démontré dans une Note antérieure f) que chez un chien normal ou chez un chien complètement éthyroidé depuis peu, mais n'ayant pas encore présenté de manifestations thyrèoprives, l'injection de doses massives du sérum d'animaux de même espèce, complètement éthyroidés depuis plu- sieurs jours, ne détermine pas de symptômes d'athyroïdie. Toutefois, dans le second cas on peut observer l'apparition d'attitudes calatoniques, immé- diatement après l'injection; ces attitudes sont d'ailleurs de courte durée; dans les mêmes conditions, elles ne se produisent pas après injection de sérum d'animal sain. .l'ai pu me rendre également compte que l'injection souscutanée à doses progressivement croissantes de sérum de chien éthyroidé, à des animaux jeunes ou adultes de même espèce, ne détermine aucun accident slrumi- prive aigu ni tardif, lorsque l'appareil ihyio-parathyroïdien de l'animal en exjiérience est maintenu dans son inlégiili'. 11 n'en est pas de même quand les injections de sérum, répétées à courts intervalles, sont pratiquées par la voie sous-cutanée, à doses rapidement croissantes, sur des animaux jeunes (6 semaines à 2 mois) chez lesquels l'aldation partielle, unilatérale, de rap|)aieil thyro-paialliyroïdieu a été faite. Ku elle-même l'ablation d'une glande et des glandules adjacentes ne cause pas de notable dommage aux animaux, et si par la suite ils restent chétifs, surtout les animaux femelles, il n'apparaît pas chez eux d'accidents aigus d'insuffisance parathyroïdienne. Au contraire, lorsque chez des animaux ainsi préparés et complètement remis des suites immédiates (amaigrissement) de l'Intervention, on procède (') Comptes rendus, t. CXLVII, 27 juillet 1908, p. 268. C. H., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N» 21.) I ^O lOOO ACADEMrE DES SCIENCES. tous les jours ou lous les deux jours à l'injeclion de scruin élliyroidé, on poul voir s'établir des accidents très aigus. La symptomatologio de ces accidents cadre d'une façon frappante avec les phénomènes pathologiques qu'on est convenu d'interpréter, du point de vue expérinrientai, comme le résultat d'une insuffisance paralhyroïdienne. Ces accidents consistent en l'apparition de crises, quelquefois fréquentes suitoul à la première période de l'état pathologi(]ue et dont le lahicau est In suivant : la crise débute par de la parésie du Irain postérieur, l'animal lombe sur le flanc, les membres sont en extension, les muscles sont ani- més de secousses convulsives librillaires, le corps est souvent replié en pleurostotonos, on noie de la dyspnée, l'animal pousse également parfois des cris excessivement aigus, prolongés. La crise dure une minute, quelque- fois moins, au maximum une minute et demie. Pendant la crise il n'y a pas d'émission d'urine, pas de salivation; la crise terminée l'animal se relève et récupère aussitôt l'apparence d'un animal bien portant. Cependant j'ai noté la persistance de la contracture des fléchisseurs des doigts, particulièrement marquée aux membres antérieurs; une fois établie la contracture des tléchisseurs se maintient à l'état chronique alors même que l'animal s'est accoutumé aux injections de sérum et n'est plus sujet, sous leur influence, aux crises convulsives aiguës. En dehors des crises on note également des contractures isolées des membres, du frémissement fibrillaire de certains groupes de muscles, des mouvements automatiques de grattage, de l'hyperesthésie plantaire, de la conjonctivite. Quelques-unes de ces manifestations rappellent le tableau clinique de l'épilepsie jacksonnienne. J'ai acluellemenl deux cas excessivement nels rraiiimaiix ayant, présenté les symptômes que je viens de décrire : Dans une expérience (cliien N, Ô ; ôaSo?; opéré le 19 mars et qui du 7 avril au 21 mai a reçu 571''"'' de sérum) les symptùnies d'insuffisance paralliyroïdienne ont débuté à la sixième injection, l'animal avait alors reçu en 8 jours et en 5 fois 108"^"'' de sérum . Dans une seconde expérience (chien R, Ô; '^'i-or) les symptômes d'athyroïdie ont débuté plus tardivement, ils ont surtout consisté en contracture des lléchisseurs d.es doigts, en paiésie du train postérieur, en liyperesthésie plantaire, en mouvements convulsifs localisés; je n'ai noté chez cet animal que de rares crises convulsives, jamais spontanées, mais pouvant apparaître à la suite d'un choc même léger et, d'une façon générale, à la suite d'une excitation périphérique inattendue. Ces phénomènes peuvent-ils être interprétés comme résultant d'une action SÉANCE DU 2J NOVEMBRE 1908. lOOI toxique, spécifique, exercée par le sérum de chien éthyrofdc? Une telle conclusion, dans ce qu'elle a d'absolu, ne répondrait pas à l'enseignement de l'expérimentation. En effet, chez un animal Lénioin (chien O 'Ô , 6i5o'>', de la même portée que le chien N) j'ai observé, une seule fois à la vérité, des phénomènes convulsifs aigus, à la suite d'injections répétées de sérum nortnal. Ainsi, il se peul, mais ce n'est là qu'une hypothèse, que les |)liéiiouiènes d'insuffisance parathyroïdiennc, survenant dans les condilions que j'ai énu- mérées, soient uniquement la conséquence d'une mauvaise utilisation des matériaux azotés brusquement introduits, en grande quantité, dans un orga- nisme jeune en état d'hypothyroidisme analomique permanent et d'hypo- thyroïdisme physiologicpie latent. Cependant, il est impossible de ne pas reconnaître (|ue le sérum de chien éthyroïdc exerce une action particulièrement efficace dans la genèse des phénomènes de tétanie parathyréoprive étudiés dans cette Note. ZOOLOGIE. — Noie sur une Carte indiquant la distribution océanographique des végétaux marins dans la région de Roscoff. Note de M. L. Joibix, pré- sentée par M. \ves Delage. Ayant étudié depuis plusieurs années la répartition des végétaux marins sur la côte nord du Finistère, aux environs de Roscoff, je suis parvenu à dresser une Carte précise et détaillée des diverses zones qu'ils occupent sur le littoral. Je me suis servi comme base topographicjue des Cartes hydrogra- phiques de la Marine et j'ai adopté la nomenclature des zones biologiques établies par M. Pruvôt. L'un des préparateurs de la station de Roscoff, M. Danois, a bien voulu m'aider dans ce travail en allant faire des relevés sur divers points accessibles seulement en bateau. La région représentée dans ma Carte se compose de deux parties très différentes : Tune, la pointe de Roscoff, fait une saillie rocheuse au Nord vers le large; elle se termine par File de I3az et elle est entourée d'un cor- don d'innombrables écueils. Toute cette partie est très exposée aux grands vents et aux grosses mers. L'autre, au contraire, est une baie profonde ser- vant d'estuaire à la Penzéeou rivière de Saint-Pol-de-Léou; elle est abritée, vaseuse, bordée de grandes plages coupées de rocher. Le contraste est frap- pant entre ces deux régions juxtaposées, aussi n'est-il pas étonnant de voir l'action de la mer y produire des effets variés. Les végétaux marins s'y I002 ACADEMIE DES SCIENCES. répartissent en zones qui, tout en occupant des niveaux constants par rap- port à la hauteur des marées, se traduisent par des variations considérables de leur riciiesse et de leur composition, selon qu'ils sont exposés à des conditions océano<^'raphiques différentes. 11 en résulte des aspects très divers de la végétation marine sur un espace relativement restreint. Dans les basses mers des grandes marées on voit apparaître à sec la partie supérieure de la zone des Laminaires : on peut, par temps calme, les distinguer jusque sur les fonds de i5'" à 20™ pourvu que le sol soit rocheux, car ces Algues ne se trouvent jamais sur le sable. J'ai indiqué sur ma Carte, par une teinte plate, la partie de cette zone venant à sec et, par la même teinte en pointillé, celle qui est toujours immergée. 11 est à noter qu'on rencontre accidentellement des Laminaires au-dessus de leur niveau normal dans de petites mares n'asséchant pas et abritées de la lumière. Cette zone des Laminaires est particulièrement développée sur toute la partie nord de la cote orientée vers le large; elle diminue à mesure qu'on pénètre dans la baie abritée et cesse complè- tement dès l'entrée de l'estuaire, même sur les roches bien disposées pour les sup- porter, en raison de la petite quantité d'eau douce et de la vase en suspension dans le chenal. Au-dessus des Laminaires, on trouve une zone tiès nette formée par une Algue, llimanlhalia lorca, qui les surmonte à peu près parallèlement, sur fond rocheux. Mais ces Algues résistant moins aux coups de mer dispaiaissent sur les points trop battus, de même qu'elles ne pénètrent pas dans l'estuaire. On les trouve dans les petites anses, derrière les écueils. où la uiei- est suffisamment agitée, surtout |)ar les courants de marée, mais non sur les brisants. Leur lépartition est donc plus restreinte que celle des Laminaires. Au-dessus vient la zone des Fucus qui coÊrespond au niveau moyen du balancement des marées; ces Algues ne vivent que sur la roche, mais elles n'y sont pas assez solide- ment fixées pour résister aux couj^s de mer; aussi cette zone est-elle presque complète- ment dénudée au nord de l'ile de Baz et la roche sous-jacente dégarnie. C'est à peine si, dans les coins un peu protégés, on trouve de maigres touffes de Fucus. Au contraire, toute la partie de la côte protégée par l'île, sur la face abritée des écueils, sur la côte de l'estuaire, les Fucus prospèrent et couvrent les rochers. On les suit très loin sur les berges rocheuses de la Penzée jusqu'au point où la marée cesse de se faiie sentir. Au-dessus des Fucus se trouve une bande étroite, mais très nette et très constante, partout présente, sauf en quelques points par trop battus, composée exclusivement par Pelietia canaliculata. Ces Algues sont placées assez haut pour ne jias être mouillées |)ar la mer pendant les marées de morte eau; on suit le cordon qu'elles forment sur la roche, au-dessus des Fucus, sur toute la côte jusque dans la rivière. Dans les points les plus battus et exposés aux grands venls du large, les Peh'elia manquent ainsi que les Fucus; on trouve alors à leur place des Lichens crépus, noirs, attachés solidement en pla(|ues aux rochers; ce sont les Lichina. Us couvrent de grandes plaques sur les écueils. sur le nord de l'île de Baz. De même que les Peh'etia, je les ai représentées par une teinte spéciale sur ma Carte. Sur les plages alternant avec les rochers, les Algues sont remplacées par de grands SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1908. IOo3 herbiers de Zoslères, les uns sur fond vaseux dans l'esluaire de la Penzée où ils couvrent des surfaces immenses, correspondant au bas du niveau des Fucus et à celui lout entier des Laminaires; ils se prolongent assez loin au-dessous du zéro des marées; j'ai représenté par une teinte plate leur partie asséchante et par du pointillé leur partie immergée. Des herbiers analogues couvrent les plages de sable seulement au niveau des Laminaires. Les moindres cailloux isolés dans ces herbiers se couvrent de grosses loulTes de Lainiuaria saccharina. .T'ai représenté sur ma Carte les gisements d'Uives développés sur les points où se produisent des infiltrations d'eau douce, de Chondrus crispas exploités pour le commerce, de Lithotliamnion exploités sous le nom de 3/ar/ comme engrais. .Fespcre que cette Carte détaillée et tout à fait nouvelle de la distribution océanographique des végétaux marins rendra service aux botanistes et zoologistes qui fréquentent la station biologique de Roscoff. fllYSlOLOGlE PATIIOLOGlQfE. — Études sur le cancer des Souris. V a-t-il un rapport entre les différentes mutations connues chez les Souris et la réceptivité à la greffe? Note de MM. L. Cuéxot et L. Mercier, présentée par M. A. Dastre. (^uand on greffe à des Souris une tumeur bien définie, telles que la tumeur B de l'Institut Pasteur ou la tumeur .lensen, de Copenhague, le pourcentage des réussites varie dans des limites très étendues. Il y a au moins deux modalités possibles de cette variation. 1° Si la tumeur provenant d'un laboratoire ou d'un pays déterminé est greflee à des Souris de pays plus ou moins éloignés, le nombre des réussites peut être nul, ou très faible par rapport à ce que donneraient des Souris élevées dans le laboratoire ou le pays d'origine. H est bien connu, par exemple, que les Souris de Copenhague sont plus réceptives à la tumeur Jensen que les Souris de Berlin ou de Londres (Michaelis, Haaland, Bashford-Murray, Cramer, etc. ). On peut se demander si cette résistance à la grefl'e est définitive, s'il y a des races géographiques plus ou moins réfraclaiies, ou si, au contraire, comme le pense Borrel, la résistance est temporaire et cesse par adaptation des cellules gretTées aux nouvelles Souris perle-greffes. 2° Les Souris offieot de liés nombreuses mulations qui ont élé définies'avec précision par l'un de nous ('), de sorte qu'il peut exister 128 races de Souris, différant l'une de (') L. CiiÉNOT, L'Iiérédilé de la pigmentation cliez les Souris (5° Note) {Arcli. zool. e.rpér., !\' série, t. VI, 1907; Notes et fierue, p. 1). IOo4 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'autre par au moins un déterminant du plasma germinatif (pai- exemple, Souris grise sauvage, Souris blanche, noire, jaune, valseuse ou à marche normale, panachée ou à robe uniforme, à yeux, noirs ou à yeux, rouges, etc.). La majorité des auteurs (.Michaelis, L. Loeb, etc.) pensent qu'il y a une relation entre la réussite des greffes et les races; certaines dentre elles seraient réfraclaires d'une façon absolue ou relative; nous citerons par exemple l'opinion de Bridré qui a étudié tout récemment la tumeur B dans le laboratoire de Borrel : « ... la race des Souris a une grande importance : les Souris grises donnent une proportion de succès très inférieure à celle qui est fournie par les Souris blanches; et le passage chez les Souris grises atténue la virulence de la tumeur pour les Souris blanches ». Disposant d'une collection presque complète des races possibles de Souris, nous avons cherché à résoudre ces divers pi^oblèmes : M. Borrel a eu la grande amabilité de nous envoyer de l'Institut Pasteur deux Souris blanches portant chacune une grefl'e bien développée de tumeur B (adéno-carcinome à cellules cylindricjues). Avec Time de ces tumeurs, nous inoculons 12 Souris de races variées : 2 oreffes seulement prennent (sur une Souris grise et sur une jaune à yeux rouges), ce qui donne iG,6 pour 100 de réussites, alors que Bridré a obtenu à rinslitut Pasteur, avec la même tumeur, mais sur Souris blanches, jus- qu'à 100 pour 100 de succès. L'une des porte-greffes (Souris jaune à yeux rouges) est tuée 70 jours après l'inoculation (tumeur du volume d'une noix qui ne pousse bien que depuis I mois); des fragments de la tumeur sont inoculés à 3o Souris, d'âge comparable aux pretnières et également de races variées. Nous avons obtenu cette fois 60 pour 100 de réussites et la poussée des greffes a été bien plus rapide; i mois après l'inoculation, les tumeurs étaient déjà grosses comme des noix. D'autres séries nous ont donné un pouiTentage de 65 et G8 pour 100; il est bien probable que ce niveau se maintiendra désormais. Il y a donc, entre les Souris de Paris et de .Xancy, une difféi^ence qui se traduit au début par une réceptivité différente et par la lenteur de la p.ous- sée; cette différence s'efface rapidement, c'^st-à-dire qu'il y a acclimate- menl de la tumeur à l'organisme nouveau, comme le dit très justement Borrel. La variation de réceptivité est-elle en rapport avec les diverses mutations des Souris, ou est-elle liée à quelque chose d'invisible, qui ne peut être qu'une influence générale du milieu? Nos expériences répondent d'une façon concluante par la négative quant à la première question : nous avons pratiqué les greffes d'une façon systématique sur toutes les races de Souris que nous possédions, et aucune d'elles ne s'est montré réfractaire, ni d'une façon absolue, ni d'une façon relative. Il y a eu des réussites chez SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1908. lOO.^) toutes. Voici la liste des mutations essayées (eiilre parenthèses est indiquée la formule liéréditaire de la race, c'est-à-dire la liste de ses déterminants; pour explications sur ce point spécial, voir la Note de Cuénot citée plus haut) : Grise (CGMF) Golden agouti (CGMD) Grise à ventre blanc .. . (CG'MF) Golden agouti à ventre Noire (CNMF) blanc (CG'MD) Jaune (CJMF) Cliocolat (CNMD) l'auve yeux rouges ( CGEF) Gris perle (CNEF) Fauve yeu\ rouges. Café au lait (CNED) entre blanc (CG'EF) Albinos variées (A....) Ajoutons encore à cette liste (jiie la mutation panachure (P ), superposée aux diverses mutations de couleur, n'a pas plus d'effet cjue celles-ci sur la réussite des greffes. Donc, le faible pourcentage de la série du début n'est pas dû au transport de la tumeur B d'une Souris blanche sur des Souris colorées; il UeuL à une différence invisible, cfui existe entre les Souris de Paris et de Nancy. L'idée la [)lus naturelle est de penser cjue c'est le résultat du régime alimentaire, cjui varie suivant les laboratoires; mais il est bien possible que ce soit quelque chose de plus complexe. Quant à l'adaptation rapide de la tumeur B de Paris à une nouvelle race géographique (Nancy), c'est un phénomène cpii se passe évidemment dans les cellules cancéreuses elles-mêmes ; nous nous proposons de rechercher plus tard si ce changement dans leur cliiiiiisine ne s'accompagne pas de modifications morphologiques. EMBRYOGÉNIE. -- Sur le bourgeonnement evj>èriinenial et spécialement la production d'une tête supplémentaire chez Saccocirrus. Note de M. Aug. MiciiBL, présentée par M. Henneguy. Au cours de reclierches effectuées à la Station zoologique de Naples sur le bourgeonnement chez les Annélides, j'ai été à même de faire quelques observations sur une Archiannélide, Saccocirrus papdlocercus . Dans les conditions défavorables de l'élevage estival, la [iluparl des animaux de celte espèce meurent bientôt par l'enyahissement d'une gangrène qui débute surtout par des boursoufflures du corps et de l'intestin. Mais, IOo6 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans deux cas, ces boursoiiffliires ont au contraire conduit, en s'accroissant, à des bourgeons latéraux, c{ui ont atteint en longueur à peu près la largeur du corps, soit chez ces individus petits ~ de millimètre, taille presque de même ordre que l'extrémité normale, d'où des formes bifurquées du corps avec rinteslin. Dans l'un des cas, au bout de quelcjues jours, le bourgeon encore court présente à son extrémité deux prolongements étalés à droite et à gauche, et bientôt au milieu apparaissent deux yeux, sous forme de petits ])oints noirs et de mieux en mieux caractérisés; cette partie médiane devient saillante en lobe céphalique, et les prolongements, plus allongés et manifestant des mouvements d'abaissement brusque de chaque côté, se font reconnaître pour des antennes; sur le corps du bourgeon agrandi, par l'apparition de plis ventraux et leur extension sur les flancs, se dessinent six anneaux. Mais, au bout de deux semaines, une régression régulatrice s'escjuisse par la diminution des antennes; l'animal est alors fixé et son étude par coupes permet de préciser l'état de ce bourgeon : la nii'lamérisation, d'avancement égal, n'est guère encore indiquée (pie par les inflexions de la paroi; l'intestin cilié s'étend jusqu'au l)0ul; néanmoins, je n'ai ])as pu y découvrir d'orifice buccal, mais seulement un très petit enfoncement aveugle de la paroi qui représente peut-être un début de stomodœum; le mésoderme pénètre dans le lobe céphalique et s'y prolonge de chacpie côté vers la base de l'antenne correspondante; une ébauche nerveuse se recon- naît dans ré[)iderme ventral, avec une substance ponctuée profonde; cette substance se montre aussi à l'épiderme du lobe céphalique, mais elle ne paraît pas encore reliée à la précédente; pas encore d'ébauches de néphridies ou de bulbes sétigères. Dans l'autre cas, la nouvelle formation, qui paraît être plus cpi'une simple saillie d'après sa longueur, sa forme acuminée et la manifestation de quelques mouvements propres, n'a pas développé d'appen- ilices permettant de reconnaître une tète ou une queue. Quelques individus ayant réussi à s'acclimater, même après mutilation, ont pu reformer la cpieue après sectionnement, et même renouveler une seconde fois celte régénération provoquée. Sur ce bourgeonnement caudal, je me bornerai actuellement à quelques indications de morphologie externe. Quelques jours après la section, le pygidium est reconstitué avec sa fourche adhésive; puis, devant lui, commence à se dessiner une métamérisation et, une semaine environ après l'opération, quelques anneaux nouveaux deviennent distincts à la partie antérieure du régénérât. Pour l'aspect extérieur de la régénération caudale, c'est en somme chez cette yVrchian- nélide le type bien connu chez les Annélides proprement dites. SÉANCE DU 2> NOVEMBRE 1908^ IO07 GÉOLOGIE. — Sur l'âge des minerais de fer de la furet de Lorges (Côtes- du-Nord). Note de M. F. Kekfor.\e, présenlée par M. A. Lacroix. La région située entre les massifs granitiques de Quintin et de Pk^uc, que recouvre dans sa plus grande étendue la forêt de Lorges, est occupée par le Précambrien, le Dévonien et le Carhoniférien D'après l'hypothèse adoptée pour la Carte géologi(jU(', le Dévonien reposerait en transgression sur le Précambrien, mais le contact a lieu nettement par faille et le Grès blanc à Ort/iis Monnieri Rou. vient au Nord en contact direct avec celui-ci. Quant au Carbonif(M'ien. il parait, à moins de failles multiples que Fétat des affleurements ne permet pas de constater, reposer en discordance sur le Dévonien plissé et arasé. A l'exception du lambeau de schistes fossilifères du Bodéo, on n'a pu distinguer sur la Carte les difîérents ternies du Dévo- nien, et même M. Barrois (' ) a admis la présence dans ce complexe d'étages plus anciens, étant donnée la présence de certains minerais de fer (le Pas, Bas Vallon), qui lui ont jiaru a|)parteiiir à un autre niveau. T/élude que je viens de faire de cette région m'a permis de préciser cer- laiiis niveaux et de rajDporler au Dévonien inférieur tous les minerais de fer qui s"y trouveni, y compris ceux du Pas et de Bas Vallon. I^e Dévonien esl formé des sc/iistes et i-jtiailzile.s inférieurs, du L(rès Ijlaiic à (), Monnieri (le Pas, Bosse de la Hnlte) et de scliistes cobleiiciens on plus récents (le Bodéo). Les schistes et quaitziles ont le faciès bien connu de la région classique de la rade de Bresl. A leur partie supérieure ils jirésenlenl ordinairement une modi- fication importante : ils sont c(iMslilués par des schistes noirs, argileux, tendres et traçant, ressemblant aux Ani|)élites du Gothiandien, surtout lorsqu'ils sont altères, et le résultat ultime de leur altération est souvent aussi une argile noirâtre et même lilanche; ils contiennent de raies petits bancs quarlzlteux noirs: aux abords du gra- nité, ils se chargent de chiastoiile. Cesl dans ces schistes que se trouvent intercalées le plus souvent les couches de rainerai de fer, en particulier dans le nord 'la nous permet de coniiil('i('r les résultats obtenus au mont Ithôme. Les lambeaux de jaspes, qui se trouvent autour de la forma- tion de grès sui' cette montai^nc, ne sauraient être, d'après ce (pii précède, que les vestiges de la formation jaspique, ([ui aurait existé autour de la formation de grès, et ainsi, en comblant les lacunes, on aurait au mont Illiôme la même succession qu'au mont Chelmos, quatre fois répétée, c'est- à-dire deux fois dans l'ordre direct et deux fois dans l'ordre inverse, et les isoclinaux ne seraient que des anticlinaux renversés. Le gisement des Halo- bies se trouve ici, au mont Itliôme, dans des bancs calcaires intercalés dans la formation jaspique, à la limite de celle-ci et de la formation de grès, à la(iuelle elle passe par alternance des deux formations; cela autorise à con- clure (pie la formation de grès représente les étages les plus bas du système triasique, tandis que la formation jaspicpie, du moins dans ses parties infé- rieures, l'cprésente l'étage supérieur ou carni(pie. C'est encore dans la partie inféi'ieure de la série jaspique que j'ai rencon- tré//«/o/^/acrmirt/m Mojs. (déterminée par \F.Tii. Scoupbos), dans la nappe au nord du Péloponèse, cette fois dans des bancs de jaspe vert, tout pétris d'Halobies, sur la roule de Palras à Kalavrvla, au-dessus du village Dendra. La nappe ici, à allure plutôt tranquille, enveloppe le substratum fortement disloqu('', et un peu plus loin, au Charri de Papanloni, on a une surface de discontinuité très facile à observer des hauteurs environnantes. Mais si les flalobies apparaissent dans la nappe au nionl Itliôme, comme sur la roule de Patras-Kalavrvta, il n'en est plus de même de V Ilalobia superba découverte par M. Cari Renz, contre le village de BouboucaUi sur le mont Lycodimo, dans le golfe de Messénie. Ici les couches à flalobies appartiennent au substratum, sans que le doute soit possible. Ce dernier est composé de calcaires en plaquettes marneux, avec jaspes et schistes verts, souvent fortement redressés et recouverts en discordance très nette par la nappe, réduite ici à son terme supérieur, c'est-à-dire aux calcaires en pla- quettes : cependant les jaspes de la nappe réapparaissent plus haut sous les calcaires, de manière à ne laisser aucun doute qu'il s'agit d'une lacune, fréquente partout où la nappe a été replissée avec son substratum après le charriage. Ici, en ell'et, le sub- stratum a été énergiqiieDient atteint par le pli5>eMient ONO éocène, qui l'a redressé, peut-être même renversé. Le plissement a disjoint la nappe, en agissant dilléremment sur les diverses forma- tions dont elle est composée, d'après leur élasticité, si bien que celles-ci ont joué les unes par lappoit aux autres, en produisant au contact des brèches caractéristiques et en se déplaçant en retrait les unes |)ar rapport au\ autres. Les couches à llalobies au Lycodimo recouvrent, peut-être par renver- lOIo ACADEMIE DES SCIENCES. senienl, couiiue il a élé dit plus haiil, une série puissante formée de bancs calcaires grenus roses ou jaunes, légèrement bréchoïdes, avecintercalations de lits de jaspe et de scbistes verts. Celte série, sans doute mésozoïque, se termine à la base par un calcaire fragmenlaire, comme si ce banc avait été broyé sous l'effort des pressions. Puis vient une série isoclinale alternati- vement formée de calcaires en plaquettes et de jaspes appartenant visiblement à la nappe (quoique le passage ici du substratum à la nappe ne soit pas bien net) et fortement redressés. Cependant le ternie gréseux de la nappe n'apparaît pas. Toutes ces circonstances peuvent être interprétées de la manière suivante : le cbarriage de la nappe qui a eu lieu à la limite entre le Lutétien moyen et leLutétien supérieur, comme je l'ai montré ici même (Emersion crétacée en Grèce, 27 novembre 190J j, a été accompagné de plis ONO du substratum qui ont crevé la nappe à Bouijoucaki, en produisant des lacunes par étire- ment. Beaucoup plus tard, à ia iln du Miocène, lors des plissements pindiques ou jNNO, la nappe s'est trouvée prise entre les plis rigides du Taygète d'une part, des conglomérats puissants du Péloponèse occidental d'autre part : serrée fortement entre ces deux chaînes et composée elle-même de diverses formations de rigidité variable, elle s'est séparée par décoUemenl, suivant la stratification, entre le grès inférieur et les jaspes; les deux termes supérieurs calcaires et jaspes se sont plissés seuls en fais- ceaux serrés et redressés jusqu'à la verticale. La direction de ces faisceaux qui est NS généralement, au Lycodimo, passe au Nord vers Trypaes au NNE et au NE : cela trahit la présence d'un obstacle NE de ce côté contre lequel les plis pindiques se dévient, et en effet j'ai retrouvé ce pli NE sur le Tay- gète, en terrain cristallin, vers Georgitsa et plus bas en terrain crétacé, se dirigeant précisément vers le nord du mont Lycodimo. Enfin rappelons que M. Cari Renza trouvé Halobia slyriaca au-dessus de Prostovitsa, dans TOlonos, dans des schistes quartzeux calcarifères. Je ne saurais dire si ce gisement appartient à la nappe ou au substratum, n'ayant pas visité le gisement. Un peu à l'est, au mont Astras, j'ai constaté l'exis- tence de la nappe sur un substratum mésozoïque, ce qui fera l'objet d'un second Mémoire. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 190H. lOII MÉTÉOROLOGIE. — EJJluves lumineux continus pendant un orage à l'île Lifou (lies Loyalty). Note (') de M. Nicolas, présentée par M. J. Violle. Le 4 juillet ujoS, à 3'' tlii malin, je suis réveillé par un violent orage qui éclate brusquement comme il est coutume ici. La pluie tombe en trombes d'eau véritables, recouvrant rapidement le sol d'une nappe d'environ o"", 5 de hauteur. Les éclairs et le tonnerre se succèdent avec rapidité. A 4''3o°\ la pluie, qui continue à tomber avec force, diminue cependant un peu de violence; la foudre se tait et les éclairs sont remplacés par de véritables effluves électriques analogues aux lueurs de cjuelque gigantesque lampe à arc dont la marche serait irrégulière. Je les comparerais encore volontiers aux étincelles de haute fréquence, sauf qu'elles ne s'accom- pagnaient d'aucune crépitation sèche comme le font celles-ci. Ces effluves, qui se dégagent de partout, durent 20 à 4o secondes, cessent pendant 1 à 3 secondes, et ainsi de suite jus(pi'à (!'' du malin. Elles dispa- raissent rapidement devant l'aurore (le lever du jour était ce matin-là vers (J'Vio'"). La pluie diminue graduellement, elle aussi, pour cesser à 8''. Pendant toute la durée des effluves, les détonations de la foudre étaient remplacées par un très sourd et lointain roulement continu. En outre, de nombreuses secousses sismiques se produisaient, assez légères, il est vrai; l'une d'elles cependaiit, vers 5'' du matin, fui assez forte pour actionner la sonnerie d'un réveil. Ce phénomène d'eftluves lumineux, qui a duré i heure io minutes sans discontinuer, a été observé simnltanémeni et de façon identique par moi- même (jui me trouvais au lieu dit Mou, ii une extrémité de l'île, et à la Rési- dence, à 80'''" de là, par ma femme. M""' .Nicolas. Il est donc très vraisem- blable que ces lueurs se dégagèrent de la surface totale de l'ilc (i iSooo''-'). Il me fallut user d'autorité pour faire sortir de sa case un indigène à mon service qui, glacé de peur, y était encore réfugié une heure après la fin du phénomène. Je me borne à exposer les faits sans chercher à les expliquer. Mais je ne puis in'empôcher de rapprocher de ces phénomènes la constitution madré- (') Reçue diiiis la séance du 28 septembre igo8. ICI 2 ACADÉMIE DES SCIENCES. [lorinue des îles Loyalty formées de coraux soulevés hors de l'eau par de uouilK-euses poussées succes:sives volcaniques sous-iiiarincs. De fréquentes secousses sismiques semblent prouver que ce travail n'est pas actuellement lerniiné. Enfin, je rappelle le voisinage des Hébrides et notamment de l'ile Tanna avec le volcan ^ asava encore en activité. OCÉANOGRAPHIE. — Sur un genre particu/ier fie fond marin dans l'étang de Thau. Note de M. L. Sidkv. Les Cartes de la Marine n"* 5172 cl 10U59 el les Instructions nautiques signalent, vers le milieu de l'étang de Thau, des Ai^mWas, madréporiques. Les madrépores oui rc(;u des pêcheurs cettois le nom de pilotis, les aiguilles celui de cadoules, et ils appellent yj/a/»»^^ les fonds de pilotis qui s'étendent en surface sans s'élever en hauteur. Les cadoules, au nomlue de plusieurs centaines, ayant chacune la forme d'un monticule isolé, se rencontrent seulement dans la partie la plus pro- fonde et la plus vaseuse de l'étang, surtout à l'ouest de Roquerols et en face du château de Villeroi. Leur niveau est toujours supérieur à celui de la vase (|ui les environne par une profondeur de (>'" à lo""; certaines par- viennent jusqu'à 3'" et même 2"" au-dessous des basses eaux; la superficie de chacune d'elles est très petite et leur pente dépasse parfois 3o". Leur hauteur est donc de G"' environ. Elles sont constituées par une agglonaération de seipiiles dont les tubes calcaires enchevêtrés servent de sujjport et d'abri à une riche faune de mollusques, d'échino- dermes et d'ascidies. Les mollusques sont particulièrement abondants au sommet de la cadoule et les ser- pules sont à découvert sur les flancs. Les vides que laissent entre eux les tubes cal- caires sont remplis : au sommet par des débris de coquilles, à la base par une vase noire et fétide en partie agglutinée en globules difficiles à désagréger, ayant environ l de millimètre de diamètre, et qui sont les excréta des serpules et de certains mol- lusques. Il résulte de lo anah'ses faites de ces fonds que les grains minéraux [frag- ments de coke, de houille, de brique, scories, quartz, biolite, muscovdte (rare), tour- maline] constituent à peine quelques millièmes de la totalité des échantillons. La faune des cadoules, surtout sur les flancs, possède une allure plus franchement marine que celle du reste de l'étang. Les analyses d'échantil- lons d'eaux recueillis en août et septembre 1908 montrent que, la densité des eaux de surface étant 1,02680, la densité, à 10'" de profondeur, au pied SÉANCE DU 2'^ NOVEMBRE 1908. IOl3 d'une cadoule, est i ,o2--l\, ce (|ui correspond à une différence de teneur en sel de 1*^,2 par kilogramme en faveur des eaux du fond. Les serpules ont dû commencer à se développer sur des pierres ou sur des coquilles à demi enfouies dans la vase. La partie centrale de Tagglomé- ralion des luhes, plus éloignée de la vase, s'est accrue plus rapidement que les bords, de sorte que l'ensemble a pris la forme d'un monticule plus ou moins conique. L'interdiction des dragages protège l'existence des cadoules où quatre cents pêcheurs environ se livrent à la pèche des mollusques. Peut-être des supports artificiels installés dans les inlervalies séparant entre elles les cadoules ou même dans les parages de l'étang où cette formation fait défaut, faciliteraient-ils le développement des serpules, ce qui aurait pour résultai l'augmentation des fonds peuplés de mollusques comestibles. SISMOLOGIE. — Tremblements de terre à Vonstantine. ÎNote de M. P. Martel, présentée par M. .1. V^iolle. Depuis i.j ans que j"lia!)ite Constantine j'ai constaté de fréquentes secousses; personne ne s'en préoccupait; d'ailleurs dans toute l'Algérie on en ressent souvent. Ainsi à Bougie, où j'ai habité 5 ans, je me souviens d'une secousse assez forte en 1890, à 7'' environ du soir. Celte secousse avait ébranlé la maison cjue j'habitais et occasionné la rupture d'une ferme du toit. Pour en revenir à Constantine, en 1907 il y a eu plusieurs secousses. En 1908, on en ressentit une très forte en février, puis de faibles, juscpi'au 18 juin où, pendant la nuit, il y en eut une de 2 à 3 secondes vers i''3o"'. Après, de temps à autre, des tremblements insignifiants jnsrpi'à celui de la nuit du 3 au 4 août. Cette année, depuis la Hn des pluies en avril, nous avons eu une tempé- rature très chaude et surtout du siroco, 2 ou 3 jours de suite, puis un peu de vent du iVord et reprise du siroco 2 jours après. Cela a duré ainsi en mai, juin, juillet, août, septembre et octobre. Or, le dimanche i août, la première fois depuis avril, le temps s'est couvert; bruscjuement à 2'' de l'après-midi, un orage a éclaté très violent; il a plu, tonné, etc. de 2'' à 6'', avec une obscurité comme rarement il y en a pendant l'orage. 10l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le lendemain 3, quelques faibles secousses dans la matinée; mais la nuit il i>''2o"', une secousse terrible qui a duré près de lo secondes. Toutes les maisons ont été ébranlées : dans les étages supérieurs les plafonds sont tombés; les murs se sont lézardés; des cheminées ont été culbutées. Toute la ville a ressenti la secousse qui allait du Sud-Est au Nord-Ouest; mais c'est dans la partie haute que la secousse a été la plus forte : des maisons se sont écroulées et il y a eu des victimes. Les jours suivants, les secousses ont continué et l'on en comptait de 20 à 3o par jour. Le 24 août, nouvelle secousse très forte, puis arrêt, pour recommencer à la fin du mois et dans les premiers jours de septembre. Le reste du mois de septembre a été assez tranquille, sauf dans les der- niers jours, où il y a eu (|uelques secousses plus fortes qui ont continué jus- qu'au 3 octobre : en ce jour, à 3''3o"', secousse violente comme celle du 3 août bien que moins longue. Depuis, jusc{u'à aujourd'hui (10 octobre), nous avons encore constaté trois ou quatre secousses assez violentes, dont une le C) à 7'' du soir et une autre le 9 à la même heure. Couché ou assis, on sent un frémissement continuel. Il est vrai qu'on est dans un état nerveux bii'u compréhensible. M. Hayot adresse une Note intitulée : Aéroplane à équilibre auUtinalùjue. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) MM. Tosi et lÎELLixi adressent une Note intitulée : Les ondes dirigées en télégraphie sans fil. (Renvoi à l'examen de la Section de Physique.) A 4 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. G. D. PUBLICATIONS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Ea venlc :'i la Lilnairie Galïhier-Villaiss, j:j, quai des (îi-rtuds-Auguâlius, Paris. COmPTES RENDUS HEBDOIVIADAIRES DES SÉANCES de l'Académie des Sciences. Publics |jiir MM. Ii-^ Secrctaiics perpétuels. In-'i (28-j3), HEnDOMADAlKE. :olleclion complète, de i835 à 1907; i45 vdliimcs i8i5 fr. Viaque année, sauf 1845, 1878 à 189?., 1896 ;i 1898, se vend séparément 25 Ir. Ihaqiic volume, sauf les Tomes 20, 21, 76 à 108. 110, 112, 114, 115, 122, 127, se vend séparément i5 fr. Les Comptes rendus paraissent régulièrement chaque semaine lepuis le 1' seineslre de i835, en un caliier de ',■> à 40 pages, uoiquelois de 80 à i-io, ils forment, à la fin de l'année, deii.r ^oliimes\n-\ (28-23), ensemble de 2400 à 3ooo pages. Deux Tables, une par ordre alphabétique de noms d'auteurs, terminent chaque olume. Prie pour un an (5'î numéros) : Paris 3o f r . Départements 4o fr. Union postale 44 b' • L'abonnement est annuel et part de janvier. TABLES GÉNÉRALES DES COItlPTES RENDUS des Séances de l'Académie des Sciences. Par ordre de matières et par ordre alphabélique de noms d'auteurs. 4 VOLUMES lN-4 (28-23), savoir': Tables des Tomes 1 à 31 (i835-i85o). ln-4 (2S-23 );i853. . 25 fr. râbles des Tomes 32 « 61 (i85r-i865). In-4 (28-23 ); 1870.. 25 fr. l'ables des Tomes 62 à 91 (18OG-1880). In-4 (28-23); 1888.. 25 fr. Jnhles des Tomes 92 à 121(1881-1895). In-4 (28-23); 1900 25 II ■ SUPPLÉMENT AUX COmPTES RENDUS des Séances de l'Académie des Sciences. Tomes 1 et II, i856 et 18G1, séparément 25 Ir. MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES In-4 ; TO.MES I A L, 1S16 A 190S. Chaque volume, à l'exception des Tomes ci-après indiqués, se vend séparément .- i5 fr. LeTome XXX.III, avec Atlas, se vend séparément 25 fr. Les Tomes V[ et XXI ne se vendent pas séparément. Tables générales des travaux contenus dans les Mémoires de l'Académie. [" Série, Tomes I à XIV fan VI- 181 5), et 11" Série, Tomes 1 à XL (181G-1878); 1881 (' 11-- MÉMOIRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS à l'Académie des Sciences {.Savanes étrangers). 2° SÉRIE. In-4 ; TUMES I A .\XXII, 1S27-19O2. Chaque volume se vend séparément 1, Ir. Tables générales des travaux contenus dans les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie. 1" Série, Tomes I et II (iSo'i-iSii) 9t 11'^ Série, Tomes I à XXV (1827-1877); 1881 2fr.5o NOTICES NECROLQ&igUES Lues à .['.icadciiue (iWij-i.Syo;. (n-s ^2j-I6j ; iSiji.... 2 fr. 50 Notice sur .I.-C. Bolqikt, par G.- M. Halpiten. — Noiicc sur L.-F.-C. Bbeguet, par de Jonc/iiiéres. — Notice surL.-R. Tuhs.ne, par E. Bornet. — Notice sur E. Laguerue, par //. Poincnré. — Notice sur G. -M. H.vlphex, par E. Picard. — Notice sur E. Phillips, par H. Léauié. PASSAGE DE VENUS Recueil de Mémoires relatifs à l'observation du passage de Vénus sur le Soleil, en 1874. Tome I. — I'" Partie : Proccs-i'crbnn.r des séances tenues par In Commission . ln-4 (28-23); 1877 12 fr. 5o c. — Il" Partie : Mémoires divers. In-4 (28-23), avec 7 planches; 1876 12 fr. 5o c. Tome II. — l" Partie : Mission de Pékin (Fleuriais). — Mission de .S'a///<-/'«;// (Mouchez I. In-4 ('28-23), avec 2G pi; 1878. -25 fr. — ir Partie : Mission de Saint-Paul {WocXv'invi etCh. Vclain). — Mission du Japon (.lanssen. Tisserand. Delacioix et Picard). — Mission de .Saison (Héraud). — Mission de Nouméa (André). In-4 (28-23), avec figures et 30 planches ; 1880 25 fr. Tome m. — \" Partie: .Mission de l'ile Campbell (Bouquet de la Grve ). ln-4 (28-2,3), avec 6 planches; 1882.... 12 fr. Soc. — Il' Partie: Mis.iion de VCte Campbell {^. Filhol). In-4 (28-23), avec atlas de G8 planches; i885 25 fr. — III'^ Partie : Mesures des plaques photographiques. In-4 (28-23), avec 2 planches ; 1882 12 fr. 5o c. Annexe : Discussion des résultats obtenus avec les épreuves da- guerriennes de la Commission française, par Obrecht. In-4 (28-23); 1890 ,..'....'. 2 fr. 5o c. MISSION DU CAP HORN (i 882-1 883). Tome I : Histoire du Voyage, |iar L.-F. .Martial, ln-4 (28-28), avec 12 iilanches; 1888 25 fr. To.ME II : Météorologie, par .1. Lepiiav. In-4 (28-23), avec 12 planches ; i8S5 iMare). Tome III; Magnétisme terrestre, par E.-O. Li: Cannellier. — Be- cherc/ia sur la constitution chimique de l'atmosphère^ d'après les expériences du D' Hyades, par Muntz et Aubin. In-4 (28-23), avec II planches; 188G (Rare). Tome IV : Géologie, par le D'- P. IIvades. In-', (28-23), avec 33 pi.; 1S87 '^5 fr. Tome V : Botanique, ln-4 (28-23) de 400 pages; 1889 25 fr. Tome VI : Zoologie. Ce Tome est publié en 12 fascicules. /'■« Partie : In-4 (28-23) de 486 pages, avec 23 pi. ; 1891 . . 4'» f''- Mammifères (A..Milne-Edtvards); 10 fr.— Oiseaux (E.Oustalet); 25 f,.. _ Poissons (L. Vaillant); 4 fr. — Anatomie comparée {H. Gervais); 6 fr. //= Partie : In-4 (28-23) de -\'io pages, avec 29 pi.; 1891 (Rare). Insectes (L. Fairmaire. Signoret. J. Mabille. P. .Mabille, J.-M.-F. Blgot\ 20 fr. — Arachnides (E. Simon) (i-piiisi-). — Crustacés (Milné-Edmirds); 11 fr. —Mollusques (de fiochebrune et J. Mabille); 10 fr. me Partie : In-4 (28-28) de 876 pages, avec 3G pi.; 1891 . . 35 fr. PriapuUdes (J. de Guerne); 2 fr. — Bryozoaires (J. Jullien); 8 fr. — Echinodermes (E. Perrier); 20 fr. — Protozoaires (A. Certes); h fr. Tome VII : Anthropologie. Ethnographie ; par le D^ P. Hvades et J. Denikeii. In-4 (28-28), avec 34 pi. et i carie en couleur; 1891 . 25 fr. La collection des sept Tomes en neuf volumes 275 fr. N° 21. ÏAIU.E \)KS ARTICLES (Séance du 25 Novembre 1908.) DES iME;>IOIUI]S i/V COMMUNICATIOA'S MlîMUltKS ET DKS CUUliESPONDANTS DE L'ACAOÊMIE. Pages. M. le SrnRiCTAiRE ikhpétuel annonce à rAcailéniic que le 'l'onie L des « Mé- moires de l'Académie » el le Tome CXLVI ( 1" scmeslre 1908) des « Comptes rendus » sont en disli-ibution au Secrétariat M. le Secuétaiue perpétuel présente à l'Académie le « Catalogue des Manuscrits du Fonds Cuvier conservés à la Biblio- tlii^que de l'Institut de France » ti5i MM. H. Deslandres et J. Bosler. — Sur le speclre de la comète Moreliouse M. Emile Picard. — De l'influence des points multiples isolés sur le nombre des intégrales doubles de seconde espèce d'une surface algébrique M. E. GuYou. — Nouvelle méthode pour déterminer le pointa la Liier Pages. 93 + 906 ... 901 ÉLECTIONS. M. BouTY est élu Membre de la Section de Physique, en remplacement de M. H. Bec- querel 960 PLLS CACHETES. M. L. Blanc. — Pli cachcié contenant une Noie intitulée : « Sur l'emploi éventuel d'un sel de lithium comme révélateur dans le sucre brut ou raffiné et sur l'em- ploi de l'analyse spectrale pour en dé- en toute dilutii celer la présence neuse » M. L, Bl-vng adresse une « \otc complé- mentaire » sur le même sujet que celui de la Note renfermée dans le pli cacheté. C<>2îlîESI»i)i\l>Ai\(:E. jM. le Secrétaire perpétuel signale divers Ouvrages de MM. Giovanni Boccardi, fi. (/'Adhémar, A. Béhal et A. Valeur. 961 M. L. P.EMY. — Sur les surfaces algébriques qui représenlent les couples de points d'une courbe de genre trois 961 M. J. IIaag. — Sur les applications géo- métriques de certains mouvements remar- quables 963 M. Edmond Maillet. — Sur les équations dilTérentielles et les systèmes de réser- voirs 966 MM. A. Cotton et P. Weiss. — Sur le rap- port de la charge à la masse des élec- trons : comparaison des valeurs déduites de l'élude du phénomène de Zeeraan et de mesures récentes sur les rayons catho- diques 968 M. Henri Bénard. — Étude cinématogra- phique des remous et des rides produits par la translation d'un obstacle 970 M. A. Leduc. — Sur le poids atomique de l'argent 972 ' M. H. CoPAUX. — Les acides boroluug- stiques ■ ■ . 973 M. Ém. Vioouroux. — .\clion du trichlorurc d'antimoine sur le nickel; formation de NiSb 976 MM. J. MiNOUiN et Henri Wohlqemuth. — Étude des tartrales il'amines grasses et aromatiques à l'état de dissolution en se servant du pouvoir rolatoirc 978 MM. P. Fp.eu.ndler et Sevestre. — Prépa- ration des acides azoiques d-carboxylés... 981 M. Maurice François. — Sur la théorie de la préparation de la monométhylamine par les solutions d'acétamide brome 983 M. O. Boudouard. — Sur les matières hu- miques des charbons 986 M. J. Couvât. — Le [joriihyrc ronge aLiliquc. 9SS M. V. lîiiDLiK. — Contrôle cjuantitatif des travaux sur la chlorophylle M. J. Laborde. — Sur le mécanisme phy- siologique de la coloration des raisins rouges et de la coloration automnale des feuilles MM. I.-M. Albahary et K. Loffler. — Élude physiologique de quelques alca- loïdes de la Ciguë ( Conium maculatum ). M. L. Lauxoy. — Nouvelle contribution à l'étude du sérum des animaux éthy- ro'idés M. L. JoUBiN. — Noie sur une Carte indi- quant la distribution océanographique des végétaux marins dans la région de Koscolf MM. CuENOT et L. Mercieji. — Éludes sur le cancer des Souris. V a-t-il un rapport entre les différentes mutations connues chez les Souris et la réceptivité à la greffe? M. AuCt. Michel. — Sur le bourgeonnement expérimental, el spécialement la produc- tion d'une tète supplémentaire chez Sac- cocirrus M. F. Kerfornk. — Sur l'âge des minerais de fer de la forêt de Lovges (Côtes-du- Nord) M. Pu. NÉGRis. — Sur la répartition des Halobies dans le Péloponcse occidental.. M. Nicolas. — El'lluves lumineux continus pendant un orage à l'île Lifou (lies Loyalty) M. L. SuDRY'. — Sur un genre particulier de fond marin dans l'étang de Thau M. P. Martel. — Tremblements de terre à Constantine M. Hay'ot adresse une Note inlilulée : « Aéro- plane à équilibre automatique » MM. Tosi et Bellini adressent une Note inlilulée : « Les ondes dirigées en télé- crapliif sju> lii I' 960 960 99° 993 99'' 999 ioo3 1007 1008 1012 ioi3 ioi4 ICI t PAHIS. — IMPRIMERIE G AUTH 1 E K - V I LL A H S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthier-Villars. 1908 DEUXIÈME SEMESTRE. t COMPTES RENDIS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. rOME CXLVII. W 22 (50 Novembre 1908). ^PAKIS, ili GAUTllIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES UK L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai (les Grands-Augu.slins, 55. 1908 }LEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 »aaa- MAI 1875 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oupar un Associéétrangerdel'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont q? tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Save étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persor qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1'^ demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'uc sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires i tenus de les réduire au nombre de pages requis, Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de' chaque Membre doit être r à rimprimerie le mercredi au soir, ou, au plus 1 le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être rei temps, le titre seul du Mémoire est inséré da Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoy Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus ne contiennent ni plaiK 1 ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures ser; autorisées, l'espace occupé par ces figures com] pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappoi les Instructions demandés par le Gouvernement Article ô. Tous les six mois, la Commission administij fait un Rapport sur la situation des Comptes re après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dii sent Règlement. Les Savants étraagers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés j déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 30 NOVEMBRE 1908. PRÉSIDENCE DE M. BOUCHARD. RIEMOIRES ET COMiirUNIC AXIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le MixisTRE DE i/Instruction puBMQiiE ET DES Iîeaux-Arts adrcsse ampliation du décret portant approbation de l'élection que l'Académie a laite de M. Bouty pour occuper, dans la Section de Physique, la place vacante par suite de l'élection de M. Henri Becquerel au Secrétariat perpé- tuel. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Bouty prend place parmi ses Confrères. M. le Président s'exprime en ces termes : Mes chers Confrères, la série de nos deuils continue. Ce sont les Confrères charo-és de gloire et d'années qui nous quittent. Aujourd'hui c'est le collègue que nous connaissions tous pour son amcnilé, pour sa bienveillance, pour sa bonté, pour cette exquise courtoisie qui est déjà d'un autre siècle, et chez lequel le monde savant tout entier reconnaissait le continuateur de Cuvier et le maître incontesté de la Paléontologie. Albert (iaudry a consacré toute sa vie à cette science. Il l'a étudiée sur les matériaux que d'autres avaient déjà accumulés, ou qu'on lui envoyait de toutes parts, puis sur ceux que ses brillantes explorations de l'Attique et plus tard des Montagnes Rocheuses lui ont permis de recueillir et qui ont été le matériel énorme classé par lui dans les nouvelles galeries du Muséum. G. R., 1908, 1' Semestre. (T. CXLVII, N° 22.) l32 lOïC) ACADÉMIE DES SCIENCES. Il n'a pas été seulement un collectionneur, il s'est élevé à la conception des lois qui sont l'expression des faits communs et il a formulé le principe de la continuité dans l'apparition des espèces nouvelles. .l'adresse à sa mémoire le témoignage ému de la déférence, de la sympa- thie, de l'admiration de ses Confrères. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Caractères de la couche supérieure de l'atmosphère gazeuse du Soleil. Note de M. Deslandres. Dans le courant de cette année, avec le concours de d'Azambuja et Burson, j'ai pu réaliser l'enregistrement complet de la couche supérieure de l'atmosphère gazeuse du Soleil. Cette couche avait été déjà décelée en iSqa et iSgS, et sur le disque entier de l'astre, avec les radiations excep- tionnelles H ou K, attribuées au calcium ( ' ) ; mais son image exacte n'avait pas encore été isolée et séparée de l'image des couches plus basses qui sont aussi les plus brillantes. Or, en raison de sa hauteur plus grande, cette couche doit être moins dépendante des phénomènes de la surface qui sont les seuls étudiés et relevés depuis longtemps; elle offre un intérêt excep- tionnel, d'autant que la couche correspondante de l'atmosphère terrestre est encore inconnue. Pour assurer l'exposé clair des résultats, je rappellerai d'abord briève- ment la série des couches superposées qui ont été jusqu'ici distinguées dans le Soleil. La principale est la surface qui nous éclaire, et est, selon toute vraisemblance, un nuage de particules incandescentes. Ses détails princi- paux, taches, facules, granulation, sont photographiés journellement depuis un demi-siècle. L'atmosphère, révélée par les éclipses totales, comprend, à partir de la surface, la chromosphère formée, comme notre atmosphère, de gaz et de particules, et la couronne, constituée presque exclusivement par des parti- cules. Or, la couronne est encore inaccessible en dehors des éclipses; et si (») J'ai annoncé le premier, en 1892, l'existence de la petite raie noire qui décèle celte couche, et, en iSgS, sa présence sur tous les points du disque solaire. Ces raies H et K sont émises par tous les composés du calcium, mais depuis long- temps Lockyer a admis qu'elles sont dues non au calcium lui-même, mais à un composant plus léger, le calcium étant dissocié dans le Soleil. SÉANCE DU :-5o NOVEMBRE 1908. 1017 l'on excepte quelques résultats récents, notre impuissance est presipie aussi complète à l'égard des particules de la chromosphère. Seuls les gaz et vapeurs chromosphériqucs peuvent être étudiés en tout temps; de 1868 à 1892, ils ont été relevés par la méthode de Janssen et Lockyer, au bord solaire extérieur et à une certaine hauteur au-dessus de la surface. Puis, de 1892 à i8g/|, j'ai montré qu'ils peuvent être décelés et photographiés à toutes les hauteurs, et dans la demi-sphère entière tournée vers la Terre, avec le spectrographe ordinaire et surtout le spectrohélio- graphe. Il suffit d'isoler une quelconque des nombreuses raies noires du spectre solaire pour photographier les formes et les mouvements de la vapeur correspondante. Parmi toutes ces raies, la raie K, qui est la plus large, a des propriétés précieuses, de même que la raie voisine H. Elle est doublement renversée et se divise en trois composantes distinctes, de lar- geurs décroissantes, qui sont : (a) les [larties de la raie, larges et noires,. du côté rouge et du côté violet, appelées K,^ et K,;.; (6) les deux raies cen- trales brillantes, souvent dissymétriques, K,^ et K.,., et (c) la raie noire assez fine, K^ (voir la figure i ci-dessous). Or, ces trois composantes repré- sentent trois couches superposées de la vapeur qui s'annonce comme étant la plus élevée; car la raie K,, dans les protubérances du bord, est plus haute que toutes les autres et même que la raie rouge H^ de l'hydrogène. Fig. I. — Courbe des intensités de la lumière dans le spectre à i'eniplaccnient de la raie l\. Avec la surface et les trois divisions du calcium, on a donc quatre couches superposées, que j'appellerai S, K,, K, et K.,. L'image de K, est facile à obtenir, maisjusqu'à présent les couches moyenne et supérieure du calcium, Ko et K.,, étaient photographiées confondues. La seconde fente des spectro- héliographes employés contenait à la fois les raies K,,., K3 et Kj,-; et l'image obtenue, que j'appellerai K,,, était le mélanine de Ko et K3, auquel s'ajoutait souvent une petite portion de la couche K,. Or, cette année, avec un grand spectrohéhograplie d'un type spécial, à trois fentes et très dispersif, j'ai pu, aidé par d'Azambuja, isoler uniquement soit la raie K.,, soit rime des loi 8 ACADÉMIE DES SCIENCES. coni|)o>iuiles âc. K^,, coiiiiiu' l'indique la ligure ci-coiitre, où la fenle est représenléc par des hachures. On obtient ainsi Finiage de K3 et aussi l'inaage de K^, bien pure et exemple de toute lumière étrangère. Chaque jour, à Meudon, autant que le permettent l'état du ciel et la pé- nurie du personnel, on enregistre les images de K,, et Iv^ avec le grand spec- trohéliographe ('), de R03 et K, avec le petit spectrohéliographe, de S avec un photohéliographe et aussi les vitesses radiales de K, et Ko avec un spectro-enregistreur des vitesses. Les formes et les mouvements sont relevés dans les quatre couches. Or, dans les quatre derniers mois, le beau temps a prévalu et a permis de faire une belle série d'épreuves qui s'étend au moins sur quatre rotations entières de l'astre. J'ai pu ainsi, en comparant la nouvelle couche aux trois autres, reconnaître quelques-unes de ses propriétés essentielles et com- pléter les deux Notes précédentes des 10 août et 7 septembre (même Tome, p. 334 et 467). La surface S a comme détails principaux les taches noires et aussi les facules brillantes, plus nombreuses, qui sont liées souvent aux taches et ne sont bien visibles qu'au bord. La couche K, au-dessus, appelée aussi cuuc/ie rerwersante, offre les taches avec leurs ombre et pénombre bien marquées, et un développement plus grand des facules qui sont aussi brillantes au centre qu'au bord. Avec la couche moyenne K^, les changements sont plus grands. Les facules prennent une grande extension; à leur enqjlacement, on a des plages bril- lantes, plus larges qu'elles, et tout autour, sur le disque entier, des masses brillantes plus petites, appelées réseau faculaire, réseau chromos phérique, Ihccali. Les taches n'ont plus de pénombre et disparaissent en partie, masquées par la vapeur de calcium. Si l'on passe à la couche supérieure K3, les variations s'accentuent dans le même sens. Les taches ont presque complètement disparu, et, lorsqu'une portion d'elles subsiste, elle est à peine noire et diflicile à distinguer ( -). Les plages brillantes au-dessus des facules, de leur côté, sont encore agrandies, et avec cette particularité que les maxima de lumière, assimilables à des (') Les épreuves du giaiid specli oliéliogi aphe oot été faites en partie avec l'aide de Cioze, licencié es sciences, qui eU venu faire un stage à l'Observatoire. (-) Parfois, du point qui, dans la plage faculaire, correspond à la tache, partent de petites lignes, droites, noires, courtes et fines qui forment des sortes de rayons; parfois aussi, ces lignes sont brillantes et alors plus longues. SÉANCE DU 3() NOVEMBRE 1908. 1019 crèLes ou à des pics, y ont souvent une distribution différente, (^uant aux plages plus petites qu'on pourrait appeler //occmA' moyens, l'extension de leurs bords est bien sensible, d'autant que les petits y7ocCT//« de K.^ font en général défaut ou sont beaucoup plus faibles ('). L'image K3 est ainsi for- mée de points brillants plus gros qui se détachent sur un fond relativement plus sombre, et à première vue se distingue de l'image Ko. En même temps, sur les images K., , les noirs et les blancs se groupent de manière à former des files régulières, invisibles ou peu visibles sur les autres couches, et qui, dans leur ensemble, constituent un phénomène nou- veau. Ainsi le caractère principal des images K, est l'apparition, au milieu des flocculi brillants, de lignes longues, noires, souvent très noires, que j'ai appelées f/lanienls, parce qu'elles font rell'et de fils, plus ou moins gros (-) et courbes, posés sur une surface brillante. En général, le filament est pro- longé de chaque côté jusqu'aux bords par des lignes similaires, moins nettes, moins continues, appelées alignements ; et, comme l'alignement persiste avec le filament pendant plusieurs jours, il est légitime de supposer qu'il fait le tour entier de l'astre et forme un anneau fermé dans l'atmosphère (^ ). D'ail- leurs, lorsqu'on regarde de près une image nette, on distingue d'autres ali- gnements plus fins qui, dans leur ensemble, constituent un véritable réseau. La figure ci-contre reproduit les réseaux d'alignements de quatre jours dif- férents ( '). On y voit que, sur certains points, les alignements se coupent et (') Les petits tlocculi manquent peul-ètre parce que les colonnes verticales de vapeur, qui sont supposées leur correspondre, ne s'élèvent pas jusqu'à la couche supérieure. ( ^) Parfois, mais beaucoup plus rarement, le lil est assez gros et court, et l'on a une sorte de plage uoire, à bords tranchés. (') Dans une Note précédente, j'ai émis l'idée que les alignements pouvaient être de longs tourbillons à a\e horizontal. On aurait ainsi dans l'atmosphère solaire de gigan- tesques anneau\ tourbillons, i'ermés sur eux-mènius, comme la théorie l'exige. (*) Ces alignements ont des différences autres que celles basées sur leur éclat, et qui |)euvent tenir à ce qu'ils sont à des hauteurs dill'érentes dans l'atmosphère ou à des phases dillérenles de leur évolution. Ces distinctions seront mieux précisées avec des images plus grandes que les images actuelles qui dépassent rarement 4'''" de diamètre. L'alignement, lorsqu'il est bien noir, a souvent l'aspect d'une cassure, d'une faille, à bords tranchés, qui persiste ainsi pendant plusieuis jours. 11 reprend ensuite peu à peu l'éclat normal et parfois en s'élargissant d'une manière très notable, les bords devenant dégradés; parfois aussi, de chaque côté, apparaissent des sortes de filaments brillants, qui diminuent et s'écartent progressivement comme s'ils se repoussaient l'un l'autre. De même les deux moitiés d'une tache qui se divine semblent se repousser. Il est possible que les deux phénomènes soient dus à des causes >imi)aires. I020 ACADEMIE DES SCIENCES. se réunissent en grand nombre; ces points privilégiés sont des nœuds d'ali- gnements. Déjà, dans les deux Notes précédentes, j'ai signalé des filaments et ali- gnements relevés depuis 1893, et même avec des dessins à l'appui. Mais ces relevés sont incomplets, étant faits sur des images Kj3 qui sont la réunion des images K, et K3, et ne donnent que certains alignements et parmi ces alignements les plus gros. Haie et Michie Smith (') ont aussi signalé briève- ment et en passant quelques filaments relevés sur leurs épreuves IC^;, et ap- pelés par le premier de ces savants longs Jlocculi noirs du calcium. En fait, la couche K, bien isolée montre seule avec netteté le réseau complet des fdamenls et alignements, et l'on s'en rend compte en juxtaposant l'image de Kj,, ou de K^,., qui, en général, ne présente pas ou présente di- minués les principaux alignements de K,. D'ailleurs, parfois, l'image de K, offre de son coté des alignements non retrouvés dans K,, mais ordinai- rement plus fins et plus difficiles à distinguer. Enfin, outre ces alignements noirs et fins, la couche K3 présente aussi souvent de grandes plages noires très larges, à limites indécises, et également intéressantes; les unes, situées autour des facules, ont déjà été signalées et nommées circumfacules; les autres semblent liées aux filaments ou même en être indépendantes. Toutes ces particularités des couches supérieures doivent fixer notre attention. En réalité le filament est à la couche atmosphérique supérieure ce que la tache est à la surface et à la couche basse K, . Il se détache comme la tache, en noir sur un fond brillant (-), et parfois il persiste aussi, comme elle, à la même place ou à une place très voisine pendant plusieurs rotations de l'astre. J'ai noté un filament qui, tout en changeant de longueur et de forme, a occupé, au moins pendant trois périodes de rotation, la même po- sition par rapport à une tache qui s'est maintenue aussi dans le môme inter- valle. A côté de ce filament, un nœud d'alignements s'est montré pendant deux rotations. En outre, le filament et la tache, chacun dans leur couche particulière, subissent des variations notables, que ne présentent pas au même degré les parties voisines, et avec des alternatives de repos et de mouvement. A ces (') Voir Hali! el Ellfrman, Publications of t/ie Fermes Observalory, Vol. III, Part I, p. ig, et Michie S^uth, The Obsenatory {Comptes rendus de la séance de mai 1907 à la Société royale astrononiùjue). (-) Dans cet ordre d'idées, si les filaments correspondent aux laclies ordinaires, les alignements moins nets peuvent correspondre aux pores ou aux taches voilées. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. 1021 Réseau d'alignements relevé dans la couche supérieure de l'atmosphère solaire. 0 E 3o septembre 1908. 0 E — 0 Les traits noirs pleins correspondent aux alignements noirs, continus et très nets, SiÇpt\éi Jilaments; les traits discon- tinus aux alignements similaires moins nets, et les traits pointillés aux alignements.^encore moins visibles et parfois discontinus. Les parties hachées sont les plages brillantes faculaires les plus larges. I022 ACADEMIE DES SCIENCES. perturbations on peulrattacher la présence fréquente de protubérances dans le voisinage des deux objets. Les protubérances n'apparaissent pas en géné- ral sur la tache, mais sur la facule qui les entoure ; de même, d'après nos observations ('), elles se rencontrent non sur le filament lui-même, mais dans son voisinage et en général d'un seul côté. En résumé, cette première étude impose l'idée que les taches et les fila- ments, bien qu'opposés en quelque sorte, doivent faire partie d'un même grand système et être liés intimement ensemble et à la circulation générale de l'atmosphère. Déjà, dans une Note précédente, j'ai supposé que les taches étaient des tourbillons à axe vertical et les alignements des tourbil- lons connexes à axe horizontal; et, en effet, souvent le long d'un filament, les vitesses radiales observées impliquent de semblables mouvements. Mais cette première conception, étroite à certains égards, peut être élargie comme il suit : les alignements, d'une manière générale, jalonnent les sur- faces de discontinuité du vecteur vitesse dans le champ de l'atmosphère solaire, et ces surfaces sont le siège de perturbations et aussi de mouve- ments tourbillonnaires plus ou moins inclinés par rapport à la surface et qui, s'ils lui restent parallèles, peuvent s'étendre très loin. Les faits observés s'expliquent bien si l'on suppose lalmosphère solaire divisée en cyclones et anticyclones, analogues à ceux de notre Terre, et représentés respectivement par les taches ou facules et les alignements. Tout autour de la tache les vapeurs se rapprochent en tourbillonnant, s'élèvent au-dessus de la tache, qui est le centre du cyclone, et ensuite redes- cendent près de l'alignement où se rencontrent les vapeurs issues de cyclones différents. Comme les vitesses y sont différentes, on a tous les élé- ments d'une perturbation locale et même d'un tourbillon horizontal ; ce (jui, de plus, explique les protubérances du voisinage. La ligne noire qui constitue l'alignement est due à la basse température des vapeurs descen- dantes qui, étant plus froides, exercent une absorption j)lus forte. Les questions soulevées sont évidemment complexes; elles ne seront bien élucidées que par une observation du phénomène continue et complète, et avec l'appui de recherches théoriques analogues à celles d'Helmholtz sur les mouvements tourbillonnaires (-). Il faut donc enregistrer sans arrêt les ( ' ) Je rappelle que, sur nos épreuves de Kj, les protubérances apparaissent avec le même temps de pose que les vapeurs projetées sur le disque. Même on peut sou\enl décider si la protubérance est en avant du bord, ou sur le bord, ou en arrière. (') Les propriétés des lignes et tubes tourbillons pourront éclaircir plusieurs points SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. 102'i quatre couches et surtout la couche supérieure qui a les variations les plus rapides et ouvre un monde nouveau de faits. Ces recherches solaires pourront fournir des indications précieuses à la luétéorologie terrestre, qui n'a pas encore exploré les parties supérieures de notre atmosphère. A ce point de vue, je signale les analogies que pré- sentent le réseau d'alignements noirs, relevés dans l'atmosphère solaire, et le réseau de lignes noires fines appelées canaux de la planète Mars. Il est possible que les deux phénomènes soient dus aux mêmes causes. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la métamorphose des glucosides cyanhydriques pendant la germination. Note de M. L. Guignard. Les glucosides contenus dans les graines sont généralement considérés comme des substances de réserve, susceplibles d'être utilisées, au même titre que les sucres, pendant la germination, et de concourir à la nutrition de la plante durant les premières phases de son développement. A vrai dire, cette opinion s'appuie plutôt sur une analogie de composition que sur l'ex- périence, et, en ce qui concerne spécialement les glucosides cyanhydriques, on ne possède pas encore, à ma connaissance, de données précises sur leur métamorphose au cours de la germination. J'ai montré, il y a quelque temps, que, dans le Sureau noir('), les feuilles renferment, au moment de leur chute à l'automne, une proportion de glucoside cyanhydrique à peu près aussi élevée qu'à la période de leur plein épanouissement; ce composé n'émigre pas dans la tige et reste dans la feuille qui tombe. On pourrait donc se demander, au premier abord, si, dans cette parmi les nombreux points obscurs du sujet. Par exemple les gaz qui, en rasant la sur- face, se rapprochent du centre cyclonique, doivent, par le frottement contre cette surface, former des lignes tourbillons qui enserrent le centre et s'en rapproclient. L'anneau tourbillon spécial ainsi constitué a un mouvement propre qui est dirigé de haut en bas et est arrêté par la surface; mais, pour les points extérieurs voisins de l'anticyclone, la vitesse dérivée des tourbillons est dirigée de bas en haut. On com- prend que les cyclones soient surtout développés dans les couches basses et les anti- cyclones dans les couches élevées. (') L. G\nciiikv.\), Nouvelles observalions sur la formation et les variations quanli- talives du principe cyanhydrique du Sureau noir{Comptes rendus, 26 décembre igoS, p. 1194-1196). C. R., 1908, a» Semestre. (T. CXLVII, N° 22.) l33 I024 ACADÉMIE DES SCIENCES. plante, le corps en question représeiiti? réellement une substance iiult-itive. Plus récemment, en recherchant ce qui se passe chez d'autres végétaux à acide cyanhydrique, M. Treub ( ') a constaté que, chez une (|uarantaine d'espèces appartenant à des i;eiires diflerents, cultivées au .lardin botanique de Buitenzorg, les principes cyanhydriqucs disparaissent des feuilles avant leur chute, excepté dans une seule espèce, V Indigofera galegoides, qui pré- sente- par conséquent la même particularité que le Sambucus iiigra. Si donc on fait abstraction de ces deux cas, qui pour le moment restent exceptionnels, on peut dire que les glucosides cyanhydriqucs constituent etîectiveinent des substances nutritives pour la plante qui les produit. Jl est possi])le, d'ailleurs, que leur rôle varie plus ou moins suivant leur consti- tution. 1 ne autre reniari|uc peut être faite au sujet de la répartition de ces com- posés chez les piaules où ils prennent naissance : landis que, dans nombre de cas, on les rencontre aussi bien dans la graine que dans les organes végé- talifs, plusieurs espèces, au contraire, telles que le Sureau noir, le Groseillier rouge, le Sorgho, etc., n'en renferment pas trace dans la graine. I . Pour étudier la façon dont les principes cyanhydriqucs se compor- tent dans la graine en voie de germination, aucune espèce ne parait être plus favorable que le Phaseolus lunatus L., surtout si Ton dispose de variétés particulièrement riches en glucoside ( phaséohmatine ou linamarine), comme plusieurs de celles qui proviennent de Java et qui fournissent, daprès mes recherches antérieures (-), jusqu'à 3*'' ou 4'"' d'acide cyanhy- drique par kilogramme, quantité supérieure à celle que donnent ordinai- rement les amandes amères même très riches en amygdaline. De plus, les graines de cette espèce ont l'avantage de germer rapidement et d'une façon assez uniforme, quand elles ne sont pas trop âgées, ce qui n'est pas le cas des amandes amères même récentes et de la plupart des autres graines à principe cyanhydrique. Va\ raison du nombre assez élevé des graines nécessaires aux expéi'iences, celles que j'ai employées appartenaient à plusieurs lots diilérents, dont la teneur respective en phaséohmatine n'était pas identique, mais correspon- (') M. TiiiîUB, A'uiivel/cs recherches sur le râle ilc l'acide cyanhydri'Hie dans les plantes vertes {W) [Annales dit Jardin botanique de Baitenzorg, a"' série, t. VI, '907. P- 79-' 06). (2) Le Haricot à acide cyanhydricjuc. etc. [Bulletin des Sciences pharmacolo- gitjucs. 1906). SÉANCE DU 3o NOVEMBRE I908. I025 dail à dos (|iiaiililés élevées d'acide cyauliydrique, ^al•ialll de o», 'iiM à 0*^,410 pour 100. Dans chacun de ces lots, les graine* destinées au semis étaient choisies aussi send)lal)les que possil)le quant au puids, puis on en prélevait 2:j pour le dosage de l'acide cyanhydrique, d'apivs la méthode indiquée dans mes recherches antérieures. Les ijerminations, faites dans un mélange de terreau et de sal>le, ont eu lieu com- parativement, pour cliaque lot, à l'obscurité el à la lumière, sous de grandes cloches noircies ou non, dans lesquelles l'air pouvait facilement circuler; les premières étaient placées dans l'endroit le plus sombre de la série qui servait aux expériences et dont la température \ariait de 22° à 2.5", les llaricols de Java employés exigeant pour leur développement une température plus élevée que nos Haricots indigènes. A l'obscurité, une dizaine de jours après le semis, les plantules atteignent UÈie lon- gueur moyenne de 3o'"'; elles portent, au-dessus des cotylédons encoro en place, mais partiellement épuisés, deux |)remières feuilles qui n'onl que 3"" à ■'('"'" de laigeur (ou sait que, chez les Haricots, ces deux premièies leuilles sont opposées et simples, tandis que les suivantes sont isolées et composées trifollolées). Une quinzaine de jours après. elles ont environ 45"" f'e hauteur; les cotyléilons sont complètement épuisés et la période germinative proprement dite a pris lin. Les plantules étiolées conlinuenl de s'allonger de plus en plus lentement pendant quelques semaines et ne forment que trois ou quatre très petites feuilles composées, (belles qui n'onl été analysées qu'au bout d'un mois avaient en moyenne 60''"' de longueur. A la lumière, les tiges, relativement plus courtes el plus robustes, ont des feuilles une fois plus grandes que celles des plantules étiolées, dès la fin de la première semaine; les cot^dédons verdàtres s'épuisent |)liis lentement et ne tombent qu'un peu plus tard. Dans les plantules développées à l'obscurité, l'acide cyanhydrique trouvé au dosage ne pouvait provenir que du glucoside existant dans les graines; au contraire, dans celles qui croissaient à la lumière, une partie plus ou moins notable de cet acide était due, à jiartir d'un certain âge. à l'action de la clilorophylle, puisqu'il prend naissance dans les feuilles, comme M. Treul) l'a montré. ACADÉMIE DES SCIENCES. même loi. Bien ([uc la richesse des t^raines en principe cyanhydrique fût variable d"un lot à laiUre, comme l'indique la colonne III, les chiffres obtenus avec chacun d'eux n'en représentent pas moins la marche de la dis- parition du j^lucoside, à l'obscurité, avec autant de netteté que si, dans les cinq lots, les t;raines employées avaient otfert la même teneur en i;lucoside. Les chiffres consignés dans le Tableau ne traduisent pas simplement les résultats fournis par deux cultures faites simultanément, l'une à l'obscurité, l'autre à la lumière, avec chacun des cinq lots de graines; ils représentent les moyennes obtenues, pour chaque lot, dans plusieurs expériences compa- ratives. Duii'O chi (lévcloppenieiit CAzII fourni pni- Déficit en CAzH Lots à l'ohscu- à la loo m,, (le rilc. liiMiii-ic. graines. plantiilcs. giaines. I. U. III. IV. jour-. K (T Y" I 10 )) . o, 172 o, i3 1 I _ ' jour? ' ' ' ' ' / >) 10 0, 172 O, i33 I i5 » o, 144 o, 106 ',f, o. 1 à l'obscu- à la litc. lumière. V. VI. pour 10 23,84 » pour 100 22,68 26,39 » » 18,75 28,34 n )) 12,78 ^i'77 » » 11,18 32,48 » » 10,26 „ I 20 » o, iSo o? '''•9 / 1) 20 o, 180 o, I.J7 ^ \' 2.5 » o , 1 70 o , ! 1 6 ' ' ' / » 25 o, 170 o, i5 I .. \ 3o » o, 194 o, 1 3 1 ■■■ / » 00 0,194 0,174 A l'obscurité, la proportion d'acide cyanhydrique obtenue et, par suilc celle du glucoside qui lui donne naissance diminuent d'environ { pendanl la période germinative proprement dite. Cette dmiinulion continue dans la suite, mais plus lentement; au bout d'un mois, comme l'indique le dosage des plantules du lot n" j, la proportion de glucoside disparue atteint sensi- blement ^ de la (juantité primitive contenue dans la graine. Il y a donc, comme on pouvait s'y attendre, une destruction progressive du glucoside; mais, contrairement à ce qu'on aurait pu supposer, lesf de la piiaséolunatine se retrouvent encore dans les plantules étiolées une quin- zaine de jours après la lin de la période germinative. A la lumière, sa disparition commence à être compensée dès le dixième ur, par suite de la synthèse de l'acide cyanhydrique sous l'influence de iilorophvUe, et cette formation dans les feuilles 's'accentue de plus en plus dans la suite du développement- 1" la t SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. IO27 2. Il irélait pas sans inlérêt de rechercher si, pendant hi ,i;erniuialion, hi destruction du glucoside s'accompagne d'une mise en hberté d'acide cyanhv- drique, par suite de l'action de l'enzyme accompagnant la ])liascolunaline dans la graine. Aucune observation n'a encore été faite à ce point de vue sur les graines à principe cyanhydricjue. D'autre part, les recherches de M. Greshoffsur le Pangium edule et celles de M. Treub sur cette même plante et sur le Pliaseoliis lunatus semblent montrer f[ue l'acide cyanhvdrique peut exister, dans les organes végétatifs, en partie à l'état libre ou presque libre. Toutefois, en ce qui concerne la seconde espèce, des observations plus récentes ont conduit M. Treub (') à apporter une certaine restriction à cette hypothèse. En effet, si l'on traite des feuilles fraîches par l'alcool absolu bouillant, dans le but de tuer l'enzyme quelles renferment, on ne retire plus, par distillation, qu'une quantité très faible d'acide cyanhydrique. Mais il en est autrement avec le Pangium, cnr la feuille traitée de la même façon donne une proportion d'acide cvanhydri(|ue qui atteint, en moyenne, la moitié de la quantité obtenue par distillation directe; ce qui « n'est guère compréhensible que parla présence de composés cyanhydriques moins stables que les glucosides (ou bien de CAzH) ». Bien que, dans la graine du Phaseolus, l'acide cyanhydrique n'existe que sous la forme de phaséolunatine, on pouvait néanmoins se demander si pendant la décomposition du glucoside, due vraisemblablement à l'aclion de l'enzyme sur ce composé, il n'est pas possible de constater la présence d'acide cyanhydrique libre. Pour cette recherche, il fallait nécessairement s'adresser aux plantules étiolées développées à l'obscurité, afin d'être à l'abri de l'inlervention de la chlorophylle. Dans un vase contenant |6oo'^"'' d'alcool absolu maintenu à une température très voisine de son point d'ébuliilion, on fait tomber, par fragments coupés dans la vapeur d'alcool, une vingtaine de jilantules âgées de 10 jours, en ayant soin de les immerger aussitôt complètement. Cette opération a pour but de tuer sur-le-cliamp l'enzvme et (le rempècher de réagir sur le glucoside. I>e liquide refroidi est sé[paré des organes devenus cassants. Distillé au bnin-marie, l'alcool qui doit contenir l'acide cyanhydrique libre, s'il en existe, est additionné de quelques goulte's d'une solution de potasse à t,', et soumis de nouveau à la dislillalion, alin de reclieicher ensuite dans le résidu l'acide cvanliydrique à l'état de cyanuie. Celte recherclie donne un résultat négatif. Par uno expérience faite comparativement avec la même quantité d'alcool absolu, additionnée d'une très niiiiime (|iianlité d'aci- juillet i()o8) que si Ton trailc par l'acide fluoi^iydrique le caillot (obtenu par la cuisson du sang en présence de sulfate de soude) il s'en dégage une très notable quantité de sucre, que nous nommons rirtuel, et qui, ajouté au sucre di- l'extrait de sang (le seul dont on tenait compte jusqu'ici), donne le sucre total du sang (-). En con- tinuant nos recherches nous avons pu nous convaincre que dans le sang du chien et de l'homme la proportion du sucre virtuel, par rapport au sucre total, est presque toujours très considérable, et (ju'elle varie notablement suivant les conditions dans lesquelles se trouve l'animal. ( '.'est ce que mon- trait l'expérience que nous avons publiée dans notre Note du 27 juillet, et ce que montre l'expérience suivante, plus complète : Beau Chien de chasse, sain et neuf, n" 2753. On lui retire quelques centimètres cubes de sang. I^oiivoir réducteur Sans artériel après ciiauffage de l'extrait en présence de l'acide lluorhydrique immédiat. pendant 20 lieures. o'so 2,08 Le sucre virtuel est 28,08 — oS, 80= 18,28; ce qui fait 61 pour 100 du sucre total. Aussitôt on lui injecte 20'^™' d'eau salée physiologique (sérum d'Hayem ) radifère à (') Reçue dans la séance du 28 novembre 1908. C) Une faute d'impression s'est glissée dans notre Note : au lieu de ."too"'™' pour dis- soudre le caillot, lire So"^ -.cnp SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. IO29 10 pour 100, c'est-à-dire renfermant 2,5 micrograinmes de radium ('), ce qui fait 0,11 niicrogramme par kilogramme. Dix minutes après cette injection (-) : Pouvoir rédiicleur après cliaulTage de l'cxli-ait en présence de l'acide nuorhydri(|ue immédiat. pendant in lipiircs. Sang artériel 1,24 3,2.) Le sucre virtuel est 2S ; ce qui fait encore 61 poui- 100 du sucre total. Deux heures et demie plus tard (2''45™ après l'injection) ; Sang artériel o, 46 2,08 Le sucre virtuel est i»,62, ce qui fait 77 pour loo du sucre total. Le lendemain : Sang artériel o,g8 a,4o Le sucre virtuel est i»,42 ; cela fait 58 pour loii du sucre total. Dans un certain nomljie de cas le cliaiilTage au bain-marie, (jendanl 20 heufes, ne suffit pas pour obtenir tout Ir sucre virtuel. Voici deux cas comme exemple : Chien 2751, sain et neuf : Sang artériel 0,98 r ,60 » après I heure à 39°.. 0,88 2,4o Chien 2730, ayant reçu i heure auparavant os, 26 par kilogramme de phlorizine dissoute dans de ralcool, en injection sous-cutanée : Sang artériel 0,94 ' ,^7 )) après I heure à 39°.. o,54 2,43 Il est clair ijue i8,Go et i*'',57 sont beaucoup trop faibles. Nous eussions di'i trouver, respectivement, plus de 2,40 et 2,42; car, dans ces deux sangs, dont le pouvoii' glycol} tique ne pouvait pas èlre affaibli (' ), il a dû se perdre (') Ce liquide nous a été obligeamment fourni, eu tube scellé, par M. Jabouin, doc- teur en Pharmacie (voir Journal de Pharmacie et de Chimie, 1908, p. 472-473). (-) Pour le pouls, la température, etc., voir notre Noie dans les Comptes rendus de la Société de Biologie du 21 novembre 1908. ( ') M. Barrai et l'un de nous ont dit, il y a plusieurs années, que le pouvoir glyco- lytique du sang n'est pas diminué après l'administration de la phlorizine. Io3o ACADÉMIE DES SCIENCES. nécessairemeni une certaine quantité de sucre pendant leur séjour à 3cf. Si nous avons trouvé moins, c'est c|ue 20 heures de chauffe, en présence de l'acide fluorhydrique, n'ont pas suffi à détruire la combinaison. Il a fallu, pour la détruire, que le sani;- ait été prépare, en quelque sorte, par un séjour 171 vitro ( ' ) . Parfois 4 heures de chauffe en plus, c'esl-à-dire 24 heures au lieu de 20 heures, donnent beaucoup plus de sucre. La libération de ce dernier ne se fait donc pas d'une manière régulièrement progressive ; mais, à certain moment, d'une manière brusque,' et ce moment peut ne survenir qu'après plus de ao heures de chauffe. D'autre part, il est des cas où l'on trouve moins de sucre au bout de 20 heures de chaulle cju'après 8 heures seulement. Voici un cas de ce Même Chien 2730. Le lendemain : Pouvoir réducteur — aprrs S heures après 20 heures immédiat. de chiiufl'age. de chauffage. Sang arlériel .... 08, 88 2», l5 .8,82 T^'explication la plus naturelle, c'est cjue, par suite de certaines conditions du sang, la libération brusque du sucre est survenue aux environs de 8 heures de chauffe, et que le sucre libéré a été détruit sous l'action de l'acide fluor- hydrique. Si l'on reçoit du sang ou du sérum dans une solution d'acide fluorhy- drique au même titre que celle dans laquelle on chauffe le caillot, et c[u'on chauffe le mélange pendant quelques heures, on détruit la plus grande par- lie du sucre libre du sang (^). C'est pour ce motif que nous traitons seule- ment le caillot par l'acide fluorhydrique, et non le sang tout entier. De cette manière, cet acide n'agit c{ue sur du sucre combiné, au moins tant que la combinaison n'est pas détruite. On sait cjue le glycose du sang est plus facilement attaqué par les acides que le glycose du commerce. Ce dernier l'est très peu dans une solution (') On sait (voir stirtoul Comptes rendus, i3 mai i907)que, presque toujours, une très notable partie du sucre se dégage en un quart d'heure après la sortie du vaisseau. La température est sans influence. (^) L'acide clilorhydrique et même l'acide tartrique détruisent encore plus de sucre lilire que l'acide fluorhydrique. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. to3l d'acide fluorhydrique au litre ()i' Steinlieil 0,189 o,4oo 4'^ i> Herniai;is 0,160 0,740 4ï6 » \ leiinet 0,160 2,90 18,1 Les plaques photographiques employées sont les plaques étiquette violette de MM. Lumière. Une élude rapide des différents clichés nous ayant déjà donné quelques résultats, nous désirons attirer partictdièreuienl Tattention sur les cinq points suivants : 1. La queue de la comète a présenté le plus souvent des masses liunineuses intenses formant autant de détails caractéristiques. En mesurant la distance de Tun quelconque de ces détails au centre de la clievelure sur les différents clichés pris successivement dans une même soirée, on obtient des valeurs de plus en plus grandes pour les clichés pris de plus en plus tard. ÎNon seu- lement on peut suivre ces détails sur les clichés d'une même soirée, mais encore on retrouve les plus intenses sur les clichés du lendemain et, si l'on mesure leur distance à la chevelure, on obtient un nombre supérieur à celui donné par une vitesse supposée constante traprès les valeurs trouvées la veille. On constate aussi que, lorsqu'un détail est 'plus éloigné de la cheve- lure qu'un autre, son déplacement mesuré sur deux clichés pris à une heure d'intervalle est plus grand que le premier. Ces constatations s'appliquent aux masses lumineuses et non aux ondulations des bords de la queue. Elles ont été faites sur 3i clichés pris du 23 septembre au i" novembre en mesu- rant ces clichés avec des échelles gravées sur verre, divisées en millinriètres et cinquièmes de millimètre; nous les reprendrons du reste au compara- teur. A titre d'exemple, nous citerons les valeurs apparentes des vitesses relevées sur les clichés du 1 5 et du 16 octobre dont nous présentons une reproduction à l'Académie. Les deux jjholographies prises le i5 octobre à I heure l\o minutes d'intervalle montrent que la queue s'est détachée de la chevelure et semble chassée par deux autres queues presque recti- lignes, très fines. La vitesse de cette masse lumineuse, située à 9''5o™ SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. Io35 à 580000'"" de la chevelure, était environ de i '(''"' à la seconde. Sur la pho- tographie du 16 octobre, faite 19 heures plus tard, on retrouve la masse Compte Mofehoiise ( 1908 c). i5 octobre lyoS, de S'' 20'" a i)''or" iii oclobre 1908, de 6''4o'" à 8'' 50" (T. M. D. P.). (T. M. D. P.). Observatoire dp Juvisy. Objectif Voigtiiinder. Foyer o"',o(J5. Agr. = 3. lumineuse intense sous forme de quatre U gigantesques (') dont la partie inférieure se trouvait à environ 2 200 000''"' de la chevelure, ayant ainsi par- couru plus de I (iooooo'^" au lieu de 960000''™ qu'indiquerait la vitesse uni- (') Celle forme n'est bien visible que sur le négatif lui-même, car les agrandisse- menls sur papier ne respectent pas les intensités relatives. Io3G ACADÉMIE DES SCIENCES. forme cilée plus haut. Sur le cliché du 1 5 octohre, une autre masse lumi- neuse située à 6900000'^'" s'est déplacée en 1 heure 40 minutes à la vitesse de 58''™ à la seconde. Nous pouvons donc conclure de ce qui précède que la vitesse de ces masses lumineuses va en s'accroissanl de la chevelure aux extré- mités de la queue. 2. Sur sept clichés on constate que les masses lumineuses ont la forme d'U dont la partie recourbée est tournée vers la chevelure : nous Favons déjà signalé incidemment à propos de la photographie du iG octobre. La forme en U s'accentue à mesure que les masses lumineuses s'éloignent de la che- velure. 3. La comète s'étant rapprochée du Soleil, les angles que les différentes queues formaient entre elles ont diminué progressivement. 4. Nous avons enregistré à trois reprises la rupture de la queue près de la chevelure : on voit sur la photographie des i[ueues très fines, presque rectilignes, chasser loin de la chevelure l'ancienne queue très dilfuse. 5. Sur la presque totalité des clichés, la queue principale est ondulée; mais sur cinq, et en particulier sur ceux du i"'' novembre, on voit deux queues plus brillantes qui se croisent alternativement. Lorsqu'on place dans un stéréoscope deux de ces clichés pris à une heure ou deux d'inter- valle, on voit ces queues enroulées en hélice l'une autour de l'autre. Sur les photographies du i^'' novembre, on compte huit spires. GÉOMÉTRIE. — ■ Sur les réseaux conjugués à invariants égaux. Note de M. Tzitzkica. L M. Kœnigs a démontré (Darboux, Théorie des surfaces, t. IV, p. (ia) que, si une congruence intercepte sur deux surfaces S et S' deux réseaux conjugués (M) et (M') et si les foyers F, et F^ de la droite MM' sont conjugués harmoniques par rapport à M et M', les réseaux (M) et ('M') sont à invariants égaux. II est aisé de voir que, étant donné le réseau (M) à inva- riants égaux, on peut trouver une infinité de réseaux (M') aussi à invariants égaux, qui forment avec (M) des couples analogues à celui qui figure dans le théorème de M. Kœnigs. La détermination de tous ces réseaux (M') dé- pend d'abord de l'intégrale générale de l'équation de Laplace qui corres- pond au réseau (M), ensuite d'une quadrature. Considérons actuellement un couple unique (M) et (M'). Les tangentes menées en M et M' aux deux courbes correspondantes des réseaux se coupent en P, et P,. Soient de plus T,, T., ï,, TJ, respectivement les SÉANCE DU 3o NOVEMBRE I908. loS; foyers des congruences formées par les tangentes MP,, MPo, M'P,, M 1\, et distincts de M et M . On trouve que T,, T, et F, d'un coté, T.,, Tl, F^ de l'autre, sont en ligne droite. Maintenant, d'après une généralisai ion donnée par M. Darboux(l. J\, p. 34) à un théorème de M. Ko^uigs sur les réseaux plans à invariants égaux, théorème auquel on peut donner une démonstration purement pro- jective, il existe une conique F tangente en T, et T, à MT, et MT^, et ayant en ces points trois points communs avec les courbes décrites par T, etT^, et correspondant aux cour) >es du réseau ( M ) . 1 1 existe pareillement une conique F' tangente enT', et T., à M'T', et MT,, et ayant aussi trois points communs avec les courbes décrites par T, et T!,. J'iii démontré que ces deux coniques, situéesdanslesplans langentscnMetM auxsurfacesS et S', ont deux points communs sur la droite P, P.,. Il en résulte que par F et F' on peut mener un faisceau de quadriques, qui déterminent sur MM' une involution. Les points doubles de cette involution sont les foyers F, et Fo. Les surfaces du faisceau tangentes en F, et Fj à la droite MM' sont les deux cônes C, et C, du fais- ceau. Le cône C, est tangent au plan focal MM'P, le long de la droite F,T,T'| et a par conséquent son sommet S, sur cette droite. De même C3 est tangent au plan MM P. et a son sommet S^ sur la droite FjToT],. La droite S, Sj est l'intersection des plans tangents communs à toutes les qua- driques du faisceau et menés aux points d'intersection de F et F'. Enfin remarquons que, aux réseaux (M) et(M ), correspondent les deux réseaux fo- caux(F,)et (Fj). Les tangentes enF, aux deux courbes du réseau (F,) sont MF, M' et F, T, T', . Cette dernière droite engendre une congruence dont les foyers sont F, et le sommet S, du cône C,. On trouve de même que Sj est le second foyer de la tangente FjT^T!. du réseau (Fj). 2. Je considère maintenant certains réseaux à invariants égaux de nature toute spéciale, à savoir ceux qui se reproduisent après un certain nomljre i de transformations de Laplace. On constate facilement qu'on ne peut avoir de tels réseaux qu'à partir de i = 3 . Pour i — 3, on trouve que le réseau doit être plan et que, en choisissant convenablement le facteur arbitraire des coordonnées homogènes, ces coor- données vérifient un système de la forme Ou- du dr âiiav av- du dv Si l'on se rapporte à un résultat que j'ai obtenu antérieurement (^Co??2/j/ei rendus, 10 juin 1907), on conclut que ces réseaux sont la perspective sur un Io38 ACADÉMIE DES SCIENCES, plan des lignes asyniplotiques des surfaces S, dont la courbure totale est pro- portionnelle à la cjuatriènie puissance de la distance d'un point fixe au plan tangent. Pour i = 4, on retrouve les réseaux (M ) donnés par M. Darboux (t. 111, p. 472) comme généralisation des surfaces minima. Pour j>4 les formules se compliquent et je n'ai pas encore obtenu de résultat simple. GÉOMÉTRIE. — Sur la cyclide de Lie. Note de M. A. Demoulin. Dans notre Note du 28 septembre 1908 (p. 565) nous avons attaché à tout point d'une surface une infinité simple de quadriques parmi lesquelles on trouve la quadrique de Lie. Les cyclides de Dupin qui leur corres- pondent dans la transformation de Lie sont précisément les cyclides (I) envisagées dans notre Note du 19 octobre 1908 (p. 6G9). A la quadrique de Lie correspond la cyclide que nous avons définie dans la première des Notes citées. L'existence de cette cyclide a été signalée par Lie, en 1882, dans les Forhandlingcr de Cbristiania. Nous l'appellerons cyclide de Lie et nous la désignerons par la lettre (A). ^ensemble des cyclides (2) est conservé dans l'inversion et dans la dilata- tion. Cette propriété appartient aussi à la cyclide de Lie. Nous avons formé l'équalion des cyclides (S) en les rapporlaul au irièdre Mxyz dont les arêtes Mj-, My, M g sont respectivement les tangentes aux lignes de courbure (M,), (M„) et la normale à la surface. Soient G et G' les rayons de courbure géodésique des lignes do cour- bure (M„) et (M„). Si l'on définit les plans - et t:' par les équations .r y z X y z l'équation de la cyclide ( X) correspondante est fV U _H H^ i;'~ 1; ' r r I ÏÏTZIT \^G^ ~ G^ "^ TmT "^ UT' , xz yz -^cv +'g SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 190H. Io39 Pour la c\clide de Lie, A et X' ont les valeurs suivantes : .__ A ., B dli<'j.r, ' d\»iir âti ôv Les cyclides (X) ont, au point \I, un contacl du deuxième ordre avec la sur- face ( M), et entre elles, deux à deux, un contact du troisième ordre. La surface ( M ) étant rapportée au trièdre Mxyz^ le développement de son r dans le voisinage de l'origine est Le développement du ; d'inie quelconque des cyclides (ii)est On déduit de là l'équation des tangentes au point triple de l'intersection de la surface et de la cvclide 4 , '^ÎT , Les paramètres directeurs su[)erficiels (du, dv) de cliacunc de ces tangentes satisfont à l'équation d\\ , , rm' . , (I -— <■/«•' -1- /), — — (/r' = o. Cptte équaliou, dont rinterpi(Hation i^éouiélrique est évidente, s'intègre par quadrature lorsque la surface ( M ) est une quadrique ou une cyclide. Conservons toutes les notations des deux Notes citées plus haut, et dési- gnons, en outre, par (O), (ii') les cercles osculateurs des lignes (M,,), (M„) en M, par D,, D^ les points d'intersection de^et de (0'\ et par D',, D^ les points d'intersection de g' et de (ii). Les cercles (Q) et (£2') sont les lignes de courbure de la cyclide (A) qui passent par M. Comme les plans des lignes de courbure de (A) passent les uns par g\ les autres par g', les points D,. D., D', , D., sont les points doubles de (A). Lorsque 11 varie seul, la sphère principale de centre C a pour caractéris- C. R., 1908, !" Semestre. IT. CXLVU, N- 22.) 1^5 Io4o ACADÉMIE DES SCIENCES. liijuc le cercle (O'), lequel touche son enveloppe aux points D, et D2. Lorsque r varie seul, la sphère principale de centre C a pour caractéristique le cercle (il), lequel louche son enveloppe aux points D', et D',. Nous pouvons à présent définir anaUagmaliqueinent la cyclide (A) : celle-ci est le lieu d'un cercle passant par D,, Dj et s'appuyant sur (Q), et le lieu d'un cercle passant par D',, D^ et s'appuyant sur (t2'). Nous terminerons cette Note en indiquant quelques propriétés générales des surfaces. I. Lorsque c varie seul, la sphère décrite de G comme centre avec GM comme rayon a pour caractéristique un cercle dont les foyers sont les points D, et Do. IL Cette sphère touche son enveloppe aux foyers de (O). IIL La sphère osculatrice de la hgne (M„), en M, touche son enveloppe aux points D, et D^. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une méthode de M. Darbouœ. Note de M. Léopold Féjer, présentée par M. E. Picard. M. Darboux a donné une méthode très générale pour la détermination de l'expression asymptotique d'un nombre a„, dépendant d'un grand in- dice n. Il forme la série de puissances (1) f{z)=ao+a,z-i-...+ a„z"~h..., et il montre que ce sont les points singuliers de la fonction analylique/(s) situés sur le cercle de convergence de la série ( i ) qui déterminent l'expres- sion asymptotique de «„. Soit R (o = i, et que ce soit le points = i où/(s) devient singulier. M. Darboux a traité le casoù/(;) est de la forme Ici p est un nombre réel quelconque, mais différent de zéro et d'un nombre SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. Io4l entier négatif, et !p(^), '|(') sont des fonctions régulières en :;= r. Dans ce cas la fonction y(;î) devient singulière en 3^ i suivant le type (I) _J_=3a„+«,5+...+ o(„5«4-..., et parce que la formule asymptotique de M. Darboux pour a„ s'obtient immédiatement, M. Hamy (') s'occupe du cas où f{z) devient singulier en g =: i suivant le type (^) r_ ioo-(i ^ -iiT (II) ^ l^-z)9 =P.+ (3,-- + .-.+ (3„^"' + ..., où p est un nombre réel quelconque, mais diÉFérent de zéro et d'un entier négatif, q est un entier positif. Il obtient Maintenant je pose le problème de déterminer l'expression asymptotique du coefficient a,„ lorsque pour/(s) le point s = i est un point d'indétermi- nation. Il est impossible de résoudre le problème dans toute sa généralité. Il faut choisir un type spécial, intéressant et important, suivant lequel la fonc- tion _/(;) devient indéterminée en s = i . ./e considère le type où p désigne un nombre réel quelconque, et je trouve pour y„ l'expression asymptotique remarquable sin Pour la démonstration de la formule asymptotique (2), j'emploie une (') M. Hamv, Sur l'approximation des fonctions de grands nombres (Journal de Math., 1908). Dans rintroiiuclion de ce Mémoire importanl, on trouve les renseigne- ments nécessaires sur la lilléraliire de la méthode de M. Darboux. (-) \ oir aussi H. Poincaré, Leçons de Mécani(-^)^ -'+... + a„(.r)^ — V +••-. (3) j ^^ " '■ Dans tout intervalle où les fonctions a„ (.c) sont finies et continues, sans avoir besoin de rien supposer sur leur caractère analytique, les séries (3) sont absolument et uniformément convergentes et, sans faire appel à d'autres considérations, la théorie de l'équation de Volterra nous montre simplement que l'équation intégrale d'ordre infini (i) a une solution dépendant linéai- rement d'une infinité de constantes arbitraires, assujetties seulement à la condition de rendre convergente la série K = l Il est remarquable de constater que c'est le cas le plus simple (2) de l'équation de V^olterra qui se présente couinie le cas général; l'équation générale de Volterra f ¥(x,s)y(s)ds=f{x) correspond au cas particulier avec Cn—O ('1=1, ■>, . . ., co); elle revient donc à la détermination de la solution de (i ) qui s'annule ainsi que toutes ses intégrales pour ,t = o ; c'est donc un problème de Cauchy pour (i). Io44 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Le mouvemenl brownien et In formule d'Einstein. Note de M. Chaidesaigues, présentée par M. J. Yiolle. Prenant comme point de départ l'hypothèse qui place dans l'agitation moléculaire la cause du mouvement brownien (Gouy, 1888), Einstein est arrivé par des raisonnements de théorie cinétique à une formule très inté- ressante, qui permet de caractériser quantitativement l'activité du mouve- ment. Un grain de rayon a, situé dans un fluide ayant pour viscosité \t. et pour température absolue T, subit en un temps <, parallèlement à une direc- tion arbitrairement fixée, un déplacement dont le carré moyen doit vérifier l'équation ■— => RT OÙ 11 est la constante des gaz parfaits (83,2.10"), et N le nombre de molé- cules contenues dans i molécule-gramme quelconque. Cette formule importante, obtenue en 1906, ne paraît encore avoir été soumise qu'à une seule vérification précise, qui lui a été défavorable ('). Il s'agit des pointés faits par Victor Henri, sur clichés cinématographiques, des positions successives de grains de caoutchouc ayant environ 1^ de dia- mètre. L'intluence du temps a bien paru conforme à la formule, mais l'ac- cord s'est borné là; par exemple, dans l'eau neutre, le mouvement, très actif, aurait exigé des grains ayant un diamètre six fois plus petit, et, par contre, dans de l'eau faiblement acidulée (ayant donc sensiblement même viscosité), le mouvement, presque arrêté, aurait exigé des grains ayant un diamètre de 1 Si^, énorme variation tout à fait inexplicable par la théorie d'Einstein. D'autre part, M. Jean Perrin a reconnu que les grains d'une émulsion diluée prennent, en fonction de la hauteur, la répartition d'équilibre d'un gaz parfait très dense dont les molécules auraient un poids égal à celui des grains de l'émulsion (-), et il a pu en déduire une mesure précise de la constante N. L'hypothèse de M. Gouy se trouve par là confirmée, et nous sommes forcés d'admettre, soit que les hypothèses complémentaires d'Ein- (') Victor Henri, Comptes rendus, 18 mai et 6 juillet 1908. C) Jean Perhin, Comptes rendus, 11 mai, 7 septembre, 28 septembre et 5 oc- tobre 1908. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE igo8. Io45 stein sont incomplètes ou inexactes (ce qui semblait résulter des expériences qu'on vient de rappeler), soit que quelque complication inconnue a faussé la vérification essayée sur le latex de caoutcliouc. Il pouvait en tout cas être utile de reprendre la question avec des grains de rayon exactement connu. C'est ce que j'ai pu faire, dans le laboratoire de M. Jean Perrin, avec des grains sphériques de gomme gutle préparés par lui, bien identiques pour chaque émulsion, et dont il a mesuré le rayon (^Comptes rendus, 7 septembre); il s'est de plus assuré que l'addition de traces d'acide, bien qu'elle renverse l'électrisation de contact des grains, n'altère pas appréciablement le mouvement de ceux qui sont éloignés des parois. Je pointais la position d'un grain, à la chambie claire, aux temps o, 3o, 60, 90 et 120 secondes, puis je suivais un autre grain, et ainsi de suite. J'ai suivi de la sorte, dans l'eau pure, /40 gros grains (de rajon ol^,45); puis j'ai fait trois séries de lectures sur des grains de rayon o!^,2r3, à raison de 5o grains par série, la première dans l'eau pure, la deuxième dans de l'eau faiblement sucrée (1,2 fois plus visqueuse que l'eau), la troisième dans de l'eau fortement sucrée (416 fois plus visqueuse que l'eau). Les résultats se sont trouvés conformes à la formule d'Einstein : 1° En ce qui regarde l'influence du rayon (le rapport 2, i des rayons est presque égal au rapport inverse 2,0 des carrés moyens des élongations aux mêmes temps); 2° En ce qui regarde l'influence du temps; par exemple, dans la troisième série, les déplacements moyens, en microns, étaient, de 3o en 3o secondes : 6,7' 9.3, 11,8, '3,95, qui diffèrent peu des nombres 6,7, 9,46, 11,6, i3,4, exactement proportionnels aux racines carrées des temps; 3° En ce qui regarde l'influence de la viscosité (lo rapport des déplacements moyens est 1,8 là où le rapport des racines carrées des viscosités est sensiblement 2). Toutes ces vérifications subsisteraient si la formule d'Einstein n'était vraie qu'à un facteur près. Pour voir si elle est complètement exacte, il suffit de tirer N de cette formule et de comparer la valeur moyenne ainsi trouvée aux valeurs actuellement le plus probables pour cette constante universelle. La moyenne de mes différentes séries donne pour N la valeur ()/|.io^-, avec une précision dont je n'oserais affirmer (pi'clle atteint le dixième (toutes les erreurs s'ajoutant, comme on le lit sur la formule, dans le calcul de N); M. Jean Perrin a trouvé la valeur 70,5.10--. L'accord est très satisfaisant. Bref, la formule d'Einstein doit être regardée comme exacte. Io46 ACADÉMIE DES SCIENCES. La parfaite irrégularité du mouvement lirownien permet de calculer, par application de la loi des erreurs fortuites, le nombre des déplacements compris entre deux valeurs fixées. La concordance entre les nombres calculés et observés est tout à fait frappante, et d'autant meilleure que le nombre total d'observations est plus grand. C'esflà sans doute une des plus belles appli- cations du calcul des probabilités à un phénomène naturel. CHIMIE MINÉRALE. — Chlorures Cl oxychlorures de thorium. Note de M. Ed. Chauvenet, présentée par M. Haller. L Chlorure de thoriurft anhydre ThCl\ — Un grand nombre de mé- thodes fournissent ce composé; parmi celles qui ont pour point de départ la thorine, la meilleure est celle indiquée par MM. Matignon et Delépine (' ): thorine traitée an rouge dans un tube de porcelaine par un mélange de chlore et d'oxyde de carbone. Elle nécessite cependant le réglage simultané des deux appareils producteurs des gaz. Je suis arrivé beaucoup plus com- modément au même résultat en utilisant les bombes de phosgène que le commerce livre aujourd'hui. On a alors directement ThO-^4-2COC12=2CO^-i-ThCl\ Le courant doit être très lent, afin que le chlorure anhydre se sublime peu à peu en avant du lube sous forme de belles aiguilles prismatiques tout à fait exemptes d'oxy chlorure (-). Ce composé est décrit comme non déliquescent; en réalité, il se combine assez rapidement à la vapeur d'eau atmosphérique. J'ai placé, en eflel, dans une cloche hiiinicle i5,8oi.5 de chlorure de llioriuin crislal- lisé et anhydre; i lieure après la substance, dont l'aspect n'avait nullement changé, avait absorbé o^',oi83 de vapeur d'eau, soit i,o> jjour loo, c'est-à-dire plus de -J- de molécule d'eau. Pendant la préparation, à l'estréniilé du lube et dans les tubes de dégagement, il se condense toujours une poudre blanche signalée déjà par plusieurs auteurs et sur la nature de laquelle il y a doute. La difficulté provient de ce qu'elle est extrêmement hygroscopique et se change rapidement en chlorure hydraté et en oxychlorure. En prenant des précautions spéciales pour la recueillir à l'abri de l'air, j'ai trouvé (') Maticnon et Dei.épine, Comptes rendus, t. CXXXIl, 1901, p. 87. (-) Analyse : Th pour 100: 62,78, 62,010, 62,010 au lieu c/e62,i2; Cl pour 100: 37,91 , 87,89, 37,92 an tieu de 37,88. SÉANCE DU 3() NOVEMBRE 1908. 1047 que sa composition était e^actenient celle du clilorure aniiydre ('). En outre, j'ai trouvé pour sa clialeur de dissolution dans l'eau, à la même température de + n°,!j, le même nombre 56' "',7.5 que pour le clilorure cristallisé, ce qui achève d'identifier les deux produits. Enfin, le chlorure cristallisé chaude dans un courant d'oxychlorure de carbone sec dans un tube de porcelaine au rouge donne ce même chlorure sublimé qui possède la même composition et la même chaleur de dissolution. Il n'y a donc qu'une dilTérence d'état physique et de cohésion entre les deus. chlorures ThCI* cristallisé et sublimé. L'altération beaucoup plus rapide à l'air du sublimé tient uniquement à cette ditl'é- rence d'état qui explique aussi que cette altération est tout de suite plus apparente, le sulilimé adhérant au verre dès qu'il a absorbé des traces d'eau, tandis que les cristaux ne changent pas d'aspect pendant plusieurs heures. II. Chlorure et oxye/i/uriire de ihnriuin hydratés. — Kriiss (") a oblenu ThCl', 7H-() en dissolvant l'hydrale de tlioriuni dans de l'alcool du com- merce saluiV- de gaz chlorhydrique el en évaporant ensuite dans le vide. Il m'a paru plus simple de le préparer, en évaporant au bain-marie dabord, dans une atmosjilière si^che ensuite, jusqu'à poids constant, une dissolution aqueuse de chlorure anhydre ('). La chaleur de dissolution dans l'eau de cet hydrate à -|- r3'\ ') est de -+- i4^''',7:S. Je me suis proposé ofétudier l'action de la chaleur sur ThGr',7ir^0 en le soumet- tant à des températures variables dans un courant de gaz chlorhydrique tout à l'ait sec. En le chaullant ju-^qu'à poids constant de 120° à 160", on obtient un composé très hvgroscojiique dont la chaleur de dissolution dans l'eau à -*- i3'',5 est de -H 47'^''',63 et qui répond :i la composition Th(OII)Cl', H'O : lil-Sll iltals Calculé de l'analyse. pour ' ■ TI.(0H)CIM1=0 62,45 62,06 62 28,64 28,43 28,47 8,91 9''''' 9 > -'-^ Th pour 100 Cl pour 100 II-O pour 100 par dillérence.. . Un oxychlorure du même type, mais beaucou]) plus hydraté : Th(OH)Cl^, nH-0, a été préparé par MM. Rosenheim et Schilling (') en traitant Th(OH)* fraîchement précipité par une dissolution alcoolique d'acide chlorhydrique et évaporant. Cepen- (') Analyse : Th pour 100 : 03.S4, 62,40 au lieu de 62,12; Cl pour 100 : 37,90, 87,92 au lieu de 87,88. ('-) KrOss, Z. anorg. Cheni., t. XIV, 1897, p. 36i. (') Analyse : Th pour 100, 46, 12 au lieu de 46,45; Cl pour 100, 28,17 au lieu de 28,35; II-O pour 100 par diflférence, 20,71 au lieu de 26,20. (') RosEXHEiH et Schilling, Ber. eheni. GeselL. 1900, p. 977. C. R., 1908, 2« Semestre. (T. CXLVII, N» 22. ) l36 lolH ACADÉMIE DES SCIENCES danl. je n'ai pas pu reproduire ce composé et j'ai toujours obtenu par cette méthode l'hydrate du chlorure ThCI% 7 11-0. ChauHé vers 200", ThCI', 7H^0 se transforme en un produit à qui l'analyse donne une composition intermédiaire entre ThOCI- pl Tli(OH )C1'. Ce n'est qu'à la température de aSo" et dans un C(uirant de i;az chlorhydrique que le chlorure de thorium à 7M-O perd In moitié de son chlore, ainsi que ses 7"'°' d'eau qui réagissent en partie avec lui pour donner ThOCl- anhydre ('), composé dont la chaleur de dissolution à -i- iS" est de 28'^^', lô. Cette étude montre une fois de plus combien facilement oxydables sont les dérivés halogènes du tliorium; inéine en milieu acide, le chlorure de thorium hydraté, comme le l'ait aussi le lluorurc à 4H.-O, se transforme en oxyhalogénure. CHIMIE MINÉRALi:. — Aciion du trichlonii-e d' antimoine sur le cobalt el sur ses alliages avec i antimoine. Note de M. F. Dixelmez, présentée par M. Haller. 1. Le cobalt pulvérulent, soumis à ractiou des vapeurs du Irichlorure danlinioine, décompose ce corps, à partir de Goo'^', en s'alliant avec l'anti- moine et en produisant du chloriu-e de cobalt. De 700° à ii>oo" environ, k passage du chlorure volatil sur le métal pulvérulent, continué jusqu'à composition constante de l'alliage formé, fournit un composé non magné- ticjue auquel l'analyse assigne la formule Co Sb, soit 67,04 pour 100 d'an- timoine. La température de 800° convient parfaitement à la préparation de Co Sb ; il se présente sous la forme d'une poudre cristalline de densité 8,12 à o", fondant vers 1200", s'oxydant légèrement à Tair. Cet antimoniure mis en présence du Irichlorure d'antimoine de 600" à 700°, fixe de ranlimoine, très lentement ; au-dessus de cette ti'Mip(Mature, il ne résiste pas à lacticju du Irichlorure d'antimoine, mais sa composition n'est pas modifiée, si l'on ne dépasse pas i4')o". L"attac|ue donne naissance à du chlorure de cobalt et à un dépôt d'antimoine; encore très faible à 800", elle devient vive aux environs de 1000°, Le cobalt, soumis aux vapeurs du Irichlorure d'antimoine, à des tempéra- tures su])érieures à 1200°, fournit des alliages altirables à l'aimant, contenant (') Analyse : Tli pour 100, 73,09 (/i/ tien de 72,76; Cl pour loo, 22, 5i au lieu de 22,2a; () pour 100 par dill'érence, 5,4 "" '""" de 5, 02. SÉANCE DU "><) NOVEMBRE 1908. lo49 moins d'antimoine que CoSb; ils abandonnent ce composé, sous forme de poudre cristalline, non magnétique, lorsqu'on les traite par les acides chlor- hydrique ou sulfurique. Cet autimoniure résiste, en eil'et, à l'attaque de ces acides; Facidc chlorhydrique étendu n"a d'action sur lui que s'il est oxydé; même concentré et bouillanl. cet acide n'en opère qu'une dissolution très lente; l'acide sulfurique n'a d'ellél que concentré et chaud; il se produit alors une action assez vive, avec dégagement d'anhydride sulfureux. II. D'autre part, nous avons préparé des alliages de cobalt et d'antimoine pour les soumettre à l'action du trichlorure d'antimoine. Us s'obtiennent homogènes, par union directe; nous avons effectué leur fusion dans 1 hy- drogène; une incandescence se produit, lorsque le mélange pulvérulent des deux corps atteint .5oo"; elle est particulièrement vivo pour la proportion de i)~,ol[ pour 100 d'antimoine. Nos résultats nous conduisent à séparer ces alliages en trois classes : I" Les alliages contenant moins de 67,04 pour 100 d'antimoine, attirables à l'aimant, abandonnent, sous l'influence des acides chlorliydrique ou sulfurique, des cristaux de Co Sb, dénués de propriétés magnétiques. Maintenus autour de 800°, dans la vapeur de trichlorure d'antimoine, ils perdent la propriété d'être attirés à l'aimant; le produit titre alors 67,04 pour 100 d'antimoine. Le comjjosé Co Sb, maintenu dans un courant d'hydrogène, commence à perdre de l'antimoine vers 1450°; aussi ces alliages, plus riches que lui en cobalt, peuvent-ils être obtenus par la décomposition de cet anlimoriiiire. Dans ces ojiérations, CoSb, privé de propriétés magnétiques, les acquiert dés la perte d'antimoine, ce qui (îxe à 67,04 pour 100 d'antimoine la limite du magnétisme des alliages cobalt-antimoine. 2° Les iillinges. cont'Miant de 67,04 à 80,27 pour 100 d'antimoine, se décomposent facilement sous l'inlluence de la chaleur; maintenus à 1200° dans un courant d'hy- drogène, ils fournissent rapidement le composé Co.Sb. La vapeur de trichlorure d'an- tinjoine substituée à l'hydrogène ne change pas le résultat de l'opération; mais un dépôt de chlorure de cobalt accompagne alors l'antimoine éliminé. Inversement, à iSoo", la vapeur d'antimoine entraînée par l'hydrogène sur le cobalt nous a fourni CoSb. en lingots extrêmement fragiles. 3" Les alliages à plus de 80,27 poi"" 'oo d'antimoine possèdent les propriétés des précédents, mais le début de leur décomposition dans un courant d'hydrogène est fixé à 700°; de plus, on peut en isoler, par attaques à l'acide azotique et lavage de la masse obtenue par l'acide chlorhydrique ou la potasse, l'anlimoniure CoSb'-', contenant 80,27 pour 100 d'antimoine. Cet autimoniure est une poudre grise, cristalline, résistant à l'action des acides chlorhydrique et sull'urique, ayant pour densité, à zéro, 7,76; il fond en se décomposant, dans l'hydrogène, \ ers 700°. Conclusions. — Nous ne pouvons indiquer ici que les principaux résultats de trois éludes présentées le lO juillet i()o() NOVEMBRE 1908. Io53 une portion de la liqueur qu'on veut étudier, et en le reliant avec un réservoir d'air comprimé muni d "un régulateur de pression. Sous une faible poussée, la membrane fonctionne comme filtre. On laisse tomber quelques gouttes et Ton rejette ces portions de la liqueur f[ui ont servi à rincer l'appareil. Ces précautions ayant été prises, si l'on filtre une solution quelconque de FeCP* fraîchement préparée et additionnée de HGI pour la rendre stable lorsqu'elle est diluée, on ne peut saisir aucune diilérence dans la composition de la li(|ueur avant ou après la llllration. F^ar contre, lorsque ces mêmes liqueurs sont tant soit peu opalescentes, les aualvses menées comparativement sur la liqueur entière et sur le filtrat donnent pai- diirérence la teneur en l'"e et en Cl des micelles retenues par la membrane. Comme cela se vérifie pour les précipités, la com- position des micelles est très variable el, si l'on veut exprimer par nombre d'atomes le rapport Cl : Te, on tombe, le plus souvent, sur des chillres fractionnaires. Qu'on calcule les quantités de Fe^C>' el AgCI pour que ce rapport soit simple, et l'on voit que les didérences sont trop grandes et ne ])euvenl être attribuées à des erreurs dans les dosages. Faut-il conclure que la matière colloïdale soit un composé unique auquel ne s'appliquent pas les lois fondamentales des proportions constantes el définies ( ' ) ? H est, au contraire, évident qu'on se trouve en pré'ience d'un mélange de composés homo- logues, et que les chiffres des analyses correspondent à des moyennes. En effet, il est possible de séparer dans une même liqueur colloïdale des portions avant des propriétés el une composilion difi^érentes (-). Je vais montrer sur quelles données analytiques est hasée cette constata- tion, dont l'importance est capitale dans l'étude des collo'ides. Dans une liqueur contenant dn.colloïde jaune ocre qui, après repos, avait formé un sédiment, j'ai séparé la portion su|)érieure où les micelles étaient en suspension, et, dans des parties aliquoles, j'ai trouvé Fe-0' 0^,05-8, o-jO.jyS et AgCl o-,^!^», ob',4'52. Dans des volumes égaux de la liqueur (jui contenait le sédiment, j'ai trouvé F^e-0^ os, 1 137, ot',ii3S et AgCl os, 4358, os,436o. Ces deux portions, mises à filtrer, fournissaient un liquide intermicellaire qui avait la même composition et qui contenait Fe^O' o*-', 0.520, ot-',o532 et AgCl ot',4iio, os,4ii2. Comme il fallait s'y attendre, les deux portions de la liqueur n'ont pas la même teneur, mais il est à remarquer que le rapport Cl : Fe diffère dans les deux portions. Puisque le liquide intermicellaire a la même composilion dans toute la masse de la liqueur, il faut conclure que les micelles en suspension con- tiennent Cl I : Fe 2,4 et celles déposées au fond Cl i : F'e 4, J- Ces conclusions sont, on le voit, tout à fait en dehors des causes d'erreurs. Dans une li(|ueur parfaitement stable contenant du colloïde rouge brun, i|ii"on (') .lAcyiES DicLAix, Thèse de Paris, 1904; Hevue du Mois, mars 190S. (-) G. Malfitano, Comptes rendus, 8 mai igoS. Io5/| ACADÉMIE DES SCIENCES. obtient en ver-ant FeCl' dans l'eau bonillaute, on peut réaliser la séparation au moyen d'une centrifusalion violente (2000 tours environ à la minute pendant 3o minutes ). Les différences sont, il est vrai, moins accusées que dans l'expérience précédente, de 2"'s à 3"'S dans les pesées de Fe'^0^ et de :'t™B environ dans les pesées de AgCl ; elles per- mettent cependant d'affirmer que, dans le cas examiné, le rapport Cl : Fe est i : 3,3 dans le colloïde des couches supérieures et i : 2,9 dans le colloïde des couches infé- rieures. Par la filtration au travers du collodion ('), on arrive aussi à séparer la même ma- tière colloïdale en portions dont les propriétés et la composition sont dillérentes. Lorsqu'on filtre le colloïde rouge brun, les premières perlions du liquide filtré sont colorées en jaune clair et ne se troublent [las par addition de K-SO'. Elles sont donc complètement exemples de matière colloïdale. Mais, ensuite, le liquide qui filtre est coloré en rouge; il est optiquement vide, mais il se trouble par addition de K-SO'. Il contient donc du colloïde très finement divisé. Eu filtrant ce liquide rouge sur un nouveau sac en collodion, le colloïde, si fin qu'il soit, est retenu par teinture et le filtrat a la même composition que le liquide du début de la filtration précédente. De sorte que Ton peut établir, et en se basant sur des didérences d'au moins de 2"'" dans les pesées, que c'est la fraction du colloïde la plus riche en Cl qui peut traverser la membrane. Dans un cas, par exemple, la composition du colloïde tout entier étant Cl I : Fe3,8, il faut attribuer aux particules très petites qui passent dans le filtrat le rapport Cl i : Fei,/i on Cli : Fci.5. H f'auL donc conclure que l'on est en présence d'unilés iiliysi(iues 011 Cl el Fc enlrenl dans un rapport vailalile et qui |)eut être 1:1,1:2, 1 : 3, etc. Les conditions expéi^imentales réalisées dans cette étude par M. Mallilani) comportent, on le voit, une exactitude sulTisante pour autoriser les conclu- sions qu'il en a tirées. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un mode de production des carbures éthylémques à partir des élliers-sels. Note de M. Albert Colso.v, présentée par M. G. Lemoine. Le l)enzoate d'éthyle, chauffé en tubes scellés au-dessous de Joo", n"est pas altéré; mais entre 3o5° et Sio", je l'ai dédoublé rigoureusement en acide benzo'ique et en éthylène : C' Il ■ CO^ . C^ Il ' = C« H ' C<3M1 -t- cn\\ La décomposition est plus rapide à 3'3o'', el donne au bout de G heures (') MALFrrAKO, Co/np/es rendus. 5 juin 1906. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. Io55 de chaulTe, pour 10""' de benzoate, environ 500'"'" de gaz combustible. Ce gaz, exempt d'acide carbonique, plus léger que l'air, est totalement absorbé par le brome ([ui le transforme en un composé fusible à 9". Il ne renferme que du carbone et do riiydrogène dans la proportion de <) à i : ce sont les caractères et la composition de l'éthylène. Quant à l'acide benzoïque déposé dans le tube sous forme de cristaux blancs, je l'ai facilement caractérisé par son point de fusion, par sa compo- sition et par sa neutralisation à l'aide de potasse titrée. Le benzoale d'ainyle, au-dessous de 3oo°, résiste, lui aussi, à la chaleur; mais il se décompose vers 3o5°-3io'' et plus nettement à SSo", en acide benzoïque et amylène. Après refroidissement, ce carbure a été séparé par distillation, puis rectifié et carac- térisé. Donc les élliers benzoïques fournissent des carbures élliyléniques C"tl'", lorsqu'on les chauffe en tubes scellés au-dessus de 3oo". J'avais déjà constaté et signalé ce fait en étudiant l'action du phosphore blanc sur les élhers benzoïques {Comptes rendus, t. I, 1908, p. 817) ; j'ai reconnu ensuite que la présence du phosphore est sans influence sur la température et sur la rapidité du dédoublement. J'ai essayé de supprimer les tubes scellés et de |)iovoquer la décomposition continue des étliers benzoïques par une surchaulle à 35o". JMême en présence de charbon de cornue, le résultat a été négatif. En vase clos, le dédoublement des élhers benzoïques paraît être limité par la pres- sion du gaz éthylène; car à une température fixe le volume d'élhylèiie obtenu n'aug- mente plus sensiblement au bout de i5 à iS heures. De plus, si Ton soumet à une nou- velle période de chauffe analogue le vase clos dont on vient de retirer l'éthylène, sans y introduire une nouvelle quantité d'éther benzoïque, le nouveau volume d'élhylène dégagé est égal à l'ancien, malgré la présence de l'acide benzoïque résultant du pre- mier dédoublement. Four corroborer ces expériences, j'ai tenté de mesurer les pressions de l'éthylène après le refroidissement de l'appareil. A cet effet, j'ai mis du mercure au fond d'un tube résistant, j"ai plongé dans ce liquide un tube thermométrique dont le réservoir était percé d'un trou. J'ai noyé dans le benzoate d'éthyle le manomètre à air ainsi constitué; puis, après fermeture du tube extérieur et chauffage à 3io''-3i2", j'ai obtenu les résultats sui- vants, lus à 1 5" : Au bout de 7 heures, la pression de l'éthylène est de 20, 5 » j 4 » » ^1,7 I) I S » ■ » 21,7 La pression i^este exactement à 2r''"", 7, soit après 48 heures d'une tempé- C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, IN" 22.) ^^1 iojG académie des sciences. raluie voisine de i ">°, soit après 4 heures dcréchaulTement à la température de 280°. U semble doue qu'il existe une tension fixe à 3 10°; celte tension se main- tient à 280", dénotant une sorte d'irréversibilité du phénomène. J'ai déjà rencontré ces tensions iixes et persistantes dans la décomposition des car- bonates de plomb et d'argent; mais j'ai montré que l'inaction du gaz carbo- nique tenait à la polyméiùsalion des oxydes métalliques mis en liberté. Dans le cas des éthers benzoïques, il n'en est plus de même, puis(jue tous les corps solides sont dissous clans l'excès d'éther. Il est vrai qu'alors l'érpii- libi'c dépend de deux variables en vertu de la loi des phases : la pression et la eoncen [ration de l'acide benzoïque dissous dans l'excès d'éther benzoïque; il est possible (jue la concentration soit insuffisante pour déterminer la reconstitution du benzoate d'éthyle. Il se peut aussi que la zone des reconsti- tutions commence au-dessus de la température de 280°. Cette question est difficile à trancher, à cause de la difficulté de manier à la fois les hautes pressions et les températures élevées (juand on est mal outillé. J'ai préféré chercher si le dédoublement ci-dessus constaté sur l'éther benzoïque s'étendait aux éthers d'acides gras, et j'ai étudié le stéarate d'éthyle. J'ai constaté avec surprise que cet elher, qui se décompose partiellement à 224° quand on le distille, résiste au contraire très bien jà une température de 3oo" quand on le chauffe sous pression en tube scellé. La pi'ession stabilise donc cet éther ; et comme les graisses sont des éthers, on comprend pourquoi les graisses comprimées conservent leurs qualités au contact de parois surchauffées (lubrification de certains organes méca- niques). D'autre part, vers 3i5°, l'éther stéarique dégage lentement deTéthylène, environ 35"°"' pour 7» au bout de 6 heures. Cette quantité double après I heure de chauffage vers 235°. Il se forme simultanément de lacide stéa- rique incolore, fusible à 71". Donc : L'élher stéarique, comme les éthers benzoïques, fournit de Vèthylène et dégage l'acide combiné. Ce mode de décomposition s'étend même aux éthers des acides minéraux, puisque la préparation habituelle de l'éthylène résulte en somme de la déconqjosition du sulfate d'éthyle vers la température d'ébuUition de l'acide sulfurique. En résumé, qu'on parle d'un éther aromatique, d'un éther gras ou d'un SÉANCE DU io NOVEMBRE 1908. 10^7 éther minéral, une tonipérature élevée provoque le dédoublement de ces éthers en carbure élhylénique et en acide correspondant. La préparation classi([ue de l'étliylène n'est donc pas inie expérience isolée; c est un cas particulier de la réaction générale que je viens d'établir. CHIMIE ORGANIQUE. — Hydrogénation du l liphénylméthane : Iricydoliexyl- mèthane. Note de M. Marcel Goonioi', présentée par M. Haller. Le triphénylméthane ( C''H^)'^CH, carijure non saturé, possédant neul" doubles liaisons, peut tbéoricfuement fixer 18"' d'hydrogène en se transfor- mant en composé saturé (C°H")^^(^H, carbure répondant à la formule du tricycloliexylméthane. I^a présente Note a pour but d'indiquer le mode de préparaticju de ce nouveau corps. .le signalerai auparavant les recherches entreprises récemment en vue d'obtenir des dérivés du triphénylméthane dans lesquels un, deux et même trois noyaux benzéniques sont hydrogénés complètement. Par aclion du cliloiiire du cyclohexylmagiiésium C''II"CIMg sur la benzoplic- none (C'M[')-CO, MM. Sabalier el Maillie (CoinpLes rendus, l. CXX\I\, p. o'iS) obtinrent seuiemenl le benzhydiol ( l'^II'.CIl Oll.C'H^, avec élimination de cvclo- liexène C'tl"'. De même, ces savants, en faisant agir le chlorure de cycloliexylniagné- siuin sur la célone C'H" — CO — C1'''H", n'isolèrent que du dicjcloliex} Icarbinol G'' Jl" — CHOU — G" H", avec départ de cyclobevéne; l'action de l'oxydilorure de car- bone sui' le chlorure de cyclohexylmagnésium ne leur fournit également que du dicv- clohexylcarbinol au lieu du tricyclohexylcarbinol attendu. Plus récemment, MM. Garl Ilell et Oscar Schaal {Berichle der dctit. clicni. (.iesell.. t. XL, 1907, p. 4ii6) d'une part, MM. Julius Sclimidlin el Robert von lischer {Bericli. deut. chem. GeselL. t. XLl, 1908, p. 4'l9) d'autre part, en faisant agir le bromure de beQzylmagnésium CH'^Br sur l'hexahydrobenzoate d'éthyle G''ll" .GO-C-H', puieni isoler, parmi les produits de la i-éaclion, le diphénylcyclohexylcarbinol G«H" — Gtoii).((;'H-')-, qui, par perte de 1™°' d'eau, leur fournil un cailnire non saturé C"M'";= G(G''H' )'. A ma connaissance, ces deux derniers composés sont les seuls dérivés hydrogénés du triphénylméthane actuellement connus. La méthode d'hydrogénation si féconde et si élégante, insliluée pai MM. Sabatier et Senderens, est susceptible d'élrc appliquée au triphényl- UK'lhane; en effet, elle m'a permis de lixer stu- ce carbure 18"' d'hydrogène et d'obtenir ainsi le tricyclohexylmélhane. Io58 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le mode opéraloire est identique à celui que j'ai suivi |jour Thydrogé- nation des corps solides à poids moléculaires élevés (anlhracèue, anlhra- quinone, anhydride orthophlalique) : il consiste, dans ce cas particulier, à entraîner la vapeur de Iripliénylmétliane par un courant d'hydrogène sur le métal catalyseur, chauffé à température convenable. Le triphénylmé- thane, fusible à 92° et sublimable vers 200°, est placé dans une nacelle à l'extrémité supérieure du tube à nickel chauffé à une température voisine de 220°; le passage du gaz était réglé à la vitesse de 20™' à la minule; dans ces circonstances, on recueille, comme produit brut de l'hydrogénation, un liquide qui est soumis ensuite à une distillation IVactionnée dans le vide. 90» de ce liquide, distitlés sous une pression de So""", m'onl fourni une première portion de 20*-' passant à la distillation entre 17.5° et 222" et une deuxième portion de 5o'-' passant entre 228"- 227". Cette deinière portion, fractionnée à plusieurs repiises, fournil un composé, bouillant entre 2!0°-2i2" sous 20""", ayant une densité de 0,989^ prise à i3", dont l'analyse a donné les nombres suivants : C ])0ur 100 = 89,92; H pour 100 ^ io,o6, nombres qui ee rapprochent l)eaucoup de ceux, exigés pour la composition centésimale du dicvclohexyl|)l)énylmélliane, C" H-* (théorie pour CH" : C pour 100=1:89,07; H pour loo = 10,98). Il apparaît cependant que ce carbure n'a pu être isolé dans un état de pureté parfaite et il doit renfermer une petite quantité soit de triphénylmétiiane, soit de cyclohexyldipliénylmétliane dont la présence tend à élever le pour 100 de carbure et à diminuer celui de l'hydrogène. Aussi m'a-t-il paru préférable de chercher à isoler le produit ultime de l'hydrogé- nation du triphénylmélhane. Dans ce but, j'ai soumis de nouveau à l'action hydrogé- nante du nickel la i)ortion du liquide avant distillé entre i75''-222". Dans cette seconde hydrogénation, me basant sur les faits déjà observés lors de l'obtention du perhydrure d'anlhracène (Godchot, Ami. de Cliini. et de Phys.. décembre rgo7), la température du nickel était abaissée à 180"; riiydrogène ne passait qu'à une vitesse très faible; dans ces conditions, j'ai obtenu un liquide, distillant à i/Jo", sous 20""", qui, analysé, m'a fourni les nombres suivants : C pour 100 = S", 21 ; 11 pour 100 =^ i3, 10 ; C pour 100:^86,92; II pour ioo:= io,i3. La théorie pour le tricyclohevylraélhane, C"H^'*, exige : C pour 100 = 87,03; II |)0ur 100 = !2,97. Il résulte donc que le triphénylmétiiane peut fixer 18"' d'hydrogène et donner naissance ainsi au tricyclohexylméthanc (C°H")'^CH. Le Iricyclohevylméthane est un liquide incolore, à odeur aromatique; il bouta i4o" sous 20"""; sa densité, prise à i3°, est égale à o,84o(). Insoluble dans l'eau, peu soluble dans l'alcool et Facide acétique, il se dissout 1res fa- cilement dans l'éther ortiinaire et la benzine. Ses solutions ne sont pas fluo- SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. Io59 rescentes, à l'inverse de ce qui se passe avec le Iriphénylinétliane. Traité par l'acide sulfiirique concentré et chaud, il fournit une coloration brune. Le brome, en solution sulfocarbonique, le transforme en dérivé brome avec départ d'acide bromhydrique. Je me [jropose de faire connaître prochaine- ment certains dérivés du Iricvclohexvlim'lhane. MINÉRALOGIE. — Obscixalio/is sur une Noie de M. L. Paris, sur la reproduc- tion de la coloration bleue du saphir oriental. Note de ^I. A. Vekneuii., présentée par M. A. Lacroix. Au cours d'une étude générale sur les colorations communiquées au corindon par les oxydes métalliques et faisant suite à la reproduction arti- ficielle du rubis par fusion ('), dont l'industrie développée depuis G ans produit annuellement plus de 1 millions de carats, j'ai constaté à diverses reprises l'impossibilité de colorer l'alumine fondue à l'aide de l'oxyde de cobalt, bien que l'oxyde de nickel communique à l'alumine fondue une belle coloration jaune. La très puissante coloration bleue obtenue par la calcination à haute température d'un mélange d'oxyde de cobalt et d'alumine disparaît, en effet, dès qu'on atteint la température de .fusion de l'alumine, et même à la dose de T pour 100 d'oxyde de cobalt, la masse fondue, en procédant par semage dans les conditions que j'ai indiquées pour reproduire le rubis, est incolore. Dans nos recherches sur la cristalbsation de l'alumine par l'action des fluorures sur l'alumine additionnée de dillérents oxydes métalliques, nous avions reconnu, Fremy et moi, (pie, malgré l'addition dans la brasque alu- mineuse d'une quantité considérable d'oxyde de cobalt, les cristaux de corindon obtenus étaient tout à fait incolores, ce c|ui démontre (jue même à une température très inférieure à celle de son point de fusion, l'alumine n'est pas susceptible, en cristallisant, de se colorer par l'oxyde de cobalt. Dans des conditions analogues, mais en maintenant le milieu réducteur, nous obtenions, à l'aide de l'oxyde de fer, nue assez belle coloration bleue, sur hujuelle j'aurai l'occasion de revenir. J'ai pensé qu'il serait possible de fixer l'oxyde de cobalt, probablement à l'élat de sesquioxyde, par la présence d'une petite quantité d'un oxyde ( ') Comptes rendus, t. CWXV, p. 791, el inn. de Cliiin. et de Phys., 8" série, t. III, |). 20. Io6o ACADÉMIE DES SCIENCES. tixc le retenant à Tétai de spinelle, et j'ai obtenu, à l'aide de la magnésie ajoutée au mélange, une coloration bleue extrêmement puissante et déjà forte pour une dose de cobalt n'atteignant que quelques millièmes. L'intéressante Note de M. Paris (') sur le rôle de la chauv dans celte coloration m'engage à indiquer ces résultats déjà anciens et dont l'analogie avec ceux qu'il vient de décrire me servira à réfuter son assertion relative à la rcproducUon de la coloration bleue du sapliir oriental par fusion. J'indiquerai d'abord très succinctement la préparation de celle imitation du saphir par la fusion de l'alumine additionnée des oxydes de cobalt et de magnésium. On obtient un mélange suffisamment homogène d'alumine et de magnésie en calci- nant, au rouge, de Talun d'ammoniaque et du sulfate de magnésie cristallisés, purs et finement broyés ensemble; une seconde calcination vers la température de looo", après broyage des sous-sulfates obtenus par la première chaulTe, achève l'expulsion de la plus grande partie de l'acide sulfurique et donne la matière destinée à être placée dans le panier de toile métallique de la chambre du chalumeau que j'ai décrit. La fusion de ce mélange d'alumine et de magnésie donne évidemment des résultats variables avec la quantité de magnésie en présence. On observe que la masse fondue demeure opaque, après refroidissement, tant ipie le mélange renferme une quantité de magnésie inférieure à 4>-> ou 5 parties pour loo parties d'alumine, rapports qui correspondent, pour la première de ces doses de magnésie, à la formule Al- 0\ MgO-nnr, indiquant approximativement un dixième de l'alumine à l'état de spinelle dans la masse. (]'est dans ce même mélange d'alun et de sulfate de magnésie que laddi lion d'un sel de cobalt représentant o, i pour loo de sesquioxyde de cobalt développe, après calcination et fusion, une belle coloration bleue. Lorsque la quantité de cet oxyde atteint i,5 à 2 pour loo, l'intensité de la coloration dépasse celle des saphirs les plus foncés. Le mélange à etnployer pour une dose de cobalt correspondant à I partie pour 100 parties d'alumine et 4,5 parties de magnésie, qui ma paru être la plus faible dose qu'on puisse employer, répond aux proportions suivantes : Alun d'ammoniaque 100 Sulfate de magnésie cristallisé 3, 1.32 Oxyde noir de cobalt dissous o, 1 14 La coloration bleue ainsi obtenue diffère complètement de celle du saphir naturel et ne peut tromper l'œil exercé, car elle prend une foile teinte (') Comptes rendus, ce \olume, p. gSS. SÉANCE DU 3() NOVEMBRE I908. loGl violette à la lueur rougeàtre de la bougie. Le produit obtenu par M. Paris et présentant une teinte reconnue identique à celle du saphir est donc vrai- semblablement coloré par un mélange d'oxydes de cobalt et de fer, la pré- sence de ce dernier oxyde masquant la coloration violette que peut pré- senter le cobalt seul aux lumières artificielles colorées. Il est évident que ce n'est là (pi'une lieureuse similitude et une simple imitation de la coloration du saphir, dans la composition duquel le cobalt n'a jamais été signalé. Bien plus, le l'ait principal et très intéressant, exposé dans le Mémoire de M. Paris, à savoir que la coloralion du coltalt ne se développe que dans l'alumine fondue et solidifiée à l'élat aniorphe, démontre que le saphir naturel, incontestablement cristallisé, ne peut être coloré par l'oxyde de cobalt, et que les colorations bleues obtenues par le même auteur à l'aide des oxydes de chrome et de fer, dans cette alumine amorphe et calcaire, ne peuvent être considérées comme reproduisant la coloration du saphir oriental. La reproduction de cette gemme, par le procédé de fusion, n'a donc pas été réalisée jusqu'à présent. MINÉRALOGIE. — Sur le gabbro et le minenii de fer du Joubrechkine Kamen {Oural du Nord). Note de M. Louis Duparc, présentée par M. A. Lacroix. Le Joubrechkine Ivamen est situé à une dizaine de kilomètres à l'est du confluent de la Wichera avec la rivière Violée; il forme une crête rocheuse et dénudée, dirigée à peu près Nord-Sud, doni la hauteur au point culmi- nant dépasse 85o"\ Il est entièrement forun' par des gabbros qui percent en boutonnière au milieu des schistes cristallins métamorphiques considérés généralement comme infra-dévoniens. Ces gabbros sont d'un type très banal dans l'Oural du Nord ; on les rencontre en dykcs plus ou moins puis- sants dans les formations du dévonien inférieur, ou dans celles des quartzites et conglomérats plus anciens. Au Joubrechkine, le gabbro en place n'est visible cpie sur les points où l'on a fait des travaux de recherches; partout ailleurs, la montagne est couverte de blocs anguleux de cette roche, sur lesquels on peut distinguer plusieurs variétés, qui passent les unes aux autres. Certains types sont grossièrement grenus et mésocrates, d'autres Io62 ACADÉMIE DES SCIENCES. sont à grain plnlôl fin, mélanocrates, ou encore ophiliques; d'autres enfin sont schisteux par dynamométamorphisme. Sous le microscope, toutes ces variétés se montrent très altérées et ouralitisées; le pyroxène a totalement disparu, il est remplacé pai' une hornblende presque incolore, en cristaux allongés ou en amas parfois plus ou moins fibreux. Elle est de signe optique négatif, s'éteint à 17° environ dans ^'^'(010); ses biréfringences sont : Hf, — «^=0,025, iig — «,,, = 0,0108, «„, — «,,=:o,oi32 (compensateur). Le poly- chroïsme est à peine appréciable, /i^=rvert très pâle, //„, et «,,=: presque incolores; l'angle 2V est voisin de go". Le leucoxène est très abondant; il se présente en grains isolés ou en auréoles autour de la magnétile. (hiant aux feldspatlis,. ils ont complète- ment disparu et sont remplacés par des petits amas kaoliniques parsemés de plages d'épidote et de grains de ([uarU secondaire. Parmi les blocs de gabbro on trouve aussi de nombreux fragments d'une roche noirâtre, ti^ès dense, qui, à l'œil ini, parait' surchargée de magnétite, et qui constitue un véritable rainerai de fer. J'ai tout d'abord pensé que cette roche formait des filons dans le gabbro; un examen plus approfondi m'a permis de me convaincre qu'il n'en était pas ainsi et qu'elle représen- tait un curieux produit de ségrégation basicjue, distribué dans ce gabbro d'une façon absolument irrégulière et y formant des amas et des traînées souvent très considérables. Sous le microscope, l'élément constitutif princi- pal de cette variété est la magnétile. Ce minerai se présente en grains homogènes assez gros, ou encore en plages irrégulières, parfois légèrement caverneuses. Ces grains de magnétite sont réunis par un véritable ciment formé d'aiguilles enchevêtrées de hornblende, associées à des cristaux de plus grande taille du même minéral. Cette hornblende diffère de celle qu'on rencontre dans le gabbro ordinaire ; elle est fortement colorée, très poly- chroïque et présente les propriétés optiques sulvanles : l'allongement pris- matique est marcpié et toujours positif, les clivages m(iio) sont distincts bien que souvent mal accusés, les profils géométriques font défaut. Le plan des axes optiques est parallèle ai?"'. La bissecliice aiguë est négative, l'angle 2 V mesuré = f\'6" ; dans g', n„ s'éteint à 12". Les biréfritigences mesurées au compensateur ont les valeurs suivantes : /;„ — /iy, = 0,02634, /i^, — «„, =:r o,oo33, n,„ — Hp = o,oi83. Le polychroïsme est comme suit : /(„=: bleu verdàtre foncé. n,„ = vert jaunâtre. /(,,^ jaune avec une pointe de rose. La variété se rattache sans doute au groupe des glaucophanes. La hornblende est fréquemment froissée et déchirée par les actions dynamiques ; SÉANCE DU 3<> NOVEMBRE I908. Iotj3 ses extinctions sont alors onduleuses. Toute trace de feldspath a coniplètenienl disparu dans cette roche, mais on y trouve çà et là quelques petits amas kaoliniques di.ssémfnés parmi la hornblende qui, au fort grossissement, se montrent parsemés d'une multitude de petits grains dépidote. Dans certains spécimens très riches en fer qui, à l'œil nu, paraissent formés par de la ma- gnétite compacte, les cristaux de ce minéral se touchent directement, et la iiornblende se développe dans les interstices. Dans d'autres moins ferrugi- neux, les grains de magnétite sont disséminés parmi les cristaux d'auiphi- bole, et la diminution progressive de celte magnétite fait graduellement passer la roche au type de gabbro franc. Les analyses suivantes donnent la composition du gabbro et celle de la ségrégation basique ((ui forme le mi- nerai: b. Ségrégation basHiue II. Gnijiiro. (minerai île fer). SiO- i7ii)7 26,62 TiO- 1 ,3o 9:^0 APO' i3,5o 11,62 Fe^O' 3,.")5 / ., V! -l^^ ï9'3o / f^ Q.iui's, les diflérences s'accentuent et ce sont les sérums à minéi-alisation complexe dont SÉANCE DU 3() NOVEMBRE 1908. loG") les effets utiles sont les plus marqués. Les divers résultats ainsi obtenus clicz l'homme s'observent aussi chez le chien, chez lequel nous les avons retrou- vés; mais les quantités de liquide injectées étaient proportionnellement plus fortes (4oo""' à 800""' pour des chiens de \">^'^ à 20'''') et en général répétées pendant i jours consécutifs. C'est en utilisant les injections prolongées à vitesse lente qu'on peut ar- river à mettre en évidence les différences les plus marquées entre l'action des deux sortes de sérum. Chez le chien (non aneslhésié) une sonde e^l placée à demeure dans la vessie, et l'on recueille, avant de commencer l'injection, un échantillon d'urine normale eu vidant complètement la vessie. On injecte alors dans les veines, pendaiU 3 heures con- sécutives, le sérum à examiner, à une vitesse constante variant dv o'"'',7 « i'"'' par minute et par loint cr\oscopique de ce produit de sécrétion. Io66 ACADÉMIE DES SCIENCES. cule élaborée moyenne se trouve, au contraire, plus faible et sa toxicité diminuée, en général, dans de plus fortes proportions. L'augmentation du rapport azoturique est plus accentuée et plus durable. Au point de vue de Télimination urinaire, le fait le plus important est en somme l'excrétion plus abondante de l'eau, des matériaux solides totaux et du nombre de molécules dissoutes, c'est-à-dire un travail d'éliminalion rénale plus intense. Or on sait que, pour des injections comparables entre elles, ce travail, représenté par les volumes li blanc ( + ). I^a valeur tropique de toute autre teinte (le vert excepté) correspond' à sa position dans le spectre solaire et augmente suivant l'ordre spectral vers la partie violette, selon la formule (3) ( — ) rouge — > jaune — > bleu ~> violet {+). Ainsi, par exemple, sur le fond rouge-jaune les Pagures se dirigent vers le jaune; sur le fond jaune-violet, vers le violet, etc. Le noir est le plus négatif, ainsi (4) ( — ) noir —r rouge (+). SÉANCE DU io NOVEMBRE 1908. loOp Si le vert n'existait point, l'échelle des valeurs tropiques serait : (5) ( — ) noir — > rouge -^ jaune — > Meu -^ violet — >- hianc (+j, formule normale, selon la théorie de Loeb. Mais le vert jouit d'une induence sur les Pagures aussi bien que sur l'œil humain; en conséquence Vcchelle tropique se présente toute dilTérente : (6) ( — ) noir -^ rouge —^jaiiitc -> hleu -» violet -> veiît -> blanc ( + ). Voici donc un fait des jilus intéressants et aijsolument incompatible avec la théorie régnante. Il est certain que ce n'est point la Itimuinsité de couleur (jui joue ici un rôle prépondérant, comme on pourrait me le reprocher par rapport à mes expériences précédentes sur les Maja et les Linetis; la couleur la plus lumi- neuse du spectre solaire et de mes papiers, c'est le jaune, non pas le verl. i']t pourtant le jaune est ici beaucoup moins tropique, non seulement par rapport au vert, triais aussi aux autres couleurs moins lumineuses, comme le bleu et le violet. Ce qui est encore plus frappant, ce sont les faits de l'inversion expérim(>n- tale du chlorotropismc des Pagures et surtout ceux des stades de passage et de l'apparition rythmique de cette inversion. PHYSIOLOGIE. — Sur réhlouissement. Note de M. Pierre Bonmkr, présentée par M. Yves Delage. L'étude physiologique et clinique de l'éblouissement permet de donner de ce mot une étymologie plus acceptable, au point de vue sémantique et phonétique, que celle que proposent les dictionnaires (Litlré, Ilatzfeld et Darmestetter). Le mot allemand hlaud, hlœd signifie affaibli et non ébloui. Les plus anciens textes donnent pourtant l'orthographe e5Wew?>-(xii'' siècle), et certains patois du Nord gardent la prononciation ancienne cl disent encore ébleui pour ébloui. I^'éblouissement est un phénomène qui s'associe volontiers à l'étourdissement, au vertige, à la nausée, à l'anxiété, à l'évanouissement et à bien d'autres symptômes iiiil- baires. Les centres de ces réactions nucléaires soni en rapports immédiats de conti- guïté et de continuité, ce qui explique la facilité de leurs irradiations réciproques. G est par le plus élevé de ces noyaux, celui de Deiters, qui appartient au système ves- libulaire de l'oreille interne, que l'appareil visuel s'associe à ce gioupement. D'an- ciennes observations cliniques et les expériences de M. de Cyon ont montré les con- loyo ACADEMIE DES SCIENCES. ne\ions des troubles labyrinlliiques et visuels. Les belles expériences de M. ^ . Delage, d'une leclinic|ue plus précise, lui ont permis d'associer intimement l'appareil vestibu- laire à celui de l'orientation visuelle. J'ai pu, de mon cùlé, par un grand nombre de faits cliniques et de déterminations physiologiques, montrer que les informations ves- libulaires, qui ncnis donnent la notion des attitudes de la tête, forment la base natu- relle d'opérations pour la régie des attitudes visuelles, du regard lui-même dans tous les détails de son exercice. J'ai énoncé cette loi clinique : qu'en présence d'un trouble quelconque du regard, l'attention du clinicien devait avant tout se porter sur l'examen fonctionnel de l'appareil auriculaire, tant périphérique que centrai. Quand c'est l'appareil des canaux circuiaii'cs qui est alï'cclé, nous éprou- vons soit des déviations actives, soit des syncopes systématiques du tonus de sustentation, soit des sensations illusoires de déplacement. Du côté visuel, ce sont des mouvements nystagmiques définis, des troubles oculomoteurs variés, des sensations illusoires de déplacement des objets : ce sont les formes les plus banales du vertige. Mais quand c'est la papille de l'utricule qui est en cause, ou ses centres bulbaires, les phénomènes ne sont plus d'ordre cinétique, mais d'ordre sta- tique. C'est Vélourdissement. et non le vertige qui apparaît, et son correspon- dant visuel est ïéblouissement. L'éblouissement peut être produit par une sorte de crampe de la muscu- lature externe de l'ceil, qui se trouve comprimé d'avant (Mi arrière; l'ébiouis- semenl est alors celui que produisent la compression, la contusion du globe; il est lumineux, et a engendré les locutions : « j'en ai vu trente-six chan- delles ! je n'y ai vu que du feu ! », au propre et au figuré. Il peut encore être provoqué par la syncope brusque de la musculature externe avec détente de tout le globe; il se produit une action ventousanle sur la rétine et l'éblouissement est obscur. On voit noir, on ne voit plus. Des troubles vasomoteurs rétiniens, par voie sympathique, produisent ces mêmes elï'ets. Mais, entre ces extrêmes, se trouve Ïéblouissement banal, celui qu'ac- cusent le plus fréquemment les malades iiilerrogés : « j'ai vu gris, j ai va bleu » . Cet ébleuissement est l'orif^ine de bieu des locutions : « j'ai vu bleu, je n'y ai vu que du bleu » ; quand il s'associe à l'efl'arement : « j'en suis bleu, j'en suis resté bleu » : à l'anxiété : i- siii- une bleuse pierre », ce qui est pousser loin l'analogie. On y dit couramment une bleuse-vue, pour une erreur quel- SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. 1071 conque; les mots contes bleus ont la même origine; de même les hlue rlei.nls des Aniiilais. I^ar analogie encore, trom|)er ((uel([Li'iin se dit le bleuser, le blouser. Ce mot bleu est passé dans beaucoup de jurons, où il s'est substitué au mot Dieu, grâce à cette coloration particulière que nous donnons à beaucoup de nos mouvements d'humeur, de réaction bulbo-protubérantielle. Le mot blouse, le vêtement, dont les dictionnaires ne donnent pas l'origine, signifie simplement bleuse, bleue, et se prononce couramment ainsi dans ces patois, où les culottes se disent des marronnes. C'est l'adjectif passant à l'état substantif. Dans ces mêmes patois, loucher, voir double, se dit : faire le berlou, terme que nous retrou- vons dans le français commun, dans double vue. berlue, avoir la berlue, une berlue ■A dormir debout, etc. ANTHROPOMÉTRIE. — Idenlijication d'uni' empreinte de main ensanglantée sur un drap. Note de M. V. Iîalthazabd, présentée par M. Bouchard. Ayant découvert sur un drap de lit, au milieu de (laques sanglantes, une empreinte qui paraissait produite par l'application d'une main ensanglantée, nous avons cherché s'il était possible d'arriver à une identification de l'indi- vidu qui avait commis le ci^me et qui avait appuyé sa main sur le drap. Bien qu'on piit apercevoir d'une façon très nette, par places, des images de crêtes papillaires au niveau de la partie répondant à la paume de la main, il ne fallait évidemment pas songer à utiliser ces empreintes pour l'identifi- cation, car le dessin contrarié par la traîne du tissu, cependant très fine, n'offre pas les éléments suffisants pour être superposé avec précision sur les empreintes des mains des individus soupçonnés. Nous nous sommes surtout intéressé aux gros plis qui existent soit dans la paume de la main, soit sur le bord cubital. Pour faciliter la description de notre procédé, qui pourra être dorénavant assez souvent appliqué en médecine légale, nous avons l'ait reproduire, aux deux tiers de la grandeur naturelle, l'image formée par l'empreinle san- glante sur le drap et celle obtenue en appliquant sur un papier blanc la main du criminel, préalablement enduite d'encre d'imprimerie. La première constitue la figure i, la seconde la figure 2. Nous ferons immédiatement remarquer que ces reproductions sont loin de présenter la netteté des origi- naux et que beaucoup de détails intéressants ont disparu. On remarque sur la figure 1 l'image un peu vague d'une main, image qui se précise lorsqu'on examine de près le talon de la main d'une part, les traces de doigts d'autre C. R., 1908, 1' Semestre. (T. CXLVII, N- 22.) 1^9 1072 ACADÉMIE DES SCIENCES. part. On voit, en eflel, en a el a' les traces laissées par un index recroquevillé, qui Fis. I. s'est légèrement déplacé; en b la trace du médius; en c celle de l'annulaire et en d celle de l'auriculaire. La trace laissée par le pouce est masquée par la grosse (laque de SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. 1073 sang qui couvre la partie gauche de la figure. Dès à présent on peut dire que l'em- preinte est celle d'une main droite. Fis. 1. a/JMfk\\ Sur le bord cubital de la main existe une série de stries foncées qui correspondent aux plis formés quand les doigts sont légèrement flécliis; nous en avons retenu neuf, lO'^/l ACADÉMIE DES SCIENCES. numérotées de I à 0. Si l'on se reporle à présent à la figure 9^, qui représente l'em- preinte de la main du criminel, on retrouve les mêmes stries avec une correspondance exacte, si parfaite quen prenant le cal(|ue de ces stries sur un papier transparent on peut en obtenir une superposition parfaite sur la figure 2. Les particularités 10 el 11, qui répondent aux gros plis de flexion de la base du petit doigt, sont également très suggestives lorsqu'on les examine comparativement sur les deux figures. L'encoche 12 se superpose très bien sur le gros pli (pii circonscrit dans la paume uzione alla monografia del farcino cryptococcliio {Il medico veter, i883, p. 52q). {") Nocard, Sar le diagnostic de la lymphangite èpizootique {Bull, de la Soc. centr. de Méd. vé'ér., 1891, p. 367). (') Gasperini, Ulleriori ricerche sulla etiologia protozoaria délia linfangite epi- zootica equina {Ace. med. fmca, Fiorenlina, i3 fé\Tier 1908); La linfangite proto- zoaria ed il suo agente specifico {Lympliosporidium equi){Acc. med. fisica. Fioren- lina, \[\ mai 1908). {^) E. Ducloux, Sur un Protozoaire dans la lymphangite èpizootique du mulet en Tunisie (Comptes rendus Soc. Biol., 4 avril 1908, p, SgS). 1076 ACADÉMIE DES SCIENCES. cheval que nous avons traité et guéri par l'orpiment et Tatoxyl de la trypa- nosomiase des chevaux de Gambie (' ). Les frollis obtenus par |)onction des tumeurs non ouvertes ont été colorés par la méthode de Laveran {coloration à l'élu ve à paraffine 3o minutes, difTérenciation au tanin 10 minutes). On > retrouve soit libres, soil contenus dans les leucocytes mono ou polynucléaires ou dans les grands macrophages, de petits corj>s sphériques ou ovoïdes, de 31' à oV- de diamètre, semblables au parasite du bouton d'Orient de Thoranie, et n'en différant que parce qu'ils ne présentent qu'un gros karjosome et pas de |ielit micro- nucléus apparent (-). Le protoplasma du leucocyte hôte a souvent subi la dégénéres- cence vaciiolaire, ce qui fait qu'il semble perforé de trous d'où se seraient échappés d'autres parasites. Les leucocytes bourrés de ces petits corps éclatent et l'on aperçoit souvent un noyau entouré de leucocytozoaires, mis en liberté par la rupture du proto- plasma. On peut aussi voir le double contour signalé chez le cryplocoque, cependant il s'observe moins souvent sur les parasites endoleucocytaires et on le retrouve surtout sur les parasites libres ou contenus dans des débris de leucocytes. Nous pensons que ce n'est qu'un artifice de préparation, dû à une dessiccation inégale. Le Protozoaire, probablement plus épais, ne se desséchant qu'après que la couche albumineuse qui l'entoure est déjà sèche, se rétracte et s'en sépare. La dessiccation donne en outre au parasite ainsi pseudo-encapsulé une forme plus allongée, qui correspond bien à ce que Gasperini a désigne sous le nom d^aspect en petit citron. Il arrive fréquemment aussi que deux parasites, expulsés d'un leucocyte, restent accolés et prennent la forme d'une levure en nuiltiplication par bourgeonnenieul. La présence d'un karyosoine net et Téleclion lincloriale, olilenue par le mélange éosine-bleu, ne permettent pas de conserver le moindre doute sur la nature de ce Protozoaii^e. Sa morphologie et ses habitudes de parasitisme sont si voisines de celles de llelcosoma tropirum que nous serions tentés, malgré l'absence d'un micronucléus, de le ranger à côté, la lymphangite épizootique étant, dans l'espèce équine, l'analogue du boulon d'Orient chez l'homme. MÉDECINE. — Valeur lliérapcialque du sulfate d'hordènine. Note de MM. J. Sabrazès et G. Guéuive, prés(Hitée par M. Bouchard. L'hordénine, alcaloïde découvert par M. E. Léger dans les touraillons d'orge, en H)o6, est la paraoxyphényléthyldiméthylaniine ( C"'H''i\0). Le sulfate est crislal- (') Thiroux et Teppaz, Comptes rendus, 12 octobre 1908. (-) Lorsqu'on colore les frottis par la méthode de Ziehl ou par celle de Gram, il ne reste coloré du karyosome que des granulations chromatiques. C'est ce qu'a obtenu Gasperini, qui les a interprétées comme des mérozoïtes ou des microgamètes. SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. 107'" lise en aiguilles prismatiques, blanches, de saveur un peu amère. Les solutions aqueuses, très stables à 25 pour 100, saturées à 5o pour 100, stérilisables à 120°, virent au violet-bleu par le perclilorure de fer (E. Léger) et donnent, au contact de l'iode, des cristaux bruns (Denigès). Les tanins des infusions végétales ne le précipitent pas ( E. Léger). Sa toxicité oscille de oe, 2.5 à is par kilogramme, en injection, et de le à as en ingestion : l'intoxication se traduit par des troubles nerveux corticaux, (hallucinations, paralysies), puis bulbaires (cessation de la respiration précédant l'arrêt du cœur (L. Camus). Des doses élevées diminuent, dit cet auteur, l'excitabilité des nerfs pneu- mogastriques, grands splanchniques, sécrétoires, ainsi que celle des muscles lisses et striés. \ i"'s par kilogramme, M. L. Camus note une action tonique sur le cœur et le pouls; à dose toxique, l'inverse se produit par suspension de l'activité des pneumo- gastriques. Aux doses inolTensives, la respiration, après une accélération momentanée, se ralentit, pour revenir lentement à la normale. Sur les sécrétions, d'après iM. L. Camus, l'action varie avec les quantités. La nutrition générale n'est ))as troublée, à en juger par le poids du corps et l'état des urines. M. L. Camus a montré que le sulfate d'hordénine est un modérateur de la pepsine et de la trypsine et qu'il est, à 4 pour 100, bactéricide pour les vibrions cholériques, le bacille d'Eberlii, le Bacterium coll. Le sulfate d'hordénine, mal supporté par le chien, en ingestion (vomissements), serait-il mieux toléré par l'homme? ok,5o à •.?« par jour ne provoquent même pas de nausées, à condition de masquer l'amertume des solutions par du sucre et un peu d'eau de fleur d'oranger. Sont bien toléiées également : les injections sous-cutanées (os,25 à 08, ■7$), les lave- ments, les instillations sur la conjonctive d'une solution à 2.5 pour 100 parfois efficace dans le larmoiement, la projection de sulfate d'hordénine en nature sur la piluitaire (cuisson passagère). La pupille n'est pas influencée par les collyres de sulfate d'hordé- nine. Quel que soit le mode d'administration, on n'observe ni éruptions, ni phénomènes d'intolérance notables, même après un mois de traitement, à ok,,5o par jour. L'élimi- nation urinaire est minime. M. E. Léger, chez le lapin ayant reçu i&'^e de sulfate d'hordénine par kilogramme, n'a extrait de ifri"""'' d'urine que 3™fe' d'hordénine et, après 0^,0)4 de sulfate par kilogramme, 3i"s d'hordénine : le surfate d'hordénine, très sensible aux agents oxydants, serait peut-être, d'après lui, en grande partie brûlé dans l'organisme par oxydation . 11 ne modifie pas la courbe thermique des pyrevies. Il atténue la dyspnée, réduit le nombre des pulsations cardiaques, renforce le pouls et, par suite, la diurèse. Dans les néphrites, le taux de l'albumine n'augmente pas sous son influence. Nous avons fait boire, pendant 20 jours consécutifs, à un cobaye quotidiennement o'f-'de sulfate d'hor- dénine dans un peu d'eau; son urine n'a présenté ni albumine, ni cylindres, ni glucose, ni dérivés de la bile; le poids de l'animal n'a guère varié; le sang a accusé une légère plus-value en hémoglobine et une hyperleucocytose moyenne progressive; de même chez les gastropathes améliorés par ce remède. Quoique anticoagulante in vitro (L. Ca- mus), cette substance n'a pas provoqué d'hémorragies chez une hémophile. A raison de 5o"^e par jour, le sulfate d'hordénine ne trouble pas l'appétit ; il régularise les selles, réduit leur nombre et n'entraîne qu'exceptionnellement un peu de constipa- IO7H ACADÉMIE DES SCIENCES. lion. A I pour 100, d'après M .L. Camus, il retarde le développemenl des j,'ermes tués à 4 ou 5 pour 100. Agit-il sur les entérites comme bactéricide? La teneui- élevée de l'urine en indol et scatol constatée durant 3 jours, chez sept sujets qui ont pris ensuite journellement de os, 2.5 à is de sulfate d'hordénine en potion et ob',25 à os,5o en lave- ment, n'avait pas subi d'écarts démonstiatifs au bout de 3 jours de traitement; mais on sait que les oscillations dans l'élimination uririaire de ces corps ne donnent pas toujours la mesure de l'antisepsie intestinale. Connaissant reflicacité de la décoction de toin^aillons dans les entérites et nous inspirant des données physiologiques de M. L. Camus, nous étions autorisés, a|>rès nous être assurés de rinnocuité du produit, à entreprendre des essais thérapeutiques. Nous avons, dès lors, traité par le sultale d'hoi- tlénine une centaine de malades atteints d'affections gastro-intestinales ou de cardiopathies. Dans les diarrhées infantiles nous avons donné 5*^*^ par jour et par année d'âge. Sur seize cas, sept ont guéri, en 2 à i4 jours. Dans deu.x cas, la suspension du traitement a été suivie d'une poussée nouvelle. Les autres malades, gravement atteints, ont résisté à toute médication. On ne doit pas continuer indéfiniment ce remède; un enfant, guéri en 3 jours, a pris encore de l'hordénine pendant i semaine, contrairement à nos prescriptions; il a eu une recrudescence d'entérite au hout de ce laps de temps. (>hez l'adulte, les diarrhées simples se modifient i;i|ii(liMnent. La tubercu- lose intestinale ( trois cas) n'est guère amendée. L'entérite muco-mem- braneuse, dans six cas sur neuf, a bénéficié de ce mode de traitement (ces- sation des douleurs, selles moulées sans excès de mucus, relèvement des forces). Dans un cas d'entérocolite aigui' hémorrhagique, primilivement améliorée, il y a eu ensuite exacerbation. Dans six observations de fièvre typhoïde le sulfate d'hordénine, pris pen- dant des semaines (o*-', )o par jour en potion), a rendu les selles cjuoti- diennes précocement moulées, et a relevé la tension artérielle. Un de ces malades a eu, au moment de la défervescence, de la constipation et une petite rechute. En somme, la dothiénentérie a évolué sans complications, avec son cycle thermic|ue ordinaire et une allure bénigne. Sept cas de dysenterie, dont six des pays chauds, dus à M. le D'' .Joyeux, de Kankan (Haute-Guinée), ont été traités avec succès par des doses quotidiennes de iR à 3e. Dans les dyspepsies avec stase et hypersécrétion d'un suc plus ou moins acide (dix cas), les résultats ont été favorables : les douleurs cèdent, la rétention \gastrique est moindre, le besoin de bicarbonate de soude ne se SÉANCE DU 3o NOVEMBRE I908. 1079 fait plus sentir, la sécrétion fléchit, l'acidité clilorhydrique baisse, ainsi que laclivité de la pepsine et du ferment lah. Dans les dépressions du myocarde et les hyposystolies de causes diverses (dix-neuf observations), grâce au sulfate d'hordénine en ingestion ou mieux en injections sous-cutanées biquotidiennes de o^, 20 par centimètre cube, pendant 3 jours de suite, on voit le nombre des respirations tomber à la normale, le pouls se ralfiitif, se régulariser, se tendre, la diurèse aug- menter; l'euphorie persiste plus ou moins longtemps. Sans doute le sulfate d'hordénine n'agit pas avec l'énergie de la digitale, de la spartéine on du strophantus; son action toni-cardiaque n'est cependant pas négligeal)le; il a, de plus, l'avantage d'être infiniment moins toxique : nous avons pu en faire prendre 3^ par jour sans inconvénient; du reste, la dose dangereuse, si l'on s'en rapportait aux résultats expérimentaux, serait supérieure, pour un homme de 70'"^, à 60^ en ingestion et à 20^ en injection. La plupart des observations sur lesquelles s'appuie ce travail se trouvent dans la thèse de l'un de nous (Bordeaux, novembre 1908). ZOOLOGIE. — Su 7- la biologie des liradypodidés. Note (') de M. A. Menegaux, présentée par M. Bouvier. La biologie des Paresseux, Aïs et Unaus, a donm'- lieu à tant de racontars qu'on croit encore que ces animaux ne peuvent pas descendre à terre et qu'ils passent leur vie, peu active, au sommet des arbres les plus élevés, perdus, grâce à leur couleur, au milieu d'un fouillis de branches. Gomme M. Geay Ta constaté an Darien, au Venezuela et. avec M""= Geay, au Contesté et à la Guyane française, les Paresseux se tiennent presque toujours sur des Urticacées, les Yagrumos des Indiens, et en particulier sur le Cecropia peltala, appelé Embaïha au Brésil, Bois Canon par les nègres de la Guyane. Ces petits arbres ne dépassent pas 5™ à 7'"; leur tronc est mince, fistuleux et ne porte que quelques branches, dont les tins rameaux sont pourvus de feuilles peu nombreuses. On ne les trouve que dans les vallées ouvertes où l'on voit leurs cimes émerger au-dessus de la brousse. C'est dans ces endroits clairplantés qu'on rencontre toujours les Paresseux, assis dans uneenfour- chure, soit pour se reposer en se chauffant au soleil, soit pour dormir pendant le jour. La tète est alors toujours fortement inclinée en avant, sur la poitrine, pendant que les (') F*résentée dans la séance du aS novembre 1908. C. R., jgoS, 1' Semestre. (T. CXLVII, N° 22.) l/jo lOiSo ACADÉMIE DES SCIENCES. membres entourent le tronc de l'arbre, de sorte que les antérieurs soutiennent ainsi le corps droit, mais tassé sur Ini-niènie. Seitz et M. Gcay sont tout à fait d"accord sur ce poiiiL. iM. Geay a tué dans cette position un Unau sur les bords de rOyapock et diHix Aïs à Forl-Diaraanl, dans l'île de Cayenne. Comme Seitz le fait déjà remarquer (Zool. Gart.. 1889, p. 272), ils ne se suspendent jjar les pattes, le dos tourné vers le bas, ([ue pour manger ou j)our progresser. S'il leur airive parfois de dormir dans celte position (surtout en ménagerie), c'est qu'ils n'ont pas de support à leur disposition sur lequel ils puissent s'appuyer. Donc l'opinion émise récemment que « leur attitude dans les arbres est toujours renversée, c'est-à-dire que leur dos est tourné vers le sol » (Anthony, Arcli. Zool. expérim., février (907, p. 71), est contredite par les faits, si l'on étudie les animaux dans leur milieu normal. Ce sont les feuilles de Cecropia qui, d'après M. Geay, leur servent exclusivement de nourriture. Jamais ce voyageur n'a pu faire accepter d'autres feuilles et des fruits à ses captifs. Ils préféraient se laisser mourir de faim. Mais quand il plantait devant i"n;i d'eux une grosse branche de Cecropia, l'animal, malgré son apathie apparente et sa vue faible, se mettait tout de suite à grimper pour aller en dévorer les feuilles. Arrivé en haut, on le voyait soulever son corps avec ses membres et allonger son cou pour mordre les feuilles à sa portée. Dans ces conditions, jamais M. Geay n'a vu ses Paresseux saisir les feuilles avec les grilles ni porter à la bouche. Quand ils étaient rassasiés, ils redescendaient, mais à reculons, sur le sol. où M. Geay les a vus souvent se déplacer, de telle sorte qu'il a été obligé de les attacher à une longue corde pour empêcher leur fuite pendant la nuit. Ces animaux, dormant el se reposant le jour, ne se meuvent et ne se déplacent que la nuit; « ils ne se hasardent sur le sol que la nuit, et encore p;ii' les nuits obscures » (lettre de iVI. Forbin, 1908); aussi ne peut-on que rarement les apercevoir à terre. C'est probablement à ce fait que nous devons les légendes souvent bizarres qui ont couru sur leur compte. L'opinion la plus invraisemblable est celle de Scliinz, acceptée par M. Anthony. Ces auteurs admettent cjue les Paresseux naissent et meurent dans le même arbre et que, s'ils tombent à terre, il leur est impossible de regagner leur gîte et qu'ils meurent de faim (SciitNz, Naturg. Sangethiere, iS>i, p. 221; Anthony, Arch. Zool. expérim.. février 1907, p. 61). Dépa- reilles assertions, au dire des voyageurs, sont (/ priori inadmissibles, étant donnés la taille et le port des arbres sur lesquels vivent ces animaux. Bien ]j1us, elles ne sont pas contorines aux faits observés, car ISI. Ceay, en I1S98, a rapporté du Contesté diverses photographies prises en pleine forêt vierge, d'un Aï grimpant avec son j)etit le long d'un gros tronc. (Jornalia, en i8'i9, a déjà eu l'idée de figurer dans celte position, sur un tronc, son Bradypns irivittatiis., mais son dessin ne pouvait être aussi exact que les documents photographiques de M. Ceay, car il ne donne pas la SÉANCE DU îo NOVEMBRE 1908. I081 vraie position des membres ni celle de la tète (Coii-\vti\, Vertehralorurn synopsis). Les Paresseux grimpent plus volontiers sur les arbres qu'ils peuvent embrasser. Malgré la ienleur des mouvements, l'ascension est plus rapide (pi'on ne se le figure. M. (ieay a conslatr ipiil ne Icui- faut que cpielques minutes pour monter sur un Cecropia. Poin- grimper, l'animal ('lève un membre antérieur, le droit est celui qui fonclionne le plus souvent, et len- tement il eliercbe en talonnant une lissure de l'écorce, une aspérité (ju une petite brancbe à hi(|in'lle il s'accrocbe comme avec un grappin, le membre toucbant le tronc. Il soulève, puis tire lentement le côté coirespondant de son corps en s'appuyant sur le membre postérieur qui, à son tour, est remonté et accroché à l'écorce par les grillés ouvertes. Les mêmes mouve- ments sont répétés de l'autre côté. Sur le sol plat, leurs longs bras et leurs jambes courtes rendent leiu- marche tout à fait pai-ticulière et maladroite. Lorsque l'animal est immo- bile, il s'appuie sur les coudes rapprochés du corps, sur le cubitus et \c. bord interne de la main, dont la paume placée de champ regarde en dedans; les grinés sont à peu près fermées. Les mouvements de rotation de la main sont toujours très limités, puisque le cubitus et le radius sont soudés à leur extrémité carpienne. A ce moment, l'animal est comme assis sur ses membi^es postérieurs peu écartés, de sorte que le ventre, toujours gros, touche à terre. Quand l'animal veut progresser, il s'appuie sur son bras, le gauclie par exemple; il soulève alors l'avant-bras de l'autre et allonge tiout le membre avec ses griffes à demi ouvertes. Il cherche, en tâtonnant à petits coups, à découvrir quelque chose pour s'accrocher. Lorsqu'il a trouvé une racine ou une aspérité du sol, il lire dessus pour amener son corps, en même temps donne un coup de jarret, afin que le ventre ne touche plus à terre et que la progession puisse se faire. Il avance les membres postérieurs et recommence de l'autre côté. Pendant ce mouvement de halage, il ne cesse de regarder à droite et ii gauche en loiu'uant la tête avec une sage lenteur. M. Geay estime alors la vitesse des adultes et des jeunes à 4o'" ou So"" environ par heure. Mais quand l'animal est mù par le désir de recouvrer sa liberté, la vitesse peut être beaucoup plus grande. A l'appui du témoignage de M. Geay, je citerai celui de deux témoins oculaires. Ainsi, le D'' R. Seemann, à propos d'un lirddvpas casia/ieiceps Gray qu'il garda captif un mois, écrivait : « Il avait l'habitude de manger surtout la nuit, au moment où il était le plus vif. Une nuit, il s'échappa de la prison et, le matin suivant, on le retrouva à une e (1 Io8ii ACADÉMIE DES SCIENCES. distance de 800 yards (c^cst-à-dire de 7:)!"'), dans un marécage. Pour y arriver, il avail dû passer par une colline aride sans buissons et sans arbres, et ce lait nie surprit beaucoup. » (Proc. zool.Soc, 1S71, p. 429)- M. Forbin, ingénieur, qui « a vécu pendanl des années dans la forêt viero-e et qui s'est trouvé fréquemment en coulacl avec eux » m'a raconté et assuré (in'un Ai. qui s'était enfui d'un rancho servant d'abri à phis de cent hommes, avail en une nuit (738 heures ) parcouru plus de 5oo"'. De cette étude il ressort donc que les Paresseux en liberté paraissent être uniquement phyllophages et qu'ils ne porLeul pas leurs aliments à la bouche; qu'ils ont une position de repos el » 17,3 0252I 02787 4 5. 9.2 )) 17,0 02545 02804 5 5.53 )) 16,4 o:j577 02822 6 6.38 » '5,9 02565 02797 7 7.20 i) i5,5 02600 02824 8 7..50 " i5,4 02610 02833 9 8.3o )) '5,7 02099 02828 10 S.S.'j }) i5,6 02599 02827 11 9-2'i n i5,g 02592 02824 Conlrairenient à ce qui se passait en oclobre 1907, aussi bien au voisinage immé- diat de la l<>aiice que de l'Angleteire, Feau est léi^^èrement plus chaude près des côtes qu'en pleine mer. Ce changement s'explique peut-être par le fait du mélange a\ec les eaux marines des eaux douces continentales plus chaudes que les premières en été, plus froides en hiver par suite des variations des températures d'été et d'hiver sur toute l'étendue de leur bassin. D'autre pari, comme en 1907, l'eau est relativement plus froide près de l'Angleterre que près de la France. Si niaintonant l'on représente par un graphique les valeurs de S*^! aux différentes stations, on voit que la densité augmente d'une manière géné- rale de la côte française à la côte anglaise; mais, tandis qu'en octobre 1907 l'augmentation était à peu près régulière, la courbe de juillet 190S présente deux points d'inflexion correspondant à deux minima situés l'un à 10 milles de Dieppe environ, l'autre à une trentaine de milles, à peu près à mi-che- min entre Dieppe et Newhaven. Les différentes valeurs de S^ restent d'ail- leurs toujours plus faibles que celles de 1907. Cette différence est due à ce que, la température 0 étant plus grande, la densité correspondante S'J est plus petite. Gela est si vrai que les densités normales à 0° sont sensiblement identiques pour les deux traversées, sauf cependant aux deux points corres- pondant aux minima signalés sur la courbe des densités S^. M. Chevallier avait conclu que la densité plus faible observée près des côtes de France était due à l'apport d'eau douce de la Seine qui, au lieu de s'épanouir dans toutes les directions, est entraînée au Nord-Est par les cou- rants, le long de la côte française, et aussi à l'absence de cours d'eau impor- tants sur la côte sud d'Angleterre. Ici, dans son ensemble, le graphique 1092 ACADÉMIE DES SCIENCES. conduit à la même conclusion. Cependant l'existence des deux inflexions dans la courbe ne peut s'expliquer que par la présence d'eau plus douce aux deux points considérés. Ce double apport d'eau douce ne résulterait-il pas du débit plus considérable de la Seine en juillet (ju'en octobre? Il pourrait aussi être attribué au partage du courant du lleuve en deux branches qui, chassées vers le Nord-Est par l'entrée eu Maiiclie des eaux océaniques, con- serveraient en partie leur individualité et parviendraient encore jusque vers Dieppe. On a reconnu, en effet, que presque tous les courants marins, et en particulier le Cl ulf-Stream, ainsi qu'il résulte des travaux des océanographes américains et de M. Thoulet, se séparent en plusieurs courants parallèles. Il y aurait doue lieu d'admetire que le même phénomène existe pour les eaux douces de la Seine. M. A. Étkvé adresse une Note Sur les mesures du coej^icie/it de la rési- stance de l'air cffecluées au moyen d' expériences faites en aéroplane. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) M. iXoDoiv adresse une Note Sur d'anciennes expériences de propulsion aérienne au moyen d'ailes mécaniques animées d'un mouvement rapide. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) M. Albert Tcrpain adresse une Note inlilulée : Les ondes dirigées en télé- graphie sans fil. (Renvoi à l'examen de la Section de Physique.) M. Cil. Tei.i.ier adresse une Note Sur la production économique de la force motrice et du froid, au moyen de l'air comprimé isothermiquement. (Renvoi à l'examen de M. Maurice Levy.) SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. 1098 M. Darurt adresse une Note intitulée : Radioactivité humaine . (Renvoi à l'examen de MM. Lippmann et d'Arsonvai.) A 4 heures l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. Pli. V. T. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 16 novembrk 1908. (Suite.) On the origiii and âge of the sedimentay rocks, by J.-M. Schaeberle. (Rxtr. de Science, 11. s., t. XWIII, n" 721, 28 octobre 1908, p. 562-563.) Ann Ârbor, Mich.; I fasc. iri-8". Longevilalea, de Mayor D. Georgescù. Bucarest, 1908; i fasc. in-ia. (Hommage de l'auteur.) Algunas reflexiones de Medicina sociologica, por el Doctor D. Francisco Criado y Aguilar. Madrid, 1908; i fasc. in-4''. Leltura sanilaria ; aniio I, n" 1. Milan, 1908; 1 fasc. in-S". OuVRA(iES RKÇUS DANS LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1908. Catalogue des nianuscrils du Fonds Cuvier (travau.r et correspondance scienti- fiques) conservés à la Bibliothèque de l'Institut de France, par Henri Dehérain, sous- bibliothécalre de l'Institut. (Extr. de la Revue des bibliothèques, 1907-1908.) Paris, Honoré Champion, 1908; i vol. in-8°. (Présenté par M. Darboux. Hommage de l'auteur.) Exercices et leçons d'Analyse, par R. d'Adhémar. Paris, Gaulhier-Viilars, 1908; I vol. in-8°. (Présenté par M. Ém. Picard.) Observations d'ascensions droites, par J. Boccardi. Turin, G.-U. Cassone, 1908; I fasc. in-S". (Présenté par M. Radau. Hommage de l'auteur.) Osservazioni di ascensioni rette, eseguite net R. Osservatorio di Torino, negli anni 1904-1906, da Giovanni Boccardi. Turin, 1908; i fasc. in-4''. (Présenté par M. Radau. Hommage de l'auteur.) I094 ACADÉMIE DES SCIENCES. Traité de Chimie organique, d'après les tliéorics inudernes, par Auguste Béhal et AjiAND Valeur, précédé d'une préface de Charles Frikdel; 3" édilion, corriiçée et très aiigineiilée. Tome I, avec 43 figures dans le texte. Paris, Octave Doin et lils, 1909; I vol. in-S". (Présenté par M. k. Haller.) Reclierches expérimentales sur la résistance de l'air, exécutées à la Tour Eiffel, par G. Eiffel. Paris, L. Maretlieiix, 1907; i vol. in-z^". (Hommage de l'auteur.) Réponse de M. Ernest Chantre aux accusations portées contre lui au sujet de ses travaux sur la nécropole de Khozan. Lyon, imp. A. Rey et C'", 1908; 1 fasc. in-8". Société de secours des Amis des Sciences. Compte rendu du ai" exercice, liô" séance publique annuelle tenue le irt juin 1908. Paris. Gautliler-N'illars, 190S; I fasc. in-8°. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, Membre de l'Ins- titut; t. XX, livraison du i5 novembre 1908, n° 239. Paris, Librairie générale del'En- seignement, 1908; i fasc. in-8'\ Ministère de la Marine. Mémorial de V Artillerie navale: Z" série, t. il, 4*^ livraison de 1908. Paris, Imprimerie nationale; i vol. in-8<'. Lyon chirurgical, publiant le Bulletin de la Société de Chirurgie de Lyon, Revue mensuelle; t. 1, n° 1, i '■' novembre 1908. Paris, Masson et C'°; i fasc. in-8°. Observatorio de Tacubaya. Carta fotografîca del cielp; zona — ■ 1.5" : n"" V6. 48, 50, 52, 55, 61, 63-G9, 74, 79, 83; zona — 16°: n"» ()8. 69. 74. Paris, Ed. SantosetC'«; 20 cartes liéliogravées, in-plano. (Oflertes par i\I. Felipe Valle, Directeur de 1 Obser- vatoire.) Agave rigida, Furcraea rigida. Agave angustifolia, by William Trelease. ( E\lr. de The nineleenth annual Report of Ihe Missouri botanical Garde/i.) Sn'inl-honii, 1908; I fasc. in-8°. (Hommage de M. le Directeur du Missouri botanical Garden.) Recueil de l'Institut botanique Léo Errera (Université de Bruxelles), publié pai' Jean Massart; t. ^ II et Annexe. Bruxelles. Henri Lamertin, 1908; 2 vol. in-4". Thoughts on natural philosophy and Ihe origin of life, by A. Biddlecombe; tliird édition. Newcastle-on-Tyne, 1908; i fasc. in-ia. The Institution of mechanical Engineers. Proceedings, 1908, parts 1-2. Londres. I vol. in-8°. Proceedings of the United States national Muséum; t. XXXIII. ^^'a^lling- ton, 1908; I vol. in-8". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis ,835 l«s COMPTES RENDUS hebdomadaires para,ssenlT^ul,croment'i;;'^../ie. ,1s for,„e,U a la fia de l'ann«« H« , fables, l'une par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre .lohab.^Mnue des noms d'i,„! ™ '.' '^ ^"^ '^^ ' ^""^«' ^«"'^ ^ol"«>es '"-4°. Deui H part du i" Janvier. '^ -iptiah.aque des noms d .\uteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel PrLv de l'abonnement : Paris : 30 fr. - Départements: 40 fr. - Union postale: 44 fr. On souscrit dans les départements, rigers . chez Messieurs : ff*" Ferran frères. Chaix. iger I Jourdan, Ruff. miens Courtin-Hecquet. ( Germaia «t Grassia. ! Siraudeau. tyonne Jérôme. :sançon Marion. / Ferel. >rdeaux j Laurens. ( Muller (G.) "rges Renaud. Derrien. F. Robert. Le Borgne. Uzel frères. *" Jouan. ambéry Dardel et Bouvier. erbourg (Henry. | ( Marguerie. chez Messieurs : Lorient j Baumal. * M— Texier. . Cumin et M.isson. I Georg. Lyon / Phily. i Maloine. I Vitte. Marseille Ruât. Montpellier < „ / Goulet et (ils. Moulins Martial Place. Nancy. est. Nantes . ÎBuvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. Dugas. Veloppé. iBarma. Appy, '^'imes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Nice On souscrit à l'étranger. chez Messieurs : Amsterdam j P^'^ema Caarel ( sen et C'*. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et G''. Friedlander et fils. Kuhl. Wayer et Muller. Berne Francke. Bologne Zanichelli. iLaniertin. Mayolez et Audiarts. Lebègue et G''. Berlin . Londr Luxembourg . Madrid. Bucarest . rmont- Ferr . . Delaunay. Bouy. (Greffier. Ratei. Rey. tai jLauverjat. / Degez. noble j Drevet. Gratier et G'*. Bochelle Foucher. Havre | Bourdignon. Dombre. Tallandier. Giard. Poitiers. Blanchier. Lévrier. Bennes Pliliou et Hommais . Bochefort Girard ( M"" ). Bouen \ Langlois. ( Lestringant. S'-É tienne Chevalier. ard. Toulon . Toulouse . l Figar. ) Allé. ^ Gimet. ) Privât. iBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes \ Giard. / Lemaitre. , Sotchek et G°. I Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C" Christiania Gammermeyer. Constantinople . . Otto Iveil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. i Eggimann. Genève ] Georg. ' Burckhardt. La Haye Belinfante frères. ÎPayot et G'. Rouge. Sack. Barth. Brockliaus. Leipzig / Lorentz. I Twietmeyer. Naples Chez Messieurs : /Dulau. . • • ' Hachette et G" I Nutt. •• V. Buck. / Ruiz et G''. ' Romo. J Dossac. ' F. Fé. Milan \ ^'"^"^ f'"«''=*- \ Hœpli. Moscou Tastevin. Margliieri diGius. Pellerano. i' Dyrsen et Pfeiffei. Stechert. Lemcke et Buechaer Odessa Rousseau. Oxford Parker et Ci*. Palerme Reber. Porto Magalhaes et Munii. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères Loescher pi C". Botlerdani Kramcrs et fils. Nordiska Boghandel Zinseriing. Borne. Liège . Voss. i Desoer. ' Gnusé. Stockholm S'-Pétersbourg . . j ^y^|jy Bocca frères. Brero. Rinck. Roseaberg et Sallier Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. Frick Gerold et C"'. Ziirich Rascher. Turin . Vienne TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES • Tnn,'«= « f 6^/- -/3 Août i835à 3i Décembre .85o. ) Volume in-4°; i853. Prix jg ^ Tomes 32 à 61. - f i" Janvier iS5i a 3r Décembre i865.) Volume in-4<'; .870. Prix 25 fr' Tomes 62 a 91 -(."Janvier ,866 à 3. Décembre .880.) Volume in-4°: .889. Prix .' .' 25 fr Tomes92al21. -( i" Janvier i88r à 3. Décembre i8q5.) Volume in-J»; 1900. Prix SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES- ?i£r '"!"?;''?.'"■■ 'I"'='q"??.P°''^'s de la Physiologiedes Algues. par MM. A. DERBEsetA.-J.-J.SoLiER.- ^ la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par diver. Savants à l'Académie de. Sciences. / N° 22. TAIU.E DES ARTICLES (Séance du 5() Novembre 1908.) ME^KHKES ET COMUlUIVICATlOiXS DES MKMimRS ET DKS CORUESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le MiNisTHK Dr l'Instruction publique adresse ampliation du décret approuvant l'élection de M. Bouly dans la Section de Physique M. le PuKSiDENT annonce la mort de M. Albert Gaiidiy.: M. DiisLANDRKS. — Caractères de la couclie_ supérieure de l'atmosphère gazeuse du Soleil M. L. GuidNARD. — Surjjla métamorphose des'^lucosides cyanhydriques pendant la germination 1016 I02.'i Pas MM. R. LÉPIXE et Boulud. — Sur le sucre total du sang 1028 M. PoiN'CARÉ fait hommage à l'Académie du second fascicule du Tonie II de ses Leçons de Afécanhjiie céleste et de son Outrage Science et Méthode Jo3i M. Haton de la Goupu.i.ière fait hommage à l'Académie d'un Mémoire qu'il vient de publier dans les Annaes scienlijicos da Academia polylecknica do Porto, sous le titre de Surfaces itautiloïdes io3i COISIIESPOIVDAA'CE. M. le Secrétaire perpétuel annonce h; décès de M. Flic/ie. Correspondant pour la Section d'Economie rurale M. le Ministre de la Marine informe rAcatlémie qu'il est disposé à faciliter rinslallation à la Tour Eill'el d'un service de signaux horaires par télégraphie sans fil. M. le Secrétaire perpétuel signale diverses publications anglaises et un Ouvrage de M. r. Husnot . MM. Baldet et Quénissey. — Étude des photographies de la comète Morehonse (igo8c) obtenues à l'Observatoire de Jn- visy M. TziTZÉiCA. — Sur les réseaux conjugués à invariants égaux M. A. Demoulin. — Sur la cyclide de Lie.. M. Léopold Féjer. — Sur une méthode de M. Darboux y[. T. Lalesco. — Sur une classe d'équa- tions difTèrenlielles linéaires d'ordre i ri fi ni M. Chaudesaioues. — Le mouvement brownien et la formule d'Einstein M. Ed. Chauvknet. — Chlnrurcs et oxychlo- rures de thorium M. F. DucELLlEZ. — Action du trichlornre d'antimoine sur le cobalt et sur ses alliages a.vec l'antimoine M. Ed. Defacqz. — Combinaisuns du sili- -clum et de l'uranium. Bisiliciure d'ura- nium Si^ Ur M. L. Michel. — Sur la composition des colloïdes hydro-oxy-chloroferriqnes, étu- diée par la filtration au travers des mem- branes en collodion M. Albert Col^on. — Sur un mode de pro- duction des carbures étliyiéni(|ues à par- tir des élhers-sels M. Marcel Godciiot. — Hydrogénation du triphènylméthane : tricyclohcxylmétiiane. M. A. Verneuil. — Observations sur une Note de M. L. Paris, sur la reproduction de la coloration bleue du saphir oriental. M. Louis Dui'ARO. — Sur le gabbro et le minerai de fer iIm .IrMilirrclikirie Kamen Bulletin luiiLiuiiR vcuiuci io33 io33 io33 io36 io38 lO/j:^ lo4^ 10,3:, lOjg (Oural. du Nord) 1061 M. C. Fleig. — Effets comparés des sérunis à minéralisation complexe et de l'eau salée sur les phénnmènes d'cxciélion et de nutrition i'iG3 AL Komuald MiNKiEWinz. — Sur le cliloro- tropisnic normal des Pagures iof!6 M. Pierre Bonxier. — Sur l'éblouissemenl. 10G9 M. V. Balthazard. — Identification d'une empreinte de main ensanglantée sur un drap 107 1 M.M. A. TiiiROUx et A. ïeppaz. — Sur le Leucocytozoon piroplasmoides Dueloux de la lymphangite épizooliquedesÉquidés. 1075 MM. J. Sabrazi';s et G. Guérive. — Valeur thérapeutique du sulfate d'hordénine . . . . 1076 M. A. Menegaux. — Sur la biologie des Bradypodidés 1079 M. Gabriel EiSENMENOER et M"' .L Dupkat. — Contribution à l'étude géologique du ÎNeckar et du Main 1082 M. CoMMONT. — Fcjuilles récentes exécutées dans la vallée de la Somme 1084 M. Jean Boussac. — Sur la distribution des niveaux et des faciès du Mésonummu- litique dans les ,\lpes 1086 M. L. Cayeux. — Découverte de VElephas antiquus à l'ile de Uelos (Cyclades) io8g M. A. Letalle. — Itelief pycnométrique à travers la Manche 1090 M. A. Étévé adresse une Note « Sur les mesures du coefficient de la résistance de l'air elîecluées au moyen d'expériences faites en aéroplane « 1092 M. Nodon adresse une Note « Sur d'anciennes expériences de propulsion aérienne au moyen d'ailes mécaniques animées d'un mouvement rapide » 1092 M. Albert Turpain adresse une Note inti- tulée : « Les ondes dirigées en télégraphie sans fil 1 ' 092 M. Ch. Tellier adresse une Note ci Sur la production économique de la force mo- trice et du froid, au moyen de l'air com- primé isothermiquement » 1092 M. Darget adresse une Note intitulée : «Ra- (linactivilé humaine >. i0()3 i'ir|:i PV li I ^ I M l'i; iM i;ki 10 g au'I'ii 1 1-; n - v 1 1.1. a r. s . l,;uai lies Grauds-Augu-^tins, 3a. Le iiti:inl : G al riiiER-ViLi.Aii:; DEUXIÈME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. rOME CXLVII. N 25 (7 Décembre 1908). ^ PAKIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE UES COMPTES UIÎNDUS DES SÉANCES DE L'ACA Dfi.MIE DES SCIENCES, Quai fies Grands-Augiislins, o. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS T. ES SÉANCES DES 2.3 rUIN 1862 ET 2 'j MAI 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparun Associéétrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3:>. pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Si étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pers qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire! tenus de les réduire au nombre de pages requ Membre qui fait la présentation est toujours no mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ils i • pour les articles ordinaires de la correspondaui cielle de lAcadémie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plu; le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être r temps, le titre seul du Mémoire est inséré d m Compte rendu actuel, et l'extrait est renvc Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier Article 4. — Planches et tirage à par Les Comptes rendus ne contiennent ni plaii ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sci autorisées, l'espace occupé par ces figures cou pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais di teurs; il n'y a d'exception que pour les Rappc les Instructions demandés par le Gouvernemen Article ô. Tous les six mois, la Commission administi fait un Rapport sur la situation des Comptes re après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution di sent Règlement. [>U- ot Las Savant? étrangers à l'Acadàmie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par UU. les Secrétaires perpétaels sont priés diposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S**. Antrement la présentation sera remise à la séance soi ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 7 DÉCEMBRE 1908. PRÉSIDÉE PAK M. Cii. BOUCHARD. M. Ch. Bouchard prononce l'allociiLion suivante : Messieurs, Il y a un an vous me faisiez le grand honneur de me désigner pour pré- sider vos séances pendant celle année qui va bienlôt s'ouvrir, honneur très grand pour celui qui en est l'objet, quelque universelle que soit sa renommée, quelque haute que soit sa valeur scientitiquc, mais que n'a pu recevoir sans confusion celui qui trouve aujourd'hui l'occasion de vous remercier. Il vous en remercie pour lui-même dont vous avez jugé les titres avec trop d'indul- gence; il vous en remercie pour la Médecine qu'il a servie avec amour et avec respect, et pour le corps des médecins praticiens auquel il se fait gloire d'appartenir et que vous avez eu la pensée d'honorer en sa personne. J'ai remplacé Henri Becquerel comme président le jour où vous lui avez conféré une plus haute dignité en le choisissant comme Secrétaire perpétuel. Le premier acte de ma présidence a été de lui dire nos félicitations. La seconde allocution que j'ai prononcée devant vous a été celle où j'ai déploré sa mort prématurée. C'est à lui qu'était destiné l'honneur de présider cette séance, et même après son passage au Secrétariat perpétuel, c'est lui encore dont la voix vous aurait captivés aujourd'hui. Soutirez donc que sans m'en- chaîner à la règle chronologique, j'évoque en premier lieu son souvenir Il était entré à l'Académie à il'àge de 36 ans. Il était le continuateur de l'œuvre de son père el de son grand-père, et mettait une sorte de grâce modeste et de piété fdiale à accentuer ce cjue pouvait réclamer l'hérédité dans la notoriété qu'il s'était déjà acquise. Il s'était attaché à la détermi- nation du pouvoir rotatoire magnétique dans les gaz et se consacrait à l'étude de la phosphorescence qui avait passionné son père. Il était trop jeune et de race trop vaillante pour que, trouvant chez nous la récompense C. R., 1908, 2° Semestre. (T. CXLVII, N- 23.) l42 1096 ACADÉMIE DES SCIENCES. de son travail, il put penser qu'il allait aussi y trouver le repos. Son ardeur ne fait que s'accroître et, pendant une longue série non interrompue de lundis, nous assistons à la démonstration, chaque jour plus précise, de l'ac- tion que certains sels d'uranium exercent sur la pla(|ue photographique, même enfermée dans les réduits les plus imperméables à la lumière, comme si ces corps énieltaicnt une sorte de lumière invisible, des rayons qui per- forent le bois, mais qui sont arrêtés par le plomb. La radioactivité spon- tanée était découverte. Les rayons de Becquerel éclairaient la route où s'en- gageaient les Curie. L'enchaînement se complétait qui, depuis les rayons cathodiques jus([u'au radium eu passant par les nouveaux gaz, forme un ensemble de découvertes d'où part une ère nouvelle dans l'histoire de la Physique. Les savants l'ont proclamé et le public ne s'y était pas trompé. Chose remarquable, pendant que nous attendions avec quelque impatience la consécration du prix Nobel, la foule que, dans sa timidité ombrageuse et dans sa modestie délicate et inquiète, Henri Becquerel avait toujours ignorée ou évitée, prenait conscience de l'acquisition qui venait d'être faite, coinpi'enail (|ue l'humanité entrait en possession d'une force nouvelle. Becquerel, (pii l'eût cru, était devenu populaire. Tl a continué à marcher tranquille dans sa gloire comme il s'avançait paisible dans son travail, accueillant et encourageant pour les jeunes, bienveillant et affectueux pour ses confrères, gardant à l'Académie la Fidélité de son culte cjui devait lui survivre. La mort l'a frappé brusquement en pleine jeunesse, dans toute l'activité de sa féconde intelligence; elle nous ravit les découvertes cju'il nous réser- vait encore,- ou du moins elle les ajourne. Elle lui a épargné la souffrance; et ceux qui lui étaient chers n'ont pas eu le spectacle du douloureux combat. L'affabilité est une des qualités natives de vos Secrétaires perpétuels. Nul ne la posso'dait à un plus haut degré qu'Albert de Lapparent, auquel Henri Becquerel avait succédé. Elle s'alliait chez lui à la simplicité, à la clarté, à l'élégance. Tel il était dans la vie, tel il était dans l'activité de la recherche ou de l'enseignement. Il voyait les choses clairement et avec faci- lité; il les exposait avec précision et avec limpidité; on le comprenait sans peine. Il enlevait à la Science ses rudesses et ses aspérités, il savait la rendre attrayante. On dit que son enseignement exerçait une sorte de fasci- nation. Mais ce n'est pas sur l'auditoire restreint qu'il avait choisi que son action a porté principalement. Ses livres ont répandu chez nous et propagé dans le monde entier les connaissances géologi(iues, le goût de ces études. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. I097 Le Traité de Géologie, les Leçons de Géographie physique ont fait plus que concourir à la clifl\ision de notions scientifiques, elles ont montré aux diffé- rents peuples, par un exemple vivant, ce (jue peut avoir de charme et de séduction l'esprit français, même quand il s'applique aux spéculations les plus graves, comment il jieut à la fois captiver et instruire. Ils ont aussi, en vulgarisant les découvertes de nos compatriotes, montré ce qu'est, chez nous, la fécondité du travail scientifique. Cet effort d'érudition, de mise au point et d'adaptation n'eut pas pour effet d'amoindrir chez lui l'activité du travail personnel. Il avait, lui aussi, caressé le rêve de réparer la rupture qui sépare la France de l'Angleterre, et de rejoindre les deux pays par une route sous-marine. Il voulut mettre la Géologie au service de cet essai de rapprochement auquel nous avons plus d'une fois offert de coopérer et qui a toujours été écarté. Nos voisins ont estimé que l'entente peut être cordiale, sans arriver pourtant à la pénétration. C'était donc surtout de notre côté du détroit qu'on s'ingéniait à réunir ce (jue les forces naturelles avaient séparé. De Lapparent fut le précurseur scieiitifi([ue et comme le guide de cette entreprise. Le fond du Pas-de-Calais n'offrait pas une garantie suffi- sante pour l'étanchéité du tunnel ; il aurait fallu (jue la galerie fût creusée dans la craie grise du Cénomanien, qui était à la fois assez tendre et assez imperméahle. Il fallait encore démontrer la continuité de cette couche à travers le détroit. Plus de 7000 sondages permirent de dresser la Carte géo- logique du détroit, de déterminer les affleurements sous-marins des couches, d'établir des courbes de niveau et de se représenter la structure du fond. Le tunnel est réalisable. Se fera-t-il jamais? A de Lapparent appartient, après Elle de Beaumont, d'avoir établi les rappoBts qui existent entre les formes de la surface du sol et la composition géologique des parties qui le constituent, d'avoir déduit cette constitution de l'aspect général de la contrée et des variations du paysage. Cette idée ingénieuse est le secret du succès de sa Géologie en chemin de fer. Le charme de son esprit, qui rendait attrayante et accessible la connais- sance du globe sur la surface duquel il [iromenait ses lecteurs, et dont il leur faisait explorer les profondeurs, il l'étendait à beaucoup d'autres sciences. Le vainqueur des concours de l'Ecole Polytechnique et de l'Ecole des Mines était admirablement préparé pour être l'intermédiaire entre l'Académie et les savants étrangers, physiciens, chimistes, naturalistes. Il avait bien vite conquis toutes les sympathies et son autorité allait grandissant. Nous pensions que l'Académie comptait encore un grand Secrétaire perpétuel, et sa jeunesse obstinée nous laissait croire qu'aucun de 1098 ACADÉMIE DES SCIENCES. nous ne connaîLrail le second successeur de Berthélot. La même ann«^e les a vu disparaître tous les trois. Je devais, ni"a-t-il semblé, vous parler d'ajjord de ces deux grands servi- teurs de l'Académie : de Lapparent et Becquerel. Vous trouverez bon, je pense, que je ramène votre esprit vers cet autre grand physicien (pie fut lord Kelvin, notre associé. Je devrais, si j'étais prudent, me borner à cette indication. Nul n'a exercé, dans le cours du xix^ siècle, une plus grande influence sur la marche des idées et sur la façon de concevoir les phéno- mènes naturels. Mais son autorité il la puisait dans la puissance de ses conceptions, dans la profondeur, dans la pénétration, dans la rigueur de ses opérations inleilecluelles. 11 n'obligeait pas la matière à se transformer ou à manifester son énergie sous ses yeux. Son cerveau était le creuset où s'opéraient les transmutations. Il avait son petit calepin qui l'accompagnait partout et où l'idée s'inscrivait sans cesse; i-l l'idée, parait-il, était toujours claire et la méthode impeccable. L'analvse et le raisonnement étaient ses moyens d'action, ce qui ne l'empêchait pas de faire des découvertes dans le domaine du monde physique. Mais ses découvertes étaient d'ordre mathé- matique. Si la Terre était liquide en majeure partie, cette portion liquide devrait obéir aux lois des marées, et ce n'est pas une croûte de loo''"" d'épaisseur qui pourrait s'y opposer; cette croûte serait régulièrement brisée chaque jour. Partant des données relatives au phénomène des marées, il arrive à cette conclusion que la rigidité de la Terre dans son ensemble est comprise entre celle du verre et celle de l'acier et que, en tout ou en grande partie, la Terre est solide. Par d'autres calculs basés sur les variations de la température du sol avec la profondeur, il nous dit l'âge de la Terre : elle a au moins vingt millions et au plus quarante millions d'années. Par d'autres calculs encore, il nous dit pendant combien de temps déjà le Soleil a éclairé la Terre : il y a au moins cent millions d'années et pas plus de cinq cent millions. Vous pensez bien que ce n'est pas par l'expérience que Lord Kelvin est arrivé à ces constatations. Et pourtant l'expérience est à la base de ces dé- monstrations ; l'expérience des autres : celle du marégraphe, celle de réchauffement du sol suivant la profondeur, celle de la diminution sécu- laire de la radiation solaire. Cet homme, qui vivait exclusivement dans le domaine de l'esprit et de la spéculation pure, ne répugnait pas aux applications industrielles. Il s'est SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igo8. 1099 passionné pour Téclairage électrique, il a introduit dans la marine nombre d'instruments utiles aux navigateurs, il a construit des compteurs électri- ques. Il lui a plu d'être directeur de la Société du Câble transatlantique. Il en a profité pour expérimenter. 11 a fait une expérience colossale. Il pré- sida à la pose du câble. Les signaux ne se transmettant pas, on augmen- tait les décharges d'énormes bobines d'induction. On réussit à brûler le câble. Lord Kelvin obtint la transmission en employant de très faibles courants et en utilisant des récepteurs extrêmement sensibles. Ici je ne suis plus dans les régions du vertige, je commence à comprendre parce que je puis loucher terre. Les médecins qui pendant si longtemps se sont com- plu dans les systèmes et dans les théories ont appris, par une discipline sévère, à ne rien admettre qui ne soit établi par l'observation ou par l'ex- périmentation cjui est un autre mode de l'observation. Nous n'acceptons pas que, dans notre domaine étroit, on puisse, par le raisonnement, passer des principes à la détermination des faits. Rien ne vaut pour nous cjui n'ait été directement constaté. Aussi, sans marchander notre admiration à ces audacieuses conquêtes de l'esprit, ne pouvons-nous nous défendre d'une religieuse horreur. Ce qui nous rassure, c'est que cette intelligence débordante était supportée, j'allais dire contenue, par un corps sain et vaillant. William Thomson avait été l'un des vainqueurs des luttes nautiques qui mettent chaque année en présence les équipes d'Oxford et de Cambridge. 11 garda, jusque dans sa vieillesse, le goût de la rame et des sports maritimes. Lui qui nous a appris tant de choses nous a aussi, par son exemple, enseigné l'hy- giène. On s'est étonné que l'auteur de si éminents travaux, quand il a été appelé à la pairie par la justice souveraine, ait consenti à changer son nom et que Sir William Thomson ne se soit pas refusé à devenir Lord Kelvin. Il n'y a pas pris garde, a agi suivant les bienséances; il a accepté modeste- ment riionneur qui lui était conféré; n'était-il pas homme à illustrer plu- sieurs noms ? On a dit que Lord Kelvin a été le plus grand savant du siècle dernier. Nous n'avons garde d'y contredire et nous avons applaudi à l'honneur suprême que lui a conféré l'Angleterre en enfermant sa dépouille sous les voûtes de l'Abbaye où reposent ses grands hommes, ceux qui ont assuré sa puissance ou répandu son rayonnement sur le monde. Cette approbation n'est, je pense, ni indiscrète ni présomptueuse; Lord Kelvin n'est-il pas aussi l'un des nôtres? On disait autrefois que le titre d'Associé de l'Académie des IIOO ACADÉMIE DES SCIENCES. Sciences conférait la naturalisation. Nous pouvons dire au moins que, poul- ies services qu'il a rendus à Thumanité, notre confrère est devenu citoyen du inonde. La France peut donc l'honorer à l'égal des plus illustres de ses enfants. Souhaitons qu'elle n'oublie pas, au moins quand ils sont morts, ceux-là précisément qui sont les plus illustres de ses enfants. Les funérailles de Becquerel ont été grandioses par le concours de tous les corps savants, par les témoignages successifs de l'admiration des Académies de l'Europe et de l'Amérique. La puissance publique ne lui a apporté que l'hommage modeste assuré réglementairement à tout memljre de la Légion d'honneur suivant son grade et ce grade aussi était modeste. Après Lord Kelvin nous avons perdu un autre physicien qui a mis la Physique expérimentale au service de l'Astronomie. Permettez-moi d'évo- quer un souvenir personnel. J'étais tout jeune étudiant, il y a un peu plus de cinquante ans, j'étais déjà séduit par l'intérêt de la Médecine expérimen- tale. C'était l'époque liien oubliée où Foucaut venait d'observer, chez des machinistes de l'Opéra employés au maniement de l'arc électrique, des inflammations douloureuses de la face, des brûlures qui n'avaient pas été accompagnées de sensation de chaleur et qu'il attribuait à l'action des rayons chimiques. C'était l'époque où Charcot, s'inspiranl de ces observa- tions, attribuait le coup de soleil lui-même à l'action irritante de ces mêmes rayons bien plus qu'aux rayons caloriques. (]'était l'époque enfin où FoUin et Janssen étudiaient l'action des rayons chimiques sur l'œil et en particu- lier sur la rétine. Follin, qui était agrégé à la Faculté de Médecine, avait été accueillant pour moi. Je lui dus de voir Janssen, de contempler cette tête si expressive que l'âge, en la blanchissant, devait rendre plus belle encore. De cette rencontre naquit chez moi l'idée d'entreprendre des études expé- rimentales sur l'action physiologique des rayons à rapides vibrations. Il en est résulté que, me trouvant en état de fdiation scientifique à l'égard de Janssen, je m'intéressai à tout ce qu'il faisait, à ses recherches, à ses voyages, sans c[u'il soupçonnât mon existence et sans que je lui eusse même adressé la parole. Janssen avait mieux à faire. Il était attiré par les sommets. Il a placé un observatoire en haut du mont Blanc: n'en avail-il pas installé un autre à Montmartre? Ses amis c'était Gounod, c'était Henner, et tous les trois devaient se trouver un jour réunis sous cette coupole. Mais s'il se plaisait à contempler avec Henner, sous les épaisses frondaisons, les femmes aux formes indécises dont le regard luit à l'heure où s'allument les étoiles; s'il suivait avec Gounod Marguerite dans son jardin quand la lune va illuminer l'éternelle défaillance, il fallait à son activité de savant la SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. Iioi pleine lumière, "le soleil resplendissant et son rayonnemenl. C'est à lui qu'il a voué son culte. C'est lui qu'il a sondé, pénétré; c'est lui qu'il a suivi par- tout où l'on pouvait le voir sous de nouveaux aspects. C'est à Montmartre qu'il avait commencé à deviner dans le spectre solaire ce qu'il a appelé les raies lelluriques du soleil couchant l't du soleil levant. Il se rend au bord du lac de Genève, étudie le spectre d'un grand feu et le trouve continu. 11 interpose 21'"" d'air chargé de vapeur d'eau et retrouve les raies tellu- riques. 11 soumet à l'examen speclroscopique les gaz froids, observés sous une grande épaisseur ou sous une forte pression et cherche à vérilier les résultats qu'il obtient en poursuivant l'observatioii à travers l'atmosphère terrestre au sommet du Faulhorn ou de l'Etna. Enfin il s'attaque à l'étude spectrale de la constitution du soleil, et leurs découvertes simultanées rendent célèbres lesnomsde Janssen et de Lockyer. Plus tard Janssen démontre que la couronne solaire n'est pas exclusivement gazeuse et, l'un des premiers, il met la IMiotographie au service de l'Astronomie. Enfin il fonde l'Observatoire de Meudon qu'il consacre à la Physique astrale. Jusque dans un âge très avancé, il fut infatigable, gardant intacts son enthousiasme et sa foi dans l'œuvre entreprise. Et quand au retour de ces voyages lointains il revenait parmi nous, sa parole claire et élégante faisait revivre pour nous les ardentes émotions du savant. M. Baillaud, l'éminent directeur de notre Observatoire, avait succédé à Maurice Lœwy; c'est M. Hamy qui a remplacé Janssen. A mesure que j'avance dans ce dénombrement de nos deuils, je me sens pris d'une grande lassitude. Je me demande s'il n'y a pas lieu pour l'homme de science de s'arrêter en chemin, si le repos n'est pas aussi une des lois de l'humanité et s'il est conforme aux harnionies naturelles que le cerveau continue à produire quand le corps déjà se refuse à agir, et si trop penser n'expose pas à tarir les sources de la pensée. Cette idée m'a obsédé quand j'ai vu Giard dont l'activité intellectuelle a été si intense et la production scientifique si féconde frappé brusquement dans l'organe de la pensée et terrassé à une période de la vie qui est encore celle de la maturité. Il est mort au moins dans la plénitude de sa gloire; il a senti se presser autour de lui la cohorte des disciples qui devenaient tous ses amis; il a eu connaissance de l'émotion, de l'angoisse qu'éveillait dans le monde scienti- fique tout entier la nouvelle sinistre du mal qui ne pardonne pas et dont on ne souhaite même pas la guérison, car pour le savant mieux vaut mourir dans la pleine vision des choses que de vivre dans les ténèbres. Giard était un esprit merveilleusement doué, d'une mémoire extraordi- II02 ACADEMIE DES SCIENCES. naire, d'une puissance de travail incomparal)le. Il connaissait tous les êtres par leur nom et savait les reconnaître par leurs formes; il possédait leur structure et était familier avec les détails de leur existence; il avait lu tout ce cfu'on avait écrit sur chacun d'eux. Celle étonnante érudition faisait de lui la bibliothèque vivanle où chacun venait puiser et il ouvrait à tous, de bonne grâce, avec une bienveillance encourageante, le trésor de sa science. Il n'a pas laissé un travail d'ensemble, mais son activité s'est répandue en Notes innombrables contenant toujours un fait nouveau et souvent une idée originale. Une notion se dégage de toute cette poussière de vérités, c'est celle de l'Evolution. 11 était l'un des plus assidus parmi nous comme il était l'un des plus fidèles à la Sorbonne. Mais s'il disparaissait, c'était pour reprendre ses ob- servations à son laboratoire de Wimereux où le retrouvaient ses disciples et où la Science continuait à se faire en commun sur le pied de la familiarité et de la camaraderie. M. lienneguy vient d'être appelé à le remplacer parmi nous. Il y avait à l'Ecole Normale un maître qui a pétri l'intelligence et orienté l'esprit de plusieurs générations de nos maîtres et dont le nom évoque la plus brillante période de ce qu'on a appelé la chimie des métaux. Henri Sainte-Claire Deville a été l'initiateur de deux confrères que nous avons encore perdus cette année : l'un physicien, Mascart; l'autre chimiste, Ditte. Des humbles fonctions de maître répétiteur dans des lycées de province, Mascart s'est élevé, par son travail et par sa persévérance, aux plus hautes dignités et aux postes les plus honorables dans l'enseignement et dans l'ad- ministration. Partout il se montra, par sa conscience et son labeur, à la hauteur de toutes les tâches. Il a, lui aussi, abordé l'étude du spectre solaire, surtout dans la portion ullra-violette. Je pourrais citer quelques autres travaux personnels, mais Mascart n'était pas un inventeur. Il a rendu à la Science, à l'humanité et à son pays des services d'un autie ordre. Pendant la guerre, il dirige une capsulerie à Bayonne. La paix lui rend des loisirs; il étudie à l'école des Maxwell, des Thomson, des Weber, des Ciausius, l'électricité, dont il ne savait que ce que lui avaient appris Coulomb et Ampère. On lui confie alors la direction du Bureau central météoiologique de France. En 1878, il est élevé à la prési- dence du (Jomité météorologique international et, dans la même année, par SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. Ilo3 sa persévérance et par son habileté, il concourt à faire adopter, par tous les pays civilisés, ces unités électriques qui ont si puissamment contribué à facililci' les échanges de vue parmi les savants et à simplifier les applications industrielles de l'électricité. La mort l'a frappé avant l'âge. 11 a, pendant une longue maladie, assisté, stoïque, à sa déchéance corporelle. Aucun de nous n'oubliera la grave figure de Ditte, l'académicien modèle par son assiduité, par la conscience avec laquelle il étudiait et transmettait les travaux qui lui étaient confiés, par la discrétion, la courtoisie et raiïalii- lité de ses relations avec ses confrères. Tous ceux qui l'ont approché louent sa bonté et son désintéressement. Son œuvre scientifique n'a pas été très variée; mais il s'est attaché, avec une opiniâtreté et un scrupule exemplaires, à l'étude d'une importante ques- tion dont son maître lui avait confié le développement : celle des dissocia- tions, dissociations par la chaleur, par l'eau, paries solutions salines. Jusque dans les dernières années, quoique la maladie eût déjà singulièrement amoindri sa puissance de travail, il nous apportait encore le fruit de nou- velles recherches. Et je n'ai pas terminé cette longue nécrologie. M. Douvillé nous a déjà fait connaître l'œuvre de notre coi^espondant, M. Péron. M. Bornet réclame l'honneur de a^ous parler de M. Clos. Au dernier moment, je reçois la nouvelle de la mort de notre correspon- dant de Nancy, M. Fliche, dont les travaux de Botanique applicpiés à l'éco- nomie forestière sont bien connus. Enfin, à l'instant où je déposais la plume, nous est venue la nouvelle du décès de notre cher et illustre confrère, Albert Gaudry. Vous avez entendu les paroles émues et les appréciations qui ont été pro- noncées â ses obsèques par M. Michel Lévy et par M. E. Perrier. Que pourrais-je y ajouter et comment oserais-je formuler un jugement incompé- tent quand de tels maîtres ont dit les paroles définitives. C'est à lui-même que je veux emprunter quelques traits cjui vous le feront bien juger. Il aimait l'Académie et cet amour était fait en partie de grati- tude. Il lui devait les jours les plus heureux de sa vie, ceux qu'il avait passés au pied du Pentélique, dans ce ravin de Pikermi d'où il rapporta, au retour de sa mission, tant de trésors paléontologiques. Il nous a confié ses émotions il y a cinq ans, le jour où il s'acquittait de cette fonction qui m'est dévolue aujourd'hui. « Je me sentais bien cliétif, nous disait-il, devant les restes des plus imposantes créatures. Mais j'ai gravi C. R., 190S, 2' Semestre. (T. CXLVII, N» 23.) l4^ IIo/| ACADÉMIE DES SCIENCES. FAcropole où tant de merveilles du génie humain sont réunies et j'ai repris ma force Si le passé est aux géants sans raison, le présent est à nous et l'avenir nous appartient )>. Et dans cette même séance, s'élevantplus encore, au-dessus de la beauté, dans les régions de la bonté, il s'émeut aux exemples de dévouement et de générosité qui ramènent son regard vers notre pays; et le dernier mot qu'il ait prononcé sous cette coupole, le dernier nom qui soit sorti de ses lèvres et par lequel je veux bénir sa mémoire, c'est celui de « notre douce France ». PRIX DECERNES. ANNÉE 1908. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Commissaires : MM. Jordan, [Poincaré, Emile Picard, Appell, Painlevé, Humbert, Maurice Levy, Boussinesq; Darboux, rapporteur.) L'Académie avait mis au concours pour Tannée 1908 la cjuestion sui- vante : Réaliser un progrès important dans l'étude de la déformalum de la surface générale du second degré. Deux Mémoires ont été envoyés au concours : Le Mémoire n" l est l'œuvre de M. Liir.i Ri.wchi, professeur à l'Univer- sité de Pise, membre de l'Académie royale des Lincei, auteur de nombreux SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 190H. IIo5 et importants travaux de Géométrie infinitésimale. Au début de sa carrière, en 187^), M. Bianchi a fait connaître une élégante méthode de ri-currence qui peimet, étant donnée une surface à couibure constante négative, d'en déduire une suite indéfinie de surfaces nouvelles de même définition. Il suffit de tracer sur une surface donnée (S) à courbure constante une famille de géodésiques (^), assujetties à concourir en un point à l'infini de la surface; les tangentes à ces géodésiques sont normales à une surface ( I^ ) pour laquelle la différence des rayons de courliure principaux est égale à a\ elles sont de plus tangentes à une autre surface (S,') qui. comme (S), est à courbure constante — —-H est vrai (jue ce théorème avait été trouvé dès 1870 par Ribaucour, qui avait même montré que toutes les surfaces (S,) dérivées ainsi d'une même surface (S) forment une famille de Lamé. Mais c'est à M. L. Bianchi, qui d'ailleurs ne connaissait pas les propositions énoncées d'une manière incidente par Ribaucour, que revient le grand mérite d'avoir su tirer de la proposition précédente une méthode vraiment originale de transformation des surfaces à courbure constante négative. Cette méthode imaginée par M. L. Bianchi a été l'objet d'un grand nombre de travaux. Dès le début, Sophus Lie lui apporta un perfectionnement essen- tiel, en faisant la remarque fondamentale (pie, si l'on comiait les lignes géo- dési(pies de la surface primitive (^S), l'application indéfiniment répétée de la méthode n'exigera plus que des quadratures. Quelque temps après, en i88'j, un géomètre suédois, M. Backlund, généralisa de la manière la plus simple le théorème de Ribaucour et la méthode de M. Bianchi. L'étude analytique et géométrique de tons ces résultats, poursuivie et approfondie par dillérents géomètres, au nombre desquels il faut compter M. Bianchi, a contribué à former un des Chapitrées les plus intéressants de la Géométrie infinitésimale. On peut le résumer en ces termes. Désignons sous le nom de congrucnces^ ces congruences rectilignes dont nous devons la connaissance à M. Guichard et qui jouissent de la propriété que les lignes asymptotiques se correspondent sur les deux nappes de la surface focal(\ (^l'ia posé, il existe une infinité de congruences W pour lesquelles les deux nappes (S), (S,) de la surface focale sont des surfaces de même courbure constante négative ;> et, si l'on se donne arbitrairenn-nt une des nappes ( S), l'autre pourra s'en déduire ])ar des opérations diilérentielles qui la feront dépendre de deux constantes arbitraires. En d'autres ternies, et suivant la terminologie pittoresque de Sophus Lie, à chaque surface (S) correspondront oo* surfaces (S.V On peut caractériser le Mémoire présenté par M. Bianchi en (lisant que IIo6 ACADEMIE DES SCIENCES. son objet est d'étendre les théorèmes précédents, qui s'appliquent à des surfaces applicables sur une surface particulière du second degré, la sphère, aux surfaces applicables sur la surface la plus générale du second degré. Ceât avec grand plaisir que nous reconnaissons que M. L. Blanchi a plei- nement atteint le but qu'il s'était proposé. Si les calculs par lesquels il arrive aux résultats ont souvent le caractère de pures vérifications et sont quelque- fois difficiles, les résultats eux-mêmes, présentés sous une forme définitive cl précise, méritent au plus haut point l'intérêt et l'attention des géomètres. On peut les résumer dans les énoncés suivants : « Toute surface (S) applicable sur une quadrique ({uelconque (O) appartient, comme première nappe de la surface focale, à une double infinité de congruences rectiligncs ^^ , dont la deuxième nappe (S,) est applicable sur la même quadrique (Q ). » Si l'on peut efTccluer les intégrations qui permettent de faire dériver de la première surface (S ) toutes les surfaces (S,), Tapplication de la méthode aux différentes surfaces dérivées pourra se poursuivre indéfiniment par de simples calculs algébriques. » Le Mémoire n° 2 est l'oeuvre de M. C. Giicharo, Correspondant de l'Ins- titut, professeur à l'Université de Clermont-Ferrand. C'est M. Guichard qui, dans une Communication faite à l'Académie en 1897, a apporté une contribution décisive à la théorie de la déformation de la surface générale du second degré. On avait bien à cette époque résolu le problème de la déformation pour certaines surfaces particulières du second degré, le paraboloïde de révolution, certains paraboloïdes ayant une relation parliculière avec le cercle de l'infini; mais à M. Guichard revient le mérite d'avoir considéré, le premier, la surface la plus générale du second degré et d'avoir constitué, par la voie la plus simple, une méthode de récurrence qui permet, étant donnée une surface applicable sur une surface du second degré, d'en déduire une infinité d'autres, chaque opération nou- velle apportant deux constantes arbitraires. La méthode de M. (ruichard repose sur la considération de ces systèmes conjugués qui sont communs à une surface et à sa déformée et que Ribaucour a considérés le premier. M. Guichard, qui les appelle systèmes cycliques, montre qu'ils sont caracté- risés par une propriété géométrique des plus simples, et indique comment, étant donné sur une quadrique un système cycli(|ue, on pourra en faire dériver une infinité d'autres par une élégante consiruction géométrique. D'autres recherches extrêmement originales, publiées par M. Guichard au SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE I908. 1107 début de 1899 et relatives auv surfaces applicables sur les quadriques de révolution, contiennent de très belles propositions géométriques et ont exercé une grande influence sur le développement ultérieur de la théorie. Je me borne à signaler d'autres travaux plus récents, notamment une Com- munication de 190'"), où se trouvent des résultats nouveaux, qui méritaient une étude approfondie. Dans le Mémoire qu'il a présenté au concours, M. Guichard a négligé tout ce qui, dans ses études précédentes, s'appliquait à des quadriques par- ticulières. Envisageant le problème qui lui était posé sous un point de vue très général, il indique deux groupes distincts de transformations qui per- mettent de faire dériver d'une solution du problème une infinité de solutions nouvelles. Le premier groupe est formé de celles dont la mise en train n'exige que la résolution préalable d'une équation de Riccati. Cette équation étant résolue, on peut poursuivre l'application de la méthode en efTectuant des quadra- tures. Parmi les transformations de ce groupe se trouvent celle que nous avons rappelée plus haut et que M. Guichard avait fait connaître en 1897 i '' 7*^" a aussi une autre où il introduit ce qu'il appelle les congruences K . 2 O. Voici une propriété géométrique de cette transformation : « Soit M un point qui décrit une surface (S) applicable sur la (pia- drique (Q). Rapportons les deux surfaces à leur système conjugué com- mun (M). A ce réseau (M) est conjuguée une simple infinité de con- gruences K.2O. Celles de ces congruences qui correspondent au point M engendrent un cône de second ordre. Sur chacune de ces congruences, il y a une simple infinité- de points N qui décrivent des surfaces (N) applicables sur la quadrique. Les plans tiingents à toutes les surfaces (N) qui corres- pondent à une même droite de la congruence enveloppent un cône du second ordre; le sommet de ce cône décrit aussi une surface applicable sur la quadrique. » A ce premier groupe de transformations, M. Guichard en adjoint un aulre dont la mise en train exige une opération plus compliquée que la solution d'une équation de Riccati, opération ditT/'renlielIe dénommée d'ordre deux par son auteur, et qui équivaut à la formation d'un déterminant orthogonal du quatrième ordre, connaissant ses rotations. Quand cette première opé- ration est effectuée, on peut poursuivre ici encore uniquement à l'aide de quadratures. TIOH ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans le Mémoire de M. Guichard, coiuihp dans celui de M. Blanchi, interviennent les propriétés de la développable circonscrite à la t'ois à la quadrique et au cercle imaginaire de l'infini. Mais le travail de M. (juichard contient toute une étude sur les systèmes de cercles et de sphères qui inter- viennent dans la déformation des quadriques, et surtout sur les surfaces isolhermiques qui se présentent dans cette théorie. L'auteur introduit la notion des systèmes isothermiques singuliers; il montre que les systèmes isothermiques qui se présentent dans la déformation des quadi'iques sont des systèmes singuliers d'ordre (leur, et il indi(pie un certain nomhre de trans- formations des systèmes isothermiques qui comprennent toutes les translor- mations connues. 11 résout, en particulier, le problème suivant : <( Etant donnée une surface isothermique, reconnaître si, par lui nomhre fini de transformations, on peut ramener cette surface, soit à une surface minima, soit à une surface à courbure moyenne constante, soit à une des surfaces isothermic[ues qui se présentent dans la défornuition des qua- dricpies. » Ce rapide résumé donnera, je l'espère, une idée des nombreux sujets traités dans le Mémoire de M. Guichard. Cet auteur a su se constituer des méthodes propres que les géomètres auraient intérêt à étudier. En signalant, dès 18H9, dans un de ses Ouvrages (Leçons sur la théorie des surfaces, Livre IV, Chap. X), certaines relations très générales entre les congruences rectilignes et les équations linéaires aux dérivées partielles à deux variables indépendantes, votre rapporteur s'exprimait en ces termes : « Les dillérents résultats que nous venons d'établir sont d'une grande généralité et interviennent comme éléments essentiels dans dillérentes recherches géométriques. » Les méthodes employées par M. Guicliard confirment cette prévision au delà même de ce qu'on pouvait espérer. On lui doit, en particulier, la notion du déterminant orthogonal, qui étend à l'espace à n dimensions la théorie des lignes de courbure. Les deux Mémoires que nous venons d'analyser rapidement se recom- mandent, on le voit, par des mérites divers. L"uu contient des résultats plus précis, l'autre des propositions plus étendues et des méthodes nouvelles. Tous deux méritent largement le piix, nous u'iiésitons pas à le déclarer. Et cependant, ni l'un ni l'autre ne contiennent ce que l'Académie atten- SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. I I 09 dait des concurrents. Les méthodes ou les propositions qui y sont déve- loppées avaient été publiées, au moins en ce qu'elles ont d'essentiel, avant la clôture du concours. Nous aurions aimé à les voir comparées les unes aux autres, comparées aussi avec les travaux de géomètres qui n'ont pas con- couru. Quoi qu'il en soit, le concours est assez brillant pour répondre aux espé- rances do l'Académie, et nous n'hésitons pas à vous proposer de couronner les deux Mémoires, en partageant également le prix. Votre Commission vous propose en outre d'insérer les deux Mémoires couronnés dans le Recueil des Savants étrangers. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX FRANCOEUR. (Commissaires : MM. Jordan, Poincaré, Emile Picard, Appell, Painlevé, Humbert, Maurice Levy, Boussinesq; Darboux, rapporteur.) La Commission décerne le prix Francœur à M. Emile Lemoixe, pour l'ensemble de ses travaux. L'Académie adopte cette proposition. PRIX PONCELET. (Commissaires : MM. Jordan, Poincaré, Emile Picard, Appell, Painlevé, Humbert, Maurice Levy, Boussinesq; Darboux, rapporteur). Le prix Poncelet est décerné à M. Frei>holm, Professeur à l'Université de Stockholm, pour ses belles recherches sur les équations intégrales qui portent son nom. IIIO ACADEMIE DES SCIENCES. MECANIQUE. PRIX MONTYON (Mécanique). (^Commissaires : MM. Boussiiiesq, Deprez, Léauté, Seberl, Vieille, Sciilœ- sing-, Haton di> la Goupillière, Poincaré; Maurice Levy, rapporteur.) Le prix est décerné à M. E. Lkbkrt, ingénieur en chef des Pouls el Chaussées, à Vannes, pour les Mémoires qu'il a]iubliés dans les Annales des Ponts et Cliaussëes, depuis iHgtj, sur les mouvements vibratoires dans les poutres droites et les arcs supportés et suspendus. PRIX FOURXEYRON. (Commissaires : MM. Boussinesq, Deprez, Léauté, Sebert, Vieille, Schlœ- sing, Haton de la Goupillière, Poincaré; Maurice Levy, rapporteur.) L'Académie avait proposé le sujetsuivani : Etude théorique ou expérimen- tale sur les turbines à vapeur. Aucun xMémoire n'est parvenu à l'Académie. . NAVIGATION. PRIX EXTRAORDINAIRE DE LA MARINE. (Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, Grandidier, Boussinesq, Deprez, Léauté, Bassot, Sebert, Hatt, Berlin, Maurice Levy; Guyou, Vieille, rapporteurs.) La Commission, après examen des Rapports sur les titres des divers candidats, a partagé le prix de la manière suivante : SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. IIII M. Lal'bel'f, 25oo'^'', pour la part considérable qu'il a prise à la création de notre (lolille sous-marine. M. DuxoYER, 25oo'^'', pour ses travaux sur les moyens de suppléer aux compas sur les cuirassés dans les locaux où ces instruments sont insuffisants, et sur les sous-marins. M. Dautriche, iooo*^'', pour ses travaux sur l'influence des sels alcalins sur le degré d'explosivité des matières explosibles. Rapport sur les travaux de M. Laubeuf, par M. E. Guyou. M. Laubeuf a contribué pour une si grande part à la création de notre flottille de sous-marins que, pour rendre compte des importants services qu'il a rendus dans cette branche de l'art naval, on ne saurait mieux faire que d'exposer succinctement l'historique des mesures adoptées successive- ment par le Ministère de la Marine pour constituer ce nouveau matériel. Au début de 1896, notre marine possédait déjà deux sous-marins : le Gymnote et le Gustave-Zédé, construits l'un et l'autre sur les plans de l'émi- nent ingénieur à qui nous devons cette nouvelle conquête de l'industrie na- vale et dont le second de ces navires a "reçu le nom. Ces deux navires, il est vrai, étaient sans valeur militaire; mais les expé- riences auxquelles ils avaient été soumis avaient mis définitivement hors de doute la possibilité de naviguer sous l'eau, sans danger excessif et avec des bateaux pourvus de moyens d'attaque redoutables. Ces expériences avaient en outre permis de former quelques officiers à la manœuvre délicate et im- pressionnante de ces nouveaux navires. Le Ministre de la Marine, M. Lockroy, décidé à entrer résolument dans la voie nouvelle que venait d'ouvrir l'habileté et la hardiesse de nos ingé- nieurs et de nos officiers, institua, pour s'entourer de toutes les garanties possibles, un concours pour la présentation d'un plan de sous-marin. Les conditions du programme étaient très vagues : il n'en pouvait d'ailleurs être autrement, puisqu'on ne possédait sur la question d'autres documents précis que ceux qui se rapportaient aux deux navires déjà construits. Trois des projets présentés à ce concours furent mis successivement en chantier : le Morse de M. Romazzotti en 1897, le Narval de M. Laubeuf en 1898 et plus tard en 1899 le Farfadet de M. Maugas. Le premier et le der- nier de ces projets dérivaient surtout du Gymnote et du Zédé, dont ils con- servaient les couples circulaires, la faible tlottabilité en surface, le moteur unique et par suite le faible rayon d'action; ils présentaient bien entendu C. R., 1908, -î' Semestre. (T. CXLVII, N° 23.) l44 Il 12 ACADÉMIE DES SCIENCES. l'un et FauLre, relativement aux modèles antérieurs, de sérieux perfection- nements à divers points de vue. Le Narval i\u contraire répondait à un tout autre objectif. Son auteur en avait d'ailleurs commencé l'élude avant qu'il fût question du concours. M. Lauheuf, d'accord avec divers officiers de marine ayant expérimenté les sous-marins, estimait que ces bâtiments devaient être capables de naviguer en surface dans des conditions de sécurité d d'habitabilité pour l'équipage se rapprochant autant que possible des conditions normales et de parcourir ainsi des distances assez grandes pour aller chercher l'ennemi ; c'est seule- ment à leur arrivée en présence de l'adversaire qu'ils devaient se transfor- mer en sous-marins. Convaincu que la vitesse resterait toujours très infé- rieure à la vitesse des navires flottants à attaquer et que le but ne pourrait jamais être atteint que par surprise, il n'avait pas hésité à sacrifier en partie cette qualité pour réaliser les conditions essentielles de son programme. Aussi son projet, au lieu de la vitesse demandée de 12 nœuds, ne donnait-il que 6 nœuds en plongée et 10 nœuds environ en surface; par contre, le rayon d'action en surface fixé à 100 milles à 8 nœuds par le programme fut porté par M. Laubeuf à ZjSo milles; ajoutons enfin, pour faire mieux ressortir les divergences avec le prograumie, et par suite l'originalité du projet, que le Narval comportait deux moteurs, l'un à vapeur pour la surface, l'autre électrique pour la plongée. Jusqu'en 1900 la Marine, dans ses mises en chantier, tint à peu près la balance égale entre les types sous-marins proprement dits et le type sub- mersible de M. Laubeuf; pourtant, en fait, ces derniers restèrent en infé- riorité numérique par suite de la suppression, par simple mesure adminis- trative, d'une mise en chantier de 11 submersibles sur i3, du type Aigrette, qui avait été décidée par les Conseils de la Marine et le Ministre précédent, et approuvée par le Parlement. En 190.5, la Marine fit procéder à des expériences comparatives entre le type de sous-marin le plus récent, le Z, et le dernier modèle de submersible de M. Laubeuf, Y Aigrette. Ce dernier fit preuve de qualités très supérieures et la commission d'essais présidée par le contre-amiral Philibert (aujour- d'hui vice-amiral ) conclut par le vœu formel que les futurs bâtiments fussent du type Aigrette agrandi. Depuis cette époque, la presque totalité des navires qui ont été mis en chantier par la Marine sont des submersibles système Laubeuf; en 190.), 18 submersibles du type Pluviôse; en 1906, 16 autres et en 1907 encore 10 toujours du tvpc Pluviôse avec de légères modifications. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. I 1 l3 Si l'on considère la totalité des mises en chantier, depuis l'origine, c'est- à-dire depuis 1H96, on constate que la liste comprend 96 sous-marins et submersibles dont les déplacements, échelonnés depuis 70 jusqu'à 800 ton- neaux en plongée, forment un total d'environ 27000 tonnes. Sur cel ensemble les submersibles Laubeuf sont au nombre de .")3, déplaçant igSoo tonnes. La part personnelle du savant ingénieur comprend donc plus de la moitié du nombre des navires et les | du déplacement total. La série des 18 submersibles (/'/«wVwe, Venlùse, etc.) mise en chantier en août 1900 est en partie terminée. Les essais des trois premiers bâtiments ont été faits avec succès, en ce sens que toutes les prévisions de l'auteur ont été dépassées. La Marine a entrepris de nouvelles expériences comparatives entre les submersibles du type Pluçiôse et les sous-marins du type Emeraude. Ces expériences sont encore à leur début; il serait donc prématuré de faire état ici des résultats partiels obtenus, si satisfaisants qu'ils paraissent. Mais, quels que puissent être les résultats définitifs de ces nouveaux essais, il n'en est pas moins acquis que c'est à M. Laubeuf (jue notre Marine est redevable de la plus grande partie de sailottiile actuelle de sous-marins; aussi la Com- mission du Prix extraordinaire est-elle d'avis de décerner dès maintenant à ce savant ingénieur un prix de 2500*^' sur les fonds mis à la disposition de l'Académie pour récompenser les progrès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. Rapport sur les travaux de M. Louis Dunoyer, par M. E. Guyou. Les lois des déviations des compas sont assez connues aujourd'hui, pour que, malgré les masses considérables de fer accumulées sur les navires modernes, on puisse déterminer à la mer les relèvements et les routes avec la même précision que sur les anciens navires en bois. Mais ce n'est pas seulement par les déviations qu'ils font subir à l'aiguille aimantée que les fers des navires nuisent au bon fonctionnement des compas; ils agissent, en outre, à l'égard de ces instruments, comme de véritables écrans magnétiques. Sur les navires en fer, la force magnétique moyenne, c'est-à-dire l'intensité du champ constant qu'on peut réaliser par la com- pensation, est partout inférieure à la force terrestre locale. On peut toujours, il est vrai, sauf sur les sous-marins, trouver à bord de tout navire des emplacements où cette force ne descend pas au-dessous de 0,8 ou même IIl4 ACADÉMIE DES SCIENCES. de 0,9 de la force terrestre, et cette valeur est amplement suffisante pour assurer le bon fonctionnement des compas; mais, sur les cuirassés, il existe certains emplacements où les besoins du service exigeraient qu'il y eût un de ces instruments, et où la raréfaction du magnétisme est telle qu'une rose, si bien construite qu'elle soit, n'y pourrait conserver un équilibre suffisamment stable. C'est le cas notamment des réduits cuirassés destinés à abriter les commandants pendant le combat. Des difficultés analogues se présentent pour l'installation des compas sur les sous-marins. On a essayé, par divers moyens, de transmettre dans ces emplacements les indications d'un compas extérieur, convenablement placé tant au point de vue des conditions magnétiques qu'à celui de la protection contre les pro- jectiles de l'ennemi; toutes ces tentatives sont restées stériles. Sur les sous- marins, on a essayé aussi de suppléer au compas par l'emploi d'un gyro- scope conservant pendant les plongées une direction repérée à la surface, mais sans plus de succès. C'est en vue de ce même problème que M. Louis Duxoyer a imaginé et réalisé l'ingc'nieux instrument auquel il a donné le nom de Compas électro- magnétique. La solution qu'il en donne est très satisfaisante; mais l'usage du nouvel appareil ne se borne pas à cette destination spéciale ; il fournit en efTet un nouveau moyen incomparablement plus rapide et plus simple que ceux dont on disposait, pour déterminer les constantes magnétiques du champ troublé à bord; il est, par suite, destiné à apporter de grandes facilités aux opérations et aux études qui exigent la connaissance préalable de ces constantes, et notamment à la compensation des compas. Le compas électromagnétique de M. L. Dunoyer comprend deux parties distinctes pouvant être placées dans des locaux différents du bord : le transmetteur et le récepteur. Le transmetteur se compose principalement d'une bobine ayant son axe horizontal et tournant rapidement autour d'un axe vertical ; sur ce dernier axe est monté un tambour en ébonite entouré d'une bague de cuivre coupée aux deux extrémités d'un même diamètre; le plan de la coupure est parallèle à celui des spires; les extrémités du fil de cuivre de la bobine sont reliées aux deux moitiés de la bague. Sur cette bague frottent, en deux points diamétralement opposés, deux Ijalais soli- daires du navire, reliés eux-mêmes à un galvanomètre placé dans le récep- teur. La quantité d'électricité qui traverse ce circuit pendant un tour de la bobine est proportionnelle à la vitesse de rotation, à Fintensité du champ SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. IIl5 inducteur et au sinus de l'angle formé par le champ et la direction des ba- lais, c'est-à-dire à la composante du champ suivant une perpendiculaire à cette direction. La rotation étant très rapide, le galvanomètre subit une déviation stable proportionnelle elle-même à cette composante. La bobine du transmetteur porte un second enroulement, autant que pos- sible identique au précédent, auquel correspond une seconde bague sur laquelle frottent deux autres balais dont la direction est perpendiculaire à celle des premiers. Enfin ces deux balais sont reliés à un second galvano- mètre placé aussi dans le récepteur. La déviation de ce galvanomètre est stable comme celle du précédent, et elle est proportionnelle à la compo- sante du champ suivant une direction perpendiculaire à la deuxième ligne de balais. Les deux galvanomètres du récepteur sont disposés au-dessous d'une glace horizontale dépolie sur laquelle ils projettent l'image de deux traits lumineux respectivement parallèles à leurs axes. Ces axes sont horizontaux, perpendiculaires entre eux, et le récepteur est orienté de manière que l'axe de chaque galvanomètre soit parallèle à la ligne de balais à laquelle il est relié; par suite, les traits lumineux sont parallèles aux deux lignes de ba- lais. Lorsque le transmetteur est au repos, ces traits passent par le centre de la glace dépolie; lorsqu'il est en mouvement à une vitesse constante, ils s'écartent de quantités proportionnelles aux deux composantes du champ magnétique inducteur; par conséquent, le vecteur qui a pour origine le centre de la glace et pour extrémité le point de rencontre des traits lumi- neux représente ce champ en grandeur, direction et sens. Il suffira donc de placer sur la glace dépolie une rose graduée ayant sa ligne méridienne dirigée comme ce vecteur pour qu'on puisse déterminer la route et les relèvements comme on le ferait avec un compas placé à l'en- droit où se trouve le transmetteur. Le problème des abris cuirassés est ainsi résolu. Il faut, il est vrai, pour que l'indication du récepteur soit correcte, que les coefficients de proportionnalité des déviations aux composantes du champ soient égaux pour les deux galvanomètres. Ces coefficients dépendent de résistances susceptibles de varier; M. L. Dunoyer montre comment on peut vérifier l'appareil à ce point de vue, et le rectifier s'il y a lieu. Le compas électromagnétique présente sur les compas ordinaires deux avantages importants : pendant les évolutions du navire, les roses sont tou- jours plus ou moins entraînées parle frottement du pivot sur la chape ; d'un autre côté, l'aiguille suspendue est fréquemment troublée parles chocs et les vibrations de la coque et par les oscillations du navire; les indications du IIl6 ACADÉMIE DES SCIENCES. compas électromagnétique sont affranchies de ces perturbations. Il résulte de là que, pour iclcver ces indications, il n'est nécessaire ni de maintenir le bâti- ment immobile au même cap, ni même de choisir des périodes d'accalmie, comme pour les compas ordinaires. Si l'on place, sur la glace du récepteur, une feuille de papier et que, faisant tourner le navire en route libre à l'aide du gouvernail, on trace au crayon d'un mouvement continu le lieu géomé- trique des poiiils de rencontre des traits lumineux, la ligure ainsi obtenue représentera fidèlement, à la seule condition que la vitesse de rotation du transmetteur soit constante, l'ensemble des intensités et des directions du champ magnétique pour tous les caps, c'est-à-dire le dygogramme ellip- tique ('). Le dygogramme permet non seulement d'obtenir les déviations totales à tous les caps (-), mais encore d'en séparer les parties dues l'espectivement : 1° au magnétisme permanent des fers durs et au magnétisme induit parla composante verticale du champ terrestre, 2° au magnétisme induit par la composante horizontale. On peut également y relever les intensités respectives des trois forces, constantes en intensités et variables en directions, dont la résultante agit à tous les caps sur l'aiguille aimantée. Ces intensités ne sont données, il est vrai, qu'à un coefficient constant près; mais, dans beaucoup de cas, il suffît de connaître leurs valeurs relatives. D'ailleurs, M. L. Dunoyer indique plusieurs méthodes très simples pour déterminer expérimentale- ment ce coefficient; le compas électromagnétique devient ainsi un appareil de mesure absolue et permet d'obtenir le rapport de la force directrice moyenne à bord à l'intensité du champ horizontal dans le lieu, c'est-à-dire la constante X de l'emplacement où se trouve le transmetteur. Jusqu'à ce jour on ne pouvait construire ce dygogramme qu'après avoir déterminé expérimentalement par les méthodes usuelles, longues et labo- rieuses, les déviations à de nombreux caps; cette (igure n'oflrait donc qu'un intérêt spéculatif. Avec l'appareil de M. Dunover, au contraire, c'est le dygogramme que fournira directement l'observation, et c'est de son examen qu'on déduira soit les données nécessaires à la compensation, soit le tableau général des déviations aux différents caps. M. Dunoyer montre même comment, sans apporter aucun changement (') Description el usages des i/tstriiinents nautiques, 1889; Manuel des instru- ments nautiques. (') Sauf cependani la partie constante. Mais cette partie est toujours très petite et le plus souvent négligeable. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. II 17 aux conditions magnétiques de l'emplacement du transmetteur, on peut, par l'introduction d'une résistance convenable et par quelques changements simples dans les dispositions dn récepteur, faire indiquer à cet instrument les caps magnétiques corrects. Cette méthode originale de rectification est particulièrement digne d'attention. En outre de ces services d'ordre pratique, le nouvel appareil ne peut manquer de faciliter l'étude des parties encore obscures de la théorie du magnétisme des navires, l'hystérésis par exemple, que rendait presque ina- bordables la difficulté de détermination des constantes. La Marine a fait procéder déjà, sur le cuirassé Patrie, à des expériences très complètes avec un premier modèle; ces expériences ont confirmé en tous points les prévisions de l'auteur. Elles ont été assez concluantes pour que la Marine ait décidé de les poursuivre avec un nouveau modèle plus perfectionné construit à ses frais. Le compas électromagnétique réalise donc, en résumé, les progrès sui- vants : il supplée, dans les abris cuirassés, au compas rendu impossible par la raréfaction du magnétisme; il simplifie, en outre, et rend beaucoup plus expéditive la détermination des constantes magnétiques à bord et apportera, par cela même, des facilités nouvelles aux opérations pour lesquelles la con- naissance de ces constantes est nécessaire, c'est-à-dire, d'une part, à la com- pensation des compas, et, d'autre part, à l'étude des parties peu connues de la théorie du magnétisme des navires. Cet instrument est donc appelé à rendre de grands services à la Navigation en général, et plus particulière- ment à la Marine de Guerre. Pour ces raisons, la Commission décerne à son auteur, M. Louis Dcxoyer, un prix de 2000" sur les fonds mis à la dis- position de l'Académie pour récompenser les progrès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie. Rappoi't sur les trmrtiir de M. Daltriche, par M. Vieille. L'emploi des grands explosifs soit comme agents de propulsion dans les poudres balistiques, soit comme agents de rupture dans les chargements des projectiles, soulève des difficultés d'application dont la solution exige les études les plus délicates. C'est ainsi que l'utilisation des poudres colloïdales à base de coton- IIl8 ACADEMIE DES SCIENCES. poudre, dont les produits de décomposition sont formés de gaz combustibles, donne lieu accidentellement aux phénomènes de rallumage des gaz à la bouche ou à rouvcrlure de la culasse, connus dans Tartillerie sous le nom de lueurs ou de retours (h flamme. De graves accidents récents ont montré tout le prix qui s'attache à la découverte de méthodes permettant d'améliorer le fonctionnement des explosifs usuels. M. l'Ingénieur des Poudres Dautriche a apporté une importante contri- bution à cette étude en faisant connaître une méthode calorimétrique per- mettant l'étude systématique des propriétés des explosifs à ce point de vue et en même temps en indiquant l'un des éléments les plus efficaces qui per- mettent de s'opposer au rallumage des gaz combustibles. Une autre question importante est celle du mode de propagation de la détonation dans les systèmes détonants et de l'influence des modes d'amor- çage d'où dépendent à la fois l'énergie des cfl'els extérieurs et la sécurité du fonctionnement. Ces phénomènes s'effectuent dans des temps si courts que les mesures directes des durées de temps par les procédés chronographiques usuels pré- sentent de grandes difficultés. M. l'Ineénieur Dautriche a fait connaître une méthode différentielle nou- velle fondée sur l'emploi des cordeaux détonants à grande vitesse de propa- gation et d'une extrême régularité dont dispose notre armement. En intercalant, sur l'une des branches de deux rameaux identiques de ces cordeaux excités par une même amorce, le système détonant inconnu dont on veut évaluer la durée de détonation, on enregistre à l'extrémité des rameaux un déplacement du point de rencontre des deux ondes explosives qui atteint 3'" à 4"" par millième de seconde. La précision de la méthode équivaut à celle qu'on obtiendrait sur un cylindre tournant à des vitesses tangentielles de 3ooo°' à /|00o'" par seconde. M. Dautriche a déjà fait con- naître des applications remarquables de cette méthode à l'étude de l'influence de la densité de l'explosif sur la vitesse de détonation et à la détermination des densités limites au delà desquelles les ratés de détonation se pro- duisent. L'originaUté des méthodes créées par M. Dautriche, l'importance des champs nouveaux qu'elles permettent d'explorer et des résultats déjà acquis, ont déterminé votre Commission à attribuer à leur inventeur un prix de looo'^'' sur les fonds alloués par le Département de la Marine pour les travaux de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. II 19 PRIX PLUMEE . (Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, GrancUdier, Boussinesq, Deprez, Léauté, Basset, Guyou, Scbert, Hatt, B(3rtin, Vieille; Maurice Levy, rapporteurs.) Ce prix a été, par la Commission de l'Académie, réparti comme suit : M. Ci»Dno\, professeur de construction de machines et de résistance des matériaux appliquée, à l'Institut industriel du Nord, pour les remarquables et utiles Ouvrages qu'il a publiés dans les vingt dernières années sur les machines-outils, les procédés de forgeage et, en général, le travail des métaux : iSoo*^''. .M. Marciiis, pour les leçons de Physique appliquée qu'il professe à l'Uni- versité de Bordeaux et qui, dans les deux dernières années, ont porté fruc- tueusement sur les gaz pauvres et sur la production et les usages du froid : iDoo'^''. MM. FoRTANT et Le Besnerais, pour leur travail Sur les oscillations de l'eiiu le long d'une paroi i^erticale : looo'', à répartir par parts égales entre les deux auteurs. Rapport sur un Mémoire inlilulé : « Elude sur les mouvements d'eau qui peuvent se produire au contact et au voisinage d'une paroi plane i^erticale », par MM. Foutant et Le Besnerais, ingénieurs de la Marine, par M. Berti.v. MM. FouTAXT et Le Besserais se sont proposé, dans leur Mémoire, de reprendre l'étude des mouvements de clapotis déjà connus en poussant l'ap- proximation plus loin qu'il n'a été fait jusqu'ici, et en outre de rechercher par le calcul les lois des mouvements plus complexes qui résultent de rentrecroissemenl oblique de deux houles et dont j'ai simplement indiqué l'existence, en leur appliquaul le nom Ag ragues pyramidales, Y>diV o\)\MÛlion au\^ vagues cylindriques. Ainsi leur travail se trouve embrasser la totalité des mouvements ondu- latoires résultant du choc d'une houle pure contre un quai vertical, soit que la rencontre se produise normalement (cas du clapotis pur), soit qu'elle ait lieu obliquement (formation d'un gaufrage). Les auteurs se sont appliqués, dans chacun de ces cas, à déterminer la C. U., 1908, 1' Semestre. (T. CXLVU, N° 23.) l4 ^ II20 ACADEMIE DES SCIENCES. forme des couches liquides et celle des trajectoires des molécules, ainsi que la valeur de la pression en clia(jue point. Ils ont apporté un soin particulier à la déterminalion des pressions, parce que Torigine même de leur élude a été la recherche des efforts auxquels sont soumis certains travaux d'arl, les poi'tes des écluses et des formes de radoub, lorsque la houle vient à les lieurler. Pour mener à bien leur élude, MM. Forlaul et Le Besnerais ont, dans I'- mouvement du liquide supposé tout d'abord continu, considéré les coor- données de chaque molécule mobile comme (''tant des fonctions de celles d'une molécule dite conjuguée, appartenant à un liquide immobile également continu. La molécule conjuguée occupe précisément la position que la mo- lécule mobile preudrail, si le mouvement du liquide venaient à s'éteindre graduellement. L'avantage offert par cette conjugaison de molécules est de donner, aux équations différentielles générales de continuité et d'équilibre hydrodynamique, une forme qui se prête assez aisément à un mode d'inté- gration par approximations successives. C'est dans cette méthode de calcul que réside la principale originaUté du travail, au point de vue analytique. La nécessité, ainsi acceptée, de recourir à une méthode d'approximations successives a sans doute l'inconvénient de conduire, pour exprimer les lois du mouvement et la valeur de la pression, à des séries de Fourier dont il n'est pas toujours facile de déterminer la convergence. Mais il ne semble pas possible de procéder autrement, pour les mouvements très complexes dont il s'agit; rien d'ailleurs ne permet de prévoir, bien au contraire, que ces mouvements seraient susceptibles, comme la houle pure en protondeur infinie, de se rep.résenter par des équations simples à nombre limité de termes. J'énumérerai rapidement les principaux résultats obtenus, parmi lesquels beaucoup sont nouveaux : i" Cas du clapotis pur cnprofondeur injinie. — En s'en tenant aux termes principaux,, ou de premier ordre, MM. Forlant et Le Besnerais obtiemienl les équations bien connues du clapulis simple, le seul doni je me sois occupé jadis; la condition de constance de la pression à la surface supérieure est seule exactemeni satisfaite; les couches hoiizontales ont, comme on sait, la forme de trochoïdes : les trajectoires des molécules sont rectilignes. \\n tenant compte des termes du deuxième ordre, les équations deviennent celles du clapotis à volume constant, qui ont été données par M. Boussinesq, et qui se relrouvcul dans les travaux de VL de Saint-Venant et de M. Fla- mant; les couches horizontales sont encore [trolilées suivant des trochoïdes. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. II21 mais les trajectoires prennent la forme d'arcs de paralioies; on voit appa- raître une correction sur la valeur de la pression aux grandes profondeurs. L'approximation a été poussée plus loin en tenant compte des termes du troisième, puis du quatrième ordre, ce qui a conduit à des équations com- pliquées, qui se rapprochent de plus en plus de celles du mouvement réel ; à ces degrés d'approximation, les valeurs calculées pour TelTort contre un quai peuvent être acceptées en toute conliance; on reconnail. d'ailleurs que le recours aux termes du quatrième et même du troisième ordre n'a d'uti- lité, pour la détermination des pressions, que si la houle génératrice du cla- potis présente une forte inclinaison. La forme des couches cesse d'être tro- choïdale. Un résultat intéressant et très inattendu, relatif au r/a/>o//5 /jm/-, c'est-à-dire au mouvement déterminé en tenant compte des termes d'un ordre supérieur au second, porte sur la valeur de sa période ipii est un peu supérieure à celle de la houle génératrice ; la superposition des deux houles de sens contraire imprime donc un léger ralentissement au nouvement ondulatoire des molécules. J'insiste un peu sur le mot lége, , parce que dans les expériences répétées de clapotis factices que nous avons exécutées, M. de Caligny et moi, il y a une trentaine d'années, les conséquences com- plexes de ce ralentissement n'ont pas été observées ; les crêtes, si j'ai bonne mémoire, paraissaient s'élever et s'abaisser simultanément dans toute la longueur du canal d'essais, qui pouvait contenir environ vingt vagues. 2° Cas du clapotis pur en profondeur limilée. — MM. Fortant et Le Bes- nerais s'en sont tenus aux termes du second ordre, c'est-à-dire au degré d'approximation du clapotis à volume constant dont les lois sont connues. 3° Cas des mouvements de gaufrage. — Ces mouvements, dont l'étude analytique est entièrement nouvelle, résultent, soit de la réflexion d'une houle contre un quai frappé obliquement, soit, au large, de la superposition de deux houles égales se propageant dans des directions oljlicjues l'une sur l'autre. Dans ce cas, les sommets sont isolés et comme pyramidaux, au lieu de former les crêtes continues, et les creux forment des bassins fermés sur tout leur pourtour au lieu de canaux rectilignes. La propagation se fait sui- vant la bissectrice des propagations des deux houles. Les lois du mouve- ment ont été établies et les pressions calculées, en considérant seulement les termes du pi-emier et du deuxième ordre et en s'en tenant à l'hypothèse de la profondeur infinie. Dans ces conditions, l'agitation totale se présente comme la combinaison du mouvement principal des couches régulièrement gaufrées, à sommets II22 ACADÉMIE DES SCIENCES. isolés, et de dénivellations secondaires à crêtes rectilignes et continues; l'une de ces agitations produit une sorte de clapotis à profd fixe, dont les géné- ratrices immobiles sont parallèles à la propagation des gaufrages, c'est- à-dire à la bissectrice de la propagation des deux houles obliques ; la seconde est une sorte de houle résiduaire dont les génératrices sont perpendiculaires à celles des^ondulations fixes qui précèdent. Le premier de ces deux mou- vements n'est pas plus une houle qu'un clapotis ; le second diffère de la houle en ce qu'il n'obéit pas à la loi pendulaire de la houle proprement dite. Les sommets du gaufrage se propagent exactement suivant la ligne de crête des ondulations fixes, et ses creux suivent de même le fond des canaux de ces ondulations. 4° MomemeiUs variés. — MM. Portant et Le Besnerais ont montré la généralité de leur méthode de calcul, en étudiant, d'après les termes du premier ordre seulement de leurs équations, quelques mouvements très complexes résultant de la combinaison de deux ou de plusieurs houles de hauteurs quelconques. Ils ont, en particulier, déduit de leurs formules les équations relatives aux vagues dé hauteur et de vitesse variables, que j'ai autrefois étudiées à titre de mouvement intermédiaire entre la houle et le clapotis. Le Mémoire se termine par quelques considérations relatives au déferle- ment, à l'action du vent sur les agitations ondulatoires de la mer du large, et aussi aux règles à suivre pour le calcul des pressions sur les ouvrages d'art. Des figures nombreuses et très soignées complètent le Mémoire et per- mettent de se rendre compte des résultats obtenus, plus facilement que par la lecture des équations, spécialement en ce qui concerne les causes du dé- ferlement et la forme des couches horizontales, lorsqu'elles cessent d'être trochoïdales pour prendre les profils plus complexes auxquels les auteurs (uit appliqué le nom de clapotoïdes. En résumé, MM. Portant et Le Besxer.us ont ajouté un sérieux com- plément aux connaissances déjà acquises sur l'agitation si complexe de l'Océan. Leur Mémoire intéresse la navigation en général, non moins que la construction des travaux des ports, dont ils se préoccupaient surtout quand ils se sont mis à l'œuvre ; il mérite, à ce titre, d'être signalé à l'Aca- démie. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE I908. II 23 ASTRONOMIE. PRIX PIERRE GUZMAN. (Commissaires : MM. Wolf, Radau, Deslandres, Bigourdan, Baillaud, Hamy, Darboux, Tjippmann, Poincaré.) Le prix n'(?st pas décerné. PRIX LALANDE. (Commissaires : MM. Wolf, Radau, Deslandres, Baillaud, Maurice Hamy, iJarboux, Lippmann, Poincaré; Bigourdan, rapporteur.) Le problème de la détermination des parallaxes stellaires est un des plus difficiles de l'Astronomie de position; il est d'ailleurs des plus importants, notamment à cause de ses relations avec les questions cosmogoniques. Parmi les astronomes adonnés à ce genre de recherches, MM. Elki\ et Chase sont de ceux qui ont obtenu le plus grand nombre de résultats. En 1882, nous trouvons M. Elkin à TObservatoire du Cap, collaborant avec Sir D. Gill à la détermination des parallaxes des étoiles de première grandeur de l'hémisphère austral. Nommé ensuite successivement observateur et directeur de l'Observa- toire de Yale University, il fait seul le même travail pour les étoiles de première grandeur de l'hémisphère boréal. Puis avec deux de ses élèves, M. Chase et M. Smith, il étend les mêmes recherches à i63 étoiles, obser- vées principalement par M. Chase. En admettant une égale distribution des étoiles dans l'espace, comme on le fait généralement, on peut déterminer les distances relatives des étoiles des diverses grandeurs. Mais il reste à fixer l'échelle de ces distances, et c'est ce que les observations dont nous parlons permettront de faire avec plus de précision que par le passé. En félicitant les auteurs de ces longues et importantes recherches, la Commission du prix Lalande propose de partager ce prix entre MM. W.-L. Elkin et F.-L. Chase et d'accorder une mention à M. M. -F. Smith. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. iij4 académie des sciences. PRIX VALZ. (Commissaires : MM. Wolf, Radau, Deslandres, Bailiaud, Maurice Hamy, Darljoux, Lippmann, Poincaré; Bigoiirdan, rapporteur.) M. Michel LrizET, astronome adjoint à l'Observatoire de Lyon, est attaché à cet établissement depuis i88t et s'y est occupé d'abord de Météo- rologie, de Magnétisme terrestre et d'Électricité atmosphérique. Plus tard, il s'est adonné surtout à l'étude des étoiles vai-iables, et dans cette branche de l'Astronomie il a acquis une habileté reconnue. Très longtemps stationnaiie, l'étude des étoiles variables a pris, dans les 25 dernières années, un développement considérable; elle a fait éclore nombre d'idées nouvelles et modiiié nos aperçus cosmologiques. Quoiqu'elle n'exige pas de puissants moyens d'observation, cette étude est cependant négligée en France, et M. Luizet a eu le mérite de s'y adonner avec con- stance : en une dizaine d'années, il a réuni jjooo observations réparties sur environ 200 variables de classes diverses. Aujourd'hui, il étudie plus spécia- lement les variables nouvellement signalées. Il a pu ainsi donner les éléments et la courbe de lumière de nombre de ces étoiles, et les publications qu'il a faites à ce sujet, dans nos Comptes rendus, dans le Bulletin astronomique, etc., atteignent près de 5o. Pour appeler de ce côté l'attention des observateurs et pour encourager cet astronome à persévérer, la Commission vous propose de décerner à M. Luizet le prix Valz. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRL\ DAMOISEAU. (Commissaires : MM. Wolf, Deslandres, Bigourdan, Bailiaud, Hamy, Darboux, Lippmann, Poincaré; Radau, rapporteur.) L'Académie avait proposé la question suivante pour sujet du prix Damoi- seau à décerner en 1908 : Théorie de la planète Éros basée sur toutes les observations connues. Aucun Mémoire n'a été adressé à l'Académie. L'étude de cette question étant poursuivie par plusieurs savants, l'Aca- SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. 1123 demie, sur la proposition de la Commission, décide de proroger le concours à l'année 1909. PRIX JANSSEN. (Commissaires : MM. Wolf, Deslandres, Digourdan, Baillaud, Hamy, Darboux, Lippmann, Poincaré; Kadau, rapporteur.) Depuis 3o ans, M. Pierre Puiseux a cultivé avec succès toutes les branches de la Science astronomique : l'Astronomie de précision et la Méca- nique céleste, l'Astronomie physique, la Mécanique appliquée et la théorie des instruments lui sont devenues familièies et se sont enrichies des fruits de ses persévérants efforts. Parmi ces travaux très variés, plus d'un pour- rait sans doute lixer l'attention de l'Académie ; mais nous préférons n'insister aujourd'hui que sur cette œuvre de longue haleine à laquelle M. Puiseux s'est consacré tout entier, comme collaborateur de notre regretté confrère Lœwy, et qui touche à son terme : V Allas photographique de la Lune. C'est, sans contredit, ce que la Photographie céleste a produit jusqu'ici de plus beau et de plus parfait. Mais les profanes, qui peuvent maintenant étudier à loisir cette collection d'admirables planches, ne se doutent certai- nement pas de l'immensité du travail qu'elles ont coûté, ni des difficultés sans cesse renaissantes qu'il a fallu vaincre pour mener à bien une pareille entreprise sous un climat, en somme, peu favorable. Les clichés qui ont été finalement utilisés ne forment qu'une faible partie de ceux qu'on avait obtenus; mais ce sont des documents dans toute la force du terme et qui resteront une source précieuse d'information pourles astronomes de l'avenir. Chaque fascicule de l'Atlas est d'ailleurs accompagné d'un Mémoire où sont développées les idées (pie suggère l'étude attentive et pénétrante de ces paysages lunaires, si mystérieux, si énigmatiques, malgré leui' relief pour ainsi dire palpable. M. Puiseux a résumé ces idées dans un l.ivie récent, intitulé La Terre et la Lune, etqui est d'une lecture extrêmementattachante. Il nous fait com|)reiidre que l'histoire du satellite ne doit pas être séparée de celle de la planète dont il n'est peut-être qu'un fragment détaché. ( l'est donc la Géologie et la Géographie physique qu'il faut consulter pour avoir la clef des formations lunaires; et la Géologie, à son tour, ne devrait pas négliger d'interroger ce témoin d'un passé dont les épisodes ont dû être un raccourci des révolutions terrestres. Il y a seulement lieu de tenir compte des différences essentielles qui résultent des conditions physiques données : faiblesse relative de la pesanteur à la surface de la Lune et refroidissement II2G ACADÉMIE DES SCIENCES. plus rapide du plus petit des deux corps. On arrive ainsi à une explication très plausible des dissemblances constatées entre 1 "orogénie terrestre et Toro- génie lunaire. Les reclierches sélénographiques de M. Puisei'x ont enrichi l'Astronomie physique de renseignements très précieux, et nous proposons à l'Académie de lui attribuer le prix Janssen, en témoignage de sa haute estime. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. (.EOGRAPHIE. PRIX GAY. (Commissaires : MM. Bassot, Guyou, Hatt, Bertin, VanTieghem, Perrier; Bouquet de la Grye, Grandidier, rapporteurs.) Le prix Gay est inégalement partagé entre : M. Louis Ge.vtil, maître de conférences à l'Université de Paris; M. Prosper Larras, chef d'escadron dartillerie. MM. Abel Larras, lieutenant de vaisseau, et Marcel Traub, enseigne. Rapport de M. Alfred Grandidier. Études géographiques sur le Maroc, telle est la (piestion que l'Académie a posée pour le prix Gay de cette année. Les importants résultats, tant topographiques que géologiques, qu'a rapportés de ses voyages dans cette région M. Louis Gentil, maître de conférences à 1 "Lniver-sité de Paris, jus- tifient pleinement l'attrihulion d'une partie du pri\ (iay c|ue lui a faite votre Commission. Dans sa première mission, qu'il a faite conjointement avec M. de Segonzac en icjO^i-igoS, M. L. Gentil a exploré le Maroc septentrional, de Tanger à Tétouan par l'Andjera et le Haouz, ainsi que le Haut-Atlas. Il voulait d'abord s'occuper uniquement de géologie, résoudre le problème de la structure et de la genèse de la chaîne de l'Atlas, qui, quoique effleurée en SÉANCE DU 7 DliCI'MBRE igo8. I 1 27 quelques points de son versant septentrional par divers savants, rtait bien mal connue, d'aulant que son revers méridional n'avait jamais été parcouru ; mais, traversant des pays où nul Européen n'avait encore pénétré, il dut s'im- proviser topographe et il a relevé ses itinéraires par cheminement à la bous- sole, multipliant ses stations de 5 minutes en 5 minutes et les repérant par des tours d'horizon pris sur tous les points remarquables visibles, mesurant très fréquemment les variations d'altitude et prenant de nombreuses vues photographiques orientées. Grâce aux documents qu'il a ainsi amassés, il a pu dresser une Carte à .,-„'^„„ de la région qu'il a parcourue et où sont tracés, dans un quadrilatère limité par 3° 20' lat. et 2" 20' long., ses itinéraires et les contours géolo- giques qu'il a recoupés : cette Carte apporte à notre connaissance, tant topographique que géologique, de cette partie du Maroc une contribution très importante, d'autant plus importante que les voyages dans cette région se font dans les conditions les plus précaires. M. (irentil t'tait en effet obligé de porter un déguisement et de n'emmener avec lui que deux ou trois com- pagnons indigènes. Dans une nouvelle mission que lui ont confiée le Gouvernement, la Société de Géographie et le Comité du Maroc, il devait étudier le Sud-Marocain; malheureusement, il n'a pu exécuter le programme qu'il s'était tracé, car, à peine arrivé à Marrakech, son compagnon, l'infortuné D'' Mauchamp, a été assassiné par une foule fanaticjue, et il lui a fallu se rabattre sur la fron- tière algérienne, qu'il a parcourue entre Figuig et Béchar, puis entre Ber- guent, El-Aricha et la mer : les trois régions de Tanger, du Il'arb et la zone frontière d'Oudja ont été le théâtre principal de ses investigations. Entre autres conclusions intéressantes qu'il a tirées de ses observations, il s'est convaincu que les idées émises sur la fermeture de la Méditerranée occidentale par la chaîne tournante du Rif et de la Sierra-?S évada étaient justes; mais il a constaté que, contrairement à ce qu'on croyait, la commu- nication de la Méditerranée avec l'Océan aux temps tertiaires se faisait par un détroit sud-rifien et que l'effondrement du détroit de Gibraltar date de la fin du Miocène ou du commencement du Pliocène. Dans la région du R'arb, notamment aux environs de Casablanca, il a révélé l'étendue de la nappe deau souterraine qui est située à la base des grès pliocènes et au contact d'un terrain imperméable sous-jacent; du reste le problème de l'eau, qui offre tant d'intérêt dans ces régions, l'a justement et utilement préoccupé pendant toute sa mission. Ses observations lui ont aussi permis de se faire une idée sur l'origine des C. R., 1908, 3' Semestre. (T. CXLVII, N° 23.) I^l'^ II 28 ACADÉMIE DES SCIENCES. tirs OU terres fortes, auxquelles est due la grande fertilité du bas plateau qui borde TAtlantique sur plusieurs centaines de kilomètres, depuis Larache jusqu'à Safi; elles n'ont point Torigine éolienne (}u'on avait coutume de leur attribuer, elles sont dues à la décalcification des grès pliocènes. Dans la zone d'Oudja, il a ratlaché ses observations et levés cartogra- phiques, tant actuels qu'anlérieurs, aux positions algériennes, et il a décou- vert des dépôts carbonifères très développés. Il y a là tout un ensemble d'excellents travaux dans des pays peu et souvent pas connus, faits au milieu de difficultés et de dangers de toutes sortes, dont je n'ai donné qu'un aperçu bien incomplet et bien sommaire, et dont votre Commission est heureuse de reconnaître la valeur et l'impor- tance par rattiii)Ution d'une partie du prix Gay. Rapport de M. Bouoiet dk i.a (jkye. Le prix Gay devait être décerné cette année à un travail sur la Géo- graphie du Maroc; l'Académie en a reçu trois également méritants, mais ayant des buts différents. M. Larras, chef d'escadron d'artillerie, attaché militaire au sultan Abd ul Azis de 1898 à 1907, a profité de son séjour au Maroc et des nombreuses excursions qu'il a dû faire pour son service ou en accompagnant les colonnes chargées de recueillir l'impôt pour relever tous ses itinéraires à l'échelle du j^;^, en les complétant par de nombreuses visées à la boussole ou au théodolite. Ces tracés se recoupaient souvent et par cela même se sont contrôlés. En plus, i.jo positions comprenant toute la partie ouest du Maroc ont été déterminées astronomiquement. En outre, M. Larras a levé les plans de i4 villes à une grande échelle et, par le fait même de tout ce travail, a rendu un service signalé à notre armée. Juscju'au moment où cette publication a été faite, nos connaissances sur la topographie du Maroc étaient presque nulles, et M. Larras signale, pour la position de Marakesh sur d'anciennes Cartes, des erreurs allant à 4o'"". A côté de ce travail se trouve celui présenté par MM. Abel Larras, lieu- tenant de vaisseau, et TuAUR, enseigne. Il consiste en une triangulation de la côte entre (Casablanca et Mogador, exécutée en 190") et i9()(J avec tout le soin possible. Les éléments en sont donnés dans dix cahiers d'observations. Le commandant d'artillerie s'est servi de quelques points pour repérer ses itinéraires. Ces deux travaux, bien différents par leur Init et par les intérêts qu'il s'agissait de desservir, sont également recommandables; tous deux doivent SÉANCE nu 7 DÉCEMBRE 1908. 1 1 29 ètie appelés à prendre pari au [)iix Gay, mais, an point de vue des besoins de notre armée, nous devons faire passer le levé du commandant Larras avant celui des officiers de mai'ine. Certes ces derniers ont donné un travail définitif qui, à ce litre, ne peut ijue plaire à un géodésien et à un hydro- graphe, mais le levé général du Maroc nous éclaire sur la topographie entière du pays et il représente neuf années de travail. Dans ces conditions, nous proposons d'attribuer une partie du prix au commandant d'artillerie et aux deux officiers de marine. Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie. PRIX TCHIHATCHEF. (Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, Grandidier, Bassot, Guyou, Hatt, Van Tieghem, Perrier; Berlin, rapporteur. ) Le prix Tchihatchef est décerné au lieutenant-colonel Beknard pour la Délimilalion de la frontière franco-siamoise. PRIX BINOUX. (Commissaires : MM. Bouquel de (a Grye, Guyou, Hatt, Berlin, Van Tieghem, Perrier; Grandidier, Bassot, rapporteurs.) Le prix Binoux est partagé. Un prix est décerné à M. I*aul Hf.lbkoxner, pour sa Description géomé- trique des Hautes Alpes françaises ; Un prix est décerné à M. le D"" Julks Hiciiakd, pour ses Travaux et son Livre sur V Océanographie . Deux menlions sont attribuées à MM. M azerax, pour son Atlas du fleuve du Sénégal, et Ue.xé Iîossière, pour ses Notices sur les îles Kcrguelen. Rapport sur les travaux de M. P. Hklbronner, /7«;- J/. Bassot. Il est reconnu depuis longtemps que la Carte de France au ^„,',^^ est abso- lument insuffisante, tant pour les besoins de la Science que pour ceux des Services publics. I 1 H) ACADEMIE DES SCIENCES. La CaiLe nécessaire doilèlre levée sur le lercaiii au -jj— en pays de [jlaiiie, au Tj^en moiiLagne, pour être édilée au ^ „,',„„. Celte réfection a été étudiée et peut être entreprise de suite. Mais on recule devant la dépense : grosse erreur économique. On ne veut pas voir que le profit général que cette réfection procurerait dans toutes les branches de l'activité industrielle et scientifique compenserait au décuple les besoins de ro[jération. En attendant, des initiatives surgissent, qui s'efl'orcenl de parer au\ besoins les plus pressants, (^hose curieuse, c'est pour la montagne qu'on réclame surtout aujourd'hui des Cartes plus lisibles, plus détaillées, plus exactes. Le tourisme a créé pour beaucoup ces exigences. La protection de nos frontières réclame également des levés plus ];récis : le Service géogra- phique de l'Armée pourvoit à ce besoin militaire par ses plans directeurs ^^ 101)00 "^^ "i' ..„'|,|„ ^ niais ces travaux sont confidentiels et le public n'en bénéficie pas. ( )n voit donc des particuliers entreprendre, à leurs frais, à défaut de llùat, des opérations de (îéodésie et de Topographie qui donnent satisfaction à celte tc'iidance d'une connaissance plus exacte de la montagne. C^'est pour l'étude des Alpes françaises (jue nous avons déjà deux entre- prises particulières. La première est celle des \ allot qui, depuis plus de quinze ans, se dépensent en efforts pour le levé du massif du mont Blanc. La seconde est celle de M. Pai'i, Helbroxxer, qui s'est donné le vaste pro- gramme de faire la description géométricjue de tout le massif des Alpes françaises, à l'exception, bien entendu, du mont Blanc. C'est cette dernière œuvre qui a été soumise à l'examen de votre Com- mission pour le prix Binoux. M. Paul Helbronner est devenu un fervent de la haute montagne à l'école des \ allot. Dès avant son entrée à l'École Polytechnique, il juissait une partie de ses vacances en leur compagnie. Depuis, il n'a peut-être [nis laissé un seul été sans faire des ascensions sur les plus hautes cimes : il y a gagné d'être devenu un alpiniste des plus expérimentés. Ancien officier d'artillerie, ayant renoncé à toute autre carrière, M. Paul Helbronner s'est assigné comme tâche, il y a de cela six ou sept ans, de faire une élude détaillée des Alpes françaises, voulant y consacrer toute son activité, ses connaissances acquises, {layant tous les frais avec ses deniers personnels, unicpiement guidé par le désir de rendre un service à la Science. L'œuvre d'ensemble qu il a conçue est la siiixanli,' : Décrire géodésiquement toute la haute régi(jii des Alpes françaises depuis SKANCI:: [)U 7 ijkci-mbkl: 1908. ii3i le lac Lcinaii jusquà la Médilcnanéo, en multipliant le nombre des points lrigononiétii(jU('s et, en parlieulier, en apportant la densité habituelle pour les points l(j|)oj4raphiques au réseau trigonométrique des points saillants des hautes crêtes, déterminés par leurs coordonnées géographiques et par leur altitude; Accessoiremcnl, pruliter des appareils de support très stables, nécessaires aux observations géodésiques, pour obtenir également les tours d'horizon photographiciues en chacune des stations, lesquels permettront ultérieure- ment la détermination d'une infinité de points dits photographiques ; Exécuter, pendant les mois où l'on ne fait pas campagne, toute la série des calculs et la mise au net des opérations ; Finalement, publier tous ces résultats, mathématiques et photogra- phiques, de façon à obtenir tme description complète, géométrique et artistique, des hautes régions des Alpes françaises; En attendant cette publication, fournir, sur leur demande, à tous services ou personnes intéressées, les résultats déjà calculés. L'exécution de ce programme a commencé en 1903. M. Paul Helbronner y a déjà consacré six campagnes. Chacune de ces campagnes a été remplie par des opérations vraiment considérables dont l'étendue et la précision ont frappé votre Commission. M. Paul Helbronner s'est révélé du premier coup un géodésien consommé : toutes ses opérations sont conduites avec une méthode longuement mûrie, et ses observations faites avec une conscience qui n'a jamais faibli. Ses stations sont établies sur les points les plus culmi- nants, souvent aussi sur les arêtes des massifs, de manière à éviter le plus possible les angles morts dans les tours d'horizon. C'est un peu la caractéris- tique de son travail : son réseau est situé dans des plans altimétriques géné- ralement très élevés au-dessus des vallées, ce qui permet, en particulier, d'obtenir les altitudes avec beaucoup de précision. Déjà il a terminé les observations de détail dans la région comprenant les massifs d'Allevard, des Sept-Laux, de la Belle-Étoile, des Grandes- Rousses, de Belledone, des Arves, de Taillefer, du Pelvoux-Ecrins, des C^eras et de la partie nord du IJriançonnais; le tout couvre une superficie d'un peu plus de Jooo'"'"'; le nombre des stations occupées dépasse 3oo, dont 120 à des alti- tudes supérieures à 2Joo'", les plus élevées atteignant /poo'"; le nombi^e des directions visées s'élève à loooo, le nombre des points déterminés trigono- métriquement à 2000; les photographies de tours d'horizon à 3ooû. Cet énorme labeur a été réalisé en quatre campagnes de 1903 à 1906. Les canqîagnes de 1907 et 1908 ont été consacrées à l'établissement d'une Il32 ACADÉMIE PES SCIENCES. chaîne méridienne en Savoie, opération d'un ordre plus élevé que les trian- gulations complémentaires, et qui a été exécuté avec un grand théodolite Brunner à vernier, donnant à la lecture les 20 secondes centésimales, et à l'estime les ro secondes, tandis que les triangulations complémentaires ont été faites avec un petit théodolite donnant la minute centésimale. Cette chaîne s'étend dans une région où les travaux géodésiques officiels, entre- pris après l'annexion, ont été exécutés d'une façon un peu hâtive et sans les gararities de précision qui sont indispensables pour former l'assiette des travaux topographiques. Elle se trouve reliée à la triangulation suisse ainsi qu'au réseau primordial du parallèle moyen; elle offre toute sé- curité. On voit, par cet exposé rapide, que l'œnvre entreprise par VI. Paul Hel- bronner est aujourd'hui en plein développement : pendant les six premières campagnes, il a parcouru environ le tiers des Hautes Alpes, ([ui forme la région la plus accidentée et la [)lus difficile. Il estime qu'il lui faudra peut- être encore 10 à 12 ans pour remplir tout son programme. Déjà il a beaucoup calculé de ses premières opérations : il possède un grand nombre des résultats, c'est-à-dire les positions géographiques; il attend, pour les publier, d'avoir fait les compensations. Mais, tels quels, ces résultats sont tout à fait utilisables et ont déjà servi, soit pour des tra- vaux topographiques, soit pour des recherches scientifiques ou industrielles. C'est ainsi qu'il a fourni au Service géographique de l'Armée les coordon- nées géographiques d'un grand nombre de points de sa triangulation com- plémentaire dans les hautes régions du Dauphiné, qu'il a fourni également un grand nombre de renseignements aux ingénieurs de Grenoble, qui sont chargés, par le Ministère de l'Agriculture, de faire des levés de glaciers pour les études concernant l'utilisation des chutes d'eau. En résumé, M. Paul Helbronner mérite l'approbation et les encourage- ments de l'Académie pour l'initiative qu'il a prise d'exécuter lui-même, et entièrement à ses frais, la description géométriqne des Hautes Alpes fran- çaises, pour l'ardeur qu'il apporte à en poursuivre la réalisation, pour l'esprit scientifique avec lequel il conduit ses travaux : bel exemple d'une rare énergie et d'un dévouement sans limite mis au service de la Science dans une œuvre des plus difficiles. Votre Commission attribue à M. Paii, Helrron-xer la part la plus im- portante du prix Binoux. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. II 33 Rapport sur les travaux de M. .T. RtCHAïui, par M. GuAXDioïKn. La science de l'Océanographie ne date que de quarante ans; dès long- temps, les marins s'occupaient de recherches intéressant directement la navigation : sondages près des côtes, hauts-fonds et récifs, courants super- ficiels et marées, mais c'est la mémorable expédition du Challenger autour de la Terre (1873-1876) qui a éveillé l'attention générale sur l'utilité tout k la fois scientifique et pratique des explorations sous-marines et a donné le sio-nal d'une série de grandes croisières exécutées dans ce but par les diverses nations maritimes. Tout le monde en France se rappelle les importantes découvertes faites à bord du Travailleur et du Talisman par Alph. Milne-Edwards et ses colla- borateurs, ainsi que celles faites par le Prince de Monaco, soit avec VHiron- delle, soit avec la Princesse- Alice, pendant vingt-deux campagnes consé- cutives. Toutes ces expéditions ont accumulé une masse énorme de matériaux de la plus grande valeur et ont produit des résultats très importants dans tous les domaines de la Science, et il était fort utile, au moment où l'étude sérieuse des mers est à l'ordre du jour et doit se faire d'après des méthodes scientifiques, que tous ces matériaux, qui sont épars dans une foule de publications de circonstance ou dans les Rapports et Procès-Verbaux du Conseil international permanent pour l'exiiloration de la mer qui siège à Copenhague, fussent coordonnés dans un seul Ouvrage et ainsi mis à la portée des naturalistes et des marins, car on n'avait aucun trait(! récent résumant les progrès considérables qui ont été réalisés dans ces dernières années. M. le D'' .1. Richard, qu'une longue expérience des explorations sous-marines et ses découvertes personnelles mettaient mieux à même que personne de mener à bien cette teuvre, Va accomplie à la grande satisfac- tion de tous ceux que ces questions intéressent. Dans cet Ouvrage, sont étudiés successivement : l'étendue et les profon- deurs des mers, la constitution et la nature de leurs fonds, les formations chimiques c{ui s'opèrent dans les dépôts pélagiques, les propriétés physiques et chimiques de l'eau de nier, notamment sa température, sa coloration, sa transparence, sa composition; l'origine et la formation des glaces, les mou- vements de la mer et leurs effets, enfin la biologie de ces immensités où vivent partout des êtres innomljrables et variés à l'infini. Les instruments II 34 ACADÉMIE DES SCIENCES. employés pour 1<'S mesures et. les divers ordres de recherches ainsi que les engins utilisés pour les récoltes tant à la surface qu'aux diverses profon- deurs sont décrits et figurés avec soin, et les plus remarquables spécimens des faunes et flores tant de surface que bathypélagiques y sont fort bien représentés. En somme, c'est non seulement, comme le dit M. Richard, un livre de haute vulgarisation scientifique, mais un traité où la science toute moderne des mers est passée en revue avec l'expérience qu'ont donnée à l'auteur les dix-sept croisières scientifiques faites à bord de la Princesse-Alice et la com- pétence qui en est naturellement résultée; aussi votre Commission a-t-elle. à l'unanimité, décerné une part du prix Binoux à M. le D"" Ji-i.i:s Kichaku. Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie. PRIX DKLALANDE-GUERINEAU. (Commissaires : MM. Bouquet de la Grye, Grandidier, Bassot, Guvou, Hatt, Bertin, Van Tieghem; Perrier, rapporteur.) Depuis l'année i 898, date à laquelle il lut attaché à la mission du général de Trenlinian, M. Chevamer a consacré tout son temps à des travaux de recherches sur l'Afrique tropicale et principalement à l'étude de la flore, du sol, des ressouices économiques et des peuplades observées. Pendant ces dix années il a accompli cincj missions en Afrique représentant au total près de cinq années de séjour dans les parties les moins connues de ce continent où il a effectué des itinéraires qui atteignent aujourd'hui un développement d'environ 3ooo<)'*'". Les collections qu'il a rapport(''es se trouvent au Muséum et concernent la flore, la faune, l'ethnographie. En dehors des travaux de science pure, l'explorateur s'est attaché à faire l'étude approfondie des végétaux utiles qui font la richesse de nos colonies : cotonniers, palmiers à huile, caféiers, plantes à caoutchouc, cacaoyers, bois utilisables, etc. Quatre fascicules, comprenant 700 pages in-8"de texte avec de nombreuses planches, ont déjà été consacrés aux Végétaïur utiles de l' Afrique tropicale française. C'est un autre Ouvrage : L'Afrufiir centrale française, compte rendu SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. Il35 des travaux de la Mission (Ihari-lac-Tchad (1902-1904) que M. Chevalier soumel aiijourd'liui au jugement de l'Académie des Sciences ( ' ). M. Chevalier décrit les pays inexplorés qu'il a parcourus entre le Haut- Oubangui et le lac Tchad, pendant une mission de 22 mois organisée par le Ministère de l'Instruction publique, le Ministère des Colonies, l'Institut (fondation Garnier^, le Muséum. A Brazzaville, la Mission découvrit deux espèces de Landolphia nains fournissant par leurs racines le caoutchouc des herbes alors inexploité. Ces observations furent communiquées à l'Académie des Sciences et publiées dans les Comptes rendus (2" semestre 1902). Après une traversée rapide du Congo et de l'Oubangui, en utilisant ces fleuves, la Mission quitta la forêt vierge pour la zone des savanes soudanaises incendiées annuellement par les feux de brousse. Les plantes des régions volontairement brûlées chaque année semblent avoir appris à se défendre contre le feu. Comme si quelque intelligence secrète les dirigeait, les unes se cuirassent de liège, d'autres se développent sous terre et ne laissent pa- raître au dehors que juste ce qui est nécessaire de rameaux et de feuilles pour fleucir et fructifier dans le court espace de temps de la saison des pluies; toutes les plantes qui n'ont pas pu se modifier ainsi sont reléguées au fond des eaux, dans les marais ou parmi les rochers. C'est une démonstration en quelque sorte expérimentale de cette grande loi de l'adaptation aux saisons, soit de certaines fonctions, soit de l'existence même des animaux et des végé- taux fragiles. Les incendies créent pour les plantes une saison meurtrière artificielle. Les régions plus spécialement étudiés furent : 1" Les Etats du sultan Senoussi, complètement inexplorés auparavant, d'où la Mission rapporta de nombreux renseignements sur les territoires situés aux confins des trois bassins Congo, Tchad, Nil; 2" La régioadu lac Iro, découvert par la Mission; 3" La province désertique du Kanem et les abords du lac Tchad. M. Vidal de la Blache, analysant dernièrement la publication de la Mission Chari-Tchad, s'exprimait ainsi : « Le gros Volume que nous avons sous les yeux et qui n"a que le défaut (') Piiiis, ,\. ( ;tialliimel, 1907 (couvert. njoS), iii-X", \v--j6 pai;es, w? lîi^., 8 pi. pliot., 6 pi. cartes. C. 1!., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVK, ^■ 23.) l47 II 36 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'être peu maniable est un document éloquent du précieux butin que la Mission a rapporté. Il se compose d'une relation très bien présentée et très attachante, puis de copieux appendices dont quelques-uns ont un véritable intérêt géographique.... Préciser et rectifier n'est pas en pareille matière le moindre service que puisse rendre un véritable savant. Une sérieuse critique est nécessaire pour empêcher hi littérature coloniale de s'encombrer de ren- seignements hâtifs, vagues ou même franchement erronés. » L'auteur eut maintes fois occasion de faire justice d'indications de ce genre. . . , mais la somme des indications nouvelles dépasse de beaucoup celles des vérifications — » Après avoir énuméré ces indications, M. Vidal de la Blache termine amsi « Je souhaite que ces analyses fassent apprécier ce qui est, suivant nous, le mérite supérieur de ce Livre : l'emploi de la méthode comparative, l'am- pleur de vues, une haute curiosité embrassant à la fois le passé et le présent, le sol et les hommes. » La Commission propose de décerner le prix Delalande-Guérineau à M. Auguste Chevalier. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PHYSIQUE. PRIX HÉBERT. (Commissaires : MM. Mascart, Lippmann, Becquerel, Amagat, Gernez, Maurice Levy, Poincaré, Cailletet; Violle, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. André Bloxdel, pour sa remar- quable série de recherches sur les conditions et l'emploi de l'arc électrique. A l'aide de son oscillographe, et par un enregistrement strobophotogra- phique, M. Blondel a pu déterminer, dans les cas les plus variés, les modalités de l'arc continu ou alternatif et spécialement de ce dernier. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. IlSy On savait que l'arc alternatif présente un facteur de puissance inférieur à l'unité, et on l'expliquait par un décalage entre le courant et la tension. M. Blondel a montré qu'il n'y a pas de décalage, mais une action de l'arc lui-même sur la forme du courant. L'absence de décalage implique celle de toute force contre-électromotrice de polarisation. Des mesures directes ont entièrement vérifié cette importante conséquence. L'étude de l'arc alternatif entre charbon et métal a conduit M. Blondel à préciser les conditions variables du redressement apparent du courant. Il a mis en évidence le rôle considérable du circuit dans le phénomène. Il a reconnu l'influence de l'incandescence de la cathode sur l'allumage de l'arc. Non moins intéressante est son étude de l'arc chantant, qu'il rattache heureusement à la décharge fractionnée de Gaugain, et où il montre encore l'influence du circuit d'alimentation. De nombreuses mesures photométriques ont mis hors de doute l'infério- rité de l'arc alternatif. Elles ont d'autre part défini l'influence qu'ont sur le rendement la disposition et la nature des électrodes, et elles ont permis d'améliorer ce rendement. M. Blondel a été ainsi conduit à une utilisation rationnelle des charbons minéralisés, dont l'emploi est devenu tout à fait sûr et pratique. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX HUGHES. (Commissaires : MM. Mascart, Lippmann, Becquerel, VioUe, Amagat, Maurice Levy, Poincaré, Cailletet; D. Gernez, rapporteur.) Depuis Galilée et Newton, les savants les plus éminents ont étudié la vis- cosité des fluides en vue d'établir les caractères généraux des actions molé- culaires et d'en déduire les lois. Dans l'Ouvrage qui a pour titre Leçons sur la viscosité des liquides et des gaz, M. Marcel Brillouin a soumis à un examen critique très attentif les travaux les plus importants publiés depuis l'origine de ces recherches. Il a exposé les expériences de Coulomb et les développe- ments mathématiques dont elles ont été le point de départ, les lois de l'écoulement des liquides si nettement mises en évidence par Poiseuille, et a présenté une analyse savante des travaux postérieurs effectués sur l'eau, le mercure et les liquides les plus variés aux diverses températures et sous des pressions s'élevant jusqu'à plusieurs centaines d'atmosphères. T I "58 ACADÉMIE DES SCIENCES. Passant à l'étude des gaz, M. Brillouin rappelle les conceptions de Daniel Bcrnoulli, précisées ensuite plus tard par Clausius, discute les expériences de O.-E. Major, Maxwell, Girault, Kundt et Warburg; analyse les travaux importants de Th. Graham sur la viscosité des gaz et les nombreuses recherches effectuées à diverses températures par L. Meyer, Wiedemann, Breitenbach, Schultze, Holmann, Bestelmeyer, L. Meyer et Schumann, Barus, etc. I^a discussion de toutes ces recherches a conduit M. Brillouin à cette con- clusion qu'il existe une loi universelle d'altraclion entre atomes aux distances moléculaires. Quant à l'énoncé de cette loi, il estime que, pour la formuler d'une manière précise, il est indispensable d'entreprendre de nouvelles expériences sur des gaz de densités très difierentes, exécutées entre des limites de températures les plus éloignées possibles. Les difficultés sérieuses que présente cette étude, les procédés remar- quables à l'aide desquels un. certain nombre de points importants en ont été élucidés, ont conduit votre Commission à vous proposer d'attribuer à M. 3Iarcei, liiiiLLociN le prix Hughes. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. CHIMIE. PRIX JECKER. (Commissaires : MM. Troost, Gautier, Ditte, Lemoine, Le Chatelier, Schlœsing, Cariiot, Maquenne; Haller, rapporteur.) Rapport sur les travaux de M. Pit. Bahiueu, professeur de Chimie générale à la Faculté des Sciences de Lyon. C'est dans les régions les plus diverses du domaine de la Chimie orga- nique que M. SiAiiiiiER a porté ses efforts de chercheur, montrant ainsi toute la souplesse de son esprit ingénieux et toute son habileté expérimentale. Dès ses débuis dans la recherche personnelle, les composés terpéniques SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. Il39 semblent exercer de l'attrait pour lui, puis(|ue son premier travail, qui date de 1872, a pour objet la transforma lieu du pinène en cymène. Mais aban- donnant ce sujet dont il entrevoit déjà toute l'aridité, et s'inspirant des belles recherches de son maître Berlhelot, il consacre plusieurs années à l'étude des carbures pyrogénés et expose finalement, dans sa thèse de Doctorat es Sciences physiques, les principaux résultats obtenus. C'est d'abord un pro- cédé ingénieux d'extraction du fluorène pur du goudron de houille et une étude approfondie de ce carbure, qui lui permettent de fixer son poids molé- culaire et sa structure chimique. C'est ensuite un ensemble de recherches consacrées à l'étude du mécanisme de la transformation des carbures en C"H'* en des composés CH'", moins riches en hydrogène et isomères de l'anthracène. Ces recherches d'ordre synthétique ont puissamment con- tribué à éclaircir la constitution de plusieurs de ces derniers carbures. Celles que M. Ph. Barbier a effectuées, en collaboration d'abord avec M. L. Vignon puis avec M. Sisley, sur les phéuosafranines et les safranines substituées, ont également eu pour résultat de jeter une vive lumière sur la structure et la genèse de ces matières colorantes si complexes. Mais les travaux les plus importants, ceux auxquels il a consacré 10 ans de labeur continu, soit seul, soit en collaboration avec ses collègues ou ses élèves, ont de nouveau trait aux composés terpéniques et en particulier aux alcools, aldéhydes, cétones et acides se rattachant aux séries acyclique et hydrobenzénique. Il réussit d'abord à retirer de l'essence de menthe pouliot un nouvel isomère du camphre, la pulégone dont il détermine la composition et la fonction. Puis reprenant l'étude de l'essence de Licari Kanali, il en extrait le licaréol dont il établit la véritaijle structure en montrant, par la facilité que possède ce corps de donner une aldéhyde, un acide, un tétrabro- mure, qu'il est acyclique, tétravalent et à fonction alcool primaire. Ses recherches faites en commun avec M. Bouveault sur l'essence de pélargonium où les deux savants mettent en évidence la présence d'un rho- dinol et d'un géraniol absolument identiques à ceux qui se trouvent dans l'essence de roses ; celles relatives à l'essence de lemon-grass, où ils admettent l'existence de trois aldéhydes, dont l'une au moins se confond avec le citral de l'essence de citron ont également fait sensation à l'époque. Contestée pendant longtemps par l'École allemande, la présence des deux aldéhydes trouvées a été confirmée par les déclarations des principaux contradicteurs qui ont dû s'incliner devant l'évidence des faits. Cet ensemble de découvertes d'ordre analytique fut corroboré par des recherches synthétiques qui ont conduit à la reproduction d'une mélhylhep- Il4o ACADÉMIE DES SCIENCES. ténone identique à celle qui se trouve dans l'essence de lemon-grass. Cette cétone a ensuite permis de réaliser la synthèse de l'acide géranique et de fixer, d'une façon définitive, la constitution de cet acide, ainsi que celle du géraniol et du citral. Nombreuses et variées sont les expériences que M. Barbier et ses collabo- rateurs ont encore faites dans cet ordre d'idées, et souvent inattendus et très suggestifs ont été les résultats obtenus. Qu'il nous suffise de citer, par exemple, son étude sur le diméthylhep- ténol, dont il réalise la synthèse au moyen de la méthylhepténone et de l'iodure de méthyle en substituant au zinc le magnésium, comme agent de condensation. Or on sait, par les très belles recherches de son élève, M. Grignard, combien féconde a été l'application, dans nos laboratoires, de celte modification apportée à la méthode générale de SaytzefT, et l'impulsion nouvelle que la préparation des organomagnésiens a donnée à la synthèse organique. En considération des nombreux services que, par ses découvertes, M. Ph. Barbier a rendu à la Science, la Section de (chimie propose de lui décerner, en entier, le prix Jecker pour l'année 1908. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX CAHOURS. (Commissaires: MM. Gautier, Ditte, Lemoine, Haller, Le Chatelier, Schlœsing, Carnot, Maquenne; Troost, rapporteur.) La Commission propose de partager le prix également entre M. Gaisî et M. Pierre Carré. L'Académie adopte cette proposition. PRIX MONTYON (Arts insalubres). (Commissaires: MM. Troost, Ditte, Lemoine, Haller, Le Chatelier, Schlœsing, Carnot; Armand Gautier et L. Maquenne, rapporteurs.) Un prix est décerné à M. A. Frois. Un prix est décerné à M. Georges Claude. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. Il4l Rapport sur les recherches de M. A. Frois, relatives aux poussières industrielles^ par M. Armand Gautier. Le long Mémoire que M. A. Fuois, inspecteur départemental du tra- vail industriel, présente au concours Montyon a pour titre : Poussières industrielles. Captage., évacuation, utilisation. La question étudiée par l'auteur est une de celles qui à bon droit pré- occupent le plus l'hygiéniste, l'industriel et le philanthrope. M. Frois l'a traitée avec une réelle compétence. Il étudie d'abord les poussières en elles- mêmes, leur nature, leur numération, leur poids. Il examine d'une manière générale les procédés de captage de ces poussières par entraînement méca- nique, par l'air, la vapeur d'eau, etc., ainsi que les instruments industriels qui permettent de réaliser et de mesurer ce captage : aspiration, entraîne- ment par les gaz, la vapeur, les lavages, filtrages, etc., ainsi que les mé- thodes qui peuvent, comme le brûlage, rendre ces poussières inoffensives. Dans cette première Partie l'auteur aborde aussi de front la théorie du cap- tage et de l'évacuation des poussières et arrive à cette conclusion qu'il y a généralement intérêt et économie, pour l'ouvrier et le patron, à remplacer les aspirateurs à haute dépression par des aspirateurs. à grand débit, ne produisant qu'une faible dépression. Cette conclusion découle des recherches personnelles de M. Frois. Elle a été confirmée par d'intéres- santes applications, en particulier dans les industries qui produisent des poussières métalliques lourdes. L'auteur étudie ensuite, dans des Chapitres successifs, le captage des poussières en chaque cas particulier : Industrie minière, industries alimen- taires telles que meuneries, sucreries, féculeries, malteries; industries chi- miques, papeteries, typographie; travail des textiles, des cuirs, des soies, des peaux, des tissus, du bois, de l'ivoire, de la corne, du celluloïd; travail des métaux lourds ou vénéneux; peinture, plomberie, étamage, taille des pierres dures, émaillage, fabrication de la faïence et du verre, etc. A propos de l'industrie si dangereuse du blanchissage, M. Frois décrit une dëpoussiéreuse qu'il a imaginée pour enlever au linge sale, avant toute autre manipulation et pour fixer au besoin, les poussières dangereuses de sorte que l'ouvrier puisse ensuite faire en toute sécurité le triage nécessaire qui pré- cède l'essangeage et le blanchissage. L'auteur a le mérite de décrire clairement et en peu de mots les installa- tions industrielles qu'il juge les meilleures pour arriver pratiquement à pro- téger l'ouvrier. II 42 ACADÉMIE DES SCIENCES. Quoiqu'on jJH'sse trouver dans un ()uvrai;e aussi complexe quelques insuffisances (poussières arsenicales, production et travail de la céruse, malterie, etc.) et regretter aussi que Fanteui' n'ait pas fait de plus nombreux emprunts aux riches documents accumulés depuis près d'ut* siècle sur le sujet qu'il traite dans le Recueil des travaux du Conseil d'Hygiène et de Salubrité de la Seine, nous pensons que son exposé, très intéressant et tou- jours frappé au coin d'une bonne critique, mérite d'attirer l'attention de l'Académie et des industriels, et nous proposons de lui accorder un des piix Montyon {Arts insalubres) pour l'année 1908. Rapport sur les travaux de M. Georges Claude, par M. L. Maquennk. En dehors d'un certain nombre de travaux sur l'électricité et de son Ouvrage L'Electricité à la portée de tout lemonde, honoré par l'Académie du prix Hébert, M. Georgks Claude a porté plus spécialement ses efforts sur l'étude et les applications pratiques des méthodes propres à absorber on licjuéfier les gaz. Dans une première série de recherches, effectuées en 1896 avec la colla- boration de M. Hess, il a montré que l'acétone est capable de dissoudre sous toutes les pressions aS fois son volume de gaz acétylène et que cette dissolution présente toutes les garanties désirables de sécurité au cours de son transport ou de ses manipulations. Ces garanties ont été rendues plus grandes encore par l'usage, proposé par notre savant confrère M. Le Cha- telier, de matières poreuses capables à leur tour d'absorber l'acétone. M. Georges Claude a donnfe ainsi le moyen d'emmagasiner et de trans- porter l'acétylène sous un petit volume en évitant les dangers que présente sa liquéfaction ou même sa simple compression : d'où une plus grande faci- lité d'emploi qui favorise largement les applications de ce gaz à l'éclairage, à la soudure autogène et au coupage des métaux, qui évite enfin l'encom- brement des générateurs et compresseurs d'acétylène gazeux, ainsi que la surveillance que nécessite le fonctionnement régulier de ces appareils. Des compagnies importantes s'occupent activement de développer l'indus- trie de l'acétylène dissous non seulement en France, mais encore en Angleterre, en Belgique, en Allemagne, en Russie et en Amérique. Mais les travaux les plus importants de M. Claude, tant par les résultats déjà obtenus que par ceux que l'avenir nous permet d'entrevoir, sont relatifs SÉANCE DU 7 IJÉCICMBRE 1908. I 1^3 à la fabrication de l'air liquide et à la séparation par des moyens d'ordre exclnsivenienl physiques de ses deux principaux éléments, l'oxygène et l'azote. On peut dire qu'ils ont fourni la meilleure solution actuelle du problème soulevé il y a longtemps déjà par les mémorables découveites de M. Cailletet, à savoir la liquéfaction industrielle et écononii(pic de l'air commun. (!)n sait que la liquéfaction de l'air a été d'abord réalisée par l'emploi de la détente avec travail interne, méthode précaire qui n'a pu devenir vraiment pratique que grâce aux importants perfectionnements que lui a apportés le professeur Linde. Profondément convaincu de la supériorité sur cette métliode de la détente avec travail extérieur récupérable, d'autre part fort de l'appui et des conseils de MM. d'Arsonval et Potier, M. G. Claude commença dès le mois de sep- tembre 1900 à s'occuper delà réalisation de ses idées théoriques. Le succès ne tarda pas à couronner ses efforts, et, dans le courant de l'année igo-j, une délégation de l'Académie pouvait voir fonctionner dans son installation de la Villette un groupe établi sur ce nouveau principe et fournissant, sous une pression initiale de 3o"^'" seulement, ai' d'air liquide à l'heure. Depuis cette époque, M. Claude a encore perfectionné sa méthode par une série de dispositifs qu'il a décrits sous les noms de liquéfaction sous pression et de délente Compound : il a trouvé dans l'éther de pétrole le seul lubrifiant qui résiste à la congélation dans les organes mécaniques en contact avec l'air liquide. Enfin, ses machines étant devenues capables de donner d'une manière continue environ i' d'air liquide par cheval-heure, M. Claude put aborder le côté réellement pratique de la question qu'il s'était posée tout d'abord, c'est-à-dire la séparation physique des éléments constitutifs de l'air et en particulier de l'oxygène. 11 montra tout d'abord, par des expériences très nettes, que, contraire- ment aux idées de Dewar, la liquéfaction des composants de l'air, loin d'être simultanée, présente exactement, en sens inverse, les mêmes parti- cularités qui s'observent pendant l'évaporation de l'air liquide. On pouvait ainsi prévoir avec exactitude tous les phénomènes corrélatifs de sa conden- sation et de sa rectification, entre autres la liquéfaction anticipée de l'oxy- gène. Ce principe, immédiatement mis à profit par M. Claude, a donné nais- sance au procédé dit de retour en arriére, qui permet d'obtenir immédia- tement, au cours de la liquéfaction de l'air, la totalité de l'oxygène qui s'y C. K., 1908, 1' Semestre. (T. CXLVII, N° 33.) I 4" Il44 ACADÉMIE DES SCIENCES. trouve, sous une teneur théorique de 48 pour loo. En s'aidant de la rectifi- cation, il devient alors facile d'effectuer la séparation intégrale de Foxygène et de l'azote, pratiquement purs l'un et l'autre. Les procédés de M. G. Claude et de M. Linde sont actuellement les seuls qu'emploie l'industrie, et les difficultés qui n'ont pas manqué de surgir à la suite de leur concurrence ont maintenant fait place à un accord qui ne peut qu'être favorable à leur développement ultérieur. Aujourd'hui onze appareils, dont dix sont capables de fournir 1200"'' et un 2600™' d'oxygène pur par jour, fonctionnent ou vont incessamment fonc- tionner à Paris, Lyon, Marseille, Lille, Liège, Francfort, Bilbao et Gènes. Le type de 100"' donne environ 1™° d'oxygène pur par cheval-heure, sous une pression initiale qui déjà s'est abaissée au-dessous de 20^"", et ce ren- dement pourra sans aucun doute être accru de moitié dans les types plus puissants. Le prix de revient de l'oxygène étant ainsi intimement lié à celui de la force motrice, il y a lieu d'espérer qu'on pourra bientôt l'obtenir assez économiquement pour vulgariser et étendre ses applications, déjà impor- tante, aux arts chimiques ou métallurgiques. L'azote lui-même pourrait trouver son emploi dans la fabrication de la cyanamide calcique ou la con- servation des produits, chimiques ou agricoles, qui craignent le contact de l'air. Bref, il y a là deux matières premières nouvelles dont l'industrie ne tardera pas à s'emparer et à tirer grand profit. C'est cet ensemble de travaux de premier ordre, poursuivis pendant plu- sieurs années avec une rare persévérance et menés à bien grâce à une con- naissance approfondie de la théorie des gaz, que la Commission propose à l'Académie de récompenser en attribuant à M. G. CLAuoiiun prix Montyun. Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie. PRLX BERTHELOT. (Commissaires : VIM. Gautier, Ditte, Lemoine, Haller, Le Chalelier, Schlœsing, Carnot, Maquenne; Troost, rapporteur.) Le prix biennal Berthelot, fondé pour encourager les recherches de Syn- thèse chimique, et qui est décerné cette année pour la première l'ois, est attribué à M. Fosse. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE I()OiS. I T /(t PRIX FONTANNES. (Commissaires : MM. Gaudry, Michel Lévy, Lacroix, Barrols, Wallerant, Perrier, Zeiller; Douvillé, rapporteur.) • M. Peuvixouièke, chef des travaux pratiques de Géologie à TUniversité de Paris, a consacré plusieurs années à l'exploration de la Tunisie, et il en a consigné les principaux résultats dans ses Etudes géologiques sur la Tunisie centrale. Aujourd'hui il commence la description des matériaux paléontologiques qu'il a recueillis, et nous fait counaître dans un très important Mémoire les Céphalopodes des terrains secondaires {Etudes de Paléontologie tunisienne, 1. 1); la plus grande partie se rapporte au terrain crétacé et elle nous montre que la faune qui vivait alors dans la Mésogée proprement dite était notable- ment difl'érente de celle du bassin anglo-parisien. Le Mémoire de M. Pervinquière se distingue par le soin apporté aux des criptions et par l'étude approfondie des relations qu'il est possible d'établir entre les faunes successives; il nous fait connaître un grand nombre de formes nouvelles. Votre Commission est d'avis à l'unanimité que le prix Fontannes doit lui être décerné. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX BORDIN (Sciences physiques). (Commissaires : MM. Gaudry, Michel Lévy, Lacroix, Douvillé, Wallerant, Perrier, Zeiller; Barrois, rapporteur.) La Commission propose de partager le [)rix Bordin entre MM. F.Pkiem, professeur au Lycée Henri IV, et .^ï. Leuiciie, maître de conférences à la Faculté des Sciences de Lille, pour leurs études des Poissons fossiles du bassin parisien. L'œuvre de M. F. I'uiem comprend un important manuscrit traitant des Poissons fossiles du bassin parisien ( 2:5 5 pages, 4 planches), et un vaste ensemblede publications, poursuivies depuis une quinzaine d'années, sur les Il46 ACADÉMIE DES SCIENCES. Poissons fossiles des terrains secondaires et lerliaires de diverses régions de France, de Ronmanie, de Portugal, d'Algérie, de Tunisie, d'Egypte et de Perse. Il a fait connaître de nombreuses espèces, nouvelles pour la Science, et indiqué leur répartition géographicjue et stratigraphique. Les documents qui ont permis à M. Priem d'écrire son Mémoire sur les Poissons fossiles du bassin parisien se trouvent conservés dans nos grandes collections nationales : Muséum, Ecole des Mines, Sorbonne. Les types (pi'il a étudiés avaient été décrits par Delamétberie, Lacépède, Cuvier, de Blainville, Agassiz, Gervais, Sauvage, et, malgré l'éloquence naturelle des admirables séries paléontologiquesdu Jardin des Plantes, il faut reconnaître un mérite spécial à l'auteur d'avoir su leur faire donner encore des ensei- gnements nouveaux, après tout ce qu'elles avaient révélé à de si éminents naturalistes. Il semblait qu'il u'v eût plus qu'à glaner dans ce cliamp exploité par tous les maîtres de la Paléontologie française, et cependant M. Priem y a fait une recolle abondante. Une jiarlie de son succès est due à la sé\(''iilé di," sa métliode critique et à la sagacité de son appréciation : elles lui ont permis de résoudre souvent avec précision le problème si complexe cl si délicat de la détermination des dents fossiles. C'est souvent en effet sur des dents isolées, seuls débris con- servi's à l'iMat fossile des Poissons cartilagineux; c'est sur des ololillies, pro- duclious solides i-enfermées dans l'oreille des Téléoslomes, cjue sont établies nombre des espèces citées, car les Poissons fossiles découverts jusqu'à ce jour dans le bassin de Paris sont incomplets et fraginentaii'es. M. Priem a enirepris la revision de toutes les déterminations anciennes. Une discussion serrée de toutes les espèces citées par les auteurs lui a per- mis d'établir une sorte de catalogue raisonné des Poissons du bassin; il l'a complété par la desciiplion de toutes les formes nouvelles réunies dans ces dernières années par divers collectionneurs babiles et par les soins éclairés des conservateurs de nos grandes collections. Il a ainsi reconstitué l'histoire de 34 populations successives de Poissons, qui ont vécu dans le bassin pari- sien, depuis l'époque du Trias jusqu'à celle du Miocène. Ces Tableaux con- stituent une oeuvre considérable; ils empruntent une valeur spéciale à la connaissance qu'a l'auteur des mers anciennes dans lesquelles ont vécu ces faunes successives, de leur étendue, de leur profondeur, de leurs rivages, de la nature de leurs sédiments et, dune manière générale, de leurs condi- tions physiques. La comparaison qu'il a faite de ces faunes ichlhyologiques avec celles cjui vivaient dans les mêmes temps dans les régions voisines de SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. 11^7 l'Angleterre et de rAllemagne lui a permis d'intéressantes observations sur la répartition et les migrations des espèces. Ainsi, dans l'étude des trans- formations séculaires des faunes ichtliyologiques dont il nous montre la suite et les progrès en un même point du globe, il peut rapporter aux divers facteurs le r(jle qui leur revient. Par là, il est arrivé à donner un premier exposé de l'évolution des Poissons dans le bassin parisien, depuis le début des temps secondaires, exposé meilleur que tous ceux qui avaient été tentés jusqu'à ce jour et que pouiront seules modifier de nouvelles découvertes paléontologiques. M. M'*' LERicHEa soumis aux suffrages de l'Académie un volumineux Mé- moire, fruit de six années d'études continues, comprenant la détermination, la description et les figures, au nombre de plus de 1000, de débris de Poissons fossiles rencontrés dans le nord du bassin de Paris et en Belgique. Ses con- clusions, développées dans toute une série de brochures, reposent sur des documents de haute valeur, inédits pour la plupart, accumulés pendant une période de 5o années dans les collections de l'Université de Lille par les soins de notre confrère, M. le professeur Gosselet, et dans celles du Musée royal de Bruxelles par le très distingué directeur de cet établissement. M. M"' Lcricbe ne s'est point proposé de retracer la succession des faunes ichthyologiques disparues du bassin parisien ; il s'est attaché à l'étude appro- fondie de (pielques-unes d'entre elles, des époques dévoniennes, crétacées, éocènes. On lui doit la connaissance des premiers Vertébrés qui aient habité le nord de la France : ce sont des Poissons placodermes, très différents de nos Poissons actuels, et dont les organes mous étaient protégés par une puis- sante carapace externe. L'étude d'empreintes internes de quelipies-unes de ces carapaces a permis à M. M'* Leriche de faire connaître la disposition, la nature et le rôle de divers organes problématiques : les déductions qu'il en a tirées ont une importance capita"le pour l'anatomie et pour le classement des formes de ce groupe aberrant. Les Poissons du Crétacé supérieur, décrits dans le même Mémoire, sont au nombre de 5Ï. Mais c'est l'étude des Poissons éocènes qui constitue la partie la plus importante de l'œuvre, tant en raison de la richesse plus grande des collections mises à la disposition de l'auteur qu'à cause des relations des espèces reconnues avec des formes vivant dans nos mers, relations qui per- mettent des conclusions plus précises et des considérations d'un intérêt général suc les conditions des mers de ces époques. Les espèces paléocènes caractérisent une faune tempérée, elles sont au nombre de 36; les espèces II 48 ACADÉMIK DES SCIENCES. éocènes appartiennent à des formes tropicales, elles sont au nombre de 98. Parmi les formes les plus répandues dans nos mers, à ces époques, figurent les Requins avec leurs dents en nombre si considérable. L'analyse appro- fondie de leurs mâchoires a conduit M. M"" Leriche à donner une nouvelle nomenclature de la denture des Lamnides. Des dentures entières de Lam- nides fossiles {Odo/ilaspis, Lainna, Oxyrhina^ Physorlon. Galeiis, Ga/eo- cerdo) ont été reconsliluées par ses soins et lui ont permis de diminuer le nombre des divisions spécifiques établies dans ces familles. Trop souvent les paléontologistes établissent des espèces nominales, d'après des débris insuf- fisants, et celui qui sait, comme M. M™ Leriche, reconnaître parmi ces débris divers les restes d'un même type, d'un même être, et qui diminue ainsi le nombre des espèces systématiques, est un savant, en possession de connais- sances anatomiques profondes et très étendues. La comparaison des Poissons fossiles avec ceux qui vivent à l'époque actuelle lui a aussi fourni diverses observations intéressantes; on en peul citer comme exemple le cas du Triodon, genre créé par Cuvier pour un Poisson de l'océan Indien. Ce genre était jusqu'ici inconnu à l'état fossile; M. M*^" Le- riche, ayant reconnu sa présence dans TEocène, put étudier le développe- ment des mâchoires de cette nouvelle espèce, et son élude lui permit d'éta- blir la phylogénie de la famille des Gymnodontidés. M. Piiem nous avait retracé, dans une vue d'ensemble, l'histoire des difïe- rentes faunes ichthyologiques qui se sont succédé dans le bassin de Paris; M. Leriche nous a donné le meilleur parallèle qui ait été fait de quelques- unes de ces faunes, dans ce bassin et en Belgique, et s'est élevé à la consi- dération des causes physiques qui permettent de comprendre leurs diffé- rences, à ditfo-rentes époques, dans ces deux régions. Votre Commission a pensé que les efforts persévérants de MM. Prieh et Lkriciik avaient largement contribué aux progrès de la Science paléontolo- gique et méritaient une haute récompense; elle vous propose de partager entre eux le prix Bordin, par parties égales. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. Il 49 BOTANIQUE. PRIX DESMAZIERES. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Bornet, Guigiiard, Prllloux, Zeiller, Perrier, Giard; Bonnier, Cliatin, rapporteurs.) Le prix n'est pas décerné. La Commission accorde une mention iionoral)le à M. IJakiot pour son Ouvrage sur les Urédinées. Elle accorde une autre mention honorable à M"* Belèze pour l'ensemble de ses travaux botaniques. Ces deux mentions épuisent le montant du prix. Rapport sur V Ouvrage de M. Paul Hariot, /w/- J/. Gasto\ Bonnier. Le Volume de M. Paul Haiuot, intitulé Les Urédinées (Rouilles des plantes), est un exposé à la fois très clair et très substantiel des faits se rapportant aux maladies si nombreuses des plantes les plus variées, qui sont dues à l'attaque des parties aériennes par les champignons du groupe des Urédinées. M. Hariot commence par définir ce groupe et par montrer à la suite de quelles vicissitudes il a été placé en définitive dans les Basidiomycètes. Dans un Chapitre suivant, l'auteur décrit la forme des Urédinées, leur appareil végétatif et leurs organes de reproduction, ainsi que leur dévelop- pement général, soit chez les Urédinées hétéroïques, c'est-à-dire parasites successivement sur des plantes déterminées, soit chez les Urédinées au- toïques, celles qui effectuent toute leur évolution sur le même hôte. La première Partie de cet Ouvrage se termine par l'exposé des recherches expérimentales faites sur la propagation des Rouilles et rend compte, par exemple, des expériences de M. Eriksson. Vient ensuite la description des genres et des espèces d'Urédinées; puis la liste des plantes qui sont attaquées par ces maladies. Ces deux dernières ènumérations constituent la majeure partie de l'exposé de M. Hariot. Il5o ACADÉMIE DES SCIENCES. Etant données l'utililé de faire connaître au i^rand public les résultats scientifiques qui intéressent les maladies des végétaux et en particulier des plantes de grande culture, la clarté du texte el les illustrations bien choi- sies, la Commission accorde à M. Hauiot une mention sur le prix Dcsma- zières pour son Ouvrage sur les Urédinées. HapporI sur les travaux de M"'' Beli;?,!:, pw M. Chativ. M"'' Marguerite IJelèze, bien connue par ses nombreux travaux de Bota- nique systématique, adresse à l'Académie des Sciences, pour le concours du prix Desmazières en 1908, plusieurs publications. Ouekpies-unes concernent la Phanérogamie : tel est le Catalogue des Plantes nouvelles, rares ou intéressantes des environs de Montfort-rAmaury et de la forêt de Rambouillet; mais la plupart des Ouvrages soumis par M"'' Belèze à l'examen de la Commission sont relatifs aux Cryptogames et rentrent ainsi dans les conditions du prix Desmazières. Les Cliampignons semi)lent avoir tout particulièrement attiré et retenu l'attention de M"" Belèze. Nous lui devons la ])remière Liste des Champi- gnons siipéiiriirs el inférieurs de la région de Montfort et de Ilamhoinllet. Quelfjues années plus tard, elle publiait un Supplément à cette liste. Eu 1900, paraissait la Liste des Mousses et Hépatiques de la région ram- bolitaine; puis, en 1905, la Liste des Lichens de Montfort et de Ram- bouillet. Les Cryptogames inférieurs n'étaient nullement négligés, comme en té- moigne VEtU'le des plantes contaminées par des Champignons. En même temps, paraissaient les Ohsers-ations sur les criblures en grains de plomb cpii perforent les feuilles. Il s'agit surtout de diverses Puccinies, fort bien étudiées. Abordant successivement la Cryptogamie sous ses aspects les plus variés, M"'' Belèze a réuni plusieurs cas de fasciation fongique ; puis, après cette in- cursion dans le domaine tératologique des Champignons, elle s'est efforcée de familiariser le public avec ces Cryptogames, parmi lesquels on peut trou- ver tant d'espèces alimentaires mêlées à tant d'espèces redoutables. Sous ce litre modeste : Les Bons et les Mauvais Champignons, M"*" Belèze a rédigé un petit Aide-Mémoire pratique de Mycologie élémentaire qui peut être fort utile et très instructif. Depuis plus de trente ans. M"'' Belèze a consacré toute son activité au SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE I90H. Il5l service de la Botanique qu'elle a scrutée dans tous ses détails et dont elle n'a cessé d'explorer le vaste domaine. Son œuvre considérable se trouve con- densée dans de multiples Mémoires, dont je n'ai pu citer qu'une partie, et par de nombreuses aquarelles exécutées avec un talent remarquable. Elles sont actuellement déposées, avec les herbiers de M"'= Belèze, dans les archives de l'Académie. L'œuvre de M"'' Belèze est essentiellement locale, presque exclusivement vouée à la région de Rambouillet; elle se place ainsi fort dignement au pre- mier rang de ces botanistes régionaux, jadis si nombreux et d'un si pré- cieux concours, aujourd'hui de plus en plus rares. Il y a donc lieu d'insister sur l'exemple donné par M"" Belèze, comme aussi de récompenser son dé- vouement à la Science. Votre Rapporteur vous propose doncdç décorner à M"'= Bei.kze une men- tion honorable sur les fonds du legs Desmazières. Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie. PRIX MONTAGNE. (Commissaires : MM. \ an Tieghem, Borne't, Guignard, Boniiier, Zeiller; Prillieux, rapporteur.) Études de M. Imînkst Pinoy sur les Myxomycètes . M. Ernest Pixoy a poursuivi depuis 1902 des observations d'un très grand intérêt sur les Myxomycètes. Il est facile de conserver au laboratoire des cultures de Myxomycètes en y transportant les fragments de bois ou de feuilles qui les portent et d'en étudier le développement en ensemençant leurs spores sur des carottes ou du bois pourri, comme l'onl fait Cienkowsky cldeBary; mais toujours dans ces conditions on obtient des cultures très impures où pullulent les Bacté- ries, les Flagellaires et les Amibes animales. M. Pinoy a cherché à obtenir des cultures pures de Myxomycètes en sui- vant la technique rigoureusement établie par Pasteur et ses élèves; il n'y est pas parvenu. Il a constat(' que les spores absolument pures ensemencées sur des tubes de gélose ne se développent pas et restent stériles; seules, celles qui se trouvent auprès de colonies de Bactéries forment successive- ment des Amibes, des plasmodes et des appareils sporifères. C. R., 1908, !" Semestre. iT. CXLVII, N» 23.) I-l9 1132 ACADÉMIE DES SCIENCES. La Bactérie associée au Myxomycète peut être cultivée à l'état pur. Si l'on en ensemence auprès des spores de Myxomycètes qui sont restées stériles on en produit le développement; les myxamibes et les plasmodes appa- raissent. On obtient ainsi des cultures mixtes pures, sans mélange d'aucun autre organisme (jue la Bactérie associée au Myxomycète. M. Pinoy a constaté ces faits sur diverses espèces d'Acrasiées el de Myxo- mycètes endosporées dont il a étudié des cultures mixtes pures. Sur diverses Acrasiées il a reconnu qu'à une même espèce il était possible d'associer diverses espèces de lîactéries el [)arli('ulièrement des Bactéries chromogènes dont le pigment peut non seulement colorer l'appareil spori- fère de l'Acrasiée mais encore déceler la structure intime de la myxamibe. Par l'emploi du pigment des Bactéries il a pu établir ipie certaines Acrasiées décrites comme espèces distinctes à cause de leur couleur doivent être con- sidérées comme appartenant à une seule espèce associée à des Bactéries chromogènes différentes. En employant des techniques de coloration appro- priées, il a pu constater que les myxamibes ingèrent les Bactéries dans leurs vacuoles et les digèrent et il a suivi toutes les phases de cette digestion opérée par une diastase dont il a fait une étude spéciale. L'étude de diverses Myxomycètes endosporées a confirmé les observa- tions faites sur les Acrasiées. Dans le cours de ces recherches, M. Pinoy a remarqué à diverses reprises que certains plasmodes obtenus de spores ou de kystes ne fructifient jamais, tandis que d'autres placés exactement dans les mêmes conditions produisent des sporanges. Tl s'est demandé si, pour la fructification, il ne serait pas nécessaire qu'il y eût une conjugaison préalable de plasmodes différents, comme il faut chez certaines Mucorinées, d'après les recherches de Blakeslee, que deux thalles différents s'unissent pour la production de l'œuf. Dans un travail récent il a établi qu'en réalité ce dimorphisme sexuel existe chez le DiclYmium mgripes. Il y a des myxamibes de signe contraire donnant nais- sance par leur fusion à un plasmode qui fructifie. La fusion des myxamibes d'un seul signe produit des plasmodes, blancs ou noirs, incapables de fruc- tifier et donnant seulement des sclérotes. M. Pinoy poursuit, sur d'autres Myxomycètes qu'il a en culture, ces très intéressantes recherches. La Section de Botanique propose à l'Académie d'attribuer le prix Mon- tagne à M. Ernest Pinoy pour ses études sur les Myxomycètes. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. II 53 IMUX DE COINCY. (Commissaires: MM. Van Tieghem, Bornet, Bonnier, Priilieux, Zeillcr, Perrier, (^hatin, Giard; Guignard, rapporteur.) On connaît aujourd'luii plus de 3oo espèces de Diptérocarpées, vivant presque toutes dans l'Asie tropicale et principalement dans les îles de la Sonde, et il est probable que les régions peu explorées du Siam, de Bornéo et des Philippines en possèdent un assez grand nombre qui nous sont encore inconnues. Ce sont généralement de beaux ar])res, dont le bois, fort recherché pour les constructions, sécrète un suc balsamique, fournissant des huiles, des vernis, des résines ou même des matières camphrées. A cet égard, l'espèce qui donne le camphre de Bornéo est depuis longtemps célèbre. Cette propriété est due à la présence de canaux sécréteurs, dont la locali- sation spéciale constitue, comme M. ^ an Tieghem l'a montré le premier, l'un des caractères les plus saillants de la famille des Diptérocarpées. Aussi l'attention des anatomistes s'est-elle portée tout d'abord sur le système sécréteur de ces végétaux. Plus tard, quand on a voulu essayer d'établir la distinction des genres ou des espèces, en se fondant sur les caractères de structure, on s'est adressé nécessairement aux divers organes de la plante, et principalement à la feuille, qui fournit très souvent des données intéres- santes pour la classillcation. Mais celte étude est restée assez incomplète jusqu'à ces dernières années, et même, en ce qui concerne les canaux sécré- teurs, dont la localisation était assez bien connue, certains points relatifs à leur origine et à leur structure méritaient encore de nouvelles observa- tions. Après avoir rassemblé de nombreux matériaux, les uns conservés dans l'alcool et provenant des jardins botaniques de Buitenzorg, de Peradenyia et de Saigon, les autres puisés dans les herbiers d'Europe les mieux poui'vus en espèces de Diptérocarpées, M. Paul Guéri.v a étudié plus de i5o espèces, appartenant à tous les genres actuellement connus dans cette famille. Pour les raisons ci-dessus indiquées, ses recherches ont porté principalement sur les canaux sécréteurs et sur la feuille. Toutes les Diptérocarpées possèdent dans la moelle et dans le bois de la tige des canaux sécréteurs. Suivant les espèces considérées, ils apparaissent de bonne heure ou plus ou moins tardivement dans le corps ligneux, où on Ilî/i ACADÉMIE DES SCIENCES. les rencontre en nombre variable, soit disséminés, soit en cercles concen- triques. Ce qui les distingue surtout, c'est qu'ils prennent naissance dans le cambium, par simple écarlement de quatre files de cellules cambiales pri- mitives, entre lesquelles les cellules voisines viennent ensuite s'intercaler pour concourir à en former la bordure ; en outre, ils se t'usionneul entre eux de façon à former un véritable réseau sécréteur, l'ar cette origine et ce mode d'anastomose, ils ressemblent entièrement aux canaux sécréteurs qui avaient été signalés auparavant dans le bois de certaines Légumineuses par Tauleur de ce Rapport. Daiis divers genres de la famille, le parenchyme médullaire et cortical de la tige ainsi que les tissus de la feuille renferment des cellules spéciales à mucilage, souvent très développées. Toutes les espèces qui en possèdent dans la tige eh ont au'-si dans la feuille, mais l'inverse n'a pas lieu. Suivant les genres ou les espèces d'un même genre, la feuille peut offrir des caractères bien distincts, soit dans la structure de l'épidermc et la dispo- sition des stomates, pourvus ou non de cellules annexes, soit dans la consti- tution ou la nature des poils, qui sont tantôt unicellulaires et simplement tccteurs, tantôt pluriccllulaircs et glanduleux. Ces caractères permettent de différencier très nettement des genres ou des espèces qu'on avait aupara- vant confondus. En résumé, par leur étendue et leur précision, ces recherches, accom- pagnées de nombreuses figures, apportent une imporlanle contribution à la connaissance de la structure des Diptérocarpées. En montrant, une fois de plus, le rôle important ds l'analomie dans les études de systématique, elles concourent très avantageusement à établir les caractères distinctifs des genres et des espèces de cette intéressante famille. La Commission propose à l'Académie de décerner le prix de Coincy à M. PaUI, GlTÉltlV. Les conclusions de ce Pvapport sont adoptées par l'Académie. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRK 1908. ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX SAVIGNY. (Commissaires : MM. Itaiivior, Perrier, Chalin, Giard, Dclage, Gran- didier, Lannelongue, lo prince Roland Bonaparte ; Bonvicr, rappor- leur.) La Commission du [trix Savigny vous propose, comme lauréat, M. Pierre Les\e pour ses travaux sur les Coléoptères et sur la faune de l'Afrique septentrionale. M. Lesne est un zoologiste de naissance qui lient de son grand'pèrc, M. Joigneaux, et de son père, une passion profonde pour les sciences natu- relles. Doué d'un talent d'observateur des plus fins, il a manifesté ses rares aptitudes au cours de fructueux voyages en Algérie, et dans des travaux nom- l)reux effectués au laboratoire. Sa réputation d'entomologiste pénétrant le fait rechercher comme conseil dans les problèmes spéciaux (juc soulève la biologie des Insectes nuisibles; c'est ainsi qu'il fut appelé l'année dernière en Algérie par la Compagnie fermière des forêts de chênes-lièges de l'Edougli pour mettre un frein aux ravages des chenilles de la Zeuzère, et les observations éthologiques recueillies au cours de cette étude ont eu pour conséquence des procédés pratiques cjui donnent les meilleurs résultats. Des exemples récents nous montrent que les travaux zoologiques rela- tifs à notre colonie algérienne peuvent être récompensés par le prix Savigny. M. l^esne mériterait d'être couronné pour des études analogues, car il a singulièrement augmenté nos connaissances sur la faune entomo- logique de cette région. Mais il s'est occupé beaucoup aussi des Insectes du nord-ouest de l'Afrique et c'est à ce titre principalement cjue nous le désignons pour ce prix. Au cours des longues et patientes recherches qu"il poursuit, depuis plus de douze ans, sur les Coléoptères xylophages, il a spécialement étudié les Bostrychides et les Lyclides du bassin du Nil, de l'Abyssinie et des bords africains de la mer Rouge. Les espèces de ces deux groupes sont plutôt nom- breuses dans CCS régions; elles étaient ignorées ou insuffisamment connues jusqu'alors, tandis qu'on en possède aujourd'hui, grâce à M. Lesne, tous les II 56 ACADÉMIE DES SCIENCES. caractères esscnliels el qu'elles occupent une place précise clans la classili- cation entoniologique. Certaines de ces formes ont été signalées ou décrites dans des Mémoires spéciaux { Boslrychides et Lyctides de la baie de Tadjourali, Lyriiis de FAbyssinie et de la région saliarienne) el toutes sonl minutieusement caractérisées dans l'important et consciencieux Ouvrage que M. Lesnc a consacré à la i^evision des deux groupes. Là ne se limitent point, d'ailleurs, les travaux de M.Lesnesur la faune enlo- mologique du nord-ouest de l'Africjue. D'autres sonl relatifs à des Téné- brionides nouveaux de la région du llariai', à divers Coléoptères remar- quables trouvés dans le pays de (îallas par la mission de Boncliamps et étudiés dans le livre de M. Michel, Vers Fachoda, enlin, aux Insectes du même groupe recueillis dans la région du lac Tsana par le regretté J. Du- chesne-Fournet. Ces derniers sont étudiés depuis longtemps, et feront l'objet d'un chapitre illustré dans le ^ olume en préparation qui sera consa- cré à ce voyage. Nous ne croyons pas utile d'insister davantage et, pour ces travaux, nous vous proposons de décerner à M. I'iekke Lesne le prix Savigny. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX THORi:. (Commissaires : MM. Ranvier, Perrier, Cliatin, Giard, Delage, Crandidier, Lannelongue, le prince Roland Bonaparte; Bouvier, rapporteur.) La Commission du ]>rix Thore devait choisir cette année pour lauréat un entomologiste; elle vous propose à lunanimité M. Jui.ks ItuuitGEois, de Sainte-Maric-aux-Mines, auteur de nond)r('u\ travaux sur les Coléoptères du groupe des Malacodermes. Les Coléoptères forment un ordre immense dont l'étendue semble faite pour effrayer l'entomologiste; en dépit de l'intérêt qu'ils présentent au point de vue biologique et malgré la brillante parure d'un grand nombre de leurs espèces, on ne parvientpas à les étudier tous el leurs formes exotiques s'accumulent en nombre, sans travailleurs, dans les cartons de nos musées. M. Bourgeois a tourné la difficulté d'une fort heureuse manière. Puisque les Coléoptères dépassent la somme de travail et de connaissance d'un grand nombre d'hommes réunis, il faut s'appliquer à bien connaître SÉANCE DV 7 DI^CEMBRE I()()8. I 1 57 isolément chacun de leurs groupes, et il a étudié pour sa part celui des Malacodernics rpii ne compte point parmi les plus brillants, mais qui attire par ses espèces photogènes et par les caractères primitifs de certains de ses types. Voici pour le moins trente années que M. Bourgeois s'occupe des Malacodermes et l'on peut dire que nul mieux que lui n'en connaît la complète histoire; tous les iVI usées ont eu recours à sa science du groupe qui est profonde, à son inépuisable obligeance et à son inlassable ardeur au travail; il les a tous favorisés de ses précieuses études, mais c'est au nôtre, à celui de la France, qu'il a donné la plus grande part de son dévouement. Et ce titre justifierait déjà, dans une certaine mesure, l'alIrilHilion du prix que nous vous proposons. Il convient d'ajouter, au suri^us, que M. Bourgeois n'a aucuu b(,'soin de cette note flatteuse pour mériter d'être voire élu, car certaines' de ses éludes répondent à merveille aux conditions imposées pour le prix Thore. Dans la riche collection de ses travaux, qui s'étend aux Malacodermes de toutes les régions du globe, on trouve en elTelun Ouvrage qui rentre aljsolument dans les conditions du concours, c'est celui consacré par M. Bourgeois aux espèces de la Faune française. Cet Ouvrage fui |iul)lié en plusieurs fascicules et avec un sup|)lémeut dans la Revue d'Enlomolo^ie, il euibrasse lous les ' Malacodermes de notre pays : Lampyrides, Lycides, Téléphorides, Dril- lides, Dasytides et, depuis son apparition, sert de guide exclusif aux ento- mologistes qui veulent se familiariser avec les Coléoptères de ces diverses tribus. La faveur dont il jouit est de tous points méritée, car c'est une œuvre originale où M. Bourgeois a largement tiré parti de ses vastes connais- sances sur le groupe tout entier. Les monographies locales sont imparfaites toutes les fois qu'elles son! Irailées par un zoologiste dont le savoir ne s'élève pas au delà du rayon (Qu'elles embrassent. M. Bourgeois connaît à fond les Malacodermes du globe et c'est pourquoi son Ouvrage pr(''sente les qualités rares et solides qui le font estimer par les entomologistes. En attribuant le prix Thore à cet (Juvrage, l'A-cadémie des Sciences rendra justice à un travailleur désintéressé (pii est digne à lous égards de cette modeste mais envialjle récompense. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par l'Académie. Il5(S ACADÉMIE DES SCIENCES. MEDECINE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYO>f. ((Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Laveraii, Dastre, Chauveau, Perrier, Roux, Labbé.) 1. - l'RlX. La Commission décerne les prix à MM. Frouin. Tissot, Carré et Vallée. RapporL sur les travaux de M. A. Frouin, par M. Dastre. Ox\ doit à M. Fkoui.v une série à''éludes sur la sécrétion intestinale (jui ont attiré la très vive attention des physiologistes et des médecins. M. Frouin s'est acquis une réputation pour sa grande habileté dans l'exécution des vivisections les plus délicates. Il a réussi les opérations les plus chanceuses et présenté, à diverses reprises, aux Sociétés savantes, des animaux pour- ' vus de fistules intestinales multiples, compliquées d'autres interventions, et parfaitement remis des suites. En particulier, dans ses travaux sur la sécré- tion intestinale, il a pratiqué des isolements d'anses intestinales, par la méthode d'abouchement termino-terminal, dont il a montré la supériorité sur l'abouchement latéro-latéral appliqué en chirurgie humaine. Il a, par ces moyens, analysé avec beaucoup de soin les conditions de la sécrétion intestinale et les propriétés du suc natuLel et du suc de macération. En premier lieu, M. Frouin a comparé l'activité sécrétoire des différents segments. Il a vu que l'activité sécrétoire diminuait dans les segments successifs à mesure qu'on s'éloigne du pylore : les différences vont du simple au tiers ou au quart. Les faits sont nets : ils ont été retrouvés chez des animaux à régime aussi diversifié que les chiens et les bovidés. L'observation des anses isolées montre que le contact de la masse alimen- taire avec la muqueuse intestinale n'est pas l'agent exclusif ou principal de l'excitation sécrétoire. Les actions locales retentissent à distance : par exemple, l'introduction d'acide chlorhydrique dans l'estomac est un exci- tant très efficace; et, à cet égard, les autres acides, l'éther, le chloral, les savons agissent de même, au degré près. D'autre part, les excitations gêné- SÉANCE DU 7 DKCEMBRE 190H. 1 1 fjf) raies sont éiialemeiit aclives : en outre de la sécrétine et d'autres excitants généraux, M. Frouin a étudié le suc intestinal lui-même. Injecté dans les veines ou ingéré par la bouche, le suc intestinal provoque la sécrétion du suc entérique. Cette action ne peut être ramenée à celle de la sécrétine de Baylisset Starling, car celle-ci provoque l'écoulement des autres sécrétions, biliaire, pancréatique, etc., tandis que le suc intestinal a une action quasi spécifique pour la sécrétion intestinale, seule. On sait que le suc intestinal d'un animal a une propriété activante pour le suc pancréatique du même animal (activation kinasique). M. Frouin a vu que cette influence s'étend d'un animal à un animal d'autre espèce : le suc intestinal de fistule permanente des bovidés active le suc pancréatique du chien; il a un pouvoir kinasique égal à celui du suc intestinal de ce même animal. Dans une autre partie de son étude M. A. Frouin a recherché l'influence de la diversité des régimes sur les qualités du suc intestinal. Il n'a pas constaté de variations de cet ordre. Il nie donc l'adaptation de la sécrétion intestinale aux divers régimes alimentaires. M. Frouin a étudié les diastases du suc intestinal. Il a constaté que le suc de sécrétion ne renferme que de la kinase, de l'amylase et de la maltase. Il n'agit ni sur le saccharose, ni sur le lactose, ni sur le Iréhalose. Au con- traire, le suc de macération intervertit, comme on sait, le saccharose; il agit sur le lactose et sur le tréhalose. A quoi est due cette suractivation du suc intestinal par lui-même inactif? La bile, comme l'a vu M. Frouin, peut, à la vérité, activer le suc intestinal, partiellement; le mélange bile-suc intestinal hydrolyse partiellement (10 pour loo) le sucre de lait. Mais ce n'est là qu'un incident épisodique. C'est, en somme, aux produits de macération ou de destruction des cellules du revêtement épithélial, et non à lui-même, que le suc intestinal doit quelques-unes des propriétés dias- tasiques qui constituent ses facultés digestives. Le fait, il faut le dire, avait été établi déjà en ce qui concerne la diastase qui hydrolyse le sucre de lait, ou lactase. M. Frouin a étendu cette notion aux autres diastases, sucrase, tréhalase. Fnfin, M. Frouin a fourni une généralisation de même ordre, lorsqu'il a montré que le suc de macération, dialyse contre l'eau, perd son activité et qu'on la lui restitue par l'addition des sels. En résumé, M. Fkolin a apporté à la physiologie du suc intestinal une contribution importante. 11 a enrichi nos connaissances sur ce sujet, et l'Académie reconnaît les mérites de ce travail en lui accordant un des prix de Médecine et de ( lliirurgie. C. U., 190S, ■-!■■ Semestre. (T. CXLVU, N" 23.) UO Il()0 ACADÉMIE DES SCIENCES. Rapport de iM. Ciiauveau. Le travail ({ui a mérité à M. Tissor l'un des prix de Médecine et de Chi- rurgie a pour titre : Étude expérimentale de l' anesthésie chloroformique. Recherche des causes des accidents provoqués par le chloroforme et des moyens de les éviter. L'étude de M. Tissot est un très bon travail, qui introduit un progrès notable dans la lechnique de l'anesthésie chloroformique, en apportant des déterminations scientifiques nouvelles, aussi importantes que nombreuses. Ces déterminations scientifiques composent une étude d'ensemble dans laquelle M. Tissot détermine : 1° Les lois de la pénétration du chloroforme fourni au poumon, de l'air inspiré dans le sang des veines pulmonaires, c'est-à-dire le sang artériel; 1° Les lois de la difl'usion du chloroforme, du sang artériel dans le sang veineux et dans les tissus ; 3° Les lois de la diffusion rétrograde, c'est-à-dire des tissus dans le sang veineux et du sang veineux dans l'air des vésicules pulmonaires, au moment où cesse l'aspiration de l'air chargé des vapeurs de chloroforme. Ces deux derniers Chapitres sont à peu près absolument originaux. Le nombre des faits nouveaux que M. Tissot y met en évidence est considérable. Mais ce n'est pas sur ces faits que je désire appeler surtout l'attention, quoi- qu'il y en ait de tout premier ordre : comme ceux qui se rapportent à la comparaison de la teneur des deux sangs en chloroforme, aux diverses phases de l'anesthésie; comme ceux encore qui concernent la distribution du chloroforme dans les divers tissus ou organes du sujet anesthésie. C'est le premier Chapitre que je veux seulement retenir, parce que c'est le plus fécond en applications pratiques. Il traite des lois de la pénétration du cliloroforme dans l'organisme pen- dant l'anesthésie. Le principe de ces lois avait été établi par P. Bert. D'après ses déterminations, cette pénétration s'efléctue proportionnellement à la tension des vapeurs chloroformiques répandues dans l'air inspiré. Théori- (juement, rien ne parait plus légitime. Aussi a-t-on aussitôt adopté les indi- cations données par P. Bert, à savoir que les mélanges aériens contenant moins de 7''' à 8»' de chloroforme pour 100' d'air ne sont pas anesthésiques, tandis que les mélanges qui en contiennent plus de 12s pour 100' peuvent provoquer des accidents ou la mort; les mélanges titrés de S*»' à 12^ pour 100 constituent la zone maniable ou non dangereuse. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. I 161 Mais la formule de P. Bert était incomplote. Ce n'est pas dans l'air préparé pour l'inhalation chloroformique que la tension de vapeur de l'anesthésique doit être considérée; c'est dans la partie de cet air qui a pénétré et epii se renouvelle à l'intérieur même des vésicules pulmonaires, près de la paroi au travers de laquelle s'effectuent entre l'air et le sang les échanges de gaz et de vapeur. Si la respiration du sujet est très peu active, de l'air saturé de vapeur de chloroforme à une tension supérieure à 12^ pour 100' pourra être inoffensif. Si, au contraire, la respiration est extrêmement active, comme dans le cas depolypnée, l'air insuffisamment saturé pour endormir le sujet à respiration normale, non seulement anesthésiera le patient, mais pourra même produire l'intoxication chloroformique mortelle. Ce sont là des faits absolument prouvés dans les expériences de M. Tissot. Ils démontrent, d'une manière extrêmement brillante, la nécessité de rec- tifier la conception de P. Bert sur les lois de la pénétration du chloroforme dans le sang veineux pulmonaire. La tension de la vapeur de chloroforme considérée en soi dans le mélange importe peu à l'appréciation de la toxicité de ce mélange, c'est-à-ilire de son aptitude à accumuler dans le sang des doses dangereuses de chloroforme. Là où il convient d'envisager cette ten- sion, id est, dans les vésicules pulmonaires, la tension de la vapeur chloro- formique est surtout réglée par la rapidité de la ventilation pulmonaire. Une ventilation lente fait baisser rapidement cette tension, parce qu'elle laisse au sang rouge le temps de prendre beaucoup de chloroforme à l'air des vésicules. Une ventilation très rapide ne permet qu'une baisse de pression extrêmement lente, parce que le renouvellement de l'air dans les vésicules y remplace incessamment le chloroforme pris par le sang. Combien d'accidents d'anesthésie chloroformique ont été provoqués par cette méconnaissance de l'influence de la ventilation pulmonaire! On ne songeait à se défier que de la syncope respiratoire. Maintenant, il faut surtout se défier de la polypnée. Et ce précieux précepte pratique n'est pas le seul à découler des détermi- nations originales de M. J. Tissot, mais il suffit à lui mériter nos suffrages. L'anémie pernicieuse du chevai {typho-anémie infectieuse), par MM. Carré et Vallée. Rapport de M. E. Roux. Le travail présenté par MM. Carré et Vallée intéresse au plus haut point notre Agriculture; il traite d'une maladie du cheval très répandue, surtout Il62 ACADÉMIE DES SCIENCES. dans nos départements de l'Est et qui fait parfois disparaître tout l'effectif d'une écurie. Sous sa forme aiguë, elle est souvent confondue avec la fièvre typhoïde. Elle est contagieuse et d'autant plus dangereuse que, dans les formes chroniques, il existe des périodes où l'animal atteint, tout en présen- tant l'apparence de la santé, est capable de transmettre le mal. MM. Carré et Vallée ont montré que la maladie est inoculalUe, que le virus se trouve dans le sang, qu'il passe dans les urines et les excréments et qu'il se conserve dans le purin. Comme la transmission de la maladie a lieu aussi par ingestion, on comprend comment elle se répand dans les étables, par la nourriture souillée et les eaux contaminées des mares. Le virus de cette affection est invisible au microscope et passe à travers les filtres de porcelaine, même à pâte serrée. MM. Carré et 'Vallée n'ont encore pu réussir à le cultiver, mais ils nous ont fait connaître quelques- unes de ses propriétés : sa résistance à la chaleur, à la dessiccation, à la putréfaction, etc. Ils décrivent aussi les lésions de la typho-anémie du cheval, mal connue avant eux. De l'élude de MM. Vallée et Carré il ressort un certain nombre de me- sures à prendre pour s'opposer à la propagation de cette affection. Parmi elles je signalerai la recherche systématique de l'albumine dans l'urine des animaux. Sa présence permet en effet de soupçonner l'existence de l'anémie chronique chez des chevaux qui présentent toutes les apparences de la santé. Dans ce travail, MM. Carré et Vallée se sont montrés à la fois bons cli- niciens et excellents expérimentateurs, et ce qu'ils ont déjà fait donne l'espoir qu'ils mèneront à bien la difficile étude qu'ils ont entreprise. II. — Mentions. La Commission accorde des mentions à MM. Ken.ves, Chevas.su, Joly. Rapport de M. Laverax. La Commission décerne une mention à M. J. Ue.vnes pour ses /ïec/?<'/c/(e5 sur une maladie à trypanosomes des liquidés de l'Afrique du Nord. M. Rennes, vétérinaire militaire, a fait connaître une trypanosomiase des chevaux qu'il a observée dans l'Extrême-Sud oranais et qu'il a décrite sous le nom de Mal de la Zousfana. M. Rennes a fait de cette épizootie une étude très complète en Algérie d'abord, puis à l'Ecole d'Alfort. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. I l63 Le Mal de la Zousfana paraît identique au Debab observé sur les Droma- daires du sud de l'Algérie, et Tageut pathogène est vraisemblablement le Trypartosoma soiidanense LAvemn qui a été trouvé postérieurement chez des animaux infectés de trypanosomiase dans le Haut-Niger. Les recherches de M. Rennes présentent un grand intérêt au point de vue pratique, comme au point de vue théorique. Tumeurs du testicule, par le D' M. Chevassu, prosecteur à la Faculté de Médecine de Paris. M. Gcyon, rapporteur. L'auteur a étudié 128 tumeurs du testicule qui toutes ont été examinées histologiquement par lui-même. Aucun travail d'ensemble basé sur des exa- mens anatomo-pathologiques comparables n'avait encore été fait à l'égard de cette importante catégorie de tumeurs, restée, jusqu'à présent, relative- ment obscure. Il importail qu'un même observateur pût étudier dans tous leurs détails un nombre de néoplasmes tel que ses conclusions puissent avoir une portée générale. Ces tumeurs peuvent être classées en deux groupes : 1° Tumeurs développées aux dépens des éléments normaux du testi- cule; 2" Tumeurs développées aux dépens d'éléments étrangers au testicule, mais inclus dans l'organe. Les tumeurs du premier groupe comprennent : a. L'épithélioma séminal, ou séminome, développé aux dépens des cel- lules de l'épithélium des tubes séminipares; b. Les tumeurs des cellules interstitielles; c. Les adénomes testiculaires; d. Les fibromes et les sarcomes du testicule. Les tumeurs du deuxième groupe rentrent toutes dans la catégorie des embryomes du testicule. Parmi les tumeurs du premier groupe il est une variété fréquente, l'épi- théliome séminal autrefois décrit comme sarcome testiculaire. Toutes les autres variétés sont exceptionnelles; les formes tumeur des cellules intersti- tielles et adénomes testiculaires n'avaient pas encore été décrites. Les embryomes du deuxième groupe présentent des aspects très divers; ils comprennent, macroscopiquement, toutes les tumeurs dans lesquelles on rencontre des kystes et se divisent en : Tératomes, Il64 ACADÉMIE DES SCIENCES. Enibryomes proprement dits et tumeurs mixtes, Embryomes simplifiés, Embryomes dégénérés. Ces tumeurs ne se peuvent guère expliquer, dans le testicule, que par des théories assez complexes réunies sous le nom de théorie hlastomérique ; l'au- teur l'expose dans ses détails. En définitive, les embryomes sont des inclusions intra-testiculaires d'em- bryons plus ou moins malformés. Dans les tératomes, l'embryon et ses divers organes sont relativement reconnaissables. Dans les tumeurs mixtes, on ne retrouve plus les organes de l'embryon, mais seulement les tissus embryonnaires, plus ou moins différenciés. Si l'un de ces tissus est développé au détriment des autres, l'embryome est simplifié. Ainsi s'expliquent les tumeurs désignées jadis sous les noms de maladie kystique, chondrome, mixome, etc., du testicule. Si l'un de ces tissus dégénère el fait du cancer, l'embryome est dégénéré. L'auteur insiste sur la dégénérescence des éléments placentaires de l'em- bryome; elle forme des placentomes intra-testiculaires, tumeurs particulière- ment malignes. La création de celte classe des embryomes dégénérés permet d'inter- préter bon nombre de tumeurs du testicule qui paraissaient jusqu'alors à peu près inexplicables. Nous n'insisterons pas sur la partie clinique de cette étude, malgré son intérêt; on y trouve de judicieuses considérations sur les symptômes et le diagnostic des tumeurs du testicule, en général, et de leurs variétés, ainsi que sur leur fréquence relative par rapport à l'âge des sujets. Les épi- théliomes séminaux (09) et les embryomes (62) se rencontrent en nombre à peu près égal. Le maximum de fréquence par rapport à l'âge est de 20 à 3o ans pour l'embryome et de 3o à 4o pour le séminome. Ce sont les espèces les plus fréquentes et les plus malignes; Fàge moyen de la vie est donc le plus exposé. L'examen très documenté des résultats de la castration dans les 128 cas analysés dans le travail de M. Chevassu démontre l'impuissance actuelle de l'intervention chirurgicale. Les opérés qui portaient des embryomes, autres que ceux de la forme bénigne (tératome), sont tous, ou à peu près, morts et très rapidement. Parmi ceux qui présentaient des séminomes, un certain nombre sont encore vivants, mais trois ou quatre seulement peuvent être considérés comme à peu près définitivement guéiis. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE I908. Il65 L'étude très laborieuse et savante de M. le D'' M. Chevassu méritait de retenir l'attention de la Commission des prix Montyon de Médecine et de Chirurgie ; elle propose à l'Académie d'attribuer à leur auteur, à titre d'en- couragement, une des trois mentions dont elle dispose. M. J. .loLLY est l'auteur d'une série de recherches sur la formation des globules rouges des Mammifères. C'est un problème qui est à l'étude depuis un demi-siècle et pour lequel on a fourni les solutions les plus diverses. Tantôt le globule rouge a été assimilé à une portion de cellule, à un fragment de cytoplasme ou à un noyau; tantôt à des particules d'ori- gine indéterminée susceptibles cependant d'accroissement; tantôt enfin à des cellules véritables, complètes à l'origine, puis ultérieurement ré- duites. C'est à cette dernière conception que se rallie M. JoUy, après avoir mon- tré, par une critique pénétrante, le mal fondé des autres conceptions et leur désaccord avec l'observation. Le globule rouge des Mammifères est une vieille cellule qui a perdu son noyau dégénéré, qui a expulsé les résidus chromatiques et se trouve réduite à un cytoplasme enveloppé d'une coque hémoglobique. Cette conclusion s'appuie sur des faits nouveaux observés avec soin. C'est d'abord l'existence, au cours du développement embryonnaire, de deux générations distinctes d'hématies : les grosses hématies primordiales dont certaines seulement fourniront quelques globules rouges définitifs (gros globules), et les hématies secondaires, nucléées, qui seront les cellules mères de la grande masse des globules rouges définitifs. Les hématies primordiales sont des éléments précoces, à multiplication active, à existence éphémère, n'intervenant que pour une part infime dans la constitution du sang définitif. Les hématies de seconde génération, plus tardives, plus petites, ont, au contraire, une part principale. D'abord nucléées, leur noyau se modifie : il devient un petit globule dont la chromatine se réfugie à la périphérie, tandis que le centre est occupé par une substance colorable par les couleurs acides, puis il est expulsé de la cellule en un ou plusieurs temps. Dans la moelle osseuse des jeunes chevreaux et des embryons de mouton on retrouve ces noyaux expulsés, qui sont phagocytés ensuite par les cellules médullaires. Un troisième fait est la mise en évidence, dans les globules définitifs des embryons et des jeunes, de restes de noyaux, appartenant à une phase avancée de la destruction nucléaire et ayant échappé à l'expulsion. Quand Il66 ACADÉMIE DES SCIENCES. ces restes sont trop volumineux et que l'expulsion n'a pu se faire, ces glo- bules se détruisent. Le globule rouge des Mammifères se trouve, grâce à ces études de M. J. JoUy, ramené définitivement au type cellulaire. I^a multiplication cellulaire et la différenciation cellulaire sont à la base de la formation de tout globule rouge. Ces résultats, soigneusement acquis, ont une importance qui légi- time la récompense que l'Académie accorde aux travaux de M. Jolly. m. — Citations. La Commission attribue des citations à : M. Georges Uosenthal, pour son Ouvrage intitulé : V aerobisation des microbes. M. Adrien Lippmann, pour son Ouvrage intitulé : Le microbisme biliaire normal et pathologique, M. SouBiE.s, pour son Ouvrage intitulé : Physiologie de l'aéronaute. Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie. PRIX BARBIER. (Commissaires : MM. Boucbard, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran, Chauveau, Perrier, Roux, Giard, Labbé; Dastre, rapporteur.) La Commission académique propose, pour le prix Barbier, MM. Piettre et ViL.4. MM. Piettre et Vila ont poursuivi, depuis 3 ans, une série de recber- ches sur le sang des mammifères et des oiseaux, et spécialement sur la ma- tière colorante de ce sang, Toxyliémoglobine, sur son dérivé l'hématine et enfin sur le stroma globulaire. MM. Piettre et Vila ont préparé l'oxyhémoglobine du sang de divers ani- maux. Ils ont vu qu'examinées au spectroscopc, sous une épaisseur suffi- sante (20"^^°'), les solutions de cette matière colorante présentent, en debors des deux bandes d'absorption dans le vert, bien connues de tous les expéri- mentateurs, une troisième bande dans la partie rouge du spectre, de lon- gueur d'onde A =634. Les auteurs donnent les raisons qui les obligent à admettre que cette bande appartient bien à l'oxyliémoglobine. Elle se SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. I 167 montre dans des conditions de dilution très variées (de i à 240 de sang pour la même quantité d'eau ). Cette bande s'observe avec l'oxyhémofjlobine cristallisée et avec le sang- laqué : elle ne se montre point dans le sang non hémolyse, examiné en liqueur isotonique. Il y a donc, au point de vue spectral, une différence importante entre le sang qui a conservé son intégrité globulaire et le sang laqué. La bande X = 634 subit des déplacements dans le spectre, sous l'influence de certains composés chimiques. Les fluorures solubles, l'acide fluorhy- drique très étendu, déterminent une migration spectrale de cette bande de X = G34 à X = Gi2, avec une sensibilité telle que ce phénomène peut servir de réactif du fluor et de caractéristique médico-légale du sang. Les alcalis faibles suppriment cette bande : les acides la font reparaître. MM. Piettre et Vila ont préparé l'oxyhémoglobine en grandes quantités, au moyen de procédés à rendement continu. Us ont opéré sur le sang de cheval. Ils obtiennent 65» d'oxyhémoglohine sèche par litre de sang. Us ont eu jusqu'à lo''^ de cette oxyhémoglobine cristallisée, caractérisée par sa teneur en fer 0^,37 pour 100. Enfin, l'étude de l'absorption de l'oxygène, faite dans des conditions diverses, a révélé quelques faits intéressants. L'oxyhémoglobine en solution fixe, à basse température, un volume de i™'',4S en moyenne par gramme de matière sèche : au contraire, employée en cristaux frais, sous une pression d'une atmosphère d'oxygène, elle ne fixe que o'='"',93 et, dans l'atmosphère ordinaire, seulement o'^™', 82. Il y a là, dans celte diversité de conditions, de quoi expliquer bien des contradictions entre les résultats fournis par les divers auteurs au point de vue des teneurs en oxygène. Un dernier résultat fort intéressant est celui-ci : si on lui enlève l'oxy- gène par séjour prolongé dans le vide à la température de 4^°; l'oxyhémo- globine se réduit à l'état d'hémoglobine sans perdre ses bandes a, fi et >>. Le phénomène de Stokes, de la réduction des deux bandes principales à une seule, n'est donc pas caractéristique de la simple réduction; il est l'eli'el d'un changement plus brutal. MM. Piettre et Vila ont étudié aussi les propriétés physiologiques de l'oxyhémoglobine. Injectée sous la peau d'un lapin ou dans son péritoine, l'absorption en est rapide, complète. Le sérum de l'animal injecté (si la quantité injectée dépasse i4''' à l'état sec> est hémolytique et agglutinant pour le sang de l'animal qui a fourni l'oxyhémoglobine (cheval). MM. Piettre et Vila ont préparé l'hématine cristallisée de bœuf, chien, G. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N" 23.) l5l II 68 ACADÉMIE DES SCIENCES. cobaye, poulet, pigeon, etc., un trailant roxyhémogiobine cristallisée par la solution à 3 pour loo d'acide formique glacial dans l'alcool méthylique. L'hématine ainsi obtenue est plus pure que celle de Xencld et Sieber : elle ne contient point de soufre. Les auteurs ont montré, par le procédé de sa- ponification ménagée, que la molécule présente à côté d'un noyau azoté (noyau pyrrolique ) une chaîne grasse importante. Un perfectionnement a été apporté par les auteurs à la méthode de pré- paration du stroma des globules qu'ils ont obtenu plus complet, moins épuisé de ses sels que dans les autres procédés-. De même ils réalisent la séparation des noyaux des hématies nucléées, avec conservation de leurs caractères, de leur forme, de leurs réactions histochimiques : c"est dans la substance des novaux que se locahse la plus grande partie de la silice des stroma. Le travail de MM. Piettre et Vila fait connaître, comme on le voit, un certain nombre de faits nouveaux et importants. Il réforme des notions mal fondées et cepeudant acceptées assez généralement. Il constitue une contribution essentielle à l'étude des pigments sanguins et il mérite la distinction que l'Académie a voulu lui accorder en lui décernant le prix Barbier. Les conclusions de ce rapport sont adoptées par l'Académie. PRIX BREANT. (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran, Chauveau, Perrier, Labbé; Roux, rapporteur.) La Commission partage le prix Bréant (arrérages) entre M. Vincent et M. Remlivgek. Rapport de M. Roux. M. le D"' Vi.vcENT, professeur au Val-de-Grâce, a envoyé, pour le con- cours du prix Bréant, l'ensemble d'^ ses travaux sur le tétanos. Depuis Tannée 1890, M. Vincent s'est attaché à l'étude du tétanos. Il a été le collaborateur de M. Vaillard dans les recherches qui ont élucidé l'étiologie du tétanos chirurgical et qui sont devenues classiques. Ces deux savants nous oui appris que les spores tétaniques, dépourvues de toxine, ne donnent pas la maladie quand on les inocule, parce qu'elles sont bientôt SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. I l()9 englobées par les phagocytes. Mais toutes les circonstances cjui empêchent l'aclivité des pliagocytes de s'exercer déterminent l'apparition des contrac- tm-es caractéristiques. Telles sont notamment les associations microbiennes et la présence de corps étrangers dans les plaies. M. Vincent a ajouté à cet intéressant chapitre de l'étiologie du tétanos chirurgical des faits personnels et nouveaux qui nous expliquent nombre d'observations de tétanos médical spontané chez l'homme, observations qui jusqu'ici étaient restées fort obs- cures. L'auteur démontre ([u'il suffit d'élever ou d'abaisser la température d'un cobaye pour que les spores tétaniques, restées jusque-là inolîensives dans son corps, germent et donnent lieu, suivant les circonstances, à un tétanos local, à un tétanos splanchnique avec septicémie tétanique. Eu étu- diant le curieux phénomène qu'il désigne sous le nom à.Q phénomène d'appel, IVI .Vincent établit que les spores tétaniques inoculées en un point du corps des cobayes viennent germer dans le tissu sous-cutané à l'endroit où l'on injecte ensuite soit une solution d'un sel neutre de quinine ou même une solution de NaCl à y^. L'intérêt de ces faits est de nous faire comprendre pourquoi dans certains pays le tétanos s'observe à la suite d'injections sous-cutanées médicamenteuses. A ces ingénieux travaux M. Vincent en a joint d'autres sur la culture du bacille tétanique, sur le sort de la toxine tétanique dans le tube digestif, sur l'action des mélanges de toxine et de sérum antitéta- nique. L'œuvre de ^L Vixcext est des plus remarquables, aussi votre Commis- sion lui déc(M'ne-t-elle un prix Bréant sur les arrérages de cette fondation. liapport de M. lloux. Les découvertes de Pasteur et de ses élèves ont été le [)oint de départ d'innombrables expériences sur la rage. M. le D' Kemli.vger, qui dirige l'In- stitut antirabique de Constantinople, est un des expérimentateurs qui ont le plus heureusiMnent travaillé sur le sujet. Quelques-uns des faits qu'il a trouvés ont une importance considérable. Je rappellerai, par exemple, qu'il a démontré le premier l'extrême petitesse du virus rabique en faisant voir qu'il peut passer à travers les parois de filtres qui arrêtent les microbes ordi- naires. Depuis cette découverte M. Remlinger a accompli toute une série de recherches qu'il soumet au jugement de l'Académie. Celles sur la guérison spontanée de la rage expérimentale, sur l'inoculation du virus fixe du lapin au chien, sur l'absorption du virus rabique par la peau, sur les phénomènes II-O ACADEMIE DES SCIENCES. paralytiques au cours du traitement, etc., augmentent nos connaissances sur la maladie rabique. En accordant à M. le D'' Remlinger un prix Bréant pour 1908, votre Com- mission a voulu reconnaître le profit que la Science a tiré de son labeur persévérant. Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie. PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Bouchard, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran, Dastre, Chauveau, Perrier, Labbé; Guyon, Roux, rapporteurs.) Le prix est décerné à MM. Lamy et Mayer. Une mention honorable est accordée à M. Chiray. Etudes sur le mécanisme de la sécrétion urinaire,par MM. Henri Lamy et André Mayer; M. Guyon, rapporteur. Depuis 1902, les auteurs, dans une série de travaux publiés dans les Comptes rendus de lu Société de Biologie et dans le Journal de Physiologie et de Pathologie générale, ont étudié méthodiquement le mécanisme de la sécrétion urinaire, expérimentant sur le chien et provoquant la diurèse au moyen d'injections intraveineuses de sucres et de cristalloïdes divers. Dans une première série de recherches, MM. H. Lamy et A. Mayer montrent que la diurèse n'est point rigoureusement soumise aux conditions mécaniques de la circulation sanguine à travers le rein : pression artérielle, vaso-dilatation, vitesse de circulation du sang, etc. Les auteurs se sont efforcés ensuite de prouver cpie le rein accomplissait un véritable travail de sécrétion au sens propre du mot : assertion bien sou- vent émise, mais qui n'avait pas encore été établie avec rigueur. Leur démonstration repose sur le dosage comparatif des éléments du sang et de l'urine aux différentes phases de l'élimination d'un cristalloïde (sucre par exemple) introduit dans le sang par injection inlra-veineuse. Elle aboutit à cette conclusion que le rein n'exécute pas simplement un travail passif (filtration mécanique), que la composition de l'urine n'est pas étroitement tributaire de celle du sang, mais qu'il y a véritablement sélec- tion de la part de la cellule rénale à l'égard des substances quelle puise SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. II71 dans le sang pour les éliminer : tantôt sélection positive, tantôt sélection négative. Le rein fonctionne comme une glande; et il n'y a aucune nécessité à in- troduire ici l'hypothèse compliquée de la résorption canaliculaire. Les auteurs montrent le défaut de cette théorie, suggérée évidemment par la structure du tube urinifère et la nécessité de rendre compte des fonctions de chacune de ses parties. Ils montrent d'ailleurs l'insuffisance de toutes les théories qui prétendent faire intervenir dans la fonction rénale des méca- nismes ^«m/jfo (filtration, osmose, diffusion, etc.). L'appareil glomérulaire reste sans emploi, les auteurs n'admettant point que le glomérule soit un organe filtrant. MM. Lamy et Mayer proposent l'hypothèse suivante : « Le glomérLde n'aurait qu'une fonction mécanique. » Il jouerait le rôle d'un véritable piston propulseur placé au fond du tube rénal et destiné à favoriser la progression de l'urine. La pression due à la capillarité est énorme dans les tubes rénaux, étant donnée leur longueur; d'autre part, l'urine doit être expulsée rapidement. D'où la nécessité d'un appareil auxiliaire. Les auteurs ont pratiqué des circulations artificielles à travers le rein, comparativement avec une pression continue et avec une pression oscillante rythmée imitant la pression artérielle sur le vivant. Ils ont constaté que le liquide expulsé par l'uretère était proportionnellement beaucoup plus con- sidérable dans le deuxième cas que dans le premier. L'étude histologique des reins fixés en pleine sécrétion a fourni aux auteurs des données intéressantes confirmant leur manière de comprendre la sécré- tion rénale. Ils ont constaté : 1° L'aspect immuable des glomérules; 2° La vacuolisation des cellules de Heidenhain, comme on l'observe dans les cellules glandulaires fixées en pleine activité sécrétoire; 3° L'aplatissement de ces mêmes cellules avec élargissement de la lumière des tubuli (phénomène déjà signalé par les histologistes) ; 4" L'élargissement des espaces conjonctifs intertubulaires qui, à l'état de repos, sont virtuels. Cet aspect rappelle celui des glandes surprises en pleine activité sécré- toire. Il est à penser que la cellule rénale puise ses éléments de l'urine dans le liquide exsudé dans les espaces intertubulaires, et que ceux-ci servent d'intermédiaires aux capillaires sanguins et aux tubes sécréteurs de l'urine. Les recherches de MM. H. L.iNY et A. Mayer sur le mécanisme de la sécrétion urinaire apportent, à l'un des plus délicats problèmes delaPhysio- II 72 ACADÉMIE DES SCIENCES. logie, d'importanles contributions. LaCommission du prix Godard a, malgré quelques réserves, unanimement reconnu leur valeur et propose à l'Aca- démie d'attribuer -cette récompense à leurs auteurs. Des effets produits sur l'organisme par V introduction de quelques albumines hétérogènes, par M. Chir.w. Rapport de .lA. Roux. Les expériences de l'autour ont surtoulportésur l'ovalbumine; après bien d'autres il constate que de faibles doses d'albumine introduites dans le sang ou sous la peau déterminent de l'albuminurie. L'albumine de l'urine est en partie l'ovalbumine injectée, puisqu'elle précipite par un sérum spécifique. Dans la partie originale de son travail, l'auteur montre qu'à la suite de l'injection rectale de l'ovalbumine chez l'homme et chez les animaux il en passe dans l'urine ; le gros intestin peut donc être perméable aux matières albu- minoïdes. Si chez l'homme on ne trouve pas dans l'urine l'albumine des ali- ments cela tient à ce que celle-ci est modifiée parles sucs digestifs. La preuve en est que l'ovalbumine additionnée d'une quantité suffisante de trypsine et injectée dans le rectum ne se retrouve pas dans l'urine. Il en est de même de la caséine. L'auteur pense que certaines albuminuries sont dues à ce que les sucs digestifs ne transforment pas toute l'albumine ingérée. Ces albumi- nuries sont guéries par l'usage des ferments digestifs. C'est surtout chez les personnes dont les reins ne sont pas exempts de tare qu'on voit l'ovalbumine passer dans l'urine après l'injection dans le rectum. L'auteur déduit de ce fait une méthode d'examen de l'intégrité des reins. Les conclusions de ces Rapports sont adoptées par l'Académie. PRIX DU BARON LARREY. (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Laveran, Dastre, Chauveau, Perrier, Labbé; Lannelongue, rapporteur.) Au nom de la Commission chargée d'examiner les Mémoires envoyés pour le prix Larrey, j'ai l'honneur de demander à l'Académie que ce prix soit accordé à M. le D'' Bonnette, médecin-major, auteur d'un travail inti- tulé : Dangers des tirs à blanc, effets dynamiques et vulnérants des cartouches à fausse balle. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. IiyS Ce travail contient l'exposé d'une élude expérimentale très complète des effets des fausses balles et aboutit à des conclusions très utiles pour éviter les blessures parfois mortelles des militaires en temps de paix. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX BELLION. (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Laveran, Dastre, Perrier, Roux, Labbé; A. Chauveau, rapporteur.) Le prix est décerné à M. n.issEr pour son travail ?>\xv V Anatojnie patho- logique de ï oslèomalade spontanée et expérimentale. On trouve dans ce travail une bonne étude comparative des lésions de l'ostéomalacie chez le cheval, le porc, la chèvre, le lapin, le renard. Les excellentes préparations d'après lesquelles cette étude a été faite ont pu être mises en regard de celles qui ont été fournies par l'espèce humaine, confirmer et compléter les notions et les déductions qu'on en avait tirées. Il en est résulté une utile contribution apportée par l'Anatomie patholo- gique comparée à l'identification de l'origine et de la nature des lésions de rostéomalacie, de la dysplasie périostale, du rachitisme et de l'acondro- plasie. Une mention honorable est accordée à M. J. Alquier, pour son Ouvrage intitulé : Les aliments de l' homme. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX MECE. (Commissaires : MM. Bouchard, (juyon, d'Arsonval, Laveran, Dastre, Chauveau, Perrier, Roux, Labbé.) Le prix Mège n'est pas déceané. II74 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX SERRES. (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, d'Arsonval, Lannelongue, Lave- ran, Dastre, Chauveau, Roux, Giard, Labbé; Perrier, rapporteur.) La Commission propose d'accorder le prix à M. Albert Iîrachet, pro- fesseur d'Analomie et d'Embryologie à l'Université de Bruxelles. Elle avait désigné comme rapporteur M. Giard, et c'est par suite de la mort de notre reo-retté Confrère que l'Académie m'a récemment chargé d'exposer les titres du lauréat au prix qui lui est décerné. Elle voudra bien m'excuser si mon travail n'est pas aussi fouillé que j'aurais désiré. La Commission propose d'attribuer le prix Serres à M. Brachet, non pas en récompense d'un travail déterminé, mais pour reconnaître un long labeur consacré à l'étude de questions très difficiles, très obscures et très impor- tantes, bien qu'elles ne soient pas de celles qui excitent l'attention générale parce que leur importance peut être facilement comprise de tous. D'autre part, M. Brachet s'est exclusivement attaché à l'étude de l'em- bryogénie des Vertébrés, où, si l'observation des faits est souvent difficile, leur interprétation, faute d'une méthode générale de groupement uni- formément admise par les embryogénistes, provoque presque toujours d'interminables et stériles discussions qui masquent la valeur des résultats acquis. Le désaccord est encore accru parce que les embryogénistes, tout en reconnaissant presque unanimement certains principes coordinateurs, ne se croient nullement tenus à en faire une épreuve méthodique, changent arbitrairement de critérium dans la détermination des homologies des organes et renversent même parfois sans scrupule le mode de sériation des phénomènes. Ils admettent implicitement, par exemple, que le thème initial des phénomènes embryogéniques est une répétition abrégée des formes qui se sont succédé généalogiquement; cette succession généalo- gique ne peut être déterminée que par l'étude des formes adultes : elle a donc pour base l'Anatomie comparée, qui doit indiquer à l'embryogénie l'ordre dans lequel elle doit instituer ses études. Une fois connu l'ordre de succession des êtres, les embryons des formes supérieures doivent évoluer de manière à rappeler cet ordre. Rs ne le font que d'une manière très impar- faite, et dès lors on ne se préoccupe que modérément du ihènie initial. Ce thème doit être admis cependant, mais il ne peut l'être qu'à correction; les déviations qu'il subit sont dues à deux causes dont l'action se combine SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. 1173 d'ailleurs de toutes les façons possibles : i" l'adaplation propre et passagère de Fembryon aux conditions particulières de son développement; 2° l'accé- lération plus ou moins grande des phénomènes de répétition de la généalogie qui télescope pour ainsi dire les formes ancestrales réelles, leur substituant des formes mixtes plus ou moins différentes, n'ayant pas vécu réellement, et c|ui modifie en même temps tous les procédés d'iiislogenèse. Une séria- tion méthodique et une crilicpie attentive des phénomènes embryogé- niques chez les animaux appartenant à une même lignée permettent de faire la part des caractères dus à la répétition ancestrale, des caractères dus à une adaptation de l'embryon et des caractères dus à l'accélération embryogé- nique. Ce départ est nécessaire si l'on veut déterminer exactement l'ongine des transformations des organismes en voie de développement, préciser les rapports des formes embryonnaires, soit entre elles, soit avec l'animal adulte, et formuler les lois de l'embryogénie générale. Malheureusement il est très rare que ce travail de coordination soit fait avec toute l'ampleur nécessaire, l.orsqu'on se trouve en présence d'une longue lignée généa- logicjue comme celle qui conduit des Vers annelés ou même des Rotifères aux Vertébrés supérieurs, on étudie la série à partir d'un point quelconque arbitrairement clioisi; on commence par l'étude d'une forme embryon- naire réputée inférieure, mais inexpliquée, et l'obscurité du point de départ s'étend à tout lo reste de la série. C'est l'écueil que rencontrent dès le début les embryogénistes qui se consacrent exclusivement à l'étude des Vertébrés, et c'est la raison d'être des dissentiments (jui les divisent. M. Brachet a fait tout ce qu'il a pu pour éviter cet écueil; il a choisi pour sujet d'étude les Batraciens, parce que ce sont les plus inférieurs des Vertébrés marcheurs ou tétrapodes, et qu'il peut espérer y trouver les points de dépari des processus de développement réalisés chez les Vertébrés supérieurs. jNous ne suivrons pas ces recherches dans leur ordre chronologique, mais dans l'ordre des phases du développement. L'œuf fécondé des Grenouilles rousses présente une symétrie bilatérale bien nette qui s'accuse par la dislinbution de son pigment; M. Brachet a montré que cette symétrie était la conséquence de la pénétration du sper- matozoïde. Le plan delà première segmentation coïncide souvent avec ce plan de symétrie; mais il n'en est pas toujours ainsi, et le plan peut faire tous les angles possibles avec le plan de symétrie. M. Brachet, en suivant l'évolution de l'œuf après avoir tué l'un des blasloiuères, a réussi à établir (juc l'orientation de ce premier plan de segmentation n'avait aucune iiilluence sur la symétrie de l'embryon. La symétrie de celui-ci resle toujours celle do C. K., lyoSS, J' Semestre. (T. CXLVll, N° 23.) I^- 1I7<'> ACADÉMIE DES SCIENCES. l'œuf fécondé; les deux premiers blastomères ne représentent les deux moitiés droite et g'auche de reiuhryon que lorsque le plan de la première segmentation coïncide avec le plan de symétrie de Tœuf. Aprèsl'étude de la constitution de l'œuf, celle de la segmentation se présente naturellemeni . M. Brachet clierche les premiers phénomènes de l'évolu- tion chez l'Axolotl et la Grenouille rousse. Chez un grand nombre d'Inver- tébrés, l'Auqihioxus, les Ascidies simples, la segmentation de l'oeuf conduit à la formation d'un sphéroïde ou d'un ellipsoïde creux à parois formées d'une seule assise de cellules (h/astula) dont, ])Our des raisons d'oi'dre méca- nique et physiologique, la moitié postérieure, ou calotte tropinque, s'invagine dans la moiti('' antérieure ou calotte cinétique pour former ce qu'on nomme une gastntla. à l'arrière de laquelle persiste lorifice d'invagination, le blastopore. Aucun Vertébré ne présente cette gastrule tvj^ique; toutefois, tous traversent un étal où l'embryon est formé de deux feuillets superposés, en qui l'on est généralement convenu de voir les équivalents des deux calottes emboîtées l'une dans l'autre de la gastrule. Il faut, pour conq>léter l'homo- logie, retrouver un blastopore. Etant donné le mode de formation de l'embryon à deux feuillets des Vertébrés, son blastopore ne saurait res- sembler à celui des gastrula typiques, et très souvent il est virtuel, c'est- à -dire qu'il n'existe pas du tout. On arrive à lui rendre une existence réelle au moyen d'une définition nouvelle : le Ijlastopore n'esl plus un orifice; c'est la ligne de jonction des deux feuillets de la gastrula conven- tionnelle dont nous venons de parler. De virtuel, le blastopore devient réel par suite du soulèvement d'abord dans sa moitié crânienne, puis sur le reste de son pourtour d'une lèvre blastoporale, dont les deux moitiés se rapprochent peu à peu d'avant en arrière pour former le dos de l'em- bryon. L'apparition de cette lèvre marque la fin de la gastrulalion. Bien que le blastopore typique résulte de l'invagination de la calotte Irophique dans la calotte cinétique chez les Invertébrés et l'Amphioxus, la formation de l'endoderme ne commence chez les Batraciens qu'après l'apparition de ce (pi'on nomme le blastopore sur le disque embryonnaire encore formé d'une seule assise de cellules et qui correspond à la calotte cinétique ou exodermique des Invertébrés. Sur les bords de ce disque, les cellules se multiplient, passent au-dessous de lui, glissent au-dessus de la masse vitelline et arrivent à constituer l'entoderme correspondant à la calotte trophique; plus tard encore apparaîtra le canal neurentérique qui est, chez lAmphioxus, le résultat du recouvrement du blastopore primitif par la SÉANCE DU 7 Dl':CEMBRI£ 1908. IT77 soudure des deux bords de la gouttière nerveuse. On peut se demander si l'adaptation de la forme de l'embryon à la grosseur du vitellus et la tachy- genèse suffisent à expliquer les différences entre le rôle de ce qu'on nomme le blastopore et ses lèvres cbez les Vertébrés, et le blastopore des Invertébrés; mais riiomologie est généralement admise, et M. Bracbet a suivi avec un soin tout à fait scrupuleux ces phénomènes et a certainement préparé leur interprétation définitive. On ne peut manquer d'être frappé de la ressemblance de ces processus avec ceux qiu accompagnent la formation du tube nerveux de l'Amphioxus. Ici, la formation du dos est aussi le résultat de la fermeture de la large gouttière dorsale qui s'étend au delà du blastopore et le recouvre quand elle se ferme, non plus d'avant en arriére, mais d'arrière en avant. La forma- tion de la corde dorsale aux dépens de l'endoderme est une conséquence second, lire de la formation de cette gouttière. Chez les Am[)hibies, M. Bra- chet la considère comme contenue en puissance dans les lèvres du blastopore ; mais ces lèvres marquent la ligne de jonction de l'exoderme et de l'endo- derme aufpiel elles donnent naissance, et, en fait, quand celui-ci s'est complètement constitué, c'est dans sa région médiane qu'elle se forme. M. Bracbet fait encore remarquer que tous ces phénomènes s'accomplissent dans une région de l'embryon qui sera la tète de l'animal définitif; le corps a pour origine un foyer actif de prolifération cellulaire situé en arrière de la tète future, ainsi cjue cela a lieu d'ailleurs chez les formes inférieures de tous les animaux dont le corps est segmenté (Entomostracés, Vers annelés, la plupart des Ceslodes). Ce rapprochement est des plus intéressants ; toute- fois, M. Bracbet en conclut que, primitivement, la tète représentait le corps tout entier des Vertébrés ; il élend ainsi à ces animaux une conclusion incontestable pour les Arthropodes qui débutent sous la forme de naa- plius et les Annélides qui débutent sous celle de trochosphére et même les Cestodes qui délmtent sous celle cïoncosphère. Mais la tête des Vertébrés est une région autrement complexe et qui n'a guère pu se différencier que sur un corps de Ver annelé déjà constitué. M. Bracbet s'est encore occupé de l'origine du mésoderme et des vaisseaux sanguins chez les Batraciens. Il a étai)li (jue les ébauches de l'endothelium vasculaire et du sang sont constitués par une bande mésoblastique s'élen- dant de la bouche à l'anus, sur le pourtour ventral du tube digestif ; chez les Anoures les ébauches se clivent de bonne heure, en même temps que le méso- dermo dont ils font partie d'emblée; mais chez les Tritons, après que celui- ci s'est détaché, elles sont encore en continuité avec l'enloderme qui leiu' 1171^ ACADÉMIE DES SCIENCES. donne naissance d'une façon indépendante; ra|)pareil vasculaire, à la différence de l'appareil lymphalique, s'acci'oit du reste d'une façon auto- nome. Les deux (Miauches vasculaire et sanguine sont complètement dis- tinctes; l'ébauclie sanguine constitue un vaste îlot situé un peu en avant du point où se formera l'anus; ce n'est que lorsque les ébauches des veines vitellines ont enveloppé l'ilot sanguin que les cellules qui le constituent se répandent dans les vaisseaux et dans le cœur. L'isolement de l'îlot sanguin isolé des Batraciens s'explique si l'on compare cet îlot aux. îlots extra- embryonnaires des Sélaciens, et si l'on admet que l'œuf relativement petit et à segmentation totale des Batraciens est une réduction d'œufs plus volu- mineux analogues à ceux des Sélaciens. Nous avons déjà indiqué que M. Brachel considère que toute la région céphalique dérive des lèvres du htastopore ; pour ii\er la limite de la tête, ce savant a été conduit à étudier le développement de la crête ganglionnaire des nerfs crâniens sensitifs ou mixtes, qui demeure identique à elle-même chez tous les Vertébrés et qui dilTère par de nombreux caractères de celle du tronc. M. Bracheta trouvé que, chez les Balraeiens, cette crête r(''sulte de la région de concrescence des lèvres du hlaslopare cju'elle s'incorpore tout entière. Des cellules constituant des crêtes ganglionnaires restent en place el conîribuent avec celles des placodes exodermiques, vestiges d'anciens organes des sens, à former les racines et les ganglions des nerfs crâniens; les autres émigrent dans le mésenchyme, tracent la voie aux nerfs futurs, leur servent d'organes de soutien et fmalement persistent sous forme de gaine de Schwaun. Tout cela constitue un ensemble de travaux longtemps poursuivis, dans les(juels M. Brachet a montré les plus grandes qualités de persévérance, de précision et d'habileté histologique. Il a ainsi contribué â donner â l'embryologie comparée des Vertébrés des points de départ d'une grande solidité. Ses reclierclies sur l'origine et la signification morphologique des ébauches du foie et du pancréas chez les Poissons, les Ueptiles et les Mammifères pré- sentent les mêmes qualités. M. Brachet a réussi à démontrer que chez tous ces animaux le foie procède d'un renflement longitudinal du pourtour ventral du tube digestif siégeant, dans les jeunes stades, entre le semis veineux et l'ombilic. Cette ébauche prolifère activement dans sa partie antérieure et donne naissance au parenchyme hépatique; sa région posté- rieure ne prolifère pas et donne naissance à la vésicule biliaire et au canal cystique. La prolifération de la l'égion antérieure a pour conséquence la SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE I908. II79 formation d'ébauches secondaires dont le nombre et la disposition sont très variables. Le pancréas dérive d'une ébauche dorsale et de deux ébauches ventrales, l'une droite, l'autre gauche; M. Brachet a retrouvé ces ébauches ventrales chez le Lézard gris et le Lapin, mais il a montré que la gauche s'atrophiait chez ces animaux; Helly a démontré depuis que c'était un fait général chez les Mammifères. Le pancréas demeurerait diffus dans la paroi de l'intestin moyen chez les Ammoco'tus. Ses éludes sur le développement du foie ont conduit M. Brachet à démon- trer le rôle important que son développement envahissant joue dans la for- mation du diaphragme. Ln s'insinuant dans le méso-latéral, dans le revê- tement latéral de l'œsophage, entre l'ébauche du grand cnl-dc-sac de l'esto- mac et l'extrémité du poumon, il arrive à former une paroi postérieure à chaque cavité pleurale dont la fermeture se complète par suite de la soudure de cette paroi avec le bord libie de la rni'nibrane pleuro-i)érit(ini''ale. Ce ré- sultat fait d'ailleurs partie d'un enseml)le de travaux que, dès le début de sa carrière, M. Brachet a consacrés à l'élude de l'évolution de la cavité cœlo- mique et de la cloison (pii si'pare les cavités pleurales de la cavité péricar- dique, et au cours desquels il a montré riuiporlance du d('''T. Les deux publications adressées par M. H. Lairext à l'Académie des Sciences en vue de l'obtention du prix Montyon renferme le Relevé général de la Statistique démographique et médicale pour la ville du Havre pen- dant les deux périodes décennales 1880-1889, 1890- 1899. La première Partie contient 19 Chapitres se rapportant successivement aux naissances, aux mariages, aux divorces et surtout aux décès dont on étudie les causes générales. Viennent ensuite les maladies zymotiques, la fièvre typhoïde, la diphtérie, la phtisie pulmonaire, etc. Signalons encore un Tableau graphique qui résume les renseignements précédents et six autres Tableaux fort importants et relatifs aux épidémies cholériques. La seconde Partie traite des mêmes sujets que la première; seulement elle renferme en outre un Atlas plein d'intérêt; cet Allasse compose de cinq planches dont voici les titres : plan de la ville du Havre, plan des égouts de cette ville, relevés topographiques divers. SÉANCE DU 7 Dl.CEMBRE 1908. 119;) Telle est Fanalyse succincte de l'Ouvrage de M. Laurent; il est ijonié sans doute à la ville du Havre, mais, quoique ainsi limité, il ne constitue pas moins un travail considérable et qui mérite récompense. llapport de M. Pjuxcaré. L'auteur du Mémoire n" 2 examine les différentes formules qui ont été proposées pour représenter les lois de la mortalité, et il indique les mé- thodes mathématiques par lesquelles on pourrait cnlculer en partant des observations les différentes constantes qui figurent dans ces formules. Ces méthodes peuvent être appliquées avec avantage, non seulement à rensem])le d'une population, mais à des groupes professionnels présentant une homogénéité suffisante. L'auteur en fait une application à un e.vemple pour lequel malheureusement il ne disposait que de données statistiques insuffisantes. Il s'occupe ensuite des courbes de mortalité des individus qui sont de- venus invalides à la suite d'un accident, et de la façon dont ces courbes se raccordent avec la courbe générale de mortalité du même groupe, quand au bout de quelques années l'influence de l'accident et la diminution de vitalité qui en résulte a cessé de se faire sentir. Ce travail paraît intéressant et digne d'une mention. Les conclusions de ces rapports sont adoptées par l'Académie. i»m\ (;i^i\i:ivAï j\, MEDAILLE BERTHELOT. (Commissaires : MM. Couchard, Emile Picard, Van Tieghem; Darboux, rapporteur.) Sur la proposition de son Bureau, l'Académie décerne des Médailles Berthelot à : MM. ISarbier (prix .lecker); (iAijf, Pierre Carré (prix Cahours); Frois, (ieorges Claude (^prix Monlyon des Arts insalubres). C. R., 1908, )■ Semestre. (T. CXLVIl, N" 23.) l55 I200 ACADEMIE DES SCIENCES. PRIX TRÉMONT. (Commissaires : MM. Bouchard, Emile Picard, Van Tieghem, Maurice Levy, Bornet ; Darboux, rapporteur. ) Le pri\ est attribué à M. Charles Frémo.vt. PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. Bouchard, Emile Picard, Van Tieghein, Maurice Levy, Bornet; Darboux, rapporteur.) Le prix est attribué à M. J.-H. Fabre, Correspondant de l'Académie. PRIX LANNELOXGUE. (Commissaires : MM. Bouchard, Emile Picard, Van Tieghem, Mauiice Levy, Bornet; Darboux, rapporteur.) La Commission administrative propose de partager le revenu de la fon- dation Lannelongue entre MM"^'^' Béclaud, llrcK, Cusco, de Nabias. Cette proposition est adoptée par l'Académie. PRIX WILDE. (Commissaires : MM. Maurice Levy, Troost, Mascart, Poincaré, lunile Picard; Darboux, rapporteur.) La Commission du prix Wilde propose de décerner un prix de 2000'' à M. TiKiioFF, astronome à l'Observatoire de Saint-Pétersbourg, et un prix de 2000'' il M. Chari.hs I\ordjia\.v, astronome à l'Observaloii-e de Paris, pour leurs rcclierches sur la dispersion de la lumière et sur les étoiles \a- riables. L'Académie adopte cette proposition. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. T20I PRIX VICTOR RAULIN. (Commissaires : MM. Gaudry, Michel Lévy, Lacroix, DouviUé, Wallerant; Barrois, rapporleur.) Ce nouveau prix annuel, à sujels alternatifs, devait être attribué cette année à un travail sur la Geo/ogie et la Paléontologie. Sur la proposition de la Commission, l'Académie a décidé de proroger le concours à Tannée igoc). PRIX SAINTOUR. (Commissaires : MM. Darboux, Poincaré, deLapparenI, (iiard, Zeiller. DouviUé; A. Lacroix, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de partager le prix Saintour entre M. Pai'i. 4iAi'BiiHT et M. Émii.u Rivière. ^ Les travaux de M. Gaubekt, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, sont "presque exclusivement consacrés à des recherches expérimentales sur de délicates questions de cristallogenèse et sur la coloration artificielle des cristaux en voie d'accroissement. De Senarmont a montré, il y a fort longtemps, qu'il est possible de colorer certains cristaux biréfringents naturellement incolores et de déter- miner ainsi chez eux le pléochroïsme. M. Gaubert s'est proposé tout d'abord de poursuivre ces expériences et de cherchera les généraliser; mais, en cours de route, il a été conduit de proche en proche à de nombreuses questions éloignées de son point de départ. En premi(M' lieu, il a mis en évidence que la matière colorante absorbée par les cristaux peut s'y trouver au moins sous deux étals différents; je laisse de cùté, bien entendu, le cas de coloration par inclusions visibles au microscope. Il peut se produire une solution solide de la matière colorante dans le cristal ; le colorant se trouve ainsi sous le même état dans celui-ci et dans l'eau mère; les couleurs du pléochroïsme acquises par le cristal sont différentes de celles que possède le colorant à l'état cristalHsé. Tels sont le nitrate d'urée et Tacide phlhalique colorés par le bleu de méthylène. 11 I202 ACADEMIE DES SCIENCES. peut y avoir, (rmilre pari, syncristallisation du cristal et de la matière colorante, coainio dans le cas du nitrate de plomb coloré par le bleu de méthylène; les couleurs de pléochroïsme des cristaux sont alors les mêmes que celles du colorant. Un autre résultat des recherches de M. Gaubert a été la mise en évidence de ce fait que chaque sorte de face d'un cristal en voie d'accroissement possède un coefficient particulier d"a!is(ir|)liou de la matière colorante, les faces les plus colorées étant en j;énéial les plus développées. Quand les différences de valeur de ces coefficients sont très grandes, il se produit dans le cristal des secteurs réguliers, inégalement colorés (structure en sablier), correspondant à ceux que fait apparaître rexainen en lumière polarisée des mêmes cristaux. M. (iaubert s'est alors demandé si les deux azotates constituanl ces mélanges isomorphes ne se comportaient pas eux-mêmes dans l'édifice cristallin comme la matière colorante. L'expérience a confirmé cette hypothèse; dans un cristal cubique, formé de secteurs biréfringents et d'autres n'agissant pas sur la lumière polarisée, à chacune de ces caté- gories de secteurs correspond une composition chimique dillérente. Cette hétérogénéité des cristaux mixtes est fort intéressante pour la théorie de la structure des mélanges isomorphes; elle donne en outre la signification de l'origine de la structure en sablier des pyroxènes des roches éruptives, ([iii a donné lieu à tant d'interprétations contradictoires. Hien que la quantité de matière colorante al)sorbée par ces cristaux soit souvent presque impondérable, elle suffit ccpciulanl à infiuencer le déve- loppement des faces; c'est ainsi, par exemple, que Tazotate de plomb, qui donne uniquement des octaèdres dans l'eau pure, ne se dépose plus que sous forme de cubes dès que ses cristaux sont colorés par du lileu de méthylène. Le nitrate d'urée était considéré jusqu'à présent comme orthorhombique à cause de la forme qu'il prend, quand ses cristaux se forment dans une solution aqueuse incolore; en réalité, ceux-ci ne sont que pseudorhombiques et constitués par des macles de cristaux mono- cliniques, qui se produisent toujours non maclés, quand la solution d'où ils se déposent est colorée par du bleu de métliylène. Une série de délicates expériences a conduit M. (Jaubert à une classifica- tion des formes souvent si variées que peut prendre une même substance cristallisée. Les unes sont indépendantes du milieu ambiant ; elles consistent en faces à caractéristiques simples, se formant toujours seules, quand la cristaUisation est rapide. Les autres n'apparaissent que si celle-ci est lente; leur nature est infiuencée par la vitesse de cristallisation, par la tempéra- SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. I2o3 ture, par l'existence de matières étrangères en solution dans l'eau mère, etc., en un mot par des facteurs variés, que des expériences en cours ont pour but de préciser. Enlin, les faces vicinales paraissent être le résultat de courants de concentration trop faibles pour pouvoir parcourir toute la face simple sur laquelle elles se développent. En utilisant encore des solutions colorées, M. (laubert a pu suivre sous le microscope la marche de ces courants de concenlration, qui se forment au contact de faces en voie d'accroissement, et déterminer le rùle de la ren- contre de deux courants de sens différents dans la production des inclusions licjuides ou gazeuses. Je n'insisterai pas sur des expériences consacrées à l'étude de la persi- stance de certaines faces au cours de la dissolution des cristaux, à l'histoire des figures d'accroissement, à la production de macles dans des cristaux en mouvement dans leui' eau mère, ni sur la découverte de corps nouveaux fournissant des cristaux liquides, sur celle d'un type spécial de ces enroule- ments hélicoïdaux si curieux que M. Michel Lévy a découvert dans le calcédoine et que M. VVallerant a obtenu expérimentalement dans diverses substances organicpies, sur l'obtention simultanée des formes orthorhom- bique, monoclinique, nacrée, du soufre, au cours de l'évaporation d'une solution saturée de ce corps, ni enfin sur la démonstration, à l'aide des indices de réfraction, de l'existence de zones de composition différente dans les cristaux cubicjues naturels des minéraux du groupe hauyne-noséane. Ce rapide exposé est suffisant pour montrer tout l'intérêt des recherches de M. Galbert, ingénieusement poursuivies, avec beaucoup de persévé- rance et de méthode, pendant de nombreuses années, etdont la continuation promet encore de fructueux résultats pour l'avenir. Les travaux de VI. Emile Uivière se ra[)portenl à un tout autre ordre de recherches. Ce savant, bien connu de l'Académie, c{ui lui a attribué déjà plusieurs récompenses, est l'auteur d'un i^rand nombre de publications con- sacrées à l'Archéologie préhistorique. Ses études et ses fouilles ont porté sur diverses régions de notre sol national : le midi de la France, la Charente et le Périgord, les environs de Paris. Je ne m'occuperai c|ue des deux principales. De 1870 à 1887, M. Uivière a exploré les curieuses grottes des Baouné- Roussé, ou de Grimaldi, près de Menton; il en a l'ctiré une multitude d'ob- jets travaillés par l'homme, d'ossements d'animaux et, ce qui est plus pré- cieux, plusieurs squelettes humains, dont l'un, bien connu sous le nom I2o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. à^homme de Menton, se trouve aujourcriiui dans ia collection d'Anthropo- loeie du Muséum d'Histoire naturelle. L'interprétation des travaux de M. Rivière, à Menton, fut jadis très dis- cutée; mais les recherches récentes, entreprises sous le patronage du prince de Monaco par MM, Boule, Cartailhac, Verneau et Villeneuve, tout en apportant des donni'cs nouvelles et plus complètes, ont confirmé ses prin- cipales conclusions sur l'antiquité des gisements et l'âge de leurs squelettes humains. On parle heaucoup, depuis quelques années, des intéressantes décou- vertes d'œuvres d'art, gravées ou peintes sur les parois de certaines cavernes, dans des couloirs obscurs, parfois très éloignés de l'entrée. Les premières observations faites en Espagne, dès i(S79, et en France, dès 1889, étaient passées inaperçues, quand M. îîivière annonça à l'Aca- démie, au mois de juin 1890, que les parois de la grotte de la Mouthe, dans la Dordogne, présentaient des gravures et des peintures préhistoriques. Cette découverte fut, elle aussi, violemment attaquée et contredite; M. Ri- vière eut le mérite de lutter courageusement pour la défense de son opinion et de la faire triompher. Depuis cette époque, des découvertes analogues se sont multipliées et se sont étendues à d'autres régions de notre pays. Les succès des nouveaux explorateurs ne doivent pas faire oublier tjue M. EtiviruE a ouvert la voie dans laquelle des confrères plus jeunes se sont brillamment engagés; aussi la Commission a-t-elle pensé C£u'il y avait lieu de l'en récompenser. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX .lÉROML l'ONTL (Commissaires : MM. Maurice Levy, Darboux, Bornet, Chauveau, Poincaré; Bouvier, rapporteur.) A la liste des candidats qui s'étaient inscrils pour le prix Jérôme Ponti votre Commission a cru devoir ajouter, de sa propre initiative, deux savants français cpai, par le iôIiî qu'ils ont joué et jouent encore dans le développement des sciences naturelles, lui oui ])aru dignes de partager ce jnix. ( les deux savants sont M. Louis l>Ebi;i. cl M. Adriev Dollkcs. M. Loris Bedël est un entomologiste; dans le grou|ie immense des SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. I20.5 Insectes, il a jeté son dévolu sur l'ordre des Coléoptères et dans cet ordre si vaste, où les espèces connues se comptent par centaines de milliers, il a eu la sagesse de se restreindre à la faune paléarctique ou méditerranéenne, qui comprend à très peu près loooo espèn^s. J^eu de naturalistes seraient ca- pables d'embrasser un chauip aussi vaste, mais M. Bedel a loutes les qua- lités requises pour des travaux de celte envergure : un amour profond et inné pour la science eutomologi(pie, une ardeur laborieuse que rien ne lasse, la perspicacité du fin observateur, le double don fort rare de l'ana- lyse et de la synthèse, enfin et surtout une acuité de vue et un talent de précision qui lui donnent quelque peu la loiu-nure d'esprit d'un mathéma- ticien. J'ajoute qu'il s'est consacré exclusivement à l'étude des Insectes et qu'il fait preuve, à ce point de vue, d'une érudition sans égale. Ainsi doué, M. Bedel a entrepris deux œuvres singulièrenifnt vastes et difficiles : La faune des Coléoptères du bassin de Paris et La faune des Co- léoptères du nord de l'Afrique, qui resteront comme des monuments de la Science entomologique. Le premier de ces Ouvrages a été commencé en 1881, il comprendra six Volumes, dont trois ont déjà paru sous la si- gnature de M. Bedel, le quatrième étant en cours de publication avec M. J. Sainte-Claire Deville comme collaborateur; un autre Volume sera publié, sans doule, par ce dernier entomologiste et le sixième, déjà en ma- nuscrit, sera l'œuvre exclusive de M. Bedel. La faune des Coléoptères du nord de l'Afrique ne doit pas être moins importante, mais il faut du temps pour des œuvres de cette sorte, et M. Bedel en est seulement à son premier Volume. Ces deux publications passent, à bon droit, pour des œuvres presque parfaites; on y admire la précision des Tableaux synoptiques, l'exactitude impeccable des descriptions, l'épuisement complet des documents de la littérature et l'indication minutieuse des habitats de chaque espèce. Il est impossible de montrer plus de rigueur dans le détail et plus de méthode dans l'ensemble. Aussi les deux Faunes sont-elles précieusement recher- chées par tous les entomologistes d'Europe, et chaque nouveau Volume en est attendu avec la plus vive impatience. A ce tilre, M. Bedel est considéré comme un maître de l'Entomologie et il peut compter parmi ses élèves tous les coléoptéristes européens. Son inlTuence est d'ailleurs des plus salutaires dans une science où les notes isolées, les descriptions vagues et surtout une hâte excessive risquent d'engendrer le trouble et la confusion. Profondé- ment étudiés, précis et synthétiques, les Ouvrages de M. Bedel peuvent être cités comme types aux entomologistes; on doit en désirer le complet I2o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. achèvement, et à eux plus qu'à tout autre s'applique la récompense du prix Jérôme Ponti. Comme M. Bedel, M. Adiuen Dollfus s'est également consacré au déve- loppement des sciences naturelles dans notre pays, mais par un procédé (lifFérent qui ne laisse pas d'ailleurs d'être fort efficace. Passionné pour les recherches zoologiques et auteur de nombreux travaux sur les Oustacés terrestres du groupe des Cloportes, il a eu le don de sentir les difficultés qu'éprouvent les naturalistes dispersés loin des centres d'études et l'ardeur généreuse de vaincre ces difficultés. A ces isolés remplis de hon vouloir, à ces débutants lointains dont les premiers pas chancellent, à ces observa- teurs timides qui ont besoin d'être encouragés, il a tendu sa main secou- rable et donné du réconfort en créant La feuille des jeunes naturalistes, dont le titre indique bien la portée, encore qu'elle s'adresse aux naturalistes de tout âge. Dédaigneux des formes courantes el de l'allure (juelque peu sévère des périodiques analogues, ce journal offre l'hospitalité à toute observation curieuse, sans distinction d'origine; il sert de lieu entre les chercheurs par les discussions qu'il provoque et les échanges qu'il suscite; enfin, par un choix de monographies locales souvent rédigées par des maî- tres, il offre un guide sûr à tous ceux qui cherchent à s'initier aux sciences naturelles. Voici près de 3o ans qu'il remplit ce rôle et ses grands services sont appréciés par tous. C'était déjà beaucoup d'avoir donné aux naturalistes isolés un organe de publication et un guide, mais cela ne pouvait satisfaire le bienfaisant pro- moteur de recherches qu'est M. Dollfus. Pour étudier et pour publier, il faut des Ouvrages scientifiques et bien peu de naturalistes sont en état de s'offrir un luxe si coûteux, mais si nécessaire; ne serait-ce pas une œuvre excellente de créer une bibliothèque centrale où chacun pourrait largement puiser selon ses goûts et ses aptitudes. M. Dollfus n'hésita pas un instant, il fonda cette bibliothèque idéale et, au prix d'un*; cotisation modique, l'ouvrit largement à tous, ,1e ne sais si le créateur de celle œuvre a entrevu dès l'origine les difficultés d'une semblable tâche; la dépense est lourde, mais plus lourds encore sont les ennuis qu'occasionne le service des en- vois! Toujours esl-il que la Bibliothèque des jeunes naturalistes rend de précieux services et que les Parisiens eux-mêmes, je le sais par expérience, y ont souvent recours. Débordé par sa double tâche, M. Dollfus a dû sacri- fier quelque peu, ce qui est pénible, ses recherches favorites; mais il a foi dans son œuvre cl il ue néglige rien pour la rendre chaque jour plus efficace. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igo8. 1207 Etant donnés ces titres tout à fait exceptionnels, votre Commission est heureuse de vous proposer le partage du prix Jérôme Ponti entre MM. Louis Redel et Adrien Dollfcs. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par TAcadémie. PRIX HOULLEVIGUE. (Commissaires : MM. Maurice Levy, Mascart, Poincaré, Emile Picard, Giard; Darboux, rapporteur). La Commission propose de partager le prix HouUevigue entre M. Dic- BiERNE, chef de travaux à la Sorbonne, pour ses recherches sur les corps radioactifs; M. Petot, professeur à la Faculté des Sciences de Lille, poui* ses Leçons sur les voitures automobiles; M. K. Fabry, professeur à la Faculté des Sciences de Montpellier, pour ses recherches sur la théorie générale des fonctions. L'Académie adopte cette proposition. PRLX ESTRADE DELCROS. (Commissaires : MM. Gaudry, Poincaré, Deslandres; Darboux, rapporteur.) La Commission décerne le prix Estrade Delcros à M. «Iacouks IIadamaki», pour l'ensemble de ses travaux mathématiques. L'Académie adopte cette proposition. PRLX FONDÉ PAR M™" la Marquise de LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M"^ la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection com- C. R., i9o«, j- Semestre. (T. CXLVII, N" 23.) l-*)'» I2o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. plète des Ouvrages de Laplace, qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'École Polytechnique. Le Président remet les cinq Volumes de la Mécanique céleste, VExposilion du Système du monde et le Traité des l'rohalnlités à M. Laxcrexon (^^Paui.- Mahie-Emmaxuei,), sorti premier de l'Ecole Polytechnique et entré, en qualité d'Élève-Ingénieur, à l'École nationale des Mines. PRIX FONDÉ PAR M. FÉLIX RIVOT. Conformément aux termes de la donation, le prix Félix Rivot est partagé entre M. Lancre.vo.v { Paul-Marie-Emmanuel), entré seul de la pro- motion en qualité d'Élève-Ingénieur à l'Ecole nationale des Mines, et MM. Chavaxes (Gustave-Edouakd-Alexaxdre) et IÎhxciikt f Rexé- Désiré), entrés les deux premiers au niême titre à l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées. FONDS BONAPARTE. RAPPORT de la Commission chargée de proposer pour l'année 1908 la répartition des subventions du fonds Bonaparte. (Cette Commission, qui comprend le Prince Roland Bonaparte comme membre de droit, se composait de MM. II. Becquerel, président; Bou- quet de la Grye, Cailletet, Armand Gautier, Deslandres, Le Chatelier; Darboux, rapporteur.) La Commission nommée par l'Académie pour lui faire des propositions de subventions à altriliuer sur le fonds Bonaparte pour 1908, n'a pas eu à étudier moins de 107 demandes distinctes, se rapportant aux sujets les plus variés. Il est vrai que quehjues-unes d'entre elles ont été présentées après le délai réglementaire, iixé au i^'niai par l'Académie. Pour cette première SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. 1209 attribution des subventions, la Commission n'a pas voulu se montrer trop rigoureuse; mais elle estime qu'il conviendra de rappeler aux concurrents, pour les années suivantes, que leurs demandes doivent être présentées avant le i"' janvier, qu'il est de leur intérêt même de se soumettre à cette règle, afin que la Commission ait tout le temps nécessaire pour faire son travail et [)Our recueillir auprès des personnes les plus compétentes, au besoin auprès d'eux-mêmes, les renseignements ou les explications qu'elle pourrait juger indispensables. La Commission a donc examin('' sans aucune exception les 107 demandes dont elle était saisie; elle n'a pas tardé à reconnaître que plusieurs d'entre elles avaient été formulées, sans même que leurs auteurs se fussent rendu compte des conditions, pourtant bien précises, attachées à l'attribution des subventions. Si, parmi eux, il en est qui n'ont pas craint de demander pour leurs travaux la totalité de l'annuité, d'autres ont réclamé des encouragements inférieurs au minimum que le donateur lui-même avait fixé. Une grande latitude avait été laissée aux concurrents pour le libellé et la rédaction de leurs demandes. Pourtant, il tombe sous le sens que ces demandes, réclamant l'appui de l'Académie pour une recherche scientifique, devaient par cela même faire connaître avec précision la nature et le but de cette recherche-, ainsi que l'état actuel de la Science sur la question déterminée dont l'auteur voulait faire avancer la solution. Quelques-uns des concur- rents se sont conformés à cette règle si simple; la plupart, il faut bien le dire, nous ont présenté leurs propositions sous la forme la plus incomplète et la plus défectueuse. Réclamer un appui pour des recherches sur les moteurs, sans rien préciser, laisser le choix à la Commission entre différents projets de recherche qu'on se déclare prêt à entreprendre suivant ses indications, élaborer un programme indéfini d'études, sur les hélices aériennes par exemple, en indiquant que la réalisation de ce programme aura lieu dans les limites de la subvention accordée, ce ne sont pas les meilleurs moyens pour obtenir la subvention désirée. Ces critiques si sérieuses ne sont malheureusement pas les seules que nous ayons à formuler. Confiants sans doute dans l'unité de l'Institut, quelques- uns des concurrents nous ont demandé de leur venir en aide pour des études qui sortent entièrement du cadre de l'Académie. L'un d'eux voudrait être subventionné pour un glossaire étymologique du nord de la France ; d'autres, très méritants et très honorablement connus du reste, sollicitent des subven- I2IO ACADEMIE DES SCIENCES. lions pour des fouilles et des recherches archéologiques, qui seraient plutôt du ressort de l'Académie des Inscriptions. Il va sans dire qu'à l'unanimité votre Commission a décidé de rejeter ces propositions. D'autres demandes, visant des recherches de Médecine, de Chirurgie ou de Biologie générale, ne pouvaient évidemment être écartées par cette fin de non-recevoir. Quelques-unes étaient très dignes d'examen, mais ici votre Commission s'est souvenue qu'il existe une institution, récemment fondée sur l'initiative de M. le sénateur Audiffred, la Caisse des Recherches scienti- fiques, institution disposant de ressources considérables dont la plus grosse part (plus de looooo'') est réservée exclusivement aux études biologiques. C'est donc à elle, nous a-t-il paru, que les médecins doivent s'adresser en premier lieu. Il est un autre principe qui nous a guidés dans nos comparaisons. Si quelques-unes des demandes que nous avions à examiner émanent de tra- vailleurs sans attache officielle, il faut reconnaître que, chez nous comme dans les autres pays, la plupart des chercheurs sont pourvus d'une chaire ou attachés à des titres divers à un établissement d'enseignement. (]es établis- sements et ces chaires n'ont pas tous la même dotation. Quelques-uns ont des ressources plus considérables. 11 y a là des inégalités dont il nous a paru équitable de tenir compte. C'est ainsi que, si nous avons accueilli trois de- mandes présentées par des membres de la Faculté des Sciences, nous en avons réservé trois autres émanant de la même Faculté, non parce qu'elles étaient moins dignes de sympathie, mais parce que nous avons pensé que la Faculté elle-même pourrait leur donner satisfaction grâce aux fonds Commercy qui mettent à sa disposition dès cette année une somme considérable, dégagée à peu près de toute charge et de toute affectation. Nous parlions tout à l'heure des demandes formulées par les travailleurs libres de toute attache. C'est à elles surtout que sont allées nos sympathies et il nous aurait été agréable d'encourager d'une manière toute particulière Tune au moins des propositions relatives à l'aviation, à l'aéronauliffuc, à l'automobilisme, ces sciences vraiment modernes qui se partagent à la fois la faveur du public et des savants. Nous avons soumis les i5 demandes de cette catégorie à la (Commission d'Aéronauti(jue que l'Académie a instituée et qui examine chaque mois avec une attention si scrupuleuse toutes les Communications relatives à cet objet; à notre grand regret, etpour diverses raisons, aucune de ces i5 demandes n'a pu être retenue. Après ces remarques générales destinées, si elles sont approuvées par SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. 121 1 l'Académie, à fixer la jurisprudence de la Commission et à éclairer les concurrents des années suivantes, nous en arrivons aux propositions précises que la Commission a décidé de formuler cette année. Elle vous propose d'accorder 10 subventions ainsi réparties : 1° Une subvention de 2000"' à M. L. Blaringhem, chargé d'un cours de Biologie agricole à la Sorbonne. Cette subvention lui permettra de continuer ses importantes études sur la variation des espèces et sur les procédés expérimentaux de création d'espèces végétales nouvelles. La valeur de ces recherches est attestée par plusieurs de nos Confrères, MM. Van Tieghem, A. Giard, par d'autres encore; ils estiment non seule- ment qu'elles ont un grand intérêt théorique, mais encore qu'elles auront d'importantes apphcations pratiques. Rappelons à ce sujet que le cours professé à la Sorbonne par M. Blaringhem a été créé sur l'initiative et grâce à une subvention de l'Union des Brasseurs de France. 2° Une subvention de ^ooo^' à M. Armand Billard, agrégé, docteur es Sciences, préparateur au P. C. N., pour poursuivre les recherches sur les animaux de la classe des Hydroïdes, groupe qu'il étudie depuis 8 années, et en particulier pour aller examiner sur place la collection Lamouroux con- servée à la Faculté des Sciences de Caen, ainsi que les collections analogues constituées en Angleterre. Cette demande est appuyée par MM. Giard, Perrier, Bouvier. 3° Une subvention de 20oo'''' à M. Estanave, docteur es Sciences, attaché au Secrétariat de la Faculté des Sciences, pour lui fournir les moyens de continuer ses recherches sur le relief en projection à vision directe, recherches qui lui ont déjà valu plus d'une récompense. M. Lippmann, qui le recommande chaudement, rappelle que M. Estanave a déjà présenté à l'Exposition de Milan une série d'épreuves stéréoscopiques obtenues à l'aide du procédé Yves perfectionné par lui. Notre Confrère attache un prix tout particulier à l'application que M. Estanave a faite de ces principes à la radiographie. M. Estanave a pu lui montrer la radiographie d'une boucle en fil de fer donnant un excellent relief. Cette apphcation mérite d'être poursuivie, car elle est évidemment de nature à accroître notablement l'utilité et la portée des méthodes de radiographie. 4" Une subvention de iSoo''' à MM. Fabry et Buisson, tous deux pro- fesseurs à la Faculté des Sciences de Marseille, pour leur permettre de poursuivre les recherches commencées depuis plusieurs années et qui les ont conduits à des résultats de réelle portée : établissement d'un système 121 2 ACADEMIE DES SCIENCES. de repères de longueurs d'onde, précis et sans doute définitif, nouvelles propriétés de l'arc au Fer, construction du spectre du Fer, etc. T^a sub- vention leur serait accordée : a. Pour acheter un réseau plan indispensable, celui qu'ils possèdent étant insuffisant et ne réfléchissant pas l'ultra-violet; b. Pour l'acquisition d'un miroir concave de grand diamètre, en métal, devant être associé à un beau réseau de Rowland possédé par leur laboratoire ; c. Pour une étude approfondie des différences entre les longueurs d'ondes des raies du spectre solaire et de celles de l'arc électrique. Deux miroirs plans de bonne qualité seraient nécessaires. 5" Une subvention de Sogo*'"" à M. Gonnessiat, directeur de l'Observatoire d'Alger, pour munir l'instrument méridien d'un micromètre à vis entraînée et à enregistrement automatique de Gautier, avec chronographe imprimant. Les premiers résultats obtenus avec ce nouvel instrument, à l'Observatoire de Paris, sous le regretté M. Lœwy, ont été tellement remarquables que le directeur actuel, M. Baillaud, n'a pas hésité à accueillir l'idée d'une entente entre les divers Observatoires français pour la formation d'un catalogue de haute précision. L'intérêt de ces recherches n'est pas douteux, et la réali- sation d'un tel projet ferait le plus grand honneur à l'Astronomie française. L'Académie, qui avait accueilli cette demande avec grande faveur et l'avait présentée à la Commission des fonds Debrousse, a dû, à regret, la retirer devant l'insuffisance des ressources de cette fondation, et pour faire une place légitime aux demandes des autres Académies. 6" Une subvention de 2000'"' à M. Loisel, docteur es Sciences, météoro- logiste à l'Observatoire de Juvisy, pour lui permettre de poursuivre d'une manière continue des observations actinométriques, afin d'arriver à la déter- mination des quantités diurnes, mensuelles, annuelles, d'énergie solaire reçues à l'Observatoire de Juvisy. Des observations suivies de ce genre, entreprises en plusieurs stations, conduiraient sans nul doute à des résultats d'un grand intérêt pour la Physique du globe. '■j° Une subvention de 2000'^'" à M. Dongier, chef du service de la clima- tologie et des instruments au Bureau central météorologique. M. Dongier désire entreprendre des études simultanées sur la pluie et le potentiel atmo- sphérique. Ces observations exigent l'établissement de dispositifs nouveaux et l'acquisition d'appareils qui ne font pas partie du matériel ordinaire de la Météorologie. ^° Une subvention de 2300'^'' à M. Perot, physicien à l'Observatoire de SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE I90H. I2l3 Meudon, pour lui pennetlre d'entreprendre l'étude spectroscopique de la lumière émise par le Soleil à l'aide des phénomènes interférentiels produits par les lames ar<^entées. L'étude systématique ainsi conduite mettra en évi- dence les causes, connues ou inconnues, qui peuvent modifier la longueur d'onde : vitesse radiale, pression, champ uiajrnétique, etc. 9° Une subvention de 2000'^'' à M. Matignon, le professeur nouvellement nommé au Collège de France. M. Matignon désire effectuer des détermi- nations de chaleurs spécifiques à température élevée, dans le but de con- naître exactement les variations des chaleurs de réaction. Peu de travaux ont été faits dans cette direction si intéressante pour la Thermochimie et, d'autre part, les déterminations de ce genre exigent l'emploi d'appareils en platine d'un prix élevé. lo"* Une subvention de 3ooo''' au P. Colin, Correspondant de l'Aca- démie, directeur de l'Observatoire deTananarive, pour la publication d'une Carte de l'Imerina Sud, qui a été levée avec la collaboration du P. Rollet. Cette Carte reposera sur une triangulation exécutée à l'aide d'une sub- vention accordée antérieurement par le Bureau des Longitudes. Le P. Colin demandait une subvention plus importante, 8000'^'' à loooo*^^, en vue non seulement de construire celte Carte, mais encore de publier dix années d'observations faites de iHc)4 '^ '9o4 à l'Observatoire de Tanana- rive. La Commission a eu le regret de ne pouvoir accorder cette subvention. Elle estime que son rôle, pas plus que celui de l'Académie, ne peut être de suppléer à l'insuffisance des ressources des services et des établissements. C'est en se plaçant à ce point de vue qu'elle a di^i écarter deux demandes qui lui avaient été adressées pour construire ou pour développer l'outillage de deux observatoires situés dans deux de nos départements. En résumé, la Commission propose d'accorder : I" 20oo'''' à M. L. Blaringhem; 2° 2ooo"' à M. A. Billard; 3° 2000''' à M. Estanave; 4° 25oo'''' à MM. Fabry et Buisson; 5° 5ooo''' à M, Gonnessiat; 6" 2000''" à M. Loisfl; 7" 2000"' à M. Dongier; 8'^ 25oo''''à M. Perot; 9° 2000^'' à M. Matignon ; 10" 3oou''' au P. Colin ; I2l4 ACADÉMIE DES SCIENCES. et de rappeler, à tous les bénéficiaires, les conditions auxijiielles ils devront se conformer pour justifier la confiance de l'Académie et remplir les inten- tions élevées qui ont guidé notre Confrère, le Prince Roland Bonaparte, lorsqu'il nous a confié la mission de répartir sa libéralité. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées par TAcadémie. PRO&RAMME DES PRIX PROPOSÉS POUR LES AMÉES 1910, 19H, 1912, 191.> ET 1914. (*) GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Prix du Budget : 3ooof^) Prix biennal à sujet v;ui20 ACADEMIE DES SCIENCES. » Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque » des Sciences nalurelles, physiques ou mathématiques. » Seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles » que : Archéologie, Histoire, Elhnographie, Philologie, etc. » Il est bien entendu que les travaux récompensés ou encouragés » devront être le fruit d'observations faites sur les lieux mêmes, et non des » œuvres de simple érudition. » PRIX BliNOUX (2ooof'). Ce prix biennal, destiné à récompenser l'auteur de travaux sur la Géogra- phie ou la Navigation, sera décerné dans la Séance publique annuelle de 1910. PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU (1000"). Ce p7'ix biennal sera décerné en 1910 « au voyageur français ou au savant » qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la » Science » . PRIX GAY (iSocf^. Prix, annuel à sujet variable. (Question posée pour l'année tgio.) ^{echerches de Zoologie et d'Anthropologie dans l'Amérique du Sud et notamment dans la région des Andes. (Question posée pour l'année 191 i.) Étudier au point de vue géologique une de nos colonies africaines ( Algérie et Tunisie exceptées). SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE I908. I22I PHYSIQUE. PRIX HÉBERT (1000^'). Ce prix annuel est destiné à récompenser l'auteur du meilleur Traité ou de la plus utile découverte pour la vulgarisation et Temploi pratique de FElectricité. PRIX HUGHES (25oo"). Ce prix annuel, dû à la libéralité du physicien Hughes, est destiné à récompenser l'auteur d'une découverte ou de travaux qui auront le plus contribué au progrès de la Physique. PRIX KASTNER-BOURSAIJLT (2000"). Ce prix triennal sera décerné, s'il y a lieu, en 19 10, à l'auteur du meilleur travail sur les applications diverses de l'Electricité dans les Arts, l'Industrie et le Commerce. PRIX GASTON PLANTÉ (3ooo"). Ce prix biennal est réservé à l'auteur français d'une découverte, d'une invention ou d'un travail important dans le domaine de l'Electricité. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, en 191 1. PRIX L. LA CAZE (loooofO. Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de 191 i, à l'au- teur, français ou étranger, des Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Pliysique. Il ne pourra être partagé. 1222 ACADEMIE DES SCIENCES. CIILMIE. PRIX JECKER (loooof). Ce prix annuel est desliné à récompenser les travaux les plus propres à hâter les proi^rrs de la Chimie ori^anique. PRIX CAHOURS (3ooof'). M. Auguste (Jaliours a légué à T Académie des Sciences la somme de cent mille francs. Conformément au\ vœux du testateur, les intérêts de cette somme se- ront distribués chaque année, à litre d'encouragement, à des jeunes gens qui se seront déjii fait connaître par quelques travaux intéressants et plus particulièrement par des recherches sur la (ihiuiie. PRIX MONÏYOiN (ARTS INSALUBRES). (Un prix de 2500^'' el une mention de iSoo'''.) Il sera décerné chaque année un prix et une mention aux auteurs qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les récompenses dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions qui diminueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au concours n'auront droit au prix qu'autant c{u'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donn(''. sÉAiNxi; DU 7 dkckmhrh: 1908. 1223 PRIX BERTHELOT (5oof)- Ce prix biennal, attribué à des recherclies de Synthèse chimique, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de 1910. PRIXALHUMBERT (looof^). L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, pour sujet de ce prix quinquennal à décerner en 1910, la question suivante : Étude expérimentale sur les propriétés électriques des alliages métalliques. PRIX L. LA CAZE (10000^^. Ce prix biennal sera décerné, dans la séance publique de 191 1, à l'au- teur, français ou étranger, des meilleurs travaux sur la Chimie. Il ne pourra pas être partagé. MINERALOGIE ET GEOLOGIE. PRIX DELESSE (1400^'). Ce prix biennal, fondé par M"" y**" Delesse, sera décerné dans la séance publique de l'année 1909, à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques, ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. C. R., 190S, :>.' Semestre. ( T. CVLVU, N° 23.) I ">H 1224 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX FONTANNES (aooo'''). Ce prix triennal, attribué à L'auteur de la meilleur publication paléonto- logique, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique de 191 1. BOTANIQUE. PRIX DESMAZIÈRES (i()oo^'). Ce prix annuel est attribué « à l'auteur, français ou étranger, du ineil- » leur ou du plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente, » sur tout ou partie de la Cryptogame ». PRIX MONTAGNE (iSoof^). M. C. Montagne, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie la totalité de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année, sur les arré- rages de la fondation, un prix de iSgo"^' ou deux prix : l'un de looo'"'', l'autre de 5oo''', au choix de la Section de Botanique, aux auteurs, français ou naturalisés français, de travaux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la description des Cryptogames inférieurs (Thallophytes et Muscinées). PRIX DE COINCY (9oo'-^). M. A. -H. Coruut de Lafontaine.de Coincy a légué à l'Académie des Sciences une somme de 3oooo"', à la charge par elle de fonder un prix pour être donné chaque année à l'auteur d'un Ouvrage de Phanérogamie écrit en latin ou eu français. s. 1225 SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 190 PRIX DE LA FONS-MÉLICOCQ (goof^- Ce prix triennal sera décerné, s'il y a lieu, clans la séance annuelle de 1910, « au meilleur Ouvrage de liolanique, manuscrit ou imprimé, sur » le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas- » de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne ». PRIX BORDIN (3ooof)- Prix biennal à sujet variable. L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, pour l'année 1910, la question suivante : Étudier l'origine, le développement et la disparition des tissus transitoires qui peuvent entrer à diverses époques dans la structure du corps végétatif des plantes vasculaires . Préciser, dans chaque cas particulier, le rôle éphémère du tissu considéré. PRLX THORE (200^0. Ce prix annuel est attribué alternativement aux travaux sur les Crypto- games cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'ana- tomie d'une espèce d'Insectes d'Europe {voir p. 1226.) Il sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance annuelle de 191 1, au meilleur travail sur les Cryptogames cellulaires d'Europe. ÉCONOMIE RURALE. PRIX BIGOT DE MOROGUES (1700^'). Ce prix décennal sera décerné, dans la séance annuelle de igiS, à VOu- vrage qui aura fait faire le plus de progrés à l'Agriculture en France. I22G ACADÉMIE DES SCIENCES. AIVAÏOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX SAVIGNY (iMo"). Ce prix annuel, fondé par M"*" Letellier pour perpéluer le souvenir de Le Lorgne de Savigny, ancien Membre de rinslilut de France et de rinsli- tul d'Egypte, sera employé à aider les jeunes zoologistes rovageurs qui ne recevront pas de subvention du Gouvernement et qui s'occuperont plus spéciale- ment des animauj: sans vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. GRAND PRL\ DES SCIENCES PHYSIQUES. (Prix du Budget : 3ooof^) Piix l)ieni)al à sujet variable. L'Académie met au concours, pour raiinée 1911, la question suivante : Étude morphogénique des caractères d'adaptation ii la rie arboricole chez les P^ertébrés. PRIX DA GAMA MACHADO (.200^). Ce prix triennal, attribué aux meilleurs Mémoires sur les parties colo- rées du système tégume/itaire des animaux ou sur la matière fécondante des ('très animés, sera décerné, s'il y a lieu, en 191a. PRIX THORE (200"). Voir page r 225. Ce pinx alternatif sera décerné, s'il y a lieu, en tgto, au meilleur travail sur les mœurs et l'analomie ct'utte espèce d' Insectes d Europe. SÉAXGE DU 7 DÉCEMBRE 1908. 1227 MEDECIIVE ET CHIUUUGIE. PRIX MONTYON. (Prix.de aSoo'^'', menlions de i5oo'''.) Confornif'menl au testament de M. A. de Montyon, il sera décerné, tous les ans, un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des décou- vertes qui seront jugés les plus utiles à Varl de guérir. L'Académie juge nécessaire do faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. PRLX: BARBIER (2000^^). Ce prix annuel est attribué à « l'auteur d'une découverte précieuse dans » les Sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans la Botanique » ayant rapport à l'art de guérir ». PRIX BRÉANT (100000''). M. Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fondation d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé » le moyen de guérir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes » de ce terrible fléau ». 1228 ACADÉMIE DES SCIENCES. Prévoyant que le prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix fût gagné, que Xinlèrêi du capital fût donné à la personne qui aura fait avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidéniique, ou enfin que ce prix piit être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres, ou ce qui les occasionne. PRIX GODARD (looo"). Ce prix annuel sera donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie. la phy- siologie et ta pathologie des organes génito-urinaires. PRIX DU BARON LARREY (750"). (2e prix annuel sera décerné à un médecin ou à un chirurgien des armées de terre oudemer^our le meilleur Ouvrage présenté à l'Académie et traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiène militaire. PRIX BELLION (1400^'). Ce prix annuel, fondé par M"* Foelir, sera décerné aux savants « qui » auront écrit des Ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la » santé de l'homme ou à l' amélioration de l'espèce humaine ». PRIX MÈGE (loooof). Le D' Jean-Baptiste Mcge a légué à l'Académie « dix mille francs à donner » en prix à r auteur qui aura continué et complété son Essai sur les causes qui » ont retardé ou favorisé les progrès de la Médecine, depuis la plus haute anti- » quité jusqu'à nos jours. » L'Académie des Sciences pourra disposer en encouragements des inté- » rets de cette somme jusqu'à ce quelle pense devoir décerner le prix. » SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. 1229 PRIX DUSGATE (aSoof'). Ce prix quinquennal sera décerné, s'il y a lieu, en 1910, à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la niorl et sur les moyens de prévenir les inhumations précipitées. PRIX GHAUSSIER (looco^'V Ce prix sera décerné tous les quatre ans au meilleur Livre ou Mémoire qui aura jiaru pendant celte période quadriennale, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pratique, et aura contribué à leur avancement. L'Académie décernera le prix Chaussier en 191 1 . PHYSIOLOGIE. PRIX MOXTYON (750^'). L'Académie décernera annuellement ce prix de Physiologie expérimentale à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, "qui lui paraîtra répondre le mieux aux vues du fondateur. PRIX PHILIPEAUX (900^'). Ce prix annuel est destiné à récompenser des travaux de Physiologie expérimentale. PRIX LALLEMAND (1800^'). Ce prix annuel est destiné à « récompenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots ». I23o ACADÉMIE DES S'';iENCES. PRIX MARTIN-D AMOURETTE (i4oo"^). Ce prix biennal, destiné à récompenser l'auteur d'un Ouvrage de Phy- siologie thérapeutique, sera décerné, s'il y a lieu, dans la séance publique annuelle de 1910. PRIX POURAT (.ooo"). (Qiieslidii proposée pour l'année 1910.) A ction qu'exercent les rayons \ et les rayons du radium sur le développe- ment et la nutrition des cellules vivantes. (Question proposée pour l'année 191 1.) Influence des éléments minéraux el en particulier du calcium sur l'activité des diastases digestives. PRIX L. LA GAZE (10000^). Ce prix biennal sera, décerné, dans la séance publique de iqn, à l'au- teur, français ou étranger, du meilleur travail sur la Physiologie. Il ne pourra pas être partagé. STATISTIQUE. PRIX MONTYON. (Un prix de looo''' el une mention tle Sgo"^''. ) L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages (pii auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Statistique, celui qui, à son jugement, contiendra les reclierclies les plus utiles sera couronné dans la prochaine séance publique. l"]lle considère comme admis à ce concours annuel les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayani été imprimés et publiés, arrivent à sa connaissance. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. I2'^I HISTOIRE DES SCIENCES. PRIX BINOUX (2000^). Ce prix annuel est destiné à récompenser Fauteur de travaux sur l'His- toire des Sciences. PRIX GENERAUX. MÉDAILLE ARAGO. Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. MÉDAILLi: LAVOISIER. Cette médaille sera décernée par FAcadémie, aux époques que son Bureau jugera opportunes et sur sa proposition, aux savants qui auront rendu à la Chimie des services éminents, sans distinction de nationalité. Dans le cas où les arrérages accumulés dépasseraient le revenu de deux années, le surplus pourrait être attribué, par la Commission administrative, à des recherches ou à des publications originales relatives à la Chimie. MÉDAILLE BERTHELOT. Chaque année, sur la proposition de son Bureau, l'Académie décernera un certain nombre de « Médailles Berthelot » aux savants qui auront obtenu, cette année-là, des prix de Chimie; à chaque Médaille sera joint un exemplaire de l'Ouvrage intitulé : La Synthèse chimique. C. H., 1908, C!" Semestre. (T. CXLVU, N° 23.) 1-^9 1232 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX GEGNER (38oo'^'')- Ce prix annuel est clesliné « à soiileiiir un savaiil qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des progrès des Sciences positives ». PRIX LANNELONGUE (2000^^). Ce prix annuel, fondé par M. le professeur Lannelongue, Membre de l'Institut, sera donné, au choix de l' Académie el sur la proposition de sa Commission administrative, à une ou deux personnes au plus, dans r infortune, ajipartenanl elles-mêmes ou par leur mariage, ou par leurs père et mère, au monde scientifique, et de préférence au milieu scientifique médical. PRIX TRÉMONT (iioof-). Ce prix annuel est destiné « à aider dans ses travaux tout savant, ingé- nieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire pour atteindre un but utile el glorieux pour la France ». PRIX WILDE. (Un prix de /Jooo'^'' ou deux prix de 2000'^'".) M. Henry \A ilde a fait donation à l'Académie d'une somme de ce/t/i/'e« 2° Minéralogie et Pétrographie; '5° Météorologie et Physique du Globe. » Il sera attribué au travail manuscrit, ou imprimé depuis l'atlribulion du » prix à un travail sur la même branche, cpii sera jugé le plus digne, et ne » sera délivré à l'attributaire qu'après la remise par lui à l'Académie d'un » exemplaire imprimé (textes et planches); si le travail primé était manus- » crit au moment de l'attribution du prix, l'édilion portera dans son titre » la mention : « Académie des Sciences . Prix Victor Raulin. » 1234 ACADÉMIE DES SCIENCES. » Celle des Irois Sciences précitées à laquelle aura trait le travail primé » sera déterminée chaque année par l'Académie, sous la seule condition » que pour chaque période de huit années consécutives, dont la première » commencera à la fondation du prix, quatre prix seront afférents à la » Géologie et deux à chacune des deux autres Sciences. » L'Académie décernera le prix Victor Raulin, en 1910, à un travail sur le troisième sujet : Météorologie et Physique du Globe. PRIX FONDÉ PAR M"- la Marquise de LAPLACE. Ce prix, qui consiste dans la collection complète des Ouvrages de Laplace, est décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'École Polytechnique. PRIX FÉLIX RIYOT (2500^^). Ce prix annuel sera partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'Ecole Polytechnique avec les n°^ 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. PRIX LECONTE (loooof-). Ce prix doit être donné, en un seul prix, tous les trois ans, sans préférence de nationalité : 1° Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques, Physique, Chimie. Histoire naturelle. Sciences médicales ; 2° Aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. L'Académie décernera le prix Leconte, s'il y a lieu, en 1910. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. 1235 PRIX HOULLEVIGUE (5ooo"). Ce prix est décerné à tour de rôle par rAcadémie des Sciences et par rAcadémie des Beaux-Arts. L'Académie le décernera, en 1910, dans l'intérêt des Sciences. PRIX CAMÉRÉ (4ooof')- Ce nouveau prix biennal, fondé par M'"' V^*^ Caméré, en souvenir et pour perpétuer la mémoire de son mari, ne pourra être donné qu'à un ingénieur français, qu'il soit ingénieur des Mines, des Ponts et Chaussées ou ingénieur civil, ayant personnellement conçu, étudié et réalisé un travail quelconque dont l'usage aura entraîné un progrès dans l'art de construire. Ce prix sera décerné pour la première fois, s'il y a lieu, en 1910. PRIX JEROME PONTI (35oof'). Ce prix biennal sera accordé, en 1910, à C auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. PRIX PETIT D'ORMOY. (Deux prix de 10000^''. ) L'Académie a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Or- moy, elle décernera tous les deux ans un prix de dix mille francs pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées., et un prix de dix mille francs pour les Sciences naturelles. Elle décernera les prix Petit d'Ormoy, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 191 1 . 1236 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX PIERSON-PERRIN (5ooof'). Ce nouveau prix biennal, destiné à récompenser le Français qui aura fait la plus belle découverte physique, telle que la direction des ballons, sera décerné, pour la deuxième fois, à la séance annuelle de 191 i . PRIX SERRES (7500"). Ce prix triennal « destiné à récompenser des trai'aux sur l'Embryologie » générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine » sera décerné en 191 1 par TAcadémie au meilleur (Juvrage qu'elle aura reçu sur cette importante question. PRIX JEAN REYNAUD (10 000 '^■> M"" V™ Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France », a fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un priv annuel qui sera suc- cessivement décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans ». « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- » nale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauLé. » Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. » Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun » Ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera » délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artistique. » L'Académie des Sciences décernera le prix Jean Reynaud dans sa séance publique de l'année 19(1. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE igo8. l^^J PRIX DU BARON DE JOEST (2000^'). Ce prix, décerné successivement par les cinq Académies, est attribué à celui qui, dans l'année, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus utile au bien puhlic. Il sera décerné par l'Académie des Sciences dans sa séance publique de 191 1 . PRIX CUVIER (i5oo"). Ce prix biennal, attribué à l'Ouvrage le plus remarquable sur la Paléontologie zoologique, l'Analomie comparée ou la Zoologie, sera décerné, dans la séance annuelle de 191 1, à l'Ouvrage qui remplira les conditions du concours, et qui aura paru depuis le i" janvier 1909. PRIX PARKIN (3400^0- Ce prix triennal est destiné à récompenser des recherches sur les sujets suivants : « 1° Sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus par- » ticuliérement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans le cho- » léra, les différentes formes de fièvre et autres maladies; » 2° Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies » épidémiques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des » ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. » Le testateur stipule : « i" Que les recherches devront être écrites en français, en allemand » ou en italien; » 2° Que l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro- » près frais et en présentera un exemplaire à l'Académie dans les trois » mois qui suivront l'attribution du prix; « Chaque troisième et sixième année, le prix sera décerné à un tra- » vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuvième année à un » travail sur le dernier desdits sujets. » L'Académie ayant décerne pour la première fois ce prix en 1897, attri- buera ce prix triennal, en l'année 1912, à un travail sur le dernier desdits sujets, conformément au vœu du testateur. 1238 ACADÉMIE DES SCIENCES. PRIX ESTRADE-DELCROS (8000^'). M. Estrade-Delcros a légué toute sa fortune à l'Institut. Conforménient à la volonté du testateur, ce legs a été partagé, par portions égales, entre les cinq classes de Flnstitut, pour servir à décerner, tous les cinq ans, un prix sur le sujet que choisira chaque Académie. Ce prix ne peut être partagé. Il sera décerné par l'Académie des Sciences, dans sa séance publique de 191 3. PRIX JEAN-JACQUES BERGER (iSooo^-). Le prix Jean-Jacques Berger est décerné successivement par les cinq Académies à l'Œuvre la plus méritante concernant la Ville de Paris; il sera décerné, par l'Académie des Sciences, en 1914- Conditions : — Les concurrenis devront justifier de leur qualité de Français. — Le prix sera toujours décerné intégralement. — Si le prix n'est pas décerné, des encouragements pourront être accordés. — Aucun programme n'est imposé : les OEuvres ressortissant à l'Académie décernant le prix seront seules admises au Concours. FONDS BONAPARTE. L'Académie rappelle que le prince Roland Bonaparte, par une lettre en date du 29 février 1908, publiée dans les Comptes rendus de la séance du 2 mars, a déclaré vouloir mettre à la disposition de l'Académie des Sciences, pour l'encouragement des recherches scientifiques parmi les tra- vailleurs n'appartenant pas à cette Compagnie, quatre annuités de vingt- cinq mille francs. Ces subventions ont exclusivement pour but de provoquer des découvertes en SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. laSg facilitant la tâche de chercheurs qui auraient déjà fait leurs preuves en des travaux originaux et qui manqueraient des ressources suffisantes pour entre- prendre ou poursuivre leurs investigations. L'attribulion de la première annuité a déjà été faite par l'Académie sur le Rapport d'une Commission spéciale, inséré aux Comptes rendus des Séances de l'Académie des Sciences à la date du 29 juin 1908 (réimprimé ci-dessus, p. i2o8j, Rapport auquel les concurrents sont invités à se reporter et où ils trouveront des indications pour la rédaction, l'exposé et la date de leur demande. ■L'attribution des trois annuités suivantes sera faite par l'Académie tout entière, sur le Rapport de la Commission, et aura lieu aux dates sui- vantes : 15 juillet 1909, 15 juillet 1910, 15 juillet 1911. Aucune subvention ne devra être inférieure à deux mille francs. Conformément aux dispositions arrêtées dans le Comité secret du 2 mars 1908, les personnes cjui désireraient recevoir une part de ces subventions devront se conformer aux conditions suivantes : Les demandes de subvention, qui peuvent être présentées par les candidats, soit directement , soit par V intermédiaire d'un Membre de l' Académie, devront être adressées à i Académie, chaque année, avant le 1'^' janvier. Ces demandes devront contenir un exposé précis des Iravcmx pour les- quels la subvention est demandée et indiquer la somme jugée nécessaire pour les réaliser. Les bénéficiaires de subventions devront adresser, dans les 12 mois, à V Aca- démie un Rapport succinct, relatif à la manière dont ils auront employé les ressources mises à leur disposition et aux résultats qu'ils auront obtenus. Tout bénéficiaire qui n aurait pas fourni de Rapport dans les délais voulus sera exclu du droit de recevoir de nouvelles subventions. La primeur des découvertes, sous quelque forme que ce soit, sera réservée à l'Académie. La non-observation de cette clause entraînerait pour raideur la perte du droit de recevoir de nouvelles subventions. C. R., iyo8, 2" Semestre, il'. C\LVII, N° 33.; 160 I2/ÎO ACADÉMIE DES SCIENCES. CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les pièces manuscrites ou imprimées destinées aux divers concours de l'Académie des Sciences doivent être directement adressées par les auteurs au Secrétariat de ITnstitut, avec une lettre constatant l'envoi et indifjuant le concours pour lequel elles sont présentées. Les Ouvrages imprimés doivent être envoyés au nombre de deux exemplaii'cs. Les manuscrits doivent être écrits en français. Par une mesure générale, l'Académie a décidé que la clôture de tous les concours aura lieu le 31 décembre de l'année qui précède celle où le concours doit être jugé. Il ne sera tenu aucun compte des demandés ou des écrits envoyés après cette date, alors même que les envois seraient regardés par leurs auteurs comme des additions, ou des compléments, ou des rectifications à un travail qu'ils auraient adressé dans les délais de rigueur. Les concurrents doivent indiquer, par une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve exprimée la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvrages ou Mémoires envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Le même Ouvrage ne pourra pas être présenté, la même année, aux concours de deux Académies de l'Institut. L'Académie se réserve d'examiner, sans aucune condition de candida- ture, les titres des savants qui pourraient mériter des prix généraux. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. i:>/|I Le montant des sommes annoncées pour les prix n'est donné qu'à titre d'indication subordonnée aux variations du revenu des fondations. Nul n'est autorisé à prendre le titre de LAURÉAT de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, nont pas droit à ce titre. Nota. — L'Académie a supprimé, depuis l'année 1902, la formalité qui rendait obligatoire l'anonymat pour certains concours, avec dépôt d'un pli cacheté contenant le nom de l'auteur. Cette formalité est (\e\cn\ie facit/tative. LECTURES. M. Pli. VAX TiEGHEM, Secrétaire perpétuel, lit une Notice sur la vie et les travaux de Pierre Duciiartre, Membre de la Section de Botanique. G. D. et Ph. I 2 .| 2 ACADEMIE DES SCIENCES. TiBLEAUX DES PRIX DÉCERNES ET DES PRIX PROPOSES DANS I.A SÉANCE DU LUNDI 7 DECEMBRE 1908. TABLEAU DES PRIX DECERNES. ANNEE 1908. géométrie. Grand prix des Science.s mathématiquf.s. — Le prix est partagé entre MM. Liiigi Blan- chi et C. Guiçhard i lo/i Prix Francœur. — Le prix est attribué à M. E. Lemoine, pour ses travaux matlié- matiques i iril! Prix Poncelet. — Le prix est décerné à M. Fredholm i loU MÉCANIQUE. Prix Montyox. — Le prix est décerné à M. E. Lebert 1 1 lo Prix Fournevron. — Le prix n'est pjs décerné mo ■ NAVIGATION. Prix extraordinaire de la RL\rixe. — Le prix est partagé entre MM. Laubeuf, L. Dunoyer et Dautriche 1 1 lo Prix Plumey. — Le prix est partagé entre MM. Codron, Marchis, Portant et Le Ber- nerais, 1 nQ ASTr.ONOMlE. Prix Pierre Guz.man. — Le prix n'est pas décerné ' i ^3 Prix Lalande. — Le prix est partagé entre . MM. W.-L. Elkin et F.-L. Chase; une mention est accordée à -M. M. -F. Smith.. ii23 Prix Valz. — Le prix est décerné à M. Mi- chel Luizet 1 124 Prix Damoiseau. — Le prix n'est pas dé- cerné 1 1 24 Prix Janssen. — Le prix est décerné à M. Pierre Puiseux 1 1 25 GÉOGRAPHIE. Prix Gay. — Le prix est partagé cntie MM. Louis Gentil. Prosper Larras, Abel Lar- ras el .Marcel Traub 1126 Prix Tchihatchef. — Le prix est décerné au lieutenant-colonel Bernard 1129 Prix Binoux. — Le prix est partagé entre HL Paul Helbronner et le D' Jules Hi- cliard. Des mentions sont attribuées à MM. Mazeran et René Bossière i i2y Prix Delalande-Guérineau. — Le prix est décerné à M. .Auguste Chevalier 1 134 PHYSIQUE. Prix Hébert. — Le prix est décerné à M. André Blondel 11 36 Prix Hughes. — Le prix est décerné à M. Marcel Brillouin 1 1 87 SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1908. 1243 CHIMIE. Pliix Jeckku. — Le prix est décerné à M. Ph. liarbier 1 i3S Prix Caiiouks. — Le prix est partagé entre jMM. Gain eL Pierre Carré 1 1 '10 Prix Montyon (Arts insalubres). — Le prix est parlaj^é entre MM. A. Frais et Georges Claude 1 1 '|o Prix liERTiiiiLOT. — Le prix est décerné à M . Fosse 1 1 li Prix Kontannes. — Le prix est décerné à M. Pervinquière ■ 1 '1 ' Prix P.oriniN. — Le prix est partagé entre MM. F. Prieni et Leriche i l'i'i BOTANIQUE. Prix DESMAZiiiRES. — Le prix n'est pas dé- cerné. Des mentions honoraljlcs sont attri- buées à M. Paul Hariot et à W^' Margue- rite Belèze 1 1 'l9 Prix Montagne. — Le prix est décerné à M . Ernest Pinoy 1 1 > i Prix de Coincy. — Le prix est décerné à M. Paul Guérin 1 153 ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Prix Savigny. — Le prix est décerné à M. Pierre Lesne 1 155 Prix Thore. — Le prix est décerné à M. Jules Bourgeois 1 156 MEDECINE ET CHIRURGIE. Prix Montyon. — Des prix sont décernés à MM. Albert Frouin, Jules Tissot, Carré et Vallée. Des mentions sont accordées à MNL J. Bennes, Maurice Chevassu et /. Joly. Des citations sont accordées à MM. Georges Bosenthal, Adrien Lipp- mann et Souùies 1 158 Prix Darbier. — Le prix est décerné à MM. Maurice Pietlre et A. Vila. Une mention est accordée à .M. Charles Bla- rez 1 16G Prix Bréant. — Ce prix n'est pas décerné. Des prix sont attribués à M. le D' Vincent et à M. le D' P. Bemlinger i i(i8 Prix Godard. — Le prix est décerné à MM. Henri Lamy et André Mayer. Une mention honorable est accordée à M. Chi- ray 1170 Prix du baron Larrey. — Le prix est dé- cerné à M. le D' Bonnette 117a Prix Bellion. — Le prix est décerné à M. /. Basset. Une mention honorable est accordée à M. J. Alquier 117!! Prix Mège. — Le prix n'est pas décerné.... 1173 Prix Serres. — Le prix est décerné à M. Albert llrachet 1174 PHYSIOLOGIK. Prix Montyon. — Le prix est partagé entre •MM. /. Sellier, Henri Poitevin et F.-A'. Lesbre et A. Maignon 1 180 Prix Philipeaux. — Le prix est décerné à M. G. La/on ii8.5 Prix Lallemand. — Le prix est décerné à M . G. Pagano 1187 Prix Martin-Damourette, — Le prix est décerné à M . Eugène Colin 1 1 89 Pinx PouRAT. — Le prix est ) 1910. Prix Desmazières 1910. Prix Montaune 1910. Prix de Coincy 1910. Prix de la Kons-Melicocq 1910. Prix Bordix. — Étudier l'origine, le (léveloppemenl el la disparition des tissus transitoires qui peuvent entrer à diverses époques dans la structure du corps végé- tatif des plantes vasculaires. Préciser, dans L-liaque cas particulier, le rùle éphémère flu tissu considéré. . . .- 1911. Prix Thore ECONOMIE RURALE. 1913. Prix BiaoT de Morooues 13^5 ANATOMIE ET ZOOLOGIE. 1910. Prix Savignv 1911. Grand prix des Sciences physiques. Étude niorpliogénique des caractères d'adaptation à la vie arborirole chez les Vertébrés 191-2. Prix da Gama Maciiado 1910. Prix Thore MÉDECINE ET CHIRURGIE. 1910. Prix Montyon 1 "--: 1910. Prix Barbier 1 '^7 1910. Prix Iîreant '<■'- 1910. Prix Godard '■'■•>^ 1910. Prix DU BARON Larrev 'nX 1910. Prix Bellion '-"'^ 1910. Prix MÈGE i'!*^ 1910. Prix Dusgate fJ^'i 1911. Prix Chaussier 1^39 l'HYSIOLOGlE. 1910. Prix Montvon 1910. Prix Phii.ipeaux. .. Condilions communes à tous les concours Vvis relalil au lilre de Lauréat de l'Académie. 1910. Prix Lallemand 1229 1910. Prix Martin-Damourette >23o 1910. Prix Pourat.— Action qu'exercent les rayons X et les rayons du radium sur le développement et la nutrition des cellules vivantes ■ '-'.oo 1911. Prix Poubat. — iniluencc des élénienls minéraux et en particulier du calciuin sur l'aclivité des diastases digestives , . 1300 J911. Prix L. U Caze i '3o STATISTIQUE. 1910. Prix Montyon i33o HISTOIRE DES SCIENCES. 1911. Prix Binoux i33i PRIX GÉNÉRAUX. iMÊDA MÉDA 1910. 1910. 1910. 1910. 1910. 1910. 1910. 1910. 1910. 1910. 191U. VM\). 1910. 1910. 1911. 1911. 1911. 1911. 1911. 1911. 19l'2. 1913. 191 '1. ILLE AHAGO I33I ILLE LaVOISIER I33l MÉDAILLE Berthelot rj3i Prix Gegner !33i Prix Lannelongue j 33a Prix Tremont laBa Prix Wilde laSa Prix Lonciiampï i333 Prix Saintour ia33 Prix Victor H.u' lin 1 233 Prix Laplace 1234 Prix Ri VOT 1 234 Prix Leconte 1 234 Prix Houllevigne 1 23.') Prix Camére i23ô Prix Jkrùme Ponti i23S Prix Petit d'Ormoy 235 Prix Pierson-Perhix i23G Prix Serres '23ti Prix Jean Reynaud i336 Prix du Baron de Joest 1237 Prix Cuvier '237 Prix Parkin ' 237 Prix Estrade-Delcros i23S Prix Jean-Jacques Berger i23.S Fonds Bonaparte. Subventions h attribuer en 1909. 1910 et 1911. i23S 340 34, 1246 ACADEMIE DES SCIENCES. TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSÉS POUR 1910, 1911, 1912, 1913. 1914 ET 1915 1910 GÉOMÉTRIE. Grand prix des Sciences mathématiques. — On sait trouver tous les systèmes de deux fonc- tions niéromorphes dans le plan d'une variable complexe et liées par une relation algébrique. Une question analogue se pose pour un système de trois fonctions uniformes de deux variables com- plexes, ayant partout à distance finie le caractère d'une fonction rationnelle et liées par une relation algébrique. L'Acatlémie demande, à défaut d'une solution complète du problème, d'indiquer des exemples conduisant à des classes de transcemlantes nou- velles. Prix Fr.\ncœur. — Découvertes ou travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. Prix Poncelet. — Ce prix alternatif sera attri- bué à un Ouvrage sur les Mathématiques pures. mf.canique. Prix Montyon. Prix Fourneyron. — Étude expérimentale et théorique des effets des coups de bélier dans les tuyaux élastiques. navigation. Prix extraordinaire de six mille francs. — Progrés de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. Prix Plumey. — Décerné à l'auteur du per- fectionnement des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus contribué aux progrés de la navigation à vapeur. ASTRONOMIE. Prix Pierre Guzman. — Décerne à celui qui aura trouvé le moyen de communiquer avec un astre autre que Mars. A défaut de ce prix, les intérêts cumulés pen- dant cinq ans seront attribués, en 1910, à un sa- vant qui aura fait faire un progrès important à l'Astronomie. Prix Lalande. Prix Valz. Prix Janssex. — Une médaille d'or destinée a récompenser la découverte ou le travail faisant faire un progrés important à r.-Vslrononiie phy- sique. GÉOGRAPHIE. Prix TcHiHATCHEF. — Destiné aux naturalistes de toute nationalité qui auront fait, sur le conti- nent asiatique (ou lies limitrophes), des explo- rations ayant pour objet une branche quelconque des Sciences naturelles, physiques ou mathéma- tiques. Prix Iîinol'x. Prix Delalande-Guerineau. Prix Gay. — Recherches de Zoologie et d'\n- thropologie dans l'Amérique du Sud cl notaniuii ni dans la région des .\ndcs. PHVSiQUi:. Prix Hébert. — Décerné à l'auteur du meil- leur traité ou de la plus utile découverte pour la vulgarisation et l'emploi pratique de l'Élec- tricité. Prix Hughes. — Décerné à l'auteur d'une dé- couverte ou de travaux qui auront le plus con- tribué aux progi'ès de la Phvsi(jue. Prix Kastner-Boursault. — Décerné à l'au- teur du meilleur travail sur les applications diverses de rÉleclricilé dans les Arts, l'Industrie et le Commerce. SÉAINCE DU 7 DÉCE.MBRK 1908. MÉDECINE ET CHIRURGIE. 1247 Pnix Jecker. — Chimie organique. Prix Caiiours. Prix IMoxtyox. — Arts insalubres. Prix Berthelot. — Attribué à des travaux de Synthèse chimique. Prix .Aliiumbert. — Élude expérimentale sur les propriétés cleclriciues des alliages métalliques. MIM.HALOGIE ET GEOLOGIE. Prix Delesse. — Décerne à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiqucs. BOTANIOl E. Priz Uesmaziiires. — Décerné à l'auteur de l'Ouvrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryplogamie. Prix Montauxi:. — Décerné aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'Analomie, la Piiysiologie, le développement ou la descrip- tion des Cryptogames inférieurs. Prix de Coincy. — Décerné à un Ouvrage de Phanérogamie écrit en latin ou en français. Prix de la Fons- Melicocq. — Décerné au meilleur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas de-Calais, des .Ardennes, de la Somme, de l'Oise cl de l'.Aisne. Prix Boudin. — Etudier l'origine, le dévelop- pement et la disparition des tissus transitoires qui peuvent entrer à diverses époques dans la structure du corps végétatif des plantes vascu- laires. Préciser, dans chaque cas particulier, le rôle éphémère du tissu considéré. ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Prix Savigny, fondé par 1\1»" Letellier. — Dé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. Prix Thore (Zoologie). Prix Montyon. Prix Barbier. — Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les Sciences chirurgi- cale, médicale, pharmaceutique, et dans la Bo- tanique ayant rapport à lart de guérir. Prix Bréant. — Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Godard. — Sur l'analomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Prix du baron Labrey. — Sera décerné à un médecin ou à un chirurgien des armées de terre ou de mer pour le meilleur Ouvrage présenté à l'Académie et traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiène militaire. Prix Bellion, fondé par M"" Foehr. — Dé- cerné à celui qui aura écrit des Ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amélioration de l'espèce hu- maine. Prix .Mèoe. — Décerné à celui qui aura con- tinué et complété l'essai du D' Mège sur les causes qui ont retardé ou favorisé les progrès de la Médecine. Prix Dlsgate. — Décerné au meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhumations préci- pitées. PHYSIOLOGIE. Prix Montyon. — Physiologie expérimentale. Prix Piiilipeaux. — Physiologie expérimen- tale. Prix Lallemand. — Destiné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au système ner- veux, dans la plus large acception des mots. Prix Martin-Damourette. — Physiologie thé- rapeutique. Prix Pûurat. —Action qu'exercent les rayons X et les rayons du radium sur le développement et la nutrition des cellules vivantes. STATISTIQUE. C. R., 1908, 2' Semestre (T. C\L\II, N" 23.) Prix Montyon. PRIX GEJVERAUX. Médaille .Arago. — Celte médaille sera dé- cernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. ACADEMIE DES SCIENXES. 1248 Médaille Layoisier. — Cette médaille sera dé- cernée par l'Académie tout entière, aux époques que son Bureau jugera opportunes et sur sa pro- position, aux savants qui auront rendu à la Chi- mie des services éminents, sans distinction de nationalité. Médaille Berthelot. — Attribuée, sur la pro- position du Bureau de l'Académie, à des lauréats de prix de Cliimie. Prix Gegner. — Destiné à soutenir un savant qui se sera distingué par des travaux sérieux poursuivis en faveur du progrès des Sciences positives. Prix Lannelongue . — Donné pour un but utile, de préférence toutefois pour une œuvre humanitaire d'assistance. Prix Tremont. — Destiné à tout savant, artiste ou mécanicien auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. Prix H. Wilde. Prix Lonciiampt. Prix Saintour. Prix Victor Raulin. Prix Laplace. — Décerné au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. Prix Kivot. — Partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'Ecole Polytechnique avec les n"' 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. Prix Leconte. — Décerné ; 1° aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathéma- tiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales; 2° aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. Prix Houllevigue. Prix Caméré. Prix .Iérôme Ponti. 19il Prix Bordin. — L'Académie met au concours, pour l'année 191 1, la question suivante: Perfectionner en un point important la théo- rie des systèmes triples de surfaces orllio^o- nales. L'Académie désire des méthodes permeltant d'ajouter à la liste des systèmes triples déjà connus. Elle attacherait un prix particulier à la découverte des systèmes triples algébriques les plus simples. Prix Poncelet. — Décerné à l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile au progrés des Sciences ma- thématiques appliquées. Prix Vaillant. — Perfectionner, en quelque point, l'étude du mouvement d'un ellipsoïde dans un liquide indéfini, en ayant égard à la viscosité du liquide. Prix G. de Pontkcoulant. — Mécanique céleste. Prix Damoiseau. — Perfectionner les Tables de Jupiter de Le Verrier. Prix Gay. — Étudier au point de vue géolo- gique une de nos colonies africaines (Algérie et Tunisie exceptées). Prix Gaston Planté. — Destiné à l'auleur fran- çais d'une découverte, d'une invcniion ou d'un travail important dans le domaine de l'Électricité. Prix La Gaze. — Décerné aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux pro- grès de la Physique et de la Chimie. Prix Fontannes. — Ce prix sera décerné à l'au- teur de la meilleure publication paléontologique. PrixThore. —Botanique. Grand prix des- Sciences physiques. — Étude morphogénique des caractères d'adaptation à la vie arboricole chez les Vertébrés. Prix Chaussier — Décerné à l'auteur du meil- leur Ouvrage, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pratique, qui aura paru pendant les quatre années qui auront précédé le jugement de r.Vcadéniie. Prix Pourat. — Influence des éléments miné- raux et en particulier du calcium sur l'activité des dinstases digestives. Prix F^a Caze. — Décerné aux Ouvrages ou Mé- moires qui auront le plus contribué aux progrés de la Physiologie. Prix Hinoux. — Histoire des Sciences. Prix Petit d'Ormoy. — Sciences mathéma- tiques pures ou appliquées et Sciences naturelles. Prix Pierson-Perrix. - Décerné au Français qui aura fait la plus belle décou\erte physi(|ue. Prix Serres. — Décerné au meilleur Ouvrage sur l'Embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. Prix Jean Heynaud. — Décerné à l'auteur du travail le plus méritant qui se sera produit pen- dant une période de cinq ans. Prix du haron de Joest. — Décerné à celui qui, dans l'année, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus utile au bien public. Prix Cuvier. — Destiné à récompenser l'au- teur de l'Ouvrage le plus remarquable sur la Paléontologie zoologique, l'Anatomie comparée SÉANCE DU 7 DliCliMBRE 1908. 1249 1912 Prix Boii.eaii. — Hydraulique. Prix 1)a Gama Machado. — Décerné aux meil- leurs Mémoires sur les parties colorées du sys- tème tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Pnix PARKtN. — Sur les effets de l'action vol- canique dans la production de maladies épidé- miques dans le monde animal et le monde végé- tal, et dans celle des ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. 1915 Piux BiooT DE iMoBOGUES. — Décerné à l'autcur de l'Ouvrage qui aura fait faire le plus de pro- grès à r.^griculture en France. Piux Estrade-Delcros. 1914 Prix J.-J. Berger. — Décerné à l'œuvre la plus méritante concernant la Ville de Paris. 1913 Prix Parkin. — Destiné à récompenser, cette année, des recherches sur les elTets curatifs du carbone sous ses diverses formes. FONDS BONAPARTE. Le prince Koland Bonaparte, par une lettre en d;iti- du 29 février if|oS, publiée dans les Comptes rendus de la sé.ince du 2 mars, a dérlaré vouloir mettre à la dispusitiou de l'Académie t(cs Sciences, pour l'encouragement des leclieichex scientifiques parmi les travailleurs n'appartenant pas à cette Compagnie, quaire annuités de vingt cinq mille francs. Ces suljventions ont exclusii'enient pour but de provoquer des découvertes en facilitant la tâche de cherclieurs qui auraient déjà fait leurs preuves en clés travaux originaux et qiii man- queraient des ressources suffisantes pour entreprendre ou poursuivre leurs investigations. L'attribution de la première annuité a déjà été (aile par l'Académie sur le rapport dune Commis- sion spéciale, inséré ^tix Comptes rendus des Séances de l'Académie des Sciences à la date du 29 juin 1908 ( réimprimé ci-dessus, p. 1208 1, Rapport auquel les concurrents sont invités à se reporter et où ils trouveront des indications pour la rédaction, l'exposé et la date de leur demande. L'attribution des trois annuités suivantes sera l'aile par l'Académie tout entière, sur le Rapport de la Commission, et aura lien aux dates suivantes : 15 juillet 1909, 15 juillet 1910, 15 juillet 1911. I20O ACADEMIE DES SCIENCES. BUI.I-KTIX BIBLIOGRAPHIQUE. OlVIiAliKS REÇUS DANS LA SÉANCE DU 3o NOVEMBRE 1908. Science et Méthode, pai- H. Poincaré, Membre de de riiislilut. Paiis, Ernest Flam- marion, 1908; I vol. \n-\?.. (Hommage de railleur.) Leçons de Mécanique céleste, piofessées à la Sorboiiiie par H. Poi.ncaré. Membre de riiistilul. Tome II, 2'' Pailie : Théorie de la Lune. Paris, Gaulliier-N'ijjars, 1909; I vol. in-8°. (Hommage de l'auleiii-.) Surfaces nauliloïdes, par Haton de la Goupillière, Membre de rinslitut. (E\tr. des Annaes da Acadeniia polylechnica do Porto, t. HI, 1908.) Coïmbre, 1908; i vol. in-8°. (Hommage de l'auleur.) Rapport sur les opérations du Service d'inspection des établissements cla.isés pendant l'année 1907, suivi du Résumé de la période 1S98-1907, prt'senlé à M. le Préfet de Police pai- M. Paul Adam. Paris, .1908; i fasc. in-4°. (l^résenté pai- M. Armand Gaulier.) foncées. Descriptions et figures des Joncées de France, de .Suisse et de Belgique, par T. Hus.Nor. Caliaii, par Alliis (Orne), T. Husnol, 1908; 1 fasc. in-4''. (Préseulé par M. \ an Tiegliem.) Account nf the opérations of tlic Greal trigonometricalSurvey oj India, t. W III : Astronomical observations for latitude niade during the period i885 to 1906 and the deituced values of the dejlections of the pliimb-line, preparcd under ihe direc- tions of Lieut.-Colonel S. -G. Burrahd, Superiiilendenl trigonometiical Survejs, puljlisliL'd under the orders of Colonel F.-B. Longe, H. E. Suiveyor gênerai of India. Délira Dun, igo6; i vol. in-4°- Annals of the Royal Botanic Garden, Calcutta. Tome VT, Part 11 : Fresh-'.valer Algœ froni Burma, including a Jew from Bengal and Madras, bv W. \\ est anil G. -S. West. Calcuiia, 1907; 1 vol. in-f". L'or et les autres produits miniers dans les Colonies françaises, par M. J. -M. Bel. Melun, 1908; I fasc. in-8". Les sables marins de la Côte landaise (calibre et origine), par B. Saint-Jours. Bordeaux, 1908; i fa.sc. in-8°. Sur la question du mode de déplacement du plus grand affaissement le long du bord d'un bassin plein d'eau, par V.-A. Obroutchef. Tomsk, 1908; 1 fasc. in-8°. (En langue russe.) PUBLICATIONS DE L'ACAIJlMlE DES SCIENCES En vente ;'i la l^ilirairie ( i WTMirr.-N ii.r.Aiis, .)j, quai des ( JraMils-Aiif;iislins, Pai;i.s. COniPTES RENDUS HEBDORIADAIRES DES SÉANCES de l'Académie des Sciences. Publiés pai- M.M. les Secrétaires perpétuels. In-4 (2S-j3), hebdomadaire. f-^'t'-' m complète, de i835 à l'io; ; i45 volumes iSiSfi. année, sauf i845, 1878 à 189-2, 1896 à 1898, se •séparément 2 > II'- Cbao volume, sauf les Tomes 20, 21, 76 à 108, 110, 117,, 114, 115, 122. 127, sii verni séparémeiU li Ir. Lp"- Comptes rendus paraissent régulièrement chaque semaine ■ - ie 2" semesire (le i835, en un cahier de %■>. à 40 paiçes, l'Iois de 80 à 120, ils forment, à la lin de l'année, deux ■ in-4 (28-23). ensemble de 2400 à 3000 paires. Oeux Tables, • ordre alphabétique de noms d'auteurs, terminent clia(iue l'rir pour un an (52 NLMÉRos) : ' iris '5o fr . !'■ partemenls 4° f'- l.iion postale Î4 fr- L'abonnement est annuel et part de janvier. TABLES GÉNÉRALES DES COIKIPTES RENDUS! des Séances de l'Académie des Sciences . |> e de matières et par ordre alphabétique de noms d'ailleurs. 4 VOLUME.S IN-'l (28-23), s.vvoip. : is Tomes 1 à 31 (i.s'55-i85o ). ln-4 (28-2') );i853. . -.s Tomes 32 à 61 1 i85i-iS65). In-4 (2S-.JÎ ); i8;o.. 'w Tomes 62 a 91 ( 1 8Gr)-i88o). In-4 (aS-'ij); 1888.. ■ les Tomes 92 h 121 ( 1881- 1895). In-4 i28-2'j;; ■,/, IV. ■/") Ir. •>■) fr. 2J fr. SUPPLÉmENT AUX COmPTES RENDUS des Séances de l'Académie des Sciences. Tonus I et II, 1850 et iSlji, séparément -25 fr. lÉmOIRES DE L'ACADÉiniE DES SCIENCES In-'i ; TOMES I A L, 1816 A 190S. lume, à l'exception des Tomes ci-après indiqués. séparément i5 fr. !.X..X.I1[, avec Allas, se vend séparément _.. 25 fr. VI et XXI ne se vendent pas séparément. énérales des travaux contenus dans les Mémoires de l'Académie. ■' . Tomes I à XIV (an VI-181)), et 11° Série. Tomes 1 ?iG-i87S); 1881 (1 fr. fflFnoiRES PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS 1 Académie des Sciences (Savants étrangers). 2" SÉRIE. IN-4 i TOMES I A XXXII, 1827- 11)02. : .. ' ! jme se vend séparément i 5 fr. Tablp; ncnérales des travaux contenus dans les Mémoires ésentés par di-'ers Savants à l'Académie. "■ 1 ). . fr. 5o c . — Il" I'artie : Ménioire.i divers. In-4 (28-23), avec 7 planches; iSjt) 12 fr. 5o c. Tome II. — I"' Partie : Mission de Pékin (Fleuriais). — Mission de .Saint-Paul tMoncUez). ln-4 (28--23), avec 2(5 pi; 1878. 25 fr. — Il'' Partie : l/Zi-v/on de Saint-Paul (KocheUtvl etCh. Vclain). — Mission du Japon (.lanssen, Tisserand. Uelaeroix et Picard). — Mission de .Saigon ( Héraud ). — Mission de Nouméa (.Vndré). I11-4 (28-23), avec figures et 3(5 planches : 1880 25 fr. Tome m. — 1'° Partie: Mission de l'ile Camphell (Boui|uet de la (ii've). In-| (9.8-53), avec (i planches; 1882 ... 12 fr. 5o c. — il"- Partie: Missinn de Vile Camphell (W. Filhol). In-4 (28-23), avec atlas de ('>8 planches; i885 25 fr. — III'' Partie : Mesures des plaques- ijliotograjihiques. in-4 (28-23), avec 2 planches ; 1882 i2fr. Soc. Annexe : Discussion des rrsidtait ohteiais avec les épreuve.'! da- '^nerrienncs de la Comnùssion française, par Ohrecht. In-4 (78-23 1; 1 890 '. 2 fr. 5o c. HniSSION DU CAP HORN (iS1.; 1887... 25 fr. Tome V: Botanique, ln-4 (28-23) de 400 pages; 1889.... 25 fr. To.me VI : Zoologie. Ce Tome est publié en 12 fascicules. J"' Partie : \n-\ (28-23) de 486 pages, avec 23 pi. ; 1891 . . 45 fr. .Mammifères {A.Milne-Edwnrds); lo.fr.— Oiseaux (E.Oustalet); 2.5 fr. — Poissons (L. Vaillant); \ fr. — Anatoniie comparée (H. Gervais); 6 fr . //' Partie : In-4 (28-23) de 43o pages, avec 29 pi.; 1891 (Rare). Infectes (L. Fnirmaire, Signoret, J. Mabille, P. .tfabitle, .J.-M.-F. Bigot): 20 fr. — Arachnides (E. Simon) (épuisé). — Crustacés ( Milné-Edivards); 11 fr. —Mollusques (de liochebrune et /. MaOille); 10 fr. /fie Partie: Im-4 (28-23) de 376 pages, avec 30 pi.; 1891 . . 35 fr. Priapulides (./. de Guerne); 2 fr. — Bryozoaires (J. JuHien); S fr. — Echinodermes (E. Perrier); 20 fr. — Protozoaires (A. Certes): 5 fr. Tome VII : Anthropologie. Ethnographie ; par le D"^ P. Hvades et J. Denikek. In-1 (28-23), avec 34 pi. et i carte en couleur; 1891. 2 5 fr. La collection des sept Tomes en neuf volumes 275 fr. N" 23. TABLE DES ARTICLES. Séance publique annuelle du 7 Décembre 1908.) Pages. AH'iciiliiin Je M. Cn. Bouciiaud i,,r)5 Prix décernés ,,,,'. Pri X proposés , / , '. Tableau dfs prix tiécernés .' ij\i Tableau des prix proposés ■. ii'f\ 'l'alileaii par année des prix proposés i ■ '|ii Bulletin BiBLroGRArniauE , .'„, P\RIS. — IMPRIMEIUIÎ GAUTHIKR-VILLA as, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : CiAL'THIER-VrtLAns. '^"'"^ 1908 DEUXIEME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LKS SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. N 24 (14 Décembre 1908). ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÊAIIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Âuguslins, '-' dans laquelle l'anomalie *(, est supposée avoir reçu une valeur particulière. Afin de fixer les idées, nous admettrons que Tentier «levé m est positif. Appelons u l'anomalie excentrique et sin,p l'excentricité de la planète P; posons z — E"^/-' et prenons s comme nouvelle variable d'intégration. Il vient, en tenant SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE I908. 1253 compte de l'équation de Kepler. l'intégrale étant prise le long de la circonférence | - | = i . Nous sommes ramenés à évaluer une intégrale dont l'élément différentiel contient un facteur élevé à une haute puissance, intégrale qui rentre dans la catégorie de celles que j'ai étudiées dans mon Mémoire Sur l'approximation des fonctions de grands nombres (' ). L'application des théories exposées dans ce Mémoire permet, comme on va le voir, d'obtenir une valeur approchée de J. Cette recherche nécessite la connaissance préalable des points singuliers de la fonction sous le signe / qui, à l'exception des valeurs : = o el ; = »:, sont fournis par l'équation A = o. En appelant A, B, P des quantités réelles, on trouve d'ailleurs A'= -^, [sin^^j/;'- 4- (,\ + /B ) z^ H- P;- + ( A - /B):; -f- sin^'l;]. L'équation A-=o, que Cauchy a également rencontrée dans ses re- cherches, a une forme qui en facilite beaucoup la discussion. Ses racines sont de la forme oE->V=^, Ie-'^v'", o,E''>~, 'Ie'v'^. ' ? Pi Les valeurs numériques de p, p,, \ s'obtiennent d'ailleurs facilement par la Trigonométrie (-). Si l'on suppose z~;;;>o^^ i, on trouve ([ue p est toujours supérieur à cot^i quelle que soit la position de la planète P, sur son orbite; p, reste, au contraire, fini lorsque 'ji tend vers zéro, et ne peut devenir égal à i. La racine Z=-E"'-v-' Pi présente, dans la question quinous occupe, un intérêt tout particulier. Nous {') Journal de Malhématiques pure^ et appliquées, 1908. (- ) Voir, i) ce sujet, Tisseuand, Traité de Méeanique céleste, t. IV, p. 288. 1254 ACADÉMIE DES SCIENCES. supposerons que A désigne le plus petit argument positif de cette racine. La considération des courbes d'égal module de la fonction qui figure à la puissance m sous le signe / , est également de première im- portance pour l'objet que nous avons en vue. (_)n reconnaît que, pour | 9(=)| ^= i, ces courbes possèdent une nappe J\' qui se confond avec la circonférence \z\= i . (^uand on fait décroître \'^{z )| d'une façon continue, la nappe A, partant de la circonférence |;| = i, se contracte en se rapprochant en tous sens de l'origine. Le rayon vecteur de cette nappe, dans chacune de ses positions, va d'ailleurs en croissant lorsque l'argument de :; croit, en valeur absolue, de o à 7:. La nappe N continue à se déformer ainsi, en restant fermée, jusqu'à ce qu'elle atteigne le point z = tang-, où la dérivée o'^^) devient nulle. Cette nappe occupe alors une position particulière que nous désignerons par N,. Revenons maintenant à l'équalion A = o. De ses deux racines de module inférieur à 1, l'une est toujours renfermée à linlérieur de la courbe N,, puisque son module est inférieur à tang-- La racine Z, au contraire, est, en général, comprise entre la circonférence | ; | = i et la courbe N,, tout au moins lorsque l'e.vcentricifé sin'| est assez petite, puisque — est alois lini, tandis que le ravon vecteur de N, est de Tordre de grandeur de tang-- Au surplus, les conditions nécessaires et suffisantes pour (jue la racine Z soit extérieure à N, sont p, < cot -'-, ' 2 tang-^E'-<>"^<-E^ • V^' 0,1 = 2 p, Ces préliminaires posés, il y a deux cas à distinguer pour obtenir la valeur asymptotique de l'intégrale J. 1° Supposons d'abord la racine Z comprise entre la circonférence | s | ^ i et la courbe ?N , . Considérons, d'autre part, la nappe A des courbes f]"égal module de ^(:-) qui passe parle point dont l'affixe est Z. Traçons à 1 inté- rieur de la nappe N une courbe fermée voisine C,, tangente à cette nappe SÉANCE DU t/( décembre 1908. 1255 au point Z et en ce point seulement. Dans ces conditions, le long- de la courbe C, , | 9(=) | prend sa plus grande valeur pour s = Z. D'autre part, A reprenant sa valeur, lorsque la variable z revient au point de départ, après avoir décrit en entier le contour | c | ^ i , la courbe C, devient un chemin d'intégration équivalent à ce contour, si on la déforme infiniment peu, dans le voisinage du point s =; Z, vers la région du plan dans laquelle | ç>(s) | > | ^(Z) |. Or, en se reportant à mon Mémoire Sur /'approximation des/onctions de grands nombres (p. 265), on reconnaît que c'est précisément la condition pour que la considération du point z -^Z conduise à la valeur asymptotique de l'intégrale J. On arrive, tous calculs faits, à l'expression — /z — lantr^ W Z — col ^ « V '« y/siii'i (Z — ;,) (Z ~ ;,)(Z — =3) ' :;,, Co, ^3 désignant, en plus de Z, les trois autres racines de A", et £ une quantité de l'ordre de grandeur de — • Le sens des radicaux imaginaires, figurant dans l'expi-ession de J, est complètement défini par la condition (ju'ils doivent être pris chacun avec l'argument qui diffère le moins de -• ■2° Lorsque la racine Z est intérieure à la courbe N,, ce qui doit être tout à fait exceptionnel, en admettant même que ce soit possible, on ne peut plus raisonner comme nous venons de le faire, parce que la courbe d'égal module de 9(z), rencontrant le point dont Z est l'affixe, passe alors par l'origine. Mais, dans ce cas, la circonférence décrite, de l'origine comme centre, avec tang- pour rayon, peut au besoin être dilatée, à l'intérieur de la courbe N,, de manière à renfermer la racine Z. Le contour ainsi obtenu non seulement est équivalent, pour l'intégrale J, à la circonférence | ; | = i , mais, de plus, la plus grande valeur de | cp(-) ], le long de ce chemin, correspond à la valeur : = tang- qui est racine de o'( z). ()n se trouve dans un cas où la considération du point z = tang- conduit à la valeur asymptotique de J [ voir pages 252 et suivantes de mon Mémoire (' )]■ (') Voir aussi Darboux, Mémoire sur l'approj:iinalion des fondions de très grands nombres {Journal de Mathématiques pures et appliquées, 1878). 1256 ACADÉMIE DES SCIENCES. Effectuant les opérations nécessaires, on trouve J = — 1/ ■ '^ ^ tans-^E»"'* V '" '" I / if L -^ J I r'I lang'li — aor/-, (A' — H' y — i) cosd/J' (i- £ étant une quantité de Tordre de — > /-, désignant le rayon vecteur de la planète P,, A' et B' ayant pour valeurs A' = cosL, coscT H- sin L, sin m cos I, B'= cosL, sin nj — sin L, cosnr cosl. Dans ces relations, I est l'inclinaison mutuelle des orbites, cr la long;itude du périhélie de la planète P, L, la lonj^itude vraie de la planète P,, lonç^i- ludes comptées à partir de l'un des points d'intersection des orbites. Enfin, la puissance fractionnaire qui rentre dans l'expression de J doit être pi'ise avec son argument le plus voisin de zéro. Revenons à la recherche de A„, „, . On peut écrire r.- 3 étant une fonction connue de Ci, fournie par l'une ou ["autre des formules auxquelles nous sommes arrivés, formules dans lesquelles on négligera z. On évaluera celte intégrale par quadratures, en prenant comme nouvelle variable l'anomalie excentrique m,. A cet effet, on donnera à «<, les /i valeurs équidistantes 2 TT 2 { /■ — I ) 7r «1=^0. -J-' •••> J. ' k étant un entier suffisamment grand, et Ton prendra, comme valeur de A„, ,„ , le produit par ^ de la somme des valeurs correspondantes de la fonction sous le signe / . On sait ((ue la méthode de Cauchy, pour l'évaluation des coefficients de la fonction perturbatrice, conduit également à effectuer des quadratures. A ce sujet, Cauchy a indiqué une limite supérieure de la valeur à donner à l'entier X-, pour obtenir ces coefficients sans erreur appréciable. Or, les deux expressions de J, obtenues ci-dessus, étant affectées d'une erreur rela- tive de Tordre de — > il est inutile de pousser outre mesure l'approximation, dans le calcul des quadratures. 11 y a donc lieu de penser que la limite supé- rieure de X-, trouvée par Cauchv, pourrait être notablement abaissée, dans l'application de la méthode qui vient d'être exposée. SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. 125'] PARASITOLOGIE. — Contribution à l'étude fie HfiMnogregarina lacertae Danilewsky et Chalachnikow. Note de MM. A. Laveran et A. Pettit. Nos recherches ont porté sur des Lacerta viridis et sur des L. inuralis provenant de différentes régions de la France. Sur six L. viridis capturés dans le département de la Corrèze, deux ont été trouvés infectés d'iiémo- grégarines. Deux L. viridis provenant de Fontainebleau étaient tous deux infectés. Chez les L. muralis l'infection par les hémogrégarines a été observée I fois sur 7 dans la Corrèze, 2 fois sur 2 chez les lézards de Fontainebleau, I fois sur 5 chez les lézards des environs de Concarneau. Hœniogregarina lacertœ est diflicile à étudier dans le sang frais; sa colo- ration et sa transparence sont à peu près celles des hématies parasitées qui subissent des altérations profondes. Sur des préparations de sang desséché, fixé et convenablement coloré à Taide de la solution de Giemsa, l'étude des différentes formes sous lesquelles se présente cette hémogrégarine est au contraire facile. Chez aucun des lézards que nous avons examinés les parasites n'étaient très nombreuv; chez ceux qui en avaient le plus, en examinant un mince frottis de sang avec l'oculaire i et l'objectif à immersion -j de Verick, on ne trouvait dans un même champ que i, 2, 3, rarement 4 hématies parasitées. Nous décrirons successivement les hémogrégarines endoglobulaires et les hémogrégarines libres. 1° FoKMES ENDOGLOBULAIRES. — Pour la facilité de la description on peut distinguer des formes petites, moyennes et grandes, mais il importe de remarquer qu'entre les types décrits ci-dessous il y a des intermédiaires. A. Petites formes. —\\ s'agit de vermicules souvent incurvés, comme rindiquenl les figures I et 2. Les extrémités sont parfois arrondies et de même grosseur, plus souvent l'une des extrémités est un peu efiilée. \'ers la parlie moyenne du parasite, on distingue un karyosome de forme arrondie ou ovalaire; le protoplasme se colore en bleu clair; aux extrémités on distingue de grosses granulations incolores qui sont probablement des granulations de réserve. L'hématie parasitée n'est pas altérée ou n'a subi (jue des altérations légères : ses di- mensions sont normales, le noyau est en place, quelquefois un peu augmenté de volume, le protoplasme a sa coloration normale ou bien il a une teinte plus pâle que celle des hématies normales. Les petites hémogrégarines sont parfois logées dans des hématies jeunes, de petite dimension. 1258 ACADEMIE DES SCIENCES. B. Formes moyennes, — Le parasite se présente sous l'aspect d'un corps cylin- drique, rectiligne ou légèrement incurvé dont le grand axe est en général parallèle à celui de l'hématie qui le contient. Les dimensions moyennes sont de lot"- de long sur ■zV- de large {Jig. 3 et 4)- Les deux extrémités sont arrondies; mais l'une d'elles est d'ordinaire moins grosse que l'autre, et l'on peut parfois se rendre compte que, du coté de l'extrémité effilée, il y a un repliement du parasite sur lui-même (fig. 3). Le protoplasme se colore en bleu clair par la solution de Giemsa. Le karyosome, qui se compose d'un amas de granula- tions, est situé près d'une des extrémités, ce qui s'explique par ce fait qu'il y a replie- ment de l'hémogrégarine de ce côté. HcBmogregarina lacertœ. — 1 et 2, petites formes endoglobulaires. — 3 et 4, formes moyennes 5, 6, 7, 8, grandes formes. — 9 et 10, formes libres. ( Grossissement de i5oo D environ. ) Les hématies parasitées subissent des altérations plus ou moins profondes qui portent à la fois sur le protoplasme et sur le noyau. L'hématie augmente de volume et pâlit, puis se décolore presque complètement ; après coloration par le Giemsa, on observe des granulations violacées. Le noyau de l'hématie est déplacé, hypertrophié et plus ou moins déformé. En général, il s'allonge beaucoup en restant parallèle au parasite dont il atteint souvent la longueur, comme l'indiquent les figures 3 et 4. 11 arrive que le noyau, refoulé à une extrémité de l'hématie, coifl'e une des extrémités de Tliémogréga- rine. Le noyau peut aussi se rompre en deux ou plusieurs morceaux. Ces altérations, qui ont été très bien décrites par Danilewsky et Chalachnikow (' ), s'exagèrent encore dans les hématies parasitées par les grandes formes de //. lacertœ. G. Grandes formes. — A cet état, les hémogrégarines ont l'aspect de vermicules (') Matériaux pour servir à la parasitologie du sang {Archives slaves de Bio- logie, i5 mars 1886). SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. laSç) qui, repliés dans les hématies, mesurent \liV- à lâi^ de long sur al^à 31^ de large {fig. 5, 6, ^, 8). Le parasite a d'ordinaire une extrémité plus effilée que l'autre, il est replié tantôt à une extrémité seulement, et il s'agit alors de l'extrémité effilée, tantôt aux deux extrémités, autour du noyau de l'iiémaiie {fig. 6 et 8). Le protoplasme ne se co- lore pas en bleu par le Glemsa; il prend une teinU; violacée, analogue à celle des hé- maties altérées, qui s'explique comme cette dernière par la présence de nombreuses granulalions chromatophiies. Les colorations du protoplasme du parasite et de celui de l'hématie qui le renferme sont souvent si semblables, qu'il est difficile d'établir la limite exacte de l'hémogrégarine. Vers la partie moyenne de chaque parasite, on dis- tingue un karyosome souvent irrégulier compose de granulations ou de traclus de chromatine. Les hématies subissent des altérations profondes. Elles augmentent considérable- ment de volume et elles tendent à prendre une forme sphérique. Alors que les héma- ties normales de L. viridis et de L. inaralis mesurent i/jl^- à i5l^ de long sur 81^, 5o de large, les hématies qui contiennent de grandes hémogrégarines mesurent iSC-à 11^ de long sur g!'- à laH- de large. Le contour des hématies est granulé ou finement dentelé; le protoplasme est pâle avec un semis plus ou moins abondant de granulalions chro- matophiies. Les noyaux des hématies subissent des altérations profondes et variées ; ils sont hypertrophiés, refoulés, parfois ils se brisent en deux ou trois fragments {fig. 5, 6). Le noyau de l'hématie est parfois chassé au dehors par le parasite. Nous n'avons pas réussi à mettre en évidence l'existence d'une capsule pour les formes endoglobulaires de //. lacerlœ. Les espaces clairs qui s'observent assez souvent autour des hémogrégarines {fig. 3 et 4) peuvent s'expliquer par une rétraction du protoplasme du parasite. Les petites formes décrites ci-dessus sont évidemment des formes jeunes, les formes moyennes et grandes représentant des stades plus avancés de l'évolution endoglobu- laire de l'hémogrégarine. La supposition que ces formes répondraient à des étals sexués du parasite paraît peu vraisemblable, attendu qu'on trouve des stades intermédiaires. L'aspect didérenl du protoplasme s'explique facilement dans l'opinion (pie les formes moyennes représentent un stade jeune par rapport nu\ grandes formes : le protoplasme jeune se colore mieux parleGiemsa que le vieux, et il est d'ordinaire plus homogène, moins granuleux que ce dernier. 11 est à noter aussi que les altérations des hématies, qui suivent évidemment une progression en rapp(ut avec le développement des pari, Ronnette, René-E. Rossière, Rrachet, André Rlondel, A. Rillard, J. Rasset, Rlarez, Marcel Rrillouin, Ph. Rarbier, J. Rourgeois, Luigi Rianchi, p. Carré, C. CoDRON, E.-E. Colin, Chevassu, Georges Claude, G. Chavanes, A. Debierne, j. Deniker, Adrien Dollfus, Dongier, L. Dunoyer, Frediiolm, Portant, Eugène F.abry, J.-II. Fabre, Marcel Frois, Ch. Fabry, R. Fosse, Gustave Gain, Louis Gentil, Gonnessiat, C. Guichard, (') Comptes renilux. t. CXLVII, p. Sà^. SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. 1263 P. Hariot, p. Helbronner, J. Jolly, Luizet, p. Lesne, Le Besnerais, LoisEL, Emile Lemoine, Lebert, Laubelf, Lesbre, G. Lapon, Abel Larras, Matignox, Maignon, Marchis, Pixoy, Perot, L. Pervinquière, A. Petot, Pottevi.v, Richard, Sellier, Tikhoff, H. Vallé adressent des remercîments à l'Académie pour les distinctions accordées à leurs travaux, ou les subventions qui leur ont été attribuées sur le Fonds Bona- parte. ]yjmes ]>Iarguerite Blaise, Béclard, Cusco, DE Nabias, Ruck adresscut également des remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Bref ocli Skrifvelser of och till Cahl von Linné, med understod af svenska Staten utgifna af Upsala Universitet. Forsta afdelningen. Del II. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations physiques de la comète 1908 c, faites à V Observatoire de Lyon ('). Note de M. J. Guillaume. Le 24 octobre, la queue, courbée au Sud, est moins large à sa naissance qu'à l'opposé, où elle dépasse un peu la largeur de la tête; la partie anté- rieure, brillante sur 3o', est dirigée vers 60°, tandis que l'autre partie s'efTace dans la lunette à un peu plus de 1° du noyau, vers ']i^°. Le noyau est excentré vers le Sud, mais moins que le 19; il n'est plus circulaire, mais allongé dans la direction de 258°, et mesure environ 9' sur 2", 5; son aspect est granuleux, avec un très petit point stellaire (i3* grandeur) vers l'extrémité orientale d'où rayonne, en avant, une pro- jection en éventail qui occupe les deux cinquièmes de la tête et qui est plus brillante que le restant de celle-ci. Vers '^''/|o"' (t. m. de P.), et pendant 20 minutes, j'ai suivi le passage presque central de la tête de la comète devant une étoile de io*-ii' gran- deur. J'ai constaté alors que l'éclat de l'étoile était augmenté d'une demi-grandeur au moins par rapport à son éclat ordinaire; mais, pendant le passage vers l'extrémité occidentale du noyau, elle a subi plusieurs affai- blissements dans l'intervalle de quelques secondes; pendant cette variation (') Voir pi-ésenl Tome, p. 833. I2G4 ACADÉMIE DES SCIENCES. lumineuse qui ressemblait à de la scintillation lente, je n'ai pas constaté de phénomène semblable sur l'étoile voisine, au Sud-Ouest, qui servait à la comparer. Le 27, l'aspect de la comète est sensiblement le même que celui du 9.O. La queue est dirigée vers 67". Le 28, la tête est lirillanle, le noyau ciiculaire et granuleux. La queue, qui e^i très faible, montre, vers le bord austral, un vide sur toute sa longueur qui est d'environ 20'; à Téquatorial Hriinner, on la suit sur un peu plus de 1°, et à l'œil nu sur environ 8". La comète, dont la teinte est toujours bleuâtre, montre en outre deux courtes aigrettes de part et d'autre de la queue. Le 29, reiati\ ement à ce qu'il était la veille, l'éclat de la queue a beaucoup augmenté ; on y compte au moins quatre aigrettes assez également réparties, dont les deux, du côté sud-est sont plus longues que celles du côté nord-ouest. A 18' du noyau, qui est circulaire, granuleux, et excentré au Sud par rapport au centre de la tête et à l'axe de la queue, celle-ci montre au milieu un vide longitudinal, et une sorte de gaine, coa)posée de matière coraél^ire plus ténue, forme une enveloppe extérieure qui est très apparente vers la tête de la comète. Le 3o, à partir de la tête, qui n'offre rien de particulier, la queue est droite sur 25' vers 70°, puis elle se courbe vers 56° sur les 26' qui suivent, et ensuite elle continue, en s'élargissant d'au moins trois fois, vers 49°. A un jietit chercheur de faible grossissement, où je la vois entièrement dans le champ, elle parait droite, sur une longueur d'environ 8°. Le 3i, à l'équatorial Briinner, la queue est rectiligne vers 67°; elle est beaucoup moins brillante que la veille. Au coudé, elle est rectiligne également, mais moins appa- rente; avec un faible grossissement on remarque dans la tète une condensation assez large, granuleuse, avec, semble-l-il par instants, un très petit noyau stellaire; avec un grossissement de 36J, on distingue un noyau stellaire de ii'-i2'' grandeur et une projection en éventail qui rappelle celle notée le 24 ; aussi la tète paraît-elle plus bril- lante en avant qu'en arrière. Le f'' novembre, avec une lunette de o"', 08 d'ouverture, la comète est faible, la con- densation au centre de la tète bien visible, et la queue, courte, à peine mar(|uée. Le 2, au même instrument : elle est plus brillante et a une queue lectlligne d'en- viron 20'. Le 3, au Briinner (o™, 16) : queue de 3o' dirigée vers 09°. Au coudé (o™,32), elle mesure à peine 3o', et, avec le grossissement de 365, elle est beaucoup plus courte; la tète montre une condensation centrale brillante avec, au bord de celle-ci, à l'arrière, et sur l'axe principal de la queue, un très petit novau stellaire. A la lunette de o"',o8, la queue est plus longue du double que la veille et l'éclal général semble avoir augmenté. Le 12, le diamètre du noyau, mesuré au liriinner, est d'environ 10" et celui de la tête de 2'; au chercheur de cet instrument, malgré la présence de cirrus, je peux suivre la queue, droite, vers 64°, sur une longueur de 4°i5. Au coudé, on remarque que la tête est plus brillante en avant du noyau qu'en arriére de celui-ci, et l'on entrevoit une courte aigrette, au nord-ouest de la tète, dirigée vers le Nord. Le i3, la queue est plus brillante que la veille et mesure environ 7"; l'aigrette qui SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. 1265 partait de la tète s'est développée, et une deuxiéine, moins apparente, se détache du côté sud-est île la queue à environ iV du noyau; le bord nord-ouest de la queue est mieuv limité et un peu plus brillant qu'au côté sud-est; sa direction est à 64". Le 17, en dehors du noyau, la matière cométaire est très diluée. La queue, dirigée vers 5.'ali()ns dr la comète Morehotise 1908 c, faites à l'équa- toridl Brùnner-Henry de l'Obseivaloire de Toulouse. JNote de MM. Saint- Bi.ANCAT et RossARD, présentée par M. B. Haillaud. Log. fac. 1.0 nppar. parallaxe. -k 70.23.28,6 0,423 r 70.21 . 0,6 0,2 23 1 T. moyen .le' Nombre (le Log. far. Toulouse. i.T\. AiD. Obs. eomp. :R appar pai-alhixe Il ni s III S Il m s 10.47. '•^^ -6.45,24 — 3.33,0 SB 12:22 20. 57. 18. ,09 T,9o3 11.38.45 — 3.34 ,92 -t- 2. 5,9 SB 9:18 20. 56. 48, ,64 0,000 i2bO ACADEMIE DES SCIENCES. Dates. T. moyen de Toulouse. 1908. Oct. 3. 3. 3. 3. 3. 3. 5. 6. 6. /• 8. 8. 9- 12. 12. l3. i3. Il m 9.46. 9.46. 9-46. " • 9- II. (j. II. 9. 9.51 .28 10.41 • 5 11.21. o II). 15.44 10.49-36 9.27.34 10. 7 .23 9.38.02 9. 13.17 9.51 .36 10. 22 .37 9. 8.17 9.5o. 4 m s + 2.56,46 — 2. 10,12 —4.42,52 +2.17,19 —2.49,15 — 5. 2 I ,54 — o. i4 ) 10 — 6. 25,69 —6.39,79 + 2.28, 10 + 2.18,22 +o.5i ,76 +0.57,07 + 1 .21 ,28 — ' • 6,49 — i.i3,68 + 1 .41 ,23 —3.19,45 —3.28,09 AlO. • 6.57,9 ■ 6.32,4 - 2.53,6 -11.28,0 -10.59,6 - 3.45,3 "• 9-9 4.40,4 2.45,7 6.54,9 3.27,3 I . i3,o 8.25,6 5 . 3o , 5 4.56,1 6- 7.4 9.20,9 Obs. SB SB SB R R R SB SB R SB R SB R SB SB R SB R SB Nonibi'e de comp. 2:26 2 126 2:26 2:47 3:47 2:47 o: 19 2:16 9:12 2:36 2: 16 8:29 5: 16 8:27 8:29 S : 20 2:11 0:27 21 :35 3\ appiir Il m s 20.45.42,19 20.45.42,28 20.45.42,24 20.45. 2,92 20.45. 3,25 20.45. 3,22 20.24.57,76 20. i5. 5o,5o 20. i5. 36,4o 20. 8. 3,61 20. 7.53,73 20. 1 . 9,90 20. 0.58,49 19.54.40,35 19.38.56,20 19.38. 49,06 19.38.42,70 19.34.38,45 19.34.29,81 Log. fac. parallaxe. et) appar. I ,743 T,743 1,743 7,952 7,952 7,982 7, Soi 7,899 1,949 7,854 7,904 7,755 7,837 I ,780 7,722 7,788 7,822 7,712 7.777 69. 12 69.12 69. 12 69- 8 69. 8 69. 8 66 . 3o 60. o 64.58. 63. 3i. 63.29. • 44,0 •42,2 .43,3 .13-, 9 . i5,o . I 5 , 8 62, 61 1 58 60.23 55.23. 55. 20. 55.18. 53.40. 53.36. i-i , 'J 3o,8 1 o,û 24 .3 29,(3 >,4 25,- . 00 , 9 39,2 49 '4 6.7 53,2 Log. fac. parallaxe. 0 , 5o3 o,5o3 o,5o3 0,262 0,262 0,262 0,364 0,023 7,325 o,o52 7,689 0,187 7,953 o,oo5 ï",495 T ,587/( 1,996» 7,329« 7,627 n 10 I j 12 12 i3 ■ 4 Positions des cloiles de comparaison. Réduction Héduclion R moyenne au (0 moyenne au * Gr. 1908,0. jour. 1908,0. jour. 1.. • 9-0 Il m s 21 . 4 • I ,o5 + 2^,28 0 / Il 70.26.39,3 +22", 4 'l . • 9-0 20.59.21 ,36 + 2,20 70. 18.32,2 +22,5 3.. . 8.5 20.42.43,90 + 1 ,83 69.19.18,9 + 23, 0 4.. . 7.0 20.47.50,49 + 1,9' 69.18.51,7 + 22,9 5. . : 8.7 20. 5o. 22, 80 + 1,96 69. i5. i4 ,0 + 22, () 6. . ■ 9-0 20. 25. 10,45 +i,4i 66.34. 6,2 + 23,4 7 • • • !)• ' 20. 22. i4,88 + 1 ,3i • 65 . 8 . 5 1 , 6 +23,6 8.. . 7.5 20. 5.34,46 + 1 ,o5 63.26.20,4 + 23,5 9- • • 7-7 20. 0.17,18 +0,96 61 .53. 43,0 + 23,5 10. . . 8.5 20. 0. 0,47 +0,95 62. 1.29,4 + 23,6 11.. . 6.6 19.53. 18,22 +o,85 60.22. i4 ,5 + 23,4 12.. . 6.8 19.40. 2,06 +0,68 55.14.45,8 + 22,9 i3.. • 9-2 19.37. 0,87 +0,65 55. i3.3o,2 + 23,1 14. . • 9-2 19.37.57,20 +0,65 53.40.51 ,3 + 22,8 Vutorilés. Argelaûder-OEItzen J (21733-34). Argelandei-(_>Ellzen 21088. Christiania 3225. Christiania 3239. Christiania 3244- 34 Geelmuyden. Helsingfors-Gotha ii336. Ilelsingfors-Golha 1 1 124. Helsingfors-Gotha 1 io34. llelsingfors-Gotlia 1 1029. Heisingfors-Gotiia 10920. i (Hels. -Gotha 10720 + Canih. 61. "18). llelsingfors-Gotha 10673. Cambridge 6i4o. SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. I267 GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les lignes géodésicjues. Note de M. Jules Drach. Après avoir exposé les recherches systématiques (Bour, O. Bonnet, M. Maurice Levy) sur les intégrales algébriques en (p, q) de l'équation des géodésiques ( I ) F = cp'- + a fpci -¥■ .^rf- —1 = 0, M. Darhoux, dans ses Leçons sur la théorie des surfaces (3® Partie, n°* 6 19-62 1 ) présente d'une manière synthétique des résultats qu'il a obtenus en cherchant pour l'équation (i) des intégrales de forme particulière. En suivant la voie ouverte par l'éminent géomètre, je suis parvenu à cpielqucs résultats nouveaux, quifont l'objet d'un Mémoire plus étendu, public ailleurs et que je demande la permission de résumer ici. I. Je me suis proposé d'abord la recherche de tous les cas où l'équalio/i (i ) admet une intégrale (Si( p, q) = consl. ne dépendant que des arguments p et q. On trouve sans difficulté que la fonction V des variables u et v doit satis- faire identiquement à une relation dont la discussion conduit aux conclusions générales suivantes : 1" Si le niiotienl — :-— est du second des;i"é en p, (7, on apour e, /". ^ les expressions On '/r rt» 4- /m' + (• . c/ '//-(- Z>r -h f' rt" « + //' r -4- '•" e = ^ ' /=- I. avec La fonction 9 est la constante d'intésration pour l'équation dp ap- + a a' pq -h a" q- — a" iij bq^ -)- •-'. '''/"/ -+- l>" q' — ''" c/r, M. Darboux a signalé le cas pai ticulier où X est constaiU; il existe alors des surfaces spirales possédant Télémenl linéaire correspondant. Celle dernière conclusion s'étend ici au cas où c rzi c = c" z= c" ^=z o. C. H., 1908, r Semestre. (T. CXLVII, N' 24.) '*'-! y. y.- c(s ^ b) ace y. y.- bcv ac' y. 1 y. /'- r (iq 1268 ACADÉMIE DES SCIENCES. ,. , . ,)V ÔV , . , . 1° bi le quotient —: — est du premier degré en p,q, on trouve, en posant y.r=ii— c. les expressions , (■ ac e = rfo — , nul donnent, pour le (luolient précédent, P + '-'l L'équation en p, q est du second degré quand on la met sous forme rationnelle ; ( ^P -^ 'l'^lY {df, p- + 2 c/| />(/ -I- d, (f-^\)-\- c O'-o , dp àq Ce cas est loin d'être aussi général qu'il le paraît. L'élément linéaire correspondant peut être ramené à la forme ds'-—2f(l)dxd^, 1111 l'on a ^ -i- al -i- l^{7■) ~ Oj lorme considérée par AL Darboux (loc. cit.). qui a fait voir que la détermination des géodésiques exige l'intégration de l'équation d.rV- (a) --'=■■/'"■ îl. Dans ce dei-nier cas on ne connaissait pas, en général, de surfaces s(k]anl rélément linéaire (a) ds'-—y/.'-io)dydS>. lotsqu on a |3 + 3(9 4- .U ( 9 ) r=: o, SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. 1269 A et u. étant des fonctions quelconques. J'ai trouvé quen posant E, = X -h if, ■(, = X — / >•, on pouvait toujours satisfaire à ( 2 ) en prenant F" /" "/ £ = F(o) avec ^^ ^ _ _ ^-^; la forme de F ne dépend donc pas de V arbitraire (J-(ï'). On a ensuite z ^=. ii'l.\l y. -^ i 11 r/F, Ti — -=7- cpa- -h 4 3:/ y 9 (7 ^-!— + j 7- db. OU ./'^."(^ La surface ainsi obtenue fait partie de la classe générale ri=A(t);2-4-2H(ï)G + C(£), dont la définition géométrique est évidente et dont l'élément linéaire est voisin de celui des surfaces réglées, sans jamais se confondre avec lui. III. J'ai étudié ensuite tous les cas où, dans l'équation dç dr, -{- dz'.= ^1'- dx d^, \ etl son/ des fonctions d'un même argument 'ij : on peut alors poser et ç. doit satisfaire à l'équation \d^) -à^àâ^^^'"^'^^\ji) [ôp) ' ou 1 on a F'" 3 /F"Y F' 2 Vr Cette équation ne s'intègre complètement que si w est nid et donne alors des surfaces remarquables. Il existe en outre des cas étendus où l'on peut trouver des solutions qui conduisent à des surfaces (?, v), '() à lignes de cour- hure isothermes. 1270 ACADEMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le nombre des intégrales doubles de seconde espèce de certaines surfaces algébriques. Note de M. Jj. Remy, présentée par M. Emile Picard. !. Dans une Note précédente (') j'ai déterminé la valeur de l'invariant relatif p pour les surfaces qui correspondent point par couple à une courbe algébrique, supposée non singulière. L'application de la formule de M. Pi- card relative à p„ permet d'en déduire le nombre p,, des intégrales doubles de seconde espèce des surfaces algébriques de cette classe ; voici le résultat : Les surfaces algébriques dont les points admettent une correspondance uni- voque avec les couples de points d'une courbe de genre rar non singulière pos- sèdent exactement 2ro- — m — I, intégrales doubles distinctes de seconde espèce. Le théorème précédent suppose que la courbe considérée n'est pas une courbe singulière : c'est là une hypothèse essentielle, ainsi qu'on peut s'en rendre compte par l'exemple suivant, relatif aux courbes de genre deux. 2. Envisageons une surface de Kummer Iv liée à une courbe de çenre deux singulière, c'est-à-dire telle qu'il existe entre les périodes g, h, g' des intégrales hyperelliptiques correspondantes une relation à coefficients entiers qui peut être ramenée, par une transformation du premier ordre, à la forme Dans cette hypothèse, il existe, d'après les recherches de M. Humbert (Journ. de Math., 1H99), des fonctions intermédiaires singulières Oi/t(u, p), distinctes des fonctions thêta et vérifiant des équations fonctionnelles du type 9( » -f- I. (•) = o((/, i' -h 1 ) =: a{ti, (>), '^{u -\- g, (■ -+- h) =0(11, i') e--ii-'"+'iy'')+^^ o{ii -+- h, V -i- A'') = 9{«, ,,)e2-^'i-''="'-(/+*?)''i+-''^ (') Depuis la publication de ma dernière i\ole, j'ai eu connaissance que M. Severi avait étudié antérieurement les surfaces qui correspondent point par couple à une courbe algébrique {Mémoires de l' Académie de Turin, t. LIV, igoS); toutefois ma méthode est distincte du point de vue géométrique auquel s'est placé M. Severi et je ne crois pas d'ailleurs que ses recherches aient porté sur la valeur de l'invariant po, ni sur le rôle joué par les fonctions intermédiaires singulières. Je dois aussi citer une Note de M. de Franchis {CircoLo mat. di Palermo, t. XVIII, 1908). SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. 1271 /el k étant deux nombres entiers assujettis seulement à certaines inégalités relatives à la convergence des développements en série. Ces fonctions o^^. sont étroitement liées aux courbes algébriques de la surface K, puisque toute courbe algébrique de cette surface s'obtient en égalant à zéro une fonction intermédiaire, paire ou impaire. Ceci posé, considérons deux courbes C,, C, de la surface, ayant respecti- vement pour équations ?/,/,("> '') = 0' 9;,/.,(", ^') — o, et choisies de telle sorte que le déterminant formé avec les indices /,, X-, et /,, A'j soit diiiérent de zéro ; soit d'autre part une courbe algébrique quel- conque C de la surface, définie par l'équation On peut déterminer trois entiers positifs ou négatifs «,, n. et n (ce der- nier étant différent de zéro), tels que . «1 /, 4- II, /o -+- ni ^= o, «1 /f 1 -I- «2 A.> + /(A = o ; dès lors le produit est une fonction quadruplement périodique de m et t^ et, par conséquent, une fonction rationnelle des coordonnées d'un point de la surface, et l'ex- pression LogP est une intégrale de différentielle totale de troisièine espèce de la surface qui ne possède pas d'autres courbes logarithmiques que les courbes C, C,, C,. En d'autres termes, l'invariant p de M. Picard est au plus égal à deux. On peut démontrer de la manière suivante que le nombre p est effective- ment égal à deux. La surface de Kummer étant une surface régulière, il en résulte, en vertu d'un théorème général de M. Severi, que toutes ses inté- grales de différentielles totales de troisième espèce sont algébrico-logarith- miques, et cette propriété, ainsi que l'a montré M. Picard {Fonctions algé- briques, t. II, p. 2/iGj, entrahie la conséquence suivante : Étant données (p-l-i) courbes algébriques quelconques de la surface, on peut former une fonction rationnelle qui admette seulement ces{çi -\-i) courbes comme lignes de zéros ou d'infinis. Si donc le nombre p était égal à l'unité pour la surface considérée K, il 1272 ACADÉMIE DES SCIENCES. existeiait une fonclion ralionnolle s'aiimilant le long de la courbe C, et infinie le long de C.; celte fonction de 11 et v serait d'ailleurs nécessaire- menl de la forme [?/./.-=(". '■)]"'^ //2i et m.^ étant deux entiers non nuls : or ceci est impossible, le déterminant formé avec les indices /,, /-, et A, ^'2 étant supposé différent de zéro. Donc : l'invariant relatif p est égal à deux pour la surface considérée (alors c|u'il est égal à l'unité pour les surfaces de Kummer non singulières). Dans l'hypothèse où les périodes g^ h, g' véz-ilient deux relations singu- lières distinctes, il existe des fonctions intermédiaires dépendant de trois entiers /, /c, k' et l'on démontre par un raisonnement analogue que le nombre p est alors égal à trois. D'autre part, à l'exception du nombre p, tous les éléments qui inter- viennent dans l'expression de l'invariant pj ont même valeur dans le cas sin- gulier (jue dans le cas général, d'où- cette concbision : Lorsque les périodes g, h, g des intégrales hyperelliptiques dont dérive une surface de Kumtner sont liées par a relations distinctes à coefficients entiers de la forme Kg -+- B/i -h Gg'+J)(h-' ~ gg') + E = o, le nombre p„ des intégrales doubles distinctes de seconde espèce de la surface est diminuée de ce fait de n unités. Ce théorème met bien en évidence le caractère arithmétique de l'iina- riant absolu p„ de M. Picard. AÉROXAUTIQIJE. — Description de l'aéroplane Voisin expérimenté par MM. Farman et Delà grange. Note(^') de M. G. Voisii», présentée par M. Deslandres. I^a forme générale de l'appareil a été tirée avec quelques modifications du planeur cellulaire étudié par M. O. Chanute en 1898 et 1900. L'aéro- plane est composé : 1° De deux plans superposés mesurant 10'" d'envergure sur 2'" de large, (') lieçiie dans la séance du 28 novembre 1908. SÉANCE DU l/j DÉCEMBRE 1908. 1273 espacés de i^iSo. Cette cellule forme le corps principal et porte le moteur, le pilote et le châssis d'atterrissage principal. 2" De deux plans superposés tnesurant 2'", jo d'envergure sur 2°^ de large, espacés de i°\5o. Cette cellule, placée à l'arrière et fixée par une armatui'e rigide à la grande cellule d'avant, porte les petites roues et le gouvernail vertical destiné à donner la diiection dans le plan horizontal. La longueur totale de l'appareil est de 1 1'", 5o, y compris le gouvernail ele profondeur placé à l'avant de la grande cellule et les cloisons verticales de direction qui dépassent légèrement la cellule arrière. La surface portante totale est de jo"', et le poids en ordre de marche, y compris le pilote, varie de ;)4o'**'' à ■i'jo^s. Les plans porteurs sont courbes; le maximum de la llèche se trouve au premier tiers avant et mesure ,'. de la largeur du plan. L'appareil repose sur quatre roues, deux à l'avant et deu\ à l'arrière. Ces roui's sont orientables, ce cpii permet de prendre l'essor ou d'atterrir sous le vent latéral, (jui donne alors à la machine une position relative telle (pie l'axe de l'ensemble n'est pas parallèle à la trace du parcours sur le sol. Ces roues, surélevées à l'avant, sont montées sur des ressorts à boudin (jui peuvent, à l'atterrissage, fléchir de (jo™' pour atténuer le choc. Leur position sur le sol donne à la machine une incidence li\e de 8". Sous cet angle, le soulève- ment se produit entre i3'", 5o et 1/4'" à la seconde. La résistance à la péné- tration de l'ensemble est alors de l'io'"*-' à l'îV''''. L'énergie employée est donc de 22 à 2.5 HP environ. Le rapport des composantes, traction et soulèvement, est de J environ. Ce rendement, plutôt mauvais, s'explique facilement par l'intervention de la charpente qui prend, dansée type d'appareil, une importance considérable et qui résiste à la pénétration sans produire de soulèvement. Le moteur tourne à 1 100 tours cala minute et donne, à cette vitesse, de 3G à 3()H['. l/utilisation de l'hélice au moment du soulèvement donne done 60 pou[' 100. Celte hélice, placée au centre de gravité du système à l'arrière de la grande cellule d'avant, est montée directement sui' l'arlire moteur. Elle mesure 2"',3o de diamètre et i"',5o de pas. Les palettes sont courbées et attaquent l'air tangentiellement; elles mesurent o'", 80 de long sur 0'°, 20 de largeur moyenne. La surface est donc de o"'', 16 pour chaque palette. Cette surface, qui semble au premier abord extrêmement réduite, permet cepen- dant, à i8 tours à la seconde, des tractions au point fixe de i5o'*" à 170'^», et ces etVorts sembleront normaux lorsqu'on aura calculé la vitesse circonfé- rencielle, laquelle atteint i3o'"etmême i4o'"àla seconde. 1274 ACADÉMIE DES SCIENCES. Le moyeu et les bras sont en acier; les palettes, rivées au cuivre rouge sur les bras, sont en aluminium; l'ensemble pèse i4^«. Malgré ce poids très réduit, l'effort centrifuge de chaque palette atteint 4000'''''. Cette hélice a été construite suivant les données du colonel Renard, et nous avons employé la méthode de notre regretté maître pour établir les rapports de pas, de diamètre et de vitesse. Après le soulèvement, lorsque l'appareil aborde la marche horizontale, la vitesse de l'ensemble atteint 16'", 17™ et même 19=" à la seconde, comme nous avons pu l'observer au cours des récentes expériences de M. Dela- grange. A ces vitesses, l'angle d'incidence diminue dans des proportions telles, qu'il devient difficile de le mesurer avec quelque exactitude. Nous avons pu, à l'aide de photographies prises en plein vol et des pellicules cinématographiques, mesurer approximativement cet angle. Nous avons observé 1° ou 2° maximum, et nous possédons des centaines de docu- ments sur lesquels, l'action d'un courant d'air légèrement ascensionnel aidant peut-être, l'incidence est négative, la partie avant des surfaces semblant attaquer les filets fluides par le dessus de la courbe. La forme cellulaire que nous employons est stable d'elle-même. On a exagéré beaucoup le côté acrobatique de l'aviation sur ce tvpe d'appareil. Nous avons fait, sur des modèles absolument semblables à nos appareils, d'innombrables essais. L'aéroplane lâché dans l'espace, de n'importe quelle façon, reprend invariablement sa position normale, et atteriit toujours sans accident. Les organes de direction sont d'une extrême simplicité. A l'avant de l'appareil, nous avons placé le gouvernail horizontal destiné à faire monter ou descendre Fappareil. Le gouvernail mesure 5"'. 11 est commandé parime glissière terminée par un volant d'automobile. Sur cette glissière est monté un tambour sur lequel s'enroulent les câbles de commande du gouvernail vertical placé à l'arrière et qui mesure i'"' seulement. Le pilote possède donc sur une même commande les manœuvres sur deux dimensions. Il peut, en outre, modérer la vitesse de son moteur ou couper l'allumage suivant le cas. Des essais répétés que nous avons faits depuis 5 ans, nous avons pu tirer quelques enseignements. S. -P. Langley avait déjà déterminé les pro- portions d'envergure des plans dans un aéroplane. 1° Plus un plan est développé en envergure, plus son utilisation augmente. Cette observation s'applique aussi aux pâlies d'hélice. 11 est mutile de dépasser le ^ de l'envergure dans la largeur du plan, le gain ne devenant pas très sensible à partir de cette proportion. SÉANCE DU l4 UÉCEMBKE I2-]5 2" Les hélices aériennes, convenablement étudiées et normalement construites, peuvent atteindre des rendements excellents approchant de 80 pour 100. 3" Les plans courbes tangents à l'incidence, c'est-à-dire déviant les filets fluides sans choc, ont une valeur plus grande que les plans plats, même à très faible incidence. 4" On peut, en distribuant convenablement les surfaces, obtenir des appa- reils stables par leur forme même el qui rendent inutile tout dispositif d'équilibre automatique. 5° Sur une surface mesurant de 5" à 10'" d'envergure et de i™,5o à 2™ de large, sous des angles variant de 2° à 8", à des vitesses comprises entre li"' et ig" à la seconde, le centre de pression se trouve entre le premier cin- quième avant et le premier quart. Il est bien entendu que cette position des centres de pression est donnée par des surfaces courbées au ~ de leur lar- geur et dont le maximum de la flèche est placé au premier tiers avant. G" Le centre de pression, sur une surface déplacée sous un angle quel- conque, avance sur le bord antérieur, au fur et à mesure que la vitesse augmente et que l'angle d'incidence diminue. 7" On peut, dans un appareil plus lourd que l'air, du système des aéro- planes, superposer les plans porteurs sans diminuer leur utilisation, à condi- tion de les écarter suffisamment l'un de l'autre. Cette distance est variable avec la vitesse, avec l'angle employé et avec les dimensions des plans. 8° On peut soulever sur un appareil cellulaire de 5o"' à charpente exté- rieure de 1 2'*^, 5oo à i3^^ par cheval-vapeur el faire progresser l'ensemble à 65''"' à l'heure. NAVIGATION. — Sur /a compensation des compas de grand nwmeni magnétique. Note de M. Louis Dt'xovEK, transmise par M. E. Guyou. J'ai montré, dans une >iote précédente ('), que la force exercée sur les pôles d'un compas par les sphères de fer doux correctrices, aimantées sous l'influence du compas, n'a la même loi de vaiiation avec le cap qu'aucune des forces produites par le navire soumis à l'induction terrestre. Il semble donc que l'existence de cette force rende toute compensation rigoureuse impossible. Je me propose aujouid'hui d'établir que la loi de variation de (') Cuniples rendus, t. CXLVll. rgoS, p. SSq. C. H., lyuS, 2» Semestre. (T- CXLVH. N" 24.) 1^5 1276 ACADÉMIE DES SCIENCES. cette force est précisément telle que cette compensation peut être faite cependant d'une manière rij;oureuse ce qui, je crois, n'avait pas encore été démontré. Soit en effet O le centre du compas, OU le plan de symétrie apparente des fers doux, A et A' les centres des sphères correctrices de rayon a, à la même distance h du point O ; ON la direction du nord magnétique. L'angle !p de ON avec OU est égal au cap magnétique à une constante près. Le compas est soumis aux forces suivantes : 1° Une force constante F, clirif;ée vers le Nord et une force constante F3 dirigée suivant ON' symétrique de ON par rapport à OU. Ces forces sont dues à l'induction du navire sous l'influence du champ terrestre; 9° Aux forces dues à l'induction des correcteurs en fer doux sous l'influence des forces F, et F3. On démontre (') que ces nouvelles forces sont dirigées également sui- vant ON et ON'. Soient F', et F, les forces totales dirigées respectivement suivant ON et ON'; 3° Une force due à l'aimantation prise par les sphères de fer doux sous l'influence du compas; cette force est équipollenle à la projection sur ÂA' d'un vecteur constant égal a' . . . , à 2M -Tz^i dirigé suivant l'axe magnétique du compas troublé (^). La résultante de toutes ces forces est OF; il est clair que, pour une valeur donnée de l'angle cp et une valeur convenable du moment magnétique M, le point F sera situé sur la ligne ON; la déviation sera nulle pour le cap corres- pondant ; montrons qu'elle est alors toujours nulle. Projetons le con- tour OF', F3 F sur OE, perpendiculaire à ON ; nous avons O = F3 cosi 1-2 'fl H-2M — P sin( — cp) cos(p ou ~3 sinaçJ^M^-P-Fjj Si cette équation est vérifiée pour une valeur de ç différente de o et de - > elle sera toujours vérifiée. La compensation est donc possible; elle sera réalisée quand on aura, au lieu de F, ^ o comme pour le compas Thom- son,Mgp = F;. On peut d'ailleurs retrouver ce résultat géométriquement. La force due (') F. GuYOU, Manuel des instruments naiitu/ues. p. 96. (') Comptes rendus, loc. cit. SÉANCE DU l/j DÉCEMBRE 1908. 1277 à l'aimantation prise par les deux globes de fer doux sous rinfluence du compas peut être considérée comme la résultante de deux forces constantes, égales à M T^P, et dirigées, l'une F, suivant l'axe magnétique du compas troublé, et l'autre F'^ suivant la diiection symétrique de celle-ci par rapport à la ligne des centres des sphères. Supposons qu'on place l'axe magnétique du compas suivant ON; la force F'^ est alors dirigée suivant N'O'; si elle est égale à F3, c'est-à-dire si l'on a a' toutes les forces agissant sur le compas seront parallèles à ON, et la compen- sation sera effectuée. Pour réaliser cette compensation, il faudra se servir de Tables numériques que l'équation ci-dessus jointe à l'équation de notre précédente Note donnant o,„ permettent de calculer en partant d'expériences simples exécutées à terre. Ces équations permettent aussi de calculer exactement les erreurs qui apparaîtront dans les indications d'un compas, exactement compensé dans un lieu donné, quand on changera de latitude. On trouve ainsi que les indi- cations d'un compas de moment magnétique M = 23ooC.G.S., exactement compensé à Brest pour une déviation maxiuia (due aux fers doux ) de 23", seront entachées à Port-Saïd d'une erreur atteignant le maximum de 12". Cet exemple montre nettement que si l'on veut pouvoir compter sur les indications d'un compas de grand mouient magnétique, au cours d'une navigation comportant des changements de latitude assez rapides, il faudra modifier, au moins jour par jour, la place des correcteurs de fers doux. Cela nous paraît constituer un inconvénient très grave de ces compas. Notons que c'est surtout pour éviter cet inconvénient ([ue, lord Kelvin a donné à son compas le moment magnétique le plus faible qui fût conqjatible avec la sensibilité dont les pivots sont susceptibles. PHYSIQUE. — Sur le dichroïsme magnétuiup de la calcite et de la dolomie dans les liqueurs mixtes. Note de M. Geokges Meslin. En continuant mes recherches sur le dichroïsme magnétique des liqueurs mixtes constituées par l'association d'un liquide et d'une substance cristal- lisée anisotrope, j'ai été amené à étudier dabord, parmi les espèces nalu- 1278 ACADÉMIE DES SCIENCES. relies, celles qui présentenl une forte biréfringence, telles que le spath, la dolomie, la giobertite, l'aragonite, etc. Les deux premières substances ofl'rcnt des particularités que je crois intéressant de signaler : elles four- nissent l'une et l'autre un grand nombre de liqueurs actives; mais, tandis que ces deux corps présentent de fortes ressemblances à de multiples points de vue (composition, forme cristalline, isomorphisme, etc.), ils donnent nais- sance à des liqueurs qui ont exactement des propriétés inverses en ce qui con- cerne le dichroïsnie magnétique. C'est ce qui résulte du Tableau suivant, où l'on a réuni les résultats obte- nus avec les différents liquides dont les noms et les indices figurent dans les deux premières colonnes, de façon à mettre en même temps en évidence la loi que j'ai formulée au sujet des indices: Calcite. Dichroïsme magnétique. Dolomie. Dichroïsme. magnétique, spontané. Eau Alcool mélliyllque Alcool éthyliqiie Acide acétique Alcool amylique Pétrole Térébenlhène Toluène Benzène Nitrobenzine Aniline Mélanges de benzine et de sulfure de carbone. . . . Sulfure , = 38"",5deiiieic. 18 3i,25 87 4o 42,4 42,6 42,6 42,6 Saturation. />2=55 17 3o,25 4o,7 47 5o 54 60 61, 5 61, 5 61, 5 » />3^74,9 i4 27 34,5 45 54 62,5 66 68 71,3 72,4 72,6 II. — Intensité. Voltage 3,4 7,4 10,7 14,7 16,7 18,7 22,7 26,7 3o,7 34,7 88,7 42,7 46,; /?, = i="'" 18,2 35,2 56,5 66 68,4 7^,2 76,20 80 81, 5 Si, 5 Saturation. /j,= i'"°',5 1.5,2 28,6 45,4 62,5 70,4 87 96,2 99 io3,6 io5,3 111,2 112,6 it5,î6 /^j^a""" 12,6 28,9 4o 56,4 70 80,7 98 111,2 ii5,25 i35 148 145 i53,- J'ai tracé ainsi une vingtaine de groupes de courbes. On constate aisément que, pour une valeur déterminée du champ, il existe une valeur de la pression pour laquelle l'intensité du courant est maxima. . J'ai déterminé directement le maximum pour un grand nombre de vol- tages différents, en faisant varier la j)ressioii, le champ restant constant, et j'ai tracé des courbes à champ constant en portant en abscisses les pressions et en ordonnées les intensités. Pression en atm . Intensité ■. . 43 I. — Voltage de'K : 16,7 volts. 1 43 ',1 46,5 1,2 5o .,3 5i ,6 ',4 52 3 4>,7 1 ,:j 58,3 1,6 54 '.7 53,2 5 82,3 1,8 52,7 ':9 5i ,25 2 5o 2,8 47 > 2 2 ,5 45,4 8,5 37 f 4 35,7 Pression en atm. Intensité 2,0 II. — Voltage de A : 28,7 volts. 1 I ,25 1,5 1 , ^1,9 94.3 loi io3 2,75 3 io3 100 io4 2,20 "7 3,5 4 5 97,4 95,75 91-7 Pour les champs faibles le maximum est atteint au-dessous de 5"''°. Pour SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. 1281 les différences de potentiel supérieures à 80^"'"" les courbes à champ constant présentent une branche ascendante juscpi'à V''™. Pour les champs intenses produisant la saturation, la courbe à champ constant est une droite, comme je l'ai montré récemment. Dans la figure j'ai réuni quelques-unes de ces courbes ramenées à la même échelle. Elles Kig. I. Courbes à c/tamp constant ressemblent beaucoup à celles qu'a obtenues M. Retschinsky pour les ions du radium aux pressions inférieures à la pression atmosphérique et pour des champs faibles. Mes résultats, relatifs aux ions des rayons X, s'étendent de la pression deo*'",i à o'"™, et généralisent les siens. Bien que FexistiMice du maximum paraisse liée à la variation du coeffi- cient de recombinaison des ions sous l'influence de la pression, je me con- tente pour le moment de présenter ces résultats comme des faits expéri- mentaux indépendants de toute hypothèse et de toute théorie. PHYSIQUE. — Sur le pouvoir rotaloire aur basses lempératures et sur la haison entre l absorption de la lumière et la polarisation rotatoire dans les cristaux de cinabre. Note de M. Jean Becquerel, présentée par M. Poincaré. On sait que M. Cotton (' ), dans une série d'importantes recherches, a établi cjue certaines solutions de composés doués du pouvoir rotatoire absorbent inégalement deux vibrations circulaires de sens opposés et a montré que dans les bandes d'absorption la loi de dispersion rotatoire est modifiée. (') A. Cotton, Thèse de Doctoral, 1896. 12 82 ACADEMIE DES SCIENCES. Cette liaison entre l'absorption et le pouvoir rolatoire n'a pas encore été étendue expérimentalement aux cristaux actifs. La question présentait cependant un ^rand intérêt, car elle ne se bornait pas à une p^énéralisation des phénomènes observés par M. Cotton : ou a, en eflet, attribué l'activité des solutions et celle des cristaux à des causes différentes et l'on a distingué le pouvoir rotatoire moléculaire, appartenant aux molécules elles-mêmes, du pouvoir rolatoire crislallin provenant d'un empilement régulier de lamelles biréfringentes. Fis Franges à lô" Cannelures a 18° Cannelures à -iSli'' (air liquide j Franf^es à -188" J'ai pensé qu'il était important d'étudier le pouvoir rotatoire du cinabre. L'activité de ce cristal, considérablement plus grande que celle des autres corps, avait seulement été indiquée par Descloizeaux et sa dispersion rota- toire n'était pas connue. D'autre part, ce cristal rouge, qui ne laisse passer qu'une partie des radiations visibles, était tout désigné pour l'étude des effets (lus au voisinage d'une région absorbée. J'ai observé la polarisation rotatoire avec des cristaux que M. Lacroix a eu l'amabilité de me prêter et avec diverses lames taillées par M. Werlein avec une remarquable habileté. M. Werlein a réussi à obtenir une lame normale à l'axe, de i'"'",5o2 d'épaisseur (largeur 2""°, longueur 2'""', 5) absolument homogène el à faces bien parallèles. Cette lame lévogyre a permis d"obtenii', avec le spectrographe que j'ai monté depuis plusieurs années au Muséum, les photographies reproduites sur la ligure ci-dessus : SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. 1283 Les spectres 2 et 3, placés de manière que les radiations de même longueur d'onde soient juxtaposées, représentent les cannelures de Fizeau et Foucault, obtenues en disposant la lame de i""°,5o2 entre deux niçois croisés aux températures de 18*' et de — 188° (air liquide). Les longueurs d'onde des radiations éteintes, ainsi que les rotations correspondantes (multiples deu) sont indiquées sur la figure. La cannelure qui touche la bande d'ab- sorption, à — 188°, correspond à une rotation de 1260". Cette rotation né- cessite entre les indices de réfraction des vibrations droites et gauches une différence de 0,002608 et est trente-six fois supérieure à celle que donne, pour la même radiation et à — 188° , une même épaisseur de quartz. Les spectres 1 et 4 donnent la courbe de dispersion rolatoire aux tempé- ratures de 18° et de — 188". Ils ont été obtenus par la méthode suivante : le cristal est placé entre deux niçois à 45° de l'horizontale, dont l'un est der- rière la fente du spectrographe ; contre cette fente est disposé un compen- sateur de Babinet, dont la frange centrale est normale à la fente; une lame quart d'onde placée entre le cristal et le compensateur transforme deux vibrations circulaires en deux vibrations rectilignes dont le compensateur permet de mesurer la dilTérence de marche. Le spectre, est ainsi sillonné de lignes noires qui relient obliquement les points d'intersection des cannelures avec les franges du compensateur, points qui seraient seuls obscurs dans le spectre si l'on supprimait la lame quart d'onde» .': : - . . :. > ■ Comme la biréfringence du compensateur n'est pas rapidement variable sur une faible portion du spectre, la courbe formée par chacune des lignes noires est très voisine de la courbe de dispersion rolatoire, qu'on peut d'ailleurs tracer exactement, connaissant la biréfringence du compensa- teur pour chaque longueur d'onde. On voit sur le spectre 2 que le pouvoir rolatoire augmente rapidement auprès de la région absorbée. Si l'on refroidil jusqu'à — 1 88° (spectre 3 ) le jaune et une partie du vert se découvrent et la couleur du cristal devient orangée; la bande d'absorption se déplace sans doute et, en tous cas, elle se rétrécit, car le bord devient plus net. Cet etlél est d'accord avec les phéno- mènes que j'avais observés pour les bandes fines des terres rares. Enlin, la grande rotation ne se produit plus dans l'orangé, elle est rejetée dans le vert : la grande dispersion rolatoire accompagne le bord de la bande et il apparaît ainsi d'une façon évidente quelle est, liée à l'absorption. Si l'on observe le spectre pendant le réchauffement progressif de la lame, on voit les cannelures se mettre en mouvement vers le rouge, et avec la lame de i""",5 trois d'entre elles sont successivement envahies par la bande C. K., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVII, N" 24.) 1^)5 1284 ACADÉMIE DES SCIENCES. d'absorption. Le pouvoir rotatoire diminue donc, pour une même longueur d'onde, par l'effet du refroulissement . J'ai retrouvé cet effet, mais à un de^ré Ijien moindre, dans le quartz. La diminution du pouvoir rotatoire du quartz, à peu près proportionnelle pour chaque longueur d'onde à la rotation correspondante, est de 7-^; pour la lumière du sodium, j'ai mesuré une rotation de 21"," i par millimètre à la température ordinaire et de 21°, 20 à la température de l'air liquide. J'ai observé que le cinabre possède un pouvoir rotatoire magnétique consi- dérable; il me paraît intéressant d'étudier les effets dus à la superposition du pouvoir rotatoire naturel et du pouvoir rotatoire magnétique, et aucun corps ne convient mieux que le cinabre pour entreprendre cette recherche. PHYSIQUE. — Sur la théorie de l'absorption dans les gaz. Note de M. L. Bloch, présentée par M. E. Bouty. La théorie de la dispersion, sous la forme que lui a donnée Drude ('), suppose que les électrons (libres ou liés) sont soumis à une force de frotte- ment dont le travail est égal à l'énergie absorbée. Le coefficient de frotte- ment resl regardé comme constant (indépendant de la longueur d'onde). Il est établi que, dans le cas des métaux (électrons libres), on arrive à une interprétation satisfaisante des forces de frottement en regardant l'ab- sorption comme le résultat du choc des corpuscules contre les molécules du métal (-). Seulement, le coefficient de frottement devient fonction de la lon- gueur d'onde. A la conductibilité spécifique a^ valable pour les courants continus, il faut substituer la conductibilité CT) relative à la période T (^). Si l'on veut étendre au cas des gaz (électrons liés) les considérations cinétiques qui semblent réussir dans le cas des métaux, on se représentera chaque molécule gazeuse comme formée d'un électron gravitant autour d'un centre positif. Pendant le temps qui sépare deux chocs, la molécule accumule de la force vive relative, en quantité égale au travail relatif fourni par la force électrique alternative de l'onde. Par l'effet des chocs, la force (') P. Drude, Lehrbuch d. Optik, 2" édition, p. 362 et suiv. (-) L. Bloch, Libre parcours et nombre des électrons dans tes métaux {Comptes rendus, novemisre 1907). (^) Cf. J.-J. Thomson, Pinl. Mag., août 1907. SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. 1385 vive moyenne accumulée de la sorte est, en vertu du principe d'équipar- tition, répartie uniformément entre les divers degrés de liberté du système, il y a élévation de température du gaz. Nous allons montrer que cette conception conduit à envisager le coefficient de frottement comme variable avec la longueur d'onde. Un calcul (le ce genre a déjà été indiqué par Walker (') el effecUié par H. -A. Lorenlz dans un important Mémoire sur l'absorption et l'émission des corps gazeux (^). Nous gardons les hypothèses simples de Walker sur la structure des molécules gazeuses, sur la petitesse des excentricités et des perturbations des orbites. Les résultats obtenus demeureront vrais jusqu'au voisinage tout à fait immédiat de la résonance. Nous maintenons aussi les hypothèses de Lorenlz, sa\oir qu'en l'absence d'onde les valeurs de l'élongation et de la vitesse après un choc sont réparties au hasaid, et qu'en présence de l'onde l'elTet moyen des chocs est de redonner précisément la même répar- tition. Notre calcul se sépare de celui de Lorentz en ce que nous n'employons pas la polarisation moyenne (qui n'intervient pas directement dans la théorie ), mais le courant de déplacement moyen. En calculant la force vive moyenne absorbée parle gaz pendant i seconde et l'égalant à l'énergie dissipée pendant le même temps d'après le théorème de Poynting, on obtient aisément le coefficient d'absorption x et par suite le coefficient de frottement r. Le résultat est le suivant : soient m,, rn.,^ e, les masses et la charge de l'électron et du centre positif; t^ le temps du libre parcours des molécules du gaz, «„ la fréquence propre de vibration, n la fréquence de l'onde étudiée. Le gaz se comporte, sous l'elfel des chocs, comme s'il se composait de particules chargées (^d'une seule espèce) possédant une masse m définie par la relation A = ic> ■ :) m 2 \/», m. 2 et un coefficient de frottement (') Ce coefficient est fonction de la longueur d'onde, comme le coefficient ana- (') G. Walkeh, On the Tlieory of refraction in gases (Phil. Mag.,^, igoS). (2) H. -A. Lorentz, Proceed. Amsterdam, t. VIII, 2, 190.5. (M Le résultat ne prend celte forme simple que m l'on néglige — devant «' et «5, ce qui est légitime lorsqu'on allribue à un thermostat oscillant entre SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. T289 5o"el 5o°,2), on fait des prises après des temps successifs de i5, 20, 38, [\\) heures, comp- tées à partir du moment où la température de la solution a atteint 5o". La quantité de colloïde va en augmentant et sa composition varie, de sorte que le rapport Cl : Fe devient respectivement : 1 : 2,3o; i : 3,22 ; 1 : a.SS; i : 2,53. Dans la solution FeCP : 25" à 5o°, la composition du colloïde, après 25, 75, i5o heures, était respectivement : Cl : Fe = i : 4> '5; i : 3,79; i : 3,96. Une solution de FeCi' : 10 à 100° était préparée en faisant le mélange avec de l'eau à 100° dans un bain-marie bouillant. Dans les portions prises, la première aussitôt le mélange fait et les suivantes après 3o, 60 et 180 minutes, la composition des micelles était respectivement : Ci : Fe = i : 4.94; > : 4,o4; i : 4,45; i : 5,3i. 2" Influence du mode de chauffage. — Trois solutions ayant, autant que possible, la même concentration étaient chauffées à 100", de sorte que celte température était atteinte dans les mélanges avec une rapidité différente, et pour toutes les trois était maintenue ensuite i5 minutes. La première, obtenue en mélangeant une solution con- centrée avec de l'eau à 100" dans un bain-marie bouillant, était rouge brun, opales- cente et très stable; pour la deu\ième, le mélange fait à froid était phangé dans le bain-marie bouillant, de sorte qu'il atteignait 100» après 10 minutes ; la liqueur était ocre opaque avec un léger sédiment; la troisième était obtenue en plongeant le mélange dans le bain-marie à froid et en chauffant doucement, de manière à atteindre 100° après 2 heures; le colloïde formé était alors complètement déposé et de couleur jaune ocreuK. Dans ces trois colloïdes. Cl : Fe était respectivement i : 6,38; i : 3,63; 1 : 3,38. 3° Influence de la concentration. — Dans des solutions dont le titre était environ FeCI^ : 10, FeCH : 25, FeCl' : 200, chauffées à 5o" pendant 21 heues , on a séparé des colloïdes où Cl:Fe était respectivement 1 : 1,60; 1 :4,i5 et i : 19,20. Ces liqueurs étaient, la première jaune ocre opaque avec sédiment; la deuxième, jaune ocre forte- ment opalescente et partiellement sédimenlée; la troisième, rouge brun, transparente, mais opalescente et d'ailleurs très stable. Des solutions pareilles, après avoir été chauf- fées à 100° pendant i5 minutes, étaient, la première jaune opaque, les deux autres rouge brun, opalescentes, et leur composition respective était i : i,35; i : 4. i ; i : '2,8. 4° Influence de la température maxima atteinte. — Trois portions de la même solution environ FeCl" : 10 étaient chauffées dans des tubes scellés à des températures différentes : la première après i5 heures à 50° contenait du colloïde jaune ocre, en partie sédimentè ou Cl: Fe = i : 1,6; la deuvième, chauffée i5 minutes à 100°, contenait aussi du colloïde jaune ocreux en partie sédimentè et Cl : Fe = 1 : 4i 2 ; la troisienie, chauffée à 134° à l'autoclave, contient du colloïde ocreux complètement déposé ou Cl : Fe= I : 4,6. 5° Influence de i addition de H Cl. — On chaullè à 100° une solution de FeCI' : a5. Le colloïde qui se forme est rouge, finement divisé Cl : Fe = i :4,5i ; une solution au même titre contenant HCI : 25o avait formé du colloïde rouge, mais à micelles plus volumineuses Cl : Fe = i : 4,64; enfin, lorsque la teneur était HCI : 5o, il se formait très peu de colloïde jaune ocreux à grosses micelles en partie sédimentées Cl : Fe = i : 4,76- Ces résultats peuvent se résumer ainsi : 1° A mesure que l'hydrolyse progresse, la quantité de colloïde augmente, et sa composition varie irrégulièrement. 1290 ACADÉMIE DES SCIENCES. 2" La richesse en Cl du colloïde varie avec la rapidité avec laquelle la température s'élève; elle est généralement plus grande lorsqu'on chauffe lentement les solutions de FeCl'. 3° Le colloïde est d'autant plus pauvre en (^1 que la température maxima atteinte est plus élevée et que la concentration de la solution de FeCP est plus faible. 4" En ajoutant H Cl aux solutions de FeCl', la quantité de colloïde formé est moindre et, ceci est remarquable, sa teneur en Cl est aussi moindre. PHYSICO-CHIMIE. — Remarque sur les propriétés magnétiques des corps simples . Note de M. P. Pascal, présentée par M. D. Gernez. J'ai montré récemment ( ') qu'il y avait un rapport étroit entre les pro- priétés magnétiques et les propriétés chimiques d'un métal à l'état de sel simple ou complexe. Cette relation semblant plus que qualitative, il m'a paru intéressant de chercher s'il n'existait pas une relation numérique entre les susceptibilités magnétiques des corps simples et certaines constantes définissant leurs propriétés chimiques (poids atomiques, valence, etc.). J'ai borné mon étude aux éléments diamagnétiques, qui doivent a priori donner les résultats les plus simples ; le paramagnétisme se présente en effet comme une propriété variable avec la température, l'état physique, et masquant un diamagnétisme fondamental sous-jacent. Si l'on définit la susceptibilité atomique /„ d'un corps comme étant le produit de sa susceptibilité spécifique y , par son poids atomique a, on peut faire jouer à cette quantité un nMe analogue à la chaleur atomique, dont la constance approchée constituait la loi de Dulong et Petit. On peut énoncer en effet la règle suivante : La susceptibilité atomique est une fonction exponentielle du poids atomique, pour des corps diamagnétiques de même valence et de propriétés chimiques ana- logues. On doit donc avoir la relation a et [3 étant deux constantes, qui, nous le verrons, ne dépendent que de (') Comptes rendus, i. C\LVI1, n"' 1, k et 17; Jniiriial de Physique, déc. 1908. SÉANCE DU ]4 DÉCEMBRE 1908. 129I la valence ; a varie peu et semble correspondre à une propriété fondamen- tale de la matière ; p croît régulièrement avec la valence. Pour vérilier celte loi, j'utilise trois sortes de nombres : 1° Ceux que j'ai obtenus par la méthode du tube en U, appliquée au cblore liquide, au brome et au phosphore, préparés à l'état d'extrême pu- reté. Kn prenant pour susceptibilité de l'eau, 7,5.10"'', j'obtiens pour ces corps les susceptibilités :• Cl. lii. P. y 5 — 5 , 90 . I û~ • — 3 , 99 . I o^" — 8 , 84 . I o~' 2° Les chiffres de Curie, qui se rapprochent d'ailleurs beaucoup des miens. 3" Les chiffres de Kn'nigsbcrger et Si. Meyer, au moins pour le sélé- nium et le tellure, qu'ils ont obtenus à l'étal de grande pureté. On obtient alors les résultats suivants : En ellel. on a : Pieniiire famille de métalluïdcs. log(— io'.-/_„) :;= 2,3 + o,oo37«. Calculé . Observé. Cl. Br. I. 2,33i 1 2,5o4o 2,667/4 2 ,3201 2,5o38 2,6667 En efl'el r.n efl'i^l : Deuxième famille de métalloïdes. log ( — I o './_„) ^ 2 , 07 -)- o , 00 4 1 8 rt. S. Se. Te. Calculé 2,2o4o 2,4oio 2,0925 Observé 2,2006 2,3984 2,. 599/1 Troisième famille de métalloïdes. • log(— 10' .■/„ ) = 2,26 4- o,oo56/ifl. Calculé . Observé. P. As. Sb. lii (à jip» 2,4348 2 , 4358 2,683 )) 2,93-9 2,889.) (') 3 , 4361 3 . '1 263 Comme toujours, les premiers corps de chaque faïuille font exception. La loi précédente n'est pas soumise, comme la loi de Dulong et Petit, à la reslriclion d'état physique, car la susceptibilité magnétique spécifique (') Déiluil d'un antimoine un peu feiiifére (Curie). C. R., i.,oS, j- Semestre. (T, CXLVII, .N° 24.) 1*^7 I2()2 ACADÉMIE DES SCIENCES. semble indépendante de la température pour les corps diamagnétiques. Il semble cependant qu'il ne faille pas prendre, pour la vérifier, les suscepti- bilités des métalloïdes en solution. L'iode, en particulier, a des propriétés magnétiques variables avec le dissolvant où il se trouve, et par suite avec la couleur et les propriétés cbiiniques de ces solutions. J'ajouterai, pour terminer, que des relations analogues se retrouvent dans l'élude des métaux alcalins et alcalino-terreux; j'entreprends la préparation de ces éléments à l'état de pureté absolue. CHIMIE MINÉRALE. — Su/- la préparation du chlorure de thorium. Note de M. Camille Matigxox, présentée par M. Troost. M. Ghauvenet a communiqué récemment (') une méthode de préparation du chlo- rure de thorium qui consiste à chauffer la thorine dans un courant d'oxycldorure de carbone. Cette façon d'opérer, qui se ramène à Taclion simultanée de l'oxvde de car- bone et du cldore sur Toxjde métallique, présente l'avantage, sur l'emploi du mélange des deux, gaz que M. Delépine et moi avons employé (-), de simplifier le dispositif de l'appareil. Nous ne pensons pas cependant que celte méthode soit la plus recommandable. La réaction est lente, elle exige une température assez élevée qui entraîne presque néces- sairement l'opération dans un tube de porcelaine. A cause de ces difficultés, M. Delé- pine et moi (') avons utilisé comme réactif chlorurant le tétrachlorure de carbone seul ou mêlé au chlore; on obtient alors une transformation rapide, mais dans laquelle il est cependant difficile, quand on opère sur des poids considérables, d'empêcher la présence de petites quantités d'oxychlorure ThOCl^, corps que nous avons été ainsi amené à préparer pour la première fois à l'état pur et cristallisé. M. \on Bolton (') vient récemment de faire usage du tétrachlorure de carbone avec satisfaction. Depuis, M. Bourion et moi (•) avons établi une méthode générale d'atla(iue des com- posés oxygénés métalliques par le chlore et le chlorure de soufre, qui constitue une méthode de chloruralion presque imiverselle et que nous considérons comme supé- rieure aux précédentes pour la préparation du chlorure de thorium. Elle permet de transformer rapidement des poids quelcon((ues de thorine en chlorure de thorium sans dépasser la température où les tubes de \erre cessent d'être utilisables. Elle a été (') Comptes rendus, t. C\L\ II, 1908, p. io46. (') Comptes rendus, t. CXWIIl, 1901, p. 36. (') Ann. de Cliim. et de Phys,, 8" série, t. XI, 1907, p. i3o. (*) Zeitschrift Electroch., t. XIV, 1908, p. 768. (^) Comptes rendus, t. CXXXVIIÎ, 1904^, p. 63i eï 760; Ânn.di Chîîn.etdePhys. 8" série, t. Vlll, 1908, p. 378. SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. I293 mise en œuvre à plusieurs reprises, en particulier par MM. Meyer et Gumperz ( ' ) et surtout par des industriels qui ont introduit celle méthode de traitement dans dillé- rents brevets sur la préparation du thorium. Ces faits apportent la meilleure confir- mation de la valeur pratique du procédé au chlorure de soufre. Enfin, M. Trannoy oL moi avons éfialenient commencé l'étude de l'action des chloi'ut'es de phospliore sur la tliorine en particulier, mais les premiers résultats obtenus ne nous ont pas engagés à poursuivre des reclierclies qui nous paraissaient sans intérêt en présence des méthodes de chloruration pré- cédentes. L'ensemble de tous ces travaux a eu pour but, comme on le voit, de faire intervenir successivement comme agent réducteur le carbfuie ou son protoxyde, le soufre et le phosphore. D'après Moissan et Martinsen (-) il existe peu de composés aussi hygroscopiques que le chlorure de thorium, dont le maniement deviendrait ainsi difficile. En fait, cette hygroscopicité extraordinaire n'existe que pour le chlorure de thorium qui con- tient des impuretés. Nous a\ons constaté que l'absorption de l'eau était beaucoup plus lente avec le chlorure pur, qui est un corps très maniable. Cette observation concorde avec les mesures de M. Chauvenel, qui, après une heure de contact de son chlorure pur dans un milieu saturé d'humidité, n'a constaté qu'une augmentation d'eau de I pour 100 sans que le chlorure change d'aspect. .J'ai déterminé la chaleur de dissolution à iS" dans une solution contenant i'""' de chlorure pour 2700'""' d'eau, .l'ai trouvé + 53*^-''',8o, alors que M. Chauvenel indique -h 56'-"', yS. La dillV'i-ence des températures de réac- tion et de concentration suffit sans doute pour expliquer cet écart. Enfin je rappelle à cette occasion c|ue M. Delépine et moi avons préparé les oxychlorures ïliOCI-.5H-0 et sans doute ThOCl-.3H-0. CHIMIE ANALYTigUE. — Eludes sur l'aht/niniurn. Analyse de la poudre d'aluminiuni. Note de M. E. Koh.v-Abkest, présentée par M. Armand Gautier. Au cours de travaux antérieurs ('j j'ai iiiontré que, dans raluminium en poudre fabri([ué au moyen de feuilles aussi pures que possiljle, il existe une (•) Berichle, t. XXXVIII, p. 8:7. (-) Comptes rendus, t. CXL, igo'), p. i5io. (^) Koh.n-Abrest, St(r la poudre d'aluminium el io.rydation de l'aluminium {Bull. Soc. c/iim., 3' série, t. XXXI, igo^, p. aoLi). 1294 ACADÉMIE DES SCIENCES. proportion relativement considérable d'aluminium oxydé. .]'ai été ainsi amené à faire une analyse plus complète de cette poudre. Pour déterminer la proportion d'aluminium y existant à l'élaL mélai- Jique, on réduit, ainsi que je l'ai déjà iudifjué (' ), la pondre d'aluminium par le sulfate ferrique. Tout se passe comme si la réaction était la suivante : 3Fe-(S0')' + 2AI = At^(S0M3 4- 6FeS0''; I de fer correspond à o, i(Ji,56 d'aluminium métallique. os,.") à ifc' de poiidie tli''i;iais&ée (-) et sécliée dans le vide S(iril mélanines aussi iiui- niernent que possiljje a\ec un iari;e excès de sulfate ferii(]ue exempt de sel leiieuv (environ de aSs à 3o8). Le tout est introduit avec 7a""' d'eau dans le ballon d'altaf|ue de l'apliaieil qui m'a servi à déteiniinef le poids atomique de raluminium ('). H com- prend : un ballon, où se fait l'attaque de l'alnininium par l'acide cldorliydrique ; des appareils |iropros à dessécher exaclemenl l'Iiydiogène déi;agé; un tube à oxyde de cuivre cliaulî'é au rouge sombre; des tubes destinés à recueillir en totalité l'eau pro- duite; enfin un apjiareil producteur d'acide caibonique permettant de balayer complè- tement l'hydrogène et la vapeur d'eau. Le ballon, renfermant le mélange de sulfate ferrique, daluniinium et d'eau, est plongé dans de l'eau bouillante ; un couiant d'acide carbonique est maintenu durant toute la durée de l'expérience. L'attaque commence vers 100°. Elle s'effectue rapidement; au bout de 10 minutes toute la poudie d'aluminium a dispaiu, il ne reste <|u"une solution brune et transparente. Aucune quantité notable d'hydrogène ne doit se dégager du ballon d'attaque. Alin de le vérifier, on balaye le ballon durant i5 minutes par un courant d'acide carbonique qui passe ensuite à travers l'oxyde de enivre chaufle au rouge sombre, et l'on recueille, dans les lubes à perles sulfuriques tarés, l'eau qui aurait pu se former (*). A la fin on introduit dans le ballon d'attaque 20'^°'' d'acide sulfuiiqne et de l'eau. On refroidit la liqueur dans un courant d'acide carbonique, et l'on effectue, sur une portion étendue, le dosage du sel ferreux par une solution de permanganate à 3s, i4 par litre, i'^"'' de celte solution équivaut à 08,000895 d'aluminium, à o*-', 00009970 d'hydrogène ou à os,oo555o de fer ( '). J'ai pu ainsi contrôler l'intégralité de la réaction de la poudre d'alumi- nium sur le sulfate feri^que. (') Jbid. Voir aussi A. ^\ aiil, Dosogc de la poudre de zinc [Chemical Society '897)- (-) J'ar chaulTage de la pondre dans le vide vers 300°. (^) Kohn-Abuest, Sur le poidx aLomiijiie île raltiiinniiim (Comptes rendus. t. CXXXIX, n" 18, p. 669, Cl ISull. Soc. cliim., 3'' série, t. XXXIII, p. 121). (■*) Bull. Soc. chim., 3" série, t. XXMII, p. 121. (^) Bull. Soc. chim.. 3'' série, t. XXXI, p. 232. SÉANCE DU l\ DÉCEMBRK 1908. 129$ Dans une autre série d'expériences, j'ai dosé à l'état d'eau l'hydrogène dégagé lorsqu'on attaque la poudre d'aluminium par l'acide cldorliydiique. Les moyennes des résultais de chacune des deux séries concordent bien. En tenant compte des impuretés qui existent dans la poudre, on trouve, par la méthode au sulfate ferriqiie, pour 7 expériences, une moyenne de 92,91 pour ioo d'aluminium métallique. Par l'attaque directe de la poudre par l'acide chlorhvdrlque, une moyenne de cinq expériences donne une teneur de 92,97 pour 100 d'aluminium métallique. Voici deux expériences choisies dans chaque série : Aluminium métallique l'uitls dosé Variati'Mi du pnids di's tulies 'i c;ur, AUirninium delà piir le pcr- — la^ - — 1 1 ~ inétalli(|ue siibstiiin'c. uiangaïKile. A. lî. C. Tolal. pour 100. 1" Par le sulfate fer- riquo 0,7087 92.51 -1-0,002 — 0,001 — 0,0010 — 0,0006 92.,5i 2° Par l'acide chlor- liydrique 0,68.53 » o,632o 0,0000 0,0000 0,6820. 92,60 J'ai sotiinis d'aiili-e paiL celle poudre d'aluminium à une analyse com- plète. J'ai trouvé : Aluminium tolal 9.5,930 Fer o , 6 1 3 Silice 0,259 Silicium insoluble o,4i8 Carbone o,3io Azote o,i52 Sod i u m o , 0064 Cuivre néant Titane traces Aluminium de la partie insoluble dans les acides. 0,024 Total 97 ,712 Oxygène (par dill'érence) 2,288 A cette analyse j'opposerai la suivante, dont les résultats ont été calculés en tenant compte : 1° du pouvoir réducteur de l'aluminium sur le sulfate l'er- rique ou, ce qui revient au même, de l'hydrog-ène dégagé par l'acide chlor- hydriquo; 2" des impuretés qui, comme le fer el le silicium combinés à l'alti- minium, sont de nature à influencer les résultats en ce qui concerne l'iiy- 1296 ACADÉMIE DES SCIENCES, drogène dégagé. .J'ai trouvé : A lu m in lu m métalli([ue 92 ,499 Silicium o,4i8 Silice 0,2.59 Fer o,6i3 Azote o, 102 Carbone o,3ioo Sodium o , 0064 Aluminium insoluble dans les acides 0,02^ Total 94,281 Oxyde d'aluminium par diflerence 5,719 D'auti-e part j'ai trouvé, dans la poudre d'aluminium qui me sert de matière première, 3^, 43o d'aluminium qui ne sont pas à l'état métallique et qui semblent combinés à 2''', 288 d'oxygène pour donner 5**, 718 d'oxyde d'aluminium. On voit que les deux résultats concordent parfaitement en ce qui concerne la quantité d'oxyde d'aluminium existant dans les poudres. Je n'affirme pas que cet oxyde soit de l'alumine. CHIMIE MINÉRALE. — Sur la dissociation du bicarbonate de soude. Note de M. Soury, présentée par M. Henry Le Chalelier. La dissociation du bicarbonate de soude a déjà fait l'objet de recherches nombreuses. Debray, après avoir reconnu l'existence de tensions fixes dans la dissociation du carbonate de chaux, chercha à vérifier le même fait sur le bicarjjonatc de soude, mais il ne pubHa jamais les résultats complets de ses expériences. Depuis cette époque différents travaux assez discordants ont été publiés. M. Lescœur seul parait a\oir rencontré des tensions fixes, mais dans des conditions expéinmenlalcs incomplètement définies. Il n'y a pas, en effet, d'analogie entre la dissociation du carbonate de chaux et celle du bicarbonate de soude. Le premier de ces corps donne un seul gaz, l'acide carbonique; le second au contraire en donne deux, l'acide carbonique et la vapeur d'eau. D'après la loi des phases de Gibbs les sys- tèmes univariants, c'est-à-dire à tension fixe, doivent comporter un nombre de phases, nombre de masses homogènes distinctes, d'autant plus consi- SÉANCE DU l/j DÉCEMBRE 1908. 1297 dérable que le nombre des constituants chimiques en présence est plus grand. Dans la dissociation du carbonate de chaux, il y a deux constituants et trois phases; dans celle du bicarjjonatc il y a trois constituants. 11 faut donc quatre phases pour avoir des tensions fixes : par exemple, la jihase vapeur, la phase liquide, ou solution des carbonates en présence, et deux phases solides, deux carbonates difl'érents au contact de la solution saturée. C'est pour ne pas s'être astreint à la condition essentielle des deux phases solides en présence que les expériences faites jusqu'ici nont pas donné de résultats définitifs. INIes expériences ont porté sur du bicarbonate humecté avec une quantité déterminée d'eau. Dans l'une d'elles, par exemple, on a opéré sur le mélange suivant : Bicarbonate de soucie sec 27», 54 Eau , 58,4 La dissociation complète de ce poids de bicarbonate pour carbonate neutre aurait fourni 'i',G^o d'acide carbonique. Le système chauffé à 100° a donné au début une tension de dissociation, tension du mélange d'acide carbonique et de vapeur d'eau, de 1600""° de mercure environ. Puis on a enlevé des quantités croissantes d'acide carbo- nique en notant à chaque fois la tension finale correspondante. Le Tableau ci-dessous résume les résultats : CD- enlevé. Tension. 3o i4oo 260 800 , 5 760 798 •760 794 i960 708 2160 701 aSôo 65o 2760 656 Saio 65o La tension de l'acide carbonique décroit d'abord au fur et à mesure (pie la quantité d'acide carbonique enlevée croît. H y a cependant deux périodes de tensions fixes, l'une allant de 260'"'' à 1 7G0""' enlevés et l'autre de iSGo""' à 3210"'°. Au début, le carbonate inférieur, dont la nature exacte sera pré- cisée plus loin, se dissout dans l'eau en présence; la concentration de la 129S ACADÉMIE DES SCIENCES, solulion change et par suite aussi les tensions de dissociation. A un certain moment cette solution arrive à être satuive cl]e-m P- ^^58), valeur absolument inadmis- sible. Pour l'azotate, je trouve l'écart -f- 0,024, également inadmissible, pour l'oxygène. C'est précisément ce fait ((ui jadis m'avait forcé à déclarer les méthodes du sulfate et de l'azotate inapplicables pour l'argent et pour le plomb (Absoluteat. weights^ 1901, p. 90-91). Au surplus, un calcul simple montie que, pour- Ag;=io8 et Az = i4, les détermi- nations de Stas donnent, pour le nombre x d'atomes d'oxygène dans l'azotate, la valeur 3,oo5 au lieu de 3, 000. Dans ses analyses récentes, M. Richards a décrit les recherches minutieuses faites sur le peu de pureté de l'azotate fondu dont il fait usage {Carnegie Publication, n° 69, p. 55 à 63) et de même pour le sulfate {loc. cil., p. 75 à 80). Si donc x est 3 exactement pour O =r 16, la valeur Az =; i4 demandera Ag;= 108— g =107,875. C'est ce fait qui m'a forcé récemment d'accepter cette valeur dans la Note du 11 mai citée ('). Mais j'ai trouvé depuis que cette valeur expérimentale est en conflit avec toutes les harmonies établies par mes recherches des vingt dernières années, y compris les poids atomiques du terbium {Comptes rendus, t. CXLII, p. 1196), du dysprosium (t. GXLIII, p. 855), du brome (t. CXLIN', p. 973), du manganèse ( t. CXLIV, p. i343) et du radium (t. CXLV, p. 718). Il n'est pas admissible que toutes ces coïncidences remarquables soient fortuites et que tout le système des poids atomiques doive retomber dans un labyrinthe de contradictions. Cette conviction est hautement renforcés par le Tableau des écarts résumant le travail de M. Dubreuil. Je reprends donc, comme poids atomique véritable de l'argent, la valeur 108 exactement, valeur que j'ai défendue contre toute l'école de Stas pendant vingt années. Désormais, je ne l'abandonnerai que si l'on démontre, par des expériences en série continue [demandées et pratiquées par Dumas (")], que l'azotate de Stas et de Richards contient réellement et exactement 3^*^ d'oxygène en combinaison avec i"' d'argent et i"' d'azote, sans trace pondérable d'oxygène occlus et d'oxydes d'azote ('). (') Le travail étendu, dont les premières parties ont paru dans le Moniteur scientijique pour novembre 1907, mars et juillet 1908, fut complété pendant les chaleurs de 1907. (*) Annales de Chimie et de Physique, t. VIll, i843, p. 202. (') Voir l'observation importante de Scbiitzenberger {Actualités chimiques de Friedel, t. I, 1896, p. 16-17). l3o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE MINÉRALE. — Action flu protochlnrure de soujre sur les mèlalloïdes et sur les métaux. Note de M. Paul ]\i.coi,ardot, présentée par M. Henry Le Chalelier. Dans une Communication précédente (' ) j'ai montré que le chlorure de soufre permetlail d'attaquer facilement, en vase clos, les ferrosiliciums (ne contenant pas plus de 33 pour loo de silicium). .Je me suis assuré que ce réactif ne renfermait que du chlore et du soufre et que, par suite, en dehors du soufre, il n'apporte aucun des éléments que l'analyse conduit à trouver dans les ferro-alliages. Le chlorure de soufre rentre donc dans la catégorie des réactifs de la voie moyenne dont l'emploi a été recommandé par H. Sainte-Claire Deville {-). Pour analyser le chlorure de soufre, il est inutile de l'étendre d'une certaine quantité d'eau et de le traiter ensuite par de l'acide nitrique fumant, comme on l'a proposé ; en pesant le chlorure de soufre dans un petit tube de verre, le contact avec l'acide nitrique fumant ne se produit que sur une surface assez faible et l'oxydation est très régulière. Si l'on ne désire connaître que sa teneur en chlore, il suffit de le décomposer par de l'eau ammoniacale. A l'aide de ces deux méthodes, j'ai trouvé la composition moyenne suivante : Trouvé. Calculé. Chlore pour loo 52, 8i 02,55 Soufre pour loo 46,92 47,45 qui correspond très sensiblement à la formule S^Cl". Le point d'ébuUition de tous les échantillons examinés est voisin de i36°. Afin d'expliquer le mécanisme de l'attaque des ferrosiHciums et d'établir, en particulier, si le chlorure de soufre agissait sur ces alliages à la fois par son soufre et par son chlore, et s'il se formait des protochlorures ou des perchlorures, j'ai dû reprendre les travaux de Chevrier (') et de Baudri- mont ('), les compléter et, sur certains points, modifier leurs résultats. Parmi les métalloïdes, le soufre et le sélénium se dissolvent même à froid. Le phosphore blanc se dissout sans effervescence dans les mêmes conditions; mais, dès qu'on chauffe, il se produit une projection de matière et le phosphore s'enflamme. A (') Comptes rendus, t. G, 1908, p. 676. (2) Annales de Chimie et de Physique, 3= série, t. XXXVIII, i853, p. 1. (^) Comptes rendus, t. lAIII, 1866, p. looS, ft t. L\l\ , 1867, p. 3o2. (*) Comptes rendus, t. LXIV, 1867, p. 368. SÉAWCE DU 14 DÉCEMBRE 1908. l3oj froid, tous les écliaulillons de phosphore rouge bien purifiés se sont dissous dans le chlorure de soufre avec une effervescence assez vive. Ce fait assez étrange, puisque le phosphore rouge possède des activités chimiques moindres que celles du phosphore blanc, pourrait s'expliquer par la présence de phosphore blanc à l'étal très divisé qui amorcerait la réaction. Je reviendrai sur ce point. L'arsenic n'est attaqué par le chlorure de soufre que vers 5o° et, au bout de quelque temps, la réaction semble s'arrêter. Au contraire, l'antimoine réagit à froid et l'attaque s'accélère d'elle-même. Elle est totale. Le carbone, le silicium et le bore ne sont attaqués, sous aucune forme, par le chlorure de soufre. L'action du protochlorure de soufre sur les métaux est plus curieuse encore. Les métaux alcalins, alcalino-terreux., le magnésium, le thallium, les métaux, précieux, le nickel, le cobalt, le chrome, le manganèse, le tungstène, le cadmium, le bismuth, etc., restent complètement inaltérés même en chaulTant à i36° et au-dessus. L'argent, le cuivre et le zinc ne sont que très légèrement attaqués, en chauffant longtemps et aussi haut que possible. Seuls, parmi tous les métaux, l'étain, l'aluminium, le mercure et le fer sont attaqués. L'action sur le fer, étant particulièrement intéressante, est celle que j'examinerai ici en détail. Le fil de clavecin ne paraît pas être modifié par le chlorure de soufre, même quand on chauffe au-dessus de i'3o°; il devient noir comme s'il était recouvert d'une couche de sulfure de fer. Au contraire, toutes les autres variétés de fers, de fontes ou d'aciers en limaille ou en copeaux sont attaquées avec énergie. Il en est de même du fer réduit dans l'hydrogène; mais la présence du nickel, du chrome, du tungstène et du silicium en trop grande proportion rend l'alliage ferreux réfractaire à l'action du chlorure de soufre. L'étude de l'action du chlorure de soufre sur le fer est rendue difficile pour les raisons suivantes : quand on traite le chlorure de soufre par l'eau, il se forme de l'acide chlorhydrique et de l'acide sulfureux (ou peut-être de l'acide hyposulfureuxj. Cet acide sulfureux pourrait réduire le chlorure fer- rique; de son coté, l'acide chlorhydrique produit réagit sur le sulfure et l'hydrogène sulfuré est transformé tant par l'action du chlorure ferrique que par celle de l'acide sulfureux. Il en résulte qu'on ne retrouvera qu'une partie du sulfure et qu'une partie du perchlorure. Quant au dosage, il est impossible de se servir du permanganate, qui, en plus du fer au minimum, oxyderait l'acide sulfureux et même le soufre; aussi ai-je utilisé la méthode pondérale (') proposée, il y a plus de 7 ans, au moment où, pour beau- coup de chimistes, les précipités coUoïdaux devaient être évités en Chimie analytique. (') Comptes rendus, t. CXXXIII, 1901, p. 686. l3o6 ACADÉMIE DES SCIENCES. Après attaque du fer par le chlorure de soufre, on reprend rapidement par l'eau froide, puis par l'eau bouillante, en filtrant rapidement et en neutralisant exactenjent par l'ammoniaque. Dans ces conditions, l'acide chlorhydrique. qui ne se forme que par une décomposition assez lente du chlorure de soufre, n'a pas le temps de réagir sur le sulfure. L'ammoniaque empêche l'hydrogène sulfuré et l'acide sulfureux de se détruire ou de réduire le chlorure ferreux. On soumet ensuite le liquide à l'ébullition dans un courant de CO^ ; le sulfure de fer précipite avec tout le fer au maximum. D'autre part, on attaque le résidu insoluble formé de sulfure de fer, de soufre et parfois de fer non attaqué dans un appareil à soufre. J'ai exécuté des essais dans les conditions les plus diverses. Voici quelques-uns des résultats obtenus, en opérant au-dessous de 120° : Résultais oblenus pour m.i. Chlorure de soufre Chlorure de soufi'c en excès. en quantité suffisante Att aque rapi ide. Attaque rapide. Fer non attaqué. . néant néant Sulfure . . . , 9.4 48, 3 j Chlorure ferreux. . 89.7 5 1,60 Chlorure ferriqiie. . 0,9 traces Chlorure de soufie eu i|uanlité insuffisante Attaque prolongée. 6, 12 23,9.5 69,87 traces La duix'c de l'attaque, la température et la quantité de réactif influent sur la proportion de sulfure obtenue. Dans tous les cas, le chlorure formé est le protochloriire. Le chlorure de soufre agit comme H Cl et non comme Cl. Ce résultat n'est confirmé qu'en partie par l'action du chlorure de soufre sur l'antimoine, l'étain et le mercure ; en effet, si l'on obtient toujours le chlorure inférieur, il ne paraît pas se produire de sulfure. On s'explique pourquoi le chlorure de soufre n'attaque pas les métaux précieux, et l'on peut, sans invraisemblance, admettre que, si son action est nulle sur les métaux alcalins et alcalino-terreux, c'est qu'il ne dissout ni les chlorures de ces métaux ni leurs sulfures. Il se forme une couche continue de chlorure extrêmement mince qui arrête la réaction. CHIMIE MINÉRALE. -- Action de la chaleur sur l'anhydride indique. Note de M. Marcel Guichard, présentée par M. H. Le Chatelier. Au cours de recherches sur les composés oxygénés de l'iode, nous avons été conduit à penser que la décomposition par la chaleur de l'anhydride iodique pourrait fournir une détermination très précise du rapport des poids de combinaison de l'oxygène et de l'iode. Jusqu'ici le poids atomique SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. l'ici'J de l'iode a toujours été obtenu par des métliodcs indirectes, supposant la connaissance préalable des poids atomiques de plusieurs autres éléments. Dans la nouvelle méthode, une même expérience donne les quantités correspondantes d'anhydride iodique, d'iode et d'oxygène. L'absence de toute détermination pai' diflërence permet un contrôle ri|^oureux de chaque mesure. L'isolement des deux éléments, iode et oxygène, recueillis à l'état libre, évite l'intervention de combinaisons définies de composition plus ou moins exactement connue. Enfin, l'emploi de la voie sèche supprime com- plètement les causes d'erreurs inhérentes à l'usage des dissolvants. Avant d'aborder la réalisation définitive de ces expériences, nous avons cru devoir commencer par l'étude des conditions de préparation de l'anhy- dride iodique à l'état de pureté et par l'étude des conditions particulières de la décomposition de ce corps. L'anhydride iodique, cliaufî'é progressivement, ne présente, jusqu'à 3oo°, aucun changement; mais, à partir de cette température, il commence à dégager de l'iode et de l'oxygène; la portion non décomposée prend alors dans toute sa masse une couleur marron et augmente en même temps de volume apparent. Sa surface éclairée paraît granuleuse et présente des reflets cuivrés. Les phénomènes sont les mêmes dans le vide on dans un courant dair sec. Nous avons obtenu des résultats identiques avec des échantillons d'anhydride provenant de préparations différentes et ne contenant pas d'autre impureté f[u"un peu d'azote : 0,08 pour 100 en poids, d'après une analyse. Pour faire l'analyse de l'anhydride iodicjue blanc ou transformé en sub- stance brune, on place la matière dans un tube de verre fermé à une extré- mité et relié par un tube plus étroit à une trompe à mercure. Ce tube est, sur un point de son parcours, courbé en U et refroidi à — (So", de façon à condenser complètement la vapeur d'iode. Au début de l'expérience on pèse le tube avec l'anhydride, puis on décompose len- tement ce corps à 3.5o°; on pèse une deuxième fois le tube avec l'iode el on le pèse enfin une troisième fois vide, après en avoir chassé l'iode. Les analyses de différents échantillons d'anhydride iodique brun, pro- venant de la décomposition plus ou moins avancée de l'anhydride blanc, ont donné des résultats très semblables entre eux el correspondant à peu de chose près à la composition de l'anhydride pur : Calculé 1. 2. .■?. '1. D. I). 7. 8. pour f'0\ !•• 75>7-i 75,8 » 1) <> 75i79 76,2.3 75,99 76,0s O.. 24,28 24,17 24.09 24,58 24,1 3 » » » 23,97 C. K., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N" 24.) 169 li,^o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. On pouvait penser à première vue à un dédoublement de Fanliydride iodique en deux autres composés, l'un plus riciie, l'autre moins riche en oxygène. Plusieurs exemples de dédoublements analogues se rencontrent dans la chimie des halogènes. Des essais de fractionnement de la substance brune, au moyen de divers dissolvants, n'ont pas confirmé cette supposition. Celte matière s'est montrée insoluble en totalité ou s'est complètement dissoute. Nous avons alors été conduit à attribuer la coloration brune à de petites quantités d'iode provenant de la décomposition partielle de l'anhydride, et retenues parles portions décomposées. En eflet. en dissolvant le corps brun dans l'eau, on voit apparaître de l'iode libre; il se dégage en même temps de fines bulles gazeuses. On peut rassembler cet iode avec (lu sulfure de carbone, el le titrer ensuite par riiyposulfite. Il faut, bien entendu, au préalable, laver soigneusement à l'eau le sulfure tle carbone chargé d'iode, jusqu'à disparition de toute réaction de l'acide iodique, et ajouter aux eaux de lavage une nou\elle quantité de sulfure de carbone qui rassemble encore un peu d'iode; on lave également cette seconde portion de sulfure de carljone et on la réunit à la première pour le titrage. Un échantillon maintenu pendant une heure à 33o°, puis pendant une heure à 270°, a donné une teneur en iode libre de 0,79 pour 100. On a pu déterminer la nature du gaz dégagé et en faire le dosage, en préparant par compression une pastille du corps brun, et la faisant passer dans une éprouvette graduée sur la cuve à mercure. L'introduction d'une petite quantité d'eau provoque le dégagement gazeux. Le gaz recueilli est de l'oxygène et la mesure de son volume permet d'en calculer le poids. Les dosages de l'iode et de l'oxygène libres, sur un même échantillon, ont donné : Iode libre : 0,62 pour 100. Oxygène libre : 0,19 pour 100. Le rapport de ces deux nombres, 3,2, dilTèreà peine du rapport théorique r-:0°^=3, 17. Par suite, l'analyse complète de l'anhydride brun doit donner, pour la totalité de l'iode et de l'oxygène, des nombres très voisins de ceux qu'exige la formule I-0\ Cette conséquence est bien conforme aux résultats des analyses rapportées plus haut. L'anhydride iodi(jue partiellement décomposé peut donc retenir de l'oxygène et de l'iode libres; il les retient même très énergiquement, car il ne perd pas sa couleur, par tin chaulVage de plusieurs hetu'es à 270°, tem- pérature inférieure à celle de la décomposition coinmençante. Mis en digestion dans le sulfui^e de carbone, la benzine, l'éther, le chloroforme secs et bouillants, il ne leur cède aucune trace d'iode, et sa couleur n'est pas modifiée. L'acide azotique fumant ne le décolore pas non plus. SÉANCE DU I '( DÉCEMBRE 1908. 1 3o9 Les seules substances capables de faire disparaître cette coloration sont celles qui peuvent à la fois dissoudre l'anliydride iodique et se combiner à l'iode; quelques i^outles dune solution de potasse produisent ce résultat. En résumé, l'anliydride iodique, porté à la température à laquelle com- mence sa décomposition, relient une partie de ses éléments à l état occlus. Ce piiénomène très apparent ici, du. moins en ce qui concerne l'iode, est sans doute assez général. Il est important de s'en préoccuper dans toutes les déterminations précises portant sur des substances préparées par la décom- position ignée de certaines combinaisons solides. CHIMIE MINÉRALE. — Recherche sur les gaz occlus contenus dans un lailon complexe, au manganèse, criblé de soufflures . Note de MM. G. GriLi.Esiiv et K. Delachanal, présentée par M. H. Le Chatelier. L'alliage qui nous a servi dans cette étude a la composition suivante : Cuivre 60 , 1 5 l'^tain ; o>94 i^lomb <> . Sg Fer 1,11) AluminiLim o, îô Manganèse ">. , 3/| '6 Zinc 34 , 76 Il pi'ésente celte particularité que la masse des pièces brutes de coulée est criblée de petites soufflures. Ces vésicules gazeuses se produisent vraisemblablement au moment de la solidification commençante lorsqu'une pellicule de métal s'est solidifiée et s'oppose à l'échappement des gaz qui se dégagent de sa masse. Ces gaz se dégagent parce que leur solultililé dans le métal fondu est plus grande que dans le métal solidifié. l^ebul de notre étude a été de rechercher la nature et la proportion de ces gaz. rVous nous sommes servis pour cette recherche d'un appareil autre- fois utilisé au laboratoirede J.-B. Dumas, à l'Ecole centrale, pour la déter- mination des ffaz occlus. o Il se compose essenliellemenl d'un tube en porcelaine de 3''» à 4"" ^le diamètre inté- rieur fermé à une de ses extrémités et vernissé aussi bien à l'extérieur qu'à l'iulé- rieur. La partie fermée du tube est engagée, sur une longueur de 3o"" environ, dans un l3lO ACADÉMIE DES SCIENCES. fourneau à coke, de manière à pouvoir être cliaulTée jusqu'à la température de fusion du cuivre, soit 1000° environ. La partie ouverte du tul)e de porcelaine qui reste en dehors du fourneau présente la même longueur : son extrémité libre est coiffée d'un petit ajutage en verre qui permet de voir ce qui se passe à l'intérieur du tube et en nsènie temps de le relier à un tube dessiccaleur contenant de l'acide phosphorique anhydre, puis à la trompe de Sprengel. L'étancliéilé du joint entre le tube de porcelaine et l'ajutage de verre est obtenue par un masticage maintenu constamment refroidi par un courant d'eau. L'appareil ayant été d'abord privé de gaz aussi complètement que possible, nous avons constaté que le vide s'y est maintenu pendant 24 heures sans que le manomètre indiquât la moindre rentrée d'air. En chauffant lentement et progressivement le tube de porcelaine, dans l'intérieur duquel nous avions introduit une nacelle de porcelaine tarée contenant le métal en expérience dont le poids était de 5o8, nous avons constaté que des gaz commencent à se dégager à une température inférieure au rouge. Ce dégagement s'est accentué au fur et à mesure de l'élévation de la température. Au début de l'expérience, le baromètre adapté à la trompe marquait 771"""; après 35 minutes de chauffage il était descendu à 755""". Enfin, après 3 heures, il était re- monté à 768""™. Le zinc de l'alliage avait distillé et s'était condensé en grande partie sur la paroi non chauffée du tube de porcelaine. Après refroidissement le vide a été ramené aussi complètement que possible dans l'appareil et s'y est maintenu aussi bien qu'avant le chauffage. Le volume des gaz dégagés a été de 21""', sur lesquels i'"', 70 sont direc- tement absorbables parla potasse. L'analyse eudiométrique du résidu a montré que le volume d'oxygène employé pour briller ces gaz est très notablement supérietir à la moitié de leur volume; nous avons donc été conduits à admettre dans le mélange la présence d'une certaine quantité de gaz bydrocarbonés se formant par l'action, à la température du rouge, de l'hydrogène sur l'acide carbonique et l'oxyde de carbone. On sait d'ailleurs que, dans ces conditions, en présence de catalyseurs métalliques, il se produit du méthane ('). L'oxyde de carbone ayant été dosé directement par le protochlorure de cuivre, le volume de méthane a élé déduit de l'excès d'acide carbonique formé pendiint la combustion. Le volume d'oxygène absorbé s'est trouvé alors correspondre exactement à celui qui était nécessaire pour bn'iler le mélange : hydrogène, méthane et oxyde de carbone. (') Dans la réduction de l'oxyde de carlxme el du gaz carbonique par l'iivrlrogèiie en présence de nickel, de cobalt ou de cuivre réduits ^Sabatier et Senderkns, Bulletin Soc. c/iim., t. X.WII. 1902, p. -04-788). SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. l3ll Nous avons déduit de nos calculs, pour le mélange gazeux dégagé du laiton, la composition suivante : Hydrogène 16,61 soil 79, i pour 100 Médiane 0,82 » 3,9 « Oxyde de carbone i ,87 » 8,9 « Acide carbonique '170 » 8,1 » 2 1 , 00 1 00 , G Nous avons employé So^ de laiton dont le volume est très approximati- vement de 6"°' : nous avons constaté un dégagement gazeux de 21"""; le métal essayé contient donc 3,5 fois son volume de gaz occlus. Comme complément à cette étude, nous nous proposons maintenant de soumettre aux mêmes expériences des alliages sains de même nature exempts de soufflures. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les ciies des Conifères. Nouveau groupe de prin- cipes immédiats naturels. Note de MM. J. Bougaulï et L. IÎourdikk, présentée par M. A. Haller. L'un de nous, M. Bourdier, au cours de recherches de glucosides, par la méthode si féconde de M. Bourquelot ('), a isolé du Juniperus Sabina une poudre blanche cristallisée dont l'aspect rappelle un peu celle de certaines cires végétales connues. Cette cire ou des cires analogues se rencontrent également dans beaucoup d'autres Conifères, peut-être même dans toutes. Outre l'exemple cité du ./. Sabina, nous avons en effet reconnu Imu' présence dans quatre autres espèces, prises au hasard, appartenant à des genres différents : ./. communis (baies et feuilles), Picea excelsa (feuilles), Piniis syh'estris {{emWQs), Thuya occidcntalis ( feuilles). Ce sont ces produits dont nous nous sommes proposé l'étude chimique et que nous avons reconnus formés de principes immédiats très homogènes constituant un groupe naturel dont, à notre connaissance, aucun représen- tant n'avait été signalé jusqu'ici dans l'organisme vivant. Sur li's cires de Conifères nous n'avons trouvé comme travaux antérieurs (') Joarii. de Pharm. et Chim., &" série, t. \1\', 1901, p. [\^i. iJt2 ACADEMIE DES SCIENCES. que ceux de Kawalier (' )- Ceux-ci seioiit résuuiés dans un Mémoire plus étendu qui parailra daus un autre Recueil. Disons seulement qu'en raison de la mélliodc défectueuse suivie, malgré toute la peine que s'est donnée ce cliimistc et les nombreuses analyses ( C cl II) qu'il a faites, son travail ne conduit qu'à des résultats erronés ou nuls. î. Pour la préparation de ces cires on se base sur leur solubilité dans laicool à 90" bouillant, et leur insolubilité à froid dans le même dissolvant. I^a purification, qui est très laborieuse, se fait en s'aidant des mêmes données et en utilisant en outre les divers dissolvants : l)enzine, étber, acétone, cpii tous dissolvent notablement la cire à cliaud et fort peu à froid. La purification n'est considérée comme parfaite que lors(pie le produit l)ien blanc ré[)ond à l'essai suivant : Tjne portion est saponifiée parla potasse alcoolique; la liqiienr neutralisée est addi- liiiniiée de cliiornre de baryum; le précipité recueilli est séché. 1! ne doit rien céder à la benzine, ni à l'éther froid; et les eaux mèies alcooliques ne doivent pas retenir une quantité appréciable de mntières oiganiques. La cire purifiée des diverses Conifères étudiées n'est pas un principe immédiat luiique, mais un mélange. La cire du .1. Sabiiia, par exemple, fond de 7'3" à 78°. Des cristallisations répétées dans divers dissolvants nous ont amenés à reconnaître la présence de toute une série de composés fondant, pour la plus grande partie, entre ()5" et 8')"; les principales portions paraissent s'accumuler autour de 68", 72°, 76° et 82". Aucun de ces produits n'a été isolé à l'état de pureté par- faite, sauf peut-être celui qui fond à 82'', sur lequel nous i-eviendrons |iro- chainement. L'analogie de structure et de composition de ces dill'érents principes immétlials rend très difficile leur séparation, car ils ont les mêmes dissol- vants et des solubilités très voisines. 11. Toutes les portions isolées présentent les propriétés générales sui- vantes : 1° Les principes immédiats qui les constituent sont tous acides. En effet, alors qu'ils sont absolument insolubles dans l'eau chaude ou froide, ils deviennent solubles dans l'eau chaude lorsqu'on sature leur acidité par la potasse alcoolique; la solution froide se prend en une gelée opaque rappelant les solutions concentrées de savons alcalins. (') Joui n. f. prak. Chcinie, t. LX, 18Ô0, p. 32i, et t. LMV, i8.")5. p. iG. SÉANCE DU l/| DÉCEMBRE 1908. Ijl3 L'indice d'acidito de tous ces corps est faible, variant de 2,1 à 54, ce qui indique, en les supposant monoacides, un poids moléculaire minimum compris entre 2000 et 1000. 2° Ces principes immédiats contiennent au moins une fonction alcool libre, ce qui nous est révélé par la détermination de l'indice d'acétylc. 3° Ces principes immédiats sont aussi des étliers; leur indice de saponi- fication est assez élevé et oscille autour de 23o. If Tous les produits issus de cette saponification sont acides ; aucun d'eux n'est uniquement alcool. En d'autres termes, ils ne renferment aucun com- posé analogue à la glycérine ou aux alcools étlialique, mélissique, etc. 5" Les fonctions alcool des produits de saponification font donc partie des molécules acides : ce sont des acides-alcools. C'est ce que nous avons reconnu, en effet, par acétylation; et, d'après les chiffres obtenus, nous sommes amenés à penser ([ue la plus grande partie sinon la totalité des pro- duits de saponification sont monoacides et monoalcooliques. IIL Jusqu'ici nous n'avons isolé que deux de ces acides; mais nous avons constaté la présence de plusieurs autres qui n'ont pu être caractérisés faute de matière première. L'un de ces acides répond à la formule dun acide oxypalmitique C'H^-O' (p. f. 95°); nous l'avons rencontré dans toutes les cires étudiées. Il paraît constituer une partie très importante de ces diverses cires; c'est ainsi que les portions de la cire de ./. Sabina fondant à 72°, 76", 82" nous l'ont fourni dans une grande proportion. Nous l'appelons provisoirement acule jiunpéjiqiie. Un deuxièmeacide répond à la formule d'un acide oxylaurique C'^H-'M)'' (p. f. ,48. O"»',?'». Oc>"',t2. 0™',06. Oim',03. Temps if""5o' r2"'4o'' i6'"4o' â3"'o5^ 38p'oo* 74'»o( Produit ±2,T\ 12,13 8 o,5V 4.,56 XM Temps 9™4o' i3"'o5' 25'"io* 52"'i.5' 118°' 298" ^. . ,., .,,. , _ (Temps if"5o' i2"'4o'' i6'"4o» â3'"o5^ 38p>oo^ 74'»oo^ t.55«" "^ ( ProduU 22,71 12,13 8 o,5V V06 *,** h-^^S /Produit 18,55 12,56 l'2,08 12,53 14,16 17,88 » Présure Hansen dialysée ( Temps 9"'3o» i6"'25' 25°' 35"'45'' 52™35'' 70»25^ 9»"» 24 heures, lait cru 20°. ( Produit 18.87 13.76 12 8,08 6,31 4,22 2,»* 3° Pour une même quantité de présure, la dérogation est d'autant plus grande que la présure est plus riclie en matières minérales. Cette action, qui avait été soupçonnée par DuclauTc, ressort nettement des expériences suivantes où l'on a fait agir à 20", sur 5"°" de lait cru, une solution au { de présure sèche Hansen, dont on connaît la forte minéralisation. Le volum^c de la solution coagulante était uniformément porté à i"°\92, avec de l'eau distillée dans les trois premières expériences, avec de la présure stérilisée à 100" dans la quatrième. Dose de présure |oni»,92. 0™',%. 0'-">',48. CK"'',.'!. (>'"'. li. 0™',06. 0""'.()3. „ , ,. , . (Temps.. Soo"» 101™ i5"'3o' 11'" i5™5o' 29">4o^ 5:!"'2o= Présure non dialysee, pure.. { .^ , . „_„ „,. „„ „ , , ^ „, , ,,„ . -^, , ,.„ •' ' I I^oduit . 376 96,96 7,44 2,64 1,90 1,78 1,60 Présure dialysee 48 heures. ( Temps . . 3'''5o» 5"'o5'' 9'" le'^So'* 29."'4o'' 36^"3o^ 53">3o' pure /Produit, 7,35 4,88 4,32 4,04 3,54 2,21 1.60 Préfeure dialysee additionnée ( Temps . . 7™ 5'"20' 7'"o5' i3™25' 25"'43° 41"" 67"'3o' de 6 pour 100 NaCl | Produit. 12,34 5,12 3,40 3,22 3,00 2,46 2,02 Présure non dialysee -(- pré- ( Temps . . 295'" 490"' 900'" 1740'" " " " sure stérilisée /Produit. 566 470 432 417 » » » 4 l322 ACADEMIE DES SCIENCES. 4" Les acides et les sels alcalino-terreux, ajoutés au lait, déterminent une accélération d'autant plus forte que la quantité de présure est plus considé- rable. Cette accélération vient contrebalancer complètement (CaCP) ou partiellement (HCl) le ralentissement observé avec ces fortes doses, d'où une régularisation de la caséification complète (CaCl-) ou partielle (HCl). 5" Les sels de métaux alcalins ne corrigent en aucune façon la dérogation à la loi de proportionnalité inverse, que ces électrolytes soient employés à dose accélératrice ou à dose retardatrice. I Dose présure sèche Hansen au -^ Teir ps de coa julalion d< 5'"'" de 1 ait cru à 38- pur. pi •»" «w 21) dialysée r. CaCl '(^). pendant _ — ^ ■- ^.— — . iNaCI NaCl HCl HCl CaCl- 96 heures. Prod. Prod. (")• ('■)• (.')■ C). {')■ Prod. cm' 1,92 .. . m t 1.35 3,03 m s 34.35 66,39 m s 28 m ,1 81.35 m s 10.25 m s 2.25 m s 6.56 m s 1.35 3,03 0,96... 3 2,88 44.10 42,40 3- 1 19.25 16. 3o 4.25 1 1.40 3.10 3,03 0,49... 5.5o 2,80 56. 4o 27,20 5o.4o 152.45 25. 10 8.10 19.25 6.o5 2,92 0.24 .. . 11.25 2,7r^ 85. 4o 20,56 78.50 2o3.35 4i.55 i5.25 33. 5o 12 2,88 0,12... 22.40 2,71 i4o.3o 16,86 100. 10 307 80.45 29.45 63.50 23.35 2,83 0,06 .. . 46.35 2,79 234.20 U,06 23o 440 155.35 63. i5 120.55 44 2,64 o,o3 . . . 98 2,% 420 12,60 38o » 3o4 i45.o5 23o 85,35 2,57 (") 5o; ('') 3oo; (') 2,5; C) 10; (') 2,5; {^) 10 molécules-milligrammes par litre de lait. Si, maintenant, on compare les chiffres des colonnes 2 et ,3 du dernier Tableau, où l'on a fait agir à 38" et à 20" les mêmes quantités de présure piivée de matières minérales, on se rendra compte qu'on ne peut guère donner, pour les dérogations à la loi de Segelcke et Storch observées avec des doses massives de présure, l'explication de Duclaux et admettre .avec lui l'existence d'un minimum de temps nécessaire à un nouvel arrangement moléculaire dont dépendrait la coagulation. En effet, les temps de caséifica- tion sont beaucoup plus courts à 38" ( i^Sj") qu'à 20° (34'"35"), et cepen- dant la loi de proportionnalité inverse se vérifie beaucoup mieux à la pre- mière température qu'à la seconde. Mêmes observations découlent de l'examen des colonnes 3 et 9, où les expériences ont été faites à la même température (20°). Il nous paraît plus logique d'incriminer les albumines et globulines qui ne manquent dans aucune présure, comme on peut le constater en chauffant CCS dernières ou en les dialysant à fond et dont nous avons mis maintes fois en évidence le caractère retardateur. SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. l323 CHIMIE BIOLOGIQUE. — Essais sur l'analyse moléculaire des protoplasmides. Note de MM. A. Etard et A. Vila, présentée par M. Emile Roux. I. Dans une précédente Note {Comptes rendus, i*"" juin 1908, p. ii55), nous avons décrit une méthode générale d'hydrolyse des protoplasmides amenant la réduction d'un tissu ou d'une espèce zoologique quelconque à l'état d'un sirop clair, déminéralisé, susceptible de se prêter à la recherche des espèces chimiques. Des travaux ultérieurs permettront de constituer une Chimie zoologique capable d'analyser les sécrétions et d'apporter des caractères d'espèce ou de variété, aussi importants que ceux que la Physiologie peut tirer des consi- dérations de morphologie. II. Jusqu'à présent, la séparation de corps définis en Chimie biologique a supposé l'emploi classique de l'acide phosphotungstique, corps encom- brant, dont la puissance de rendement est faible et souvent nuisible pour la suite des analyses. Mais la critiqtie d'un réactif est vaine si rien d'autre ne le remplace mieux. Nous pensons réaliser un progrès en introduisant dans l'examen des albu- minoïdes ou protoplasmides divers réactifs fonctionnels s'adaptant aux complexes à séparer et y provoquant des départs spécifiques. Le sirop déminéralisé n'est d'abord l'objet d'aucun traitement chimique. Les choses n'étant pas uniformes dans la nature les espèces chimiques se présentent parfois d'elles-mêmes par simple concentration. Entre autres, la tyrosine impure est souvent enlevée par de simples moyens mécaniques. Le sirop ne cédant plus rien reste imputrescible, bien qu'aqueux, et se montre tellement homogène qu'il semble que rien ne puisse le scinder. Les principes cristallisables donnent aussi l'illusion de corps définis et sont enduits du sirop précédent. Tout cela, cristaux et sirop stable, possède une composition analytique si rapprochée qu'on pense d'abord à des cas d'isomérie irréductibles. III. A ces différences infimes dans la nature et la variation des corps nous avons pensé opposer une variation inappréciable des solvants. L'alcool méthylique ou méthol, qui nous sert toujours, est parfaitement anhydre. Cependant c'est de l'eau à peine troublée dans sa fonction; l'alcool absolu est car- buré davantage : H-O-H H-O-CM' H_0-CH^-CIF Eau. Mélliol. Alcool. C. R., 1908, 2» Semestre. (T. CXLVII, N» 24. ) '7 ' l3-2f\ ACADÉMIE DES SCIENCES. Les cristalloïdes enduits d'eau uière sont introduits dans des cartouches en papier à filtre et épuisés par du méthol anhydre bouillant. Dans toutes les circonstances, nous obtenons, par ce procédé indispensable, un résidu insoluble, blanc, sucré contenant divers acides aminés déjà très purs et toujours cristal- lisables. Là se trouve un premier moyen de séparation par groupes dans les milieux anhydres, comparable aux actes précis de la Chimie analytique des minéraux. Nous reviendrons par la suite sur les constituants de ce groupe. L'extrait aqueux incrislallisable, joint au méthol de lessivage des cartouches précé- dentes, est mallaxé a\ec du méthol aiihjdre froid en plusieurs temps. Cet alcool se mouille en amenant la dessiccation exacte de la matière sans qu'elle puisse s'oxyder ni se caraméliser. Ce travail amène la formation d'une poudre insoluble blanche, plus ou moins abondante selon les espèces et qui se joint au produit blanc des cartouches. Le méthol, devenu aqueux et contenant les extraits solubles, est distillé à la colonne à rectifier de façon à séparer l'eau et restituer à ce corps l'étal anhydre que nous consi- dérons comme capital dans son emploi. Bientôt nous sommes en présence de matériaux d'hydrolyse secs dissous dans le méthol anhydre. Là se trouvent des corps à fonction acide, basique ou autre, nécessitant encore Tintervention d'uu-n'-actif qui soil approprié au milieu. Nous avons atteint ce résultat en dissolvant de la baryte anhydre dans du méthol anhydre bouillant. Le mél/iolafe de baryum ainsi formé constitue notre réactif de précipitation des corps à fonction acide; il permet le titrage volumétrique de ceux-ci. La place nous manque dans cette Note expérimentale pour donner des détails sur lesquels nous reviendrons souvent, possédant déjà nos premiers outils. Il faut cependant, à titre d'exemple, citer quelques chiffres parmi tant d'autres sur la composition du métholate de baryum organique : C. H. Az 22,2 3,2 3, 1 6,6 6,6 Ba. 28,8 20,2 3,i5 3,3o 6,4 6,2 Si, 2 UEufs de harengs 21,6 Laitance de harengs . . . 19,9 De ces sels on retire facilement de l'acide asparlique et de l'acide gluta- mique. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Influence de quelques sels minéraux et en particulier du chlorure stanneux sur la fermentation. Note de M. G. Gimel, présentée par M. L. Maquenne. (Jn sait que, indépendamment des éléments minéraux, soufre, phos- phore, azote, soude, potasse, chaux, magnésie, fer, etc., reconnus indis- pensables à la végétation, il en est d'autres dont la présence, à l'élat de SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. 1^25 traces, est nettement favoraljle. Il suffit de rappeler comme exemple le zinc qui, dans le liquide classique de Raulin, ane:mente, toutes choses égales d'ailleurs, le rendement des cultures de V Aspergillus niger. D'autre part, Kayser et Marchand ont fait voir que le manganèse, à la dose de j^^k tooUi influence favorablement la fermentation alcoolique. Sans nous inquiéter de savoir si ces efl'els sont dus à une excitation de la levure ou de la zymase, ou encore à quelque action catalytique s'ajoulanl a celle du ferment, nous nous sommes proposé, dans ce travail, détudier com- parativement l'action de divers sels minéraux, de |)latine, de nickel, de vanadium, de bismuth, d'étain, de chrome et d'urane sur des cultures de levure elliptique de vin (Jacquemin) et de levures de distillerie du type Frohberg. Pour chacun de ces sels nous avons déterminé la dose mortelle et la dose d'activité optima, et c'est seulement en possession de ces données que nous les avons ensuite ajoutés aux moûts. Les ensemencements ont été faits avec des doses de levure identiques et les cultures soumises à la même tempéra- ture; chaque expérience était conduite comparativement avec un témoin et une autre fermentation faite en présence de sulfate de manganèse. La marche de la fermentation était suivie au densimètre et finalement les vins obtenus étaient soumis à une analyse complète. De tous ces essais nous ne retiendrons ici que ceux, particulièrement dignes d'intérêt, qui sont relatifs aux sels d'étain et de bismuth. Le sous-nitrate de bismutli et le protochiorure d'étain (chlorure stanneux. sel d'étain) ont, à doses très faibles, exercé une action remarquable sur l'activité du sac- cliaroinyces. Ce dernier surtout, ajouté aux moûts dans la proportion de n,^^,,,, donne une aug- mentation de rendement en alcool de 4 pour 100 environ sur le témoin, alors que le sulfate de manganèse, à dose dix fois plus forte, n'augmente le litre alcoolique que de 2 à 3 pour 100, par rapport au témoin. Sous l'influence du sel d'étain, le réveil des levures est plus rapide et leurs cultures, obtenues dans ces conditions, conservent la même propriété pendant un certain temps, pour cependant la perdre ensuite. Comme exemple, nous ne rapporterons que le suivant, qui est caractéris- tique et qui nous a été donné par une levure elliptique : 2S juin (Ucbul). Densité 1 062 Sucre (en glucose) pour 100 . 13,7 Alcool pour 100 à 1 5° » Acidité en SO* H- 3,7 29 .i' lin. \' juillet {fin ). — -^ - - - ^— — — , — ^^ — ^ — — ^ — rénioiu . SnCl-. Témoin. Sncr^. io5o 10^3 101 3 1009 » « 1,5 traces » )) 6,7 7.0 )) » 4,2 4,1 l326 ACADÉMIE DES SCIENCES. L'influence du sel d'élain, qui s'exerce à la fois sur l'activité de la levure et le rendement en alcool, est ici des plus manifestes. En outre, ses propriétés réductrices provoquent une décoloration par- tielle des jus, importante surtout dans le cas des mélasses, qui me paraît être, d'après certaines observations encore inédites, favorable au dévelop- pement et à la vie de la levure. L'emploi du protochlorure d'étain peut donc rendre d'excellents services aux industries de la fermentation visant la production de l'alcool. BOTANIQUE. — Influence de la lumière sur le développejnent des fruits et des graines . Note de M. W. Lubimesko, présentée par M. Gaston Bonnier. J'ai déjà signalé (' ) que les fruits d'.4cerfteMr/o/j/a?ow« exigent pour leur développement normal un certain éclairement. Étant donné l'intérêt de la question du rôle de la lumière dans ce cas particulier, j'ai étendu mes recherches, faites au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, sur d'autres plantes. L'expérience m'a montré que c'est seulement au début de la formation du fruit que la lumière est absolument nécessaire; lorsque le fruit a passé par ce stade assez court, à un certain éclairement, il peut se développer ensuite à l'obscurité. En efl"et, si l'on prend des plantes dont les fleurs sont autopollinisées et si l'on enferme leurs inflorescences, avant la pollinisation des fleurs, dans des sacs noirs ou dans des sacs blancs, fixés sur la plante, on n'obtient en général des fruits normaux que sur les inflorescences enfermées dans les sacs blancs, c'est-à-dire sur les inflorescences éclairées. Ainsi, dans une expérience, 3o épis de blé enfermés dans des sacs noirs avant la pollinisation des fleurs n'ont porté que de 3 à 5 fruits normaux par épi, tandis que les épis enfermés, au même stade, dans des sacs blancs, m'ont donné de 16 à i5 fruits par épi. Des résultats analogues ont été obtenus pour le Pisum sotivum. La proportion iles'friiils développés par rapport au nombre des fleurs est encore très petite quand on enferme dans les sacs noirs les inflorescences pendant le premier stade de la formation du fruit. Ainsi' le Syringa vulgaris donne sur les inflorescences lais- sées à l'air libre de 35 à 4o pour 100 de fruits par rapport au nombre de fleurs. On obtient la même proportion des fruits aussi sur les inflorescences enfermées dans des sacs blancs juste au moment où les corolles des fleurs commencent à se faner. Au con- traire, les inflorescences enfermées au même stade, dans des sacs noirs, ne donnent ') Heiue générale de Botanique, 1907, SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. 1827 que 18 pour 100 de fruits par rapport au nombre de fleurs. Mais si on laisse passer un laps de temps assez long après la fécondation des fleurs et si l'on enferme ensuite des inflorescences dans des sacs noirs, on obtient dans ce cas, à l'obscurité, un nombre de fruits sensiblement le même qu'à la lumière. Quoique les fruits ainsi développés à l'obscurité ne différent pas sensiblement des fruits qui ont mûri à la lumière, les pre- miers renferment moins de graines que les derniers. Ainsi j'ai eu, dans une expérience, les nombres suivants de graines pour 100 fruits : \ l'obscurité. A la lumière. Cytisus Laburnum 180 262 Pisuni saiii'iim 871 4 '6 Lathyrus latifolia 400 48o Colutea arborescens 463 1020 Syringa vulgaris i46 195 Comme on le voit d'après ces nombres, la lumière favorise le développe- ment des graines dans les fruits. Si l'on calcule ensuite le poids sec des graines et des péricarpes provenant des fruits qui ont mûri à l'obscurité, on obtient les nombres suivants qui représentent la proportion pour 100 du poids sec, soit des graines, soit du péricarpe provenant des fruits déve- loppés à la lumière : Graines. Péricarpes. Cytisus Laburnum gS gS Pisum sativum 76 53 Lathyrus latifolia 90 « Colutea arborescens 76 » Ribes ru bruni 83 64 Sorbus A ucuparia 87 60 Ces nombres montrent donc que la production de la substance sèche chez les fruits diminue notablement à l'obscurité. Une autre série d'expériences m'a montré qu'il existe un éclairement optimum pour la production de la substance sèche chez les fruits. Cet éclai- rement optimum correspond à la lumière du jour plus ou moins atténuée, suivant la plante. Pour atténuer l'éclairement du jour, j'enferme les inflo- rescences portant do très jeunes fruits simultanément dans des sacs blancs faits d'une élolTe blanche et doublés par une ou deux couches de papier blanc ordinaire, ou encore dans des sacs blancs simples (sans doublure). Je récolte ensuite tous les fruits en même temps. Si l'on calcule le poids sec des graines et des péricarpes provenant des fruits formés dans ces sacs, on obtient les chiffres suivants qui représentent la proportion pour 100 du poids sec, soit des graines, soit des péricarpes appartenant aux fruits déve- l'^lS ACADÉMIE DES SCIENCES, loppés à 1 air libre : Sacs blancs Hoiihlés par deux couches par une couche lie papier. de papier. Sacs blancs simples. Graines. Péricarpes. Graines. Péricarpes. Graines. Péricarpes. Syr-inga viilgaris 122 19.5 \^!^ ig5 126 ii5 Ribes nibritm 106 1 1 1 io.5 1 28 » » Ampélopsis hederacea. . 112 io4 lai 11 r i3o io3 Prunus Cerasus » io5 » 112 » 98 i'itus comniunis » 107 « no » loi Pirus Malus » 2o5 » 124 » i55 Comme on le voit d'après ces nombres, le poids sec maximum des graines ou des péricarpes correspond à la lumière du jour plus ou moins atténuée, suivant la plante. Il faut ajouter encore que le poids frais de^^ fruits varie, suivant l'éclairement. sensi- blement dans le même sens que leur poids sec. Quelques expériences faites sur le Prunus Cerasus, le Vitis vinifera, le Sorhus Aucuparia montrent que l'acidité des fruits diminue avec la lumière. Ainsi, en ])ie- nant la proportion pour 100 d'acidité des fruits développés à l'air libre, nous avons pour les fruits formés dans les sacs les nombres suivants : Prunus Vitis Sorhus Cerasus. vinifera. Aucuparia. Sacs blancs simples 100 ^8 67 Sacs blancs doublés par une couche de papier... 88 S6 65 » par deux couches de papier. 88 85 76 Sacs noirs , 1 28 80 60 Ces nombres montrent que l'acidilé des fruits développés à la lumière du jour atténuée est, dans la majorité des cas, beaucoup moindre que celle des fruits qui ont mûri à l'air libre. Au contraire, la quantité des substances qui réduisent la liqueur de Fehling est plus grande chez les premiers fruits que chez les derniers, comme je l'ai constaté pour le Prunus Cerasus. Tous ces faits prouvent que la lumière joue un rôle très important dans les phénomènes de la formation et du développement du fruil. L'intluence de la lumière, dans ce cas, est du même ordre que celle que j'ai constatée antérieurement pour l'assimilation des substances organiques par les plantes supérieures. SÉANCE DU l/| DÉCEMBRE I908. 1^29 BOTANIQUE. — Contribution à l'étude cylologique des Endomyces : Saccha- roinycopsis capsularis et Endomyces fibuliger. Note de M. A. Guilliek- MOND, présentée par M. Gaston Bonnier. On sait (jue les levures se rattachent incontestablement aux Ascomycètes par leurs asques. Celles qui n'offrent pas de conjugaison se distinguent cependant des autres Ascomycètes par l'absence de la karyogamie dans les cellules mères des asques. Les recherches de Klocker et de Lindner ont t'ait connaître l'existence de deii\ (Champignons très curieux qui nous paraissent être des formes de transition entre les Saccharomyces et les Endomyces. L'un, le Saccliaromycopsis capsularis, a été classé par klocker parmi les Saccliaromycétes et considéré comme un genre nouveau carac- térisé par ses ascospores à doubles membranes. L'autre, VEndomyces fibuliger, a été lapporlé par Lindner aux genres Endomyces : ses ascospores n'olTrent qu'une seule membrane et ont une forme hémisphérique analogue à celles de Villia saturna et En- iloniyces decipiens. Nous nous sommes proposé d'étudier la cytologie de ces deux espèces et en particulier de rechercher si leur asque est le siège d'un phénomène ka- ryogamique comme chez les autres Ascomycètes ou si, au contraire, ce phénomène ne se produit pas comme chez les Saccharomyces. Cultivés sur carotte, ces deux Champignons présentent des caractères très voisins. L'un et l'autre produisent un mycélium typique, très ramifié, formé d'articles plus ou moins allongés qui donnent par bourgeonnement une grande quantité de conidies levures. Chaque article, quelle que soit sa longueur, n'est pourvu que d'un seul noyau constitué d'un nucléoplasme incolore entouré d'une membrane colorée et renfermant un gros nucléole et quelques fins granules chromatiques. Les conidies levures oflTrenl la même structure que les Saccharomyces. La division nucléaire est facile à observer dans les conidies levures et surtout aux extrémités des fdaments en voie de croissance. Ces derniers se terminent par un article allongé, rempli d'un cytoplasme très dense et très colorable. Le noyau montre un gros nucléole entouré de nucléoplasme. Le reste de la structure du noyau ne se distingue pas, sans doute par suite de la densité du cyto- plasme. La division de ce noyau s'effectue, comme dans les levures, par allongement suivi d'étranglement et se rattache à l'amitose. La formation des asques chez le 5. capsularis et V E. fibuliger s'effectue très faci- lement au bout de 6 à 8 jours et de la même manière que les deux Champignons. Les articles terminaux de certaines parties du mycélium produisent par une sorte de bourgeonnement des files de grosses cellules sphériques qui représentent les cellules mères des asques. l33o ACADÉMIE DES SCIENCES. Dans VE. /ibuliger, Lindner a signalé l'existence de fréquentes anasto- moses entre les articles du mycélium. Un fait curieux qui résulte de nos observations est que, en réalité, ces anastomoses ne se produisent pas à un stade quelconque du développement, mais accompagnent toujours la for- mation des asques. En dehors d'un très grand nombre d'asques qui naissent sans qu'il y ait production d'aucune anastomose, on en constate cependant fréquemment qui communiquent avec une cellule voisine au moyen d'anas- tomoses. Lorsque les asques naissent par bourgeonnement d'un article intercalaire, ils se forment presque toujours au voisinage de l'une des cloisons transversales de cet article, et une anastomose peut mettre en com- munication la cellule mère de l'asque avec l'article voisin. Si l'asque se forme à l'extrémité d'un fdament, l'anastomose s'opérera entre l'article ter- minal de ce fdament et l'asque. Enfin, dans une chaîne d'asques, on consta- tera parfois des anastomoses reliant les asques l'un à l'autre. Il n'est pas rare aussi de rencontrer des anastomoses entre deux asques appartenant à des filaments différents, voisins l'un de l'autre. D'ordinaire, les deux cellules anastomosées restent séparées l'une de l'autre par la persistance de la cloison séparatrice au milieu de l'anastomose. Parfois, cependant, elles arrivent à communiquer l'une avec l'autre par résorption de cette cloison. Mais, dans aucun cas, nous n'avons pu observer de fusion nucléaire. Ces anastomoses n'aboutissent donc pas à une fécon- dation, mais il semble légitime de les considérer comme le vestige d'une conjugaison isogamique ancestrale, comparable à celle qui existe dans VEremascus fertilis (M"*" Stoppel) et à celle qui paraît se produire dans l'^'. Magnusii. L'£. fibuliger présenterait donc à ce point un grand intérêt phy- logénétique. Dans le S. capsularis et VE. fibuliger, les phénomènes cytologiques qui s'opèrent dans la cellule mère des asques sont absolument semblables et ne dilTèrent en aucune manière de ce que nous avons décrit autrefois dans les levures. Dès leur naissance, les cellules mères ne renferment qu'un seul noyau; il n'y a donc pas de karyogamie. Lorsque la cellule a acquis son volume définitif, elle présente un cytoplasme alvéolaire et un très gros noyau accolé sur l'un des côtés de la cellule. Bientôt ce noyau s'entoure d'une zone de cytoplasiue très colorable qui gêne l'observation de sa division. On ne peut constater que l'apparition de deux, puis de quatre petits noyaux qui s'écartent l'un de l'autre, entourés chacun d'une petite masse de cyto- plasme très colorable, se délimitant bientôt, par une fine membrane, en une spore dont la membrane s'épaissira et dont le volume augmentera pro- SÉANCE DU I 'i DÉCEMBRE 1908. T,'i3l ;;rossi\ciiicnt. Dans VE. Jibuliger, les (juatre uovaux dislriljiioiil tout anloiii' de la nienibrane de Fasfjuc, ainsi (jue le cytoplasme très elironiopliile (|i:i les entourent; les spores offrent an déhut l'aspect de petits fiiseanx. Il résulte de nos ohservalions que le S. capsulans et VF..JIIiiilli^i-r ollVent les mêmes caiiiclères cytolo^icpics. 11 y a donc lieu de rajtpi'oclier ces ileux Champignons, qui ne diffèrent que par la présence des aseospores à une seule membrane cliez l'un, et d'ascospores à deux membranes chez l'autre. Bien (ju'on ignore complètement la cytologie desas(jues des Endomyces^ il nous semble qu'on peut considérer le S. capsii/aris cl VE. fihaliger comme se rattachant au genre lùidomyces. Quoi qu'il en soit, le >*>. capsulaiis et VE. dccipiens, qui morpiiologicpicment présentent incontestablement les carac- tères du genre l^idomyces et n'en diifèreni ipu' par la présence des coni- dies levures, rappellent beaucoup les Saccharomyces, aussi bien par leur structure que par les caractères de leurs asques. Ils en diffèrent exclusive- ment par l'existence d'un mycélium typique représenté seulement chez les levures par les rudiments du mycélium qui constituent les voiles. Il semble donc que les levures pourraient être considérées avec Dangeard comme des formes dérivées des Endomycétées dans Ies(p]elles, par suite de conditions d'existence, le mycélium aurait presque com[)lètement disparu. Les lîndo- mycétées offrent des espèces pourvues de conjugaison, telles que VE. Ma- g/iiisii et VErcmasciis ferlilin, et des espèces parthénogénétiques, telles que VE. decipiens. \JE. Jibuliger seiait un terme de passage entre ces deux caté- gories, une forme parthénogénétique, dont les asques conserveraient une tendance à s'anastomoser. BOTANIQUE. — Production d'une variété nouvelle d' Epinards Spinacia ole- racea, var. polygama. JNote de M. Blarinchkm, présentée par M. (îaston Bonnier ('). Moquin Tandon (-) et Masters (') ont signalé la présence accidentelle de fleurs hermaphrodites sur des plantes femelles de Spinacia oleracea, mais ils ne les ont pas décrites. J'ai provoqué l'apparition de cette anomalie en {') Ti'.-iviiU suljVLiUioniic par l'Acadcniie îles Scierices. Rapport de iM. Darboux, Secrélaire perpéUiel, sur le fonds Bo.nai'akte {Comptes lendus, t. GXLN'I, p. i433). (-) Bull. Soc. Bot. de France, l. IV, iSô;, p. ëgG. (■') Vegetable Teratology, p. lyj. London, 1869. C. lî., 190S, a- Semestre. (T. CXLVII, N» 24.) I72 l332 ACADÉMIE DES SCIENCES. mutilant des pieds femelles de Spinacia oleracea, var. inej-mis (' ), et j'ai obtenu des lignées héréditaires renfermant des individus hermaphrodites. Pour caractériser le polymorphisme floral de la variété nouvelle, je la désigne sous le nom de Spinacia oleracea, var. polygama. 1" Étude des grappes florales et des /leurs. — a. Les individus 7?ï«/e5, précoces, porlenl sur des axes floraux, grêles et allongés des olomérules de (leurs régulièrement espacés; les (leurs mâles oflVent 4-5 sépales libres sur les | de leur longueur, recou- vrant 4-5 étamines. Une déviation fréquente dans la variété polygama consiste en la fascie des pédoncules floraux qui sont étalés, aplatis, enroulés en crosse ou dissociés; les (leurs mâles sont encliâssées sans ordre dans les tissus charnus des pédoncules. Les plantes hermaphrodites femelles sont toujours tardives et vigoureuses. b. Les indi\idus monoïques présentent sur les mêmes rameaux des fleurs mâles et des fleurs femelles; ils ont les caractères extérieurs des plantes femelles, mais leurs axes floraux sont plus allongés et rappellent ceux des plantes mâles. c. Les individus hermaphrodites les plus précoces ofTrent une grande analogie avec les individus mâles; ils portent un grand nombre de fleurs mâles, quelques fleurs femelles et des fleurs hermaphrodites du type mâle; celles-ci sont formées de 4-5 sépales membraneux et libres, recouvrant 4-5 étamines au centre desquelles on trouve un ovaire à 2-3 stigmates; l'ovaire avorte souvent; sinon, la graine pédonculée grossit et détermine la rupture des parois de l'ovaire non protégé par les sépales; à maturité, la graine brune est visible, nue, entre les lobes des sépales desséchés. d. Au contraire, \es fleurs hermaphrodites du type femelle oni l'aspect extérieur des fleurs femelles; leur périgone lubuleux ressemble à une petite fiole dont l'ouver- ture étroite, à 2-4 lobes, livre passage successivement aux étamines, puis aux stigmates; après la fécondation, la graine remplit l'ovaire dont les parois appliquées contre le périgone ligneux ne se déchirent pas malgré leur faible épaisseur. e. Les individus strictement femelles sont nombreux. Ils présentent souvent des feuilles et des bractées florales à deux pointes ou cupulées, dont la distribution et la transmission héréditaire suivent des lois analogues à celles du Maïs à feuilles tubu- lées (^). C'est pour étudier ces caractères que cette variété anormale fut soumise à des cultures pedigrees. En résumé, la y arïélé polygama renferme des individus mâles, des indi- vidus femelles et des individus hermaphrodites de trois types. 2° Origine et transmission héréditaire des caractères anormaux. — Après la sec- tion, faite en avril 1906, des tiges non fleuries d'Epinards de Hollande, tous les pieds mâles moururent et quelques pieds femelles donnèrent des rejets fasciés porteurs de feuilles cupulées et de fleurs mâles ou femelles. Les graines d'un pied origine de la (') Différentes anomalies de ces plantes ont été décrites dans Blaringhem, Mutation et traumatisme, p. 101, 102, 109, iio et i2(3, et PL 11, Jig. 28-29, Paris, 1907. (^) Comptes rendus, t. GXLII, p. i545. SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE If)o8. 1 333 variété, récoltées en août, turent donc fécondées par du pollen de rejets hermaphro- dites. Semis de 1907. — Sur 3i4 plantules, j'ai observé - cas de tricolylie; après le sar- clage, fait en même temps que le dénombrement des cotylédons, il est resté io3 plantes, dont 45 mâles (cf), 9.1 hermapiirodites ( cJ ) et 3; femelles (Q).Les mâles furent arra- chées dès leur apparition; 9 plantes hermaphrodites et femelles Iricoljlées ou bico- tylées, avec ou sans ascidies, furent conservées pour la continuation de la lignée. Elles furent donc fécondées aussi par du pollen de piaules hermaphrodites. Senii.'; de 1908. — I.a transmission héréditaire de la tricolylie et de l'hermaphrodi- tisme est exprimée par les chiiTres suivants : Avant sarclage. Plantes-mères - — ■- — ^ de 1907. 3 cotyl. 2 col\l. 1. C tricotylée 4 71 2. n 2 66 3- » 7 1 1 4. c? bicotylée o 58 3. » 2 .■)! 6. » 3 107 7. Q tricotylée 2 S3 8. 9 bicotylée o 62 9. » 3 84 De ces données il résulte que la tricotylie n'est pas régulièrement transmise au\ descendants, l'oui tant la lignée 3 a un pourcentage très élevé si on le compare aux résultats obtenus par Hugo de Vries pour la même plante ('). Au conti-airc, la prrsence, dans toutes les lignées, d'individus hcrmaplii'o- dites, constitue un caractèfc propre à cette famille qui mérite pour cette raison le nom de variélé polygama. Ces faits peuvent être rapprochés des résultats obtenus avec le Maïs (*). Dans des expériences récentes sur le Papcwer invulucrata et sur diverses races de Nicotiana Tabacum, j'ai obtenu des déviations florales qui confirment les conclusions énoncées dans des Mémoires antérieurs sur le rôle des trauma- tismes dans la production artificielle de variétés nouvelles. La généralité de l'action des traumatisrnes sur la variation et riiérédilé des végétaux semble donc se confimner. (') H. DE Vries, Die Miitalionslheorie. Leipzig, vol. II, igoS, p. 246. (^) Zea Mays var. pxciido-aiidrogyna (Comptes rendus, t. CXLIIl, p. 1242). _ Après i sarcl lage. 0". {?• S 1 1 22 7 29 12 12 12 24 0 21 9 i3 9 18 10 44 12 32 37 i5 >7 21 10 .4 36 4 27 i'3'34 ACADÉMIE d;;s scie.\ces. HISTOLOGIE. — Siii- la sti-ucUirc de la rélinc ctliairc. Note de M. J. 3ïa\vas, présentée par M. Hennejj'uy. 1° On sait (juc la rétine ciliaire est la parlie antérieure de la vésicule ocu- laire secondaire, non différenciée en vue du phénomène de la vision. ICUe recouvre le corps ciliaire du côté de la chambre postérieure. Elle est com- posée de deux assises épithéliales : IVvterne pigmentée, Tinterne claire. Cette dernière est considérée, dans les descriptions classiques, comme présentant une constitution très simple. Elle serait formée de cellules épithéliales claires, qui, cylindri(pies à Vora serrata, deviendraient plus ou moins cu- biques, sur les parties latérales et les crêtes des procès ciliaires. Ce serait là de simples cellules de revêtement. Schwalbe (1874 ) et après lui plusieurs auteurs ont signalé la ressemblance qui existe entre ces cellules et les cel- lules glandulaires; aucune élude cytologicjue pourtant n'en a été faite, et nous ne possédons à l'heure actuelle aucune donnée nous permettant d'af- firmer le rôle sécrétoire de cet épithélium. Bien plus, Henderson et Lane- Claypon (1907) nous enseignent qu'il n'existe aucune formation liguréc dans les cellules de la rétine ciliaire, pas plus (ju'une modification quel- conque de la chromatine nucléaire, capables de nous faire conclure en fa- veur de l'activité glandulaire de cet épithélium. Or, de plus en plus, et les recherches récentes des ophtalmologistes le montrent, on tend à considérer l'humeur arpieuse comme un liquide diffé- rent d'un simple transsudat issu des vaisseaux. L'étude cytologique de la rétine ciliaire s'imposait donc pour savoir si celle-ci prend, ou non, une part active dans la production ou l'élaboration de l'humeur aqueuse. I^e but de cette Note est d'exposer, telle que nous l'avons étudiée chez un grand nombre de Mammifères et chez l'Homme, la structure des cellules claires de la pars ciliaris relinœ. •>." Examinées à l'état vivant dans un sérum isoionique, les cellules appa- raissent bourrées de petits grains, très réfringents, ressemblant en tous points à ceux qu'on trouve dans les cellules glandulaires. Ces grains sont très nombreux; ils cachent généralement le noyau, dont on distingue cependant parfois le gros nucléole très brillant. L'addition d'une faible ijuantité de rouge neutre ou de bleu de méthylène Bx ne les colore pas, pas plus qu'elle ne révèle la |irésence de vacuoles. Insolubles SÉANCE DU l\ DÉCliMBRE 1908. l335 dans l'eau, du moins iniHi<''diatemont, les grains sont, au coiilrairc, solubles dans l'alcool el la plupart dos liquides lixaleurs contenant de l'acide acé- tique. Ils se colorent en jaune clair par l'iode. Convenablement fixées, les cellules se présentent, sur coupes, comme des élomenls plus ou moins cubiques. Leur protoplasma prend une teinte enfumée de lavis d'encre de Chine, lorsqu'on fait agir sur lui les vapeurs d'acide osmique. Ce réactif, de même que les aiUres fixateurs ou colorants, permet de reconnaître dans le cytoplasma deux zones distinctes : l'une est périphérique, foncée. (|ue nous appellerons Vexoplasma, et qui présente son plus grand développement au sommet de la cellule, parfois rende en dôme et recouvert d'un mince plateau cuticulaire; l'autre est centrale, claire, entou- rant le novau, et nous l'appellerons Vendoplasma. Cet endoplasma est dans les diverses cellules plus ou moins étendu, ce qui contribue à modifier beaucoup l'aspect général de l'élément et ferait croire de prime abord à l'existence de deux espèces cellulair^^s. Aussi bien dans l'exoplasma que dans l'endoidasma, l'Iiéuialowline au fer met en évi- dence el colore en noir des grains bien définis plus nombreux dans l'exoplasma el sur- tout à sa partie apicale, comme s'il s'agissait ici de produits de sécrétion accumulés. Toutes les cellules ne contiennenl jias une même quanlilé de grains; il existe à ce point de vue des diflférences sensibles de cellule à cellule. De plus on peut rencontrer (et cela sans au.;un ordre apparent) des vacuoles \ides et incolores, de différentes gros- seurs, dans le cyloplasma. Chaque cellule possède un gros noyau situé généralement dans le tiers inféiieur(externe), rarement au centre ou dans le tiers supérieur (interne). Ce noyau possède un gros nucléole et un dispositif filaire extrèmemenl délicat, formé de fils ténus de linine, sur lesquels sont disposés des grains de chromaline peu al)on- danls. Son caryoplasma est, par moments, exlrèmement chromophile. Les noyauv se colorent différemment par les réactifs et montrent très nettement le phénomène de la variation de chromaticité nucléaire. Il y a donc là variation et de la quantité et de la qualité des composants chimiques du novau dans les cellules d'un même épi- ihélium. Nous avons étudié ailleurs les rapports de ces cellules avec les libres zonulaires, nous n'y reviendrons donc pas ici. 3" En résume, l'épithélium clair qui recouvre le corps ciliaire des Mam- mifères est composé de cellules dans le protoplasma desquelles existent de fines j^ranulalions visibles à l'étal vivant et qui se colorent en noir par l'bé- matoxyline fcrrique; ces jj;Tains ressemblent aux grains (ju'on trouve dans certaines cellules glandulaires. Les variations dans la forme de ces cellules, la quantité des grains, la chromaticité des noyaux, qui sont de règle dans les cellules douées de l'activité sécrétoire, se montrent ici très nettement. L'en- semble de ces caractères nous permet donc d'aflirmercjue ces cellules jouent certainement un rôle dans l'élaboration de riiumeur aqueuse. l336 ACADÉMIE DES SCIENCES. BIOLOGIE. — Sur un Acraspède sans méduse : Tjeniolhydra RoscofTensis. INole de M. Edgaim) Hi'.KouAitD, présentée par M. Yves Delage. .l'ai signalé à l'Académie, en 1907, la présence dans l'aquarium de Ros- coff d'un Scyphistome d'origine inconnue formant des kystes sous son disque pédieux. En ouvrant ces kystes et en mettant en contact avec l'eau ambiante le corps i)roloplasniique cju'ils contenaient, j'avais déterminé expérimenta- lement la formation par ce corps protoplasmique d'un petit individu poly- poïde, et je lis remarquer alors que nos connaissances sur le cycle évolutif des Scyphistomes nous incitait à considérer ces kystes comme des stato- blastes. Depuis cette époque je me suis imposé un voyage mensuel de Paris à RoscofT, afin de suivre l'évolution de ces polypes, et j'ai pu faire les consta- tations suivantes : Le 26 aoiU 1907, je pris un groupe de cinq kjsles accolés l'un à l'autre en zigzag sur leur lame cliilineuse et provenant d'un même polype. Ces kystes étalent d'âges succes- sifs : le premier étant plus âgé que le deuxième, le deuxième plus âgé que le troisième et ainsi de suite, le cinquième étant le plus jeune. J'ouvris la paroi du n" 2 et du n" '6, laissant les trois autres intacts comme témoins, et, afin de les placer dans les meilleures conditions d'existence, je les remis dans leur milieu normal en eau courante. Malgré leur petite dimension, ces kystes n'ayant que 3 à 4 dixièmes de millimètre de dia- mètre et le corps protoplasmique i à 2 dixièmes environ, je parvins à suivre néan- moins leur évolution. Le 10 septembre, le u" 0, c'est-à-dire le plus jeune, avait formé un individu à deux tentacules diamétralement opposés rappelant la planula des narcoméduses indiquée par Metschnikov, et le n" 2 un individu à quatre tentacules sensiblement égaux. Le 13 septembre, le n° 5 montrait un rudiment de deux nouveaux tentacules placés suivant un diamètre perpendiculaire à celui des deux premiers et le n° 2 quatre rudi- ments tenlaculaires situés respectivement dans les intervalles des quatre tentacules préexistants. Le 16 sej)tembre, le n" '6 avait ses quatre tentacules égaux et le n" 2 présentait ses tentacules de deuxième ordre encore plus petits que ceux de premier ordre; mais la bouche était percée et l'on reconnaissait rébauclie des quatre saccules sous-ombrellaiies. .\ partir de cette éjioque ces deux individus cessèrent de s'accroître et subirent une régression continue : les tentacules se ratatinèrent à l'état de moignon, les corps dimi- nuèrent progressivement de volume, et au mois de mai la régression était complète. En ce qui concerne les polypes arrivés à leur complet développement et ayant une, deux et trois années d'existence, la surveillance à laquelle je les ai soumis pendant une année entière no m'a permis de constater chez aucun SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. iSSy d'eux la formation d'Kphyra. 11 faut donc admelti'eque ces polypes à forme de Scyphistomc n'épliyi nient pas. Je me suis aussi attaché à déterminer l'époque de formation des kystes et j'ai constaté que pendant les mois d'hiver les polypes ne présentent aucune activité. La formation des kystes commence au mois de mai et se termine en septembre, époque à laquelle les polypes entrent dans la période de repos. Pendant cette période, la formation des bourgeons nus est elle-même complètement suspendue. L'étude de la formation des kj'Stes m'a montré que leur masse protoplas- mique se forme aux dépens de cellules intramésogiéennes qui viennent s'accumuler dans la mésoglée, en un point ([ui deviendra le disque pédieux quand le polype se déplacera. Ces kystes sont, par leur origine et par leur structure, des formations tout à fait semblables à celles que Korotncff et Brauer ont fait connaître comme étant des œufs chez l'Hydre d'eau douce. Cette similitude, jointe à l'absence d'Ephyra, nous amène à conclure (pic ces kystes sont des o^ufs et (jue nous sommes en présence d'une forme nou- velle à développement cœnogénétitjue que j'appellerai Tœniolliydra lioscof- fensis. Il est à remarquer, que les kystes mis en expérience développent un polype d'autant plus rudimentaire qu'ils sont plus jeunes. Il est donc probable que le contenu du kyste est soumis à une période de maturation d'une assez longue durée, car la formation d'un kyste demande une quinzaine de jours, et le n" 2 de l'expérience, qui était, par suite, d'en- viron deux mois plus âgé que le n° 5, n'était cependant pas parvenu à sa maturité complète. Je n'ai pu jusqu'ici surprendre la larve au moment de sa sortie normale du kyste; mais, en isolant un certain nombre d'entre eux, j'ai pu constater la présence de petits polypes fixés dans leur voisinage et qui ne provenaient certainement pas d'un bourgeonnement nu. Leur forme différait sensiblement de celle des polypes des bourgeons nus : leur tige était grêle, allongée, cylindrique, et leur disque buccal était étalé en forme de champignon. L'existence de celte forme nouvelle présente un grand intérêt en ce qui concerne les rapports existant entre les Scyphozoaires et les Hydrozoaires : car, nettement Scyphozoairepar la présence des taînioles, Tœniolhydra lios- coffcnsis est étroitement uni aux Hydrozoaires par son mode d'évolution et peut-être sera t-il possible avec lui de démontrer expérimentalement que les Hydres sont des Scyphozoaires qui se sont adaptés à la vie en eau douce. l338 ACADÉMIE DES SCIENCES. BIOLOGIE. — L'apparition rythmique et les stades de passage de l'inversion expérimentale du chlorotropisme des Pagures. Noie tic \l. IIomiai.d !IIi\- KiF.wic.z, présenlée par AI. Yves Delagc. 1. Laissons vivre un l'apure iioniial et clilorolio[)e ( ' ) dans une cuvellc carrée bicolore de i' à 2', sans en changer l'eau. Essayons de lenips en temps son chroniolropisnie en le mettant sur la ligne qui délimite les deux couleurs. Quelcpies jours après, nous verrons Tanlmal, intoxique peu à peu par les produits do ses excrétions, changer le sens de son cliromotropisme et devenir nettement érytlaolrope (et négatif vis-à-vis des écrans blancs). L'échelle des valeurs tropiques des différentes teintes reste la même, mais change de direction et décroit maintenant vers le vert et le blanc, dont l'action négative est la plus forte, selon la formule : (1) (-h) noir -'r- rouget— jaune ^— bleu <— v'iolel <— vei'l *- blanc ( — ) Ainsi, par exemple, sur le fond vert-violet^ les Pagures invertis se dirigent vers le violet, bien qu'ils soient nègativenienl phololropes et érylhrotropes, ce qui confirme une fois de plus rauloiioiuic relative des actions tropiques des diverses radiations lumineuses. Voici une expérience de contrôle qui prouve que c'est une intoxication et non pas l'asphyxie qui détermine ici l'inversion du tropisme. On met nn animal tout frais dans le liquide qui avait déjà servi aux expériences sur l'inversion d'autres Pagures et dont l'action iuvertrice est connue. Après un moment de surexcitation d'origine toxique, l'animal devient dans un quart d'heure nettement érythrotrope. Du reste, ce n'est qu'une inversion pas- sagère, qui disparaît bientôt, pour s'établir de nouveau quelques heures après. 2. L'inversion du chlorotiopisme des Pagures se manifeste comme dans mes expériences sur l'inversion du chromotropisme des ÎNémertes et [dans celles sur les changements de couleur de llyppolyte varians, où le phéno- mène ne se produit pas d'emblée. Nous y trouvons des stades de passage non moins intéressants que les stades analogues, observés précédemment chez les Lineus. Seulement, dans le cas considéré, ces stades sont de beau- coup plus complexes, au moins eu apparence, à cause des complications de la formule de l'échelle tropique des couleurs. (') Voir ma Noie précédente : Sur le ehlorotropisme normal des Pagures, SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. 1 339 1mi voici deux que j'ai observés plusieurs fois : l'rcniier slade. — Sur lo fond rouge —y bleu (violet) ou rouge-\ert. I':iniuial esl encore normal, c'est-à-ilire négatif au rouge; mais, sur le fond verl-bleu, il se dirige déjà et d'une façon constante vers le bleu; ainsi ia formule chiomotropique devient (2) (— ) louge—^ vert— - bleu (+), qui esl bien celle du spectre solaire. Deuxième stade. — Ensuite, les changements vont plus loin, gagnant peu à peu toute l'étendue de réchelle des couleurs et l'on observe alors une nouvelle formule tropif|ue (3) ( — ) ve/-< -> rougi; -^ 6/e« (+). Le bleu a conservé encore sa place relative, mais Ici luleiir Iropiiiite du rouge est devenue p/us giande que celle du rert et plus [letite par rapport au bleu. Voilà ce qui est extrêmement intéressant. Ce n'est qu'ensuite seulement que l'inversion s'établit complètement, selon la for- mule (1), ou relativement aux trois couleurs en question ( — ) vert— >■ bleu— V rouge (-I-). 3. L'inversion chroniolropiqtie ne s'établit, pas définitivement dès le mo- ment de son apparition. Après inic durée de quelques heures, elle commence à disparaître par étapes rétrogrades, analogues à celles que nous venons de foi rnuler, et l'animal peu à peu devient normal = chlorotrope. Mais, (|uelques lieures après, l'inversion réapparaît, se développe succes- sivement, atteint son point culniiuanl | l'oiinule (1)] pour disparaître de nouveau. L' apparition rythmique d'une fonclioti arythmique et surtout d'uu change- ment provoqué expérimeiitalemeiil, comme c'est le cas des Pagures, est un fait du plus haut intérêt biologique. Il est à rechercher si l'intoxication se développe aussi d'une façon inter- mittente ou si c'est la fonction tropique qui, seule, manifeste ce rythme. Je n'en sais rien. Mais, ce qui est évident, surtout si l'on compare ces faits avec ceux de C. Ishikawa (') sur l'apparition rythmique de la segmentation de l'a'uf chez Alyej)h) ra compressa, Cruslacé inacroure des eaux douces, et avec des faits analogues de W .-K. Broolvs (Physa, Limnœus, Planorbis, etc.), c'est qu'il y a dans la constitution physiologique de l'organistne un point (') Arch. f. Enlivickelungs-incchanil; . t. \V, igoS, p. 535-54'3. C. R., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVll, IN° 24.) 173 l34o ACADÉMIE DES SCIENCES. d'inertie fonclioniielle réfraclairc à loul changement et qui, dans certains cas, ne peut pas être franchi d'emblée, déterminant nécessairement des fluc- tuations rythmiques de retour et de repos relatif, avant que le changement s'établisse d'une façon complète et définitive. J'ai observé cette vacillation chromotropique chez tous les Pagures intoxiqués que j'ai examinés à Yillefranche-sur-Mer, en 11)07, et je l'ai vue se manifester généralement pendant deux journées, après quoi Tinversion s'établissait définitivement et restait complète jusqu'au moment de la mort de l'animal. BIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Études sur le cancer des Souris : Sur l'histo- physiologie de certaines cellules du stroma conjonctif de la tumeur B. Note de MM. L. CuKxoT et L. Mercier, présentée par M. Dastre. Une greffe de tumeur B comprend deux choses : 1° Les cellules cancéreuseg, filles des cellules inoculées, formant des tubes épithéhaux ; 2° Un tissu conjonctif réactionnel (le stroma), emprunté à l'hôte, dans lequel pénètrent les lobes de la tumeur; on a décrit dans ce tissu des élé- ments variés : Mastzellen, polyblastes, etc. Le stroma est plus ou moins abondant suivant les cas; il est particulièrement développé quand la tumeur évolue lentement (Jensen). Bashford, Lœwenthal et Michaelis, Bashford-Murray et Haaland, (iierke, etc., ont suivi le développement du tissu réactionnel et ont mis en évidence l'excitation produite sur le tissu conjonctif par les cellules cancéreuses. Nous avons repris l'étude du stroma et nous y avons trouvé des cellules singulières, qui paraissent avoir un rapport fonctionnel avec les cellules mêmes de la tumeur. Si l'on fait à une Souris porteuse d'une greffe de tumeur B une injection pliysiolo- gique d'une certaine quantité de carmin solide et stérilisée, on constate, sur les coupes, que de nombreuses cellules de l'enveloppe conjonctive de la tumeur ont pris du carmin soluble. Ce sont de grandes cellules rameuses dont les noyaux. quel([uefois bosselés, renferment de nombreux grains chromatiques; leur cytoplasme apparaît criblé de vacuoles inégales teintes en rouge par le carmin soluble. On voit encore, dans beau- coup de ces cellules, des grains de carmin solide et des magmas brun jaunâtre, ce qui SÉANCE DU 1.4 DÉCEMBRE 1908. l34l autorise à leur attribuer la propriété phagocytaire. A certaines périotles du développe- ment delà tumeur, de nombreuses cellules rameuses sont en mitose. La fixation du carmin soluble est particulièrement nette en face des lobes de tumeur en voie de nécrose. Plusieurs questions se posent : ces cellules sont- elles des éléments propres à l'organisme sain, ou sont-elles apparues à la suite de la greflé cancéreuse "? Nous avons mis en évidence, dans le tissu conjonclif sous- cutané de la Souris normale, des cellules morphologiquement comparables et qui prennent également le carmin soluble. Seulement, cbez les Souris saines, adultes, ces cellules sont jjeaucoup plus rares et éparses. Il semble donc que la tumeur exerce une attraction sur ces éléments et les groupe. Peut-on rapprocher ces éléments qui fixent le carmin soluble de types cel- lulaires déjà connus? Il est difficile, dans l'état actuel de nos connaissances, de répondre à celte question. Le fait que ces cellules sont [ihagocytaires et absorbent électiveinent le carmin dissous permet de les homologuer à des éléments que Cuénot et Bruntz ont appelés néphrophagocyles, et qui parais- sent très répandus chez les Invertébrés et Vertéin'és (par exemple, cœur et reins des Poissons osseux j. On a décrit, d'autre part, de nombreuses sortes de cellules dans le tissu conjonclif, tant normal que pathologique, des divers Vertébrés : Maslzellen, clasinatocytes, poly- blastes, fibroblasles, cellules ii Litliion-karmin de tiibbert, cellules coiineclives rhagio- crines, etc., et il est souvent difficile de s'entendre sur la correspondance et la syno- nymie de ces dlfl'érents termes, étant donné qu'on étudie le conjoiictif avec des mé- thodes didérenles et sur des animaux dilTérents. Renaut (') a rassemblé, sous le nom de cellules conneclives rhagiocrines, des éléments dont le cytoplasme renferme de petits grains logés dans des vacuoles dont le liquide se teint intensément, sur le frais, par le rouge neutre (par exemple : tissu conjonctif lâche, tissu conjonclif diffus en voie de dévelojipement, cellules des tendons de la queue du Rat jeune-adulte, épi- ploon, etc. ). Les cellules à carmin soluldc du stroma des tumeurs rentrent dans celte catégorie des cellules rhagiocrines de Renaut. En efîet, après action du rouge neulre sur un lambeau d'enveloppe d'une tumeur, on voit que celle-ci est presque uniquement constituée par de grandes cellules rameuses (')Renaijt, Les cellules coiiiieclives liiagiocrines (Archives d'Analomic micro- scopique, t. IX, 1906-1907, p. 49-5.) I>42 ACALiKMIK DliS SCIli.NCIiS. donl le cyloplasmc esl ci-iblo do vacuoles inéi;ales, leinles en rouge, et renfcrmanl chacune un grain incolore. Mais nous ne croyons pas que la propriété rliagiocrine impli(|ue une ideulilé rigoureuse entre les cellules qui la présentent; c'est ainsi, par exemple, que nos cellules à carmin soluble se difi'érencient des cellules conneetives lixes du tendon de la (pieue ( cpieue de Souris), qui sont rhagiocrines, par le fait que les premières prennent le carmin solnblc en injection physiologique, tandis que les dernières ne Tabsorbent pas. Quant au rôle des cellules à carmin dans le complexe créé par Forga- nisme Souris et la tumeur, nous avons été amen('s, par l'étude histophysio- logicjuc, à homologuer ces cellules à des néphrophagocytes, auxquels il est très vraisemblable, d'après les faits acquis en Anatomie comparée, d'attri- buer, comme l'indique leur nom, une fonction d'excrétion à la fois pour les produits soluldes et pour les particules solides. L'observalioii siiivanle vient conoboicr celle manitMO de voir. Une Souris blanche, porteuse d'une liinieur bien développée provenant de l'Inslilul Pasteur (service de M. Borrel), reçoit, le r' aviil, une injection physiologique de carmin en poudre stéri- lisée. Une seconde injection esl laite le S avril. I^es jours suivants, la tumeur entre manifeslemeiU en réi;ression; le 23 avril, elle est réduite aux deux tiers de hon volume priniilit'. A celte date, l'aninial esl sacrifié. I^'examen des coupes montre que la tumeur est en nécrose complète; on ne trouve plus que quelques îlots de tubes épilhéliaux. Les foyers nécrotiques sont enlourés d'un stroma conjonclif considérablement liyper- liophié, présentant de véritables plages de cellules à carmin soluble. Beaucoup de ces cellules renferment, en outre, des grains de carmin solide, des enclaves chromatiques et des placards brun jaunâtre. Tout se passe donc comme si la nécrose produisait une hypertrophie fonctionnelle des cellules ca|)aliles d'éliminer d(!S produits de dégéné- rescence. En résumé, le stroma conjonctif des greffes de tumeur B renferme de nombreuses cellules cjui ont la douljlc propriété d'absorber des substances colorantes solides et des particules solides injectées à la Souris; de plus, elles présentent la propriété (commune à beaucoup dautres éléments con- jonctifs) de renfermer des vacuoles à grain central, colorables sur le frais par le rouge neutre. 11 y a quelques raisons de regarder ces cellules comme des éléments excréteurs, analogues aux néphrophagocytes connus chez divers Invertébrés et Vertébrés. Il semble que l'organisme Souris porte- greffe envoie autour des lobes nécrotiques de tumeur des néphrophagocytes migrateurs qui jouent un rcAc utile en absorbant les produits résultant de la nécrose des cellules cancéreuses. I SÉANCK UL l/( I)l,(;u:MBliE 1908. l 'M^ MÉDECINE. — Sur le trailement des /la/ici/rs profondes par un procédé per- mellanl de faire agir la inalié'c radiante dans l'inlimité des tissus sans altérer les téguments. Note (') de M. 6v i>e Iîourgade la Daudye, pré- sentée par M. Bouchard. L'acLion destructive de la matière radiante sur les tissus a été utilisée avec succès dans ces dernières années pour niddilier certaines formations patliolo,i;iques. Mais, si les résultats ont été favorables tant qu'il s'est agi de traiter les tumeurs superficielles, ou n'a eu le plus souvent ((ue des échecs à enregistrer lorsqu'on s'est attaqué à des tumeurs profondes. La peau et les couches sous-jacentes retiennent, en elfet, au passage la majeure partie des effluves curateurs en les empêchant d'arriver jusqu'au mai. Je suis parvenu à tourner l'obstacle opposé ainsi aux radiations par les téguments, en utilisant les propriétés de certaines substances qui, sous l'action à distance de forces telles que les rayons X, et malgré l'intei'po- sition d'autres tissus faisant écran, peuvent émettre à leur tour des radua- lions actives. Je veux parler des corps phosphorescents. Certes, la majorité des auteurs s'elVorce d'établir a ^jno/v une dislincti(m absolue entre les substances phosphorescentes et les substances radioactives. Il est même habituel de considérer la phosphorescence et la radioactivité comme deux propriétés de la matière d'un ordre fort dilTérent, sous le pré- texte que l'une est perceptible à la rétine, tandis que l'autre ne l'est pas. Kn réalité les deux phénomènes me semblent être d'une nature analogue; car, si les corps phosphorescents donnent naissance à des rayons lumineux, ils ne les produisent, suivant toute vraisemblance, qu'à la suite de dissocia- tions atomiques ou de transformations d'énergies extérieures dont le résul- tat linal est l'émission de radiations invisibles sous forme dCioiis et d'élec- trons. Toutes les tendances scientifiques actuelles nous autorisent à admettre cette interprétation. Du reste, de Hceu comme Lénard sont arrivés, chacun de son coté, à reconnaître que les forces cpii provoquent la fluorescence la déterminent en libérant dans les corps des ions négatifs oscillant autour de l'atome. 11 semble bien du reste que cette fluorescence soit un des modes perceptibles de la transformation de l'atome en énergie, tout comme l'éma- nation du radium ou du thorium. (') Présentée dans la séance du 3o novembre 1908. l344 ACADÉMIE DES SCIENCES. Parmi les substances phosphorescentes, les unes s'illuminent seulement lorsqu'elles sont sous l'influence de la source activante, rayons \ ou autres; les autres, au contraire, conservent pendant un temps plus ou moins long, une fois la source larie, le pouvoir fluorescent. Ces dernières in'onl semblé répondre tout spécialement à l'objet de mes recherches, et je pensai cju'en les introduisant dans les tumeurs on arrive- rait à former dans l'intimilé de celles-ci un centre actif (\m, sous l'influence d une rapide insolation extérieure par les rayons de Ka?nlgen, deviendrait un foyer de radiations capables de détruire les néoplasmes, La brièveté de l'insolation utile éviterait l'action nocive des rayons X sur la peau et l'obs- tacle des téguments serait tourné. • l'our créer un centre permanent d'activité interne, il était indispensable d'avoir recours à une substance qui fiil insoluble pour que, une fois déposée dans les tissus, elle ne pût être entraînée dans la circulation générale, et qui fût en même temps douée d'une pliospliorescence longue, mais à temps limité, afin qu'une fois son action pro- duite elle ne continuât plus à agir au delà des limites voulues par la thérapeutique. M. Marton avait déjà tenté d'introduire dans les tumeiirs du bichlorbydrate de quinine dont il activait la toxicité suivant les données de Tappeiner par l'insolation. Mais il n'obtint que des résultats peu satisfaisants justement en raison de la solubilité du sel de quinine et du peu de durée de sa fluorescence. Le bichlorhydrate était en- traîné loin du lieu où il devait agir et sa toxicité risquait d'avoir des conséquences imprévues. •l'ai pensé qu'en raison de ses qualités ^'insolubilité et de phosphorescence à longue durée, le sulfure de zinc répondrait aux conditions du problème. 11 avait en outre l'avantage de posséder, en commun avec tous les sels de zinc, les propriétés caustiques électives pour les tumeurs tuberculeuses mises en lumière par M. le Professeur Lannelougue ; ou, pour mieux dire et p(uir me conformer aux concept tions de la Physique actuelle, il posséVlait la propiiétéde libérer des ions zinc qui ont mieux que tous les autres ions métalliques la puissance réductrice. Je résolus donc d'injecter dans les néoplasmes à détruire un liquide tenant en suspension du sulfure de zinc et, une fois ce corps injecté, de faire agir sur la région traitée des faisceaux de rayons X pendant quelques instants seulement. Mes prévisions ont été confirmées et j'ai eu la satisfaction de détruire par ce moven plusieurs tumeurs rebelles à toute autre médication. Je me bornerai à citer ici les deux observations suivantes : La première a trait à tiu lupus nasal considérable dans lequel la muqueuse était prise jusqu'au-dessus des cornets. De nombreux traitements avaient été tentés sans succès à Saint-Louis et ailleurs. Après avoir injecté le sulfure de zinc dans les narines et avoir fait agir l'ampoule de Crookes durant lo mi- ai' SÉANCE DU l'i DÉCEMBRE 1908. l345 nutos sur le nez, je maintins le sel activé en contact avec la muqueuse pendant 12 heures environ. L'effet fut excellent. Après la quatrième douche les végétations internes avaient complèiement disparu. Il y a acUii'lleinenl I mois que le malade, en parfait état, a repris son travail. Le second cas est celui d'un jeune homme atteint d'une double tubercu- lose testiculaire, qui refusait de se laisser prati(|uer la castration. Le i5 sep- tembre 1908, j'injectai dans la tumeur du sull'uie de zinc par les trajets fistuleux. Je fis ensuite, à 2 jours d'intervalle, des applications de rayons X de 5 minutes chacune. Le 24 octobre, l'amélioration était telle, que le ma- lade reprenait son travail. Tels sont les principaux faits qui me permettent de conclure qu'on peut faire agir la matière radiante dans les tissus sans léser les téguments, et [)ai conséquent d'y atteindre les formations pathologiques. Pour le moment, h sulfure de zinc me semble être le corps le mieux approprié à cet usage. MÉDECINE. — Sur le Iraitenieut de l' hypertension arlérielle parla d' Arsonvalùalion .Noie de M. (i. LEMoixE,présentéepar M. d'Arsonval. Les récentes discussions qui ont eu lieu à propos du traitement de l'hyper- tension artérielle par la d'Arsonvalisation préconisé par M. Moutier m'ont suggéré l'idée d'essayer cette méthode sur quelques malades et de la juger par ses résultats cliniques. Mes expériences sont toutes récentes : elles ne remontent pas à plus de 8 mois; nuiis elles m'ont paru présenter un tel intérêt, par suite de la concordance des résultats, que je désire attirer dès maintenant sur elle l'attention de ceux que la question intéresse. Mes obser- vations sont au nombre de 5; l'une est mon observation personnelle, les quatre autres sont celles de malades artérioscléreux de ma clientèle. Pour tous ces malades le traitement a été le même; ils étaient placés dans un champ magnétique oscillant, défini, comme l'a proposé M. Doumer, par le nombre de gauss qui passent pendant une seconde dans i'"' de section droite du solénoïde. Les champs magnétiques employés ont varié entre 240000 et 230 000 gauss. Chaque application a duré 6 minutes et les séances avaient lieu au plus trois fois par semaine. La tension artérielle a toujours été mesurée avant et après chaque séance, et ces mesures ont été prises pour chaque malade sensiblement aux mêmes heures, ce qui écarte toute cause d'erreur due à la proximité des repas. Observation I, — M. O..., 62 ans, ailérioscléreux, se présente à moi, le 18 dé- l'34 représente le genou droit vu par sa face postérieure. SÉANCE DU l/\ DKCEMBRE 1908. l'i'iç) Cette radios;rapliie nous permet de distinguer une ombre dont les bords neltenienl accusés viennent se confondre avec certains points spéciaux du squelette. C'est cette dernière particularité qui me permet, je crois, d'affirmer que cette ombre est bien celle de la synoviale de rarticulalion du genou. La radicrapliie n° 4-, exécutée dans une orientation un [>eu dill'érenle (condyle interne du fémur plus rapproclié de la pla(|ue que le condyle externe), nous permet seulement de voir la portion interne de la synoviale, tandis que la portion externe est à peine visible. La radiographie n'= 5 enfin est celle du même genou vu dans la position dite projil inlerne. Sur celte radioi;raphie encore on voit une ombre dont les bords nettement accusés vont se perdre sur le squelette en des points spéciaux correspondant à ceuv où la synoviale prend normalement naissance. La portion antérieure et supéiieuie, la portion condylienne de la synoviale sont visibles. Le tendon du quadriceps fémoral est écarté du fémur. Cette anomalie est due au liquide qui distend la synoviale. Le tendon rolulien est visible; immédiatement en arriéie de lui existe une zone claire due an paquet cellulo-adipeux antérieur. Les radiof^raphies de la malade de M. le D'' Triboulet me semblent inté- ressantes à plusieurs titres et démontrent que : 1" S' il parait impossible (]' oJitenir en radiographie la projeclioji d une syno- viale articulaire iioimale, il n'en est plus de nii'ine pour une artuulatioii malade dont la synonale est distendue seulement pur du liipdde non purulent . 2" L'examen radiographiepie nécessite l'application d'une méthode rigou- reuse dont l'exactitude est due principalement aux connaissances anatomupies du rôntgenologue. \)° Se laissant guider par l'unatomie pour le développement du cliché, l'opé- rateur peut espérer rendre visibles par la radiographie cei-taines parties de notre organisme considérées jus(/iéù rc jour comme impossibles à radiogra- phier. ANTHROPOLOGIE. — L' Homme fossile de la Chapelle-aux Saints (Corréze). Note de M. Marçellin Boule, présentée par M. Edmond Pcrrier. Il y a quelques semaines, JNIM. les abbés J. Bouyssonie, A. Bouyssonie et L. Bardon m'ont envoyé une caisse d'ossements hunaains trouvés par eu.x, le 3 aoi!tt 1908, au cours de fouilles archéologiques, dans une grotte, près de^La Chapelle-aux-Saints (Corrèze). La compétence en archéologie préhistorique de mes correspondants est l35o ACADÉMIE DES SCIENCES. . , reconnue pai- lous les spécialistes. 11 résulte, de la coupe géologique (ju'ils oui relevée, ainsi que de Texanieu des ossements d'animaux et des silex taillés recueillis avec les ossements liuuiains, que ceux-ci appartiennent au Fléistocène moyen (MoK^/Ze/ve/j des archéologues). D'ailleurs, leur état de fossilisation et leurs caractères morphologiques suffiraient, en l'absence de toutes autres indications, à leur faire attribuer une très haute antiquité. Ces ossements humains comprennent : une tête brisée en de très nom- breux fragments (^ crâne et mandibule ), (juehjues vertèbres et quelques os. des membres, (^es derniers offrent un certain nombre de particularités que j'indiquerai dans un lra\ail plus détaillé. Je me contenterai de dire aujour- d'hui qu'ils dénotent uu individu du sexe masculin, donl la (aille atteignait à peine i"',Go. La reconstitution de la tête osseuse, travail long et minutieux, a été opérée sous ma direction, ]»ar mon liabile préparateur, M. Papoint. Comme plusieurs de leurs fragments étaient volumineux et les bords de leurs cas- sures bien intacts, le rapprochement de ces morceaux a pu être fait exacte- ment el, dans l'ensemble, la reconstilulion est très satisfaisante; on peut s'en assurer en examinant le précieux fossile que j'ai l'honneur de placer sous les yeux de l'Académie. L'étal des sutures crâniennes et de la dentition prouve que celle tète est celle d'un vieillard. Elle frappe d'abord par ses diuiensions très considé- rables, eu égard surtout à la faible taille de son ancien possesseur. Elle frappe ensuite par son aspect bestial, ou, pour mieux dire, par tout un ensemble de caractères simiens ou pithécoïdes. Le crâne, déforme allongée (dolichocéphale; indice céphalique = ^5) est remarquable, en elTet, [lar l'épaisseur de ses os; l'aplatissement de la boile cérébrale; la fuite du front; le développement énorme des arcades sourci- lières, aussi saillantes que sur le fameux crâne de Néanderihal et surmontées d'une large gouttière s'étendant d'une apojihyse orbitaire à l'autre; la forte pi'ojeclion de sa partie occipitale, très dé[)riméc; la [losilion reculée du trou occipital; la forme aplatie de ses condyles occipitaux; le faible volume de ses apophyses masloïdes, elc. La face n'est pas moins extraordinaire; elle présente un ])rognathisnie facial très considérable; les orbites, saillantes, sont grandes; le nez, séparé du front par une profonde dépression, est couit et très large. Le maxillaire supérieur, au lieu de se creuser, au-dessous des orbites, d'une fosse canine, comme chez toutes les races humaines actuelles, se projette en avant, tout d'une venue, pour former, dans le prolongement des os molaires, une sorte SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. l35l de museau, sans aucune dépression. Les dénis sont absentes, mais la voûte palatine est très longue; les hords laléraux. de l'arcade alvéolaire sont prescjue parallèles, comme chez les singes anthropoïdes. La mâchoire inférieure est remarquable parla grande largeur du condyle, la faible profondeur de Féchancrure sygmoïde, la forte épaisseur du corps de l'os, l'obliquité de la symphyse et l'absence de menton. Les apophyses géni sont bien développées. Le crâne de La Chapelle-aux-Saints présente, en les exagéraiil parfois, tous les caractères des calottes crâniennes de Néanderlhal et de S[)y, de sorte que ces diverses pièces osseuses, trouvées sur des points de ITAU-ope occidentale fort éloignés les uns des autres, mais à des niveaux géologicjues très voisins, appartiennent certainement à un même type morphologique. Notre mandibule offre aussi les traits des mandibules vraiment fossiles, de même âge, «pi 'on connaît aujourd'hui : La Naulette, Spy, Malarnaud, etc. Quand on n'avait (pic la calotte crânienne de Néanderthal, des savants tels que Yirchow et (Jarl Vogt, en opposition d'ailleurs avec des hommes non moins éminents, tels que de Quatrefages et Hamy, ont pu déclarer que cette portion de crâne avait dû a|)partenir â un idiot ou à un malade. Plus lard, les heureuses trouvailles de Spy portèrent un grand coup à cette hypothèse, la(juelle ne saurait résister, je crois, à la découverte que je signale aujour- d'hui ('). Celle-ci permet de formuler quelques conclusions importantes : Le type humain, dit de Néanderthal, doit être considéré comme un type normal, caractérisliquc, pour une certaine partie de l'Europe, du Pléisto- cène moyeu et non, comme on le dit parfois, du Pléistocène inférieur. Ce type humain, fossile, diffère des types actuels et se place au-dessous d'eux, car, dans auciuie race actuelle, on ne trouve réunis les caractères d'infériorité qu'on observe sur la tête osseuse de La Chapelle-aux-Saints. Peut-on eu faire une espèce ou même un genre â part"? Les squelettes de Néanderthal, de Spy, de La Chapelle-aux-Saints ne sauraient justifier une distinction générique. Quant à la question spécifique, elle n'aura un réel intérêt que le jour où l'on saura vraiment ce qu'il faut entendre par le mot espèce. Mais il faut bien dire que, s'il s'agissait d'un Singe, d'un Carnassier, d'un Humiuaut, etc., on n'hésiterait pas à distinguer, par un nom spécifique (') J'ajouterai qu'un fouilleui- suisse, M. Hauser, iiui met en coupe itglée tous nos merveilleux gisements de la Vézère, a trouvé au Mouslier un crâne humain présentant aussi des caractères néanderthaloïdes. Ce crâne a été transporté en Allemagne. l352 ACADÉMIE DES SCIENCES. particulier, le crâne de La Chapelle-aiix-Saints des crânes des autres groupes humains, fossiles ou actuels. Ce qui me paraît non moins certain, c'est que, par rensemble de ses ca- l'actères, le groupe de Néanderthal-Spy-La Chapelle-aux-Saints représente un type inférieur se rapprochant beaucoup plus des Singes anthropoïdes qu'aucun autre groupe humain. Moiphologiquement, il parait se placer exactement entre le Pithécanthrope de Java et les races actuelles les plus inférieures, ce qui, je me hâte de le dire, nimplique pas, dans mon esprit, l'existence de liens généticjues directs. Enfin, je ferai remarquer que ce groupe humain du Pléistocène moyen, si primitif au point de vue des caractères physiques, devait aussi, à en juger par les données de l'archéologie préhistoricjue, être très primitif au point de vue intellectuel. Lorsque, pendant le Pléistocène supérieur, nous sommes en présence de manifestations individuelles d'un ordre plus élevé et de véri- tables œuvres d'art, les crânes humains (race de Cro-Magnon) ont acquis les principaux caractères du véritable Homo sapiens, c'est-à-dire de beaux fronts, de grands cerveaux et une face proéminente. ZOOLOGIE. — Le Rhinocéros blanc, retrnm'è au Souc/an, est la Licorne des anciens. Note de M. E.-L. Tuolessaut, présentée par M. E. PeiTier. On sait avec quelle rapidité plusieurs grands Mammifères de l'Afrique australe ont été exterminés au cours du dernier siècle. Après le Zèbre couagga et l'Antilope bleue (HippoLragus leucophœus), on constatait, il y a quelques années, que le Rhinocéros blanc ou camus ( Rhinocéros simus) n'était plus représenté que par une dizaine d'individus réservés par le gouvernement dii Cap dans un coin du Zululand. Aussi est-ce avec une vive satisfaction que les naturalistes ont appris, au commencement de l'année 1908, qu'une colonie de cette rare espèce, déjà entrevue en 1900, venait d'être retrouvée par le major anglais Powel- Cotton entre le Haut-Nil et le lac Tchad, région où Ion n'en soupçonnait pas l'existence. Le Rhinocéros simus deBurchell est un animal beaucoup plus remanpiable, sous tous les rapports, que le Rhinocéros ordinaire d'Afrique [Rhinocéros bicornisL.), qu'il dépasse notablement en hauteur. Celui-ci a l'arement plus de i™,5oà i'",70 au garrot, tandis que le Rhinocéros blanc atteint 2"', 20, SÉANCE DU l4 DÉCEMBRE 1908. l353 de telle sorte qu'après TElépliant c'est le plus grand des auimaux terres- tres. Sa couleur, d'ailleurs, est un gris quidill'ère peu de celui de ses congé- nères, et c'est par suite d'une illusion ou d'uue circonstance fortuite que les Boers du Transvaal lui ont appliqué le nom de Rhinocéros blanc qui lui est resté. Celui de Rhinocéros camus que lui a donné le voyageur Burchell est beaucoup plus exact. En effet, le museau, au lieu d'être caréné et terminé en avant par une lèvre supérieure triangulaire et préhensile, comme chez les espèces asiatiques et le Rh. hicornis, est ici tronqué carrément en forme de large muffle, et les narines sont rejetées eu dehors et très écartées. Cette conformation est en rappoit avec des mœurs très particulières. Tandis que le Rhinocéros l/icornis, ou Rliinocèros ordinaire d'Afrique, vit de feuillages, de racines et de tubercules qu'il déterre avec sa corne antérieure et qu'il saisit avec sa lèvre supérieure, \e Rhinocéros simus se nourrit e>:clusi\enienl d'herbages qu'il recherclie dans les prairies et les clairières découvertes. Ce cliangenienl de régime semble avoir une grande influence sur le caractère. Le Rhinocéros bicorne est ombrageux et semble toujours furieux, cheminant sans relâche à travers la forêt et chargeant, sans provoca- tion, l'homme qu'il dépiste de loin. Le Rhinocéros blanc, au contraire, est calme et paresseux, dormant à l'ombre la plus grande partie de la journée, et ne se réveillant que pour paître et se désaltérer au coucher du soleil. Aussi, sa chasse est-elle plus facile et moins dangereuse que celle de l'autre espèce. Si le Rhinocéros blanc du Soudan est resté jusqu'ici ignoré des natura- listes, il n'en est pas de même des Arabes, qui, depuis une époque reculée, ont établi un trafic régulier de caravanes à travers cette vaste contrée. Mais, de l'animal, ils ne connaissaient que la corne nasale, dont ils faisaient com- merce. Dès l'année 1820, Denham et Clapperton avaient rapporté de ces cornes qu'ils s'étaient procurées à Toinbouclou. Kn 184H, Fresnel, consul de France à Djeddah (Arabie), adressai! à l'Académie des Sciences une Aote sur l'existence, dans le Soudan, d'un Pihinocéros qu'on lui dépeignait comme n'ayant qu'une seule corne ( '). Les Arabes l'appelaient Abou-Karn (possesseur d'une corne), et le distinguaient nettement du Kliertit ou Rhinocéros bicorne ordinaire. L'Abou-Karn habi- tait le sud du Wadaï, région au sud-ouest du Darfour et à l'est du Tchad. C'est là précisément qu'on vient de retrouver l'animal. Il est évident que les Arabes n'avaient pas vu le Rhinocéros blanc, ou ne l'avaient vu que de loin, et leur erreur est excusable. En eiret, il parait que chez beaucoup d'individus, notamment chez les femelles, la corne (') F. FuESNKL, Sur l'existence d'une espèce unicorne de Rhinocéros dans la partie tropicale de l'Afrique {Comptes rendus, t. XXVI, 1848, p. 281). l354 ACADÉMIE DES SCIENCES. postérieure est si petite qu'elle peut passer inaperçue, alors que la corne antérieure atteint une longueur inusitée el sans exemple chez les autres espèces du genre. Le Musiiiim possède deux cornes envoyées par Fresnel à I'a|)pui de sa Noie, et de plus des coines beaucoup plus anciennes, sans indication d'origine, mais qui appar- liennonl é\idcmmenl à la présenle espèce. .Je mels sous les \eu\ de FAcadémie une corne de mâle el une corne de femelle. Ces cornes n'onl jamais leur poinle usée comme celles du Hliinocéios ordinaire; la coine du mâle plus massi\e, surloul à la base qui forme une sorte de socle, mesure r" do Ijaul; celle de la femelle, loujunrs plus gréle. mais plus longue, a i'",2o; Jiiais comme elle a été sciée au-dessus du socle, elle devait avoir i"',3o, sinon plus. Oji en'possède une, à Londres, qui atteint i^jôj. La face an- térieure de ces cornes e-l constarvjmeiit aplatie ou même creusée d'un sillon longitudi- nal, ce qui leur donne une section coi'difornie el non elliptique comme chez le Rhino- céros bicornis. Je mets également sous les yeux de l'Académie deux photographies d'un mâle adullej tué par un sporlman français sur les bords du Bahr-el-Gazal, el qui ont été prises de profil el de face, immédiatement après la mort de l'animal ( ' ). On voit que celte espèce est plus courte et plus tiapue que le ftli. bicornis. avec un garrot plus élevé el une croupe un peu avalée. La jjeau semble couverte de tubercules réguliers et non lisse, ou irrégulièrement plissée, comme celle de l'autre espèce. Enfin, le museau, vu de face, esl démesurément élargi, plus large même que chez les individus de l'Afrique australe, ce qui, joint à d'autres caractères crâniens, a porté M. R. Lvdekker à faire de cette race du Nord une sous-espèce à part sous In nom de Rhinocéros simus coUoni . Celle distinction esl d'autant plus légitime que les deux sous-espèces forment deux colonies séparées par toute la région des Grands Lacs, le Rhinocéros blanc n'ayant jamais été signalé entre le Zambèze el les sources du Nil. La découverte de cette intéressante espèce dans le Soudan égyptien éclaire d'un jour tout nouveau lliisloirc si confuse de VUnicorne ou Licorne des anciens. Déjà Diodore de Sicile, contemporain de Jules César, décrit (III, 35) un Rhinocéros (VKthiopie qui portait « à l'extrémité des narines une seule corne un peu aplatie et presque aussi dure que du fer ». Celte description concorde avec celle que les Arahes du Hedjaz ont fait de l'animal à Fresnel, en 1848. H ne faut pas oublier que, dans l'antiquité et au moyen-âge, la corne de Licorne servait à faire des coupes (jui avaient la répulation de neu- traliser l'action des poisons. Ni la corne de TOryx, ni la défense du Nain^al, qui ont été tour à tour considérées comme représentant la véritable Licorne, ne pourraient servir à ci'{ usage : il serait tout aussi facile de boire dans un fourreau de sabre. (') Je dois ces photographies à l'obligeance de M. Francis Yver, qui a lui-même chassé dans cette région. SÉANCE DU 1/4 DÉCEMBRE I908. l355 Si l'usage de ces coupes s'est perdu dans l'Occident, il est certain qu'il subsiste encore en Asie, où l'on travaille la corne de Rhinocéros comme de l'ivoire pour en faire des coupes et des manclies de couteaux, de sabres et de poignards. C'est ce qui explique la chasse acharnée qu'on fait à toutes les espèces de Rhinocéros et le commerce dont ces cornes sont l'objet dans les ports de la mer Rouge et de l'océan Indien. Je mets sous les yeux de l'Académie une de ces coupes, élégamment sculptée par un artiste chinois, et qui est d'un travail très déhcat. On monte ces coupes sur un pied de métal plus ou moins précieux. Le Rhinocéros blanc est à l'heure actuelle un des plus pressants desiderata de nos Collections nationales. Aujourd'hui que les sportmen pénètrent avec tant de facilité, grâce au chemin de fer de la Haule-Égypte, dans cette région du Rahr-el-Gazal, dernier refuge de la faune africaine, il n'est pas douteux que le gros gibier y sera complètement exterminé avant peu d'années. C'est pourquoi j'émets ici le vœu que le Muséum d'Histoire naturelle soit mis promptement en mesure d'envoyer dans cette région un naturaliste- voyageur exercé et actif, avec mission de rapporter, non de simples trophées. comme les chasseurs le font en ce moment, mais des dépouilles complètes (peau et squelette), utilisables pour la Science. On peut affirmer que les débris de ces grands Mammifères, derniers survivants de l'époque tertiaire, seront avant qu'il soit longtemps, pour les musées qui auront le bonheur d'en posséder, aussi rares et aussi précieux que ceux du célèbre Diplodocus. ZOOLOGIE. — Sur les Haleciidae, Campanulariidœ et Sertulariidœ de la col- lection du Challenger. Note de M. Armaxd Billard, présentée par M. Ed- mond Perrier. Dans cette Note, qui est la suite des deux précédentes ( ' )> je ne donnerai de détails qu'autant qu'il sera nécessaire pour la détermination des espèces d'Allnian. Vllalecium flexile AUm. est bien identique à VH. gracile Raie, la priorité devant revenir au premier. \'H. dichotomum Allm. est très reconnaissable par ses gonothèques annelées, moins régulièrement cependant que ne le figure Allman ; la forme des hydrothèques est semblable à celle des autres (') Voir Comptes rendus du 26 octobre, p. 70!^. el (lu 16 novembre 1908, p. gSS. C. R., 1908, 2' Semeslre. (T. CXLVII, N° 24.) ^7' l356 ACADÉMIE DES SCIENCES. espèces, contrairement à ce qu'on pourrait croire en examinant le dessin de l'auteur : elles sont légèrement évasées et munies du cercle d'épaississements habituels. Chez le Diplocyalhus dichotonms AUm., les hydranthophores avec leurs hydrolhèrpies sont plus allongés en général que dans le dessin d'yVllman (longueur totale : ■if\o^A^o^ : largeur à l'orilicc : i 5o'^-i6o'^). Le Cainpanidaria insignis Âllm, ne dilTère pas du C.juncea (Lyloscyphusjunceus) du même auteur : l'hydraolliophore n'est pas articulé comme le représente le dessin d'Allman. D'ailleurs ces deux, formes me paraissent identiques au Sertularia fnitico^a Esper (Lytoscypliiis frulicosiis), nom qui a la priorité. Après examen des échantillons types, je considère a\ec Baie (') le Thyrosvypltus simplex Allm. comme synonyme du T. Torresii Busk. Comme l'admet Ilartlaub (-) le Calamphora par'.'ula doit entrer dans le genre Serlularellû; les annulations et le col des liydrothèques ne sont pas aussi nets que sur le dessin d'AIlmau; la forme carrée de l'orifice n'est pas aussi tranchée. L'iiydrothèque de VHalisiphonia mefialolheca montre à sa limite inférieure un léger bourrelet périsarcal. Le mode d'insertion de l'hydranthophore du Liclorella halecioides Allm. est le même que celui figuré par nous ( ^ ) pour le Liclorella antipathes (Lamx. ) type; ces deux fortnes ne diffèrent donc pas comme on pourrait le croire d'après le dessin d'Allman. Il existe cependant une différence de taille assez importante, mais elle n'est pas suffisante sans doute pour séparer ces deux formes. Les hydrothèques et l'hydranthophore atteignent 54oi^-58oi^ et la largeur des hydrothèques à l'orifice 1901^ chez le L. halecioides AUm., tan- dis que les dimensions correspondantes du L. antipathes sont 38")i^-/|0oi^ et lëo'^-ipo!'-. Chez le L. cyathif era A\\m. l'hydranlhophore continue directe- ment 1 apophyse sans cran aussi marqué que dans la précédente espèce, de plus le bord des hydrothèques est évasé (longueur des hydrothèques plus hydranthophores : 37oi'-385'^; largeur à l'orifice : iGoi^-iyS''). Je n'ai pas pu voir les valves qui ferment les hydrothèques du L'ryplo- laria geniculata Allm. et il est probable qu'AUm^n s'est n^épris, car le bord de l'hydrothèque est souvent plissé. Chez le Sertalarella annulala (Allm.) les articulations des rameaux elles annulations des hydrothèques ne sont pas aussi nettes que le dessin d'All- man l'indique et même les articulations peuvent manquer. L'auteur figure quatt^e annulations el le plus souvent il n'y en a que trois. Enfin la partie (') Proc. Roy. Soc. Victoria (N. S.), t. VI, 1898, p. 99. (') Abh. Geb. A'alurmss. Hamburg, Bd. XVI, 1900, p. 62. (') Ànn. Se. liai. Zoologie, i<)IKKS KT COMMUNICATIOAS DKS MliMIlIlKS ET DKS CORHESPONDANTS DR L'ACADÉMIH. Pages. M. Maurick IIamy. — Sur le calcul approché des inégalités d'ordre élevé 1211 MM. A. Laveran et A. Pettit. — Contri- bution à l'étude de Hœmogregarina lacertœ Danilewsky et Clialachnikow. .. 1207 M. Louis Hfnry. — Observations au sujet de la déshydratation directe de certains alcools tertiaires M. G. Darboux fait hommage à l'Académie d'un silion des colloïdes qui se forment dan* une solution de FeCP selon les con- diliiiiis de' l'hydrolyse 1288 M. I'. Pascal. — Remarque sur les pro- priétés magnétiques des cor|is simples... 1290 iM. Camille Matignon. — Sur la préparation du ililoiure de thorium 1292 M. 1:. Kiihn-Abrest. — Etudes sur l'alu- niiiiiuiii. Analyse de la poudre d'alumi- niiiio • ■29'5 M. Sol HY. — Sur la dissociation du bicar- boiuiic de soude '-9*' M. Loris DuBREUiL. — Sur le poids alo- mi(|ue de l'argent '3oo M. G.-l). HiNRiCHS. — Sur le poids ato- mique véritable de l'argent '3o2 M. Paul Nicolardot. — Action du proto- chlorure de soufre sur les métalloïdes et sur les métaux \io^ M. Marcel Guiohard. — Action de la cha- leur *ur l'anhydride iodique '5"** N° 24. SUITE DR LA TABLE DKS ARTICLES. 1 âges. MM. G. GuiLLEMiN et B. Delacii.wal. — Recherriic sur ies gaz occlus cotitetius dans un laiton complexe, au manganèse, criblé de soufflures ijoçi MM. J. BouoAULT et L. Bourdieh. — Sur les cires des Conifères. Nouveau groupe de principes immédiats naturels i3r i MM. J. BouvEvuLT et G. Blanc. —Synthèses de dérivés de la campliénylone i3i4 M. Maucel Dklkpine. — Action de l'aride sulfurique sur l'aldéhyde et le paraldé- hyde. Préparation de l'akléliyde rroto- nique l'iiG M. Amand Valeur. — .\ction des acides sur la diiodo-a-méthylspartéine i3i8 M. C. GERBEn. — Fonctionnement des pré- sures aux diverses températures loao MM. A. Etard et A. Vila. — Essais sur l'analyse moléculaire des protoplasmides. i323 M. G. GiMEL. — Influence de quelques sels minéraux et en particulier du chlorure stanncux sur la fermentation iSa'i M. W. LuBiMENKo. — Influence de la lu- mière sur le développement des fruits et des graines i326 M. A. GuiLLiERMùND. — GoiUribuUon à l'é- tude cytologique des lîndomyces : Sac- charomycopsis capsularis et Endomyces fibuliger iSsg M. Blaringhesi. — Production d'une variété nouvelle d'Épinards Spinacia oleracea, var. polygama 1 33 r M. J. Mawas. — Sur la slructure de la ré- tine ciliaire i33'| M. Edgahd IIerouard. — Sur un ,\craspéde sans méduse : Tœniolhydra Roscolfensis. i33(i M. Bomuald Mlnkiewicz. — L'apparition rythmique et les stades de passage de l'in- version expérimenlale du chlorotropisme des Pagures i33s Pages. ,MM. L. CuENOT et L. Mercier. — Études sur le cancer des Souris : Sur l'histo- physiologie de certaines cellules du slroma conjonctif de la tumeur B i3'|0 iVl. E. DE liouRfiADE LA Dardye. — Sur le traitement des tumeurs profondes par un procédé permettant de faire agir la ma- tière radiante dans l'intimité des tissus sans altérer les téguments i343 M. G. Lemdink. — .Sur le traitement de l'hypertrnsion artérielle par la d'Arson- valisation i3'|5 M. Maxime Ménard. — Étude anatomo- radiographique des synoviales de l'articu- lation du coude et de l'articulation du genou chez une H Mette de trois ans et demi. i347 M. Marcellin BoULE. — L'Homme fossile de la Chapelle aux-Sainls ( Correze) iS^g M. E.-L. ïrol'essart. — Le Rhinocéros hlanc, retrouvé au Soudan, est la Licorne des anciens i352 M. Armand Billard. — Sur les Haleciidœ, Campunulariidœ et Sertutariidœ de la colleclion du Challenger i355 MiM. J. Pantel et R. de Sinety. — Sur l'ap- parition de mâles et d'hermaphrodiles dans les pontes parlhénogénétiques des Phasmcs i358 M. Josiî Comas Sola. — Sur les microsismes de longue flurée i36i M. Kernand Meunier. — Les Phoridœ et les Leplidœ de l'ambre de la Baltique i362 M. J. ÏUûULET. — De l'iuflueuce de la dé- flation sur la constitution des fonds océaniques i3G3 M. E. Fi.EiTRY adresse un .Vlémoire intitulé : « Les agents médicamenteux du drainage urique » i365 M. Albert Nodon adresse une « Conlribulion à l'étude des cyclones et des tempêtes « . i365 Bulletin BiBLioaRAniiyuE . i36() PARIS. IMPRIMERIE G A U T 1 1 1 IC R - V 1 L L A R S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthier-Villars. 3 & ^--^ 1908 DEUXIÈME SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CXLVII. N^ rs (21 Décembre 1908) ^ PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIKE DES COMPTES ItENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusliiis, i5. 1908 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTE DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET l\ MAI 1876 I I II xy M Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impression des travaux de r Académie . Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé é tranger de l' Acadé m ie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires 5 mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3;i pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie ; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les | Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savan étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn. qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acs demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un rf sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sonl tenus de les réduire au nombre de pages requis, là Membre qui fait la présentation est toujours nomm^ mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet extra< autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foB pour les articles ordinaires de la correspondance off. cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remii à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans l«i Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé an Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni planches^ ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures seraient autorisées, l'espace occupé par ces figures comptera pour l'étendue réglementaire. j Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports elj les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendui après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. - u a. ,c. ^.e-.._8.?£e_2cs, c.va_. 5^ /.Titreseat la présentation sîr^ reaisî à la séa^iE s-^iTsata. ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 21 DÉCEMBRE 1908. PRÉSIDENCE DE M. Emile PICARD. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. AINALYSE MATHÉMATIQUE. — Remarques sur l'équation de Fredholm. Note de M. H. Poixcaré. On sait que Fredholm résout l'équation (i) 9(a;)-(-X //(x, 4)cp(s)rfs=nj/(a7) par la formule J i-'i/ où D)^| I et Dxy sont deux fonctions entières de X. Le développement de D)y commence par le terme i, et le terme général est ),« r / Xi, aOi, . . . , j"„\ — i //( \(hi(/x,...dx„. Le terme général du développement de D),y( ) est X"-^' rJ X, x^,x^, ...,oc„;\ j- // Sdx^dx^.. .dx,,. La notation /( " ^' ■"' " J représente le développement à n lignes et n colonnes, où l'élément de la /"""'' ligne et de la A'*''"* colonne est ?iif(.i-, y) devient infini pour x ^y les formules précédentes deviennent C. K., lijoS, ( T Semestre. T. CXLVII, N- 25.) 177 l368 ACADÉMIE DES SCIENCES. illusoires, puisque certains éléments de nos déterminants sont infinis. On sait comment Fredholm s'est tiré de cette difficulté. Soient f„, f^, ... ce que l'on appelle les noyaux réitérés; si /(x,y) devient infini comme (ic — y)"" et que l'exposant a soit suffisamment petit, il arrivera que tous ces noyaux réitérés seront finis à partir de l'un d'entre eux. Supposons donc que /"„ soit fini, ainsi que tous les noyaux réitérés d'indice plus grand. Fredholm ramène l'équation (i) à une autre équation de même forme, mais où X est remplacé par — (— 'k)" et / par /"„. Dans l'équation (2), la fonction méromorphe en À «(1)=— =ii se trouve remplacée par une autre fonction méromoi'phe en A, «I>„(X), dont le dénominateur est D„=D_,_),,„^„. Si /est fini,/,, l'est également, et les deux formules sont applicables; les deux fonctions méromorphes ,) et si a est une racine n""^'^ de l'unité, on aura D„=F{l)F{xl)F{ai'l)... F(a"'l). Qu'arrive-t-il maintenant quand / devient infini et que, par exemple, /o est fini? Ici encore, nous devons prévoir que le numérateur et le dénomi- nateur de se présente sous une forme illusoire et que la fonction méromorphe $2 n'est pas irréductible, de former une fonction méromorphe irréductible égale à $0. Dans ce cas, la solution se présente sous une forme très simple. Nous aurons JN (3) «f^^K' SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. 1869 N et D étant deux fonctions entières de X qui se formeront de la mênie manière que D^/f j et D^^; la seule différence, c'est que les déterminants X^j X^^ • • • T '^n \ p ( -^ t ^' \i ^l.t ■ ■ • 7 -^ n \,>'i ■^'l' '^21 • • • 1 ■*'« / / ^I, .T2, . • . , X,f \ / ^, a'i, X^^ ■ - • 7 -^n \ \ X f. Xn. . • • s Xf, / \ >', Xt , Xo X ,t / seront remplacés par d'autres, formés tout à fait de la même manière, sauf que les éléments /"(x,, x^) qui deviennent infinis seront remplacés par zéro. Les considérations suivantes permettront de mieux comprendre la signi- fication de ce résultat. Supposons que la fonction f{x, y) non seulement soit finie, mais admette des dérivées premières finies. Dans ce cas, d'après un résultat de M. Fredholm sur la loi de décroissance des coefficients, la fonction entière D^y sera de genre zéro. Supposons, au contraire, que fi^x, y) devienne infinie pour x ^y comme (x — JK)"" et que a. soit plus petit que j- Supposons même, pour éviter toute complication dans l'énoncé, que l'on ait la fonction ■]/ restant holomorphe dans le domaine considéré. On aura alors \A{^',y)-A{x,y)\,y ( "^ ) ne seront plus convergentes, mais les séries N^, e( D,, i-esleronl convergentes, pourvu que de sorte que la formule (3 bis) restera applicable. Si l'on suppose /(a?, y) fini et pourvu d'une dérivée, les quatre séries D^/, D),/( ■ ). N^ et Dp sont toutes convergentes; mais les deux premières con- vergent plus rapidement, puisqu'elles représentent des fonctions entières de genre zéro, tandis que les deux dernières représentent des fonctions entières de genre p. Remarquons encore qu'on peut obtenir la dérivée logarithmique de D^y^ de la façon suivante : Soit 9 (a;, X,) la solution de l'équation on aura e{x, ç) + iff(.x, s) d(s, ç) ds =/(x,'ç); dér. logDx/^:: / d{x,x)dx. ÉLECTRICITÉ. — Action des lignes d'énergie électrique sur les or-ages à grêle. Note de M. J. Violle. J'ai déjà entretenu l'Académie des méfaits attribués à une ligne de trans- mission d'énergie électrique à haute tension, qui aurait amené la grêle sur une région généralement indemne ('). Quelle peut être l'action d'une telle ligne? Les effluves puissants, qui se dégagent d'une ligne à haute tension sous l'influence d'un nuage orageux et sur lesquels j'ai spécialement attiré l'at- tention dans ma précédente Communication, montrent que le système fonc- (') J. VioLLE, Comptes rendus, t. CXLVII, 17 aoùi 1908, p. SyS. l372 ACADÉMIE DES SCIENCES. lionne à la manière d'une machine unipolaire : la ligne se comporte comme l'un des peignes d'une machine de Holtz. Elle émet ainsi des torrents d'ions qui s'élèvent en entraînant des charges électriques énormes. La ligne agira donc exactement comme j'ai indiqué qu'agissent tous les engins dits gréli- fuges, c'est-à-dire comme de véritables paratonnerres ('). Tantôt quelques paratonnerres suffiront à conjurer le danger, tantôt tous les paratonnerres d'une grande ville n'empêcheront pas la foudre de frap- per au cœur même de la cité. Mais, le plus souvent, le passage d'un orage au-dessus d'une ville l'affaiblira notablement. Une simple ligne d'arbres sera d'habitude sans effet utile, tandis qu'une vaste forêt constituera un véritable rempart contre les orages. Semblablement, les organisateurs de la défense contre la grêle par les canons ou les fusées sont tous d'accord pour réclamer une organisation mé- thodique des engins à l'avant du territoire à préserver. De même, là où une ligne unique de transmission d'énergie n'a pas suffi à désarmer l'orage qui l'a frappée, plusieurs lignes auraient pu exercer une protection efficace. D'ailleurs, plus le voltage d'une ligne sera élevé, plus l'action de celte ligne sera marquée. Ainsi donc, suivant la nature de la ligne, suivant l'état du nuage (hau- teur, charge, etc.), le nuage sera plus ou moins attiré ou repoussé, déchargé en partie ou totalement. Quanta la grêle, tout ce que nous pouvons en dire, c'est que sa manière d'être sera changée, de la même façon que par tout autre engin ionisant, la question de puissance mise de côté ; et l'on com- prend que ce changement puisse se traduire différemment selon les circons- tances. Il y a donc le plus grand intérêt à suivre de près l'action des lignes de transmission d'énergie électrique sur les orages et particulièrement sur les BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur le mode d'action de l électricité dans la parthénogenèse électrique. Note de M. Yves Delage. J'ai, dans une Note récente (Comptes rendus du 28 septembre 1908), fait connaître qu'on peut obtenir le développement des œufs vierges d'Oursins, (') J. VioLLE, Comptes rendus, l. CXL, 6 février igoS, p. 342, et t. CXLVI, 2 mars 1908, p. 45i. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. J^'-jS en les soumettant, dans un liquide approprié, à l'action de l'électricité dans un condensateur en forme de cuvette. J'ai admis a priori que les œufs étaient influencés par la charge statique du condensateur. Cette idée demande à être examinée de plus près. Il est à remarquer d'abord que, d'après la conception courante, les œufs ne sont pas dans le champ électrique, lequel est tout entier contenu dans le diélectrique, et qu'ils sont seulement en contact avec le champ, ainsi que je l'ai indiqué expressément dans le Mémoire in extenso paru, immédiate- ment après la Note des Comptes rendus, dans les Notes et Revue des Archives de Zoologie expérimentale (vol. IX, n° 2). Certains physiciens sont d'avis que l'action de la charge est rigoureusement nulle hors du champ et, par conséquent, sur les œufs, tandis que d'autres croient possible une certaine action à très courte distance du champ et, a fortiori, sur les objets en con- tact avec lui. Or, les œufs sont en contact avec le champ et non par un point comme des sphères géométriques reposant sur un plan, mais par la petite surface, de quelques a carrés, par laquelle ils s'aplatissent sur le fond. En dehors des efiets possibles de la charge statique, il y a lieu de se demander si les deux charges du condensateur sont si exactement séparées qu'il n'y ait aucune communication entre elles et, par conséquent, aucun courant. Il y avait à faire, pour examiner ce point, une étude du condensateur- cuvette en lui-même et indépendamment de son contenu, étude qui ne pou- vait être conduite avec la précision convenable que dans un laboratoire de Physique et par des personnes qualifiées pour ce genre de recherches. M. J. Carvallo, agrégé de Physique et préparateur de Physique à la Sorbonne, et M. F. \ lès, licencié es sciences, préparateur à la station bio- logique de Roscoff, ont bien voulu faire celte élude dans le laboratoire de M. le Professeur Bouty. Ils ont déterminé la résistance du condensateur- cuvette au moyen d'un électromètre capillaire, par le procédé classique de M. Bouty pour la mesure des grandes résistances. Voici les résultats aux- quels ils sont arrivés. On sait que l'imperméabilité d'une lame de mica de o°"",2 est absolue pour des voltages de l'ordre de ceux qui ont été mis en action dans mes expériences (5 à 3o volts). Ce n'est donc pas à travers la lame de mica que le courant pouvait s'établir. Mais MM. Carvallo et Vlès m'ont signalé que des fuites se produisaient extérieurement par l'humidité condensée sur la plaque de mica en dehors de la cuvette. Quand cette plaque élail vernie ou paraffinée et aussi sèche que possible, la fuite était presque nulle et la résis- iSjli ACADÉMIE DES SCIENCES. tance de l'appareil s'élevait à 18000 mégohins et plus. Mais il leur suffisait de souffler sur cette plaque, non vernie ni paraffinée, pour voir celte résis- tance tomber à une vingtaine de inégohnis. Comme j'opérais à RoscofFdans une atmosphère très humide, je dois admettre que mes condensateurs, bien que lavés à l'eau douce et mis à sécher au soleil (toutes les fois que cela était possible) après chaque expérience, étaient à peu près dans la condition de ceux recouverts par l'haleine d'une couche de buée. J'admettrai donc que, dans mes expériences, leur résistance était de l'ordre du mégohm et, approximativement, de 20 mégohms. L'intensité du courant traversant l'appareil est, dans ce cas, E i5 1= - = = 75 X lo-', n 20 X 10'' ' soit moins de -^^ de milliampère. Malgré son extrême faiblesse, un tel courant, agissant pendant 1 heure, pourrait avoir des eli'ets chimiques qui ne seraient pas négligeables. Un calcul simple permet de déterminer la quantité Q (en coulombs) d'électri- cité ayant traversé l'appareil et le poids P (en grammes) d'ions mis en liberté. On a, après i heure, Q == IT = 75 X io-« X 36oo, et, en appelant M le poids atomique ou moléculaire de l'ion, MQ P = 96600 C'est ici que commencent les difficultés d'interprétation. L'eau de mer est un mélange électrolytique très complexe et il est difficile de prévoir tous les résultats de son électrolyse. MM. Carvallo et Ylès se sont assurés que, conformément à ce qu'on pouvait attendre quand on électrolyse de l'eau de mer dans les conditions ordinaires, NaCl est décom- posé et donne, au pôle -f-, du Na qui décompose H^O et fournit du NaOH, et, au pôle — , du Cl qui se dégage en bulles. MM. J. Carvallo et F. Vlès n'ont pu mellre l'alcalinité produite directement en évi- dence au moyen d'indicateurs colorés, bien que les (juantilés d'alcali produites fussent supérieures à la limite de sensibilité de leurs indicateurs (tropéoline, phénolphta- léine, etc.). Ils l'expliquent de la manière suivante. Aux points de contact entre l'électro- lyle de la cuvette et la buée par laquelle a lieu le courant de fuite, il y a changement de milieu. Là (supposant la cathode à la feuille d'étain), les ions Na qui transpor- taient les charges -+- passent leur charge aux ions H de l'eau distillée, qui les Irans- SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. l375 portent vers la cathode et, déchargés, passent à l'élat d'atomes chimiques qui s'unissent aux ions OH pour faire de la soude; en sorte que, lorsque l'anode est au centie de In cuvette, il se produit de la soude, dans la cuvette même, sur ses bords. \utour de l'anode se dégage du (.1, qu). eu raison de l'extrême lenteur de sa pro- duction, reste dissous dans la liqueur. Ici, les avis des cliiniisles sont quelque peu par- tagés. Mais il semble légitime d'admettre que, luêrne à la lumière did'use, même dans le tem|)s assez court que dure l'expérience, el peut-être grâce, en partie, aux traces de chaux que contient le sucre ajouté à l'eau di' mer, il se foi-me des composés cube de liquide, — '■ — = 06 x lo^" erammc de NaOH, soit 28 x lo"' '20 ° gramme d'ions OH. Or, dans mes expériences de parthénogenèse chimique, je mettais, dans m""' de liquide, 7 gouttes, soit o«,35 d'une solution — d'al- cali, ce qui donne, en grammes de soude, et par centimètre cube de solution, = 28 X 10-°, soit 12 X 10" gramme d'ions OH. (le poids est plus de 4'>o fois (428 fois) plus grand que le précédent. En ce qui concerne l'acide, pour un temps égal, le nombre d'ions H sera le même que celui des ions OH pour l'alcali. Comme la durée d'action est moitié moindre et que, d'autre part, pour acidifier la liqueur je mettais non plus 7, mais 17 gouttes de solution — , il en résulte que le rapport 4-8, trouvé ci-dessus pour l'alcali, devient pour l'acide ii'aS X 2 X 1 7 = 20-Q. 7 Ainsi, si l'on cherche à expliquer la parthénogenèse électrique par les actions chimiques développées par le courant de fuite du condensateur, il faut reconnaître d'al>ord que la quanlité d'acide produite est plus de 2000 fois plus faible et la quantité d'alcali plus de 4oo fois plus faible que celles qui réalisent l'optimum dans la parthénogenèse chimique. Cependant, il ne faut pas se hâter de conclure, car plusieurs circonstances interviennent qui peuvent modifier le résultat. Ces circonstances sont de deux catégories : les unes viennent à l'appui de l'hypothèse, les autres plaident contre elle. Ces dernières sont au nombre de deux : 1° Les nombres déjà si faibles indiqués ci-dessus pour l'acidité et l'alca- linité développées par le courant de fuite sont des maxima réalisés seule- ment à la fil) de l'expérience. Au début, la modification chimique est nulle et, pour tenir compte de ce fait (d'une manière qui n'a d'ailleurs aucune pré- tention à une exactitude rigoureuse), il convient de prendre pour quantité moyenne, ayant agi pendant toute la durée de l'expérience, la moitié de la SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. 1 877 quantité finale. De ce fait, l'acidification devient plus de 4ooo fois trop faible et l'alcalinisation plus de 800 fois. 2" Les ions, déchargés au moment de leur mise en liberté, passent à l'état d'atomes ou de molécules chimiques et ne sont plus attirés vers les pôles opposés; ils diiïusent librement dans le liijuide et se combinent s'il v a lieu. Ainsi, les acides et les alcalis produits par le courant de fuite simultanément au sein de l'électrolyte peuvent se saturer au moins en partie. Je vois également deux circonstances appartenant à la seconde catégorie : 1° La première est que les particules salines flottant dans l'atmosphère au bord de la mer peuvent se déposer sur la lame de mica en même temps que la buée et augmenter sa conductibilité dans une mesure qui ne peut être appréciée a /j/w/'<. 2° La seconde circonstance peut être d'importance capitale. Nous avons raisonné jusqu'ici comme si la répartition de l'acide et de l'alcali était uni- forme dans le liquide, comme cela a lieu dans le procédé chimi({ue où l'on agite en opérant le mélange. Dans le procédé électrique, la concentration est maxima au voisinage du point où l'acide ou l'alcali se produisent. Il n'est donc pas impossible que, bien que la concentration moyenne en acide et en alcali soit trop faible pour produire un résultat, il y ait, dans une étroite région, une concentration suffisante pour être efficace. " En accord avec cette vue se trouve le fait qu'il ne se développe (pi'une faible proportion des œufs mis en expérience. Il se pourrait que ceux qui se développent fussent précisément ceux qui se sont trouvés au voisinage immédiat de l'électrode. La chose serait aisée à vérifier. l'ar contre, le pour- centage de ceux qui, sans se développer en blastules, subissent un commen- cement de segmentation, est considérable et, si l'on admet l'explication ci- dessus pour les omfs qui évoluent en blastules, il devient plus difficile encore d'admettre que ceux qui s'arrêtent dans leur développement aient pu commencera évoluer sous l'action de quantités d'acide et d'alcali tout à fait infinitésimales. Dans ces conditions il serait imprudent de conclure. Nous nous trouvons en présence de deux interprétations opposées : l'une attribuant le résultat à l'action des charges statiques, l'autre mettant en cause l'éleclrolyse produite parle courant de fuite. Le problème très complexe ne peut être résolu que par des expériences méthodiques et irréprochables, au moyen d'un conden- sateur rigoureusement isolé. Je compte les entreprendre dès que le retour de la belle saison aura mis à ma disposition le matériel biologique nécessaire. 1378 ACADÉMIE DES SCIENCES. 11 ne serait pas prudent d'escompter le résultat de cette expérience, mais il était nécessaire de faire la critique serrée de mes expériences précédentes pour discerner ce qui est certain de ce qui réclame vérification et orienter la suite des recherches dans une direction utile. PARASITOLOGIE. — Sur les formes de multiplication endogène de Hœmogregarina lacertœ. Note de MM. A. Laveran et A. Pettit. Dans une Note antérieure ( ' ), nous avons décrit les formes sous lesquelles Hœmogregarina lacertœ se présente dans le sang- de la grande circulation; parmi ces formes, aucune ne correspond à un slade de multiplication du parasite. C'est d'ailleurs une règle à peu près générale, pour les hémogré- garines, que les stades de multiplication ne se trouvent que dans les capil- laires des viscères. Dès 188G, Danilewsky et Chalachnikow ont annoncé que, chez les lézards infectés par ff. lacertœ, on trouvait, souvent en grand nombre, dans les reins, plus rarement dans le foie, des éléments qui renfermaient les uns 4, les autres 20 à 24 gei'mes, avec des formes intermédiaires (6 à 10 germes), germes vermiculaires, arrondis à une extrémité, effilés à l'autre, avec un karyosome vers la partie moyenne (-). Les différences qui existent entre ces éléments au point de vue des dimen- sions et du nombre de germes inclus rappellent, disent Danilewsky et Cha- lachnikow, l'existence de macrospores et de microspores chez quelques Monocystis. D'après A. Labbé, chez Caryolysiis lacertarum, la phase d'enkystement est précédée d'une conjugaison et il existe des cytocystes de deux sortes dans la rate : cytocystes à macro et à microsporozoïtes. Chez Hœmogregarina Lacazei, A. Labbé signale une seule soite de cytocystes ('). Nous avons dit précédemment que le genre Caryolysus ne nous semblait pas devoir être conservé (*). A. Labbé n'assigne aucun rôle spécial aux macro et aux micro- sporozoïtes; après Danilewsky et Chalachnikow, il compare ces deux formes aux kystes à macro et à microspores du Monocystis du lombric. (') Comptes rendus, 14 liécembre 1908. (^) Arc/iit-es slaves de Biologie, i5 mars 1886, tiré à part, p. 3i. . (') A. Labbé, Arch. Zoologie expérim., 1894 et Art. Sporozoa in Tierreich, Berlin, 1899. (') Comptes rendus, i4 décembre 1908. SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE 1908. 1879 Les descriptions de Max Liihe (') sont conformes à celles de A. Labbé, à cela près que Liihe emploie les dénominations de macro et de micromé- rozoïles au lieu de celles de macro et de microsporozoïtes. Il paraît logique, en effet, d'adopter le mot de mérozoïtes pour désigner les éléments pi'ovc- nant de la multiplication endogène des liémogrégarines. Sambon admet que, chez Lacerta viridis, L. agilis e\,L. ocellata, on trouve des formes de schizogonie dans la rate, le foie et les reins. Les cytocystes ovales, de 14"^ à io^ de long, renferment des macromérozoïtes (1 -i^ de long sur 3t^ à 41* de large, au nombre de 4 à 25) ou des micromérozoïtes nom- breux (81'- de long sur 'i^ de large) (-). Chez 3 L. viridis infectés doiil nous avons examiné les viscères, Tevistence de kystes a été constatée dans le foie (3 fois), dans les reins {2 fois), dans les pounnons (2 fois). L'examen de la raie et de la moelle osseuse a été négatif. Chez 3 L. muralis, les kystes ont été trouvés, dans le foie (3 fois) et dans les reins (1 fois). L'examen des poumons, de la rate et de la moelle osseuse a été négatif. C'est donc dans les capillaires du foie et ensuite dans ceux des reins que les kystes ont été rencontrés le plus souvent. Chez un des /.,. muralis, nous avons vu nettement des kystes à grands et à petits éléments correspondant aux kystes à macro et à micromérozoïtes des Auteurs. Nous avons étudié les kystes dans des frottis ou sur des coupes histologiques des viscères. Les frottis sont préférables quand il s'agit d'examiner la forme des kystes et des mérozoïtes et de compter ces derniers; les coupes permettent de déterminer la situation des kystes. L'hémogrégarine, qui est sur le point de se diviser, s'enkyste et prend une forme ovalaire. Le karyosome se divise en 2, 4,8, '6 parties et les karyosomes de nouvelle formation, souvent irréguliers, émigrent à la périphérie; le protoplasme est bourré de grosses granulations {Jig- i et 2). Les kystes arrivés à leur développement complet sont en général ovalaires; ils me- surent loV- à 281^ de long sur 12!^ de large; on trouve aussi des kystes sphériques de 2oH- de diamètre environ. A l'intérieur des kystes on distingue, après coloration par le Giemsa ou par l'hémaléine-éosine, des mérozoïtes dont le nombre et les dimensions sont assez variables. A leur piemièie phase de développement, les mérozoïtes, qui mesurent [\V- à 5!^ de long, ont la forme d'un ovale allongé; un karyosome arrondi existe vers la partie moyenne. Rapidement les mérozoïtes s'allongent et atteignent 7!^ à 8!^ de long sur iV à il^,5 de large; en même temps une des extrémités s'effile et l'axe du corps s'inflé- chit {fig. 5). Le nombre des mérozoïtes varie de 16 à 32. Dans chaque mérozoïte on distingue un karyosome arrondi ou ovalaire. Ces kystes, qui correspondent aux kystes à micromérozoïtes, sont ceux que nous (') Max Llhe, Die iin Blute schmarolzendeii l'rotozoen, p. 208. Leipzig, 1906. C) Sambon in Tropical Diseases de P. Manson, 4' édition, p. 821. I')»0 ACADEMIE DES SCIENCES. avons observés le plus souvent; la figure 4 représente un de ces kystes dessiné dans un frottis du foie d'un L. mit/alis. Dans les frottis du foie du même lézard, nous avons rencontré des kystes à macromérozoïtes; la figure 3 représente un de ces kystes. Le nombre des éléments, qui est de 'i seulement dans ce cas, peut s'élever à 8, I2, i6. Les mérozoïles ont le même aspect que ceux des kystes à micromérozoïtes, à cela près qu'ils sont plus grands : loH- à i iH- de long sur 2^- à al'-, 5 de large. Hœmogregarina lacertœ. — Les éléments 1 à fi ont été dessinés dans les frottis du foie'd'un L. inu- ralis. — 1 el 2, héinogrégarines en voie de division. — 3, kyste à macromérozoïtes; r, reli- quat. — -'i, kyste à micromérozoïtes. — 5, un mérozoïie libre. — li, élément pigmenté dans lequel on dislingne deux mérozoïles b, b' ; n, noyau ; a, corps sphériques colorés en bleu clair. — 7, élément pigmenté dessiné sur une coupe du foie de L. viriclis, dans un capillaire sanguin; on distingue à l'inlérieur un kysle à mérozoïles A' et des mérozoïtes libres b, b, b"; n, n', n" noyaux. Gross. : lOoo D environ. On distingue un noyau de reliquat {/', fig. 3) qui semble souvent faire défaut dans les kystes à micromérozoïtes, peut-être parce qu'il est plus difficile à voir au milieu des mérozoïtes serrés les uns contre les autres. Les kystes sont minces, transparents, anhisles; il existe entre la paroi kystique et la masse des mérozoïtes un espace clair plus ou moins grand. Sur les coupes du foie, des reins et des poumons, on constate que les kystes sont toujours situés dans les capillaires sanguins. A côté de kystes libres dans ces vaisseaux, on trouve, principalement dans le foie, des éléments pigmentés qui renferment tantôt des mérozoïtes libres en nombre variable, tantôt un kyste entier et aussi des méro- zoïtes libres. Cïes éléments pigmentés qui se rencontrent également dans les frottis, sont de formes et de dimensions très variables. A côté d'éléments qui ressemblent à des leucocytes {Jlg. 6), on voit de grands éléments souvent ramifiés comme les capil- .laires, qui paraissent s'être développés aux dépens de l'endothélium vasculaire; les noyaux, disposés à la périphérie, ont l'aspect des noyaux de cet endothélium (fig- 7). SÉANCE DU 12 1 DÉCEMBRE 1908. l38l Le pigment noir est parfois si abondant qu'il gêne l'examen des raérozoïtes inclus. En dehors du pigment, on trouve souvent des corpuscules sphériques de dimensions variables qui se colorent en bleu pâle par le Giemsa {ajig. 6). Chez les lézards non infectés d'Iiémogrégarines, il existe, dans les capillaires du foie notamment, des cellules endothéliales pigmentées dont les grands éléments pig- mentés que nous venons de décrire dérivent apparemment. Ces éléments pigmentés agissent-ils comme des macrophages et s'empareut-ils de mérozoïtes libres et parfois de kystes entiers? Ou bien faut-il admettre que certaines hémogrégarines pénètrent dans ces éléments et s'y enkystent, et que des mérozoïtes libres peuvent également s'y introduire? A l'appui de cette dernière hypothèse, on peut dire que les kystes et les mérozoïtes libres contenus dans les éléments pigmentés ont souvent un aspect normal. La présence de kystes à macro et à micromérozoïtes signalée déjà par différents observateurs n'est pas d'une interprétation facile. L'existence d'une infection double, par deux espèces d'hémogrégarines cbez les lézards qui présentent les deux formes de kystes, est improbable, l'aspect des hémogrégarines étant le même chez ces lézards que chez ceux dans les viscères desquels on ne rencontre qu'une forme kystique. A. Lutz, qui a trouvé chez des Ophidiens infectés d'hémogrégarines deux espèces de kystes, a émis l'opinion que ces hémogrégarines avaient des formes sexuées et que les éléments mâles donnaient des kystes à petits mé- rozoïtes, les éléments femelles des kystes à grands mérozoïtes ('). L'exis- tence de formes sexuées n'est pas établie pour //. lacertœ; d'autre part, il est difficile d'admettre que des hémogrégarines mâles et femelles se multi- plient indépendamment les unes des autres par schizogonie; enfin, s'il y avait des kystes à éléments mâles et d'autres à éléments femelles, ces deux es2:)èces de kystes devraient toujours être bien distinctes, alors qu'on ren- contre, au moins chez les lézards, des formes intermédiaires. Une dernière hypothèse, assez vraisemblable, est que la division des hémogrégarines enkystées ne se fait pas suivant une règle immuable, les mérozoïtes pouvant se former alors que le karyosome est divisé en 4 ou 8, tandis que d'autres fois, le kai^yosome continuant à se diviser, il se produit des mérozoïtes plus nombreux et plus petits que dans le premier cas. L'existence de formes intermédiaires entre les kystes types à macro et à micromérozoïtes s'explique facilement dans cette hypothèse, de même que l'absence, dans beaucoup de cas, d'une des espèces de kystes. Les condi- tions thermiques qui activent ou retardent l'évolution des hémogrégarines (') A. Lutz, Ce/itralbl. f. Bakler., 1. Abt., t. XXIX, 1901, p. 897. l382 ACADÉMIE DES SCIENCES. et la période à laquelle l'infection est parvenue, sont sans doute les principales causes de ces variations. Il est bien probable que H. lacertœ accomplit une phase de son évolution chez les Ixodes (Scliaudinn, Ltihe, Sambon) qui propagent l'infection, mais les données précises font défaut. L'examen de deux petits Ixodes capturés sur des L. vir/'dis infectés ne nous a révélé, dans le tube digestif, l'existence d'aucun élément parasitaire pouvant être interprété comme une forme d'évolution de H. lacertœ. Sir (George Howard Darwi.v fait hommage à l'Académie de deux Volumes de ses Scientific papers : Oceanic tides and Lunar disturbance of gravi ly et Tidal friction and cosmogony. CORRESPOIVDAIVCE . MM. Paul Gaubert, Ch. Nordmaxx, Pierre Piiselx, É.niLE Rivière adressent des remercîments à l'Académie pour les distinctions accordées à leurs travaux. Le Présidext du premier Congrès i\ter\atio\ai. du Froid remercie l'Académie d'avoir bien voulu déléguer trois de ses membres pour prendre part à ses travaux et l'invite à désigner des délégués qui la représenteront à l'Assemblée générale constitutive de V Association internationale du Froid. L'Académie délègue MM. Haller, Dastre et Alfred Picard. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : 1° Guide du calculateur (Astronomie, Géodésie, Navigation), parM. J. 13oc- CARDi. (Présenté par M. Radaii.) 1° Corso di idraulica, teoretica e pralica, par M. U. Masoni. 3" La Côte d'Azur russe, par M. E.-A. Martel. M. Edouard Rureau prie l'Académie de le compter au nombre des candidats à la place vacante, dans la Section de Botanique, par suite de l'élection de M. Ph. van Tieghem aux fonctions de Secrétaire perpétuel. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. [383 ASTRONOMIE PHYSIQUE. — ObsermUons fin Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon pendant le troisième trimestre de 1908. Noie de M. J. Guillaume. Il y a eu 67 jours d'observation dans ce trimestre et il en résulte les prin- cipaux faits suivants : Taches. — Par rapport au (leuxième trimestre, le nombre des groupes est peu diffé- rent (65 au lieu de 62), mais leur surface totale a presque doublé : on a, effective- ment, 7893 millionièmes au lieu de 4367. La ditTiinution d'activité qui s'est manifestée au mois de juillet (le 12 il n'y avait qu'un groupe formé de trois taches très petites) a été suivie d'une recrudescence très grande au mois d'août, et il faut remonter à l'époque du dernier maximum, en igoS, pour retrouver un tel développement de l'aire tachée. On a noté la visibilité à l'œil nu de cinq taches ou groupes de taches, qui sont les suivants du Tableau I : Août 4>7 à — 16° de latitude » 6 , 6 à -t- 1 1 " » » 3 1 , 2 à + 7" » Septembre 9,0 à — 6° » » I o , I à + 1 2° » Le même fait, depuis le maximum, s'est présenté le premier trimestre de 1907. Enfin, dans leur répartition entre les deux hémisphères, on a enregistré 38 groupe au Sud au lieu de !\i précédemment, et 27 au Nord au lieu de 21. Régions d'activité. — En ce qui concerne les facules, on a noté également un nombre de groupes plus élevé, mais une surface moindre : on a, en effet, 1 14 groupes au lieu de iii, et 137,8 millièmes au lieu de i34,6. Leur répartition est de 68 groupes au lieu de 72 au sud de l'équateur, et de 46 au lieu de 39 au nord. Tableau I. — Taches. Date» Nombre Pass. Latitudes moyennos Surfaces extrêmes d'obser- au niér. *" — ^ ^ moyennes d'obserï. valions, central. S. N. réduites. ■28- 4 I- 4 3- 4 7-i3 4 4-11 1 1 7-12 i5-r8 Juillet 1908. 1,8 3,8 4,8 7,5 9,0 9,5 9,8 10, 1 10,8 i3,5 Dates Nombre Pass- Latitudes moyennes Surfaces extrêmes il'nbscr- au mêr. - — -^i^ -^ .^ — - moyennes d'obserï Yations. central. S. N. rcduiles. C. R., 1908, 8. - 0, 00. Juillet (suite). — 1 1 2 18-24 '3 li'ig — 3 i3fi + 14 20 18-24 5 19,2 -n3 81 — ■)_ 18 i5-2 5 8 20,3 —21 53 — 1 1 8 16 1 20,3 — 12 5 + 12 9 18-21 2 22,4 — 13 10 — 21 \ 18 I 23,3 — 6 5 -!-io 8 28 1 23,4 / 1 1 —22 3 21-27 6 25,6 ■+- 9 i5 + 10 :i8 22- I 10 28, t — iS n3 — 15 116 •'4j. -.2», 5 -l-u'',3 Semesti ■e. (T. cxLvii, ^ «25.) 179 ï384 ACADEMIE DES SCIENCES. Dates Nombre Pasa. Latitudes moyennes Surfaces extrêmes li'obser- au mer. - — -^"i — -^ — - moyennes il'observ. ïalions. central. S. N. rptlnires. AoiU. — o.oo. Dates Nombre l'ass. Latitudes moyennes Surfaces cxlr<>aies liobsor- au niér. — - — '^ — — moyennes ii'ohiurv. valions. ccnlraL S. N. réduites. 4- 8 29-10 3 1 1 4,0 4,7 — 10 — 16 3 838 26-3 1 27-31 5 4 1,3 1.8 — '7 -hi 8 23 3o 1-10 8 4,« -h 8 293 3 I 2,5 — 10 6 lO-II 3l-I2 2 1 1 6,0 6,6 -17 -t-i I 36 618 29- 7 28- 8 7 9 2,9 3,3 -hi 3 70 263 4-i3 9 7 '7 — 8 347 2 I 4,5 -t- 8 3 i3-i4 2 9-') — 1 1 10 2-14 10 9,0 — 6 455 '7 I 13,4 + 12 3 7-12 4 «,7 -+- 9 38 8 I 1 3 , 4 — 18 n / 4-14 8 10, 1 -1-12 5l2 12-19 5 .3,5 — 6 448 8-18 9 12,3 — 12 54 i4 i-i I i3,9 15,0 + 10 -Hl4 21 5 17-, 8 17 2 I 14,4 .5,7 -16 -i5 55 4 12-22 7 18,1 — 15 36 I 1-2', 8 16,3 — 2 l83 21-22 2 •9if' — 22 17 I 4-2 1 / 20,3 -1- 8 453 14-24 17-22 7 5 19,9 20,3 -'7 + 17 130 32 I 7-28 20 7 1 22,7 23,1 — 13 -+• 6 70 i3 '7 22-24 1 2 20 , G 22,8 -+- 2 -+- 3 3 3 18-24 22- I 4 24,5 2'>,9 -(-i5 -f- 8 99 88 22-28 3 23,4 — 19 77 22- 2 8 26,7 -+- 9 263 27 I 24,6 -f- 1 12 26 I 28,6 — 12 4 27-29 ■^6-29 9,4- 5 26- 5 i 4 10 9 23 j. 23,3 28,4 3l,2 3i,G — 8 — 13 — 13 -+- 7 3 8 1047 441 29- 3 24- I 3 6 20 j. 3o,3 3o,4 - 7 -h ' 41 47 — 10° 6 + I I°,2 — (!i*^ 8 -h8°,5 Septembre. Tableau II. — Dislribulion des taches en latitude. Juillet Août Septembre . . Totaux . . . Somme. 6 0". 10 Nord. Totaux mensuels. 19 Surfaces totales réduites. 10" . 0". Somme. i3 -, 20\ 30^ iO" . 90'. 6 4 3 3 » » )> 655 9 4 i4 10 6 4 )) » )) 24 4462 6 5 1 1 1 1 6 5 » » » 11 2776 — — — .^_ __ _^ ___ I i3 38 27 i5 la )> » » 65 7893 Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Sud. Juillet Aotlt Septembre . . Totaux . . . 0°. 40°. 30". 20". 10 '. 0". Somm ^ — » » G 10 8 24 » » G 12 J 23 » » 2 10 / ■9 » n 14 32 22 68 Somme 46 18 25 Surfaces Totaux totales mensuels. réduites. 42 43,8 38 44,9 34 39,1 114 127,8 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. l385 GÉOMÉTRIE. — Sur la cvclide de Lie. Note de M. A. Demodun. Conservant toutes les notations de notre Note du 3o novembre 1908, nous allons étudier l'enveloppe des cyclides de Lie relatives aux différents points d'une surface. Lorsque u varie seul, la caractéristique de (A) se conqjosc du cercle {il') compté deoK fois et de deux lignes de courbure (Qf) et (û^). Les centres C, et C, des sphères (Se,) et (Se,) circonserites à (A) suivant (O,) et (O2) «ont situés sur (F) (*). Lorsque v varie seul, la caractéristique de (A) se compose du cercle (ti) compté deux fois et de deux lignes de courbure (i2', ) et (ill). Les centres C, etc., des sphères (S^;) et (S,.;) circonscrites à (A) suivant (O', ) et (i2, ) sont situés sur (F'). Soient M, et Mo les points d'intersection de (û,) avec (il,) et (ii.), et M;, et M, les points d'intersection de (il.) avec (i2.,) et (i2, ). Il est clair que (A) touche son enveloppe aux points M,, Ma, M3, M^. Soient (M,\ (M2), (M.,), (M^) les surfaces décrites respectivement par ces points. Les couples (M,), (Mj); (M,), (M,,); (M^), (M,); (M/), (M,) constituent les enveloppes des sphères (S^j, (Se;), (Sj,,), (S,:;). Lorsque u varie seul, la conique (F) admet une enveloppe qu elle touche aux points C, et C^. En effet, si u varie seul, une partie de la caractéristique de (A) est le cercle (Q); or, la sphère (S^ ) est circonscrite à (A) sui- vant (i2,); donc la caractéristique de (S( ) est le cercle (iî,); par suite, la tangente à la courbe (C,^) au point C, coïncide avec l'axe du cône de révo- lution du sommet C, qui passe par (O,); or, ce cône renferme (F'); donc son axe est la tangente en C, à (F). Dès lors, (F) touche (C,^) en C,. On démontrera de même que (F) touche (C,,^) en C^. On déduit facilement de là que C, Cj est la caractéristique du plan co lorsque u varie seul. La droite CG engendre une congruence ; ses points focaux sont le point C et le centre O de la sphère osculatriee de (M,,) en M. Le plan w est le j)lan tangent en O à la surface (O), lieu du point O. La caractéristique de ce plan lorsque u varie seul est, dès lors, la tangente à la courbe (0„). (') Ces propriétés, de rnêtiie (|Lie dautres qui seroiil indiquées plus bas, se ilé- duiseiit, par l'application de la transformation de Lie, de résultats concernant la ((ua- drique de Lie que nous avons lait connaître dans notre Note du i4 septembre 1908. l386 ACADÉMIE DES SCIENCES. En rapprochant les deu\ résultats précédents, on voit que la tangente à la courbe (0„) coupe la conique (T) aux points C, et C,. De même, si Ton désigne par O' le centre de la sphère osciilatrice de (M„) en M, la tangente à la courbe (01) coupe la conique (F) au^ points C\ et C,. Envisageons à présent le cas où le point C^ coïncide avec le point C, . Alors la conique (T') et la courbe (C',„) ont, en C',, même axe de courbure. D'autre part, la conique (T) et la courlje (C,',) ont, en C, même axe de courbure. Par suite, en vertu d'un théorème dû à M. Darboux {Leçons, If Partie, p. 38), sui- la surface (O'), lieu du point O', le réseau conjugué (u, c) a ses invariants ponctuels égaux. Puisque C^ coïncide avec C',, le cercle {ù'.,) coïncide avec le cercle (O', ), et les surfaces (M^) et (M^) coïncident respectivement avec les surfaces (M,) et (M^). La sphère (Sc_) est une sphère principale de la surface (M,); la ligne de courbure qui lui correspond est tangente au cercle (i2,) et son équation est de la forme u = const. De même, la sphère (Sj:J est une sphère principale de la surface (M^); la ligne de courbure qui lui correspond est tangente au cercle {H.,) et son équation est aussi de la forme u = const. Par suite, sur les surfaces (M, ) et (M,), qui sont les deux nappes de l'enve- loppe de la sphère (S^;), les lignes de courbure se correspondent. Parmi les surfaces (M) considérées, il y en a pour lesquelles le point Cj coïncide avec le point C,. Alors (ù.,) coïncide avec (Q, ) et la surface (M^) coïncide avec la surface (M,). Les centres de courbure principaux de (M,) en M, sont les points C, et C, 5 les lignes de courbure qui passent en M, sont tangentes aux cercles (i2,) et (iî', ), et leurs équations sont respective- ment de la forme u = const., v = const. On voit que sur les surfaces (M) et (^M,) les lignes de courbure se correspondent. En outre, les sphères (S,;J et (Se;) sont respectivement tangentes aux sphères principales (8^) et (Sg) de centres C' et C. La conique (F) et la courbe (C,,,) ont, en C,, même axe de courbure. D'autre part, la conique (F) et la courbe (C',„) ont, en C',, même axe de courbure. Par suite, les coniques analogues à (T) et (F), relatives au point M,, sont précisément les coniques (T) et (F). Dès lors, les cyclides de Lie relatives aux points M et M, ayant même développée sont parallèles; or, elles se touchent en M,, donc elles coïncident. La tangente à (C,,.) en C, est l'axe de la ligne de courbure (M, „); or, cette droite est l'axe du cercle (il,); concluons de là que le cercle (O,) est le cercle osculateur de (M,„). De même, {LÏJ est le cercle oscuJateur de (M,.). SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. iSSy Le point O, centre de la sphère osculatrice à (M„), est aussi le centre de la sphère osculatrice à (M, „). Ces sphères coïncident, car elles renferment respectivement les cercles (Q)et(£2,), les(juels se coupent aux points D', etD!,. De même, les sphères osculatrices des lignes de courbure (M„)et (M,,,) coïncident. La droite OC, coupe la tangente à (M,,,) au centre de courbure géodé- sique G, de (M,„) et la droite O'C, coupe la tangente à (M,,,) au centre de courbure géodésique G', de (^1,,,). La tangente à la courbe (G„) et la tangente à la courbe (G,^) coïncident, car elles passent toutes deux par les points D, etDj. Dès lors, la droite GG, a pour foyer les points G et G,, et les développables qu'elle engendre cor- respondent aux lignes de courbure des surfaces (M) et (M, ). De même, la droite G' G', a pour foyers les points G' et G',, et les développables qu'elle engendre correspondent aussi aux lignes de courbure des surfaces (M) et (M,). Des considérations qui précèdent il résulte que les hexagones CG'0'C',c,o et mgg,m,g;g' "* jouissent des propriétés suivantes : Hexagone CC'O'C, C,0. — 1° Sur chacune des surfaces décrites par les sommets de cet hexagone, le réseau (m, v) est conjugué et les tangentes aux courbes de ce réseau sont les côtés de l'hexagone qui se coupent au sommet considéré. Dès lors, si l'on applique à un quelconque de ces ré- seaux la transformation de Laplace, après six telles transformations on retrouvera le réseau initial. — 2" Sur les surfaces (O ) et (O' ), les réseaux (a, v) ont leurs invariants ponctuels égaux, et les coniques de M. Darboux, relatives aux points O et O', sont focales l'une de l'autre. — 3° Les con- gruences engendrées par les côtés CC et C,C', sont normales. Hexagone M GG , M , G, G' . — i" Même propriété qu'au 1° ci-dessus. — 2° Sur les surfaces (M) et (M,), les réseaux (m, v) sont orthogonaux. — 3° Les côtés GG,, G' G', sont orthogonaux. — 4° Chaque sommet de cet hexagone est situé sur un des côtés de l'hexagone CC'O'C, C, O. J'ajoute que les côtés MG, GG, , G, M, , M, G',, G', G', G'M de l'hexagone MGG, M, G, G' sont respectivement parallèles aux normales aux surfaces décrites par les sommets C, O', C',, C,, O, ( 1 de rhexagone CC'O'C, C, O et que les côtés CC, CO', O'C,, C, C,, C, O, OC de ce dernier hexagone sont parallèles aux normales aux surfaces décrites par les sommets M, G, G,, M,, G',, G' de l'hexagone M G G, M, G', G'. Ces relations entre les deux hexagones sont bien d'accord avec la loi d'orthogonaUté de M. Guichard. l388 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les singularités des /onctions analytiques. Note de M. Paul Diexes, présentée par M. Emile Picard. 1. Nous avons des méthodes fort précises pour la sommation des séries divergentes, grâce aux travaux de Cesàro et surtout à ceux de M. Borcl. L'application la plus importante de ces méthodes est la détermination simple de la valeur d'une fonction analytique en un point régulier situé sur sou cercle de convergence ou même en dehors de ce cercle. Dans cette Note nous allons montrer que ces méthodes peuvent rendre des services aussi dans l'étude des singularités. On sait qu'en cheminant, dans le cercle de convergence ou sur le cercle, vers un point singuher d'ordre négatif (dans le sens de M, Hadamard), on ohtient toujours une limite bieQ déterminée. Nous dirons que cette limite est la valeur de la fonction en ce point. Supposons que le rayon de conver- gence soit l'unité. Dans le cas où les coefficients «„ de la série donnée tendent vers zéro, la série est convergente dans tous les points d'ordre négatif. Soient ;• un nombre quelconque réel, positif, et a?„ l'aftixe d'un point d'ordre négatif situé sur le cercle de convergence. Si (,) 1)111 -^=0, les /•'^'"«■^ moyennes arithmétiques a'^]' des sommes s„ = rt(, -+- rti a-„ 4- . . . -H <7„ J"'o ont une limite pour n infini, et cette limite représente la valeur de la fonction ence point (singulier). Dans le cas le plus général, où les coefficients sont quelconques, la limite généralisée des s„ (au sens de M. Borel) existe et représente la valeur de la fonction en ce point (singulier). 2. Supposons maintenant que a;„, ou, pour plus de simplicité, le point i, soit un pôle ou [loinl criti(|uc algébrique, de sorte que dans le voisinage de I on ait SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE rpoS. l'iSg OÙ B^. est une constante, k un nombre réel quelconque (excepté les entiers néfi;alifs qui, d'ailleurs, ne sont pas intéressants), l'ordre de /, (.-r) étant inférieur à A au point i. En ce cas : Pour que la limite &;;-'- _ T{r) existe, c'est-à-dire pour que B/^ puisse être déterminé par les moyennes d'ordre r — k, il faut et il suffit que les coefficients satisfassent à (i). Nous remarquons le fait intéressant que la détermination d'une singula- rité d'ordre plus élevé exige des moyens moins compliqués que le calcul en un point ordinaire. Dans le cas général où les coefficients sont quelconques, nous nous servons de nouveau de la sommation exponentielle de M. Borel. Supposons que le point i soit un pôle d'ordre k, situé sur le polygone de sommabilité, et soit S(rt) la somme exponentielle formée en ce point. Cela posé, la limite ,. S(rt) B, hm jr- = j-r existe et permet de calculer le coefficient B^. de la partie principale. Le théorème se généralise encore à l'aide des sommations exponentielles généralisées. 3. Enfin, nous indiquons que la méthode de Cesàro nous a permis de décider par un exemple une question assez importante dans l'étude des singularités. M. Borel (') a montré sur un exemple que l'ordre de la fonc- tion sur son cercle de convergence et le degré d'infini tude sur le cercle (qui sont les deux notions fondamentales rattachant aux singularités) peuvent être différents dans le cas où les coefficients sont à croissance irrégulière. L'exemple n = 0 où £(v'^«) est la partie entière de \'n, nous montre que l'ordre (ici égal à i) peut fort bien surpasser le degré d'injinitude (ici égal à \ au plus) même dans le cas où les modules des coefficients sont à croissance régulière. (') E. Borel, Leçons sur les séries à termes positifs, p. 77. iSqo académie des sciences. Cela nous montre que l'influence des 'arguments des coefficients sur l'allure de la fonction sur son cercle de convergence est beaucoup plus pro- fonde qu'on n'aurait pu le croire. Un problème nouveau et général se pose donc : Déterminer les homes et les caractères de l'influence des arguments sur les propriétés générales de la fonction. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les intégrales multiformes des équations différentielles du premier ordre. Note de INI. Pierre Boutroux, présentée par M. P. Painlevé. Les intégrales des équations différentielles sont (à part quelques excep- tions) des fonctions multiformes possédant une infinité de points critiques. C'est pourquoi, avant même de chercher une expression analytique de ces fonctions, il importe de nous représenter, sous une forme aussi claire que possible, le mécanisme suivant lequel s'échangent les diverses branches d'une même intégrale. Je voudrais indiquer ici la méthode que j'ai suivie pour saisir ce mécanisme sur le vif, méthode qui semble atteindre son but dans les cas particuliers que j'ai étudiés jusqu'à présent. Soit, par exemple, considérée l'équation (0 -L=zK, + A, j H- A,72+ K^y\ dx où les A sont des polynômes en x. L'intégrale générale de cette équation est une certaine fonction de x et d'une constante arbitraire y =f(x^ C). Consi- dérons une intégrale particulière Y correspondant à la valeur C de C, et envisageons, au voisinage d'une valeur x un ensemble de déterminations différentes Y„=/„(x,G), Y,=/,(.r,G), de l'intégrale Y. Il existe des valeurs C,, Co de la constante C telles que l'on ait /,(^,c)^/„(x,c;), /,(^,c)=/o(.r, c;), On peut donc dire que l'ensemble des déterminations de Y en un point fixe X est obtenu en opérant sur C, dans la formule Y=/„(x,c), un certain ensemble de substitutions (S). Or il y a une inlinité de manières SÉANCE DU 21 DÉCl-MBRE 1908. l3ç)l d'écrire l'intégrale générale sous la forme r = /(a;, C), puisqu'on peut prendre comme constante d'intégration tout paramètre dont la valeur déter- mine une intégrale particulière de l'équation. D'où la question : Est-ilpos- sible de clioisir le paramètre C de manière à ramener les substitutions Ce) à des substitutions fondamentales qu'on sache étudier? La difficulté réside, on le voit, dans le choix d'un paramètre d'intégration convenable ; car nous devons dire tout de suite que /a constante généralement adoptée (^valeur initiale y ^ de y pour une râleur donnée x„ de x) ne satisfait nullement à la condition que nous avons posée. Il nous faut donc trouver un autre paramètre, ou, peut-être, plusieurs paramètres, qui nous serviront l'un après l'autre : rien ne nous oblige, en effet, à étudier en même temps toutes les substitutions ( S ), [c'est-à-dire toutes les déterminations de l'inté- grale ^-(37)] ; nous pouvons répartir ces substitutions (ces déterminations) entre plusieurs groupes que nous considérerons séparément; après quoi il ne nous restera plus qu'à définir les substitutions qui permettent de passer d'un groupe à l'autre. Or il nous sera facile d'isoler, de prime abord, certains ensembles de déterminations de j(a?) qui remplissent les conditions requises. On sait que les équations (1) ne présentent, comme singularités situées à distance finie, que des points critiques algébriques et des points de Briol et Bouquet au voisinage desquels l'étude de v se ramène à l'étude de certaines équations de la forme (x — a)-T- =r /.,< + rt,(,z- — a) -f- }.2/'^ + On sait, de plus, que, si la partie réelle de A est positive, t est représentable autour de a, par un développementprocédant suivant les puissances entières de {œ — a) et de C'(ir — «y^, C étant une constante d'intégration. Imagi- nons alors que nous tournions indéfiniment autour de a de manière à engen- drer une infinité de déterminations de l'inlégrale : les substitutions de C cor- respondant à ces déterminations sont toutes des produits de la substitution fondamentale (C, e^"^'>C'). Les recherches que j'ai faites sur les points de Briot et Bouquet présentés par les équations (i) m'ont permis de déterminer exactement le mécanisme des permutations qui s'opèrent au voisinage de ces points et m'ont montré ceci : au point transcendant correspondent deux nombres A,, X', liés par la relation X',^' + X', ' ^ ^ i, eï deux paramétres d'intégration C',, C',, liés par la relation c. R., 1908, 2' Semestre. (T CXLVII, N° 25.) I 80 l392 ACADÉMIE DES SCIENCES. ysauf pour un ensemble de valeurs rationnelles exceptionnelles (') des A'|; toutes les suhsiilulions (S) correspondant aux permutations opérées au voisi- nage de y. se ramènent aux deux substitutions fondamentales A l'infini, les intégrales de ( i) peuvent présenter un point transcendant, qui ne soit pas point de Briot etlîourpict. J'ai déterminé, dans ce cas encore, ie mécanisme des permutations opérées autour du point transcendant, nié- cauisme auquel correspondent certaines substitutions de nouveaux para- mètres d'intégration. Mais je me suis surtout ellbrcé d'approfondir l'étude des cas où le point .r = ce est un point de Briot et Bouquet, près duquel les branches d'intégrale ont une croissance rationnelle (- ). Plus particulière- Hicnl, j'ai considéré léquatiou (a) yr=;-', z -j^ -h as — '2(.x — c.){x — {i)(x — o) = o, qui est Tune des plus simples parmi les équations (i) non intégrables. L'étude des singularités transcendantes de (2) conduit à considérer huit équations de Briot et Bouquet, (deux par point transcendant) auxquelles correspondent iuiit exposants A,, >u, . . ., Aj', a'J (pour x — oc, A, = A^, = 2) et huit paramètres C,, C., ..., C'", C'J (les deux premiers pour Tinlini). Pour chaque paramètre, nous avons un groupe de substitutions très simple. Tout revient doue à chercher comment les huit paramètres sont fonctions les uns des autres. Si nous savions déterminer les singularités d'une fonction telle que C,(C', ), si nous démontrions, par exemple, que ces singularités sont en nombre fini, nous lèverions la plus grosse des difficultés qui s'op- posent à l'étude des équations (2). Ce qui rend fort compliquée la théorie des équations différentielles, c'est l'existence des points critiques algébriques, qui semblent n'être distribués suivant aucune loi définissable. C'est à cause de l'eiubarras où nous mettent ces points que M. Painlevé s'est attaché à déterminer les équations (jui en sont dépourvues. Mais Ton peut se demander s'il ne suffirait pas de savoir exactement ce qui se passe au voisinage des points transcendants pour en déduire ce qui se passe dans tout le plan. L'étude des substitutions ( S) serait (') Les cas exceplioniieU peuvent, eux aussi, être cotnplèlemenl éluiliés. (-) Cf. mes Leçons sur les fondions dé finies par les équations clifférentieltes du premier ordre, Chap. II. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. 1893 alors ramenée à l'étude des substitutions subies par les paramètres C, , C, ..., que nous avons définis. J'espère montrer prochainement que, dans certains cas tout au moins, cette réduction est possible. GÉOMirrRlE. — Siii- la condition pour que scpl droites soient situées sur une surface du quatrième degré. Note de M. E. Traynakd, présentée par M. P. Painlevé. La surface du 4' degré la plus générale d(''pend de 35 |iarainètres homo- gènes; par conséquent il existe une relation entre ■; droites tracées sur elles, (^ayley (. ') a signalé l'existence de cette relation sans pouvoir Tolitenir. La méthode suivante simplifie nolablcmcnl le calcul. J'ai démontré que l'équation générale des surfaces du '('^ degré contenaal 6 droites quelconques est de la forme s 1 Q/, = o étant la quadri(jue menée par 3 des G droites, ( V, = o la quadrique déterminée par les o autres. En exprimant que la s(>ptième droite est sur celte surface et éliminant les a, on obtient la condition sous la forme d'un déterminant du o'^ degré. On peut dire aussi qu'on a fait passer la surface (2) ^^''Q''-^^''^"' par les points d'intersection de la septième droite et des quadriques C^, ^ o, q;=o. (Jn peut donner de cette condition l'interprétation géométri([ue suivante : chacune des quadriques Q, = o, (^'1 = 0 coupe la surface {\) ou la sur- face (2) suivant ! droites et une quinlique unicursale; l'ensemble des deux quintiques dépend de quatre [)aramètres homogènes; la septième droite est une sécante double commune aux deux courbes. (') Coll. Malh. Pap., Vol. III, p. 178. La coiulilion j est in(li([iiée sous la fi.rnie d'un délermiiianl du 35° degré. l394 ACADÉMIE DES SCIENCES. PHYSIQUE. — Sur la formule de ThomsonT = ir. y/CL, relative à ta décharge d'un condensaleur. Note de M. André Léauté, pré- sentée par M. Painlevé. La formule de ïhomson V = 2- \ CL. qui fait connaître la période T du courant oscillatoire produit par la décharge d'un condensateur de capa- cité C à travers une ligne de résistance ohmique négligeable et de self- induction L. a été établie en supposant nulle la capacité du circuit qui réunit les deux armatures. Or j'ai montré (') que les bobines de self, lorsqu'elles portent plusieurs couches de fil, possèdent une capacité dont il faut tenir conqUe, puisqu'elle donne naissance aux stries signalées par M. llemsalech dans les étincelles d'induction. La formule T = 27:vCL n'est donc plus applicable, dès qu'on intercale des bobines à plusieurs couches dans le circuit de décharge, et il convient de rechercher quelle théorie doit dans ce cas être substituée à celle de Thomson. La bobine est à deux couches. La capacité y est uniformément répartie et égale" à y dx pour un élément de fil de longueur d.r; comme y est petit, il est permis, pour évaluer la force électromotrice d'induction qui s'exerce sur djr, de négliger la varia- tion du courant le long du fil et de représenter celte force éiectromotrice par l'ex- pression A —dx. «étant le courant au point considéré. De plus, si la bobine est longue dt et si l'on néglige l'intluence de ses extrémités, on peut admettre que y et 1 ont la même valeur en tout point du circuit. lui appelant \',. la différence de potentiel entre un point de la première et un point de la seconde couches situés à la même distance ce de l'origine, et I,. l'intensité en ces points, on a ^ ^ J.v ôl <).r ' ()t Les conditions aux limites sont, ^d étant la longueur totale du fil, ( ■->,') N ^=- o l>"ii r .(■ '^^ o et (3) C 1 -^ o pour ,r^zd: de plus, on se donne I = i(-T) et \ = t(.r) pour / = o et o'Sx^d. (^ ' j .\ndiié Léalté, Comptes rendus, l. C\L\1, 190N. p, 1209. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE igo8. ï^g^ Si Ton pose Vj;=: (A sjnnit + B coi nit)i/, u étant une fonction de x^ on voit aisément qu'on satisfait aux équations ( i ). (2), {'^) en prenant M 1= sin ( 2 m \J'h.y.r), I,. ^ \/ ^{^ cosml — B sin nit) 005(2 w \/'t.y x) et en déterminant m par la relation colang(2m sfkyd) — h. 2 m \f77^d^^ o {h x lydr^ C). Désignons par Trv„ la n'""" des racines positives, rangées par grandeur croissante, de l'équation : cotang(7rv) — /iv = o, et soient "■ = > A« ^111 — ■j=^, + B„ cos — -^ sin —-J-, ■^ \ l'^Jt.yd isji.yd} " ^-, = N(A,,cos-^-B„sw,-^^ -v„ .1- cos ; on peut déterminer les A et B de façon que la solution cherchée soit V = ..', I =j. En ellét, le calcul des résidus (') permet de montrer que, pour / = 0 et o£a;5f/, on aura w = t'(^) ely' = i{x), si l'on prend A„ = — 7 — — / sin(27îv„ 47iv„ + sin(27:v,,) J , n -T- C„ Considérons le produit n-\b^ |. Si Ton désigne par E,, ^., . . ., :^, les zéros de sin[-(v„ + «)(? — -.)] compris entre o et i et rangés par ordre de gran- deur croissante, on peut écrire U'o I M?, -'?. M di inégalité ou H = 3/(ç)sin 2TT (ç — t) 2r — ; — (;--) est intérieur On voit facilement que le module des intégrales / Wdi à A '^"~",et celui des termes extrêmes / ilf/H et / Wd'i à A " > A étant indépendant de /?; par suite, on a n-\ b„\zK\ h I ' SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. IJ97 et comme - et /;(v„— «) restent finis quand Ji croît indéfiniment, n^\b^\ ne croit pas indéfiniment avec /;. La même démonstration s'applique au produit n-\(\ \. Le courant de décharge d'un condensateur à travers une bobine à deux couclies peut donc être considéré comme formé par la superposition d'une infinité de courants sinusoïdaux dont l'amplitude tend vers zéro avec la période. Si l'on calcule dans cette théorie la fréquence de l'oscillation la moins rapide et qu'on la compare à celle déduite de la formule de Thomson, on constate que, malgré la dilVérence des formules employées, les résultats numériques auxquels on parvient sont très voisins. De plus, le calcul fait prévoir la présence de stries dans les étincelles d'induction et il fournit pour leur nombre et leur écarteuient des chiffres concordant avec ceux auxquels l'expérience a conduit M. Hemsalech. PHYSlQli:. — Sur le rayonnement et. la température des flammes de bec Ihinsen. Note de M. E. Iîauer, présentée par M. J. Violle. Les rayons restants, obtenus par réflexions successives sur des surfaces polies de fluorine, forment un groupe dont la longueur d'onde est comprise entre 10^ et 32^^, mais qu'on peut, en pratique, considérer comme à peu près monochromalique, et de longueur d'onde X = aS""-, 5 ('). Les impu- retés capables de traverser une lame de fluorine transparente ne constituent jamais, après trois réflexions successives, plus de 2 pour 100 du rayonne- ment total, quelle que soit la source employée, si les angles d'incidence sont assez petits. On sait, depuis les travaux de M. Rubens, que les propriétés de ces rayons permettent de les assimiler à des ondes électromagnétiques de courte lontrueur d'onde. Sur le conseil de M. Langevin, j'ai étudié l'absorption et l'émission des rayons restants de la fluorine par les flammes de gaz d'éclairage. Une partie de ce travail a été faite au laboratoire de !\L Rubens, à cjui je tiens à exprimer ma reconnaissance. Cette étude a permis de mesurer la tempéra- ture de la flamme. Au point de vue électrique, elle n'a fait que confirmer ce (') Rubens et Niciiols, Wied. Àiui., t. LX, 1897, p. 4i8; t. LXIX, 1899, p. 5-6. — RuBEXs, Le spectre infra-rou,qe {Rapports au Congrès de Physique, 1900, t. II, p. 169). 139S ACADÉMIE DES SCIENCES. (|a'on pouvait prévoir sur le libre parcours des électrons présents dans les flammes conduciriccs. Le dispositif de production des rayons est analogue à celui qu'a employé M. Rubens. Le rayonnement d'une source traverse la flamme, très homogène et régulière, d'un grand bec Meker rectangulaire ; puis il passe par un trou percé dans un écran à doubles parois, maintenu à température constante par un courant d'eau froide ; enfin, après trois réflexions sur des surfaces de fluorine, il est concentré par un miroir concave sur la soudure d'un microradiomètre de grande sensibilité, construit au laboratoire de M. Rubens par M. Schniidt. Des écrans mobiles, refroidis également par un courant d'eau, sont placés, l'un entre la source et la flamme, l'autre derrière la flamme. Résultais. — 1° Les flammes de gaz d'éclairage ont un pouvoir émissif et absorbant considérable pour les rayons restants de la fluorine. Une flamme de 5"" de long absorbe 18 pour 100 des rayons émis par une lampe Nernst. 2° Cette absorption et l'émission correspondante sont dues à la vapeur d'eau (ce fait avait déjà été observé par M. Rubens et Ascbkinass ('). En introduisant de la vapeur d'eau dans le mélange gazeux alimentant le bec Meker on peut augmenter le pouvoir émissif de la flamme de 5o pour 100 de sa valeur. 3" L'absorption de fe flamme pour le groupe des rayons restants est sélec- tive. Une flamme qui n'absorbe que 11 pour 100 des rayons émis par un corps solide, donnant un spectre continu, absorbe 28 pour 100 des rayons d'une autre flamme de gaz d'éclairage. D'autre part, la transparence d'une lame de chlorure d'argent est plus grande pour les rayons émis par une flamme que pour ceux d'une lampe Nernst. La vapeur d'eau possède donc une bande d'absorption qui ne s'étend pas dans tout le domaine des rayons restants, et dont le maximum est situé au voisinage de la longueur d'onde des rayons que laisse passer le chlorure d'argent, i3i^, 7. 4° D'après la loi de Kirchhofl', le rapport des pouvoirs émissif et absor- bant d'une flamme pour des rayons de longueur d'onde donnée est égal au pouvoir émissif d'un corps noir dont la température est égale à celle de la flamme, à condition que le phénomène soit purement thermique. Cette der- nière hypothèse semble très vraisemblable dans le cas des rayons restants, car la vapeur d'eau possède la même bande d'absorption à la température ordinaire et en l'absence de toute réaction chimique. D'autre part, la tempé- (') Ri]BE>s et AsCHKiNASs, }] ied. Ari/i., t. LXIV, 189S, p. 584. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. 1 399 rature de la flamme n'a une valeur bien définie que lorsque celle-ci est bien homogène et assez volumineuse. Cette condition a été réalisée dans mes expériences, car les noaibres trouvés pour des épaisseurs différentes (3'="' et 5""') ont été très concordants. Les mesures à faire sont les suivantes : pouvoir émissif, pouvoir absorbant de la flamme pour les rayons émis par un corps solide (et non pas par une flamme ou un bec Auer), pouvoir émissif d'un corps noir de température connue mis à la place de la flamme. La for- mule de Planck donne alors la température cherchée. Le corps noir dont je me suis servi était analogue à l'un des modèles de Lummer et Pringsheim; il était chauffé à 100° par de la vapeur d'eau bouillante. Les mesures précises de l'absorption sont très déUcates. Voici les nombres oblenus : ■ Corps noir à 100°, i. Écran froid à 16°, 2. Lorsqu'on écarte l'écran, l'image dévie de 0 = 47°"°) 3 (moyenne de 5 déterminations). Émission Absorption Rapport : Épaisseur de la tlamtne bell e. en pour 100. émission flamme de en millimètres de l'éc absorption traversée. cm 164,9 i3,6 1 210 3 j 6 j , 0 •3,9 1190 3 i6g,o i3,75 laSo 3 i65,6 i3,6 i2l5 3 161 ,0 iS, I 1280 3 221 ,3 "8,9 1 170 5 221 ,0 18,4 1200 5 221,8 .8,2 I2l5 5 221,7 17,6 l25o 5 221,3 18,7 1180 5 Moy enne I2I0 El rreur possible i pour 100 Température de la flamme. . 1760° Erreur possible ± 5o° Ce nombre représente la température de la flamme, à une certaine dis- tance au-dessus du cône bleu intérieur. Il est très voisin du nombre 1 870° qu'a obtenu M. Féry par une méthode fondée également sur la loi de Kirchhofl", mais appliquée à la raie D du sodium ('). L'hypothèse de M. Féry, d'après laquelle l'émission de la raie D est un phénomène purement thermique, ne semble pas trop éloignée de la réalité. En tout cas, l'influence de la lumi- (') Féry, Comptes rendus, l. CXXXVII, 1908, p. 909. G. R., 1908. 2' Semestre. (T. CXLVll, N" 35.) loi I^OO ACADÉMIE DES SCIENCES. nescence est faible dans l'émission de la raie 1). Je suis occupé actuellement à reprendre les mesures de M. Féry pour élucider complètemenl ce dernier point. ÉLECTROClliMiE. -- Surtension et viscosité. Note de M. Ch. Makie, présentée par M. Haller. Quand on étudie la décomposition de l'eau acidulée en employant comme cathodes des métaux différents, on constate que la différence de potentiel nécessaire pour que l'hydrogène apparaisse à l'état de bulles varie avec le métal. Si l'on compare les valeurs obtenues en prenant pour base la différence de potentiel cathode-solution et comme point de comparaison sa valeur pour le platine recouvert de noir de platine, on obtient une série de nombres croissants qui représentent la surtension calhuilique de chaque métal ( ' ). La cause de ces surtensions est encore imparfaitement élucidée; on sait seule- ment qu'elles varient non seulement avec la nature du métal, mais pour un même métal avec l'état de sa surface; elles varient également avec l'élec- trolyte et plus généralement avec toutes les conditions expérimentales. Les valeurs numériques observées peuvent être considérables, notamment pour le plomb et le mercure; elles atteignent pour ces métaux i,3o \o\\.{Tafel z.f. ph. Ch., t. L, 1903, p. 702) dans les conditions expérimentales suivantes : électrolyte, SO'II-« ; densité de courant, 0,1 ampère par centimètre carré. La dépense d'énergie supplémentaire et considérable que représentent de telles surtensions a été invoquée pour expliquer la puissance réductrice particulièrement grande des métaux précédents quand ils sont employés comme cathodes, en particulier pour la réduction des corps organiques. L'influence dje la nature de l'éleclrolyte a été peu étudiée; on a seulement déterminé dans quelques cas particuliers celle de la concentration. Cette influence est faible et ne dépasse pas o,o3 volt poui' le plomb quand on passe pour l'acide sulfurique de la concentration normale à la concentration double. J'ai pensé que dans ces phénomènes la viscosité du milieu où prennent naissance les bulles gazeuses devait jouer un certain rôle et j'ai essayé à ce ( ') On observe à l'anode des phénomènes analogues ( Cohen et Osaka, Z. f. anorg. Cil., t. XXXIV, 1903, p. 86); nous les laisserons de côlé ici. Dans loules nos expé- riences le métal anodique est le platine poli. SÉANCK DU 21 DÉCEMBRE 1908. l/jOI point de vue certaines substances telles que la gomme, la gélatine, la gélose, qui sont susceptibles, même à faible concentration (<^ i pour 100), de mo- difier considérablement la fluidité de l'électrolyte, constitué par de l'acide sulfurique normal qui est Télectrolyte le plus généralement étudié. nr La niélhode e\|)éilrnenlale esl la suivante : on prend un électrolyseiir constitué p un creuset de platine (anode) et une électrode cylindrique (cathode) suspendue au milieu du creuset et plongée dans l'électrolyte. Dans l'appareil passe un courant mesuré par un arapèremèlre de précision, pendant qu'un voltmètre aussi sensible que possible mesure la différence de potentiel existant entre les deux électrodes. On peut ainsi, en opérant à lempéralnre et intensité constantes, montrer les variations de la dilTérence de potentiel quand on fait varier la viscosité du milieu. On constate ain^^i que : 1° En employant des cathodes de platine platiné, de nickel, de plomb, la différence de potentiel croit quand on remplace l'acide employé par une solution de même concentration, mais contenant environ i pour 100 de gomme ou de gélatine. 2" Cette augmentation est d'autant plus élevée que le métal cathodique a lui-même une plus forte surtension : à peine sensible pour le platine platiné, plus forte pour le nickel, cette surtension artificielle a son maximum pour le plomb. Sous la forme ci-dessMS l'expérience ne sépare pas les effets cathodique et anodique; elle permet cependant, puisque l'anode demeure la même, de constater les variations pour diverses cathodes, l^our déterminer les valeurs absolues il faut mesurer la diffé- rence de potentiel cathode-solution elle-même; on y parvient en constituant une pile avec la cathode considérée el une électrode normale auxiliaire au sulfate mercureux. Les résultats sont absolument identiques à ceux donnés plus haut; sur platine platiné l'augmentation de la différence de potentiel cathode-acide sulfurique n est faible (0,001 volt au plus) pour o,5 pour 100 de gélatine (I = o,!2 ampère, A = 0,02 ampère par cenlimètre carré). Dans les mêmes conditions cl pour une cathode en plomb l'augmentation est de 0,0) volt environ pour 0,1 pour 100 de gélatine seulement. Pour mettre en lumièix' aussi nettement que possible cette influence de la viscosité on peut facilement, au cours d'une même expérience, faire varier la valeur de la dilFérence de potentiel cathode-solution en changeant la nature de l'électrolyte constitué successivement el à plusieurs reprises par l'acide avec ou sans gélatine. Dans ces expériences comme dans les précédenles on a vérifié que des substances comme l'alcool, l'éther, qui n'altèrent pas sen- siblement, aux faibles concentrations employées, la viscosité de l'eau, étaient l4o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. également sans influence sur la valeur de la différence de potentiel cathode- solution. Ces expériences, quand elles auront été étudiées dans le détail, pourront peut-être expliquer certains faits de la pratique industrielle qui emploie, pour l'électrolyse du cuivre ou du plomb par exemple, des bains contenant de faibles quantités de gélatine; elles permettront peut-être également d'augmenter encore l'intensité de certaines réductions électrolyliques par l'introduction de cette surtension artificielle dont elles ont montré l'exis- tence ('). CHIMIE. — Sur la synthèse de V ammoniaque au moyen de la tourbe. Note de M. H. Woltereck. Pendant l'année passée j'ai eu l'occasion de continuer mes expériences au sujet de la synthèse de l'ammoniaque au moyen de la tourbe. Au cours de ces expériences j'ai obtenu des résultats très intéressants, qui paraissent prouver que la formation de l'ammoniaque suit des lois fixes pas encore assez éclaircies. Les expériences ont été exécutées dans l'appareil et sous toutes les conditions déjà énumérées dans ma première Note [Comptes rendus, t. CXLVI, p. 120), et avec la même qualité de tourbe pour toute la série donnée. Dans les expériences n°'* 1 à 3, 5os de tourbe ont été employés. Dans les expériences n°' 4 et .5, le résidu de l'expé- rience précédente a été employé, complété avec de la tourbe aux 5os, après déduction faite de 26 du résidu pour la détermination de l'azote. Voici les résultats : I. II. III. IV. V. Température 45o° C. Durée de l'expérience 4'' Air saturé de vapeur d'eau à 80° C, par heure i4' Matière sèche en grammes 36,4 36,4 36,4 39,9 4')6 Matière brûlée, en grammes 21,4 21,3 21, 4 '9iO i5,o Résidu, en grammes i5,o i5,2 i5,o 20,9 26,6 C) Les faits signalés dans cette Note ont été observés dans le courant de 1907; j'avais différé leur publication dans le dessein d'en donner une étude plus complète. Un travail tout récent de G. Môller ( Z.f.ph. Ch., t. LXV, 1908, p. 226) sur les phé- nomènes de surtension m'a forcé à publier ces résultats préliminaires. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. l4o3 I, II. m. IV. .V. Ammoniaque prodiiile en milligrammes... 571 56i 56o 687 47' Pour 100 de matière brûlée 2,66 2,64 2,61 3, 08 3,i4 Azole total flans la matière sèche employée, en milligrammes 820 820 820 99.0 1047 Azote dans le résidu, en niilligroriiines. .. . 4'o 4i9 4'5 372 781 Azole équivalent a i'aminonia(iiie produite. en milligrammes 47° 4^2 46i 483 388 Azote total retrouvé, en milligrammes. .. . 880 88t 876 io55 iHQ E\cès d'azote trouvé, en milligrammes. .. . 60 61 56 60 72 Excès pour 100 de l'ammoniaque trouvée, en milligrammes 12,7 i3,2 12,1 12, 4 ^^r^ Il est à observer qu'il y a une accumulation d'azote dans le résidu qui surpasse considérablement la quantité pour 100 de la tourbe employée. J'ai trouvé comme résultat d'un grand nombre d'expériences que les pour 100 d'azote dans le résidu sont toujours augmentés assez considérable- ment au-dessus des pour 100 dans la tourbe, après 4 heures de traitement par mon procédé. Après un traitement de 6 heures, les pour 100 d'azote sont au contraire diminués, dans plusieurs expériences, jusqu'à la moitié même de la quantité originelle. J'ai en train une nouvelle série d'expériences, afin de déterminer la nature de l'azote dans la tourbe. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Inconvénients du bichromate de potasse employé comme conservateur pour les laits destinés à l'analyse. Note de M. A.. Mo.v- voisiN, présentée par M. A. Chauveau. Les échantillons de lait prélevés en exécution de la loi du i""'' aoi'il 1905, sur la répression des fraudes, sont obligatoirement additionnés d'une pas- tille rouge spéciale de bichromate de potasse (dosée à o^,'iS de bichro- mate pour 25o""'' de lait). Un des échantillons ainsi conservé est adressé ;iu laboratoire agréé aux fins d'ana- lyse, les autres étant évenluellemenl destinés aux experts. M. Grelot (') a montré que l'addition du bichromate au lait ne permettait pas de (' ) Journal de Pharmacie et de Chimie, 1907. l4o4 ACADÉMIE DES SCIENCES. doser l'acidité des échantillons, ni de mesurer leur point crj'oscopique et leur indice de réfraction; cet auteur a indiqué, en outre, que la formation d'un corps à fonction aldéhydique dans les laits bichromates pouvait faire croire, à toit, à la présence du formol. A notre connaissance, personne n'a encore signalé que celte addition empêche de reconnaître, par la méthode imposée aux laboratoires agréés, si le lait a été chauffé ou s'il a été additiormé d'eau oxygénée. Les chimistes officiels ne peuvent, en effet, employer (jue la méthode dite àeStorch, à la paraphénylènediamine. Cette réaction est utilisée sans incon- vénients avec les laits non additionnés de bichromate de potasse. Il est impossible d'en tirer des indications lorsqu'on l'effectue avec des laits bichromates, le bichromate de potasse intervenant seul pour produire l'oxydation de la paraphénylènediamine et la coloration bleue. Du lait pur, non additionné d'eau oxygénée et conservé par le bichromate de potasse, à la dose de i pour looo, donne une réaction intense avec la paraphénylènediamine. Du lait additionné de i pour loo d'eau oxygénée et de i pour looo de bichromate de potasse donne, avec la même solution de paraphénylènedia- mine, une coloration bleue aussi prononcée que le mêuie lait, mais sans eau oxygénée. Un lait cuit, non additionné d'eau oxygénée, mais renfermant i pour rooo de bichromate de potasse, fournit avec la paraphénylènediamine une réac- tion aussi intense qu'un lait cru, avec ou sans eau oxygénée. CHIMIE ORriANlQUE. — Co/ilrihufion à rétude des matières hiimiqiies de l'ouate de tourbe. Note de MM. L. Koger et E. Yulquin, présentée par M. Guignard. Le produit étudié est le mélange complexe de matières humiques à réaction nettement acide obtenu en traitant les fibres d' « ouate de tourbe » par de la lessive de soude à lo pour loo environ, et précipitant la liqueur par un excès d'acide chlorhydrique. Le précipité est lavé jusqu'à dispa- rition totale d'acide chlorhydrique et séché sur des plaques de verre à basse température. Nous nous sommes proposés de déterminer quelques projiriétés de ce SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE 1908. l4o5 produit et de comparer sa constitution à celles des substances végétales dont elles sont les produits d'altéiation. Préparée comme il vient d'èlre dit, la matière liumique se présente sous forme de paillettes noires, brillantes, de consistance cornée; triturée au mortier, elle donne une poudre maie, brun foncé, ayant une faible odeur aromatique, sensiblement soluble dans l'eau et dans l'alcool, ;i peine soluble dans les autres dissolvants neutres et dans certaines solutions salines. Elle est facilement détruite pnr les oxydants : acide azotique, permanganate de potasse, acide chromique. Un courant d'oxygène pur, passant sur sa surface, exerce sur elle une action manifeste à froid et plus active vers 100°; il y a formation d'acide carbonique et simultanément le produit devient presque insoluble dans les alcalis. Une analyse élémentaire du produit donne les clillïres suivants : c 57,4 H 3,1- O 38,2 Az • , 3 100,0 Les végétaux dont proviennent ces substances (') sont, au point de vue chimique, des produits ternaires, celluloses lignifiées et pectosiques, associés à des produits chlorophylliens et protoplasmiques azotés. L'analyse précédente montre que ces constituants subsistent dans la matière humique; il y a augmentation de la teneur en azote et en carbone et diminution du taux d'oxygène et d'hydrogène. Les composants pentosanes et hexosanes ne sont pas conservés intacts ; on ne peut obtenir de furfurol avec la nialière humique (la pMoroglucine et l'acide chlorhydrique ne donnent pas, d'ailleurs, la coloralion rouge des pentoses). Les essais d'hydrolyse ne fournissent pas de substance réduisant la liqueur de Feliling. Par fusion avec un alcali, on obtient de l'acide piolocatéchique, ce qui semble mon- trer que le noyau en C de la cellulose lignifiée (-) subsiste dans la matière humique. Les groupements OH des celluloses susceptibles d'être éthérifiées (') semblent égale- ment respectés. Par les procédés oïdinaires d'acétylalion (action de l'anhydride acétique en tubes scellés, action de l'anhydride acétique en présence d'iode) on obtient un composé acétylé insoluble dans l'eau, soluble dans l'acide acétique, très soluble dans la nilrobenzine et l'acétone, se comportant, par conséquent, comme les acétates de cellulose (*). Le produit obtenu renferme une proportion de 3o pour 100 environ d'acide acétique. (') L. RoYER, L'ouate de tourbe et ses applications, p. 34 et 53. Paris, 1908. (^) Cross et Bevan, La cellulose, traduction Lèvy Thomas, 1900, p. it\b. (^) Cross et Bevan, loc. cil. (*) (JROSS et Hevan, loc. cit., p. 61 el 62. l/(0(S ACADEMIE DES SCIENCES. On peut de même, en traitant par le sulfure de carbone une solution alcaline de matière luimiqiie, obtenir un liquide homogène précipitant par l'alcool ou par une solution de chlorure de sodium. Ce composé, qui contient environ 20 pour 100 de soufre, semble présenter des analogies avec le thiocarbonate de cellulose, dont la formation est attribuée à l'existence, dans la cellulose, d'une fonction alcool (' ). L'hydrolyse alcaline sous pression, l'hydrolyse par l'acide sulfuiique concentré, la distillation sèche donne des produits contenant de l'acide acétique; ces opérations ont libéré un résidu acétique contenu dans la matière luimique comme dans la cellulose lignifiée. Le caractère de composé non saturé paraît être également respecté (^), car la matière humique fixe directement le chlore et le brome; les combinaisons halo- génées obtenues sont insolubles dans l'eau. Le comjwsé chloré contient 7 pour 100 de chlore. La matière humique de l'ouate de tourbe semble comporter une fonction acide; elle se combine facilement avec les alcalis en donnant des produits solubles. Elle fixe une forte proportion de gaz ammoniac; la combinaison se fait avec un grand dégage- ment de chaleur. Celle combinaison présente une grande instabilité. 11 est à remarquer qu'une oxydation modifie celte fonction acide : le produit oxydé devient insoluble dans les alcalis. Cette fonction acide semble être une fonction nouvelle qui s'est déve- loppée dans ces matières humiques de la tourbe. Conclusion. — Les phénomènes du tourbage ont eu pour résultat d'accumuler l'azote et le carbone dans les produits de destruction des végétaux. On ne retrouve plus, dans les matières humiques, ni pentosanes, ni hexosanes. Les fonctions alcooliques des celluloses semblent subsister, ainsi que le prouvent la formation d'un composé acétylé et celle d'un com- posé analogue au thiocarbonate de cellulose. Divers constituants des lignocelluloses sont encore mis en évidence : un noyau aromatique en G", et un constituant secondaire acétyl (CH'CO). Le caractère de composé non saturé de ces dernières, fixant les halogènes, subsiste également. D'autre part, une fonction nouvelle apparaît; la matière humique de la tourbe possède des propriétés nettement acides. (') Cross et Bevan, loc. cit., p. 48. ('-) Cross et Bevan, loc. cil., p. i44- SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. ï[\0'] BIOLOGIE. — De l'influence réciproque des phénomènes respiratoires et du comportement chez certaines Actinies. NoLe (') de M. Henri Pikrox, présentée par M. Yves Delage. J'ai déjà indiqué que l'un des facteurs les plus importants de la fermeture chez les Actinia equina L. était la diminution d'oxygène disponible dans leur milieu, cette fermeture précoce devant prolonger la survie en milieu à oxygène non renouvelé. Mais ce dernier point, probable, était à démontrer. On oblienl bien, très facilement, la fermeture de ces Actinies dans un milieu où la quantité d'oxygène dissous descend au delà d'un certain taux. Mais alors il y a une influence de la tension de l'oxygène sur son absorption par les tissus; et, dès lors, si l'on constate bien, ce qui est patent, une diminution considérable de la consommation d'oxygène ('^), on n'est pas en droit d'attribuer cette diminution à la position fermée. Il faut donc comparer la consommation de l'Actinie fermée et ouverte dans un milieu possédant sensiblement la même tension d'oxygène; mais alors il est difficile d'obtenir, avec le renouvellement de l'eau, des fermetures suffisamment prolongées et surtout de ne pas provoquer, au cours des manipulations précédant l'expérience, l'ouverture des Actinies, que l'agitation entraîne presque toujours. Le dispositif suivant m'a permis de pallier à ces inconvénients : deux Aclinia equina L. variété rouge, prises sur un même rocher, l'une près de l'autre, à un même niveau, sont placées chacune dans une épiouvette de 5oo""'. Les deux éprouvettes sont mises dans un barillet rempli d'eau de mer, possédant à la base un robinet d'écoulement. Il est possible dès lors de prélever avec une pipette l'eau à doser dans chacune des éprouvettes, de glisser, sur l'orifice supérieur de chacune d'elles, une plaijue de verre la fermant hermétiquement (les surfaces ayant été nidées), et, en faisant descendre l'eau du barillet au-dessous du niveau supérieur des éprouvettes, d'en assurer l'isolement. Mon but était de comparer la consommation d'oxygène d'une de ces Actinies dans ses deux états, fermée et ouverte, l'autre servant de témoin. J'ai obtenu en i mois une fermeture assez durable de l'une des Actinies isolément. J'ai pu, dès lors, com- parer les chiffres obtenus à ceux d'une autre expérience où toutes deux étaient épa- nouies. Dans les deux cas, les Actinies étaient exposées à une lumière dill'use sensible- ment équivalente; les dosages de l'oxygène dissous, avant et après, étaient faits par la méthode de Lévy et Marboutin. Voici les résultats des expériences faites au labora- (') Présentée dans la séance du i4 décembre 1908. (^) En voici un exemple : (\Vk^\.\'& Aclinia equina, olives, prélèvent dans a.DO*^^"'' d'eau de mer (en vase clos) i"'8,54 d'oxygène dans les 24 heures, l'eau contenant au début I0"S, 10 d'oxygène ; dans les mêmes conditions exactement, les mêmes Actinies n'en prélèvent plus que 0^6,087, soit près de vingt fois moins, l'eau initiale qui leur était fournie n'en contenant que 3'"s,26 (expérience faite au laboratoire de Wimereux). G. R., 190S, 2' Semestre. (T. C\LVI[, N°25.) 182 I ',o8 ACADÉMIE DES SCIENCES. loire de Saint-Vaast les 17 juillet et i" août : A i >" (fermée). ( 20 B i '" (ouverte). ( 3° A ( ,0 (ouverte). \ 1° B \ '" (ouverte). j 20 h )u I 1 .52 me 6,2od'0 par litre 2 .02 5,89 » 11.45 6,34 » 2.45 5,38 » h 01 3.20 9I3 cFO par 1 itre 6.20 8,69 » 3.25 9,43 » 6.25 8,40 » Consommation. nis mg A . . . o , 3 1 : 2 z= o , 1 5 B . . . o , 96 : 2 = o , 48 Consommation. mg mg A . . . 0,74 : 2 := 0,37 B... i,o3:2 = û,5i On peut voir d'après ces cliilTres que, bien que la tension initiale d'oxygène n'ait pas été identique dans les deux, cas, la consommation de l'.Aclinie témoin a été con- stante à peu de chose près, tandis que l'Actinie A, fermée, a consommé moitié moins. Là fermeture des Actinies parait donc bien comporter un ralentissement vital, qui doit d'ailleurs être un fait général : on sait en efl'el, d'après l'expérience de Claude Bernard, que si l'on place chacun en vase clos deu\ moineaux semblables, dont l'un vient d'être déjà soumis à l'asphyxie et n'a été remis à l'air libre qu'au moment de l'agonie, c'est ce dernier qui résiste le plus longtemps, par suite d'un ralentissement fonctionnel. Et, chez les animaux littoraux vivant dans des mares abandonnées chaque jour par la mer, il existe une expérience fréquente, individuelle et ancestrale, de l'as- phyxie commen(7ante; aussi le ralentissement fonctionnel, dans lequel l'immobilité est sans doute le facteur essentiel, se rencontre-t-il toujours cliez ces animaux ('). L'asphyxie ne se produit pas de jour dans les mares supra-littorales, car il existe toujours des dores abondantes qui enrichissent, au contraire, en oxygène, par leur assimilation chlorophyllienne, l'eau des mares à la lumière. Mais, dans les basses mers de nuit, la respiration végétale s'ajoute à la respiration animale, et j'ai trouvé, à Hoyan et à Talihou, des mares où la teneur en oxygène, peu avant le lever du jour, après 7 heures environ d'isolement à l'obscurité, descendait à 5™5, ou moins, et même, dans un cas exceptionnel, à 3'"8 par litre, teneur insuffisante pour la vie de beaucoup d'invertébrés marins {Asteracanthion rubens, Tealia felina, etc.). S'il n'existait pas de ralentissement fonctionnel chez les animaux vivant dans des mares élevées à popu- lation nombreuse, il est bien certain que quelques-uns de ces animaux lisqueraient de périr au cours des basses mers nocturnes d'hiver, aux époques de morte eau, où risolement à l'obscurité peut atteindre une dizaine d'heures; et tous seraient exposés à des phénomènes de soulIVance physiologique. 11 en résulterait l'absence de ces ani- ( ') Des Patelles étroitement fixées à leur morceau de roche consomment, en milieu clos, beaucoup moins que des Patelles détachées et simplement posées sur des rochers, malgré l'absence, même dans ce dernier cas, de mouvements apparents (o"'3,20 pour 3 Patelles en i heure dans le premier cas, et o"'i-',64 pour les mêmes Patelles dans le second cas, d'après une de mes expériences). SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. 1409 maux inadaptés dans de tels habitats, ou du moins une limitation de leur nombre dans les mares littorales plus étroites que celle que l'on est à même de constater en certains cas('). Aussi la fermeture immédiate des Actinia equina, malgré leur énorme résistance à l'asphyxie, dans les mares au départ de la marée, alors que la composition de l'eau y est encore identique à celle de la mer qui vient de les aban- donner et qu'aucun facteur ne paraît encore susceptible d'agir, alors que, d'autre part, il n'existe pas chez des Actinies de cet habitat de rythme des marées (rythme qui, s'il existe chez certaines Actinies situées à sec à de hauts niveaux, est même dans ce cas excessivement rare autant que |)eu apparent), alors, enfin, que l'absence d'agitation de l'eau ne s'oppose nullement, en aquarium, à l'épanouissement permanent d'Actinies prises dans ce même liabital, cette fermeture apparaît bien comme une réaction glo- bale à la désoxygénalion de l'eau qui survient fréquemment dans ces conditions de vie : il se produit un phénomène d'anticipation réilexe, déclenché, en quelf|ue sorte, par uji signe précurseur, la décroissance d'agitation de l'eau, phénomène qui assure l'adapta- tion des Actinies à ce milieu extrêmement variable. Mais, en outre, en milieu artificiel, les Actinies s'adaptent à la diminution de l'oxy- gène : la décroissance au-dessous d'un certain taux, d'ailleurs variable suivant les cas, de l'oxygène dissous, provoque constamment, en l'absence d'autres facteurs pouvant ajoulerleur infiuence perturbatrice, la fermeture des Actinies, qui précède, sans excep- tion, le relâchement sphinctérien de l'asphyxie (-). Et d'autre part l'accroissement de cette teneur, du moins au début et jusqu'à un certain upliinum, provoque l'épa- nouissement d'Actinies préalablement fermées. Enfin, on ne peut invoquer, pour expliquer ces phénomènes, une intervention de l'acide carbonique, qui n'exerce aucune action dans l'eau de mer dans les conditions normales, étant donné qu'il n'existe de CO^ dissous à l'état libre que très rarement, après saturation des carbonates alcalins formant avec GO^ des bicarbonates, suivant un équilibre chimique particulièrement instable en rapport avec la tension de CO- dans l'air extérieur. En résumé, les varialions du taux de l'oxygène dissous constituenl un des facteui-s les plus importants des réactions de fermeture ou d'épanouisse- (') Dans des mares ou des failles rocheuses absolument remplies d'ulves, à Royan, j'ai, en revanche, toujours trouvé des faunes extrêmement pauvres en individus, sans doute à cause de la diminution très rapide de l'oxygène dissous à l'obscurité, due à la respiration de cette grande quantité d'algues. Mais, à vrai dire, on pourrait invoquer à la rigueur, dans ce cas, l'excès d'oxygène produit au soleil; l'oxygène en effet, comme tous les corps, devient toxique, pour les organismes, à hautes doses; et, malgré la limitation du pouvoir de solubilité de l'oxygène dans l'eau de mer, il se produit une suspension gazeuse telle, que, dans une de ces failles, j'ai trouvé jusqu'à 24"'e, 7 par litre d'O, chiffre très supérieur à la quantité maxima soluble dans cette eau, à l'à". (^) On constate le fait par abandon d'Actinies en milieu clos dans une eau nouvelle; dans une eau ancienne, en effet, après la mort de la faune microscopique, il se produit souvent un développement considérable de la Hoie, en particulier des diatomées, de sorte qu'à la lumière il s'effectue une production d'oxygène empêchant l'épuisement. l/,IO ACADÉMIE DES SCIENCES. nienl chez Aclinia equina L., (jui présente, en outre, ces mêmes réactions anticipées de fermeture au départ de la marée, d'ouverture au retour, comme adaptation à un milieu à teneur varial^le en oxygène dans le premier cas (avec diminution fréquente et danger d'asphyxie), à teneur sensiblement constante dans le second. La fermeture des Actinies augmente en effet, par suite du ralentissement fonctionnel qu'elle entraîne et de la moindre con- sommation d'oxygène, la capacité de résistance à l'asphyxie. crtYPTOGAMiE. — Sur le dêveloppejnent el les affinités du Sorosphœra Vero- nic» Schruter. Note de MM. 1\. Maike et A. Tison, présentée par M. Gui- gnard. Les Véroniques ( Veronicn hederœfolia. triphylku arvensis, Chamœdrys) présentent parfois des tumeurs de la tige, des pédoncules floraux, des pé- tioles ou des nervures médianes des feuilles, qui ont pour cause la présence d'un organisme parasite produisant dans les cellules des balles de spores en forme de sphère creuse. La nature de cet organisme est restée jusqu'à nos jours très problématique. Sclirôter, lorsqu'il le découvrit en 1877, le classa dans les Ustilaginées, sous le nom de Tubiirci- nia Veronicœ. Plus tard il le transporta dans les Phvtomyxinées, en créant pour lui le gent-e Sorosphœra. Cet auteur ne classait d'ailleurs le Sorosphœra Veronicœ que du- bitativement dans l'un et l'autre de ces groupes. Rostrup et Trotter, étudiant à nouveau cet organisme, croient devoir le rapporter aux. Ustilaginées, en se basant sur la présence d'iiyphes mycéliennes mélangées aux balles de spores. En iqo6, nous avons reçu de M. Leniée des spécimens vivants de ce rare parasite. Ces spécimens étaient de petites tumeurs caulinaires de Veronica Chainœdrys et prove- naient des environs d'Alençon. Nos essais pour obtenir la germination des balles de spores et pour infester des pieds sains de Véronique sont restés infructueux, et la petite quantité de matériel à notre disposition ne nous a pas permis de les varier. Nous avons pu toutefois élucider la véritable nature de ce parasite, établir définitivement sa place dans la classification et étudier les diverses phases de sa vie parasitaire. Le Sorosphœra apparaît tout d'abord dans les cellules des parenchymes médullaire et cortical de la Véronique sous forme de myxamibes uninu- cléées, souvent assez nombreuses dans une seule cellule. Sous l'influence irritante de ces myxamibes, les cellules qui les renferment s'hypertrophient SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. I '| I I et présentent des mitoses anormales, généralement non suivies de cloison- nement, ce qui les rend plurinucléées. Lesmyxamibes grandissent, divisent leur noyau par des mitoses successives et simultanées, et deviennent des plasmodes plurinucléés. La première mitose est semblable à celles décrites par Nawaschin, dans les myxamibes de Plasmodiophora Brassicae; les suivantes sont un peu diffé- rentes. On y peut compter huit chromosomes, et l'on peut y constater, à certains stades, la présence de centrosomes et d'irradiations polaires. Lorscjue les plasmodes ont atteint une certaine taille, ils se divisent en autant de cellules nues qu'ils contiennent de noyaux. Ces cellules nues restent agglomérées en une masse plus ou moins compacte; dans chacune d'elles se produit une mitose où le nombre des chromosomes est encore 8. Ces mitoses sont toujours simultanées. Les cellules filles restent groupées et s'amassent en une masse sphérique, tout en s'entourant d'une membrane. En même temps, elles sécrètent des matières grasses de réserve; leur noyau devient plus petit, acidophile et sans nucléole distinct. La portion centrale de la sphère ainsi formée reste vide de cellules et ne renferme qu'un liquide visqueux, bientôt résorbé. Le développement des spores les amène, par pression mutuelle, à prendre la forme de pyramides tronquées à base convexe. 11 se produit le plus souvent plusieurs plasmodes et, par conséquent, plu- sieurs balles de spores dans chaque cellule. L'évolution de ces plasmodes ne se faisant pas en même temps, on peut trouver dans la même cellule le para- site à presque tous les stades de développement. Dans les spécimens jeunes et en bon état, on ne trouve nulle part trace d'hyphes mycéliennes dans les tissus envahis par le Sorosphœra : les obser- vations des auteurs cités ci-dessus avaient évidemment porté sur des tumeurs trop âgées et envahies par des saprophytes. C'est ce que prouve d'ailleurs l'absence de plasmodes dans leurs préparations. Nous avons observé les plasmodes vivants en 1906 et nous avons pu con- stater leur aspect amiboïde. M. Lagerheim nous a dit cette année avoir trouvé en 'èwîiàele Sorosphœra Ke/'o/2«cfe et avoir vu également ses plasmodes. Cette constatation, faite par lui d'une façon absolument indépendante de nos observations, les confirme pleinement. Le Sorosphœra Veronicœ doit donc être définitivement éloigné des Ustila- ginées et rangé dans les Phytomyxinées, à côté du Plasmodiophora lirassicœ, auquel il ressemble à jjien des égards. Toutefois il ne paraît pas présenter à aucune époque de sa vie parasitaire les fusions de plasmodes et les fusions l4i2 ACADÉMIE DES SCIENCES. nucléaires observées ou soupçonnées par Nawaschin dans le Plasmodio- phora. Ajoutons, pour terminer, que l'action du SnmxphŒra sur la cellule infestée est moins briilale que celle du iHasmodiophora : cette cellule continue à vivre et contient des chloroplasles et de nombreux grains d'amidon, même après la formation des balles de spores du parasite. ANATOMIE. — De la carpocyphose (anatomie normale el pathologique de l'articulation radio-cubitale inférieure). Note de M. R. Robinson, pré- sentée par M. Edmond Perrier. J'ai eu la bonne fortune de disséquer et d'observer deux cas d'ime défor- mation du poignet qu'on est habitué à appeler maladie de Madelung. Elle consiste en une déformation du poignet que Dupuytren avait déjà vue et que Smith et Cruveilhier ont décrite sous le nom de luxation congénitale de l'extrémité inférieure du cubitus. La rareté et rimperfeclion des dissections m'ont amené à faire connaître le résultat de mes recherches aussi complètes que possible pour élucider la pathogénie d'une affection qui est plus fré- quente qu'on ne le croirait au premier abord. Il faut noter tout d'abord que l'articulation radio-cubitale et la cubito- carpienne surtout sont des articulations incomplètes. On peut même consi- dérer la dernière comme une pseudo-articulation. C'est sans doute pour cette raison anatomique que la saillie de la tête cubitale est très prononcée chez les personnes qui sont soumises à un travail mécanique et que c'est là un des points les moins esthétiques des membres de l'homme. Revenons à nos faits. Dans le premier cas, il s'agit d'une jeune femme d'une tren- taine d'années qui ne présentait aucune autre déformation que celle des deux poignets. J'ai pu la disséquer au I.aboratoire de Médecine opératoire de l'Ecole pratique, grâce à l'obligeance de M. Cnlz, préparateur du professeur Quénn. La lête cubitale avait complètement lâché la petite cavité sigmoïde. Celle-ci était trop petite, trop plane et déjetée en arrière. La grosse tète du cubitus ne pouvait pas l'épouser plus longtemps, du moment que le développement de la tête el de la cavité ne se trouvaient pas en relation plus ou moins égale. Tous les muscles fléchisseurs de l'avant-bras étaient en contraction et la main avait pris la forme de griffe. 11 existait donc une carpocyphose postérieure, mais il y en avait une autre antérieure, parce que l'extrémité inférieure du radius était saillante par son épiphyse courbée en avant et en haut. C'est une lésion permanente de la déformation du bout radial inférieur et c'est elle qui est la cause motrice de la luxation du cubitus en arrière. SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE 1908. l4l3 Dans un autre cas que j'ai observé dans le service de mon maître M. Mauclaire, avec son interne iM. Jacoulel, il s'agit d'une jeune infirmière qui présente une énorme luxa- lion de la tête cubitale inférieure. Les épreuves radiographiques nous ont montré dans les deux cas, en même temps que cette luxation, l'altération de l'extrémité inférieure du radius. J'ai étudié avec M. Jacoulel sur plusieurs fœtus la disposition des carti- lages de conjugaison des deux os de l'avant-bras et je suis arrivé à ce résultat, comme l'avait bien dit Llielmann, que le cartilage de rextrémité inférieure du radius est moins haute en avant qu'en arrière. Supposons qu d y ait une lésion dans cette région ou que le traumatisme y agisse, amsi que nous l'avons reproduit expérimentalement; le bout inférieur du radius, pris entre la force et la résistance, se luxera en arrière et fera une bosse en avant. C'est ce que nous appelons carpocyphose antérieure. Il s'ensuivra que les muscles fléchisseurs passant sous l'arcade palmaire résistante seront gênés, iiTités par cette bosse radiale, d'où la contraction de ces muscles. Ceux-ci, s'insérant presque tous sur le cuiiitus ou le liga- ment interosseux, exécuteront une traction en bas de la portion supérieure de l'os dont l'extrémité inférieure de la tète mal emboîtée dans une petite cavité plane, déjetée en arrière et lâchement retenue par les ligaments, se luxera facilement en arrière. Telle est la théorie que je me permets de proposer au point de vue de la pathogénie de cette curieuse affection qu'on peut rapprocher avec Smith et Cruveilhier de la luxation congénitale de la hanche, en ce sens que toutes les deux débutent dans l'immense majorité des cas en bas âge et qu'elles reconnaissent comme prédisposition essentielle un développement imparfait de l'articulation. Nous terminerons cette Note par une remarque peut-être hasardée, mais plausible, à savoir que la pseudo-articulation cubito-carpienne doit avtîir une indication anthropologique. On sait que l'homme marche en posant les pieds en avant et en dehors. La marche en dedans est un état anormal ou pathologique. Si l'homme se mettait sur les quatre extrémités de ses membres, il marcherait aussi par ses mains en avant et en dehors, grâce à la pseudo-articulation cubito-carpienne que forme un angle beaucoup plus aigu que l'angle formé par l'articulation radio-carpienne, plus obtus. Les anthropologistes trouveront peut-être dans cette disposition une interpré- tation à la question toujours agitée, mais pas encore résolue de l'origme quadrumane de l'homme. l4'4 ACADÉMIE DES SCIENCES. ANTHROPOLOGIE. — Découverte d'un squelette humain mousiérien à La Cha- pelle-aux-Saints (Corrèz-e). Note de MM. A. et J. Bouyssonie et L. Bardox, présentée par M. Edmond Perrier. M. Boule a présenté, dans la séance du i4 décembre 1908, les restes d'un squelette humain, du Pléistocène moyen, que nous avons eu la bonne for- tune de trouver récemment. Voici, résumées en quelques lignes, les circon- stances de celte découverte. Elle date du 3 août 1908. Elle a été faite dans une bouffia (nom patois de îfrotte)^ située sur la commune de La Chapelle-aux-Saints (Corrèze), dans la vallée d'un petit affluent de la Dordogne. Cette grotte est un couloir très bas et sinueux qui s'enfonce dans un calcaire liasique cargneuliforme. Elle contenait un gisement archéologique moustérien, découvert par nous en igoS, et entièrement fouillé de nos mains, qui s'éta- lait largement sur le talus précédant l'ouverture, et pénétrait à près de 6" à l'intérieur. Là, recouverte de terre meuble et de débris modernes, la couche s'étendait directement sur le sol de la grotte, vierge de tout remaniemeiU. Elle était épaisse en général de So""'" à 4o°™, mais atteignait près du double sur l'emplacement d'une fosse. Une fosse était creusée, en effet, dans le sol, à 3'" environ de l'entrée, vers le milieu du couloir. De forme à peu près rectangulaire, elle avait comme dimensions i™,4o sur o™,85 environ, avec o"\3o de profondeur. C'est là que gisait le squelette humain, étendu sur le dos, orienté E.-O., la tête à l'Ouest relevée contre le bord de la fosse et calée par quelques pierres, le bras droit replié de manière à ramener la main vers la figure, le bras gauche à peu près étendu, les jambes repliées. Comme autres particu- larités, signalons qu'au-dessus de la tète il y avait plusieurs grands frag- ments d'os posés à plat et, au voisinage, l'extrémité d'une patte postérieure d'un grand Bovidé avec plusieurs os en connexion. Au-dessus et autour, le gisement archéologique était riche en os brisés, ainsi qu'en outils de silex jaspoïdes et de cjuartz. Il n'y avait pas de foyers proprement dits. L'outillage est du beau et pur Moustérien, caractérisé par des racloirs abondants, des pointes en nombre moindre et d'autres outils variés. L'ab- sence presque totale de pièces amygdaloïdes (coups de poing), la présence de formes aurignaciennes naissantes indiquent un Moustérien supérieur. Il n'y avait pas un seul os utihsé (comme ceux de la Quina ou de Petit-Puy- moyen, en Charente). SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. l4l5 La faune qui accompagnait loutillagc comprenait le Renne, Cervus tarandus, très abondanl; un grand Bovidé, abondant; le Cheval, Eqiius cahallas, rare; quelques débris de Blaireau, Renard, Ovide ou Capridé, Oiseaux. En dehors des os que nous avons reconnus nous-mêmes, la détermination, pour les pièces plus délicates, a été faite, soit par M. l'abbé Breuil, soit surtout par M. Harlé. Dans un lot venant de notre dernière fouille, et que nous n'avions pas eu le temps de soumettre à M. Harlé, M. Boule a trouvé une molaire supé- rieure de Rhinocéros tychorhinus, des mâchoires et des os des membres de Marmotte {Arctomys marmoUa), quelques débris de Bouquetin et d'un grand Loup. Enfin, ajoutons qu'une anfractuosité de rocher, voisine de la Bouffia, a donné quelques débris, parmi lesquels M. Harlé a reconnu Hyœna spœiea (canines). Ainsi se trouve bien établie la contemporanéité du squelette avec une faune froide. En résumé : 1° L'homme de la Bouffia de La Chapelle-aux-Saints est incontestable- ment de l'époque mouslérienne. 2° Il a été intentionnellemcnl enseveli. j" Ou peut vraisemblablement croire, par suite de considérations qu'il serait trop long de développer ici, que la Bouffia était, non un lieu d'habi- tation, mais un tombeau où se sont donnés d'assez nombreux repas funé- raires. 4° Cette découverte, s'ajoutant à celle plus récente de M. Hauser, au Moustier même, donne de précieuses indications sur la race humaine qui habitait noire région du Centre-Sud-Ouest à l'époque moustérienne. ZOOLOGIE. — Analoinie des organes appendiculaires de l'appareil repro- ducteur femelle des Blattes ( l'eriplaneta orientalis L.). Note (') de M. L. lîoRDAS, présentée par- M. Eduiond Perrier. A l'appareil reproducteur femelle des Blattes {Periplaneta orientalis L.) se trouvent annexés deux sortes d'organes, signalés par Siebold, L. Du- (') Présentée dans la séance du 20 novembre 1908. C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N° 25.) l'ilG ACADÉMIE DES SCIENCES. four, etc. , et appelés réceptacle séminal ou spennatèque et glande séhifKjue ou sèrifique. .lusqu'à présent les divers entomoioi^istes qui se sont occupés des Or- thoptères n'avaient décrit ces organes qu'incidemment et d'une façon très sommaire. Dans un travail que nous venons de terminer, nous les avons étudiés au triple point de vue anatomicjue, histologique et physiologique, et étaljli leurs rapports avec les derniers segments abdominaux. Nous avons ainsi reconnu que leurs conduits excréteurs ne s'ouvrent pas, comme l'ont représenté certains auteurs, dans la partie terminale de l'ovi- ducle impair. La présente Note est consacrée à l'anatomie de ces appen- dices génitaux. 1° Réceptacle séminal ou sperniatlièque. — Le réceplacle séminal de la Periplanela orientalis est constitué par deux tubes d'inégale dinieusion. Le plus court est un ap- pendice à peu près régulièrement cylindrique, sinueux et appliqué entre les deux expan- sions basilaires des apophyses génitales antérieures (ou supérieures). Sa surface externe est parcourue par une trachée très rameuse, présentant une teinte blanc argenté qui la rend facilement apparente. La lumière de la glande, Luiiforniément tubuleuse, se termine par une pointe tronconique. Elle est limitée par une épaisse membrane chiti- neuse (intima), de laquelle partent d'innombrables canalicules qui vont se terminer dans les cellules de l'assise épitliéliale. L'extrémité proximaledu tube se rapproche de celle de son congénère et se soude finalement à cette dernière pendant un court trajet. Les deux canaux internes sont néanmoins toujours séparés et s'ouvrent indi\ iduelle- ment à la face dorso-anlérieure de la cavité vaginale, entre le 8^' et le 9" sternile. Le réservoir séminal principal a de 8'"™ à g™"' de longueur. Sa forme est celle d'une massue, à extrémité distale plus ou moins renflée suivant les types; elle aflécte une l'orme tantôt hémisphérique, tantôt conique, tantôt pyramidale, tandis (|ue sa paitie movenne et son extrémité proximale s'amincissent peu à peu et deviennent finalement cylindriques. La cavité ou lumière du réceptacle est tubuleuse, sauf son extrémité distale qui s'élargit brusquement et présente, de profil, à peu près la forme d'une équerre ou d'une crosse de fusil. Celle cavité, qui renferme de nombreux sper- matozoïdes, est limitée par une membrane ehitineuse. de teinte brunâtre, criblée dune multitude de pertuis microscopiques, qui sont les parties terminales de petits filaments canalicules intracellulaires. Ces filaments, sinueux et diversement recourbés, sont très nombreux et forment, tout autour du conduit, après dissociation et dilacé- ration de l'assise épithéliale, une sorte de chevelu ou de manchon soyeux, lui donnant l'apparence d'une brosse à bouteille. Chaque filament se termine par une extrémité arrondie, qui souvent se continue par une tigelle très ténue. Les deux tubes sont recouverts extérieurement d'une musculature composée de fibres obliques et de fais- ceaux annulaires. 1" Les glandes sérijiques, que nous avons appelées, d'après leurs tructure morpholo- gique, glandes arborescentes, forment un buisson rameux d'un volume considérable, occupant la presque totalité de la cavité abdominale postérieure. Filles sont situées SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. l4l7 sous l'inteslin terminal et le rectum qu'elles débordent latéralement, et reposent sur la paroi dorsale de la cavité vaginale. Leur volume et surtout leur teinte blanchâtre, très caractéristique, permettent de les apercevoir au premier abord, quand on a enlevé les derniers tergites abdominaux. L'organe, constitué par une multitude de canaux cylindriques, ramifiés diclioloiniquement et terminés en pointe mousse, résulte, en réalité, de deux massifs différant entre eux par leur volume, la nature de leur produit et leur structure histologique. De plus, les deux glandes, bien que soudées à leur partie terminale, s'ouvrent néanmoins par deux orifices, très rapprochés, mais dis- tincts, sur la paroi dorsale de la cavité vaginale, à travers leg^sternite. La glande arborescente gauche, infiniment plus développée que sa congénère du côté droit, comprend tout d'abord uu tronc principal qui se bifurque en deux rameaux secondaires, lesquels se divisent dichotomiquement à leur tour un grand nombre de fois et forment un volumineux faisceau de filaments sinueux et enchevêtrés, occupant toute la cavité abdominale postérieure et entourant, de toutes parts, l'intestin terminal et l'ampoule rectale. Chez les jeunes nymphes, les filaments glandulaires sont dia- phanes et transparents, tandis que chez les adultes ils présentent une teinte blanchâtre et lactescente due à la nature de leur contenu. Ce dernier est formé par un produit épais, compact et renfermant un grand nombre de cristaux cubiques et surtout octaé- driques, de [\V- à loV- de côté. Ces cristaux ne font leur apparition dans les vaisseaux glandulaires que vers la fin de la période nympliale. La glande droite, beaucoup moins développée que la gauche, comprend un tronc principal, divisé tout d'abord en deux rameaux, desquels partent, par division dicho- tomique, un certain nombre de branches, formant un petit arbuscule recouvert par la glande gauche et la paroi droite de l'ampoule rectale. Le lumen de chaque tube est irrégiilier, sinueux, et présente, de distance en distance, de petites tubérosités. De sa membrane chitineuse enveloppante partent des canalicules intra-cellulaires, pénétrant jusqu'au milieu de l'épithélium périphérique. Cette disposition, très caractéristique, peut facilement être mise en évidence. Quant au contenu glandulaire, il est composé d'un liquide hyalin, transparent, et sans aucune trace de cristaux. En résumé, nous voyons qu'à l'appareil génital femelle des Blattes se trouvent annexés deux sortes d'organes : i" Un réceptacle séminal ou spermat/iéqiie, composé de deu.x tubes de di- mension très inégale. Le plus volumineux a son extrémité distale renflée, arrondie ou brusquement tronquée. Sa cavité renferme de nombreux sperma- tozoïdes. A leur partie proximale, les deux tubes se soudent en un conduit très court. Leurs orifices externes sont néanmoins distincts et situés entre le 8'' et le 9* sternite abdominal. 1° Deux glandes accessoires ou arborescentes {a^T^^TQÏX sébifique ou séri- fique), de volume inégal, à sti^ucture histologique et à fonctions physiolo- giques différentes. La plus volumineuse sécrète des cristaux octaédriquesde carbonate de chaux très abondants, surtout à l'époque de la ponte, et servant l4l8 ACADÉMIE DES SCIENCES. à rédifîcation de l'oothèque. L'ouverture de ces deux glandes est située sur le 9* sternite de l'abdomen. Nous voyons, en outre, que les deux appendices génitaux que nous venons de décrire {spermalhcque et glandes arbore scenles') n'ont aucun rapport, ni avec l'oviducte, ni avec l'utérus, mais bien avec les 8* et 9* sternites. On peut donc les considérer connue des appareils segmentaires, au même titre que les glandes génitales. ÉVOLUTION DES ÊTRES VIVANTS. — Recherches expèrimenlales sur les muta- tions évolutives de certains Crustacés de la famille des Atyidés. Note de M. Edmond Bokd.vge, présentée par M. Bouvier. En l'année igoS, désirant avoir la confa'mation expérimentale d'une hy- pothèse qu'il avait émise l'année précédente (Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 446), M. le professeur E.-L. Bouvier m'engagea vivement à profiter de mon séjour à l'île de la Réunion pour entreprendre des recherches dans le but de vérifier si la forme décrite sous le nom àWtya serrata par Spence Bâte (Atya hreviroslris de Man) ne représentait pas une mutation évolutive de Y Ortmannia Alluaudi (Bouvier). Il est utile de rappeler rapidement ici que les crevettes du genre Atya se distinguent des Ortmannia par un certain nombre de caractères essentiels dont le plus remarquable porte sur la forme des pinces qui terminent les pattes des deux paires thoraciques antérieures. Les figures i et 2 montrent nettement les différences offertes par ces appendices. Chez Atya, les pinces sont fendues jusqu'à la base et divisées en deux doigts identiques munis d'un^bouquet de très longs poils. Les pinces des Ortjuannia présentent un bouquet de poils beaucoup plus courts et sont construites sur le modèle typique des pinces des Décapodes. Des différences notables s'observent aussi dans la forme du carpopodite ou arlicie qui supporte la pince. UAtya serrata et \ Ortmannia Alluaudi se trouvent réunies assez abon- damment dans les différents cours d'eau à régime torrentiel de lile Bourbon, mais seulement dans la région montagneuse et relativement fraîche, jamais dans la région basse et chaude. Malgré les nombreuses difficultés que je prévoyais, par le fait que, pour de multiples raisons, je serais obligé d'expérimenter sur le littoral, c'est- SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. l4l9 à-dire dans des conditions défectueuses, j'entrepris les recherches indiquées par M. Bouvier. Je songeai alors à utiliser un petit bassin en maçonnerie, situé dans un endroit très frais, dans l'une des cages de la ménagerie du Musée de Saint- Denis, et alimenté par la canalisation de la ville. Fig. I, destinée à montrer la forme des pinces 6,, è, chez Atya serrata (d'après M. Bouvier). Fis. 3, destinée à montrer la forme des pinces 6,, b^ chez Orlmannia Alluaudi (d'après M. Bouvier). Ayant mis dans ce bassin une femelle à'Ortniannia Alluaudi chargée d'œiifs, je remarquai, peu de jours après, en un point du bassin où l'eau se trouvait en ce moment vivement éclairée, de nombreuses larves. Avec un filet de fine mousseline j'en capturai une vingtaine d'un seul coup, profitant ainsi de l'iiéliotropisme positif très net qu'elles montraient. Cette première forme larvaire correspond au stade Zoé. Elle mesure de 2mm à 2'^'",5 environ. Entre les yeu\ proprement dits on observe une petite tache pig- mentaire noire, vestige d'un œil frontal médian. Parmi les appendices, il en est cinq paires très nettement visibles. Les deux premières paires représentent les antennules et les antennes; les trois autres paires semblent correspondre aux pattes-mâchoires. Il est difficile d'apercevoir les appendices buccaux proprement dits {mandibules et mâ- choires). Six jours après la constatation de la présence d'une grande quantité de Zoés, je remarquai, encore à ce moment du jour où une région du petit bassin se trouvait vivement éclairée, un groupe de larves d'aspect nouveau attirées par la lumière. Elles étaient peu nombreuses, une trentaine au maximum. Il me parut alors évident qu'un grand nombre de Zoés avaient péri. Il était dorénavant nécessaire d'éviter tout sacrifice de spécimens de formes Jarvaires destinés à des descriptions complètes, puisque le but que je me proposais n'était pas, somme toute, une étude approfondie du développement embryogénique des Alyidés. Et, dans ces conditions, ne pouvant songer à détruire la l/jao ACADÉMIE DES SCIENCES. moindre larve représentant ce deuxième stade, je dus me contenter d'en capturer pro- visoirement deux ou trois et de les examiner rapidement après les avoir placées dans un verre de montre plein d'eau. Elles me parurent absolument identiques. Elles corres- pondaient au stade inysis et mesniaienl de 5""", 5 à 6'""\ La tache pigmentaire frontale a disparu et les yeux pédoncules ont fait leur apparition. Le bouclier céplialothoracique présente une pointe roslrale assez peu développée. Les appendices du céphalothorax sont au nombre de treize paires : une paire danlennules, une paire d'antennes, une paire de mandibules, deux paires de mâchoires, trois paires de pattes-mâchoires et cinq paires de membres thoraciques. Après avoir examiné ces quelques spécimens de larves au stade mysis, je les remis, encore pleins de vigueur, dans le bassin. Au bout de 12 jours, je constatai qu'aux larves Mysis avaient succédé de minuscules Crustacés préseulanl la forme de crevettes proprement dites. Ils me parurent très peu nombreux. Avec de grandes précautions, je fis alors vider le bassin et je cajiturai les cievettes. Il n'y en avait que sept; elles mesuraient de 9""" â 9'"™, 5 environ et étaient toutes du type ortmannien. Je ne savais alors que conclure de celte première expé- rience, bien imparfaite; et c'est à ce moment surtout que je regrettai d'avoir prélevé, au début de cette expérience, une vingtaine de sj)écimens de Zoés pour les fixer sur une lame de verre. C'est peut-être l'un de ces spécimens qui, s'il eût vécu, m'eût donné, par son développement ultérieur, une preuve de la mutation soupçonnée. Mes regrets furent d'autant plus vifs que, 2 mois après, il me fallait définitivement quitter la Réunion. L'expéfience fut alors reprise avec une nouvelle femelle ovifère d'Orï- mannia Alluaudi. Malgré de sérieuses difficultés causées surtout par les pluies torrentielles de l'hivernage, entraînant des perturbations, voire des interruptions, dans la circulation de l'eau amenée par la canalisation de la ville, j'arrivai enfin à la constatation tant désirée : les femelles àOrtrnannia Alluaudi peuvent donner naissance à de jeunes Orlmannia et à de jeunes Atya. L'hypothèse formulée par le professeur Bouvier se trouve donc ainsi vérifiée. Des expériences menées parallèlement dans un autre bassin tendraient à établir que les femelles ^ Atya ne donnent naissance qu'à des Atya non mélangées à des Ortmannia. Il ne semble exister aucune différence extérieure apparente entre les larves Zoé et Mysis des Atya et celles des Orlmannia. Il est cependant certain que les seize œufs àOrtrnannia qui, dans la deuxième expérience, m'ont donné dix Ortmannia et six Atya, n'étaient pas identiques. Leur protoplasma contenait déjà en puissance, comme celui des larves Zoé et Mysis qui en provenaient, les. différences qui se sont seulement extériorisées lors de la première apparition de la forme crevette proprement dite. SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE 1908. l42I ZOOLOGIE BIOMÉTRIQUE. — fJmite Supérieure de ta proportion d'encéphale par rapport au poids du corps chez les Oiseaux. Note de M. Louis La- picQi'E, présentée par M. Dastre. Dans ma Note du 2^ juin 190-7 j'ai indiqué l'existence d'une limite supé- rieure pour la proportion d'encéphale ; considérant en une seule série les Mammifères et les Oiseaux, j'avais, en première approximation, fixé cette limite à // ///( ringtiéme du poids du corps. Je suis aujourd'hui en mesure de préciser cette notion relativement aux Oiseaux. Dans cette classe, l'encéphale peut atteindre la proportion de un c/ui/iziéme du poids du corps, comme l'avaient indiqué quelques auteurs anciens. Il faut comparer cette proportion, [)Our en comprendre l'inlérét, avec le coef- ficient de céphalisation. Les diverses espèces d'un même genre ou d'une même famille, égales en organisation nerveuse, présentent la même valeur du coefficient de céphalisation, et une proportion d'autant plus élevée que leur laille sera plus petite; c'est donc dans les petites espèces de chaque groupe qu'il faut chercher la limite. J'ai syslétnaliquemeiU examiné le plus grand nombre que j'ai pu des petites espèces de notre pays. Voici, résumées en un Tableau, les données qui me paraissent intéres- santes pour la question. Les poids de corps et d'encéphale sont les moyennes du nom- bre de sujets indiqué dans la première colonne; le rapport de ces poids, indiqué dans l'avaiU-deinirre colonne, représente le dénominateur de la fraction qui nous occupe en ce moment et qui est aussi le poids relatif de Guvier; enfin, le chifTie de la dernière colonne leprèsente le poids relatif physiologique ; c'est le quotient du poids de l'encé- phale par la puissance 0,56 du poids du corps, autrement dit le coefficient de céplia- lisaliort de Dubois. Nombre de Poids sujets. Espèce. du corps. 4 P/iytlo.sco/)i/s riifus {Bechsl..)... 7,82 4 P/iylloscopii.s IrochiUis ( L.) . . . . 8 , 80 4 Anorlliura troglodytes (L.) ... 9,26 3 Certhia faitiiliaris L 9 1 ^7 7 Régulas régulas (L.) 5,48 6 .'Egilhalus caudaliis ( L.) 7,66 3 Parasalerh 10, 23 9 Parus palastris L 10, 5 1 2 1 Parus cœruleas L 1 1 , 00 16 Paras major \^ 18,70 5 Sitta europœa L 23 , 3o Poids Rapport : Coefficient de corps de ncéphale. encéphale oéphalisaliori. o,320 2-2,9 0, io5 0,347 •2.1,3 0, 102 0,488 19,0 0,l4l 0,444 21,0 0,127 0,357 15,3 o,i38 o,5oo 15,3 0, (56 0,691 l'+,8 0,188 o,6So 15, '^ 0, 182 o,655 10.8 0,171 o,865 21,0 0,171 r , 020 22,7 0, 180 l/|22 ACADÉMIE DES SCIENCES. Les l'ouillots (P. veloce, Ph. rii/as et I*. filis, Ph. trochilus), makré leur liés pe- tite taille, se tiennent bien aii-dessous du f|uinzième; leur coefficient de céplialisation est faible (o, lO environ). Le Troglodyte, avec uu poids du corps un peu plus élevé, présente la proportion déjà forte de un dix-neuvième, car il a un coefficient de cépha- lisation de o, i4 comme les Fauvettes auxquelles il est apparenté. Les chilTies vérita- blement significatifs sont offerts parles Mésanges et la famille des Paridœen général. Chez les grandes espèces du groupe, la Sittelle, la Mésange charbonnière, le coeffi- cient céphalique est de o, i- et o, i8 ; deux espèces, la Nonnette {Parus pnliistris) el la Mésange à tête noire (Paras ater), moitié plus petites, ont le même coefficient de 0,18; elles atteignent la proportion de un tjuinzièoie. Mais la Mésange à longue queue {.'Egilhalus caudatus) est encore plus petite; la proportion reste la même, "/( quinzième; c'est que le coefficient de céplialisation est descendu à o, i56; enfin, le Koitelet [Régulas regalus), le plus petit de nos oiseaux, si voisin des Mésanges par ses formes, ses colorations vives et ses allures, présente encore la même proportion de un quinzième; mais son coefficient de céplialisation est descendu au-dessous de o, 1/4. Nos granivores présentent en général des coefficients voisins de 0,12, de sorte que les plus petits d'entre eux, comme le Cini, Serinus seri/ius (L.), avec un poids corporel de los à 12^, atteignent à peine la proportion de un nngt-ciiujuivme. Parmi les oiseaux exotiques, les petits bengalis (Estrelda divers) avec poids corporel de 5^^ à G*»' et un coefficient également de 0,12, n'atteignent que la proportion de un dix-septième. Mais les plus petits de tous les oiseaux se trouvent dans la famille si spé- ciale des oiseaux-mouches ( Trochilidœ). Je dois à Tobligeance de M. Troues- sart, avec des renseignement précieux, quelques spécimens qui m'ont permis de connaître, avec une approximation déjà intéressante, les données dont j'avais besoin pour ce groupe et ceux dont je parlerai ensuite. Ces spécimens étaient, soit conservés dans l'alcool, soit desséchés après fixation au formol. J'ai appliqué les mêmes procédés à des espèces européennes que je connaissais directement, et, par comparaison, j'ai pu reconstituer les poids corporels. Quant aux poids encéphaliques, je les ai reconstitués, toujours comparativement, au moyen de moulages de la cavité crânienne; chez les petits oiseaux, ces moulages reproduisent avec une précision étonnante la forme de l'encéphale lui-même. Les Trochilidœ m'ont montré un extrêmement petit coefficient céphalique. Ainsi Delatltia henrica (Less.) avec un poids corporel d'environ 6s et un encéphale d'environ 01^,20, donne un coefficient un peu inférieur à o,n(S; aussi le minuscule Mellisuga minirmt (L.), le plus petit de tous les oiseaux, avec un poids corporel d'environ 2^ et lui encéphale d'environ o«,i3, montre une proportion de un quinzième en gardant sensiblement le même coefficient céphalique. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. 14^3 Les Nectnrinidœ, qui tiennent clans la faune de l'ancien monde la même place que les TrochUidœ (lan> le nouveau, pié>enltnl, d'après les deux éclianlillons que j'ai eus, des coefricients beaucoup plus élevés. Cinnyris fuUginosa (Shaw) : poids corporel, 7b',2o; encéphale, G, ^3; coef(icieiit. 0,1 'i; pioporlion, un (li.T-scptirmc. Ncctarinia pulcliella (L.) : poids corporel, 6-,?.5; encéplialc, o,35; coefficient, o, i3; proportion, un di.x-liuiUèine. A utant que je sache, il n'existe pas de Acclatinidu- beaucoup plus petits que ceu\.-là ; il n'en existe pas approchant, comme petitesse, du Mellisuga. D'autre pari, il fallait examiner la famille d'oiseaux 011 le coefficient est le plus élevé; ce sont les Psittacidœ; j'ai trouvé chez le Perroquet amazone (Chrysofis amazonien L.) le coefficieiU de o,'J(). Les pltis petites espèces de Psiltacidœ sont précisément celles d'un genre voisin et habitant la même région, le genre Psitlacula. Un Psiltacula ccleslis (Less.) m'a donné les valeui^s approximatives suivantes : poids corporel, 17*^; encéphale, 1*^,10; cocITicient, 0,22; proportion, un quinzième. Les documents me paraissent suffisants pour conclure ainsi. i" Il n'existe pas d'oiseaux présentant une proportion d'encéphale plus élevée qtie un quinzième du poids corporel. ?," Ce maximum n'est pas une simple constatation statistique; c'est une condilion d'existence qui limite elTecliveiuent la variation des espèces; avec un certain développement nerveux, la laille ne peut pas descendre au-dessous d'une certaine grandeur; ou, inversement, avec une certaine taille, le déve- loppement nerveux ne peut pas s'accroître au delà d'un certain degré. Il est bien entendu qti'il s'agit d'espèces ou, si l'on veut, d'individus con- formes à un type stable qui peut se reproduire et se maintenir dans la descendance. EMBRYOGKiNIE. — Sur la Syllis vivipara cl le problème de sa sç.vualitè. ^ote de M. Auc. Michel, piTsenlée par M. Henneguy. La .'vv'///.v vivipara ofire un intérêt général, non seulement par sa viviparité, caractère très exceptionnel chez les Annélides, mais plus encore par le mystère qui plane sur sa reproduction relativement à la sexualité, attendu qu'on n'a jamais trouvé dans cette espèce ni mâle, ni éléinent mâle ; d'ailleurs très peu d'observateurs ont été à même de voir des représentants de ce type. H ne me paraît donc pas intitile de rapporter des observations faites cet élé à Xaples, tpii, avec quelques indications nouxelles, viennent, pour les cou clusions principales, confirmer les résultats de Goodrich (Journ. Linn. Soc C. n., it)«S, ■' Semestre. (T. C\l.\ll, X» 25.) 1^4 l/,2/i ACADÉMIE DES SCIENCES. Lundon., t. XXVIII, 1900), à savoir la réalité de la viviparité (déjà indiquée par Krohn, le découvreur de l'espèce, mais mise en doute par divers au- teurs), le caractère femelle de tous les individus rencontrés, même leur état habituel de gestation d'œufs peu nombreux ou d'embryons, et le doute sur l'existence même de simples éléments mâles. Cette espèce est d'aspect très semblable à la Syll/s proliféra, h laquelle surtout elle est mêlée; le triage s'en fait assez facilement par l'étal de gestation de celle-là, et à l'époque par l'état de stolonisatiou de celle-ci; car la formation de stolons chez .9. ri- vipara n'a pas été signalée et je n'en ai vu non plus aucune trace. Je puis ajouter comme signe commode que, au moins à Naples, l'œsophage de 5. proliféra était presque toujours rougeâtre, aspect que je n'ai jamais rencontré chez 5. vivipara. Mais, semble-t-il, il n'y a encore qu'un seul caractère constant, quoique d'observation très minutieuse, celui qu'a signalé Krohn, la dent terminale des soies, simple chez l'espèce vivipare, double chez l'autre. A Naples, Goodrich avait trouvé ses vingt exemplaires de 5. vivipara dans les aquariunis de la Station zoologique; j'ai pu retrouver cette espèce à l'état libre, d'ailleurs en très petit nombre et dans un habitat très limité (non loin du quai, à peu près à égale distance des bâtiments de la Station et du port de Mergellina) : car, malgré des dragages d'algues, répétés (') pendant plusieurs mois en des points variés de la baie, puis plus spécialement au lieu indiqué, je n'ai pu recueillir, parmi de nom- breux exemplaires de Syllidiens, que quatorze individus de cette espèce, tous de la même provenance en plusieurs récoltes. Presque tous ces exemplaires avaient la seconde partie du corps plus ou moins distendue de larves; on les voyait, disposées en long dans la cavité, y remtier et même s'y retourner, bien qu'au nombre d'une vingtaine (une fois 25) et par là très à l'étroit; leur nature ne saurait être mise en doule à l'observation : car, sortant par rupture du corps de la mère, déjà pourvues de lo à 20 anneaux sétigères, elles présentaient de la façon la plus nette les caractères des Syllidiens (notamment tête avec ses appendices, cirres, proventricule qu'on voyait fonctionner). Denv individus n'avaient pas de larves, mais l'extrémité tronquée montrait qu'ils s'étaient vidés récemment. Un individu ayant, après évacuation des larves, conservé des œufs, j'ai suivi leur évolution dans la cavité du coi^ps : après une semaine, on y voyait nager, à l'aide de leurs cils, des larves trochoïdes pourvues d'yeux; tiu peu plus tard les larves s'étaient allongées et alors ou y remarquait , en particulier. (') Qu'il me soit permis de remercier ici publiquerneiU du zèle inlassable mis en œuvre à mon égard pour la récolte et le triage des Syllidiens, spécialement dans la recherche patiente de l'espèce eu question, .M. le D'' Lo Bianco et le Service qu'il dirige à la Station de Naples avec tant de compétence et de dévouement. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE HjuS. l425 un proveiiliicule animé cl(> mouvements actifs ; après deux semaines, elles remplissaient tonte la cavité et s'y retournaient fréquemment. Chez un autre individu, plus petit et tout à fait transparent, les derniers anneaux n'étaient encore qu'en ovogenèse. En sominc, tous les individus rencontrés étaient des femelles. Comme les Annélides polychètes n'ont pas de rapprochement sexuel, cette viviparité pose un problème relativement à la fécondation, pour lequel on a proposé trois explications : i" pénétration de spermatozoïdes jusque dans la cavité du corps, mais jusqu'à présent on n'a pas trouvé d'individus nu\les ; 2° hermaphrodisme, mais ni Goodrich ni moi n'avons trouvé de traces certaines de spermatogenèse ou de spermatozoïdes; en observant sur le vivant l'individu transparent cité précédemment, j'avais aperçu des filaments libres et mobiles; mais les préparations par coupes de ceL individu m'ont montré des bactéries qui, probablement, en donnent l'interprétation; j'ai bien vu aussi sur ces coupes des corpuscules à noyau très colorable, mais je n'ai pu y découvrir de queue; 3" parthénogenèse : c'est là une solution négative qu'il serait encore imprudent d'accepter défi- nitivement. En publiant l'habitat de res[)èce, j'ai l'espoir de provoquer quelques nouvelles observations; peut-être à une époque moins avancée de l'année les conditions d'observation seraient-elles plus favorables, en four- nissant plus d'exemples d'états jeunes, pour lever dans un sens ou dans l'antre le doute qui pèse encore sur l'existence chez Syllis ràipara d'élé- ments mâles, d'origine mâle ou hermaphrodite. PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Filtrage des rayons X par l' aluminium. Note de M. H. Guiixemixot, présentée par M. Bouchard. .l'ai indiqué antérieurement les résultais <[ue m'a donnés pour l'expéri- mentation radiobiologique l'emploi de la quantitométrie fluoroscopique des rayons X, et de l'unité d'intensité que j'ai adoptée ('). Ce même système de mesure m'a permis de définir l'action exercée par les filtres qui au- jourd'hui sont d'un emploi courant en médecine et d'analyser les faisceaux utilisés. .le vais donner aujourd'hui le résultat df mes expériences relatives aux (') Comptes rendus des 28 octobre 1907, it novembre 1907, 16 mars 1908 et 12 juin 1908. 1 '|--i<"> Af.AUÉMlE DES SCIENCES. fillfcs traluiiiiiiiuiii cl pnjsoiilor des coiir!)es qui, à lu simple iiispcclioii, donnent la qualilé cl la quanlilè du rayonnement transmis ])Our cent unités (') de rayonnement incident de toute qualité. Un f.iiscenu, au sortir du lulie de Ciookes, se compose, ou le sait, d'une série de faisceaux simples que nous pouvons appeler /iio/iocfiroiiiati'/iics par analogie avec la lumière. Cliacun de ces faisceaux simples a un degré de pénétralloi diiléicnt à Iravers le corps; c'est pourquoi le rayonnement durcit à la traversée de la matière, les faisceaux composants tendant à s'aunider d'autant plus vile qu'ils sont moins pénétrants. I,a conr.é(|uence de celte complexité des faisreaux de rayons \, c'est que l'iiilcnsité ;;!obale I du faisceau émergeant derrièie des lames de matière d'épaisseur cl•ois^anle telles (|ue des filtres d aluminium n'est pas une fonction simple de l'intensité globale l„ du faisceau incident et de ré|5aisseur du filtre, mais elle dé|jend a\aiit tout de la com- position du faisceau et du radiocliroïsme du filtre. En ellet, supposons un ravonnemenl composé île faisceiiux monocliromatiques qui, à liavers o""", i d'aluminium, transmettent 0.97, 0,96, 0,95, ..., 0,80 de leurs intensités initiales 4; 'V '01 ■••' I intensité globale transmise sera la somme de ces intensités partielles, et le coefficient de transmission globale sera une moyenne entre les coefli- cienls de li'ansmission de clia(|ue faisceau. SI nous appelons /, , /,', /,', ..., ces coeffi- cients pour un filtre de o""".i; l'intensité /, ( , i" , . . . des faisceaux monochromatiques émergeant au delà d'un filtre de // ilixièmes de millimètre d'épaisseur sera /„/.", ','•'"■ '«/' " et l'intensité globale du faisceau lilli-é sera la somme de ces inten- sités partielles. Si Fou voulait e.xprimer numériquement la courbe d'un faisceau complexe en fonction de toutes ses composantes, le problème serait donc à peu près insoluble. J'ai cherché si l'on pouvait arriver à définir des courbes l'cpon- dant assez rigoureusement aux courbes réelles et exprimées par deux ou plusieurs logarithmiques composantes. Pour cela, j'ai construit arbitraire- ment une série de courbes compleN:es résultant dé combinaisons variées de i5, de 6, de 4, puis de 2 composantes. Je suis arrivé à ce résultat que, dans tous les cas et entre certaines limites (jusqu'à I =o,r6I„), on peut, avec une approximation suffisante, regarder les courbes réelles comme la moyenne entre deux courbes monocliromaiiques convenaltlement choisies. Ainsi, li'açons unecourbc en portant en abscisses les épaisseurs d'aluminium, et en ordonnées les intensités mesurées au lluoroscope, cette courbe co'incide avec tnie moyenne enlie deux courbes mouochromatiques calculées : lune, supérieure, qui représente la limite vers laquelle tend la courbe réelle, 1 autre, inférieure, qui tend à samiuler avec lépaisscur croissante du filtre. (' ) 1. 'unité choisie est l'unité lluoroscopique que j'ai désignée par la lettre M et que j'ai rattachée au système C. G.S. par rintcrmédiaiie de la réaction l-'reund-Bordler. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. if^l'] Le rapprochemenl des courbes propres à chaque (pialilé de rayonne- ment m'avail d'abord conduit à adopter les composantes suivantes : si l'on considère l'épaisseur d'aluminium t pour laquelle I = o,toI„, les compo- santes étaient toujours les logarithmiques pour lesquelles j = o,'j5;'„ et j'= o,25i|j, de telle sorte cjue, pour une épaisseur /z, on avait n tl 0,75-4-0.25^ 1 = I 00 — • Depuis mes premiers travaux, en rapportant les moyennes expérimentales sur le Tableau des courbes calculées, j'ai vu que, pour les rayons mous, les courbes réelles s'inclinaient un peu plus vite que les courbes théoriques, comme si le spectre des rayons mous était un peu moins étendu que celui des rayons durs et que les composantes dussent être tuoins divergentes. Finalement, j'ai sérié mes courbes en tenant conqitc de celte remarque et suis arrivé aux courbes que je présente aujourd'hui. La qualité d'un faisceau est indiquée par un numéro d'ordre : o,35, 0,10, etc., qui est le coeflicient de pénétration moyen de ce faisceau à travers un filtre d'aluminium de 1""" d"épaisscur. Ainsi le faisceau o,35 correspond environ au n" 3 de lienoisl; le 0,423 est un n° 4 faible; le o,')2,j est un n" 5, etc. Ne pouvant reproduire ici ces graphiques dans lesquels chaque qualité de rayonnement est aireclée d'une couleur spéciale qui montre de couche en couche le durcissement du faisceau, j'indi(|ue à titre d'exemple les ordonnées numériques de la courbe 0,52"), c'est-à-dire l'intensité du faisceau transmis (le dixième de millimètre en dixième de millimètre, eutre o"'"' et 1""", et la ipialité correspondante : Inteiisilé ou quantité. Qualité. 100 0,525 92,877 0,535 86,449 0,^46 8o,G4i o,556 -5,385 0.5G7 -cGao 0,577 * « chaîne des Fiiban pour le géographe et le géologue {Association française pour l'avanceinenl des Sciences : Congrès de Cherbourg, igoS)]. C. R., 1908, r Semestre. (T. CXLVII, N« 25.) 1^3 l432 ACADÉMIE DES SCIEIÎCES. Je crois avoir noté qu'à Test du Djurjura (Akbou) les éléments de l'Oligocène sont aussi locaux (Medjanien, etc.), niais moins volumineux que dans la légion ci-dessus. 3° Poiidingaes flmnaliles. — Existent parfois en minces intercalations dans les précédents, où ils marquent simplement de courtes phases plus ou moins pério- diques. Régnent seuls au sud-est d'Aumal* (collines entre le Zaccour et le Djebel Sardoun); seuls aussi au Djebel Ghoukcliot, flanc sud. Seraient représentés en divers points du bassin de Constanline ('), au liane sud du Djurjura et dans le bassin de Médéa (^). Accidentels au nord du Hodna, où ils ne sont parfois que le remaniement de poudingues sénoniens semblables (région du Bou Taleb), de même que sur le revers des montagnes entourant le bassin d'Ampère. Se montrent également au sud du Hodna (derrière le Djebel Maharga), au sud de Mdoukal et dans les vallées de IWurès ('). Leur éléments sont des galets elliptiques d'origine iclalivement lointaine; mais la grande extension des affleurements crétaciques qui les ont ordinairement fournis ne permet pas de reconnaître exactement la direction des courants iluviaux. 3° Sels et argiles rouges. — Occupent tout le bassin proprement dit du llodna (qui est rejeté en dehors des cuvettes successives éogènes et néogènes) ('). Se remarquent également sur les plateaux >étiliens dans des cuvettes bien conservées (plaines des Rirhas) ou transformées en étroits synclinaux linéaiies couchés (eutie Colbert et Am- père). Des dépôts fins analogues existent aussi dans le bassin de Médea ( ') où on le-> voit très nettement dans des tranchées du chemin de fer. Dans les régions qui me sont connues, les sables fins sont parfois agglutinés en grès; les argiles peuvent devenir des limons terreux, fréquemment gypsiféres : véritable dépôt de sebkha. Par la considéra liou de ces principaux faits, j'ai élé conduit à l'cnoiicé des propositions cjue voici : a. Pendant l'époque aquitanienne, une grande partie du sol alyéro-cons- lantinois était occupée, jusqu'assez près du littorral actuel, par des bassins fermés plus ou moins distincts : (Médéa, Hodna-Nord, Chotls sétifiens, région constantinoise, etc.) et cette disposition hydrograpliiquc oll'rait d'étroites analogies avec celle qui se trouve aujourd'hui dans des régions g;énéralement un peu plus méridionales (chotts et sebkhas des hauts pla- teaux. h. Ces bassins étaient séparés non seulement par des montagnes plus ou (') E. FicHEUR, loc. cil. (passiin). (^) Id., loc. cit., légende de la ligure lO. (') Id., Les plissements de l'Aurès cl les fonnalions oligocènes dans le sud de Constanline {Comptes rendus, 20 juin 1898). (*) J. Savorm>', La technique au sud-ouesl du Chotl el Hodna (Comptes rendus. i3 novembre i9o5). {^) E. FiCHEUR, Inc. cit., légende de la ligure 10; et observation personnelle. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. l433 moiTis CDnliniics, mais encoip par des traînées alluviales ou des semis cou- verts d'atterrissements, à la manière des bassins fermés actuels. c. La grande épaisseur des dépôts torrentiels, en tête des bassins fluvia- tiles correspondant à ces cuvettes, n'est conciliable qu'avec un climat subdê- sertique, à longues périodes de sécheresse assurant la désagrégation des roches et les préparant au transport par saccades aux moments de précipita- lions atmosphériques violentes, mais de courte durée. L'invasion marine iinocène, dont j'ai montré l'ampleur dans des Commu- nications antérieures, a pu changer pour un temps ce double régime. Mais on en retrouve la trace évidente à l'époque pliocène, qui a vu de nouveaux bassins fermés presque sur les mêmes emplacements que ceux de l'Oligocène. Enfin, celle disposition hydrographique aurait persisté, sans modification notable, jusqu'à l'heure actuelle si, à la faveur de la période humide qui a caractérisé nue partie des temps pléistocèncs, les fleuves méditerranéens n'avaient ca[)lé quelques-uns des bassins fermés : par le haut Chélift, le haut Isser, le Bon Sellam et le Rhummel. GÉOr.OQiE. — Sur le siihsiraliim de la nappe de charriage du Pélnponèse. iNote de IVl. l*ii. Nkgris, présentée par M. Douvillé. La nappe du charriage du Péloponèse repose le plus souvent soit sur le flysch nummulilique, comme au mont Olouos., au mont Ilhôme, ou plus àVEst, à (liannitsa sur le Taygète, à Magouliana en Arcadie, soit sur le calcaire créUu(''-éocène, dit de Tripoliisa. comme au ("-helmos, au Ziria, sur la crèle oi'ientale des monts d'Arcadie. Dans toutes ces régions, la pré- sence des NuuniinUles dans le substratum permet.de distinguer facilement ce dernier de la napyie. Il n'en est plus de même lorsque celle ressource fait défaut, comme cela arrive à Touesl ^w Chelmos. Ici Ton observe encore souvent comme substrat mu le llyscii, mais sans Nummuliles, avec bancs calcaires marneux, alteiiiaut avec des bancs de calcaires gris, les uns com- pacts, les autres gremis, acconqiagnés presipie toujours de calcaires bré- choïdes paraissant proveuii' de la Irituraliou de calcaires marneux resoudés et cristallisés après la trituration, sauf certains fragments jaimàlres pouvant iitleindi'e (|uelipies niillimèlres qui conserveni leur faciès primitif. Ces bancs bréchoïdes caractéristiques en plusieurs endroits, comme à Koumani, à Kaloussi, villages situés au nord de la chaîne d'CJlonos, se confondent avec le calcaire nummulilique, si bien qu'on ne saurait mettre en doute leur âge l'i'l ACAUIÎMII:; UIÎS SCIIÎNCES. l'occiic. Ce llvsfh sans Nuiiuiiulilcs, mais avec bancs calcaiies giis crislalliiis cl Ijri'clioïtlcs, se présente souvent à travers les fenêtres de la nappe, comme an mont ^ oidias, dans les environs de SalnieniUo, et sur le sentiin' de Salmeniko à Haverna; en pailicnlier dans le ravin Mouressi, la nappe se montre au-dessus avec une discordance très nette. Le même flyscli se présenic plus au Sud, à Agriokampos, et plus au Nonl, dans les environs de Kastritsi. Dans toutes ces réj;'ions il est souvent dil'iicile de distinguer la formation gréseuse de la nappe d'avec le flysch du substratum : les seuls caractères distinctit's sont, d'une jiart, les bancs de calcaire gris dans le llysch, d'autre part un banc de grès à gros éléments que nous avons cité à Ithôme dans le grès de la nappe etqu on retrouve ici, comme sur le versant est de la vallée de Salmeniko et sur les deux versants de la vallée du Cbaradros qui déboucbe à enté de llliion, à l'Ouest. l'"ii d'aiUres jjoinls. lo tiili^traliiiii delà nappe esl plus compliqué encore. C'est ainsi que souvent a|)parait. sous la nappe, du cale. lire en plaqueUes avec intercahuioiis de jaspe, noii- connue de l'encre, caractéristique. Celle l'ornialion apparaît aiix sommets des monts l'teri, V'oïdia, Hagios l-'etros, Aslras et ili' la cli.iÎMe di* i'Olonos. La nappe enveloppe les ver^anls de ce^ montagnes, lantôt en se modelant «ui- l(iule> les irrégu- larités, tantôt en se décollant et se repli?sanl jilusieurs fois sur elle-même en isocli- naux discordants sur les couclies sous-jacentes : ainsi au mont \ Hïdia, au Nord et à l'I^st, elle se moule plus ou moins sur le substratum, en présentant les trois termes qui la composent : calcaires, jaspes et giès; à l'Ouest, au contrairi% elle forme des isoclinaux présentant les deux |neniiers termes seulement, comme si ceux-ci avaient cédé plus facilement aux poussées latérales et s'étaient replis^és, indé|iendaniment des couches sur le-quels ils reposaient. C'est un phénomène qui se pré-enle très fré(]nem- ment, comme au Lycodimo, aux monts Olonos, llagios Pelros, Kalliphoni dans le l'élo- ponése, au mont Rigani en face sur le Continent, Au mont Voïdia même, ainsi qu'au mont Rigani qui lui fait face, il semble qu'au milieu des isoclinaux il y ait des couches tertiaires, peut-être oligocènes, qui s'étaient déposées sur la nappe et qui se trouvent prises dans les plis, comme à Pournarokastro et Gaïdouriari, à l'ouest de la première montagne, et à I^efka, à l'ouest de la seconde. Tout ce faisceau de plis isoclinaux est d'ailleurs renversé sur ie flvsch nummulitique, ipii recou\re le calcaire crélacé- éocène de Glokova. à l'ouest de Rigani. Le calcaire avec jaspes noirs n'apparaît pas seulenient au soininel du Nuidia ; il afdeure à ri"2st, en allant de Salmeniko à Agriocampos par le versant ouest de la vallée, par deux fois : au col, jai trouvé dans ce calcaire une empreinte rappelant un Inocérame; malheureusement la charnière n,an([ne, ce ((ui rend la tléterminalion douteuse. La iiième formation affleure au sud de Patras, dau> le ravin cal- caires supérieurs de r\ltii|in', dont Page néociélacé a été mis liois de doute par M. C. Klenas. Le conlacl delà nappe avec son subsltaliiin est généraleinenl inascjué par des éboulis. Cependant, il a été mis à découvert par les tranchées de la route Patras-Kalavry ta. La nap[)e ne présente encore ici que ses deux termes supérieurs et elle est souvent pincée dans son substratuin. Tantôt le contact est formé de blocs chaotitpies, noyés dans les jaspes de la nappe et appar- tenant au substratuin nummulilique ou crélacé suivant les endroits, tantôt la nappe se moule coutre les couches soiis-jacenjes. Cette concordance apparente et locale est due à ht jtrésence de couches maineuses plastiques intercalées dans le voisinao-c du contacl, (]ui souvent est ondulé. D'autres couches lithographiques, ordinairement blanches, ou jaunes et roses, avec intercalations de schistes veits et de jaspes grisâtres, affleurent sous les couches crétacées et rappellent les couches similaires de Bouboucaki du mont Lvcodimo; elles doivent toutes être mésozoïques; elles formeut une série concordante avec les couches crétacées, fortement disloquées sous la nappe qui, d'habitude, a une allure plutôt tranquille. Il est intéressant de remar([uer que, le plus souvent, la formation des calcaires avec jaspes noirs affleure avec la direction N.-E. que nous avons retrouvée autrefois dans le Crétacé, en Grèce. C'est ainsi que cette direction se présente sur ces calcaires au mont Astras. sur le versant oriental, jusque dans la vallée de rÉrymanlhe; sur la roule de Patras-Kalavryta, entre Chalandiilsa el l.iopessi; dans le ravin de Aéiomana, cité plus haut; dans la htiule vallée de Salmeniko, à l'Ouest. Contre ces plis [dus anciens se sont moulés les plis plus récents, en se déviant de leur direction originelle : c'est ainsi tpie les plis éocénes 0.-^.-0. se dévient vers l'E.-O. et l'E.-N.-E., tandis que les plis miocènes \.-N.-0. sedévimi vers IcxN.-S. el leN.-N.-E. ; c'est ainsi qu'au mont Pli'ri la série concordante crétacée-éocène est dirigée E.-O. à E.-N.-E. et N.-E., et plus rarement au N.-N.-E.; au contraire, sur la roule de Patras-Kalavryta, on trouve plus volontiers la série éocène, ou crétacée-éocène, dirigée N.-N.-O.; il en est de même à Sopoto et à l43G ACADÉMIE DES SCIENCES. rOlonos où Fon vd'iI, avec la plus "rande nellelé, les plis N.-N.-O., venaiil du conlinent, se dévier vers le N.-S. et le N.-N.-E. Ici, les plis N.-N.-O. se sont brisés contre un pli' O.-N.-O., très marqué au nord de l'Olonos, qui marque la limite de la chaîne d'Olonos au Nord, mais ils reparaissent au delà par interférence. HYDIiOl.OGIli:. — Sur la prétendue source sous-marine de Porl-Miou (h'our/ies-du-R/uhie). Note de M. E.-A. Martel. En i-aâ le coiiile de iMiirsigli si;,'ii;ilail {//isf'urc />/iys/erviaions iiialérielles />;/7He//ei el Tuiia- nimité des lériioigiiages ou récits anléiieurs poserait la question de savoir si la dispa- rition de la source de Port-Mioii n'est pas un phénomène récent, et une preuve histo- rique de plus de l'assèchement rapide actuel des sous-sols calcaires; mais les données précédant les nôtres avaient été en réalité trop mal préci^ée^ pour permettre de répondre affiimativemenl . Du moins est-il rationnel de supjjoser, d'après ce qu'on sait maintenant avec certitude sur la fornuiliou des cavités du calcaire, et d'après ce qu'on croit démontré sur les oscillations du niveau de la Méditerranée (m luvr- ments euslaliques, régressions et transgressions) au cours des temps géolo- giques, que les ragagés de Fort-Miou évoquent l'évolution suivante : A une époque de régression marine, un ruissellement lorrentiel de la (') Une coiistalalion analogue a été faile réceuiiiient à Tarenle, où M. Perrone, en octobre igoS, a reconnu que les entonnoirs de la rade, appelés cilro et cilrello, sont des goulTres absorbanls el non ()as des sources sous-niarincs, comme on le prétendait! l'i'î^ ACADÉMIE DES SCIENCES. tîardiole s'infiltra dans des fissin-es de la ravine nu sont précisément situés les ragagés; ceux-ci se creusèrent par érosion mécanique tourbillonnante et par corrosion chimique (selon la loi de formation de la plupart des puits naturels); une rivière souterraine se forma et sortit dans le canon alors émergé de la calanque; celle-ci étant redevenue fjord à la suite d'une trans- gression, les cavités de la rivière souterraine et son émergence devinrent sous-marines; puis les précipitations atmospliéricpies ayant diminué de plus en plus en plus, les infiltrations ne furent plus assez puissantes pour faire équilibre à la pénétration de l'eau marine et les bassins actuellement sous- marins des deux ragagés ne sont plus (pic les témoins supérieurs de l'an- cienne conduite submergée. Ainsi les deux ragagés ont du être à l'origine les canaux d'une résur- gence d'abord terrestre, puis sous-maiine pendant quelque tenqss, et enfin tarie de nos jours. C'est-à-dire (pie la soi-disant source de Port-Miou n'a dû fonctionner à lélat sous-marin qu'au début de la transgression qui a ramené le niveau prissent et que, maintenant, elle n existe plus. Le procbain stade sera l'agrandissement et la démolition des cavernes des ragagés par les tempêtes méditerranéennes. MÉTÉOROLOGIE. — Sur les variations des climats. Note de M. Hexrvk Arctowski. La température moyenne an Parc Saint-Maur déduite des observations météorologiques de i8:')i à ujoo étant io",oG, seule la décade des années 1871 à 1880 est caractérisée par cette valeur, tandis que les moyennes des autres décades s'en écartent en plus ou en moins, la différence des extrêmes étant 0^,67. Utilisant les données du Mémoire de M. Angot sur la température en France, j'ai formé un Tableau des écarts des moyennes des décades, par rapport aux moyennes des cinquante années, pour toutes les localités ayant d'aussi longues séries d'observations. En traçant les diagrammes exprimant les variations de ces chiffres, il est aisé de constater une certaine relation avec la fréquence relative des taches solaires, égale:ucnt représentée par les sommes des décades d'années. Pourtant, s'il y a vraiment parallélisme des deux courbes pour Osborne, sur l'ile de Wiglit, il n'en est pas de même SÉANCE DL' 21 DÉCEMBRE 1908. 1439 pour les stations françaises. La comparaison des chiffres suivants le prouve : Temps moyen. 1851-1860. 1861-1870. 1871-1880. 1881-1890. 1891-1900. Osborne 9>95 0 -ho, i4 -1-0° 34 0 — 0,08 -o°45 0 -1-0, o5 Saint-Maur. . 10,06 —0,20 -HO, 22 0 —0,35 -t-0,32 Lyon 10, 6i —0,38 -1-0, 5 1 0 — o,4o -1-0, a5 Au parc Saint-Maur et à Lyon il y a en effet une légère discordance de la marche de la variation séculaire de la température d'avec celle de Osborne, et cette discordance va en s'accenluant en allant du Nord vers le Sud. Il ne peut donc pas être question d'un simple déplacement des iso- thermes, et, si la relation constatée avec les sommes des nombres relatifs de Wolf et Wolfer n'est pas purement accidentelle, le phénomène de la variation des climats est visiblement un phénomène très compliqué dont l'étude doit forcément être abordée géographiquement. J'ai examiné de plus près les résultats d'un assez grand nombre de stations pour lesquelles nous possédons de bonnes séries d'observations météoro- logiques soigneusement comparées et réduites. Les écarts ayant été formés pour les valeuis moyennes des décades d'avec les moyennes de l'ensemble des années i85i et kjoo, j'ai pu constater que, en ce qui concerne la tempé- rature tout au moins, les varialions semblent se propager de telle sorte qu'à des uiinima en certains endroits correspondent des maxima s'observant simultanément en d'autres endroits. Les valeurs de Arkhangelsk comparées à celles de Barnaoul ou de Nertschinsk le prouvent à l'évidience ; Temps moyen. 1851-1860. 1861-1870. 1871-1880. 1881-1890. 1891-1900. 000 00 Arkhangelsk.. o,t -Ho, 5 — 0,1 — o,4 -Ho,r — o,3 Barnaoul o,5 — 0,1 o +-0,2 — 0,2 -Ho, 3 Nertschinsk.. — 3,6 — 0,5 -Ho,2 -Ho, 3 —0,1 -Ho,2 Les chitiVes précédents démontrent en eflet que la variation séculaire à Nertschinsk semble être précisément inverse de celle d'Arkhangelsk. D'autre part, les années [891 à 1902 ayant été caractérisées dans l'Inde par une période relativement froide et humide suivie d'une période d'années exceplionnel- lemenl chaudes et sèches, les corrélations des variations de la température et de la pluie aux Indes avec celles des phénomènes solaires ayant d'ailleurs fait l'objet de remaniuables Lravau.v de Henry F. Blanford et de Sir John Eliot, il m'a paru inté- ressant de comparer, pour toute la surface du globe, les valeurs des températures moyennes des lustres 1891 à i8g5 et 1896 à 1900. C. K., 1908, 2° Semestre. (T. CXLVII, N° 25.) 186 l44o ACADÉMIE DES SCIENCES. Ces recherches, qui me forcent d'accumuler encore plus de matériaux d'étude que je n'en ai à ma disposition actuellement, me permettent d'affir- mer dès à présent qu'il y a des années exceptionnellement chaudes et des années exceptionnellement froides, années dont les écarts de température, delà moyenne des dix ans, sont presque universellement positifs ou négatifs, qu'en d'autres termes à certains moments il semble ne pas y avoir de com- pensations suflisantes pouvant nous permettre de présumer que la tempé- rature à la surface du globe reste quand même constante. Les différences des moyennes des lustres 1896 à igoo et 1891 à 189,5 prouvent également que la persistance du phénomène de surchauffe de la fin du siècle dernier a été un phénomène intéressant plus particulièrement certains espaces fort étendus des masses continentales. Cependant, en tra- çant les cartes de la distribution géographique de ces différences, il devient parfaitement visible qu'il existe une vraie dynamique des climats. A titre d'exemple, je citerai la différence — o°,32, pour Biarritz, qui forme suite aux valeurs 4-0°, 58, -t-o°,38, ^-o^jaS, -1-0'', 16 de Oviedo, Lanes, Bilbao et de San Sébastian, et qui démontre un mouvement de rotation des iso- thermes de la péninsule fbérique; puis, les valeurs négatives de la côte norvégienne à partir du 62^ jusqu'au 69" parallèle, valeurs négatives dont l'extension géographique va au delà des montagnes, vers l'I'^st, en Laponie, et, vers. le Sud-Est, à travers la partie médiane de la Suède jusque Hernô- sand sur le golfe de Botnie; je citerai encore le Japon où les valeurs des différences vont en diminuant à partir de la valeur -+- 0°, 5 qu'on observe à Nafa, par 26" de latitude, jusque — o", 8 dans le nord-est de l'ile Yeso, par 44° Nord, les chiffres inférieurs à — o'',5 étant d'ailleurs confinés à la côte pacifique, au nord du 35* parallèle, tandis que sur les côtes du continent asiatique c'est — o'',3 qu'on note à Zi-Ka-Wei et plus au Nord, à Vladi- vostok, la valeur excessive de -1- i°,i. Les variations des climats, tout comme les changements accidentels du temps d'un jour au jour suivant, ont probablement pour cause des modifi- cations dans l'intensité du rayonnement calorifique du soleil, modifications survenant brusquement ou d'une façon progressive et lente. SISMOLOGIE. — Perturbations sisniiques du \'i et du 18 décembre 1908. Note de M. Alfred Aivgot. Une perturbation sismique importante a été enregistrée le 12 décembre dernier, à l'Observatoire du Parc Saint-Maur, sur le sismographe photo- SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. ll\^l graphique Milne. Le pendule EW (composante NS des mouvements du sol) de ce sismographe est resté dans les conditions antérieures; mais les oscillations du pendule NS ont été amorties au moyen d'une plaque de mica plongeant dans de l'huile de paraffine. La comparaison des tracés obtenus pour les deux composantes montre que l'amortissement, bien que trop faible encore, a déjà produit une grande amélioration; les difTérentes phases des mouvements sismiques se distinguent d'une manière beaucoup plus nette. Il ne parait pas utile, toutefois, de munir d'un amortisseur le second pendule, car l'Observatoire sera très prochainement en possession d'un sismographe de construction différente. Les phases principales (en temps moyen civil de Greenwich) de la per- turbation du 12 décembre sont les suivantes : Le début des oscillations, bien net et rigoureusement simultané pour les deux composantes, s'est produit à 1 3'' i6'",o. Sur la composante EW(amortie) on distingue à i3''2Zi™,2 un mouvement qui marque peut-être le com- mencement de la seconde période des oscillations préliminaires; mais il peut y avoir doute sur ce point, le sismographe Milne ne se prêtant pas très bien à l'enregistrement de ces oscillations. Pour les deux composantes, les grandes oscillations commencent très nettement à i3''34",5. On note, sur la composante EW (amortie), quatre phases principales pour ces oscillations : Première phase : début à i3''34'",5; maximum vers i3''38'",o (ampli- tude 2°"", 3). Deuxième phase : début à i3''4o",2; maximum vers i3''4i"^,5 (ampli- tude 3°"", 5). Troisième phase : début à i3''42",9; maximum vers i3''43'",5 (ampli- tude 5"°\7). Quatrième phase : début à i3''44°'i5; maximum vers i3''46™,i (ampli- tude 2"", 4). Des oscillations d'amplitude beaucoup plus faible persistent jusque vers i4''3o"'; elles deviennent alors presque inappréciables et prennent fin vers ib^ià^'\ La durée propre d'oscillation des pendules, le jour de l'observation, était de 17', 2 pour le pendule Nord-Sud et de i4s3 pour le pendule Est-Ouest. Une déviation de i""" sur les feuilles d'enregistrement correspond à une dénivellation de o",!\>i. Les deux phases successives des oscillations préliminaires ne se distin- guent pas assez nettement sur le sismographe Milne pour qu'il soit possible d'en déduire la distance de l'épicentre. D'après l'examen des courbes il l442 ACADÉMIE DES SCIENCES. semblerait que, le 12 décembre, l'épicentre fût à une distance du Parc Sainl-Maur comprise entre Goog""" et 7000'""; mais ce nombre ne peut être donné qu'avec les plus expresses réserves. Une autre perturbation, d'importance moindre, a été observée le 18 dé- cembre. Une agitation presque inappréciable des deux pendules se remarque dès i5''49'"; les véritables oscillations débutent simultanément à i5''53'",4 pour les deux composantes. Pour la composante Est-Ouest (amortie), les grandes oscillations com- mencent à i6''8'",3 et présentent un maximum vers i6''io'",o (ampli- tude i^'^jg); toute trace de mouvement disparaît à partir de i6''54'"- Pour la composante Nord-Sud les phases sont nettement différentes; les grandes oscillations débutent à id''7"',2 et présentent un maximum prin- cipal à 1(3'' 8"", 8 (amplitude 2°"", 4; elles deviennent beaucoup plus faibles à partir de 16'' 24'°, 5 et paraissent cesser complètement à t7''24'". Les journaux signalent un tremblement de terre à Coutances le 18 vers 5''3o™ (du soir?). Le lieu d'origine des mouvements enregistrés au Parc Saint-Maur le même jour parait beaucoup plus éloigné. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur les traces d'un mouvement positif le long des côtes occidentales de Corse et son rôle dans la morphologie et révolution du littoral. Note de M. Paul Castei.nau, présentée par M. Ch. Barrois. 11 ne saurait être ici question d'attribuer à un ample mouvement de sub- mersion l'existence des grandes échancrures de la côte occidentale de Corse. L'extrême pénétration dans le fond de ces golfes des isobathes de 5o™ et de loo", la présence en leur centre de profondeurs de 800™ à iooo"\ me permettent pas de les assimiler à des tronçons de vallées submergés. Tout porte au contraire à les considérer comme le résultat de morsures à 1 emporte- pièce corrélatives des effondrements qui ont morcelé l'ancienne Tyrrhénide. Aussi ne s'explique-t-on pas que nombre d'auteurs (Ratzel, Schwind, Ro- vereto) aient pu leur appliquer Tépithète de rias. A cette dénomination correspond aujourd'hui un type bien défini d'articulation, dont les grands golfes corses dilTèrent par leur profondeur et leur forme ouverte, autant que par leur mode de formation. Mais il y a loin de là à nier l'intervention de tout mouvement positif dans l'évolution morphologique du littoral. L'évidence d'un tel mouvement apparaît fort nettement sur la côte sud-ouest de l'île. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. l443 La petite baie de Figari, en particulier, y représente cette fois une vraie petite ria. L'ancienne vallée submergée est accusée, le lou'; de son axe, par un étroit sillon dont la profondeur croît régulièrement pour atteindre So"" à l'entrée. Une multitude d'îlots et d'écueils, la plupart alignés en avant des promontoires latéraux, témoignent de la continuité des anciens versants. Particulièrement expressive est la façon dont la mer s'immiscie plus haut dans le tliMlweg. L'eau s'est épanchée sur les moindres espaces déprimés, envahissant les vallonnements latéraux. On a devant soi une véritable vallée inondée, telle qu'elle se présenterait sous le coup d'une crue fluviale. C'est pourtant le phénomène inverse qui se produit actuellement : ce petit estuaire poussait autrefois sa pointe plus avant, et nous assistons à son comblement par les sables que fournit abon- damment le granité désagrégé. Les mêmes faits s'observent au fond du golfe de Ventilègne, de forme digitée celui-ci et dont les trois pointes correspoudeut à la submersion de \allous autrefois réunis à l'aval en un tronc commun. Plus significatif encore est ici l'aspect de ces chenaux lagunaires, dont les eaux dormantes pénèlreul à l'intérieur sur plus de i""" de long, largement étalées au pied des croupes granitiques. Leur colmatage, marqué par d'abon- dantes végétations d'herbes, se poursuit à l'abii de petits cordons littoraux que des cours d'eau tronqués restent impuissants à disperser. En même temps que nous constatons l'existence de ces petites rias, il nous est donc donné d'assister au jeu de leur disparition et d'augurer combien doit être éphémère le maintien d'un tel type morphologique. Aussi nous est-il permis de restaurer par la pensée, le long de cette même côte, d'anciens représentants de cette forme aujourd'hui complètement atrophiés. C'est ainsi que la rivière l'Ortolo possédait autrefois un estuaire que l'envasement a transformé en plaine fertile. Il en est de même d'autres traînées d'alluvions qu'on a omis de porter sur la Carte géologique au âjjTôôô ®' 1"® caractérise toujours l'occupation d'un fond plat, dont la largeur reste disproportion- née avec l'importance de la vallée et contraste avec la raideur des pentes encais- santes. Bien plus : par l'examen de la distribution des alluvions récentes localisées dans le fond des golfes occidentaux, on arrive aux mêmes conclusions en faveur d'un mouve- vemenl positif. On peut parfaitement se rendre compte qu'inondées, ces longues plaines alluviales, dont celles de la Gravode et du Taravo, constituent les plus remar- quables spécimens, seraient en tout comparables aux petits rias de la côte sud-ouest. La présence de rias sur la côte sud-ouest, leur existence ancienne plus au Nord, nous ont amené à étudier en détail les conditions de leur formation et de leur évolution en Corse. En voici le résumé : 1° Rôle du relief. — La juxtaposition de hautes montagnes et de la mer, le profond encaissement des vallées près de leur embouchure, ainsi que l'élévation rapide de leur profil en long, commandaient aux rias d'être e7/-oi/e.ç et courtes. La plupart sont restées inférieures à 5''"^ de long; les plus déve- loppées n'ont jamais dépassé lo""". Le relief moins prononcé de la côte sud-ouest a laissé un champ plus libre au ji'U horizontal des eaux envahis- l444 ACADÉMIE DES SCIENCES. santés. Aussi les rias y ont-elles acquis une longueur relativement plus grande que sur la côte ouest ^ eu égard à l'importance des vallées correspon- dantes. 2" Absence de marées. — L'obstruction des rias est considérablement facilitée par l'absence des courants de marée. Ces formes doivent donc être très éphémères dans les mers intérieures et telle est la raison pour laquelle on y en observe si peu. De plus, à l'inverse de ce qui se produit sur les côtes à marées, où la longévité des rias est proportionnelle à l'importance des vallées qui y débouchent et qu'utilisent les courants, les rivières de fort débit ne réussissent, en l'absence de marées, qu'à favoriser le comblement des anses par les alluvions qu'elles déposent. Les golfes de la cote ouest, avec leur forme en entonnoir, auraient été de merveilleux canalisateurs des courants de marée. Faute de marée, l'oblité- ration des rias qui les prolongeaient n'a pu tarder à se produire par le dépôt d'abondants matériaux chariés par des rivières torrentielles. Au Sud-Ouest, au contraire, tandis que la plus considérable des rivières de la région, rOrtolo, parvenait à combler son estuaire, le tributaire de la baie de Figari réduit à un maigre lilet d'eau n'a encore réussi qu'à envaser le voisinage immédiat de son embouchure : aucune amorce de cordon littoral ne se peut observera l'entrée de la ria de Figari, malgré des profondeurs pourtant fort réduites. 3° Influence du sens des orientations montagneuses. — Une des conditions essentielles de la formation d'une ria est l'existence préalable d'une vallée suffisamment encaissée. Il est évident que cette condition peut être réalisée indépendamment de tout rapport d'orientation entre les alignements oro- graphiques et le littoral. Néanmoins, celte disposition hydrographique de- meurera l'exception dans le cas d'une côte longitudinale. Les rias y seront donc moins fréquents, moins réguliers aussi, que le long d'une côte trans- versale pouvant abriter toute une série. Les cotes ouest et sud-ouest de la Corse appartiennent au type transver- sal. De plus, crêtes et vallées étant rectilignes, il devait en résulter des rias linéaires. La côte nord-ouest semble avoir présenté des exemples de rias éta- blies sans égards aux orientations montagneuses dominantes. Les impor- tants sillons d'érosion que la Ficarella et le Fiuns' Secco avaient réussi à établir dans cette partie du massif éruptif ont ainsi pu abriter deux rias con- vergentes, aujourd'hui entièrement comblées. Amplitudeverlicale du mouvement positif . Plateau d' abrasion. — Au-devant de la côte sud-ouest, nous avons noté l'existence, entre les isobathes de (io"" SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. l445 et de 80°", d'un plateau d'abrasion nettement accusé qui interrompt, sur j""" à 10''" de large, la chute du fond sous-marin. Si l'on tient compte de l'ac- tion limitée de l'érosion marine en profondeur, on est en droit d'en con- clure que la surface de la mer occupait, lors du nivellement de cette plate- forme, un niveau d'une soixantaine de mètres inférieur à celui qu'elle atteint aujourd'hui. Ces caractères acquièrent leur plus franche expression dans les parages de Bonifacio, où nous nous proposons de tirer de leur étude d'intéressantes déductions sur l'histoire des Bouches. PHYSlQUiî DU GLOBE. — ^ur les courants telluriques entre stations d'altitude différente. Note de M. Ber.vard Brukhes, présentée par M. Bouty. L'étude systématique des courants telluriques entre deux stations qui présentent une différence d'altitude notable a été entreprise, d'une façon indépendante, dans les deux principaux Observatoires de montagne français. M. Marchand, directeur de l'Observatoire du Pic du Midi, et moi-même, avons, le même jour, communiqué les principaux résultats auxquels une étude de plusieurs années nous avait séparément conduits, à la séance du 21 mai 1897 de la Société météorologique de France. Avant d'exposer quelques résultats nouveaux, je demande la permission de rappeler les faits que nos observations ont déjà établis. Le courant lellurique, enregistré depuis igo') entre le Puy de Dôme et Clermont, à l'aide d'un millianipèremètre enregistreur constiuit sur mes indications par M. Richard, n'a, pour ainsi dire, pas de variation diurne. Il est égal à celui que donnerait, dans la ligne télégraphique, une force éleclroniotrice de valeur sensiblement constante égale à r°", 70, le pôle positif étant à Clermont et le pôle négatif au Puy de Dôme. La distance horizontale des deux prises de terre est sensiblement 10'"", et la ligne est dirigée de l'Est à l'Ouest. La difTérence d'altitude est un peu moins de 1 100™. La variation diurne n'est pas rigoureusement nulle. Il y a un léger maximum, supé- rieur de 10 à i5 pour 100 au courant moyen, vers 11'' du matin. Mais c'est un point que nous n'avons pu étudier qu'accidentellement; nous n'enregistrons le courant que la nuit, parce que la ligne sert dans la jinirnée au service télégraphique, et surtout parce que, pendant le jour, le fonctionnement des tramways électriques de Clermont à Royat apporte des perturbations qui rendent toute mesure illusoire. Au Pic du Midi, où la ligne télégraphique est dirigée du Sud au Nord, le courant, dirigé normalement de Uagnères au Pic, présente une variation diurne énorme. Cette différence tient à la différence des directions de nos deux lignes. Elle met hors de I/J46 ACADÉMIE DES SCIENCES. doute un résultat qui résulte, d'autre part, de la comparaison des courants enregistrés à l'Observatoire de l'Èbre, à Tortosa, sur deux lignes respectivement parallèle et per- pendiculaire au méridien magnétique. La variation diurne est insignifiante sur la ligne perpendiculaire au méridien magnétique, notable sur la ligne parallèle. La courbe enregistrée à notre milliampèremètre présente des sinuosités en temps de perturbation magnétique. Suivant la grandeur des écarts à la valeur moyenne, nous pouvons caractériser la journée (ou plutôt la nuit) par une des trois notes o, i , 2 de la Conférence d'Iimsbruck. La compa- raison de nos courbes avec les courbes enregistrées sur la ligne Est-Ouest à Tortosa nous suggère quelques observations. Cette comparaison nous a été rendue facile par l'envoi qu'a bien voulu nous faire le P. Cirera, directeur de rObservaloire de l'Èbre, de toutes les courbes qui pouvaient nous intéresser. Cette communication nous a été d'autant plus précieuse que l'Observatoire de l'Èbre est le seul, jusqu'ici, à notre connaissance, où soient régulière- ment enregistrés les courants telluriques. L Tandis que le courant, à Tortosa, va de l'Ouest à l'Est, entre Clermont et le Puy de Dôme il va de TEst à l'Ouest. A Tortosa, où la ligne a une longueur voisine de i""" et est en plaine, le courant est celui que donnerait une force électromotrice d'environ 60 millivolts par kilomètre; le nôtre correspondrait à 170 millivolts par kilomètre. La différence de grandeur et de sens suggère l'idée d'invoquer un effet d'altitude. La comparaison avec le sens du courant tellurique au Pic du Midi confirmerait, jusqu'à nouvel ordre, la règle que j'ai formulée ainsi : L'électricité négative a une tendance à tomber de haut en bas. 2. A Tortosa, on observe une augmentation du courant vers l'Est au moment où se produit une diminution de l'intensité horizontale du magné- tisme terrestre. Au même instant, nous observons une diminution de notre courant vers l'Est, c'est-à-dire une variation de même sens qu'à Tortosa. Mais la grandeur relative est très différente. Les variations, rapportées au courant jnoyen, sont environ 12 fois plus fortes sur la ligne Clermonl-Puy de Dôme qu'à Tortosa. Les courbes sont d'ailleurs des courbes identiques, tracées seulement à une échelle différente. Pour séparer le rôle de la différence d'altitude et celui de la différence de longitude des deux prises de terre, il faudrait faire une étude point par point, en scindant la Hgne en tronçons. Les premiers résultats obtenus dans celte étude, que je poursuis avec la collaboration de M. David, montrent que le problème est plus complexe encore. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. ll\^^] MM. CiiEVASSus et Inidokk Ray adressent un Mémoire Sur une nouvelle éprouvelte destinée, à ianrilyse complète des mélanges gazeux. (Renvoi à la Section de Chimie.) A /| henres trois quarts rAcadémie se forme en Comité secret. COMITK SECÎ5ET. La Section de Physique, par l'organe de M. Violie, en l'absence de M. I.ippmann, Doyen de la Section, [présente la liste suivante de candidats à la [)lace vacante, dans la Section de Physique, par suite du décès de M. /?. Mascart. En première ligne M. Vii.lakd. . MM. I>. lÎERTHELOT. l iiltAXI.Y. „ , ,. ,77,- ' ^^- lî'"" A. En seconde ligne, par ordre alphabétique. . ' . ., l'i'I.I-AT. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. COMMISSlOiXS. Donnant suite à un vœu ev|n"inié [tar M. iî]oi.A>'i) iîovAPAiirE. La séance est levéi-' à "i heures un qiiini. l'Ii. V. T. G R.. i()oS, ■>.' Semestre. ( r. CXLVII, N° 25.) i8: l44f^ ACADÉMIE DES SCIENCES. BUM.KTIN lIlBLIOr.RAPIIIQrE. Ouvrages reçus dans la séance du 2i décembre 1908. Scienlific papers, by Sir George Howard Darwin. Tome I : Oceanic tidex and Lunar disturbance of gravity. Torne 11 : Tidal friclion and cosmogony. Cambridge, 1907-1908; 2vol. iii-8". (Hommage île i'aiileur. ) Guide du calculateur (Astronomie. Géodésie, Navigation); r^ Partie : Règles pour les calculs en général. ■2' Partie : Règles pour les. calculs spéciaux. Paiis, A. Her- mann ;CalaDe, J. Pasiore. 1902 ; 2 fasc. in-4°. (Présenté par M. Radau, hommage de l'auteur, qui adresse en même temps i4 Opuscules sur divers sujets relatifs à l'Astro- nomie. ) Corso di idraulica teorelica e pralica, dettalo da U. Masoni; terza edizione, note- volmenle amplica. Naples, L.-C. Pellerano, 1908; i vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) La Côte d'Azur /•«.«.se ( Riveria du Caucase). Voyage en Russie méridionale, au Cau- case occidental et en Transcaucasie (Mission du Gouvernement russe, igoS), par E.-A. Martel, (\i'^ illustrations, 'i[\ plans et coupes et i carte en couleurs. Paris, Cli. Delà- grave, s. d.; in-4°. (Hommage de l'auteur.) Une polémique sur la balana; de Roberial, par J.-S. Lucciardi. Annecy, imp. J.Dépollier et C'", 1908; 1 fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) Traité sur la balance, par J.-S. Lucciardi. Annecy, 1899; 1 vol. iu-8°. Notes sur les divers inslrunients de pesage, par J.-S. Lucciardi. Annecy, 1906; I fasc. in-S*. Les variations séculaires du climat de Varsovie, par Henrvk Arctowski. [R\lr. des n°' 9-10 ( 1908) du Bulletin de la Société belge d' Astronomie .'l Bruxelles; 1 fasc. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Le professeur David Carazzi. Les huîtres de Marennes et la Dintomée bleue, par C. Sauvageau. Bordeaux. \. Destont aîné et C'", 1908; i fasc. in-8". (Hommage de l'auteur.) Notice sur les travaux scientijii/ues de Chxrles Pérez. Saint-Maivent, imp. F. Cha- bonssant, s. d.; i fasc. in-S". Contribution à l'élude des métamorphoses, par Charles Pérez. (E\tr. du Hullrtin scienti/i/ue de la France et de la Belgique, t. .VXXVIl.) Paris, 1902; 1 \ol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) E.rposé des fondements de la Géométrie, parj. Wili-OT. Ferrière-la-Grande, 1908; I fasc. in-8°. (Homtnagede l'auteur.) Archives de Médecine et de l^harmacie militaires, publiées pai- ordre du Ministre de la Guerre, t. LU. Paiis, 1908. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1908. l449 Annalen der kaiserliclieri Ingenieur-Hochschnle in Moskau; Theil I : Ofjicieller, Hefte 1-3. Theil II : Wissenscliaftliche Arbeiten, Hefte 1-2. Moscou, 1907-1908; 5 fasc. in-S". ERRATA. (Séance du 2 novembre 1908.) Note de MM. //. Deslandres et A. Bernard, Recherches spectrales sur la comète Morehouse c i()()8 : Page 7-5, ligne \[\, au lieu de mais sa grandeur pliotogiapli ique était certainement plus élevée, lisez mais sa grandeur photographique était certainement plus faible. 4 (Séance du 9 novembre 1908.) Note de M. A. Lacroix, Le mode de formation du Puy de Dôme et les roches qui le constituent. Page 828, ligne 1 de la Note, au lieu de avec celles lisez avec ceux. (Séance du 16 novembre 1908.) Rapport sur un Mémoire intitulé : Recherches expérimenlales sur la rési- stance de l'air effectuées par M. G. Eiffel, par MM. Maurice Levy et Sebert, rapporteurs. Page 912, ligne 20, au lieu de la valeur, lisez la dernière valeur. Page 913, ligne 5, au lieu de exprime, lisez exprimer. (Séance du l'i novembre 1908.) Note de MM. H. Deslandres et ./. Rosier, Sur le spectre de la comète Morehouse : Page 953, dernière ligne, au lieu de ce (|ui exclut l'effet Zeeman, lisez ce qui est contraire à l'eflet Zeeman. l45o ACADÉMIE DES SCIKÎVCES. (SéiUK'c du 3o novembre 1908.) Note do M. //. Deslandres, Caraclèrcs de la couche supérieure de l'atmo- sphère g'azeuse du Soleil : Page 1018, deuxième liijiiH de la note (-) 'lu h,^ de la page, an lieu de petites lignes, droites, noires, lisez jieliles lignes, dmites ou 1 gèienienl courbes, noires. Page 1022, lignes i4 et i5, aa lieu c/e jalonnent les surfaces de discoiitlnuilé du vecteur vitesse, /àfc jalonnent des sui-faces de disi-im i inuilé ilii vecteur vitesse. N 25. TAULK l)i:S AliTICLES (Séance (lu 21 Décembre 1908.) AiE^iOIllES l]T COMMUNICATIONS DliS MKMliliKS ET \)\Ai\ci<:. MM. Paul Gaubiîrt, Ch. Nordmann, Pierre PuiSEUx, Emile RiviiiRE adressent des remerciments à l'Académie pour les dis- tinctions accordées à leurs travaux i383 Le Président ku premier Conurh:s inter- national DU Froid remercie l'Académie d'avoir délégué trois de ses membres pour prendre part à ses travaux et l'invite à désigner des délégués à l'Assemblée géné- rale conslilulive de ['Association inCer- nalionale du Froid l 'is 3 MM. Hali.er, Dastre et Alfred Picard sont délégués à cet effet par l'Académie. l'iXt M. le Si'.cRETAiRE PERPETUEL signale divers Ouvrages de MM. J. Boccardi. U. Ma- soni, È. -A. Martel ijHj M. Edouard Bureau prie l'Académie de le compter au nombre des candidats à la place vacante, dans la Section de Bota- nique, par suite de l'élection de M. P/i. van Ticghem aux fonctions de Secrétaire perpétuel '382 M. J. Guillaume. — Observations du Soleil faites à l'Observatoire de Lyon pendant le troisième trimestre de igoS i383 M. A. Demoulin. — Sur la cyclide île I^ie.. j38) M. Paul Uienes. — Sur les singularités des fonctions analytiques , . . i3S8 M. Pii'.RKE BouTROiix. — Sur les ifltégrales multiformes des équations dilVérentielles du premier ordre 1390 M. E.Travnarii.— Sur la condition pour que sept droites soient situées sur une surlace de (|uatrii'me degré i3i)3 M. André Leaute. — Sur la formule de Thomson T = m v' CL. relative à la dé- cliargi^ d'un condensateur i3g4 M. E. Bauer. — Sur le rayonnement et la température des llammes de bec Bunsen. 1897 -M. Cu. Marie. — Surtension et viscosité. . i-lon M. H. WOLTERECK. — Sur la synthèse de l'ammoniaque au moyen de la tourbe i4o2 M. A. MoNvoisiN. — Inconvénients du bi- chromate de potasse employé comme con- servateur pour les laits destinés à l'ana- lyse I :'|03 MM. L. Roger et E. V'ulûuik. - Contribu- tion à l'étude des matières humiques de l'ouate de tourbe i4o4 M. Henri Pif.ron. — De l'influence réci- proque des phénomènes respiratoires et du comportement chez certaines .\ctinies. 1407 MM. H. Maire et A. Tison. — Sur le déve- loppement et les afiinités du Sorospkœra Veronicœ Schroter 1 4'0 M. R. Robinson. — De la carpocyphosc (anatomie normale et pathologique de l'articulation radio-cubitale inférieure j . . \!\\f. MM. A. et J. BoUYSsONiE et L. Bardon. — Découverte d'un si|iielette humain mous- térien à La Chapellc-aiix-Saints (Gorréze). i4i4 M. L. Bordas. — Anatomie des organes appendiculaires de l'appareil reproducteur femelle des Blattes {Heriplanela orien- lalis L.) i4'^ M. Edmond Bohdaije. — Recherches expé- rimentales sur les mutations évolutives de certains Crustacés de la famille des Alyidés '4i8 M. Louis Lapicque. — Limite supérieure de la proportion d'encéphale par rapport au poids du corps chez les Oiseaux i4''i ,M. AuG. Michel. —.Sur la Sytiis vivipara et le problème de sa sexualité i!\i'i M. IL GuiLLEMiNoT— Eiltrage des rayons .\ par l'aluminium ''l'Jâ ^L Emile IIaug. — Sur les nappes de char- riage du Salzkammergut (environs d'ischi et d'Aussee) "l'^S M. J. Savornin. — Sur le régime hydrogra- phique et cliniatùrii|ue algérien depuis l'époque oligocène ''I-^ï M. Pu. NÉURis. — Suc le substratum de la nappe de charriage lin Péloponèsc i43'5 N" 25. .SUITE DE LA TABLE DFS ARTICLES. M. E.-A. MAiîTf L. — Sur la prétendue source siius-marine de Porl-Miou (Bouches-du- Rh6ne) M. Henkyk .\iîcin\vsKi. — Sur les varia- tions des climats M'. Alfred iVngot. — Perturbations sis- miques du 12 et du 18 décembre igo8.... M. Paul Castklnau. — Sur les traces d'un niouvouient positif le long des cotes occi- Pages. i'436 ,P8 ■'t1» dentales de Corse cl son rôle dans la morphologie et l'évolution du littoral... M. Bernard Brunhes. — Sur les courants telluriques entre stations d'altitude diffé- rente MiM. CiiKVAssus et Isidore Bay adressent un Mémoire « Sur une nouvelle éprou- velte destinée à l'analyse complète des mélanees gazeux > aees. ■ 4 ',2 ^^'M C0311TE SECRET. Liste (le candidats à la place vacante, dans la Section de Pliysi(|ue, par suite du décès de ,\l. E. Mascart : 1" M. Villard; 2» MM. D. Herthelot, Branly, Broca, A. Cottoii, Pellal, Perot i'\hl coM\iissiorvs. Sur la proposition de M. Edmond Pkrkier, l'Académie décide la constitution d'une Commission des monuments préhisto- riques 1 44? Cette Commission est composéedc MM. Bou- BULLETIN BrBLIOGRAPHlQUE l448 Errât* i4i9 CHABD, président; Pu. van Tieohem, Ar- mand r.AUTiER, Edmond Perrier. Zeiller, Lacroix, Douvillé, Alfred Picard, prince Roland Bonaparte 1447 PUnS. — IMPRIMERIE G AUT H I E R - V 1 1, L A H S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthier- 'Villahs- I»(I8 DEUXIEME SERIKSTRE. COMriKS liENDLS HEBDOMADAIRES DKS SÉANCES DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MM. LES SBCRËTAIRKS PERPËTaELS. TOME CXLVII. K U (28 Décembre 1908). ' PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1908 Rapports relatifs aux prix décernés ne le sont qu' tant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance | blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savt étrangers à l'Académie. RÈGLEMENT HELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS I-ES SÉANCES DES 2.3 fUIN 1862 ET 24 MAI 1873 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extiaits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrang;ers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parun Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Toute Note manuscrite d'un Membre de l'Aca- démie ou d'une personne étrangère ne pourra pa- raître dans le Compte rendu de la semaine que si elle a été remise le jour même de la séance. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 39- pages par année. Les Comptes rendus ne reproduisent pas les dis- cussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Aca- démie; cependant, èi les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doivent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les re- mettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les I Les Mémoires lus ou présentés par des persi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours noini mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re à l'Imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t! le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être ren temps, le titre seul du Mémoire est inséré dai Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyd Compte rendu suivant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus ne contiennent ni plane ni figures. Dans le cas exceptionnel où des figures sera} autorisées, l'espace occupé par ces figures comp' pour l'étendue réglementaire. Le tirage à part des articles est aux frais de^ leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappel- les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administr; fait un Rapport sur la situation des Comptes rei après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. i Les Savants étraogers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par UM. les Secrétaires perpétuels sont pries ( inoser au Secréta.iat au plus tard le Saœsdi lai précède la séance, avant 5». Antremeat la présentation sera remise à la seanse son déposer ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 DÉCEMBRE 1908. PRÉSIDENCE DE M. BOUCHARD. I- MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Présidext adresse les félicitations do l'Académie à M. Lippmann, qui a obtenu le prix Nobel pour la Physique. MINÉRALOGIE. — Les laves des dernières éruptions de Vidcann (lies Eoliennes). Note de M. A. Lacroix. Au cours des éruptions volcaniques que j'ai étudiées depuis quelques années, j'ai entrepris des recherches méthodiques sur la question de sav si, pendant un même paroxysme, la composition chimi(]uc du magn venant au jour varie et, dans raffirmative, suivant quelle loi. J'ai été coi duit, en ce qui concerne la Montagne Pelée, le Vésuve et l'Etna, à constater que les variations chimiques ont été faii)les et qu'elles n'ont pas été systé- matiques. Les différences de composition chimique observées par exemple entre Fandésile vitreuse du début de l'éruption à la Martinique en 1902, et l'andésite quartzifère de la fin de l'éruption en iqo.'i, sont du même ordre que celles existant entre deux fragments de la même lave recueillis, à peu près au milieu de la période éruptive, dans un même bloc de quelques mètres cubes. Les observations publiées par divers auteurs sur ks produits de la dei- nière éruption de Yulcano (1888-1889) semblent conduire à des conclu- sions différentes. En effet, au point de vue minéralogique, ces laves ont été décrites comme andésites par M. Mercalli, comme trachytes par M. Sabalini, alors que M. Hobbs en a fait un type pétrograpluquc nouveau, la volcanite, qui aurait la composition minéralogique d'un trachyte, avec la composition • chimique d'une dacile; malgré son caractère paradoxal, cette dernière con- clusion a été acceptée dans tous les Traités classiques. G. R., 1908, 3- Semestre. (T. CXLVU, N" 26.) i88 l/|i)2 ACADÉMIE DES SCIENCES. Au point de vue chimique, les nombreuses analyses publiées sont cxtra- ordinairement discordantes. Si leurs résultats étaient conformes à la réalité, ils mettraient en évidence des variations désordonnées du magma au cours de celte éruption, qui n'a fourni aucun épancliement, mais seulement une médiocre quantité de matériaux solides, rejetés par des explosions, qui ont été prises pour type des explosions vulcaniennes. On pourrait objecter, il est vrai, que les matériaux analysés ne correspondent peut-être pas tous au magma neuf, mais comprennent aussi des débris de ces roches arrachées au vieux sol que tous les auteurs ont signalés par ailleurs. Mais, même dans cette hypothèse, les variations sont si considérables, qu'elles ne laissent pas voir cet air de famille, persistant d'ordinaire à travers les différences de composition souvent considérables des laves successives d'un même massif volcanique. C'est ainsi, par exemple, que le seul rapport atomique K-0 : Na-O oscille, dans les analyses en question, entre o,o(j et 0,7. En présence de ces incertitudes, je me suis proposé de reprendre la question et je suis allé à Vulcano faire une ample provision de documents ( bombes, blocs, lapilli); les bombes à centre poiiceux et à périphérie obsi- diennique rejetées à l'état pâteux représentent, à n'en pas douter, le magma neuf. Grâce à l'obligeance de M. Mercalli, j'ai pu étudier, en outre, une nombreuse série d'échantillons recueillis par lui pendant toute la durée de r(''ruption. Mes bombes sont incontestablement identiques à celles décrites par MM. Sabatini et Hobbs; elles appartiennent bien en effet à un trachyte, légèrement augitique, à anorthose (ou orthose sodique), andésine etaugite, avec un peu d'olivine; j'ajouterai seulement que la structure de la pâte microlitique, riche en verre, rappelle celle de la dômite par la forme des microlites feldspathiques, aplatis suivant g* . Ce trachyte renferme en abondance des enclaves, petites ou grosses, dans lesquelles on peut distinguer deux types: les unes sont des enclaves homœo- gènes plésiomorphes, des microsa/iidiniles, venievma^nl des cristaux porphy- riques d'augite, d'andésine et d'olivine, englobés dans une pâte holocris- lalline à grands éléments d'orthose sodique, enveloppant de l'augite, de la biotite et des grains de magnélile. Les autres sont des enclaves homœogènes syninorphes, des basaltes, dont les phénocristaux de plagioclases basiques, d'augite et d'olivine sont plus ou moins intacts, tandis que la pâte microlitique a fondu et a recristallisé sous forme de gros microlites palmés, parfois groupés autour d'un centre, souvent orientés sur les plagioclases anciens et renfermant dans tous les cas une grande quantité de petits grains de magnétite et d'augite. Perte Na-0. K=0. Ti 0^ P-0=. au feu. 4,i5 5,43 o,4i 0, 1 2 » rz 1 00 ; .53 3,74 5,i5 0,38 0,12 G, 63= 99, ,65 3 ,35 0,34 ^i.d. traces 1,53= 99: ,75 3,17 4,72 0,80 0,37 » Z= 1 00 ; ,4o SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. l453 Les analyses suivantes ont été faites par M. Pisani sur un bloc (a), sur le centre ponceux d'une bombe (6) du trachyte et enfin {(f) sur une enclave de microsanidinite. Je donne en outre en c l'analyse de M, Ivahlenberg, sur laquelle M. Hobbs a basé sa discussion. Sic. AI^O'. Fe=03. FeO. MgO. CaO. a.. 66, 5i i6,i8 o,36 3,76 i,63 1,97 b.. 66,20 16,18 0,10 3,75 1,28 2,12 c... 66,99 17,56 i,4i 3,39 0,93 4,35 d . . 56, 10 18,/ 3 3,55 4,23 2,78 6,55 Les analyses a et h correspondent au type toscanose (1.4-2.3), alors que la microsanidinite est une *Ao5Ao/îo.çe (II.5 .3 .3). On ne peut guère expli- quer que par une imperfection analytique les résultats de l'analyse c; on ne comprend pas, en efîet, comment une roche essentiellement constituée par de l'anorthose et un verre acide, une roche dont le pyroxène lui-même ren- ferme, d'après M. Hobbs, i,5o pour 100 d'alcalis, pourrait ne contenir que 3,69 de ceux-ci, dont o,34 seulement de potasse; les nouvelles analyses données ici, vérifiées par d'autres dosages d'alcalis, ayant fourni comme valeurs extrêmes : K'O = 5, 02 et Na^O = 4,66, ne laissent donc pas de doute sur la nature de la lave de 1888-1889. Les roches du début de l'éruption, que M. Mercalli m'a communiquées, sont différentes ; ce sont des laves anciennes ('), riches en produits d'ori- gine pneumatolytique (quartz, tridymite, fayalite, augite, hématite, gypse) ayant cristallisé dans des fentes, qui correspondent à un rubanement ori- ginel. L'examen microscopique y montre de rares cristaux d'augite, d'oli- vine, d'andésine, distribués au milieu de microlites filiformes de feldspaths à extinctions longitudinales et de cristallites d'augite. Des éponges de quartz globulaire se trouvent dans beaucoup d'échantillons. Cette composition et cette structure font penser à une andésite à struc- ture pilotaxitique, mais la composition chimique ne confirme pas cette hypothèse. Les microlites ne peuvent être constitués que par un feldspath alcalin. L'analyse d, donnée plus loin, montre que cette roche est très ana- logue à l'obsidienne rhyolitique, riche en sphérolites feldspathiques (^), C) M. Mercalli a signalé aussi des blocs de trachyles augitiqiies, d'andésites, de ba- saltes. (^) Les sphérolites feldspathiques (à allongement positif) de la rhjolite des Piètre CoUe se sont parfois développés autour de ces petites enclaves basaltiques recristal- lisées. I/Î54 ACADÉMIE DES SCIENCES. formant la coulée des Piètre Cotte, sur le liane nord du cône de Vul- cano (e), et de la rhyolite vitreuse du Monte Lentia (/), situé près de ce même cône; cette dernière roche offre une grande analogie de struc- ture et de composition rainéralogique avec la lave récente, mais elle est beaucoup plus riche qu'elle en verre (de couleur brunâtre). Toutes ces roches contiennent de petites enclaves basaltiques, recristallisées, sem- blables à celles du trachyte récent. Perle SiO=. .M=0\ Ve-O-K KeO. MgO. CaO. lSiC-0. K=0. Ti 0=. P'0\ au feu. d. . 71,60 i3 ,o5 0,92 1,26 0,69 '.94 4,65 4,90 o,.4 )) 0,62" 99,77 e. . . 72-89 1 4 , 5o 1) 2,48 ''I7 o,58 4,42 4,23 0,06 m » =z 100,33 /■•• 7 ■ ) 4 1 i3,3o » 2,40 0,85 2,63 4,3o 4,57 » 0,25 G, I2r= 99,83 Ces analyses conduisent à rapporter ces diverses rhyolites à la liparose (1.4. 1.3). Il est possible do tirer les conclusions suivantes des faits qui viennent d'être exposés : 1° La lave de la récente éruption de Yulcano ne constitue pas un type pétrograpliique spécial : sa composition chimique varie peu dans les échan- tillons analysés. C'est un trachyte à anorthose, augite et olivine; il n'y a aucun désaccord entre sa composition minéralogique et sa composition chi- mique; celle-ci le rapproche des trachytes de la Toscane et en particulier de ceux du Monte Amiata. 2° Les enclaves de microsanidinite se rapportent à un type chimico-miné- ralogique, la shoshonose, connu dans des séries pétrographiques, com- prenant des roches alcalines à feldspathides; sa composition chimique est presque identique à celle de la trachyandésite micacée (biolil-rulsinite) du Monte Santa Croce, qui forme un dôme au milieu du grand cratère leucitique de Roccamonfina. Elle ne renferme que 2 pour roo environ de silice libre; un abaissement de quelques unités dans la teneur en silice ou un léger accroissement en alcalis auraient pour conséquence de rendre possible la production de feldspathides. Cette remarque a une grande importance, si l'on tient compte de l'existence à Yulcanello de la leucitté- phrite signalée jadis par M. Backstrom. Aussi m'a-t-il paru intéressant de faire analyser un échantillon de cette lave, que j'ai recueilli sur la côte orien- tale de Vulcanello, à moins de 2""" du cratère de Yulcano : TiO=. P=0='. 0,88 0,26:^100,66 SiO-. APC. Fc'O'. FeO. MgO. CaO. i\a=0. K=0. 52, 10 i5,o5 3,4o 5>49 4,85 9, j3 4,07 5,43 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. l/l55 Cette analyse correspond à la composition d'une shonkinose (111.6.2.3). 3° J'ai réuni dans le Tableau suivant quelques-uns des paramètres mag- matiques de M. Michel Lévy, déduits des diverses analyses données plus haut. Les roches sont ordonnées suivant les valeurs croissantes en éléments ferromagnésiens calculés (r). Je rappellerai que ces paramètres sont ob- tenus en partant des nombres en poids fournis par l'analyse. X. r. 2/,- + 3n. Ssai. SiO^iii,. Uque. CORRESPOiADAIVCE . L'AcAnÉMiE ROYALE DES SciE\cES DE Prusse adrcssc à TAcadémic l'ex- pression de ses sentiments de sympathie à l'occasion de la mort de M. Albprt Gaudry, l'un de ses Correspondants. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Ouvrage suivant : The nonvegian Aurora Polaris Expédition, 1902-1903. Vol. I : On the cause of magnelic storms and the origin of terrestrial magnetism, by Kr. Bir- KELAND. First section. MM. Dautriche, a, Frolix, E. E.stanave, Rexnes, P. Remllvger adressent des remercîments à l'Académie pour les distinctions accordées a leurs travaux. M. Llmuek adresse de Grenoble la dépèche suivante : « Sismographe Faculté des Sciences enregistre une secousse le 28 dé- cembre k[\ heures 33 minutes 46 secondes matin. » ASTRONOMIE. — .1» sujet de la distribution des aphélies des petites planètes . Note de M. Emile Belot, présentée par M. H. Poincaré. Les aphélies des 632 petites planètes figurant à l'Annuaire de 1908 sont nettement groupées en longitude : il y en a 419 sur le demi-cercle i35°- 3i5° des longitudes qui contient aussi les L aphélies de toutes les grosses planètes sauf Uranus : le demi-cercle opposé ne contient que 2(3 L aphé- SÉANCE DU 28 DKCF.MBRE 1908. \^6l lies. Ces groupements sont encore plus caractérisés si l'on tient compte de la valeur des excentricités : le demi-cercle i35"-3i5" contient les L aphé- lies des petites planètes ayant la plus grande excentricité (116 sur iSa astéroïdes ayant ^ >> 0,20), et les i2j L aphélies de petites planètes ayant e <; 0,08 sont uniformément distribuées sur l'écliptique. La dis^'ibution en longitude est donc la même que si les astéroïdes pro- venaient en majeure partie de directions projetées sur l'éclipliciue d'un même côté du Soleil. La distribution en latitude des aphélies présente un intérêt particulier si, comme celle des comètes, la matière des petites planètes provient de masses ayant eu primitivement un mouvement de direction très divergente par rapport à l'éclipticjue. Dans ce cas, le point par lequel un astéroïde a pu s'introduire dans son orbite est la position A,„ d'aphélie à lo distance maxima de l'écliptifjuc. L'aphélie de chaque orbite passe périodiquement par cette dislance maxima et la ligne des apsides fait alors avec l'écliptique un angle égal à l'incli- naison i de l'orbite. La Carte ci-contre figure sur un plan perpendiculaire à l'écliptique, du même côté de ce plan et du Soleil, les aphélies A„, au moyen de leurs distances au Soleil et des angles i. Soient V, C, J les aphélies de Vesla, Cérès et Junon : la ligne \ J passe par d (exactement à 0,00'. en unités astronomiques), coupe l'écliptique à la distance 1,00 et fait avec ce plan un angle de 3o°o'; C est pres(|ue au milieu de la longueur VJ. La densité des aphélies varie brusquement quand on traverse cette ligne. Autour de V, G, J comme centres, traçons trois cercles de rayon o,i5 et le rectangle qui leur est circonscrit : la ligne VJ coupe ce rectangle en deux bandes égales de o,i5 de hau- teur et i,i3 de longueur. La bande la plus rapprochée de l'écliptique contient II- aphélies, la bande la plus éloignée 58 seulement. Dans les trois cercles, les qua- drants les plus pauvres et les plus riches en aphélies sont opposés et inclinés d'un angle a=:i4° sur l'axe de l'écliptique ; ils contiennent, pour V, C, J, respectivement 10, 19, 17 aphélies dans les quadrants les plus riches, i, 4; 3 aphélies dans les plus pauvres. Cette distribution semble prouver que les masses relativement grandes de Vesta, Cérès, Junon ont absorbé la matière primitive en parcourant une trajectoire oblique sur l'écliptique faisant avec son axe un angle de \l\'\ Si l'on suit sur la Carte cette direction à partir de V, C, J, en s'éloignant de l'écliptique, on constate d'ailleurs des alignements vides d'aphélies rappelant les routes vides d'étoiles de la Voie lactée. Une ligne passant par l'aphélie de Mars et faisant avec l'axe de l'écliptique un angle a, =2i''3o' passe très près (à moins de o,o3) des aphélies d'Eros, d'Adaiberta et de 14^2 ACADEMIE DES SCIENCES. N/^ x^ OJ OJ Ti Oj o o o 1 o" o o « + -•■ SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE I908. l463 llungaiia qui sont à 0,47 de toute autre aphélie, comme si ces trois astéroïdes faisaient partie de la famille ou de la nappe de Mars. L'inclinaison 2t°3o' de celte nappe e>t voisine de la valeur vers laquelle tend l'inclinaison d'axe de cette planète, qui, de 28° '1 3' du temps d'Herscliel, était réduite en 1907 à 28" 16' d'après les dernières détermina tiens de M. Loweil. Une autre traînée (5 astéroïdes) d'aphélies, presque perpendiculaire à l'écliptique ;i la distance 4,6 et complètement isolée (à plus deo,55) du groupe principal, aboutit ;i Thulé (279). De même les aphélies des petites planètes de la famille de Jupiter, non figurées, dessinent une nappe à peu près perpendiculaire à l'écliptique, c'est-à-dire parallèle à l'axe de celte planète. Enfin le groupe principal des aphélies est limité du côté du Soleil par une ligne passanl'par l'aphélie de Pallas et faisant avec l'axe de l'écliptique, un angle y..— 17". Les angles a, a,, a, (i4°, 17", 2i«3o') sont croissants à partir de Jupiter (inclinaison d'axe 2°) en s'appi^ocliant de la Terre (inclinaison d'axe 23°27'). Les angles a, a,, a^ et les courbes tracées sur la Carte comme profils des nappes coïncident avec les déterminations obtenues au moyen des for- mules ('^) et (4) de la Note insérée au\ Comptes rendus \e 4 décembre igcii. ASTRONOMIE. — Sur remploi d'écrans colorés el de plaques orlhochromatujues pour l'ohsermlion photographique des étoiles fixes. Noie ( ' ) de M. OEstex Bergstrand, présentée par M. Deslandres. M. AVallace a démontré récemment ( The AstrophYsical Journal, vol. XXVII, i()o8) que l'emploi d'un écran coloré en combinaison avec des plaques orthochromatiques augmente notablement la noUelé des images photographiques. D'autre part, on sait que la dispersion atmosphérique, qui rend inégale l'action de la réfraction sur les étoiles de dillerentes couleurs, a une inlluence considérable sur l'exactitude des observations photographiques. Même pour les étoiles d'une même couleur on peut constater une inlluence assez sen- sible de la dispersion atmosphérique, à cause d'un phénomène analogue à celui de Purkinje. En ellel, ^L Hertzsprung {Bulletin astronomique, t. XX\ , 1908) et moi (Astronomische Nachr., t. CLXXVII, 1908), nous avons pu montrer que la longueur d'onde effective dépend (pour les réfracteurs) non seulement de la couleur, mais aussi de la grandeur de l'étoile et de la durée d'exposition. (') Présentée dans la séance du i4 décembre 1908. l',6i ACADÉMIE DES SCIENCES. Pendant mon séjour à l'Observatoire de Meudon cet été, M. Deslandres m'a proposé de rechercher si l'on pourrait aussi, en employant un écran coloré, diminuer ou même éliminer l'inlluence de la dispersion atmo- sphérif|ue. 11 a mis à ma disposition le grand télescope (de i"" d'ouverture et de 3'" de distance focale) et un écran jaune qui ne laisse passer qu'une partie limitée du spectre, située autour de /. = ooi^i^. Devant l■ou^el■l^u•e du lélescope, j'ai placé un grillage formé par des bandes larges de i"'"\5, séparées par des intervalles de la même largeur. Quelques étoiles de diile- rentes couleurs (blanches, jaunes et roiigeàtres) ont été pliotograpliiées : i" sur des plaques ordinaires de sensibilité extrême (Lumière, étiquette violette) sans écran; 1" sur des plaques orthocliroraatiques de Wratten et Wainwright (dites allochroma- llqaes) sans écran; 3° sur des plaques de cette dernière sorte avec écran. Les exposi- tions ont duré depuis 3 jusqu'à 3i6o secondes. En mesurant la distatice entre les spectres de diffraction conjugués, on peut déterminer la longueur d'onde effective pour chaque étoile el pour les diverses durées d'exposition. Les mesures ont été faites à l'Observatoire d'Upsal et sont résumées dans le Tableau ci-après. En général, j'ai mesuré seulement les spectres du premier ordre. Sur les plaques exposées avec écran, où les spectres sont plus courts, j'ai pu, dans quelques cas, me- surer aussi les spectres du troisième et même du cinquième ordre. Pour ces derniers spectres, j'ai indiqué entre parenthèses les durées d'exposition approchées, corres- pondant à leur éclat. l'iaques orthochromat. orlhochromal. sans écran. avec écran. liloilcs. couleurs. Exp. a. E\)i. >v. Exp. 5' Lyre f:^ s u-jj. s utj. s iJ.u. 1000 .'(17 looo 43o 1000 549 5,95 I 100 4i8 3i6 429 ) blanche J 82 412 100 420 10 4j2 Sa 423 100 428 3i6 443 32 426 100 443 10 427 32 443 1,09 I 3 420 10 432 blanche 1 1000 3^9 3iG 346 100 548 (63) 35 1 32 349 (20) 549 (18) 55i 10 55 1 SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE I908. Ï^G5 Plaques oilhochromal. urlliocliromal. Grandeur onlinaires. sans écran. avec écran. litoiles. couleurs. Exp. X. lixp. ).. Exp. À. s lui. s _ . \K' 000 422 3i6o 5ÔI 804704107... \ ,/' ', { 100 422 *' ' blanche ' 422 422 423 \^V- i 1000 43o 1000 453 1000 5 '19 j 3i6 43« 3 16 449 710 SA"' 3o Cygne ui*'^u ' '°° '^''7 '°° ^^^ ^''' ^■^' 424 32 429 425 10 428 il- BD47°4ii4... . 100 43q ' jaune , ,„ ' 1 32 437 ( 10 44' / 1000 43- l 5 54 1 ^'"^ '^^^ II Andromède s . ' ■ 100 434 ( J*""" i 32 432 f 10 434 I 1000 439 1000 466 3i6 433 3i6 46i 3i Cygne '^^ ' 100 434 «oo 46o laiine 1 ,, ,o o // " -• I i'i 432 32 442 I 10 433 10 44 1 1000 448 1 4,96 3i6 449 8 Andromède. \ jaune / 100 447 rouse I 32 449 4,3- 449 447 1000 481 444 3 16 476 ô* Lyre < jaune < ., ,,- ,~ •^ j ■• ] 32 44 3 100 4^7 10 447 32 454 rouge 3 160 5.54 1000 .555 3i6o 5.32 1000 552 3i6 557 (■97) 502 (OOO 55o 740 552 3.6 553 100 555 (62) 555 3i6o 552 1000 552 3i6 - 54s (197) 554 1000 55 I 3 16 54s On voit que les valeurs de A pour les différentes étoiles varient selon la couleur et la durée d'exposition, depuis 4 la'^i' jusqu'à 449'^'^ pourles plaques l466 ACADÉMIE DES SCIENCES. ordinaires, et depuis l\2o^'^'' jusqu'à /jSi'^''' pour les plaques orthochroma- tiques sans écran. L'influence systématique de la durée d'exposition sur la longueur d'onde efl'ectivc est bien marquée [)Our ces dernières plaques, et plus faible pour les plaques ordinaires. Par contre, on trouve que les valeurs de "k obtenues en employant l'écran coloré sont toutes (sauf une seule ) comprises entre 545'^'^ et 555'^i', et ne semblent dépendre systémati- quement ni de la couleur ni de la durée d'exposition. Les différences entre les diverses valeurs sont, en effet, insignifiantes et tout à fait accidentelles; ces valeurs sont pratiquement identiques. Kn résumé, la combinaison d'un écran jaune ( ' ) et d'une plaque orlhochro- matique assure une netteté plus grande des images et l'élimination de l'in- fluence nocive due à la réfraction atmosphérique. Elle est à recommander dans toutes les mesures précises de position, et en premier lieu dans la recherche des parallaxes stellaires. AVIATION. — Principes du vola voile. Note (-) de M. L. Thouveny, présentée par M. .T. Violle. L'oi'igine de la force motrice qui entretient ou augmente l'énergie de l'oiseau voilier se révèle quand on considère l'orientation de son corps par rapport à la tangente GT à sa trajectoire. L'oiseau, animé d'une vitesse V, est soumis à un courant fictif de vitesse GB, résultante de — V et de GE, vitesse du vent. Ce re/i/ résultant oriente l'axe de l'oiseau suivant GB et produit sur les ailes la réaction F = GC faisant un petit angle a avec la normale GN à GB, et se projetant en GD ^ /' sur GT. Les cas où /' est motrice, c'est-à-dire où il y a captation de l'énergie du vent, se ramènent aux trois suivants, où [6 est supposé ^ a ou que sa projection horizontale : A. L'oiseau parcourt, dans un plan vertical, avec vent debout, une trajec- toire à pente moins descendante ou plus ascendante que celle de la vitesse du vent prise CJi sens inverse. B. L' oiseau parcourt . dans un plan vertical, avec vent arrière, une trajec- toire à pente plus descendante ou moins ascendante que celle du vent. ( ' ) On pourrait évidemiiieiU employer tout autre écran aljsorlîant, à la seule condi- tion que les radiations qui passent soient comprises entre des limites assez étroites. (^) Présentée dans la séance du 21 décembre 1908. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE iqo8. l4(i7 C. Par vent horizontal, l'oiseau parcourt, dans un plan horizontal, un arc présentant sa convexité vers la région d'où souffle le vent. La force / est résistante dans trois cas inverses de A, B, C, que nous désignerons par X (vent debout), Y (vent arrière) et Z. D'après cela, par vent horizontal, / est motrice quand l'oiseau monte bec au vent (A), ou descend vent en queue (B). Elle est résistante dans la descente vent debout (X) et dans la montée vent arrière (Y). Fig. I. B-^ Ils exercent une influence favorable sur la grandeur Oiseaux rameurs. — Quand ils sont assimilables à des aéroplanes (vol normal, battements réguliers), ces principes concernant /leur sont appli- cables. Mais les variations totales de l'énergie sont affectées par des varia- tions dans le rendement du travail moteur de l'oiseau (propulsion par battements dirigée suivant GB', au lieu de (iT; ailes agissant sur de l'air en mouvement). Petits ascendants . et, parfois, le sens de/'. Si la composante verticale de leur vitesse est suf- fisante ils assurent le planement indéfini. Vents horizontaux. — L'oiseau ne peut, eu ce cas, se maintenir au delà d'un certain temps dans les conditions A, lî, C; il y aurait entraînement pour A, descente jusqu'au sol pour B, orientation vent arrière pour C; si sou vol se prolonge, il passe par des alterualives favorables et défavorables; mais on démontre, dans cette étude, que, par vent horizontal régulier, le planement perpétuel est impossible. Cependant l'oiseau peut réaliser des c lî., 1908, 2- Semestre. (T. CXLVII, N° 26.) IQO l468 ACADÉMIE DES SCIENCES. gains limités; exemples : vol (reiilèvemenUles rameurs, bec au vent (cas A) ; passades du Faucon avec gain de hauteiu- (A ou B); etc. Si la vitesse du vent varie avec le temps ou Fallilude, ou encore en direc- tion, l'oiseau peut obtenir des planements prolongés en manœuvrant de façon que les gains A, B, C l'emportent sur les pertes X, Y, Z : Ainsi l'Autour progresse contre le vent en montant (A) quand la vitesse est forte, et en descendant (X) quand elle diminue; dans le vol elliptique, l'oiseau décrit la demi-courbe convexe vers le vent (C) quand celui-ci se renforce, et la partie concave (Z) quand il faiblit; si le gain ainsi oblenu est suftisant, l'oiseau s'élève et réalise le vol par orbes (A, et parfois B, interviennent alors); pour avancer contre un vent violent, le (joéland suit un parcours horizontal légèrement sinueux ou C et Z alterneraient s'il ne profitait des changements de direction du vent pour esquiver Z; etc. Les six propositions démontrées conduisent ainsi, pour un noml)re assez considérable de manœuvres voiiières réellement pratiquées, à des explica- tions rationnelles, pouvant d'ailleurs être contrôlées par des reconstitutions de trajectoires, calculs de gains d'énergie, etc., à l'aide des formules du mouvement relatif de Toiseau établies dans celte étude. AÉRONAUTIQUE. — Modèle spécial (le ballon. Note de M. Radiot, présentée par M. H. Deslandres. (Extrait, j L'auteur ilemandc la permission de rappeler à l'Académie que, dans un pli cacheté déposé à l'Académie le 'l'a mars 1889 et ouvert le 20 dé- cembre 1903, il a préconisé un type mixte, qui comporte un ballon ordi- naire allongé et un grand plau suslentateur placé entre le ballon et la nacelle. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur le problème des efforts dans la théorie de l'élasticité. Note (') de M. A. Korn, présentée par M. Emile Picard. J'ai indicjué dans une Note récente (-) une méthode pour résoudre le pro- blème des eiïorts d'une manière très générale. Nous traiterons ici spécia- (') PréseiUée dans la séance du \[\ décembre igo8. , (-) Goiuptc.i renrtus. 1. CXLVl, 1908, p. 57S. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. 1 '\6g lement le cas A = i, c'est-à-dire, eu employantlesnotations de la Note citée, le problème (i) A;/ -1- -j— = o, ... (a I Ultérieur), (2) — = luicos(vv) — V coihjz)] -h fi, ... (à la surface s), ^ dv 2 OÙ y,, /".,, ^ désignent trois fonctions données -à la surface, satisfaisant à certaines conditions de continuité et remplissant les six conditions li-'^ (3) j '' J'ai été amené à la solution de ce problème préliminaire par l'application de la méthode des approximations successives au problème (G) de la Note citée ; voici plus explicitement la méthode qu'il a fallu suivre : Nous défini- rons les triplets successifs w^, ^'^, «'^ harmoniques à l'intérieur, par les con- ditions suivantes : i — -^ =/ii • • ■ ('' 'a surface .s), (4) < >'' I / "a '/' = ; ''i) ^Z' = / "0 ^/t = o ; —-^=—3 — !—^ r — r- / &, , h 4 — T— f a la surface S dv &i 2 TT (j.i- ()v J_'r (Vv f / • _ -<5) ( -2L(^_,-iiv_,)cos(vv)-(i.;.^,-ti;_jcos{v.-)], _^ ^ y-i.2, ... . 1 i('jd-:=^ I i>'jdz=^ I ivjdz^o, en posant r/,s- (y' = 0, I, 2, ...), et en désignant par '^j la fonction harmonique de l'intérieur ayant les déri- vées normales , d'h- (7) -r^ — ii}cos(v.r) -i- ii}cos(v/) -h WyCOS(v;), à la surface s. On peut démontrer que les séries (8) k' =((„-(-«', -H "'2 + — u'— u;,-i-u', -(-u;-+.^_., sont absolument et uniformément convergentes avec leurs premières déri- l470 ACADÉMIE DES SCIENCES. vées, el l'on arrive ;i la solution du problème (i), (2), en posant (9) „^4(,,_u') + J--^/4^ .... Pour une suite infinie de nombres A^, X,, X^, ..., on peut démontrer l'existence de Iriplets li^, v'^^ w\^ harmoniques à l'intérieur, que je propose d'appeler les triplets préliminaires de t, satisfaisant aux conditions (10) ; " - .- — ■î[(u'x.— ■^w;.) cos(v7) — (l'z — ti;.) cos(v3)]L ... (à la surface s), en posant ' (h ("•) -~— cos ( V : ) ^ cos ( V r ) dy dz ■ _ /• et en désignant par ']^^ la fonction harmonique de l'intérieur ayant les déri- vées normales (12) -p = iixCos(va;) + i'y.cos(vj) 4- tt'.;, cos(v;) (à la surface .v). 11 y a une classe remarquable de ces triplets préliminaires pour laquelle les expressions (i.'i) sont nulles; la sphère en possède : en prenant le centre de la sphère comme origine et en introduisant les coordonnées polaires r,, 9,, cp, par les transformations (i3) j- = /-,p.,, j = /•iV'i — p.f coso,, z — i\\/i — p.| sin9,, la sphère possède les triplets préliminaires (l4) ll'y,= {2X-{-l)xFy_—rl—^, ... (X = 0, I, 2, . ..) ('), ©Ù (i5) l*V.= ''ïY./.(p-i,?i), Yn désignant une fonction sphérique quelconque de l'ordre x. A part les ti'iplets (17) la sphère possède encore les triplets préliminaires (.6) ,-^=y^^,'^, ... (X=,,., ...) (■)• (') On peut ajouter à ces fonctions une constante multiplicative et trois constantes additives arbitraires, si l'on n'ajoute pas aux. conditions (i3) d'autres restrictions. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. ll^-Jl PHYSIQUE. — Sw le pouvoir rolatoire magnétique de la vapeur de fluorure de calcium et de la vapeur d' hypoazotide au voisinage de leurs bandes d'ab- sorption. Note de M. A. Dufour, présentée par M. J. Violle. On sait qu'on peut constater au voisinage de certaines raies" qui présentent le phénomène de Zeeman long-itudinal normal, l'existence d'un pouvoir ro- tatoire magnétique positif de chaque côté du doublet magnétique et néga- tif à l'intérieur du doublet ('). On peut prévoir la grandeur et le sens de ces rotations en les rattachant à la considération des circulaires inverses et à la loi de variation des indices au voisinage d'une raie (^). Pour les raies des terres rares qui donnent le phénomène de Zeeman longitudinal anor- mal, le sens des rotations précédentes est inversé, il est positif à l'intérieur de la raie modifiée, négatif en dehors ('). J'ai étendu ces résultats au cas des bandes du fluorure de calcium for- mées, comme on sait, d'un grand noinI)re de composantes dont les fr(''- quences appartiennent à une même formule par bande, en me limitant aux bandes D(X = 6037), D'(X = 6o5o,8), D"( A = 6064, 5) qui présentent le phénomène de Zeeman longitudinal, anormal pour les deux premières et normal pour la dernière ( '). La vapeur de fluorure de calcium dans le champ magnétique possède un pouvoir rotatoire magnétique positif en dehors et au voisinage des doublets de toutes les composantes de la bande D" et négatif à leur intérieur, la rota- tion pouvant atteindre dans les conditions où j'ai opéré une valeur de 4o° à .^0° au centre des doublets. Pour les bandes D, D' les rotations trouvées sont respectivement de signe contraire aux précédentes et légèrement plus faillies. La forme un peu particulière des courbes de dispersion rotatoire magnétique que l'on constate ici s'expliqiie facilement à l'aide des considé- rations tliéoriques indiquées plus haut, en tenant compte de la structure des composantes de ces bandes et des résultats qu'a fournis pour elles l'étude du phénomène de Zeeman. (') On n'a guère observé cette rotation magnétique que pour certaines raies des métaux, alcalins. Je signale en passant les raies vertes ?i=:5202,3, 52o4,6, 52o8,6 du clirome, ainsi que quelques-unes de ses raies violettes, qui en fournissent aussi de beaux exemples. {^) A. CoTTON, Le phénomène de Zeeman, p. 91. (^) J. Bec.qukrel, Le Radium, t. IV, 1907, p. 49- (') A. Dufour, Le Radium, t. V, 1908, p. 291. l\-j2 ACADÉMIE DES SCIENCES. La même recherclic, effectuée sur la vapeur d'hypoazotide à la lempéra- lure ordinaire, a conduit à des résultats nets, au moins pour quelques raies. M. Rij^hi ( ') avait déjà constaté la rotation magnétique générale dans l'en- semble du spectre des vapeurs nitreuses, mais on n'a pas encore étudié le pouvoir rotatoire magnétique au voisinage des raies considérées isolément. L'étude visuelle du spectre et celle des clichés montrent que, en parti- culier, les raies A = 0925,4 et 5856,9 présentent à leur voisinage une rota- lion magnétique négative, dont la valeur attemt une vingtaine de degrés dans les conditions de mes expériences (champ 4ooo, épaisseur du gaz '\"^). Près des précédentes se trouvent les raies A = 585/), 9 et 58^6,8 qui donnent une rotation magnétique positive du même ordre de grandeur. H semblerait donc en résulter que la constatation du phénomène de Zeeman, dont l'existence avait déjà été signalée pour les vapeurs nitreuses (-), dût être assez facile. Il n'en est rien; en employant les appareils de polarisation nécessaires, le phénomène de Zeeman qu'on constate pour les raies précédentes, bien que rendu certain par la dissvmétrie des spectres correspondant au\ deu\ directions de vibrations diilérentes, est très petit, même en employant des champs de 16000 unités pour le phénomène lon- gitudinal et de 26800 pour l'observation perpendiculaire au champ; les modifications observées pour ces raies sont bien plus faibles (une quinzaine de fois, environ) que celles montrées par les raies du sodium tlans les mêmes conditions. L'emploi de chainps plus puissants encore permettra de préciser les mo- difications complexes que subissent ces raies; on pourra ainsi expliquer la faillie variation inattendue de la longueur d'onde moyenne des composantes magnétiques de certaines raies, comme on peut le constater pour la raie A = 5923,4 par exemple ('). CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la loi de r optimum des phosphorescences cathodiques des systèmes binaires. Note de M. G. Urbain, présentée par M. Haller. • 11 était hors de doute, après les travaux déjà anciens de M. de Boisbau- dran et aussi de M. Verneuil, que la phosphorescence est une propriété des {') RiciHi, Le phénomène de Zeeman, p. 99. (-) liiiiiii, Comptes rendus de l'Académie des Sciences de Bologne, mai 1899. — A. Dl'FOLr, Le liadiiim. t. V, 1908, p. 86. (^) On peut dès maintenant penser à expliquer la diminution de la longueur d'onde moyenne de cette raie sous l'influence du chamj) en admettant i|u'elle est constituée par un ensemble de composantes fournissant chacune un phénomène de Zeeman normal, nul ou anormal. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. 1/(73 dissolutions solides diluées. Nous avons montré, M. Bruninghaus et moi, par des expériences directes, que de tels mélanges, dans les([uels on fait varier progressivement les proportions relatives des constituants, admettent un optimum de phosphorescence cathodique quand on les bomharde tous de la même manière. Nous n'avions fait ces expériences que dans un but de démonstration afin (le mettre en évidence la loi du phénomène devant un auditoire nombreux, car cette loi pouvait être aisément déduite des expériences, peut-être moins frappantes, mais très nettes de nos devanciers. Cependant, plusieurs auteurs, qui ont repris la question après nous, nous ont entièrement atlribué cette loi de l'optimum. Il serait [)lus juste d'en attribuer la découverte à M. Lecoq de Boisbau- dran, qui, s'il ne l'a pas énoncée en propres termes, en a fait du moins, pendant une dizaine d'années de recherches ininterrompues sur la ])hos- phorescence cathodi(pie, un usage constant. Dans l'élude très étendue que j'ai faite dans ces dernières années de la phosphoi'cscence cathodique, je me suis surtout proposé de dissiper les obscurités qu'une observation superficielle des spectres de phosphorescence des terres rares avait introduites dans l'histoire de ces éléments, et j'ai décrit dans une série de Notes antérieures les expériences qui m'ont permis de préciser la véritable nature des méta-éléments et des éléments phos- phorescents de Sir W. CrookeS. Je rassemblerai dans cette Note les résultats généraux qui se dégagent de l'ensemble de ces expériences particulières : 1° Ainsi que M. Lecoq de Boisbaiidian Ta soutenu contiadicloiiepiienl avec Sir W. Crookes, les corps purs n'ont pas de phospliorescence sensible. Les phosphorescences vives résultent toujours du mélange d'au moins deux corps : l'un sert de phospliorogène, l'autre de diluant. 2" Dans un système phosphorescent binaire, l'optiinum de phosphorescence corres- pond toujours à de faibles quantités du phospliorogène. Dans les mélanges do terres rares pures et de chaux, cet optimum, toujours assez étendu, correspond à des teneurs en terre rare de l'ordre du centième, 3° La loi de l'optimum est générale : elle est aussi bien applicable au\ corps usuels qu'aux terres rares ; .'1° La coloration de la phosphorescence ainsi que son spectre peuvent \arit'i' avec le degré de dilution du phosphorogène. Ce phénomène est analogue à celui des raies ultimes observé par M. de Gianionl avec les spectres d'étincelle. 5° Avec des préparations faites avec des corps purs, satisfaisant en tonte rigueur au\ définitions de l'élément ou du corps simple [ternie ultime auquel par\ieiit l'iinalYse l474 ACADÉMIE DES SCIENCES. (Lavoisier)]. On peut reproduire les profondes variations spectrales observées dans les mélanges intermédiaires que donnent les fonctionnements des terres rares. De telles variations ne prouvent donc aucunement que le fractionnement a scindé un corps simple en plusieurs constituants. > La loi de l'optimum prend un sens beaucoup plus précis, si au lieu de l'appliquer aux phosphorescences globales, on l'applique isolément à chaque radiation dont l'en- semble compose le spectre. L'énoncf^ correct de cette loi est le suivant : Dans tout système phosphorescent binaire, dont on fait varier les teneurs relatives en phosphorogène et en diluant, on constate : 1° Que chaque bande de phosphorescence passe par un optimum ; 1° Que les optima des différentes bandes ne coïncident pas nécessairement, bien qu'ils correspondent toujours à des proportions relati^'ement faibles du phosphorogène. Les faits observés par M. de Gramont me paraissent dépendre d'une loi analogue. CHIMIE PHYSIQUE. — Sur la résistance électrique des métaux alcalins, du gal- lium et du tellure. Note de MM. A. Guntz et W. Broxiewski, présentée par M. A. Haller. Nous avons mesuré la résistance électrique de quelques métaux dont Tétude, quoique présentant un certain intérêt théorique, a cependant été très négligée par suite des difficultés qu'elle présente. Principe de la méthode. — Le métal était introduit dans un tube capil- laire en forme d'U, présentant à sa partie supérieure un élargissement en dessous duquel sont soudées dans le verre deux électrodes de platine. Pour éviter Fétalonnagc du tube en volume, la résistance spécifique du métal était mesurée par comparaison au mercure pur, résistance facile à déter- minera 0,0001 ohm près en comparant la différence de potentiel aux bornes d'un ohm étalon à la résistance inconnue. La température du tul)c main- tenue constante était mesurée, aux basses températures, par un thernioniètre à pétrole de Baudin (à o",5 près), à la température ordinaire par un ther- momètre de Baudin (à o°,o5 près); aux hautes températures par un ther- momètre à mercure ou par un couple thermo-électrique Pt-PtRh (à l'^près). Mclaax alcalins. — N'oici comment, après de longs essais, nous avons réussi à SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. ll^•]5 introduiie, sans altération aucune, les métaux dans le tube capillaire en U. Les métaux Cs, Rb, K, Na, préparés par la mélhodede Rengade (action de Ca sur le chlo- rure), furent redistillés ensuite à la plus basse leuipérature possible dans la parlie supérieure du tube en U; une pression légère, obtenue après refroidissement en intro- duisant quelques bulles de GO- sec dans l'appareil à distillation, fit pénétrer le métal fondu (Rb, K, Na) dans le vide du tube capillaire : pour le Cs, il fallut employer de l'argon pur pour éviter l'oxydation du métal. Quant au lithium, il fut préparé pur, exempt de Ket de Na, par dissociation de son hydrure dans le vide (procédé employé par l'un de nous pour les métaux alcalino- terreux). Voici les principales données obtenues dans ces expériences, comparées aux nombres de la formule établie par Vnn de nous, /-,=: (2F + T) X const, OÙ F est la lempéralure absolue de fusion, T la température absolue du corps : Cœsiuiii, liuliiiliiiiii l'otassiiMii. Itésislance spécifique lîésistiiiice spécifique HcsisUnce spécifique Tenip. trouvée, calculée. Temp. trouvée, calculée. Teiup. trouvée, calculée. ou" 19,4 21,10 21, i3 19,2 i4,o8 i/ijOi o 19,30 o 12,80 — 78,3 12,81 12, .53 — 78,3 8,2.5 8,33 — 187,0 5,25 4>66 —187,0 3,45 3,19 Uésistance spécifique Temp. trouvée. calculée. o 99 , 3 12,70 I 2 , 63 o 8,0.5 — 78,3 5,40 5,70 187 ,0 I ;34 2, 27 Malgré la striction des fils qui se produit à basse température et augmente la résistance, on peut remarquer que, pour Na etLi à — 187°, cette donnée est inférieure à la valeur calculée : cela indique une association moléculaire analogue à celles observées par Devvar et Kamerlingh Onnes, à basse tem- pérature, pour un grand nombre de métaux. On constata également qu'im peu d'oxyde dissous dans ces métaux change considérablement leur résistance électrique et leur point de fusion; C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVII, N» 26.) IQI Sodium. Résistance ' spécifique Temp. trouvée. calculée. 0 00,0 5,33 5,35 0 4,30 - 78>3 2,86 2,83 — 187,0 0,8. 1 , 10 00, 1 8,65 8,70 0 7,01 - 78.3 4,70 4,57 -187,0 ■ ,96 1,76 Lithium. 1476 ACADÉMIE DES SCIENCES. le métal se ramollit progressivement dans ce cas, tandis qu'il fond brusque- ment lorsque le métal est pur. C'est peut-être l'explication du ramollissement d'un certain nombre de métaux au-dessus de leur point de fusion. A basse température, l'influence de O dissous devient négligeable par suite de l'insolubilité de l'oxyde dans ces conditions. R.5. 0,10 0,0g 0,0s o^oH 0 A - .! / . 1 ,/ /■ \ \ \ \ \J -300 200 WO t Gallium. — Le métal provenait d'un beau cristal de gallium pur mis gracieusement à notre disposition par M. Jungfleisch que nous sommes lieureux de remercier ici. L'intérêt que présente l'étude de la résistance de ce métal provient de ce que Ga se contracte en fondant; aussi l'on constate que la résistance diminue pendant la fusion, comme le veut le principe de la proportionnalité entre la résistance électrique et l'espace libre compris entre les molécules. Voici nos résultats : Température o 17°, 4 18", 6 26°, 4 29° 3o°,3 46°;' 18°, 6 (fondu) Résistance spéci- fique 33,4 56,5 57,0 55,8 fusion 27,2 28,4 28,0 A 18°, 6 nous avons la résistance du métal liquide et solide; c'est le seul cas, croyons- nous, de résistance électrique observée pendant la surfusion. Tellure. — Le tellure pur du commerce fut purifié par sublimation et cristallisation dans le vide. Pour en déterminer la résistance, nous avons dû employer des électrodes de carbone, car à haute température le platine et les autres métaux sont attaqués. On peut voir sur le graphique ci-dessus la variation de la résistance d'un échantillon déter- miné pour lequel Rj^r o, 102 ohm : elle passe par un maximum aux environs de So", diminue ensuite jusqu'à la température de fusion pour augmenter enfin comme celle des métaux qui se dilatent pendant la fusion. Ces résultats confirment l'opinion d'Exner (1876), pour qui la variation anormale de la résistance électrique du tellure est due à la séparation e- •■'■ SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. l477 la grandeur variable ries cristaux formes dans la niasse sous diverses influences, et non à une modification métalloïdique, car la résistance élec- trique des métalloïdes diminue toujours pendant la fusion. CHIMIE MINÉRALE. — Sur la réduction du chlorure d'uranyle. Note de M. OEchsner de Comnck, présentée par M. D. Gernez. Le chlorure d'uranyle est facilement réduit, au rouge naissant, par l'hy- U02Cl^+2Hr=UO^-+-2HCl. drogène : Je me suis demandé si cette réaction ne pourrait pas servir pour déter- miner le poids atomique du chlore. J'ai préparé du chlorure d'uranyle, aussi pur que possible, en attaquant, au rouge sombre, l'oxyde uraneux par un courant de chlore. L'oxyde ura- neux lui-même avait été préparé en réduisant, au rouge, l'hydrate uranique UO',H-0 par l'hydrogène. Ce dernier gaz, devant servir à la réduction du chlorure d'uranyle, a été purifié au moyen du procédé de Schobig (pas- sage à travers deux solutions de permanganate, dont l'une maintenue tiède, une lessive de soude, un laveur à acide sulfurique et une grande éprouvette à ponce sulfurique). Le chlorure d'uranyle a été conservé dans une atmosphère sèche, renfer- mant un peu de chlore sec ; il a été pesé dans une nacelle en porcelaine, et introduit dans le tube à réduction, au moment même de l'expérience. Voici les résultats de dix expériences : g Poids atomique. UO^CI2=o,5i2 ■ cp^o.ioS/; 35 , 1 5 !u«^^;:=''°- I 35,4. ( C1- = 0,2I2 ' 111. 1/^1- , \ 35,29 ( Cl-= 0,074 ' j^_ ( UO^CI^= 0,092 j Cl-::rr 0,0192 (UO^CF= 0,277 j a^=o,o57 ( UO^Cr»=i,93o ^ CI2= 0,4028 35,63 35, i4 35,64 1478 académie' DES SCIENCES. Pui(l> jl'jriin|iic. VII. !^'^^^i:=°'^?^ ! 36,03 / CI -:= 0,000 ) '-^- ( Cl-^=o,3o6 ) '^''^° ( ^.1-1=0,070 ) La moyenne de ces dix expériences esL 35,36. Mais on voit que les résul- tais ne sont pas assez concordants entre eux pour que la réduction du chlo- rure d'uranyle puisse être employée à déterminer le poids atomique du chlore. D'ailleurs, en maniant ce composé, on ne tarde pas à reconnaître qu'il a une tendance à se dissocier en chlore et en un sous-chlorure, et surtout qu'il réagit très facilement avec la vapeur d'eau atmosphérique pour former de l'acide chlorhydrique et du Irioxyde uranique : UOm:i^+ H^O 1= U0'+ 2HCI. Il y a là une cause d'erreur permanente pour les pesées. CHIMIE ORGANIQUE. — Prépara/ion d'éthers-sels de la série cyclique. Note (' ) de M. A. Bkhal, présentée par M. Haller. On admet en général, en Chimie organique, que les éthers-sels sont dé- composés par les hydracides pour donner naissance, d'une part, à un dérivé halogène alcoolique et, d'autre part, à l'acide organique. J'ai trouvé, au contraire, que les dérivés halogènes de la série cyclique réagissent sur les acides organiques pour donner naissance à un dégagement d'acide chlorhydrique et à un éther-sel du radical cyclique. Je prendrai, dans cette Note, comme exemple le chlorure de benzyle et l'acide acétique. Si l'on chaulTe un mélange de ces deux corps à l'ébullition, on peut se rendre compte de la décomposition progressive du chlorure de benzyle en recueillant le gaz qui se dégage dans l'eau et en le titrant au moyen d'une (') l'résenlee dans la ^éanct; du i4 déceinbie 1908. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. l479 solution de nitrate d'argent en présence de chromate de potassium, en pre- nant la précaution de neutraliser préalablement la liqueur par un alcali et de l'aciduler ultérieurement par l'acide acétique. En chauffant 63^ de chlorure de benzyle avec loo^ d'acide acétique cristal- lisable, il se dégage dans la première heure 54 millièmes de molécule d'acide chlorhydrique. La réaction est progressive et au bout de 3o heures elle atteint environ 400 millièmes de molécule sans être pour cela terminée. Au point de vue théorique, on peut se demander quelle est la réaction c|ui se produit. On peut faire deux hypothèses : Ou bien l'hydrogène de l'oxhydrile acide s'élimine avec l'atome de chlore de la molécule de chlorure de benzyle et il se fait de l'acétate de benzyle avec départ d'acide chlorhydrique, ou bien le chlorure de benzyle perd une molécule d'acide chlorhydrique en donnant du benzylidène qui fixe la mo- lécule acétique. Je montrerai que c'est la première de ces hypothèses qui est vraie. J'ai trouvé de plus qu'une grande quantité de sels halogènes des métaux ou des composés de ces métaux décomposables par les hydracides (oxydes, carbonates, sels organiques) sont des activants énergiques; d'autres, au con- traire, possèdent une action retardatrice. Parmi les activants, il est nécessaire de distinguer ceux qui possèdent une action condensante de ceux qui ne la possèdent pas. Au premier plan, on peut mettre les sels de fer qui, à des doses très faibles, jouissent de cette pro- priété. Avec un mélange contenant 63^ de chlorure de benzyle, 5oos d'acide acétique et 0^,71 d'acétate de fer, en i heure et demie, la quantité d'acide chlorhydrique dégagée est égale à 808 millièmes de molécule et la réaction est sensiblement terminée en 8 heures, mais presque tout le produit est formé par de la résine de benzyle. Les chlorures de zinc et d'étain sont des activants du même ordre. Le chlorure d'antimoine, le chlorure de bismuth, le chlorure de manganèse, de cuivre, de zinc, de cobalt sont des activants; les chlorures de magnésium, de nickel, de cadmium, de mercure, de chrome, de calcium, de baryum, de strontium sont des agents retardants ou leur action est sensiblement nulle. J'ai étudié spécialement l'action du chlorure de bismuth pour voir, d une part, l'influence de la quantité de ce réactif; d'autre part, l'influence de la quantité d'acide acétique. Pour dégager l'influence de la quantité de chlorure de bismuth, j'ai opéré avec 1°^°' de chlorure de benzyle, 5oos d'acide l48o ACADÉMIE DES SCIENCES. acétique et des quantités de sel de bismuth de i^, 2», 4'"' et 8^. Les opérations ont été conduites d'une façon identique. Avec ces quantités de sel de bismuth, les temps écoulés pour que l'opéra- tion soit à peu près terminée ont été respectivement : Poids. Durée. 1 i33 2 8i 4 33 « 19 Les opérations sont représentées par les courbes suivantes, où l'on porte en abscisses les temps, en ordonnées les quantités. 1000 r -^-^ — zi — — 1 -"■ f ^ «=i • — ' to P^i éti^ue Zù 0 — - 1 800 -3? i / ^' r 1 tin le-- loo _- — — - — ' " ■ / '/ /I -iêt "' 1 600 *?■ // ^ ■^ ^ /f y 1 ^ 4D0 f '1 / / II / / 200 Ih / 1/ 1 24 32 40 48 56 64 72 heures 80 88 96 104 112 120 t28 136 1QQ0 soo 400 200 ' . ~ •3 / '^ 1 1 ■ ~ h 'i ^ , .c /n y 1'^^ / %: 'V A V l'I t '- _- ■^ " 1 / y] Bil nirl \nn_ oléi ule) Ur — — -^ "■ II / ^ y .éÙ ^ «la çii " /// 'A "n i^ ,uU 'km i/ec ■Kî |// y hd (e|. ellH 1'- ''M j ^ ^ 0 6 16 24 ZZ .40 48 56 S4 72 flû 68 96 104 112 120 12Ô 133 heures De même, j'ai étudié l'action retardatrice des chlorures de magnésium et de baryum, et j'ai construit les courbes de ces opérations. J'ai également fait figurer les courbes des opérations faites avec l'acide acétique seul (loo») et respectivement 1""°' et o™°', 5 de chlorure de benzyle. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. l48l On peut constater que la courbe de l'opération à i"°' est intermédiaire entre les deux séries de courbes précédentes. Pour étudier l'induence de la quantité d'acide acétique, j'ai opéré avec jmoi jjg cblorure de benzyle et 4^ de chlorure de bismuth, les quantités d'acide acétique étant de loo^, 200^ et 3oo'''. J'ai construit les courbes de ces trois opérations, où l'on voit qu'à partir d'une dilution suffisante la réaction est ralentie. Il est à noter que, parmi les métaux qui se placent près du fer, celui-ci est le plus actif, puis viennent le manganèse et le cobalt, alors que le nickel et le chrome ont une action ou retardatrice ou sensiblement nulle. Je me réserve de poursuivre cette étude. CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation et propriétés de la gluco-heptite j5. Note de M. L.-H. I'hilippe, présentée par M. L. Maquenne. On sait qu'en fixant sur les sucres aldéhydiques un atome de carbone au moyen de l'acide cyanhychique, on obtient deuxnitriles isomériques, facile- ment transformables en acides. On sépare ceux-ci en profitant de l'inégale solubilité de quelqu'un de leurs sels ou de leurs lactones. En appUquant cette méthode, due à Kiliani, au glucose ordinaire, E. Fischer (') a pré- paré les lactones gluco-heptoniques a et [i. Par réduction au moyen de l'amalgame de sodium de la lactone p, ce même savant a obtenu le gluco- heptose p, sucre incristallisable. Nous avons réussi, en poussant plus loin l'hydrogénation, à préparer un alcool heptavalent nouveau : la gluco- heptite p C H'» 0^ Préparation. — Après avoir extrait du sirop épais représentant les eaux mères de la lactone a, au moyen de son sel de brucine peu soluble, la lactone gluco-heplonique (3, nous l'avons réduite à — 2° par l'anoalgame de sodium à 2,5 poui' 100 en milieu légè- rement acide. Lorsque le pouvoir réducteur a atleinl son maximum, on élimine le sulfate de soude formé par l'alcool, et l'on obtient, après concentration, un sirop incolore renfermant l'heptose p, mélangé d'heptonate de sodium. Ce sirop épais, dissous dans l'eau, est à nouveau traité par l'amalgame de sodium. La réduction se fait d'abord en milieu légèrement suUurique et, pour finir, en milieu faiblement alcalin. L'opération est longue et exige une agitation vigoureuse pour arriver à un liquide ayant perdu toute action sur la liqueur de Fehling. On sépare le sulfate de soude, comme précédemment, et, par concentration à fond de la solution {') Liebig's Annalen der Chenue, t. GCLXX, p. 64. l/,82 ACADÉMIE DES SCIENCES. alcoolique, on obtienl un sirop qu'on épuise, à l'ébullilion, par de l'alcool à 9.5°. Celui-ci dissout, l'Iieplile et laisse riieplonate de soude. Une reciistallisalion dans l'alcool fournit un produit pur, avec un rendement supérieur à 5o pour 100 de la lac- tone initiale. Propriétés. — La gluco-heptite ^ cristallise en petites tablettes rectangu- laires, formant avec facilité des amas étoiles de près de i"" de diamètre; ces cristaux sont durs et nullement hygrométriques. Sa solubilité dans l'eau froide est de 5o potir 100; elle augmente beaucoup avec la température. Par refroidissement, l'excès de matière dissoute cristallise immédiatement. Presque insoluble dans l'alcool froid, sa solubilité est de 1 pour 100 environ dans l'alcool absolu bouillant. La gluco-heptite [3 fond au bloc Maquenne à i3o°-i3i'- comme son iso- mère a. Elle en diffère en ce qu'elle est active : très faiblement dextrogyre en solution aqueuse ([a]i,= + 48' env.), elle devient lévogyre d'une quan- tité à peu près égale, en présence de borax. Sa composition élémentaire répond à la formule C^H'^O'. Sa constitu- tion résulte, d'une part de son mode de formation, d'autre part de l'inac- tivité optique par symétrie interne de son isomère, la gluco-heptite a. Elle concorde avec l'existence d'éthers hepta substitués et peut se représenter par la formule OH OH H OH H CH=(OH) - G - G - G - G - G - CH^(OH). I I I I 1 H H OH H OH Élher heptacéliqite OW^CWO'^Y. — Obtenu en traitant l'heptite par l'anhydride acétique bouillant en présence d'un fragment de ZnCI-, puis en projetant dans l'eau. Le produit, lavé plusieurs fois à l'eau, puis avec une solution étendue de GO^'Na-, est recueilli au moyen de l'élher. Séchée dans le vide, cette acétine a l'apparence d'une résine incolore semi-solide, se fluidifiant vers bo°. Inodore à la température ordinaire, elle dégage une odeur piquante, rappelant celle de l'anhydride acétique, quand on la chaufTe même très légèrement (00° par exemple) : elle se volatilise alors d'une façon sensible. Très soluble dans l'alcool, l'éther, moins dans le chloroforme, peu dans l'eau. En solution alcoolique à 10 pour 100 (< ::= i3°), son pouvoir rolatoire est [a]n = H- 34°, 8. Déjà décomposable par l'eau à la température ordinaire, elle l'est très aisément par les alcalis chauds. Le dosage de l'acide acétique formé dans sa saponification est d'ac- cord avec la formule précédente. Éther heptabenzoùiue C' W^ {O Yi' O^ f . — Obtenu en traitant l'heptite en solution concentrée par du chlorure de benzoyle et un excès de lessive de soude à 36° B. Le pro- duit, lavé à l'eau, est recristallisé dans l'alcool bouillant. Grislallise en aiguilles prismatiques très nettes, fondant à 182°. Peu soluble dans SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. l4B3 l'alcool ou l'éther, même bouillants, il se dissout bien clans le chlorofornae, l'acétone, la benzine. Aisément saponifîable par les alcalis en milieu alcoolique. Son analyse, combustion et dosage d'acide benzoïque, répond bien à la formule indiquée. Àcélal Iriheiizoïque C" H'^D'lCH")'. — Obtenu en traitant l'heptite, en présence d'alcool absolu saturé de HCl gazeux, par l'iildélivde benzoïque. Le produit cristallin, lavé à l'eau puis à l'alcool, est recristallisé dans l'alcool bouillant. Cristallise en très fines aiguilles soyeuses, fondant vers aSo" sans netteté. Sa solubi- lité est d'environ i pour 100 dans l'alcool à gS" bouillant. Cette solution est stable à lébullition et ne se décompose qu'en présence d'un acide minéral. Dans la préparation ci-dessus, il se forme en luème temps un autre acélal qui, en solution alcoolique, forme une gelée transparente. Ce produit gélatineux prend nais- sance également, mais en plus grande quantité, quand on réalise l'acétalisation en pré- sence d'acide sulfurique à .5o pour 100 au lieu de prendre HCl. Acétal formique. — Obtenu en chaull'anl en tube scellé l'heptite avec de l'aldé- hyde formique et de l'acide chlorhydrique concentré. Cristallise en très fines aiguilles solubles dans l'eau. Sa composition exacte sera donnée ultérieurement. Actuellement la grande activité optique de l'heptacétine ci-dessus décrite paraît être le meilleur caractère qu'on puisse invoquer pour différencier la gluco-heptite p de son isomère a.. MINÉRALOGIE. — Sur le facies des cristaux naturels. Note de M. Paul. Gaubert, présentée par M. A. Lacroix. Les conditions pouvant faire varier le facies d'un cristal sont en apparence très nombreuses : vitesse de cristallisation, nature du dissolvant, présence de substances étrangères en dissolution dans l'eau mère, courants de con- centration, température, forme du vase, position du cristal dans ce der- nier, etc.; mais, d'après les nombreuses observations que j'ai publiées à diverses reprises, la vitesse de cristallisation et l'absorption de matières étrangères dissoutes dans l'eau mère et même l'absorption de cette dernière par le cristal en voie d'accroissement sont de beaucoup les plus importantes. Les courants de concentration agissent surtout en provoquant l'allonge- ment du cristal suivant certaines directions variant d'un cristal à l'autre, mais ne produisant pas de formes spéciales constantes. Les autres facteurs n'agissent qu'en modifiant les deux premières causes. Le but de cette Note est d'examiner si l'action de ces deux influences prépondérantes peut être constatée dans les cristaux naturels. Les cristaux produits rapidement sont toujours très pauvres en faces. J'ai appelé autrefois ces faces, indépendantes du milieu ambiant, faces fonda- C. K., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVU, N» 26. ) I92 l484 ACADÉMIE DES SCIENCES. mentales ('); elles peuvent être celles de la forme primitive choisie jusqu'ici ou en différer. Si la cristallisation est lente, ces faces persistent, mais les angles et les arêtes du cristal sont souvent tronqués par des facettes plus ou moins développées. Dans les corps hémièdres, les formes simples d'un cristal formé rapide- ment ne montrent ni faces, ni stries, ni accidents indiquant l'hémiédrie, alors que celle-ci est mise en évidence sur les facettes des cristaux à forma- tion lente et par les figures d'accroissement. Les faces dominantes produites par Tabsorption de matières étrangères sont habituellement simples et, si la substance est hémièdre, contrairement au cas qui vient d'être considéré, l'hémiédrie est toujours apparente (stries, coloration inégale des secteurs, etc.). Le fait que les diverses matières étrangères ne sont pas absorbées par les mêmes faces montre que le réseau n'inter.vient pas directement pour la pénétration des molécules dans le cristal et que c'est la particule cristalline qui exerce une action attractive sur ces molécules étrangères. La grandeur relative et la direction de ces forces d'attraction, indiquées parla coloration inégale des secteurs, mettent en évidence la vraie symétrie de la particule. Quand il s'agit d'expliquer les faciès si variés des cristaux d'une même espèce minérale, il faut d'abord chercher les formes fondamentales en dis- cutant les particularités présentées par les cristaux de tous les gisements connus. Très souvent les cristaux d'un même minéral s'observent sous plu- sieurs formes simples se trouvant à l'état isolé. Ainsi les cristaux de pyrite, de galène, de fluorine, de cuprite, etc., sont connus en cubes et en octaèdres parfaits, parfois même les deux faciès se trouvent dans le même gisement. Il n'y a pas de raison pour ne pas admettre que les faits établis sur les cris- taux artificiels de chlorure de sodium, des nitrates de baryte et de plomb, d'acide phtalique hydraté, etc., ne s'appliquent pas aux minéraux : par conséquent, il ne doit exister qu'une forme fondamentale, les autres formes simples ne pouvant se produire que grâce à la syncristallisation avec des matières étrangères. Il semble donc, à première vue, que la détermination de l'origine de ces faciès soit facile, qu'il suffira d'établir l'existeace ou l'absence de substances étrangères. Mais la question est très complexe, ces dernières pouvant exister à l'état d'inclusions et aussi en quantité extrêmement faible (y^ de bleu de méthylène modifie les formes dominantes du nitrate de plomb). Si lesinclu- (') Bull, de la Soc. franc, de Minéralogie, t. XXV, 1902, p. 249. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. l485 sions fournissent parfois d'excellentes indications sur les conditions dans lesquelles le minéral a pu se former, elles augmentent la difficulté de la recherche. Je me suis appuyé autant que cela a été possible sur la repro- duction, dans des conditions bien déterminées, des corps étudiés et, dans d'autres cas, j'ai expérimenté sur des cristaux artificiels possédant les mêmes formes que le minéral considéré. Voici deux exemples se rapportant à ces deux cas : 1. Les cristaux de gypse produits par cristallisation dans une eau mère pure sont toujours allongés suivant l'axe vertical et limités par les faces ^' (010), très développée, m(iio) et a'(îoi) (O. Maschke et H. Valer). L'addition à l'eau mère de bleu de mé- thylène donne des cristaux très allongés suivant l'axe antéro-postérieur et très courts suivant l'axe vertical. Si la quantité de bleu de méthylène absorbée est assez grande, les cristaux sont en outre allongés suivant l'axe b, de telle sorte que leur faciès rappelle celui de beaucoup de cristaux naturels. On peut donc admettre par analogie que la forme de ces derniers est due à l'absorption de matières étrangères. 2. La pyrite et le nitrate de plomb montrent des formes identiques : l'octaèdre et le cube isolés. Or le nitrate de plomb cristallisant rapidement dans une eau mère pure donne des octaèdres parfaits, alors qu'en syncristallisant avec le bleu de méthylène ou le bleu de méthyle il est en cubes, dont les faces présentent des stries analogues à celle de la pyrite triglyphe et aussi, quand la quantité de bleu de méthylène est faible, les formes |6*. Donc, par analogie, on peut admettre que c'est à la syncristallisation avec une matière étrangère qu'est due la forme en cubes de la pyrite. La considération d'autres faits permet même d'aller plus loin. De ce que les divers échantillons de pyrite n'ont pas la même densité, la même couleur (les cubes sont généralement plus pâles que les octaèdres), n'offrent pas la même résistance à la décomposition; que, d'après les recherches de A. Julien ('), ils contiennent de la marcasite, dont la présence explique ces inégalités dans les diverses propriétés, on peut supposer que, du moins dans quelques cas, c'est à la syncristallisation des deux formes du sulfure de fer qu'est due la forme cubique et aussi celle du dodécaèdre pentagonal de la pyrite. CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les débuts du développement de la plante vivace comparés à ceux de la plante annuelle. Note (^) de M. G. André, pré- sentée par M. Armand Gautier. L'évolution d'une plante vivace, dans la première année de sa végétation, présente quelques particularités remarquables, tant au point de vue du rapport existant entre le poids de ses divers organes comparés à ceux d'une (') Ami. New-York Akad., 1887. (-) Présentée dans la séance du 21 décembre 1908. i486 académie des sciences. plante annuelle, qu'au point de vue de la distribution des matières salines contenues dans ces organes. J'ai pris comme type de plantes vivacesle Noyer, à racine pivotante, et le Marronnier d'Inde dont la racine est fascicuiée. 1. Chez la plante annuelle, le poids de la matière sèche de la racine dans le jeune âge est relativement élevé; il représente souvent le dixième de celui de la plante totale. Ce poids diminue dans la suite : à la fin de la végétation, le poids sec de cette racine ne représente plus que 5 et même 3 pour loo du poids de la plante totale sèche. La prédominance du poids de la racine dans les premiers mois du développement de la plante vivace est incompa- rablement plus accusé que chez la plante annuelle : ainsi, le poids de la racine étant égal à l'unité, les organes aériens (tiges et feuilles) présentent les poids suivants (le semis ayant été fait au mois de février) : Noyer. Sljuillel 1906. 15 sept. 6oct. 10 juillet 1907. 17.oct. . «,34 30 mai 1905. 0,68 4 juillet o,63 11 août. 1,40 25 sept. 0,91 2,09 1,76 .,28 0,87 La distribution de la matière minérale est d'ailleurs très différente chez les deux végétaux précédents et chez les plantes annuelles : alors que chez celles-ci le rapport entre le poids des cendres de la racine et celui des organes aériens est, au début de la végétation et avant floraison, compris entre ^ et -p- en général, on a dans le cas du Noyer et du Marronnier, aux époques précédemment indiquées, les rapports suivants : I I I I I Noyer Marronnier 3,06 1,98 2,09 2,83 I I I 1 2,07 2,7b 2,4o 1,9t. IL En ce qui regarde l'acide phosphorique en particulier, on trouve toujours dans la racine des poids élevés de cette substance à tous les moments de la végétation. Dans 100 parties de cendres, aux époques précé- demment définies, on a : Noyer PO'H» 17,67 14,90 20,58 20,71 i5,5o Marronnier PO^H^ 16,72 23,68 28,26 25,63 Cette teneur élevée est comparable à la teneur en acide phosphorique de la graine elle-même qui, chez le Marronnier, atteint 28,63 pour 100 du poids des cendres. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. 14B7 Il s'agit donc ici d'une sorte de réserve qui se manifeste également du coté dos tiges, mais à un moindre degré cliez le Noyer que chez le Mar- ronnier. Tiges anciennes, nouvelles. Tiges de Nojer, PO'H' dans 100 parties de cendres 11,61 8,48 10,90 8,19 9,12 4,76 Tiges de Marronnier, PO* H' dans 100 parties de cendres 29,18 23,37 24, 3o 26,08 L'acide phosphorique, pris aux cotylédons d'abord, au sol ensuite, s'em- magasine donc en quantités considérables dans la racine et dans la tige dès la première année de la végétation. Les accroissements successifs de l'acide phosphorique, dans la racine et la tige d'une plante desséchée à 110°, sont les suivants : Noyer. Poids absolu de PO' H' 0^,0276 06,0717 os, i4i5 o«,2828 0^,7774 Pour 100 de PO* HMe la plante totale. 54, o 64, i 70,9 62,4 76,0 Marronnier. Poids absolu de PO* H= oi5,o4o4 06,1189 08,2206 o3,22i6 Pour ioode P0*H3delaplante totale. 66,0 69,0 74,9 7';9 Si l'acide phosphorique continue à monter du sol dans la racine, puis dans la tige, jusqu'à la tin de la période active de la végétation, une partie de celui que les feuilles ont emmagasiné émigré, dans la tige, avant leur chute. Cette migration a toujours lieu en fin de végétation chez la plante annuelle. Cet emmagasinement des substances salines est une conséquence de la prépondérance du poids de la racine et de la tige aux débuts de l'existence de ces plantes vivaces; j'y reviendrai bientôt. in. Une plante vivace se comporte donc, dans la première et la deuxième année de sa végétation, comme une plante annuelle qui n'a pas atteint le début de sa floraison. Mais le poids absolu de la racine de la plante vivace est beaucoup plus considérable. Les réserves minérales sont très notables, surtout pour la racine; cela tient à la non-utihsation actuelle de ces réserves, l'acide phosphorique étant, parmi les éléments minéraux, celui qui émigré le plus abondamment dans les périodes ultérieures de la végé- tation. l488 ACADÉMIE DES SCIENCES. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la présence de l'urée chez- quelques Cham- pignons supérieurs. Note de MM. A. lnque de l'étage sicilien. Note de M. 3Iaurice Gigsocx. L'étage sicilien était, jusqu'à présent, caractérisé seulement au point de, vue paléontologique par l'apparition d'espèces septentrionales dites Immi- grés du Nord. .Je me bornerai, pour le moment, à rechercher si cet étage peut, indépendam'ment de sa faune, être caractérisé au point de vue strati- graphique. Le type du Sicilien ayant été pris à Palerme, c'est là que je suis allé Féludier d'abord. Le bassin de Palerme (Conca d'Oro), entouré de hautes montagnes calcaires, est presque entièrement rempli par les formations marines horizontales du Sicilien, partout fossilifères. Mais les deux seuls gisements bien connus sont : I" Le gisement de Ficarazzi, situé à 8''"' à Test de Palerme, au bord et au niveau de la mer. On a là des argiles bleues exploitées, avec, près de leur sommet, un banc plus sableux, épais de o'", 5o environ, où se trouve localisée la faune sicilienne typique : nous nous contenterons de remarquer que cettÈ faune contient les associations spéci- fiques rencontrées dans la Méditerranée actuelle, par des fonds de même faciès, à une profondeur de 8o"-ioo" (vases à Isocardia cor, Capulus hungaricus, etc., Marion). Nous sommes ainsi conduits à admettre que la couche fossilifère de Ficarazzi s'est déposée sous une profondeur d'eau de 8o™-ioo"'. 2° Le gisement dit, assez improprement, Monte Pellegrino, constitué par d'immenses carrières ouvertes au pied de celle montagne, dans une roche calcaire zoogène (tufo), tendre à l'exploilation, duicissaiit à Pair. La faune diffère de celle de Ficarazzi par l'absence des formes propres aux fonds vaseux, et l'abondance des espèces propres aux (') La détermination de la nature chimique de ces cristaux nous a été très oljli- geammeni faite par M. Artus, chef des travaux chimiques à la Facullé des Sciences de Rennes. I 498 ACADÉMIE DES SCIENCES. faciès zoogènes d'eau assez profonde, montrant, ici encore, que le niveau de la mer sicilienne devait dépasser de 8o'"-ioo"' celui de la mer actuelle. Ces deux gisements représentent (et tous les géologues italiens sont d'accord sur ce point) deux faciès contemporains d'une même formation. Pour le reste du bassin, j'ai observé que : I" Le faciès vaseux est localisé près du rivage actuel, c'est-à-diie loin des bords du bassin ; 2" le faciès zoogène est particulièrement typique autour du Monte Pellegrino et de la montagne d'Aspra, anciens îlots calcaires dans la mer sicilienne; 3" des faciès sableux se développent vers les bords de la Conca d'Oro (à Mortellaro, sables jaunes avec bancs de grandes huîtres à 5o™-6o'" d'altitude ). D'ailleurs, en aucun point du bassin l'altitude des dépôts siciliens ne dé- passe 8o™-9o", et sur ses bords on retrouve, vers 8o"-ioo™, les traces d'une ligne de rivage. Par exemple, au Capo di S. Rosalia, la falaise de calcaire secondaire est creusée d'une grotte à large ouverture horizontale, due évi- demment au choc des vagues; devant son entrée, à 85"\ de petits paliers sont encore encroûtés çà et là par les formations marines du Sicilien avec une faune tout à fait littorale (Balanes, Huîtres, Patelles). Des grottes analogues s'observent aussi sur les lianes nord du Monte Pellegrino : « A l'entrée de ces grottes et le long d'une ligne qui se maintient horizontale à environ 80™ d'altitude, il y a une série de trous de lithodomes indiquant l'ancienne ligne de plage » (Baldacci). Eloignons-nous maintenant de Palerme et suivons la côte à l'Est, vers AI- tavilla et Torre Colonna. Ici le rivage est dominé par un ressaut en pente raide haut de 7o'"-8o"'; si on le gravit, on se trouve sur une zone de plateaux extrêmement bien marqués dans la topographie et en pente très douce vers la mer; leur surface est occupée par des formations de transport, avec gros galets bien roulés : de toute évidence, on a là une ancienne plaine codére qui, entaillée par les torrents, s'est transformée en une série de plateaux tous à l'altitude de 9o'"-ioo'" environ (piani d'Aci, di Sperone, Olivi, etc.). Leur soubassement est formé, soit par les calcaires secondaires, soit par les couches ondulées du Pliocène ancien : ainsi, à Buonfornello, les conglomé- rats grossiers du plateau de 100'" ravinent les marnes du Pliocène ancien de grande profondeur (ici 1000™, d'après de Amicis); plus près d'Altavilla, le soubassement est formé par des sables et grès pliocènes à Peclen scabrellus, P. Jlabelliformis, etc.; mais, en se rapprochant du bassin palermitain, on SÉAN'CE DU 28 DÉCEMBRE KjocS 1499 voit apparaître sur le bord de ces plateaux une mince zone de roches gréso- calcaires qui, d'un côté, passent latéralement aux conglomérats des pla- teaux et, de l'autre, viennent se relier d'une manière continue (Altavilla, Bagheria) avec les dépôts siciliens de Palerme. Cette plaine côtiére est donc d'âge sicilien : elle nous permet de retrouver ici avec certitude les rivages d'une mer sicilienne à une altitude de Ç)!)""- loo". D'autre part, les dépôts siciliens peuvent reposer sur n'importe quelle formation antérieure : on l'a vu pour le faciès continental ou sulicontinenlal des plaines côtières; cela est aussi vrai pour le Sicilien marin, car, dans la Gonca d'Oro, il est limité soit par l'Éocène, soit par les calcaires secon- daires : plusieurs forages ont même montré ces calcaires sous le Sicilien marin (renseignements de M. de Gregorio). Le Sicilien est donc trans- gressif; il représente un cycle sédimentaire complet (vases profondes, sables littoraux conglomérats continentaux) et bien distinct de celui du Pliocène, qu'il ravine. D'ailleurs, la plaine côtière décrite près de Palerme peut être suivie sur toute la côte nord de la Sicile, où elle forme un gradin à V altitude constante deSo^-Kio"" qui avait déjà frappé l'ingénieur Baldacci. Nous la retrouvons en particulier à l'entiée nord du détroit de Messine, et là, à Mortelle, les for- mations côtières et fossilifères du Sicilien reposent en discordance sur les couches inclinées d'un puissant ensemble de graviers marins rapportés par les géologues italiens au quaternaire, mais faisant en réalité partie du cycle sédimentaire pliocène. J'ajouterai que l'élude du reste de la Sicile et des côtes de la Calabre m'a conduit à des conclusions analogues, sauf pour la partie centrale du détroit de Messine, où je crois avoir la preuve indubitable de mouvements locaux ayant aflècté le quaternaire récent. Donc, pour conclure : 1° Les formations de Palerme appartiennent à un cycle sédimentaire dis- tinct de celui du Pliocène et méritent à ce titre d'être gardées comme type d'un étage sicilien bien caractérisé. 2° Par ce fait même, il est naturel de rattacher l'étage sicilien au quater- naire, dont il marquerait la phase initiale, ou premier cycle sédimentaire élémentaire. 3° A Palerme et sur la côte nord de la Sicile, la plaine côtière du Sicilien se retrouve à une altitude constante de tSo"'-ioo'". C. R., ipo«, 2- Semestre. (T. CXLVll, N" 26.1 IQ^l iSoO ACADEMIE DES SCIE.NCES. M. Hexé Aunoux adresse une Note intitulée : Force et puissance de pro- pulsion des hélices aériennes. (Renvoi à la Commission d'Aéronautique.) A 4 heures un quart TAcadémie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. Ph. V. T BUI.LKTIN KIBI.IOGItAPIIIQUE. OUVRAGFS IIRÇUS D\NS LA SÉANCE DU 'îS DÈCKMBRK 1908. Tht: norwegian Auroia Polaris Expédition, igoa-igoS. Volume I : On llie cause 0/ magnelic slorms and the origin of terresirial niagnelism. h-y Kr. Biukeland; fiist Section. Christiania, 1908; i vol. in-4°. (l'.é^enlé par M. Darijo.ix. Hommage de l'anlenr. ) iw^siv -k (fxxrjôixeva. Essai sur la notion de théorie jthysicjue de Platon à Galilée, par l^iKRHe Duhkm, Correspondant de l'inslilul de France. Paris, A. Hermann el fils, 1908; 1 vol. in-8". (Hommage de l'aulenr.) Les syniélrisations orgariK/ues partielles d'un sujet à un autre dans les deux types morphologiques humains, par le D'' Guii.lkmin. (Extr. de la Revue médicale de l'Est, 1906.) I fasc. in-S". ( Présenté par M. Appell. Hommage de l'auteur.) Recherches astronomiques de l'Observatoire d'Vtrecht, \\\ : Étude sur l'étoile variable U Gémeaux, par M. J. van de» Bilt Uliechl, J. van Bœkhoven, 1908; i vol. in-4". Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux; 6" série, t. IV; 1" et 2» cahiers. Paris, G.iulhiir-Villars; Bordeaux, Feretetlils, 1908; 2 vol. iti-8". Procès-verbaux des séances de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, année 1907-1908. Paris, Gautliicr-V I ar>; Bordeaux, Feret et fils, 1908; J vol. in-8°. Sludien liber Blulbildung m dem blutbild^ndm Organen nach Blutentziehungen SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1908. l5oi mit hesonderer Beriicksichtung der MHz, voii FaiEORicn Freïtag. léna, Guslav Fischei-. 1908; I fasc. in-8°. Jaarhoek van liet. Deparlemenl van Landboiuv in Nelerlandsck-lndië. 19C17. Batavia, igoS; 1 vol. in-S". The proceedings and transactions of tlie /Votrt Scotia Institute nf Sciences: t. Xll, part I. Halifax, iqoS; i fasc. in-8°. Monthly tXotices 0/ the Royal Astronomical Society; t. LXIX, n" 1, november 1908. Edimbourg; 1 vol. 111-8°. Ion, a journal of electronics, atomistics, ionology, radioactiiity and raumche- mistry ; t. I, fasc. 1, november 1908. Glasgow et Londres; i fasc. in-4°. l5o2 ACADÉMIE DES SCIENCES. ERRATA. (Séance du i4 décembre 1908.) Remercimenls à l'Académie pour les distinctions accordées : Page 1263, ligne 8, au lieu de M-' Marguerite Biaise, lisez Marguerite Belèze. FIN DU TOME CENT-QUARANTE-SEPTIEME. ï Deax On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands- Augustins, n» 55. ' .(lais i835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumas in-*". e;-. l'nae par ordre alphabétique des matières, l'autre par ordre alphabétique des noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel iri du i" Janvier. Prix de l'abonnement : Paris : 30 fr. — Départements : 40 fr. — Union postale : H fr. On souscrit dans les départements, f- m cbez Messieurs : ■^ n Ferran frères. Chaix. er Jourdan, ' Rud. iens Courtin-Hecquel. . Germaia «t Gras^io. '€rs .... ' Siraudeau. t^onne Jérôme. 1 ançon Marion. H I Ferel. Ko 'deaux ! Laurens. ■ 'Muller(G.) ^t'trges Henaud. !| Uerrien. F. Kobert. \ ■ Le Borgne. Bmt Uzel frères. ■ en — Jouai). ( iambéry Darde! et Bouvier. t Henry. C 1er bourg ermont- Ferr . I Marguerie. I Delaunay. I Bouy. i Greffier. Katel. Rey. ,uai jLauverjat. / Degez. enoOle . I Drevet. I Gratieret C" ( liochelle Foucher. , Bourdignon.. Havre ■ ' / lie . Uoinbre. i Tallandier. / Giard. chez Messieurs : ... 1 Baiimal. Lorienl „ _ . I M-« Texier. Cunain et Masson. y Georg. Lyon < Phily. Maloine. Vitte. Marseille Ruât. \ Valat. Montpellier | Coulet et fils. Moulins Martial Place. IBuvignier. Grosjean-Maupin. Wagner et Lambert. t Dugas. ; Veloppé. t Barma. Nantes . Nice Appy Nîmes Debroas-Duplan. Orléans Loddé. Poitiers. I Blanchier. ' Lévrier. Bennes Plihon et Hommais . Pochefort Girard (M""). Langlois. Lestringant. S'-Élienne Chevalier. ^ Figard. ) Alté. Rouen . Toulon . Toulouse . \ Gimet. i Privât. iBoisselier. Péricat. Bousrez. Valenciennes \ Giard. ( Lemaitre. On souscrit à l'étranger. Amsterdam chez Messieurs : j Feikema Caarel- "I sen et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. ( Asher et C". 1 Friedlander et fils. Berlin j Kuhl. ( Mayer et MuUer. Berne Francke. Bologne Zanichelli. Lamertin. Bruxelleii Mayolez et Audîarte. Lebègue et C". Bucarest . , Sotchek et C° i Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell et C'. Christiania Cammermeyer. Constantinople . . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. . Eggimaan. Genève > Georg. ' Burckhardt. La Haye Belinfante frères. Payot et C'V Lausanne Rouge. Sack. Barth. I Brockhaus. Leipzig < Lorentz. J Twietineyer. ' Voss. , Desoer. ^'«s« Gnusé. Londres Luxembourg . . Madrid Milan Naples Chez Messieurs : i Dulau. • • ' Hachette et C" ' Nutt. .. V. BUck. / Ruiz et C'. ) Romo. I Dossai. \ F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. ' Dyrsea et PfeifTef . New- York j Stechert. ( Lemcke et Buechaer Odessa Rousseau, Oxford Parker et G". Palerme Reber. Porto iMagalbaes et Moniz. Prague Rivnac. Pio-Janeiro Garnier. ! Bocca frères. Loescheret C-. Potterdam Kramers et fils. Stockholm Nordiska Boghandel ( Zinst-rling. S'-Pétersbourg .. ^f;^\^^ Bocca frères. Brero. RInck. Rosenberg et Sellier Varsovie Gebethner et Wolff. Vérone Drucker. \ Frick '''■«'"'« jGerold et Cf.' Zurich Rascher. Turin . TABLES GÉNÉRALESDESCOMPTES RENDOS DES SÉAMCES DE LACàDÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1 ù 31. — (3 Aolit i835 ^ 3i Décembre i85o.) Volume 111-4°; i853. Prix 25 fr. Tomes 32 à 61. — ( i" Janvier iH5i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 25 fr Tomes 62 a 91. — ( i" Janvier 1866 à Si Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 25 fr Tomes 92 à 121. — ( i" Janvier iS8r à 3i Décembre 1895.) Volume in- 4°; 1900. Prix 25 tr SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES: rome 'ome L- Mémoire surquelques points de la Phvsioiogiedes .Algues, par MM. A. DERBKset \.-J.-J.Solier. - Mémoiresur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent Comètes, par M. Hanse.n. — Mémoire sur le Pancréas et sur le r61e du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion aes tieres grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°. avec it planches; i856 •■ • ^^ ''• Tome 1.- Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benkden. -Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i8w P?'' l''^'^^'^f.'5i*= **" ff'*"?" - ur le concurs de i853. et puis remise pour celui de 18S6, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organises f.)ssiles dans les dillerents terrains '•. jédimentaires, suivant l'ordre deK-ur superposition. -- Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — uecuercner la . lature des rapports qui existent entre l'état actuel du regneorganiqueetsesétats antérieurs», parM. le Professeur Bronn. In-^', avec 7 planches; i»t>i. .. xo tr. la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie dei Soienccs. N^ 26. rAHLK DES ARTICLES (Séance du 28 Décembre 1908 ) mei>i<>ii;es kt commiiau^atioxs DES MRMRRRS ET DKS CORKRSPONDANTS OR L'ACAI>ÉMIK Pages. M. le Président adresse les félicitations de rAcadémie à M. Lippniann, qui a obtenu le prix Nobel pour la Physique. i^ôi M. A. Lackoix. — Les laves des dernières éruptions de Vulcano (iles Éoliennes). . . i45i MM. H. Calmette et C. Guerin. — Sur Pages, quelques propriétés ilu bacille tuberculeux cultivé sur la bile i456 M. PiEKRE DUHE.M fait hommage d'un u Essai sur la notion de théorie physique, de Platon à Galilée » i45ç) ELECTIONS. M. ViLLARD est élu Membre de la Section de Physique, en remplacement de i\l. E. Mascait, décédé 1460 (:oitiu<:sr<)\i»A.\(j:. L'Académie royale des Sciences de Prusse adresse à l'Académie l'expression de ses senlirnents de sympathie pour la mort de M. Albert Gaudry i4So AL le Secrétaire perpétuel signale l'Ou- vrage suivant : « The norwegian Aurora Polaris Expédition, igo-.î-igoo », par A>. Birkeland 1 460 MM. Dauthiohe, a. Fhouin, E. Estanave, Rennes, P. Remlinger adressent des remerciments à l'Académie pour les dis- linctiims accordées à leurs travaux j46o M. LiNiGEH adresse de Grenoble une dépêche relative à une secousse sismique i46o M. Emile Bulot. — Au sujet de la distri- bution des aphélies des petites planètes.. i46o M. ŒsTEN Berostrand. — Sur l'emploi d'écrans coliirés et de plaques orthochro- niaiiques pour l'observation photogra- phique des étoiles fixes i463 M L. Thouveny. — Principes du vol à voile , . . . 1466 M. Radiot. — Modèle spécial de ballon.... 1468 M. A. KoRN. — Sur le problème des efforts dans la théorie de l'élasticité 1468 M. A. DuFOUR. — Sur le pouvoir rotatoire magnétique de la vapeur de fluorure de calcium et de la vapeur d'hypoazotide au voisinage de leurs bandes d'absorption... 1471 M. G. Urbain. — Sur la loi de l'optimum des phosphorescences cathodiques des sys- BlILLEMN BIBLlOQRAPHiaUE Errata tèmes binaires MM. A. GuNTZ et W. Bronimewski.— Sur la résistance électrique des métaux alcalins, du gallium et du tellure M. CEchsner de Coninck. — Sur la réduc- tion du chlorure d'uranyle M. A. BÉHAL. — Préparation d'éthers-sels de la série cyclique M. L.H. Philippe. — Préparation et pro- priétés de la gluco-heptile p M. Paul Gaubeht. — Sur le faciès des cristaux naturels M. G. André. — Sur les débuts du déve- loppement de la plante vivace comparés à ceux de la plante annuelle MM. A. Goris et M. Mascre. — Sur la pré- sence de l'urée chez quelques Champi- gnons supérieurs M. E. DE S1ŒCKLIN. — Sur une nouvelle peroxydase artificielle M. Piettre. Sur le pigment vert de la bile M. L. Bordas. — Rôle physiologique des glandes arborescentes annexées à l'appa- reil générateur femelle des Blattes (Perj- planeta orientalis L.) M. Maurice Gignoux. — Définition sirati- graphique de l'étage sicilien M. Kene Arnoux airesse une- Note inti- tulée : « Force et puissance de propulsion des hélices aériennes )> 1472 '474 1477 1478 i48i i483 i485 ■ 489 1492 i4g5 '497 i5oo i5oo i5o2 PARIS. — IMPRIMERIE G AUT H I K K - V I L L A R S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant : Gauthier-Villars- 3 b^\ TABLES DES COMPTES RENDUS M§ SÉANCES L^ACADÉMIE DES SCIENCES DEUXIEME SEMESTRE 1908. TOME I4.'r JU3 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES TABLES ALPHABÉTIQUE S. JUILLET - DECEMBUI-; 1908. TABLE DES MATIEUES DU TOME CXLVII. ■'l!«^- Absorphon uk la lumikiu:. — Siu- la théocie de l'absoriJlioii dans les i,'az ; par M. L. Bloch Académie. — M. le Secrélaii'e perpéUicl iui- nonce à l'Académie que le Tome C.XLV des Comptes rendus (■),'-■ semestre 1907) est en distribution au Secrétariat... — M. le Secrétaire perpétuel anuoiice à l'Académie que le Tome L (2" série) des Mémoires de l'.4ciidéinie est en distrihution au Secrétariat — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXLVI (1" semestre 1908) des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat.. . . — M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie la sixième Partie des Sou- venirs de Marine de l'amiral Paris . . — .M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie les Oliservutious faites au cercle méridien en 1907, à l'OO- servatoire- d'Abbndia, publiées par M. f^ersc/iaffel Voir Candidatures, Commissions, Coii- 12»! 2i<- ipi 639 TK C. R., 1908, 2' Semestre. (T. CXLVH.) P;igos. servatoire imtionnl dci Arts et Mé- tiers, Décès, Ecole Polj tcc/i/iir/iie, Elections, Exploration, Fonds lionn- parte. Froid, Histoire des Sciences, Rapports, Solennités scientifiques. .\ciDi;s ORGAMQUiîs. — SuT l'acido glyco- cliolique; par M. Maurice Piettre. . . Sio — Transformation directe du bornéol en acides campholiquo et isocamplio- lique; par M. Marcel Guerbct 70 — Sur les acides pinoniques et piniques actifs; par .MM. /'/;. Barbier et V. Criifnnrd ; 397 ^ Préparation des acides azo'iques-«-car- boxylés; par MM. /'. Freundler et Semestre 9>* ■ — Nouveau mode de préparation d'anhy- drides mixtes d'acides organiques; par M. /. Bnu>^aidt '..'19 — Ueclierclies sur les cctodiacides; par MM. C.-E. Biaise et //. Cault i.,S Voir Chimie analytique , Chimie inorf;a- iiique (Ir, -Mo), Chimie organique, Éthers-seis, Thermochimie, Vins. I()5 i5o4 Pajjfis. Aciers. — Gaz occlus dans un acier au nickel spécial; par M. G. Belhc i4'i Acoustique. — Dillérents tracés d'une même voyelle chantée; par M. Marage. y.! i Voir Téléphone. XcOUSTIQlli PHYSIOLOGIQUE. — CoUlrilMI- tion à l'étude de raudition; par TABLE DES MATIERES. AÉRONAUTIQUE. — Modèle spécial de ballon : par M. Pradiot i4GS AÉnoPLANEs. — Sur le poids utile des aéroplanes; par M. Rodolphe Soreau. 34 — Sur la giration des aéroplanes; par M. E.-L. Bertin S95 — Description de l'aéroplane Voisin expé- rimenté par MM. Farnian et Dela- grange; par M. G. Voisin 1270 Voir Dynamique des fluides. AcRONOMiE. — Sur la conservation de la noix de coco; par M. Djboa'ski 75G Voir Chimie végétale. Cultures, Flore tropicale. AiH. — Voir Gaz rares. Ai.uuMiNoiDiis. — Contribution à l'étude de la constitution des nueléo-protéides. Heclierclies sur les constituants de la pepsine; par MM. L. Hngoiinenq et ./. Morel '212 — lissais sur l'analyse moléculaire des proloplasmides; par MM. A. Elard et A. nia i3-23 Alcaloïdes. — Sur quelques principes COn%\\\\\\X{%AwSclerostomumequiniim. Présence, chez ce parasite, d'un alca- lo'ide éminemment hôniolylique; par M. TIt. Bondouy 9V.8 Voir Chimie physiologique. Alcools. — Action des oxydes métalliques sur les alcools primaires (cas des oxydes réductibles); par MM. Paid Sabatier et A. Mailhc i(i — Action des oxydes métalliques sur les alcools primaires ( cas des oxydes irréductibles); parMM. Paul Sabatier et A. Mailhe 106 — Surralaésol,phénolà l'onction complexe préparé à l'aide de certains aloès; par M. E. Léger S06 — Sur l'identité de l'alcool ilieique avec l'amyrine a, par .MM. E. Jungjleisch et //. Leroux 862 — Observations au sujet de la déshydra- tation directe de certains alcools ter- tiaires; par M. Louis Henry 1-260 sels. Fermentations, Le- Voir Eilier. viires. ALDÉiivriEs. — Action du brome sur l'éther : aldéhxde monobromée; par M. Ch. Mauguin — Action de l'acide sulfurique sur l'aldé- hyde et le paraldéhyde. Préparation de l'aldéhyde crotonique; pai.M. A/ar- cel Delépinc Voir Levures. Aliments. — Voir Agronomie, Champi- gnons. Chimie végétale. Cultures, Fins. Alliages. — Nouvelle méthode d'attaque des ferro-alliages et en particulier des ferrosilicinms; par M. Paul yico- lardot — Sur les alliages de silicium et d'argent: par M. G. Arrivant — lïecherche sur les gaz occlus contenus dans un laiton complexe, au manga- nèse, criblé (1(! souillures, par MM. G. Guillemin et B, Delachanul Voir Chimie inorganique ("Co). Amidon. — Sur les propriétés colloïdales de l'amidon et sur l'unité de sa con- stitution; par M. Eugène Fouard . . . — Sur les propriétés collo'idales de l'ami- don et sur sa gélification S|)ontanée; par M. E. Fouard AmiNEs. — Sur deux procédés de préjia- ralion de la monométhylamine;. par M. Maurirr François — Sur une modillcation de la préparation de la monométhv laminepar l'aeétamide brome; par M. Maurice François , . . — Sur la théorie de la préparation de la monométhylamine par les solution.-; d'acétamide brome; par M. Maurice François Voir Pouvoir rotatoire. Amphibie.'ns. — Recherches expérimentales sur les corps adipeux des Aiophibiens; par M. R. Rohinson — Les croisements chez les Ampbibien* au point de vue cylologique; par M. E. Bataillon — Le substratum chromatique héréditaire et les coniliinaisons nucléaires dans les croisements chez les Amphibiens; par M. E. Batadlon Analyse wATHÉiMATiQUE. — Sur les pro- duits canoniques du genre infini; par M. Arnaud Denjoy Pages. 747 i3i6 li;6 i3o6 9^1 4 2 S liSo 1)83 ■•'77 (14?, O92 iiS TABLE DES MATIERES. i5o5 aces. 521 58 j lo'iO — Sur le problème de l'iaff; p;ir M. /.- /. Stodolkievirz — Sur les dilTorenccs réciproi;]ues; par M. E. Nôrtund — Sur la convergence des fraclioMS con- tinues ; par M. E. Nijrhind — Sur une méthode de M. Darboux; par M. Lcopold. Eéjcr Voir Surfaces n/^r/iriqiws. ICijiiations différentielles , lùiiintions fonelion- neiles, Fonctions, fn/éi^roitii'trc, Mé- canique. Anatomie. — De la carpocypliose fAna- tomie normale et patliolot;i(iue de l'ar- ticulation radiociibilale inférieure); par M. R. Robinsnn l'ii.). Voir" Anthropométrie. Iteidio^rapliie. Anatomie cojii'AnKn. — La grandeur rela- tive de l'œil et l'apiiréciation du poids encéphalique ; par M. Louis Lnpieque. 209 — Limite supérieure de la proportion d'encépliale par rapport au poids du corps chez les oiseaux; par .M. Louis [.opirque. 1421 Anatomie vhgktai.i;. — Kecherches ana- tomiqucs sur rap|)areil végétatif des Géraniacées; par Al. Abel Lcgotdt. . . 3S2 Annki.ides. — Sur la Syllis viviparn et le problème de sa sexualité; par M. Ju'^uste Micliel \^ï'i Antiiroi'ologii'; pnKniSToniQiE. — Dé- couverte d'un squelette humain ipia- lernaire, clielléo-mouslérien ; par iM. Emile Rivière SCiy — L'Iiorame fossile de la C.hapelle-aux- Saints (Corrèze); par AL Marcellin Boule 1 3 19 — Découverte d'un S(piclelte humain moustérien à la Chapelle-aux-Saiuts ((^.orrcze); par MM. ./. et/. Ilouj-s- sonie et L. Bardon i i 14 Voir Commissions. Anthropométrie'. — Ideulification d'une empreinte de main ensanglantée sur un drap : par M. / . JSalllmzard 1071 Arc. — La ilabilitc'' de l'arc alternatif, fonction du poids atomique des métaux électrodes; par .MM. C.-E. Cnyc c\. .-i . Bron iy — Arc électrique entre une électrode solide et un liquide; par M. (^. Jiha- nnsiadis '3o i — Recherches sur la cause do l'odeur prise par l'air soumis aux radiations Payes. nitra-violellcs émises par la lampe à vapeur de mercure; par MM. //. Bor- dier et T. Nodier '354 Arsonvalisation (D'i. — Sur le traite- ment de l'hypertension artérielle par la d'Arsonvalisation ; par M. G. Lcmoine 1 '345 ASTRONOMIE. - Sur une hy|)Othèse fondamentale, impli- citement admise dans notre enseigne- ment classi(pie de l'.Vstronomio; par M. J . Jioussinesq 5 - Sur une hypothèse qui pourrait, dans l'enseignement de l'Astronomie, dis- |)enscr de i.'onsidérer les diamètres apparents du Soleil pour obtenir les variations de son rayon vecteur; par M. J. Boutsinesq yft - Sur la nécessité de faire intervenir les trois dimensions de l'espace, pour que les directions successives des deux droites mobiles joignant le Soleil et une planète à la Terre déterminent d'une manière simple les variations relatives de grandeur de ces droites; par M. /. Boussiiiesij 223 - Complément a une précédente Note, sur la manière dont les changements des grandeurs des deux droites joignant le Soleil et une planète à la Terre sont liés il leurs changements de direction, quand la planète se meut dans le plan do l'écliptique: par M./. Boussinesq. \ oir Jcadéniie, Comètes, Dispersion de la lumière, Éclipses. Etoiles, L^une, Mécanique, Météorologie, Naviga- tion, Planètes, .Séismes, Soleil. 33o Aurores polaires. — Sur l'induction et la cause probable des aurores polaires; par M. P. yilliird 74" .\viation. — Le vol plané sans force mo- trice; par M. Ernest Esclangon 4'j''' — Principes du vol à voiles; par M. L. J'/ioui'enj' i/fdS Voir .'/éroplanes. i5o5 TABLE DES MATIERES. B BACTÉRIOLOGIE. Pages. - Ciillure in vitro du virus tle la pesle aviaire ; par M. £. Marc/iotix 357 - Sur la struclure fine des sporozoïtes de Plasmodium relictum Grassi et Feletti (Proteosoina): par MM. Kd mond Servent et. Kticiine Sergent . . . Voir Fermentations. Levnre\\ Tuliercit lose. BIOLOGIE. ■39 Sur la moMioire des marées cliez Coni'o- luta roscojfenfis el son alléraliun; par M. Louis Martin .Si Sur le chlorotrupisme normal des Pagures; par M. Roiiiuald Miiikietvirz. 1066 L'apparilion rythmique cl les stades de passage de l'inversion e.xpéri- nienlale du clilorotropisme des Pa- gures: parU. Rornnalii Minhieiric:.. i338 De l'inlluence réciproipie des phéno- mènes respiratoires et du comporte- Pages. ment chez certaines Actinies; [lar M. Henri Piéron 1 407 Voir Édentés. Insectes. BOTANIQUE. - La nueelle sligmalifére et la pollinisa- tion chez le ,Sa.ie-(,otlia co/i. 0. Voir T/i, O.rrdases . W Voir Zn. S. y QW Aldéhydes. A. - Sb. Action du trichlornre d'anlimoine sur le nickel; formation de "ViSb; par M. Em. Vigouron.r g-G - Aciion du trichlornre d'anlimoine sur le cobalt et sur ses alliages avec l'an- limoine; par M. F. Ducclliez 10I8 Si. Voir Jlliages, Chimie analytique, Chimie physique, .Spectre, l'r. Su. Voir Fermenlations. St. Voir Thermocliimie. Te. Voir Résistance clectriiinc. - Th. Chlorures et oxychlorures de thorium; par .M. Chauvenet i(i4(; - Sur la préparation du chlorure de thorium; par M. Camille Matignon . i-ny^ - Ti. Sur im nouvel iodure de titane, l'iodure tilaneux Til^- par MM. Ed. Pages. Defacqz et H. Copiuix. ^ 65 Voir CL V - Ur. Combinaisons du silicium cl de l'u- ranium. Bisiliciure d'uranium Si^Ur; par M. Ed. Defacqz . io5o - \V. Les acides borotungsliipies; par M. H. Copau.r g;3 Voir Chimie analytique. - Zn. Sur les phosphures de zinc; par M. Pierre .lolihois 801 Voir Acier.':, Alcools, Alliages. Fermen- tations. Gaz rares. Magnétisme. Oscillations èlertriqnes. CHIMIE ORGANIQUE. - Fixation de racétophénone sur l'acide benzoylacrylique ; par M. J. Boiiganlt. 4-S Voir Acides organiques, Aihiiininoïdes. Alcaloïdes. Ilcnols, Aldéhydes, And- don. Aminés, Carbures d hydrogène, Céloiies, Chimie analytique. Chimie inorga/iique ( Ir, If , y\. Chimie pa- thologique, CIdmie physiologique. Chi- mievegéialc. Colorants. Cycles inities, Cyclolie.raues. Oiastascs. lilhers-sels. Fermentations. Glucoùdes, //ouille. Levures, O.icydases, Pharmacopée, Sang, .Spartéine, Sacres. Thermo- c/uniie. CHLMIK PATHOLOGIQUE. Sur la signihcalion sémiologiqiie de l'indoxyle urinairo. Recherche de l'in- dol dans le pus: par. M. Ch. Porcher. -214 CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. ■ Sur le pigment vert de la bile; par M. l'ietlre 1 4g > Sur l'uroliypertensine; pai' .Mil. J.-E. Abelous et E. Barbier 20M De la prétendue action abortive du tabac ; par .M. R. Hobinson 538 Action des produils de la réaction sur le dédoublement des graisses par le suc pancréatique; par M"" L. Kala- boukoffel M. Emile Terroinc 712 TABLE DES - Étude physiologique de quelques alca- loïdes de la Ciguë ( Coniiim iiicicu- latum): par MM. J.-M. Atbahary et K. Lofjk-r '... Voir Ainphibieiia, Sang, l'riiie. Pages 99<'' CHIMIE PHYSIQUE. - Note sur les chaleurs d'i'>cliauirement de la barytine, de la withérite et de la chaux fondue; par M. Latsc/ienko. 59 - La silice précipitée; par M. Henri Le C/iatclier 660 - De la iiirt/n lation dans les dérives éthy- léniqiies an point de vue de la vola- tilité; par M. Louis Henry 4o5 - Errata relatifs à celte Communication. 610 Voir Arc, Dissociation. Ethers-sels, Caz rares, Magnétisme, Molécule, Moitvcmcnl hroi\'nien, Poinvir rola- toirr. Hésist/ince électrique, .Solutions, Tlieniioiliiinie. CHIMIE VÉGÉTALE. Sur l'ergostérine et la fongistérine ; par M. C. Tanret 73 Sur l'oleuropéine, nouveau principe de nature glucosidique retiré de l'Olivier (Olca euro/wa L.); par MM. Eni. Bourqaelot et /. Vintitesco 533 Conlriljution à l'étude des matières humiques de l'ouate de tourbe; par MM. L. Kogcr et E. f^iihjiiiit i lo4 Sur la présence do l'urée chez ([uelques Champignons supérieurs; par MM. A. Coris et M. Mascre i48S Le mécanisme du partage des produits odorants chez la plante; par MM. Eug. Ckarabot et G. Laloue 1 44 Élude chimique de la maturation du Lycopersicum esculentum (Tomate); par M. F.-M. Alhahary i46 Sur l'origine de la couleur des raisins rouges; par M. Philippe Malvezin .. 3H4 Sur les transformations de la matière cliromogène des raisins pendant la maturation; par M. J . Laborde 7)3 ■ Sur le mécanisme pliysiologique de la coloration des raisins rouges et de la MATIÈRES. l5o9 Pages, coloration automnale des feuilles; par M. /. Laborde 99'^ — Sur les débuts du développement de la (liante vivace comparés à ceux de la plante annuelle; par M. G. André.. . i4Si Voir Alcools. C/iloroplnlle, (Uucosides, Présure. Chlorophylle. — CoiUrrplc quantitatif des travaux sur la chorophylle, par M. /-'. Brdlik ',)9" CiNÉMATiQiH. —Surquelques mouvements remarquables; par M. Haag 343 — Sur la viriation de deux surfaces réglées ; par M. Haag 1 1 >< Voir Géométrie infinitésimale . CoKLENTÉRÉs. — L'assimilation pigmen- laire chez les -actinies; par M. Georges Bolin (J8i| — Sur les Plumtdariidœ de la collection du Cliallenger: par M. Armand Billard 7^^ — Sur les Haleciidie, Campaniilariidœ et ,Sertidarlidie de la collection du Cliallenger : par .M. Armand Billard. 13 ij — Sur un Acraspède sans méduse : Tœ- idolhydraroscoffensis ; jiarM. Edgard Hérouard 1 33<' Colloïdes. — Sur quelques phénomènes oxydasiques provoqués |)ar le ferro- cyanure de fer colloïdal; par M. /. I-Folif 74'- Voir Amidon . — Sur la composition des colloïdes hydro- oxy-chloroferriques, étudiée par la fdtration au travers des membranes en coUodion; par .M. L. Michel m'ri — Sur l'hydrolyse du perchlorurc de 1er; influence des sels neutres; par MM. G. Malfitano et L. Micliel .So3 — Sur les variations de la composition des collo'ïdes qui se forment dans une solution de FeCI' selon les conditions de l'hydrolyse; par M. L. Michel. . . i'2«H (J0L0R.4NTS. — Voir .Solutions, Teinture. Comètes. — Sur la nouvelle comète More- house; par M. Giacohini 474 - Observations de la nouvelle comète 190SC, faites à l'Observatoire de Mar- seille avec l'équatorial d'Eichens (o"',-26 d'ouverture); par M. Borrelly. 49' i5io TABLE DES MATIERES. Pages. — Observation de la nouvelle comète 1908 c, faite à l'Observatoire de Be- sançon avec réquatorial coudé : par M. P. C/iofardet 4<»'- — Sur un changement survenu récem- ment dans l'aspect de la comète 1908 c (Morehouse-Borrelly); par M. G. Sigourdan 379 — Observations de la comète 1908c, faites à l'Observatoire de Bordeaux avec i'équalorial de o"','58; par M. Luc Picart , 729 — Observations de la comète 1908c, faites i\ l'Observatoire de Marseille à l'équa- lorial d'Eicliens de c)'",'2f) d'ouverture ; par M. Borrelh jîo — Observations physiques de la comète 1908 c, faites à l'Observatoire de Lyon ; par M. /. Guillaume 833 — Observations physiques de la comète r 908 c, faites à l'Observatoire de Lyon ; par M. J . Guillaume i>-63 — Observations de la comète Morehouse 1908c, faites à l'éqiiatorial Bninuer- Henry de l'Observatoire de Toulouse; par M.NL Saint- Blancnl et Rossard. . xi^'t — Sur le spectre de la comète 19080 (Morehouse); par MM. A. de La Baume Plinnnel et /'". Baldet (i(')6 — Recherches spectrales sur la comète .Moreliouse 1908c; par M.M. H. Des- laiidres et A. Bernard 774 — Errata relatif à cette Communication. i44i) — Sur le spectre de la comète More- house; par M.M. H. Deslandres et /. Boder 9^ ' — £'7Tflïrt relatifs à cette Communication. 1449 — Première série de photographies de la comète Morehouse obtenues avec le grand télescope de Meudon ; par M. L. Rabourdin 7'i 1 — Étude des photographies de la comète Morehouse (igoBc) obtenues à l'Ob- servatoire deJuvisy, par MM. Baldet et Quénisvej- io33 — Sur la comète TempeU-Swift ; par MM. Javelle et Giacohini 618 Commissions. — MM. Emile Picard et A. Mûntz sont élus membres d'une Com- mission chargée de la vérification des comptes de Tannée 1907 19 — MM. Gaudry. Th. Schlœsing, Troost. Bornct. Guyon, Perricr sont élus moiubres d'une Commission chargée Page», de dresser la liste des candidats au poste de Secrétaire perpétuel vacant par le décès de M. Henri Becquerel. 617 — Sur la proposition de .M. Edmond Perrier, l'Académie décide la consti- tution d'une Commission des monu- ments préhistoriques 1 4 i7 Coxsrrvatoihe national dks Arts kt .MÉriEns. — M. le .Ministre du Com- merce et de l'Industrie invite l'Aca- démie à lui présenter une liste de candidats à la chaire de Chimie génr- raie dans ses rapports avec l industrie, vacante au Conservatoire national des Arts et iMétiers 23 — Liste de candidats présentée à -M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie pour la chaire de Chimie générale vacante au Conservatoire national dos Arts et Métiers par la démission de U. /ungflcisch : i°U./ob: 2° M. Bru- nel '«iy Courant .alternatif. — Sur une appli- cation nouvelle de la superposition, sans confusion, des petites oscillations électriques dans un méiua circuit ; par .M. E. Mcrcadier 349 CRISTALLOGRAPHIE. - Sur les cristaux liquides des éthers- sels de l'ergostérine; par M. Paul Gaubcrt 498 Voir Magnélo-optique, Pouvoir rola- toire. - Sur une des causes modifiant les formes dominantes des cristaux, et sur les solutions solides; 'par .M. /"aii/ Gau- herl (532 - Sur le faciès des cristaux naturels; par iM. Paid Canbcrt 1 483 (Crustacés. — L'étendue des changements possibles de couleur de Hippolyte varinns Leach; par M. Romuald Miftkieivicz 9 13 — Recherches expérimentales sur les mu- tations évolutrices de certains Crus- tacés de la famille des Alyidés; |)ar M. Edmond Bordagc 1 4 1 8 Voir Présure. TABLE DES MATIERES. l5ll Pages. Cl'lturks. — Sur la gretle de quelques variétés do Haricots; par M. Lucien Daniel i4 ' — Sur les mulations gemniaires culturales du Solaiium MagUa; par M. Edouard Heclicl () ( i — Production d'une variété nouvelle d'é- pinards Spinacia olerncen. var. poly- i^ama : par M. Blaringlicm 1 33 1 Cycles mixtes. — Sur le mécanisme de synlliése des cycles azotés. Action du pyruvate d'éthyle sur la paratolui- dine; par M. L.-J. Simon i'25 Voir Spiiritnne. Pages, (^YCi.ouKXANE. — Hydrogénation du triplié- nylméthane : tricyclohexylméthane; par M. Marcel Codcliot loïy Voir Pharmacopée. Gytolo(;ie. — Destinée des noyaux des cel- lules lécitliogènes des Rliabrlocœles ; par M. Paul Hâtiez Sgo — Sur quelques formes mixtes d'altéra- tions nucléaires: par M. Joannes Clialin 488 Voir .-tmphihiens, ('/iaiii//ignn/is. P/iy- sioloi/ie. D bÉcÈs. — M. le Président annonce la mort de M. .-J. Giard. Membre de la Section d'Anatomic et Zoologie 323 — Discours prononcé aux funérailles de M. Henri Becquerel, au nom de l'Aca- démie des Sciences : par M. Gaston Darbaux, Secrétaire perpétuel 443 — Par M. Edmond Perrier. au nom du Muséum d'Ilisloire naturelle 445 — Errata relatifs à ce Discours 5oJ — Par M. f'ieille, au nom de l'École Poly tcclmique 448 — Par M. Louis Pass) , Membre de l'Aca- démie des Sciences morales et poli- li(iues, au nom de l;i Société nalio- iiale d'agriculture 449 — M. Bouchard. Président de l'Aca- démie, prononce l'éloge funèbre de M. Henri Becquerel, Secrétaire per- |)éluel, et de M. E. Mascart. dé- cédés 4 5 1 — S. ./. s. le Prince de Monaco exprime à l'Académie la douleur que lui cause la nouvelle perte qu'elle vient de faire eu kl personne de //. Becquerel 455 — M. le Président annonce à l'Académie la mort de M. J. Dittc 8'J — M. le Président annonce la mort de M . Albert Gaudry i o 1 5 — Diverses Académies et Sociétés .idrcssent l'expression de leur sym- pathie à l'occasion ilu décès de membres de l'Académie. 490, 6i8, 728, 832. 91:}, i4'i" — M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de M. Dominique Clos, Corres- C. H., 1908, >« Semestre. (T. CXLVII. pondant de l'Académie pour la Section de Botanique 'i\\ — M. le Secrétaire perpétuel annonce le décès de M. Flichc. Correspondant pour la Section d'Economie rurale. . . io33 — M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de M. Alluard 474 DÉcHARciES. —Sur la formule de Tliomson T = 2«v/CL, relative à la décharge d'un condensateur; par M. André Léauté 1 3ç)4 Voir .7rf, d'Arsonvnlisaiion. Haute fré- quence. DtASTASKs. — Sur l'influence accélératrice de la magnésie dans la transformation du saccharose; par M. /. Tribot. . . . joO — Sur le dédoublement diastasique du lactose, du mal lose et de leurs dérivés; par MM. H. Bierr) et /. Giaja mS8 Voir Présures. Dispersion de la hj.mikri:. — Sur diverses particularités nouvelles des étoiles variables à courte période; méthode permettant de distinguer leurs effets de ceux de la dispersion dans le vide : par .M. Charles JSordmanu 24 — Remarques sur la Note de M. Lebcdew : « La dispersion apparente de la lu- mière dans l'espace interstellaire »; par M. G.- A. Tikhol}' 1 70 — La dispersion a|)parente de la lumière dans l'espace interstellaire ; l'hypo- thèse de M. Ledebew; par M./. Stein. 228 — L'impossibilité do démontrer l'exis- tence d'une dispersion appréciable de la lumière dans l'espace interstellaire IDI2 TABLE DES MATIERES. par la méthode Nordmaim-Tikhofl : par M. l'ieriv Lebedeiv j r i ■ — Remarques sur une Noie réceiiio do -M. LcbedeH' relative à la dispersion dans le vide interstellaire; par M. Charles Nordmanu li^o Dissociation. — Sur la lenipéralure de dissociation de l'aiiimoniaque et de l'oxyde de carbone; par M. Hernum-C. Wohcreck ',(io — Sur la dissociation du bicarbonate de soude; par M. Sourr l 'u/x Voir Chimie />h) sir/ne, Sprctre. Pages . IJVNAMIQIE DKS FIAIDES. — SuF leS pointS d'équilibre d un fluide en mouvement ; par AI . l'opoi'ici ij- — Sur la résistance des fluides. Lps expé- riences nécessaires; par M. Morcvl Brilliiuin g I S Voir Hydrodi iniiniquc. Rr.fistd/tce de t air. Dv.NAMOs — Miicliines dynamo-électriques génératrices shus cullecleur: par M. C. Lindi 48 — Conditions et durée d'auto-oxcitalion des dynamos; par M. Sitjngedamv.. 3oi Éclipses. — L'éclipse de Soleil du 5i8 juin 1908 observée à l'Observatoire de Slrasbours;; par M. Robert Jaiiclt- hecrc 111 — L'éclipse jwrticUe de Soleil du 28 juin 190S oljservéeà l'Observatoire do l'Ebre (Espag;ne ); par M. Cirera . 1 1 1 — Observation de l'éclipse partielle de Soleil du 28 juin 1908 à lObscrvaloire de Bordeaux; par ^\. F. Courh ii» McoLK POLYTECII.NUJUE. — AIM. Maurice Léc) et Bouquet de la Grvc sont désignés par l'Académie pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polvleclmi(iuo 782 Edenïés. — Sur le sipielette du membre antérieur de Bradrpus lorquatus 111: par M. A. Mcuéi^aux 6^7 — Les genres actuels tiquc. Orages. Oscillations électricfue.i, Radiographie, Rayons .\ , RcsistJince électrique. Téléphone, Thenno-électricité, J''i.seo.»té. Électricité AT.MOspHÉntorE. — Perturba- lions dans la charge terrestre; par M. Albert Nodon (i J4 Voir Physique du Globe, Ornges. Klectkicité phvsiolo(mqde. — Sur la po- laiisation de l'homme vivant soumis il l'action ilu courant conliuu (inten- sité et dispersion): par M. M. Cha- noz. . . . .' Voir d'Arsoinalisatinn. Jiiologie. Haute fréquence, Parthénogenèse. Electris.vtion dis contact. — I^es phéno- mènes de Bose et les lois de l'élec- 846 TABLE DES MATIERES. I D r Irisation do cunUicl; par M. Kdouard Gidliniime — I.e pliéiiomène de Boso-Guillaume pt 1 elecuisalion de contacl; par M . Jean Ferrin Ki.iîCTROLvsE. — Industrie de la sonde êlee- trolytiqiie. Tlioorie du procédé à cloche; par .M. .Irulrc Brochet Voir Djiiiimos. Parthériogeiiè.te. Éi.Ei;Tm)MA(iNKrisME. — Sur une forme particulière à laquelle on peut réduire les équations différentielles des tra- jectoires des corpuscules électrisés dans un champ magnétique; par M. C. Stôrmer — ' £rrrt«(7 relatifs à cette Couimunicatiou. — Sur l'explication théorique des expé- riences de M. Dirkelanil; par M. Cnrl Stbnner . Voir /yynamos. .-Iiirorcs polnircs. Élei:tro.mktues. — filectroniètres et êlec- troscopes à compensation : par M. tJiir- inuzescit Électrons. — Sur les électrons positifs; par M. Jean Becquerel , . — Sur le rapport de la charge à la masse des électrons : comparaison des valeurs déduites de l'élude du phéno- mène de Zeeuian et de mesures ré- centes sur les rayons cathodiques; par MM. ^. Cotton et F. H'eiss y ù\r Absorption de ta lumière, Molécule. 5", 67.! 3-2" 82' 73i 788 EMBiwoeÉNiE. — Sur le bourgeonnement expérimental, el spécialement la pro- iluction d'une tête supplémentaire chez les Saccocirrus ; par M. .-Ing. Michel 100 EMBRyoLoutii. — -Malurdtiun de l'œuf et cylodiérèse des blastomèresde i'ai-a- vorte.v candii: par M. Paid Hallez.. Voir Pùissoiiw ÉqIATIONS DIl'FÉRENTIELI.ES. — Sur UU problème relatif à la thém-ie des équa- tions aux dérivées partielles du type hyperbolique; par M. .-/. Mfller. . . . — Sur certains systèmes d'équations dif- férentielles; par M. Edmond Mail- let — Sur les équalio.ns dift'érentielles et les systèmes de réservoirs; par M. Ed- mond Maillet 966 — Sur les équations ayant toutes leurs Pages. ] PaijfS. racines réelles; par -M. J. Pellet î'p j3 — Sur les zéros des intégrales d'une classe d'équalions différentielles: par M. Georges liémonndos 4 iG — Sur les équations dilTérentiedes du troisième ordre dcmt l'intégrale géné- rale est uniforme: par .M. R. Garnier. 915 — Sur une classe d'e(|uatious ditféren- tiellos linéaires d'ordre infini; par M. T. Lalesco 10 ;2 — Sur les intégral(>s uiultifnrines des équations ditTérenliclles du i)remier ordre ; par M. Pierre JSoutrou.x: l'îgo Voii' lilasticité, Électroinagnctisme. Équations fonctionnelles. — Sur les solutions périodiques d'une é([u'ation fonctionnelle linéaire; par .M. Ernest Esctangon 180 Équation de Fredholm . — Sur deux ap|ilications de l'équation de Fredholm à des problèmes de Physique mathé- matique; par M. Emile Picard 547 — R(Muarques sur l'équation de Fred- holm ; par M. H. Poincaré i3(i7 Errata. — 92, ido, 522, 3()6, 142, 466, 5o(i, (Jio, 658, 770, 822, 886, i449, i5o). Éther. — La réaction de l'éther sur la matière comme cause de l'attraction universelle; par M. O. Kdter 853 Etmers-sels. — Sur la préparation des éthers benEoyl-acélîques; par M. J. Wahl 7'^ — Transposition phénylique. Migration du groupe naphtyle chez les iodhydrines de la série du naphialène; par MM. Ti{fencnn et Dandcl 678 — Préparation d'éthers-sels de la série cyclique; par M. .4. Bclial 1 178 Voir Carbures, Cristallographie. Cycles mixtes. Étoiles. — Nouvelle étoile variable à très courte période découverte à l'Obser- loire de Paris ; par M. Jules Baillaud. lia — Sur l'emploi d'écrans colorés et de plaques orthochromatiques pour l'ob- servation photographique des étoiles fixes: par M. (Ilisten Bcrgstrand. . . . i4<'>3 Voir JHspersion de lu lumii-re- Exploration-. — M. Jectn Charcot, au moment de partir pour son expédition française au Pôle Sud, adresse ses remercîmenis à l'Académie des Sciences ^39 968 014 3o It6 i5i4 TABLE DES MATIERES. Pages. Febmentations. — Iiilluence de quehjues sels minéraux et en parliculier du chlorure stanneux sur la i'crnieiitation ; par M. G. Cime/ i32 J Voir Levures, Vins. Flammes. — Sur le rayonnement et la température des flammes de bec Bunsen ; par M. E. Bauer i ^97 Flore tropicale. — Fololsy et J'ohanm^a, deux Asclépiadées nouvelles de Mada- gascar; par M.M. Costantin et Jlois.. i5y — Katafa, Geaja et Macrocnly.v, trois nouvelles plantes de Madagascar; par MM. Costantin et H. Poisson 6S5 — Sur le Ce^//-e/op^ii; par MM. Costantin et //. Poisson 755 — Les Secamone Au nord-ouesl de Mada- gascar; par MM. Henri Jnnie/lc et H. Fertier de In Bathie 61^7 — Sur une nouvelle espèce de Sarcocauton Sweet de Madai;ascar Sud(.V. Currali nov. species)et surl'écorce résineuse des Sarcocaulon : par M. Edouard Heckel 906 Voir .-If^ronomie. Fo^•CTlo^s. — Sur les fonctions algéliriques do deux variables; par M. H.-Jl .-E. J'<"'s 174 — Sur les fonctions périodiques ; [lar Pages. M. P. Cousin 377 — Sur les fonctions périodiques; par M. P. Cousin -ISi) — Sur les singularités des fonctions ana- lytiques; par M. Paul Dicnes iifS8 Fonds Bonaparte. — Rappel des conditions à remplir |)ar les candidats aux sub- ventions accordées sur le fonds Bonaparte (S 1 1 Force électromotrice. — Influence de la température sur la force électromotrice des cléments au cadmium; par .M. R. Jouaust 4* Voir Viscosité. Froid. — Le Président du premier Congrès international du Froid remercie l'Aca- démie d'avoir délégué trois de ses memijres pour prendre part à ses travaux et l'invite à désigner des délégués à l'Assemblée générale con- stitutive de V Association internatio- nale du Froid iïSî Voir Gaz rares, Liijucfactiun , Pouvoir rotatoire. Frottement. — Sur la tendance des sys- tèmes matériels à échapper au frotte- ment; par M. Georges Hémonndos.. . «(9 ^ oir Absorption de la liiniièrt; Mouve- ment bronnien. G Galvano.métrii;. — Autobalistique répé- titeur ; par M. A. Gtnilet 45 Gaz occlus. — Voir Alliages. Gaz rares. — Recherches sur la présence des gaz rares dans l'atmosphère à diverses hauteurs; par M. Teisserenc de Bort 219 . — Analyse des gaz de l'atmosphéie non liquéfiables dans l'air liquide; par .^LM. /•'. Bordas et Touplain 591 — Sur l'extraction des gaz rares de l'at- mosphère, par M. Georges Claude .. 6u4 Voii' Liquéfaction des gaz, Badioactiiité. Géodésie. — Sixième campagne géodé- sique dans les hautes régions des Alpes françaises; par .M. Paul Hel- bronncr 568 — Compensation d'une chaine fermée de triangulation ; par M. P. Hatt 88- Géographie. — Sur le nom de Fleurieu dans la Géog rapide ;'par M. (/e/''/e«rje;<. 23 5 \'o\r Océnnographie, Topograpliic. GEOLOGIE. »9 Sur les alluvions quaternaires de la Loire et de l'Allier ; par M. E. Chaput. Sur l'âge des basaltes des environs de Massiac (Cantal ) 47** Fouilles récentes exécutées dans la vallée de la Somme; par M. Commont. 1084 Sur l'âge des minerais de fer de la TABLE DES MATIERES. 10 I y Pages, forêt de Longes fCôles-dii-Nord); par M. F. Kerforne 1007 — Sur la dislrilnUion des niveaux et faciès du .Mésoniimmulitiqiie dans les Alpes; par "SX. Jean Boussac loSO — Sur la persistance à travers toute la Corse d'une zone de contacts anor- maux entre la région occidentale et la région orientale; par M. Deprai . . 652 — Contribution à l'étude géologique du- Xeckar et du Main; jiar M. Gabriel Eiscninen^er et M"' /. Duprat 1082 • — Définition slratigrapliique do l'étage sicilien; par M. .Maurice Gignoux.. . 1497 — Composition ES MATIÈRES. par M. L. Guignard. ,^^^. Voir Chimie anafylique. Pages. , ma! Ghavitatiox, — Voiv Éc/ier. Pages . H Haute préouenoe. — De certaines laclies cnlanéos résistant au radium et dis- paraissant par ['étiiK-elie de haule fréquence; par Al. Fmrmi du Cmir- lliellrx 8t2 lliSTorRE DES ScuîNcKS. — AI. Barboux fait hommage à r.AcadéiBie d'une Itro- cbure intitulée : " Les origines. les métliodes ot les problème.-; de la géo- mélrit' infiiiitésimaly •< iS — M. Jule^ l'anrtery t'ait hommage à l'Académie de la «Liste des travaux l^ de son frère, M. Pmd Tannerr 727 — M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie le Catalogue des Man/is- crils dit Fonds Cimer g j 1 Histologie. — Sur la contingence de la bordure en brosse et la signification probable des bâtonnets de la celliile rénale; par M. /,. Jiniidz 8'i — Suc la structure de la rétine eiliaire: par AL J. Mnufis 1 33 1 Voir Cancer-. llouiixE. — Découverte de la houille à Madagascar par le Capitaine Caleanap : par A[. y/nrcelli/i Borde 818 — Surlesmatièreshuinicfuesdescliarbons ; par AI. O. Botidoiiard 086 Hydrody.vamique. — Formation de centres de giration à l'arriére d'un obstacle en mouvement: par AL Henri Bcnard. — Étude cinématographique des remous et des rides produits par la transla- tion d'un obstacle: par M. Henri Bé- iiard Voir Dynarnliftic des /laides. IIydrologiiî. — Sur la loi liydrologique de Alinard et Relgrand; par M. E. Maillet — Sur l'érosion des grès de Fontaine- bleau : par W. E.-A. Martel 721 — Sur la prétendue source sous- marine de Port-.\liou 1 Bouches-du-Rhône) : par AL E.-J. Marte! 1 436 A'oir Radioactivité. Source:. HvDBOLYSE. — Voir Albamlnoïdes, Col- loïdes. 8 39 970 606 I iNDLicno.N. — Voir Aurores potaira. Insectes. — Gradation et pertéctionne- ment de Finslincl chez les guêpes solitaires d'Afrique, du goure .Syna- grls; par AL £. Roubaud Ggà — Un nouveau parasite de la Pyrale de la vigne; par AI. Henri Sicard 9', 1 — Sur l'apiiarition de mâles et d'herma- phrodiles dans les pontes partliénogé- néliques des Phasmes; |)ar ALM. /. l'iaiites et R. de .Slncty iS'iS — Aualomie des organes appendiculaires de l'appareil repi-oilucteur l'eniciUe des Blattes 1 Periplancui orienttilisL.); par AL X. Bordas i4 1 j lNTic(;uoAiÈ.rRK. — Nouvel iatégromètre; par AL Jacob , . . . . 33 Interféjuences. — Franges d'iaterfé- renées produites par les phatographies en couleurs: par M. E. Rotlu-.. 43 — A'ariations des franges des protochro- naies du spectre ; par AL £. Rothe\ ... 190 Ions daxs ixs gaz. — Kecherclies sur le.s gaz ionisés : par AL A. Blanc 39 — Recherches sur la ditlusion des ions gazeux ; par M. Edouard .galles (>■}.■• — Inlluence de la pression sur l'ionisa- tion produite dans les gaz par les rayons X. Courant de saturation ; par AL E. Raillé 783 — Influence de la pression sur les phé- nomènes d'ionisation : Courbes de courant et courbes a champ constant ; par AL E. Rothé 1-279 — Ionisation par le phosphore et p'nosphoi- rescence; par MM. J.éon et Eugi-nv Bloch 842 A^oir Arc. TABLE DES MATIERES. l5l7 Pages. I LviT. — liicoiivénieals du liicliiomaté de potasse employé comme conserva- teur pour les laits destinés à l'analyse; par M. J . Monvoisiii i _jo J Levires. — Élude sur le ixjle des levures ilans l'aldéliydificaLion de l'al- cool ; par MM. Trtllnt et Sniilon 77 Voir Feriiicnlation ■<. r.iges. I-iQL KFAcno.N «ES UAZ. — J.'liélium liquide : par iM. //. Kamerlingli Oiines. ...... 4'^' Voir Gaz rares. Li.NE. — Sur l'histoire du relief lunaire: par M. P. PuLfcii./: 1 13 M MAGNETl.SME. — Sur une relation entre les propriétés magni-tiques et les propriétés chi- miques de sels complexes dérivés du fer : par M. P. Pnxcal 36 — Remarque sur la susce|ilil:iililé magné- tique des solutions; par M. /'. Pa — Le mouvement brownien et la formule d'Einstein; par M. Chaiidesaigues .. 10 ii Muscles. — Sur ((uelques propriétés phy- siologiques des muscles des Inverté- brés; par ,M. .Sos/ioi\'slii "11)4 MlTATiONS. — Voir Cancer, Cultures. Crustacés. Nappes de charriage. — Sur l'existence d'une nouvelle fenêtre de tei'rains prép\'[énéens au milieu de nappes N nord-pyrénéennes, aux environs d'Ar bas ( Ilaiite-tiaronne): par M. Léon IScrtrunil TABLE DES MATIERES. Pages. — Sur les nappes de chairiaiîe du Salz- kamniergut (environs d'Isolil et d'Aus- see) ; par M. Emile Haiig i 'iv>8 — Sur le subslralum de la nappe de charriage du Péloponèse; par M. P/i. Ncffrif !" 1433 — Sur l'existence d'une nappe de cliar- liage dans le nord-est de l'Algérie; par .\1. L. Joleaud i8o Navigation. — Sur l'emploi des compas de grand moment magnétique; par i5l9 Papes. M . Louis Dunoyer 8 >^ — Sur la compensation des compas de grand moment magnétique; par M. Louis Dunoyer 1-275 — Nouvelle méthode pour déterminer le point à la mer; par M. E. Guyou. . . . (j56 Vuir Académie, Télégraphie sans fil. Ni:hfs. — Rijle du système nerveux dans les changements lic coloration chez la grenouille; par M. E. SoUaud.... 53G o Observatoihks. — Voir Académie, Co- mètes, Eclij>ses. OcÉANOGHAi'HiE. — Contribution à l'étude de la transformation des dépots sédi- mentaiies en roches sédinientaires; par M. J . Tlioulct 879 — De l'influence de la déflation sur la conslimtion des fonds océaniques : par M . / J'iioulct 1 3G3 — Sur un genre particulier de fond marin dans l'étang de Tliau ; [lar M. L. Suilpf ". I o I > — Relief pycnoniétrii|ue à travers la Manche ; par M. J. l.eudle 1090 — Note sur une Carte indicpiant la distri- bution océanographiiine des végétaux marins dans la région de Uoscoff; par M. L. Joubiii looi OlSHAUX. — Voir Bactériologie. Optique. — Contribution à l'étude des lentilles: par M. (.'. Mallézns 736 — Contribution à l'étude des lentilles; par .M. ('. Maltézos 8 Jo Voir Absorption de la lumière. Disper- sion, Fliniiines , Intcrjércnces, Ma- gnéto-optique, Photographie. Pouvoir rotatoire. Soleil, Spectre. OiiAci:. — Sur un orage à grêle ayant suivi le parcours d'une ligne d'éner- gie électrique; par M. /. Holle 3-5 — Action des lignes d'énergie électrique sur les orages à grêle ; par M. /. Violle '. 1S71 — Effluves lumineux continus pendant un orage à l'île Lifou nies Loyalty): par M. Nicolas 1 o 1 1 Oscillations ÉLEcrRKji i:s. — Sur l'em- ploi de détecteurs sensibles d'os- cillations éleetri(pies basés sur les phénomènes tliermo-éloctri(|ues; par M. C. Tiisot 37 — Remarques à propos de la Note de de M. 'Pissot « Sur l'emploi de dé- tecteurs sensibles d'oscillations élec- triques basés sur les phénomènes thermo-électriques » ; par M. Branlf. \i\ Du mode différent dont se comportent, comme détecteurs d'oscillations élec- triques, les contacts imparfaits à va- liation de résistance et les contacts ihermo-électriques; par JV[. C. Tissot. -l'i-j \oir Télégraphie sans fil. — Sur les détecteurs à pointes de tel- luie et de tellurures; par M. Edouard liranlj 3o 1 — Sur l'interrupleur do W'elinelt; par M. Paid Bary 570 OxvDASEs. — Sur une nouvelle peroxydase artificielle; par M. E. de .Stoecklin.. . 1/189 Voir Colloïdes. PALÉONTOLOGIE. — Les Phrorida' et les Leptidœ de l'ambre de la Balli(|ue; par M. h'er- nand Meunier 1 3(i 1 C. R., 1908, 2- .Semestre. (T. CXLVII.1 — Sur la répartition des Halobies dans le Péloponèse occidental; par M. Ph. Négris — Découverte de \' Etephas autiquus à nie de Delos (Cyclades); par M. L. 1008 TABLE DES MATIERES. Cof, — Sur la présence de calcairesày'rof/((c/«,ï giganieus à la Nouvelle-Zemble; par M. G.-ff. Lee Voir Arilhropologic prchislorique. (U-o- logie. I'aléo^tologie vÉGÉTAi.i;. — Sur la pré- sence des i;cnrcs Stihlnin Midi. , j\jniplura Tourn. et Ponlederia Liun. dans les argiles spurnat'iennes du .MoiUois; par M. /'.-//. fritel — Sur la flore fossile de LugardeiOantal ); |)ar iM. P. Marif — Sur un nouveau lype de pétiole de Fou- gère fossile; par M. FernandPeloiirclc — Sur les slipes de Clcpsydropsis ; par M . l'niil Birlritml Pafjes. 1089 s-j ,19) 94 J l'AinsiTEs. — Sur ralieclion connue soui le nom de Botrromycoxe et, son para- site; par MM. (iiistfn'c Jhtrrnii et Jlp/ioiise Lahbc (i97 ya'w Jlciiloïdes, Bactcriulogic, Insectes, Patliolngie, Protozoidres. l'AnTHKNOGiîNKSR. — La partliénogenèso expérimentale par les cliari;es élec- triques; par M. Yves Déluge 55 î — Sur le mode d'action de l'éleclricité , dans la parlhénogenèse électrique ; par M. )'r« Delage 1 172 Voir TnsecLes. PATUOi.oiiiE. — Voir Mcdeciiie, Parasites, Protozoaires, Sources, 'l'hrrapeuiique, Trj'pniiosomes, Tuberculose. Patuoi.ogih AMMALii. — Sur le Leucocy- toznoH piroplasiiioides Dueloux do la lymphangite épizootique des E((uidés ; par MM. À. Thiroux et A. Teppaz. . io-5 Wnr Alcaloïdes, Bactériologie, Cancer. l'Arnoi.oGiE VÉGÉTALE. — Sur le blanc du chêne; |)arM.M. Griffon et Mauhlanc. 435 — Le blancdu (\\wxi;|(tUE. Pages. Voir Jcoiisliijiie. Clndenr. Cliiiiiie pli) ~ .liqiie. Jihclrii'ilé, litlier, Flamitics, Froid, Magnctisiiif, Mom'emeni brow- nien. Optique, Radioactivité. PHYSIOUH DU (iLOlîE. - Sur les cou rail I s telluriques entre stations d'allitiide liiftcrenle; [lar iM. Jlernurd Briiiilict 1 4 15 Voir Aurores polnircx. Elcclricilr iitiiio- $pliéri({ue , ÉlectroinagniHismc, Gaz rares, Hydrologie. Sriimes. Topogra- p/iie. Physiouk m vtiié.matioue. — Voir £lasti- cilé. /-équation de Fredliolm. Phïsiquk i>iivsioLooii.u e. — Sur les pro- priétés optiques île (jnelques élénienls contractiles; par M"'' Dons-L. Muc- kinnon et M. Fred yles ^8Î Voir ^re, Acomtiipie pliysiologique, Électricité plir.'^iclogiqiic. Planètes. — Les spectres des i;rosses planètes photographiées en 1907 à l'Observatoire de Flagstatf; par M. Percii'al Loivell 5i6 — Observations de la taclie grise tropi- cale de .Fupiter; par ^\. José Comas Solo 58J — Sur l'action de l'aiiiieau de Saiurne; par -M. P. Stroohaiit 4 — An sujet de la distribution desapliélies des petites planètes: par .\1. Jùnite Belot 1 4l'o Voir JstroiiDiiiic. Pus CACHETÉS. — Lcs héritiers de Î\L Mar- tin T/iun\"tnger demandent l'ouver- ture d'un pli cacheté contenant la description sommaire d'un aviateur à hélices no — Ouverture d'un pli eaclielé contcuaiil une Note intitulée : « Sur l'emploi éventuel d'un sel de lithium comme révélateur dans le sucre brut ou raffiné et sur l'emploi de l'analyse s[)eclrale pour en déceler la présence eu toute dilutinii vineuse »; pai' M. L. Blanc •• l'OllJSATOMlQlES ET MOI.l'.CL LAIBES. — Mé- ihodc de calcul des poids atomiques; par M. Loids Dubreiiil — Le vrai poids atomique de l'argent d'après les expériences de Stas; par Ai . Loids Dubreiiil — Sur le poids aloinique de l'argent; par M . A. Leduc — Sur le poids atomique de l'argent; par .M . Louis Dubrcuil — Sur le poids atomique véritable do l'urgent: par JL G.-l). Hinrich.i — Sur la détermination du poids atomique de la suljstancc |>ouderable simple, le pantogène; par M. G.-D. Hinriclis .. — Composition v.oluinétrique du gaz am- moniac et poids atomique de l'azote; }iar M.VL Pli.-A. Guye et A. Pintzes et aromatiques à l'état de dissolution l'u se servant du pouvoir rolatoirc: |iar M.M. ./. Minguin et Henri W'nlii- gciniil/i — Sur le pouvoir rolaloire aux basses lempératures, et sur la liaison entre lahsorplion de la lumière et la pola- risation rotatoire dans les cristaux de cinabre; par iM. Jean Becquerel. . Voir Magnéto-optique, l'uKciPiTiNRS. — Sur là réaIi?alioii in vivo et in vitro de |)récipitiues pour l'ovol- buuiine à partir d'antigènes chimi- (piement définis; par MM. André- r.i{;cs. {')•>.<) 8")(i 07'- I !oo lJo-2 707 l)'.!5 '0' 07« 1 ''.S 1 I ;> j 2 TABLE DES MATIERES. Pages. M(i] et- cl Geoiges .Sc/iii(fer 3 1 [ Prksiiiik. — Effet de la dialyse sur les sucs présuiants végétaux; par M. C. Gerbe?- Go i — La présure des Crustacés décapodes; par M. C. Gerber 708 Prix décernés et proposés 1 104 Protozoaires. — Sur une hémogrégarine de la Couleuvre argus; par M. -7. I'a|;e3. Laverait 1 o3 — Sur une iufection à corps de Leislmiaii (ou organismes voisins) du gondi; par .MM. C . Nicolle et L. Manteaux. — Sur les l'orines de multiplication endo- gène de Iliemogregtirina lacertic , par MM. A. Laveran et A. Petlit... Voir Parasites. Pliy.siijuc physiologique. 'l'ryptmosoDies. -63 1378 R lÎAniATioxs. — Voir Soleil. Radioactivité. — Action de l'émanation du radium sur les solutions des sels de cuivre; par -M""' Curie et .M'" Ole- ditseli 3 1 5 Radu'.m. — Sur la formation de brouillards en présence de l'émanation du radium ; par M"'" Curie .' 379 Voir Haute fréquence . Radioactivité. — Sur la radioactivité des gaz de l'eau thermale d'Uriage (Isère); par Al. G. Massol 814 — Radioactivité des eaux d'Uriage-les- Bains (Isère); par M. Patil Besson . . 84s — Sur la radioactivité du sol; par .M. F. Bordas 9/4 Voir Sources. Radiographie. — Sur le dévelo|)pement des clichés en radiographie; par M. Maxime Ménarcl Oi — Sur l'orientation anatomique en ra- diographie; par MM. A. Riejfel et Maxime Ménard 645 — Élude anatomo - radiogra|>hique des synoviales de l'articulation du coude et de l'articulation du genou chez une fdletle de trois ans ot demi; par M. Ma.xime Ménard 1 3 I7 — -Sur le rôle prépondérant de la Géo- métrie dans les exainens topogra- phiques: par M. Contremouliiis 766 Voir Rayons X. Radiothérapie. — Sur le traitement des tumeurs profondes par un procédé permettant de faire agir la matière radiante dans l'intimité des tissus sans altérer les téguments; par M. E. de Bourgade la Dardye 1 3 43 Rapports. — Rapport fait au nom de la Commission de la télégraphie sans fil de l'Académie des Sciences; par M. Bouquet de la Grye — Rapport sur un .Mémoire intitulé : « Recherches expérimentales sur la résistance de l'air effectuées par M. G. Eiffel »; par M.M. Maurice Leiy et Sebert Rayons catiiodiqies. — Voir Electrons, Phosphorescences. Rayo.ns X. — Fdtrage des rayons X par l'aluminium; par M. //. Guilleminot. RÉSISTANCE ÉLEcTRiQiE. — Sur la résis- tance électrique des métaux alcalins, du gallium et du tellure; par MM. J. Guntz et ir. Broniineivsld Voir Oscillations électriques . RÉSISTANCE de 1,'air. — Rapport sur un .Mémoire intitulé : " Recherches expé- rimentales sur la résistance de l'air etfceluces par M. G. Eiffel » ; par MM. Maurice Levy et Sehert 909 - - Errata relatifs à ce Rapport r449 '9 909 1425 '474 Sang. — Influence du nitrite d'amyle sur les globules rouges du sang ; par M. Gr. Slavu 148 — Sur le sucre total du sang ; par MM. R. Lépine et Boidud 2'i6 Sur le sucre total du sang; par MM. H. Lépine et Boulud 1028 De linlluence des ferrocyanures et des TABLE DES MATIÈRES. I 52.'^ Pages. la coagu- ferricyaiuires alcalins sur lalion du sang; par M. J. Larj^uier des Bancels 26ti SÉisMEs. — Sur le Iremblement' de terre calabrais du l'i octobre 1907; par -M. G. MercnlU 28? — Perturbation sisniiqiie du i3 octobre 1908 ; par M. Alfred Jngot 720 — Mouvements sismiques du ti novembre 1908 : par M. Alfred Angot 881 — Perturbation sismique du 11 no\embre 1908 ; par M. Alfred Angot 948 — Perturbations sismiques du 12 et du 18 décembre 1908; par M. Alfred Angot 1440 — Variations des latitudes et tremblements de terre ; par M. Montenuis deSallnre. 655 — Tremblements de terre à Constanline; par M. P. Martel 101 3 — M. Liniger adresse de Grenoble une dépêche relative à une secousse sis- mique i46o — Sur un séismographe à enregistrement galvanométrique à distance ; par M. B. Galitzine 575 — Sur les microsismes de longue durée; par M. Joté Comas Sola i358 SÉRUMs. — Résistance à 100" des hémo- lysines des sérums préparés. Sépa- ration de l'alexine et de la sensibili- satrice par filtration sur sac de collo- dion ; par M. Albert Frouin 649 — Contribution ii l'élude du sérum des animaux éthyroïdés ; par M. L. iMunoy. 263 — Nouvelle contribution à l'étude du sérum des animaux éthyroïdés; par M. L. Launoy ggg — Effets comparés des sérums à minéra- lisation complexe et de l'eau salée sur les phénomènes d'excrétion et de nutrition ; par M. C. Fleig io63 Voir Trji>ano':oines, Tuberculose. SoLKiL. — L'éclipsé de Soleil du 28 juin 1908 à l'Observatoire de Lyon; par M. Cil. André '. i5 — Éclipse partielle du Soleil observée à l'Observatoire de Besani^on le 28 juin 1908; par .MM. Bruck, Chofardet iX Periiet 29 — Observation a l'Observatoire de .Mar- seille de l'éclipsé partielle de Soleil du 28 juin 1908; par .M. Henry Bourget 3o — Observations du Soleil l'aite.s ù l'Ob- servatoire de Lyon pendant le deuxième trimestrede 1908 : parM./. Guillaume. — Observations du Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon pendant le troisième trimestrede 1908 ; parM.y. Guillaume. — Enregistrement de la couclie supérieure du calcium dans l'atmosphère solaire; par MM. H. Deslandrcs et /.. d'Azam- buja — Errata relatifs à celte Communication. — Grands alignements et tourbillons de l'atmosphère solaire; par M. //. Des- landrcs — Errata relatifs à cette (Communication. — Caractères de la couche supérieure de l'atmosphère gazeuse du Soleil; par M. H. Deslnndres — Errata relatifs à cette Communication. — Sur la recherche d'une classe parti- culière de rayons qui peuvent être émis par le Soleil; par M. //. Des- landres — Sur la rotation du Soleil; par M. A. Perot — Errata relatifs à cette Communication. Voir Astronomie. Eclipses. S0LE.\NITlis SCIENTIFIQUES. — M. Ic Rec- leur de l'Université de Berne invite r.\cadémie à se faire représenter à l'inauguration du monument érigé en l'honneur d' .-llbert de Haller — Le Conseil de l ' Université de Cambridge invite l'Académie à se faire représenter aux cérémonies du centenaire de la naissance de Charles Darwin — M. Giovanni Capellani adresse un Ouvrage et une médaille concernant le troisième centenaire iVAldrovandi. Solutions. — État de matières colorantes en solution; par MM. L. Pellet-./olivet et A. PVild Voi/' Colloïdes, Cri(tau.i-, Magnétisme, Teinture. Sources. — Radioactivité de certaines sources goitrigènes; par .M. Répin.. . — Nouvelles recherches sur la radioacti- vité des sources goitrigènes: par .M. Répiu Sp.\btéi.ne. — Sur la spartéine. Passage del'isospartéineà l'a-métliylspartéine ; par M. Amaiid Valeur — Sur la spartéine. Nouveau mode de cyclisation de l'a-méthylspartéine par l'action de liude; par .M. Amand ■âges. 138-5 334 i''7 '>oG I o 1 () i45o 373 340 442 228 832 683 387 7o3 127 13 24 TABLE DES l'aies. / 'aleur 8f i 'i — Action Uos acides sur la diioiio-a-iruHliyl- sparléine; par .M. Anuind Valeur.. .. i liS SPEcrnu. — Sur les sperlrcs de (lanm>e du calcium; par MM. G. -A. Hciitsa- lech et t'. de IVatleville i S8 — Sur 1g S|ieelro ullra-vioiel du sili- cium; pai' MM. A. de Cramont et C. de t'I'attevillc / );) — Sur les indicalions qiuuilitalixes qui jieuvent être t'ournies par les spectres de dissociation : argent; par M. À. de Cramont 307 Voir CIdoroplijlle. Comètes, l/ite/fé- lences. Planètes, .Soleil. Si'cnES. — Un nouveau sucre cristallisé, le perséuluse, a 7 atomes de carbone; MATIERES. P par .M. (Wdiriel Kcrliaiid Voir Sang. — l'réparatioii et propriétés do la f;luco- lieptile-3; par .M. L.-H. Philippe ... Surfaces Aix-iiBanji i:s. — De l'intluence des points midtiples isolés sur le nombre des intégrales doubles de seconde espèce d'une surface algé- bri- âges. 201 1481 \P4 -m 9G1 Teinture. — Fixation de ditférenis dérivés d'un même colorant et explication de la teinture: par MM. L. Pelet-JoUvet et -V. Andersen 808 Voir Solutions. Tklkgrapiiii; sans rit.. — Les ondes dirigées en lélégraptiie sans fd et la reclierclie de lasvnlonie; par. M. Tur- pain iSJ — Les ondes dirigées en télégrapliie sans lil: par M. A. niondel G7 > — Études sur l'association eu série cl en parallèle des déiccleurs électroly- tiques; par M. Jègou 58ç) — Appareil pour la réception des signaux horaires radiotélégraphiques à bord des bâtiments: par MM. C Tissot et Féli.f Pellin 77-a«a relatifs à celte Communication. i(»> ~ Sur les hydrates de strontiane et de baryte; par .\L de Forcrand i(J5 THiiR.MonïNAMiQL'E. — Détermination nou- velle de l'équivalent mécanique de la chaleur; par M.M. V. Crémieu et /,. ni'pail 79:» 'fuEiLMO-Éi-iicTuicnK. — Sur la thermo- électricité du cobalt: par M. //. Pcclieux '>'ii Voir Oscillations c/eclriques. ToPOGRAiMiiK. — Façonnement des ver- sants ; par M. P. Herthon ;)44 Triboli MiNEScENcE. — Sur la tribolumi- nescence des composés racémiiiues ; par M. D. Cernez 1 1 Trïp.vxososies. — Au sujet du Tripano- sonia coiigolcitse ( Broden ) ; par M. ./. Laveran 4'w — De l'emploi de l'émélique dans le li-ai- TABLE DES MATIERES. l5'<5 Pages, lemenl des Irypanosomiiises: pni- M. A. Laverait 5 ii> — Traitemeiil tics irj'panosdiiiiases clitz les chevaux par l'orpiment seul ou assocléàlatoxyl; pai MM. ./. Thiroux et L. Tcppaz 65 1 — De l'action du sérum humain sur ./'/;i - panosonia l'ecaudi Laveran. Diiréren- cialioii de Tr. Pecandi d'avec J'r. Cnmliieiisc ; par .MM. /. Tliironx et L. d'Anfreville < . . . . 46'- Voir Priitozonires. TiBKRCii.osE. — Etude sur l'action immu- nisante dos dérivés l.iaeillaires chlorés : par .MM. Moussu et Goupil 87 — Étude expérimentale de la Iransniissi- bilité dehi tuberculose par les crachats desséchés ; par M. G. Rûss •>.■]■>. — .Mobilité et dissémination des poussières infectantes dues au balayage de crachats tuberculeux desséchés; par M. (,. Kïiss 760 — Inlradermo-réaclion de la luberculine; par .M. Cil. Manlou-r 3ii — Sur lintra-dermo-réaction à la luber- culine chez les animaux: par MM. G. MoiuKsu el Cil. Maiilou.x 5o9. — T.a virulence des bacilles dans ses ra[)purts avec la marche de la tuber- culose pulmonaire; par .M.M. ./. l'.odet et /'. Delanoi- 5oo — .Vppiications à l'huiumi; d'un sérum au- lilulierculeux; par .M.M. Launelo/isw. Jcliard el Gailliiid li !•;> — Sur quelques propriétés du bacille luborculeux cultivé sur la bile; par .MM. H. Calmctlc cl C. Giu'-riii 1456 TiNiciEus. — Les phénomènes de pliago- eylose et d'aulodigeslion au cours de la régression des ascidiozoïdes chez les Diplosumidées (Ascidies com- posées) ; par >L Jnloinr l'izon ("> [o u UniNi;. — Influence du chautlage des urines sur la toxicité urinaire; par MM. Cil. Jioiicliard. Baltliazard et Jean Camus 66.> — Détermination numérique do l'excrétion urinaire de l'azole sous diverses formes chez l'homme normal: par M. L.-C. Maillnrd Voir Chimie pnllioloi^iqiic. Chimie phy- siologi'juc. Vers. — Sur la iirésence du l'Ianarin alpina Dana en Auvergne 987 Voir .llcnUiïiles. Vertéuhks. — Voir Alcaloïdes. Chimie nnalrti//ue, fermeii lotions. Vins. — Analyse physico-chimii|ue des vins: par MM. Paul Dutoit el Marcel Dulioiix I M — Analyse physico-chimique des vins; par MM. Paul Dutnit cl Marcel Duboux '5i — Du rôle de la fermentation de l'acide nialique sur la vinification; par M. .-/. Roscnslielil i 'io — /w7V((o relatifs a celle Communication, "m VisoosiTK. — Surtension et viscosité; par M. ('//. \larir 1 4 1 Soo ARRIVAUT (G.). — Sur les alliages de sili- cium et d'argent 8 jg ARTHAUD (Gabriei.). — De la tonalité du son de percussion 7 1 j ARZALIEK (L. ). — Recherches sur quelques sulfates acides de potas- sium T 29 ATIL\NAS1ADIS (G.). — Arc électrique enire une électrode solide et un liquide i((4 AUDIGÉ (L) et BOULE (Louis). —Sur le rein des poissons osseux 27"» AZAMBU.TA ( L. d') et DESLANDRES (H). — Enregistrement de la couche su- périeure du calcium dans l'atmo- sphère solaire "134 — /•,'/7-<7/rt relatifs à cette Communication. 44''- B BACCONNlERf Henri) adresse un Mémoire intitulé : Rùle des différents- iiuagex dans la production de la pluie 36; B.41LLAUD (JiLEs). — Nouvelle étoile variable à très courte période décou- verte à l'Observatoire de Paris 2 >o C. R.. 1908, 2' Semestre. (T. C.XLVIL) 198 528 TABLE DES AUTEURS. >1M. Pages. BALDET et LA BAUME l>IX'VINEL(A. de). — Sur le spectre de la comète ii)nSr ( Moreliouso ) <')G() B.\LDET et QUÉXISSEY. - Élude des photogniphies de la comète Morehoiise figni^r) obtenues à. l'observatoire de .luvisy lo.'i'à BALTHAZAUD (V.). — Identification dune empreinte de main ensanglantée sur un drap 1071 lîALTHAZAUD, CAMUS (.)e.\n) et BOU- CHAKD (C). — Influence du chauf- fage des urines sur la toxicité uri- naire 6''2 BARBIER I E.) et ABËLOUS ( J.-E.i. - - Sur l'uroliyperlcnsine 208 HARBIEK '(l>n.) et GHIGNARD (V). — Sur les acides pinoniques et piniques actifs ÎJ97 I! ARBIER ( l'ii 1. — Le prix Jecker ( Chiniic 1 lui est décerné 1 1 lo — Une médaille Berllielol lui est décer- née B.\BD1X adresse des renseigncmenls rela- tifs à la maladie du (jliône signalée dans la séance du 10 août it|ciS et des échantillons de feuilles contaminées.. UARDON (L.) et BOUYSSONIE ( .1. et A.) — Découverte d'un squelette humain moustérien à La Chapelle-aux-Saints ( Corrèzo ) - 1 1 1 1 BARDOU (G.\STON) adresse un Mémoire relatif à la « Navigation aérienne » . . BARROIS (CiiARLES-ËUGKNB). — Rapports sur les concours : du prix Bordin (Sciences physiques) — Du prix Victor Raulin B.\RY (Paul). — Sur l'interrupteur de Wehnelt BASSET. — Le prix Bellion (Médecine el Chirurgie) lui est décerné BASSOT ( Jean-Lkon-Antoine ). — Rapport sur le concours du prix Binoux (Géo- graphie ) B.\UER ( E.). — Sur le rayonnement et la température des flammes de bec Bunsen BAUER I Eu.) et H.\LLEU (A.). — Sur les produits de la réaction de l'amidurc de sodium sur les cétones t^a^ BATAILLON (E.). —Les croisements chez les Amphibiens au point de vue eyto- logique Gja — Le subsiratum chromatique héréditaire "<)i» 397 3.1 A 1 14 J I io I 1 1 29 9, MM. Pages, et les combinaisons nucléaiies dans les croisements chez les Amphibiens. 692 BAY (Isii)ORE) et CIIEVASSUS adressent un Mémoire « Sur une nouvelle éprouvette destinée à l'analyse com- plète des mélanges gazeux » i447 BÉCLABI) (M""). — Une partie du prix Lannelongue lui est attribuée 1200 BECQUEBEL (Hrnri), élu Secrétaire per- pétuel, adresse ses remercîments à l'.\cadémie 5 — .M. le Scirétaire jierpi'-tuc! signale, parmi les pièces imprimées de la cor- respondance, les Ouvrages suivants : Zur Ei'iimerung an Henri Moissan, von D' A. Gulbier; .Mission scientifique au Dahomey, par M. Henri Huliert ( présenté par M. A. Lacroix); Expédi- tion antarctique l'i'ançaise( i9fi3-i9(ri 1 commandée par lo D' Gharcol; Géo- graphie physique, Glaciologie. Pétro- graphie, par Ernest (iourdon (pré- senté par M. A. Lacroix) 2i — Sa mort est annoncée à l'Académie. . . i4'i BECQUEREL (Jean ). — Sur les électrons positifs i'. 1 — Sur le pouvoir rotatoirc aux basses températures et sur la liaison entre l'absorption de la lumière el la pola- risation rotaloiro dans les crislaux de cinabre 1 2>* 1 BEDEL (Loiis). — Une partie du prix Jé- rôme Poiili lui est attribuée 1Ï04 BÉHAL (A.). — Préparation d'éthers-sels de la série cyclique 1 17^> BELÈZE (M"'). — Une mention hono- rable lui est accordée dans le con- cours du prix Desmazières 1 Bota- nique) 1149 BELLINI et TOSI adressent une Note inti- tulée : « Les ondesdirigées en Télégra- phie sans fil )' 101 1 BELLOC (G.) — Gaz occlus dans un aciei- au nickel spécial ail BELOT (EMILE I. — Au sujet de la distri- bution des aphélies des petites planètes 1 l'Jo BÉNABD (Henri). — l'ormation des centres de giration à l'arrière d'un obstacle en mouvement î^'i9 — Étude cinématographique des remous et des rides produits par la transla- tion d'un obstacle 97" BEBGSTBAN'n(ŒSTEN).— Sur l'emph.i TABLE DES AUTEURS. 1329 MM. Pages, d'écrans eulorés et de iila<)iies oiilio- cliroiiialiquos pour l'ubservylioii plio- lograpliique des étoiles fixes i^tVi BERNAIU). — Le prix Tchiliaiclief l'Géo- grapliic) lui est décerne 1 13() BERNARD ( A. ) et DESI.ANDRhS ( 11. i. — Reclierclies spectrales sur la comète -Morelious!! ^ 1908 774 — /w7V(/rM'elalil's à celte (Joniiiiiiriicalion. i44'.l BEHTIIELOT ( D.) est classé en seconde lit;ne parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Physique, par l'éleelion de M. H. Becr/iiercl comme secrétaire perpé- tuel <)4i) — Est classé en seconde ligne parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de l'Iiysique, par suite du décès de .M. /;'. Mnscwi 1 447 BERTHON (l'.i. — Karoiiuenient des ver- sants 944 BERTIN (Lolis-Émile ). — Sur la giration des aéroplanes. 893 — Rapports sur les concours : du prix Plumey ( Navigation) 1119 — Du prix Tcliilialelief (Géographie). .. . 1129 BERTRAND (Gahriel). — Un nouveau sucre cristallisé, le perséulose, à 7" de cai boue 201 BERTRAND (Gvbriel) et WEISWEIL- LER (G.). — Sur la constiliition delà vicianine l'ji BERTRAND (Léon). — Sur l'existence d'une nouvelle fenêtre de terrains prépyrénéens au milieu des nappes nord-pyrénéennes, aux environs d'Ar- lias ( Haute-Garonne) 717 BERTRAND (I'ail). — Sur les stipes de Clepsydropsis 945 BESSON (Pau.). — Radioactivité des eaux d'Uriage-les-Bains (Isère) XjS BIANCHl (LiKii ). — Une partie du grand prix des Sciences mathématiques lui est attribuée i ici) BIERRY ( H. ) et GlAJA ( J.i. — Sur le dé- doublement diaslasiquc du lactose, du maltose et de leurs dérivés uii.S BIGOURDAN ((itiLLAiMii ). — Sur un changement survenu récemment dans l'aspect de la comèto 1908 r ( More- house-Borrelly ) 079 — Rapports sur les concours : du prix Lalande ( Astronomie ) 1 123 — Du prix Valz (.\stronomie ) 1 124 MM. Pages. DILLARD ( Armand 1. — Sur les l'Umiiila- riidtf de la collection du C/ial/enger. 718 — Sur les l'iumulariidir de la collection du Challenger \]i>^ — envies ffaleciidtv, Canipaiiulariidte el Serlulctriidre de la collection du Clint- li'Hglier i3 j ■) BIRKKLAND ( K. ). — Sur la cause des orages niagnéliques i39 iil.AlSIi (E.-E.) et (JAULT (H.). — Recherches sur les cétodiacides i9*< liL:VN(; I A.). — llecherehes sur les gaz iiiuisés *9 BLANC (G. ) elBOUVEAL'LT (.T.|. — Syn- thèses de dérivés de la camphé- nyloue ' Ji i BLANC (L.). — Pli cacheté contenant une Note intitulée : « Sur l'emploi éven- tuel d'un sel de lithium comme révé- lateur dans le sucre brut ou raffiné et sur l'emploi de l'analyse spectrale pour en déceler la présence en toute ddution vineuse» 9r«(rt relatifs à cette Communication. i449 BOUCHARD (Cil.). —M. le Président |)ro- nonce l'éloge funèbre de M. Henri Becquerel, Secrétaire periiétuel, et de M. E. Mascart, décédés 45i MM. Pages. — M. le Président annonce à l'Académie la mort de M. A. Dltte 8-23 — M. le J'résidcnt aimonce la mort de M. Albert Gaudry loi 5 B0UCIJARD(Cn.),15ALTHAZ.\RDetCAMUS (Jean). — Inlluence du chautVage des urines sur la toxicité urinaire . . . 662 BOUDIEK. — Le blanc du Cliène et \'Ery- sip/ic (Juerciis Mérat 46i BOUDOUARD (0.). — Sur les matières humiques des charbons 986 BOUGAULT (J.). — Nouveau mode de préparation d'anhydrides mixtes d'a- cides organiques 249 — Fixation de l'acétophénone sur raci — Sur une hypothèse qui pourrait, dans l'enseignement de l'Astronomie, dis- penser de considérer les diamètres apparents du Soleil pour obtenir les variations de son rayon vecteur 96 — Sur la nécessité de l'aire intervenir les trois dimensions de l'espace, pour que les directions successives des deux droites mobiles joignant le Soleil et une planète à la Terre déterminent, d'une manière simple, les variations relatives de grandeur de ces droites. 223 — Complément à une précédente Note, sur la manière dont les changements de grandeur des deux droites joignant le Soleil et une planète à la Terre sont liés à leurs changements de direction, quand la planète se meut dans le plan de l'écliplique 33o BOUTROUX ( PiEiiRii ). — Sur les intégrales multiformes des équations différen- tielles du premier ordre iSgo BOUTY. — Est classé en première ligne parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de Physique par l'élection de M. Henri Becquerel comme Secrétaire perpétuel 949 — Est élu membre de la Section de Phy- sique, en remplacement de M. H. Becquerel 960 BOUVEaULT (.r.) et BE-ANC. ((i.). — Syn- thèses de dérivés de la caniphénylone. i3i4 BOUVIEU (LoiLS-EuGÈNK). — Rapports sur les concours : du prix Savigny (Anatomie et Zoologie; 1 155 — Du prix Tliore (Anatomie et Zoologie). ii56 — Du prix Jérôme Ponti i>o4 BOUYSSONIE (A. ot J.) et BARDON (L). — Découverte d'un squelelte humain moustérien à La Cliapelle-ai x-Saints ( Corrèze ) 1 4 1 4 AUTEURS. l53l MM. Pa|;es. BRACHET (Albert). — Le |)rix Serres (MédecineetChirurgie)luiestdécerné. 1 17! BRANLY( Edouard). — Remarques à pro- pos de la Note de M. Tissot « Sur l'emploi de détecteurs sensibles d'os- cillalions électriques bases sur les phé- nomènes lliermo-clectriques » iî j — Appareil de sécurité contre des étin- celles perturbatrices ininterrompues en télémécanique sans fil i!S5 — Sur les détecteurs à jiointes do tellure et de tellurures 3oi — Est classé en seconde ligue parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de Physique par l'élec- tion de M. Henri Becquerel comme Secrétaire perpétuel 949 — Est classé en seconde ligne parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Physique, par suite du décès de AL E. Matcart 1 447 BRDLIK (V.). — Contrôle quantitatif des travaux sur la chlorophylle 990 BRILLOUIN (Marcel). — Sur la résis- tance des fluides. Les expériences nécessaires 918 — Le prix Hughes (Physique) lui est décerné 1 138 BRISSEMORET (A.) et CHEVALIER ( J. i. — Recherches sur l'aclion pharmaco- dynamique du cycloliexane et de quelques-uns de ses dérivés 217 BRISSET (D.). — Adresse une Note rela- tive aux « Propriétés de l'éther » . . . . J44 BROCA ( Anurk ). — Est classé en seconde ligne parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de Physique par l'élection de M. H. Bec- querel comme Secrétaire perpétuel. . . 949 — Est classé en seconde ligne parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Physique, par suite du décès de M. E. Mascart i447 BROCHET (André). — Industrie do la soude électrolytique. Théorie du pro- cédé à cloche t)74 BRON ( A.) et GLYE ( C.-E.). — La stabilité de l'arc alternatif, fonction du poids atomique des métaux électrodes ig BRONIMEWSKI (W.i et GUNTZ (A.). - Sur la résistance élecl rique des métaux alcalins, du gallium et du tellure. . . . 1474 BRUCK, ClIOl'ARDET et PERNET. — Éclipse partielle de Soleil observée i53i TABLE DES AUTEURS. M-M l'ages. à l'Ubservatcirc df Besançon le 28 juin 1908 ï() BRUNEL. — Est présenlé en deuxième ligne à M. le Minisire du Commerce cl de l'Indnstrio pour la chaire de C.liiniio générale vacanle au (Conser- vatoire national des Arts et Métiers par la démission de M. Jan'^flel'icli .. 1(19 BRUNHES I BiiRNAun). — Sur les courants telluriques entre stations d'altitudes didérentes i44J BRUNTZ (L.). — Sur la oanlingence de la bordure en brosse et la siguirication probable des bâtonnets de la cellule rénale 81i MM. \ BItUVANT (€.)• — Sur la présence de Planiiria alpina Dana en Auvergne. liUREAU (Ed.). — Effets de X Oïdium querciinim sur différentes espèces do Chênes — Prie l'Académie de le coniplcr au nombre des candidats à la place va- cante, dans la Section de Botanique, par suite de l'élection de M. /'//. van Tiegltein au.\ fonctions de Secrétaire perpétuel BUREÂU(GL'ST..vvi:)etL.\BBÉiAi.i'Ho.NSE). — Sur l'affection connue sous le nom de BotrjoinycDse et sou parasite .... âges. 5-1 I38-2 <«J7 c CALMETTE (H.) et GUERIN (Ci. — Sur quelques propriétés du bacille tuber- culeux cultivé sur la l.iile i.'i J() CAMUS (Jean), BALTilAZAKU et BOU- CHARD (C). — lulluence du chauf- fage des urines sur la toxicité uriuaire. 662 C.\PELLANT ( I jiovAN.M ). — .A^dresse un Ouvrage et une médaille concernant le troisième centenaire ù'JUlrovandi. Sr», CARNOT (Marie-Auoli'he). ~ Rapport sur le concours du prix Montyon (Sta- tistique; IKjf'i CARRÉ ( PiEiKiii). — Une partie du prix Galiours (Chimie) lui est atlribuée.. ii-io — Une médaille Beriheiot lui est décernée. 1 1 99 CARRE. — Un prix .Montyon (.Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 1 j.s CARRUS (S.). — Sur les systèmes de familles de surfaces se coupant sui- \ant des lignes conjuguées "(Gi — Sur les systèmes de familles de surfaces se coupant suivant des lignes con- juguées (rjii CASTELNAU (Paul). — Sur les traces d'un mouvement positif le long des côtes occidentales de (Corse et sou rôle dans la morphologie et l'évolution du littoral 1442 CAULLERY. — Est classé en troisième ligne parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section d'Ana- tomie et de Physiologie par le décès de M. J. Giard 822 CAYEUX ('L.). — Découverte de VElephas 'intiqitiis à l'Ile de Delos (Cyclades'j.. 1089 CHAXOZ (M.). — Sur la polarisation de l'homme vivant soumis à l'aclion du courant continu ( intensité et dissi- pation 8ii() CH.4NTEMESSE. — La lièvre jaune à Saint- N'azaire gi 'i (;H.\XTEMESSE et POMÈS. — Batellerie fluviale et santé publique 19 CHAPUT (E.). — Sur les alluvions qua- ternaires de la Loire et de l'Allier. . . 89 CIIAR.ABOT (EuG.) et LALOUE (G.). — Le mécanisme du partage des produits odorants chez la plante !44 CHARVOT ( Jlles). — .\dresse une Xole sur La destiuclion du plijlloxcra .... 578 CHASE (F.-L.). — Une partie du prix I^alande (.Astronomie) lui est attribuée. 1 128 ('.llATIN(JoANNÈs). — Sur quehjues formes mixtes d'altérations nucléaires 488 — Rapport sur le concours du prix Des- mazières ( Botanique ) i i5o C.H.AUfJESAIGUES. — Le mouvement brownien et la formule d'Einstein. . . 1044 ClIAUVEAU ( jEAN-BAPriSTE-Ai'GDsrE). — Rapports sur les concours : du prix Montyon ( Médecine et Chirurgie ) i lOo — Du prix Bellion( .Médecine et Chirurgie). 11 73 — Du prix Montyon ( Physiologie expéri- mentale ) r 1 80 — Du prix Philipeaux (Médecine et Chi- rurgie) I iH') ClIAUVENET (Ed.). — Chlorures et oxy- chlorures de thorium 1040 (IIAVAXES ( (ilSTAVE-ÉuOUARD-ALEXA.N- DBEJ. — Une partie du prix Eélix TABLE DES MM. Pages, liivdt lui est attribuer lioS CHEVAI.IEK (AiGVSTE). — Le prix Dela- laiulc-Guérineau f Géographie) lui est décerné 1 1 ">\ CHEVALIER (.1.) et BKISSEMOHET (A.). — Rei-herches sur l'aclion phariiiaco- (lynamiqiie du cyclolicxane et do queIi|iios-nns de ses dérivés 217 CHEVASSL'S et UAYiIsimiiii;).— Adressent un .Mémoire « Sur une nouvelle éprouvelte destinée à l'analyse com- plète lies mélanges gazeux » i447 CHEVASSU (M.). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Mont\on ^.Médecine et Chirurgie) ... 1 1G2 CFIIRAY. — Une mention honojable lui est accordée dans le concours du prix Godard (Médecine et Chirurgie) i (70 CllOFARDET (P.). — Observation de la nouvelle comète 1908c, faite à l'Ob- servatoire de Besançon avec l'équa- lorial coudé 492 CHOFARDET. liRUCK et PERNEl. — Eclipse partielle de Soleil observée^à rOliservaloire de licsaiii;on le 28 juin i\)«8 .• vj (>II{ERA. — L'éclipsc partielle du Soleil du -i^ juin 1908 observée à l'tMiser- vatoire de l'Ebre ( Espagne ) m CLAUDE (Georges). — Sur l'extraction des gaz rares de l'atmosphère fi-^î — Un prix Montyon (Arts insalubres) lui est décerné 1 1 jo - Une médaille Rertlielot lui est décernée. 1199 CLOS ( iJo.MiNiQUK). — Sa mort est annoncée à l'Académie i 1 4 CODRON. — Une partie du prix l'Iumey (Navigation) lui est attribuée 1 1 19 COLLIN (EiuÈSE). — Le prix Martin- Damourelle (Médecine et Chirurgie 1 lui est décerné 1 190 COLSON (Albert). — Sur un mode de production des carbures éthyléniques à pai tii' des étliers-sels. loV'i COMMONT. — Fouilles récentes exécutées ■ dans la vallée de la Somme i COPAUX (IL) et DEFACQZ (Ed.). - Sur un nouvel iodure de titane, l'iodure titancux Til- •>' COSTANTIN et BOIS. — Foloty et Folia- ranga, deux Asclépiadidées nouvelles de Madagascar 2J7 COSTANTIN et POISSON (IL). — Kaiofa Gcaya et Mncroialy.r, trois nou- velles plantes de Madagascar 635 — Sur le Cedrelnpsit 7 V' COSTANZl (Gii!i.io) adresse une Note intitulée : « Sur la modification do l'équilibre élastique de la Terre » . . . . 91 COTTON (A.) est classé en seconde ligne parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de Physirpie par l'élection de M. H. fierijncret comme secrétaire perpét\iel 949 — Est classé en seconde ligne parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Physique, par suite du décès de M. E. Ma.tcart i 147 COTTON (A.) et MOUTON (H.). - Sur l'orientation des cristaux par le champ magnétique. Imporlance, au point de vue de la symétrie cristalline, des propriétés optiques des liqueurs mixtes 5i — Biréfringence magnétique etélecirique de la nitrobonzinc : variation avec la longueur d'onde 19 ! COTTON (A) et WEISS (P.). - Sur le rapport de la charge à la masse des électrons : comparaison des valeurs déduites de l'élude du phénomène de Zecman et de mesures récentes sur les rayons cathudi(pies yb8 COUPIN (Hemu). — hdluence des vapeurs d'acide formique sur la végé- tation du Rlnzopus ii'v^ricniis 811 COURTV (E.). - Observation do l'éclipsé partielle de Soleil du 28 juin 1908 à l'Observatoire de Bordeaux n.>. COUSIN (H.) et HÉRISSEV (H.). — Oxy- dation de l'isocugénol. Sur le déhydro- diisoeugénol >Â1 C.OISIN (P.). — Sur les fonctions pério- diques 377 — Sur les fondions périodiipics 4^0 COUYAT. — Sur les roches éruptives du Gebel Donkhan ( Mer Rouge) 867 — Le porphyre rouge antique 988 i534 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. CRÉMIEU ( V.) el RISPAIL (L). - Déter- mination nouvelle de l'cquivalent mé- canique de la chaleur 793 CUÉNOT et MERCIER ( L.). — Étude sur le cancer des souris. Y a-t-il un rapport entre les différentes mutations con- nues chez les souris et la réceptivité à la greffe'?. looj — Éludes sur le cancer des souris : sur l'histo-physiologie de certaines cel- MM. Pages. Iules du stroma conjonclif de la tumeur B i34o CURIE (M""). — Sur la formalion do brouillards en présence de l'émana- tion du radium 379 CURIE (.M"'') el GLEDITSCH (M'"). — Action de l'émanation du radium sur les solutions de sels de cuivre 345 CUSt^O (M""^). — Une partie du prix Lan- nelongue lui est attribuée 1200 D DANIEL (LuciKN). — Sur la greffe de quelques variétés de Haricots i^i DARBOUX (Gaston) fait hommage à l'Aca- démie d'une brochure intitulée : « Les origines, les méthodes et les problèmes de la Géométrie infinitési- male », Conférence lue à Rome devant le W" Congrès des mathémati- ciens 18 — Sur un problème relatif à la théorie des systèmes orthogonaux et à la méthode du irièdre mobile f.Sy — Sur un problème relatif à la théorie des systèmes orthogonaux el à la méthode du trièdrc mobile 3-.f3 — Sur un problème relatif à la théorie des systèmes orthogonaux et 5 la méthode du Irièdre mobile 367 -- Sur un problème relatif à la théorie des systèmes orthogonaux el à la méthode du irièdre mobile 399 — Détermination des systèmes triples orlhogoiuuix qui comprennent une famille de cyclides de Dupin et. plus généralement, une famille de surfaces à lignesde courbure planes dans les deux systèmes 18 j — Détermination des systèmes triples orthogonaux qui comprennent une famille de cyclides et, plus générale- ment, une famille de surfaces à lignes de courbure planes dans les deux systèmes J07 — Félicite M. P/i. van Tieglirm de son élection au poste de secrétaire per- pétuel 773 — Fait hommage à l'Académie d'un» Traité de Mathématiques générales », par M. E. Fabrr iv.tiz Rapports sur les concours : du grand l'rix des Sciences mathématiques. ... 1 104 Du prix Francœur (Géométrie) 1109 Du prix Poncelet ( Géométrie ) 1 109 De la médaille Berthelot 1 1 99 Du prix Trémont i>oo Du prix Gégner 1200 Du prix Lannelongue 1200 Du (jrix Wilde 1200 Du prix HouUevigue 1-207 Du prix Estrade-Uelcros 1207 Discours prononcé aux funérailles de M. Henri Becquerel, au nom de l'Aca- démie des Sciences '|43 Annonce la mort de M. Alluard, qui fonda au Puy de Dôme le premier Observatoire météorologique de mon- tagne 474 Donne lecture de deux dépêches adressées par M. Jean Charcoi 491 -M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de M. Dominique Clos, ('orres- pondant de l'Académie pour la Section de Botanique 5i4 M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie la sixième partie des « Souvenirs de la Marine » de l'amiral Paris (i 39 M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie les « Observations faites au cercle méridien en 1907, à l'Obser- ■ vatoire d'Abbadia >>, publiées par M. Versclialfél 727 M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome CXLV des « Comptes rendus » (2° semestre 1907) est en distribution au Secrétariat... . 287 M. le Secrétaire perpétuel iinuonce que le Tome L (deuxième série) des « Mé- TABLE DES AUTEURS. r535 MM. Pages. moires de l'Académie » esl en distri- bution au Secrétariat 823 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome L des « Mé- moires de l'Académie » et le Tome CXLVl (1" semestre 1908) des « Comptes rendus » sont en distri- bution au Secrétariat ■ 91 1 — M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Acadéniio le « Catalogue dos Ma- nuscrits du Fonds Cuvier conservés à laBibiiutlièquedel'Inslitul de France» dressé par M. Henri Deliérain 931 — M. le Secrétaire perpétuel signale. parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages sui- vants : CEuvres complètes de Chris- tiaan Huygens, publiées par la So- ciété Hollandaise des Sciences. Tome XI. Travaux mathématiques, i(J45-i65i. — Anecdota cartographica seplentrionalia,ediderunt A\el-Anllion lijornbo et Carl-S. Petersen { Haunire sumptibussociotatisregiaescientiarum danicflp). — Anatomie et pathologie des séro-appendices. par M. /f. Ro- hitison, 110. — Traité de l'alimentation et de la nutrition à l'état normal et pathologique, par le D'^. Mawel. 170. — Leçons sur les fonctions définies par les équations différentielles du premier ordre, professées au Collège de France, par Pierre Bnutroux , avec une Note de M. Vaul Painlevé, 228. — Canada. The Selkirk range, Britisli Columbia, par A.-O. Wheeler, F. R. G. S., I et II. — liitégromètre à lame coupante, par M. le colonel Jacob, 296. — Notre flotte aérienne, par imfrid de Fonvielle et (Jcnrgex Besancon, 'J3i). — Chronnmoirie, par y. Andradc. jgi. — Eléments d'a- viation, }j)S\v Victor Tntin. -3i_|. — Air liquide, oxygène, azote, par M. Ijcorges Claude, avec une préface de M. d'Ar- sonval. — Les Zoocécidies des plantes d'Europe et du bassin de la Méditer- ranée, par M. C. Houard, Tome I, 582. — Contribution à l'histoire stra- tigraphiqueet tectonique des Pyrénées orientales et centrales, par Léon Bertrand (présenté par M. Micliel Lcvj). — Contribution à l'étude des Annélidespolychètes de la Mer Rouge C. lî., 190.S, ■• Semestre. ' T. CXLVII.) ""• Pages, par Charles Gravier (présenté par .M. Edmond Perrier). — Touring- Chib de France. .Alanuel de l'eau, par Onésime Beclur, (ii8. — Observatoire d'Alger : Catalogue photographique du ciel. Coordonnées rectilignes. Tome VI. Zone — 2" à o". Deuxième fascicule : de 4''36'" à 23^6" Com- mission permanente internationale d'Aéronautique : Procès-verbaux et Comptes rendus de la Session extra- ordinaire tenue à Bruxelles du 12 au M septembre 1907 (présenté par M. le prince Koland Bonaparte). — Espèces et variétés, leur naissance par muta- tion, par Hugo de Vries. Traduit de l'anglais par L. Blaringliem. 729. — Cours d'Astronomie, par //. Andover. Seconde partie : Astronomie pratique. La Télégraphie sans fil, par Albert Turpain. 832. — Osservazioni di ascension! rette eseguite nel ll.osser- valorio di Torino negli anni 1904-1906, da Giovanni Roccardi. — Exercices etieçousd' Analyse, \i'AxR.d' Adhémar. — Traité de Chimie organique d'après les théories modernes, par .MM. ./. Béital et A. Valeur, 961. — Une publication de l'Université d'Upsal, concernantlacorrespondance de Linné. i2f)3 DARESTE DE LA CHAVAXNE (J.). - Sur la classification des terrains tertiaires de la région de Guelma i Algérie) 280 DARGET. — Adresse une Note intitulée n Radioactivité humaine » 1093 D.\RM01S (EroÈNE). — Sur un cas de dispersion rotatoire anomale: appli- cation des mesures de dispersion rota- toire à l'élude de la composition de l'essence de térébenthine uji DASTRE ("Albert). — Rapports sur les concours : du prix Montyoïi (.Médecine et Chirurgie) 1 1 )8 — DuprlxBarbier(i\lédeclneetChlrurgle). 1166 — Du prix Montyon (Physiologie expéri- mentale) 1 180 — Du prix Lallemand (Médecine et Chi- rurgie) 1 i,S7 — Du prix Pourati' Médecine et Cliirurgie). 1191 DAUDEL et TIFFENEAU. — Transposition phényllque. Migration du groupe nai)hlyle chez les iodhydrincs de la série du naphtalène. . , ()7,S DAUTRIC1IE. — Une partie du prix extra- '99 j53G TABLE DES AUTEURS. 553 i3-2 MM. Pages. ordinaire de la Marine (Navigation) lui est aUriljuée un DEBIERNE. — Une partie du prix Houllc- \ii;iie lui est attribuée i-'o; DEFACyZ (Ed.). ^ Combinaisons du sili- cium et de l'uranium. Bisilieiure d'u- ranium Si^ Ur '0''>o DEF.VCQZ (Ed.) et COPAUX (H.;. — Sur un nouvel iodure de titane, l'iodure tilaneux Til- 65 nELACHANAL (B.; et GUILLEMIX (G.). — Recherches sur les gaz occlus con- tenus dans un laiton complexe, au manganèse, criblé de soufflures i ici) l)ELAGE^(YvES). — La parthénogenèse expérimentale par les charges élec- triques — Svulemoded'actiondelélectricité dans la parthénogenèse électrique , DELANOË (P.) et liODET (A.). - La viru- len''e des bacilles dans ses rapports avec la marche de la tuberculose pul- monaire ^0" DELÉPINE (M.\Ri:i',i. I. — Sur la réduction oxalique des chloroiridaies alcalins .. — Action de l'acide sulfurique sur l'al- déhyde et le paraldéhyile. Préparation de l'aldéhyde crolonique. DEMOliLIN (À.). — Sur la théorie des lignes asymptotiques — Sur la quadrique de Lie — Sur quelques propriétés des surfaces courbes i'' ' — Sur quelques propriétés des surfaces courbes 6G9 — Sur la cyclide de Lie io38 — Sur la cycl.ide de Lie i3«5 UEiNIGÈS (G.). — Réactions microchi- miques de l'arsenic applicables en Médecine légale '9^' — L'azotale mercureux réactif micro- chimique pour l'arsenic 744 DENIKER (J.). — Le prix Monlyon (Sla- tislique) lui est décerné 1194 DENJOV (Arn.\ld). — Sur les produits canoniques du genre infini DEPRAT. — Sur la persistance à travers toule la Corse d'une zone de contacts anormaux enire la région occidentale el la région orieniale DEPllAT (LACQUES) et TERMIER (Pikbre). — Le granité alcalin des nappes de la Corse orientale ï""^' DESllAYES ( E.). —Adresse des fenseigne- MM. l'.Tjjes 19S 1 3 1 (i 4i3 493 iiS 6J2 ments relatifs à la maladie du chêne signalée dans la séance du 10 août 1908 et des échantillons de feuilles contaminées DESLANDRES (IL). — Sur la recherche d'une classe particulière de rayons qui peuvent être émis par le Soleil . . ~ Erraiit relatifs à une Communication du i5 juin 190S, intitulée ; « Recher- ches sur la rotation et l'éclat des di- verses couches atmosjdiérjques du Soleil » — Grands alignements et tourbillons de l'atmosphère solaire — Errata relatifs à cette Communication. — Caractères de la couche supérieure de l'atmosphère gazeuse du Soleil — i?r/'a/rt relatifs a cette (Communication. — Présente les Œuvres de Pierre Curie publiées par la Société de Physique . . DESL.\XDRES (H.) et AZAMBU.I.C 1 d'). — Enregistrement de la couche supé- rieure du calciuifl dans l'atmospliere solaire ■ — iT/ro/d relatifs à cette Communication. DESLANDRES (II.i et BERNARD (A.). — Recherches spectrales sui- la comèto Morehouse <■ 1 yoS — Errata relatifs à celte Communication. DESLANDRES (H.i et BOSLElt (J.). — Sur le spectre de la comète .Morehouse. — Errata relatifs à cette Communication. DIENES (Pail). — Sur les singularités des fondions analytiques DITTE (A.). — Sa mort est annoncée à l'Académie DOBY (A.). — Adresse des feuilles de chêne et une feuille de fusain atteintes de la maladie du blanc DOLLl'US ( Adrien i. — Une partie du prix Jérôme Ponli' lui est attribuée DOUVILLÉ (Henri i. — Rapport sur le con- cours du prix Fontanncs (Géologie). — Notice sur .:///)//o/ifey-'e/-o« (Correspon- dant de l'Académie), décédé le 2 juillet 1908 à Auxerre f)R.\CH (.Iules I. — Sur les lignes géodé- siques DUBOUX (Marcel) etDUTOIT (Paul). — Analyse physico-chimique des vins .. — Analvse physico-chimique des \ins . . . DUBREÛIL ( Louis j. — Méthode de calcul des poids atomiques — Le vrai poiils atumiipie de l'argent 397 373 44?- 4O7 5o6 1016 ijîo 727 334 44a 774 ■ ii9 9^1 1449 i388 823 441 1204 1145 93 1267 i34 35i 629 TABLE DES AUTEURS. l5i7 MM. Pages, d'après les expériences de Slaw ..... SJii — Sur le poids atomique de l'argent i3oo DUCELLIEZ (P.). — Action du chlorure d'arsenic et de l'ar.eenic sur le cobalt. 4'.'4 — Action da irichlorure d'antimoine sur le cobalt et .«ur ses alliaires avec l'an- timoine to48 DUCLjVUX (.I.u:orE«j. — Pression osmo- tique et mouvement brownien i3t DUFOUR (\.). — Sur le pouvoir rotatoire magnétique de la vapeur de fluorure de calcium et de la vapeur d'hypoa- zotide au voisinage de leurs bandes d'ab.sorption 1471 DUNOVEK (Loiis). — Sur l'emploi des compas de grand moment magnétique. 834 — Sur la compensation des compas de grand moment magnétique i'i''> MM. Pages — Une partie du [irix extraordinaire de la Marine (Navigation) lui est attri- buée i"i DUl'ARC (Loiis). — Sur le gabbro et le minerai de fer du .loubrechkine Kamen ( Oural du Nord ) niiii DUl'RAT (M'" .1.) et EISENMENGEli (TIv- imiEL). — Contrilnilion à l'étude géologique du Neckar et du Main. . . . IJUUAND-GRÉVIIXE tE.i. — Le premier crépuscule du matin et le second crépuscule du soir DUTOIT ( P.ML ) et DUBOUX 1 MARf:Ei. ). — Analyse physico-chimique des vins . . — .\nalyse pliysico-cliimique des vins.. . . DYBOW'SKI. — Sur la conservation de la noix de coco 75tJ io8-'. iS ii4 5 ji EISENMENtjEU (Gabriel) et DUPIUT (M"' .1.). — Contribution à l'élude géologique du Neckar et du iMain. . . . ELKIN. — Uue partie du prix Ljlande (Astronomie ) lui est attribuée ESCLANGUN (Ernest). — Sur les va- riations de la durée du crépuscule. . . — Sur les solutions périodiques d'une équation l'onctionnelle linéaire — Sur les illuminations crépusculaires.. . — Le vol plané sans force motrice 108 ) 1123 iSo 408 49'j ETARD (A.) et VILA (A.). — Essais sur l'analyse moléeulaire des protoplas- mides 1323 ETÉVÉ ( A.). — Adresse une Note « Sur les mesures du coefficient de la résis- tance de l'air eflecluées au moyen d'expériences faites en aéroplane > . . EVIEUX et VIGXON (Léo). — Chaleur de neutralisation de l'acide picrique par diverses bases oromaiiciues en milieu benzénique lO(J2 67 F FABRE (J.-H.i. — Le prix Gegner lui est décerné 1 200 FABRY (E.). — Une partie du prix IIoul- levigue lui est attribuée 1207 FELHOÉN. — Le prix Montyon (Statis- liipie) lui est décerné 1 194 FÉ.IER (LÉoi'Oi-Di. — Sur une méthode de M. Darboux io4û FLEIG ( C). — EtTets comparés des sérums à minéralisation complexe et de l'eau salée sur les phénomènes d'excrétion et de nutrition io63 FLICHE. — Sa mort est annoncée à l'Aca- dénde io33 FLEURIEU (de). — Sur le nom de Flcu- rieu dans la Géographie 235 FLEURY CE.). — Adresse un Mémoire intitulé : « Les agents médicamenteux du drainage urique » i365 FONVIELLE ( W. de). — Adresse une Note sur l'absence de corde de déchirure dans les ballons du s\ sterne Zeppelfn. 304 FORCRAXD (DE). — Sur les hydrates de slrontiane et de barvte i65 FORTANT et LE BESNER.\IS. — Une partie du pris Plumey (Navigation) leur est attribuée i ' rg FOSSE. — Le prix Berthelot (Chimie) lui est décerné 1 144 FOUARD (EtGÈNE). — Sur les propriétés collo'idales de l'amidon et sur l'unité de sa constitution Si3 1 538 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. — Sur les propriétés colloïdales de l'a- mitlonet sur la gélification spontanée. 93 1 FOVEAU DE COURMIiLLES. - De certaines taches cutanées résistant au radium et disparaissant parrélincellede haute fréquence 872 FliA.NÇOIS (MuRiCE). — Sur deux des procédés de préparation de la mono- niéllix lamine 428 — Sur une modification de la préparation de la monométhylamine par l'acétamide brome 680 — Sur la théorie de la préparation de la monométhylamine par les solutions d'acétamide brome 985 FIŒDHOLM. — Le prix Poncelet (Géo- métrie) lui est décerné iiog FRÉMOiNT (Charles). —Le prix Trémont MM. Pages. lui est décerné 1200 FREUiNDLER (P.) et SEVESTRE. — Prépa- ration des acidesazoïqueso-earboxylés. 981 FRITTEL (P.-H.). — Sur la présence' des genres Salvbnn Mich., Nymphœa Tourn. et Ponledeiia Linn. dans les argiles sparnaciennes du Montois... 724 FROIS (A.). — Un prix iIont\on (Arts insalubres) lui est décerné 1240 — Une médaille Berthelot lui est décernée. 1199 FROUIN (Albert). — Résistance à ioo° des hémolysincs des sérums préparés. Séparation de l'alexine et de la sensi- bilisatrice par fillration sur sac de collodion 649 — Un prix Montyon (Médecine et Chi- rurgie) lui est décerné ii58 G GAILL.\RD, ACHARD et L.ANNELONGUE. — Applications à l'homme d'un sérum antituberculeux 6r2 GALN. — Une partie du prix Cahours (Chimie) lui est attribuée 1140 — Une médaille Berthelot lui est décernée. 1 199 GALITZINE (B.). — Sur un séismographe à enregistrement galvanométrique à distance 575 GARXIER (R.i. — Sur les équations diffé- rentielles du troisième ordre dont l'intégrale générale est uniforme 91 5 GAUBERT (Paul). — Sur les cristaux li(|uides des élhers-sels de l'ergosté- rine 498 — Sur une des causes modifiant les formes dominantes des cristaux, et sur les solutions solides 632 — Sur le faciès des cristaux naturels.. . . i483 — Une partie du prix Saintour lui est attribuée 1201 GAUDRY (Albert). — Est élu membre d'une commission chargée de dresser une liste de candidats au poste de secrétaire perpétuel vacant par le décès de M. Henri Becquerel 617 — Sa mort est annoncée à l'Académie. . . ioi5 G.\ULT (H.) et BLAISE (E.-E.i. — Recherches sur les cétodiacides 198 GAUTIER (.\rmami). — Rapport sur le concours du pri.\ iMontyon (Arts insa- lubres ) 1141 GENTIL (Louis). — Une partie du prix Gav (Géographie) lui est attribuée... 1126 GERBER (C). — Effet de la dialyse sur les sucs présurants végétaux 601 — La présure des Crustacés décapodes. . 708 — Fonctionnement des présures aux diverses températures 1 3io GERNEZ (DÉSIRÉ). — Sur la tribolumines- cence des composés racémiques 11 — Rapport sur le concours du prix Hughes ( Physique ) 1 1 37 GIACOBINI, — Sur la nouvelle comète Morehouse 474 GIACOBLNI et JAVELLE. — Sur la comète Tempels-Swift 618 GIAJA (J.) et BIERRY (IL). — Sur le dé- doublement diastasique du lactose, du maltose et de leurs dérivés 268 GIARD(A.). — Sa mort est annoncée à l'Académie 323 GIGNOUX (Maurice). — Définition stra- tigraphique de l'étage sicilien 1497 GLMEL (G.). — Influence de quelques sels minéraux et en particulier du chlorure stanneux sur la fermentation i324 GLEDITSCH (M'") et CURIE (M""). — Action de l'émanation du radium sur les solutions des sels de cuivre 345 GODCHOT (Marcel). — Hydrogénation du triphénylméthane : tricyclohexyl- raéthane io57 GOLIESCO (Rodrigue) adresse deux Mé- TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. moires 0 Sur le mécanisme 01 le mouve- menl dynamique du vol des volatiles ». 4*^-' GORFS (A.) et M.\SCKE (M.). — Sur la présence de l'urée chez quelques champignons supérieurs i488 GOUPIL (\.) adresse une Note sur le planemenl des oiseaux 286 GOUPIL et MOUSSU. — Élude sur l'action immunisante des dérivés bacil- laires chlorés 87 GOUY. — Errata relatifs à une Commu- nication du 29 juin 190S, intitulée : « Mesures électrocapillaires par la méthode des larges gouttes » {\'>- GRAMONT (A. dk)- — Sur les indications quantitatives qui peuvent être four- nies par les spectres de dissociation : Argent 307 GRAMÔiNT (A. de) et WATTEVILLE (C. DEj. — Sur le spectre ultra-violet du silicium 2^9 GRANDIDIEK (Alfred). — Rapports sur les concours : du prix Gay (, Géogra- phie) I 121 — Du prix Binoux (Géographie) 11 29 GRAVIER est classé en troisième ligne parmi les candidats à la place laissée vacante par le décès de M. .4. Giaril. 822 GRIFFON et .MAUBLANC. — Sur le blanc du Chêne 4^7 GRIGNARD(V.i et B.\RBIER (Pu.). — Sur les acides pinoniques et piniques actifs. 597 GROSCLAUDE (Daniel). —Adresse une Note intitulée : « Propulseur à hélice pour ballons dirigeables » 32i GUERBET (.Marcel). — Transformation directe du bornéol en acides campho- lique et isocampholique 70 GUÊRLN (C.) et CALMETTE (H.). — Sur (piclques propriétés du bacille tuber- culeux cultivé sur la bile i456 GUÉRIN (Paul). — Le prix de Coiney (Botanique) lui est décerné ii54 GUÉRIVE (G.) et S.\BRAZÈS (J.). — Valeur thérapeutique du sulfate d'hor- dénine 1076 GUICHÂRD (C). — Une partie du grand Prix des Sciences mathématiques (Géométrie) lui est attribuée 1 109 GUICHARD (Marcel). — Action de la chaleur sur l'anhydride sodique i3o6 GUIGNARD (Jean-Louis-Léon). — Sur la métamorphose des glucosides cyan- hydriques pendant la germination io23 1539 MM. Pa(;es. — Rapports sur les concours : du prix de Coiney (Botanique) ii53 — Du prix Martin-Uamourette (.Médecine et Chirurgie) 1189 GUILLAUME (Edouard). — Les phéno- mènes de Bose et les lois de l'électri- sation de contact 51 GUILLAUME (.1.). — Observations du, Soleil faites à l'Observatoire de Lyon pendantledeuxièmclrimestrede 1908. 4" — Observations physiques de la comète 1908c-, faites à l'Observatoire de Lyon. 833 — Observations physiques de la comète 1908c, faites à l'Observatoire de Lyon. 1263 — Observations du Soleil faites à l'Obser- vatoire de Lyon pendant le troisième trimestre de 1 908 1 383 GUILLEMIN (G.) et DEUCHANAL(B.). - Recherches sur les gaz occlus con- tenus dans un laiton complexe, au manganèse, criblé de soufflures iBog GUILLEMINOT (H.). - Filtrage des rayons X par l'aluminium 1 4''-5 GUILLET (A.). — Autobalistique répé- titeur 45 GUILLIERMOND (A.). — Contribution à l'étude cytologique des Eudomyces : Saccliarom/copsii capsularis et En- domyces fîbuliger i 329 GUITEL (Frédéric). — Sur la persistance du pronéphros chez les Téléostéens.. 392 GUNTZ (A.) et BRONIMOWSKI ('W.). - Sur la résistance électrique des métaux alcalins, du gallium et du tellure ■ • • ' 47+ GUYF (O.-E.) et BRON (A.i. — La stabi- lité de l'arc alternatif, fonction du poids atomique des métaux électrodes. .19 GUYE (Ph.-A.) et PINTZA (A.). — Com- position volumétrique du gaz ammo- niac et poids atomique de l'azote. . . . 921 GUYON. — Est élu membre d'une Commis- sion chargée de dresser une liste de candidats au poste de Secrétaire per- pétuel vacant par le décès de M. Henri Becquerel 617 — Rapports sur les concours : du prix Monlyon (.Médecine et Chirurgie) ii63 — Du prix Godard (Médecine et Chi- rurgie) ' 'Jf GUYOU (Emile). — Nouvelle méthode pour déterminer le point à la mer. . . 95r) — Rapport sur le concours du prix extra- ordinaire de la .Marine (Navigation).. 11 11 i54o TABLE DES AUTEURS. H MM. Hages. HAAG (J.). — Sur les familles de Lamé composées de surfaces égales -miCi — Sur quelques mouvemenls remar- quables 34'i — Sur la virialion de deux surfaces réglées 4 ' ^ — Sur les applications géométriques de cwlains mouvements remarquables. 83; — Sur les applications géométriques de certains mouvements remarquables.. (j63 HADAMARD (.Ucques). — Le prix Es- trade Deleros lui est décerné 1207 HALE (Gkorgk-E.) est élu Correspondant pour la Section d'Astronomie, en rem- placement de M. Jsaph Hall 19 H.ALLER (.4.). — Rapport sur le con- cours du prix Jeeker (Chimie) 1 i3s HALLER (A.) et BAUER (Ed.). — Sur les produits de la réaction de l'aniidure de sodium sur les eétones 824 HALLEZ (Paul). — Maturation de l'œuf et cytodiérèse des Wastonières de J'aravortex candii 3 1 4 — Destinée des noyaux des cellules léci- tliogènes des Rhahdocœles 390 H.AMV (Mackice) fait hommage à l'Aca- démie d'un Mémoire Sur l'approxi- inatioT} des fonctions de grands nombres 582 — Sur le calcul approché des inégalités d'ordre élevé 1 2 j 1 HARIOT ( Paul). — Sur l'O'idium du Chêne. 8 ifi H.ARIOT. — Une mention honoralde lui est accordée dans le concours du prix Desmazieres ( Rotaniquc ) 1 149 H.\TOX DE LA GOUPILLIÈRE fnil hom- mage d'une brochure intitulée : > .\p- pllcalionaux mouvemenls planétaire et coniélaire de la recherche du centre de gravité et des axes principaux du temps de parcours » 908 - Fait hommage à l'Académie d'un Mé- moire qu'il vient do publier dans les Annaes scientificos da Âcademia- polytechnica do Porto, sous le titre Surfaces nautiloïdes i o3 1 HAIT (P.) fait hommage à l'Académie d un -Mémoire intitulé : Exposé des opéra- tions géodésiques exécutées de iXii'i à 1890 sur les côtes de Corso . 83 1 MM. Pages. — Compensation d'une chaîne fermée de triangulation •'^87 H.IUG ( ÉMiLK ). — Sur les nappes de charriage du Salzkammergut (environs d'ischi et d'Aussee ) 1 4 '8 II.AYOT adresse une Note intitulée : Aéro- plane à équilibre autonintique ioi4 IlECKEL ( ÉDOtiHD ). — Sur les mutations gemmaires ciilturales du Soinnum Maglia HINRICHS ( G.-D.). — Sur la détermination du [xiids atomique (le la substance |)ondérablo simple, le pantogcne — Sur le poids atomique véritable de io; 797 MM. Pages, l'argent i îoi HOUSS.VV est classe en deuxième ligne parmi les candidats à la place laissée vacante |)ar le décès de M. ./. Giard. «22 HOWARD IJAKWIN ( Sir George i fait hommage à l'Académie de deux vo- lumes de ses « Scientific papers »... i389. HUGOUXENQ (L.) et MOREL (A.). — Contribution à l'élude de la consti- tution des nucléo-protéides. Re- cherches sur les constituants de la [lepsine 212 HURMUZESCU. — Électromètres et élec- troscopes à compensati(m 7S8 INSTITUTION OF EI.ECTRICAL ENGI- NEERS (Tue) adresse ses condo- léances (lour la mori de M. E.Maxcnrt. 83a .lACOU. — Nouvel intégroinètre.| 33 JANET (CiiAnLES) prie l'Académie de le conqjler au nombre des candidats à la |ilace vacante dans la Section de Zoolotiie par ledécès de M. -t/. (iitird. O18 — Est classé en troisiènu' li^'ne parmi les candidats à la place laissée vacante par le décès de M. A. (Unitl 822 JANTSCH (G.) et URRAIX ( B.i. — Sur le magnétisme des terres rares raSG J.WELLE et GIACOBINI. — Sur ta comète Teinpel:i-S\vift 'ii8 .IE(jOU. — l^tudes sur l'association en série et en parallèle des détecteurs électro- lyti(pies J8i) JOR est présenté en première ligne à M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie pour la Chaire de Chimie générale vacante au Conservatoire national des Arls et Métiers par la démission de M. Jungflciscli 169 JOLËAUD (L.). — Sur l'existence d'une nappe de charriage dans le nord-est (le r.\lsérie 48o .lOLlIiOIS ( Pierre i. — Sur les phospliures de zinc 80 1 .lOLI' ( J.). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1 162 .rOXCKHEERE ( Robert i. — L'éclipsé de Soleil du :>s juin 1908, observée à l'Observatoire de Strasliourg 11/ .lOUAUST (R.). — Influence de la leuqié- rature sur la force électromotrice des éléments au cadmium 4-* JOURIN (L. ) est classé en deuxième ligne parmi les caudidals à la place laissée \'acante par le décès de M. J. Giard. 824 — Note sur une Cafte indi(]uant la dis- tribution océanographique des végé- taux marins dans la région de Roscolî. 1001 JUMELLE (Henri) et PERRIER DE LA BATHIE ( H.). - Les Secamoue du noril-ouest de Madagascar fiSj .lUNGFLEISCH (E.) et LEROUX (H.). — Sur l'identité de l'alcool ilicique avec ramvrine-:< ^^'^ KALABOUKOEF (M"" L.) et TERROINE (E.Mii.E;. — Action des produits de K la réaction sur le dédoublement des graisses par le suc pancréatique i542 TABLE DES MM. Pages. KAMERLINGH ONNES (H.). -L'hélium liquide 4'-' KELLEK (0). — La réaction de l'étlier sur la matière comme cause de lal- traclioii universelle 8)3 KEUFORNE (F.). — Sur l'âge des mine- rais (le fer de la forêt de Lorges (Côtes-du-Nord') 1007 KOHN-ABREST (E.). — Études sur l'alu- minium. Analyse de la poudre d'alu- minium iifji KOLLMANN. — Sur le rôle physiologique des granulations leucocytaires i5'i AUTEURS. MM. Pages. KORN (A.). — Sur le problème des efforts dans la théorie de l'élasticité 1468 KTENAS (CoNST.-A). — La formation de la jadéite et les provinces minéralo- giques sodiques dans les schistes cristallins 254 KUSS (G.). — Etude ex|)érinienlale de la transmissibilité de la tuberculose par les crachats desséchés 272 — .Mobilité et dissémination des poussières infectantes dues au balayage de cra- chats tuberculeux desséchés 7(10 L\ B.iiU.ME PLUVlNEL(A.DE)etB.\LDET. — Sur le spectre de la comète 1908c ( Moreliouse ) 666 LABBE (Alphonse) et BUREAU (Gust.we). — Sur l'affection connue sous le nom de Botrjomycose et son parasite 697 LABrtRDE (J.). — Sur les transformations lie la matière cliromogèue des raisins [londant la maturation 753 — Sur le mécanisme physiologique de la coloration des raisins rouges et de la coloralion automnale des feuilles.... 993 LACROIX (A). — Sur la lave de la récente éruption de l'Etna 99 — Errata relatifs à une Communication du 29 juin 1908 : « Sur une nouvelle espèce minérale et sur les minéraux qu'elle accompagne dans les gisements tourmalinifères de .Madagascar > 92 — Sur les minéraux des fumerolles de la récente éruption de l'Etna et sur l'existence de l'acide borique dans les fumerolles actuelles du Vésuve i(îi — Les ponces du massif volcanique du Mont-Dore 778 — Le mode de formation du Puy de Dôme et les roches qui le constituent 826 — /f/Toïa relatifs à celte (Jomniunication. i449 — Les laves des dernières éruptions de Vulcano files Eoliennes) i jii — RapporI sur le concours du prix Saiii- lour 1 201 L\FON. — Le prix Philippeaux (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 18 J L.4LESC0 (T.). — Sur une classe d'équa- lions différentielles linéaires d'ordre ii'.llni ,. 10 i' L.\LOUE (G.) et CIIARAUOT (Elg.). - Le mécanisme du partage des produits odorants chez la plante \\\ L.\MY (Hexhi) et M.WER (André ). - Le prix Godard (Médecine et Chiiurgie) leur est décerné 1 170 LA\CREXON( P.4LL-MAniE-E.MMAM Kl. 1. — Le prix fondé par .M'"" la Maripiise de Laplace lui est décerné 1207 — Une partie du prix fondé par M. Félix Rivot lui est attribuée 1208 LANNELONGUE. - Rapport sur le con- cours du prix du baron Larey (.Méde- cine et Chirurgie) i [72 L.4NNEL0NGUE, ACIIARD cl GAILLARD. — Applications à l'homme d'un sérum antituberculeux 612 LAPICQUE (Louis). — La grandeur rela- tive delœil et l'appréciation du poids encéphalique 209 — Limite supérieure de la proportion d'encéphale par lapport an poids du corps chez les Oiseaux 1421 LARGUIER DES BAN'CELS (.1.), ~ De l'influence des ferrocyanures et des ferricyanures alcalins sur la coagu- lation du sang 2C(') L.\RRAS (Prosper). — Une fiartie du prix Gay (Géographie) lui est attri- buée 1126 LARROQUE (Firmi.n) adresse six Noies relatives à différentes questions de Phvsique et d'.4stronomie 2S6 I.ASSABLIERE (P.) et VIAROT (G.). — Sur l'inégalité du volume des glandes mammaires chez la femme. Consé- quences physiologiques 270 TABLE DES AUTEURS. j543 MM. P: LATSCHENKO. — Note sur les chaleurs d'écliaulTemenl de la baryline, de la williérite et de la chaux fondue LAUBEUF. — Une partie du prix extraor- dinaire de la Marine (Navigation) lui est attribuée LAUBY (Ant.j. — Découverte do plantes fossiles dans les terrains volcaniques de l'Aubrac LAUNOY (L.). — Contribution à l'étude du sérum des animaux étliyroïdés. . . — Nouvelle contribution à l'étude du sérum des animaux étliyroïdés. LAURE.NT. — Une mention lui est accordée dans le concours ilu prix Montyon (Statistique) LÂVERAN. — Sur une liémogrégarine de la Couleuvre argus — Fait hoEnmage à l'Académie d'un « Rap- port sur la prophylaxie de la maladie du sommeil » — Au sujet du Trypaiiosoma coiigolense (Broden ) — De l'emploi de l'émétiiiuo daÊis le trai- tement dos trypanoso;niases — Rap|)ort sur le concours du prix Montyon ( Médecine et Chirurgie).. . . L.UEUAN et PETTIT(A.). — Contrilnition à l'étude de Hœmn^regar'inn Inrerlir Danilewskv et Cbalaelinikow — Sur les formes de multijilicatiou endo- gène de Hrvmogre^arina lacerlic. LÉ.\ÙÏÉ (André). — Sur la formule de ThoMison T = 2/;v^CL, relative à la décharge d'un condensateur LI-;BEDE\V(1'ierhe). — L'imfiossibilitéde démontrer l'existence d'une disper- sion appréciable de la lumière dans l'espace interstellaire par la méthode NorJmann-Tikhoff LERERT (E.). — Le prix Montyon i .Méca- nique ) lui est décerné LE BESKERAIS et PORTANT. — Une partie du prix Plumey (Navigation) leur est attribuée LE CHATELIER (Henry) fait hommage à r.\cadémie de ses « Leçons sur le carbone, la combustion, les lois chi- miques, iirofessées à la Faculté des Sciences de Paris » — Sur la silice précipitée LECOMTE (L.), adresse des renseigne- ments relatifs à la maladie du ciiêne signalée dans la séance du loaoût 1908 C. IS., 190S, 3" Semestre. (T. CX 59 1 1 1 1 ■ 54 9.63 999 1194 io3 1 10 452 5io 1 162 1-2J7 i3;8 1394 1119 169 660 LVH.) «M. P et des échantillons de feuilles conta- minées LEDUC (A.). — Sur le poids atomique de l'argent LEE (G.-W.). — Sur la présence de cal- caires à Produclus ij;iganteiis à la Nouvelle-Zemble LEFÈVRE (J.). — Effets comparés de l'ali- ment amidé sur le développement de la plante adulte, de la graine et de l'embryon libre — Le prix Pourat (Médecine et Chirurgie) lui est décerné. LEdAULT ( Abel). — Recherches anato- miques sur l'appareil végétatif des Géraniacées LÉGER (E.). — Sur l'aloésol, phénol à fonction complexe pré|)aré à l'aide de certains aloès LEMt)INE (É.MILE). — Le prix Francœur (Géométrie) lui est décerné LEMOLNE (G.). — Sur le traitement de l'hypertension artérielle par la d'Ar- sonvalisalion LENARD (P.) envoie ses compliments de condoléance pour la perte de M. H. Becquerel LÉPINE ( R.) et BOULUD. — Sur le sucre total du sang — Sur le sucre total du sang LERICHE (M.). — Une partie du prix Bordin (Sciences physiques) lui est attribuée LEROUX (H.) et JUNGFLEl.'^CH (E.). — Sur l'identité de l'alcool ilicique avec l'iimyrine-a. . . ? LESRRE fF.-X.) et MAIGNON (F.). - Une partie du prix Montyon (Physio- logie expérimentale) leur est attri- buée LESNE ( Pierre ). — Le prix Savigny ( Ana- tomio et Zoologie ) lui est décerné. . . LET.VLLE (A.). — Relief pycnométrique à travers la Manche LEVY (.Maurice). — Rapports sur les concours : du prix Montyon (Méca- ni(pie) — Du prix Fourneyron (Mécanique) — Du prix Plumey (Navigation) — M. le Président annonce la mort de M. .-/. Giard, Membre de la Section d'Analomie et Zoologie. LEVV (Maurice) et ROUQUET DE LA CiRVE sont désignés par l'.icadémie 200 âges. Î97 97* 935 1191 38ï Sot'. I 109 1345 4-,(i ■lit; ]028 1145 862 1 180 I I •,(; 1 090 1 1 10 1110 1 1 1 9 323 I 544 TABLE DES MM. Pages, pour faire partie (iii Conseil de perfec- tionnement de ri'>ole l'olyteclinique. 789, LEVY (MM'nifiE) et SEUERT. — Rapport sur un Mémoire intitulé : « Reelierclies expérimentales sur la résistance de l'air ellectuées par M. G. Eiffel ■ . . . . ijoi» — Eiratff lelatils a ce Rapport [ Iji) LLMB(C.). — Machines dynamo-électriques génératrices sans collecteur JS LINIGER. — Adresse de Grenoble une dépêche relative à une secousse sis- mique ■ i46'i\ — Adresse une Note « Surla loideNewton et les hypothèses cosmogoniques ».. 5;8 MAILLARD (L.-C). — Détermination nu- mériiiue de l'excrétion urinaire de l'azote sous diverses formes chez l'homme normal 710 MAILLET ( En.Mo.Mi;. — Sur certains sys- tèmes d'équations dilTérentielles i ifi — Sur la loi Ijydrologique de .Minard et Belgrand 6ot) — Sur les équations différentielles et les systèmes de réservoirs 96(5 MA1RÊ(B.) et rlSON(A.). — Sur le déve- loppement et les affinités du Soro- splin'ra Feronicœ Schriiter 1 4 in MALAOUIN (A.). — La prolonéphridie des Salmacines et Filogranes adultes ( An- nélides Polvchètes) 699 MALFITANO (G.) et MICHEL ( L.l. — Sur l'hydrolyse du perchlorure de fei' ; influence des sels neutres 80 j M.ALTÉZOS. — Contribution à l'étude des lenlilles 736 MALTÉZnS. — Contribniion a l'élude des lentilles 8ïo M ALVEZIN (Philippe ). — Sur l'origine de la couleur des raisins rouges ■i84 MANCEAUX (L.) et NICOLLE ('c). — Sur une infection à corps de Leishmann (ou organismes voisins) du gondi . . . 763 MANGIN (L.). — Formation normale et formation désordonnée des conidies chez les Aspergillacées '(()<> MANTOUX (Cil.). — Intradermo-réaction de la tuberculine 35") M.4NT0UX(CH.)et MOUSSU (G.). — Sur l'intradermo-réaction à la tubercidine chez les animaux 'ioi MAQUEXNE. — Rapport sur le concours du prix Montyon ( Arts insalubres ) . . 11 42 MARA(iE. — Contribution à l'étude de l'audition tj it> — DilTércnls tracés d'une même voyelle chantée 9^1 .MARCHAL ( P. ) prie l'Académie de le compter au nombre des candidats à la place vacante dans la Section de TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. Zoologie par le décès de M. .1. Giard. 61 H — Est classé en première ligne parmi les candidats à la place laissée vacante par le décès de M. J. Giard Sa» MARGHIS. — Une partie du prix Plumey (Navigation) lui est attribuée nu.) MARCHOUX (E.). — Culture in vitro du virus do la peste aviairc 35; MARIE (Cm.). — Surtension et viscosité., lioo M.\UTEL('E.-A.). — Sur l'érosion des grès de Fontainebleau 721 — Sur la rivière souterraine de La Grange (Ariège; ; S8>. — Sur la prétendue source sous-marine de l'ort-.Miau ( Bouelies-du-Hliône) . . i4j'i MARTKL I I'.). — Tremljlemenls do terre à Consltinline ioi3 MARTIN (Loris). — Sur la mémoire des marées chez Conrotula Ho.icoffensis et son altération H i MARTY (P.). — Sur la lloi-e fossile de Lugarde { Cantal ) 093 — Sur l'âge des basaltes des environs de Massiac (Cantal) 178 MARY (Albkht el .Vlexandiœ) adressent une Note intitulée : « Biologie et ferro- cyanure de potassium » 608 MASCART iE.i. — Sa mort est annoncée à l'Académie 45 1 MASCRE (M.; et GORIS (A.). — Sur la présence de l'urée chez, quelques Cliampignons supérieurs 1 188 MASSOL (G.). — Sur la radioactivité des gaz de l'eau thermale d'Uriage (Isère). 844 MATIGNON (C.v.MiLLEi. — Sur la piépa- ration du chlorure de thorium i29'2 MATRUCHOT i Loris ). — Sur le mode de végétation de la Morille 43 1 MAUBLANC et GHIFFON. — Sur le blanc du Chêne 437 MAUGUIN (Ch. ). — Aclion du brome sur l'éther : aldéhvdo momibromée 7I7 MAURICIlEAU-Bi:.VUPRF. — Sur un nou- veau procédé de fabrication de l'hy- drogène pur 3 10 MAWAS (.1.). — Sur la structure de la rétine ciliairo i33i MA VER (.\NDUK) et LAMV (TIiîniu). — Le prix Godard ( Médecine et Chirurgie) leur est décerné 1 170 MAYER(ANnRÉj etSCH/EFFEIUGnoaGiiS). — Sur la l'éalisalion in viiv et in vilro des précipitines pour l'ovalbumine à partir d'antigènes ehimit|uonient dé- Mltl. iinis . i545 l'aiîes, . ^11 SG4 i83 1129 tji i347 045 MAVNAKI) ( DE ) adresse cpiehiues tiges de chèue dont les feuilles sont atteintes d'une maladie produite par un cham- pignon .MAYoil ( B.). — Sur le calcul des lension.s dans les systèmes articulés à trois dimensions M.\ZERAN. — Une mention lui est accordée daus le concours du prix Binoux ' Géographie ) .MÉN AUD I .\LvxiME). — Sur le développe- ment des clichés en radiographie — Élude analomo-radiographique des sy- noviales de l'articulation du coude et de l'articulation du genou chez une fillotlo de trois ans el demi MFNARI) (.M.VXIME) et lUEFFEL (A.l. - Sur l'orientation analoraique en radio- graphie MENEGAUX (A.). — Sur le squelette du membre antérieur de Brailipns tor- (/uatics m '1*7 — Les genres actuels de la famille des Bradypodidés 7"' — Sur la biologie des Brad\ i)odidé.s 1079 .MEHCADIEK (É.;. — Sur une application nouvelle de la superposition sans confusion des petites oscillations élec- triques dans un même circuit 349 MEUCALLI (G.). — - Sur le tremblement de terre calabrais du -ïi octobre 1907. 283 MERCIER (L.) et CUÉNOT. — Elude sur le i-anccr des Souris. Y-a-t-il un rap|iort entre les différentes mutations connues chez la Souris et la récep- tivité à la greffe ? looij — Eludes sur le cancer des Souris : Sur rhisl(ij)hysiologie de certaines cellules du stroma conjonctif de la tumeur B. MESLIN (Georgus). — Sur le dichroïsme magnétique de la calcilo et de la dolomie dans les liqueurs mixtes. . . . MESNIL est classé en troisième ligne parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section fl'Anatomio et Zoologie par le décès do M. .-/. Giard. METCHNikOFFi Élie ). — Sur les microbes de la putréfaction intestinale 379 MEUNIER (Fernand). — Les Plioridœ et les Lepiid((: de l'ambre de la Baltique. / 36i MEUNIER (Stanislas). — Contribution à l'étude du faciès continental: les éboulis paléozo'iques V>i 1 340 S22 i546 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. MICHEL ( kvG.). — Sui'lebourgeonnemenl expérimental, el spécialement la pro- duction d'une tête supplémentaire chez Saccocirriis i oo5 — Sur la Sjllis vivipara et le problème de sa sexualité i }>-5 MICHEL (L.). — Sur la composilion îles colloïdes hydro-oxy-cidoroferriques, étudiée par la fdtration au travers des membranes en coUodion. loJï — Sur les variations de la composilion des colloïdes qui se forment dans une solution de FeCl' selon les conditions de l'hydrolyse 1 288 MICHEL (L.) el M.VLFITANO (G.). — Sur l'hydrolyse du perclilôrure de fer; influence des sels neutres 806 MINGUIN(J.) et WOHLGEMUTH ( Henri ). — Étude des tarlrates d'aminés grasses et aromatiques à l'état de dissolution en se servant du pouvoir rotatoire 978 MINISTRE DU COMMERCE ET DE L'IN- DUSTRIE (M. le) invite l'Académie à lui présenter une liste de candidats à la Chaire de Chimie générale dans ses rapports avec l'industrie, vacante au Conservatoire national des Arts el Métiers a'i MINISTRE DES FINANCES (M. le) in- vite l'Académie à désigner l'un de ses Membres qui devra faire partie de la Commission de contrôle de la circulation monétaire MINISTRE DE .LA GUERRE (M. le) in- vite l'Académie à désigner doux de ses Membres qui devront faire partie cette année du conseil de perfection- nement de l'École l'olvtechnique MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE (M. le) adresse une ampliation du Décret portant approbation de l'élec- tion de M. Henri Becquerel, comme Secrétaire perpétuel pour les Sciences physiques 5 — Adresse ampliation du Décret portant approbation de l'élection de .M. Ph. van Tiepf/iem comme Secrétaire per- pétuel pour les Sciences physiques. . 771 — Adresse ampliation du Décret portant approbation de l'élection que l'Aca- démie a faite de M. Félij: flenneguj dans la Section d'Anatomie et Zoologie, à la place de AL Jlfred Giard 887 1 9.6 a -8-2 MM. Pages. — Adresse am|)liation du Décret approu- vant l'élection de M. Bouty dans la Section de Physique 101 5 MINISTRE DE LA MARINE (M. le) in- forme l'Académie qu'il est disposé à faciliter l'installation à la Tour Eiffel d'un service de signaux horaires par télégraphie sans fd io33 MINKIEWICZ (Ro.\ii-ALD). — L'étendue des changements possibles de couleur de Ilippol) te varinn.i Leach 9^3 — Sur le chlorotropisme niu'mal des Pagures 1066 — L'apparition rythmique cl les stades de passage de l'inversion expérimentale du chlorotropisme des Pagures i338 MOLLIARD (Marin). — Cultures sapro- phytiques de Ciiscuta mouoif/na .... 685 MONTESSUS de BALLORE (de). — Va- riations des latitudes et tremblements de terre 655 MONVOISIN (A.). — Inconvénients du bichromate de potasse employé comme conservateur pour les laits destinés à l'anal vse 1 4o3 MOREL (A.) et HUGOUNENQ (L.). — Contribution à l'élude de la constitu- tion des nucléo-protéides. Recherches sur les constituants de la pepsine ... 212 MOUSSU et GOUPIL. — Élude sur l'action immunisante des dérivés bacillaires chlorés . §7 -MOUSSU ( G.) et MANTOUX ( Cii. i. - Sur l'intra-dermo-réaclion à la Uiberculine chez les animaux 30-2 MOUTON (H.) et COTTON (A.). — Sur l'orientation des cristaux par le champ magnétique. Imporlance, au point de vue de la symétrie cristalline, des pro- priétés optiques des liqueurs mixtes. 5i — Biréfringence magnétique et électrique de la nilrobenzine : variation avec la longueur d'onde igS MUNTZ (A.) el NOTTIN (P.). — L'emploi agricole do la cyanamide de calcium. 902 MUNTZ (A.) et PICARD (Émii.e) sont élus membres d'une Commission chargée de la vérification des comptes de l'année 1907 19 MYLLER (A.). — Sur un problème relatif à la théorie des équations aux dérivées partielles du type hyperbolique 3o TABLE DES AUTEURS. ■547 N MM. PaRcs. NABIAS (M"" DE). — Une partie du prix Lannelongiie lui est allribuée 1200 NÉGIUS (P.). — Composition do la nappe charricodu Péloponèseaumonlltlionie (Messine) îif) — Sur la répartition des Halobies dans le Pélopouèse occidental 1008 — Sur le snbstrntum de la nappe de charriage du Péloponèse i433 NICOLARDOT ( Paii, ). - Nouvelle niotliode d'attaque des ferro-alliages et en par- ticulier des ferrosiliciums 67(1 — Séparation de l'acide lungstiquo et de la silice 79' — Action du protoclilorure de soufre sur métalloïdes et les métaux i3o4 NICOLAS (Cil.) adresse une Note inti- tulée : Observation d'un phénomène consistant en productions d'électricité lumineuses et continues pendant une heure et demie, au cours d'uu orage. 578 — Effluves lumineux continus pendant un orage à l'île Lifou (îles Loyallv) 101 1 NICOL.\S (G.) et MAIGE (A.). — Influence de la concentration des solutions de quelques sucres sur la respiration. . . iSij NICOLLE (C.) et M.ANCEAUX ( L. ). — Sur une infection à corps de Leislunan (ou organismes voisins) du gondi . . . 703 MM. HaRes. NODON (Albert). — Perturbations dans la charge terrestre se partielle de Soleil observée à rObservaloire de Besançon le 2S juin iyo8 -'.g PERON (Alphonse). — Sa mort est annoncée à l'Académie 93 PEliOT (A.). — Sur la rotation du Soleil. 34o — Erraia relatifs à cette Conimunication. '\yi — Est classé en seconde ligne parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de Physique par l'élec- tion de M . H. Becquerel comme Secrétaire perpétuel 949 — Est classé en seconde ligne parmi les candidats à la place vacante, dans la Section de Physique, par suite du décès de M. E. Matrart 14(7 PERRIER (Edmokd) est élu membre d'une Commission chai'gée de dresser une AUTEURS. MM. Pages. liste de candidats nu poste de Secré- taire perpétuel vacant par le décès de M. Henri Becquerel (117 — Rapports sur les concours ; du prix Delalando-Guérineau (Géographie) .. ii34 — Du prix Serres ( Médecine et Chirurgie ). 1 1 74 — Discours prononcé aux fujiérailles de M. Henri Becquerel au nom du Mu- séum d'Histoire naturelle Il') — ErraUi relatifs à ce Discours ioti PERRIER DE LA BATHIE (H.) et JUMIXLE ( llivNRi ). — Les Sécainone du nord- ouest de Madagascar 687 l'ERRLX (G.). — Influence des conditions extérieures sur le développement et la sexualité des prothalles de Poly- podiacées 4^3 PERRLN (Jiîan). — Le phénomène de Bose-Guillaume cl l'électrisation de contact ; 55 — La loi de SloUes et le mouvemcnl brownien 475 — L'origine du mouvement brownien . . . 53o — Grandeur des molécules et charges de l'électron. jyj PERVIN(JUIÈRE. — Le prix Fontamies ( Chimie) lui est décerné 1 14 j PETOT. — Une partie du prix Hoidlevigue lui est attribuée 1^07 PETTIT (A.) et LAVERAN (A.). — Cmi- tribntion à l'élude de Hœnios^regarina /acerte^ Danilewsky et Chalachnikow. 1237 — Sur les foi-mes de multiplication endo- gène de Hœinogregnriiia lacertd-... . 1378 PHILIPPE (L.-H.). — Préparation et pio- priétés de la gluco-heptite 3 1481 PICARD (Éjiile) est élu Vice-Président en remplacement de M. Boucliurd devenant de droit Président par suite de la nomination de M. H. Becquerel aux fonctions de Secrétaire perpétuel pour les Sciences physiques 18 — Sur deux applications de l'équation de Frcdholm à des problèmes de Phy- sique mathématique ')47 — De l'influence des points multiples isolés sur le nombre de seconde espèce d'une surface algébrique 954 — Fait hommage à l'Académie d'un Ou- vrage intitulé : De la méthode dans les sciences G 1 7 — Discours de réception de M. /'//. van Tieg/iem, comme Secrétaire perpétuel. 771 PICARD ( É.\iiLE)el .MUNTZ (A.) sont élus TABLE DES AUTEURS. 1 349 MM. Pa membres d'une Commission chargée des intégrales doubles de la vérifica- tion des comptes de l'année 1907. . . . PICARD (Lu-.). — Observations de la comète iQoSr, faites à l'Observatoire do Bordeaux avec réquatorialdeo"'38. PlÉnON (Hk.mii). — La localisation du sens de discrimination alimentaire chez les Li[nnées — De l'inlluenee réciproijue des phéno- mènes respiratoires et dn comporte- ment de certaines Actinies PIETTKE ( MAtnicE ). — Sur l'acide glyco- cliolique — Sur le pii^ment vert de la bile PIETTRË et VILA. — Le prix Barbier (iMédecine et Chirurgie) leur est décei'ué PINOY (Ernest). — Le |iri>i Montagne (Botanique) lui est décerné PIN'TZA (A.i et GUYE (Pu. -A.). — Com- position vol umétrique du gaz ammoniac et poids atomique de l'azote PI/.ON (Antoine). — Les phénomènes de phagocytose et d'autodigeslion au cours de la régression des ascidio- zo'ides chez les Diplosomidées (Asci- dies composées ) — Est classé eu troisième ligne parmi les candidats à la place laissée vacante par le décès de M. .-f . Giard POINCARÉ (Henbi) fait hommage à l'Aca- démie de la deuxième édition de son Cours (le Tiiermodynamique — Fait hommage à l'Académie du second fascicule du Tome II de ses Leçons rnécauiijuc céleste et de son Ouvrage Sc/eitcf et \[ctlii>de — Remarques sur l'équation do Fredholin. — Rapport sur le concours du prix .Montvou ( Statistique i POISSON "(II. I et COSTANTIN. - Katnfa. Genya et Macrocaly-v, trois nouvelles plantes de Madagasaar — Sur le ("cdretoptis POMÉS et CIIANTEMESSE. — Batellerie fluviale et santé publique POPOVICI. — Sur les points d'éipiilibre d'un fluide en mouvement PORCIiEK (Cm.). — Sur la signification sômiologiqne de l'indoxyle urinaire. Reclierches de l'indol dans le pus . . . POITEVIN' ( Henri ). — Une partie du prix Monlvon (Physiologie expérimentale) ges. 19 ■579 Mo; 810 1492 ii6fi 9'-' 640 S2^ io3i I ■'<■>: "99 635 ■9 214 MM. P lui est allribnéc POURTALÈS (DE) adresse des renseigne- ments relatifs à la maladie du chêne signalée dans la séancedu loaoùl 1908 et des échaulillons de feuilles conta- minées POZZI-ESCOT I E.MM. ). — Nouvelle méthode de dosage des acides fixes et des acides volatils dans les vins — Dosage de l'acide succini(pie dans les vins et dans les licpiides fermentes en présence d'acides fixes PRÉSIDENT DE LA SOCIFTH: D'ENCOU- RAGEMENT DE LV CULTLRE DES ORGES DE BRASSERIE EN ER.^NCE (M. le) adresse des remercîments à l'Académie pour l'attribution, sur le Fonds Bonaparte, d'une subvention à M. Jilaringliein PRÉSIDENT, LES OFFICIERS ET LE CONSEIL DE LA SOCIÉTÉ CHIMIQUE DE LONDRES (M. le) adressent une dépèche dans laquelle ils déplorent la perte que la Science et leur Société ont faite en la personne de //. Tlec- (jiierel PRÉSIDENT DU CO.MITÉ D'ORGANI- SATION DE LA COMMÉMOR.VnON DU TROISIÈME CENTENAIRI' DELA NAISSANCE DE TORRICELI.I (M. le) invite l'Académie a se faire repré- senier aux fêtes de Facnza PRÉSIDENT DU PREMIER CONGRÈS INTERNATIONAL (M. le) remercie l'Académie d'avoir délégué trois de ses membres pour prendre part à ses travaux et l'invite à désigner des délégués à l'Assemblée générale cons- titutive do X Associalion internatio- nale du Froid PRIEM (F.). — Vns partie du prix Bordin (Sciences physiciues) lui est attribuée. IMtILl.lEUX. — Rapport sur le concours dn |)rix Montagne ( Botanique ) PRINCIi DE MON.\CO (S.-A.-S. le) ex prime toute la part que l'Institut océanographique prend à la perte A' Henri Becquerel (pii était président du Conseil de cet Institut PUISEUX (P.). — Sur l'histoire du relief lunaire - Le prix Janssen (Astronomie) lui est décerné I iSo 597 ■>./, . fioo ■A()() pj (■)iS II ;■> I i5i ii3 1 I 2f) i55o TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. QUÉNISSEY et BALDET. — Élude d^g photographies de la comète Morehousé (1908c) obtenues à l'Observatoire de Jiivisy io33 MM. Pages. QUINET (P.). — Formation de composés dans les solutions d'acide taririque et de moh bdate de sodium ao3 R RABOURDIN (L.). — Première série de photographies de la comète Morehousé obtenues avec le grand télescope de Meudon 73 1 RADAU. — Rapports sur les concours : du prix Damoiseau (.\stronomie) 1 1-24 — Du prix Janssen (Astronomie ) 1 laâ RADIOT. — xModèle spécial de ballon i468 RECTEUR DE L'UNIVERSITÉ DE BERNE (M. Ie,i invite l'Académie s se faire représenter à l'inauguralioii du mo- nument érigé en l'honneur ({Albert de llaller 1 70 RE.MLINGER. — Une partie du pi ix Bréanl (Médecine et Cliirurgiei lui est atiribuée 1 itiS RÉMOUNDOS (Geoiigks). — Sur la ten- dance des systèmes matériels à échapper au frottement 21);) — Sur les zéros des intégrales d'une classe d'équations différentielles , .. , i ''i REMV (L.). — Sur la valeur do l'invariant p pour une classe de surfaces algé- briques ^i 783 — Sur les surfaces algébriques qui repré- sentent les couples de points d'une courbe de genre trois 9G1 — Sur le nombre des intégrales doubles de seconde espèce de ceriaines sur- faces algébriques 1270 RENNES (i.). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Monlyon (Médecine et Chirurgie)...'. 1162 RÉPIN. — Radioactivité de certaines sources goitrigènos 387 — Nouvelles recherches sur la radioacti- vité des sources goitrigènes 703 RICHARD (D' Jules). — Une parlie du prix Binons (Géographie) lui est attribuée. 1 129 RIEKFEL (A.) el MÉNARD ( Mixi.mi; 1. - Sur l'oriental io.n anatomique en radio- graphie G^V RIEUX (E. DU) adresse une Note rela- tive à une pompe pour la compres- sion des gaz .'..... \\i RISI'AIL (L.)et CRÉMIEU (V.). — Déter- mination nouvelle de l'équivalent mé- canique de la chaleur 793 RISSER. — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Montyon (Statistique) 1 194 RIVIÈRE (ÉMfi.K). — Découverte d'un squelette humain quaternaire, clielléo- moustérien 869 — Une partie du prix Sainlour lui est attribuée 1201 ROBINSON i\\.). — Reclierches expéri- mentales sur les corps adipeux des Amphibiens 277 — De la prétendue action abortive du labac J38 ~ Do la capocyphose (anatomie normale et pathologique de l'articulation radi3- cubitale inférieure) 1412 IlODET (A.) et DELANOË (P.). - La vi- rulence des bacilles dans ses rapports avec la marche de la tuberculose pulmonaire ïoo ROGER (L.) et VULQUIN (E.). — Con- tribution à l'étude des matières liuraiques de l'ouate de tourbe 1404 ROMANET DU CAILLAUD (F.)- — Les roclies kaolinifères du bassin du lac Népigon (Canada) 30 1 ROSENStlEHL (A.). — Du rôle de la fer- mentation de l'acide malique dans la vinification i5o — £/Trt/rt relatifs à cette Communication. 3>>, KOSENTHAL (Gkorges). — Une citation lui est accordée dans le concours du prix Montvon ( Médecine et Chirurgie). 1 16() liOSSARD et SALNT-BLANC \T. — Obser- vations de la comète Morehousé 1908c. faites à l'équalorial Brunner-Henrv de l'Observatoire de Toulouse laGî TABLE DES AUTEURS. l55l MM. Pages. ROTHÉ (E.). — P'ranges d'interférences produites par les piiolographies en couleurs /['i — Variations des franges des plioto- cliromies du speclie lyo — Influence de la pression sur l'ionisiilion produite dans les gaz par les rayons X. Courant de saturation 78) — Iniluence de la pression sur les pliéno- inènes d'ionisation : courbes de courant et courbes à champ constant, is»,;;) ROUKAUD (E.). — Gradation et perfec- tionnement de l'instinct chez les guêpes solitaires d'Afriiiue, du genre .Sjna- Uris Cl)") MM. Pages. KOUCHK (EuGÉNK). — Rapport sur le concours du prix Montyon (Statis- tique) i 198 ROULE aoiis) et AUDIGK (I.). — Sur le rein des Poissons osseux lyS ItOUX (Eun.E). — llapporls sur les con- cours : du prix Montyon ( Médecine et Chirurgie) 1161 — Du prix Bréant (Médecineet Chirurgie). 1 lOg — Du prix Godard (Médecineet Chirurgie). 117V. — Du prix Monlyon Physiologie expéri- mentale ) I 1 Xo RUCK ( M""). — Une partie du i)rix Lanne- longue lui est attribuée 1200 S SABATIEK (Paix) et MAILHE (A.). — Action des oxydes métalliques sur les alcools primaires (cas des oxydes réductibles) iCi — Action (les oxydes métalliques sur les alcools primaires (cas des oxydes irréductibles) loG SABRAZËS (.1.) et GUÉUIVE (G.). - Valeur thérapeutique du sulfate d'hor- dénine 1076 SAINT-BLANC.VT et ROSSARD. — Obser- vations de la comète Morehouse ii)o8r failesà l'équatorial Brunner-Henry de l'Observatoire de Toulouse raCri SALLES (Edouard). — Recherches sur Li diffusion des ions gazeux lJi7 SAUTON etTRILLAT. — Étude sur le rôle des levures dans raldéliydification de l'alcool 77 SAVORNIN (J.). — Sur le régime hydro- graphique et climatérique algérien depuis l'époque oligocène M^i SCH.EFFER(GKORGES)etMAYER(AM)nÉ). — Sur la réalisation in vh'o et in vitro do précipitines pour l'ovalbumine à partir d'antigènes chimiquement dé- linis il I SCHLOESING (Tu.) est élu membre d'une Commission chargée de dresser une liste de candidats au poste de Secré- taire perpétuel vacant par le décès de M . Henri Becquerel fi 1 7 SEBERT et LEVY (Maurice). — Rapport sur un Mémoire intitulé : « Recherches expérimentales sur la résistance do C. R., 1908, j- Semestre. (T. CXLVII.) l'air effectuées par M. G. liitîel >>.... (jog — limita relatifs à ce Rapport ili<) SEE (Ai,i:xAM)nE) adresse une Note inti- tulée : " Le mécanisme du vol à voile des oiseaux . . .** G08 — Adresse trois Notes 0 Su rie vol il voile». 9(8 SELLIËK (.1.). — Une partie du prix Montyon (Physiologie expérimentale; lui est altribiice 1180 SERGENT fEDMONn) et SERGENT (EriKNM-;). — Sur la stmcture fine des sporozoïles de Plasinixliuiii relic- tuni. Grassi et Felelli ( = Proteu.iinna }. 439 SEVESTUE et ERKUNDLEK ( P. 1. - Prépa- ' ration des acides azoïques o-carbo- xylés 98 1 SICAUl) (Heniu). — Un nouveau parasite de la Pyrale de la vigne .... 941 SIMO.N (L.-J.). — Sur le mécanisme de synthèse des cycles azotés. Action du pvruvatc d'éthvle sur la paratoluidine. iiî SINÉfv (B. DE) et PANTEL ( J.). — Sur l'apparition de mâles et d'hermaphro- dites dans les pontes parthénogéné- tiques des Phasmes 1 358 SLA VU (Gr. ). — Influence du nitrite d'ainyle sur les globules rouges du sang 148 SMITH t.VL-F.). — Une mention lui est accordée dans le concours du prix Lalande ( Astronomie ) ii>'^ SOCIÉTÉ DE PHYSIQUE ET DE MEDE- CINE D'ERLANGEN (La) envoie à l'Académie, à l'occasion de la mort à' Henri Becquerel, l'expression de sa 201 i55i TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. plus vive sympalliie 471 SOCIKTK PHOTOGUAI'1I1(,)UE ITALIKNNK (Lai adresse l'expresiion de ses sen- timents de profonde sympathie à loc- casion de la mort de //. Becquerel.. 4i(i SOCIÉTÉ KOYALK DE LONDIiKS (La) exprime à l'Académie la part ipi'elle prend au deuil (pii la frappe en les ]ierswines de H. Jiecquerel et E. Mascart 4 5 J SOCIÉTÉ SC1ENTI1 SOREAU ( HoDoi.piiE ). — Sur le poids utile des aéroplanes .a. '^4 SOSNOWSKI ( J.\N). — Sur quelques pro- priétés physiologiques des muscles des Invertébrés 3oî SOUlilES. — Une citation lui est accordée dans le cenconrs du prix Montyon ( Médecine et Chirurgie) i i STEIN (J.). — La dispersion apparente de la lumière dans l'espace interstellaire et l'hypothèse de M. Lebedew ■>.->» STODOLKII'VICZ (A.-J. i. — Sur le pro- blème de l'faff !'>•'' STŒCKLIN (E. DK). — Sur une nouvelle peroxydase arlilicielle ■ ■ i 1'^",) STORMER (C). — Sur une forme partie culicre à laquelle on peut réduire les équations différent ielles des trajec- toires des corpuscules i''lectrisés dans un chauqi magnétique J'-7 — y;'/-m/'/ relatils à cette Communication. 821 — Sur l'i'xplication lliéiu-i(pie des expé- riences de M. Riikeland 7^3 - Errata relatifs à une Communication du 2 mars 1908, intitulée i< Cas de réduction des équations différentielles de la trajectoire d'un corpuscule électrisé dans un clianii) magné- tique 11 77° STROOBANT (V.). — Sur l'action de l'anneau de Saturne •'•''>4 STUVVAERT. — Une sexlique gauche circulaire '^■i^ SUDRY (1..). — Sur un genre particulier de fond marin dans l'étang de Thau.. 101/ SWYNGEDAUW. — Conditions et durée d'auto-excitation des dynamos 'îoi TANNERY (Jules) fait hommage à l'Aca- démie de la « Liste des Travaux » de son frère, M. Paul Tannerr 727 TANRET (C). — Sur l'crgostérine et la fongistérine 7'' TARRY (Harold) adresse une Note inti- tulée : « Prévision des inondations » . 949 TEISSERENC DE BORT (L.). — Re- cherches sur la présence des gaz rares dans l'atuiosphèreà diverses hauteurs. 219 TELLIER (Ch.) adresse une Note « Sur la production économique de la force motrice et du froid, au moyen de l'air comprimé isothermiquement » 1092 TEPPAZ et THIROUX (A.). — Trai- tement des trypanosomiases chez les chevaux par l'orpiment seul ou associé à l'atoxyl • . . . . tiï 1 — Sur le Leucocytozooii piroplasmoidcs Dncloux de la lymphangite épizootique des E(fuidés 1075 TERMIER ( Pierre ) et DliPRAT (Jacqles). — Le granité alcalin de's nappes de la Corse orientale ''of" TERROINE (EMILE) et KALABOUKOFF (M"' L.). — Action des produits de la réaction sur le dédoublement des graisses par le suc pancréatique .... 712 THIROUX (A.) et .4NFREV1LLE (L.-D'). — De l'action du sérum humain sur Tr) panosoma Pecaudi Laveran. Dif- férenciation de Tr. Pecaudi d'avec Tr. gamhiense THIROUX (A.) et TEPIUZ. — Traitement des trypanosomiases chez les chevaux par l'orpiment seul ou associé à l'atoxyl — Sur le Lcucocftozoon piroplasmoidcs Dueloux de la lymphangite épizootique des Equidés • "o?^ THOL'LEl" iJ.). — Contribution à l'étude i()2 6)1 TABLE DES « MM. Pages, do la U'iinsloriiiation des depuis scdi- menlaires en roelies sédimentaires . . 871) — De rinlliiencc de la déflalioii sur la constiliilioii des fonds océaiiiqiie.< 1 363 THOUVENY ( L.) adresse une Note « Sur les principes du vol à voile 608 — Adresse une Note iiililiilée ; « Formules et applioalions relatives au vol à voile». 819 — Principes du vol à voile 1 )66 THURWANGER (LES IIÉIUTIERS DE Martin) deuiandent l'ou^erlure d'un pli cacheté contenanl la description sommaire d'un aviateur à liélices . . . ii" TIFFENEAU et DAUUEL. —Transposition phényliqne. Migration du groupe naplityle chez les iodhydrines de la série du naplitalène 678 TIKIIOFF (G.-A.). — Rcmari[iues sur la Note de M. Lehedeiv : « La dispersion apparente do la lumière dans l'espace interstellaire ■• ■ . 17" — Un prix Wilde lui est décerné lano TISON (A.). — La nucellc sligmatifère et la pollinisation chez le Sa.re-(_k>lJia conspicua , . . . . 1 37 TISON' (A.) et MAIItE ( U.). — Sur le dé- veloppement et les altinités du .S'orou- pliœra Veronicrf Scliriiter • i i 'o TISSOT ( C. ). — Sur l'emploi de détecicurs sensibles d'oscillations électriques basés sur les phénomènes thermo- électriques 37 — Du mode différeni dont se comportent, comme détecteurs d'oscillations élec- triques, les contacts iraparl'ails à variation de résistance et les contacts tliermo-clectriques . . . , 237 TISSOT (C.) et PELLIN ( Fih.ix ). — Appa- reil pour la réception des signaux horaires radiolélographi(|ues à bord des bâtiments 791 — Errata reUitil's à cette Comnumication. 886 TISSOT (J. ). — Un prix M(mtyou (Méde- cine et (Chirurgie 1 lui est décerné. . . 1 1 j8 TOSI cl BELLINI adressent une Note inti- tulée : « Les ondes dirigées en télé- graphie sans lil 1» 101 J AUTEURS. 53 i;>D Pages;- 617 I aCiî MM. TOUPLAIN el BORDAS (F.). — Analyse des gaz de l'atmosphère non liqné- lialiles dans l'air liquide agi TRAUB (Marcel). — Une partie du prix Gay (Géographie) lui est attribuée . . f 126 TRAVNAUD (E.). — Sur la condition pour que sept droites soient siuiées sur une, surface de (luatrième degré 1393 TRIHOT (J.). — Sur l'influence accéléra- trice (le la magnésie dans la transfor- mation du saccharose 706 TRILLAT et S.VUTON. — Étude sur le rôle des levures. dansl'aldéhydificalion de l'alcool 77 TROOST est élu membre d'une Commis- sion chargée de dresser une liste de candidats au poste de Secrétaire perpétuel vacant par le décès de M . Henri Jiecqderel — lisi élu membre de la Commission de contrôle de la circulation monétaire.. — Itapports sur les concours : du prix C.ahours (Chimie). 1 1 [o — Du prix Berthelot 1 Chimie ) r i 14 TROUESSART (E.i prie l'Académie de le compter au nombre des candiilats à la place vacante, dans la Seclion de Zoologie, par lo décès de .M. /. Giard . "iH < — Est classé en troisième ligne parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Seclion d'Analomic et do Zoologie par le décès de .M. ./. Ciard. 82». — Sur la jeune Girafe du Soudan occidental récemnivent arrivée à la ménagerie du Muséum» 60 ! — Le Rhinocéros blanc, retrouvé au Soudan est la Licorne des anciens i3.'>ï. TUKI'AIN. — Les ondes dirigées en télé- graphie sans fil cl la recherche de la svntonie '87 — Adresse une Noie intilnlée : k Les ondes dirigées en lèlégraphiesansfll». 88 1 — Adresse une N'oie iiililulée : « Les ondesdirigées en télègi-aphie sansfil ". 1092 TZITZÉICA. — Sur les surfaces réglées . . 173 — Sur les réseaux conjugués à invariants é'^ux io36 u UNIVERSITE IMPERIALE DE SAINT- PÉTERSBOURG ( L') adresse à l'Aca- démie l'expression de sa profonde condoléance à l'occasion de la mort do M\L H. Becquerel et Mnxcarl URBAIN (G.). —Sur la loi de l'oplimum >'4 i554 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages, des phosphorescences cathodiques des systèmes binaires 147.! MM. Pages. URBAIN (B.) et JANTSCH (G.). — Sur le mairnélisme des terres rares 1-286 VALEUR (Amand). — Sur la spartéine. Passage de l'isospartéine à l'a-méthyl- sparléine 1 '7 — Sur la spartéine. Nouveau mode de cyclisation de l'a-mélhylspartéine, par l'action de l'iode 8(')4 — Action des acides sur le diido-a-métbyl- spartéine i3i8 VALLÉE. — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie i lui est décerné 1 158 VALLOT. — Errata relalils à une Commu- nication du 22 juin 1908, intitulée ' 'I L'ablation de la mer de glace de Chamonix pendant i5 ans et pondant 5o ans » 92 VAN TlEGllEM (Philippiî) est élu Secré- taire perpétuel pour les Sciences physiques en remplacement de M. //. Becquerel, décédé , 728 — Remercie l'Académie de son élection.. 712 — M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la (Correspon- dance les Ouvrages suivants ; Due insigni aulografi di Galileo (ialilei e di Evaiigelista Torricelli. (Hommage de la Ihbliolhèque nationale de Flo- rence au second Congrès de la So- ciété italienne pour l'avancement des Sciences). — La Flore bryulogique des terres magellaniques, de la (iéorgie du Sud et de l'Antarctide, par Jules Cardol. — Chimie végétale et Chimie agricole, par M. André. — Manuel d'analyse des urines et séméiologie urinaire, par MM. P. Yvon et Ch. Michel, 782. — Transactions of the international Union for Coopération in Solar Research, Vol. H (Third Confé- rence). Ricerchesperimentali suiraggi magnctici, Memoria del Prof Son. Augusto Rii^ln. — Leçons d'Électro- techniquo générale, professées à l'École supérieure d'Électricité par /'. Janet. — Traité de Géologie, II : Les périodes géologiques, par M. Éinitc Ilaug, giS. — Annals of the royal botanic garden of Calcutta. Vol. IV, l'art. Il : Fresh- vvater Aliiae from Burma. — Account of the opérations of the great trigono- metrical Survey of India. Vol. XVII. — .loncôes. Description et ligures des Joncéesde France, Suisse et Belgique, par y. Husnot, io33. — Guide du calculateur (Astronomie, Géodésie, Navigation), par M. /. Boccardi. — Corso di idraulica, teoretica e pratica, par M. U. Masoni. — La côte d'Azur russe, par M. E.-A. Martel, i'382. — The norwegian Aurora Polaris Expé- dition, [i)02-i9oi. Vol. I : (Jn the cause of magnetic slorms and the origin terrestrial magnetism. par A>. Jiir- kelnnd 1 460 — M. le Secrétaire perpétuel annonce le décès de M. Fliclie, Correspondant pour la Section d'Économie rurale . . io33 VERNEUIL (A.). — Observations sur une Note de M. L. Paris, sur la repro- duction de la coloration bleue du saphir oriental loSg VIAL (Em.) adresse une Note relative à « Une expérience de M. Bouty sur l'ionisation des gaz » 884 VIAROT (G.) et LASSABLIÈRE (P.). - Sur l'inégalité du volume des glandes mammaires chez la femme. Consé- quences physiologiques 270 VIEILLE. — Rapport sur le concours du prix extraordinaire de la Marine (Na- vigation 1 1 1 17 — Discours |Hononcé aux funérailles de M. Henri Becquerel, au nom de l'École Polvtechnique 'i48 VIGNON (Lko) et EVIEUX. — Chaleur de neutralisation de l'acide picrique par diverses bases aromatiques en milieu benzénique 67 — Z;'r/-i7(iï relatifs à cette Communication, itio VIGOUROLI.X. (Em.). — Action du trichlo- • rure d'arsenic sur le nickel et sur les arsénio-nickels 4'^'' — £'rr«/« relatifs à cette Communication. 46O — Action du trichlorure d'antimoine sur le nickel ; formation de NiSb 976 VILA (A.) et EIARD (,A.i. — Essais sur l'analyse moléculaire des protoplas- TABLE DES AUTEURS. i555 MM. Pages. mides • i^3 VILA et PIETTHE. — Le prix Barbier (Médecine cl Chirurgie) leur est décerné ' i ''S VILL.ARD (l\). — Sur l'induclion et la cause probable des aurores polaires. 7/40 — Est classé en première ligne parmi les candidats à la place laissée vacante dans la Section de Physique par l'élec- tion de M. H. Becquerel comme Se- crétaire perpétuel 949 — Est classé en première ligne parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Physique, par suite du décès de M. E. Mascart i447 — Est élu .Membre de la Section de Phy- sique, en remplacement de M. E. Mascart 1 '|6o VINCENT. — Une partie du prix Bréant (Médecine et Chirurgie) lui est at- tribuée , ' i*>8 VINTILESCO (J.) et BOUR(jUELOT (Em.). MM. Faces. — Sur l'oleiiropéirie, nouveau prin- cipe de nature glucosidiqne retiré de l'Olivier (Olea europ(('a L) 533 VIOU.E ( J.). — Sur un orage à grêle ayant suivi le parcours d'une ligne d'énergie éle<'lrique ^7^ — Action des lignes d'énergie électrique sur les orages à grêle i37i — Rapport sur le concours du prix Hébert ( Physique ) 1 1 34 VLliS (Fhed) et M.\CKINNON (M'" Dobis- L.). — Sur les propriétés optiques de quelques éléments contractiles 388 VOISIN (Gabriel) adresse une « Note sur l'aéroplane Voisin, expérimenté par MM. Farman et Delagrange 3-.u — Description de l'aéroplane Voisin expéri- menté par .MM. Farman et Delagrange. 127-.! VULQUIN (E.) et ROGER (L.). — Contri- bution à l'étude des matières humiques de l'ouate de tourbe i4o4 w WAHL (A). — Sur la préparation des éthers benzoylacétiques 7? WALLERANT (Fnki).) fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage intitulé : « Cristallographie. Déformation des corps cristallisés, Groupements, Poly- morphisme, Isomorphisme 617 WATTEVILLE (C. DE) et HEMSALECH ( G. -A.). — Sur les spectres de llamme du calcium ■><>> WATTEVlLLIi (C. DE) et GRAMONT ( A. DE). — Sur le spectre ultra-violet du silicium '-39 WEISS (P.) et COTTON (A.). — Sur le rapport de la charge à la masse des électrons : comparaison des valeurs déduites de l'étude du phénomène de Zeeman et de mesures récentes sur les rayons cathodiques 968 WEISWEILLER (G.) cl BERTRAND (G.i- briel). — Sur la constitution de la vicianine 252 WILD (A.) et PELET-JOLIVET (L.). — État de matières colorantesen solution. 683 WINTREBERT (P.). — Sur la première circulation veineuse du Cyprin doré ( Carassius auratus L) 85 WITZ (A.). — Contribution à l'étude dynamique des moteurs 293 WOHLGEMUTH (Henri) et MINGUIN (J.). — Étude des tartrales d'aminés grasses et aromatiques à l'élat de dissolution en se servant du pouvoir rotatoire.. . 978 WOLFF (J.). — Sur quelques phénomènes oxydasiques provoqués par le ferro- cyanure de fer colloïdal 745 WOLTERECK (Herman-C). — Sur la température de dissociation de l'am- moniaque et de l'oxyde de carbone. . 4*Jo — Sur la synthèse de l'ammoniaque au moyen de la tourbe i4o2 YUNG (H.-W.-E.). — Sur les fonctions algébriques de deux variables 174 flAUTHIER-VlLLARS, IMPaUIEUR-LIRRAIRH DES COMPTES REUDUS DES SÉANCES DE L ACADEMIE DE3 SCIENCES. Uicfii Paris. — Quai des Grands-AiigusUns, 55. Le Gérant : Gauthier-Villars. l'B 3 2044 093' 255 024 Date Due m^LlA 1S47 0£C 9 1959 ,^%^P: %jm^. ^t^ liS :ï- ^-M^4 ^♦■%j ^^*^ 1^. '^ / A ». f ^; 4hliïr i vi-f ^-^f-f^-' '^^It l-^a-:J^:::Wi-V.:ov ♦i. v> fix^A-,